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7?S
S
1 1<:L
SIXIÈME CONGRÈS INTERNATIONAL
PHARMACEUTIQUE
ClOIktPTJEJ-IlElVDU
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SIXIEME CONGRES INTERNATIONAL
PHARMACEUTIQUE
sous lE HAUT PROTECTORAT
t)E Sa Majesté LÉOPOLD II, Roi des Helges
El sftos le patronage du GouverDeaeRl
Tenu à Bruxelles, du 31 Août au 6 Septembre 1886.
OOl^FTE-REITDU
E3. VAJM DE VYVERE
Secrfi/atre-ffrinéro/.
IXELLES-BRUXELLES
I.MPRI.MEKIE Dli JEAN VISKLÉ
I 4, AVENUE DES tPERUNS d'OB
11
BRUXELLES
LIBHtlllltieDIG»t, NRIIflY Ullim. it^\t^
'\^, tXV. DU ■AHCBfi-AVX-BOIS
{prit l't'nieeriilé).
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Digitized^yGOOgle
Printad în Balgiui
I
ORGANISATION DU CONGRÈS
DiBim.d, Google
„Google
OUG-ANIBA.TION DU CONaUÈiS.
Les membres du S"- Congrès international pharma-
ceutique qui furent réunis, à Londres, en 1881, eurent à
désigner, dans leur séance du mercredi, 3 août -1881, la
ville dans laquelle serait tenu le 6°" Congrès interna-
tional pharmaceutique.
M. Carteighe, après avoir émis l'avis qu'il était indis-
pensable, avant de se séparer, d'indiquer le lieu de la
prochaine réunion internationale, fit connaître à l'assem-
blée que le président de l'Association pharmaceutique
de l'Amérique, par l'organe de M. Schinn, de Philadel-
phie, invitait officiellement les membres du Congrès à
tenir leurs prochaines assises aux Etats-Unis. « Cette
proposition, » ajouta M. Carteighe, a a été examinée par
B le bureau et celui-ci estime qu'il serait difficile d'ac-
» cepter cette cordiale invitation; il pense que le Con-
» grès devrait choisir une ville plus accessible, telle
B que Bruxelles, Rome ou Genève, de préférence à une
» cité des Etats-Unis. Après délibération, le bureau a
» décidé de vous recommander Bruxelles et de fixer la
» réunion du procliain Congrès dans trois atis. »
Le président, le D'Redwood, présenta cette motion et
elle fut acceptée par des applaudissements unanimes;
a Tfio Brussels », tel fut le cri qui s'éleva de toutes parts
de l'assemblée.
Les pharmaciens belges présents firent de timides
objections sur ce choix, ils n'osèrent assumer la respon-
sabilité de cette charge, mais ils durent céder devant le
nombre ; ils craignaient surtout de ne pouvoir ofTrir aux
L
D,B,t,zed.yGOOg[e
— u —
étrangers des fêtes et des distractions semblables à
celles auxquelles ils assistaient à Londres.
Ce fut le 5 novembre 1882, après la réception du
compte-rendu du 5"'° Congrès pharmaceutique de Lon-
dres, que le bureau de l'Association générale pharma-
ceutique de Belgique se décida à faire part à ses
membres de la résolution prise à Londres. Il fit
appel « au concours de tous les pharmaciens belges
» pour préparer aux représentants de la science, qui se
» rendraient à Bruxelles, une réception digne du renom
» de pays hospitalier dont jouit la Belgique ».
Cette révélation fut accueillie, en ce moment, avec de
grandes appréhensions, les craintes furent telles que
l'on examina la possibilité de transmettre l'organisation
de ce Congrès à une Association pharmaceutique d'un
Etat plus important que la Belgique.
Les préoccupations et les hésitations qui s'étaient fait
jour au sein de l'Association générale pharmaceutique de
Belgique, indiquée tout naturellement pour procéder à
l'organisation du 6° Congrès pharmaceulique, jetèrent
dans des inquiétudes motivées un giand nombre de
sociétés de pharmacie étrangères. Celles-ci craignaient
de ne pas avoir de Congrès en 1884 et leurs craintes
se firent jour dans des journaux scientifiques, tels que
le Pharmaceutische Zeitung, le Chemist and Druggist, etc.
Ces publications reprochèrent, auxpharmaciens belges,
leur pusillanimité elles engagèrent fortement à se confor-
mer aux décisions prises à Londres.
L'Association pharmaceutique de Belgique, en pré-
sence des opinions émises à l'étranger, se trouvait dans
l'obligation de prendre une décision. En séance du
26 septembre 1883, elle décida, en principe, la réunion
du Congrès, mais elle ajourna toute démarche ulté-
rieure à la réception d'une réponse à une lettre que le
bureau adressa à M. le Ministre de l'intérieur, pour lui
demander l'appui moral et fmancier du gouvernement.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— m —
Presqu'en même temps, M. Ant, von Waldlieim, dans
une lettre adressée à M. le professeur N. Gille, membre
de la commission internationale de la pharmacopée uni-
verselle, fit connaître qu'il était impossible de terminer
ce travail pour un Congrès en 1884, et déclara qu'il ne
pourrait être prêt qu'en 1885.
Cette déclaration mit fin aux préoccupations de l'Asso-
ciation générale pharmaceutique de Belgique. Comme le
principal but du Congrès était l'examen du projet de la
pharmacopée universelle et que cette œuvre ne pouvait
être prête, il ne pouvait plus être question de réunion
en 1884.
Une nouvelle question se présenta à cette époque ; tes
pharmaciens belges se demandèrent s'il n'incombait
point à la commission internationale de la pharmacopée
de se charger de convoquer les pharmaciens en Congrès
international, puisqu'elle seule connaissait le moment
propice de la discussion ?
Les tergiversations qui s'étaient fait jour, en 1882, re-
prirent et se prolongèrent jusqu'au 16 novembre 1884.
Ce jour, l'Association générale pharmaceutique était
réunie en assemblée plénière. On venait d'apprendre
qu'une société s'était formée et organiserait en 1885, à
Anvers, une exposition universelle.
M. Vande Vjrerefit part de ces faits à l'assemblée et,
après un discours exposé dans un langage convaincu, il
sut entraîner les pharmaciens belges à s'occuper sérieu-
sement, et sans désemparer, de l'organistion du 6' Con-
grès international pharmaceutique.
Séance tenante, l'assemblée arrêta qu'une commission
spéciale serait chargée de préparer le Congrès et elle
désigna, pour faire partie de cette commission, les mem-
bres du bureau de l'Association; elle autorisa ceux-ci à
se compléter par l'adjonction de tels autres délégués
qu'ils jugeraient utiles, dans l'intérêt de l'œuvre, et leur
donna pour mission de convoquer tous les pharmaciens
D,B,t,zed.yGOO^IC
— IV —
belges dans la seconde quinzaine de janvier 1885, afin
d'entendre les propositions qui seraient faites .
Le comité se mit immédiatement à l'œuvre, il songea
d'abord à se compléter, par l'adjonction de tous les
présidents des sociétés de pharmacie belges.
Il fut décidé, en outre, que les sociétés dont le prési-
dent faisait partie du bureau de l'Association générale,
auraient le droit de déléguer un autre membie auprès du
comité d'organisation et que, pour les provinces où il
n'existe pas de société de pharmacie, on s'adjoindrait un
des pharmaciens les plus notables, ou un de ceux qui
semblaient pouvoir aider le mieux te comité d'organisation
dans l'accomplissement de sa mission.
On prit également la résolution de s'assurer la coopé-
ration de quelques notabilités pharmaceutiques aux-
quelles on offrirait le titre de membres d'honneur.
Le bureau de l'Association générale pharmaceutique
de Belgique installa le comité d'organisation du Congrès,
dans la séance du 6 décembre 1885. Celui-ci procéda à
la nomination du président, des vice-présidents, du se-
crétaire-général, du secrétaire et du trésorier.
Les divers votes émis amenèrent la composition ci-
après :
COMITÉ D'ORGANISATION DU CONGRÈS
Membre d'honneur : Af. C^andWoH,A., professeur émérite
à l'Université de Liège, membre de l'Académie royale
de médecine de Belgique, etc.
Id. m. Depaire,J.~B., professeur à l'Université de Bru-
xelles, membre du Conseil supérieur d'hygiène, de
l'Académie royale de médecine, etc.
Id. m. Gille, J.-B., pharmacien en chef de l'armée, etc.
Id. m. Gille, N., professeur à l'Ecole vétérinaire de
l'Etat, vice-président de l'Académie royale de méde
cine, etc.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Id. m. Stas, /., président du Jury central de pharmacie,
membre de l'Académie royale des sciences, de méde-
cine, etc.
PRÈsroENT : M. Van Baslelaer, D., président de l'Asso-
ciation générale pharmaceutique de Belgique et de
l'Union pharmaceutique de l'arrondissement de Ghar-
leroi, membre de l'Académie royale de médecine, etc.
Vice-Président : M. Belval, T., docteur en sciences,
inspecteur d'hygiène scolaire au Ministère de l'inté-
rieur et de l'instruction publique, correspondant de
l'Académie royale de médecine, etc.
Id. m. Cornélis, L., ancien président de l'Association gé-
nérale pharmaceutique de Belgique, membre de la
Commission médicale du Brabant, etc.
Id. m. -De Nobeie, L., vice-président de la Société de
pharmacie de la Flandre Orientale, professeur à l'Ecole
d'horticulture de Gand, etc.
Id. m. Verhassel, H., président de la Société de pharma-
cie d'Anvers, etc.
SECRéTAiRE-GÉNÉRAL : M. Vonde Vyvere, E., vice-prési-
dent de l'Association générée pharmaceutique de
Belgique, secrétaire de la Commission médicale de
Bruxelles, etc.
SECRÉTAmE : M. Dryon, L., secrétaire-général de l'As-
sociation générale pharmaceutique de Belgique, mem-
bre du Comité de salubrité de Saint-Gilles, etc.
Trésorier : M. Daenen, E., trésorier de l'Association
générale pharmaceutique de Belgique, etc.
Membre : M. Bocquet, M., président de la Société de
pharmacie de Louvain, etc.
Id. m. Culot, F., secrétaire de l'Union pharmaceutique de
l'arrondissement de Gharleroi, etc.
Id. m. Davreux, membre de la Société médico-chirurgi-
cale de Liège, et délégué pour la province de Liège.
Id. m. Delhalle, Ch., pharmacien-chimiste à Saint-Trond,
délégué pour la province de Limbourg.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Id. m. Dethy, E., membre de la Commission médicale
provinciale de Namur, délégué pour cette province.
Id. m. Drycpondt, G., membre de la Commission médi-
cale provinciale de la Flandre Occidentale, délégué
pour cette province.
Id. m. Gys, J., président de la Société de pbarmacie de
la Flandre Orientale, etc.
Id. m. Lamury, A., secrétaire du Cercle pharmaceutique
du Hainaut, etc.
Id. m. Martin, A., président de l'Union pharmaceutique
du Borinage, membre de la Commission médicale pro-
vinciale du Hainaut, etc.
Id. m. Schwartz, J., membre de la Commission médicale
provinciale du Luxembourg, délégué pour cette pro-
vince.
Id. m. Van Pelt, F., vice-président de la Société de
pharmacie d'Anvers, membre de la Commission mé-
dicale provinciale d'Anvers, etc.
La Société royale de pharmacie de Bruxelles, remplaça
M. Beival par M. Créteur, comme président, dans sa
séance du 2i décembre 1884. Le comité, en vertu de la
décision prise lors de sa constitution, nomma posté-
rieurement à sa première réunion :
Membres : M. Créteur, L., président de la Société royale
de pharmacie de Bruxelles, etc.
Id. m, Pasguier, Ch., président du Comité de défense de
l'arrondissement judiciaire de Charleroi, etc.
II s'adjoignit également comme :
Questeur : M. Deloose, J., pharmacien, à Bruxelles.
Id. m. Biizon, A., pharmacien, membre de la Société
royale de pharmacie, à Bruxelles
Id. m. Dam, Fr., pharmacien, à Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
lu. M. Reding, V. , secrétaire-général de la Société royale
de pharmacie de Bruxelles.
Id. (chargé du service de la presse), M. Vanden Broeck, C,
pharmacien, àlxelles, lez-Bruxelles.
Secrétaire de section : M. Allewaertj secrétmre de
l'Union pharmaceutique de la Flandre Orientale.
Id. m. Anneessens, C, secrétaire de la Société de phar-
macie d'Anvers.
Id. m. De Letter, M., ancien secrétaire de l'Association
générale pharmaceutique de Belgique.
Id. m. JDe Noyer, il,, pharmacien à Scharbeek, est égale-
ment chaîné des fonctions de bibliothécaire du Congrès.
Id. m. Renkin, A., secrétaire de la Société de pharmacie
de Louvain.
Aussitôt constitué, le comité eut à s'occuper de l'or-
ganisation même du Congrès.
Le bureau s'adressa au Roi Léopold II, et pria Sa
Majesté d'accepter le titre de Haut Protecteur du Con-
grès.
Le Roi, dont la coopération est toujours acquise à tout
ce qui concourt au progrès des sciences et au bonheur
de l'humanité, affirma sa sympathie à l'œuvre du Con-
grès, en acceptant le titre que le comité lui avait offert.
Monseigneur le Comte de Flandre, à son tour, accepta
la première Présidence d'honneur.
MM. Thonissen, Ministre de l'intérieur et de l'instruc-
tion publique; M. le chevalier de Moreau, Ministre de
l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics;
M. le prince de Caraman-Chimay, Ministre des affaires
étrangères, acceptèrent le titre de Présidents d'hon-
neur; M. Vergote, Gouverneur du Brabant et M. Ch.
Buis, Bourgmestre de Bruxelles, celui de Vice-Présidents
d'honneur,
i
Lorsque le comité se fût adjoint ces hautes person-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
nalités, il s'occupa de l'ordre du jour à proposer au
Congrès.
Les Congrès pharmaceutiques antérieurs avaient été
institués pour l'élaboration d'une pharmacopée univer-
selle; on s'y était cependant occupé d'autres questions :
c'est ainsi qu'à Londres, on avait effleuré la question
de l'enseignement pharmaceutique.
Le comité crut que l'on devait inscrire ces deux
questions à l'ordre du jour; mais il décida également
que, pour donner plus de vie, plus d'attraction au Con-
grès, il convenait d'y examiner une ou deux questions
présentant un haut intérêt public.
Après délibération, il fut arrêté que l'on mettrait à
l'ordre du jour la question de la falsification des denrées
alimentaires et celle des eaux potables. Celles-ci de-
vaient imprimer au Congrès un cachet essentiellement
scientifique.
Le comité fut d'avis que les pharmaciens, par leurs
études chimiques, micrographiques, etc., par les con-
naissances que l'on requiert d'eux, lors de leurs exa-
mens, sont tout spécialement aptes à élucider ces ques-
tions; mais comme elles sont également du domaine
du médecin, du chimiste, de l'hygiéniste, il fut décidé
que l'on ferait appel à tous les spécialistes pour leur
solution et que ceux-ci seraient reçus au même titre
que les pharmaciens au sein du Congrès.
Ces quatre questions devaient être discutées en as-
semblées plénières; des commissions furent désignées
pour faire des rapports qui serv-iraient de base aux dis-
cussions.
Mais comme il était utile de permettre à tous les
membres de faire telles communications qu'ils juge-
raient opportunes, le comité d'organisation prit la dé-
termination de grouper en quatre sections toutes les
questions qui lui seraient soumises par les sociétés de
pharmacie ou de chimie et par les adhérents, savoir :
D,B,t,zed.yGOOg[e
Les questions professionnelles;
Les questions de pharmacie théorique ou pratique;
Les questions de chimie dans leurs rapports avec l'hy-
giène et la salubrité publique;
Les questions relatives à la chimie générale ou appli-
quée, biologique ou légale.
Dès que ces divers points furent résolus, le comité
s'occupa de faire un appel à toutes les sociétés de phar-
macie du monde, à tous les pharmaciens, à tous
les médecins, chimistes et hygiénistes spécialistes, etc.
Il fut décidé de leur adresser la circulaire ci-après, ainsi
que le règlement élaboré en séance du comité, le 20 dé-
cembre 1884.
Brnxelles, le SO décembre 1884.
MOHSIIUR ET aOKOHG COLLËGUB,
Chargés d'organiser le 6"' Congrès inlernatioDal pharmaceutique,
en vertu d'une décision prise lors du Congrès de Londres, en 1881,
par les délégués des sociétés de pharmacie des dix-sept pays repré-
senlès, nous venoas, pour cette œuvre, solliciter votre concours et
votre adhésion.
Le règlement, que nous joignons à la présente circulaire, expose
le but du Congrôs, ses tendances, sa constitution.
Le Congrès de Bruxelles est destiné â poursuivre l'œuvre com-
mencée, en 1865, à Brunswick, à la demande des délégués du gou-
vernement de S. M. l'Empereur de toutes les Bussies et continué à
Paris, en 1867; à Vienne, en 1869; à Saint-Pétersbourg, eu 1874 et
à Londres, en 1881.
Le Congrès sera une arène ouverte à toutes les idées de progrès ;
sa tribune sera accessible à tous les hommes qui voudront faire
connaître leurs découvertes ou le résultat de leurs observations ou
de leurs travaux.
Les quatre questions suivantes seront traitées en séances plè-
□ ières du Congrès :
1° Exam&i du projet de pharmacopée internatiotiale élaborée par
la commisiion nommée lors du dernier Congrès de Londres;
D,B,t,zed.yGOO^IC ■
2° L'enseignement pharmaceutique : quelles doivent être tei con-
naissances préalables aux études pharmaceutiques; les études phar-
maceutiques scientifiques ; les applications professionnelles?
3° Falsifications des denrées alimentaires : législation, service
administratif, etc.;
4° Les eaux alimentaires : quels sont les caractères des eaux ali-
mentaires; dans l'état actuel de la science, quels sont les meilleurs
procédés pratiques à recommander pour la constatation de ces
caractères ?
A ces queslioiis, dont l'imporliince ne vous èchapper<i point, pour-
ront venirse joindre d'autres questions, in tèressanl l'uni versalilè dus
pharmaciens, el qui nous auront ele recommandées, soilpardcs
sociélés de pharmacie, soit par des personnes adhérentes au Congrès.
Ces questions seront adressées le plus ttti possible au Comité
d'organisation du Congrès et, au plus tard, un mois avant la réunion
de celui-ci, afin qu'elles puissent être classées en quatre divisions,
savoir :
Questions professionnelles;
» de pharmacie théorique ou pratique ;
> de chimie dans leurs rapports avec l'hygiène el la salu-
brité publique;
» relatives à la chimie générale, appliquée, biologique
ou légale.
Chaque série de questions sera examinée par une section spéciale
du Congrès. Les séances de ces sections auront lieu le matin et on s'y
occupera des matières spéciales à chacune d'elles.
Eu vertu de la décision prise à Londres, le Congrès aurait dt se
réunir en 1884, mais nous avons cru pouvoir le remettre jusqu'en
1885, parce que cette année avait été choisie pour l'Exposition uni-
verselle d'Anvers qui exercera une grande attraction pour les
étrangers.
Si vous pensez avec nous, Monsieur el honoré Collègue, que, dans
ces conditions, notre œuvre, placée sous la Haute Protection de
â. M. Léopold II, Roi des Belges, la première Présidence d'Honneur
de Son Altesse Monseigneur le Comte de Flandre, la Présidence
d'honneur, de Messieurs les Ministres de l'intérieur el de l'instruction
publique; de l'agri'ulture, de l'industrie et des travaux publics, et
des affaires étrangères et la Vice-Présidence d'Honneur de M. le
Gouverneur du Brabanl et de M. le Bourgmestre de la ville de Bru-
xelles, patronnée par les hommes les plus considérables du corps
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— XI -
pharmaceutique étranger ol belge, puisse, après tes Congrès anté-
rieurs, aider â fiiire fiiire «le nouveaux progrès à ta science, a notre
proression, et ëlre utile à l'humanité louie entière, vous voudrez
bien nous transmettre votre adhésion dans le plus bref délai
possible.
Veuillez agréer, Monsieur et honoré Collègue, l'assurance de notre
haute considération.
Ll COHlTfi d'OBGAHISÀTION du G"'^ COHflBta INTEtNjlTIONjlL PHjIRMjICBUTIQUE '.
(Suivent les noms.)
RÈGLEMENT GÉNÉRAL DU CONGRÈS
But du Congrès.
ABTiaE i". Le 6"' Congrès international pharmaceutique se tien-
dra à Bruxelles du 31 août au 6 septembre 1885.
Abt. s. Le but du Congrès est de poursuivre l'œuvre commen-
cée, en 1865, à Brunswick; continuée, en 1867, àParis;en 1869,
à Vienne; en 187i, à Saint-Pétersbourg; et en 1881, à Londres.
Le Congrès pourra discuter toutes les questions qui se rattachent
à la proression de pharmacien, au progrès des sciences pharmaceu-
tiques et chimiques et à leur application à l'hygiène.
II écartera de ses travaux tout ce qui est étranger à ces matières.
Les Gouvernements, les Académies, les Universités, les Ecoles de
pharmacie, les Sociétés de pharmacie, de chimie, d'hygiène, etc.,
sont invités à prêter leur concours à cette œuvre et à s'y Taire
représenter par des délégués.
Travaux du Congrès.
Ait. 3. Le Congrès groupera en quatre sections toutes les ques-
tions qui lui seront soumises par les Sociétés de pharmacie ou de
chimie el par les adhérents, savoir :
a) Questions professionnelles;
b) Questions de pharmacie théorique ou pratique ;
D,B,t,zed.yGOOg[e
— xu —
c) QueslioDs de chimie dans leurs rapports avec l'bygiène et la
salubrité publique;
d) Questions retdlives à la chimie générale ou appliquée, biolo-
gique ou légale.
Art. i. Quatre questions seront soumises par le comité d'orga-
nisation aux délibérations, pour être discutées en séances ploniéres;
ce sont :
4° Examen du projet de pharmacopée internationale élaborée
par la Commission nommée lors du dernier Congrès de Londres;
2" L'enseignement pharmaceutique : quelles doivent être les con-
naissances préalables aux études pharmaceutiques; les études phar-
maceutiques scientifiques; les applications professionnelles;
3' Falsifications des denrées alimentaires : législation, service
administratif, etc. ;
i" Les eaux alimentaires : qjtels sont les caractères des eaux ali-
mentaires; dans l'état actuel de la science, quels sont les meilleurs
procédés pratiques à recommander pour la constatation de ces carac-
tères?
AxT. 5. Le Congrès poursuivra son but au moyen : a) de discus-
sions en assemblées ; b) de la publication de ses travaux ; c) de con-
férences ou de démonstrations expérimentales, qui pourront être
organisées pendant la durée du Congrès.
Des Béances.
Ait. 6. Le Congrès durera six jours. Il y aura deux séances par
jour. L'avant-midi sera consacré aux réunions des sections, l'après*
midi aux assemblées pléniéres.
Art. 7. Indépendamment des séances des sections et dus assem-
blées générales, il y aura deux réunions spéciales : l'une d'ouver-
ture, l'autre de clôture. Dans la première, io coinilé d'ori^anisation
fera procéder à la nomination du bureau définitif du Congrès et des
bureaux des sections; dans la seconde, il sera rendu compte de tous
les travaus accomplis.
Art. 8. Les sections discuteront les questions mises <i leur ordre
du jour par le Comité d'organisation. Toutefois, pendant Indurée
du Congrès, d'autres questions pourront être introduites ii la suite
de l'ordre du jour des sections, sur l'initiative des membres et d'ac-
cord avec les bureaux.
Art. 9. En assemblée générale, les discussions s'engageront sur
D,B,t,zed.yGOOg[e
— xm —
des rapports préparés d'avaDce. En seclions, elles se feront sur les
communications présentées par les membres du Congrès.
Ces rapports ou communicalions pourront exposer soit des faits,
soit des points de docLrine. Ceux qui les produiront en assumeront
la responsabilité.
Saur autorisation de l'assemblée, le même orateur ne pourra par-
ler plus de deux fois sur le même sujet et la durée des discours,
lectures de communications, mémoires, etc., ne pourra dépasser
quinze minutes. Cette disposition n'est pas applicable aux rappor-
teurs.
Aucun mémoire déjà publié ou communiqué à des sociétés scien-
tifiques ne pourra être lu en séance.
AxT. 10. Bien que la langue française soit celle dans laquelle
seront conduites les séances, les orateurs auront la liberté du choix
de la langue pour leurs discours ou communications. Dans ce cas,
tes membres qui ne se seront pas exprimés en français remettront
la traduction intégrale ou résumée de leurs discours aux secrétaires
des séances et, autant que possible, les sens de leurs paroles sera
traduit immédiatement et sommairement par l'un des membres de
la réunion.
Publication des travaux.
Ait. 11. Le comité d'organisation est chargé de publier le
compte rendu des travaux du Congrès. 11 décidera de l'insertion
totale, partielle ou de la noo-inserlion des mémoires, communica-
tions, etc.
Composition du Congrès.
Ait. a. Le Congrès se composera de toutes les personnes, raii-
HiQEKS ET AtiTRxs, quI aUFout payé une cotisation de dix francs et qui
auront envoyé leur adhésion.
Akt. 13. Tous les membres ont le droit de prendre part à tous
les travaux et délibérations du Congrès; et ils en recevront les pu-
blications.
Art. h. Le comité d'organisation constituera les bureaux provi-
soires des sections. Celles-ci éliront leurs bureaux définitifs.
Dispositions générales.
Ait. 45. Le comité recevra avec reconnaissanoe toutes les pabli-
D,B,t,zed.yGOOg[e
cations et commuDications dont il sera Tait hommage. Le compte-
rendu fera meotion de ces eovuis et le contilè pourra les communi-
quer au Congrès.
Abt. 16. Un règlement spécial à arrêter nUèrieurement fixera
les mesures d'exèculion supplémentaires à prendre pour assurer la
bonne ninrche des travaux du Congrès. Un bulletin spécial publiera
les ordres du jours et les procès- verbaux des sênnces, il donnera,
en onlre, s'il y a lieu, l'indication des excursions, fêles, et, eu géné-
ral, toutes les inrormalions utiles aux membres du Congrès.
Arrêté en séance du comité d'organisalion du 6"° Congrès inter-
national pharmaceutique, le 30 décembre 188i.
Poni lE COMiTfi :
Le Secrétaire-général, Le Présideta,
E. VAN DE VYVERE. D. VAN BASTELAER.
Les adhésions ne se firent point attendre, leur chiffre
dépassa toute attente.
De nombreuses questions furent présentées, elles
furent divisées en quatre groupes et renvoyées aux bu-
reaux des sections, qui furent composés comme suit ;
1" SECTION. Président, M. Verhassel;
Suppléant, M. Van Pelt;
Secrétaire, M. Anneessens.
2* SECTION. Président, M. Cornélis;
Suppléant, M. Créteur;
Secrétaires, MM. Deletter et Renkin.
3' SECTION. Président, M. Belval ;
Suppléant, M. Martin ;
Secrétaire, M. De Nayer.
4* SECTION. Président, M. De Nobele;
Suppléant, M. Gys;
Secrétaire, M. Allewaert.
Le Comité avait demandé le patronage du Gouverne-
ment, celui-ci lui fut gracieusement accordé. L'arrêté
D,B,t,zed.yGOOg[e
roval ci-dessous parut dans le Moniteur belge, le 28 juin
1885, n" 179.
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE, DE L'INDUSTRIE
ET DES TRAVAUX PUBLICS.
Congrès international pharmaceutique. — Nomination
d'une commission de patronage.
LÉOPOLD II, Roi des Belges,
A tous présents et à venir, Salot.
Sur la proposition de Notre Ministre de l'agriculture,
de l'industrie et Jes travaux publics.
Nous avons arrêté et arrêtons :
Art. 1". n est institué une commission de patronage
chargée de favoriser l'œuvre du Congrès international
pharmaceutique qui sera organisé, à l'occasion de l'Ex-
position universelle d'Anvers, par l'Association générale
pharmaceutique de Belgique, avec le concours de toutes
les sociétés de pharmacie du pays.
Art. 2. Sont nommés membres de cette commission :
UM. Beco, cher du cubinel de M. le Ministre de l'inlérieur et de
l'instruction publittue, directeur général de l'administratioa
centrale du service de sanlé el d'hygiène;
Belval, pharmacien, membre correspondant de l'Académie
royale de médecine ;
Blfis, professeur do pharmacie à l'université de Louvain, mem-
bre correspondant de l'Académie royale de médecine ;
Chandelon, professeur émeriie de l'université de Liège, membre
de l'Académie royale de médecine de Belgique ;
Comélis, ancien président de l'Association générale pharma-
ceutique de Belgique, membre de la commission médicale du
Brabanl;
Crocq, sénateur, membre de l'Académie de Belgique, profes-
seur à l'université de Bruxelles;
Daenen (£.), trésorier de l'Associatiou générale pharmaceutique
de Belgique ;
D,B,t,zed.yGOOg[e
— XVI —
HH. De Sobele (£.), vice-prés idenl de TUoioD pharmaceutique des
Flandres, professeur à l'école d'horticulture de Gand ;
Depaire, professeur à l'université de Bruxelles, membrt) du con-
seil supérieur d'hygiène, de l'Académie royale de médecine;
Dryon (X), sécréta ire-géuéral de l'Association générale phar-
maceutique de Belgique;
Stas, président du jury central de pharmacie, membre de l'Aca-
démie royale des sciences et de médecine ;
Van Bastelaer(D.), président de l'Association générale pharma-
ceutique de Belgique, membre de l'Académie royale de
médecine ;
Vanden Corput (0.), présidenl de la commission médicale du
Brabanl, membre correspondant de l'Académie royale de
médecine;
Vande Velde {C), secrétaire de la commission médicale provin-
ciale d'Anvers;
Vande Vyvere, vice-président de l'Association générale phar-
maceutique de Belgique, secrétaire de la commission médicale
de Bruxelles;
Van Gael, chef de bureau à l'administration centrale du service
de santé et de l'hygiène, directeur de la Société de médecine
publique ;
Van Pett, vice-président de la Société de pharmacie d'Anvers,
membre de la commission médicale provinciale d'Anvers ;
Dubois, professeur à l'universilé de l'Elat, à Gand, etc.;
de Vaux (A-), inspecteur de l'hygiène au ministère de l'inté-
rieur et de l'instruction publique ;
Gilkinet, professeur à l'université de l'Etal, à Liège;
Gille (N.), professeur à l'école de médecine vétérinaire de l'Elal,
vice-président de l'Académie royale de médecine;
Gille (J.-B.), pharmacien en chef do l'armée ;
Henrard, docteur en médecine, membre de la Chambre des re-
présentants;
Jansiens (E.), inspecteur du service de santé de Bruxelles,
membre de l'Académie de médecine et du conseil supérieur
d'hygiène ;
Ktdtom (H.), président de l'Académie royale de médecine et de
la Société de médecine publique ;
La Haye, président de la commission centrale des comités de
salubrité de l'agglomération bruxelluîse;
D,B,t,zed.yGOOg[e
— xvn —
Martin, président de l'UnioD pharmaceutique du Boriaage,
membre de la commission médicale provinciale du Hainaul,
Verhassel, président de la Société de pharmacie d'Anvers;
Vleminckx, secrétaire du Conseil supérieur d'hygiène, membre
de l'Académie royale de médecine.
Art. 3. M. Van Bastelaer remplira les fonctions de pré-
sident de la commission; MM. Depaire et N. Gille, celles
de vice-présidents, et M. Vande Vyvere, celles de secré-
taii-e.
Art. 4. La commission de patronage est rattachée au
commissariat général du gouvernement pour l'Exposi-
tion universelle d'Anvers.
Art. 5. Notre Ministre de l'agriculture, de l'industrie
et des travaux publics est chargé de l'exécution du pré-
sent arrêté.
Donné à Ostende, le 26 juin 1885,
LÉOPOU).
Par le Roi :
Le Ministre de l'Agriculture,
de l'Industrie et des Travaux publics,
Chevalier de Moreau.
Par décision ministérielle, M. Créteur, Président de la
Société royale de pharmacie et M. V. Reding, Secrétaire-
général de la Société royale de pharmacie, furent adjoint
à cette commission.
Le comité fixa ensuite la date de la réunion du Con-
grès, du 31 août au 6 septembre 1885, et il adopta le
règlement d'ordre intérieur et le programme ci-après :
RÈGLEMENT D'ORDRE INTÉRIEUR DU CONGRÈS
Séances générales du Congrès.
La séance solennelle d'oavtrture du Congrès a lieu te 31
n.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— XVUl —
août 1885, â deux heures et demie de relevée, au Palais des Aca-
démies, rue Ducale, Ji Bruxelles.
Il y est donné communicalion des travaux du comité d'exécution.
Les séances générales oqI lieu dans le même local le 1, S, 4 sep-
tembre, à deux heures de relevée; le 5 septembre, à neuf heures
du malin et à deux heures <Je relevée.
La séance de clAture a lieu le 5 septembre, à quatre heures de
relevée. Dans celte séance, un rapporteur par section fait cooDattre,
en termes sommaires, les travaux accomplis. Il y est procédé à la
désignation de la ville où se tiendra le prochain Congrès.
Séances des sections.
Les sections se réunissent dans diverses salles du Palais des Aca-
démies, rue Ducale, à Bruxelles, le t" septembre, à neuf Iteures
du malin. Elles sont installées par les délégués du comité d'exé>
cution.
Leurs travaux commencent immédialoment après leur installa-
lion et se poursuivent le 3 et le 4 sepiembre, de neuf henres du
matin à midi.
Les sections peuvent être dédoublées.
Direction des débats.
Les travaux des assemblées générales ainsi que ceux de chaque
section sont dirigés par des comités nommés par le Congrès.
Ces comités se composent de présidents, do vice-présidenls, de
secrétaires.
Les comités de sections, après chaque séance, règlent l'ordre du
jour du lendemain.
L'ordre du jour des assemblée générales est fixé par les membres
du bureau du Congrès.
Les sections commencent par discuter les questions mises à leur
ordre du jour par le comité d'exécution du Congrès, Toutefois le
Congrès étant réuni, d'antres questions peuvent être introduites à
la suite de l'ordre du jour, sur l'initiative des membres et d'accord
avec les bureaux. Aucune question présenlaoL un caractère exclu-
sivement national ue peut être mise en discussion.
' Les présidents ont la police des assemblées, lis donnent et reti-
reol les paroles d'après les règles généralement en usage.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— • XIX —
Les secrétaires sont chargés : i" da rédiger les compte-rendus et
les procès- verbaux des séances ; 3° de faire coniinllre, à l'ouveriurQ
de chaque séance, la liste des publications, notes et travaux divers
transmis à la section; 3° de lire ou d'analyser les communicRiions
à Tordre du jour et dont les auteurs sont absents; 4° de recueillir,
pour les déposer au secréiarial-gènéral, les mémoires, noies, etc,,
présentés ou lus par les membres, ainsi que les publications offertes
â la section.
Chaque section nomme un rapporteur pour la séance de cidture.
Le Comité d'exécution est chargé de poursuivre l'exécution :
1" des décisions prises; 2" des vœux émis et adoptés par le
Congrès.
Les orateurs sont priés de ne pas parler de leur place et de se
rendre à la tribune poi^r s'adresser à l'assemblée.
L'art. 10 du règlement général prévoit l'emploi des langues
étrangères. Les orateurs sont invités à remettre aux secrétaires,
avant la Rn de la séance, le texte ou le résumé en original de leurs
discours, afin d'assurer l'exactitude du compte- rendu.
Les orateurs qui se proposent de prendre la parole sont invités ft
se faire inscrire d'avance au secréiarfal -général du Congrès ou de
leur section, en désignant la ou les questions qui feront l'objet de
leurs communications.
Expositions d'instruments, d'appareils, etc.
Les membres du Congrès pourront exposer, pendant la durée du
Congrès et eu faisant la demande au secrétariat-général, les instru-
ments, les appareils, les livres, etc., relatifs à la pbarmacie et aux
sciences accessoii'es qui font l'objet des délibérations et qui pour-
raient intéresser les membres ou servir de démonstration pendant
les discussions.
Publications des travaux.
Il est publié un bulletin des travaux journaliers du Congrès. Ce
bulletin donne l'indication des excursions, des fêtes et, en général,
toutes les informations utiles aux membres du Congrès.
Il contient égiilemenl les procès-verbaun sommaires et les ordres
du jour des séances.
Le bulletin sera adressé quotidiennement à tous les membres du
Congrès.
D,B,t,zed.yGOO^IC
Inscription des membres.
Nul D'est admis aux séances du Congrès, aux fêtes, excur-
sions, etc., s'il n'est porteur de sa carte de membre, revêtue de sa
signature.
Ces cartes sont délivrées au secrétariat-général dn Congrès, où
les adhérents peuvent les réclamer.
Les membres étrangers à Bruxelles sont priés, dès leur arrivée,
de se faire inscrire au secréiariat-générnl qui sera transfère, dès le
30 août, au matin, au palais des Académies, rue Ducaie (près le
Parc). Us y remettront leur adresse pendant leur séjour à Bruxelles
et ils y recevront tous les renseignements qui pourront leur être
utiles pour leur séjour, leurs voyages, etc.
HH. les questeurs se mettront à leur disposition pour leur indi-
quer les logements confortables à des prix convenus d'avance.
Réductions sur les prix de voyage.
Du 28 août au 1 0 septembre, les membres du Congrès, sur la pré-
sentation de leur carte de légitimation, jouiront d'une rèduclioo
de 50 p. c. sur les prix des tarifs sur les lignes Ferrées dénommées
ci 'dessous :
En Belgique, l* Sur toute; les lignes de l'Elal belge et des Compa-
gnies; à l'exception de celles desservies par le Crand-Central,
savoir : d'Anvers à Hassdt, d'Anvers à Gladbach, l'Entre-Sambre-
et-Heuse, de Louvain à Hérenthals, de Turnbout à Tilbourg, de
Landen â Hasselt, de Hasselt à Aix-la-Chapelle ;
2° Sur les bateaux belges faisant le service de DouvresâOstende.
Dans les Pat/s-Bas. Sur les lignes da l'Etat néerlandais.
Les caries de légitimation n'étant valables que pour un voyage
(aller et retour), les membres pourront se procurer, pour leur
usage personnel, des l'ouverture du Congrès, autant de cartes de
légitimation qu'ils jugeront avoir besoin.
PROGRAMME DES TRAVAUX, FÊTES, VISITES,
EXCURSIONS
Bispositions générales.
PflDdaDt toute la durée du Congrès, tes membres, niUDis de
D,B,t,zed.yGOOg[e
— XXI —
leurs cartes, auront le libre accès des salons du Gerle artistique et
littéraire, au Waux-Hall, au Parc.
Ils seront également admis & visiter les établissements suivants :
Ecole communale n" 13, place Joseph Lebeau ;
Y n' i et n° 1 7, rue des Six-Jetons ;
1 n° 6, boulevard du Hldî ;
Ecole modèle normale, boulevard du Hainaut.
Les membres du Congrès pourront obtenir, en se faisant inscrire
au secrétariat-général, des permis spédavx pour visiter les ot^
vrages d'assamissemmt de la Senne et les égouts collecteurs de
Bruxelles.
Ces visites auront lieu pendant la durée du Congrès, la date en
sera fixée ultérieurement (rendez-vous à la Grande-Ecluse, avenue
de la Porte de Hal, n* 43, gare du Midi). Elles ne présentent aucune
difficulté, la visite se fait en waggonel mis en mouvement par le
courant d'eau.
dispositions particulières.
Lundi, 31 aoâï 1885.
A Hfi heures de ràevée. Séance solennelle d'ouverture, sous la
présidence de HH. les Ministres. (Des loges seront mises à la dis-
position des dames des membres qui désirent assister à la céré-
monie.)
A 9 heures du soir. Réception olGcielle des membres du Congrès,
par l'autorité communale de Bruxelles, dans les salons de l'hôtel de
ville. Concert et raoûL offerts aux membres du Congrès.
Les membres du Congrès seront admis dans les salons sur pré-
sentation d'une carte qui leur sera délivrée au secrétariat-général.
Mardi, 1" septembre 1885.
A 9 heures du matin. Séances de sections.
A 2 heures de relevée. Assemblée générale.
A 8 heures du soir. Soancu solennelle de la Société royale de
pharmacie de Bruxelles. Concert et raoùi offerts aux autorités du
Congrès, aux membres étrangers et iiiix délégués des sociélês
représentées. (Des dispositions ullericurus indiqueront le pro-
e de la fête.)
D,B,t,zed.yGOO^IC
Mercredi, iteptembre 1885.
A 9 heures du matin. Séances de sections.
A 11 1/S oeures du matin. Visite des installations et des oollec-
tioDs de l'école de pharmacie de Bruxelles, à l'Université.
A S heures de relevée. Assemblée générale.
A 7 heures du soir. Promenade champêtre au Bois de la Cambre.
— Concert. — Garden-pariy dans l'Ile du Bois offert à tous les
membres du Congrès et à leurs dames par l'Association générale
pharmaceutique de Belgique.
(Rendez vous à 7 heures, à remplacemenl de l'ancienne Porte de
Namur, où d'.'s voilures spéciales du tramway à vapeur seront
mises à la disposition des membres du Congrès et de leurs dames.
Jeudi, 3 septembre 1885.
Excursion à Gand. Réception parles membres de l'Union phar-
maceutique des Flandres. — Réception à l'bAiel de ville de Gand
par les autorités communales. — Séance solennelle. — Visite des
curiosités de la ville. — Concert au jardin zoologtque offert aux
membres du Congrès, etc.
Le départ aura lieu à 9 heures du malin, à la gare du Nord.
Rendez-vous à 8 heures et demie, à la gare du Nord. Des caries spé-
ciales seront mises a la disposition des membres du Congrès pour
ce voyage. Ceux qui désirent participer a cette excursion sont priés
de se faire inscrire avant le mercredi, 11 heures du matin, au
secrétariat-général. Palais des Académies.
Vendredi, i leptembre 1885.
A 9 heures du malin. Séances de sections.
Ail i/i heures du malin. Visite du nouveau Palais de Justice,
le plus grand monument public de l'Europe.
A 3 heures. Assemblée générale.
Samedi, 5 teptembre 1685.
A 9 heures du matin. Assemblée générale.
A 2 heures de relevée. Assemblée générale.
A 4 heures de relevée. Assemblée de clôture.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— xxm —
A 6 1/2 heures du soir. B&oqaet du Congrès, au Palais de la
Bourse du commerce. Ce banquet aura lieu par souscription
(5 francs, vins non compris.) Les dames des membres sont admises
à souscrire. Les listes seront déposées au secrétarial-gèneral, Palais
des Académies, à partir du 30 août. Elles seront irrévocablement
closes le mercredi, 2 septembre, à 5 heures.
Dimanche, 6 teptembre 1885.
Excursion à Anvers. — Réception par lea membres de la Société
de pharmacie d'Anvers. — Ail heures, séance solennelle. — Pro-
menade de trois heures en bateau à vapeur sur l'Ëscaul, concert et
lunch a bord, offerts aux membres du Ongrës par la Société de
pharmacie d'Anvers. — Visite des installations maritimes, etc. —
A 5 heures, banquet par souscription.
Le départ aura lieu à 9,31 du malin, à la gare du Nord. Rendez-
vous à la gare du Nord, à 9 heures du matin. Des cartes spéciales
seront mises à la disposition des membres du Congrès pour ce
voyage. Ceux qui désirent y prendre pari, sont priés de se faire
inscrire avant le samedi, 5 septembre. Il heures du matin. Les
membres désireux de prendre part au banquet, devront se faire
inscrire avant le jeudi, 3 septembre 1885.
.N. B. Le bulletin journalier donnera tous les renseignements com-
plémentaires pour les rôles, excursions, etc.
SERVICE DE LA PRESSE
Pour tout ce qui concerne le service de la presse, demandes de
cartes, comple-rendus dans les journaux, publications d'avis et
renseignements, etc., etc., prière de s'adresser à MH. V. Reding,
et C. Vanden Broeck, à la questure, au Palais des Académies, rue
Ducale, à Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOO^IC
„Google
LISTE DES MEMBRES
DiBim.dayGOO'^IC
DiBim.d, Google
T.THTH! DBS MSMBRBS
HAUT PROTECTEUR :
S. M. LéopoLD IL Roi des Belges.
PREMIER .PRESIDENT D'HONNEUR :
S. Â. R. îiP LE Comte de Flandre
PRÉSIDENTS D'HONNEUR :
M. J. Thomssen, Ministre de l'intérieur et de l'inttruction
publique.
M. !e chevalier A. de Moreau, Ministre de l'agriculture,
de l'industrie et des travaux publics.
M. le prince 0. de Caraman-Chimay, Ministre des affaires
étrangères.
VICE-PRÉSIDENTS D'HONNEUR :
A. Vergote, Gouverneur du Brabant.
Ch. Buls, Bourgmestre de la ville de Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOOg[e
MEMBRES D'HONNEUR :
MM. Walravens, Echevin de la ville de Bruxelles;
Béquet, C, » » »
Beco, E., Chef du cabinet de M. le Ministre de
l'intérieur et de l'instruction publique ;
Chandelon, A., professeur émérite à l'Université
de Liège, membre de l'Académie royale de mé-
decine de Belgique, etc. ;
Crocq, J. (D'), sénateur, membre de l'Académie de
médecine, professeur à l'Université de Bru-
xelles, etc.;
Depaire, J.-B., professeur à l'Université de Bru-
xelles, membre du Conseil supérieur d'hygiène,
de l'Académie royale de médecine, etc. ;
Gille, J.-B., pheirmacien en chef de l'armée, etc. ;
Gille, N. , professeur à l'Ecole vétérinaire de l'Etat,
vice-président de l'Académie royale de méde-
cine, etc.;
Kuborn, H. (D'), médecin, Président de l'Académie
royale de médecine, etc. ;
Melsens, professeur émérite de chimie à l'Ecole
militaire et à l'Ecole vétérinaire de l'Etat, mem-
bre de l'Académie royale des sciences et de mé-
decine, etc.;
Stas, J., chimiste, président du Jury central de
pharmacie, membre de l'Académie royale des
sciences, de médecine, etc.
Brunnengràber, Ch. (D'), sénateur, président de
la Deutscher Apotheker Verein, membre der
Kaiserlichen Gesundheitsanites, etc.;
Schacht, C. (D"), président de la Verein der
Apotheker-Berlins, etc.;
von Waldheim, A., président de la Société des
pharmaciens de Vienne, délégué du gouverne-
ment Austro-Hongrois, etc.;
D,B,t,zed.yGOOg[e
MM.Fidler, J., conseiller communal de Vienne, prési-
dent du Gremialvorstand de Vienne, délégué
du gouvernement Austro-Hongrois, etc.;
Jarmay, J. (J)'), pharmacien, docteur en
chimie, délégué de la Société hongroise de
pharmacie, etc.;
Torok (AL), pharmacien, délégué de la Société
hongroise de pharmacie, etc.;
Didrich, J., député à la Diète du royaume de
Bohême, président du 1" Congrès international
pharmaceutique et de la Pharmaceutische Ge-
sellschaft in Prag, etc.;
Middleton, C, délégué du gouvernement du Chili
et de la Société des pharmaciens du Chili, etc.;
Lotze, E. G., conseiller d'Etat, président du Da-
nemarks Apotheker Forening, etc.;
Madsen, H. P., président de la Société pharma-
ceutique de Copenhague, délégué du gouverne-
ment Danois, etc.;
Iparraguirre, F. (D'), docteur en pharmacie,
délégué du Colegio de Farmaceuticos de Ma-
drid, etc.;
Creuse J /., pliarmacien, délégué du Collège of
Pharmacy of the City of New-York, etc.;
Mehu, C. (D'), membre et délégué de l'Académie
nationale de médecine de France, etc.
Petit, A., président de l'Association générale des
pharmaciens de France, etc.
Redwood , Th. (D') , ancien président du
5™ Congrès international pharmaceutique
de Londres, etc.
Cartheighe, M., président of the pharmaceutical
Society of Great Britain, etc.
Greenisch, Th., ancien président et membre du
conseil de la phariuaceutical Society of Great
Britain, etc.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
MM. Brunker, J.-E , M. A. Univ. Dublin, président de
la pharmaceutical Society of Ireland, etc.
BraUmoa, C.-P., pharmacien militaire, secrétaire
et délégué de la Société de pharmacie d'A-
thènes, etc.
Connizzarro, St., (commandeur), sénateur, pro-
fesseur à l'Université de Rome, délégué du
gouvernement Italien, etc.
Mosca, L., (commandeur), membre de l'Admi-
nistration municipale de Turin, doyen de la
Société de pharmacie de Turin, etc.
Colignon, L. (D'), pharmacien, médecin de
l'Hétel-Dieu de Monaco, délégué de la princi-
pauté de Monaco, etc.
Ank&rsmit, P. (D'), pharmacien, ancien pré-
sident de la Nederlandsche Maatschappy ter
bevordering der pharmacie, etc.
Weferb-Bettinck, H. (D'), professeur à l'Uni-
versité d'Utrecht, etc.
Brettner, M., pharmacien à Galatz, membre de la
Société des sciences de Buda-Pesth, etc.
Dragendorff, G. (D'), délégué du Ministre de
l'instruction publique de Russie, professeur à
l'Université de Dorpat, etc.
For&mannf A., délégué de la AllerhOschet bestâ-
tigte St-Petersburger pharmaceutischer ge-
sellschaft, etc.
Sebardt, W., président de la Apothekare Societet
de Suède, délégué du gouvernement Sué-
dois, etc.
Gran, P., pharmacien, président de la Norrlands
Apothekere Forening, etc.
Hansen, G., pharmacien, chancelier de la section
médicale du ministère de la justice, etc.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— XXXI —
MM. Walther, M., pharmacien, à Skien.
Zanni, J. (D') , chimiste-pharmacien , mem-
bre du conseil médical de l'Empù^ otto-
man, etc.
D,B,t,zed.yGOOg[e
COMMISSION DE PATRONAGE
Président : M. Van Bastelaer (D.), président de l'Asso-
ciatlon générale pharmaceutique de Belgique, mem-
bre de l'Académie royale de médecine ;
Vice-Président : M. Depaire (J.-B.), professeur à l'Uni-
versité de Bruxelles, membre du Conseil supérieur
d'hygiène et de l'Académie royale de médecine ;
Id. m. Gille {N.), professeur à l'école de médecine vé-
térinaire de l'Etat, vice-président de l'Académie royale
de médecine ;
Secrétaire : M. Van de Vyvere (E.), vice-président de
l'Association générale pharmaceutique de Belgique,
secrétaire de la commission médicale de Bruxelles;
Membre : M. Beco (E.), chef du cabinet de M. le Ministre
de l'intérieur et de l'instruction publique, directeur
général de l'administration centrale du service de
santé et d'hygiène ;
Id. m. Beîval (Th.), (D'j, pharmacien, membre corres-
pondant de l'Académie royale de médecine ;
Id. m. Bios (G.), professeur de pharmacie à l'université
de Louvain, membre correspondant de l'Académie
royale de médecine;
Id. m. Chandelon (A.), professeur émérite de l'Université
de Liège, membre de l'Académie royale de médecine
de Belgique ;
Id. m. Cornélis (L.), ancien président de l'Association
générale pharmaceutique de Belgique, membre de la
commission médicale du Brabant;
Id. m. Créteur (L.), président de la société royale de
pharmacie ^de Bruxelles;
D,B,t,zed.yGOOg[e
Id. m. Crocq (/.), (D'), sénateur, membre de l'Académie
de Belgique, professeur à l'université de Bruxelles ;
Id. m. Daenen (E.), trésorier de l'Association générale
pharmaceutique de Belgique;
Id. m. De Nobele (L.), vice-président de l'Union phar-
maceutique des Flandres, professeur à l'école d'hor-
ticulture de Gand ;
Id. m. de Vaux {A.), [D'), inspecteur de l'hygiène au mi-
nistère de l'intérieur et de l'instruction pubUque;
Id. m. Dryon (L.), secrétaire-général de l'Association
générale pharmaceutique de Belgique ;
Id. m. Dubois (E), professeur à l'université de l'Etat, à
Gand, etc. ;
Id. m. Gilkinet {A.), professeur à l'université de l'Etat,
à Liège ;
Id. m. Gille (J.-B.), pharmacien en chef de l'armée;
Id. m. Henrard (E.) (D'), docteur en médecine, membre
■ de la Chamhre des représentants ;
Id. m. Janssens {E.), [D'J, inspecteur du service de santé
de Bruxelles, membre de l'Académie de médecine et
du Conseil supérieur d'hygiène ;
Id. m. Kubom (H.), {D'), président de l'Académie royale
de médecine et de la Société de médecine publique ;
Id. m. La Haye (C), président de la Commission cen-
trale des comités de salubrité de l'agglomération
bruxelloise ;
Id. m. Martin (A.), président de l'Union pharmaceuti-
que du Borinage, membre de la Commission médi-
cale provinciale du Hainaut;
Id. m. Reding (T.), secrétaire-général de la Société
royale de pharmacie de Bruxelles ;
Id. m. Stas (/.), président du jury central de pharmacie,
membre de l'Académie royale des sciences et de mé-
decine ;
Id. m. Vartden Corpttf(0.),(D'], président de la Commis-
in.
D,B,t,zed.yGOO^IC
Bton médicale du Brabant, membre correspondant de
l'Académie royale de médecine ;
Id. m. Vande Velde (C), secrétaire de la Commission
médicale provinciale d'Anvers;
In. M. VanGael^C), chef de bureau à l'administration
centrale du service de santé et de l'hygiène, directeur
de la Société de médecine publique;
Id. m. Van Pelt {F.), vice-président delà Société de
pharmacie d'Anvers, membre de la Commission mé-
dicale provinciale d'Anvers ;
Id. m. Verhaasel (H.), président de la Société de phar-
macie d'Anvers ;
Id. m. Vleminckx {V.), [D'), secrétaire du Conseil supé-
rieur d'hygiène, membre de l'Académie royale de mé-
decine;
Commissaire général du Gouvernement : M. le comte
A. d'OtiUremont;
SECRÉTAmE DU COMMISSARIAT GÉNÉRAL DU GOUVERNE-
MENT : M. E. Van Mons.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— XXXV —
COMITÉ EXÉCUTIF DU CONGRÈS.
Membre d'honneur : M. Chandelon, A . , professeur émérite
à l'Université de Liège, membre de l'Académie royale
de médecine de Belgique, etc.
Id. m. D^aire, J.-B., professeur à l'Université de Bru-
xelles, membre du Conseil supérieur d'hygiène, de
l'Académie royale de médecine, etc.
Id. m. Gille, J.-B., pharmacien en chef de l'armée, etc.
Id. m. Gille, N., professeur à l'Ecole vétérinaire de
l'Etat, vice-président de l'Académie royale de méde-
cine, etc.
Id. m. Stas, /., président du Jury central de pharmacie,
membre de l'Académie royale des sciences, de méde-
cine, etc.
Phéstoent : M. Van Bastelaer, D., président de l'Asso-
ciation générale pharmaceutique de Belgique et de
l'Union pharmaceutique de l'arrondissement de Char-
leroi, membre de l'Académie royale de médecine, etc.
Vice-Président : M. Belval, T., docteur en sciences,
inspecteur d'hygiène scolaire au Ministère de l'inté-
rieur et de l'instruction publique, correspondant de
l'Académie royale de médecine, etc.
Id. m. Cornélis, L., ancien président de l'Association gé-
nérale pharmaceutique de Belgique, membre de la
Commission médicale du Brabant, etc.
Id. m. De Nobele, L., vice-président de la Société de
pharmacie de la Flandre Orientale, professeur à l'Ecole
d'horticulture de Gand, etc.
Id. m. Verhassel, H., président de la Société de pharma-
cie d'Anvers, etc.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Secrétaire-Général ; M. Vande Vyvere, E., vice-prési-
dent de l'Association générale pharmaceutique de
Belgique, secrét2iire de la Commission médicale de
Bruxelles, etc.
Secrétaire : M. Dryon, L., secrétaire-général de l'As-
sociation générale pharmaceutique de Belgique, mem-
bre du Comité de salubrité de Saint-Gilles, etc.
Trésorier : M. Daenen, E., trésorier de l'Association
générale pharmaceutique de Belgique, etc.
Membre : M. Bocguet, M., président de la Société de
pharmacie de Louvain, etc.
Id. m. Créteur, L., président de la Société royale de
pharmacie de Bruxelles, etc.
Id. m. Culot, F., secrétaire de l'Union pharmaceutique de
l'arrondissement de Charleroi, etc.
Id. m. Davreux, membre de la Société médico-chirurgi-
cale de Liège, et délégué pour la province de Liège.
Id. m. Delhalle, CA., pharmacien-chimiste à Saint-Trond,
délégué pour la province de Limbourg.
Id. m. Delhy, E., membre de la Commission médicale
provinciale de Namur, délégué pour cette province.
Id. m. Dryepondt, G., membre de la Commission médi-
cale proviiiciale de la Flandre Occidentale, délégué
pour cette province.
Id. m. Gys, J., président de la Société de pharmacie de
la Flandre Orientale, etc.
Id. m. Lamury, A., secrétaire du Cercle pharmaceutique
du Hainaut, etc.
Id. m. Martin, A., président de l'Union pharmaceutique
du Borinage, membre de la Commission médicale pro-
vinciale du Hainaut, etc.
Id. m. Pasguier, Ch., président du Comité de défense de
l'arrondissement judiciaire de Charleroi, etc.
Id. m. Sckwartz, J., membre de la Commission médicale
provinciale du Luxembourg, délégué pour cette pro-
vince.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— xxxvn —
Id. m. Van Pelt, F., vice-président de la Société de
pharmacie d'Anvers, membre de la Commission mé-
dicale provinciale d'Anvers, etc.
Questeur : M. Deîoose, J., pharmacien, à Bruxelles.
Id. m. Buzon, A., pharmacien, membre de la Société
royale de pharmacie, à Uruxelles
Td. m. Dam, Fr., pharmacien, à Bruxelles.
Td. î/l.Reding, F. , secrétaire-général de la Société royale
de pharmacie de Bruxelles.
Td. (chaîné du service de la presse], M. Vandeyi Broeck, C,
pharmacien, àixelles, lez-Bruxelles.
Secrétaire de section : M. Alletvaert, secrétaire de
l'Union pharmaceutique de la Flandre Orientale.
Id. m. Anneessens, C, secrétmre de la Société de phar-
macie d'Anvers.
Id. m. De Letter, M., ancien secrétaire de l'Association
générale pharmaceutique de Belgique.
Id. m. De Nayer, A., pharmacien à Scharbeek, est égale-
ment chargé des fonctions de bibliothécaire du Congrès.
Id. M- Benkiii, A., secrétaire de la Société de pharmacie
de Louvain.
Secrétaire de SÉANCES : M. Delacre, A., pharmacien à
Bruxelles.
Id. Delchevaîerie, J., pharmacien à Bruxelles.
Id. Feron, C, pharmacien à Saint- Josse-ten-Noode.
lô. Fourdrain, A., pharmacien à Bruxelles.
Id. Gille, E., pharmacien à Bruxelles.
Id. Giot, L., pharmacien à Molenbeek-Saint-Jean.
Id. Jonas, C, phannacien à Boussu.
Id. Lorge, A,, pharmacien à Avennes .
Id. Bamlof, Em., pharmacien à Bruxelles.
Id. Vande Putte, E., pharmacien àSchaerbeek.
D,B,t,zed.yGOOg[e
des Oouvemexneiits, Universités, Sociétés, eto.
DEUTSCHER APOTHEKER VEREIN.
M. Brunnengrâbcr, Ch. (D'], pharmacien à Rostock,
sénateur, membre der Kaiserlichen ge-
sundheitsanites, président de la Deutscher
apotheker Verein, etc.
VEREIN DER APOTHEKER BERLINS.
MM. Froellich, M., pharmacien à Berlin, secrétaire de la
Verein der apotheker-Berlins.
Scitacht, C. (J)'), pharmacien à Berlin, président de
la Verein der apotheker-Berlins.
AUSTRAUE
PHARMAGEUTICAL SOCIETY OP AUSTRALASIA.
M. Shillinglau', H., pharmacien à Melbourne, secré-
taire de la pharmaceutical Society of
Australîisia.
AUTRICHE-HONGRIE
GOUVERNEMENT AU STRO- HONGROIS, MINISTÈRE DE l'iNTÉ-
RIEUR DE l'empire D 'AUTRICHE- HONGRIE.
MM. Fidler, J., pharmacien à Vienne, conseiller commu-
D,B,t,zed.yGOOg[e
— XXXIX —
nal de Vienne, président der Pharma-
ceuten de Vienne (Gremialvorstand).
von Walheim, A., pharmacien à Vienne, président
de la Société de pharmacie de Vienne,
vice-président de l'Allgemeine Osterrei-
chischer apotheker Verein, membre de la
Société de chimie et de physique, etc.
ALLGEHEINE OSTERREICHISCHER APOTHEKER VEREIN.
MM. Bayer, H., pharmacien à Vienne, membre du co-
mité de l'Allgemeine Osterreichischer
apotheker Verein.
Fidler, J., pharmacien à Vienne, conseUler com-
munal de Vienne, etc.
Pserhofer, /., pharmacien à Vienne, membre du
comité de l'Allgemeine Osterreichischer
apotheker Verein.
Scklosser, A . (D'), pharmacien à Vienne, membre
du comité de l'Allgemeine Osterreichis-
cher apotheker Verein.
van Waldheim, A., pharmacien à Vienne, etc.
OSTERREICHISCHER PUARMACEtlTEN GESELL3CHAFT.
MM. ifeK, pharmacien à Troppau.
Hellinann, P. {D'), pharmacien à Vienne.
WIENER PHARMACEUTEN VEREIN (CHEMISCHE INSTITUT).
MM. Godeffroy, R. [D'), pharmacien à Vienne, professeur
de chimie au Musée technologique, direc-
teur de l'école de pharmacie de Vienne,
membre honoraire des Sociétés pharma-
ceutiques de Varsovie, de Bucharesl, etc.
HegerH. (D'), magister en pharmacie à Vienne, doc-
D,B,t,zed.yGOOg[e
■ leur en philosophie, rédacteur du Pharma-
ceutische Post, etc.
SOaÉTÉ DE PHARMACIE HONGROISE. MAGYAR 0R8ZAGI
GYOGYSZERÉSZ É6YLET.
IM. Jarmay, J. (D'), pharmacien à Buda-Pest, docteur
en chimie.
Saxinger, 0., pharmacien à Rasko, comté Gômôr.
Tôrôk {de), A., pharmacien à Buda-Pest.
Urban, J., pharmacien à Buda-Pest.
PHARMAGEUTISCHE GEZELLSCHAFT IN PRAG.
M. Bittrich, J., pharmacien, député à la Diète du
royaume de Bohênje, ancien président du
premier Congrès international pharma-
ceutique.
BELGIQUE
GOUVERNEMENT BELGE.
M. de Vaux, A . [D"), docteur en médecine, chirurgie et
accouchements, inspecteur de l'hygiène au
Ministère de l'intérieur et de l'instruction
publique, secrétaire de ta Commission mé-
dicale de !a Flandre occidentale, etc.
ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE DE BELGIQUE.
M. Gille, N., pharmacien, vice-président de l'Acadé-
mie royale de médecine de Belgique, pro-
fesseur à l'école de médecine vétérinaire
de l'Etat, etc.
D,B,t,zed.yGOOg[e
ASSOaATlON GÉNÉRALE PHARMACEUTIQUE DE BELGIQUE.
MM. 5odson,I,., pharmacien à Liège.
De Letter, H. , pharmacien à Bruxelles, ancien se-
crétaire de l'Association générale pharma-
ceutique de Belgique.
Franken, O., pharmacien à Tongres.
Fretin, J., pharmacien à Gand, membre de l'Union
pharmaceutique de la Flandre orientale.
6ille,J.-B., pharmacien en chef de l'armée, etc.,
à Anvers.
Jossart, E., pharmacien à Namur.
Pasguier, C, pharmacien à Châtelet, président de
la section de défense de l'arrondissement
de Charleroi.
Vand&r Keilen, A., pharmacien à Borgerhout, vice-
président " de la Société de pharmacie
d'Anvers.
Venvaerde, E., pharmacien à Dixmude, membre de
la Commission médicale locale.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE D'ANVERS.
MM. Anme^ens, C, pharmacien, secrétaire de la Société
de pharmacie d'Anvers.
Daels,Fr., pharmacien, trésorier de la Société de
pharmacie d'Anvers.
Haazen, V. , pharmacien, membre de la Société de
pharmacie d'Anvers.
Hoêi, E., pharmacien, membre de la Société de
pharmacie d'Anvers.
Van Pelt, Fr., pharmacien, vice-président de la
Société de pharmacie d'Anvers, membre
de la Commission médicale provinciale
d'Anvers.
Verhtusel, A., pharmacien, président de la Société
de pharmacie d'Anvers, vice-président de
D,B,t,zed.yG00g[e
l'Association générale pharmaceutique de
Belgique.
SOCIÉTÉ ROYALE DE PHARMACIE DE BRUXELLES.
MM. Buzon, A., pharmacien, membre de la Société
royale de pharmacie de Bruxelles.
Crêteur, L., pharmacien, président de la Société
royale de pharmacie de Bruxelles.
Gripekovm, P., pharmacien, membre de la Société
royale de pharmacie de Bruxelles.
'Jonas, A., pharmacien, vice-président de la Société
royale de pharmacie de Bruxelles.
Martiny, Alp., pharmacien, vice-président de la
Société royale de pharmacie de Bruxelles.
Ramtot, Em., pharmacien, secrétaire-adjoint de la
Société royale de pharmacie de Bruxelles.
Rediiig, V., pharmacien, secrétaire-général de la
Société royale de pharmacie de Bruxelles.
Van Eeckhoven, E. , pharmacien, trésorier de la
Société royale de pharmacie de Bruxelles.
UNION PHARMACEUTIQUE DE L'ARRONDISSEMENT JUDiaAIRE
DE CHARLEROI.
MM. Culot, Fr., pharmacien, secrétaire de l'Union phar-
maceutique de Charleroi, membre du Go-
mité de salubrité publique de Marchiennes-
au-Pont.
Ramoez, J., pharmacien, vice-président de l'Union
pharmaceutique de Charleroi, membre du
Comité de salubrité publique de Mont-sur-
Marchiennes.
COMITÉ DE DÉFENSE DE L'ARRONDISSEMENT JUDICIAIRE
DE CHARLEROI.
MM. Debin, J., pharmacien, à Montigny-sur-Sambre,
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— xxxxm —
membre de l'Union pharmaceutique de
Charleroi.
DerUs, J., pharmacien à Marcinelle, membre de
l'Union pharmaceutique de Charleroi.
UNION PHAItHACEUTIQUE DE LA FLANDRE ORIENTALE.
MM.. De Backer, Eg., pharmacien, membre de l'Union
pharmaceutique de la Flandre orientale.
De Nobele,L., pharmacien, vice- président de l'Union
pharmaceutique de la Flandre orientale,
vice-président de l'Association générale
pharmaceutique de Belgique.
Duitois. J., pharmacien, membre de l'Union phar-
maceutique de la Flandre orientale.
Gys, J., pharmacien, président de l'Union pharma-
ceutique de la Flandre orientale.
Pilattte, A., pharmacien, secrétaire-adjoint de
l'Union pharmaceutique de la Flandre
orientale.
Tant, Ed,, pharmacien en chef de l'hôpital civil de
Gand, membre de l'Union pharmaceutique
de la Flandre orientale.
CERCLE PHARMACEUTIQUE DU HAMAUT.
MM. Lamary, A., pharmacien à Mons, secrétaire du
Cercle pharmaceutique du Hainaut.
Martin^A., pharmacien à Frameries, bourgmestre,
président du Cercle pharmaceutique du
Hainaut, membre de la Commission médi-
cale provinciale du Hainaut.
CERCLE PHARMACEUTIQUE DE L'ARRONDISSEHENT
DE LOUVAIN.
MM. Dedoncker, Ach., pharmacien, membre du Cercle
pharmaceutique de Louvain.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— XXXXIV —
Rmkin, Alp., pharmacien, secrétaire du Cercle
pharmaceutique de Louvain.
Steenhout, Em., pharmacien, membre du Cercle
pharmaceutique de Louvain.
CHIU
G01JVERNEMENT DU CHILI.
M. Sdiddleton, T., pharmacien, membre de la Société
des pharmaciens de Santiago du Chili.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE SANTIAGO DU CHIU.
M. Middleton, T., pharmacien, membre de la Société
des pharmaciens de Santiago du Chili.
DANEMARCK
GOUVERNEMENT ROYAL DU DANEMARCK .
M. Madsen, H.-P., pharmacien à Copenhague, vice-
président de la Société Danmarks apothe-
ker Forening, président de la Kjobenhavns
apotheker Forening.
DANMARCKS APOTHEKER FORENING.
MM. Lotze, Ern.~G., pharmacien à Odense, Conseiller
d'Etat, président de la Danmarcks apo-
theker Forening, etc.
Omstrup, L., pharmacien à Copenhague, ancien
administrateur de la pharmacie de la Cour.
KJOBENHAVNS APOTHEKER FORENING.
M. Madsen, H.-P., pharmacien à Copenhague, etc.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— xxxxv —
ESPAGNE
SOCIEDAD FARUACBUTICA ESPANOLA.
M. Femandez ïparraguirre, (D'), docteur en pharmacie h
Guadalajara.
COI^GIO DE FARMACEUTICOS DI BARCELONA.
HM. Pedro Genove, pharmacien à Barcelone, président
du Colegio de farmaceuticos di Barcelona.
Ramon Codina Langlin, {D') pharmacien à Barcelone,
d" secrétaire du Colegio de farmaceuticos
di Barcelona, membre de la royale Acadé-
mie des sciences de Barcelone, etc.
COLEGIO DE FARMACEUTICOS DE MAORTO.
M. Fernandez ïparraguirre, (D'), docteur en pharma-
cie, etc.
CONGRESO NACIONAL FARMACEUTICO.
M. Femandez Ïparraguirre, (D'), docteur en pharmacie
à Guadalajara.
ETATS-UNIS
COLLEGE OF PHARMACY OF THE CTTV OF CHICAGO.
M. Fuiler, H.-W., pharmacien, Esquire of the City of
Chicago, membre de la Chicago collège of
pharmacy.
8TATE UNIVEHSrrY OF MICHIGAN.
M. Steanu, Fred., pharmacien, membre de l'Univer-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— XXXXVl
site de Michigan et de la Société pharma-
ceutique des Etats de Michigan.
STATE MICHIGAN PHARMACEUTICAL ASSOCIATION.
M. Stearns, Fred., id.
STATE DRUGGI8T ASSOCIATION OF MICHIGAN.
M. Stearm, Fred., id.
COLLEGE OF PHARMACY OF THE CITY OF NEW-YORK.
MM. Bedfort (D'), pharmacien, professeur de pharmacie
au Collège of pharmacy of the city of New-
York.
Creuse, /., pharmacien, membre de l'Alumni Asso-
ciation, etc.
GOUVERNEMENT DE LA REPUBUQUE FRANÇAISE
MM. CarUs, P. (D'), pharmacien, docteur en médecine,
professeur de la Faculté de médecine et de
pharmacie à l'Université de Bordeaux, vice-
président de la Société de pharmacie de
Bordeaux.
Delcominète, pharmacien, chaîné du cours de phar-
macie à l'Ecole supérieure de pharmacie
de Nancy.
Godfrin, pharmacien, professeur de matière médi-
cale à Paris, etc.
Lotar, pharmacien, professeur de pharmacie et de
pharmacologie à la Faculté mixte de méde-
cine et de pharmacie de Lille.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— iLxxxvn —
ACADÉMIE NATIONALE DE HÉDEaNE DE FRANCE.
M. Méhu, C. (D'), pharmacien en chef de l'hôpital de la
Charité, docteur en médecine, licencié ès-
sciences, membre de l'Académie nationale
de France, correspondant de l'Académie
royale de médecine de Belgique, etc.
UNIVERSITÉ DE FRANGE. FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE
PHARMAUE DE BORDEAUX.
M. Caries, P. (D*), pharmacien, professeur à la Fa-
culté de médecine et de pharmacie de
Bordeaux, etc.
imiVERSITÉ DE FRANCE. FACULTÉ MIXTE DE MÉDECINE ET DE
PHARMACIE.
M, Lotar, pharmacien, professeur de pharmacie à la
Faculté de médecine et de pharmacie h
Lille, etc.
UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LILLE. FACULTÉ DE MÉDECINE
ET DE PHARMACIE.
M. SckmittfE. (D'), pharmacien, professeur à la Faculté
libre de médecine et de pharmacie à Lille.
ASSOCIATION GÉNÉRALE DES PHARMACIENS DE FRANCE.
MM. Boffe/oÉ, avocat de l'Association générale des phar-
maciens de France.
Dethany Adh., pharmacien, conseiller de l'Associa-
tion générale des pharmaciens de France.
Genevoix, Em., pharmacien, directeur de la phar-
macie centrale, conseiller de l'Association
générale des pharmaciens de France, etc.
Julliard, L. , pharmacien, membre de l'Association
générale des pharmaciens de France.
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Petit, A., pharmacien, président de l'Association
générale des pharmaciens de France, etc.
SOCIÉTÉ DE PHARUAQE ET DE CHIMIE DE PARIS.
MM. Champigny, A., pharmacien, secrétaire de la So-
ciété de pharmacie et de chimie de
Paris, etc.
Petit, A., pharmacien, etc.
CHAMBRE SYNDICALE DES PHARMACIENS DU DÉPARTEMENT
DES ARDENNES.
Mit. Barré, A., pharmacien, secrétaire de la Chambre
syndicale des pharmaciens du départe-
ment des Ardennes.
Grosimx, Alph., pharmacien, membre du Conseil
d'hygiène et de salubrité de l'arrondisse-
ment de Rocroi, inspecteur des pharma-
cies, membre de la Chambre syndicale des
pharmaciens du département des Ar-
dennes.
Loret, J.-B., pharmacien, président de la Chambre
syndicale des pharmaciens du département
des Ardennes, etc.
UNION PHARMACEUTIQUE DE l'AUBE.
MM. De Mandre, pharmacien, membre de l'Union phar-
maceutique de l'Aube.
Michel, T. , pharmacien, secrétaire de l'Union phar-
maceutique de l'Aube.
SOCIÉTÉ PHARMACEUTIQUE DE L'AVEYRON.
M. Petit, A., pharmacien, etc.
SOCIÉTÉ DE PHARHACIB DE BORDEAUX.
M. Caries, P. (D'), pharmacien, etc.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— xxxxix —
CERCLE PHARMACEUTIQUE DU CENTRE.
M. Huguet, R., pharmacien, professeur de chimie à
l'Ecole de médecine et de pharmacie de
Clermont-Ferrand, secrétaire du Cercle
pharmaceutique du Centre, etc.
SYNDICAT DES PHARMACIENS DE LA CHARENTE.
M. Odin, pharmacien à Sables-d 'donnes, secrétaire de
la Société de pharmacie de la Vendée, etc.
SOCIÉTÉ DES PHARMACIENS DE LA CHARENTE INFÉRIEURE.
M. Odin, pharmacien, etc.
SOCIÉTÉ DES PHARMACIENS DU DEPARTEMENT DE l'EURE.
MM. Auger, Em., pharmacien àPont-Audemer, membre
de la Société des pharmaciens de l'Eure.
Patrouillard, Ch., pharmacien à Gisors, membre
correspondant de la Société de pharmacie
de Paris, d'Anvers, etc., secrétaire de la
Société des pharmaciens de l'Eure.
SOCIÉTÉ DE PRÉVOYANCE DES PHARMACIENS DEL'eST.
M. CAoppeHe,iiT., pharmacien, présidunL de la Société
de pharmacie de Lyon, président de la So-
ciété de prévoyance des pliarmaciens de
l'Est, etc.
SOaÉTÉ DES PHARMACIENS DE LA FRANCHE-COMTÉ .
M. Huckel, N., pharmacien, membre du Conseil d'hy-
giène et de salubrité publique, membre
correspondant de la Société de pharmacie
de Lyon, président de la Société des phar-
maciens de la Franche-Comté.
IV.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— L —
SOaÉTÉ DE PHARMAOE DE L'INDRE.
M. Petit, A., pharmacien, etc.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE l'INDRE-ET-LOIRE.
M. Barnsby, D., pharmacien, professeur à l'Ecole de
pharmacie et de médecine de Tours, pré-
sident de la Société de pharmacie de
l'Indre-et-Loire.
SOCIÉTÉ DE PHARMAaE DE LA LOIRE-INFÉRIEURE.
M. Boherl, H., pharmacien à Nantes, président de la
Société de pharmacie de la Lorre-Infé-
rieure.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE LORRAINE.
MM. Beckerich, pharmacien à Longwy, membre de la
Société de pharmacie de Lorraine.
Klobb, T., pharmacien, chargé de cours à l'Ecole
de pharmacie de Nancy, membre de la So-
ciété de pharmacie de Lorraine, etc.
Veynante, Eug., pharmacien à Longuyon, secré-
taire du Conseil d'hygiène cantonal, mem-
de la Société de pharmacie de Lorraine.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE LYON.
M, Chappdîe, Fr., pharmacien, etc.
CERCLK PHARMACEUTIQUE DE LA MARNE.
MM. ifenro(, /., pharmacien à Reims, président du 'Cer-
cle pharceutique de la Marne.
Lejeune, pharmacien à Reims, secrétaire-adjoint du
Cercle pharmaceutique de la Marne.
D,B,t,zed.yGOOg[e
SOaETE DES PHARMACIENS UU NORD.
MM. Batteur, pharmacien à Lille, membre de la Société
des pharmaciens du Nord.
Bruneau, pharmacien à Lille, membre de la Société
des pharmaciens du Nord.
Frey, pharmacien à Douai, vice-président de la
Société des pharmaciens du Nord, etc.
Machelart, pharmacien à Lille, président de la
Société des pharmaciens du Nord.
SYNDICAT DES PHARMACIENS DU RHf>NE.
M. Chappelle, Fr., pharmacien à Lyon, etc.
SOCIÉTÉ DE PRÉVOYANCE ET CHAMBRE SYNDICALE DES
PHARMACIENS DE 1" CLASSE DE LA SEINE.
MM. Blottières, pharmacien, membre de la Société de
prévoyance et Chambre syndicale des phar-
maciens de la Seine, conseiller de l'Associa-
tion générale des pharmaciens de France.
Chassevant, pharmacien à Paris, secrétaire-général
de la Société de prévoyance et Chambre
syndicale des pharmaciens de 1" classe de
la Seine.
SOCIÉTÉ DES PHARMACIENS DE SKINE.
M. Blottières, pharmacien à Paris, etc.
SOaÉTÉ DES PHARMACIENS DE LA SEINE-ET-MARNE.
M. Berquier, A., pharmacien à Provins, président de
la Société des pharmaciens de Seine-et-
Marne.
SOCIÉTÉ SYNDICALE DES PHARMACIENS DES DEUX-SÈVRES.
M. Limouzain, pharmacien à Niort, président de la
Société de pharmacie des Deux-Sèvres.
D,B,t,zed.yGOO^IC
— Ul —
SOaÉTÉ DE PHARMAaE DE LA VENDÉE.
. M. Odin, pharmacien à Sables-d'Oionnes, etc.
GRANDE-BRETAGNE
PHARMAGEUTICAL SOCIETY OF GREAT BRITAIN
MM. Afkins, s. R., J. P. Pharmacien à Salisbary, vice-
président de la Pharmaceutical Society of
Great firitain.
DoUle, A., pliarmacien à Douvres, member of the
Councii of the Pliarmaceutical Society of
Great Dritain.
Bremridge,'R., pharmacien, secrétaire-général et
Registrar de la Pharmaceutical Society of
Great Britain.
ButI, E. JV., pharmacien à Londres, member of the
Councii of the Pharmaceutical Society of
Great Britain.
Carteif/hc, N., pharmacien à Londres, président of
the Pharmaceutical Society of Great Bri-
tain.
Grecnisch, Th., pharmacien à Londres, member o£
the Councii of llie Pharmaceutical Society
of Great Britain.
Passmore, F., subeditor of the Pharmaceutical
.Tournai.
Paul, D.{D'), éditer oflhe Pharmaceutical Journal.
Richardson , J., pharmacien à Leicester, member of
the Councii of the Pliarmaceutical Society
of Great Britain.
Robbins, J., phannacien à Londres, tresaurer of the
Pharmaceutical Society of Great Britain.
Sytues, C, {D'), pharmacien à Liverpool, member
of the Councii of the Pharmaceutical So-
ciety of Great Britain.
D,B,t,zed.yGOOg[e
BRITISH PHARMACEUTICAL CONFERENCE
MM. Atkins, S. A., pharmacien à Salisbury, etc.
Brunkcr,J. Ediv., pharmaMen à Dublin, etc.
Carteighe, M., pharmacien à Londres, etc.
Draper, H. N., pharmacien à Dublin, etc.
Greenisch, Th., pharmacien à Londres, etc.
Quinlan, Fr. {D'), professeur de matière médicale,
à Dublin, etc.
Symes, C. (D'), pharmacien, à Liverpool, etc.
Tichborne, Ch. ID'}, professeur de chimie, à Dublin.
PHARMACEUTICAL SOCIETY OK IRELAND
MM. Brunker, J. Edu\, M. A. Univ. Dublin, président de
i la Pharmaueutical Society of Irelaud.
Draper, H. N., F. C. S., U. R. S. A., vice-président
de la Pharmaceutical Society of Ireland.
Hody son, Ediv. U., tresaurerof Pharmaceutical So-
ciety of Ireland.
tichborne, Ch. [D'] G. S., L. L. D.,F.C.S.,M. R. S.A.,
Professeur de chimie, membre de la Phar-
maceutical Society of Ireland.
KING AND QUEEN's GOIAEGE OF PHYSICIANS IN IRELAND
MM. Quinlan, Fr.J. B. (D'), médecin, membre de l'Aca-
démie royale d'Irlande, secrétaire du Col-
lège des médecins, jjrofesspur de matière
médicale ot de thérapeutique à l'Univer-
sité, médecin en chef de l'hôpital Saint-
Vincent-de-Paul, etc.
UVERPOOL CHEMIST's ASSOCIATION
M. Abraham, A. C, prùsidenl. de la Liverpool Che-
mist's Association.
D,B,t,zed.yGOOg[e
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE d'aTHÈNES (TEN ATHENAÏS PHAR-
MACEUTIKE ETAIRIV).
M. Bratimos, C, pharmacien militaire, secrétaire de
la Société de pharmacie d'Athènes.
ITALIE
GOUVERNEMENT ROYAL D'ITAUE
M. Connizzaro, St. (le commandeur), sénateur, pro-
fesseur à l'Université de Rome, etc
REALE SOCIETA IGIENE ITALIAKA.
M. Janssens, Eug. (D'), membre honoraire de la So-
ciété royale d'hygiène d'Italie.
ASSOCIAZIONE CHIMICO-FARMACEUTICA FIORENTINA.
M. Connizzaro, St. (le commandeur), sénateur, etc.
ASSOaAZlONE FARMACEOTICA NAPOLJTANA.
MM. De Nobele, L., pharmacien, membre correspondant
de l'Associazone farmaceutïca napolitana.
Gys, /., id.
SOCIBTA DI PARMACIA DI TORINO.
MM. Bernocco, J. B., pharmacien de S. A. R. le duc de
tJènes, secrétaire de la Société de phar-
macie de Turin.
Mosca, L. (le commandeur), pharmacien, doyen de
la Société de pharmacie de Turin, agrégé
D,B,t,zed.yGOOg[e
de l'Ecole de pharmacie de Turin, membre
de l'administration municipale de Turin.
MONACO
GOUVERNEMENT DE S. A. S. LE PRINCE DE MONACO.
M. Coltgnon, L., (D') pharmacien de première classe,
docteur en médecine, etc , médecin de
l'Hôte) -Dieu de Monaco.
iNEDERLANDSCHE MAATSCRAPPIJ TER BEVORDERINO DER
PHARMACIE.
MM. Opwijrda, M. J., pharmacien, membre du Conseil
médical, professeur de chimie à l'Ecole
supérieure, rédacteur du Pharmaceutische
weekblad.
Polak, /., pharmacien à Amsterdam, secrétaire de
la Nederlandsche Maatschappij ter bevor-
dering der pharmacie.
Stoëder, W., pharmacien, président de la Neder-
landsche Maatschappij ter bevordering der
pharmacie, professeur à l'Université d'Am-
sterdam, etc.
DEPARTEMENT GELDER^AND VAN DE NEDERLANDSCHE MAAT-
SCHAPPIJ TER BEVORDERING DER PHARMACIE.
MM. Bergacker, C, pharmacien à Wageningen.
Opwijrda, B. J., pharmacien à Nimègue.
Verwey, iV,, pharmacien à Tiel.
D,B,t,zed.yGOO^IC
DEPARTEMENT S GRAVENHAGEN DER KBDERLANDSCHE MAAT-
SCHAPPIJ TEIl BEVORDERLN'G DER PHARMAOE.
MM. Agema, J., pharmacien à La Haye, secrétaire de ta
Société.
Nanning, H., pharmacien à La Haye, président de
la Société.
DEPARTEMENT UMBURG DER NEDERLANDSCHÊ MAATSCHAPPU
TER BEVORDERING DER PHARHAaE.
M. Schoepp, R.J. L., pharmacien à Maestricht, secré-
taire de la Société, membre correspondant
du Conseil médical du Limbourg et du
Brabant septentrional.
DEPARTEMENT ROTTERDAM DER NEDERLANDSCHE MAAT-
CHAPPIJ TER BEVORDERING DER PHARMACIE.
M. De Groot, J., pharmacien à Rotterdam, secrétaire
de ta Société.
DEPARTEMENT UTRECHT DER NEDERLANDSCHE MAAT-
SCHAPPU TER BEVORDERING DER PHARMACIE.
M. D' Wefers-Bettink, H., pharmacien, professeur à
l'Université d'Utrecht, etc.
PORTUGAL
SOCIEDADE PHARMACEUTICA LUSITANA.
MM. Alves, J J. ;D'), pharmacien-chimiste, docteur ès-
sciences, etc.
Fragoso, Em., pharmacien à Lisbonne, 2' secré-
taire de la Société.
da Silva Marchado, Alf., pharmacien, l" secrétaire
de la Société.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— Lvn —
Tedeschi, /.(D'), pharmacien, directeur du Journal de
pharmacie et des sciences accessoires, prési-
dent de la Société.
N. B. — Ces délégués, empêchés, furent
remplacés au Congrès par M. N. Gille,
membre honoraire de la Société.
RUSSIE
MINISTERIUM DER VOLKSAUFKLARUNG.
M. Dragendorff, G. {D'), professeur à l'Université de
Dorpat (Livonie).
KAISEBLICHE UNrVERSrTAT ZU DORPAT.
M. Dragendorff, G. (D'), professeur, etc.
ALLERHOCHST BESTATIGTE ST-PETERSBURGER PHARMACEU-
TISCHER GESELLSCHAFT.
MM. Forsmann, A., pharmacien à Saint-Pétersbourg.
Grake, Ferd., pharmacien à Kazan.
SOCIÉTÉ PHARMACEUTIQUE DE VARSOVIE ( WARSZAWSKI
TOWARZYSTWO FARMACEUTYCZNE).
M. Lilpop, C, pharmacien h Varsovie, président de
la Société pharmaceutique de Varsovie.
SUÈDE ET NORWÈGE
GOUVERNEMENT SUÉDOIS.
M. Sebardt, W., pharmacien de la Cour, président de
la Apothekare Societet i Sverige.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
GOUVERNEMENT NORWEGIEN . KONGELIGE NORSKE REGJERINGS
JUSTITI 00 POLITI-DEPARTEMENT.
M. Hansen, G., pharmacien, chancelier de la section
médicale du ministère de la justice, etc.
APOTHEKARE SOCIETET I SVERIGE.
MM. ffran, P., pharmacien à Sundsvall, président delà
Norriands apothekere forening, etc.
Luhre, M. E., pharmacien à Gotenbourg, prési-
dent de la Réunion des pharmaciens de la
Suède occidentale.
Sebardt, W. , pharmacien de la Cour, président de
la Société.
Stahre, L., pharmacien, professeur à l'Institut
pharmaceutique de Stockolm.
FARMACEUTISKE FORENING IN CHBISTIANA.
MM. HaitseUj G., pharmacien, chancelier de la section
médicale du Ministère de la justice, etc.
Walther, N., pharmacien à Skien.
TURQUIE
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE COKSTANTINOPLE.
M. /mini, J. (D"), pharmacien de l'Université d'Heidel-
berg et de Munich, membre du Conseil
médical de l'empire Ottoman, etc.
D,B,t,zed.yGOO^IC
sociÉTés QUI, n'ayant pu envoyer des délégués, ont
ADRESSÉ LEUR ADHÉSION MORALE AU CONGRÈS.
Sociedad nacional de farmacta Argentina, de Buenos-
Ayres.
Hessischer Apotheker-verein, de Darmstadt (Grand-
duché de Hesse).
Apotheker-Gremium von Ober-Bayeren, de Munich (Ba-
vière).
Schwarzwald Apotheker-verein, de ReuHingen (Wur-
temberg).
Wurtembergischer Pharmaceutischer Landesverein, de
Stuttgart.
Cercle Pharmaceutique du Bas-Rhin de Strasbourg.
Société de Pharmacie de la Moselle, de Metz.
Société des Pharmaciens des Bouches-du-Rhône, de
Marseille.
Société de Pharmacie du Dauphiné et de la Savoie, de
Grenoble.
Syndicat des Pharmaciens du département de la Loire,
de Saint- Etienne.
Association pharmaceutique des Pyrénées Orientales,
de Perpignan.
Brighton Pharmaceutical Association, de Brighton.
The Apothekaries Hall of Ireland, de Dublin.
Schefïleld Pharmaceutical et Chemical Society, de Schef-
fleld.
The Board of Pharmacy, Victoria (Australie).
Oueensland Pharmaceutical Society, Brisbane.
American Pharmaceutical Association, de Philadelphie
(Etats-Unis).
Texas Pharmaceutical Association.
Société de Pharmacie de Charcow (Russie).
Société de Pharmacie de Kiew (Russie).
D,B,t,zed.yGOO^IC
Associazone farmaceutica Lombarda, in Milano.
Schweitzerischer Apother-verein, de Genève.
Basler Apotheker-verein, de Bàle.
Der Apotheker-verein des Kantons-Zurich.
Société Vaudoise de Pharmacie, de Lausanne.
Societalea Studentilor in Farmacia Bucaresti.
Sociedad de Farmacia de Venezuela, de Caracas.
D,B,t,zed.yGOOg[e
t/CEUSSRES SFSTBOTIFS, AI>IIÉŒIESNTB AJU
CONQUÈSa
ALLEMAGNE
BOTTGER, H. J. (D"), rédacteur du Pharmaceutiscke Zeiting fur
Pharmacie, Bunziau, près Berlin.
BRL'NNENGRABEB, Ch. (D'), pharmacien, sénateur, président et
déléjl^ué de la Deutscher Apolheker-verein, membre
des KaiserlichenGesundheitsanites.
FINKELNBL'RG (D'), professeur à l'Université de Bonn, GodesberR-
Bonn,
FROELICH, H., pharmacien, secrétaire et délégué de la Verein der
Apotheker-Berlins, Âuguststrasse, 60, Berlin.
GEMMEL, pharmacien, Berlin.
HERBRICHT, F , pharmacien, Neue-Ross strasse, SI, Berlin, S.
JACOBI, R., pharmacien, reichsadler apothekc, fierlinerstrasse, 57,
Elberfeld, Rheinprovinz.
KORTE, <^., pharmacien, membre de la Deutscher Apotbeker~ve-
rein, Essen a/d Ruhr,
LEUEEN, G., pharmacien, membre der Pharmacopœ Commission
des deutscher Apotheker-verein. Suchtein Reg. Bez.
DUsseldorf.
NAGELL, W., Hof-Apolheker, Gassel, Preussen.
PARREIDT, pharmacien, Bernburgerstrasse, 3, Berlin.
PLASKUDA, H. (b'), pharmacien, Severinstrasse, 160, Cologne.
RËHË, J. W., pharmacien, président de la Deutscher Apotheker
verein, « Bezirk ani Rhein », Cologne,
ROFFHACK (D'), pharmacien, Crefeld, Prusse rhénane,
SAAL, Jos., pharmacien, Biolofeld (Westfalen).
SCHACHT, C. (D'), pharmacien, président et délégué de la Verein
der Apotheker-Berlins, Friedr. et Miltelslr :. Ecke
Berlin N. W.
SCHULZ, P, (D'), docteur en médecine, etc,, Berlin.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXil —
AUSTRALIE
SGHILLINGLAW, Barut, secrétaire et délégué de la Pharmaceutical
Society ofAustralasia, Swanlon sireet, Helbounie.
AUTRICHE-HONGRIE
BAYER, H-, pharmacien, délégué de rAlIgemuineOsterroichischer
Apolheker-verein, I B. Wollzeile, 13, Vienne.
DITTREGH, Jos , pharmacien, délégué de la Pharmaceuliscbe Ge-
sellschad, député de la Dièle du royaume de Bohême,
ill Sporoergasse, 32, n° 219 III, Prague.
F1DLER,J., pharmacien, délégué du gouvernement Austro-Hongrois,
président der Pharmaceuten de Vienne (^remialvor-
stand), délégué de TAIIgemeine Oslerreichischer Apo-
Ikeker-verein, Hargareth strasse, 31, Vienne IV,
GODEFFROYfRiCH. (D^), pharmacien, professeur de chimie au Musée
technologique, directeur de l'Ecole pharmaceutique
de Vienne, membre honoraire des Sociétés pharma-
ceutiques de Varsovie, de Bucharesl, du Pharmaceu-
ter-vcrein, etc , délégué delà Wiener Pharmaceuten
verein(chemLSter Institut), Spitalgasse, 31, ViennelX.
HEGER, H. (D"^), magister en pharmacie, docteur en philosophie,
éditeur et rédacteur du Pharmaceutiscke Post, mem-
bre d'honneur <lc l'Union pharmaceutique de Vienne,
etc., délégué de la Wiener Apothefcer-verein, Bei^-
gaase, 19, Vienne IX.
HBLL, G., phannacien, délégué de l'Osterreischischer pliartnaceu-
ten-verein, Troppau.
BELLMANN', Ph. A. (D'). pharraacion, délégué de l'Ostereischischer
pharmaceuten-verein, Vienne.
HRDLICZKA, Edm., Kaiserliche-Konigliche Hofrath, Vienne.
JARMAY, J. (D'), pharmacien, docteur en chimie, délégué de la
Magyar Orszagi gyogyszéresz égylet, Budapest (Hon-
grie).
PSERHOFER, I., pharmacien, délégué de la Allgemeine Oster-
reischischer Apolheker-verein , Singerstrasse , 1 5,
Vienne.
SAXINGER, 0. , pharmacien, membre de la Société des sciences na-
D,B,t,zed.yGOOg[e
lurelles, délégué de la Magyar Orszagî gyogyszéresE
égylet, Rasko, comté Giimùr, HoDgrie.
SGHLOSSER, AuG. (D''), pharmacien, secrétaire eL délégué dç l'All-
gemeine Osterreischiscber Apotheker-verein, Haupt-
strasse, 60, Vienne IV.
DK TOROK, Al., pharmacien, délégué de la Magyar Orszagi gyogys-
zéresz égylet, Buda-Pest .
URBAN, J., pharmacien, délégué de ta Magyar Orszagi gyogyszéresz
égylet.
T05 WALDH^M, A., pharmacien, délégué du gouvernement Austro-
Hongrois, président de la Société de Vienne, vice-
président etdéléguéde l'AlIgemeine Osterreischiscber
Apotheker-verein, membre ne la Société de chimie
et de physique, Himmelpfortgasse, 47, Vienne.
CHILI
HIDDLËTON, T., pharmacien, délégué du gouvernement du Chili,
délégué de la Société de pharmacie du Chili, San-
tiago.
DANEMARCK
AUGSBURG, H., pharmacien, Hoskiede.
AUGSBURG, J., cand. pharmacien, Roskiede.
LOTZE, E. G., pharmacien, conseiller d'Etat, président et délégué du
Danmarks Apother Forening, membre de la Société
medicorum Svecana, Odensc, Danemarck.
HADSEN, H. P., pharmacien, délégué du gouvernement Danois et
délégué de la Société pharmaceutique do Copenhague.
Ve3lerbro-Apothek,Copenhague.
HOLLËR, H. J., pharmacien, membre de la Société des pharmaciens
de Copenhague, membre de la Société des chimistes de
Copenhague.
ORNSTRUP, L., pharmacien, ancien administrateur de la pharmacie
de la Cour, Droningen-Tvergade, iO, Copenhague.
POSSESSIONS DANOISES
CARL RUSE, pharmacien à Sain! -Thomas (lie danoise aux Indes
occidentales), Wordroff^rei, b.
D,B,t,zed.yGOO^IC
ESPAGNE
BB ARGËNTA, ViGBOTE Hàbtin (D'), docteur en pharmacie et en
chimie, professeur à l'Université de Madrid, président
du Collège des Pharmaciens de Madrid, membre de
l'Académie royale de médecine de Madrid, etc.. Hor-
laleza, 86, Madrid.
FËRNANDEZ IPARBAGUIRRE (D'), docteur en pharmacie, délégué
du Colegio de Farmaceuticos de Madrid, à Guada-
[ajara.
GENOVE, Pbdro, président du Colegio de Pharmaceuticos di Barce-
lona, Plazuela de San-Francisco, 3 et 5, Barcelone.
LANGLIN RAMON CODWA (D-), pharmacien, membre de la Royale
Académie des sciences de Barcelone, membre corres-
pondant des Sociétés de pharmacie d'Anvers et de
Bruxelles, 1 " secrétaire du Collège des Pharmaciens
de Barcelone.
MARIN Y SANGHO, Francisco (D'), secrétaire du Colegio de Farma-
ceuticos de Madrid, Madrid.
ULZURRUN, Pablo, pharmacien, Impérial I' Drogueira, Madrid.
POSSESSIONS ESPAGNOLES
GONZALÈS, Antonio (D'),directeur de la Enciclopedia, Apartado331
Habana (Ile de Cuba).
ÉTATS-UNIS
BEDFORD, P. W. (D'), pharmacien, professeur de pharmacie du
Collège of Pfaarmacy of tbe city of New- York, Beet-
man street, 5, New-York,
CREUSE, JoLEs L. A., pharmacien gradué de l'Ecole de New- York,
membre do l'Alumni Association, délégué du Collège
of Pharmacy of the city of New-York, à New- York.
FULLER, Haiht, pharmacien, Esq of the city of Chicago, délégué du
Chicago Collège orPharmacy,i65,Slate s treel, Chicago.
MAISCH, John. H, pharmacien, professeur de matière médicale et
de botanique du Collège de Pharmacie de Philadel-
phie, secrétaire de l'American Pharmaceutical Asso-
ciation, 443,NorthTenth8treet, Philadelphie.
D,B,t,zed.yCOOgle
PRESCOTT, Ali. B., pharmacien, M. D. de l'Unîversily of Michigan,
Deparlement of Pharmacy, Anna arbor, Michigan.
SCHINN, J. T., pharmacien, ex-présideat de l'American Pharmaceu-
tical Association, de la Société de pharmacie de Phi-
ladelphie, UÛO, Spruce street, Philadelphie.
SEABURY, pharmacien, secreLary oflhe Collège of Pharmacie, Sea-
bury et Johnson, New- York.
STEARNS, F., pharmacien, délégué de l'Université de Michigan, de
la Société pharmaceutique des Etats de Michigan
(Etats-Unis), Détroit, Michigan U. S. A.
FRANCE
AUBENQUE, Fr , pharmacien, correspondant de la Société de phar-
macie de Paris, préaident de la Société des Pharma-
ciens de l'Aveyron, Rodez (département de l'Avey-
ron).
AUGER, En., pharmacien, membre et délégué de la Société des
Pharmaciensdu département de l'Eure, raeThiers, 11,
Pont-Audemer (Eure).
BAELDE, Ati., pharmacien en chef de l'hApital Sainte-Eugénie,
Lille.
BARNSBYjD., pharmacien, professeur à l'Ecole de médecine et de
pharmacie de Tours, président et délégué de la So-
ciété de pharmacie d'Iadre-euLoire, Tours.
BARON, J., pharmacien de première classe, rue de la Miséricorde,
Lyon.
BARRÉ, Aofl., pharmacien et délégué de la Chambre syndicale des
pharmaciens du département des Ardennes, Grande-
Rue, 33, Sedan.
BATTEUR, pharmacien, membre et délégué de la Société des Phai--
maciens du Nord, rue Royale, Lille.
BECEERICH, pharmacien, membre et délégué de la Société de phar-
macie de Lorraine, Longwy.
BERQUIER, Fr. A., pharmacien, président et délégué de la Société
des Pharmaciens de Seine-et-Marne, rue de la Cor-
donnerie, 43, Provins.
BLOTTIÈRE, pharmacien, conseiller de l'Association générale de^
Pharmaciens de France, président hoDoraire et délé-
V.
p,B,t,zed.yGOO^IC
gué de la Société de prévoyance et chambre syndicale
des pharmaciens de la Seine, rue de Sèvres, 56,
Paris.
BOGELOT, avocat eL délégué de l'Association générale des Pharma-
ciens de France, 4, rue Perrault, place du Louvre,
Paris.
BRETET, H., pharmacien, rue de Nîmes, Vichy.
BItlINEA.U, pharmacien, membre et délégué de la Société des
pharmaciens du Nord, rue Nationale, Lille.
GHAMPIGNY, A., pharmacien, secrétaire do la Société de pharmacie
et de chimie de Paria, délégué de cette Société, ave-
nue de Breteuil, 65, Paris.
CAPGRAND-MOTHES, pharmacien de première classe, président de
la Chambre syndicale des labricants de produits chi-
miques, cité Trévise, 20, Paris.
CAPMARTIN, Edii., pharmacien, directeur de VEctaireur pharma-
ceutique, Blaye lez-Bordeaux.
CARLëS.P. (D'), pharmacien, docteur en médecine, délégué du gou-
vernement Français, professeur agrégé à la Faculté
de médecine et de pharmacie de Bordeaux, vice-pré-
sident et délégué de la Société de pharmacie de Bor-
deaux, 19, quai des Chartrons, Bordeaux.
CHAPPELLE, F., vice-président et délégué de la Société de phar-
macie de Lyon, président et délégué de la Société de
prévoyance des pharmaciens de l'Est, 5, Cour Horand,
Lyon.
CHASSEVANT, pharmacien, secrétaire-général de la Société de pré-
voyance et chambre syndicale des pharmaciens de
première classe de la Seine, délégué de cette Société,
rue Dauphine, 8, Paris.
GHAUTEMPS, secrétaire et délégué du Conseil municipal, Paris.
CO.MAR, F., pharmacien, membre de la Société de pharmacie de
Paris, boulevard, [lenri IV, 46, Paris.
DAVID, A*., ingénieur, directeur de la Compagnie générale de
filtrage des eaux de la ville de Paris, membre de la
Société de médecine publique et d'hygiène profes-
sionnelle, rue du Bac, 83, Paris.
DELCOMINÉTE, pharmacien, délégué du gouvernement Français,
chargé du cours de pharmacie à l'Ecole supérieure de
pharmacie de Nancy, Nancy.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXVll —
DEHANDRË, pharmacien, membre et délégué de l'Union pharma-
ceutique de l'Aube, Troyes (Aube).
DETHAN, A., pharmacien, conseiller de l'Association générale des
pharmaciens de France, délégué de celle Association,
23, rueBaudin, Paris.
DETHAN, G., candidat en pharmacie, 23, rue Baudin, Paris.
ËNGEL, pharmacien, rue du Cherche-Midi, Paris.
FERRÉ, J., pharmacien, 18Î, rue Richelieu, Paris.
FOURNIE, P., pharmacien, directeur de la Pharmacie centrale des
hospices civils, Lyon.
FREY, pharmacien, vice-président et délégué de la Société des
pharmaciens du Nord, rue deBellaing, Douai.
GAUTIER, pharmacien, ex-préparateur à l'Ecole de pharmacie et de
chimie, Uzerche (déparlement de la Corrèze).
GENEVOIX, ËM., pharmacien, conseiller de l'Association générale
des pharmaciens de France, délégué de cette Asso-
ciation, rue de .louy, 7, Paris.
GIRARD, Ch., chef du laboratoire municipal de la prérecture de la
Seine, 2, rue Mon:^e, Paris.
GODFRIN, pharmacien, délégué du gouvernement Français, profes-
seur de matière médicale k l'Ecole supérieure de
pharmacie, Paris.
GROSIEUX,Alf., pharmacien, membre du Conseil d'hygiène et de
salubrité de l'arrondissement de Rocroi, inspecteur
des pharmacies, membre et délégué <le la Chambre
syndicale des pharmaciens du département des .\r-
dennes, Givet.
HAMON, Ado., publiciste, membre do la Société française d'hygiène,
correspondant de la Société russ(! d'Iiygiène, etc.
3â, rue de l'Est, Boulognu-sur-SiMiu' (France).
HENROT, J., pharmacien, président et ilolé^ué du Cercle pharma-
ceutique de la .Marne, Reims.
HERCK, A., pharmacien de première classe, cliAlet des Acacins à
Mon Idée, Sedan. •
HUCKEL, H., pharmacien, membre correspondant de la Société de
pharmacie do Lyon, membre du Conseil d'hygiène et
de salubrité publique, président et délégué de la So-
ciété des Pharmaciens de la Franche-Comté, Héri-
court(Haute*SadDe).
D,B,t,zed.yGOO^IC
HUGUET, R-, pharmacien, proresseur de chimie à l'Ecole de méde-
cine et de [jiarmacte de Glermoat- Ferraad, secré-
laire-général et délégué de la Société pharmaceutique
du Centre, 3, place du Terrail, ClerraouL-Ferrand.
JUIXIÂRD, L., pharmacien, membre et délégué de TAssociotioa dea
Pharmaciens de France, 78, rue Montmartre, Paris.
KLOBB, T., pharmacien, chargé de cours à l'Ecole de pharmacie de
Nancy, délégué de la Société de pharmacie de Lor-
raine, Ribeauville, Alsace.
LAMOUROUX, Alf. (D'), pharmacien, docteur en médecine, conseil-
ler municipal de Paris, conseiller général de la Seine,
membre de la Société d'anthropologie, de médecine
publique, etc., délégué du Conseil municipal de
Paris, rue de Rivoli, 150, Paris.
LANGLEBERT, A-, pharmacien de première classe, ex-interne des
hôpitaux de Paris, 55, rue des Petits -Ghamps, Paris.
LANTZ, pharmacien, Nancy.
LEJEUNE, pharmacien, secrétaire-adjoint et délégué du Cercle
pharmaceutique de la Marne, Reims.
LEPAGE, H., pharmacien, membre de l'Académie de médecine, pré-
sident de la Société des Pharmaciens du département
de l'Eure, Gisors.
LIMOUSIN, St., pharmacien, membre de la Société de pharmacie de
Paris, de la Société thérapeutique, ibis, rue Blanche,
Paris.
LIMOUZAIN, pharmacien de première classe, président de la Société
syndicale des Pharmaciens des Deux-Sèvres, Niort
(Deux -Sèvres).
LORET, J.-B., pharmacien, président et délégué de la Chambre syn-
dicale des pharmaciens du département des Ardenaes,
32. Grande-Rue, Sedan.
LORIN, J., préparateur de chimie industrielle et de physique géné-
rale à l'Ecole centrale des arts et manufactures, mem-
bre fonrlStuurde la Société de médecine publique et
d'hygiène professionnelle, place des Vosges, 5, Paris.
LOTAR, pharmacien, délégué du gouvernement Français, professeur
de pharmacie et de pharmacologie à la Faculté de mé-
decine et de pharmacie de Lille, délégué de celte
Faculté, rue Solférino, 301 , Lille.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXIX —
HAGHELART, pharmacien, président et délégué de la Société des
Pharmaciens du Nord, rue Gambetla, Lille.
MARÉCHAL, A., pharmacien, directeur du Journal VAvenirpharma-
ceufifue, membre de TAssociation générale des phar-
maciens de France, Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise).
MARTIN, A. J. (D'), auditeur du Comité consullalif d'hyf;iène pu-
blique de France, etc., ruo Perdonnet, 1 , Paris.
MARTY, J. H., pharmacien, proTesseurau Vai-de-Graces, président
honoraire et membre de la Société de pharmacie de
Paris,
SCÉUU, G. (D'), pharmacien de l'hôpital de la Chanté, docteur en mé~
decine, licencié ès-sciences, membre et délégué de
l'Académie nationale de médecine de France, corres-
pondant de l'Académie de médecine de Belgique, etc.,
47, rue Jacob, Paris.
MICHEL, T., pharmacien, secrétaire et délégué de l'Union pharma-
ceutique de l'Aube, rue de la Cité, Troyes (Aube).
MICHELIN, H., président et délégué du Conseil municipal de Paris,
rue de Grenelle, 33, Paris.
ODIN, pharmacien, secrétaire et délégué de la Société des Pharma-
ciens de la Vendée, délégué de la Société de phar-
macie de la Charente, Subles-d'Olonnes.
PATROUILLARD, Ch-, pharmacien de première classe, membre
correspondant des Société de pharmacie de Paris,
d'Anvers, etc., secrétaire et délégué de la Société de
pharmacie du département de l'Eure, Gisors.
PETIT, A., pharmacien, président de l'Association générale dos
Pharmaciens de France, etc., délégué de cette Asso-
ciation, délégué de l'Association pharmaceutique de
l'Indre, rue Favart, 8, Paris.
PINCHON, Alf., pharmacien de première classe, ofTicier de l'In-
struction publique, membre correspondant de la
Société de pharmacie de l'Eure, rue de la Barrière, 83,
è Elbeuf.
RENARD, E., pharmacien, rue Vieille-du-Temple, 31, Paris.
RIGOLLOT, P., pharmacien, 24, avenue Victoria, Paris.
ROBERT, Et., pharmacien, président et délégué de la Société des
Pharmaciens de la Loire-Inférieure, place Louis XVI,
Nantes.
D,B,t,zed.yGOO^IC
— LXX —
BOGERS, H., pharmacien, membre de la Société française d'hy-
giène, de la presse scientifique, etc., rue du Havre, I,
Paris.
SCHAEL'FFÈLE, Et. (D'), pharmacien- major de première classe,
membre de la Société de pharmacie de Paris, attaché
à la 7' direction du minisière de la guerre, Paris.
SCHMITT, E. (D'), pharmacien, professeur à la Faculté libre de mé-
decine et de pharmacie de l'Université de Lille, rue
Nationale, 119, Lille.
SWANN, H , pharmacien do première classe de l'Ecole supérieure
de Paris, 12, rue Castiglione, Paris.
TISON, ingénieur-chimiste, Lille.
VEYNANTE, Eue, pharmacien, secrétaire du Conseil d'hygiène
cantonal, membre et délégué de la Société de phar-
macie de Lorraine, Longuyon (Meurtbe et Uoselle).
GRANDE-BRETAGNE
ABRAHAM, Alf. C, pharmacien, président de la Liverpeol Che-
mist's Association, Liverpool.
ATKINS, S. R. .1. P-, pharmacien, vice-président et délégué de la
Phamaceulical Society of Great-Britain, Salisbury
England.
BOTTLE, A., pharmacien, membre du Conseil et délégué de la
Pharmaceutical Society of Great-Britain, Dover, En-
gland.
BREMRIDGE, B., pharmacien, secrétaire-général et délégué de la
Pharmaceutical Society of Great-Brilain, 17, Bloom-
bury square, London. W. C.
BRUNKEK, J.Edw. M.A.jUniversity Dublin, président et délégué de
la Pharmaceutical Society of Ircland, 6S, Grafton
Street, Dublin.
BliTT, E. N., pharmacien, membre du Conseil et délégué de la
Pharmaceutical Society of Great-Britain, 25, Sussex
Gardons, llydo Park, London, W.
CAHTEiGllE, M., ])harmacien, président et délégué de la Pharma-
ceutical Society of Great-Britain, 36, Nottingham,
place, Loniion. W.
CHABLESWORTH, E-, pharmacien, chemist, k Londres.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXXI —
DRÂPEB, H., pharmacien, F. C. S., M. R. S. A-, vice-président et
délégué de la Pharmaceutical Society of Irelaod, Tem-
ple Road Ralhmines, Dublin.
GREENISCH, Th., membre du Conseil et délégué de la Pharmaceu-
tical Society oT Great-Britain, 20, New slreet, Dorset
square, London. N. W.
GBEENISH, Ch. Edw., pharmacien, membre de la Pharmaceutical
Society ofGreat-Britain, etc., 5, Bathurst slreel, Lon-
don. W.
HARWOOD LESCHER. J., pharmacien, membre de la Société de chi-
mie, auditor de ia Pharmaceutical Society of Great-
Britain, 60, Barlholotnew close, London. E. C.
HODYSON. E., pharmacien, trésorier et délégué de la Pharma-
ceutical Society of Ireland, 1 1 , Harcourt street,
Oublia.
LL'PP, A. P., pharmacien, membre et délégué de la Pharmaceutical
Society of Greal-Britain , 24, Denmark villas. Caste
Hill, Ëaling, Middlesex.
BIAIGNEN, P. A. membre de la Société chimique de la Grande Bre-
tagne, Zi, St-Mary at Hill, Easlcheap, London. E. C.
HAITLAND PELHA.M, C, pharuiacien,chemist, East India Road,â33,
London.
PASSMORE, Fb., pharmacien, sous-éditeur du Pharmaceutical
Journal, délégué de la Pharmaceutical Society of
Great-Britain, H, Bloomsbury square, London. W. C.
PAUL, B. (D'), pharmacien, éditeur du Pharmaceutical Journal, dé-
légué de la Pharmaceutical Society oT Great-Britain,
17, Bloomsbury square, London, W. C.
PILLEY, J., professeur de chimie à Dulwich Collège, Dulwich.
QUINLAN, F«. (D'), médecin, membre de l'Académie royale d'Ir-
lande, sociétaire du Collège des médecins, professeur
de matière médicale et de Ibérapeulique do l'L'niver-
si té, médecin en chef de l'hôpital Saint-Viocenl-do-
Paul, etc., 29, Lower Fitz William .street, Dublin.
REDWOOD, Th. (D'), pharmacien, président du a= Congrès interna-
tional, pharmacien, membre de la Pbarmaceutical
Society of Great-Britain, membre de la Commission of
Britain Pharmacopecp, etc., 17, Bloomsbury squale,
London W. G.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— LXXII —
RICHARDSON, J., pharmacien, membre et délégué de la Pharma-
ceutical Society of GreaUBritain, Elmfield Knighton,
Leicesler.
ROBBINS, J„ pharmacien, trésorier et délégué de la Pharmacentical
Society of Great-Britain, Uarkel place and tbe Uount,
Elm Grove, London.
ROBBINS, P. J., pharmacien, membre de la Pharmacentical Society
of Great-Britain, Harket place and the Hounl, Elm
Grove, London
SALMON, E.Fr., pharmacien, membre de la Pharmacentical Society,
de la British Phannsceutical conférence, de la Brigb-
ton and Sussex oatural history Society, 30, Western
Road Hove, Brigbton.
SANGSTER, A., pharmacien, 66, Uigh St-John's Wood^ Lon-
dres, N. W.
STANLEY HARRIGTON, pharmacien-chemist, 80, Patrick atnei,
Dublin.
SYMES, G. (D*), pharmacien, membre du comité et délégué de la
Pharmacentical Society of Great-Britain, Liverpool,
TICHBORNE,C.,pharmacien,L. L. D.,F C. S., M. R. S. A.,profes9eur
de chimie, membre et délégué de la Pharmaceulical
Society of Ireland, Norlb Great Georges street,
Dublin.
WOOTTON, A. G-, pharmacien, rédacteur en chef du journal The
Ckemist and Druggist, (2, Gannon street, London.
WRENN, WiLL. AiB., F. C. S., membre de la Chemical Society of
England, Taunton, Somerselhire.
YOUNG, R. P., pharmacien, membre et délégué de la Pharmaceu-
tical Society of Great-Britain, Station Road, New
Bamet, Herts.
GRÈCE
BRATIMOS, C. P., pharmacien militaire, secrétaire de la Société de
pharmacie d'Athènes, Pirée, Athènes.
DAMBERGIS, A. k. (D'), agrégé à l'Université d'Athènes, professeur
à l'Académie militaire et à l'Ecole normale, etc.,
Athènes.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
ITALIE
BEBNOCGO, J. B., pharmacien, Angola via Lagrange et via Mazztnt,
Turin.
CONNIZZARO.St. (Commandeur), sénateur, professeur à l'Université
de Rome, etc., via Panispema, Rome.
D'EMILIO, L., pharmacien du Roi, rue de Rome, Naples.
DORUCCI, G-, pharmacien, Solmona.
DORUCCI, Tl., médecin, Solmooa.
HOSÇA, L. (Commandeur), pharmacien, membre de l'administration
municipale, Turin.
ROnGONI, g. B. (IV), sociétaire correspondant de l'Institut géolo-
gique de Vienne, etc., etc., représentant les pharma-
ciens de Padoue, via Soccorso 3979, Padoue.
SQUiRE FRANCK, R., pharmacien, associé de la Pharmaceutical So-
ciety ofGreat-Britain, San-Remo.
JAPON
YOSHIEAWA AKIMASA, présidentdu Central Board ofHealth, com-
pilateur de la nouvelle pharmacopée japonaise,
Yokohama.
GRAND-DUCHÉ DU LUXEMBOURG
KROUBACH, H., pharmacien, Eltelbruck.
LtESGH, F., pharmacien, membre de la Société de botanique du
Grand'daché du Luxembourg, Ëich.
NAMUR, Jos., pharmacien, Luxembourg.
NAU, EoG., pharmacien, Schifflange.
PRINCIPAUTÉ DE MONACO
GOLIGNOM, L-, phannacien de première classe, doctenr en méde-
cine, etc., médecin de l'Hétel-Dieu de Monaco, délé-
gué officiel du prince de Monaco, Monte-Carlo.
AGEMA, J., pharmacien, secrétaire, délégué de la Dép. 'aGraven-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— LXXIV —
bague der Nederlsodsche Haatscbappij 1er bevorde-
rin:; der pharmacie, La Haye.
ANKEEtSMIT, P. (D'), pharmacien, professeur de pharmacie, Singel,
1S6, Amsterdam.
BERGACKER, C, pharmacien, Wageningen.
DE BOSSON, A. J. A., pharmacien, membre du Conseil d'adminis-
tration de la Nederlandsche Maatschappij ter bevorde-
ring der pharmacie, Dordrecht.
deGROOT,J., pharmacien, secrëtaireetdélégué de la Dép. Rotter-
dam der Nederlandsche Maatschappij ter bevordering
der pharmacie, Rotterdam.
HOOKN, G. H., pharmacien, Waterloo plein, 117, 119, Amsterdam.
HOORN, C. W. K, pharmacien, Waterloo plein, 117, 119, Am-
sterdam.
KRUYSSE, P., pharmacien, Amsterdam.
NANNiNG, H., phannacien, président et délégué de la Dép. 's Gra-
venhagen der Nederlandsche Maatschappij ter bevor-
dering der pharmacie, La Haye.
OPWIJBDA, R. J., pharmacien, membre du Conseil médical, pro-
fesseur de chimie à l'Ecole supérieure, rédacteur du
Pharmaceutische weekblad, etc., Nimègue.
PLL'GGE, P., pharmacien, professeur à l'Université de Groningen,
Groningen.
POLAK, J-, pharmacien, secrétaire et délégué de la Nederlandsche
Maatschappij ter bevordering der pharmacie, Woes-
perstraat, ^9, Amsterdam.
POLAK, J. M., pharmacien de la Cour, membre de la Société de
pharmacie d'Amsterdam, Hoogslraat, 38, Amsterdam.
SCHOEPP, R. J.L., secrétaire du DépaiiementLimbourg de la Ne-
derlandsche Maatschappij ter bevordering der phar-
macie, membre correspondant du Conseil médical du
Limbourget du Brabant septentrional, Haeslricbt.
STARK,E., pharmacien, 35, Amsteidyk, Amsterdam.
STOEDER, W,, pharmacien, professeur à l'Université d'Amster-
dam, président et membre d'honneur de la Neder-
landsche .Maatschappij ter bevordering der pharmacie,
Sladhouderkade, 15i, Amsterdam.
VAN ANKUM, C. H , pharmacien, membre extraordinaire der Deut-
scher Apotbeker-verein, membre der Hollandscbe
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Maalschappij van wetenschappeii de Haarlera, etc.,
Groaingeo.
VAN DEN BURG, pharmacien, professeur à l'Université de Leiden,
Leidcn.
VAN HAMEL-ROOS, docleur en philosophie, réilacleur en chef du
journal Maanblad legen de vervalscking van levens-
middelen, etc., U6, Spiiisstraat,Amsterdam.
^'ERWEY, N., pharmacien, Tiel.
WEFERS-BETTINK H. (D'), pharmacien, professeur h l'Université
d'Utrecht, membre honoraire de la Société de phar-
macie néerlandaise, délégué delà DepartementUtrecht
derNederlandsche Maalschappij ter bevordering der
pharmacie, Utrecht.
PORTUGAL
ALVES, J. (D'), pharmacien-chimiste, docteur en sciences, délégué
do !a Sociedade pharmaceutica Lusilana, Lisbonne.
DA COSTA, F-, pharmacien, membre de la Sociedade pharmaceu-
tica Lusilana, Lisbonne.
DA SILVA MÂCHADO, Al., pharmacien, premier secrélaire, sous-
directeur du Jmmal de pharmacie et des sciences ac-
cessoires, Lisbonne.
DA SILVA NOGUEIRA, D. F., pharmacien, membre de la Sociedade
pharmaceutica Lusitana, rua de Alcantara, 45, Lis-
bonne.
DRACK, J. K., pharmacien, premier vice-président de la Sociedade
pharmaceutica Lusitana, Lisbonne.
FERCEIRO, A., pharmacien, membre de la Sociedade pharmaceu-
tica Lusitana, Lisbonne,
FEIAGOSO, E., deuxième secrétaire de la Sociedade pharmaceutica
Lusitana, directeur de la Gazette de pharmacie, Lis-
bonne.
FRANCO, P. A., pharmacien, conseiller et membre de la Sociedade
pharmaceutica Lusilana, Belem.
NOGUEIRA, Fa., pharmacien, membre de la Sociedade pharmaceu-
tica Lusitana, Lisbonne,
RODRIGUEZ, J-, pharmacien, membre de la Sociedade pharmaceu-
tica Lusitana, Lisbonne.
D,B,t,zed.yGOO^IC
TEDESCHl, J. (D'), pharmacieD^ président, directeur du tourna/ de
pharmacie et des sàencet accetsotres, Lisbonne.
ROUMANIE
BALACESCO-DEMETRE, pharmacien, membre de la Soctetatea stu-
dentilor Romani in farmacie, Bucarest,
BRETTNEH, Haxih., pharmacien, membre de la Société des sciences
naturelles de Budapest, etc., Galatz.
VOLANSCHI, Alex., pharmacien, membre de la Societalea studen-
Ulor Romani in fermacie, Bucarest.
RUSSIE
DRAGENDOAFP, G. (D'), professeur et délégué de l'Université de
Dorpat (Livonie).
FORSBfANN, A., pharmacien, membre et délégué de la Allerhôchat
beslStigte St-Petersburger pharmaceutiscber gesell-
schafl. Nicolaïstrasse, 49, StrPetersboui^.
GRAHE, P., pharmacien, délégué de la Allerhuchsl beslâtigte St-
Petersburger pharmaceulischer Geseilschaft, Eazan.
LILPOP, K., pharmacien, ex-président, délégué de la Société phar-
maceutique de Varsovie, Warszawskîe towarzystow
pbarmaceutyczyne, Varsovie.
LINDGREN; H., pharmacien, Hango, Finlande.
SUÈDE ET NORWÈGE
ASEBERG, J. G., pharmacien, Solleflea (Suède).
BJOREBOH, 0., pharmacien, Gôlenborg (Suède).
GRAN, P., pharmacien, président de la Norriands apothekere fore-
ning, etc., Apotheketgripen, Sundvall (Suède).
HANSEN. G-, pharmacien, chancelier de la Section médicale du
ministère de la justice. Médicinal Kantoret, délégué
àa gouvernement Norwé^ien, Ghristiana (Norwège).
LCHR^ R., pharmacien, président de la Réunion des pharmaciens de
la Suède occidentale, Gothembourg (Suède).
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXXVU —
HONRAD-B^OHNjL., pharmacien, chimiste, membre correspondant
de l'allgemeine Osterreischischer pbarmaceutïscher
Gesellschaflj Bergen (Norwège).
HOATEN-NYEGAARD, candidat pharmacien, agentur of kommis-
sions Forretning, Christiania (Suède).
PILTZ, G., pharmacien, Stockholm (Suède).
SEDARDT, WiLH., pharmacien de la cour, président et délégué de
ia Apolhékare societet i Sverige, délégué du Gou-
vomement de Suède, Stockholm (Suède).
STAURE, L-, pharmacien, professeur à l'Iustitut pharmaceutique
de Stockholm, Stockholm.
TESCH, J., pharmacien, apotbeket Lejonet, Haimo (Suède).
WALTRËR, H., pharmacien, Skien (Norwège).
SUISSE
, pharmacien en chef de l'hôpital, rédacteur du Progrès
pharmaceutique (Forschriffl), membre honoraire de
l'Institut national de Genève, membre de la Deut-
scher chemische geaellschafft, etc., Genève.
TURQUIE
ZANNI, J. (D'), pharmacien de première classe des universités de
Heidelberg et de Munich, chimiste, membre du Con-
seil médical de l'empire Ottoman, membre de la So-
ciété française d'hygiène, Constantinople.
NOUVELLE ZÉLANDE
AICKIN GRAVES, pharmacien, member of the Zealand Institut, pré-
sident of Phannacy Board of New-Zealand, Auckland
(New-Zealand).
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXXVIII —
BELGIQUE
A.
ACCABAIN, V., pharmacien, Binche.
ALESCH-RAULOT, pharmacien, boulevard du Haioaut, 40, Bra-
zelles.
ALGOËT, E»., pharmacien, rue des Bouchers, 38, Bruxelles.
ALEWAERTS, Aua., pharmacien, plaine De Koninck, Anvers.
ALLEWAERT, Ach-^ pharmacien militaire de première classe, se-
crélairc de l'Union pharmaceutique de la Flandre
oricnlale, rue de la Sauge, !21, Gand.
AMELOOT, P., pharmaci
ANCIAUX, L., pharmaci
ANDRÉ, Arm., pharmaci
cien, avenue de la Heine, 20f, Laeken.
cicn, rue Joseph H, 91, Bruxelles.
cien, St-Ghislain.
ANNEESSENS, Cam., pharmacien, secrétaire de la Société de phar-
macie d'Anvers, plaine de Malines, 2, Anvers.
ANTOINE, V., pharmacien, rue de Brabanl, 123, Schaerbeek..
ARTHUS, V., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Wosmes.
BAEYENS, J-, pbarmacièn, rue du Boulet, 3, Bruxelles.
BARTHELS, pharmacien, Louvain.
BARY, E , pharmacien. Nivelles.
BAUWENS, G., pharmacien, Givry.
BEEGHS, G., pharmacien, rue Haute, 79, Bruxelles.
BELVAL, Th. {D'), pharmacien, docteur en sciences, membre de la
Commission médicale du Rrabant, correspondant de
l'Académie royale de médecine, rue de Livourne, 81,
Bruxelles.
BECO, E-, chef du cabinet do M. le Ministre de l'intérieur et de l'in-
struction publique, directeur général du service de
santé et de l'bygiène, rue du tuxemboui^ 31, Bru-
xelles.
BERGE, U.. professeur de chimie à l'Université de Bruxelles, cbi-
miste de la ville de Bruxelles, ancien membre de la
D,B,t,zed.yGOO^IC
Chambre des représentants, rue de la Poste, 422,
Scfaaerbeek.
BLAMPAIN, J., pharmacien, Moneeau-sur-Sambre.
BLAS, C. (D'), professeur de pharmacie à rUoiveraîté de Louvain,
Louvain.
BLËROT, E-, pharmacien, chaussée de Wavre, 16S, Ixelles.
BLEYPUESZ, I., phannacien, boulevard du Hainaut, 95, Bruxelles.
BODEN. pharmacien, Waremme,
BOCQUET, M., pharmacien, présidenl du Cercle pharmaceutique de
l'arrondissement de Louvain, rue de Halines, 188,
Louvain.
BODSON, pharmacien, rue du Conseil, 35, Ixelles,
B0D50N,L., pharmacien, Liège.
BOGAERT, Th., pharmacien, rue Boyale-Sainte-Marie, 29, Schaer-
beek.
BORREMANS, A., pharmacien, Hal.
BOUCHER, Alb., pharmacien, membre du comité de salubrité pu-
blique, ruePontainas, H, Saint-Gilles.
BOUSSART, Edm., pharmacien, rue de la Chaussée, 6, Mons.
BOUTENS, J., pharmacien, membre de la Commission locale,
Roulers.
BOUVEZ, Eh., pharmacien, Péruwelz.
BELAECKMAN, pharmacien, avenue de )a Reine, 340, Laeken.
BRAME, N., pharmacien. Tournai.
BRIL, A , pharmacien, Leuze.
BBOËNS, L., pharmacien, chaussée de Ninove, 22, Uolenbeek-
Saint-Jean.
BROGNET, P., pharmacien, Grand'Reng.
BRONFORT, J., pharmacien, Hontegnée.
BBUYLANDTS, G,, pharmacien, professeur à l'Université de Lou-
vain, Louvain.
BUEDTS, M., pharmacien, rue Froissart, i, Etterbeek.
BULS, Ca., Bourgmestre de la ville de Bruxelles, Bruxelles.
BULS, C , pharmacien, i 19, rue Terre-Neuve, Bruxelles.
BUZON, Al , pharmacien, rue Joseph R, 91, Bruxelles.
CAILLIAU, ACH., pharmacien, membre de la Commission médicale
delà Flandre occidentale, rue Haute, 15, Bruges.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
GAMBIER^ H., phannacien, Looz-la-Ville.
CAIflVEZj V., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Ath.
CARLIER, L., pharmacien, rue deLaeliéD, 118, Bruxelles.
GBRËSIA, Ad., pharmacien, membre du comité d& PUoioD pharma-
ceutique de Charleroi, Fleurus.
CHANDËLX)N, A., pharmacien, professeur émérite à l'Universilé de
Liège, membre de l'Académie royale de médecine,
Liège.
CHAUVAUX, V., pharmacien, membre du Comité de salubrité pu-
blique à Mettet (Namur).
CHEVAL, V. (D'), docteur en médecine, chaussée d'Ixelles, Ixelles.
CHIELENS, V., pharmacien, Bruges.
CLAREUBAUX, A-, pharmacien, Slrée (Hainaut).
COLIN, N , pharmacien, Genappe.
COLLIGNON, H. (D^), docteur en médecine, etc., rue des Chevaliers,
Ixelles.
COOHANS, L., pharmacien, trésorier de la Société royale de bota-
nique de Belgique, rue du Poinçon, 6S, Bruxelles.
GORBEELS, J., pharmacien, Ecaussines-d'Enghien.
OORDEMANS, J. J., phannacien, Anvers.
CORNËLiS, L , pharmacien, membre de la Commission médicale
du Rrabant, Diest.
GOBNESSE, J. Enn., phamacien, Stavelot.
COX, L., pharmacien, Looz-la-ville.
GREHERS, pharmacien, Vilvorde;
CRÉTEUR, L., pharmacien, président de la Société royale de phar-
macie de Bruxelles, ete., Vieitle-Halle~aux-Blés, H,
Bruxelles.
GRICE, L-, pharmacien, rue Pascale, Bruxelles.
GRISHER, L., pharmacien, Liège.
CBOCQ, J.(D'), dûcleur en médecine,sènat«ur,professeur à l'Univer-
sité de Bruxelles, membre de l'Académie royale de
médecine du Conseil supérieur d'hygiène, etc., rue
royale, 110, Bruxelles.
CROUSSE.L., pharmacien, Tamines (Namur).
CULOT, F., pharmacien, secrétaire de l'Union pharmaceutique de
l'arrondissement judiciaire de Charleroi, membre dn
Comité de salubrité publique, rue de Beaumont, Har
cbienne-au-Poot.
zed.yGOOg[e
DAELS, Fi.j pharmacien, trésorier de la Société de pharmacie
d'Anvers, place SainUPaul, 4i, Aovers.
DAËLS, H., pharmacien militaire de première classe, Beverloo.
DAËNEN, Eo., pharmacien, trésorier du Comité organisateur du
Congrès et de l'Association générale pharmaceutique,
etc., place Saint-Jean, 3, Bruxelles.
DAH, F., pharmacien, membre de la Société royale de phannacie de
Bruxelles, Harché-aux-Herbes, 106, Bruxelles.
DAUPHIN, J,, pharmacien, rue de Hasselt, 2, Diest.
DAVREUX, Ch., pharmacien, membre de la Société médico- chirur-
gicale de Liège, rue Royale, 6, Liège.
DE BACKËR, E., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique
de la Flandre orienlale, rue de Courtrai, 1 56, Gand.
DEBEUL, A., pharmacien, rue Neuve, Anvers.
DEBEUR, J., pharmacien, Liège,
DEBIN, D., pharmacien, Surice (Namup).
DEBIN, J., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique de
l'arrondissement de Gharleroi, Hontigny-sur-Sambre.
D£ BRAY, A., pharmacien, rue du Comte de Flandre, 77, Holeo-
beek-Saiat-Jean.
DE BRISSY, Aua., pharmacien, Hons.
DE BROUX, F., pharmacien, ex-vice-président de la Société royale
de pharmacie de Bruxelles, rue Royale, 1 9i, St-Josse-
ten-Noode.
DEGAT, J. T., pharmacien, membre du Cercle phannaceutique du
Hainaut, Hons.
DECBAHPS, pharmacien, rue de la Madeleine, 75, Bruxelles.
DECOCK, H., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique de
la Flandre orientale, Vieux-Bourg, 25, Gand.
DEDONCKER, Ac, pharmacien, rue de Tirlemont, 7, Louvain.
DEPAYS, J., pharmacien, rue de la Bienfaisance, 2, Saint-Josse-
ten-Noode.
DEFAYS, H., pharmacien, Saint-Georges.
DEGHILAGE, Acb., pharmacien, docteur en sciences, Grand'Place,
Guesmes.
DE GOTTAL, P., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, Marcbé-aux-Chevaux, Anvers.
DEGBAUX, A., pharmacien, Cbaumonl-GiBloux.
VI.
D,B,t,zed.yGOOg[e
DEGRAUX, J., pharmacien, Tirlemoot.
DEJAGE, G., pharmacien, Flémalie-Grande.
DEHAYBE, E., pharmacien, membre du comité de salubrité publi-
que, Spy (Namur).
DELAGRE, A., pharmacien, membre de la Sociélé royale de mala-
cologie, do la Société d'anthropologie, etc., Montagne
de la Cour, 80, Bruxelles.
DELACRE, G , pharmacien. Montagne de la Cour, 80, Bruxelles.
D^ACJtE, H., pharmacien, préparateur de chimie générale à l'uni-
versité de Louvain, Vilvorde.
DELATTRË, Ev., pharmacien, Gilly.
DELAUNOY, G., pharmacien, Ghapelle-lez-Herlaimont.
DELAYE, L, pharmacien en cherdeThâpilar civil des Anglais, Liège.
DELCHEVALERIE, F., pharmacien, rue de Namur, 7i, Bruxelles.
DELGHEVALEBIE, J , pharmacien, rue de Namur, Ti, Bruxelles.
DELEEST, L., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, rue au Fromage, Anvers.
DE LETTER, H-, pharmacien, ancien secrétaire de TAssoeiation gé-
nérale pharmaceutique, rue d'Anderlecbt, 5, Bru-
xelles.
DELHALLE, D., pharmacien, Saint- Trond.
DELIIAYE, A., pharmacien, chaussée d'Anvers, 1i3, I^eken.
DELOBE, A., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale. Tournai.
DELOOSE, J., pharmacien, membre de l'Association générale
pharmaceutique, rue du Uidî, 53, Bruxelles.
DEMALTE, Tk., pharmacien, membre de la Société médicfHcbirur-
gicale, avenue d'Avroy, 1 , Liège.
DEMASSEZ, Ad., pharmacien, rue Hercelis, 86, Bruxelles.
DEMOOR, G., pharmacien, rue de Bruges, 38, Gand.
DEHYTTENAEELE, A., pharmacien, rue des Deux-Eglises, 73,
Saint-Josse-ten-Noode.
DENAYER, A., pharmacien, place Liedts, 3, Schaerbeek.
DENEUTERj H., pharmacien, me de Gureghem, Bruxelles.
DENIS, J., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique de
de l'arrondissement de Gfaarleroi, Marcinelle.
DENOBELE,L., pharmacien, vice-président de l'Union pharmaceuti-
que des Flandres, professeur à l'Ecole d'horticulture,
chaussée d'Anvers,1, Gand.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
DEFAIRE, J.'B., pharmacien, professeur à TuDiversité de Bruxelles,
membre de l'Académie royale de médecine et du
Conseil supérieur d'hygiène, elc., rue Royale, Si,
Bruxelles.
DERNEVILLE, J., pharmacien, Houdeng-Gœguies,
DERUYTER, G., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvei-3, Berchem.
DERVEAU, A., pharmacien, Baudoux (Hainaut).
DESMANËT, F., pharmacien, Gilly.
DESCHAUPS, A., pharmacien, rue Berckmans, Saint- Gilles.
DESUET, E., pharmacien, Couviu.
DËTBIER, Au., pharmacien, Liège.
DETHY, Ebh., pharmacien, membre de la Commission médicale
provinciale,- place d'Armes, Namur.
DËVACHT, T., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Audenaerde.
DE VAUX, A. (I>), docteur en médecine, inspecteur de l'hygiène au
ministère de l'intérieur el de l'instruction publique,
avenue Louise, 166. Bruxelles.
DE VISSCHERE, J., pharmacien, rue Cantersteen, lî, Bruxelles.
DEWANDRE, pharmacien, bourgmestre, membre du Comité de
salubrité publique, Hervé.
DISO.EZ, T., pharmacien, Namur.
DROGARD, R., pharmacien, Liège.
DROIXUË, N. (ly), docteur en médecine, professeur d'hygiène,
membre de plusieurs sociétés savantes, Huy.
DROSTEN, R., représentant de la maison Leybold d'instruments
pharmaceutiques, chimiques el physiques, rue des
Boiteux, 21, Bruxelles.
DRYEPONDT, G., pharmacien, membre de la Commission médicale
provinciale de la Flandre occidentale, rue aux Laines,
Bruges.
DRYON, L-, pharmacien, secrétaire de l'Association générale phar-
maceutique de Belgique, Conseiller communal, mem-
bre du Comité de salubrité publique de Saint-Gilles,
rue de Hollande, 10, Saint-Gilles (Bruxelles).
DUBOIS, E., pharmacien, Louvain.
DUBOIS, Ed., pharmacien, professeur à l'université de Gand, Cou-
pure 8t, Gand.
DUBOIS, F., pharmacien, Habay-la-Neuve.'
D,B,t,zed.yGOO^Ie
~ LLXXXIV —
DUBOIS, J., phannacieD, membre de l'Union pharmaceutique d« la
Flaoâre orientale, ruo de la Monoaie, 1 6, Gand.
DUBUISSON, L., pharmacien, Hornu-lez-Saint-Gbislain.
DUFONTENY, pharmacien, membre du Comité de salubrité jtubli-
que, Anderlues.
DUHONT, Ad., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Lens-sur-Dendre.
DUMONT, Aet., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique
delà Flandre orientale, rue Basse -des-Champs, 61,
Gand.
DUMONT, ër:( , pharmacien, membre du Comité de salubrité pu-
Miquc, Boussu.
DUJARDIN, 0., pharmacien, Dolhaiu (Limboui^).
DUMOULIN {D'), docteur en médecine, proTesseur de pharmacie h
l'université de Gand, membre de l'Académie royale
de médecine, etc., Gand.
DUMOULIN, J.-B., pharmacien, Orp-le-Grand.
DUPONT, Edm., pharmacien, Rance(Hainaut).
DUQUESNE, Ebn., pharmacien, Grand'Place, Leuze.
l-£KEB3tANS, H., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, chaussée de Malines, Anvers.
ERCULISSE, V., pharmacien, chaussée de Vteurgat, 3, Ixelles.
ETIENNE, L. J., pharmacien, Vaux-sous-Chévremont.
EVERAERT, V,, pharmacien, Frameries.
FADECX, L-, pharmacien, chaussée d'Haecht, 95, Schaerbeek.
FASTENARELS, F., pharmacien, membre du Comité de salubrité
publique, Rebecq- Rognon.
PAÏEN, E., pharmacien, membre du Comité de salubrité publique,
Visé.
FA YEN. J. B., pharmacien, boulevard d'Anvers, 5, Bruxelles.
FEIGNEAUX, Acb. (D-), docteur en médecine, directeur de YÀrt
médical, secrétaire honoraire de la Société de méde-
oioe publique, etc., rue de Ligae, 39, Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOOglC
— LXXXV —
PÉRON, G., pharmacien, rue du Marché, 38, Sainl-Josse-teu-Noode.
FERYHAN, L., pharmacieu, Gand.
FLORIS, P., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Grand'Reng.
FONDER, A., pharmacien, Chdlelel.
FONTAINE, C, pharmacien, rue au Beurre, 36, Bruxelles.
FONTAINE, 0., pharmacien, membre du Comité de salubrité pu-
blique, Morianwelz.
FONTAINE, F., pharmacien, n.embre de l'Union pharmaceutique
de Charleroi, membre honoraire du Cercle pharma-
ceutique de la Flandre orientale, Jumet.
FOCRDRAIN, A., pharmacien, chaussée de Vleurgat, 106, Bru-
xelles.
FRAIPONT, J., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Waremme.
FRANEEN, 0., pharmacien, Tongres.
FRANÇOIS, J., pharmacien, membre du Comité de salubrité pu-
blique, Mont-sur-Marchienne.
FRANÇOIS, V., pharmacien, membre du Comité de salubrité pu-
blique, Lodetinsart.
PRANCQ, £., pharmacien, rue de la Montagne, 18, Rruxelles.
FRANTZEN, A., pharmacien, rue de Trêves, 40, Uelles.
FRÉDRIX, Ch., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique
de Charleroi, rue d'Havre, i6, Hons.
FRÉDRIX, Ed , pharmacien, boulevard du Nord, 1 1, Bruxelles.
FBÈRt£, Ch., pharmacien, Charleroi.
FRETIN, J., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique de
la Flandre orientale, Gand.
PRIS, Em., pharmacien, place du Grand-Sablon, 7, Bruxelles.
FRONVILLE, P., pharmacien, Noville-les-Bois.
a-
GEENS, L., pharmacien, rue Blaes, ii, Bruxelles.
GENDEBIEN, N-, pharmacien, Engis.
GENDEBIEN, 0., pharmacien, Aubel.
GENNERÉ, L., pharmacien, Beauvechain.
GENOT, Em., pharmacien de la Société Cockerill, Seraing.
GENOT, J., pharmacien, Wanfercée-Baulet.
GEORGE, Ein., pharmacien, Huy.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
GÉRARD, G., pharmacieD, rue de Bavière, 49, Bruxelles.
GHION, F., pharmacicDj Rebecq-Rognon.
GHISBAIN, L , pharmacieD, membre de l'Union pharmaceutiqae de
Gharleroi, Rouveroy.
GHYSENS, C, pharmacien, boulevard du Midi, 93, Bruxelles.
GHYSSAERT, A., pharmacien, Grand'Place, Dixmude.
GILKINET, A., pharmacien, professeur à l'Université de Liège.
membre de l'Académie royale des sciences, rue Ren-
kin, 1 3, Liège.
GILLE, E., pharmacien, rue de la Bourse, 24-26, Bruxelles.
GILLE, J. B., pharmacien en chef de l'armée, membre honoraire
des Sociétés de pharmacie d'Anvers el de Gharleroi,
pharmacie centrale, Anvers.
GILLE, N,, pharmacien, professeur à l'Ecole vétérinaire de l'Etat,
vice-président de l'Académie royale de médecine, etc.,
boulevard d'Anderlecbt, 55, Cureghem.
GILLET, A., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Aubel.
GILSON, pharmacien, Jette-Saint-Pierre.
GIOT, L., pharmacien, membre du Comité de salubrité publique,
chaussée d'Anvers, 15, Molenbeek-Saint-Jean.
GODAERT,L., pharmacien, rue des Riches-Claires, 36, Bruxelles.
GOOSSENS, E , pharmacien, Liège.
GOSSET, L., pharmacien, chaussée d'Ixelles, 110, Ixelles.
GOVAERl^, C, pharmacien, membre du Comité de salubrité, de
l'Union pharmaceutique de Charleroî, Gouy-lez
Piéton.
GOVAERTS, E., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique
de Gharleroi, Pont-à-Celles.
GRADE, A., pharmacien, chaussée d'Haecht, 131, Schaerbeek.
GRANDRY, F., pharmacien, Jemeppe.
GRIMAitD, V., pharmacien, membre de l'Union pharmaceu^que de
Charteroi, Monligny-sur-Sambre.
GRIPEKOVEN, P., pharmacien, membre de la Société royale de
pharmacie de Bruxelles, Harché-aux-Pouleta, 49,
Bruxelles.
GUILLiAHS, pharmacien, Borloo.
GUYOT,F., pharmacien, Harcfain.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
GTS, J., pharm^cieD, président de rCoion pharmaceutique do la
Flandre orientale, rue Saint-Sauveur, Gand.
HAAZËN, pharmacien, membre de la Société de pharmacie d'An-
vers, avenue Isabelle, Anvers.
HAELEWYCK, A., pbarmacieD, Poperinghe.
HAEDANT, V., pharmacien militaire de deuxième classe, pharma-
cie centrale, Anvers.
HARCQ, C, pharmacien, rue Ralisbonne, i, Saint-Gilles.
HAUGHAMPS, J., pharmacien, rue Treurenbergh, SI, Bruxelles.
HEINTZ, A., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Bastogne,
HELLIN, C, pharmacien, place Rouppe, 27, Bruxelles-
HENCKELSjE., pharmacien, Grand'Rae, 39, Arlon.
HËNDBICKX, Alpb., pharmacien militaire de deuxième classe, hôpi-
tal militaire, Diesl.
HENFLING, M., pharmacien, Liège.
HËNHARD, E. {D'), docteur en médecine, membre de la Chambre
des représentants, avenue du Midi, 103, Bruxelles.
HENRI, L , pharmacien, rue Canlersteen, Bruxelles.
HENRICOT, J. B., pharmacien, Auvelais.
HERLANT, A., pharmacien, professeur à l'Université de Bruxelles,
membre da la Société royale des sciences médicales
et naturelles, etc., rue de Luxembourg, 11, Bru-
xelles.
HEULENS, P., pharmacien, place de la Duchesse, 39, Molenbcek.-
Saint-Jean.
HEYMANS, L., pharmacien militaire de première classe, pharmacie
centrale, Anvers.
HOET, Em., pharmacien, membre de la Société de pharmacie d'An-
vers, rue de la Commune, Anvers.
HOUBOTTE, L., pharmacien, secrétaire du Comité de salubrité pu-
blique, Jauche (Brabant).
HOUZE, Eau., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique de
Charleroi, Charleroi.
RURAUX, J., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique de
Charleroi, 158, rue de Beaumont, Marcinelle,
zed.yG00gle
J
— Lxxxvm —
HUBEH, J. B., pharmacien, Arlon.
HUYSMAN, F., pharmacien, membre de TUaion pharmaceutique de
la Flandre orientale, rue Porte do Bruges, Gand.
IDIERS, Alb., pharmacien, 73, boulevard Léopold II, Molenbeek-
Saint-Jean.
J
JACQ1IEMIN, A., pharmacien, chaussée de Gand, 38, Holenbeek-
Saint-Jean.
JACQCEHIN, H.j pharmacien, Seraing.
JAMOTTE, E., pharmacien, Uccle.
JANSSENS, B.^ phaimacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, Grand'Place, 56, Anvers.
JANSSENS, Eufi. (D'), docteur en médecine, inspecteur du service
d'hygiène de la ville de Bruxelles, membre de l'Aca-
démie royale de médecine de Belgique, du Conseil
supérieur d'hygiène, rue des Grands-Carmes, Bru-
xelles.
JENICOT,Pb., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Jemeppe.
JONAS, ACH-, pharmacien, vice- président de la Société royale de
pharmacie de Bruxelles, Echevin de l'instruction pu-
blique d'Anderlecfat, H, rue d'Allemagne, Ander-
lecht.
JONAS, C, pharmacien, Bonssu (Mous).
JONET, H, pharmacien, Villers-lo-Bouillet.
JOUSSEN, A., agrégé spécial à l'Université de l'Etat à Liège, rue
sur la Fontaine, Liège.
JOSSART, E., pharmacien, Namur.
JUNIAXJX, F., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Wasmes.
KAISIN, O., pharmacien, Floreffe.
KAiSlN, J. B.^ pharmacien, Virton.
JLALKER, F.^ pharmacien, me de la Montagne, 76, Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOO^IC
KAYSER, A., pharmacieD, secrétaire des Comités de salubrité de
Schaerbeek et de Laeken, rue du Chemin de fer, (6,
Sa iat- Jo sse-ten-Noode .
KERKHOFS.J., pharmacien, Liège.
KITTËL. N., pharmacien militaire de première classe, hdpital mili-
taire, Louvain,
EOGEX, Ph., pharmacien, place Uauwaert, 17, Saint-Josse-tea-
Noode.
KOPS, L.. (D'), docteur en médecine, etc., conseiller communal à
Bruxelles, ex-secrétaire de la Fédération médi-
cale, etc , boulevard du Nord, Bruxelles.
KUSORN, H. (D*), docteur en médecine, président de l'Académie
royale de médecine, président de la Société royale
de médecine publique, Seraing.
KCNITZIGH, E., pharmacien, rue Heugonbroux, Verviers.
KUSNICE, 0., pharmacien, rue de Louvain, 15, Broxelles.
LABAIQUE, 0., pharmacien, membre du Ckimité de salubrité pu-
blique, Horlanwelz,
LACOUR, L., pharmacien, chaussée d'Anvers, 132, Laeken.
LAGASSE, A., pharmacien, président de la Comission médicale lo-
cale. Nivelles.
LA HAYE, G-, président delà Comission centrale des Comités de
salubrité publique de l'agglomération bruxelloise,
rue Royale, 177, Bruxelles.
LALIEU, Alf., pharmacien, membre correspondant de la Société
de pharmacie de Paris, etc., Saint-Hubert.
LAMBERT, Ë., pharmacien, Gosselies.
LAMBERT, J., pharmacien, Qnévy-le-Grand.
LAHBOTTE, N., pharmacien, Jemeppe (Liège).
LAHBRECUTS, J., pharmacien, Lens-Sainl-Servais (Liège).
LAMURY, A., pharmacien, secrétaire du Cercle pharmaceutique du
Hainaut, Mods.
LANZWEERT, Ed., pharmacien, membre de la Commission médi-
cale, etc., rue de la Chapelle, 85, Ostende.
LAURENT, C, pharmacien, Dioant.
LEGAT, Alt., pharmacien, Ghlio (Hons),
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— LXXXX —
LEXjLVRGQ, p., pharmacien, membre du Comité de salabrité pu-
blique, Amay.
LECLERGQ, H., pharmacien, chaussée de Gand, 33, Holenbeek-
SaÎDt-Jeaa.
LEGLERCQ, J., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, LessÎDes.
LECOUTURIEB, P., pharmacien, Chastre-vtlle-BIaumonl.
LE LORRAIN, C, pharmacien, rue du Trdne, 102, Uelles.
LETORET, Ch., pharmacien, membre de la Commission médicale
provinciale du Hainaut, Brugelette.
LEUNCKEN5, P., pharmacien, rue de la Roue, S5, Bruxelles.
LEBOUTTE, H-, pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Spa.
LIBERT, P., pharmacien, Ghlain (Liège).
UBOTTE, H., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Gilly.
LIËNART, H., pharmacien principal de l'armée, hApilal militaire,
Anvers.
LIMAUGE, Em., pharmacien, Peruwelz.
LIMBOURG, Ad., médecin- vétérinaire du gouvernement, inspec-
teur en chef du service de la vérification des viandes
à Bruxelles, membre du Comité de salubrité publi-
que de Holenbeek, boulevard de l'Abattoir, 9, M»-
LOCQ, V., pharmacien, boulevard Anspach, 61, Bmxelles.
LONGTAIN, A., pharmacien, Welkenraedt.
LORGE, A., pharmacien, Avenues.
L13ST, A., pharmacien, rue des Palais, 97, Schaerbeek.
HAHIEU, A., pharmacien, vice-président du Cercle pharmaceu-
tique du Hainaut, rue des Capucins, 9, Hons.
IHAINSBRECQ, V., pharmacien, rue du Trône, 25, Bruxelles.
HAJOIE, J., pharmacien, membre du Comité de salubrité publique,
Harbais.
HARIQUE, A-, pharmacien, membre de l'Union pbarmaG«utiqae
de Charleroi, Gilly.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXXXXI —
MARTIN, A., pharmacien, membre de la Commiasioa médicale dn
Hainant, président da Cercle pharmaceutique du
Hainaut, bourgmestre de Prameries, Frameries.
MARTINY, Alpb., pharmacien, vice-président de la Société royale
de pharmacie de Bruxelles, chaussée de Louvain, S9,
Sain t-Josse-ten-Noode.
HARTOU, E., pharmacien, rue de Flandre, 70, Bruxelles.
HARYSSAEL, L., pharmacien, échevin de la ville d'Ostende, Grand'-
Place, Ostende.
MASSET, Fl., pharmacien militaire de deuxième classe, membre de
la Société de pharmacie d'Anvers, pharmacie cen-
trale, Anvers.
HASSON, J-, pharmacien, membre de la Commission médicale lo-
cale, Andenne.
MAST, Fi. pharmacien, membre de la Commission médicale pro-
vinciale d'Anverj, membre de la Société de pharma-
cie d'Anvers, etc., chaussée Camot, Anvers.
HASY, F., pharmacien, Fleurus.
MATELART, L., pharmacien, ChAtelineau.
MATERNE, A., pharmacien, Hollogne-aux-Pierres.
HELLAERTS, Alp. , pharmacien, avenue de la Reine, 1 Si, Scharbeelc.
H!EXIAERTS,Ant., pharmacien, membre de la Société de pharma-
cie d'Anvers, rue du Couvent, Anvers.
HELLAERTS, P., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, chaussée de Tumhout, Borgerhout.
HELOTTE, P., pharmacien, membre du Comité de salubrité, Jo*
doîgne.
MELSENS, A., pharmacien, Herchîes.
MELSENS, L., membre des Académies des sciences et de méde-
cine, professeur émérile de chimie à l'École militaire
et à l'Ecole vétérinaire de l'Etat, etc., rue de ta
Grosse-Tour, Bruxelles.
MERCIER, J., pharmacien, conseiller communal, membre du Co-
mité de salubrité publique, chaussée de Wavre, 98,
Ixelles.
HERTENS, L., pharmacien, rue du Progrès, U, Saint-Josse-len>
Noode.
HESPLON, G-, pharmacien, membre du Comité de salubrité pu-
blique, Pâturages.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— Lxxxxn —
BIEUNIER, E., pliarmacien, Enghien.
BfEUNIEE, V., pharmacien, Homignies.
MEUR. J., pharmacieD, rue Belliard, 488, Bruxelles.
HEYER, J., pharmacien, rue des Grands Cannes, I, Bruxelles.
HICHEZ, E., pharmacien, membre de la Société de pharmacie d'An-
vers, Soignies.
HINET, A., pharmacien, Temploui-
HINNE, G., pharmacien, Pont-à-Celles.
MfRLAND, V., pharmacien, professeur à l'Ecole des mines, lions.
HOINNIL, B., pharmacien, Saint-Gérard (Namur).
HOMBEL, H-, pharmacien, Tournai.
MONNOYER, pharmacien, membre du Cercle pharmaceutique du
Hainaut, rue de Nimy, 29, Hons.
MONTENAIR, H., pharmacien, Dîson.
MOPJTEYNE, A., pharmacien, rue Fonsny, 20, Saint-Gilles (Bru-
xelles).
HOREAU, L., pharmacien, membre du Comité de salubrité publi-
que, Courcelles,
HOURUE, E., phannacien, Harchienne-au-Pont.
NAERHUYSEN, Ai»., pharmacien, avenue du Sud, 88, Anvers.
NAEBHUYZEN, J., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Turnbout.
NAEIS, E., pharmacien, membre de la Société de pharmacie d'An-
vers, chaussée de Halines, Anvers.
NEEF, J., phannacien, Anvers.
NÉUS, H., phannacien, membre de la Commission de salubrité pu-
blique. Zèle.
fnCE, D., pharmacien, rue de la Senne, SI, Bruxelles.
NIHOUL, E-, pharmacien, Hannut.
NISOT, L., pharmacien, membre du Cercle pharmaceutique du
Centre, du Comité de salubrité publique, La bou-
vière.
NOËL, A., pharmacien, chaussée de Louvain, 152, Saint-Josse-ten-
Noode.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
— Lxxxxni —
O
ODRY, N., pharmacien, 108, rue de Flandre, Brazelles.
OTTEVAERE, pharmacien, Courtrai.
OTTO, A., pharmacien, firaÎDe-Ie-Comte.
OTTO, E., pharmacien. Clavier (Ochain).
OVËrLoOP, J., pharmacien, Saiat-Josse-teD-Noode.
PASQUIEB, ACB. , pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique
de Charleroi, Fleurus.
PASQUtER, C, pharniacien, président de la section de défense de
l'arrondissement de Charleroi,etc., Châtelet,
PEETERS, G., pharmacien, bourgmestre, membre du Comité de
salubrité publique, Goasetîes.
PEETERS, J., pharmacien, chaussée de Haecht, 475, Scbaerbeek.
PÈLERIN, £., pharmacien, rue de l'Ëcuyer, 12, Bruxelles.
PERRIGHON, A., pharmacien, Uccle.
PETIT, F., chimiste. Marchés ux-Bêles, Huy.
PÈTRE, Z., pharmacien, Trazegnîea.
PIERRARD, A., pharmacien, place Bara, i, Anderlecfat.
PILATTË, A., pharmacien, secrétaire-adjoint de l'Union pharma-
cealique de la Flandre orientale, rue des Femme»-
Saînt-Pierre, Gand.
PINNOY,J.-B., pharmacien, membre de rUnîoa pharmaceutique de
la Flandre orientale, rue Saint-Michel, 47, Gand.
PLANCHON, C, pharmacien, Renaix.
PONCELET, C, pharmacien, Verviers.
PONGËLET, F., pharmacien, rue de Flandre, i, Bruxelles.
POUMEBENCHE, H., pharmacien, Liège.
PONSART, D., pharmacien. Pâturages.
PROCÈS, A., pharmacien, rue de la Victoire, Saint-Gilles (Bruxelles).
PROOT, A., pharmacien, rue des Éperonniers, 23, Bruxelles.
PUTSAGE, M.~J., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Hons.
RAMBOUX, H., pharmacien^ Biaohe,
D,B,t,zed.yGOO^IC
— LXXXXIV —
RAMLOT, E., fAmaÊÊSiea, secrétaire-adjoint de la Société royale de
phanuacrâ de BKuxelles, boulevard du Nord, 112,
Bruxelles.
RAHLOT, J., pharmacien, membre de I'Udîob j^ihanuceutique de
la Flandre orientale, Lokereu.
HAHLOT, L., pharmacien, Nivelles.
RAMLOT, L., pharmacien, Ostende.
RANWEZ, J., pharmacien, membre du Comité de salubrité publique,
Hont-sur-Marchienne.
RAYHAKERS, P., pharmacien, Sirault.
REDING, V,, pharmacien, secrétaire-général de la Société royale de
pharmacie de Bruxelles, rue de la Science, 43,
Bruxelles.
RENAUD, J., pharmacien, LimoDt.
RENAUT, A-, pharmacien, Basècles.
RENKIN, Al., pharmacien, secrétaire du Cercle pharmaceutique de
l'arrondissement de Louvain, rue de Blalioes, 23,
Louvain.
RENNEBOOG, A., pharmacien, Alost.
RICOURT, Ch., pharmacien, rue du Méridien, 34, Sainl-Josse-ten-
Noode (Bruxelles).
RIGOUTS, G., pharmacien, membre honoraire de la Société de
pharmacie d'Anvers, Oudaeo, 2, Aovers.
RODIGAS, Ero., vice-consul, membre-correspondant de la Société
de médecine de Gand, Gand.
ROELANDTS, J., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique
de la Flandre orieulale, rue Digue de Brabaut, Gand,
ROHBAUTS, J., pharmacien, avenue de la Reine, 338, Laeken.
RONDELET, K., phannacien, Bertrix.
RORIVE, Pb., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Saiut-Ghislain.
BOTTENBURG, V., pharmacien, rue Haute, 475, Bruxelles.
ROSSIGNOL, E., pharmacien, Gilly.
ROTY, Alf., pharmacien, Hal.
ROMBAUX, phannacien, membre du Comité de salubrité publique,
Dampremy.
ROUSSEAU, Fa., pharmacien, Hanoèche.
ROUSSEAU, J., pharmacieD, membre du Comité de salubrité
publique, Solre-sur-Sambre.
D,B,t,zed.yGOOg[e
SAETS. E«., pharmacien, chaussée d'IzelleB, 175, Ixelles.
SAUVEUR, N., pharmacien, Chénée.
SGHALTIN, H., pharmacieD, membre de la Commtasion médicale
locale, Spa.
SGHAUER, G., pharmacien, Verviers.
SCHEWYGE, Ed., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, rue Neuve, Anvers,
SCHEWYCK, Eofi., pharmacien, membre de la Société de pharmacie,
d'Anvers, March^SainlnJacques, Anvers.
SGHHIDT, L., pharmacien, rue de Brahant, t9, Scbaerbeek.
SGHOEP, E., pharmacien, Gand.
SGHOOFS, J., pharmacien, rue de la Monlagne, 1 5, Bruxelles.
SCHWARTZ, J.-B., pharmacien, membre de la Commission médicale
du Luxembourg, Arlon.
SEUTIN, Ë.-D-, pharmacien, membre du Cercle pharmaceutique du
Hainaut, Mons.
SEUTIN, Em., pharmacien, rue de la Uadeleine, 50, Bruxelles.
SËVERIN, N., pharmacien, rue des Chapeliers, 31 , Bruxelles.
SEVERIN, 0., pharmacien, chaussée de Wavre, !»8, Ixelles.
SIMON, C , pharmacien, rue de Namur, 26, Bruxelles.
SIMON, 0., pharmacien, Gembloux.
SNEESSENS, J., pharmacien, chaussée de Waterloo, 46, Saint-
Gilles (Bruxelles).
SOHCT, E-, pharmacien, rue de la Régence, 66, Bruxelles.
SOHBT, Eh., pharmacien, Cbarleroi.
SOUPART, Ed., pharmacien, boulevard de Waterloo, 66, Bruxelles.
SPINETO, Alt., pharmacien, rue Berckmans, 109, Saint-Gilles
(Bruxelles).
SP1NETTE, H., pharmacien, chaussée de Cbarleroi, 101, Saint-
Gilles (Bruxelles).
STAS, J., président du jury central de pharmacie, membre des
Académies de médecine et des sciences, etc., rue De-
. joncker, Bruxelles.
STEENHOUT, En., pharmacien, rue de Paris, i2, Louvain.
3TEVENS, A., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, rue Voodel, Anvers.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXXXXVI —
STOUPPS, L., pharmacien, avenue Louise, 47, SaiolrGilIes (Bni>
xelles).
STRAUVEN, D., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique
de la Flandre orienlale, rue du Paradis, Gand.
STRUYF, Th., pharmacien, Hamme-Mille.
SURY, H. pharmacien, Mons.
SWEERTS, J., pharmacien, rae de la CommoDe, 67, Saint-Josse-
ten-Noode.
TANT, Ed., pharmacien en chefde ThApital civil, membre de lUnion
pharmaceutique de la Flandre orienlale, hOpilal civil,
Gand.
TASSE, D., pharmacien, Forchies-la-Marche.
TASSET, Cb., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, rue de la Digne, Anvers.
TEURLINGS, Eog., pharmacien, membre de l'Union phannaceu^que
de la Flandre orientale, rue Salnl-Sauveur, Gand.
THIBY, D., pharmacien, rue Van Artevelde, Bruxelles.
THYS,Em., pharmacien militaire de deuxième classe, hApital mili- -
taire, Arlon.
TOHS, pharmacien, Kes9el-Loo.
TOURNAT, A., pharmacien, Oiimay.
TRAUASURE, G., pharmacien, rue Froissard, 17, Etterbeek.
U
URBAIN, Acg„ pharmacien, La Beuverie.
V
VANAREN60RG, A., pharmacien, membre du Comité de salubrité
publique, Fontaine-l'Evëque.
VAN BASTELAER, D-, pharmacien, président de l'Association ^é-
raie pharmaceutique, de l'Union pharmaceutique de
Charleroi, membre de l'Académie royale de méde-
cine, etc., Si, rue de l'Abondance, ^int-Josse-ten-
Noode,
VAN BASTELAER, L., pharmacien, chimiste de la ville de Gharler<H,
boulevard Central, 47, Charleroi.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— Lxxxxvn —
VAN BAVEGHEM, J., pharmacien, membre du Comité de salubrité
publique, avenue de la Reine, 362, Laeken.
VAN DENBOSSGHE, Ed., pbarraacien, Braine-I'Alleud.
VAN DEN BRANDEN, 0-, pharmacien, Lessines.
VAN DEN BROECK, C. , pharmacien, membre de la Société royale de
pharmacie de Bruxelles, chaussée de Wavre, 113,
Ixelles.
VAN DEN BROECK, P., pharmacien militaire de troisième classe,
hôpital militaire, Malines.
VAN DEN BRUEL, E., pharmacien, chaussée de Mercbtem, 88.
Mo len b ee k- Sa i n l-Jea n .
VAN DEN CORPUT, (D'), pharmacien, docteur en sciences et en
médecine, président de la Commission médicale du
Brabant, etc., avenue delà Toison d'Or, 19, Rruxelles.
VAN DEN HENDE, P., pharmacien, rue du Miroir, 19, Gand.
VAN DEN PUTTE, pharmacien, rue Josaphat, 71 , Schaerbeek.
VANDER AUWERMEULEN, J., phannacien, membre de l'Union
phannaceutique de la Flandre orientale, rue du Cal-
vaire, Gand.
VAN DER CAM, E., pharmacien, Braine-I'Alleud.
VANDERGHINSTjJ., pharmacien, membre de la Commission mé-
dicale locale, Thielt.
VAN DER HASSELT, F«., pharmacien, membre de la Société de
pharmacie d'Anvers, rue aux Laines, Anvers.
VAN DER KEYLEN, Alp., pharmacien, vice-président de la Société
de pharmacie d'Anvers, Borgerhout -lez-Anvers,
VAN DER PLANCKENjJ,, pharmacien, membre de la Commission
médicale locale, Lierre.
VAN DER WEE, pharmacien, membre du Comité de salubrité pu-
blique de Laeken, Rhode-SainUGenèse,
VAN DE VELDE, G., phannacien en chef des hospices civils, secré-
taire de la Commission médicale provinciale d'An-
vers, etc., rue du Falcon, 23, Anvers.
VAN DE VELDE, F., pharmacien, Anvers.
VAN DE VORST, F., pharmacien, membre de la Société de pharma-
cie d'Anvers, courte rue deTlWpital, 40, Anvers.
VAN DE VYVERE, A., pharmacien, secrétaire de la Commission
médicale locale, rue du Pont, Wavre,
VU.
D,B,t,zed.yGOOg[e
— LXXXXVIIl —
VAN DE VYVECKB, C, pharoiaclen, trésorier de l'UnioD pharmaceu'
tique de Charleroi, rue Neuve, 33, Gharleroi.
VAN DE VYVERE, Ej, pharmacien, vice-président de l'Assocîatioa
générale pharmaceutique de Belgique, secrétaire de
la Commission médicale de Bruxelles, etc., riioMon-
tagne-auz-Herbes~potagères, 1 i, Bruxelles.
\AN DE WALIJ:, D., pharmacien, boulevard de la Senne, Bru-
xelles.
VAN DE EECKHOVEN, Ed., pharmacien, trésorier de la Société
royale de pharmacie de Bruxelles, rue Neuve, 55,
Bruxelles.
VAN ENfiKLEN, A., pharmacien, docteur en sciences, agrégé sup-
pléante l'Université de Bruxelles, chaussée d'Ixelles,
l7o, Ixellcs.
VaN GAEL, r.n., chef de bureau au Ministère de Tintérieur et de
l'instruction publique (administration du service de
santé et de l'hygiène), rue Traversîère, 78, Saiot-
,losse-ten-Noodc.
VAN HOUEN, »., pharmacien, Saint-Trond.
VAN KERKHOVEN, E-, pharmacien, Bruges.
VAN MEENEN, Ed., pharmacien, membre de l'Union pharmaceu-
tique de la Flandre orientale, rue Neuve-Sainl-Jac-
ques, 15, Gand.
VAN .MEENSEI., E»., pharmacien, Grand'Place, 56, Anvers.
VAN MELKEBEKE, C., pharmacien, secrétaire de la Commission
médicale locale, Halînes.
VAN MELKEBEKE, Ed., pharmacien, docteur en sciences, membre
(le la Société de pharmacie d'Anvers, avenue des
Arts. 22, Anvers.
VAN HELDEUT, Ain., pharmacien, membre de l'Union pharmaceu-
tique de la Flandre orientale, quai au Bois. Gand.
VAN NITSEN, D., pharmacien, Diest.
VAN NITSEN, G., pharmacien, Diest.
VAN PELT, Fa., pharmacien, vice-président de la Société de phar-
macie d'Anvers, membre de la Commission médi-
cale provinciale d'Anvers, marché aux Bœub, An-
vers.
VAN ROY, J., pharmacien, chaussée d'Anvers, 81, Gand.
D,B,t,zed.yGOO^IC
— LXXXXIX —
VERGAUWEN, A., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Saint- Nicolas.
VERGAUWEN, C, pharmacieD, place du Commerce, 9, Gand.
VERGAUWEN, F., pharmacien, chaussée d'Anvers, 1 43, Molenbeek-
Saint-Jean.
VERHASSEL, H., pharmacien, président de la Société de pharmacie
d'Anvers, etc., chaussée de Maliaes, Anvers.
VERLAINE, G., pharmacien. Jambes (Namur).
VERMEYLEN, A., pharmacien, GaiiH.
VERSLUYSEN, J.-B., pharmacien, membre de la Société de phar-
macie d'Anvers, chaussée de Turuhout, Borgerhout-
lei-Anvers.
VËRSTRAETEN, A-, pharmacien, membre de la Société de phar-
macie d'Anvers. Ponl-au-Fromage, Anvers.
VËRSTRAETEN, Tn., ingénieur, directeur du service des eaux de
la ville de Bruxelles, avenue de la Porte de Hal, S3,
Bruxelles.
VERWAËRDE, E., pharmacien, membre de la Commission médicale
locale, Dixmude.
VIENNE, A., pharmacien, rue de Laeken, 16, Bruxelles.
VINCENT, A., pharmacien, rue de la Limite, 61, Sainlr-Josse-teu-
Noodo.
VINCENT, J., pharmacien, membre de l'Union pharmaceutique <io
Charleroi, rue de la Stafion, b, Chnrlerai.
VINCR, E., pharmacien, avenue du Midi, Bruxelles.
VLEMINCKX, V. (D'),docleurenmédecine, secrétaire du Conseil su-
périeur d'hygiène, correspondant de l'Académie royale
de médecine, etc., rue Thérésienne, 18, Bruxelles.
VLEUGELSjE., pharmacien, chaussée d'ixelics, 121, Ixelles.
VREBOSCH, E.. pharmacien, chaussée de Mons, 98, Cureghem.
"W
WACHSHUTU, 0., pharmacien, membre de la Société de pharmacie
d'Anvers, rue des Tanneurs, Anvers.
WAUTERS, docteur en sciences, chimisto de la commune d'Ixeltes,
membre du Comité de salubrité publique, Ixelles.
WAL'THIER, L., pharmacien, Huy.
WERNKE, H,, pharmacien, Liéjîv.
D,B,t,zed.yGOO^IC
'WILLIAHE, J., pharmacieD, membi-e de la Commission médicale
locale, Lessines.
WITTEMBERCQ, L., pharmacien, rue Province (Nord), 1 32a, Anvers.
X
Xbal^ire, En., pharmacien, Queue-du-Bois (Fléron).
Y
YËRNAUX, N., pharmacien, rue de Tirlemont, 52, Louvain.
ZUNE, AuG., chimiste, rédacteur du -Moniteur du praticien, rue
Saint-Jean, 1 i, Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOOg[e
m
RAPPORTS PRÉLIMINAIRES
OllSmS DISCUTÉES EN iSSEIBLÉES GÉNÉRALES
DiBim.d, Google
DiBim.dayGOO'^le
L'ENTENTE INTERNATIONALE
COIfTBE LA
FALSIFICATION DES DENRÉES ALIMENTAIRES
ET DES BOISSONS
Rapport de M. BBUliVAXj.
La première question que nous dous sommes posée, eo commen-
çant l'étude que le Comité d'oi^nisation du Congrès nous a con-
fiée, a été de nous demander s'il était nécessaire d'en justifier
l'internationalité. Nous ne le croyons pas. Quelques explications
suffiront pour rappeler comment on est arrivé à en acquérir la con-
viction.
Les mesures concernant l'iospectioD des denrées alimentaires
sont généralement considérées comme rentrant dans les attribu-
tions municipales. Néanmoins, personne ne songera à contester
que les efforts faits en ce sens, dans une localité, perdent une
grande partie de leur portée, si, dans une localité voisine, la sur-
veillance n'existe pas ou s'exerce nullement. La solidarité qui unit
toutes les fractions locales d'un peuple, à cet égard, est évidente ; il
en est de même, d'ailleurs, dans toutes les questions où l'hygiène
est en jeu.
Cette solidarité cesse-t-elle là où existe une frontière politique
ou douanière? Pour le prétendre, il faudrait ne pas tenir compte
du développement actuel des moyens de communication, de la fa-
cilité des transports et de l'importaoce du trafic international qui
en est le résultat. Pour arriver à préserver les populations contre
Les fraudes, il but qu'il y ait unité de vues et d'action dans la
D,B,t,zed.yGOOg[e
s PALSinUTIOlf DB8 DEmftBS ALIMBIITUBIS 3
surveillance, aussi bien dans les pays limitrophes ou en communi-
cation commerciale, que dans les difiëreates localités d'un même
pays. Il ne fout pas qu'un produit déclaré falsifié ici soit considéré
comme marchand dans un pays voisin, à cause de la différence des
moyennes.
Mais c'est au point de vue de la répression même des délits
que l'internationalité de la question se montre dans toute sa portée.
Maintes fois, le juge hésite devant une appareace plus ou moins
sérieuse d'irresponsabilité du débitant qui eicipe de sa bonne foi :
« C'est, dit-il, le fabricant ou le négociant en gros qui l'a trompé. ■
Que cela soit vrai parfois, c'est incontestable. Un exemple cité par
M. Van de Velde est le fait qui s'est produit à Anvers, où tous les
détaillants de poivre moulu s'étaient fournis à Bruxelles de poivre
additionné de 20 à 40 p. c. de grignons d'olives. Si ce négociant en
gros ou ce fabricant réside dans le pays, le juge peut rochercher
quelle est leur part de responsabilité. Hais, s'ils sont à l'étranger,
le délit reste improuvé.
Que l'entente internationale existe, au contraire, et bientAt le fait
est signalé d'administration sanitaire centrale à administration sani-
taire centrale : la lubrique ou le débit en gros est soumis à inspec-
tion et le mal est attaqué à son point d'origine.
C'est ainsi que l'on est arrivé à se convaincre de la nécessité
d'une entente internationale pour atteindre ce résultat que l'hy-
giène publique exige autant que le commerce loyal le désire, té-
moin les paroles prononcéos par l'honorable M. Koechlin-Schwartz,
dans une discussion sur ce sujet au sein de la Société de méde-
cine publique et d'hygiène professionnelle de France : a Je me per-
mets, a dit l'honorable membre dans la séance du 7 décem-
bre188l, de faire, en qualité d'industriel, une observation qui me
paraît devoir faciliter la solution de la question qui nous occupe.
S'il m'arrivait d'introduire du coton ou toute autre substance dans
les tissus de laine que je fabrique et que je vends comme tels, mou
acheteur me ferait immédiatement poursuivre et condamner par le
tribunal de commerce. Pourquoi n'en serait-il pas de même en ce
qui concerne les falsifications bien autrement importantes sur les
denrées alimentaires? »
Cette nécessité d'une entente internationale a été énoncée pour
la première fois, croyons-nous, au Congrès international des
sciences médicales d'Amsterdam, en 4879, par l'honorable prof.
Finckelnburg, de Bonn, à propos du vœu à formuler en feveur de
D,B,t,zed.yGOOg[e
3 PALSIFIUTION DES DEHAËES ALIHEiniIkES 3
l'oi^DisatioD générale de l'hygiène publique. Au nombre des con-
sidérants, il avait énonce celui-ci : « Le développement rapide du
> commerce international des aliments et des boissons exige une
> entente des autorités sanitaires sur les garanties à donner mu-
» tuellement en ce qui concerne les falsifications et les altérations
^ des marchandises exportées. > (1)
En 1882, M. Brouardel iit, de cette question, Tobjet d'une propo-
sition spéciale au Congrès international d'hygiène de Genève. Il
fut décidé alors que les représentants des diverses nations seraient
invités à communiquer, au Congrès suivant, les textes des règle-
ments ou des lois en vigueur concernant la falsification des den-
rées alimentaires.
Mais co dernier Congrès, tenu à Lahaye en 1884, n'avait point
reçu les documents en question et, sur la proposition de l'hono-
rable membre, il nomma une commission chargée de les recueillir
et de les concentrer entre les mains d'un membre, lequel en ferait
le dépouillement et préparerait un rapport pour le prochain Con-
grès. Ce rapport contiendrait l'ébauche d'une convention entre les
diverses nations. Lorsque les conclusions en auront été adoptées,
on s'efforcera de provoquer la réunion d'une Conférence intema-
Uonalepour établir une convention entre les divers pays.
La mise de cette importante question à l'ordre du jour du 6*" Con-
grès international pharmaceutique était donc naturellement in-
diquée, en raison de la part considérable que, partout et en tout
temps, le corps pharmaceutique a prise dans l'élucidation des pro-
blèmes qu'elle soulève.
La discussion qu'elle y provoquera, ne sera pas sans quelque
utilité en vue de l'étude entreprise par les Congrès d'hygiène.
La recherche du système à proposer nous paraît devoir consis-
ter dans l'examen des deux points suivants :
I. Organisation nationale d'un service pour la r^tressùm detfal'
sifications des denrées alimentaires et des boissons ;
n. Organisation internationale dans le même but.
Dans ce cas, comme dans tous ceux où l'internationalité est en
(I) Coiiiplet-rg»diu du Congri* d'An»t»rdam 187V, t. II. p. lt>. •- Buf<u.
L'kffitn» inirrnatUinaU. Btdx, H«f ei, UH.
D,B,t,zed.yGOOg[e
i PAlSlFICilTIOR DES DENKËBS ALDUnTUIES *
jeu, l'existence préalable d'une solution au point de vue national
s'impose d'une manière tellement évidente que ce serait perdre
du temps que de s'arrêter à en feire la preuve. On ne peut fédérer
que ce qui existe séparément.
L'ordre que nous adoptons, dans notre étude, se justifie par ces
considérations qu'il procède du simple au composé, et que l'on
peut, de cette façon, chercher à faire concorder les bases de l'or^-
nisation internationale avec les règles communes aux organisations
nationales en vigueur, conditions de nature à faciliter considérable-
ment l'adoption et la généralisation de ' l'entente : Exposé de ce qui
existe. Étude des améliorations éventuelles à y apporter, Appro-
priation de l'ensemble au but poursuivi, telle est la marche que
nous croyons devoir suivre.
Nous devons foire ici une observation préalable très importante
et que l'on voudra bien ne pas perdre de vue un seul instant. C'est
que noire rapport no s'occupera nullement de la surveillances
exercer sur les viandes de boucherie et les comestibles analogues.
Cette surveillance doit être l'objet d'une étude spéciale. Elle doit
être l'œuvre d'une compétence particulière, car elle entraîne l'exa-
men de la législation sur les afTectlons contagieuses du bétai), sur la
nocuité éventuelle dos viandes provenant de bestiaux contaminés,
malades ou suspects, etc. Ce serait évidement donner à notre mission
une étendue qu'elle ne peut avoir.
Nous avons constaté, d'ailleurs, que la nécessité de la surveillanee
sur les viandes de boucherie a partout été reconnue et qu'elle existe
généralement dans des conditions qui, parfois, peuvent laissera
désirer dans la pratique, mais qui n'auraient besoin que d'être amé>
liorées, étendues et régularisées pour donner des résultats satisfoi-
sants.
Nous n'en sommes point là malheureusement pour la partie que
nous avons à traiter. La tâche est considérable. Nous ne nous dissi-
mulons pas que nous ne parviendrons probablement qu'à l'elTleurer.
ORGANISATION NATIONALE
. Examinée dans son fonctionnement normal, la lutte contre la folsi-
llcation des denrées alimentaires doit, dans chaque pays, s'appuyer
tout d'abord sur um législation ; puis, s'effectuer par un ensei^e de
D,B,t,zed.yGOO^Ie
o nuinUTiffl DES DEnatES ÂLunirrAiaBS 5
mesures prises en vertu de cette législation, et qui compreuDent : la
recherche des denrées falsifiées, leur examen et la répression des
délits constatés.
Nous ne pouvons songer à faire ici l'exposé complet des lois et rè-
glements en vigueur à cet égard dans les différents pays. De ces lois,
les unes sont spéciales à la surveillance des denrées alimentaires et
des boissons ; les autres sont plus générales et ont seulement un cer-
tain nombre de leurs articles consacrés à cette matière.
Nous citerons, entre autres :
ALLEIU6KB. — Loi, du 1( mai 1879, relative au commerce des den-
rées alimentaires, des épices et des objets de consommation. — Or-
donnance du i" mai iSSi, concernant l'emploi des couleurs
vénéneuses. — Code pénal du 1" janvier 1872, articles 324
h 367, etc.
AiiGLBTBaBE. — Loi du 1 1 août 1875, relative à la vente des sub-
stances alimentaires et pharmaceutiques. — The public Health Act.
(Loi sur la santé publique), de 187S. art. If 6 à 119. — Loi de
1678, relative aux établissements industriels, art. 3i et 35.
AuTBicoE. — Loi du 21 juin 1 880, sur la falsification des vins.
ftiLGiQDE. — Loi du 19 mai 1829. — Loi du 17 mai 1856, réprimant
la falsification des denrées alimentaires. — Code pénal de 1867,
art. 4Si à (57 et 500 à 503.
Etats-Unis D'AirtaïQiiB. — Législation particulière des Etats.
Fbajicb. — Lois des 1 6-24 août 1 790 et des 1 9-27 juillet 1 791 . — Loi
du 27 mars 1851. — Code pénal, art. 319, 320, 387 et 423. —
Codes de justice militaire et de justice maritime. — Arrêtés pré-
fectoraux.
HoireaiE. — Loi XIV de 1878, art. 8, 14, 141, 154, 156.
Italie. — Loi du 20 mars 1865. — Règlement du 6 septembre 1874.
PoKTDGAL. — Loi du 3 décembre 1868, sur l'organisation générale de
l'hygiène publique.
RociuniE. — Loi du 8 juin 1 874, sur l'organisation sanitaire.
Russie. — Règlement médical de la police, vol. XIII, code des lois,
art. 833-878.
Seuie. — Loi du 30 mars 1881, relative à l'organisation de l'admi-
nistration sanitaire et de l'hygiène publique.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Q FlLBinCiTIOIl DBS DENIfiBS 1LDUHTÂ1U5 6
SdtDe et NoRVbGE, — Loi du Sa septembre 1874, aur le service de
salubrité du royaume. — Loi de 1876, sur les maUères toxiques. —
(Norwëce). — Règlement sanitaire de Christiania, du 1 4 mars 1874.
Suisse. — Législation particulière des Cantons (1).
Nous avons reproduit, en annexe, tout ce qui nous a paru de na-
ture à permettre d'apprécier l'esprit dominant en cette matière.
Après en avoir pris connaissance, un peut dire d'une manière
générale que, partout, la législation a manifesté sa volonté de com-
battre cette exploitation d'autant plus coupable qu'elle est toujours
nuisible à la santé, soil directement quand les denrées sont de qua-
lité défectueuse ou quand les substances introduites frauduleuse-
ment sont nocives par elles-mêmes, soit indirectement quand ces
substances diminuent le quantum de matière nutritive fourni à l'éco-
nomie. Partout, ces différents genres de falsifications sont l'objet de
mesures pénales plus ou moins sévères, suivant les circonstances.
Sur ce premier point, nous croyons que le Congrès, en présence
des systèmes différents de législation, doit se borner à exprimer le
vœu de voir exister partout une législation spéciale et d'une portée
suffisante pour que l'autorité administrative et l'autorité judiciaire
soient armées de tous les pouvoirs nécessaires pour réprimer, d'une
manière complète, les fraudes relatives aux denrées alimentaires.
Les conclusions du Congrès général d'hygiène de Bruxelles (185S),
constituent toujours le meilleur ensemble de mesures à prendre en
considération. Quelque différence que puissent présenter entre elles
ces législations, nous avons la conviction que, si elles sont conçues
avec la portée que nous venons d'indiquer, elles seront efficaces, à
la couditien d'être sérieusement appliquées.
Le terme /à^/Scoii'on soulève encore de nos jours, il est regrettable
de le constater, de longues discussions, et, il faut bien le dire, c'est
tot^ou'^ A" profit du commerce déloyal que le doute est soulevé et
résolu.
Nous ne pourrions, sans allongerextraordinairement notre travail,
discuter la valeur et la portée de chacune des nombreuses définitions
qui ont été proposées. Il nous suffit ici d'établir que le but doit être
(I] Voir Bibliogrvphie.
D,B,t,zed.yGOO^IC
7 FlUmCATION DK5 DZneiS ÂLIMINTilUS 7
d'atteindre tous les actes qui ont pour effet : d'enlever d'un produit,
en tout ou eu partie, une ou plusieurs substances qui doivent se
trouver naturellement dans ce produit ; de laisser Trauduleusement
ou d'introduire dans le produit vendu ou exposé en vente, une ou
plusieurs substances qui n'entrent pas dans la composition naturelle
de ce produit ou qui n'y entrent jamais normalement (1) à la dose qui
y a été trouvée, quand même ces substances ne seraient pas nuisi-
bles à la santé ; de donner, h une marchandise ou à un produit
avané, altéré ou dénaturé, les apparences d'un produit ou d'une
marchandise de bonne qualité, etc.
Cest en étudiant le dernier rapport sur les travaux du labora-
toire municipal de la ville de Paria, où M. Girard fait l'énuméra-
tion des points qui doivent attirer l'attention des inspecteurs, que
l'on apprécie bien la diversité des falsifications et des altérations
que l'on doit pouvoir atteindre. Il ne paraît pas probable que l'on
puisse se mettre d'accord sur une rédaction qui serait textuelle-
ment reproduite partout. Mais ce qu'il importe d'obtenir, c'est que,
partout, la législation commence par déRnir l'acte constitutif de la
fraude, dans l'ordre d'idée dont nous venons d'indiquer les prin-
cipes. C'est un soin que la législation anglaise ne manque jamais
de prendre en léte de tous ses Acts.
Souvent la même législation s'occupa du débit des denrées (alsi-
Bées et de celui des denrées avariées, gâtées ou corrompues. L'in-
fluence mauvaise de ces derniers sur la santé publique justifie plei-
nement la proscription dont le législateur les frappe ; mais l'origine
du délit est toute différente. C'est une question de fait et de consta-
tation immédiate sur laquelle généralement une contestation est si
peu possible que, le plus souvent, la destruction s'en opère sur-le-
champ. Quand il en est autrement, la situation rentre dans l'ensem-
ble de celles dont notre étude s'occupe.
Il y a lieu de bien &ire remarquer qu'il ne peut suffire, au débi-
tant, pour se disculper, d'alléguer qu'il n'a pas connu ou n'a pas su
D,B,t,zed.yGOOg[e
8 FALBIFICITKM DBS DENIfiES ALI1IENTAUB9 8
découvrir la sophisUcation d'une denrée reçuç de son fournisseur.
Tout marchand doit être présumé savoir ce qu'il vend. L'eserciee
d'une profession commerciale suppose les connaissances nécessaires
pour satisfôire aux obligations qu'elle impose. En cas d'ignorance,
c'est au marchand à employer les moyens propres à suppléer à son
insuflisance. L'absence d'écritures commerciales ne pourrait, en cas
de fôillite, se justifier par l'allégalion qu'on ignore les règles de la
comptabilité. Un entrepreneur est responsable de la bonne qualité
des matériaux qu'il emploie, comme de la solidité des appareils dont
ses ouvriers se servent. La pureté et la bonne qualité des marchan-
dises vendues ou exposées en vente est une obligation à laquelle le
négociant doit satisfaire, soit par lui-même, soit avec un concours
scientifique, s'il est incapable. Il lui reste toujours une part de res-
ponsabilité, quand même il parviendrait à foire remonter la respon-
sabilité principale à son fournisseur.
C'est ainsi qu'en décident les législations allemande (loi du H
mai 1879, art. 11 et 1i et code pénal, art. 32i) et belge (loi de 1856,
art. 6 et code pénal, art. 561, 2" et S-^l).
■ En France, s dit M. Girard, t la législation actuelle, depuis les
lois de 1851 et de 1855, atteint la falsification à tous les moments de
son existence. Elle punit : la manipulation folsificatrice elle-même,
la vente des denrées falsifiées, leur mise en vente, leur simple déten-
tion quand elle n'est pas légitimée par quelque cause particulière.
«Les délits do falsification sont aujourd'hui de la compétence des
tribunaux correctionnels ; on ne pourrait pas plus en changer la qua-
lification, en les dénommant vols, qu'en les réduisant à l'état de
contraventions. Toutefois, ces lois n'atteignent le commerçant que
s'il a eu connaissance de l'état défectueux de sa marchandise ; d'où
une répression souvent difficile, impossible parfois. Il est essentiel,
cependant, pour la santé publique, d'empêcher, en tout état de cause,
le débit dos denrées qui sont de nature à nuire à ceux qui les consom-
meraient. Alors, c'est à l'autorité municipale et, à Paris, au préfet
de police qu'il incombe de prendre, en vertus des pouvoirs qui leur
sont conférés par les lots, des arrêtés ou ordonnances propres à
atteindre le débit, l'exposition ou la détention des denrées alimen-
taires falsifiées ou altérées, lorsque le marchand n'a pas agi sciem-
(1) La mime oontravention eiUte par le fail sent d'avoir, dsna bd
des poida et neeurea inexacU(cade pénal belge, art.S6l,t<>]. L'ai
D,B,t,zed.yGOOg[e
9 PILGIFICITION DES DENIAES ALDUNTAIRU 9
ment, c'est-à-dire dans les conditions prévues par les lois -susdites.
Cet acte tombe alors, comme contravention, sous le coup des ar-
ticles (71, n" 15, et, en cas de récidive, 47idu code pénal. J>
Et il ajoute : n Les tribunaux ont toujours repoussé cette théorie,
récemment préconisée, du droit à l'impunité dérivant du droit que
le commerçant aurait de ne pas connaître la mauvaise qualité de ses
marchandises. Sans doute, le négociant est toujours admis à faire
la preuve qu'il a été trompé et, s'il y parvient, la justice lait remon-
ter à qui de droit la responsabilité de la fraude.Mais, comme le disait
le rapporteur de la loi de I80Ô, après celui de la loi de 1851 :
« Quoiqu'aucune épreuve ne précède plus l'exercice d'une profes-
« sion commerciale, ceux qui s'y livrent, sont présumés avoir les
connaissances et la vigilani;e qu'elle impose. >.... Il est loisible et
focile à tout commerçant, au détaillant comme au marchand en gros,
de faire expertiser gratuitement, au laboratoire municipal, ses den-
rées avant de les mettre en vente, ou, ce qui vaudrait infiniment
mieux pour lui, avant de les acquérir. . . L'ouverture gratuite du labo-
ratoire à tout le monde enlève leur dernière excuse à ceux qui vou-
draient encore arguer de leur ignorance. >
Nous avons dit, tout à l'heure: c ... ea^osêsen vaite. t II ne feut
pas, en effet, que la vente de l'objet folsifié ,ait eu ,lieu pour que le
délit existe. 11 suffit, pour cela, que l'objet se trouve dans le ou les
magasins ou les ateliers du débitant ou du fabricant. Toutes les lé-
gislations sont d'accord sur ce point, et plusieurs d'entre elles vont
même plus loin : elles interdisent la vente, pour cette destina-
lion, des substances pouvant être employées à la falsification, et
la loi allemande de 1879 (art. 12) déclare punissable la tentative
de rabrication, ce qui constitue évidemment, en délit, le fait de
posséder, dans les ateliers de fabrication, par exemple, les sub-
stances ordinairement employées à ces préparations frauduleuses.
Sans doute, il sera souvent difficile d'atteindre la fraude parce
que, la plupart du temps, la substance falsificatrice a également
d'autres usages pour lesquels son débit doit être toléré. Mais il n'en
est pas toujours ainsi et il est des circonstances où il est possible
d'atteindre le délit, témoin celui que signalait le Sanilary Record
(juin 1882) de l'existence, à Easlon (Pensylvanie), de plusieurs
usines préparant en grand une poudre minérale alcaline destinée
D,B,t,zed.yGOO^IC
40 FÂLsincino» on DEHRÉBs àujustairbs 10
à l'adultération du pain et composée de silicate de magnésie et
d'alumine avec un peu de carbonate de soude. L'une de ces usines
en produisait quinze tonnes par jour. — M. Vandevelde a signalé,
au Congrès d'Amsterdam, en 1879, l'arrivée, à Anvers, sous le
nom de « iàrine de riz », de toute une cargaison du résidu calcaire
de la clariScation du jus de betterave, séché, broyé et mis en sac.
Des porcs, qui en mangèrent, furent trouvés morts au bout de
quelques jours. — M. Comélîs, de son côté, a fait connaître la
vente, à la Bourse de Bruxelles, pour donner plus de gonfle et de
blancheur à la farine, d'un mélange, venant de Londres, composé
de 50 p. c. de plâtre et de 50 p. c. de farine de haricots.
Le bit de détenir, dans ses magasins ou ateliers, des produits de
ce genre, pourrait-il être justifié par le négociant ou le febricanlî
Une mesure, réclamée depuis longtemps, commencée s'introduire
dans les législations et même dans les règlements locaux, c'est
l'obligation d'indiquer, d'une manière apparente, la nature du mé-
lange effectué ou de la substitution opérée.
De même que, dès l'origine de l'autorisation accordée pour la
vente de la viande de cheval, on a imposé l'obligation de désigner
la nature spéciale de la viande débitée; de même que, dans beau-
coup de halles et marchés publics, il existe des catégories de débi-
tants suivant la qualité, premier ou second choix, des aliments
vendus; de même les lois el les règlements imposent très-souvent,
pour la vente du beurre artificiel, l'indication formelle de la nature
du produit.
Le lait également est, dans certains pays, provinces ou localités,
l'objet d'une mesure semblable, notamment en Amérique, et les
vases qui servent à son transport ou à son défait doivent porter une
indication apparente (la loi en fixe les dimensions minima) sur la
catégorie de lait qu'ils renferment.
En Autriche, la loi du 31 juin 1880 oblige les marchands à faire
connaître, au public, la nature réelle des vins artificiels qu'ils
débitent. Les boissons qui ressemblent au vin, doivent être vendues
comme produits industriels, et sont rangées en deux catégories :
4* Celles qui sont faites sans raisins et dans lesquelles entrent, dans
une propoiiion variable, l'eau,l'espritde vin, la glycérine, le sucre,
D,B,t,zed.yGOOg[e
H FUSmUTIOH DES DEint&S AUMEnURSS t1
le tartre, etc.; S* Celles qui contiennent du vin additionné d'eau, de
sucre, de glycérine, d'esprit de vin, etc.
11 y a évidemment là uno tendance qu'il est utile de signaler et
d'encourager. L'annotation exacte de la nature du produit est tout
à t'avantage du commerçant honnête. Cette obligation pourrait ap-
porter des entraves à la falsification, en amenant une répression
plus sévère par suite du caractère plus frappant de déloyauté
qu'acquerrait le délit. Elle empêcherait, en même temps, de devoir
considérer, comme produits folsifîés, les mélanges dont la compo-
sition spéciale serait indiquée d'une manière ostensible.
Mise en pratique de là lëgislâtioh.
Prélèvement des échantillom. — L'examen des denrées impose
une opération préalable : c'est le prélèvement des échantillons à
soumettre à l'analyse.
A cet égard, deux systèmes sont en présence : dans l'un, une
tierce personne, inconnue du débitant et envoyée par l'autorité
compétente, achète quelques articles et les substances ainsi ob-
tenues sont cooSées à un chimiste pour être analysées. Dans
l'autre, un agent ofGciellement délégué à cet effet et assermenté se
rend dans les magasins et prélève, en vertu de ses fonctions, des
échantillons qu'il met sous scellés en présence du débitant et qui
sont ensuite analysés. Parfois, le prélèvement se fait d'une manière
complètement judicieuse : ce n'est plus une simple saisie d'échan-
tillons faite au hasard par un agent incompétent ; c'est une véritable
inspection et un choix feit avec discernement par des personnes
initiées à ce travail.
Le premier système ne peut servir que comme renseignement
pour procéder ensuite à un prélèvement officiel, lorsqu'une fraude
est constatée. Héme sous ce rapport, il ne donne aucune garantie;
car on ne peut être certain que le débitant n'a pas été officieuse-
ment mis en garde par l'acheteur clandestinement envoyé. D'un
autre cAté, le débitant peut parbitement contester l'authenticité de
la constatation. Le seul moyen, dans ce cas, est d'agir comme en
Angleterre, où l'article 1 4 de la loi citée oblige tout particulier qui
achète un produit dans le but de le foire analyser, à donner au ven-
deur ou h son agent, aussitôt l'achat consommé, avis de son inten-
tion de soumettre le produit h VAnali/st public; puis, il doit offrir de
diviser sui^le-champ le produit en question en trois parties : cha-
D,B,t,zed.yGOO^IC
12 FALSIFICATIOH DB8 DEKBâlS ÂLIMENTÂIUS \i
cune d'elles est marquée et scellée; le vendeur en conserve une ;
l'acheteur une seconde, et la troisième est remise à l'analyse.
La situation reste à peu près la même, si l'achat est fait par un
agent assermenté, mais qui ne se fait pas connaître du vendeur.
Pour éviter toute contestation, il est également indispensable que,
après l'achat, il fâsse connaître sa qualité et procède comme le par-
ticulier en Angleterre.
Le système du prélèvement officiel est suivi en Allemagne, en
Angleterre, en Franco, en Hollande, en Italie, en Roumanie, soit
d'une manière constante et générale, soit dans certains cas particu-
liers; tantdt par un agent quelconque, tantAt par une compétence
spéciale.
A Bucharest, c'est le conseil d'hygiène qui procède à des inspec-
tions fréquentes.
En Hollande, l'inspection médicale intervient parfois et procède à
la visite des magasins.
A Turin, des inspecteurs spéciaux, assistés d'un fonctionnaire de
la police, opèrent cet examen des denrées alimentaires exposées en
vente et prélèvent les échantillons destinées à l'analyse. En outre,
quand un particulier dépose, à un bureau de police ou au labora-
toire de chimie, un échantillon altéré ou felsifié, un inspecteur se
transporte immédiatement dans le débit incriminé pour constater
l'existence de la substance signalée comme suspecte.
En Belgique, à Anvers, lorsqu'un échantillon saisi par la police
a été reconnu frauduleux par le chimiste de la ville, le procès-
verbal de saisie et le certificat d'analyse sont adressés au parquet
qui charge un chimiste assermenté d'aller au domicile du délin-
quant, examiner et, au besoin, faire saisir toute la marchandise
composant l'approvisionnement ( Vandevelde).
En Angleterre, tout agent pour l'exécution de la loi de santé pu-
blique peut prélever tout échantillon de denrée, pour le soumettre
àl'examendel'Analyst (art. I3);et le vendeurquirefuse de délivrera
cet agent le produit mis en vente et demandé par lui, est passible
d'une amende qui peut aller jusqu'à dix livres (230 fr.) (art. 17). —
L'article 30 de la même loi stipule, par exemple : « Le thé importé
comme marchandise et débarqué dans un port de la Grande-Bre-
tagne ou dlrlande, sera soumis à l'examen des personnes nommées
par les commissaires des douanes et dont la nomination aura été
approuvée par le Trésor, pour l'inspection et l'analyse de ce pro-
duit. A cet effet, des échantillons pourront, sur la décision des
D,B,t,zed.yGOO^IC
13 FUSmCATIOn DBS DEmÉBB ÂLnBHTÂlRBS t3
inspecteurs, être pris et soumis aux analystes désignés à cet
efie',;... » etc.
En Allemagne, la loi du H mai 1879 n'a pas abandonné à la
pratique administrative le soin de décider l'exécution de cette loi;
elle a formellement et directement autorisé les employés de la police
à pénétrer dans les locaux où se vendent les objets en question et à
prendre, à leur choix, en vue de la vérification et en remettant un
reçu, les échantillons qu'ils jugent utile de faire examiner (art. 2),
et, en outre, à inspecter les locaux qui servent à la vente, à la con-
servation ou à la production des objets susdits, lorsque le débitant
ou le fabricant a été une première fois condamné à la prison (art. 3).
Cette gradation dans la sévérité de la surveillance est logique et
judicieuse.
Une organisation très-complète, est celle de l'iDspectioD établie à
Paris. Elle est confiée à dix commissaires de police experts-inspec-
teurs (app. 2,400 à 3,000 francs) et à dix experts -inspecteurs
(app. 3,400 francs). Comme leur titre l'indique, les dix premiers ont
la qualité d'officiers do police judiciaire, et non les dix derniers
qui, dans les communes suburbaines du département de la Seine,
sont obligés, pour instrumenter, de requérir l'assistance du maire
ou du commissaire de police. Les uns elles autres sont nommés,
après examen, sur un programme comprenant des notions de
chimie générale, la connaissance de la législation relative aux bois-
sons et aux substances alimentaires, ainsi qu'aux principales falsifi-
cations.
La ville de Paris est divisée en dix circonscriptions à chacune des-
quelles sont attachés deux de ces fonctionnaires, un de chaque caté-
gorie. Ils n'inspectentpointisolémenl.C'estensembleetmunisdeleur
commission qu'ils inspectent les marchés et les di^érenls commer-
çants en matières alimentaires, chez lesquels ils prélèvent les
échantillons qui leur paraissent suspects ou qui ont été signalés à
l'attention par l'analyse des échantillons apportés par le public.
Dans ces visites, les inspecteurs fout un examen sommaire des
denrées mises en vente ; ils sont, à cet effet, pourvus d'un micros-
cope et d'une trousse spéciale renfermant quelques réactifs. Quand
ils se trouvent en présence des denrée manifestement avariées, les
inspecteurs les font détruire séance tenante. Quand, au contraire,
ils rencontrent des produits qui leur paraissent falsifiés, ils en pré-
lèvent deux échantillons qui sont cachetés, numérotés et certifiés
par eux et par le marchand qui signe également le procès-verbal
D,B,t,zed.yGOOg[e
44 FismciLTion des osNtiBS AUxrarAnBs U
de saisie. Un de ces échantillons est soumis a l'analyse du labora-
toire, el l'autre est gardé au dépôt des scellés eu prévision d'une
contre-expertise. Un troisième échantillou, également scellé, peut-
être remis au marchand qui le demande. Mais, en cas de contesta-
tion, est seul valable l'éctkantillon conservé au dépiM. Les échan-
tillons prélevés ne sont pas payés aux débitants. Pour le lait, par
suite de sa décomposition rapide, un seul échantillon est prélevé.
Ces échantillons sont remis au poste de police le plus voisin, placés
dans des caisses ad hoc et apportés chaque Jour au laboratoire par
les voitures cellulaires qui desservent les postes. Il en est de même
des échantillons qui seraient présentés à l'analyse par des parti-
culiers. Le nombre des visites opérées par les inspecteurs a été,
en 1881, de 24,655; en 188S, de 39,978; en 1883, de 45,633.
Pour prévenir les inconvénients du contact trop souvent répété des
mêmes inspecteurs avec les mêmes débitants, il se feit un roule-
ment établi de telle sorte, que chacune des circonscriptions puisse
être successivement visitée par des agents différents.
Nous n'avons pas trouvé de détails sur cette partie du service
pour les autres pays dans les documents que nous avons eus à
notre disposition. Nous craignons qu'on n'y attache pas générale-
lement toute l'importance qu'elle devTait avoir.
Entre les deux systèmes en présence, l'achat clandestin, dirons-
nous, des échantillons et leur prélèvement officiel, le choix ne peut
être douteux. Pour l'inspection des boucheries, il ne viendrait pas
à l'idée de la feire consister dans l'achat, par une personne quel-
conque, d'uQ morceau de viande que le médecin vétérinaire exami-
nerait ensuite chez lui. De même, on trouverait dérisoire de faire
demander, chez %n pharmacien, quelques poudres de quinine et de
les analyser in /leïfo; puis, de conclure, de leur pureté, que la phar-
macie en question est parfaite. Les inspecteurs dés pharmacies se
rendent dans ces officines et examinent tout ce qui s'y trouve. Les
médecin s-vétérinaires -experts visitent, en détail, les boucheries,
les halles, les marchés de comestibles. Il doit évidemment ^ être
de même pour tous les débits de denrées alimentaires et de bois-
sons. Ce n'est pas du plus ou moins de perspicacité du débitant à
découvrir la qualité de l'acheteur, que doit dépendre la constata-
tion du délit. La ruse n'est pas convenable en pareille matière. Tout
objet mis en vente (et la présomption sur ce point résulte du fait
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 5 PALSIFICAnOIt DIS DBNRtES ÀLmiTUIlBS 1 5
seul (l'être dans )e ou les magasins du débilaut) est soumis au con-
trôle, et ce contrôle, celte iuspecliou doivent être pratiqués par une
personne compétente ayfint qualité ou assistée d'un agent ayant
qualité pour dresser procès-verbal de la visite.
Du moment où tous les débitants indistinctement sont soumis à
ce contrôle, il n'en résulte pas plus de dommage pour eux, ni de
suspicion à leur égard que pour les bouchers et les marchands de
comestibles chez lesquels ces visites ont fréquemment Heu.
Nous avons vu des chimistes se préoccuper de la pensée que,
dans des villes ou communes n'ayant pas une importance suffisante
pour la création d'un service d'inspection spéciale, ils pourraient
être appelés à l'opérer eux-mômes. Nous ne comprenons pas le
motif de cette répugnance. Cette inspection des débits serait com-
plètement analogue à celles que les inspecteurs des pharmacies
opèrent dans les pharmacies, les drogueries, les herboristeries, les
Eabriques, etc. Du moment où elle n'a aucun caractère de clandesti-
nité, où elle s'opère ouvertement, officiellement, elle n'a rien qui
puisse faire hésiter; elle est un acte de l'autorité sanitaire, qui s'é-
lève, au contraire, eu raison même du but essentiellement moral et
humanitaire qu'elle poursuit.
Jusqu'où doit s'étendre cette inspection?
La loi allemande la restreint aux locaux où se foit la vente. Mais,
lorsque les débitants ou fabricants ont été condamnés une première
fois à la prison, les agents sont autorisés, pendant trois ans, à ins-
pecter, en outre, les locaux qui servent à la conservation ou à la
production des objets destinés à être vendus.
En Angleterre, les inspecteurs ont le droit de pénétrer dans les
locaux où sont les articles mis en vente ou déposés pour la vente ou
en préparation pour la vente (art. H 8 de la loi de Santé publique),
et, avec un mandat du juge de paix^ à pénétrer dano tous les im-
meubles qu'il a des raisons de croire renfermer des aliments mal-
sains (art. 19). La loi de 1878, relative aux établissements indus-
tnuls, donne, à ces fonctionnaires, le droit de pénétrer dans les ma-
nufactures et ateliers et d'y conduire avec eux un officier médical
zed .y Google
16 FiUlFlUTIOff DES DBNBIES ALlIONTiLnES 46
de santé, un inspecteur de salubrité ou tout autre agent de l'auto-
rité sanitaire (I).
En France, l'autorité de police judiciaire est, sans conteste pos-
sible, armée du droit de pénétrer dans les locaux qu'elle suspecte-
rait contenir des objets délictueux.
En Belgique, la loi s'exprime d'une manière qui ne laisse pas
prise au doute.
Cette autorisation de visiter les magasins peut, au premier abord,
paraître vexatoire, bien que ces locaux soient publics par destina-
tion. Pourtant, ce ne serait pas le commerçant loyal qui aurait à
s'en plaindre, puisque, à son égard, la mesure serait évidemment
prolectrice, et nous n'avons à nous préoccuper que de ce com-
merce-là. Nous voyons, d'ailleurs, celte surveillance s'exercer en
Angleterre, nation qui est, plus peut-être qu'aucune autre, jalouse
de l'inviolabilité du domicile. Aussi n'est-ce point par voie d'inter-
prétation ou de réglementation que l'autorisation existe, mais bien
en vertu de la loi. Cet exemple semble bon à suivre, et, pour éviter
tout conflit, en même temps que pour lever tous les doutes dans
l'exécution, il serait utile que le législateur donnât explicitement
aux personnes chargées de cette inspection, le pouvoir de visiter
tous les locaux affectés à celte industrie ou à ce débit, soit d'une
manière générale, soit tout au moins lorsqu'il y a eu une première
condamnation pour délit de l'espèce.
Sauf dans les centres importants, il est à craindre que l'inspection
laisse à désirer. A plus forte raison serait-elle peu efiicace, disons
(I) Uo exemple d'application des précautians hygiéniques i des élibilsse-
inentB où ee prËparent des eubstanceB ailmentafreB, ee trouve dans le Bai»-
hmitt RtgutaHan ^cf de 1863 relatlT aux boalsngeriea. La Btipulation principale
s'ea trouve reprcdnile dans la lui de 1878, art. 34: a Quand une boulangerie
t est située dans une cité, ville ou llea quelconque coDtenant, d'après le der-
H nier recensement public, une popalsClon de 5,000 âmes, tous les murs Inté-
H rieurs, tous les plafonds ou voâtes (qu'ils soient plStrés ou non), ainsi que
» toni les couloirs et escaliers de ladite boulangerie, seront enliËrement ou
> partiellement peints A l'bulle ou vernis ou blanchis A la cbauT. Si l'on em-
I ploie la peinture h l'buile ou le vernis, il en faudra trois conches que l'oa
f renouvellera an moins une (ois tous les sept ans et que l'on nettoiera avec
■ de l'eau chande et du savon an moins tous les sîi mois ; quand on emploiera
■ le blancbiment i la cbani, on le renonvellera au moins une fois tooi les six
D,B,t,zed.yGOOg[e
17 PALSIFICATION DES DBNttES ALiaOTAIIIES 17
mieux, nulle dans les petites villes et les communes rurales.
La question étant d'intérêt général, ainsi que nous Pavons
prouvé, il est indispensable que, pour suppléer à ces lacunes, une
surveillance soit exercée, sur ces parties du pays, par l'autnrité im-
médiatement supérieure.
CTest ici que se prouve toute l'utilité d'une organisation natio-
nale de l'administration sanitaire, conrormémeut aux conclusions
admises par le Congrès international des sciences médicales, tenu à
Bruxelles en 4879. A cet égard, comme pour toutes les autres
questions d'hygiène publique, l'administration supérieure excite
les administrations locales à établir le service nécessaire et à exer-
cer elles-mêmes la surveillance; mais, lorsqu'il y a négligence, le
pouvoir immédiatement supérieur, provincial ou déparlemental,
intervient activement pour empêcher que les négligences partielles
ne nuisent à la généralité.
Sans doute, les nations n'ont pas toutes encore une organisation
complète, telle qu'on peut la désirer et telle qu'en ont manifesté le
vœu successivement les Congrès de Bruxelles, de Paris, d'Amster-
dam, de Turin, de Genève et de La Haye. Maïs il y a dix ans à peine
que le mouvement a commencé à se produire et les résultats obte-
nus sont assez considérables déjà pour que l'on ait la certitude de
le voir se compléter bientôt.
Cette intervention éventuelle de l'administration sanitaire pro-
vinciale ne porte d'ailleurs aucune atteinte à l'autonomie commu-
nale, puisque cette inspection que l'administration opérerait ne se
ferait que dans les localités où l'inertie municipale serait de nature
à compromettre l'intérêt public. C'est ainsi que l'on agit en Alle-
magne, par province ou par cercle ; en Angleterre, par district ; en
Hollande, par province; en France, par déparlement ou par arron-
dissement. C'est tout à la fois un moyen d'assurer la généralisation
du service, de l'uniformiser plus facilement, et de lui permettre
d'échapper à certaines influences locales de nature à en paralyser
parfois l'action.
Si, tout d'abord, l'on reculait devant les quelques frais de celte
inspection provinciale par des agents spéciaux, il serait toujours
possible de faire opérer le prélèvement des échantillons, en atten-
dant mieux, parles agents ordinaires en fonctions pour l'exécution
des lois, d'après les instructions de l'autorité sanitaire et les ordres
des parquets.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
18 FALSIFICATION DES RENRtES ALIMENTAIRES 18
EXAHKN DRR ËCHA?<TlLLOIïS.
Ot examen, confié nalurellemenl à des chimistes, peut s'opérer
à la commune, au caiilon, ii l'arrondissement, à ta province ou par
les soins de l'adminislrstion sanitaire centrale.
Les communes importantes comprennent acluellement la nécessité
d'avoir un laboratoire communal ou tout au moins un chimîsh?
attitré.
Beaucoup de localités secondaires suivent cet exemple ou font
Taire plus ou moins fréquemment des analyses de denrées recueil-
lies de l'une ou de l'aulrc façon, souvent rudimentaire, dont nous
venons de parler.
En Allemagne, d'une enquête faite en 1S79, il résulte que, déjà
H celte époque, 112 villes avaient un service d'analyse plus ou
moins développé ; ol que, en 1878, dans 83 de ces villes, 231,478
analyses avaient été pratiquées ; 3,580 articles avaient été reconnus
falsifiés ou nuisibles ; 1 ,548 denrées détériorées; et 3,332 condam-
nations avaient été prononcées. L'organisation ne peut que s'être
considérablement développée depuis cette époque.
En Angleterre, la loi de 1872 et spécialement celle de 487.5
(art. 10 à 28) ont institué des onoiysis publics et prescrit aui mu-
nicipalités de se faire assister d'un chimiste-expert avec mission
(le vérifier la qualité des substances offertes à la consommation.
Plusieurs districts réunis s'entendent le plus souvent pour allouer
une indemnité à un analyste qui, par des conventions particulières
passées avec les municipalités, s'engage à remplir près d'elles les
fonctions de chimiste-expert. C'est ainsi que Londres, pour 50 dîa-
tricls, possède 27 analystes, et l'Angleterre entière, pour les 260
districts qui, jusqu'à présent, ont nommé des analystes, possède
environ l'JO fonctionnaires de cet ordre. La loi de 1875 donne une
l^rande puissance d'action à ces experts et ils inspirent tant de cou-
iiance que leurs conclusions sont généralement acceptées par le juge
et que les délinquants en sont arrivés à ne plus se servir dure-
cours aux chimistes de Somersel-House que leur accorde la loi.
Sur les 17,574 analyses dites on 4879, il n'y a eu que 21 contre-
c\piTtises.
En Belgique, Bruxelles et Anvers ont un laboratoire communal.
Un certain nombre de villes et communes ont des chimistes en titre.
Les rapports dos commissions médicales provinciales pour 1881,
4882 et 1883 ne donnent aucun renseignement sur la situation A«
D,B,t,zed.yGOO^IC
19 FALSinCATION DES DEHRfiES AL[1IE:<T*IBES 19
ces services. Le Conseil supérieur d'hygiène (séance du 29 décem-
bre 188l)a préconisé la création do services provinciauit d'analyse
et ce vœu a été vivement appuyé par la Commission médicale pro-
vinciale du Brabant (novembre 1884).
En Hollande, les échantillons sont analysés par les membres
pharmaciens-chimistes dos conseils médicaux des provinces. Am-
sterdam a son service particulier. Dans cette viffe, en 1883, 3,7i8
analyses ont été exécutées et 235 échantillons ont été trouvés
mauvais.
En Italie, il existe des laboratoires municipaux dans les princi-
pales villes, Rome, Turin, Milan, Gènes et dans les villes secon-
daires comme Cagliari, Mantoue, Padoue, Alexandrie, elc. — Le
service chimique, à Turin, comprend non-seulement un laboratoire
central fondé en 1863, mais encore d'autres laboratoires exislantà
la station du chemin de Ter et à la halle au vin. Toutes les denrées
alimentaires qui arrivent, sontexaminéesàlastalionouaux portes de
la ville, et des échantillons, le cas échéant, sont soumis à l'analyse
(956 saisies en 1880, 716 en ^882).
En Portugal, à Lisbonne, un laboratoire municipal a été ouvert
en 1882. L'instruction qui en règle le service est bien conçue et
accompagnée de renseignements pour lo public, relativement il la
présentation dos échantillons à analyser et aux précautions à pren-
dre pour que les contenants n'aient point d'influence sur l'état de
ces échantillons.
En Serbie, à Belgrade, il existe, prés du ministère de l'intérieur,
un laboratoire placée sous la direction des chimi.stes de l'Etat (au
nombre de deux) et chargé de faire toutes les analyses réclamées
par la police sanitaire et judiciaire...
En France, il existe un certain nombre de laboratoires et de
chimistes municipaux, à Nantes, à Saint-Etienne, à Rouen, à
Paris, etc., et probablement dans beaucoup d'autres localités, sans
que l'existence en soit signalée. A Lille, la surveillance des denrées
alimentaires est confiée à la commission d'inspection des pharma-
cies. Des laboratoires sont projetés au Havre et à Reims. D'autres
ont été établis dans quelques chefs-lieux de département. Celui
qui fonctionne à Paris, sous la direction de M. Girard, reste, depuis
son organisation définitive en 1881, la réalisation la plus complète
actuellement de cette application spéciale de l'analyse chimique.
Nous regrettons de ne pouvoir en donner ici la description com-
plète. Nous tenons cependant à en montrer l'organisation générale.
D,B,t,zed.yGOOg[e
20 FALSIFIC&TIOII DES DBNBfiES ALIMENTAIRES 20
Les ressources ne lui font pas défaut. Le budget comporte un posle
de 1 47,000 Trancs pour le personnel et un de 60,000 pour le maté-
riel.— L'installation matérielle comprend : les bureauxducheret du
sous-chef; le laboratoire particulier du chef; trois grands labora-
toires pouvant recevoir 35 personnes; deux chdmbres noires; le
bureau de réception ; le bureau des employés; une salle de ma-
chines (machines à gaz, machine électrique, turbine, ventilateur);
une salle pour l'analyse des gaz et les appareils à faire te vide; une
chambre noire spécialement disposée pour la photographie micros-
copique et l'analyse spectrale; une salle servant aux analyses
organiques et aux dialyseurs ; une salle de distillation ; un lavoir:
une salle de collection et de rapport. — Le personnel se compose,
outre les vingt experts-inspecteurs dont noua avons parlé ci-
dessus, de vingt-sept chimistes, quatre servants et quatre commis.
— Les échantillons, déposés par le public, prélevés par les inspec-
teurs on envoyés par les grandes administrations, sont reçus par
un employé qui fait les inscriptions sur un registre d'entrée, et
numérotés û la suite. Les échantillons sont transmis aux labora-
toires sans autre indication que ces numéros d'ordre. — Les vins
sont dégustés par des experts spéciaux et l'appréciation est con-
signée sur un registre particulier. Les chimistes sont spécialisés
pour les produits les plus courants; les uns sont chargés d'ana-
lyser les vins; d'autres, les laits; etc., afin d'obtenir rapidement
des résultats cerlains. Les résultats analytiques sont consignés sur
des feuilles spéciales qui portent le numéro d'entrée et reviennent
au bureau de réception où ces feuilles sont classées. Pour le ser-
vice du public, le résultat est transmis au bureau de police où le
dépdt a été elTectué, afin d'en faire la communication au déposant.
Bien que toutes les analyses soient faites quantitativement, le ré-
sultat des analyses e\écnlées gratuitement pour le public ne lui
es^ communiqué qu'avec l'uno des appréciations suivantes : bon,
passable, mauvais non nuisible et maumis nuisible. L'analyse quan-
titative n'est communiquée que contre paiement d'une taxe d'après
un tarif. — Lorsqu'il y a Heu à poursuites, les analyses des pré-
lèvements sont transcrites ; cette expédition est réunie au procès-
verbal de saisie, au cacliet, s'il y a lieu, aux feuilles de frais, etc.,
pour être transmis au parquet, seul chargé de poursuivre la répres-
sion. — Le nombre dos échantillons analysés a été : en (881, de
6,517; en 1882, de 10,939; et, en 1883, dcU,686.En tenant compte
des recettes produites par les analyses payés, la somme réellement
D,B,t,zed.yGOOg[e
2( FUSIFIUTIOM DES BEHBÉES «UMEMTIIHES 21
dépensée par la ville de Paris, pour l'analyse d'un échantillon, a
été de fr. 7-64 en 1881 et de fr. 5-33 en 1883. D'après cela, l'affec-
tation moyenne n'atteindrait pas 0,073 par habitant. — Il n'est pas
possible d'entrer ici dans lo délai! des diverses études opérées
par ce laboratoire. Mentionnons seulement qu'il est arrivé à éta-
blir, poar son ressort, la composition moyenne des vins, des cidres,
des bières, du lait, du chocolat, du beurre, du vinaigre, du miel ;
à déterminer une méthode pour la recherche courante des matières
colorantes artificielles, etc.
En regard de cette splendîde installation qui constitue tout au-
tant un laboratoire des hautes études en matière de fôlsifications
qu'un auxiliaire pour la surveillance locale, nous exposerons le
modeste service installé par M. le chimiste Wamers, dans une com-
mune-faubourg de l'agglomération bruxelloise, Ixelles, et l'on verra
qu'il est possible, sans grands frais, d'exercer un contrôle déjà
très-efficace.
Ixelles a un chimiste communal à appoinlemcnt lïxo et exécutant
les analyses communales dans son propre laboratoire, comme les
analysts anglais. Les échantillons examinés ont deux provenances :
achat direct ou dépôt par le public. Tout habitant de la commune
ayant des doutes sur la qualité d'une denrée vendue par un négo-
ciantffe/acommuns peut la faire analyser gi-aluiteincnl, en en re-
mettant un échantillon et en indiquant ses nom, profession et domi-
cile, ainsi que les nom et domicile du vendeur et les indications qui
peuvent être utiles. Ces échantillons sont reçus par un employé de
l'administration et non par un agent de la police. Les habitants
n'aiment pas, à tort ou à raison, de s'adressera la police, et cet
intermédiaire suflirait à en éloigner beaucoup. Il est donné un reçn
du dépôt. La gratuité a été décidé, aRn de permettre même à la
classe ouvrière de profiter de ce service. Dons un délai du quinze
jours, l'intéressé peut venir reprendre chez l'employé le résultat de
l'analyse. Le bulletin qui lui est remis, déclare si l'échantillon était
bon, falsifié ou mauvais. En cas de fraude constatée à l'analyse, le
bureau de dépôt en donne avis au commissaire du police qui fait
prendre, au domicile du négociant, un échantillon de la denrée sus-
pecte. Ces prises d'échanlillonR sont faites aussitôt après l'avis
donné par lo bureau de dépôt, afm que le débitant ne puisse être
averti qu'il est soupçonné do falsification. En outre, le commissaire
de police fait acheter, par un employé en bourgeois, des échan-
tillons des denrées qui lui sont spécifiées par le chimiste. Ces
D,B,t,zed.yGOOg[e
a FALSIFICATION DBS DENBSKS ALIXENTAISES iî
échanlilloiis sont transmis au chimiste avec un simple numéro
d'ordre, de sorte qu'il ignore le nom el l'adresse du vendeur. De
plus, les habilanls de la commune, les négociants en denrées co-
loniales par exemple, sont autorisés à faire analyser leurs denrées
achi;lées en dehors de la commune, mais moyennant un paiement
li\ê par un Uirif, peu élevé, du reste. — L'examen des eaux enlre
éjtalement dans les attributions de ce service qui figure au budget
de la commune pour la somme totale de 1,500 francs, moins de
quatre centimes par habitant. Voici le résullat de son travail ;
Kau\ analysées 16 37 2t
Échantillons de denrées analysés ... 98 1.11 loi
Totaux des analyses .... 1U 158 175
Échantillons trouvés falsiRés ou altérés . .39 25 Î3
Proportion .39,79 19,08 I3,î.l
pour 100.
I.'amétioration produite est frappante.
Ainsi qu'on le voil, les laboratoires se multiplient. Mais il n'est
pas possible de se faire illusion; leur nombre est absolument in-
sufTisant encore pour la t!\clic à accomplir. Tout en eucourageanl.
d'ailleurs, vivement les conmiunes à crocr des serNÏces de ce genre,
il la condition qu'elles le fassent dans des conditions telles qu'ils
puissent remplir complètement leur mission, on doit s'attendre a
de nombreuses défaillances locales, par négligence, inertie, mau-
vais vouloir ou défaut de ressources. On doit se préoccuper des
communes rurales et des petites localités où, avec la meilleure vo-
lonté, on ne pourrait installer que l'ombre d'un pareil service,
li'Angleterre a autorisé, dans ce cas, des fédérations de districts,
ainsi (|ue nous l'avons dit.
Pour parer à cette lacune (|ui a attiré l'attentlun des Congrès an-
térieurs, notamment du Congrès .i:énéral d'hygiène de 18'ii, du
Congrès de l'Association internationale pour le progrés des sciences
sociales, session d'Amsterdam, 1865, et du Congrès international des
sciences médicales de 1875, on a préconisé, de même que pour la
recherche du corps de délit, tantôt l'organisation de circonscrip-
D,B,t,zed.yGOO^IC
33 PALSIPlUtlON DI3 DENIËES ÀUMBNTAIRES 93
^ons cantonales OÙ l'expert aurait été l'un des pharmaciens (1) du
chef-lieu, tanldt l'organisation d'un service provincial (province,
département, cercle, district, etc.). Géoéralement, ce centre pro-
vincial possède une autorité sanitaire chargée de veillera la salu-
brité publique dans ce ressort. H semble fort rationnel de lui attri-
buer le soin il'orj^ianiser un service provincial d'analyse où seraient
examinés les échantillons prélevés dans toutes les covimunes où il
n'y aurait pas de service local, par les agents-experts provinciaux
dont nous avons parlé ci-dessus.
Mais tout ce travail, il faut bien le reconnaître, s'exécute sans
guide, sans accord, à la volonté individuelle des chimistes-experts
et suivant leurs appréciations personnelles.
Or, les denrées sont loin d'être de composition constante, et les
différences qui existent, sont précisément ce qui facilite la coupable
industrie do falsificateur. Le lait, le vin, le pain, la bière, etc.,
sont, dans certaines conditions, considérés par les uns comme na-
turels, par lesautivs comme adultérés. L'introduction de certaines
substances additionnelles, l'eau, l'alcool, le sucre, le sel, la glycé-
rine, etc., on de certaines subHtances étrangères, lepldlre, l'alun,
l'acide salicylique, lut cuivre, les matièros colorantes, etc., est fré-
quemment constatée par l'analyse. En est-il, dans le nombre, que
l'on puisse admettre, c^ dans raffirmati vc, quelle doit »>tre la
limite de la tolérance? Enlin, tes procédés d'analyse n'étant pas
tous de sensibilité égale, on peut obtenir, suivant l'emploi de l'un
ou de l'autre, des résultais diiïérant asse:; entre eux pour fournir,
en justice, une artne défensive aux délinquants! C^s observations
ne peuvent donner encore qu'une idée fort impar^ite des compli-
cations devant lesquelles ou est arrêté ù chaque pas. Co sont toul^^s
ces difncultés qui prolongent la lutte, et font si souvent échouer au
moment de la répression. Devant les indécisions et les divergences
qu'il constate, devant des assertions parfois absolument contradic-
;l) D,iiiH un grariil nombre ilc pays. Iks liUiJes itiiposëes pour l'obtention ilu
dlpldme, préparenl il'ure miiDière trùs-$èrieuse le corps plisrindceultcine ri ce
travail d'eiperlise. H. le prufeEseur Depalre o eiposri Técemment un projet
il'exlensioTi (le es proHrnmrne. ilo nalare U cumpléter, dnns notre pays, l'ins-
traction du pliarmsclen Ji ce point de vue spécial. Nous signalons ce oiémulre &
tonte l'attention de nos confrères.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
2i
FALSlFlCÀTIO:f t>£S DENRÉES ALIMEXTAUES
ii
loircs, le juge hésite cl absout, et cette situation contribue laide-
ment à renforcer l'audace des falsificateurs.
Anssi, dans plusieurs pays, a-t-on tenté de remédiera ce cilê
faible de l'insUtulion, eu recherchant les moyens d'introduire l'u-
nirormilé indispensable dans ce travail. Dans ce but, on a créé,
près de l'administra lion sanitaire centrale, un laboraloii'e spécial
pour l'élude de tout ce qui peut contribuer à faire obtenir ce ré-
sultat.
lin Allemagne, un laboratoire est ainsi annexé à TOfiice impé-
lial de santé, {h'aiserliches Gesundheitsamt) et son directeur est l'un
(les cinq conseillers de l'OfTice. Ce laboratoire a, au nombre de ses
missions principales : « La préparation d'instructions propres à dé-
« voiler les fraudes dans le commerce des aliments et des boissons
« etleconlrâle général au point de vue des analyses chimiques con-
a cernant les falsifications, s Mémo, dans le cas où une instruction
précise de ce genre ne semble paspo.ssibIc,il trou veencore moyen de
donner de très-utiles indications pour uniformiser le travail. Nous
n'en voulons pour preuve que l'ordonnance du 28 janvier 1881,
relative à l'examen du lait (voir aux annexes).
En Belgique, le Conseil supérieur d'hygiène publique a tenté,
depuis longtemps, d'entrer dans celte même voie. En 1865, l'ho-
norable M. Dcpaire avait signalé la nécessité de préciser quel csi
le degré de pureté que l'on est en droit d'exiger des denrées ali-
mentaires; quelle est la composition qu'on peut leur assigner pour
qu'elles soient acceptables, ajoutant que, pour obvier aux graves
inconvénients résultant do l'arbitraire qui existait, il faudrait éta-
blir, par des analyses nombreuses, la composition des denrées ali-
mentaires de bon aloi et rédiger une sorte de code pouvant servir
aux experts. Le Conseil adopta, entre autres, les conclusions sui-
vantes : « 1° Qu'il fallait étendre à tout le pays l'enquête sur la
composition moyenne des denrées de bonne qualité commerciale
et sur la nature et l'importance des falsifications qu'on leur fait
subir dans les diverses localités; 2" que celle enquête, pour don-
ner des résultats comparables, devait être établie sur des bases
uniformes, en opérant, autant que possible, dans les mêmes con-
ditions et par les mêmes procédés analytiques d'une exécution
simple el facile; Z° que, pour atteindre ce but, il fallait, avaut
tout, rechercher les procédés et les méthodes qui satisfont le mieui
à la double exigence de l'exaclilude des résultats et de la facilité
d'exécution... » — La proposition du Conseil n'ayant pas élé suivie
D,B,t,zed.yGOO^IC
2S PASIPIC&TION DE» DBHltEB fLIMEKTlUES ÎS
d'exêculioQ, celui-ci la modiBa, le S8 avril {87G,eD proposantde
renoncer à lenquèle préalable et de rédiger, pour servir de gnide
aux administrations communales, une instruction où seraient indi-
quées les conditions normales dans lesquelles doivent se trouver
les substances alimentaires, et les règles à suivre pour faciliter la
constatation des fraudes qu'on leur fait subir (1). Cette proposition
a été remise en lumière et vivement appuyée dans un rapport de
M. N. Gille, h l'Assemblée scientifique de 1880, dans un autre de
U. E. Vande Vyvere, à l'Assemblée de 1883, ainsi que dans un
troisième de M. Belval ù la Commission médicale provinciale du
Brabant, eu 1884.
En France également, on a parfaitement compris et nettement
formulé la nécessité de cette régularisation des méthodes par l'ad-
ministration sanitaire centrale. C'est dans ce but qu'un décret du
Sï septembre 1883 avait créé un Comité consultatif des laboratoires
municipaux et départementaux. Les attributions consistaient à
émettre des avis : < 1' Sur la qualité des aliments, boissons, condi-
ments et médicaments livrés à la consommation ; S* sur les rapports
qui lui seraient soumis soit par les chefs et directeurs de labora-
toires, soit par les aulorilès municipales et départementales; 3° sur
les méthodes a employer dans les laboratoires pour l'analyse et
l'examen des diverses denrées alimentaires; i" sur les moyennes
au-dessus et au-dessous desquelles lesdiles denrées seraient décla-
rées mouillées ou falsifiées ; S>° enHn, et d'une manière générale, sur
toutes les questions techniques se rapportant au fonctionnement
(I) Eiiire nutres exemples Ue délinilioa de produit précanisé par le Cooseit
supérieur d'hygiËne de Delgjquu, nous pouvons citer In déRnllioD dn la bière:
' II) l^a (lualificaiian de biÈre ne peut s'appliquer qu'aux boissons rermen-
lées, préparées è l'aide des céréales et du houblon ;
• 'if \ucDne substance autre que ces madères premibres ne peut être latro-
duite dan? In bière, dan» le but de les remplacer eu tout nu en partie j
n 3» Les substitutions de ce genre doivent être considérées comme de» falsi-
ilcalluus constituant une tromperie sur la nature de la chose rendue, mfme
lorsqu'elles ne sont pas nuisibles t la santé, et tombent, dans tous les cas, sous
t'arplicntlon de la loi sur les denrées alimentaires. » [Séances du 2Q mars 18T4
et du as Janvier 1875.)
Une quulriÈms conclusion adoptée pur le ConRrès international des sciences
médicales de ISTS, y a été ajoutée ensuite :
• i' Cependant tuuleE les ma tières propres à donner i la bière, soit une saveur
sucrée, soit une plus grande limpidité, soit une plus longue conservation, soit
une couleur convenable, peuvent être employées, si elles n'eterceat aucune
acti'jn nuisible ila santé. » (Séance du 30 décembre IBT5.)
D,B,t,zed.yGOO^IC
36 PALSIPlUTICn DS8 SINKÉES AUMinHIRES 36
des }aboraloires établis soil par les déparlemenls, soit par les com-
■mines. B Un décret du 30 décembre 188i a réuni ce Comité spé-
cial au Comité consullalif d'hygiène publique qui venait d'ôtre
réofi^aDisé. C'est à ce dernier que sont transférées toutes les attri-
butions que nous venons de citer. Les études de ce Comité seront
puissamment secondées par les savantes recherches du laboratoire
de la ville de Paris et les constatations de ces moyennes de com-
positions sur lesquelles nous avons insisté plus haut.
Il nous parait inutile d'insister sur la portée d'un ensemble d'in-
struclioDS de ce genre rendues ofUcielIes par décision légale ou ad-
ministrative. Les compositions moyennes des denrées étant éta-
blies (t), les procédés d'analyse à suivre étant spécifiés, et les ré-
sultats à constater étant neLlement déterminés, l'expert-chimiste
peut agir avec certitude et se présenter, sans hésitation, devant ie
juge qui, en présence d'une constatation formelle et conforme aux
décisions administratives, n'a plus qu'a appliquer la peine sur une
question de fait pure et simple.
Vient enfin la question de la répression.
Tous les documents, toutes les discussions dont nous avons pris
connaissance, sont unanimes à reconnaître et à déplorer les lenteurs
de l'action judiciaire et l'iasufBsancc des pénalités dérisoires géné-
ralement infligées et qui laissent aux coupables de trop beaux bé-
(1) Kuus croyons devoir répumlre ■ une Dl>Jec(ian qac nous avons rencontrée
dans le coure de nos recherches. On a ^mis la crniDte que la fliatlon de ces
moyenne» avec la délermioalion d'un minlmmii uu d'une lolérince qui doit
tenir compte des minima de cumpusition, ne Jaisse plus, dans le ciimmerce,
d'autres denriies que celles qui aurnient subi ces additions limites. Il nous
semble qae cet nbua ne serait pas à craindre, si l'on rangeait, d'une manière
gËD^rale, toutes les denrées en deui qualités, l'utie supérieure, l'autre infé-
rieure à la moyenne prise comme limite Ue séparation et avec obligation de les
étiqueter en cniiséqucnce. Alusi, comme eiemple, fêtant admis que In lait doft
présenter une composition moyenne de : matières sèches, 13.00
Eau, 97,00
le lait contenant plus de matières sèches et moins d'eau serait dénomma de
première qualité, tandis que celui qui descendrait au-dessous de celle moyenne
Jusqu'aux Minima de : matières sèches, 11,30
Eau, KI,SO, serait désigné comme de seconde
qiulltâ.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
27 PàLSIF)C«TI(H4 des DENRËES ALIVEJtTAlRES 2~
nèfices pour qu'ils ne s'empressent de continuer une exploitation
aussi lucrative. Une falsiflcatjun dans les écritures commerciales est
punie comme un crime; mais une falsification dans une denrée, fal-
sification qui s'est peul-âtre répétée des centaines de Tois avant d'a-
voir pu être constiitée, est considérée comme une peccadille (1),
méritant a peine quelques francs d'amende, et pourtant ces fraudes
sans cesse renouvelées peuvent avoir détruit la santé, sans qu'on
en ait découvert la cause. Quelques milligrammes de plomb in-
troduits chaque jour dans l'économie humaine par un appareil
défendu ou une addition coupable, peuvent s'accumuler et ruiner
la santé la plus robuste. On ne saura jamais le nombre d'infanti-
cides qu'a commis le lait falsifié et le juge se croit d'une sévérité
implacable quand il a infligé de ce chef une amende de vingt-cinq
francs à une laitière récidiviste.
Les pénalités quecomminent les législateurs, sont le plus souvent
sufGsanles. Hais l'applicalionqui en est faite, est généralement déri-
soire, illogique et inhumaine. C'est déjà beaucoup qu'une première
fraude puisse bénéficier de cette indulgente et si fréquente applica-
tion des circonstances atténuantes ; mais cette indulgence ne s'ex-
plique pas quand rinculpô à déjà été condamné précédemment. Ne
pas proportionner suffisamment la peine à la culpabilité réelle de
cette honteuse exploitation qui est préméditée et absolument sans
excusu, c'est assumer une large responsabilité morale dans la repro-
duction constante des mAmes délits.
Il ne faut pus perdre de vue qu'il esl impossible de tout voir et
de tout analyser. Pour un échantillon examiné, des millions sont
vendus sans contrôle. \ Paris, la surveillance doit s'esercersur
60,000 débitants. Quand une fraude est constatée, on ne sait jamais
depuis combien de temps elle se pratiquait impunément. Le falsifi-
ciitcur compte précisément sur la protection du hasard. C'est
donc autre chose que l'amende traditionnelle qui doit être infligée,
au moins à tout commerçant anlerieuremenl condamné. Et, s'il
persiste dans ses habitudes de déloyauté et d'exploitation cri-
minelle, il faut que ses clients soient prévenus, c'est-à-dire que
le Jugement soit public a ses frais et affiché à sa porte pondant
(l) " Les voleurs n'en sorti pas moins des voleurs, parce qu'ils sont eiiibus-
» qnëeilerriËreun CDioptoir nu lien de l'être derrière une baie, et la pasltton
• sociale que les premiers occupent, derrslt su contraire lea raire considérer
s comme infiniment plus coupables que les tutres n A. Km.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Z9 FALSIFICATION DBS DBHRtBS ALUIIin'ÀlUS 28
UD temps plus ou moias long et avec responsabilité de sa part
quant au maintien de TaHîcliage. Devant cette perspective, les
falsiScaLeurs hésiteront parce que les bénéBces a réaliser d'un cùlé,
ne soutiendront plus la comparaison avec la perte de clientèle qai
peut s'opérer de l'autre.
H. Girard signale fort judicieusemeat qu'un effet du même genre
se produit lorsque les laboratoires analysent gratuitement les échan-
(illoos qui leur sont remis par le public. Eclairé par le bulletin d'a-
nalyse sur la qualité de la marcbaadisa qui lui a été délivrée, le
dient trompé change de fournisseur et le marchand déloyal ne larde
pas à éprouver un préjudice notab'e qui lui démontre le danger de
ses opérations.
En outre, la période pendant laquelle un nouveau délit établit la
récidive, devrait avoir une plus longue durée, cinq ans au moins,
afin de faciliter le service d'inspection dont les visites, sans cela,
doivent être trop fréquemment répétées.
Nous avons déjà dit, nous ne croyons plus devoir y revenir, que
la précision dans les données et l'uniformité dans les recherches
pourront exercer une grande action auprès de la justice, témoin les
résultais obtenus à Paris depuis les travaux du laboratoire muni-
cipal, et en Angleterre depuis ceux des Analystes.
CONCLUSIONS.
Nous n'avons pu donner qu'un aperçu malheureusement super-
ficiel et une appréciation rapide de ce qui existe, ainsi qu'un exposé
forcément sommaire des mesures qui nous paraissent de nature à
compléter l'organisation nationale d'un service de ce genre (I).
Il nous reste à énoucer les caircLusioss qui découlent de ces pré-
misses, et dont l'ensemble pourrait constituer les bases de l'Organi-
sation internationale désirée :
« 1 . Za législation relative à la falsification des denrées alimen-
0) KouB croyoriE devoir faire remarquer que cet exposé préliminaire, comme
dans tonte commission éparse, n'engag'» qne le rapporteur. Les opinions qui y
sont émises, ne sont point d'ailleurs présentées pour être soumisea à Is iliscua-
sloD. Elles eipliqaenl aeulemeat la genèse des conclusions i(ui ont été approu-
vées par la Ccmmisslon et stir lesquelles seules le Congrès est nppelé ■ déli-
bérer-
D,B,t,zed.yGOO^IC
39 FAumcATim des DBintftES iLimrrAiRKs Î9
» taires et des boissims, ainsi que sa sanction pénale et la mise en
» pratique delà loi feront l'objet d'une entente internationale. >
T.:Ile est notre première conclusion.
Si elle est admise, elle aura pour conséquence l'examen des diffé-
rents principes sur lesquels l'entente devrait s'établir.
C'est dans cette situation surtout qu'il importe de définir exacte-
ment la falsification. Pour éviter une discussion incidente de nature
peut-être à se prolonger au-détriment de l'élucidation de points
importants, nous proposons simplement de dire :
€ i. La falsification sera l^islativement définie dans les termes
> fiώt par accord international. >
II serait superflu de répéter que la condition primordiale et préa-
lable d'une entente, c'est, pour toutes les nations, de posséder une
législation elEcace. Ici, peu importe la forme spéciale que chacune
d'elles voudra lui donner, pourvu que cette législation mette, entre
les mains de qui de droit, et les pouvoirs nécessaires pour recher-
cher et constater la fraude, et des armes répressives suffisantes. Si
l'on veut aboutir, il faut tenir compte de ce qui existe, et no deman-
der, au besoin, qu'un complément et non pas un changement radi-
cal. Dans cet ordre d'idées, nous présentons la triple conclusion sui-
vante :
c 3. A. i)afu chaque pays, la législation précisera d'une manière
1 suffisamment nette, formelle et inéluctable, les circonstances dans
■ lesquelles on commet, sous quelqite dénomination ou quelque forme
s que ce soit, la tromperie sur la nature et la qualité des denrées ait-
1 mentaires et des boissons.
> B. Cette législation donnera, aux autorités administratives et
» sanitaires, les pouvoirs et les moyens d'action nécessaires pour
> rechercher et constater les falsifications.
t C, Elle armera le pouvoir judiciaire d'une saïKlion pénale suffi-
Ti santé pour que la répression soit efficace. »
Attn de satisfaire au premier paragraphe de celte conclusion, afin
de constater quand il y a tromperie, il est indispensable que l'accord
s'établisse sur ce que l'on entend désigner par la bonne qxalitéà,ei
denrées alimentaires et des boissons. D'où. la double conclusion
soivante :
D,B,t,zed.yGOOgle
30 PÂLSinClTtOH DBS bEHIËES AUVBiniIRES ^0
< 4. A. Des instructions seront délibérées dam chaque pays, par
» les soins de l'autorité sanitaire, pour préciser la composition
» moyenne des denrées alimentaires et des boissons, pour fixer les
» maccima ou minima de tolérance et pour uniformiser les méthodes
B d'investigation.
B B. Ces instructions serviront de base pour l'élaboration, à la
» suite d'une entente entre les Conseils supérieurs d'hygiène des diffc-
1 rents pays ou leurs délégués, d'un codbi: uniforme fixant les mêmes
B données pour les st^stances d'intérêt international. »
Da mèiuti, pour expliquer clairemeot les obligations qu'imposent
les muls c rechercher b et i constater ■ dans le deuxième para-
graphe de la même Iroisiéme conclusion, deux autres stipulations
peuvent être énoncées :
t S. Jl sera établi, dans chaque pays, un service d'inspection pour
B la surveillance de la fabrication et du commerce des denrées ali-
B mentaires et des boissons. »
» 6. Des laboratoires d'analyse y seront organisés en nombre suffi-
D,sant pour assurer complètement le travail, conformément aux
B instructions mentionnées à l'art, i.
b Ces laboratoires examineront gratuitement Us échantillons remis
B par le public. j>
Il ne peut pas être question d'imposer la création d'un nombre
défini de centres d'analyse, mais seulement d'établir l'obligation
morale d'avoir un service suRisant pour embrasser tout le terriloîre.
L'examen gratuit des échantillons remis par le public, est, nous
l'avons vu, un trop bon moyen de vulgariser la connaissance des
fraudes qui se commettent, pour qu'on no s'efforce pas de le géné-
raliser, en se basant sur le concours qu'il apporte à la découverte
des falsifications.
Vient enfin le corollaire naturel de toute entente interaationale :
la communication réciproque des travaux eCTecluàs et des faits qui
intéressent directement chacune des parties contractantes :
« 7, Les administrations sanitaires centrales des différents pays se
B tiendront mutuellement et régulièrement informées des constata-
B lions opérées par les services nationaux d'inspection et d'analyse.
» Elles procéderont, afin d'en assurer le cas échéant la répression,
Tt àla vérification des fraudes de l'espèce qui leur seraient signalées
» comme s'effectuant sur leur territoire, b
D,B,t,zed.yGOOg[e
31 rALSIPlUTlOH DIS DEKHtEfi ALUIEKTAIUB 34
Faisons remarquer que ces comuiunica lions iolernationales di-
rectes cnlre les Liuloritès similaires des différents pays ont été
oflicitillûmenl autorisées, dans un cas analogue, parla Conférence de
Vieane de 1874; que la même demande est encore soumise aux déli-
bérations de ta Conférence sanitaire interualionale de Rome et que
toules ces prescriptions trouveraient, s'il le Fallait, leur justification
explicite dans les préceptes du droit international.
Comme on le voit, notre travail s'en est tenu strictement aux
jalons à poser pour déterminer les bases d'une entente interna-
tionale. En attendant que celle-ci s'eiïectue, nous espérons que ces
données pourront aider à préciser l'organisation la plus efficace et
surtout à faire comprendre l'importance de ces instructions-guides
dont l'influence peut être si considérable. Nous n'aurions obtenu
que ce résultat que nous croirions n'avoir point failli à la mission
qui nous était confiée.
Le Rapporteur,
D' Th. BELVAL.
Approuvé par la Commisaion :
G. Vande Velde. F. Van Pelt. Th. Belval.
D,B,t,zed.yGOOg[e
FUSIFICATIOU dis DlIfltBS AllMEKTAIIIfS
-ÀJinexes. — I>ociuii.eii.t».
ALLEMAGNE.
Lot relative au commerce des denrées alimentairet, des ^ices et des
objets de consommation (1 i mat 1879.)
1 . Le trafic des denrées altmenlaires et des objets de c
tion, ainsi que des jouets, tapisseries, couleurs, de la vaisselle, de la
gobeletierie, de la baLteris de cuisine et du peirole, est soumis à
une surveillance, dans ia mesure de celle loi.
i. Les employés de la police sont aulorisès à pénétrer dans les
locaux où se vendent les objets désignés à l'art. 1, pendant les
heures ordinaires des affaires ou pendant que les locaux sont ou-
verts au commerce.
Ils sont autorisés à prendre, à leur choix, en vue de la vérifica-
tion, et eu remettant un reçu, des échantillons des objets des
espèces désignées à l'art. 1, lorsque ces objets se trouvent dans les
locaux susdits, lorsqu'ils sont vendus ou mis en vente dans les
endroits publics, les places, les rues ou offerts par des marchands
ambulants, ^ur demande, une partie de Techanlillon, officiellement
fermée ou cachetée, sera abandonnée au propriétaire. Une indem-
nité s'élevaat au prix d'achat ordinaire sera accordée pour l'échan-
tillon qui aura été prélevé sur la marchandise.
3. Les employés de la police sont autorisés à pratiquer, pendant
les heures indiquées a l'art. %, chez les personnes qui ont élé con-
damnées à la prison, par application des art. 10, 12 et 1.1 de la pré-
sente loi, l'inspection des locaux qui servent à la vente, à la conser-
vation ou à la produclioD des objets susdits destinés à élcû vendus.
Cette autorisation cummence aussitdl que le jugement rendu entre
en vigueur, et elle s'éteint dans un délai de trois ans à partir du
jour uù l'emprisonnement a élé accompli, prescrit ou remis.
4. La participation des autorités et des em,iloyés aux mesures
désignées aux art. 2 et 3 est réglée par les dispositions spéciales de
droit local.
Les dispositions de droit local qui donnent à la police des pou-
voirs plus étendus que ceux désignés aux art. 3 et 3 demeurent
intactes.
6. Peuvent être promulguées, pour l'Empire, par ordonnance
impériale, avec adhésion du Uundesralh, en vue de la protection de
la santé, des prescriptions qui interdisent :
1* De produire, conserver et empaqueter, selon des procédés dè-
D,B,t,zed.yGOO^IC
33 FAumCAnoN dis dbitsjes uinmAiiis 33
terminés, cerlaînes substances alimeataîres el certains objets de
consominalioD deslines à U vente ;
%' De vendre el mellre en vente, par proression, des objets d'ali-
menlaiioD et de consomme) lion d'une nature déterminée ou dans un
état ne répondant pas à leur véritable nature;
3° De vendre et de mettre eo vente, pour être abattus, des ani-
maux affectés de maladies déterminées, ainsi que de vendre et
mellre ea vente de la viande d'animaux qui étaient atteints de
miiladies dèlermiDées;
i" D'employer des matières et couleurs déterminées, peur pro-
duire des olijets d'habillement, des jouets, des tapisseries, de la
vaisselle, de la gobeleilerie, et des ustensiles de cuisine, ainsi que
de vendre el mettre en vente par profession, des objets coatraire-
ment a celte delense;
EV De vendre el mettre eu vente, par profession, du pétrole d'une
Dature délerminée.
6. Il peut être interdit ou limité, pour l'Empire, par ordonnance
impériale avec adhésion du Bundesralb, de, par proression, fabri-
quer, vendre el mettre en vente des objets destinés à falsifier des
objets d'alimentation ou de consommation.
7. Les ordonnances impériales édictées en vertu des art. V et VI,
doivent être présentées immédiatement au Reichslag dès qu'il est
réuni ; dans le cas contraire, à sa plus prochaine réunion. Elles doi-
vent élre mises hors de vigueur, dés que le Reicbstag le demande.
8. Celui qui contreviendra aux ordonaances édictées en vertu
des art. 5 et 6 sera puni d'une amende pouvant s'élever jusqu'à
lâO marcs ou de la prison.
Les prescriptions de droit local ne peuvent pas menacer de peines
plus graves.
9. Celui qui, contrairement aux prescriptions dejart.%, 3 el i,
refusera l'entrée dans les locaux, la prise d'un échantillon ou l'ins-
pection, sera puni d'une amende variant de 50 à 150 marcs ou de
l'emprisonnement.
10. Sera puni d'un emprisonnement pouvant durer jusqu'à six
mois et d'une amende pouvant s'élever jusqu'à 1,500 marcs ou de
l'une de ces peines:
4<> Celui qui, pour tromper dans le commerce ou le traGc, imite ou
falsifie des objets dalimentation ou de consommation ;
2° Celui qui vend sciemment des objets d'alimentation ou de con-
sommation corrompus ou adultérés ou faliifids, en celant cette cir-
constance, ou en (es mettant en vente sous une dénomination propre
à tromper.
41, Si l'acte spécifié dans l'art. 10, 2° a été commis par néjjli-
gence, il peut élre puni d'une amende susceptible d'être élevée
jusqu'à 450 marcs ou de la prison.
12. Sera puni de la prison et, en outre, privé de ses droits civils
boDoriûqaes :
D,B,t,zed.yGOO^Ie
34 FALSIFICATION DW DEKBftES ALUKNTAUSB 3i
1" Celui qui, à desseia, aura préparé des objets deslinésàservirà
autrui d'objels d'ulimen talion ou de consommation, de telle sorte
que leur ahsorplion puisse nuire à la santé bumaioe ; de même celui
qui, sciemment, aura vendu, mis en vente ou en circulation, sous le
nom d'objets d'alimentatiou on de consommation, des substances
dont l'absorption peut léser la santé humaine;
2' Celui qui, à dessein, aura préparé des vêtements, des jouets,
des tapisseries, do la vaisselle, de la gobelelterie ou de la batterie de
cuisine, ou du pétrole, do telle sorte que l'emploi, effectué par desti-
nation ou passible à prévoir, de ces objets, puisse compromettre la
santé humaine; de même celui qui, sciemment,' aura préparé, mis
en vente ou en circulation de tels objets.
La tentative est punissable.
Lorsque la contravention aura déterminée une grave lésion corpo-
relle ou la mort d'un homme, l'emprisonnement correctionnel
pourra être porté jusqu'à cinq années.
13. Si, dans les cas visés par l'art. IS, la consommation ou l'u-
sage de l'objet était propre à détruire la sanlé humaine et si cette
propriété était connue des contrevenants, l'emprisonnement correc-
tionnel pourra monter jusque dis années; el, lorsque la contraven-
tion aura causé mort d'homme, l'emprisonnement correctionnel ne
durera pas moins de â\x années et pourra être perpétuel.
A la peine pourra s'ajouter la surveillance de la police.
14. Lorsqu'une des contraventions aux art. 13 el 43 aura été
commise par négligence, la personne incriminée pourra être con-
damnée a une amende montant jusqu'à 1 ,000 marcs ou a un empri-
sonnemenl dont la durée pourra se prolonger jusqu'à six mois;
lorsque l'acte incrimine aura porte préjudice â la santé d'un bomme,
l'emprisonnement pourra être d'une année; lorsque cet acte aura
causé la mort d'un homme, la durée de l'emprisonnement pourra
varier d'un an à trois ans.
15. Dans les cas des art. 12, 13 et 1(, à la condamnatiou
s'ajoutera la confiscation des objets qui auront été produits, vendus
ou mis en vente ou en circulation, sans qu'il soit distingué si ces
objets appartiennent ou non au condamne; dans les cas des arti-
cles 8, 10 et 11, il pourra y avoir confiscation.
Lorsque, dans les cas vises aux art. 12, 13 et U, la pour-
suite ou la condamnation d'une personne déterminée ne pourra être
eSectuée, la conliscation pourra être prononcée quand même.
16. Dans le jugement ou le commandement de condamnation, il
pourra être ordonné que la condamnation soit publiée aux frais du
coupable.
A la demande de l'accusé déclaré innocent, le tribunal peut
ordonner la publication oIGcielle de l'innocence; la caisse de lEiat
supportera tes frais, en tant qu'ils n'auront pas été imposés aux
dénonciateurs.
Le mode de publication devra être déterminé dans l'ordonnance.
D,B,t,zed.yGOO^IC
33 FAUinuTioit DBS DnnABB AumnAnis 35
17. Lorsque le lieu de l'action possédera un étnblissement pu-
blic pour l'examen tenhniquu des objets d'alimentation et de con-
sommation, les ameniles prononcées en vertu de la présente lot
seront, en tant qu'elles appartiendront à l'Etat, versées à la caisse
à laquelle incombent les frais d'entretien de l'établissement.
Ordonnance, du 1" mai 1S83, concemarU l'emploi des couleurs
vénéneuses.
Art. t". Est interdit l'emploi de couleurs vénéneuses pour la
fabrication des denrées alimentaires ou des objets île consommation
destines a la vente. Sont considérées comme couleurs vénéneuses
dans le sens de celte orilonnance, celles qui contiennent les matières
ou les compositions suivantes: c Antimoine (osyde d'antimoine),
arsenic, baryum (excepte le sulfate de baryte), plomb, chrAme (sauf
l'oxyde de cbrome pur), cadmium, cuivre, mercure (sauf le cinabre),
zinc, élain, gomme-gulte, acide picrique. b
Art. i. Sont interdits : la conservation et l'empaquetage de den*
réas alimentaires ou d'objets de consommation qestinés à la vente,
dans des enveloppes coloriées avec des couleurs vénéneuses ci-
dessus désignées, ou dans des barils dans la confection desquels la
oouleor vénéneuse est employée, de telle sorte que la mfitiëre colo-
rante vénéneuse puisse passer dans le contenu des barils.
Art 3. Est interdit: l'emploi des couleurs vénéneuses ènumérées
au % 1, pour la fabrication des jouets, à l'exceplion des vernis et
des couleurs à l'huile, au blanc de zinc et au jaune de chrdme (chro-
mate de plomb).
Art. i. Est interdit: l'emploi des couleurs préparées à l'arsenic
pour la fabrication des tentures, ainsi que celui des couleurs en
cuivre préparées à l'arseuic, et des matières contenant de pareilles
couleurs pour la fabrication des objets d'habillements.
Art. 5. Sont interdits : la mise en vente et la vente en gros ou en
détail de denrées alimentaires et d'objets de consommation fabri-
qués, conservés ou empaquetés contrairement ans prescriptions des
art. t et %, ainsi que des jouets, tentures et objets d'habillement
fabriqués contrairement aux prescriptions des art. 3 et 4.
< Ministériell verfUgung .. » {Ordonnance ministérielle du 28 jan^
vier Mi6i, réglant le commerce du lait.)
(L'édiction d'un règlement uniforme sur le commerce du lait ap-
plicable à tout l'Empire allemand, ou même seulement à la
Prusse, paraissant impraticable, vu les variations de composition de
ce liquide suivant l'alimentation des vaches et suivant leur race,
l'ordonnance ministérielle, laissant le soin de celte réglementation à
la police muoicipale, se contente d'édblir quelques principes qui
devront servir de guide pour les autorités.)
D,B,t,zed.yGOOg[e
36 FALSinCATION D83 DEEnfiES aumbutures 36
A. Traitement du lait chez le producteur et le dâttant. — Od
devra soumeilre le bit a une refrigeralioa pour i'empëcher de
tourner. On exclura l'usage de récipients en cuivre, eo laitoD, en
zinc, en faïence mal vernissée ou en fonle à émail plombifëre.
Les personnes qui se trouvent en relations avec des malades at-
teints de maladies contagieuses, doivent s'abstenir da manipuler le
lait.
Les locaus où le lait est conservé ou débité doivent être propres,
aérés et placés à distance des chambres à coucher et des chambres
de malades. Chez le débitant tous les vases doivent être tenus
fermes. Les récipients seront lavés avec de la vapeur d'eau et
essuyés avec une serviette.
B. Contrôle de la police. — (L'ordonnance décrit la marche à
suivre et les prccautions à prendre dans l'évaluation de la densité
du lait.) Pour le lait entier non écrémé, elle oscille entœ 4,029
et 1,034. Pour le tait mixte ou demi-écrémé, résultant du mélange
de la traite du soir écrémée avec le lait entier du matin, la densité
varie de 1,031 à 1,036, ËnlJn pour le lait complètement écrémé ou
lait maigre, elle oscille entre 1 ,OSS et 1 ,037, s.>it en moyenne 1 ,034S.
Mais la densité du lait ne constitue pas toujours un contrdle suffi-
sant de SB composition. 11 faut alors doser la proportion de crème,
opération qui doit être confiée a des employés spéciaux et qu'on
etfectuera avec le cremomètre Chevallier. (La circulaire expose la
manière de se servir de cet instrument et les indications qu'on en
peijt retirer.)
Le lait complètement écrémé est seulement impropre à l'alimen-
tation des enfants; il ne saurait être absolument exclu du marché.
Pour éviter tout erreur, on obligera les laitiers à inscrire d'une
façon indélébile sur leurs vase.>;, laquelle des trois sortes de lait ils
contiennent.
Doivent être considérés comme dangereux pour la santé, te lait
amer, le lail mucilagineux, le lait bleu ou rouge, le lait des vaches
atteintes do Gèvre aphlheuse, do pommelière, de variole, de jau-
nisse, de charbon symptomalique, de mammile, de métrite sep-
tique, de dysenterie, de pyoèmie, de septicémie, d'intoxications, de
pustule muligiieouderage,ainsique le lait de toutes les bétes médi-
camentees et le colostrum d'avant et d'après le vêlage.
On prohibera l'emploi des agents conservateurs du laît, carbonate
de soude, acide salicylique ou borique ou leurs sels.
C. Contrôle définitif. — Il s'effectue dans un laboratoire de
chimie.
Ucins les cas douteux, l'expert doit d'abord recommencer l'exa-
men du lait entrepris sur les lieux de débit (densité).
Après s'être assuré de sa réaction, il dosera les matières grasses
et le résidu sec, — Dans le lait entier, la graisse s'eléve en moyenne
à 3,30 p. c, la limite inférieure devant être fixée à 2,i. Le lait demi-
écrémé renferme moitié moins de matières grasses ; on en trouve
D,B,t,zed.yGOOgle
37 r&LCnFiCàTion des denbCes iiuuhtiikbs 37
généralement moins de 1 ,5 p. c. Dans le lait maigre, si l'écrémage a
été obtenu par simple repos, la moyenne de la graisse est de 0,7 p. c,
tandis qu'elle n'est que de 0,3 p. c, si l'écrémage a eu lieu a l'aide
de la machine centrifuge. — Dans le lait entiur, le résidu sec Forme
en moyenne 12, Ï5 p. c. pouvant osciller de 1 1 à t4 ; on ne devra
jamais accepter moins de 10,9. Dans le lait demi écrémé, le résidu
sec est diminué de 1 f/3à2 p. c.
D. Epreuves à l'étable. — On entend par la l'examen du liquide
obtenu par le mélange de toutes les traites de la vache ou des vaches
ayant tourni le lait de composition suspecte. Cette épreuve qui a lieu
sur place, doit élre pratiquée au plus tard dans les irois jours, en
s'assuraat que l'alimentation des bétes n'ait pas été changée subrep-
ticement, aRn de diminuer la qualité de leur lait,
L'épreuve à l'elable est indispensable en cas de réclamation du
marchand. Elle ne lui est favorable qu'autant que, dans les deux
échantillons de lait, l'un suspect, l'autre pris à l'elable, la densité ne
diS&re pas de plus de % degrés, la proportion de graisse de plus
de 0,3 p. c. et celle de résidu sec de plus de 1 p. c.
ANGLETERRE.
The Public Health Act {Loi de santé publique) de 1875
...Arl.WG. Le médical offkeroa l'inspecteur de la salubrité pourra
à toute heure raisonnable examiner tout animai, carcasse, viande,
volaille, gibier, poisson, fruits, légumes, blé, pain, farine ou lait
exposés pour la vente ou déposés en un lieu quelconque pour la
vente, et destinés à l'alimentation.
C'est au défendeur qu'il appartiendra de faire la preuve que
l'objet de censommation n'était pas exposé pour la vente ou n'était
pas destiné a l'alimentation.
Lorsque l'animal, la carcasse, la viande, la volaille, le gibier, le
poisson, les fruits, les légumes, le blé, le pain, la farine ou le lait
paraîtra ou paraîtront, au médical officer ou à l'inspecteur de la
salubrité, gâtés, malsains ou impropres à la consommation, il
pourra los confisquer et les emporter lui-même ou les faire enlever
par un aide, afin d'en saisir un juge de paix.
Art. 117. Lorsque lejuge de paix décidera que l'animal, la car-
casse, la viande ou autre objet confisqué est f<âté, malsain ou im-
propre à l'alimentation, il ordonnera que le produit saisi soil détruit
ou employé de façon à empéi:her qu'il ne soit mis en vente ou qu'il
ne serve à l'alimentation.
Et la personne à qui appartenait ce produit à l'époque de la mise
en vente, ou en possession ou dans l'immeuble de laquelle il a été
trouvé, sera passible, soit d'une amende qui n'excédera pas 20 livres
pour chaque animal, carcasse, poisson, morceau de viande, gibier
ou volaille, ou pour le lot de fruits, légumes, grains ou farine, ou
D,B,t,zed.yGOOg[e
38 FAISIFIUTION DBS DBHBfiBS ALIHKNTÂllES 38
pour le lail, soil, au gré du juge de paix, è un empriseoiiement,
qui ne dcpnssera pas trois mois, sans amende.
Le magistral qui, en vertu du présenl article, esl autorisé à juger
le contrevenant, peut être ou le même qui a ordonne la destruction
du produit ou tout autre ayant juridiction en ce lieu.
Art. H8. Celui qui, d'une maniëie quelconque, empécbera le
médical officer ou rinspecteur de la salubrité de pénétrer dans un
immeuble pour examiner les articles mis en vente, ou déposes pour
la vente, ou en préparation pour la vente, et destinés à la nourri-
ture, ou qui empâcbera le niedical officer, l'mspecteur de la salu-
brité ou son assistant, de faire exécuter les dispositions du présent
acte ou qui s'y opposera, sera passible d'une amende qui n'excédera
pas 5 livres {(25 fr.).
Art. 119. Sur la plainte faite sous serment par le médical officer,
l'inspecteur de la salubrité ou un autre agent de l'aulorite locale,
tout juge de paix pourra délivrer à cet a^enl un mandat pour
pénétrer dans un édifice où le dit agent a des raisons de croire qu'on
y garde ou qu'on y cache des animaux ou des produits destines à
servir à la nourriture de l'homme, et qui sont malsains, gàies ou
impropres à cet usage; d'y rechercher ces animaux ou produits
pour les confisquer et en informer le juge conformément aux dis-
positions du présent acte.
Toute personne qui empêchera cet agent d'accomplir la mission
qu'il tient de ce man lat, sera, en outre des autres punitions aux-
quelles elle peut être exposée, passible d'une amende qui ne dépas-
sera pas 20 livres.
Loi ctu 41 août 1875 relative à ta vmte des substances alimentaires
et pharmaceiUiques.
Art. i. Sont abrogés, etc....
Art. %. Le terme « comestible » comprendra tout ce qui sert à
l'alimentation et à la boisson de l'homme, à l'exception des re-
mèdes et de l'eau, etc....
Art.3 11 est interdit de mélanger, colorer, teindre, saupoudrer tout
comestible avec des ingrédients ou des substances de nature à nuire
à la santé publique, d'ordonner ou de permettre ces opérations, avec
l'intention de vendre ce produit en cet état. Il est interdit de vendre
aucun produit ainsi mélangé, coloré, teint, saupoudre, sous peine,
pour la première contravention, d'une amende qui n'excédera pas
50 livres (1250 francs); après une première contravention, le con-
trevenant sera, sur prouve, passible d'un emprisonnement de
six mois, avec travaux forces, pour chaque nouvelle contravention.
Art. i. (Médicaments)...
Art,&. Il est entendu que nul ne sera coupable des infractions pré-
vues par les deux articles précédents, lorsqu'il offrira à la justice
ou à la cour devant laquelle il comparait, une preuve suffisante de
D,B,t,zed.yGOOg[e
3d FAismunON dss DKntES iuiaimuxs 39
rigaorance où it se trouvait que le produit vendu par tut fût mé-
laogé, coloré, teint ou saupoudré et de l'impossibilité où il était
de le savoir.
Art. 6. Il est interdit de vendre au préjudice de l'acheteur tout
Gomestible ou médicament qui n'est pas de la nature, substance et
qualité demandées par l'acbeteur, sous peine d'une amende n'ex-
cièdant pas %ù livres (500 francs). Il est entendu qu'il n'y aura pas
matière à délit, dans les cas suivants :
i" lorsque l'addition d'une matière ou ingrédient inoETensif à une
denrée ou â un médicament a èlé laite par suite de la nécessité de
mettre ce produit, comme article de commerce, en état d'être trans-
porté ou consommé, et non frauduleusement dans le but d'accroître
le volume, le poids ou la mesure, ou d'eu dissimuler la qualité infé-
rieure ;
S* Lorsque le remède ou la denrée est la propriété de quelqu'un,
ou est l'objet d'un brevet d'invention et est fourni dans l'état spécifié
parle brevet;
3' Lorsque la denrée ou le médicament est composé ainsi qu'il est
mentionne dans le présent acte.
i" Lorsque la deoree ou le remède est inévitablement mélangé
avec une matière étrangère par suite de la production ou de la pré-
paration.
Art.T. Il est interdit de vendre toute denrée et tout remède com-
posés, faits avec des ingrédients autres que ceux demandés par
l'acheteur, sous peine d'une amende n'excédant pas 20 li-
vres (500 francs).
Art.S. Il est entendu qu'il n'y aura pas de contravention à l'article
précédemment énoncé touchant la vente d'un aliment ou médica-
ment mélangé à une substance inofTensive, non dans le but fraudu-
leux d'en accroître le volume, poids ou mesure ou d'en dissimuler la
qualité inférieure, si toutefois au moment de délivrer le produit on
Riit connaître le mélange à la personne qui le reçoit, par une éti-
quette distinctement et lisiblement écrite ou imprimée sur l'objet.
Art. 9. Aucun de ceux qui auront l'intention de vendre sans avis un
produit dont l'état primitif ne sera p'us entier, ne pourra enlever à
un aliment une de ses parties, de nature à en modifier la qualité,
substance ou composition, et ne pourra vendre un produit ayant
subi cette modification sans en faire la déclaration, sous peine d'une
amende n'excédant pas 20 livres.
Art.iO. Dans la ville de Londres et ses franchises les commissaires
des égouts de la ville, dans toute autre partie de la métropole
l'assemblée des marguillors et les conseils de district agissant en
vertu de la loi dans l'interôt de l'administration locale de la métro-
pole, la cour des sessions trimestrielles de chaque comté et le con-
seil municipal de chaque bourg ayant en propre une cour de session
trimestrielle, ou ayant, en vertu d'un acte général ou local du Par-
lement ou autrement, un établissement en propre de police, pour-
D,B,t,zed.yGOOg[e
iO PlUtnUnON des DINRfiBS ALIlUnTAIRES 40
roDt, à leur gré, après la promulgalîon du présent Act, lorsqu'au-
CUD6 noiiiinalion n'aura ële faite è ccl eOtil, et, eo tous cas, aussitôt
qu'une vacance de l'emploi su produira, el, sur l'ordre du Loctd
Government Board. devront, pour leur vilie, district, comte, bourg
respectif, notniuer aux fonctions d'analyit, une ou plusieurs per*
sonnes possédant les connaissances, l'hatiileLe et i'experïeDce vou-
lues, pour analyser toutes les substances alimentaires et médica-
menteuses vendues dans la dite ville et dans les dits districts
métropolitains, comtés et bourgs. Les autorités mentionnées plus
haut devront payer aux analystes la rétribution convenue de part et
d'autre, et elles pourront, à leur gré, le ou les déplacer; (outefois
ces rétributions et ces déplacements seront en tout lemps soumis à
l'approbation du Local Government Board, qui pourra exiger que
des preuves satisfaisantes de compétence lui soient données et qui
pourra accorder son approbation entière ou avec des réserves sur
la rétribution et sur le déplacement.
Il est entendu que nul ne sera à l'avenir nommé analyste en vertu
du présent article s'il est directement ou indirectement engagé dans
un commerce ou état ayant rapport avec la vente des comestibles
ou des médicaments.
Art. 41. Le conseil municipal d'un bourg pourra décider que
l'analyste choisi par un bourg voisin ou pour l'endroit où se trouve
ce dernier, agira pour son bourg pendant le temps que le dit
conseil décidera; il devra alors prendre les mesures nécessaires
pour la rétribution de cet analyste, et ce dernier, sur son consente-
ment, sera pour ce temps, conformément au présent acte, l'analyste
de ce bourg.
Art. 12. Tout acheteur d'une substance alimentaire ou médica-
menteuse dans un lieu faisant partie d'un district, comté, ville ou
bourg où se trouve un analyste nommé en vertu de cet acte ou de
tout autre abrogé par le présent acte, aura le droit, en payant une
somme n'excédant pas Ifl shillings et 6 pences à cet analyste, ou,
s'il n'y en apas alors en titre pour cet endroit, enpayantà l'analyste
de tout autre lieu la somme convenue entre eux, de faire analyser
le produit et de recevoir de l'analiste un certificat attestant le
résultat de l'analyste.
Art. 13. Tout mAiica/o^cer of Health, inspecteur de la salubrité,
inspecteur des poids et mesures, inspecteur du marché ou agent
sous la direction et aux frais de l'autorité locale pour l'exécution
du présent acte, pourra prélever tout échantillon de denrée ou de
médicament; s'il soupçonne que le produit ainsi livré lui a été
vendu contrairement à une des dispositions quelconques du pré-
sent acte, il le soumettra à l'analyse de l'analyste du district, ou,
s'il n'y a pas d'analyste en titre pour cet endroit, à l'analyste de
tout autre lieu; celui-ci, sur lo reru de la rétribution prévue par
l'article précédent, analysera l' échantillon avec toute la diligence
D,B,t,zed.yGOO^IC
H FiLsmaTion des oEnsfias alubhtaius if
possible, et donnera au médical officer ou à l'agent un certificat
spécifiant le résullal de l'analyse.
Art. 1 i. Tout particulier qui achète un produit dans le but de le
Taire analyser devra, aussitôt l'achat consomioé, donner au vendeur
ou à son agent avis de son inlealion de soumettre le produit à
l'analyste public; puis il devra offrir de diviser sur-le-champ le
produit en question en trois parties : chacune de ces parties sera
marquée et scellée ou attachée suivant la nature de l'objet. Le
vendeur en conservera une, l'acheteur en gardera une autre comme
sujet de comparaison, et, s'il le juge à propos, il soumettra la
troisième à l'analyste public.
Art. 13, Si le vendeur ou son agent retUse l'offre de l'acheteur
de diviser le produit acheté en sa présence, l'analyste à qui il sera
soumis, devra le partager en deux parts, et en sceller ou attacher
une, qu'il remettra sur le reçu de l'échantilloD ou lorsqu'il déli-
vrera son certificat à l'acheteur, et ce dernier devra conserver celte
part comme pièce de conviction au cas où l'affaire serait portée
devant les tribunaux.
,4rt. <6. Lorsque l'analyste public demeurera à plus de deux
milles de la personne qui demande à Taire analyser un produit, ce
produit pourra lui être transmis par la poste comme lettre enre-
gistrée, mais sera soumis aux règlements que le Directeur-général
des postes pourra faire concernant le port et la distribution d'ar-
ticles de ce genre et les Trais seront à la charge de la personne qui
poursuit, selon le cas.
Art. 47. Lorsque tout officier, inspecteur ou agent mentionné
plus haut demandera à acheter un pro luit comestible ou un médi-
cament mis en vente ou à vendre en détail dans un immeuble, local
et magasin, et offrira le prix demandé pour la quantité qu'il veut
foire analyser, mais qui ne doit pas dépasser le nécessaire, et que
la personne qui met ce produit en vente, refusera de le lui vendre,
elle sera passible d'une amende ne dépassant pas 1 0 livres.
Art. 18. Le certificat de l'analyste devra être conçu dans la Tonne
mentionnée dans l'annexe ci-jointe ou dans une forme analogue.
Art. 19. Tout analyste nommé en vertu d'un acte abrogé par le
présent, devra Taire, aux autorités qui l'ont nommé, un rapport tri-
mestriel sur le nombre des prélèvements analysés par lui pendant
le trimestre précédent; il y indiquera lu résultat de chaque analyse
et ta somme qui a été payée. Ce rapport sera présenté à l'assemblée
suivante des autorités qui ont nommé l'analyste et qui devront
chaque année en transmettre une copie certifiée exact au Local
Government Board, à l'époque et sous la Tonne que ce Board dési-
gnera.
Art. 20, Lorsque, d'après le certificat de l'analyste public, il y
aura eu contravention à l'un des articles du présent acte, la per-
sonne qui a fait faire l'analyse pourra, pour lo recouvrement de
l'amende imposée en conséquence de la contravention, s'adresser à
D,B,t,zed.yGOOg[e
iS riLSmunon dis dbhiAbs aumbhuims 43
la justice de l'endroit où cette contravention a été commise, jugesnt
conformément aux actes sur la procédure sommaire.
Toute amende imposée en vertu du présent Acte sera, en Ani^le-
terre, recouvrable conformément aux statuU \\ et 42, Vict. c. i3.
Toute pénalité imposée en vertu du présont Acte pourra être
réduite ou mitip;éc suivant l'arrêt de la justice.
Art, 21 . Dans rinstruction d'une affaire de ce genre, la produc-
tion du certificat de l'analyste public sera un témoignage suffisant
pour l'établissement des faits, à moins que le défendeur ne re-
quière la comparution de l'analyste en qualité de témoin. Les
parties du produit conservé par l'acheteur devront être aussi pro-
duites; le défendeur pourra toutefois à son gré demander que
lui-même (ou sa femme) soit entendu en qualité de témoin à dé-
charge.
Art. a. Les magistrats devant qui une plainte aura été portée ou
la cour ayant à juger en appel, pourront, en vertu du présent Acte,
sur la requête de l'une ou de l'autre partie, envoyer tout comes-
tible ou médicament aux commissaires des finances, qui le sou-
mettront à l'analyse des chimistes de l'administration à Somerset-
House, et donneront à la justice un certificat du résultat obtenu;
les dépenses occasionnées par cette analyse seront supportées par
le demandeur ou le défendeur, suivant la décision des juges.
Art. 23. Toute personne convaincue d'une infraction qui, en
vertu du présent Acte ou d'un autre Acte abrogé par le présent,
est du ressort des magistrats, pourra en appeler en Angleterre à la
session générale suivante ou session trimestrielle delà Cour siégeant
pour la ville, le comté ou l'endroit où l'infraction a été commise,
pourvu que cette personne ait, dans un délai de trois jours, pris,
avec deux répondants, l'engagement de comparaître pour entendre
le jugement du tribunal et de payer les frais que ce dernier impo-
sera. Les magistrats devant qui la cause sera portée, sont, par le
présent Acte, autorisés à recevoir cet engagement et requis de le
faire prendre.
La cour siégeant en session générale ou trimestrielle devra en-
tendre et juger la cause en appel, et elle pourra, suivant son
opinion, condamner aux frais la partie appelante ou la parUe
adverse.
Art. 24. Lorsque, dans une poursuite faite en vertu de la présente
loi, le fâit d'avoir vendu un produit falsifié sera prouvé et que le
défendeur désirera s'appuyer sur une exception ou disposition
quelconque du présent Acte, c'est à lui qu'il appartiendra de faire
la preuve de ce qu'il avance.
Art. 25. Lorsque le défendeur prouvera, conformément à l'avis
des magistrats ou de la cour, qu'il a acheté le produit en question
comme étant de la nature, substance et qualité, demandées par le
poursuivant, et, avec preuve écrite à l'appui, qu'à l'époque de la
vente il n'avait aucune raison de croire que le produit différait de
D,B,t,zed.yGOOg[e
(3 FALSVlCinCM DH SXHRfiBB AUMBNUnn 43
celnî qu'il avait demandé, et qu'il l'a vendu dans l'état où il l'avait
acheté, il sera renvoyé de la poursuite, oiais restera passible des
frais foils par le demandeur, à moins qu'il ne lui ait donné avis
qu'il s'appuierait sur la défense susdite.
Art. 26. Dans le cas de poursuites faites par le médical officer,
l'inspecteur ou L'agent d'une autorité ayant un analyste attaché à
son d'slrict, toute amende imposée ou à recouvrer sera payée à ce
médical o^cer, inspecteur ou agent, et versée par lui à l'autorité
pour laquelle il a^it; cette amende sera appliquée aux dépenses
encourues pour l'exécution de la présente loi, nonobstant tout
statut qui s'y opposerait; mais, dans le cas de toute autre pour-
suite, l'amende sera payée et appliquée en Angleterre conformément
aux Actes de la procédure sommaire.
Art. 27. Toute personne qui contrefera ou emploiera, le sachant
faux, un certificat ou écrit pouvant servir d'attestation, sera cou-
pable de délit et sera passible d'un emprisonnement De dépassant
pas deux années avec travaux forcés.
Toute personne qui, volontairement, en vue do quelque disposi-
sioD de cet Acte, appliquera à un produit comestible ou à un médi-
cament une attestation (ou un certificat) donnée pour un autre
produit, sera, en vertu du présent Acte, coupable d'une infraction
au dit Acte et passible d'une amende n'excédant pas 20 livres.
Toute personne qui, en traitant avec un acheteur au sujet d'un
produit vendu par elle en qualité de propriétaire ou d'agent, don-
nera une fousse attestation, sera, en vertu du présent Acte, cou-
pable de délit et passible d'une amende n'excédant pas 20 livres.
Enfin toute personne qui délivrera un produit vendu et portant
une étiquette décrivant faussement l'objet, sera, en vertu du présent
acte, coupable d'une infraction au dit acl« et passible d'une
amende n'excédant pas 20 livres (SOO francs).
Art. 28. Bien, dans le présent acte, n'affectera le pouvoir de pro-
céder par accusation, ou de prendre toute autre mesure contre les
délinquants, ou n'interviendra d'une manière quelconque dans les
contrats ou conventions entre particuliers, ou dans les droits et
pouvoirs qui y sont attachés.
Il est entendu que, dans toute poursuite intentée par un particu-
lier pour infraction de contrat dans la vente d'un comestible ou
d'un médicament, ce particulier pourra recouvrer le montant de
l'amende, seul ou avec les autres dommages recouvrables par lui,
en vertu du présent acte, conjointement avec les frais de pour-
suite et de défense encourus [>ar lui, lorsqu'il prouvera que le pro-
duit incriminé aura été vendu comme étant de la qualité, substance
et nature demaniiées; qu'il l'a acheté sans savoir qu'il différait de
celui qu'il avait demandé, et qu'il l'a revendu dans le mémo état;
toutefois, le défendeur aura, en ce cas, la liberté de prouver que
la poursuite est injuste ou que le montant des f^ais imposés ou
réclamés est trop élevé.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
ii PALSrnUTIOIl DBS SSmtES ALmBïrTÀllIS ii
Art. 33 et 34. Le présent Acte est applicable k PËcosse et k
l'Irlande.
Forme du Certificat de l'Analyste.
A M. (0)
Je soussigné, analyste public certifie parle présent que j'ai
reçu le 18..., de (6) un échantillon de à analyser (lequel
pesait ), et que je l'ai analysé. Je déclare en outre que le ré-
sultat de mon analyse est le suivant :
Je suis d'avis que c'est un échantillon de naturel ou
Je suis d'avis que le dit échantillon contient les substances sui-
vantes ou la quantité suivante de substances étrangères.
Observations (c) :
En foi de quoi j'ai signé, le
(a) Nom de la personne qui fait analyser le prélèvemeut.
(b) Nom de la personne qui a transmis l'échantillon.
(c) L'analyste peut, à son gré, dire s'il est d'avis que le mélange
(s'il en existe) a été fait dans le but de rendre lo produit portatif ou
mangeable, de le conserver, do lui donner meilleure apparence, ou
si ce mélange était inévitablo ; et il établira si les matières ou ingré-
dients étrangers sont nuisibles ou non à la santé.
Dans les certificats concernant le lait, le beurre ou toute autre
substance s'allérant fecilement, l'analyste indiquera les modifica-
tions dans la composition du produit qui seraient de nature à in-
fluer sur le résultat de l'analyse.
BELGIQUE
Loi du tentai 4829.
Art. t. Quiconque aura mêlé ou aura feit mêler du sulfate de
cuivre (vitriol bleu) ou du sulfate de zinc (vitriol blanc) ou toute
autre matière vénéneuse au pain ou à d'autres comestibles ou à
des substances qui entrent dans la fabrication du pain ou d'autres
comestibles, les uns et les autres destinés à être vendus ou distri-
bués, sera puni d'un emprisonnement de 2 ans a 5 ans et d'une
amende de 200 è 500 florins; la patente du coupable lui sera en
même temps retirée et il sera déchu du droit de pouvoir obtenir
une semblable patente pendant la durée de son emprisonnement.
Art, 2. Sera puni des mêmes peines quiconque aura mêlé ou fait
mêler des matières vénéneuses à des boissons ou à des substances
qui entrent dans leur fabrication, les unes et les autres destinées à
être vendues ou distribuées.
Art. 3. Les peines staluées aux articles précédents seront égale-
ment appliquées à toute personne qui, sachant que des matières
vénéneuses, telles que celles énoncées dans ces articles, seraient
mêlées au pain, à d'autres comestibles, à des boissons ou à des
D,B,t,zed.yGOO^Ie
iS FALSinCATIOH DES DEMBSEg ALIMENTAIItES t5
substances qui sont destinées k enlrer dans la fabricatiaa du pain,
d'autres comeslibles ou de baissons, aura vendu, débité ou distri-
bué ou aura tenté de vendre, débiter, distribuer ou iâire distribuer
ce pain, ces comestibles ou ces boissons ; ainsi qu'à quiconque aura
vendu ou procuré la matière vénéneuse, sachant qu'elle devait âtre
employée à commettre le délit.
Art. i. Par ampliation et modification de l'art. 318 du code pénal
actuellement en vigueur(l), les peines statuées dans cet art. 318 sont
déclarées applicables à quiconque aura mêlé ou aura fait mêler des
matières nuisibles ù la santé, au pain ou à d'autres comestibles ou
à des boissons, ou à des substances qui entrent dans la fabrication
du pain, d'autres comestibles ou de boissons, les uns et les autres
destinés à être vendus ou distribués, ainsi qu'à toute personne qui,
sachant que des matières nuisibles à la santé seraient mêlées à ces
comestibles, boissons ou subslauces, les aura vendues, débitées ou
distribuées, ou aura tenté de les vendre, débiter, distribuer ou
faire distribuer.
Art. 5. En cas de récidive pour ce qui concerne les délits prévus
par les articles précédents, les dispositions de l'art. 98 du code pénal
actuellement en vigueur, seront appliquées.
Art. 6. Outre les peines mentionnées ci-dessus aux art. 1, 2, 3,
et 5, le juge ordonnera que l'arrêt sera affiché et publié aux frais
du condamné.
Art. 7. Lora de l'application des peines statuées par les présentes,
le pain, le comestible ou les boissons ou les substances qui sont
destinées à entrer dans la fabrication du pain, de comestibles ou
de boissons, auxquels seraient mêlées des matières vénéneuses ou
nuisibles, seront, en tous cas, confisqués et détruits.
Art, 8. Par la présente loi, il n'est dérogé en aucune manière
aux dispositions contenues dans l'art. 303 du code pénal actuelle-
ment en vigueur, concernant ceux qui se rendent coupables du
crime d'empoisonnement, ainsi que ce crime est qualifié dana
l'art. 301 du même code.
Loi, du 17 mars 1856, réprimaiU la falsification des denrées
alimentaires.
Art. 1 . Ceux qui auront falsifié ou fait tïilsifier, soit des comes-
tibles ou des boissons, soit des denrées ou substances alimentaires
Joetconques destinées à être vendues ou débitées, seront punis
'un emprisonnement dehuitjoursàun an et d'une amende de 50
à 1 ,000 francs, ou de l'une de ces deux peines seulement.
Art. 2. Sera puni des peines portées par l'article précédent :
1° Celui qui vendra, débitera ou exposera en vente des comestibles,
boissons, denrées ou substances alimentaires quelconques, sachant
qu'ils sont falsifiés; 2° celui qui, soit par des placards atQcbés, soit
par des écrits imprimés ou non, publiés, vendus ou distribués,
(1} Le code a été madiUé depuis iora. Yofr plus loin.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
16
FusiFtcinoit SBS sBineBs ALnmrrAiREs
U
aura méchamment donné des instruclions propres à faciliter on à
propager les procédés de falsificatioD des di^ comestibles ou bois-
sons, denrées ou substances alimentaires.
Art. 3. Sera puni d'un emprisonnement de huit Jours à six mois
et d'une ameode de 26 à 50 francs, ou de l'une de ces deui peines
seulement : celui qui aura dans son magasin, sa boutique ou ea
tout autre lieu, des comestibles, boissons, denrées ou substances
alimentaires destinés a être vendus ou débités, sachant qu'ils sont
falsifiés.
Art. i. Dans les cas prévus par les art. 1 et 2 de la présente loi,
318 du code pénal (I) et i delà loi du 19 mai 1829, lorsquele
coupable sera condamné à un emprisonnement de plus de six mois,
la patente lui sera en même temps retirée et il ne pourra enoblroir
une autre pendant la durée de l'emprisonnement. — Le tribau!
pourra toujours ordonner que le jui;emenl soit affiché dans leslieui
qu'il désif^era et inséré en entier ou par extrait dans les journaui
qu'il indiquera, le tout aux frais du condamné.
^r(. 5. Les dispositions qui précèdent, seront appliquées sam
préjudice des peines plus fortes prévues par le code pénal ou par
des lois spéciales.
Art. 6. Ceux qui auront, sans l'intentioD criminelle prévue ^r
l'art. 2, vendu, débité ou exposé en vente des comestibles, bois-
sons ou denrées alimentaires falsifiés, seront punis conrormémenl
aux art. 475 et 476 du code pénal (I). — En cas de récidive, I"
peine d'emprisonnement, pendant cinq jours au plus, pourra éin
prononcée.
Art. 1. En condamnant à l'amende, les cours et tribunaux ordon-
neront qu'à défeut du paiement dans le délai de deux mois à dater
dajusement, s'il est contradictoire, et de sa signification, s'il est
par défaut, celte amende soit remplacée par un emprisonnem^ni
correctionnel qui ne pourra excéder le terme d'un nn, dans les cas
prévus par les art. 1,3, 3 et 40; ou par un emprisonnement de
simple police qui ne pourra excéder le terme de 7 jours, dans les
cas mentionnés par l'article précédent. — Le condamné peut tou-
jours se libérer de cet emprisonnement en payant l'amende.
j4r^ 8. En ce qui concerne la condamnation aux frais proooDcée
au profit de l'Etat, la durée de la contrainte par corps sera déîer-
minée par le jugement ou l'arrôt, sans qu'elle puisse être au-tles-
sous de huit Jours, ni excéder un an ou un mois, suivant que l'in-
fraction est un délit ou une contravention. — Ni>anmoins les con-
damnés qui Justifieront du leur insolvabilité suivant le mode pres-
crit par le code d'instruction criminelle, seront mis en liberté après
avoir subi sept jours de contrainte, quand les frais n'excéderonl
pas 25 flancs. — La contrainte par corps n'est ni exercée, ni main-
tenue contre les condamnés qui ont atteint leur 70* année.
(I] 1^ code a ité modifia depuis Ion. Tolr ^na loin.
D,B,t,zed.yGOOgle
47 FUSmUTION Dl8 DKintES ALomTinBS 47
^Art. 9, Les comestibles, boissons, denrées ou aubslances alimen-
taires folsifiés, qui seront trouvés en la possession du coupable, se-
ront saisis et confisqués. — S'ils peuvent servir à un usage alimen-
taire, ils seront mis à la disposition du bureau de bienTaisance de
la localité où le délit a été commis ; sinon il en sera ordonné la des-
truction ou la diffusion.
Art. 10. Dans les cas prévus par les art. 318 du code pénal et
4 de la loi du 19 mai 4839, la peine de l'emprisonnement sera de
huîtjoursàdeux ans et l'amende de 30 à 1,000 francs. — Ces peines
pourront être appliquées cumulalivement ou séparément.
Art. 1 1 . Lorsqu'il existe dos circonstances atténuantes en laveur
du prévenu, les peines d'emprisonnement et d'amende prononcées
par les art. 1, 2, 3 et 10 de la présente loi, pourront être réduites,
respectivement au-dessous de 8 jours et au-dessous de S6 francs,
sans qu'elles puissent en aucun cas être inférieures à celles de sim-
ple police.
Code pénal (du 8 juin 1867).— ^rt. 43i(1 , 2, i,Loi 19 mai 1829;—
10. Loi 17 mars 1856). Celai qui aura mêlé ou fait mêler, soit à des
comestibles ou des boissons, soit à des substances ou denrées ali-
mentaires quelconques, destinés à être vendus ou débités, des ma-
tières qui sont de nature à donner la mort ou à altérer gravement
la sauté, sera puni d'un emprisonnement de sis mois à cinq ans et
d'une amende de deux cents francs à dix mille francs.
Art. 435 (318. C. 1810— 3, 4, L. 19 mai 1829 — 10. L. 17 mars
1856). Sera puni des peines portées è l'article précédent :
Celui qui vendra, débitera ou exposera en vente des comestibles,
bo'ssons, substances ou denrées alimentaires quelconques, sachant
qu'ils contiennent des matières de nature à donner la mort ou à
altérer gravement la santé ;
Celui qui aum vendu ou procuré ces matières, sachant qu'elles
doivent servir à falsifier des substances ou denrées alimentaires.
Art. 456. Sera puni d'un emprisonnement de trois mois à trois
ans et d'une amende de cent francs à mille francs, celui qui aura
dans son mai^asin, dans sa boutique ou en tout autre heu, des
comestibles, boissons, substances ou denrées alimentaires, destinés
à Otre vendus ou débités, sachant qu'ils contiennent des matières
de nature à donner la mort ou à altérer gravement la santé.
Art. 457(318. G. 1810—1, 2, 4, 6, L. 19 mai 1829). Les comes-
tibles, boissons, denrées ou substances alimentaires mélangés se-
ront saisis, contisqués et mis hors d'usage.
La patente du coupable lui sera retirée ; il ne pourra en obtenir
une autre pendant la durée de son emprisonnement.
Il pourra de plus être condamné à ^interdiction, confonnément à
l'art. 33, (Interdiction de l'exercice des droits civils en tout ou en
partie, pour un terme de cinq ans à dix ans.)
Le tnbunal ordonnera que le jugement soit affiché dans les lieux
D,B,t,zed.yGOOg[e
iS PALStnClTim DES DEHRÉES AlIVEtnAnES iS
qu'il désignera et inséré en entier ou par extrait dans les journaux
qu'il indiquera ; le tout aux frais du condamné.
Art. i98. Sera puni d'un emprisonnement d'un mois à un an el
d'une amende de cinquante francs à mille francs ou d'une de ces
peines seulement, celui qui aura trompé l'acheteur :
Sur l'identité do la chose vendue, en livrant frauduleusement
une chose autre que l'objet déterminé sur lequel a porté la tran-
saction.
Sur l'origine ou la nature de la chose vendue en vendant ou en
livrant une chose semblable en apparence à celle qu'il a achetée ou
qu'il a cru acheter.
Art. 500. (1, â, L. 17 mars 18S6) Seront punis d'un emprisonne-
ment de huit jours à un an et d'une amende de cinquante francs
à mille irancs ou d'une de ces peines seulement :
Ceux qui auront falsifié ou foit falsifier des denrées ou boissons
propres à l'alimenlation et destinées à être vendues ou débitées ;
Ceux qui auront vendu, débile ou exposé en vente ces objets
sachant qu'ils élaient falsifiés :
Ceux qui, par affiches ou par avis, imprimés ou non, auront mé-
chamment ou frauduleusement propagé ou révélé des procédés de
falsification de ces mêmes objets.
Art. 501. (3, L. 17 mars 1856). Sera puni d'un emprisonnement
de huit jours à six mois et d'une amende de vingt-six francs à cinq
cents francs ou d'une de ces peines seulement, celui chez lequel
seront trouvées des denrées ou boissons propres à l'alimentation et
destinées à être vendues ou débitées, et qui saitqu'elles sont falsi-
fiées.
Art. 503. (i, L. 17 mars 1856). Dans les cas prévus par les deux
articles précédents, le tribunal pourra ordonner que le jugement
soit affiché dans les lieux qu'il désignera et inséré, en entier ou par
extrait dans les journaux qu'il indiquera; le tout aux frais du
condamné.
Si le coupable est condamné à un emprisonnement d'au moins
six mois, ta patente lui sera retirée et il ne pourra en obtenir une
autre pendant la durée de la peine.
Art. 503. (6. L. 17 mars 1856). Les denrées alimentaires ou bois-
sons falsifiées trouvées eo la possession du coupable, seront sai-
sies et confisquées.
Si elle peuvent servir à un usage alimentaire, elles seront mises
à la disposition de la commune où le délit aura été commis, avec
charge de les remettre aux hospices ou au bureau de bienfaisance,
selon les besoins de ces établissements; dans le cas contraire, les
objets saisis seront mis hors d'usage.
^r(. 561. Seront punis d'une amende de dix à vingt francs et
d'un emprisonnement d'un jour à cinq jours ou d'une de ces peines
seulement;...
if (605. G. 3. Bnim. an Vf). Ceux qui auront vendu, débité
D,B,t,zed.yGOO^IC
49 FALSIFIC4T[0:( DSS DINBAcS ALtXEXTÂlIES id
OU exposé en vente, des comestibles, boissoDs, denrées ou sub-
stances alimentaires, gâtés ou corrompus ;
3> (6, d, L. 17 mars 1836; 473, 6-. C. 4810). Ceux qui, sans l'in-
tention frauduleuse exigée par l'arl. 500, n° 1, auront vendu, dé-
bité ou exposé en vente, des comestibles, boissons, denrées ou
substances alimen'.aires falsifiés.
Les comestibles, boissons, denrées ou substances alimentaires
sfttés, corrompus ou falsifiés, qui seront trouvés en la possession
au coupable, seront saisis et confisqués.
S'ils peuvent servir à un usage alimentaire, ils seront mis à la
disposition de It commune où le fait aura été commis, avec charge
de les remettre aux hospices ou au bureau de bieu^isance, selon
les besoins de ces établissements; dans le cas contraire, les objets
saisis seront mis hors d'usage.
FRANCE.
Loi du 27 mars t851, tendant à la Tëpreisùm plus efficace de cer-
taines fraudes dans la vente des marchandises.
Art léseront punis des peines portées par i'art. 493 du code
pénal: 4° ceux qui falsifieront des substances ou denrées alimen-
taires on médicamenteuse^ destinées à être vendues; i' ceux qui
vendront ou mettront en vente des substances ou denrées alimen-
taires ou médicamenteuses qu'ils sauront être &Isifiées ou corrom-
pues; ceux qui auront trompé ou tenté de tromper, sur la quantité
des choses livrées, les personnes auxquelles ils vendent ou achè-
tent, soit par l'usage de (aux poids ou de busses mjsurds, ou d'ins-
truments inexacts servant au pesage ou au mesuragu, soit par des
manœuvres ou procédés tendintà fausser l'opération du pesage ou
mesurage, ou à augmenter frauduleusement le poids ou le volume
de la marchandise, même avant cette opération; soit enfin par des
indications frauduleuses tendant à faire croire ù un pesage ou mesu-
rage antérieur et exact.
Art. i. Si, dans les cas prévus par l'art. 423 du code pénal ou par
l'arl 1" de la présente loi, il s'agit d'une marchandise contenant des
mixtions nuisibles à la santé, l'amende sera de cinquante à cinq
cents francs, à moins que le quart des restitutions et dommages-
intérêts n'excède cette dernière somme; l'emprisonnement sera de
trois mois à deux ans. — Le présent article sera applicable même
au cas au la falsification nuisible serait connue de l'acheteur ou
consommateur.
Art. 3. Seront punis d'une amende de 46 à 25 francs et d'un
empr sonnement de six à dix jours, ou de l'une de ces peines seu-
lement, suivant les circonstances, ceux qui, sans motifs légitimes,
auront, dans leurs magasins, boutiques, ateliers ou maisons de
commerce, ou dans les halles, foires ou marchés, soit des poids ou
D,B,t,zed.yGOOg[e
5fl FAISmCATlON DBB DEKIltES ÂLI]IE!ITA»ES U
mesures faux, ou autres appareils inexacts servant au pesage ou aa
mesurage, soit des substances alimentaires ou médicamenteuses
qu'ils sauront être falsifiées ou corrompues. — Si la subslaace M-
sifiëe est nuisible à la santé, l'amende pourra être portée à cin-
quaote francs et l'emprisonnement à quinze Jours.
Art. 4. Lorsque le prévenu, convaincu ae contraventioD à la
présente loi ou à l'art. 433 du code pénal, aura, dans les cinq années
qui ont précédé le délit, été condamné pour infraction à la présente
loi ou à l'art. 433, la peine pourra être élevée jusqu'au double du
maximum ; l'amende prononcée par l'art. t23 et par les art. 1 el S
de la présente loi pourra même être portée jusqu'.'i mille francs, si
la moitié des restitutions et dommages- intérêts n'excède pas cette
somme; le tout, sans préjudice de l'application, s'il y a lieu, des
art. o7 et 58 du code pénal.
Art. 5. Les objets dont la vente, usage ou possession constitue le
délit, seront confisqués conformément à l'art, 423 et aux art. i77
et 4SI du code pénal. — S'ils sont propres à un usa^e alimentaire ou
médical, le tribunal pourra les mettre à la disposition de l'adminis-
tration pour être attribués aux établissements de bienfaisance. —
S'ils sont impropres à cet usa.^^e ou nuisibles, les objets seront dé-
truits ou répandus aux frais du condamné. Le tribunal pourra
ordonner que la destruction ou efTusion aura lieu devant l'étaolisse-
ment DU le domicile du condamné.
Art. 6. Le tribunal pourra ordonner faOïchage du jugement dans
les lieux qu'il désignera et son insertion intégrale ou par extrait
clans tous les journaux qu'il désignera, le tout aux frais du con-
damné.
Art. 7. L'art. 463 du code pénal sera applicable aux délits prévus
parla présente loi.
Art. S. Les deux tiers du produit des amendes sont attribués
aux communes dans lesquelles les délits auront été constatés.
Art. 9. Sont abrogés les art. 475, n* 14 et 479, n° 5 du code
pénal.
Loi du 5 mai 1885. — Art. 1". Les dispositions de la loi du
27 mars 1851 sont applicables aux boissons.
Codepénal. — Art. 57 {modifié par la loi du 13 mars 1863). Qui-
conque ayant été condamné pour un crime à une peine supérieure à
une année d'emprisonnement, aura commis un délit ou un crime
aui devra n'être puni que de peines correctionnelles, sera con-
amné au maximum de la peine portée par la loi et cette peine
pourra être élevée jusqu'au double. Le condamné sera, déplus,
mis sous la surveillance spéciale de la haute police pendant cinq
ans au moins et dix ans au plus.
Art. 58 (modifié par la même loi). Les coupables condamnés.cor-
rectionnellement h un emprisonnement de plus d'une année seront
.y Google
51 FALSIFICATION DES DE.NBËES ALIX EM AIRES 'îl
aussi, en cas de nouveau délit ou de crime qui devra n'être puai tjue
de peiaes correclioDnetles, condamnés au maximum de la peine
portée par la loi et CJtte peine pourra être élevée jusqu'au double;
ils seront, de plus, mis sous la surveillance spéciale du gouverne-
ment pendant au moins cinq années et dis ans au plus,
>4rt. 387 (/ctefn). Les voiluriers, les bateliers ou leurs préposés
qui auront altéré ou tenté d'altérer les vins ou toute autre espèce de
marchandises dont le transport leur avait été confié, et qui auront
commis ou tenté de commettre celte altération par le mélange de
substances malfaisantes, seront punis d'un emprisonnement de
deux à cinq ans et d'une amende de 3ii à 500 Trancs. Ils pourront
en outre être privés des droits mentionnés en l'art. 42 du présent
code, pendant cinq ans au moins et dix ans au plus; ils pourront
aussi être mis, par l'arrêt ou le jugiimsnl, sous la surveillance de la
haute police pendant le même nombre d'années.
S'il n'y a pas eu mélange de substances malTaisantes, la peine
sera un emprisonnement d'un mois à un an et une amende de
46 francs à 100 francs.
Art. 4S3 (ùj). Quiconque aura trompé l'acheteur sur le ti Ire des
matières d'or ou d'argent, sur la qualité d'une pierre feusse ven-
due pourfine; sur la nature de toutes marchandises; quiconque,
par cte faux poids ou de fausses mesures, aura trompé sur la quan-
tité des choses vendues, sera puni de l'emprisonnement pendant
trois mois au moins, un an au plus, et d'une amende qui ne pourra
excéder le quart des restitutions et dommages-intérêts, ni Otre au-
dessous de 50 francs.
Les objets du délit ou leur valeur, s'ils appartiennent encore au
vendeur, seront conlîsqués; les faux poids et les fausses mesur<.-3
seront aussi confisqués et, de plus, seront brisés.
Le tribunal pourra ordonner l'aflieha.^'e du jugement dans les
lieux qu'il désignera et sa mention intégrale ou par extrait dans
tous les journaux qu'il désignera, le tout aux frais du condamne.
Art. iÎ7. Seront saisis et conlîsqués... 2" les boissons falsifiés
trouvées appartenir au vendeur ou débitant : ces boissons seront
répandues;... 4" les comestibles gâtés, corrompus ou nuisibles.
Ces comestibles seront détruits.
(Voir encore art. 471 et474.')
Code de juitie» militaire (du 9 juin 1857). Art. 265. Est pUoi de
la réclusion tout militaire, tout administrateur ou comptable mili-
taire qui falsifie ou fait falsifier des substances, matières, denrées
ou liquides confiés à sa garde ou placés sous sa surveillance, ou
qui, sciemment, distribue ou foit distribuer lesiites substances,
matières, denrées ou liquides falsifiés.
La peine do la réclusion est également prononcée contre tout mi-
litaire, tout administrateur ou comptable militaire qui, dans un but
coupable, distribue ou fait distribuer des viandes provenant d'an!-
D,B,t,zed.yGOOg[e-
■H FALSIFICATION DRS DENRGKS ALIMENTAIKES 53
maux atleinls du maladies conlagieuses ou des matières, substances,
denrées ou liquides gâtés ou corrompus. S'il existe des circoD-
stances atténuantes, la peine de la réclusion sera réduite k celle de
l'emprisonnement d'un an à cinq ans, avec destitution, si le cou-
pable est officier.
Code de justice maritime (d}i ijuin f858). (Il édicté une disposi-
tion semblable à la précédente).
Citons encore comme applications : l" l'ordonnance du 29 octo-
bre 18i6, le décret du 8 juillet 1850, sur les substances vénéneu-
ses, et celui du 28 septembre 1882, sur la vente de ta Coque du
Levant; — 2° les ordonnances de la préfecture de police de Paris,
on date du 1 (ijuin 1862, du 8 juin 1881 et du 3 juillet 1883 sur la
coloration des matières alimenlaires; — 3» les ordonnances, delà
même, en date du 91 mars 1879 et du 7 juillet 1881, sur la fobri-
cation des boites de conserves alimentaires; — 4* idem, idem,
du 1" février 1861, et du 18 juillet 1882, sur le reverdissage des
conserves; — 5" du 2 juillet 1878, sur les poteries vernissées; —
6" du 5 avril 1884, sur la coloration des jouets d'enfants; — 7>du
30 avril 1881, sur tes appareils à bière; — 8° du 23 février 1881,
sur l'addition de l'acide salicylique; — 9* du 13 mai 1882, sur la
vente du beurre artitîciel.
Loi XIV de l'an 1 876 sur l'organisation de l'ht/giène publigM.
...Art. 8. Les aliments, boissons et vases nuisibles à la santé, de
même que les substances, matières et produits dangereux et pro-
hibés sans autorisation spéciale, pourront, outre les peines édictées
au paragraphe précédent, être confisqués par la police et détruits.
Les peines édictées par l'art. 7 sont l'amende de 300 florins au
maiimum ou, en cas d'insolvabilité, 60 jours de prison. — Les
amendes sont versées dans la caisse de la commune où la contra-
vention a été commise et employées aux dépenses d'bygiène pu-
blique.
Art. 14. Sont interdits : la vente des fruits malsains, des cham-
pi^ons suspects, des aliments gâtés et détériorés par le mélange
avec des matières nuisibles, des boissons frelatées ; de même la
fabrication et l'usage des ustensiles et vases servant à la fabrication
et à la conservation des matières ci-dessus énumérées.
Art. 107. La mise en bouteilles, la conservation des eaux miné-
rales et la vente des eaux minérales artificielles seront réglées par
voies d'ordonnances.
^rf. 108, Les eaux minéralesartiiîciellesoe pourront être fabri-
D,B,t,zed.yGOO^IC
53 FALSinCATIGH DES DÉDIÉES ÀLlmtTilRKS 53
allies qu'avec la permission de l'autorité, aous la surveitlauce et la
irection d'ua pharmacieD ou d'uu chimiste diplAmé.
En cas d'iafraclions répétées, la permission pourra être retirée.
Art. 17. Sont soumis à la survelllaoce des conseils sanitaires :
les commerces et les industries de droguiste, liquoriste, conHseur,
herboriste, Tabricant et marchand de produits chimiques, fabricant
d'eaux et de boues minérales. Fabricant de bière, d'eaux gazeuses
et d'autres boissons artificielles.
Art. 16. En cas d'indices d'altérations nuisibles de substances
alimentaires ou médicamenteuses ou de préparations susceptibles
de porter préjudice à la santé, les conseils en réTéreront à l'autorité
supérieure, et il sera procédé à la visite des marchandises sus-
pectes, des Tabriques ou magasins dans lesquels elles se trouvent.
Art. La surveillance des syndics en matière d'hygiène s'étend,
dans les lieux publics : 1° Aux aliments et boissons mis en vente,
altérés ou corrompus ou dans des conditions telles qu'ils peuvent
être nuisibles...
Règlement du 6 sejKefn&re 1874. — Art. 6. Les syndics sont as-
sistés d'une commission municipale de santé.
Art. 28. Les Conseils sanitaires d'arrondissement veillent sur la
bonne qualité des aliments.
Art. 531. La surveillance de salubrité des alimenta mis en vente
appartjent principalement aux syndics, lesquels l'exercent person-
nellement ou au moyen des commissions municipales de santé.
Art. 53. Parmi les aliments sont compris non-seulement les co
mestibles, mais aussi les boissons.
Art. 54. Sont considérés comme insalubres : l" les fruits gâtés
ou n'étant pas mûrs; 2' les aliments gâtés, comme les viandes pu-
tréfiées, les céréales altérés, les légumes corrompus, les poissons
ayant subi un commencement de putréfaction, etc.; 3" les aliments
falsifiés à l'aide de substances hétérogènes et dangereuses; i' les
chairs d'animaux morts de maladie ; 5* les boissons falsifiées par le
mélange de substances nocives de nature quelconque.
Art. 55. L'usage de ces aliments et de ces boissons devra être
sévèrement prohibé, sans aucune exception, de la manière que
fixeront les municipalités dans leurs règlements d'bygiène- pu-
blique.
Turin. ~ Sèglement àa *8 septembre 1874. Titre III. — Art. 14.
Les agents municipaux fonctionnant même au moyen de visites aux-
quelles ils pourront procéder en quelque temps ou à quelque heure
que ce soit, et exerçant la surveillance sur les marchés, sur les
D,B,t,zed.yGOOg[e
oi FALSIFtCATIOH DES DENRËES ALIMENTAIRES 5i
)ieu\ (le (lépât ou de vente, pourront, suivant les cas, mettre sous
spijuestre et infime détruire les substances reconnues comme gè-
tt'es et nuisitiles, sous réserve des préi^autions nécessaires pour ne
pns v;oler le domicile privé.
Art. n. Dans In confection des substances alimentaires ou des
boissons pour lesquelles on emploie des mtitrères colorantes, sont
intt-nlites toutes celles qui peuvent dtro nuisibles. Uans la fabri-
cation dos ustensiles ou vases destinés à préparer les aliments et les
boissons, on ne doit pas employer les alliages métalliques dans
lesquels le plomb figure pour plus d'un dixième et l'antimoine
pour 5 p. c.
Dans la panification, est interdit l'usage des saumures, du plâtre,
(le In sléatite, du sulfate de cuivre ou d'une substance hétérogène
quelconque qui en altère la qualité intrinsèque, même si celte sub-
stance n'était pas nuisible.
Dans les moulins et manufactures où l'on broie et triture les den-
rées alimentaires, on ne doit ni broyer, ni triturer d'autres sub-
stances.
Sur les places d'exercice ou sur les promenades publiques où se
débitent des denrées alimentaires et des boissons, les ustensiles
devront être tenus dans une extrême propreté; les vases métal-
liques destinés à les contenir ou à les transvaser, doivent être
étamés avec un étain qui ne contienne pas plus de o p. c. de plomb.
Sont soumises à une surveillance spéciale les glacières, surtout
celles qui sont destinées à la conservation des viandes.
Art. 19. Il est interdit de vendre et garder dans les marchés pu-
blics, le vin mêlé, dans des proportions excessives ou démesurées,
à du plâtre, à des substances nuisibles, à des préparations de
cuivre, de plomb ou d'alun, à des acides minéraux, à une infusion
d'amandes amères, de laurier-cerise, de laque végétale après la
floraison, de sels terreux, ou de vin qui a subi un commencement
de putréraclion(vin filant);
L'eau de vie corrompue par de l'ivraie, du laurier-cerise, du
stramonium, de l'alun, de l'acide sulfurique ou d'autres substances
nuisibles ;
La bière dans la fabrication de laquelle on aura employé des
semences de oabadiglia, de la vératrine, do l'acide picrique, de la
strychnine, de In coloquinte, des feuilles du mérianlhe ingéré, des
têtes de pavots, des sels calcaires ou qui ait été corrompue par des
sels de cuivre ou de plomb provenant des vases employés.
PORTUGAL.
Loi du 3 décembre 1868, sur l'organisation générale de l'hygiène
publique.
Art. 17. A l'administra leur appartient, dans sa commune ou son
quartier, d'avoir la surveillance et d'aviser à tout ce qui regarde la
D,B,t,zed.yGOO^IC
39 PALSinunoH dis dbhbIib ilumtâibes 5S
santé publique, eu conformité des lois, rè.glements et ordres du
gouverneur civil du district, et spécialement... 41° de procéder
contre ceux qui fabriqueraient ou vendraient des objets dont l'usage
serait nécessairement nuisible à la santé;... 16° de visiter... les
boutiques, les établissements où l'on vend des substances alimen-
mentaires et des boissons, les restaurants, les marchés, les bou-
cheries, les dépAts de céréales, les Tonlaines et puits publics, en
procédant contre ceux qui transgresseraient les règlements de
santé, ainsi que d'inspecter les substances alimentaires... que si-
gnaleraient les avis des douanes ou les ordres des directeurs ou du
gouvernement; 17° d'inspecter, en conformité de la loi du 30 juil-
let 1855, les substances alimentaires, les provisions d'eau douce,...
des navires qui transporteraient des colons...
Dans les visites et inspections de police, l'administrateur sera
toujours accompagné par le sous-délégué de santé ou par un autre
docteur.
Art. 18. Dans chacune des communes continenlales du royaume
et dans les lies adjacentes, il y aura un sous-délégué de santé,
chargé de donner son avis à l'administration de la commune dans
les questions de santé publique qui demauderaient des connais-
sances techniques.
Art. 95. Celui qui offensera directement quelque agent de la sur-
veillance sanitaire, publiquement, en sa présence et dans l'exercice
de ses fonctions ou à l'occasion de ses fonctions, sera puni d'un em-
prisonnement d'un mois à un an.
L'offense qui consiste uniquement en gestes injurieux sera punie
du Iffinnissement pour une durée qui ne dépassera pas six mois
(code pénal, art. 181 et 183).
LisBOKNR. — RègleTnentdu lervtce d'hygiène, du 22 août 1881. —
Art. 12. Les sunstances alimentaires qui paraîtront falsiHées, se-
ront analysées dans un laboratoire spécial. Ces analyses seront sur-
veillées par le directeur du bureau d'hygiène et exécutées par un
préparateur, qui devra être un chimiste versé dans les affaires de
ce genre et par un microscopiste, qui aura prouvé sa compétence
pour ces analyses.
Art. 13. Ce laboratoire sera accessible au délégué et aux sous-
délégués de santé du district de Lisbonne et au professeur d'by-
giëne de l'école médico-cbirurgicalc.
Art. H. Tout citoyen de la ville de Lisbonne pourra demander
qu'on analyse une substance alimentaire suspecte, à condition qu'il
indique exactement le jour et la maison de vente où il aura
acheté la substance qui doit être analysée.
Art. 15. Un règlement spécial indiquera le prix, des analyses
foites sur la demande des particuliers et l'amende qui devra être
payée par ceux qui vendent des denrées alimentaires falsifiées ou
avariées.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
36
FiLSinUTlON DES DENRËBS ALlMEKTilSIS
LiSDONNE. — Laboratoire mttnicipal d'hygiène. Instruction provi-
soire du 22;uirt 1822. '
Art. i". te laboratoire municipal d'hyi;iène esl destiné à procé-
der aux analyses chimiques el microscopiques :
a. Des subslances alimentaires;
b. De tous les objets qui, viciés ou falsifiés, peuvent produire
des elTets nuisibles à la snnté.
Tous les documents relatifs aux analyses faites dans ce labora-
toire seront légalisés par la signature du cbim'sle et du directeur
du bureau d'hygiène et seront rangés aux archives du labora-
toire.
^r^ 2. Quiconque voudra faire analyser une substance dans ce
laboraloire, devra déposer un échantillon accompagné des indica-
tions suivantes :
a. S'il désire une analyse qualitative ou quan^lative;
b. Le nom, la profession et la résidence du postulant ;
c. Le nom du vendeur et le local de la vente ;
d. La dénomination sous laquelle le vendeur a délivré l'objet
vendu et le prix de vente.
Art. 3. Toutes les demandes d'analyse seront transcrites dans un
registre à ce destiné, l'inscription se faisant suivant l'ordre de la
présentation; on inscrira la date de Tentrée et l'on mentionnera
toutes les indications spécifiées à l'art. 2.
Art. i. Le résultat de l'analyse sera transcrit dans un registre
spécial où l'on indiquera aussi le prix de l'analyse et le numéro de
réception que l'on doit délivrer à l'intéressé.
Art. 5. Les analyses seront faites selon l'ordre des présentations,
excepté quand il y aura un objet plus récent remis par l'autorllc
compétente ou que la substance déposée sera susceptible de se
gâter si on la garde trop longtemps.
Art. G. Quand la substance présentée au laboratoire ne pourra
pas être tellement analysée, il faudra en Conserver une quantité
sullisante pour qu'elle puisse faire l'objet d'autres analyses.
Art. 7. Si l'analyse démontre qu'il y a eu falsification, il faudra
conserver une portion do l'objet déposé, pour faire une nouvelle
analyse si les résultats de la première sont contestés.
Art. 8. Le résultat de l'analyse devra être rédigé en termes brefs,
clairs et intelligibles pour les personnes qui n'ont pas de connais-
sances techniques spéciales.
Le prix des analyses sera conforme à un tarif annexé; un reçu
provisoire sera délivré et échangé quand on notiPiera à l'intéressé fc
résultat de l'analyse. On délivrera alors un reçu définitif qui devra
être numéroté, le talon restant joint aux autres talons du livre.
A'oia. 1° Il faut que la quantité de la substance destinée à l'ana-
lyse ne soit pas inférieure à la quantité marquée sur le tableau an-
nexé, lequel marqueà peine un numéro approximatif; mieux vaut
marquer trop que trop peu.
D,!„t,zed.yGOO^IC
57 rALSiriCAnON des DMIÉIS ALnENTAIIBS 57
2' L'objet que l'on veul faire analyser doit être choisi avec le
plus f^raDd soio, pour qu'il corresponde au caractère moyen de la
marchandise.
Il faut éviter qu'il ne s'y attache des impuretés qui altéreraient
ses qualités.
3* Pour les liquides, î! t^ut employer des bouteilles propres qui
n'aient encore servi à aucun usase. Ces bouteilles seront fermées
avec un bouchon neuf et bien lave; après quoi elles seront cache-
tées avec de la cire. Pour le beurre, on se servira de vases en verre
ou en porcelaine; pour le caTé, la farine et le thé, on se servira de
caisses propres en bois ou en carton. Les sacs en papier ne seront
pas admis. Pour l'examen du pain, de la charcuterie, on emploiera
du papier blanc et propre; mais on ne se servira pas de papier de
couleur ni de papier imprimé.
ROUMANIE.
Loi du S juin i61i, sur l'organitationianitatre.
Titre XXII. — De l'kygiine des aliments. — Arl. 121. Les admi-
nistrations doivent exercer une surveil'ance assidue sur le commerce
des aliments et des boissons, afin d'écarter tout ce qui serait nui-
sible à lasanlé.
Art. 122. Des règlements spéciaux préciseront la quantité d'alcool
que peuvent contenir les différentes boissons alcooliques.
Administration sanitaire à Buckarest. — ... Le conseil d'hygiène
fait des inspections fréquentes à l'abattoir, aux marchés, épiceries,
cabarets, restaurants, boucheries, boulangeries, confiseries, fôbri-
que d'eaux gazeuses, fabriques d'huiles et aux charcuteries. Les
médecins- vétérinaires visitent de temps en temps les étables des
laitiers et participent à l'examen du lait vendu sur les marchés.
RUSSIE.
(Un règlement complet (Oustav), faisant partie du code de 1842 a
déchargé la police urbaine et rurale du soin (\ai lui incombait pri-
mitivement de veiller à la salubrité des vivres. En 1872, on créa,
dans ce but, des comités de santé publique composés des membres
des administrations médicales locales. Le conseil d'Etat de l'empire
stipula les mesures à observer pour le contrôle de la salubrité des
articles de consommation, ainsi que des établissements où ils sont
débités. Ce contrôle doit être exercé par les membres de l'adminis-
tration médicale locale, en présence d'un député de la classe des
marchands et d'un agent de la police (§ 12 des Instructions). Les
magasins de vivres el autres établissements de re genre doivent
être inspectés trois fois par an et d'ane manière inopinée ; les hAtels
D,B,t,zed.yGOO^IC
68 PALsmuTKm un itnuu aumirtaiiib 5g
et les établissemeots qui servent d'endroit de eonsoromation pen-
dant les foires ne sont soumis qu'à une seule inspection de ce genre
(^ 7 des Instructions).
(Les prescriptions relatives aux boissons, denrées alimen-
taires, elc., sont insérées dans le règlement médical de la police,
volume XIII, code des lois, art. 833-878. Ce règlement est très
explicite et prévoit la plupart des fraudes, altérations ou causes
d'insalubrité qui ont été signalées en cette matière.)
toi du 30 mars 1881 , relative à l'organisation dé l'administration
sanitaire et d'hygiène publique.
(D'après les art. 2 et 5 de cette I0', un labora'^ire de chimie existe
près de la section sanitaire du ministère de l'intérieur.
Il est desservi par deux chimistes de l'Elat.)
Art. 4. La section sanitaire du ministère de l'intérieur » pour
mission : H' ...De surveiller la nourriture de la population,.,, de
prescrire des règlements sanitaires obligatoires pour les aut^rges,
restaurants, brasseries, boulangeries, jardins et autres lieux pu-
blics et ouverts... 12* d'examiner toutes les eaux minérales.
Art. 6... 6' Les chimistes de l'Etat doivent être docteurs en chi-
mie et mattros ës-pharmacie.
Leur devoir est de faire les analyses judiciaires, les analyses de
police sanitaire et celles d'hygiène et de chimie ; ils ont à vérifier
l'état des vivres, des boissons et spécialement de l'eau à boire; à
analyser les eaux minérales en Serbie; à suivre et à étudier les
progrès réalisés dans toutes les branches de la science chimique et
pharmaceutique et principalement dans la chimie judiciaire, la
toxicologie, la pharmacologie ; ils doivent, dans l'intérêt de l'Etat et
du service ofTiciel, soumettre à leur chef toutes les réformes qu'ils
Seuvent juger nécessaire d'introduire en Serbie, danscette branche
e la médecine de l'Etal;... inspecter les pharmacies publiques et
privées et toutes les fabriques qui se servent de produits chimi-
ques ; surveiller ces Fabriques et leur administration ;
Art. 7. Le laboratoire du ministère de l'intérieur est placé sous la
direction des chimistes de l'Etat; ceux ci y font toutes les analyses
réclamées par la police sanitaire et judiciaire ; ils sont responsables
des ustensdes qui leur sont confiés. Un garçon du ministère est
exclusivement désigné pour le service du laboratoire.
Le laboratoire de chimie doit être installé dans un bâtiment du
gouvernement construit spécialement è cet effet.
(Le budget de ce laboratoire était, pour l'exercice 1882-83, de
11,318 francs.)
Art. 9. Les médecins des départements examineront... qaels
sont les divers aliments dont se nourrit la population, l'eau qu'elle
D,B,t,zed.yGOOg[e
59 FILSIFIUTIOH DES MHIIeB ILOlBinÂlIIBI 59
boit, aiasi que les autres boissons dans celte coiilr6e ; l'état de la
vaisselle usuelle el des récipients pour l'eau potable...
...Le médecin déparle mental et le médecin de la ville de Bel-
grade sont chai-fi;és d'ob'.eiiir de leurs préfectures respectives qu'elles
Tassent disparaître, aussi bien chez les ramilles particulières que
parmi la population du département, tout ce qui peut nuire à la
santé... la vente des fruits qui ne sont pas mûrs, de la viande mal-
saine, des poissons puurris, des vins tournés ou frelatés, de ta fo-
rinc et du café gâtés, etc., etc... Si la préfecture, après la demande
écrite et réitérée du médecin, n'a pas fait, pour un motif quelcon-
que, disparaître ces diverses causes de perturbation de la santé
publique, ou si, du moins, elle n'a encore pris aucune mesure à cet
effet, le médecin départemental devra en prévenir directement le
ministre de l'intérieur, sous peine de s'attirer une punition disci-
plinaire...
Le médecin départemental est chargé de surveiller tous les éta-
blissements d'eaux minérales de son département, de proposer
tout ce qui est nécessaire à leurs progrès, réparation ou bonne
administration.
Art. 14. ...4° Le devoir des médecins communaux sera... de sur-
veiller les abattoirs, les boucheries, les marchés, les foires... de
défendre, d'accord avec les agents de la police, la vente des fruits
qui ne sont pas mûrs, de la viande malsaine et puante, des boissons
tournées, de la farine gâtée et surtout du poisson pourri, enfin de
tout ce qui est nuisible à la santé...
SUÈDE.
Loi du 33 septembre 1 874, sur le service de saliAnté du rogawiie.
g 13. 1° Lesalimenlsou boissons qui, par suite de putréfoction,
faute de préparation ou de toute autre cause, seraient devenus dan-
gereux; pour la santé publique, ne peuvent être vendus dans les
villes. ,
i' Lors d'épidémie ou dans toute autre circonstance, le comité
de salubrité aéTendr», aussi longtemps que les circonslances l'exi-
geront, la vente des fruits verts, des autres fruits ou aliments de
n'importe quelle nature qui, d'après l'avis des médecins, pour-
raient exercer une influence nuisible.
§ iZ. Si le comité, indépendamment des cas spécifiés ci-dessus,
vient à prendre des déterminations, s'il trouve nécessaire, dans un
cas particulier, d'établir des prohibitions et des défenses dans l'in-
térêt do la salubrité, il peut, lorsque la chose n'est prévue ni dans
ta présente loi, ni dans des règlements généraux ou particuliers
aux villes, comme cela est spécifié dans le §24, soit immédiatement,
soit après avertissement préalable, fixer des amendes pour obtenir
l'obéissance à ses arrêtés.
D,B,t,zed.yGOO^IC
BQ nismunoH on oiintES alimuitairib 60
§ ii. ...Lorsqu'un projet émanant de l'initiaLive d'un magistrat
ou du comité de salubrité n'est pas voté par le conseil municipal,
les magistrats ou le comité peuvent en défendre l'urgence près du
représentant de S. H. R. ...Si ce projet paraît indispensable au re-
présentant de S. H. H., il peut, si le projet n'est pas accepté par le
conseil communal, le décréter d'urgence, sous condition toutefois
de soumettre son arrêté à l'approbation de S. H. R. ...Les contra-
ventions aux arrêtés pris de la manière susdite seront punies d'une
amende de 2 à 100 couronnes.
Loi de 1876, sur les matières toxiques. — Est interdite :
Art. 10. La vente des jouets d'enâuts peints de couleurs véné-
neuses ;
Art. 30. Celle des boites à couleurs qui ne sont pas munies d'une
étiquette claire, écrite en suédois, indiquant si elles contiennent
des couleurs vénéneuses ou non;
Art. 30. Celle des sucreries, glaces, pâtisseries, liqueurs, sirops
et autres marchandises destinées à la consommation, peints ou
colorés de substances vénéneuses. Il est également défendu de
mettre en vente des sucreries eL autres marchandises destinées à
la consommation, moulées ou conservées soit dans des feuilles de
plomb, soit dans du pnpier colorié, peint, imprimé ou lustré avec
des couleurs vénéneuses, soit dans une feuille d'étain contenant
plus de 1 0 p. c. de plomb, de même que lorsc^ue ces marchandises
précitées sont recouvertes des enveloppes susdites, sans être immé-
diatement entourées d'un papier non nuisible.
NORWÈGE.
Règlement sanitaire de Christiania (14 mars 1874).
g 18. Le Comité (de salubrité publique) devra, pour empêcher
la vente des aliments malsains, faire ou ordonner des inspections
soit sur le marché, dans les boutiques et les petits restaurants,
soit dans les magasins des commerçants et des industriels, et, dans
ce but, il a le droit d'exiger qu'on lui donne tous les échantillons
qui lui sont nécessaires. Si des aliments malsains sont découverts,
ils devront, après rarrélé du Comité, être anéantis, enlevés, ou
de quelque manière rendus inoffensifs, aux frais de qui de droit.
g 30. Le Comité devra, comme il est ordonné au § 18, contréler
et, après l'examen, défendre, s'il y a lieu, la vente des autres mar-
chandises dont l'emploi pourrait être nuisible à la santé publique,
tels que ceux contenant des poisons, par exemple, les tapisseries,
les Jouets d'enfants, les étoffes, etc.
D,B,t,zed.yGOO^IC
6t PALSIPtCATICK DES DENRÉES ALIME!tTAIIRS 01
SUISSE.
Cha<iue canton se réglemenLe comme il l'entend. Voici quelques
données à cet égard.
CatUm de Bme-VUle. — Le Chimitie ptAlic doit, sur l'ordre des
autorités sanitaires, judiciaires ou d'inslruetioa, analyser les sub-
stances qui lui sont aésignées, et en faire l'objet d'un rapport. Dans
l'intérêt du public, il doit examiner les denrées alimentaires et
autres objets de commerce qui lui seraient présentés et ce, moyen-
nant une rémunération convenable.
Le Chimiste public, comme les autres fonctionnaire sanitaires,
est nommé pour un délai de six ans, par le petit conseil, sur la
proposition du collège sanitaire. A l'expiration de ce délai, il peut
être renommé.
Canton de Zurich. — Les attributions du médecin sanitaire
sont... surveiller la vente des boissons et des aliments, la bonne
qualité de l'eau et des vases destinés aux usages alimentaires.
AMÉRIQUE.
(Il existe en Amérique de nombreuses dispositions législatives ou
réglementaires relativement aux denrées alimentaires. Elles sont
malheureusement éparses dans un nombre très-considérable de pu-
blications locales, dont il est difficile de prendro connaissance.
Nous reproduisons les quelques renseignements que nous avons
pu recueillir.)
— Le Bureau de santé établi dans le district de COLOMBIE, par
acte du congrès du 21 février 1871, a, au nombre de ses attribu-
tions, la surveillance des denrées, et au nombre de ses fonction-
naires, un chimiste.
— Dans l'état de MASSACHUSETS, les nouveaux statuts adoptés
récemment par la législature quant aux felsifications des denrées
alimentaires et des boissons, ont mis à la disposition du Bureau
officiel d'hygiène, un budget de dix mille dollars, dont les trois
cinquièmes doivent être consacrés à la surveillance du lait et de
ses dérivés.
Toute personne, pour vendre du lait, doit recevoir une autorisa-
tion; et son nom, son adresse et le numéro de l'autorisation doivent
être inscrits de chaque câté de la voiture affectée au transport du
tait.
Si une partie de la crème a été enlevée, les mots : < lait écrémé »
doivent être en lettres d'au moins un pouce à la partie e.\térieure
du vase. Le lait où l'analyse constate plus de 87 p. c. de liquide et
moins de 13 p. c. de matières solides, est considéré comme adul-
téré.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PAumunoN Dss i>EmtE8 AumnAtiiBs 62
Les termes beurre et fromage désirent les produits ordinairemeDt
sous ces noms et doivent être formés exclusivement avec le
lait ou la crème, avec du sel et de la présure, avec ou sans matière
colorante. Les mélanges fabriqués soit pour imiter le beurre ou y
ressembler, soit pour imiter le fromage, doivent porter respective-
ment, en lettres d'au moins un demi-pouce, les mentions i Imita-
tion de heure ou Otéomar^rine* et i Imitation de fromage >
Les denrées alimentaires en général sont considérées comme
adultérées : l» si une ou des substances ont été mélangées à un ali-
ment de manière à détruire, à abaisser ou à affecter d'une manière
ftcheuse sa qualité ou sa force; 2* si une ou des substances infé-
rieures lui ont été substituées en tout ou en partie ; 3* si la denrée
est vendue sous le nom d'une autre ou si elle en imite une autre;
4* si elle est formée en tout ou en partie d'un animal malade ou de
viande gâtée on de subslances végétales dans le même état, qu'elle
soit apprêtée on non ; ou bien, dans le cas où il s'agirait de lait, qu'il
provienne d'un animal malade ; 5* si un des éléments constituants
de la valeur de l'aliment en a été enlevé en tout ou en partie ; 6° si
l'article a été coloré, enrobé, poli ou saupoudré de manière à lui
nuire ou si cela a été fait dans l'inten^on de tromper sur sa valeur
réelle ; 7° si on y a introduit des substances vénéneuses de nature k
nuire à la santé des consommateurs.
Sont punissables le fabricant et le marchand de boissons adul-
térées avec la coque du levant, le vitriol, la graine de paradis,
l'opium, l'alun, le capsicum, l'eau de laurier-cerise, le campèche, le
bois du Brésil, la cocnenille, la sucre de plomb, ou n'importe quelle
autre substance vénéneuse ou préjudiciable à la santé.
Les pénalités vont d'une amende de 30 dollars, à un emprisonne-
ment de 3 ans.
— LeBureau de BOSTON a, parmi ses fonctionnaires, deux Inspec-
teurs spéciaux pour les denrées.
— Dans l'Etat de NEW- YORK, le code sanitaire de 1874 a pro-
mulgué, par ses art. 39 à 48, des prescriptions quant aux aliments
et boissons, surtout quant aux viandes, légumes, poissons, etc.,
altérés ou corrompus.
Au Bureau d'hygiène de la ville de Niw-Yorx sont attachés un
chimiste et un chimiste-adjoint.
Loi pour empêcher la tromperie dans les ventes des produits des
laiteries (priiseDléo par la commission d'hygiène publique du sénat
char^^ée ae faire une enquête sur la folsilication des produits des
laiteries) (1).
D,B,t,zed.y.GOOgle
63 FAismcATim ses DinittES ALiMKirriiitis 63
Art. i". Aucune personne ne doit vendre, ou échanger, ou
exposer pour la vente et l'échange, aucun lait souillé, impur, mal-
aam, insalubre ou altéré, ni oiïnr en vente aucune substance
alimentaire foite de ce lait ou avec la crème du dit lait. Celle dispo-
position De s'applique pas au Tromaj^e blanc fait de lail non souillé,
pur, sain et salubre et n'ayant subi d'autre altération que l'écré-
magfl. Quiuinque viole les dispositions du présent article commet
un délit et sera puni d'une amende qui ne pourra être inTérieure à
25 dollars ni supérieure à SOO, ou d'un emprisonnsmenl de un à
six mois, ou des deux, l'amende et la prison, pour le premier délit,
et de six mois de prison pour tout délit subséquent.
Art. i. Aucune personne ne doit tenir des vaches produisant du
lait destiné au marché, à la vente et â l'échanfije, ou à la ^rication
du beurre ou de sa crème en substances alimentaires, dans des
étables trop petites ou malsaines, ni nourrir ces vaches avec des ali-
ments malsains ou qui produisent du lail impur, malsain, malade
ou insalubre. Personne ne doit bbriquer aucun article de nourri-
ture avec du lait impur, malsain ou malade ou avec la crème du dit
lait. Quiconque viole les dispositions du présent article sera cou-
pable d'un délit et sera puni d'une amende de 25 à 200 dollars ou
d'un emprisonnement de 1 à 4 mois, ou des deux, l'amende et la
prison, pour le premier délit, et de 4 mois de prison pour tout délit
subséquent.
Art. 3. Aucune personne ne doit vendre ou fournir à une fabri-
que de beurre ou de fromage quelconque, pour y être travaillé, du
lailétendu d'eau, ou du lait impur, souille, malsain ou insalubre,
ou du lait dont on a pris la crème (excepté pour les fabriques de
fromage au lait), ni ne doit retenir une partie quelconque du lait
communément nommé <t dépouilles >, ni ne doit fournir à une
fabrique de beurre ou de fromage quelconque, du lait sur (excepté
du lait pur écrémé pour les fabriques de fromage au lait).
Aucune fabrique (excepté celles qui achètent tout le lait qu'elles
emploient) ne doit se servir, pour son propre profit, ni ses em-
ployés pour leur propre profit, du lait ou de la crème qui leur sont
envoyés, à moins qu'ils n'y soient autorisés par les pro[»'iétaires
de ces produits. Tout fabncant de beurre ou de fromage, excepté
celui qui achète tout le lait qu'il emploie, doil tenir un compte exact
de tout le lait reçu chaque jour, le nombre total des livres et des
paquets de beurre, le nombre et le poids total des fromages faits
chaque jour, le nombre total des livres de beurre et de fromage
vendues. Ce comple devra être tenu à la disposition de tout indi-
vidu fournissant du lail à la fabrique. Quiconque viole les dispo-
sitions du présent article, se rend coupable d'un délit et sera puni
d'une amende de 25 à 200 dollars ou d'un emprisonnement de un
à six mois.
Art. i. Aueun fabricant de bottes pour le beurre ne doit vendre
ou employer ces boites sans y marquer son nom «t le poids véxi'
D,B,t,zed.yGOO^Ie
6i PALSIFKUTIOfI DES DENBCeS AUVEIfTAtRES 6i
table du beurre qu'elles contiennent, en lettres lisibles on en ca-
ractères ayant au moins 1/4 de pouce de loni^ueur. Quiconque viole
les dispositions du présent article, se rend coupable d'un délit et
sera puni d'une amiinde de 50 à 1 00 dollars, ou de trois à six mois
de prison, ou des deux, l'ameDde et la prison, pour le premier délit,
fll SIX mois pour tout autre délit subséquent.
An. 5, Aucune personne ne doit vendre, offrir ou exposer pour
la vente du lait ne provenant pas du Comté, h moins que le nom
du Comté d'où il provient ne soit marqué distinctement, d'une
manière durable, à l'extérieur au-dessus du centre de chaque vase
ou pot contenant le lait dont il s'agit ; les mêmes indications doivent
être marquées ou peintes, d'une manière apparente, sur. les voi-
lures ou véhicules sur lesquels on prend le lait pour le vendre,
et ce lait ne peut être vendu au détail que pris dans un vase, un
pot ou sur une voiture ainsi marqués.
Quiconque viole les dispositions du présent article se rend cou-
pable d'un délit et sera puni d'une amende de 35 à 200 dollars,
ou d'un emprisonnement de 2 à 4 mois, ou des deux, l'amende el
la prison pour le premier délit et de i mois de prison pour tout
défit subséquent.
Art. 6. Personne ne doit fabriquer avec une ou des substances
oléagineuses ou avec aucun de leurs compo'«és autre que celui
provenant du lait pur ou de la crème du dit lait, des proJuits
destinés à remplacer le beurre ou le fromage fait avec du lait pur
ou avec la crème de ce lait, ni ne doit vendre ni offrir en vente ces
produits comme articles d'alimentation. Cette disposition ne s'ap-
plique pas au fromage au lait fait avec du lait pur écrémé.
Quiconque viole les dispositions du présent article se rend cou-
pable d'un délit et sera puni d'une amende de 1 00 à SOO dollars ou
d'un emprisonnement de fi mois à 1 an, ou des deux, l'amende et la
prison pour le premier délit et d'un an de prison pour tout délit
postérieur.
Art. 7. Personne ne doit vendre, offrir ni exposer pour la vente
en paquets entiers, du beurre ou du Fromage marque ou étiqueté
faussement en ce qui concerne le Comté ou l'Etal dans lequel ce pro-
duit est fait. Quiconaue viole les dispositions du présent article se
rend coupable d'un aélil, et sera pun! d'une amende de 25 à 50 dol-
lars, ou d'un emprisonnement de 15 à 30 jours de prison pour tout
délit subséquent.
Art. S. Personne ne doit vendre, offrir ou exposer pour la vente
aucun tait condensé, à moins que le dit lait ne soit mis dans des
vases sur lesquels sera distincltiment marqué ou étiqueté le nom
de celui qui fait ce lait, ou la mur(jue sous laquelle il est fabriqué.
Aucun lait condensé ne doit être mis en vente, à moins qu'il ne soit
fell de lait pur non souillé, sain, salubre, frais et dont la crème uï
pas été enlevée, ou à la condition que la proportion de nutières
solides contenue dans le lait condensé soit équivalente à fS p. c. de
D,B,t,zed.yGOOg[e
65 FALSIFICATION DES DKMRËtS ALIHRNTAIKES 6o
matières solides dans le lait bruL, et que la graisse forme 35 p. c. de
ces matières solides.
Quand le lait condensé est pris, pour être vendu, dans des pots
non hermétiquemeut clos, le vendeur devra marquer ou étiqueter
ces pots avec le nom du ou des Comtés d'où provient ce lait, et le
nom du vendeur.
Quiconque viole les dispositions du présent article se rend cou-
pable d'un délit et sera puni d'une omende do 50 à 300 dollars, ou
d'un emprisonnement de un à six mois pour le premier délit, ou des
deux, l'amende et la prison, et six mois de pnsou pour tout délit
subséquent.
Art. 9. Le Gouvernement, sur l'avis et avec le consentement du
'Sénat, nommera un commissaire qui prendra le titre de « Commis-
saire des produits des laiteries pour l'Etat de New- York » ; 11 devra
être citoyen de cet Etat et sera nommé pour deux ans, ou jusqu'à la
nomination de son successeur; il recevra un traitement annuel de
3,000 dollars (15,000 francs) et le remboursement de toutes les dé-
penses nécessitées par l'accomplissement de ses fonctions officielles.
Le dit commissaire sera nommé dix jours après la promulgation de
la présente loi et sera chargé d'en appllc[uer les dispositions sous la
direction du Gouverneur. Le dit commissaire pourra être révoqué
au gré du Gouverneur et son successeur sera nommé comme il est
dit plus haut. Ledit commissaire est autorisé par la présente et a
pleins pouvoirs pour nommer tels commissaires-adjoints et em-
ployer tels experts, chimistes, agents et conseillers qu'il pourra
juger nécessaire à l'accomplissement de la loi ; leur indemnité devra
être fixée par le commissaire. Ledit commissaire est également
autorisé à employer un commis aux écritures dont le traitement
annuel ne pourra pas excéder 1,300 dollars.
La somme de 30,000 dollars est affectée ii l'exécution de la pré-
sente loi. Tous les frais, comptes et dépenses autorisées par la pré-
sente loi seront payées par le trésorier de l'Etat sur visa du contri}-
leur. Les dépenses totales ne devront pas excédur la somme fixée
par la loi. Ledit commissaire devra faire annuellement à la législa-
tion, et cela au plus tard le 15 janvier, son rapport sur ses travaux
et ses opérations; 11 devra faire eonnattre en détail le nombre de
commissaires-adjoints, d'experts, de chimistes, d'agents et de con-
seillers qu'il aura employés. Ledit commissaire aura au nouveau
Capitule un local qui sera réservé pour son usage par le commissaire
du dit bâtiment.
Art. 10. Ledit commissaire, les commissaires-adjoints et les
experts, les chimistes, agents et conseillers qu'ils autoriseront en
due forme, auront plein accès à l'intérieur et à l'extérieur de tous
les magasins, fabriques, fermes, IjiUiments, wagons et voitures
servant à la production, l'emmagasinage, la vente et au transport
des produits des laiteries ou de leurs imitations ; ils pourront ins-
pecter tous les vases et pots contenant du lait, les faire ouvrir et en
prendre des échantillons aux fins d'analyse.
D,B,t,zed.yGOOg[e
6G FALSIFICATION DBS DBN1ÉE8 lUMNTAIRSS 66
Art. 1 1 . Des cours en sessions spéciales auront la juridic^on de
tous les cas provenant de l'application de la présente loi et leur
juridiction est étendue de manière à leur permettre de Taire appli-
quer les pénalités imposées par un ou par tous les articles de la
présente loi.
Art. 12. Dans toutes les poursuites intentées en vertu de ceU«
loi, les frais seront pris sur l'aïuende si une amende est infli^:
dans le cas contraire ils seront payés de la façon prévue par la loi:
le reste de l'amende sera versé au trésor de l'Étal.
Art. 13. Dans toutes les poursuites exercées en vertu de la pré-
sente loi concernant la vente et la labrication de lait impur, souillé,
malsain, altéré ou insalubre, s'il est démontré que le lait contient
plus de 88 p. c. d'eau ou substances fluides, ou moins de 13 p. c.
de matières solides du lait, lesquelles ne doivent pas contenir
moins de 3 p. c. de graisse, ce lait sera déclaré falsiné ; et le lait
trait moins de 15 jours avant ou moins de 5 jours après le vêlage
ou provenant d'animaux nourris do résidus de distillerie ou de sul>-
stances quelconques en élalde putréfaction ou en fermentation ou
de quelle nourriture malsaine que ce soit, sera déclaré lait souillé,
impur, malsain ou insalubre (cet article ne s'applique pas aui ali-
ments conservés dans des silos).
Art. H. L'action de faire quelque chose prohibé ou de ae^ças
faire ce qui est ordonné par la présente loi sera une présomption
pouvant faire croire à une intention volontaire de violer les diffé-
rents articles de la présente loi.
Art. 15. Sont abrogés...
Art. 16. La présente loi entrera en vigueur le <" jour de juin
1884, à moins de dispositions contraires.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FAUIFICATKM DES DEKRËES ALIKBMTAIRBS
Bibliograpliie.
Nous devons nous borner ik citer les ouvrages qui nous onl fourni
le plus de renseignements. Ce sont :
AniLTST (the). — Organe de la société des < Publics Analysts >
d'Angleterre.
Annales d'hygiène publique et de médecine légale. Paris, pas-
sim.
Association internationale pour le progrès des sciences sociales.
Congrès d'Amsterdam, 18G5.
Beltal. — Essai sur Toi^nisation générale de l'hygiène pu-
blique. (Législation sanitaire comparée). Brui. 1876,
CoNGBËs général d'hygiène de Brux.elles, 1832.
GoNCRfis international d'hygiène de Lahaye, 1884.
CoNGBËs international des sciences médicales de Bruxelles, 1875.
Conseil supérieur d'hygiène publique de Belgique. Rapports.
DoufiLAs-HoiiG. — La médecine publique en Angletere. Pa-
ris, 1883.
GiLLE et Vande Vïtebe. — Rapports aux Assemblées nationales
scientifiques de 1880 et 1883.
GuARD. — Documents sur tes falsifications des matières ali-
mentaires et sur les travaux dulaboratoire municipal. Paris, 1885.
A. J. Xartin. — Etude sur l'administration sanitaire civile à
l'étranger. Paris, 1884. {Eœcellent recueil de législation sanitaire.)
Le Moovement hygiénique. — Revue belge d'hygiène publique et
privée. Bruxelles, 1885.
Napub et a. J. StiRTiH. — L'étude et les progrès de l'hygiène en
France de 1878 à 1882. Paris, 1882.
Revue d'hygiène et de police sanitaire. Paris, passim,
Rrvde trimestrielle des sciences médicales de Hayem, Paris,
passim.
Vandeh Broeck. — Des mesures législatives et de police à pren-
dre pour réprimer efficacement la falsificatian des denrées ali-
mentaires. Bruxelles, 1865.
Wadters. — Rapixirts du Comité de salubrité d'ixelles,' 1 882
à 1884.
Nous citerons également avec une cordiale reconnaissance les
noms de MM. Pagliani, professeur à la faculté de médecine de Turin,
— E. Perrin, membre et ancien vice- président de la commission des
logements insalubres de Paris — et Rutscr, Directeur des affaires
médicales au ministère de l'intérieur ii Lahaye, pour les précieux
renseignements qu'ils ont bien voulu nous transmettre. T. B.
D,B,t,zed.yGOOg[e
D,Biin.d,Goo'^le
LES EAUX ALIMENTAIRES
Quels sont les caractères des eaux alimentaires; dans
l'état actuel de la science, quels sont les meilleurs
procédés pratiques & recommander pour la consta-
tation de ces caractères.
Rapport de M. E. Vande Vyvere.
Considérattons générales.
Il est un &il indéniable aujourd'hui, c'est que la queslion la plus
importante aU: point de vue de l'hygiène publique est celle qui est
relative aux eaux alimentaires.
4 L'eau est avec l'air et les aliments, » dit Armand Gautier, q la
> substance qui nous pénètre de toute part, et qui concourt à tous
D les phénomènes d'assimilation et de désassimilation de l'écono-
> mie. La bien connaître a paru do tous temps indispensable aux
» hygiénistes. ■ ■
Dès l'antiquité, l'eau était un objet des soucis des médecins, nous
voyons Hippocrate lui-même s'en préoccuper dans son traité des
airs, des eaux et des lieux : « Je veux exposer maintenant ce qui
> est à dire sur les eaux et montrer quelles eaux sont malsaines
> et quelles sont très salubres, quelles incommodités nu quels
» biens résultent des eaux dont on fait usage, car elles ont une
> très grande influence sur la santé, v
L'eau prise comme boisson a plusieurs riJlea à remplir dans
l'économie, elle sert de véhicule aux phénomènes digestifs et trans-
porte constamment dans tout l'organisme les produits assimilables.
D,B,t,zed.yGOO^IC
70 LEB UCI ÀLIUKIITàIHEB 2
Elle devient partie esseDtielle de nos organes, de nos tissus; elle
apporte à l'organisme les matériaux salins, les carbonates et phos-
phates de calcium et de magnésium qu'elle tient en dissolution;
mais par le fait même des importantes fonctions qu'elle remplît
dans l'économie, elle peut introduire dans celui-ci des substances
ou des organismes nuisibles et par là devenir la cause de graves
accidents.
Cette vérité reconnue, on s'est toujours préoccupé de la nature
et de la composition des eaux qui devaient servir aux usages ali-
mentaires.
Un des premiers Congrès d'hygiène internationaux qui se soit
réuni, te Congrès général d'hygiène de 1853, s'est occupé de cette
importante question. Formulée dans les termes suivants : < QueU
sont les caractères de l'eau potable? », elle fut résolue, après dis-
cussion d'un remarquable rapport de l'émînent chimiste, M. Stas,
par l'adoption des indications ci -après :
L'eau est d'autant meilleure qu'elle réunit à un plus haut degré
les caractères suivants :
i' Elle doit être limpide, fraîche, sans odeur, d'une très bible
saveur, qui ne soit ni désagréable, ni iade, ni douceAtre, ni salée ;
%" Elle doit être aérée et tenir en solution une certaine quantité
d'acide carbonique ;
3> Elle ne peut renfermer ni matières animales, nî matières
végétales, et particulièrement aucune de ces substances en état de
putréfaction ;
4' Elle ne peut acquérir une odeur désagréable après avoir été
conservé dans un vase fermé ou ouvert;
5* Elle doit dissoudre le savon sans former de grumeaux et bien
cuire les légumes ;
6° Elle doit contenir le moins possible de principes minéraux
fixes. Les meilleures eaux de sources en renferment de un à deux
dix-millièmes. On ne peut considérer comme bonne eau celle qui
en contient au-delà de cinq dlx-milliëmes. Les matières fixes com-
muniquent à l'eau une saveur désagréable et la rendent crue, dure.
7° Parmi les matières les plus nuisibles il faut compter en pre-
mière ligne les sels métalliques, le sul.atc de chaux, ensuite les
azotales de chaux et de magnésie, les chlorures de ces bases, ainsi
que les sels ammoniacaux. L'existence d'un dix-millième de car-
bonate de chaux n'est pas nuisible.
D,B,t,zed.yGOO^IC
3 us Kinx ALixEiTTims 71
8" L'eau doit âtre à l'abri de toute impureté provenant de l'infil-
tration dans le sol des eaux ménagères, de débris végétaux et
animaux, de matières fécales, des produits que laissent échapper
les tuyaux de conduite des gaz éclairants et autres matières orga-
niques.
Parlant de ces prémisses, on peut dire :
I. Que l'eau des étangs dépourvus d'écoulement, l'eau des ma-
rais, des tourbières et généralement toutes les eaux stagnantes sont
absolument impropres à la consommation ;
II. Que les eaux dures ou crues, c'est-à-dire plus ou moins im-
prégnées de sels calcaires et contenant des matières inorganiques
en dissolution, sont plus ou moins nuisibles ;
m. Que l'eau des rivières, des ruisseaux et cours d'eau ne peut
être employée aux usages domestiques que lorsqu'elle est dégagée
d« toute impureté;
IV. Que les eaux de puits, de couches ou dépôts souterrains, bien
qu'exempts de tout mélange de matières animales ou végétales, ne
sont néanmoins propres à la consommation que lorsqu'elles ne con-
tiennent pas une proportion trop forte de matières minérales ;
V. Que les eaux de pluie et de fontaine ou de source jaillissant
au-dessus du sol sont généralement salubres;
VI. Qu'enfin, il y a lieu de donner la préférence aux eaux filtrées
et recueillies dans les sables siliceux, dans les terrains graniteux
ou schisteux et généralement dans les terrains de formation primi-
tive.
Telles furent les conclusions d'un débat contradictoire auquel
prirent part l'élite des savants hygiénistes de l'époque et parmi les-
quels nous remarquons MM. Varrentrap, Ed. Chadwiclt, Gaultier de
Glaubry, Magendie, Guérin, Von Baumhauer, Melsens, Stas, rap-
porteur, etc.
Elles seinblaient, à cette époque, répondre aux desiderata de l'hy-
' giène, de la physiologie et de la patbogénie.
Mais, depuis lors, les sciences ont progressé et de multiples recher-
ches ont été faites pour élucider ce problème si contesté : Queis doi-
vent être les caractères de l'eau potable.
Les divergences d'opinion ont eu pour cause de rendre perplexes
les chimistes chargés de l'analyse des eaux, les hygiénistes qui
doivent se prononcer sur les qualités de ces liquides et les fonction-
naires de l'ordre administratif, lorsqu'ils sont appelés à appliquer
D,B,t,zed.yGOO^Ie
72 LES Binx ixmnTiiiD 4
les règlements contre leurs administrés qui se reTuseDl à doter leurs
habitations d'une bonne eau alimentaire.
Jusqu'en ces derniers temps, les règles fixées par le Congrès d'hy-
giène de 1852 servaient de base à l'appréciation de la qualité des
eaux potables. Depuis quelques années, de nombreuses divergences
se sont produites sur l'utilité de maintenir intégralement les déci-
sions précitées.
Des hygiénistes soutiennent que les matières salines qu'on ren-
contre dans les eaux ne peuvent nuire, qu'on ne doit tenir compte
que des matières organiques; d'autres, sans aller aussi loin, décla-
rent que l'on peut sans inconvénients toléier dans les eaux des
quantités plus considérables de certains sels que celles admises
par les congressistes de 1852, etc.
Quoi qu'il en soit, il est évident que, si l'on est d'accord pour
admettre encore plusieurs des conclusions de nos prédécesseurs, il
en est d'autres que la science nous oblige de modifier.
Le congrès de 18<')2 avait posé comme axiAme que c parmi les
» matières les plus nuisibles, il feut compter en première ligne les
s sels métalliques, le sulfate de chaux, ensuite les azolates de chaux
» et de magnésie, les chlorures de ces bases ainsi que les sels
T> ammoniacaux. >
Aujourd'hui, on est généralement d'accord que, avant toutes
choses, il faut rechercher dans les eaux tes matières organiques,
examiner si ces matières sont de nature végétale ou animale, hydro-
carbonées ou azotées, organiques ou organisées.
En 1852, .M. Gaultier de Claubry avait déjà indiqué cet ordre
d'idées quand il prononce les paroles suivantes : a Au § 8 du pro-
> jet de solution, on dit : o Parmi les matières les plus nuisibles, il
» faut compter en première ligne le sulfate de chaux, ensuite les
« azotates de chaux et de magnésie et les chlorures de ces bases. >
n Plus loin, on dit que l'eau des marais, des tourbières et celles qui
» contiennent des matières inorganiques en dissolution sont nnisi-
D blés. Mais il me paraît indispensable d'indiquer dans le para-
T) graphe même quelles sont les matières organiques qui rendent
j> l'eau malsaine. »
Ces paroles prouvent évidemment la préoccupation de cet hygié-
nistes sur la nature des matières organiques. Comme à cette époque
la science ne mettait pas encore à la disposition des analystes les
moyens d'investigation qu'elle nous a enseignés, on se contentait de
généraliser les matières organiques, de ne pas différencier les na-
.y Google
s us UDZ àLIUmAWBE 73
tières disssDutes des matières organisées et de comprendre sous te
même terme générique toutes les substances non minéralisées.
La réponse de l'honorable rapporteur au médecin Trançais en est
une preuve évidente. M. Stas répondit à M. Gaultier de CIsubry :
c L'eau potable ne peut renTermer aucune substance organique. > (4)
En i85S, on admettait donc qu'il y avait moyen de trouver des
eaux complètement exemples de matières organiques et on consi-
dérait toutes les matières organiques comme nuisibles etayant pour
effet de rendre l'eau impropre aux usages alimentaires.
L'examen microscopique, Tanalyse biologique, les cultures, per-
mettent aujourd'hui d'étendre nos moyens de recherches ; ils ont
prouvé qu'il n'existe pas d'eau qui ne renferme au moins quelques
êtres organisés ; l'eau distillée, lorsqu'on l'introduit dans des mi-
lieux de culture appropriés, laisse voir au bout de quelques jours
la présence de quelques pro'.oorganismes.
On ne saurait donc trouver des eaux complètement exemptes de
matières organiques et si ces matières échappent aux moyens d'in-
vestigation chimiques, il nous est donné de les déceler, après leur
culture, par le microscope.
Ces matières ne sont évidemmentpas toutes nuisibles, la science
travaille aujourd'hui à rechercher les moyens de distinguer avec
certitude, les organismes nuisibles de ceux qui sont inoJfeDsirs ou
même salutaires, et si l'on n'est ps parvenu encore à résoudre ce
problème, on sait du moins que certains organismes n'ont aucune
influence nocive sur la santé et sont souvent une preuve de la
bonne qualité des eaux. 11 est reconnu et admis que la présence des
dîaïom^ï dans l'eau est momentanément une preuve de sa pureté
au point de vue hygiénique, que certaines algues vertes, certaines
ektorantées et monades ne peuvent compromettre les propriétés ali-
mentaires, etc.
Diverses observations démontrent péremptoirement que l'eau sert
de véhicule à certaines alfections épidémiques, que certains êtres
organisés qu'elle renferme peuvent se multiplier dans l'organisme
humain et y apporter des troubles funestes; que les germes de
(1)Le teite da Campte-renda porte inorgtniqne, mais on * éTtdemmtnt im-
priroé l'un mot pour l'autre.
.yGoo<^lc
/
74 LES ZÂUI ÀLIMENTÀIBKS 6
plusieurs maladies sont transportés par les eaux qui deviennent
un liquide des plus commodes pour la transmission de la semence
pathogénique. Le cboléi-a, la fièvre typhoïde sont transmis par les
eaux contaminées de matières excrémenlielles de cholériques ou
de typhiques; aucun doute n'est plus possible à cet égard; des
physiologistes prétendent que d'autres alTectionSjla dyssentene,etc.,
peuvent avoir le même mode de propagation.
De multiples preuves ont été produites pour alGrmer l'influence
des eaux contaminées au point de vue de la Tréquence des fièvres
intermettenles, des diarrhées, etc. Nous pourrions en citer des
centaines.
Il est donc incontestable que la matière organique a une grande
influence sur les qualités des eaux, et que cette influence est telle
que l'on doit spécialement diriger toutes les recherches en vue de
bien se renseigner sur la nature de celle-ci.
Doit-on négliger les malières salines, comme le piéteudent certains
hygiénistes? Doit-on ne tenir compte de leur présence que pour
autant qu'on en trouve des proportions assez considérables ou bien
doit-on conlinuer à adopter comme base d'application les chiffres
votés par le Congrès de 1852?
Chaque système a ses partisans, il y a des hygiénistes qui pré-
tendent qu'il ne faut tenir compte ni de l'acide nitriqwe, ni de l'am-
moni.ique, ni de l'acide phosphorique, ui même des matières orga-
niques, à moins qu'elles soient organisées; que l'on doit unique-
ment rechercher dans les eaux les matières organisées qui suoi
de nature à favoriser le développement des maladies, qu'on ne doii
analyser les eaux qu'au point de vue de l'examen bactériosco-
pique.
Une seconde catégorie admet révatuation approximative des ma-
tières organiques azotées, mais considère comme inutile celle des
principes minéraux.
Une troisième catégorie comprend les hygiénistes partisans du
dosage de toutes les matières tant minérales qu'organiques, delà
détermination de ces matières orgiiniques, mais ceux-ci contestent
qu'une eau est insalubre, si les quantités de matières salines de*
passent les proportions indiquées en 18o2.
Une quatrième ciitegorie, enfin, est d'avis qu'il n'y a pas lieu de
dépasser pour les limites des matières salines, celles admises par le
Congrès de IS52, pour les eaux do bonne qualité.
D,B,t,zed.yGOO^IC
LES UDX UDflNTlIW
Oousldératioiis sur les diverses opinions rela-
tives d, la piireté des eaux.
On est géDéra)ement d'accord pour afGrmer que la constatatioD de
[a nature des matières organiques est toujours désirable et qu'il est
très important, pour l'bygiénisle, de connaître si la maliëre orga-
nique a une constitution azotée ou non azotée, si elle est organisée
ou simplement organique. Si elle est organisée, il sera toujours utile
de pouvoir déterminer la forme, le geore ou l'espèce du protoorga-
oisme.
Hais cette conslatalioD suffit elle?
Nous DO le pensons pas, nous sommes persuadés que l'analyse
eocdttsive de l'eau, au point de vue bactérioscopique, trouvera peu
de partisans. Si ses adeptes prétendent qu'elle seule permet de
déceler avec certitude les quantités inQnies, qui échappent a l'a-
nalyse chimique, des matières nocives et propagatrices de cer-
taines aSeclioDS morbides, telles que celles du choléra, du typhus,
du charbon, etc. ; s'ils citent comme preuve de leur théorie cette ex-
périence du docteur Vallin qui, après avoir laissé tomber uue par-
celle de sang charbonneux dans un litre d'eau distillée bouillie,
injecta quelques gouttes de ce mélange sous la peau à un cobaye qui
mourut RU bout de 48 heures du charbon, et si comme conséquence
de cette expérience, ils prétendent que l'anrilyse bactérioscopique
permet de déceler dans cette eau le microbe du charbon, alors que
le chimiste ne peut y découvrir une proportion condamnable de
matière organique azotée, nous leur répondrons, avec le docteur
Vallin « que, s'il y a une limite que l'analyse chimique ne saurait
t franchir, qu'en dedans de ces limites elle nous apporte des in-
1 dications d'une valeur considérable, s
Nous ajouterions que Kocb lui-même, le grand propagateur des
idées microbiennes, attache une grande importance à l'analyse
chimique et que, lors de ses expériences sur la valeur des désin-
fectants, il formula l'opinion suivante :
c Pour le momeni, on se contente d'expérimenter plus ou moins
1 grossièrement sur des ferments organisés ; mais il n'est pas oer-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
76 us USX. ALIMENTAIRES 8
9 tain que tous les agents infectieux ^oienl des miorobes, il est im-
> prudent de ne pas se préoccuper des fermenls non organises. »
Nous leur dirons également que Klebs et Eberih qui, les pre-
miers, ont décrit le bacille de 1h fièvre typhoïde, ont déclaré t qu'il
> serait prématuré de résoudre la question des relations de l'ori-
t gine de celle maladie avec les bactéries. >
Le docteur Henri Guenoau de Mussy, qui a publié un travail très-,
scientifique sur la part des eaux potables dans l'eliologie de la
lièvre typhoïde, cite plusieurs exemples de l'inQuence de l'eau po-
table sur le développement de celte maladie. C'est ainsi qu'il rap-
porte qu'en 188^, à Paris, la mortalité de ta lièvre typhoïde, daos
les divers quartiers, a elé en proportion directe de la quantité
d'eau de l'Ourcq distribuée ; le 3' arrondissement, le plus éprouvé
de tous, a été celui qui reçoit la plus grande proportion de l'eau de
rOurcq (I).
« Un grand mattro en épidémiologie, d ajouie-t-îl, « pense que la
» mauvaise qualité de l'eau peut donner la raison de la persistance
s d'une épidémie dans un quartier, agissant ainsi â la manière
> d'une cause banale, mais il n'admet qu'avec réserve le râle de la
i propagation du mal. Elle ne joue à ses yeui qu'un rôle secon-
1 daire, râle assez important toutefois pour qu'il reclame (ouïes les
» mesures d'assainissement à l'endroit des eaux de consommation
s avec la même énergie que s'il croyait à leur spécificité. Quoi-
B qu'étant d'un avis contraire, quoique considérant l'eau potable
> comme un puissant, le plus puissant véhicule du germe typhoï-
> dique, j'estime qu'en dehors des conditions favorables, ce germe
» perdra la faculté de manifester son aptitude a vivre. Dans l'eau
» courante pure, il sera entraîné et ne lardera pas à perdre ses
> propriétés virulentes; mais s'il se trouve dans l'eau une certaine
> quantité de matières organiques albuminoïdes, de détritus orga-
s niques, il s'y conservera et même s'y multipliera peut-être indeâ-
9 nimeot, trouvant dans cette eau l'analogue du bouillon de cul-
■» ture de Pasteur, n
Le professeur Fodor, dans ses Hygienische UTiterschungen ueber
(Ij flous nous conlenlernns île i-iier ce seul exeoiple pnur ne pas nUonger
Doire travail, mais les annales de la méiiccine possèdent des milliers d'exemples
de l'inHuenue de la miuraise iiualiié des eaui sur la propagailon des affec-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
9 LU UUZ AUMniTUUi Ti
Luft, Boden und Wasser, inbesondere auf ihre besiehungen au dem
epidemischen krankheiten, soulienl que Teau n'est pas le seul agent
ou i'agenl principal de la ptoductiuD et de la propagation des mal-
ladies épidemiques, mais il est d'avis que bien des observntions
semblent indiquer que l'eau peut jouer un cerlain râlo dans la pa-
thogènie de certaines affections épidemiques. [I considère la pré-
sen.» de l'ammoniaque et des matières organiques dans les eaux
comme un des meilleurs critériums de l'insalubrité de ce liquide,
ces matières sont dangereuses par elles-mêmes ou par le fait qu'elles
favorisent les conditions anti-bygiéniques de l'eau.
Le catarrhe intestinal et la malaria à Pesth, n'ont présenté au-
cune relation avec les modifications de l'eau potable. Le typhus, au
cutilraire, montre certaine relation; il en est de même du choléra
et peut-être de \a variole. La scarlatine, ta diphtérie, la rougeole
et la pneumonie ne si>nt pas influencées. Il insiste pour que, dans les
analyses d'eau, on s'attache surtout a rechercher l'ammoniaque et
les matières organiques azotées.
Flllgge ne croit pas q qu'on puisse arriver à une analyse satisfai-
s santé et suffisante d'une eau, ni se prononcer sur la constilution
» d'une eau donnée sans déterminer la quantité de matières fixes,
s les moditicriiions que subissent ces matières fixes par la chaleur
> et Siins évaluer la nature et la quantité des diverses substances
1 que l'on rencontre dans ce liquide alimentaire. *
Frankland (British médical journal) plaide également pour l'ana-
lyse chimique de l'eau : i Une bonne analyse de l'eau, dit-il, doit se
reposer à la fois sur le dosage du carbone et de l'azote des matières
organiques. En elTul, les proportions de l'azote par rapport au car-
bone sont beaucoup moindres dans la matière organique d'origine
végétale et il est très important de distinguer celle-ci de la matière
animale. L'oxydation de l'eau, soit à l'air libre, soit dans le sol qu'elle
traverse, tend à réduire la proportion en carbone des matières végé-
tales ; au contraire, les proportions de l'azote des matières animales
restent normales. La détermination des composés azotés inorga-
niques de l'eau a de l'importance. A ce point de vue, elle jette de la
lumière sur la source de la matière organique, car tandis que les
matières animales forment des nitriles et des nitrates, la matière
végétale, dans les mêmes conditions, n'en forme pas ou n'en forme
DiQitized.yGOO'^IC
78 us UDZ AUXElTAnU 10
presque pas. Ainsi, qaaod on trouve une quantité considérable
d'ammoniaque, de nilrites ou de nitrates, on est fondé de croire que
ces substances proviennent de matières animales décomposées; si
cette décomposition est complète, on ne trouvera plus que des ni-
trates, principe beaucoup moins dangereux.
M. JSger, le président de l'Association internationale des eaux
potables, disait au Congrès de 4878: < La qualité de l'eau necrée pas
» directement le choléra, à moins que l'eau n'ait été en rapport avec
> les excréments des cholériques, mais il y a un rapport entre l'eau
k et le choléra, en ce sens que l'eau de bonne qualité n'empêche pas
> le choléra, mais que là où I eau est moins bonne et plus chaq^ée
> de matières organiques, le cbolèra devient toujours plus violent. >
Nous avons tenu ô produire toutes ces citations, et, comme nous
l'avons dit, nous pourrions en produire bien d'autres, pour démon-
Irer que les plus chauds partisans de la théorie microbienne sont
d':ivi8 que les cultures bactérioscopiques ne suffisent pas pour se
prononcer sur la qualité des eaui potables, que presque tous sont
d'accord pour affirmer que, dnns les eaux polluées, il existe une
matière organique autre que les bactéries pathogènes capables de
débiliter l'organisme, de favoriser leur reproduction, leur propaga-
tion et sans laquelle même ces bacléries ne présenteraient que peu
de danger, puisqu'ils seraient fatalement condamnés à mourir, fau(«
de matières nutritives.
Les partisans de l'analyse exclusivement bactérioscopique ap-
puient également leur opinion sur cette thèse émise par Pasqualis :
c Du moment qu'on considère comme suspecte toute eau qui
» contient des matières organiques de nature à favoriser le deve-
> loppement des bactéries, il serait logique de considérer le lait
> comme un breuvage aussi dangereux qu'une eau de mauvaise
» qaaiité. »
Cet argument ne résiste évidemment pas à l'examen, si le lait,
si le bouillon qui renferment des matières organiques albumi-
noi'des capables de développer certains microbes qui constituent
les germes spécifiques de certiiuas affections contagieuses, n'ont
qu'une action avantageuse lorsqu'ils sont frais, il n'en est plus de
ménie lorsqu'ils s'altèrent, la putéfraction les rend alors nuisibles.
D,B,t,zed.yGOOg[e
H . LES BAVX jUJHUTTàIUS 79
Il en est de mdme de la maliëre organique qae Ton reocontre dans
les eaux, si celte matière n'est pna altérée, elle pourra ne pas Atre
nuisible, mais comme elle provient d'habitude d'infiltrations de
matières organiques en voie de décomposition que renTerment, soit
les eau:L d'êgouts, soit les liquides des fosses d'aisances, etc., il
s'ensuit qu'une eau qui renferme de la matière organique azotée
Don organisée sera toujours nuisible ou le deviendra inèvitable-
menl en très peu de temps.
Des auteurs prétendent et les expériences de Selmi l'ont prouvé,
que l'altération putride des matières organiques azotées peut don-
ner naissance à la production de bases organiques des plus dange-
reuses, à des ptomalnes dont l'action toxique peut être comparée
aux plus énergiques alcaloïdes de l'ordre végétal. [I est prouvé
également que la putréfaction développe des ferments non organisés
des plus dangereux.
Plus personne ne met en doute que la matière oi^anique non
organisée doit rendre l'eau suspecte, parce qu'en se décomposant,
ces matières peuvent produire des composés qui favorisent le déve-
loppement des bactéries, des bases inoi^aniques toxiques et
d'autres substances susceptibles d'amener des altérations aiguës ou
chroniques de l'organisme, de la cachexie ou des altérations géné-
rales chroniques.
Quant à la culture des microbes, s'il est toujours facile el aisé,
surtout depuis les travaux de Koch, de Pasteur, d'Angus Smith, de
Van Ermengem, de les cultiver et de les reproduire, il est parfois
impossible de déterminer si ces êtres sont nocifs ou ineffensife. Celte
détermination est encore des plus difficiles. On ne connaît pas encore
de procédés qui permettent d'arriver à un résultat certain, on a
préconisé les caractères micro-chimiques, les injections des liquides
de culture renfermant les microbes dans les tissus ou les cavités
des animaux, mais on ne saurait affirmer que l'on est arrivé â un
procédé ayaLt une réelle valeur scientifique.
Le professeur Maggi, de Pavie {sur l'Acrimimie des microbet
( afaneri. s Ttetiie scientifique, f 8S2), a bien prétendu qu'il a dé-
couvert dans les eaux pures un certain nombre de microbes inoffensifs
qu'il a appelé afaneri, parce qu'ils ne se coloraient pas avec les
couleurs d'aniline, tandis que, dans les eaux souillés, il a toujours
D,B,t,zed.yGOO^Ie
80 ua UDX ÂUHBKTmtt 1 C
rencontré des microbes inrectioux, pathogènes, très nettement visi-
bles avec des grossissements de 400 diamètres, qui se coloraient
facilement avec les dérivés de l'onaline; mais on est généralement
d'accord pour ne pas considérer ces assertions comme prubnntes et
pour déclarer qne cette acrimonie ou inaptitude de se colorer ne
peut être considérée comme \û caractêi'islic|ue de l'innocuité des
microbes aussi longtemps que de nouvelles confirmations ne seront
pas venues démontrer l'exactitude pêremploire de ces révélations,
battues en brèche par d'autres observateurs.
C'est ainsi qi]'Eberht,qui s'est spécialement occupé de la recherche
du bacille do la fièvre typhoïde, a renconlre dans la rate, les gan-
glions lymphatiques et les plaques de Peyer un bacille ayant les
dimensions du bacille de la puliefiiclion, mais qui se dislingue de
celui-ci par la dîDGculté avec laquelle il se laisse colorur j)ar lo violet
de mélhyle. GaSky et Gi-ara, qui ont étudie les mêmes bacilles, don-
nent comme un de leurs caractères spécifiques qu'ils possèdent, une
affinité 1res faible pour les matières colorantes.
D'autres physiolt^istes ont soutenu qu'il serait aisé de se rendre
compte de l'infection des eaux par le nombre de microbes que l'on
trouverait dans un centimètre cube de liquide. Cette assertion
n'est pas plus exacte que celle relative au pouvoir de so colorer.
H. Proust, dans ses recherches sur la quantitede bactéries renfermées
dans les eaux de Paris, a obtenu les chiffres suivants :
1 c. c. de l'eau delà Vanne contenait .... H ,000 colonies
Id. de l'hdpital Lariboisière contenait. 9,000 i
Id. du canal de l'Ourcq contenait . . 8,000 >
Id. de la Seine a Clicby (en amont du
collecteur) contenait . . . 1(6.000 >
Id. delaSeineàSt-Ouen contenait. . 30,000 s
Id. de la Seine a Si-Denis contenait . 48,000 >
Les chiffres ci -dessus démontrent évidemment que cette appré-
ciation ne saurai! suffire et, en effet, nous voyons que i centimètre
cube de l'eau de Seine prise à Clichy, en amont du collecteur, ren-
ferme près de huit fois plus de microbes que celle prise à St-Ouen
qui, à cet endroit, renferme environ trente fois plus de matières or-
ganiques ; l'eau de la Vanne contient plus de microbes que l'eau du
canal de l'Ourcq, dont l'insalubrité ne fait aucun doute.
On a prétendu également que l'on pouvait se rendre compte de
D,B,t,zed.yGOOg[e
43 us UUX iLBUHTAIUS 81
rinfectiosité des bacilles pnr le pouvoir que possèdent ceux-ci de
liquèRer plus ou moins rapidement les gêlciLines de culture.
Le D' A. Proust, duns Sun iravnil : Appréciation de la valeur det
eaux potables à l'aide de la culture dam la gâatine; mémoire lu à
l'Acndâmie de médecine de Paris, le 31 octobre 1881, signale comme
an moyen de reconnatlre le doijré d'altération des eaui par l'appari-
tion de la liquéfaction de la gélatine : ■ Les tubes de culture, dit-il,
> sont examinés avec soin toutes les 24 heures, aSn de noter à quel
n moment commence la liquéfaction de la gélatine, ce que l'on
> reconnaît en inclinant la gélatine La liquéfncliun débute toujours
B par la partie supérieure etgaj;ne insensiblement le fond du tube.
» Pour une eau très pure, la liquefadion se declure le dixième ou le
* onzième jour; pour une eau pure le huitième jour; pour une eau
s Mauvaise le quatrième jour; pour uneeau infecte le deuxièmeoa
s le troisième jour. Dans ces expériences, la température ne doit pas
> excéder 20" centigrades; au-dessous de 15" centigrades la liqué-
» fsclion est retardée.
1 On a remarqué que certaines bactéries liquéfient plus vite la
> gélatine que d'autres, quoiqu'existant en moins grand nombre.
> Cela tient probablement à ce que les bactéries contenues dans
s ces eiux, sont bien plus actives et détruisent plus rapidement
» la gelailne. Une eau plus pure peut déoelopper un plus gnmd
> nombre de colonies qu'une eau moins pure, seulement ces colonies
t >ie liquéfient la gélatine que postérieurement à celles de la seconde
B eau. s
Le docteur Proust cite comme exemple les eaux de Paris :
Les colonies développées dans la gdlatine au moyen de la culture
des bacilles contenus dans 1 centimètre cube d'eau, ont liquéSé la
gélatine.
Le 10* jour pour 1 c. c. d'eau de la Vanne;
8* » de r^iApital Lariboisière ;
i' D du canal de l'Ourcq ;
3' B de la Seine à Clichy (en amont du
collecteur);
S* B de laSeineàSt-Ouen;
3' B - de la Seine à Si- Denis.
Nous avons déjà vu que le degré infitclicux de ces eaux n'était pas
en rapport avec le nombre de microbus développes; la liquéfaction
de la gélatine, au contraire, se trouvoil dans ces rapports, puisque
l'analyn organique avait proave que ces eaux renfermaient des quan-
D,B,t,zed.yGOOg[e
8) Lts utrx ALniERUiRU 4 4
tilés variables de matières organiques, correspondant aux chiffres
suivants et exprimniil celles-ci par des chiffres représentant la quan-
tité oxygène pour 1 ,000 centimètres cubes.
L'eau de la Vanne 0,004
de l'hApital Lariboîsîère 0,005
du canal de l'Ourcq. . . . , 0,014
delaSeineàCliohy 0,024
delà Seine à St^uen 0,411
de la Seine à St-[>enis 0,413
Le D* Angus Smith est paiement d'avis que les bactéries qui
liquéfient la gélatine sont celles que l'on rencontre dans la putrèfac-
tion des matières animales ; leur évaluation, la rapidité avec Uiquelle
ils liquéfient, permettent d'évaluer la contamination de l'eau par telle
ou telle quiintité de substances animales.
Halbeureusement cette théorie, que l'on croyait Tondée, vient de
recevoir une nouvelle alleinte par les expériences de Gaffky, qui a
démontré que les badUes typhiques ne liquéfient pas la gélaUne (I).
Le procédé de la liquéraclion ne pourrait donc pas servir pour
reconnaître un des plus terribles microbes de la pathogénie, le
baciUê en navette auquel on atti-ibue la propagation du typhus.
Reste le procédé du D' Angus Smith pour reconnaître les microbes
infectieux. L'inspecteur des rivières anglaises considère le procédé
ci-après comme pouvant servir à mesurer l'aclivité des bactéries qui
se trouvent dans une eau.
La méthode repose sur cette observation faite parHeisch, que les
solutions sucrées en présence de microbes fermentent avec produc-
tion d'hydrogène.
L'eau à examiner est additionnée de 1 p. c. de glucose que l'on
place dans un (ube ii réaction et que l'on maintient renversé sur du
mercure. Ordinairement au bout de cinq jours, le gaz commence par
se rassembler et, après plusieurs semaines, la quantité de gaz varie
de 0 à 14 centimètres cubes pour KO centimètres cubes d'eau. Ces
gaz sont un mélange d'hydrojjène libre, d'a/ul« et d'acide carbo-
nique; ce dernier n'exisie le plus souvent qu'en très minime pro-
portion. D'après le D' Smith, ia production d'hydr.^gèae est le
(1) D'antreB bacillsB pathagènes se IroaTeol daat le mime cai, il en att
ntme qui ne te reprodolsant pas dana la gâlailna.
D,B,t,zed.yGOOg[e
15 LU un ALiaNTims 83
phénomène caractéristique et la mesure zymolique do l'oau eu-
minée.
Dans la plupart des eaux naluretles eiamiaées par lui, le sucre
éprouva la fermenlnlioii el la présence de l'hydrogène fut coDstatée.
Parroîs la quanlilé de co gnz élnil très minime, mais la quanlilé èlait
loojoars eo raison directe de l'impureté des eaux, li mauquait daas
l'eau dislillee ou préalablement bouillie, mais la production était
GODStalèe, si dans ces cas on ajoutait à l'eau des microzyma quel-
conques.
Les matières en suspenaiou dans l'eau, doonent une plus brie
proportion d'hydrogène que lorsqu'elles sont eu dissolution ; les ré-
suliatA de l'expérience sont inOuencés par la proportion du sucre,
du phosphate de sodium, du sullute d'ammonium, etc.
Le seul point douleux de la méthode, c'est ce fait que seuls les
microbes dangereux auraient la propriété de produire les phéno-
mènes, observés; or comme ce Tait n'est pas rigoureusement dé-
monlré, nous ne pouvons appuyer la méthode du D' Angus Smith,
qui déclare lui-même qu'il a hésité longtemps à publier les conclu-
sions de ses expériences.
Il est péremptoirement démontré que l'analyse bactérioscopique,
quelque utile qu'elle soit, ne snurall, dans l'état actuel de la science,
servir uniquement de base d'appréciiition pour la qualité d'une eau
polubte. Les proloorganismes sont encore trop peu connus pour que
l'on se permette du biiser des conclusions d'une analyse sur l'obser-
vation de la culture des bacilles. N'avons-nous pas vu von Petlen-
korer, Emmerich, et d'autres soutenir que des biicilias semblables à
ceux du choiera pouvaient se rencontrer dans l'organisme de personnes
non atteintesdufloau asiatique, n'avons nous pas vu Hillur et Levis
prétendre avoir trouvé le bacille virgule dans la salive, DuCncke
sur du vieux Iromage, Halassez daus des déjections de dyssentéri-
ques, Sranss dans l'écoulement utérin d'une femme atteinte de can-
cer, Finkler et Prier di^ns les déjections de personnes atteintes de
chutera nostrjs; Ray, Lanknsler, Ceci el KleLis déclarer que les
bacilles de ces observateurs sont tout A fitit semblables, au point de
vue morphologique, aux bacilles courbes qu'ils ont rencontrés dans
lecbuléra.
Dans ces derniers temps môme, Klein a aperçu des bacilles
courbes dans l'eau à Calcutta, Maddon dans une eau k Londres,
Certes dans l'eau du bassin du Muséum à Paris et le D* Hériooart
D,B,t,zed.yGOOg[e
81 m ucx Ainsniius 46
dans toalss les eaux qu'il a soumises à l'exatnea. Lorsque, dit le
ly Héricourt, od pread une goutte d'une eau à la surface de la masse
liquide el qu'on la dépose sur une lamelle bien nettoyée, qu'on éva-
pore a sicoité, on obtient un rendu pour ainsi dire imperceptible.
Si on colore ce résidu par une goutte d'une solution aqueuse concen-
trée de violet ou de bleu de mèthyle, et qu'on le prépare pour
l'examen microscopique, on percevra toujours des bacilles ayant )a
forme de ceux décrits par Koch comme étant les baoitles pathogé-
niques du choléra.
Si l'eau est très pure, on devra évaporer quelques gouttes sur la
même lamelle et à la même place, mais le D' Héricourt prélend que
toutes les eaux, depuis les eaui les plus fan^^euses des égouls les
plus mal entretenus, jusqu'à l'eau de la source la plus pure, l'eau
distillée même, conlienneot des micro-organismes qu'un examen
comparatif fait avec de vrais bacilles du choléra qui lui avaient été
rerois par HM. Nicati et Rieiscb, de Marseille, n'a pas permis de dis-
tinguer.
Toutes ces observations, que nous avons tenu à introduire dans
notre rappoit, démontrent qu'il serait dangereux de s'en tenir uni-
quement aux caractères morphologiques des bactéries.
L'analyse complète chimique el bactérioscopique de l'eau s'impose
donc aux hygiénistes, et si l'on veut donner une appreciuLion sur la
valeur d'une eau qui doit servir aux usages alimentaires, il sera tou-
jours utile de ne négliger aucun des éléments d'analyse que le
cbimiste-bygiénisLe tient à sa disposition.
Sir Francis de Cbaumont, de Netley (T'As sanifary Record 1879),
s'exprimant sur les analyses des eaux, prononça les paroles sui-
vantes : t Les différences d'appréciation des chimistes-experts en ce
> qui concerne l'analyse des eaux potables, jettent parfois dans le
s public, une sorte de discrédit sur les chimistes, cola provient de
1 ce qu'on se laisse souvent eniriitner à formuler son jugement
B d'après les chiffres bruts d'une analyse, sans tenir compte de
1 toutes les données que peut fournir la science.
c Certains experts sont trop chimistes et pas assez hygiénistes il
t est vrai que l'inverse se rencontre souvent. On a vu récemmi-nt
> un homme éminent soutenir qu'une eau impure contenant une
> grande quantité de matières organiques n'était nullement insa-
1 lubre. 1
D,B,t,zed.yGOO^Ie
17 LBS BIDZ âLIMSIITàIIES 85'
Le D' Da Silva Amado exprima, lors da Congrès des sciences oaè-
dicales, des idées semblables. D'après lai, aucune méthode d'inves-
tigalion spéciale n'est suHisante pour déceler toutes les particula-
rités de composition qu'une eau potable peut offrir. Ce n'est qu'en
appliquant tous les moyens d'investigations que la science possède
que l'on arrive à une somme de probabilités (elles que, dans le plus
grand nombre de cas, elles sont suffisantes pour reconnaître la
vérité.
Nous sommes du mémo avis, et- nous sommes persuadés que
l'examen complet de l'eau destinée a l'alimentation doit comprendre
l'analyse chimique, l'analyse microscopique et l'analyse bactériolo-
gique, c'est-à-dire la culture de tous les micro-organismes que l'on
peut rencontrer dans les eaux; l'examen de leurs caractères suivant
le milieu dans lequel ils se trouvent et se développeat et leur classe-
ment, (t c'est possSile, en bacilles nocifs ou inoffensib.
L'analyse chimique comprendra spécialement la détermination
qualitative et quantitative des matières étrangères à l'eau, tant de
l'ordre organique que de l'ordre inorganique. Le chimiste dosera,
autant que possible, les matières organiques, l'ammoniaque libre,
l'ammoniaque résultant de l'oiydation des matières azotées, les
aoides azotique et azoteux, les sels minéraux, etc.
Il est difficile d'admettre que des hygiénistes peuvent prétendre
que les matières dissoutes dans l'eau u'ont aucune influence sur la
santé et que ta surabondance de certains sels ne peut nuire. Pour
étayer leur théorie, ils s'appuient sur ce fait, qu'on peut boire
impunément, pendant un temps relativement assez long, des eaux
minérales salines, sans que celles-ci produisent aucun effet nuisible.
Nous pourrions répondre à ces physÎDlogistes que, dans ce cas, ils
doivent nier t'influence des eaus minérales sur l'organisme et
cependant nous voyons fréquemment que certaines eaux minérales,
qui renferment les mômes principes que nos eaux potables, mais
dont l'un des éléments se trouve en excès peuvent être considé-
rées comme des agents thérapeutiques énergiques.
Il est un fait positif, c'est que certains sels qui se rencontrent dans
les eaux, peuvent être dangereux si on les incorporait à des doses
trop considérables ou trop souvent répétées. Nous pourrions ajouter
que si l'emploi de certaines eaux semble ne pas influencer sur la
i.
D,B,t,zed.y.GOOg[e
86 LES UDI AUUNTillBS 18
santé publique en temps urdinaire, nous voyons cependant ces
populations être décimées les premières, dès qu'une épidémie se
présente.
Aoialyse cbtmlque de Feau et détermination des
quantités de matières étrangères qu'elle peut
contenir.
Comme les quantités de matières peuvent différencier suivant la
méthode d'analyse employée, nous avons cru qu'il serait désirable
que les membres du Coogrës s'enleodissent pour adopter un mode
opératoire unique, pratique et donnant dos résultats d'une exacti-
tude aussi satisfaisante que possible.
Nous avons fait choix de méthodes pratiques, faciles et rapides,
donnant des résultats comparables et d'une exactitude satisfaisante.
Nous avons cru devoir diviser ces méthodes en deux catégories.
Les premières sont désignées comme des procédés indispensables,
ezpèdilifs et suQisanls dans la plupart des cas.
Les secondes sont considérées comme des procédés de contrAle,
elles indiquent d'une façon plus rigoureuse, la leneurdessubstances
à doser, nous les considérons comme d'une application néces-
saire, dés qu'il s'agit de se formuler unjugemenlsurla qualité de l'eau
qui aurait pour résultat une interdiction d'habitation. Nous dési-
gnerons les premiers par procédés expèditifs, les seconds par pro-
cédés de contrAle.
Les eaux renferment généralement deux espèces de composés,
les composés minéraux elles composés organiques. Les premiers
sont des sels dissous dans l'eau, à base de calcium, de magnésium,
de sodium, de potassium, d'ammonium; des oxydes de fer, d'a-
luminium, etc. ; les seconds sont des matières organiques ou orga*
nisées. II est essentiel que l'on puisse reconnaître et doser, autant
que possible d'une manière précise, les divers éléments de l'eau.
Aussi, nous proposons au Congrès de procéder de la manière sui-
vante :
D,B,t,zed.yGOOg[e
LES ucx umniTAïus
Prise de réoîiantlllon, essai prélézaixudra et
analyse ûhimique qualitative.
La prise de l'échantillon d'une eau dont on doit détemiiner les
qualités, est une opération importante et délicate; on conçoit que
les moindres impuretés introduites dans l'eau, lors de la prise de
l'échantillon, peuvent modifier prorondément les résultats, aussi
est-il nécessaire que cette prise soit faite avec toutes les précau-
tions désirables. El est essentiel qu'on se serve de bouteilles en
verre bouchées à l'éméri et préalablement bien rincées à l'eau aci-
dulée d'acide chlorhydrique, puis à l'eau pure et, enfin, à plu-
sieurs reprises avec l'eau qu'on doit analyser. Si od n'avait à sa
disposition que des bouteilles ordinaires, on devrait les boucher
avec un bouchon de liège paraffné.
Pour une analyse générale, on peut se contenter de prendre deux
litres de liquide ; si l'eau était pure, on eu prendrait quatre et si
on avait à examiner de l'eau des lacs ou des sources de montagne,
on en prendrait six. Une analyse très détaillée exige une plus
grande quantité d'eau; mais, comme dans la plupart des cas, l'ana-
lyse ne doit servir qu'à reconnaître les qualités potables de l'eau,
les quantités indiquées plus haut suffisent. On se sert d'habitude,
pour ces prises de bouteilles, d'une contenance de deux litres.
Pour prélever un échantillon dans une source, rivière ou réser-
voir, on y plonge la bouteille elle-même au-dessous de la surface
du liquide, on rince la bouteille à deux ou trots reprises et, enfin,
on la remplit. Si l'on doit se servir de l'intermédiaire d'un vase,
on veille à ce qu'il soit parfeitement propre et bien rincé à l'eau.
On évitera de prendre l'eau à la surface ou de remuer les dépôts
du fond.
Si l'on prend l'eau à une pompe ou à un robinet, on laissera
couler l'eau pendant un certain temps, puis on remplira le Sacon
en prenant les mêmes précautions que précédemment.
n est bon de prendre note de la nature du terrain et de tontes les
particularités qui se présentent.
L'eau doit être conservée à l'abri de la lumière. On doit en com-
mencer l'analyse le plus promptement possible, au plus tard deux
fois Ttngt-quatre heures après la prise, surtout pour ce qui con-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
ceroe les matières organiques, rammomaqae et lea acidea azoti-
que et azoteux.
Avant de procéder aux expériences chimiques, il est bon d'exa-
miner d'abord l'eau au point de vue de ses caractères phy^siques
et organolepliques.
On note d'abord la couleur. Â cet effet, on observe l'eau dans
des grands tubes à essai très-propres et en la comparant avec la
même quantité d'eau distillée, placée dans un tube similaire. Il est
bon do placer derrière les tubes une Teuille de papier blanc. On
examine ensuite sa limpidité et sa transparence, on voit si elle
contient des matières en suspension. Si on rencontrait de ces ma-
tières, on les laisserait se déposer pour les soumettre ultérieurement
à Texamen microscopique.
On constate ensuite la saveur et l'odeur, seulement, ces deux
caractères ne sont pas toujours faciles à déterminer. De gusHbttt et
odorAm non disputandum, dit un vieux proverbe en latin de cui-
sine. Les organes de l'odorat et du goût sont diversement affectés
suivant les personnes, aussi est-il parfois assez difficile de se
rendre un compte exact de ces caractères.
Pour apprécier l'odeur d'une eau, on en met une certaine quan-
tité dans un peUt ballon bien propre et lavé au préalable à plu-
sieurs reprises avec l'eau soumise à l'examen.
On bouche le ballon et on le chauffe au bain-marie à une tem-
pérature d'environ 38*. On le relire du bain-marie, on lave la partie
externe avec de l'eau parfaitement inodore, on agite vivement, puis
on débouche et on observe si l'eau a une odeur spéciale.
On pourra parfois extraire l'odeur au moyen de l'étber, en agi-
tant l'eau avec de l'éther, laissant les deux liquides se séparer,
puis évaporant l'éther à l'air libre, il restera un résidu présentant
une odeur caractéristique.
Une feuille de papier Berzelius, trempée dans l'eau, suffira par-
fois également à fixer l'odeur.
Pour bien constater la saveur, on se rincera plusieurs fois la
bouche avec l'eau avant de la go&ter définitivement. La saveur
doit être fraîche, légère et agréable ; elle peut être influencée par
la température ou par le gaz qu'elle contient. Une saveur saumâtre
indiquera un excès de chlorure de sodium ; une saveur salée et
amère, des sels de sodium ; une saveur amère, des sels de magné-
D,B,t,zed.yGOOg[e
SI LES BAUX uiHBirriius 89
sit]m;unfl savonr douceâtre, an excès de sulfole decalcinm; les
nitrates et les sels alcalins peuvent lui communiquer une saveur
fode, surtout si la température est un peu élevée. La température
ne doit jamais être supérieure à 45» centigrades. Une température
trop élevée fevorise la multiplication des oT^nismes inférieurs.
II est désirable que l'eau soit aérée. Si elle n'est pas aérée, elle
a une saveur fode. L'absence d'oxygène indique souvent la présence
de substances organiques en décompodtion. En général, les eaux
potables contiennent par litre âS à 35 centimètres cubes de gaz,
contenant 8 à 1 0 p. c. d'anhydride carbonique; le reste est un mé-
lange d'oxygène et d'azote : 30 à 33 p. c. d'oxygène et de 67 à
70 p. c. d'azote ; soit environ 13 à 47 centimètres cubes d'azote et
7 à 8 centimètres cubes d'oxygène.
On essaie ensuite l'eau au papier de tournesol, elle doit avoir
une réaction légèrement acide et passagère, due à l'acide carbonique,
ou très-biblement alcaline.
L'analyse qualitative aura pour but la recherche des matières
organiques, de l'ammoniaque, de l'acide nitrique, de l'acide nitreux,
de l'acide sullhrique, de l'acide phosphorique, du chlore, de
l'hydrogène sulfuré, du calcium, du magnésium, etc.
Analyse ctalmlque quantltativs.
Si l'eau est claire et limpide, on peut s'en servir telle qu'elle
est; si elle était trouble ou si elle avait donné naissance à un dé-
pét, on devrait la laisser reposer, en séparer par décantation la
plus grande partie et ne filtrer que les dernières portions. Le fiU
trage se feit sur des filtres tarées, afin de pouvoir déterminer le poids
des matières en suspension. On peut soumettre une partie du dé-
p4t à l'examen microscopique.
Résidu solide.
Avant toute opération, on doit doser la quantité de matières
fixes que l'eau lient soit en suspension, soit en solution.
D,B,t,zed.yGOOg[e
90 LES UOX UllOIfTAUES 82
PsoCÉVS BSPËviiiP. — On évapore 200 centimètres cubes d'eau
dans une capsule en platine, en porcelaine ou en verre, à une tem-
pérature inférieure à 1 00" ou mieux au bain-marie. Le résidu est
séché à lOO'jusqu'à poids constant, puis pesé.
pRocfivfi BBCOHTiioLE. — On évapore, au bain-marie, SOO centi-
mètres cubes de l'eau à analyser dans une capsule en platine ou en
porcelaine tarée (il sera toujours préférable de se servir d'une cap-
sule en platine) contenant 2 grammes de carbonate de sodium pur
et parfaitement sec. On ne doit pas opérer sur des quantités plus
considérables d'eau, parce que, pendant l'évaporation, si elle est trop
longue, certains principes peuvent s'altérer. Nous préconisons l'ad-
dition du carbonate de sodium récemment calciné pour cmpécber
la décomposition de certains sels, tels que le chlorure de magné-
sium. Lorsque l'eau est évaporée, on dessèche le résidu à l'étuve
dans un bain d'air & 100° centigrades, jusqu'à poids constant.
Certains chimistes estiment que cette dessication à 100' centi-
grades est insuffisante, ils ont préconisé des températures supé-
rieures, 110% 130- (Armand Gautier), 140», 180" (Girard). Nous es-
timons qu'une température de 100° cenUgrades suffit; si on veut
pousser la dessication à une température supérieure, il fôudra ren-
seigner les diverses proportions du résidu après dessication suc-
cessive aux températures de 100", 440°, 180= (1). Lorsqu'il n'y a
plus de perte de poids, on note le poids du résidu (S). Ce poids se
calculera facilement, on tiendra compte de l'excès de poids de la
capsule tarée. Il Ibut avoir soin de peser rapidement après refroi-
dissement sous l'exsiccateur, car les sels : nitrites, nitrates, chlo-
rures de calcium et de magnésium, formant le résidu, sont, en géné-
ral, très hygroscopiques, ce qui peut être une cause d'erreur. Ce
résidu peut être partagé en deux parties égales, on peut épuiser
la première fhiction par l'eau bouillante, jeter la solution sur un
filtre, puis recevoir la liqueur dans une capsule tarée, foire évapo-
(1) Les résnltits ablentia à ce» divetsea lempérituree tonl dlITéreau, l'eau
d'hydralatioD ■'éliminant ptua od moina rapldemeot, d'aprèa le compoeé avec
lequel elle est combinée, etc.
(2) Il ram observer cependant qu'une partie des sels ammoniacaux et ntme
de l'urée, aura pu être ainsi ilécomposée et volaillisée. L'ammoniaque, lea
nati^rEa organiques roluliles et l'urée auronl pu être chassées dans la dessl-
oallon ; b'II y a dee nitrates, une partie aura pu subir aussi une décompoeltlon
partielle.
D,B,t,zed.yGOOg[e
S3 LIS BAUX iuiinnuuB 91
rer en opérant comme pécédemment. Oo aura ainsi le poids des
substances sohibles et des maUères insolubles.
Dosage des znatiôres organiques.
Lorsqu'on aura pesé la capsule et qu'on aura pris le poids du
résidu desséché aux diverses températures, on chauffera progres-
sivement jusqu'au rouge sur une lampe à gaz ou à alcool, soit tout
le résida si on ne l'a pas divisé en deux paris, pour connaître les
quantités de matières solubles et insolubles, soit la moitié qu'on
aura réservée; on observera s'il se dégage ainsi de l'ammoniaque,
des vapeurs à odeurs empyreumatiques ; s'il brunit ou noircit, jus-
qu'à quel point le noircissement est intense, s'il se dégage des va-
peurs rutilantes ou si le résidu fuse, etc. On continuera la calcina-
tien à l'air, jusqu'à ce que les sels soient blancs ou ocreux et que
la masse ne perde plus de son poids ; on ajoutera alors à la masse
quelques gouttes de carbonate ammonique et on recalcinera très-
légèrement. La différence entre cette pesée et celle qui a été faite
antérieurement, après dessication à 180*, donnera approximative-
ment le poids des matières organiques proprement dites.
Cet essai n'a pour ainsi dire de valeur que pour indiquer la pré-
sence de ces substances ou leur grand excès quand elles sont
abondantes.
On conçoit que la calcination aura eu pour effet de modifier pro-
fondément la composition du résidu. Les matières oi^niques sont
détruites, mais, en même temps, les nitrites, les nitrates, les suif-
hydrates, les composés ammoniacaux, les sels de magnésium se
décomposent; d'autres composés, comme l'oxyde ferreux, se péro-
xydent; d'autres, sous l'influence de certaines circonstances, se
réduisent, les sulfates, en présence du carbone de la matière or-
ganique, peuvent se réduire, etc.
La détermination des matières organiques dans une eau n'est
donc pas possible au moyen de la calcination du résidu.
Plusieurs méthodes ont été préconisées pour arriver à un dosage
exact et précis des matières organiques contenues dans les eaux,
mais, jusqu'ici, on ne connaît aucun moyen de résoudre ce difficile
problème.
D,B,t,zed.yGOO^IC
9S LES UUI ALIMENTAIRES Si
Les uns s'appuient sur le degré d'oxydabilîté des matières orga-
niques, ils ne s'inquiètent pas de leur nature. Ils s'appuient sur la
propriété que possède le permanganate de potassium de brûler plus
ou moins complètement la matière organique. Ces procédés sont
généralement adop!ésau]ourd'liui,bien qu'ils ne soient pas exempts
de causes d'erreur.
Par le procédé au permanganate, on chercho à déterminer la
quantité d'oxygène nécessaire pour brûler la totalité des matières
organiques, on conclut de cette quantité d'oxygène à la quantité de
matière organique. On prend i grammes de permanganate pour un
litre d'eau. Un centimètre cube de cette solution peut céder un
milligramme d'oxygène. On n'obtient ainsi qu'une indication très
relative de la quantité d'oxygène nécessaire pour oxyder la ma-
tière organique et l'on ne peut jamais remonter de la quantité de
permanganate employée à la quantité de matières organiques, car
la réaction est bien loin d'être complète, elle varie suivant une
foule de circonstances.
PtoCtDfi KXPÉDiTiF. — Des autfiurs ont cherché à rendre ce pro-
cédé plus pratique, Wood, Eubel et Tiemann ont, à cet effet,
donné des méthodes qui permettent d'apprécier d'une manière
sommaire et rapide la valeur d'une eau. L'un des membres de la
commission, M. le professeur Blas, dans son travail « Contribution
à l'étude et à l'analyse des eaux alimentaires, E, Hatnlot, Bruxelles
<88i, » préconise le procédé de Kubel-Tiemann (voir annexe n" I).
Il le considère comme expéditifet comme donnant dos indications
suffisantes.
M. Boques, quia fait, il y a deux ans, la critique des divers procédés
de dosage des matières organiques dans les eaux, a signalé toutes
les imperfections de cette méthode.
c Certains auteurs, s dit-il, i se contentent d'indiquer le poids
> du permanganatoréduitpar un litre d'eau, d'autres multiplient ce
» poids par un coëflicient qui varie de S à 5. Le poids ainsi obtenu
> représente la matière organique.
» On rapporte souvent aussi la matière organique au poids alo-
» mique de l'acide oxalique. Ce moyen permet de prendre cet
» acide comme type pour la solution de permanganate. On dira,
) par exemple, que la matière organique contenue dans un litre
n d'eau, réduit la même quantité de permanganate, que le ferait
» tant de centigrammes d'acide oxalique.
D,B,t,zed.yGOOg[e
^5 LES uni ALIMEIITAIUS 93
« Ce procédé présente plusieurs incoQvénieots, d'abord on n'est
> pas certain d'oxyder la totalité des matières organiques; cer-
> taines matières organiques telles que les acides formique etbuty-
s rique résistent à Toxydalion, la même matière organique peut
> donner des résultats différents, suivant la durée de l'ébulli-
B tion, etc. n
Le permanganate est réduit non-seulement par les matières or-
ganiques, mais encore par les composés ferreux, manganeux, l'a-
cide azoteux, l'hydrogène sulfuré, etc., enfin, un même poids de
matière organique exige des proportions très-variables de per-
manganate pour s'oxyder. Frankland, qui a fait une étude de ces
déterminations, a reconnu que le poids du permanganate réduit
n'est pas en proportion avec la nature de la matière organique;
ainsi, 3 grammes de gélatine réduisent 1,470 de permanganate ;
la même quantité de gomme en réduit 0,380; d'acide bippurique
0,48t ; do créatine 1,138. Certaines matières organiques réduisent
très-lentement le permanganate. Ainsi, 3 centigrammes de gomme
arabique n'avaient absorbé, au bout de d heures, que 0mgr.3S
d'oxygène, alors qu'il leur en fout 35,9 pour éprouver la combus-
tion complète; la même quantité de sucre n'en avait absorbé que
Omgr.15, alors qu'il lui en faut 33,7, et une même quantité d'a-
midon en avait absorbé Omgr.30, alors qu'il lui en &ut 33,5.
Cette méthode donne donc des résultats douteux et sur lesquels
on peut guère se baser. On a cherché à donner une plus grande
valeur au procédé, en le modifiant :
Le docteur Wood (/omttki/ ofthe Chemtst Society, 1861) détermine
la matière oxydable totale (nitrites, matières organiques, etc.) en
deux fois. II ajoute d'abord à l'eau de la liqueur de permanganate
et opère à froid. Dans un second essai, il fait bouillir l'eau avec de
l'acide sulfurique avant d'y ajouter le permanganate. On obtient
ainsi l'oxygène organique. Cette quantité connue, il est fecile de
se rendre compte de la quantité d'oxygène absorbée par les nitrites.
En multipliant cette quantité par 2,875, un obtient le nombre de
miltif^rammes d'acide nitreux contenus dans un litre d'eau. Ce pro-
cédé n'est pas exact, le dosage direct des nitril^s est toujours pré-
férable.
M. Schuitze a imaginé de faire l'essai en présence d'un excès
d'alcali. La méthode, modifiée par Lex, se pratique do la manière
D,B,t,zed.yGOOg[e
94 LBS EÀCX ALUmfTÂIUS So
suivante : on prend S à 6 fioles contenant chacane 60 centimètres
cubes de l'eau à examiner, à chacune de ces diverses fioles, on
ajoute i centimètres cubes d'eau de chaux bien claire, puis on
verse 1, 3, 3, 4, 5, etc.. de centimètres cubes de liqueur de per-
manganate (0, 395 gr. par litre). On laisse en contact pendant deux
heures. Au bout de ce temps, le contenu de quelques ûacous sera
décoloré, celui des autres ne lo sera pas. Supposons que les fla-
cons 1 et 2 soient seuls décolorés, cela indiquera que l'eau essayée
détruit une quantité de permanganate égale à celle contenue entre
S et 3 centimètres cubes de solution. Comme à froid chaque atome
de permanganate ne dégage que trois atomes d'oxygène (an lîeu
d'en dégager cinq, comme à chaud), il s'ensuit que chaque centimè-
tre cube ne correspond pas à 0,miIIigr.1 d'oxygène, mais à 0,
mgr.06; c'est pour cette raison que l'on emploie 60 centimètres
cubes d'eau. On évite ainsi les calculs, puisqu'il sufdt de multi-
plier par 10 le nombre obtenu pour avoir la quantité d'oxygène
absorbée par litre.
Si 60 centimètres cubes d'eau exigent moins de 3 centimètres cubes
de solution de permanganate (0.395 par litre) pour donner une so-
lution rougeâtre persistanto pendant 2 heures, Lex considère que
cette eau est de bonne qualité ; s'il Taut de 3 à i centimètres cubes,
l'eau est de qualité moyenne et s'il en faut plus de 5 centimètres
cubes, l'eau est mauvaise.
On n'est pas assuré de brûler la totalité de la matière organique
par ce procédé.
Un antre procédé de dosage au permanganate consiste à mettre
250 centimètres cubes d'eau dans un vase (ballon) très-propre de
300 centimètres cubes. On élève la température à 26°, en plongeant
le vase dans de l'eau chaude. On ajoute 10 centimètres cubes
d'une solution d'acide suifurique (1 vol. d'acide pour 3 vol. d'eau)
et 10 centimètres cubes de solution titrée de permanganate (0.395
de permanganate de potassium pour 1 ,000 d'eau). Chaque centi-
mètre cube contient Ogr.OOOl d'oxygène déplaçable. Le ballon est
bouché et maintenu, pendant quatre heures, à une température d«
plus 36° c. Au bout de ce temps, le permanganate, qui n'a pas été
décomposé, est dosé par l'iodure do potassium et l'hyposulfite de
sodium. En déduisant ce chiffre, on obtient la quantité véritable
décomposée par l'eau. Si pendant le temps de quatre heures qu'on
expose l'eau à la température de 26° c, la couleur rose venait à
D,B,t,zed.yGOOg[e
S7 Les ucx ÂLunuTAïus 9o
disparsllre, on ajouterait tO autres ceolimètres cubes de la sola-
tioD, de manière à conserver une teinte rose marquée.
Un des meilleurs procédés consiste à ajouter à un litre d'eau
40 centimètres cubes d'une solution de soude caustique au dixième
et 10 centimètres cubes d'une solution de permanganate cristallisé
renfermant 3,05 de sel par litre. On chauffe le mélange jusqu'à
ébuIlitioD et on maintient cette dernière pendant une heure. On
laisse refroidir à SS" ou SO», on ajoute avec précaution 60 centime-
très cnbes d'acide suirurique concentré et pur, le liquide s'échau&b,
on ajoute alors exactement 1 0 centimètres cubes d'une solution
d'acide oxalique renfermant 7.87S d'acide par litre et correspon-
dant volume à volume h la liqueur de Caméléon. Après quelques
minutes d'agitation, la liqueur devient limpide. Cette dernière étant
maintenue à la température d'environ 6°, on ajoute goutte à goutte
du permanganate placé dans une burette, jusqu'à la teinte rose per-
sistant pendant quelques moments.
On obtient directement, en lisant sur la burette le nombre de
centimètres cubes, la quantité d'oxygène exprimée en milligram-
mes. On peut exprimer le résultat en permanganate de potassium,
en multipliant le nombre de centimètres cubes par 3.95, ou en acide
oxalique, en multipliant par 7.875.
Une eau pure n'absorbe pas plus de Omilligr.5 d'oxygène par
litre, une eau potable en absoriie de 3 à 3 mîlligr., les eaux im-
pures et souillées dépassent de beaucoup ces quantités, admises par
Wanklyn et Lex.
Une seconde catégorie de chimistes soutiennent que l'on peut
déterminer les quantités de matières organiques nuisibles dans les
eaux, en se basant sur la quantité d'oxygène libre que celles-ci ren-
ferment.
Les matières organiques proviennent, disent-ils, des débris de
substances végétales ou animales, de feuilles, d'insectes, d'infiltra-
tion d'excréments, d'urines, d'immondices qui fovorisent la putré-
faction et le développement des bactéries, des infusoires et de toute
la série des organismes inférieurs que l'on considère comme les pro-
pagateurs des maladies. Ces substances, en se putréfiant, absorbent
l'oxygène dissout dans l'eau.
D,B,t,zed.yGOO^IC
96 LES BAUX jaiMEKTlIRES S8
Schutzenberger et Gerardin {Comptes-rendus de l'Académie des
séieaces, tome 75, page 879) se soot fait les apAtres de cette théorie
et ils ont cm pouvoir mettre à profit la détermination de la quan-
lîté d'oxygène dissoute dans l'eau pour servir de basa à l'évalua-
tion des qualités sanitaires de ces liquides. Leur méthode est basée
sur ce foit que l' hydrosulfite de sodium aborbe l'oxygène libre et
se transforme en bisulfite. Cette méthode peut donner des indica-
tions, si on l'emploie pour rechercher : 1° la quantité d'oxygène
contenue dans une eau au moment où elle vient d'être recueillie ;
2" la quantité d'oxygène renfermée dans la même eau après avoir
abandonné celle-ci pendant quelque temps dans un vase fermé.
La différence entre les deux dosages peut fournir un résultat utile ;
si l'oxygène a diminué ou disparu, on peut généralement affirmer
que l'eau renferme des matières putrescibles.
D'après ces chimistes, 7,5 centimètres cubes d'oxygène par litre
d'une façon constante indiqueraient que l'eau est potable et de bonne
qualité; au-dessous, la qualité serait inférieure, et si le titre oxymé-
trique descend en-dessoua do 3 centimètres cubes, les eaux seraient
de mauvaise qualité et cesseraient d'être potables.
M. Verrine, lors du Congrès d'hygiène de 1876, a fait remarquer
à H. Gerardin qu'il était impossible d'estimer les eaux d'après la
quantité d'oxygène qu'elles renferment, attendu que des eaux ar-
tésiennes no sont pas aussi aérées que les eaux de rivière et sont
cependant d'excellente qualité ; d'autres eaux peuvent contenir de
nombreuses matières organiques en pleine putréfaction et renfer-
mer des quantités moyennes et même supérieures à la moyenne
d'oxygène. M. Marchand a démontré que la putréfection de certaines
matières ot^niques n'avait pas pour effet d'augmenter ou de dimi-
nuer sensiblement la quantité d'oxygène dans les eaux.
Une troisième catégorie d'analystes, en présence de la difficulté
delà solution et de l'impossibilité de doser exactement les ma-
tières organiques, ont proposé de no doser que l'azote, parce qu'il
semble acquis aujourd'hui qu'il n'y a que les matières organiques
azotées ou animales qui soient nuisibles et qui sont la cause de la
putréfaction des eaux.
Gomme il est impossible de disposer d'un procédé absolu, on doit
D,B,t,zed.yGOOg[e
9ft' LES UDX AimiIUIUS d7
se contenter de méthodea donnant des résultats constants qui pet-
metlest la comparaison.
Frankland et Armslrong ont proposé de doser l'azote comme dans
l'analyse élémentaire d'un composé organique. Mais ce procédé est
d'une extrême délicatesse et présente en outre plusieurs causes
d'erreurs. On perd des matières organiques pendant l'évaporation à
siccité, l'acide azotique, l'acide azoteux, l'ammoniaque deviennent
des inconvénients, etc. Des opérateurs ont même proposé de chaur-
fer légèrement le résidu de l'évaporation avec une certaine quantité
d'acide sulfurique, aux fins d'éliminer l'acide azoteux et l'acide
azotique ; mais ce procédé nous semble des plus défectueux, puis-
qu'il peut avoir pour résultat d'altérer profondément la matière
organique.
l'n autre procédé qui a eu quelque temps une vogue non méri-
tée, consistait à ajouter à l'eau une certaine quantité de perchlorure
de fer bien neutre, puis, à précipiter au moyen de l'ammoniaque.
L'hydrate ferriqne. en se précipitant, entraînait, disait-on, toutes
les matières oi^niques, mais on a vile reconnu tous les inconvé-
nient de ce procédé.
Flek (Journal fiir pratiscke chemie, tome IV, page 364) se sert
d'un réactif qui indique les matières organiques en voie de décom-
position (1), c'estrà-dire celles qui sont les plus dangereuses au
point de vue de leur action sur l'organisme. Malheureusement, jus-
qu'ici la valeur du réactif n'a pas été bien déterminée et certaines
matières : le tannin, les acides gras, l'acide lactique sont sans ac-
tion sur lui.
(l]?lek dlsBont dans nae qnantitéd'eandlstlUâe pare suffisante pour former,
après diBsolutlan, nu litre de liqueur, 17 gramines d'aiotate d'argent cristallsé,
OD grammes d'hyposDl&te de sandiam et 48 grammes de soude caustique.
Oarait boniliir lOOcentimËtres cubes de l'esn a analyser arec 10 cenlimâtres
cubes de cette solution. Une certaine quantité de nitrate d'argent est dfssoDt.
Pour doaer le nitrate en solutEon, on se sert d'une liqueur (Itréa d'iodnre de
polassinm [Ei,3 grammes de KIo pour un litre Hto). La réactif iodicatenr est de
l'empala d'amidoD auquel on ajoute de l'aclda cblorhydrlqneet du cbromate
acide de potassium. La TormatioD de l'iodure d'amidon bleu, iodique la Gn da
dosage. Les esaaia se font i la touche sur ud« aasletle en porcelaine. L'eau ne
dotfpai être culfarease.
D,B,t,zed.yGOOg[e
98 LBB BAUX Aunn'Ann 30
Le procédé estasses long et ne renseigne pas sur la natnre de la
matière organique. Or, comme cette connaissance intéresse tout
particulièrement les hygiénistes et qu'il est surtout utile de con-
naître l'origine de la matière organique, nous ne saurions le re-
commander.
Nous ne parlerons que pour mémoire du procédé de G. Lechar-
tier, qui recommande, avant de faire l'analyse organique, d'éliminer
l'azote ammoniacal, en évaporant l'eau avec de la magnésie calciné;
ni des moyens d'analyse recommandés par Hallet et tant d'autres.
pKOCtaHt PI coimix.B. — Le procédé qui nous a paru le mieux
résoudre ce problème est celui de Wanklyn et Gbapmann; il
transforme en ammoniaque l'azote des matières albuminoides. Ce
procédé consiste à brûler par une solution alcaline de permanganate
de potassium les matières organiques au sein même de l'eau et à
doser l'ammoniaque par le réactif de Nessler {Voir deicription.
Amuxe n* H.)
t De toutes les métiiodes, celle de Wanklyn et de Gbapmann,
s nous parait, x dit le docteur Roques, chimiste du laboratoire mu-
nicipal de Paris, « une des plus pratiques et des plus parfaites. Elle
> détermine d'une part la quantité d'ammoniaque existant dans
B les eaux à l'état de sels ammoniques ou d'ammoniaque libre, ce
9 qu'on appelle ammoniaque libre; et, d'autre part, la quanté
» d'ammoniaque que l'on peut obtenir en provoquai la décompo-
» sition des matières organiques azotées, c'est ce qu'on appelle
> rammoniaque o^&wntnotde.
» Dans l'eau, il feut surtout éviter les matières organiques pu-
1 trescibles, or, ces matières rangées sous le nom de matières oi^-
* niques albuminoïdes, présentent toutes ces propriétés au plus
k haut point et elles renferment toutes une proportion d'azote très
s instable. En oxydant ces matières au moyen de la potasse et du
k permanganate, on obtient une quantité d'ammoniaque en rap-
> port avec la matière organique. On peut donc se contenter de re-
« chercher si une eau renferme une trop grande quantité d'ammo-
» niaque albuminoide.
> An contraire, quand l'ammoniaque s'est déjà fixé dans l'eau
1 sous forme de sels ammoniacaux, cet azote est dans une certaine
» mesure comparable à celui qui s'est fixé sous forme de nitrates,
> il est beaucoup moins redoutable.
D,B,t,zed.yGOOg[e
31 LES UDX ALDUDTUUS 99
» Le dosage de i'ammoDiaque se &it par le réactif de Nessier.
> {Voir description. Anneœe III) et qui a été adopté pour le dosage de
1 Tammoniaque, par Miller, Smith, Hadow, FmnMaaA, (Wanklyn
9 et Chapnuam, Water analyses, i édition, page 43.)
> Cette méthode, qui parait complète quaud on la décrit, est
> d'une pratique très-simple et elle n'exige qa'uu temps très-court,
» la distillation étant rapide et le titrage au moyen du réactif est
s tellement sensible (on peut reconnaître un demi-centième de
» milligramme) qu'on pourra opérer avec de pertes quantités
» d'eau. >
Nous conseillons toutefois d'opérer avec au moins un demi-litre
d'eau, à moins que celle-ci ne soit fortement souillée.
On a beaucoup discuté cette méthode dans ces derniers temps,
on lui a reproché de ne pas fournir tout l'azote des matières orga-
niques. Le D' Cory s'est tail l'organe de ces antagonistes, il a souillé
de l'eau avec des quantités déterminées de selles typhoïdes et l'eau
n'a pas toujours fourni des quantités d'ammoniaque albumînoïde
concordantes avec la matière organique introduite. Wanklyn, Ghap-
man et Suàlh prétendent que la quantité d'azote trouvée est tou-
jours constante et qu'en multipliant te poids de l'ammoniaque albu-
minoïde par 10, on obtient sensiblement la quantité de matières
organiques azotées ; ils ont prouvé que l'ammoniaque albumînoïde
peut être obtenu d'un grand nombre de variétés de substances or-
ganiques azotées telles que l'acide hippurique, la narcotine, la
strychnine, la morphine, la créatine, la gélatine, la caséine, etc., et
ils ont défini la proportion d'azote fournie par chacune de ces sub-
stances quand on les traite séparément à l'ébullition par la solution
alcaline de permanganate de potassium. Les antagonistes de cette
méthode soutiennent encore que les substances azotées cèdent des
proportions variées de leur azote : l'acide hippurique, la narcotine,
l'asparagine, la leucine, la tyrosine cèdent tout leur azote, mais la
strychnine et la morphine ne cèdent que la moitié de l'azote total;
ils ajoutent que les matières organiques n'ont pas une nature ho-
mogène, que le procédé ne fournit pas d'indications exemptes de
contestations, enfin, qu'il est difficile de se procurer de Peau et de
la soude caustique qui, soumises seules à la distillation avec du
permanganate, ne fournissent pas d'ammoniaque.
Les partisans soutiennent qne, mieux que toutes les autres mé-
titodes qui ont pour base l'emploi du permanganate, elle permet de
D,B,t,zed.yGOO^Ie
100 LES ElDX ALDnNTjlUBB 3Ï
discerner si une eau est contaminée par des matières organiques
nuisibles^ de constater si elle contient de l'urée, des diamines, des
ptomaMes, des alcaloïdes. Les autres méthodes ne fournissent
aucune indication sur la nature hydrocarbonée ou azotée des ma-
tières organiques, elles ne donnent que le degré relatif d'ozydabi-
lité de l'eau.
La méthode de Wanklyn et Cbapinann, combinée avec le dosage de
l'ammoniaque libre, du chlore et de l'acide azotique fournira tou-
jours un ensemble d'indications qui, complétées par l'analyse mi-
croscopique et bactérioscopique, suffiront pour donner un jugement
raisonnée sur la qualité d'une eau alimentaire donnée. Quaut à la
difficulté de se procurer l'eau, la soude et le permanganate suffi-
samment purs, on la tourne en taisant bouillir le mélange pendant
quelque temps avant son addition à l'eau.
Ilosage de rammoiilaque libre et & rétat de sel.
Le dosage de l'ammoniaque qui existe dans les eaux peut se faire
de deux manières.
Procédé bxpéditif. — Le premier procédé est moins rigoureux que
le second, il se pratique quand l'eau sur laquelle on opère est
suffisamment claire et exempte de grandes quantités de sels alcalino-
terreux, d'oxyde de fer, de sulfures ; on peut alors faire directement
l'essai au Nesseler. On met dans un ballon environ 300 ceulimètres
cnbes d'eau ; on y ajoute i centimètres cubes d'une solution de
carbonate de Sodium à 50 pour 100 et i centimètre cube d'uue
solution de soude caustique également à 50 pour 100 : on bouche
hermétiquement te ballon, ou agite vivement et on laisse en repos.
Au bout d'une heure ou deux, le liquide s'est éclairci, on décante
ou on filtre et on prend 150 centimètres cubes pour l'essai.
PkocGdé db coimoLE. — Le second procédé est plus rigoureux, il
se pratique sur la même quantité d'eau qui sert à doser l'ammo-
niaque des matières albuminoldes. Il précède d'habitude cette
opération. On prend 500 centimètres cubes d'eau qu'on introduit
dans une cornue tubulée assez grande, mais dont le col est allongé
de feçon à pénétrer de quelques centimètres dans le tube interne
d'un condensateur de Liebig.
D,B,t,zed.yGOOg[e
39 LU UDx ÂLnœn'uus 101
La comue et le tabe condensateur sont bien ajustés l'un à l'au-
tre; on peut les joindre ensemble par un large tuyau eu caout-
chouc préalablement macéré dans une solution diluée de soude, ou
tend ce tuyau à la fois sur le col de la comue et sur le tube du
condeosateur, de bçou à les accoupler. On alcaliniae l'eau avec du
carbonate de sodium, calciné préalablement au rouge, on la soumet
ensuite à la distillation et on recueille 100 centimètres cubes dans
un ballon taré. On doit conduire la distillation aussi rapidement
que possible, en évitant toutefois les projections. Après avoir dis-
mié 100 centimètres cubes, on change ie récipient, on bouche celui
qui contient le produit déjà distillé pour le préserver de l'accès des
vapeurs ammoniacales. Pour s'assurer que toute la quantité d'am-
moaiaque a passé à la distillation, on poursuit la distilla^on, jus-
qu'à ce que 50 centimètres cubes de liquide soient encore obtenus.
L'on essaie ce second produit par le réactif de Nessier, pour s'as-
surer s'il contient do l'ammoniaque. S'il n'y a pas de coloration, on
arrête la distillation, sinon on continue jusqu'à ce que 50 centimè-
tres cubes de liquide distillé ne soient plus colorés par le réactif de
Nessier et, par conséquent, ne renferment plus d'ammoniaque.
Tout le produit de la distillation est essayé par le réactif Nessier.
{Voir deicription, annexe III.)
Gomme moyen de contrôle, on peut avoir recours à la métbode
de Fleck (1) {Journal filr pratùche chemie, T. 9, page 363) et mo-
difié par Bitter. {Rapport des c(m$eii$ d'hygiène de Meurthe et Mo-
teUe, 1879, p. 63.)
(1) La mdtligde Mt basée snr ce tait que riodomercorate d'immaaEam itni
(«torme quand OD ajoute de l'ammoniaque an réactir de Neolar, présente
une compoiil Ion eo Datante. Ce composé de coalearbruo foncé se dissout faci-
lement dans fhïposulBte de sodium, li est presque, au contraire, inaolnble
dans les aoiutlont deael* de magnésium et de catclnm.
On procède de la racon sniTante :
A nn Toinme d'ean difterminé et placé dans un Qacon qui se bouche bien, on
ajoute 0^ a 1 centimètre cube, d'une solution de snirate de magiièslnm au 10>
ei une quantité de sDlution de Xessler, suffisante pour précipiter tout l'ammo-
niaque. Le précipité, grâce * la présence dn ael magnésique, se dépose facile-
ment, on le lare par décantation avec de l'eau distillée pure et i l'abri de l'air,
on le diBsont ensuite an moyen d'une dissolntion d'hyposutfite de sodium
(tpoarS) et on doae le mercure dans la dissolution alntl obtenu arec une
dlaiolatlon titrée alcaline de sulfure alcalin. On reconnaît la fin de l'opération
1 la toDche, une goutte de liquide noircit une lUisalntiOD d'aoétata de plomb,
dès qnll y • eieisde silfure.
3.
D,B,t,zed.yGOO^IC
LES UDX ALUnnrURU
X>08age de radde azotique.
Avant de décrire les divers procédés de dosage qui ont été ap-
pliqués pour la détennina^OQ de la quantité de l'acide nitrique dans
les eaux, nous pensons que l'on doit, avant tout, rechercher si cet
acide se trouve dans les eaux en quantité appréciable. A cet effet,
nous proposons d'évaporer au bain-marie, dans une petite capsule '
en porcelaine, 10 ou 20 centimètres cubes d'eau et de verser sur le
résidu sec quelques gouttes d'une solution alcoolique d'oxalate de
brucine acidifiée par l'acide sulfbrique : si la teinte est rose et ne
passe pas au rouge, nous estimons qu'il est inutile de doser l'acide
azotique, cet acide ne se trouvant dans l'eau qu'en infinitésimale
quantité; si la coloration était rouge, le dosage serait indiqué.
On pourrait également appliquer à ces recherches le réactif de
H. Graebe, la solution du carbazol (diphényléminide) dans l'acide
suirurique. Ce réactif est d'une extrême sensibilité, un diiième de
centimètre cube d'une solution de nitrate de potassium (1 pour
1,000) donne avec le carbazol acide une coloration verte trêa-sen-
sible.
MM. Grandval et Lajoux ont proposé un nouveau procédé pour
la recherche et le dosage rapide de faibles quantités d'acide ni-
trique dans l'air, l'eau, le sol, etc. Ce procédé réussit très-bien
pour la recherche de cet acide, mais il présente quelques difficultés
au point de vue du dosage. Il repose sur la transformation du-phé-
nol en acide picrique par l'action de l'acide nitrique, et sur l'inten
site de coloration que possède le picrate d'ammonium (1).
Si l'essai préliminaire indique des quantités plus considérables
(1) Ces chimUtes ëvaporeni une certaine quantité d'eau, qaaniJ le résidu
est secei refruidi, lis y ojoulent queJques gouttes de leur réactir sniro-pbé-
nique (phénol pur 3, acide sulfurlque monnliîdralé 37i. Its promènent le réactif
sur tautela pRrui da In capsule, afin qu'aucune parcelle de résidu n'£chappe
i la réacliun. Ilsajoutent ensuite quelques centimètres cubes d'eau distillée,
puis un eicès d'agimoalaque et obtiennent une sulutlon de plcrala d'smuiji'
Dlum dont le pouvoir CDloraui sera d'autant plus Intense que la qn«nUt# d'i-
cide nitrique conleDue dans l'eiu sera plus ooniidéraUii.
D,B,t,zed.yGOOg[e
30 IKS UDX ALniNTAIlSS 103
que des Iraces d'acide oïlrique, on devrait procéder au dosage de cet
acide.
PaocBDÉ BXPtDiiiF. — Plusieurs procédés ont été recommandés à
cet effet. M. Blas est partisan de la méthode de Marx, à l'indigoline
(Voir la description. Annexe d° IV), il s'en sert même pour l'essai
préliminaire qualitatif, il opère alors dans un tube à essai avec
io c. c. d'eau et en chauffant.
Malgré les imperfections que présente cette méthode, il est d'avis
que, d'une part, on ne doit pas tenir à une exactitude absolue et
que, d'autre part, en opéraul avec les précautions qu'il indique,
elle donne des résullals satisfaisants.
Nous ne sommes pas partisan de cette méthode qui, de l'avis
même de l'auteur, donne des résullats douteux au point de vue de
l'exactitude. Les matières organiques, l'acide azoteux, etc., modi-
fient les résultats et l'on est même tenu de faire des corrections h
ceux-ci; c'est ainsi qu'on devra déduire 0,473 d'acide azotique
pour une partie d'acide azoteux.
Lorsqu'il y a une certaine proportion de matières organiques, on
estobligé, pouravoir des résultats satisfaisants, de distiller le li^
quide aitré (après avoir éliminé les chlorures par l'acétate de plomb)
avec de l'acide sulfurique et du bichromate de potassium ou du
bioxyde de manganèse.
Si l'eau renferme plus de S> à 6 milligrammes d'acide azotique
par centimètre cube, le liquide peut ôlre coloré trop fortement par
les produits d'oxydation de l'indigo et la réaction finale perdre de
sa netteté.
Frésénius, dans son traita' d'analyse chimique quantitative, dé-
crit, du reste, tous les inconvénients de la méthode de Marx, qu'il
considère comme donnant des indications peu exactes.
PHOcBDt DE CONTROLE. — A cause des inconvénients précités, nous
proposons le dosage de l'acide azotique d'après le procédé de
Schuitz. Le procédé, basé sur le même principe qui a servi à Pelouze
à doser les azotates, la pcroxydation des sels ferreux en solution
acide avec dégagement d'oxyde azotique, a été indiqué d'abord par
Schioesing et Grandau. Ces chimistes, au lieu de déterminer la
quantité de fer passée au maximum, recueillent l'oxyde azotique
formé sur le mercure, sous une cloche renfermant un laît de chaux.
L'oxyde azotique est ensuite converti en acide azotique par Boa
D,B,t,zed.yGOO^IC
104 LES UDX uuKirrÂiiis 36
mélange avec de l'oxygène en présence de Tean, dans un ballon où
on le fait passer quand il est bien débarrassé des vapeurs acides ;
cette dernière opération nécessite des manipulation assez déli-
cates. Enfin, l'acide azotique régénéré est titré par une solution
alcaline.
Cette méthode fut simplifiée par Schuitz, {Zeitschrîft fiir atta-
lyt. chemie t. IX. p. 400) qui mesure directement le gaz oxyde
azotique recueilli sur la cuve à mercure el en déduit l'acide azo-
tique.
Elle est employée au laboratoire de l'Office impérial d'hygiène, à
Berlin. On opère sur le résidu fixe de 500 centimètres cubes
d'eau. On emploie comme point de comparaison, une solution
d'acide azotique titrée à 0,160 d'acide anhydre par 5 centimètres
cubes, en opérant dans les mêmes conditions de pression et de
température.
Nous employons cette méthode avec les heureuses modificaUons
que Ferd. Jean y a apportées. {Voir annexe V.}
La méthode qui repose sur la transformation de l'acide azotique
en ammoniaque par l'hydrogène naissant ne trouve guère de défen-
seurs. Elle repose sur l'alcalinisation de l'eau par la potasse ou la
soude et l'addition de deus ou trois lames d'aluminium, de magné-
sium ou de tout autre métal pouvant donner naissance à de l'hy-
drogène naissant. Ce procédé est long, compliqué, exige de mul-
tiples précautions et ue donne guère de bons résultats, même en
l'absence de matières organiques qui, lorsqu'elles se trouvent en
proportion un peu considérable, vicient toujours les résultats
obtenus.
Dosage de l'acide nitreux.
Procéda BxreDiTiF. — L'acide nitreux se reconnaît dans les eaux
par le réactif de Schiinbein, modifieparTrommsdorf.il consiste à
ajouter à l'eau que l'on veut examiner de l'acide sulfurique dilué et
de l'iodure de potassium, ou mieux, de l'iodure de zinc amidonné.
Ce procédé qualitatif peut servir au dosage, pour cela il suffit de
comparer la teiute bleue obtenue avec celle que founiit, dans les
D,B,t,zed.yGOOg[e
37 LIS UtX iLUBHTAIftlS 1 0i
marnes G«Dditions, une solution de nîtrîte potassique de titre connu.
{Voir deteriptùm, atmex« VI.)
Comme la constatation de l'acide nitreux dans les eaux est très-
importante au point de vue de Thygiène et que la présence de ni- '
trites est toujours l'indice de substances organiques et surtout de
matières d'origine animale en décomposition, nous croyons que l'on
doit insister sur la constatation et le dosage de cet acide dans les
eaux.
Elkan a constaté que le procédé précédent est très-sensible, qu'il
donne la coloration bleue en quelques minutes, alors que la propor-
tion est de 1 partie pour 10 millions de parties d'eau, en deux
heures, quand il y a une partie pour 100 millions d'eau et en
48 heures, pour une partie dans 1,000 millions. Seulement, le pro-
cédé ne peut être utilisé si l'eau contient des composés ferriques.
Ceux-ci, colorent, même sans la présence de nitrites, le réactif de
Trommsdorf.
D'après, Fischer, cette méthode est encore rendue inexacte par la
présence de matières organiques, surtout de celles qui sont d'ori-
gine animale. On arrive è des résultats exacts en acidulant avec de
l'acide acétique 350 à 900 c. c. de l'eau à essayer que l'on distille
ensuite. Aux trois ou quatre centimètres cubes passés à la distilla-
lion, on ajoute une goutte d'acide chlorbydrique étendu, un peu
d*empois, et 2 ou 3 gouttes de dissolution d'iodure de potassium :
il suffit des plus feibles traces d'acide nitreux pour donner alors
la coloration violette ou la coloration bleue.
Si l'eau est ferrugineuse, il vaudra mieux se servir du procédé
Griess ou de Warrington.
PkoctDÉ m GOUTHOLE. — Le procédé de Griess est d'une extrême
sensibilité, il est surtout à recommander pour rechercher les traces
d'acide azoteux, il est basé sur ce fait que la métaphénylène-dia-
mine, en présence d'un acide dilué, donne naissance à un com-
posé diazoïque. {Fot'r description, annexe VII.) La présence des
composés fernques, de l'eau oxygénée, de l'acide azotique n'ont
aucune action sur le résultat de l'opération.
Warrington a modifié ce procédé et l'a rendu d'une constatation
plus focile ; il rend possible la découverte d'une partie d'anhydride
aiotique dans 10 millions de parties d'eau.
Les expériences se font sur des colonnes de liquide de trois
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 06 tBS EAUX ALlMEimitES 38
pouces de profondeur contenues dans des tubes à essai. A 10 c. c.
du liquide à essayer, on ajoute successivement une goutte d'acide
chlorhydrique dilué ( i : 4), une goutte d'une solution ài peu près
saturée d'acide sulTanilique et une goutte d'une solution saturée de
chlorure de napblhylamine. La coloration produite varie du rose
faible au rouge rubis. Dans les solutions fortes, un précipité foncé
se produit immédiatement. On devrait alors diluer l'eau avec de
l'eau distillée exempte de nitrites. La comparaison se fait avec des
solutions titrées de nitrile de potassium.
Les matières organiques, l'ammoniaque, les acides azotoux et
azotiques, sont celles dont le dosage est le plus important; après
leur détermination quantitative, il convient d'évaluer les quanti-
tés de chlore, d'acide phosphoriquc, d'acide sulfurique, etc., qui se
trouvent dans les eaux.
Dosage du clilore.
Le chlore pourra se doser en précipitant, par le nitrate d'argent,
un volume d'eau acidulé par l'acide nitrique. On recueille le préci-
pité, on le lave, on le dessèche, on le fond et on le pèse.
Le dosage pourra également se pratiquer au moyen d'une solution
titrée. ( Voir description, annexe VIJI.). Il est sufTisamment
exact.
Dosage de l'acide pliospliorique.
Cest dans le résidu d'évaporation qu'il convient le mieux de
doser cet acide ; on le mouille avec de l'acide azotique, puis, on le
dessèche de nouveau pour rendre la silice insoluble; on traite do
nouveau ce résidu par l'acide azotique dilué, on filtre, on ajoute la
solution molybdique(l50 grammes de molybdate ammonique dans
un litre d'eau auquel on ajoute I litre d'acide nitrique de den-
sité 1.30) et on laisse dé{>oser pendant \i heures dans un lieu
D,B,t,zed.yGOOg[e
39 LES BàDX ILUUHIUUS f 07
chaud; on obiîeat un précipité ou simplement une coloration. Dans
ce dernier cas, l'acide phosphorique ne s'y trouve qu'à l'état de
traces et toute recherche ultérieure est inutile. S'il y a un précipité,
on le recueille, on le dissout dans l'ammoniaque, on précipite avec
le mélange magnésien et ou le pèse à l'état de pyrophosphate.
L'eau potable ne doit pas contenir d'acide phosphorique ou ne
peut en contenir que des traces.
Dosage de l'aolde siUforique.
On acidulé avec de l'acide chlorhydrique une certaine quantité
d'eau; si l'eau contenait peu d'acide, il faudrait au préalable la con-
centrer au i/id*, au bain-marie. On chauffe et on ajoute un léger
excès de chlorure de barium. On filtre, ou lave, on dessèche, on
chauffe au rouge et l'on pèse le sulfote de barum. On peut doser
volumétriquement eu employant le procédé volumétrique de Wil-
deostein ou de Precht.
I>08age de la sUloe.
On évapore, au bain-marie, 500 à 4,000 c. c. d'eau, après l'avoir
légèrement acidulée avec de l'acide chlorhydrique. Le résidu est
repris par de l'eau bouillante acidulée, puis, on jette sur un filtre.
Après lavage, on sèche, on calcine et on pèse. On a ainsi le poids
de la silice, qui ne doit pas dépasser Ogr.03 par litre.
Dosage de lliydrogène sulfuré.
Une eau potable ne doit pas contenir de l'hydrogène sulfuré. Sa
présence sera âicilement constatée par son odeur spéciale et son
action sur une bandelette de papier imbibée d'acétate ou d'azotate
plombique.
On pourra, à ia rigueur, le doser avec une solution titrée
d'iode.
Les métaux alcalins, alcalino-terreux, le fer, l'alumine, le man-
D,B,t,zed.yGOOg[e
UB UnX iLDOENTAllM
ganèse ainsi que )es autres substances métalliques se dosent focî-
lemont, nous estimons qu'il est inutile de décrire des procédés de
dosage pour ces matières.
Appréciation de la qualité d'une eau. au point
de vue ommique.
NOUBaES-LIHlTES.
Lorsque les divers dosages que nous venons d'exposer ont été
établis, l'analyste peut déjà se rendre compte de la qualité de
l'eau qu'il a à examiner. Dans certains cas, les chiffres qu'il
a obtenus le dispensent de continuer ses recherches; ainsi,
une eau trop minéralisée, une eau qui contient de fortes propor-
tions de nitrites, de matières organiques azotées peut être dé-
clarée impropre à la consommation.
On n'est généralement plus d'accord sur les chiffres limites des
substances étrangères que l'on peut rencontrer dans les eaux. Les
contenances en éléments inorganiques ont surtout soulevé des dé-
bats contradictoires. Les uns admettent tels chifTres, les autres tels
autres chiCTres beaucoup plus élevés. Le Congrès rendra un service
réel à l'hygiène, en se prononçant catégoriquement sur celte im-
portante question.
Poids vn iftBDU nxi. — Le Congrès d'hygiène de 1852; !a Com-
mission des eaux de la ville de Paris, en 1862 ; la Commission des
eaux de Vienne, en 1866; le Congrès de Dusseidorf, en 1876; la
Hivers pollution commission et la plupart des hygiénistes qui se
sont occupés de la question ont tous décidé que le poids de ce ré-
sidu ne doit pas dépasser Ugr.S par litre pour que l'eau soit consi-
dérée comme bonne pour les usages alimentaires.
Certains hygiénistes sont d'avis que l'on peut dépasser cette
quantité sans que l'eau devienne insalubre pour les populations
qui l'absorbent.
Ces idées avaient déjà été présentées, lors du Congrès de 183S,
par H. Lombard, elles furent repoussées a lii suite d'un discours du
rapporteur, H. Stas. Cet honorable chimiste est d'avis que l'eau
peut être pure et qu'il n'est nullement nécessaire qu'elle contienne
D,B,t,zed.yGOO^IC
44 ub iiiix umm-uus (09
Qoe certaine quantité de matières salines parmi lesquelles on doit
compter les sels calcaires. Dupasquier a, le premier, formulé cette
opiaioD et elle a été soutenue par d'illustres physiologistes. On a
prétendu que les éléments minéralîsateurs ne doivent pas descen-
dre en-dessous de Ogr.45 par litre et que, dans les meilleures
eaux, le poids des sels inorganiques oscille entre Ogr.20 et Ogr.30
par litre dont la moitié ou les deux tiers environ sont formés de
carbonate de calcium.
Nous esUmons que le Congrès n'a pas à trancher cette question de
principe, on trouvera sûrement des eaux dont les principes miné-
ralîsateurs n'atteignent pas au moins Ogr.l 5 par litre d'eau ; la seule
cbosaqueleGongrèsait à décider, c'est celle qui se rapporte à la
quanUté maxtma de matières fixes salines que l'on peut trouver
dans un litre d'eau potable. Faul-il maintenir le chiflre de Ogr.50
par litre, on peut-on tolérer une plus grande quantité de sels dans
les eaux?
Les idées sont partagées sous ce rapport. Les uns soutiennent que
ces chiffres doivent être maintenus, que rien n'autorise à les dé-
passer.
Ils élayent leur opinion sur les considérations suivantes :
L'état de santé des populations peut s'altérer par l'emploi d'une
eau chaînée de matériaux minéraux qui n'existent pas dans l'écono-
mie ou dont les doses surchargeraient l'organisme. Les eaux trop
calcaires sont absorbées avec le chyle et constituent pour l'héma-
tose un milieu anormal, ils fatiguent les reins chargés de les élimi-
ner sans cesse, ils provoquent la gravelle et la formation des cal-
culs, ils exposent ceux qui les boivent à des dépdts tophacés qui
incrustent les arUculaiions.
Des eaux trop magnésiennes ont les mêmes inconvénients et sont
en outre purgaUves ; les eaux chargées de silice paraissent dévelop-
per la carie dentaire, enfin, les eaux chargées d'azotates sont débi-
litantes et peuvent devenir toxiques.
La quantité de matières organiques ne doit pas dépasser SO mil-
ligrammes par litre. Elle doit être peu azotée. Brûlée par une solu-
tion alcaline de permanganate de potassium, elle ne doit pas fournir
plus de O.milligr.1 d'azote albuœinoïde par litre d'eau.
Si, au lieu d'obtenir une coloration, on obtenait un précipité par
D,B,t,zed.yGOO^Ie
140 LIS BÀDX ÂUMENTAnES i2
l'addition de réactif de Nessier, ce serait une preuve qu'il y a une
telle quantité d'ammoniaque qu'il serait inutile de pousser plus
loin les recherches.
Si la solution de Nesslcr indique une proportion moindre de
O.milligr.01, on pourra considérer l'eau comme organiquement
pure, si cette quantité atteint O.milligr.02 ou moindre de O.mil-
ligr.05, et que le chlore et l'ammoniaque libre sont en petites quan-
tités, on peut considérer l'eau comme d'une très-grande pureté.
Si la solution indique de 0.miUigr.05 à O.milligr.1 d'ammo-
niaque, on peut considérer ces eaux comme potables et ne ren-
Termant pas sensiblement de matières organiques putrescibles, à
moins qu'elles ne renferment une forte proportion d'ammoniaque
libre. Les eaux impures renferment plus de O.milligr.1 d'ammo-
niaque albuminoTde el doivent être rejetées.
Il y a lieu cependant de voir si l'ammoniaque provient de ma-
tières animales ou végétâtes, la présence de ces dernières entraî-
nant moins étalement le rejet de l'eau que les matières animales.
Wanklyn indique que les caractères des eaux souillées par les vé-
gétaux, est la présence d'une grande quantité d'ammoniaque albu-
minolde, d'une petite quantité d'ammoniaque libre et l'absence
presque complète de chlorures.
c Ce serait une grande erreur >, dit Wanfclya c de juger de la
> salubrité d'une eau exclusivement par le chiffre brut d'une ana-
» lyse organique. Ainsi, l'eau qui a traversé des terrains tourbeux,
> peat contenir jusqu'à O.milligr.8 d'ammoniaque albuminoTde,
» sans qu'elle soit insalubre.
» n importe également de taire une distinction entre les matières
» organiques végétales elles-méme ; ainsi, ce qui est vrai de l'eau
1 des tourbières, des bruyères, ne l'est plus du tout pour les eaux
» marécageuses. Malgré ces réserves, il est nécessaire de savoir
t distinguer si l'ammoniaque albuminoïde, provenant de la ma-
t tière organique contenue dans l'eau, est d'origine végétale ou
» animale.
> Ce qui caractérise surtout la matière animale, c'est l'ammoniaque
k libre ou l'ammoniaque des sels ammoniacaux >, cet ammoniaque
libre dépasse toujours O.gr. 00002 par litre, au contraire, dans
l'eau souillée par les matières végétales, cette quantité est parfois
^le à zéro, tandis que celle de l'ammoniaque albuminoTde at-
teint O.milligr.28. De même, la présence de nitrates, nitrites, chlo-
rures, indique d'ordinaire la provenance animale.
D,B,t,zed.yGOOg[e
43 us UCX àUMBHTUUS f 41
Voici quelques associations qui peuvent aider au diagnostique
de la qualité des eaux.
Ammoniaque libre, mais, en outre, ammoniaque albuminolde
et une peiite quantité de chlore, conlaminaUon probable par les
gaz d'égout ;
Ammoniaque libre avec beaucoup de chlore et d'ammoniaque
albuminolde, contamination par les eaux d'égout ou les matières
fécales ;
Ammoniaque libre avec peu d'ammoniaque albuminolde et beau-
coup de chlore, contamination par l'urine ;
. Ammoniaque libre sans ammoniaque albuminolde, avec grande
quantité de chlore, contamination par les matières végétales maré-
L'eau ne doit pas contenir plus de cinq dixièmes de milligrammes
d'ammoniaque par litre ; elle ne doit pas renrermer de nitriles, ni
de phosphates, les quantités d'acide nitreux et phosphorique ne
peuvent s'y rencontrer qu'à l'état de traces ; elle ne doit pas con-
tenir au-delà de i milligrammes d'anhydride azotique ; de 60 mil-
ligrammes d'anhydride sulfurique, de 8 milligrammes de chlore,
de 200 milligrammes d'oxydes alcalino-terreux, de 30 milli-
grammes de silice, de 3 milligrammes de fer.
La détermination chimique des matières organiques et inorgani-
ques aura toujours une grande utilité ; mais il sera parfois, surtout
au point de vue industriel et ménager, avantageux de connaître la
dureté de l'eau et son degré d'alcalinité. L'analyste pourra égale-
ment tirer des arguments de ces constatations au point de vue de la
qualité des eaux. La détermination quantitative des gaz contenus
dans l'eau pourra aussi être utile, c'est pourquoi nous recomman-
dons les opérations qui ont pour but leur évaluation comme de
précieux auxiliaires de l'analyse chimique.
Dureté de l'eau.
Pour reconnaître la dureté avant et après l'ébullition de l'eau,
D,B,t,zed.yGOOg[e
Ht us uDz AunuTims ii
on suivra la méthode de Boutron et Boudet, décrite dans tous les
traités d'analyse.
Nous attachons peu d'importance à cette constatation au point
de vue de l'hygiène, elle ne trouve pour ainsi dire sa raison d'être
qu'au point de vue industriel.
Les eaux dont le titre hydrotimitrique ne dépasse pas 30°, sont
d'un excellent usage pour le blanchissage el les boissons, elles cui-
sent bien les légumes (1); de 30 à 60° hydrotimélrique les eaux,
sans être insalubres, sont impropres au lavage de linge, elles cui-
sent mal les légumes et elles ne peuvent être employées pour beau-
coup d'usage industriels; de 60* à 1 50°, ces eaux sont impropres
à tous les usages alimentaires et industriels.
Alcalinité d« l'eau.
Une bonne eau doit son alcalinité à la chaux et à la; magnésie qui
se trouvent à l'état de bicarbonate. Il est utile de connaître son alca-
linité, car lorsqu'une eau possède une réaction alcaline trop pro-
noncée, elle peut être contaminée par des eaux de blanchisserie qui
contiennent toujours des carbonates alcalines.
On opëresurunlitre d'eau; on y ajoute quelques gouttes d'une
solution alcoolique de cochenille qui, sous l'influence de l'acide sul-
furique, passe du violet-rouge au jaune-brun, soit de l'auréosine,
comme l'a indiqué M. Willen ; ce réactif jaune rougeàtre devient
d'une belle fluorescence verte sous l'action des alcalis et cette fluo-
rescence disparaît quand la liqueur devient acide. On ajoute en-
suite, au moyen d'une burette graduée et goutte à goutte, de la
solution décime nonnale d'acide sulfurique. La cochenille et l'au-
réosine sont employées de préférence à la teinture de tournesol,
parce qu'elles ne sont pas influencées par l'acide carbonique.
On peut remplacer la solution décime d'acide sulfurique par une
solution décime d'acide chlorhydrique. En multipliant par O.OOK le
nombre de cenUmëtres cubes d'acide nécessaire, on aura approxi-
mativement la quantité de carbonate de calcium et de magnésium.
(1) Cn degré bydrotfmttTfqae correipondaat h 0,Ol<B de carbonate de calcium
oni0,00i7 decbaoi, i 0,0114 de cblornro de caicinin, oo 1 0^140 de soirate de
calcinm. (I* FrtDc«lB:04B Allemand: 0^ Anglais.)
D,B,t,zed.yGOO^Ie
LIS tusz unmfTAim
Dosage de l'air et des gaz dissous dans l'eau.
On remplit d'eau un ballon de deux litres et on y adapte un tube
rempli également avec de l'eau et débouchant aous une cloche rem-
plie de mercure. L'eau est portée à l'ébuUition, les gaz se dégagent
et viennent se réunir sous la cloche.
Lorsque le dégagement gazeux a cessé, on transvase les gaz dans
une éprouvette graduée sur la cuve à mesure. On feït la lecture du
volume total, on prend la température et la pression barométrique;
puis, à l'aide d'une pipette, on introduit une solution de potasse;
l'acide carbonique est absorbé. La difTérence de volume correspond
à la quantité d'acide carbonique absorbé. Gela fait, on introduit
dans la même éprouvette une solution d'acide pyrogallique qui, en
présence de la potasse, absorbe l'oxygène. On note encore la difTé-
rence de volume. Le gaz restant est constitué par de l'azote.
11 est généralement admis que 100 c. c. d'une bonne eau potable
contiennent 3c.c.2 de gaz qui contiennent 40 pour cent d'acide
carbonique et que Pair restant renferme de 30 à 33 pour cent d'oxy-
gène. Quand le rapport de ce gaz k l'azote est diminué, on doit re-
douter la présence, dans l'eau, d'une trop grande quantité de ma-
tières organiques.
On peut doser directement l'oxygène par le procédé de SchuUen-
berger et de Gérardin au moyan de l'hydrosulfite de sodium.
Analyse mloroscoplque et baotériosooplgue.
Toute analyse d'eau devra être complétée par un examen micros-
copique. II est le complément nécessaire de la recherche chimique
des matières organiques et donne souvent des renseignements in-
dispensables sur la nature de celles-ci.
Les corpuscules reconnaissables sous le microscope sont :
Le sable, l'argile, la craie ; ces fragments sont opaques, anguleux
et cristallins ;
les débris de grands végétaux, pollen, feuilles de bruyère,
fibres ligneuses, débris d'écorces, etc.;
D,B,t,zed.yGOOg[e
4U UB tAi]X:«unrruus 46
les vibrions, les bactéries, les algues, les diatomées ;
les débris d'animaux, surtout d'insectes, fragments de plumes,
poils;
les infusoires, œufs de bBaia, d'ascarides et une multitude d'or-
ganismes microscopiques qu'une eau stagnante ou chargée de ma-
tières en fermentation contient ordinairement.
H. Certes a eu l'ingénieuse idée d'utiliser pour cette analyse bio*
logique les réactifs fixateurs, coagulants et colorants employés en
histologie. Le problème à résoudre consiste h tuer, à fixer et à re-
cueillir dans quelques centimètres cubes de liquide les micro-orga-
nismes disséminés dans une grande quantité d'eau. Certains réac-
tifs tuent ces micro-organismes sans les déformer (l'acide osmique,
riode, le sublimé, la liqueur de Eleinemborg à l'acide picrique, une
chaleur de 60' à 70', le chlorure de palladium, etc.); d'autres les
colorent à l'état vivant (cyanine ou bleu de quinolé'me, violet dahlia,
violet BBBB, vert de métbyle, éosine, hématoxyline, brun d'ani-
line, etc.). Une fois tués par les réactifs ou affaiblis par l'action des
réactifs colorants, ils se déposent au fond du récipient infundibu-
lorme en quantité appréciable, si l'on a soin d'opérer sur des masses
suffisantes; on peut les conserver en les colorant avec du picrocar-
minate glycérine.
La plus convenable disposition pour recueillir le sédiment est,
d'après le docteur C. Hehu, de placer une plaque circulaire en verre
au fond d'un verre conique de la capacité do 600 centimètres cubes
environ. Après avoir rempli le verre, on le recouvre et on le laisse
en repos pendant au moins 42 heures. Lorsque le dépôt s'est effec-
tué, ou soutire l'eau au moyen d'un siphon et on enlève le disque.
Pour opérer avec plus de sécurité, on aura soin de placer au préa-
lable un fil de platine au-dessous du disque. On examine les ma-
tières qui se sont déposées.
L'examen doit se foire après 12 heures de repos dans un endroit
frais, si l'eau était abandonnée un peu plus longtemps, les orga-
nismes particuliers aux eaux stagnantes pourraient se développer
et tromper l'observateur, II feut noter, en particuliei-, les bactéries,
les infusoires ciliata ou flagellata, les fibres isolés de coton, de tin et
les débris ^nthâiauœ.
Quand l'eau ne renferme que peu d'organismes, on ajoute à 30 ou
iO centimètres cubes de l'eau à examiner un centimèU« cube d'une
solution aqueuse d'acide osmique (1,6 pour 100). A cette dose,
tOQS les organismes végétaux et animaux sont rapidement tués et
D,B,t,zed.yGOOg[e
47 UB utx UDBimiin ' H&
fixés dans leur forme. Pour les empêcher d'être noircis, od cUlue
la solution avec de l'eau pure. Après dépAt, on décante et on exa-
mine au microscope. Il y a surtout lieu d'examiner si l'eau contient
des bactéries, des saprophytes ou monades, des algues vertes, des
algues diversement colorées, des conferves, des oscillaires, des proto-
coccut, des infusoires, etc.
Hïrt classe les eaaï {Ze^schrift fUr biologie, 4879, XV, p. 9))
. selon leur contenance en organismes inférieurs et en particules
étrangères, en
1° Eavx puus absolument potables ne présentant pas de micro-
organismes après un séjour de 3 à i jours dans un vase fermé, la
présence dans le dépdt de quelques coquilles de diatomées ou de
quelques algues vertes, de zi/gnemas, de spiroggas et même de quel-
ques nscillaires, n'empêchent pas l'eau d'être encore potable;
2* uux SUSPECTES caractérisées par la présence de saprophytes
/sphaerotilus natans, leptotrix, leptomites, hyphéotrùc et autres
algues blanches, antopkysa MuUeriJ, infutoires relativmnetU vo/u-
mineux;
3° sAcx EH puTKËPACnoN, absolument impotables, fociles à recon-
naître à la présence à cdté des saprophytes et des iafusoires, des
s de bactéries, quelquefois en forme de sooglea termo, etc.
L'appréciation de la valeur des eaux potables an point de vue
biologique doit être complétée par l'étude des organismes.
Celle-ci repose sur l'emploi des cultures ; mais comme il n'existe
aucune méthode de culture qui soit applicable à tous les cas et suf-
fisamment certaine, il faudra d'abord examiner les eaux et les rési-
dus qu'ils donnent en utilisant l'emploi des procédés de coloration
et d'éclairage (éclairage Abbé). On étale une mince couche de
liquide sur un porte-objet et on laisse sécher spontanément ou à
une température de S3° à 30° centigr. On ait agir sur celle mince
pellicule les réactifs colorants, spécialement le bleu de méthylène ou
mieux le brun d'aniline dissout dans la glycérine et on les examine
avec un fort éclairage. >
Koch colore le résidu d'évaporation avec une solution concentrée
de bleu de méthylène et laisse sécher, il lave ensuite la préparation
avec de l'alcool absolue, trempe dans le baume de Canada et exa-
mine au grossiasemenl de 500 diamètres. {Revue d'hygiène. T. V.)
D,B,t,zed.yGOO^IC
4IC LU uux ALnmtiuRKS 4S
Pour BQ rendre compte du nombre de microbes capable a d'un dé-
veloppement ultérieur, Kocb mélange une petite quantité d'eau de
1 à 10 gouttes, suivant le nombre de microbes qu'il a observés (1),
avec une gélatine rendue liquide et qu'il sLérilise par ébullitîon. La
quantité de gélatine liquide est toujours de 1 0 centimètres cubes et les
gouttes prises avec la même pipette flambée. Après mélange, on étend
la gélatine sur une plaque de verre posée horizontalement et préa-
lablement flambée. La gélatine se coagule en se refroidissant. On la
garde sous une cloche humide dans une chambro chauffée. Au bout
■de 40 ou 60 heures, il se développe proportionnellement au nom-
bre de micro-organismes contenus dans l'eau, un nombre corres-
pondant de colonies en forme de points plus ou moins grands de
couleurs diverses qui rendent, par place, la gélatine liquide. En
disant la culture sur une plaque de verre quadrillée eu carrés de
3 millimètres de cétés et eu opérant avec 1/10* de centimètre cube
d'eau, il sera facile d'établir la numération des bactéries. La géla-
tine devra couvrir un petit rectangle de 2 centimètres de long sur
un centimètre de large.
Lorsque les colonies sont apparentes, il est facile de les compter,
grâce an quadrillage. Il ne reste plus qu'à multiplier par 1,000 le
nombre de pointa trouvés pour avoir le nombre de colonies corres-
pondant à 1 centimètre cube d'eau. Il est donc facile de calculer le
nombre de micro-oi^nismes susceptibles de développement dans
an centimètre cube d'eau ; seulement, le nombre trouvé ne peut être
qu'appreximatif, il sera toujours un peu plus faible que la réalité,
parce que les germes placés immédiatement l'un à cété de l'autre
ne formeront pour l'œil qu'une seule colonie et parce qu'il y aura
des micro-organismes qui ne se développeront pas.
Par cette méthode, Koch a trouvé dans un centimètre cube :
d'eau distillée bouillie de 4 à 6 colonies.
d'eau d'égout 38,000,000 s
d'eau de la Rummelaburger See .... 32,000 »
d'eau de la Sprée, en amont de l'embou-
chure de la Wuhie 115,000 >
d'eau de la même rivière en aval de l'em-
bouchore de la Wuhle 11S,000 >
(1) St l'ean est trèi-îafecte, Il n'emploie aouTent qa'nn millième de goutta,
nais cei cae loot rirea et il n'eit gnère oécesiaire alan de proeéder t le col-
iBreponrdétenalnBrrialeGUoiltédtl'eiii.
D,B,t,zed.yGOO^IC
49 LES uni iLUDTTiJUS H7
d'eau à l'embouchure de )a Wuble . . . 52,000 colooies.
d'eau de la machine de Strolau, avant la
filtration <S5,000 »
Le ly G. Blas a trouvé les chiffres suivants pour des eaux de
puits de la ville de Louvain (i) :
1 c. c. d'eau d'un puits dans le bas de la ville . 1 5,600 colonies.
1 c. c. d'un autre puits 2,300 >
1 c. c. » i50 1
U.c. > 6,700 »
A Zurich, 1 c. c. d'eau contient en moyenne. . 773 »
La gélatine placée sous la cloche humide présente d'abord quel-
quelques points; puis les bactéries rendent la gélaUne liquide au
bout d'un certain temps.
On a cru possible d'évaluer la contamination de l'eau en s'en
rapportant à la quantité plus ou moins grande de colonies et à la
liqnébction plus ou moins rapide de la gélatine, mais nous avons
vu que l'on ne peut se baser sur ces phénomènes pour se rendre
compte de la pollution d'une eau alimentaire. Le nombre seul des
bactéries peut donner quelques indications sérieuses dans l'état
actuel de la science bactériologique.
Le docteur A. Proust s'est beaucoup occupé de cette question. II
préfère comme liquide de culture, une solution de gélatine, parce
que celle-ci, en se coagulant, emprisonne et sépare les bactéries
et les germes l'un de l'autre. Chaque germe ou bactérie ainsi isolée,
se multiplie à l'inilni en se nourissant de la gélatine qui l'environne
et, au bout de quelques heures, chacune d'eux a, à ce point, pros-
péré et élargi son centre d'action, que l'on apercevra déjà, à l'œil
nu, un petit point blanc qui s'accrott et forme bienUt une petite
sphère opaque; cette sphère ou colonie renferme un nombre con-
sidérable de bactéries; les unes sont plus actives, les autres plus
lentes, enfin, elles affectent souvent diverses colorations.
Le docteur A. Proust prépare sa solution de gélatine de la ma-
nière suivante :
Dans 100 grammes d'eau distillée bouillie, il fait dissoudre
6 grammes de gélatine blanche comestible et 2 centigrammes de
fl) Tonus ces eani étalent considérées conune paUbles.
D,B,t,zed.yGOOg[e
418 us UUX ÀLIKEHTAIHU SO
phosphate de sodium. Lorsque la gélatine est complètement dis-
soute et que la température ne dépasse pas SO' G, on incorpore un
quart de blanc d'oeuTbien frais, étendu de trois fois son volume
d'eau. Lorsque le mélange de gélatine et de blanc d'œuf est bien
intime, ce que l'on obtient par une agitation énergique, on le place
sur un bain-marie pendant deux heures sans agiter. L'albumine ne
tarde pas à se coaguler en entraînant avec elle toutes les impuretés
à la partie supérieure du liquide, on filtre ensuite rapidement sur
un tampon d'ouate, (nous préférons de l'amiante lavée et calcinée)
préalablement humectée avec de l'eau pure. Lagéla^nedecultureeat
prête et pendant qu'elle est encore chatide, à l'aide d'une pipette
de 40 centimètres cubes, on l'introduit successivement dans cha-
cun des récépients destinés ë l'observation.
A cet effet, on prend des tubes à essai, munis de bouchons de
liège percés d'un trou. Dans ce trou, on engage un morceau de
tube en verre de 3 centimètres de longueur contenant un peu de
coton. Dans chacun de ces tubes, on met 40 centimètres cubes de
gélatine en ayant soin de les incliner légèrement, puis on les
bouche soigneusement, on place ensuite les tubes verticalement, à
l'aide d'un support, dans un vasi; quelconque, muni d'un couver-
cle et contenant 7 à 8 centimètres cubes d'eau dans le fond. Cette
eau est portée à l'ébullition, le vase étant fermé; la températui-e de
100* G est maintenue pendant 20 à $3 minutes, après quoi, les
tubes sont stérilisés et peuvent se conserver 3 ou 3 mois. Lors-
qu'on veut ensemencer les tubes ainsi préparés, on les place, afin
de liquéfier la gélatine, dans un bain d'eau à 30 G, température qui
ne devra pas être dépassée. Ensuite, à l'aide d'une pipette de
1 centimètre cube de capacité et divisée en 40°, pipette que l'on
aura flambée avec soin, on prendra 4/10' de centimètre cube d'eau
à examiner et l'on introduit dans le tube contenant la gélatine li-
quide en soulevant le moins possible le bouchon et en inclinant le
tube. Chaque tube ensemencé est ensuite agité lentement, de ma-
nière à ne pas former des liulles d'air, pendant 2 ou 3 minutes,
afin de bien opérer le mélange.
On fait la culture comme pour le procède de Roch.
Le docteur Ângus Smith avait déjii préconisé la solution gélati-
neuse, additionné de phosphate de sodium et il avait reconnu que
quand l'eau est très pure, le liquide de culture reste à peu près
intact, à peine y voit-on, au bout de plusieurs jours, quelques
sphères de gélaUne décomposées. Au contraire, quand l'eau est
D,B,t,zed.yGOOg[e
54 LBB uoi lummikis 119
impare, les organismes vivants semblent être autant de centres
d'action qui décomposent la gélatine et lui donnent l'apparence de
sphères ou goullalettes huileuses très-volumineuses et très-abon-
dantes dans le liquide. Dès le deuxième jour, on distingue quel-
ques points blancs ; le lendemain, les petites sphères apparaissent
presque innombrables, une zAne troublée se Torme à la sur&ce de
la gelée et t'examen au microscope y décèle la présence d'une
multitude de bactéries; te troisième ou quatrième jour, cette zAne
trouble s'étend et la gélatine se liquéfie en commençant par la
couche supérieure et d'autant plus rapidement, que l'eau était plus
souillée. Quand l'eau est infecte, la couche supérieure se liquéfie
et devient lactescente au bout de quarante-huit heures.
Ce moyen d'appréciation est surtout précieux pour contrAIer l'a-
nalyse chimique, il pourra être complété par l'essai au sucre, dé-
crit par Heiseh.
Le sucre sert à manifester la présence des germes ou spores des
champignont (fimgui) d'égout. Celte forme spéciale de fimgut se
développe rapidement dans l'eau qui contient une petite quantité
de liquide d'égoul, surtout en présence d'un peu de sucre. Elle se
développe dans le liquide même en vase -clos, comme aussi à l'air
libre et également bien dans l'acide carbonique.
Pour cet essai, on prend un matras de 1 50 c. c. environ, exacte-
ment lavé, puis rincé avec l'eau à essayer. On le remplit avec l'eau
à examiner, on y ajoute 0,5 grammes de sucre cristallisé pur, on
ferme avec un bouchon et on expose le malras & une bonne lumière,
à une température aussi voisine que possible de 27° G. L'eau avant
l'essai doit être exempte de substances en suspension.
Au bout de deux ou trois jours, ou examine soigneusement le
matras que l'on peut soumettre, en cas de nécessité, à d'autres in-
tervalles de temps. Le fungus se montre d'abord soiis forme de
petites tâches blanches, qui sont généralement visibles à l'œil nu
dans une bonne lumière, surtout quand le matras est examiné sur
un fond noir.
Si l'on aperçoit quelque tâche suspecte, on l'enlève avec une
fine pipette et on l'examine an microscope.
Ces tâches se montrent d'abord constitués, par de petites cel>
Iules isolées ayant chacune un noyau brillant. A une seconde pé-
riode qui exige i à 6 heures pour son entier développement, l'en-
semble à l'aspect d'une grappe de raisin, le noyau brillant est tou-
jours apparent. Quelques heures après, lea cellules prennent la
D,B,t,zed.yGOO^Ie
ISO ua um AiatnTAnu 52
fonao de fils monili formes, puis celles de mycélium ordinain tL\M
de rares cellules, çà et là dispersées. EdIîd, les cellules disparais-
sent, ne laissant que le mi/(^ium ordinaire. Quand ta quantité
d'eau est grande, elle est souvent accompagnée d'une odeur dis-
tincte d'acide butyrique.
Cktnoluslons.
De cette longue dissertation, on peut conclure que le microscope
peut, dans certains cas, fournir des indications précieuses, mais
qu'il ne saurait être le seul instrument nécessaire à l'analyse de
l'eau. L'analyse chimique doit continuer à servir de base aux re-
cherches des conditions sanitaires de l'eau alimentaire.
Celle-ci, pour être potable, doit satis&ire aux conditions sui-
vantes :
1' Elle doit Atre limpide, bvnsparente, incolore, sans odeur,
exemple de matières en suspension ;
2* Elle doit être fraîche, d'une saveur agréable, sa température
ne doit pas varier sensiblement et ne pas dépasser 1 fi° centigrades ;
S* Elle doit être aérée et tenir en soluUon une certaine quanUlé
d'acide carbonique. L'air qu'elle renferme doit contenir 30 à 33
pour cent d'oxygène ;
4* Elle ne peut renfermer ni matières animales, ni matières vé-
gétales nuisibles, et particulièrement aucune de ces substances en
voie de décomposition ;
5° La quantité de matières organiques ne doit pas dépasser
SO milligrammes par litre et évaluée en acide oxalique ; elle ne doit
pas être azotée ;
6» La matière organique azotée brûlée par une solution alcaline
de permanganate de potassium, ne doit pas fournir plus de O.mil-
ligr.1 d'azote albuminotde par litre d'eau;
T* Elle ne doit pas contenir plus de 3 dixièmes de milligramme
d'ammoniaque par litre ;
8" Un litre d'eau ne doit pas contenir plus de Ogr.5 de sels mi-
néraux,
60 milligrammes d'anhydride sulfurique,
8 » de chlore,
S 9 d'anhydride azotique,
D,B,t,zed.yGOOg[e
83 LBS BAUX u.iMBin'i.nn I3t
300 mïlligram. d'oxydes alcalino-terrenz,
30 » de silice,
3 s de fer ;
9° L'eau potable ne doit renfermer ni Ditrites, ni phosphates, ni
hydrogène sulfuré, ni sulfures, ni sels métalliques prècipitables
par l'acide snifhydrique ou le sulfhydrate ammonique, à l'exception
de trace de fer, d'aluminium ou de mangantse ;
10* Elle ne peut acquérir une odeur désagréable, après avoir été
conservée dans un vase fermé ou ouvert;
11" Elle doit dissoudre le savon sans former de grumeaux et
bien cuire les légames. Son litre hydrotimétrique ne peut être su-
périeur à fiO" ;
12* Elle ne doit pas contenir de saprophytes, de leptotrix, Ao
l^tomites, d'kyphëotrix et autres algues b^nckes, de nombreux
mfusoires, de bactéries ;
13° L'addition du sucre blanc ne doit pas y développer des
fiittg^ts;
1i* Cultivée avec de la gélatine, elle ne doit pas donner pro-
duction à d'innombrables bactéries liquéfiant la gélatine en moins
de huit jours.
D,B,t,zed.yGOOg[e
LES EAUX AUMBHTUin
.Aamexes.
PROCÉDÉ DE KUBEL-TIEMANN. DOSAGES DES MATIÈRES
ORGANIQUES.
{Degré d'oxydabUité de l'eau.) (1)
Préparation des réactifs (2). — \ . Eau distillée pure. —
Trop souvenl l'eau distillée renferme des matières organiques, de
l'ammoDiaque, de l'acide azoteux, de l'acide azotique et de l'acide
chlorhydrique. — Pour l'avoir pure, il faut la redistiller en fraction-
nant les produits, c'est-à-dire en rejetant les premières parties qui
passent et en laissant dans la cornue le dernier quart. Le plus sur
est d'opérer suivaut les indications de M. Stas (3), comme l'a feit
H. Spnng (i) dans ses recherches sur la couleur de l'eau ; nous
avons toujours, ainsi préparée avec du caméléon et de la soude
caustique, une provision d'eau pour la distillation fractionnée. Si
l'eau, après avoir été distillée dans ces conditions, renferme de
l'ammoniaque, ce qui est le cas général, une nouvelle distillation
fractionnée avec de l'acide sulfurique ou du sulfate monopotassîque
permettra de l'obtenir entièrement pure.
i. Solution d'adde iKcalique (monovalente, normale au 1/100). —
On dissout :
Acide oxalique cHsl. pur, H2C''04 ; SIPO Ogr.630
ou bien :
Acide oxalique anhydre sublimé 0gr.ti9
(1) Procédé décrit par M. B!as dans ton traité : ■ Coiitrihuiion à l'^tMit* «( à
t'analg*! dfaui ahmtnlairn. >
(1] Ifous crofODS nécessaire d'exposer en quelques mots la préparation des
réactifs aussi bien que le procéda suivi, & cause des différences qu'entraîne
égnlementdans les résuitaie l'usagé Lies réactifs de eu m position non identique.
(3i J S. Stas, nouvelles redierclies sur les lois des proportians chimi-
ques, etc., IBfîS, p. iOi.
{t) SpilDg, Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 1 T , 1883,3* série.
D,B,t,zed.yGOOg[e
55 UB eaux ALIKERTAtSKS 133
dans de Peau distillée pure de foçon à avoir 1 ,000 c. c. de solution.
(QuelqueTois on prépare une solulion dix fois plus concentrée que
l'on dilue ensuite.)
3. Solutionde caméléon (monovalenle, normale au 1/100. — On
prend :
Pennanganate potassique bien crist. en aiguilles. Ogr.32 à 0gr.3i
et l'on feit dissoudre dans l'eau distillée pure, de Ëiçon à avoir un
volume de 4,000 c. c.
i. Acide tulfitrique dilué. — On prend :
Acide sulTurique concentré pur 1 volume.
Eau distillée pure 3 b
On ajoute l'acide sulfurique à l'eau.
Vériâcation ât flzation des titres. — Les solutions de ca-
méléon et d'acide oxalique sont introduites respectivemeul dans des
burettes à robinet en verre, de même calibre et de p;raduation iden-
Uque (100 c. c. divisés en 1/5). On prend alors un ballon d'une ca-
pacité d'environ 300 c. c; on y introduit :
Eau distillée pure 100 c. c.
Acide sulfurique dilué 5 —
Solution de caméléon 5 —
On chauffe à l'ébullition durant 6 minutesi on retire du feu ; au
liquide encore chaud on ajoute 40 c. c. de solution oxalique; puis,
dhns le liquide décoloré, on verse goutte par goutte de la solution
de caméléon jusqu'à obtention d'une teinte rosée.
Lorsque les solutions d'acide oxalique et de caméléon ont été
préparées exactement comme nous l'avons décrit, la quantité de
caméléon qu'il faut ajouter en dernier lieu pour avoir la teinte
rosée est toujours, à peu de chose près, de 5 c. c; de sorte que
10 c. c. de solution oxalique (Ogr. 0063 d'acide oxalique cristallisé)
sont oxydés par un nombre ^al de centimètres cubes de solution
de caméléon (Ogr,0031 6 de permanganate cristallsé).
Une solution de caméléon qui est ainsi décolorée par un volume
égal de solution oxalique renferme donc, par 1 c. c. :
Permanganate solide Ogr.OOOSIfi
Y correspondent une quantitéd'oxygène disponible égalée Ogr. 00008,
et la faculté (toute conventionnelle") d'oxyder Ogr.Oûl i)8 de matières
organiques (soit cinq fois la quantité de permanganate solide ren-
fermée dans 1 c. c. de la solution, d'après Wood).
Il n'est, du reste, pas nécessaire que la solution de caméléon cor-
responde exactement, volume pour volume, à celle d'acide oxalique;
il suffit de connaître le litre, quel qu'il soit, du caméléon que l'on
veut employer.
Le litre du caméléon ne reste pas longtemps le même; celui de
l'acide oxalique varie également, surtout si la solution n'est pas
conservée à l'abri de la lumière. Il y a donc lieu de vérifier fré-
quemment le tibv de ces solutions. Nous ajouterons cependant que
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Ili LB8 UVX ALUmnilRIS 66
nous avons parfois pu les conserver jusque six semaines et plus,
sans qu'elles subissent d'altération sensible.
Ofëiatioh de dosage. — On prend 100 c. c, de l'eau à eiaminer
(après l'avoir filtrée ou décantée si eWû était trouble). On y ajoute
5 c. c. d'acide sulfurique dilué et tO c. c. de solution de caméléon;
on chaufTe à l'ëbullition durant 5 minutes, et ainsi de suite). Au
liquide encore chaud on ajoute 10 c. c. de solution oxalique (l).
A la suite de cette addition, il se produit une décoloration complète,
s'il y a présence de matières oxydables. Enfin, on ajoute du camé-
léon goutte par goutte jusqu'à production d'une teinte rosée.
On fait alors la somme des nombres de centimètres cubes de ca-
niéléOD ajoutés aux différentes phases de l'opération ; de ce nombre
total, on déduit le nombre de centimètres cubes exigés par les
10 c. c. d'acide oxalique : la difTérence sera le nombre de centi'
mètres cubes de caméléon qu'ont demandé les 100 ce. d'eau. Il
reste à multiplier ce dernier nombre par la quantité de caméléon
solide contenu dans 1 c. c. de solution, par la quantité d'o\ygène
libi-e y renfermée, ou par l'équivalent conventionnel de matières
organiques.
Enfin, si l'on veut rapporter le résullal à 1 litre d'eau, on mulU-
plie les chiffres obtenus par id, et si l'on veut l'exprimer par rap-
port à 100,000 parties d'eau, on multiplie par 1,000.
On pratique toujours deux essais, souvent trois, et on prend en-
saile la moyenne (i).
(1) Dans le cas où l'on aaraitdû emploTerpriiniliTenient plus de 10 c. c. de
•taméléaii. 11 faudrait éTidemment ajouter le nombre correspondant de cenli-
mètrea cubes d'acide oxalique.
(2) Sappoaona, par eiempie, qu'en vâriEnnt le titre da caméléon on ail re-
connu qu'il en faut 12 c c. puur oiyiler 10 c. c. d'acide oxalique normal au
I eenttème; et que pour IMc. c, de l'ean i eïBminer (additionnée dans le cours
de l'opéraliiin de 10c. c. d'iicide iiïflliquel on ail dii employer en tout2Sc. c. de
caméléon. Le noriilire de cenliniëlres cubes de celte Uquenr exigés par l'enn
seule sera de3S-I2 ou de Uc. c. Ceax-cl équivalente Ufoia 10/12 ou lOc. c.SS
de caméléon normal renferment:
CamélËonsoliile. . . . 0Kr..00031fi fols IO.B3égnlentOsr.,0n3<2
OiygËne disponible . . O|jr.,a)0 SU fuis lU.tU égalent Ogr.,00GB6
et correspondent, d'aprËa la conrenliuii.â:
mslLËrea organiques OKr.,0003IS fols 0 foi» 10,93 égalent Qgr./HTIl
■oit:
1 litre d'eau lOO/WO pailïM
Caméléon solide employé .... 0,0342 31,2
Oiygënn libre absorbé 0,0066 8,6
Matières orgaDiqDescalcnlëes . . 0,1711 171,1
.y Google
I
57 in uni AimBmim *»
(Annexe IL)
PROCÉDÉ DE WANKLYN ET CHAPMANN.
Wanklyn se sert d'une liquear préparée ainsi :
200 grammes d'hydrate de potasse et 8 grammes de permanga*
nale de potasse sont dissous dans un litre d'eau distillée. La liquear
est soumise quelque temps à l'ébullition pour chasser toute trace
d'ammoniaque ou de matière organique nitrée, puis, après refroi-
disaeraent, ou amène le volume à un litre.
L'essai se fait sur 500 c. c. d'eau dans l'appareil qui sert au do-
sage de l'ammoniaque. (Voir description, page 100-3S du rapport.)
Après avoir distillé les 100 premiers centimètres cubes pour y
doser l'ammoniaque libre, on laisse passer encore 100 centimètres
cubes qui sont rejetés, et on interrompt la distillation. On introduit
ensuite par l'entonnoir 50 centimètres cubes de la solution de per-
manganate de potasse, et l'on chauBe à nouveau, en agitant de
temps en temps.
On recueille successivement trois portions de 50 centimètres
cubes, dans lesquels rammonia<]ue est dosée au moyen du réactif
de Nessier. 11 suffit alors d'additionner les résulUits de chaque do-
sage partiel et de doubler le total pour avoir la proportion d'ammo-
niaque contenue dans un litre d'eau.
{Annote III.)
DOSAGE DE L'AMMONIAQUE PAR LE RÉACTIF NESSLER (1).
Préparation des réactifs. —Toutes les solutions doivent être
faites avec de l'eau purifiée par addition d'acide sulfurique dilué et
distilliUion.
K. Ammoniaque. — a) Solution concentrée : on dissout :
Chlorure ammonique séché à 1 00° C . 3gr.l 47
dans 1,000 c. c. d'eau: 1 ce. renferme Ogr.001 d'ammoniaque (NH3);
b) solution diluée : 50 c. c. de la solution précédente sont portes
à 1,000 c. c. ; 1 c. c. renferme Ogr.00005 (5 centièmes de milli-
gramme) d'ammoniaque.
2. Réactif de Nestler (selon Hadow, fortement alcalin). — On
dissout :
Chlorure mercurique 35 gr.
t Conlritulian à l'itud» •( k
D,B,t,zed.yG00g[e
_J
1M as uuz ALUORiAïut à8
dans 100 c. c. d'eau bouillante. La solution ehaude est additionnée
progressivement à une autre solution également chaude, foile de
iodure potassique ^ gr.
et 50 c. c. d'eau, jusqu'à ce que le précipité ne disparaisse plus.
On filtre ; on ajoute une solution de
Potasse caustique ISO gr.
dans 300 c. c. d'eau; on porte le tout à 1,000 c. c; enfin, on ajoute
encore 5 c. c. de la solution de chlorure mercurique, on laissa dé-
poser et on décante.
3. âMtrfion todique. — Elle consiste en un mélange de
Solution de carbonate sodique .... 1 vol.
-> de soude caustique ... 1/2 vol.
Pour latolutim de atrbonate todique, on prend
Carbonate sodique fraîchement calciné 1 partie.
Eau pure 3 parUes.
On bit bouillir jusqu'à réduction au tiers; puis, on ramèneau
volume primitif en ajoutant de l'eau pure.
Pour ta solution de soude caustique, le meilleur mode de prépara-
tion consiste à dissoudre dans
Eau pure, exempte d'ammoniaque S parties.
Soude caustique pure, obtenue à l'aide du sodium. 1 —
Si l'on voulait utiliser de la soude caustique ordinaire, il &udrait
la chauffer dans l'appareil distîllatoire en verre, jusqu'à ce que le
produit distillé fût exempt d'ammoniaque.
Opération. — Dans un verre cylindrique bouché à l'émeri et
gradué à 1 SO et 1 00 c. c. par un trait, on introduit 1 50 c. c. de l'eau
à examiner. On y ajoute 3 c. c. de solution sodique, on secoue pen-
dant quelques instants et on laisse déposer. On décante, dans un
vase cvlindrique étroit en verre blanc, 100 c. c. du liquide clair;
on adaitionne de i c. c. de réactif Nessier et on remue. S'il se forme
un précipité, ou si la coloration produite est rouge-brun, c'est qu'il
y a relativement trop d'ammoniaque ; il faudra alors faire un nou-
vel essai en diluant une partie de l'eau à examiner avec de l'eau
pure, exempte d'ammoniaque. Entretemps, on a mis dans plusieurs
verres cylindriques, identiques au premier, 100 c. c. d'eau pure.
Dans l'un de ces verres on verse 1 c. c. de solution ammoniacale
diluée (à 5 centièmes de milligramme) et puis 2 c. c. de solution
Nessier, et l'on compare les teintes produites. Suivant le résustat
obtenu, on ajoute à un deuxième et puis à un troisième verre,
des quantités plus ou moins grandes d'ammoniaque, de foçon à
pouvoir déterminer à peu près exactement, par comparaison avec
la teinte de l'eau analysée, la proportion d'ammoniaque y contenue.
L'essai peut durer, en moyenne, 10 minutes, pendant lesquelles
la teinte ou nuance est assez slable. Pour bien distinguer cette dei^
' D,B,t,zed.yGOOg[e
UB UOX AUmRURH
nière, oa place les verres cylindriques sur du papier blanc, «t l'on
regarde par en haut oa de e6tÂ, suivant l'babitude prise.
{AnnÊSU IV.)
MÉTHODE DE HARX POUR LE DOSAGE DE L'ACIDE
NITBIQUE
Préparation des réactife. — 1 . S(Ataion de talpetr*. — On
dissout :
Nitrate potassique pur et sec . . . 1gr.87l
dans 1,000 c, c. d'eau pure : 1 c. c. de la solution obtenue contient
Ogr.OOÎ d'anhydrique azotique (N2 0H).
S. Solution d'indigo. — On prend :
Acide sulfiirique fumant (HjSSO?) . lOgr.OOO
On y introduit progressivement el en ayant soin de remuer ;
Indigoline sublimée pure, ou indigoUne artificielle. Sgr.OOO
On ajoute ensuite, après quelques heures de repos, le taime
volume d'eau, puis on verse ce mélange dans de l'eau pure ponr
foire 5,000 c. c.
Cette solution aura une concentration telle que 10 c. c. oorres-
dent approximativement â 1 milligramme Jt^Cfi.
3. Acide lulfuriqm concoure {à 66° S) et pur, — Le raieox est
de prendre de l'acide distillé. Quelquefois il suffit de le bire chauf-
fer quelque temps vers la température d'ébullition, pour le débar-
rasser de l'acide azotique et de l'acide azoteux qu'il pourrait con-
tenir.
Fiaxition det iitret. — 1 c. c. do la solution de salpêtre est mêlé,
dans un cylindre gradué, à 34 c c. ' d'eau pure. Ce mélange est
transvasé dans un ballon d'une expacité de 1 00 c. c. environ.
On y verse rapidement 50 c. c. d'acide sulfurique, et on y laisse
couler presque en même temps la solution titrée d'indiso jusqu'à
production d'une teinte bleu-verdâtre. Durant ce temps, la tempé-
ratare doit rester voisine de 100' C.
On répète l'essai en ajoutant d'abord à l'ean additionnée de sal-
pêtre, une quantité d'indigo à peu près égale a celle que l'on a em-
ployée dans le premier essai^ et en y versant ensuite l'acide sulfu>
tique, pour finir par l'indigo.
Enfin, on opère sur des quantités doubles et triples de solution de
salpêtre, portées toujours à S5 c. c. par addition d'eau pure.
On s'arrête à un titre tel que, pour Ogr.OOl d'anhydrite azo-
tique, il faille de 10 à 15 c. c. de solution d'indigo.
Celle solution d'indigo doit être vériâée de toeaps i autre.
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 SS LES EAUX ALIHEKtAIKEB 60
Opération. — Oo opère dans un ballon d'une capacité de
100 c. G., absolument comme il vrenL d'âtre ezposé pour la fixation
du titre, en remplaçant le mélange de solution de salpêtre et d'eau
distillée par feau a essayer.
On prend d'abord 35 c. c. de celte eau ; mais si elle est trouvée
renfermant plus de 3 à 4 milligrammes d'anbydride azotique, c'eat-
à-dire si elle exige plus de 30 c, c. d'indigo, on recommence l'essai
en opérantsur 10, sur Sou même quelquefois sur 3 ou sur 1 c. c.
del'eàu à examiner, additioiioée d'eau pure jusqu'à occuper un
volume de 25 c. c.
Il faut pratit^aer au moins deux essais, en ajoutant la plus grande
partie de l'indigo avant de verser l'acide sulfurique.
{Anneœe V.)
PROCÉDÉ DE DOSAGE DES AZOTATES DE PERD. JEAN
Dans UD ballon muni d'un tube de dégagement et d'un tube droit,
auquel est Rxé un entonnoir par un tube de caoutchouc, muni
d'une pince, on introduit du cblorure Terreux et un grand excès
d'acide chlorhydrique. Le tube de dégagement plonge dans une
cuve à eau doublée de plomb. Cette cuve contient de l'eau alcali-
nisée par de la soude et bouillie. On porte le contenu du ballon à l'é-
bullition, et on maintient cette dernière jusqu'à expulsion com-
plète do l'air. Ce pointattetnt, on introduit par l'entonnoir, en des-
serrant la pince, S centimètres cubes d'une solution d'azotate de
sodium pur, renfermant 66 grammes de ce sel par litre. On lave
plusieurs fois l'entonnoir avec de l'acide chlorhydrique qu'on laisse
couler dans le ballon. En même temps, le gaz qui se dégage est re-
cueilli dans une cloche graduée. Quand tout l'azotate est décomposé
et que le ballon ne renferme plus que de la vapeur d'eau, on rem-
place la cloche par une autre et l'on introduit dans le ballon le
résidu de 500 centimètres cubes de l'eau évaporée au dixième. On
recueille de même l'oxyde azotique et l'on compare finalement le
volume de ce gaz avec le volume du gaz fourni par l'azotate pur,
en se contentant de faire aflleurer les niveaux. La température et
la pression du gaz étant les mômes dans les deux cloches, les vo-
lumes sont comparables, et un simple calcul de proportion permet
de déduire la quantité d'acide azotique contennedans l'eau à essayer.
(Anneœe VJ.)
PROCÉDÉ DE TROHHSDORF POUR LE DOSAGE DE L'ACIDE
NITREUX
Préparation des réactif^. — 1 . Solution de nitrtte, — On
disBout :
Nitrite at^ntique 0gr.i06
D,B,t,zed.yGOOg[e
61 LB8 UDI ALnEKTàlin 129
dans de l'eau distillée pure, en y ajoutant du chlorure sodique pur
et de l'eau pure, jusqu'à 1,000 c. c. On laisse déposer; on decbnte
100 c. c. du liquide surnageant et on les porto à 1,000 c. c.
La solution ainsi obteoue renferme Ogr.OOOOl d'acide azoteux
parlo.c. (1).
i. Soltttion amidonnée d'todure de zinc. — Ou met :
Chlorure de zinc 20 gr.
dans
Eau pure 100 c. c.
On chauffe à l'éballition, on y introduit progressivemeat et oa
fait dissoudre :
Amidon pulvérisé i gr.
délayés préalablement dans de l'eau froide. Au liquide refroidi, on
ajoute :
lodure de zinc . ' 2 gr.
Oq porte à 1,000 c. c, et on filtre.
3. Acide aul/urique dUué. — On ajoute à
Acide sulfurique concentré 1 partie
Eau pure 2 »
Vérification das titres. — La solution de nitrite est véri-
Gée à l'aide du caméléon au 1/100.
Quant à ta liqueur amidonnée, elle ne doit pas bleuir lorsqu'on
y verse do l'acide sulfurique dilué, après l'avoir additionnée de cin-
quante fois son volume d'eau pure.
Opération. — Dans un verre parfaitement incolore, étroit et
de forme cylindrique, on introduit 100 c. c. d'eau. Le verre doit
être de capacité telle que l'eau y occupe une hauteur de 20 centi*
mètres environ. Ou y ajoute 3 c. c. delà solution iodo-amidonnée
et 1 c. c. d'acide sulfurique dilué; on mélange et on observe du-
rants à 10 minutes.
S'il se produit rapidement une teinte bleu-intense, on pratique
un ou deux nouveaux essais, en n'employant plus que 50,25 et
même 3 c. c. de l'eau à examiner, et en ajoutant de l'eau pure pour
compléter le volume de 400 c. c.
<!} An lien d'employer le nitrite argentique poar la préparation de Ii solu-
tion lilrée (l« nitrite, oa peut anssj tirer parti du nltrito potasiiiqne impur dn
commerce. On dissout '.
Nitrite potassique dn commerce 2gr.30
dans 1,000 ce. d'eau, ei on détermine le litre sut 10 ce, à l'aide d'nue soln-
tion de caméléon an IjlOO. On ajoute ensuite de l'eaa Jusqu'à ce que la liqnenr
ne renferme plus que Ogr.OOXl [1 cenClËme de milligramme) par 1 c. c.
Fcldhausen etKubel opËrent en prâaence de l'acide euirurtqne dllaé et à
à (ïold, et emploient, pour mieux saisir la fin de la réaction, une solution titrée
nonmieau l;I0Odeteirerreni[3gr.SQde sel da Hobr dani 1000 c. c.}.
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 30 LBS titx âimiTAtin 63
Od fait en mAme temps pitisïears essais comparatifs avec la so-
ItJtion de nilrile, dont on prend de 1 à i ce. en les additionnant
d'eau pure jusque 100 c. c.
On trouve rapidement, par comparaison, la proportion d'acide
azoteux contenue dans l'eau analysée.
II importe que cette eau soit convenablement diluée, de façoD à
ne renfermer que Ojjr.OOOOl à Offr.OUOOi d'acide azoteux par
100 c. c. 11 faut aussi avoir soind'op6rer à l'abri des rayons so-
laires. .
{Annexe VU.)
PHOGËDÉ DE GHIESS POUR LE DOSAGE DES NITRITES (1).
Préparation des réactife. — Solution de métaphénylène-
diamine. — Solution d'un demi p. 100 de cette base dans l'acide
sulfurique ou dans l'acide chlorhydrique très-èlendu. Si la liqueur
est trop colorée, on peut la décolorer parliellement avec du noir
animal pur.
Acide tul/urique dilué. — Un volume d'acide pour deUL volumes
d'eau.
Soliaion normale d'azotit» de potassium ou de sodium. — Dissol-
vtei Ogr.tOO d'azotite d'argent pur dans l'eau distillée bouillante,
ajoutez-y du chlorure de sodium ou de potassium jusqu'à ce qu'il
ne «e précipite plus de chlorure d'argent. Diluez à 1 litre; laissez
déposer le chlorure d'argent, et diluez 100 c. c. du liquide limpide
à h litre. On conserve cette solution dans un petit flacon bien rem-
pli et fermé, maintenu dans l'obscurité.
1 c. c. égale Omilligr.,04 Az2 OS
La cotoration produite par la réaction de l'acide azoteux «or h
métaphèaylène-aiamine est le triamido-azo-benzëne ou c bran
Bismark. >
Dosage. — On met 100 c. c. d'eau dans un verre de Nessier,
1 c. c. de mélapbénylène-diamine et de l'acide dilué. Si la coloration
se manifeste rapidement, l'eau sera diluée avec de l'eau distillée
exempte d'Az^O^ et d'autres essais seront faits. La dilution est suffi-
sante quand la coloration est nettement apparente au bout d'une
minute. Le développement progressif de la coloraliua est le point
faible de ce procède; il est vrai que cet inconvénient a peu d'impor-
tance si la comparaison avec l'nzoïite type est Faite dans les mêmes
conditions de température, de dilution et de durée de Topération.
Vingt minutes suffisent au développement de la coloration avant là
comparaison finale.
■ MamiM tfttim ■Wy <Pa»*-
(1) Eitnlt de l'eicalleat oovrafe du D* C 1
tj/m Mf iHRMr^M. Parit, 6. ««MM, IMS. i
D,B,t,zed.yGOOg[e
63 LU UBX ALUnHIAIRIB 1 31
H. W. Williams obvie à l'incertitude de l'essai par comparaison
en se servant des tubes de Nessler incolores, de 30 mm. de largeur
el iilQ mm. de longeur, gradues en millimètres. On s'en sert de la
façon suivante : — La compiiraison de l'eau à examiner avec la
solution type d'azotite est très-incertaine; on remplit alors les
tubes à la même hauteur, oa ajoute l'essai et on laisse au repos
pendant quelques minutes. Ordinairement l'ua d'eux est un peu
plus fonce que l'autre. On lit sur l'échelle la hauteur à laquelle
s'élève Je liquide le plus foncé et l'on en enlève une partie avec une
pipette jusqu'à ce que les colorations se correspondent. La quantiU
d'A/.^ dans la colonne la plus courte est rendue égale k l'autre,
d'où un simple calcul fait connaître la quantité cherchée.
(Annexe VIII.)
DOSAGE DU CHLORE A L'ÉTAT DE CHLORURES (4).
Préparation des réactifs. — Solution titrée d'azotate d'ar^
gent. — Dissolvez Sgr 3914 d'azotate d'ai^ent recristallise dans de
l'eau distillée el diluez à 1 litre. Pour l'usage, il est commode de
mesurer cette solution avec une burette qui contienne 10 c. c.
divisés en dixièmes.
Solution de ckromate potazsique. — Une solution concentrée de
chromate neutre potassique exempte de chlore. On la conserve com-
modément dans un Qacon pareil à ceux qui contiennent le chlorure
ferruux.
Dosage. — A 50 c. c. d'eau on ajoute S ou 3 gouttes de solution
de chromate potassique pour donner une légère teinte jaune, puis
on ver^e peu a peu, à l'aide d'une burette, la solution titrée d'azo-
tate d'argent jusqu'à ce que lo chromate d'argent rouge qui se
produit tiprès chaque addition de l'azolate d'argent cesse de dispa-
raître par l'agitalion. Le nombre de c. c. de la solution employée
exprime la quantité de chlore à l'état de chlorure dans 100.001) par-
lies d'eau. Si cette quantité dépasse 10, on opère sur une plus
petite quantité d'eau. Si ce dosage doit être très rigoureusement
exact, après que le dosage est terminé, on fait disparaître la légère
teinte rouge par un excès de chlorure solubte et on repète le dosage
sur une nouvelle quantité d'eau dans un matras pareil place à cdté
du premier. En comparant le contenu des deux matras, la première
trace de rouge dans le second malras est saisie avec une extrême
sensibilité. Il est absolument nécessaire que le liquide à examiner
ne soit- pas acide, à moins que ce ne soit par de l'acide carbonique,
(1) £iItb1I de l'eicelleat ouvrage du D'CMéhan Manuel ëgném»liq»» d'ana-
tft» «olwWrigu*. Pari*, G. Mattoit, 1883. >
D,B,t,zed.yGOO^Ie
139 LES BiUX AUmilTilUS 6t
ni autrement que très légèrement alcalin. Il doit aussi être incolore
ou à peu près incolore. Les eaux préseDlenl ordinairement ces con-
ditions, mais, s'il n'en esi point ainsi, on les rend, dans beaucoup
de cas, sufEsamment alcalines par un peu d'eau de cbaux (exempte
de cblore), on y fait passer un courant d'acide carbonique, jusqu'à
saturation, on t'ait bouillir et l'on filtre.
Le carbonate cakique agit comme agent de clarification, et l'excès
d'alcali est complètement neutralisé par l'acide carbonique. Si cette
opération ne réussit pas, on rend l'eau alcaline, on l'èvapore à
siccité, et l'on chaufiis doucement le résidu pour détruire la matière
organique. Ou extrait les cblorures du résidu avec de l'eau, et l'on
dose par la voie ordinaire, par pesée ou par volume.
D,B,t,zed.yGOOg[e
EAUX ALIMENTAIRES
Quels sont les oaraotdres des eaux alimentaires ? Dans
l'état actuel de la science, quels sont les meilleurs
procédés pratiques à recommander pour la consta-
tation de ces caractères?
Raj^rt d$ MM. Ch. Blas et Edh. Van Melcrbbeke
Le comité d'organisation du 6* Congrès international pharr
tîqne nous a fait l'honneur de nous nommer, conjointement avec
N. E. Vande Vyvere, membres de In commission chargée de présen-
ter un rapport en réponse a celle (question de son programme ;
< Quetssont les caractères des eaux alimentaires? Dans l'élatac-
» tuel de la science, quels sont les meilleurs procédés pratiques à
» recommander pour la constatation de ces caractères?»
Comme notre honorable coliègne M. Vande Vyvere nous a soumis
son projet de rapport alors que nous n'avions plus le temps de
l'étndier el de le discuter suffisamment pour en faire une œuvre
collective, nous avons clé amenés à élaborer un rapport qui exprime
mieux notre maniëro de voir.
Comme nous nous adressons à des personnes qui ont pratiqué
l'analyse des eaux el comme nous n'avons pu disposer que de peu
do temps, nous avons passé sous silence do nonibreuses opinions
el de non moins nombreuses méthodes d'analyse. Nous nous sommes
conlenlés de décrire brièvement les méthodes que nous avons re-
connues comme les meilleures, après les avoir expérimentées peu*
».
D,B,t,zed.yGOO^Ie
43i lAUZ AUMBITAnH S
daot plusieurs années, et de mentionner en même temps celles qui,
dans des cas spéciaux, pourront être employées à litre de coDlrdle.
Nous avons tenu compte dans ce choix de la nécessité d'arriver
à l'adoption de mèLhodes uniformes, que nous qualifierons d'inter-
nationales, en donnant la préférence à celles qui sont les plus ex*
péditivQs, las moins compliquées et les plus employées; ce qui
permettra d'obtenir un jour des résultats comparables.
Nous ne nous étendrons donc pas sur les détails des opérations,
ni sur la préparation des réactifs, dont on trouvera les descriptions
dans les traités qui ont pour objet l'nnalyse des eaux alimentaires.
Nous mentionnerons parmi ceux-ci le travail qui a été publié, il y a
peu de temps, par l'un de nous (1) et dont nous nous sommes servis
plus spécialement pour la rédaction de notre rapport.
Nous nous occuperons ensuite de l'interprélatioD des résultats et
de la discussion des nombres-limites, et nous terminerons notre
travail par un chapitre sur l'analyse bactérioscopique qui consti-
tue une question pleine d'actualité.
Analyse des eaux alimentaires.
L'analyse des eaux alimentaires comprend :
f L'examen des propriétés physiques et organoleptiques ;
2° L'analyse chimique qualitative et quantitative;
3° L'examen microscopique et bactérioscopique .
Il est assez rare que l'emploi de tous ces moyens d'inves-
tigation soit indispensable pour permettre d'apprécier la valeur de
ces eaux au point de vue hygiénique.
Souvent, l'analyse qualitative de l'eau, et le dosage d'une ou de
quelques substances qui s'y trouvent, permettent de décider si elle
est impropre à la boisson et aux usages domestiques.
Propriétés pbysiques et organoleptlquea.
Tous les auteurs sont d'accord qu'une bonne eau potable doit
I, elr., tie., p«r
D,B,t,zed.yGOO^Ie
eiUI ALIMENTAiaES
être limpide, incolore, inodore, agréable au go&t et(]ue sa tempé-
ratare ne peut varier suivant les saisons que dans les Hmiles res-
treintes, ea se mainteuaut en~dessous de 15° C.
Analyse olitmlque.
L'analyse chimique complète des eaux alimentaires comprend les
opérations suivantes :
Délerminalion du résidu d'èvaporation ,
> degré hydrolimétrique ;
t degré d'alcalinité;
» degré d'oxidabililéel éventuellement dosage de
l'azote des matières azotées (albuminoTdes).
fiecherche et dosage de l'ammoniaque, des acides nitreux, ni-
trique, sulfurique, carbonique combiné, de ta chaux, de la magné-
sie, de la potasse, de la soude, du Ter, du maDganëse, de l'alumine,
des métaux tosiques, de la silice, de l'acide phosphorique, etc.
On peut y joindre la recherche et le dosage des gaz libres, notam-
ment de l'oxygène, de l'azote et de l'acide carbonique.
Parmi ces matières, il y en a plusieurs qui n'ont qu'une impor-
tance tout à fait secondaire au point de vue de la salubrité et dont
on se borne généralement à ne rechercher que la présence par un
essai qualitatif.
Résidu d'èvaporation.
Le résidu d'èvaporation fournit des indications utiles par son
poids et par ses propriétés physiques (couleur, hygroscopicitè, etc.).
Soumis à l'action de h chnicur, il est intéressant de constater
s'il se dégage une odeur spéciale (corne briiléc, etc.), s'il y a pro-
duction de vapeurs rulilanlcs, si le résidu noircit, s'il fuse, s'il
fond, etc.
Quoique la calcination du ri'sidu donne surtout des indications
qualitatives, elle permet, un l'absence de certains sels décompo-
sables ou volatils (nitrates, chlorures, etc.), dévaluer approximati-
vement la teneur en matières minérales et en matières organiques.
D,B,t,zed.yGOO^IC
130 uux ÀLnEirrÂiRU 4
Il est à remarquer également que ce réaidu est parlicDlièrement
propre à In recherche des alcnlis, du fer, du manganèse, de la silice
el lie l'Huiile phosphuri([ue.
Méthode : Nous proposons 1" d'évaporer au b.-m. 100 à 200 c. c.
d'eau dans une capsule en platine tarée et de peser le résidu après
l'avoirséché à (10";
S° De calciner avec précaution ce résidu sur la Qamme d'un bec
de Bunzen ou d'une lampe à alcool, en notant soigneusement les
phénomènes concomitants, puis d'humecter le résidu avec une
solution concentrée de carbonate d'ammoniaque et de le peser après
l'avoir desséché el soumis è une calcinalion modérée (vers 1 80*).
Degré liydrotlmétrliiLue.
La détermination du degré hydrotimétrique total d'une eau per-
met de nous renseigner sur sa teneur approximative en sels alca-
lino-terreuz. En yjoignant la détermination des degrés bydrolimé-
triques permanent et temporaire, on peut se rendre compte jusqu'à
un certain point de la proportion de chaut, y compris la magnésie,
qui existe à l'élat de bi-carbonate et de celle qui se trouve à l'état
de sels antres.
Méthode: Nous recommandons la méthode Boutron et Boudet,
parce qu'elle est le plus généralement employée, ce qui rend les ré-
sultats plus facilement comparables.
1 degré hydrotimétrique Boulrou et Boudet équivaut à Ogr.0103
carbonate de chaux par litre; il serait peut-être plus rationnel de
le faire correspondre à Ogr.OlO carbonate de chaux par litre.
Segré d'alcalinité.
Comme le degré d'alcalinité, en l'absence d'alcalis libres ou car-
bonates, ou d'une quantité notable de magnésie, correspond assez
bien avec le degré hydrotimétrique temporaire, l'attention sera
attirée en cas d'écart sur la présence des alcalis dont on peut appré-
cier en même temps la proportion.
Méthode : Nous recommandons d'adopter le procédé Lunge, qui
D,B,t,zed.yGOOg[e
5 uux ALmoTTiun 137
consiste è noter le nombre de i!\9 c. c. de solution, \/\ù normale
d'dciJe chlorhydrique ou d'acide sulfurique que l'on doit verser
dans 100 c. c. d'eau pour Ininsformer complélemenl les alcalis, al-
cali no-lerreuz libres ou carbonates en chlorures ou en sulfates
neutres. On opère à froid en se servant, comme indicateur, du me-
tbyl-orange qui n'est pas influencé par l'acide carbonique.
1 degré d'alcalinité représente Ogr.040 de carbonate de chaux
par litre.
Matières organiques.
Les matières organiques dont nous avons à nous occuper, se di-
visent, selon leur nnture et leur origine, en végétales et en ani-
males, parmi lesquelles un peut distinguer tes matières organisées.
Les matières animales organisées, sont ordinairement consti-
tuées par des micro-oi^anismes pathogènes, tandis que celles
animales amorphes proviennent ordinairement de matières en
voie de décomposition. Ces dernières fournissent un aliment fa-
vorable au développement de ces protozoaires et leur servent
fréquemment de véhicule; cela se présenle notamment lorsque
la contamination est due i des infiltrations de déjections, d'eaux
d'égout, etc., qui constituent de véritables cultures de germes
morbides.
Personne n'ignore qu'on a trouvé récemment dans les eaui, les
germes spécifitiues du choléra et du typhus et qu'on cherche h y
constater, soit directement, soit après culture, certains micro-
organismes que l'on considère comme la cause de la plupart des
maladies infectieuses, comme nous le verrons dans le chapitre trai-
tant de l'analyse bactérioscopique.
Le temps n'esl-peut être pas éloigné qu'on y découvrira des pto-
maïnes, des ferments et des alcaloïdes, qui jieuvenl jouer un rdie
plus important qu'on ne le soupçonne en ce moment, et qu'on par-
viendra à distinguer, avec certitude, les matières organiques nuisi-
bles de celles qui ne le sont pas.
En attendant qu'on réalise ce progrès, nous devons nous conten-
ter de chercher à établir l'origine ou la nature des matières orga-
niques qu'on rencontre dans les eaux, leur teneur et leur état de
conservation ou de putréfaction, en prenant en considération que les
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 38 UtlS UJMEDTilUS 6
matières d'origine animale sont généralement considérées comme
incomparablement plus dangereuses que les matières d'origine
végétale.
Il n'existe malheureusement aucune méthode directe qui permette
de résoudre pratiquement ce problème, de Taçon à fournir des rèsal-
tats à l'abri de toute contestation.
On doit se baser notamment sur la teneur en azote, qui est beau-
coup plus forte pour les matières animales, et sur la facilité avec
laquelle ces dernières se putréfient en donnant de nouveaux pro-
duits azotés. Parmi les procédés qui ont été préconisés dans ce but,
nous citerons celui de Wanklyn et Chapman, celui de Armslrong et
Frankland et celui de Schulze.
Il esta remarquer, toutefufs, que ces procédés sont relativement
compliqués, que les résultats qu'ils fournissent sont fort sujet à des
erreurs, que ceux-ci ne nous apprennent rien sur la constitution
des matières organiques, c'est-à-dire si elles sont organisées ou non,
et, enfin, qu'ils ne nous renseignent pas sur le degré de nocuité de
ces matières.
Nous avons longtemps employé le procédé Wanklyn et Chapman
qui, à l'aide de procédés en apparence assez faciles, permet d'effec-
tuer le dosage de l'azote des matières organiques, alors môme
qu'elles n'ont subi aucune décomposition.
Ce procédé est basé sur l'action énergique que le permanganate
de potasse en solution alcaline concentrée, exerce à chaud sur les
matières azotées; celles-ci subissent une altération profonde, en
même temps que l'azote se combine a l'hydrogène pour se dégager
sous forme d'ammoniaque.
En défalquant de l'ammoniaque obtenue par celte opération,
l'ammoniaque qui préexistait dans l'eau, on peut se rendre compte
de l'importance des matières organiques.
Il est de toute nécessite, pour s'assurer de la pureté des réactifs,
de faire des opérations à blanc dans une atmosphère bien exempte
de vapeurs ammoniacales ; il est assez rare que, même en opérant
dans les meilleures conditions, on n'obtienne pas de traces d'ammo-
niaque.
Nous regrettons de devoir mentionner que ce procédé qui, en
apparence, est fort simple, donne lieu dans la pratique a de sé-
rieuses difficultés qui peuvent trop facilement occasionner des
erreurs.
D,B,t,zed.yGOOg[e
7 tkvx ujounTAisu 1 39
Aussi, tout en admeltaDi qu'il peut reodre service dans des cas
spéciaux, lui préférons- qo us le procédé Kubel-Tiemaa pour les cas
usuels.
Méthode: Ce procédé, qui est presqu'universellement suivi, con-
siste à oxyder les matières organiques à chaud et dans un milieu
acide à l'aide d'une solution titrée de permanganate de potasse. Il
permet d'obtenir des résultats comparables, si l'on opère dans des
conditions identiques spécialement en ce qui concerne le temps
d'ébuliition. Kubel a fixé ce temps à 5 minutes; nous le croyons
suffisant, quoique l'office impérial d'hygiène de Berlin prélère
10 minâtes.
Cette méthode nous renseigne avec une exactitude suffisante sur
la l«neur en matières organiques, mais ne nous indique pas direc-
tement si la matière organique est azotée ou ne l'est pas.
Hàtons-noQS de Taire connaître, cependant, qu'on acquiert des
notions très importantes sur l'origine et sur la nature de la matière
organique, en mettant à contribution les autres renseignements
fournis par l'analyse.
On sait, en effet, que les matières organiques animales que l'on
rencontre dans les eaui, ont généralement subi au moins un com-
mencement de putréfaction, qui est accompagnée de la formation de
produits facilement discernables, notamment de composés ammo-
niacaux et do nitrites, et, d'autre part, qu'elles consomment d'ordi-
naire plus de permanganate de potasse pour se réduire et qu'elles
sont plus facilement oxydables; enfin, que l'aspect du résidu et les
phénomènes concomitants do sa calcinatjon peuvent donner des
indications fort précieuses.
Anuuoniaque.
L'ammoniaque constitue un produit secondaire de la putréfaction
des matières organiques azotées. Sa présence révèle habituellement
une infiltration de matières organiques actuellement en décomposi-
tion et se trouvant à une faible dislance (eaux d'égout, contenu de
fosse d'aisance, etc.)
Elle peut aussi provenir de la réduction complète de l'acide ni-
trique, et dénoter ainsi, par sa présence, un sol fortement imprégné
de matières organiques, où l'oxygène feit défaut, et dans lequel les
D,B,t,zed.yGOO^Ie
440 un ALDfBITUlU 8
microbes anaerobies peuvent accomplir leur œuvre de réduction.
Nous attribuons une grande importance à la recherche et éventael-
lement au dosage de l'ammoniaque, non-seulemenl parce que sa
teneur est souvent en rapport avec celle des matières organiques,
comme on peut le constater par l'examen des caractères du résida
d'évaporatioQ et par l'observation microscopique, mais aussi parce
qu'elle est souvent en relation directe avec certaines maladies in-
fectieuses, comme Podor l'a prouvé à la suite de constatations foites
àPesth.
Méthode d'analyse : Comme le réactif de Nessier (iodure merca-
rico-potassique en solution alcaline) nous permet de déceler direc-
tement l'existence de 4/100 milligramme d'ammoniaque par litre,
en n'opérant que sur une centaine de centimètres cubes, nous ne
trouvons aucun avantage à nous servir de procédés qui néces-
sitent la distillation de l'eau, tels que celui de Gbapman et
Wanklyn, celui de Miller, etc., sauf dans des cas spéciaux ; par
exemple, lorsqu'il s'agit d'eaux très-ferrugineuses, ou très-ai^i-
ieuses, on d'essais de contréle.
Afin d'éviter toute erreur, nous recommandons de contrAler les
résultats en exécutant des opérations identiques sur ane eau qui
contient approximativement la même quantité de sels calcaires, mais
qui est exempta de composés ammoniacaux, et de s'assurer de l'ab-
sence de sels de fer, lorsqu'il s'agit d'une eau peu calcaire, qui
n'exige pas une addition préalable de liqueur alcaline.
Pour doser l'ammoniaque, on se servira de préTérence du pro-
cédé colorimélrique de Frankland et Armstrong, en ayant soin d'é-
liminer soigneusement les sels alcalino-tcrreux elles traces de fer,
s'il y a lieu, et en opérant â l'aide de tubes-témoins placés dans les
is conditions de température et d'alcalinité.
A.oide nltreux.
L'acide nitreux forme la transition entre l'ammoniaque et l'acide
nitrique; il a principalement pour origine la réduction de l'acide
nitrique sous l'inQuence de matières organiques facilement oxy-
dables et de microbes anaërobies.
Il est fixé moins facilement par le sol que les matières organiques
et que l'ammoniaque.
D,B,t,zed.yGOOg[e
t uitx aukbutui» f t1
M&kode d'analyte : La présence de ce composé se reconnatt le
plus facilement par la réaction de Schonbein, modifiée par Troms-
dorff(iodure de zinc en présence d'amidon). Ce procédé permet
de doser l'acide nilreux par méthode colorimétrique, en opérant
comparativement avec de l'eau dans laquelle on a introduit des
quantités connues d'une solution titrée d'azotile d'argent ou de po-
tasse. L'observation de la coloration doit se bire endéans les 40
minutes après l'addition du réactif.
La présence de matières oxydantes énergiques, telles que sels
feiriques, peut, dans certaines circonstances, occasionner la mise
en liberté de l'iode, à l'instar des nîlrites et donner lieu à des
erreurs.
11 est prudent de conlrAIer, dans ces cas, les résultats du réactif
de Tromsdorff par le réactif de Griess (métadtamidobenzole ou
diamidotoluol).
Aolde nitrique.
L'acide nitrique constitue le dernier degré de l'oxydation des
matières oi^niques azotées ou des produits de leur pulrébction,
oxydation qui s'effectue plutôt dans le sol que dans l'eau même.
D'après Schloesing et Muntz, dont les expériences ont été con-
firmées par Warrington, les nitrates seraient dûs à l'action oxy-
dante d'un microbe aérobie du genre micrococcns sur l'ammoniaque
et sur les nitrites.
Quoiqu'il ne représente en réalité qu'un témoin de l'existence
antérieure de matières organiques azotées, il y a à tenir compte de
sa présence dans l'eau, parce que la matière organique primor-
diale pouvait être accompagnée de germes infectieux ou de spores,
qui, ayant résisté à l'oxydation, out pu être entraînés dans l'eau.
Il y a encore à prendre en considération que l'oxydation ac-
tuellement complète des matières organiques peut être entravée
ultérieurement par suite de causes qu'on ne saurait prévoir, ce
qui permettrait l'entratuemeul de ces matières dans la nappe aqui-
tère.
Méthode d'analt/se : Nous proposons, pour la recherche qualitative
de l'acide nitrique, l'emploi d'une solution d'indigotine ou de bru-
cine et, pour son dosage, la méthode de Harx, en remplaçant l'in-
D,B,t,zed.yGOOg[e
Ht UDX ÀLomniiRn 10
digo par l'indigotine sublimée pnre, ou par l'indigotine artiScielle.
Gomme l'acide nitreus décolore également l'indigo, il est néces-
saire de corriger le résallat global, eu déduisant Ogr.473 d'acide
nitrique pour 1 partie d'acide DÎtreux.
Ed cas de doute, on contrôlera les résultats fournis par cette
méthode, en dosant l'acide nitrique dans le résidu d'évaporation
de 500 à 1,000 c. c. d'eau à l'aide du procédé Schloaing et Grau-
deau (dosage volumétrique de l'oxide azotique, après traitement par
une solution acide de chlorure ferreux).
Le chlore se rencontre généralement dans nos eaux de puits
combiné aux alcalis ou aux terres alcalines, mais en quantité va-
riable, selon la nature du sol et du sous-sol.
Lorsqu'on découvre dans une eau une quantité de chlorures hors
de proportion avec celle que l'on rencontre habituellement dans les
eaux de la même localité, il y a de fortes présomptions que celte
eau est souillée par des déjections animales (urines, etc.)
Le dosage de ce métalloïde sera donc utile pour servir à l'inter-
prétation des résultats obtenus lors de la recherche des matières
organiques, de l'acide nitreux et de l'acide nitrique.
Méthode de dosage : Le dosage du chlore, dans les eaux, se fait le
plus simplement et le plus sûrement par le procédé volumétrique
au nitrate d'argent, en faisant usage du chromate neutre de potasse,
pour saisir ^la fin de l'opération. Il suffit ordinairement d'opérer
sur 100 àSOOc. c.
Il est bon de s'assurer au préalable de l'absence complète de
chlorures dans le chromate.
Aolde sulfurlque.
L'acide sulfnrique se rencontre habituellement dans l'eau, soos
forme de sulfote de chaux.
Méthode d'analyte : On peut doser indiflêremment l'acide sulfii-
rique par pesée ou par la méthode volumétrique de Wildenstein.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
11 UDX ÀLOtBRT&IBIS 113
U suflQt généralement d'évaluer approximativement la quantité
diacide sulfurique, en comparant le volume du précipité de sulfate
de baryte, à celui qui est obtenu dans les mêmes conditions, par
une solution de sulfate soluble d'un titre connu.
Axiide carbonique combiné.
L'acide carbonique combiné sous forme de carbonate de chaux,
que l'on rencontre surtout en quantité notable dans les terrains
secondaires et dans les terrains tertiaires, provient de l'action dis-
solvante que les eaux chargées d'acide carbonique exercent sur
les marnes et sur les bancs coquillers.
Méthode d'analyse : Le degré bydrotimélriqtie temporaire majoré
de 3 pour corriger l'erreur provenant de la solubilité du carbonate
de chaux dans l'eau bouillie, ainsi que le degré d'alcalinité per-
mettent de se rendre compte de la teneur en carbonate de chaux et
eonséquemment en acide carbonique combiné.
La chaux existe ordinairement dans les eaux sous forme de
bicarbonate et de sulfate et parfois sous (orme de nitrate et de
chlorure.
La proportion dépend de la nature du sol, de l'épaisseur de la
couche filtrante et de la composition de la matière calcaire.
Méthode de dosage : On dose le plus aisément la chaux par pesée
de préférence sous forme de sulfate.
On peut aussi se servir du procédé volumétrique de Hohr.
Magnésie-
La magnésie accompagne fréquemment les sels calcaires, mais
sa quantité est généralement si minime que son dosage n'offre que
peu d'intérêt.
Méthode d'analyse : La méthode Boutron et Boudet fournit assez
D,B,t,zed.yGOOg[e
1M un ALnaiiT&itu 11
souvent des indications suffisantes. Si la teneur en sels magné-
sieux est assez importante, on précipitera la magnésie, sous fonne
de phosphate ammoniaco-magnésien, dans l'eau débarrassée d<^ la
chaux, pour le peser, après calcination, à l'état de pyrophosphate
de magnésie.
Potasse, soude, fer, majiganèse, aolde plios-
pliorlque, etc.
Le cadre de notre rapport oe nous permet pas d'entrer dans
des détails concernant la recherche el le dosage de ces corps, pour
lesquels nous renvoyons nos lecteurs que la chose intéresse aux
ouvrages spéciaux.
Parmi les gaz que l'on rencontre dans les eaux, il y a à signaler
l'azote, l'oxygène, l'acide carbonique et éventuellement, l'hydro-
gène sulfuré, le gaz d'éclairage et le gaz des marrais.
L'hypothèse d'après laquelle l'absence d'oxygène dans les eaux
devrait être attribuée à l'action de microbes aérobies sur les ma-
tières azotées, ou à l'action réductrice de matières organiques en
décomposition n'a pas été, jusqu'à présent, confirmée par des faits
concluants. U en est de même de l'opinion qui attribue à la teneur
en oxygène les propriétés plus ou moins digestives de l'eau : on a
même constaté que des eaux de puits artésiens qui sont exemples
d'oxygène, ou qui n'en renferment que très peu, sont excellentes
pour la boisson.
Le dosage de ces gaz n'a donc, pour le moment, qu'une valeur
secondaire comparativement aux autres recherches et dosages.
Nous croyons néanmoins pouvoir engager les chercheurs de pro-
grès à ne pas négliger ces déterminations qui permettront peut-
être un jour, d'établir un certain rapport entre le degré de salubrité
des eaux el les proportions relatives des gaz qu'elles tiennent en
dissolution.
Méthode d'analyse : Nous recommandons è la suite de nos pro-
pres expériences d'avoir recours, pour le dosage des gaz dans
D,B,t,zed.yGOOg[e
43 uox ALDmtTÂiui 44ft
l'eau, à l'appareil de Tboraer qai permet de se passer du mer-
car«, et d'opérer directement le dosage de l'oxygèae, de l'acide
carbonique et de l'azote (ce dernier par différence) sans exiger un
transvasera eut. On fera ces déterminations toutes les fois que l'on
trouve moins que SO c. c. de gaz par litre.
Interprétation des résultats de l'analyse ohl-
xnlque.
Les résultats fournis par les divers procédés analytiques que
noua avons menIJonnés sont destinés à nous renseigner sur la
valeur d'une eau alimentaire au point de vue de l'hygiène publique,
c'est-à-dire à nous permettre de déclarer si une eau est bonne,
médiocre ou mauvaise, si l'on peut s'en servir faute de mieux, et
moyennant quelles précautions, ou si elle doit être définitivement
rejeLée pour les usages alimentaires.
L'interprétation des résultats, ainsi comprise, est bien plus déli-
cate et plus difficile que l'analyse elle-même, parce qu'on doit tenir
compte de nombreuses exigences locales et autres.
On s'est efforcé, dès le commencement des études hydrologîques,
de loumer cette difficulté, souvent très embarrassante, en propo-
sant des règles Ëxes et absolues (teneurs maxima), dont l'applica-
tion permettrait au premier venu de déclarer si une eau est potable
on ne l'est pas.
En f852, le Congrès international d'bygiène de Bruxelles a ou-
vert cette voie, en établissant dans un rapport, qui feit époque, les
caractères que doit posséder une bonne eau potable.
Parmi ceux-ci, il y en a un grand nombre qui, à juste titre, sont
encore universellement admis, tandis que d'autres sont Ëilalemeut
destinés à perdre de leur valeur; parmi ces derniers, nous citerons
la teneur maxima en matières fixes. 11 y a à prendre en considéra-
tion qu'à l'époque où cette teneur maxima a été proposée, l'hydro-
logie était à peine à son début et que le nombre des analyses d'eaux
de puits et de source élail fort restreint.
Plus tard, de nombreux Congrès et des spécialistes de tous les
pays se sont efforcés, en prenant pour point de départ cette teneur
maxima en matières fixes, de faire admeltre des nombres limites
pour les divers éléments que l'on rencontre habituellement dans
las eaux alimentaires.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
446 un Auicin'AiRss 44
Les opinions au sujet de ces mazima se sont modifiées à mesure
que le nombre des analyses devenait plus considérable et que l'on
feisait intervenir dans l'appréciation des résultais la composition
des terrains : ainsi, Beichardt a proposé, le premier, des maxima
spéciaux pour les eaux provenant de formations géologique diffé-
rentes.
n est évident que Qon-seutement pour des terrains différents,
tels que des terrains granitiques et des terrains calcareux, la te-
neur et la composition des matières minérales varieront, mais que,
pour un terrain de même nature, on constatera des écarts ana-
logues, suivant l'état physique du terrain (degré d'agrégation), la
durée du contact, etc. : on ne saurait donc assigner à ces eaux les
mêmes nombres-limites.
Résidu d'évaporation après calctnalion. -^ Comme nous venons
de le voir, la proportion de matières minérales que l'on rencontre
dans les eaux, est généralement en- rapport avec la nature géolo-
gique des terrains; il peut arriver cependant que, par suite d'une
situation particulière ou de causes accidentelles, cette proportion
Ainsi, la nitrification des matières azotées dans les couches supé-
rieures du aol, produit du nitrate de chaux qui, avec le carbonate
de chaux dissout à la faveur de l'acide carbonique mis en liberté,
augmentera la teneur en matières minérales. Il peut se faire qu'au-
cune trace de matière nuisible n'arrive jusqu'à la nappe aquifère,
par suite de l'épaisseur et de la porosité de la couche tiltrante et de
la combustion complète des matières azotées, sous l'inHuence de
l'oxygène et des microbes aërobies.
Il n'est pas possible de déclarer, en présence de ces faits, qu'une
eau est dangereuse ou au moins nuisible à la santé, parce qu'elle
renferme plus que Ogr.500 matières minérales par litre. Aussi,
croyons-nous que les auteurs qui ont proposé ce desideratum
comme une limite fixe, ne se sont pas préoccupés suSisamment de
l'état sanitaire des populations, qui, de temps immémorial, con-
somment des eaux dont la teneur, en matières minérales, est deux
à trois fois plus considérable.
Acides carbonique, sidfurique en [combinaison. — On ne saurait
guère fixer de maxima absolus pour ces sels qui, dans les propoi^
D,B,t,zed.yGOO^Ie
W uni ILDUNTUKU 147
Uon où onjes renconlre normalemeot dans nos eaux alimentaires,
ne sont pas nuisibles par eux-mêmes. Leur teneur vane dans les
mêmes proportions et pour les mêmes causes que celle du résidu
fixe. Une eau qui traverse un terrain gypseux, contiendra évidem-
ment une plus forte quantité de sulfole de chaux, qu'une eau pro-
venant d'un terrain calcaro-sablonneux. Elle sera d'autant moins
bonne que sa teneur en sulfate de chaux sera plus considérable,
mais on ne saurait lui assigner une teneur limite au-delà de la-
quelle elle deviendra dangereuse. Nous devons ajouter, cepen-
dant, que l'origine des carbonates e( des aulfotes peut, dans cer-
taines conditions, être attribuée en partie à l'oxydation de ma-
tières organiques. Aussi a-l-on attribué à la présence de l'acide
sulfnrique en quantité anormale, une certaine importance, en le
considérant comme un indice de l'oxydation de matières animales.
On ne saurait donc itxer de ce chef des maxima, alors surtout
que les autres éléments de l'analyse nous fournissent des ren-
seignements plus précis.
CMore et acide pkospkorique combinés. — Qnoiqiie ces sels ne
soient pas plus nuisibles par eux-mêmes que les précédents, ils
méritent cependant de fixer davantage notre attention, parce qu'ils
peuvent jouer le rôle de témoins de l'existence antérieure de ma-
tières probablement d'origine animale. Nous ferons observer qu'ici
plus que partout ailleurs, il y a à tenir compte de la composition
chimique, de la formation géologique, etc., du terrain. En ce qui
concerne l'acide phosphorique, il est à remarquer que beaucoup
de terrains renfermant des phosphates minéraux, phosphorites,
coprolithes, etc., on ne saurait conclure, par cette simple con-
statation, à l'existence de matières animales récentes et non miné-
ralisées.
On peut &ire les mêmes observations pour le chlore qui existe
ordinairement à l'état de chlorures alcalins : l'eau de certains ter-
rains en renferme à peine des traces, tandis que celle d'autres
terrains en contient jusque 100 milligrammes et plus, tout en étant
exemple d'infiltrations de matières animales. Si la quantité de
chlore qui se trouve dans une eau dépasse notablement la moyenne
de celle que l'on rencontre habituellement dans l'eau des puits de
la même nappe, il convient de rechercher si elle n'est pas conta-
minée par une infitralion de déjections animales (urines, etc.) ou
d'eaux d'égout, ou par des résidus industriels.
D,B,t,zed.yGOO^IC
J
118 uvz AumiTAnu 46
Le dosage du chlore fournit, dans ces circoostauceg, des rensei-
guements plus précieux que celui de l'acide phosphorique, parce
qu'il n'est que peu retenu par le sol.
Acide nitrUfW combiné. — Les nitrates étant les témoins les plus
directs de l'existence antérieure de matières azotées, méritent de
fixer toute l'attention du chimiste.
Toutes les fois que l'eau renferme, en quantité appréciable, ces
sels qui, par eux-mêmes, ne sont pas nuisibles à cette dose, il con-
vient de rechercher minutieusement s'ils ne sont pas accompagnés
de matières organiques qui ont pu échapper à l'oxydation com-
plète. Si celles-ci font entièrement défeut, on pourra tolérer des
quantités d'acide nitrique notables ; par exemple, jusqu'à 1 00 mil-
ligrammes par litre, avant de déclarer que l'eau est dangereuse.
Matières organiques : Nous avons déjà vu que les matières orga-
niques azotées et tellement oxydables, jouent le réie prédomi-
nant dans l'analyse des eaux alimentaires, moins à cause de leur
action directement nuisible sur l'organisme, que parce qu'elles
peuvent avoir servi de véhicule à des germes pathogènes avec les-
quels elles ont une communauté d'origine (déjections animales) et
parce qu'en présence des micro-organismes, elle constituent un
milieu propre au développement des ptomaïnes, des ferments nui-
sibles, etc.
On ne saurait donc être trop sévère dans l'appréciation d'une
eau qui renferme des matières organiques azalées, tandis qu'on
poura user d'une certaine tolérance' lorsqu'il s'agira de maljères
non azotées (plutAt d'origine végétale) qui jouent un rftle moins im-
portant.
Ammoniaque, acide nitreux {hydrogène sulfiir^. — La présence
de ces corps ne peut être admise dans une eau alimentaire, que
pourautant qu'on ait la garanlieabsolue que ces composés ne pro-
viennent pas de matières animales en décomposition et^ en outre,
qu'on n'en constate que de faibles traces. Ce cas ne pourra évidem-
ment se présenter que fort exceptionnellement,
11 résulte de la discussion qui précède, qu'on doit abandonner
le système d'appréciation basé sur des maxima généraux et fixes
qui représente une étape transitoire de la science bydrologique et
dont le maintien serait nuisible à son progrès, au point de vue de
l'hygiène.
Le chimiste qui veut se renseigner ou qui doit se prononcer sur
D,B,t,zed.yGOOg[e
17 t&tlX ALUEItTlIREl 449
la valeur de certaines eaux alimeatairus d'une localité, doit com-
mencer par étudior [a nappe qui alimente les puils, en analysant
des échantillons pris à différents endroits, choisis en dehors el
dans les agglomérations, là où l'on peut considérer cette nappe
comme exemple de toute souillure accidentelle, en même temps
qu'il tiendra compte de la composition moyenne des eaux qui sont
réputées comme bonnes dans la localité.
Ces diverses constatations lui pormellronl alors d'établir des
nombres-limites qui pourront utilement servir de base d'apprécia-
tion pour classer ces eaux en bonnes, médiocres ou mauvaises.
Il est hors de doute que, pour les motifs que nous avons déjà
examinés lors de l'interprétation des résultats, ces nombres-limites
\-arieront d'une localité â une auLr.^, à tel point, que des maxima
qui paraîtront exagérés pour Tune, seront loin de l'être pour
l'autre.
Ainsi, par exemple, des eaux qui, par suite de leur teneur trop
forte eu matières minérales, seraient condamnées dans les Ar-
dennes, pourraient être admises comme potables dans les Flandres.
Ces appréciations devront encore varier suivant d'autres circon-
stances, on ne saurait assimiler une eau de rivière à une eau de
source et on devra être plus sévère pour une eau de distribution
que pour une eau do puits, eîc.
En conséquence on devrait s'eflforciir d'établir partout des nom-
bres-limites locaux qui s'écarteront le matins possible des limi-
tes généraux et d'ici \h, on ne se servira plus de ces derniers
d'une manière absolue, mais seulement pour se guider d'une ma-
nière générale dans l'appréciation d'une eau alimentairo, enfln ou
devra résumer les caractères que doit posséder cette dernière
comme suit :
{' Elle doit être limpide, incolore, inodore et exempte de saveur
désagréable;
S' Sa température ne peut varier que dans des limJtjs resti-eintes
et ne pas dépasser l 'â" 0.
3' £!lc nu peu', renfermer ni matières azotées, ni les produits
de leur dccamjtositlon (acide azo!.eux, ammoniaque).
i' EUo doit ètr.; evonipte de coni]iosés loxiqucs, tels que sols
métalliques, alcalorles, ptomaïnus, etc.
o» Elle nu pjul pas contenir un trop grand nombre île bactéries,
ni aucune bactérie pathogène spécifique (voir chapitre : Analyse
baclérioscopique).
D,B,t,zed.yGOO^Ie
4S0 UVXAUaMTUMB 1«
6* Elle doit renrermer le moins possible de matières oi^ianiques
d'origine végétale.
7" La leneureo maUères minérales (acide sulfurique, chlore, acide
nitrique, elc.), doit se rapprocher le plus possible des maxima géaé-
généraux actuels.
Nous ferons observer que, parmi ces caractères, nous envisa-
geons comme indispensables ceux énumérées sous les n** 3, 4 et 5,
tandis que nous considérons les autres comme désirables en ce
sens, qu'une eau sera d'autant meilleure qu'elle réunira ces carac-
tères à un plus haut degré.
Nous mentionnerons comme exemple de nombres-limites locaux,
ceux qui résultent de nombreuses analyses d'eaux de puits de Lou-
vain et qui peuvent servir de type pour un grand nombre de loca-
lités de la Belgique et d'autres pays.
Teneur par litre en mlUlgrammes.
■ailmt sdué- Kaiiibr«l-IIiDll«*
nJfmeat admU. pour Lonraln.
Résidu d'évaporalion après dessicatlon
à HO- 500 4,500
Hatiéres organiques (5 fois le poids du
pennang. potassique.) 50 50
Acide nitrique (NSQS) Î7 100
Cblore 25 400
Acide suIAirique 400 400
Dureté 32 65
Ammoniaque (selon le procédé direct) 0 0
Acide nitreux 0 0
Ces nombres-limites ont été établis en prélevant en différents
endroits des échantillons de l'eau de la nappe qui alimente les
puils de cette localité.
L'échantillon pris en pleine campagne, renrermait par litre 57
milligrammes de chlore, pour nous servir de cet élément comme
exemple.
Les échantillons pris à l'entrée de la ville, dans des endroits à
peine habités et ceux pris à l'intérieur sur des places publiques ou
D,B,t,zed.yGOOg[e
49 BAUX AUHUTilRU IS1
toute souillure accidentelle élail exclue, ont rourni de 80 a HO
milligrammes de chlore.
Si, dans ces conditions, CD voulait se tenir aux maximagéaéra-
lemenl admis, c'est-à-dire à 33 milligrammes de cet élément par
litre, on devrait à priori, condamner presque toutes les eaux de
puits de Cdtts ville et des euvirons, car, là, od le chlore ne dépasse-
rait pas la limite maxima admise, ce serait l'acide nitrique ou le
résidu d'évaporatioQ.
Nous ferons remarquer que de nombreuses analyses ont prouvé
que, malgré la présence de si fortes proportions do chlore, d'acide
nitrique, de résidu d'évaporation, ces eaux no rcofermeat pas de
quantité appréciable lie mntières d'origine animale, ni des traces
d'ammoniaque ou de nitriles, et que Télat des puits, la nature et
l'épaisseur de la couche filtrante qui protège la nappe, ainsi que les
analyses répétées à différentes intervalles, et l'état sanitaire de la
population qui fait usage de ces eaut, nous fournissent toutes les
garanties désirables.
Nous ne prétendrons évidemment pas que des eaux qui renfer-
ment de si fortes proportions deces matières, sont des eaux de bonne
qualité, nous les déclarerons de qualité médiocre, miiis pota-
bles foute de mieux. Des cas semblables se présenteront, sans
aucun doute dans tous les pays.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
KAUX ALDUNTAIBEI
Analyse mloroscoplque et bEU]térloscopiq.ue.
Nous avons vu que l'analyse chimique permet d'établir si une eau
renferme des matières organiques d'origine animale, et d'apprécier
les proportions dans lesquelles elles peuvent s'y trouver, ainsi que
leur êtiit du conservation ou de décomposition. Une eau a>nlenant
une quiinlite nolnble du malièros il'orijjine animale doit être di.'cla-
rée m^ibaino ou tout au moins de qualité douteuse : d'abord ces ma-
tières peuvent exercer directement sur ror;(antsine une action délé-
tère; ensuite, lorsqu'elles se trouvent i\ l'eiat de décomposition,
comme, par exemple, celles qui proviennent de déjections, elles
peuvent être accompiignéos d'agents pathogènes : bactéries, fer-
ments, zymoses, alcaloïdes, ptomaïnus, etc.
Nous admettons :
4* Qu'un grand nombre de maladies sont causées par des micro-
organismes pathogènes spécifiques;
3" Que l'introduction dans l'organisme d'une très petite quantité
de ces germes pathogènes peut suffire à engendrer ces maladies j
3* Que ces germes peuvent se rencontrer dans les eaux alimeo-
taires.
11 a été reconnu, tout récemment, que des eauï jugées pures
d'après l'analyse chimique, telles que de l'eau distillée et des eaux de
sources, peuvent renfermer des bactéries et surtout des spores de
celles-ci. Contrairement à ce qu'on avait cru, ces spores peuvent
se conserver dans l'eau en l'absence de quantités appréciables do
matières organiques azotées : il peut donc arriver que des bactéries
pathogènes se trouvent dans une eau alimentaire, sans que l'ana-
lyse chimique ait pu nous y faire soupçonner leur présence.
L'analyse microscopique, telle qu'on l'a pratiquée jusque dans
ces derniers temps, décèle bien la présence ou Tabsenco do micro-
organismes; mais, même eu y adjoi.^naul les méthodes plus mo-
dernes de teinture a l'aide des matières colorantes organiques, elle
ne permet de distinguer qu'un nombre fort restreint d'espèces ou
d'individus.
Ce reproche pourrait aussi s'adresser au procédé microgra-
pbique de H. le professeur Maggi, qui néanmoins constitue déjà
un progrès marquant. Par ce procède, on distingue entre les mi-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
tt' EAint jiLiiiBnTAnBS 1S3
crobesceux des eaux pures, iippelés « afaneri, invisibles n, parce
qu'ils ne se colorent pas iivec les (couleurs d'iinillne, el ceux àei
maladies inTeclieuses, les i /àneri, visibles >, qui Qxent les cou-
leurs d'aniline. •
Le procédé de U. Certes (!) consiste à précipiter et à recueillir
les micro- organismes contenus dans uncenu, en les tuant au moyen
de rcactirs, tels que le sublimé corrosif et principalement l'acide
osmique, cl b les distinguer ensuite sous le microscope à l'aide de
réactifs durcissants, et particulièrement au moyen de réactifs colo-
rnnls, cl avec l'aide de la ch deur. Celte méthode constitue un per-
fectionnement précieux de la microscopie ancienne; nous ne dou-
tons pas qu'elle ne rende de grands services cl qu'elle ne permette
de distinguer d'innombrables variétés de microbes.
Uais, parmi tous les procèdes, nous croyons devoir accorder la
préférence à ceux qui ont pour base la culture, et spécialement au
procédé de Kocli, comportant la culture sur gélatine. Le procédé
classique de Pasteur et celui de Ducreaux, basés sur la culture
dans des liquides, nous semblent moins avantageux pour l'examen
des eaux.
Le procédé de Koch est simple et expeditir; grâce à l'emploi de
milieux gélatineux solides diversement préparés, il permet de
séparer les bactéries les unes des autres et de les cultiver isolément
dans des terrains appropriés, avant du les soumettre a l'examen
microscopique. C'est parce moyen que l'on peut le mieux mettre
en évidence les propriutés morphologiques et biologiques des micro-
organismes. On peut, du reste, toujours faire intervenir dans cette
méthode, les nouveaux procédés de teinture et d'autres perfec-
tionnements, comme ceux imaginés par M. J. Brun, de Genève.
L'analyse bactérîoscopique ainsi entendue, n'en est encore, il
est vrai, qu'à ses débuts; mais elle s'établit sur une base large el
rationne le et elle promet d'ûtre féconde en résultats. Déjà a l'heure
qu'il est, elle a permis de reconnaître un bon nombre de microbes
l>athogènes, et il n'y a pas do doute qu'elle n'arrive un Jour à les
faire connaître tous.
Dans son application à l'étude de l'eau, l'analyse bactériosco-
piquo peut, dès aujourd'hui, fournir deux sortes de résultats :
4. Etablir l'absence ou la présence, el dans ce dernier cas la
quantité approximative, de bactéries de la putréfaction de matières
(1) ÀHalfn Mirraçrapkiijm dêttau*.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Ifti tiUI XLIIIEnTlIllES flt^ '
animales. Or une eau dans laquelle il y a de ces bactéries, surtout
si elles s'y rencontrent en quantité considérable, peut être direc-
tement nuisible à la santé; et il est à craindre qu'elle ne ren-
ferme aussi des germes pathogènes.
%. Révéler la présence de certaines bactéries pathogènes spéci-
fiques aujourd'hui connues.
On a jusqu'ici reconnu dans l'eau les germes spécifiques ci-
àprès (1) :
1 . La bactérie du ckoléra : — Elle a «lé rencontrée d'abord par
Eocli à Giilcutla, dans des eaux stagnantes servant aux usages
domestiques les plus divers et au voisinage desquelles le choléra
régnait d'une façon permanente. Nicatî et Ritsnh l'ont trouvée dans
les eaux de Marseille (eau du purl), où le râle prédominant des
eaux potables dans la propagation du virus cholérique, lors de la
dernière épidémie paraît être incontestable. Le docteur Stassano,
à Spezzia, a constaté sa présence dans les eaux d'un ruisseau et
d'un fossé servRnt au lavage du lioge, de légumes, etc. (ï). Le
professeur Haragliano l'a rencontrée à Gènes, dans le canal Nicolal :
î) parait qu'elle y avait été projetée à une assez grande distance de
la ville avec des déjections.
Il n'e9t plus possible aujourd'hui de conserver aucun doute au
sujet de l'identité de ces bactéries du choléra. 11 faut se rendre à
l'évidence et admettre que la bactérie virgule décrite par Koch est
bien le germe pathogène du choléra, ou du moins y joue un râle
prédominant. Il y a un grand nombre d'autres bactéries très répan-
dues qui ressemblent beaucoup à la précédente, qui ont pu être et
qui ont été effectivement confondues avec elle; mais la bactérie
cholérique véritable constitue une individualité distincte et unique.
Les eaux sont le véhicule le plus fréquent de ce poison cholé-
rique. Elles peuvent l'emporter avec elles Jusqu'à de grandes dis-
tances. Elles le répandent sur les objets avec lesquels elles sont
mises en contact, tels que les fruits et les légumes mangés frais, les
ustensiles de cuisine, etc.; elles le communiquent aux liquides
auxquels on les mélange, notamment au lait, qui peut même jouer,
vis-a-vis de ce germe, le rôle du milieu de cultui-e.
9. La bactérie du typhus : — Elle parait avoir été trouvée
(I] Toir le très inléreisant ouvrage du doeleor Tun Ermengliein ; La iarUrU
dmelioUra, Brni«1lea.I88S.
(31 ViD Ennensheoi, p.66.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Il un uBoiTÀnn ItUt
d'abord par Lelzerich (I) dans l'eau d'une maison où régnait cette
maladie. Dans ces derniers temps, elle a écé reoonoue d'une façon
indubitable par le docteur Fryde, de Copenhague (3), dans l'eau
du suus-sol d'une caserne infectée par le typhus.
■1. Le microbe du panari : — La baclérie de cette maladie, si
fréquente chez les lavandières, a été signalée dans une eau ména-
gère parSaussinetPassetle.
4. La bactérie spéciale de la septicémie des lapins : — Elle a été
constatée par Gafiky dans des eaux corrompues.
On ne tardera sans doute pas à reconnaître dans l'eau un grand
nombre d'autres micro-oi^anismes pathogènes spécifiques. Pour-
quoi n'y décoQvrirait-on pas notamment la bactérie de la pneu-
monte rencontrée par Emericb sous le plancher d'une prison, et les
spores du bacille anthracis du charbon reconnus par Pasteur dans
le soIT 11 est vrai que, parmi ces micro-organismes, il doit y en
avoir un certain nombre qui ne sauraient se conserver dans l'eau;
beaucoup d'entre eux exigent, pour vivre, des milieux pariicullers
encore inconnus, des conditions spéciales d'alimentation, de tempé-
rature, etc. : ainsi la bactérie du typhus a besoin d'une tempéra-
ture de 37' G.
Les progrès de l'application de l'analyse bactérioscopique aux
cas qui nous occupent ici, dépendent entièrement des découvertes
que pourront faire les spécialistes de la microscopie pathologique,
en isolant et étudiant les germes pathogènes encore inconnus ou
peu connus provenant du corps humain malade. C'est seulement
lorsqu'on aura bien défini les propriétés morpho et biologiques de
chaque espèce ou individu, que l'on pourra s'occuper de les ro-
chercher dans des milieux tels que l'air, le sol et l'eau.
Le chimiste qui voudra s'adonner i ce genre d'études, ii moins
de s'y être au préalable exercé tout spécialement dans un labora-
toire ad hoc et sous la direction d'un spécialiste en bactérioscopie,
devra s'adjoindre un de ces spécialistes, moins pour la pratique de
la méthode môme de l'analyse que poui' l'observation et l'interpré-
tation des résultats.
Ordinairement on foit, en même temps que l'analyse chimique,
quelques observations microscopiques ordinaires.
On observe une goutte du dépAt, s'il y en a, ou une petite partie
D,B,t,zed.yGOOg[e
tM BAUX AURinun*. >^
de la pellicule qui se forme souvent à ta surface ; on peut aussi
laisser s'évapoper sous exsiccateur ud cenUmëtre cube d'eau placé
sur un porte-objet muni d'un cercle en verre. Ces observations
fournissent des renseignements comparatlTs au sujet des matières
minérales, dont on peut souvent distinguer la forme cristalline, la
structure, etc., au sujet des matières organiques, de matières
colorantes, de corps hétérogènes, fibres de tissus, cheveux, debrii
divers, indiquant la provenance des eaux, les contacts qu'elles ont
subis, les souillures qui s'y sont mélangées, etc. ; enfin au sujet de
la présence de végétaux inférieurs (algues vertes ou blauches), de
moisissures, d'infusoires, etc.
D'ailleurs, dans l'analyse microscopique que l'on va pratiquer
spécialement en vue des bactéries, on pourra encore faire évidem-
ment presque toutes ces observations ; de sorte que, dans de nom-
breux cas, on peut se passer de tout examen préliminaire spécial et
comprendre tout l'examen microscopique dans la méthode bacté-
rioscopique.
Métbode de reoialyse bactérioscoplque.
Le but étant de déterminer dans une eau le nombre et, aulant
que possible, la nature des germes, et notamment d'établir si elle
renferme des germes pathogènes, il importe d'empêcher durant
tontes les opérations, le mélange de germes du dehors, comme ceux '
qui pourraient provenir des vases, des ustensiles ou des réactifs
que l'on emploie. Ceux-ci doivent donc tous être stérilisés au préa-
lable ; l'accès de l'air doit être empêché, ou bien il faut établir par
des essais témoins la faune et la flore de l'air, ce qui peut également
être fhit comme contrAle pour certains réactifs, tel que l'eau dont
on a besoin.
Toutes les recherches doivent être, en général, accompagnées
d'essais de contrôle.
La stérilisation des doigts, s'il y a Heu, et des cloches sous les-
quelles s'exécutent certaines opérations, se pratique à l'aide d'une
solution debrRhlorure mercurique au 1/JOOO. Mais pour les vases
dans lesquels on opère et les ustensiles dont on se sert, cette solu-
tion ne peut être employée : elle détruirait, à priori, des bactéries
que l'on veut rechercher; il faut alors avoir recours à la chaleur.
D,B,t,zed.yGOO^IC
un AttmtrAio»
Ustensiles et réactifs.
Les ustensiles et appareils nécessaires poar l'analyse baclérios-
copique sont les suivants :
Un bain d'air, avec thermomètre disposé pour pouvoir chauffer
jusque 180° c. ;
Des ballons, des flacons, des tubes à essai, des baguettes en
verre;
Des pipettes graduées de la capacité de 1 , 2, 3 centimètres cubes;
Des porte-objet, petites plaques de verre ayant eu leur milieu
une petite cavité où l'on place l'objet à examiner ;
Des couvre-objet, autres petites plaques de verre extrêmement
mince destinées à recouvrir la substance placée sur le porte-objet;
De l'ouale ;
Un fll de platine fixé sur un tube eu verre ;
Une plaque de verre quadrillé de Om.lOsur Om.lSenviron;
Une lampe à alcool ou à gaz (Bunsen) brûlant avec une flamme
bleue : beaucoup d'ustensiles peuvent s'y stériliser rapidement en
les faisant passer un certain nombre de fois à travers la flamme,
par exemple, le fli de platine, les tubes en verre, la plaque de
verre, les porte-objet, etc. ; il faut avoir bien soin de laisser
refroidir suffisamment ces ustensiles pour que la chaleur ne puisse
exercer d'action nuisible ;
Une cloche à eisiccateur, disposée de façon à ce que l'on puisse y
placer, en les superposant h l'iiide de tubes en verre, plusieurs
plaques de verre ; cette cloche pouvant être transformée en chambre
humide en mettant au fond du papier buvard imprégné de la solu-
tion de bichlorure mercurique
Une éluve dont la température peut être portée à 100' à l'aide de
la vapeur d'eau bouillante
Enfin un bon microscope, avec deux oculaires et deux objectifs
donnant un grosissemcnt de 800 au moins; un condensateur Abbé;
et une lentille à immersion à l'huile.
En fait de réactifs, on a besoin avant tout de gélatine nourri-
cière à 10 p. c, stérilisée, liquéfiable vers 30° C, avec infusé do
viande et avec peptone. On peut se la procurer dans le commerce,
ou se la préparer aoî-uiéme d'après la formule suivante :
D,B,t,zed.yGOOg[e
tM iinz umnAnn M
Pr^ration de la gélatine nourricière d'après MM. Koch et
Becker : — On introduit dans un ballon 1 kilo de viande de bœaf
crue, hachée; on ajoute S litres d'eau et on place ce mélange sur
de la glace pendant Si heures.
Après avoir exprimé le liquide à l'aide d'une presse, on le verse
dans un ballon et on y ajoute 200 grammes de gélatine animale,
30 grammes de Peptone et 10 grammes de chlorure sodique, pais
on le chauffe très modérément, jusqu'à dissolution en ayant soin
de le neutraliser à l'aide de carbonate sodique. On ferme ensuite
le ballon au moyen d'un tampon de ouate serrée et on chauffe
le tout pendant une 1/2 heure dans une étuve à vapeur d'eau à
100° G., en répétant cette opération deux jours de suite.
On filtre le liquide à l'aide d'un entonnoir à doubles parois con-
tenant de l'eau chaude et on recueille le liquide directement dans
des vases appropriés, tels que des tubes à essais d'une capacité de
S5 c. c. où l'on introduit environ 40 c. c.
Ces tubes munis de leur tampon de ouate, doivent préalable-
ment être stérilisés en les maintenant pendant quelque temps à
l'étuve vers 450". Enfin, quand la gélatine est introduite dans les
vases destinés à la conservation ou à l'emploi immédial«, on
lui &it subir une nouvelle stérilisation en l'exposant pendant
un quart d'heure à la vapeur d'eau à 400' et en répétant celte
opération trois jours de suite.
Cette gélatine nourricière à 10 p. c. doit être parfaitement claire
et peut se conserver pendant des mois, si on la place dans un en-
droit Trais, mais non humide.
Les solu^ons et les gélatines destinées à des cultures spéciales
ont des compositions variables ; on en prépare avec de l'urine, avec
des infusions de froment, de foin, etc., avec différents sels, etc. On
en fait notamment à l'aide du sérum du sang pour la recherche des
germes pathogènes (bactérie de la tuberculose).
On fait, en outre, usage des réactifs ci-après :
Alcool concentré ;
Eau distillée stérilisée et vérifiée de temps en temps par l'essai
bactérioscopique ;
Bichlorure mercurique pour solution au 1/100 et au 1/1000;
Matières colorantes diverses, notamment une solution alcoolique
de bleu de méthylène, et une solution de violet de gentiane dans
l'eau distillée saturée d'huile d'aniline. Pour les essais de teinture,
on dilue ces solutions saturées avec de l'eau distillée, jusqu'à ce
D,B,t,zed.yGOO^IC
UUX ÂLlMSHtÂIUt
que l'on puisse voir à travers la liqueur placée dans un tube de
3 centimètres de diamètre. Ou emploie encore, pour des cas spé-
ciaux, delà fuchsine, du vert d'Hoffmann, de la safrauine, etc., etc.
Prise d'essai.
Pour recueillir des échantillons d'eau dans les puit6, aux sour-
ces, etc., on se sert de ballons ou flacons d'une capacité de 100 cen-
timètres cubes environ, bien rincés et séchés, munis d'un bouchon
en ouate el stérilisés à l80° C, pendant une heure. On les laisse re-
firoiâir avant de les employer ; on peut, du reste, les conserver
ainsi préparés pendant un certain temps avant d'en faire usage.
Pour les remplir, on âte le bouchon d'ouate, on tient le flacon entr«
les doîgls stérilisés, de (aqon à ce qu'il ne soit pas mis en contact
avec des objets pouvant lui passer des bactéries, et on le plonge
sous l'eau. Lorsqu'il est plein, on remet immédiatement le bouchon
sans toucher l'eau. S'il s'agit de l'eau d'une distribution, on la laisse
couler d'abord pendant une minute ou deux, et alors seulementon
emplit le flacon jusqu'à moitié ou jusqu'au tiers. Si l'on doit Irans-
perler l'eau, on choisit des Ûacons bouchés Ji l'émeri, que l'on munit
après stérilisation d'un capuchon en caoutchouc également sté-
rilisé.
Une fois l'échantillOQ recueilli, il faut procéder le plus rapide-
ment possible au3^ essais préliminaires et à la culture; car, en gé-
néral, le nombre de bactéries va augmentant promptement dans les
eaux, au moins pendant un certain lemps, pour diminuer ensuite.
11 est vrai que l'augmentation relative dépend de diverses circon-
stances, telles que la température, la lumière, la quantité el la na-
ture des matières organiques en solution dans l'eau. Ainsi, pour les
eaux de Louvain, on a toujours constaté, pendant plusieurs jours,
une augmentation considérable du nombre de bactéries, et cela
malgré une teneur relativement faible en matières organiques. Une
eau de puits de Louvain renfermant Igr.SOO de résidu fixe, avec
Ogr.100 d'acide azotique et Ogr.040 de matières organiques au ca-
méléon acide, par litre, et ne contenant pas d'ammoniaque, ni d'acide
azoteux, renfermait d'abord o36 colonies de bactéries au centimètre
cube, et, deux jours après, 6700.
U faut aussi prendre l'eau, pour les essais, au fond du flacon : les
zed.yG00gle
J
199 UDx iLinnAiftES SS'
bactéries ont une tendance à se déposer petit à petit, du moins tout
au début de la conservation d'une eau.
Il arrive qu'autour et à la surface des parties hétérogène^!, des
filaments, des débris divers de bois, d'olgues, ou de cadavres d'or-
ganismes supérieurs, se concentrent en quelque sorte des bactéries;
ce dont il faut également tenir compte, aussi bien pour lu choi^ de
la portion d'eau à analyser, que pour l'évaluation du nombre total
de colonies, d'après le résultat de l'analyse de cette petite quantité
d'eau.
Il va sans dire, du reste, que le nombre de colonies trouvé par
centimètre cube d'eau n'est que très approximatir et relatif; car
outre les causes d'erreur que nous venons de signaler, il existe en-
core de nombreuses circonstances non élucidées qui peuvent entra-
ver le développement des colonies : par exemple, l'emploi de mi-
lieux et de températures convenant mieux à une espèce qu'à une
autre, la présence ou l'absence d'air, le développement de certaines
colonies aux dépens des autres, etc.
Il reste à faire des recherches en vuo d'établir les conditions di-
verses exigées pour la conservation et la multiplication des diffé-
rentes espèces de bactéries, l'influence de la quaulité et de la nature
des matières organiques et des autres substances renfermées dans
l'eau. Il y aurait aussi à trouver un moyen pour réunir, en un petit
volume, sans les tuer, toutes les bactéries et tous les spores de
bactéries contenus dans un grand volume d'eau.
préliminaire et essai de coloration.
Tout en tenant compte des observations qui précèdent, on prend,
à l'aide de la pipette stérilisé (la stérilisation peut au besoin se
faire directement à la flamme) et suffisamment refroidie, un peu
d'eau dont on laisse tomber une goutte sur le porte-objet (1), et
l'on place immédiatemiinl sur celui-ci le couvre-objet, ces deux
verres ayant été préalablement stérilisés à la flamme. On observe
d'abord, à un faible grossissement, 50 environ; et puis, au grossis-
(1) Dout n'STnn» irourë aucun amnlage i
(l'eiD EUEpendueà la partie Intérieure du c
la* uoiiTeiiienlc de certain* orgaalimet.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Sft un AinnHTAïKu (61
sèment plus fort, de 800 à 1000, à l'aide de la lentille à immersion.
Gel essai permet à l'observateur de s'orienter.
Quelquerois, on pratique un essai semblable avec une goutte du
dépAt, ou sur des corps en suspension dans l'eau.
Pour l'essai de teinture, on laisse sécher le couvre objet avec une
goutte d'eau qu'on y a mise sous une cloche cxsiccatrice stérilisée.
On le prend ensuite avec une pincelle et on le fait passer légère-
ment, ù deux ou trois reprises, à travers la flamme pour tuer, sans
les détruire, les micro-organismes, puis, on le pose sur la solution
de couleur de façon à ce qu'il surnage, la face qui porte le résidu
de la goutle d'eau étant en contact avec le liquide. On le laisse ainsi
s'imprégner de couleur, puis, onl'dteeton le rince dans l'eau,
quelquefois dans de l'eau alcoolisée, lorsqu'il reste trop de matières
colorantes. Enfin, on place le petit verre sur le porte-objet entouré
de baume de Canada, pour l'esamen microscopique, comme précé-
demment.
On emploie le plus souvent, comme matière colorante, une solu-
tion alcoolique de bleu de méthylène ou une solution de violet de
gentiane.
Par la coloration, les contours des bactéries se dessinent mieux,
on distingue mieux les formes et certaines autres particularités,
ainsi que la présence de spores que l'on n'avait pu apercevoir
auparavant. On a établi des différences entre les bactéries d'après la
non -absorption ou l'absorption en quantité plus ou moins grande de
matières colorantes diverses et d'après les résultats des traitements
que l'on fait subir à la préparation pour extraire ou modiSer la
couleur absorbée. C'est ici que le champ est ouvert aux recherches :
c'est ici également qu'il faut une habitude toute spéciale pour dis-
tinguer et reconnaître les diverses espèces et individus. Le résultat
est déjà beau, à notre avis, si l'on arrive à pouvoir dire s'il y a des
bactéries (fou/euses ; sauf à rechercher ensuite, les bactéries patho-
gènes connues jusqu'ici.
Les procédés de colorat'on et de décoloration imaginés par
Gaiïky et Gram, ont permis de reconnaître la bactérie du typhus.
Sj^Kii de cultuire.
Lorsqu'on place les bactéries et leurs spores dans un milieu con-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
46S BàDX ALUieilTÂlIlKS 30
venable, ils se développent, el les micro- organismes semblables
restent réunis, formant ce que l'on appelle des a coloaies ». C'est là
un grand avantage de la culture sur terrain solide, pomme de terra
ou gélatine, inventée par Roch, que les colonies peuvent rester sé-
parées les unes des autres. Chaque colonie n'est habituellement
issue que d'un seul germe ; de sorte que Ton peut compter ces colo-
nies, et, d'après leur nombre, estimer celui des germes contenus
dans l'eau.
Les colonies formées se distinguent déjà ordinairement à l'œil nu,
et très aisément à l'aide d'un faible grossissemen', au microscope,
en foisant usage du réflecteur.
On reconnaît facilement les colonies semblables ; et de nom-
breuses distinctions peuvent se faire en se basant sur les diffé-
rences de dimensions, de couleurs (blanches, ver(«s, jaunes, etc.),
de profil, de formes (rondes, dentelées, ondulées, rayonnantes, étoi-
lées), sur le degré de transparence ou d'opacité, le développement
plus ou moins rapide, le genre de développement (forme en enton-
noir ou bosselée), le dégagement de gaz, la liqué^ction de la géla-
tine au point où se trouve la colonie et à mesure qu'elle s'étend,
etc., etc. Beaucoup de bactéries sont caractérisées par une seule de
ces propriétés, d'autres en réunissent plusieurs. D'autre part, un
caractère peut être commun à un certain nombre de bactéries dis-
tinctes sous d'autres rapports : c'est le cas notamment pour le dé-
gagement gazeux et la liquéfaction de la gélatine qui caractérisent
un certain nombre de bactéries. On avait même cru que la liqué-
bction distinguait les bactéries pathogènes des non pathogènes :
cela ne s'est pas vérifié depuis. Le temps qu'exigent certaines bac-
téries pour liquéfier la gélatine permet aussi de faire des distinc-
tions : ainsi, la bactérie du typhus ne produit pas de liquéfoction
ou ne la produit qu'après trois semaines.
Dans tout ceci, il ne faut pas oublier l'influence de la tempéra-
ture, mais se rappeler que, pour pouvoir comparer les résultats de
deux essais, il faut avoir opéré dans des conditions absolument
identiques. Il faut également tenir compte de l'influence perturba-
trice éventuelle de micro-organismes divers autres que les bactéries,
par exemple, les moisissures, dont certaines espèces liquéfient la
gélatine.
Mode opëiatoibk. —Nous décrirons seulement le procédé de Koch,
sur gélatine, comme étant le plus recommandable pour l'analyse
D,B,t,zed.yGOOg[e
des eaax. On peut distinguer dana ce procédé deux méthodes,
qu'il est avantageux d'appliquer eo même temps.
1. Méthode dam le tiJte à essai. — On liquéfie environ 10 centi-
mètres cubes de gélatine nourricière à 10 p. c, renfermée dans un
tube bouché à l'ouate, le tout ayant été récemment et soigneusement
stérilisé. Cette liquéfaction s'effectue à la température de 30* C eu-
viron. On prend alors rapidement, à l'aide de la pipette stérilisée,
I centimètre cube, ou une fraction de c. c, si l'on soupçonne que
l'eau est fort corrompue, et on l'introduit dans la gélatine. On remet
le bouchon d'ouate, on secoue pour mélanger et bien séparer toutes
les bactéries et tous les spores les uns des autres; puis, on laisse
refroidir rapidement, eu plongeant dans la glace ou dans l'eau
froide. Dès que la gélatine est prise, on place le tube à la tempéra-
ture ambiante de 15 à %3 degrésC, et on le laisse pendant deux à
trois fois 3i heures, en l'observant de temps en temps aux points de
vue indiqués ci-devant page 30. Si la gélatine se montrait par trop
criblée de colonies, il faudrait recommencer l'essai en diluant au
préalable l'eau avec de l'eau distillée stérilisée, de façon à pouvoir,
au besoin, n'introduire dans la gélatine qu'une ou quelques gouttes
de l'eau primitive diluée dans un centimètre cube ou une frac-
tion de centimètre cube d'eau distillée.
S. Méthode tur plaques. — Le mélange d'eau et de gélatine est
bit dans le tube comme ci-devant; puis, ce mélange, un peu
épaissi par refroidissement, est versé sur une plaque de verre sté-
rilisé et de préférence quadrillé, de 6 à 8 centimètres sur 15 envi-
ron. Après avoir encore bien mélangé la matière sur la plaque à
l'aide d'un tube de verre stérilisé, celle-ci est mise bien de niveau
sous une cloche sur de l'eau glacée ; et, dès que la gélatine est prise,
on passe la plaque dans la chambre humide, cloche avec vase en
verre au fbnd duquel on a étalé du papier buvard imbibé de solu-
tion de sublimé au 1/1000. La plaque y est mise sur une banquette
faite avec des tubes de verre de feçon à pouvoir superposer plu-
sieurs plaques, et le tout est couvert d'une cloche en verre. L'ap-
pareil est abandonné à une température moyenne, et observé de
temps en temps, au moins toutes les 2i heures.
L'observation de la plaque porte principalement sur les points
qu3 nous avons indiqués plus haut. Elle se fait à l'oeil du et à la
loupe (ta plaque est placée à cet effet sur un fond noir); puis, on
-observe sous le microscope avec un &ible grossissement et à l'aide
D,B,t,zed.yGOOg[e
(6i uox ALminiim 33
du réOeelear. Le quadrillage de la plaque facilile la supputaUoD. On
indique le résultat pnr 1 centimûtre cube d'eau.
Ordinairement on voit augmenter le nombre de colonies de jour
en jour, en m4me temps que ces colonies, en se développant, me-
nacent de se toucher el de se confondre, surtout lorsque la géla-
tine vient à se liquéfier. Les bactéries parasitaires proprement dites,
nonmélangéesàd'autres, nesedéveloppiinlguére, demi^me que bon
nombre d'autres : c'est ce qui résulte d'essais de culture, pratiqués
au moyen de bouillon (milieu liquide), lesquels fournissent géné-
ralement un plus grand nombre de bactéries (Pasteur, Ducreaax,
Fol et Dunant).
Od a reconnu, d'autre part, que toutes les bactéries saprophytes,
ainsi que les bactéries parasitaires lacultalives, peuvent se déve-
lopper en colonies dans la gélatine.
Si Ton veut porter spécialement son attention sur les baclénes
anaërobies, on couvre la plaque d'une mince feuille de mica sl^
Hlisée.
Comme les mêmes bactéries se rencontrent généralement dans
les eaux de provenance ou de nature semblable, on arrive encore
assez vile à pouvoir reconnaître des bactéries suspectes ou dou-
teuses.
Pour étudier de plus près une colonie, on y plonge le bout du fil
de platine stérilisé, ce que l'on peut faire à l'œil nu ou à l'aide de
la loupe ou du microscope, suivant l'étendue de la colonie; puis on
place cette partie de colonie sur un couvre-objet avec une goûte
d'eau stérilisée. On fait d'abord des observations directes avec un
fort grossissement, obtenu ii l'aide de la lentille à immersion, dans
lebut de reconnaître si la colonie est pure el de saisir les proprié-
lés morphologiques de la bactérie. On notera ses dimensions elsa
forme; bâtonnets courts, longs ou courbes (virgules), spirilles,
filaments, anneaux (coccus), etc. On laise ensuite dessécher la goul-
telette, ou passe au feu, el on opère comme il a été décrit pour la
coloration et, d'autre part, on enfonce un fil de platine qui a été
mis en contact avec une colonie, dans de la gélatine se trouvant
dans un tube h essais lonu renversé, ceci pour l'observation dans
le tube el aussi pour l'essai sur plaque. C'est après avoir opéré
sur des colonies ainsi séparées et épurées, que l'on procède à la
discussion età l'interprétation finale des résultats de l'analyse.
Lorsqu'on a trouvé des colonies ou des spores de bactéries sus-
D,B,t,zed.yGOOg[e
33 'U.UI AumitTJJus 16K
peotes ou non connues, il devient ordioairement nécessaire de re-
quérir l'aide d'un spécialiste en microscopie pathologique pour
décider si l'on se trouve en présence d'un germe pathogène connu,
ou pour intenter des recherches par inoculation et culture sur des
animaux et des essais de comparaison avec des germes pathogènes
divers.
Interprétation des résultats.
1 . Si l'analyse bactérioscopique a permis de constater dans une
eau la présence do germes pathogènes connus, cette eau doit être
déclarée mauvaise et dangereuse; et il est évident qu'elle sera
d'autant plus dangereuse que le nombre de ces bactéries est plus
considérable.
2. Si l'on a trouvé des bactéries de nature douteuse, surtout si
elles sont en grand nombre ou si elles produisent des effets nui-
sibles sur les animaux, l'eau sera également déclarée mauvaise et
dangereuse.
Ces deux conclusions s'imposeraient même dans le cas oii l'ana-
lyse chimique n'aurait pas (ait condamner une eau, c'est-à-dire si
elle ne renrermait pas de matières organiques azotées en quantité
notable, ni des produits de décomposition de ces dernières, et
qu'elleeùt toutes les propiôtès chimiqueiî d'une eau de bonne quu-
lité. Cecaspeul se préseiiier, et c'est justemcnl te grand mérite de
. l'analyse bactérioscopique que de nous le révéler. Il arrive, en effet,
. que des bactéries, et surtout leurs spores, se conservent dans une
eau durant loules les phases d'épuration naturelle qu'elle subit :
oxydation, filtration, etc.
3. Une eau nnîertaiai un très grand nombre Ab bactéries parmi
lesquelles on ne reconnaît pas de bdcteries paLhogéoes ni même
douteuses, mais seulement les espèces de baclei'ics qui accompa-
gnent habituellement celles-là, devra également èlre déclarée
douteuse ou mauvaise, quel que soit le résultat de l'analyse
chicoique ; absolument pour la même raison qui nous a fait
classer parmi les mauvaises, une eau dans laquelle l'analyse
chimique a décèle beaucoup de matières organiques d'origine
animale ou de corps témoignant de leur présence. D'abord, une
elle eau peut être directement nuisible à la saoté, du chef des ma-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
49$ lUIZ ÂLUDmTAIRBS 34
tières organiques, des fenneats que oelles-ci peuvent renfermer on
des produits divers, [alcaloïdes, ptomainies, etc., qu'elle peuvent
fournir sooa l'action des bactéries ; ensuite, il est fort à craindre
que cette eau ne vienne, à un moment donné, à renfermer des bac-
téries pathogènes.
4. Quant au nombre-limite ou maximum, par centimètre cube,
de bactéries que l'on pourrait admettra dans une eau ^ien entendu
en dehors des bactéries pathogènes ou douteuses) avant de la dèda -
rer mauvaise, dangereuse', non potable par conséquent, il ne sau-
rait être fixé d'une manière générale, pas plus qu'aucun autre nom-
bre-limite général ou absolu, et pour les mémos raisons que nous
avons déjà exposées ailleurs. De même que pour les corps dosés
par l'analyse chimique, on ne peut établir pour les bactéries que des
limites locales, en se basant sur les résultats qu'auront donnés des
analyses bactérioscopiques répétées d'eaux similaires de la même
contrée et de ta môme nappe, et en tenant compte de l'état de pureté
de l'eau de cette nappe aux endroits où elle est le moins exposée
è avoir été souillée par les résidus de la vie animale.
5. Afin d'établir les espèces et le nombre de bactéries que l'on
pourra tolérer, dans un endroit donné, pour une eau potable, des
analyses bactérioscopiques régulières devront donc être faites, ab-
solument comme les analyses chimiques; et il faut ici également
opérer toujours par des méthodes semblables, de façon à pouvoir
dresser une véritable statistique bactèrioscopique des eaux de cha-
que contrée, de chaque ville, etc.
Comme nous nous trouvons aux débuts d'une science qui, sans
contredit, ouvre au progrès de l'hygiène publique une voie des plus
fécondes, il ne sera pas inutile de mentionner ici, comme points de
départ et de comparaison, quelques uns des résultats obtenus jus-
qu'à l'heure présente.
L'un de nous a trouvé dans des eanx de puits de Louvain, les
quantités de bactéries et de substances diverses ci-après indiquées :
D,B,t,zed.yGOOg[e
urx ALmanTAïus
3
1
p
1
1
!
Il
i °
si
■ 2
i.|°
i
0.100
0.070
O.SSO
0,038
* 3
î 12 1
1
0.060
0.050
0.075
0,040
S S 3 g
s
Mauvaise, potable, faute de
mieux à la condition d'ê-
tre surveillée par des
analyses répétées.
Mauvaise, non potable.
Mauvaise, non potable.
Passable, feute de mieux.
3s^
450
6700
15600
536
S300
B
i
Rue de la Station.
Ibid.
Rue de Tirlemont.
Rive gauche de la
Dyle, examinée
del suite.
Id., après 34 h.
DiBim.dayGOO'^le
168 EAUX ALLIilBlITAtllEe 36
pour colle dernière eau, bien que le nombre de bactéries eut
augmenté dans l'intervalle, le traitement au caméléon n'a pas d inné
plus de matières organiques au second essai qu'au premier,
L'OITica impérial d'hygiène de Berlin a publièj entre autres, les
résultats ci-après :
Eau distillée ià6 bactéries par 4cc
Eau d'usage dotDestique 173 — —
Eau du ]aGTegeler(dislribution deBerlin). 3700 — —
Eau de la distribution priseau robinet 160à 350 — —
Eau de puits do Berlin iO àiOOOet 12000 —
M. le professeur Cramer a trouvé pour les eaux de Zurich et des
environs :
Eau d'usage domestique, prise après
fillralion dans un réservoir (moyenne de
32 analyses), 126 bactéries par 4cc
Eau du lac, prise en différents endroits
(moyeDoe de 50 analyses) 168 — —
Eau du lac, prise a 60 mètres environ au
dessous de l'entrée d'un égout. . . . lOOOO à 20000 —
Un puits à Zurich 106 — —
Id. ....... 40 — —
Id. 177 — —
Eaux de sources des environs :
a) moyenne sur 16 eaux choisies parmi
les meilleures 122 — —
b) moyenne sur 7 choisies parmi les
moins bonnes % ■ • 3730 — —
Proust a trouvé, pour Paris :
HApital Lariboisière 9000 bactéries par Icc
Lo Seine à Clichy 116000 — —
Id. à St-Denis 48000 — —
6. L'analyse bactériosoopique doit, concurremment avec l'analyse
chimique être pratiquée chaque fois qu'il s'agit de l'examen d'une
eau au point de vue hygiénique. Elle rendra porticulièrement ser-
vice pour contrâter l'action des filtres, lesquels perdent tous assez
D,B,t,zed.yGOO^Ie
37 EAOX ALUBNTAIllU 169
rapidement leur pouvoir d'épurateur et De servent souvent qu'à
endormir la vigilance par suite de la confiance qu'on y attache.
Car en admettant même qu'un filtre soit efGcace au commencement,
il le deviendra de moins eu moins ; et, une fois rempli de bactéries,
qui s'y développeront et s'y multiplieront rapidement de façon à
le remplir d'outre en outre à cause des matières organiques qui y
sont retenues en même temps, son effet final sera d'augmenter le
nombre des bactéries au Lieu de le réduire. II y a donc là un danger
réel. Nous avons vu comment les filaments de moisissure peuvent
traverser les bouchons d'ouate slérili.sée.
Ainsi qu'on l'a vu, les procèdes de l'analyse baclérioscopique ne
sont pas à la portée de tout le monde. Qui pourra se lancer avec fruit
dans cette nouvelle voie? A notre avis, le pharmacien est mieux à
même que qui que ce soit de le faire avec chance de succès. La mi-
croscopie lui est familière par ses applications â la botanique, à
l'analyse chimique et à l'étude des altérations des substances médi-
camenteuses. ]| lui suffirait de suivre durant ses études universi-
taires un cours de bactérioscopie, tel qu'il est organisé déjà ou qu'on
est en train de l'organiser dans toutes les universités; cours qui
d'ailleurs sera de toute première utilité pour tous ceux qui s'oc-
oapent d'hygiène publique et de vérification de la pureté des denrées
alimentaires.
Oonclnalons.
4° Les caractères que l'on peut exiger en général d'une eau ali-
mentaire, doivent être divisés en caractères indispensables et en
caractères désirables, tels que nous les avons formulés à la page 17;
i' Ces caractères ne peuvent être définis par des nombres-
limites généraux ou raaxima immuables. Ceux-ci ne peuvent servir
que pour guider le chimiste dans l'appréciation générale de l'eau
anrtout là ou les nombres limites locaux font encore défaut ;
3° Des nombres-limites locaux devront être établis afin de fournir
les renseignements nécessaires sur les exigences que l'on peut faire
valoir dans chaque circonscription hydrologique.
4* Les procédés d'investigation doivent comprendre les analyses
chimique, microscopique et bactérioscopique et souvent encore l'é-
tude géologique du sol et du sous-sol en rapport avec l'eau.
D,B,t,zed.yGao^le
t70 uns àlourtaius 38
fi. Nous recommandons pour l'analyse chimique des méthodes
simples, et autant que possible celles qui sont le plus généralement
admises afin d'arriver ainsi à des mèAodes internaliouales et
d'oblenif des résultats comparables, et pour l'analyse microscopi-
que et baotériosoopique, la méthode du docteur Koch.
Avant de terminer notre rapport, nous crayons utile d'insister
sur les points suivants :
Les découvertes récentes faites en bactérioscopie, confirment les
appréhensions que l'on avait jusqu'ici au sujet du rdie important
que les eaux atimentaires peuvent jouer dans^la propagation de cer-
taines maladies épidèmiques. Les autorités administratives devront
donc prêter une attention toute spéciale à cet élément de l'hygiène
publique.
L'installation d'une distribution amenant l'eau du dehors, s'im-
pose en quelque sorte pour toutes les agglomérations popu-
Jenses; le chois d'une telle eau devra se faire avec d'autant plus
de discernement et les installations exigeront d'autant plus de sur-
veillance de la part d'hommes compétents, que la santé de toute
une population peut être inopinément compromise par suite d'une
prise d'eau défectueuse ou d'une négligence dans le service.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
L'ENSEIGNEMENT PHARMACEUTIQUE
duelles doivent être les connaissances préalables aux
études pharmaceutiques ; les études pharmaceuti-
ques scientifiques ; les applications professionnelles ?
Rapport de M. L, DE NOBËLE.
Parmi les questions si variées soumises au Congrès, celle de l'en-
seigoement pharmaceutique nous a semblé une des plus importantes.
C'est, en efTel, uniquement en augmentant son savoir et son hnbileté
pratique que le pharmacien parviendra 5 rendre tous les services que
la Société est en droit d'esiger de lui. Dans noire art, plus encore
quf>dans bien d'autres, il n'est point possible de rester siationnaire
sous peine de déchoir rapidement.
A mesure que les sciences progressent, la pharmacie se transforme.
Cest ainsi que dans la première moitié de ce siècle elle était encore
pour ainsi dire eiclusivemenL végétale, alors qu'a notre époque le
nombre des plantes employées directement comme méilicaments
tend à diminuer de jour en jour, grâce au m'ignifique essor qu'ont
pris les sciences chimiques. £sL-ce a dire qu'il Taille remplacer les
pharmaciens par des chimistes ?
Nullement, car outre que la chimie est loin de connaître complète-
ment les principes actifs de toutes les plan tes actuetlemenlemployées,
elle ne sait rien ou à peu près rien sur l'immense majorité de celles
qui sont connues. On peut en dire autant des animaux.
D'ailleurs qui sait ce que nous réserve l'avenir? Ensuite n'avona-
nous pas dans le microscope un instrument puissant qui doaae des
i.
D,B,t,zed.yGOOg[e
179 L'Biniioin«BHT fhâim&cbutiqde s
ÎDdicaUoDS précieuses là où la chimie reste muette; et la botanique
ne nous fournit-elle pas des caractères plus faciles pour la distinc-
tion des sortes commerciales ?
En un mot, les connaissances les plus variées sont nécessaires au
véritable pharmacien, c'est-à-dire à celui auquel le premier venu
peut confier, en toute sécurité, la préparation des substances desti-
nées soit au maintien de la santé, soil à son rétablissement.
On pourrait donc ae demander ici, quelles sont les sciences que le
pharmacien doit surtout posséder. Il a été cent fois répondu à celte
question, et, néanmoins, la lumière n'est pas complètement &ite, car
chacun l'a résolue à sa manière. Nous avons essayé d'y apporter un
peu plus de clarte en faisant en quelque sorte une enquête sur la
feçon dont les différents peuples avaient cru résoudre la difficulté.
Quelle est la meilleure méthode pour obtenir que ce grand servÎM
social, qu'on appelle la pharmacie, réponde aux exigences multiples
de la santé publique ?
Si nous avions donné à l'examen de cette question teus les déve-
loppements qu'elle comporte, il nous aurait fallu des volumes. Notre
ambition n'allait pas jusque-là, nous nous sommes bornés à exami-
ner comment les principaux peuples de la terre s'y étaient pris pour
se garantir contre les funestes effets de l'ignorance, c'est-à-dire ce
qu'ils avaient fait pour avoir des pharmaciens instruits et parlant
capables. Nous avons recueilli, pour ainsi dire, les suffrages des
diverses nations de l'ancien et du nouveau continent sur l'impor-
tance qu'elles attecbaienl à chacune des branches de l'enseignement
pharmaceutique.
Il aurait été très intéressant de montrer que le degré de con-
sidération, qui dans chaque pays s'attache à notre profession, était
en raison directe de la somme des connaissances exigées ; nous
avons préféré ne pas aborder ce problème, persuadé que nos con-
frères de teutes les nationalités ne se sont pas contentés de
la science officielle dont on leur a administré des doses plus
ou moins élevées, mais que tous ont travaillé, par eux-mêmes,
à développer leurs connaissances. Si dans certaines contrées le res-
pect que le vulgum pecus professe pour leur savoir n'est pas à la
hauteur de celui-ci, ils s'en consoleront facilement, en se rappelant
que la perfection n'est pas de ce monde. D'ailleurs, un savant est
généralement doublé d'un philosophe, au sens que le public attache
À M mot.
D,B,t,zed.yGOOg[e
3 L'sitSElG'IEnNT PHlIllfACEUTIOUE 173
II aurait encore été du plus haut intérêt de comparer les exigences
de la loi dans chaque pays avec la situation qu'elle crée à celui qui
y a satisrait, mats pour arrivera ce résultat, il Taudrait des études
bien plus longues el surtout plus difficiles que celles que nous avons
pu ^ire, car il Taudrait tenir compte, non seulement du caractère
propre de chaque peuple, mais de ses institutions, de son histoire,
de ses traditions et de ses lendaaces.
Pour atteindre plus sûrement au but que nous nous sommes pro-
posé, nous avons cherché à nous entourer de tous les renseignements
que comportait notre sujet ; nons avons dressé des questionnaires
auxquels les (gouvernements et nos confrères de tous les pays ont
mis le plus louable empressement à répondre. Nous saisissons
i'occasioa qui nous est oITerLe pour les en remercier publiquement.
Ils ont bien mérité delà pharmaciel Nous citerons spécialement
notre ami L. d'Emilio, de Naples, et le savant Mijller, de Copen-
hague, dont nous regrettons de n'avoir pas connu plus tôt l'excellent
ouvrage, qui nous eût épargné bien des recherches.
De tous les points du globe, nous sont parvenus des documents
nombreux, mine féconde où nous avons abondamment puisé. En
les parcourant, nOus avons re.^rcllé bien souvent que les modernes
aient laissé se perdre cette habitude précieuse de se servir d'une
langue unique, le latin, dont l'usage ne soulevait aucune rivalité.
Nous avons, en effet, reçu des pièces en allemand, anglais, espa-
gnol, portugais, français, italien, néerlandais, danois. Notre heureuse
chance nous a permis de faire ce travail à une époque où le français
est resté en honneur en Turquie, et rallemaud encore employé dans
l'empire des Tsars. Malheureusement cette situation va cesser, tout
au moins pour la Russie où la langue nationale sera bientôt seule
employée.
Un étudiant de l'Cniversîté de Gand, M. Jules Coryn, a bien voulu
nous tirer d'embarras pour la traduction des documents danois.
Son obligeance et son désintéressement sont trop connus pour que
nous insistions sur le service qu'il nous a rendu en se chargeant
d'un traviiil ardu, sans agrément pour lui-même, mais d'une utilité
incontestable pour nous.
Nous avons classé les pays dans l'ordre alphabétique. Certes ce
n'est point lit une classiUcalion bien scientifique, mais nous sommes
certains que l'on nous comprendra quand nous dirons qne nous
avons voulu, non seulement éviter toute espèce de préëminence, mais
D,B,t,zed.yGOO^Ie
474 L'nsEiaïaiiBni pu.imâcbutiqiii 4
faciliter les recherches aa moment de la discussion ; c'est encore
dans ce but que nous avons réuni, sous forme de tableau, les ren-
seignements essentjela que nous avions recueillis dans ce rapport.
Nous nous sommes bornés à examiner les conditions exigées pour
obtenir le grade de phaimacien dans chaque pays indépendamment
de ses colonies. On conçoit, en effet» que la situation étant très
diSérente dans ces contrées, la loi ait adopté des adoueiasementa
aux règles établies dans la mfare-patrie.
ALLEMAGNE
Nous voici sur la terre classique du haut enseignement et, néan-
moins, les universités et les écoles supérieures ne jouissent d'aucun
privilège pour la délivrance des diplômes. L'état se fait représenter
par des jurys proressionnels où les universités et le corps pharma-
ceutique sont représentés en force égale. Des quatre membres qui
entrent dans ces jurys, indépendamment du Président, deux su
moins sont pharmaciens. Ainsi le veut la loi. Ajoutons pourtant que
l'un des pharmaciens pratiquants peut être remplacé par un profes-
seur de pharmacie, c'est-à-dire par un théoricien, docteur en scien-
ces pharmaceutiques.
Quelle que soit la façon dont l'aspirant pharmacien a feit ses
études, il est apte à se présenter à l'examen d'étal. On exige seule*
ment qu'il ail fait un certain stage dans une officine de l'empire, de
façon à faciliter au jeune praticien la connaissance des tarifa légaux
et des règlements généraux. Les lois qui régissent la pharmacie sont
les mêmes pour toute l'étendue de l'Allemagne.
Gomme nous le verrons, tout-è-I'beure, il n'y a, à proprement
parler, qu'un seul examen, mais composé d'épreuves successives.
N'oublions pas que les pharmacies sont limitées et que la loi crée
aux pharmaciens une position qui n'est pas sans analogies avec
celle, qu'en d'autres pays, notamment en Belgique, on fait aux
notaires. On a compris que la pharmacie n'était pas un négoce
au sens propre du mot, et que toute concurrence purement com-
merciale était fatalement préjudiciable à l'intérêt public. De leur
cAté, les universités ont dédaigné de ravaler les sciences pharma-
ceutiques, et leur enseignement y est tenu en grand honneur. Ici
encore le pharmacien désireux de ne pas passer aux yeux du publie
comme l'inférieur du premier médicastre venu, peut arriver att
D,B,t,zed.yGOO^IC
6 L'mnanHXHT PuuucnRiQin 476
doctorat et cela en moins de temps (trois semestres) qu'il n'en &ut
dans d'autres pays, en Belgique, par exemple, pour aboutir à un
dîpidme qui n'apporte qu'une bien faible considération à celui qui le
possède, et où les médecins font valoir ce sot argument : que si les
pharmaciens avaient le litre de docteur, le public confondrait ceux
qui sont seuls autorisés à prescrire les médicaments et ceux qui les
préparent.
Toujours occupé des intérêts de la géDéralitéiHe'gouveniemeQta
créé, à cété des pharmaciens, une catégorie d'auxiliaires précieux,
ce senties aide-pharmacîens (Gebulfe). Parlons d'abord de
rBxamen de pharmacien.
Celui qui veut se présenter à l'examen d'état poqr l'obtention du
dipléme de pharmacien, n'est pas tenu de justifier de la possession
d'un grade de docteur pris dans l'une des universités de l'empire.
Il n'y a pas ici, à proprement parler, de candidature et de dipléme
final. Les diverses épreuves, qui metteol en possession du titre de
pharmacien, se passent, en général, successivement dans un l«mps
fort court.
L'intervalle entre chacune de ces épreuves n'est que d'une hui-
taine de jours. A moins pourtant que l'aspirant n'échoue, auquel
cas la loi détermine qu'il ne peut se représenter devant le jury
qu'après six mois entiers et révolus. Deux échecs successifs rendent
inapte h des examens ultérieurs.
Sont admis aux examens de pharmacien :
4* Ceux qui produisent un certificat d'études d'un établissement
ofGciellemeDl reconnu comme ayant à son programme la connais-
sance obligatoire du lalin, et dont l'enseignement scientifique est
suffisant pour donner droit au volontariat d'un an. Ce certificat peut
être remplacé par celui d'études faites dans un autre établissement
de même rang où le latin n'est pas enseigné, mais à la condition
expresse de subir un examen sur cette langue, prouvant que l'aspi-
rant possède les connaissances exigées.
2° Ceux qui, après trois années d'apprentissage, ont subi un
examen d'aide-pharmacien (Gehulfe) et ont trois années de stage
dont la moitié au moins a été faite dans une pharmacie allemande.
3" Ceux qui fournissent un certificat de sortie d'une université,
copstatant qu'ils ont suivi des cours universitaires complet^ d'au
D,B,t,zed.yGOOg[e
176 l'eNSEIGKEMENT PUBlUGEtlTIQtlE 6
moins trois semeslres. Les pièces précédentes, dûment homologuées
et accompagnées îles droits exigées par la loi. sont envoyées au Pré-
sident du jury d'examen, auprès duquel le candidat esl tenu de se
présenter en personne dans un délai de trois semaines, à dater du
jour où il a reçu l'autorisatioD de se Taire inscrire.
L'examen comprend cinq épreuves :
1 ° L'épreuve préalable ;
2° id. de pharmacie pratique;
3° id. de chimie analytique;
4" id. de pharmacie théorique ;
5" L'épreuve finale.
Première épreuve.
[^ candidat doit montrer qu'il possède los connaissances requises
pour étudier avec fruit, sans secours étranger. Il est tenu de faire
preuve, en outre, de connaissances littéraires suiTisantes. Les ques-
tions posées sont au nombre de trois : la première empruntée à la
chimie inorganique, la seconde à la chimie organique et la troisième à
la botanique ou à la pliarmacognosie. Le récipiendaire tire ces
questions au sort. Il est accordé un jour entier pour leur solution.
L'examen se passe en loge. Aucun document (notes, livre, etc.)
D'est toléré.
Epreuve de pharmacie pratique.
Cette épreuve consiste dans la préparation de deux médicaments
galéniques et de deux produits pharmaco-chimiques. Le candidat
doit fournir, en outre, une noie écrite sur ces divers objets. Le sort
désigne ici également les matières à préparer. Le contrôle est exercé
par un membre du jury ayant le titre de pharmacien.
Epreuve de chimie analytique.
Le récipiendaire doit, non seulement faire une analyse qualitative,
mais encore déterminer quanti lativement certains éléments de la
substance analysée, ou bien faire une analyse quantitative indépen-
dante de la première. Il doit de plus analyser, quantitativement et
qualitativement, un mélange pharmaccu tique, une matière alimen-
taire, ou faire une recherche toxicologique. Dans tous les cas, lapro-
D,B,t,zed.yGOOg[e
7 L'iNEEifinEHEnr pquuuceutiqiii 177
portion du poison, ou de la maliëre ayant servi à folsîfier un produit,
doit être déterminée rigoareusement.
Des rapports écrits sur ces analyses doivent être fournis par le
récipiendaire qui travaille sous la surveillance d'un professeur de
chimie ou d'un pharmacien. Ceux-ci sont tenus de certifier que la
marche indiquée dans les rapports a été réellement suivie.
Epreuve de pharmacie théorique.
Le candidat subit un interrogatoire sur la botanique pharmaceu-
tique et la pharmacographie. Il doit déterminer dix plantes offici-
nales, ou capables d'être conrondues avec certaines d'entre celles-cî;
dix drogues végétales et dix produits minéraux ou artificiels.
Ces divers objets doivent être examinés à tous les pointa de vue
qui intéressent le pharmacien, soit daus leur origine, leur descrip-
tion, leurs analogies et leurs différeaces, leurs altérations et falsifi-
cations, leurs usages pharmaceutiques, doses, etc.
Le but de celle-ci est de s'assurer que le jeune pharmacien possëds
les connaissances chimiques, physiques et botaniques exigées par
sa profession et qu'il s'est ramiliarisé avec la législation spéciale qui
la régit. Cet examen est public et se passe devant un jury composé
de quatre membres.
Le nombre des promotions pour chaque session est limité à
quatre.
Examen d'assistant-pharmacien.
Notre traduction du mot Gehvlfe, quoique littérale, est de nature à
faire naître dans nos pays une certaine confusion avec les aides. Il
ne s'agit nullement ici de ces hommesj d'instruction en général
insuffisante, que l'on tolère dans nombre de pharmacies de Belgique
et d'ailleurs (ceux-ci mériteraient simplement le nom de garçons de
pharmacie), mais de jeunes gens ayant fait de bonnes études
moyennes. Les pièces à fournir, lors de l'inscription, sont :
Un certificat d'études humanitaires ou moyennes, un certificat de
stage, et un journal, fait par l'aspirant lui-même, où il a dA consi-
gner, jour par jour, le travail fait au laboratoire {£Aiboratùms jour-
D,B,t,zed.yGOOg[e
178 L'nfBBlGHEMBNT PHABUUDnQCB 8
nal) sous la direction d'un pharmacien ou d'un assistant dipMmé.
Ce registre contient, en outre, des notes théoriques.
L'examen d'assistant-pharmacien comprend trois épreuves : la
première est écrite; la seconde pratique; la troisième orale.
Pour la première, on se contente de notions générales et superfi-
cielles sur les matières qui intéressent le pharmacien. Le candidat
doit résoudre trois questions : une de physique, une de chimie et
une de botanique. Celle-ci peut être remplacée par une question de
pbarmacognosie. Les questions sont tirées au sort, l'aspirant y
répond sans être autorisé à se servir de documents quelconques.
La seconde épreuve comprend la lecture, la tarification et la pré-
pamtioQ instantanée de trois ordonnances médicales ; la préparation
d'un médicament galénique et d'un autre chimique. On choisit ces
préparations parmi les moins compliquées de la Pharmacopcea
germa ni ca.
L© récipiendaire doit, en outre, rechercher le degré de pureté de
deux produits chimiques, toujours d'après les méthodes indiquées
dans la pharmacopée.
A l'examen oral, le candidat assistant produit un herbier conTec-
tionné par lui-même pendant le temps de ses études. Il doit &ire
preuve de connaissances élémentaires en physique, en chimie phar-
maceutique, en botanique et en pharmacographie. On exige aussi
une connaisance suffisante du latin et des règlements concernant
l'exercice de la pharmacie.
La loi stipule que plusieurs plantes fraîches ou séchées seront
reconnues et dénommées. Il en sera de même pour les drogues
dont il faut connatlre la composition, l'origine, lus folsilications et
les usages pharmaceutiques.
Enfin deux articles de la Pharmacopoea germanica doivent être
traduits à livre ouvert.
Ces diverses épreuves prennent deux juurs,
La préparation des médicaments magistraux n'est permise qu'aux
seuls pharmaciens ou assistants. Les élèves et les aides ne sont
autorisés qu'à faire le travail du laboratoire et cela seulement sous
le contrêle des diplômés.
Un petit détail qui a son importance : le nombre des élèves tolérés
dans une pharmacie est en rapport avec celui des aides qui y
fonctionnent.
D,B,t,zed.yGOOg[e
9 l'mSIieiRKEKT PEÂBSACniTIQIlI 479
AUTRICHE.
Une chose qui frappe tout d'abord dans le syslème que nous allons
exposer, c'est que, comme tous ceux qui sont suivis daus les pays
de langue allemande, il est proTondément imprégné de l'esprit des
anciennes corporations. L'analogie avec certaines institutions est
frappante. On y voit un apprentissage correspondant à trois ans, un
compagnonnage à cinq et une maîtrise qui ne s'obtient qu'au bout
de sept ans.
La législation autrichienne, en ce qui concerne la pharmacie, nous
parait une des plus sages qui existent. Il y a ici an ensemble de me-
sures des plus intelligentes et de nature à former des pharmaciens
remarquables, non seulement par leur savoir théorique, mais
encore par une Labileté pratique hors de toute contestation.
Quoi de plus rationnel, en eO'et, que d'apprendre d'abord aux
jeunes gens à manier les matières premières qui serviront à confec-
tionner les médicaments dans l'officine. Quoi de plus logique que
de ne permettre l'accès de celles-ci qu'à ceux qui possèdent des con-
naissances pratiques suffisantes sur tout ce qui les entoure 1 Que de
facilités n'a pas enSn celui qui, débarrassé de tout souci étranger à
ses études, pénètre enfin dans ce sanctuaire de la science pure où
chaque exemple cité par le professeur correspondra à une notion
concrèto bien connue, parce que la pratique, une pratique intelli-
gente faite sous la surveillance de guides sûrs, aura précédé ces
notions théoriques qui font le désespoir d'étudiants moins fâvorlsés.
N'est-ce pas ainsi qu'a procédé l'humanité, et l'homme n'esl-il pas en
quelque sorte le résumé de celle-ci.
La pratique doit-elle précéder ou suivre les études théoriques ;
doivent-elles marcher de pair? Voilà des questions que l'on a bien
souvent posées. Toutes ces méthodes ont trouvé des défenseurs con-
vaincus et, de nos jours encore, d'ardents lutteurs restant dans
l'arène, combattant pour l'une ou l'autre. Laissons ces débats sté-
riles, consultons l'expérience des différents peuples, examinons les
résultats obtenus et nous pourrons trancher le différend, sans cou-
rir le risque de nous tromper. Pour nous, la cause est entendue.
Nous donnons la préférence au système autrichien.
Examen d'assistant-pharmaclen.
Pour y être admis, il faut avoir bit des études primaires eom-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
180 L'insKiGinaaiiT PKuuucnrnQDB 10
plètes, c'est-à-dire élre sorii de la classe sapérieare d'un wUer-
gymnasium, avanl d'avoir eotamé les éludes moyennes. Celles-ci ne
peuvent pas être inférieures à celles faites dans une quatrième de
gymnase. Soit quatre années d'études.
Le certificat de capacité délivré par un élablissemenl d'instruc-
tion peut élre remplacé par un examen équivalent.
Il feut, en outre, avoir bit un apprentissage d'au moins trois ans
dans une officine autrichienne.
Ce premier examen passé, l'auxiliaire (Tyro), entame deux autres
années de stage, au bout desquelles il peut songer à entamer les
éludes supérieures qui mènent à la maîtrise.
L'examen d'auxiliaire se passe devant une commission choisie
parmi les pharmaciens de l'arrondissement auquel appartient le
candidat. On exige de lui la connaissance de toutes les drogues et
préparations inscrites dans la pharmacopée, ainsi qu'une habileté
suffisante pour l'exécution des préparations officinales et magis-
trales.
Ce n'est qu'après avoir obtenu le titre d'auxiliaire, que l'apprenti
est autorisé à faire le service de l'officine. Jusque-là il reste confiné
dans le laboratoire des pharmacies.
Maîtrise en pharmacie.
La maîtrise ne peut s'obtenir qu'après deux années d'études
universitaires, et quatre ans, au moins, après l'époque où l'examen
d'auxilaire a été lait. 11 n'y a pas d'école spéciale de pharmacie. Les
études se font à l'université comme dans le système belge : les
aspirants passent d'abord par la faculté des sciences, avant d'entrer
dans celle de médecine.
La durée de ces études est de deux ans, divisés en quatre semes-
tres. Les cours commencent au mois d'octobre, pour se terminer à
la fin de juillet. Le deuxième semestre commence au mois de mars.
Première tgwcuve.
Voici les matières enseignées à la (acuité des sciences, classées
selon l'ordre de leur importance :
Chimie générale, inorganique et organique, cinq heures par
semaine, pendant toute l'année ;
D,B,t,zed.yGOOg[e
11 L'EmBlGNEMBIlT PHAMUCBDTIQtlE 181
Botanique et zoologie, de cinq à huit heures chacane par semaine,
pendant un semestre ;
Physique et minéralogie, cinq heures chacune par semaine,
pendant un semestre.
La durée de l'examen est fixée à une heure et demie. Il comprend
un examen approfondi sur toutes les hranches que nous venons
d'énumérer. Purement théorique, il se passe devant un jury com-
posé de professeurs de la faculté compétente.
Deuœième et troisième ^preuve.
L'élève passe à la faculté de médecine où il suit les cours sui-
vants :
Chimie pharmaceutique, cinq heures par semaine, pendant un
semestre ;
Pharmacognosie, trois heures par semaine, pendant le même laps
de temps.
Les travaux pratiques, tels que la préparation de produits chimi-
ques et pharmaceutiques, les analyses qualitatives et quantitatives,
les titrages, les recherches toxicoiogiques, se font pendant toute
l'année dans le laboratoire de chimie.
Epreuve pratique.
On exige la préparation de deux produits pharmaceutiques et une
opération chimique. Celle-ci consiste au gré des examinateurs, soil
en une analyse qualitative ou simplement quantitative, sait en une
détermination tosicologique. Pour ces divers travaux il est concédé
une journée entière au récipiendaire. Celui-ci est tenu de fournir,
sur les opérations qu'il a exécutées, des rapports qui sont remis au
jury, dont nous donnons ci-après la composition.
La surveillance des travaux pratiques est dévolue à un délégué
du gouvernement, pharmacien, et du professeur de chimie.
EpretOK finale.
Elle est purement théorique. L'interrogatoire a surtout en vue de
prouver les connaissances scientifiques spéciales du candidat. On y
passe en revue les applications de la chimie, de fa zoologie, de la
botanique^ etc., à la matière pharmaceutique. ^On réserve un certain
D,B,t,zed.yGOOg[e
48S L'sTStHiinaEnT puuucnTnwl it
nombre de questions à la législation, qui régit la pharmacie aatri-
chienne. L'examen passé avec succès, il l'esté la formalité du sermont,
après quoi l'aspirant, au bout de sept années d'un travail opiniâtre,
est proclamé Magister.
Doctorat en phEui-macie.
En dehors du grade de maître en pharmacie, il existe un dipldme
de docteur en pharmacie. Pour l'obtenir, il font non-seulement être
maître, maia encore bachelier; avoir passé tous ses examens avec
distinction et fait une année d'études supplémentaires.
Ces études, exclusivement chimiques, sont à la fois théoriques et
pratiques.
L'aspirant doct«up passe alors un an ou plus à préparer une dis-
sertation inaugurale sur un sujet original. Si cette thèse est ap-
prouvée, on passe un examen public. Pour cela, on tire au sort
deux préparations chimiques que le récipiendaire dort exécuter et
sur lesquelles il est tenu d'écrire un discours explicatif. Après
quoi il est admis à la défense d'une ou de plusieurs thèses, en pré-
sence d'un délégué du gouvernement et d'un jury composé de pro-
fesseurs compétents, c'est-à-dire chargés de l'enseignement d'une
science pharmaceutique quelconque.
Ce grade ne confère aucune prérogative, mais est purement ho-
norifique. Cest quelque chose comme le doctorat spécial en sciences
pharmacologiqueB belge,
BELGIQUE.
Jusque vers le milieu de ce siècle, les examens des pharmaciens
belges ont été régis par la loi du 13 mars 4818, promulguée par
le gouvernement des Pays-Bas. Quoique depuis 1835 (27 septembre),
la Belgique possédai une loi sur l'enseignement supérieur, ce ne fiit
que le 15 juillet 18t9, que le législateur enleva définitivement aux
commissions médicales leur droit d'examen, en ce qui concerne
notre profession, et décréta, que la faculté de délivrer des diplômes
de pharmacien, appartiendrait désormais aux jurys universitaires.
Pour être admis à suivre les cours de pharmacie à l'Université, il
fotlait avoir subi un examen d'entrée, qui portait le nom de prépara-
toire à celui de candidat en pharmacie.
Ifi loi du 37 mars 1861 réorganisa les exawoos d'entrée à l'Uni-
D,B,t,zed.yGOOg[e
1i L'BHmitimn' phamàCbotiqiib iti
Teraité, cti& le graduât en lettres, et stipula que les aspirants can-
didats phArmaciens passeraient un examen préalable qui en serait
réquivalent.
Ce régime subsista jusqu'en 1876, époque à laquelle la loi du
SO mai ouvrît toutes larges les portes de l'Université, malheureuse-
ment sans exiger des jeunes gens qui venaient y foire leurs études,
une préparation nécessaire.
Alors que partout ailleurs nous voyons le soin minutieux, pris par
tes pouvoirs publics, pour s'assurer du degré de maturité du jeune
étudiant, plus rien d'analogue n'existe en Belgique.
L'enseignement de la pharmacie y est donné dans les universités,
il y constitue une section de la foculté de médecine. A l'Université
libre de Bruxelles, cette section porte le nom d'École de pharmacie,
c'est la seule université du pays où l'enseignement soit donné exclu-
sivement par des pharmaciens. Dans les universités de l'État, l'un
des deux professeurs seulement a le titre de pharmacien.
Les études durent en général quatre ans, mais la loi ne stipule
rien h cet égard, elle impose seulement à ceux qui veulent devenir
pharmaciens, deux examens, qui sont passés devant les professeurs
des focultés de médecine dans chaque université, réunis en jury
d'examen. II y a de plus un jury central, composé de professeurs
officiels et de professeurs libres, qui siège à Bruxelles et examine
les candidats quel que soit l'endroit où ils ont fait leurs études.
Les jurys universitaires se bornent k examiner les élèves de l'éta-
blissement dont ils font partie.
En dehors de ces dipldmes, il en existe de correspondants, qua-
lifiés de scientifiques, qui ne confèrent aucune prérogative en Bel-
gique. Us sont réservés aux étrangers et ne sont délivrés que par les
Êicultés.
Nul ne peut exercer la pharmacie, dit la loi, s'il ne possède le
diplôme de pharmacien, et s'il ne justifie de deux années de stage
feit postérieurement à l'obtention du diplAme de candidat.
Il y a pourtant à cette règles! absolue une exception qai en détruit
tout l'effet, c'est la faculté accordée aux médecins des communes
rurales et des petites villes (plat-pays) de délivrer eux-mèmos des
médicaments à leurs malades. Il tombe sous le sens qu'une pareille
prescription rend l'exercice sérieux de la pharmacie impossible
dans la plupart des petites localités. Cet abus persiste depuis 481$
et a été créé par la loi hollandaise. Or, la Néerlande a depuis
longtemps fait disparaître ce principe inique de sa législation.
D,B,t,zed.yGOOg[e
lot L UrgEUHEMENI PHlUUfma^ 14
Quoi qu'il en soit, voici comment se répartissent les éludes du
pharmacien belge :
Candidature en pharmacie.
Les récipiendaires sont interrogés sur la botanique générale et
médicale, la chimie générale tant organique qu'inorganique, la
physique élémeulaîre expérimentale, la minéralogie et la géologie.
Le temps consacré à l'enseignemenl de chacune des matières
donnera une idée de l'importance qu'on y attache : physique et
chimie, chacune quatre heures el demie par semaine pendant toute
l'année ; botanique, qua're heures durant le même laps de temps ;
la minéralogie et la géologie ne s'enseignent que pendant le second
semestre. Le cours ne prend qu'une heure et demie chaque semaine.
Il y a de plus un examen pratique en chimie. On consacre pendant
une année trois heures par semaine aux manipulations.
L'année académique commence le 1 5 octobre pour finir vers la
mois de juillet. Elle est divisée en deux semestres, dont le second
commence le premier mars.
Examen de pharmacien.
On y est admis sur la production d'un dipléme de candidat en
pharmacie ou de candidat en sciences naturelles. Il se compose
d'une épreuve unique ou de deux épreuves successives au choix du
récipiendaire. La première épreuve est théonque et ne dure pas
plus d'une heure et demie, la seconde est pratique. On accorde
pour celle-ci trois jours entiers.
Première ^euve. — La pharmacognosie, les folsilîcations et
les doses maxima ; les éléments de chimie analytique el de toxico-
logie ; la pharmacotechnie et la pharmacie théorique.
Seconde preuve. — L'aspirant est tenu de foire deux prépara-
tions chimiques, deux préparations pharmaceutiques, deux opéra-
ttODS propres à découvrir les ^Isificattons des médicaments, une
analyse toxicologique et une recherche niicroscopiqae.
Les cours durent deux ans, les matières théoriques prennent en-
semble quatre heures et demie pendant le premier semestre, et six
heures pendant le second.
Go consacre huit heures par semaine, en quatre séances, aux
diverses opérations indiquées plus haut.
D,B,t,zed.yGOOg[e
16 L'nSKICHimHT PUUUCBUTIQHB 185
Doctorat en sciencea pharmaceutiques.
n est conréré par les facultés de médecioe dea universilés de
l'Etat et constitue un diplAme scientifique spécial créé par arrêté
royai^ en 1853, pour ceux qui se destinent à l'enseignement. Quoi-
que l'arrêté organique ne parle que des pharmaciens reçus suivant
la loi du 15 juillet 1819, il est évideot qu'il vise également ceux
des régimes subséquents, puisque les études à l'université ont été
constamment renforcées depuis.
Cedipldmene confère aucune prérogative dans l'Etat, c'est une
simple attestation de capacité. Il donne néanmoins droit au titre de
docteur. Voici dans quelles conditions on peut obtenir ce grade :
Il fout être pharmacien ou docteur en médecine, depuis deux ans
au moins et avoir écrit une dissertation inaugurale, librement choi-
sie (par le postulant) parmi les matières suivantes : pharmacologie,
pharmacie, chimie organique et inorganique, toxicologie et bota-
nique médicale.
Lorsque la dissertation a été admise par la faculté, l'auteur doit
subir, à huit-clos, un interrogatoire sur toutes les matières que nous
venons d'énumérer tout-à-l'heure.
S'il subit cette épreuve avec succèSj la faculté lui indique un sujet
de leçon orale qu'il doit donner en public au jour indiqué.
Le récipiendaire est encore tenu de défendre publiquement sa
dissertation et vingt thèses au moins qui y sont annexées.
La promotion se fait avec une grande solennité.
Nous avons parlé plus haut de la candidature en sciences natu-
relle, elles diffère de celle eu pharmacie par la présence sur son
programme d'un cours complet de philosophie et de zoologie. L'as-
pirant est, en outre, interrogé d'une foçon plus approfondie sur la
physique et la géologie.
BRÉSIL
11 existe dans ce pays des facultés mixtes de médecine et de
pharmacie et des écoles de pharmacie. Celle de Rio-de-Janeiro n'est
pas officielle, mais appartient à une société particulière.
Les diplAoïes ne sont délivrés que par les établissements de l'Etat.
Dans les universités, l'enseignement théorique est réserré aux
docteurs en médecine, les pharmaciens n'ont que le grade de pré-
parateur et sont exclusivement chargés des cours pra^qnes.
D,B,t,zed.yGOOg[e
486 L'imnoiaiiBKT PHiiMACEuriQDS 16
La physique, la minéralogie, la chimie, la botanique et la zoolo-
gie médicales, la toxicologie, la pharmacie théorique et pra^que
sont les branches enseignées dans les facultés de médecine et de
pharmacie. Le même enseignement se donne à l'Ecole officielle de
Ouro-Pretfl^ mais la plupart des chaires y sont occupées par des
pharmaciens.
L'année académique commence le 15 mars, pour finir le 30 octo-
bre. La chimie générale, la physique, la botanique et la zoologie
sont enseignées trois fois par semaine pendant une hâure. Les
manipulations chimiques prennent six heures par semaine.
Le cours de minéralogie, très éiémeutaire, est donné par le pro-
fesseur de chimie.
On consacre trois leçons d'une heure, chaque semaine, à l'ensei-
gnement théorique des sciences pharmaceutiques, plus une heure
de toxicologie et une heure de chimie biologique.
En outre, pour chacune de ces branches, il y a des exercices pra-
Uques. Celles-ci prennent un nombre d'heures qui est double de
celui consacré à l'enseignement théorique. Les falsifications des
denrées alimentaires ne sont pas considérées comme étant du
domaine des pharmaciens, mais bien de celui des hygiénistes. L'his-
toire de la pharmacie est enseignée très sommairement par le pro~
fesseur de pharmacologie.
Jusque dans ces derniers temps on n'exigeait pas d'études clas-
siques des aspirants-pharmaciens, mais simplement la connaissance
des langues française et portugaise, l'arithmétique et la géométrie,
mais, à partir de l'année 1880, S. M. don Pedro II a voulu que les
jeunes gens qui se préparent à la pharmacie, possèdent des con-
naissances plus étendues. Dorénavant, on exigera le latin, la philo-
sophie, la géographie, l'histoire universelle, l'algèbre et des notions
de physique, de chimie et d'hisLoire naturelle.
On ne saurait assez insister sur ce fait.
Au moment où d'autres pays ouvrent aux incapables, sans utilité
pour personne, toutes larges les portes des universités, un des mo-
narques les plus sages de l'univers entier, qui est lui-même un
savant du plus grand mérite, exige des garanties sérieuses de ceux
qui aspirent à devenir des pharmaciens vraiment dignes de ce nom.
Honneur à celui qui comprend si bien l'intérêt de son peuple el sait
allier les exigences de oelui-cî avec celles de la science I
D,B,t,zed.yGOOg[e
il L'ERSBIflNBiaNT PHARMAGEOTIQUE 187
Ex£UUâii de pharmacien.
n n'existe au Brésil que le grade de pharmacien siins caDdtdatare
préalable, mais il faut passer trois épreuves successives avant de
l'obtenir.
La première épreuve comprend : la physique théorique et expéri-
mentale, la chimie iQorganique et la minéralogie théorique et
pratique.
La deuxième porte sur la chimie organique et biologique, la
botanique et la zoologie. Pour toutes ces matières, l'examen est à la
fois théorique et pratique.
L'épreuve finale roule sur la matière médicale, la pharmacie
théorique et pratique, et la toxicologie. Le candidat doit prouver ses
connaissances pratiques en décrivant dos drogues. Il en donne la
nomenclature, etc., etc. Il fait, de plus, une analyse toxicologique
et six préparations chimico-phannaceutiques.
Le stage n'est pas obligatoire.
Le jury se compose de trois proTesseurs et tient ses sessions
pendant toute l'année, a la demande des aspirants. Il y a aussi une
session ordinaire en novembre.
DANEMARK.
Le système danois se rapproche, à certains égards, de celui adopté
par l'Allemagne et la Hollande. Il y a, en eflèt, un examen de phar-
macien et un examen de pharmacien auxiliaire. Ce dernier constitue
une véritable candidature préiilable à l'épreuve finale.
Il n'existe, pour tout le pays, qu'un seul jury d'examen qui a son
aiége à Copenhague. Un pharmacien en fait partie de droit, et le
décret du 17 novembre 1882 stipule expressément que ce membre
du jury peut interroger sur toutes les matières théoriques et pra-
tiques.
Canâidature.
II existe une épreuve préparatoire aux études supérieures, que les
aspirants doivent produire ou remplacer par un examen spécial,
portant surtout sur les études latines. Il faut^ eu outre, fournir un
certificat régulier de stage délivré par le pharmacien chez lequel il
a été tàil. Les épreuves sont théoriques et pratiques. Celles-ci se
9.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
4 88 l'BmifflUHBIlT PBUUUCBUTIQOB 48
composeal de la préparation d'au moins deux ordonnances, de deux
préparations de la pharmacopée danoise, d'une analyse destinée à
révéler des felsifîcations habituelles.
L'épreuve théorique comprend une traduction, à livre ouvert, de
la pharmacopée danoise ; la lecture d'ordonnances médicales ; un
ÏDterr oratoire sur les branches suivantes : botanique médicale et
pharmaceutique, phannacographie, chimie phannaceutique, légis-
lation spéciale.
En miDéralogie, on n'exige que les principes généraux de classi-
RcaUoQ et la connaissance des rares minéraux employés eu médecine,
empruntés directement au règne inorganique. Quant aux connais-
sances physiques, on se borne à interroger le candidat sur la théorie
et l'emploi des iostruments les plus importants pour te pharmacien.
II. Examen de pharmacien.
A dater du 1" janvier prochain, il faudra fournir la preuve que
l'on a passé l'examen de candidat.
L'examen comprend trois épreuves successives : la première se
foit par écrit, la seconde est parement pratique ; quant a l'épreuve
finale, elle se fait de vive^voix et ne roule que sur des sujets théori-
ques.
1* ^ireuue écrite. — Elle se compose exclusivement de quesUons
de chimie, pour lesquelles il est accordé trois heures. Le récipien-
daire n'est pas autorisé à se servir de documents.
S" Epreuve pratique. — Elle dure trois jours. Il estaccordé douze
heures pour chacune des séries suivantes :
A. — Une préparation chimique ;
B. — Une analyse qualitative minérale ;
C. ~- Une analyse qualitative oi^nique.
Les ouvrages agréés par la commission d'examen peuvent ébv
consultés.
3° Epreuve orale. — Le degré des connaissances exigées est assez
élevé. Les branches, sur lesquelles on interroge, sont la chimie
générale et pharmaceutique ; la pharmacolechnie et la phanna-
cognosie, y compris l'élude des poisons et de leurs an^dotes ; la
botanique pharmaceutique comprenant une recherche de micogra-
phie végétale ; la physique générale el appliquée.
Les épreuves sont publiques. Les pharmaciens qui désirent
exercer à Gopenhagae, doivent avoir obtenu la mention trit bim.
D,B,t,zed.yGOOg[e
19 L'iNSKIGNEMBlfT PHjLRMjLCEUTIQI;B 189
ce qui équivaut à la plus grande distioction en Belgique et dans
d'autres pays.
ESPAGNE.
A en juger d'après l'organisation des études pharmaceutiques,
PËspagne semble être pour les pharmaciens une espèce de terre
promise. Là, en effet, le pharmacieu o'est point traîné à la remorque
des médecins, ceux-ci n'y sont pas parvenus à dégrader, en quel-
que sorte, ceux qui concouretU avec eux à maintenir et rétablir le
bien le plus précieux dont l'homme puisse jouir.
Loin de là. Il nous sufRra, pour le prouver, do signaler ce foit,
qu'àcâté de leurs Tacultés de droit, de sciences, de philosophie et
lettres, de médecine, les universités espagnoles possèdent des acui-
tés de pharmacie, Gelles-ci jouissent d'une autonomie propre et
traitent, d'égal à égal, avec les autres acuités. La conaidéralion qui
s'attache aux grades académiques, est la même pour le médecin,
l'avocat, le pharmacien, etc. Heureux pays I
Une première conséquence de ceci, c'est que ceux qui désirent
entrer dans une faculté quelconque, doivent se trouver dans des
conditions identiques, c'est-à-dire posséder un diplôme de bache-
lier.
Le baccalauréat s'obtient à la fin des études humanitaires moyen-
nes qui, comme dans tous les pays civilisés, comprennent l'élude
du latin, de l'histoire universelle et nationale, de la littérature,
des mathématiques, de notions de physique et de chimie et, de
plus, des éléments de physiologie, d'hygiène et d'agriculture.
N'oublions pas que, comme c'est le cas ponr la France, le pro-
gramme des humanités comprend un cuurs complet de philosophie.
Les études de pharmacie proprement dites sont complètes ou
incomplètes, suivant la volonté des étudiants. Ceux qui ne
recherchent un dipléme que pour pouvoir exercer la profession de
pharmacien se contentent de la licence ; ceux qui ont des visées plus
hautes et se destinent, soit au professorat, soit aux fonctions pu-
bliques, poussent leurs études plus avant et deviennent docteurs en
pharmacie. La licence peut s'obtenir depuis l'âge de vingt ans. Ce
grade s'obtient devant un jury de trois membres. Il y en a cinq pour
ceini qui confère le grade de docteur.
Tout ce que nous venons de dire s'applique à l'enseignement
officiel. Hais les sujets préparés dans une iosUtution libre passent
D,B,t,zed.yGOO^IC
IdO L'iRSUGirelEin PHjLUUCttlTIQnB 30
devant un jury de sept membres. Le président est un conseiller de
l'instruction publique assisté de deux professeurs officiels; les
quatre autres memlires sont pris dans l'enseignement privé. Il existe
des fecultés de pharmacie dans les universités de Madrid, Barcelone,
Grenade et&mfto^o.Les trois dernières ne confèrent que la licence.
Le doctorat ne peut s'obtenir qu'à Puniversité centrale, c'est-à-dire
à celle de Madrid.
L'enseignement est donné par des professeurs ordinaires, des
professeurs extraordinaires et des assistants qui, tous, ont le titre
de docteur; pour les emplois subalternes, les fonctions de prépara-
teurs et de conservateurs des collections, ou désigne souvent de
simples licenciés.
Les cours pour l'obtention de la licence se donnent en cinq années
consécutives. L'année académique ne dure que huit mois. Elle com-
mence le 4" octobre pour finir le 31 mai. Les aspirants sont obligés
de suivre l'ordre déterminé par la loi.
Voici le programme des matières : chimie générale, physique
expérimentale approfondie ; minéralogie ; botanique ot notions de
géographie botanique; zoologie. Ces cours se donnent à la faculté
des sciences. 11 fout avoir obtenu un certificat de fréquentation pour
passer à la faculté de pharmacie, oil se donnent les cours suivants
répartis;en quatre groupes :
I. Matière pharmaceutique animale, végétale et minérale ;
II. Pharmacie chimique inorganique;
IK. Id. id. organique ;
IV. Cours pratique : opérations pharmaceutiques, exercices de
déterminations de plantes et de parties de plantes ainsi que des pro-
duits pharmaceutiques naturels et artificiels.
L'enseignement de chaque groupe exige une heure et demie par
jour. Les aspirants à la licence ne suivent qu'un seul cours à la fois,
les pupilles qui se préparent au doctoral sont tenus d'en suivre
deux. De plus, ceux-ci sont obligés de suivre pendant une année,
postérieurement à la licence, un cours d'analyse chimique appliquée
aux sciences médicales, y compris la toxicologie, et un cours d'his-
toire des sciences médicales donné à la facullé de médecine.
ÉTA-R-UNIS.
Cet immense pays présente ce foit remarquable que, dans pres-
que toutes les républiques qui le composent, la liberté d'action des
D,B,t,zed.yGOO^IC
SI L'BRSEIGITEMEnT PQARlUCEtmQUB 191
citoyens est tellement grande, qu'elle semble, à première vue, cou-
Sner à l'anarchie. Et pourtant, il n'en est rien.
Dans le Nouveau-Monde, où les traditions aristocratiques
□'existent point, l'égalité de tous devant la loi est dans les mœurs.
Cest faire prévoir que nous allons rencontrer ici une législation des
choses de la médecine, tout~à-fait difTérente de ce qui existe sur
l'ancien continent, et qui certes causera l'étonnemenl de maint euro-
péen habitué à voir minutieusement réglés par la loi, les droits, les
devoirs, les prérogatives, voire même les privilèges de certaines
catégories de citoyens. Pour la pharmacie, cet état de choses mérite
une attention toute particulière. Dans nos contrées européennes, le
législateur a défini rigoureusement où commence le droit du méde-
cin, où finit celui du pharmacien ; il a délimité exactement les attri-
butions de chacun. Dans certains pays, notamment en Belgique, eu
France, etc., toute coalition entre médecin et pharmacien, en vue
d'un bénéfice quelconque, est rigoureusement prohibé. Rien de
pareil n'existe dans l'Amérique du Nord, et la même personne est à
la fois médecin, chirurgien, accoucheur, pharmacien et, fréquem-
ment, encore dentiste et vétérinaire. Alors même que le médecin n'y
tient pas officine ouverte, il emporte dans sa voiture, ou dans son
sac, les ingrédients nécessaires pour préparer extemporanément les
médicaments qu'il vient de prescrire. Aussi est-ce le paradis des
fabricants de granules, parce qu'elles prennent peu de place et
exigent peu de manipulations. On doit comprendre que l'immensité
du territoire est la cause de cet étal de choses ; et, en laissant de cété
les grandes agglomérations, il est certain que le système adopté
dans ce cas spécial est le seul qui donne satisfaction aux besoins
d'une population très clair-semée. N'oublions pas, en effet, qu'aux
Etats-Unis la population n'est que de 5,5 habitants par kilomètre
carré, si on considère ia superficie totale; elle s'élève à peine à
9,3 habitants par kilomètre carré, si l'on en défalque les grands
territoires à peu près déserts. Il est vrai qu'en Russie elle n'est que
de 6 habitants par kilomètre carré ; alors qu'en France, par exemple,
elle est de 71 ; en Belgique de f92. Nous nous expliquons donc très
bien pourquoi, aux Etats-Unis, il y a un pharmacien pour 1,8H ha-
bitants, alors qu'en France il n'y a qu'une pharmacie pour
10,000 habitants.
Nous venons de voir que le cumul des diverses professions médi-
cales est, en quelque sorte, imposé aux médecins, par les nécessités
de la situation, nous n'étonnerons personne en disant que les pbar-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
192 l'enseignehent pei^riiàceutique i%
maciens, de leur cAlé, exercent la médecine, la chirurgie, l'art du
dentiste et, la plupart du temps, y ajoutent encore une exploitation
commerciale, notamment les parfumeries, ies huiles, les matières
alimentaires, le tabac, la verrerie, les papiers de tenture, la librairie
classique, etc., etc. Pondant longtemps, sur cette terre de prédilec-
tion do la liberté, la profession de pharmacien était complètement
libre et aucune garantie spéciale, aucun dipldme n'étaient exigés,
mais déjà dans bien des états, un revirement complet s'est opéré
dans les esprits et les citoyens américains commencent à s'aper-
cevoir que, dans le domaine de la pharmacie, une réglementation
est nécessaire. Les nombreux abus qui, depuis de longues années,
avaient été signalés à la législature de l'Etat de Colombie, ont engagé
le gouvernement de celui-ci, en 1880, fi décider que, dorénavant,
nul ne pourrait s'établir pharmacien, sans autorisation, sans avoir,
au préalable, été en stage pendant quatre ans, et fait constater ses
capacités par une commission de jurés composée de trois pharma-
ciens et de deux médecins.
Sont dispensés de cet examen, ceux qui ont obtenu un dipMme
dans un collège ou une école de pharmacie reconnus comme exigeant
un miaimum de quatre années de pratique avant la délivrance des
diplémes. Dans tous les cas, celui qui voudra tenir officine ouverte
devra être âgé de 21 ans. D'autres États exigent simplement un
stage, Celui-ci est de quatre ans en Californie, à New-York et dans
certains districts de l'État du même nom, dans le Kansas. Ce stage
n'est que de trois ans dans le Connecticul, la Géorgie, le Kentucky,
le Haine et la Caroline Septentrionale. Dans l'Illinois et le Wiscon-
sin, il est même réduit à deux ans. Les dispositions légales exigent
que le stage soit fait dans une officine où l'on prépare couramment
des ordonnances médicales ; ce détail a son importance.
Dans le district de Colombie, il existe un grade de Docteur en
pharmacie. Les écoles de pharmacie n'exigent en général pas d'exa-
men d'entrée. Quatre d'entre elles font exception et le dlpldmc de
sortie n'est délivré qu'au bout de deux années de scolarité. Les
matières enseignées dans les universités, les collèges et les écoles de
pharmacie sont les suivantes : la botanique générale et médicale, la
botanique pratique (Pie/rf .floïony, comme disent tes Américains),
exercices de détermination et herborisation, la matière médicale,
la chimie et la toxicologie. L'analyse chimique occupe une large place
dans l'etiseignement pharmaceutique. E.n dehors des écoles de phar-
macie, fondées et entretenues par les associations de pharmaciens, il
D,B,t,zed.yGOO^IC
93 L'uiStltiREMEHT PHAUUaVTIQin 193
existe, à Louisvîlle, dans le Keatucky, uoe école spéciale poar
pharmaciennes.
De plus, certaines universités et écoles de médecine possèdent
des sections de pharmacie, mais renseignement y est plutAt théo-
rique que pratique.
L'enseignement donné dans les collèges et écoles de pharmacie (à
l'exclusion des sections de pharmacie annexées aux universités et à
d'autres établissements d'instruction) est uniforme. De cette foçon
les élèves ayant terminé leur première année d'études dans l'un de
ces établissements, peuvent entrer dans la division supérieure de
tous les autres.
Ce long préambule élait nécessaire pour bien laire comprendre ce
qui va suivre ; il nous permettra d'ailleurs d'exposer, en quelques
lignes, le système américain pour l'éducation pharmaceutique.
Comme connaissance préalable, on n'exige que celle de l'anglais
qu'il faut savoir parler, lire et écrire couramment. Le titre accordé
là où il existe des lois (dans neuf grands pays il n'y en a pas
trace) réglant l'exercice de la pharmacie après examen, est celui
de Gradué en pharmacie, Haltre en pharmacie. Docteur en phar-
macie ou Pharmacien-chimiste.
Toutes ces dénominations sont équivalentes.
La 1" épreuve dans les collèges et écoles de pharmacie se passe
au bout d'un an et porte ordinairement sur la chimie élémentaire,
les éléments de la botanique médicale, les travaux du laboratoire et
le langage pharmaceutique latin et anglais.
La S~° épreuve est plus spéciale. Le candidat doit lire et préparer
des prescriptions magistrales, foire preuve d'habileté dans la con~
feclion des médicaments, dans l'analyse chimique ; il subit un
examen approfondi sur la chimie pharmaceutique, un interrogatoire
sur les poisons et les antidotes, les doses maxima et minima, etc.
Ces épreuves se passent devant un jury composé des professeurs
de l'école où l'aspirant pharmacien a étudié.
Les sessions ont lieu à la fin de l'année académique.
Les examens devant des commissions olTicielles qui ne sont pas
des corps enseignants, se passent tons les trimestres ou même tous
les mois.
Disons, pour finir, que le corps enseignant comprend des méde-
cins et des pharmaciens, mais qu'aucune loi n'oblige les professeurs
à prendre un grade quel qu'il soit. Le temps consacré à chacune des
branches mentionnées plus haut n'est pas très considérable, les
D,B,t,zed.yGOO^Ie
194 l'enseignement pharmaceutique 2i
sciences naturelles surtoul ne sont enseignées que tiës sommai-
rement.
Pour nous résumer, un i^rand nombre des états de l'Union ne
possède pas de législation spéciale pour l'enseignement pharma-
ceutique et, lors même qu'elle existe, nous avons pu voir qu'elle
est très simple, nous allions dire rudimentaire. Cela est d'autant
plus remarquable que la civilisation a acquis dans ces pays un
haut degré de développement et que l'Amérique du Nord n'a, sous
ce rapport, rien à envier aux autres peuples.
Un Tait digne de remarque, c'est que cette année encore, quatre
nouveaux états (Kansas, Massacbusscts, Micbigan et Minnesota)
sont entrés dans la voie de la réglementation, et, quoique légèrement
différentes dans leurs dispositions, les lois ont toutes pour but
d'empécber à l'avenir les incompétenLs de s'immiscer dans l'exercice
d'une profession qui exige du savoir et de la prudence.
FRANCE.
Il existe dans ce pays trois catégories de pharmaciens : les
pharmaciens que nous nous permettons d'appeler ordinaires, sont
de première classe, autorisés à exercer dans toute l'étendue du
territoire français; ou de seconde classe, c'est-à-dire reçus pour un
département et ne pouvant exercer en dehors de celui-ci. La troi-
sième catégorie est celle des pharmaciens supérieurs. Ce sont de
véritables docteurs en pharmacie, moins le litre; le sot préjugé qui
refuse aux pharmaciens la qualification de docteur en Belgique
existant également chez sa puissante voisine.
Les exigences de la loi sont très diiTérentes, d'après la catégorie
envisagée. Il suISt, en effet, aux aspirants pharmaciens de i-' classe
de produire un certilicat de grammaire, c'est-à-dire attestant que le
candidat possède les connaissances enseignées dans la division de
grammaire des lycées. L'inscription ne peut se prendre qu'à l'âge
de il ans révolus. Pour être admis à faire les études préparatoires
à la Isolasse, l'aspirant doit être bachelier. 11 passe h volonté le
baccalauréat es lettres ou le baccalauréat es sciences.
La durée des études est de six ans et divisée en deux périodes. La
première comprend trois années de stage dans une officine ; la
seconde, ou période de scolarité, comprend également trois années.
Les élèves continuent leur travail dans l'olTicine, mais suivent en
même temps les cours -d'une école supérieure de pharmacie ou
D,B,t,zed.yGOO^IC
S5 l'ehsugnshent POAiuucsirnQCB Id5
d'une école préparatoire de médecine et de pharmacie. Le stage est
donc en réalité de six années, mais l'article SO du décret du
22 août 1854, contient le paragraphe suivant : < Deux années de
stage pourront être compensées par quatre inscriptions dans un
établissement d'enseignement supérieur de la pharmacie, ou,
moyennant un supplément de 5 francs par inscription, par six
inscriptions dans une école préparatoire de médecine et de phar-
macie, sans que le stage puisse, dans aucun cas, être réduit à
moins de quatre années. J>
Il y a trois écoles supérieures de pharmacie, à Mmtpellier,
Nancy et Paris. Il a y en outre des Facultés mixtes^ des écoles de
plein exercice et des écoles préparatoires de médecine et de phar-
macie au nombre de vingt : ce sont celles d'Amiens, Angers,
Arras, Besançon, Bordeaux, Caen, Ciermont, Dijon, Grenoble,
Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Nantes, Poitiers, Reims, Rennes,
Rouen, Toidouse, Tours.
Comme nous venons de le voir, les études pratiques précédent
les études théoriques. Pour simplifier^ nous dressons ici le pro-
gramme des études du
Pharmacien ds deuxième classe.
L'aspirant doit avoir au moins dix-sept ans et être en possession
du certificat de grammaire.
Il se &[it inscrire comme élève dans une officine et, au bout de
trois ans, passe un examen de validation de stage devant un jury
composé de trois membres.
11 fait ensuite trois années de cours dans un établissement de
l'une des quatre catégories mentionnées plus haut. (Décret du
31 août 1878).
À l'expiration de chaque année, il passe un examen de validation
d'études.
Celles-ci étant complètement terminées, il reste au candidat au
titre de pharmacien de 2"" classe à passer trois examens probatoires
ou de réception, portant sur les objets suivants :
Premier eccafTien : Interrogatoire sur la physique, chimie, toxi-
cologie et pharmacie, plus une analyse chimique.
Deuxième examen : Botanique, zoologie, histoire naturelle des
drogues simples, hydrologie et histoire naturelle des minéraux.
L'épreuve pratique consiste à faire une préparation micrographique.
D,B,t,zed.yGOO^IC
49S L'EnsEiairaMBirr phiuiceutiqui 26
Troisième examen : Celui-ci est praUque, et dore quatre jours.
D est précédé et suivi d'une séance orale.
Dans la première de ces séances, le candidat met sous les yeux
du jury les matières premières dont il a fait choix ; il les étudie et
les décrit à tous les points de vue qui intéressent le pharmacien.
Dans la seconde s^nce orale, le candidat expose les produits
qn'il a obtenus ; il fôit connattra le mode de préparation qu'il a
suivi et fait une démonstration des propriétés et des caractères de
ses préparations.
L'épreuve pratique comprend la préparation de cinq médicaments
galéniques et de cinq produits chimiques.
Phanoîicien de première classe (1).
Celui qui se destine à ce grade doit être bachelier es lettres ou
es sciences. Il Ëiit les mêmes .éludes que le pharmacien de deuxième
classe, mais dans une école supérieure ou une bculté mixte. Arrivé
à la troisième année de la période scolaire, il passe un examen
probatoire iupplémentaire, à la fin du i" semestre.
Pharmaoien supérieur.
Pour obtenir ce grade qui conduit au professorat, il tant être
pharmacien de première classe et licencié es sciences physiques
ou naturelles, ou bien justiRer de la fréquentation d'une qua-
trième année d'études, dans une écolo supérieure de pharmacie
ou une faculté mixte, et avoir subi nn examen sur les matières des
licences es sciences physiques et naturelles appliquées à la phar-
macie. Le pharmacien supérieur doit, en outre, subir une épreuve
écrite, pour laquelle il est accordé quatre heures, sur deux sujets
distincts, choisis par le président du jury d'examen et afférents,
l'un aux sciences physico-chimiques, l'autre aux sciences natu-
relles, plus une épreuve pratique qui porte, au choix du candidat,
sur les sciences physico-chimiques ou sur les sciences naturelles.
Dans le premier cas, cette épreuve comprend : (t)
1" Une expérience de physique ;
2° Une préparation et une analyse chimique ;
D,B,t,zed.yGOO^IC
27 L'usnonsHBifT ph*biuceiiti(}iie ^ 97
3° La détermina lion de dix minéraux ayant trait à la matière
médicale.
Les sujets des deux premières épreuves sont choisis parmi ceux
indiqués dans le programme de la licence ès-sciences physiques.
Dans le second cas, l'épreuve pratique comprend :
i' Une préparation d'aoatomie v%étale et une préparation d'aoa-
lomie physiologique ;
i° Une analyse de morphologie ou d'organogénie végétale ;
S» La détermination d'un certain nombre de végétaux et d'ani-
maux, ainsi que de produits pharmaceutiques tirés des règnes
organiques ;
Les préparations analomiques sont accompagnées :
1< D'un croquis ou dessin représentant les parties mises en
évidence ;
2' D'une description sommaire de ces parties;
3' De l'indication de la place occupée dans le règne végétal ou
dans le règne animal par les espèces qui ont foit le sujet de
l'épreuve.
L'examen oral consiste dans la défense d'une thèse portant, au
choix du candidat, sur les questions de physique ou de chimie, ou
sur les questions de botanique et de zoologie indiquées dans les pro-
grammes pour la licence es scieuces.
Les matières enseignées aux pharmaciens de 1" et de S™ classe
sont les suivantes : Physique; minéralogie et hydrologie; chimie
minérale et organique; chimie analytique; toxicologie chimique;
botanique phanérogamique ; botanique cryptogamique ; pharmacie
galéoique et pharmacie chimique.
A Paris, il existe, en outre, des chaires de légisfation, de déon-
tologie pharmaceutique et d'histoire de la pharmacie, mais ces ma-
tières ne figurent pas au programme officiel. Ce sont de simples
cours libres dont le gouvernement renouvelle l'autonsatioQ tous
les ans.
Chaque cours est professé pendant un semestre à raison de trois
leçons d'une heure par semaine. Pour le cours de zoologie, l'une
des trois leçons hebdomadaires est remplacée par des conférences
démonstratives dans la collection de zoologie. Pendant la période
estivale, une des leçons de botanique est, en outre, remplacée par
une herborisation. Pendant les trois années de scolarité, il y a des
cours pratiques de chimie, de physique, de micrc^^phie. Les
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 98 l'erseichkuhi phujucrcitiqdb S6
jarys, nommés par le gouvememenl parmi ses fonctioniiaires,
délivrent seuls ]es diplômes.
S'il nous est permis d'émeltre une appréciation générale sur ce
qui précède, nous dirons que le système français semble répondre
à toutes les aspirations : à ceux qui n'ont pas de visées bien
hautes, le diplâme de i"" classe; à ceux qui veulent se perfection-
ner dans l'étude de leur profession, celui de 1" classe. On peut
regretter néanmoins de voir les pharmaciens de 2™ classe con-
finés dans leurs départements respectifs. 11 semble que ceux
de l^elasac pourraient se contenter de leur titre et des connais-
sances plus étendues qu'ils ont pu acquérir. Quant au pharmacien
qui aspire au professorat, il peut acquérir un diplAme dont la dé-
nomination ne nous paratl pas très heureuse. Nous souhaitons
ardemment voir notre puissante voisine rompre en visière avec
des préjugés mesquins qui ne sont plus de notre temps et des tra-
ditions qui n'ont plus de raison d'être.
Nous serions heureux de voir remplacer l'appellation, quelque
peu ridicule, de pharmacien supérieur par celui de docteur en
pharmacie, qui existe d'ailleurs chez beaucoup de peuples.
GRANDE-BRETAGNE
Jusque dans ces dernières années, la licence la plus effrénée en
matière de pharmacie, régnait dans ce pays où la liberté est, en
général, si étroitement régli^mentée, contrairement à ce qu'affirment
ceux qui ne connaissent pas la législation et les mœurs d'Albion.
L'esprit pratique des Anglais obviait, en grande partie, aux incon-
vénients du système de.liberté absolue, l^à population d'un état
aussi riche et aussi prospère, doit être nécessairement bien mêlée
par suite des immigrations d'étrangers, les inconvénients graves
qui en résultaient, ainsi que l'absence de toute réglementation, ne
tardèrent pas à ouvrir les yenxaux plus récalcitrants. Depuis long-
temps, des hommes de cœur et de talent, avaient fondé (en 1844)
cette puissante association, qui a déjà rendu tant de services, et qui
s'appelle la Société de Pharmacie de la Grande-Bretagne (The Phar-
maccutical Society of Greal Britain). Cette réunion d'hommes d'élite
s'était donnée pour mission de travailler au développement des
sciences chimiques et pharmaceutiques, et d'établir un système
uniforme d'éducation pour ceux qui se destinaient à la profession
de pharmacien.
D,B,t,zed.yGOOg[e
St9 L'rasnGiniBiiT pbuuucedtiqdb f 99
Dès iSiZ, la société avait été ofScieliement reconnue, et le 31 juil-
let 486S, Sa Majesté Victoria, promulgua le Pkarmacy-Act dont
l'article 1 est con^u comme suit :
t A dater du 31 décembre 1868, nul ne pourra s'intituler chi-
miste el droguiste, ou chimiste, ou droguiste, ou pharmacien, ou
chimiste délaillant, dans aucune partie de la Grande-Bretagne, sans
que ces personnes ne soient dûment reconnues comme pharmacien-
chimiste, ou chimiste et droguiste, d'après les règles établies par le
présent acte, etc. s
Or, les titres de pharmacien-chimiste et de chimiste et droguiste,
n'étant conférés, d'après le Pharmacy-Act, que par la seule société
de pharinacie de la Grande-Bretagne, il va de soi que ce corps
scientifique pût organiser sérieusement les études pharmaceutiques.
Nous donnons ici les conditions imposées pour l'obtention des
diplômes dont il vient d'ôtre question.
Examen préliminairs.
On exige la connaissance de l'anglais, y compris les règles du
style ; assez de latin pour traduire, à livre ouvert, un paragraphe
de César a De bello-gallico», ou quelques vers du premier livre
de l'Enéide. Il Eaut aussi savoir traduire en latin quelques phrases
anglaises.
En fait de science, on se borne à exiger les éléments de l'arith-
métique.
Examen mineur.
C'est l'analogue de celui qui confère, dans beaucoup de pays, le
tiite d'auxiliaire.
Non seulemeul l'aspirant doit savoir lire des prescriptions latines,
sans abréviations, el les traduire en donnant des détails sur la
préparation, les erreurs qu'elles pourraient contenir, les doses
maxima, la manière d'administrer les médicaments, etc., mais il
doit encore mettre en latin les ordonnances anglaises.
Le récipiendaire doit prouver ses connaissances pratiques en
pharmacie galénique ; il doit fournir des notes écrites sur les formes
médicamenteuses qu'il a eues à préparer ; il doit de plus connaître
les préparations officinales courantes. On exige, en outre, des
notions générales en botanique, en chimie et en phannacographie.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
SOO L'nnsiGinmiT puiucedtiqiib 30
Les ezaminateurs s'assarent que le candidat possède les coonais-
sances pratiques nécessaires, en lui présentant des échantillons,
des produits purs et falsifiés, lui taisant déterminer des densités,
des températures, etc., et en exigeant des manipulations chimiques
diverses.
Examen meijeur.
Nous avons déjà dit qu'il donne droit au litre de pharmacien-
chimiste. Nous ne pouvons mieux faire que de copier le programme
de cet examen.
Matière médicaie. — L'objectif des épreuves consiste è s'assurer
de la connaissance pratique des méthodes d'estimation des drogues
importantes, la séparation de leurs principes actifs, leur déter-
mination scientifique et leur qualification sous le rapport de la
pureté.
Botanique. — La glossologie et des généralités sur la laxonomie,
le système de Linnée et la méthode dite naturelle de De Candolle.
Le candidat doit pouvoir distinguer pratiquement les espèces
appartenant aux tàmilles suivantes : Renonculacées, Papavéracées,
Cmcifères, Malvacées, Légumineuses, Rosacées, Cucurbitacées,
Ombellifères, Composées, Gentianées, Convolvulacées, Solanées,
Labiées, Scrophularinées, Polygonées, Euphorbiacées, Orchidées,
Iridées, Liliacées, Hélanthacées, Graminées.
Chimie. — Théorie et pratique. Les applications pharmaceuti-
ques, surtout Tanalyse minérale qualitative, et la conuaissance des
essais quantitatifs exigés par la pharmacopée.
Physique. — On ne réclame que des notions très élémentaires
sur la lumière, la chaleur, l'électricité et le magnétisme.
Pour la partie pratique, les candidats ne peuvent se servir que
des ouvrages autorisés par les examinateurs.
GRÈGE
Jusqu'en 1834 l'exercice de la pharmacie était complètement libre.
Une ordonnance royale organisa, vers cette époque, un conseil de
salubrité, qui reçut pour principale mission, celle de s'assurer
du degré d'instruction de ceux qui voulaient exercer l'une des
branches de l'art de guérir.
Ce conseil délivrait des dipldmes qui furent rendus obligatoires,
tant pour le pharmacien que pour le médecin.
D,B,t,zed.yGOO^IC
31 l.'BfSiionuiKnT phàbjucictiqci Sftt
Dès l'année suivante, un décret sur la vente des substances
médicamenteuses el vénéneuses stipula qu'à l'avenir, la vente des
matières destinées à être employées comme médicaments, et l'exé-
cution des ordonnances délivrées par les médecins seraient réser-
vées aux pharmaciens.
Le même décret renfennait une mesure très sage, que nous
signalons en passant. Dans toutes les localités où une pharmacie
était régulièrement établie, les médecins cessaient de jouir du
privilège de fournir eux-mêmes des médicaments à leurs malades.
Depuis 1861, les pharmacies sont limitées(l). Déjà en 1835, une
école gouvernementale de médecine et de pharmacie fut fondée.
Cette école délivrait des dipidmes. Depuis 1838^ les cours de phar-
macie sont donnés dans une section spéciale de la iàculté de
médecine de l'Université nationale. Cette section porte le nom d'Ecole
de pharmacie.
1° Epreuve pr^ratoire.
Les aspirants doivent être bachelier es lettres, avoir fait un an
de stage dans une pharmacie et subir un examen d'entrée. Celui-
ci ne comprend que des épreuves écrites.
2° Examen universitaire.
La durée des éludes est de trois ans. Les branches enseignées
sont : la physique, la chimie générale inorganique et organique,
la géologie, la botanique, la zoologie, la philosophie, la chimie
pharmaceutique, la pharmacie, la matière médicale et la toxicologie.
Il existe, en outre, un cours pratique de manipulations et d'ana-
lyses chimiques. Ce cours est de deux ans. De plus, pendant les
trois années de leurs études universitaires, les élèves reçoivent un
enseignement pratique spécial dans le laboratoire de pharmacie.
L'examen de sortie roule sur les différentes branches que nous
venons d'énumérer. Le titre inscrit sur le diplôme est celui de
pharmacien.
(I) Dans iBB localités de 3,000 à 6,000 Habitants, Il peut ; avoir deux phar-
macfeB. Fonf ane popnlatioD qni ne dépasse pas 30,000 Imes, il peut y aroir
nna pharniBcia pour 3,000 babitants- Dana les Tilles plua populeuses, on exige
4,000 habitants. Dana les aggloméra (Ion s de moins de 1,000 Ames, 11 a'estpaa
permis d'âtablli des offlcloes- Les tarifs de vente obligalolres, sont rdTisAi
tOD> les trgli int.
D,B,t,zed.yGOOg[e
T phàuàcbdtiqih 33
3" Rcamen d'état.
Cet examen se passe devant le conseil supérieur de ganté. Les
candidats doivent justifier de six mois de stage dans une pharmacie
depuis l'obtention de leur diplâtne de pharmacien.
Ce nouvel examen est nécessaire pour obtenir l'autorisation
d'exercer légalement. II y a deux classes de pharmaciens dont
la seconde a été tacitement abolie; le conseil de santé ne délivrant
que des diplômes de première classe donnant droit à l'exercice de
la pharmacie dans tout le pays.
Les pharmaciens de deuxième classe ne pouvaient s'établir que
dans les villes de rang inférieur (de deuxième r-atégorie).
Comme on peut le voir par ce qui précède, l'organisation de la
pharmacie, sur oetta terre classique des études, laisse peu de
chose à désirer. Nous pouvons regretter que nos hellénistes ne
comprennent rien à l'idiAme des descendants d'Homère et d'Hésiode,
car à côté des beautés immortelles que nous a léguées l'antiquité
grecque, nous aurions tout intérêt à étudier de près l'organisation
de ce petit, mais vaillant pays, qui tient une place si distinguée
parmi les nations européennes.
ITALIE
Ce pays a eu l'honneur de voir le premier, sur le continent, son
enseignement pharmaceutique organisé.
Dès le milieu du treizième siècle, le roi de Naples, Frédéric n,
publia des édils qui ne permirent l'exercice de la pharmacie qu'à
ceux qui avaient lait leurs preuves. Quoique l'uaité politique de
l'Italie soit depuis longtemps un lait accompli, la législation phar-
maceutique n'est pas encore uniforme pour toute l'étendue de son
territoire. Des décrits récents, et notamment celui du 1S mars 1876,
ont essayé de porter remède à cet état de choses. Il existe ici un
système d'enseignement qui nous semble des plus logiques. Les
matières enseignées sont nécessairement les mêmes que celles d'un
peu partout, mais l'élevé commence par passer sur chaque branche
en particulier, un examen spécial, et, plus tard, à l'issue de son
temps d'études, il subit une épreuve finale portant sur*l'ensemble
de ces matières.
L'étudiant peut, à son gré, classer les divers cours et passer sur
chacun d'eux un examen dans l'ordre qui lui convient.
D,B,t,zed.yGOOg[e
33 L'nfflBiGHUsiT pa*BKi.ciim(ioB 203
Etudes de pharmacien.
La durée des études est de quatre ans.
Il y a deux sessions pour les examens, la première en juin ou
jaïllet, la seconde en octobre ou novembre. Les jurys se composent
de trois membres dont deux professeurs officiels et une personoe
étrangère à l'enseignement de l'Etat.
L'enseignement pharmaceutique se donne dans des écoles spé-
ciales appelées écoles de pharmacie qui sont assimilées aux facultés
et font partie de l'Université. Les professeurs ne doivent pas être
pharmaciens. Les matières enseignées théoriquement sont : la chi-
mie générale inorganique et organique; la botanique générale et
spéciale; la minéralogie élémentaire; la physique expérimentale;-
la matière médicale; la chimie pharmaceutique et la toxicologie.
11 y a, en outre, des cours pratiques de chimie pharmaceutique,
d'analyse qualitative et de toxicologie. L'importance attachée à
chacun de ces cours varie d'une université à l'autre.
Le stage, d'une année, est postérieur aux études spéciales qui
durent trois ans. Ce stage ne peut se faire que chez des phar-
maciens spécialement autorisés à cet effet par le recteur de l'uni-
versité.
Doctorat en pharmacie et chimie.
Les conditions requises pour être autorisé à suivre les cours de ce
doctorat, sont les mêmes que celles requises pour l'admission à la
faculté des sciences mathématiques, physiques et naturelles. Cest-
à-dire avoir la licence lycéale (espèce de baccalauréat, graduât en
lettres des Belges). Les candidats sorUint des instituts profession-
nels doivent, eo outre, fournir un certificat cooslatant qu'ils ont les
connaissances requises en latin.
Les études du doctorat en chimie et pharmacie durent cinq ans.
Elles sont divisées en deux périodes, la première est de trois ans,
la seconde de deux.
1" période. — Les études et tes exercices pratiques obliga-
toires de la prejnière période sont les suivants :
Physique, chimie générale (inorganique et organique), botanique,
minéralogie, géologie, zoologie, chimie pharmaceutique (cours de
deux ans), matière médicale et toxicologie, manipulations de phy-
sique spécialement au point de vue de la détermination des uoitél
10.
D,B,t,zed.yGOO^IC
soi l'bNSBIGNBHENT PUBmCEUTieiIB 34
physiques ; exercices de botanique spécialemeni en ce qui concerne
les plantes ofTiciDales ; exercices pratiques de minéralogie, de ma-
tière médicale; manipulations chimiques, tant au point de vue de
la chimie générale qu'à celui de la chimie pharmaceutique.
Outre les esamens et interrogatoires imposés par les règlements
universitaires à tous les étudiants, il y a au bout de la seconde
année une licence, et à la fin de la troisième une promotion.
I. Licence.
L'examen de licence se passe au bout de la deuxième année et
porte sur la physique, la chimie générale, la botanique, la minéra-
logie, la géologie et la zoologie; c'est l'équivalent de la candidature
en sciences naturelles des universités belges. Cet examen prend
deux séances d'une heure. La physique et la chimie occupent entiè-
rement la première heure. Le candidat est examioé sur les quatre
autres branches pendant la seconde séance.
H. Promotion.
Le licencié qui a achevé une année d'études depuis l'obtention de
son dipIAme passe une épreuve sur la chimie pharmaceutique, la
matière médicale et la toxicologie. L'examen oral prend une heure.
La durée des exercices pratiques est laissée a l'appréciation des
jurys.
m. Doctorat.
II* période. — Pendant l'une des deux années, le futur docteur
est exercé à la pratique des analyses quantitatives, biologiques,
toxicologiques et à d'autres recherches expérimentales. Il doit en
outre s'exercer dans une branche des sciences naturelles à son
choix. L'autre année est consacrée au stage dans une oCRcine agréée
à cet eiïet.
L'aspirant docteur peut à volonté terminer par le stage ou par les
études scolaires. L'examen final est pratique et oral, il comprend de
plus la défense d'une thèse inaugurale.
Voici l'ordre dans lequel se suivent les épreuves :
1° Une série d'analyses chimiques et toxicologiques, qualitatives
et quantitatives. Le récipiendaire est tenu de fournir des explica-
tions verbales sur les opérations qu'il vient d'exécuter ;
D,B,t,zed.yGOOg[e
35 L'raSIlGintMBRT PBIIMIGIUTIQCI S05
2* Le candidat bit deux préparations chimiques en présence des
lauabres da jary ;
3' 11 doit reconnattre et décrire les plantes médicinales et tes
drogues qui lui sont présentées ; il doit connaître leur composition,
leurs alténUons, leurs iàlsi&cationsj etc.
4° Présentation d'un mémoire sur un sujet au choix du récipien-
daire. Ce mémoire doit être défendu publiquement.
On voit, par ce qui précède, que le système d'enseignement
adopté est très simple, il laisse une grande liberté à celui qui
enseigne comme à celui qui apprend. Il semble qu'il soit tout à
l'avantage de ceux qui désirent faire des éludes fortes et sérieuses.
Ils peuvent, s'ils le désirent, consacrer plus de temps aux matières
vers lesquelles leur talent spécial ou leur go&t les entraîne davan-
tage, et acquérir ainsi des connaissances étendues et sérieuses que
les étudiants atteignent rarement ailleurs.
JAPON
D n'existe pas encore de loi générale sur l'exercice de la phar-
macie au Japon.
Le tout se borne à quelques décrets réglant la vente et la livraison
des poisons et des médicaments très actifs.
La plupart des règlements existants varient de district en district.
Aussi le Gouvernement a-t-il conçu le projet de faire cesser cet
état de choses, et on espère sous peu voir paraître une phnrma-
copëe japonaise. La rédaction eu a été confiée au Conseil central
sanitaire depuis 1880.
Dans les grands centres, il s'est formé des associations phar-
maceutiques, donnant des conférences spéciales et ayant des
publications dont quelques-unes sont fort remarquables. On en
connaît neuf dans tout l'empire.
Les sociétés rendent de grands services, mais le gouvernement
a eu l'heureuse idée pour parer aux inconvénients résultant de
l'absence presque générale de pharmaciens instruits, de fonder
des bureaux d'analyse, et des laboratoires, où les intéressés peuvent,
non seulement faire examiner les ditTérentes drogues de leur débit,
mais encore faire préparer les médicaments ofTicinaux dont ils
ont besoin.
Le pouvoir central s'est encore occupé de rechercher commeBt
D,B,t,zed.yGOO^Ie
206
L E.fSElGHEMENT PHIBHACBUTIQUE
la pharmacie était organisée dans d'autres pays, et il paraît certaÎD
que le Japon qui marche à pas tellement rapides dans la voie du
progrès, qu'il étonne le monde civilisé, aura sous peu une législa-
tion pharmaceutique digne d'un graud peuple,
MEXIQUE
Dans ce pays il n'existe pas, à proprement perler, d'enseigne-
ment moyen dans le sens qu'en Europe on attache à ce mot.
L'instruction est primaire ou secondaire. C'est à celte dernière
catégorie qu'appartiennent les écoles de sciences, de beaux-
arts, etc., et les écoles de médecine, de chirurgie et de pharmacie.
On comprend, dÈs lors, que pour les examens, les branches
d'instruction soient classées d'une façon toute différente que sur
l'ancien continent. Dans la capitule, par exemple, l'Ecole de méde-
cine inscrit au programme de ses cours la pharmacie théorique et
pratique, l'écuDomie et la législation pharmaceutiques, l'histoire
naturelle des drogues simples et les analyses chimiques.
Les autres matières, dont on exige ta connaissance de celui qui
se prépare à exercer la pharmacie, sont ensei>;nées à l'école dite
préparatoire. Ce sont les mathématiques (arithmétique raisonnée
el algèbre, géométrie et trigonométrie) ; la cosmographie et la
géographie ; l'histoire générale, l'histoire détaillée du Mexique ;
la connaissance du latin, des racines grecques ; de l'espagnol ; du
français et de l'anglais ; la logique ; la physique, la chimie générale,
la botanique et la zoologie. Sur chacune de ces branches, les
candidats passent des examens séparés.
Toutes ces épreuves sont subies devant un jury composé de
trois professeurs. Pour chacune des matières inscrites au pro-
gramme, le temps consacré à l'interrogatoire est d'au moins trois
quarts d'heure. Hais la loi contient une disposition originale, de
nature à gêner bien des étudiants.
Le laps de trois quarts d'heure n'est observé que pour l'élève qui
a été suDisamment assidu, et est prolongé proporMonnellement aux
absences faites par le récipiendaire pendant le cours de ses études.
Grade de pharmacien.
Pour l'obtenir il faut avoir été admis à tous les examens partiels
énumérés plus haut, avoir fait huit années d'études, et prouver que
D,B,t,zed.yGOOg[e
37 l'iNSKIGNEMKNT PHlBMiCBUTIQDE 207
l'on a fait un stage de quatre sns. Celui-ci peut d'ailleurs se foire
pendant la période de scolarité.
L'examen final se passe devant un Jury de cinq experts et com-
prend trois épreuves :
1" épreuve, — Produire une Ibèse ou dissertation écrite et
relative à l'une ou l'autre question professionnelle au choix du
candidat.
i" épreuve. — Subir un interrogatoire sur les matières spéciales
enseignées à l'école de médecine.
3"» épreuve. — Prouver ses connaissances pratiques dans la clas-
sification et l'analyse des dragues, dans la préparation des sub-
stances chimiques et pharmaceutiques, les falsifications et altéra-
tions, etc. Les diplômes acquis h l'étranger ne dispensent pas de la
thèse.
II n'existe pas de limite d'âge pour l'obtention d'un diptdme
quelconque.
Il y a une session pour chaque semestre : la première commence
te 15 octobre, la seconde, le 15 mai, pour les examens parlielsj
quant au diplâme professionnel, on peut l'obtenir pendant tout le
cours de l'année.
Les professeurs doivent avoir subi des examens sur les branches
qu'ils sont chargés d'enseigner.
L'article 83 du règlement spécial de l'école de médecine de
Mexico prescrit que, dans les examens en médecine, tous les exa-
minateurs seront médecins; dans ceux de pharmacie, tous phar-
maciens.
Les leçons théoriques sont d'au moins une heure et demie et ne
peuvent dépasser deux heures.
Nul n'est admis an cours avant dix-huit ans révolus. (Reglamento
espec. de la escuela de medecina. cap. H, art. i7, p. 15).
NÉERLÂNDE (Rotaukb de HoLLAmiE).
S'il nous était permis de nous placer à un point de vue exclu-
sivement belge, nous devrions faire remarquer, ici, combien est
grande la ditTérence qu'imprime h une législation quelconque le
caractère propre d'un peuple. Le Néerlandais, toujours calme, envi-
sage froidement les questions et lus discute an point de vue de l'in-
térêt général. Nous en trouvons une nouvelle preuve dans les lois
D,B,t,zed.yGOOg[e
SOS L'BnsEiGHUiBirr phibiuceqtiqde 3S
qui régissent l'exercice des différentes branches de l'art de guérir,
et nolammeat la pharmacie. Nnus n'hésitons pas à qualifier celle-ci
de chef-d'œuvre. C'est un véritable modèle bleo digne d'être pro-
posé à DOS méditations.
En Hollande, la loi sar l'exercice de la pbarmacie donne une
satisfaction suffisante à toutes les aspirations. A ceux qui désirent
surtout développer les côtés mercantiles de leur profession, elle
impose des épreuves où la pratique tient une large place; à ceux, au
contraire, qui voient dans leur diplôme uo moyen d'étendre el leurs
connaissances et les moyens d'être utilesà l'humanité, elle demande
de fortes étndes de la nature, sans commettre la foute de donner à
l'une de ses branches une prépondérance quelconque sur les autres.
De plus, un esprit de liberté des plus larges a présidé à la confec-
Uon des lois. Les jurys d'examen n'ont pas à s'enquérir de l'en-
droit, ni de la &çon dont les études ont été faites. Pour l'épreuve de
pharmacien, on exige deux années de slage au moins. Le temps des
études n'est pas limité, chacun peut se présenter à l'examen dès
qu'il se croit sufGsamment préparé.
n existe deux catégories de pharmaciens ayant passé le même
examen final (examen d'état). Seulement, les uns ont pris dans une
université un grade de docteur en pharmacie, alors que les autres
se sont contentés de subir, au préalable, l'examen théorique imposé
aux aspirants pbannaciens.
Doctorat en pliarmacie.
Pour les premiers, un enseignement classique moyen complet est
exigé. La candidature comprend la physique, la chimie, la bota-
nique, la zoologie, la minéralogie.
Le doctorat se passe en deux épreuves successives à quinze jours
d'intervalle. Dans la première, on interroge, durant une heure,
les récipiendaires sur la chimie pharmaceutique, l'histoire natu-
relle phannaceu tique, tant zoologique que bouinîque, la toxicolo-
gie, la chimie analytique; suit un examen écrit sur des sujets
donnés. La défense de ce dernier se fait oralement et dure une
heure environ.
Cette première épreuve, qui prend le nom de doctorale, ayant
été subie avec succès, le candidat peut se présenter à la seconde
appelée promotion. Pour cette dernière, on exige une disserlalion
D,B,t,zed.yGOOg[e
39 L'niBiifliiraBHT PDAuuuungui S09
inangurale et, au moins, dix thèses annexées. L'épreuve orale ne
peut dépasser une heure.
De ces trois examens, la candidature se passe devant les jurys
universitaires, soit avant, soit après les vacances d'été. Les épreu-
ves doctorales sont subies devant le même jury, mais en tous
temps.
Les docteurs ne sont pas dispensés de l'examen d'étal, qui seul
donne droit au titre de pharmacien et à l'exercice de la profession.
Examens d'état.
L'aspirant doit avoir fait de 4 à 5 années d'études moyennes, ou
avoir subi une épreuve constatant qu'il est apte à la culture des
sciences naturelles (examen littéraire et mathématique). Il se pré-
sente ensuite au premier examen d'étal, qui comprend les mêmes
matières que celles exigées pour la candidature en pharmacie dans
les universités.
Le deuxième examen est théorique et porte sur la pharmacie,
la toxicologie et l'analyse chimique. Il se passe devant les facultés
de sciences.
La dernière épreuve est pratique et, comme nous l'avons vu
plus haut, la même pour tous ceux qui veulent exercer la pro-
fession de pharmacien, fussent-ils docteurs. Elle est subie devant
un jury spécial nommé par le Roi.
En général, les étudiants en pharmacie suivent les cours univer-
sitaires, mais ils peuvent, s'ils le désirent, faire des études privées.
Gomme nous le disions au début, l'égalité la plus absolue devant
la loi existe, par suite de l'examen d'état final, obligatoire pour
tous. Les aspirants au doctorat peuvent y aboutir sans préjudice
pour leurs études professionnelles.
NORWÈGE
Quoique le premier décret, réglant les choses de la pharmacie,
remonte à 1672, les jeunes gens qui se destinaient h la pharmacie
n'étaient astreints qu'à l'obligation de faire constater leur connais-
sance suffisante de la langue latine.
L'enseignement était donné dans les pharmacies, et jusqu'en
1811, les pharmaciens seuls étaient appelés à se prononcer sur les
aptitudes et la capacité de leurs futurs confrères.
D,B,t,zed.yGOOg[e
S10 L'ENSIlUKEmiT PHAMUCEirnQUE 40
Depuis, cet état de choses s'est légèrement modifié et, quoiqu'il
n'y ait pas encore de cours réguliers à TUniversité de Christiania,
ni d'institut pharmaceutique, certains proTessenra ofliciels donnent
des cours libres, spécialement destinés aux aspirants-pharmaciens.
Néanmoins, dans la plupart des cas, l'étudiant doit s'adresser à
des professeurs de l'enseignement libre.
4« Degré. — Aspirant-élàve.
Avant d'entrer dans une officine pour y faire son stage, ou exige
généralement des jeunes la preuve qu'ils possèdent les connais-
sances requises des candidats danois (voir Danemark.). Le latin
reste obligatoire en vertu du décret du i juillet 1836 et de la
circulaire ministérielle du département de l'Intérieur, remontant
au 16 février 1861.
L'Âge vers lequel les jeunes gens commencent leur apprentissage
est d'ordinaire 1 5 à 1 6 ans. Au bout de trois ans (ce stage peut être
réduit exceptionnellement à deux ans), ils sont généralement aptes
à se présenter au premier examen.
%• Degré. — Etudiant en pharmacie {Auxiliaire/.
Epreuve écrite. — L'aspirant développe an thème ayant trait aux
travaux du laboratoire ou de l'officine.
Epreuve pratique. — Elle se compose de recherches sur la pu-
reté de substances quelconques, la préparation de médicaments
officinaux, d'ordonnances médicales.
Epreuve orale. — L'interrogatoire porte sur les matières sui-
vantes : physique, chimie, botanique, pharmacognosie, latin et
législation.
3» Degré. — Pharmacien examiné (Candidat).
Cet examen ne peut ae Ihire qu'après use année entière ré-
volue depuis l'obtention du premier diplôme.
Epreuve écrite. — Celle-ci comprend deux dissertations sur
des sujets de physique, minéralogie, botanique, zoologie, chimie,
pharmacognosie, pharmacie et comptabilité.
Epreuve pratique. — Une préparation chimique et deux analyses
qualitatives sont exigées.
D,B,t,zed.yGOOg[e
il L*BinBlGI«m(T PHAUUCKDnQDB 21 1
Epreuve orale. — Le eandidal est examiné sur tontes les bran-
ches énumérées à l'épreuve écrite.
4« Degré. — Pharmacien pratiquant.
Après un slage de deux ans, le pharmacien examiné est enfin
autorisé à gérer lui-même ' une officine, mais sans passer de
nouvelles épreuves.
Les examens du £■ degré ont lieu dans les chefs-lieu de trois
districts : Christiania, Bergen et Drontheim,
Les commissions d'examen, nommées par le Roi, se composent
d'un pharmacien pratiquant, président de droit; d'un pharmacien
examiné et d'un médecin.
L'examen du 3* degré a lieu devant un jury, composé de profes-
seurs de l'Université et d'un ou plusieurs pharmaciens. II y a deux
sessions par an pour l'obtention de chaque degré. L'examen final
se passe à Christiania. -
En réalité donc, les études pharmaceutiques exigent ici sept ans.
Le diplAme final ne donne droit qu'à un titre de candidat qui est
transformé par l'autorité au bout du stage terminal prescrit, par
celai de pharmacien. C'est un système analogue à celui suivi en
Belgique pour les notaires. Ils ne reçoivent ce dernier titre que par
l'arrêté de nomina^on. Jusque-là ils ne sont que simples candidats-
notaires. C'est l'appellation consacrée par le diptéme. Eux non plus
ne sont pas docteurs, et pour cause, mais au moins ils ont Fa
limitation pour les consoler, et de plus, ils ne doivent pas entamer
des études d'un autre ordre pour devenir docteurs en droit.
Quoi qu'il en soit, on voit que, contrairement à ce que l'on pour-
rait penser, le système norwegien se rapproche davantage de celui
suivi en Danemark que du système suédois. M5ller bit cette remar-
que, qu'il n'y a là rien d'étonnaat, puisque la Norwège a été réunie
au Danemark jusqu'en ^8^^.
PORTUGAL
Le jeune homme qui se destine à la pharmacie, ne peut se feire
inscrire avant l'âge de quatorze ans révolus.
A l'Université de Coïmbre, il faut avoir quinze ans.
Il n'y a là rien de bien extraordinaire, le développement étant
pins précoce dans les pays chauds que dans dos contrées du nord.
D,B,t,zed.yGOOg[e
m L^smummiiT PBiuucEUTiQni 19
Etudes du pharmacien de première classe.
Les études classiques préparatoires sont un cours complet de
portugais, de français ou d'anglais ; les principes généraux de phy-
sique et de chimie, et des notious superficielles d'histoire naturelle;
le latin, correspondant à une troisième de la section des humanités
dans notre pays; les mathématiques élémentaires, et des notions de
philosophie.
A l'Ecole Polytechnique, à l'Académie du même nom et à la Fa-
culté de Philosophie, on interroge sur les principes du droit naturel
(cours très élémentaire) et on insiste sur les éléments de botanique.
Enfin, à Porto, on ne se contente pas de l'une des trois langues que
nous avons citées plus haut, mais on exige des connaissances sufR-
santes, non-seulement dans l'idiéme national, mais encore en an-
glais et en français.
L'enseignement de la pharmacie est donné dans des annexes aux
établissements d'instruction ci-après désignés : la Faculté de méde-
cine de l'Université de CoTmbre et les Écoles de médecine de Lis-
bonne et de Porto,
Le personnel enseignant de ces sections de pharmacie est très-
restreint. 11 ne se compose que d'un professeur de pharmacie, en
même temps chargé du cours de médecine, et d'un pharmacien qui
est directeur du dispensaire pharmaceutique.
L'Université de Coïmbre intitule sa section : École de pharmacie.
Nous donnons ici un aperçu rapide du programme de ses cours :
i''armte. — Chimieinorganique théorique et pratique.
3* aimA. — Chimie organique. Travaux de laboratoire corres-
pondants.
3* année. ~ Cours de pharmacologie et de médecine élémen-
taire. Les travaux pratiques sont exécutés au dispensaire de phar-
macie.
k* armée. — Continuation des travaux pratiques^ surtout concer-
nant la toxicologie.
D'ailleurs, les élèves suivent, au préalable, des cours de chimie
générale et de botanique, soit aux écoles polytechniques de Lis-
bonne et de Porto, soit à la foculté de philosophie de l'Université de
Coïmbre.
Les cours commencent en octobre et finissent en juin.
Lorsque les études sont terminées, les étudiants produisent leurs
D,B,t,zed.yGOO^Ie
43 L*nreRi«inEMBHT pharmaceutique 313
certificats prouvant qu'ils ont subi, avec succès, leurs examens de
fin d'année ; on les échange contre un diplAme de pharmacien.
Etudes des pharmaciens de deuxième classe.
Ici encore, on a orée des facilités aux auxiliaires qui ont une
pratique assez longue, ce que l'on considère comme une compensa-
tion à ce qui leur manque sous le rapport de la préparation litté-
raire et scientifique.
Les aspirants au dipl^ïme de deuxième classe doivent être âgés
de H ans, fournir une attestation de bonne conduite, avoir subi un
examen d'instruction primaire sur la langue française ou la langue
anglaise, l'arithmétique et la géométrie, les principes de la physique
et de la chimie. En&n, ils doivent avoir huit ans de bonne pratique
dans une pharmacie connue.
Tous les aspirants qui se trouvent dans les conditions que nous
venons d'énumérer sont admis à l'examen de capacité, soitàl'UDi-
versîté de CoTmbre, soit aux écoles do Lisbonne et de Porto.
RÉPUBLIQUE ARGENTINE
L'enseignement de le pharmacie est donné en partie à la faculté
des sciences physiques et naturelles, en partie à celle des sciences
médicales de Buenos-Ayres. Il existe deux grades, celui de licencié,
donnant droit à l'exercice de la pharmacie et celui de docteur.
Celui qui désire se faire recevoir à l'Université comme élève doit
avoir fait six années d'études moyennes. Dans les collèges natio-
naux, on enseigne l'idiAme national (espagnol), le français, l'an-
glais, l'allemand, le latin, Thistoire, la géographie, les mathéma-
tiques y compris la trigonométrie, les éléments de la littérature, des
notions de droit, de philosophie, d'histoiro naturelle, do physique,
de chimie, de cosmographie, d'ethnographie, d'hygiène et de topo-
graphie.
Licence en pharmacie.
On exige une année de botanique, une de chimie pharmaceutique
et deux de pharmacologie et pharmacie. Les professeurs délivrent
des certificats, qui, après examen, consistent que ces cours ont été
suivis aveo fruit.
D,B,t,zed.yGOOg[e
SI 4 L'EHSKummnT raiiucBiniQui 4i
An mois de mars de chaque année, il y a un examen général com-
prenant une épreuve théorique et une épreuve pratique.
Une session distincte est consacrée à chacune d'elles.
L'examen théorique roule sar les branches que nous venons
d'énumérer.
Dans l'examen pratique, on s'assure de Tbabileté des récipien-
daires dans la pratique pharmaceutique et chimique, et, de plus, on
exige la préparation de six produits pharmaceutiques, chimiques ou
galéniques.
Le diplAme de licencié ne peut s'obtenir avant la majorité l^le
qui est de SS ans.
Le jury se compose de trois pharmaciens et d'un secrétaire.
Doctorat en pharmacie.
La commission d'examen comprend, outre trois professeurs de la
foculté de médecine, trois pharmaciens qui soient en même temps
docteurs en sciences ou en pharmacie.
Les candidats doivent passer un examen appivifondi sur l'hy-
giène, la matière médicale et la toxicologie. Chacune de ces bran-
ches correspond à un cours d'une année. Il fout, en outre, soutenir
publiquement une thèse.
RÉPUBUQUES DE L'AHÉHIQUE CENTRALE
L'organisation de l'enseignement dans ces pays semble très com-
plète à première vue, et les élablissementa d'instruction supérieure
y sont assez répandus. Ces universités délivrent des diplAmes de
docteurs et ce sont ensuite ceux-ci, aidés ou non de pharmaciens,
qui président aux examens de pharmacie. Ce serait pourtant une
erreur de croire que l'enseignement ait pu atteindre dans ces con-
trées à la perfection obtenue dans les pays où la civilisation est,
non pas supérieure, mais plus répandue. Nous en donnerons cette
preuve que les docteurs sérieux, sortis des universités de l'Amé-
rique centrale vont ensuite terminer leurs études dans l'une ou
l'autre école renommée de l'Ancien-Continent ou du Nouveau-
Uonde.
L'organisation politique des nations qui nous occupent en ce mo-
ment est, sous bien des rapports, très-différente de celle de nos
pays européens. Leur législation pharmaceutique ne nous a pas
D,B,t,zed.yGOO^Ie
45 L'niSBiOROiEnT phauucedtiqui 31 5
semblé présenter ud bien grand intérêt pour te Congrès, aussi nous
borneroas-DOUS à indiquer, à grands traits, ce que l'état exige de
eeux qui se vouent à la profession de pharmacien.
Voyons, à litre d'exemple, ce qui se passe au Venezuela et dans
la République de Costa-Rica. N'oublions pas que la population
est groupée sur certains points du territoire seulement et que les
moyens de communication y sont en général très-diSîciles. C'est ce
qui explique pourquoi ici surtout il est avec la règle des accommo-
dements. Il est de principe que nul ne peut ouvrir d'officine sans
avoir obtenu un grade de pharmacien. 11 faut de plus se faire
inscrire par le Conseil supérieur de médecine. Néanmoins^ là où
les pharmaciens ne seraient pas en nombre suEBsant pour le ser-
vice du public, les médecins peuvent être autorisés à exercer la
pharmacie. Dans les villages et les hameaux où il n'y a ni phar-
macien, ni médecin, des personnes honorables peuvent être auto-
risées à tenir un dépAt des médicaments les plus usuels.
L'examen du phamtacien porto sur les notions générales d'his-
toire naturelle, la matière médicale, la pharmacie théorique, les
préparations chimiques et un examen pratique sur les préparations
pharmaceutiques. Le Conseil supérieur de médecine, composé de
cinq membres. Tait fonction dejury.
11 y a une session tous les mois. Les diplémes étrangers sont
admis.
Pour le Venezuela, il foutpasser uneépreuve sommaire probatoire.
RUSSIE
Cet empire, par l'étendue de son territoire et la diversité des
peuples qui le composent, ne saurait, on le comprend, être régi par
des règles uniformes. Le degré de civilisation des sujets russes est
très-différent et leur distribution géographique crée des obstacles
invincibles à une législation rigoureuse. Les lois sont les mêmes
pour tout l'empire, mais leur appIicaLioo est plus ou moins mitigée
suivant la contrée que l'on envisage. Cet état de choses serait
certes très-intéressant à étudier, mais ne présenterait pas grande
Utilité pour le but que nous voulons atteindre, ce serait du pur
dilettantisme. Nous allons exposer ce qui se &it dans les régions
voisines de l'Empire allemand, et prendrons comme exemple ce
qui se passe à l'université de Dorpat. Pour cela, noua n'aurons qu'à
D,B,t,zed.yGOO^IC
SI 6 L'msucinnRT PHumcsiniQDB 46
suivre, pas à pas, le rapport dont te gouveraement russe a char^
H. te proressear Dragendorif.
Au préalable, nous devrons bire une remarque. Comme dans les
universités allemandes, il existe, à Dorpat, une liberté complète
quant à l'ordre des éludes. Les aspirants à un dipidme classent les
matières de leurs examens dans l'ordre qui leur convient.
Voici comment les choses se passent en général : Les établisse-
ments d'instruction moyenne portent, comme on sait, le nom de
gymnases, et comprennent sept années d'études. Les jeunes gens
font d'ordinaire leur troisième, vers quinze ans. Or, pour entrer
dans une pharmacie, le jeune aspirant doit posséder les connais-
sances requises pour passer eu troisième.
La profession de pharmacien comprend trois degrés qui sont les
analogues de l'apprentissage, du compagnonnage et de la maîtrise
de nos anciennes corporations. On les distingue par les appellations
de compagnon (Gehtllfe) ; commis (Provisor) ; maître (Magister).
Les phnrmacies sont de deux espèces : les unes, privilégiées;
les autres, sans privilège. Les premières prennent le nom de phar-
macies de la couronne (Eronsapotheke), les autres celui de pharma-
cies libres.
Il suffit d'être commis pour être admis à reprendre et à exploiter
l'une ou l'antre de ces catégories de pharmacies. Plus tard, il est
loisible à chacun de subir un troisième examen scientiâque qui
donne droit à la matlnse et à la survivance de l'office acadé-
mique.
Examinons successivement les conditions requises pour l'obten-
tion des trois degrés.
Grade de compagnon.
Pour être admis à cette fonction, il ihut connaître la préparation
des médicaments magistraux et justifier de la connaissance des pré-
parations officinales d'après les proscriptions de la pharmacopée.
L'épreuve à subir comprend :
i' La connaissance des règlements spéciaux;
2» La traduction, à livre ouvert, de quelques paragraphes de la
pharmacopée nationale et du texte latin d'une autre pharmacopée
usuelle;
8» La lecture de quelques ordonnances avec des explications sur
le mode opératoire à suivre et les piix du tarif légal. On exige, en
D,B,t,zed.yGOOg[e
47 L'EHSnfiRKKKHT PHIBIUCCDTIQIJE 217
outre, que le candidat exécute les manipnlatians, surtout celles qui
prèsenteot une certaine difficulté, selon les règles de l'art, et avec
une adresse suffisante ;
i" La détermination et la caractéristique des drogues simples les
plus usuelles ;
5* La description et la détermination des plantes officinales et
vénéneuses les plus fréquemment employées, notamment celles qui
croissent eu Russie à l'état sauvage;
6° La préparation, la connaissance des propriétés et des ingré-
dients de deux médicaments galéniques et de deux préparations
chimico-pharmaceuliques ;
7° La nomenclature pharmaceutique;
8* La connaissance des doses maxima des médicaments les plus
actîTs;
9* Enfin, deux préparations galéniques et une préparation chi-
mique, à faire en présence du professeur de pharmacie.
Commis pharmacien.
Pour être admis à ce grade, il Ëiut produire un diplôme de com-
pagnon, un certificat d'un stage de trois ans et l'attestation qn'on a
suivi des cours universitaires pendant trois semestres.
Non-seulement on exige des connaissances pratiques étendues,
mats une instruction scientifique en rapport avec les exigences
de ce grade.
Le programme d'examen est le suivant :
i' Minéralogie. — Terminologie et connaissance des minéraux
employés en pharmacie ;
8" Botanique. — Terminologie, systèmes principaux de classifi-
cation, détermination et description de deux spécimens de plantes,
pris dans un herbier;
3' Zoologie. — Classification et connaissance d'animaux, four-
nissant des produits à la matière médicale ;
4* Physique élémentaire, appliquée à la chimie et à la phar-
macie ;
.6» Chimie générale, surtout dans ses applications phannaceu-
tiques et toxicologiques ;
$■ Pharmacologie é/Menfatr«. — Surtout les formes médicamen-
teuses et les doses ;
D,B,t,zed.yGOOg[e
SIS L'mnunMnT PBiimicnmQn 48
7* Lea premiert iottu à donner en cas d'aecîdetUi
8* Pharmacognoiie. — Description oa déEenoination de deux
drogues ou malériaux bruts.
9* Aaalt/ie ekimiqtte. — Faîra l'analyse de deux produits chi-
miques et donner une description minutieuse des caractères de
pureté de deux médicaments pharmaco-chimiquea. A l'université
de Dorpat, on exige que l'une des deux analyses soit quanti-
ta^ve.
10* Chimie légale. — Examiner chimiquement un mélange et
dresser procès-verbal de la marche des opérations.
Il* PréparatUms ehimiquet. — Faire deux de ces préparations,
et fournir des explications sur la manière d'opérer.
12° Comptabilité pharmaceutique. — A Dorpat, on y ajoute les
calculs nécessiLés par les opéralioos chimiques (stœchiomètrie).
L'examen pratique se bit en présence et sous le coutréle du pro-
fesseur de pharmacie.
Maître pharmacien.
Les matières de l'examen pour la maîtrise sont les mêmes que
pour le grade précédent, seulement, on exige des candidats des
connaissances plus approTondies. Il y a, en outre, un examen écrit
sur deux questions empruntées, l'une au domaine des sciences
pharmaceutiques et chimiques, et l'autre soit à la physique, soit à
l'histoire naturelle.
Enfin, lorsque l'aspirant a subi avec succès toutes les épreuves
que nous venons de mentionner, il lui reste à rédiger une disser-
tation inaugurale à laquelle il doit annexer six thèses. Celte dis-
sertation est imprimée ainsi que les thèses, après approbation de
la fèiculté de médecine. Leur défense publique doit ensuite être
présentée par le récipiendaire.
D'après ce qui précède, les Iradilions ont conservé ici toute leur
puissance et les anciennes formes académiques sont scrupuleuse-
ment conservées.
Le cérémonial qui entoure la thèse finale ne doit pas peu contri-
buer à rehausser le prestige du maître en pharmacie aux yeux du
vulgaire.
Ajoutez à cela que le pharmacien nouvellement reçu est tenu de
prêter un serment solennel, dans lequel il promet de maintenir
intacts les droits et les prérogatives de la profession.
D,B,t,zed.yGOOg[e
49 L'iHSEIGHEMnn FHÀMUCItmQUK 149
La composition des jurys est difTérente d'après le grade. II est
toujours composé de professeurs de la Tacullé de médecine et des
sciences, Auxquels on adjoint un pharmacien. Celui-ci interroge
spécialement sur la préparation des médicaments ofHcinaux et
magislraui, les dispositions légales concernant la pharmacie, la
coraptabililé pharmaceutique et la stœchiométrie.
Les sessions ont lieu mensuellement pendant tout le cours de
l'année académique, soit en défalquant les vacances, environ neuf
fois par an.
L'épreuve finale se fait d'ordinaire un mois après les premiers
examens de maîtrise.
Enseignement. Il se donne dans des instituts faisant partie inté-
grante de l'université. Parmi les professeurs, celui de pharmacie,
son assistant et un privat-doccnt, ont toujours reçu une instruction
professionnelle complète. Le pharmacien russe est donc Jugé par
ses pairs, du moins en partie.
Pour donner une idée de l'importance des matières sur lesquelles
portent les divers examens des pharmaciens russes, nous transcri-
vons ici une partie du programme des études de l'Université de
Dorpat.
i" Semestre.
Le nombre d'heures est calculé par semaine.
Législation pharmaceutique â heures.
Pharmacie chimique 5 id.
Chimie inorganique 5 id.
Physique élémentaire (I" partie) 4 id.
Botanique générale i id.
Exercices pratiques d'analyse chimique. . . i id.
2"" Semestre.
Chimie pharmaceutique 5 heures.
Chimie organique 5 id.
Physique (i"" partie) 4 id.
Botanique pharmaceutique 4 id.
Minéralogie. 4 id.
Exercices pratiques sur l'analyse quantitative, la chimie légale,
etc... 4 heures.
11.
D,B,t,zed.yGOO^IC
S80 L'BnSBIQKEMBnT PHÀlMACtimQIIB 50
S" Seme$tre.
Chimie pharmaceutiqtte (3™ partie). ... S heures.
Chvnie analytique 4 id.
Pharroacognosie 3 id.
Zoologie 4 id.
Secours en cat d'accident 1 à 2 id.
Jfantpulo/toru chimiques 6 id.
U fôut remarquer ici, qu'en dehors de ce temps, les laboratoires
de chimie sont ouverts aux élèves pendant le deuxième semestre
de l'année, de 8 heures du matin à midi, et de 2 à K heures de
relevée.
Indépendamment des cours obligatoires, il y a encore les sui-
vants qui sont recommandés, maïs facultatifs.
Histoire de la pharmacie 3 heures.
Toxicologie chimique S id.
Exercices micrographiques 4 id,
n but y ajouter des excursions botaniques et des herborisations
folles à un point de vue exclusivement pharmaceutique, des cours
de titrage chimique, de détermination de la valeur des drogues, de
pratique stoechiomélrique.
SUÈDE
L'enseignement do la pharmacie n'est donné ni à l'Université de
Laud, ni à celle d'Upsal, mais à l'Institut pharmaceutique de
Stokbolm, fondé en 1837 et entretenu, depuis 1845 jusque dans ces
derniers temps, aux frais des sociétés de pharmacie. Le gouverne-
ment donnait un subside de 2,500 francs. D'après Miiller (1), auquel
nous empruntons ces détails, les sociétés de pharmacie interve-
naient pour une somme équivalente.
En 1860, les chambres ont accordé un subside de 75,000 francs
pour l'èdiUcation de nouveaux locaux. Depuis (en 1875), les sub-
sides ont été majores, l'I^tat fournit 10,001} francs, les sociétés de
pharmacie 7,500. Comme l'Institut coûtait, en moyenne, la.OOO fr.,
D,B,t,zed.yGOOg[e
54 l'bnsugkehbht raAUiauriQUB 224
le reste était Tourni par le minerval. Des dispositions récentes ont
enfin mis toutes les dépenses de l'Institut à charge de l'Etat.
Voici l'énumération des cours qui y sont donnés :
Des notions de géologie et de minéralogie. La zoologie et la bota-
nique élémentaires; la chimie générale et pharmaceutique; la
pharmacognosie ; l'analyse chimique, la toxicologie , la législation
phannaceutique.
Les examens à passer sont au nombre de deux.
Premier examen (Pharmacies studiosus).
Les études peuvent être commencées après la sixième d'un lycée
(ce qui correspond à une troisième du système belge, c'est-à-dire
la classe avant celle que, de temps immémorial, on appelle poGsie :
la syntaxe de l'ancien système), mais l'élève est tenu de passer
d'abord trois années dans une pharmacie et de fournir :
4° Un certificat de son patron constatant qu'il possède la mora-
tité et les connaissances requises d'un auxiliaire eu pharmacie ;
i' Un journal, mentionnant an Jour le jour ses travaux chimiques
et pharmaceutiques ;
3* Les notes qu'il a prises pendant le cours de ses éludes sco-
laires ;
4' Trois préparations pharmaceutiques préparées par l'aspirant
lui-même, accompagnées de notes descriptives sur la marche des
opérations qu'elles ont nécessitées. Le patron doit certifier l'au-
thenticité de ces pièces.
L'examen comprend : la préparation de médicaments magistraux
d'après des ordonnances formulées par le pharmacien instructeur;
plus une épreuve orale sur les premiers éléments de la zoologie, la
botanique, la chimie générale et pharmaceutique, la législation
spéciale concernant les aides.
On exige, en outre, quelques déterminations de plantes indigènes
et de drogues usuelles, ainsi qu'une Iraduclion, en suédois, d'un
texte de la pharmacopée.
Les élèves ayant passé cet examen prennent le nom de studiosi
pharmaciee.
Le candidat qui a échoué à trois épreuves successives, n'est plus
admis à se représenter.
O premier examen constitue, comme on le voit, une véritable
candidature.
D,B,t,zed.yGOO^IC
SS8 l'EHSBIGHBHEHT PEIUUCEUTIQUE 53
N'oublions pas néanmoins d'ajouter que l'examen oral se fait
d'après des manuels approuvés par le pouvoir.
Deuxième examen (Provlsor).
Le pharmacÙB stttdiosus, après une année de stage au moins dans
une officine, peut se présenter à l'épreuve finale. Outre son pre-
mier diplôme, on exige de lui un certifical de bonne conduite et des
Attestations délivrées par ses professeurs prouvant qu'il a suivi
avec Truit, les divers cours de l'Institut pharmaceutique.
L'examen final est pratique et théorique.
Epreuve pratique. — Le candidat fait deux analyses qualitatives
et une analyse toxicologique. Il prépare quelques ordonnances et
examine scientifiquement, au point de vue pbarmacologique, quel-
ques drogues ou médicaments.
Ces épreuves pratiques durent quinze jours.
Epreuve théorique. — Il est posé deux questions de cbimie et de
pharmacie auxquelles le récipiendaire répond par écrit.
Quant à la partie orale, chaque professeur pose les questions qui
sont de sa compétence.
L'ensemble des épreuves que nous venons d'énumérer étant
subi à la satisfoction des examinateurs, le pharmaciœ studiosus re-
çoit le litre dô Provisor et de pharmacien examiné.
L'enseignement de l'instilul de Stokholm comprend deux pé>
riodes, du / 5 octobre au 1 5 décembre et du 45 janvier au 1 " juin.
Les travaux pratiques se font pendant la première année d'é-
tudes et prennent trente-quatre heures par semaine.
Les élèves sont exercés aux pratiques de l'analyse qualitative, de
certains titrages, etc.
Pendant tout le cours de l'été, il y a des herborisations sous la
direction du professeur compétent. Le nombre des plantes étudiées
est de mille.
Il n'y a que les élèves studieux qui passent leurs examens au
bout de deux ans.
SUISSE
La législation est uniforme pour tous les cantons. Depuis 4880,
le Conseil fédéral a édicté une loi abrogeant les arrêtés antérieurs
sur la matière, nous en extrayons ce qui va suivre ,
D,B,t,zed.yGOOg[e
53 L ENBEIGKEIIENT PDllMÀCEUnCUE 223
Celui qui se prépare a exercer la pharmacie dans la République
helvétique doit dorénavant passer par trois degrés : celui de matu-
rité, de commis-phannacien et de maîtrise (examen professionnel).
Certificat de maturité.
Nous copions les dispositions de l'arrêté du 2 juillet 1880.
Appendice, page 28.
Les candidats en pharmacie, pour être admis à l'examen de
commis- pharmacien, conformémenl à l'article 5i du règlement
pour les examens fédéraux de médecine, ont à justifier, en ce qui
concerne leurs études préparatoires, des connaissances suivantes :
A. — Langues.
1. — Langue maternelle. Connaissance approfondie de la gram-
maire, composition écrite.
2. — Une deuxième langue nationale suisse. Grammaire, faci-
lité de diction et rédaction, version et explication d'un classique.
3. — Latin, t^nnaissance exacte des formes régulières et irré-
gulières; syntaxe; traduction de César, Tite-Live, Cicéron, Ovide
et Vii^le.
B. — Histoire.
Késumé de l'histoire universelle.
C. ■~ Géographie.
Connaissance générale du globe terrestre.
D. — Mathématiques.
Arithmétique, fractions ordinaires et fractions décimales, arith-
métique pratique, arithmétique générale y compris les puissances,
les racines et les logarithmes avec leurs applications; progressions ;
équations du premier degré h une et plusieurs inconnues ; équa-
tions du second degré à une inconnue.
Planimétrie, stéréométrie et trigonométrie rectiligne.
F. — Sciences naturelles.
Physique. — Propriétés générales des corps ; la partie mécani-
D,B,t,zed.yGOOg[e
SSi L'bNSEIGKEMBHT FBARHACBDTIQDI 54
que de la physiqae; équilibre et mouvement des corps solides,
liquides et gazeux'.
Histoire naturelle. — Formes principales (ou typiques) du règnd
végétal et aaimal.
Voici les cerllScats d'études moyeDues qui correspondent à ce
d'un collège supérieur ;
B. — Le certifical de la classe supérieure d'une école iodustrielle
(école réale) concurremment avec celui de la langue latine exigée
pour comprendre parfaitement la pharmacopée, etc.
Nous verrons, tout à l'heure, que la loi a attaché un certain
privilège au certificat d'études complètes.
Lorsque le certifical émane d'un établissement dont le programme
d'études ne répond pas aux conditions du programme de maturité
ci-dessus, l'admission aux épreuves de commis pharmacien n'aura
lieu que si le candidat justifie, par un examen spécial de maturité,
des connaissances exigées, devant une commission composée de
trois membres.
Commis-pharmacien.
Cet examen, qui doit être subi à la fin de l'apprentissage, se
divise en deux épreuves.
L'aspirant doit, au préalable, fournir, outre le certificat de
maturité dont nous venons de parler, une attestation légalisée
constatant qu'il a feil un apprentissage de trois ans chez un phar-
macien patenté.
A. — Epreuve pratique.
1 . Traduction écrite et orale de deux articles de la pharmacopée
latine de la Suisse.
2. Préparation de trois remèdes au moins d'après les formules
magistrales.
3. Une manipulation pharmaco-chimique, une préparation galé-
nique du la pharmacopée suisse.
4. Deux analyses faciles de drogues ou de préparations officinales.
B. — Epreuve orale.
1. Botanique systématique, pharmaceutique et industrielle.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
S6 L'nnnaiinKNT phauioutique Î2&
3. Physique élémentaire.
3. Chimie pharmaceutique.
i. Etude des substances pharmacentîqnes du commerce.
5. Formules, doses et préparation dea médicameots.
Maîtrise.
Pour être admis à se présenter aux épreuves, il Taut posséder ud
diplAme de commis-pharmacieu, ou avoir obtenu à l'étranger un
grade considéré comme son équivalent ; avoir feit un stage d'un an ;
avoir étudié pendant quatre semestres complets, au moins, dans
une université ou une école spéciale de pharmacie, et avoir tra-
vaillé, pendant le même temps, sans interruption, dans le labora-
toire de cet établissement.
Voici le programme de l'examen :
A. — Epreiwe pratique.
1. Exécution de deux préparations de chimie pharmaceutique.
%. Analyse qualitative d'une substance fôlsifîée ou vénéneuse
(médicament ou denrée alimentaire).
3. Analyse qualitative d'un mélange ne renfermant pas plus de
six substances.
i. Analyse d'un mélange en poids ou volume.
Ces quatre questions Font l'objet d'autant de mémoires distincts.
5. Détermination microscopique de quelques substances.
6. Rédaction d'un mémoire sur un sujet de pharmacie, de phar-
macognosie, ou de chimie appliquée, désigné par le sort. Chaque
bulletin contient l'énoncé de trois demandes. Le candidat traite
l'une d'entre elles à son choix.
Ce travail doit être terminé en quatre heures et remis immédia-
tementà l'examinateur dirigeant.
B. — Epreuve orale.
Elle s'étend aux branches suivantes :
Botanique, physique, minéralogie, chimie théorique, pharmaco-
chimie (chimie des préparations), chimie analytique, toxicologie
chimique, lai silîca lions, pbarmacognosie, pharmacie.
L'esamen de commis-pharmacien et l'oxamen professionnel se
passent devant une commission composée de professeurs aux écoles
D,B,t,zed.yGOOg[e
SS6 l'ENSBIONMINT PHARMiCEUriQUE 56
supérieures de la Suisse et de praticiens diptdmés ; elles sont nom-
mées par le conseil fédéral sur la proposition d'un comité directeur
renouvelé tous les quatre ans, composé do ciuq membres titulaires
et de deux suppléants.
Les examens se passent à Berne, BAIe, Genève, Zurich et Lau-
sanne.
Cette dernière ville possède une école de pharmacie, les quatre
autres sont des sièges universitaires.
Il y a deux sessions par an. Les commissions se composent de
deux à trois membres pour Texamen de commis-pharmacien, de
sept au maximum pour l'examen professionnel.
Il y a en outre un nombre suffisant de membres suppléants.
L'enseignement pharmaceutique se donne dans les universités^
l'école supérieure de pharmacie de Lausanne et l'école polytech-
nique de Zurich.
Les branches spécialement pharmaceutiques y sont enseignées
par des personnes munies du dlpléme de pharmacien.
Pour donner une idée de l'importance des branches d'enseigne-
ment, voici, à titre d'exemple, le nombre d'heures consacrées à
chacune d'elles à l'école de pharmacie de Lausanne. Les chiffres
sont simplement approximatifs.
i" année. — Botanique générale, 3 heures ; minéralogie ou géo-
logie, 2 heures; physique, 5 heures; analyse chimique, 3 heures;
toxicologie, 1 heure; chimie générale, S heures; micrographie,
a heures.
i' année. — Botanique pharmaceutique, 3 heures; pharmacie,
3 heures; pharmacognosie, 2 heures; chimie pharmaceutique,
2 heures; chimie biologique, 2 heures; histoire de la chimie,
1 heure.
Les élèves suivent les cours dans l'ordre qui leur convient. Les
travaux au laboratoire de chimie prennent trois heures par semaine
pendant quatre semestres.
TURQUIE
Encore un de ces pays qui, par leur éloignement, nous sont à peu
près inconnus dans l'ouest de l'Europe.
On ne se doute même pas ici du degré élevé de l'instruction pu-
blique dans ces pays d'Orient, où tout ce qui regarde l'éducation est
tenu en grand honneur.
D,B,t,zed.yGOOg[e
57 L'ENSEIfiREHENT PHAHIUCEtlTIQUE 327
Le gouvernemeni se réserve le droit de conférer le diplôme final,
mais, à part cetlo restriclion très-juste, il montre la tolérance la
plus large en matière d'enseignement. C'est ainsi qu'à Beyrouth, il
existe deux écoles de pharmacie dirigées par les jésuites. L'une,
déjà ancienne, est l'Ecole américaine, l'autre, à peine organisée,
s'intitule Ecole française.
L'enseignement de l'État est donné h la Tacullé de médecine de
Conslantinople. Cette faculté comprend deux sections, dont l'une
militaire et l'autre civile.
La première ne comprend que des internes, les élèves de la
seconde sont tous externes.
Ces deux écoles sont placées sous une même direction, mais
dépendent de deux ministères différents : celui de la guerre et
celui de l'instruction publique.
Jusqu'ici la raciillé militaire de pharmacie possédait une supé-
riorité réelle sur la civile, mars, depuis deux ans, le gouvernemeat
a successivement introduit des perfectionnements considérables et
un large subside va enHn placer la faculté civile à un niveau supé-
rieur à celui de l'école militaire de pharmacie.
Études du pharmacien de 1" classe.
Il est assimilé au doctorat de par la loi. Nous ne nous occuperons
pas des pharmaciens militaires.
Examen préalable.
Les élèves, avant d'être admis à la faculté de médecine, doivent :
A. Fournir un certificat de stage conslatant qu'ils ont passé trois
ans dans une pharmacie civile. Tout pharmacien qui prend des
élèves est tenu de les faire enregistrer à l'Ecole de médecine.
B. Passer un examen sur les deux catégories de matières sui-
vantes :
1" Catégorie. — Mathématiques; algèbre et géométrie plane;
grammaire et syntaxe ottomanes ; dessin.
2"" Catégorie. — Cosmographie ; géométrie dans l'espace ; litté-
rature turque; histoire générale; exercices de grammaire française,
thème et version ; dessin,
A la suite de cet examen, on délivre aux élèves un diplôme qui
est l'équivalent du baccalauréat es lettres de France.
D,B,t,zed.yGOO^IC
«38 l'erseiouexent pHAaMAaunQUE 58
Les cours de pharmacie sont répartis en trois aonées. A la fin de
chacune d'elles l'aspirant subit un examen.
Baccalauréat es Sciences.
1" année d'études. — Physique, ehimie inorganique, géologie,
minéralogie, littérature française.
i™ année d'études. — Botanique, zoologie et littérature fran-
çaise,
3°" Diplôme. Mattrise en pharmacie.
S"" année d'études. — Chimie organique, pharmacologie (à
examen), cours de chimie appliquée, préparations, analyses et
recherches. Ces dernières matières ne Jbnt pas encore partie de
l'examen, mais y seront inscrites avant peu.
Pharmaciens de i" clasie.
Ceux-ci font un cours d'un an à l'hdpilal de perrectionnement.
Les élèves sont tous internes et limités à quarante.
Disons pour finir qu'à la faculté de médecine trois professeurs
n'ont que le dipldme de 1" classe.
Comme on peut le voir, l'oi^anisation de l'enseignement a été
calquée sur celle de la France, ce qui n'a rien de bien étonnant
quand on saura que la plupart dps proTesseurs sont Français et
pharmaciens de 1" classe. Dans les officines turques, bon nombre
de pharmaciens sont de même nationalité et ont foit leurs éludes
en France. Cela explique aussi pourquoi les noms des médicaments
sont français et pourquoi le codex de la France est la pharmacopée
officielle de l'empire ottoman.
Une chose frappe tout d'abord dans le lableau que nous venons
de dresser, c'est la tendance générale des peuples civilisés à ne
permettre la dispcnsation des substances destinées à guérir, qu'à
ceux qui ont fait preuve de connaissances spéciales. Même là où,
comme aux États-Unis, la liberté règne en maîtresse absolue, et
alors qu'aucune loi spéciale ne régit l'exercice proprement dit de la
profession, nous voyons le législateur exiger certaines études
préalables de celui qui désire exploiter une officine.
D,B,t,zed.yGOO^IC
59 L'BismifiMiin PBuuuaimQui 939
Quoi d'étomiaDt I Si jamais quelque part l'usage régulier de la
liberté a dû être distingué de son abus, c'est bien dans Dotre
domaine.
Les garanties exigées démontrent que la pharmacie constitue,
dans toute la force du terme, un service public. Dans notre convic-
tion, le but^que l'on s'est proposé, n'a été complètement atteintque
lorsqu'on a enrisagé les choses de cette feçon.
L'intérêt des citoyens exige que l'esprit de concurrence soit banni
du corps pharmaceutique. Cest une erreur de classer les pharma-
ciens parmi les commerçants. Tout ce qui est de pur négoce devrait
lui être défendu.
Placer notamment un homme entre son devoir et ses intérêts
constitue une bute grave. On ne peut exiger que tous nos confrères
soient des héros. Le pharmacien ne saurait, en aucune foçon, être
envisagé comme un marchand de médicaments, mais l'auxiliaire
scrupuleux et indispensable, nous dirons plus, le contrdleur des
prescriptions médicales. Hâtons -nous d'ajouter que ce contrôle doit
se borner è rectifier des erreurs de plume dues le plus souvent aux
distractions causées par l'entourage des malades.
Une seconde observation générale, c'est la tendance qui se mani~
Teste un peu partout de placer le titre de notre fonction au-dessous
de celui consacré par les traditions universitaires. Nous voulons
parler du doctorat. Cette exclusion ne se justifie ni par le nombre
des années d'études, ni par l'importance des matières enseignées,
ni par les services rendus.
Un bit digne de remarque, c'est que nous vivons en quelque
sorte à une époque de Iransition. Petit é petit, et dans tous les
pays, l'examen des pharmaciens a été confié à des corps apparte-
nant, soit au haut enseignement, soit à des conseils supérieurs con-
stitués de la même Ihçon que ceux qui examinent les médecins.
Déjà en bien des endroits il existe, àcété du titre qui confère le
droit d'exercer la pharmacie, un doctorat facullatif. Enfin, il est des
pays où la réforme est accomplie, et où le doctorat en pharmacie
existe seul.
Nous n'hésitons pas à approuver complètement ce deniier sys-
tème. Et qu'on n'aille pas croire que ce qui nous guide soient de
mesquines considérations de gloriole. Loin de nous les idées
étroites I Si nous réclamons un titre identique à celui des autres
docteurs, ce n'est pas que nous croyions que notre diplAme lui
D,B,t,zed.yGOOg[e
330 L'msBifiinnnirr PHARiucEtrnQVB 60
soit inférieur, mms nous avons la conviction que l'égalité de mérite
appelle l'égalité des litres académiques. El est absurde et inique
de désigner par des appellations différentes des choses identiques,
et de créer ainsi une confusion regrettable chez le public.
En dehors de ces motifs, il en est d'autres tout aussi puissants.
Par la nature de nos fonctions, d'apparence modeste, le vulgaire
n'est que trop porté à nous refuser la considération qui revient i
nos études. De plus, noblesse oblige. Les docteurs en pharmacie
seraient moins tentés d'oublier ce que commande la dignité.
Notre dignité ne ferait qu'y gagner et peut-être verrions-nous
alors briguer le titre de pharmacien par un plus grand nombre de
jeunes talents, lors même qu'ils ne désireraient pas l'acquérir à un
point de vue professionnel.
La société elle-même ne tarderait pas à bénéficier de cet état de
choses. On ne doit pas oublier, en efi'et, que le pharmacien est, par
essence, celui qui est le plus familiarisé avec les applications pra-
tiques des sciences physiques et naturelles.
Mais quel peut bien être la cause do cet état d'infériorité relative
où l'on cherche à maintenir une profession utile entre toutes? HélasI
nous devons bien le dire, l'intérêt de nos adversaires est ici
recueil principal. Ensuite, nous ne remontons pas encore bien haut
dans l'histoire, et, quoique dans les professions libérales la loi du
dédoublement existe manifestement, comme dans toute autre insti-
tution humaine, nous craignons d'avoir encore à soutenir bien
des lattes avant d'acquérir notre autonomie complète.
C'est en vue d'atteindre à ce but que nous proposons au Congrto
d'émettre les vœux suivants, qui, s'ils étaient réalisés, nous sem-
blent de nature à mettre d'accord l'intérêt public et nos aspirations
les plus légitimes.
Avant de terminer, nous devons appeler un instant l'attention sur
les examens des auxiliaires (gehulfe), qui existent dans plusieurs
pays. Il sera bien superflu de démontrer à des pharmaciens l'utilité
de ces employés. Il est évident, en eBet, que si l'inlérêl public exige
des pharmaciens instruits, le même intérêt subsiste quand il s'agit
de leurs remplaçants.
VOEUX
1 * Voir établir partout où il n'existe pas encore un diplême don-
nant seul droit à l'exercice de la pharmacie ;
D,B,t,zed.yGOO^Ie
M L'ERBElOmMENT FHAUUCEUTIQIJK 231
2° Exiger des aspiraols pharmacieDs les mêmes études prépara-
toires que des médecins, docteurs en sciences, etc. ;
3° Dresser ud programme couteDant le minimum des coonaîs-
sances à exiger de pharmaciens vraimeal dignes de ce nom ;
i" Dans tous les pays, remplacer les titres actuellement existants
de maître, chimiste pharmaceutique, etc., par celui de docteur en
pharmacie ;
5« En l'absence des titulaires, ne permettre le service des offi-
cines qu'à des personnes possédant un diplôme de candidat ou
d'auxiliaire;
6» Subsidiairement, obtenir la limitation du nombre des phar-
macies proportionnellement au chiffre et à la densité de la popu-
lation.
7° Créer partout un diplAme d'auxiliaire en pharuiacie (gehulfe).
D,B,t,zed.yGOOg[e
D,Biin.d,Goo'^le
PROJECT DER INTERNÂTIONALEN PHABHACOPOE
VORREDE UND DEN NôTHiGEN ERLAUTERUNGEN
Verfasst von Anton von WAIDHEIM
Apotkekerin Wim
und prœset der intemationalen pbarmaceutischen pkarmacopOe-
Commisiion.
Auf dem zu Paris im Jahre 1867 slattgehableo II. laternatiotialeti
phannaceutiscbea Congresse wurde vod Seite der a Société de Phar-
macie de Paris > die auf dem i. pharmaceulischen Cougresse zu
Braunschweig in Aaregung gebracbte Angelegenheit der Gleichstel-
lung aller starkwirkeDden Arzneistoffe und PrSparato in Bezug anf
ibren Gebalt an wirksamen Bestandtheilen in allés Pbarmakopoen,
zum ersten Haie auf die Tagesordnung gesetzt. So wîe dieser
Vorschlag in der gesammten pharmaceutischen Welt den grôssteii
Bei&ll und die lebhafteste ZustimmuDg fand, wurde selber auch
von den massgebenden medicinischea Krcisen in allen LSndern als
besonders zeilgemLiss und desson Durcbruhrung als hôchst ooth-
weodig und wUnschenswerlh anerkannl, sozwar, dass dièse Frage
der Gleiclislellung aller besonders wirtsamen Arziieimittel bezUg-
lîch ibrer Slârke einen Programmpunkt auf allen seitber abgehalte-
oen mediciniscben und pbarmaceutischen Congressen bildete.
Dem am Pariser Gongresse erhallenen Mandate entaprecheod,
Uberbracbten die leider zu frUhe verstorbeneo ausgezeichneteD Mit-
glîeder der « Société de Pharmacie de Paris b, die Herrea Robinet
und Mialhe zu dem im Jahre 1869 in Wien abgehalteaeu lU. Inter-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PBA,RIIAC0P0E
nst. phann. CoDgresse die Skizze einer sotchen, dio GleichstelluDg
bezweckendeo Arbeit, welche soich' unyetheillcn Beifall des Con-
gresses fand, dass uber Vorsclilag des GisrBrligton als Iteferenlca
Uber diesen Programmpunkt aa dio obgcnanntcn biiiden Vertreter
der € Société de Pharmacie de Paris n, die Bitte gerichtel wurde,
sa in gleicher Weise und im gleichen Sinne verfasstes vollstândiges
Elaborât, womëglich dem niichsten International en pharmaceu-
liscben CoDgresse vorzulegen. Aurdem im Jahre 1874 io St. Peters-
burg abgebaltenen IV. Internat pbarmac. Congresse wurde nun
von dem Vertreter der « Société de Pharmacie de Paria », Herrn
Dr. Méhu , eîn seiches Elaborât uberreiclit. Nach dem von den ein-
zelnen Delegirten der am St. Petersburger Congresse vertretenea
Sfaaten eingebolten Gulacbten sielte es sich nber huraus, dass das
von Herrn Dr, Mébu Namens der n Société de Pharmacie de Paris »
Uberbracbte Elaborât, noter voiler Anerk.ennung der ausgezeichoe-
ten Bearbeitnng, nicht in dem Sione und iii der Weise durchgefUhrt
wordea sei, wie die von den Herren Robinet und Mialhe zum
Wiener Congresse tlberbrachle Skizze.
Es wurden daher die Vertreter der St. Peteraburger A. b. phar-
maceutischen Gesellschaft ani^egangen, eine Umarbeîtung des voa
der « Société de Pharmacie de Paris » Uberreichten Elaborâtes bis
zur Abhaltnng des nâchslen Internationalen pharmaceutischen
Congresses vorzunehmen. Dièse Umarbeitung unterblieb, und zwar
namentlich in Folge der langwierigen Erkrankung und des schliess-
Uchen Todes, des zum Prases des Comités fUr dièse Arbeit gewâbl-
ten Apothekers, Herrn Jordan in St. Petersburg.
Die unerquickJiche Controverse auf dem in Jahre 1881 in London
abgehalteneu V. Internationalen pharmaceutischen Congresse Uber-
geheûd, wurde dorseibst neuerdings der Beschiuss get'asst, die
Gleicbstelluag aller in den Pbarmakopiien der vorscbiedenen Lânder
enthalteneu, slarkwirkenden ArzneislofTe und Praparate hinsichtlicb
ibres Gehaltes von besoaders wirksamen StoSen in Angriff zu
nehmen. Zu diesem Zwecke wurde auf diesem Congresse ein aus
pharmaceutischen Vertretern aller am Congresse betheiligten Slaa-
ten bestehendes Comité gewahlt (I) mit dem Auftrage, sich durch
(1] Za FuDcilonâreo dieees Comlléa wurden noch in London gew&hlt : Herr
A. V. Waldbeim (Oeslorraich) ïum Prasidenlen, die tterren A. Petit (Frinli-
reicb] und J. HftrienBon iRussland)iii Vice-Prasideoten and Herr Prof. Dr.
R. Ooderfroy (Oeiterrelcb) zam Secretar.
D,B,t,zed.yGOOg[e
INTEKKATIONALB PBAKM&KOPÔE ISD
Vertreter der ara CoDgresse nicht betheiliglen Staaten zu veratsr-
ken, uod sodaon ebelhuDlichst eine solche dem Beschlasse des
GoDgresses enlsprechende sogenannle « Internationale Pbarma-
kopoe D auszuarbeilen.
Uni diesem Auflrage zu genUgen, wurde vor Allem von dem
Gefertigten im Vereine mit dem Execuliv-Comilè des Londoner
pharmaceutischen Congresses die CompleLirung der CommissioD
angebahnl nnd die Wahl je eines weiteren Delegirten aus der
Schweiz, Griechenland, Ungarn, Halien, Schwedea, Norwegen uad
aus Amerika, sowie je zweier Delegirten der Niederlande, aus Por-
tugal, Irland und Spanien veranlasst.
In diesem Oomîlé sind nun die volgenden 48 Staaten durch nacb-
stehende 35 Delegirte verlreten :
Amerika(Un.States),durchdîeHerren:Dr.J.Maîsch u. Dr. C. Ri ce.
Belgîën, durcbdieHerren: Pror. N. Gille undL. Coraelis.
Danemark, » > > G. Lotze und P. Madsen.
Deutschland, > » b Dr. G. Brunnengrâber und Dr.
C. Schacht,
England, t » n ' Pr.J.RedwoodundP,Squire(-f)
Frankreich, > > s A. Petit und Dr. C. Méhu.
Griechenland, ï den Herrn Dr. F. X. Landerer(f).
Irland, D dieHerren : Dr. G. Ticliborn u. C. H. Drfiper,
Italien, v » > N. Sinimberghiu.Pr.D- Vitale.
Niederlande, > » d Dr. P. ADkersmit und Prof. W.
Stœder.
Norwegen, s » » G. Hansen und M. Wallber.
Oesterreich, » » » J, Dittrichund A. v. Waldheim.
Portugal, B » B J. J. Alvoz und J. U. de Veiga.
Russland, d » s J. Marlciison und Rcnnard.
Schweden^ » n b W. Seba rdt und L. Slahre.
Schweiz, » » » Prof. E. SchaPr und L Ballet.
Spanien, (beide .N'amun unleserlich).
Ungarn, durclidieHerreu; Dr. G. Jarmay undR. Egressy(f).
^mmliichen Mitgliudern des in solcher Weise verstarklcn Comités
wurde soiJann von dem Geferliglon einc Liste von Arzncisloiren und
Prëpacaten mit ilem Ersuchen Ubersondet, sich sowohl darllber zu
ûussern, ob selbe odcr welche davon geeignet ersehelnen, in die
Internationale Pharmakopoe iturgenommea zu werden, so wie aile
jene Artike) angeben zu wollen, welche noch ausserdem in dièse
Liste aurgenommen werden konDten. Im Laufe der 2eit wurâflB (U*
1S.
D,B,t,zed.yGOOg[e
23& . inTERKATIONALE rHAKKAKOPOE
in solcher Weise revidirteo und ergânzten Listen oder wenigsteas
darauf bezUgliche Erkiarungen von sOinimtlichen Delegirtcn einge-
sendet und aufGrund derselbeo die endi^iltige Liste dcr in die laler-
natioDale Pharmakopoe aufzunefamenden Anikel festgestellL.
Dièse Arliket wurden nun nacL den Phannakopocn der Tolgenden
17 Lander bezUglich ihrer in denselben gegebeiien VorschrilleD
elnem Vergleicheunterzogen.
Amerika : Phannacopoea ofthe U. Slates 1682.
BelgÎËD : Pbarmacopoea Belgica 1834.
Danemark : > Danica 1868, Nachtrage187i und 1876.
Deutschland : » Germanica 1882.
Engiand : British Pharmacopoea 1867.
Frankreich : Codes Modicamenlarius(Pbarm. Française) 1884.
Griechenland: Pbarmacopoea Graeca 1868.
Italien : » Italiana(GiuseppeOro3i)1866-1876.
Niederlande : » Neerlandica 1871.
Norwegen : s Norwegica 1870.
Oesterreich : » Austriaca 1869 und AdditamoDla 1879.
Portugal : i Portugueza 1876.
Hussland : » Russica 1671.
ScbwedeD : b Suecica1869.
Scbweiz : » Helvetica 1672 et Supplément 1876.
Spanien : Farmacopoea Espanola 1865.
Ungarn : Pbarmacopoea Hungarîca 187i.
Das Krgebniss dièses Vergleiches ist das vorliegende Elaborât,
dessen vorangestellte a Erliiuterungcn » ilbor die bei Verrassung
desselbun buTol.^len Grundsiitzo AuTschluss guben sollen.
Dii;an util fUr sicli laiigvv crigt; Arbcil einessoJchen Vergleiches,
B!-scii»i.'rl liurcli Jio inliliviclii-'ii Spractiunlerscliiede in dun Phar-
makopiien, wu du' nodi .Imiiirtli vcrz^igcrl, dass gerade in den
lelzlerun Jii...vn droi i.- ue Plmiin;i!\opi>i'n ersctiieiien. Es war daber
dcm GuiL'rliglvjn, dur als ausUbcnder Aj.olhoker aucli slels soinen
Beru sp(li(:h->;n naclikoiiiiiieu muss, dor aiibei als SUindesvorlreler
aucu sonsL viuWilig in .^iiHpruuli i^cnommen i^t, niclil TrUhcr mS-
glicli, das Elaboial zum Ab.scblua.si! zu bringcn, um es den Mitgiie-
dern dur am l.ondonur Interna lions Icn |iharmaceutischt;n Congresse
designirleii Commission uocb rechtzeilig zur Begutachlung zu Uber-
senden. Docbist hiemit dieBasis geschaffcn, aufwcicher, allerdings
stets nur ein allseitiges, dem edien Zwecke gewidmetes ËDtgegen-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
nTERNATIONALE PHlBIlAKOPiie %37
kommen vorausgeselzl, eine Ëinigung in dieser die medicinischea
«ne pbarmacoutiscllun Kreiso nun Si^bon s.:il t8 Jahren bescliafti-
jiendin Frajje erzieit werlen kann.
Schliesslicli mugun etwa vorhandene Dructrubler oder nicht
strang conscqucnte Durchruhrung der Nomenclatur mit der Eil«
entschuldiglwerdËn, in welctierdasEloboratzapaDruckebefordert
und Gorrigirt werden musste.
Wien, im Àugusl l)4K5.
AnKw TOI» WALDHEÏM.
D,B,t,zed.yGOOg[e
ERLAUTERUNGEN
Aus der an die Delegirten der Intemationalen pharmaceutischen
Pbarmakopoe-Commlssion s. Z. versendeten Liste der slârk.er wip-
kendec Arzceikorper uod Prâparate wurden, entsprecbeDd den
Voten der Delegirten, 188 dieser Arttkel in den vorliegenden
Vorschlag aufgeDommeD and ii derselben gestricheo. Die Zabi der
voD den Delegirten in Voracblag gebrachten Mittel belîef sich auf
circa 500, von denen aber nur i6 aurgenommeo wurden. Die
restireudea Mitlel mussten in der grossten Hehrzahl desshalb
ausgeschiedeii werden^ weil sie nach den allgemein gellenden
Anschauuogen nicbt zu den slark-wirkenden Heilmitleln gehSren,
theils erschien ibro AuTnahme darum weniger angezeigt, als viele
dieser Mitlel schon veraltet, nur mehr vereinzelL in PharmakopSen
vorkommeD, oder es war die Nichlauftiahme dadurch gerechtrertigt,
dass dièse Mittel, wenn auch ia neueren Pharmakopoen vorkom-
mend, doch noch nicbt genUgend bekanot und angewendet
erscbeinen. Entscheidend war aber biebei vor Allem der Ûmstandj
dass oahezu aile dièse ausgeschiedenen Mittel in der Regel nur von
einem oder zwei Delegirten aus nur einem Lande zur Aubiahme in
Vorschlag gebracht wurden. Bei der Ausarbeitung seibst stellte
sich bei consequenter Einbaltung eines gewissen Principes nocb
die Aufnahme von 59 solcber Mittel als nolhwendig horaus, so dass
im Gtmsen 293 Artikel in diesem Projette aufgenommen erschânm.
Um den Delegirten der Commission sowokl iiber die Pharmako-
poen, in welcken dièse Mittel vorgesckreben sind, iiber die einge-
langten Voten der Delegirten. sowie iiber die wàkrend der Ausarbei-
tung neu aufgenommenen Mittel, die ihnen nôthige Information su
verschaffen. wurde im Elaborate unter die Namen des Pharmako-
poë-Arlikel eine klein geiruckte Colonne angefitgt, ivelche unier der
allgemeinen Beseicknung « Oi&ciuale » in Abkiirzung die Ifamsn der
Lànder angxbt, in deren Pharmakopoen die Artikel vorgesehri^ten
tind, die weitere Bexeicknung « desid. s heist c desideratum >,
D,B,t,zed.yGOO^Ie
IimBNi.TIOHlLE PHAUUIOFaB 239
« );ewUD3cht t tmd gtbt die Zakl der Deleg'rten an, wdcke sieh fUr
die Aufnahme ausspracken ; dos gekiirzte c noo des. » bezeichnet
c nicht gewUnscht » und ftihrt die Zahl der Delegirten und in AbkHr-
zung dte Namm der Lànder an, in wdchen sich selbe befinden.
Von diesen S93 aurgenommeoen Hittoln sind 37 einTache HellstoSe
végéta bî lise h en Ursprun^s, 1 ArzneistofT animalischer Nalur, 152
pharmaceuUsche Prâparate und 103 theils chemische, Lheils che-
misch-pharmaceuLische PraparaLe. Die Zahi der einfachen vegelabi-
lischen HeilstofTe betrfigt eigeotlich 43^ da von 6 PflanzenstofTen je
2 verschiedene Theile derselben zur VenvenduDg kommen.
An und fUr sich schon oder in Folge ihrer allgemeinen Verwen-
dung sind 181 HeilsloHe und Praparate von grosserer Wichtigkeit,
IlSaber namenllich in Folge ihres beschrânklerenGebraucbes, von
minderer BedeuLung.
Um diesem Unterschiede in der Wichtigkeit der Arttkel Àusdruck
su geben, wurden die minder wtchtigen mit kletner, die wiehttgeren
mit grouerer Schrift gedrucH.
Im vortiegenden Elaborate unirde die vom tondoner pharmaceu-
tiKhen Congreste aufgetragene Gleichstellung dieser Artikel im
àUgemeinen in solcher Weise durchgefuhrt, dass m dér Regel aus
den Vorsckriften der bei dieser Arbeit verwendeten PharmakopOen
fUrjeden Artikel diejenige Vonckrift ausgewUklt, oder eine solche
zusammengestellt tvurde, welcke nach den dermaligen Verhàltnitsm
am ehesten Aussicht kat, von den Pharmakopôe-Commisiionen der
oertckiedenen Lûndtr angtfwmmen zu werden.
Sellbstverst&ndiich wurde hiebei auf die neu erschienenen Phar-
makopôen, namentUch der grassereo Slaaten, auf die seitberigen in
Hedizin und Pharmacie gemachlea wissenschafllichen Fortschrilte,
sowie aaf die in praktischer Beziehung gewonnenen Errahrungen,
besondere RUcksicht genommeo. Es ist diess der Vorgang, der
s. Z. ÎD den drei Scandinaviscben Staaten^ behufa Gleichalellung
ihrer dermalen in Kraft stobenden drei Pbarmakopoen stattfand und
der auch bei Verfassung der fUr die drei vereinigten Kônigreiche
England, Irland und Scbotlland vereinbarten « BriLsch Pharmaco-
pœa > vom Jahre 1867 eingebalten wurde.
Um nun den Zweck dieser intemationalen Gleichstellung voUslàn-
dig zu erreichen, darin bestehend, dass in den Apotheken aller
tMnder die starkwirkenden, theils einfachen Arzneikorper, theUs
n Arzneimittel und Praparate stets nur von glei-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
9i0 INTEBNATIOHALE PB*R>*K0POE
cher Beschaffenkeit und namentlich in derselben Stàrke, bezUglich
ikrer viirksamen Substanz, verabfolgt werdeti, bedarfes :
I. einer einheitlichen, jede Irrung und Verwechsiung
ausschliessenden Nomenclatur filr dièse Artikel und
II. der mdglichts genauen Pr&cisirung der fur dièse
Sto£fe, Uittel und PrElparate zu forderndeQ Sigenschaf-
ten, namentlich mît Bezug auf ihren Oehalt an stark-
wirkender Substanz.
Diesen beiden Erfordemtssen wurde tm varliegenden Projecte in
der falgenden Weiae Rechnung zu tragen gesucht.
Was den ersien Punkt, die einheilliche NomenclaLur betridl, ao
bat es sich bei dem angesbelllen Vergleiche der Pharmakopoen zur
Evideoz herausgestellt, dass, wenn auch Mr die elDraclien Arznei-
kôrper, fUr mancbe Chemicalien, sowie fUr die Mehrzahl der phar-
maceutischen PrSparale, die Aufslellunf; bloss eines, in alJen Lândera
gleichen Namens fUr je einen Artikel leicht durchfUhrbar erscheinc,
diess aber bei den meisten chemischen und chemisch-pliaroiaccLi-
tiscben Prgparaten sehr schwer, won nicht ganz uornOglich sein
werde. Die Hauptschwierigkeil liegt dabei in dem Uraslande, dass
sowohl Aerzte wie Apotheker an die in ihren respectiven Pbanna-
kopiien Ubiichen Nameo fUr dièse Artikel nun schon durch mehr
als Jahrzehnle gewuhnt sind, und daher wahrscheinlich gar nichl
dazu zu vermô^en sein wcrden. (tir dièse Artikel nur mehr die in
aoich einer internalionalen Pharmakopiie far selbe angegebenen,
ibnen groasteolheiU ganz fremden Nainen zu gebrauchen.
Wenn aber auch fur diesc Praparate eine complète Einigung in
solcber Weise ausgeschlossen ersclieint, so lâsst sich docb ohne
grosse Swîerigkeil und mit gegenseitiger Vereinbarung, wenigstens
eine dem Zwecke nicht minder entsprecliendo VereinlachuDg der
Bezeichnungen auf die kleinstmuglichstu Zabi von Namen fur dièse
PrSparale herbeiruhren.
Es hat sick ndmlick gezeigt, dass z. Z. tm AUgemeinen drei
Formen der chemischen Nomenclatur fiir dièse Artikel m den ver-
scJiiedenen Pharmakopfien im Gebrauche stehen und zioar :
aj die neuerc chemiscke Nomenclatur in den PkarmakopOen :
Austriaca, Germanie^. Grœca, Helvetica, llungarica und
Russica ;
bj die Nomenclatur der d Brilsch Pharmacopœa t (Anglica) und
der PharmakopCe der » United States a /AmerikaJ und endlich
D,B,t,zed.yGOOg[e
IHTMn&TIOKALE PHÀRMÂKOPOE 241
c/ die altère Berzelius'icke Nomenclatur in dm Pkarmakopàen :
Belgica, Danica, Gallica, Hispanica, Italica, Neerlandica,
Norwegica, Portugallica und Suecica.
Es brauchten sich daher nur dieae drei Gruppen, jede fUr aich
aufeinen Namen fUr jodus miizelno Préparât zu einigen (in vielea
Fâllen buslcht scban jcLzt ditso Vereinbaruii;;) und es waren in den
meisteD Fiillen nur mehr drei Namcn, unler welchon ein solches
Prâparet in den Pharm^ikopiien zu finden ware, und unter welcben
es von den Aerzstcn aller Lânden verschrieben wflrde.
Im vorliegenden Elaborate uiurde dièse Vereinfackuttg in der
Nomenclatur dadurch angebaknt, dass solchen ckemiscken oder che-
misck-pkarmaceutischen Ârtikeln in der Regel je ein den genannten
drei Nomenclatursystemen enlnommener Name tmd zwar gewOfmlich
der am meisten gebràuchliche gegeben vmrde. Nur in Fittlen. tvo
solcke Artikel auch unter in nahezu der ganzen Welt gebrituchlichen
Trivialnamen bekannt und angewendet sind, wurden auch dièse
beigefiigt.
Ist solcher Art eiiie bedeulend vereinfachte Nomenclalur verein-
bart und gesicherl, so erscheinl es hâber auch noch dringend
geboten, ja unertâssiich in àea einzcinen Pharmakopiien aite jene
Arzneistolfe. cheniifichen und pharmacL'utischen PrSparate, wclche
einein oder dem andem Lande im Gcbrauche stBhen und in Folge
ibrerEigenschaflen, Zusammensetzung oder Bereilungsweise von,
in der Interna Lional en Pharmakopiic angegebenen, mit gleicbem
Namen belegten derlei Arzncistolfen und Prâparaten, in ihrer
Slarke, à. i. in ihrem Gehalte an wirksamer Substanz abweichen,
mit jede [rrung und Verwechsiung ausschliessenden Nanien zu
bezeichnen und scibe dadurcb, als von den Artikeln der Interna-
tionalen Pharmokopiie vcrscliiedene zu charakterisiren.
Diesem wichligen Umstnnde wvrde im vorliegenden Elaborate bei
vielen Artikeln, wo solche Irrungen oder Verwechslungen slattfinden
kUnnten, dadurch Rechnvng getragen, dass nach Anfithrung und
Beschreibung eines solchen der Internationalen Gleichstellung unter-
zogenen Artikels, in einem cigenen Nachsatze auf den unter einem
gleicfiem oder àhnlicken Namen eœislirenden, von selbem aber mehr
oder minder verschiedeiien, in der Wirkung also differirenden
Artikel hingewiesen wurde. Beziiglich der yomenclatur der ein-
fachen, namentlich vegetabilischen Sto/fe siml, wenn ein oder mehrere
Theile derselben in pharmaceutischer Verioendung stehm, selbe unter
D,B,t,zed.yGOOg[e
3|t INTBUATIOHALE PHAIHASOPOE
dem dieaen TkeUen gemeinsamen Namen der Pftanze und nicht mit
d«n, diesen Theiten zukomnienden Namen in Etaborate angefukrt, da
hiedurch die Vebersichllichkeit wesentlich gefiirdert ertcheitU.
Bei dem vorgenommenen Verglciche der Vorsckriften in den
Pharmakopoen hal es sieh abcr auch gezeigl, dass in solchen Palleo,
wo die Pharmakopoen bezUglich der zur Bereitung von manchen
pharmaceuliscbeu PrSparateo, wie beispielsweise von Eitraclen
oder Tinoturen zu verwendendQn PSanzenlbeile diSeriren, eine
Tollslândige Eiaigung Uber die Verwendung von nur einem
bflstimmten Tbeile zu dieaen Prâparaten, schwer zu erzielen sein
werdfl. Um nun den Apotheker stets in den Stand zu set-
zen, auch dos richtige vont Arzste gemeiute Prâparat zu
verabfolgen, wurde fiir jedes dieser aui verschiedeuen
PflanzenlheUen erzeuglen Prâijarate die bezûgiiche Vor-
sehrifî gegeben und wird es Sache der Aerzte sein, in
ihren Verschreibungen dièse Pràparale duroh lieifùgung
des Nameiis des zu ihrer Erzeugung verwendeien Pflan-
sentheUes, w'ie es in diesem Elaborale geschehen, genau
zu kennzeichnen.
Die in dem vorliegenden Projecte bei vielen solcher
pharmaceutischer Pràparale angefûgten Nachsâlze. a Ne
dispenaelur, nisi u medico, etc. » sowie a Si a medico,
etc. 9 haben den Zweck, dem Apotheker die RicMschnur
zu geben, tuelches Prâparat zu verabfolgen sei, faits wm
Arzte eine genauere Bezeichriung des Prâparates .ver-
gessen oder unterlassen wurde.
Die Auswaht der Pràparale in dieser Beziehung wurde
nicht willkùrlich mrgenotnmen, sondern traf immer nur
jene Pràparale, fur welche sich die Pharmakopoen in ihrer
Mehrzahl aussprachen.
Die im zweiten Punkle als nolhwendig angegebene Prâ-
cisirung der fur dièse Sloffe, Miltel und Prâparate zu
fordernden Eigenschaften fand tu der Weise stalt, dass
1. bei den einlachen Ileilstoffen, vegetabilischen oder
animalischen Ursprungs, ditrch Angabe des tuissenschafl-
lichen botaiàschen oder zoologiscken Namens, der Auto-
ren, des Fundovtes, der gebrauchten Theile der Pflanzen'
oder Thierslojfc — der Pflanzen oder Thierstoff selb&t
genau bezeichnet ■wurde welcher aUein zu pharma-
ceutischer Verwendung gelangea soll ;
D,B,t,zed.yGOO^IC
■DTEINITIONILE rOARUAKOPOE 243
durch die weitere An?.ibe der Zeit der Einsammlung, des Znslan-
dcs, tD welchem selbe aurhewalirt werden soIIbii, der Dauer der
Wirksamkeit und tler darauT basirlcn Geslaltung der VerwenduDg
— die môglichts gleiche Heilkraft dieser Stoffe gesichert
erscheint ;
2. dass bei dfn pharmaceutischen Prâparaten durch
genaue Angabe ihrer Bereiiuntfsweise und wo es besoiiders
angezeigt erschien, durch Fixiruitg eines bestimmlen GehaU
tes an wifksamer Substaiiz, und endlich, dass
3. bei den chemiscken und ckemisch-pharmaceutischen
Prâparaten wo es nothwendig erschien, durch Anjabe
ihrer Bereitungsweise, sonst aber durch Aufzâhlung ihrer
pkysikalischen Eifienschaflen in Bezug au{ form, Geruch,
Farbe, flûchtigkeit, speci/isches Gewickt, Schmelz oder Sie-
depunkt, sowie ihrer cheintschen Kigcnschaftea u. zw.
ihrer Reaction, ihrer Lôslichkeit in den gebrâuchlichsten
LôsungsmiUeln und Angabe elwaiger sonstiger, besonderer
chemischer Erkennungszeichen, endlich durch Beifûgung
der nicht gestalteten Verunreinîgungen oder Verfàlschun-
gen —
sowohl die pharmaceutischen wis dis chemischen und
chemisch-pharmaceutischen Prîlparate genilgend cha-
rakterisirt erscheineu, um eine allgemelne Q-leichfôr-
migkeit dieser PrSparate so viel aXa môglich, zu garan-
tiren.
Von ejner umslSndlichen Beschreibung der einfachen pflanzlichen
oder thieriscben Heilkiirper wurde abgeseben, da eine aolche seibst
VOD den meisten neuen Pharmakopijen, zur bessern Charakterîsî-
rung derselben, nicbl raehr niilhig erachlet wird. Ebenso wurde
von der Angabe von Prllfungsmethoden der chemischen und che-
misch-pliarmncbulJscben PrSparate Umgang genommen, da selbe,
mit Ausnahme der allerwûrts vorgeschriebenen bekannten'und
gewuhnlicben Reactionen, fUr ilie meist^n Prâparate solche Ver-
achiedenheiten aufweisen, dass einc complète Einigung in dieser
Beziehung, âhniich wie bei der Nomenclalur, kaum oder doch our
sehr schwer als moglicli erscheinl.
Bei AufsUîllung der Formeln fUr die chemischen und pharmaceu-
tischen Priiparale wurden die zu ihrer Bereitung erforder lichen Ma-
terialen, nach Theilen (parles) und nur bei Pillen (Pilulae) und Tro-
D,B,t,zed.yGOOg[e
3ii mTBBNATIORlLE PHARMIKOpSE
chisken (Trochisci), die zar Herstellung bcniithigten QuaatîtSten
Dach Grammen angegebcD, da es sich bel letzleren PrSparateo auch
Doch uru die gleicbe genaue Dosirung bandolt.
Specieli mag hier angefuhrt werden, dass fur die Bereitung der
Hedicinal-Essige (Acela), der Extracte (Eïtracta) und Tincturen
(Tinclurae) aus trockener Subslanz, ini Allgemeinen uod wo Uber-
hanpl moglich, die Behandlung im VerdrSngungsapparale vorges-
cblagen wurde, einestboils, weil unslrcilig durch dièse Art der
Bereitung die Gleichartigkeit dieser Priiparate am meislen gesicbert
erscbeiot, aDderntheils aber auch, in Folge der in dcn Pharm'iïîo-
pdeo zum Ausdruck gebrachleti, sostark differireudea Anscbauun-
gen Uber die griissere Zweckmassigkcil von Digeslion und Macéra-
tion, sowie Uber die lângere odcr kUrzere Dauer derselben.
llostreitig waren es aber die beiden Formen der neuen anierika-
uiscben Pharmakopiie {Pharmacopœa of Ihe Unit- St.) (lie sogc- .
uanalen a Abstrala » und « Exlracta fluida » welcbe fur die
gleicbmassige BeschafTenhrit der io solcher Weise hergestelllân
Praparate die groastmoglichslen Garantien bielen.
Fur die Bereitung der Pflaster (EmplastraJ uv,d saiben
/UnguentaJ soivie fur Syrupe uitd aiidere derlei pharma-
cputische Prâparale tourden wohl Formeln angrgeben,
selbstverstândlick ist es aber, dass es sich bei dtesen Pràpa-
raien in erster Linie nur um die Gkichmàssigkeit, in
Bezug auf ihren Gehatt an wirksamer Subatanz hatideia
kônne, wobei hëchtens nock auf eine môgiichst gletche
Consistenz und Farbe dieser Praparate Rûcksicht genom-
men werden môge.
Die Zulassung des zur Bereitung mancher Pflaster und Saiben zu
verwendenden vegelabilischcn Sloffes in Exlract- oder Pulverform
erscheinl durch don Umstand gorechtferligL, als manche dieser
Extrade io verscliiedenen Lândern und Pharmakopiien nichl ofrici-
neil sind, also auch nicht vorriilhig gchailen werden, dahcr nur
durch die Zulassung der Verwendung des Pulvers dem Apolheker
die sctineile Bereitung eines soiohen Prâparales ermoglicht wird.
Dassetbe gîlt van der Bereitung der Olea infusa in
Bezug auf die Verwendung vom frischetu oder getrock-
netein Pllanzenstojfe.
Bei den medioinischeii IVeinen /VinaJ wurde a fur die
einzelnen Praparate jene Weingattuiigen in Vorschlag
D,B,t,zed.yGOO^IC
INTERNITIOHALE PHARMAKOPOE ti6
gebracht, (ûr v'elcke sich die Mehrzahl der PkarmakopÔen
aussprach, dock ist es auch hier selbstverslândUch, dass
dos Hauptgewicht au( die Gkichmassigkeit des Gekalles an
wirksamer Substauz zit legeii sei.
Die im Elaborale angegcbenen Temperaturbestimmungen
verstehen sich nach Celsius' schem Thennometer, das auch
schon in den meîsten iieueren PharmakopÔen zu diesem
Z«>ecke adoptirt wurde.
Ein ebenso einiges Vorc;ehen erscheint sber auch fUr die Bestîm-
mungeu des specifischen Gdwichtes der Plllssigkeiten von grossem
Werlhe und besonders wUnscIienswerlh, Es wilrde sich ohne Wi-
derrede am bcstun empfchlen, in dieser Beziehung sich allgomeia
fur aile FiUssi^keiUin der so praktischen Densimeter (Araeoineter)
vonBrissonzubedicnen, welcbeauch in durneueslenFliarmacopoea
Gallica voin Jahre 1884 ais die zweckenlsprechendsten aDempfohlen
on d ange nom m en wurden.
Ueber die in das Elaborât aufgenommenen chemtschen
und chemisch-pharmaceutiscken Prâparate mag spectell
erwaht werden, dass von den verdûnnteii Sâuren a Acidum
aceticum dilutum i, a Acidum hydrochloricum dilutum », a Aci-
dum nitricum dilutum » und s Acidum sulfuricum dilutum B der
ebenso praklischen a!s rationellen Vorschrift der Pharmacopoea
Auslriaca enlsprechcnd, in Bezug auf ihren Concentralionsgrad
einer solciien Gleichsiellung unterzogen wurden, dass die gleicbe
Mcnge jeder dieser genannten Sauren stets durcb die gleicbe
Menge oinos Alkalis ^esâUigt werde.
Die Aufnahme von « Aconitinum Anglicutn Morsoni d
■nebst dein « Acouitinitm amûrphum » der PharmakopÔen
und dem « Aconitinum crystallisalum j> der Pharmacopœa
Gallica, somc von drei Gattungen « Digitalinum » u. zto.
des « Digilalinuin sic dictum Germanicum ( Walzj » ,
« Diffitalinum sic diclum Gallicutn arnorphum (HomolleJ »
und des « Digitalinum ci-ystallisatuyi » der neuen Phar-
macopfea Gallica geschach hauptsâchlich zu dem Zwecke,
wn die Apolheker iiber die Unlersehiede der genannten
Pi-fiparate in KemUniss zu setzen und ein Gleiches Vor-
gehen beî der Verabfolgung dieser in ihrer Wirkung so
sehr dijferirenden und slarkwirkenden Prâparate so viel
als môglich zu sichem.
D,B,t,zed.yGOOg[e
S46 nrmifÀTioNALE rHAuuKCPôi
Die im Elaborate vorkommenden verschiedenen Salzlô-
aungen uurden, ïnsoferne die Lôsung in Wasser alletn
erfolgte, als Sales soluti unter Voransteliung des dem
Salze zukommenden Namens, insoferne hiezu auch noch
Spiritus verwendet uurde, als Sales soluti spiHtuosi be-
zeichnet, um auch in der Nomenclatur dieser Pràparate,
welche in den Pharmakopôen, theils in der angegebenen
Weise, theils als Solutiones, Liguores oder Mixturae auf-
gefûrht erscheinen, die sa tuûnschenswerthe Gleichheit her-
beizufûhren.
Nur bei « Aqua phagedaenica flava ■ und f nigra i, bei c Liqnor
acidas Halleri s (oder < Aqua Rabelii >) sowie bei < Solutîo araeni-
calis Fowleri t wurden die eben genaunteD Nacnen fUr dièse PrSpa-
rate als Hauptbezeichnungen beibehalten und vorangeslellt, da
dièse Hitiel unlnr diesen Namen in der ganzen W^It bekannt sind
und eio slreng wissenschaftlicber Name selben aber nicht gegeben
werdea kann.
D,B,t,zed.yGOO^IC
PROJET DW PHAUACOPee mMATIONALE
rédigé par
Antoine de WALDHEM
Piarnaeitn à Fùnn»
tt Pritiitnl d* ta Commùnon inltmalioiiala pharnaetuHgiu pour l'élaboraUvn
d'un» pharmacopée ititrritalioHale.
mÈFACE
Lors du premier Congrès interDational pharmaceutique, tenu à
Brunswick, on avait reconnu l'avantage qu'il y aurait à roDâre
uniformes les formules de tous les médicaments héroïques et à arri-
ver à donner la même valeur physiologique à toutes les préparations
énergiques.
Ce fut la Société de pharmacie et de chimie de Paris qui inscrivit
la première b l'ordre du jour du deuxième Congrès international
pharmaceutique, tenu à Paris, le principe d'une pharmacopée uni-
verselle.
La proposition de nos collègues français fut approuvée a l'unani-
mité et les pharmaciens de tous les pays adhèrent à l'idée de rédiger
une pharmacopée unique. La plupart des sociétés de médecine, qui
s'oeoupèrent de celte question, exprimèrent l'avis qu'il était non
seulement désirable, mais même nécessaire d'arriver à rénliser ce
désiratum. Depuis lors, tous les Congrès médicaux et pharmaceu-
tiques ont adopté le vœu de la rédaction d'une pharmacopée inler-
nationale, qui consacrerait l'uniformité des médicamants héroïques
et des préparations énergiques.
Nos savants collègues, HH. Aobinet et Mialbe (hélas, trop Un enle-
vés à la scienee), de la Société de pharmacie de Paris, reçurent, du
CotigPèa de Paris, le mandat d'élaborer le plan d'une pharmaisopée
D,B,t,zed.yGOOglC
St8 PffAMUCOrtt IHTmunCHfÂUE
interQalionale. Ils présenlèrent leur projel au Congrès interaallonal
de Vienne, en 1869. Lear essai reçut une «ipprobaliou unanime el
complète; sur ma proposition, comme rariporteur do celle question
du programme, on pria les deux délégués delà Société de pharmacie
de Paris, d'achever leur œuvre, en suivant les règles adoptées
et de la compléter pour le prochain Congrès inlernational phar-
maceutique.
Le D' Méhu, délégué de la Société de pharmacie de Paris, pré-
senta un projet complet de la pharmacopée internationDle au qua-
trième Congrès pharmaceutique de Saint-Pétersbourg.
Mais les délégués des Elats, représentés au Congrès de Saint-Pé-
tersbourg, furent d'avis, tout en louant l'excellente coordination du
travail de H. Héhu, que l'œuvre qu'il leur soumettait n'avait pas été
rédigée d'après les indications présentées à Vienne par MM. Robi-
net et Mialhe. Il fut décidé que les délégués de la AUerhochst be-
stiUigte Pharmaceutische Gezellschaft zu St-Pétersburg réviseraient
le manuscrit déposé par la Société de pharmacie de Paris et termi-
neraient leur tAche pour le Congrès international pharmaceutique
suivant.
Malheureusement ce travail ne put être exécuté, d'abord par suite
de la longue maladie et ensuite à cause du décès de M. Jordan,
pharmacien à SainUPétersbourg, qui avait été nommé président de
la commission chargée de celte révision.
Malgré ce fâcheux contretemps, le cinquième Congrès interna-
tional pharmaceutique se réunit à Londres, en 1881, on y décida de
reprendre l'idée de rendre uniforme la préparation de tous les mé-
dicaments héroïques inscrits dans tes pharmacopées des divers pays
el de leur donner une action physiologique identique en préconisant
dans leurs formules les mêmes quantités de substances actives.
A cet effet, le Congrès élut un comité qui se composait de pharma-
ciens appartenant â tous les pays représentés au Coogrès. Ce comité
devait so compléter par l'adjonction des représentants des Etats
qui n'avaient pas pris part au Congrès el élaborer une pharmacopée
internationale ou universelle conforme aux résolutions prises.
En exécution de cotte décision, le comité exécutif du Congrès
international pharmaceutique de Londres et nous, nous commen-
çâmes par compléter la commission et nous fîmes désigner un
délégué par la Suisse, par la Grèce, par la Hongrie, par l'Italie,
par la Saède, par la Norwège et par l'Amérique, et deux délégués
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PBAUACOPBE INTESNATIONALE H9
par les Pays-Bas, par le Portugal, par l'Espagne et par l'Irlande. Le
coEnité ainsi complélé se composait des Sa délégués ci-dessous,
représenUiDt dix-huil états, savoir :
rAllemagne, par MM. le D' C. Brunnengrâber et le D' G. Schacht,
l'Amérique (États-Unis), par MM. le D^ J. Maisch et le D' G. Rice,
l'Angieterro, par MM. le Prof. J. Redwood et P. Squire (■[■),
l'Autriche, s J. DitLricb et A. de Waldlieim,
la UelgiquBj s le ProT. N. Gille et L. Gomélis,
le Danemark, > G. Lotse et f. Madsen,
l'Espagne, s (tes deux noms illisibles),
la France, i> A. Petit et fe D' G. Méhu,
la Grèce, » le D' F. X. Landerer (f).
la Hongrie, s G. Jarmay et R. Egressi (f),
l'Irlande, » le D' C. Tichborn et H, Draper,
rUalie, B N. Siniraberghi et le Prof. D. Vitale,
la Norwège, » G. llansen et M. Walther,
les Pays-Bas, » le D' Ankersmitet le Prof. W. Stœder,
le Portugal, » J. J. Alvez et J. U. de Veiga,
la Russie, t J. Hartenson et Rennard,
la Suède, » W. SebardtetL. Stahre,
la Suisse, » le Prof. E. Schaer et L. Baillet,
Le Congrès de Londres avait désigné comme Président de ce
comité, M. A. de Waldbeim (Autriche) ; comme Vice-Présidents,
HH. A. Petit (France) et J. Martcnson (Russie) ; et comme Secrétaire,
M. le Prof. D' R. Godeffroy (Autriche).
Le soussigné envoya à tous les membres de ce comité, ainsi
complété, une liste de médieamiîots et de préparations ; il leur
demanda de désigner ceux qui leur paraissaient avoir les qualités
ro^iuiscs pour être introduits dans une pharmacopée iutoriiationale
et il les pria de vouloir bien lui faire connaître les médicaments
qu'ils croiraient devoir être ajoutés à celte liste, A partir de cette
époque, les délégués me transmirent des listes révisées et complé-
tées ainsi que les observations relatives à leur travail. Lorsque
toutes les communications relatives à ces données me furent par-
venues, on arrêta la liste définitive des médicaments que devait
comprendre la pharmacopée internationale.
Les caractères attribués aux médicaments et les formules des
préparations furent soumis à un examen comparatif en prenant
D,B,t,zed.yGOO^Ie
SoO PHiBlUGOPfil IKTEUIATIONALB
pour base ceux ou celles indiquées dans les pharmacopées des
dix-sept pays suivants :
l'Allemagne : Pharmacopœa Germanîca 1882,
l'Amérique: » of the United Slates 1882.
l'Angleterre : British Pbarmacopœa 1867.
l'Autriche : Pharmacopœa Austriaca 1869 el Addilamenta 1879.
la Belgique : » Belgica 183i.
le Danemark : > Danica 1868 (Suppl. 1874 et 1876).
l'Espagne: b Ëspanola 1865.
la France : Codex medicameutarius(Pharm. française) 188i.
la Grèce : Pharmacopœa Graeca 4868.
la Hongrie : » Hnngarica 1871.
l'Italie : s Ilaliana (Giuseppe Orosi) 1866-1876.
la Norwège : » Norwegica 1870.
les Pays-Bas : b Neeriandica 1 871 .
le Portugal : b Porlugueza 1876.
la Russie : » Russica 1871,
la Suède: d Suecica 1869.
la Suisse : ■» Helvetica 1 872 (Supplément 1 876).
Le travail ci-aprcs Tut le résultat de cet examen comparatif; les
explications qui le précèdent donneront les éclaircissements indis-
pensables et nécessaires sur les principes suivis lors de sa ré-
daction.
On conçoit que ce travail exigea un temps relativement assez long,
il fallait faire un parallèle entre les prescriptions des pharmacopées
écriles en différentes langues ; il fut retardé également par la publi-
cation de trois nouvelles pharmacopées.
Comme nos occupations journalières sont très grandes, tant pour
l'exercice de notre profession que pour l'accomplissement des de-
voirs ailachés aux diverses fonctions dont nous sommes investis
nous nous sommes trouvé dans l'impossibilé d'élaborer plus rapi-
dement ce travail, nous n'avons pu, par suite, l'envoyer en temps
utile aux membres du comité désigné lors du Congrès international
pharmaceutique de Londres. Nous sommes d'avis qu'aujourd'hui
que la base est établie, il sera facile d'arriver à une entente inter-
nationale sur cette question qui, depuis dix-huit ans, préoccupe les
sociétés médicales et pharmaceutiques.
Dès qu'on aura reconnu la nécessité de cette œuvre, on arriver»
D,B,t,zed.yGOO^IC
PUIHHACOPËG lyrEHNATlOHALE 231
facilement à une entente par une collaboration commune et par des
concessions réciproques.
La rapidité mi^c à Timpression du travail aura eu pour efTet de
laisser subsister quelques Taules typographiques et peut-être quel-
ques erreurs dans la nomenclature suivie ; nous prions nos lecteurs
de vouloir bien nous excuser à cet égard.
A. DE WALDHEIM.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
EXPLICATIONS
Une liste de médicaments héroïques et de préparations éner-
giques Tul adressée, conformément au vote émis par les délégués
des pays lors du Congrès de Londres, à tous les membres do la
commission chargée de ta rédaction de la pharmacopée internatio-
nale; 188 de ces médicaments et préparations furent conservés et
on fut d'avis que ii d'entro eux pouvaient être éliminés.
Les propositions individuelles des membres de la commission
internationale porlcrent à environ 500 le chiffre des médicaments
à insérer dans le nouveau Codex, mais la plupart de ceux-ci ne
pouvaient être admis, soit qu'ils n'appartinssent pas à la classe des
médicaments héroïques, soit qu'ils fussent déjà, ou oubliés ou très
peu usités; soit qu'ils fussent encore trop nouveau et trop peu
connus pour justifier leur acceptation dans cette œuvre. Du reste,
leur suppression se trouvera approuvée par ce seul lait : qu'ils
n'étaient en général recommandés que par un ou deux délégués des
divers pays représentés au sein de la Commission internationale.
En procédant à l'examen comparatif dès diversiîs pharmacopées
et en prenant pour base d'acceptation, l'inscription du médicament
dans plusieurs de ces formulaires officiels, nous avons été conduit
à augmenter le chiffre primitif de S9 médicaments ; le nombre total
des médicaments inscrits dans la pharmacopée interoationale
s'élève donc à 293.
Afin de fournir aux membres de la Commission les renseignements
nécessaires, sait sur les pharmacopées gui contiennent les médicaments
inscrits dans ce formulaire, soit sur les opinions des délégués, soil sur
la décision de l'auteur, nous avons intercalé sous forme de N. B., en
petit texte, en dessous du nom latin du médicament, quelques lignes
indiquant premièrement sous la dénomination « Officinale » les noms
des pays dont les pharmacopées renseignent le médicament; en second
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHABNACOFËE INTBR NATIONALE 2S3
lieu, SOUS l'abr&viation « De9id. n /Desideratum/ signifiant dEstrA, le
nombre des délégués qui se sont prononcés pour l'acceptation des
médicaments; enfin, l'abréviation « Non des. » /non desideratum}
signifiant non dësihs le nombre des délégués qui se sont opposés à
l'inscription, ainsi que leur nationalité.
La liste des 293 substances admises comprend : 37 subslancea
simples d'origine végétale, 1 substance simple du règne animal,
152 préparations pharmaceutiques galéniques el 103 produits ou
préparations chimiques.
Le nombre des substances simples, retiré directement des végé-
taux, s'élève cependant à W et cela, parce que 6 des végétaux
inscrits rournisseut deux médicaments difTérents, employés en
pharmacie.
Quant à leur plus ou moins grande importance, on peut diviser
les médicaments inscrits dans ce Codex en 181 médicaments 1res
importants et IIS médicaments moins importants.
Afin d'indiquer nettement cette différence, nous avons fait impri-
mer les médicaments de moindre importance dans un caractère plus
petit que tes autres.
La commission, nommée au Congrès de Londres, avait été chargée
d'unifier les formules des préparations médicamenteuses les plus
énergiques, de façon que chaque médicament présentât, toujours et
partout, une action physiologique égale.
Pour arriver à un résultat pratique, après avoir procédé pour
chaque médicament à un examen comparatif des prescriptions et
des formules des diverses pharmacopées employées pour cette œuvre,
nous avons choisi, ou nous avons rédigé, les prescriptions oti les
formules qui nous semblaient, dans les circonstances actuelles, avoir
le plus de chance d'être acceptées par les commissions officielles des
divers pays, chargées d'élaborer les pharmacopées nationales.
Nous avons été guidé également pour le choix des formules par les
indications des nouvelles pharmacopées, surtout de celle des États-
Unis, ainsi que par tes progrès scientifiques et les expériences qui
furent faîtes dans ces dernières années.
On avait procédé de cette manière lors de l'unilication des phar-
macopées dos royaumes de Danemark, de Suède et de Norwège ; et
les mêmes règles avaient servi de baso au travail qui amena la
coordination de la pharmacopée unique pour les trois royaumes de
Angleterre /The British Pharmacopoea, 1867).
D,B,t,zed.yGOO^Ie
254 FBAItHjlCOI>ËB INTEtNlTlONALB
te but de la pharmacopée internationale est évidemment d'arriver
à ce résultat pratique; la délivrance dans les pharmacies de tous les
pays de médicaments identiques qu'ils soient simples ou composés,
énergiques ou héroïques; et à cet effet, il faut que le médicament délivré
présente toujours les mêmes caractères, soit de même qualité et ait la
même composition et la même puissance au point de vue physiologique.
Ces circonstances ea:igeaient :
I. Une nomenclature uniforme ;
II. Une précision exacte dam la description des qualités requises
et des caractères attribués aux médicaments.
Il ressorLjssait clairement de l'examoD des pharmacopées que
l'adoption d^unc nomenclature uniTorme élait d'une application
facile pour les corps simples el pour la plupart des préparations
pharmaceutiques (galcniques) : il était Tacilc de n'attribuer qu'un
Dom unique à ces substances ; mais la difficulté était plus grande et
elle semblait presque invincible, lorsqu'on voulut établir une
uniformité de nomenclature pour la majorité des préparations
chimiques ou chimico-pharmaceu tiques. Cette difllculté provenait
de ce fait que les médecins et les pharmaciens des divers pays sont
habitués depuis une dizaine d'années environ à la nomenclature de
leurs pharmacopées respectives et qu'ils s'accomoderaient très
diffîcilement à l'emploi d'une nomenclature donnée par une phar-
macopée interna lionale, mais complètement étrangère jusqu'ici
pour eui.
Mais s'il semble presque impossible d'arriver à une entente
complète par l'élimination d'un certain nombre dos dénominations
attribuées à ces composés chimiques dans les diverses pharmaco-
pées, il est certain qu'on peut arriver à une grande simplification
sans grandes difficultés.
Actuellement trois systèmes de nomenclature sont adoptés pour
les composés chimiques et chimico-pharmaceuliques dans les diverses
pharmacopées :
a) la nouvelle nomenclature chimique scientifique, adoptée par les
Pharmacopées Avstriaca, Germanica, Grœca, Uelvetica, Uunqarica
et Russica ;
b) la nomenclature spéciale des Pharmacopées Anglica, (British
Pharm./ et Americana (United-StatesJ ;
c) l'ancienne nomenclature de Berzelius conservée dans les Phar-
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHtKXACOPËE IXTERNATIONILE Î55
macopées Belgica, Danica, GalUca, Hispanka, Italica, Neerlandica,
Norwegica, Portugallica et Suecica.
Si chacun de ces i;roupes so mettait d'accord pour donner la
même dénominalion au mt^mo composé chimique (ce qui existe déjà
pour plusieurs phai'macopécs de chacun de ces trois groupes) on
n'aurait généralement que trois dénominaLions pour chaque prépa-
ration et il serait aisé aux médecins des divers pays de se borner
pour leurs prescriptions à l'emploi de ces seules dénominations
qu'on trouverait dans toutes les pharmacopées.
On a appliqué Pessai de celte simplification dans le projet que nous
avons élaboré, chaque composé chimique n'a reçu que trois dénomina-
tions, chaque dénomination correspond à la plus employée de celles
qui se trouvent dans les trois systèmes de nomenclature ; rarement
les dénominations anciennes ou triviales ont été ajoutées, celles-ci
sont consacrées par l'usage et sont connues par tout le monde.
Si en procédant ainsi nous sommes parvenus à atteindre cette
simplification de nomenclature, il nous parait cependant indispen-
sable, si l'on veut éviter des erreurs et des méprises de la part des
pharmaciens, lors de la préparation des médicaments prescrits par
les médecins, que les dénominations iittribuées aux composés
inscrits dans la pharmacopée internationale ne soient plus données,
dans les pharmacopées nationales, <i des préparations qui diflërent
plus ou moins dans leurs qualités de celles désignées par le mémo
nom dans la pharmacopée internationale.
Comme cet inconvénient existe pour le moment dans plusieurs
pharmacopées, nous avons eu soin, pour racîlitor les recherches,
de désigner dans notre travail celles dans lesquelles on devrait
avoir soin de changer les dénominations anciennes qui par leur
synonimie ou leur ressemblance pourraient donner lieu à des
erreurs plus ou moins fatales.
Plusieurs végétaux fournissent une ou plusieurs parties distinctes
de la plante à l'usage pharmaceutique ; il nous a paru nécessaire de
désigner dans les cas ou la plante entière n'était pas employée, non
point le nom de la plante, tnais d'accoler au nom de la plante la partie
de celle-ci qui devait être employée.
L'examen comparatif des diverses pharmacopées avait démontré
que certaines préparations de médicaments galléniqucs difTéraient
souvent considérablement, les Codex prescrivent des parties diffé-
rentes de plantes ; ces différences existent surtout pour les extraits
D,B,t,zed.yGOOg[e
256 PUaRHACOPËE inTBRNATIONAU
et les teintures. Quoique ruDiformtlé sous co rapport soit difficile,
il est cepeudant nécessaire si on ae peut parvenir à n'employer
partout qu'une préparation unique que l'on délivre toujours la
même préparation faite avec les mêmes parties de plantes.
Il nom a paru indispensable de bien spécifier dans ce pro-
jet, par des dénominations propres et différentielles, les pré-
parations pharmaceutiques suivant les parties des végétaux
employées, afin de permettre aux pharmaciens de délivrer,
en toutes circonstances, celles que les médecins ont voulu
prescrire, il incombera, à ces derniers, de tenir compte,
dans leurs prescriptions médicales, de ces différerices et d'in-
diquer si leproduit qu'ils désirent doit avoir êtépréparé avec
telle ou telle autre partie des plantes. Chaque fois que les
médecins n'auraient pas fait mention de ces distinctions, le
pharmacien devra délivrer les préparations indiquées dans
le projet.
Dans le but de faciliter, â cet égard, les devoirs des phar-
maciens, nous avons mis, d la fin d'un grand nombre d'ar-
ticles de notre formulaire, les mots : « Ne oispbhsktub, kisi a
HBDICO, B etc., et « Si k HBDICO. »
Sous ce rapport, nous n'avons pas agi arbitrairement et
notre choix a toujours été guidé par les désignations que
nous avons rencontrées dans les pharmacopées ; la prépara-
tion la plus indiquée a été celle que nous avons préconisée.
Un second point, qui nous a paru également nécessaire à
réaliser, était l'indication exacte des propriétés et des carac-
tères de tous les médicaments simples ou composés rensei-
gnés ; nous nous sommes efforcés d'atteindre ce desideratum
en indiquant :
i' Pour les corps simples d'origine végétale ou ariimalc,
leur nom scientifique, botaiiique ou zoologique, les auteurs
qui les avaient décrits, leurs lievj: d'origine, ainsi qus les
parties des plantes ou des animaux qui étaient usitées en
pharmacie. Afin que ces produits présentent toujours la même
activité curative, nous avons ajouté à ces renseignements
l'époque de leur récolte, la meilleure manière de les conser-
ver, la durée de leur efficacité, ainsi que le temps pendant
lequel l'emploi du corps siènple conservé était permis;
2° Pour les préparations pharmaceutiques (galéniqu^s).
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHiJtnlCOPâB IHTERIflTIONALB 257
la manière de les préparer et, chaqite fois que cela nous pa-
raissait utile, la détermination de la quantité de substance
active que devait contenir une certaine quantité de médi-
cament ;
3° Pour les préparations chimiques ou ckimico-pharma-
ceutiqu£Sj nous avons donné leur procédé de préparation
chaque fois qu'il nous a paru qu'elles pouvaient être prépa-
rées dans les pharmacies. Quant aux produits de cette caié-
goricque l'on retire de l'industrie, nous les avons décrits en
énumérant leurs qualités physiques, leur forme, leur odeur,
leur saveur, leur volatilité, leur poids spécifique, leur point
d'ébullition ou de fusion, ainsi que leurs propriétés et leurs
caractères chimiques; leur action de se comporter avec les
réactifs, leur degré de solubilité dans la plupart des liquides
dissolvants les plus usités; les principales réactions chi-
miques, et enfin les procédés pratiques pour reconnaître leurs
altérations ou leurs falsifications.
Les préparations chimiques et chimico-pbarmaceullques sont de
même que les préparalions pharmaceutiques suffisamment définies
pour assurer, autant que possible, une unirormité complète de ces
médicaments.
Dans la plupart des nouvelles pharmacopées, ou a considéré
comme inutile l'inscription de la description complète des corps
simples végétaux ou animaux ; de même on n'a pas indiqué les
méthodes analytiques propres à l'essai des préparations chimiques
ou chimico-pharmaceutiques ; leurs réactions ue sont plus mémo
indiquées; nous croyons que, de même que pour la nomenclature,
il sera difficile d'arriver, sous ce rapport, à une entente complète.
Nous avons indiqué par parties (partes) les quantités des divers
éléments qui entrent dans les formules indiquant la préparation des
médicaments chimiques et pharmaceutiques, il n'a été fait d'excep-
tion à cette règle que pour les pilules (pilulfc) et les pastilles (tro-
chisci). Nous avons pensé qn'il valait mieux indiquer par grammes
les quantités des substances qui entrent dans leur composition^
persuadés qu'en agissant ainsi on garantissait mieux, dans ces
médicaments, un dosage toujours exact.
Nous devons éf^alcmetit mentionner qu'après mûre réflexion,
nous nous sommes décidés à recommander l'emploi de substances
sèches et leur épuisement dans les appareils à déplacement pour la
D,B,t,zed.yGOOg[e
358 PBAUUCWÊE INTEBnATIONALE
préparation de la plupart des vinaigres médicamenteux (Aceti me-
dicara.), des extraits (Extrada) et des teintures (Tincturœ). L'emploi
de celle méthode nous semble garantir une uniToimité plus com-
plèlo de ces préparations. Les pharmacopées consucrenl des diffé-
rences tellement notables sur l'opportunité dus macérations, des
digestions et de la durée plus ou moins longue de ces opérations,
qu'il aurait été difficile de se mettre d'accord sur ces procédés en
les préconisant.
Nous devons cependant reconnaître que les modes de prépara-
tion des a Âhstracta s et des a Extrada lluida » de la nouvelle phar-
macopée américaine (Pharmacop.Ta or tho Uaîtod States), donnent
des produits présentant les meilleures garanties possible d'unifor-
mité et qu'ils méritent d'être recommandés.
Nous avom donné des formules pour la préparation des emplâtres
/EmplastraJ , des onguents fUnguenta/, des sirops (SyrupiJ, ainsi
que de beaucoup d'autres médicaments du même genre, afin d'arriver
non-seulement à des préparations ayant une même action médica-
menteuse, renfermant pour une quantité déterminée de la même pré-
paration une égale quantité de substance active, mais aussi afin
qu'on constate le moins de différence possible dans la consistance, la
valeur, la saveur et les autres caractères physiques de ces produits.
On emploie, dans la prépanition de plusieurs empliUres et on-
guents, des matières végélalos sous forme d'extraits ou de poudres
et cela par ce fait que, dans plusieurs pays, certains de ces extraits
ne se Imuvent point dans les pharmacopées officielles puisqu'ils ne
sont pas usités; afin d'arriver à une uniformité de ces produits,
nous avons publié des formules qui permelicnl au pharmacien de
les préparer, soit avec l'extrait, soit avec la poudre de la plante
sèche.
Les mêmes raisons nous ont fait admettre la préparation des
huiles par infusion fOlea infusa], soit avec les plantes fraîches, soit
avec les plantes desséchées.
Nous avons fait connaitre pour la préparation des vins médici-
naux fVina medimm./ l'espèce et la quantité des vins propres à
chaque vin, en nous guidant à cet effet sur les prescriptions des di-
verses pharmacopées et en recommandant celle qui était la plus em-
ployée, mais il est évident que, pour ces proiluits, on doit surtout
tenir compte de l'uniformité de la substance active et de la quantité
de celle-ci contenue dans une certaine quantité de vin médicinal.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PHARMACOPÉE IflTBRNATIOHJOE 259
Tous les degrés de température indiqués dans noire projet se rap-
portent au thermomètre centigrade de Celsius; il est, du reste, celui
qui a été adopté dans toutes les nouvelles pharmacopées.
Il esl rL'gi-cttablc que l'on ni; soil pas encore parvenu h se mettre
d'accord sur les instruments ii employer pour la détermination des
poids spécifiques des liquides ; mais il nous a paru qu'en (ait d'aréo-
mètres, il convenait de conseiller l'emploi du densimètre (aréomè-
tre) de Brisson; il est pratique et il a été recommandé dans la der-
nière pharmacopée française, parue en 188i.
Nous avons également à faire connaître que nous avons adopté les
prescriptions de la pharmacopée autrichienrie (Pharmacopoea Aus-
triaca] pour la préparation chimico-pharmaceutique des acides di-
lués {Acida dilutà). Ces prescriptions nous paraissent pratiques et
raisonnées. Les formules de l'acide acétique dilué {Acid, acot. di-
lut,), l'acide hydrochloriquc dilué (Acid. hydrochl, dil.), l'acide ni-
trique dilué (Acid. nitr. dil.), l'acide sulfurique dilué (Acid. sul-
fur. dil.), ont été combinées de telle manière par rapporta leur
degré de concentration, qu'une mémo quantité d'un alcali est tou-
jours saturée par la mi^me quantité de chacun de ces quatre acides
dilués.
Nous avons admis, dans notre projet, l'aconitine anglaise de Mor-
son [Aconitum anglicum MorsoniJ, à côté de l'aconitine amorphe des
pharmacopées /Aconitum amorphumj et de l'aconitine cristallisée de
la Pharmacopée française /Aconitum crystallisatumj ; de même que
les trois espèces de Digitaline, Digitaline dite Allemande de Wah
/Digitalinum sic dictiim Germantcum /Wah], de la digitaline amor-
phe française de Ilomolle /Digitalinum sic dtctum gallicum /IIo-
molle/ et de la digitaline cristallisée de la nouvelle pharmacopée
française /Digitalinum crystallisatumj, afin de pouvoir renseigner
les pharmaciens sur la différence d'action physiologique des produits
et afin de pouvoir établir des points de comparaison entre leur acti-
vité médicamenteuse.
Nous avons été amenés dans notre travail àprésenter diverses solu-
tions de sels; celles-ci sont désignées dans les pharmacopées par les
noms de solutions /SolutionesJ, de liqueurs /Liquoresj ou miœtures
fUixlurœj ; pour unifier la nomenclature de ces préparations, nous
avons pris comme règle, lorsque les dissolutions étaient faites dans
l'eau, de les appeler « Sohtti », en y ajoutant le nom du sel dissous;
si Valcool servait de véhicule, nous les appelons a Soluti spirituosi ».
D,B,t,zed.yGOOg[e
S60 PBIIUUCOPÉE INTEKKATIOnALE
Cette règle n'a pas été appliquée è l'eau phagédénique jaune et
noire (Aqua phagcdœnica flava el nigra), à la liqueur acide de
HalIcrouEau de Rabel (Liquor acidus Hallerl vel Aqua Rabolii),
ainsi qu'à la solution ou liqueur arsénicadf- de Fowler (Solutio ar-
senicalis Fowlerî). Nous n'avons pas modifié les dénominations de
ces médicaments; ils sont trop connues dans tous les pays sous ces
noms; nous avons jugé inutile de les changor, la modification ne
nous parraissait nullement justifiée.
A. ïON WALDHEIM.
D,B,t,zed.yGOOglC
PRÛJECTCM PHARKACOPOEAË MERlTIOMLiS
MEDICAMINA SIMPLIGIA
ET COMPOSITA CONTINENS, TUM HEROIG^ INDOLIS
TUM MAJORE VI PR^DITA.
ABBREVIATIONES
Amer
pro
Pharmacopcea Amencana [U. 81. j
el pro De légat
0 Amerkano (U. St.)
Angl.
_
—
Angliua [di. Brtt.)
—
—
Anglico (Gr. Btit.)
Anstr.
—
—
A.ustrl8ca
—
—
Aueirlaco.
BeJg.
—
—
Belgica
—
—
Belgieo.
San.
Danlca
DaniCD
Gall.
_
—
Gallica
_
—
Gallica.
Craec
_
_
Graecs
_
—
Graeco.
HelT.
_
_
Uelvetica
_
—
Heiretici).
HUp.
-
-
Hispanica
—
-
EUQg.
—
—
Hungarica
—
—
Bongarico.
Iric.
—
—
Irico.
lui.
—
—
Ilalica
,_
—
Italico.
Meerl.
_
_
?(eerlantlica
_
_
Meerlaodioo.
Mer».
_
-
Xorregioa
—
—
Worvegico.
Port.
—
-
PorlDgallica
—
—
Portagallico.
Rnss.
Rnssica
Knwico.
Snec.
-
—
Snecica
-
-
Snecico.
D,B,i..d,Coo'^le
S6S PHIMUCOPOUB inTIUUTIOHALIB
AGETUM GANTHARIDUM
N. B. Officinale : AtigL
Paretur e Cantharidum pulvere uti Acelum Scillae.
AGETUM CAMTHARIDUM COMTOSITUM
N. B. Officinale : Port.
Bpc : Cantharidum recenter pulverat. . partes tO
Ëuphorbii pulverati partem 1
SpiriUis 70 % parles 10
Acidi acetici diluti » 20
Aquae destillal s 70
Macéra Canlharidiim et Ëuphorbii putveres mixtos cum Aquao
et Spiritus aa partibus 10 et Acidi acelici diluli parlibus S in
apparatu depulsorio per triduum, (um Jiquor, reliquas Aquae et
Acidi partes comiuixtas per vices affundeado, edluat, ut liquidi
obteott siDl partes 100.
AGETUM GOLGHIGI SEMINUM *
N. B. Offii;iriale : Port. Russ.
Paretur e Colchici seminibus grosse pulveralis uti Acetum
Scillae.
* Uispeneetur semper Acetum Colcblcl e tubertbus paratuui, Dun-
nJBi a niedicu deBignaifo u Beniiiiuoi u in praescriptione addiU ait.
ACETUM COLCHICI TUBERUM
N. B. Officinale : Belg. Gall. Graec. Hisp. Ital. Neerl. Port.
Desid. a 26 Deleg. — Non desid. a 9 Deleg. (l Amer. 1 Dan.
2 Germ. 1 Graec. 2 Hisp. 2 Suec.)
Paretur e Colchici luberlbus grosse pulveratis uli Ace-
tum Scillae.
D,B,t,zed.yGOO^IC
FEÀIIUCOPOKIE INTERNÂIIOHÀUB 263
ACETUM DIGITAUS
N. B. Offlcinalo : Belg, Germ. Helv. Neerl.
Desid. a 3 delcg. (2 Nc-erl. 1 Siiec.)
Paretur e Digilalis foliis grosse pulveratis uti Acelum Scillae.
ACETCH LOBEUAE
N. B. Officinale : Americ.
Paretur e Lobeliae herba grosso pulverata uti Acetum Scillae.
ACETUM OPn VIL THEBAÏCUM
N. B. Officinale : Suec.
Paretur ex Opio pulverato uti Acetum Scillae.
ACETUM OPn COMPOSITUM *
ACBIUH OPlt AROMATICUH. GUTTAE NIGHAE BRITANICAE.
N, B. Officinale : Aniâr. (âub nomino s Acetum Opiî s).
Btilg. (s. nom. Acet. Opii aromatic. vel i Guttae nigrae Britan.) i
Qall. (s. nom. c Guttae nigrae Britanicae. b)
Rpe : Opii pulverati parles 10
Nucis moscbalae pulv s 3
Croci pulverati partem 1
Spiritus 70 % partes 10
Acidi acelici diluti » 21)
Aquae destillatae s 50
Hacera pulvercs commixtos cum Aquae et Spiritus aa partibus
40 et Acidi acetici partibus o in apparatu depulsorio par très
dies, tum eflluere sine, reliquas Aquae et Acidi partes commixtas
per vices aiTundendo ; liquoris obteuli sint partes 80, quibus
admisce solvendo Sacchari pulverati partes SO.
' In PbarisacopoeB Callica Opii quanliUs valde dlffert. In Pbannacop-
Americ. Dornen « Acetam Opii n matandum eal.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
28i PHlIVtCOPOElE INTBBNA.T[0NiL18
ACETUM SCILLAE vel SQUILLAE
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop.
Desid. a 32 Delegat, — Kon dasid. a 3 Deiag. (1 Dan. 2 Hisp.)
Rpe : Scillae bulb. siccat. grosse pulverat. . parlem 1
Spiritus 70 y. 9 4
Acidi acetici diluti parles 2
Aquae destillalae » 7
Macéra scillae pulverem cam Spirilas et Aquae aequalî
et cum Acidi acetici dîluti qoarta parte in apparatu depul-
sorio per triduum, tum efHuere sine reliquas Aqaae et
Acidi partes cooimiiLtas per vices affundeado, ut liquidi
obleuli siut parles 10-
ACroUM ACETICUM
Acidum aceticum glacieile^
N. B. Officinale : in omnibus Pbarmacop. cxccptîs : Dan.
Neerl, Norv,
Des. a 31 Delegat. — Non Desid. a4 Delegat. (2 Hisp. 2 Ital.)
Liquor limpidus, ioflammabilis et plane volatilis, coloris
expers, odoris et saporis pungeutis. valde acidi, p. sp.
1,064, frigore in crystalios concrescens.
Id 100 partibus ad raiuimum 96 partes Acidi acetici
couliDeat.
Accidum aceticum ab Acîdo suifurico et sulfuroso, ab
Acido hydrochlorico et a Melallis sit liberum et odorem
empyreumaticum non spargat.
ACIDUM ACETICUM DILUTUM '
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop.
Liquor limpidus, plane volatilis, coloris espers, odoris
D,B,t,zed.yGOOg[e
PBAUIACOPOBAS IHTEBNAnONjU,lS 265
et saporis fragrantis acidi, non empyreuraatici, p. sp. I,0Ï9.
CoDtiDcat in 100 partibus ad minimum 20,4 partes Acidi
acetici.
Acidnm aceticum dilutum ab Acido sulfurico aut sulfu-
roso, ab Acido hydrochlorico et a Melalis sit liberum.
* Acidnm Bceticam dilutum mlnue quam 20,4 partes Acidi acetici continens
nomloe < icelnm purum » designetur-
ACIDUM ARSENICOSUM
Acidum areeniosum.
Arsenicum album.
N. B. Offidnale : in omnibus Pharmacop.
Di'sid a 28 Deleg. — Non dcsid. a 7 Deiegat. (2 Angi. 1 Austr.
2 Hisp. 2 Norv.)
Frusia alba, ponderosa opaca et porcellano similïa, aut
pellucida et vilro similia, in fractura conchoidea niteotia,
saporis dulciusculi, leviter acris et nauseosi, odoris exper-
tia. Arsenicum difïîcile sotvitur in Aqua frigida, facilius
' in Aqiia bulliente, facillime in solutionibus alcalinis et
in Acido hydrochlorico diluto, Tere insolubile est in Spi-
ritu frigido. Calefactum fumum album iDodorum emittit
et calore aucto plane avolat. Pruais candentibus inspersum
odorem alliaceum spargit. Sublimations in (ubo vitreo aut
in massam albam aut in crystallos nitoris vitrei tum octae-
dricas, tum telraedricaa convertitur.
Ne sit Arsenico sulfurato inquinatum.
ACIDUM ARSENICOSUM TEL ARSENIOSUM SOLUTUM '
ABSBMCUH AlBUM SOLCTOM
N. B, Officinale : Amer. Angl.
Rpe : Acidi arsenicosi pulv partem <
Acidi hydrochiorici partes 2
Aquae destîllatae q. s.
D,B,t,zed.yGOOg[e
^6 PHARIUCOPOEAE INTEKHATIONILIB
Coque Arsenicum cum Acido hydrocblorico et Aquae destillalae
partibus 23 ad perfectam soluliouem. Filtra et liitratum cura (anta
Aquae destillatâe copia élue ut iiquoris slnt parles lUO.
Liquor iimpidus, coloris et odoris expers, acidae reactionis.
' Sub Domine lAciiluin
Jn Pharmac. GaIJIca suJui
buB lOUO sublnteltigitur.
ACmUM BENZOICUM
Flores Benzoës.
N. B. Officinale : in omnibua Pliarmacop. excepta Hung. — Desid.
a 28 Delegat. — Non desid. a 7 Delegat. (1 Amer. I Dan. 2 Glerm.
2 Hiap. 1 Russ.)
Sublimatione e Resioa Benzols pulverata paratum.
Lamellae vel crystatli aciculatcs, albidae vel subdavae, in
aëre permaDentes, nitoris scricei, odoris grati, bcRZoini.
Acidum benzoicuin diflicile in Aqua frigida, facilius in Aqua
bulliente, facilltme in Spiritu, Aethere et in Chloroformio
solvitur. Calefactum primum liquescit, deinde avolat nullum
restdaum relinquens.
Ne sit Acido cinnainomico nequc liippurico inquinatum.
AGEDUM CARBOLICUM
Acidum phenelicum vel pheaicum. — Phenolum.
N. B. Officinale : in omrjibus Pliarmacop. cxceplis : Belg. Graec,
Hisp. — Desid. a 33 Delegat. — Non desid. a 2 Delegat. (Hisp.)
Massa valde bygroscopica, decolor vel vix rubiounda,
odoris et saporis acris, Kreosoto similis, crystallis aclculari-
bus longis, tenuibus coniposita, quae calore versus 35°, et
humiditate ex aëre attracta, ad liquorem p. sp. 1,065
circiler liquescit. Calore aucto Acidum carbolicum cum
flatnma alba sine residuo deflagral. Id Aquae circUer 20
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PHAIIUCOPOU nTBIHAIIOHALIS S67
parlibiis solvitar et facillimefolubile est in Spiritu, Aethere,
Chloroformio, Glyceriiio, Carbooeo sulfurtito; in Oleîs
fixis et volatilibus; in Benzolo et in Natrio hydro-oxyclato
soluto. Coagulât albumen et Collodium, cum Fen-o sesqui-
chlorato soluto mixtum illo colorem cœruleum tribuit.
ACroUM f:HROMICUM
N. B. Officinale : Amer. Austr. Gall, Germ. Helv. Hung. Ital.
Neerl. Port. Russ. — Desid. a 23 Deleg. — Non deaid. a 12 Deleg.
(S ADgl. 2 Austr. 1 Qraec. 2 Hisp. 1 Iric. 2 Nâârl. 2 Norv.)
Crystalli prismaticae, aciculares, aUve déliquescentes, ino-
dorae, coloris coccJnei. Facillime in Aqua solvuntur, cum
Aetbere vel Spititu 90 "/• comburant. Calefaclae primum
liquescunt, deinde in Oxyduni cbromicum, obâcure viride,
evolutione Oxygenii transFormantur.
Acidum cbromicum ne nimis sit Acido sulfurico Inqui-
natum
ACIDUM HYDROCHLORICUM vel HYDROCHLORATUM
Acidum chlorhyâricum vel Âcidum muriaticum.
N. B. Officinale : in omnibus Phurm. exceplu Ilelvot. — Deaîd. a
32 Deleg. — Non desid. a 3 Dolegat. (1 Helv. 2 Hiap.)
Liquor limpidus, plane volatilis, coloris expers, odoris
poDgentia, sufTocanlis, aëre vapores albos emittens, saporis
valde acidi et causiici, p. sp. 1,12.
Conlineat in 100 partibus ad minimum 24,24 partes gasis
hydrochlorici.
Acidum h>'drochloricum sit ab Arsenico, Chloro, ab Acido
sulfui-ico et suU'uroso, a Ferro aliisque Melallis ttberum.
D,B,t,zed.yGOOg[e
. S68 pUBMACopou nrriiNinoMALiB
ACIDUM HYDROCHLORICUM DILUTUM
Acidum hydrochloratum dilutum.
Acidum chlorhyhricum dil. — Acid. muriatio. dilut.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. — Degid. a. 33 Diilegat.
— NoD Hesid. a 3 Deiegal. (S Hisp.)
Rpe : Acidi hydrochlorici . . . partem i
Aquae destitlatae .... » 1 misce.
Sit pond sp. 1,06, conlineal ia 1 00 partibus 19,i partes
gasis hydrochlorici.
Acid. hydrochloric dil. ab Arsenico, ab Acide sulfurico
et sulfuroso, a Ferre aliisque Melallis sit liberum.
ACIDUM HYDROCIANICUM DILUTUM
Acidum cyanhydricum ve) prussic. vel hydrooyaaatuin
dilutum .
N. B. Officinale : Amer. Angl. Beig. Gall. Graec. Helv. Hisp. Ital.
Norv. Port. Russ. — Desid. a 30 Delegat. — Non desid. a 5 Delegat,
(1 Austr. 2 Hisp. 2 Suec.)
Liquor Umpidus, volalilis, coloris expers, odoris et sapo-
ns puDgentis et caracterislici Amygdalarum amararam,
reactionis exiguë tameo acidae, p. sp. 0,997.
Contioeat in 100 partibus 2 partes Acidi hydrocyanici.
AQDUM NITRICO NITROSUM
ACIDUM NITBICUK FUHANS
N. B, Officinale : Dan. Germ. Graec, Helv, Norv, Russ, Suec. —
Desid. ab 1 Delegat. (Dan.)
Liquor limpidus e rubro-fuscus, p. sp. 1,t5 ad 1,50, aëre vapo-
res e flavorubros exhalans, Sit Acidum nitrico-nitrosum a Hetallis-
Acidisque sulfurico et hydrochlorico liberum.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PBAHMACOPOIA INTEBNATIONàLIS 269
ACmUM NITRICUM
Acidum eizoticum.
N. B. OfflL-inale : Amer. Angl. Austr. BeJg. Gallic. Hisp. Hung.
Ital. Noerl. Porl. ~ Desid. a 32 Delegiit. — Non .lesid. a 3 Delegat.
(1 Helr. 2 Hisp.)
Liquor limpidus, volatilis, incolor, saporis vehemeater
acidi, p. sp. 1,30-
ContiDeai in 100 partibus 48 parles Acidi nitrici.
Acidum nitricum a Melallis, ab lodo et Actdo iodico, ab
Acido oitroso et sulfurico, et a Chloro plane liberum sit.
ACIDUM NITRICUM DILUTUM
Aciâum azoticum dilutum.
N. h. Officinale : Americ. Austr. Be]g. Dan. Germ. Graec. Kelv.
Hung. Norï. Russ. Suec. — Desid. a 32 Delegat. — Non desid. a 3
Delegat. (1 Dan. 2 Hisp.)
Rpe : Acidi nitrici partem 1
Aquae destillatae .... parles 1 ,2 misce.
Liquor limpidus, volalilis, decolor, saporis acidi, p.
sp. i,\3.
Contineat in 100 partibus 21,42 parles Acidi nitrici.
Acidum nitricum dilutum sit a Metallis, ab lodo et Acido
iodico, ab Acido nitroso, bydroclilorico et sulfurico plaue
liberum.
ACmUM PHOSPHORICUM DILUTUM
N. B. Officinale : in omnibus Pharm. excepta Hisp. — Desid. a 30
Deleg. — Non desid. a 5 Delegat. (1 Dan. 2 Germ. SHisp.)
Liquor limpidus, decolor et iaodorus, saporis acidi, p.
sp. 1,098
D,B,t,zed.yGOO^Ie
870 PaARIACOPOE* INTERNAT ion ALIS
Contineat in 100 pariibus 16,66 parles Acidi orthophos-
phorici.
Acidum [thosphorirum dilulum iiberum sit a Metaltis, ab
Acidis : arsenicico el arsenicoso, phosphoroso, nitrico, sul-
furico et hydrochlorico et ab Alcaliia.
ACmUM SALICYLICUM
N. B. Officinale : AmeHc. Austr. Dan. Gall. Oerm. Helv. Ital. Port.
— Desid. a 28 Delegat. — Non desid. a 7 Delegat. (2 Angl. 2 Oerm.
2 Hisp. 1 Russ.)
Pulvis microcrystallinus albus vel crystalli prismaticae
aciculares albae levés, reactioaisacidae, in aëre permaoeotes,
odoiis fere expertes, saporis dulciuaculi acris. Calore 160"
circiler Acidum salicylicum liquescit et cum flamma sine
residuo denique comburat. Facillime solvitur in-Spiritu,
Aelhere et Chîoroformio fervido, facile in Aqua bulliente, ia
Glycerino et in solulionibus Salium reaclionis alcalinae,
didicile solubile est in Aqua frigida.
ACIDUM SULFURICUM
N. B. Officinale : in omnibus Pbarm. — Desid. a 32 Delegat. — Non
desid. a 3 Delegat. (1 Helv. 2 Hisp.)
Liquor limpidus. corrosivus, causlicus, olei spissitudînis,
coloris el odoris expeis, saporis veliementer acidi, evapora-
tione nihil residui relinquens, p. sp. 1,840, in 100 partibus
ad minimum 96 partes Acidi sulfurici hydrali conlinens.
Acidum sulfuricum ne sit Arsenico nec Acido sulluroso,
nec Acido nilrico neque Melallis, iinprimis Plumbo, inqui-
nalum.
ACIDUM SULFURICUM DILUTUM
N. B. Officinale : in omnibus Pharm. — Desid. a 33 Delegat. —
Non desid. a 2 Delegat. (Hisp.)
D,B,t,zed.yGOOg[e
PBARMACOPOEA INTERNATKMALIg 371
Rpe : Acidi sulfuric partem. 1
Aq. deslillalae partes 5
niisce lege arlis.
Liquor limpidus, coloria et odoris expers, saporis acidi,
p. sp. 1,H7.
lu 100 partibus contiaeat 16,6 parles Acidi sulfarici
hydrali.
Acidum sulfuricum dilutum sit ab Arsânico, a Metallis, ab
Acidis suifuroso et aitrico plane liberum.
ACONITINUM VEL ACONITINA
Aconitia.
N. B. Officinale : Anglic. Austr Belg. Héiv. Hisp. Hang. Ital.
Neerl. Port. Russ. — Desid. a 29 Delegut. — Non desid, a 6 Delegat.
2 Germ. Z HUp. 2 Suec.)
Palvis amorpbus albus, saporis atnari dein acris, urentis,
reactionis alcalinae. Ad 80° liquescit, quia vapores aqueos
edat. In partiqus 150 Aquae frigidae difficile solvitur, fa-
cilius in 50 partibus Aquae bullienliâ, in massam resinosam
flavescentem conglutinans, facillime solvitar in Aeibere,
Spiritu et Chloroformio,
Pev Acidum suiruricum Aconitinum colorem ab initio
flavum dein e rubrofuscum induit ; in Acido nitrico solutum
Aconitinum decolor manet. Solutio aquosa Aconitint cum
Tinclura lodi praecipitatum obscure fuscum producit.
ACONITINUM (ACONITINA VEL ACONITIA) ANGUG. MORSONI. *
Pulvis subtilissimus, sordide albus^ depingens, saporis urentis
non amari, reaclionis alcalioae, in Aqua bulliente non liquescens,
solvitar in SO partibus Spiritus bullientis el in 1 00 partibus Aetheris
bullienlis, e quibus solutioaibus facile in crystallos abit. Solvilur
etiam in 230 partibus Chloroformi, Cum Acido sulfurico concenlrato
Aconitinum Anglîc. Morson. non tingitur.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
272 PHÂkHACOPOU tNTEKNATlOHALIS
ACONITINUM CTYSTALUSATUM GAlilCUM. *
N. B. Officinale : Gallic.
Tabellae rhombicae, décolores, ad ISd" liquescentes, vapores
aqueos non edentes, saporis amari, pungentis, vix ia Aqua frigîda,
in Glycerino el Petroleo levi solvunlur, facilJus in Aqua fervida, in
Aelhere et Benzino, racillime vero in Gbioroformio.
* Vea dispenselur u Acnnillonm Caille- crysialllealniii ■, niti a
medioo AcoDitinum additis verbis <i crystslilsat. GatHc< u praescrlpbun ait.
Aconltum Napellus. Iiinii.
Aoonitum taurlcum vel ueomont. Wulf. (Ranunoulac.)
N. B. Officinale : in omnibus Pharm. — Desid. a 31 Delegal. —
Non desiil. a 4 Delegat. {Z Ital. 2 Norv).
Planta perennis, in regioaibus totius fere Europae sponte
crescens.
Folia (Herba) et Tubera (Radis).
Tempore florescentiae g planta spontanea et non ex culta
colligaatur et sicceotur. Ne ultra annum serventur.
ÂETHER
N. B. Officinalis : in omnibus Pharm. — Desid. a 28 Delegat. —
Non dosid. a 7 Delegat. (1 Amer, 1 Dan. 2 Germ. 1 Helv. 2 Norv.)
Liquor limpidus, valde volatilis et inflammabilis, coloris
espère, odoris suavis refiige nantis, saporis urentia duiciusculî
in aoiarum abeuenlis, reaclionis neutralis, pond. sp. 0,725.
Solubulis est in omni proportione in Spirilu, Chloroformio,
Benzolo, Benzino, in Oieis ûxis el volatî/ibus ; in 8 volumi-
nibus Aetheiis 1 volumen solubile est Aquae. Sua sponte
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHUHACOKSjI inTBENÀlIONAUS %1A '
evaporatus ne relinquat residuam neque odorem alienum
spargat.
AETHER GHLORATUS SPIRITUOSUS
SPIRITUS AETHBRIS CBLOBATI
SP1R1TVS SALIS DULCIS
N.B. OfScinalis: Belg. Dan. <ïraec. Helv. Hisp. Ita!. Neerl.Norv.
— Desid. a 23 Delegal. — Non desid. a IS Delegat. (1 Amer. 1 Dan.
2 Germ. 2 Hisp. 2 Iric. 2 Norv. 2 Suec.)
ftpe : Kalii bicbromici partes i
Acidi hydrochlorici » 20
Ingère in cucurbitam amplam, tum sensim infunde sine agitatione
Spiritus 90 % Parles 80 et distillatione balneo aquae etice
partes 70,
Destillalain si opus erit Magnesio hydrocarbonico saturetur, a
sedimento defundatur et leni calore rectilicetur.
Liquor limpidas, coloris expers, odoris aetherei suavis, non
acidus, p. sp. 0,838 — 0,843.
AETHER NITROSUS SPIRITUOSUS
SPIRITUS AETBESIS N1TR08I
SPIRITUS niTRI DULCIS
N. B. Officiiialis : in omnibus Pharm. exccptia : Austr. Gall. Hung.
— Desid, a 26 Delegat. — Non desid. a 9 Delegat. (i Amer. 1 Dan.
2 Germ. 2 Iric. 2 Norv. 1 Russ.)
Rpe ; Spiritus 90 •/• partes 48
Acidi nitrici d 12
Misce et sepone per 12 horas, tum in retortam vitream ingère et
destïlla, donec parles 40 transierint, quae cum Magnesio osydato
neutralisenlur et horis 24 circumactis ex aquae baloeo rectificentur.
Liquor limpidus coloris expers vel subdavescens, odorîs suavis
aetberei, saporis dulciuscull ustulantis, plane volatilis etab Acido
quantum fieri polest liber.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
87« PHAIMACOPOU INTBUMTIONàLIS
ALOÊ
AloS vulg., A. socotrina Lam., A. perfol. var., A. ferox
Linn. A. purpur., A. Africana Haw., A. Africana, A.
plicatilis Mill., A. arborescans Mill., A. comraeliQ.
Willd,, A,, spioata Thuiib.,Aloë lingaa. (Lilîaceae.)
N. B. Officinaliâ ; in omnibus Pharra. — Desid. ab U Delegat.
(I AuatP. 1 Dan. 2 Hung. 2 Itai. 2 Norv. 2 Port. 1 Russ.)
PlaDta in Africa australi et in lodia occidentali el orientait
indigena.
Succus induratus foliorum diversarum Aloës specierum
sub Domine : Aloë Capensis (Aloë socotrina vel lucida) et
Aloë Barbadensis (scu liepalica) ubique nolus.
Solvitur Aloë in Aqua frigida solummodo ex parte, resinam
mollem relinquens ; cum Aqua fervida turbidam, cum Spiritu
limpidam fere solutionem praebeat.
AMMONIA VEL AMMONIAGUM SOLUTUM
Ammonium caustic. solutum.
N. B. Offîciiialis : îd omnibus Pbarm. — D^sid. a 31 Ddegal. —
Non desid. a 4 Delegat. (2 Oerm. 2 Hisp.)
Liquor limpidus, nebulas densas exhalans, plane volatilis,
odoris peneirantis peculiaris pungentis, saporis valde causlici,
reaclionis alcalinae, p. sp. 0,960. Condaeat in 100 partibus
10 partes Ainmoniae.
Ammonia ne sit empyreumalica, et ab Acidis : carbonico,
sulfurico et hydrorhiorico, a Caice el a Metallis libéra.
AMYLUM VEL AMYLIUM NITROSUM
Amyli nitris. — Aether Amyli nitrosua.
N. B. Officinale ; Amer. Gall. Germ. Heh-, — Desid. a 17 Delegat.
D,B,t,zed.yGOOg[e
rHlRMÀCOrOl IHTBRHATIOIIIUB S75
(2 Ang). 2 Belg. 1 DaD. 2 Germ. 2 Hung. 1 Irîc. 2 Ital. 2 Norv.
1 Russ. 2 Suec.)
Liquor liinpidas, aethereus, pallide flavus, odoris aetheri
fructuam similis, saporis ustulantis aromatici, reaclionis
oeutralis vel qaain minime acidae, p. sp. 0,873 — 0,87i.
Âmylum nilrosum vix solubile est Id Aqua; cum Spirilu,
Aethere ei Chtoroformio ia omni proportione miscitur. Galoru
97° ad 99° ebullit, inceosum cum flamma flava, lucida et
fuligÎDosa deflagrat
Alcoholis amylici nec non Amyli nitrici quam maxime sit
expers. Servetur sub Magnesio oxydato.
AMORPHINUM HYDROGHLOMCDM
CHLOHHTDRAS APOHOSPHICUS
N. B. Officinale : Amer. AuHr. Oall. Oerm. — Desid. a 28 Delegat.
— NoD desid. a 7 Delegat. (S Angl. 1 Oraec. 2 Hisp. 2 Irio.)
Piilvîs crystallious anhyder, e griseo albus, exiguis crystallis
decoloribus splendentibus iatermixtus, lucis et aflris accessu viri-
descens, inodorus, saporia amari et reactionis neutrius. Solvitur
ApomorphinuiD hydrochtoricum in Spiritu, facilius Îd Aqua, diffi-
ciliDs in Aethere et Chlororormio. Solutio aquosa decolor sit vel
baud colorata et cum solulioae Natrii hydrocarbonici praecipitatum
album praebeat, quod in Aetbere purpureo, in Ghloroformio viola-
cée colore solvitur.
AQUA AMYGDALARUM AMARARUM
N. B. Offîcinalis : in omnibus Pharmacop. exc&ptis ; Aogl. et Gall.
— Desid. a 29 Delegat. — Non desid. a 6 Delegat. (2 Hisp. 2 Iric.
2 Ital.)
Destitlatione Amygdalarum amararam grosae pulverata-
rum, ab Oteo preli ope liberalarum cura Aqua oblenta ;
contiDeat in 1,000 parlibus, 1 partem Acidi hydrocyaoici.
Sit ab Oleo aelhereo, quantum âeri potest, libéra.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PHÂUUCOPU IHTEBNATIOIUUB
AQUA LAUROGEEIASI
N. B. Ûâlcinalis : Angl. Austi. Belg. Gall. Graec. Helv. HuDg.
liai. Port. — Desid. a 28 Delegal. — Non desîd. a 7 Delegal. (1 Dan.
2 Hisp. 2 Norv. 2 Suec.)
Destillalione Laurocerasi foliorum recentium concisorum
cam Aqua obleola ; contiaeat in 1,000 partibus parlein 1
Acidi hydrociaDici.
Sit ab Oleo aethereo, quaDlum fieri potesl, libéra.
AQUA PHAGEDAENICA
Aqua phagedaenica lutea, flava, vel rubra.
Lotio Hydreirgyri flava.
N.B. Ofificinalis : Angl. Belg. Djiii. Gall. Graec. Helv. Hisp. Ital.
Neerl. Russ. — Desid. a 32 Delegat. — Non desid. a 3 Delegal.
(1 Oraec. 2 Hisp.)
Rpe : Hydrargyri bichlorati corrosivi. . partem 1
soive in pauxillo Aquae destillatae et banc
solutionem iniscecumAquaeCalcis. partibas 300
Paretur ex tempore.
AQUA PHAGEDAENICA NIGRA
Aqua mercurialis nigra.
Lotio Hydrargyri nigra.
N.B. Offîcinalis : Angl. Dan. Graec. Helv. Ital. Russ. — Desid. a
28 Delegat. — Non desid. a 7 Deleg. (1 Graec. 2 Hisp. 2 Ital. 2 Port.)
Rpe : Hydrargyri chlorati mitissubtilissimepulv. part. 1
Aquae Calcis partes 100
Misce exactissime terendo. Paretur ex tempore.
D,B,t,zed.yGOO^IC
puMucopu nrmtRÀTioiiAUg ST7
AQUA VEGETO-UINERAUS GOULAROI *
AQDA PLDHBIU SPIUTCOSA
N. B. Ofilcioalis : in omuibu3 Pharm. — In Ph. Americ. Oerm.
arsec. etNeerl. Bine Spirilu. — Desid. a 7 Dele^at. (1 Daa.2Ital. S
Neerl. 2 Nopv.)
Rpe : Plumbi acetici basici soluti .... partes 2
Spirit. 70 •/. » 8
Aquae communis s 90
* Sab Dcmioe « Aqna plambica » mixturs e
PJambI acetici baiicl solnti parte 1
oum Aquae deBtiHatae partlbDi 00
BDblDlellIgilur.
ARGENTUM NITRICUM GRYSTALLISATUM
Argenti Nitras eryst. Nitras vel Azotas argentlcus
cryetall.
N. B. OflTioiiiale : Amer. Angl. Auslr. Belg. Oall. Oraec. Helv.
Hisp. Hun^. Ital. Neerl. Port.
Crystalli tabulaeformes, décolores pellucidae, saporisama-
ri, caustici, valde metallici, reactionis oeulralis. Facillime io
Aquae pari pondère solvuntur, difficilius in Spiritu.
In aëre materiis organicis non immuoi colorem griseam
vel e griseonigruDi induuat. Leoiter calefactae liquescuat et
calore aucto destruuntur, vapores DÏtrosos evolveotes.
Ne Melallis (Cupro et Flumbo} nec Salibus alcatinis sint
iniquinatae.
ARGENTUM NITRICUM FUSUM
Argenti NitrEis fusus. Nîtreis vel Azotas argentlcus
fusuB. Lapis infernalis.
N, B. Oflacinale : ;ii omnibus Pharm. Desid. a 27 Delegat. — Non
desid. ab 8 Deiegat. (1 Amep. 2 Ang. 1 Helv. 2 Hisp. 2 Norv.)
D,B,t,zed.yGOO^IC
378 PEAMUCOrU INTEKIUnONAUS
Bacilli aibi vel e griseo-aibi, duri fracturae crystalline
radiatse e ceniro egredientis, inodori, saporis amari, caustici,
valde melallici, reactionis oeulralis. Solvunlur facillime in
Âqua, difTicilius in Spiritu.
Ne sJDt Melallis [Gupro aal Plumbo) nec Salibus alcalinis
inquinali.
ARGENTUM NITRICUM MITIGATUM FUSUM
Argeatum nitricum cum Kalio nitrico.
Argenti ITîtras mitîgatus. Nitras vel Azotas argentious
mitigatus.
N. B. OfflcÎDEtle : Amer, Austr. Dan, Gall. Oerm. Helv. Rang.
Iforv. Ruas. Suec. — Desid. a 26 Delegal, — Non desid. a 9 Delegat.
(1 Amer. 1 Dan. S Hisp. 3 Iric. â Ital. 1 Kuss.)
flpe : Argeoti nitrici crystatlisatj . parlem 1
Kalii nitrici partes 2
Intime mixias leni igoe liquefactas lege arlis in bacillos
funde.
Bacilli albi vel e griseo aIbi, dorissimi, Traclurae porcel-
lano similis, vis crystallinae, inodori, saporis caustici,
melallici, reactionis neutralis.
Ne sint Metallis alienis inquinatae.
ATROPINUM VEL ATROPINA
Atropium vel Atropia.
N. B. Offloinaie : Amer. Angl. Beig. Dan, Oallic. Hisp. Ital. Noeri,
Port. Ruas. — Desid, a 30 Del^, — Non desid. a 5 Delegat. (1 Austr.
S Oerm. 2 Hisp.)
Cryslalli tenues, aciouiareë, coloris expertes vel albae,
sericeo niienles, inodorae, saporis amari, acns, reactionis
alcalinae. Calefactae fumum album, Acido benzoico similem
D,B,t,zed.yGOOg[e
PBUMAGOPU UTEINATIONiLIt 179
exhalani, calore aucto cum flamma fuliginosa sine residuo
coniburunt. Oifficiltime in Aqua frigida suni solabiles, facilius
in Aqua bulliente et ia Aethere, facillime in Spiritu.
Atropini 0,001 in tubo vitreo ad evolutionem nebulae
albae fervefactum, addilis Acidi solfurici grammatibus udo
et dimidio et denuo catefactum incipiente fervesceatia cum
Aquae grammatibus duobus mixtum, odorem suavem, florum
vel Melli3 odori similem, exhalât.
Atropinum ne ait aliis Alcaloidis iaquinatum.
ATROPINUM SOLUTUM SPIRITUOSUM
N. B. Officinale : Angl. Port.
Rpe : Atropini partes 0,10
ia Spirîtus 90 ■/, parte 1
et Aq. destillalae parlibus, 9, solve.
ATROPINUM SULFURICUM
Atropiiie Sulfïis. Sulf^ Atropini (ïie) vel atropicus.
N. B, Officinale : in omnibus Pharmacop. exceptts : Belg. et Oraac.
— Desid. a 31 Delegat. — Noa desid. a 4 Delegat. (1 Austr. 1 Dan.
2 Hisp.)
Pulvis non distincte cryslallinus vel crystalli prismaticae,
albae, graciles, in aère conslaotes, inodorae, sapons valde
amari naaseosi, reactionis alcalinae. Facillime solvuntur iu
Aqua et Spiritu, sed non in Aethero et Chlororormio. Cale-
factae partim decomponuntur, partim sublimantur, ignilae
nullum reBÎduum relinquunt.
Atropinum sulfuricum fervefactum et cum Acido sulfurico
et Aqua eodem modo quam Atropinum tractatum, odorein
florum vel Mellis odori similem spargit.
Ne aliis Alcaloidis sit inqainatum.
ATROPINUM SULFURICUM SOLUTUM
ATBOPIAB SDLFAS SOLDTDS
SULFAS ATBOPINI VBI AT10PICD8 SOLDTUS
N. B. Offlcinale : Angl.
D,B,t,zed.yGOO^IC
S80 PBAUucoru iifTnuiinoiiÀLis
Spe : Atropini sulAirici part. 0,10
in Aquae destillataa partibus 10
solve et filtra,
ATROPINUM VALERIANICUM
ATKOPIAB TALBRIANAS
TAUKAS Vel TALIBURIS ATIOPICDS Vel ATBOPIHI
N. B. Officinale : Gallic. Hisp. Port. Suec. — Desid a 36 Dolegat.
— Non desid. a 9 Dalegat. (1 Auatr. S Hisp. S Iric. 2 Ital. 2 Suec.)
Grystalli levés, pâliucidae, incolores^ vel cruslae crystallinae
albae, aëre déliquescentes, lucis accessu flavescentes, odoris Acidi
valeriaoici, saporis amari, reactionis débile alcalinae. Facillime in
Aqua et Spiritu solvuntur, fere insolubiles sunt in Aethere.
Ne cum aliis Alcaloidis sint inquinatae.
BELLADO^fNA
Atropa Belladonna Linn. (Solanaceae.)
N.B. Officinalia : in omnibus Pbarmacop. — Desid. a 33 Delegat.
^Non desid. a t Delegat. (Norv.)
Planta perennis, in Ëuropae fere toljus aemoribus impri-
mis montanis spootanea.
Folia (Herba)etBadix.
E planta spontanea et Don ox culta tempore efOorescenliae
coUigantur et quotaonis renoveotur. Rejiciatur radix deg:lupta
lignosa et tenax a vermibas exesa.
BISMUTHUM SUENITRICUM
Biemuthi Subnitras. Subnitras Mamutliicus. AzotEia
bismuthicus basicuB. Magisterium Bismuthi.
N. B. Officinale : in omnibus Pbarmacop. — Desid. a 27 Delegat.
— Non desid. ab 8 Delegat. (1 amer. 2 Angl. 1 Dan. 2 Oerm. 2 Bûp.)
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHAuucopu niTKiiunoNius 381
Pulvis crystallinus albissifflus et subtil lîssi m uâ, inodorus
et fere insipîdus, reactioois débile acidae. In Acido oitrico
sine efTervescentia et omnino solubilts,iDsotubilis est in Aqua.
Cqiq Acido sulfurico aut hydrochlorico dilnto decomponitur.
Candefactus primum vapores e flavorubros emiltit, denique
residuum flavum Bismuthum oxydatum reiinquens.
Sit ab Arsenico aliisque Melallis et Terris alcaliois liber.
BROHUH VBL BROMIUM
N. B. Officinale : Amâr. Angl. Belg. Dan. Gall. Germ. Helv. Hisp.
Ital. Neerl. Port. Russ. — Desid a. 21 Delegat. — Non deeid. a. 14
Delegal. (1 Amer. 2 Angl. 2 Austr. 2 Hisp. 2 Ital. 2 Neerl. 2 Nocv.
1 Kuss.)
Liquor intense e rubro-fuscus, volatilis, jam aëris tfimperatura
vapores e rubro-fuscos exhalans et plane avolans, odoris fortissîmi
irrilantis, saporis acerrimi et cauatici, p. sp. 2,966 ad 3,0. Galore
63° ebulltt. Facile in Spiritu, Aethere, Chlorofonnio et in Carboneo
sulfurato solvitur, diÔicilius iu Aqua.
Ne Ghlonim neque lodum contîueat.
CALABAR
Physostigma.
Physostigma venenosum Balfour. (Papilionaceaâ).
N.B. Offlcinalia : Amer. Angl. Dan. Gall. Ital. Neerl. Port. Russ.
âuec. — Dasid. a 22 Deleg. — Non desid. a 13 Delegal. (2 Angl.
2 Austr. 2Germ.2Hi8p. 1 Iric.2 Ital. 2Norv.)
Planta perennis scandens in Africa occidentali tropica
indigena.
Semina (Fabae).
CANNABIS INDICA
Cannabis sativa Linn., var. Indica (Cannabineae).
N. B. Ofâoinalts : Amer. Angl. Austr. Belg. Gall. Germ. Hung. liai.
Port. Russ. Snec. — Desid. a 6 Delegat. (I Amer, 2 Angl. 2 Hung.)
D,B,t,zed.yGOOg[e
Soi FflAMAGOrEÀ INTnifATIONlL»
Plaola anDua in India orientali el in Perside indigena.
Herba.
Sumniilates plantae femincae florentis partimjaiu fracli-
fërae, massa resloosa cooglutinatae.
CANTHARIS
Lytta vesicatoria Fabric.
Meloô vasicat. Linn. Cantfaïu'îs resicat. De Oeer —
Geofff. (Inseota. Colaoptera.)
N. B. Ofi^nale : in omnibus Phormaeop. — Dasid. a 33 Delegat.
— Mon dflsid. a 2 Delegat. (Norv.)
Insectam in majore Ëuropae parte obvium. Animal inte-
grum, siccatum, non corrasum.
CHINA
Cinchona. Quina.
N. B. Offlcinalis ; in omnibus Pliarmaoop. — Desid. a 33 Delegat.
— Non desid. a 2 Delegat. (Gerni.)
Cortices diversarum GiochoDae speclernm ab arboribus
collecti in Andibus Americae australis indigenis et in India
orientali cultis.
(Rubiaceae-Cinchoaeae) .
I. Ghinae (Cinchonae vel Quinae] calisayae cortex.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. excepta Germ.
Chioae [Cinchonae vel Quiaae) cortex, flavus vel
regius.
Hisce DominibDB officinalis est :
Cinchona caliaaya Weddell.
Coi^oeat io 100 partibus ad miaimum % partes Cbiaini.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHAHMACOPEA INTER NATIONAL! K ioi
II. Chinae fCinchonae vel Quinae} cortex fiiscus vel
griseus.
N. B. Officirialis : in omnibus Pharmacop. exoeptis : Americ. Gcrm.
Norv. et SuL'f.
Chinae (Cinchonae vel Quiaae) pallidae cortex.
Officinales simt hujus Cinchonae species sequenles :
Cinchona condamin. Huaib. elBonpI.
» officinal. Linn.
» micracrtha R. et Pav.
» inacrocalyx Pav.
» Uritusinga »
» chahuaguerra s
» nilida R. et Pav.
» crispa Tafall.
» peruv. How.
et quidem sub noniinibus « China Loxa (Loja) » et
« China Hiianuco » ubique noiae.
Contineat cortex harum Cinchonae specierum ad tninimum
partem 1 Chinini.
III. Chinae (Cinchonae vel Quinae) cortex ruber.
N. B. Ofilcinalis :.in omnibus Pharmacop. exceptis : Graec. Helv.
Bisp. Hung. Norv. Suec.
Hisce nominibus officinalis est :
Cinchona succirubra Pav.
Contineat in 100 partibus ad minimum partes â,5 Chinini.
CHLORALUM HYDRATUM vel HYDRIflUM
Hydras ctiloralîcus vul Chlorali,
N. B. Officinale : Amer. Atistr. Dan. GhU. Germ. HhIv. Hung, Ital,
Neerl. Norv. Port. Russ — Desid. a 27 Delegat. — Non deeid. ab 8
Delegat. (1 Amnr. S Angl. 1 Austr. 2 Hisp. 2 Ital.)
Crystalli rhoiuboideo-prismaticae, sîve acicutares, siccae,
15.
D,B,t,zed.yGOOg[e
38i PHJL»JLC0PU INTIINATIOIIAUS
décolores, pellucidae, odoris peculiaris Chloroformio similis,
pauliini pungenlls, saporis ainari et acris, aëre sine reàiduo
évaporantes, reactionis neulrius vel pauiùm acidae.
Leni calore (versus 50*) iiquescunt et versus 98° ebniliuat.
Facitlime solvuntur in Aqua, Spiritu, Aeihere et Chlorofor-
mio, solvuntur eliam in Oleis pinguibus et in Carboneo
sulfurato. Gum camphora et cum Acido carbolico Iiquescunt.
Caleraclaecum Kalîi vel Natrii hydioxydatis solutisturbidam
praebent solutioueui, quae Chloroforniio secedeate fit lim-
pida.
CHLOROFORMIUM
Ghloroformum.
N. B. Offi'rinal" : in omnibus Plinl-niatop. excepta Graec. — Desid.
aîODelegJil. - Non desid. a 5 IXlegat. (1 Amer. 2 Angl. 2 Hisp.)
Liquor limpidus, ponderosus, plane volatilis, iucolor,
odoris grali aetherî peculiaris, minime ompyreumatici aut
Fermenloleo similis, saporis dulciusculi et urentis, reactionis
neutralis ; p. sp. 1 ,49 ad 1 ,50. Versus 63' ebullil ; difficile
incendilur, cum flamma viridi fuliginosa sine residuo com-
burens. Parum solvilur in Aqua, minime in Glycçrino, facile
in Spiritu, Aethere, in Oleis fixis el aelhereis.
Ne oimis Spiritus contineat, oeque Acido hydrochiorico sit
inquinalus.
CODEINUM
Codeina.
N. B. Officinale : Amer. Gall. Germ. Heiv. Hisp. Ital. Neerl. Port.
Russ. Suec. — Desid. a «8 Delegat. — Non desid. a 7 Delegat.
(2 Angl. 1 Austr. 1 Graec. 2 Hisp. 1 Irie.)
Crystalli rbombicae prismaticae, saepe distincte octae-
D,B,t,zed.yGOOg[e
PflARHACOPOEl inTBBNATIONALIS tH'-t
dricae, plus minusve pellucidae, aère calido efilorescentes,
coloris expei'Ies vel albac, inodorae saporis ainari et reac-
lionis alcalinae Facile soîvuntur in Aelliere, Chloroformio,
Benzolo et in Acidis dilutis, diflicilius in Aqua, vix in Ben-
zino. Calefaclae ptimum lique^cunt et ignilae sine residuo
comburunl.
Ne morphinutn cootineant.
nOLCHiniNl'M
\. B. Offi.-itirtlii : Anslr. Hin.jr. I[:.l. — D.^si.l. u 'M Ih-k-^al. —
Non d^^M.iiODcIcgiil. (2 Any;!. 1 A.isIp. 2 llisp. 2 Iric. 2 Sue.-.)
Pulvis exalbo-flavescens, subindecrystiillinus, înodonis, saporis,
am:)ri persévérai) lis, bumidiUite altracta bruncscens. Facile solubilis
in Aqua, Spiritu, in Aethere, Chloroformio et in Âlcohole amyliico.
Caleractus liquescil, decomponitur et sine resiiluo définirai.
Fer Aciduin nlLricum concentra tu ni Colchicinuin jiulveratiiin pri~
mum violaceo, deimle rubro, ileuique flavo colore lingiLur. Solulio
Colchicliini aquosa Acido nitrico lenlata nb inido llnvum, postea
proFunde rubruin colorem induit.
Cum Acido sulfurico concentrato Havescit et addilo Acido nitrico
color ilavidus in coeruleum, deiude viridem, tune purpureum déni- .
que flavum mutalur.
COLCHICUM
Colchicura autumnale Linii. (ColcUicaceao DJ.
Melantbaceae R. Br.)
N. B. Officinale : ji. oinnil.ii.s Pimim. - H.-.i.l. » Itl D.'k-sat. —
Nonclesid.il 4 L)el<-g:il. (2 li;.l. î N.,,rv.(
Planta in pratis, imprinit!^ humidis subsilvaticis inajoris
Ëuropae partis crescens.
Tubera ,l!ulbi ahu Radi\ bulbosa) et Seinina.
FoflianturTubera aiituinno teinporc florescentiae. Semina
sint |)lane inatfira, qtiotannie renovunda.
D,B,t,zed.yGOOg[e
386 PBARIIACOPOE* I]
COLLODIUM CAKTHARIDATUM
Gollodium cantharidale vel vesîcans.
N. S. Officinale : Americ. Belg. Dan. Germ. Helv. Ital. Neerl.
Norv. Port. Russ. — Desid, a 33 Delegat. — Non desid. a 2 Delegat.
(Bisp).
Rpe : Gantharidum recenter putverat. part. 30
Aeiheris partes 30
Macéra in apparaiu depulsorio per â!i horas, quo tempore
elapso Itquorem efFluere sine et residuum preli ope exprime.
Hujus solutionis aethereae partibus 18
admiscesolvendoGossypiifulminaatis (Pyroxili). part. 1
et Spiritus 90 V. » ^
COLOCYNTHIS
Cucumis Colocynthis Linn.
Cîtrullus Colocynthis, Arn. Schradar, (Cucurtiitaceas.)
N. B. Officinalis : in omnibus Ptiarm. Desid. a 31 Delegat. — Nod
desid. a 4 Delegat. (S Hisp. 2 Ital.)
Planta anoua io Asiae et Arricae partibus indigena, in
InsulJs Archipelagi Graecis et in Hispania culla.
Fructus (Bacca) decorticaïus.
CONIÏNUM
CONIÏNA. CICUTIKUM. CICVTINA.
N. B. Officinale : Gallic. Helv. Hisp. Ital. Neerl. Ruas. Suec. —
Desid. a 27 Delegat. — Non desid. ab 8 Delegat. (1 Amer. 2 Angl.
1 Austr. 2 Hisp. 2 Iric.)
Liquor decolor aut palide flavescens, oleosus, odoris acris^ pen^-
tranlis, ot nauaeosî, p. sp. 0,880 — 0,886. Ad 169» ebullït et ad OO*
sine residuo avolat. Goniïaum diflicile solvitur in Aqua, limpide
D,B,t,zed.yGOOg[e
rBABMACOPOli iniIRHiTlONALIB 287
autflm miscitur cum Aethere, Spiritu et Chloroformîo, cum Oloîs
pinguibus el aetheris.
Ne sit Ammonia neque Oleo adulteralum.
GONIUM MACULATUM
Cicuta
Conium maculatum LinD. Cicuta maculata Lamk.
(Umbelliferae).
N, B. OfllciDsIe : in omnibus Pharm. — Desid. a 31 Delegat. —
Non desid. a 4 Delegat. {2 Ital. 2 Norv.)
Planta biennis \a totius Ëuropae parlibus iDdigeoa, sponte
cresceos.
Herba (Folia cum Herbae summitalibus] el Fructus.
(Semina.)
Herba sua sponte crescens, non culla, ineunle florescenlia
collîgenda, lum rà^ens, tum siccala a caulo ramisque vali-
dioribus liberata, adhibenda et quotannis renovanda.
Fructus sinl plane mâturi et siccali.
CROTON TIGUUM
TltiLIlH
CBOTON TIGLIUM LIHH. TIGLIUU 0FFIC1I4ALE KLOZSCK (eUPBOBBIACSAE.)
N. B. Officinnle : Belg. Gallic. Italie. Port. Russ. — Desid. ab 1
Delegat. (Dan.)
Frutex Indiae orienlâlis imprimis Malabarîae, Insulamm Holluc-
carum et Javae.
Seminn.
GUPRUM SULFUHICUM AMMONIATUM
SULFAS CUPRO AMHOHICUS
N. B. Officinale ; Belg. Dan. Giillic. Graee. EAv. Hisp. Ital. NeeH.
Port. Suec. — Desid. a 28 Delegat. — Non deaid. a 7 Delegat. (2 Angl.
2 Iric. 2 Noi-v. 1 Russ.)
Pulvis crystaliinus, intense coeruleus, in aëre Ammoniain emit-
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHARmCOPUEA INTERNATIONA lis
lendo fatiscens, facillime in Aqiia solubulis, quae solutto reactiouem
alcalinam praebeL. Non solubilises!. in Spiritu.
Oum Kalio hydio-oxydalu soluto humeclalus oilorem Ammoniae
spargil. RejiciaLur pulvis fatiscens vul cum Acidis effervescens.
DIGITALfNUM
N. B. Offi.-iiiiil.' : Aiit;!. Ausir. (dcpiir.) G«llic. Amorpli. tt crj-st.)
Ht-lv. (Homoll.) Itali-. Poit. Russ.
A. DIGITALINUH sic (Jictum GERMANICL'II (wALZ.)
Massa amorpha llavida, inodora, saporis amarissimi, ad <37,5*
fusibilis, quae ad 200° decoinponitui'. Solvilur in 1 i$ partibus Aquae
frigidae, in 43 partibus Aquae bullicntis, racillime solubilis est in
Aicobole absotulo. In 80 partibus Chloroftirmii solvitur colore pri-
mum roseo, ilein brunescenti.
B. DIGITALIM'M Slc diclUtll GALLICUM AMOHPIIUH {hOUOU.e).
Lamellae vet squamae albae inodorae, saporis amarissimi, reac-
tionis neutralis. Diflicillirae solvuntur in Aqua et Aelhere, melius
in Acidoacelico, facile in Spiritu. Cum Acido hydrochlorico solutio-
nom praebenl coloris viridis smarai^dinci, horis aliquot clapsis pul-
vcrem viridem secernentem.
C. DIGITALINL'H CRYSTALLISATUM *
Crystalti levîssimae et albissimao acicularcs valde amarae, in
Aqua el Aelhere fere insolubiles. Facile solvuntur in Chloroformio
el in Spiritu 90 "/, , (Inleractae cum parva Acidi hydrochlorici vel
Acidi pliosphorici copia, solulionem coloris viridis smaragdinei
praebent.
* ye ilispeiiEelurDigi tn I i iiuin cr; ï tu II isat um, nisi a mcillco DiR ila-
llnnm adilitn verha « cry slallUatum ii praesuriptum ait.
Digitalia purpurea Linn. (Scropliularineae.)
N. b. Officiuiiii-! : in omnibus l'imima'op. — Di'siil. h :« D-h-gat.
— Koii d^^li. a 2 Dol .-ti'l. (Norv.j
Clanla bienniâ in locis monlosi^ Europae tuediae sponte
cresceus,
D,B,t,zed.yGOOg[e
CBARIIACOPOeA IKTBB NATIONAL» XtfV
Folia.
Coltigantur e plaola florescente spoDtaaea el non e culla,
caule siccentui- et ae servenlur ullra annuni.
EMPLASTRUM BELLADONNAE
N. B. Officinale : Amer. Angl. Belg. Gall. Helv. Neerl. Porl. —
Desid. a 27 Dclegat. ~~ Nod dpsid. ab 8 Beiegat. (2 Gerni. 2 Hisp.
2 liai. 2 Siiec.)
Rpe : Extracti Belladonnae foliorum in s. q.
Spirilus 70 "/> soluti. . . partem. \
admisce.
Ëmplaslri Plumbi oxydati leni tgne Uque-
facli partibus 9
et fiât lege sriis Ëmplasiium.
CoDtineat in 10 partibus Ëinplastri partem 1 Exfracti.
Si Extractum Belladonnae foliorum dod prseslo sil, hoc
Ëmplastrum eliam ex
Belladonnae Toliomm pulveratoriim cum panxilto Olei Oliva-
rum tritorum parte i
cum Emplastri Plumbi oxydati liquefacli . partibus 2
lege ariis parari licei.
(j>nlineat in [)arlibus 3 Kmplaslri partem 1 BelladoDaac
foliorum pulveralonim.
EMPLASTRUM CANTHARIDUM
Ëmplastrum vesicanB.
N. B. Officinale : in omnibus Plmrm. — Desid. a 33 Delegat. —
Non ilesid. a 2 Deb'gHt. (Hisp.)
Rpe : Colofonii vel Resinae Pini . . partes 15
Cerae flavae » 15
Olei Olivarum » 3
Terebinthinae » 5
Liqucfaclas et colalas misce cum
Canlharidum pulveratarum . partibus âO
el Balsami peruviani. » 2
■D,B,t,zed.yGOOg[e
S90 PHARIACOPEA INTEBNATIONALIS
Digère in balneo aquae agiiando per horam. Ope Olei
Olivarum cum Ëmplaslro refrigerato formentur magdaliones.
Conlineat io 3 partibus Ëmplaslri parteoi 1 Cantharidum
pulveratarum.
EMPLA.STRUM CANTHARIDUM PERPETUUM
Emplastrum Euphorbii. Emplastri Tesicans Janini.
N. B. Officinale : Amtr. Belg. Dan. Germ. Graec. Helv. Huag.
Nor». Russ. Sueo. — Desid. a 30 Delegat. — Non desid. a 5 Deleg.
(? Hisp. 1 Ipic. 2 Ital.)
Rpe : iMastichis
Terebiothinae aa partes li
Leni igné tiquefactis et colatis inter refri-
geralionem admisce perpétue agilando
Cantharidum pulveratarum . partes 2
et Euphorbii pulverati . partem I
ni fiât Emplastrum.
Coatioeat in 15 partibus Emplastri partes 2 Cantharidum
pulveratarum et partem 1 Euphorbii pulverati.
EMPLASTRUM CONII MACULATI
EmpUstrum Cicutae.
N. B. Oflîi'inale : in omnibus Pharm. exceptis : Amer. Angl. Gertn,
Norv. — Desid. a 6 Dekgat. (2 Austp. 2 Hung. 2 Nopv.)
Paretur vel cum Extracto vel cum pulvere Coniï maculati
herbae uli Emplastrum Belladonnae.
Contineat in 10 partibus Emplastri 1 parlera Extracti, vel
in 3 partibus Emplastri 1 partem pulveris Coniï maculati
herbae.
D,B,t,zed.yGOO^IC
PDAiaicorosi iNTmiiAiioiiALia ïvi
EMPLASTRUM HYDRARGYRI
Elmplaetrum mercuriale.
N. B. Ofl^cinale : in omnibus Pharm. excepta Norv. — Desid. a 33
Delegat. — Non desid. a 2 Delegat. (Hisp.)
Rpe : Hydrar^yri purL partes 2
addita aliqua Olei TerebinlhiDae vel
Unguenti Hydrargyn vetusU parte cum
Terebinthinae parle i
ad perfeciam Hydrargyri extiactionein
contere, tum senaim admisce
Emplastri Plumbi oxydati . . partes 6
cum Cerae flavae parte 1
antea leai igné lîqualas.
Ne in Emplasiro globuti Hydrargyri coospicui sint.
Contioeal Ïd 10 parlibus Emplastri partes 2 Hydrargyri
puri.
* Phtrtna CD poète Giltica et Itallcs «ub nnmfne : n Einpttslmm cmn Hydrar-
Kjro n vel v EmpUsiram mercuriale " Emplastrnm de Vlgo eQbiDlellignnt, e
Biielllo, Ammuniaco, Olibeno, Myrrha, Croco, Styrace liquldo, Oleo Sabinae,
ColofonJD, Cera flava el Emplaetri) Plumbi oijidali compoaflum, nomen Itaqua In
hisce Pbarmncopoeis miEmplaetrummercnrUIede Tlgon ant ■ Em-
plaetram Hydrargyri cumpoaituni» mutandam eil.
EMPLASTRUM HYOSCYAMI
N. B. Officinale : Belg. Graec. Helv. liai. Neerl. Port. Russ. —
Desid. a 2 Delegat. (Norv.)
Parelur vel cura Extracto vel cum pulvere Hyoscyami
foliorum uti Emplastrum Belladonnae. ,
Contineat in 10 parlibus Emplastri 1 partem Extracti, vel
in 3 partibus Emplaâlri 1 partem pulveris Hyoscyami
foliorum.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
S92 PHAUIACOPU INTERKATIONALIS
EMPLASTRUM OPIATUM
Emplastrum Opii.
N. B. Officinale ; Americ. Angl. Belg. Gall. Helv. Neerl. Port.
— Desid. a 26 Delpgat. — Non dcsid. a Ô Delegal. (1 Dan. 2 Germ.
i HUp. 2 Ital. S Suet!.)
Rpe : Opii pnlverati
in sufficiciente qaaotitate Aquae deslillatae
soluti parlem \
admisce
Ëmplasiri Plumbi oxydati leni igné lique-
facti partibus 9
ut fiât I. a. Emplastrum.
Contineat in 10 parlibus Ëmplastri parlem 1 Opii pulverati.
EUPHORBIUH
BCPHOKBIA RESINIFBBA BEBG. (buphOUUGEAB.}
N. B. Officinale : in omnibus Phnrmac. cxcepds : Anieric. Angi.
Nderl.
Plaola in Africa, imprimis in Marocco indigena.
Succus lacteus (Gummiresina Ëuphorbii) incisione ramutonim
Eupborbiae resiniferae oblentus, aëre induratus. Minime ia Aqua,
fàciliua in Spiritu et Aetbere, sed solummodo ex parte soinbilis.
A ramulorum partibus saepe admixtis Itberetur.
EXTRACTUM ACONITI FOLIORUM •
N. B. Officinale : in omnibus PliHi-macop. exieptîs : Aineric. Austr.
Gerni. Hun^'. Sncc. — Desid. a 32 Deleg. — Non dosid. a 3 Dulegal.
(îHisp. llric.)
Rpe : Aconili folîorura recentium q. v.
Contunde in morlario lapideo et prcli ope exprime. Succus
obteutua incalescal ad lenem ebullilionem. Colando a faecibus
D,B,t,zed.yGOOg[e
rHAlMACOPOIA I»7EKNATI0n*LIS ' 393
albuminosis coagulalis depuralura liquorem aquae batneo ad
mellis consislenliam inspisisa, addendo Spirilus 70 Y^quanti-
tatem aequHlem. Sepone per 24 horas saepius agitando.
Sedimenlo seposito liquorem filtra, Spiritiim destillatione
absirahe et residuum bâtoeo aquae ad coDsistenliam Ëxlracti
spissi évapora.
' S! a medico ExirBctnm AcodIU praei>cnptaiii est, bec Eittactnm dis-
penselur. cul etiim si paratio e fulil» recenlibus impoasIbiliB ait, Eilractoin
sequerili modo pnralum, sabslilul licet.
npe : ACDDiii foiiiiruin sicc. gr. pulv partem 1
Spirilus 70"/» pnnea 6
Macéra Acunili folln piilveraln isuoi Spiritus partlbDS 2 In apparatu depulsorio,
epistomeu munito cl clause per 48 boras, qua tenipore elapsu liqaorem elTIaere
GJne. Supernirunite separntlb vicibus allern» 4 Spirilus pnrtes praeaurfptas; lual
abstrahe Splrllnm destillatione et residuum balneo aqaae ad Bxtracti aplasl
consislentlam.
EXTRAGTUM ACONITI TUBERUM *
N. B. Officinale : Amer. Aiisti-. Gall. Gei'm. Hung. Suec.
Rpe : Aconiti tuberum siccat. et gr. pulvei*. partem 1
Spirilus 70 7. partes 6
Macéra Aconiti labera pulverata cum Spirilus partibus S
in apparatu depulsorio per iS lioras, quo lempore elapso
liquoi'em eSluere sine. Siiperaffunde âeparatis vicibus altéras
4 Spirilus partes praescriptas, lum absirahe Spiritum destil-
latione et residuum balneo aquae ad Exti'acli spissi cousis-
tenliam évapora.
' 71e dïspenselur, nisi a medlco Eitraclum .\canili addila verbo « ta be-
r u m ■ praescriplDiD ait.
EXTRAGTUM ALOËS
N. B. Officinale : in otnnibiiit Pharmao, exceptis : GaUtc. Hisp,
Port. — DcBid. a 7 Delegal. (1 Dan. 2 Hung. 2 Necrl. 2 Nopv.)
Rpe : AloSs pulveratae partem 1
ia Aquae deslillatae bullientis. . . partibus 5
sub perpétua agitatione solve. Sepone per 2 dies
!oco frif;ido, tum liquorem limpidum decantha et
residuum cola. Liquores commixtos balneo aquae
ad siccum rédige.
D,B,t,zed.yGOO^IC
29i PHAUUCOPIA llITeilfATIOllAUS
EXTRACTUM BELLADONNAE FOLIORUM *
N. B. Officinale : in omnibus Pharmdcp. eicceplis : Austr. Hun^.
— Desid. a 33 Delegal. ~ Non desid. a 2 Delegat. (Bisp.)
Parelur e Beiladonnae foliis recentibus aul siccalis uti
Extraclum Aconili foliorum.
* SI a medico Eitractum BellidoDoae pneBcriplnni est, hoc e falils
reMDtfbuB SDl Biccali» paraluni Eitraotam diapenaelar.
EXTRACTUM BELLADONNAE RADIUS *
N. B. Officinale : Amer, (duid.) Auatr. Gall. Hung.
Paretur e Beliadonnae mdice grosse pulverata uii Exlrac-
tum Aconiti tuberum.
EXTRACTUM CALABARIS
Extractum Physostîgmatîs,
N. B. Officinale : Amer. Angl. Dan. Gall. Helv. Ital. Neerl. Fort.
Rusa. Suec. — Desid a 27 Deleg. — Non deaid. ab 8 Deieg, (1 Austr.
2 Germ. 2 Hisp. 1 Iric. 2 lui.)
Paretur e Calabaris semiaibus gr. pulveralis cum Spiritu
90 7> uli Ëxtraclam Aconiti tuberum.
EXTRACTUM CANNABIS INDICAE
N. B. Offîcinale : Amer. Angi. Austr. Gall. Germ. Helv. Hung.
Norv. Port. Suec. — Desid. a 13 Delegat. (1 Amer. 2 Angl. 2 Austr.
1 Dan. 2 Hung. 1 Iric. 2 Norv. 2 Forl.)
Paretur e Cannabis Indicae berba gr. pulverata euro Spi-
ritu 90 y. uli Extractum Aconiti tuberum.
D,B,t,zed.->yGOOg[e
PIlAUiCOPBjl IDTERNATIOHALIS 295
EXTRACTOM CANTHARIDUM
N. B. Officinale : Belg. (aeth.) Gall. (spirit et aeth.) Hisp. Ital.
(spir. aelh. et acet.) — Desîd. a 20 Deleg. — Non desid. a 15 Deleg.
(1 Amer, l Austr. 1 Dan. 2 Gerni. 2 HUp. 2 Hung. 2 Iric. 2 liai.
2 Suée.)
Paretur e Cantharidum pulvere eodem modo uti Exlractum
Aconiti tuberum.
EXTRACTUM COLCHia SEMINUM '
N. B. Officinale : Amer, (fluid.) Belg. Gall. Ital.
Parelure Golchicî seminibus gr. palveratis uti Exlractum Aco-
nili tuberum.
EXTRACTUM COLCHia TUBERUM *
N. B. Officinale : Americ. (acet. et fluirl) Angl, (e rad. roc. el acet.)
Belg. Hisp. Ital. Port, (acet.)
Parelur e Colchici tuberibus gr. pulveratia uti Exlractum Aco-
niti luberum.
EXTRACTUM COLOCYNTHIDUM
N. B. Officinale : Amer. Austr. Belg. Dan. Gall. Germ. Helv. Hisp.
HuDg. Ital, Neerl. Port. Russ. — Desid. a SODelegat. — Non desid,
a 5 Delegat. (2 Hisp. 1 Iric. 2 Ital.)
Paretur e Colocynibiduai fructibus decorlicatis et gr. pul-
veratis uti Extractum Aconiti tuberum et redigatur ad
siccum.
D,B,t,zed.yGOO^IC
SVO PHARMACOPOEA lltTERNATIONlLIS
EXTRACTUM GOLOCYNTHIDUM GOMPOSITUM
N. B. Officinale : Amer. Angl. Hdv. Hisp. Ital. Port. Ruas. Suec.
— Deaid. a 31 Delegat. — Non desi.l. a 4 D.-legal. (2 Hisp. 2 Ital.)
Rpe : Cardamomi seminum subt. pulv. . partem 1
SapODÎs medicinalis pulverali . partes 3
Scammonii pulverati » 4
Ëxlracti Colocynlhidum .... » 2
» Aloës » 10
Subtiliter pulveratae pauxillum Spiritus 70 '/• affundendo
intime roisceaotur et leni calore pulverem exsiccentur.
EXTRACTUM CONII MACULATI HERBAE
Fxtractum Cicutae herbae.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. cxceptis : Gt^rm. et Norv.
— Desid. a 31 Deleg. — Non desid. a 4 Delogat. (2 Hisp. 2 Inc.)
Paretur e Coniï maculati berba récente aul siccata uli
Extraclum Aconiti foliorum.
EXTRACTUM CONII MACULATI SEMINUM '
N. B. OfScinale : Gall.
Paretur e Coniï maculati seminibus grosse pulveralis uti
Extractum Aconiti tuberum.
* ne iliapeiiflelnr oiBi a medclo Extractum Conii addfto verbo « sem)-
Dnm • praesrlpium sit.
EXTRACTUM DIGITALIS
N. B. Officinale : Amer. Belg. Gall. Germ. Helv. Hisp. Ital. Naerl.
Pon. Russ. Suec. — Desid. a 33 D.'legat. — Non desid. a 2 Delegat.
(Hisp).
Paretur e Oigitalis foliis recentibus aut siccatis uli Ëx-
tractum Aconiti folioruoi.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PHAHMACOrU IHTUN1.TI0MUS
EXTRACTUM FILICIS MARIS
N. B. Officinale : in omnibus Fbarmacop. exceptis : Amer, et Dan.
— Desid. n 30 Delegat. — Non ilcsi.t. a 5 Delegat. (1 Dan. 2 Oerm.
2 Hiap.)
Rpe : Filiciâ maris rhizomat. recealer collecli, a pariibus
emortuia liberati et siccati gr. pulv. . partem 1
Aetheris parles 4
Macéra Filicem cam Aetheris pariibus â in apparata de-
pulsorio epistomeo munito et clause per S4 horas. Tempore
hoc elapso liquidum novam Aetheris partem addendo effluat
idemque répète, tamdiu Aether non decolor efïluat, tum re-
siduum forliter exprime. A liquoribus commixtis destilla-
tioDS Aeiherem abstraite et residuum balueo aquae in Ex-
tractum tenu inspissa.
Misceatur ante diapensationem.
EXTRACTUM GRATIOLAE
' N. B. Officinale : Graec. Helv. Ital. Noerl. Russ. — Desid. a 22
Deltgat. — Non desid. a 13DeIeg.(l Amer. 1 Austr. IDan.2Gerra.
2 Hi:«p. 2 Iric. 2 Ital. 2 Nopv.)
Paretur e Gratiolae faerba récente ant siccala uU Extractum
Aconiti foliorum.
BXTRACrrUH HELLEBORI NIGRI
N. B. Officinale : Belg. Clraec. Helv. Hiap. Ital. •— Desid. ab 1
Delegato (Dan.)
Paretur exHellebori nigri radice grosse pulverala oti Extractum
Aconiti Inberuœ,
D,B,t,zed.yGOOg[e
S98 PHAHMACOPIA INTERKAT10HAUS
EXTRACTUM HYOSGYÂMI FOLIORUM *
N. B, Officinale : in omnibus Pharmacop. — Desid. ab omnibus
Delegal. excepUs 2 (Hisp.)
Parelur ex flyoscyami foiiis recentibus vel siccalis uti
Ëxtractum Aconiti rolioruiii.
mi praeBcriptum est, Exlrtcium e
EXTRACTUM HYOSCYAMI SEMINUM "
N. B. Officinale : Belg. Gall. Uung. — Deaid. a2 Delegatis (HuDg.)
Paretur ex Hyosciami seminibus conlusis el preli ope ab Cleo
liberatis uti Extractum Aconiti luberum.
EXTRACTUM IPECACUAMHAE
N. B. Officinale : Amer, (fluid.) Belg. Gall. Hisp. lui. Port. —
Desid. a 36 Delegal. — Non desid. a 9 Delegat. (1 dan. 2 Germ.
2 Hisp. 2 Iric. 2 Suec.)
Parelur ex Ipecacuaohae radice gr. pulverala uti Extractum
Aconiti tuberum.
EXTRACTUM LACTUCAE VIROSAE *
N. B. Officinale : Belg. Helv. Hang. Neerl. Port. — Deaid. a 23
Deleg. — Non desid. a IS Delegat. (1 Amer. 1 Dan. 2 Germ. 2 Hisp.
2 Iric. 2Norv. 2 Suec.)
Paretur ex Laclucae virosae herba récente uli «Extractum Aco-
niti foliorum.
'Ne contundilurcUDi sic dicton Laclucario n, succaperincIsioDeni caulinm
Laclucae virosae aut saiivae oblenlo el aëre indurato, neque uom iJc diciu
Tlindacio, Eitraciu e Lactucae virosae aui sativae herba, eipreasiuoe et
iDapiasatloDe oblenlo.
D,B,t,zed.yCOOgle
PHAKHACWEl IHTmnATIONÂLIS 299
EXTRACTUM NUCIS VOMICAE.
Bztraotum Strychni seminum.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmaoop. — Desîd. ab omnibus
Delegatis.
Paretur e Nucis vomicae semiaibuâ grosse pulveralis uti
Bxtractum Acoaili tuberum.
EXTRACTUM OPII
N. B. Offiuitiiile : in omnibus Pharm;icop. excepta Dan. — liesiil. a
33 Delegat. — Non desiil. a 2 Dâlejat. (Hisp.)
Rpe : Opii coDscissi parleoi 1
Aqaaedeslillalae parles 1â
Macéra Opium cuin Aqua» destillatae partJbus 8 saepius
agitaodo per 48 horas
Liquorum defiinde et residuuni fortiter expressum ilerum
maceia cura reljquis i Aqiiae destillalae partibus per S4 ho-
ras. Decaatha et residuum exprime. Liquores commixtos
aubsideado a faecibus depuratos et Sliratos balaeo aquae
évapora ad consistentiam Extracti spissi.
Solve hoc in décupla Aquae destillalae Trigidae quanlitate
et liquorem post 24 horas ôltratione a sedimenlo piirgalum
in bal neo aquae évapora in Exliaclum, ita ut 100 partes
Opii oO partes Extracti Opii praebcaot.
EXTRACTUM PULSATILLAE
N. B. Offlcinalo : Belg. Graec Holv. Hiap.
Paretur ex Pulsatillae herba récente aut siccata uti Extrac tu m
Aconit! foliorum.
16.
D,B,t,zed.yGOO^IC
300 PBAllACOnA ramiMTIOHALIS
EXTRACTUM SCILLAE vel SQUILLAE
N. B. Officinale : Amer. Austr. Bcig. Gall. Germ. Gpane. Helv.
Hung. liai. Neerl. Port. — Desid, a 27 Deleg. — Non desid. ab 8
Delegat. (1 Dan. 2 Germ. 2 Uisp. 1 Iric. 2 Suec.)
Paretur e Scillae bulbis siccatis et grosse pulveralis uti
Extractum Acoaili luberum.
EXTRACTUM SECALIS CORNUTI
Bxtractum ergotae. — Ergotinum Bonjean.
Extractum haemostaticum.
N. B. Officinale : in omtiibus Pharminop. excepta Graec. — Dosid.
a 32 Delegat. — Non desid. a 3 Delegat. (2 Bisp. 1 Inc.)
Rpe : Secalis cornuti receDter gr. pulv. parlem 1
Aquae destillatae partes 5
Macéra Secale cornutum cum dupla Aquae destillalae
quanlitate in apparatu depulsorio per M horas. Hoc tempore
elapso etllual liquJduni, quod balneo aquae calefacieDdo a
coagulo orlo sépara. Tum exirahe Secale cum reliquis 3
Aquae parlibus et liquorem obtenlum ad Syrupi consistentiam
iospissalum nommisce cum primo, a coagulo libeialo liquide,
addeodo Spiritus 90 7» l''>])lam quanlitatem. Sepone inter-
dum agitando per 24 horas, sedimento seposito liquoiem
61lra el ia balneo aquae ad Ëxtracti spissi coasistentiam
évapora.
EXTRACTUM STRAMONII FOLIORUM ■
N. B. Officinale : Belg. Dan. Hclv. Hiap. Ital. Neerl. Port. Ruas.
— Desid. a 27 Delegat. ~~ Non desid. ab 8 Delegat. (2 Germ. 2 Hisp.
S Iric. 2 Sueo.)
Paretur e Straoïonii foliis recentibus aul siccatis atîEx-
tractuQi AcoDiti foliorum.
lil praescriptnm est, Eitractum e
D,B,t,zed.yGOO^Ie
fEUKUkCafOÊk
EXTRACTUM STEIAMONII SEMINUM '
N. B. Officinale : Amer. Angl. Bclg. Gall.
Paretur e Stramoaii semiaibus grosse pulveratis uti Ex-
Iraclum Aconiti tuberum.
FERRUM lODATUM SACCHARATUM
Ferri lodidum sâccharatum.
loduretum ferroaum sacctiaratum.
N. B. Officinale : Amer. Auslr. Hciv. Russ. — Desid. a 28 Delcg.
— Non desid. a 7 Delegat. (2 Uisp. 2 Inc. 2 Ital. 1 Rus,^.)
Rpe : Ferri pulverati parles 3
Aquae desiillatae » 18
Immite in lebelem ferreum, lum sensim
adde lodï puri partes 8
et digère subinde agitando, donecliquor
viridem ostendat.
Liquorein flltraluiu cum
Sacchari lactis partibus iO
mixlum agilalione continua cum spalula Terrea in balneo
aquae, quam celerrime ad siccutn rédige.
Pulvis e flavido-albus, valde hygroscopicus, inodorus,
saporis dulciuscuii et stypiici, reaclionis levlter acidae. Facile
solvilur in Aqua, solutionem limpidam, viridis et non fusci
coloris praebens, partim solubiiis est in Spiritu. Galefactus
vapores lodi edens, odorem lodi et Sacchari tosti spargit. '
Ne sit lodo libère, nec Salibus alcalinis inquinalus.
Conlineat in 10 pariibas ad minimum 2 partes Ferri iodati.
Pulvis fuscua rejiciatur.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHIUUGOPOEI INTERIf ATIOntLIS
FERRUM lODATUM SOLUTUM
FEBRl lODlDUK SOLUTUM. lODUHBTUH PBBROSUH SOLUIUH
N. B. Officinale : Oerm. Uelv.
Rpe ; Ferri pulverati partes 3
Aquae destillat > 30
logere in vas vttreum aul rerreum et agilando sensim adde lodi
puri parles 8. Digère donec liquor colorem pallide viridem osteodat,
deiode filtra et Aquae dostillatae tantum admisce ut liquoris
obtenti siot parles 40.
Paretur ex temporc.
In 1 0 partibus liquoriii % partes Ferri iodati contenlae sinl.
FERRUM SESQUIGHLORATUM GRYSÏALLISATUM
Ferri Chloridum. Cbloruretum ferricum.
N. B. ORÏcinale : in omnibus Pliarmacog). exceptis : Angl. Graec.
- Non desid. a 7 Delegat. (l Amer, i Germ.
— Dflsid. a. 28 Delegat.
2 Hiap. 2 Norv.)
Frusta ex auraDtiaco-flava crystallina, aëre detinquescentia,
odoris tantumoiodo debilis Acidi hydrochlorid, saporis valde
slyplici et Acidae reactionis. Facillime et omsiBO soIvuDlur
in Aqua, in Spiritu et Aethere. Igoila parlim decomponuntur.
Sint a Metallis atienis, a Terris et Salîbus alcalinis, ab
Acido nitrico et a Ferro cblorato oxyduiato libéra.
FERRUM SESQUIGHLORATUM SOLUTUM
Ferri Chloridum solutum. Cbloruretum ferricum
solutum.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. exceptis : Ital. Suec. —
Desid. a 29 Delegat. — Non desid. a 6 Delegat. (2 Germ. 2 Hisp.
2 Norv.)
Hpe: Ferri sesquicblorati cryslallisati. partem. 1
Solve in Aquae destillatae . . parte 1
Sitpondspec. 1,S6 — 1,30.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PHIUIACOPOBA inTEKHATIONALIS 303
Contineat in 400 partibus circiter 15 parles Ferri ses-
quiclilorali.
FeiTuni sesquichloratum solulum liberum sit ab Acido
nitrico, ab Alcaliis fixis ei a Metallis alienis neque Ghlorum
iiberam contineat.
FILIX MAS
Aspidium. — Polystichium Filix Maa Robh, Polypoâium
Filiz Mas Linn. Aspidium marg. Willd. Aspidium
Filiz Mas Swartz. — Nephrodium Filix Mas Rich.
(Filices.)
N. B. OSïcinalis : in omnibus Pharmacop. — Desiil. a 30 Delegat.
— Non desid. a 5 Delegal. (1 Dan. 2 Germ. 2 Norv.)
Planta perennis, monticula, in tota fere Europa, Aeia et
America borcali indigena.
Rhizoroa (Radix).
Fodiatur autumno et a squamis residuisque velustis pelio-
lorum liberaium et caute siccatum. Ne ultra annurnservelur.
GRATIOLA
eUTlOLA OFPICIN. LINN. (sCBOPHULABIKSAe)
N. B. Offlcinalis: Gall. Graec. Hisp. Ital. Neerl. Port. Rasa. Suec.
— Desid, a 23 Delepat. — Non desid. a l2Delegat. (1 Amer. 2 Germ.
2 Hisp. 1 Iri.:. 2 Ital. S! Norv. 2 Suec.)
Planta perennis, in pralis buiuidis per totam Tere Ëuropam
mediam et austrélem spontanea.
Herba.
Florescens colligenda.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHIUACOPOEI INTRRfliTIONÀLIS
GUTTI
Qummi-Qutti vel Guttae. Cambogia.
Garcinia Morella Desrouz. Hanbury & Hook.
Hebradendron cambogioîdes Grah. (Guttiferae.)
(Clusiaceae.)
N. B. Offlcinaie : Amer. ADgI. Belg. Dan. Gall. Germ. Helv. Ilisp.
Hung. liai. Port. Rass. Sue.-.— Desid. a 31 Ddeg.— Non des. a i Del.
(3Angl. 2Norv.)
Arbor Siamensia in ladia orieotali indigena.
Gumiiiiresina
pcr incisionem trunci et raruorum arboris obtenla et siccata.
Cum Aijua Irila emulsioneai flavam praebeat. Sitin Spirilu
et Aetheie maxitna ex parle colore flavo solubilis neque
Amylo inquinata.
HELLEBORUS NIGER
HELAHPODIDH. — BELLBBOHUS HIOER LINT. (rAHUNCUUCBAB.}
N. B. Officinalis : Belg.Oall. Graec. Uisp. Ital. Fort.
Planta perennis, in regionibus montosis Europae centralis
crescens.
fihizoma (Radix) siccatum.)
HYDRARGYRUM BICHLORATUM ÂMMONIATUM *
Hydrargyri Ammonio-Chloridum,
Chloruretum Amido-hydrargyricum.
Hydrargyrum ammoniatum.
N. B. Officinale : in omniUiis Pharmaeop. exueptis. — Gall. et
Popt. — Desid. a 31 Deleç. — Non .lesid. a 4 Dclg. (3 Angl. 2 liai.)
Massa atbissima vet pulvis amorplius, in aëre permaoens,
D,B,t,zed.yGOOg[e
rHAIlUCOP<»i INTEtHlTIOllALlB 306
ÎDodovus et insipidas, insolabiliâin Aqua, Spirituel Aethere.
In Acido aut nitrico aut hydrochlorico diliilo calefaciendo
facile solvitur. Haec solutio cum Ealii vel Nalrii hydro-
oxydalis solutis caleracta flavurn praebel praecipitalum, Am-
[Dontam evolvens.
Calefaclioae in lubo probatorio non liquescil, ig^ittooe
plaoe a volât.
• Ptarmacopoeau Gatlica et Portagallica nooirtie : i Praecipitatnm aibnm >,
Hydrargïrum cbJoratum mile, praecipiti liane Hydrargyrl nitrici oxjdulatl cnm
AcIdo hydruchlorjuo obtentuiD »ubintelllgunl, quare □omui : Hyilrargynim
praeoipiutQm album pro Hjdrargfro bichloraio ammonlato, quasi synonyiiinat
amniissam eel.
HYDRARGYRUM BICHLORATUM CORROSIVUM
Hydrargyri Chlorldum oorrosivum.
Chloruretum hydrargyricum. — Sublimattun corro-
siTum.
N.B. (Mcinale : in omnibus PharmaGop. — DesiH. a S7 Deleg.
Non ddsid. ab8 Delg. — (2 Angl. 1 Austr. 1 Helv. 2 Hisp. 3 Norv.)
Frusla alba, diaphaua, radiate cryslallina, pooderosa,
odoris experlia, saporis acerrimi metallici, reaclioais acidae.
SolvuDiur in Aqua, facillinie in Spirilu et Aetbere. Calefacla
liquescunt et ignita sine residuo comburant.
HYDRARGYRUM BICHLORATUM CORROSIVUM SOLUTUM
SPIRITUOSUM *
BlDURGTRl GHLOBIDUM CORBOSIVUH SOLUTDH SPtBITUOSUH.
CHLORUBETUH BïtRAHCTHtCUll SOLUTUU SPIRITUOSDH.
LiguOR HEHaaULlS TIN SWIBUNII.
N. B. Offldniile : Belg. G«ll. Helv. Hisp. lUl. Popl.
fipe : Hydrargyri bichlorati corrosivi .... partes 0,10
Spiritua 90 0/0 > 10
Aquae dislillatae » 90
Solve et filtra.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PRAaiUCOPBA IHTBRNiTIOHALIS
HYDRARGYRUM BIIODATUM RUBRUM
Hydrargyri loàidum rubrum.
loduretum hydrargyricum.
N. B. OfBcJDult' : in omnibus Pliarraacop. excepta Norv. — D«sid.
a 28 Deleg. Non des. a 7 Del. — (1 Amir. 2 Angi. 2 Hisp. 2 Norv.)
Rpe : Hydrargyri bichlorati corrosivi . partes 4
solve in Aquae calidae .... parttbus 80
adde solutionem e
Ealii iodati parlibus 5
et Aquae destillatae » 20
Intime mixtae stent, donec praecipilatum subsedent, quod
Aqua destillata ileratis vicibus optime lotum lenissiroo calore
sicca.
Pulvis sublilissimus, laete coccineus, crystallinus, inodorus
et insipidus, insolubJlis in Aqua, facile solubilis in Spirilu
fervido, facillime in solulionibus Kalii iodali vel Hydrargyri
bichlorati corrosivi. Calefactus in (ubo probalorio primum
flavescit, tum tiquescit et ignitus plane avoiat.
Ne sit Hydrat^yro btchloralo corrosivo iaquinatus.
HYDRARGYRUM CHLORATUM MITE
Hydrargyri Chloriâum mite. Ghioruretum
hydrEirgyrDsum. Mercurius dulcis. Calomel.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmaoop. excepta Sueu. — Desid.
a ^1 Deleg, — Non des. a 4 Del. (1 Amer. S Ani^l. 1 Au sir.)
Hydrargyruni chloratuni mite vénale in mortario vitreo in
putverem subtilissironm redacliim , iteratis vicibus Aqua
fervida optime lava et sicca.
Pulvis subtilissimus, ciyslallinus, ponderosus, albus vel
flavide albus, inodorus et insipidus, plane iosolubilis in
D,B,t,zed.yGOOg[e
rOASHACOrOIA INTEBRATIONALIS 307
Aqua, Spirita et Aelhere, calefactus doq lîqaescens et calore
aucio plane volaiilis.
NesitHydrargyro bichlorato corrosivo neque Hydrargyro
ammonialo inquioatus.
HYDRARGYRUM CHLORATUM MITE VIA HUMIDA vel
PRAECIPITATIONE PARATUM
Hydrargyri Chloridum mite via humida paratum.
Cbioruretum hydrargyrosum via humida paratum.
N. B. Officinale : Austr. Belg. His[i. Hung. lUl. Port. Huss.
Suec.
Sit via humida praecipitaodo paratum.
Pulvis sublilisaimus crystallinus albus, iuodorus et insi-
pidus, reactionis neutralis, plane insolubilis in Aqua, Spiritu
et Aethere, calefactus non liquescens et calore auclo plane
avolans.
Ne sit Acido sulfurico neque nitrico, uec Hydrargyro bi-
cblorato corrosivo inquinatus.
HYDRARGYRUM lODATUM FLAVUM vel VIRIDE
Hydrargyri lodidum viride.
loduretum hydrargyrosum.
N. B. Officinale : io omnibus Pharmacop. eicepla Norv. — Desiii.
a 28 Delegat. — Non desid. a 7 Delegal. (1 Amer. 2 Angl. 2 Hi«p.
2 Norv.)
Rpe ; Hydrargyri puri parles 8
lodi puri fl 5
lodum Spiritum 90 '/, humectatum cum Hydrai^yro con-
tere donec globuli melallici penitus disparueriut el massa
colorem viridem induat, curando ut massa sub Irituratione
D,B,t,zed.yGOOg[e
308 PflAUlACOPU INTEKHITIOMLIS
semper maneai humida. Dernupo cum Spiritu 90 '/■ bullteote
lava et loco umbroso sicca.
Pulvis sublilis, ponderosiise viridi-flavus, inodorus, sapo-
ns metattici. In Aqua el Spiritu insolubiiis; ignïlus primum
iiquescit, deinde prorsus évaporât.
Sit ab Hydrargyro biïodato rabro liber.
HYDRABGYRUH NITRICUM OXYDATUM SOLUTUM
HTDRAIICTBI NITKAS SOLUTUS ICIDDS
AZOTAS vel HltHAS BTDBARG1RICUS SOLUTUS
N. B. Officinale : Amer. Angl. Gall. Graec. Heir. Port. Suec.
Solutio ex Hydrargyri puri parlibus 100 cum Acidi nitrici parU-
bus 165 el Aquae partibua 35 obtenta et io liquorem evaporata
parfum ÎS5.
HYDRARGYRUM NITRICUM OXYDULATUM
SOLUTUM '
Hydrargyri Nitras solutus.
Azotas vel Nitras taydrargyrosus eolutus.
Lîquor Bellostii.
N. B. Officinale : Belg, Dan. Gmei:. Helv. lui. Rusâ. — Dasid a 29
Delegat. — Non desid. a 6 Delegat. (2 Hisp. 2 Neerl. 2 Suen.)
Rpe : Hydrargyri nitrici oxydulati . partes 10
conterantur et frigide solvanlur in Aquae
destillatae partibus 88
antea mixlis cum Acidi nitrici. » S
Solutionem filtra.
Liquor limpidus. Paretur es tempore.
* He confond I ta r cum Hydrirgyra nitrico oif data soluto.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHAKKâCOPOU UmMUTIOHAUB
HYDRARGYRUM OXYDATUM FLAVUM
Hydrargyri Oxydum flavum-
Oxydum Hydrargyricum flavum.
N. B. Officinale : Amer. Austr. Gall. Helv. Hung. Ital. Norr. Ross.
— Desid. a 38 Delegal. — Nod desid. a 7 Delegat. (1 Amer. 3 Ad^I.
2 Hisp. 2 Norv.
Pulvis subtilis ponderosas, aurantiaco-flavus, ÎDodorus ât
insipidus, iasoiubilis in Aquaet inSpirilu, facile solubiiis in
Acidonitrico aut hydrochiorico. Ignitus io tubo vitro Oxyge-
nium et vapores hydrargyrosos, minime rutilos prodil, resi-
duuffl Dullum relinquens. Cum Acidi oxalici solulione con-
cenlrala per quarlam hoiae partem digestus, praecîpitatum
albuoi Hydrargyri oxalici praebet.
Ne sit Acido oitrico ioquinatus.
HYDRARGYRUM OXYDATUM RUBRUM
Hydrargyri Ozydum rubrum.
Oxydum hydrargyricum rubrum.
Praeoipitatum rubrum.
N. B. Officinale : in omnibus Phartnacop. exceptis : Austr. et
Hang. — Deaid. a 26 Ddegat. — Non ilesid. a 9 Delegat. (I Amer.
8 Hisp. S Hiing. 1 Iric. 8 Norv. 1 Ruas.)
Pulvis sublillissimus, crystallinus, ponderosus e rubro-
aurantiacus, inodorus et insipidus, insolubilis in Aqua et in
Spirilu, facillime solubiiis in Acido nilricovel hydrochiorico.
Calore intenso, vapores rubros non emiltens decomponitur in
Oxygcnium et Hydrargyrum metallicum, quod ignitum sine
residuo comburil.
Ne sit Acido nitrico, neve Hydrargyro oxydato flavo,
inquinatus neque Plumbo hyperoxydato alteaisque inquina-
mentis adulteratus.
D,B,t,zed.yGOOg[e
310 PEAUUCOPKA lirriKHATIOnALlB
HYOSCYAMUS
HyoscyamuB niger Linn. (Solanaceae).
N. B. Ofilcinalîs: in omnibus Pharmacop. — Desid. a 33 Delegat,
— Non desid. u 2 Delegat. (Norv.)
Planta bieuDis ubique sponte crescens.
Folia et semina.
Folia et planta sponlanea florescente colligenda, tum
receatia, (am sicca, a i-auiis validoribua liberata adhibenda,
ne ultra annam servenlur.
Semina sint plane matura et siccata.
STBICHIfOS IflHAIll BKaC BT LAHK., BT BBHTH. IGNATIA AHAXA LIKR.
IGNATIA PHllIPPIKIGA LOUB. [iXtGAMACBAI . )
N. B. Of^cinslis : Amer. Gall. Graec. Hisp. lUl. Port. — Desid. ab
1 Delegat. (Amer.)
Arbor in insulis Philippinis Asiae obvia.
Semina (Fabae).
Ne conrundantur cum seminibus SI. Ignatil Brasilieasis (Nhan-
dirobeae.)
IPECACUANHA
Cephaëlis Ipecacuanha Wîllâ.
Cephaëlîe Ipec. Rich. Cephaëlis Ipec. D C-
Callicoca Ipec. Oomes. et Brot.
Uragoga Ipec. H. Brn. Psychotria Ipec. {Rubiaceae).
N. B, Officinalis: in omnibus Pharmacop. — Desid. a 33 Delegat.
— Non desid. a 2 Diilegat. (Norv.)
Planta in sîlvis humidis primaevis Brasiliae crescens.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PKAIHICOPU niTKtHinOHALIS
Radix,
tempore florescentiae e planta collecta et siccata.
Pro usu medico cortex a ligne teaui albido centrali, leni
ictu liberatus, adhibeatur.
JALAPA
Ipomoea Purga Hayne.
Ipomoea Purga Weud. Exogenlum Purga Hook.
ConvolTUlus Jalapa Linn. Exogenium Purga Beoth.
Ipomoea Jalapa Desf. Ipomoea Schiedeana Zuccarini.
Exogenium Jalapa H. Br. (ConTOlTulaceae).
N. B. Offieinalis: in omnibus Pbarraacop. — Desid. a 33 Delegat.
— Non deaid. a 2 Delegat. (Norv.)
Planta pereoais io montibus Mexicanis Americae iodigena.
Tubera (Radix).
verrs ioUio collecta et siccata. In 100 partibas taberum ad
minimum 10 partes resinae conlentae sint.
lODOFORMIUM vel IODOFORMUM
N. B. Officinale : Araer. Anstr. Belg. Dan. Gall. tierm. Helv. Ital.
Port. — Desid. a S7 Deleg. — Non des. ab 8 Del. (1 Amer. 2 Angl.
2 Uisp. 2 Norv. 1 Russ.)
Pulvis microcrystallinus, cilriaus, pinguescens, e parvis
lamellis compositua odoris crocei, saporis lodo similis ad
120° liquescens. Insolubilis est in Aqua, solvitur in Spiritn,
in Chlororormio et in Aelhere, in Garboneo sulfuralo, in
Oleis 6xis et aethereis. Ignitus plane avolat.
Ne Acido sulfurico nec hydrochlorico aeque lodo ait
inquioatoa.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHARMàCOPOEÀ llfTERNlTIOItÂLtS
lODUM VEL lODIUM
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. — Desid, a S7 Deleg.
Non des. ab 8 Del. (1 Amer. 2 Angl. I Austr. 2 Hisp. 2 Norv.)
Tabulae vel lamellae ponderosae, crystalIiDae, rhooiboi-
deae, plane siccae, metallice splendenles, coloris e nigro-
grisei vel violacei, odoris iogralî peculiaris, saporîs valde
acris, pond. spec. i,93.
Calefaclae vapores violacées exhalaat et sine re»iduo deni-
gue avolant. In Aqua parum, Tacile ia Spirilu, facillinie in
Aethere, in Chloroformio, in Benzino et Carbooeo sulfuralo
solubiles suot.
Ne lodum sit Chtoro oec Brome inquinatum neque Aqua
humectalum.
KALIUH BROHATUH
FOIiSSII BEOMIDim. BSOMUaBIUM POTASSICUM
N. B. Officinale: in omnibus Pharmacop. exceptis : Belg. etOraec.
—Desid. a 23 Deleg. — Non des. a 12 Delg. (2 Angl. 2 Austr. 1 Dan.
2 Hi8p.2Ital. 2 Norv. 1 Russ,)
Crystalli cubicae, pellucidae, nitenles, in aëre persistentes^ ino-
dorae, saporis salini pungenlis, reactionis neutrius. Facile in Aqua
et Glycérine. difGcilius in Spirilu solubiles sunt.
Ne Kalie iadota neque Kalio chlerato, ne Kalio sulfurico neque
carbonico sintinquioatae.
KAUUM CYANATUM
rOTASSIl CTAMOtllI. CTANIIRBTUM POTASSICUH
N. B. Ofllcinale : Amer. Belg. Gall. Helv. Hisp. liai. Port. —
Desid. a 23 Deleg. — Non des. a 12 Del. {1 Amer. 2 Angl. 2 Austr.
2 Hisp. 1 Iric. 2 Norv. 2 Suec.)
Frusta cryslalliDa,dura,alba, inaëredecomponendo liquesceotia,
D,B,t,zed.yGOOg[e
puiMACOPU nrmiuTioNAUs SM
acriter atcalina, in Aqua sine residao solubilia, difficile in Spirita
so)vuntur.
Sînt a Kalîo carhonico quam maiîme liberae.
KAUUM HYDRO-OXYDATUM
POTASSII HTKRAS. — HTDUS POTASSICUS. — LAPIS CAOSHCCS
Prusta vel bacilla cylindrica dura, sicca, alba vel parum flaves-
ceotiaaut albo-cinerea, fraclurae cryslallinae, in aëre humescenlia,
inodora, sapons valde causUci, reactioois alcalinae. Facillime sol-
vantur in Aqua et in Spiritu. Calore liquescunt.
Sint a Hetallis, ab Acido silicico, a Terris et Salibus atcalinis
plane libéra, quam minime effervescent cum Acidis et ne plus quam
vesligia Acidt bydrochlorici ostendant.
KAUUM lODATUM
Potàssii lodidum. — loduretum potaasicum.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. — Deaid. a 22 Deleg.
Non des. a 9 Del. (2 Angl. 2 Austr. 1 Dan. 2 Hisp. 2 Norv.
Ciystalli cubicae pellucidae, inodorae, non homeacentes,
saporis saliai, sabinde amari, reactioois neulrius. Facillime
solvuDtur io Aqua et Glycerioo, facile in Spirilu.
Ne Meialla conlineanl, nec Kiilio iodlco, Ealio chlorato,
Kalio cârbonico neqae Kalio aulfurlco sint inquiaatae.
KAUUM STIBIO-TARTAKICUM
Antimonli et Potsissii Taxtras.
Tartras stibioo-potassicus.
Tartarus emetious. Tartarua stibiatus.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. — Desid. a 31 Deleg.
Non des. a 4 Del. (2 Angl. 2 Norv.)
Crystalli parvae vel palvis crystallinus albus, paulUm fo-
D,B,t,zed.yGOOg[e
314 PHAinCOPIA ntTEINtTlOIULIg
tisceDS, ponderosus, inodorus, saporis primam dulcis,
deinde acris styptici et metallici, reactionis acîdae. Insolu-
bilis est ia Spiritu, solubilis in circiter 1 6 partibus Aqaae
frigidae et ia 3 partibus Âquae bullientis.
Tartarus emeticus sit ab Arseoico alienisque Metallis liber.
KBEOSOTUM
Creosotum. Creasota. Creasotum.
N. B. Officinale : in omnibus Pharraacop. exceptis : Norv. et Suec.
— Desid. a33 Delegat. Non desîd. a 2 Delegal. (Ital.)
Liquor oleosQs, decolor, tempore flavescens et Ttiscescens,
odoris empyreumatici, peDetrantis fumidi, saporis nreotis
caustici, reactionis neutralis, pond. spcc. 1,03 — 1,08. Ver-
sus 300° ebullit e( ad HO'~i.W deslillat. Temperatura
— 20° iaspissatus apparet, sed noa in massam solidam abit.
Non coagulât Albumea. Diflicile io Aqua est solubilis, pror-
sus ia Kaliû hydro-oxydato soluto; cum Spiritu, Aethere,
Petroleo et Carboneo sulfurato in omni proportioae limpide
miscitur. Ferro sesquichloralosuluto colorem coeruleum doq
tribuil, sed addilo Spiritu color Intense viridis enascilur.
Kreosotum ne sit Acide carbolico adulteraturo.
LACTUCA VmOSA
LACTtICl VIBOSA LIDH. (COHPOSITAE.)
N. B. Officinalis: Angl. Belg. Gall. Graec. Ital. Neerl. Port. —
Desid. a 24 Deieg. Non des. ab 11 Dél. (1 Amer. 1 Dan. S 0«rm.
2 Hiap. 1 Iric. 2 Norv. 2 Suec.)
Planta annua vel biennis in Europa australi et meridionaii
indigena.
Herba recens
plantae aponte crescentis et non cultae, ineunta efilorescentia,
D,B,t,zed.yGOOg[e
PBiRMACOPORA inTBRIfATIONULIS
LACTUGARIUM "
N. B. Officioale : Amer. Belg. Geim. Graee. Helv. Hung. Ittil.
Neerl, Suec. — Deeid. a 30Dl-1 — Non des. a ûDel. {2Germ. 2HiBp.
1 Irio.)
Succu3 lacteus per jncisionein e caulibus Lactucae viro-
sae Liiiii. recentis efflucns, aSre JnJiiratus et leniler ;:;iccatnâ.
Partit» est solubilis in Si)irilu et in Aellieie, cuni Aqua
tritus turbidam praebet mixturani.
cnm Eitracto Lactucae viroiae.
LAUROCERASUS
Prunus Laurocerasus Linn.
Oerasus Lauro Cerasus Loisel (Rosaceae.)
K. B. Officinalis : Angl. Belg. GhII. G^!le<^ Helv. Hisp. UM- Noti-l.
Poit. — Desid. a 28Deleg. — Non des. a 7 Dci. (1 Amer. 1 Dan.
IHelv. 2NûPv. SSuec-
Arbor orientis et Europae au.stralis sempervirens.
Folia recentia
tempore aestivo calidiori collecta.
LINIMENTUM CHLOROFORMII
N. B. Officiiiaie : Amoi-. Aagl. Gali. ilrlv.
Hpe ; Ghioroformiï pnrtem I
OleiOlivarum vel Amygdalarum dulcium. parles '■>
Misce.
17.
D,B,t,zed.yGOOg[e
:{I6 PH&UACOPOU UITEINATIONALU
LIQUOR ACIDUS HALLERI *
Elixirum Acidi Halleri. — Aqua Rabelii.
N. B. Offlc;iiialis : in omnibus Piiarmacop. exceptis : Amer, et
Angl. — Desid. a 32 Detegiit. — Non desid. a 3 Delegat. (2 Hi«p.
1 Iric.)
Rpe : Acidi sulfurïci partem 1
Spiritus 90 % partes 3
Acidum in Spirilum, iaterea agilando instilla, ne oimis
caleGat mixtura.
Liquor lioipidus, coloris expers vel subflaviduâ, odoris
Aelheri similis, saporis valde Acidi, pond. spec. 0,998 —
1 ,00)2. Ne sit Metallis inquinatus.
* Nomen « Mixlura sulfurica iddn » in Pbannacopoei* : Enssica. Germanica et
Helretica Diulandum est, quia in Pharmacopoet Danica noiniD« a llitara acida
sulHirica ■ mixlura ex Acldo sulfnrico cnm Sympo Rubi idaei et Aqua aubiii-
tRlIlgutur.
Lobelia inflata Llnn.
Rapuntium inflatum Mill. (LDl>eliaceae.)
N. B. Oâicinalis : in omnibus Pharmacop. exceptis : Qraec. Helv. et
Hjsp. — Dc'sjjd. a 29 Ueiegat. — Non desid. a ô Ddegat. (S Hisp.
2 Hal. 2 Norv.)
Plan(a annua, in America boreali indigena.
Herba riorida intégra
discissa ei in placenlis valde compressis qnadrangularibus
nobis advecta.
Digiti^ed^yGOOgle
phahmacopu ihternationalis
MORPHINUM
Morphina. — Morphium. — Morphia.
N. B. Officinale : in omnibns PliarniHcop. exceptig : Angl. Germ. et
Norv. — Desid. a 21 Delegal. — Non dâsid, a 14 Delegut. (2 Angl.
2 Auslr. 2 Germ. 2 Hisp. 2 Iric. 2 Ital. 2 Norv).
Crystalli prismaticae, tenues, nitidae, décolores, inodorae,
DOD falisceotes, saporis peramari, alcalinae reactjonis, in
Aethere el Chlororormio insolubîles, v\x in Aqua et Glyce-
rino, facilius in Spiritu, facillime in Acidis et in Ealiî vel
Natrii hydro-oxydali solulionibus solvunlur,
Ferro sesquichloralo soliilo colorein coeruleum indiiunt,
qui Acidis exiinguilur.
Sint a Narcotino aliisque Alcaloïdis liberae.
MORPHINUM ACETICUM
MOSPUIAB ACETAS — ACETAS HOSPBICUS
N. B. Offlcinule ; in omnibns Pharmacop, exceplis : Auilr. Gall.
Germ. Hung. — Desid. a 24 Ddegat. — Non liesil. nh 11 Delcgat.
2 Angl. 2 AuslP. 2 Germ, 2 Hisp. 1 Iiic. 2 Norv.)
Pulvis albus amorphus vel crystallinus, Acetum paulum rodo-
lens, saporis perdmari, neutrius reaclionis. [d Aqua addi'is aliquot
Acidi acetici guttis plane et focile solubilis, diflicilius in Spiritu
solvitur. InsolubilJs esl in Aethere et Benzolo. Ignitus sine residuo
comburit.
Solutio aquosa cum Perro sesqutchlorato soluto coeruleum colo-
rem trahit.
Ne Ammonia, nec Acido sulfurtco, nec hydrochlorico ncque
Narcotino, aliisque Opii Alcaloïdis sit inquinatua.
MORPHINUM HYDROCHLORIGUM
Morphiae Hydrochloras. — Chlorhydras morphlcus.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. «xcapta Graec. — Desid.
a 29 DelFgat. — Non desid. a 6 Detegal. (2 Angl. 1 Au^tr. 2 Hisp.
1 Ipic.)
Crystalli aciculares, tenues, albae, nitoris sericei vel Trusta
D,B,t,zed.yGOOg[e
318 PaARMACOPEA INTERNATIONALIS
alba, cubica, microcrystallina, aëre permanentia, odoris
experlia, saporis peramari, reactionis neatrius. Facile sol-
vuntui- in Aqua et Spiiilu, vix in Aethere, ignitae plane
avolant. Solulio aquosa Ferro sesquicblorato soluto coeru-
leum colorem induit.
Ne sinl Ammonia neque Narcotino, nec aliis Opii Alcalol-
dis inquinatae.
MORPHINUM SULFURICUM
Morphiae Sulfas. — Sulfas morphicus.
K. B. Of6cin,ilc i Amer. Belg. Gallic. Germ. Helv. Hisp. Ital.
Neert. Norv. l'ont,. — Desirl. a29 Delcgal. — Non desid. a 6 DeL^g.
2 Angl. 1 Auslr. 2 Hi.sp. 1 Iri(;,)
Cryslalli aciculares, sericeo nilentes, coloris et odoris
expertes, saporis peramari, reactionis alcalinae. Solvuntur
facile in Aqua el Spîrilu, insolubiles sunt in Aelbere et Ben-
zolo ; ignitae penilus detlagrant.
Ne sinl Ammonia, nec Acido hydrochlorico, oec Narcotino
neque aliis Opii Alcoloïdis inquinatae.
NATRIUM ARSENIC3CUM
.SODAE ARSBN1A5. — ARSENIAS SODICUS.
N. B. Of(î':inale : Amer. Angl. Belg. Gall. Helv. Hisp. Ital. Port,
— Desid. a 22D:leg^it. — Non >\es},\. a 13 Delegat. (2 Angl. 2 Auslr.
2Germ.2Hisi.. 1 lric.2 Norv. 2 Suec.)
Cryslalli prismalicac, non olllorcscentes, coloris et odoris exper-
tes, saporis paruin alcalini, reactionis alcalinae. Facile in Aqua et
Glycerino, parum in Spirilu solvuntur.
D,B,t,zed.yGOOg[e
pbâhmjlcopcea internitiohalis 319
NATRIUM ARSENICIGUM SOLUTUM PEARSONI
Sodae Ar8eni^l8 solutus Pearsoni. — Arsenias sodicus
solutus Pearsoni. — Liquor arisenicalis Pearsoni.
N. B. Officinale : Amer. Angl, B.-lg. Dan. ÛfiHÎc. Hdv. His[i. liai.
Port, —r Desid, a 24 Delegat. — Non defiid. ab 11 Delegal. (2Germ.
2 Hisp. 1 Iric. 2 Italie. 2 Norv. t Sue<^.)
Rpe : Natrii arsenicici caute exsiccali. partem 1
solve in Aquae destillalae . parlibus 500
et Slra.
PharniacopoeaeAniericanaet Anglica siib noniine«li()uor
Sodae arseniatis » solutionem ex -I parte Nalrii arsenicici
et 99 ad 120 parles Aquae subinlelltgunt.
NICOTIANA
TABACUK. — NICOTUNA TAIACLSÉ IINB. (sOLANACEABJ.
N. B. Offlcinalis:Dan. aillic. Germ.Grao.-. H-lv. Hisp. Ual. I^orv.
Port. Suec. — Desid. a 29 Delegat. — Non dosid. a 6 Di-leg. 12 Ital.
2 Neeri. 2 Norv.)
Herba annua in America tropica culla.
Folia.
Aëre siccata, non macerata.
NUX VOMICA
Strychnos .
StrycbnoB Nux vomica Linn (L.oganiaceae,)
N. B. Offli:inalis ; in omniliu.s Plinrmat'op. — Dcsîit. n 30 Delegat.
— Nou desid. a 5 Delegat. (1 Iriu. 2 Iliilic. 2 Norv.)
Arbor Indiae orieniatis et Cochinchinae,
Semina
intégra, disciformia ; ne emanlur raspata vel pulverala.
D,B,t,zed.yGOOg[e
3S0 PKAMIACOPEl IHTEKNATIONALIE
OLEUM AMYGDALARUM AMARARUM AETHEREUM
Aetheroleum Amygdalarum amararum.
N. B. Offldiiale : Am<r. Belg. GM. Heiv. liai. Norv. Port. —
DesM. a 27 Di-legat. — Non ilesiii. ab 8 Delegat. (1 Austr..2 Hisp.
llrif. 2Ii.alic. 2 Suce-.)
liquor limpidus, coloris expers yel pallide flavus. odons
Amygdalarum amararum aromaticî, saporis acris, urentis
et amari, reaclionia neutralis ; pond spec. 1,043, ad 180*
ebulliens ; in Spirilu et Aelhere in omni proportioae sotu-
bilis, diffîcilius in Aqua.
Nesit Acide hydrocyanico inquinatus neque Wilrobenzoio,
nec Spirilu neque Oleis aethereis alienis adulteratus.
OLEUM BELLADONNAB
INFDEl'M BBLLADONN&B OIBOSUM.
K. B. Officinale : Belg. Gallic. Helv. Hisp. liai. NeerU Fort.
Bpe : Belladonnac foliorum receotium contusorum. partem 1
coque cum Olei Olivarum partibus 2
donec humiditas plane consumpta sit, tum
cola, exprime et filtra.
Si Belladonnae folia recenlia non praeslo sint,
hoc Oletim cliani sequenti modo parari licet :
Kpc : Belladonnae foliorum siccal. gr. pulv. . . partetn 1
per 12 horas cura Spiritus 70 •/„ parte t
maceralam digère balneo aquae per 3 horas
cum Olei Olivarum partibus 9
tum colaetfîllra.
OLEUM CANTHARIDUM
N. B. Offieiimle : Belg. Gall. Germ. It«t. Port. ■
Rpc : Cantharidum gr. pulveratarum partem I
digère balneo aquae per 1 0 horas cum
Olei Olivarum partibus 10
tum cola, exprime et filtra
D,B,t,zed.yGOOg[e
PURMiCOPOIA INTBUItTIONALIS 3i\
OLEUH CONn MACULATI
OLBUM CIGCTA. — IlfFDSUH CORII MK. vel CICUTAB OLBOSIU.
N. B. Orficinale : Belg. Gallic. Hisp. Ital. Neerl. ?ort.
Paretur e CoDii maculati herba récente aut siccata, uti Olcum
Belladonnae.
OLEUM CROTONIS
Oleum Crotonis Tiglii. — Oleum Tigliî.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmafop. — Desi'i. a 32 Delegat.
— Non desid. a 3 Delegat. (1 Austr. 2 liai.)
Oleum pingue e Crotonis Tifi^lii seminibus expressione
obtentum.
Limpidum, paulam spissum, flavum vel e fusco-flavuni,
odoris ingrati subnauseosi, saporis initie mili^, sed mox
valde acris, ureulis, pond. spec. 0,940 — 0,950 et reactionis
acidae.
Solvitur in Aetheiis et Chloroformii omni quantilale, diffi-
cilius in Spiritu.
OLEUM HYOSGYAMI
INFUSUU BTOSCIAyi OLBOSIH
N. B. orficinale : in omnibus Fbarmacop. cxceptis . Amer cl Aiigl.
— Desid. a S Delegat. (2 Graet.)
Paretur ex Hyoscyami foliis recenlibus aut siccatiii uti Oloum
Belladonnae.
OLEUM LAUROCERASI AETHEREUM
AETHEHOLBUH LAIHOCERASI
N. B. Offlcinale : Belg. Ital. Nearl. Port. — beaiii. a. i Delegat.
(8 Neerl.)
Oleum aethereum, coloris expers aut subflavum, odons Amyg-
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHAHHACOPOE* INTERNATIONALIS
•arum aromalici, saporis acris, urentis et amari, reac-
is, ponil, spec. 1,043, ad 180' ebuUiens.
Spirilu et Aulhere in omni proportione, diffictiius in
0 liydrocyanico inquinalum, iiequc Nitrobenzolo, tiec
' Olcis aetiiLM'eisalienis adulteratum.
OLEUM SABINAE AETHEREUM
Aetheroleum Sabinae.
nuit! i Amer. Angl. Belg. Graec. Ital. Neerl. Narv. Port.
— Di'siil, il 3(.) iJi'lfgat. — Non desi'l. a 5 Delegat.
,1. 2N01-V.)
ll]ci'euiii,(leslillalione Juniperi Sabinae ramulorum
obleiiliim, tenue, lempore spissescens, coloris
)allkie flaviiiii, odoriâ peculliaris terebinthinacei
saporiii ptin^cntis, resinosi, acris, pond. spec.
10 el reaclionis neutralis. Facillime solvilur in
OLEUM SINAPIS AETHEREUM
Aetheroleum Sinapis.
iijiilc : iij omnibus l'harmaiop. L'Xfflptis : Gallic Graec. el
-il], a [il Di'iegat. — Non dasid. a 4 Delegat. (1 Austr.
■■)
lliereiim, deslillatione Sinapis nigri seminum cum
diim, coloris expcrs vel pallide flavum, odoris
mnlis, ociilos el naieâ irritantis, saporis valde
is, pond. spec. 1,01 — 1 ,02 reaclionis neulralis,
)n[lieiis. Facile solvilur iu Spirilu et Aethere,
Aqua.
D,B,t,zed.yGOOg[e
raïAMACoPOu wtkuiatiohàlis 3S3
OLEUM STRAMOmi
INFFSUH 8TBUM0KII OLEOSDM
N. B. Orflcinale : Bctg. Gallic. Hisp. Ital.
Parelur e Stramonii foliis recentibus aut siccatis uti Oleum
Belladannae.
OPIUM
N. B. Offloiiiale : in omnibus Pharmacop. — Desid. ab omnibus
Delcgatis.
Sitccus lacteus e capsulis immaluris Papaveris somniferi
[var. alba) incisione vulneratls exsudaDS, aëre induratus,
nobis ex Turcia advecltis.
Opii 1 00 parles, leni calore siccalae ne plus quam 8 — iO
parles Aqiiae et ad minimuin 10 partes Morphini puri conti-
Deanl.
Opium in Aqua solutum, lege arlis depuratum et evapo-
ratîone iospissatum, e 100 partibus Opii adhibili ad miQimom
50 partes Extracti consistenliae mollis praebeat.
Opium ne sît mucidum neque Amylo, nec substantils hele-
rogeneis inquioalum.
OXYMEL COLCHia
N. B. Officitiiile : Beig. GaU. Graec. Helv. Hisp. Ual. Neerl.
Parctur ex. Aceto Colcbici tuberum uti Oxymel Scillae.
OXYMEL SCILLAE vel SQUUXAE
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. excepta Amer. — Desid.
31 Deleg. —Non des. a 4 Del. (1 Amer. 1 Dan. 2 Hisp.)
Rpe : Aceti Scillae partem 1
Mellis depurati partes 2
Commisce et balneo aquae évapora
doaec remanserint .... partes 2
tu m cola.
D,B,t,zed.yGOOg[e
su PHÂUUGOPBl INTERHITIWUIJS
PAPAYER SOMNIFERUM
Papaver somniferum Linn. (var. alba.)
Papaver album D C. (Papaveraceae.)
N. B. Officinale : in omnibua PharmRcop. etceplU : Amer. Helv.
Norv. Saec. — Desid. a 29 Deleg. — Non des. a 6 Del. (1 Amer.
1 Dan.2Ita].2 Norv.)
Planta aoDua Orientis, id Ëaropa frequenler culta.
Fructas (Capsulae ve) Capita) aote plenam maturitatem
collecii et leai igné siccati.
Adbibeantur a semiaibus liberati.
PHOSPHORUS
N. B. Ofâcinalis : in omnibus Ph»rmacop. exueptia : Auatr. et
Hung. — Desid. a 27-Delegat. — Non desid. ab 8 Delegat. {2 Angl.
3 Auslr. 2 iJiap. 2 Norv.)
Substantia alba vel flavesceDs, Id massis, plerumque vero
in baciltis occurrens, nitoris cerei, diaphana, pond. spec.
1,83; sub Aqua ad 4i* calefacta liquescJt et aëre exposila
fumos albos, odoris alliacei emiltit; facile incenditur et in
loco obscuro lucet. Insolubilis est in Aqua, partim solubilis
in Spiritu et in AeLhere, facilius in Oleis aethereis et pingui-
bus, solvitur facillime autem in Carboneo sulfuralo.
Ne plus quam vestigia Arsenici aut suiruris conlîneat.
PILULAE COLOCYNTHIDUM COMPOSITAE
PILULAE CATBOLICAB. — FILUUB PANCHTMAGOGAE
N. B. Officinales : Amer. Angl. Gall. Hiap. (Pill. ex Lartingue)
Ital. Nopv. Suec. — Desid. a 30 Delegat. — Non desid. a 5 Delegat.
(1 Dan. 2 Hisp. 2 Ital.)
Rpe : Aloës pulveralae graioma 1
Scammonii pulverati » 2
Colocynthidum pulverat s 1
Olei Caryophyllorum > 0 30
Mellia q. s.
ut fiant pilulae Nr. 30 pond. 0,15.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PDllKACOPOIA INTEHHiTIOHALlS 325
Ne coofundantur cum PilulJs Colocynthidum compositis
sic dictis a Pilulis ex Larligue b Pbarmacopoeae Hispanicae ex
Extracti Colocynlbid. comp.^ Kxtracli Colchici aa graramale 1 et
Extractii Opti grammal. 0,05 consislentibus.
PILULAE FERRI lODATI
Pilulae Ferri lodidi. Piluleie lodureti fbrrosi.
Pilulae Blancardi.
N. B. Officinales : Amer. Angl. Bulg, Dan. Gull. Helv. Hung. IIrI.
Neerl. Norv. Fort. Suei.-. — Desid. a 28 Deleg, — Non desid. a 3 Del.
2 Hisp. 1 Iiic.)
Rpe : lodi puri grammatn i
Ferri pulverati .... » 2
aolve lege ariis in
Aquae destillatae. . . . grammatibus ti
Illico flitratas commisce cum
Mellis depuraii .... » 5
Haac Ferri iodati aolutionem évapora baliieo
aquae ad grammata 10
quibus i-efrigeotis admisce
Ciquiritiae radicis pulveratae
et Althaeae radicis pulveratae aa grammata 5
Foritienlur Pilulae N' 100, pond. 0,15, quae cum Ferro
pulverato congpersae siccentur et denique solutione e Mas-
lichis e Balsami Totutani aa partibus aequalibus in Aethere
obducantur.
Pilula una contineat Ferri iodati grammata 0,05.
PILULAE HYDRARGYRI
Pilulae mercuriale6 coeruleae Anglorum.
N. B. Officinales : Angl. Belg. Gall. Helv. Hisp. Ital. Port. Port.
Spec. — Deaid. a 3! Deleg. — Non desid. a 4 Delef. (2 Hisp. 2 Ital.)
Rpe : Hydrargyri depurati . . grammata S
Conservae Rosarum florum . » 7,50
Liquiriliae radicis pulverat . » 3,50
Miscefiant l.a. Pitulae N" 100 pond. 0,15.
Contineat Pilula 1 Hydrargyri 0,05.
D,B,t,zed.yGOOg[e
3l6 PHAIMACOPU IHTEUUTIONILU
PLUMBUM ACETICUM
PlumM Aoetas. Acetas plumbicus.
Saccharum Saturni.
N. B. OfScinale : in omnibus PharmHcop. — Desid. a S!6 Delegat.
Non des. a 9 Del. (1 Amer. 2 Angt. 2 Auslp. 2 Hisp. 2 Norv.)
Crysialli prisnoaticae, décolores, nitentes, a6re faiiscenles,
odoris dehilis Acidi aceiici, saporis primuoi dulciusculi,
deinde adslriagenlis, metallici, acidulae reactionis. Facillime
solvuntur in Aqua, diflicilius in Spirilu, calefaclae liquescuat.
Liberae sint a Cupro et Zinco, a Salibus el Terris alcaliais.
PLUMBUM ACETICUM BASICUM' SOLUTUM
Plumbi Subacstas solutus. — Subacetas plumbicus
solutuB. — Acetum I<ythargyri.
N. B- Officiuale : in omnibus Pbarm&cop. — Desid. a SSDeleg.
Non ddsid. & 3 Deleg. (1 Amer. 2 Hisp.)
Rpe : Plumbi acetici partes 3
Plumbi oxydati pulverati et
ab Acido carbonico liberati . parlem 1
Aquae desiiltalae partes 10
Plumbum aceticum et Plumbutu oxydalum pulveralnm
contrilum cum Aquae praescripta qnantitale saepius agitaodo
digère, donec color sedimenti in album mutatus faerit et
exigua Donnisi quantitas insolula lemaneat.
Liquor filtratus pondens sil specifici 1 ,23 — 1 ,Si.
Limpidus, coloris fereexpers, saporis dalcis adstringentis,
reactiouis alcalioae.
Ne sit Cupro iaquiaatus.
PLUMBUM lODATUM
Plumbi îodidum. loduretum plumbicum.
N. B. OfTu'inale : Angl. Be\g. Gall. Germ. Helr. Hisp. Ital. Neerl.
Port. Russ. Suée. — Desid. a 24 De]fg. — Non desil. »b 11 Delegal.
(1 Amer. 2 Angl. 2 Aitstr. 1 Dan. 2 Hisp. 2 Norv. 1 Russ.)
Pulvis ponderosus, flavus, inodorus et fere insipidiu.
D,B,t,zed.yGOOg[e
FHABHACOFBA mTEINATIOlULIS 3z7
reaclionis neutralis ; vH insolubilis est io Spiritu, diflîcillime
ia Aqua frigida solvilur, facilius in Aqua bullJente, quae
solutio refrigenila cryslallos lametlares aurei coloris depooit.
Candefactus liquescit et vapores lodi emittens, residuam e
flavo citrinum relinquit.
PVLBATILLA
AflUon PULSATILU PHBNION. — AnMONE PBATBNSIS LtltN. PULSATILU
PUTKHSI8 mu. — ANIMONB PULSATILU LINR. PULSATILLA TULOARIS
MILL. (rAMURCULACBAE).
N. fi. Officinalis : Amer. Beig. Gall. Graec. Hisp. liai. Port.
Planta pereoDis, io Ëuropa boreali lods siccis iodigeua.
Herba floreas, vere collecta, quotannis reuovanda.
PULVIS GRETAE CUM HYDRARGYRO
HTDRARGTRUM CUH CBSTA
N. B. Officinalis : Amer. Aogl. Neerl. Port. Suec.
Rpiï : Hydrargyri puri partem 1
Gretae pulveralae partes 8
Hisce exactissime.
PULVIS DOVERI VEL DOWERI
Pulvis Ipecacuanhae opiatus.
N. B. Officinalis : in omnibus Pharmacop. — Desid. a 33 Delegat.
— Non dcsid. a % Delegat. (Bisp.)
Rpe : Ipecacuanhae radie pulveralae
Opii pulverati . . . . aa partem 1
Kalii sulFurici pulverati. . partes 8
Misce.
Ne adhibealur nomeD : « Pulris Opii compoaitaa »,
D,B,t,zed.yGOOg[e
338 PHàRMlCOPRA INTeWATIOHALIS
quasi synonymuni pro Pulvere Doveri, quia sub oomine
< Pulvis Opii composiLus o in Pharmacopoea Anglica
pulvis ex Opii pulverati part. 3, Piper nigr. pulv. pari. 4,
Ziagib. rbizoïn. pari. 10, Carvi Truct. pulv. part. 12 et
Tragacantb. pulv. part. 1 subiolelligitur.
RESINA JALAPAE
N. B. Offlcmalis : in omnibus Pharmacop. — Deeid. a 32 Dele^at.
— Non desid. a 3 Delegal. (1 Iriu. Z Itat.)
Kpe : Jalapae tuberaoi grosse pulveratorum. partem 1
macéra cum Aquae frigidae s. p. par 48 horas, deiu forSter
exprime et sicca. Massam puJveratam in apparalu deputsorio
ingère et cum Spîritua 90 "/<> partibus 2 per 48 horas macéra.
Tum liquor effluat et cum Spîi-ilus 90 '/„ nova quaclitale,
iteratis vicibus addila, methodo Hxiviatorio resinam exslrahe.
A Tincluris commixtis et fîltratis Spiritum destillando sépara.
Reâiduum immitte Îd Aquam deslillatani bullientera et
coque; dein Heâinam a liquore supernatante sépara, iteratis
vicibus Aqua fervida optime élue et lotam in vas porcella-
oeum immissum tamdiu in balneo aquae calefac^ donec pars
exempta facile friabilis sil. Denique in bacillos forma.
Bacilli torti (sive Trusta opaca) e flavo fusci, in fractura
marginibus nitidis diaphini, odoris Jalapae tubero similis,
saporis acrîs, dulciusculi. Facile solvuntur in Spirilu, parum
in Aetbere et Chloroformio, minime in Cleo Terebinihinae.
Nesint Résina Pini inquinati.
RESINA PODOPHYLU
Podophyllinum .
N. B. Officinalis : Amer. Angl. Gall. Germ. Helv. Ital. Neerl.
Norv. Port. — Desid. a 10 Deiegat. (1 Amer. 2 Belg. 1 Oau. 2 Ital.
2 Neerl. 2 Norv.)
Paretur ex Extracto spiriluoso Podophyllî peltalj rhyzo-
matis, praecipitalione cum Aqua.
.y Google
PBUUIICOPU INTBiniTIONiLIS 3x9
Pulvis flavus vel massa laxa, friabilis, coloris e flavido vel
sabfusco grisei, sub microscopio amorpha, sapons adstrin-
gentis, amari. Calore 100° paullatim colorem obscuriorem
trahit, sed Don liquescit. losotubilis est in Aqua, solubilis m
Spiritu ; ia Aethere lantum ex parte solvitur, malto mious
etiam in Carboaeo sulfurato.
Juniperus Sabina Linn., Sabîna offîcin. Oîtrcke
(Goniferae, Cupressineae.)
N. B. Officinalis : ia omnibus Pharmacop. — Dasid. a 30 Delegat,
— Non desid. a 5 Delegat, (1 Auatr. 2 Hisp. 2 Norv.)
Frulex in Alpibus Europae mediae et aastralis dod raro
cul tus.
Summitates (Ramati vel Frondes] vere collectae et
siccatae.
Ne ultra anoum serventur.
SANTONINUM
N. fi. Offloinale : in omnibus Phannacop. excepta Graec. — Deald.
a 30 Delegat. — Non desiil. a 5 Delegat. (2 Angl. 1 Austr. 2 Hisp.)
Crystalli prismaticae, hexagonales, décolores, oiteotes,
lucU accessu flavesceates, aBve permanentes, odoris expertes,
saporis amari et reactionis neutralis. Vix in Aqua solvuntur,
Ëicilius in Spiritu et Aethere, facillime in Chlorofonnio, ia
solutionibus alcalinis et in Acidis mineralibus dilutis. Calore
170* liquescuot et tum parlim decomponuntur, partïm subli-
mantur, nihil residui relinquentes.
Solutio spiriluosa cum Kalii hydro-oxydall soluti parva
copia colorem coccineum induit.
Ne sinl alienis Alcaloïdis inquinatae.
D,B,t,zed.yGOO^IC
390 PUHMÀCOPOU MTERHATIOIflLlS
SCÂMMONIUM •
Scammonîa.
Convolvulus Scammonium Linn. (Convolvulaceae.)
N. B. Officinale : îd omnibus Fharmacop. exoeptis : Anstr. Hung.
et Neerl. — Desid. ab omnibus Di^legalis.
Planta perenois io Asia minore et Syria sponte cresceos.
Gummireaioa, sic diclum Scammonium Hallepense.
Succos lacteus, iocisione e radies receale effluens, aëre indu-
ratus. Cum Aqua trilus emulsionem viridera praebet.
100 partes Gummiresinae ad minimum 75 parles Resinae
in Aethere solubiles contineant.
Scammonium ne sit Farina, nec Calcio carbonico neqae
sulfurico adulteralum.
SCILLA VEL SQUILLA
SoiUa maritima Linn. Urginia Seilla Steînh. (Liliaceae).
N. B. OfScinalis : in omnibus Pbarroacop. — Dtsid. a 30 Delegat.
— Non desid. a 6 Delegut. (1 Amer, i Hisp, 2 Nopv.)
Planta perenis bulbosa, praeserlim in litoribus Maris
mediterranei sponte crescens ; varielas cum Bulbe rubro,
Bulbus (Radix).
Adhibeantur Squamae buibi inlermediae, concisae et
cante siccatae. Squamae fuscae, tenaces, humidaeet mucosae
rejiciantar.
SEÇALE CORNUTUM
Ergota.
Clavioeps purpurea Tulaene. (Fungi Pyrenomecetes).
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. — Desid. ab omnibus
Delegat.
Fungus aanuus vel biennis, parasiticus, in florlbas gra-
mineis priesertim Secalis cerealis Lion. cresceDs.
D,B,t,zed.yGOOg[e
rHÂlMACOPOU ntTEHIUIIONlLU
Sclerotium vel Mycélium solummodo e spicis Secalis
cematU Linn. coHigatur et quidem instante meââe et sereoa
lempediaie; cauie siccaïuoi ne servetur ultra annura.
Rejiciatur a Trombidio corrosum, sive ranciduoi, sive
macidum.
SOLUTIO ARSENICALIS FOWLERI
Kalium arsenicosum solut. spirit. Fowleri. — Potassiï
Arsenis solucus Fowleri. — Arsanis pa.asBîcus solu-
tus Fowleri.
N. B. Offl/ànalis : in omnibus Ptiarmacop. — Desid. ab omaibus
Deirgat.
Rpe : Âcidi arsenicosi pulverati . . parlem 1
Kalii carboniui depurali .... si
Coinmixlis addc Aquae deslillalae. parles 10
Coque usque dum Acidum aiâeni-
cosuin ]>eiTeclc solaluin Tucrit.
Sululioni refrigcralae adde
Sjiii-itu;i Alelissae conipositi . . . partes 5
et A(|uue de.-ilillalac q s.
ut toliussoluliouis sint .... » 100
Dcin filtra.
Liquor limpiilus, coloris cxpcr-;, saporis melallici, alcalinae
reactionis. In 100 parUbus contineul parteni 1 Acidi arse-
nicosi.
SPIMTUS 90 %
N. B. Offic-inalis : in omnibus Pliarmacop. — Desid. a 27 D.<Ii>gat.
— Non dosid. aU 8 D.:legal. (1 Am.T. 1 Dait, % G' rm. 2 Ital. £ Nofv.)
Liqaor limpidus, decnlor, oJoi'is et saporis mère spîriluosi, ab
omnt inquinnlione Fijriiidtiloldi liber.
CoDliDjaL in tempera lufa ia" io 100 partibtia voluminis 90 volu-
minis parles Alcoholis.
Pond, specif. ait 0,8336.
18.
DiQitized .y Google
FHABMICOPOEI IHTIKMTIOIllLtB
spnuTus 70 7.
SPIRIIDS DILUTDS
icinalis : in omnibus Pharmacop.
irit. 90 "/• temperaturae 15* . voluinina 100
3ce cum
uae destillatae ejusdem temperaturae
voluminibus 31^05
ritusdO"/»- • ■ ■ parles ponderatae 100
a Aquae desUUatae partibus ponderatis 37,18 misce.
. in 100 parlibus voluminis partes 70 voluininis Alco-
pecîGcum sit 0,892.
PmiTUS AETHERIS vel AETHEREUS
ir spirituosus. Liguor anod^nus mineralis
HoSmanni.
Icinalis : in omnibus Pbarmacop. — Desid. a 30 Delegal.
d.a5Delegat. (1 Dan. 2Germ. 2Norv.)
.etheris parlem 1
pirutus 90 */> partes 3
isce. Sit pond. spec. 0 816—0 820.
impidus, coloris expers, oeutralis, plaoe Tolatilîs.
SPIRITUS CHLOROFORHn
Icinalis : Amer. Angl. — Desid. a 2 Delegat. (2 Iric.)
loroformii parlera 1
ritus 90 "/. parles 49
D,B,t,zed.yGOOg[e
PUSMiCOPU niTBUIATKHfUn 333
SPnUTUS SINAPIS
N. B. Offluinalis : Austr. Belg. Germ. Huog. Russ. Suec. — Desid.
a28Deleg. —Non dosid. a 7Dâlegat.(l Dan. 2Hisp.21rio. 2Ital.)
Rpe : Olei Sinapts aetberei. . . . parlem 1
Spiritua 90 7, parles 50
. Misce.
STIBIUM CHLOEIATUM
ARTIHONII CBLOBIDDM — CBLOSUBSTUH S11BICUH — BUTTBUM AHTtMOHII
N. B. Officinale : Auatr. Gall. Hisp. Hung. Ital. Fort. —Desid, a
23 Delegat. — Non desid. a 12 Detegat. (2 Augl. 2 Qerm. 2 Hisp.
2 Ital. 2Neert. 2 Norv.)
IHassa crystaltina afbida, vel panim flavescens, unguinosa, aëre
difQueDSj in Spiritu plane solubilis ; cum majore Aquae quantilate
decomponitur ; calefecta versus 72' liquescit et versus 230* ebullit.
Sil ab Arsenico libéra.
STIBIUM CHLORATUM SOUTTUM
AinmOKII CBLOKIDIM SOLUtUH — CHLOKUUTDll SIIBKDH SOLDTtril
N. B. Officinale : Angl. Belg. Dan. Graec. Helv. Neerl. Port. —
Desid. a 23 Delegat. — Non desi.l. a 12 Delegat. (2 Angl. 2 Germ.
2 Hisp. 2 Ital. 2 Neerl. 2 Norv.)
Liquor limpldus, flavi aut e fiavi-nibri coloris, ponderosus spis-
sescens, causticus, pond, spec. 1,40 ad 1,44. InAquam ioslillatus
album praebet praecipitalum.
Ne sit Arsenico inquinattis.
STIBIUM OXYDATUM
ARTIMONII OITDUII — OITDUIl STIBICM
N. B. Officinale : Amer. Angl. Belg. Dan. Graec. Hisp. liai. Norv,
Port. — Diisid. a 21 Delegat. — Nor desid. a 14 Delegat. (2 Aogl.
2 Germ. 2 Hisp. 2 liai. 2 Neerl. 2 Norv. 2 Suec).
Pulvis e griseo albus, ponderosus, în aëre permanens, inodonis
D,B,t,zed.yGOO^Ie
33i rBAIHACOPB* «miljLTIOIULIg
et insipidus, insolubîlîs in Aqua et Spirula, plnne solubilis in Acido
hydrocblorico. Caleraclus flavesctt et calore auclo liquescit, refri-
geratione massam cryslallinnni praebens.
Ne ait Araeoico inquinatus.
STIBIUM SULFURATUM AURANTIACUM
Antimonîum sulfaratum aurantiacum. Sulfuretum
Btibicum auratum. Sulfur auracum Antimonii.
N. B. Orâcinala : in omnibus Phaimaiop. ex(.'eptis : Amer. Angl.
Desid. a 24 DL'tegHl. — Non desid. ab 11 Delegat. (2 Angl. SGem.
SHisp. 1 Iii'--. 2iLil. 2 Norv.)
Pulvis sublilisfiimus et rubro-aurantiacus, ioodoras et
insipidus, valde depingens, in Aqua el Spirilu insoiubilis,
facile solubilis m Aiiiuioiiia et in Kalio vel Natrïo bydro-
oxydatosululo.
Sil ab Arseiiico et Sulfure [itauc liber.
STIBIUM SULFURATUM KIGRUM DEPURATUM
ANTlilOIfll SULPBIDI'H PUBIFICATIIH — SU LF 13 KETCH STIBICCH OEPCUTDM
N. B. Offl in.ile : Amer. D;in. Gall. Gfafc. Helv. Nierl. Port. Rusa.
S»' 0, — I).Mil. » 24 D.l.gi.l, — Non dcsid. ab 11 D.legal. {2 Angl.
2 Garni. 2Hi-<p. 2Noeil. 2 Norv. 1 Russ.)
Pulvis sublilis.simns, e Slibio suUurato nigro vennli pulveralo,
maceralione cuin Ammoala et Aqua et îterala laevigaliooe cum
Aqua destillala oblenlus.
Sitab Arsenico quanlum lieri potest liber.
STIBIUM SULFURATUM RUBRUM
BDLFDR STIBIATl'U Bl'BBl'H — KEKHES UIKEIIAIB (CLUSELtl)
N. B. Offli'iiiflle : in omnibus PljnrmHi.'op. r^cepUs : Amer. Angl.
Aiisir. G«im. Riis^. — D. :sid. a 28 C-lugat. — Nuu uesM. a 7 D«lcgat,
(2 Angl. 2Germ. 1 Lit;. 2 Uni.)
Pulvis subtilissimus, immixtis cryslalUs microscupio coospi-
D,B,t,zed.yGOOg[e
PEABMiCOPCBA UITERnÀTIORALIS 335
cuis, e nibrortiscus. inodorus et insiptdus, insolubîlis in Âqua et
Spiritu, ^cile solubilis in Acido hydrochlorico. Gas bydrosuirurî-
cum emiltens etnoQaisi exiguam Sulfuris copïam reliaquens.
STRAMONIUM
Datura Stramouium Lînn. Stramonium spinos Lamk.
(Solanaceae.)
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. — Dësïd. ab omnibus.
— Ddffut. exceptiâ 2 Nopv.
Planta annua in ruderalis locis loiius fcre orbis spoole
crescens.
Folia et Semina.
Folia e plala florescente collecta et siccata. Ne serven-
lur ullra annum.
Semina siot plane malura et siccata.
STRYCHNINUM
Stryohnina. Strychnium. Strychnia.
N. B. Offi 'iniile : in omnibus Pharmacop. exccptis : Germ.etNorr.
— Di'sid. a 36 Delogat. — Non desid. a d Delcgat. ..2 Angl. 1 Auslr.
2Hisp. 21uL2Norv.)
Pulvis crystallinus vel crystalli parvae prismaticae quadri-
latérales, sive oclaë(lricae reciangulares, décolores et ino-
dorae, aëre pcrsi^lentes, saporis pciainari et reactionis al-
calinae.
Siryciminum fera insoluliilc est in Aelherc et Alcohole
absolulo, diflicillime solvilur in Aqna, Tacilc vero in Chloro-
formio et in Aciilis diluliâ. Cum acido siiiruric-o exhibet so-
lutionem dcrotorein, qnae vero per conlactum cui» cryslallo
Acidi chromici vel Kalii bichroîiiici colore vio!aceo, sive
intense cocnileo lini;itiir Ignitum sine residuo coniburit.
Ne sit Brucino iuquiaatum.
D,B,t,zed.yGOOg[e
CHNIMUM NITRICUM
as. Àzotas vel Nitras strychnicus.
imaibus Pgarmacop, exceptiâ : Amer. Angl.
. a 26 Delegat. — Non desid. a 9 Delegat.
p. 2 Iric. 2 Ital.)
S, coloris et odoria expertes, serîceo
ramari et reacliOQÎs neutrius. Difflciie
Spiritu frigido, melius in calefaclis, in-
lere. Solatio aquosa addita Kalii hydro-
lecipitalum album praebet, io Kalii hy-
e, addita in excessu, insolubile.
Dt et oitiil residui relioquentes deQa-
> liberae.
VCHNINUM SULFUMCUM
X StLFAS — SULFAS SISTCBMCU5
1er. Belg. Gall. Hisp. liai. Port. — Desid. a 3
I rectangulares, nitentes, décolores, inodorae,
ris intense amari et rcactionis neutralis. Fa-
, difficilius in Spiritu, non solubiles sunt in
isa cum Kalii hydro-osydati solulione prae-
bel, quod addila Kalii hydro-oxydati solu-
ilvilur.
comburunt.
SULFUR lODATUM
lODiDim — lODDRnim sdlfdris
ler. Angl. Belg. Helv. Hiap. Ital. Neeri. Port,
— Non desid ab 11 Delegat. (1 Amer. 2 Angl.
2 Korv, 1 Rusa.)
ùris sublimati loti parte 1 cum lodi purl par-
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHÀRMACePOU raTEBMTlOIlALIB 337
tibas i obtenta, cryslallina, e grlseo-nigra, splendoris metallici.
lodum redolens, saporis acris, reactionis débile acidae; insolubi-
Us in Aqua, solubilis io Glycorino, Tacilius adbuc in Carboneo sul-
furaU). In Spiritu et Aelhere, relicto Sulfure, omDe lodum solvitur.
Aère expositum SulTur iodatum sensim omne lodum perdit^ cale-
fectum sublimât, uibil residui relinquens.
SYRUPUS AODI HYDROCYANia
STRDPDS ACIDI CTIHHIDBICI
14. B. Offloinalis : Belg. Hîsp. Ital.
Rpe : Acîdi hydrocyanici parlem I
Syrupi simplicis partes 400
misée exactissime. Paretur ex teœpore.
SYRUPUS ACONITI
N. B. Officinalia : Belg. Gall.
Paretur ex Extracto Aconiti foliorum uti Syrupus Opii; flX
tempore. Contineal iu 500 partibus Syrupi, partem 1 Extracti
Aconili.
SYRUPUS AETHERIS
N. B. Offlcinalls : Bel^. Gallic. Helv. Ital. Port.
Bpe : Aetheris partes 8
Syrupi simplicis > 48
Intime misce. Paretur ex tempore.
SYRUPUS BELLADONNAE
N. B. Offloinalis : Belg. Gallic. Helv. Hisp. Ital. Port.
Paretur ex Extracto Belladonnae foliorum uti Syrupis Opii; ex
tempore. Cootineat in 500 partibus Syrupi, partem i Extracti Bella-
donnae.
D,B,t,zed.yGOOg[e
rHARMACOPOU inTBRnATIOHAlll
SYRUPUS CHIX)RALI HYDRATI
STBtFtg UÏDHATIS CIILOIIALI
S : G:.ll. Hclv. Poit. — Dfsid. a 2 Delegat. (2 Iric).
hydrati pnrtem <
Aquae destillalae parle 4
Syrupi simplJcis partes 18
IX tempore.
parlibus Syrapi partem 1 Gblorali bydraU.
SYRUPUS CODEIKI (ae)
s : Gallic. Helv. Hisp. liai.
partem 1
paaxillo Spiritus 70 */>
Byrupi simplîcis .... partes 500
IX tempore,
lO partibus Syrupi partem 1 Codeini.
SYRUPUS DIGITAUS
s : Belg. Gallic. HeW. Hisp.Ital. Port.
^ractoDigilalisuti SyrupusOpii; ex tempore.
lO partibus Syrupi partem I Estrocti Digitalis.
SYRUPUS FERRI lODATI
i'erri lodidi. Syrupus lodureti ferrosi-
s : in omnibus Pharmac'Op. excepta Graeca. — Desid.
at. &xccpti3 SHiap.
)ulveralj partes 3
jri » 8
destillatao s 24
itnmissas solve conlinua agilalione. Solulitv
D,B,t,zed.yGOO^IC
rniBMACOPOBjL raTEBKiTIOIliUl 339
nem diluie virklem filtra, filirum due cum (anla Aquae des-
lillalae copia til lotiuâ solulionb sini . parles 80
in quibuâ lenj ralore solve
Saccliari aibi pulverati . . . » 120
Contineat Syrupu.-; in 100 parlibiis, parles 5 Ferrî todaii.
Syrupus cum Aqua iiiixtus, solutioDem turbiilam vel co-
loris fuscesceuiid praebens, rejiciatur.
STBUPUS HYOSCYAMI
N. B. Offli-iDalis: Belg:. Gall. Ital.
Pareturex Eitracto Hyoscyami roliorumuli Syrupus Opii ; ex
tempore. Coniineat in 500 partibus Syrupi partem f Extracli Hyos-
cyami.
SYRUPUS IPECACUANHAE
N. B. OfâcinBlis : in omnibus Phnrmacop. exceplis : Angl. Dan.
Hung:. Norv. Sueo. — Desid. a 31 Delogat. — Non ànaîâ. a 4 Delegat.
(1 Dan. 2 Hisp. I Irio.)
Rpe : Ipecacuanhae radicis grosse pulv. . partem i
Macéra per biduum, saepius conquassando cum
Spirilus 70 y, partibus 5
et Aquae desiillaïae » 40
Colaiurain Gliraiam parlium i2
additisSacchari partibus 60
coque in Syrupum parlium 100.
quem rerrigeraium Hltra.
Si Exlraclum Ipecacuanhae presto sîl, hune Syrupum
etiam en Extracli Ipecacuanhae parte 1 cum Syrupi sim-
plicis partibus SOO uti Syrupum Opii parari licet
SYRUPUS LACTUCAE VmOSAB
N. B. Offidnalis : Am^r. Belg. Hisp. Ital. Port.
PareturexExlracloLaclucae virosaeuli Syrupus Opii; &x lem-
D,B,t,zed.yGOO^IC
340' PEARMACWEA [nTEHNilTIOIULIS
pore. Contîneat in 500 parlibns Syrupi partem 1 Extractî Lactaoae
virosae.
SYHUPUS LAURQCERASI
N. B. Ofâcinalis : Belg. Gall.
Rpe : AquaeLaurocerasi partes 10
io quibus frigide solve.
Saccharialbi pulverati b 18
Paretur ei tempore.
SYRUPUS MORPHINI ACETICI
STRUPDS MOUPBUE XCETATIS — STRUPOS ACBTATIS HORPBICl
N.B. Offlcinalis : Belg. Helv. Hisp. Ital. Port. — Desid. a 3 Delegat.
(2 Belg. 1 Helv.)
Paretur e Morphine acelico cum Aqua et aliquot guttis Acidî
acetici soluto uti Syrupus Morphini hydrochlorici.
Contineat in 1000 partibus Syrupi partem 1 Morphini acetici.
Paretur ex tempore.
SYRYPUS MORPHINI HYDROCHLORICI
STBOPDS HOBPHIAE HTDfiOCHLORATlS — STBDFUS CHLORHTDBATIS HORPHICI
N. B. Offlcinalis : Belg, Gail. Hisp. Ital.
Rpe : Morphini hydrochlorici .... partem 1
solve in pausilio Aquae destillatae
et misce cum Syrupi simplicis , . partibus 1 000
Paretur ex tempore.
Contineat in 1000 partibus Syrupi partem 1 Horphini hydroch-
lorici.
SYRUPUS MORPHINI SULFURICI
SIHUPUS HORPBIAE SULFATIS — STRUPtlS SULFATIS MORPSIC!
N. B. Offlcinalis : Belg. Hisp. liai. Port.
Paretur e Morphioo sulfurïco uti Syrupus Horphini hydro-
D,B,t,zed.yGOOg[e
raAJUACOPOU INTEUUTIOIUUS _ 344
chlorici ; ex tempore. Contineatin 1000 partibus Syrupi partem 1
Morphini sulfurici.
SYRUPUS OPII VEL OPIATUS
N. B. Officinalis : Belg. Gall. Graec. Hulv. Bîsp. lu). Neerl. Norv.
Port. Russ. Suec, — Desid. a 28 Delegat. — Non desid. a 7 Deleg.
(1 Dan. 2 Hisp. 2 Iric. 2 Ital.)
Rpe : Exlracli Opii partem i
sotve in pauxillo Aquae destillatae et intime
miscecum Syrupi siraplicis . . partibus 500
Contineat in 500 partibus Syrupi partem 1 Ëxtracti Opii;
parelur ex tempore.
SYRUPUS PAPAVERIS ALBI
Syrupua Diacodii.
N. S. Ofâcinalis : in omnibus Pharmacop. excepUs : Amer. Norv.
Suec. — Deaid. a 27 Delegat. — Non desid. a 8 Delegat. (1 Amer,
S Gerra. 2 Hisp. 1 Iric. 2 Suec.)
Rpe : Papaveris aibi fructuum a semioibus liberalornm
et coDcisorum partes 10
ÎD balneo aquae digère per horam cum
Spirilus 70 % partibus 5
et Aquae destillatae » 50
Colaturam flltratam parlium 10
cum Sacchari albi partibus 65
coque clarificando io Syrupum, . partium 100
Si Extraclum Papaveris albi praesto sit, hune Syrupum
etiam sequenti modo parari licet :
Rpe : Exlracli Papaveris albi .... partem 1
solve ieni caiore in Spiritua 70 % partibus 3
cum Aquae destillatae .... » 40
mixtis, adde Sacchari albi . partes 60
et balneo aquae in Syrupum coque parlium 100
quem refrigeratum Gltra.
Contineat in 1 00 partibus Syrupt partem 1 Ëxtracti Papa-
veris albi.
D,B,t,zed.yGOOg[e
raïuucoFU umuunoRAL»
SYHUPUS STRAMOKH
N. B. Officinalia : Bel?. Oall. Ital.
Paretur ex Eitracto StramoDii uti Syrupus Opiî ; ex tempore.
ConliDeat in 500 partîbus Syrupi pariem 1 Eitraeti Stratnonii.
TINCTURA ACONITI FOUORUM
N. B. Offlcinnlin : B><lg. Dan. G^iDic. Helv. Port. Russ. — Desid.
a 33 D^eg. — Non des. a 2 DjI. (Uisp.).
Rpe : Aeonili foliorum siccat. gr. pulverat. pariem 1
Spiritua 70 "/. partes i 0
Pulverem prossum Aconîli fotiorum cum tripla Spiri-
tus 70 % quaniiiale in lagena ctausa, saepius agiiando per
48 lioras macéra; lum immJtie in apparaium depulsorium,
liquor eflluat et si eflluere cessent, Spiritus oovam pariem
affunde. Liquidnm denuo elHuat et lioc modo perge, donec
cum iiquiJo e residuo exprcsso, tolius Tiacturae commixtae
et filh-aïae partes sint 10.
Si a medico « Tinctura Acoaiti s praescripta sit, baec
TÎDctura semperdispeasetur.
TINCTURA ACONITI FOLIORUM RECENTIUM
N. B. OfBc'inalis : Belg. Gullîc. Hisp. Ital. Port.
Ppe : Aeonili foliorum recenlium . . . pariem 1
Spiritus 90 V. » <
Macéra Aconiti folia recentia confuse cum Spiritu per
hebdoniadem in vase clauso saepius agiiando, lum exprime
et 6ltra.
Ne dispenselur, nisi a medico Tinclura Aconitj additis
verbis : «foliorum recentium s praescripta sit.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
^UUUOOFU UlTDIUTtOIULn
TINCTURA ACONITI TUBERUM
N. B. OffiL-inalis : Amer. Angl. Austr. Gall. Germ. HoDg. Port.
Parelur ex Âconili (uberibus grosse pulveratis ati Tioc-
tura Aconiti Tolioruni.
Nediiipenseiur, oiâi a medico s TÎDctura Aconili s addito
verbo «luberum ï praescripla sit.
TINCrrURA ALOÊS
N, B. Offlcinalis : in omnibus Phnrm. exceptîs : Austr. Dan. Haog.
Norv. Sueo. — Desid. a 7 Di^leg. (1 Austr. 1 Dac. 2 Hung. 2 Norv.
1 Russ.).
Paretur ex Aloës grosse pulverat. parte 1 cum Spiritus 90 ■/•
partibus 5 uti Tinctara Aconiti foliorum, ad Tîncturae partes &.
TINCTURA BELLADONNAE FOLIORUM
N. B. Offlcinalis: Amer. Angl. Belg. Gall. Hclv. Hisp. lUl. Port.
Rqss. — Daaid. a 33 D-li-g. — Non .las. a 2 D.-l. (Hisp.).
Parelur e Beiladonnau foliid siccatis grosse pulveratis uli
TiDf^tuta Aconiti rolioruni.
Si a mcJico « Tmciuia Belladonnae s piaescripla sit, haec
Tinctura seinper dispeasctur.
TINCTURA BELLADONNAE FOLIORUM RECENTIUM
N. B. Officinalis : Bflg. Oallic. Ital. Port.
Paeiar e Belladonnae Toliis recentibus uli Tioctura Aco-
niti folioruiu rccenlium.
^e dispenselur, nisi a medico Tinctura Belladondae,
addilis veibis « rotiorum recentium » praescripla sit.
D,B,t,zed.yGOOg[e
i PBUUtACOPU INTBRNATIONAIia
TINCTURA BELLADONNAE RADICIS
N. B. Offlcinalis : Àustr. Hung.
Paretur e Belladonnae radice grosse pulverala uti Tin c-
ira Aconili foliorum.
Ne dispeDsetur^ nisi a roedico « TiDctura Belladonoae &
Idilo verbo « radicis » praescripta sit.
TINCTURA CALABARIS
TINCTURA PHTS0STIGMATI8
N. B. Officinalis : Amer. Dan. Gallic. — Desid. a 2 Deleg. (Dan.).
Paretur e Calabaris fabarum grosse pulvere cum Spiritu 90"/,
i TÏDctura Aconili foliorum.
TINCTURA CANNABIS INDICAE
N. B. Offlcinalis : Amer. Angl. GaU. Germ. Holv. Ital. Port. Rusa.
■ Desid. a 5 Deleg. (1 Helv. 2 Hung. 2 Norv.)
Paretur e Cannabis Indicae ■ herbae grosso pulvere cum Spi-
tu 90 °/, uli Tiactura Aconiti Toliorum.
TINCTURA CANTHARIDUM
N. B. OfBcinalia ; in omnibus Pharm. — Desid. a 33 Deleg. — Non
<B. a 2 Del. (Hiap.).
Paretur e Canlharidibus receoter pulveralis cum Spî-
tu90'/o uti Tinctura Aconili foliorum.
DiQitized .y Google
ruuuGoru ikteihàtioiuus oio
TINCTURA COLCHia SEMINUM
N.B. Officioalis : Amer. Angl. Âustr. Belg, Dan, Gall. German.
Qraec. Uelv. Neerl. Port. guec. — Desid. a 30 Deieg, — Noa des.
a 5 Del. (2 HUp. 1 Iric. 2 Suec).
Parelor e Colchici seminibus grosse pulveratis uti Tinc-
tara Aconiti foliorum.
Si a medico Ttoctura Colchici praescripta sit, haec
Tinctura dispetisetur.
TINCTURA COLCmCI TUBERUM
N. B. Offlcinalia : Belg. Gall. Hisp. Ital. Port.
Paretur e Colchici tuberibus grosse pulveratis uti Tiuctara
Aconiti foliorum.
Ne dispeusetur, nisi a medico Tinclura Colchici addito
( tuberum b praescripta sit.
TINCTURA COLOCYNTHmUM
N. B. Offloinalis : Belg, Dan. Germ. Helv. Hisp. Hung. Neerl.
Norv. Russ. Suec. — > Desid. a 31 Deleg. — iVon des. a 4 Del. (I Dan.
1 Iric. â Ital.).
Paretur e Colocyolbidum grosso pulverecum Spiruta 907i>
ati Tioctura AcoDiti folioram.
TINCTURA CONn MACULATI HERBAÊ
IINCnRÀ ClCDTiB BIUAB
N. B. Offlcinalia : Angl. Gall. Helv.
Paretur e Conii maculati berba grosse pulverata uti Tinctura
Aconiti foliorum
Si a medico Tinctura Conii praescripta sit, haec Tinctura ex
herba siccata semper dispenaetor.
D,B,t,zed.yGOOg[e
346 miuiACopou iNrnHÀTiOKiiu
TINCTURA COKn MACULATI HERBAE RECENTIS
IlItCrURA CICUUB BEHBIE BECEMIS
N. B.OfficiDalia: B.'tg. Gallic. Ital. Port.
Paretur e Goaii maculali herlia récente uti TioctQra Aconiti
foliorum receotium.
Ne dispensetur, nisi a medico Tinclura Conii, addilJs ver-
bis therbae recentisi praescripta sit.
TINCTURA CONH MACULATI SEMINUM
N. B. OfflL-inaiis : Amer. Belg. Port.
Paretur e CoDii maculati seminibus grosse pulveratis uti Tinc-
tura Aconiti foliorum.
Ne dispensetur, nise a medieo c Tiactura Cocii * addîlo
verbo c semiaum » praescripta sit.
TINCTURA DIGITALIS FOLIORUM
N. B. Offlcinalis : in omnibus Pliarm. — Desid. a 33 D^'leg. — Non
des.a2DJ. (Hi^p.)
Pjirelup e Digilatis foliorum siccaforum grosso pulvcre uti
Tinclura Aconiti foliorum.
Si a medico « Tincitira Di^ilalis » praesciipla sil, baec
Tinctara e foliis siccaiis diâpenselur.
TINCTURA DIGITALIS FOLIORUM AETHEREA
N. B. Officinalis ; Bvlff. Dan. Gallic. Graec. Helv. liai. Port. Russ.
Parclur e Digitalia foliorum pulveralorum parle 1 cum
Aellieris parlibuâ 10 iili Tinclura Acoiiili foliorum.
Ne dispenâelur, uisi a medico sTioclura Dijjilalis >, addito
verbo a aetberea » praescripta sit.
D,B,t,zed.yGOOg[e
FUIHICOPOU mTBBMTlONALIS 3»7
TINCTURA DIGITALIS FOLIORUM RECENTIUM
N. B.Offioinalis: Belg. GaII. Hisp. Ital. Port.
Parelur e DigJtalis foliis receotibus contusis ati Tinctnra
Aconiti foliorum receotium.
TINCTURA EUPHORBU
N. B. OflSeiualw : Bdg. GM. Graee. liai. Port.
Paretar ex Euphorbio grosse pulverato cum Spiritu 90 •/. uti
Tinctara Acooiti foliorum.
TINCTURA HELLEBORI NIGRI
N. B. Ofllcînalis: Belg. Port. — DesM. ab 1 Delegat. (1 Dan.)
Paretur ex Hellebori radicis grosso pulvere uti Tinctura Aco-
niti foliorum.
TINCTURA HYOSCYAMI FOLIORUM
N. B.Offlcinalis: Amer. Angl. Belg. Graec. Ital, Port. Russ. —
— Desid. ab 1 D^leg. (Dan.)
Paretur ex Hyoscyami foliis siccalis grosse pulveratis uti
Tinctura Aconiti foliorum.
Si a medico a TiDclnra Hyoscyami » praescripta sit, haec
e foliis fiiccatis parala Tioclura dispenselur.
TINCTURA HYOSCYAMI POUORUM RECENTIUM
N.B. Offlcinalia : Ba\g. Oall. Ital.
Parelur ex Hyoscyami foliis recentibus contusis uti Tinctnra
.Aconiti foliorum recentium,
Ne dispensetur, nisi a medio «Tinctura Hyoscyami» addi-
tis verbis « foliorum recentium > praescriptasit.
49.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PBAUlACOPaBl INTIRRATIONILH
TINCTURA IPECACUANHAE
N. B. OfflcinalU : Auatr. Bel^. Gall. Gcrm. Helv. Hung. Jlal. Neerl.
Port. Russ. — Desid. a 31 Delegat. — Non desid. a 4 Delegat. (1 Dan.
2 Hisp. 1 Iric.)
Parelur ex Ipecacaaahae radicis grosso pulvere uti Tinc-
turaAcoDÏti foliorum.
TINCTURA JAJUAPAB
N. B. Offldnalia ; Angl. Belg. Gallîo. Ital. Neeri. Port. — Desid.
ab l Delegat. (Iric).
Paretur e Jalapae tuberum grosse pulveratorum parte 1 cum Spiri-
tus70>/, parlibusS, uti Tinctura Aconiti foliorum, ad Tiac-
turae partes S.
TINCTURA lODI
lodum Splrltu solutum.
N. B. Offlcinalifl : in omnibus Pharmacop. — Desid. ab omnibna
Rpe : lodi puri parlem 1
solve lereDdoiQSpiritus90"/.8. q.
ut Tinclurae filtialae sint . . . partes 15
TINCTURA LOBEUAi:
N. B. Offlcinalis : in omnibus Pharmacop. exceptis : Graec et Hisp.
— Desid. a 32 Delegat. — Non desid. a 3 Delegat. (2 Hisp. 1 Iric.)
Parelur e Lobeliae inflaïae herba grosse pulverata uti Tinc-
tura Aconitj roliorum.
D,B,t,zed.yGOOglC
PHXRMACWEÀ INTBR!(A.Tt(MAI.IS 349
TINCTURA NUaS VOMICAE
Tinctura Strychni ssminum.
N. B. OMtiinalis : in omnibus Pharmacop. excepta Graoc. — Desid.
a 33 Delegat. — Non desîd. a 2 Delegat. (Uisp.)
Paretur e Nucis voroicae grosso palvere uti Tinctara
AcoDili foliorum.
TINCTURA. OPn
N. B. nfSciaaIis : ia omnibus Pharmacop. exceplia : Hisp. Neerl.
— Desid. a 32 Dele^al. — Non di.sM. a 3 Delegiit. (2 Hiap. 1 Iric)
Parelur ex Opio aiccato grosse pulveralo uti Tinctura
Acooiti folioruai.
TINCTURA OPII BENZOICA
EUxîrium paregoricum.
N. B. Offiiinalis : Amer. Aiigl. Belg. Dan. Gali. Geim. Graec. HeU.
Ital. Norv. Port. Russ. Suec, — Desid. a 30 Delegal. — Non desid. a
5 Delegal. (1 Graeu. 2 Hisi). 2 Ital.)
Rpe : Opii siccaligr. pulverali . . parlem 1
Acidi benzoici » \
Camphorae pu!v » \
Olei Anisi » 1/2
Spirilus 70 7, partes 200
Macéra per 7 dies, saepe agitaado et filtra, ut Tincturae
filtratae sint partes ^00.
TINCTURA OPII CROCATA
N. B. Offlcinalis: Auatr. Germ. Helv. Hisp. Hung. Ital. — DesH.
a 32 Delegat, — Non desid. a 3 Delegat. (2 Hisp. 1 Iri..)
Rpe : Opii siocati grosse pulverati . . partes 10
Cioci puKeiati » 10
Cinnaiiioni gr. pulverati ... » 5
Aquae destillatae
Spiritus 70 "/. aa » 50
D,B,t,zed.yGOO^IC
350 rHÀBMACOPEA LNTBINlTlOHALlt
Macéra per 7 dies saepius a;<ilando, tutn filtra, ul Tinclurae
filtralae sinl partes 100.
TINGTURA SABINAE
N. B. Ofâctnalis: Angl. Belg. Rus^.
Paretur ex Sabinae romulis gr. pulveratis cum Spirilu 90 >/.
utî Tinctura Aconili foliorum.
TINCTURAE SQLLAE vel SQUILLAE
N.B. Offlcinalisi Amer. Angl. Belg. G»ll.GiTm.Graec. Helv. Hisp.
Port. Russ. — Desid. a 30 Ddfgal. — Koii desid. a 5 Delegal. (1 Daû.
2 Hisp. SSuec.)
Paretur e Scillac buibi sicuali gr. pulverati parle 1 cum Spîri-
tur 70 >/■< partibus 5, uti Tinctura Acooiti foliorum, ad
TiDCturam partium 5
TINCTURA SECALIS CORNUTI
IIKCTURA EBfiOTAB
N. B. Offlcioalis : Angl. Holv. NoorJ. Port. — Desid. a. 3 Delegat.
(1 Irio. 2 Neerl.)
Parelurex Secalis cornuli grosso pulvere. uti Tioctura Aco-
oiti foliorum.
TINCTURA STRAMONII POUORUM
N. B. Offlcinalia ; Bt-lg. Gall. Ital. Port.
Paretur e Stramonii foliis siccatis uti Tinctura Aconiti fo-
liorum.
TINCTURA STRAMONn FOLIORUM RECENTIUM
M. B. Offlcinalis : Belg. Gall. haï. Port.
Paretur o Stramonie foliis reccntibus contusis uti Tinctura
Aconiti foliorumreccntium.
Ne dispensolur nisi a medica « Tinctura Stramonii > addilis
verbis « foliorum recenttum s praescripta sit.
D,B,t,zed.yGODg[e
PiuBHÀCoraB* i:
TINCTURA STRAMONn SEMINUM
N.B. Ofâcinalis : Amci-. .\ngl. Dan. Grae.-. HpIv, Hung. Port.
Russ. Suec. — DeMd. a 5 Di-lcgal. (1 Austr. 2 Dan. 2 Hutifi.)
Paietur eSlraraonii seminibus grosse piilveralis uliTinc-
tura Aconiti fotiorum. Si a meiiico « Tînctura Slra-
monii » praescripla sil, haec e seniiaibus parata Tinclura
TINCTURA VERATRI ALHI
N. B. Officinalis : Austr. Gall. Germ. Helv. Ital. Russ. — Desid. a
26 Delegat. — Non desïd. u. 9 Delegal. (1 Dan. 1 Graee. 2 Hisp. 1 Iric.
2 Ital. 2 Suec.)
Parelur e Veratri aibi rhizomale grosse pulveralo uti
Tinctura Aconiti foliorum.
TINCTURA VERATRI VIRIDIS
N. B. OfâL'inalis : Aru.>r. Angl. Hung. liai. — Desid. a 4 Delegat.
(1 Amer. \ Austr. 2 Hung.)
Paretur e Veratri viridis rhizomate grosse pulveralo uli Tinc-
tura Aconiti foliorum.
Ne confundatur cum a Tinclura Hellebori viridis > ex Hellebori
viridis rhizomate parala.
TIKGTURA VERATRINI
VBRATnlNlH SPIBITU SOLVTUN
N. B. Officinalis: Belg. Forl.
Rpe : Veratrini parlera i
solve in Spirilus 00 °/i. parlibus 200
TOXICODENDRUM
BBVS TOIICODERDRON I.l^^. nOUS TOXICODENDRON MICHAUX (tEREBIKTHACBAB)
N. B. Officinale : Amej-, Bfig. Gi-ae^'. Hi.-^p. liai. Poil. — Desid. a
22 Dpicgat. — Non -losid. a 13 IM^-^-M. (2 Anslr. 1 Dan. 2 Germ.
2Hisi). 2Ital.2Norv.2Suo.'.)
Prutex sarmentosa scaodens in America boreali indigena, in £a-
ropa culla.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
353 PHAIIUCOPIjL inTEKHÂTIONAlll
Folîa ante aolbesim colligeoda recentia, succo lacteo (laves-
conte scatenlia, quolannis renovanda.
TROCHISCI IPECAGUANHAE
Tabellae vel Pastilli Ipecacuanhae.
N.B. Offlcinales : in omnibus Pharmacop. exceptis : Germ. Hung.
Norv. Suec. — I)esid. a 31 Delpg. — Non desid. a 4 Deleg. (2 Germ,
2 Suec.)
Rpe : Ipecacuanhae radicis pulveratae . gramnia 1
Saccharj pulveratj granimala 50
Muctlaginis Gumiui Tragacanthae q. s. ut Gant
Trochisici N" iOO
CoDtineal Trochi.scum unum Ipecacuanhae pulveris cenli-
gramma unum (0,01 ).
TROCHISCI SANTONINI
Tabellae vel Pastilli Santoninae.
N.B. OfBoinales : Austr. Bel?. Dan. GhII. G^rm. Helv. Neerl. Nopv.
Port. Russ. Suec. — Besid. a 30 Delegat. — Non dcsid. a^Delegat.
(2Germ. 2Hisp. 1 Irif.)
Rpe : Santonini grammata 3
Saccharî pulvcrati ... » tOÛ
Mucjlaginis Gummi Tragacanthae q. s.
ut fiant Trochisci N* 100
ponderis gramm'atis unius.
CoDtineat Trochiscum unttm Santonini centigrammala 3
(0,03).
UNGUENTUM ACONITINI
POUATUM ACOHIIIN&E
N. B. Ol'fi.'iiial.' ; ArgI, Hi.<p. Ual. — Desld, a 2 Dolegat. (Iric).
Rpe : Aconilini partem 1
Solve in Spiritus 90 -/«q. s.
admisco Axungiae depuralae . . . partes oO
iu Unguentum.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHAUi.COTOBA UTEBItATlONALIS 353
UNGUENTUM BELLADONNAE
Pomatum Belladonnae.
N. B. Offldnale : Amer. Angl. Belg. Gall. Heiv, Hisp. liai. Port-
Ruas. DesiiJ.a27Delegal. — Nondesid. abSDeleg. (2 Oerm. 2Hisp.
2Neerl. 2 Suec.)
Rpe : E^tlracti Belladonnae foliorum . partem 1
Solve in pauxilloSpiritus 70%
admisceÀxungiae depuralae . partes 9
in Uoguentuni molle.
UNGUENTUM CANTHARIDUM
Pomatum Oantharidum.
N. B. Officinale : in omnibus Piiarmacop. exeeptis : Auat. Hung.
lui. — Desid. a 33 Deleg^il. — Nou desid. a 2 Deiegal. (Hisp.)
Rpe : Caotharidum pulveratarum . partes 3
Olei Olivarum » 9
Digère balneo aquae per 1S horas,
tum fortiter exprime et filtra.
Hujus lîtrati » 7
cum Cerae flavae partibus 3
leoi calore colliqua et agilando misce in Unguentum.
UNGUENTUM CONO MACULATI
UNGusnicM vel POHATDII gicut&b
N. B. Officinale : Belg. Hflï. Ital. Port. Russ.
Paretur ex Extracto Conii maculali heiba utt Unguen tu m Bel-
ladonnae.
UNGUENTUM DIGITAUS
N. B. Officinale : Belg. Hek. Poi-t. Russ. — Desld. ab 1 Deiegal.
Paretur ex Extracto digilalis foliorum uti Unguentuin Bella-
donnae.
D,B,t,zed.yGOOg[e
L INTBIIUTIOlULIf
presto sit, hoc Unguentum eUam
■ ■ - . parlera i
parles 3
une et liqiiidnm misée cum
■ ■ - • - partibua 4
Spirlium et cola.
HYDRARGYRI
.1 Mercuriale. Unguentum
itaaum.
^harmacop. _ Desid. ab omnibus
■ ■ ■ parles 4
iTi vetusti. parlem i
■ • ■ parles 2
■ • ■ parteiD i
?rfectam Hydrargyri exlinclio-
n Don amplius conspicui siot,
■ ■ partes l
nguenti, Hydrargyri depurati
BICHLORATI AMMOKUTI '
lOKIDl — UWGIEHTCB CHLOBUMII
!KTUH BIBRAnCTBI AMMONIATl
rm.Graec. HeJv.Hisp.Ital.Buss
"•''■ I Russ.)
oniati. . . partem t
arum el admisce
• ■ ■ ■ partes 2
• ■ ■ . > 7
s, assidue terendo.
t«IllC8 . DHffuentnm cum Merenrlo
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHAHMACOrfO* IMTERHATlOttAL» 356
UNGUENTUM HYDRARGYRI CHLORATI MITIS
tJNGDBRIl'H flIDRARGTni CBLORIDI HITIS. POHATtlM CHL0BI3IETI yBICDBIOSl
N. B, Offkinale : Aiigl. G.tlL Hi-'p. Iml. Port.
Parelur ex llydrargyro chlorato mili pulverato uti Unguentum
Hydrargyri bichlorati ammoalati.
UNGUENTUM HYDRARGYRI NITRIQ
DRGDENTUX HIDRARGIRI NITRATIS
UHGUBNUm AÏOrATIS Vei NITHATIS UTDEIAHGTBICI. UNGUENTUM Vel
POSIATl-ll CITBIMIU
N. B. Officinale : Amer. Angl. Belg. Dan. Gatl. Graec. Helv. Hisp.
lui. Porl. Suec. — Desid. a 29 Delegat. — Non deaid. a 6 Delegat.
(2Germ. 2Hisp.2I',al.)
Bpe : Hydrargyri depur partes 8
frigide solve in Acidi nitrici .... partibiis 16
Solulioniadmisce assidue agitando
Axungiae depuratae et Olei Oiî^'aruni . aa partes 9
antea liquefaclas et reTrigeratas in Unguentum,
UNGUENTUM HYDRARGYRI OXYDATI FLAVI
rNGUB»TUM Vel POMAIUM OXTDI HTD1AHG1RICI PLAVl
N. B. OlïidQale : Araer. Gall. — Desid. ab 1 Delegal. (Dan.)
Paretur ex Hydrargyro oxydato flavo «li Unguentam Hydrar-
gyri oxydati rubri. Ex tempore.
UNGUENTUM HYDRARGYRI OXYDATI RUBRI
Unguentum vel Pomatum Oxydi hydrargyrici rubri.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. exeeptis : Austr. Hung.
Suec. — Desid. a 29 Delegat. — Non desifl. a 6 Duicgat. (2 Hisp.
2 liai. 2 Sue.;.)
Rpe : Hydrargyri oxydati rubri . . partem 1
tere cum pauxillo Olei Olivarum
et admises
Cerae flavae partes 2
cam Axungiae depuratae . partibus17
antea liqualas et refrigeralas, assidue tereado in UDgueatum.
Paretur ex tempore.
D,B,t,zed.yGOOg[e
356 pbabmàcopea i
Si a medico « Uaguentum Hydrargyri oxydati » praescrip-
lum si(, hoc cum Hydrargyro oxydato rubro paralum UogueQ-
tum dispeDselur.
UNGUENTUM HYOSCYAMI
N. B. Offioinalô : Bolg. Helv. Ital. Rusa.
Paretur ex Extracto Hyoscyami foliorum uti UngueDlum Bel-
ladonaae.
UNGUENTUM KALII STIBIO TARTARICI
Ungueatum Tartari stibiati. Pomatum atibiatum.
Unguentnm Autenriethi.
N. B. Officiale : in omnibus Pbarmac. exceptis : Amer, Dan, Graec.
Suec. — Dcsid. a 26 Delegat. — Non desid. a 9 Delegat. (2 Gerin.
I Graec, 2 Hisp. 2 hk. 2 Sw-<:)
Rpe : Kalii Slibio-tartarici subtillissime pulveiati. part. 1
misce exactissime cum
A\UDgiae depurulae parlibus i
in Unguenlum. Ex tempote.
UNGUENTUM OXYGENATUM
POUATUH OITGENATUM
N. B. Officinale : Bolg. Gjaec. Helv, Hisp. ItnI. Port.
Rpe : Acidi nitrici partem i
Axungiae depDratae parles 9
Liquefac Axungiam et gultatim adde Acidum nitricum agilaDdo.
Hiscellam lamdiu leni colore exponc, donec porliuocula exempta
post réfrigéra lionem flava ei aolidd évadât.
UNGUENTUM SABINAE
Ceratum Sabiuae.
N. B. Officinale : Amer. Aiigl. Bclg. Dau. Germ. Graei'. Ital.
Neeri. Port. R-usg. Siiei.-. — Dc;sid. a 26 Delegat. — Non desiil. a 9
Delegal. (2 Germ. 2 Hisp. 1 Iric. 2 Iialic-. 2 Suec.)
Parelur ex Exlraclo Sabinae uli Uaguentum Belladon-
nae. Ex tempore.
Si Extraclum Sabinae non praesto ait, hoc Unguentom
etiam ex Sabinae ramulis puiveralis uli Unguen tum Oigi-
talis e Toliis pulveratis pararî licet. Ex tempore.
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHAIMàCOPOEA INTEINATIOII&LIS 357
UNGUENTUM VERATRINI (Ae)
UKGUBNTUH VBRAtRtAB
N. B. Offlckale : Amer. Aiigl. lit-lg. Ital. Port. — DesiJ. a 2 Del.
(Iric.)
Rpe : Veratrini partem t
solve terendo in Spiritus 90 '/• ■ • partibus i
adde Axungiae depuratae .... partes 50
et intime misce in Unguentum. Ex tempare.
VERATRINUM (A)
Veratrium (ia).
N. B. OfBcinnIc : in omnibus Pharmacnp. — Desid. a 30 Delegat.
— Non desiil. a 5 Delcgiit. (2 Angl. 1 Austr. 2 Hisp.)
Pulvis albus vel albidus amorphus, rarius crystallinus,
înodoras, sed sternutamenlum vehemenlissimum excitaos,
saporis acris, urenlis, reaclloais alralînae. Leni calore lique-
factus in massam resinae similem liquescit et calore aucto
comburit nihil résidu! relinquens. Vix solubilis est in Âqua,
difficile sed omnino in Aelhere, facile in Spirilu, in Chloro-
formio et in Acidis dilulis.
Cum Acido ailrico solutionem flavam, cum Acidi hydroch-
lorici magna copia solutionem coloris purpurei praebet.
Humectalus cum Acido sulfurico colorem induit primo
flavum, postea sanguineum, demum violaceum.
VERATRUM ALBUM
Helleborus albus. — Veratrum album Linn.
Veratrum album Berh. (Melantb-aceae).
N. B. OfflL-inale : in omnibus Pharmacop. exeeptis : Amer. Angl.
Norv, Suec. — Di-sid. a 27 Dolegal. — Non desid. ab 8 Delegal.
(2 Hisp. 2 Ital. 2 Norv. 2 Suec.)
Planta perennis in Europa monticula subalpina ei alpina
crescens.
Rhizoma (Badix) una cum ejus radicibus siccatum.
D,B,t,zed.yGOOg[e
3S8 PHAMIACOPBA inTIHRÀTIONlLH
VERATRUM VIBIDE
TBBATSDH VIBIDE AITON. VERAIBUM VIHIDS WILLD. (mELAHTBACEIB.)
N. B. Officinale ; Amer. Aiig!. Hung. Port. — Desid. a 2 Delegat,
<Hmig.>
Planta in parte orientali Statuum Unitorum Americae et ia Canada
Bbizoma (Radix) autumno collectum et siccatum.
Ne confundalur cum <t Heltebori viridis rhizomate s Id Europa
média et australi crescenti.
VINUM COLCHICI SEMINUM '
N. B. Officinale : in omnibus Pharmamp exceptis : Angl. Ital
Suec. — Dfsiil. a 31 Delegat. — Non desid. a 4 Delegal. (2 Hisp
2 lui.)
Rpe : Colchici seminum gr. patv. , parlera 1
Vini Hispanici Xérès parles 10
Macéra per S dîes, saepeagiiando, tum
exprime et colaluram Qllra ut Viai fii-
trati parles sinl 10
* Si a medico • Vioutn Colchici u pnescriplnoi s>t, hoc e «eminibus pantai
dispeoaetur-
VmUM COLCHICI TUBERUM *
N. B. Officinale : Amer. Angl, Gall. Hisp. Ital, Port.
Parelur e Colehici tuberibus grosse pulveralis uti Vinui;
Colchici seminum.
■ Ne digpensetnr, nisi a medico " Tinum Colchici ■ iddiio retbo ' lobernm
praeieriplum sit.
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHASMACOPU INTEINATIONALM 359
VINUM DIGITALIS COMPOSITUM
VINUH DE TROUSSEAU
N. B. Officinale : Oall. Port.
Rpe : Digitalis foltorum gr. pulverat . . , partes 2
Scillae bulbi gr. pulv ■ 3
Juniper! Tructumn gr. pulv » 30
Vioi aibi generosi ■ 180
Spiritus90 '/„... i 80
Hacera per 8 dtes, saepe agitando, cola
eum expressione, ut Vini obtenti sint
partes 300, in quibus solve Kalii acelici
sicci s 20
et filtra.
VINUM IPECAGUANHAE
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. exceptis : Austr. Oall.
Oraec. Helv. Hisp. Hiing. — Dei^id. a 31 Dt^lcgat. — Non desid. a 4
Delegat. (2 Hisp. S liât.)
Paretur ex Ipecacuanhae radice grosse pulverata uti
Vinam Colchici semiDum.
VINUM KALH STIBIO-TARTARICI
Vînum Tartari stibiati.
Vinum antimoniale. Vinum stibiatum vel emeticum.
N. B. Officinale : in omnibua Pharmacop. excepta Gai tio. — Desid.
a 32 Delegal. — Non desid. a 3 Delegal. (2 Gerra. 1 Irii;).
Rpe : Kalii Slibio-larlariei subtiliss. pulv. parlem 1
solve in Vini. Hiapanic parlîbus 250
et G lira.
Nonnisi ïn exigua quantitaie paretur.
VINUM OPU
N. B. Officinale : Belg. Dan. Italie. Neerl. Norv. Port. Suce. —
Desid. a 30 Delegat. — Non desid. a 5 Delegat. (1 Dan. 2 Germ.
2 Hisp.)
Paretur ex Opio grosse pulverato uti Vinum Colchici
seminum.
D,B,t,zed.yGOOg[e
360 PHABNACOPEA INTEKHATIONAUt
VmUM OPII COMPOSITUM '
Laudanum Sydenhami.
N, B. Officinale : in omnibus Pharmacop. cxccpUs : Austr. Oern
Helv. hung. Ital.
Rpe : Opii puri gr. pulverati , . partes 10
Catyophyllorum gr. pulver partem 1
Cinnamomi corl. gr. pulv. . » 1
Croci gr. pulverati . partes 5
Vini Xérès » 100
Pareîur macerando per 8 dies iili Vinum Colchici semi
num. Vini fillrati sinl parles 100.
' Ne conrandatur cam Tlnctura Opii crocata, cam Spiritu parata.
VINUM SCILLAE vel SQUILLAE
N. B. Officinale : Beig, Galliu. Hisp. Iu[. Ne>;i'l. Port. — Deaid
a 26 Deiegat. — Non (iesid. a y Delegat. (1 Dan. 2 Oerm. 2 Hisf
2 Iric. 2 Italie.)
Parelur es Scillae buibo siccato, grosse pulveralo cun
Vino Malagensi uti Vinuin Colchici semiDum. Vin
fillrati partes sint 10.
ZINCUM ACETICUM
Zinci Acetas. Acetas zincicus.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. exceplis : Graec, Nopv
Suec. — Desid. a 19 D.'l.'fat. — Non d^>id. a 16 Di-li-gal. (1 Amer
2 Angi. 2 Auslp. 2 Hi.^p. 2 Iric. 2 Nwrl. 2 Noi-v. 1 Russ. 2 Suet-).
Cryslalli lamellares, tabulaerormes auf squamosae, peria-
rum instar ailentes, ducolores, oJoris Acidi acetici, sapori:
acris et metallici, reactionis débile acidae. Solvuotur it
D,B,t,zed.yGOOg[e
PBUMâCOPBA IHTERlUTlOniLIS
Spirilu, facillime in Aqua ; calefactae decomponuntur, vapo-
rum Acidi acetici evoluUone, Oxydum Zinci relinquentes.
Liberae sint ab Acidîs Metallisque atieais, a Terris el Sali-
bus alcalinis.
ZINCUM CHLORATUM
Zinci Chloridum. Chloruretum zincicum.
N. B. Officinale : in omnibus Pharmacop. excepta Graec. — Desid.
a 26 Delcgat. — Non desid. a 9 Delegat. (1 Amer. 2 Angl. 1 Auâtr.
2Hidp.2Norv. 1 Russ.)
Pulvis crystailinus albu3, sive massa unguloosa alba, in
aère facile deliquescens, odoris expers, saporis valdecaustici
et metdllici, acidae reaclionis ; Tacile solubilis est io Aqua et
in Spiritu, cum illis solutiones liirbidas praebeos, quae vero
additis nonnullis guttis Acidi bydrochloricî limpidae evadunt.
Calore liquescit et decomponitur, vapores aibos eniillens.
' Zincum cbloialum sil a Metallis alienis, a Salibus el Terris
alcalinis liberum.
ZINCUM OXYDATUM
Zinci Ozydum. Ozydum zincicum.
N. B. Officinale : in omoibus Pharmacop. Desid. a 27 Delegat. —
Non desid. ab 8 Delegal. (1 Amer. 2 Angl. 2 Hisp. 2 Norv. i Ruas.)
Pulvis albus, amorphus, sublilis, inodorus el insipidus,
ignilione flavescens et refrigeralus rursus albescens ; insolu-
bilis in Aqua et Spiritu, facile et sine effervescenlia solubilis
in Acidis. Cum Aquadigestuâ liquoreni praebet, qui ûllialus
post evaporalionein nullum residuum relinquit.
Cum solulionibus Kalii vel iNatrii liydro-oxydati solutionem
praebeat decoloiem.
Sit ab Arsenico, Metallisque alieais plane liber.
D,B,t,zed.yG00t^lC;
FHAMIAGOPOU INTBIIfJlTIONALU
zmCUM SULFUmCUM
Zînci Sulfos. Sulfos zincicus.
B. Officinale : in omnibus Pharmacop. — Desid. a 26 DelegaL
on desid, a;iO Dclegat. (1 Amer. 2 Angl. 2 Auslp. 2 Hiap
r?. 1 Rusa.)
ystalli parvae, prismaticne, aciculares, coloris expertes,
sicco futiscenles, inodorae, saporis nauseosi, adsIrJD-
3 metiillici, reactionis acidae ; in Spiritu insolubiles
ime autem, sulvunlur in Aqua.
ni ab Acido hydroctiloiico, a Melallis alieDis, a Terris e
lUs alcalinià liberae.
ZINCUM VALERIAJflICUM
Zînci valeras vel Valerlanas.
Valeras vul Valerianas zincicus.
B. Officinal.) : in omnibus Pharmacop. exceptis : Auatr. Dao
I. Graec. — Desid. a 26 Delfgat, — Non desid. a 9 Delegat
ner. 3 Angl. 2 Austr. 2 Hibp. 2 Norv.)
'ystalli albae vel squamae crysiallinae, perlarum iosta
Iles, molles, odoris Acido valerianico similis, sapori
[ici melallici et acidae reactionis. Parum sotubiles sud
qua frigida et in Aelheie, melius in Aqua calida el ii
ilu.
ilefactae tiquescunt et calore aucto vapores albos exha-
residuuin album (Zincum oxydatum) relinquentes.
i sint Metallis neque Acidis alienis inquioatae.
D,B,t,zed.yGOOg[e
INDEX
AMtas morphicus . . .
317
Acidura nilricum dilutum .
269
9 pluinbious . . .
326
» B fumatis .
268
B lincicus . . . .
360
B phetii.^um . . .
266
Accliim Cantharidum . .
263
B phâDelicum . . .
266
s » compositum.
262
B phosphoriiîumdilut.
269
^ Colchici fieminum .
262
B pruss'cum b
268
1 B tuberum .
262
B salioj-licum . . .
270
» Dtgitalis. . . .
263
» sulfunoum . . .
270
■ Lobeliae. . . .
263
B > dilulum.
270
> Jvj-lhargyri . . .
326
Aconitia
271
» Opii
263
B Anglica Morsoni .
274
» I aromaticum .
263
Aconilina
271
> > compositum .
263
fi Angliea Morsoni.
274
» purum . . . .
365
Auonitinum
271
» ScillaevelSquillae.
264
B Anglicum Mora.
271
> thebaicum . . .
263
B cTjstallia. Gall.
272
Aciilumaceticum. , . .
26i
Aconitum
n\
> B «iilutum ,
264
Aeth«r
272
■ t gladale .
264
B Am^li nitroaiis . .
274
B arsenicosuni . .
263
B chloralusspiriluoaus.
273
B B solutom.
26b
B nitrosus b
273
» arseniosum . . .
265
B spirituosus , . .
332
B B soluiuin.
265
Aetlieroloum Amygdalarum
» azotifum. . . .
269
amararum
320
B B djiutum .
269
Actheroleum Liiurocerasi .
321
B benzoïi-uin
266
fi' Sabinae . .
322
B carbolicum . . .
266
B Sinapis . .
322
B chlopliydrioum . .
267
Aloë Bapbrtileuiis. . . .
274
B B dilutum.
268
B Capensis
274
B chromicum . . ,
267
B lieputica
274
B cyaDliyilr. dilutum.
268
B lucida .....
274
B h^drovhloralum
267
B socotrina ....
274
» B liiliitum.
268
274
B hydrochloricum .
267
Animoniacum solutum . .
274
B B dilutum.
268
AiDinojiium causticurn solu-
B hyilrocyanaturn B
268
tum
274
B hy.lpo(:yanicum »
268
Arayli Nitria
274
B murîaliuum . . .
267
Amylium vel Amylum ni-
B B dilutum.
268
troaum
274
B QÎtrico-nitiosum ,
268
AnemonG pulsalilla . . .
397
» nitpioQm. . . .
269
Antimonii Chloridum . .
90.
333
DiBim.d, Google
PHAUUCOrOIA IimiIfATIOHlLlS
\ntitnoniiChloridum solul. 333
/^DtimoDii et Potassi Tai^
tras 313
/Vatinionii Oxj'dum . . . 333
■ Sulfidum purifl-
catum 334
ÀntinioDium sulfuratum au-
rantiacum 334
Apomorptiinum liydrochlo-
ricum 275
Aqiia Amjgdalarum ama-
rarum 275
Aqua Laurocerasi . . ■ 276
» mercurialia nigra. . 276
» phageJaenica, lutea,
vel fluva, vel rubra . 276
Aqua phagedaeniea nigra , 276
> plumbica .... 277
1 > spirituosa . 277
I Rabelit 316
» vegeto-mineralis Gou-
lardi 277
Argenti Nilras crjslalliaat. 277
» s fusua . . 277
t t mitigatua . 278
Argentum Ditricum crystal-
lisatum 277
ArgeDtuin nitricum cum Ka-
lio nîtrico 278
Argentum nitricum fusum . 277
> > mitiga-
turo fusum 278
Arsenias sodicus. . . . 318
> > Eolutus
Pearsoni 318
Arsenicum album . . . 265
» » solutum. 26o
Arsenis polaasicus solutus
Fowleri 331
Aspidium 033
AtropiaeSulfas .... 279
B » solutus, . 279
> Valerianns. . . 280
Atropinum,velAtropina,vel
Airopium, vel Airopia . 278
Atropinum solutum spiri-
(uoaum 279
Alroplnum sulfuricum . . 279
■ > solutum 279
> valerinnicutn , 280
AzolHsargenticuscryslaltifi. 277
Azotasargenticusfnsus. . 277
> D miligatus 278
V bismuthicus basicus 280
0 hydrargyricussolut. 308
> hydrargjTOSUS » 308
m strychiiious . . . 336
BitceaoColorynlhidum. . 286
Belladonna 280
Bijmulbi subnitras . . . 280
BisiDUthum Gubnitricum . 280
Bromura vel Bromium . . 281
Bromurelum potassîcum . 3)2
BulbiCokhici .... 285
> Sdilae vel SquîUae . 330
Butyrum Antimonii. . . 333
Oalabar 281
Calomel 306
Cambogia 304
Cannabis Indica .... 281
Cunlharis 282
Capila vel Capsulae Papa-
verissomnif. ... 324
CeralumSabinae. . . . 356
China Calisaya, — flava, —
fusca, — grisea, — Hua-
nuco, — Lo]ia, — pallida,
~ regia 282
China rubra 383
Cliloralum hydratum vel
bydrioum 283
Cblot'hydras apomorphicus. 275
B morphiciis. . 317
Chloroformium vel Cliloro-
rormuin 284
Cbloruretum Amîdo-hydrar-
gyricum 304
Cbloi-ureium ferrii;um . . 302
> 1» solutum 302
> hydrargyricum . 305
> » solut.
spirituoHum 30S
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHÀKMICOPOU INTIIHinOHAIlS
CUIorurâtum hydrargjro-
Cblururetum hydrargyro-
sum, via liunii.la parât
Clilurureium stibicum .
B » ïolutiim
Cicutn
Cicutinom vpI Ciciitina
Cini'liona vide Ciiitia
Co.l<'inum vt-l Co l.^iiii
Col.'liiciniim v.-l ColcJii
Co]<-liirum. . . .
Collodium ''aiitliariJLitu
cantharidale . .
Coiiodium vesicans .
Colocynthis . . .
CoiiiiNum vel ConiJna
Coniiim maculatum .
Coit<'i Cliinac, Cinchonat;.
QLiinac.videChim. . '.
Civasota vel Cr«osolum v^l
Creasotum ....
Crolon Tiglium . . ,
Cupruni sulfuricum ami
iiiatiim
Cy:inurelriin potassiciim
D'igilalinur
m Wah
Oallicum amorph.
Homo] le
Ûigitnltiium crjslalli^atiir
Digitalis
El'xirium Acidi Halk-ii
j> paprgoricum
Emplastrum BelladoiiriiH'
» CunlliHridiim
Emplastruin C'w
Hii|)!ioi'l)ii .
Hj-drai-yri
positum.
Einpiastrum Hyost-yami
mercui-ialc .
t de Vigo
opialum vel Opii
vesicans . . .
> Janini
Ergota
Ergotinum Bonjean. . .
"iiphorbium
XtractumAconiti foliocum
tu lie ru m
AloÉ
B.lladoiiju
fo-
Extruotutn Bdiladontiaera-
dicis
Exlrat^tum Cnlabarii . .
1 Canimbisladicae
B Caiitliaridum .
» Cioutae hL-ibae .
B CiculaesemJDum
■ Golchici n
> I lubeium
• Golocyiitbi l<im
B » com-
positum. . .
^xtra>!ium Conii maculati
liorbao , , .
ExLrautum Cor.ii maculati
L-miiiuin ....
Extracium Djgitalis. .
B Erf,'otat» . .
B Fili'-i< maris
■ Gnitioli'-. .
289
289
2'JO
291
E)tr,fa.;tumHj<JS
Ptiysostigmatis
Pulsatillae .
ScillaevalSquill.
29i
295
296
296
295
295
295
297
300
297
298
298
298
299
299
29i
«99
D,B,t,zed.yGOO^IC"'
PHAUUCOPOli INTERIlATION&LtS
Esiractum Secalia cornuti . 300
1 Stramonii folio-
rum 300
Extractum Stramonii semi-
Dum 301
Eslractum Strychni semi-
num 299
Fabae Calabaris. ... 381
> Ignatiae .... 310
1 Phyaosligmatis . . 28*
FerriChloridum . ... 302
» D solutum 302
> lodidum sacchara-
tum 301
Feni lodidum solulum . . 302
Ferrum iodatum sacchara-
tum 301
Ferrum iodatum solutum. 302
» sesquii;hloratum
crystaliisatum . ... 302
Ferrum sesquicliloratumso-
lutum 302
Filix mas 303
Flores Benzoës .... 266
FoliaAconiii 272
B BelladoDDae ... 280
t Ciculae vel CoDii ma-
culât! 287
Folia Digitalis .... 288
s Hyoscyami. . . . 310
1 Laurocerasi ... 315
> Nicolianae .... 319
V Stramonii .... 335
> Tabaci 319
s Toxicoilundri . . . S.ll
Frondes Sabinae. . . . 329
Fructus Cicutae .... 287
1 Colocyiilliidum. . 286
B Conii 287
B Papaveris somnif. 32t
Oratiola 303
Gummi-Oulti vel Guttae 301
B Résina Cumbogiae. 30i
B > Euphorbii . 292
t B Gutli . . 304
Qummi-Resina Scammonii. 33
Guttae Digriae Britanicae . 2f
Gutti 3(
Helleborus albus ... 3'
» niger . . . 3(
Herba Aconiti .... 2'
B Belladonnae . . . H
B Cnnnabiâ Indicae . 2(
9 Ciculae velConii ma-
culât! 2f
Herba Gratiolae . , . . 3(
B Lactucae virosaa. . 31
B Lobeliae . . , . 3i
> Pulsalillae . . . 3i
Hyiirargyri Ammonio-Chlo-
ridum 3(
Hydrargjri Cliloridum cor-
rosivum 31
HydrargjnChloridum cor-
rosivum solutum spirit. 3(
HyrtrargyriChloriilum mite 31
B D mite,
viahumida paratum . , 3<
Hydrargyri lodidum rubrum 31
B B viiile. 31
> Nitras solutus, 31
B R solutus
acidus 3i
HydrargyriOxydum flavum 3i
B B rubrum 3'
Hydrargyrura ammonialum 3'
B bichloritum
ammoniatum .... 3
HydrargjTum biL-hloratum
wrrosivum 3
Hydrarpyrum bichiorolum
i^orrosivum solutum spi-
riiuonum 3
Hyilraig. biïoilatum nilinim
chloi
mite 3
mile,
via humida
talioni: paratum . .
Hydrargyrum cum Creta .
B iodatum flavum,
vel viride
D,B,t,zed.yGOOg[e
FUUÂCOril IKTnHÂT10Ri.LIS
Hydrargyrum Dïtrirum oxy-
datum solutiim. . . . 308
Hydrargyrum nitricum oxy-
dulatumsotutum . . . 308
Hjdrargyrum oxydatum fla-
yum 309
Hjdrargyruro oxydatum ru-
brum 309
Hydrargyrum praeoipitatum
album 307
Hydraachloralicus.velChlo-
rali
Hjdras potassicus . . . 283
Hyoscjamus 310
Ignatia 31 0
Infuaum Belladoonae oleo-
aum 320
Infusum Cicutae oleosum . 321
1 Gonii maculati oleo
sum 321
Infusum Hyoscjami oleos. 321
s Stramonii > 323
Ipecacuanha 310
lodoformium vel lodofor-
muin 311
lodum vel lodium . . . 312
» Spiritu solutum . . 3i9
lodurelum ferrosuin saccha-
ratum
loduretum ferrosum solutum 302
J hjdrargjriL'um. 306
> hydrargjTosum. 307
» plumbiciim . . 326
» polassi'^um . . 313
i Sulfuria ... 336
Jalapa.
... 311
Kalium arseniuosum solit-
tum spirituosum Fowleri 331
Kalium broraatum . . . 312
9 cyanalum . . . 312
> tiydro-oxydatum . 3t3
9 iodatum. . . . 313
> Stibio-tartaricum . 313
Kermès minérale (Clnselii). 334
Ereosotum 314
Xiactucarium 31S
Lactuca virosa .... 314
Lapis ca us tic us .... 313
> infernalis .... 277
Laudanum SydenhaniJ . . 360
Laurocerasus 315
LinimeotumChloroformii . 315
Liqueur de Boudin. . . 266
Liquor Acidus Hatterî . . 316
» aoodyuus mineralis
Hoffmanni 322
Liquor arsenicalisPearsoni 319
> Bellostii .... 308
» Hydrargyri Perchlo-
ridi ...... . 305
Liquor mercurialis vaa Swie-
tenii 305
Liquor Sodae Arseniatis . 319
Lobelia 316
Lotio Hydrargyri flava , . 276
» t nigra. . 276
Magisterium Biamuthi. . 280
Melampodium .... 304
Mercurius dulcis. . . . 306
Mixtura acida sulfurica. . 316
s sulfurica acida . . 316
Morphinum vel Morphina
vel Morphium vel Mor-
phia 317
Morphiae Acetas . . . . 317
» Hydrochloras. . 317
> Sulfas .... 318
Morphinum aceticum . . 317
B liYdrochloricum 3(7
» aulfuricum . .318
Natrium arsenicicum . . 318
> s soi ut.
PearBoni 319
Nicofiana 319
Nitras argenticus crystal-
lisatus ...... 277
Nitras argenticus fusus. . 277
» > mitigatus 278
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PSiUlACOPEÀ UimNÀTlORUIt
,tras hydrargyriuuasolut.
308
324
» bylnirgyrosus »
308
Plumbi Acetas . . .
326
> strychnicus . . .
336
> lodidum. . .
326
ix vomica
319
» Subacetas solutus
326
Plumbura aoeticum . .
326
leum amygdalarum ama-
> > basicum
rarum aethereum . .
320
9 eoiut
cum Belladonnaa , .
320
> iodatum . .
326
» Cantharidum . .
320
Podophyllinum . . .
328
» Gicutae . . . .
321
Pomatum Aconitinae .
352
B Gonii maciilali . .
321
■ Belladonnae .
352
» Crotonis vel Groto-
D Cantharidum.
352
Tiglii
321
> Chlorureti mer
sum Hyoscyami . . .
321
curiosi . .
355
> Laurocerasi . . .
321
B Gicutae . .
353
» Sabinae ....
322
» citrinura . .
355
» Sinapis aethereum .
322
» Hydrargyri .
354
» SlramoQii . . .
323
» merfurialo .
354
» Tiglii
321
» Oxydi hydrargv
323
ridflavi .
355
ydum hydrargyricum fla-
B Oxydi hydrargy
vum
309
rici rubri .
355
ytium hydrargyricuiu ru-
k osygenatum .
356
brum
309
» stibiatum .
356
ydum 8tibii:um . . .
333
Polassii Arseilis solutus
ydum zincicum . . .
345
Fowleri
33f
ymel Colohici ....
323
Polassii Bromidum . .
312
> SdllaerelSquilIae
323
» Cyanidum . .
312
> Hydras . . .
313
apaver somniferum . .
324
> lodidum . .
313
stilli Ipecacuanhae . .
352
Praecipitatum album .
307
> Sarjtoninae . , .
352
> rubrum .
309
enion
327
Pulsatilla
327
lenolnm
266
PuivisCretaecum Hydrar
osphoi-us
32i
f.'yro
327
ysostigma
281
Pulvis Doveri, vel Doweri
327
utae Blancsrdi . . .
325
» [pecai-tianhaeopiatu
8 327
> calholicae . .
32i
• Opii compositus.
327
s Colocynthidum com-
positae. . . .
324
Quina vel Quinai: cortex
B ex Lartigue . .
325
vide China ....
> Ferri imlali vei
Radix Aconiti . .
272
loriidi ....
325
» Aspidii . .
303
B HydiMi'.'.vi- ■ ■
325
B Belladonnae .
280
■ lodiiri'ii i-'ri-«>t ,
325
s Coh^liici . .
285
s mer<;uriales rooru-
I. Filicis maris
303
leae Anglorum . . .
325
B Hellebori nigri
30
DiBim.dayGOO'^IC
FUMUCOPOli DITIlIUTIOlUIJi
Radix Hellebori viridis. .
30i
Spiritus Chloroformii . .
332
1 Ipecacuanbaa . .
3<0
» Nitri dulcis. . .
273
» Jalapae ....
311
> Salia
273
» Scillae vel Squillae.
330
> Sinapis ....
333
» Veralrialbi . . .
357
Slibium obloratum . . .
333
» » viridis
358
> > solutum
333
RamuUe Sabinae . . .
329
• oxydatnm . . .
333
Résina JaUpae . . . .
328
'Stibium sulfuratam auran-
> Podophylli . . .
328
tiacum
334
» Scammonii . . .
330
Stibium sulfuratum nigrum
Rhizama Aspidii. . . .
303
depuratum . . . . .
334
» Filicis maris . .
303
Stibium sulfuratum rubrum
334
> Hellebopi nigri .
304
SlramoDium
33S
> » viridis .
304
Strychninum vel Strych-
• Veratrialbi . .
357
» ■ viridia .
338
Strychnia
335
Strycbniae Nitras . . .
336
Sabina
329
» Sulfas . . .
336
Saccharum Saturni . . .
326
Strychninum nitricum . .
336
Santoninum vel Santonina.
329
» aulfuricum .
336
Scammoniuin vel Scara-
Strychûoa
335
monia
330
Subacetaa plurabicusaolutus
326
Scammonium Hallepense .
330
Sublimatum corroaivum .
305
Scilla vei Squilla . . .
330
Subnitras bismuthicua . .
280
Set-alecorriutum . . . .
330
Sulfas Atropini vel Atropiae
Semina Carabaria . . .
28 1
vei alropicQS ....
278
> Ciuulae ....
287
Sulfas Atropini vel atiopicus
t Coichici ....
285
aolut
278
> CoDii maoulati . .
287
Sulfaa Capro-ammonious .
287
> Crotonis Tiglii . .
287
B morphicua . . .
318
» Hyoscyami . . .
310
» strychniuus . . .
336
» Igoatiae ....
310
> zincicus ....
362
> Nucia vomicae . .
319
Sulfur auratum Anlimoaii .
334
]» Physostigmatis .
281
1 iodatum ....
336
> Stramonii . . .
335
B atibiatum rubrum .
334
9 Stpychni. . . .
319
Sulfuretum stibicum aura-
» Tigiii
287
tum
334
Sodae Arsenias . . . .
318
Sulferetum stibicum depu-
Sodae Araenias solutus
ratum
334
Pearsoni
319
Sulfuris lodidum. . . .
336
Solulio apaenicalis Powleri .
331
Summilates Sabinae. . .
329
Spiritus 90-L
s 707, vel dilutus .
331
Syiupua Acctatis mopphici.
340
332
> Acidiuyanhydrici.
337
» Aetheris.velaethe-
» ■» bydrocyanici
337
reus
332
■ Aconiti . . .
337
Spiritua Aetheris chlorati .
273
t Aelheris . . .
337
» B nitrosi .
273
t fielladonuae . .
337
D,Biln.d,GOO'^IC
PKUUCOPU UmAHATiaiULU
ByrupiiB Chlorsii bydrati . 338
» Chlorhydralis nior-
phici 340
Syrup. CoHeini velCodeinac 338
> Diacodii .... 341
1 Digiulis .... 338
s Ferri iodati ... 338
s 9 lodidi ... 338
» Hydratia Clilorali . 338
» Hyosoyami . . . 339
s Ipecacuanhae . . 339
» loilureti ferrosi . . 338
i Laotuoae virosae . 339
> Laurocerasi . . . 310
> Morphiae AL-etatis . 3iO
» » Hydro-
..liloratis 340
Syrupua Morphiae SulfatU. 340
» IVJorphini acelici . 340
1 » hyJro-
chlorici 340
Syrnpaa Morphini sulfurici 340
1 Opii vel opiatus . 341
» Pupaverisalbi . . 341
» StramoDii . . . 34S
1 Sulfatis morpbici . 340
Tabaciim 319
Tabellae Ipccacuaiibae , . 352
» Santonioae. . . 352
Ttrtarus emeticus . . . 313
> Klibialus ... 313
Tartras slibico-potaesicus . 313
Tbridacmm 298
Tiglinm 287
Tinctura Aoonili folioram . 342
» s >
récent 342
Tinctura Aconitituberum . 343
> Aloês .... 343
> Belladonnae folto-
rum 343
Tinctura Beliadonnao folio-
rum récent 343
Tinctura Belladonnae ra-
dicia 344
Tinctura Calabaris ... 344
Tinctura Cannabis Itidicae. 344
» Cantlinriduni . 344
> Cicutae berbae . 345
» s > récent 346
1 Gonii maculati se-
minum 346
Tini:tura Digîtalis foliorum 346
aetberea 346
Tinctura Bigitalia foliorum
récent 347
Tinctura Ergolae. ... 350
» Eupboi'bii . . . 347
» Hellebori ni^ri . 347
» > viridis . 351
B Hyoscyami folio-
rum 347
Tinctura Hyoscyami folio-
rum récent 347
Tinctura Ipecacuanhae . , 348
> Jalapae, . . . 348
» lodi 348
> Lobeliae ... 348
> Nuciavomicse . 349
s Opii .... 349
t » benzoica . . 349
B S crocata . . 349
> Physostigmatis . 344
9 Sabinae ... 350
> ScillattvelSquillae 350
> Secalia cornuti . 350
» Slramonii foliorum 350
récent ... . 350
Tinctura Strnmoniiseminu m 351
» Slrychniseminum. 349
■ Veratri alUi . , 351
> > viridis . 354
» Veralrini . . 351
Toxrcodenitrum .... 351
Trocbisci Ipecacuanhae 352
> Sunloninae . . 352
Tubera Aconili .... 272
> Golcbicbi . . . . 2S5
» Jalapae .... 311
D,B,t,zed.yGOO^IC
PBàUUCOP<Mâ HTTSBIUTlONiLU
XTnguentum Aconitini . . 352
» Autenriethi 356
1 AzotatU hydrar-
gyrici 355
Unguentum B^llailonnae . 333
» Cinlhari.lum . 353
S Chloriireti Ami-
do-hydpargyrici . . . 354
Unguentum Cicutae. . . 353
> citrinuni . 353
» Conii maculati 353
> Digilalis . . 353
> Hydrargyri . 354
s > am-
moniati 354
Unguentum Hydrargyri am-
monio-Chloridi ... 354
Unguentum Hydrapgyri bi-
chlorati ammor.iali 354
Unguentum Hydrargyri chlo-
rati mitis 355
Uugaent. Hydrarg. Nilrali» 355
s » njirtci . 355
» > oxydati
flavi 355
Unguentum Hydrargyri oiy-
dal: rubri 355
Unguentum Hyoscyami. . 356
n Ealii blibio-tar-
tarini 356
Unguentum cum Mercurio
dulci 355
Unguentum Neapolitanum . 354
» Nilratis hydrar-
gyrici 355
Unguentum Oxydi hydrar-
gyrici flavi 355
Unguentum Oxydi hydrar-
gyrici rubri .... 355
Unguentum osygpnatum . 356
* Praecipilati aibi 354
Unguentum Sabinae . . , 356
> Tartari stibiati. 366
s Veratrinivel Ve-
ratrinae vel Veralriae . 357
Valeras vel Valerianas Atro-
pini vel Atropicus . , 280
Va 1er as vel Valerianas zin-
eiftus 362
Veratrinum, vel Veratrina,
vel Veratrium.vel Vera-
tria .
351
Veratrinum.Spiritu solutum
Veratrum album .... 357
> viride. ... 358
Vinum anlimoniale . , . 359
» Colchici seminura . 358
B s tuberum 358 '
■ de Trousseau. , . 359
D Digitaliscomposilum 359
B emeticum. . . 359
s Ipecacuanhae. . . 359
» KaliiStibio-tarUrici 359
» Opii 359
B > composjtum 360
» Scillae vel Squillae. 360
> stibiatum .... 359
B Tartari stibiati . . 369
Zinci Acetaa 360
B Chloridum. ... 361
» Oxydum .... 364
B Sulfas 362
» Valeras vel Valerianas 362
Zinzicum acriicum . . . 360
B ohloratum . 36f
B oxyilatum. . . 361
B aulfuricum . . 362
B valerianicum. . 362
D,B,t,zed.yGOO^IC
„Google
IV
COMPTE-RENDU
DES
RÉCEPTIONS, FETES, EXCURSIONS, VISITES, ETC.
DiBim.dayGOO'^IC
„Google
OOMPTB-KETNXIXT
des Réceptions, Fêtes, Sxoursioiis, Visites, etc.
RÉCEPTION A L'UOTEL-DE-VILLE DE BRUXELLES
Le Bourgmestre et l'AdmiaistratioD communale de Bru-
xelles avaient oiaDifesté au Comité d'orgaaisation le désir de
recevoir, les premiers, les membres du Congrès; ils avaient
adressé, à chacun de ceux-ci, une carte d'invitation le priant
d'assister le lundi, 31 août, â neuf heures du soir, à une soi-
rée à l'Hôtel-de-VilIe, pour fêter, avec eux, l'ouverture des
sixièmes assises générales pharmaceutiques.
L'invitation était conçue en ces termes : n Le Conseil
communal de Bruxelles a l'honneur d'inviter M... à as-
sister au raoût qui aura lieu à l'Hôtel~de- Ville, lundi
Si août, à neuf heures du soir, à l'occasion de la réunion
du Congrès international ■pharmaceutique, s
Par une gracieuseté sans précédents, l'AdministratioD com-
munale avait fait savoir aux membres du Congrès, que les
dames de Messieurs les congressistes étaient également in-
vitées à la fêle.
Dès la tombée de la nuit, une magnifique illumination avait
remplacé l'éclairage habituel de cette merveilleuse Grand'-
Place que plusieurs capitales nous envient. Au centre, deux
phares électriques projettent leur lumière blanche sur ces
multiples constructions d'une si capricieuse et somptueuse
diversité. Cet éclairage fait particulièrement ressortir les dé-
tails des façades des maisons du Cygne ; des Brasseurs; da
D,B,t,zed.yGOO^IC
376 RfiCBPnONB, FtTES, EXCCBSIOnS, nSITES, BTC.
Goniel, dont le pignon représente l'arrière d'un vaisseau; de
la Louve, avec ses stalues dorées de la Vérité, du Mensonge,
de la Paix, el de la Discorde; des Imprimeurs, avec son tri-
ple médaillon de Gulenberg, Fust et ScheSer; du Sac, avec
ses riches dorures el se^ bas reliefs; du Renard, avec ses
quatre jolies statues représentant les quatre anciennes parties
du monde; de la Balance, avec ses nègres qui en supportent
le balcon; des Taitleuis, avec son iniiuense statue en pierre
de taille, etc. En face de riIôtel-de-Ville, on remarque la
Maison, dite du Roi, nouvellcmeat restaurée et nous montrant
un admirable spécimen du style ogival tertiaire.
L'H6tei-de-Ville est brillamment illuminé ; des étoiles et
des cordons de gaz courent le long de ses dix-sept arcades
ogivales et de ses quatre-vingt mètres de façade principale et
projettent leurs lueurs sur cet immense parallélogramme
d'environ septante ares. La vive lumière, répandue sur la
Grand'Place, a pour effet de montrer dans toute sa beauté ce
magnifique éditice communal, un des bijoux de la ville de
Bruxelles. Au centre se diesse la leur, chef-d'œuvre de l'art
gothique, aussi grandiose et robuste que légère; à gauche,
l'aile construite sous Jean-sans-Peur, avec ses multiples
niches à statues; adroite, l'aile achevée en 14S0, plus sobre
d'ornements, mais tout aussi riche au point de vue architec-
tural.
En pénétrant dans la cour de l'Hôtel-de-VilIe, on s'aperçoit
immédiatement que l'Administralion communale de Bruxelles
a tenu à faire une splendide réception à ses hôtes de quel-
ques jours La cour présente un aspect féerique, des décors
en gaz y foisonnent, des arbustes fleuries en cachent les
angles trop saillants el encadrent les deux magniHques fon-
taines en marbre blanc, dues aux ciseaux de Plumiers et de
Dekinder. A gauche de la cour, des huissiers de salle, au
bas du grand escalier d'honneur, vous invitent à vous rendre
dans la grande salle gothique, oîi se fait la réception. Chaque
invité est successivement annoncé.
M. l'échevin Walravens, faisant fonctions de bourgmestre
D,B,t,zed.yGOOg[e
RtaniOH A l'hAibl di villu de bidzelles 377
eo t'abseoce de M. Buis, en ce moment ea Saisse, M. Bec-
quet, échevin, entourés de plusieurs conseillers commu-
naux, piirmi lesquels nous remarquons MM. Godefroy, De-
paire, Stoefs, Kops, Sieens, Brûlé, etc., y attendent les
membres du Congrès.
M. le Bourgmestre leur serre affectueusement la main, leur
adresse la bienvenue et trouve une parole aimable pour tous.
En attendant l'arrivée des invités, les premiers présents
parcourent les multiples salles de l'édifice communal. Ils
admirentles tapisseries de haute liesse de la salle du conseil,
qui ont pour sujets l'inauguration de Pliitippe-le-Bon, l'abdi-
cation de Charles-Quint, l'inauguration de Charles VI ; les
plafonds dorés, sculptés et peints, qui rappellent, par leur
magnificence ceux du Palais ducal de Venise; les vues de l'an-
cien Bruxelles, peintes par Van Mong; les sculptures en chêne,
les statues en bronze et les tapisseries, de Bracquenié, de la
salle gothique; etc. La galerie à jour qui se suspend à l'une
des travées et qui est un bijou au point de vue sculptural, a
reçu une décoration assez originale, les drapeaux des an-
ciennes gildes y sont suspendus.
Vers neuf heures et un quart, près de mille personnes se
trouvent dans l'immense salle gothique. M. l'échèvin Walra-
vens, entouré du conseil communal et des membres du
comité du Congrès, se rend au milieu de la salle et après avoir
fait signe qu'il désirait prendre la parole, il s'exprime eu ces
Messisors,
Au nom de la ville de Bruxelles, je souliaite la bienvenue aux
membres du Congrès international de pharmacie et je les remercie
tout particulièrement d'avoir choisi noire capitale pour siège de
leurs travaui.
Au programme de votre Congrès figarenl deux questions qui ont
depuis longtemps éveillé la sollicitude de l'-^dministralion commu-
nale de la ville de Bruxelles; la première est relative à la falsihca-
tion des denrées alimentaires. Vous n'ignorez pas, Messieurs, que
depuis de longues années déjà, n ous avons établi un laboratoire
D,B,t,zed.yGOO^IC
378 ibsPTtcm, Ffins, ncuuioin, nsins, ne.
commuDal de chimie, el vous jugerez de son importanca, lorsque
je vous dirai qu'en la seule année 1884, plus de mille produits
alimentaires ont été soumis à l'analyse.
La seconde question louche au service des eaux. La préocupation
constante des diverses administrations qui se sont succédées, a
toujours été d'assurer à la population des eaux abondantes et
salubres.
L'administration communale suivra vos travaux avec le plus vtf
intérêt, soyez-en convaincus, elle enregistrera avec une profonde
reconnaissance toutes les acquisitions scientifiques nouvelles
qu'elle devra au Congrès qui va s'ouvrir.
La pharmacie peut revendiquer, à juste titre, une large part des
intéressantes découvertes de la science et je ne doute pas que de
nouveaux progrès résullenlde vos délibérations.
J'ai la conviction que vous rencontrerez pondant voire séjour
dans notre pays un accueil des plus bienveillants et que nos popu-
lations justifieront envers vous l'antique renom de l'hospitalité
belge.
Encore une fois, Messieurs, soyez les bienvenus parmi nous.
Une véritable explosion d'enthousiasme salue ce discours.
Les coupes se remplissent de vin de cbampagne, M. le
Bourgmestre en prend une et reprend la parole en ces
termes : « Messieurs, je vide celte coupe en l'Iionneur des
membres du Congrès international de pharmacie; à vos tra-
vaux, à vos succès et à votre santé I » /Applaudissements
prolongés/. Après avoir choqué sa coupe contre celle de la
plupart des membres du Congrès, M. le Bourgmestre la vide
et reçoit les plus chaleureux remercfments des membres du
Comité organisateur et de la plupart des étrangers.
Après l'exécution d'un brillant morceau de musique par
l'orchestre municipal des pompiers de Bruxelles, M. le Pré-
sident, au nom des membres du Congrès, remercie le
Bourgmestre et l'Administration communale de Bruxelles en
ces termes :
D,B,t,zed.yGOOg[e
KÉCBPTION * l'hAtEL DB VILLB BI aiOXILLBR 379
McnsiEUB LI BOURGNESTBE,
MCSSIBCIS LBB ÉCBEVINS,
HkESIEUBS les CoKSBlLLBIS,
Grâce au puissant concours qu'ont bien voulu nous prêter l'au-
torité gouvernementale et l'autorité communale, le sixième Congrès
internatioDal pharmaceutique constitue un succès beaucoup plus
grand que nous n'avions osé l'espérer. De tous les pays de l'Europe,
de tous les points du globe, des savauts sout arrivés pour assister
à nos réunions et pour délibérer avec nous sur les questions les
plus importantes de la science et de l'hygiène. Un très grand nom-
bre de ces Messieurs sont ici chargés d'une délégation olUcielle,
émanant, soit de leur gouvernement, aoit de l'une ou de l'autre
société scieatiSque, chimique, hygiénique ou pharmaceutique.
Dix gouvernements, suixante-quinze académies, universités, so-
ciétés professionnelles ou scientitiques se sont fait représenter au
Congrès.
Au nom des nombreux adhérents à nos assises internationales,
qui se sont empressés de répondre à l'aimable iavitation que leurs
adressée le Conseil communal de la ville de Bruxelles, dépoiilaire
fidèle de l'antique liospitalité belge, je remercie l'autorilé commu-
nale du .gracieux accueil qu'elle leur Tait.
Vous nous avez dit lantdt, Monsieur le Bourgmestre, ce que
l'administration communale de Bruxelles a fait pour réprimer les
sophistications des denrées alimentaires. Vous nous avez appris
que vous aviez institué un service spécial officiel pour la recherche
des falsifications des denrées alimentaires et pour l'analyse des
eaux. Gela no nous a nullement surpris. Nous savons que vous
et vos collègues, vous êtes toujours à la recherche de tout ce qui
est utile, de tout ce qui peut favoriser la santé publique de vos
concitoyens.
Je suis heureux de constater que toutes les autorités attachent
une importance capitale au Congrès qui vient de s'ouvrir Nous nous
elfor-cerons d'imprimiir à nos travaux cette ulililé pratique, au
double point de vue de la science et du bien-être des nations, qu'un
attendent et les gouvernemunts et votre Administration communale
en particulier. {Applatuiiasements).
Lorsque le brait des applaiidissemânts a cessé, M. Zinni,
D,B,t,zed.yGOO^IC
380 RtiCEPTIOnS, FfiTEB, EICUBSIONS, VISITES, ETC.
de Conslantinople, au Dom des étrangers, prononce l'allocD-
tioD suivante :
Messieurs, permettez à un habitant des rives du Bosphore,
d'ajouter quelques paroles bien modestes aux discours que vous
venez d'entendre. Ces paroles seront, je t'espère, accueillies avec
bienveillance par l'assemblée h laquelle j'ai l'honneur de les
adresser, car elle comprendra, j'en suis convaincu, que si elles sont
imparlai tentent exprimées, elles sont inspirée:^ par le cœur. (Bravos)
M. le Bourgmestre, en nous recevant dans ces imposantes salles
de l'Hdtel-de-Ville de Bruxelles, si célèbres dans l'histoire de ce
généreux peuple, nous a fait à tous un insigne honneur.
11 reconnaît ainsi toute l'importance qu'il attache au Congrès
scientifique qui nous réunit dans la capitale de la Belgique.
Des fêtes de ce genre établissent le triomphe de la paix et de la
science.
11 est beau de voiries représentants de l'Orient, de l'Occident se
rencontrer dans cette belle capitale d'un pays libre, paisible et
laborieux, se tendre la main et, sans acception de patrie, travailler
à l'amélioration des conditions de leur existence professionnelle qui
se rattache si intimement au bien-être des nations.
Aujourd'hui, les intérêts moraux des différentes nations sont les
mêmes. La vapeur, l'électricité, ont fait disparaître les distances et
les frontières. Rien, dans le domaine de la science, ne peut être tait
sans qu'immédiatement toutes les nations n'en soient instruites et
n'en profilent ; et les nombreux progrès qui se réalisent constam-
ment attestent que de nos jours rien de sérieux ne peut être fait sans
entente internationale. Déjà, depuis de longues années, de savants
pharmaciens, de vaillants champions de la pharmacie rationnelle,
de cette noble profession qui a rendu île si grand services à l'huma-
nilè, et qui, il Tant bien le dire, n'ont pas été suRisammenl apprécies,
ont fait les plus grands efforts pour atteindre le bul qu'ils poursui-
vaient, et n'ont pas obtenu te succès auquel ils pouvaient légitime-
ment aspirer.
Le Congrès qui s'est ouvert aujourd'hui, grâce aux efforts de nos
confrères beiges, placé, comme il l'est, sous le haut patronage d'un
souverain éclairé, et de son gouvernement, aura pour effet de nous
encourager dans la recherche de tout ce qui peut améliorer les con-
ditions sanitaires des peuples.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
iScaPiicm A l'bAtil de tilld dk BRoxsuJn 381
Notre mission est devenue aujourd'hui, j'ose le dire, aae mission
oOicielie.
D'autres congrus, avant le nAlre, ont obtenu l'appui des gouver-
□enienls et des municipalités, mais peu ont rencontré autant de
sympathie que le nAtre ; nous sommes fiers de l'accueil qu'on nous
fait. A nous de nous en rendre dignes. Nous avons à traiter des
questions qui se rattachent à t'iules les sciences, mais dont te but
unique est d'améliorer le biun-élre de l'humanité.
Travaillons donc tous. Messieurs, sans acception de nationalité;
nous poursuivons on but commun; un gouvornemenl éclairé nous
protège, c'est celui d'un piiys grand par ses travaux et par ses
libertés, e'. remercions la ville de Bruxelles pour la réception sym-
pathique qu'elle nous fait ce soir.
Vive la Belgique !
Vive la ville de Bruxelles en ion premier magistrat ! Vive H. le
Bourgmestre !
^Applaudissement! prolongés./
Après le discours de M. Zanni, la musique reprend le
concert inlerrompii ; les groupes se forment, tes présentatioas
individuelles se font, d'intéressantes conversations s'échangent
entre les membres du Congrè-s ; les havanes, le Champagne et
d'autres rarraichissemenlâ circulent.
Alessieurs les délt^gués néerlandais arrivent un peu en
retard sur leurs collègueâ des autres pays. Ils s'étaient réunis
auparavant en un banquet à l'hôtel de Hollande pour fûlet
l'anniversaire de leur jeune princesse S. A. R. Wilhehiiîne.
M. le Secrétaire-général les présente à M, l'Echevin If.
de Bourgmestre. M, Walravens les accueille avec sa bienveil-
lance habituelle. Il leur rappelle que ce Tul à l'Hâtel-de- Ville
de Bruxelles, dans cette même salle où ils sont reçus que le
Roi Guilliinme I", en 1813, procéda à l'inauguration des
États-Généraux des Pays-Bas; il leur rappelle également la
brillante réception faite par le peuple bruxellois à leur Roi et
à leur Reine, lors de leur récente visite à Leurs Majestés
belges. Il termine son allocution par ces mots :
A Messieurs, je saisis l'occasion qui m'est offerte, aujour-
D,B,t,zed.yGOOg[e
382 SÉCEPirOUB, fEtes, eicuisioits, tisiteb, ktc.
» d'hui, que vous Tétez la oaissaocede votre jeune Pnnœsae
» pour boire à la sanlé de votre Roi et de votre Famille
» Royale, pour boire à l'anioa des Néerlandais el des Belges,
» unis eu leurs dynasties régnantes. »
Les dernières paroles de l'bonorable échevin, couvertes
par les sons de l'air national néerlandais, sont vivement
applaudies et M. Wefers-Betlinck, au nom de la délégation
néerlandaise, remercie chaleureusement l'administration com-
munale de son aimable invitation.
Pendant toute la soirée, la confraternité la plus cordiale et
l'animation la plu3 grande régna dans les salons de t'Hàtel-
de- Ville ; te temps parut trop court ; lorsque les douze coups
de minuit se firent entendre, ils n'éveillèrent qu'un regret,
celui de commander le départ et la séparation.
RÉCEPTION DES MEMBRES DU CONGRES PAR LA SOaÉTÉ
ROYALE DE PHARMACIE DE BRUXELLES
La Société royale de Pharmacie de Bruxelles fut ta pre-
mière des sociétés de pharmacie belges qui edl l'honneur de
recevoir les membres étrangers adhérents au Congrès.
La réception avait été fixée au 1" septembre, à 8 heures
du soir, dans la salle académique de l'Université libre de
Bruxelles.
On vit rarement pareille assemblée. La salle est com-
ble, toutes les notabilités scientifiques et pharmaceutiques
s'y trouvent et l'on peut dire, sans ôlre démenti, que les
groupes pharmaceutiques, les sociétés scientifiques, les uni-
versités, les académies, les gouvernements y avaient délégué
leurs plus éminents représanlants de la pharmacie. Nous ne
citerons pas de noms afin de n'oublier personne, mais toutes
les notabilités de la longue liste des membres adhérents au
Congrès s'y pressaient.
La séance est présidée par M. Louis Créteur. Celui-ci prie
D,B,t,zed.yGOO^Ie
ttarrioii Pti u BOCiGre boiale m PBUMiCiB ds nuxEUis 383
MM. les professeurs Depaire et N. Gille, MM. Finoeist et
Seulia, tous quatre fondaieui-s de la Société, de prendre place
au bureau ou s'asseienl également MM. les vice-présidents
Achille Jonas et Martiny ; le sécréta ire-j|;énéral M. Victor
Reding, le serrélaîre-adjoint M. Emile Ramtol et le trésorier
M. Van Eeckhoven.
Derrière le bureau se trouvent les nouveaux membres
d'honneur de la Société.
La séance s'ouvre par une allocution de M. Créteur.
L'honorable président prend la parole en ces termes.
HiSSIEUSS,
Ce n'est point sans éprouver une profonde émolion, que je rae
lève devant ce que le monde entier a réuni, en ce moment dans cette
salle, de plus glorieux, de plus illustre dans la pharmacie.
Hais, après la réception si cordiale, si affable qui vous a été faite
par le premier magistrat de la ville de Bruxelles, dans l'antique
palais de nos libertés communales, il appartenait à la Société royale
de pharmacie de Bruxelles de vous souhaiter, à son tour, la bien-
venue parmi nous, dans ce temple de la plus grande des Uberiés
humaines, celle de la pensée et du libre examen.
Les sciences pharmaceutiques réclameut aussi, elles réclament
surtout cette liberté qui permet à l'intelligence de pénétrer et de
fouiller ces dédales de l'inconnu. C'est par elle que nous sommes
arrives à dévoiler les grands mystères des phénomènes de la nature.
Elle se présente à nous comme une pacifique guerrière, armée du
glaive du raisonnement, et de la vérité, repoussant par sa seule
présence reonemi du progrès.
Non seulement cette liberté fait partie intégrante de nos études
scientiiiques, mois elle est aussi la base des grandes découvertes
qui honorent notre siècle et dont la pharmacie a le droit de reven-
diquer la plus glorieuse part. C'est elle encore qui présidera aux
discussions si utiles auxquelles vous vous livrerez dans le Congrès
qui vient de s'ouvrir. C'est elle enfin qui nous lie d'une façon si
intime dans nos rapports conTraternels.
Ces considérations soûles, Messieurs, suffiraient pour légitimer la
réception qui vous est l'aile dans celte salle académique de noire
université libre.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
38i BÉaraont, rtrts, bicdrsioks, visites, rc.
Mais, Messieurs, permettez-moi de vous rappeler qu'il en est
d'iiulrcs, d'uo ordre luut aussi superleur, <|ui nous commandent de
vous recevoir, non point comme des étrangers représentant une des
plus belles Tormes de l'aclivilé de l'inlelligence humaine, et, saas
contre dit, la plus utile; de vous recevoir, dis-je, non comme des
confrères, mais comme des amis, comme des concitoyens accourus à
cette grande et véritable fête de l'humanité, alin de prendre part
avec nous aux fraternelles assises de la pharmacie auxquelles vous
avez été conviés.
Ces considérations sont empreintes du sceau de notre origine,
elles nous rappellent notre histoire politique.
En effet, de quelque côté que je tourne le regard, je vois, ou bien
les représentants de la France, avec Inquelle se confondent non
seulement notre langue mais aussi nus mœurs et en grande partie
nos institutions ; ou bien, les représentants des Pays-Bas, de
l'Autriche, de l'Espagne et de l'Allemagne, qui nous rappellent les
premières années de nos différentes formes de gouvernement ou
d'administration politique.
Et vous. Messieurs, venus de plus loin, votre présence ici ne
nous rappel le-t-et le pas que depuis près de quarante ans, la Société
royale de pharmacie entrt^tient avec vous des rapports scientifiques
presque Journaliers et que c'est de cette université, où se tiennent
nos réunions, que rayonnent vers vous ces correspondances dans
lesquelles su reQetent la grandeur et la beauté de vos caractères
scientifiques, que nous avons appris à vous connaître d'abord, a
vous louer ensuite, et que nous avons fini par vouer, à des hommes
que nous n'uvions jamais vus, la plusenliëreadmiralion.
Messieurs, la science a cela d'incomparable, de parer de ses dons
les plus précieuE, l'homme qui cultive ses domaines.
J'avais donc bien raison de vous dire que c'était le bonheur qui
nous agitait en vous recevant et, raison encore, en disant, que nous
ne recevions pas des étrangers mais des concitoyens, des amis.
Mais, si par mon organe, la Société Royale de Pharmacie de
Bruxelles, vous exprime le bonheur qu'elle ressent de vous voir au
milieu de nous; j'ai aussi le droit de vous exprimer l'orgueil que la
Belgique éprouve de vous posséder.
Les questions d'bygîène et de pharmacie qui sont portées à
l'ordre du jour du Congrès ne peuvent avoir que tles résultats
immenses pour l'humanité toute entière. Ces résultats, la Belgique
D,B,t,zed.yGOO^IC
ItCEPttOR riH U SOCitTfi BOTàLB D« PHARM1CI8 DE BlUXELLES 385
sera la première à les recueillir et à en bénéfîcier ; elle les devra à
vos esprits éclairés.
Au nom de h Belgique, au nom de la pharmacie belge, au nom de
l'humanité, amis, compagnons de nos labeurs scientifiques, soyez
trois fois les bienvenus parmi nous. (Applaudissements pralongéi].
M. Viclor Reding prend ensuile la parole et donne lecture
d'une DOtice historique sur la Société Royale de Pharmacie
de Bruxelles.
Hessibvrs,
Le 21 octobre 1886, il y aura quarante ans que trenle-hull
pharmaciens de la ville et des faubourgs fondaient la Société de
pharmacie de Bruxelles. Ce fut au Waux-Hall du parc qu'eut lieu la
premièra réunion. Le bureau provisoire avait pour président
M. De Hemplinne, et pour secrétaire M. Edmond Dam.
Le but des fondateurs était : V' d'établir des liens de confraternité
entre les pharmaciens nationaux et d'augmenter leurs bons rapports
avec les pharmaciens étrangers; 2' de provoquer la répression du
charialanl.sme et des nbus qui peuvent se commettre dans l'exercice
de la pharmacie; 3' de veiller aux intérêts professionnels; 4' de
travailler aux progrès de l'art pharmaceutique et des sciences qui
s'y rattachent.
Nous allons voir comment pendant quarante années fut pour-
suivie la réalisation de co but et nous verrons aussi si ceux qui
président aujourd'hui aux destinées de la Société de pharmacie de
Bruxelles sont en communauté d'Idées et d'aspirations avec ses
fondateurs.
Les débuis furent naturellement pénibles; alors comme aujour>
d'bui, les pharmaciens vivaient dans cette apathie profonde qui fut
toujours la cause de leur inferiorilé dans la gronde famille scienti-
fique; trop souvent des clameurs unanimes de désespoir se sont
élevées des rangs de nos travailleurs quand leurs intérêts se sont
trouvés menacés; mais trop peu souvent, bêlas, ils se sont retrouvés,
la main dans la main, pour la défense de leurs droits et de leurs
prérogatives.
C'est ainsi que le premier élan des fondateurs de la Société de
pharmacie de Bruxelles se ralentit bientôt. Au bout de six années
D,B,t,zed.yGOO^IC
386 ttCBPTIONS, PiTEB, BXCUHSIOKS, VISITES, RC.
d'existence, elle tendait à retourner dans l'oabli, quand H. le pro-
fesseur Depaire et H. Gille prirent la résolution de la ranimer; ils
provoquèrent une réunion dans ce but et le Si novembre 185S, ses
membres se réunissaient dans ia salle académique do l'Université et
prenaiBBl la résolution de ne pas abandonner à sa mauvaise fortune
l'oeuvre commune de 18i6 et de chercher à la relever par de nou-
velles tentatives.
La principale disposition adnpiée fut la publicité des procès-
verbaux des séances, et comme la Société n'avait pa^ alors d'orgnne
a elle, ils obtinrent l'hospitalité dans le Journal de pharmacie
d'Anvers. Celte mesure eut immédiatement des résultats el&caces,
mais bientôt, aux premiers jours de l'année 183t, la Société perdait
en H. De Hemptinne, le confrère émioent qui avait guidé ses pre-
miers pfts, l'homme estimé de tous qui lui avait attiré la considé-
ration du monde savant.
En cette séance solennelle où nous réveillons le souvenir de ceux
qiii ne sont plus et qui ont participé à notre œuvre, nous saluons,
en passant, avec la plus grande vénération, le nom de H. De
Hemptinne qui, aujourd'hui encore, brille comme une étoile an
firmament du passe.
Une perte aussi sensible devait enrayer nécessairement la pros-
périté de la Société; aussi le 17 mai 1855, dans le but de réagir
encore une fois contre l'indifférence et le découragemeat de ses
affiliés, admit-elle en principe la nomination de membres correspon-
dants et honoraires ; le 6 septembre de la même année, elle associait,
en ces qualités, à ses travaux quelques collègues de province et
immédiatement elle prenait un nouvel essor, tant il est vrai que
dans une grande famille comme la ndtreoùles intérêts sont généraux,
les cercles lociux seront toujours réduits à l'impuissance s'ils ne
marchent pas d'accord avec les pharmaciens de tout le pays.
B L'année 1856 fut .surtout féconde, dit M. Gille, alors secrétaire-
général, dans le conipie-rendu des travaux qu'il lut à la séance
solennelle du 16 décembre 18o7; c'est pendant le courant de cette
, année que la Société s'associa des savants étrangers; sa biblio-
thèque s'enrichit de plusieurs ouvrages importants; ses travaux
scientitiques iiugmenlèrent sensiblement, s
Le 10 septembre 1836. la Sociêlé décidait que ses procès- verbaux
seraient désormais distribués, sous forme de bulletins, aux mem-
bres de la Société, tant du pays que de l'élranger et créait ainsi ie
D,B,t,zed.yGOOg[e
mtCEmoR PU u socifrrl kotali de phauàcib 1» kiniiLLU 387
Bulletin oflQoiel de la Société de Pharmacie de Bruxelles qui est
encore son ai^ne aujourd'hui.
Le 10 rlècembre de la même année, accomplissant un pieux et
reconnaissant devoir, elle décidait la mise au concours d'une bio-
graphie des pharmaciens belges décèdes et d'une notice coucernanl
leurs travaux.
La prospérité de la Société de Pharmacie qui avait été un instant
oompromise, allait grandissant. Dirigée par un groupe de travail-
leurs inTatigables parmi lesquels se trouvaient alors MH. Thiriaux,
Belval, Wanly, Gorissen, Laneau, Gille, Seutin, De Heyer elle
poursuivait le but que lui avaient assigné ses fondateurs, défendant
d'une part avec énergie les intérêts professionnels du corps pharma-
ceutique, apportant d'autre part et oonsciencieusemenl sa modeste
pierre à rédiiice de la science. C'étaient les premières années du
Btilletin, organisé décidément en publication régulière et ne se bor-
nant plus à l'insertion seule des comptes-rendus; chacun semblait
trouver une satisfaction grande à monter à cette tribune libre, à y
exposer franchement ses idées et à y défendre avec ardeur les droits
de la profession.
Nous sommes en 1860. Soixante-trois praticiens font partie de la
Société de Bruxelles; depuis sa fondation, elle n'avait compté an
plus grand nombre d'adhérents. Nous n'avons pas besoin de recher-
cher les causes de rette prospérité, elles sautent aux yeux des moins
clairvoyants. Le Bulletin, appelant tous les pharmaciens du pays et
de l'étranger à s'immiscer aux travaux de la Société de Bruxelles,
devait trouver partout des encouragements ; il peut être vrai que les
peuples qui n'ont pas d'histoire sont les plus heureux, mais il est
certain que les sociétés qui n'ont pas d'organe sont appelées à végé-
ter dans l'eBacetnent et à disparaître dans l'oubli. La diffusion des
idées est nécessaire parce qu'elle provoque la contradiclion et quoi-
qu'on en dise, c'est dans ces polémiques, si ardentes qu'elles soient,
que les associations trouvent le secret de leur vitalité.
Une autre cause de la prospérité de la Société à cette époque ne
saurait non plus échapper à notre attention ; elle a avec notre pros-
périté actuelle une analogie trop intime.
La Société avait nommé dans son sein une commission chargée de
veiller à l'exécution de la loi sur l'exercice illégal de la pharmacie.
Il fautsavoir dequelsdéplorat)les abus nous avons toujours été
et nous sommes encore les victimes pour comprendre avec quel
enthousiasme, quelle espérance et quel nouveau courage sont
D,B,t,zed.yGOOg[e
388 lÉarnoNs, FfttES, ixcuBsioits, visites, ctc.
accueillis dans le monde phanuiiceulîque ceux qui apportent avec
eux la Terme volonté de terrasser le mal et d'ouvrir à ceux qui
soulTreDl des horizoDS nouveaux, plus larges et plus consolants.
L'idée êlail belle, la cause èlail juste, alors comme aujourd'hui,
mats si les hommes dévoués proposent, les événements en disposent.
Des querelles intestines, qui, à la lin de l'année i&di, mirent
l'existence même de la Société en péril, ne permirent pas sans
doute de poursuivre la réalisation complète d'un projet auquel de
tontes parts nos confrères avaient si sincèrement applaudi. Hais la
crise passa, elle aussi, grâce à )a fermeté de quelques membres
dévoués que la défection d'autres ne découragea pas.
Si toutes les légitimes aspirations du corps pharmaceutique ne
furent pas satisfaites, c'est cependant une époque brillante que la
Société traversa, de 1863 à 1870, alors que M. Norbert Gille, secré-
taire-général, dépensait à ce poste, tout ce qu'il avait de talent,
d'ardeur et de dévouement. Secondé par MM. De Meyer et Gorissen,
il s'est acquis pendant ces huit années des droits à notre recon-
naissance et aujourd'hui, moins que jamais, nous ne pouvons
l'oublier.
Hais les hommes disparaissent, et souvent, quand ils pourraient
rendre le plus de services. Le secrétaire dévoué de la Société de
pharmacie abandonna la modeste tribune oil il avait si énei^ique-
ment défendu nus intérêts, quand il vit s'ouvrir pour lui les portes
de l'Académie. Nous devons toutefois lui rendre cette justice qu'il
ne quitta pas son poste sans avoir désigné celui qu'il jugeait digne
de l'y remplacer.
Le successeur qu'il présenta aux suffrages des membres de la
Société de pharmacie fut acclamé dans la sé.mce du 11 février 1870.
C'était celui que noua avons l'honneur de voir aujourd'hui à notre
tête, c'était M. Louis Créteur.
Quelque mois après, quand la Société célébrait le vingt-cinquième
anniversaire de sa fondation, le nouveau secrétaire-général lui
payait aussi son droit de joyeuse entrée dans ses nouvelles fonctions
en déposant dans la corbeille jubilaire le titre àe Société Rogale, que
sans rien dire à personne il avait sollicite pour elle, auprès de
Sa Majesté le Roi.
Et ainsi, toujours, la Société de pharmacie de Bruxelles a résisté à
toutes les secousses des événements malheureux, en trouvant à cAtè
de la main fatiguée qui la laissait choir, une main plus vigoureuse
qui relevait son drapeau.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
KECIPTIOn TàM Ll SOCOTt KOTILE [)K PDÂBllAaK DE BKCXELUS 389
La marche progressive de la Société de pharmacie a toujours
dépendu de l'activité et de l'initiative de son secrelaire-fçènéral.
Il ne saurait ea être aulremenL. Dans une association de membres
pouvant se réunir aussi difficilement que des pharmaciens, il faut,
plus que dans toute autre, un pilote qui soit toujours au gouvernail;
à lui de se montrer soucieux de ce qui peut être pour elle un sujet
de prospérité ou de gloire; à lui encore de chercher à éviter tout ce
qui pourrait l'amoindrir; à lui surtout de savoir comprendre et
défendre sa dignité.
Et quand l'on sait que des destinées aussi précieuses sont remises
ainsi dans les mains d'un seul homme, il faut qu'autour d'elles, l'on
sache accepter cette personnalité tout d'une pièce, avec ses qualités
et sesdérauts. Il Taut savoir comprendre qu'a moins de se résoudre à
être la mouche du coche, cet homme veut en èire le coursier fou-
gueux et diligent. El quand il renverse tout sur sa roule pour con-
duire tout au haut le char qu'il guide, il faut savoir être indulgent
pour ses fautes eL applaudir a ses mérites.
N'oublions jamais que s'il eut des honneurs que les hommes
dévoués cueillent parfois en route, il est des périls qu'ils n'évitent
jamais. Et quand sonne l'heure oil se règlent leurs comptes, l'on
s'aperçoit toujours qu'ils ont laissé plus d'ennemis que d'amis
derrière eux.
L'un des premiers actes importants qui marquèrent la gestion de
H. Créleur fut le divorce de la Société de pharmacie et de l'Asso-
ciation générale pharmaceutique.
Je me garderai bien dans celte narration de porter un jugement
sur un fait qui ne s'accomplil pas sans un certain retentissement.
Il ne m'était pas permis cependant, en historien fidèle, de ne pas
y faire allusion, car celte séparation, on le conçoit, devait ameuter
contre la Société bien des haines et faire engendrer contre elle bien
des tentatives de desorganisation. Mais cette lutte ardente, non
interrompue de loutes parts, de toutes les heures, de tous les
instants n'esl-elle pas sa vie depuis dix ou quinze ans et te fait d'en
être sortie comme elle en sort aujourd'hui, non abattue mais grandie,
n'est-il passa gloire ?
SouiTrez donc que dos cœurs débordenl de salisfaction et de joie,
ici, dans cette séance solennelle à laquelle assistent, à câté de nos
membres, des confrères qui jadis étaient aussi des ndtres et que
dans notre bonheur nous ne fassions point de différence entre les
mains que nous serrons aujourd'hui.
D,B,t,zed.yGOO^IC
390 KKIPTIONa, FËTEB, EXCURSlOnS, rilITES, ETC.
Jusqu'en 1876, car il faut bien que nous fassions quelques étapes
dans cette marche en avant, la Société poursuivit avec calme le cours
de ses travaux. Et s'il me fallait caractériser cette dernière période,
je l'appellerais la période scienlifique. Le Bulletin, en eOet, ren-
seigne à chacune de ses pages quelque élude nouvelle et jamais
autant d'illustrations scientifiques étrangères ne sollicitereat l'hon-
neur d'être attachées à notre Société.
Un fait suffira à caraclériser cette prospérité ; les abonnés nou-
veaux à noire publication furent si nombreux que l'éditeur du
Bulletin put prendre a sa charge l'impression du journal en 1877,
sans réclamer de subside.
Cette situation permit à la Société, sur l'initiative de H. Belval,
de prendre part à l'Exposilion d'hygiène et de sauvetage qui s'orga-
nisait à Bruxelles. Il fut décidé que l'on exposerait une collection
complète de produits liesinfei^tnnts et antiseptiques.
H. Créteur qui avait été le délégué officiel du gouvernement belge
pour l'assainissement des champs de bataille de Sedan et des envi-
rons était l'homme qui pouvait mener à bien pareille tâche, aussi ne
pAt-il se dérober à ce périlleux honneur, après que H. Elelval eAt fait
remarquer à l'assemblée que personne n'était plus à même de pré-
parer et de grouper cette collection.
Le résultai fut tel qu'il avait été prévu. Cette collection, dont U
nomenclature ne comprend pas moins de cinquante produits, fit
l'admiration de tous nus collègues de Belgique, des différents pro-
fesseurs de chimie, et notamment du savant U. Fehiing de Stuttgard
qui en proclama la beauté et la pureté.
Aussi le jury dècerna-t-il à la Société une médaille d'argent et les
membres, réunis en assemblée^ le 7 octobre 1876, exprimèrent le
désir de voir H. Créteur en rester à vie le dépositaire.
Il y a quelques jours, ce succès s'accentuait encore, le jury <le
l'Exposition universelle d'Anvers ayant accordé la médaille d'or à la
Société Royale de pharmacie de Bruxelles.
En 1879, la Société prit la résolution de décerner des médailles
aux collaborateurs du Bulletin afin de stimuler leur ardeur et de
donner à la publication un intérêt plus grand.
Dès l'année suivante, la première médaille fut attribuée à
M. E. Collin, pharmacien à Verdun, pour ses travaux d'un haut
intérêt scientifique.
L'année 1880 fut remarquée par d'importants événements.
Une commission, nommée pour rechercher les modifications et les
■D,B,t,zed.yGOO^IC
BEciPTion ni u soaErt iotàlk m niiiiucit di kvxellbs 394
améliorations à apporter au ràglement social, exprima le désic de
voir élargir le cadre des membres et de le voir s'elendre à tous les
pharmaciens du pays.
LescoQsidèralioDS émises par la Commission furent jugées d'uae
telle importance que l'assemblée générale à laquelle elles furent
soumises les adopta à l'unanimité de ses membres et de tous les
points du pays, des confrères se Qrent immédiatement inscrire à la
Société de Bruxelles.
Ce courant de sympathie qui se maniTesLail si ouvertement, d'une
part, d'un autre cdle U fucililo de reunir dans la capilale les phap*
maciens de toui le pjys pendant l'exposition nationale, décidèrent
la Société Royale de pharmacie à organiser un Congrès. Celui-ci fui
ouvert le 14 août dans cette même salle académique où noua nous
trouvons réunis aujourd'hui; et H. Creleur qui, en sa qualité de
président, vient de souhaiter la bienvenue aux nombreux phar-
maciens accourus de l'étranger pour prendre part au premier
Congrès international qui ait lieu en Belgique, fut aussi celui qui,
en Sa qualilé de sécréta ire-général, salua alors les adhérents au pre-
mier Congrès belge. Ceux-ci étaient au nombre de cent trente-six;
le programme soumis à leurs discussions portait des questions
scienlitiques et professionnelles.
Les premières étaient :
i* Quel est le meilleur mode de préparation des extraits et quelle
forme doit-on leur préférer pour en obtenir une bonne conservation;
â° Quelle est la méthode la plus simple et la plus sCire pour
obtenir une bonne huile médicinale, simple ou composée;
3° Quel est le mode pratique à suivre dans les analyses des
denrées alimentaires;
i' Quel sérail, d'après l'état de nos connaissances actuelles, le
meilleur agent chimique à employer dans les cas d'épidémie;
5" Quel est le rôle et l'importance du microscope dans les études
pharmaceutiques.
Les questions professionnelles étaient au nombre de quatre :
1° Révision de In loi sur l'art de guérir ;
%' Répression du charlatanisme;
3'^ Moyens à employer pour empêcher les personnes étrangères à
la pharmacie do délivrer des médicaments ;
ï" Moyens propres à relever la profession pharmaceutique et &
rehausser la dignité professionnelle.
Je ne puis, dans cette note restreiote, rendre compte du. discos-
D,B,t,zed.yGOOg[e
392 tECBPTIOnS, FftTBS, UCU«SI0H8, TIStTES, ETC.
sions intéressâmes que sou le virent ces différentes questions; je me
borne, en rappelant les bonnes paroles que H, le professeur
De Nobele nous adressa A l'issue du Congrès, à en constater la
réussite.
t Je propose, disait-il, de voter des remerciements à la Société
Royale de pharmacie de Bruxelles, qui a pris l'initiative du Congrès
et qui a pu le (.onduire à si bonne fin. Je remercie tous les membres
de Cc'tle courageuse et savante Société du dévouement qu'ils
apportent à la grande cause de l'avancement des sciences et aux
questions relatives à l'intéréL professionnel et Je termine en expri-
mant l'espoir que le corps pharmaceutique pourra toujours compter
sur ce dévouement, s
Nos débuts en cette année 1885 où la pharmacie belge aura eu
l'honneur d'occuper psndunt quelques jours l'attention publique,
répondront à M. De Nobele, que cette Société au dévouement de
laquelle il adressait ce nouvel appel n'a pas démérité de la contiance
que nos confrères avaient placée en elle.
Hais avant d'inscrire au livre d'or de notre histoire celle page
glorieuse dont la séance d'aujourd'hui restera le plus plus précieux
feuillet, qu'il nous soit permis de parler un instant de nos travaux.
La Société Royale de pharmacie, pendant ces quarante années qui
viennent de s'écouler, au milieu des satisfactions qui encouragent et
des vicissitudes qui abattent, n'aj'amais deserie le vaste champ du
travail. El dans l'ordre scientiGrjue, comme dins l'ordre niatêrivl,
elle sut toujours se maintenir à la première place, se tenant
consciencieusement au courant des progrés de la science et défendant
avec ardeur les intérêts professionnels.
Son Bulletin témoigne de ces longues études et de ces intermi-
nables luttes et il faudrait le feuilleter d'un bout à l'autre pour
apprécier l'importance du travail produit.
Bornons-nous 6 allirmer ici qu'aucune question de sa compétence
ne lui est restée étrangère.
Nous abordons l'année 1885.
Quoiqu'il n'en paraisse rien en ces journées de fêles, la phar-
macie belge, depuis longtemps, souffre cruellement.
De toutes parts l'on a empiété sur son domaine et il faut avoir vu
le monceau de documents de la longue enquête à laquelle nous
venons de nous livrer pour savoir ce qu'il y a d'abus qui se com-
mettent à notre détriment.
Il n'y a pas de honte à s'avouer malheureax. Pourquoi cacherions-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
UCEPTION riR U SOCIÏTS BOÏALB de rHlKMlClE Dl BIUXBLLIS 393
Doos que si daos nos villes nous ne sentons pas la prolondeur de la
pluie, il y a des coins retirés de province où des conrrères n'envient
pas notre prospérité relative, mais d'uù dos voix de détresse nous
récUmenl du pain 1
Ah! elle est pénible U longue nomenclature de ces malheureux
qui se débattent dans une misère profonde, de ces pauvres honteux
auxquels la mendicité est interdite, qui n'ont que le travail de leur
intelligence et le ruile liibeur do leurs dix doigts pour nourrir leur
famille et auxquels des élrangersà leur profession volent impu-
demment et sans scrupule le pain de l'existence.
La Société Royale de pharmacie, émue de cette situation déses-
pérée, a trouvé là à défendre la plus belle des causes humanitaires
et ce sera l'éternel honneur de son président actuel d'avoir attaché
son nom a ce relèvement moral et matériel.
Six mois se sont écoules à peine depuis le jour où dans an sublime
éluii de courageuse initiative, nous jurions de consacrer à ce noble
but tout ce que nous avions d'aclivite et de dévouement.
Aujourd'hui, nos comités fonctionnent dans la Belgique entière et
de tous les coins du pays, l'êcho nous apporte le murmure d'un
long cri d'espérance qui sera bientâl, — que nos confrères en
acceptent l'augure — une clameur de soulagement.
En cette séance solennelle à laquelle non seulement nos illustres
confrères étrangers nous ont fait l'honneur d'assister mais à laquelle
nous avonsconviô l'élite de la pharmacie belge, nous demandons
aide et protection à tous ceux qui, dans la haute position qu'ils
occupent, peuvent nous faciliter notre tâche.
Depuis six mois, quatre vingt-cinq membres nouveaux se sont
fait inscrire à la Société de Bruxelles. Ce chiffre seul est plus élevé
que le nombre de membres que la Société ait compté jamais en
totalité, aux périodes les plus Qorissanles de son existence.
C'est avec un légitime orgueil que nous enregistrons ce fait, car il
prouve que nous sommes en communauté d'idées avec les pharma-
ciens du pays entier et c'est un grand encouragement pour nous de
savoir que nous avons à ce point la coofiancu du corps pharma-
ceutique.
En 1857, H. Norbert GiUe, alors secrétaire -général, terminait
ainsi son rapport annuel :
« Bruxelles possède, vous le savez, dos pharmaciens qui par
s leurs travaux ou par leur position^ peuvent donner encore à la
» Société plus de relief et de considération; ces hommes, dévoués
D,B,t,zed.yGOO^Ie
394 iWCmioiia, iItes, ixcuitsiom, ubitu, ktc.
» comme nous à la causa de la pharmacie et aux sciences qui s'y
t rallacbeot se lienneol éloignés de nous. Eh bien, Messieurs, je Tais
» un appel k voire dévouement a la cause de l'intérêt général qui
» est celle de notre Société ; lâchez de ranimer ceux qui sont froids;
> cherchez et failes disparaître, si c'est possible, les causes qui pro-
> duisent l'indifférence et vous aurez consolidé et assuré l'eiisteoce
» de la Société de pharmacie de Bruxelles. >
Après trente ans, ces paroles sont encore d'actualité; ce qui était
vrai alors l'est aujourd'hui.
Le jour où tous nos confrères comprendront la nécessité d'une
siDcëre union, en vue d'un but commun à atteindre, le Comité de
défense que nous venons d'instituer aura terminé sa mission, car
la guerre qui nous est faite ne saurait se prolonger en présence de
la coalition de nos efforts.
C'est celte union, absolue, dégagée de tous ressentiments et de
tous regrettables souvenirs, réalisée dans une pensée commune
d'intérêt et deconCcalernilé que nous souhaitons aujourd'hui.
En terminant, après avoir retracé briévemeol le passé de la
Société Royale de pharmacie de Bruxelles et constaté sa prospérité
actuelle, nous avons de grands devoirs à remplir.
Devoirs de reconnaissance d'abord envers les fondateurs de la
^cielé dont huit seulement, HM. Depaire, Ernutle, Finoelsl, Nor-
bert Gille, Guris, Rayser, Seutio et Vanden Gorput, survivent
aujourd'hui à l'œuvre de 4846.
Parmi les émiaents confrères que nous avons perdus, c'est avec
un touchant respect et une profonde gratitude que nous rappelons
les noms de de Hemptinne, Piron, De Ueyer,
L'amour de la profession était dans leur cœur à ces braves qnî
ont élevé l'édiGoe que nous couronnons aujourd'hui et nous pouvons
dire en évoquant leur souvenir que c'est le feu sacré de leur art qui
a consumé leur existence.
A ceux qui nous ont quitté, aigris dans l'ardeur de nos luttes,
nous ne sommes pas moins reconnaissants du concours qu'ils ont
prêté à l'œuvre commune et le jour où ils auront la magnanimité de
rentrer dans nos rangs, ce sont des bras dès aujourd'hui ouverts
qui les y recevront.
Aux autorités et aux confrères élrangers qui ont honoré de leur
pcésenu noire séance solennelle, nos remerciemenis chaleureux.
ils ont relevé pat leur présence l'eolat de cette cérémonie et ils san-
roQl dé^pruuiis combien nous néritions de les recevoir.
D,B,t,zed.yGOO^IC
UOPTIOn PIB Ll bociBté ROVUB DB PHABMàQB db bbuxbllks 39o
A ceux qui demain viendront grossir nos rangs el partager l'ar-
deur de nos luîtes et de nos travaux, nous souhaitons dès maintenant
la bienvenue, car la séance d'aujourd'hui n'esl qu'une balle sur la
route de nos devoirs.
Si nous entrevoyons au bout le but que voulaient atteindre nos
fondateurs, le chemin â parcourir est long encore.
Nous franchirons la dislance d'autant plus vite que nous serons
plus nombreux.
Il ne doit pas pouvoir se dire que des hommes d'une même pro-
fession, ayant mêmes intérêts, mêmes idées, mêmes aspirations
n'ont pu se trouver d'accord sur le lorrain de leurs intérêts
communs.
Dès demain, nous nous remettrons en marche, les anciens avec
les jeunes, les amis avec les reconciliés, tous, bras-dessus, bras-
dessous, les mains dans les mains, au son de la même fanfare et
derrière le même drapeau. {ApplaudissemerUs prolongés)-
M. le président accorde une seconde fois la parole à
M. Victor Reding, secrétaire-général, pour proclamer les
noms des personnes auxquelles la Société de pharmacie de
Bruxelles avait accordé le titre de membres d'honneur et de
membres associés. Furent proclamés :
MEUBBES D'HONNEUR
MM. D' Viœnte Martin de Argenta, Président du Collège des phar-
maciens de Madrid.
Ankersmit, P., ancien Président de la Société de pharmacie
d'Amsterdam.
Blas, C, professeur à l'école de pharmacie de l'Université do
Louvain.
Bocquet, H., Président de la Société de pharmacie de Louvnin.
D' Gb. BrunnengiSber, Sénateur, Priiside'nt do la « Doul-
scber Apotheker Verein. >
Brunker, James, Président de la Pharmaceutical Society oE
Ireland.
Bultot, H., pharmacien, à Liège.
H. le Commandeur tjtanisloa Connizzaro, Sénateur, professeur
à rUniversité de Rome, délégué du Gouvernement Italien.
«2.
D,B,t,zed.yGOO^IC
396 UtCEPIIOHS, FftTES, EXCUKSIOHS, TIStTU, ETC.
MM. Caries, P., ProFesseur-agrège à la Faculté de pharmacie de Bor-
deaux, délégué du GouvernemeDt Français.
Garteigbe, H-, Président de la < PharmaceuUcal Society of
Greatfiritain. t
J.-B. Depaire, Professeur à l'école de pharmacie de l'Universtté
de Bruxelles.
DelcomJDéte, Professeur de pharmacie à Nancy, délégué du
Gouvernement Français.
Dumouliu, N., Professeur à l'école de pharmacie de rUoiversîté
de Gand.
DrageDdorff, Georges, Professeur à l'Université do Dorpat,
Russie.
Pidier, Jean, délégué du Gouvernement Austro-Hongrois. Pré>
sideat de la Société des pharmaciens de Vienne. (Gremial-
vorstand).
D'Pinkeloburg, Professeur à l'Université de Bonn.
Forsmann, Alex., Président de l' i Allerhdchst beslâtigte St-
Peterburger pharmaceutische Gesellscbafl. »
Gilkinel, A., Professeur à l'école de pharmacie de l'Université
de Liège (Rappel).
N. Gille, Président honoraire de l'Association générale pharma-
ceutique de Belgique, etc.
Godfrin, Professeur de matière médicale à l'école de phar-
macie de Paris, délégué du Gouvernement Français.
D' Richard Godeffroy, Professeur, directeur de l'école phar-
maceutique de Vienne.
Greenish, Thom. Edw,, ancien Président de la c Pharnoa-
ceutical Society of Great Britaîn. t
J. Gys, Président de la Société de pharmacie de la Flandre
Orientale.
Lepage, H., Président de la Société des pharmaciens de l'Eure.
Lolar, Professeur de pharmacie à la Faculté de Lille, délégué
du Gouvernement Français.
Lotze, Ërnesl-Guslave. conseiller d'Etat; Président de la
Société pharmaceutique du Danemark.
Madsen, H. -P., Président de la Société pharmaceutique de
Copenhague, délègue du Gouvernement Danois.
A. Martin, Président du Cercle pharmaceutique du Hainaut.
Héhu, G., Pharmacien de l'hApital de la Charité.
Melsens, L., membre de l'Académie des Sciences, à Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOO^IC
MapnoH PAR Là sociftrti kotàlb db pbarmagii »e brcxellcs 397
HH. Michelin, H., PrésideDt du Conseil muoicipal de Paris.
H. le Commandeur Luidgî Hosca, Doyen de ta Sociélé de phar-
macie de Turin.
Pelit, Anhur, Président de l'Associaliot) générale des phar-
maciens de France.
Redwood, Th., Président du 5"' Congrès pharmaceutique de
Londres.
John Richardson, membre du Comité de la ( Pharmaceutical
Society of Great firilain. »
ly Schaoht, C, Président de la < Verein der Apotheker Berlins ».
Sebardt, Wilhem, délégué du gouvernement Suédois.
D. Van Baslelaer, Président du 6™' Congrès international phar-
maceutique.
Vande Vyvere, Ernest, Secrétaire-général du 6* Congrès inter-
national pharmaceutique.
Verhassel, El., Président de la Société de pharmacie d'Anvers.
Ant, Von Waldheim, Président de la Société de pharmacie de
Vienne.
MEMBRES ASSOCIÉS
MM. Allewaert, Ach,, Secrétaire de l'Union pharmaceutique delà
Flandre Orientale.
Anneessens, C, Secrétaire de la Société de pharmacie d'Anvers.
D' Boltger, H.-J., Rédacteur du Pharmaceutische Zeittmg fur
Pharmacie de Berlin.
Bratimos, C, Secrétaire de la Société de pharmacie d'Athènes.
Bretlner, Maximilien, pharmacien, à Galalz, (Roumanie).
Chapelle, F., Président de la Société des pharmaciens de l'Est.
D' Golignon, L., délégué de la Principauté do Monaco.
Culot, P., Secrétaire de l'Union pharmaceutique de l'arrondis-
sement de Charleroi.
Heger, Hans, Rédacteur du Pharmaceutische Post,
Herlant, Achille, Professeur de l'École de pharmacie de l'Uni-
versité de Bruxelles.
José Joaquim Alves, délégué de la Société de pharmacie de
Lisbonue.
Lalieu, Alf-, pharmacien, à St-Hubert.
Lamury, Adolphe, Secrétaire du Cercle pharmaceutique du
Hainaut.
D,B,t,zed.yGOO^IC
398 UCSPTIOHS, PftTEB, BXCDlBIOm, nSITBS, RG.
MH. Liesch, Ferdinand, pharmacien, à Eich sur l'Atzelte, Grand-
Duchà de Luxembourg.
Hiddleton, T., pharmacien, délûgué du Gouvernement du
Chili.
Beber, Burkhard, Bédacleur du Progrés pharmaceutique de
Qenève.
Benkin, Alexandre, Secrétaire de la Société de pharmacie de
Louvain.
Shillinglaw, Harry, Secrétaire de la Société de pharmacie
d'Australie.
Stearns, Frederick, délégué de l'Université de Michigaao (États-
Unis).
Van Engelen, A., Professeur-agrégé de l'École de pharmacie de
l'Université de Bruxelles.
D' Wefers-Beilinck., Professeur à l'Université d'Utrecht.
Joseph Zanni, délégué de la Société de pharmacie de Gonstanti-
nople.
La proclamation des membres hoaoraires et des membres
associés est suivie de longs applaudissements, qui ne se
terioiaent que lorsque le Président lève la séance.
La plup)art des assistants, que les deinières paroles de
M. le secrétaire-général Reding ont élcctnsés, se dirigent
bras dessus, bras dessous, mus par des sentiments de con-
fraternité sincères et unanimes, vers l'hôtel Mengelle, oîi
avait lieu le raoût oflfert par la Société royale de Pharmacie
de Bruxelles.
- Le comité de la Société a pris les devants, et qoaad les
invités arrivent rue Royale, ils sont prêts à les recevoir.
H. L. Créteur, président, A. Jonas et Martiny, vice-présidents,
Victor Reding, secrétaire-général, Emile Ramlot, secrétaire-
adjoint et Van Eeckhoven, trésorier, leur souhaitent la bien-
venue à la porte des salons, où un service d'honneur est fait
par des commissaires aimables et prévenants, qui ont tous à
la boutonnière un rubaa vert et rouge : les couleurs de la
ville de Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOOg[e
IfiCEPTIOn PàB LA SOCIlTÊ ROIALB M PHAtMACII DS lEDXBLLBt 399
Toutes les notabilités du Congrès assistent à la fâte. On y
remarque également, parmi le monde officiel, M. le prince
deCaraman-Chimai, ministre des affaires étrangères; M. Ver-
geté, gouverneur du Brabant; M. l'échevin Walravens, ff. de
Bourgmestre de la ville de Bruxelles; M. l'échevin Becquet;
MM. Steens et Kops. conseillers communanx; M. Beco, cbef
de cabinet de M. le Ministre de l'intérieur et de l'instruction
publique ; M. le comte d'Oultremont, commissaire-général
du gouvernement près l'Exposition nniverselle d'Anvers;
M. le comte du Chastel, commissaire du gouvernement près
des sections étrangères; M. Rousseau, recteur de l'Université
de Bruxelles ; M. Grocq, sénateur ; M. Berge, ancien dé-
puté, etc., ainsi que les représentants de tous les journaux
politiques et scientifiques de Bruxelles et de plusieurs
oi^anes de province et de l'étranger.
La fête débute par un splendide concert dans lequel se
font entendre M"' de Saint-Moulin, cantatrice, M. Goffoel,
premier ténor du théâtre d'Angers, M. Galesloot, basse, et
M. Victor Massage, pianiste.
Après une brillante ouverture pour piano, qui sert à faire
valoir à M. Massage son talent de pianisie, on entend succes-
sivemeot : Air du cor (Flegier), chanté par M, Galesloot ;
Suzanne (Paladhile), chantée par M. Goffoel; Air de Samson
et Dalila (Saint-Saens), chanté par M"" de Saint-Moulin ;
Couplets de Philimon et Baucis (Gounod), chantés par
M. Galesloot; Manon (Massenet), chanté par M. Goffoel;
Cenerentola (Rossini), chantée par M"* de Saint-Moulin.
M. Massage accompagne les chanteurs qui ont prêté leur
gracieux concours à la fêle offerte, au Congrès, par les
membres de la Société de pharmacie de Bruxelles.
Mous nous dispenserons de prôner les artistes qui se firent
entendre dans celle soirée. M"° de Sainl-Moulin, dont la belle
voix de contralto a fait une vive impression ; M. Galesloot,
la basse puissante et M. Goffoel, le ténor si apprécié d'Angers,
sont trop connus dans le monde musical pour que nous nous
attardions à faire leur éloge. Les applaudissements qu'ils
D,B,t,zed.yGOO^IC
400 RËCEETI0»8, FÊTES, BICCISIOHS, VISITES, XTC.
recueillirent, à la fin de chacan des morceaux du concert,
prouvèrent à ces arliâtes de valenr en quelle haute estime
les auditeurs tenaient leurlaleDt.
La fête, qui avait débuté par un concert, a âni par on
souper à l'américaine, admirablement servi. Le buffet a été
fort visité et les invités ont fait honneur au menu.
La Société avait fait royalement les choses, et les organi-
sateurs de la fête, MM. A. Buzon, Em. Ramiot et V. Reding
ont droit à des félicitations toutes spéciales.
Après le menu, les commissaires, qui eux également méri-
tent des éloges pour la façon délicate dont ils se sont acquît-
lés de leur mission, circulent dans les groupes avec des
caisses de cigares et présentent le havane si cher aux gour-
mets de la plante de Nicot.
C'est à ce moment que la fraternisation prend ses droits,
on voit se former des groupes d'individualités les plus
disparates au point de vue des nationalités. M. le Président
de la Société de pharmacie de Bruxelles, M. le Président du
Congrès et M. le prince de Caraman-Chiniai, vont de groupe
en groupe ; celui-ci surtout se prodigue et parvint aisément
à capter, par les paroles aimables dont il a le secret, l'estime
et la sympathie de tous les étrangers.
Cette belle fête se termina très tard, les douze coups de
minuit avaient sonné depuis longtemps, lorsque les derniers
invités quittèrent l'hôtel Mengelle, en emportant un éternel
souvenir de cette réception.
La confraternité, à laquelle le secrétaire-général avait fait
appel, n'a pas été un vain mot. La cordialité la plus franche
n'a cessé de régner au sein de cette grande fête de famille,
dans laquelle il n'y a eu d'autres nuages que ceux de la
fumée des cigares.
D,B,t,zed.yGOOg[e
TUm 1 L BCOLB DE PHÀBlUCn DE BBUIBLUi
VISITE A l'École de pharmacie de Bruxelles
Le mercredi, 3 septembre, vers onze heures et demie du
matin, à l'issue des séances de sections, un grand nombre de
membres adhérents au Congrès, se réunirent au bas du
grand escalier d'honneur du Palais des Académies, pour se
rendre, sous la conduite du bureau du Congrès, à l'Université
libre de Bruxelles, pour visiter les locaux de^ inslallalioas el
les collections de l'école de pharmacie de Bruxelles. M. De-
paire, accompagné de MM. Herlant el Van Engelen, reçoit les
visiteurs et leur montre les locaux dont dispose l'école de
pharmacie.
Avant d'aborder la visite des diverses salles, il ex-
plique, aux visiteurs, dans quelles conditions doivent se
trouver les jeunes gens qui se présentent pour suivre les
cours de l'école 'de pharmacie. Il indique ensuite quelles sont
les connaissances exigées du candidat en pharmacie qui
désire passer son examen de pharmacien. « Il y a, dit-il,
» deux espèces de jury pour la délivrance du diplôme de
B pharmacien : le jury nommé par les Facultés et le jury
9 central ou gouvernemental. Les diplômes délivrés par ces
» jurys ont la même valeur; ils ne sont valables qu'après
D avoir été soumis à la Commission d'entérinement, qui
9 examine si la loi a été respectée et si le récipiendaire a fait
B deux années de stage dans une officine. Ce stage peut se
» faire, soit pendant, soit en dehors des années d'études,
B mais après l'examen de la candidature. »
M. le professeur Etepaire fait ensuite remettre à chacuD
des visiteurs une notice sur l'école de pharmacie de Bruxelles,
et on passe à la visite de l'établissement.
Dans le sous-sol se trouvent les magasins, les compteurs
à gaz et à eau, l'appareil de cbau^ge, la loge du concierge
et ses dépendances.
On a établi au rez-de-chaussée un vaste laboratoire, muai
D,B,t,zed.yGOOg[e
402 itQtpnoHS, rtns, ncuisicm, Toim, btc
de tous les appareils Décessaires aux opérstioos chimico-
pharmaceuliques et analytiques. Chaque élève y a sa place
spéciale, sa botte de réactif, ses iiisiruments, ses appareils et
ses ustensiles, dont il est responsable.
Au premier étage se trouvent le grand auditoire^ la salle
des instruments de précision et le laboratoire particulier pour
l'usage du proresseur de chimie pharmaceutique, d'analyse
chimique et de toxicologie.
A l'occasion du Congrès, on avait autorisé des fabricants
d'appareils et d'instruments nécessaires aux pharmaciens,
qui en avaient fait la demande, d'y établir une exposition de
leurs produits.
MM. DrosteQetWilliquet,deBruxelles, y avaient rassemblé
une magnifique collection de verreries et d'appareils phar-
maceutiques. Le premier, qui est le représentant et le
dépositaire de la firme E. Leybolds-Nachfolger, de Cologne
(verreries et ustensiles pour pharmacies), et de la maison
Cari Zeiss, d'Iéna (fabricant de microscopes), avait réuni,
dans une exposition très bien grou['ée, tous les objets
imaginables pour l'installa lion d'une pharmacie. Les visiteurs
admiraient spécialement ses magnifiques bocaux et Qacons
avec étiquettes vitrifiées, son superbe choix de balances
ordinaires et de précision, ses presses, ses appareils dîstil-
laloires. ses piluliers, ses granuliers, etc., etc. Leur attention
était également attirée par les magnifiques microscopes de
Zeiss, les célèbres accessoires microscopiques du même
labricanl, ainsi que par les superbes collections de prépara-
lions microscopiques exposées pa)- M. Droslen.
La salle de microscopie, un laboratoire spécial pour le
professeur, la salle du jury d'examen et un laboratoire pour
les élèves qui se présentent à l'examen pratique, sont disposés
an second étage.
An troisième se trouve la salle des collections de matière
iiK'uicalc et d'iDâtruments anciens et nouveaux, destinés à
l'exercice de la profession de pharmacien.
M. Depaire dirige la visite des divers locaux avec celle
D,B,t,zed.yGOO^Ie
nsn% A l'bcou m phàuuoi db mnaun 403
a&biljté qui le caractérise, il répond à tontes les questions
qui lui sont posées, donne toutes les explications qui lui sont
demandées et fait remarquer les progrès réalisés dans l'instal*
lation de la nouvelle école de pharmacie.
Les visiteurs remercient l'hoBorable professeur el se reti-
rent, vers une heure, enchantés de la réception cordiale qu'il
leur a faite, et des pi-évenances dont ils ont été l'objet.
EXGUHSION CHAMPÊTRE XV BOIS DE LA CAHBRB
L'Association générale pharmaceutique de Belg:ique, où le
Comité organisateur du Congrès avait jugé opportun d'aban-
donner, pour un jour, tout le fatras des réceptions officielles
et des discours plus ou moins imposés. II avait pensé qu'il
aurait devancé le désir de tous les membres adhérents du
Congrès, en leur faisant savourer les délices d'une belle
soirée d'arrière-saison dans une fâte de famille, où l'on pût
s'amuser et fraterniser sans les dures exigences de l'étiquette.
II avait choisi la soirée du mercredi, 3 septembre, pour
offrir aux membres du Congrès, et à leurs dames, une
promenade au Bois de la Cambre avec concert et garden-
party dans l'île.
M. le secrétaire-général et MM. les questeurs A. Bqzod,
Deloose, V. Reding et Ch. Vandenbroeck avaient été désignés
pour s'occuper de l'organisation de cette fête.
Des dispositions spéciales avaient été prises pour le trans-
port des excursionnistes. Le rendez-vous avait été fixé à
sept heures précises du soir, à l'emplacement de l'ancienne
porte de Namnr, à l'intersection des boulevards du Régent
et de Waterloo.
A l'heure fixée pour le départ, près de quatre cents per-
sonnes se trouvent au lieu de réunion. Trois trains spéciaux
de tramway à vapeur chauffent pour le transport des invités.
Les tramways sont pavoises el personne d'autre que les
D,B,t,zed.yG0dg[e
iOi KfiCBraons, fItes. EicuHsions, visites, etc.
membres da Congrès et lenrs dames ne peut y prendre place.
Quand tous tes excursion oistes sont placés, on donne le
signal du départ et tes tramways se suivent à cinq minutes
d'intervalle. On stoppe, on est à la Petite Suisse de Boendael ;
tout le monde descend.
Mais l'obscurité de la nuit a remplacé la lumière du jour.
La forât est devant les voyageurs et quelques-uns hésitent
à y pénétrer. Heureusement que le comité a prévu les objec-
tions de ces timorés. Les torches s'allument, les artiSciers
font flamber des Rammes de Bengale el c'est à la faveur de
ces lumières artificielles que l'on se met en route.
Les étrangers admirent la belle disposition des promenades
de la foiêt. Ici se trouvent des arbres séculaires, des hêtres
élégants, des chênes rugueux et robustes ; là une futaie
compacte et élevée, plus loin des groupements d'essences
diverses ; le pay.sage change à chaque instant. On passe sur
le pont du grand ravin, au même instant celui-ci s'illumine
des lueurs rouges du nitrate de strontiane; on s'arrête quel-
ques instants pour admirer la beaulé de ce site pittoresque,
mais los guides pressent la colonne. On quitte la grande
route et on s'engage dans un large sentier, bientôt on voit
de loin, à travers le feuillage, mille feux de diverses couleurs,
qui se réfléchissent dans les eaux du lac.
On arrive sur les rives de celui-ci. Au milieu de l'eau se
dresse l'tle, illuminé à giorno, ressemblant à un palais de
Mille et une nuits; ainsi aperçue avec ses multiples réflexions
dans l'eau, l'illumination présente un coup-d'œil charmant et
original.
Nous voici à l'embarcadère, un solide bateau, tout décoré
de lanternes chinoises, y attend les invités. Le comité orga-
nisateur a pris tontes les dispositions pour éviter les acci-
dents : le nombre des voyageurs à transborder, en une fois,
est limité à soixante.
Le bateau fait huit voyages avant d'avoir transbordé tous
les invités, car un grand nombre de ceux-ci se sont rendus
au bois par d'autres voies.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
EXCOKSION GBAIlP6TaE AU BOIS DE U UnHI 405
Au moment d'aborder l'tle, celle-ci présente un vaste
embrasement fantastique, des feux de Bengale, allumés dans
tous ses recoins, lui donnent tout à la fois un aspect étrange
et merveilleux; une déliceuse musique se fait entendre, c'est
l'air national de nos amis de la Néerlande; il est bientôt suivi
de tous les airs nationaux des pays représentés au Congrès.
Les derniers voyageurs sont passés au moment oii l'orchestre
eutonaa le dernier air national.
Alors commence un charmant concert, à plusieurs reprises
vivement applaudi. Le programme de ce concert, que nous
recopions ici, est supérieurement exécuté.
PROGRAMME DU CONCERT
PB EH [ÈRE PIRTIE
I . Airs nationaux ,*,
i. Michel Strogo/f, retraite lartare. . . Rdberstbih
3. Ungarische Lustspiel, ouverture hongroise . Eeler-Bela
i, The last Rose of Summer, faolaisie . . . Kapi
5. Bruxelles, polka pour pialon, exécutée par
M. Michel Batifokt
deuxiKmi PAHni
^ . La Dame de Pique, ouverture .... Svnt
t. Grande/àn^aùt'e, pour tuba, exécutée parH.Gorez SCHREutn
3. Concert dans le f^llage, pour petite llùl«, exécuté
par M, De Vogelaere GoBBtBHTS
i. La Fille du Tambour-major, fantaisie. . . Oppenbich
5. Laura, valse de VEtudiant pauvre . Milloghbr
Chacun se demande quelle est cette admirable musique
qui vient distraire pendant quelques heures les congressistes
de leurs graves occupations. Les morceaux sont supérieure-
ment exécutés ; tout le monde rend justice aux excellents
musiciens qui composent l'orchestre, ils enlèvent toutes les
parties du concert avec un maëstrio extraordinaire. On
n'entend que des félicitations à leur adresse, surtout à celle
de leur directeur, M. Dubois, sous-chef de musique au régi-
ment des grenadiers, qui avait trouvé moyen de composer un
D,B,t,zed.yGOO^IC
406 UOtPTIOHS, F&TES, EXCCBSIOKS, TISITIS, ETC.
orchestre avec des musiciens qai sont pr^que toas des
solistes de la musique du régiment du Roi ; aussi les applau-
dissements ne )eur Qrenl-ils pas défaut, à l'issue de chaque
morceau du concert M. le président du Congrès se fit auprès
de M. Dubois l'inlerprièe de la salislaction générale, et lui
exprima ses félicilalions et ses remerciements.
Des bouquets sont offerts aux dames ; oq passe des
plateaux chargés de consommations et des rafraichissemeots
de diverses espèces circulent pendant le concert ; tout le
monde est ravi de cette belle soirée, et c'est avec une appré-
hension générale que l'on voit arriver te dernier numéro du
concert.
Une députation très nombreuse se rend chez les membres
organisateurs, et leur sollicite une partie dansante. Le temps
est superbe, la soirée magnifique, la musique excellente, les
dames charmantes; on est en famille. Le comité n'hésite
point, un bal champêtre est improvisé, et bientôt l'on voit la
plupart de ces illustres savants, accourus des divers points
du globe pour s'occuper des questions vitales humanitaires,
tournoyer aux sons d'une valse entraînante ; ils comprennent
qu'il est des moments dans la vie où l'homme de science
doit se dépouiller de l'austérité de l'académicien pour donner
du repos à l'esprit et pour stimuler celui-ci par des exercices
corporels.
Mais il se fait tard, bien lard, et l'on doit partir, si
l'on veut se trouver à l'heure convenue, pour l'excursion à
Gand, à la gare du Nord. Un dernier galop et le signal du
départ est donné. Le passage se fait sans accidents, les
premiers arrivés attendent les derniers passagers, les porteurs
de fallots se rangent, la musique se met en télé de la colonne,
c'est au son d'un pas redoublé et à la lumière des torches et
des flammes de Bengale que se fait la traversée du Bois.
On arrive à la Pefile-Suisse, on s'embarque, la musique
prend place dans une des premières voitures et charme le
voyage par ses airs variés. Nous voici à ixelles, tout rentre
dans le silence et ta jouiiiée de mercredi a fait place, depuis
D,B,t,zed.yGOO^IC
Bzcuuioif À Giim 407
longtemps, à celle de jeudi, lorsqu'on débarque porte de
Namur.
ChacuD emporte de cette fête, plu4 particulièrement orga-
nisée par MM. A. Buzon et V. RediDg, qui ODt en cette
circonstance montré une fois de plus ce que peuvent l'acti-
vité, l'ardeur juvénile et le dévouement d'hommes intelli-
gents, le plus agréable et le plus durable souvepir.
EXCtJHSION A GAND
Cette excursion avait été fixée au jeudi, 3 septembre 1 S85.
Vers huit heures et demie du malin, un grand nombre de
membres du Congrès se trouvaient à la gare du Nord, quel-
ques-uns semblaient encore très fatigués de la veille; mais ils
auront le temps de se reposer dans le train. Des cartes
spéciales sont mises à la disposition des excursionnistes. A
neuf heures précises, la locomotive fait entendre le sifflet du
départ et les voyageurs sont rapidement entraînés vers Gand.
Le voyage en exprès dure cinq quarts d'heure; à dix heures
dix-sept minutes, un deuxième coup de sifflet anoonce
l'entrée du train dans la gare du Sud.
Sur le quai se trouve une dépulation de l'Union pharma-
ceutique de laFlandre orientale; elle est composée de MM. De
Nobele, vice-président, Fretin, Tant et Teurlings. A la des-
cente du train, M. De Nobele souhatte ta bienvenue aux
excursionnistes.
On sort de la gare, mais le temps qui est couvert depuis
le malin, devient tout à coup franchement mauvais; de
brusques rafales soulèvent des nuages de poussière, et de
larges gouttes de pluie tombent à profusion. Heureusement
ce n'est qu'une alerte, et bientôt le temps se rassénère.
La réception à l'hôtel-de-ville doit se faire à onze heures ;
on profite du temps disponible pour se rendre à l'hôtel-de-
D,B,t,zed.yGOOg[e
408 ■scBmoni, nmu, ixcrasioits, ruine, irc.
ville par le diemiD des écoliers. Les membres du Congrès
sont conduits à travers la ville par la députation gantoise, qui
leur moQlre la magnifique place du Marché-du-Vendredi, oh
Jacques Vau Artevelde haranguait les fiers communiers du
iiv* siècle. Au milieu de cet antique forum gantois se dresse
la statue du célèbre tribun flamand. Au coin du marché, on
voit UQ pignon à gradins et une tourelle, c'est le bâtimeot
désigné sous le nom de CoUadezolder. Les excursionnistes
admirent cet édifice gothique du xiii' ou du iiv siècle, resté
à peu près intact, dernier spécimen des maisons à tourelles
et à pignons pittoresques qui entouraient jadis cette place qui
rappelle tant de souvenirs historiques.
Un peu plus loin on aperçoit la flèche et les petites chapelles
qui entourent le chœur de Saint-Jacques. Cet édifice est sur-
tout remarquable par ses tours dont la partie inférieure est
romane. Elle fut construite an m* siècle, et les plus beaux
marbres furent employés à la couslruction intérieure de ce
monument qui renferme le mausolée de Jean Palfijn, célèbre
médecin du xtii° siècle, qui inventa le forceps. De là, on se
rend sur le quai, au bord de la Lys, pour jeter un coup-d'œil
sur le grand canon que les uns nppellent Rooden duivel
(le diable rouge), parce qu'il avait été peint en cette couleur,
mais qui est plus communément connu sous le nom deDulU
Griete (Marguerite l'Enragée).
Cette énorme pièce, qui pèse au-delà de 33,500 livres, se
compose de grands cercles de fer forgé, réunis entre eux. Sur
la culasse sont gravées en relief les armes et les briquets de
la maison de Bourgogne. Elle a une longueur de 5 mètres, a
environ 3 mètres de lour et sa bouche mesure O'Qâ de
diamètre intérieur. C'est le plus considérable des engins de
ce genre, il dépasse sous tous les rapports la Holle Griete, de
Diest, la bombarde cerclée de Honlleur, la Meg d'Edimboui^,
le Pistolet de poche d'Elisabeth, de Douvres, lea grands
canons des Dardanelles, de Tudela en Navarre, de Saint-
Pétersbourg et de l'arsenal de Copenhague.
n paraîtrait que Philippe Van Artevelde l'employa au sié^
D,B,t,zed.yGOO^IC
BXCIIRStCn A GàRD (09
d'AadeDaerde, eo 1382, mais ce fait est loin d'être prouvé.
On traverse ensuite le pont du Laitage, et on se trouve de-
vant deux spécimeDH vraiment remarquables de l'architecture
flamaDde du xviii° siècle. La haute façade du coin se termine
par an pignon, à lignes tourmentées, et orné de trois gra-
cieuses statuettes représentant la Charité, la Foi et l'Elspé-
rance. D'une grande lucarne sort un buste représentant un
joueur de flûte. Six bas-reliefs en terre cuite complètent la
riche décoration de cette maison : sur l'un d'eux, un cerf
ailé avec l'inscription : Den viiegenden hert, sert d'enseigne;
les cinq autres représentent des scènes mythologiques. La
maison d'à côté a conservé son ancien toit, orné d'une petite
fenêtre qui se cache discrètement entre les deux pignons.
Les bas-reliefs représentent six des sept œuvres de misé-
ricorde.
Mais nos guides nous arrachent bientôt de ce coin de Gand
appelé le rendez-vous des gourmets de l'archéologie, et nous
conduisent au pas accéléré vers l'hôtel-de-ville. Il est onze
heures, et il ne faut pas faire attendre l'Administratioa com-
munale.
On arrive devant la façade gothique de ce splendide
monument, malheareusemenl inachevé, et à laquelle on
accola successivement la lourde construction à pilastres,
occupée par les bureaux de l'état-civil, et l'aile du Marché-
au-Beurre, à laquelle on donna une façade monotone et
banale, froidement décorée à l'italienne au moyen de lourdes
colonnes engagées dans le mur, et servant en quelque sorte
d'encadrement aux fenêtres. A l'instar du mur du Colysée,
qui apparemment a servi de modèle à ce genre de construc-
tion, les colonnes du rez-de-chaussée appartiennent à l'ordre
dorique, celles du premier étage à l'ordre inooique et celles
du deuxième étage à l'ordre corinthien.
Ces diversités de style ne font que mieux admirer les
beautés de la façade gothique, que l'on doit examiner avec
un soin tout spécial. Elle présente une ciselure architecturale
poussée à l'extrême, et une profusion de découpures exquises
D,B,t,zed.yGOOg[e
410 ucErnoifS, fStss, Eiccutan, nsrm, ktc.
qui donnent à la pierre la légèreté et la grâce de la dentelle.
Du côté de la rue Haut-Port on remarque une petite tribune
ou bretèque qui constitue un véritable bijou arcbitectural ; le
magniQque escalier et la partie angulaire, arrondie eu guise
de tour et qui est ornée à la partie du premier étage, d'un
balcon ajouré d'un fort bel effet. A peine a-t-on le temps de
jeter un coup-d'ceil sur toutes ces beautés, que l'on est reça
à l'entrée de l'édifice comosunal par M. le président Gys, à la
tête d'une nombreuse dépuiation de membres de l'Union
pharmaceutique de la Flandre orientale.
M. le président souhaite la bienvenue aux membres du
Congrès qui ont bien voulu se déplacer pour rendre visite à
leurs collègues de Gand, et on se rend dans la salle du Cod-
seil communal.
La vaste salle, remarquable par sa magnifique boiserie,
son manteau de cheminée et l'ensemble de son ornementa-
tion, est trop petite pour la circonstance.
Au bout de quelques minutes d'attente, M. le Bourgmestre
Lippens, MM. les échevins Coison et Voituron et M. le secré-
taire communal font leur entrée dans la salle et saluent
* l'assemblée qui leur répond par d'enthousiastes applaudisse-
ments.
M. le président Gys s'avance et prononce les paroles soi-
vantes :
HOlfSIBUK U BoniGMESTU,
En consentant à recevoir les membres du Congrès de pharmacie
et de ctiimie, l' Administration communale de Gand a prouvé une
fois de plus, quelle est sa sollicitude, pour tout ce qui, de près ou
de loin, touche à l'iotérët des populations.
Vous voyez devant vous, non seulement ce que notre art compte
de plus distingué, mais nombre de ceux dont les belles découvertes
ont révolutionné le domaine de la science, ou dont la parole
éloquente et persuasive a formé tant d'hommes d'élite, qui s'éver-
tuent à marcher sur les traces de ceux qui les ont initiés. Ce n'ast
pas sans un sentiment d'orgueil que noua nous voyons appelés i les
présenter au premier magistrat d'une commune, où l'enseignement à
D,B,t,zed.yGOO^Ie
tona les degrés, a toujours joui de l'appui éclairé de l'adminis-
tration.
Il me reste h vous remercier, au nom des pharmaciens des deux
Flandres, pour la gracieuse hospitalité que vous nous prêtez en ce
jour, et qui laissera, dans les cœurs de Ions ceux qui sont présents
dans cette enceinte, un souvenir inefTaçable. fApplavdissettientiJ.
M. le Bourgmestre répondit en ces termes :
Mbssiedks,
Je sais heureux de pouvoir, au nom de tous mes concitoyens,
vous recevoir solennellement dans celte salle.
Nous avons la conviction que les résolutions que vous prendrez,
seront profitables à nos populations. La ville de Gand, spécialement,
a un intérêt marqué à vos éludes. Vous n'ignorez pas, en effet, ce
foit regretlable, qu'elle est de toutes les villes belges, une de celles
qui compte le plus de pauvres et qui paie le plus large tribut à la
mortalité. Elle a, par conséquent, le plus grand intérêt à voir aboutir
l'élude de toutes les questions qui se rattachent à l'amélioration de
sa situation économique et hygiénique.
Nous avons à Gand une université; nous y formons des hommes
de science, nous y formons notamment des pharmaciens, des chi-"
misles, des hygiénistes. Parmi les questions dont ils ont à s'occuper
dès qu'ils sont entrés dans la carrière, Rgure en première ligne celte
des eaux alimentaires, qui va faire l'objet de vos délibérations.
La ville de Gand a un intérêt majeur à ce que cette question soit
enfin élucidée. Je suis moi-même, avec un vif intérêt, toutes les
discussions qui ont lieu au sein des assemblées scientiRques et qui
se rattachent à cet objet. Je ne cesse de rechercher les décisions
qu'elles prennent relativement à cette importante question, dans
l'espoir d'y trouver des renseignements qui peuvent être utiles
à la ville que j'ai l'honneur d'administrer.
Soyez persuadés, Messieurs, que l'Administration communale de
Gand n'hésitera pas un instant, dès que les remèdes eflicaces seront
connus, à remédier aux imperfections sanitaires qui la préoc-
cupent, à faire les sacrifices nécessaires pour que ces remèdes soient
aussitôt appliqués.
Do même que la ville de Bruxelles ne néglige rien pour résoudre
la question des eaux et pour opposer des moyens prophylactiques
D,B,t,zed.yGOOg[e
m itCBPTIORS, FtTES, BXCUISIORS, TISITEB, ETC.
efficaces aux maladies qui résultent trop souvent de la mauvaise
qualité des eaux, de même la ville de Gand est décidée à employer
tous les moyens qui auront été reconnus comme éiaat de nature à
améliorer les conditions sanitaires de sa population.
Je ae puis que me féliciter de vous voir arriver en aussi grand
nombre dans la ville de Gand, car votre présence atteste tout
l'intérêt que vous portez à sa population ; je ne puis qu'applaudir
aux efforts que vous faites tous, en vue d'arriver h la prompte solu-
tion de questions qui intéressent si vivemeal le bien-être, non
seulement de la classe nécessiteuse, mais de la société en général.
(Applavdmements prolongés./
M. Van Baslelaer, Président du Gongièâ, remercia le
Boargtnestre et l'AdmiaistratioD commuuale :
HOHSIBDIt LB BoeRGMBSTU,
Hbbsieurs les ÉCHEVinS,
En ma qualité de Président du 6""" Congrès international phar-
maceutique, je dois vous remercier au nom des membres étrangers
et des membres belges de l'accueil gracieux que nous recevons en
ce moment.
Le siège denos délibérations est Bruxelles, mais nous sommes venus
à Gand, nous rendant à l'invitation de VUntm pharmaceutique de la
tendre orientée, dont les membres prennent une part très active
aux travaux du Congrès, Cette société a bien voulu nous convier à
faire une excursion dans le chef-lieu de la Flandre orientale, pour
assister à une séance solennelle, organisée par ses membres.
Nous avons accepté avec empressement cette offre, persuadés
qu'elle était dans les désirs de nos collègues étrangers.
La ville de Gand est l'une des grandes cités de notre pays qui,
depuis le ivr siècle, revendiquaient les libertés dont nous jouissons
et dont nous sommes si fiers. Elle a puissamment contribué à la
renommée de la Belgique. Elle fut la patrie des Van Artevelde, le
berceau des libertés communales, le lieu de naissance de Charles*
Quint et de tant d'autres illustrations historiques. Les arts, les
sciences. et l'industrie y élurent domicile pendant des siècles. Son
activité industrielle a pu décroître ou se transformer, mais la gloire
D,B,t,zed.yGOO^Ie
EXCURSION A GIKD 443
de Gand est impérissable. Aujourd'hui encore, ses monuments, ses
musées, ses établissements scientifiques, ses splendides installations
d'horticnlture et de floricullure de luxe, attirent dans son sein tous
les étrangers qui visitent la Belgique.
Nous sommes venus, nous aussi. Messieurs, appelés par des
déclarations amicales, alléchés par l'appAt de voir des belles choses,
d'entendre des paroles bienveillantes, de foire d'agréables visites,
et de passer une heure en échangeant des vues scientifiques et
Dtiles.
Voilà à peu près notre programme; la réception si cordiale qui
nous est faite à l'Hôtel-de-Villa dès nos premiers pas, nous enchante,
nous parait de bon augure et pleine de belles promesses.
Monsieur le Bourgmestre,
Messieurs les Écbevins,
Nous espérons que les décisions que le Congrès prendra, facilite-
ront à l'Aministration communale de Gand, comme à toutes les
autres administrations belges et étrangères, la recherche des moyens
propres à améliorer la situation morale, matérielle et hygiénique
des populations.
Sans doute, les résolutions, qui interviendront ensuite de nos
discussions, seront de nature à recevoir leur application dans la
ville de Gand. Nous savons que, depuis longtemps, vous vous
préoccupez de fournir à vos administrés une eau saine et abondante,
de réprimer les felsifîcations des denrées alimentaires et qu'aucun
sacrifice ne vous coûtera pour atteindre votre but,
Ces questions, qui vous intéressent à un aussi haut degré, sont
portées à l'ordre du jour de nos délibérations, nous tâcherons de les
résoudre d'une manière pratique; en attendant, nous avons à vous
remercier de l'importance que vous attachez à nos travaux.
Je finis, comme j'ai commencé, et je ne saurais faire mieux ni dire
plus vrai : Herçi, au nom de nous tous, de l'accuoil si sympathique
que vous avez bien voulu nous réserver, il réveillo en nous^Ie
souvenir de cette antique et tégendiaire hospitalité Damande, si
simple et si grande, et dont vous vous montrez les dignes héritiers.
/Applaudissements ./
D,B,t,zed.yGOO^Ie
(14 ulcipnoNS, FfiTEB, BicaRsism, Tisins, itc.
M. le Bourgmestre reprit la parole :
Je remercie M. le Président des paroles si sympathiques qu'il
vient de prononcer. Évoquant de vieux souvenirs, il a parlé de
l'antique bospilalité flamande. Eh bien, Messieurs, laissez-moi à ce
propos vous rappeler aussi un vieil usage. Nos pères, lorsqu'ils rece-
vaient des étrangers, leur offraient de l'hydromel. Aujourd'hui, nos
mœurs sont changés, nous offrons te vin d'honneur. Permettez-moi,
Messieurs, de vous engager à boire avec nous le vin de l'amitié.
fApplaudùsemenù.J
Des huissiers font circuler des plateaux chargés de verres
remplis de vins d'Espagne et de Portugal.
La plupart des notabilités scientifiques étrangères, les
membres du bureau du Congrès, etc., sont sucœssivement
présentés au premier magistrat de la ville.
Lorsque les présentations sont terminées, celui-ci invite le
président de l'Union pharmaceutigue à le remplacer au
bureau.
M. Gys prie M. le professeur Du Moulin, premier vice-pré-
sident d'honneur, eu égard aux circonstances, de vouloir
occuper le fauteuil ; il prend place à ses côtés, ainsi que les
autres membres de la commission administrative.
M. Du Moulin invite les membres du bureau du Congrès,
les délégués des sociétés, ainsi que ceux des gouvernements
étrangers, à prendre place au bureau. II accorde ensuite la
parole au président effectif, M. Gys, qui s'exprime en ces
termes :
Mrasuuas,
Ce n'est pas sans une profonde émotion que je vois réuni dans
cette salle, ce que la science et la pharmacie comptent de plus savant
et de plus illustre.
Vous êtes venus de toutes les contrées du globe pour discuter, à
l'abri des libertés dont jouit notre chère patrie, des questions d'un
haut inlérèt public et qui se rapportent, soit à l'hygiène, ce premier
besoin des peuples, soit à d'autres nécessités. Grâce à l'appui que
D,B,t,zed.yGOO^IC
EICUUIOK à. GASD 415
nous avons trouvé auprès de l'Administration si éclairée de noire
ville, nous avons pu vous recevoir dignement dans cet Hdtel-de- Ville
qui lemoîgDe de tant d'évëoemeuls mémorables.
Ce ne sera pas un de ses moindres titres de gloire d'avoir vu se
réunir sous ses voûles séculaires celte assemblée des agents du
progrès scientifique. Le corps pharmaceutique de Gand qui aujour-
d'hui a le bonheur de vous recevoir, se senl lier de sa mission ; il
apprécie hautement l'honneur que vous lui Faites et il n'a cru pouvoir
mieux Faire, pour vous laisser un faible souvenir de ce jour glorieux
pour nous, que d'offrir, a quelques-UDS d'entre vous, une place
d'honneur parmi ceux qui dans les Flandres lullenl pour l'intégrité
de leur dipMme et te bien-être de l'humanité. Mais avant de procé-
der à cette proclamatiou, je donnerai la parole à M. Pilalle, secrétaire-
adjoinl àeV Union pkamtacetUique, pour vous doniier une courte
notice historique sur noire société. /Applaudissements./
M. A. Pilatte, secrétaire-adjoint, donne lecture du travail
ci-après :
Kessieurs,
Une circonstance douloureuse empêche H. Allewaert, notre zélé
secrétaire, de porter la parole parmi vous. A sa place, je viens vous
dire en quelques mots l'hisloire de notre socielé; et si je succombe
à la tâche que lui-même eùl si dignement remplie, vous pardonne-
rez, en considérant la jeunesse et l'inexpérience de l'auteur.
Dans les annales de l'Union pharmaceutique, ce jour sera inscrit
comme un des plus heureux et un des plus glorieux de son existence.
Car c'est pour nous un réel bonheur de vous recevoir ici, vous tous,
Messieurs, accourus de toutes les parties du monde entier pour
venir saluer des frères dans ce beau pays de Flandre. Ce jour res-
serre encore davantage les liens qui nous unissent, et nous sachant
dans celle communauté d'idées, nous puiserons dans cet événe-
ment une courage nouve/iu pour marcher en avant et contribuer
le plus possible, tous, tant que nous sommes, à la gloire de notre
chère profession ; celle profession, qui très souvent nous cause
bien plus de soucis et de peines que de joie; aujourd'hui, nous en
.sommes fiers, et nous le sommes surlout parce qu'elle nous réunit à
des confrères qui onl rendu tant de services à la science et à l'huma-
nité. Le bonheur qui nous échoit en ce moment nous était dû ; il
D,B,t,zed.yGOO^Ie
416 SICBPTIONS, FETES, EICURSIONS, TISITEB, ETC.
nous sera ulile ; il nous servira de slimulant dans nos travaux et
d'enoouragetneni dans les lulles que nous aurons encore à soutenir;
car dans les Flandres, bien plus eocore que dans d'autres contrées,
la position du pharmacien est des pius pénibles. La charge des
devoirs qui lui iacumbent est lourde, malheureusement la part des
compensations est bien exiguë.
Plusieurs causes conlribuent à maintenir ce fAcheux èlat : la
principale gtt, sans doute, dans l'esprit même des populations qui
nous entourent. L'histoire de notre société en ofiFre d'ailleurs an
exemple frappant.
En l'année 1854, le 9 mars, quelques pharmaciens de la ville de
Gand se reunirent pour fonder une association professionnelle.
Parmi ceux qui prirent l'initiative de ce mouvement se trouvait
l'honorable il. Van Meldert, qui, en ce moment, est encore notre
doyen d'âge, a Nous nous sommes réunis, disaient ces praticiens
s dévoués à l'efTet de nous constiluer en société dans le but de
t suivre les progrès des sciences pharmaceutiques, de veiller aux
> inlèrâts matériels de la profession e( de cimenter parmi les mem-
s bras la plus Tranclie cordialité, s Ce qui les stimulait surtout,
c'était le désir de remédier à des griefs, îi des abus graves et répétés
dans l'exercice de certaines branches de l'art de guérir. Noble et
généreuse idée! Ce premier groupe Fut comme le noyau autour
duquel vinrent se ranger tous ceux qui avaient à ctBur la dignité
professionnelle, si souvent méconnue.
Bientât les adhésions arrivèrent de toutes parts et l'{7ttton Phar-
maceutique de la Flandre Orientale se trouva déRnitivement consti-
tuée.
Connaissant le caractère généralement apathique du pharmacien,
caractère qui lui vient sans doute de l'isolement dans lequel la
nature mémo de sa profession l'oblige à vivre, un résultat si bril-
lant peut nous étonner; mais il fait plulét l'objet de notre admira-
tion. Car si nous relisons les travaux de notre société, nous voyons
qu'elle sût en peu de temps s'élever à la hauteur de la tâche qn'elle
avait entreprise. C'est ainsi que dans la séance même de l'inaugura-
tion, il Tut décidij, à l'unanimité des 3S membres présents, qu'une
pétition serait adressée à la Chambre des représentants pour deman-
der i que la requête transmise dans la séance du deux mars par les
s sœurs de St-Vincont-de-Piiul do Bruges soit vouée é un éternel
« oubli, attendu que ce serait pousser au charlatanisme que d'ad-
s mettre que des sœurs religieuses puissent professer impunément
D,B,t,zed.yGOOg[e
EtCUISIOn A BkJfD 411
> l'art médico-chirurgical et pharmaceutique. » Voilà les termes
daos lesquels l'incident fut relaie au procès-verbal de celte séance,
remarquable par l'enthousiasme entraînant qui régna pendant loutf
sa durée.
Ce ne fut pas la seule mesure d'ordre pratique que la société pour
suivit.
On ètail à la veille de la promulgalion d'une nouvelle loi sur l'art
de guérir. C'est alors que VUnion pkarmaceuiiqtie tit elle-même ur-
avant-projet dans lequel les droits du pharmacien était un peu
mieux sauvegardés. Malheureusement la confection des lois, lorsqut^
celles-ci n'ont pas un bul politique, est une chose dont s'occupenl
très peu ceux auxquels le peuple donne mandat pour le faire el que
pour ce motif nous nommons législateurs ; aussi le projet de loi sur
l'art de guérir ne fut polnL soutenu et encore aujourd'hui le malbeu
roux pharmacien crie, mais en vain, pour qu'on lui rende justice.
Il y a de ces abus tellement entrés dans les mœurs, teremcn'
invétérés, qu'ils semblent avoir remplacé complèiement les principe:!
les plus élémeutaires du droit. Cependant le droit ne peut être que
le droit; néanmoins ne le voyons-nous pas èloufTé par les abus les
plus criants ? Un de ces abus, qu'on n'est pas encore parvenu a
extirper, c'est le cumul de la pharmacie et de la médecine.
En 1856, \^ Union pharmaceutique, toujours sur la brèche, envoya
à la Chambre des représentants une pétition aux termes de laquelle
s'étaient rallies tous les pharmaciens du pays et par laquelle o:.
demandait la disjonction des deux branches de l'art de guérir. Le
résultai fut le même que pour le projet de loi et malgré la justesse
de nos réclamations cette réforme est encore la question à l'ordre dt:
jour.
Ainsi venaient se briser les efforts de ces hommes; mais ils étaïeni.
décidés à la lutte. Toujours lasoriétémarcbasans crainte à la défense
de nos droits el de nos prérogatives; attaqua de front les abus e'
travailla à résoudre toutes les questions vitales qui étaient ei
suspens et dans lesijuelles très souvent elle-même prit l'initiative.
Grâce à l'inQuence dont elle jouissait, c'esl encore elle qui parvint i<
abolir complètement l'usage des anciens poids, jusqu'alors couram
ment employés dans les Flandres.
D'autres questions firent également l'objet de discussions dans le '
séances mensuelles toujours très suivies; il en est qui suscitèren'.
encore des pétitions et des requêtes de la part des membres de la SC'
cielé. Qu'il nous suffise d'en citer quelques-unes, telles que : lavml
zed.yG00gle
418 Bianions, rtns, ncoKSiOHB, tisitu, btg.
des spécialités, le stage officinal, les études pharmaceutiques, etc , etc.
Hais si elle veillait avec une ardeur jalouse a la défense des
intérêts matériels de la pharmacie, elle ne montra pas moins de
zèle dans le domaine des sciences, spécialement de la botanique et
delà pharmacologie. Ainsi, nous trouvons parmi les travaux de la
société une note intéressante et très complète de M. Ascoop, sur les
Falsifications du Baume de Pérou; un mémoire de H. Laman, pré-
sident de la société en 1859, sar les fleurs d'Arnica motUana. Ce
travail dans lequel l'auteur dévoilait les falsifications qu'on faisait
subir aux diverses préparations faites avec cette plante, ainsi que
les différentes espèces de fleurs qu'on substituait aux véritables
Ûeurs d'Arnica, fut très remarqué et eut les honneurs de l'im-
pression. Nous rencontrons encore du même auteur diverses
mémoires sur le Peziza Auricula, le Rhamnus Catharticus, et un
Procédé de conservation par pression, des feuilles et des fleurs.
Signalons également les travaux de Botanique de H- Coemans,
membre de la société :
^' Une notice sur le Pilobolus CristaUinis.
%' Notice sur quelques cryptogames critiques de la flore belge ;
3" Becherches sur la genèse et les métamorphoses du Pezisa Sclero-
tiorum ;
i" Observationes lichenologicae brèves in fasciculos cryptogamicos.
Ce fut surtout la partie cryptogamique qui fit l'objet des études de
ce savant confrère. Pour apprécier toute la valeur de ces travaux, il
suffit de dire, croyons-nous, que l'éminent botaniste, Jean Ricltx,
ancien professeur à l'Université de Gand et membre de la société, les
tenait en grande estime et qu'il en fil un rapport très élogieux à
l'Académie des sciences.
Cest en traitant ainsi à la fois des questions de pratique journalière
et des questions scieniiiîques que VVnion pharmaceutique se tenait à
la hauteur de la science, tout en ne négligeant pas les inlérfits de
notre profession. Au c6té matériel de la vie elle joignait ainsi lecMé
intellectuel. Les encouragements ne lui manquèrent pas et plus
d'une fois ses mérites furent hautement reconnus par les diflerenles
sociétés du pays et notamment par celles d'Anvers et de Bruxelles.
Sans doute ses efl'orts n'ont pas obtenu les résultais matériels que
la société était en droit d'en attendre. Faut-il s'en étonner ¥ Les
vices qu'elle a dénoncés étaient trop profondément enracinés; nous
les voyons encore subsister aujourd'hui maigre les justes attaques
dont ils furent l'objet.
D,B,t,zed.yGOO^IC
un 419
VUnion eut toutefois le mérile de les avoir vaillamment combattus
et d'avoir élablr des principes acceptés universellemeot jusqu'à ce
jour par tous les hommes amis sincères et dévoués de la justice. On
espérait alors que le temps et les efforts, iDcessauts et sagement com-
binés des AssociatioDS pharmaceutiques, auraient enfin amené le
succès des prujels si longtemps rdvés ; on comptait sur le concours
et le dévouement de tous.
Malheureusement, il est difficile de détruire les abus, de démas-
quer le vice, sans froisser bien des susceptibilités, sans soulever
bien des mécootentements. Des questions délicates d'intérêt profes-
sionnel, des points de pratique ditBciles à résoudre Turent traités
avec trop de franchise peut-être, et trop peu de ménagements. Beau-
coup de confrères se crurent menacés dans leur liberté par les
procédés de la compagnie qui se vit abandonner par plusieurs de
ses membres.
Nous arrivons ainsi à l'année 1865. La société continua à sub-
sister, mais elle demeura inactive, jusqu'au jour où, en 4872, un
appel fut fait de nouveau à tous les pharmaciens gantois. Le
résultat était prévu. L'Union fut reconstituée; mais malgré les
efforts de quelques hommes dévoués pour la faire revivre elle lan-
guit et son existence ne fut marquée d'aucun acte de quelque
importance.
L'année 4881 vit enHn le réveil des sentiments d'association parmi
les pharmaciens de la capitale des Flandres. Émus de l'étal d'isole-
ment dans lequel ils vivaient, plusieurs de nos confrères résolurent
de réorganiser l'Union pharmaceutique Qamande sur des bases
rationnelles e( solides.
Leur appel fut entendu et le résultat dépassa toutes les espérances
grâce au zèle infatigable et à l'énergie des membres du comité oi^a-
nisateur. Les survivants de l'ancienne société, leurs confrères plus
jeunes, tous vinrent se ranger sous la même bannière pour courir à
la défense de nos droits méconnus et relever la dignité de notre
profession.
Le comité, composé de HH. De Backer, De Nobele, Derboven,
sous la présidence de H. Jérdme Fretin convoqua tous les pharma-
ciens de notre cité et le 15 mars de la même année eut lieu la
séance solennelle d'inauguration.
Qu'il nous soit permis de rendre ici un hommage public aux
rénovateurs de notre société. Honneur à eux !
D,B,t,zed.yGOOg[e
iSO ucipnoifs, Ffini, izcdrsioiis, tisitbs, ne.
L'état floHssaDt de l'Union pharmaceutique doit réjouir leur cœur;
il leur prouve que la semence qu'ils ont jetée n'est pas tombée daos
un lerrain inculte. Encore une fois, honneur à eux !
La fondation de la nouvelle société acquit bientôt l'importance
d'un grand événement pour la pharmacie Qaroande. De toutes parts
on vit accourir les confrères des deux Flandres jaloux de partager
DOS travaux; aussi cette adhésion unanime eut-elle pour effet de
grossir nos rangs, à tel point, qu'il fallut créer une nouvelle classe
démembres; celle des associés.
Alors aussi, il fut décidé de tenir ious les trois mois une séanoe
spécialement consacrée aux intérêts des membres de la province.
Soucieuse des intérêts de tous, la société voulait procurer l'occasion
d'émettre leurs idées et de produire leurs arguments à ceux que les
difficultés d'un déplacement et l'heure tardive à laquelle ont lieu nos
séances, retiennent etui|;né de nous. Ainsi s'expliquent cette franche
cordialité et cette amitié qui relient tous nos membres.
Solidement établie, l'œuvre ne demandait qu'à prospérer, mais il
fallait pour atteindre ce but qu'une main habile lui donnât l'impul-
sion nécessaire.
L'existence d'une société peut se comparer à celle d'une armée.
Vous aurez beau rassembler les hommes les plus courageux, les
soldats les mieux aguerris; vous aurez beau les munir des armes
les plus perfectionnées ; si un général capable et expérimenté ne se
trouve a leur lite, les mouvements seront indécis, les rangs se
désorganiseront et toutes leurs forces se dissiperont en pure perte.
Ainsi en est-il d'une société. Il faut qu'elle soit administrée par un
homme actif el intelligeul, possédant l'ambition de faire valoir le
cercle qu'il dirige, partout oii son mérite peut être mis en évidence.
Cest ce que les membres de VUnion pharmaceutique comprirent en
se doQuant comme président, le secrétaire-général de l'aocienDe
société, H. Picard.
Instruite par l'expérience du passé et s'inspirant des nobles exem<
pies que lui avaient légués sa devancière, la Société sut mettre dans
toutes ses démarches de la circoospeclion et de l'adresse, sans toute-
fois manquer de l'énergie el de la ténacité nécessaire pour maintenir
groupés en un corps compacte tant de membres, dont les opinions
sont parfois si divergentes et les manières de voir si disparates.
VUnion pharmaceutique prit un rapide essor et les actes nombreux
et importants qui marquèrent les premiers temps de sa régénération,
D,B,t,zed.yGOO^IC
UCDUlOn k GilCD iSI
noas permirent de prendre dignement noire place parmi les autres
sociétés de pharmacie du pays,
iDDexible sur Parlicle <** de son règlement, qui dit : t La Société
constitué» sous la dénomination d'Cnion Pharmaceutigue de la Plan'
dre Orientale, a pour but Ib développement de tout ce qui peut favo-
riser les intérêts matériels, scientiâques et moraux des pharmaciens,
ainsi que la consolidation des liens confraternels qui les unù-
sent s; la Société, en 1882, se vil dans la pénible nécessité de se
séparer de son président. La présidence fut alors offerte â H. Gys,
qui accepta ces délicates fonctions que depuis ce temps il a exercées
avec tant de tact et d'habileté. Nous nous Taisons un devoir de lui
rendre ici l'hommage public de notre estime pour les éminentes
qualités qu'il a su déployer en toule circonstance.
Notre cercle réoi^anisé s'affilia bientôt à ['Association général»
pharmaceutique de Seigique. Il voulait fixer sa rentrée dans l'arène
en se déclarant, pour ainsi dire, solidaire des fiiits et gestes d'une
associalion-mére, résumant à elle seule les vœux et les idées de tous
les pharmaciens belges. Cette adhésion devrait être générale, car oe
n'est que par l'union la plus intime, la fraternité la plus cordiale et
l'accord le plus parfait, que nous parviendrons à faire valoir nos
droits. Le jour où tous nous serons unis pour atteindre le même but,
ce jour-là nous constituerons une force qu'on ne pourra plus mè-
connatlre.
L'œuvre la plus importante qui signala le début de la nouvelle
Union, fut le pétitionnemenl général qu'elle organisa dans tout le
pays contre les prête-noms, cette plaie de la pharmacie moderne.
Elle demandait que le gérant fût force d'appliquer son nom à l'exté-
rieur de la pharmacie, sur les étiquettes, factures. Soles et toutes
les préparations sortant de l'oEQcine. Une inscription générale quel-
conque venant à disparaître pour faire place à un nom autant de
fois renouvelé qu'un autre répondant prend sur lui la gérance d'une
pharmacie, il est hors de doute que le public ne soit par là même
rendu plus défiant envers ces sortes d'établissements. Si elle ne
supprime pas la gérance, celte mesure a toutefois l'avantage de la
rendre plus difficile et surtout d'accentuer davantage la responsa-
bilité du prête nom. Les efforts tentés furent conroncès du succès la
plus éclatant; près de six cents signatures furent recueillies. Du
reste, rien d'étonnant; la plupart des sociétés secondèrent le mou-
vement et nous prêtèrent leur précieux concours. VUnion pharma-
ceutique de Charleroi, de sa propre initiative, adressa même à tous
D,B,t,zed.yGOO^IC
iS2 KtCEpnoHS, rtiBS. ucrasioin, nsiiBS, ne.
les pharmaciens une teUre de rappel pour les engager h signer la
requête. Renouvelons ici les remerciements que la société adressa
en cette occasion à sa vaillante sœur wallonne pour l'acte de bonne
confraternité qu'elle venait de poser.
Afin de donner plus de poids et de relief à la demande des phar-
maciens belges, il fut décidé qu'on ferait parvenir directement la
pétition au minisire. Les signatures furent donc reliées en un su-
perbe volume que les membres du bureau, après avoir demandé et
obtenu une audience, allèrent remettre entre les mains de H. Bolin-
Jacquemyns, alors Hinislre de l'intérieur.
L'accueil le plus gracieux leur fut fait, et, après que le président
H. Picard, dans un éloquent discours, eût exposé de nouveau les
griefs de la pharmacie, le Ministre répondit en promettant formelle-
ment qu'à rapparition prochaine de la pharmacopée, de, nouvelles
instructions sur l'art de guérir auraient vu lejour.et seraient venues
faire droit aux Justes réclamations des pharmaciens. Depuis lors, la
pharmacopée a paru et la disposition que nous avions réclamée se
trouve Inscrite dans les instructions qui l'accompagnent.
Si nous ne sommes pas encore entrés en possession de toutes nos
franchises, nous espérons que l'œuvre du temps nous y conduira;
il reste néanmoins établi que l'Union pharmaceutique des Flandres
aura contribué pour sa part au succès des différentes réformes ré-
clamées depuis si longtemps.
Est-il besoin de dire que VUnion ne laissa échapper aucune occa-
sion pour s'associer aux honneurs rendus à ceux que le corps phar-
maceutique belge se faisait un devoir de glorifier comme ses en-
fants les plus illustres? 11 sufiira. croyons-nous, de rappeler qu'elle
prit part aux brillaDles manifestations organisées en faveur de
HH. Van Bastetaer, Norbert Gille et d'autres confrères distingues.
Ainsi que sa devancière, l'ancienne Union pharmaceutique, la so-
ciété réorganisée, n'a pas limité ses travaux â ceux d'ordre pure-
ment matériel. Il s'est passe rarement une assemblée, sans qu'une
question scientifique n'y fit l'objet d'un rapport ou d'une discussion
générale :
s H. J. Fretin inaugura brillamment la série des travaux de phar-
s macie par une élude critique des divers procédés connus pour la
s préparation des liqueurs de goudron. Les journaux de pharmacie
» du pa^s se sont fait un devoir de publier ce travail qui d'ailleurs
> avait déjà valu à son auteur, la distinction aussi flatteuse que
D,B,t,zed.yGOO^IC
ncmsiOH J. fiAND iS3
> méritée de membre correspondant de VVnvm pharmaceutique d«
h Charleroi. Cette étude Fut également reproduite par ie Journal de
t Pharmacie et de Chimie el V Union pharmaceutique de France. t{i')
Il suffit de relire les procès- verbaux de nos réunions pour être
coDvaiDcu que le terrain de la science n'est pas laissé en friche par
nos membres. A chaque page nous rencontrons des travaux tels
que : anmémoire de M. Gys, notre Président, sur le pouvoir digestif
des différentes pepsines commerciales; un Rapport de M. Allewaert,
secrétaire-général, sur l'analyse des eaux de la ville de Gand, tra-
vaux qui témoignent suSisamment de la vitalité scientifique de la
compagnie.
Cependant ce qui nous manquait, c'était une publicité plus
grande. Depuis 1 S54, le Jourjial de pharmacie d'Anvers nous avail
généreusement ouvert ses colonnes pour recevoir nos communica-
tions. Mais par suite de l'accroissement constant de nos membres, il
nous fut enfin possible de fonder un organe spécial. D'ailleurs, notre
dévoué vice-président U. De Nobele, alors secrétaire-général, disait
déjà, dans son remarquable rapport présenté à l'assemblée générale
du U février 1881 :
f On nous permettra d'émettre ici un autre vœu, c'est de voir la
t société créer une publication à elle. Sa création viendrait en aide
■ à la complaisance d'autres sociétés. Nous saisissons cette occasion
1 de remercier nos confrères de la Société de pharmacie d'Anvers
■ pour l'empressement avec lequel ils ont accueilli les extraits de
B nos procès-verbaux dans leur estimable journal. Ils ont œrtaine-
» ment droit à notre reconnaissance pour cet acte de bonne confra-
» temité. >
Une partie seulement do ce que disait le secrétaire général d'a-
lors, est encore vraie. Nos remerclments, nous les réitérons à nos
excellents confrères du Journal de pharmacie d'Anv&'s ;m&\s cevoba
formulé depuis longtemps et qui était dans le cœur de tous les phar-
maciens des Flandres, M. De Nobele l'a vu enfin se réaliser par la
création de la Bévue pharmaceutique. Lui-même, du reste, en est le
vrai fondateur et le comité de rédaction a cru ne pouvoir mieux faire
qu'en le prenant pour rédacteur en chef. Qu'il nous soit permis de
lui rendre ici le témoignage public de nottre reconnu issance ; car s'il
doit en rejaillir quelque gloire sur V Union pharmaceuiiqrte, c'est au
(1) De nobele. Happoil sânërsl ponr l'ancde Boeiile 1881-18B2.
D,B,t,zed.yGOOg[e
434 ISGBRIORS, ItTBS, HCCISIOSS, TUITU, EK.
zèle iofaligable et au dèvouemeat sans bornes de aotre vice-
président que nous en serons redevables.
Messieurs, ici se termine ma tâche. Laissez-moi vous dire une fois
de plus que l'Union pharmaceutique inscrira parmi ses plus beaux
tilres de gloire le fait d'avoir pu recevoir ici tant de hautes person*
nalilés scienliSques, qu'elle est fiëre de posséder parmi ses membres
d'honneur ou correspondants. La solennité de ce Jour nous permet-
tra d'y ajouter un notable et brillant complément.
Messieurs, il me reste à vous faire connaître les noms des mem-
bres d'honneur et des membres correspondants nommés dans la
séance du 35 ao6t dernier. Ont été proclames :
VICE- PRÉSIDENTS D'HONNECR
BIH. Van Bastelaer, D., Président du â™ Congrès international phar-
maceutique.
Dragendorff, Georges, Professeur à l'Université de Dorpat,
(Russie) .
Gille,N., Président honoraire de l'Association générale pharma-
ceutique de Belgique, etc.
Depaire, J.-B., Vice>Président du Congrès, etc.
MEHBAES D'H(X4NËUB
MW. D' Vlcente Martin de Argenla, Président du Collège des phar-
maciens de Madrid.
Ankersmit, P., ancien Pré!iîdent de la Société de pharmacie
d'Amsterdam.
D' BrunnengrSber, Ch., Sénateur, Président de la c Deut-
scber Apotheker Verein. »
Brunker, James, Président de la Pharmaceutical Society of
Ireland.
Carteighe, M., Président de la c Pharmaceutical Society of
GreatBritain. »
H. le Commandeur Stanisloa Connizzaro, Sénateur, professeur
à l'Université de Rome, délégué du Gouveruement Italien.
Dîtirich, J-, Président dn *" Congrès de pharmacie, tenu à
Brunswick.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
KXGinBION l GIHD i25
MM. Forsiuaon, Alex., Président de 1' f AUerbochst besUitigte St-
Peterburger pbarmaceulische GeseUscbaft. >
Lilpop, Ch., aDcien Prèsidenl de la Société de pharmacie de
Varsovie.
Hadsen, H.-?., Président de la Société pharmaceutique de
Copenhague, délégué du Gouvernement Danois.
A. Martin, Président du Cercle pharmaceutique du Hainaut.
Hêhu, C, Pharmacien de l'hApital de la Charité.
M. le Commandeur Luidgi Hosca, Doyen de la Société de phar-
macie de Turin.
Petit, Arthur, Président de l'Association générale des phar-
maciens de France.
Redwood, Th., Président du b"' Congrès pharmaoeatiquo de
Londres.
D'Scfaacht.C, Président de la cVerein derApothekerBerlins».
Sebardt, Wilbem, délégué du gouvernement Suédois.
D' Belval, T., Inspecteur d'hygiène au Ministère de l'Inté-
rieur, etc.
Crèteur, t., Président de la Société royale de Pharmacie de
Bruxelles.
Dubois, C, Professeur à l'Université de Gand.
Gille, J.-B-, Pharmacien en chef de l'armée.
Schockeel, Président de la Société de Pharmacie de Bruges.
Verhassel, H., Président de la Société de pharmacie d'Anvers.
CORRESPONDANT
H. Vande Vyvere, E., secrétaire-général du Congrès.
L'appel de ce nom soalève un lotinerre d'applaudissements.
BI. Van Bastelaer se lève et, après avoir demandé la
parole, s'exprime comme suit :
Messieurs, il est de mon devoir de remercier ici publiquement
H. Vande Vyvere de ce qu'il a lait pour mener à bieu notre Congrès,
cette entreprise que les plus téméraires n'envisageaient pas sans
craintes. ,
C'est à son travail constant, à son zèle qui ne s'est pas départi un
instant depuis près d'une année, que nous devons d'avoir vu ce
Congrès réussir au-delà de toutes dos espérances. Témoin de son
D,B,t,zed.yGOO^Ie
i26 aSCEPnoiiB, Fftris, ixcouiom, nsiTBS, ne..
incessant labeur el de son dévouement, je pais mieux que personne
vous dire qu'il n'a rien négligé pour arriver à son but, il n'a épar-
gné, ni Fatigues, oi veilles, ni même sa santé.
Sans vouloir peser eo rien sur les décisions de la Société gantoise,
je crois pouvoir le dire et rencontrer vos sympathies unanimes, ce
n'est pas seulement le titre de correspondant de la Société pharma-
ceutique de Gand qui eût pu être ofierl à ce travailleur infatigable,
à notre zélé confrère, mais bien celui de membre d'honneur.
/Applaudissements. J
M. Du Moulin répond à M. Van Basielaer :
L'Vnvm pharmaceutique de la Flandre Orientale est d'autant plus
heureuse de s'associer à cette manifestation que le titre de vice-
président d'honneur avait été réservé à U. Vande Vyvere. Celui-ci
avait été provisoirement porté en tête de la liste des membres
correspondants, VVnion comptant offrir au dévoué secrétaire du
Congrès ce titre à la clAlure des travaux. Depuis de nombreuses
années, H. Vande Vyvere rend des services éminents à l'art pharma-
ceutique, ses travaux scientifiques sont connus et appréciés; nous
aurions voulu l'élever à la présidence d'honneur, en reconnaissance
detout ce qu'il a fait, ai le règlement ne s'y était opposé.
Gomme H. Van Bastelaer a devancé nos intentions, il ne nous reste
qu'à Dommer H. Vande Vyvere vice-présidentd'bonneur de l'Union
pharmacoitique de la Flandre Orientale par acclamation.
Les membres de l' Union se lèvent et acclament les paroles
de l'hoDorable président M. Du Moulin. La salle entière est
debout et applaudit. Ues bravos éclatent de toutes parts et
M. le secrétaire-général du Congrès reçoit une de ces ova-
tions qui font époque dans la vie d'un homme.
M. Vaude Vyvere se lève et remercie l'assemblée de la
sympathie qu'elle lui témoigne.
Messieurs, je remercie bien sincèrement M. Van Basielaer des
paroles par trop fiatteuses qu'il vient de m'adresser. Je remercie
M. le professeur Du Moulin et les membres de l'Union pharmaceu-
Oque de la Flandre Orientale de la marque de vive sympathie
qu'ils viennent de me décerner. Je remercie l'assemblée toute
D,B,t,zed.yGOO^IC
Excuasion i cxyn ii7
entière de sa Itienveillance à mon égard et de l'approbation qu'elle
donne a la proposition du presiduiil de celte memornble assemblée.
Je regrette que reino>iori, que je ressens, ne me permette point
de trouver des expressions assez vives de ma reconnaissance.
Je reconnais que Je me suis donne queltjues peines pour faire
aboutir notre entreprise, mais je n'étais pas seul pour l'organisation
de nos assises scienliHques, j'avdis à mes cdtés de vaillants con-
frères qui tous m'ont aide; le Président, le Comité executif tout
entier, ont également droit à vos éloges; je me considérais comme
suflisamment récompense par le succès de l'œuvre que nous avions
entreprise. Je suis heureux de vos applaudissements, ils me prou-
vent que j'ai bien agi et qu'il est de mon devoir de persévérer dans
mes efforts pour rehausser la considération due à notre profession.
(^Applauditsements.)
M. Van Bastelaer, à son tour, remercie en termes clialeu-
reux les pharmaciens gantois de l'accueil qu'ils ont fait à sa
p[X}posilion. Il est certain d'être l'interprète de tous les phar-
maciens étrangers et belges pour les féliciler de la dis-
tinction si méritée qu'ils viennent d'accorder au Sécrétait^
général du Congrès.
L'incident clos, M. Pilatte continue la lecture des noms
des membres correspondants. Ont été proclamés :
H b:MBRES-COBRESPON D A NTS
HU. Boettger (D'), H.-J., Redacleur da Pharmaceutische Zeiltmg fUr
Pharmacie de Berlin.
Bratimos, C, Secretiiire de la SocicLé de pharmacie d'Athènes.
Joaquin Alves, J., dolcgué de la Société do pharmacie da
Portugal.
Opwyrda, R. J., Pharmacien à Nimùgiie,
D' Wefers-Beltincli, Professeur à l'Université il'Utrecht.
Joseph Zanni, délé^^ue de la Socicto du pharmacie de Cunstanti-
nople.
Anneesser.s, C, Secrétaire de la Société de pharmacie d'Anvers,
Culot, F., Secrétaire de l'Union pbannaceuliquc de l'arrondis-
sement de Charleroi.
D,B,t,zed.yGOOg[e
4s8 ntCEPTions, pKtes, excursions, tuites, etc.
Jooas, Ach.. Vice-Présideat de la Société royale de pbarmacie
de Bruxelles, elc.
Lamury, Adolphe, Secrétaire du Cercle pharmaceutique du
Uainaut.
Reding, V., Secrétaire de la Société royale de pharmacie de
Bruxelles, etc.
Renkin, Alexandre, Secrétaire de la Société de pharmacie de
Louvain.
Rodigas, Em., (le professeur), membre correspondant de la
Société de médecine de Gand, elc.
Van Pell, F., Vice-Président de la Société de pharmacie d'An-
vers.
/Applaudissemeuts) .
H. Oumoulin, avaat de lever la séance, lient à prévenir
l'assemblée que l'Administration communale et les grandes
sociétés de la ville ont mis toutes les curiosités de la ville
à la disposition des visiteurs.
Il est midi lorsque la cérémonie est terminée. Les excur-
sionnistes se répandent ensuite dans les principales salles de
l'Hdtel-de-Ville. Ils visitent successivement la grande salle,
simple jusqu'à l'auslérité, dont les grands mut^ de pierre
blanche ne sont ni garnis de lapis, ni rehaussés de peintures;
la chapelle avec ses nombreuses colonnottes et ses nervures
élégantes où l'on admire le tableau de Wauters : Marie de
Bourgogne s'effarçant de soustraire à la colère du peuple ses
conseillers Hugonet et Humbercourt; l'ancienne salle des
mariages qui renferme le portrait de Léopold 1", de De
Winae; la salle du Colk^ge échevinal, remarquable par quel-
ques beaux portraits, de Marie-ThérèoC, de Joseph 11, etc.; le
magnifique e^caliei' qui conduit à l'étage et qui l'ait l'admira-
tion des ingénieurs et des artistes; la salle de l'Arsenal avec
sa majestueiiso voûte ogivale et sa cheminée qui nous repré-
sente la PucGlle de Gand; la salle du Trône, elc.
On se presse de quitter l'Hôlel-de-Viile, car le programme
de la journée indique, pour midi, une visite à la cathédrale,
l'église Saint-Bavon, dont la construction fut commencée au
D,B,t,zed.yGOOg[e
KxcimsiOM À saud i39
xiii" siècle. On commence la visite par la cryple avec ses
treize chapelles latérales et ses nombreux mausolées et
pierres tombales : on entre ensuite dans l'église où les re-
gards se portent avant tout sur la magnifique chaire de
vérité, cber-d'œuvre de l^urent Delvaux, où le bois et le
marbre blanc sculpté s'entremêla ngent si gracieusement; on
passe dans le cbœur d'une richesse sculpturale sans exemple,
au Tond le maître-autel de Verbruggen, à droite le mausolée
de d'Allamont, à gauche le mausolée de Triest, le chef-
d'œuvre de la sculpture en Belgique; on admire les belles
portes en cuivre doré, les grisailles qui se trouvent au-dessus
des stalles des chanoines, les quatre grands candélabres ea
cuivre rouge, ornés des armes royales d'Angleterre, etc.
Dans la sacristie, on nous montre un lustre gothique en fer,
la chasse de saint Macaire, des broderies splendides, etc.
Les excursionnisles sont admis à contempler le tableau de
Pourhaa, Jésus enseignant dans Le temple; le trypiique de
Vander Meeren, l'élève des Van Eyck; la toile de Luc
d'Heere : ta Reine de Saba devant Salomon; un des chefs-
d'œuvre de Rubens : saint Bavon entrant au monastère;
un tableau d'Ollo Venius : la Résurrection de Lazarre; la
splendide Adoration de l'agneau, peinte par les Van Eyck.
Après cette visite, on s'en va déjeûner et, vers trois
heures, on se retrouve au Palais de l'Université, dans le ma-
gniiique vestibule qui conduit à la salle de la Rotonde. On y
admire les peintures muiales de Cluy^enaar et on passe dans
les salles des riches collections de rUnivcrriilê. .\ous nous
dispenserons de les cnuiiiL'rer, disons seiilcnienl qu'elles ex-
citent i'adiii irai ion de tous les visilt'iir:^-
Après l'Universilc, on visite les princi[)Liux. nionuinoiifs et
musées de la ville, on se divise ptii' yrouju-'s cl chiiquc -;.-(ji[|ic
est conduit par un membre de lifnion phai-iitacuiili'/uc -les
Flandres.
Vers quatre heures, on se retrouve dans l'élablisscitient
de la compagnie centrale d'horticulture dirigée par M. L. Lin-
deo, où l'on put admirer les plantes Içs plus merveilleuses.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
430 ucEpnom, rtn», ucimsians, visins, sic.
De là, on se rend au Casino, où l'on se repose quelques
inslantâ^ et oii se passe un des événements les moins connus
des adhérents du Congrès, mais certes des plus intéressants.
Le sort avait r(^uni, à la même table, quinze personnes de
nationalités différentes, le Secrétaire-général en était; on
cause, on trinque et l'on décide que les quinze réunis for-
meront désormais une société internationale amicale et scien-
tifique et on jette les bases de l'association.
En sortant du Casino, on va visiter le splendide jardin
d'hiver de Madame la Comtesse de Kerckhove de Denter-
gbem, qui surpasse en beauté tout ce qu'on peut voir dans
ce genre. Des palmiers colossaux, des Tougères arborescentes
dont quelques troncs ont plus d'un mètre Oe circonférence,
donnent une idée de ce que doivent être les forêts tropicales.
On s'arrache avec peine de cette oasis, mais l'heure du con-
cert approche et on doit se rendre au Jardin Zoologique.
La journée devait se terminer par un grand concert orga-
nisé par la Société royale d'Iiistoire naturelle, et offert aux
membres du Congrès. Le concert était donné par la musique
du 3" régiment de ligne. En voici le programme :
Première partie
1. KOning Karl, marsch Tilbnbug.
2. La Sirine, ouverture Atin.
3. Pavane Rodolphe CtnnLK*.
4. Cet Dragons de Villari, fantaisie ...... WtiLURT.
Deux! âme partie.
5. Les Enfants de Vienne, valse Stradss.
6. Marche funèbre d'une marionnette Gounod.
7. Lucrezia Borgia, fantaisie DonuBm.
8. Le D^rt, polka pour piston Jooiitois.
Le jardin est brillamment illuminé, les divers morceaux
sont exécutés avec cet art et cet ensemble qui ont fait la
réputation de la musique du 3"" de ligne et partîculièremeDt
de son excellent chef M. Simar.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Tism DBS ooruees D'ASSàiMunuRT de la srain, etc. 431
Vers neuf heures et demie, il Tallait songer au départ.
Celui-ci était fixé à neuf heures trois quarts. Les excursion-
nistes furent conduits à la gare par leurs confrères de Gand ;
on se serra la main, et, au moment oti le train se mit en
marche, le hangar de la station rcienlissail de bravos, de
hoezee, de hochs et de hourrahs répétés.
VISITE DES OUVRAGES D ASSAINISSEMENT DE LA SENNE ET
DES ÊGOUTS COLLECTEURS DE BRUXELLES
Cède visite avait été &xée, par MM. les ingénieurs de
la ville de Bruxelles, au vendredi, i septembre, à dix heures
du matin.
Les dispositions suivantes avaient été prises : les membres
devaient partir du Palais des Académies à neuf heures et
demie, sous la conduite de MM. les questeurs A. Buzon et
V. Rediog.
Arrivés i^ la Bourse, ils se séparent en deux groupes; l'un
des groupe.^ attend près de ce monument avec l'un des ques-
teurs ; l'autre groupe se rend k l'écluse, boulevard du Midi,
sous la conduite du second questeur.
MM. Van Mierlo, ingénieur, et Rosy, conducteur, y atten-
dent les visiteurs et leur donnent les explications les plus
complètes au sujet des travaux. Ils leur font voir ta salle des
machines hydrauliques qui, sous une pression de sept atmos-
phères, par un simple tour de ciel, font monter ou abaisser
les vannes, ainsi que loutes li?s installations du bâtiment des
écluses. Les visiteurs visitent le collecteur accolé a la rive
droite et qui s'étend sous les boulevards intérieurs. Le
voyage se fait sur une voiture parfaitement installée ad hoc
pouvant porter une vingtaine de personnes, munie d'un
phare électrique et poussée à volonté, soil à bras d'homme,
D,B,t,zed.yGOO^IC
432 RRCEPTIONB, FSTKS, KXCUBSlOlfS, VISITES, ITC.
soil par^n des wagons-vannes servant au curage des collec-
teurs. Il durtiune vingtaine de minutes, y compris les arrêts
nécessaires pour l'inspection des deux arclies de la Senne et
du collecteur accolé à la rive gauche, et de différents oU'
vrages accessoires; tels que les portes à clapet, les égouts
ordinaires sans rails, les regards avec échelles, les escaliers,
chambres, etc. Il est exempt de tout désagrément ou danger;
l'éclairage est tel qu'on se croirait en plein jour et non dans
un souterrain ou tunnel; les banquettes et voâles, couvertes
d'enduits en ciment lis«é, sont parfaitement propres et, mal-
gré la présence des déjections de 200,000 habitants que
reçoit le collecteur de la rive droite, l'odeur y est extrême-
ment peu prononcée et peut être comparée à celle d'une cave
humide ou de certaines galeries de mines.
On arrive à la Bourse. Sous l'escalier de ce monument, on
a ménagé une grande cave, la seconde paiiie des excursion-
nistes y attend. M. l'ingénieur, en débarquant, donne des
explications sur les divers travaux. Il fait connaître que le
voûtement de la Senne a une longueur de 2,151 mètres et
comprend deux arches séparées de Q'iO de largeur présen-
tant un radier de 0"90 de flèche, des pieds-droits de 2"S0 de
hauteur et une voûte de 1 "1 0 de flèche.
A chacune des deux arches du voûtement et sur toute la
longueur de celui-ci est accolé un égout collecteur, dont la
cunetle a 2 mètres de profondeur et présente un radier de
O-ôO et une largeur de 1"70.
La longueur totale des collecteurs est 1 7,775 mètres, leur
pente de O^S à O^o par kilomètre.
L'enlèvement des dépôts se fait au fur et à mesure qu'ils
se forment par des wagons-vannes.
t;cHx-ci se coiii| osent d'une vanne présentant la forme de
la cHiitiUe et sus|icndue à un truc ou wagon à quatre roues
rotilanl >iir les lails qui bordent la cunetle. Un mécanisme
tn'-s-.-iinpIe pcrrDCt à rôj^oulior de baisser ou de lever ta
vanne à telle jjrolbndonr que l'on veut dans la cunetle.
Lorsqu'elle est à peu près à fond, les eaux en amont de la
D,B,t,zed.yGOO^IC
VISITE DU nOUTKAU PjLLAIS DE JUSTICE iS3
vanne sont retenues par celle-ci à une certaine hauteur au-
dessus du niveau des eaux à l'aval de la vanne. La dénivel-
lation qui s'établit ainsi, en mdme temps qu'elle fait avancer
le wagon-vanne, imprime auxcaux qui passent sous la vanne
une vitesse suffisante pour balayer les matières déposées au
Tond de la cunetle et pour entraîner vers l'aval les matières
qui s'amoncellent en avant du wa^on, après un certain par-
cours de celui-ci.
Neuf wagoos-vannes desservent l'ensemble des collec-
teurs.
Le débit du collecteur est d'environ 80,000 mètres cubes
par jour.
Lorsque ces explications sont données, ceux qui étaient
partis du boulevard du Midi sortent et une partie des visi-
teurs restés à la Bourse s'embarquent à leur tour. A l'arrivée
à l'écluse, on leur Tait voir les mêmes installations et les
voyages alternent ainsi jusqu'à ce que tous les adhérents
inscrits pour la visite aient passé sous ces voûtes souter-
raines.
VISITE DU NOUVEAU PALAIS DE JUSTICE
La visite de ce splendide monument public, le plus grand
de l'Europe, avait été fixé également au vendredi, i sep-
tembre. M. le Ministre de la Justice avait Tait savoir au
comité organisateur du Congrès que le conservateur du
monument, M. Engels, se mettrait à ta disposition des
membres du Congrès le vendredi, 4 septembre, à onze heures
et demie. Les con.^ressistes désireux de visiter en détail le
monument, avaient été priés île se trouver à onze heures et
demie précises au bas du grand escalier d'honneur; les
dames étaient admises. Us se rendirent au Palais de Justice
par la place Royale et la rue de la Régence, sous la conduite
de M. le Secrétaire-général.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
43i RtapTions, f£tis, eicubskms, tisitu, etc.
En passant, ils admirent l'église de Sdint-Jacques-sur-
Caudenberg, le palais du comte de Flandre, le palais des
Beaux-Arfs aussi simple que grandiose, l'église de Notre-
Dame du Sablon, la magnifique place du Petit-Sablon, le
Consei'valoire de musique, la Synagogue remarquable par
son beau et pur slyte roman.
Enfio. ils arrivèrent au Palais de Justice dont les dinaen-
sions colossales et l'immense développement font penser
d'abord à quelque temple indien.
M. Engels, entouré d'une légion de conducteurs, y
attend les membres du Congrès. Il Tait connahre que les
constructions de ce vaste monument occupent une superficie
bâiie de deux lieclares quarante-six ares, un peu plus que
celle de l'église Saint-Pierre, à Rome, qui est de deux hectares
onze ares. Mais landix que l'œuvre de Bramante et de Mirhel-
Ange semble dissimulei' ses proportions, l'œuvre de Poelarl
fait voir immédiatement son aspect grandiose.
La façade principale, vers la rue de la Régence, offre une
entrée et deux colonnades vraiment majestueuses, à travers
lesquelles on aperçoit les grands escaliers d'un caractère tout
monumental, au bas de ceux-ci se trouvent les statues colos-
sales, en marbre blanc, de Cicéron, de Démosthènes, de
SoIOD et de Lycurgue.
En entrant, on pénétre dans la salle des Pas-Perdus, placée
au centre et dans le grand axe des bâtiments, elle présente
les plus belles perspectives, grâce aux escaliers ouverts, aux
galeries ôgalemenl ouvertes, qui donnent de chaque côté et
augmentent, vers la hauteur, les dimensions de la salle même;
grâce aussi au magniûquo escalier de cent cinquante-six
marches qui descend jusiju'à la rue des Minines; et, enfin, à
la coupole d'oli vient le jour et qui s'élève intérieurement à
82 mètres du sol de la salle. La déclivité du terrain de la
rue aux Laines à la rue des Minimes a nécessité la superpo-
sition de deux rez-de-chaussée et l'établissement d'une
immense terrasse vers lo bas de la ville.
Conduits par M. Engels dans ce dédale de corridors, de
D,!„t,zed.yGOOt^lC
■ANQUET 435
salles, de cours, etc., on visite d'abord le sou8-soI avec ses
iaslallations pour le chauffage et ta ventilation, de là, on
remonte voir 1rs salles occupées par la cour militaire, par la
cour d'assises, par les tribunaux de commerce, de première
instance, par la cour d'appel, pur la cour de cassation; on
s'extasie devant les marbres et tes munificences de ces di-
verses salles; la salle de la cour de cassation, toutes chambres
réuoies, suscite surtout des explosions d'admiration : ces
immenses colonnes en marbre rouge, ces boiseries en chêne
sculpté, ces majestueux plafonds aux superbes dorures font
penser que maint palais de souverain ne renCerme pas des
appartements aussi luxueux que ceux qu'on vient de voir.
La visite dure environ deux heures. M. Vande Vyvere
remercie, au nom des étrangers, M. Engels, de son aSàbililé
et de son extrême complaisance, et l'on se presse d'aller
déjeûner, afin de se trouver à l'assemblée générale à deux
heures.
BANQUET
En présence du grand nombre de membres adhérents
au Congrès, le Comité organisateur avait eu des appréhen-
sions au point de vue de la grandeur de la salle réser\'ée à
cette fêle. Afin de se trouver prêt à toute éventualité, — et
il avait bien fait, puisque ses prévisions furent dépassées,
— il avait sollicité et obtenu gracieusement de l'Adminis-
tration communale de Bruxelles la libre disposition de la
grande salle du Palais de la Bourse du Commerce.
L'immense hall, retentissait encore quelques minutes avant
quatre heures, des cris de ses habitués ordinaires, mais, à
quatre heures précises, ceux-ci firent place à l'armée d'ou-
vriers de toutes les professions que dirigèrent MM. le Secré-
taire-général et les questeurs A. Buzon el V. Reding. A l'en-
trée principale se trouvent d'immenses tapissières remplies
D,B,t,zed.yGOO^IC
436 RECBPnONB, ATES, nCUKSlOHS, TISITBS, ETC.
d'arbustes e( de plantes fleuries, à celle de droite font les
charrettes des tapissiers avec les lapis, les tentures, les dra-
peaux, etc., et à celle de gauche le restaurateur fait décharj^er
sa vaisselle, ses cristaux. En un clin-d'œil, les clôtures, les
boiseries et la corbeille de messieurs les agents de change
sont enlevées et la table d'honneur y est dressée sur une
estrade; en face, sous le dôme du Palais, s'alignent (rois
grandes tables de cent couverts chacune; des tentures, des
faisceaux de drapeaux de toutes les nations représentée» au
Congrès, entremêlés de drapeaux belges, cachent tes angles
de la salle et garnissent les colonnes, une forêt de fleurs et
de plantes exotiques transforment l'immense hall avec son
architecture si froide en un jardin splendide et riant qui
n'aKend plus que ses visiteurs.
Vers six heures, tout est prêt, la salle du banque! présente
un coup-d'œil charmant; au fond, sur une estrade, la table
d'honneur en (er-à-cheval, limitée par un bosquet de pal-
miers, de fougères et de plantes fleuries au milieu desquels
émerge le buste du roi Léopold II; devant, dans la galerie
du milieu, trois immenses tables garnies de cristaux et de
fleurs.
Bientôt les premiers convives arrivent, le bureau du Con-
grès reçoit successivement M. le prince de Caraman-Chimai,
ministre des affaires étrangères; M. Vergote, gouverneur du
Brabanl; MM. les échevins Walravens, ff. de bourgmestre,
et Becquel; M, Beco, directeur général du service d'hygiène
au ministère de t'intérieui'; M. Van Mons, secrétaire du com-
misse nat>général du Gouvernement auprès de l'Exposition
d'Anvers; M. Vanden Schrieck, président de la Fédération
médicale, etc.
A six heures et demie, une sonnerie électrique annonce
aux convives que le service est prêt.
M. Van Basietaer, président du Congrès, se place au centre
de la table d'honneur, il a h sa droite M. le prince de Cara-
man-Chimai, MM. Walravens, Depaire, Beco, N. Gitle, Van-
Mons, Connizzaro, BrunnengrSber, Cartheigbe, Brunker,
D,B,t,zed.yGOOg[e
437
Sebardt, Colignon, Petit, ForsmanD, Iparraguire, Lamou-
roux, Hansen, Schacht, Diitrich, Zaoni, De Nobele et
V. Rediag; à sa gauche, MM. Vêrgote, Recquel, Vao de
Vyvere, Dragendorff, von Wafdheim, Caries, Michelin,
Fidler, Loize, Bretlner, Mehu, TOrok, Ankersmit, Bratimos,
Vanden Schrieck, .Mosca, Wallher, Greeniscli, Wefers-Bettinck,
Chautemps, Girard et Cornéiis.
Un excellent orchestre, le même que celui qui avait
charmé les participants à la fête champêtre du Bois de la
Cambre, entonne la Brabançonne et tes aiis nationaux, de
tous les pays pendant que les convives, dont plusieurs dames
en grande toilette, prennent place, à volonté, aux trois
immenses tables de milieu. Tout est garni, pas. une place
ne reste libre.
Le service culinaire du banquet, admirablement entendu,
est fait avec régularité par la maison Goldschmidt, de Bru-
xelles. Les mets sont excellents, les vins exquis.
Pendant le banquet, l'orchestre ravit les convives par l'exé-
cution des divers morceaux ci-après :
1 . Owverture de concours C- Bbrdo.
i. Mireille, fantaisie arr. par C- Bender . . GonnoD.
3. Andante de la Symphonie Ha¥DIIi.
4. Mélodies Suédoises, fantaisie Dlticklei.
5. 7aran/f//e, danse napolitaine Desombs.
6. Marche aux flambeaux ni HEnusn.
7. VnefeteàArai\}uez,faa\.ai&\B De Mersmâk.
8. Fréli^/on, polka pour deux pistons .... Dbsouus.
9. Fantaisie sur l'opéra Sigurd Reteh.
10. Ahl vous disaii-je Maman? valse .... Vbrdevb».
Vers la &n du repas, une sonnerie de trompette annonce
l'heure des toast.
M. Van Bastelaer, président du Congrès, se lève et porte
le toast suivant :
Je prie Messieurs, les étrangers, de s'unir à nous, Belges, pour
remplir un usage que nous considérons comme un devoir. Dans
D,B,t,zed.yGOOg[e
438 ifiacnioNS, fCtes, biccksiokb, tisites, etc.
notre pays, dans lotit banquet officiel, nous portons la première
sanlé, nous adressons le premier bumma^e à notre Roi bien-<iimè
pour lequel nous avons l'eslime et l'iiQ'ection les plus profondes.
Aujourd'hui encore, Messieurs, je vous convie d'acchinier le Prince
qui préside aux destinées de la Belgique et qui est la personnifi-
cation de la fidélité à nos mâles institutions et â nos libertés. Au
Roi, Messieurs, qui h bien voulu prendre notre Congivs sous sa
Haute Protection et à qui nous sommes redevables, en grande partie,
du succès de notre entreprise. Au souverain protecteur et ami des
sciences, des arts, des lettres et de tout ce qui peut améliorer le
bien-être de l'humanité.
Au Roi Léopold 11! A son Altesse Royale le comte de Flandre!
A la Famille Royale !
Ce toast est clialeurousement acclamé et ti^nsiDÎs imtné-
diaiement à Sa Majesté, eo son palais, à Ostende.
M. Van Bastelaer se lève une seconde fois.
Messieurs. Après notre Souverain, c'est à ses Ministres que nous
devons la plus grande reconnaissance, car les Conseillers do la cou-
ronne ont tous protège noire œuvre de tout leur pouvoir. Je vous
convie a boire à la santé de M. le Ministre des aBaires étrangères,
M. le prince de Caraman-Chimai dont vous avez pu apprécier l'aSa-
bilité et la courtoisie; vous l'avez vu présider la séance .solennelle
d'ouverture de votre Congrès, vous l'avez vu à toutes vos fôtes, ce
soir encore il préside votre banquet, a la santé de M. le Ministre
des affaires étrangères, à la santé de M. le Ministre de l'intérieur et
de l'instruction publique, a la santé de H. le Ministre de l'agriculture
de l'industrie et des tnivaux publics.
Ce second toast est non moins vivement applaudi. M. le
Ministre des affaires étrangères y répond :
Messieurs. Au nom du gouvernement, je réponds aux paroles si
flatteuses que vient de lui ndresser M. Van Bastelaer, votre prési-
dent, et à l'accueil si sympathique que vous leur avez réserve. Le
gouvernement a vu avec bonheur la complèle réussite du Congrès,
il était loin de s'attendre â l'extcnsioii qu'a prise votre œuvre, il a
été heureux de la part active qu'y ont pris les savants renommés que
D,B,t,zed.yGOOg[e
•AROUKr 439
je vois réunis à ces tables et qui sont accourus de tous les pays du
monde pour l'élucidation des importantes questions inscrites à votre
programme. Le gouvernement ntieudait les résolutions du Congrès,
il saura les appliquer pour le blen-ôlre hygiénique des populations.
A mon lour, Messieurs, je vous propose de boire à la santé des Chefs
d'Étals, aux Empereurs, Rois, Princes, Présidents de tous les peuples
représeulés au Congrès.
Je bois, Messieurs, à leur santé et je bois en même temps à la
santé de leurs 6dèles sujets réunis en cette Fête.
Pour ces derniers, j'ajouterai : au revoir, car j'espère que vous
vous souviendrez de la Belgique hospitalière et que notre pays
pourra vous recevoir eacore a plusieurs reprises. {Applavdiue-
ment$ probmgés.)
Une nouvelle sonnerie de trotnpelte rouvre la série des
toasis.
M. Vande Vyvere, Secrétaire-général, se lève.
Messieurs. Nous avons bu au Roi et à ses Ministres, mais il est
d'autres autorités que nous ne pouvons oublier, la gratitude nous
ordonne de nous souvenir de ce que l'honorable Gouverneur de
la province, U. Vergote, et les membres de l'Administration com-
munale de Bruxelles ont Tait pour nous. Dès que le Congrès eût
été décidé, nous nous sommes rendus chez l'honorable M. Buis,
Bourgmestre de la capitale, et nous avons obtenu de lui le plus sym-
pathique appui. La brillante réception que vous avez reçue à l'Hd-
lel-de-Ville, vous restera certainement longtemps gravée dans la
mémoire; mais, en dehors de cette fête, vous avez vu H. le Gouver-
neur de la province, Messieurs les Echevins, prendre une part ac-
tive à vos travaux, les suivre avec un intérêt tout particulier et tou-
jours croissant. Remercions-les ici, Messieurs, de leur bieoveiU
lança et vidons une coupe à leur santé.
A la sanle de H. le Gouverneur de la province, a la santé de MM. le
Bourgmestre, les Echevins et les membres de l' Administration com-
munale de Bruxelles.
MM. Vergote et Walravens répondent au toast que leur
a porté M. le Secrétaire-général et le premier boit aux
dames qui honorent la fête de leur présence.
D,B,t,zed.yGOO^IC
fB, Tinm, ne.
H. Reding boit ensniie à la presse, ce levier pobHc et
puissant qui propage les idées, les découvertes de la science et
leur application à la prospérité et au bien-être de rhumanité.
M. G. Lemaire, de YEtoile belge, répond à ce toast, en
des termes bien sentis.
Les toasts oQiciels sont clôturés, mais les étrangers tien-
nent à exprimer leurs sentiments de reconnaissance pour le
bon acceuil qu'ils ont reçu.
Une troisième sonnerie de trompette impose le silence et
M. A. Petit, Président de l'Association générale des pharma-
ciens de France, remercie M. le Ministre des affaires étran-
gères en ces termes :
Monsieur le Hinislre,
PermeUez-moi d'être l'interprète des phannacieDs étrangers, en
voua disant combien nous apprécions la bienveillance que vous
avez témoignée à la pharmacie toute entière, en présidant la séance
d'ouverture de notre Congrès et en nous bonorant ce soJr de votre
C'est une preuve éclatante de l'estime dans laquelle est tenue la
pharmacie dans ce pays de Belgique qui apprécie k leur véritable
valeur les services rendus par une proression qui a toujours compté
et compte encore dans votre pays des représentants aussi éminents.
Après M. Petit, MM. Dragendorff, Brunnengraber, Car-
teighe, Brunker ainsi que plusieurs autres étrangers de
dislinction, prennent la parole en leurs langues nationales.
Nous regrettons de ne pouvoir transcrire ici les paroles
émouvantes de ces illustres orateurs.
On boit à la sauté du Président et du Sécréta iro-général
du Congi-ès, aux membres du comité organisateur, aux
questeurs, à la nation belge.
M. Michelin, président du Conseil municipal de Paris, boit
à la ville de Bruxelles.
Au moment de se lever de table, une nouvelle sonnerie
de trompette, et M. le Secrétaire-général donne lecture du
télégramme lui adressé par S. M. le Roi.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Ottende, PaUtis Royal.
Le Roi est extrêmement touché du toast que les membres du
6" Congrès international pkarmaceulique et chimique, comprenant
les représentants de 24 pays et de 79 sociétés de pharmacie, d'kygiène
et de chimie, réunis en un banquet au Palais de la Bourse, lui ont
porté ainsi qu'à la Famille Royale. Le Roi prie M. Vande Vyvere de
remercier chaleureusement de sa part les convives qui, réunis sous la
présidence de M. Pan Bastelaer, ont, sur la proposition de celui-ci,
bu à la santé de Sa M<yesté.
Par ardre,
L'âISB de CUfP ta BBBnCE.
On vide quelques derniers verres à la santé des amis et
collègues, et on se sépare vers dix heures et demie pour se
répandre dans les carésde la ville.
EXCURSION A ANVERS
Le Congrès était officiellement fini; mais il devait se ter-
miner effectivement par une excursion à Anvers. Le rendez-
vous avait été fixé au dimancbe, 6 septembre, à 9 beures,
à la gare du Nord. A l'heure convenue, un grand nombre
d'adhérents se trouvent dans les salons d'attente, au départ.
Les coupons sont distribués, on s'embarque et, à 9 heures et
demie, le train se met enmarche. Après une courte halte à
Malines, l'express entre en gare, à Anvers, à dix heures et
demie
Le bureau de la Société de pharmacie d'Anvers, entouré
de la plupart des membres de la Société, attend au dé-
barcadère les conrrères étrangers; on échange, à la hâte,
quelques cordiales poignées de mains; on se groupe autour
du président, M. Verhassel, qui souhaite la bienvenue aux
étrangers, en ces termes :
D,B,t,zed.yGOOg[e
iSccpnoKB, FtTEs, ucotaions, Tisins, ne.
Mon cher Président, Mestieuri,
Nous vous remercions d'èlre venus en aussi grand Dombre pour
i%ler avec nous le cinquantenaire de lai Sociélè de pharmacie d'An-
vers t Noire vieille cite flamande s'est fail une réputation par son
hospitalité; nous tâcherons, Messieurs, de maintenir cette bonne
renommée et de Taire en sorte que la journée du 6 septembre vous
laisse un bon et agréable souvenir !
Au nom de tous mes collègues, je vous souhaite, Messieurs, la
bienvenue la plus cordiale parmi nous!
M. Van Bastelaer, Président du 6~* Congrès international,
répond :
Monsieur le Président, Messieurs,
Au nom des membres qui ont assisté au 6"* Congrès de phar-
macie, je vous remercie de vous trouver à noire arrivée. Nul de
nous ne peut oublier, en entrant dans la ville d'Anvers, que la mé-
tropole commerciale du pays fut toujours un centre d'honneur pour
la pharmacie, et une forteresse pour la défense de ses intérêts. Nous
nous souvenons tous, que nous sommes dans la ville de Pypers,
l'organisateur de la croisade, soutenue depuis un demi-siècle, par, le
corps pharmaceutique belge, pour la revendication de ses droits et
de ses privilèges. Nous nous souvenons aussi que la Société de
pharmacie d'Anvers fut de tout temps la mère et le soutien de toutes
les sociétés de pharmacie belges et que toujours et à loua les poinU
de vue, cette Société a tonu tête a nos ennemis et a donné l'exemple
à ses consœurs plus jeunes. Nous nous souvenons enfin que le
Journal de pharmacie d'Anvers, l'organe de cette Société, fait la
gloire de la corporation en Belgique et hors de Belgique, et qu'il fut
toujours la principale arme de défense du corps pharmaceutique et
l'instrument de ses victoires.
Au nom de tous nos amis ici présents, étrangers et belges, comme
Président du Ô*" Congrès, je donne une loyale poignée de main à la
Sociélè de pharmacie d'Anvers, en serrant la main de son présideal.
{De chaleureux applaudissements accueUletU ces paroles.)
M. Verhasael offre le bras au Président du CoDgrès, et les
D,B,t,zed.yGOOg[e
BXCCBSIOH 1. UTTEBS 443
autres membres de la Société anversoise se groupent autour
des 300 courrères étrangers, pour les cooduire au local de
l'Athéoée royal oii la séauce solenoelle doit se tenir dans le
grand auditoire de ce superbe établissement.
Plusieurs dames accompagnent les congressistes et bientôt
la magnifique salle se remplit de monde.
La Séance.
Le président, M. Verhassel, prend place au fauteuil, ayant
à ses côtés M. Van Bastelaer, président du Congrès, M. le
professeur Norbert Gille, vice-président du Congrès et pré-
sident honoraire de l'Association générale pharmaceutique
de Belgique, M. Vande Vyveie, secrétaire-général du Con-
grès, MM. Van Peit et Van der Eeilen, vice-présidents,
M. Anneessens, secrétaire, M. Masset, secrétaire-adjoint, et
M. Daeis, trésorier.
M. Van Pelt, père, membre fondateur de la Société, prend
également place au bureau.
Les places réservées sont occupées par- MM. les délégués
des commissions médicales et des sociétés de médecine.
Jamais, dejjuis sa création, la Société n'a eu une assistance
pareille; toutes les célébrités pharmaceutiques sont pré-
sentes : des professeurs d'une réputation européenne, des
représentants de goiivcrnerneuls étrangers et de munici-
palités, des confrères qui, par leur mérite, occupent dans
leur pays les positions les plus élevées, enfin, tout ce qui
s'est fait un nom dans la science, s'est donné rendez-vous
dans la vaste salle de l'Athénée.
M- le président, ayant déclaré la séance ouverte, pro-
nonce le discours suivant :
Messieurs, honorés Collègues,
C'est avec un senliment de légitime fierté que je me vois entouré
ie tout ce que la pharmacie moderne compte de plus savant et de
plus respecté. Heroi h vous, éminents collègues étrangers, qui êtes
D,B,t,zed.yGOO^I'e
m HÉCEPTICmS, FfiTGS, EXCUBSIONS, VISITES, ETC.
accourus de tous les pays pour rehausser par votru présence notre
fôle de famille; merci a vous, honorés collègues belges, qui, nom-
breux, avez répondu à notre appel; merci à vous, délégués des
commissions médicales, de la Société do médecioe et du Cercle
médical; votre présence ici prouve que les meilleurs rapports ne
cessent de régner dans la grande famille médicale. Â vous tous, Mes-
sieurs, je souhaite la bienvenue parmi nous! /Applaudissements. J
11 y a aujourd'hui cinquante ans, en 1835, quelques pharmaciens
de la ville jetèrent les bases de la Société de pharmacie d'Anvers ;
c'étaient des praticiens modesies, des savants sans prétention; mais
des bommes d'une énergie rare : au mois do novembre de la même
année 38 confrères signèrent le règlement et ainsi se trouva créée
la première société de pharmacie de Belgique.
Il peut nous paraître très simple aujourd'hui, Messieurs, que des
praticiens d'une grande ville se réunissent en société pour soutenir
en commun la défense de leurs droits, mais il est à remarquer qu'il
y a 50 ans aucune société pareille n'avait vu le jour et que ce furent
les pharmaciens d'Anvers qui, les premiers, créèrent, dans notre
pays, ce puissant levier de l'association.
La Société de pharmacie d'Anvers fut le noyau du progrès de
notre art en Belgique; ce fut elle qui donna le branle dans tout le
pays, ce fut elle qui leva l'étendard pour notre développement
scientifique, pour la défense de nos intérêts et l'indépendance de
notre profession. Elle était d'un rigorisme extrême pour l'admission
de ses membres; ainsi nul ne fut accepté, ni comme membre
effectif, ni comme correspondant ou honoraire, à moins qu'il ne prit
l'engagement formel de renoncer à l'annonce et au débit des re-
mèdes secrets. En peu de temps, elle acquit une réputation consi-
dérable et tous les savants de l'époque briguèrent rhonneur d'être
comptés parmi ses membres.
Bientét elle créa son journal, qui lui donnant l'arme nouvelle de
la publicité, la rendit plus puissante encore ; sous son impulsion se
forma l'Association générale pharmaceutique de Belgique, qui, à son
tour rendit et continue à rendre les plus éminents services à la
pharmacie.
La devise de la Société fut toujours : guerre au charlatanisme,
relèvement de la profession! L'on peut affirmer sans exagération
que la Société de pharmacie d'Anvers secoua l'inertie des confrères
belges et que ce fut elle, qui, par son exemple, poussa à la création
D,B,t,zed.yGOO^IC
BXCURBICH A UmilS 4i&
de toutes les sociétés similaires du pays : c'était là l'époque de la
reuaissaDCe de notre art !
Des hommes remarquables se trouvèreut â la tête de la Société et
coopérèrent puissamment à son développement; les noms des
Verbert, Siroux, Pypers et des deux Van der Heyden resteront
élemellemeat honorés parmi nous I
Ce n'est pas la vanité qui me feil parler ainsi, Messieurs, mais je
tiens à rendre un hommage posthume aux hommes d'élite qui nous
ont précédés, je tiens à déclarer que ces hommes si modestes et si
simples ont été les premiers dans notre pays pour relever la pro-
fession de pharmacien I Nous nous inclinons devant ces hommes et
nous leur rendons un juste tribut de reconnaissance.
En 1860, la Société célébra avec éclat son anniversaire de 25 ans
d'existence ; à cette époque, elle était présidée par H. Van der
Beyden, père ; plusieurs fondateurs de l'ancienne société purent
encore coopérer à cette fête; bon nombre parmi nous se sou-
viennent de cette soleonité et eu ont conservé, j'en suis persuadé,
le plus sympathique souvenir. La mort, hélas I a fouché presque
toutes ces précieuses existences et aujourd'hui quelques rares
membres fondateurs assistent encore à notre cinquantenaire; bon*
neur à eux, Messieurs, honneur aux survivants de notre grande
arméel C'est avec émotion que je les vois au milieu de nous...
/Tous les regards se portent vers M. Van Pelt, père, et la salle en-
tière éclate en applaudissements./
Hais nous. Messieurs, nous, leurs successeurs, avons-nous durant
les 35 dernières années suivi les mêmes voies, imité les mémos
exemples? Certes, si nous n'avons pas rendu d'aussi éclatants
services, j'atteste que le même esprit continue à nous animer;
H. le secrétaire vous dira bientôt ce que nous avons fait pendant
cette époque; mais, je tiens à constater un fait : lorsqu'appelé [lar
l'amitié de mes collègues, je pris le Tauteuil de la présidence,
naguère occupé avec tant do distinction par mon très regretté pré-
décesseur et ami Van der Heyden, iils; lorsque raù par un sentiment
que je croyais équitable, vu l'envahissement constant des spé-
cialités pharmaceutiques, et l'obligalion presqu'inévi table dans
laquelle se trouve le jeune confrère de débiter ces remèdes, je pro-
posais à ia Société d'être dorénavant plus tolérante et de permettre
le débit de ces médicamenls, on me répondit fièrement que ce
serait là renier tout le passé de la Société el que l'on ne pouvait me
suivre dans cette voie I Ce furent mes meilleurs amis qui me tiorent
D,B,t,zed.yGOOg[e
446 KECEPTEOKS, FÎTES, BXGDRSIOtlS, VISITES, BTC.
ce langage. Au lieu de courber la tête je l'ai relevée avec bonheur,
en constatant que le vieux sang des Pypers et des Van der Heydon
circule encore fièrement dans les veines de nos membres I /Applau-
dissements prolongés J
Messieurs ! le secret de nos triomphes repose uniquement dans
l'union des sentiments qui nous animent ; quand une question vitale
se fait jour, qu'une juste revendication sa fait entrevoir, nous
voyons accourir à nous le ban et l'arrière-ban de nos membres et
c'est tot^ours en colonnes serrées que nous montons à l'assaut 1
L'union a été notre puissance, elle restera toujours l'élément de
noire vitalité; depuis un demi-siècle la Société de pharmacie
d'Anvers, décidée à défendre nos droits, à combattre le charlata-
nisme et à maintenir la dignité professionnelle, tient résolument la
brèche ; je vous ie jure, Uessieurs, elle s'y maintiendra !
De longues acclamations accueillent ces éloquentes et sym-
pathiques paroles. Quand le silence s'est enSn rétabli, M. le
Président accorde la parole à M. le secrétaire Anneessens,
pour donner lecture du rapport sur les travaux laits par la
Société dans l'intervalle des 25 dernières années. Voici ce
rapport :
Messieurs,
Cest avec une profonde satisfaction que nous venons aujourd'hui
donner un démenti formol à celte parole <i la fois si sage el si pro-
fonde d'un grand penseur moderne, quand il disait, dans une
circonstance différente, il est vrai: Heureux les peuples qui n'ont
pas d'histoire.
Nous disons, nous, Messieurs, avec un senUment de fierté et de
légitime orgueil; avec cette entière franchise et cette liberté de
parole, que donne le devoir accompli ; Heureuses les sociétés, qui
ont un passé aussi pur, une histoire aussi glorieuse que celle de
l'antique Société de pharmacie d'Anvers !
Notre mission. Messieurs, n'est pas de vous retracer l'historique
de la Société depuis son origine; je ne puis cependant négliger de
vous rappeler que fondée, il y a cinquante ans, comme une nécessité
de l'époque, sous les auspices de quelques praticiens, que la
science^ le devoir et l'honnêteté professionnels seuls, conduisaient
D,B,t,zed.yGOOg[e
KXCUKSION À ANTEKH 447
au milieu de la tourmente des abus de toute nature, des usurpations
les plus éhoDtées du charlatanisme le plus effréné, elle a vécu,
sans ostenlatioa, mats toujours vigilante et soucieuse, toujours
grande et laborieuse, sans jamais flécbir, el surtout, sans jamais
déroger à son programme t
Certes, nous ne voulons enlever à personne le droit de s'enor-
gueillir d'avoir contribué à la divulgation dos sciences pharmaceu-
tiques et au développement des droits el dus libertés professionnels;
tous les dévoûments ont droit à la reconnaissance; mais nous
pouvoQS aujourd'hui évo juer avec orgueil le souvenir des vaillants
fondateurs de notre association, et revendiquer pour la Société de
pharmacie d'Anvers, l'honneur d'avoir planté dans le chemin
hérissé d'entraves, de luttes et de combats, les premiers jalons qui
devaient nous guider dans la voie de la science et du progrès, el
d'avoir fait rejaillir de son sein, les premiers bienfaits propres à
nous relever à nous-mêmes, comme dans la considération publique I
Composée, dès le principe, des praticiens les plus intelligents, les
plus instruits, qui aimaient leur profession et tenaient à la faire
respecter, notre Société marchant d'un pas sûr vers lo but où elle
devait trouver le couronnement de ses constants efTorts, a rarement
rencontré des défaillances dans les moments difficiles.
Nous le disons, Uessieurs et honorés collègues, nous avons vécu
cinquante ans pour le bonheur de la pharmacie; mais nous vivrons
encore, forts de nos droits, forts surtout par notre union, pour con-
tinuer les nobles traditions qui nous ont assuré une si longue
existence I
En parcourant avec vous, Messieurs, les diverses phases de notre
vie professionnelle, pendant les dernières vingt-cing années qui
viennent de s'écouler, nous vous dirons les faits les plus mar-
quants de notre histoire, tels qu'ils se sont présentés ; les citer tous
serait par trop abuser de votre bienveillante attention.
Notre mission n'étant pas de discuter, nous en ferons l'énumé-
rotion sans animosité, sans idée de reproche, surtout sans person-
nalités; mais aussi, nous souvenant du devoir que nous avons à
remplir, nous le ferons avec une scrupuleuse impartialité, nous le
ferons de plus avec l'espoir d'apprendre à ceux qui nous suivent
dans la carrière, comment la pharmacie peut se faire respecter, et
comment oiTpcut mériter l'éloge, qu'il y a vingt-cinq ans, le prési-
dent de cette époque décernait à juste litre à la Société, quand il
D,B,t,zed.yGOOg[e
418 UCEPIlOnB, FftTEB, BXCGBSIOUS, VISITES, CTC.
s'écriait : c Merci à vous, Messieurs, qui avez su maintenir, haut el
ferme, le drapeau de l'honneur et de la dignité professionnels I >
En 1860, la Société de pharmacie d'Anvers venait à peine d'affir-
mer sa vitalité en fêtant le 15"' anniversaire de son existence, que
déjà elle eût à soutenir les plus rudes assauts de ses ennemis les
plus acharnés, les droguistes. Harcelée de tous les cdtés à la fois,
mais forte par Punion de ses membres, forte de leur amour pour
leurs prérogatives ; et généreuse cependant outre mesure dans ses
revendications, elle espérait, par la persuasion dompter l'opiniâ-
treté avec laquelle les droguistes empiétaient sur le domaine
pharmaceutique. Vains efforts. Les exhortations de la Commission
médicale, même, ne parvinrent pas à avoir raison de nos incor-
rigibles adversaires. Les abus étaient criants ; la pratique illégale
de la pharmacie se multipUail chaque jour de la feçon la plus
révoltante. La lutte fut décidée!
Une première poursuite eut pour effet la condamnation d'un
droguiste à la coafîscatioa des médicaments saisis, à une forte
amende et à dos dommages-intérêts envers la partie civile. Quel-
ques mots plus tard un autre droguiste exerçant la pharmacie, sous
le couvert d'un préte-nom habitant Bruxelles, fut condamné à
l'amende et à la fermeture de l'officine. — Un an plus tard, la So-
ciété de pharmacie fit poursuivre deux autres droguistes, et obtint
f;ain de cause. — Une nouvelle pharmacie à préle-nom fut fermée.
Trois autres condamnations vinrent, sur nos instances, frapper des
vendeurs de panacées diverses. — Un droguiste moins corrigible
que les autres fut condamné une seconde fois. — Nous avons même
à cette occasion eu la bonne fortune d'apprendre d'un chimiste à
décharge qu'en droguerie le sulfiite de quinine ne sert pas seule-
ment comme antipériodique, mais qu'il jouit aussi de propriétés
conservatives de l'encre à écrire! (Rires.)
Toutes ces condamnations auraient dû ralentir le zèle intem-
pestif de messieurs les droguistes; mais s'il est vrai de dire que
mauvaise herbe croit toujours, les abus semblaient renaître avec lo
nombre toujours croissant de nouveaux Hconciés... en droguerie.
De plus. Messieurs, pour supporter plus racilomenl les frais et
dépenses occasionnés par les poursuites judiciaires, Messieurs les
droguiKt43s se fondèrent en association et se proposaient, dans un
suprémo uffort, de briser les liens il'iîsclavaiie qui les rivaient à
la vente exclusive dos simples. Ils avaient cru par la plaisanterie,
la caricature cl le sarcasme, désarmer les courages les mieux
D,B,t,zed.yGOOg[e
EXCURSION A AItTEKS 449
trempés des membres les plus zélés de noire association. Voyant
qu'ils ne pouvaient réussir, ils traînaient dans la bouo la répatatiou
des hommes les plus dévoués aus intérêts de la pharmacie! Ils
s'élaicnL dit, dans leur sotte et leur impuissante vengeance, qu'il
Tallait renverser tous les obstacles, et planter l'étendard de la
révolte sur lus ruines de la pharmacie 1 Hélas I . . . . La Société releva
l'audacieux défi : Un membre, qui avait pris l'affaire à cœur, fiit
chargé de faire recueillir des preuves ; et, en moins de trois se-
maines, quatre vingt-lroize délits furent signalés h charge de huit
droguistes, et remis entre les mains de la Commission médicale
provinciale I Cellu-ci, dans un excès de boulé, que rien ne pouvait
expliquer, n'en signala que trois au parquet, et admonesta les
autres. L'affaire fut déférée au tribunal et dans la même audience
du 27 révrier 1878, trois droguistes furent condamnés chacun à
212 fr. d'amende cLaux frais envers la Société, ou subsidiairemeut
à 3 mois d'emprisonnement.
A la même époque, nous remportions trois nouvelles victoires,
de moindre importance sans doute, par la condamnation d'une
épicière, d'un boulanger et d'un particulier, que l'empirisme, et
plus encore l'appât de l'or, avaient entraînés sur le domaine de la
pharmacie.
Cependant, malgré ces luttes continuelles, malgré toutes ces
victoires successives, malgré notre manifestation bien formelle de
faire respecter nos droits et privilèges, la Société de pharmacie
n'avait pas encore acquis le droit de se reposer sur ses lauriers I Un
nouvel ennemi se dressa devant elle : les apdtres des théories
homœopathiques avaient jeté leur dévolu sur l'agglomération an-
versoise, et venaient à leur tour entreprendre le travail de la
pieuvre aux nombreuses tentacules, pour soustraire à la pharmacie
le plus clair de ses bénéfices : la préparation des prescriptions
médicales.
Ces illustres flibustiers non contents d'en imposer au publie,
visitaient leurs malades, munis de leur précieux dispensaire à
globules d'un sucre particulier, répondant à la formule C2*IP20^,
ir-^, et vendaient à dotnicilc, avec le sérieux le plus impertur-
bable, le véritable protoxydc d'hydrogène, que, d'après leurs
dépositions devant les tribunaux, les pharmaciens de l'agglomé-
ration élatcnt impuissants à préparer! /Rires./
allais ils avaient compté sans lour hâte! La Société de pharmacie
se mit en cauipagno : Lus premiers efforts, hélas, de ses membres
D,B,t,zed.yGOOg[e
450 meCEPTIONB, VÈJES, UCUBSICnS, VISITES, ETC.
les plus zélés semblaient devoir élre étoufTés dans leur origine, car
les autorités médicales, elles -mêmes, découragées sans douCe par
l'insuccès qu'elles avaient essuyé, semblaient par leur indifférence,
vouloir entraver les légitimes revendications de la Société.
La situation était tendue;... des discussions orageuses surgirent,
au sein de nos réunions, sur l'opportunité et l'importance des pour*
suites; mais enfin lesentimoutdejustice et de dignité vainquit toute
résistance et de nouveau la lutte fut décidée I
Cependant désireuse de combattre loyalement ses adversaires,
la Société entama des négociations ; et voici la correspondance qui
fut échangée :
> A Monsieur... médecin à Anvers.
» Monsieur le docteur,
t La Société de pharmacie d'Anvers a l'honneur de s'adresser à
vous, pour obtenir à l'amiable la solution d'une question qui inté-
resse au plus haut point le corps pharmaceutique, tant au point de
vue de ses droits que de ses intérêts.
s La question de principe qui divise les médecins homœopaUies et
les médecins allopathes n'est pas de notre ressort; vis-à-vis du
médecin, le pharmacien se borna à préparer les ordonnances.
> Il s'en suit que pour nous, tous les médecins se trouvent placés
sur la même ligne et que les prérogatives attachées à notre dtplâme
sont les mêmes vis-à-vis de tous les médecins.
» Dès lors les préparations et les fournitures de médicaments
homœopathiques constituent un droit exclusif pour le pharmacien,
tout aussi bien et au même titre que les préparations et les four-
nitures des médicaments allopathiques. Nous croyons du reste
savoir, qu'à Bruxelles et dans d'autres villes du royaume, les mé-
decins homœopathes se bornent à formuler leurs ordonnances et en
abandonnent la préparation aux pharmaciens.
> Noua cherchons vainement le motif pour lequel ce qui se
pratique ailleurs ne se pratiquerait pas ici, les pharmaciens d'An-
vers pouvant préparer tout aussi bien ces ordonnances que leurs
collègues de Bruxelles.
s Nous bornant à ces seules considérations, nous avons l'honneur
do vous inviter à vous conformer dorénavant aux usages adoptés
D,B,t,zed.yGOOg[e
BXCDRSIOR A AirVBRS 451
par les médecins bomœopathes des autres villes el à De plus
délivrer vous-méiuo les médicaments à vos clients.
» Nous vous prionSj moDsieur le docteur, de nous ftiire connaître
votre décision endéans la huitaine, nous réservant tous nos droits
pour le cas où notre démarche n'aurait pas te résultat que nous en
attendons.
» Agréez, monsieur, l'assurance de notre haute considération.
{Signé} Le Président,
Edm. Vu Helkebeu,
Le Secrétaire,
F». Van Pilt.
t Anvers, U décembre 1873. »
Et voici la réponse que firent ces messieurs :
9 A Messieurs les membres de la Société de pharmacie
d'Anvers.
» C'est avec une légitime surprise que nous avons pris connais-
sance de votre circulaire du U courant. Nous n'attendrons pas lo
délai de hiiit jours, que vous voulez bien nous accorder, pour vous
faire connaître que nous trouvons étrange et insolite la démarche
d'une Société de pharmacie, ^adressant directement à des docteurs
en médecine; nous pensions que ceux-ci ne relevaient que de la
Commission médicale provinciale. Or, messieurs, cette Commission
pourra vous renseigner au sujel d'un jugement rendu par le tribunal
de première instance d'Anvers et confirmé par arrêt de la Cour
d'appel de Bruxelles,
B Nous nous bornerons, pour notre part, à nous y référer pure-
ment et simplement.
> Veuillez agréer, messieurs, l'expression de notre haute con-
sidération.
(Sign^ D' Gits.
D' Al. Vah CuirraHOcnr.
D* Lambucbis.
B Anvers, 16 décembre 18731. »
D,B,t,zed.yGOOg[e
i!}2 BECEPIIOnS, FÈTBS, EXCURSIONS, TiSlTBS, ETC.
Vous le voyez, Messieurs, l'arrogance esl propre aux homœo-
palbes comme au plus vulgaire cbarlalan de carrefour : Une Société
de pharmacie s'adressant directement à des docteurs en médecine tll
(Rires.J
L'actioQ fui iotentée, et tes homœopalhes, malgré les torrents
d'éloquence déversés par les membres les plus éminents des bar-
reaux d'Anvers et de Bruxelles, furenl convaincus d'avoir vendu
des médicaments, et battus en correctionnelle, à la cour d'appel et
à la cour de cassation I
La cour suprême décida, du même coup, que même A titre gra-
tuit, il est défendu aux médecins de fournir des médicaments à
leurs malades.
Ce fut pour la Société de pharmacie d'Anvers un véritable
triomphe, qui sauvegardait d'une façon éclatante nos droits et nos
prérogatives, et consacrait définitivement te principe de la sépa-
ration des deux professions médicales, au point de vue de la four-
niture des médicaments I
Les frais de ces poursuites devant les trois juridictions, malgré le
succès complet pour nous, furent considérables et s'élevèrent à
près de 5,000 francs! Mais une souscription ouverte parmi les
membres de la Société, partie civile, et l'intervention généreuse de
la vaillante Association générale pharmaceutique, eurent bient6t
comblé le vide de notie caisse, et fourni les fonds nécessaires à de
nouveaux combats /Applaudissements./
Au milieu de l'ardeur de nos luttes locales, qui ne pouvaient
manquer de stimuler le zèle de nos confrères de province, nous
avons prouvé que, constamment sur la brèche, nous ne perdions
pas de vue la situation générale de la pharmacie du pays.
Ce qui le prouve, Messieurs, d'une façon péremptoire, ce sont nos
pétitionnements, nos instances, nos dèmarchtts réilérées, auprès du
gouvernement, des chambres législatives, des commissions médi-
cales provinciales et locales, des administrations communales, con-
tre l'admission des pharmaciens étrangers, sans réciprocité pour
nos regnicoles; ceux relatifs à cette race abâtardie des prête -noms à
gages, — a l'envabissementde la profession par la suppression du
graduât en lettres, — à l'enseignement pharmaceutique, — à la
durée du stage ofUcinal ; ceux qui se rapportaient à la fourniture des
médicaments par les diogulstes aux médecins de campagne, comme
ceux fournis par les sociétés industrielles et les pharmacies des
bureaux de bienfaisance; enfin et surtout, ceux qui avaient pour
D,B,t,zed.yGOOg[e
EXCCKSIOK i INVKBS 453
but de combattre l'inlroductioa dans le pays de ce déluge de spé-
cialités et de remèdes secrets, avec leurs înrectes réclames, qui à
nos yeux comme aui yeux de luus ceux qui s'intéressent à l'avenir
de la prolession, coastilue une vraie lèpre pour la société eatiëre, et
qui ont creusé, sous les pas de la pharmacie honnête et sérieuse, la
pente la plus rapide vers la décadence et la ruine! {Applaudisse-
ments.)
Notre sollicitude n'a pas été moindre pour nos confrères de l'ar-
mée; à tous ceux, enfin, qui nous ont tendu la main, nous avons
prodigué nos conseils et ouvert nos colonnes, dans le seul but de
relever la pharmacie et de préserver intact le précieux patrimoine
que nos fondateurs nous avaient légué!
Dans un autre ordre d'idées, nous avons dirigé nos efforts vers
l'éloignement des erreurs et des méprises dans l'exécution des
prescriptions médicales; nous avons plus spécialement adressé à
tous les médecins de l'agglomération des circulaires pressantes pour
leur rappeler certaines prescriptions légales trop négligées, et se
rapportant a la façon de formuler leurs ordonnances; nous leur
avons demandé notamment de prescnre en latin ; d'indiquer sur les
prescriptions les noms des malades et le mode d'administration des
médicaments ; de mentionner clairement la forme amorphe ou cris-
talline sous laquelle doivent se délivrer certains alcaloïdes, etc., etc.
Enfin, Messieurs, nous avons adhéré avec empressement â l'insti-
tution d'un Compromis entre médecins et pharmaciens, dont le
Cercle médical avait pris l'initiative, et qui était destiné â cimenter
l'union entre médecins et pharmaciens et à éloigner ou aplanir les
difficultés ou les malentendus, qui auraient pu surgir entre les pra-
ticiens des deux fractions du corps médical d'Anvers.
Permellez-moi, Messieurs, de rappeler encore un fait caractérisant
notre passé professionnel. Depuis quelque temps déjà, tout semblait
rentrer dans le calme, quand surgirent, à l'Improviste, deux procès
relatifs aux spécialités pharmaceutiques. Un de nos confrères, que
la non -observa lion de l'article 3 du règlement avait obligé à se reti-
rer de la Société, ayant lancé dans le public, avec force réclames,
un spécifique de sa composition contre les névralgies, fut poursuivi
par le Cercle médical pour avoir : a A) exercé l'art de la médecine,
pour lequel il n'est pas autorisé aux termes de la loi, ou tout au
moins exercé l'art de la pharmacie d'une manière qui n'est pas con-
forme a son autorisation; pouravoir, en sa qualité de pharmacien,
traité des maladies, prescrit des récépissés, lait prendre des mèdica-
D,B,t,zed.yGOOg[e
45i HfiCEPTIOHB, FtlES, EXCniSIOKS, TISITES, ETC.
ments aux malades de son autorité, ou en général exercé son art
d'une autre manière que celle à laquelle il est autorisé par la loi du
4â mars 18IS et par l'instruciinii qui le concerne; B) Tourni ou délivré
des substances vénéneuses ou soporifiques, des poisons ou des nar-
cotiques aatremenl qu'en vertu dune ordonnance écrite et d&ment
signée par un docteur en médecine, chirurgien ou accoucheur, phar-
macien ou autre personne connue, et sans que ces substances fus-
sent destinées à un usage connu; tout au moins fourni les dites sub-
stances sans conserver ces ordonnances sous sa responsabilité, s
Le tribunal de première instance d'Anvers, siégeant en matière
répressive, rendit, le 1 i décembre suivant, une ordonnance de non-
lieu. La Société de pharmacie, 'injustement accusée d'avoir insligué
les poursuites, suivit avec intérêt les débats des trois instances, qui
devaient aboutir par Vacquittement complet du pharmacien en cause.
Le second procès fut Intenté à deux autres pharmaciens de la mé-
tropole, pour avoir vendu, avec te cachet de l'inventeur, du vin do
Vial et du vin de Defresne. Ils furent^acquitlés également par la
haute cour.
Ces deui arrêts de la cour de cassation, garantissant au pharma-
cien le droit indiscutable de préparer, d'exposer et de vendre avec
tout le fatras du charlatanisme, les médicaments de son invention,
ou les produits spéciaux que l'industrialisme pharmaceutique jette
en pâture à la crédulité publique, n'étaient pas sans inspirer cer-
taines craintes, et semblaient devoir ouvrir une ère nouvelle à la
spéculation et à l'exploitation des misères humaines. Mais telle est
la solidarité des aspirations des membres de la Société; telle est
leur fidélité aux divers statuts du règlement; telle est leur répu-
gnance et leur aversion pour tout ce qui touche à la dignité de la
profession, que même, en présence des deux arrêts de la cour de
cassation, rendus en faveur de la liberté de l'exercice do la phar-
macie, pas un seul n'a dérogé à l'article 3 du règlement, qui défond
l'annonce et la réclame pour les produits spéciaux et secrets ! (Àp-
plaudUsements.)
L'extension de nos affoires et de nos relations commerciales se
ressent naturellement du contrecoup de celte réserve ; mais noire
honneur et notre dignité professionnels sont restés intacts; et de
même que les inscriptions des monuments de l'antiquité, étaient
destinées à rappeler aux générations Futures les épisodes les plus
mémorables de l'histoire des peuples, de même la Société de phar-
macie d'Anvers peut se glorifier d'être restée fidèle à sa devise, et
D,B,t,zed.yGOOg[e
BICORSION i. AHTEIS i55
de conserver encore en tête de son joaraal cette noble maxime :
t Ad utilitatem vitœ, omnia concilia, factaque dirigenda swnil »
{Acdamatiom.)
Il nous resLe, Messieurs, à voas dire un mot de ce que la Société
a produit pour la science proprement dite et pour l'art pharmaceu-
tique. Notre journal, le premier organe de la pharmacie belge, dans
lequel toutes les sociétés du pays ont rencontré successivement uu
si bienveillant appui, a su, depuis vingt-cinq ans aussi, se mainte-
nir ii la hauteur des besoins scientifiques de l'époque. En échange
avec plus de cinquante publications étrangères de tous les pa^sdu
monde, nous avons pu constamment tenir nos lecteurs au courant
des développements de notre art, tout en servant de tribune et de
marche-pied â ceux de nos nombreux collaborateurs qui par leur
amour pour la science^ leurs études, leurs recherches et leur décou-
vertes étaient appelées à des destinées plus glorieuses et nous ont
aidé à porter la science et ses progrès à l'humble travailleur du
comptoir, dans les coins retirés du pays.
Oui, Messieurs, au milieu de l'activité dévorante avec laquelle,
travailleurs de tous les jours, nous avons poursuivi tous les abus,
redressé bien des griefs et rehaussé la profession dans l'estime et la
considération publique, nous avons aussi trouvé l'énergie et les res-
sources nécessaires pour publier plus de (rois cents travaux scienti-
fiques originaux; reproduire près de deux mille notes et articles
relatifs à des travaux et observations pratiques, utiles à la prépara-
tion et la dispensation des médicaments, et par près do trois mille
articles professionnels maintenir au cœur de nos iSO lecteurs, avec
les sentiments d'honneur, de probité et de dignité, l'amour d'une
professioD que la présence de tant d'illustrations, à celte solennité,
nous rendra encore plus chëre pour la science, pour notre bien-être
moral, et pour le bien de l'humanité!
Un dernier mot, Messieurs. Depuis 1860 des existences bien
précieuses se sont éteintes au milieu de nous. La mémoire de toutes
est encore, pour nous tous, l'objet d'une vénération constante que
les temps ne sauraient affaiblir. Mais il est une perte qui nous a plus
cruellement frappés : c'est celle de notre digne et trop regretté
collègue et président, H. Ed. Yaa der Heyden, dont les vertus
civiques, les nombreux exemples, le noble désintéressement et
l'entière abnégation, dans tout ce qui regardait le bonheur et la
dignité de la pharmacie, brilleront toujours à nos yeux, de leur
D,B,t,zed.yGOO^Ie
456 HfiCBPTions, Feris, eicdisioks, visites, etc.
éclat Ifi plus pur, pour soutenir nos courages, et nous maintenir
dans la vraie voie de l'honneur, de la science et du progrès!
Ha Ucha est Gnîe, Messieurs; à vous, honorés collègues, à vous,
nos juges naturels, à vous, nos juges compétents, de proclamer si
nous avons rempli notre mission el si nous avons bien mérité de la
pharmacie! /Applaudissements prolongés./
Le vice -présidenl M. Van Peit, prenant ensuite la parole,
fait connaUre en ces termes le résultat du concours institué
par la Société à l'occassion de son cinquantenaire.
Messieurs,
La Société de pharmacie d'Anvers, voulant célébrer dignement
son SD"" anniversaire, a décidé, dans sa séance du mois de février
dernier, de décerner un prix consistant en une médaille d'or,
à l'auteur du meilleur travail traitant une question de pharmacie
pratique.
Pour juger du mérite des travaux envoyés, la Société nomma
une commission composée de MM. Anneessens, Verhassel, Van Pelt
et Van Meickebeke, comme rapporteur.
Cette commission a été unanime pour accorder la palme au mé>
moire portant pour devise : a Pour construire un édifice durable, il
fout une bonne base, n'oublions donc pas le phosphate de chaux
qui est la base de la charpente humaine. >
Cet important travail traite de la préparation des divers phos-
phates catciques. C'est une œuvre complète, elle est le fruit d'une
étude sérieuse basée sur des expériences exécutées avec discerne-
ment. Elle jette un jour nouveau sur un médicament qui est
actuellement d'un usage journalier et qui certes, mérite de fixer
l'attention des praticiens.
Dans la séance, où les conclusions du rapport de la commission
ont été adoptées, l'ouverture de l'enveloppe qui accompagnait le
manuscrit, nous a fait connaUre l'auteur de l'ouvrage couronné :
H. Cornélis, pharmacien à Diesl, membre de la Commission médi-
cale du Brabant. /Applaudissements unanimes./
Cest avec une satisfaction bien vive et bien légitime que notre
Société décerne la médaille et le titre de membre d'honneur à ce
savant confrère.
D,B,t,zed.yGOO^IC
EZCDBBIOn A ÂHVEKS 457
Auteur de plusieurs travaux sur )a pharmacie, inventeur du
flacon exsiccateur qui porte son nom, M. Cornélis est un vrai tra-
vailleur infatigable et modeste, qui ne compte que des amis et des
admirateurs dans le corps pharmaceutique I {Nouveaux applaudit-
sements.J
Puisse le succès qu'il vient de remporter aujourd'hui et l'hom-
mage sincère et mérité que nous lui rendons, être un encou-
ragement, un stimulant, une source de nouveaux travaux et de
nouvelles inventions 1
Au nom de notre Société, la plus ancienne société de pharmacie
du pays, nous proclamons M. Cornélis lauréat du concours I
A la proclamation de ce résultat les applaudissetneals
redoablenl d'intensité et M. Girnélis, profondémeat ému,
s'avance au bras de M. le secrétaire vers le bureau, pour
prendre des mains du président la médaille d'or qui iui est
» En vous remettant cette médaille, b lui dit H. le président,
s permettes-moi, mon cher collègue, de joindre mes félicitations à
celles de H. Van Pelt. Vous êtes de la trempe de nos membres
fon.lateurs; vous aussi, vous êtes travailleur ; vous aussi, vous
êtes modeste, trop modeste peutr-âtrc, car en serrant votre main,
je serro la main d'un vrai savant; recevez donc mes vives félici-
tations et celles de tous mes confrères 1 » {Applaudissements./
Des tarmeâ d'émotion coulent abondamment des yeuK de
M. Cornélis et les applaudissemnis, qui semblent ne pas
prendre fin, vinrent prouver au digne lauréat les profondes
sympathies dont il jouit au sein du corps pharmaceutique.
M. Van Pelt fait ensuite la proclamation des membres
d'honneur et des membres correspondants. Il s'exprime en
ces termes :
Messieurs,
La Société de pharmacie d'Anvers, à l'occasion du 50*" anniver-
saire de sa fondation, s'est départie de la règle suivie jusqu'ici dans
D,B,t,zed.yGOO^Ie
4K8 leCBPTIOKS, FStBS, BXCDRSIOKS, nSITU, ETC.
la collatioD des titres de membre d'hoDneur et de membre corres-
pondant. Ces'litres ne s'accordent habituellement qu'aux praticiens
qui envoient à la Société des travaux scientifiques ou profession-
nels dignes d'dtre publiés dans le journal.
Nous saisissons l'occasion que nous fournil celte fôte pour recoo-
naltre solennellement les services rendus èi la pharmacie par les
hommes de talent qui relèvent la profession par leurs éludes et
leurs travaux.
En accordant ces diatinclions, nous avons voulu rendre un solea-
nel hommage, payer un tribut de gratitude et de reconnaissance
aux courrères qui se sont distingués par le savoir, le zèle et la per-
sévérauce qu'ils onl mis au service de la cause de la pharmacie.
Nous sommes convaincus, Messieurs, que les distinctions qae
nous allons accorder seront ratifiées par tout te corps pharma-
ceutique.
Uembres d'honneur proclamée dans la séance solen-
nelle du 6 septembre 1885, à l'occasion du cinquan-
tenaire de la Société.
HH. Ankersmit, P., ancien président de la Société de pharmacie
d'Amsterdam.
José Joaquim Alves, délégué de la Société de pharmacie de
Lisbonne.
jy Virante Martin de Argenta, Président du Collège des phar-
maciens de Madrid.
D' Bergbem, Président du Cercle médical d'Anvers.
Berge, Professeur de chimie à Bruxelles (Rappel).
D* Bessems, membre de Ja Commission médicale provinciale
d'Anvers.
Bex, membre fondateur de la Société de pharmacie d'Anvers.
Blas, C, Professeur à l'école de pharmacie de rUniversitô de
Louvain.
D' Bruism3,à Steenbergen (Hollande).
Bocquet, Président de la Société de pharmacie de Lonvaiu.
D' Bruunengraber, Ch., Sénateur, Président de la « Deut-
scher Apotheker Verein. >
Brunker, James, Président de la Pharmaceutical Society of
Ireland.
Bultot, U., pharmacien, à Liège.
D,B,t,zed.yGOOg[e
KxcotstoR à. Aimu 459
NU. Gonaizzaro (Le Commandeur Stanisloa), Sénateur, proressear
à rUDÏversité de Rome, délégué du Gouvememeat Italien.
Caries, P., professeur-agrége à la Facalté de pharmacie de Bor-
deaux, délégué du Gouvernameot Français.
Carteighe, U., président de la « Pharmaceutioal Society of
GreatBritain. »
Comélis, membre de la Commission médicale du Brabant, lau-
réat du concours.
Créleur, L., président de la Société royale de Pharmacie de
Bruxelles.
D'Crocq, professeur à l'Université de Bruxelles. (Rappel).
Daenen, Egide, pharmacien à Bruxelles.
Depaire,J.-B., professeur à l'école de pharmacie de l'Université
de Bruxelles.
Detcominéte,professeurà l'école depharmacie,à Nancy, délégué
du Gouvernement Français.
D' Desguin, Victor, membre de l'Académie royale de méde-
cine de Belgique, à Anvers.
Dittrich, J., président du l" Congrès de pharmacie, tenu à
Brunswick.
Dragendorff, Georges, Professeur à l'Université de Dorpat^
(Russie).
Dumoulin, N., professeur à l'école de pharmacie de l'Université
de Gand.
D* Du Pont, président de la Société de médecine d'Anvers.
Fidier, Jean, délégué du Gouvernement Austro-Hongrois; pré'
sidenl de la Société des pharmaciens de Vienne, (Gremial-
vorstand).
D' Pinkeloburg, professeur^ l'Université de Bonn.
Forsmann, Alex., président de 1' « Allerhôcbst bestâtigte St-
Petersburger pharmaceutische Gcsellschaft. >
Gilkinet, A., professeur à l'école de pharmacie de l'Université
de Liège. (Rappel).
Gille, N., président honoraire de l'Association générale pharma-
ceutique de Belgique, etc.
Gille, J.-B., pharmacien en chef de l'armée belge.
D'Godeffroy, Richard, professeur, directeur de l'écote phar-
maceutique de Vienne.
Godfrin, professeur de matière médicale à l'éoole de phar-
macie de Paris, délégué du Gouvernement Français.
36.
D,B,t,zed.yGOO^IC
i60 xtapnoRS, wtna, uccisiohs, nsiTEs, etc.
HM. Greeniab, Thom. Edw., ancieo président de la c Pharma-
œutical Socjeiy of Great Brilain. >
Gys, J., président de la Société de pharmacie de la Flandre
Orientale.
Laliea, Air., pharmacien, à St-Huberl.
Lambrechts, président de la Commission médicale provinciale
d'Anvers (Rappel).
Lepage, H., président de la Société des pharmaciens de l'Eure.
Liénard, pharmacien principal de l'armée (Bappel).
Lîlpep, Gh., ancien président de la Société de pharmacie de
Varsovie.
Lolar, professeur de pharmacie ti la Faculté de Lille, délégué
du Gouvernement Français.
Lotze, Ernest-Gustave, conseiller d'Etal; président de la
Société pharmaceutique du Danemark.
Hadsen, H.-P., président de la Société pharmaeealique de
Copenhague, délégué du Gouvernement Danois.
Haisch, John, professeur de botanique et de matière médicale
à Philadelphie.
Martin, A., président du Cercle pharmaceutique du Hainaut.
MasL, président de la Commission médicale locale d'Anvers.
Héhu, C, pharmacien de l'hâpital de la Charité.
Melsens, L., membre de l'Académie des Sciences, à Bruxelles.
Michelin, H., président du Conseil municipal de Paris.
Mosca, (le Commandeur Luidgi), doyen de la Société de phar-
macie de Turin.
Opwijrda, R. J., pharmacien à Nimègue.
Pasquier, C, président du Comité de défense de Charleroi.
Pairouillard, pharmacien à Gisors.
Petit, Arthur, président de l'Association générale des phar-
maciens de France.
D'PigeoIel, professeur à l'Université de Bruxelles. (Rappel).
Redwood, Th., président du S*"' Congrès pharmaceutique da
Londres.
Richardson, John, membre du Comité de la < Pharmaceutical
Society of Great Britain. >
Bice, John, pharmacien à New-York.
Bigouts, Gh., pharmacien à Anvers. (Rappel).
D'SchachtiC président de la cVerein der Apotheker Beriios*.
Sebardt, Wilbem, délégué du Gouvernement Suédois.
D,B,t,zed.yGOOg[e
acDBSioi A Aimis 461
HH. Van Bastelaer, D., président du 6"* Congrès internalioDal phar-
maceutique.
Vande Vyvere, Ernest, secrétaire-général du 6* Congrès inter-
na tien») pharmaceutique.
Vander Keilen, membre fondateur à Anvers.
Van Ëeckhoven, id.
VanPeIt, J.-B. id.
Verstreynghe, président de la Société de pharmacie de la Flan-
dre Occidentale.
Von Waldheim, Ant., président de la Société de pharmacie da
Vienne.
Membres correspondants proclamés dans la séance so-
lennelle du 6 septembre 1886, & l'occasion du clu-
guauteaaîre de la Société.
HM. Aliewaert, Ach., secrétaire de l'Union pharmaceutique de la
Flandre Orientale.
Boei[ger{D'), H.-J., Rédacteur dti Pharmaceutische Zeitung fiir
Pharmacie de Bunzlau.
Bratimos, C, secrétaire de la Société de pharmacie d'Athènes.
Bremridge, secréuire de la pbarmaceutical. Society of Great
BritaÎD, à Londres.
Brettner, Haximilien, pharmacien, à Galalz, (Roumanie).
Bruylandls, professeur de pharmacie, à Louvain.
Chapelle, F., président de la Socicté des pharmaciens de l'Est.
D'Colignon, L., délégué de la Principauté de Monaco.
Coliin,Eug., pharmacien i. Colombes (France).
Codina Langlin, pharmacien, à Barcelone.
Culot, P., secrétaire de l'Union pharmaceutique de l'arrondis-
sement de Charleroi.
Daels, pharmacien militaire de première classe, au camp de
Beverloo,
De Nobele, vice président de l'Union pharmaceutique de la
Ptandreorienlale, à Gand.
D' Donalo Tommasi, â Turin,
D' Donnera, secrétaire du Cercle médical d'Anvers.
Benrole, pharmacien, à Liège.
Heger, Haas, rédacteur du PharmaceutUche Pott.
D,B,t,zed.yGOOg[e
463 itGimom, rtns, ncmsums, nsms, etc.
MM. Berlant, Achille, professeur de l'École de pharmacie de V\Jai~
versité de Bruxelles.
D* Hertoghe, secrétaire de la Société de médecine d'Anvers.
Jonas, Acb., vice-présideal de la Société royale de pharmacie
de Bruxelles.
Jorissen, A., proresseurë l'Université de Liège.
Lamury, Adolphe, secrétaire du Cercle pharmaceatiqae da
Bainant.
Liesch, Ferdinand, pharmacien, à Eich snr l'Alzette, Grand-
Dnchê de Luiemboui^.
MîddletOD, T., pharmacien, délégué du Gouvernement du
Chili.
Polak, secrétaire de la Société de pharmacie d'Amsterdam.
Pratz Grau, pharmacien, à Barcelone.
Ramiot, secrétaire-adjoint do la Société royale de pharmacie de
Ranwez^ vice-président du Cercle pharmaceutique du Uainaut.
Reber, Burkhard, rédacteur du Progrès pharmaceutique de
Genève.
BedïDg, V., secrétaire de la Société royale de pharmacie de
Bruxelles, etc.
Renkio, Alexandre, secrétaire de la Société de pharmacie de
Louvain.
ly Ruilens, secrétaire de la Commission médicale locale
d'Anvers.
Schoep, secrétaire de la Société de pharmacie de Haestricht.
Shillinglaw, Harry, secrétaire de la Société de pharmacie
d'Australie.
Stearns, Frederick, délégué de l'Université de Michignan (États*
Unis).
Thielens, secrétaire de l'Union pharmaceutique de la Flandre
Occidentale.
Van Engeleo, A., professeur-agrégé de l'École de pharmacie de
l'Université de Bruxelles.
D' Wefers-Bettinck, professeur à l'Université d'Utrecht.
Joseph Zanni, délégué de la Société de pharmacie de Constanti-
nople.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Bxcnuioft A iimis 463
Les applaudissements de l'assistaoce ratifient ces nomi-
natioDs.
Avant de lever la séance, M. le Président prévient l'as-
sembléequelaSociété a l'honneur d'inviter les excursionnistes
à faire, soit une excursion sur l'Escaut, soit une visite à
l'Exposition universelle et aux monuments de la ville.
La séance est levée à midi et quart.
Excursion sur l'Escaut.
Le choix de nos nombreux invités est d'ailleurs vite fait.
L'excursion sur le beau fleuve qui se déroule si majestueu-
sement devant la ville est pour tous le principal objet
d'attraction et, en colonne serrée, on se dirige vers l'Ëscaul.
La Princesse Stéphanie, pavoisée des drapeaux de tous
les pays représentés au Congrès, se balance gracieusement le
long des quais, et a attiré une foule considérable de curieux.
C'est avec peine que les excursionnistes parviennent à se
Trayer un passage, et l'embarquement se fait assez lentement,
cependant sans encombre. ËnfÎD, quand tout le monde est
placé, on lève l'ancre et l'on se met en marche.
A mesure que la Princesse Stéphanie s'éloigne des quais,
on n'entend que des exclamations d'étonnement et d'ad-
miration à la vue du magnifique panorama qui s'offre à la
vue. On voit défiler successivement la vieille cité anver-
soise, derrière ses immenses quais et ses nouvelles installa-
tions maritimes, la flèche gracieuse et élancée de la tour de
ta cathédrale; la série interminable des hangars longeant le
fleuve; le décor de la nouvelle ville, se terminant par le su-
perbe dôme du portique de l'Exposition internationale.
Une quantité innombrable de bateaux de toutes dimen-
sions sillonnent, autour de nous, les eaux de l'Escaut; une
brise agréable, un ciel serein, une fanfare joyeuse, placée à
la proue du navire, tout, en un mot, semble contribuer à
charmer nos 400 excursionnistes
Il est une heure, toutà coup un mou vementsoudainseproduit:
MM. les commissaires spéciaux, connaissant, par expérience,
D,B,t,zed.yGOOgle
461 lECSprions, fëteb, bjcubsioiis, vuitbs, etc.
sans doute, l'action apéritive de l'air vif de l'Ëscaul, ont
soigné ponr le ravitaillement des excursioDoistes, et lear
offrent avec une désinvolture toute flamande, un luncb qui,
bien que d'une simplicité toute patriarcale, est acce|)té avec
une reconnaissance sans mélange et avec une cordialité con-
fraternelle du meilleur aloi... et ce n'est pas le spectacle le
moins intéressant, de voir toutes ces sommités pharmaceu-
tiques, qui nous ont honorés de leur présence, boire et
trinquer à l'union de tous les peuples et de toutes les socié-
tés de pharmacie des deux hémisphères...
Après avoir remonté l'Ësçaut jusqu'aux chantiers de Hobo-
ken, \a Princesse Stéphanie descend, en passant devant la
ville, jusqu'au Doel, pais revient vers les quais.
L'entrain ne se démeut pas uo iustanl, et tout le monde
voit avec regret approcher le moment du débarquement.
Mais la consigne est là, les heures sont comptées et le pro-
gramme doit être suivi.
On fait une rapide visite à l'Hôtel-de-Ville. L'édifice frappe
tout d'abord les excursionnistes par la richesse des maté-
riaux employés à sa construction. On visite le cabinet du
Bourgmestre oii l'on admire la belle cheminée en marbre
gris, blanc et noir qui décorait autrefois l'abbaye de Tod-
gerloo, les nombreux tableaux si intéressants pour l'histoire
de la cité; la salle des archives; la salle du Conseil, oii l'on
admire les portraits de Léopold I"'' et des divers membres de
la Famille Royale; la salle Leys, vrai chef-d'œuvre archaïque
de peinture, et sur les murs de laquelle le célèbre peintre
glorifia les principales libertés inscrites dans nos vieilles
chartes.
De l'Hôtel-de-Ville, on se rend à la maison Plantyn, on
mieux, au musée Plantyn. Ce magnifique spécimen de l'ar-
chitecture bourgeoise flamande du XVI* siècle, a été con-
servé par la famille Plantyn etMoretus.
Devenue propriété de la ville, depuis 1875, elle a subi
d'intelligentes restaurations qui lui ont reslituë son carac-
tère primitif; ses superbes collections ont été classées el ca-
D,B,t,zed.yGOOg[e
KXCDisioN A itrms 46K
taloguées. A l'exception de la façade, la maison nous appa-
raît telle qu'elle était il y a trois cents ans, alors qu'elle
livrait au monde les chefs-d'œuvres typographiques que les
bibliophiles de notre époque se disputent au prix de l'or.
£d entrant, une cour quadrangulaire entourée de bàtimenta
à l'aspect sombre et sévère, tapissés d'une vigne immeose,
plantée, dit-on, il y a trois cents ans; sur une des façades, le
buste du fondateur de la maison. D'un cdté de la cour, sont
les ateliers d'imprimerie avec les caractères, les presses, les
formes, les clichés et les spécimens de la typographie et de
la lithographie de l'époque; de l'autre côté, la maison, dont
les appartements ont conservé leurs vieilles tapisseries, leur
antique mobilier. Il y a là d'inappréciables richesses de tous
genres, tableaux de Rubens, de Van Dyck, de Jordaens, de
Pourbais, de Van Orley, etc.; des gravures, des dessina, des
portraits des membres de la famille Planlyn et Moretus, peints
par les plus illustres maîtres de l'école flamande, des sculp-
tures, des objets d'art de tous genres.
La rapide visite de tous ces trésors ne donne qu'une idée
très imparfaite de ce joyau archéologique, mais la plupart
des excursionnistes se promettent bien de venir le revoir et
de visiter en même temps les autres curiosités de la métro-
pole belge des arts et du commerce.
Il est près de cinq heures et le banquet est fixé à cette
heure. On se rend au Grand Hôtel.
Le banquet.
A cinq heures précises, tout le monde est au poste. Dans
la spacieuse salle des fêtes du Grand Hôtel, brillamment illu-
minée; quatre grandes labiés, richement dressées, attendent
les convives.
Les bustes du Roi et de la Reine, placés au milieu d'un
coquet jardin de verdure, se détachent gracieusement sur
une immense draperie aux couleurs nationales belges.
Dans chaque serviellc, un petit bouquet de roses, de ré-
sédas, d'héliotropes, d'œillets...
D,B,t,zed.yGOOg[e
i66 BECBPTioHs, Fîtes, ExcuBsions, tisites, etc.
A la table d'honneur, présidée par M. le président Veiv
hassel, nous remarquons MM. DragendorfF (Russie), Gree-
nisli (Angleterre); MM. Bessems et G. Vaa de Velde, de la
Conamission médicale provinciale; MM. Vaa Bastelaer et Vaa
deVyvere, présidente! secrétaire du G"" Congrès; M. N. Gille,
président honoraire de l'Association générale pharmaceu-
tique de Belgique; MM. les docteurs Oonners, De Wolf, Pas-
senbronder et Hertoghe, du Cercle médical et de la Société
de médecine; M. Créteur, président de la Société royale de
pharmacie de Bruxelles; M. Martin, président du Cercle
pharmaceutique du Hainaut; M. Cornélis, lauréat du con-
cours; M. Michelin, président du Conseil municipal de Paris;
MM. VanPeliet Van der Keyien, vice-présidents, MM. An-
neessens, Daels, secrétaire et trésorier de la Société de phar-
macie d'Anvers.
L'entrain el la gatté sont de la partie, et la plus entière
cordialité règne en souveraine dans cette fi^te de famille.
A l'heure des toast, M. le président se lève et boit au Roi,
en ces termes ;
Messieurs,
Pal rhoDoeur de porter un toast à notre Souverain bien-aimé,
à notre Souverain, ami de toutes les nations I — Au Roi I Messieurs,
qui a bien voulu accorder Sa haute protection au 6""* Congrès pliar-
maceutiquel Au Boi I le protecteur éclairé des sciences et des arta
et de tout ce qui peut contribuer à la grandeur de noire Patrie I Au
Roil l'auteur et le promoteur de l'idée la plus bumanilaire du
siècle : celle de porter la civilisation et la liberté dans les contrées
lointaines de rATriquel
Buvons au Roi, Messieurs, buvons à la Famille Royale, et unis-
sons-nous dans ce cri patriotique : Vive le Roi I
La salle entière, debout, crie : Vive le Roi ! vive la Bel-
gique!...
Ce toast, immédiatemeat télégraphié à Sa Majesté, à
Osiende, a reçu trop tard, pour âtrecommuniquée, la réponse
suivante :
D,B,t,zed.yGOOg[e
TTIM 467
£e Roi, trèt touché du toast qui a été porté à Sa Majetté, aimi
qu'à la PamUle Royale, au banquet donné à l'occasion du cnu^»-
tième anniversaire de la Société de pharmacie d'Anvers, me charge
de ffous transmettre ses remerciments et de vous prier de remercier
de sa part les membres du 6"" Congrès international pharmaceu-
tique et chimique, qui ont bu à Sa santé.
L'aidi db CàJtr de «rticb.
M. le présideDt boit ensuite aux étrangers :
Mesiieurs,
Permettez- moi de porter un toast aux pharmaciens étrangers
qui nous ont fait l'honneur d'assister au cinquantenaire de la So-
ciété de pharmacie d'Anvers et aux délégués des Gouvernements
et des Municipalités qui nous ont honorés de leur présence.
Je bois à vousl émînents collègues, qui tous avez droit à notre
estime ; depuis longtemps nous vous connaissons, Messieurs; de-
puis longtemps chacun de vous s'est (ail, dans son pays, un nom
qui, passant les frontières, est venu jusqu'à nous. Il nous lardait,
cependant, de vous serrer la main, ii nous tardait de cimenter, par
l'amiUé, l'estime et l'admiration que nous ressentions pour vous.
Je bois à tous nos conb-ères étrangers et à tous nos convives.
Cette fois encore tout le monde se lève, acclame longue-
ment les paroles de M. le président, et d'un bout de la salle
à l'autre, c'est à qui boira le plus confraternellement à la
Société anversoise.
Le toast de M. Dragendorff, dont dous regrettons de ne
pouvoir publier les éloquentes et chaleureuses paroles, pré-
senté à la prospérité de la Société de pharmacie d'Anvers,
reçoit, à son tour, l'accueil le plus sympathique.
Quaod le silence se rétablit, M. Van Pelt lui répond en
ces termes :
Je remercie mon savant confrère, H. Dragendorff, du toast qu'il
D,B,t,zed.yGOOg[e
468 RÉcemons, FtTss, eicitbsioks, tiiiteb, etc.
vient de porter à la Société de pharmacie d'Anvers. Je vous remer-
cie louSj Messieurs, de l'accueit que vous lui avez feit.
La Société de pharmacie d'Anvers, qui a joué un rdie si grand et
S) brillant, durant un demi-siècle, a le droit d'être fière d'avoir été
la première sur la brèche et elle a le devoir d'y rester la dernière.
Noblesse oblige.
Notre antique société, limitée à la circoDscriplion de la ville d'An-
vers, a montré, durant ces cinquante années, qu'elle représente le
cœur, la force, la moelle du corps pharmaceutique belge et que
l'union peut suppléer au nombre.
Que les pharmaciens s'inspirent de l'exemple que n'a cessé de
leur donner la sœur atnée de toutes les sociétés de pharmacie de
Belgique.
Que les associations de pharmaciens se multiplient partout, —
dans tous les centres.
Cest dans la collectivité que nous trouvons des stimulants et des
champs vastes et fertiles pour nos travaux scientifiques.
Cest dans la collectivité que nous pouvons puiser les forces né-
cessaires, — la puissance indispensable pour arriver à la répres-
sion des empiétements qui se font dans le domaine de la pharmacie;
et à l'extirpation de ces abus qui rabaissent etavilissent notre belle
profession I
Je bois, Messieurs, aux Sociétés de pharmacie représentées à
celte fête.
Des acclamatioD3 sans ftn éclaleat; les verres s'entrecho-
quent avec un entrain irrésistible, et dans tous les coins de
la salle se répète encore ce cri : Vive la Société de pharma-
cie d'Anvers I
M. Van Bastelaer, ayant demandé la parole, dit :
Me$sieurs,
Président de l'AssociatJon générale pharmaceuUque et du 6"' Con-
grès que nous venons de clôturer si heureusement, et qui fut réel-
lement la représentation des sociétés de pharmacie des diverses
parties du monde, je me permets de prendre la parole pour ré-
pondre au toast de l'honorable vice- président de la société d'Anvers.
H Au nom|de toutes lessociétésdcpbannacie,[je remercie H. VanPelt
D,B,t,zed.yGOOg[e
BXCDR8I0N A AUTBIS i69
de ses bienveillantes paroles et des sentiments de confraternité
si large et si bien entendue qui les ont dictées. Je le remercie au nom
des sociétés étrangèreSj je le remercie au nom des sociétés belges.
Combien de Fois, dans des réunions analogues, j'ai bu à l'union
des sociétés de pharmacie belges; combien de fois, j'ai bu à l'union
de ces sociétés avec les sociétés de médecine belges. Je commentais
toujours en ces circonstances notre fraternelle et vigoureuse devise
nationale : L'union fait la force.
Ce fut prosqu'une spécialité pour moi depuis près de trente ans,
spécialité honnête, s'il en fût, Messieurs, mais spécialité que j'ai
largementexploitée dans le commerce... d'amitié pharmaceutique,
à laquelle je n'ai cessé de convier toute ma vie nos confrères. Or, en
Belgique, ce commerce nous a parfaitement réussi et nous avons
obtenu généralement une union loyale entre les sociétés de phar-
macie et celles de médecine.
Permettez-moi, Messieurs, d'étendre aujourd'hui ces idées et
notre petit commerce d'amitié, je continue ma métaphore. Je vous
propose de sceller une union fraternelle internationale entre toutes
les sociétés de pharmacie du monde entier. Notre Q™ Congrès n'a-
t-il pas, dès aujourd'hui, commencé cette espèce de fédération?
Près de SO sociétés avaient nommé des délégués à nos assemblées.
Il me semble que nous sommes dans la bonne voie. H. Van Pelta
bu aux diverses sociétés; je complète son toast et je vous propose
de boire à l'union de tous les pharmaciens, à la fédération de toutes
les sociétés de pharmacie.
Ces paioles éloquentes sont couvertes d'aDaDÎmes applau-
dissements.
M. Anneessens, prenant la parole pour boire aux autorités
médicales et à l'union des médecins et pharmaciens, s'ex-
prime ainsi :
Messieurs,
Les toasts les plus heureux sont toujours ceux que l'on porte à
l'union ; aussi, est-ce avec reconnaissance que, dans cette grande
fête do la iamille pharmaceutique, nous serrons loyalement les
mains qui nous sont loyalement tendues I
La présence il ce banquet des divers représentants dos commis-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
470 MCBPTIOHS, FtTEB, EZClIBSKXfS, VISITES, BIC.
sions médicales provinciale et locale, du Cercle médical et de la
Société de médecine, vous prouve, chers collègues, qu'à Anvers,
les praticiens des deux fracLions du corps médical savent se res-
pecter les uns les autres, et se prêter mutuelle assistance quand il
s'agit de dércndre nos droits et de nous relever dans l'estime et ta
considération publique I
En toutes circonstances, les autorités médicales nous ont toujours
prêté leur bienveillant appui ; je guis heureux de pouvoir, au nom
de la Société de pharmacie, les en remercier ici chaleureusement
devant vous. Messieurs !
La médecine et la pharmacie ont des liens indissolubles : nées le
même jour au chevet de l'humanité soufTrante, elles ont à suivre
les mêmes destinées; et croyez-le, chers collègues, elles vivront
d'autant plus longtemps et d'autant plus heureuses qu'elles seront
plus étroitement unies I
Buvons, Messieurs, aux commissions etaux sociétés médicales et
à l'union entre médecins et pharmaciens I
De chaleureuses acclamatioas saiueat cet appel à t'union,
qai (rouve de l'écho dans le cœur de tous les convives.
M. Van de Velde, secrétaire de la Commission médicale
provinciale, y répond en ceâ termes :
Messiewt,
L'honorable secrétaire-général de la Société de pharmacie d'An-
vers, a bien voulu comprendre les membres des commissions
Doédicales parmi ceux a qui la Société serre loyalement une main
loyalement tendue.
En ma qualité dé secrétaire de la Commission médicale de la pro-
vince d'Anvers, je remercie mon honorable confrère, au nom de ce
collège, qui, je puis le déclarer, tient en haute estime la Société de
pharmacie d'Anvers. Cette défenderesse vigilante des droits de la
pharmacie n'a jamais mécunnu les devoirs de la profession; avec
de tels auxiliaires, la police médicale est facile aux corps institues
pour l'exercer; à ce titre, je le répète, Messieurs, la Société de
pharmacie d'Anvers mérite l'estime et la considération de tous ; elle
a bien le droit de boire à l'union de toutes les branches de la fa-
mille médicale, union dont elle pratique si dignement les principes,
D,B,t,zed.yGOOg[e
■xamnoN a antiu 474
qu'elle nous permet aujourd'hui de cimenter une fois de plus, et
solennellement, en nous réunissant dans ces fraternelles agapes.
Tendons-lui nos loyales mains. Messieurs ; buvons à sa prospé-
rité, à la réalisation de ses vœux, à l'estime et à la confraternité de
tous les membres de noire grande fomille médicale.
Ce solennel hommage rendu à la Société, par la Commis-
sion médicale provinciale, est vivement el longuement ap-
plaudi. Le bareau, au complet, s'avance vers M. Van de
Velde, pour le remercier de ses paroles sympathiques. —
L'enthousiasme est au comble.
M. Hertoghe, au nom de la Société de médecine, s'ex-
prime en ces termes :
Mesdamei, Metiieurs,
Il est malheureux pour vous que H. le docteur Passenbronder,
vice- président de la Société de médecine d'Anvers, que je repré-
sente ici avec lui, m'ait obtempéré l'ordre formel de répondre eu
son lieu et place aux bonnes paroles que H, Anneessens a bien
voulu nous adresser.
Merci, Messieurs, de l'accueil charmant que voua nous avez ré-
servé. Vous nous avoK reçus avec un tact exquis, une urbanité
charmante et délicate que nous n'aurons garde d'oublier. Vous
poursuivez l'entente et l'accord entre les pharmaciens et les méde-
cins ; mais vous avez aussi un but plus noble et plus grand, un
but qui vous est commun avec celui de la Société de médecine ;
c'est la science, la science consacrée au soulagement des misères
humaines I
Oui, Messieurs, la pharmacie et la médecine sont des sciences
sœurs. Elles marchent ensemble, la main dans la maîn et pourtant,
je peux le dire, sans humilier la profession à laquelle j'ai l'hoBiieur
d'appartenir : si l'une d'elles devait s'incliner devant l'autre, c'est
la médecine qui s'inclinerait devant sa compagne.
Et, en effet, c'est la pharmacie qui fournit les armes au médecin
et quand elle ne peut lui en fournir de nouvelles, elle perfectionne
les anciennes, elles les fourbit et les transforme,
Cest la pharmacie qui a tiré de l'obscurité et du chaos tant de
produits sur la physionomie desquels on peut lire la pureté et dont
D,B,t,zed.yGOOg[e
472 KflCEPnoKB, FSTES, BXCIIKBIORB, VIBITEB, ETC.
on se sert aujourd'hui avec une précision incomparable, presque
malhématique, parce que ces corps toujours identiques à eux-
mêmes ont pris rang parmi les combinaisons chimiques. Et si quel-
qu'un doutait de la puissance de votre art, qu'il jette un regard
vers cette table d'honneur ; il y verra des hommes aussi modestes
qu'illustres, Dragendorif, Cornélis, et tant d'autres, dont les tra-
v«axà jaatais immortels ont fait faire de si précieuses acquisitions
à la médecine. Ces hommes sont des pharmaciens et c'est dans
leurs laboratoires que la science les a trouvés pour leur imprimer
au front le baiser de la gloire t
£t quant à la Société de pharmacie d'Anvers, toujours sur la
brèche, au premier rang parmi les assemblées pharmaceutiques de
ce pays, on peut dire avec raison qu'elle a bien mérité de ia mé-
decine. Elle a son organe à elle, où l'on trouve aoa seulement les
travaux originaux de la plus grande valeur, maïs aussi des articles
critiques et analyUques de tout ce qui se fait dans l'art de la phar-
macie.
Les médecins, Messieurs, ne peuvent, malheureusement, (oat
voir et tout lire et il est bon de trouver condeusés par une plum«
intelligente, en quelques lignes faciles à parcourir, les progrès que
la chimie, appliquée à l'art de guérir, ne cesse de &ire tous les
jours.
La Société de pharmacie d'Anvers a rendu, de plus, des services
directs aux praticiens de cette ville. Elle leur communique réguliè-
rement des circulaires, leur indiquant les précauUons à prendre
dans l'administration des médicaments nouveaux et des anciens,
que les méthodes actuelles ont rendus plus actifs sous un moindre
poids. Je remercie, au nom des médecins de cette ville, la Société
de pharmacie, de ces précieux services et tout particulièrement son
président, l'honorable M. Verhassel, qui a su lui imprimer une di-
rection si favorable et si bienfaisante.
Je bois à ta prospérité de la Société de pharmacie d'Anvers.
{Longt applatidUsemaUs.)
Après M. le docteur Hertoghe, M. Créteur, président de
la Société royale de pharmacie de Bruxelles, boit en termes
chaleureux à la Société de pharmacie d'Anvers et à son pré-
sident M. Verhassel, pour le remercier du cordial et splen-
dide accueil qui a été fait aux représentants des diverses
D,B,t,zed.yGOO^Ie
BXCimSiON A UfTIftS i73
sociétés de pharmacie du pays. Il se trouve heureux de pro-
cluiuer que la Société de pbarmacied'ÂDvers peut être partout
citée comme exemple, au double poiot de vue de la sôeDos
et de l'boDnear profemionnel.
Et voulaat d'one bçon éclatante sanctionuer la paix et
l'union entre les diverses sociétés de pharmacie du pays, il
donne à M. Verbassel, l'accolade confraleroelle, que toute
l'assistance acclame avec une vive et profonde satisfaclioa.
Après que M. Michelin, président du Conseil municipal de
Paris, eût bu à la ville d'Anvers et à la paix universelle,
M. Godeffroy, de Vienne, M. Genevoix, de Paris et M. Seutin,
de Bruxelles, prononcent encore quelques paroles sympa-
thiques, vivement acclamées.
A 9 heures, la séance. . , fut levée. On quitta la table en se
donnant une cordiale poignée de mains et en se disant non
pas adieu, mais au revoir à Milan, en 1 888.
Ceux de nos confrères, belges et étrangers, qni ont assisté
à cette dernière partie de la célébration .du cinquantième
anniversaire de la Société de pharmacie d'Anvers, conserve-
ront longtemps te souvenir de cette mémorable fête.
N'oublions pas le magnifique menu de la maison Seghers
et fils, d'Anvers. Dans un cartel, style renaissance flamande,
figure le portrait de P. Coudenberg, sur un groupe d'acces-
soires de chimie et de pharmacie. Aa-dessus les armes
d'Anvers et du pays; au fond la nouvelle ville et la gracieuse
flèche de la cathédrale. L'ensemble est gracieux, élégant,
artistique, il fait le plus grand honneur à la maison Seghers.
D,B,t,zed.yGOOg[e
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ASSEMBLEES GENERALES
DiBim.dayGOO'^IC
„Google
ASSBiMBLitilHiS G-âNARAXiSS
PREMIÈRE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Séance solennelle d'ouverture.
Limdi, 3t août I88&.
Le Gouvernenient avait mis à la disposition du Comité
d'orgaoisatiOD du Congrès, les principales salles du palais
des Académies.
Ce palais, qui fut construit, vers 1818, pour servir de ré-
sidence au prince d'Orange, est très vaste et très luxueux.
Des marbres splendides recouvrent les murs de plusieurs
parties de cet édifice; la grande salle des fêtes, une des plus
vastes de Bruxelles, a reçu une décoration toute spéciale. Au
fond, un immense lableau de Slingeoeyer, représentant les
illustrations de la Belgique, occupe toute l'espace; fi droite
et à gauche, de grandes peintures murales, i)eintes par le
même artiste, rappellent les principales éi)isodeâ politiques,
scientifiques el littéraires de noire histoire nationale.
Le Comité avait choisi, pour les assemblées des sections,
les salles de réunion de l'Académie des sciences, de l'Aca-
démie de médecine et les salles de lecture de ces Académies.
Une cinquième salle, la salle des bustes, avait été désignée
pour le Secrétariat-général et la Questure; enfin, la grande
salle des fêles avait été réservée pour les assemblées
D,B,t,zed.yGOO^IC
178 PRBNItRS ASSBMBLéK GtNËBAU
Un large escalier, qui prend naissance au milieu d'uD cor-
ridor orné de plusieurs groupes en plâtre, et qui se partage
en deux immenses bras, conduit à un péristyle d'honneur sur
lequel s'ouvrent les portes des principales salles.
Les escaliers et le pédstyle avaient été ornés, pour la cir-
constance, de plantes fleuries et d'arbustes; des drapeaux de
toutes les nations représentées au Congrès entrecoupaient el
interrompaient heureusement cette longue ligne de Heurs et
de verdures. La grande salle avait également reçu, pour la
solennité, des arrangements spéciaux. Sur une estrade qui
occupe environ le tiers de ceile-ci, on a disposé une longue
table, recouverte do lapis vert traditionnel, pour le bureau
et les autorités; derrière la table, plusieurs rangées de chaises
pour les délégués étrangers et les membres des comités
de patronage et d'exécution ; à droite, une seconde table pour
les secrétaires de séances. Devant l'estrade, la tribune ; à
droite la place pour les membres de la presse et pour les
correspondants des journaux politiques et scientifiques; à
gauche celles de Messieurs les sténographes; derrière les
chaises on a dressé le buste du Roi Léopold 11, sur un
piédestal assez élevé pour qu'il domine tout ce qui pré-
cède. Le buste du Roi est entouré de lauriers -roses et
d'autres arbustes qui cachent une phalange musicale, com-
posée de quarante des principaux solistes de la musique du
régiment royal des grenadiers, dirigés par leur habile sous-
chef, M. Dubois.
Dès deux heures, les membres du Congrès se pressent
en foule dans la grande salle du palais, ninsique dans les
antichambres. M le Ministre des affaires iitrangêies, prince
de Caraman-Chimay, M. le Gouverneur du Brabant, A. Ver-
gote, MM. les échevins Wairavens et Becquet, le premier
ff. de Bourgmestre, M. Beco, cher du cabinet de M. le Mi-
nistre de l'intérieur et de l'insliuctiou publique, sont succes-
sivement reçus el complimentés par .M. fe Président et les
membres du Comité organisateur. Celui-ci présente égale-
nient aux autorités, les principales notabilités étrangères.
D,B,t,zed.yGOOg[e
SfiANCE BOLRNNKLLS D'OCTSITIIBK t79
Vers deux heures el demie, plus de six cents membrea se
pressent dans la salle, les loges latérales sont garnies de
nombreuses dames aux élégantes toilettes. C'est l'heure tixée
pour la séance d'ouverture.
Le président et le secrétaire -général conduisent M. le Mi-
nistre des affaires étrangères, ainsi que les autres invités, les
membres des divers comités, etc., vers la porte qui donne
accès à la grande estrade.
L'entrée dans la salle des fôtes du représentant du Roi est
vivement acclamée aux sons de la Brabançonne, auxquels
succèdent ceux de tous les airs nationaux des pays repré-
sentés.
M. le Ministre des affaires étrangères, prince de Garaman-
Chimay, M. VerfjOte, Gouverneur du Brabant, MM. les Ëche-
vins Walravens et Becquet, M, Beco, chef du cabinet de
M. le Ministre de l'intérieur et de l'instruction publique,
M. Devaux, délégué du Gouvernement belge, M. le docteur
Crocq, sénateur, ainsi que les membres du bureau du Comité
d'exécution du Congrès, faisant fonctions de bureau provi-
soire, prennent place à la table d'honneur. Celui-ci se com-
pose de MM. Van Bastelaer, président; Depaire, N. Gille,
Belval, Cornetis, De Nobele, Verhassel, vice-présidents;
E. Vaude Vyvere, secrétaire-général; Dryon, secrétaire et
Daenen, trésorier.
M, LB PRINCE DE (mhahak-Chimaï, Mmistre des affaires étran-
gères, prend la parole, en l'absence de MM. les Minisires de
l'intérieur et de l'inslruclion publique, de l'agriculture, de
linduîtrie et des ti-avaux public^, cinpl^clii^s d'assister à la
séance. Il s'exptitne en ces lermes :
Messieurs,
Contrairement à ses prévisions, mon lionorable collègue de l'in-
tériuur cl de linslniction pKhlicjut; s'usL lrouv6 d.ins l'impossibililé
d'clrc aujoui'ii'liuT a Bruteik's; i'i s» (iL-mandc, j'ai accepté avec em-
pressement, el je dirai même avec grand plaisir, la mission d'ouvrir
le sixième Congrès international de pharmacie.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
480
J'y trouve un intérêt tout spécial, et je m'applaudis, Messieurs,
d'avoir à présider la séance solennelle qui inaugure vos travaux où
l'hygiène et la santé publique tiennent une place si marquée.
De tout cœur, je souhaite la bienvenue au milieu de nous à tous
les membres étrangers de cetl« belle assemblée.
Messieurs, nous suivrons avec le plus grand intérêt le résultat de
vos discussions; l'amélioration et le perfectionnement des conditions
sanitaires des populations étant l'objet de toute notre sollicitude.
Je vois dans le programme de vos délibérations deux grandes
questions toutes palpitantes d'actualité. L'une surtout, l'étude des
eaux potables, est le complément obligé de toutes les mesures qu'il
est urgent de prendre pour éloigner les épidémies. C'est un objet
qui intéresse la plupart des agglomérations, grandes et petites, de
tous les pays, et entre autres de la Belgique.
A ce point de vue, le gouvernement est attentif aux débats de
votre Congrès, et d'autres Étais agissent comme la Belgique, car
plusieurs ont délégué officiellement à vos assemblées leurs hygié-
nistes les plus attitrés.
Il est urgent que, dans l'intérêt public, les savants déterminent
d'une manière certaine ce qui caractérise chimiquement et physio-
logiquement une eau saine et ce qui la distingue d'une eau malsaine;
quelles qualités il faut exiger pour en admettre l'emploi; par quels
procédés sommaires et suffisamment simples le public pourra
discerner entre les deux.
Les eaux des vieilles cités sont corrompues, dit-on. Le sol qu'elles
traversent est infecté et contaminé depuis longtemps, et il est rempli
de millions de < microbes i de toutes natures.
Pardonnez-moi ce mot de a Microbes ■ qui est du domaine de la
science. Si je me le suis permis, c'est que depuis quelque temps
il est sorti du langage scientifique proprement dit, et il est venu
prendre place, en quelque sorte, dans le langage vulgaire. Ces re-
doutables infiniment petits, si infimes et si terribles, si timides et
si menaçants, qui paraissent être nos ennemis les plus cruels,
pullulent moins, disent les spécialistes, dans les eaux des cam-
. pagnes et dans les eaux courantes, que dans les eaux corrompues.
Les gouvememonts attendent de vous, Messieurs, que vous nous
appreniez à neutraliser l'action pernicieuse do ces perfides ennemis,
ou du moins que vous mettiez à la portée de tous un procédé pra~
tique qui permette de les découvrir et de se mettre en garde contre
eux. Et à ce propos, permettez-moi de recommander, à ceux d'entre
D,B,t,zed.yGOO^Ie
StkUCS SOLKiniILLB &'otjrSKTII«B iH
VOUS qui ne le connaissent pas encore, d'aller voir H. Le docteur
Van Ermengem, uu de nos spécialistes les plus distingués, qui a
Tait faire aux études des infiaimeats petits des progrès considé-
rables. Vous pourrez vous instruire grandement en examinant les
résultats intéressants des études de ce savant modeste.
Il est désirable aussi, si nos vieux puits et nos anciennes sources
doivent être condamnés, que des moyens soient indiqués pour se
procurer de bonnes eaux ; que des systèmes soient proposés pour
fournir aux agglomérations urbaines une eau saine et abondante,
sans enlever aux campagnes les sources qui leur appartiennent, et
dont la captalion produit généralement les perturbations les plus
Kcheuses dans le régime des terres cultivables ou forestières où
elle est pratiquée.
Il était sage de joindre, comme vous l'avez foit, la question des
denrées alimentaires à la question des eaux potables.
Ici encore les gouvernements accueilleront avec intérêt le résultat
de vos délibérations. Il s'agit, d'un cAté comme de l'autre, de la santé
du peuple.
Hais je ne veux pas m'aventurer sur vos terres. Messieurs les
savants spécialistes. Il me semble même que je me sui»déjà avancé
un peu trop loin sur vos frontières, et je m'en excuse.
Je souhaite que du sixième Congrès international pharmaceutique,
qui se présente sous de si heureux auspices, sortent des décisions
véritablement pratiques.
Vous l'avez compris, votre programme si riche et si rempli le
prouve, ce n'est pas seulement la science pure et purement théo<
rique, mais bien les applications pratiques de la science qui don-
neront aux peuples le progrès toujours croissant de leur bien-être
et de leur sécurité.
Messieurs, en commençant, je vous ai souhaité la bienvenue. Je
vous laisse maintenant à vos travaux, et je déclare ouvertes les
opérations du sixième Congrès de pharmacie. {ApplaudUsemetUs
prolongés.)
Lorsque les applaudisse inenls cessent, l'orchestre eoloDiie
l'ouverture de l'opéra Jeanne d'Arc. Ce splendide morceau
d'tiariDoaie est eolevé avec cette uiaËslria habituelle à ces
vaillants musiciens du régiment des grenadiers du Roi.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
i8S PHEUIËDH ASSEMBLEE UËNËRALIJ
M Vakdb Vtverk, secrétaire-général, donne communicatioD
de la correspondance.
Elle comprend :
1" Une lettre de M. le Seciétaire du Roi, ainsi conçue :
Cabinet du Roi.
Monsieur le président,
En réponse à la lettre que vous avez adressée au Roi, le 17 juillet
dernier, j'ai l'honneur de vous informer que Sa Majesté, devantpro-
longer iion séjour à Ostcnde jusqu'au milieu de septembre, m'a
chargé de vous exprimer les regrets qu'Elle éprouve de ne pouvoir
assister à la séance d'ouverture du sixième Congrès iaternational
pharmaceutique, qui aura Hbu le 31 de ce mois.
Agréez, Monsieur le président, les assurances de ma considé-
ration distinguée.
Le Secrétaire du Hoi.
/SignéJ Comte P. dk Bobcbcbite.
i' Une lettre de M. le général de Burnell, aide-de-camp
de S. A. R. le comte de Flandre.
Service de S. A, H. le comte de Flandre.
J'ai l'honneur d'élre chargé par Monseigneur le comte de Flandre,
de vous exprimer le regret que Son Altesse Royale éprouve de ne
pouvoir assister à la séance solennelle d'ouverture du sixième Con-
grès pharmaceutique. Cette solenniléaura lieu le 31 de ce mois, et
Leurs Altesses Royales se mettent en route, le 30 courant, pour un
voyage à l'étranger.
Agréez, Monsieur le président, l'assurance de ma considération
très distinguée.
/Signé/ DR Hobuell.
3° Des lettres de MM. les Ministres Thonissen et de
Moreau, qui s'excusent, par suite d'absence, de ne pouvoir
assister à la séance d'ouverliire-
4" Des lettres de M. le comte A. d'Oultremont el de
M. le comte L. du Chastel, commissaires du Gouvernement
D,B,t,zed.yGOOg[e
StJlNCS BOLEMKELLE Q^OUTEKTOIB 483
auprès de l'Ëxpositioa, qui s'excuseot de oe pouvoir assister
à la séance.
5° Des lettres de plusieurs ministres plénipotentiaires de
puissances étrangères accrédités près le gouvernement belge,
de MM. Vivian, Lambert, etc., de ne pouvoir assister à la
séance.
6° Des lettres de MM. J.-B. Gille, pharmacien en chef
de l'armée, à Anvers; Ranwez, de Mons; docteur Ronconi,
de Padoue; docteur Grosz, conseiller de section au mi-
nistère hongrois de l'intérieur de Buda^Pesth ; docteur Stock-
vis, d'Amsterdam; Fayn, de Visé; Bonnewyn, d'Ixelles;
Ch Davreux, de Liège; Chandelon, professeur émérite à
l'Université de Liège; Bamon, de Boulogne s/Seine; Putsage,
de Mons ; docteur Vanden Corput, de Bruxelles; Ghisbain, de
Rouveroy; Francken, de Tongres ; M. Marty, professeur au
Val-de-Grâce, a Paris; docteur Carlos Mallaina y Gomez, de
Briviesca; docieur Alvès, président de la Société de phar-
macie de Lisbonne; docteur E. Vanden Burg, professeur de
pharmacie à l'Université de Leyde; docieur Stoëder, profes-
seur à l'Université d'Amsterdam; Collin, deJenappe; Aile-
waert, pharmacien militaire, à Gand; Dumont, à Boussu ; etc. , .
qui s'excusent el regrettent de ne pouvoir assister aux déli-
bérations du Congrès.
La correspondance comprend également de nombreuses
lettres de sociétés de pharmacie, d'universités, d'académies,
de gouvernements, etc., relatives à des délégations accordées
a divers membres du Congrès.
].a nomenclature de ces lettres serait trop longue. Mes-
sieurs, pour vous les faire connaître, le (^milé les a
examinées, toutes les délégations sont en règle, j'ai l'hoD-
neur de les dé[>oser sur le bureau oii tous les membres du
Congrès pourront en prendre connaissance. La liste en sera,
du reste, publiée dans le compte-rendu de nos travaux.
Ces communications faites, M. le Président Van Bastelaek
se lève et donne lecture de l'allocution ci-après :
D,B,t,zed.yGOOg[e
484 PREMrtU IBSUBLÈE QÉHÉULB
Monsieur le Miniitre,
Messieurs,
Grâce à la haute protection que S. H. le Roi a bien voulu accor-
der à notre œuvre, grâce aussi au puissant appui de ses ministres,
le succès du sixième Congrès international pharmaceutique est bien
au-dessus des plus belles espérances que nous aurions pu con-
cevoir. Le nombre des adhérents dépasse de beaucoup celui des
cinq congrès qui l'ont précédé.
Aussi, mon premier devoir est d'adresser, au nom de tous les
savants étrangers et régnicoles présents à cette belle assemblée, et
qui sont venus, avec empressement, tenir leurs assises scienti-
fî(]ues à l'abri des libertés qui vous sont consacrées par la Consti-
tution bel^e, et sous l'égide tutélaîre de notre Roi, vos plus chaleu-
reux sentiments de reconnaissance à notr^ vénéré et bien-aimé
souverain Léopold II. {Àpplaudistements.)
Permettez-moi également de témoigner, en voire nom, notre vive
gratitude aux ministres du Roi et, en particulier, au Minislro des
affaires étrangères, H. le prince de Caraman de Chimay, qui a bien
voulu présider notre séance solennelle d'ouverture.
Remercions également M. le Gouverneur du Brabaat, M, le
Bourgmestre de la ville de Bruxelles, ainsi que toutes les autorités
qui rehaussent celte fête de leur présence.
Enfin, au nom de mes collègues belges, je dois adresser de con-
fraternels remerciements aux nombreux savants qui sont venus
des pays étrangers pour répondre à notre appel. Je leur souhaita
cordialement la bienvenue; au nom de tous les pharmaciens, au
nom de tous mes compatriotes, je leur aSirme qu'ils sont,pour tous
les Belges, de vrais amis I {Applaadissements.)
Messieurs,
Non seulement, au point de vue du nombre et de la valeur des
savants qui vont siéger dans nos assemblées, mais encore au point
de vue des questions qui y seront traitées, nous pouvons espérer
que le sixième Congrès international pharmaceutique sera un bril-
lant succès.
Vous êtes appelé à élucider tout à la fois, des questions très im-
portantes au point de vue de notre profession et au point de vue de
l'hygiène publique. Parmi ces dernières, celles qui sont relatives
D,B,t,zed.yGOO^IC
SAàDCB BOLtntBLLB D'OtTTBRTUU iS5
aux eaux potables et aax substances alimentaires, sont certaine-
ment des plus intéressantes, car elles ont des rapports directs avec
la santé des peuples.
La question des eaux, tout le mondcsous ce rapport,est d'accord,
est d'une importance capitale pour la santé publique, principale-
ment aujourd'hui que l'on établit une corrélation directe entre les
principes organisés que les eaux renferment et les épidémies qui
déciment périodiquement les populations. L'étude et la détermi-
nation si longtemps inconnue et négligée de ces principes organisés,
les microbes, semble, même pour quelques hygiénistes, devoir
primer le dosage analytique des substances inorganiques. Vous
aurez à examiner et à résoudre ce problème si controversé.
La recherche et la suppression des blsifications dans les denrées
alimentaires s'imposent également, surtout à une époque si féconde
en procédés perfectionnés de sophistications.
Je dis qu'elles s'imposent au Congrès, parce que, dans cette
guerre acharnée, guerre mortelle pour le peuple, entre les falsifica-
teurs et les magistrats chargés de réprimer leurs odieuses indus-
tries, nous sommes les seuls hommes capables de mettre un A-ein à
la cupidité de ces falsificateurs, qui emploient, pour parvenir dé-
loyalement et odieusement à la fortune, dix fois plus de science, de
travail et d'intelligence, qu'il ne leur en Mdrait pour y arriver par
des procédés honnêtes.
Les deux autres grandes questions soumises è vos discussions,
Messieurs, sont spéciales à la pharmacie proprement dite ; elles se
rattachent aux études professionnelles et à la pharmacopée univer-
selle, La première, surtout, nous intéresse tout spécialement, son
importance ne peut échapper à personne.
Les études pharmaceutiques sont évidemment bien en-dessous de
ce qu'elles devraient être chez quelques peuples. C'est une triste
situation, établie au détriment des malades et au grand profil du
charlatanisme.
Monsieur le secrétaire-général vous parlera de ces questions, en
vous faisant son rapport sur les congrès précédents. Laissez-moi,
pour ma part, traiter un autre sujet.
Je suis fier de l'honneur qui est échu à notre petit pays ; mais je
me plais à croire que si Bruxelles, notre capitale, a été désignée par
acclamation à Londres, pour être le siège du sixième Congrès phar-
maceutique, c'est que, dans l'esprit des savants qui nous faisaient
cet honneur, la Belgique en était digne, en raison de ses insti-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
486 PHEIlfeRB ABSnBLtE
tutions, de son antique hospitalité, et, enfin, de la science dont nos
prédécesseurs, les anciens pharmaciens belges, ont si souvent
donné des preuves éclatantes.
Pardonnez- moi, Messieurs, de me laisser entraîner par un senti-
ment d'orgueil national, que je considère comme légitime, et de
reporteries yeux en arrière pour vous signaler, en peu de mots, les
litres scientifiques de quelques pharmaciens belges trop peu connus
jusqu'à ce jour. Je désire vous prouver que ce petit pays n'est pas
tout à lait indigne de vos préférences.
Nous ne pouvons en douter, vous regardez la Belgique comme
une amie, et vous serez heureux de trouver, avec moi, que cette
amie mérite la considération que vous lui accordez. 11 est si bon,
pour les grands cœurs, de pouvoir être fiers de ceux que l'on aime.
A l'occasion de cette réunion internationale, J'aurais voulu vous
rappeler les grands hommes qui ont illustré l'art pharmaceutique,
mais c'est là une tâchu qui m'amènernit trop loin et j'ai dû me
borner à évoquer, fort brièvement, quelques illustrations ignorées
d'un seul pays, de celui où vous êtes réunis.
Notre profession a fourni chez toutes les nations un nombre très
respectable do grands hommes. Je n'ai pas la moindre prétention
d'en dresser la liste, ni de vous parler des titres scientifiques, des
Beaumé, des Cadet, des Chaplai, des Fourcroy, des Fuller, des
Lemery, des Scheele, des Van Mons, des Vauquelin et de cent
autres. Ce sont des gloires faites et je n'y puis rien ajouter. Hais, à
cAté de ces célébrités, il en est d'autres qu'on ne doit pas laisser
dans l'oubli. C'est à nous à relever leurs titres à la reconnaissance
publiuue; je compte appeler voire attention sur cette œuvre méri-
toire et nécessaire. Nous avons le droit de le dire, et il faut nous
efforcer de le démontrer, le corps pharmaceutique tout entier s'est
toujours montré à la hauteur de sa mission, et, en général, ses mem-
bres ont mérité d'être considérés comme des hommes de science.
Cesl une assertion applinable il tous les peuples, et je considère
comme un devoir pour nous tous d'en prouver la vérité, cliacun en
ce qui le concerne.
J'ai pris à tâche de commencer cette œuvre, pour la Belgique, et
je tiens à citer aujourd'hui quelques-uns de ces pionniers de la
science. Je citerai les noms d'hommes de mérite que l'on a trop
laissé dans l'ombre; savants modestes, qui se sont contentés de
remplir avec distinction leurs devoirs professionnels, tout en exer-
çant un grand ascendant sur l'esprit de leur entourage, sans paraître
D,B,t,zed.yGOOg[e
D'onriiTcxi 487
86 douter de leur valeur ; ils ont rendu de grands services à la
ack'Dce et à leurs concitoyens.
Il serait désirable de voir réaliser dans Lous les pays ce travail de
vulgarisation ; ce serait une publication biographique éminemment
utile, qui servirait d'exemple et d'encouragement à tous les mem-
bres du corps pharmaceutique.
Il y a peu de temps, Messieurs, en feuilletant les notes ma-
nuscrites laissées par mon ancien et savant collègue de l'Académie
royale de médecine de Belgique, Victor Pasquier, président d'hon-
neur de l'Association générale pharmaceutique de Belgique, j'ai été
surpris du nombre d'hommes remarquables qui, en Belgique, ont
fait honneur à la proTession pharmaceutique. Ces collègues, dont
quelques-uns sont restés oubliés, alors qu'ils méritaient au moins
un souvenir biographique. Pasquier s'était elTorcé de combler cette
lacune, il avait réuni les éléments de ce travail; mais il est mort
trop tôt, laissant à d'autres le soin de compléter cette œuvre.
Il m'a été donné de puiser, dans ces notes, plusieurs faits nou-
veaux dont je vous ferai part, si vous voulez bien m'éco ut er quel-
ques minutes.
Pendant de longs siècles l'attention ne fut nullement portée vers
les eaux potables, les eaux minérales, seules, furent l'objet de
quelques recherches ; encore cette étude resta-t-elle, jusqu'à ces
derniers temps, toute rudimenlaire et réduite aux observations
physiques et organoleptiques.
Ce fut André Baccius, qui, le premier, en 1571, publia un traité
sur les eaux minérales, il ne parle nullement de procédés analy-
tiques; Boyie, en 1663, indiqua quelques réactions propres à
déceler certains principes contenus dans les eaux. Et cependant,
Herman Stassius, pharmacien distingué de Tongres, qui alla
s'établir àRomeen1571, s'était occupé de l'analyse des eaux de
Tongres. Les écrits d'André Baccius, médecin du pape Sixte-Quint,
homme tout à fait compétent en la matière, le déclarent; il écrivit
dans son ouvrage sur les eaux minérales : i 11 résulte de l'essai par
> distillation qu'a fait des eaux de Tongres Herman Stassius,
B natif de cette ville, pharmacien instruit, présentement établi à
> Rome, que ces eaux s'épaississent à l'nidc du feu, à cause de la
> concentration des sels ou de l'alun qu'elles renferment, comme
1 l'indique la saveur du résidu. Elles rougissent vers la fin de l'opé-
> ration, par l'effet du sédiment ferrugineux qu'elles produisent. «
D,B,t,zed.yGOO^Ie
188 PUmftRK ÀSSBUlix OisÈRàLS
11 s'agissait des eaux de la fontaine indiquée par Ptine lui-même et
portant le nom de ce naturaliste romain.
Les analyses de Slassius étaient fort élémentaires, on le com-
prendra en se rappelant qu'il vivait au xti< siècle.
Un siècle plus tard, lorsque les procédés analytiques commen-
çaient à devenir plus rationnels, nous retrouvons d'autres pharma-
ciens belges qui s'occupèrent beaucoup des eaux minérales.
Jean Salpétenr, pharmacien à Liège et à Spa, vers 1683, fut en
quelque sorte un observateur spécial des eaux de cette station qu'il
ne cessait d'étudier et dont il fit nombre de fois l'analyse. On a de
lui, relativement à ces eaux, des observations tellement sagaces et
judicieuses que leur cachet scientifique étonne pour l'époque. Cest
lui qui a établi la supériorité incontestée de la source du Pouhon
sur les autres et la plus grande efficacité de ces eaux depuis le
tremblement de terre de 1692, D'ailleurs, ces études spéciales
avaient pris un caractère et une importance scientifique, par suite
des travaux de Van Helmont et d'autres.
Adrien Brixhe, pharmacien du prince évëque Uaximilien-Henrî,
fut l'émule et le concurrent de Salpéteur, à Liège et à Spa . Il
mourut en 1698. Il s'occupa aussi de l'étude des eaux minérales de
Spa. Le savant docteur Edmond Nessel, dans son traité spécial,
déclare que Brixhe « était assurément un des pharmaciens les plus
» experts non seulement de la ville, mais même de tout le pays >.
Charles Ignace Batius était pharmacien a Liège en 1 711 . Il se fit
une grande réputation de chimiste et se créa une spécialité des ana-
lyses d'eaux minérales. Ces analyses se faisaient ofBciollement et
publiquement, sur la réquisition de l'autorité et en présence de
délégués compétents nommés par elle. Cet usage avait été introduit
afin de donner plus de confiance au peuple, et plus de valeur aux
sources qu'il s'agissait de recommander.
Batiusfil, de cette foçon, l'étude des eaux du Bouleau à Vivegnée,
de Niveset ou Ban-du-Sart à Pranchimont, de Sainte-Catherine à
Huy, et, enfin, de celles du Gadot et des principales sources de
Ghaudfonlaine.
Ces dernières analyses furent exécutées avec an apparat extra-
ordinaire et en présence des autorités, afin de leur donner une
grande valeur pour le public.
Quand on lit le rapport détaillé de ces opérations, on y trouve la
preuve bien évidente, que la science analytique est à la veille de
prendre ce développement que nous lui connaissons aujourd'hui.
D,B,t,zed.yGOOg[e
S^CB SOLEiraiLLE D'oomTmB 489
c Ce D'est plus la routine aveugle, ni cet examen superficiel des
1 eaux minérales, se bornant presqu'exclusivementà la constatation
1 de leurs propriétés physiques et orgauolepliques. C'est la science
1 foisant des efforts pour se débarrasser des maillots qui l'enve-
* loppent encore, et cherchant résolument à prendre son essor. >
Je citerai encore quelques noms parmi nos anciens confrères qui
s'illustrèrent dans les sciences.
Pierre Coudenberg, d'Anvers, proTesseur et savant botaniste, fit
paraître, en 1 568, des notes didactiques de pharmacie intitulées :
Scholia. On avait affirmé que c'était le premier ouvrage ex professa
dû à la plume d'un pharmacien ; mais, depuis, MH. Chiarlone et
Hallaina ont foit connaître que Pierre Mathéo, pharmacien espagnol,
avait publié, en 1521, un traité de pharmacie, dont son père lui
avait laissé le manuscrit. Disons, toutefois, que, si l'œuvre dn phar-
macien anversois n'était pas la première en la matière, elle n'en
était cependant pas moins très remarquable.
On sait que Coudenberg avait installé, à Anvers, un véritable
jardin botanique, dont la renommée était universelle à cette
époque.
Jean-Baptiste Van Mons, dont j'ai prononcé tantdt le nom, était
pharmacien et professeur de chimie à Bruxelles, il y a un siècle.
Une peut vous être inconnu. Grand savant, connaissant toutes les
langues de l'Europe, écrivain infotigable, il publia plusieurs ou-
vrages qui furent tous très appréciés. Il finit par se faire médecin et
professa avec le plus grand éclat. Son nom est encore célèbre
comme arboriculteur. Ce fut le père de la pomologie, et la plupart
des espèces de poires que l'on savoure aujourd'hui sur les tables
de tous les pays, ont été créées par lui ou d'après ses conseils. On
comprend difficilement comment les expériences d'un seul horti-
culteur, préoccupé d'ailleurs de toutes espèces de travaux scienti-
fiques, aient pu produire, par semis et par sélection, ce grand
nombre d'espèces délicates qni, depuis Van Mons, se sont trans-
mises par bourgeons et par greB'es. Ce qui est vraiment remar-
quable, c'est que depuis les travaux du grand pomologiste, les
nouvelles conquêtes, dans la voie qu'il avait indiquée, n'ont guère
été communes.
Il y a un siècle environ se firent les grandes découvertes qui
transformèrent la chimie et en changèrent les bases. Or, vous savez
que beaucoup de ces découvertes sont sorties des laboratoires de
pharmaciens. Ces hommes célèbres sont connus ; mais il importe
zed.yGOOglC
J
VM PRnnfelE ASSEMBLÉE tifillfiKALE
d'arracher de l'oubli ces humbles travailleurs, précurseurs de ces
célébrités qui, par leurs travaux, ont amené progressivement ces
découvertes, lis furenk à la peine, qu'ils soient à la gloire, Mes-
sieurs, faisons rendre justice à ces hommes dévoués. Il me tarde
de vous en ciier quelques-uns.
Jean-Pierre ilinkelers élait pharmacien à Maestricht, il devint
professeur à l'Université de Louvain, et transporta son officine dans
cette dernière ville. Ce fut un travailleur inTatigable et des plus
modestes. Déjà en 1783, ce chimiste éclairait son auditoire au
moyen de l'hydrogène carboné. Plus tard, en 1791, Lebon et Hur-
doch firent l'application de ce gaz à l'éclairage et s'attribuèrent
l'honneur de cette décfluverl«. Les noms de Lebon et de Murdoch
sont impérissables, celui de Hinkelers est oublié, malgré les droits
înconleslables de priorité de ce savant.
Louis-François Desaive, pharmacien à Liège, en 17^0, ne cessa
de faire des recherches chimiques, il publia de nombreux mémoires
scientifiques, et il fut l'un des soutiens de la Société d'émulation
Liégeoise. II était en relation avec les savants de divers pays et fut
honoré de plusieurs charges publiques.
C'était un esprit éminemment supérieur; on rencontre souvent
dans ses écrits, des raisonnements et des déductions d'une rare
perspicacité et d'une logique serrée, qui jettent sur l'une ou l'autre
difficulté scientifique de l'époque, une éclaircie inattendue.
Dans une de ses publications, il formule, en appréciant l'alchi-
mie, une idée qui a été répétée des milliers de fois depuis lors :
< Les erreurs des alchimistes ont ouvert le chemin aux découvertes
1 de la chimie et cette science doit ses principales découvertes et
> ses principes les plus solides aux égarements des philosophes
ï souffleurs, s II rappelle ensuite l'aoecdocte du Pape Léon X, à
qui l'on présentait un souffleur se ventant de savoir faire de l'or;
le pontife ne lui accorda a. qu'une bourse pour y renfermer le pro~
» duit de son merveilleux secret. »
Ailleurs, après avoir exposé ses expériences sur l'oxydation du
zinc et après avoir fait remarquer que le poids du produit de la
combustion est plus considérable que celui du métal primitive-
ment employé, Desaive fait la réflexion que < c*est un élément fixe
> de l'air qui, se déposant sur le zinc, en augmente le poids » ; et
comme justification de cette opinion, il dit : « Certains physiciens
I prétendent que l'air se détruit et ae régénère, or, > ajonte-t-il
D,B,t,zed.yGOOg[e
siuci MumuLU D'otrmiinu i9<t
Svec toato raison, c ud corps ue peut se détruire (1), s'il n'est com-
> posé de principes. > N'y a-t-il pas daos ces mots toute une révé-
lation sur la composition de l'air et sur la découverte de l'oxygène?
Et cependant Prestley n'avait pas encore, en ce moment, publié ses
expériences!
Puig,aotre observateur perspicace va plus loin et, examinant l'ac-
tion des acides dilués sur les métaux pour Former des sels, et le
dégagement de ce qu'il nomme un air factice, il Tait cette réflexion :
t II faut que les éléments de cet air factice soient contenus dans
» ces divers agents. » Et il termine par ce trait de génie : C L'eau
s n'esl-elle pour rien dans ce mystérieux travail?»
J'ai dit un trait de génie et, en elTet, dix années après seulement,
Lavoisier reconnut la composition de l'eau en I78i.
Je ne puis résister au plaisir de faire une dernière citation de cet
auteur. Il s'agit d'un travail où Uesaive apprécie, avec tact, l'Art
pharmaceutique. Cette citation nous conduira, du reste, vers un
autre ordre d'idées.
Ud m. Viscéral lui avait écrit, avec une admiration naïve, de
certains établisements de Paris où l'on faisait des préparations
en grand pour l'époque, où l'on décomposait à la fois cent livres
de foie de soufre. Il s'extasiait sur la grandeur des appareils et il
lui citait ce foit qu'un homme étant tombé dans une chaudière de
lessive, préparée pour la pierre è cautère, le malheureux y ftit to-
talement dissous.
Desaive adressa à U. Viscéral une réponse assez caustique
elle-même, dont nous extrayons ce qui suit : t De la manière
» dont s'exprime M. Viscéral, en disant que l'on a bien raison
» de nous traiter d'artiste de province, nous qui ne connaissons
> que de petits alambics et chapiteaux, ne peut-on pas conjec-
> turer qu'il met la plus grande importance à la connaissance
» et au maniement de grands vaisseaux? Croirait-il avoir plus
s de droit à la considération du public, s'il était occupé à
> quelque manubcture de produits chimiques, dont une pratique
» routinière décide absolument delà perfection^ sans que les lu-
» mières d'une saine tiiéorie y aient la moindre part. Si c'est là sa
X façon de penser sur la considération que peut mériter son état,
» je lui conseille d'établir quelque manufacture où il doive se ser-
> vir de grandes cornues, de grands ballons, et de terrines aussi
(l)Cb>nBer dénature.
D,B,t,zed.yGOOg[e
49S ruii
■ grandes que des baigooires. Un établissement de cette espèce le
> mettrait peut-être au-dessus de l'état d'artiste de province, >
Desaive avait mis certaine mauvaise butûeur dans sa réponse;
il n'avait touché à aucun des points que ce pauvre H. Viscéral le
priait d'élucider. Cependant, cette lettre, datée de 1775, ne lais-
sait pas que de renfermer des choses utiles et j'y puise même une
indication qui restitue à un savant pharmacien belge inconnu, la
priorité d'une découverte importante, celle de la fabrication du sel
ammoniac, par un procédé préconisé, plus tard, par Beaumé et qui,
sauf de légères modifications, fut enseigné plusieurs années
avant 1775. Je cite le teste de la lettre : c Je suis surpris que cet
B académicien (Beanmé) se soit donné tant de peine pour foire une
> manufacture de sel ammoniac, à Paris ; tandis qu'un artiste des
» Pays-Bas en a établi, depuis longtemps, une à Binche, sans se
s donner d'autre peine que de monter un fourneau dans lequel il
» traite, par un feu violent, du sel marin avec des matières ani-
> maies quelconques. >
Quel est ce pharmacien de Binche? Son nom est resté inconnu
jusqu'ici ; Desaive ne le cite point.
lean-fiaptiste Van den Sande, était établi à Bruxelles, en 1760.
Il fit et publia beaucoup de travaux de chimie appliquée, pour
lesquels il obtint un prix à l'Académie de Belgique. Sa principale
occupation fut la recherche de procédés propres à découvrir les
folsifications et son principal mérite fut la publication du premier
traité connu sur la matière. C'était un ouvrage fort étendu, fort
important; l'auteuravaît lui-même institué tous les procédés qu'il
préconisait, car la science était toute nouvelle.
Van den Sande se préoccupa aussi toute sa vie de la dignité pro-
fessionnelle et des règlements nécessaires pour la sauvegarder. De
longues discussions furent soulevées par lui sur ce sujet, à l'occa-
sion d'une réglementation de l'exercice de la pharmacie par ordon-
nance du magistrat d'Anvers, en 1766; il soutenait avec conviction
et insistance, que le pharmacien n'était ni un boutiquier, ni un
commerçant, mais un homme de l'art.
C'était la question de patente, question discutée encore de nos
jours sans être vidée, qui fît l'objet de ces controverses.
Mais je m'aperçois que je m'attarde, et je deviens long. Pardon-
nez-moi , Messieurs, je bornerai là, pour aujourd'hui, mes citations.
Elles vous démontrent la nécessité qu'il y aurait pour tous les phar-
maciens, de rechercher dans les archives de leur pays, des docu-
D,B,t,zed.yGOOg[e
stinCE BOLSHNELu d'oututorb 493
ments relatifs à ceux qui nous ont précédés et qui oui illutré noire
profession. Beaucoup, d'entre eus, sont toconDUS et leurs travaux
ignorés.
La commission organisatrice a terminé sa difTicile mission. Elle
a préparé, coordonné et facilité du mieux qu'elle a pu, vos discus-
sions et vos travaux. Elle remet ses pouvoirs en vos maina. Le
6"" Congrès international pharmaceutique est ouvert; nous lai sou-
haitons un succès grandiose.
Les dertiières paroles du président sont couvertes par des
applaudisseiuentâ unaDimes. Ils ne cessent que lorsque
M, Van bb Viverb, secrétaire-général, se lève une seconde
fois pour faire quelques propositions à l'assemblée ; il s'ex-
prirae en ces termes :
Messieurs, avant de passer aux travaux du Congrès, je
vous prie d'approuver certaines nominations, foites par le
Comité provisoire d'exécution.
En premier lieu, je vous prie d'acclamer ta nomination de
notre vénéré Roi, Sa Majesté Léopold II, le protecteur de tout
ce qui est utile, de tout ce qui est grand, de tout ce qui
concourt au bonheur ou au soulagement de l'humanité,
comme Haut Protecteur du Congrès. {Applaudissements
prolongés./
En second Heu, Messieurs, je vous prierai d'acclamer
également la nomination du frère de notre Roi, Mgr le
Comte de Flandre, comme premier président d'honneur.
{Applaudissements prolongés./
En troisième lieu, je vous proposerai également d'acclamer,
comme présidents d'honneur, M. Thonissen, Ministre de
l'intérieur et de l'instruction publique; M. le Chevalier de Mo-
reau. Ministre de l'agriculture, de l'industrie et des travaux
publics; M. le Prince de Caraman-Chimay, Ministre des
affaires étrangères, et comme vice-présidents d'honneur,
M. A. Vergote, gouverneur du Brabant, et H. C. Buis,
bourgmestre de Bruxelles. {Applaudissements./
Enfin, nous vous présentons comme membres d'honneur :
D,B,t,zed.yGOO^IC
494 pumAu AumL^ cliiiuLK
MM. Wàlraven$, échevio de la ville de Bruxelles ;
Becguet, s » »
Beco, E., chef du cabinel de M. le Ministre de l'iuté-
rieur et de l'instruction publique ;
Chandelon, A., professeur émérite à l'Université de
Liège, membre de l'Académie royale de médecine de
Belgique, etc.;
Crocq, J., sénateur, membre de l'Académie de méde-
cine, professeur à l'Université de Bruxelles, etc. ;
Depaire, J.-B., professeur à l'Université de Bruxelles,
membre du Conseil supérieur d'hygiène, de l'Acadé-
mie royale de médecine, etc. ;
GiUe, J.-B., pharmacien en chef de l'armée, etc. ;
GiUe, N., professeur à l'Ecole vétérinaire de l'Etat, vice-
président de l'Académie royale de médecine, etc. ;
Kuborn, H., médecin, président de l'Académie royale
de médecine ;
Melsens, L., professeur émérile de chimie à l'Ecole
militaire et à l'Ecole vétérinaire de l'Etat, membre de
l'Académie royale des sciences et de médecine;
- Stas, J., chimiste, président du Jury central do phar-
macie, membre de l'Académie royale des sciences, de
médecine, etc.
/Applaudissements . j
Vous aurez à compléter cette liste, Messieurs, par la nomi-
nation d'un certain nombre de membies étrangers, auxquels
je propose également d'accorder le titre de vice-présidents du
Congrès.
M. u PiÉsuBin. — Messieurs, le bucean provisoire du
Congrès a pris une résolution que vous approuverez certaine-
ment. Il a décidé d'adjoindre au bureau du Congrès nn cer-
tain nombre de savants étrangers, maïs il désire ne pas
participera ces nominations; il voudrait qu'elles se fissent
par les intéressés, et à ces 6ns il prie Messieurs les membres
étrangers de se grouper par nationalités et de choisir, eux-
mêmes, ceux des leurs qu'ils désirent voir investis de ces
D,B,t,zed.yGOO^IC
SÉASCE BOURHiuK it'oimBTnu 195
foDctions. Il vous demande cependant de faire une exception
à cette règle, elle est en faveui de l'faonorabte M. le profes-
seur Redwood, le président du 5" Congrès international phar-
maceutique de Londres, il vous propose de l'acclamer comme
membre d'honneur, vice-président du Congrès. /Applaudis-
sements.J
Vos applaudissements unanimes. Messieurs, me prouvent
que la proposition du bureau provisoire est adoptée à l'una-
nimité; en conséquence, je prie M. le professeur Redwood
de vouloir prendre place au bureau.
Afin de permettre à MM. les étrangers de procéder à ces
nominations, je vais interrompre quelques instants la séance.
L'orchestre, pendant cet intermède, fait entendre une
splendide fantaisie sur le Lohengrin de Wagner.
M. LB pRisiDENT. — Lcs mcmbros Anglais. Autrichiens,
Danois, Français, Grecs, Hongrois, Irlandais, Italiens, Mon-
génasques, Néerlandais, Roumains, Russes et Turcs, présen-
tent comme vice-présidents du Congrès, membres d'honneur:
MM. Carteighe, de Londres;
von Waldheim, de Vienne ;
Lotze, d'Odense;
Petit, de Paris ;
Bratimos, d'Athènes ;
Torôft, de Buda-Pesth;
Bi'unkeTf de Dublin ;
Mosca, de Turin;
Connizzaro, de Rome ;
Colignon, de Monte-Carlo;
Ankersmil, d'Amsterdam;
Brettner, deGalatz;
Dragendorff, deDorpat;
Zanni, de Constantinople.
Je prie les membres de l'Allemagne, du Chili, de l'Espagne,
des Etats-Unis, du Grand-Duché du Luxembourg, du Portu-
gal, de la Suède et Norwège et de la Suisse, de nous faire
D,B,t,zed.yGOO^Ie
496 PBBMItKB ISSEMBLtE UtntllLE
parvenir pour demain les noms de leurs compatriotes qu'ils
désirent voir élever à ta vice- présidence du Congrès.
Ed attendant, je vous engage, Messieurs, d'acclamer les
propositions qui nous sont faites, et de les adopter à l'unani-
mité. ^Applaudissements prolongés./
Je prie ces Messieurs de vouloir prendre place sur l'estrade.
Avant de passer à l'élection des membres du bureau définitif
du Congrès, il est du devoir des membres du Comité orga-
nisateur du (xiDgrès de vous rendre compte de ses travaux.
A ces fins, je donnerai la parole à M. le secrélaire-générat.
M. Vak Db Vtvi«, secrétaire-général.
Moruieur le Minittre,
Méstieurt,
H. le président vient de remplir le premier devoir qui nous in-
combait, celui de vous remercier de l'empressé ment que vous avez
mis à répondre à notre appel. Il nous reste à vous rendre compte
de la mission que vous nous aviez imposée, avant de déposer notre
mandat de membres du Comité organisateur du Congrès.
Gomme vous le savez, Messieurs, le Congrès pharmaceutique de
Londres, en 1881, eut à désigner, vers la fÎD de sa session, la ville
où se tiendrait le sixième Congrès international pharmaceutique.
Bruxelles fut désigné par une acclamation unanime, et il fui décidé
que le Cx)ngrès se tiendraiten 1884.
L'Association générale pharmaceutique de Belgique apprit avec
un légitime orgueil cette nouvelle, mais elle s'émut en même temps
du fardeau qu'on lui imposait. Nous avions des craintes sur la possi-
bilité de mener à bien l'œuvre qui nous était dévolue et nous
appréhendions surtout, l'organisation de ces grandes assises phar-
maceutiques.
Après ces hésitations, dont l'amour pour le bieu-étre de notre
profession eut bientdt raison, nous décidâmes de reporter la tenue
du Congrès jusqu'en 188o. Celle résolution fut prisu, d'abord, parce
que le travail de la pharmacopée internationale ne pouvait être prêt
pour 1884, et ensuite, parce que l'année 1883 coïncidait avec l'ou-
verlure de l'Exposition universelle d'Anvers.
L'œuvre des Congrès internationaux de pharmacie doit son
D,B,t,zed.yGOO^Ie
BtkKCX SOLSHKELLE d'oUTERTURE 497
origine aux efforts des délégués du Gouvernement de S. H. l'Em-
pereur de toutes les Russies. Eu 1865, M. le docteur Bjorklund,
pharmacien à Saint-Pétersbourg, reçut de H. le Conseiller d'Etat
Schroeders, la mission de parcourir l'Europe aux fins d'engager les
sociétés de pharmacie des divers pays, à se feire représenter à un
Congrès international de pharmaciens qui devait se réunir à
Brunswick. La mission, confiée à notre collègue russe, fut accueillie
avec enthousiasme et elle eut un plein succès. Le 16 s'^ptem-
hve 1865, les représentants de l'Allemagne du Nord, de l'Allemagne
du Sud, des villes libres, de la Saxe, de l'Autriche, de la France,
de la Russie et du la Suède se réunirent sous la présidence du
savant pharmacien -chimiste M. Dittrich, de Prague, que nous avons
le bonheur de posséder parmi nous, et procédèrent à la première
réunion de ces grandes assemblées internationales dont le Congrès
de Bruxelles constitue la sixième session.
Parmi les résolutions prises à ce Congrès, ou a été unanime pour
reconnaître que le meilleur moyen de relever la position scientifique
des pharmaciens était de devenir de plus en plus exigeant sur les
épreuves qui doivent précéder l'entrée dans la carrière ; qu'il con-
venait d'appeler les pharmaciens', dans une large proportion, aux
charges publiques, telles que les institutions de police sanitaire,
médicale et pharmaceutique et qu'il était indispensable que dans
ces comités Ils fussent placés sur le même pied que les docteurs en
médecine, etc.
Ce fut à ce Congrès que le voeu de la rédaction d'une pharma-
copée universelle fut émis pour la première fois, il fut chaudement
accueilli et une commission dont le savant M. Dankwortt fit parti,
se mit immédiatement à l'œuvre.
Le second Congrès se tint le 21 août 1867, à Paris; seize nations y
furent représentées; vinrent ensuite successivement les réunions de
Vienne, en 1869; de Saint-Pétersbourg, en 187i et enfin, celle de
Londres, en 1881.
Les résultats de ce dernier Congrès sont encore trop récents dans
votre mémoire. Messieurs, pour que je vous les rappelle. Je vous
dirai seulement que nous aurons de la peine à imiter nos voisins
d'outre-mer.
Comme nous vous t'avons dit, nous hésitions dans le principe,
parce que nous étions certains de ne pouvoir vous offrir cette hospi-
talité écossaise de nos amis les Ani^lais; mais nos hésitations furent
vite vaincues lorsque nous fûmes persuadés qu'une réunion inter-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
iftS nUilKlB «BSEMBLtl GEKERÀLS
neUonale ne pourrait quatre utile à notre profession et à la science.
Le 16 novembre 1884, l'Association générale pbarmaceuUque de
Belgique décida qu'il fallait donner suite aux résolutions prises
à Londres.
Elle lit appel à toutes les Sociétés de pharmacie belges et toutes,
sans distinction, vinrent apporter leur concours à l'oeuvre.
Le Comité organisateur provisoire se réunit. Il décida de s'oc-
cuper sans retards de l'organisation du sixième Congrès interna-
tional pharmaceutique.
Il s'adressa au Roi et nu Gouvernement pour leur réclamer leur
paissant appui. Celui qui préside aux destinées de notre chère
patrie, S. M. le Roi Léopold II, n'hésita point à accepter 1e titre de
Haut Protecteur du Congrès, Il nous affirma que l'œuvre Lui était
des plus sympathiques et qu'il feisait des vœux pour la bonne
réussite de nos travaux.
M. le Ministre de l'intérieur et de l'instruction publique, M. le
Gouverneur du Brabanl,H. le Bourgmestre de Bruxelles ; plus lard,
lorsque le Congrès Tut rattaché au commissariat-général du Gouver-
nement auprès de l'Exposition d'Anvers, M. le Ministre de l'agri-
culture, de l'industrie et des travaux publics, M. le Ministre des
affaires étrangères, tous les membres du Gouvernement, en un mot,
Dous accordèrent leur appui et nous donnèrent des preuves de leur
sollicitude pour notre réunion internationale.
Nos efforts, Messieurs, ne furent pas vains, encouragés par ces
hautes influences, nous vîmes les adhésions dépasser de beaucoup
notre attente. Plusieurs gouvernements se sont fait représenter offi-
ciellement au Congrès. Actuellement, au-delà de 70 académies,
universités, écoles de pharmacie, sociétés de pharmacie, de chimie,
d'bygiène, nous ont envoyé des délégués, 36 de ces sociétés nous ont
adressé leur adhésion morale; enfin, près de 700 adhérents origi-
naires de l'Allemague, de l'Australie, de l'Autriche-Hongrie, de la
Belgique, du Chili, du Danemark, des Possessions danoises (Ile
Saint-Thomas), de l'Espagne, des possessions espagnoles (lie de
Cuba), des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, delà
Grèce, de l'Italie, du Japon, du Graud-Duché du Luxembourg, de la
Principauté de Monaco, des Pays-Bas, du Portugal, de la Roumanie,
de la Russie, de la Suède et Norwège, de la Suisse, de la Turquie et
de la Nouvelle-Zélande nous apporteroul le concours de leurs lu-
mières et de leur science, pour l'élucidation des questions qui vous
seront soumises.
D,B,t,zed.yGOO^IC
SG&nCE aOLKHItliLB D'onTEBTUtE 499
Ces questions sont nombreuses, quelques-unes s'imposaient par
suite des discussions antérieures, plusieurs nous ont été proposées
par des sociétés de pharmacie; le comité organisateur vous en a pro-
posé deux : colle des eaux et celle des fa Isidca lions des denrées
alimentaires; nous pensons qu'il nous est inutile de vous démon-
trer l'importance de ces sujets. Dans les diverses communications
que nous vous avons transmises, nous avons dressé la liste des
questions que vous aurez à examiner et au sujet desquelles vous
aurez des décisions à prendre.
Voilà, Messieurs, le résultat de nos efforts; il ne nous reste qu'à
déposer entre vos mains nos pouvoirs de mandataires provisoires
de vos résolutions prises à Londres. (Applattdissements.)
M. lE PaÉsiBEHi. — Le Congrès est appelé à former son
bureau. Nous avons apporté jusqu'ici le plus grand soin dans
rexécuti()o du mandat provisoire qui nous a été confié, et
DOiis désirons que vous nou^ donniez des successeurs qui
s'efforcent de mener à bonne 6n notre entreprise commune.
M. Mèbv ^Paris/. — Le bureau, dont le mandat expire, a
rempli sa lâche avec zèle et dévouement. Le rapport que vient
de vous lire le secrétaire-général démontre qu'il n'a rien
négligé pour se rendre digne de la confiance que vous avez eu
en lui. Jusqu'ici, il nous a donné trop de preuves de ses capa-
cités de mener à bien notre réunion internationale, pour que
je ne vous propose point de lui continuer son mandat. Je vous
engage. Messieurs, à maintenir le bureau actuel dans ses
fonctions et de l'acclamer comme bureau définitif du Congrès.
— Cette proposition est adoptée par acclamations,
M. LB PitisioEM. — Messieurs, nous vous remercions de la
décision flatteuse que vous venez de prendre à notre égard.
Elle semble indiquer que vous avez été satisfaits de la façon
dont nous avons rempli notre mandat provisoire pendant
l'organisation du Congrès. Nous nous sommes efforcés d'ap-
porter, dans l'accomplissemenl de notre tâche, tout le zèle dont
nous étions capables, et nous sommes heureux de voir que
nos faibles efforts sont couronnés de succès.
La charge de votre bureau sera très lourde, pendant la
D,B,t,zed.yGOO^Ie
&00 PKXHIftRE ABSBULÉE GÉHÉULE
session actuâlle; le Congrès doit discuter, en effet, bien des
questions d'une haute importance; les débats seront longs,
animés peut-être; il sera nécessaire, pour la bonne direction
de nos travaux, qu'on ne laisse pas les discussions s'égarer,
car nous n'avons pas de temps à perdre. Nous laisserons
toujours la plus grande liberté aux orateurs, mais nous nous
permettrons de les rappeler à la question, s'il est besoin, et
de les prier d'éviter les longueui-s. Nous comptons sur votre
bonne volonté à tous, pour nous aider dans notre lâche
Il est probable, à moins d'un travail fort ar-du, que nous ne
pourrons pas épuiser complètement notre programme, qu'un
certain nombre des questions qui y^ figurent, devront être
reportées à un prochain Congrès.
Il est donc nécessaire que votre bureau fasse un choix
judicieux parmi les questions qui présentent l'inl^îrét le plus
immédiat, ut les fasse discuter en premier lieu, afin qu'elles
le soient d'une façon approfondie.
Soyez, du reste, persuadés, Messieurs, que votre bureau
fera tout ce qu'il |iourra pour mener les travaux du Congrès
à bien; son plus grand désir est d'arriver à ce que votre
réunion ait sa place dans l'histoire de la science, et pour que
les résultais, qu'elle atteindra, soient profitables à l'humanité.
/Applaudissements. J
Messieurs, pour assurer la bonne marche des travaux du
bureau, nous avons besoin de lai adjoindre quatre secrétaires
de séance. Nous vous proposons de désigner comme tels :
MM. A. Delacre, Delchevalerie, Denayer et Vanden Broeck.
— Celte proposition est adoptée.
M. LE Président. — Les sections doivent é^lement com-
pléter leurs bureaux provisoires. Les présidents et les secré-
taires ont été nommes. Nous vous proposons d'y adjoindre
MM. Eug. Gille, Van de Putte, Em. Ramiot, Cam. Jqnas,
Lorge, Giot, Fourdrain et FéroQ.
— Celle proposition est aiioptée.
M. LB Phésidsnt. — Messieurs. Le règlement général du
Congrès et le règlement d'ordre intérieur des séances ont été
D,B,t,zed.yGOOg[e
siincB soLiimBLLE d'outbituib Soi
élaborés par le comité provisoire; ils ont été imprimés et ils
vous ont été remis. Il s'agit de les examiner, de les discuter
et d'y introduire les modifications que vous jugerez utiles, et
enfin, de les adopter. Je déclare la discussion ouverte.
M. OrTTRicH (Prague). — Je désirerais savoir quels sont
les membres du Congrès qui ont le droit de prendre part aux
votes. Les délégués au Congrès ont-ils seuls ce droit? Je vou-
drais aoe explication à ce sujet
M. LE PaisiDBNT. — Je vais satisfaire immédiatement à celte
demande.
Le Congrès, est composé de toutes les personnes qui y ont
souscrit et adhéré, tous ont ainsi acquis le droit de prendre
part aux délibérations et aux votes.
Dans les congrès anlérieui's, il n'y avait que les délégués
qui pouvaient voter. Cette façon de procéder présentait divers
inconvénients qui nous ont été signalés ; elle éloignait des
discussions des adhérents très compétents ; n'ayant aucun
vole à émettre, ceux-ci se désintéressaient dans la discussion.
Nous avons vu avec plaisir que notre opinion, en cette
matière, avait été largement approuvée presque partout,
surtout en Allemagne. C'est ainsi que le Pharmaceutiscke
Zeilung nous a loué de la décision que nous avions prise à
cet égani . Cette décision était, du reste, conforme aux précé*
dents. Nous avons toujours, en Belgique, lors des congrès
antérieurs, accordé droit de vote à tous les membres adhé-
rents. J'ajouterai, du reste, qu'en réalité, nous n'émettrons
pas de votes. Nous avons à discuter des questions très
importantes, el nous voulons que les décisions prises le
soient de telle façon qu'on ne puisse pas arguer sur leur
valeur. Il faut que les résolutions, que nous prendrons, soient
celles du Congrès, car, sans cela, elles perdraient de leur
importance.
Si une proposition ou une conclusion quelconque, mise aux
voix, ne rencontrait qu'une majorité relative, elle sera consi-
dérée comme n'étant pas admise; on ne considérera comme
vœux du Congrès que les résolutions qui seront adoptées à la
D,B,t,zed.yGOOg[e
502 prekiEbe assemblU gbréràu
presque unanimité des voix. Celte manière de procéder nous
semble très ralionnelle et elle sera plus expéditive, elle nous
dispensera de compter le nombre des voix.
Lorsque je ferai voter sur une question soumise à l'appré-
ciation de l'assemblée, par assis et levée, ou par mains levées,
je ne considérerai la question comme tranchée que lors-
qu'elle aura réuni l'immense majorité et, dans ce cas seu-
lement, la décision sera actée au procès-verbal.
Dès qu'un doute surgira dans l'assemblée au sujet de la
décision à prendre sur «ne question, celle-ci sera considérée
comme n'élanl pas résolue, ni adoptée, ni rejetée.
Je demanderai à M. Dittrich s'd a, à ce sujet, une propo-
sition à faire ou à présenter?
M. Dittrich (Prague). — Je ne fais pas de proposition,
mais je constate que c'est la première fois que cette façon de
procéder est mise eu pratique dans les congrès pharmaceu-
liques. Toujours les délégués des associations ont seuls pu
prendre part aux votes, tout comme ils ont pu toujours faire
connaître leur opinion sur les questions soumises aux con-
grès, auprès desquels ils étaient délégués.
M. VON Waldeiv (Vienne). — La plupart des membres qui
composent le Congrès, parlent la langue française ou la com-
prennent. Les considérations qui seront développées ici,
seront donc comprises de tous et je suis persuadé, dès lors,
que les décisions qui seront prises, dans celte assemblée, ré-
pondront aux aspirations et aux désirs de tous également.
M. LB Président. — La force des délégués des sociétés sera,
en effet, la force de leurs arguments ; force morale que leur
procurent les délibérations préalables et les décisions prises
dans les assemblées générales de leurs collègues.
Quant aux membres étrangers à la pharmacie, docteurs
en science, docteuis en médecine, s'occupanl spécialement
de chimie, d'hygiène, de falsifications, etc., qui ont souscrit
à notre Congrès, ils sont peu nombreux, mais la qualité sup-
plée au nombre; leur présence ne saurait influer sur le vote,
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Bftina BOLKNHUXX d'outbrturb 603
tandis que leurs hautes lumières et leur expérience aideront
paiddamment à dos débets.
Le règlement d'ordre intérieur dit que l'on ne peut pro-
poser aux délibérations du Congrès que des questions inter-
natioDaies et non pas des questions nationales. Il n'y a donc
pas à craindre que l'on prenne des décisions préjudiciables
à l'une ou l'autre nationalité. Quant aux membres étrangers,
ils pourront s'expliquer dans leur langue, leurs paroles se-
ront traduites en français, séance tenante. Ces Messieurs pour-
ront également, en toutes circonstances, demander au bu-
reau des explications sur les sujets en discussion; les expli-
cations leur seront fournies dans leur langue maternelle.
Les questions dont nous avons à nous occuper présentent
un intérêt tellement général, que nous pouvons dire qu'elles
sont tontes internationales. Nous désirons que les décisions
qui seront prises soient, autant que possible, unanimes.
Je ne crois donc pas que le règlement puisse donner lieu
à une opposition quelconque. (Marques d'approbation.]
Si personne ne demande plus la parole sur le contenu des
règlements, nous les considérerons comme adoptés à l'aoa-
nimité. (Applaudissements.]
Messieurs, notre tâche est terminée pour aujourd'hui;
demain, dès neuf heures du matin, en sections, je vous con-
vie au travail; les ordres du jour des séances des sections
vous seront remis demain matin, à la première heure, en
même temps que le procès-verbal de cette séance, dans un
Bulletio spécial.
Il en sera de même pendant toute la durée du Congrès.
M. le Secrétaire-général a pris, sous ce rapport, toutes les
dispositions nécessaires. Seulement, a&n que les Bulletins,
ainsi que toutes tes communications qui pourront vous être
utiles ou nécessaires vous parviennent régulièrement, le bu-
reau vous prie de retirer vos caries d'adhérents au secré-
tariat-général et de vouloir bien y remettre les adresses de
votre séjour à Bruxelles.
Demain, à deux heures, se tiendra la seconde assemblée
D,B,t,zed.yGOO^IC
804 PRKHIËIK USBHBLte GÉNÉRALE
générale, od y traitera la quealioa de l'entente interDatio-
oale coDtre les falsifications des denrées alimeataires. Le
rapport sur cette intéressante question vous a été envoyé,
il a été élaboré par une commission composée de MM. G. Van
de Velde, F. VanFellet le docteur Th. Belval, rapporteur.
L'administration communale âa Bruxelles vous invite ce
soir, à neuf heures, à un concert et à un raoût dan:» les sa-
lons de l'Hôtel-de-VilIe. L'administration communale a
adressé à tous les membres du Congrès une carte d'invita-
tion. M. le Bourgmestre m'a prié de vous prévenir que ceux.
d'entre vous qui n'auraient pas reçu cette carte, peuvent en
prendre une au secrétariat. Il en a fait remettre quelques-
unes à cet eifet à M. le Secrétaire-général. Il m'a prié
de vous liaire connaître que les dames étaient également
invitées à la fête. C'est là une gracieuseté, sans précédent,
faite par nos édiles aux membres du 6"° Congrès internatio-
nal pharmaceutique.
Après l'exécution d'un brillant pot-pourri sur l'opéra
Carmen, par l'orchestre, la séance est levée à quatre heures
et demie.
D,B,t,zed.yGOO^IC
DEUXIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRAIS
Mardi, i" septembre 1885.
Ut séance esl ouverte à 2 heures et ud quart, sous la
présidence de M. Van Bastelaer, président du Congrès.
M. le président prie M. Oragendorff d'occuper le fauteuil
de la présidence, et MM. Bruonengrilber, Redwood, Conniz-
zaro et Petit, de s'asseoir à la table du bureau; il engage les
autres vice- présidents, membres d'honneur, à se placer sur
l'estrade, derrière les membres du bureau.
M. LB PiÉsiDBNT. — Messieurs, vous avez tous reçu le second
numéro du bulletin du Cougrès, il contient le procès-verbal
de la séance d'ouverture. Comme nous devons ménager notre
temps, nous le considérerons comme ayant été lu à la séance.
Si personne n'a des observations à faire sur la rédaction ou
le contenu de ce procès-verbal, nous pourrons le considérer
comme adopté.
M. Vak dk Vtivie, secrétaire-général. — Le procès-verbal
a été rédigé hier soir, assez rapidement. Il s'y est glissé
quelques omissions; ainsi, on a oublié de mentionner comme
vice-présidents d'honneur, M. Ankersmit pour les Pays-Bas,
M. Connizzaro pour l'Italie et M. TorOk pour la Hongrie. Ces
messieurs, ayant été nommés, leur nom figurera au compte-
rendu de la séance de ce jour.
— Le procès-verbal est adopté.
M. LB PiïsiDBMi. — M. Redwood vient de déposer sur le
bureau un exemplaire de la nouvelle pharmacopée de la
Grande-Bretagne.
Le volume vient de paraître, il y a un jour ou deux; il sera
déposé au secrétariat, sur la table affectée à toutes les publi-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
506 Dsnufim issEUBUtB gShebiu
catioDS qui nous oot été adressées, ou dont les auteurs ODt
fait hommage au Congrès.
Nous avons également reçu un travail manuscrit relatif
aux falsificatioDS des denrées alimentaires et aux moyeas
proposés pour les éviter, par M. Tison, de Lille. Ce manuscrit
nous arrive trop tard pour qu'il puisse être communiqué à la
commission chargée du rapport sur cette question dont la
discussion va être entamée. Nous vous proposons de joindre
ce travail aux pièces relatives à l'objet dont nous allons nous
occuper, el de le renvoyer à la commission chargée de
l'impression de tous tes documents relatifs au Congrès.
— La proposition de fil. le Président est adoptée.
M. LB Peksibent. — Nous avons à compléter par quelques
noms la liste des vice-présidents, membres d'honneur du
Congrès, qui ont été désignés.
Nous avons reçu notification des nomioations ci-après :
M. Fidier, délégué du gouvernement autrichien et M. A. Jar-
maij ont été désignés par les adhérents de t'Autricbe ; le
premier pour l'Aulriche, le second pour la Hongrie, pour
remplir les fonctions de vice- présidents du Congrès.
Messieurs les Suédois et les Norwégiens nous ont désigné
pour ta Norv^^ège, M. Hansen, délégué du gouvernement
de Norwège et M. Walther, pharmacien à Skien; pour la
Suède, M. Sebardt, délégué du gouvernement de Suède, et
M. Gran, président, de la Norrlands apothekere foreniiig de
Sundvall.
Ces messieurs du Danemark vous prient de conférer le
même titre à M. Madsen, délégué du gouvernement danois.
Le bureau n'a qu'à se rallier à ces propositions et il vous
propose d'acclamer ces nominations.
M. GoDSpruoi (Vienne}. — Nous avons parmi nous le pré-
sident du premier Congrès international pharmaceulique. Je
crois que nous pourrions lui décerner les mêmes honneurs.
C'est M. Dittrich, de Prague.
M. LE PsitsiDKNT. — Le bureau avait égatemeot l'inteation
D,B,t,zed.yGOOg[e
FiuvtcinoN DIS inamtts aumiiitiiibs S07
de vons proposer celte DoiDJoation ; il ae peut donc que se
rallier aux. paroles de l'honorable M. Godeffroy.
— La proposition de M. Godeffroy est adoptée par accla-
mation.
M. DiTTRicH (Prague). — Je vous remercie, Messieura, de
l'honneur que vous venez de me faire. Je vous prie d'être
persuadés que je lâcherai de justifier votre confiance.
M. LE PiiâsiDiNT. — On vient de nous faire de nouvelles
présentations : Pour la France, on propose M. Méhu; pour
rAllemagne, M. BrunnengrSber et M. Schacht; pour l'An-
gleterre, M. Greenisch; pour les Etats-Unis, M. Creuse, dé-
légué du Collège de pharmacie de la ville de New-York;
pour l'Espagne, M. Iparraguirre, délégué de la Société phar-
maceutique de Barcelone ; pour les Pays-Bas, M. Wefers-
Betlinck; pour le Chili, M. Middieton; pour la Russie,
M. Forsmann. Le bureau se rallie à ces propositions et
demande d'acclamer la nomination de tous ces honorables
collègues comme vice-présidents et membres d'honneur du
Congrès.
Cette proposition est adoptée aux applaudissements de
l'assemblée.
Messieurs, avant de commencer la discussion de la ques-
tion à l'ordre du jour, nous devons vous présenter quelques
observations et vous faire quelques recommandations.
Notre salle est défectueuse; l'acoustique y est mauvaise.
Pour la bonne marche de nos travaux et afin qu'on puisse
facilement sténographier nos débats, il sera nécessaire d'ob-
server quelques règles.
En face du bureau, il y a une tribune, nous vons prions
de bien vouloir y monter, lorsque vous aurez des observa-
tions à présenter ou à prendre la parole dans une discus-
sion. Nous ne pourrons tolérer qu'on parle de sa place.
Nous vous recommandons également de parler lentement
et à haute voix, en articulant les sons, sans ces conditions,
il nous serait impossible de vous fournir plus tard un compte-
rendu exact de nos réunions.
39.
D,B,t,zed.yGOOg[e
608
Le règlement dit que la parole ne peut élre conservée à
UQ orateur que pendant un quart d'heure.
Comme plusieurs orateurs prendront la parole poar élu-
cider les questions soumises à la discussion, si nous devions
accorder à tout le moode les quinze minutes r^lementaires,
nous n'arriverions jamais à terminer notre ordre du jour;
nous vous prions donc de concentrer vos idées, de manière
à pouvoir les exposer le plus brièvement possible.
Noos ne pourrons vous permettre de dépasser les limites
du temps que nous venons de vous indiquer.
Nous serons aussi bienveillant que Taire se peut et nous
accorderons toule latitude aux orateurs; cependant, nous
devons vous avertir que nous ne pourrons continuer la
parole à ceux d'entre vous qui, dans leurs discours, s'écar-
teraient des objets en discussion.
Cest à ce prix seul, Messieurs, que notre Congrès réus-
sira.
Nous devons également répondre à une demande qui
nous a été fôile : On nous a demandé si les membres, qui
s'étaient fait inscrire dans une section, étaient obligés de
rester dans la même section, ou s'ils pouvaient prendre part
Clément aux. travaux des autres sections.
Nous vous ferons remarquer que nous avons prié les mem-
bres de s'inscrire dans l'une ou dans l'autre des sections, aSn
do pouvoir mieux organiser le travail; mais chacun de vous
a la liberté d'entrer dans telle section qu'il lui plaira. Il peut
se fôire inscrire dans plusieurs sections et se rendre dans
celle qui l'intéressera le plus. Lorsqu'il aura consulté les
ordres du jour des diverses sections, i! prendra part aux dis-
cussions des questions qui lui paraîtront le plus digne d'at-
tirer son attention. Il pourra ainsi passer de l'une dans
l'autre, prendre la parole dans chacune d'elles et môme y
foire (elles observations qu'il jugera opportun.
Celte communication étant faite, nous entamons notre
ordre du jour.
L'ordre du jour appelle la discussion du rapport de
D,B,t,zed.yCOO^IC
FALBIFIUTION DBS DKNlfilS ILIlfENTlIMES 509
M. Belval sur l'entente internationale contre les TalsiBcations
des denrées alimentaires. Nous n'avons reçu aucune com-
munication écrite sur ce sujet, sauf une propoaitioD de M. le
professeur Ed. Schaër, de Neumtlnster-Zuricb, conçue en ces
termes :
« Que le Congrès international pharmaceutique désigne
B une commission ayant le mandat de présenter au proctiaia
B Congrès des proposilions sur le choix des denrées alimen-
» tairea, dont l'imporlaace commerciale et la nature cbimi-
B que se prêteraient à une législation uniforme, concernant
» leur identité et composition chimique, s
Cette proposition Tera partie de la discussion.
Je donne la parole à l'honorable M. Belval, rapporteur.
M. Belïal /Bruxelles/. — Messieurs, je me trouve dans
une situation assez singulière. Je croyais avoir dit tout ce que
j'avais à dire sur la question de la falsification des denrées
alimentaires, et M. le Président m'invite néanmoins à ouvrir
la discussion. Je dois m'inctiner devant son désir.
Il vous intéressera peut-être de savoir comment nous avons
été amenés à vous présenter la question sous la forme sous
laquelle vous avez pu en prendre connaissance.
La falsification des denréesalimentaires semble, en général,
devoir n'être qu'une question locale. Dans la plupart des
pays, elle est, en efi'et, confiée aux soins des administrations
communales, des municipalités. Mais, quand on examine la
question de près, il est impos:^ible de ne pas reconnaître que,
dans celle matière, comme dans toutes celles oh l'hygiène
est en jeu, l'intérêt ne se localise pas ainsi et s'étend en rai-
son des rapports des populations entre elles.
Le commerce international des denrées alimentaires a pris
une extension d'autant plus grande, que les facilités de com-
munication sont devenues elles-mêmes pins multiples. Il
est donc important que les mesures de protection prises
dans certains pays pour garantir la santé publique contre tes
dangers des falsifications, aient leur équivalent dans les pays
voisins, sous peine de rendre les premiers presque complète-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
510 DEtnuin ÀsnHBLti généialb
meot inaliles, par suite de l'iniporiation des denrées étran-
gères de mauvaise qualité.
Celte coDsidération seule suffirait à justifier l'internatiODa-
lilé de la questiou qui vous est soumise.
Mais la première chose à faire, avant d'instituer des
mesures répressives, c'est d'établir dans quelles conditions la
falsiScation existe. C'est là tout d'abord le point principal.
Comment le résoudre? Le meilleur moyen serait évidemment
de déterminer chacun des cas oii elle existe.
Ainsi, il arrive fréquemment, sous l'empire de noire légis-
lation, par exemple, que le tribunal a des doutes sur le point
de savoir si l'on doit considérer une falsification incriminée,
comme revêtant le caractère délictueux; ou bien, si elle n'est
qu'un simple usage commercial, qui peut être toléré, au cas
où elle ne présente aucun danger pour la sanlé publique. Ces
doutes ne se produiraient pas, si des instructions mention-
naient expressément, pour chaque substance, les propriétés
qu'elle doit présenter pour être considérée comme alimen-
taire. Voilà le principe.
Mais, avant d'entrer ainsi dans le cœur de la question,
nous avons cm nécessaire, au préalable, de faire proclamer
l'utilité d'une entente internationale à cet égard, pour que
semblable étude puisse s'effectuer d'une manière uniforme,
puisqu'il Y a solidarité dans les intérêts en cause.
C'est là, pour une première pari, le but du rapport que
vous allez avoir à discuter, celui de prouver à tous les gou-
vernements, à toutes les admiuistrations, que vous affirmez
catégoriquement la nécessité d'une entente sur ce point.
Quand vous aurez adopté ce principe, il sera possible,
dans un congrès ultérieur, de déterminer dans quelles condi-
tions pourra s'établir l'entente, comment pourront s'effectuer
les études et l'accord sur les instructions, de voir si des
règles fixes peuvent être établies à cet égard, ou comment
on pourra concilier ces règles avec les progrès incessante de
la science, etc.
Cest en ce sens que nous nous sommes attachés à faire
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FÀLSinCinOIl DBSDKHBÉIS AUUHTUUS 541
ressortir, tout d'abord en principe, l'utilité de bien préciser,
pour chaque denrée, les conditions organoleptiques, physi-
ques et chimiques qu'elle doit présenter el dans quelles
limites on pourrait, peut-être, admettre des qualités commer-
ciales plus ou moins inférieures, plus ou moins bonnes, mais
toujours saines, dont le producteur ou le vendeur serait tenu
d'ailleurs, d'indiquer la catégorie ou la composition.
Ce système est d'ailleurs celui qui est préconisé dans le
travail de M. Girard, directeur du laboratoire municipal
de Paris.
Quand on possédera des instructions de ce genre pour
chaque pays, il en résultera naturellement une grande facilité
pour discuter chacun des caractères que doit présenter une
denrée, pour être reconnue partant comme satisfaisante et
pour décider s'il y a lieu d'admettre certains mélanges com-
merciaux ou certaines défectuosités résullanl d'une fabricatioQ
imparfaite.
Appuyé, alors, sur les décisions des autorités scientifiques
de toutes les nationalités, on pourra dire aux gouvernements,
aux autorités administratives : telle ou telle substance, dans
telles conditions, doit être considérée comme falsifiée; telle
autre, comme commerciale. On pourra arriver à en obtenir
la reconnaissance officielle, et l'on sera armé bien plus
efïicacement qu'on ne l'est aujourd'hui, pour la lutte contre
les falsificateurs.
Je pourrai vous citer, Messieurs, la fameuse question du
cuivre, dont il a été parlé ce malin dans votre troisième seo-
tioa. Celte question est, en ce moment, controversée, et l'on
fait grand bruit aulouj' des expériences qai prétendent con-
tredire tout ce que nous avons cru généralement jusqu'ici,
au sujet de ce métal.
Quand on arrive devant les tribunaux, on se trouve devant
une argumentation contradictoire, alléguant des expériences
, récentes, qu'elle oppose aux exemples tirés du passé. Devant
ces opinions opposées, le juge incompétent, incapable de choi-
sir entre elles, hésite, et, dans le doute, s'abstient et absout;
D,B,t,zed.yGOOgle
613 DEUXIfiMI! ABSEMBLfiE USNËKitLB
et la fraude continue à s'exercer au grand jour, sans qu'oa
puisse parveDir à l'empêcher.
Il y a donc Décessilé d'arriver à une solulioD, à une déter-
mination qui soit acceptée par la généralité des corps scien-
tifiques et des administratioDS sanitaires, et qui mette un
terme à cette déplorable situation.
Mais nous n'avons pas voulu entrer dans cette voie toute
d'application, avaat que le Congrès ne se fAt prononcé sur le
principe lui-même.
Nous nous sommes efforcés ensuite de prouver qu'il y
avait lieu d'établir la surveillance et la recherche des fraudes,
dans tous les pays, d'après une base uniforme ou analogue,
et de fixer la législation et la répression, d'après les mêmes
règles, ou tout au moins, dans des conditions se rapprochant
les unes des autres.
Si tous ces principes sont admis, on pourra aborder ensuite
l'étude scientifique des denrées alimentaires, en suivant une
voie analogue à celle que nous trouvons dans les travaux des
sommités de la science et des grands laboiatoires. Alors on
pourra prendre chaque substance, en faire une étude appro-
fondie au point de vue alimentaire et commercial; puis,
chercher à se mettre d'accord sur des conclusions nettes et
bien déterminées, absolument comme vous aurez à le faire
demain sur la question des eaux potables. Rien n'empêche-
rait de mettre à l'ordre du jour du Congrès prochain, une
ou plusieurs de ces questions partielles d'application, afin
d'arriver à fixer d'une fagon-type, l'organisation du Codex,
déterminant les qualités des denrées alimentaires.
C'est ainsi, croyons-nous, que l'on obtiendra, sur ce point,
la protection la plus efficace de la santé publique.
M. Vah tsywBKi {SruxellesJ. — Ce n'est pas la première
fois que je prends part à une discussion sur cet important
objet. En 1875, lors du Congrès international des sciences
médicales, j'ai soulevée cetlc question dans les séances de la
9" section, et je disais alors que, quoique cette question se
rattachait plus spécialement à l'hygiène publique, j'avais cru
D,B,t,zed.yGOOglC
tiLsmckXios DBS fiinHlis iUMKrriius 513
devoir la poser à la section de pharmacie, et cela pour cette
raison, que les pharmaciens, en France et en Belgique, et II
me semble qu'on devrait généraliser cette situation dans tous
les pays, sont, à l'exclusion des autres membres du corps
médical et des antres chimistes, les hommes spéciaux aux-
quels la loi impose les connaissances nécessaires pour la
recherche des ialsi&cations. Ce sont ces mêmes motifs qui ont
guidé le Comité du Congrès à vous présenter l'élucidation de
cette importante question internationale.
M. Belval vous a fait voir la haute utilité d'une entente
internationale, non seulement au point de vue de la répression
des fraudes, mais même au point de vue de la prévention.
Cette distinction avait déjà amené le premier congrès
international d'hygiène à proposer des mesures d'ordre diffé-
rent. J'estime que les unes et tes autres devraient être appli-
quées; mais, de même que notre honorable collègue, je suis
d'avis qu'il y a lieu, avant toal, de bien définir le mot falsifi-
cation, et de dresser pour chaque denrée une moyenne de
sa composition. Ceci fait, il y aurait lieu de rédiger une espèce
de Codex, relatant : 1° les moyennes; 2° les procédés ana-
lytiques les plus simples et les plus faciles, satisfaisant toute-
fois la pins grande exactitude dans les résultats.
J'ai développé ces mêmes idées, en 1880 et en 1883, à la
Société royale de médecine publique. Je disais alors qu'avant
toutes choses, j'estimais que l'on devait dresser une liste des
denrées alimentaires, décrire exactement les caractères et les
propriétéâ physiques et chimiques, ainsi que la composition
(te ces denrées, indiquer les criteria auxquels on peut
reconnaître leur pureté et les méthodes et les moyens les plus
pratiques, les plus certains, de constater leurs falsifications
d'une manière nette et précise.
Comme on m'objectait que ce travail présenterait des dif-
ficultés sans nombre, j'ai tenu à prouver l'inanité de cette
objection et j'ai l'honneur de déposer sur le bureau un spé-
cimen du dit travail. I) se rapporte à la falsification d'une sub-
stance très employée en Belgique, « la chicorée. »
zed.yGOOglC
514 DEUXl&HE ABSEKBLKB GbiÉUlB
Cette retalion esi divisée en divers paragraphes portant les
tes litres ci-après :
Sa nature et sa préparation ;
Nomenctature des falsifications;
Caractères physiques et chimiques;
Moyens usuels et faciles pour reconnattre si une chicorée
est relativement pure;
Moyens scientifiques précis pour rechercher les felsifica-
tioDS de la chicorée;
Examen microscopique.
Cette monographie, Messieurs, pourrait servir de modèle
pour des travaux du même genre, chaque catégorie de tra-
vaux pourrait être examinée dans des congrès spéciaux; les
méthodes préconisées et les résultats seraient discuté.^; et,
après délibération, on adopterait les procédés analytiques
qui sembleraient le mieux répondre à une parfaite exactitude
d'investigation, ainsi que les chiffres maxima et minima des
composants, etc.
Je disais tantôt que s'il fotlaii tenir compte des tolérances
justifiées par les exigences du commerce, ii n'était que juste
de déterminer les limites exactes oii doivent finir ces tolé-
rances et commencer la répression, destinée à mettre un frein
à la cupidité de certains fraudeurs et à garantir le commerce
honnête contre une concurrence, souvent cbarlalanesqne, et
toujours déloyale.
Cette détermination est de la plus haute importance, il est
nécessaire de fixer quels sont les substances étrangères à la
denrée qu'on peut y rencontrer, quelle est la quantité de ces
substances qui naturellement peut s'y trouver, etc. Une den-
rée alimentaire est rarement pure, c'est-à-dire, qu'il est rare
qu'on n'y rencontre pointde matières étrangères à sa consti-
tution; ainsi, il est impossible de trouver une chicorée qui
ne renferme pas au moins une certaine partie de matières
minérales étrangères à la racine de la plante, il n'est pas pos-
sible de débarrasser complètement celle-ci de la terre qui y
adhère. Il en est de même du poivre et d'autres denrées.
D,B,t,zed.yGOO^IC
piLunciTioii ns nnÉBS aumintàiiis S46
Il y a des substances telles que le beurre, qui ne sauraient
pas être préparées sans qu'on n'y laisse une certaine quan-
tité de matières étrangères; on ne peut enlever au beurre,
sans l'allérer, les dernières traces de l'eau et de la caséine
qu'il renferme.
Ces quantités sont évidemment variables, mais elles ne
doivent pas dépasser certaines limites; car, alors, elles indi-
quent, ou l'addition d'une certaine quantité de ces sub-
stances, ou la non-extraction voulue, intentionnelle, des pro-
duits qui ont servi à la préparation ou à la fabrication.
La détermination de ces chiffres est un premier travail sur
lequel une entente internationale devrait intervenir.
Seulement, aux fins d'arriver à des résultats pratiques, il
serait nécessaire de procéder par des méthodes uniformes;
les procédés d'analyse ne présentant pas tous une exactitude
égale, on pourrait obtenir, suivant l'emploi de l'un ou de
l'autre, des résultats complètement contradictoires. Pour ne
citer qu'un exemple, il est évident qu'une dessication à
1 00° C ou à 1 08° C donnera des résultats très-différents.
Il faut donc que l'on arrive à uniformiser les méthodes
d'investigations et que l'on établisse les quantités maxima et
minima de substances étrangères que l'on peut tolérer dans
les boissons et les denrées alimentaires.
M. Belval (Bruxelles). — J'ai examiné le manuscrit que
mon collègue vient de déposer sur le bureau. J'estime que,
comme spécimen du travail que nous aurions h élaborer, il
a une utilité pratique Incontestable. Je demande que l'as-
semblée veuille bien en ordonner l'impression dans le
compte-rendu du Congrès.
M. LE PkÊsiDB!4T. — Je mets aux voix la proposition de
M. Belval, de publier le travail déposé par M. Vande Vyvere
et relatif à la « falsification de la chicorée. »
— La proposition est adoptée à l'unanimité. (Voir le tra-
vail à la fin du volume, annexe n" X.)
M. Bact [Bruxelles). — La question que nous avons à
résoudre est beaucoup plus difficile qu'elle ne le paraît au
D,B,t,zed.yGOOg[e
SI6 DBUXlbHB ABSEHBLtB GtStULR
premier abord ; elle est extrémemeot complexe, car elle tou-
che à la fois au domaine législatif, à celui de la science et à
celui des tribunaux . Il faut d'abord que la législature vote
les lois relatives à la répression des falsiScatious et il esl
même désirable qu'elles aient un caractère international.
Il faut ensuite qu'un accord intervienne entre les chi-
mistes, au sujet des caractères que doivent présenter les
denrées types et sur les méthodes à suivre dans les ana-
lyses. Il faut, en6n, que les tribunaux appliquent la loi.
En ce qui concerne le second point, M. Belval disait, tout
à l'heure, qu'en présence des progrès que fait chaque jour la
science, nous ne pouvons pas adopter d'une façon définitive
un procédé quelconque. Je crois même qu'il est très-difficile
de fixer les méthodes à suivre dans le temps présent.
Dans tous les cas, il n'appartient pas à un Congrès, com-
posé, même des hommes les plus compétents, de rien fixer à
ce sujet. Les méthodes, qui paraissent excellentes aujourd'hui,
et qui peuvent être considérées comme les meilleures, sont
peut-être appelées à disparaître sous peu, el seront rempla-
cées par d'autres. Cette question devrait faire l'objet des
délibérations d'un Congrès en quelque sorte permanent.
Mais après la question scientifique, il en est une autre
dont il faut se préoccuper, c'est la question des tribu-
naux.
Il ne suffit pas que ta loi soit bien faite, que le chimiste
soit à même d'apprécier convenablement la falsification, il
faut encore que la falsification, étant dénoncée et prouvée, le
falsificateur soit poursuivi et que la loi soit appliquée rigou-
reusement. Bien souvent, les tribunaux sont d'une excessive
bienveillance; ils acquittent et trouvent des circonstances
atténuantes de toute espèce. D'oU il résulte que, si même
nous étions en possession d'une loi très-bien faite, nous n'au-
rions pas encore résolu la question. Peut-être même qu'en
présence de la sévérité du texte de la loi, on aboutirait à ce
résultat fâcheux de voir les tribunaux reculer devant son
application rigoureuse et acquitter les prévenus.
D,B,t,zed.yGOO^IC
PALSIFICillON DU DBNRiU MJMBIITAniEg 5)7
Tout le monde demande qu'on nous délivre de la fraude,
mais quand il s'agit d'agir, on ne (ait que bien peu de
chose.
Vous voyez donc, Messieurs, que les difficultés sont
grandes pour résoudre le problème dont nous pourâuivons la
solution.
Ce n'est pas un motif pour nous décourager, an contraire,
c'est une raison sérieuse pour nous attacher davantage à la
question et pour ne prendre aucune résolution à la légère.
On a parlé de fixer la qualité de certains produits, et l'ho-
norable secrétaire du Congrès, M. Vande Vyvere, a cité un
exemple qu'il a tiré d'expériences faites sur la chicorée. Je
ferai observer qu'il y a, dans les denrées alimentaires, au
moins deux catégories bien distinctes, il y a les produite
naturels, comme la chicorée qu'on vous a citée, comme le
poivre qu'on a mentionné également; ces produits naturels
ont des qualités et des caractères qui peuvent élre définis
avec précision. Il peut s'y trouver des matières étrangères
en petite quantité et sur !a nature et la proportion desquelles
on peut se mettre d'accord bien facilement.
Mais, à côté de ces produits naturels, il y a des produits
de fabrication. Pour ceux-ci, la difficulté devient bien plus
grande, je citerai, par exemple, la bière. Qu'est-ce que la
bière? Un Congrès antérieur a très- bien défini ce qu'on de-
vait entendre par la bière ; il a pris à cet égard d'excellentes
délibérations et, cependant, il est encore resté quelque chose
d'obscure, car il est permis d'ajouter à la bière différents pro-
duits qui sont de nature à réclaircir, à la colorer, à la con-
server plus ou moins longtemps, mais à la condition que ces
produits ne soient pas nuisibles à la santé.
Voilà oii est la difficulté. Qu'est-ce qui est nuisible,
qu'est-ce qui ne l'est pas? Là, vous vous trouvez en présence
d'opinions très diverses. Je prends, pour exemple, les produits
servant à conserver la bière; les uns disent : tel produit est
excellent; on [«ut en employer telle quantité; d'autres se
lèvent pour protester et nous dire qu'ils ont expérimenté ces
D,B,t,zed.yGOOg[e
518 DBDUtail ASSEMBLA fiBRULI
produits, qu'ils sont dangereux, très-dangereax même et
que l'usage doit en être proscrit. Excellent agent hygiénique
pour les uns; agent toxique pour les autres! Voilà ta situa-
tion!
On TOUS a parlé des fraudes. La fraude ! c'est encore là
une de ces expressions qui doit être bien définie, car, eo
même temps qu'on parlait de fraude, on traitait aussi des
altérations des denrées alimentaires. C'est une question im-
portante que celle de savoir si la présence d'une matière
étrangère à la nature de la denrée doit être considérée
comme fraude. Quand y a-t-il fraude, altération ou mélange
illicite? La fraude s'entend généralement de l'addition à un
produit d'une matière ayant pour objet de le rendre moins
cher et permettant de réaliser ainsi un bénéfice frauduleux.
Mais si on ajoute du sulfate de cuivre au pain, y ii-t-il
fraude dans le sens que je viens de définir? Le boulanger
a-t-il voulu réaliser un bénéfice illicite? Le pain est-il de-
venu dangereux pour la santé?
Vous voyez, Messieurs, combien la solution de ces ques-
tions est grosse de difficultés. El cependant, je crois que
nous pouvons indiquer les vrais principes qui doivent pré-
valoir.
Repoussons toutes les controverses sur la nature toxique
ou non toxique des diverses matières qu'on ajoute aux den-
rées alimentaires. Que le cuivre, par exemple, soit nuisible
ou non dans le pain, là n'est pas la question; il s'agit de
savoir si la présence du cuivre dans une denrée constitue
une chose naturelle. Si elle est naturelle, il faut voir en
quelle quantité on peut la tolérer en tant que naturelle;
mais, quand il s'agit de l'addition d'un produit comme le
sulfate de cuivre dans le pain ou la farine, il faut absolu-
ment que cette pratique soit condamnée.
Qu'on soutienne qu'il n'y a pas d'inconvénient à mettre un
peu de sulfate de cuivre dans le pain, c'est possible; mais
incontestablement le pain ne doit pas naturellement en con-
tenir. Si certains particuliers désirent du pain cuivré, qu'ils
D,B,t,zed.yGOO^IC
PiUnUTKM DBS DEHKetS ALOUDIUIKES 519
en préparent pour leor usage personnel, c'est leurafiaire;
mais quand il s'agit d'an boulanger, on ne peut pas lui per-
mettre de vendre du pain au cuivre, sous aucun prétexte.
Cette matière doit être proscrite de tontes les denrées ali-
mentaires ; il ne peut pas y avoir de tolérance à cet égard et
je crois que ce sera simpii&er le débat que de prendre une
résolution en ce sens. Si l'on examine chaque produit eu
détail, pour voir jusqu'à quelle dose il est nuisible, on peut
aller très-loin, cela pourra donner lieu à des discussions
interminables ; puis, on admettra que des doses un peu plus
fortes seront tolérées et l'on ouvrira amsi les portes à tous
tes abus.
Quant aux matières d'une composition complexe, comme
la bière, par exemple, je crois encore qu'il conviendra de
suivre les résolutions qui ont été prises antérieurement et
qu'il faut proscrire de la fabrication de la bière, tous ces
produits qui ne sont pas matières premières.
Il serait bon que l'on exigeât des fabricants, l'indication de
la nature des produits qu'ils livrent à la consommation.
Cest par ces indications qu'on aura ta garantie de leur
qualité.
Kn voici un exemple :
On a beaucoup discuté, devant les tribunaux, la question
des chocolats; peut-il, oui ou non, contenir de la fécule? Le
laboratoire municipal de Paris a décidé que le chocolat ne doit
pas contenir de fécule. J'ai soutenu aussi qu'il ne pouvait
pas en contenir, parce que cette matière n'entre pas dans ta
composition naturelle du chocolat. S'il piait à certaines per-
sonnes d'avoir du chocolat à la fécule,on pourrait en autoriser
la fabrication et la vente, à la condition que les paquets por-
tassent une inscription indiquant que le chocolat vendu con-
tient de la fécule.
Or, ce n'est pas ainsi que les choses se passent. On vend
sous le nom de chocolat à la vanille ou de chocolat de santé,
du chocolat qui contient une grande quantité de fécule, et il
en résulte que les vendeurs de cette sorte de chocolat, fout
D,B,t,zed.yGOOg[e
5S0 DSUUblE IBBCMILHE GEKKBikLt
une coDcurroDce déloyale à ceux qui vendent le chocolat
pur. Si cette toiéraoce contiouait à se maintenir, il en résul-
terait que bientôt le chocolat pur aurait tout à fait disparu.
M. DiTTsica (Prague). — L'emploi de la fécule dans les
conditions que vient d'exposer l'honorable M. Berge, consti-
tue évidemment une fraude et il faut absolument que, sous
ce rapport, le Congrès se montre très sévère. Il faut qu'il
émette le vœu tormei de voir prescrire aux fabricants de
chocolats et aux autres, l'obligation d'indiquer ostensible-
ment, sur leurs produits, qu'ils contiennent des matières
étrangères à leur composition normale.
Quant à fixer des méthodes à employer pour arriver à dé-
terminer les falsifications, ce serait, d'après moi, entrer dans
une voie dangereuse, que de vouloir les spécifier.
En effet, les procédés d'analyse varient à l'infini; et, grAce
aux progrès que fait la science, leur nombre augmentera en-
core; bien des perlectionnements seront introduits et, à
peine aura-t-on fixé une méthode d'analyse, qu'on devra en
appliquer une autre.
Bien plus, je suppose qu'une méthode ait été suivie, et
que, des poursuites étant entamées, la cause arrive devant
un tribunal, l'expert de l'une des parties pourrait invoquer
une méthode nouvelle et infirmer ainsi les résultats sur les-
quels s'appuierait son adversaire. On objecterait que les opé-
rations n'ont pas été faites d'après la méthode officielle.
Voilà le danger I
Il faut laisser toute liberté aux parties en cause, elles doi-
vent pouvoir lutter pied à pied pour établir que la fraude
existe ou n'existe pas.
Je me réserve de présenter quelques observations, quand
nous serons arrivés à la discussion des articles. Nous sommes
actuellement à la discussion générale et je n'ai pas d'autres
remarques à faire pour le moment.
M. HoGuET (Clermont-Ferrand). — L'orateur que nous
avons entendu tout à l'heure, l'honorable M. Berge, a déve-
loppé, en un langage d'ailleurs fort brillant, une thèse des
D,B,t,zed.yGOOg[e
piLStFiunoK DES dihiBbb aliwntaibbs 531
plus importaDtes, mais que je n'hésite pas à combattre, au
moins pour l'une de ses parties, que je ne puis pas ac-
cepter.
Il nous a dit qu'il ue faut pas de méthodes officielles en
matière d'analyse.
Il est ÎDConteslable que certaines raisons qu'il a données
ea faveur de son opinion, sont des plus sérieuses; mais je
crois qu'il y a également de graves inconvénients, dans cer-
tains cas, à ne pas adopter une méthode constante pour ob-
tenir des résultats comparables. Il est hors de doute que, si
vous analysez du vin, de la bière, du lait, vous obtiendrez
des résultats différents, si vous suivez des méthodes d'ana-
lyse différentes.
Pour faire des analyses comparables, vous devez suivre
des méthodes et employer des appareils absolument iden-
tiques.
La différence de température, la diversité des appareils
employés; tout concourt à amener des résultats dissem-
blables.
11 est donc absolument nécessaire que les analyses se fas-
sent d'après une méthode officielle et uniforme. Ce n'est pas
une raison, toutefois, que, parce qu'il y aura une méthode
officielle, on ne pourra pas en employer d'autres, lorsqu'il
s'en produira de nouvelles. Je ne crois pas qu'un avocat ose-
rait vous dire devant un tribunal : vous avez opéré par une
méthode différente delà méthode officielle, par conséquent,
rien n'établit que mon client ait pratiqué de la fraude et il
doit être autorisée continuer à fabriquer comme il l'a fait
jusqu'ici. Ëvidemment, cette supposition est absurde : la
science perfectionne tout. Les procédés d'analyse sont per-
fectibles comme la préparation des médicaments. Est-ce une
raison pour que l'on supprime les pharmacopées. Celles-ci
sont révisées périodiquement, rien n'empêche de réviser pé-
riodiquement les méthodes d'analyses qui seraient adoptées.
Voilà, Messieurs, l'objection que j'avais à vous présenter.
H. Petit (Paris). — Messieurs, je vous demanderai la per-
D,B,t,zed.yGOOg[e
missiOD de vous pi'éseDler une courte observatioD qui m'est
suggérée par la lecture du rapport que j'ai sous les yeux.
Od parle de fixer des maxima et des luinima de totéraoce.
Je crois qu'il serait excessivement dangereux d'admettre ce
système. C'est précisément dans ces questions de chimie lé-
gale qu'il faut laisser la plus grande liberté aux experts. Il
est évident que, pour fixer des maxima et des minima, on
se sert des cbiffres déterminés par des expériences qui
doivent être affirmées par des expérienses subséquentes.
Tout te monde sait cela.
J'ai vu des vins excellents, qui auraient été considérés
comme mauvais, si, analysés d'après des méthodes offi-
cielles, OD avait comparé les résultats obtenus avec les carac-
tères que le vin de bonne qualité présente habituellement.
Chacun sait que, d'après le mode d'alimentation des
vaches, des variations considérables se présentent dans la
composition du lait. On peut se trouver en présence de gens,
fort honnâtes, qui doivent donner à leurs vaches une alimen-
tation différente de celle que leur donnent d'autres gens, non
moins honnêtes, et qui, par cela seul, obtiendront un lait
plus léger, contenant plus d'eau, ^ourra-t-on en conclure
que l'on se trouve en présence d'unefalsification? Evidemment
non!
Je crois, qu'au lieu de fixer des maxima et des minima,
il faut, dans chaque cas particulier oii l'aualyse démontrera
qu'une substance alimentaire ne présente pas les qualités
habituelles, s'en rapporter aux faits de ta cause et faire une
enquête sur l'origine de la substance.
11 est incontestable que des différences capitales peuvent
exister entre des produits de même nature et que l'on ne
peut pas toujours déclarer que ces produits sont mauvais
pour la consommation.
Quand on nous apporte du vin à analyser et que nous
sommes convaincus qu'il n'est pas de bonne qualité, nous
sommes très à l'aise pour dire qu'il n'est pas marchand, qu'il
n'est pas acceptable; maie de là à dire qu'il est falsifié, il y a
D,B,t,zed.yGOO^IC
PALSIPIUTION DES DtNKÉES ALnEKTilKES 523
UQ pas immense. Aussi, ai-je toujours été effrayé du rôle que
j'ai eu à remplir, lorsque j'étais chargé d'une expertise. Ed
effet, lorsqu'un cas de falsidcalion est déféré à l'apprécia-
tion du juge, celui-ci se dégage trop Tacilement de toute res-
ponsabilité et ce sont les experts qui concluent à la culpabi-
lité; le juge écoute les parties dans leurs moyens de défense;
mais, bien souvent, il condamne d'avance, parce qu'il s'en
rapportée l'avis de l'expert.
M'appuyanl sur ces faits, je crois que, dans la plupart des
cas et même dans presque tous les cas, il serait nécessaire,
qu'à côté de l'expert officiel, il y eût l'expert de la partie en
cause. Il est incontestable qu'il arriverait souvent, qu'ayant
à se prononcer en matière de falsiBcalion, l'expert de la dé-
fense arriverait à des résultats loùt différents de ceux ob-
tenus par l'expert officiel, ou de l'accusation,
M. D. Van Basiblarr {Bruxelles). — Je ne partage pas en-
tièrement l'avis de M. Petit; dans certaines circonstances, il
peut avoir raison; mais il en est: d'autres où son opinion ne
saurait prévaloir.
Il y a certainement des cas particuliers oh le vin ou d'au-
tres substances alimentaires présentent une composition
anormale et où l'on ne peut exiger qu'ils contiennent des
quantités précises d'eau, d'alcool ou d'autres éléments com-
posants, que chacun d'eux peut, ou doit contenir. Mais je
les considère comme des exceptions.
A mon avis, la règle générale est celle-ci : Les denrées
alimentaires sont naturelles, lorsqu'elles renferment les sub-
stances qui doivent s'y trouver naturellement et lorsque ces
substances s'y rencontrent en proportions rationnelles. Cer-
tainement, il y aura des cas où les (Composants ne s'y trou-
vemnt point dans les proportions normales, où l'un ou l'autre
y sera contenu dans de trop fortes ou de trop faibles quan-
tités. Mais, ils est évident qu'alors c'est l'expert qui est juge.
Ainsi, il m'est arrivé qu'ayant fait une analyse et l'ayant re-
mise au juge, celui-ci me demandait : Y a-t-il falsification?
Je lui répondais : Ce n'est pas à moi à émettre une appré-
D,B,t,zed.yGOOg[e
SH DBCUtaE A88EHBLRE GEHIKALB
ciation à ce sujet; je suis chimiste, et, cd cette qualité, je
n'ai à déclarer que la composition de la matière analysée en
regard avec la composition normale de la substaoce normale
similaire, c'est à vous, juge, qu'incombe la tâche de décider
s'il y a falsification.
C'est encore au juge à savoir si, par suite de circon-
stances spéciales, la composition normale d'un produit n'a
pas été faussée, exagérée; à l'accusé à prouver qu'il a été
loyal et à établir que ce qu'on considère comme falsifica-
tion, n'en est pas une.
Je ne sais s'il est prudent de laisser la loi dans les ternie^^
vagues où elle est conçue, par rapport à ce qu'elle eatcod
par falsification. Il faut qu'à la loi, on ajoute des commen-
mentaires qui viennent déclarer quand une matière sera con-
sidérée comme étant falsifiée et quels sont les caractères
qu'elle doit réunir pour être considérée comme telle. Alors
seulement, le chimiste pourra venir déclarer que la matière
analysée ne l'éunit pas les conditions voulues par la loi et le
juge pourra dire avec certitude qu'il y a falsification. S'il est
prouvé que la falsification n'est pas le résultat d'un acte dé-
loyal, la peine ne sera pas appliquée.
Tels sont les princip&s qui doivent nous guider pour dé-
finir exactement ce qu'on entend par falsification et quelles
sont les conditions requises pour revêtir le caractère fraudu-
leux.
M. Vab de Vtvebe (Bruxelles). — Il est évident, et les pa-
roles que M. le président vient de prononcer te prouvent une
fois de plus, qu'il y a une impérieuse nécessité à définir
législativement le mot falsification. Ce terme doit non-seule-
ment s'appliquer à l'acte qui consiste à substituer à une par-
tie de la denrée des substances étrangères nuisibles ou inof-
fensives pour la santé; mais il faut également que la loi
considère comme falsificateurs ceux qui ajoutent une denrée
identique mais de qualité notablement inférieure, ou qui
extraient d'une substance qui doit être vendue pure te prin-
cipe qui ta fait rechercher, par exemple, t'écrémage du lait,
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FALSIFICATIon DES DBNRBBS iLlMEKTlIRES 523
OU qui roDt changer la physionomie d'uo produit pour dissi-
muler sa qualité inférieure et lui dooaer l'appai-eace d'un
produit d'excellente qualité, tels que l'addition du sulfate de
cuivre au pain, la coloration aitiGoielle du café, du beurre,
du vin, etc.
Quant aux maxinia et minima, il faut qu'ils soient déler-
minés, mais qu'une certaioe latitude d'appréciation soit lais-
sée à l'expert ; les chiffres qu'on adoptera ne doivent pas
être absolus. Il peut arriver que l'expert ne tienne pascompte
des chiffres maxima et minima, si certains détails de l'ana-
lyse lui prouvent qu'il y a fraude; on ne saurait se renfer-
mer dans des limites très- précises, car ce serait s'exposer
même à favoriser la fraude, les marchands déloyaux se pré-
valeraient des minima adoptés pour abaisser au minimum
certains ingrédients des substances alimentaires. Ainsi, je
suppose qu'un marchand de lait veuille vendre du lait falsifié,
il pourra abaisser au minimum les quantités de beurre, de
caséïne, de sucre de lait, etc., de sa marchandise. Il ajoutera
de l'eau au lait écrémé et y introduira en même temps un
peu de sirop de glucose pour augmenter la densité. Le lait
aura une densité égale ou même supérieure au chiffre indi-
qué dans la loi et cependant il sera falsifié.
Le marchand ne pourra pas évidemment se prévaloir en
justice de ce chiffre et dire : mon lait ne contient pas d'eau,
il a une densité supérieure à la densité officielle. L'ensemble
de l'analyse de ce lait prouvera qu'il y a sophistication, addi-
tion d'eau et l'expert pourra conclure à la falsification.
Le fraudeur pourra également recourir à d'autres moyens.
On sait que certaines nourritures, les drèches, etc. , ont pour
effet de faire donner aux vaches des quantités très considé-
rables de lait très aqueux, on sait aussi que les vaches phti-
siques donnent beaucoup plus de lait que les autres, mats
que ce lait est plus aqueux et considéré même comme d'une
alimentation dangereuse. Or, il a été constaté que des éle-
veurs rendaient expressément leurs vaches phtisiques dans
le bat d'augmenter la sécrétion lactée.
D,B,t,zed.yGOOg[e
036 DEUXlfcHB ASSBKBLÉE GÊNBIALE
Si l'expert trouve un lait trop aqueux et si le marchand
prétend que son lait est pur, on pourra, et il me semble que
l'on devra, dans ce cas, appliquer des peines plus graves aux
débitants de celte marchandise dangereuse, lorsque l'enquête
aura révélé les agissements que je viens de voua signaler.
M. Buy AL (Bruxelles]. — Les orateurs qui se sont suc-
cédés jusqu'à présent à la tribune dans le but de présenter
des objections au projet qui vous est soumis, ont parlé, eo
réalité, à côlé de mon rapporl. Celui-ci, en effet, n'a jamais
eu la prétention d'entrer, dès maintenant, dans la discussion
des faits relatits à chaque denrée ; mais seulement de dé-
montrer qu'il Y a utilité d'une enliînie internationale pour
arriver à se mettre d'accord sur la définition à établir pour
chacune d'elles.
M. Bei^é, tout en disant qu'il ne voulait décourager per-
sonne, s'est longuement appesanti sur les nombreuses diffi-
cultés de lous genres qui se dressent devant notre entreprise.
AcuD de nous ne se fait illusion à ce sujet. Certainement, la
tâche est rude et il faudra une vaillante persévérance pour
eo poursuivre l'accomplissement. Mais c'est le but seul que
vous êtes habitués à regai'der et non les obstacles qui vous
M. Berge a parlé, tout à l'heure, de la difficulté que ren-
contrerait l'application d'une loi qui serait rigoureuse. Or, je
n'en vois pas de plus sévère que la proscription, par exem-
ple, de tout chocolat qui contiendrait autre chose que du
cacao et du sucre. Je suis convaincu que, dans l'état actud
des choses et avec les idées fausses qui existent aujourd'hui,
si l'on citait devant les tribunaux le febricanl qui aurait
Tendu, à bas prix, du chocolat contenant de la recule, le juge
refuserait d'appliquer la loi, alors même que l'expert dirait
qu'il y a falsification.
C'est précisément à cette interprétation fausse et à ce dé-
faut d'application de la loi que nous voulons obvier, en di-
sant déterminer, d'une manière officielle, dans quelle circon-
stance une substance est pure ou bien ialsi&ée, dans quelles
D,B,t,zed.yGOOg[e
PALBIPICiTIOR DBS DIKKtU ALIHBNTàUBS 527
conditions un prodaïl commercial doit se trouver pour être
véritabldmeDt lui-même.
Quant au cuivre, dont l'emploi ne constitue pas une falsi- '
fication, mais une fraude .. (Interruptio'ii.) Je ne puis ce-
pendant pas employer le terme : altération... quant au cui-
vre, son emploi dans le pain ou dansd'aulres denrées doit être
condamné. C'est une fraude coupable, je ne saurais pas l'ap-
peler autrement, M. Berge vous a dit que nous n'avions pas
à constater, dans l'examen des subslances alimentaires, si
les matières qui y sont ajoutées sont nuisibles ou non. Ce
serait parfait, si la question de principe pouvail être résolue
en ce sens. Mais il n'en est pas ainsi dans la pratique ac-
tuelle, et les juges, comme la loi en général, ont toujours
égard, au contraire, à cette question défait. Ainsi, quand on
arrive devant les tribunaux avec des cornichons reverdis au
cuivre, en présence de l'affirmation d'un wxpert qui en a
trouvé une petite quantité, mais qui déclare, en même
temps, que cette quantité n'est pas nuisible, le juge acquitte
constamment. Pourtant le cuivre n'entre pas normalement
dans les cornichons.
Il importe (le distinguer entre les substances que l'on
ajoute à une denrée et celles qui y restent, par suite d'une
méthode de fabrication défectueuse ou incomplète.
Voilà pourquoi il est utile que l'on décide d'une manière
précise s'il est des substances dont on peut admettre ta pré-
sence dans certaines denrées alimentaires. Lorsqu'on se sera
prononcé d'une manièie négative, le juge n'aura plus à choi-
sir entre deux: opinions différentes, il se trouvera devant un
fait qui lui imposera sa décision à prononcer.
On a combattu la proposition d'indiquer certaines méthodes
d'analyse. La science, dit-on, doit rester libre; et les mé-
thodes, bonnes aujourd'hui, peuvent être remplacées demain
par de meilleures.
M. Uuguet a très-judicieusement répondu que l'emploi de
méthodes différentes pouvait donner des résultats diffé-
rents. On perd, en effet, toujours de vue la situation dans
D,B,t,zed.yGOOg[e
S28 DEUXIËIIB AS&EMBLGB GÉKËBILE
laquelle nous sommes. C'est le juge qui applique la lot, el
les experts n'ont qu'à conslaler les Taits. Or, les conim-
experts, appelés par la défense, s'efforceront toujours de jeier
un doute dans l'esprit du juge, el ils ne manqueront pas de
faire des objectionij au procédé d'analyse de l'expert légal.
Comment le juge trancherait-if cette question scientifique?
Devant son incompétence, il acquitte. Si, au contraire, le
produit est indiqué comme devant satisfaire à tel résultat,
par tel pi'océdé, le juge n'a plus qu'à voir la conclusion du
rapport d'expertise pour se prononcer sans hésitation.
Oh! si l'expert voyait ses conclusions admises purement
et simplement par le tribunal, comme on l'a dit, cela sim-
plifierait singulièrement la question el les falsifications ne
résisteraient pas longtemps. Sans doute, il devrait en être
ainsi, puisque l'expert a prêté serment d'agir en conscience.
Mais, quand la défense fait intervenir des contre-experls,
elle n'a qu'un but : provoquer une discussion scientifique
qui jette un doute dans l'esprit du juge. Elle sait bien que
tout doute lui profilera. Et c'est précisément ce que nous de-
vons, par tous les moyens, chercher à empêcher.
Nos conclusions disent que l'on fixera ia composition
moyenne des denrées et que l'on déterminera également les
maxima elles minima de tolérance.
M. Petit combat celte indication. Je me permets de ne pas
partager sa manière de voir et je crois, au contraire, que,
dans l'étude de chacune des substances, dans la détermina-
tion des qualités qu'elle doit présenter, on sera amené tout
naturellement à préciser ces maxima et minima.
Il a parlé du lait et du vin, c'est-à-dire des deux substan-
ces pour lesquelles il y aura peut-être, en effet, le plus de
difficultés pour se mettre d'accord à cet égard. Mais il y eu a
bien d'autres où cette fi&ation éviterait des contestations et
des acquittemenis regrettables.
Les circonstances spéciales au lait ne m'ont pas échappé
d'ailleurs, puisque j'en ai parlé précisément dans mon rap-
port, page 23, et que j'y ai inséré, page 35, la circulaire
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FlLSlFlCiTlON DBS DEKBÉES ÂLIMEITUIRES 529
miDJatérielle de l'Empire allemaDd du 28 janvier 183i, qui
.règle ce commerce, et qui, vu la difïîculté d'établir ud règle-
meut uniforme à cet égard pour tout l'empire, laisse )e soin
de celte réglementation à la police municipale, en seconlen-
tant d'établir quelques principes qui devront servir de guide
aux aulorilés.
Je me réserve de répoadre plus spécialement à chacune
de ces objeclions, lorsqu'elles se présenteront dans l'examen
des conclusions du rapport.
M. Bbhgé {Britxeiies). — Je me permettrai de dire quel-
ques mots, en réponse aux objeclions qui oui été présentées.
Je reviens à ce qui concerne la méthode officielle dont on a
proposé l'adoption.
Cette méthode officielle, nous disait M. Huguel, peut être
bonne, parce que, si vous n'avez pas une méthode commune,
vous aurez des différences dans la détermination de qualité.
Qu'importent ces différences assez minimes, du reste? Le rap-
port du chimiste sera consulté; on examinera comment la
détermination a été faite, on pourra juger de l'influence
qu'elle peut avoir.
Il sera facile d'établir la comparaison entre les résultats
obtenus. D'ailleurs, les différences de dosage ne sont pas si
grandes et ces différences ne peuvent exercer aucune in-
fluence sur la condamnation.
L'adoption d'une méthode officielle sérail fatale; elle en-
traverait l'action de la justice et favoriserait la fraude qui
ferait des efforts pour déjouer les investigations de la mé-
thode officielle. L'expert aurait beau prouver la fraude par
des procédés non reconnus, les juges répondiaient : avez-
vous opéré d'après la méthode officielle internationale? Nous
n'en connaissons pas d'autre, nous ne sommes pas compé-
tents pour apprécier vos travaux.
El ici j'aborde un autre point.
L'honorable président nous a dil, tout à l'heure, — et l'on
a applaudi à ses paroles — qu'ayant été chargé de faire une
analyse, il avait i-emis tes résultats au président du IribuDal,
D,B,t,zed.yGOO^Ie
530 DBVXIËKE ASSEIILSE UÊNfilALE
qui lui avait ilil, ne connaissant rien à la question, que c'é-
tait à lui, expert, qu'il appartenait d'apprécier s'il y avait
fraude ou non. Il a ajouté qu'il a répoudu : « En ma qualité
d'expert, je n'ai pas à donner cette appréciation, c'est le rôle
du juge lui-même. »
Ce procédé est fort commode et revient à dire : je ne di«
pas qu'il y ait fraude, je ne me prononce pas sur la non-
culpabitilé, je ne suis pas compétent; c'est à vous, juge,
qui ne connaissez absolument rien à la matière, à décider
si, réellement, il y a fraude ou s'il n'y en a pas.
Je ne puis admettre cette iiiterprélalion. Le rôle de l'expert
doit être d'éclairer la justice. Il se trouve vis-à-vis d'un juge
qui n'a que son bon sens et ses connaissances juridiques,
mais qui n'a pas la compétence particulière en la matière.
C'est à l'homme de science qu'il appartient d'éclairer la jus-
tice. Le devoir de l'expert est de traduire, en termes qui
soient à la portée de tous, les résultats de ses recherches.
L'expert doit donc dire: Voilà te résultat que j'ai trouvé;
dans mon opinion, il y fraude considérable, légère, ou bien
il n'y en a pas.
N'est-ce pas la marche suivie dans toutes les instructions
judiciaires? Le médecin -légiste déclare qu'il y a mort vio-
lente ou naturelle; que la blessure pouvait occasionner la
mort et ainsi de suite. II ne se borne pas à décrire les lésions
et à laisser au juge le soin de conclure. L'expert donne son
avis; mais il ne rend pas de jugenient; c'est au juge à rendre
son arrêt, en s'éclairant du rapport de l'expert. Si les affir-
mations qui y sont contenues sont suffisamment précises, le
juge pourra les apprécier; mais si les renseignements de
l'expert ne sont pas assez précis, le juge pourra demander
d'autres éclaircis-sements.
Il faut que le jugement soit rendu non-seulement d'après
les termes de la loi, mais qu'il soit basé sur la science.
On a dit aussi que, du moment ob l'accusation est appuyée
sur l'avis d'un chimiste, la défense devrait avoir également
un chimiste à sa disposition. C'est ce qui arrive dans laplu-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FÀLainUTlOfl DE8 DENRKES UlHOTAUn 531
part des cas; c'est un droit pour l'accusé d'avoir un avocat
et c'est aussi son droit de faire citer un expert pour sa dé-
fense. Il se livre alors, entre les experts, des discussions,
des débats et c'est à ta suite de ces débats, que le tribunal
juge. Le plus souvent encore, les deux experts ne sont pas
en désaccord; mais il y a des nuances. Le travail de l'expert
de l'accusation peut être tiès-bon ; mais, dans l'appréciation
de l'expert de la défense, il peut y avoir des observations
particulières dont le tribunal peut tenir compte en faveur de
l'accusé. Je me suis Jrouvé moi-mf^me dans ce cas. J'ai été
souvent l'expert de l'accusation et quelquefois celui de la dé-
fense; il y avait souvent, au point de vue de la défense, des
choses extrêmement sériensea qui tenaient à des circon-
stances particulières, que j'ai fait valoir.
Quand l'accusé aura des considérations sérieuses à mettre
en avant, il appellera à son aide un homme compétent, il
lui soumettra sea objections et celles-ci seront titiduites à la
barre du tribunal par l'expert que l'accusé aura commis. Ces
objections seront présentées à l'expert de l'accusation qui
donnera son avis.
Je passe maintenant à l'objection présentée contre la fixa-
tion des caractères qu'on doit assigner aux termes de
maxima et mini ma.
On faisait cette objection : il peut se faire que du lait con-
tienne une dose d'eau supérieure à la quantité normale qu'il
peut contenir, par suite de circonstances particulières et qui
excluent cependant l'idée de fraude. Le chimiste devrait
donc apprécier la cause de la présence de l'eau dans le lait.
Que le lait soit de mauvaise qualité par le fait d'un procédé
coupable, ou par suite de circonstances particulières, ce n'est
plus l'affaire du chimiste. Je me souviens d'un vacher qui
prétendait que son lait incriminé était de mauvaise qualité,
parce que son domestique avait laissé, par mégarde, de
l'eau dans le seau où il avait versé te lait. [Rires.) C'est au
tribunal à apprécier ces moyens de défense. Ce n'est plus de
la compétence du chimiste.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
533 DEUXibU jtEBEMBLtl GUtBULl
On a parlé quelquefois de captation, par personne inter-
posée. Ici, je puis signaler la Traude du lait par vache in-
terposée. Far suite d'un régime spécial, un habile industriel
avait des vaches qui fournissaient une quantité considérable
de lait, mais d'une qualité très-pauvre; l'industriel avouait
avoir donoé une alimentation aqueuse à âes vaches, pour
leur faire produire beaucoup de lait, mais il soutenait qu'il
n'y avait pas fraude, attendu que l'eau n'était pas ajoutée
après la traite. Un autre prétendait que »a vache était
atteinte de maladie et ne donnait que du mauvais lait, mais
qu'il n'y ajoutait pas d'eau. S'il fallait admettre ce système, ta
fraude n'aurait plus de limite ; on vendrait des quantités con-
sidérables de lait et l'on pourrait toujours soutenir que, s'il
est faible, on doit l'allribuer à des circonstances spéciales.
Cela n'est pas admissible.
On a parlé du vin. Celui-ci peut ne pas répondre à la qua-
lité normale qu'on doit en attendre pour constituer un vin
convenable, sans cependant avoir été altéré après sa fabri-
cation. Il peut avoir été fait avec des raisins qui ne conte-
naient pas la quantité de sucre voulue; des raisins de mau-
vaise qualité ou de maturité incomplète. Mais, s'il est fait
dans ces conditions, c'est du vin mal fait et il ne suffirait pas
de produire un certificat d'origine pour soutenir qu'il a les
qualités voulues.
Il y a d'ailleurs un danger très grand à entrer dans la voie
que préconisait, tout à l'heure, M. Belval. Répondant à des
observations que j'ai présentées, il disait : « Il y aurait une
sévérité injustifiable, on condamnerait quelqu'un qui aurait
vendu du chocolat contenant quelques centièmes de matière
féculente, alors qu'aujourd'hui, tout tribunal acquitterait. »
Prenez-y garde, monsieur Belval, nous sommes ici pour em-
pêcher la fraude, et, si vous ouvrez la porte aux fraudeurs,
si vous leur permettez d'invoquer toutes sortes d'excuses,
bienldt il ne vous restera plus aucune garantie.
Un jour, je me rappelle qu'un fabricant dont le chocolat
contenait de la fécule, disait : mon chocolat contient de la
D,B,t,zed.yGOO^IC
FALSIFICIIION DES DENRÉES ALmUtTlIHSS 533
fécule, .oui; mais il peut contenir toute espèce de choses.
Ne voi(-OD pas : chocolat à la vanille? Or, la vanille n'est pas
inlëgranie au chocolat, donc, je puis vendre du chocolat à la
fécule, comme d'autres vendent du chocolat à la vanille.
Oui, si vous mettez sur voire chocolat : chocolat à la fé-
cule.
Il est clair que certaines personnes peuvent trouver des
qualités particulières au chocolat à la fécule ; c'est là une
question de goût. Or, on ne discute pas les goûts, mais autre
chose est de vendre sous le nom de chocolat à la vanille ou
de chocolat pur, un produit à la fécule de pommes de terre.
Si on vend du chocolat ferrugineux, on devra dire qu'il con-
tient du fer. Voyez, du reste, rinconséquence des tribu-
naux. Je prends du poivre, j'y mets un peu de fécule; il a
plus belle apparence, sa couleur plaît davantage, la matière
est plus compacte, il exerce certain effet sur la muqueuse, il
est plus moelleux. Je le lance dans le commerce, je suis
poursuivi comme l'alsiScateur! et on ne poursuit pas l'inlro-
ducteur de fécule dans le chocolat ! [Applaudissements.)
On a été jusqu'à prétendre que l'addition d'une certaine
quantité d'eau au lait ne constitue pas une fraude. Je me
rappelle, à ce sujet, une anecdote assez curieuse.
J'ai entendu plaider par une personne accusée d'avoir fal-
sifié du lait et qui le reconnaissait, qu'elle y avait, en effet,
ajouté de l'eau ; seulement, elle l'avait fait daos l'intérêt du
client. L'addition de l'eau, disait-elle, rend le lait moins
lourd pour l'estomac; comme il est consommé bien souvent
par des enfants ou des vieillards, il est bon d'y ajouter de
l'eau [lour que le client ne soit pas indisposé.
Si on admetlait semblable système, ou pourrait prétendre
que le fraudeur ne se livre' à cette industrie que dans un but
louable. (Rires.) Si vous tolérez l'introduction de petites
quantités de matières étrangères, la fraude ne connaîtrait
plus de bornes.
J'aborde la question du genièvre.
Vous savez tous qu'au genièvre qui n'est pas bien purifié,
D,B,t,zed.yGOOg[e
534 UDXUllK AfiSEMBLÉE GtNÉULE
OQ ajoute une certaine quantité d'acide sulfurique, a6n d'en
modifier le goût, i'acide sulfurique lui donne, en efiét, un
goût agréable, très-eslimé par les amateurs; mais il est re-
connu comme étant ouisible à la sanlé, dès lors, l'usage
doit en éti-e défendu.
Nous ne devons admettre le débit que de denrées ayant
un caractère naturel, que des marchandises loyales et mar-
chandes et, dès lors, nous devons poursuivre, comme dé-
loyale, toute denrée ne réunissant pas ces conditions. [Ap-
pkiudissements.)
M. BsLv AL (Bmœelles). — L'honorable préopinant vient de
vous prouver — ce que nous savions déjà — qu'il est un
excellent conférencier. Mais entre une conférence et une
discussion scientifique, il y a une notable difiérence. Aussi
ne me sera-t-il pas difficile de démontrer qu'il est entière-
ment à côté de la question.
M. Berge dit que je veux permettre la vente du chocolat
contenant de la fécule, alors que je proscris la venle du poi-
vre qui contient une petite quantité de cette substance.
Cette argumentation n'est pas sérieuse Tout le monde sait
que le poivre ne doit pas contenir de la fécule et le juge
condamnera dès qu'on lui aura prouvé l'existence de ce mé-
lange. Mais tout le monde sait aussi que les chocolats vendus
à bas prix contiennent de la fécule et « le juge », ai-je dit,
« le juge, dans l'état actuel des choses, refusera de con-
damner, parce qu'il dira qu'on devait bien savoir que, pour
un prix minime, on ne pouvait pas avoir un chocolat ne
contenant que du cacao et du sucre, b
Ne me faites donc pas dire autre chose que ce que j'ai dit.
Mon rapport est là pour répondre d'avance à toute argumen-
tation de ce genre. Vous ne voulez que des produits absolu-
ment purs. C'est précisément ce que nous demandons et nous
voulons accumuler tous les moyens pour empêcher qu'on ne
trouble la conscience du juge. Nous cherchons à éviter que,
sous prétexte de nuances entre l'opinionde l'expert et celledu
contre-expert, on ne vienne tellement atténuer le délit qu'il
D,B,t,zed.yGOO^IC
FALSIFICATION DKS DENlKES ALIUETTAIIES 535
n'en reste rien lors du prononcé du jugement. Ce n'est donc
paâ node système, mais bien le vôtre qui aboutira au lais-
ser faire et au laisser falsifier, car le vôtre ouvre la porte
aux contestations sur des procédés analytiques, aux discus-
sions scientifiques sur les qualités d'un produit naturel, sur
les quantités respectives de ses composants, etc., et toutcela
devant le juge qui n'y connatt rien, qui n'y comprend rien,
et vous voulez que cette discussion l'éclairé et qu'il décide
entre des chimistes qui ne sont pas d'accord. Est-ce ainsi
qu'on arrivera à réprimer la fraude et la hardiesse des falsi-
ficateurs?
Vous avez dit tantôt que l'on devrait exiger du fabricant
l'indication de la nature des produits qu'il livre à la consom-
mation. Eh bien! permettez-moi de voua rappeler que cette
opinion se trouve très-explicitemeot et longuement dévelop-
pée dans mon rapport, pages 1 0 et 1 1 . Vous voyez donc bien
que je ne tolère pas la fraude et que votre réfutation porte à
faux.
Nous voulons, nous, arriver à fixer les qualités, les pro-
priétés des substances, pour que le juge ait une base certaine
d'appréciation. Dès que l'expert aura déclaré, sous la foi du
serment, que le produit ne satisfait pas aux conditions dé-
terminées et qu'il contient des substances étrangères; dès
qu'on ne peut pas venir lui opposer que ses procédés ana-
lytiques ont pu l'induire en erreur, le juge se trouve devant
un bit délictueux précis et n'a plus qu'à appliquer ta peioe.
Voilà notre système. Oii et comment ouvre-t-il la porte à la
fraude? On serait bien embarrassé de le dire.
Après le chocolat, on a parlé de la bière. J'ai inscrit,
page 25 du rapport, les conclusions du Congrès internatio-
aai des sciences médicales de 1875, quant à cette denrée. La
question ne m'a donc pas échappé, pas plus que celle du lait
dont j'ai déjà parlé tantôt.
A ce propos, que M. Berge me permette de lui dire que
les arguments qu'il a développés au sujet du lait, sont la
meilleure preuve de la nécessité de ces maxima et minima
D,B,t,zed.yGOO^Ie
536 MDIIfcHK ASSEMBLEE GENEIALE
de toléraoce dont il ne veut pas. a II importe peu au chi-
miste, a-l-il dit, de constater la cause de la mauvaise qua-
lité du lail et de savoir si, par suite d'ua régime spécial, la
vache a pu donner un produit iaférieur. S'il fallait admettre
ce système, la fraude n'aurait plus de limite » Nous sommes
absolument d'accord, Mais l'hoDorable membre ne s'est pas
aperçu qu'en parlant ainsi, il prouvait la nécessité de fixer
le maximum d'eau et le minimum de matières grasses et
sucrées que le lait peut contenir, pour être considéré comme
de bonne qualité alimentaire. Il faut donc qu'on se mette
d'accord sur ces quantités; c'est ce que nous demandons. On
peut en dire autant du vin, du beuire, etc. Notre rapport
n'a donc pas eu tortdespécitior que le codex à rédiger de-
vrait indiquer les maxima et les minima de tolérance.
M. D.-A. Van Bastelabr (Bruxelles). — Quelques paroles
seulement. Que voulons-nous?
Nous ne voulons pas que les experts-chimistes aient une
toote-puissance arbitraire pour faire condamner t'accusépar
les tribunaux. Nous voulons qu'ils renseignent les juges sur
les faits et que ceux-ci appliquent la loi ; mais d'une manière
uniforme partout. Que l'on ne puisse admettre, comme au-
jourd'hui, une tolérance tantôt de 50 p. c, tantôt de iO p. c.
pour une même substance.
L'expert ne doit pas continuer à donner au juge une ap-
préciation personnelle, appréciation qui serve seulement à
établir s'il y a falsification ou non. Il est nécessaii-e que des
règlements explicatifs de la loi précisent la composition nor~
maie de-< denrées alimentaires et établissent les maxima et
les minima des matières qui les composent.
II est nécessaire que tout le monde sache ce qui constitue
une falsification, en parlant de chaque produit. Tel est, du
reste, je pense, l'avis de nous tous. Chaque denrée doit, en
quelque sorte, être définie. L'expert pourra alors parler avec
autorité et affirmer que la falsification existe, parce que le
produit suspect ne réunit pas les conditions légalenaeot obti-
eatoires.
D,B,t,zed.yGOO^IC
FALSIFIGATICn DBS DERREU ALOUHTÂIBEB 5d7
Aussi longtemps que manquera la déSnition officielle dont
nous parlons, l'expert sera devant le juge avec 3a seule ap-
préciation, el ne pourra conclure, car ce serait faire acte
d'arbitre el il n'en a pas le droit.
M. Petit (Pans). — Je ne voudrais pas laisser croire au
Congrès que je suis l'ennemi des mesures qu'on proposera
pour réprimer la fraude.
J'ai dit, tout à l'beure, que, si on établissait des maxima
et des minima, il serait difficile de s'y référer rigoureuse-
ment.
Le prévenu est considéré comme coupable, c'est à lui à
fournir la preuve qu'il ne l'est pas; cette situation est sou-
vent extrêmement pénible, car la démonstration de son
innocence n'est pas toujours Facile.
Je pourrais citer des exemples : ainsi, l'année dernière,
je me suis trouvé dans ane position assez singulière. Une
analyse de vin m'avait été confiée; l'évaporation m'avait
donné une certaine quantité d'extrait. Je fis remarquer que
le vin soumis à mon examen n'en contenait pas assez. On
m'envoya d'autres échantillons et je trouvai, en moyenne,
1 1 grammes d'extrait par litre. Si je m'en étais tenu, unique-
ment, à la méthode officielle et aux chiffres adoptés généra-
lement, j'aurais déclaré carrément que ce vin était étendu
d'eau. Cependant j'eus des preuve» de sa pureté.
Permettez-moi de revenir à l'exemple que j'ai cité tout à
l'heure, celui des vaches dont le lait varie suivant le mode
d'ahmentation auquel elles sont soumises. Dans ce cas en-
core, il arrive que les quantités d'eau trouvées dans ces laits
dépasseront les maxima adoptés. Si l'on ne considère que
les chiffres, on déclarera qu'il y a fraude et cependant, il n'y
en aura pas. I! faut que l'expert soit extrêmement circons-
pect et qu'il ne prenne pas des conclusions qui puissent être
infirmées. Il ne faut pas que, parce qu'un expert prend une
conclusion, on puisse ipso facto conclure à la culpabilité.
Pour moi, on ne doit condamner que si la fraude est certaine
et, pour cela, il faut qu'elle soit démontrée.
D,B,t,zed.yCOOgle
538 DEtixibne ishemblëe fiENEiAu
M. HoGuBT {Clermont-Ferrand). — La question est com-
plexe. Elle peut être posée de plusieurs nianières.
Des produits peuvent ^Ire classés suivant les maxima et
les minima.
Il en est d'autres pour lesquels il peut être difficile d'indi-
quer des maxima et des minima.
Ainsi, pour le lait, le procédé de Regnard ou de Magnier
de la Source décide que, pour être boa, le lait doit coale-
nir, en moyenne, 12,92 ou environ 13 grammes p. c. d'ex-
trait.
Il est incontestable que l'alimentation, comme vous l'a dit
M. le secrétaire-général, exerce une influence considérable
sur la qualité du lait. Si on a donné à la vache des aliments
qui auront augmenté la quantité d'eau naturelle du lait, qui
auront rendu le iait moins riche en beurre, en caséine et en
sucre, on aura un iait moins dense qui donnera à l'évapora-
tion une quantité inférieure d'extrait à celle qu'on trouvera
dans le lait normal ou dans le lait d'une vache qai n'aura pas
reçu une nourriture spéciale dans le but d'augmenter la sécré-
tion mammaire. Il est évident que, dans ces cas, je ne dé-
clarerai pas que le lait est falsifié, mais je ne dirai pas égale-
ment qu'il est de bonne qualité. Si un lait me fournit à l'ana-
lyse une quantité d'extrait inférieur à 13 p. c. je dirais
simplement qu'il n'est pas marchand. Ce qui est une dis-
tinction capitale.
Tant que la question n'est pas posée dans ces termes,
nous n'arriverons pas à nous entendre.
Il me semble que le rôle du chimiste-expert est très sim-
ple. Il n'a qu'à rechercher si la substance qu'on a soumise à
ses investigations présente une composition normale, fixée
d'avance ; aux magistrats de s'enquérir s'il y a fraude dans
les cas oîi cette composition normale n'aurait pas été con-
statée.
M. PBTir (Paris). — S'il y avait un vote à émettre, je me
rallierais à l'opinion de M. Huguet.
M. u PusiDBHT. — Nous n'avoDs pas de vote à émettre
D,B,t,zed.yGOO^IC
PALSinCATlOIl DU nmïBS AUntlTAlRES 539
sur cette question ; mais bien sur tes conclusions du rapport.
Si personne ne demande plus la parole dans la discussion
générale, nous pourrions la clora et commencer l'examen des
diverses conclusions du rapport de la commission.
M. Depairk [Bruxelles]. — Je suis tout à fait de l'avis de
l'boDorable M. Hiiguet qui soutient qu'il serait convenable
d'établir les qualités que doivent posséder les denrées ali-
mentaires el les boissons. Mais je me demande si ce travail
est applicable à toutes les denrées? Evidemment non! Il y a
certaines matières dont la composition est définie et sur les-
quelles il est facile de se mettre d'accord; mais d'autres va-
rieol, non-seulement selon les procédés de fabrication, mais
aussi selon les pays oii cette fabrication se fait.
Je peuae donc qu'on peut émettre le vœu qu'il soit établi
une espèce de codex visant la composition de certaines den-
rées alimentaires.
La commission internationale qui s'occnperaitde ce travail
pourrait déterminer quelles sont les denrées alimentaires
dont te titre ne pourrait être Bxé exactement. Ce travail est
colossal, et il n'appartient pas à un Congrès de le faire; il
n'appartient au Congrès que de formuler le vœu de voir ce
travail se faire dans les différents pays. Ce travail est néces-
saire ; je vais vous en donner la preuve.
Vous savez que le vin ne se prépare que dans certaines
contrées; vous savez aussi que l'administration française
tolère, dans les vins qu'on lui fournit, une quantité déter-
minée de certains principes. Je citerai notamment les sul-
fates.
Je propose qu'on nous soumette du vin italien et qu'il con-
tienne naturellement une quantité de sulfate supérieure à la
quantité tolérée en France. Devrons-nous, pour cela, le mà-
sidérer comme étant falsifié? Evidemment non.
Le même fait se produit pour les vins d'Espagne et d'Al-
gérie; ils diffèrent complètement des vins de France.
On ne peut pas soumettre aux mêmes règles ces vins de
provenaDces différeutes. Le travail devra donc être fait dans
31.
D,B,t,zed.yGOOg[e
540 DEDXifcHB IBflEHBLtK GÈNSBÀLE
les différentes contrées qui produisent des deorées alimen-
taires ou des boissons.
On a parlé de méthodes officielles à suivre.
Evidemment, il serait extrémemeat utile d'avoir un recueil
indiquant les méthodes à suivre pour connattre la pureté ou
les qualités des denrées alimentaires et des boissons. Ce
serait extrêmement commode, extrêmement utile; mais but-
il en conclure qu'on devrait s'en lenir uniquement à ces
méthodes? Il est incontestable qu'il faut laissera' l'opérateur
l'iaitialive de certains procédés. D'ailleurs, une méthode offi-
cielle qui serait très-bien établie aujourd'hui, serait surannée
demain. Les progrès de la falsification ne sont-ils pas sou-
vent plus rapides que ceux delà science? La science ne
devance pas la falsitication; c'est le contraire qui se pro-
duit.
Il faut donc laisser aax opérateurs l'appréciation des mé-
thodes à suivre. D'ailleurs, quand un procédé est parbite-
ment établi, qu'il repose sur une base certaine, comme le
le seraient ceux qu'on indiquerait, il est difficile d'établir des
rapports entre les procédés nouveaux et les procédés anciens
qui ont toujours été appliqués.
On nous a parlé, tout à l'heure, des experts en double,
experts de la défense, experts de l'accusation.
Quant à moi, je ne connais qu'un seul genre d'experts,
ce sont ceux qui parlent d'après leurs convictions et qui
cherchent à éclairer la justice ; il paraît qu'il peut y en avoir
d'autres : ce sont les experts qui cherchent à induire la jus-
tice en erreur. Ce sont précisément ces experts en partie
double qui jouent ce rôle. En effet, un expert est choisi par
un accusé, sa. mission, comme celle de l'avocat, consiste à
défendre l'accusé; or, ce n'est pas là l'intérêt de la société.
L'intérêt de la société est de savoir s'il y a crime ou délit
et non pas de voir acquitter un prévenu coupable.
Je comprends qu'on demande la nomination de plusieurs
experts, car, en somme, tout le monde peut faillir et se
tromper; et certalDoment, il y a plus de garantie dans l'exa-
D,B,t,zed.yGOO^IC
FALBIFlUnON DES DBNHBEg AIUIKHTAIRES 5(1
men d'ane question par plusieurs personnes que par une
seule; mais, obliger le magistral à admettre des contre-ex-
perts, à côté des experts désignés, cela me paraît être nne
impoSHibilité matérielle.
J'ai eu l'occasion d'avoir à côté de moi un confre-expert,
dans ooe experiise et, grâce à la mauvaise volonté de ce
contre-expert, il m'a été impossible d'aboutir dans mon tra-
vail de laboratoire. Ce qui s'est produit avec moi, pourrait
se produire avec bien d'autres. Dailleurs, est-ce que le code
d'instruction prescrit à l'accusé de Taire examiner les pièces
de son dossier? Evidemment non. Il le peut ; c'est son droit.
S'il ne le fait pas, c'est que propablement, il s'en rapporte
à la sagacité de l'expert qui a fait le rapport sur l'exper-
tise.
On s'est occupé de points extrêmement importants, mais
il en est d'autres auxquels on n'a pas touché et qui me pa-
raissent avoir une importance capitale. En effet, on aura
beau faire les lois les plus snges sur les falsiQcations, on
aura beau les définir, établir même des distinctions si l'on
veut; aussi longtemps qu'on n'aura pas établi la manière
de les rechercher, on n'aura rien fait.
Nous voyons, dans la plupart des pays, des lois concer-
nant la falsification des denrées alimentaires, mais les
moyens de procéder pour rechercher ces falsifications, ne
sont pas les mêmes ; il y en a de bons, il y en a de mauvais
et, pour ne citer que ce qui se passe dans notre pays, il en
est qui sont excellents et d'autres qui ne produisent rien.
Dans les grands centres de populations, dans les grandes
villes, on a, le plus souvent, établi des laboratoires ayant des
agents qui sont chargés de rechercher les denrées qui
sont falsifiées. Ces hommes éclairés, à la simple vue, bien
souvent, peuvent déjà porter un jugement qui n'a rien d'offi-
ciel, rien de légal, mais ils peuvent dire si la denrée est
suspecte ou falsifiée. La denrée est envoyée au laboratoire;
elle y est examinée et si elle est reconnue mauvaise, on
donne suite au rapport de l'expert. L'autorité, qui agit, se perd,
D,B,t,zed.yGOOg[e
543 DEuntaiE ibbbuubs gekebalb
en quelque sorte, dans la masse des admiuistrés; 4^ sorte,
que le vendeur de ces produits falsifiés, ne peut guère
atteindre l'administration qui fait procéder à l'expertise.
L'administration est sauvegardée par la masse de ses admi-
nistrés ; elle n'a rien à craindre.
Mais transportons-nous dans une localité moins peuplée,
dans une commune rurale, dans une commune de 1,000 à
1 ,500 habitants, et voyons s'il est possible d'y étabir ce
laboratoire, si l'on peut y faire procéder de la même façon
que dans les grandes villes? L'administration d'une pareille
localité ne peut pas créer ce laboratoire municipal, parce
qu'un semblable établissement coûte fort cher ; cette admi-
nistration ne peut pas organiser ce système de surveillance,
parce que ses agents seraient vite reconnus. Ensuite, les
poursuites à exercer contre les vendeurs reconnus comme
falsificateurs, ne pourraient guère avoir leur cours, par
suite de l'influence -que ces mêmes veudeurs-talsificateurs
exercent bien souvent dans la localité. Les administrations
locales, chez nous, au moins, doivent compter avec le vole
des administrés. C'est triste à dire, mais c'est ainsi.
Il faut prendre 1^ hommes tels qu'ils sont.
Les administrations des petites localités ont un trop grand
intérêt à se maintenir au pouvoir, elles doivent compter
avec les influences locales et pour cela, elles doivent éviter
de fi'oisser qui que ce soit.
A mon avis, ce n'est pas l'administration locale qui de-
vrait faire poursuivre, mais l'administration centrale. L'ad-
ministration locale est trop en contact avec les peisonnes
qui vendent des substances alimentaires falsifiées; il faut
que ce soit l'administration supérieure qui se charge de cela;
elle échappe, elle, à toutes ces influences locales; elle con-
serve son libre arbitre; elle a les moyens financiers d'or-
ganiser des laboratoires; elle a des moyens de surveillance;
elle a le moyen de se procurer les substances falsifiées et de
tes reconnattre.
Je crois que c'est dans ce sens que l'organisation de
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PlLBtnClTlOH DBS DDOtÉBS ALUUHTAIUB 5i3
la recherche des folsiûcations des denrées alimentaires de-
vrait se faire.
On a beaucoup discuté la question de savoir le sens qut
doit être attribué au mot falsiécalioD. Je crois qu'un congrès
ne peut pas définir la falsification; je crois que cette défini'
tion est dn domaine exclusif de la loi.
Un congrès ne peut admettre que le vœu de voir les den-
rées alimentaires et les boissons d'une pureté absolue. Il
n'y a pas de tolérance à admettre, quand il s'agit d'une sub-
stance ajoutée à une denrée dans le but d'en diminuer le
prix de revient.
Quant à moi, je ne voudrais pas introduire cette tolé-
rance, parce qu'ainsi que j'ai eu l'honneur de le dire, elle
ouvre la porte à des abus; une fois l'abus introduit, il n'y
a plus de limites à y opposer.
iM. isPaisiDEM. — La discussion générale est close.
Le Congrès va passer au vote sur les conclusions du rap-
port de M. Belval.
La première conclusion est conçue en ces termes :
La législation relative à la falsification des denrées ali-
mentaires et des boissons, aÏTisi que sa sanction pénale et
la mise enpratigtie de la loi, feront l'objet d'une entente in-
ternationale.
M. Li Président. — Si personne ne demande la parole, je
vais mettre aux voix la première conclusion du rapport dont
je viens de donner lecture.
— Elle est adoptée à l'nnanimité.
M. LE Président. — Nous passons à l'examen de la seconde
conclusion, ainsi formulée : La falsification sera législati-
vement définie dans les termes fixés par accord interna-
tional.
M, Bebgé (^Bruxelles). — Il y a quelques instant, M. De-
paire disait, avec beaucoup de raison, qu'il était bien difTi-
cile de déterminer, dans un congrès, ce que c'est qu'une
folsi&calioD ; il ajoutait qu'il était plus facile au législateur
D,B,t,zed.yGOO^IC
&ii DEUXIÈME ASSEMBLEE GENEBALE
de la définir. Je suis de son avis et je crois que, dans la si-
luatioD oh nous nous trouvons, il convient de laisser au lé-
gislateur le soin de faire celte définition.
M. LB pRÉsiDBNT, — Pour 06 qui est de la définition du
mot Talsification en général, sans doute, il faut laisser au
législateur le soin de fixer cette définilioa. Mais pour la dé-
finition de ce qui constitue la coinposition de chaque denrée,
ce n'est pas le gouvernement, mais les spécialistes, qui doi-
vent se charger de faire les recherches et les travaux pré-
paratoires propres à étabir la composition moyenne, les ma-
xiniaet les minima.
En d'autres termes, celle partie de la question n'est pas
mûre et il est désirable que, pour un prochain congrès , l'on
réunisse tous les éléments nécessaires pour faire cette espèce
décode spécial,
M. Depaihb {Bruxelles). — Si vous recherchez, dans les
lois qui ont trait aux falsiQcalions, la signification de ce
mol, vous y voyez les idées les plus contradictoires. Jusqu'à
présent, les juges n'ont pas encore pu se mettre d'accord
sur ce qu'il faut entendre par ce mot falsification.
Is législateur a dit : Je punis celui qui falsifie, qui se
livre à la falsification; il doit donc dite ce qu'il entend par
ce mot; il doit en donner la définition ; s'il ne l'a pas fait,
c'est probablement par oubli.
Nons aurions nous, hommes de sciences, donné de la
falsification une définition quelconque, comme nous n'ap-
pliquons pas la loi, ceux qu'elle atteint, trouveront toujours
moyen de l'éluder. Il est donc de toute nécessité que la dé-
finition du mot falsification soit donnée par la loi elle-même.
M. Belval (Bruxelles). — Le rapport établit simplement
la nécessité que la falsification soit définie par la loi. Il im-
porte qu'il en soit ainsi, afin qu'on ne puisse pas contester
la portée du mot a falsification ». Nous n'avons pas môme
dit dans le rapport qui devait faire la définition. Nous avons
dit que la falsification devrait être législativement définie
après une entente internationale.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FALSIFICATIOR DBS DBimtES AUmKTAItBB 5iS
Il faut chercher à se mettre d'accord pour que, d'uo côté,
la tàlaificalioD ne soit pas considérée comme punissable, alors
que, de l'autre, elle serait considérée comme parfaitement
tolérable.
Voilà tout.
M. Li pBistDBNT. — Puisque personne ne demande plus la
parole sur la rédaction de la seconde coDclusiOD, je vais la
mettre aux voix.
— Elle est adoptée à une très forte majorité.
M. LB Pbssidbnt. — Je vais mettre en discussion la troi-
sième conclusion ainsi conçue :
« A. Dans chaque pays, la législation précisera d'une
manière suffisamment nette, formelle et inéluctable, les cir-
constances dana lesquelles on commet, sous quelque déno-
mination ou quelque forme que ce soit, la tromperie sur la
nature et la qualité des denrées alimentaires et des boissons.
» B. Cette législation donnera, aux autorités adminis-
tratives et sanitaires, les pouvoirs et les moyens d'action né-
cessaires pour rechercher et constater les falsifications.
» {'. Elle armera le pouvoir judiciaire d'une sanction
pénale suffisante pour que la répression soit efficace . »
Cette conclusion est triple, je crois que le Congrès pour-
rait l'examiner paragraphe par paragraphe et que le vote
devrait être divisé de la même manière. {Assentiment.)
Nous discuterons d'abord le paragraphe A.
Puisque personne ne demande la parole, je mets aux voix
le paragraphe^.
— Il est adopté à l'unanimité.
M. LB Prbsidbnt. — Quelqu'un demande-t-il la parole sur
le paragraphe Bt
M. DiPAiBB {Bruxelles). — Il me semble que ce paragra-
phe n'est pas nécessaire. La loi est faite pour recevoir une
exécution. C'est un arrêté royal ou un arrêté du chef du pou-
voir exécutif qui déterminera quels seront ultérieurement les
moyens à employer pour mettre la loi en vigueur.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Si6 DUlXtkMK UiUBibf «IftNtBUt
Le sens de l'article me semble suffisaunieat établi et il
me paratt iautiie d'y ajouler qu'on donnera aux autorités
administratives, Les pouvoirs nécessaires pour appliquer la
la loi. Cela va de soi.
M. Beltal {Bruxelles}. — Je crois cependant, malgré toute
ma déféreoce pour les opinions de l'hooocable M. Dep^ire,
que ce paragraphe n'est pas inutile.
Nous ne légil'érons pas; nous formulons un voeu. Or, nous
expliquons dans les paragraphes Bel C, purement et sim-
plement, dans quel sens il est désirable que l'organisation
s'établisse; nous disons, dans te premier paragraphe, que
la (%istalion doit préciser comment la falsidcation revêt le
caractère!
Dans le deuxième paragraphe, nous indiquons qu'il est
utile que la loi donne aux autorités administratives, les pou-
voirs nécessaires pour agir en ce qui les concerne et, dans
le troisième paragraphe, qu'elle doit armer le pouvoir judi-
ciaire d'une sanction pénale suffisante pour que la répres-
sion soit efficace.
En admettant les conclusions telles qu'elles sont rédigées,
on aura forfliulé le programme d'une oi^anisation complète,
telle qu'on doit la désirer.
M. CoNnizzAno {Rome). — Je crois qu'il est utile que l'on
émette les vœux dans le sens des conclusions, parce que ce
qui empêche quelquefois l'application des lois, c'est précisé-
ment le défaut d'organisation de l'aulorilé sanitaire. Dans
certains pays, celte organisation existe; mais, dans d'autres,
elle manque complètement; or, il est important que le ser-
vice sanitaire s'organise dans tous les pays et que partout on
arrive à réprimer les falsiScations des denrées alimentaires.
C'est dans cet ordre d'idées qu'il importe que la surveillance
de cette grave matière soit abandonné à l'autorité centrale et
non aux autorités municipales, sur lesquelles, on l'a dit avec
raison, les influences politiques ou électorales exercent une
action telle que la poursuite des délits en cette matière leur
est rendue impossible.
D,B,t,zed.yGOO^IC
PALS^UTNII 918 MHitU UHHtUIUS 5(7
Je voudrais que le service sanitaire fût organisé partout
comme il l'est en Aatriehe et en Lombardie. Il existe là ctes
inspecteurs spéciaux nommés par l'administratiOD supérieure.
II y a, dans chaque provincei, UB médeciB qui a la ciurf^e
d'examiner les aliments, d'en surveiller la nature, de s'oc-
cuper, enfin, de tout ce qni concerne l'hygiène.
Je désirerais que des vceux fuBsenl émis, afin que ce genre
de service fût généralisé partout.
M. [tepinB {Bntj:eUes]. — En présence des observations
qai viennent d'être produites, je retire celles que j'ai eu
rhonnenr de présenter.
H. LK pBfetDBNT. — Puisquc persouoe ne s'oppose plus à
l'adoption du paragraphe B, je le mets aux voix.
— Le paragraphe S est adopté à l'unanimilé.
M. u PaisiDBNT. — Il nous resie à examiner le para-
graphe C. — Personne ne demandant la parole, je le mets
aux voix.
— Il est adopté à l'unanimité.
H. Il pRisiDEnT. — Nous passons au quarto des conclu-
sions.
( A. Des instructions seront délibérées daïis chaque pays,
par les soins de ^autorité sanitaire, pour préciser la compo-
sition moyenne des denrées alimentaires et des boissons,
pour fixer les maxima ou minima de tolérance et pour uni~
formiser les méthodes d'investigation.
» B. Ces instructions serviront de base pour l'élaboration,
à la suite d'urne entente entre les Conseils su2>ériews (^hy-
giène des différents pays ou leurs délégués, d'un- cobix itni-
forme fixant les mêmes données pour les ^ibstancea d'intérêt
international. j>
Nous examinerons d'abord le paragraphe A, et ensuite le
paragraphe B.
M. Bercé {Bruxelles). — Je proposerai, par amendement,
de substituer, dans cet article, le mot de < composition » à
celui de « tolérance », donnant ainsi satisfaction aux obser-
vations qu'a présentées M. Depaire.
D,B,t,zed.yGOOg[e
biS DEDXlfeME ABBEHBLÉE GfiKÉBUB
En effet, il ne s'agit pas de maxima ou de minima de tolé-
rance, mais il s'agit de lixer des maxima et des minima de
composition.
Je proposerai un autre amendement.
Au lieu de dire : « pour uniformiser les méthodes d'in-
vestigations », je propose de dire ; « et d'indiqaer les mé-
» thodes d'investigations qui lui paraissent les plas recom-
» mandables. »
Rien a'empécbe de faire usage d'un manuel qui serve de
guide et qui revêle un caractère officiel . On conserverait ainsi
l'esprit qui a dicté les auteurs de la pi-oposiliou, mais en
tenant compte surtout de mes observations.
M. Bblval (Bruxelles], — Je ferai observer à l'hoDoraUe
membre que les mots « maûcima et minima de composition »
ne signifient rien, en présence de la rédaction de l'article; et
même que le mot « composition » est tout à fait inintelli-
gible.
11 est très facile de comprendre comment nous avons été
amenés à employer le mot de e tolérance, b Examinons la
présence du sel dans ie beurre, par exemple. Dans quelle
proportion devra-t-oa le tolérera
Voilà bien certainement un maximum de tolérance.
M. Bbmé {Bruxelles}. — De composition.
M. Bblval (Bruxelles). ~ De composition, de quoi? Da
sel? Du beurre?
Vous voyez que le mot ne signifie rien.
M. Bbroé [Bruxelles}. — Que direz-vous, alors?
M. BBLVAt {Bruxelles). — Maximum ou minimum de cha-
cun des composants, si vous voulez.
M. Bbrgé (Bruxelles). — De composants ou de composés.
Cela m'est indifférent.
M. Bblval {Bruxelles). — Je ne vois pas l'utilité de ce
changement de rédaction. Néanmoins, si l'on préfère dire:
« maximum ou minimum de chacun des composants, » je
ne m'y oppose pas, puisque c'est absolument ce que signifiait
la conclusion du rapport.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PALBIPIUTIOH DES DIMKEES ALIMBHTAtUS 549
M. CoBHiiiAio (Rome). — Il ne s'agii, en ce moment, que
des procédés adoptés pour préciser la composition des den-
rées alimentaires et des boissons, sauf à indiquer les procé-
dés pour vérifier (a falsificalioa par les méthodes d'investi-
galion.
M. Coma» {Paris). — le propose que le paragraphe A soit
réservé jusqu'à ce qu'on ail fixé le terme « moûcitna ou
minima de tolérance. » Je proposerai de supprimer le
deuxième alinéa.
M. LE Président. — M. Belval se rallie-t-il à cette propo-
sition?
M. Belval [BruxeUes). — Non, monsieur le président,
M. GoHMizzABO (Rome). — Je supprimerais le maximum de
tolérance et j'admettrais le maximum de composition.
M. Belval parle, dans ses conclusions, des limites.
Pour éviter toute fausse interprétation, diies : les limites
dans lesquelles la composition peut changer..
M. Bii.y kl (Bruxelles). — Je ferai remarquer que l'article
en discussion parte de la composition moyenne des denrées,
c'est-à-dire de celle qui peut être considérée comme repré-
sentant l'état normal des aliments et, ensuite, qu'il propose
de fixer les maxima et les minima de tolérance, bien entendu
dans la variation de cette composition moyenne.
On a interprété ce mot de « tolérance b comme s'il s'ap-
pliquait à la tolérance de substances frauduleuses. Je ne
comprends pas qu'une pareille interprétation ait pu se pro-
duire. Il n'y a pas, dans tout le rapport, un seul mot qui
puisse donner matière à cette supposition, et il faut ne pas
l'avoir lu pour m'attribuer une pareille pensée. Il n'a
jamais été question que de déterminer dans quelles limites
{maxima ou minima) on pouvait tolérer les variations des
composants normaux variables ; et c'est ce qui m'a fait ad-
mettre le remplacement des mots « de tolérance » par ceux-
ci : 8 des composants », pour faire cesser une équivoque qui
n'avait aucune raison d'être.
D,B,t,zed.yGOOg[e
M. DEPAffiE (BruxeUe»). — Je voudrais savoir si M. Conniz-
zaro ne se- raUtertrit pas à cette propositioD-ci; elle tendrait à
rédiger le paragraphe tfans les termes suivant : c Des instruc-
» tions seront données dans chaque pays, par les soins de
» l'autorité sanitaire, pour préciser la composition moyenne
» des denrées aMmentaires et des boissons. » El j'y ajoute-
rai : « et pour indiquer les méthodes d'investigations qui
> paraissent les meiUeures. n
Je crois que ceci est te but de ramendemeot de M. Berge.
M. CoRMizAEo (Rome). — Je me rattie à cet amendemeDl-
M. Belval {Bruxelles}. — Dès l'instant où il est entendu
que les mots : « composition moyenne s» compreodront la
fixation du minimum, de la moyenne et du maximum des
composants, je me rallie à la rédaction proposée par M. De-
paire.
M. LB PhÉsiDKNT. — M. Comar maintient-il son amende-
nieot?
M. Comas (Parts). -:- Je le inaintiens.
M. LE PiisiMBT — NoBS votoBS suf l'amendement le plus
radical qui est celui de M. Comar.
— L'amendement de M, Comar est mis aux voix; il n'est
pas adopté.
M. LE ndsiDEHT. — Je mets aux voix le texte des conclu-
sions avec l'amend'ement y apporté par M. Depaire.
— Il est adopté.
M. tB Président. — Nous allons passer à la discussiou du
M. CoHNiiz&RO (Rome]. — Je supprimerais les mots « entre
le conseil supérieur d'hygiène; cela entre dans l'organisatico
hygiénique spéciale de chaque Etat.
M. Bblvai {Bruxelies). — On peut dire : « entre Us auto-
rités des différents pays. »
M. CffAHPiGNT (Paris). — La commission internationale de-
vra se' réunir au moins une lois par an.
Puisque vous demandez que l'on Que nne moyenne de
D,B,t,zed.yGOO^Ie
PILSIFIUTIOR DES DB!(KtKS ÀUMBKTÀlUS 351
composition, vous devrez la Qxer pour toutes tes ^ubstacoes;
or il esta remarquer que certaines substaaces varient essen-
tiellemeot dans leur composition, suit^ant des cirpon^taoces
données. Ainsi, les vins, par exemple, ont une composition
variable : les vins d'un même crû subissent, suivant les mo-
dificatioDS ctimatériques, des différences de composition très
grandes.
Les résultais qu'on obtient, si l'été a été chaud, ne seront
pas idenliques à ceux que doanerout les vins récoltés après
une saison dont la température aura été motus élevée.
M. LK PaitsiDXNi. — Le temps se passe et il me semble que
ce paragraphe ue comporte pas la discussion. Voici, au sur-
plus, ce qu'il dit : a Ces instructions serviront de base pour
l'élaboration, à la suite d'une entente eaire les conseUs su-
périeurs d'hygiène des différents pays ou leurs délégués, d'u»
GooBi uniforme fixant les mêmes données pour les substancfis
d'un intérêt international. »
M. CaAMriGHT (Paris). — C'est précisément parce qu'il est
prudent de oe rien décider sans examen que je deouinde
l'addition, à cette conclusion, d'un paragraphe supplémen-
taire. Il me semble qu'il est très-important que, par unedi»-
position supplémentaire, on dise que les gouvemâmenis
pourront réviser les chiffres de ce codex au moins une fois
par an.
Permettez-moi un exemple.
Cette année, nous avons du soleil ; nous allons probable-
ment avoir du vin de bonne qualité, parce que le raisin aura
eu tout le temps de miHrir dans d'excellentes conditions. L'an-
née prochaine, l'été peut être froid et pluvieux, le raisin
contiendra peu de matières sucrées, le via sera moins alcoo-
lique et moins bon.
Il m'est arrivé, suivant les années^ d'avoir, dans un vi-
gnoble qui m'appartient, des vins contenant de 5 à 6 p. c.
d'alcool de moins que dans d'autres années, et cependant je
n'ai jamais été ni fraudeur, ni Eaisifîcateur. Je vendangeais le
vin tel que la nature l'avait produit.
D,B,t,zed.yGOO^IC
KSI DEUXIËHE ASHSMBLAE fiÉllÉVAII
Le fait que je viens de citer s'est produit deux années de
suite. Il peut se reproduire encore : si vous prenez, par
exemple, uue moyenne de 1 0 p. c. , vous trouverez des vins
français qui n'auront pas 7 et 8 degrés et vous arriverez à ce
fait, c'est qu'en vertu de la décision internationale, on décla-
rera que ces vins ne sont pas vendables; vous causerez ainsi
un dommage considérable au commerce d'exploitation. Il est
nécessaire de préciser que les maxima et les minîma doivent
être établis dans des conditions très larges.
M. Li Fréiidehi. — Veuillez vous rappeler que nous n'en
sommes plus à discuter les maxima et les mioima. Je pense
que, si l'on veut que ce débat soit régulier et utile, on doit
ne plus recommencer des discussions terminées.
Vous avez le droit de présenter un ameudemeul en vertu
duquel il serait entendu qu'une commission sera nommée
aux Gns de s'occuper de cette question et qu'elle se rén-
nira chaque année.
M. CoHfliiiAKo {Rome). — Je voudrais savoir quelle si-
gnification on attache au mot « données ». C'est une ex-
pression vague, on devrait trouver une expression plus
claire.
M. Bblvai {Bruxelles). — Le mot a données » se rapporte
aux indications mentionnées dans le § A qui vient d'être
adopté : il signifie donc : o la composition moyenne des den-
rées alimentaires et des boissons et l'indication des méthodes
d'investigation qui paraîtront les Tneilleures » .
M. CoNsiziABO {Rome). — Pour les vins de France, on
peut admettre une quantité moyenne normale d'alcool.
M. Belval {Bruxelles). — Il est évident que l'on ne peut
pas établir des limites communes pour les vins de France et
pour ceux de l'Espagne, par exemple; ce sont deux vins es-
sentiellement différents.
M. Ghahpignt (Paris). — D'une année à l'autre, les vins ne
se ressemblent pas.
M. LB Pr^ident. — Je prie M. Cbampigny de formuler on
amendement dans le sens des paroles qu'il a prononcées.
D,B,t,zed.yGOOg[e
FALSinUTION DES DENH&BS U.UU)niUKS 553
M. Chahpigmt [Paris]. — Mon amendement se résume à
dire que la commission se réunira au moins une fois par an.
M. Bbbg^ [Bruxelles). — Les intérêts du commerce sont
certes très respectables, mais nous avoua ici d'autres ioté-
réts à défendre. Si une denrée ne présente pas des conditions
qu'elle doit réunir par suite de certaines circonstances indé-
pendantes, je le veux bien, des volontés du vendeur; il n'en
reste pas moins acquis que cette denrée n'est pas marchande
et ne doit pas être considérée comme étant de bonne qua-
lité et il arrivera parfois que la vente devra en être prohi-
bée. Je ne vois pas trop qu'elle serait la portée de la propo-
sition de l'honorable préopinant, proposition qui tend à dire
que chaque année la commission spéciale se réunira, dans
l'intérêt du commerce.
A quelle époque de l'année la commission se réunira-t-
elle? Si la commission se réunit avant que les vendanges ne
soient faites, elle fixera la composition des vins ; les ven-
danges faites, elle trouvera ses chiffres mauvais et elle de-
vra se réunir de nouveau. Cette commission aura fort à
taire ; sa besogne ne sera pas une sinécure.
Je crois que c'est un surcroît de précautions que l'on veut
prendre. La composition normale des vins a été assez bien
établie pour que l'on ne doive pas recourir à ces réunions
annuelles qui ne seraient en somme que des complications
parfaitement inutiles.
M. LE PsBsiDBnT. — Je mets aux voix le paragraphe B.
— Ce paragraphe est adopté.
U. LB PiifeiMRT. — Je procède au vote de la proposition
de M. Champigny. Elle est ainsi conçue :
« La commission internationale chargée de fixer les ma-
ximaetminima de chacun des composants, se réunira au
moins une fois l'an »
M. DiPAiu [Brtiicelles]. — La rédaction de ce paragraphe
supplémentaire telle qu'on nous le propose, me parait inac-
ceptable. On ne peut obliger une commission qui vient de
rédiger un codex, à le réviser quelques semaines après sa
D,B,t,zed.yGOO^IC
promulgatioD. J'admets que l'on iascrive la révisioa, métae
annuelle de ce oodex, mais je ne puis admettre qa'on fasse
une obligatioo de cette révision.
M. Cahmiiubo (Rome). — Ou inscrira la révision sans in-
diquer de délai, ni d'obligalion.
M. LR PitfaiHjn. — Si j'ai compris tes honorables meai-
bres, ils demandent que la proposition de M. Champigny
aoît rédigée ainsi : « Ce codex pourra être révisé ckagui
année, s
Je meta d'abord aux voix l'amendement à la proposition
de M. Champigny.
— Il est adopté à une grande majorité.
M. u PsÉsiDBNT. — Je mets en discussion la cinquième
coDcInsion du rapport ainsi formulée :
a 11 sera établi, dans chaque pays, un service d'inspeo
tion pour la surveiUance de la fabrication et du commerce
des denrées alimentaires et des boissons. »
M. BsBoi (Bruxelles). — Je crois qu'il serait difficile, au
point de vue de la liberté industrielle, d'établir un service
d'iospectloQ pour la surveillance de la faisiGcatioa. Au point
de vue de t'hygiène, cela pourrait être très favorable, mais
l'application rencontrerait des difficultés insurmontables.
On couperait court à toute difficulté en disant :
<i 11 sera établi, dans chaque pays, un service d'irupeo
tion pour la surveillatice du commerce des denrées alimm-
taires et des boissons. »
M. BiLTÂL {Bruxelles). — L'idée qni noua a guidés dans
celte proposition, nous a été inspirée par l'examen de diffé-
rentes législations étrangères qui établissent une inspection
de ce genre ou autorisent une visite, lorsque l'on a constaté
qu'un fabricant livre au commerce des denrées altmentairea
falsifiées. Cest le corrollaire, en déSnitive, de la disposition
législative qui punit le fait de détenir des matières propres
à la &lsi6cation des denrées alimentaires et des boissons.
L'autorité doit avoir le droit de surveiller telle fabrique,
D,B,t,zed.yGOO^IC
FALSIFICATION DES OEHHBES ALMENTAIHES 5SS
à l'inspecter et à rechercher s'il s'y trouve des substances
qui servent à la falsification.
En Angleterre, par exemple, semblable constatation se
fait et l'on saisit la matière falsifiée qui se trouve en magasin
ou dans les ateliers.
iM. CoNniïZARo (Rome). — Cela se fait partout.
M. Bblval {lirtixeïlcs) . — Il nous a semblé que cela était
admissible dans tous les cas oii semblable fabrication ferait
soupçonner l'idée de fraude.
En Angleterre, celui qui s'oppose à cotte inspection, est
punissable.
M. Berge {Bruxelles). — Quand en Belgique oo constate
une fraude, elle est dénoncée à la justice. Le parquet (ait une
descente de lieu ; il examine e>'il y a des magasins qui con-
tiennent des matières propres à ia fraude; mais c'est là un
point qui concerne l'enquête judiciaire. Sien voulait insti-
tuer une surveillance active, on obligerait l'autorité à avoir
des légions d'inspecteurs venant dans les fabriques, s'enqué-
rir de ce qui s'y passe. Cela ne saurait pas être toléré, car,
si ce système était admis, il constituerait une véritable iaqui-
sition, ce qui est en opposition avec nos mœurs.
M. Dbpa,irk (Brîixelies) . — Aux termes delà loi, en Bel-
gique, on n'est pas punissable quand on fabrique quelque
chose de nuisible ou de falsifiée; on ne l'est pas même lorsque
l'on expose en vente ces produits, le crime, ou plutôt le délit,
ne commence que lorsqu'on les vend.
Ainsi, l'on peut fabriquer du vin artificiel; du moment
qu'on le conserve chez soi, personne n'a rien à y voir ; mais,
quand on le vend, oh 1 alors, la loi intervient. Les inspec-
teurs que vous établirez ne pourront donc rien empêcher,
puisqu'ils ne pourront verbaliser que lorsqu'ils assisteront à
la vente des denrées falsifiées.
M. Zakni (Constantinople). — En ma qualité de représen-
tant de la Turquie, je crois pouvoir déclarer que jamais sem-
blable disposition ne pourrait être adoptée chez nous; elle
donnerait lieu, à chaque instant, à des didtcullés.
33.
D,B,t,zed.yGOOg[e
556 DEUXliXE IBSEMBLEB 6ENEBÀLE
M. Bblval (Bruxelles). — On perd toujours de voe, me
sembie-t-il, le but que nous poursuivons. Nous voulons
atteindre la rabrication lorsqu'elle se montre déloyale, et c'est
alors que nous voulons que l'on puisse pénétrer dans les
fabriques pour saisir les substances falsifiées et celles qui
pourraient être employées à la fabrication. Ce système existe
d'ailleurs en Allemagne. Là, lorsqu'on sait qu'il se fabrique
dans un local des matières nuisibles, destinées à être ven-
dues, quand il y a eu une première contravention, que le
délinquant a été condamné, on a le droit de pénétrer dans
cette fabrique et de saisir, sans autres formalités.
Comme nous avons cherché à rédiger un programme qui
présentât les conditions les plus favorables au but désiré,
nous ne nous sommes pas arrêtés devant l'idée qu'en Bel-
gique, la prescription n'était pas applicable. Serait-il dési-
rable qu'on pût surveiller une fabrication qui paraîtrait
déloyale? Le tait est indiscutable et, en ce qui me concerne,
je serais heureux de voir qu'une surveillance active pài s'é-
tablira cet égard.
M. Pmit {Paris). — Je demanderai la suppression du
mot « fabrication. »
M. Bklval {Bruxelles). — Je n'insiste pas pour le maintien
de ce mot. Je ne demande pas un vote pour cela. Je conserve
ma conviction quant à l'utilité d'une semblable disposition.
M. LE PuBsiDENT. — Votro obsorvation sera consignée au
procès- verbal. Je mets aux voix la cinquième conclusion
avec la modification demandée par M. Berge.
— Elle est adoptée.
M. LE PiBsiDEHT. — La slxIèmc conclusion se rapporte aux
laboratoires d'analyse. Elle est ainsi conçue :
« Des laboratoires d'analyse y seront organisés en nom-
bre suffisant pour assurer complètement le travail^ confor-
mément aux instructions mentionnées à l'art. 4.
» Ces laboratoires exami7ieront gratuitement les échan-
tillons remis par le public. »
U.Camnzuio (Rome). — Nous avons des laboratoires à
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FALSIFICATION DES DEHSfilg ALIIENTIIBES S57
Milao, à Rome, à Turin, dans toutes les grandes villes de
l'Italie. Ces laboraioires fout des analyses demandées par les
autorités municipales. Le pnblic ne peut pas s'adresser direc-
tement aux laboratoires. Il serait impossible que tout le
monde Ht examiner son pain, son vin, à tout instant; l'auto-
rité seule fait procéder aux analyses, mais le public peut
transmettre les échantillons suspects à l'autorité.
M. GiRARB (PartëJ. — Après avoir examiné le fonctionne-
ment des divers laboratoires, nous avons admis au laboratoire
municipal de Parts la gratuité en matière d'analyses, et nous
nous en sommes très bien trouvés. En effet, si l'on demande
des échantillons au public, il faut que celui-ci se déplace pour
vous les apporter, il doit, de plus, les acheter; il y a là une
dépense de temps et d'argent. Si, après cela^ vous exigez le
paiement pour faire analyser les denrées, vous lui imposez
des obligations qu'il se souciera très peu de remplir. Cette
exigence aura pour résultat immédiat d'éloigner te public de
vos laboratoires.
En second lieu, j'estime que notre manière de procéder a
l'avantage de mettre les populations en garde contre les falsi-
fications^ et à les forcera faire eux-mêmes leur police.
Le falsificateur qui a un bâtiment où il exerce son indus-
trie et où il vend .ses produits au public, est exposé à tout
moment à livrer sa marchandise frelatée à un acheteur qui la
fera examiner et qui le dénoncera, le cas échéant. Il a
constamment une épée de Damoclès suspendue sur sa tête, et
il y regardera à deux fois avant de se mettre dans le cas
d'essuyer des poursuites; il sait qu'une poursuite emporterait
pour lui la perte de son crédit et sa ruine.
Au laboratoire de Paris, nous pouvons analyser vingt mille
échantillons par année, et sur ces vingt mille échantillons,
l'rès de seize mille nous sont directement remis par le public.
Les dénonciations, qui nous sont faite.'i, sont presque tou-
jours vraies. Je crois que nous n'avons pas vingt p. c. de
fausses déclarations. Il en est de cela comme du service de
l'incendie et du sauvetage : il y a avantage à mettre à la
D,B,t,zed.yGOO^Ie
858 DBUXliaiB ÂBBBMBLÉB GBNBULB
portée du public les eagiDs de secours, ainsi que les moyens
de signaler les dangers. Il arrive certainement qu'on dérange
parfois iautilemeat le personnel de secours, mais il est
incontestable que le public, dans certaines circonstances, se
trouve dans la possibilité de rendre les plus grands services
aux administrations.
M. Obpaire {Bruxelles/. — L'honorable préopinant nous
dit qu'au laboratoire municipal de Paris, on admet les ana-
lyses qui sont demandées par le public, et qu'elles y sont
faites graluitement. Mais il a oublié d'ajouter que le déposant
doit faire connaître son nom et celui du vendeur. Cela se
pratique à Paris comme à Bruxelles. Quand à Bruxelles, un
habitant apporte une denrée alimentaire au laboratoire ou au
bureau de police, on lui dit : donnez-nous voti-e nom, don-
nez-nous également celui du vendeur. Cette condition a pour
eflet d'éloigner du laboratoire municipal un grand nombre de
personnes qui ne désirent pas se faire connaître, et qui crai-
gnent les conséquences de la dénonciation. Leur but est d'être
assuré sur la pureté des denrées qu'elles consomment.
Il faut admettre gratuitement les analyses, mais il faut sti-
puler que chaque fois qu'une personne vent faire analyser
une denrée, sans les indications spéciales, sans faire connaître
son nom et celui du vendeur, il lui sera exigé une redevance
minime. Je ne suis pas partisan de la gratuité complète.
M. CoHNizzAio (RomeJ. — Je ne nie pas que cela peut être
utile dans certains pays, mais il en est d'autres oii cette
manière de procéder serait impraticable. Ainsi, je ferai
remarquer qu'à Milan il existe également un laboratoire muni-
cipal ob des analyses se font gratuitement, mais it n'en est
pas de même dans d'autres localités de l'Italie.
M. Zahni fConstantinople). — Je crois qu'autant que pos-
sible, ces sortes d'analyses peuvent se faire gratuitement,
mais je ne pense pas que cela doit faire l'objet d'une r^le
générale.
J'estime donc qu'il vaudrait mieux raccourcir cette dispo-
D,B,t,zed.yGOOgle
F&L81FIC4TIOR DES DERBËES iLORHTAniEg 559
sition, et dire que les laboratoires pourront faire grataitement
l'examen des denrées et boissons alimentaires.
M. Bs&Gé /Bruxelles/. — M. Girard vient de dire que
l'analyse est gratuite à Paris. Elle ne l'est pas précisément,
puisque, lorsqu'on demande une analyse avec détermination
de quantités, il faut payer.
M. Girard fParis/. — Pas le moins du monde. Vous
apportez un échantillon au laboratoire municipal ou au
bureau de police ; vous donnez le nom du vendeur et le vôtre,
et, moyennant ce simple renseignement, on vous dit, gra-
tuitement, si l'échantillon est bon ou mauvais.
M. Bbbgé fBrua.ellesJ. — Mais saus indications?
M. Girard (Paris). — Evidemment. II est inutile de don-
ner la composition de ta denrée, puisque tout le monde ne
connaît pas la chimie. Ce que demande le public, c'est d'être
Qxé sur la qualité de l'échantillon qu'il présente à l'analyse.
Si on veut des détails d'analyse, on exige le paiement. Nous
- n'avons pas voulu ruiner les laboratoires particuliers.
M. Bebgé (BruxeUesJ. — Je constate avec M. Girard qu'au
laboratoire de Paris on pratique la gratuité de l'analyse dans
certaines circonstances données, et que pour un certain genre
d'analyses, on doit payer.
M. Girard (Paris). — Les analyses sont toujours faites de
la même manière.
M. CoNKiizARO (Rome). — Prenant en considération les
observations qui ont été présentées par M. Berge, en même
temps que celles faites par M. Girard, je proposerai la dis-
position suivante :
Les laboratoires examineront gratuitement les échanliUons
remis par le public, lorsqu'on aura fait connaitre le nom du
déposant et du vendeur.
M. Belv /il (Bruxelles). — Je regrette excessivement qu'on
discute une conclusion, sans en même temps se reporter au
texte du rapport, qui explique comment ces conclusions ont
été déduites.
D,B,t,zed.yGOO^IC
660 DBUXItMB ASSEMBLÉE GeiCfiB&LK
Tous les faits qui viennent d'âtre signalés sont consignés
dans le rapporl. J'ai indiqné d'une manière détaillée les
travaux du laboialoire municipal de Paris, j'ai indiqué
exactement que les échantillons remis par le publia devaient
porter la mention du nom du déposant et du magasin où
l'échantillon avait été acheté. Ce n'est que dans ces conditions-
là que le travail d'analyse est agréé et communiqué au
public.
La gratuité de l'analyse engage le public à faire examiner
les denrées qu'il consomme.
Il ne faut pas, pour opérer de celle façon, un laboratoire
aussi grandement organisé que celui de Paris. Le même fait
existe dans une localiLé voisine de Bruxelles, à Ixelles, ce
laboratoire fait, gratuitement les analyses; il n'a qu'à s'en
louer. Les renseignements qui lui sont fournis sont précieux.
Quand un échantillon arrive et qu'on en a fait l'examen, s'il
est défectueux, on en fait prélever officiellement un second,
dont l'analyse sert de base à la poursuite et à la répression.
Supprimer cet auxiliaire, c'est se priver d'un moyen de con-
naûre ce qui se passe; c'est une source précieuse de rensei-
gnements que rien ne peut remplacer, pas même l'inspection
directe. Voilà ce que je démontre dans le corps même du
rapport, et les conclusions, telles qu'elles sont établies, sont
tout simplement le résultat des développements contenus
dans le rapport lui-même.
U. CoHNizzARo (Rome). — Je demande la division et je dé-
clare pour ma part que, si vous croyez à l'eflîcacité de vœux
pour arriver à la répression des lalsifications des denrées
alimentaires, il ne faut pas trop les encombrer de détails.
Je voudrais laisser aux municipalités la liberté d'accorder la
gratuité quand elles le voudraient.
M. BiLVAL {Bruûcelles). — On ne peut nier qu'il soit dési-
rable que les laboratoires examinent gratuitement les échan-
tillons remis par le public.
M. GiAHPiGNT (Pans). — Je demande purement et simplc-
D,B,t,zed.yGOO^IC
FlLSmunOH DBS DENREES U-IUItTAIlBB 561
ment la suppression de la cooclusioa 6, laissant à chaque
nation te soin de réglementer cette question.
M. tB Président. — Je vois que l'élucidation de celte ques-
tion prend beaucoup de développement. Il est cinq heures et
demie, nous ne pourrons pas ta terminer aujourd'hui ; je pro-
pose au Congrès de remettre la suite de cette discussion à
demain, nous pourrons la reprendre avant d'entamer noire
ordre du jour : l'enseignement pharmaceutique.
. Cette proposition est adoptée.
La séance est levée à 5 heures et demie.
D,B,t,zed.yGOO^IC
TROISIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Mercredi, 2 septembre 1885,
La séance est ouverte à deux heures, sous la présideoce
de M. Van Bastelaer, président du Congrès.
M. LB Président. — Comme hier, vous avez reçu, ce matin,
le procès-verbal imprimé de la dernière assemblée générale.
Si personne n'a d'observations à présenter, il sera considéré
comme adopté.
(MM. Belval et Petit présentent quelques observations sur
le contenu du procès- verbal.)
M. LE Présidbkt. — Les observations de ces honorables
collègues sont fondées; mais je ferai remarquer à l'assemblée
qu'elle ne doit pas s'attacher d'une manière complète, ne va-
rietur, aux relations insérées dans le Bulletin. Celui-ci ne
peut manquer de renfermer des erreurs de détail. Les notes
nécessaires à sa rédaction sont prises au vol des discours et
des discussions; il est rédigé, composé et imprimé la nuit
par des hommes dévoués qui sacri&ent leur repos pour per-
mettre à leurs collègues d'être renseignés immédiatement sur
tous les actes du Congrès. Le Bulletin esl, par ce fait même,
une oeuvre imparfaite. Il est entendu et je vous prie d'en
prendre note, que nous ne devons pas récriminer contre les
relations de celui-ci, il ne constitue pas une publication oOi-
cielle, c'est une espèce de vade mecum utile aux membres
du Congrès, qui reflète la physionomie des séances; ceux-ci
ne considéreront comme officielles que les assertions qui pa-
raîtront dans le compte-rendu du Congrès qui sera imprimé
ultérieurement.
— Le procès-verbal de l'assemblée générale du 1" sep-
tembre est adopté.
D,B,t,zed.yGOO^IC
FALSIFICATION DES DEHB&E8 U-HSIITAIUS B63
M. Van de Vtvibb, secrétaire-général. — Nous avoDs reçu
UD télégramme de la Société de pharmacie américaine de
Philadelphie, par lequel ses membres souhaitent beaucoup
de succès aux travaux du Congrès-
Un second télégramme nous a éLé adressé par la Société
hongroise des Pharmaciens, réunis à Buda-Pesth. « Ils en-
voient un salut cordial à leurs collègues membres du Con-
grès. »
Un troisième télégramme nous est parvenu de la Société
pharmaceutique polonai.-^e de Lemberg, ainsi conçu : « Dieu
votis aide sans notre concours. »
Et, enSn, un quatrième télégramme nousarrive à l'instant
de la Société des étudiants Roumains en pharmacie e Socie-
latea studenlilor in Farmacia Bucaresti », de Bucharest. Voici
ce qu'il porte : « La Société des étudiants Roumains en
pharmacie salue le Congrès et lui souhaite succès. Le pré-
sident : Dimitrescu. »
(Applaudissements.)
M. LE Président. — J'invite l'assemblée à aborder son
ordre du jour qui est la suite de la discussion du rapport de
M. Belval, sur la -question de l'entente internationale contre
la falsification des denrées alimentaires.
Il nous reste à examiner les deux dernières conclusions
du rapport.
M. Belval (Bruxelles). — Bien que toutes les conclusions
du rapport ne soient que des desiderata, que nous considé-
rons comme propres à atteindre le but que nous poursui-
vons, le mot « gratuitement » a paru renfermer l'idée d'une
obligation, pour tous les laboratoires officiels, d'analyser,
sans rétribution-, tous les échantillons remis par le public.
Ce n'est pas exactement la pensée qui nous a inspiré cette
conclusion. Mous la considérons comme utile et nous avons
cru, en conséquence, devoir la signaler comme telle.
Pour couper court à ceite discussion, je propose de dire :
« Pour faciliter la découverte des fraudes, il est désirable
que les échantillons remis par le puhlic, soient examinés
D,B,t,zed.yGOO^Ie
564 TROISIÈME ISSEUBLÉE CSKÉRALE
gratuitement, lorsque le déposant fera connaître son nom et
celui du vendeur. »
De cette manière, on ne formule qu'un vœu ; et l'oD iitvile
simplement à employer un moyen facile de se procurer des
échanlilions qui sont généralement frauduleux, comme l'a dit
M. Girard.
M. LB Prbsidsnt. — Monsieur Depaire, vous ralliez-vous à
cet amendement?
M. Depairb {Bruxelles). — Cette rédaction rend tout à fait
ma manière de voir.
Capgband-Motbes (Pons). — Je crois qu'il serait préférable
qu'ainsi que cela se pratique à Paris, toute pesonne appor-
tant un échantillon prît la responsabilité de déclarer le Doœ
de la personne qui a vendu le produit,
M. Défaire (Brujselles). — Il est indispensable d'exiger
que le déposant fasse connaître le nom de celui qui a fourni
le produit; voici pourquoi :
Bien des personnes, mues par un simple sentiment de cu-
riosité, n'hésiteraient pas à porter au laboratoire une denrée
alimentaire, u;ie boisson, au sujet de laquelle elles auraient
des soupçons. Quel serait l'effet de celte remise d'échantil-
lon? Il serait nul ; la santé publique n'aurait rien à y gagner.
ËQ elTet, le vendeur n'étant pas connu, on ne pourrait pas le
poursuivre. Il faut donc que l'on fasse connaître le nom du
vendeur.
M. BsLy AL {Bruxelles). — Nous sommes absolument d'ac-
cord.
Pour donner satisfaction à M. Capgrand, on pourrait ajou-
ter ; « conformément d la marche suivie au laboratoire mu-
nic^al de Paris. »
M. Défaire [Bruxelles]. — Pourquoi faire intervenir, dans
cette question, le laboratoire de Paris, alors que nous savons
que, dans bien d'antres laboratoires, les choses se passent de
la même manière? Disons simplement dans quelles condi-
tions nous voulons que la remise des échantillons soit laite.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FALSIFIClTIOlf DES DEHftÉES ILIMBimiRES SfiS
M, Belval (Bruxelles). — Je ne liens pas spécialement à
celte inentioD qui n'était destinée qu'à signaler un exemple
connu de tout le monde. La rédaction que j'ai déposée au
commencement de la séance^ précise suffisamment ma
pensée.
M. LE Président — Tout te monde semble d'accord.
M. Zanni [Constantinopie]. — Quanta moi, je désirerais
que l'on n'insérât poiut la condition de la gratuité; c'est là
uD détail inutile quand il s'agit d'un vœu, aussi général,d'une
entente internationale.
M. LB PuÉsiDBNT. — Nous avoHS à voter sur la sixième
conclusion, ainsi formulée à nouveau par M. Belval ;
Pour faciliter la découverte des fraudes, il est désirable
que les échantillons remis par le public soient examinés
gratuitement, lorsque le déposant fera connaître son nom et
celui du vendeur.
— Cette rédaction, mise aux voix, est adoptée.
M. lAniii (Constantinopie) . — Je tiens à constater que j'ai
voté contre la gratuité.
M. LE pBÉstDENT. — Il est entendu, et cela sera acte au
procès-verbal, que le représentant de la Turquie ne donne
pas son adhésion à la gratuité.
Nous allons passer à la septième conclusion ainsi conçue :
« Les administrations sanitaires centrales des différents
pays se tiendront mutuellement et régulièrement informées
des constatations opérées par les services nationaux d'ins-
pection et d'analyse. Elles p7-ocêderont, afin d'en assurer le
cas échéant la répression, à la vérification des fraudes de
l'espèce qui leur seraient signalées comme s'effectuatit sur
leur territoire. »
M. le rapporteur a cru devoir prendre eelte dernière con-
clusion, parce que ces communications internationales di-
rectes entre les autorités sanitaires des différents pays ont éîé
ofTiciellement autorisées, dans un cas analogue, par la Con-
férence de Vienne de 1874, parce que la même demande
D,B,t,zed.yGOO^Ie
S66 TBOISitMS ASSEMBLES CBUEIULB
est encore soamise aux délibéraiions de la Conférence sani-
taire internationale de Rome et que toutes ces prescripiions
trouveraient, s'il le fallait, leur justification explicite dans
les préceptes du droit international.
M. Zannj (Constantinoplé). — Comme dans plusieurs
pays, il y a une tendance à exclure les pharmaciens de ces
commissions sanitaires. Je voudrais voir dire que des phar-
maciens feront partie de ces conseils.
M. LB Pbbsidbnt. — Je crois qu'il n'y a pas lieu d'indiquer
la composition de ces conseils ; il suffit d'émettre le vœu
qu'ils soient jnstitués là où ils n'existent point.
M. CoNNizzABo {Rome). — Je suis de l'avis de M. le pré-
sident. Je crois devoir faire remarquer que, dans les paya
où il y a un conseil chaîné de la surveillance des pharmacies,
ceux-ci y sont représentés.
M. Zahni (Constantinoplé). — Je n'ai pas voulu faire de
réclame spéciale pour tes pharmaciens; mais j'estime que
leur place est parfaitement marquée dans ces commissions.
Nous ne voyons que trop souvent des conseils de salubrité
publique composés de douze membres qui renfermentà peine
un pharmacien. Or, dans plusieurs questions, et surtout dans
celles qui concernent la chimie, le pharmacien pourra jouer
un rôle assez important; c'est pourquoi, je demande qu'on
émette te vœu qu'un certain nombre de pharmaciens fassent
partie de ces conseils.
M. Cablbs (Bordeaux). — Je ne voudrais pas lais.ser pas-
ser inaperçues les paroles de M. Zanni. Il est certain que,
dans ce moment, dans certains pays, il y a, pour ainsi dire,
une entente en vue d'exclure les pharmaciens, non seulement
des conseils de salubrité publique, mais de tous les comités
scientifiques.
Il y a un groupe de personnes hostiles à l'introduction des
pharmaciens dans les laboratoires municipaux dans lesquels
l'élément pharmaceutique devrait jouer un si grand rôle.
Je me range donc à l'avis émis par M. Zanni.
D,B,t,zed.yGOO^IC
PlLSinUTION DIS DBKKlES ALIMIinAnES 567
M. GiHBVoix {Paris}. — J'ai entendu, tout à l'heure, les
conclusions du rapport et je ne crois pas qu'il y soit fait men-
tion de la composition des conseils d'hygiène ou sanitaires,
chargés de faire les analyses.
Je partage l'avis émis par M. Zanni et j'insiste loul parti-
culièrement avec lui, pour que l'élément pharmaceutique
soit représenté dans ces conseils. Il en constituera un des
éléments les plus sérieux.
Il est évident que, si on institue les laboratoires d'analyse
pour l'examen des denrées alimentaires, les pharmaciens
pourront y remplir un rôle important. Jusqu'ici ils ont fourni
an grand nombre d'hommes expérimentés qui ont rendu
d'immenses services à la science, et il en est parmi les col-
lègues ici présents qui ne seraient nullement déplacés dans
J'ai, devant moi, MM. Connizzaro, Girard, Huguet et d'au-
tres qui sont à la tête du service sanitaire de leurs localités
respectives et c'est avec orgueil que je constate que les Bau-
drimoDt, les Chevaliers, les Guibourt, les Soubeiran et bien
d'autres qui ont rendu d'éminents services à l'hygièue, sont
des pharmaciens.
Je demande donc, avec M. Zanni, que les pharmaciens
fassent partie de ces conseils, au même titre que les chi-
mistes, les analystes et les médecins.
M. CiUL^s [Bordeatix). — SI j'insiste pour que les phar-
maciens soient admis dans les conseils dont il est question,
c'est précisément à raison de cette circonstance, que les
hommes les plus autorisés en fait de recherches de falsifica-
tions, tels que les Chevalier, les Baudrimont, etc., faisaient
partie de notre corporation.
M. Connizzaro (Rome). — Je me permettrai, dans cette
question, de dire franchement mon avis ; je suis, du reste,
habitué à dire la vérité devant tout le monde.
Je suis professeur de chimie, j'enseigne la pharmacie de-
puis trente ans et je sais que les pharmaciens sont très capa-
bles pour ces expertises ; mais je crois qu'il serait dangereux
D,B,t,zed.yGOOg[e
568 TBOISIÈME AggEMBLfiB QÉlrtRlLB
d'admeUredaas les coBcIusioas la prescriptioQ qu'on veut y
introduire. Exprimez le vœu de voir les pharmaciens admis
dans les commissions sanitaires, c'est Lrès-bien ; mais ne
rendez pas difficile le vote de l'article par une disposition
qui, suivant moi, ne devrait pas y figurer.
Une mention, spéciale à ce sujet, pourra être portée à
l'ordre du jour d'une prochaine séance et alors, je me per-
mettrai de vous Taire connaître mes idées à ce sujet. Je dois
déclarer qu'en ce moment, je ne puis partager complètement
les idées qui viennent d'être émises.
J'insiste; faites une motion dans une autre séance et nous
pourrons nous mettre d'accord.
M. LB PaisiDiNT. — Je suis de l'avis de M. Connizzaro.
Nous ne pouvons pas introduire ce vœu dans les conclusioDS
d'un travail sur la répression des Ta Isiftca lions des denrées
alimentaires; la proposition de M. Zanni, appuyée par
MM. Caries et Genevoix, n'a aucun rapport avec l'objet à
l'ordre du jour. Vous pouvez l'introduire pour être examinée
dans un prochain congrès; mais, actuellement, nous devons
nous en tenir strictement aux conclusions du travail qui nous
a été présenté.
Si personne ne demande plus la parole, je vais procéder
au vote sur la septième conclusion.
— Elle est adoptée à l'unanimité.
M. LB Président. — Messieurs, nous venons de terminer
l'examen de cette grave question des falsifications des den-
rées alimentaires. Nous avons formulé des vœux qui seront
consignés au procès-verbal et transmis aux gouvernements,
comme étant l'expression des résolutions prises par le Con-
grès.
Je ne pense pas que ces importantes questions soient éluci-
dées complètement, elles se représenteront peut-être encore
ailleurs; mais je crois que nous pouvons nous applaudir des
décisions que nous avons prises, je dirai même, que nous
pouvons nous en glori&er, nous avons apporté un large tri-
but de travaux pour la solution d'une question hygiénique
D,B,t,zed.yGOO^IC
L'EnSElfiRBntnT PBAa^CffDTIQnB 569
qui, depuis plusieurs années, préoccupe, et avec raisin, la
plupart des gouvernements.
La suite de l'ordre du jour appelle la discussion du rapport
de M. De Nobele, ^nr « l'enseignement pharmaceutique. »
Avant d'ouvrir la discussion sur celte importante question,
je crois que le bureau doit vous faire connaître les commu-
nications qui lui ont été adressées, ù ce sujet, par des mem-
bres qui n'ont pu prendre part à nos débats.
M. le professeur Sloëder, d'Amsterdam, qu'un récent
deuil de famille a retenu en Néerlande, nous a priés de vous
donner lecture des considérations qu'il croyait devoir vous
soumettre.
M. le secrétaire-général voudra bien vous communiquer
le travail de M. Stoeder.
M. Vah de Vtvere, secrétaire-général. ~~ Voici les ré-
flexions que nous a adressées M. le professeur Stoëder.
L'instruction générale des peuples décide de leur avenir, comme
l'instruction pharmaceutique décide du sort de la pharmacie.
Je sais bien que cet aphorisme, que j'ai l'honneur d'évoquer, en
prenant la parole, à ce Congrès, dans la question relative à l'ensei-
gnement pharmaceutique, est presque inutile, car celle-ci a toute
votre sympathie.
Dans tous les Congrès pharmaceutiques antérieurs, il a été con-
staté que tous les pharmaciens sont d'accord pour étendre cet
enseignement, qui doit être aussi élevé que possible ; tous ont com-
pris qu'il nous incombe, comme un devoir impérieux, de réunir
tous nos elTorts pour qu'on exige, dans tous les pays, des connais-
sances approfondies et uniformes des jeunes gens qui se destinent à
pratiquer l'art pharmaceutique.
La seule place qui convienne, selon mes convictions, aux études
pharmaceutiques scientifiques, est aux universités. C'est dans ces
établissements d'instruction supérieure, où toutes les branches
scientifiques sont acquises; où la médecine, cette sœur atnée et
respectée de la pharmacie, est enseignée, que les étudiants en phar-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
M2 DEDtlËie ABBKXBLJE UËttULB
macie doivent se trouver, cAte à cdte,avec les autres candidats aux
professions libérales.
Et, en effet, ce n'est qu'au milieu de la lutLe sr.ienlilîque qu'une
science peut se développer. Ce n'est que là que les adeptes peuvent
montrer qu'ils sont dignes de seconder ceux, dont les efforts sont
constamment dirigés pour augmenter le bien-être social.
Lorsque nous aurons acquis cette condition, nous serons arrivés à
cet autre point, c'est que les connaissances préalables ne laisseront
plus rien à désirer. L'admission aux universités exige presque par-
tout une éducation liuéraire sufTisanle, et cette éducation, — je ne
crains pas de l'affirmer, aucun doute de votrepart ne peut subsis-
ter, Messieurs — est aussi indispensable de nos jours aux études
pharmaceutiques scientifiques, qu'aux éludes de la médecine, du
droit, de la philosophie, etc.
La question de savoir quel rang devait occuper l'enseignement de
la pharmacie dans l'instruction supérieure générale, a préoccupé, il
y a environ huit ans, les pharmaciens hollandais, et a donné bien de
la peine à tous ceux qui ont le droit de donner leur avis, et de
décider dans les affaires qui coucement l'instruction publique.
Avant celte époque, l'éducation pharmaceutique en Hollande
n'était que partiellement réglée, et l'enseignement théorique, par
conséquent, était donné d'une manière très imparfaite.
La loi sur l'enseignement supérievr, mise en vigueur dans mon
pays depuis 1877, a résolu heureusement la question de la manière
la plus satisfaisante. Elle a assimilé la pharmacie aux autres feicnllés
dans toutes les universités, elle a inscrit, parmi les branches
d'enseignement obligatoire, les mathématiques et la physique, et a
confié l'instruction purement pharmaceutique à un ou deux profes-
seurs, qui sont en même temps directeurs d'un laboratoire spécial.
Cet arrêté royal est apprécié de tous les pharmaciens néerlandais,
comme un événement très heureux pour le développement de la
pharmacie du pays, il est surtout important, par ce fait, que les
études littéraires, exigées des étudiants en pharmacie, sont les
mêmes que celles qui sont nécessaires pour obtenir le grade de
médecin ou de docteur en médecine.
Non seulement les études littéraires et mathématiques ne différent
paS; mais l'enseignement de la physique générale est le même. Ce
n'est qu'après le premier examen universitaire, le baccalauréat,
que l'étudiant en médecine' et l'étudiant en pharmacie commencent
leurs études spéciales.
D,B,t,zed.yGOO^IC
L^ENSEiaNBMEHT PHAMUCBDTKlnE 571
Cette disposition légale est vraiment d'une très haute importance,
et assure dorénavant à la phannacie néerlandaise une place liono-
rable parmi les proTessions scientifiques.
Le vœu que M. Petit, de Paris, a déposé à ce sujet, au Congrès de
Londres, est donc tout à Tait réalisé chez nous. L'admission anx
universités de mon pays dépend d'un examen à subir dans les gym-
nases du cours sexennal ou dans les écoles moyennes quinquen-
nales, ou d'un pareil examen littéraire et mathématique, à passer
devant une commission, nommée chaque année par arrêté royal.
Ces examens conduisent,par la voie de l'uni versité,au diplôme de
pharmacien, tandis que IVxamen final des gymnases, ou un examen
pareil, passé devant une commission nommée aussi chaque année,
donne aux étudiants le droit d'acquérir, en outre, le titre de docteur
en pharmacie. Pour obtenir ce grade, on exif^e d'eux une dissertation
inaugurale, avec dix thèses â défendre devant la Faculté. Ce dipMme
de docteur est indépendant du séjour à l'université,, et peut être
acquis en tous temps et dans toutes les universités du pays.
Les études pour les étudiants en pharmacie commencent par des
cours théoriques et pratiques de physique, de chimie, de botanique,
de zoologie et de minéralogie, donnés par six professeurs, dans
chaque uofversité. Après avoir obtenu un satisfecit dans ces bran-
ches, l'étudiant peut commencer ses études spéciales pharmaceu-
tiques, comprenant la botanique pharmaceutique, la pharmacogno-
aie, la chimie pharmaceutique, l'analyse toxicologique et biologique,
la pharmacie f^alénique et pratique. Les cours de ces diverses bran-
ches sont donnés par deux ou trois professeurs dans chaque uni-
versité.
Tous ces cours comprennent chacun une durée de deux années,
de sorte que les études complètes à l'université exigent au moins
quatre années.
Le dipMme de pharmacien n'est accordé qu'aux étudiants qui ont
subi leur examen théorique devant les professeurs de la Faculté,
chargés de leur instruction. En outre, ils doivent produire un certi-
ficat qu'ils ont suivi, pendant deux années, l'exercice pratique de la
profession.
Ces documents donnent le droit de passer le dernier examen,
purement pratique, devant une commission nommée chaque année
par arrêté royal el qui tient ses sessions, deux fois par an, dans une
des villes où se trouve une université : Leyden, Utrecht, Groningue,
Amsterdam. Ces commissions sont toujours constituées d'un
D,B,t,zed.yGOO^Ie
673 TVHSlBllB AS9BliLAB flAfSRALB
membre pour la cbiinie pbarmaceuLique, d'un membre pour la
botanique pharmaceutique et la pharmacognosie, et de deux mem-
bres pour la pharmacie.
Cet examen comprend :
a) Pour la pharmacie :
t> La lecture, la compréhension et la préparation de prescriptions
difficiles ;
%" La préparation de deux ou trois médicaments chimiques et de
deux médicaments galéniques difficiles;
3° La reconnaissance des plantes médicinales et des drogues,
ainsi que les mélimges de ces dernières. En outre, une recherche et
une préparation microscopiques.
h) Pour l'analyse chimique :
K' L'examen d'un médicament falsifié;
S* Deux analyses, l'une quantitative^ l'autre volumétrique, des
principes actifs des médicaments ;
3* Deux analyses toxicologiques, une organique et une inor-
4' Une analyse de substance alimentaire, biologique ou patho-
logique.
Cet examen dure environ quinze jours, et se tient dans un labora-
toire des universités, sous la surveillance continuelle de deux
membres du jury.
Je viens. Messieurs, de vous exposer, à grands traits, la tendance
de l'enseignement pharmaceutique, et l'étendue des examens dans
mon pays. Il est incontestable que la pharmacie uéerlandAÎse
profitera de ces nouvelles dispositions légales. Le libre exercice de
notre profession, qui existe en Hollande, sera mitigé par le lait
d'exiger de sérieuses connaissances aux nouveaux pharmaciens.
Ces exigences seront la seule et grande puissance qui pourra soute-
nir dorénavant les pharmaciens dans la lutte qu'ils auront à sup-
porter pour gagner une vie honorable et jouir d'une modeste
aisance.
Nous avoDS également reça quelques observations de
M. le professeur SchUer, de NeumUoster-Zurich, relatives à
la question de l'enseignement pharmaceutique ; les voici :
En maintenant les thèses, que j'ai eu l'honneur de présenter au
D,B,t,zed.yGOO^Ie
l'ensuonehent pbjlxmacbvtique S73
Coa(;rës de Londres, en 1881 (voir Report, etc., p. 199, 306, SIS),
sur la question des études proressionneltes, je me permets de
proposer en outre :
a} En ce qui concerne les a connaissances préalables > (maturité
pharmaceutique), < que le Congrès se déclare en faveur de l'admis-
sion équivalente, soit d'une maturité scolaire atteinte dans un gym-
nase littéraire, soit d'une maturité atteinte dans une école indus-
trielle correspondante au gymnase dans l'organisation scolaire
(y inclus la connnlssanco de la langue latine), afin de porter justice
aux talents naturels et au développement individuel des personnes
se vouant à la profession, ceci sans préjudice de la question exa-
minée dans plusieurs pays, à savoir si la maturité scolaire du
pharmacien doit être la même que celle exigée des étudiants en
théologie, en droit et en médecine? b
6/ En ce qui concerne les éludes pour les applications profession-
nelles, c que le Congrès émette le vœu, que partout où il existe des
études pharmaceutiques réglées, le programme et le plan d'études
contienne, d'une manière obligatoire ou non, des cours théoriques et
pratiques, se rapportant à la connaissance et à l'examen des denrées
et eaux alimentaires, afin de démontrer de plus en plus, aux auto-
rités comme au public, que le pharmacien est le personnage le plus
apte et qualifié à ce genre d'expertises, surtout dans les localités o(t
il n'existe point de laboratoires centraux de police sanitaire. >
L'AssocialioD Lombarde de Pharmacie nous a Tait parvenir
également un rapport sur It) limitation des pharmacies. Le
bureau considère cette question comme distincte de celle
de l'enseignement, il ne croit point qu'elle puisse élre discu-
tée en même temps que celle-ci, et il se réserve de proposer
la remise de l'examen de celte question, si elle élail soule-
vée. Toutefois, comme ce rapport est des plus Intéressant, il
en a distribué tous les exemplaires dont il pouvait disposer et
il vous prie de l'autoriser à le publier, comine anoexe, dans
le compte-rendu de vos travaux.. {Voir annexe n' XI.)
M. lbPrésidbnt. — Si personne n'a d'observatioD à présen-
ter sur la proposition de M. le secrétaire-général, le bureau
la considérera comme adoptée.
M. Vah de Vtveie, secrétaire-général. — Nous avons éga-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
574 noisitan isskiibléb oërébals
lemenlreçu quelques observations sur la question qut va se
discuter, de M. J. Colin, deGenappe.
Cet boDorable collègue voudrait que a l'accès de la carrière
B pharmaceutique ne fût permis qu'à la suite de bonnes
» études moyennes humanitaires. Toute distinction entre les
B aspirants aux universités ou écoles supérieures devrait
D disparaître, afin que toutes les branches des études sapé-
» rieures soient estimées au même degré. »
Il voudrait également « que, dans tous les pays, il fût
» créé une fatuité spéciale de pharmacie, comme il y a une
» faculté de droit, de sciences, de médecine; l'enseignement
» devrait être exclusivement réservé à des pharmaciens ou à
» des docteurs en pharmacie. »
11 demande aussi « an cours de législation pharmacea-
» tique, afin que les droits et les devoirs des pharmaciens
» soient nettement établis et expliqués et une identité dans
T» les mentions inscrites sur les diplômes; » il craint c que
> la délivrance de titres différents à ceux qui ont terminé
» leurs études pharmaceutiques, n'aient pour conséquence
» de ravaler inutilement les uns devant les autres. Il faut
» qu'il n'y ait ni inférieurs, ni supérieurs, tous pairs! Un
» examen, qui ne conférerai! aucun titre particulier, oavri-
» rail la porte du professoral aux plus dignes et aux mieux
B doués. V
M. LB PkfeiDiHT. ~ La parole est à M. Bratimoe, le premier
inscrit pour la discussion générale.
M. fiuTiHos (Athènes) donne lecture du discours ci-après :
HissiBims,
Jusqu'en 1834, l'exercice de la pharmacie et celui de la méde-
cine n'étaient régis, en Grèce, par aucune loi; chacun pouvait
exercer librement l'une ou l'aulre de ces deux proTessions et même
toutes les deux à la fois. Chaque magasin d'épiceries était en
même temps une pharmacie el chaque épicier débitail et préparait
les remèdes sans avoir aucune notion scientifique, relative à leur
préparation.
D,B,t,zed.yGOO^IC
l'eNSIIGMIIIIIT PUUUCEDTIQOB 575
La première ordonnance royale qui a trait à l'exercice de la
profession de pharmacien^ fut rendue le 7/19 décembre de l'an-
née 1834, Par cette ordonnance. Ions ceux qui voulaient doréna-
vant exercer la profession de phannacien ou de médecin, étaient
tenus de subir un examen devant les membres du conseil de salu-
brité (ou de santé), qui veoail d'être établi. Ceux-ci, s'ils jugeaient
que les récipiendaires avaient des capacités suffisantes, leur déli-
vraient un dipldme, en vertu duquel ils pouvaient exercer la pro-
fession de pharmacien ou de médecin.
Le 39 mars de Tannée suivante, parut la seconde ordonnance
royale, réglant la vente des médicaments. Cette ordonnance divi-
sait en trois classes les personnes ayant droit à la vente des médi-
caments et déterminait les différentes espèces do médicaments ou
de substances vénéneuses que chacune d'elles avait le droit de
vendre. La vente des médicaments en usage dans la pratique de
la médecine et l'exécution des ordonnances des médecins étaient
réservées aux pharmaciens. Les droguistes ne pouvaient vendre ces
médicaments qu'en gros et sans qu'ils eussent subi une préparation;
enfin, les épiciers ne pouvaient plus débiter que les substances
vénéneuses et les produits chimiques qui servent dans les arts et
l'industrie.
La même ordonnance prohibait en même temps aux pharmaciens
de donner des médicaments sans une ordonnance du médecin ; il
n'était fait d'exception que ponr quelques remèdes incffensifs in-
diqués dans un catalogue spécial; elle défendait aussi aux méde-
cins de délivrer des médicaments dans tous les endroits où il y
avait une pharmacie régulière.
Dans la mémeannée, on publia une autre ordonnance royale ré-
glant la vente des poisons. Cette ordonnance est en vigueur encore
aujourd'hui. Elle enjoint aux pharmaciens de tiarder les poisons
dans un lieu séparé et distinct, de ne les vendre que personnelle-
mont ou par rintermédiairc de leur premier aide, de tenir note
soigneusement du poison vendu, ainsi que du nom de l'acheteur,
dans un livre réservée ce seul usage; enfin, de n'en fournir à per-
sonne sans une ordonnance de médecin ou une permission de l'au-
torité locale.
Quelques années après, c'est-à-dire le 3 septembre 18iS, plu-
sieurs prescriptions détaillées sur la pharmacie de l'Etat furent
publiées, prescriptions que compléta ensuite le décret royal du
S septembre 1861.
Diàitized^yGOO^Ie
576 noisiiMB issuiléb gChébilb
Ce décret consacra le principe de la limitation dos pharmacies,
réglée d'après le nombre des habitants, de la manière suivante :
pour une population de trois mille jusqu'à six mille babitanta, il
est permis d'établir deux pharmacies; dans les localités de six
mille à trente mille habitants, il peut y avoir une pharmacie pour
chaque fraction de trois mille habitants; au-delà de (rente mille,
c'est une pharmacie pour chaque fraction de quatre mille habi-
tants. Dans le nombre des habitants relatif à l'établissement d'une
pharmacie, sont comptées aussi les populations des bourgs cl des
villages, situés à une lieu de distance de cette pharmacie, à moins
qu'il n'existe déjà de pharmacie dans ces bourgs ou villages. Le
permis d'ouvrir une pharmacie dans un village ne sera délivré
que lorsque la population comptera au moins mille âmes. Ce '!é-
cret régla également d'une manière précise tout ce qui se rapporte
à l'établissement et à l'entretien des pharmacies, il détermina les
devoirs du pharmacien, ceux de son personnel et institua l'inspec-
tion des pharmacies et des établissements où se fôit la vente en gros
des produits pharmaceutiques et des drogueries.
Ce décret fut modifié dans un sens plus sévère en ce qui con-
cerne le permis d'établir une pharmacie; ce permis était d'abonl
délivré par le préfet, mais après la révision de ce décret, l'autorisa-
tion de s'établir ne fut plus accordée que par le Hinistre de l'inlé-
rieur, sur avis du conseil de santé.
Ces stipulations, qui furent révisées, s'occupent également des
empiétements sur les droits des pharmaciens par les droguistes et
négociants de produits pharmaceutiques et par toute personne étran-
gère à la pharmacie. Ce décret, après avoir été sanctionné par le
corps législatif, fut inscrit dans le bulletin des lois de l'Etat, le
25 avril 1880.
Les prix des médicaments sont fixés, en Grèce, par le conseil de
santé; tous les trois ans, ils sont révisés. Il est défendu aux phar-
maciens de vendre les médicaments à des prix plus élevés ou plus
bas que ceux qui sont indiqués dans le tarif dressé par le conseil de
santé.
11 n'y aurait que fort peu de chose à ajouter et à retrancher aux
dispositions légales, en Grèce, relatives à l'exercice de la pharmacie
pour former un excellent corps pharmaceutique qui offrirait toutes
les garanties exigées par l'intérêt de la société. Malheureusement,
quoique les lois soient assez bonnes, il y a de multiples raisons qui
se sont opposées à une situation parfaite de la pharmacie en Grèce,
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'EHSBioHnnrr PHÀUUCEtrriQDS 577
une de ces principales raisons esl le peu de temps qui s'est écoulé
depuis que ces lois sont en vigueur.
L'étude de la pharmacie commeaça à être organisée, en Grèce, en
183a. A cette époque, une ordonnance royale du 18/30 mat, institua
une école spéciale de médecine et de pharmacie et, dès lors, tous
ceux qui voulaient s'adonner a l'exercice de la pharmacie devaient
être munis d'un diplôme délivré par cette école. Une seconde ordon-
nance royale.datée du 15/37 juillet 1838,établit une chaire de phar-
macologie à l'université nationale qui venait d'être fondée; cette
ordonnance fixa également les cours que devaient suivre les étu-
diants en pharmacie pendant trois semestres.
Par une autre ordonnance royale du 4/16mai 1Si3, il fut arrêté
qu'il y aurait à l'université une section spéciale pour l'enseignement
de la pharmacie, sou s le nom d'école de pharmacie et sous le doyenné
de la faculté de médecine.
En vertu de celte ordonnance royale, l'élève qui voulait être
admis à cette' école, devait présenter, avant son admission, des
cerliRcats prouvant qu'il avait accompli sa dix-huitième année,
qu'il avait suivi le cours au moins de la première classe du collège
(gymnase), qu'il avait fait trois ans de pratique dans une pharmacie
de l'Elat, et qu'il avait subi une épreuve préparatoire. La durée de
l'enseignement était fixée à deux ans, comme suit : 1" semestre :
physique, chimie, oryclologie (minéralogie et zoolof^ie), pharmaceu-
tique; 2' semestre : physique, chimie, géologie, botanique; 3' se-
mestre : matière médicale, toxicologie, physique et chimie;
4' semestre : pharmacologie, pharmacie, botanique, exercices phar-
maceutiques et chimiques.
Les examens sur toutes ces branches avaient lieu devant les pro-
fesseurs et le doyen de la faculté de médecine.
Les examens finis, ceux des étudiants qui y avaient satisfait,
recevaient le diplôme de l'école, après quoi ils étaient tenus à faire
encore un an de pratique dans une pharmacie ; celle année écoulée,
ils devaient subir un nouvel examen devant le conseil de santé, qui
leuroctroyait alors le permis du libre exercice de leur profession.
Treize ans après la publication de cette ordonnance royale, il en
parut une nouvelle, qui régla les études pharmaceutiques d'une
manière encore plus parfaite (34 octobre 18ii6). On exigeait de
l'aspirant è la profession de pharmacien, des notions préparatoires
plus étendues. !l fotlait avoir suivi les cours des trois classes du
collège et deux ans de pratique dans une pharmacie. La durée des
D,B,t,zed.yGOO^Ie
S78 TSOISIGHE 188BIIBL£E GtNÉHlLB
études à Tuniversité fut portée à trois ans; oulro les leçons spéciales
à leur Tacullé, les étudiants furent aussi obligés de suivre les cours
d^hlstoire générale, de mathémalhiques inférieures, d'anlbropologîe,
de psycologie, de morale el de logique.
Leurs études achevées, les étudiants avaient â subir des examens
écrits et oraux, et ceux qui obtenaient leur diplAme élaient tenus
de feire un an de pratique dans une pharmacie. Après ce nouveau
stage, ils devaient encore passer eu qu'on appelle Vexamen pratique
devant le conseil de santé. Cet examen pratique fut réglé par une
ordonnance royale, datée du 30 mai 1858. Cette ordonnance consa-
cra deux classes de permissions pour le libre exercice de la phar-
macie, l'une, dite absolue et l'autre, limitée, selon la capacité du
candidat. En vertu de la première, il pouvait exercer sa profession
où il voulait, tandis que la seconde ne lui permettait de le faire que
dans des villes do second rang.
Aujourd'hui, pour être admis à l'école de pharmacie de l'utùver^
site, i) faut présenter un dipidme de bachelier ès-lettres, un certi-
ficat prouvant un au de stage dans une pharmacie, et, enfin, subir
une épreuve écrite d'admission. L'âge du candidat n'est plus prïs
en considération.
La durée des études pharmaceutiques est de trois années révo-
lues, pendant lesquelles des professeurs spéciaux enseignent les
leçons suivantes :
Chimie générale organique ol inorganique ;
Chimie pharmaceutique;
Pharmacie ;
Pharmacologie et matière médicale ;
Botanique ;
Zoologie ;
Oryctologie (minéralogie);
Géologie ;
Physique ;
Toxicologie.
Les aspirants pharmaciens suivent le cours de philosophie, ils
travaillent pendant deux ans dans le laboratoire de chimie et font
des exercices analytiques sur des substances inorganiques et or-
ganiques, ils s'occupent pendant trois ans dans les laboratoires de
pbaruiacie. Ces exercices fui'ent fixés par une ordonnance royale du
i octobre <874.
Après avoir reçu le diplAme de l'école, ils doivent faire un stage
D,B,t,zed.yGOO^IC
L'ENSUGniURT PHAtlUCSDnQCI S79
de SIX mois dans une pharmacie ; ils subissent ensuite un nouvel
examen devant le conseil de santé, qui leur permet d'établir une
pharmacie. Il y a, comme nous avons dit, deux catégories de per-
mis, ils soDtabsotus ou limités, toutefois, ces derniers ont été abo-
lis sans décret et siiencUmement, puisque le conseil de santé ne les
délivre plus, il ajourne ceux qui ne sont pas Jugés capables d'avoir
un permis absolu et il les invile à subir un nouvel examen après
un laps de temps assez long, pour qu'ils puissent se remettre à
l'étude et acquérir les notions scientifiques qui leur manquent.
Le court résumé historique que nous venons d'exposer dé-
montre clairement que la situation de la pharmacie se perfectionne
de jour en jour, en Grèce.
Depuis le moment où la nation brisa les chaînes de l'esclavage,
aucune décade d'années ne s'est écoulée sans apporter quelque
amélioration à l'exercice de ta pharmacie et aux études qui s'y ral-
tachent. Avant l'émancipation de la nation et pendant les premières
années de la constitution, le pharmacien était le plus souvent un
praticien possédant peu de connaissances, mais insensiblement,
lorsqu'on comprit l'importance de la profession pharmaceutique,
on exigea des pharmaciens des connaissances scientifiques trés-
étenducs ; aujourd'hui, le pharmacien grec possède les mêmes con-
naissances littéraires que le médecin ou le docteur en sciences
physico-mathématiques. Il Fait à peu près les mêmes études que
le médecin et les autres docteurs en d'autres sciences. Il est donc
l'égal des autres étudiants. Néanmoins, nous pensons qu'il est temps
qu'on lui octroie également le titre de docteur, comme on l'a foit
pour les autres professions libérales. Nous avons l'espoir que nos
justes prétentions seront satisfaites, seulement, afin que les phar-
maciens soient plus digues encore de ce titre de docteur, nous
croyons pouvoir proposer qu'outre les cours des sciences qu'on
leur enseigne déjà, ils suivent également ceux de physiologie géné-
rale et d'anatomio.
Nous basons notre opinion sur le but même de la pharmacie qui
est l'étude des remèdes.
D'après nous, la pharmacie ne suit pas complètement aujour-
d'hui la voie qu'elle devrait suivre. Elle examine le remède comme
un produit chimique ou physique, elle s'occupe Je la manière dont
il faut le recueillir, le préparer, le purifier; mais elle ne s'occupe
guère de son emploi Ihéiapeutique et de sou action physiologique,
D,B,t,zed.yGOO^Ie
880 TBOlSlÈn ASSIMBLBS GEKIULB
OU, s'il s'en occupe parfois, c'est d'une maDiëre toute superficielle,
laissant ce soin à la médecine.
Nous pensons que le pharmacien ne doit pas étudier un médica-
ment,-uniquement comme un produit naturel ou chimique, mais
qu'il doit l'étudier comme spécifique contre les maladies, car c'est
comme tel qu'il intéresse le pharmacien et non point comme pro-
duit organique ou iaoï^anique. Il faut qu'il connaisse, outre la
manière de recueillir, de purifier, de préparer, de conserver les
médicaments, leurs propriétés médicinales, leur action et leur
puissance physiologique, les divers changements qu'ils subissent
pendant leur passage dans l'organisme humain et les modifica^ons
qu'il fait subir à celui-ci.
Autrefois,il n'y avait ni médecine, ni pharmacie, il n'y avait qu'un
art : c'était l'art de guérir. Cet art existe encore aujourd'hui : la
médecine et la pharmacie sont des branches de cet art etelles se sonl
séparées pour arriver d'une manière plus régulière et plus parlâite
au but que se propose cetarl.
La pharmacie, eu sa qualité de branche de l'art de guérir, doit se
rapprocher autant que possible de cet art, pour pouvoir contribuer
plus efficacement à son but. Elle y parviendrii, lorsque ses adeptes
étudieront, de plus près, le remède en relation avec Thommi- sain et
malade; mais pour pouvoir s'appliquera celte étude et la compren-
dre, il laut que le pharmacien connaisse la physiologie et la patho-
logie générale, qui, pour être comprises à leur tour, exigent l'étude
de l'anatomie périgraphique.
On nous demandera, peut-être, quelle utilité y aura-t-il pour
l'art de guérir, quand le pharmacien aura connaissance des sciences
que nous avons citées?
Nous répondrons à celle demande :
1" Que le pharmacien, lorsqu'il connaîtra le remède, ainsi que les
ohangements qu'il peut subir, et ceux qu'il pcul provoquer dans
l'organisme, se trouvera mieux en étal déjuger de la valeur de
chaque remède, il pourra aplanir les difficultés inhérentes au choix
des médicaments; il sera en état de faire des observations sur
l'action physiologique des remèdes anciens el nouveaux, et il con-
tribuera ainsi, pour une grande part, au progrès de la théra-
peutique ;
S" Qu'un pharmacien, possédant ces notions scientifiques, sera à
même de juger bien plus facilement, et en connaissance de cause,
des doses des médicaments, de leurs incompatibilités physiolo-
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'ENSEIGnEHEirr PKARMACIOTIQUB 58f
giqaes, des lapms calami sur lesquels il est obligé, ot cela
assez fréquemment, d'appeler l'attention du médecin. Nous n'enleu-
doDs pas, pour cela, faire du pharmacien un contrAleur des actes
du médecin, mais nous souhaitons, et notre souhait, croyons-nous,
sera partagé par toute l'humanité souffrante, de prévenir, autant
que possible, les erreurs qui menacent la vie de l'homme. Du reste,
personne ne niera que le pharmacien qui, lors de l'exécution d'une
ordonnance, est en état de juger la valeur thérapeutique du remède,
ne puisse souvent prévenir le mal, qu'une erreur du médecin pour-
rait causer.
Toutes ces raisons militent, pensons-nous, pour qu'au point de
vue du progrès de la pharmacie et de l'art de guérir^ de la santé
publique et de l'intérél de l'humanité, on ajoute, aux sciences
enseignées aujourd'hui en pharmacie, l'enseignement de la physio-
logie, de la pathologie générale et de l'anatoœie.
Nous concluons et nous estimons que :
1° Les études préparatoires devraient être les mêmes que celles
qui sont exigées pour les autres professions libérales et surtout
pour la médecine.
2" Le stage préparatoire dans une officine, avant les études, est
inutile. Et, en effet, il est fait d'une manière superlJcielle sans mé-
thode et l'élève n'a encore aucune connaissance.
3' Les études scientifiques à l'université devraient comprendre
quatre années. A la fin de celles-ci le candidat serait reçu docteur en
pharmacie. Celui qui voudrait exercer la profession de pharmacien
sérail obligé de faire un stage de deux ans dans une pharmacie, il pas-
serait ensuite un examen pratique pour avoir la permission d'exer-
cer ta profession de pharmacien.
Le pharmacien, formé d'après ces principes, serait instruit, ca-
pable ; il rendrait des services non seulement à la science théra-
peutique, mais il serait en élat de se rendre utile è la société toute
entière.
M. PsEBHOFBR [Vienne). — La Société générale de pharma-
cie d'Autriche présente au 6' Congrès International un vœu
qui se rapporte à l'enseignement des pharmaciens. Cette pro-
position dît qu'il est désirable qu'on exige des jeunes geos
qui se destinent à la pharmacie la connaissance des moyens
nécessaires pour analyser les produits el les boissons alimeo-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
S82 TKOlUfcHE iSBEMBLfiB liântULE
taires... et pour rechercher leurs altéralioos et leurs falsifi-
cations.
Dana notre siècle, ta vapeur, le télégraphe et tant d'autres
inventions ont eu pour résultat de rapprocher les peuples,
de faire disparaître les barrières élevées par les différences
de oaiionalité et de tangage et de réunir les hommes qui
s'adonnent aux mêmes études dans les diSërenles parties du
monde. Ce Coogrès a pour but, égaleraeot, d'arriver à une
entente, en vue des principes que nous avons tous à pro-
fesser dans l'intérêt de la santé publique.
Pour atteindre ce but, que nous poursuivons tous, la pre-
mière chose que nous devons désirer, c'est unifier l'in-
struction pharmaceutique.
Je ne veux pas faire de cette question l'objel d'un long
discours; elle s'impose par elle-même. Je me bornerai à
quelques mots, pour appuyer la proposition de la Société
pharmaceutique d'Autriche, proposition qui est relative à
l'enseignement de l'une des branches les plus importantes de
notre éducation professionnelle.
Il faut avouer que les produits qni servent à l'alimentation
des hommes et des animaux se comptent avec peine. Ils sont
innombrables. Nous ne devons pas nous étonner que la falsi-
fication fasse chaque jour de nouveaux progrès. Mais on
n'est pas suSisamoient armé pour combattre les sophistica-
tions. Il convient que l'étude des moyens prophylactiques
pour empêcher ces fraudes soit l'objet de notre sollicitude cl
de nos constantes recherches. Il faut, pour combattre le mal,
qu'une entente s'établisse. J'ai été heureux de voir que le
comité organisateur du Congrès avait pris la résolution de
mettre cette question a l'ordre du jour de nos délibérations.
Nous avons pris, hier, d'heureuses résolutions; mais, pour,
faciliter leur mise en pratique, je demande que tous les
pharmaciens soient en mesure de faire des analyses des den-
rées alimentaires et des boissons.
Dans la capitale de l'empire d'Autriche, il existe des labo-
ratoires publics et privés qui sont chargés des investigations
D,B,t,zed.yGOOgle
L'nnEHHimiiT pnisiuCEimQiiB 583
nécessaires pour constater la pureté des substances alimen-
taires. Le public peut toujours &'y rendre, aQn de se convain-
cre de la bonne qualité des marchandises qui lui sont offertes
en vente.
Mais il est, dans l'empire d'Autriche, bien d'autres loca-
lités, notamment dans les campagnes, oii ces laboratoires
n'existent pas. Eh bieni il faudrait que le public du ces loca-
lités pût s'adresser au premier pharmacien venu de l'endroit,
afin de lui demander, le cas échéant, de faire ces analyses.
Cela ne peut pas se faire aujourd'hui, soit que les pharma-
ciens manquent de connaissances nécessaires, soit qu'ils
n'aient pas les appareils ad hoc. Il serait désirable que par-
tout on instituât des cours, pour permettre aux pharmaciens
de pratiquer des analyses.
Des cours de ce genre ne pourraient que favoriser leur
instruction, ils auraient, en outre, cet avantage — comme
les études seraient les mêmes partout — de permettre aux
pharmaciens de se rendre à l'étranger, de se familiariser
avec les tangues étrangères, et de provoquer une émulation
très utile, au point de vue général.
J'insiste donc pour que les pharmaciens reçoivent tous un
enseignement dans le sens indiqué par la Société de pharma-
cie d'Autriche.
Je crois pouvoir me borner à ces quelques mots et je me
plais à espérer qu'ils seront bien accueillis par l'assemblée
devant laquelle j'ai eu l'honneur de parler.
M. ScBLossBR (Vienne) prend la parole et donne lecture du
discours suivant :
Hkssieuks,
Le comité d'organisation du 6' Congrès intemalional pharmaceu-
tique a soumis, aux délibéraLions de cette réunion, la question des
éludes pharmaceutiques. Cette queslioQ me semble en renfermer
une autre qui mérite également d'attirer votre attention. Je veux
parler de la création, dans tous les pays représentés ici, du grade de
docteur en pharmacie, comme nous l'avons en Autriche.
zed.yGOOglC
J
584 IBOISlblE ASSKMBLtl GBnSBALt
Permeltez-moi de vous exposer brièvemeitt \es raisons qui m'ont
déUirminé à foire cette proposiMoQ. Je crois qu'il serait conforme à
la dignité de notre profession, que nous fussions mis sur le même
pied que ceux qui exercent la médecine, le droit, etc., et je pense
qu'on atteindrait ce but en nous donnant la possibilité d^acquérir le
litre de docteur en pharmacie.
Je parle spécialement du doctorat en pharmacie, et non de celui
en philosophie, parce que ce n'est qu'avec le grade de docteur en
pharmacie qu'on pourrait obtenir ce caraclére spécial, qui n'est point
attaché à celui de docteur en philosophie. Ce dernier, en effet, peut
s'obtenir par des études qui ne sont nullement on rapport avec la
pharmacie.
Il est indéniable que ce grade aurait une grande importance pour
notre profession, il permettrait d'apprécier à leur juste valeur nos
connaissances scienliËques et nos études spéciales, aussi je vous
prierai de réfléchir sérieusement sur cette question.
Aujourd'hui que les progrès scientifiques se produiseot dans une
proportion iDconnue jusqu'ici dans toutes les sphères de l'activité
iotellectuelle; que les connaissances exigées s'étendent de plus en
plus; que, nous aussi, nous sommes animés du désir de réorganiser
le plan de nos études, afin de former des jeunes pharmaciens
instruits dans toutes les branches de la pharmacie moderne, je pense
que la mise en exécution de ce projet ne rencontrera pas des obsta-
cles insurmontables.
On a l'intention d'exiger des aspirants pharmaciens une con-
naissance plus approfondie de l'analyse des denrées alimentaires, de
la chimie pathologique et légale. On prolongera même, peut-être, la
durée des études. Je ne puis que me rallier à ces propositions.
Cependant, il me semble que l'on devrait limiter 6 la connaissance
de la pharmacie proprement dite, les sciences, que l'on exige du
simple pharmacien, attendu que le plus grand nombre des étudiants
ne possède pas les moyens nécessaires pour aller au-delà. Que l'on
réserve un ensemble d'études plus étendues à ceux qui veulent
agrandir le champ de leur savoir et qui ne reculent point devant les
sacrifices d'argent et de temps.
Dans certains pays, maints jeunes gens, dans le but de présenter
au public une preuve de la supériorité des études qu'ils ont faites,
ou désireux de posséder un titre qui leur donne du relief aux yeux
du monde, vont chercher dans les facultés de philosophie ou de
sciences, le grade de docteur, que l'école de pharmacie leur refuse.
D,B,t,zed.yGOO^IC
L'ERnumONT PBjLHMACIDTIQOB 9SS
Ils y font des travaux parfois importaDts pour les progrès de [a
science. Que ne leur doune-t-ou l'occasion d'en feîre autant dans la
pharmacie, en y créant un doctorat spécial dont on obtiendrait
le diplâme, en se livrant à des recherches et à des études
équivalentes au moins à celles qu'on exige du docteur en philo-
sophie.
L'importance des analyses alimenlaires augmente de jour en jour,
l'hygiène et la santé publique attirent de plus en plus l'attention des
gouvernements; ne serait-il pas rationnel de diriger vers ces
sciences les pharmaciens dont les éludes actuelles servent déjà
de base aux connaissances qu'exigent l'hygiène et la recherche des
folsificatioDS ?
Voici, à mon avis, ce que l'on pourrait exiger du candidat au
doctorat en pharmacie :
Certificat constatant l'achèvement complet des cours d'un gym-
nase, tel qu'on l'exige de tous ceux qui veulent être admis aux
hautes écoles. Un certificat constatant l'achèvement des études
pharmaceutiques. La fréquentation, pendant deux ans, des cours
d'analyse des denrées alimentaires, de chimie pathologique et
légale, de chimie analytique spéciale, de pharmacie galéni-
que, etc., etc.
Après avoir rempli ces conditions, le candidat serait soumis à
un examen rigoureux, pratique et théorique, dans lequel il don-
nerait la preuve d'une connaissance approfondie de toutes les ma-
tières exigées.
On obtiendrait ainsi des docteurs en pharmacie qui, incontesta-
blement, seraient en état de se rendre plus utiles h leurs sembla-
bles, que les pharmaciens qui auraient acquis le dipldme de doc-
teur en philosophie ou en sciences.
Les gouvernements ne manqueraient pas d'accepter la compé-
tence de ces docteurs dans toutes les questions hygiéniques et de
leur confier des fonctions qui, jusqu'à ce jour, ont été occupés
soit par des médecins, soit par des chimistes techniques ou par
d'autres personnes. De plus, on ouvrirait de celle manière aux doc-
teurs en pharmacie, la voie du professorat dans les sciences phar-
maceutiques ou naturelles.
C'est surtout aujourd'hui que le public croit à tort que le phar-
macien abandonne le chemin delà science pour se mercantiliser,
queje crois le moment opportun pour la création de ce docloratet
je verrais dans la réalisation de ma proposition, un témoignage de
D,B,t,zed.yGOOg[e
S86 noisitiB ASSKMtun girbiau
la confiance et de la bienveillance que les gouveroemenls de tous
les pays ont toujours montrées envers notre profession.
M. GosBFFROT {Vienne). — Dans le rapport qui nous a été
présenté au sujet de reoseignemenl pharmaceutique, nous
avoDs trouvé des documents sur l'instruction qu'on donoait
aux élèves en pharmacie dans la plupart des pays représen-
tés au Congrès, mais avons été surpris de n'y trouver aucun
renseignement qui se rapporte à rAutriche-Hongrie; je ne
sais pas pourquoi ce pays n'est pas cité dans ce travail.
Je n'ai pas l'intention de faire ici l'historique de la phar-
macie autrichienne, ni de fournir à ce sujet des explications;
je me bornerai à faire remarquer que l'éducation pharma-
ceutique, en Autriche, est à peu près la même que dans les
autres pays.
M. LB Pmsjmht; — Je ferai remarquer à M. Godeffroy
que, si on a omis de parlai* de l'Autriche dans le rapport, la
cause en est que nous n'avons pas reçu de documents venant
de ce pays.
Nous avions demandé, par la voie diplomatique, des ren-
seignements aux gouvernements de tous les pays civilisés.
Ceux-ci noua sont parvenus assez tardivement et, jusqu'ici,
certains d'entre eux nous font encore défaut. De ce nombre
sont précisément : ceux relatifs à l'Autriche, à la Roumanie,
à la Suède et à la Norwége.
Nous espérons que ces pays nous fourniront sous peu les
textes des lois qui régissent l'enseignement pharmaceutique
chez eux. Nous avons dressé, à cet effet, un formulaire uni-
forme et, je dois le déclarer, nous n'avons qu'à nous louer
de l'accueil qu'on a feit à notre questionnaire.
Lors de la publication du compte-rendu général du Con-
grès, M. le rapporteur aura soin d'introduire, dans son rap-
port, les documents qui nous font encore défaut et de le
compléter ainsi. En attendant, un membre du Congrès pour-
rait, pour chacun de ces pays, nous fournir quelques indica-
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHARMICRDTIQDE 587
tioDsécourlées; elles seraient de natures abréger les dis-
cussions et nous feraient gagner du temps.
M. De Nobblb (Gand]. — Gomme vient de le dire M. le
président, il ne m'a pas été possible de donner des rensei-
gnements plus complets sur l'Autriche, pour ce motif très
simple, qu'aucun document ne m'est i>arveou en temps utile,
pour pouvoir en donner des extraits.
L'Autriche n'est pas seule en relard. J'ar dû faire des em-
prunts au travail du docteui' Mullcr, du Danemark. Je lui ai
pris les éléments nécessaires à l'appréciation de ce qui se
passe en Suède et Norwége et encore n'ai-je pu le faire à
temps. Comme M. leprésident vient de le déclarer, j'aurai
soin, pour le compte-rendu des travaux du Congrès, de
concenlrer autant que possible ces documents étrangers. Si
ces Messieurs veulent nous faire l'honneur de nous donner
des détails sur ce qui se passe daus leurs pays respectifs,
nous serons heureux d'en tirer profit.
Il ne faut pas perdre de vue que ces omissions ne penveot
être imputées qu'aux étrangers qui ne nous ont pas réponda
jusqu'ici.
M. Zahni {Constantinople) donne lecture du discours sui-
vant :
HlSSIlUKS,
En ma qualité de représentant de la pharmacie oltornsoe et d'ex-
membre du conseil de l'Ecole régionale de médecine, je croia de-
voir remplir un devoir, en remerciant mon confrère, H. De Nobele,
d'avoir donné des renseignement très eomplels sur l'enseignement
de la pharmacie dans mon pays.
Il est, en efielj étonnant qu'on ignore généralement, en Europe,
les efforts que nous déployons, chez nous, pour augmenter la con-
sidération due à la pharmacie,surtout depuis qu'un souverain, doué
de précieuses qualités morales, guide les destinées de la Turquie.
Pour compléter l'exposé de M. De Nobele, j'engagerai le comité à
publier les différentes brochures et le manuscrit que j'ai eu l'hon-
neur de lui Caire parvenir dès lo début du Congrès. Ce manuscrit,
34.
D,B,t,zed.yGOOg[e
588 TKOlSIbKE ASSEMBLEE fiÈNlUU
qui constitue le nouveau projet de réglementation des pharmaciens
en Turquie, renferme toutes les questions qui ont été discutées
plus tard au sein du conseil médical ottoman.
Nons n'avons pu, il est vrai, parvenir à limiter le nombre des
pharmaciens; mais nous avons établi certaines restrictions à leur
multiplication (voir le nouveau règlement qui vient d'être sanc-
tionné). II n'y a plus qu'une espèce de pharmaciens; le titre de pre-
mière et de deuxième classe est aboli, depuis deux ans, cbez nous.
Le nouveau conseil supérieur de salubrité publique vient d'élabo-
rer aussi un règlement spécial pour les droguistes et les herboristes.
Cette mesure était d'autant plus indispensable, qu'il était sévère-
ment défendu au pharmacien de débiter des substances toxiques,
tandis que les aktars (espèce d'herboristes) et le.i marchands du
Bazar Egyptien de Constantinoplo (Missio-Tscharsisi), vendaient
impunément des kilos de sublimé corrosif, de sulfure d'arsenic, etc.
Je regrette qu'un malheur de famille, qui m'a frappé au mois
d'avril, m'ait empêché d'activer mon travail sur le passé, le présent
et l'avenir de la pharmacie ottomane, que je pensais présenter au
Congrès. Un fait incontestable, c'est que, grâce à l'initiative de
S. M. I. le Sullan, à l'énergie incessante du médecin en chef de
S. H. 1. le D' Ma vTozhén y-Pacha qui appartient h la Faculté de
Vienne, et grâce aussi aux efforts zélés du conseil médirai de Con-
alantinople, placé sous la haute direction du docteur Harco-Pacba
et sous la présidence du colonel D' Ferdinand-Bey, qui ont été favo-
risés de l'appui puissant de S. E. Etheux-Pachaj ministre de l'inté-
rieur, les questions qui concernent l'hygiène et l'enseignement
médico-pharmaceutique^ ont subi, ces dernières années, des ré-
formes radicales chez nous. {Très-bien. Applaudissements.)
Il est regrettable que, d'une part, certaines stipulations, insérées
dans les traités de commerce conclus entre les puissances euro-
péennes et la Sublime-Porte, présentent des inconvénients relatifsà
la dignité et à l'exercice professionnel et que, d'autre part, le grand
désaccord qui règne dans le corps pharmaceutique de Constantî-
nople, empêchent parfais les autorités médicales de faire mettre en
pratique des règlements qui ne laissent, au point de vue théorique,
rien à désirer. Ces difficultés existent, du reste, plus ou moins par-
tout : ce sont ces motifs qui nous guident à demander au 6' Congrès
de pharmacie, qui est réuni aujourd'hui à Bruxelles, capitale de
ce beau pays industriel de Belgique, sous la haute protection d'an
souverain éclairé et ami des sciences, qu'il soit institué une com-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
L'ENSEIGNBlBnT PHiKM ACBDTIQUB 589
mission iDlemationale qui aurait pour mission d'étudier un projet
d'entente interuationale pour la police médicale et pour l'enseigne-
ment pharmaceutique. Le projet de H. De Nobele servirait de base
à l'examen de cette seconde partie de son travail.
M HuGVKT [Clermonl-Ferrand] prononce l'allocutioD sui-
vante :
Uessieors,
Les occupations journalières du praticien lui permettent diffîcile-
menl de s'occuper des questions d'enseignemeat pharmaceutique,
et surtout de ce qui se passe à l'étranger à cet égard : je suis prati-
cien, c'est vous dire que je viens do plaider les circonstances atté-
nuantes pour mon ignorance touchant ce qui se passe hors de la
France au sujet de nos chères études; vous trouverez sans doute
qu'il est téméraire, dans ces conditions, d'aborder au sein d'un con-
grès international la discussion d'un pareil sujet, mais j'espère que
vous m'excuserez en raison de mon grand amour de notre profes-
sion, et de la brièveté avec laquelle je vais essayer de vous exposer
mes quelques idées.
Avant d'aborder les études pharmaceutiques, le candidat doit être
muni du diplôme de bachelier (ou de l'équivalent). Avant de com-
mencer son stage, il subira un examen d'aptitude spéciale devant
un jury indépendant, c'est-à-dire ne iàisant pas partie d'une école
de pbarnaacie .
A la suite de cet examen, le candidat fera trois ans de stage, dont
un, au moins, chez un pharmacien de première classe, dans le cas
où il y aurait plusieurs classes de ces praticiens. La qualité du
stage serait vériUée par un examen sérieux de validation : l'élève
pourrait alors commencer sa scolarité.
La scolarité durerait trois ans et serait essentiellement basée sur
ce principe, que, pendant toute la durée des études, la même
science serait toujours enseignée à l'élève par le même professeur.
Trois séries de professseurs seront donc nécessaires, puisque la
durée des éludes sera de (rois années.
Les professeurs seront nommés au concours, et outre tes divers
titres scientifiques que vous croirez devoir exiger d'eux, ils devront
avoir faitde la pharmacie pratique pendant dix ans.
Les candidats subiront leurs examens devant un jury spécial,
D,B,t,zed.yGOOg[e
S90 noisikn assbhvlu csibbau
îndépeDdant des écoles et du personnel enseignaat, et recruté en
partie parmi les anciens professeurs, en partie parmi les pharma-
ciens de première classe s'élant distingués par leurs travaux.
Les examens définitifs seront au nombre de quatre : le premier
roulera sur la pharmacie, la physique et la chimie; le second sur les
sciences naturelles; le troisième consistera en épreuves pratiques
et naturelles et en essais de produits médicamenteux; enfin le qua-
trième portera sur la soutenance d'une thèse dont le sujet devra se
rattacher directement à la pharmacie.
Les modifications à apporter au programme des baccalauréats sont
en ce moment à l'étude en France. Nous sommes, pour notre part,
partisan d'un seul baccalauréat : naturellement, il serait bien diffé-
rent de ceux qui existent en ce moment : l'étude des langues
vivantes et des sciences y occuperait une place importante; on
apprendrait suffisamment de grec et de lalin pour bien posséder les
étymologies et les racines, mais là se bornerait l'élude des langues
mortes. Est-ce à dire pour cela que nous niions l'utilité des éludes
littéraires? Point du tout, mais nous modifions ces études conformé-
ment à l'esprit de notre siècle, siècle positif, utilitaire ; nous croyons
qu'il sera plus utile aux jennes gens d'approfondir l'étude des
langues anglaise et allemande que celle des langues mortes ; et si
l'on nous reproche de vouloir faire disparaître l'étude de ces der-
nières, nous répondrons :
1" Que nous les conservons dans notre baccalauréat, mais en lenr
consacrant moins do temps;
i* Que ces langues seront étudiées plus à fond par les jeunes
gens, qui, se destinant à des carrières littéraires, auront à subir un
examen d'aptitude spéciale dont les langues mortes, l'histoire et la
géographie constitueront les bases principales. ,
Pour notre baccalauréat unique, je demanderais, en fait de
sciences : l" pour les mathématiques : l'arithmétique, la géométrie,
des notions d'algèbre ; 2° pour les sciences physiques et naturelles :
des notions pratiques, apprises expérimentalement.
Les candidats subiraient normalement cet examen, vers l'âge de
seize à dix-sept ans.
Pendant un an, le candidat aux études pharmaceutiques prépa-
rera son examen d'aptitude spéciale : cet examen roulera sur les
sciences physiques et naturelles et sur les mathématiques (géo-
métrie avec les courbes usuelles, algèbre él^entaire, trigonomé*
trie, notions de mécanique).
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'iHsusimunT puiucsirnQiiB 591
Quels avantages ne retirerons-nous pas de cet examen d'aptitudel
Coctinuellement, nous recevons, dans nos officines, des jeanes gens
incapables de résoudre une règle de trois^ et de comprendre la
moindre des réactions chimiques : dans ces conditions, le stage
leur est pénible, ennuyeux, parce qu'ils ne comprennent rien à ce
qu'ils Tont, et que, manquant des éléments, ils ne peuvent saisir les
explications qui leur sont Tournles. Avec l'ordre de choses proposé,
l'élèveen pharmacie devrait, en trois ans, apprendre plus et mieux
qu'autrefois en six années. Quelle garantie, quelle sécurité, el pour
le pharmacien et pour le public! Nous ne verrions que bien rare-
ment de ces accidents produits par la présomption, par la confiance
en eux-mêmes qu'ont les approntis ; présomption et confiance d'au-
tant plus grandes^ qu'ils sont plus ignorants et qu'ils comprennent
moins les difficultés si nombreuses de la pratique pharmaceutique.
L'institution de l'examen de validation de stage a été trop uni-
versellement approuvée, pour que nous ayons besoin d'en faire res-
sortir ici les avantages : qu'il nous soit cependant permis de Tormu-
1er quelques observations sur la manière dont se passe actuelle-
ment cet examen. Le président du jury est souvent trop porté à
foire dominer le cdté scientifique : il oublie que cet examen est es-
sentiellement destiné à s'assurer que le stage a été fîiit et bien fait,
et qu'un jeune homme peut ignorer le nom d'une famille de plantes,
sans être, pour cela, un grand coupable ; manipulations et outil-
lage pharmaceutique : voilà le fond de l'examen. Qui n'est pas pra-
ticien, l'oublie trop aisément.
Passons maintenant à ta scolarité.
Le personnel enseignant se compose do :
4" Trois professeurs de chimie A. B, C;
2" Trois professeurs d'histoire naturelle D. E. F,;
3° Deus professeurs de pharmacie G. H.;
4' Un professeur de physique I.
En hiver comme en été, nous avons, par semaine, deux cours de
chimie et sis heures do travaux pratiques, dirigés par le professeur
en personne, aidé de sous-chefs de travaux pratiques ; les manipu-
lations devront être essenUellement )a répétition, le contrôle des
cours.
Il en sera de même pour l'histoire naturelle : deux cours par se-
maine et six heures de travaux pratiques.
Le cours de pharmacie ne se fera que pendant les deux der-
nières années.
D,B,t,zed.yGOOg[e
S9S
naSlÈIIB ASSEMBLtS GtXSlUB
La physique, moins immédiatement utile pour les pharmaciens
et déjà étudiée pour l'examen d'aptitude spéciale, sera travaillée
en première année.
Nous aimerions assez que tous les cours eussent lieu de huit à
neuf heures du matin, et les travaux pratiques de neuf heures à
midi. Les soirées resteraient complètement libres, ce qui permet-
trait aux élèves de rédiger les notes prises le matin, et de préparer
tes cours du lendemain.
Le tableau suivant représenterait le programme dea cours dans
les conditions sus-indiquées :
ANNÉE 1884
1"iIfflfiB
S" ASKSB
3"*A«!rtE
Lundi
Chimie. Prof. A.
Chimie. Prof. B.
Chimie. Prof. C.
Mardi
Hist. nat. Prof. D.
Hist. nat. Prof. E.
Hist. nat. Prof. P.
Mercredi
Physique Prof. I.
Pharmac. Prof. G.
Pharmac. Prof. H.
Jeudi
Coranïe le lundi
Comme le lundi
Comme le lundi
Vendredi
r.omme le mardi
Comme le mardi
Gomme le mardi
Samedi
Comme le merc.
Comme le merc.
Comme le merc.
ANNÉE 1885
1"11(BÉI
2™ANSÉB j 6™ umtE
1
Lundi
Chimie. Prof. C.
Chimie. Prof. A. Chimie. Prof. B.
Mardi
Hist. uat. Prof. F.
Hist. nat. Prof. D. Hist. nat. ProL E.
Mercredi
Physique Prof. \.
Pharmac. Prof. H. Pharmac. Prof. G.
Jeudi
Comme le lundi
Comme le lundi Comme le lundi
Vendredi
Comme le mardi
Comme le mardi Comme le mardi
Samedi
Comme le mercr.
Comme le merc. Comme le mercr.
ANNÉE 1886
1" ÂNIfÉB
2-4mt*E
3-AIWÈE
Lundi
Chimie. Prof. B.
Chimie. Prof. C.
Chimie. Prof. A.
Hardi
Hist. nal. Prof. E.
Hist. nat. Prof F.
Hist. nat. Prof. D.
Mercredi
Physique Prof. 1.
Pharmac. Prof. G
Pharmac. Prof. H.
Jeudi
Comme le lundi
Comme le lundi
Comme le lundi
Vendredi
Comme le mardi
Comme le mardi
Comme le mardi
Samedi
Comme le mercr.
Comme le mercr.
Comme le mercr.
Je vous vois déjà, me demandant ce que je fois d'une foule de
sciences nouvellement introduites dans nos programmes : miné-
ralogie, cryptogamie, toxicologie, cours d'analyse, etc., etc.
Ha réponse est des plus simples :
D,B,t,zed.yGOOg[e
PBiBMACEUTIQlIS o93
Ces nouvelles chaires, créées le plus souvent pour placer un pro-
fesseur, ne demandent qu'à rentrer dans le giroq maternel. La mi-
néralogie n'intéresse le pharmacien que comme source de produits
chimiques : elle sera éludiée eo chipiie; de même pour l'hydrologie
et la toxicologiL', dont tout rinléri>t pour nous se l'apporte au cAté
analytique; de mémo pour la cryptogamio, qui sera étudiée à sa
place en histoire naturelle.
Avec les programmes actuels, on voudrait que chaque étudiant
eàt, à lui seul, autant de connaissances que tous les professeurs
réunis, qu'il Tùt un spécialiste en chaque science; c'est demander
l'impossible I
Quel est aujoud'bui le râle du pharmacien dans la société?
Peut-il, maintenant que l'industrie marche de Tront avec la science,
avoir la prétention de répondre à toutes les questions qui peuvent
lui être posées'? Non, mille Tois non.
Son râle, c'est d'être l'esprit généralisa tour, le savant modeste,
dont les connaissances générales seront sufTisantes pour lui per-
mettre de comprendre l'ensemble de toute une branche industrielle,
et qui, pour les détails, saura s'adresser aux spécialistes compé-
tents.
C'est au collëgo do France, développé, agrandi, aux savants non
ofificiels et d'autant plus méritants, qu'il appartient de creuser la
science jusque dans ses plus proTonds replis, et de grouper en fais-
ceaux compacts, en corps de doclrine, les découvertes isolées.
Nos professeurs d'école sauront extraire la quintessence de ces
travaux, et en présenter, sous forme assimilable, les parties utiles
à nos jeunes gens, qui eus, seront chargés d'en être les vulgarisa-
teurs et [os dispensateurs.
Dans ces conditions, nos élèves continueront à porter haut et
ferme le drapeau de la profession des Schèele, des Dumas, des
Berthelot.
Au pharmacien instruit, revient une large place dans tes conseils
d'hygiène, dont, par oubli ou malveillance, on a tenté de l'exclure.
Voyons, d'autre part, les avantages et les inconvénients du ays
tème que je préconise.
Unité de direction dans les études : tel est le premier bénéfice
que les élèves retireront de l'application de notre système.
Que se passe-t-il actuellement en France?
La chimie est enseignée :
1" Par le professeur de chimie minérale ;
D,B,t,zed.yGOOg[e
S94 TROISifiU IBSBMBIÉI fltlfÉUU
S° Par le proresseur de chimie organique ;
3* Par le professeur de toxicologie;
4* Par le professeur de chimie analytique ;
5* Par les chefs des travaux pratiques.
II est bien entendu que les professeurs de minéralogie, d'hydro-
logie, de pharmacie, ne peuvent se dispenser do paHer de chimie.
Or, chacun en parie de manière difTérenU : les uns sontéquiva-
leotistes, les autres atomistes. Parmi les premiers, nous distin-
guons encore les unitaires et les dualistes.
Gomment Télève peut-il se recounallre au milieu do cette con-
fusion des langues?
Chaque professeur fait à peu près son cours complet en un an;
cependant une année, il insistera un peu plus sur une question el,
l'année suivante, sur une autre; malgré cela.l'élève qui a suivi con-
sciencieusement le cours de sa première année, s'aperçoit bientdt
qu'il n'entend que répéter ce qu'il a déjà appris l'année précé-
dente, et, dès ce moment, il évite le cours avec soin.
Le professeur se répétant chaque année, finit par devenir, mal-
gré lui, un véritable phonographe ; il se surprend, prononçant la
même phrase, à la même heure, avec la même intouatioD; lui-
même en conclut que, pour en arriver là, il est inutile de beaucoup
travailler, et aussi bien il se repose.
Avec le système de trois* années de cours professés par le mémo
professeur aux mêmes jeunes gens, tous ces inconvénients dispa-
raissent : aucune partie de la science ne sera oubliée ; le temps
sera suffisant pour tout approfondir, et le cours étant nouveau
chaque année pour le professeur, il lui sera dilBcile de le bire
négligemment.
Les professeurs seront chargés de la direction efiecUve, réelle
des travaux pratiques; alors, les élèves n'entendront plus bUmer
aux travaux pratiques tel procédé qu'ils ont entendu préconiser au
cours ; mais, pour cela, i l faudra que le professeur, avant d'énoncer
un fait, l'ait vérifié ; il ne lui suflira plus de lire un ouvrage et de
répéter au cours du lendemain ce qu'il a lu la veille ; chaque pa-
role tombée do sa bouche sera recueillie par des oreilles attentives
et vérifiée aussitêlaprès, en sa présence.
De ce jour, les chaires scientifiques ne seront plus transformées
en chaires littéraires, el le meilleur professeur ne sera plus celui
dont la parole sera la plus harmonieuse, mais celui qui, ayant
D,B,t,zed.yGOO^IC
L'iHSIIfilllHIflT PHAlHAClUnQCB 596
avancé des propositions, en démontrera expérimentalement la vé-
racité.
Et, dans ces conditions, n'aurons-nons pas aussi rendu service
à la science? Tous les jours, on voitéclore dans les journaux de
prétendues découvertes que personne ne contrdle ; avec notre nou-
velle organisation, le cour étant complet, les travaux pratiques le
seront aussi, et nous aurons là un moyen de contrôle précieux qui
coupera les ailes à bien des canards.
On nous objectera que tous les professeurs ne se vaudront pas,
et que les élèves délaisseront certains cours (car noas ne pré-
tendons pas obliger les jeunes gens à suivrre la série de leur
année).
Notre réponse est focile : si un trop grand nombre d'élèves sui-
vait les mêmes cours^ les travaux pratiques, moins surveillés, de-
viendraient moins fructueux pour les jeunes gens. En outre, la
crainte de voir les élèves les abandonner stimulera le zèle des
professeurs et les obligera à feire de leur miedx.
Enfin, si, pour une cause ou pour une autre, la disproportion
d'élèves entre les difTérents cours était trop forte, on pourrait dis-
poser les jours de coui's, de manière à ce que les jeunes gens fus-
sent obligés d'adopter une série et ne pussent, par exemple, sui-
vre le cours de chimie de la première année et le cours d'histoire
naturelle de la seconde. Il serait bien étrange que toute une série
de professeurs fbt mauvaise, et que les qualités des uns ne compen-
sassent point les débuts des autres.
On trouvera^ eut-étre rigoureux d'exiger de nos professeurs dix
ans de pratique pharmaceutique : vous pouvez, si vous le jugez
convenable, diminuer ce laps de temps ; mais nous croyons que
celte mesure présente deux grands avantages :
Le premier, et ce n'est pas le moindre, c'est de ne laisser arri-
ver an professorat que des praticiens ayant sérieusement mis
la main à la pdte ; veuillez-nous passer cette expression vulgaire,
mais qui rend bien noire pensée.
Le second sera d'éloigner de nos écoles les ambitieux qui ne
voient autre chose dans nos chaires que l'argent et l'hoaneur
qu'elles rapportent, et se préoccupent fort peu de donner un en-
seignement se rapportant de près ou de loin à l'étude de la phar-
macie.
Jusqu'ici, nous ne nous sommes pas occupés de la question des
D,B,t,zed.yGOOg[e
S96 TROtSifeME ASSEMBLAS CUIBBALB
agrégés. Elle me paraît très simple; l'agrégation sera mise au con-
cours et l'agrégé nommé sera le préparateur, le chef des travaux
pratiques, le suppléant, l'aller ego du professeur.
Les élèves subiront leurs examens devant un jury spécial, in-
dépendant du corps enseignant ; nous éviterons ainsi bien des ac-
cusations de partialité. Les examinateurs auront à cœur de passer
en revue tout le programme, et de ne pas tourner dans un cercle
formé par un nombre trop restreint de questinns; de celle ma-
nière, nous ne verrons plus réussir des élèves dans leurs exa-
mens, grâce à une statistique bien faite sur le nombre de fois que
les professeurs posent la même question.
L'inspection des pharmaciens doi(r«IIe se rattacher à l'enseigne-
ment pharmaceutique ou en être distincte? mais, d'abord, l'inspec-
tion doit-elle exister?
Pour nous, il n'y a pas d'hésitation ; elle n'est pas seulement
utile, elle est indispensable : on invoque contre elle la liberté, l'in-
sulte (^ileà la dignité professionnelle.
La liberté! la comparaison suivante empruntée à M, le professeur
Perrens, de la faculté de Bordeaux, me semble ici la meilleure des
réponses : a Un parapet, un pardo-fou sont » (au même titre que
l'inspection) a attentatoires à la liberté du public, ils ont pour but
s de le protéger, mais peuvent, à un moment donné, gêner sa li-
» berté, s'il veut se précipiter dans la rivière ou passer par la
La dignité professionnelle! Depuis longtemps déjà, nous sommes
inspecteur dos pharmacies, et nous ne nous rappelons pas avoir
vu un seul pharmacien sérieux, honnête, consciencieux, se préoc-
cuper de la visite du jury et la trouver mauvaise II n'en est pas
assurément de même pour ceux dont les produits ont tout à crain-
dre d'un examen attentif. Pour ceux-ci, l'inspection et les inspec-
teurs n'attentent pas moins à leur dignité, que la gendarmerie el
les gendarmes n'attentent à la dignité des voleurs.
Le public peut-il être juge de la qualité des médicaments?
Peut-il, lorsqu'il vient d'acheter une potion ou une pommade d'un
emploi urgent, les faire analyser avant de s'en servir? Est-il né-
cessaire de répondre à une telle question?
Comme nous, vous serez partisan de l'inspection, et non pas
d'une inspection légère, anodine, mais d'une inspection sérieuse
et approfondie. Le public est on droit do la réclamer de l'admiois-
D,B,t,zed.yGOO^IC
l'eNSEIGNBMENT PBIUUCKUTIQDB 597
tratioD : elle sera ud véritable bienfoil pour le pharmacioD cod-
sciencieax^ qu'elle débarrassera de son plus terrible ennemi, le
concurrent malbonnéte.
Nous disions : l'inspection doit-elle se rattacher à l'enseignement?
Nous croyons que oui : dans nos professeurs, anciens praticiens,
nous trouverons des inspecteurs ayant la science et l'autorité néces-
saires, et bien au courant des difficultés de la pratique; ils pour-
ront être sévères, mais assurément ils seront justes.
Les produits prélevés dans les officines seront examinés à l'école
et les expériences pourront élre répétées par les élèves, ce qui les
mettra à même de connaître la valeur moyenne des produits livrés
par le commerce, les altérations et les fôlsifications dont les médi-
caments peuvent être l'objet.
On pourra nous objecter que ces inspections prendront beaucoup
de temps aux professeurs, et dérangeront les cours ; on y pourra
remédier de plusieurs manières :
I <■ Ou en faisant remplacer les professeurs par leurs agrégés,
i' Ou en foisant tiire l'inspection par les agrégés,
3' Ou en créant une quatrième série de professeurs ; chaque an-
née, une série s'occuperait uniquement des inspections.
Pour en revenir à ce qui se passe en France, nos écoles de phar-
macie seront-elles des écoles secondaires, des écoles de plein exer-
cice ou des facultés mixtes?
Ferons-nous des pharmaciens de plusieurs classes? première
classe A. première classe B, deuxième classe, etc.?
Nous demandons l'autonomie de nos <'coles : elles doivent être
absolument distinctes des écoles de médecine (t).
II ne doit exister qu'une seule c'asse de pharmaciens, nommés
docteurs en pharmacie; mais si l'administration jugeait que, pour
desservir les campagnes, il fallût des praticiens plus nombreux,
dont les études seraient moins coûteuses et moins longues, on pour-
rait créer des gradués en pharmacie dont on exigerait essentielie-
(I) Du reste, si i-eln était nâoessBirn, on pourrait prendre les dispositions
nécessaires pour que les élevés eu [réilecine pussent prnUter de nos écoles:
déjA munis de notions élémenliires suffisantes, cunslatéea pur leur eianien
(l'aplituiie. Ils suivraient : en cliimie. le cours du professeur s'occupant de la
cbimie biologique ; en pharmacie, le cours portant sur les rormea pharmaceu-
matière médicale, lisseraient
D,!„t,zed.yGOO^Ie
J
698 TkOUltaU iSSIMUÂk fltRÊKAU
meol de fortes connaissances pratiques. Ils ne pourront point po»>
séder d'officine ; ils seraient senlemenl chargés de la direc^oit des
pharmacies de campagne ; celles-ci deviendraient alors les succor-
sales d'une officine plus importante, devant les approvisionner et
leur fournir des produits vérifiés. Le nombre des succursales d'une
officine serait limité.
Quel sers le nombre des écoles de pharmacie?
Nous sommes ennemi de la dissémination des fecultés. L'ensei-
gnement supérieur purement scientifique doit se donner seulement
dans deux ou trois centres parfaitement outillés, et dans lesquels
dea cours nombroux sur les diverses branches de la même science
pourront être faits par des professeurs spéciaux. Là, nous créerons
avec économie et dans de bonnes conditions, d'excellents licenciés;
et l'on ne pourra plus dire que nos facultés sont des établissements
qui, à force d'argent, parviennent à produira suffisamment d'élèves
pour remplacer les professeurs à leur décès.
Les écoles d'application, au contraire, écoles d'arts et métiers,
de médecine, de pharmacie, de droit, etc., doivent être multipliées
autant que ftiire se pourra ; elles rendent des services d'autant plus
grands qu'elles forment des sujets appropriés aux besoins des ré'
gioDS dans lesquelles ils ont étudié.
Voici, Messieurs, sommairament exposées, nos principales idées
sur l'enseignement pharmaceutique. Si vous y trouvez quelque
chose d'utile, nous nous estimerons heureux d'avoir pu contribuer
pour une modeste part à l'amélioration de notre cbère profession.
M. Dkpaiki {Bruxelles}. — Nous ne devons pas craiDdre
d'aborder la discussion et de le faire carrément; la discus-
sion doit porter sur les vœux qui sont, je crois, les conclu-
sions du rapport de M. De Nobele.
It en est auxquels je me rallie entièrement ; ce sont le pre-
mier, le deuxième et le troisième; toutefois, à propos du
troisième vœu qui concerne l'obligalioa d'un programme
contenant le minimum des connaissances à exiger des phar-
maciens, je désire faire quelques observations.
A mon avigj il se produit un étrange courant en matière
d'études pharmaceutiques. Vous avez entendu uo honorable
préopinaot vous dire qu'il faudrait toujours exiger du phar-
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'ERBIIOIRMEIIT PUUUCniTIQIIB 599
macien l'étude de l'aDatomie, de la physiologie; dans d'au-
tre.^ circonstance?, vous avez peut-être entendu dire qu'il
faudrait qu'il suivtl un cours de clinique; c'est-à-dire que
l'on cherche à foire du pharmacien un homme universel qui
puisse rendre les services à l'humanité, dans tous les cas oii
l'on peut recourir à lui. Voilà le courant très manifeste qui se
produit à propos de l'enseignement pharmaceutique. Je ne
puis pas admettre cet ordre d'idées. A mon avis, le phar-
macien doit rester pharmacien; il ne doit pas cherchera
échanger son titre contre n'importe quel antre Utre, à moins
qu'il ne veuille se livrer à des éludes spéciales, afin de ren-
dre des services spéciaux.
Je voudrais donc qu'il y eût, dans l'enseignement de la
pharmacie, deux degrés: des pharmaciens proprement dits et
des docteurs en pharmacie.
J'ai toujours pensé qu'il est souverainement injuste d'exi-
ger d'an homme qui ne vent se livrer qu'à l'exercice profes-
sionnel de la pharmacie proprement dite, c'est-à-dire à la
préparation et au débit des médicaments, d'exiger de cet
homme, au nom de la société, des connaissances qui sont
tout à fait étrangères à l'exercice de son art, notamment des
connaissances de chimie toxicologique. Pourquoi le fait-on;
pourquoi esige-t-on de cet homme qui ne veut foire que la
préparation et la vente des médicaments^ des connaissances
accessoires?
Pour relever la pharmacie, dit-on. Eh bien, cela ne la re-
lèvera pas. Ce n'est pas un titre qui relève une profession;
c'est l'homme lui-même qui relève ce titre. En voulez-vous
un exemple? Nous l'avons sous les yeux.
Ceux qui ont connu l'enseignement pharmaceutique, il y a
trente à quarante ans, savent qu'il était d'une simplicité
remarquable, en comparaison de l'enseignement actuel. On
exige aujourd'hui toute espèce de choses un peu inutiles, à
mon avis. Eh bien, Messieurs, est-ce que la pharmacie s'est
relevée? Pas le moins du monde. On disait : les pharmaciens
sont en quelque sorte rejetés de tous les corps où ils pour-
D,B,t,zed.yGOOgle
NV TKOlSIfiVK ASSIHBLEE tiÊHfiSALK
raient rendre de grands servicea. Ce n'est pas mon avis.
Je trouve qne les pharmaciens qui se considèrent el qui se
livrent à l'élude, non pas dans le bul d'exploiter la science,
mais de la Faire progresser, sont appelés, malgré tout, dans
les conseils d'hygiène, dans les conseils communaux, pro-
vinciaux ou déparlementaux, méffle dans les assemblées
législatives; ils s'imposent.
L'enseignement de la pharmacie, à mou avis, devrait com-
prendre l'examen de pharmacien proprement dit; il com-
prendrait tout ce qui est nécessaire à la préparation el à la
coonaissance des médicaments, mais exiger de lui, par exem-
ple, qu'il interprète l'action des remèdes qu'il pi-épare, qu'il
juge de leur action physiologique, je dis non ; tel n'est pas
son rôle, c'est celui du médecin.
Remarquez, Messieurs, que rien n'empôche le pharmacien
de devenir médecin; celui qui a le feu sacré, qui veut faire
progresser l'art médical, peut le Taire; mais, exiger du phar-
macien qu'il le fasse, je dis que cela n'est pas logique.
Les études pharmaceutiques devraient donc se borner à la
connaissance, à la préparation des médicaments.
Viendrait ensuite le grade de docteur en pharmacie. Pour
celui-là, il y aurait des études spéciales. J'ai eu l'honneur de
proposer, il y a quelque temps, à l'université de Bruxelles,
de créer le grade de docteur en pharmacie. J'avais indiqué,
en même temps, quelles étaient les études auxquelles j'au-
rais voulu qu'on se fût livré dans les cours relatifs à cet
enseignement supérieur. Je vais vous en faite t'énumération.
Voici la proposition que j'ai eu l'honneur de faire à la Faculté
Projet d'organisation d'une école Bupérieure de
pharmacie.
Proposition présentée à la Faculté de médecine de l'uniier-
sité de Bruxelles, par le professeur Depajm.
Messiedks,
L'école de pharmacie est organisée dans le seul bul de préparer
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'EnSBIQIfUBNT PHAHMiGEDTIQlIE 601
les élèves à subir les épreuves exigées pour obtenir le grade de
phai-macieii.
Les études portent exclusivement sur les matières énumérées
dans l'article 17 de la loi duSO mai 1876; elles n'ont d'autre résul-
tai que de former des praticiens. Leur durée étant de deux années
et les cours se donnant pour la majorité des élèves qui n'a d'autre
objectif que le dipldrae, les professeurs sont obligés de restreindre
leur enseignement aux matières indiquées par la loi et Us ne peu-
vent lui donner les développements qu'il comporte.
C'est ainsi, par exemple, qu'en ce qui concerne l'analyse chi-
mique, qui a une si grande importance dans les sciences d'observa-
tion et dans l'industrie, nous sommes obligés de nous borner à
l'exposé de la partie qualitative et de quelques méthodes de dosage
applicables à certains médicaments.
Il eu résulte, d'abord, que ceux de nos élèves qui sont animés de
l'amour de la science, ne savent quelle voie parcourir lorsqu'ils
ont obtenu le grade de pharmacien ; les uns suivent les cours pour
l'obtention du diplAme de docteur en sciences, les autres s'adon-
nent à l'étude de la médecine : dans les deux cas, nous les perdons
de vue et, comme conséquence, nous éprouvons de grands embar-
ras pour le recrutement du personnel enseignant.
Ensuite, les applications des connaissances que le pbannacieD
doit posséder, sont nombreux et tendent à se développer. Hais on
ne doit pas se faire illusion : pour que le pharmacien puisse ren-
dre les services que l'on en attend, il est indispensable que son
instruction soit complétée et qu'elle soit étendue au-delà des limi-
tes ordinaires.
Si l'on veut mettre à la disposition de la justice, des hommes
capables de l'aider efficacement dans la recherche des crimes et
des délits, on doit organiser dans les universités des cours com-
plets de toxicologie.
Si l'on veut, ainsi que l'exige un arrêté royal récent, que les
commissions médicales surveillent la pureté des denrées alimen-
taires et des boissons, il est indispensable que les pharmaciens,
qui font partie de ces collèges, connaissent, d'une manière appro-
fondie, les ressources dé l'analyse chimique.
Si, enfin, l'on veut former des hommes de science, il faut, comme
l'a très bien dit notre honorable collègue, U. Kommelaere, dans un
rapport que vous avez adopté, exercer les jeunes gens à manier les
D,B,t,zed.yGOOgle
603 TSOUtfcllR AB8SUBUII GEBEKILB
leviers qui ont permis à leurs aiaés, d'édifier ce qai est acquis.
L'organisation actuelle de l'école de pharmacie oe permet pas
d'atteindre ces résultats; il y a une lacune qu'il importe de com-
bler dans l'intérêt de la société et de nos élèves.
C'est pourquoi, Messieurs, j'ai l'honneur de proposer à la Faculté
de médecine, de soumettre au conseil d'administratisn de l'univer-
sité, le projet d'organiser une école supérieure de pharmacie, sur
lea bases suivantes :
Les personnes ayant obtenu le grade de pharmacien seraient
seules admises à fréquenter les cours.
Les cours seraient théoriques et pratiques; ils auraient pour but
l'enseignement de :
f° L'analyse chimique quantilalïve approfondie, y compris l'ana-
lyse spectrale, les méthodes gazométriques, l'analyse optique, les
applications de la physique à l'étude des corps et à l'analyse, (elles
que : détermination des poids spécifiques des gaz, des liquides,
des solides, des vapeurs; thermométrie, vérification des thermo-
mètres, détermination des points d'ébullitiou, de fusion, de soli-
dification, d'évaporation ; calorimétrie chimique, chaleurs spécifia
ques, coefficients de dilatation ; hygrométrie ; application de l'élec-
tricté d l'analyse ; mesures des indices de réfraction ; goniométrie;
2* La toxicologie chimique et l'analyse approfondie des sub-
stances alimentaires et des boissons ;
3* La description et la préparation des matières alimentaires et
des boissons, &rines, fécules, liquides fermentes, matières grasses,
condiments, etc., etc. Applications du microscope à la matière mé-
dicale, à l'analyse chimique, et à l'examen des matières alimen-
taires; montage des préparations, reproduction par la chambre
claire et par la photographie, emploi des réactifs micro-chimiques
micrométrie ; hydrologie médicale ; études pratiques de chimie bio-
logique.
Telles sont. Messieurs, les matières qui pourraient être ensei-
gnées. Je ne donne pas ce programme comme complet, il pourra
être modifié d'après les résultats de l'étude que vous ferez de la
proposition qui vous est soumise.
Les élèves ayant terminé leurs études seraient admis à subir un
examen théorique et pratique sur les branches enseignées ; Il aurait
lieu en une épreuve unique et les récipiendaires l'ayant subi avec
fruit recevraient le diplême de docteur en pharmacie de l'université
de Bruxelles.
D,B,t,zed.yGOOgle
L'EHSnCRIUEIIT FRAUUOUnQDI 603
Les doctears en pharmacie seraient admis gratuitement à foire
dans les collections et dans les laboratoires de l'école les recherches
qui leur seraient atîles pour la publication et la défense publique
d'une thèse ayant trait à l'art phannaceutique, à l'analyse ou à la
toxicologie, ainsi qu'aux sciences qui s'y rattachent; ils n'auraient
d'autre formalité à remplir que d'adresser une demande au conseil
d'administration de l'université qui pourrait consulter, avant de
prendre une décision, la Faculté de médecine ou les professeurs que
ce genre de recherches concerne spécialement, ils n'auraient d'autres
frais à supporter que ceux qui résulteraient de l'achat des matières
sur lesquelles ils voudraient opérer.
La thèse défendue avec succès donnerait droit au titre d'agrégé.
J'estime que les matières de l'enseignement de l'école supérieure
pourraient être réparties entre trois professeura, dont les attribu-
tions pourraient être déterminées ultérieurement.
Les besoins matériels de l'organisation que je propose, ne se-
raient pas aussi considérables qu'on pourrait le supposer.
On trouverait les locaux nécessaires dans les nouvelles construc-
tions que l'on va élever pour l'école de pharmacie.
Une partie du matériel existant pourrait être utilisé. Depuis plu-
sieurs années, je consacre, dans la limite du possible, la somme qui
m'est allouée sur le subside des collections, à l'achat d'instruments
do précision nécessaires à la réalisation du projet que j'ai l'honneur
de soumettre à la Faculté. Néanmoins, lo conseil d'administration
de l'université se verrait obligé de porter à son budget, une cer-
taine somme pour frais d'installation et une allocation annuelle
pour couvrir les dépenses résultant du personnel et de l'entretien
du matériel.
Messieurs, si la proposition, que j'ai l'honneur de vous soumettre,
était réalisée, elle aurait pour avantages :
i' De donner aux jeunes gens l'occasion de mettre en œuvre les
moyens à employer pour concourir aux progrès de la science;
8* De compléter l'enseignement pharmaceutique, en formant des
hommes de science al de réaliser ainsi, en ce qui concerne la phar-
macie, le vœu émis par la Faculté, de créer des instituts pour te
développement des hautes études ;
3' De donner satisfaction au vœu formulé par l'Académie royale
de médecine, de créer dans les universités, des cours complets de
toxicologie chimique ;
3S.
D,B,t,zed.yGOO^IC
TlOISltMI ABSEULéfi GAnÉRALB
4° De former des hommes capables de rendre des services con-
sidérables dans la recherche des (alsificati
taires et des boissons.
Telles sont, Messieurs, les considérali
soumettre à votre examen, la proposision
versité, une école supérieure de pharmaci
ioDs des denrées alimen-
ions qui m'ont engagé à
de créer, dans notre uni-
Ce programme comporte l'étude approfondie de la toxi-
cologie, de la chimie analytique et de l'analyse des denrées
alimentaires et des boissons.
Aujourd'hui, permettez- moi cette digression, nous en-
seignons la tojLJcologie. Eh bien, Messieurs, j'avoue fran-
chement que ce que nous faisons, c'est de la toxicologie
pour rire.
Je l'enseigne et je la pratique et je sais qu'il n'y a pour
ainsi dire aucun rapport entre ce que j'enseigne et ce que je
fais. Voici pourquoi :
Est-ce que je puis confier à un élève qui n'est qu'un élève,
un des problèmes les plus difficile de l'analyse chimique?
Quand je lui dis de constater le caractère d'une matière véné-
neuse, je lui en mets mille fois plus que je n'en retire dans
une expertise toxicologique. Ceux qui s'occupent de cette
science, savent que les analyses toxicologiques sont les plus
délicates de toutes; qu'elles portent sur des infiniment pe-
tits et qu'il faut être rompu à l'analyse chimique, pour Ëiire
une analyse toxicologique.
Ce que nous pouvons enseigner en matière de toxicolo-
gie, c'est la manière d'apprendre à travailler, mais nous ne
pouvons aller au-delà.
Pour arriver au but que l'on voudrait atteindre, il faudrait
suivre un cours approfondi et celui-ci devrait durer plu-
sieurs années.
Maintenant, je me demande quel peut être l'intérêt à émet-
tre le quatrième vœu qu'on nous propose par les conclusions
du rapport, voeu qui consiste à voir remplacer, dans tons
les pays, les titres actuellement existant de mattre, chi-
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'ENSEIGNUEin' PaARMACEDTIQUE 605
misie, etc., par celui de docteur en pharmacie; vœu qui
consiste à dire : it n'y aura plus de pharmaciens, mais bien
des docteurs en pharmacie !
Mais, examinons l'iatérêt général que cette modification
présente. Quel intérêt la société a-l-elle à ce que ce change-
ment s'opère ? Si j'avais besoin de médicaments, je préfére-
rais les prendre chez un bon pharmacien que chez un mau-
vais docteur en pharmacie.
Remarquez que le litre de docteur ne pourrait faire aucun
tort à celui qui serait pharmacien. Celui qui prendra le titre
de docteur en pharmacie, sera un homme qui a du goât
pour les sciences; il aimera l'étude; or, souvent la pratique
de la pharmacie ne se concilie p.'is avec les recherches scien-
tifiques; le pharmacien est absorbé par le travail journalier,
par les exigences de sa clientèle et les études en souffrent.
Ce serait donc une catégorie spéciale de personnes, ayant
uD litre spécial qui ne fera aucun tort au simple pharmacien.
Les clients ne demandent jamais au pharmacien de quelle
manière il a passé ses examens. Ils ne s'en soucient pas mal ;
l'essentiel pour les clients, c'est d'avoir ce que le médecin a
prescrit et souvent un simple pharmacien peut ainsi acquérir
la confiance du public beaucoup plus facilement qu'un phar^
macien possédant tous les titres scientifiques imaginables.
Quant au diplôme d'auxiliaire-pharmacien, comme l'a pro-
posé M. De Nobele, je l'admets. (Applaudissements.)
r M. CoNHizzARo (Rome). — Le discours de M. Depaire abré-
gera de beaucoup ce que j'ai à dire.
Ce qui existe en Italie, y a été établi par le fait de l'expé-
rience. C'est elle qui nous a obligés, malgré la volonté con-
traire du Ministre de l'instruction publique et des sciences,
à instituer d'autres grades de pharmaciens que ceux* qui
existaient auparavant.
Je ferai rapidement l'historique de ce qui s'est produit à
ce propos.
Tout le mcmde voulait relever la profession de pharma-
D,B,t,zed.yGOOg[e
606 TROTBitaB ASSnULÉC GtlrtBlU
cien ; on suivait en cela le courant qui se manifeste dans crtte
assemblée; ou voulait prescrire aux pharmaciens les mêmes
conditions d'admission à l'université que celles que l'on exi-
geait des élèves des autres facultés. C'est-à-dire que l'on
voulait créer la licence lycéale, titre équivalent à celui que
l'on accorde dans les gymnases allemands, c'est-à-dire que
l'on voulait exiger deux années d'études préparatoires et
deux anuées d'études élémentaires et secondaires. C'est ce
qu'on exige des élèves - qui se destinent à l'étude de la mé-
decine. Cette obligation a été rendue exécutoire par un dé-
cret royal.
Après avoir prescrit cette condition, renseignement de la
pharmacie était au niveau de l'enseignement universitaire.
Les jeunes gens ainsi préparés, suivaient les mêmes cours
qae les médecins. Ce système a été mis en pratique pendant
quelques années, mais bientôt les écoles de phannacie se
sont vidées et nous n'avions plus d'élèves- alors, le Ministre
de l'intérieur qui a, dans ses attributions, tout ce qai con-
cerne la santé publique, a dû autoriser des jeunes gens sans
diplôme, à exercer la pharmacie dans les petites communes,
dans les petites villes, attendu qu'il ne trouvait plus de
jeunes gens qui voulussent s'adonner à la pharmacie. Cest
alors que le Minisire de l'intérieur a dit : a 11 est préférable
B d'avoir des jeunes gens qui ont fait des études suffisantes
» pour l'exercice de leur art, qui présentent les garanties
» que l'on peut exiger d'eux, que d'avoir des pharmaciens
i munis du diplôme de docteur, en nombre insuffisant et de
j> devoir permettre l'exercice de la pharmacie à des per-
» sonnes qui n'ont donné aucune preuve de capacité. »
Le conseil de l'instruction publique a résisté; il a dit qu'il
fallait lâcher d'améliorer la condition des pharmaciens et
cette question a même été agitée au Parlement; mais il s'a-
gissait avant tout, de faire intervenir l'Etat dans les secours
à accorder aux pharmaciens des petites villes, secours mo-
raux bien entendu ; et c'est alors que l'on a été obligé de
demander des facilités pour acquérir le diplôme de pharma-
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'mSBIflHBMBHT PIUIMl.aunQIIE 607
cien. On a dû reculer, malgré soi, tout eu résistaot toiq'ours;
OD a abrégé les études de deux années et l'on s'est arrêté à
cela. C'est ce système qui tooctionne jusqu'à présent, mais
nous a'en sommes pas satisfaits ; les pharmaciens manquent :
deux années d'études préparatoires, trois ou quatre années
d'études spéciales, pour arriver à avoir une pharmacie dans
une petite commune, cela paraît beaucoup et c'est ainsi que
tes jeunes gens préfèrent s'adonner à la carrière de médecin
ou d'ingénieur. Je snis donc d'avis que l'on ne peut pas de-
mander trop aux jeunes gens qui se destinent à l'étude de
la pharmacie : on peut se contenter de leur demander des
connaissances en rapport avec leur diplôme de pharmacien.
Ils peuvent connaître un peu moins de littérature, de
grec, de physique, de mathématiques et surtout de ces ma-
thématiques nécessaires pour résoudre les problèmes d'ap-
plication aux lois de la physique, que ceux qui se destinent
aux doctorats en sciences ou en mathématiques.
Aussi, nous avons institué un cours spécial de physique
pour les pharmaciens, aSn de combler le vide qui s'était
produit dans le cours préparatoire, mais en même temps,
nous avons conservé le doctoral. Nous avons lâché de faire
des docteurs en sciences naturelles, mais sous le nom de
docteur en chimie et en pharmacie. L'examen que comporte
ce grade, roule sur les sciences naturelles générales, sur la
botanique, la chimie et les autres branches des sciences na-
turelles que l'élève cultive de préférence. L'examen qu'il
doit subir est très rigoureux ; il doit faire un travail expé-
rimental concernant les recherches chimiques et toxicolo-
giques.
Que fait-on de ce grade de docteur en chimie et en phar-
macie? Très peu, heureusement. {On rit.) Que font ceux
qui obtiennent ce grade? Ils se retirent le plus souvent de
la pratique de la pharmacie et se livrent à d'autres travaux.
Je suis parfaitement d'accord avec M. Depaire, nous de-
vons enseigner aux jeunes gens la doctrine de la chimie et
de la pharmacie, nous devons désirer qu'ils fassent leurs
D,B,t,zed.yGOO^Ie
608 TtOIBlkHB ÀBgBMBLEK GENEBÀLB
études préparatoires; mais si leur intention est de se livrer
uniquement à l'exercice de ta profession, nous devons nous
abstenir de les pousser vers les hautes éludes ; ce qui leur
faut, c'est la pratique professionnelle, le laboratoire du phar-
macien, aBn qu'ils deviennent experts dans leur profession.
Permettez- moi. Messieurs, de vous entretenir un peu de
ma personne.
Il y a trente ans que je suis professeur de chimie ; depuis
trente ans j'enseigne la chimie analytique. Je rae suis ap-
pliqué à l'analyse et à la chimie toxicologique ; eh bien, dans
tous les instituts que j'ai fréquentés, j'ai vu dans les labo-
ratoires des docteurs en pharmacie qui avaient renoncé à la
pratique de la pharmacie.
A celui qui veul diriger une pharmacie, vous ne devez
pas demander trop. Les connaissances théoriques et prati-
ques qu'il doit avoir pour bien gérer sa pharmacie, pour
essayer les substances qu'il doit préparer ou qu'il achète,
voilà tout ce que vous pouvez exiger de lui. [I est encore
une considération que je ferai valoir. Le pharmacien qui pra-
tique son art n'a pas toujours le loisir de suivre les progrès
des sciences; souvent même, il n'a pas de laboialoire oii il
peut s'exercer d'une manière continue à faire des analyses
chimiques et physiques. A quoi lui servira, dès lors, la
science qu'il aura acquise pendant ses études? Ah! je le sais,
il y aura des exceptions, li y a un petit nombre de pharma-
ciens qui laissent la direction de leur officine à des aides-
pharmaciens et qui s'occupent dans leurs laboratoires. Mais
ce chiffre constitue une infime minorité et ne peut plaider
qu'en faveur de ma thèse.
Je suis obligé de m'arrêtcr ici pour ne pas dépasser la
limite du temps qui m'est accordé par votre r-èglement.
Je me résume donc, en disant que j'appuie toutes les con-
sidérations qu'a fait valoir M. Depaire. Je laisserai de côté
la question de la limitation du nombre des pharmaciens,
question qui me paraît trop importante pour pouvoir être
traitée en ce moment.
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'EHBElGimiKIfT FHAUI«CBimO0I 6tt9
M. LB Président. — La sixième conclusion du rapport de
M. De Nobele est relative à la IJoiitatioQ des officines. Elle
constitue une question jacidente, elle n'a aucun rapport avec
l'enseignement pharmaceutique. Elle se rattache à l'exercice
de la profession, à la législation professionnelle. Si vous m'en
croyez, Messieurs, nous la bifferons de l'ordre du jour de
cette séance et nous la renverrons à l'examen de la section
qui s'occupe des intérêts professionnels. Cette section pourra
discuter, à l'aise, l'importante question de la limitation et
nous ne serons pas entraînés à employer une bonne partie du
temps consacré à l'assemblée générale, à discuter ce qui est
étranger au débat. Cette manière de voir est-elle acceptée?
(Des voix : Oui! oui!]
Je considérerai donc ce renvoi comme prononcé.
M. Hkmlot [Bruxelles]. — Si cette question était renvoyée
à la seconde section, nous pourrions, peut-être, nous en occu-
per dans cette session.
M. LB pRésiDBNT. — Cela peut se faire; mais, dans tous les
cas, si cette question n'était pas disculée actuellement, elle
pourrai!) être renvoyée à un prochain congrès.
M. Vas dk Vtvbre {Bruxelles). — Je ne partage pas l'opi-
nion des honorables MM. Depaire et Connizzaro. M. Depaire
n'est pas d'avis que c'est l'instruction qui relèvera la consi-
dération publique envers la profession de pharmacien; il
pense que les pharmaciens doivent commencer par se res-
pecter eux-mêmes et bannir de leurs officines tout ce qui
touche de loin ou de près le charlalanisme. A l'appui de son
argumentation, il a fait valoir que l'enseignement pharma-
ceutique, il y a quarante ans, était d'une simplicité remar-
quable, en comparaison de l'instruction actuelle et qu'à cette
époque, la pharm^ie jouissait de plus d'estime que de nos
jours.
Ce qu'il a affirmé est exact; mais, si l'instruction pharma-
ceutique élait bien moins compliquée à cette époque qu'en
notre temps, il faut y ajouter que le niveau des études en
D,B,t,zed.yGOO^IC
général était moins élevé ; que toutes les sciences ont fait,
depuis lors, de oolables progrès et que si, anciennement, it
y avait une corrélation entre le savoir des pharmaciens et
celui des médecins, des avocats, etc.; il faut que la môme
proportion scientifique continue à exister actuellement, si
nous ne voulons déchoir.
Personne ne peut nier que les pharmaciens ont, de tous
temps, collaboré activement aux progrès des sciences qu'ils
cultivaient; M. le président, dans son discours d'inaagn-
ration, vous a cité les travaux chimiques de quelques-uns
de nos devanciers, il vous a prouvé que ceux-ci ont ton-
jours occupé un rang très honorable parmi les hommes
de science. Ce que noua devons faire, c'est perpétuer ces
traditions et nous efforcer pour que les connaissances que
l'on exige de celui qui se destine à exercer la pharmacie
soient en rapport avec l'état scientifique actuel et avec les
exigences demandées par le public.
M. Depaire nous a dit : « Vous ne pouvez exiger, au nom
> de la sécurité de la société, d'un homme qui ne veut se
x livrer qu'à l'exercice de la pharmacie proprement dite,
9 c'est-à-dire à la préparation et au débit des médicaments,
» des connaissances étrangères à sou art. »
Au premier abord, cette thèse paraît très rationnelle ; mais
si l'instruction devait se borner à n'enseigner que ce qui
peut être utile à l'exercice d'une profession, il y a bien des
choses à élager. Pour moi, le pharmacien doit être ca-
pable de rendre des services à la société. Combien de fois
n'arrive-t-il pas, surtoutdans les villageset les petites villes,
qu'on s'adresse à lui pour juger des questions d'bygiène, des
questions de falsifications des denrées alimentaires, etc. Il
fout qu'il soit assez instruit pour résoudre ces questions.
M. Connizzaro craint, et il cite comme exemple ce qui
s'est passé en Italie, qu'en renforçant trop les études phar-
maceutiques, on ne fesse le vide dans les écoles de pharma-
cie. « Si vous exigez trop de connaissances des jeunes
» aspirants-pharmaciens, » a-t-il dit, c ceux-ci vous ahan-
D,!„t,zed.yGOO^Ie
L'SMSIIfinEMRrT PHÀSMACKirnQIIX 611
» donneront et préféreront les études médicales. En Italie,
s nous avons dû diminuer le programme des études ou ac-
» corder l'esercice de la pharmacie à des non-diplâmés. »
Cette situation peut être exacte pour l'Italie, mais elle ne
l'est guère pour la France, pour la Belgique et d'autres pays.
Dans ceux-ci, il y a plétore de pharmaciens. La vie maté-
rielle devient de plus en plus difficile pour nos nouveaux,
collègues, au fur et à mesure que le nombre en augmente, et,
malheureusement, celui-ci s'accroît dans des proportions
bien supérieures aux exigences du public; il arrive que nos
jeunes débulants recherchent dans le charlatanisme ce qu'ils
ne peuvent obtenir par des moyens honnêtes et en rapport
avec la déontologie professionnelle. Une fois lancés dans
cette voie, plus rien ne les arrête et nous voyons alors le
désolant spectacle d'hommes, pour qui la dignité devrait être
une loi, se livrer au mercantilisme le plus éhonté.
Je suis d'accord avec MM. Depaire et Gonnizzaro, que le
temps accordé aux études actuelles est trop court pour ensei-
gner les branches que l'on exige, mais rien n'empêche de le
prolonger ; qu'on prolonge tes études d'une ou de deux an-
nées; et alors, au lieu de donner aux jeunes gens ce vernis
de science qui en fait de faux savants et qui leur permet
d'exploiter faussement des connaissances dont ils n'ont reçu
que les éléments, vous n'aurez plus rien à reprocher au pro-
gramme que nous voudrions voir adopter.
Au commencement de cette année, j'ai eu à présenter, à
l'Association générale pharmaceutique de Belgique, un rap-
port sur l'enseignemenl dans notre pays. J'ai fait valoir, dans
ce document, les considérations que j'ai eu l'honneur de vous
exposer. L'Association, après avoir discuté mon travail, en a
adopté les principales conclusions. Je crois devoir vous les
énumérer pour vous indiquer quels sont les desiderata des
pharmaciens belges, au point de vue de l'instruction phar-
maceutique.
Voici les résolutions qui ont été prises :
D,B,t,zed.yGOO^Ie
(fis naeitan iMEXBLti GtntuLB
Nul ne peut obtenir le grade de caodidat en sciences, s^il n'a reçu
le tilre de gradué en lettres ;
Celui de candidat en pharmacie, s'il n'a reçu le grade de candidat
en sciencee naturelles ;
Celui de docteur en pharmacie, s'il n'a reçu le grade de candidat
en pharmacie.
Nul ne peut exercer la profession de pharmacien, s'il nejustifie de
deux années de stage officinal effectif dans une officine civile ou
militaire, préalablement désignée par lui à la Commission médicale
provinciale, qui est chargée de la surveillance de la constatation.
Ce stage doit être lait postérieurement à la date du dipldme de la
candidature en sciences et, pour la moitié au moins, postérieurement
à la date du diplAme de docteur en pharmacie
Ce stage sera contrAlé par un examen professionnel approfondi,
qui sera postérieur à l'obtention du diplôme universitaire de docteur
en pharmacie. Cet examen sera subi devant un jury composé de
cinq pharmaciens, ils seront nommés par le gouvernement, qui
désignera le président et le secrétaire.
L'examen pour le grade de candidat en sciences naturelles com-
prend :
Les éléments de philosophie ;
La physique expérimentale ;
La zoologie ;
La botanique générale et descriptive ;
La chimie générale ;
Des notions élémentaires de minéralogie et de géologie.
Les étudiants subissent, en outre, une épreuve pratique sur la
chimie, la physique, la botanique et la zoologie, et procèdent à une
démonstration microscopique et à la détermination d'au moins dix
plantes médicinales fraîches.
L'examen pour le grade de candidat en pharmacie comprend :
La chimie organique cl inorganique appliquée à la pharmacie;
La chimie analytique qualitative et des notions de chimie quanti-
tative ;
Des éléments de chimie biologique et pathologique ;
La chimie toxicologique.
Les récipiendaires subissent, en outre, les épreuves pratiques
suivantes :
Deux opérations chimiques ;
Une analyse générale comprenant une délermioation quantitative;
D,B,t,zed.yGOO^Ie
L'usiisHmiMT p&AftiucnmQos $13
Une analyse biologique ;
Une recherche loxicologique;
L'examen pour le grade de pharmacien comprend :
La pbarmacognosie, la pharmacographie, la phannacotechoie ;
La microscopie et l'histochimie ;
Des éléments d'hygiène et les premiers secours en cas d'acci-
dents;
La déontologie et la législation pharmaceutique ;
Les altérations et les falsifications des médicaments, des denrées
alimentaires et des boissons.
Les candidats subissent, en outre, les épreuves pratiques sui-
vantes : deux recherches microscopiques; une opération propre à
découvrir la felsification d'une denrée alimentaire ou d'une boisson.
L'épreuve proressionnelle comprendra :
La connaissance des préparations magistrales et ofBcinales, des
drogues simples et des plantes officinales à l'état sec, ainsi que les
doses maxima des médicaments.
Les épreuves pratiques suivantes :
Deux préparations pharmaceutiques officinales et plusieurs pré-
parations pharmaceutiques magistrales.
Voilà, Messieurs, le programme des éludes que nous vou-
drions voir adopter par le gouvernement belge, nous le
livrons à vos méditations. Nous croyons qu'il pourrait élre
adopté par tous les pays, en le modifiant légèrement, sui-
vant les exigences de chaque peuple.
M. SmKutr (Stockholm). — Je désire faire remarquer, à
l'assemblée, qu'il est à ma connaissance que notre gouver-
nement a envoyé, au ministère, un rapport sur l'enseigne-
ment pharmaceutique eo Suède. Je regrette, ainsi que me
l'a appris aujourd'hui M. le président, que ce rapport ne soit
pas encore parvenu au comité.
En attendant qu'il parvienne au bureau, je crois devoir
faire connaître, au Congrès, que te système suédois se rap-
proche, en beaucoup de points, de celui qui est adopté en
Danemarck ; les lois qui l'ont mis en vigueur ont été publiées
de 1861 à 1880.
D,B,t,zed.yGOO^IC
M. Gehbtoix (Parts). — A part le paragraphe qui vient
d'être renvoyé à une des sections, je vous avoue très fran-
chenienl que je me rallie à tous les articles des coaclusions.
Si je moule à la tribune, c'est pour dire quelques mots
d'un principe qui est reconnu, le principe d'uuité des di-
plômes.
J'avoue que je ne comprends pas deux ordres de diplâmes.
Il n'y a pas deux ordres de malades, il n'y a pas deux
ordres de médicaments.
L'enseignement varie suivant les pays ; il y a one moyenne
d'instruction qui varie suivant le milieu et les coutumes.
Je souhaite que l'Italie revienne à une situation plus pros-
père que celle dans laquelle elle se trouve aujourd'hui.
Quant à nous, en France, nous demandons très éoergi-
quenient qu'il n'y ait que des pharmaciens de première
classe. Nous sommes encombrés de pharmaciens.
Il est certain que, si on répartissait, d'une façon plus in-
telligente les pharmaciens, on ne rencontrerait peut-être pas
les inconvénients qui se produisent en ce moment.
Aujourd'hui, il y a excès dans une ville et pénurie dans
une autre. Nous voulons relever les pharmaciens; mais nous
n'arriverons pas à ce résultat, en prenant une mesure qui
aura pour effet de réduire leurs études, ou en en maintenant
quelques-uns dans une situation d'inrériorité vis-à-vis de
leurs collègues, au point de vue des connaissances.
Vous savez tons que les pharmaciens souffrent plus qu'ils
ne le faisaient il y a cinquante ans.
Je vais vous dire, très-simplement, quelle en est la cause.
C'est que le stage a beaucoup changé de physionomie. Au-
jourd'hui un jeune homme qui veut aborder la pharmacie,
entre chez un patron qui a d'autres habitudes que nos de-
vanciers, il n'a pas de laboratoire, il n'admet plus un jeune
homme dans son intimité, il ne se donne plus la peine d'ini-
tier l'aspirant à son art.
Ce qui fait le mal dans la pharmacie, c'est que l'éducation
pharmaceutique manque totalement. (Bravos.)
D,B,t,zed.yGOO^Ie
L'BiniiGnnnnT phiuuoiitiqiib 61S
Je ne puis comprendre qu'un jeuoe homme entre chez un
pharmacien sans connaître, au préalable, les sciences prépa-
ratoires. Plusieurs des jeunes gens, qui doivent exécuter
une ordonnance, ne connaissent souvent pas la couleur des
produits et vous leur laissez préparer un médicament!
Eh bien I je dis que c'est là être très audacieux, très im-
prudent I
Je veux demander, exiger des aspirants-pharmaciens, les
mêmes études préparatoires que celles des docteurs en mé-
decine. Quand vous aurez, dans leurs études préparatoires,
mis sur la même ligne les jeunes gens qui se destinent à ta
pharmacie et k la médecine; par le fait même qu'ils auront
fait leurs études, cèle à côte, sur les mêmes bancs de l'uni-
versité, ils arriveront à s'aimer, â s'estimer, car ils auront la
même origine.
Je vais vous dire une chose qui vous semblera bizarre. Je
ne comprends pas que tous les pharmaciens se chargent de
8tag;iaires.
Quand on n'a pas l'instruction nécessaire, quand on n'a
pas de laboratoire, quand on n'a pas suffisamment de be-
sogne pour une occupation, pour un travail constant, je ne
comprends pas qu'un pharmacien veuille se chai^r de l'ap-
prentissage d'un jeune homme.
Je sais qu'il y a là une question de liberté. On ne peut pas
dire à un pharmacien : vous ne pourrez pas vous charger
de l'apprentissage d'un élève.
Aussi, pour obvier à cet état de choses lamentable, je de-
mande qu'on fasse subir aux élèves un examen d'apprentis-
sage, précédant le stage. Si cet examen pouvait se ^ire au
bout d'une année, ce serait profit pour celui qui aurait à le
subir.
Je suis convaincu que, dans une pharmacie très occupée,
on apprend beaucoup plus en deux mois que dans certaines
autres en deux ans, oti il n'est pas étonnant de voir les phar-
maciens apprendre, à leurs élèves, à jouer aux cartes.
(Rires.)
D,B,t,zed.yGOO^Ie
II y a des pharmaciecs qui s'occupent plus- de plaisirs que
de science et, nécessairement, les apprentis qui entrent chez
eux sont lésés par cette situation.
Je suis convaincu qu'un jeune homme ayant les connais-
sances pharmaceutiques nécessaires, faisant un slage de
quatre ans et qui aurait passé un examen de stage, rentrant
à l'école, obtiendrait rapidement des résultats excessivement
brillants. Il serait stimulé par son pi-opre intérêt, il n'aurait
en vue que son examen définitif.
Je demanderais que les écoles de pharmacie fussrat assi-
milées aux écoles centrales. Je voudrais qu'on dftt y venir à
8 heures du matin et n'en pût sortir qu'à i heures de
l'après-midi.
Messieurs, la question que je viens de soulever est exces-
sivement importante et tr^ intéressante; car, sachez-le bien,
tels vous ferez vos élèves, tels vous ferez les futurs phar-
M. voM Waldhm {Vienne}. — Je crois utile de répondre
quelques mots aux observations que vous venez d'ea-
tendre.
Je répondrai d'abord à celles qu'a présentées M. Gonniz-
zaro, quand il nous a dit ce qui se passe en Italie, où l'on
exige des jeunes gens le diplôme de docteur en pharmacie.
Nous sommes d'avis qu'il ne fout pas exiger cette qualité
des jeunes gens qui se destinent à la pratique de ia pharma-
cie. Ce que nous devons désirer, c'est la plus grande somme
de connaissances possible.
Nous pouvons autoriser ceux qui ont l'intention de se pro-
duire, de se perlectionner dans leur art, à foire, s'ils le dé-
sirent, les études nécessaires pour acquérir ce grade de
docteur.
Nous trouvons que ce litre constitue un honneur pour
celui qui l'obtient et, sous ce rapport, nous sommes d'avis
qu'il y a lieu de l'inscrire dans le programme de l'enseigne-
ment pharmaceutique.
D,B,t,zed.yGOOglC
L DtSnfiHIIiniT PHAUUCBDTIQDK 617
Toutefois, je crois qu'il n'est pas indispensable qae tous
les pharmaciens soient docteurs en pharmacie.
M. Mbbu (Paris). — Au Congrès de Londres, M. Petit et
moi, nous avons demandé que les études préliminaires du
pharmacien fusseot les mêmes que celles du médecin.
Le Congrès n'a pas voulu se rallier à cette proposition,
mais on a émis l'idée que les études pharmaceutiques, théo-
riques, devaient précéder le stage. Aujourd'hui, nous con-
statons qu'en France, le stage est devenu absolument nul
et qu'il n'est contrôlé par aucune épreuve. Cette situation
porte un effet fâcheux à la profession.
M. Mabsbn {Copenhague}. — J'i^outeraî qu'en Oanemarck,
de grands changements seront apportés dans les études, dès
l'année prochaine.
Les études pharmaceutiques seront plus longues, les exa-
mens à subir beaucoup plus difficiles.
M. LE pRisiDBNT. — Si personne ne demande plus la pa-
role, je déclarerai que la discussion générale est close. Nous
allons passer à l'examen des conclusions. Je mets en discus-
sion le paragraphe 1" des conclusions ou plutôt des vœux
par lesquels l'honorable rapporteur termine sou travail. Le
premier vœu est conçu comme suit :
Voir établir partout, où U n'existe pas encore, un di-
jAôme donnant seul droit à l'exercice de la pharmacie.
Si personne ne demande la parole sur les termes de ce
vœu, je te considérerai comme adopté.
M. LE PBisu>BNT. — Le socoud vœu est ainsi formulé :
Exiger des aspirants-pharmaciens les mêmes études pré-
■ paratoires que des médecins, docteurs en sciences, etc.
M. CoifNizzAxo {Rome). — Je ferai remarquer qu'en Italie,
on a renoncé à ces dispositions, parce qu'on a été d'avis
que les études qu'il prévoit dépassaient nécessairement le
but. Les conditions que ce paragraphe prescrit et rend
indispensables, ne sont requises que des docteurs en phar-
macie.
D,B,t,zed.yGOO^IC
618
M. WmsB-BEiTiKCK {Utrechl). — Tantôt, M. le professeur
Depaire, si j'ai bien compris, iasistait pour diminuer l'impor-
taoce des examens.
Je dois dire, hautement, que je ne partage pas son avis.
J'insiste, au contraire, pour que le pharmacien ait une solide
instruction.
En Hollande, il existe deax examens : d'abord, celui de
pharmacien et ensuite, celui de docteur en pharmacie. Il en
résulte que toutes les officines ont à leur tête des praticiens
de mérite; la profession, dans notre pays, est tenue en hon-
neur. Un de nos confrères nous a dit, tout à l'heure, qne le
nombre de pharmaciens est trop considérable. Eh bien!
qu'on exige des examens rigoureux et on arrivera ainsi à
limiter, d'une façon toute naturelle, le nombre des pharma-
ciens, ce qui s'est passé en Italie en est la preuve la plus
évidente.
Le pharmacien doit être un homme de science; il laut
qu'il trouve dans son travail une juste rémunération de ses
peines. Donnez-lui une bonne instruction, qu'il passe des
examens rigoureux et la position qu'il occupera dans la so-
ciété sera, à la fois, brillante et lucrative.
M. LB PiÉsinsHT. — Je mets aux voix le second vœu.
— Il est adopté à une forte majorité.
M. LE PaÉsiDEni. — Voici le texte du troisième vœu :
Dresser un programme contenant le minimum des con-
naissances à exiger des pharmaciens vraiment dignes de
ce nom.
M. Capcranï-Mothes (Paris). — Ce qui nous empêche de
voter ce paragraphe, ce sont les mots : « vraiment dignes
de ce nom. »
Je propose au Congrès d'en décider la suppression.
M. De Nobklb (GandJ. — Je me rallie à cet amendement.
M. LE pEBsiDBflt. — Je mets aux voix le vœu avec l'amen-
dement y apporté par M. Capgrand-Hothes.
— Le vœu, ainsi modifié, est mis aux voix; il est adq>lé.
D,B,t,zed.yGOO^IC
l.'nf8BIG5BHEKT phariicbduqoi 619
M. LE PussiDKNT. — Nous passoDS BU quatrième vœu :
Dans tous les pays, remplacer les titres actuellement exis-
tants de pharmacien, de maitre, de chimiste-pharmaceu-
tique, etc. , par celui de docteur en pharmacie.
M. Depai«b (Bruxelles). — Je demande que le Congrès ne
se prononce pas sur ce titre. Francbement, je le trouve
ridicule.
Comment voulez-vous exiger qu'on donae le titre de doc-
- leur en pharmacie à un chimiste? Un chimiste ne s'occupe pas
de médicaments. Que signifie, en somme, le mot : pharma-
cien? En France, vous devez bien vous le rappeler, on a
remplacé par ce mot celui d'apothicaire.
Le mot de pharmacien s'applique à celui qui s'occupe de
médicaments et non pas de chimie proprement dite. Nous
avons parmi les chimistes des hommes qui n'ont jamais appris
quoique ce soit de ce qui concerne la pharmacie. Laissez
donc à ceux-là le litre de chimistes.
Je comprendrais qu'on donnât le titre de docteur en phar-
macie, purement et simplemeut, à celui qui s'occuperait de
la manipulation des médicaments, mais vouloir assimiler le
chimiste, proprement dit, au docteur en pharmacie, cela me
paratt réellement peu fondé. Je propose donc de ne pas voter
ce vœu.
M. Ob NoiBLi {Gand). — Ce malheureux paragraphe, dont
nous nous occupons, a rencontré beaucoup d'opposition de la
part de M. Depaire, de même que de M. O)nnizzaro.
J'ai entendu avec intérêt les arguments qu'on a fait valoir.
Mais comment pourrions-nous nous y rallier? Le quatrième
vœu, en effet, u'est pas conçu avec la portée que ces Mes-
sieurs y ont attribuée. Il ne s'agit pas de savoir, s'il y aura
deux catégories de personnes exerçant la pharmacie; les
unes ayant fait une espèce d'examen maouel, les autres
ayant des visées plus hautes, qui aspireraient au doctorat.
Je ne demande pas d'organiser deux classes de pharma-
cieus, mats, je demande que dans tous les pays où les études
D,B,t,zed.yGOO^Ie
de pharmacien soat devenues les égales de toutes études nni-
versitaires, on accorde un diplôme Goal, portant le litre de
docteur en pharmacie. En un mot, qu'on accorde à chaque
pharmacien le même litre que celui qu'on donne à tout élève
qui a terminé ses études.
Ainsi, lorsqu'un avocat ou un médecin a terminé ses
études universitaires, on lui accorde un diplâme par lequel
on lui attribue te titre de docteur. Pourquoi n'en ferait-on
pas autant pour le pharmacien ?
Je ne vois pas en quoi les études en pharmacie soient
inférieures à celles que font les médecins et les avocats, et
dès tors, je me demande pourquoi l'on ne peut pas lui accor-
der un diplôme, mentionnant un litre égalitaire à celui que
l'on décerne à ces derniers.
M. Depaire a critiqué le mot de chimiste, que j'ai employé
dans le leste du quatrième vœu de mon rapport. Je dois lui
faire remarquer que je me suis borné à la traduction du mol
anglais pharmaceutical-chemist, de là le mot de chimiste,
sans y attacher le sens que généralement on lai donne en
français. Du reste, j'ai dû rédiger mon rapport très rapide-
ment; c'est ce qui explique pourquoi je n'ai peut-être pas
employé, dans ma rédaction, le mot propre, dont j'aurais dA
faire usage.
M. Dbpaibb {Bruxelles). — Je ne vois pas pourquoi, dans
ce cas, l'honorable rapporteur n'a pas conservé le mol anglais
chemist, i\ eut été préférable d'employer ce terme, plutôt
que celui de chimiste qui a une toule autre signification.
M. DiAGENDOEFF (Dorpat). — Je ferai remarquer qu'un
vote sur le vceu en discussion mettrait dans une situation
très fousse les délégués et les autres membres du Congrès
qui appartiennent à la Russie, au Daiiemarck, à l'Allemagne,
aux Pays-Bas, à la Turquie et à bien d'autres pays encore.
Dans tous ces Elats, le grade de docteur en pharmacie ne
comporte pas le même programme d'études scientifiques que
celui de pharmacien. Il en est de oiême pour les autres pro-
fessions; il existe des degrés différents. C'est ainsi qu'en
zed.yGOOglC
L'EnSUfimMEHT PHAHMàCKUTIQUI 631
Russie, OD fait ane différence entre médecin et doctenr en
médecine, entre pharmacien et magister en pharmacie, en-
tre candidat et docteur en droit et, cependant, le grade in-
férieur, aussi bien que le grade supérieur, donne droit à
exercer la profession. Si vous adoptiez un titre uniforme,
cela donnerait lieu à des inconvénients.
Je voudrais que ce qui existe pour toutes les professions
scientiGques, puisse être obtenu pour la pharmacie. C'est
pourquoi, j'insiste avec la plus grande énergie pour l'intro-
duction du grade de docteur en pharmacie; mais, a&n de le
rendre pratique, je demande une somme d'études plus con-
sidérable à ceux qui veulent acquérir ce grade qu'à ceux
qui n'ont pour but que de se livrer à la pratique de la phar-
macie. J'ajouterai même que j'exigerai plus de connaissances
des docteurs en pharmacie que des jeunes gens qui s'adon-
nent à toute autre branche scienliQque do l'activité hu-
maine.
Je dois cependant vous faire connaître qu'en ce moment,
nous devons nous attendre d'autant moins à un changement
dans la loi générale dea études supérieures en Russie, qu'il
n'y a guère qu'une année qu'un nouveau règlement univer-
sitaire a été adopté par le gouvernement impérial russe.
M. De Nobblz {Gand). — Il est évident que nous ne devons
pas enfoncer une porte ouverte. Dans les pays où l'éducation
pharmaceutique est très développée, nous devons désirer
qu'elle reste ce qu'elle est.
M. Dragendorff vient de dire qu'il lutte en Russie pour la
création d'un doctorat en pharmacie, parce qu'il sent le besoin
de relever la pharmacie. Je comprends la distinction entre les
grades, dans les contrées oii il existe une distinction entre
ceux qui en sont porteurs et ceux qui ne le sont pas ; mais là
oh tout le monde est sur la môme ligne, il n'y a pas d'intérêt
à ce que ce grade existe seulemeut pour quelques personnes;
la généralité doit le posséder.
M. Capgband-Motbks (Parts). — On veut faire des docteurs
en pharmacie. Je me demande quels sont les raisons qui
D,B,t,zed.yGOOg[e
622 nowftaB issnmti geheuu
etopôcheot quelques membres à se rallier aa vœu de l'hoDO-
rable rapporteur.
Vous vous êtes prononcés pour l'obligatioD d'études pré-
paratoires identiques à imposer aux aspirants-pharmaciens
et au^L médecins. Après ces études préliminaires, les pre-
miers aborderaient des sciences d'un ordre plus élevé. Ils y
acquerraient des connaissances spéciales, et, en&n, ils rece-
vraient leur diplôme, tout comme les médecins, les chirur-
giens, les avocats, les ingénieurs. Pourquoi, dès lors, ne
leur conférerait-on point le titre de docteurs?
Je demande donc le atainiien du paragraphe (el qu'il est
conçu dans le rapport.
M. BiuRNBNCRABEH /RostockJ. — Die Annahme des Antrages
wurde fUr Deutschiand ebenso unmOgiich sein wie es fur
Russiand der Fall ist. Das Studium der einzelnen Disciplinen
an den UniversitUten Deutschiands ist in der Weisegeordnet,
dass die StUdirenden zuvôrderst durch das ^ats-examen
nur erreichen kfinnen, entroeder als Jurist, als Mediciner,
ala Tbeologe, u. s. w., aufirelen zu konnen.
Wollen dieselbe den Doctorgrad erwerben, sie mUssea
allen noch ein besonderes Examen hestehen, ebenso ist es
mit den Pharmaceuten, dièse kOnnen nur durch das Staats-
examen ihren Approbation erlangen und mUsse ein eingenes
Examen vor der Philosophiscben FacUltât ablegen wenn sie
auch den Doctorgrad erlangen v^^ollen.
Traduction. — L'introduction eu Allemagne de ce vœu,
serait aussi impossible, pour le moment, qu'elle l'est pour la
Russie. Actuellement, en Allemagne, les études dans les
universités sont réglées de telle sorte, que ceux qui étudient
pour devenir juriste, médecin, théologien, etc., passent leur
examen d'état {Staats-examen) pour pouvoir pratiquer leur
profession. Mais s'ils désirent acquérir le titre de docteur, ils
doivent passer un examen supplémentaire et défendre une
thèse.
Il en est absolument de même pour les pharmaciens ; ils
peuvent acquérir, par un examen d'état, le droit de prati-
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'SHSElflHBUHT PHAUUCBDTIQDB 623
quer, mais s'ils veulent obtenir le grade de docteur, ils
doivent subir un examen supplémeulaire et défendre une
thèse devant la faculté de philosophie. Il serait bien difficile,
en Allemagne, de renverser ce qui y existe depuis longtemps
sous ce rapport.
M. Db NoBKiE {Gand). — Quelque chose d'analogue existe
en Hollande. On y a aussi le Staats-examen, mais te titre de
docteur en pharmacie n'en existe pas moins. 11 est regrettable
que ce titre ne puisse s'obtenir, en Allemagne, qu'en se pré-
sentant devant une faculté de philosophie qui n'a aucun rap-
port avec la pharmacie. Cest une anomalie qui devrait
disparaître. Je propose de modifier la rédaction du quatrième
vœu et de le rédiger comme suit : a Dans tous les pays,
remplacer les titres actuellement existant, de pharmacien
ou de terme synonyme, par celui de docteur en pharmacie. »
M. LE Président. — Si personne ne désire plus prendre la
parole dans la discussion qui nous occupe, je déclare la dis-
cussion close, et je mets aux voix le quatrième vœu, modifié
par M, le rapporteur.
— Le quatrième vœu est mis aux voix; il est adopté à
uoe forte majorité. Quelques membres s'abstiennent.
M. LE Président. — Messieurs, il est cinq heures et demie.
Nous ne pourrons pas terminer aujourd'hui l'examen du
rapport sur l'enseignement pharmaceutique, je vous propose
de le continuer demain et de lever la séance. Nous pourrions
commencer nos délibérations par la suite de celte discussion,
et entamer ensuite la question des eaux alimentaires. {Appro-
bation unanime).
— \jt séance est levée à cinq heures et demie.
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUATRIÈME ASMKintfjfeR GÉNÉRALE
Vendredi, i t^ttembn 1883.
La séance esl ouverte à deux heares et qaaii, soas la
présideoce de M. Vao Baslelaer, président do Congrès.
M. le président prie MM. Drageodorff, Caries, vod Wald-
beim, Loize, SebardI, Petit, Brunnengraber, BrUnker et Brui-
ner de s'asseoir à ses côtés, au bureau.
Il engage les antres vice-présidents étrangers à prendre
place sur l'estrade, derrière le bureau.
M. Li PiisniiTT. — Avant d'aborder l'ordre dn joor, ooas
avons à approuver le procès-verbal de la dernière réaoion.
Si personne n'a d'observations à présenter, je le déclarerai
adopté.
M. HiFCciT iCUrmonl-FerranS). — Je dois relever que le
bulletin n'exprime pas ma pensée, lorsqu'il me fait dire que
les occupations du pharmacien l'empêchent souvent de
s'occuper des questions qui, cependant, intéressent sa {hd-
H. ut PlisntiiiT. — Je ferai, à M. Hugnel, l'observation que
j'ai présentée hier à propos du bulletin. Il s'imprime la nuit,
les corrections sont impossibles. Le compte-renda officiel
donnera avec exactitude la pensée de l'honorable membre.
— Le procès-verbal esl adopté.
M. Vin DB Vivm, secrétaire-général. — Nous avons reçu
un long mémoire, en italien, de M. te docteur Gio-Battista
Ronconi, pharmacien à Padooe, traitant de la question des
eaux potables de cette cité. Ce mémoire, qui constitue un
manuscrit de 64 pages, est one longue dissertation sor les
eaux de cette ville italienne. Il n'a que des rapports éloignés
D,B,t,zed.yGOO^IC
L'ufsziGNBmirr pRi.BiuoiimQDB 625
avec la question qoi nous occupe. J'ai eu l'honneur d'en
prendre connaissance, son impression intégrale ne me semble
pas nécessaire, nous vous demanderons d'en imprimer un
résumé en français, que M. Jules Rousseau a bien voulu en
faire à notre demande. /Voir annexe XII).
Nous avons également reçu un travail de M. Verstraeten,
ingénieur de la ville de Bruxelles, et se rapportant également
à la question des eaux. Ce manuscrit est excessivement
important, mais il ne traite que des eaux de la Belgique.
Néanmoins, il contient des données qui pourront servir à Ja
discussion. Je le déposerai sur le bureau, et je vous en pro-
pose l'impression dans le compte-rendu des séances. Il est
impossible de vous donner lecture de cette monographie, vu
sa longueur, mais j'estime qu'elle figurera avec honneur
parmi les travaux du Congrès, (Voir annexe XIIIJ.
M. LB Président. — Vous savez que le règlement du Con-
grès, dans un article spécial relatif aux communications
écrites, prévoit, pour le bureau, la latitude d'apprécier s'il
convient de les imprimer dans le compte-rendu de nos déli-
bérations, et, dans le cas où leur impression serait décidée,
de statuer s'ils seront insérés, soit in extenso, soit en
résumé.
Nous sommes d'avis qu'en ces matières, il y a lieu d'être
fort large, pour que l'œuvre du Congrès reçoive la plus
grande extension possible. Je vous propose donc d'adopter
les propositions de M. le secrétaire-général.-
— Elles sont adoptées.
M. Bratimos /Athènes/. — J'ai lu hier une note sur l'his-
toire de la pharmacie en Grèce. Je tiens à déclarer que j'ai
fait cette communication comme délégué officiel de mon pays
et comme représentant les idées des pharmaciens de la Grèce.
M. LB PnÉsiDBitT. — Il sera tenu bonne note de celte obser-
vation. Nous reprenons la discussion qui a été interrompue
par la levée de notre précédente séance. Nous avons à voter
sur les deux dernières conclusions du rapport de M. De
Nobele, dont le n" 5 porte ce qui suit :
D,B,t,zed.yGOO^IC
636 QUATutan AMonUi sSiitiAU
En l'absence des titulaires, ne permettre le service des
officines qu'à des personnes possédant un diplôme de can-
didat ou d'auxUiaire.
M. Pbtit (Paris). — Je propose de remplacer cet article
par la disposition suivante :
« Le titulaire absent pourra être remplacé légalement
t par une personne possédant un diplôme de candidcU ou
t d'aucciliaire. »
Voici pourquoi : Eq mainleDant la rédaction, telle qae l'a
formulée M. le rapporteur, on serait en droit d'en inférer
qu'un pharmacien ne pourrait jamais s'absenter sans être
remplacé par un auxiliaire ou par- un candidat. Il me semble
que cette disposition serait extrêmement dangereuse et de
nature à limiter de beaucoup la liberté des pharmaciens.
Il est évidemment désirable qu'en cas d'absence, le phar-
macien soit remplacé par quelqu'un de capable, mais il peut
se faire parfaitement qu'un homme, qui n'aura pas le litre
de candidat ou d'auxiliaire, soit cependant à même de rem-
placer convenablement et, certes, parfois plus avantageuse-
ment qu'un auxiliaire ou qu'un candidat, te pharmacien
momentanément absent. Dans ce cas, le pharmacien est res-
ponsable des actes de son remplaçant. Je ne crois pas qu'il y
ait lieu de prescrire d'une façon formelle, et comme pouvant
remplacer un pharmacien absent, une personne ne possédant
pas de diplôme de candidat ou d'auxiliaire. Ce serait absolu-
ment contraire à ce qui existe en France, oii nous pouvons
nous faire remplacer par toute personne sans diplôme, ayant
fait ses trois années de stage réglementaire dans l'ofiîcine.
M Ls PiÉsiDENT. — En l'absence de M. Oe Nobele, je suis
chargé de vous dire quelle est réellement sa pensée à cet
égard.
Il est d'avis que, lorsque le pharmacien absent se fait
remplacer dans son officine par une personne ayant le
diplôme de candidat ou d'auxiliaire, il devrait ne plus en-
courir la responsabilité légale qu'il assume aujourd'hui,
môme pendant son absence. C'est afin d'arriver à faire adop-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Ii'EIfBUflNBaBKT PHIMUOUTIQUE 627
1er cette non- responsabilité, qu'il a combiné la conclusion
dont nous nous occupons avec la dernière que nous avons
encore à examiner ; et je crois bien, Messieurs, que vous
ferez chose sage de discuter en même temps les cinquième et
septième conclusions du rapport. Celle-ci est ainsi conçue :
Créçr partout un diplôme d'auxiliaire en pharmacie (ge-
hûlfej.
M. PsTiT /Paris/. — Je suis de votre avis quant au rem-
placement du titulaire d'une officine. Je crois qu'il est bon de
demander qu'en cas d'absence, il soil remplacé par quelqu'un
ayant les condiiions requises et assumant la responsabilité.
Je me rallie à votre proposition, mais il semblait que l'on
voulait exclure toutes les personnes, n'ayant pas de diplôme
d'auxiliaire, et c'est là, je crois, une exagération.
M. LE Président. — C'est l'idée de M. De Nobeie.
M. Petit (Parts). — Cela est absolument incompatible avec
l'organisation des études pharmaceutiques. En France, et
, dans bien d'autres pays, oii l'on admet un stage môme de
trois ans, celui-ci ne se fait souvent que lorsque l'aspirant-
pharmacien est déjà candidat. Ce n'est réellement qu'au bout
de trois ans qu'un jeune homme est apte à remplir tes fonc-
tions d'auxiliaire. Il est évident que le nommer auxiliaire au
bout d'une année et lui permettre de remplacer le pharma-
cien absent, ce serait le mettre sous le coup de condamna-
lions judiciaires. On demande que lorsqu'un pharmacien
s'absente, it puisse être tranquille; qu'il puisse s'en aller avec
sécurité, parce qu'il a laissé la gérance de son officine à une
personne diplômée qui se trouve dans certaines conditions
légales de responsabilité. Je trouve cette demande très
légitime, pour aulant que le remplacement soit fait par une
personne capable et diplômée ; mais ce que je n'admets point,
c'est que le pharmacien ne puisse être remplacé que par des
auxiliaires ou des candidats diplômés. Car, si j'ai bien com-
pris l'esprit du rapport de M. De Nobeie, un pharmacien
s'absentant et qui aurait dix élèves, devrait avoir ces élèves
diplômés comme auxiliaires.
D,B,t,zed.yGOOg[e
6f8 QDATlAKE ASSnBLBB OtREBAIK
M. iB Président. — Dans l'idée de M. De Nobele, un seal
auxiliaire représente le pharmacien ; les autres élèves peu-
vent parfaitement ne pas posséder ce diplôme.
M Petit {Paris}. — Dites alors : « Le titulaire d'une phar-
macie ne pourra être remplacé légalement, pendant son
absence, que par des personnes possédant un diplôme
d'auxiliaire. »
M. LE Présiusnt. — Ne pensez-vous pas qu'il y ait de
l'amphibologie dans cette rédaction, et ne ferait-on pas mioax
de dire : par une personne?
M. PïTir {Paris). — Oui, par une personne.
M. LB PaisiDBNT. — Voici donc définitivement comment le
paragraphe serait rédigé : « Permettre au pharmacien titu-
laire d'une officine de se faire légalement remplacer pendant
son absence par une personne possédant un diplôme de
pharmacien ou d'auxiliaire. »
Uh membre. — Qu'est-ce qu'un auxiliaire et quelle sera sa
responsabilité?
M. LE Pr^idskt. — Le titre n'existe pas en France, en Bel-
gique et dans d'autres pays; il devra être créé. Les auxiliaires
{gehûlfe} rendent de grands services en Allemagne, en Aa-
triche-Hongrie, etc., ils passent des examens et doivent
donner des preuves de capacité. M. le rapporteur, à la page 7
(177 du compte- rendu), vous fait connaître ce que l'on
entend dans ces pays par auxiliaire, assistant-pharmacien oa
gehûlfe. Il est évident que la responsabilité à encourir par le
remplaçant sera la même que celle qu'encourrait le pharma-
cien remplacé.
M. Batteur {Lille). — Le diplôme d'auxiliaire mettrait-il à
couvert la responsabilité du pharmacien en cas d'accident?
M Petit (Paris). — C'est ce que nous désirons et deman-
dons.
M. Batteur {Lille). — Il serait désirable d'en émeUre
le vœu. ^
M. LE pRÉsihBNT. — Ce vœu n'aurait aucune importance, il
ne serait jamais appliqué.
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'BflsiianmBiri paiRiucBimQVB 629
M. Batteur {Lille). — Alors, le diplôme sera absolument
sans valeur, puisque le pharmacien sera responsable. Celui-ci
pourra toujours employer l'élève qui lui paraît le plus capa-
ble, et dans lequel il aura le plus de confiance.
M. Petit (Paris). — Cela n'est pas tout à fait exact. Si le
pharmacien est remplacé par quelqu'un sans qualité, ce phar-
macien est responsable, non seulement au point de vue des
dommages et intérêts, mais encore au point de vue pénal.
Nous voulons supprimer la responsabilité pénale; or, je crois
qu'il serait diflicile à un pharmacien, qui a toute espèce de
responsabilité à subir, de lui substituer un élève qui n'en
aura aucune.
M. LE Président. — Je ferai remarquer que nous nous
écartons du point en discussion, nous nous occcupons en ce
moment d'une question qui se rattache à l'exercice de l'art de
guérir. Celle qu'on vient de soulever pourra être disculée
plus tard, mais je pense que nous ferions bien de nous en
tenir aujourd'hui à l'enseignement pharmaceutique.
M. HuctiET [Clermont-Ferrand] . — Il me semble que nous
nous sommes un peu occupés de tout, excepté de la question
à résoudre. Nous nous sommes occupés de changer le litre
des pharmaciens, de créer le grade d'auxiliaire, etc., mais
de l'enseignement pharmaceutique proprement dit, nous n'en
avons presque rien dit.
M. LB Président. — Le règlement a prévu ce que nous
avions à faire; nous ne pouvions pas nous écarter des ques-
tions qui figuraient à notre programme. Je ne méconnais pas
cependant, que lorsque nous aurons voté la dernière conclu-
sion du rapport, nous n'aurons fait que peu de chose, car
l'ensemble des conclusions que nous aurons admises sera
assez vague.
Nous aurions pu discuter le programme des examens;
nous ne l'avons pas fait, el il est trop tard pour que nous
commencions à nous en occuper. Le temps nous manque à
à cet effet.
Nous avons comparé les dispositions relatives à l'enseigne-
D,B,t,zed.yGOOgle
630 QDlTIItalI IBSBMBLÉI GInÉRâLI
ment pharmaceutique chez les diverses nations représentées
au Congrès. Cet esamen nous a permis de discerner ce qu'il
y a de bon ou de mauvais dans les législations concernant
les conditions requises dans chaque pays pour l'exercice de
la pharmacie. Il nous reste évidemment à formuler le pro-
gramme des études pharmaceutiques, et à trouver l'ensemble
des connaissances qui devront élre exigées de l'aspirant*
pharmacien.
Nous aurions été heureux si nous avions trouvé le temps
de faire ce travail, si nous avions pu dresser ce programme
qui aurait pu servir de programme-type, et que tous les pays
auraient pu adopter. iVlais il est hors de doute que celui-ci
doit être rédigé après mûres réflexions, nous ne saurions
nous livrer à ce travail dans cette session, et je suis obligé
de vous en demander la remise.
En conséquence, je vous propose, Messieurs, de statuer
sur la dernière conclusion du rapport. Ensuite, nous décide-
rons que le prochain congrès mettra à son ordre du jour
l'étude du programme-type. Nous pourrons résoudre alors
cette question qui intéresse si vivement le monde scientifique,
et sur laquelle, à juste titre, chacun a l'œil ouvert en ce
moment.
M. HuGDET (Clermont-Ferrand). — En produisant mon
observation tout à l'heure, je n'ai pas eu la moindre intention
d'incriminer le rapport de M. De Nobele ; il est d'ailleurs très
bien faitet très intéressant. Mais je dois avouer que les vœux,
exprimés à la fin de son travail, tombent un peu comme un
paquet de cheveux dans la soupe. Qu'on me permette cette
expression un peu auvergnate. (On rit.) J'aurais désiré qu'on
s'occupât un peu plus des matières à enseigner aux jeunes
pharmaciens.
M. LB Président. — • Je vais mettre aux voix, dans leur
ensemble, les deux dernières conclusions. Pour bien en pré-
ciser les termes, en voici la rédaction :
« Permettre au pharmacien titulaire d'une officine de se
i faire légalement remplacer, pendant son absence, par une
D,B,t,zed.yGOOg[e
L raSEIBiraHEITT PHÂUUCBDTIQDI 631
» personne possédant un diplôme de pharmacien ou d'auxi-
» liaire. Créer, à cet effet, partout un dipiôme d'auacUiaire
> en pharmacie {gehûlfe). »
— Ces conclasioDS sont adoptées.
M. Bratihos {Athènes). — Je ferai une proposition subsi-
diaire que je soumettrai à l'assemblée.
Puisque, à défaut de temps, dous n'avoas pu dous entendre
sur la rédaction du programme des études pharmaceutiques,
je crois que dous pourrions désigner un certain nombre de
délégués qui seraient chargés de préparer, pour le prochain
congrès, un travail complet sur ce sujet. Je vous soumets
donc la proposition suivante :
« Nommer une commission internationale qui serait char-
» gée de poursuivre les décisions du Congrès, en ce qui
> concerne l'enseignement pharmaceutique, et de dresser
» un programme international d'études, b
M. HufiUET iCUrmont-Ferrand). — Je déclare me rallier à
la proposition de M. Bratimos; seulement, je demanderai
qu'elle s'occupe spécialement de la question de l'enseigne-
ment pharmaceutique.
M. BuTiNos [Athènes). — Cette commission internationale
serait également, comme je le dis, chargée de l'élaboration
du programme des études préliminaires.
M. HuffluiT iClermont-Ferrand). — Nous sommes du même
avis. Je trouve que les conclusions du rapport, telles que
nous les avons adoptées, no sont pas assez larges et n'in-
diquent point les desiderata de l'assemblée.
[M. Van Bastelaer cède la présidence à M. N. Gille, vice-
présidenl.)
H. Van B&stblaer {Bruxelles). — Je crois que les décisions
qui ont été prises par le Congrès, en grande partie, élucide-
ront la question; mais vous savez, par expérience, Messieurs,
qu'il ne faut pas abuser des commissions internationales.
L'étude de ce programme, par une commission internationale,
est presque impossible. Vous pouvez en juger par ce qui
s'est produit dans les congrès antérieurs. Vous aviez chargé
D,B,t,zed.yGOOg[e
633 QDATRlfcHB 1B8BMBLÉE titnfiRALB
une commission interaaiionale d'élaborer une pharmacopée
universelle, il a fallu l'énergie de M. von Waldheim pour
arriver à un résultat. Il y a vingt ans que la décision fut prise,
et ce n'est que lorsqu'une individualité a pris en mains ta
rédaction de cette pharmacopée, qu'elle a vu le jour. A Lon-
dres, on a discuté la question de l'enseignement pharma-
ceutique; chacun des délégués a exposé la méthode suivie
en son pays, et l'on n'a pu aboutir. C'était pour éviter ces
inconvénients que nous avions chargé une commission spé-
ciale, composée de trois membres, dont un rapporteur, du
soin d'étudier la question; nous lui avons procuré des ren-
seignements internationaux et, au moyen de ces éléments,
nous sommes arrivés avec un rapport qui, peut-être, ne con-
tient pas tout ce qu'il aurait pu contenir, il ne m'appartient
pas de le caractériser, mais qui, en tout cas, j'en ai la certi-
tude, a une grande valeur. Ce rapport vous a été soumis
avant la discussion, vous l'avez étudié, puis vous l'avez
discuté, et il m'a semblé que vous y attachiez beaucoup
d'importance, puisque vous avez admis presque tous les
vœux qu'il vous proposait d'émettre. Ces vœux indiquent
quel est votre sentiment sur les divers grades qu'il convient
de conférer; vous avez jeté les bases du programme des
études. Avant de dresser celui-ci, il fallait s'entendre et déci-
der quels étaient les diplômes que vous vouliez maintenir.
C'est ce que vous avez fait. Vous avez décidé de 'créer des
auxiliaires qui, jusqu'ici, n'existent point dans divers pays.
Il y aura un programme d'études à fixer pour ceux-ci, de
même que pour les grades de pharmacien et de candidat en
pharmacie. En procédant comme le comité l'a fait, nous
avons gagné du temps et je vous propose d'agir de la même
façon pour la rédaction du programme. Confier cette rédac-
tion à plusieurs personnes de nationalités diverses, c'est
s'exposer à n'avoir rien de fait pour le prochain congrès,
tandis que, si vous donnez cette mission à une commission
composée de personnes d'un même pays, celles-ci pourront
se réunir facilement, délibérer en commun, et, enfin, nommer
D,B,t,zed.yGOO^Ie
L'KHSElGiraMSNT PHARMAGIDTIQDE 633
UQ rapporteur cbargé de coordonoer les idées de la commis-
sioa et de les , traasmettre au comité organisateur du futur
congrès, qui les ferait parvenir aux intéressés de tous les
pays représentés. Une autre considération qui milite en
faveur de la proposition que j'ai l'honneur de vous faire, est
la suivaute :
Il est évident que des congrès isolés se réunissant à des
époques plus ou moins éloignées, ont beaucoup moins
d'influence et d'autorité, imposent moins au public el même
aux gouvernements, que s'ils étaient, en quelque sorte,
permanents.
Lorsqu'un congrès est terminé, il a pris des décisions,
dont l'exécution peut exiger un temps assez long, même
plusieurs années. Qui sera chargé de l'exécution de ces
décisions? Une commission internationale? Mais mille exem-
ples vous prouvent qu'elles sont impaissantes, et que, par le
seul fait de leur composition, par l'éloignement de leurs
membres et la quasi-impossibilité de se réunir assez fréquem-
ment, elles sont réduites à l'impuissance. Eh bien, ne serait-
il pas beaucoup plus rationnel de déclarer en permanence le
bureau du congrès actuel, et de lui confier, non seulement
l'élude de ce programme d'études, mais encore l'exécution de
toutes les décisions que vous prendrez.
C'est le bureau qui me semble être le plus apte à surveiller
l'exécution des décisions de l'assemblée actuelle et, lors du
prochain congrès, il rendra compte de sa mission et il
remettra ses pouvoirs au nouveau comité exécutif de celui-
ci, qui continuera l'œuvre.
Ne croyez-vous pas, Messieurs, qu'il soit sage de procé-
der ainsi? Si vous partagiez cette manière de voir, nous
pourrions déclarer, dès aujourd'hui, la permanence de votre
bureau et le charger de tout ce qui concerne l'exécution des
décisions prises, ainsi que de la rédaction du programme des
études pharmaceutiques. Je puis ajouter, en ce qui concerne
cette dernière question, que le bureau a en mains un tra-
D,B,t,zed.yGOOg[e
63i QUÀTUkn ISaSMBLÂB OiRÉBUI
vail qui a été très bien étudié, dont il suffit de foire l'appLi-
caiioD aux diâéreots pays.
M. E. Rahlot (Bruxelles). — Nous avons, à notre ordre
du jour, une question excessivement grave, c'est celle qui se
rapporte aus eaux. Nous o'avons plus qu'une heure et demie
à consacrer à nos travaux de ce jour, et je propose que la
question des eaux ait la priorité sur l'examen de la proposi-
tion qui nous est faite.
M. CtPGBAND-MoTHEs {Puris). — Je me demande quelIc sera
l'autorité des décisions que pourra prendre le bureau. Nous
avons ici, au Congrès, des représentants les plus autorisés de
tous les pays. Les décisions que nous pourrions prendre
n'auraient-elles pas beaucoup plus d'autorité, que celles que
prendrait on bureau isolé? Et les délégués des divers gouver-
nements au Congrès, n'aura ienl-ils pas eu plus d'influence
auprès de leur gouvernement, quant à l'exécution de nos
décisions? Le bureau pourra certainement surveiller l'exécu-
tion de nos décisions sur son propre terrain, c'est-à-dire en
Belgique ; il ne le pourra pas en pays étranger.
M. Vah Bastbtabr {BruxeUes}. — Ou je ne me suis pas bîdn
fait comprendre, ou l'on n'a pas saisi le sens de mes paroles.
Le bureau aura une mission officielle, puisqu'il sera une
émanation du Congrès, dont il exécutera les décisions. Il
n'est pas une commission essentiellement belge, mais une
commission ayant un caractère international, ayant le droit
de transmettre aux gouvernements étrangers, qui nous ont
envoyé leurs délégués, les décisions prises par le Congrès,
d'en surveiller l'application et de continuer à faire ce qu'il a
fait jusqu'à ce jour : à réclamer, par la voie diplomatique, les
renseignements dont il aura besoin ou qui pourront lai être
utiles.
Le bureau n'aura pas de décisions à prendre en dehors de
sa mission officielle ; il continuera l'étude des questions qui
n'ont pu être complètement élucidées dans cette seission, et
il préparera, pour le prochain congrès, celles que vous indl-
D,B,t,zed.yGOOg[e
L'raaEieRnntT PHAtuccungni 635
qaerez dans votre réunion actuelle, comme devant élre
examinées ou discutées prochaÎDement.
M. Zanhi [Constantinople] . — En ma qualité de représen-
tant étranger, je crois être l'interprète de vous tous, Mes-
sieurs, en vous proposant de remercier le bureau de vouloir
bien accepter cette délicate mission de continuer notre
œuvre, et d'en surveiller re:técutioQ jusqu'à la réunion du
prochain congrès; et je vous propose, par des applaudisse-
ments unanimes, de lui déclarer que nous lui accordons,
sous ce rapport, toute notre confiance. (Applaudissements
prolongés.)
M. HuGUBT {Ctermonl-Ferrand). — Je crois que nous nous
trouvons ici devant une légère confusion. Le bureau perma-
nent, dont parle M. Van Bastelaer, ne sera pouvoir exécutif,
entendons-nous bien, que pour les décisions qui auront été
prises dans le Congrès actuel. Il ne pourra pas signifier des
résolutions prises par lui, ensuite de ses délibérations. Il sera
sans droits pour appuyer, auprès des gouvernements, l'exé-
cution de décisions que nous n'aurions pas prises au cours
de notre session actuelle.
Plcsibubs VOIX. — Évidemment.
M. lE Peésidbht. — Je mets aux voix la proposition de
M. Van Bastelaer, ainsi conçue :
« Le comité d'exécution du 6' Congrès international est
chargé de poursuivre l'exécution des décisions prises par le
Congrès, aussi bien celles qui concernent l'enseignement
pharmaceutique que celles qui se rapportent à d'autres ques-
tions ; il préparera la continuation des discussions qui
n'auront pas été épuisées pendant le présent Congrès, et
dressera un programme international d'études pharmaceu-
tiques. B {Applaudissements.)
— Elle est adoptée.
(M. Van Bastelaer reprend la présidence.)
D,B,t,zed.yCOO^IC
636 QUITUÈKE ASSSMBLfiE «ANEKâLE
M. LE Président. — L'ordre du jour appelle la dîscnssioo
des rapports sur la question des eaux alimenlaireâ. Je don-
nerai la parole à M. le rapporteur.
M. Van DE Vïvere (Bruxelles). — Messieurs, vous avez pu
vous étonner de ce que deux rapports voua aient été adres-
sés au sujet de cette question; le premier esl celui que j'ai
eu l'honneur de vous transmettre, le second a été rédigé par
MM. C. Blas et Ed. Van Metckebeke.
. Voici, Messieurs, les circonstances qui ont donné naissance
à l'impression de ce second rapport :
MM. Blas et Van Meickebeke ne partagent pas entièrement
mes opinions au sujet de^ conditions à exiger pour les eaux
alimentaires; s'ils sont d'accord avec moi sur les caractères
généraux que doit posséder «ne bonne eau potable, ils sou-
tiennent qu'on ne peut pas,et qu'on ne doil pas, axer des nom-
bres-limites généraux, pour les matière» contenues dans les
eaux qui servent de boisson. Nous n'avons pu nous mettre
d'accord sur ce point. Comme l'entente était impossible, ces
Messieurs ont jugé opportun de produire un rapport qui
exprime mieux leur manière de voir. L'impartialité comman-
dait au comité d'imprimer également leur travail, afin que
vous pussiez prendre connaissance de leur opinion, juger
eotie les idées qu'ils ont émises et celles que je professe
moi-même.
J'avais soumis mon rapport, depuis quelque temps déjà, à
Ces Messieurs ; nous l'avions examiné dans des réunions, mais
la divergence trop grande de nos idées a empêché ces
Messieurs de se rallier à mon travail, et comme il a fallu un
certain temps pour rédiger et ensuite pour imprimer leurs
observations, ce n'est que hier que le rapport de mes hono-
rables collègues a pu être distribué.
Je tenais à vous faire cette observation, afin que vous ne
fussiez pas étonnés de recevoir deux rapports sur cette ques-
tion. Quant à moi, je suis particulièrement heureux de
l'apparition de ce second rapport. Il aura pour effet de mettre
sous vos yeux des opinions divergentes; la discussion sur les
D,B,t,zed.yGOOg[e
LBS BADK ALtlENTAUBS 637
eaux alimentaires n'en sera que plus approfondie et plus
sérieuse. Il est inutile, je pense, Messieurs, de vous produire
des arguments pour démontrer la haute iniporlance de la
question que nous allons discuter, je bornerai ici mes obser-
vations et je me réserve de reprendre la parole lorsque les
objections à mes idées se seront produites.
M. Petit (Pans). — Messieurs, la question qui nous est
soumise aujourd'hui, est certainement une des plus graves
qui puissent être portées devant des hommes compétents.
Celte question est d'autant plus grave, que Ton peut dire
que l'obscurité dont elle est enveloppée, résulte des diffé-
rences d'appréciation des chiffres mêmes qui ont été trouvés
par les diveis expérimentateurs. Ainsi, par exemple, il fau-
drait que le Congrès déQnît, d'une façon absolue, ce que l'on
entend par matières organiques.
Il y a de nombreuses méthodes pour déterminer les quan-
tités des matières organiques. La plus usitée est certainement
celle qui a pour base leur oxydation par le permanganate de
polas-ium. Du poids de permanganate détruit, on déduit
celui des matières organiques.
Mais dans l'applicaiion de ce procédé et dans l'interpréta-
tion des résultats, quelles discordances ne voit-on pas se
produire!
Les nns chauffent à 70°, les autres à 100°. Le temps que
dure l'opération est, suivant les opérateurs, de cinq minutes,
de dix minutes, d'un quart-d'heure, d'une demi-heure et
même de quatre heures.
Quand on veut exprimer la quantité de la matière orga-
nique, les plus grandes dissidences existent; ainsi, si l'on a
opéré d'après le procédé Kubel-Tieman, on multiplie par
cinq la quantité de permanganate détruit; d'autres évaluent
ces matières en acide oxalique, d'autres, enfin, en oxygène
absorbé dans la réaction. Il est évident que, si jamais il y a
eu nécessité d'un langage uniforme, c'est bien dans le dosage
des matières qui nous occupent.
Je n'examinerai pas s'il faut agir en solution acide ou en
D,B,t,zed.yGOO^IC
638 QDAIUftin ASSBXBLBI UtlrtSlLB
solution alcaline, mais je dis qu'il y a une élude complète à
faire, élude à la suite de laquelle on adoptera, pour ces opé-
rations, un modus faciendi toujours le même. Les matières
organiques seraient exprimées d'une manière uniforme dans
tous les pays, eu les rapportant, par exemple, à l'acide
oxalique.
.Voyous, maintenant, quelles conditions doit remplir une
eau pour être potable et pour qu'on puisse l'employer sans
danger pour la santé publique.
Je crois que l'on ne peut pas déterminer, d'une façon abso-
lue, la quantité de résidu fixe que doit renfermer une eau
alimentaire. Si l'on est arrivé à une quantité de 50 centi-
grammes par litre, rien ne dit que ce doive être là une
quantité 6xe.
La preuve que l'usage d'eaux, dépassant ce chiffre de
0 gr. 50 de résidu par litre, est sans inconvénient, nous est
fournie par l'emploi prolongé d'eaux minérales, dépassant
beaucoup ce chiffre, même en sels alcalino-calcaires.
Les eaux de Contrexeville, de Vittel, sont six fois plus
chargées et leur usage prolongé ne présente aucun inconvé-
nient pour la santé.
Il y a des faits qui indiquent que le sulfate de chaux n'est
pas dangereux, comme on l'avait cru. On avait pensé qu'il
était de nature à provoquer des maladies, or, si l'on veut
s'en rapporter à ce qui se passait jadis à Paris, oîi l'on n'avait
à sa disposition que des eaux séliniteuses, c'est te contraire
qui aurait lieu.
Je suis donc d'avis que la proportion de 50 centigrammes
pourrait être abandonnée et qu'on peut aller jusqu'à un
grammede matières Qxes par liire,sans danger pourla santé
publique .
Il n'y a, du reste, pas de raison pour que cette quan-
tité de 1 gramme par litre soit atteinte, mais on pourrait
l'accepter comme maximum.
Ces eaux sont d'ailleurs une exception, elles sont généra-
lement peu abondantes, et quand on veut approvisioDuer
D,B,t,zed.yGOO^Ie
LES EAUX ILnBNTAIRIS 639
d'eau une population, on compreod que la préférence soit
donnée aux eaux faiblement minéralisées et qui, d'autre
part, conviennent mieux à la cuisson des légumes et aux
autres usages domestiques.
Entre l'eau de consommalion et l'eau qui dissout bien le
savon, il est évident qu'il y a une différence considérable;
mais, en tous cas, je ne serais pas effrayé de donner à ma
famille des eaux renfermant un gramme de matières fixes
minérales,si elles étaieai aussi pures, que je voudrais qu'elles
le fussent.au point de vue des matières organiques. Je préfé-
rerais de beaucoup donner des eaux renfermant un gramme
de matières fixes, que de l'eau de Seine, par exemple.
Ceci dit, je crois que la quesiion qu'il y a lieu d'examiner
sérieusement, est celle de savoir quelle est la quantité de
matières organiques que peut renfermer une eau destinée à
la consommation publique. Celte quantité de matières orga-
niques peut varier, mais il me semble qu'il y a des limites
qu'il ne faudrait jamais dépasser.
Ainsi, l'eau en amont de Paris renferme M milligrammes
de matières organiques, exprimées en acide oxalique; au-
dessous de Paris, celte quantité va jusqu'à S5 milligrammes.
J'ai examiné des eaux de la Loire, elles contenaienl 7 milli-
grammes de matières organiques; celles de la Vanne, 3 mil-
ligrammes.
Ces différences sont considérables, elles ne sont cependant
pas suffisantes pour constituer une eau insalubre, et il est
certain que ce dont il faut se préoccuper avant tout, c'est de
la nature de la matière organique contenue dans une eau.
Ëli bien, la partie à mon sens la plus importante, celle qui
doit le plus appeler l'attention diligente et des chimistes et
des administrations publiques, c'est celle qui se rapporte
aux matières organiques albuminoldes non encore trans-
formées.
On paraît d'accord pour faire cette analyse par le procédé
Wanklyn et Chapmann, qui semble présenter des garanties
sérieuses d'exactitude.
D,B,t,zed.yGOO^IC
640 QDATUfcHE 18SEMBLÈB GÉHÉKALE
J'ai eu l'occasion de Eaire de nombreux dosages dans les
environs de Paris sur des eaux excellentes. Je commence
par déclarer qu'il ne faut pas être trop difficile, ni restreindre
trop les limites ultimes. Ainsi, M. le rapporteur a demandé
que la limite de l'ammoniaque, produite par les matières
organiques albuminoïdes, Mt restreinte à un dixième de
milligramme. Ëb bien, dans l'eau de la Vanne, qui est une
eau excellente à tous égards, j'ai trouvé plus d'un dixième
de milligramme.
Il faudrait, par conséquent, d'après les conclusions de
M. le rapporteur, s'interdire l'emploi de l'eau de la Vanne,
ce qui embarrasserait fort les habitants de Paris.
Je crois qu'il est bon de (aire un dosage total de l'azote,
afin de déterminer quelle a été la contamination initiale de
l'eau, mais l'azote des nitrates, des sels ammoniacaux, n'est
pas dangereux par lui-même, c'est seulement une preuve
d'une contamination antérieure.
Certains expérimentateurs attachent une grandç impor-
tance au dosage de l'oxygène.
Cependant, il peut exister des eaux potables excellentes
qui renferment de faibles proportions de ce gaz; mais
M. Marié Davy attache, avec raison, une grande valeur au
cacactère suivant :
Une eau contenant de l'oxygène et placée quelque temps
dans un milieu à 25 ou 30", doit conserver cette proportion
d'oxygène dissous Le contraire serait la preuve que celte
eau contient des matièies organiques en voie d'altération.
Quant aux expériences bactérioscopiques, sans contester
leur importance, je suis porté à croire qu'elles ont été exa-
gérées et des résultats contradictoires ont été obtenus par
les personnes les plus compétentes. Je citerai, par exemple,
les expériences dans lesquelles on a vu se développer plus
de colonies dans l'eau de la Vanne que dans celle du canal
de rOurcq, qui est cependant beaucoup plus impure.
Je tenninerai en disant que ce qui rend l'eau impropre
D,B,t,zed.yGOOg[e
LIS UDX AUHKNTAUBS 611
aux usages alimentaireî;, c'est, avant tout, les matières albu-
minoïdes.
Leur dosage, souvent répété, permeUrait certaiaement de
ranger les eaux selon leur échelle de oocuité, car l'azote
ammoniacal et nitrique est sans danger, ainsi que te dé-
montre l'emploi, par un grand nombre de personnes, des
eaux d'égouts de la ville de Paris, dans lesquelles les ma-
tières albumiooïdes ont été entièrement transformées en ni-
trates, par leur drainage méthodique dans la plaine de Gen-
nevilliers.
M. Behgb. — Nous sommes tous d'accoid sur ce point,
c'est peut-être te seul, c'est que la question, dont nous nous
occupons, présente énormément de difficultés.
Cependant, je crois qu'il y a moyen de faire sortir de
nos délibérations, une résolution sérieuse : c'est de décider
qu'une eau ne sera considérée comme bonne, qu'à la con-
dition de réunir rigoureusement les caractères d'une eau
pure au point de vue alimentaire. L'eau alimentaire doit
être comme la femme de César, elle ne doit pas être soup-
çonnée.
Il y a beaucoup de controverse au sujet de ta qualité des
eaux et l'on peut soulonir avec quelque raison que la pré-
sence de telle ou telle matière dans une eau, peut être tolérée
sans inconvénient.
L'honorable M. Petit prenait la défense des sulfates dans
les eaux ; il nous citait l'eau que boit la population parisienne
et il en concluait que celte eau est bonne. Ce n'est pas ainsi
que nous devons envisager la question; nous ne devons pas
dire: l'eau est bonne, puisque telle ou telle population en
fait usage; nous devons dire : quelles sont les. conditions
qu'une eau doit réunir pour <Hre à l'abri de tout reproche,
pour qu'elle soi! incontestablement bonne?
Certaines eaux, sans être absolument bonnes, pourront
n'être pas essentiellement mauvaises; il y aura des nuances,
mais nous n'avons pas à nous en occuper ; nous devons in-
diquer quelles conditions absolues une eau doit réunir pour
D,B,t,zed.yGOOglC
642 QDÀTUftHB àSSBIILBB GtHUALK
élre bonne. C'est ainsi, du reste, que la question a été el doit
■être formulée. C'est le seul moyen d'éviter la conrusion qui
pourrait se produire.
Lorsque t'hooorable rapporteur a proposé de fixer à un
demi-gramme ta quantité de matières fixes qu'un litre d'eau
peut contenir, je crois qu'il a eu raison; ou ne peut pas
considérer, comme bonue, une eau qui en contiendrait
davantage.
Est-ce à dire qu'une eau, coDlenaot plus d'un demi-
gramme, doive être absolument condaoitDée? Non, car elle
pourrait rentrer dans la catégoiie qui forme l'iatermédiaire
entre l'eau bonne et l'eau mauvaise.
J'ai reçu, quelques heures avant la séance, le rapport
rédigé par MM. C Blas el E. Van Meickebeke. Ce documeat,
ne m'étant parvenu qu'au dernier moment, il m'est impos-
sible de pouvoir entrer, dès maintenant, dans l'exameo des
nombreuses questions qui sont soulevées dans ce rapport.
Cependant, j'ai pu m'apercevoir, par un coup d'œit rapide,
que les auteurs du contre-rapport tenaient à voir augmeuler
cette quantité maxima d'un demi-gramme. Jene puis admettre
cette quantité. Certes, je conviens qu'on doit tenir compte de
la nature des terrains aquifères; mais soutenir qu'en en
tenant compte on puisse tolérer un gramme et même deox
grammes de résidu, c'est une opinion que je combats énei^i-
quemeut.
 Bruxelles, si l'on procédait comme le fait M. Blas, on
reconnaîtrait que la quantité d'un gramme est très souvent
atteinte et qu'elle est même souvent dépaasée. En coo-
cluera-t-on que la limite d'un demi-gramme est une quantité
trop faible? Évidemment non, et la limite d'un demi-gramme
doit être maintenue.
Ce qu'il faut voir avant tout, c'est la nature de la nappe
souterraine, lorsque le sol est vierge de toute altération.
Dans les vieilles agglomérations, l'eau souterraine n'a pas
conservé sa composition normale; elle a subi une altération
profonde.
D,B,t,zed.yGOOg[e
us EAUX AUMEKTÂlUS 643
Ainsi, en ce qui concerne Bruxelles, je n'bésite pas à
déclarer que la composition des eaux de puits ne répond
plus à la composition normale; la couche souterraine a été
fortement altérée dans la vieille ville.
Je De voudrais pas vous accabler sous une avalanche de
chiffres, mais j'ai ici des renseignements extrômemeat inté-
ressants, ce sont des analyses faites dans l'agglomération
bruxelloise et dans ses environs.
Il résulte de ces renseignements que, chaque fois que l'on
a fait l'analyse des eaux de source provenant des environs
de Bruxelles, la quantité de résidu a été faible; elle a rare-
ment atteint le chiffre d'un demi-gramme que l'on propose.
Chaque fois que l'on a procédé, au contraire, à l'analyse de
l'eau dans l'agglomération bruxelloise, on a constaté que la
quantité de résidu était beaucoup plus considérable. J'ajou-
terai que l'analyse des eaux provenant du vieux Bruxelles
accuse une quantité de résidu plus considérable que celle
faite d'eaux provenant des pnrties habitées depuis 15 ou âO
ans seulement.
J'ai été appelé, par mes fonctions, à faire, depuis 10 ans,
l'analyse de plus de 3,500 échantillons d'eau, et il résulte
de l'ensemble de ce travail qu'il y a à peine 15 7» de ces
eaux propres à l'alimentation; 25 % sont d'une nature dou-
teuse, et 60 % sont absolument mauvaises.
Quand on a voulu établir la première distribution d'eau à
Bruxelles, on a fait procéder à des analyses, et c'est M. de
Hemptinne, savant distingué, décédé aujourd'hui, qui a été
particulièrement chargé de ce travail.
Il a examiné soigneusement tes eaux de Bruxelles, et il
est arrivé à ce résultat : que les sources situées hors de
Bruxelles ne donnaient, comme résidu, que des quantités qui
étaient toujours, on peut le dire, inférieures à un demi-
gramme, car je n'ai trouvé, dans toutes les analyses qui ont
été faites, qu'une seule exception, elle concernait des sources
de Saint-Gilles. Mais cette commune, bien que située hors de
Bruxelles, faisait déjà partie de l'agglomération bruxelloise.
D,B,t,zed.yGOO^IC
6U QDATUfcMB
L'eau des sources de Sainl-Gilles donnait un résidu varianl
deO gr. 665 à 1 gr. 041,
C'osl la seule exception. Toutes les autres eaux ont donné
des quantités de résidu s'élévanl de 0,200 à 0,400.
Dans l'agglomération bruxelloise, la quantité de 0 gr. 500
était généralement dépassée et de beaucoup. Ainsi, à l'hôpital
Saint-Jean, par exemple, on a trouvé un résidu de 2 gr. 391 .
Dans les casernes, on a trouvé : caserne Sainte-Ëlisabelh,
1,350; caserne des Annonciades, 1,433; à l'Alhénée, 1,450;
à la pompe publique, rue de Namur, 1,419; à la Monnaie,
1,182; à la porte de Ninove, 1,894.
A de rares exceptions près, les eaux prises à Bruxelles
contenaient toutes plus d'un demi-gramme; une pompe de la
ville avait donné 0,463, mais les autres donnaient plus d'un
gramme, La nappe souterraine, à Bruxelles, en l'année 18â1,
était donc déjà contaminée dans les parties agglomérées et
elle était encore normale dans les parties moin.«: habitées.
Il en résulte que la quantité de résidu que l'on trouve
dans l'eau n'est pas toujours due à la composition de la nappe
souterraine, mais bien à l'altération du sol, aux in6ltrations
qui s'y produisent et aux dissolutions de matières étrangères
qui s'y opèrent.
L'ancien congrès international d'hygiène de Bruxelles, en
1 8^'i, a donc eu raison de déclarer qu'une eau ne peut don-
ner plus d'un demi-gramme de résidu par litre.
Certes, lorsque l'on a chez soi de l'eau qui contient plus
d'un demi-gramme et qu'on ne peut s'en procurer d*autre, il
faut bien s'en servir, mais ce n'est pas une raison pour dé-
cider qu'elle soit bonne.
On objecteia que certaines personnes ont pu très bien
vivre, en buvant des eaux mauvaises. C'est là une détes-
table argumentation Vous savez, en effet. Messieurs, avec
quelles facilités on peut s'habituer à un certain régime; on
^nit par s'acclimater et par s'habituer même aux poisons;
telle personne peut supporter une eau très mauvaise et n'en
pas subir de grands dommages; mais la même immunilé
D,B,t,zed.yGOOglC
LB5 UDX tXnDfTUUS 645
exisle-t-elle pour tout le monde? Evidemment non! II faut
que l'eau, par sa nature, puisse être consommée par lont le
monde.
Je n'insisterai pas plus longuement sur cette partie de la
question des eaux; du reste, elle doit être scindée.
Je ne veux envisager, en ce moment, qu'un seul point de
la discussion, je ne m'arrêterai pas à la question des nitraleset
des produits ammoniacaux. Ces points devront être examinés
successivement et isolément.
Je crois qu'on doit traiter la question des résidus fixes en
premier lieu, en ce sens qu'aussi longtemps qu'on n'aura pas
résolu la première question, toutes les autres ne peuvent
être discutées.
Je suis de l'avis de M. Petit, lorsqu'il dit qu'il faut que le
résidu, tout en ne dépassant pas la limite voulue, ne con-
tienne aucun principe nuisible.
Nous examinerons quels sont les principes nuisibles qu'il
faut éviter. Pour le moment, décidons quelle est la quantité
de résidu total qu'on peut tolérer par litre.
M. Hdcuet (Clermont-Ferrand). — Je commencerai par
donner mon avis sur une des conclusions finales. Nous avons
à nous prononcer sur la question de la détermination des
quantités de matières calcaires.
Comme le disait l'honorable M. Berge, l'eau contient plus
ou moins de matières minérales. Tout ce que je dirai à pro-
pos de ces matières, c'est que je no comprends pas que la
méthode hydrotimétrique continue à être en vigueur. Elle
pourrait servir à donner des résultats comparables, si les .
procédés volumt^triques n'existaient pas. C'est pour cela qu'il
me semble irrationnel île se servir de la méthode hydroti-
métrique pourl'analyse d'une eau au point de vue alimentaire.
J'aborde la question des matières organiques.
On les divisait, autrefois, en matières azotées et en ma-
tières non-azotées. Il est admis, généralement, que les ma-
tières non-azo(ées ne sont pas dangereuses, cependant, on
D,B,t,zed.yGOO^IC
64S QDATRIkME ASSEMBLtE GSNBRÀLS
n'est pas eocore fixé sur le caractère oocif des eaux prove-
oant du rouissage. Ce qui est intéressant avant tout. cVt de
savoir si les matières sont albuminoïdes, et si les substances
azotées sont dépourvues de bactéries.
Si l'eau contient des bactéries, l'essentiel est de coanatire
si elles sont nocives ou iaoffensives. Nous ne savons pas si
les effets des bactéries sont atténués par leur séjour dans
l'eau ou s'ils ne le sont pas, et, dès tors, on ignore si les eaux
qui contiennent ces infiniment petits doivent produire des
maladies caractéristiques des bactéries.
Quant à la question des gaz, nous ne sommes pas fixés
encore sur leurs effets. Il est impossible de dire : voilà une
eau dépourvue d'oxygène, elle est absolument imputable,
donc impropre à l'alimentation. Il en est de la question des
gaz comme de celle des matières organisées et non organi-
sées; nous n'avons aucune certitude relative à leur action,
nous n'avons que des présomptions que l'avenir démontrera
être réelles ou non réelles.
M. ConifizzAio (Rome). — Dans la troisième section, j'ai
fait une proposition qui y a été adoptée et qui tendait à
émettre le vœu de voir tous les gouvernements procéder à
une enqnéte semblable à celle qui a été faite en Amérique,
au sujet de la composition des eaux alimeulaires de tous les
pays. Il serait nécessaire que l'on fixât les méthodes à l'aide
desquelles ces analyses seraient opérées, et, de cette façon,
on pourrait fairo des comparaisons exactes, au sujet de la
composition des eaux dans tous les pays.
Cette enquête, qui a commencé, en 1H80, aux Elats-
Unis, sous la direction de M. Ma(bey, continue encore au-
jourd'hui, et ce savant a publié, à ce sujet, un travail otiTon
rencontre une grande unité de vues. Aux Etals-Unis, on
s'est d'abord occupé de l'analyse des matières organiques
qui ont fourni, aux opérateurs, matière à des comparaisons
très étendues. Le travail n'est pas basé sur une seule mé-
thode, mais sur plusieurs.
A Rome, l'e&aœen des matières ammoniacales et albuni-
D,B,t,zed.yGOOg[e
LB8 UnX ÀLIHITTÂnES 6i7
Qoïdes des eaux a fait l'objet de recherches très laborieuses.
On Y a publié des analyses résultant de différentes méthodes
qui nous ont permis de faire des cooiparaisoDs.
Je suis d'avis qu'il faudrait aller un peu plus loin que ne
l'a foit la commission des Etats-Unis; car je crois qu'elle n'a
pas donné aux substances minérales toute l'importance
qu'elles comportent.
Dans toutes les analyses qui ont été Tailes, on s'est borné
à déterminer la quantité de résidu fixe, mais on ne s'est
guère préoccupé des nitriles, des phosphates, de tous ces
sels dont il importe de connaître les quantités avant de se
livrer à l'étude biologique des eaux. Très souvent, on néglige
de pratiquer les opérations qui se rattachent au dosage du
carbonate, du sulfate, du chlorure de calcium, mais il me
semble que celles-ci doivent être faites autant que possible.
Souvent, il est presque superflu de faire l'analyse quanti-
tative des matières minérales; mais, d'après moi, il faut la
faire toujours, quand il s'agit d'eaux qui doivent alimenter
une agglomération plus ou moins considérable d'hommes.
J'insiste également pour qu'on examine l'eau au point de
vue de la présence des iodures, auxquels on attribue le
goitre. Ces iodures, paratl-il, constituent un véritable em-
poisonnemeat.
Quant aux matières organiques, on ne peut pas aller plus
loin que ne l'a fait la commission américaine.
Je me résume, en renouvelant la proposition que j'ai taile
au début de mon discours, et en disant que je crois que la
seule chose pratique que l'on puisse faire dans l'état actuel
de la science, c'est de proposer aux différents gouvernements,
de nommer une commission spéciale d'enquête qui serait
chargée d'examiner tout ce qui se rapporte à cette question
des eaux, et de proposer, à ce sujet, une méthode qui pourrait
être uniformément appliquée partout.
M. Dbfaiu [Bruxelles). — J'ai un mot à dire relativement
aux matières minérales.
D,B,t,zed.yGOOg[e
6i8 QDATKifeKE ISBEKILéE GfinéuLB
Je suis toul à fait de l'avis de l'honorable rapporteur, que,
pour notre pays du moins, on ne peut pas considérer, comme
bonnes, les eaux qui renferment plus d'un demi-gramme de
matières minérales par litre. Oite opinion, je la base non sur
des écrits, ni sur des dires, mais sur l'expérience. J'ai eu l'oc-
casion d'analyser beaucoup d'eaux, non seulement dans t'ag-
gloraération bruxelloise, mais dans le pays entier, et je dois
dire que, dans aucun cas, je n'ai rencontré des eaux non con-
taminées renfermant plus d'un demi-gramme de matières
minérales.
Je crois donc que ce chiffre, accepté par le congrès de 1 852,
devrait être maintenu.
Relativement à la composition de ces matières minérales,
OQ a parlé de l'action Dulle,et même bienfaisante, du sulfate de
chaux. Mais je dois rappeler, à ce propos, une observation
assez curieuse.
Autrefois, on disait aux voyageurs qui se rendaient a
Paris :« Défiez-vous de l'eau de Parit;, ne lu buvez pas pure,
additionuez-la de vin, sinon elle vous produira un effet laxa-
tif.» Cet effet était constaté par toutes les personnes arrivant
à Paris. Cette eau était très sélénileuse et nul doute que l'effet
qu'elle produisait était dâ au sulfate calcique qu'elle conte-
nait. Celle situation a changé depuis que Paris reçoit des eaux
non sélénileuses.
Dans certaines parties de notre pays, on n'a pas de bonne
eau; il en est qui sont entièrement privées de sources, no-
tamment tes districts houillers.
On y est forcé de boire de l'eau d'exhaure qui est rejelée
par les machines; mais, pour éviter le mauvais effet de ces
eaux, on y ajoute du thé, du café ou d'autres condiments;
on ne la boit jamais pure.
Quand on veut juger de la qualité d'une eau, il est dan-
gereux de s'en rapporter à l'appréciation des consommateurs.
En effet, on s'habitue à l'eau de mauvaise qualité; c'est ainsi
que l'on trouve, à Bruxelles, par exemple, des eaux renfer-
mant jusqu'à 2 et 3 grammes de matières mioérales. Ceux
D,B,t,zed.yGOO^IC
LES UDX iLU»NTA.IBES
qui la consomment ne s'eo plaignent pas, au contraire, ils la
trouvent souvent préférable à des eaux plus pures, mais cela
ne signifie pas qu'elle soit bonne au point de vue hygiénique.
Il m'est arrivé un jour de me trouver dans une ferme isolée
de toute habitation, d'y demander un verre d'eau et de voir
me présenter une eau jaunâtre comme du purin. Etonné, j'ai
demandé qui buvait cette eau, el ceux qui me l'offraient
n'ont pas hésité à me déclarer qu'ils en faisaient une consom-
mation journalière.
J'ai poussé plus loin mou enquête; j'ai demandé s'ils la
buvaient pure, ils m'ont repondu négativement, mais ils
ont ajouté qu'ils s'en servaient pour faire leur café el pour
cuire les légumes.
Relativement aux matières organiques, on s'est beaucoup
étendu sur la qualité nocive des matières qui pouvaient s'y
trouver.
Il faut établir une distinction entre les matières organiques
nuisibles ou pouvant le devenir et celles qui ne le sont pas.
Nous faisons usage tous les jours de liquides chargés de
matières organiques, sans qu'il en résulte des inconvénients
pour notre santé. C'est ainsi, par exemple, que le thé, le
café, le bouillon sont des boissons ou des aliments dont nous
noua servons avec avantage. Mais ce qui est dangereux dans
les eaux alimentaires, ce sont les matières organiques en
voie d'altération. Nous devons demander que l'eau d'alimen-
tation soit exemple de matières organiques, parce que ta pré-
sence de ces matières est, le plus souvent, ta conséquence
d'une contamination dangereuse et parce que l'eau contenant
ces matières peut favoriser le développement des microbes
si redoutés aujourd'hui.
L'honorable M. Gonnizzaro vous a fait une proposition
qu'il me semble convenable d'accepter. C'est qu'il soit émis
an vœu de voir ordonner une enquête générale sur les eaux
dans chaque contrée.
Cette proposition a déjà été faite à plusieurs reprises; elle
a été faite au Conseil supérieur d'hygiène de Belgique; elle a
D,B,t,zed.yGOOg[e
650 QCiTRltaiE ISBSOUl fiÉREKALB
a été reproduite daus presque tous les cercles médicaax qai
se sont occupés de la questiou, et je pense que le Congrès
fera chose bonne d'adopter également cette proposition. Mais
je pense que ce vœu spécial ne doit pas avoir pour effet de
lais!>er dans l'oubli les propositions qui vous ont été iaites
par l'honorable rapporteur, M. Van de Vyvere.
Je pense, au contraire, que nous ferons chose utile d'exa-
miner quels sont les caractères des eaux alimentaires et de
fixer quels sont les meilleurs procédés pratiques à recom-
mander pour la constatation de ces caractères.
M. Battedr {Lille). — A propos de matières minérales,
nous venons d'entendre des opinions diverses. L'un d'elles
a maintenu le chiffre qui a été adopté par le congrès de
1853. D'autres trouvent qu'il faudrait élargir ce chiffre. Or,
jusqu'à présent, on n'a envisagé ce chiffre qu'en bloc.
On pourrait conserver le chiffre des sels alcalins, laisser,
tels qu'ils existent, les quantités de sels de sodium et de
magnésium, mais augmenter le chiffre du carbonate de
chaux. Ce dernier sel est moins nocif que beaucoup d'autres
produits minéraux.
Chaque fois qu'il y a des infiltrations dans les grandes
agglomérations où la proportion de matières minérales aug-
mente, les quantités de sels alcalins et de magnésium s'ac-
croissent par te fait même des contaminations, tandis que le
carbonate calcaire est apporté par la nappe elle-même.
M. BosQiBT. — Nous nous sommes beaucoup occupés do
contenu, mais nous nous sommes peu occupés du contenant.
Il est incontestable que très souvent l'eau, quoique bonne,
devient mauvaise par suite des fissures qui se produisent
soit dans les puits, soit dans les étangs. Il conviendrait que
ta question fût examinée aussi à ce point de vue.
Trop souvent les puits ne sont pas étanches et alors l'eau
qui s'y rend, qui était très bonne, se contamine par les in-
filtrations et devient mauvaise. MM. Berge et Depaire vous
ont dit tantôt que les eaux de la nappe aquifère de Bruxelles,
sont très bonnes, mais qu'il est rare de les trouver en câ
D,B,t,zed.yGOO^IC
LES UDX UnUlITAllKS 651
état dans la ville de Bruxelles, parce qu'alors, elles ont
subi des altératJoDs par suite des iafiltrations qui se sont
produites dans le sol. Je pense que ces iofiltratious sont
daes au mauvais état des égouts, des puits, des fosses, etc.
J'ai cru qu'il était bou d'attirer l'attention du Congrès sur
ce point connexe à la question qui nous préoccupe.
M. DiLBAiB (Bruxelles) donne lecture du discours ci-
après :
Cette question semble être actuellement résolue ; on en est géné-
ralement arrivé, aujourd'hui, à considérer comme impropre à l'ali-
mentatioa toute eau qui renferme plus de Ogr.50 de subslauces
inorganiques par litre.
En présence des hommes éminents qui ont érigé ce principe en
dogme, j'hésite à remettre cette question sur le lapis; cependant,
les observations que j'ai à présenter me semblent assez fondées
pour foire tomber mes scrupules. Veuillez en juger. Messieurs.
La majeure partie du résidu est le plus habituellement constituée
par les sels calcaires ; les autres, généralemuot accessoires, peu-
vent cependant devenir prédominants : je veux parler des sels
alcalins, des sels ferreux et magnésiens et de la silice.
Les hygiénistes qui admettent l'insalubrité des eaux alimentaires
riches en sels calcaires, prétendent que ceux-ci constituent, pour
l'hématose, un milieu anormal, fotiguent les reins, provoquent la
gravelle et des incrustations calcaires autour des articulations et
dans les parois des vaisseaux. C'est là, Messieurs, à mon sens,
une profonde erreur. En effet, les sels calcaires sont éminemment
analeptiques; notre alimentation journalière en esl chargée : les
pois, les haricots, les lentilles, les légumineuses eu général, en
renferment jusqu'à deux grammes par kilogramme, et cependant
jamais l'emploi de celles-ci n'a conduit aux résultats sus-indiqués.
On ne rencontre la gravelle phospbatique, la seule dont il y ait
à tenir compte ici, que dans les cas où il y a alcalinisation de
l'urine, provoquée soit par fermentation de celle-ci (comme cela
se produit dans les cas de stase de l'urine dans le récipient vési-
cal), soit par hypersécrétion du mucus alcalin, conséquence habi-
tuelle de l'inflammation de la muqueuse produite par un corps
D,B,t,zed.yGOOg[e
65S QUiTRitn iBsnaUE otiiUALi
étranger, comme cela se voit souvent dans la diathase urique
due, comme vous le savez, plus à l'usage exagéré de viande et de
bourgogne qu'à l'emploi abusif de légumineuses; et toi^ours dans
ces cas, vous aurez précipilatioD des phosphates, sans que l'ali-
meatation intervienne de n'importe quelle façon.
On ne rencontre les dépAts lophacé3 autour des articulations et
les incrustations calcaires des parois des vaisseaux, qu'à la suite
d'inflammations chroniques de ces organes et comme conséquence
directe de celles-ci, sans que, encore une fois, l'alimentation puisse
y jouer un réle quelconque.
Enfin, loin de nuire à la nutrition, les sels calcaires, faisant d'ail-
leurs partie intégrante de notre organisme, la favorisent au pre-
mierchefet s'ils disparaissent de notre alimenlaUon, le dépéris-
sement et la cachexie arrivent promptement et sûrement, comme
des expériences nombreuses l'ont démontré.
La présence des sels calcaires n'est donc nullement nocive ; loin
de là : la proposition inverse serait plus feciiement acceptable.
Quant aux sels de sodium, ils ne sont pas plus dangereux. A pe-
tite dose, j'entends par là de 1 à 1 0 grammes, doses que nous n'at-
teignons jamais que dans les eaux médicamenteuses, à petite dose,
dis-je, ils constitueni des excitateurs puissants de la nutrition; ils
entrent, d'ailleurs, en quantité considérable dans notre alimenta-
Uon ; et on peut dire qu'une eau, en renferme-t-elle un gramme
et plus, n'en est pas moins potable.
Les sels de potassium peuvent devenir dangereux, mais ce n'est
qu'à haute dose; ils agissent alors comme altérants ; mais à des
doses inférieures, à 4 gramme, par exemple, même étemellemenl
continuées, ce sont des excitants de la nutrition au même titre que
lés sels de sodium; comme eux, ils âivorisent les échanges orp-
niques ; comme eux, ils entrant dans la composition de nos tissas,
mais plus spécialement de nos éléments organisés, notamment des
globules rouges.
Pour les sels ammoniacaux, on ne peut que dire la même chose,
tant leurs propriétés se ressemblent ; et quoique ces corps pro-
viennent de la décomposition des matières organiques et que, te
plus souvent, il en reste assez de celles-ci non décomposées pour
rendre les eaux ammoniacales insalubres, il n'en est pas moins
vrai que, par eux-mêmes, les sels, ammoniacaux sont complète-
ment inoffensifs. Les expériences de Rabuleau l'ont péremptoire-
ment démontré.
D,B,t,zed.yGOO^IC
Lfg UDX ALBU]TT41kB§ 6K3
Nous De trouvons doDC, dans les sels alcalins, aucune contre-indi-
cation à l'emploi des eaus qui en renferment. Nous ea arrivons
maintenant aux sels de fer.
Personne n'ignore que l'organisme a besoin de fer; il le prend
dans les alimenta ; la chair musculaire, les oeufs, ie lait, les haricots,
les lentilles sont ses principaux pourvoyeurs, et lui en donoeot
assez pour la transformation des 'globules blancs, nécessaires au
remplacement des globules rouges détruits. Ainsi introduit dans le
sang, il avive la nutrition; c'est donc un élément indispensable.
Les quantités minimes que peut en contenir une eau alimentaire,
agiront-elles autrement? Évidemment non, Messieurs, et les effets
ëicbeux qui peuvent résulter de l'emploi du fer et qui ont été invo-
qués pour proscrire celui-ci des eaux alimentaires, tels que gastrite,
gastralgie, constipation, pléthore vasculaire, ces effets, dis-je, ne
peuvent être que la conséquence de L'emploi prolongé d'eaux ferru-
gineuses très riches, c'est-à-dire médicamenteuses.
Quant aux sels de magnésie, si on les rencontre à cdté du phos-
phate de chaux dans les calculs et les produits d'incrustation, la
cause n'en est pas à la surcharge du liquide nourricier par ses élé-
ments, mais il &ut la chercher dans les considérations que j'ai fiiit
valoir à propos des sels calcaires. On ne pourra pas plus invoquer
leur action purgative, étant données les doses in&nitésîmales que
l'on rencontre dans les eaux potables. On peut donc les considérer
comme des corps inertes, au même titre que la silice, celle-ci, bien
entendu, donnée à petite dose.
En effet, les silicates sont des irritants énergiques à la dose de
S à 3 grammes, mais on ne les rencontre jamais qu'à des doses de
beaucoup inférieures. On n'en trouve que 0,25 centigrammes par
litre dans les eaux médicamenteuses les plus silicatées, eaux de
Plombières, d'Evaux et de Sail ; enfin, dans les eaux potables, les
quantités en sont toujours minimes et ne produisent aucune action.
En résumé, dans le résidu inorganique des eaux alimentaires,
nous trouvons des éléments réparateurs de la nutrition : sels cal-
caires ; des éléments excitateurs de celle-ci, les sels de soude, de
potasse, d'ammoniaque et de fer; enfin, des éléments indifférents r
âels de magnésie et de silice. Y a-t-il lieu, dans ce cas, à maintenir
à 0,50 par litre le maximum de résidu des matières inorganiques?
Je ne le pense pas, et je crois qu'à part certains cas spéciaux et
d'ailleurs très rares où il entre des éléments étrangers à ceux que
je viens d'indiquer, je crois, dis-je, que l'on peut franohemeot
D,B,t,zed.yGOO^IC
65i QBUMbKB ASSBUL8B SfiMbALE
négliger le dosage de ces éléments et chercher dans les matières
organiques les causes de l'insalubrité des eaux alimentaires.
M. GiBABD (Pans). — Messieurs, il me semble que, poar
résumer la question qui nous est posée, il faudrait adopter,
pour chaque détermination de substances contenues dans
les eaux, une méthode qui nous permît de comparer entre
eux les divers résultats obtenus. Cette méthode serait perfec-
tible; chaque chimiste pourrait rechercher, comme il l'enten-
drait, les moyens de la perfectionner et on pourrait adopter
les perfectionnements sérieux qu'on y apporterait; mais il est
évident que, pour certains corps, pour les corps organiques
contenus dans l'eau, par exemple, it faudrait, pour arriver à
un but utile, adopter une méthode unique que chacun serait
forcé de suivre. Il me paraît impossible, en ce moment, avec
les diverses méthodes préconisa par l'un et par l'autre, de
dire : voilà l'analyse qui a été faite d'une ean, elle est com-
parable à une autre.
On ne peut rien déduire des expériences telles qu'elles se
font aujourd'hui. Les uns suivent la méthode Wanklya, elle
a donné de bons résultats; les autres, la méthode Kubel, qui
est suivie par des hommes très considérables ; mais tontes ces
méthodes ne donnent pas des résultats comparables. Il faut
donc absolument s'arrêter à un modus operandi uniforme, et
alors fixer des chiffres-limites.
Est-il pratique de dire : « Voici la composition d'une eau,
l'analyse m'a démontré qu'elle ne renferme qu'autant de
résidu fixe, de matières organiques, me fournissant autant
d'ammoniaque albumtnoide, décolorant autant de permanga-
nate, etc. : ces chiffres sont inférieurs à ceux indiqués par le
Congrès? » Évidemment, il faut tenir compte de l'analyse
complète de l'eau, comparer les chiffres obtenus, puis con-
clure. Il est certain qu'une eau qui contiendrait 50 milli-
grammes de matières fixes par litre, et qui contiendrait de
l'arsenic, devrait être réfusée. Un chiffre ne signifie rien.
M. PniT [Paris). — Je me rallie au vœu que vient d'émettre
D,B,t,zed.yGOO^Ie
us ElDÏ UnfBTTUBBS 655
M. Girard. C'est, suivant moi, le seul moyen qu'il y ail de
réaliser le vœu émis par M. GonDizzaro. Il esl aécessaire de
s'entourer de tous les documents voulus, pour que l'on puisse
enfin prendre, au sujet de la question des eaux, une décision
définitive. On sait ce que l'on dit des eaux de Paris. Eh bien,
je sais par expérience personnelle qu'il en est qui contiennent
plus de 50 centigrammes de matières minérales et qui sont
excellentes .
Il y a sept ans que j'habite une campagne oit l'eau ren-
ferme 70 et 80 centigrammes, par litre, de matières miné-
rales. Cette eau, filtrée, convient parfailement à l'alimen-
tation, et jamais personne, dans ma famille, n'en a- été
incommodé.
M. Cablss (Bordeaux). ~ Jusqu'à présent, nous nous
sommes occupés des maarima; mais nous avons oublié les
minima. Je demanderai de vouloir, pour demain, réfléchir
à la quantité minima de substances minérales qu'une eau
doit renfermer. Il est prouvé que l'eau distillée, de même
que l'eau de pluie ne sont pas alimentaires, parce qu'elles
ne renferment pas de matières salines.
M. Vam de Vtvkbb {Bruxelies). — Jusqu'ici nous n'avons
guère entamé la discussion réelle des rapports. Celle-ci a été
des plus confuses et des plos embrouillées. Chaque orateur
s'est occupé d'une des conclusions, et l'on a discuté sans la
moindre méthode.
Je crois que, pour travailler sérieusement, pour avan-
cer et tâcher d'arriver à une solution, il serait bon de mettre
de l'ordre dans les débats que nous venons d'entamer, d'ou-
vrir d'abord une discussion générale, d'examiner ensuite
séparément chacune des conclusions des deux rapports, ainsi
que les procédés préconisés pour les constatations qui ont
amené ta conclusion, sinon nous n'en finirons jamais.
M. Petit a sonlevé diverses objections auxquelles je désire
répondre immédiatement. Il nous a mis en garde contre la
diversité des résultats que l'on obtient dans ta détermination
quantitative des matières organiques, suivant que l'on em-
D,B,t,zed.yGOOglC
656 ODiTkifen liSKUL^E géhérau
ploie tel, ou tel autre, procédé d'analyse. Cest pour éviter
ces inconvénients que j'ai indiqué i", pages 34-92, un
procédé exécutif (voir sa description, pages 5H22) et
2°, pages 30-98, un procédé de contrôle (voir sa descrip-
tion, pages 57-1 25) pour le dosage des matières organiques.
Ces deux procédés ont regu l'approbation de beaucoup de
chimistes et répondent au desiderata de M. Petit.
Cet honorable collègue est d'avis, avec moi, que le procédé
de Chapmann et de Wanklyn présente des garanties sérieuses
d'exactitude ; mais il estime qu'il ne faut pas être trop diffi-
cile, ni restreindre trop les limites ultimes, et cela parce
qu'il a trouvé dans les eaux de (a Vanne plus d'un dixième
de milligramme d'azote albuminoïde. Je suis d'accord avec
lui sur ce point et j'ai dit, à ce sujet, dans mon rapport, que,
si la quantité d'ammoniaque albuminoïde dépassait 0,1 milli-
grammes, il fallait avoir égard aux quantités d'ammoniaque
libre et de chlore; que, si ceux-ci se rencontraient en même
temps dans l'eau en quantités minimes, on pourrait tolérer
cette eau, parce que, dans ce cas, l'ammoniaque albuminoïde
proviendrait de matières végétales qui entraînent moins
felalemeni le rejet de l'eau; mais que, si l'on constatait des
pFoporlioos assez considérables de ces corps, on devrait
rejeter l'eau, l'ammoniaque albuminoïde, l'ammoniaque libre
et le chlore indiquant, dans ce cas, la présence de matières
d'origine animale. Il est positif que l'on ne doit pas s'attacher
à un seul chiffre brut des conditions exigée pour l'eau
potable, il faut ne tirer des conclusions que lorsque l'analyse
est complète. A ce sujet, nous avons rapporté l'opinion même
de Wanklyn, qui dit : s Ce serait une erreur de juger de la
salubrité d'une eau, exclusivement par le chiffre brut d'une
analyse. Ainsi, l'eau qui a traversé des terrains tourbeux
peut contenir jusqu'à 0,8 milligrammes d'ammoniaque albu-
minoïde sans qu'elle soit insalubre. »
Hes honorables collègues MM. Berge et Depaire ont déjà
répondu à M. Petit, au sujet des quantités de sels minéraux
et de la présence du sulfate de calcium dans certaines eaax
D,B,t,zed.yGOO^IC
LIS BAtlI UnUMTAIlBS 657
qui servent à ralimenlation. Je ne reTieodrai pas snr ce
sujet pour te moment, mais je tiens à combattre l'opinion de
M. Petit, lorsqu'il nous dit qu'il croit qu'on attache trop
d'importance aux essais baclérioscopiques, attendu que des
résultats contradictoires ont été obtenus par les personnes les
plus compétentes. Comme preuve de son opinion, il nous a
cité des expériences dans lesquelles on a vu se développer
plus de colonies dans l'eau de la Vanne que dans celle du
canal de l'Ourcq, qui est cependant beaucoup plus impure.
J'ai dit, dans mon rapport, que le degré infectieux des eaux
n'était pas en rapport avec le nombre de microbes dévelop-
pés, mais plutôt avec la puissance que les microbes possèdent
de liquéfier la gélatine et, comme preuve, je donnais le même
exemple que M. Petit vient de vous soumettre. Je disais que
H. Proust avait reconnu que
1 c. c. d'eau de la Vanne contenait 11,000 colonies
j> du canal de l'Ourcq contenait 8,000 »
B de la Seine à Clichy (en amont
du collecteur contenait . 116,000 »
» de la Seine à Sl-Ouen (en aval
du collecteur) contenait . 20,000 »
mais que le temps nécessaire pour liquéfier la gélatine avait
été pour
1 c. c. d'eau de la Vanne 10 jours
» du canal de l'Ourcq 4 »
» de la Seine (Clichy) 3 »
» » (Sl-Oneu) 2 »
Un mot à M. Huguet. Je partage son opinion, relative à
l'hydrotimétrie, je suis d'avis que cette opération n'a sa
raison d'éire qu'au point de vue industriel, elle ne peut ser-
vir pour reconnaître la qualité de l'eau, une eau peut mar-
quer 60° hydrottmétrique et élre moins insalubre qu'âne
autre qui n'en titrerait que 15*; et cela si le carbonate cal-
caire prédomine dans la première et le sulfate ou le chlorure
de calcium dans la seconde. On sait que le sulfate, s'il n'est
pas très dangereux par lui-même, se transforme souvent dans
D,B,t,zed.yGOOQle
6flS QDATUtaU ISSUBLÉB GCnâftALE
l'économie en sulfure et en hydrogène sulfuré et produitalors
un trouble sérieux dans l'actede l'hématose. Je terminerai,
eu priant M. le président de demander, à l'assemblée, si pei^
sonne ne désire plus prendre la parole dans la discussion
générale. Dans l'affirmative, de la clore et de passer à
l'examen successif des conclusions des deux, rapports.
M. BzRGi {BruxeUes). — Je me rallie parfaitement aux. con-
clusions présentées par l'honorable M. Van de Vyvere, sauf
en un point, sur lequel je crois utile de faire une observation,
pour éviter la confusion.
L'honorable M. Van de Vyvere, par modestie, vous a dit
que nous devions voter sur les conclusions du rapport qu'il
nous a présenté st sur celles du contre-rapport. Or, ce n'est
pas ainsi, me semble-t-il, qu'il faut procéder. Il faut prendre,
pour base de la discnssion, le rapport de M. Van de Vyvere
et voter sur ses conclusions.
M. u PaisuiKT. — Pardon, monsieur Berge, vous ver-
sez dans une erreur. Il est nécessaire que je la rectifie.
Le rapport, dans toutes les autres questions, reflète l'opi-
nion d'une commission et un seul rapporteur est chargé de la
rédaction, puisqu'il n'y a aucun dissentiment entre les mem-
bres de la commission. Mais ici, !a commission a été divisée;
elle était composée de spécialistes qui, sur certains points,
n'ont pas les mêmes opinions et n'ont pu s'entendre. Chaque
fraction a tenu à soumettre ses idées aux membres du Con-
grès, c'est ce qui fait qu'au lieu d'un seul rapport officiel,
nous nous trouvons en présence de deux.
M. Beigk (BruxeUea). — Puisqu'il y avait deux rapports,
il fallait qu'ils nous fussent remis tous deux en même temps.
Je n'ai absolument considéré, comme rapport officiel que celui
qui nous a été adressé au nom de M. Van de Vyvere, et c'est
ce rapport seul qui, nous étant parvenu à temps, doit nous
fournir matière à discussion. Toutes les explications qu'on
pourra nous donner sur l'existence d'un autre rapport, seront
peut-être fort ingénieuses, mais, quant à moi, je persiste dans
mon appréciation.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
LES unx iLnEKTÂius 659
M. Lx PsfaiBBNT. — M. Berge appréciera comme il reDteo-
dra la valear des (apports qui sont soumis à l'asaemblée, il
les considérera comme plus ou moins officiels; mais l'assem-
blée, elle, doit les considérer comme officiels tous deux, car
ils ont réellement ce caractère.
Si tes deux rapports n'ont pas paru ensemble, c'est que le
comité s'est trouvé devant des difficultés qu'il ne peut pas
TOUS détailler en ce moment, mais dont l'une d'elles résulte
de considérations essentiellement matérielles. En présence
de la grande quantité de documents qu'on a dû imprimer en
quelques jours, l'imprimeur s'est trouvé dans l'impossibilité
d'aller plus vite qu'il ne l'a fait. Le deuxième rapport a paru
on peu tard, cependant, la discussion ne doit pas en souffrir.
M. Dbpaiu (Bruxelles). — Quoique nous n'ayons pas eu
le temps d'étudier le secoad rapport, je ne fais pas de distinc-
tion entre un rapport officiel et un rapport non-officiel, mais
il est incontestable que le deuxième rapport nous est arrivé
trop tard.
U est regrettable qu'il n'ait pas été publié en même temps
que le premier, car il m'a paru qu'il y a, dans ce deuxième
rapport, des exposés qui sont intéressants; l'examea des
procédés eàt été plus facile, si l'exposé en avait été fiait dans
un seul ti'avaii. Je comprends les difficultés que l'on a eues à
réaliser ce desideratum, il faut bien prendre les choses
comme elles sont, et puisque les deux rapports existent, d'ici
à demain, nous examinerons le second.
U Li Pbésivknt. — Quelqu'un demande-t-il la parole sur
la proposition du rapporteur, qui consiste à mettre à l'ordre
du jour l'examen des différents points contenus dans les deux
rapports?
M. Bus {Louvain). — Messieurs, ainsi qu'on vient de le
dire, les différences entre les deux rapports ne sont pas si
considérables. On peut dire que les quatre premières con-
clusions des deux rapports sont à peu près identiques, et
que la différence ne se produit qu'à partir de la cinquième
conclusion.
D,B,t,zed.yGOOg[e
660 QDATUUB ISSEULâ StHtKUl
Ainai, la première cooclasion de l'honorable H. Vao de
Vyvere dit que l'eau doit être limpide, transparente, inco-
lore et sans odeur, exemptu de miitières en suspension;
nous disons la même chose en d'autres mots.
Nous voyons, plus loin, que l'eau, pour être bonne, ne
peut renfermer ni matières végétales, ni matières animales
nuisibles, et particulièrement aucune de ces substances en
voie de décomposition. Nous sommes parfaitement d'accord
sur ces points et, sauf les termes, nous formulons les ni4}iues
conclusions.
Noos arrivons aux conclusions n- 5, 6, 7, 8, etc. Là, le
désacord s'établit d'une manière complète. En effet, nous
n'admettons ni le principe de nombres-limtles généraux, ni
aucune des limites particulières; celles-ci peuvent trop faci-
lement induire en erreur l'expert qui en ferait usage pour
l'interprétation des résultats obtenus par l'analyse ; la plu-
part de ces matières ne sont pas nuisibles à la santé et leurs
proportions peuvent varier par suite de circonstances mul-
tiples.
Ainsi, le premier maximum qu'on indique, concerne le
résidu fixe. On dit : l'eau ne doit pas renfermer plus d'an
demi-gramme de matières inorganiques.
La proportion des résidus d'évaporation peut varier sui-
vant la nature des terrains et des réactions chimiques qui se
produisent dans le sol. C'est ainsi que ces résidus peuvent
varier de 0,05 et aller jusqu'à un gramme et plus sans
qu'une telle eau puisse être déclarée a non potable! > La
même chose se rencontre pour l'acide azotique. Il y a des
eaux naturelles qui en renferment beaucoup plus que la
limite fixée et, selon nous, ces eaux ne sauraient être décla-
rées mauvaises pour cette raison.
Je connais des terrains sablonneux-calcareux qui reçoivent
à la surfôce de fortes proportions de matières azotées oi^-
niques de toute nature, sans que l'eau de la première nappe
qui se trouve à 10 mètres de profondeur, en moyenne, ren-
ferme de ces matières non minéralisées; mais, ptir contre.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
LU unx iUMnruikn 661
cette eau est Tortement chargée de nitrates et de carbonates
alcaliDO-terreux. Cela provient de l'épaissear, de la porosité
et de la nature de la couche du terrain Eltrant, l'oxygène et
les microbes aërobies y brûlent complètement tes matières
organiques, d'oîi formation d'anhydride carbonique et d'a-
cide nitrique. Celui-ci décompose le calcaire et fournit du
nitrate calcique soluble et de l'acidu carbonique, lequel, à
son tour, dissout d'autres molécules de carbonate calcique;
eh bien, lorsqu'après plusieurs vérifications, nous aaroos
acquis la certitude que cette eau ne reçoit pas de matières
organiques en quantité notable et surtout qu'elle ne contient
pas de matières azotées, comme tellesoa incomplètement brû-
lées, et que la proportion et la nature des microbes ne pré-
sentent rien d'anormal, nous concluerons, même si cette eau
renfermait une quantité de résidu dépassant trois à quatre
fois le demi-gramme et vingt fois et plus le maximum pro-
posé de deux milligrammes d'anhydride azotique, nouslïon-
cluerioDS, disons-nous, qu'une telle eau peut être CObsidéréé
comme a eau potable ou alimentaire ; » nous ajouterions,
suivant les résultats particuliers de l'analyse, etc., des qua-
lificatifs comme ceux-ci : « eau potable de qualité inférieure
ou mauvaise, » « potable faute de mieux,» etc.; mais, enfin,
nous la déclarons potable.
Des observations analogues seraient à faire pour le chlore
et pour l'acide sutfurique, il y a des terrains sablonneux qui
donnent jusqu'à 50 milligrammes de chlore au litre; nous ne
pouvons pas, pour le fait seul que le maximum de 8 milli-
grammes est dépassé, déclarer qu'une eau soit mauvaise.
Autre chose est de fixer les caractères en quelque sorte
idéals que l'on désire pour une eau potable; là, les maxima
établis, jusqu'ici, sont valables, mais, dans la pratique, la
question qui se pose est de savoir jusqu'oh l'on peut aller
avant de déclarer qu'une eau est mauvaise ou douteuse, et,
dans ce cas, nous croyons qu'il faut complètement abandon-
ner les maxima généraux; qu'il ne faut s'en servir que
comme guide, et que, si l'on désire établir des maxima, il
D,B,t,zed.yGOOg[e
660 ODATUfeu issnuLéi atRtuu
Ainsi, la |
Vyvere dit c
lore et sans
□oqs disons ]
Nous voyc
peat reorerm
Daisibles, et
voie de déco
sur ces point
conclusions.
Nous arri
désacord &'é
n'admettons
aucune des t
lement indu
rinterprétatt(
part de ces D
proportions
tiples.
Ainsi, le
résidu fixe.
demi-gramm
La propoi
vaut la natui
produisent d
varier de 0
qu'une telle
même chost
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rées mauvais
Je connais
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D,B,t,zed.yGOO^Ie
i.uiiurtAiht8 661
ie de nitrates et de carbonates
de l'épaisseur, de la porosité
a terrain filtrant, t'oxygène et
it complètement les matières
ihydride carbonique et d'a-
le le calcaire et fournit du
'acidtj carbonique, lequel, à
lutes de carbonate calcique;
véritîcatioDS, nous aurons
ne reçoit pas de matières
surtout qu'elle ne contient
esou incomplètement bru-
ire des microbes ne pré-
Brons, même si cette eau
dépassant trois à quatre
plus le masimoM pnJ-
ide azotique, nousbon-
m peut ôlre COtiaidéréè
t; j) nous ajouterions,
nalyse, etc., des qua-
*! de qualité inférieure
s,» etc.; mais, enfin,
taire pour le chlore
ains sablonneux qui
'■e au litre; nous ne
ximum de 8 milli-
soit mauvaise.
DiQitized .y Google
662 OGinitMi iaaaaiis fitirtiÂLE
faut des maxima différents, suivant les localités et les cir-
coDstaoces; il faut analyser l'eau dans les localités ou elle est
intacte, il faut, par exemple, prendre les nappes d'eau aa
dehors de la ville, sur des places publiques, il faut voir quels
sont les éléments qui y sont contenus, en établir les propor-
tions et prendre ces résultats pour points de départ.
En fait de maxima, nous voudrions donc voir établir des
maxima locatix, suivant les terrains ou les contrées dans les-
quelles les eaux sont recueillies. D'ici là, il faudrait forma-
1er, d'une manière générale, quelles sont les qualités exigées
pour l'eau, en distinguant entre les qualités indispensables
et les qualités désirables. Sur ce point, nous, nous rencon-
trons avec quelques conclusions de notre collègue ; ainsi,
nous disons qu'il est indispensable, pour que l'eau soit po-
table, qu'elle ne renferme pas de matières animales en
décomposition.
H. u PkAsidkhi. — L'heure est avancée, je propose à
l'assemblée de continuer, demain matin, cette discussion,
et je déclare la séance levée
D,B,t,zed.yGOO^Ie
ONQUIÈHB ASSBUBliaS GËNÂRALB
Sanuii, 5 septmbn 188S.
La séance est ouverte à 9 heures et ua qnart, sous la prési-
dence de M. Van Bastelaer, président du Congrès.
M. Li PiÉsiDiNT. — Je prie MM. Bratimos, Schacht, Mosca,
ColigDon, Hadsen, Hiddletoa, Fidler, Carteighe et ÂDkersmit
de preodi-e place au bureau et j'engage tes autres membres
d'hoDueur à venir, sur l'estrade, occuper les chaises qui leur
soDl réservées.
Avant d'entamer notre ordre du jour, je demanderai si
personne n'a d'observation à présenter sur le procès-verbal
de la séance d'hier.
M. DiFAiu {BmoceUes). — Le compte-rendu de la séance
d'hier me fait dire que je considère comme mauvaise toute
eau contenant plus d'un demi-gramme de résidu fixe. Or,
j'ai dit que je ne pouvais pas considérer comme bonne, une
eau contenant au-delà d'un demi-gramme de matières salines
par litre. Il y ^ là une très grande différence. Entre pas bonne
et tout à fait mauvaise, il y a une marge sensible.
M. LE pRisiDKin. — Il sera tenu compte de l'observation de
M. Depaire, je lut rappellerai la réserve que j'ai faite anté-
rieurement, au nom du bureau, à propos de la rédaction du
Bulletin. Si personne n'a d'autres observations à faire sur
le procès-verbal de la dernière séance, je le déclare adopté.
L'ordre du jour appelle la continuation de ta discussion,
que nous avons entamée hier, sur la question des eaux ali-
mentaires.
Je crois que nous gagnerions beaucoup de temps.en abor-
dant immédiatement la discussion des articles, j'estime que
D,B,t,zed.yGOO^IC
$6i cimiiiElau absubUi adiftuu
nous pouvons considérer la discussion générale comme close,
après les débals d'hier.
M. Vu n Vtvbbe {Bruxelles]. — Je crois que, pour arriveT
à la prompte solution de la question qui nous occupe, nous
devons mettre beaucoup d'ordre dans la discussion. Vous
avez pu voir, par le rapport que j'ai eu l'honneur de vous
présenter, que je préconise l'usage de (oéthodes uniformes
en vue d'arriver partout aux mêmes résultats.
Mes honorables collègues, MM. Blas et Van Melckebeke,
dans leur travail, ont adopté les mêmes idées. Chaque re-
cherche, chaque dosage est caractérisé par une méthode
spéciale d'opérer. De part et d'autre, nous estimons qu'il est
impossible, dans la question qui nous préoccupe, de fixer
des chi&es sans procéder par des méthodes d'analyse iden-
tiques.
Je crois qu'il convient de discaler d'abord tes méthodes, et
de s'occuper ensuite des chiffres. Il y aura, peut-être, cer-
taines conclusions qui ne pourront être adoptées immédiate-
ment et dont la solution dépendra des décisions prises par le
Congrès ; mais, si l'on juge opportun de ne les résoudre qu'après
discussion complète, on pourra les réserver jusqu'alors.
La première conclusion est relative à la question de savoir
si l'analyse chimique doit continuer à servir de base aux
recherches nécessaires en vue d'établir les conditions sani-
taires de l'eau. Gomme je l'ai dit, dans mon rapport, difié-
renles opinions se sont Taites jour à cet égard. Les uns
admettent qu'où doit uniquement rechercher^ dans les eaux,
les matières organisées qui sont de nature à fevoriser le
développement des maladies ; qu'on ne doit analyser les eaux
qu'au point de vue de l'examen bactérioscopïque. Ils sou-
tiennent que l'analyse chimique est inutile, qu'il ne fout tenir
compte ni de l'acide nitrique, ni de rammoniaque, ni de
l'acide phoaphorique, ni même des mî^tjères organiques, à
moins qu'elles soient organisées et capables de développer des
affections contagieuses. D'autres demandent à la fois l'analyse
chiinique, çaicroacopique et bactéripscopique.
D,B,t,zed.yGOOg[e
A quel systèppe (loit-<i|) tlpnner la préférence? C'est le pre-
mier point à élucide^-. Pour moi, il est évide|)t, ^1 je ae
pepsepas que je serai coolredit, ^ ce sujet, (^^Dsl'a^seipblâe,
qoe, si « l'analyse baetérioscopiqtte et l'examen miçr<^0-
pigue peuvent fournir des indications pi'écieuses, Us ne peu-
vent servir uniquement de base aux recherches des condi-
tions sanitaires de l'eau alimentaire. L'analyse chin^ique
doit continuer à avoir sa place marquée dans les opératioris
destinées à établir la nocuité ou l'innocuité (ies, eaitps ç^li-
mentaires. »
M. Biis(Louvain). — C'est également mpn ayis.
M. Pbtit (Parts). — Jl ne peut y avoir de doutes dans
l'esprit de personne à cet égard.
Dans l'état actuel de la science, les deux ordres d'analyse
doivent être combinés.
M- LB Président. — Il me paraît que l'assemblée est d'avis,
àraaanimité, de décider quêtes eaus alimentaires doivent,
avant d'être déclarées potables, être soumises tant à l'iina-
lyse chimique qu'aux examens microscopiques et bactérioa-
copiqaes-
Si personne ne présente d'objection à cet égard, nous dé-
clarerons que le Congrès décrète que « texamen bactérioê-
copique, de même que l'examen microscopique, peuvent
fournir des indications précieuses, lors de l'analyse des
eaux, mais que l'analyee chimique doit continuer à servir
de base aux recherches des conditions sanitaires de l'eau
aiimentaire. ».
Puisque l'assemblée est muette, je déclare la proposition
M. Vah di Vttxu (Bmœelles). — Nou3 arrivons à la pre-
mière des conditions requises d'une eau alimentaire; elle
est admise par les deux rapports ; a l'eau po^r être potable,
doit être limpide, incolore, transparente, sans odeur et
exempte de matières en su^nsion. a
D,B,t,zed.yGOOg[e
666 ciniîuiku *■»■"'*» tiÉnfiuu
La deuxième coodilioD se retrouve égalemeni dans les
deux rapports. Le rapport de MM. Blas et Vaa Heickebeke
dit que c la température de l'eau ne peut varier que dans
des limites restreintes, et ne pas dépasser iS' centigr. »
Mon rapport porte : « Elle doit être fraîche, d'une saveur
agréable; sa température ne doit pas varier sensiblement et
ne pas dépasser iS' centigr. b Ce sont les mêmes principes
eu d'autres mots. On peut donc considérer ces conclasîons
comme ideutiques.
M. LB PrfsiBKiT. — Nous mettons aux voix les deux pre-
mières conclusions du rapport de M. Van de Vy vere.
— Ces conclusions sont adoptées à runanimiié.
M. Van de Vtvkbe [Bruxelles). — La troisième conclusion
de mon rapport est ainsi conçue : s eUe doit être aérée et
tenir en solution une certaine quantité d'acide carbonique.
L'air qu'elle renferme doit contenir 30 à 33 p. c. d'oxy-
gène. »
MM. Blas et Van Meickebeke, dans leurs conclusions, ne
font pas mention de cette qualité. J'ai cru devoir l'indiquer,
parce que la présence de l'air et de l'acide carbonique sont
nécessaires dans l'eau, d'après l'opinion de la grande majo-
rité des physiologistes, pour que celle-ci ne soit pas indi-
geste; je l'ai indiquée également, parce que la quantité
d'osygène libre, renfermée dans une eau alimentaire peut,
d'après certains chimistes, servir de base de contrôle à la
quantité des matières organiques nuisibles.
M. Mehu (Paris). — La conclusion dit : « l'air gu'eUe
renferme doit contenir 30 à 33 p. c. d'oxygène ». II vau-
drait peut-être mieux d'indiquer la quantité d'oxygène que
l'eau doit renfermer. En fixant cette quantité, il s'agit de
préciser la quantité d'air que l'eau doit contenir, en tenant
compte de la plus grande solubilité de l'oxygène dans l'eau,
rapportée à celle de l'azote. Le Congrès pourrait décider
« qu'un litre d'eau doit contenir 25 centimètres cubes
d'air » . Je propose donc un ameDdemenl à la troisième con-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
LES BAUX ALnSMTAnBS
clusion du rapport de M. Van de Vyvere, tendant à la ren-
dre plus précise et je demande qu'on décide quelle est la
quantité exacte d'oxygène et partant d'air que doit contenir
l'eau : le chiffre de 25 centimètres cubes par litre me semble
rationnel.
M. CoNNiziARo {Rome). — Celle question de l'air dissout
a perdu beaucoup de son importance. Il s'aj^it seulement de
savoir quelle est le rapport qui doit exister entre la quan-
tité d'oxygène et l'azote. Si l'oxygène manque, c'est un
symptôme de l'existence de matières organiques nuisibles
dans l'eau.
J'approuve le texte des conclusions, ea ce sens qu'on ne
peut pas fixer quelle est la quantité absolue d'air qui doit
être contenue dans l'eau, tandis que l'on peut poser, en prin-
cipe, qu'une eau de bonne qualité doit renfermer une quantité
d'air contenant une proportion d'oxygène plus considérable
que celle qu'on rencontre dans l'air atmosphérique.
M. DtLAGtnwnFF {Dorpat}. — Je crois qu'il serait impossible
que le Congrès se prononçât sur la détermination des maxima
et des minima des gaz que doit conteair une eau potable, et,
quant à moi, je ne saurais voter la troisième conclusion en
ce qu'elle détermine cette quantité. A mon avis, l'étude de
cette question devrait être faite par un congrès composé de
médecins, de pharmaciens et de chimistes. J'estime qu'un
congrès pharmaceutique ne peut résoudre une question aussi
grave, et que le concours de tous ceux qui s'intéressent à
l'hygiène publique est nécessaire pour déterminer quelles
sont les conditions exigées d'une eau potable pour qu'elle
soit réellement bonne.
Quoique étant d'avis qu'il est nécessaire d'établir des
maxima, je réserverai mon vote dans la solution du point
scientifique qui nous préoccupe.
M. LB Président. — Je crois devoir faire observer à l'hono-
rable membre que le Comité organisateur du Congrès a fait
appel à tous les spécialistes-hygiénistes qui s'occupent de
l'objet en discussion. Nous vous avons déjà dit que nous
D,B,t,zed.yGOOg[e
668 craQCitn âsseibléb uÉnbAU
avions porté celte question à l'ordre du jour, parce qoe les
pharmaciens sont plus spécialement que les autres hygiénistes
dans une situation légale pour élucider cette question. Leurs
études, disioDS-nous, les amènent à s'en occuper et il feut
qu'ils donnent des preuves de capacité lors de leurs examens;
ces épreuves ne sont exigées d'aucune antre classe de pra-
ticiens.
Seulement, comprenant que l'étude des conditions sani-
taires des eaux est également du domaine du médecin, du
chimiste et de l'hygiéniste, le Comité a décidé de feire appel,
en vue de sa solution, à tous les spécialistes et a décidé que
ceux-ci seraient reçus, au même titre que les pharmaciens,
au sein du Congrès. C'est grâce à cette décision que nous
voyons, au milieu de nous, les éminenis chimistes, les
illustres médecins-hygiénistes, etc., que nous avons eu l'oc-
casion d'applaudir pendant le cours de nos travaux. Leurs
opinions, leur concours nous seront évidemment des plus
utiles et j'estime que le Congrès est à même de conclure.
Je demanderai à l'assemblée si elle partage l'opinion que
je viens d'exposer à cet égard.
L'assemblée, à la presqu'unanimité, décide que le Congrès
est compétent el régulièrement constitué pour l'élucidatioD
de cette importante question.
M- Dbpaibb (Bruxelles). — Je crois qu'on ne peut pas, et
qu'on ne doit pas, fîxer la quantité d'air atmosphérique que
doit contenir une eau potable. Cette quantité varie.
Mais, si cette quantité est variable, des expériences répé-
tées ont prouvé qne,daos une eau de bonne qualité, la quantité
d'air, quelque minime qu'elle soit, donne constamment, à
l'analyse, une proportion d'oxygène supérieure à la quantité
du même gaz contenu dans l'air atmosphérique.
S'il m'était donné de choisir entre les deux conclusions qui
nous sont proposées, entre celle de M. Meho et celle de
M. Van de Vyvere, je préférerais celle du rapporteur. Elle a,
du reste, été adoptée parla Société des sciences médicales et
naturelles de Bruxelles, qui s'est occupée, cette année, delà
D,B,t,zed.yGOOgle
LES BAUX AUMEHTAlBBg 669
queâtioQ des eaux potable». Parmi les godcIusIods qu'elle a
admises, od rencontre celle-ci : « L'eau de bonne qualité est
aérée; Pair qu'elle contient renferme plus d'oxygène que l'air
ambiant. »
C'est uD point très important que la délermiaatioD de la
quantité d'oxygène cooleoue dans aneeaa. En effet, l'expé-
rience a démontré, et l'analyse a conârmé, que, dans les eaux
qui renferment des matières organiques en assez grande
quantité ou en voi^e de décomposition, il y a toujours dimi-
nution d'oxygène. Par conséquent, cette donnée me semble
excessivement importante, et j'estime qu'elle doit être main-
tenue.
M. CoHNizzABo {Rome}. — Après les observations que vient
de présenter l'honorable M. Depaire, je déclare que je suis
parfaitement d'accord avec lui. Je trouve que la rédaction de
M. Depaire doit être préférée, parce qu'elle entre dans moins
de détails.
Il y a parfois des matières organiques en dissolution qui
n'ont pas pour effet de diminuer les proportions de l'oxygène
dissous dans l'eau. Ainsi, des expériences faites par la com-
mission anglaise ont établi que des eaux étaient bien aérées,
bien qu'elles continssent des matières organiques.
Ce fait est loin de constituer une règle générale, c'est le
contraire qui semble plus vrai ; mais il convient de dire que
l'eau de bonne qualité doit contenir de l'oxygène en dissolu-
tion et d'ajouter que cette quantité d'oxygène, provenant de
l'air dissout, doit s'y trouver dans des proportions plus
grandes que celles que l'on rencontre dans l'air.
Certes, il y a des eaux de puits artésiens qui ne contieuDent
que peu ou point d'oxygène et qui sont excellentes, lorsqu'on
les a aérées, d'autres contiennent de légères traces d'acide
sulfhydrique et ne sont pas employées pour l'alimentation,
parce qu'elles ne renferment pas d'oxygène. Mais ce fait ne
peut influencer sur la décision que nous prendrons. Ces
eaux, dès qu'elles seront en contact avec l'air, s'aéreroot
très vite, dissolverout une certaine quantité d'air renfermaat
D,B,t,zed.yGOO^Ie
670 «HQndaa issBDLti fiAnfiRui
proportionnel lement une quantité plus grande de gaz oxygène
que celle qui se trouve dans un œêiue cube d'air atmosphé-
rique. En résumé, on peut affirmer que l'eau sera d'autant
meilleure qu'elle contiendra une quantité d'oxygène plus
grande.
M. ZuflB {Bruxelles). — M. Depaire a dit qu'il faut que
l'eau potable contienne toujours une certaine quantité d'air,
composé d'une proportion d'oxygène supérieure à celle con-
tenue dans l'air atmosphérique.
Je me permettrai de ne pas partager entièrement sob avis
et de lui demander s'il connaît un travail de M. Moore, dans
lequel il est démontré que certaines algues vertes développent
des quantités considérables d'oxygène. Ce chimiste a reconnu
que certaines eaux qui contenaient de très grandes quantités
d'algues vertes, renfermaient des quantités d'oxygène exces-
sivement élevées, cependant, ces eaux ne peuvent être
déclarées potables.
M. Blas [Louvain). — A mon avis, cette question de
l'importance de l'air dans l'eau n'est nullement résolue. Il est
naturel de conclure à priori de l'absence de l'oxygène dans
l'eau, à la présence de matières organiques ; mais il y a des
matières organiques qiii absorbent l'oxygène et d'autres qni
ne le font pas et, cependant, rien ne prouve que les unes
soient plus nuisibles que les autres. Je ne pense donc pas
qu'on puisse émettre, à cet égard, un avis absolu.
Je voulais également citer les puits artésiens qui ne ren-
ferment pas d'air et qui pourtant donnent souvent de l'eau
potable de très bonne qualité. La question ne me paratt pas
résolue; cependant, comme il semble qu'on est d'accord pour
préférer l'eau qui renferme de l'air, plutôt que celle qui n'eu
renfeime pas, je propose de dire : « Il est désirable qu'une
eau potable renferme de l'air en solution. »
M. Dbpairb {Bruxelles). — On me demandait, il y a quel-
ques instants, si je connaissais le travail de M. Moore, relati-
vement à l'action des algues vertes sur la composition aérifère
de l'eau.
D,B,t,zed.yGOOg[e
LES BAUX iLnmmnBS 671
Je TOUS ferai remarquer, d'abord, qoe nous ne considérons
pas comme potables les eaux renfermant de trop nombreuses
algues. Une eau qui contient beaucoup d'algues n'est pas
claire, elle dépose. Nous n'admettons pas ces eaux, donc on
aurait tort de s'arrêter à la question de savoir si ces eaux
sont bonnes, parce qu'elles contiennent de l'oxygène.
On citait également, tout-à-I'heure, certaines eaux qui ne
renrerment pas d'oxygène, notamment celle provenant de
puits artésiens et qui sont de bonne qualité. Il est évident
qu'il ne faudra pas les écarter; mais il faudra rejeter celles
qui contiennent de l'acide sulfhydriqne, parce que l'oxygène
ne peut s'y maintenir.
. L'eau qui contient de l'aride sulfhydrique est-elle potable?
Vous êtes tous persuadés que personne ne l'accepterait.
On nous citait l'eau du puits de Grenelle. Cette eau est
excellente pour divers usages économiques et industriels,
pour le lessivage du linge, l'alimentation des chaudières à
vapeur, etc. ; elle ne contient presque pas de matières orga-
niques, 38 contenance saline est peu élevée, 0,141 gr. par
titre. Si elle contenait de l'oxygène et si elle ne renfermait
pas des traces d'acide sulfhydrique, elle constituerait une
excellente eau potable; mais, pour ce fait même, elle fut con-
damnée par M. Dumas et Peligot. On ne doit donc pas s'ap-
puyer sur le résultat partiel d'une analyse d'eau pour la
juger.
J'ajouterai que les caractères exigés pour qu'une eau soit
potable constituent un ensemble ; il se peut fort bien que des
eaux satisfissent à une ou à plusieurs des conditions que
nous voterons, mais laissassent à désirer sur un ou plusieurs
autres caractères assignés aux eaux de bonne qualité, dans
ce cas, il faudra les répudier. Les analyses d'eau devront tou-
jours être complètes, car nous ne connaissons pas un carac-
tère unique sur lequel nous puissions nous appuyer pour
conclure à la bonne qualité des eaux. Lorsqu'une eau aura
été examinée au point de vue de tous les desiderata de l'hy-
gièoe et que les résultats obtenus aurout été tous satisfaisants,
.y Google
678 OHQnitaa asbodi^ aÉRéuu
on pourra déclarer qu'elle réuoit tous les caractères de l'ean
potable.
M. Zdkb {Bruxelles). — H. Depaire vient de nous dire
qu'il y a un ensemble de caractères à exiger d'une eau pour
qu'on puisse la considérer comme étant de bonne qualité. Je
me demande ce que l'un de nous devrait faire, s'il se trouvait
en présence d'une eau qui ne contiendrait pas d'algues, mais
une très grande quantité d'oxygène?
M. Bbigé [Bruxelles). — Il me semble qu'un cbimiste sé-
rieux ne sera pas embarrassé du tout. Quand il rencontrera
une eau qui contient une quantité d'oxygène assez considé-
rable et qui ne renfermera pas de matières organiques, il
pourra la recommander.
Je dirai, comme M. Depaïre, que, dans l'examen d'une eau,
il faut tenir compte de l'ensemble des caractères qu'elle pré-
sente. Si ces caractères, dans leur ensemble, sont bous, od
déclarera que l'eau est bonne. Si une eau contient ta quantité
d'oxygène voulue et si les autres conditions sont remplies,
peu importe le voisinage de quelques algues.
M. Vah de Vttbbb {BruxeUe$j. — Je me rallie à la proposi-
tion de M. Depaire, tendante à ne pas indiquer : 1° la quan-
tité d'air que doit contenir l'eau ; â°, le tapport qui doit exis-
ter entre l'oxygène et l'azote de cet air, mais d'affirmer que
la proportion d'oxygène contenue dans cet air doit être pjus
grande que celle qui existe dans l'air ambiant.
M. LE Président. — Ou se trouve donc en présence d'aae
seule formule.
M. Bus {Louvain). — H y a une proposition qui va plos
loin; c'est la mienne. Elle est plus vague; elle dit : € Besl
désirable que l'eau de bonne qualité soit aérée, o
Il fout d'abord voter sur la conclusion qui s'éloigne le plus
de la conclusion de M. le rapporteur.
M. LE PaisiioitT. — Nous allons voter sur la proposition la
plus radicale ; elle est ainsi formulée : 9 II est désirable gw
Veau de bonne qualité soit aérée, b
D,B,t,zed.yGOO^IC
LIS KIOX AUMBRTAIIB 673
H. Yak db Vttdk (BnixeUes). — Od propose de dire : < Il
est désirable que. . . » Je vous avoue que je ne comprends pas
très bien la portée du désir qu'on vous engage à exprimer. Il
me semble que, si, au point de vue de la santé publique, ane
chose est désirable, il feut absolument concentrer tous ses
efforts pour qu'elle le soit; s'il est désirable que l'eau, pour
être bonne, réunisse certaines conditions, il faut déternainer
ces conditions et dire qu'elle doit les réunir.
M. Blab (J^ouvain). — Le mot « désirable » semble expri-
mer le doute qui existe encore, à mou avis, au sujet de cette
question qui n'est pas encore résolue.
M. LE Pbésidbhi. — La discussion est close. Je mets aux
Voix la formule proposée par M. Blas; que ceux qui sont
d'avis de l'adopter veuillent bien lever la main.
— Elle n'est pas adoptée.
La conclusion de M. Depaire, à laquelle s'est rallié M. Van
de Vyvere, porte : s L'eau de bonne qualité doit être aérée
et tenir en solution une certaine quantUé d'acide carbonique.
L'air qu'eUe renferme doit contenir plus d'oxygène que d'air
ambiant. *
— Cette proposition, mise aux voix, est adoptée.
L'assemblée passe à l'examen de la quatrième conclusion
du rapport de M. Van de Vyvere.
M. Vah db Vtvbbi {Bruxelles). — Il y a certaine corrélation
entre la troisième conclusion du rapport de MM. Blas et Van
Melckebeke et la quatrième conclusion de mon rappoit; seu-
lement, ces Messieurs sont beaucoup plus radicaux que moi.
Ma proposition dit : « Elle ne peut renfermer ni matières
animales, ni matières végétales nuisibles et, particHlièrement,
aucune de ces substances en voie de décomposition, a
Ces Messieurs disent : a Elle nepeut renfermer ni matières
azotées, ni les produits de leur décomposition, d
Voici pourquoije remplace le mot t azotées» par ceux-ci ;
« ni matières animales, ni matières végétales nuisibles, »
c'est qu'il sera excessivement difficile, sinon impossible de
D,B,t,zed.yGOOgle
67i GUIQUIËMB ÀSSBBBLfiE GfilrtRlLX
trouver une eau exempte de matières organiques ; il y en
aura toujours; mais, parmi celles-ci, il y eu a qui sont uui-
sibles et d'autres qui ne le sont pas ; il n'y a que les pre-
mières dont il faut se défier.
M. Bus {Louvain). — Nous sommes d'accord et je me ral-
lie à la rédaction de M. Van de Vyvere.
M. LE Prbsidebt. — Nous sommes donc en présence d'une
seule proposition, celle qui se trouve formulée dans le rap-
port de M. Van de Vyvere.
M. Bbatimos {Athènes). — li me semble qu'il vaudrait mieux
dire : « Elle nepeut contenir ni microzoaires, ni microphytes,
tels que saprophytes, leptotrix, leptomites, hyphéotrioc, etc.
M. Petit (Pans). — Je me demande si cette quatrième
conclusion peut être adoptée comme elle est conçue. Il est
certain que personne ne recommanderait d'accepter des eaux
contenant des substances nuisibles.
Il faudrait déterminer ces substances nuisibles et dire
pourquoi elles le sont, car le mot « nuisible, » au point de
vue de la science, n'exprime rien. Je préférerais la rédaction
de M. Blas, qui prohibe tes substances azotées et les produits
de leur à
M. Van Hamel-Roos [Amsterdam). — Je ferai remarquer
qu'en Hollande, on ne considère pas, en général, comme nui-
sible les eaux contenant certaines algues. J'ai fait des cen-
taines d'analyses d'eaux dans lesquelles j'ai toujours constaté
la présence d'algues; et pourtant, toutes ces eaux n'ont pas
été réfusées. Je ne crois donc pas que cette conclusion soit
exigible. Du reste, comme l'a dit l'honorable M. Petit, qu'en-
tend-on par matières nuisibles?
M. Van db Vtverï {Bruxelles). — On rencontre, dans les
eaux, deux espèces de matières organiques, les unes sont
nuisibles et les autres ne le sont pas. Les eaux qui renfer-
ment les premières doivent être rejetées. Mais celles-ci
appartiennent aussi bien au règne végétal qu'au règne ani-
mal. Il serait imprudent de désigner les matières azotées
D,B,t,zed.yGOOg[e
LU EADX àuibutaius 675
comme constituant les premières, tandis que les substances
hydro-carbonées caractériseraient les secondes.
On peut rencontrer, dans l'eau, des substances azotées,
telles que des débris de laine, de soie, des oscillaires et
autres matières organiques ou orgaaisées azotées qui ne sont
pas nuisibles, à moins qu'elles ne s'y trouvent en trop grande
quantité; comme on peut y trouver des matières végétales,
leptotrix, leptomites, etc., que tout le monde classe parmi
les substances dont la présence dans l'eau a pour effet de
la Faire considérer comme n'étant pas de nature à pouvoir
servir aux usages alimentaires. Si l'on trouvait de ces orga-
nismes, on devrait considérer les eaux qui tes contienoent
comme non potables. Il y a certaines algues qui ne sont pas
nuisibles, notamment les algues vertes, les zygnemas, les
spiroggas, etc. D'autres algues, les algues blanches, les lep-
totrix, les leptomiles, les hyphéotrix sont regardées comme
nuisibles et ont pour effet de faire condamner les eanx qui
en contiennent.
Voilà pourquoi j'ai fait une différence entre les matières
végétâtes et animales reconnues nuisibles et celles qui ne le
sont pas, et que j'ai dit que l'on doit rejeter l'eau qui con-
tiendra des matières animales ou végétales nuisibles.
J'ai complété ma pensée en disant et a particulièrement
aucune de ces substances en voie de décomposition n et voici
pourquoi : II se peut que des substances inorganiques soient
complètement inoffensives, mais provoquent la formation de
produits dangereux lors de leur décomposition, c'est ainsi
que des matières animales, les viandes, le bouillon, etc.,
peuvent, dans certains cas, lorsqu'ils se décomposent, don-
ner naissance à des ptomaïnes et autres principes très insa-
lubres, toxiques mêmes. Cette considération m'a engagé à
rejeter loute eau qui contient des matières organiques en voie
de décomposition.
Je dirai, en terminant, que je ne vois aucune raison pour
ne pas me rallier à la proposition de M. Bratimos. On pour-
rait réunir les conclusions 4 et 1S.
D,B,t,zed.yGOO^IC
676 cniQnikn issihblAb g^uu
M. Lx PusiDinT. — M. Blas nous transmet nne nonvelle
rédaction de sa conclusion n* 3. Elle est ainsi conçue : c EUe
ne peut renfermer ni matières azotées en décomposition, ni
leurs produits de dédoublement. »
Vous avez entendu également ta proposition dé H. Brali-
mos. Je vais (es mettre aux voix, si personne ne demande
plus la parole.
M. DiPAiu {BmxeUes). — A la Société dea sciences médi-
cales et naturelles de firuxelles, qui est composée non-sente-
meot de chimistes et de pharmaciens, mais de médecins, on
a rejeté toute eau qui contient des matières azotées oi^ni-
sées ou altérables. La rédaction, qui a été proposée à cette
société, se rapproche beaucoup de celle qui a été proposée
par M. Blas.
La société susdite aadopté «lesœatièresazotées,oi^nisées
ou altérables, ou bien les produits qui en dérivent B.sans tes
spécifier comme ou l'a fait à l'art. 12 des conclusions do
rapport.
Nous ferions peut-être bien de rester dans des généralités
et de parler simplement des matières azotées, sans spécifier
celles qui figurent à l'art. 1 2 des conclusions.
M. lePrbsidbht. — M. Oepaire admettrait-il la rédaction de
M. Blas?
M. D%vA]w {Bruxelles). — Certainement.
M. LB Pbésidbrt. — Nous nous trouvons donc en présence
de deux propositions; la nouvelle formule de M. Blas, accep-
tée par M. Depaire et celle de M Bratimos, à laquelle s'est
rallié M. Van de Vyvere.
M. Van Hambl-Roos (Amsterdam). — Je voudrais proposer
le rejet de toute eau contenant des substances soit végétales,
soit animales, hydro-carbouées ou azolées,en voie de décom-
position.
M. Méhu [Paris). — De sobstances organiques et organi-
sées, susceptibles d'entrer en décomposition.
D,B,t,zed.yGOO^IC
LU UDX ÀimmAiiis 677
'.. BuTwos (Athènes). — On poarail se borner aux matières
M. LB PftisiiiKNT. — Ce serait, eo résumé, votre première
proposition.
M. MiHu (Paris). — Il n'est pas nécessaire de définir les
matières.
M. BtAiiKos (Athènes). — Alors> il ne fant pas accepter la
cinquième conclusion.
M. LE pRfetDBNT. — Daos cotte cinquièiue conclasion, il
s'agit d'un maximum.
M. BiuTiMOs (Athènes). — C'est pourquoi je ne veux pas
supprimer cet article 5.
M. LB PusiDEKT. — RestoDs à l'article i. Noos sommes en
présence de plusieurs propositions : celle de M. Bratimos,
celle de M. Blas, celle de M. Van Hamel-Roos et celle de
M. Méhu.
M. Van db Vtvehb (Bruxelles). — H. Blas ne peut pas
accepter de l'eau ronfermant des matières azotées en décom-
position et il a raison ; mais, comme je l'ai déjà dit, il y a des
matières non azotées qui sont insalubres, il y a des matières
non azotées qui peuvent donner des produits de décompo-
sition nuisibles. Si nous ne parlons que de matières azotées,
nous allons laisser échapper une foule de substances.
Il y a non seulement des sabslances qui renferment très
peu d'azote, mais même il yen a qni n'en renferment pas et
dont il faut se défier, il est donc excessivement dangereux
de ne parler que de matières azotées.
M. LE Président. — Monsieur Van Hame]-RoQ3, je suppose
qu'il entre dans votre pensée que les matières en décomposi-
tion sont des matières organisées.
H. Vah Hahbl-Roos (Amsterdam). — Oui, monsieur le
président.
M. Bijis [Louvain). — Je ferai remarquer à M. Van Hamel-
Boos que la conclusion 4 primitive rencontre précisément
D,B,t,zed.yGOOg[e
678 cDiQuiin issiuLâi gIhSrâu
l'observation qu'il a présentée. Cette conclnsion i porte :
Œ Elle ne peut renfermer iii matières animales, ni matières
végétales nuisibles, et particulièrement aucune de ces sub-
stances en voie de décomposition, b Je crois que l'on pent
ajouter à cet arlicle ces mots : « EUe doit être exempte de
composés toxiques. »
M. LB PnésiDENT. — Ce paragraphe t primitif a été aban-
donné par M. Van de Vyvere, ne le discutons donc pas. Noos
ne pouvons y revenir que si M. Blas veut le reprendre pour
son propre compte. Comme je t'ai dit, il ne fait plus partie de
la discussion ; l'addition que M. Blas propose est inutile. H
est, du reste, évident qu'un composé toxique est noisible.
Je demanderai, à M. Van Hamel-Roos, s'il admet l'amende-
ment de M. Méhu?
M. Vah Haheh-Roos {Amsterdam}. — Oui, monsieur le pré-
sident. Je crois qu'il faudrait dire que l'eau ne doit pas ren-
fermer de matières en décomposition, à moins que celle-ci
n'y intervint qu'en quantité très minime. On devrait citer,
notabiment, que les eaux ne doivent pas renfermer des ma-
tières fécales. Quant aux produits provenant de la décompo-
sition des matières animales ou végétales, ils pourraient don-
ner lieu à des discussions. Ainsi, on dit : il ne faut pas de
produits provenant de la décomposition des matières azotées
et, notamment, de l'ammoniaque; mais il n'y a pas d'eau
ponr ainsi dire qui ne renferme de l'ammoniaque. Il n'y a
pas d'eau dans laquelle on ne constate la présence d'une cer-
taine quantité de nitrate ou de nilrite d'ammoniaque.
M. ScBogpp (Maestricht) . — Il y a des eaux qui contiennent
des ammoniaques, mais il en est d'autres qui n'en contiennent
absolument pas et dans lesquelles on n'en trouve même pas
de traces.
M. Petit (Paris). — Si les sels ammoniacaux ne se rencon-
trent pas partout dans l'eau, il en est cependant beaucoup
oîi l'on en retrouve la trace.
M. LE PaésiDBNT. — Je crois pouvoir clore la discussion de
la quatrième conclusion ; nous allons passer au vote. La pro-
D,B,t,zed.yGOOg[e
LES B&DX ÀLlKBimiKBB 679
position la plus radicale est ,sa suppression. Elle a été fonnn-
lée par M. Bratimos, qai a demandé la conjonction des
conclusions 4 et 1S. M. le rapporteur s'est rallié à cette
proposition.
M. Pirii (Paris). — J'appuie la proposition et je propose
la suppression des conclusions figurant sous le n* i.
M. Berg^ (Brtixelles). — Je me rallie également à cette
proiiosition.
M. Bbatihos {Athènes). — Nous ne pouvons pas voter la
suppression radicale de l'article i, qui vise les matières orga-
niques, sans modifier l'article M oh il s'agit de matières
organisées, d'ôtres qui vivent dans l'eau.
M. LE Pb^idikt. — Nous allons voter sur la suppression
du 4* ; nous examinerons plus tard comment il faudra modi-
fier la douzième conclusion.
— La suppression du paragraphe 4 des conclusions est
mise aux voix; elle est adoptée.
H. LE PftJisivBNT. — Nous allous passer à l'examen du para-
graphe 5 des conclusions du rapport de M. Van de Vyvere :
La quantité de matières organiques ne doit pas dépasser
SO miliigrammes par litre et 'doit être évaluée en acide
oxaligue; elle ne doit pas être azotée.
M. PBTtt (Pans). — Messieurs, je reprendrai ce que j'ai
déjà dit hier, quant au dosage des matières organiques. La
proportion de 20 milligrammes de matières organiques me
semble trop forte.
Je voudrais connaître quel est le procédé opératoire que la
commission recommande, car il y a plusieurs modes d'opérer
et d'évaluer celle quantité. Il serait bon que l'on indiquât
notamment le temps pendant lequel l'ébullition doit se faire,
ainsi que tout le modus operandi. Je le l'épèle, la quantité de
30 milligrammes me paratt trop considérable.
M. BiVié (Bruxelles). — Au contraire.
M. Pbiit (Paris). — Les eaux de la Seine, au-dessous de
Paris, reçoivent toutes les déjections de la capitale. Si vous
D,B,t,zed.yGOOg[e
060 CDIQIIltHI iSSBUBLSB GtnARALt
adoptiez le chiffre proposé, elles seraient propres au service
alimentaire, puisqu'elles ne reufermeot pas SO milligramnies
de matières.
Dans les eaux provenant de la machine élévatoire do
Marly, j'ai trouvé 15, 16 et 18 milligrammes de matières
organiques.
Les analyses des eaux de la Seine, en amont de Paris, de
la Marne, de la Loire, de la Garonne m'ont toujours dooné
des chiffres inférieurs. L'analyse des eaux de la Vanne m'a
donné, en moyenne, 3 milligrammes; il s'ensuit que ces eaox
sont magnifiques. Les eaux du canal de l'Ourcq m'ont donné
8 milligrammes. Il m'est même arrivé de procéder à l'éva-
luation des matières organiques de i'eau d'un égoutcollecieur,
et de n'y trouver que 10 milligrammes de matières oi^-
Diques. Dans toutes ces analyses, je n'ai jamais atteint SO mil-
ligrammes.
Quand on procède, d'après la méthode d'analyse de Kubel
et de Wood, pour indiquer la quantité des matières oi^-
niques, on multiplie par 5 la proportion de permanganate
détruit. C'est sur ce point que je veux insister. Tandis que,
si vous voulez l'exprimer en acide oxalique, on la multiplie
par 2, on obtient ainsi des chiffres complètement différents.
Quand on multiplie par 2, on ne se sert pas de la même
échelle que quand on multiplie par 5. Dans le premier cas,
on évalue ta matière organique comme ayant un rapport avec
l'acide oxalique; dans le second cas, on suppose que cinq
parties de matières organiques décomposent une partie de
permanganate de potassium.
Il est indispensable, je le répète, que l'on se mette d'ac-
cord sur la méthode à suivre, sur la manière de procéder et
d'évaluer. Je demande, toutefois, la réduction dn chiffre pro-
posé par M. le rapporteur et je vous engage à ne te porter
qu'à 10 milligrammes.
M. Van ds Vtvebb [Bruœeilen). — Je suis vraiment étonné
des observations que vient de nous présenter l'honorable
M. Petit.
D,B,t,zed.yGOO^IC
LKB BAUX ÀLIKEin'AIBU DBI
L'évaluation exacte des matières oi^oiques dans les eaux
est une chose impossible, on ne peut y arriver qu'approxi-
mativement, en suivant diverses méthodes qui ont été, tour
à tour, décrites et précoaisées. De toutes ces méthodes, celle
de KubeUTiemann eât,aty'ourd'hui,cellequi semble être pré-
férée par les chimistes qui s'occupent d'analyses d'eau.
J'ai dit, dans mon rapport, que je ne suis pas partisan de
l'évaluation des matières organiques totales d'après cette mé-
thode, d'abord parce qu'elle ne permet pas de distinguer les
matières hydrocarbonées des matières azotées qui sont les
plus nuisibles, et, ensuite, pour d'autres raisons que j'ai énu-
mérées.
M. Petit nous a dit qu'il a trouvé des eaux qui ne conte-
naient pas 10 milligrammes de matières oi^auiques et qui
doivent être rangées dans la classe des eaux insalubres,
mais je lui dirai que, quant à moi, j'en ai trouvé qui conte-
naient 30 et même 35 milligrammes de ces matières et qui
étaient parfaitement potables : je vais m'espliquer. Les eaux
de M. Petit renfermaient des matières albuminoldes, azotées,
ainsi que d'autres substances anormales ; les eaux dont je
viens de vous parler étaient des eaux récoltées dans les duues
de Middeikerke. Ces eaux contenaient des quantités très
grandes d'algues vertes; mais sauf cet inconvénient auquel
on obviait par un filtrage ou décantation après dépôt, elles
présentaient tous les caractères d'une excellente eau potable.
Elles avaient une saveur fraîche, non salée, étaient très oxy-
génées, etc. 11 y a même ceci d'étonnant que c'est le seul en-
droit de tout le littoral belge ou l'on trouve de l'eau potable.
Ceci prouve, une fois de plus, que, dans l'analyse des
eaux, on ne doit pas s'en tenir exclusivement à un seul ca-
ractère et que l'analyse complète est toujours nécessaire,
lorsqu'il s'agit de résoudre la question de savoir si une eau
est potable.
Tout en n'attribuant qu'une valeur relative à la détermi-
nation des matières ethniques par le procédé Kubel-Tie-
mano, j'ai cependant partagé, à l'égard de ce procédé, l'opi-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
683 COIQtl^KB jLSSBMBUB GÉNtRALB
□ion de mes hoaorables collègues de la commission qui avait
été chargée de vous préseoter rapport sur la queslioD des
eaux. Je cousidère ce procédé comme pouvant nous donner
rapidement une idée de la composition organique des eaux ;
mais il est évident que, comme ce procédé ne présente rien
. de précis, il faut, pour qu'on puisse comparer les résultats,
qu'on opère de la môme manière et que les résultats qu'on
obtient se traduisent d'après une formule uniforme, d'après
une évaluation identique.
Nous avons décrit, dans notre rapport (page 54, page 122
du compte-rendu), dans tous ses détails, le procédé que nous
préconisons comme procédé expéditif pour l'évaluation des
matières organiques.
Dans la description de ce procédé, nous avons dit 1° que
l'on se servait d'une dissolution de permanganate de potas-
sium pur dans les rapports de 0,316 gramme pour 1,000
centimètres cubes de solution; 2' que ces 0,316 gramme
de permanganate oxydaient complètement, c'est-à-dire trans-
formaient en eau et anUydride carbonique, très approxima-
tivement le double de leur poids d'acide oxalique cristallisé
pur, soit 0,630 gramme (ces chiffres correspondent aux
poids atomiques des deux corps) ; 3° que ces 0, 31 6 gramme
de permanganate de potassium pouvaient fournir 0,08 gram-
me d'oxygène capables d'oxyder les matières oi^niqoes
contenues dans les eaux.
Gomme ce procédé ne permet pas d'exprimer, avec exac-
titude, numériquement la proportion des matières organi-
ques, parce que ces dernières, suivant leur nature, réclame-
ront une proportion plus ou moins grande de permanganate
pour s'oxyder, il a fallu trouver des termes de comparaison,
conventionnels, pour indiquer les proportions de matières
organiques ou mieux l'oxydabililé de ces substances. Poor
exprimer les résultats d'une façon comparable, on peut indi-
quer la quantité de permanganate de potassium, ou la quan-
tité d'oxygène disponible pour l'oxydation, qu'il faut poor
oxyder la matière organique. Mais, au lieu d'indiquer la
D,B,t,zed.yGOO^IC
va EAOX AUMENTinBS 683
quantité de permanganate, on indique la quantité d'acide
oxalique correspondante, ainsi, au lieu de dire que la ma-
tière organique contenue dans un litre d'eau a exigé, par
exemple, 12 centimètres cubes de la solution titrée de ca-
méléon ou 0,003792 de permanganate de potassium pur, on
dit que la matière organique, évaluée en acide oxalique cor^
respondantà 0,00379â X 3 = 0,007584 gramme; ou éva-
luée en matière organique à 0,003792 X ^ = 0,01 8960 gr.
On peut aussi prendre, comme base, l'oxygène que repré-
sente 1 centimètre cube de caméléon. Dans ce cas, on aurait
employé 12 centimètres cubes. On aurait donc 0,0008 X ^2
=: 0,0096 gr. = 96 milligrammes par litre d'eau.
M. Bus (Louvain). — Presque tous les auteurs sont d'ac-
cord pour recommander l'usage de la oiétbode au caméléon
en solution acide sulfurîque, avec 5 minutes d'ébullition. En
effet, suivant que l'on chauffe plus ou moins longtemps, on
obtient une consommation plus ou moins grande de camé-
léon, il faut donc qu'on opère à une température coDstante et
que le temps soit toujours d'égale longueur.
H faut s'entendre sur tous les détails, si l'on veut doser les
matières organiques, d'après celte méthode.
Quant aux maxïma, pour les raisons qui sont exposées
dans le rapport de la mtgorité de la commission, nous n'en
proposons aucun. Nous pensons qu'il faut rester dans des
termes généraux et ne pas indiquer déchiffres.
M. Bebgé {Bruxelles). — Messieurs, je crois que, quand
notre honorable collègue, M. Petit, dit que la proportion de
20 milligrammes lui paraît excessive, il se trompe. Je ne
suis pas de son avis. Je crois qu'il fait erreur.
Car, en réalité, un grand nombre de chimistes qui ont fait
des analyses d.'eaux, admettent jusqu'à 50 milligrammes;
Pettenkoferest du nombre. M. Kubel admet 30 à iO milli-
grammes.
Je m'étonne qu'on ait trouvé une quantité de matières or-
ganiques aussi faible dans les eaux de la Seine. Cela aurait
40.
D,B,t,zed.yGOOg[e
684 aifQUIÈMB ÀSSKlBLtE SfiNfiiULB
besoin de confirmatioa. It raudfait vérifier si c'est là un faii
accidentel ou permanent; car, dans les analyses des eaux de
rivières, de sources, on a constaté des quantités très varia-
bles de matières organiques, suivant les différentes époqnes
de l'année.
L'eau de la Tamise, servant à la distribution de Chelsea, a
donné de 18 à 58 milligrammes, suivant qu'elle a été prise
en septembre ou en mars.
La quantité de matières organiques dans l'eau des grandes
rivières ou des fleuves atteint plus de 100 milligrammes. Un
grand nombre d'eaux de sources accusent jusqu'à 30 milli-
grammes.
II faut donc être prudent, et ne pas fixer un chiffre trop
faible. Celui de 20 'milligrammes me semble être un maxi-
mum qui est bien bas, l'abaisser encore serait impossible.
Il est très rigoureux, mais je m'y rallie, parce que je suis
d'avis que nous devons absolument fixer des maxima. Pour
moi, c'est la seule manière de procéder qui me paraisse ra-
tionnelle.
M. DsAGENDOBFF (i)orpat). — Comme on n'est pas encore
arrivé à connaître une méthode pour l'évaluation quantita-
tive des matières organiques dans les eaux qui donne exac-
tement et rapidement la quantité de ces matières y conte-
nues, je crois devoir insister sur la nécessité qu'il y a d'opé-
rer partout au moyen de procédés opératoires identiques,
bien déterminés, afin d'arriver à la pins grande uniformité
dans les résultats.
M. \jM^xiisL-Roo8 (Amsterdam). — Je suis loin de dire
que je considère le chiffre de 20 milligrammes comme trop
élevé, car, à Amsterdam, nous avons des eaux que nous con-
sidérons comme très bonnes, et dans lesquelles nous trou-
vons, par litre, une quantité de matière organique capable
dedétruire9, lOetll milligrammes de permanganate.
D'après moi, il n'est pas possible de fixer des chiffres
maxima exacts, car ils doivent différer suivant les pays et
suivant le sol.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
■ LES UDX UJHBfTAIRBS 685
Quant au procédé d'analyse, ne pourrait-on en confier
l'étude à une commission qui nous ferait part de ses travaux
el, alors, tous nous opérerions de la même façon.
M. Berge (Bruxelles). — Il règne une véritable confusion
dans la discussion, au sujet de l'emploi des procédés à suivre
à l'aide du permanganate. Il me semble cependant qu'il est
facile de s'entendre. Quand on fait le dosage à l'aide du per-
manganate, on emploie de l'acide sulfurique dilué (un vo-
lume d'acide et trois d'eau distillée est une bonne propor-
tion).
La quantité d'acide oxalique cristallisé se trouve naturel-
lement indiquée par l'équivalent réduit; elle est de 630 mil-
ligrammes par litre d'eau. C'est cette liqueur d'épreuve qui
doit servir à l'examen du permanganate. La solution de per-
manganate est faite de manière à contenir Ogr.32 à Ogr.33
de permanganate par litre ; mais on vérifie si cette solution
est décolorée par un volume égal de solution oxalique nor-
male.
Si on opère d'après la méthode Wood, toute la différence
réside dans les proportions de permanganate.
On établit la proportion qui résulte de la différence de
concentration du réactif. Tout démontre qu'une partie de
solution de permanganate correspond à une partie de solu-
tion oxalique. Il n'y a pas là la moindre confusion pos-
sible.
Quant aux critiques relatives au coefficient S à 5, elles ne
sont pas justifiées, car on rapporte la quantité présumée de
matière océanique au poids atomique de l'acide oxalique.
On dit que la matière organique contenue dans un litre d'eau
réduit une quantité de permanganate égale à une quantité
donnée d'acide oxalique.
C'est le seul procédé pratique qui existe actuellement pour
déterminer la quantité de matières organiques contenues
dans les eaux.
M. Cables {Bordeaux). — Nous sommes d'accord qu'il
D,B,t,zed.yGOO^Ie
686 an(}iiifeMi asbimbl^ otiittiii
Caut parler tous la mdme langue et qu'il ne faut qu'une seule
et uoique méthode de dosage.
Od parle de couSer l'étude de cette question à une corn-
missioD, cela me paraît inutile; il suffirait, pour coupw
court à la discussion, que MM. tes rapporteurs nous disent
quels sont les procédés qu'ils préconisent et nous verrons
s'il y a lieu de les adopter d'une fogon générale.
Il suffirait donc qu'ils nous donnassent un léger résumé de
leurs méthodes.
M. Depaibb {Bruxellee). — Un mot sur la proposition qui
tend à ne pas fixer de maximum. Il ne faut pas oublier,
Messieurs, que nos délibérations seront étudiée non seule-
ment par les savants, mais encore par les administrations.
Or, si vous ne fixez aucun maximum, il est impossible, au
point de vue administratif, de tirer quelque chose de vos
délibérations et de vos conclusions.
ËQ effet, quand une administration foit procéder à une
analyse d'eaa, si vous abandonnez à l'opérateur la faculté de
dire qu'il admet plutôt 10 milligrammos que SO, il sera im-
possible d'appliquer vos décisions. Le grand reproche que je
fois aux conclusions de la majorité de la commisaion, c'est
de rejeter tous les maxima.
C'est là une chose très facile, mais elle n'est pas pratique.
Ce qu'il nous faut, ce sont des résultats positifs, établis d'a-
près des données scientifiques, et c'est pourquoi je propose
d'adopter le chiffre qui est proposé par M. le rapporteur.
M. u PRÉstDBKT. — La première question que nous avons
à voter est donc celle de savoir s'il faut fixer un maximum.
Je mets cette question aux voix.
— Elle est adoptée à une très forte majorité.
M. Carlbs [Bordeaux). — D'après quelle méthode établï-
ra-t-on ce maximum? Nous nous engageons, du reste, tous
à adopter la méthode qu'on nous indiquera.
M. Petit (Paris). — Ces Messieurs ont-ils établi l'acidité
de la liqueur ; ont-ils indiqué combien de temps il Enut foire
D,B,t,zed.yGOOg[e
Lia unx ujintTUMs
bonillir? On sait qa'on doit employer plua ou moios de Hquear
de permanganate, suivant que le temps d'ébullitioD se pro-
longe pins ou moins longtemps.
M. Vak SB Vyvirr {Bruxelies). — Le procédé opératoire,
ainsi que tons les détails réclamés par M. Petit sont indiqués
à la page5i de mon rapport (1S2 do compte-rendu).
M. LB Pbksidbkt. — Je mets aax voix le procédé Kubel-
Tiemann recommandé aussi bien par la majorité que par la
minorité de la commission.
— Le procédé est adopté à l'unanimité.
H. u Pb^bidehi. — Il nous reste encore à déterminer le
maximum. Vous venez de voter qu'il y avait lieu de Bxer
un maximum, nons avons à choisir entre le chiffre présenté
par M. le rapporteur et celui que vous propose M. Petit.
H. ScHOBPP (Maestricht). — Je crois que le chiffre de
10 milligrammes est par trop restreint. On trouvera beau-
coup de bonnes eaux qui renferment plus de 10 milli-
grammes de matières organiques.
M. Van de Vyvere vous a dit qu'il a trouvé, daus l'eau
des dunes, jusqu'à 30 et 35 milligrammes de matières orga-
niques par litre et que ces eaux sont fort bonnes. Je sois de
son avis et j'ai constaté les mêmes faits, on doit tolérer plus
de 10 milligrammes de substances organiques, parce que
ces matières peuvent ne pas être nuisibles.
Je propose 20 milligrammes par litre, conformément aux
conclusions du rapport de M. Van de Vyvere et à la propo-
sition de M. Berge.
M. Bbatihos {Athènes). — Il faut prendre 20 milligrammes,
parce que je crois également que l'eau qui contient des ma-
tières organiques non azotées n'est pas mauvaise.
M. LB PBisiDBNT. — M. Petit maiutient-il sa proposition?
M. Pbtit (Parts). - Oui, monsieur le président.
M. u PusiDEHi. — Dans ce cas, je vais mettre aux voix
D,B,t,zed.yGOOg[e
688 ûKQintau usdulAi atatiuA
tes deux propositions. Je vous prie do Voter d'abord sur la
proposition de M. Petit.
■ — Cette proposition est rejetée.
M. LE Président. — Je reprends la proposition de M. Vao-
de Vyvere, appuyée par M. Berge, qui consiste à déclarer
que le chiffre maximum de matières organiques tolérées
dans un litre d'eau sera de 20 oiilligrammes.
— Cette proposition est mise aux voix et adoptée à une
forte majorité.
M, LB PsisiMST. — La 6" conclusion du rapport de M.Vaa-
de Vyvere est ain.si conçue ; « La matière organique azotée,
brûlée par une solution alcaline de permanganate de polas-
sium, ne doit pas fournir plus de 0 milligr. i d'azote aibu-
minoîde par litre d'eau. »
M. Petit (Paris). — Je demande qu'on relève ce chiffre,
parce que j'ai trouvé énormément d'eaux de très bonne qua-
lité, fournissant plus de 1/10 de milligramme d'azote albo-
minoïde.
Je proposerai 1 milligramme et demi ; celte proportion
de 1 i/'t milligramme est représentée par les eaux de la
Vanne. En procédante des analyses de cette eau, j'ai trouvé
1 milligr. 2, 1 milligr. 3, 1 milligr. 4. D'après ces chiffres,
elle devrait être absolument rejetée.
Vous venez d'admettre 20 milligrammes de matières or-
ganiques, par litre, au lieu de 10, il serait peut-être sage de
ne pas trop abaisser la quantité d'azote albuminolde.
M. Vah m Vïvebe [Bruxelles). — J'ai déjà expliqué, tan-
tôt, le motif qui m'avait fait admettre le chiffre de 20 millï'
grammes de matières organiques et qui me pousse à être ri-
goureux pour la quantité maxima d'azote albuminoïde. 1^
premier peut être fourni par des matières inoffensives ou peu
dangereuses, le second est toujours le résultat de l'action des
réactifs sur des matières dangereuses, nuisibles ou favorisant
la production de principes nocifs.
M. Petit a trouvé 1 1/2 milligramme d'azote albaminoïde
D,B,t,zed.yGOO^IC
us Biox ALDiRirrAïus 689
daos d'excellentes eaux, cela m'étonne et je lui demanderai
s'il s'était bien assuré préalablement que la soude et le per-
manganate employé ne continssent pas de composés ammo-
niacaux.
Je crois devoir maintenir te chiffre que j'ai mis dans 'mes
conclusions; il est admis partout, même au laboratoire mu-
nicipal de Paris.
M. LB PBisiDiNT. — Je mets aux voix la 6' conclusion du
rapport.
— Elle est adoptée.
M. LB Pbésidbkt. — La 7* conclusion porte : « Elle ne doit
pas contenir plus de cinq dixièmes de milligramme d'am-
moniaque par litre. »
Comme personne ne demande la parole sur les termes de
cette conclusion ; à moins d'observations contraires, je ta
considérerai comme adoptée. Personne ne s'opposant à ma
proposition, je la déclare adoptée et nous allons passer à la
8* conclusion ainsi formulée :
a Un litre d'eau ne doit pas contenir plus de Ogr.S de
sels minéraux, 60 milligrammes d'anhydride sulfurigue,
8 Tn^igrammes de chlore, 2 milligrammes d'anhydride azo-
tique, 200 milligrammes d'oxydes alcalino-terreux, SOmil-
ligrammes de silice, 3 milligrammes de fer. »
M. Dbpaikb {Bruxelles). — Le chiffre de 500 milligrammes
par litre a été établi par le Congrès international d'hy-
giène de 1852. Depuis lors, il a été admis par un très grand
nombre d'autorités en hydrologie; c'est le seul qui soit ad-
mis d'une manière générale.
Dans ces derniers temps, on a proposé un chiffre plus
élevé; certains chimistes ont même proposé d'aller jusqu'à
1,500 grammes.
J'ai cherché en vain sur quelles raisons, sur quelles ana-
lyses on avait pu se baser pour admettre ce chiffre énorme.
L'honorable M. Blas, l'un des membres de la majorité de
la commission, dans un travail qui a été publié, il y a peu de
D,B,t,zed.yGOOg[e
&90 QKoiitlBn
temps, a proposé ce chiffre de 4gr.500. J'ai élé étonné de ne
pas retrouver ce chiffre dans le rapport de la majorité de la
commission, de MM. Blas et Van Meickebeke.
Ceux-ci sesoDtsagement abstenus d'indiquer tout maiimoai;
mais, comme je le disais lout-à -l'heure, si cela est com-
mode, ce n'est pas pratique du tout.
Voyons donc sur quoi on s'est appuyé pour arrivera
Igr.SOO,
On a analysé un grand nombre d'eaux de puits situés dans
les villes, dans les villages, mais toujours dans le voisinage
deâ maisons ou de leurs dépendances. On a analysé fort pea
d'eaux de sources mises à l'abri de toute conlaminalion, par
suite de leur éloiguement des habitations.
J'ai relevé, dans le travail de M. Blas, l'analyse de 66
échantillons d'eaux pris dans les puits de Louvain. Or, parmi
ces 66 échantillons, 7 seulement ont donné un chiffre infé-
rieur à Ogr. ,500 ; les autres se sont élevés considérablement,
et il y en a même qui sont arrivés à lgr.,300.
On a examiné les eaux d'autres localités, et notamment
5 échantillons d'eaux de puits de Bruxelles; on a trouvé, en
moyenne, Ogr.,87â. Mais il faut remarquer que, dans ces
5 ^bantillons, il en est un qui n'a donné que Ogr.,SiO.
Le maximum que M. Blas a trouvé, dans ces 5 analyses, a
été de lgr.,039. Je dois dire qu'en réalité, ce chiffre est un
résultat excessivement favorable pour les eaux de nos puils
qui, en moyenne, donnent igr.500 et qui s'élèvent quelque-
fois à 2gr.,â00 par litre.
L'honorable M. Blas a aussi examiné quelques eaux de
sources. Il en a analysé vingt. Aucun n'atteint le chiffrede
lgr.,500 par litre. Le maximum des matières fixes de ces eaai
était de Ogr,i10, donc près du maximum fixé par le congrès
de185S.
M. Blas a examiné l'eau des sources d'Heverlé; elles n'onl
donné que Ogr,â90, parce qu'elles ont été recueillies dans
des conditions de pureté absolue, par suite de la disposil'ûD
même du terrain.
D,B,t,zed.yGOO^IC
LU UUX AUUKTilBH 69<
Si Dous passons aux résultats des analyses des eaux de
puits de LoDvaÎD, dous coosiatons des chiffres considérables
de résidus par litre.
Que fout-il en conclure?
Mais, évidemment, que les eaux de puits de Louvain sont
altérées par les infiltrations du sol. Louvain est une ville an-
cienne; les fosses d'aisances, les résidus de la ville prove-
nant des industries se sont infîKrés depuis longtemps dans le
sol, et de là provient l'altération des eaux de la ville qai sont
fournies par la même nappe que celles d'Heverlé.
Telle est, me semble-t-il, la conclusion logique qu'il faut
en tirer, et l'on n'était pas autorisé à conclure de l'examen
de ces dernières eaux à la non-recevabilité du chiffre qui a
été admis par te Congrès d'hygiène international de 1 852.
Je crois que le rapporteur de la commission, M. Van de-
Vyvere, en admettant le chiffre de Ogr. ,5, a bien foit et qu'il
n'y a aucune expérience bien établie qui démontre la néces-
sité de modifier ce chiffre et de porterie maximum à Igr., 500.
M. Pbtit (Paris). — Il est évident qu'à côté des usages
alimentaires auxquels servent les eaux, il y a les nsages do-
mestiques. Plus l'eau est chargée de matières minérales, et
moins elle peut servir aux nettoyages, aux lavages et être
employée pour dissoudre le savon ; par conséquent, dans
l'emploi de l'eau, il y a deux questions absolument dis-
tinctes. Aussi je pense que l'on pourrait tolérer des eaux pour
les usages industriels et domestiques, qui con tiendraient une
quantité plus forte de matières ot^niques que celle que vous
venez de fixer; de même qu'on ne devrait pas condamner une
eau destinée aux usages alimentaires qui contiendrait un peu
plus de 50 centigrammes de matières salines.
Vous dites qu'une eau, pour être potable, doit satisfôire à
des conditions déterminées. Mais il est évident que, si des
eaux renfermaient 55 centigrammes de matières inorga-
niques, les analystes chargés de l'examen de ces eaux de-
vraient cependant pouvoir déclarer qu'elles sont bonnes.
Leâ eanx employées par les populations sont divisées en
D,B,t,zed.yGOOg[e
6n OHQinkHB imMutt tftKtuu
deux grandes catégories, les eaux de rivière et les eaux de
puits.
Toutes les eaux de rivières contienoeat moins de 50 ceD-
tigramioes de sels fixes; ou n'a pas troavé une eau couraDte
ayant même 30 milligramnies de matières organiques. Mais
en est-il de môme des eaux de puits? C'est tout différent; ces
eaux, grâce aux infiltrations résultant de leur proximité des
habitations, peuvent se souiller de matières organiques azo-
tées plus ou moins en voie de décomposition, elles peuvent
dissoudre des matières salines provenant de terrains plus oa
moins saturés par des eaux de ménage, par des eaux indus-
trielles ou par des déjections humaines ou animales. Il s'en-
suit que leur composition est variable. Ces eaux peuvent être
minéralisées par suite de certaines couches géologiques
qu'elles traversent. En un mot, ces eaux peuvent présenter
diverses compositions. Il peut se faire que ces eaux ne ren-
ferment que peu de matières organiques, de matières albu*
minoïdes, mais qu'elles contiennent plus de 50 centigrammes
de sels minéraux, est-il possible que, pour ce seul tait, elles
soient déclarées impotables?
Pour moi, les eaux de puits, dans certaines circonstances,
quand elles ne contiennent pas trop de matières organiques,
peuvent dépasser cette limite de matières salines et être, ce-
pendant, employées pour l'usage alimentaire. S'il fallait con-
damner toutes les eaux qui contiennent 55 centigrammes de
matières salines, il faudrait proscrire, dans certaines con-
trées, l'usage des eaux provenant de la plupart des puits.
Je me permettrai donc de vous engager a déclarer que,
pour les eaux de puits, la quantité de matières fixes peut
atteindre un gramme.
M. Vak m Vtvbhb [Brtixelles). — Les observations que
vient de nous présenter M. Petit me semblent assez inutiles.
II est évident que, si l'eau d'un puits présente tous les carac-
tères d'une excellente eau potable : absence de matières or-
ganiques, de nitrites, de nitrates, de sels ammoniacaux, etc.,
que personne ne la condamnera, parce qu'au lieu de renfer-
D,B,t,zed.yGOO^IC
LBSUtIX tUMINTAIMS 693
mer an chiffre d6 matières salines inférieur à 50 ceoti-
grammes, elle en contiendrait 55 centigrammes, surtout si
cette augmentation est due à du carbonate de calcium, on oe
dira pas que cette eau est mauvaifie, comme on ne la quali-
fiera pas d'eau de première qualité ; mais le même fait se
présenterait, si, au lieu d'adopter 50 centigrammes, on ad-
mettait 1 gramme ou 1gr.5. On pourrait présenter les mêmes
observations, au sujet de n'importe quel chiffre qu'on adop-
terait. Il est nécessaire de fixer des chiffres, aSn d'avoir une
limite, mais il ne s'en suit pas que, parce qu'un seul de ces
chiffres serait dépassé légèrement, on devrait rejeter celte
eau comme impropre à la consommation. Je l'aï déjà dit et je
tiens à le répéter, on doit envisager l'ensemble des résultats
d'une analyse d'eau pour juger de sa valeur alimentaire.
M. Van Eahbl-Boos (Amsterdam). — Plusieurs chimistes
ne consentiraient pas à admettre comme potable une eau qui,
au lieu de 50 centigrammes de matières inorganiques, en
contiendrait 70; et; cependant, je dois déclarer que j'ai
analysé des eaux de puits qui étaient salubres sous tous les
rapports, et qui pourtant contenaient 70 el même 80 centi-
grammes de matières inorganiques par litre.
M. loixx (Sedan). — Je partage, en partie, les idées de
M. Petii. Je crois que, dans certaines lociililés, il serait diffi-
cile de condamner les eaux qui contiendraient plus de 50 cen-
tigrammes de matières salines.
Pour les terrains calcaires, comme ceux de Sedan, par
exemple, on obtient des résidus satins variant de 60 à 70
centigrammes par litre.
Si l'on n'acceptait pas des eaux ayant plus de 50 centigr.
de résidu fixe par litre, toutes les eaux de Sedan seraient
proscrites.
M. Cablbs (Bordeaux). — Avant d'arrêter les chiffres
maxima, il faudrait se mettre d'accord sur le degré de tem-
pérature auquel on soumettra le résidu de l'évaporation au
bain-marie. Esl-ceà 100% à HO', à 130', à 140% à 180*?
D,B,t,zed.yGOOg[e
Le rapport semble iadiqaer qa'uDe températare à 400* anffit,
à coDditioQ qu'oD iodiquele degré.
M. GiuRD {Pari$). — Il conviendrait de se mettre d'accord
sor la température à laquelle on dessèche le résida, sinon
nous n'aboutirons jamais à nne coDclasion utile.
Je ne tiens pas plus à tel degré qu'à tel autre, mais il me
semble nécessaire d'arriver à l'uniformiié de méthode et de
rechercher à quel degré nous aurons l'invariabilité du poids
du résida.
M. LE Prîsidbht. — Nous sommes en présence d'une pro-
position qui semble admise par tout le monde, seulement, il
faut arrêter un chiffre; je demande qu'on l'indique.
Un iinkRB. — Je propose 180*.
M. Beicé {Bruccelles). — Je ne proposerai pas 180'; mais
100° à HO"; cette température me paraît suffisante, elle ne
présente aucun inconvénient et ne peut, par suite, soulever
aucune objection.
M. Petit (Paris). — Je proposerai 120 degrés, c'est une
température qui est souvent employée.
M. GiiAHD (Paris). — Le chiffre de 1 80 degrés, qu'on pro-
pose, est absolument nécessaire A une température moin-
dre, on n'obtient pas les résidus réels.
A 1 1 0* et à 1 20*, vous n'avez jamais la dessication com-
plète de certains sels; c'est pourquoi, Wanklyn a proposé
180 degrés.
M. Zdmb {Bruxelles). — L'on n'est pas d'accord sur le
point de savoir à quelle température il faut dessécher le
résidu. Comme vous venez de l'entendre et comme vous
avez pu le lire dans le travail de votre rapporteur, les uns
préconisent 100°, les autres 110", 120", 140' 160", ou ISO*.
Eh bien, toutes ces lempératores sont bonnes et toutes sont
mauvaises; cela dépend absolument de la nature du résida.
Si, après avoir fait l'analyse qualitative d'une eau, vous
reconnaissez qu'elle contient peu de matières organiques,
de sels ammoniacaux et autres, décomposafales par la cba-
D,B,t,zed.yGOO^IC
us EAUX ÀLntHTUlU 695
leur, qu'elle est très chargée de sels calcaires, comme l'eaa
de la ville de Braxelles, par exemple, vous pourrez des-
sécher te résida à toutes les températures que vous vou-
drez.
J'ai fait, ces jours derniers, dans mon laboratoire, quel-
ques expériences à ce sujet. Je me permettrai de vous les
citer :
I>e résidu de l'évaporation de 100 c. c. d'eau a été des-
séché complètement à la température de 100°; il pesait
Ogr.0404.
Je l'ai soumis ensuite, pendant 25 à 30 minutes euviron,
à chacune des températures suivantes : 120", H0% 160*
et 180*. Eh bien, ce résidu qui est resté ainsi à l'étuve, à des
températures successivement croissantes pendant 2 heures
environ, pesait toujours Ogr.0404, à 120% 140' et 160" et
0gr.0i03à180*. Il n'avait donc perdu que 1/10 de milli-
gramme et encore n'oserais-je pas affirmer que cette perte
est due à la dessication plutôt qu'à toute autre cause.
Par contre, je suis occupé, en ce moment, à foire l'ana-
lyse d'une eau de puits employée dans une brasserie, oh
toutes les bières deviennent malades. Cette eau eat très
chargée de matières organiques, de sels de magnésie, etc.
Elle m'a laissé un résidu de Ogr.604 par litre, résidu séché
à 100°. Or, après avoir chauffé ce résidu à 180' pendant 25
à 30 minutes environ, il ne pesait plus que Ogr.555, soit
environ 50 milligrammes de perte.
Je me résume.
Une eau chargée de sels ammoniacaux, de sels magnésiens,
de matières organiques, ne donnera jamais un résidu exact,
même à 100*, car, à cette température déjà la volatilisation
de ces substances est très considérable. Il y a plus, c'est que,
pendant l'évaporation même, que vous la fassiez au bain de
sable, au baiu-marieou autre, les sels ammoniacaux se dis-
socieront et disparaîtront, en partie du moins, avec la va-
peur d'eau.
Il n'y a donc qu'un seul moyen, selon moi, d'obtenir des
D,B,t,zed.yGOO^Ie
696 CINQnifcHE ASSEMBLÉE GAnisuE
résultais exacts, mais il n'est malheureuseoient pas très
pratique : c'est l'évaporalion dans le vide. En prenant de
petites quantités de liquide et en faisant usage de vases en
platine présentant une surface aussi grande que possible,
vous obtiendrez des résultats comparables et exacts, mais
c'est le seul moyen. Seulement, je le répète, ce n'est pas très
pratique et il faudra bien s'en tenir, jusqu'à plus ample in-
formé, à la dessication par la chaleur.
Je propose donc la température de 1 00 à 11 0°, qui a élé
indiquée par M. Depaire, dont vous ne récuserez pas la
haute compétence. Vous ne risquerez pas une décomposi-
tion du résidu aussi profonde qu'à 1 80° et vous gagnerez
du temps, car la dessication, ainsi que je m'en suis assnré,
est bien plus prompte à ces diverses températures, qu'à 1 00*.
Ainsi, à 180°, le résidu de l'évaporalion de 50 c. c. d'eau
est complètement sec au boat d'une heure environ, tandis
qu'il faut environ 70 à 80 mimutes à 120-125° et près
de 3 heures à 100°.
M. GiRAHD (Paris). — Pour ma part, je ne puis qu'appuyer
ce que vient de dire M. Zune.
M. Dbfai&b [Bruxelles). ~- Il me semble difficile de fiier
une température qui serve en quelque sorte de règle, sans
que l'on tienne compte de la nature des eaux.
Il faudra aller souvent jusqu'à 150 degrés pour doser exac-
tement le résidu fixe. Ainsi, par exemple, le nitrate calcique
ne se dessèche qu'à une température très élevée; c'est pour-
quoi, je crois que le rapporteur, dans te travail qui est sou-
mis à nos délibérations, propose l'évaporation après l'addi-
tion dn carbonate sodique pur eL sec.
On dit : l'eau peut être facilement éliminée.
Je redoute beaucoup l'action d'une température de 180'
sur le résidu. Elle me paraît très élevée, en présence de cer-
tains composés qu'on rencontre dans les eaux. Si l'on voulait
admettre la proposition qui est formulée dans le rapport,
c'est-à-dire l'addition du carbonate sodique, on arriverait
plus facilement à un résultat.
D,B,t,zed.yGOO^IC
8W-
H. Mbbd (Paris). — Od a souvent proposé de traDaformer
toud tes sels mioéraux en sulfales. Je pense même que cette
méthode a été pratiquée par bien des spécialistes. Elle est
facile et n'offre pas beaucoup d'incoDvéDÎeDts.
M. ut PuÉsiDENT. — Messieurs, nous devons conclure. Je
vais donner la parole à M. le rapporteur, afin qu'il donne
son avis.
M. Van di Vtvibb (Bruxelles}. — Il me paratt que nous
sommes tous d'accord et que nous devons permettre, suivant
la composition des eaus, des températures variables. Le pro-
cédé avec addition de carbonate de sodium pur et sec est très
pratique et pourrait servir de base; si l'on évapore sans ad-
dition de ce produit, on devra indiquer la température à
laquelle on aura desséché le résidu.
M. LB PiisiDUT. — Je mets aux voix la solution de la
question de procédé à adopter, comme elle vient d'être pré-
sentée par H. te secrétaire-général.
— Elle est adoptée à la presque unanimité.
M. LB PusiDinT. — Nous reprenons la proposition de
M. Petit, relative au maximum de matières fixes. Voici cette
proposition :
c Les eaux de source et de rivière, pour être employées
comme eaux alimentaires, ne doivent pas contenir jdus de
500 milligrammes de matières fixes. Pour les eauxde puits,
cette proportion peut atteindre i gramme. »
M. BBKflï (Bruxelles). — Je crois que cette proposition ne
peut être admise. Il y a des cas tout à fait particuliers qui
peuvent se produire; on en tiendra compte. Mais, dans un
congrès comme le nôtre, on doit considérer la question dans
son ensemble, on ne peut pas s'arrêter aux exceptions.
Il peut se trouver certaines localités où il n'y a que des
eau:t médiocres, mais où il est impossible de pouvoir s'en
procurer de meilleure, on devra bien s'en contenter.
Noos n'avons pas à nous en occuper. Nous devons nous
D,B,t,zed.yGOOg[e
698 cniQvitan asbbhblbi 6bii^kalb
borner à tracer des règles générales, les cas exceptionnels
sont tout à fait en dehors de la discussion.
M. Li PusuKHT. — Je mets aux voix la première partie de
la proposition de M. Petit.
— Elle est rejelée.
H. LE PftisiDiNT. — Nous passons à la deuxième partie de
la proposition : t pour les eaux de -puits, cette proportion
peut atteindre i gramme. >
M. Okpaiu {Bruxelles). — Je crois que nous ne devons
pas faire intervenir ici les eaux de puits; il est vrai qu'elles
sont recueillies dans des conditions spéciales, mais nous n'a-
vons qu'une seule espèce d'eaux à considérer, qu'elle soit de
rivière, de source ou de puits, c'est l'eau qni réunit les con-
ditions d'une eau alimentaire.
Aussi, les raisons qui ont fait rejeter la première partie
de la proposition de M. Petit, doivent-elles faire rejeter la
M. LB PusiDBHT. — Je prio l'honorable vice-présideot,
M. le professeur N. Gille, de vouloir me remplacer daas
mes fonctions présidentielles. Celles-ci m'oblige momenta-
nément de quitter l'assemblée, mais avant de partir, j'ém^-
trai les considérations ci-après :
M. Vah Bastklui [BruxeUes]. — Le Congrès vient d'ad-
mettre que l'eau, pour répondre aux qualités qu'on exige
d'elle pour servir aux usages alimentaires, ne doit pas ren-
fermer plus de cinq décigrammes de matières salines. le ne
vois pas les raisons qu'on |xturrail faire valoir pour foire
une exception en foveur des eaux de puits. Si le chimiste-
analyste trouve dans une eau une quantité un peu supé-
rieure à ce chiffre, ce sera à lui de décider s'il faut tolérer
cette plus grande quantité ; mais il est évident que nous de-
vons admettre des règles fîxes, c'est à cet effet que le CoD-
grès a été réuni; et, comme le disait tantôt M. Berge, nous
sommes ici pour poser des règles 6xes et non point pour
rechercher les exceptions.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
LES Bim ÂLMEHTiIBBS 699
M. LB PnKsiDENT. — Je lïiets aux voix la première partie
de la conclusion 8° de M. le rapporteur, ainsi formulée:
Un litre d'eau ne doit pas contenir plus de 5 décigramme$
de sels minéraux.
Je constate qu'elle est adoptée à une forte majorité.
Nous allons passer à la détermination des chiffres maxima
des divers éléments minéraux que l'on peut rencontrer dans
les eaux.
M. ScBOBPp [Maestricht]. — En Hollande, on trouve, dans
beaucoup d'eaux, une grande quantité de chlorure de so-
dium, cela lient essentiellement à la nature du terrain qui
fut jadis submergé par les eaux de la mer. Celle quantité
va jusqu'à 100 et WO milligrammes de chlorure par litre.
Je conçois qu'on ne tolère pas celte quantité dans les eaux
lorsqu'on suppose que le chlore provient des infiltrations de
de matières excrémeotielies, mais lorsqu'il est, comme ici, le
résultat d'une cause nalure!le, ne présenlant aucun inconvé-
nient au point de vue de l'hygiène, je crois qu'on ne doit
pas être si sévère.
Je voterai l'article tel qu'il est formulé; mais je tenais ce-
pendant à faire cette observation.
M. BiRGi {Bruxelles). — J'appuie l'observation de l'hono-
rable membre; ce n'est pas seulement en Hollande, mais en
Belgique qu'il y a énormément d'eaux dans ces conditions,
et, cependant, on ne peut pas les considérer comme conta-
minées; je demanderai, à M. le rapporteur et à l'assemblée,
s'ils voient un inconvénient à porter à 10 milligrammes le
chiffre maximum da chlore à admetire.
M. Van bb Vivbbb (fîruxeites). — Si l'assemhlée n'y voit
pas d'ol^lacles, pour moi, je ne m'opposerai pas à celle lé-
gèi-e augmentation de chlore. Les chiffres, que j'ai inscrits
dans mon rapport, sont ceux qui ont été admis, il y a peu de
temps, par la Société royale des sciences médicales et natu-
relles de Bruxelles.
M. ZuHE (BruxelleB). — Je demanderai pourquoi I'oh n'a
41.
D,B,t,zed.yGOOg[e
700 en QDitaR uanoUs aéirtuu
pas compris uae quantité maxima d'acide phosphorique d«ns
la nomenclature qui figure à l'article.
M. Van txYivifiti [Bruxelles]. — Parce que je n'ai jamais
trouvé que des traces de cet acide dans les eaux 'que j'ai ana-
lysées. Je ne vois pas d'inconvéuients à inscrire cette quan-
tité, nous pourrons la déterminer plus tard.
M. ZuNE (BruxeUes). — De nombreux auteurs admettent
la présence de petites proportions de phosphates de calcium
ou de magnésium dans les eaux potables.
M. ScHHiTT {Lille}. — Ne pourrait-on pas prendre les chif-
fres indiqués à la 8* conclusion, comme moyenne, au lieu
de les prendre comme maxima? Cela nous permettrait une
tolérance au-dessus ou au-dessous de ces chiffres.
M. LE PiÉsiDEHT. — Nous ne le pouvons. Le Congrès a
décidé qu'il fallait fixer des maxima.
M. ScBMiTT (Lille). — Alors, je m'incline.
IM. LB Présidbdt. — Si personne ne demande plus ta pa-
role, je vais mettre aux voix la seconde partie de la huitième
conclusion du rapport de M. Van de Vyvere. II est entendu
que le chiffre de 8 mtiligrammes de chlore estporté à iO mil-
ligrammes.
— L'assemblée adopte les chiffres à la presque unanimité
des membres présents.
M. LB PiteiDBHT. — Le n" 9 des conclusions porte : t-L'eau
potable ne doit renfermer ni nitrites, ni phosphates, ni hy-
drogène sulfuré, ni sulfures, ni sels métaUiquea préàpitables
par l'acide sulfhydrigue ou le sulfhydrate ammonique, d
l'exception de traces de fer, d'aluminium ou de manga-
nèse, t
M. Défaire {BruxéUes). — Je propose la suppression des
mots « ni phosphates », par la raison que les eaux recueillies
dans les sources recouvertes de terrains cultivés renferment
toutes des phosphates.
M. Zune vous a proposé, tantôt, d'insérer dans la 8* con-
D,B,t,zed.yGOO^IC
LIS UUX ALnEHTAIKBS
clusion le maxtma d'anhydride phosphorique que pourrait
contenir les eaux, je partage cette idée et je vous propose
d'admettre un maximum de lotéranced'un demi-milligramme
par litre d'eau.
M. Vas dï Vtvbiib {Brtixeîles). — Je me rallie à cette
proposition el je propose d'ajouter les mots : « ni hydro-
gènes carbonés, s
M. LE pRisiitKHi. — La 9* conclusion, ainsi modifiée, est-
elle adoptée?
L'assemblée, à l'unanimité, adopte cette conclusion.
Nous passons à la suivante. La 10' conclusion porte :
« Elle ne peut acquérir une odeur désagréable après avoir
été conservée dans un vase fermé ou ouvert. »
M. OoguisnE {Leuze). — Cette conclusion me parait inu-
tile, après le rejet de la conclusion 4". Cette odeur désagréa-
ble dont il est parlé étant la conséquence ordinaire de la pré-
sence de substances organiques ou azotées en décomposition.
Je demande fonnellement la suppression de cette conclu-
sion.
M. LB PHÉsrDENT. — Jo mets d'abord aux voix la proposi-
tion de M. Duquesne. Elle n'est pas adoptée. — Je metÀ aux
voix la .10* conclusion, telle qu'elle est formulée par M- le
rapporteur Van de Vyvere.
Je constate qu'elle est acceptée par la presque unanimité
des membres du Congrès.
Nous passons à la 1 1' conclusion : « Elle doit dissoudre le
savon sans former de grumeaux et bien cuire les légumes.
Son titre hydrotimélrique ne peut être supérieur à 60°. s
M. Van de Vïvere {Bruxelles). — La H" cooslusion dit :
« son titre hydrotimélrique ne peut être supérieur d 60'. »
Ce titre hyilrolimétrique indique une quantité supérieure
à Sdécigramijies de matières calcaires fixes par litre. Seule-
ment, comme le chiffre de 60* est admis généralement, j'ai
cru devoir le conserver. Je tenais à voua faire remarquer
D,B,t,zed.yGOOg[e
703 CDIQndaiB ASSBKBLBB OÉRÉULX
cette espèce d'anomalie. J'ajouterai que je tiens très peu de
compte du degré hydrotimétriqae; il n'a, pour moi, aucune
valeur hygiénique.
En effet, il n'indique pas si les sels alcalino- terreux
qui se trouvent dans l'eau sont des sels calcaires, inagnésiens
ou autres sels alcalino-terreux, il ne renseigne nullement
sons quelle forme le métal alcalino-terreux se Ironve dans
l'eau, s'il y est à l'état de bicarbonate, de cblornre, de sul-
fate, d'azotate, etc. Or, on sait que la nocuité de ces composés
est différente; que, si les bicarbonates ne présentent que pea
de dangers, il n'en est pas de même des azotes, des sul-
fates, etc. l'ai indiqué ce caractère, parce qu'il se trouve ren-
seigné dans la plupart des traités d'hygiène; mais, pour moi,
il n'a d'utilité qu'au point de vue industriel et il ne nous ap-
prend presque rien au point de vue de la qualité hygiénique
de l'eau.
M. LE PaisiDïNT. — II résulte de ce que vient de dire
M. Van de Vyvere qu'il ne tient pas au maintien de la con-
clusion figurant sous le n° 1 1 . J'en propose la suppression et
je la mets aux voix.
— Cette suppression est prononcée par une forte majo-
rité.
M. LE PiÉsiDEnr. — La conclusion n" 1S porte : « Elle ne
doit pas contenir de saprophytes, de leptotrix, de leptha-
miles, d'hyphéotrix et autres algues blanches, de nombreux
infusoires, de bactéries. » Je crois devoir vous rappeler que
vous vous êtes réservés la question de savoir s'il ne fallait
pas combiner la i' conclusion que vous avez rejetée avec celle
que nous allons discuter.
M. BuTiMos {Athènes). — Je propose, par amendement,
de dire : « Elle ne peut renfermer ni microzoaires, ni mi-
crophytes, tels que saprophytes, leptotrix, leptomites, hy-
phéotrix et autres algues blanches, de nombreux infusoires
et bactéries, et particulièrement aucune substance en voie de
décomposition. » C'est le 4*, qui a été supprimé, que nous
reportons ici.
D,B,t,zed.yGOO^IC
LES UDI AUMINTàIRU 703
M. Var m Vtviu {BrtuceQes). — Je me rallie à cette nou-
velle rédaction.
M. LE PaistDENT. — Je mets aux voix la cooclusioa ainsi
amendée.
— Elle est adoptée.
M . LB pKÉsiDBflT. — La 1 3* conclusion porte : « l'addition
du sucre blanc ne doit pas y développer des pcngi-s.
M. Brbg^ (Bruxelles). — Il faudra appeler d'une Taçon
toute spéciale l'attention des chimistes sur la qualilé du sucre
à employer, siaou on pourra avoir de singulières mé-
prises.
M. Van de Vtvbu {BrtixeUes). — Je l'aï fait dans mon rap-
port; il est évident qu'on doit employer du sucre blanc raf-
finé et cristallisé.
M, LB Pb^idkht. — Je mets aux voix la conclusion 13.
— Elle est adoptée à l'unanimité.
M. LB Président. — Nous sommes arrivés à la M* et der-
nière concluaioD : « Cultivée avec de la gélatine, eUe ne doit
pas donner production à d' innombrables bactéries liquéfiant
la gélatine en moins de huit jours. »
M. Vam db Vtvkbb (Bruxelles). — L'article 5 des conclu-
sions du rapport de M, Blas dit : a Elle ne peut pas conte-
nir un trop grand nombre de bactéries, ni aucune bactérie
pathogène spécifique (voir chapitre ; analyse bactériosco-
pique).
Ces deux conclusions se rapportent au même caractère,
elles diffèrent peu entre elles. Comme la spécification des
bactéries est encore très difficile, j'ai cru devoir formuler la
conclusion d'une façon générale. On pourrait m'objecter que
certaines bactéries pathogènes, celles du typhus, par exem-
ple, ne liquéfient pas la gélatine; mais je ferai observer qne
les eaux contaniinée.s contiendront toujours, à côlé de bacté-
ries ne liquéfiant pas la gélatine, d'innombrables proto-orga-
nismes similaires la liquéfiant.
M. LB PsÉtuDEni. — Ces deux conclusions se rapprochent
D,B,t,zed.yGOO^IC
70i ClHQDltalE ASaSHBLtE GÉHtULB
eotre elles. Je mettrai d'abord aux voix celle du rapport de
MM. Blaset Vaa Meickebeke. L'assemblée ta rejette. Je cod-
sulte mainteuaDt l'assemblée sur la conclusion formulée par
M. Van de Vyvere.
— Cette conclusion, mise aux voix, est ado|:tée.
M. Depaibb [Bruxelles). — Dans la séance d'hier, l'hono-
rable M. Coanizzaro a lait la propoâilion suivante :
Le 6' Congrès international pharmaceutique et chimique
émet le vœu de voir tous les gouvernements procéder à une
enquête semblable à celle gui a été faite en Amérique, aux
EtatS'Unis, au sujet de la composition des eaux alimen-
taires de toutes les parties de leurs pays respectifs.
L'honorable membre vient de quitter la séance; je re-
prends sa proposition sur laquelle je prie le Congrès d'émet-
tre un vote.
M. Var m Vtvbu [Bruocelles). — J'appuie cette proposition,
elle très importante et des plus utiles.
M. u PiiisiDSNT. — Je mets aux voix celte proposi-
tion.
— Elle est adoptée à l'unanimité.
M. LB PaisiDEST. — Messieurs, je suis heureux que le Con-
grès ait pu terminer l'examen de la grave question à laquelle
vous avez consacré deux de vos assemblées générales.
Je n'ai pas besoin de vous le faire remarquer, vous venez
de résoudre un des problèmes les plus importants de l'hy-
giène. Depuis. quelque temps, les conditions exigées des
eaux alimentaires, votées par le congrès international d'hy-
giène de 185S, avaient été battues en brèche; on soutenait
qu'elles ne répondaient plus aux progrès de la science.
Après une discussion des plus sérieuses, vous avez confirmé
les résolutions prises par nos devanciers, en 1852.
Je n'ai pas besoin de vous rappeler qu'elles étaient les ré-
sultats des études de nos mattres eu hygiène. Mais, depuis
trente ans, la science a progressé et vous avez complété les
indications qui guideront dorénavant ceux qui ont charge de
D,B,t,zed.yGOO^Ie
) UDX UaKSOTAlKEl
fournir des eanx alimentaires aax populatioDs de nos villes
et de nos grandes communes.
Cette question, Messieurs, on vous t'a dit, est une des plus
importantes qu'un congrès international puisse élucider; vous
avez vu l'intérêt que le gouvernement et les chefs des di-
verses administrations communales de notre pays y atta-
chaient, la plupart des gouvernements étrangers nous ont
envoyé des délégués pour prendre part à nos travaux dont
une grande partie a été occupée à résoudre ce problème. Je
suis certain que tous vous sauront gré de vos efforts.
Quanta moi, Messieurs, je dois vous remercier de votre
labeur et du zèle que vous avez montré jusqu'ici, nos Ira-
vaux approchent de leur 8r, votre présence a été constante,
toutes nos séances ont été bien remplies et les résolutions
que vous avez prises ont été l'expression de l'unanimité ou
de la grande majorité des membres du Congrès.
Il est midi, nous aborderons, cette après-midi, l'examen
du projet de la pharmacopée internationale, déposé par l'ho-
norable M. von Waldheim.
La séance est levée.
D,B,t,zed.yGOO^IC
SIXIÈME ASSBlfBLÉE GÉNÉRALE
Samedi, 5 septembre 1 885.
La séance est ouverte à deux heures, sous la présidence
de M. Van Bastelaer, président du Congrès.
M. LE PBfeiBBHT. — Je prie MM. von Waldheim, Forsmaon,
Dittrich, Méhu, Wefers-BettiDck, Hanseo et Greenisch de
prendre place au bureau.
Le bureau De peut vous communiquer le procès-verbal de
la séance de ce matin, le temps lui a manqué pour le rédi-
ger, il sera publié ullérienrement dans le d° 6 du Bulletin du
CoDgrès.
L'ordre du jour appelle la discussion sur le projet d'une
pharmacopée inlernationale, présenté par M. von Waldheim,
de Vienne. Nous avons reçu quelques communicaiioDs sur
cet imporiant sujet; je donnerai la parole à H. le secrétaire-
général, pour vous tes faire connaître.
M. LiSECRmiBB-oiNÉBAL. — Nous avons reçu divere docu-
ments relatifs à la pharmacopée internationale. L'Association
lombarde de pharmacie de Milan {Associazione farmaceulica
lombarda in Milano), noas adresse les réflexions ci-après :
L'Association lombarde de pharmacie, qui a son siège à Milan,
n'ayant pu se foire représenter par des déléguas au Congrès actuel
de pharmacie, lui adresse ce mémoire qui s'occupe de la question
de la Pharmacopée universelle ; elle la considère comme pratique
et, eu même temps, d'une haute importance scientifique.
Tous les congrès de médecine et de pharmacie se sont occupés
de la pharmacopée universelle ou internationale; deux Milanais, le
docteur De-Cristoforis et H. Zambelettî, pharmacien, ont été les
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHàUUCOFBB mmiUTKHUU 707
premiflrs à démoDtrer la nécessité de ce travail international an
congrès de Vienne en 1873, où la question a été largement agitée.
On y a parlé, en effet, de la haute nécessité d'avoir an procédé
unique pour les préparations chimiques, afin que le médecin ait
toute garantie de la pureté des médicaments et de l'unité d'action
thérapeutique; de la nécessité d'un procédé uniforme de prépara-
tion pour les extraits; de l'unité de proportion entre les éléments
dans la préparation des teintures simples et composées, des'solu-
tiona titrées, des électuaires, des infusions, des décoctions, des
poudres, des onguents et, enfin, de toutes les préparations gale-
niques ; de la nécessité d'un poids unique, d'une mesure unique
et d'une langue unique.
Ce grave et important sujet, qui a largement occupé les congrès
de pharmacie de Vienne, de Saint-Pétersbourg, de Genève, de
Paris, de Philadelphie, etc., n'avait cependant pas été jusqu'ici
l'objet d'un véritable travail décisif, défini, pratique.
Ces l pourquoi l'Association lombarde de Pharmacie, s'associant
à tous ceux qui voudront par leurs travaux soutenir et encourager
la formation de ce Codex international, fait des vceux,afin que, dans
le présent Congrès, on arrive à une solution pratique, afin que le
Codex désiré devienne un feit accompli.
Comme il résulte de tous les prucès-verbaux des différents con-
grès, dont il a été parlé ci-dessas, toutes les pharmacopées pré-
sentent un chaos de formules qu'il serait bien difficile de réunir et
de coordonner.
Il ne s'agit certainement pas ici de critiquer l'une ou l'autre des
pharmacopées, Tune ou l'autre des formules ou des procédés chi-
miques des différentes pharmacologies. Le but que nous voulons
atteindre aujourd'hui est purement scientifique; c'est une idée de
progrès qui l'inspire, une nécessité que les chimistes éprouvent,
un désir qu'ils ont déjà manifesté depuis longtemps ; nous voulons
parler de l'unité de la pharmacologie.
Pour mieux définir, ou pour mieux exprimer notre idée, nous
dirons que les médecins du monde entier, en se servant d'un mé-
dicament donné, doivent être certains que, quel que soit l'endroit
où il a été préparé, il l'a été de la même manière, d'après la même
unité de poids ou de mesure, qu'il a la même vertu, la même force
thérapeutique.
Telle doit être la base du Codex international, de l'unité phar-
macotogique, pour que la tentative obtienne partout et en tout des
D,B,t,zed.yGOOg[e
708 siu
résultats unifonaes ; pour qu'un médecin, de quelque contrée que
ce soit, puisse se foire une idée de la valeur des expériences théra-
peutiques pratiquées ailleurs.
Le travail nécessaire ponr rédiger ce Codex parait difficile, et il
l'est en effet, il ne faut pas se le dissimuler; mais les éléments
intellectuels dont toute nation dispose, les progrès des sciences
positives, l'appui des médecins expérimentés et des chimistes émi-
nents, surmonteront certainement tous les obstacles.
Le nouveau Codex inlemalional acquerra la plus haute impor-
tance quand l'étude réciproque et complète de la Ihérapeutiquft de
chaque nation y aura contribué par l'apport de ses éléments scien-
tifiques et de ses lumières.. — ABn d'aboutir, par ce Codei, à des
résultais véritablement pratiques, il faudra prendre, avant toal,
comme point de départ, les éléments primitifs, la matière première
qui est la base d'une préparation chimique ou qui fait partie d'uoe
préparaUon galénique, conditions qui devraient être partout les
mêmes, à peu de chose près, car nous avons besoin d'être sArs
que, non seulement les procédés de préparation, mais le produit
lui-même, le médicament, est le même partout, dans tous les pays.
Pour que les alcaloïdes, les teintures, les extraits, les builesesseD-
tielles, les poudres, les infusions, les décoctions, etc., doués d'uni-
formité dans la proportion de leurs ingrédients, jouissent aassi
d'une valeur thérapeutique identique, il feut que la Pharmacopée
inlemationnale ait à prescrire, avant tout, la partie du végétal la
plus propre, puis les conditions de culture, de développement, de
localité, de saison, dans lesquelles le végétal destiné aux susdites
préparations doit se trouver au moment où on l'emploie dans la pra-
tique.
Ces prescriptions devront être observées le plus strictement possi-
ble, aussi bien par les chimistes que par les pharmaciens ; il estdow
nécessaire d'établir des règles précises pour ce qui concerne la flore
dont la Pharmacopée internationale devra s'occuper, et ces règles
seront le résultat d'une étude comparative des diBërenles flores, de
la végétation des divers pays, dans le but de déterminer si l'on doit
exporter le végétal d'une localité plutôt que d'une autre ; si la cul-
ture artificielle est acceptable, ou si, au contraire, on ne doit se valoir
que de la culture naturelle, si les manipulations pharmaceutiques
d'un végétal donné doivent être faites quand le végétal est Nis, ou
bien quand il est sec, etc. Il en faut dire autant des drogues, gommes?
baumes, aromates, graisses, métaux, métalloïdes et, en général, de
D,B,t,zed.yGOO^IC
rBUMACOPÈE IHTERKATIONAU 709
tous les produits chimiques dus à l'industrie. Le plus haut degré de
pureté doit être une toî imposée par le Codez aux chimistes et aux
pharmaciens préparateurs.
Il en dérive, en conséquence, une autre obligation pour la Phar-
macopée internationale; celle d'établir exactement dans quelles con-
ditions doivent se trouver toutes les substances, afin qu'elles répon-
dent aux exigences du Codex.
El il iaut, pour cela^ que le Codex, qui représente la science, soit
protégé par Ir^s gouvernements, afin que des dispositions officielles
et spéciales règlent le commerce de toutes les susdites substances,
base principale de la Pharmacopée.
En résumant en peu de mots ce qui vient d'être dit, les règles
fondamentales nécessaires pour une application pratique de l'unifor-
mité pharmacologique, seraient :
L'unité des conditions pour la matière première ;
L'unité du procécé galénique et chimique ;
L'uniformité des proportions entre les éléments qui constituent un
médicament, une même espèce d'éléments pour les remèdes com-
posés.
D'un côté, la science, pour choisir les préceptes les plus propres
et les plus avancés que doit suivre le préparateur ; de l'autre, la sur-
veillance officiellle intelligente, pour que le commerce offre au mani-
pulateur des éléments primitifs, qui soient purs et répondent en
tout aux besoins de son œuvre technique.
Les deux difficultés qui se présentaient relativement aux poids et
mesures, et à la langue, ont été suffisamment traitées et discutées
dans les derniers congrès et l'on a adopté le poids et la mesure déci-
males et la langue latine.
Il est nécessaire de faire une autre observation sur la raison d'être
du Codex pharmaceutique, c'est-à-dire sur la neutralité dans laquelle
devra se tenir le Codex pour ce qui se rapporte au choix des mé-
thodes et des formules, sans s'occuper si telle ou telle autre nation y
apporte son contingent scientifique et pratique; et, pour mieux nous
expliquer, nous dirons que le nouveau Codex doit être le recueil de
ce que la science cosmopolite aura sanctionné comme utile; que le
nouveau Codex doit se limiter aux formules fondamentales et d'un
usage commun, en laissant à chaque Etat le soin d'y ajouter un ap-
pendice pour les nécessités et les habitudes locales; et, enfin, que le
nouveau Codex doit être réimprimé à une époque fixée d'avance, car
il ne but pas oublier que la science marche et qu'il bat la suivre.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
740 uxi
M. Ed. Schabr, de NeumUDster (Zarich), professeur de
pharmacie de la section pharmaceutique de l'Ecole poly-
technique fédérale à Zurich, ancien président de la Société
suisse des pharmaciens et membre de la commission de
pharmacie internationale (élue à Londres en 1881), nous a
soumis les propositions individuelles suivantes, concemaDt
le projet de pharmacopée internationale.
Le CoDgrèa pharmaceutique doit faire tous les efforts possibles
pour que des questions d'une importance internationale inconles-
tables soient, après délibération dans les séances du Congrès, por-
tées à la connaissance et soumises k l'examen des gouvememeDb,
admettant que, dans le cas d'adhésion, en principe, de la partd'oDC
majorité des gouvernements, la Congrès ou le bureau du Congrès
invite un des gouvernements adhérents à faire immédiatement, au-
près des autres Etats, les démarches nécessaires pour la formiitioa
d'une conférence instituée pour la matière en question et se com-
posantd'un nombre conveoablede délégués compétents en la matière,
élus par les gouvernements représentés. Cette conférence auraitb
compétence de former des commissions pour l'étude de questions
spéciales et surtout pour l'élaboration de rapports, projets de lois
ou autres œuvres littéraires nécessités par la matière interDationalo
à traiter.
Afin de rendre pins efScace et focile les rapports du Congrès
pharmaceutique avec les gouvernements et d'aplanir les difiicultés
s'opposant aux ententes internationales en matières sanitaires, If
Congrès aura soin d'examiner, avec la plus scrupuleuse exactitude,
les matières qui pourraient se prêter à une élaboration et législation
internationale, d'en écarter soigneusement tous les détails insigni-
fiants et propres à compliquer et détracter la question principale cl
de ne présenter, à la décision des gouvernements, que les points
cardinaux d'une façon aussi simple et lucide que possible.
En admettant ces principes pour la question de la pharmacopée
universelle, en délibération au Congrès actuel, il me parait incon-
testable que la solution de cette question et, par conséquent, la
promulgation de l'œuvre même serait de beaucoup facilitée et accé-
lérée, si le Congrès voulait revenir aux propositions foites » ce
sujet, lors du Congrès de Londres, par M. Madsen, de Copenhague
(ftepori of the 5th internationale phannacaut. Congress, Londoo
D,B,t,zed.yGOOg[e
PBUKACOPÉI IIITElNl.TI(mUA 711
1881, page 400), par M, le D' Brunnengrâber, de Rostock (voir
Rep:)rt, etc., page IIS et suivantes), et, enfin, par le soussigné
(voir Report, etc., pages 67, 80, 95). Si ces propositions étaient
adoptées par le Congrès, ce dernier aurait immédiatement à se
mettre en rapports avec les gouvernements, à leur soumettre l'idée
d'un codex international pour les m^icamenta héroïques, à provo-
quer leurs décisions et, ensuite, à demander à un des gouverne-
ments de vouloir prendre l'initiative nécessaire pour la création
d'une conférence, qui, dès la première séance, aurait un caractère
officiel et une beaucoup plus grande autorité et compétence que la
commission actuelle, composée presque exclusivement de membres
délégués par le congrès de Londres ou par des sociétés de pharmacie
el ne contenant, si je ne me trompe, que deux seuls délégués de
gouvernements (Russie et Italie).
Je dois, en terminant cette proposition, faire ressortir tout sp^
ciaicment, que Je maintiens, plus que jamais, la conviction déjà
émise à Londres et appuyée par MU. Madsen et Brunnengrâber et
autres, c'est^-dire que l'idée d'un codex international fixant les
qualités et la force (le titre) des médicaments hértiiques est, pour le
moment, seule capable de se réaliser par le moyen d'une entente
entre les gouvernements, tandis que le projet d'une pharmacopée
universelle dans le sens ordinaire du mot, ne serait appuyé que
par une très-faible minorité de départements sanitaires européens.
La commission interoationale de la pharmacopée noua a
transmis le procès-verbal de la séance qu'elle a tenue le
lundi, 31 août, à neuf heures et demie matin. Elle s'était
réunie également, te samedi, 29 août, mais les occupations
de la réunion s'étaient bornées à la remise du projet d'une
pharmacopée internationale de M. von Waldheim et à l'é-
change de quelques vues sur cet important ouvrage. Par
suite de la non-arrivée de plusieurs membres, on dut remet-
tre, au lundi suivant, la suite de la discussion.
Voici le texte de ce procès-verbal :
D,B,t,zed.yGOO^Ie
Commission pour la pharmacopée internationale.
Procèt-verbaldelatéanciduZi août 4885.
La séance est ouverte à neuf heures et demie du malin, soas ta
présidence de H. von Waldheim, président de la commission ioltu'-
nationale.
M. G&deffroy remplit les fonctions de seorélaire.
Sont présents : HH. C. Méhu. A. Forsmann, D' J. Jarmaij, IKAd-
kersmilh, Jacobus Polak, H. Hadgen, E.-G. Lotze, W. Sebardl,
M. Walther, C. Bralimos, S. Diltrich, N. Gille, L. Gornélis, A. Petit,
M. Garteighe, Th. Redwood, A. von Waldheim, D' R. Godeffroy.
Le président présente^ à l'assemblée, MM. I.uigi Mosca et Ber-
nocco, comme délégués de l'Italie pour lo Congrès ; il prie l'as-
semblée de pennettre à ces honorables membres d'assister à la
séance.
Le secrétaire lit le procès-verbal de la dernière séance, qui est
adopté.
Le présideut prie l'assemblée de se lever, comme témoignage de
profonds regrets pour les membres défunts de la commissioa:
MM. P. Sjutre (d'Angleterre), SintmfierjAi (d'Italie), Landerer{ie
la Grèce) et EgresH (de Hongrie).
Le secrétaire donne lecture d'une lettre des délégués d'Amérique,
MM. les D' Match et Rice. Elle contient les objections présentées
par ces délégués sur la pharmacopée internationale. Ces Messieurs
désirent :
1* Qu'une méthode efficace de communication internationale entre
les membres, par l'intermédiaire du président, soit organisée;
i- Que le président soit muni des fonds nécessaires pour ineoep
à bien cette obligation.
L'assemblée décide de remettre cette lettre à la commission.
Le président prie chaque membre de l'assemblée de hire leurs
observations sur son projet de pharmacopée internationale.
M. Méhu désire jouter, au projet, quelques préparaUoDS et
drogues, comme ckininum et ses sels, etc. Il désire que la quauiité
d'eau, pour les sels cristallisés commepourl'arséniate de soude, les
sels de morphine, etc., soit précisée. Enfin, il désire qu'on indique
l'aréomètre pour la pharmacopée internationale.
M. Petit désire spécifier la préparation e( les caractères de l'oco-
nitiae; il voudrait que le titrage de Vacide cyanh^driqvc soit de
zed.yGOOglC
PURMICOPÉI INTEMATIONAU 7l3
1 p. c. au lieu de 2 p. c; enfin, il demande l'indication du densi-
mèlre el de ralcoolomëtre.
M. Commis désire que tous les extraits soient évaporés jusqu'à
sicnté complète (excepté ceux qui contienneut de l'huile ou autres
produits liquides). Les extraits alcooliques, préparés avec les feuilles
fraîches, doivent, autant que possible, avoir la même efficacité que
les extraits préparés avec les feuilles sèches. Daos la préparation
d'un extrait obtenu en précipitant une solution aqueuse par l'al-
cool, il faut que le degré de l'alcool résultant du mélange soit tou-
jours le même.
Les substances employées dans la préparation des teintures doi-
vent être dans un état de siccité absolue.
Lorsque les substances sont très actives, il &udrait doser la quan-
tité de principe actif.
II conviendrait d'adopter la théorie de Berzeuds pour les produits
chimiques.
M. Gt//e fait la proposition suivante :
Les membres de la commission de la pharmacopée internationale
n'ayant pu apprécier suffisamment, faute de temps, le projet éla-
boré par son président, H. von Waldheim, décident qu'il y a lieu de
présenter, au Congrès, ce projet imprimé, pour servir de base aux
discussions auxquelles il doit donner lieu el réservent leur appré-
cialion sur l'ensemble du travail. Ils votent des remerciements à
leur président, pour les peines qu'il s'est données pour produire ce
travail.
M.Dittrich appuie cette proposition: il demande, en outre, que
quelques articles, comme kalium iodatum ou bromatum, etc., soient
encore éliminés de la pharmacopée internationale.
M. Bratimos, après avoir lu quelques observations, propose :
1" D'accepter ce projet comme base d'une pharmacopée interna-
tionale, sous la condition qu'il soit révisé par la commission, lors-
que toutes les observations se seront produites ;
S" D'indiquer les formules des produits chimiques;
3> D'indiquer une tolérance de pureté pour chaque produit ;
i* D'indiquer une méthode d'essai ;
5° D'indiquer les doses maxima et minima.
an. S^rdt, Porsmann, Watther et Carteighe ne présentent pas
d'observations pour le moment, ils les communiqueront ultérieu-
rement.
D,B,t,zed.yGOOg[e
71 i sud
M, Lotxe donne une liste de préparations, qui devraient être éli-
minées du pi ojet ; il fait remarquer qu'on ferait bien d'ajouter le
coctOnum hydrochloratwn, secale comuttan deoleatum pulverattm
et le cAimnum sulphuricum.
UM. Ânkenmith et Polak désirent éliminer beaucoup de médi-
caments et surtout les substances chimiques, dont la nature est
nettement définie ; ils préconisent la nomenclature de la pharma-
copée allemande.
M. Madien propose que les délégués remettent leurs observations
au président, à une époque à déterminer.
M. Jarmay appuie cette proposition et demande qu'on introduise
aussi le fer dialyse dans la pharniacopée iolemaUenale.
Après quelques échanges d'observations, l'assemblée adopte, à
l'unanimité, la proposition d&H. Gîlle.
D'après les vœux de l'assemblée, le président fixe la prochaine
séance pour le samedi, & septembre, après la clôturedu Congrès.
Bruxelles, le 31 août 1885.
la tecrétairs, La prétidaU,
Prof. D^ GODEFFKOT. A. TOK Waldhiix.
U. u PiiBiDiKT. — J'estime, Messieurs, que le Congrès,
dans sa présente session, ne peut se livrer à l'examen du
projet de M. von Waldheim. Beaucoup d'entre vous ne con-
naissent ce projet que depuis un jour ou deus, d'autres ne
l'ont pas reçu, soit parce que les exemplaires de ce travail
nous sont parvenus tardivement, soit parce que nous n'avoDS
pu, par suite du chiffre élevé des adhérents, en remettre un
exemplaire à chacun de vous. Je vous propose d'échanger
aujourd'hui quelques réflexions que nous auront été suggé-
rées par la lecture du travail de M. von Waldheim et d'or-
donner 800 impression dans le compte-rendu de nos travaux.
Il pourra faire ultérieurement l'objet d'études spéciales et
chacun de voua pourra transmettre ses observations à l'au-
teur qui les coordonnera pour le prochain congrès.
M. Dabhkn (BruxeUes). — Messieurs, si je me permets de
prendre la parole devant cette assemblée qui comprend de
D,B,t,zed.yGOOg[e
PHABSACOPËE INTEIlNATIOniLI! 719
si éminenles personnalités scleoliliques, c'est que je crois
servir l'œuvre du Coagrès, en lui apportant l'appui très
oiodesttide mon expérieDce, déjà longue, dans la pratique de
la pharmacie.
Messieurs, il m'est arrivé souvent d'avoir à exécuter des
ordonnances qui avaient déjà été préparées dans d'autres
pays; pour certaines d'entre elles, en employant les prépa-
rations de notre pliarniacopée, on obtenait des médicaments
qui difTéraienl de ceujt primitivement préparés, et dans leur
activité et aussi dans leurs caractères physiques, inutile d'ea
faire ressortir, devant vous, les fâcheuses conséquences.
Dans ce Congrès, nous reconnaissons tous qu'il est très
important d'arriver à la plus grande uniformité possible dans
nos préparations pharmaceutiques; et, cependant, les com-
missions instituées pour élaborer des pharmacopées desti-
nées à devenir officielles, vous ont fait jusqu'ici des ouvrages
qui sont frappés au coin de leur nationalité respective, S'il
n'en était pas ainsi, est-ce que nous verrions que les alca-
loïdes, lorqu'ils sont prescrits sans indication spéciale, doi-
vent être délivrés chez nous à l'état amorphe et, en France,
à l'état cristallisé; que l'acide prussique médicinal contient,
chez nous, 2 1/Â p. c, en France, 1 p. c, ailleurs encore
3 p. c. d'acide anliyclrtque, comme le disait, dans une de
nos promenades, mon très estimable ami M. le professeur
Quinlan, membre de ce Congrès ; l'acide sulfurique dilué
est, chez nous, au 6"", en France au 10°", l'eau de Rabel est
ici incolore, en France elle est colorée par le coquelicot; les
extraits des plantes narcotiques se préparent, en France, les
uns avec les feuilles sèches et l'eau (aconit et digitale), les
autres avec le suc épuré, privé d'albumine et de chloro-
phylle. Chez nous, ces mêmes extraits seront désormais des
produits hydroalcooliques.
Dans la préparation du laudanum liquide de sydenbam,
nous employons 34 grammes de safran pour 1,000 grammes
de laudanum, la pharniacopée française en prescrit 66
grammes.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
716 sixikn ÀUtuLÉK ctxiuuu
Des ciiatiotiâ pareilles, je pourrais eo produire encore en
très grand nombre, mais je m'anéle, persuadé que j'aurai
motivé sudiâariiiuent le vote que j'émettrai tanlôl en Taveur
de l'adoplion du principe d'une pha<macopée inleroalioDale.
M. Mébu (Pans). — Le projet qui nous est présenté res-
semble, en tous points, à celui qui a été proposé, en 187i,
à Saint-Pétersbourg, par la Société de pharmacie de Paris.
Il est un pou plus court. On en a supprimé une trentaine de
préparations auxquelles nous ne tenions guère.
Au nom de tous mes compatriotes ici présents, je suis
heureux de vous dire que nous approuvons l'ensemble de
ce projet, et que, par conséquent, nous le voterons.
M. Gbeehisch (Londres). — Les congrès précédents ODl
admis, en principe, que la pharmacopée iniernationate ne
serait qu'un court compendium qui ne comprendrait que les
drogues et les préparations héroïques. De cette façon, une
prescription, contenant un niédicaEDenl actif, pourrait être
préparée partout, suivant une formule uniforme; le malade
ne devrait donc pas craindre d'être empoisonné par suite de
compositions ditTérentes résultant de formules dîfférenies
contenues dans les diverses [iharmacopées.
Un grand nombre de préparations peuvent trouver place
dans une pharmacopée nationale, mais elles ne doivent pas
être introduites dans une pharmacopée internationale.
M. DiimicB Prague). — Je suis également d'avis que la
pharmacopée internationale peut être plus courte qu'elle ne
l'est.
J'estime qu'une foule de formules, qui y figurent, nede-
vraient pas y êtie; mais, en préseiire des vues qui ont été
échangées entre un grand nombre de délégués qui ont assisté
à la discussion de la plianiiacopéc, en section, on a cru qu'on
ne devait pas éliminer ce que la grande majorité des délégués
avait voté.
M. QuiHLAN {Dublin} donne lecture du discours ci-après :
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHABKACOFÉE IHTBRHAnOHALI 717
Sur la nécessité d'une pharmacopée internationale, au
point de vue de la profession médicale, par le profes-
Bsur F. J. B. Ûuinlan, M. D. à Dublin.
Au commeDcement du dernier quart du siècle, nous avions, dans
le Royaume-UDi de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, trois phar-
macopées indépendantes, c'est-à-dire les pharmacopées de Lon-
dres, de Dublin et d'Edimbourg. Beaucoup d'inconvénients, et par-
fois même desaccidenls, en résultèrent, et cela malgré ce fait que
les dilTéreDces dans l'action physiologique des remèdes les plus
actifs n'étaient pas aussi prononcées que celles qu'on constate dans
les pharmacopées européennes actuelles. Pendant plusieurs années,
nos mèdecina les plus distingués ont exprimé le désir de voir réu-
nies nos trois pharmacopées ; mais des préjugés locaux et un faux
esprit de nationalité empêchèrent toujours cette fusion, et il est
possible que cette anomalie existerait encore à présent, si un acte
de notre Parlement Impérial n'avait coupé ce noeud gordien et
ordonné la création d'une seule pharmacopée générale pour le
royaume de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, ainsi que pour
toutes ses colonies et dépendances.
Cet ouvrage fut terminé par les délégués de nos trois royaumes;
et aussitôt on se demanda pourquoi nous n'avions, depais long-
temps, accompli cette fusion. Le médecin irlandais ou écossais qui
entrait dans le service médical de notre armée, de notre marine on
même de nos colonies, n'était plus forcé de reprendre ses éludes
pour se mettre au courant d'une pharmacopée dont, jusque-là, il ne
connaissait pas les formules.
Le touriste anglais qui voyageait en Irlande on en Ecosse, et qui
emportait avec lui une de ses prescriptions bvorites, ne se trouvait
plus en danger, lorsqu'il faisait préparer cette prescription par un
pharmacien étranger à In contrée qu'habitait son médecin. La litté-
rature médicale de la langue anglaise, à cause de l'existence de ces
trois pharmacopées, avait été bien confuse jusqu'à l'adoption d'une
pharmacopée unique, et trouvait à chaque instant nécessaire de
rechercher dans quelle pharmacopée chaque prescription était or-
donnée. A partir de cette époque, une grande uniformité pharma--
ceulique régna partout dans la Grande-Bretagne et ses colonies.
Nos jeunes médecins no se souviennent pas des trois pharmacopées
et les vieux confessent leur erreur. Nous avons nos difQcultés poli-
D,B,t,zed.yGOOg[e
718 BiukKB ÀBsunUE hshCrile
tiques dans l'Empire BrilanDÏque, elles existent surtout entre l'An-
gleterre et l'Irlande, et, pendant les dernières années, ces dtfTé-
recces sont malheureusement devenues très accentuées. Mais per-
sonne ne discute la pharmacopée générale. Je ne me propnse pas
aujourd'hui d'insister en thèse générale sur la nécessité d'une
pbaraiacopée universelle. Cette proposition a été fiiile, pour la pre-
laiëre fois, à Brunswick, en IS65, et personne, maintenant, ne
songe à la réfuter. Je ne me propose pas non plus de faire des
suggestions sur la meilleure manière d'accomplir cette grande
enu'/re qui a occupé l'attention d~: tous les congrès pharmaceutiques,
dopais 1863, jusqu'au congrès d<j Londres, en 4881. L'utilité de
ce travail a été parfaitement démontrée dans les trois rapports de
M, la professeur Norbert Gille, de cette ville, qui a traité le sujet à
tous les points de vue et d'une manière si complète qu'on peut dire
qu'il l'a épuisé. Tous les pharmaciens paraissent être d'accord
sur ce point : 4* que la pharmacopée universelle doit être écrite en
langue latine, et 2* que le système métrique et l'échelle thermomé-
trique de Celsius doivent être universellement adoptés. Personne
DO peut combattre ces propositions fonda meuta les.
Je désire aujourd'hui eiaminer la question au point de vue de la
profession médicale et démontrer qu'il fout avoir une pharmacopée
UL'iverselte pour le monde civilisé; je veux prouver que, si l'on ne
procède point à sa coordination, une partie de l'art médical la plus
utile et la plus progressive (c'est-à-dire la thérapeutique expérimen-
tale) se trouvera arrêtée, ou tout au plus, avancera lentement et
inefficacement, et cela pour la bonne raison que la profession médi-
cale ne pourra pas la cultiver d'un commun accord.
Il est absolument nécessaire d'élucider la création de ce codex,
parce qu'il a été quelquefois négligé par la profession médicale elle-
même. Dans le congrès international, convoqué à Londres, en 1881,
nous eûmes une remarquable section de pharmacologie et de théra-
peutique; et, à l'associalion médicale, assemblée à Belfast, l'année
dernière, nous eûmes (pour la première fo's) une section semblable.
A la réunion récente de l'association médicale de la Grande Bre-
tagne, tenue à CardiS*, en juillet dernier, nous eûmes également une
section dont les travaux furent couronnés d'un grand succès; mais,
au congrès inlernsLional de médecine, réuni à Copenhague, l'année
dernière, il n'y eut pas de section pharmacologique, et cela malgré
mes rédamatious pressantes adressées à MM. les président et secré-
D,B,t,zed.yGOOg[e
phàimacopGb ramwATioiiiu 719
taire-général, appelant leur altention sur celte omission si regret-
table.
Les congrès înLernationanx auront bienlAl établi une fusion inter-
nationale entre tous les membres de la profession médicale; si on
continuait à conseiver un grand nombre de pharmacopées locales,
il se présenterait sans cesse des liîflicultés et des dangers que le
monde civilisé ne peul pas laisser persister.
Plusieurs pharmaciens courageux ont essayé d'accomplir cette
réforme ; j'ai vu, entre autres, dans l'établissement de M. le cheva-
lier Sinimberghi, de Rome (malheureusement mort depuis peu), des
arrangements très intelligents pour la préparation des ordonnances
des médecins des différents états européens. On peut rencontrer la
même chose à Bruxelles et dans pl'isieurâ autres capitales de l'Eu-
rope; mais sauf dans ces officines peu nombreuses, il y a du danger
à faire exécuter des ordonnances étrangères.
On peut se demander si la conservation des diverses pharmaco-
pées nationales ou locales présente, pour la science ou pour t'huma-
nilé souffrante, quelque intérêt.
Je ne pense pas que quelqu'un puisse soutenir cette thèse. On
pourrait cependant, affirmer que l'emploi de ces diverses pharma-
copées pourrait donner lieu à de la complexité,mais qu'il ae saurait
être cause d'un Llan;.^cr quelconque.
Je vais démontrer le contraire.
Si nous considérons la quantité d'opium contenue dans le lauda-
num (ou teinture d'opium) de la pharmacopée britanique, nous trou-
vons que le laudanum, préparé en France et en Grèce, est deux fois
plus fort; que celui du Portugal est presque de moitié moins fort.
Si du Portugiil, nous passons en Espagne, nous trouvons immédiate-
ment un iHudanum espagnol de la même force que celui de la phar-
macopée anglaise. Dans le vin d'antimoine, nous avons partout des
dilTérences sérieuses. La teinture de noix vomique de l'Allema-
gne, delà Russie et de la Scandinavie, est plus forte que celle de
l'Angleterre; deux fois plus forte que celle de la France et de
l'Europe méridionale et trois fois plus forte que celle des Etats-
Unis d'Amérique. Dans les préparations iodées, dans celles de
la digitale, de l'aconit, dans l'acide hydrocyanique et dans plusieurs
remèdes très dangereux, nous trouvons les différences les plus
grandes; enfin, pour la teinture de cantharides, nous trouvons 1
pour 5 en Autriche, alors que, che;i nous, nous préparons le même
médicamentà 1,7â.
D,B,t,zed.yGOO^IC
7S0 snitaiE issnoLtR atKtKAU
On pourraîl focilemenl multiplier ces exemples, mais je considère
cette énumératioQ comme superflue. Gomme eollaborateur de dos
journaux de médecine el Iraductueur des publications médicales
étrangères, je mè trouve presque constamment en lace de ces diffi-
cultés.
Ud médecin an{;lais lit l'ouvrage d'un de ses confrères étrangers,
danslediaguosticet le traitement se trouve un accord parfeit; mais
lorsqu'il s'agit du traitement thérapeutique, tout est changé. Il est
comme un navire sans boussole ou sans gouvernail, et il soit l'en-
seignement de son collègue étranger, à travers un nuage qui, quel-
quefois, le conduit à des erreurs. Pour cette raison, les publications
médicales, d'un caractère international, discutent rarement la qaes-
tion thérapeutique, et, lorsnue, dans des réunions internationales,
on crée une section thérapeutique, cette difficulté se représente tou-
jours.
Certainement, si nous n'établissons pas une pbarmacopée uni-
verselle, la thérapeutique n'avancera pas, et toutes les autres bran-
ches de la médecine internationale la dépasseront.
En ma qualité de partisan de la médecine internationale, je de-
mande l'adoption d'une pharmacopée internationale. Les obstacles
sont grands, mais ils ne sont certainement pas insurmontables.
Plusieurs remèdes sont des médicaments simples, ils sont très irn*
portants, ils sont employés tels quels; dans ce cas, l'uniformité de
poids suCBrait.
Trente grammes de sulfate de magnésie, dissons dans quatre-
vingt-dix grammes d'eau, produiront le même effet sur le Russe et
le Turc, que sur l'Anglais et l'Arabe. Mais toutes les nations de-
vraient employer, dans la pharmacie, le système métrique.
Les congrès pharmaceutiques ont déjà commencé à accomplir
cette grande œuvre, et je pense qu'il serait bon que ce Congrès
s'adressât au Roi des Belges, pour lui démontrer la nécessité de
l'uniformité pharmaceutique et l'engager à l'obtenir par la voie di-
plomatique. Je pense aussi que les représentants éminenls de cha-
que nation, ici présents, doivent, à leur retour, adresser la méote
demande à leurs propres gouvernements.
Fortifié par la décision de ce Congrès, dès que je serai de retour
dans mon pays, je recommanderai, au Collège de médecins de l'Ir-
lande, dont j'ai l'honneur d'être le délégué, de s'adresser au gou-
vernement de la Reine, par une pétition.
Permettez-moi encore un mot, avant de terminer.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
nAUicoFÉg iiimNinORU.s 781
La pharmacopée doit être complète. Une œuvre partielle ne poor-
niit pas suffire. Un elfort général el énergique accomplira notre dé-
sideraLum et, dans ce siècle, les vieux médecins seront bientôt
étonnés qu'ils ont pu supporter un tel nombre de pharmacopées, et
leurs jeunes collègues auront le bonheur de ne connaître que l'uni-
que pharmacopée universelle.
M. LE PiÉsiDBNT. — Veuillez conclure, monsieur Quiolan.
M. QuiNUH (Dublin). — Je conclus en émetlant les vœux
suivants :
i" Qu'une pharmacopée unfque inteindlionale soit rédigée
pour servir de codex dans foules le.'^ contrées civilisées ;
2° Que la langue latine, ainsi que le système métrique,
soient adoptés dans celle œuvre;
3° Que cette pharmacopée inlernalionale ne mentionne
pas les doses, le médecin devant être seul juge en cette ma-
tière.
M. WEFBas-BETTiKCK (Utrecht). — Je ne partage pas l'opinion
de l'hoDoiable orateur que nous venons d'eniendre. On doit
d'abord se mettre d'accord sur la signification du mot « re-
mède actif», et n'intercaler, dans le codex international, que
les médicaments que l'on désigne sous ce nom ; si l'on veut
rédiger une pharmacopée cornpièle, je doute que l'on puisse
aboutir, car, dans chaque pays, il existe des particularités
qui sont propres à ces pays mêmes; c'est ainsi qu'en Eiipa-
gne et en France, par exemple, on prescrit des médicaments
que l'on n'emploie pas ailleurs; il sera inutile d'inscrire ces
médicaments dans le codex.
Par contre, il est d'autres médicaments, tels que le lauda-
num, qui sont universellement employés et que les médecins
de tous les pays prescrivent. Mai^ ces médicaments varient
de puissance physiologique suivant qu'ils sont préparés dans
Ici ou tel pays. Le^ Tormules consignées dans les pharmaco-
pées, diffêient notablement. Ainsi, je suppose qu'un phar-
macien français ait à prt'parer un de ces médicaments, il
prend la pharmacopée française ; il y recherche le médica-
D,B,t,zed.yGOOglC
Tffl aiXIkD ASSEVILÉE GÉBÉKALE
ment et le prépare d'après la formule prescrite en France.
Le pharmacien belge ou hollandais en fera de même, mais
il se trouvera que ce médicament, qui |Jorle le même nom,
aura une composition dirérente, suivant qu'il aura été |Té-
paré d'après les prescriptions formulées dans les codex fran-
çais, belge ou néerlandais; el il se fera que ce même médi-
cament, suivant qu'il aura été délivré en France, en Bel-
gique ou en Néerlande, aura une action physiologique diffé-
rente et sera plus ou moins actif, parce que la quantité d'o-
pium qu'il contiendra variera suivant les pays. Si un méde-
cin français le prescrit en France, à certaines doses, il pourra
arriver ceci : c'est que le clienl, passant en Belgique ou en
Néerlande, reçoive un raédiramenl plus ou moins actif que
le premier et que, s'il en prend la même dose, ou il n'aura
pas l'effet que le médecin voulait obtenir, ou l'effet sera
plus considérable et pourra même amener des accidents.
C'est pour ces médicaments qu'il faudrait des prescriptions
formulaires uniformes, ce sont ces médicaments qui doivent
composer la pharmacopée internationale. Celle-ci ne doit
comprendre que les médicaments héroïques, elle sera facile
à rédiger, parce qu'elle ne comporlera qu'un certain nombre
de préparations, tandis que, s'il fallaii faire une pharmacopée
complète qui contentât tout le monde, on n'aboutirait ja-
mais.
M. SitJiiH (Bruxelles). — Je ne puis que confirmer, en tons
points, le discours de l'honorable préopinanl, de même que
j'approuve tout ce qu'a dit l'htnorable M. Daenen.
Depuis plus de 40 ans que j'exerce la profession de phar-
macien, j'ai eu l'occasion de devoir préparer de nombreuses
recettes étrangères, et j'ai pu constater la parfaite dissem-
blance qui existait entre la composition des médicaments
qui en formaient les éléments, suivant que ces prescriptions
étaient faites d'après la pharmacopée en vigueur en Belgique,
ou suivant qu'elles étaient préparées avec des médicaments
préparés dans les formulaires légaux des pays où habitaient
les praticiens prescrivant ces ordonnances.
D,B,t,zed.yGOO^IC
* PILUUIACOPBB IKTOUfATIOllAU 7S3
Ces conditions militent sutUsamment eo faveur de la créa-
tion d'une pharmacopée universelle iaternalionale, compre-
nant tes médicaments les plus artifâ.
M. Peiii {Paris). — La question qui surgit ici a déjà été
traitée, plusieurs fois, dans les congrès internationaux de
pharmacie et jamais elle n'a été tranchée d'une façon aui^si
positive qu'à Londres. Là, en effet, on avait dit qu'il y avait
lieu de rédiger un formulaire des médicanient« les plus éner-
giques. Avant, au contraire, on avait décidé qu'il devait y
avoir une pharmacopée universelle ou internationale, et la
société de Paris avait même reçu la mission du congrès de
Vienne, de préparer le travail de cette pharmacopée.
Au congrès de Londres, on a cru qu'il valait mieux res-
treindre le travail; on a chargé une commission de rédi-
ger ce codex, on a prié MM. von Waldheim et Godeffroy, de
s'enleudre avec les représentants des divers pays, de ma-
nière à en unifier la rédaction.
Malgré les décisions de Londres, on a été étonné, lorsqu'il
s'est agi de coordonner le travail, de voir les délégués nom-
més insister, chacun en ce qui le concernail,pour introduire,
dans celte pharmacopée qui devait être restreinte, des for-
mules et des substances qui, d'après une décision primitive,
De devait pas s'y trouver. M. von Waldheim s'est incliné
devant la majorité et a admis des substances qui étaient
réclamées par la majorité des délégués.
Vous voyez. Messieurs, que cette question n'est pas aussi
claire qu'on a semblé le cioire.
On était parti avec l'idée de faire un formulaire restreint,
ne mentionnant que les médicaments héroïques, et ou est
arrivé à en maintenir un nombre beaucoup trop grand.
Je suis d'avis qu'il y a avantagea avoir une pharmacopée
unique universelle, et à uniformiser les médicaments dans
les divers pays, de façon à rendre l'exécution des prescrip-
tions possible à Paris, à Vienne, à Londres. Si ce formulaire
existait légalement, on aurait cet avantage qu'une personne
voyageant, dans diverses contrées, pourrait se faire exécuter
D,B,t,zed.yGOO^Ie
SCS ordonnances dans n'importe quel pays et recevrait des
préparaiioDs identiques et coDleoant les mêmes doses d'a-
gents thérapculiques que celles préparées dans son propre
pays.
Ces considérations m'engagent à croire que, toat en créant
une pharmacopée restreinte, limitée aux médicaments bé-
rolques, il conviendrait cependant d'élargir, autant que pos-
sible, le cadre de cet ouvrage. Ceci dit, j'estime qu'il appa^
tient à la commission, nommée à Londres par le 5' congrès
international pharmaceutique, de continuer le travail qu'elle
a entrepris
Elle doit s'adresser aux divers représentants des Etats qui
constituent les membres de cette commission et ne pas s'in-
quiéter trop du point de savoir s'il y a lieu d'admettre pne
trentaine ou une cinquaniaine de formules de plus dans la
pharmacopée internationale
Pour ma part, je ne vois pas le< inconvénients qui pour-
raient résulter de celle augmentation de formules; je n'y
vois, au contraire, que désavantages.
M. PATBooiLLitiD (Gisors). — S'il m'était permis de Taire
quelques observations de détail, je dirai que, dans la pré-
paration des~ extraits, on ne peut pas remplacer un extrait
fait avec le suc de la plante, par l'extrait alcoolique.
M. VON Waidbbim {Vienne). — Il est à remarquer que les
extraits se préparent de diverses manières, et suivant des
formules différentes.
M. Patrodillard (Gisors). — II faat âtro prudent, car il
pourrait y avoir des erreurs.
Il semblerait résulter du travail que nous avons sons les
yeux, qu'on peut remplacer l'extrait des feuilles fraîches,
par l'extrait alcoolique des feuilles sèches. Or, on sait que
les produits obtenus sont différents, ceci existe, notaDunent,
pour les préparations de l'aconit.
M. GoDCTMOT {Vienne). — M. von Waldheim, dans soD
projet de pharmacopée internationale, établit une comparai-
D,B,t,zed.yGOO^IC
runuGortB hitbiiutioiuu 7S5
son entre l'extrait d'aconit provenant des feuilles récentes et
celai qui provient des feuilles sèches.
Je crois qu'il serait beaucoup plus simple de n'avoir qu'un
extrait d'aconit.
M. voD Waldheim a cherché dans les pharmacopées des
diyerâ pays, pour se renseigner sur la manière dont on faisait
cette préparation.
Il s'est assuré qu'en France, on fait ces extraits, soit par
l'épistation et la pression des feuilles récentes et par extrac-
tion des feuilles sèches, et c'est alors qu'il a proposé l'adop-
tion des deux méthodes; ce sera à la commission de la phar-
macopée internationale à se fixer à cet égard.
M. Madsin (Copenhague). — Il y a 25 ans que les congrès
s'occupent de celle question de la pharmacopée internatio-
nale. Les difficultés que l'on a rencontrées pour ce travail ont
été réelles, et je crois pouvoir proposer.au congrès, de voler
des remerciements à la commission, qui, enfin, a réalisé ce
travail, et particulièrement à son rédacteur H. von Wald-
heim.
Je suis d'avis que la discussion du projet de cette pharma-
copée pourrait nous entraîner fort loin et que plusieurs
séances n'y suffiraient pas.
Il comporte, en efi'et, une foule de petits détails que nous
ne pouvons aborder en ce moment, l'examen doit en être
fait avec méthode et circonspection; je vous propose d'en
remettre l'examen à un autre congrès.
Le projet, qui nous est soumis, semble répondre/suffisam-
ment aux besoins de toutes les nationalités, et c'est pourquoi
je propose à l'assemblée de l'adopter.
Une seconde proposition, que j'émettrai,est la suivante : Je
demande qne le Congrès déclare que tes pouvoirs de la com-
mission lui soient continués, qu'elle soit déclarée en perma-
nence; chacun de nous lui adressera les observations que la
lecture du projet lui suggérera, ou qu'il croira nécessaires,
et, dans un congrès prochain, nous pourrons alors utilement
D,B,t,zed.yGOOg[e
7S6 SlXlCn ASSEMBLAI GéHtIALI
reprendre la discussion de cet objet et arriver,eQfiD,àconsti-
tuer cette œuvre si longtemps attendue.
M. LE Paësidem. — J'allais précisément proposer, à l'assem-
blée.de ne pas nous tancer plus avant dans la discusssion d^
détails, de nous borner à discuter le principe de la créatioo
de la pliarmacopée internationale. Il est évident que nous oe
pourrions entamer.dans ce congrès, l'examen de toutes les for-
mules consignées dans le travail de M. von Waldheim. J'es-
time que le comité du Congrès, qui deviendra comité exé-
cutif aussitôt vos travaux terminés, aura pour devoir d'adres-
ser, aux principales soriélés de pharmacie du inonde, dd
exemplaire du travail de M. von Waldheim, d'appeler ratten-
lion sur oe projet de codex et de prier ces collègues de lui
transmettre toutes les observations auxquelles aura donoé
lieu l'examen du projet. Ces communications pourront élre
adressées ensuite aux membres du bureau de la commission
internationale qui le^ classera, les examinera à son tour et
fera rapport sur leur valeur dans un prochain congrès. La
discussion, alors, pourra être fructueuse et on arrivera faci-
lement à l'adoption des diverses formules qui constituerooE
la future pharmacopée internationale.
Un MEMBRE. — Je ne suis pas partisan de donner une appro-
bation complète au projet qui nous est soumis. Remarquez,
Messieurs, qu'il s'agit d'un projet que vous n'avez pu exa-
miner à fond, ni nous non plus; or, nous devons nous réser-
ver le droit de l'examiner à tête reposée, de le discuter
même, dans nos journaux de pharmacie.
C'est ainsi que nous rendrons le plus de services. Cbacoa
de nous, dans nos pays respectifs, fera les observations qu'il
croira devoir présenter, et, dans un prochain congrès, après
une discussion approfondie, nous pourrons procéder alors à
quelque chose de sérieux.
J'aime à croire que personne de nous n'a la prétention
d'avoir fait quelque chose de parfait, et je ne pense pas
qu'aucun de vous veuille faire adopter, sans examen, un pro-
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHAUUCOPéB mrSKIf^TIONlLK 727
jet qui nous est soumis et qui doit être la représentalion
exacte des idées du Congrès.
M. Petit (Pans). — Je crois que nous perdrions beaucoup
de temps, si nous voulions toucher aux. bases du projet qui
a été déposé par M. von Waldheim. Acceplons-le comme
base de nos discussions futures, et adressons-le oûîcieltement
à toutes les sociétés de pharmacie qui sont représentées ici.
Je crois que toucher au travail pour le modifier, c'est retar-
der le momi^Dt que nous désirons tous, c'est-à-dire celui oii
il nous sera donné de pouvoir adopter des formules interna-
tionales.
M. LB Président. — On a proposé, tout à l'heure, de ren-
voyer le travail à une commission permanente; mais il ne
sera pas sans intOr^t que l'on nous indique comment elle
aura à procéder pour subvenir aux frais des impressions, etc.
qu'elle aura à faire.
M. Mébd (Paris). — Toutes les sociétés pharmaceutiques
coDlribueront, sans aucun doute, à ces frais.
M. Madses (Copenhague). — Je crois qu'il conviendrait
que le projet fût renvoyé aux membres de la commission
internationale, el que, lorsque les représentants des divers
pays auront produit les observa lion.-} que ce projet leur aura
Buj^gérées, l'ensemble de ces observations soit remis au prési-
dent, M. von Waldheim; ce travail pourrait être terminé six
mois après l'envoi du comple-rendu de cette session.
Je crois, loulefois, que ce qui donnerait surtout de l'auto-
rité à notre travail, ce serait une déclaration de nos gouver-
nements respeclils, par laquelle ils s'engageraient à accepter
toutes les formules qui sont indiquées dans le projet, lors-
qu'il s'agirait de réviser les pharmacopées nationales.
M iB Président. — I^ motion de l'honorable orateur tend
à limiter le temps dont pourra disposer la commission, aSn
d'arriver au but qu'elle poursuit?
M. Madses {Copenhague). — Non, monsieur le président,
j'ai indiqué six mois comme tout autre temps, mais il est
D,B,t,zed.yGOO^Ie
évident qne Ton devrait stipuler uoe époque poar la rentrée
de toutes les obàervatioQS qui pourraient se produire. Le
prochain Congrès aura probablemeni lieu dans trois ou qua-
tre ans ol il faut que la commission internationale ait le temps
de vérifier la valeur des objections qu'on lui fera, de les con-
trôler et de présenter des amendements éventuels aa projet
aclael.
M. H08C& {Turin). — Je propose de voter des remerct-
ments à la commission internationale et de décider que nous
lui renverrons le projet de pharmacopée internalionale. -
Le caractère de ce travail n'admet, à aucun poiat de vae,
la discQSsioQ actuelle de chacun des articles.
Il feat que nous ayons entière confiance dans la commis-
sion; je suis persuadé qu'elle arrivera à nous présenter an
travail qui répondra à loules les exigences.
M. TOIT Waldbrih {Vienne). — Je tiens à justifier ce goe
la commission a fait. A Londres, on nous a demandé de
rédiger une pharmacopée universelle; on nous a dit de
prendre l'avis des délégués des pays qui n'étaient pas re-
présentés au Congrès; c'est ce que nous avons fait. Noos
nous sommes adressés à tous les délégués des divers pays
qui constituaient la commission internationale; ceux-ci nous
ont répondu en nous envoyant une liste de médicaments,
que nous avons cru dignes de figurer dans la pharmacopée
internationale.
C'est afin de faire connaître les désirs des délégués, que
vous voyez annotés en marge de cette pharmacopée, les dé-
sirs qui ont été exprimés. Nous ne croyons pas que ceux-ci
doivent être considérés tous comme ayant suISsammenl de
valeur, pour les faire admettre d'emblée, ce sera à l'assem-
blée à prendre une déciâion à cet égard.
Je crois inutile de répondre, en ce moment, à toutes les
observations qui se sont produites.
Je me permets d'espérer que, dans an avenir très pn>-
D,B,t,zed.yGOO^IC
FHÀlMACOPdl UIISflHlTUHIAUt 729
chaÎQ, nous aaroDS le bonheur d'assister àlapublicaliond'une
pharmacopée inietnationale.
M. LE Pbéside»t. — M. N. Gille, membre de la commis-
sion de la pharmacopée internationale, nous a fait parvenir
la proposition suivante :
Les membres du 6"°* Congrès international pharmaceu-
ligue n'ayant pu apprécier suffisamment, faute de temps,
le projet élaboré par M. von Waldheim, décident gu'U y a
lieu d'accepter ce projet pour servir de base aux discus-
sions auxquelles la question de la pharmacopée unioersetls
doit donner lieu. Ils réservent leur appréciation sur l'en-
semble du travail et votent des remerciements à M. von
Waldheim, pour les peines qu'U s'est données pour produire
ce travail.
M. GoDEFFioT (Vienne). — Cette proposition a déjà été
adoptée par la commission internationnale.
M. LB PefeiDEnt. — Il convient de la faire adopter par le
Congrès. On pourra, alors, renvoyer le projet imprimé à la
commission, te Congrès doit l'accepter provisoirement,
comme base de ladiscusâion future. Je mets aux voix celte
proposition.
— Ce renvoi est prononcé.
M. le Pbésidcnt. — 11 nous reste à voter des remercie-
ments à l'honorable M. von Waldheim el à la commission
qui avait été chargée de ce travail.
M. Madsen a proposé de limiter le temps endéans lequel on
devra produire tes observations. 11 a parlé de six mois après
la publication du compte-rendu.
M. voH Waidheiii ( Vienne). — Je désirerais faire connaître,
au Congrès, avant que M. le présent mette aux voix les pro-
positions qu'il vient de formuler, que M. le Ministre de l'in-
térieur de l'empire d'Aulriche-Hongrie nous a donné la per-
mission de déclarer, au Congrès, qu'il tiendrait compter du
travail de la commission internationale et du Congrès, lors
de la prochaine révision de la pharmacopée autrichienne.
■D,B,t,zed.yGOOg[e
730 sixitan issemblée géit^iàle
M. MadseD a proposé que les membres de la commission
se mettent tous en rapport avec leurs gouveroemenlâ res-
pectifs, pour engager ceux-ci à accepier, dans les pharma-
copées de leurs pays, les formules de la pharmacopée inter-
nationale, ainsi qu'on le fera en Autriche.
M. Li Président. — Je vais mettre aux voix ma première
proposition, celle de voter des remercîments à la commission
internationale chargée de la rédaction de la pharmacopée
universelle et plus spécialement à M. von Watdheim, son
président et auteur du projet qui vous est soumis. (Acclama-
tions.)
Ensuite, nous aurons à nous prononcer sur un point ca-
pital, c'est celui do la nomination de la commission dont
les pouvoirs sont expirés. Gomme les membres qui la com-
composent sont des spécialistes, je vous propose de les re-
nommer par acclamation.
— Ces deux propositions sont adoptées à l'ananimilé.
Vu HBHBRB. — Je demanderai s'il ne serait pas possible
d'appeler dans le sein de la commission des membres de
nationalités qui n'y sont pas répré.'^eQlées aujourd'hui, par
exemple, M. Zanni, délégué de la Turquie.
M. Méhu (Parts). — Il a été décidé que toutes les natio-
nalités pouvaient nous envoyer leurs représentants.
M. tB pHisiDEwT. — M. Madsen a proposé que les délégués
envoyassent à la commission internationale, endéaoâ les six
mois, les renseignements qu'ils auraient obtenus. Je crois
qu'il ne faut pas limiter ce délai sous ce rapport.
M. GoDBFFBOï {Vienne;. Je pense que le congrès n'a rien à
décidera cet égard.
M. LB Prbsidbht. — C'est également mon avis, nous devons
laisser sous ce rapport toute initiative et latitude à la com-
mission de la pharmacopée. Elle pourra également s'adjoin-
dre M. Zanni, comme délégué, pour la Turquie.
Mais il est un point sur lequel je désirerais être fixé; il
concerne la question des frais. Je propose qu'il soit enlendv
D,B,t,zed.yGOO^IC
PHARIIACOPÉB INTERNATIONILE 731
que les frais de cette commission internationale, ainsi que
ceux de la commission executive du Congrès, pour les im-
pressions, etc., soient à charge des sociétés de pharmacie
dont les membres sont représentés au Congrès. Le comité
exécutif du Congrès est également chargé de transmettre à
la commission de la pharmacopée tous les éléments qui pour-
raient lui être nécessaires pour aboutir.
Ces propositions sont adoptées à l'unanimité.
M. LE pRBsiDBflT. — Messieurs, dans quelques instants,
nous aurons terminé nos travaux.. Nous aurons à voter sur
les différents rapports qui doivent encore nous être présen-
tés, mais sans entrer pourtant dans aucune discussion. Ua
délégué du gouvernement belge assistera à la séance;
M. Beco, chef de cabinet de M. le Ministre de l'intérieur et de
l'instruction publique, directeur-général de la section d'hy-
giène, a bien voulu nous prévenir qu'il honorera notre séance
de sa présence. Je vous prie de vouloir assister tous à celte
dernière réunion, qui ne sera pas très longue. En attendant,
je déclare levée celle à laquelle nous assistons.
— La séance est levée à 4 heures.
N. B. Nous donnons ci-dessous, comme P. S., le procès-
verbal de l'assemblée générale de la commission internatio-
nale de la pharmacopée.
Celle-ci s'est réunie à l'issue de la séance de clôture.
Procès-verbal de la séance du samedi, le 5 septembre.
IjE séance s'ouvre à 5 heui-es, sous la présidence de M. A. von
Waldheim.
Sont présents : MM. N. Gille, BrunneDgraber, ForsmanD, J. Po-
Iak, docteur Ankersmii, W. Sebardt, G. Hansen, M. Walther,
C. Bratimos, N. Madsen, A. Petit, G. Lotze, C. Schacbt, von Wald-
heim et Godeffroy.
Les résoluliona suivantes sont prises :
Sur la proposition de M. Madsen, l'assemblée décide d'envoyer
les observations faites sur le projet d'une pharmacopée interuatio"
nale, auasitdt que possible, au président.
43,
D,B,t,zed.yGOO^IC
732 sizifim AssnuLÉB GËittSAU
Rassemblée nomme de nouveau comme président, M. von Wald-
heim, comme vice-présidents^ MM. Petit et Martenson et comme se-
crétaire, M. Godeffroy.
M. Carieigke fait observer que, si un des délégués ou un des
membres du bureau était obligé de voyager pour produire des
communications avec d'autres membres du comité, les frais de ce
voyage seront mentionnés sur l'état des frais de la commission in-
ternationale, payables par toutes les sociétés de pharmacie.
M. le président remercie chaleureusement l'assemblée pour sa
réélection, il connaît la lâche qu'on lui impose, mais il espère qu'il
se rendra digne de la confiance que la commission a mise en lui.
La commission ordonne l'impression des procès- verbaux.
M. le secrétaire est chargé de l'exécution de ce vote.
M. le président déclare la séance levée et la session close.
Bruxelles, le 5 septembre 1883.
Le secrétaire, Le président.
Prof, !> GoDEPPftoy. A. von Waldbeu.
D,B,t,zed.yGOO^IC
SEPTIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Samedi, 5 septembre 1885.
Séance de clôture.
La séaace est ouverte à quatre heures el un quart, soas
la présidence de M. Van Bastelaer, président du Congrès.
M. ti pRBSiDRHT. ~~ Je prie M. Beco, délégué du gouverne-
ment, chef du cabinet de M. le Ministre de l'intérieur et de
l'iDStraclioD publique, de vouloir prendre place à mes cdtés;
j'adresserai la même demande à MM. Fidier, von Wald-
heim, Middieton, Madsen, Caries, Lolar, Connizzarro, Dra-
geadorff, Sebardt et Hansen, délégués des gouvernements
d'Autriche-HoDgrie, du Chili, du Danemarck, de la France,
de l'Italie, de la Russie, de ta Suède et de la Norwège. J'en-
gagerai les autres membres d'honneur et membres du co-
mité, à vouloir occuper les places qui leur sont réservées
sur l'estrade.
Dans quelques instants, Messieurs, nous allons clôturer
notre Congrès. Celte dert>ière assemblée sera pour ainsi dire
un résumé de nos travaux; nos discussions sont terminées,
il nous reste à affirmer les décisions que nous avons prises
et alors commencera le rôle du comité exécutif du Congrès,
que vous avez chargé de la réalisation de vos vœux.
En son nom, je puis vous promettre qu'il ne faillira pas
à la tâche que vous lui avez imposée, il saura se vendre di-
gne de la confiance que vous lui avez accordée et il s'effor-
cera, par tous les moyens en son pouvoir, d'améliorer la
position des pharmaciens et de faire accorder à notre profes-
sion la considération et l'estime publique à laquelle elle a
D,B,t,zed.yGOO^Ie
73i SBPTlbil ASSEHBLAE GÉIfâlALE
droit par les connaissances scientifiques et les services ha-
manilaires que l'on réclame de ses adeptes.
M. WBrERS-BBTiiaK (Ulrecht). — Nous touclioos à !a fin
du Congrès. La plupart des questions qui y ODt été traitées,
ont reçu une solution.
Il est une question très importante qui reste à décider,
c'est celle de la localité oii aura lieu le prochain congrès.
M. LB FaÉiiiDSNT. — Je demanderai à l'honorable membre
de vouloir reproduire son observation tout à l'heure.
Nous avons d'abord à entendre les rapports du secrétaire-
général et des rapporteurs des sections.
M. Wbfbrs-Bettink {Utrecht). — J'attendrai le moment
convenable, monsieur le président.
M. LE PftÊsiDBHT. — L'ordre du jour appelle la lecture des
rapports sur les 0[)érations du Congrès.
M. Van db Vtvbbb, secrétaire-général, donne lecture da
rapport ci-après :
Messiedrs,
Nous voici arrivés aux termes de nos travaux; dans qnelqiies
instants M. le Président va déclarer que le 6» Congrès inlematiMBl
pharmaceutique a vécu et nous allons nous disperser dans tous les
pays du monde. Dans quelques jours, il ne nous restera plus que
le souvenir des bonnes amiLiés que noua nous sommes créées, des
aimables relations confraternelles que nous avons eues et des réso-
lutions que nous avons prises.
Ces dernières sont des plus importantes, il est de notre devoir de
les allirmer une dernière fois; je vais, dans quelques instants, éou-
mérer les décisions que vous avez volées en assemblées générales;
Messieurs les rapporteurs des sections vous Terout part des travaui
accomplis en section.
Mais avant de passer à cette énumération, laissez-moi, messieurs,
vous féliciler de l'immense travail que vous avez accompli, toutes
les questions qui vous ont été soumises ont été élucidées. Ce résul-
tat, nous le devons surtout à votre assiduité aux séances, i votre
D,B,t,zed.yGOOg[e
GtANCE DE CLOTUU 735
zèle, à votre amour pour le bien-élre de l'humanité et de vos col-
lègues.
Notre Congrès, Messieurs, a eu un grand succès, un succès ines-
péré; c'est surtout au point de vue de la science qu'il aura été
fécond en résultats utiles. Il a dépassé de beaucoup les congrès
pharmaceutiques antérieurs et par ses travaux et par le nombre et
la qualité de ses adhérents ; il a, pour ainsi dire, régénéré ces rén-
nious en agrandissant les cadres des sessions de Brunswick, de
Vienne, de Saint-Pétersbourg, de Paris et de Londres.
Nous avons été heureux de l'extension que nous avons donnée à
nos assises internationales, d'abord nous avons atteint le but anté-
rieur des congrès de pharmacie et, ensuite, en nous occupant d'au-
tres questions, hygiéniques et scientifiques, nous avons afRrmé
notre droit de nous préoccuper de tout ce qui se rattache à la chi-
mie analytique et à l'hygiène; j'ai dit notre droit. Messieurs, parce
que, dans beaucoup de pays et j'espère que, sous peu, cela sera
dans tous les pays, les pharmaciens sont, de par leurs connais-
sances exigées lors des examens, les seules personnes qui aient
donné des preuves de capacilé pour se livrer à ces études.
Kn donnant à tous les membres le droit de prendre part aux dis-
cussions et aux votes, nous avons amené à nos délibérations de
nombreux et savants confrères qui s'étaient toujours, jusqu'ici,
abstenu de paraître à nos débats .
Tons égaux, telle fut notre devise et nous l'avons appliquée dans
toutes les résolutions que nous avons prises. Celles-ci, comme nous
vous l'avions dit au commencement de nos assemblées, n'ont été
considérées comme adoptées que lorsqu'elles réunissaient la pres-
que unanimité des suiïrages. Les décisions qui ont été prises sont
donc celles du Congrès et non celles d'une majorité relative, elles
réOètent l'opinion de la grande majoriLédes membres, je pourrais
presque dire de l'unanimité.
A la séance d'ouverture, je vous ai fait part, Messieurs, du résul-
tat de notre appel au monde pharmaceutique et scientifique, depuis
cette époque, et pendant ces huit jours de débats, nous avons en-
core reçu quelques adhésions.
Le Congrès a réuni 728 adhérents, 231 étrangers et 497 belges.
Voici comment se répartissent cei chiffres : l'Allemagne nous a en-
voyé 17 confrères; l'Australie, I; l'Autriche-Hongrio, <5; le
Cbili, 1 ; le Danemarck, 6 ; l'Ile Saint-Thomas (Possession Da-
D,B,t,zed.yGOO^IC
736 BBPTitaE IHSEMBLtB GÊlrtRAU
noise), 1 ; l'Espagne, 6; l'Ile de Cuba (Possession Espagnole),!:
les États-Unis, 8; la France, 72; la Grande-Bretagne, 32; la
Grèce, â; l'Italie, 8; le Japon, 1; le Grand-Duché de Loxem-
bourg, i ; la Principauté de Monaco, 1 ; les Pays-Bas, 21 ; le Porta-
gal, i<; la Roumanie, 3; la Russie, 5; la Suède etNorwège.HJ
la Suisse, I ; la Turquie, 1 ; la Nouvelle-Zélande, 1 ; la Bel-
gique, 497. Des pharmaciens habitant 25 pays différents ont adMré
à nos travaux et sont venus prendre part à nos délibérations.
Dix gouvernements se sont fAÎt représenter officiellement par des
délégués; 79 Académies, Universités, Sociétés de chimie, d'hy-
giène ou de pharmacie, ont envoyé des délégués au Congrès ; 27 so-
ciétés empêchées, soit par de trop fortes distances, soit pour d'an-
tres raisons n'ont pu se faire représenter et nous ont adressé leur
adhésion morale.
Ces chiffres démontrent évidemment la grande imporlaaee de
notre Congrès ; je pourrais citer quelques noms pour vous démon-
trer qu'il a réuni éf^alement tout ce que la pharmacie, tout ce que te
science compte de plus illustre, mais Je m'en absteindrai, désirant
ne blesser la modestie d'aucune de ces illustrations qui nous ont si
puissamment aidés à élucider d:;ux des problèmes les plusimpoi^
tants de la science : la répression des fraudes en matières de den-
rées alimentaires et les conditions que l'on doit exiger de toute eaa
destinée à servir aux usages alimentaires.
Le Congrès a élucidé les quatre questions qui devaient être exa-
minées en assemblée générale dans cinq séances. Après une dis-
cussion des plus approfondies, il a pris les résolutions ci-après :
La première question qui fut examinée, était celle rclalJve c à
Fetaente internationale contre la falsification des denrées alimen-
taires et des boissons. > Elle avnit été renvoyée, par le comité oi^-
nisaleur, à une commission composée de HM. G. Vande Velde,
P. Van Pell el Th. Belval, rapporteur. Vous avez adopté les vœux
ci-après :
I. La législation relative à la falsification des denrées alimen-
taires et des boissons, ainsi que sa sanction pénale et la mise en pra-
tique de la loi, feront l'objet d'une entente internationale;
U. La falsification sera législalivement définie dans les temtes
fixés par accord international ;
111. A. Dam chaque pays, la législation précisera, d'une maniire
D,!„t,zed.yGOO^Ie
StAHCE DE CLOTUII 737
nette, formule et inéluctable, les circonitanees Jan» tesqttelles on
commet, sous quelque dénonciation ou quelque forme que ce soit, la
tromperie sur la nature et la qualité des denrées alimentaires et des
boissons;
B. Cette législation donnera, aux autorités administratives et sa-
nitaires, les pouvoirs et les moyens d'action nécessaires pour recher-
cher et constater les falsifications;
C. Elle armera le pouvoir judiciaire d'une sanction pénale suffi-
sante pour que la répresion soit efficace ;
IV. A. Des instructions seront données dans chaque pays, par les
soins de l'autorité sanitaire, pour préciser la composition moyenne
des denrées alimentaires et pour indiquer les méthodes d'investiga-
tions qui paraissent les meilleures;
B. Ces instructions sertiront de base pour l'élaboration, à la suite
d'une entente entre les autorités sanitaires des différents pays ou
leurs délégués, d'un codbi uniforme, fixant les mêmes données pour
les substances d'un intérêt international. Ce codex pourra être ré-
visé chaque année;
V. Il sera établi, dans chaque pays, un service d'inspection pour
la surveillance du commerce des denrées alimentaires et des boissons;
VI. Pour faciliter la découverte des fraudes, il est désirable que
les échantillons remis par le public, soient examinés gratuitement,
lorsque le déposant fera connaître son nom et celui du vendeur;
VII. les administrations sanitaires centrales des différents pays
se tiendront mutuellemeni et régulièrement informées des constata-
tations opérées par les services nationaux d'inspection et d'analyse.
Elles procéderont, afin d'en assurer, le cas échéant, la répression, à
la vérification des fraudes de l'espèce gui leur seraient signalées
comme s'effectuanl sur leur territoire.
La question de l'enseignement pharmaceutique fut la seconde
question traitée en assemblée géoéralo. Elle avait été examinée
préalablement par une commission composée de HM. N. Gille,
Verbassel et De Nobele, rapporteur.
Le Congrès, après une longue discussion, émit les vœux sui-
vants :
1 o Voir établir partout, m il n'existe pas encore, un diplôme don*
nant seul droit à rexercice de la pharmacie;
D,B,t,zed.yGOO^IC
'38 SEFTI&HB ASSntBLÉI GfiHÉKÀLR
î» Exiger des aspirants- pharmaciens, les mêmet études prépara-
'.oires que des médecins, docteurs en sciences, etc. ;
3" Dresser un programme contenant le minimum des cotmait-
lances à exiger des pharmaciens.
i" Dans tous les pays, remplacer les titres actuellemeTit existant
de pharmacien, ou de terme synonyme, par celui de docteur en phar-
5" Permettre au pharmacien titulaire d'une pharmacie de te faire
'■également remplacer, pendant son absence, par une personne pos-
\t un diplôme de pharmacien ou d'auxiliaire;
6" Créer, à cet effet, partout un diplôme d'auxiliaire en pharma-
cie igehûlfe).
Ces conclusioDs, Messieurs, sonl celles du rapporteur, plus on
moins amendées; vous pourrez remarquer, et l'observation en a
été foite pendanl le cours des débats, qu'elles ne sont pas de na-
lure à élucider complétemenl loul ce qui se rapporte à l'enseigne-
ment pharmaceutique. Nous n'avons fait que commencer l'exanicii
de cette question, nous avons comparé les dispositions relatives à
l'enseignement pharmaceutique chez les diverses nations repré-
sentées au Congrès, nous avons décidé quels seront les grades
que l'on conférera; cette discussion nous a permis de préparera
programme des études qui seront proposées pour chaque grade et
de déterminer, plus tard, les épreuves à faire subir aux récépien-
daires, lors de leurs divers examens. Il appartiendra, à un prochain
congrès, de terminer notre travail et vous avez pris, à <^et éfprd,
des dispositions qui faciliteront la continuation de ces débats.
Après discussion sur les mesures qu'il y avait à prendre à cet effet.
vous avez décidé que a le comité d'exécution du G"' Congrès inter-
national est chargé de poursuivre l'exécution des décisions prises
par le Congrès, awsi bien de celles gui concernent l'enseignement
pharmaceutique, que de celles qui se rapportent à d'autres questions. H
pr^iarera la continuation des discussions qui n'auraient pas été épui-
sées pendant le présent Congrès et dressera un programme interna-
tioTiol des études pharmaceutiques. >
Les eaux alimentaires ont lait l'objet de longs débats, deux rap-
ports avaient été présentés sur cette quostioti, par une commission
composée de MM. Blas, Van Meickeboke et E. Van de Vyvere, rap-
porteur; vous avez consacré deux séances pour résoudre le diffi-
cile et important problème : déterminer les conditions requises poto"
D,B,t,zed.yGOO^Ie
SEANCE DB OOTOKI 739
gu'wie eau puisse être considérée comme alimentaire; voici les dé-
cisions que vous avez prises :
L'examen bactérioscopique, de mime que i'eosamen micrascopvpte,
peuvent fournir des indications précieuses, lors de l'analyse des
eaux, mais tanalyse chimique doit continuer à servir de base aux
recherches des conditions sanitaires de l'eau alimentaire.
Celle-ci, pour être potable, doit satisfaire aux conditions sui-
vantes :
i' Elle doit être limpide, transparente, incolore, sans odeur,
exempte de matières en suspension;
2' Elle doit être fraîche, d'une saveur agréable, sa température
ne doit pas varier sensiblement et ne pas dépasser i o" centigrades ;
3" Elle doit être aérée et tenir en solution une certaine quantité
d'acide carbonique. L'air, qu'elle renferme, doit contenir plus d'oxy-
gène que l'air ambiant;
i° La quantité de matières organiques, déterminée par le pro-
cédé Kubel-Tiemann, ne doit pas dépasser 20 milligrammes par litre
et évaluée en acide oxalique, elle ne doit pas être azotée;
5* La matière organique azotée, brûlée par une solution alcaline
de permanganate de potassium, ne doit pas fournir -plus d'un
dixième de milligramtjie d'azote albuminoïde par litre;
6° Elle ne doit pas contenir plus de cinq dixièmes de mUligramme
d'ammoniaque par litre;
T Un litre d'eau ne doit pas contenir plus de 5 décigrammes de
tels minéraux,
60 mUligrammes d'anhydride sulfurtque,
10 id. de chlore,
2 id. d'anhydride azotique,
1/2 id. d'anhydride phosphorique,
200 id. d'oxydes alcalino-terreux,
30 id. . de silice,
3 id. de fer;
8° L'eau potable ne doit renfermer ni nitrites, ni hydrogène sul-
furé, ni hydrogènes carbonés, ni sidfures, ni sels métalliques, pré-
cipitables par l'acide sulfhydrique ou le sulfhydrate ammonique,
à l'exception de traces de fei-, d'aluminium ou de manganèse;
9" Elle ne peut acquérir une odeur désagréable, après avoir été
conservée dans un vase fermé ou ouvert ;
10" Elle ne peut renfermer ni microzoaires, ni microphytes, tels
D,B,t,zed.yGOOg[e
7i0 SBPTitn IBBfMBLtB StirtUU
gve tapropkytei, lq>totria:, leptomitet, hyphéotrix et autres dgt^
blanches, de nombreux infiuoires et bactéries, et particulièremenl
aucuw substance en vote de décomposition ;
W" L'addition de sucre blanc ne doit pas y développer des rvmm;
42" Cultivée avec de la gélatine, elle ne doit pas donner produc-
tion à d'innombrables bactéries, liquà/tant la gélatine en moins de
huitjouri.
Le Congrès a, en outre, décidé qu'il y avait lieu d'exprimer le
voeu ci-après :
Le 6"" Congrès international pharmaceutique et chimique, émet
le vœu de voir tous les gouvernements procéder à une enquête ienv-
blableàcellequia étéfaite en Amérique, aux Etats-Unis, au sujti
de la composition des eaux alimentaires dans toutes les parties de
leurs pays respectifs.
La quatrième question était celle relative à la rédaction d'uoe
pharmacopée internationale. Comme vous le savez. Messieurs, elle
fut introduite il y a vin^t ans ; elle vieut d'entrer, enfin, dans la
voie de la réalisation; un projet des plus sérieux vous est soumis,
il ne nous était pas possible de l'examiner en détail dans celte
session; le Congrès a voté la déclaration ci-après :
Les membres du 6"" Congrès international pkarmaceutiqtK.
n'ayant pu apprécier suffisamment, faute de temps, le projet daborè
par M. von Waldheim, décident qu'il y a lieu d'accepter ce projet
pour servir de base aux discussions auxquelles la question de la
pharmacopée universelle doit donner lieu. Ils réservent leur appré-
ciation sur l'ensemble du travail et votent des remercimenti à
M. von Waldheim pour les peines qu'il s'est données pour produin
ce travail,
La simple éuuméi-ation de tous ces vœux et décisions, vous a
prouvé que nous avons le droit d'être fiers de nos actes; certaine-
ment, il y a des questions qui n'ont pas reçu de solution complète,
mais telle n'était pas l'intention du comité organisateur. Certaines
questions devaient être élucidées complètement et résolues; d'au-
tres ne devaient élre que préparées suffisamment pour être réso-
lues dans un prochain Congrès: notre programme a été entièreraeul
rempli.
Nous pouvons le dire, sans emphase, le e™ Congrès inlenwlio-
nal pharmaceutique est un des rares congrès qui ail produitquel-
que travail utile à la société, il ne sera pas stérile comme la plupart
D,B,t,zed.yGOOg[e
stinca DB CLomi - 741
de ces assemblées iolernatioDalea. Les gouverDements, les admi-
nistrations communales, les sociétés scientifiques, les particuliers
mêmes, trouveront chacun, dans nos travaux, de quoi glaner qui
pourra leur être utile ou profitable.
L'innovation que vous avez iostitaée, de prolonger les pouvoirs
du comité exécutif jusqu'au prochain Congrès, afin de donner une
sanction à vos vœux el décisions, aura d'heureux résultats. Elle
aura pour effet de laisser, derrière vous, un comité chargé de pour-
suivre votre but et de travailler à la réalisation de vos idées et de
vos vœux. {Applaudissements prolongés.)
M. LE Pbésibekt. — Quelqu'un désire-l-il prendre la pa-
role sur le rapport de M. le secrélaire-général?
Votre silence peut être considéré comme un acquiesce-
meat à tout ce qu'il renferme, je déclare donc comme vœux '
et décisions du Congrès, toutes les résolutions indiquées
dans le document dont M. le secrétaire-général vient de
donner lecture.
Nous allons passer maintenant successivement à l'audi-
tions des rapports sur les travaux des différentes sections.
Les décisions prises par celles-ci devront être approuvées
par l'assemblée générale, aSn qu'elles deviennent aussi des
vœux du Congrès. Je mettrai donc aux voix, après lecture
des communications par MM. les rapporteurs des sections,
les vœux que ces rapports renrermeront. En cas d'improba-
tion, ils seront biffés. Je donnerai d'abord la parole à
M. Patrouillard, rapporteur de la première seclion.
M. Patrouillard ((risors). — Comme rapporteur, j'ai l'hon-
neur de vous faire connaître les vœux exprimés par la
première section. Les voici :
Sur la proposition de M. Berquier, en ce qui concerne la pharma-
cie vétérinaire, la première section a admis les considérants et
exprimé les vœux suivants :
1" Considérant que la médecine vétérinaire revêt tous
les jours un caractère plus scientifique et se rapproche
ainsi d'avantage de la médecine humaine;
D,B,t,zed.yGOOg[e
742 lEPTtkHB ASSEUIÉB flÉHÉUU
Considérant, d'autre part, qu'elle prend une importance
d'autant plus grande, qu'il est reconnu aujourd'hui que
la plupart des maladies infectieuses sont transmissîbles dt
l'animal à l'homme;
Considérant que, dans ces conditions, les soins à donner
à la santé des animaxix domestiques, ne peuvent être con-
sidérés, comme ne répondant qu'à des intérêts privés, mm
bien à un intérêt public de premier ordre, et qu'il importe
de sauvegarder par une ri^glementation converuAle des
diverses branches de l'art de guérir;
Considérant, en ce qui concerne spécialement Vexerda
de la pharmacie : que, dans tous les pays, cet exercice est
réglépar des lots dont le but est d'assurer la bonne gw^lé
des médicaments ; que cette bonne qualité des médicatnenti
n'est pas moins nécessaire lorsqu'il s'agit du traitement (fes
animaux que lorsqu'il s'agit du traitement de l'homme;
Qv£, d'autre part, les médicaments employés, pour If
traitement des animaux, ne diffèrent des médicaments em-
ployés pour le traitement de l'homme, ni par la tiature d«
agents thérapeutiques qui les composent, ni par les procé-
dés employés pour transformer ou combiner ces agents;
Que, dès lors, il n'y a aucune raison de les séparer dam
la réglementation;
Qu'il y a, au contraire, tout avantage à entourer kitné-
dicaments vétérinaires des garanties reconnues nécessaires,
lorsqu'il s'agit de médicaments destinés à l'homme.
Emet le vceu :
Que, dam tous les pays, la réglementation concerruiiit
l'exercice de la pharmacie soit appliquée, tout aussi Im
aux médicaments uétérinaircs qu'aux médicame7its des(in/f
à l'homme;
Et que, pour fadlUer cette application, les formulaires
officiels contiennent un chapitre où seront réunies les for-
mules plus spécialement vétérinaires.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
BEÂHCI DI aOTDU 7*3
Plusieurs vœux ont été exprimés sur le stage pharmaceuUqae et
sur la position des aides eu pharmacie, ce sont les suivants :
iï es* facultatif, aucc pharmaciens établis, de prendre
à leur service des aides de toutes nationalités; par aide, on
entend celui gui, diplômé ou non, dispense sous la direction
et la responsabilité du pharmacien.
Lestage légal exigé des élèves en pharmacie, sera vala-
ble dans tous les pays, après constatation que ce stage a été
fait chez un pharmacien exerçant légalement. (Proposition
foite par M. Uans Heger, au nom de la Wiener Pharmaceuten Ve-
rein.)
Les aides en pharmacie, diplômés comme tels, doivent
être personnellement responsables dans la dispensation des
médicaments. Il y aura à décider quelles seront les connais-
sances exigées pour obtenir le diplôme. (Proposition de H. Op-
wijrda.)
La section émet le vœu de voir se constituer erUre les
pharmaciens d'un même pays, des sociétés d'assurance con-
tre les risques de responsabilité civile, en cas d'accident pro-
venant d'une erreur, (proposition de M. Rerlault.)
Enfia, de la discussion d'un mémoire présenté par M. Bratimos,
ont été résumées les propositions suivantes :
La première section est d'avis que, dans tous les pays,
l'intérêt puilic exige la limitation du nombre des officines.
n y a lieu, pour tous les gouvernements, de nommer une
commission chargée de faire un rapport sur la situation
des pharmaciens dans les différents pays, et de rechercher
les avantages de la limitation du Tiombre des officines.
. M. LE PBfeiBBiiT. — Vous avez entendu les divers vœux ex-
primés par la première section, je vous demanderai si qael-
qa'uD s'oppose à l'admission de ces vœux, comme décisions
du CoDgrès.
— Le président donne successivement lecture des cinq
vœux exprimés par la première section; ils soDt adoptés à
l'aDaDimité.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
74i sxmÈMB ASsnntfiR utirti/iLi
M. Li PiisiDEni. — Je donnerai la parole à M. E. Ram-
lot, rapporteur de la seconde section.
M. Ramlot (Bruxelles). —
La deuxièmfl sectioo m'a fait rhooneur de me Dommer son rap-
porteur, j'ai à vous rendre compte en un résumé très succiol, dea
importants travaux auxquels elle s'est livrée, ainsi que des vceui
qu'elles décidé de voir présenter aux divers gouvernements.
Deux questions principales avaient été portées à l'ordre du joor
de la deuxième section, mais leur étude fut jugée si sérieuse, Us
résolutions è prendre d'une gravité telle, que, de cMimmun accord
avec la quatrième section, les meoabres des deux sections décidè-
rent de se réunir pour se livrer ensemble à la recherche d'une so-
lution sage et approfondie. La première question était celle-ci :
Le d^it des médicaments énergiques dans les pharmacies.
H. le docteur Boettger, de Bunzlau (Allemague), avait présenté on
rapport sur cette question. H. Créteur, au cours des débats, allin
l'attention sur la rédaction de la première question du tnvail de
H. Boettger (page 51, au bas); il fit remarquer que la tradadioo
française devait être changée de la façon suivante :
Le Congrès émet le vœu : i ' Dans l'intérêt d'une bortnt
police médicale, la vente, en détail, des médicaments hérot-
ques, ne\doit pas être tolérée par tout un chacun, Us tu
seront délivrés que par les pharmaciens, aux malades, sur
prescr^tion du médecin; 2* on entend par médicamei^
héroïques, ceux dont la nomenclature se trouve publiée dam
Us listes des pharmacopées de tous les pays.
Pour le deuxième point, H. le rapporteur Boëttger avait pro-
posé au Congrès la solution suivante :
Le Congrès émet le vœu de voir limiter le droit de répétition
d'une prescription de médecin, aux cas suivants :
Recettes qui ne pourront être délivrées une nouvelle fois lam
autorisation du médecin prescripteur.
i' Recettes contenant des solutions de moi^hine;
3* Recettes dans lesquels entrent des médicaments actifs, dé-
passant la dose maxima mentionnée au tableau de la phanot-
copée;
zed.yGoog[e
SÉAIfCI Bl CUPtOU 745
3* Les médicaments destinés à l'usage interne, tels qtw injec-
tions, inhalations, lavements, etc., quand ils contiennent une des
matières suivantes : l'acide arsénieux et ses préparations, l'aconit
et ses sels, le nitrite d'amyle, l'atropine et ses sels, l'bydrate de
chloral, le chloroforme, la cooicine et ses sels, la digitaline, l'iodure
mercureuK, l'iodure mercurique, le bi-chlorure de mercure, le
phosphore, la strychnine et ses sels ;
i* Que les lois en vigueur, dans chaque pays en particulier, fus-
sent aussi valables pour le débit à l'étranger.
Après des débals très animés auxquels ont pris part HH. Gré-
teur. Limousin, Capgrand, Ferré, Bogelot, Petit, docteur Pei-
gneaux, Zanai et Chassevant, l'assemblée a décidé ne pouvoir se
ranger à l'avis du rapporteur de la question et elle a adopté la
proposition de M. von Waldheim, conçue en ces termes :
Le pharmacien a le droit de répéter chaque prescription,
excepté dans le cas où le médecin aurait spécifié qu'elle ne
doit pas être répétée.
La deuxième question : Sur les spécialitét pharmaceutiguet, fut
traitée par M. Zanni, pharmacien à Gonstanlinople. L'honorable
membre concluait à la nomination d'une commission intemaUonale,
chargée de réclamer dea gouvernements une loi préventive con-
tre l'envahissement des spécialités.
La discussion de cette question donna lieu à des débats assez
irritants, auxquelles prirent part MM. Crocq, Wefers-Bettink,
Zanni, Kops, Feigneaux, Créteur, Petit, Van Bastelaer, Comélis, etc.
Trois propositions furent remises au bureau pour être sou-
mises au vote.
La première, celle de H. Zanni, était ainsi conçue :
Le 6°" Congrès international de pharmacie doit, par
entente internationale et par des mesures légales, demander
aux gouvernements l'interdiction du débit des remèdes se-
crets et des spécialités pharmaceutiques non inscrites dans
les formulaires officiellement reconnue.
Quant aux spécialités à composition connue, elles porte-
ront une étiquette indiquant leur composition réelle, elles
devront, en . outre, être revêtues du cachet du pharmacien
vendeur.
Il serait désirable, afin de parvenir à la ioltUion d'une
.D,B,t,zed.yGOOg[e
746 SBPTitan iSSBMBLfil flÉlrtUlB
guestion aussi délicate, que le Congrès nommât une com-
miasion, composée de médecins et de pharmaciens, repri-
aentant toutes les nations.
Cette commission élaborerait un projet de loi gui serait
soumis à l'examen du prochain congrès, pour y être adoft^
après discussion.
3* Celle de M. Créleur, proposant comme moyea terme : Çtie ki
spécialistes fournissent en vrac j aux pharmaciens des diffé-
rents pays, leurs produits spéciaux; l'acheteur pourrait, de
la sorte, vérifier la qualité du produit.
3* Celle de M. le docteur Feigneaux, ainsi formulée :
L'assemblée émet le vœu de voir la proscription ahsolut
de la spécialité pharmaceutique.
Ce fut la proposition la plus radicale, celle de M. Feigneaui, qui
fut admise presque à l'uDanimité.
Telles sont les résolutions qui ont été prises par la seconde et U
quatrième section réunies.
M. Fbignsadi {Bruxelles]. — En montant à cette Iribane,
j'y viens avec des idées de paix et de concorde.
Voas savez que toutes les questions qui se rattachent aux
intérêts matériels, sont de nature à soulever des discusdoDS,
des débals parfois animés. C'est ce qui eut lieu en sectioD.
Oublions ici nos qnerellels.
Dans une famille dont tous les membres marchent vers
le même but, si un nuage passager est venu assombrir l'bo-
rizon de l'amitié qui les unissait, il faut que l'entente com-
munese rétablisse bientôt. Oublions donc les mots un pea
vifs que nous avons pu proférer dans la discussion et bor-
nons-nous d'adopter le vœu émis par la deuxième section.
{Approbation.}
M. LE PEésiDKHi. — Je propose, au Congrès, d'appuyer les
conclusions du rapport de la %"' section, et de laisser an co-
mité permanent du Congrès, le soin d'examiner pour les spé-
cialités, les détails d'exécution de la proposition quiestfaiic-
II le fera avec toute la prudence qu'exige une question aussi
grave. (Approbation.)
D,B,t,zed.yGOOg[e
siuKM m GLomo 747
M. Kops (Bruxelles). — J'avais l'iotenlion, à moins d'inci-
doDt imprévu, de ne plus prendre la parole aujourd'hui; mais
après les paroles de l'honorable président, je me vois même
obligé de renoncer à vous présenter quelques observations de
détail; j'aurais voulu entrer dans la discussion des moyens
d'exécution, mais puisque le bureau est chargé de ceux-ci, je
ne dirai rien pour le moment. Je me borne à cette déclaration,
c'est que j'ai la conviction que celte question des spécialités
fait le plus grand tort à la cause pharmaceutique.
M. LE Phbsideht. — Je mets aux voix les conclusions du rap-
port. — Elles sont adoptées.
Je donne la parole à H. De Naeyer, rapporteur de la
3" section.
M. De Nmi (Bruxelles). —
Hbssiburs,
La chimie dans ses rapports avec l'hygiëne et la salubrité publi-
que a Tait l'objet des travaux de la troisième section du Congrès.
L'ordre du jour appelait la discussion des quatre questions sui-
vantes :
L Du danger que présente l'emploi des tuyaux en plomb comme
conduites d'eau potable; question présentée par H. HamoD, de
Boulogne.
n. La felsiScation des denrées alimentaires ; par M. Van Hamet-
Roos, d'Amsterdam.
liL Le plâtrage des vins ; par M. E. Van de Vyvere, de Bruxelles.
IV. Le filtrage des eaui; par M. Maigoeu, de Londres. Expé-
riences démonstratives.
La deuxième section s'est occupée, en premier lieu, de la question
soulevée par M. Hamon. Elle a pris les conclusions suivantes :
c L'usage des tuyattx en plomb pour la conduite des eaux alimeti'
« taires, doit être condamné dans les localitét où l'analyse et les eX'
* périmces directe* auroiU dêmontréV attaque du métal parces eaux. »
Etendant son examen à l'emploi des autres métaux dangereux
pour la santé publique, la section a adopté les conclusions sui-
vantes qu'elle soumet à l'approbation du Congrès :
L II y a lieu d'interdire la vente des poteries à enduits plombi-
fères, solubles dans les substances alimentaires.
i4.
D,B,t,zed.yGOOg[e
7i8 SBPTikflE ASSIUlLtl CtntRALB
II. Il y a lieu de mettre le public pn garde contre l'emploi, pour
le lavage des bouteillea, de la grenaille de plomb, qui peut être
avanlageusement remplacée par des grenats ou d'autres substances
inoRensîves.
ni. Dans fêtât actuel de la question, il n'y a pas lieu de lever la
prohibition de l'emploi des sels de cuivre, pour le reverdissage des
denrées alimentaires.
IV. Doit être interdit l'emploi des substances toxiques à la con-
fection ou à la coloration des objets usuels, tels que : tissus, ten-
tures, Ûenrs artificielles, jouets d'enfants, pains à cacheter, etc., etc.
V. L'élain qui doit être en contact avec des substances ali-
mentaires, doit être pur.
Après un eiposé très lucide, feit par H. Van de Vyvere, do la
ques^on du plâtrage des vins, la section a adopté les coocIusîods
oi-après :
4* 71 est désirable, au point de vue de l'hj/gtène, que le pkUrage
des vins soit supprimé;
2° La tolérance du plâtrage des vins doit être temporaire, et li-
mitée à % grammes de sulfate de potassium par litre;
3* Le plâtrage, dans ce cas, ne peut être opéré qu'avec du plâ-
tre pur.
La troisième section s'est ralliée aux paroles de H.Connizzaro qui a
émit le vœu que tous les gouvernements procèdent, au sujet des
eaux alimentaires, à une enquête analogue à celle qui a été ordon-
née par le gouvememeut des Etats-Unis, enquête consistant dans
l'analyse de toutes les eaux qui servent comme boissoOs dans
l'Union.
La troisième section, après avoir entendu la communication de
H. le docteur Van Hamel-Roos, d'Amsterdam, sur la falsiQcation
des denrées alimentaires, en a adopté, à l'unanimité, les conclu-
sions. Celles-ci préconisent la publication d'un journal intemadon-
nal de falsiBcatîons.
La section a considéré que la création de cet organe serait le
premier pas vers l'entente internationale, premier vœu de notre
Congrès.
La section a chargé son rapporteur de communiquer ce voeu au
Congrès, réuni en assemblée plénière, et de lui exprimer l'espoir
qu'elle a de voir celui-ci contier l'exécution de ce vœu à la com-
mission permanente exécuUve du Congrès.
D,B,t,zed.yGOOg[e
sËAflci m CLOiuKi 749
La troisième section a également entendu une intéressante com-
munication de M. Girard, a sur l'étude biologique des eanx > et de
H. Nihoul, n sur l'essai des beurres et sur les moyens d'empdcber
sa falsification. *
Elle a également assisté à des expériences démonstratives da
filtrage des eaux, par le système Maigaen, du plus haut intérêt.
M. Vam Havel-Roos (Amsterdam). — Voici, Mesaîears,
la proposition telle que je l'ai rormalée :
« 1° Le Congrès pharmaceutique international de Bra-
» xelles exprime le voeu qa'une revue ioterDationale soit
i fondée, traitant de la Talsiâcation des denrées alimentaires
» et des produits commerciaux en général.
» 2' Cette revue publiera les observations relatives aux
» falsifications qui auront été constatées, les communica-
B tions sur les méthodes à suivre pour déceler celles-ci et
» les compositions moyennes à exiger pour les produits
s commerciaux dans les différents pays. »
M. Van BASTELAEa {Bruxelles). — Cette proposition a cer-
tainement un intérêt capital, au point de vue de la répres-
sion des falsiScaiions des denrées alimentaires. Il s'agit de
créer un journal international, s'occupant spécialement d'une
des matières qui a été soumise aux délibérations du Con-
grès.
Cette proposition est de nature à être acceptée, mais je
crois, cependant, qu'il vaudrait mieux que le journal s'oc-
cupât de toutes les matières que nous venons d'examiner.
11 faut des moyens d'exécution ; vous avez nommé une
commission que vous avez chargée de tous les détails; vou-
lez-vous modifier un peu la proposition qui tous est faite,
charger le comité central permanent d'examiner la question,
et lui confier la mission de commencer l'exécution, le cas
échéant?
Je crois que vous ferez chose sage.
M. CoNNizzAHo (Rome). — La discussion, en section, sar
l'objet dont il vient de vous être fait rapport, a été fort li-
D,B,t,zed.yGOOgle
SEPTIfcn àBBINBLÊE UtirtlALB
mitée. Je crois également que le joaroal qa'îl s'agirait de
créer, devrait comprendre toutes les matières qui nous in-
M. LE Peésident. — Je mets aux voix la proposition la plas
large, c'est-(t-dire la création d'un journal qui s'étendrait à
toutes les matières dont le Congrès s'est occupé.
Cette proposition est adoptée. La commission executive
permanente du Congrès est chargée de son exécution.
Je donne la parole à M. Fourdrain, rapporteur de la qua-
trième section.
M. FouKoiAiti {BruxeUes). —
Hrssuuhs,
La qualnëme section s'est occupée de la question qui lui avait
éti soumise par H. Hadsen, de Copenhague. Elle était relative aa
débit clandestin de la morphine.
Après discussion, elTe a pris la décision de se réunir à la deo-
xième secUon, pour discuter ensemble les conclusions du rapport
de l'honorable M. Bfadsen, qui se rapprochent de celles présentées
par H. Boëttger, dans son travail « sur le débit des médiaaneiitt
aetift. »
La section a également examiné le travail de H. Patrouîllard, de
Gisors; elle aémis le vœu que tous les pharmaciens prirent eux-
mêmes leurs médicaments, mêmes ceux de composition chimique.
Elle a cependant tait quelques exceptions en faveur des bromare
et iodure de potassium, du sulfate de quinine, de la digîlaliae, ele.,
que le phanuaciea ne pourrait préparer aussi bien, ni à si bas prii
que le commerçant en gros qui en foit sa spécialité. Le pharmacifli
anra à contrôler la pureté et la valeur physiologique de ces pro-
duits.
La section a entendu une très intéressante communication ver-
bale de H. Lotze, a sur l'essence de cannelle de Chine, > et elle a
assisté à quelques expériences pratiques explicatives de l'honorable
conseiller d'Etat.
M. le rapporteur de la seconde section vous ayant communiqué le
résultat des travaux faits en commun avec la seconde section, je me
bornerai à vous les rappeler.
D,B,t,zed.yGOO^IC
SBilfCB Mt CLOTUU 7ft1
M. LE Président. — Je mets aux voix le vœu formulé par
la quatrième sectioD. Il est adopté à ruDanimilé.
M. Wbfbrs-Bïtiisk iUtrecht). — Les travaux du Congrès
sont terminés. Il me semble qu'il nous reate un devoir à
remplir; c'est d'adresser nos remerciements les plus sincères
aux Belges, pour tout ce qu'ils ont fait, afin d'assurer ta
réussite du Congrès. Nous remercierons d'abord S. M. le Roi
de ce qu'il a bien voulu accorder sou Haut Patronage à notre
œuvre. Nous remercierons les ministres qui ont bien voulu
faciliter la marche Congrès. Nous remercieroas, enSn, le gou-
verneur du Brabant et l'administration communale de la ville
de Bruxelles, qui nous a reçus dans son splendide Hôtel-de-
Ville.
Enfin, je vous propose, Messieurs, d'adresser nos sincères
remerciements au président du Congrès, M. Van Baslelaer,
qui, par le tact qu'il a mis à diriger nos travaux, a su en
écarter toutes les discussions irritantes. Il a réussi à mener à
bien noire œuvre commune, il a droit à toute notre recon-
naissance. {Applavdissements prolongés.)
Nos remerciements à M. le secrétaire-général, à MM. les
questeurs et à tous les membres du comité organisateur.
(^Applaudissements.)
M. LE Président. — Au nom du comité tout entier, je vous
remercie des applaudissements qui ont couvert la motion
de notre honorable collègue néerlandais, nous avons fait ce
que nous avons pu, chacun dans notre sphère. L'hono-
rable orateur vient de m'adresser des remerciements pour
la direction que j'ai imprimée aux débats de vos assem-
blées, je l'en remercie personnellement; mais je tiens à
déclarer que, si le succès du Congrès a été grand, il font
l'attribuer non pas à ma direction, mais surtout à la sagesse
des membres du Congrès.
Nous avons été heureux et fiers de voir tant de savants
illustres assister à nos délibérations et être accourus ici pour
traiter de's questions qui se rattachent à l'intérêt général de
l'humanité. (Applaudissements.)
D,B,t,zed.yGOOg[e"
7SS
U 00U8 reste un dernier point à traiter, Messieurs, c'est
celui qui se rattache an lieu et à la date de notre procfaaio
congru.
H. Ci.snKBt {Londres). — Je propose, au Congrès, qne
le président et les vice-présidents du Congrès désignent,
atyourd'hui, le lieu et la date de la réunion du prochaùi
congrès.
H. LE PiÉsutBHT. — Je crois qu'il conviendrait de suspen-
dre la séance, afin que le président et vice-présidents poifr-
sent s'entendre sur cet objet. {Aj^robation.)
— La séance est suspendue pendant cinq minutes.
M. u pRÉsioEiiT fait connaître que la commission a décidé
que la prochaine réunion du congrès aurait lieu dans trois
ans, àMilao. {Applaudissements.)
Je proposerai, à l'assemblée, de charger M. Coonizzaro
d'être rinterprète du Congrès auprès de la Société de pbar-
macie de Milan, des sentiments de satisfaction que nous
éprouvons de pouvoir nous réunir dans la localité où elle a
son siège. (Approbation.)
M. CoNKizzABo (Rome). — Je demande que le comité per-
manent soit chargé de corroborer les démarches que je ferai
auprès de la Société de pharmacie de Hilao, aussitôt qa'il
aura terminé son travail du compte-rendu.
M. u PiisutntT. —
LflB devoirs et les soins multiples de ces derniers jours m'ont
emp^hé de polir des phrases et de composer un discours. Je me
présente à vous sans périodes ronflantes, mais le cœur rempli de
sentiments qui s'y pressent et qu'il me suffira do laisser déborder.
Je commence par vous demander pardon, Messieurs, de la trop
grande imperfection que j'ai apportée dans la lâche si difficile de
diriger les travaux d'une assemblée aussi nombreuse. Parfois, mal-
gré mea efforts, je suis resté en-dessous de cette tâche. Pardaa-
nez-moi s'il est arrivé que ma main serrât la barre du gouveroail
qui lui était confié; c'est que je croyais voir au loin, bien loin sur
D,B,t,zed.yGOOg[e
SÉAHCB DE CLOTUU 793
notre route, un écueil léger que ma sollicitude grandissait à mes
yeux. BieDtAt je m'apercevais que je n'avais rien à craindre; avec
des rameurs aussi vigoureux et surtout aussi unis, le nautonier se
joue des écueils et la tempête même ne pourrait empêcher d'arri-
ver heureusement au port.
Hais que parlé-je de tempête, Messieurs, l'orage n'était pas là;
et je vous félicite de la cordialité entière qui a présidé à tous vos
débats, auxquels cependant ranîmation et le mouvement n'ont pas
manqué. Vous avez su dire avec éloquence et dire vite : j'admire
vraiment qu'en aussi peu de temps, vous soyez arrivés à discuter
tant de questions importantes et à leur donner une solution sage
et puissante. Sage, puisque toujours vous avez su trouver la for-
mule propre à satisfoire tout le monde, puissante, puisque vos
votes se firent tous, peuL-on presque dire, à l'unanimité du con-
grès. Quel argument. Messieurs, pour l'application des vœux que
vous avez émis, quelle force à l'appui des mesures executives que
prendront les gouvernements pour utiliser les principes que vous
avez admis.
Qu'il est beau de voir une assemblée aussi nombreuse, compo-
sée de l'éiite de la science du monde entier, délibérer dans notre
petite Belgique et transmettre ses avis et ses conseils à tous les
Etals attentifs! Comme notre pays en est fierl Hais à ce bonheur,
Messieurs, et à cette fierté que tous les Belges doivent éprouver,
il se mêle une ombre de tristesse. A peine s'est-on connu qu'il fout
se quitter! Ces journées si bien remplies ont été bien courtes, et
tantél nous nous donnerons les dernières poignées de mains.
Au nom des Belges, de tous les Belges, laissez-moi, Hessienrs,
supprimer ce triste mot d'étrangers et nommer simplement amis
ceux qui sont venus du dehors. Nos chère amis, en arrivant chacun
dans vos pays, dans vos villes, dans vos familles, dites bien aux
vêtres que vous n'avez trouvé chez nous que des cœurs amis.
Dans vos familles, parlez souvent de nous. Pai-lez souvent des
Belges à vos chers enfants, à vos jeunes gens, à vos épouses et
dites-leur bien que nos cœurs sont avec vous.
Mais, Messieurs, nos relations peuvent-elles finir ainsi, peuvent-
elles même être interrompues? Eh bien, non, si vous voulez m'en
croire, nos relations, notre liaison ne peuvent cesser. Nous avons
volé tant de vœux, tant de décisions, votons une dernière fois et
faisons-le par acclamation, jetons les bases d'une Fédération inter-
nationale pharmaceutique. (Applaudissement» unanimes.)
D,B,t,zed.yGOO^IC
TOI SBPTitaB ASBBMBLÂB atHÂRAU
Vons laissez derrière vous, ici, un Bureau permanent,aiie éman»-
Uon de votre autorité, qui durera jusqu'au prochain congrès. Je
vous propose, Messieurs, de charger ce comité d'élaborer un pro-
jet, et lors de dos prochaines assises, nous nous présenterons de-
vant vous, avec ce projet en mains, et nous le soumettrons à vos
délibérations. (Appûiudissements.)
Messieurs, je dois considérer ces applaudisseoienls ebaieareoi
comme l'approbation de mon idée. Au nom du bureau, je vous re-
mercie de cette marque de conBance et je vous promets qa'elte ne
sera pas trompée.
Mes chers compatriotes, qui vous êtes unis aux paroles émues
que je viens d'adresser à nos amis d'autres pays, je vous remercie
maintenant d'être venus si nombreux à nos réunions et d'avwr
aidé si puissamment à la réussite du congrès; vous avez rempli di-
gnement votre devoir et vous avez ajouté un nouveau lustre à '
gloire de notre patrie.
3e vous donne à tous une chaleureuse poignée de mains et
vous donne rendez-vous en septembre 1888, à Milan, puisque là
doit avoir lieu notre prochain eoagrbs. {Applaudissements prolonge,)
Je déclare que le sixième congrès international pharmaceutique
est clos,
La séance est levée à cinq heures et quart.
Le secrétaire-général, Le président,
E. VAN DE VYVERE. D.-A. VAN BASTELAER.
D,B,t,zed.yGOO^IC
VI
SÉANCES DE SECTIONS
DiBim.d, Google
DiBim.d, Google
SÉANCES DE SECTIONS
prb:mié:r£] ssotion
Questions professionnelles.
SAince du 1" septembre *885.
La séance est ouverte à neuf heures du matin.
MM. H. Verbassel, président; F. Van Peit, suppléant; C.Ao-
neessens, A. Delacre et E. Vanden PuUe, secrétaires, dési-
gnés par le comité organisateur comme membres du bureau
provisoire, installent la section.
M. Vbrhassel (Anvers). — Messieurs, le comité organi-
sateur du Congrès nous a prié de procéder à l'installation de
votre section ; répondant à ce désir, nous prenons provisoi-
rement place au bureau ; vous aurez, tantôt, à nommer votre
bureau définitif.
Les questions à l'ordre du jour de ta section sont les sui-
vantes :
I. La pharmacie vétérinaire, — Rapport de M. Berquier, prési-
dent de la Société des pharmaciens de Seine-et-Marne.
II. De toutes les lois actuellement existantes sur l'exercice de la
pharmacie, quelle serait la meilleure au point de vue de l'intérêt
général ?
Ne serait^il pas de la plus grande utilité, pour l'humanité toute
entière, qu'une loi internationale réglât l'exercice de la pharmacie?
Étant admis le vole affirmattf du Congrès sur cette deuxième
question et l'ulililé de cette loi internationale étant consacrée en
principe, il y aurait lieu de nommer une commission internatio-
nale chargée d'élaborer le projet de la dite loi et de la soumettre
D,B,t,zed.yGOO^Ie
7S8 siijfCEs m ncnoii
à la sanction du Congrès suivant, qui devrait en fixer la teneur
définitive et l'envoyer sous Torme de vœu aux gouvernements de
tous les pays. — Proposition feite par la Société de pharmacie
d'Athènes.
m. Sur la nécessité d'une pharmacopée internationale au point
de vue de la profession médicale. ' — Rapport du D' Quinlan, de
Dablin.
IV. Le stage pharmaceutique doit pouvoir s'exercer dans tous
les pays. — Rappporl de la Weiner Apotheker^Verein.
V. Le stage pharmaceutique au point de vue administratir (lois,
règlements, formalités légales) et au point de vue social (rapports
entre les élèves et les patrons, contracts d'apprentissage, coalomes
diverses.) — Rapport de H. Patrouillard, de Gîsors.
VI. La position des aides-pharmaciens. — Rapport de H. R.-J. Op-
wijrda, de Nimègue.
Vn. Société d'assurances entre les pharmaciens d'un même pays
contre les risques de responsabilité civile en cas d'accident, prove-
nant d'une erreur. — Rapport de H. Berlault.
D'après le règlement général du CoDgrès, vous êtes aolo-
risés, Messieurs, à introduire d'autres questions à la suite de
cet ordre du jour, vous avez, à cet effet, toute initiative. Ces
nouvelles questions seront examinées après celles dont je
viens de vous donner lecture.
Avant la nomination du bureau, je dois appeler votre
attention sur les articles du règlement général et du règle-
ment d'ordre intérieur du Congrès, qui concernent tout spé-
cialement les sections. Tous, vous avez reçu, dans le n* 1
du Balletio do Congrès, ces deux règlements ; je vous de-
manderai d'abord de les adopter.
Si personne n'a d'observations à présenter sur les stipula-
tions réglementaires des articles qui régissent les travaux
des sections. Je les déclarerai adoptés.
Nous avons maintenant à procéder à la nomination des
membres du bureau.
M. Petit (Paris). — Le bureau provisoire s'est occupé,
jusqu'ici, de la direction à imprimer aux débats de ta sec-
tion, il a examiné les travaux qui lui ont élé transmis et
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDESnORS PBOFESSIOmBLLSI 7S9
mieux qu'aucun de nous il conuait l'esprit que le comité cen-
tral organisateur désire imprimer aux débats, je vous propo-
serai donc de maintenir déQnilivement, comme président,
M. H. Verhassel ; comme vice-président, M. F. Van Pell et,
comme secrétaires, MM. C. Anneessens, A. Delacre et
Ë. Vande Pulte. (Applaudissements.)
M. Vbebassel (Anvers). — Au nom du bureau, je remercie
les lioDorables membres de la section de la marque de con-
fiance qu'ils viennent de nous donner, j'ose espérer que les
charges des fonctions qu'ils viennent de nous imposer nous
seront rendues légères, par le désir qui vous anime tous de
rendre fructueux les travaux de notre réunion internatio-
nale.
D'après le règlement d'ordre intérieur, les sections ont le
droit de nommer plusieurs présidents et vice-présidents, je
vous propose, en conséquence, Messieurs, de conférer les
attributions de la présidence, pour les pays étrangers, à titre
honorifique, à MM. A. Petit, de Paris et A. von Waldheim,
de Vienne. {Applaudissements.)
Ed vertu de l'article 7 qui nous oblige à rendre compte,
au Congrès, dans la séance de clôture, de tous les travaux
que nous aurons accomplis, nous avons à nommer un rap-
porteur de section. Je vous proposerai de désigner, à cet effet,
M. Palrouillard, de Gisors. (Applaudissements.) Cette propo-
sition est acceptée par des applaudissements unanimes ; j'es-
time qu'il est inutile de passer aux voix. Je prierai MH- Petit,
von Waldheim et Patrouillard de prendre place au bu-
reau.
Messieurs, nous avons reçu de notre émînent confrère,
l'historiographe D' D. Carlos Mallaina, de Briviesca [Espagne),
une lettre assez longue dont je vais vous donner le ré-
sumé.
L'honorable collègue regrette de ne pouvoir répondre à
l'invitation que le comité organisateur du Congrès lui a
adressée, il se croit obligé de rester au milieu de ses col-
lègues, surtout en ces moments d'épidémie; s'il lui avait été
D,B,t,zed.yGOOg[e
760 SËiKCES DE BBCTIOn
permis de se rendre à Bruxelles^ il aurait démontré la néœs-
sité d'enseigner l'histoire de la pharmacie aux jeunes aspi-
rants-pharmaciens et il aurait fait voir l'utilité de sérieuses
études pratiques. M. Mallaina donne ensuite un aperça his-
torique de la situation de la pharmacie en Espagne, îl la
montre considérée et en pleine estime au commencement du
siècle ; aujourd'hui, dil-il, il n'en est plus de même, la con-
currence illimitée et inconvenante de certains pharmaciens
devient insupportable. Cette profession s'est livrée à on
mercantilisme honteux et inconscient de plus en plus irré-
médiable; son indépendance, qui était déjà reconnue du
temps de Fernand IV, tend à disparaître et l'abaissement
scientifique la gagne. Il voudrait voir une réorganisalioD
complète de la pharmacie et pour cela il préconise un ensei-
gnement des plus complets, la disparition du charlatanisme,
du commerce immoral, attentatoire à la santé publique, des
remèdes secrets, etc.
M. Mallaina nous a également adressé une brochore :
a Eiogio historicco 0. D. Ramon Barboila y Guindal, pre-
cedido de algunas consideraciones pertinecientes al ejerido
de laprofesion farmaceutica. »
Je vous propose, Messieurs, d'adresser cette brochure au
comité central, pour qu'il la dépose dans la salle de iedore
et d'exposition. {Approuvé.)
M. le D' Fernandez Iparraguirre vient de déposer, sur le
bureau, un travail manuscrit « sur les causes et remèdes du
mépris que l'on porte partout sur la classe pharmaceutique.
Je crois que nous pourrions voler l'impression de ce travail
dans le compte-rendu du Congrès. (Adopté.) [Voir an-
nexe IX.)
Nous abordons notre ordre du jour. Le premier objet que
nous avons à examiner est le rapport de M. Berquier, prési-
dent de la Société des pharmaciens de Seine-et-Marne, sw
<i la pharmacie vétérinaire. » J'ouvre la discussion et je donne
la parole à M. le rapportbur. [Voir rapport, annexe n* I.)
M. Bebqduib [Provins]. — Un grand nombre de membres
D,B,t,zed.yGOO^IC
QDisnoH» raonssionnBtXBS 761
du CoQgrès ont peut-être reçu trop lard mon rapport pour
qa'il lear fût possible d'en prendre coDQaissance, je le résu-
merai donc en quelques mots. L'importance de la médecine
vétérinaire devient tous les jours plus grande, cela est dû sur-
tout au capital énorme que représentent tes animaux domes-
tiques, et au trafic toujours de plus eo plus considérable qu'on
en fait, grâce aux nombreux moyens de transport dont on
dispose dans tous les pays du monde. Les animaux transpor-
tent avec eux des maladies spéciales à leur pays d'origine. Il
en résulte que partout oo a reconnu la nécessité d'une police
sanitaire, et celle-ci a été jugée d'autant plus nécessaire qu'il
est prouvé que certaines maladies infectieuses sont transmis-
sibles de l'animal à l'homme. Il n'est plos possible, quand des
intérêts aussi majeurs sont en jeu, de considérer la médecine
vétérinaire comme ne répondant qu'à des intérêts privés. Sa
réglementation s'impose tout aussi bien que celle de la méde-
cine humaine. La médecine vétérinaire n'est pas de notre
domaine, mais la pharmacie vétérinaire, qui touche de si
près la pharmacie humaine, ne peut vous être indifférente. Je
fais connaître dans mon rapport la situation actuelle de la
pharmacie vétérinaire dans les différents pays de l'Europe, et
j'en déduis celle conclusion : qu'il est de notre devoir, de
réclamer l'assimilation complète de la pharmacie vétérinaire
à la pharmacie humaine.
J'ai l'honneur de voua proposer d'émettre un vœu. ainsi
conçu : « Le Congrès international pharmaceutique émet le
vœu ;
Que, dans tous les pays, la réglementation concernant
l'exercice de la pharmacie, soil appliquée tout aussi bien aux
médicaments vétérinaires, qu'aux médicaments destinés à
l'homme; que, pour faciliter celte application, les formu-
laires officiek contiennent un chapitre où seront réunies
les formules plus spécialement vétérinaires. 9
M. Patrouillard {Gisors}. — J'appuie la proposition de
M. Berquier. Il est nécessaire de réglementer la dispensation
des médicaments vétérinaires. .Les subsuinces employées
D,B,t,zed.yGOOg[e
763 «ftiRCBS m staïQH
aojonrd'hai par les vétérinaires ne diffèrent plas de celles
prescrites par les médedias. Les una, de même que les autres,
emploieat les medicameats les plos actifs, les alcaloïdes les
plus violents. Ces substances se trouvent chez les vétéri-
naires à la disposition du premier venu, souvent ce sodI des
servantes, des domestiques ou des incapables qai les maiû-
pnlent ; cet état de chose» constitue un très grand danger
contre lequel il est nécessaire de prendre des mesures.
M. Petit (Paris). — La question que nous discatons a aoe
importance capitale pour les pharmaciens des campagnes.
Dans beaucoup de villages où la pharmacie humaine ne
donne pas au pharmacien des ressources, des moyens d'exis-
tence suffisants, celui-ci pourrait très bien subvenir à ses
besoins, s'il lui était permis de compter sur les bénéfices qu'il
pourrait retirer de la vente des médicaments vétérinaires.
Bien des localités sans pharmacien, aujourd'hui, en posséde-
raient an, si on améliorait les conditions d'existence de
ceux-ci, et on rendrait ainsi service à de nombreuses popala-
tions, en mettant à leur portée les médicaments qu'elles doi-
vent actuellement aller chercher au loin. En ne permettant
le débit des médicaments que par les pharmaciens, on doo-
nerait également, au public, la garantie que les médicameots
administrés aux animaux sont de bonne qualité.
En France, les vétérinaires brevetés ont seuls le droit de
prescrire des poisons. Au point de vue de la question qui
nous occupe, les vétérinaires français se sont divisés en deux
groupes ; les uns demandent à être assimilés aux médecins,
les autres désirent continuer à délivrer les médicaments. H
est certain que des accidents sont inévitables, si la vente des
poisons par les vétérinaires n'est pas interdite ; il fôat abso-
lument que la loi empêche que n'importe quel habitant de la
campagne puisse se procurer chez ces praticiens des quantités
souvent très grandes de substances toxiques.
M. Bbrsdibk (Provins). — Cela est d'autant plus vrai qae
les vétérinaires français prétendent avoir le droit de vendre
des médicaments sans aucun contrôle.
D,B,t,zed.yGOO^IC
QDtSnONS PaOFESSlOlfKELLSS 763
M. BiRNocco {Turin]. — En Italie, pour ce qui concerne la
délivrance tlnà méJicaïuenU, les vétûrinaireâ sool assimilés
aux médecins.
M. xos WxLmtm (Vienne) — En Aulriche, les métlicaments
fournis par les vétérinaires ne sont soumis à aucun contrôle.
Ceux-ci devraient, il est vrai, acheter les médicaments dans
une pharmacie ; mais peu d'entre eux se conforment à la loi.
M. QuiMis {Dublin].- Lu science vétérinaire se développe
tous les jours et devient une science exacte, comme l'est
la médecine humaine. Pourquoi cotilinuerait-on à faire une
distinction entre les deux ?
M. Pan {Paris]. — Je crois devoir in.sister sur le dévelop-
pement scicnlili(|ue de la médecine vétérinaire. Aujourd'hui
que celle-ci est dovenuo une science vérilable ; il devient
diQîcile à un seul homme de posséder complètement celte
science et d'avoir en mi^me temps toutes les connaissances
exigées du pharmacien.
M. u Président. — Massieurs, puisque personne ne désire
plus prendre la parole sur le remarquable rapport de
M Berquier, je vais vous donner lecture des conclusions ainsi
conçues :
c Considérant que la médecitie vétérinaire prend une importance
d'autant plus grande qu'il est reconnu aujourd'hui que la plupart des
maladies infectieuses sont transmissibles de ranimai à l'homme ; d
I Comidératti que dans ces conditioTis, les soins à donner à la santé
des animaux domestiques ne peuvent être considérés comme ne
répondant qu'à des intérêts privés, mais bien à un intérêt public de
premier ordre, et qu'il importe de sauvegarder, par une réglementa'
tion convetuible, des diverses branches de l'art de guérir; v
« Considérant, en ce qui concerne spécialement l'exercice de la
pharmacie : que, dans tous les pays, l'eaercice de la pharmacie est
réglé par des lois dont le but est d'assurer la bonne qualité des médi-
caments; que cette bonne qualité des me:iicaments n'est pas moins né-
cessaire lorsqu'il s'agit du traitement des animaux que lorsqu'il s'agit
du traitement de l'homme.
> Quê, d'autre part, les mtàiicoments employés, pour U traitement
U.
D,B,t,zed.yGOO^IC
764 itÀncn di sictuk
det animaux, ne diffèrent des médicaments employés pour le traite-
mmt de l'homme, ni par la nature des agents thérapeutiques qui la
composent, ni par les procédés employés pour transformer ou combi-
ner cet agents. ■
« Que, dès lors, il n'y a aucune raison de les séparer dans la régle-
mentation. »
« Qu'ilya, aucontraire, tout avantage à entourer Ut médtcamesUs
vétérinaires des garanties reconnues aécessairet, loriqu'U t'agit des
médicaments dettinét à l'homme. »
« Émet le v<eu :
> Que, dans tout les pays, la réglementation concernant l'exercice
de la pharmacie soit appliqua, tout aussi bien aux médicaments
vétérinaires qu'aux médicaments destinés à l'homme. *
t Et que, pour faciliter ceLte application, les formulaires officiels
conlienneot un chapitre uù seront réunies les formules plus spécia-
lement vétérinaires, s
Je mel3 aux voix ces cooclusions. ~~ Elles sont adoptées à
runaaimité.
La seconde question à l'ordre du jour est celle qui doqs a
élâ présentée par la Société de pharmacie d'Athènes, c De
toutes les lois actuellement existanteB sur l'exercice de Ut
pharmacie, quelle serait la meilleure aupoint de vue de Ttn-
térét général f
» Ne aerait-il pas de la plus grande utilité, pour l'huma-
nité toute entière, qu'une loi internationale réglât l'exeràce
de la pharmacie9
B Étant admis le vote affirmatif du Congrès sur cette
deuxième question et l'utilité de cette loi internationale étani
consacrée en principe, il y amait lieu de nommer une com-
mtssioft internationale chargée d'élaborer le projet de la dite
loi et delà soumittred la sanction du Congrès suivant, qui
devrait en fixer la teneur définitive et l'envoyer sous forme
de voeu aux gouvernements de tous lespays.
M. Bratimos, délégué de la Société de pharmacie d'Atbènea,
D,B,t,zed.yGOO^IC
QUESTIONS FROFESSIONHELLES 765
m'a prévenu qu'il ne pourra asHsier à la séance ds ce malin,
nouA remet Irons donc à une réunion ultérieure la question
qui nous eM soumise par nos rollèj^ues d'Alliènes. (Adopté.)
Mous passerons au troisième otijet à l'ordre du jour : « Sur
la nécessité d'une pharmacopée internationale au point de
vue de la profession médicale. » Rapport de M. le D' Quia-
laa, de Dublin.
La parole est à l'Iionorable rapporteur.
M. QuiKUN {Dublin) donne lecture de son rapport (voir
comple-rendu, pa^e 717). Il fait ressortir les avantages de
l'adoption d'une phainiaiopce inlernalionale au point de vue
delà lliérapeuiique expérimentale et ciie les diverjjencesde
composition et d'aciiun de diverti inédiraments très employés,
tels que le laudanum, elc ; ces diveigences ont pour effet de
rendre très perplexe le médecin qui suit le mouvement scien-
tiii(|ue deson leinps.iliiesauraitappliqiier les Torniulespréco-
nisées en pays étranj^ers, parce qu il n'est pas certain de l'ac-
livilé des médicaments qu'il prescrirait.
M. Behkocco (Turin). — Je parlage complèlement l'opinion
de M. Quintan et je Tais des vœttx en laveur de l'adoption,
par le tlungràs, d'une ptiannacopée inlernalionale. L'utilité et
même la néce-ssitt* d'un codex univers?! se présentent claire-
mentà l'e-^prUde lou.i.Jen'in-.isleraidonc pas, je me bornerai
à voHS rappeler que. souvent, une grande différence existe
actuellement enlie l'activité du mémo médicament, suivant
qu'il a été préparc dans tel ou tel payi. Un médicament
prescrit par un méde^'in allomand et fourni en France peut,
dans cerlains ras, piésenter des<IaMgers, parce que la puis-
sance physiologique du médicament français sera plus grande
que celle du luéilicaiiicnt allemand. A])i-ès l'adoption d'une
ph.i rmuci>|)ce universelle, ces dan;^js disjiaraîlront, e( toutes
les prescii; lions pourront éirc exécutées d'une manière uni-
forme dans te monde entier.
M. Capcbasd (Paris). — Je propose l'impression du rapport
et sa dijcudâiou dans ano prochaine séance.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
766 StAHCU DE BECnOlt
M.' LB Pb^idsit. — Je crois, Kfojsieitrs, que le barean ne
peut pas accepter celle proposiiion, il ne pcutgaranlir que la
publication (lu travail <le M. Quinlan pourra <Mre laite.
Comme la question de la pliari)iarûp(''e internationale doit
être examinée pu asseiiilil^e^i^nérale. J'estime que M. Quialan
fera chose utile en y représentant son Iravuil.
M. QuiKLA» (Dublin). — C'est légalement mon avis, mon-
sieur le président Je suis lieuroux de l'approliation quela
section a donnée à mes idées et je soulèverdi la motion que
j'ai faite ici, lors de la discussion relative an projet de la
commission internationale de la pharmacopée uaiverselle.
{Adopté.)
H. le PiîsiDEirr. — l.e quarto de l'ordre du jour C3t la pro-
position Taite par la Wiener- Pharmaceuten verein : c I^^Mge
pharmaceutique doit pouvoir se faire dans tous les pays. >
M. Hahs Hegeb {Vienne). — Au nom de la Wiener-Pliar-
maceuten verein, j'ai l'honneur de soumeltro, au 6* Congrès
iuternational phanuaceaiique, les propositions suivantes :
Considérant que ceux qui exercent une profession scîentiGqDs
telle que la pharmacie, devraient pouvoir pratiquer partout leur
art, en vue de se perfectionner, sans distinction de oalionaiit^ on
du lieu où ils ont foit leurs études ;
Attendu que la pharmacie étant par essence un art intemslioiul,
on ne peut, sans nuire à son développement et à ses progrès not-
mauz, lui tracer d'autres limites que celles du monde civilisé;
Attendu qu'il est démontré que, si, dans cerlains pays, il ya
surabondance de pharmaciens, dans d'autres, l'insufTisance de leur
nombre se fait vivement sentir; que, do plus, Ih même où In pro-
portion est normale dans les conditions liahittielles, cerLariiescir-
constances, telles que la guerre pendant Liquetle te pharmacien dut
concourir A la défense de sa patrie comme tous les autres ctloyem,
peuvent modifier cette siluation l'avorable ;
Attendu que, dans cerlains pays, Tadmlssion des étrangers ani
examens d'auxiliaires a é:.é défendue ;
Se t>asanl sur les considérations qui précèdent et après un eu-
men approfondi dd !a quesiion, l'Association des pharmaciens vien-
nois exprime l'avis que la faculté do laisser aux candidats-pbarma-
D,B,t,zed.yGOO^IC
ciens la latitude de faire leur sla;;e en quelque lieu que re soit,
serait hautement désirable dans l'intérêt du progrès normal de la
proFession pharmaceutique, la Wiener-Pbarmaceuten vereio pro-
pose :
4" Que les élèves en pharmacie soient autorisés à Taire leur stage
dans les ofHcinesdu monde entier;
%" Que le stage des élèves-pharmaciens étrangers puisse se faire
sous condition :
A . De passer un examen sur la langue et sur la pharmacopée du
pays où ils voudraient pratiquer ot, le cas échéant, sur les tarifs
obli}iatoires;
B. De prouverpar des certificats ou dipIAmes, au besoin en copies
ou traductions légalisées, sa qualité d'auxiliaire.
Vienne, 8 juin 1885.
Le Secrétaire, P- le Présidmt,
A.Bbestotski. Georgib KLm.
Je délire, Messieurs, ajouter quelques mots au sujet de
celte proposition, qui me semble assez imporlanle pour nous
y arrôler quelques tnsinnts, Les inolifs qui ont guidé la So-
ciélé qui soumet relie motion it voire appréciation, sont in-
spirée par l'amour de notre art et le di^^ir de permettre à ses
adeptes de s'y perfeclionner au plus haul àey.rà possible.
L'art pharmareulique est, rnmnie l'url thérapoutique, uni-
versel et internai innal, c'est un ln%or pn'cieux acquis
par les elTortâ et les travaux d'un gnmd nombre de savants
pendant plusieurs siècles, qui l'ont di-bairassé peu à peu des
inepties dont elle émaillait et qui étaient le résultat de la
superstilion d'une foi par trop naïve. Jadis, la pharmacie,
dans son sentiment très développé pour le mystérieux, de-
mandait des remèdes aux choses les plus extravagantes;
mais depuis, elle est devenue, grâce au concours de la chi-
mie, un aide puissant à la médecine, et, quoi qu'on en dîsp,
indispensable au monde civilisé,
L'hUipire nous démontre que la manière de vivre et les
D,B,t,zed.yGOO^IC
768 stARces de secrioit
mœiirE des peuples différaient essoniicllement dans les temps
passés, de même les malailies et les remèdes élaieot iliDë-
renls. Aujourd'hui, les mœurs lendent à s'unifier, gi-àceaas
relations inlernalionales. La civilisation a Tait de^ progrès
incessants, elle tinil les peuples unirorménient sous son scep-
tre proiecleiir et elle efface {'eu à peu les rudesses et les ioé-
galilés les plus saillanies; malgi'étoul cela, l'art de guérir el
surtout celui de préparei' dos remèdes offi-ent toujourà des
difTérences remarquables dans les différents pays.
Ces différences ne soni pas énormes, i( est viai ; mais elles
exislenl toujours, de même qu'elles exis'ent pour tout autre
art ou métier. Ces différences sont l'expression la plus vraie
de l'individualité des peuples et. comme telles, elles ne dis-
paraîtront probablement jamais complètement. Connaître Cfô
différences, c'est approfondir son art, acquérir une exfé-
rience et un savoir, dont l'art lui-même et l'bumanité entière
tireront profit.
Voici quels sont les molirs qui ont guidé ma Société à vous
faire la proposition que j'ai en l'honneur île vous exposer.
D'abord le désir d'assurer, à no.-: jeunes conrrères qui veulent
augmenter leurs connaissances en exerçant leur art daos
différents pays, les moyens d'apincndre ces diffi-renccs dont
je parlais, et, ensuite, do fucdilcr leurs éludes et de renilre
service non seulement à eux-mêmes, mats à la pharmacie
toute entière. — On me dini, peul-élre, que les inégalités
des études pharmaceutiques, dans les différents pays, sont
trop grandes pour admettre qu'un aide-[tharmacien d'un jays
puisse pratiquer librement dans un autre pays. Mais je ré-
pondrai, à celte objection, qtie cette d.ffoience n'est |>as si
grande, ni surtout si insurmontable qu'on le croit gi'nérale-
ment, el, ensuite, que la question d'unirornitser l'onseigne-
menl pharmaceutique doit f^trc traitée pa** le Congrès et que
j'espère qu'on trouvera moyen de remédier à ces inconvé-
nients.
Je dois dire encore que, dans plusieurs pays — comme,
par exemple, dans le mien, en Autriche, — l'on s'occupe lo-
DiQitized.yGOO'^IC
QranMW raonssKRiiRius 769
toellement d'ane réforme des études pharmaceutiques; eh
bien, je crois qu'où pourrait facileiueol se uieltre d'accord
sor celte queslion.
Je crois que les argtiments que je viens d'émelire vous
donneronl une preuve de l'irlilitt^, on penl niériie dire de la
nécessité de.-i mesures pro[)os(^es [mr ma Sw^iéle et je me
borne à vous prier. Messieurs, de |>rendro sa proposition eo
sérieuse considération el d'y donner une suite conforme à
DOS aspirarions,
M. Bmhocco {Turin). ~ Je demande l'impression el la dis-
tribution de cette pro[>osition. On pourrait l'ajourner.
M. Li pRÉsrDïsi. — Je ferai observer à M. Bernocco que la
proposition de la Wiener-Pliarmaceuten-veiein a été impri-
mée, elle a été adressée à tous les membres du Congrès,
comme supplément du Bulletin n* 2, que vous avez reçu ce
malin.
M. Pirrr (Paris). — Je [«nse que la proposition est trop
simple pour qu'on puisse en demander l'ajournement. La
demande de dos confrères viennois se réduit à ceci : « Le
stage peut se faire dans tous les pnys. »
M. PATROuuLAnD (Gisors). — La question est plus compli-
quée que ne le croit M. Petit. D'après moi, celle question du
^tage ne peut élre séparée de celle du programme des
études. Dans certains puys, le slage |>récède l'examen scien-
tifique, dans d'autres, il le suit; dans d'autres encore, il est
contrôlé par des épreuves |)ral:ques. Il faut donc que, ilans
la discussion, nous tenions compte de l'élément ensei-
gnement.
M. Peut {Paris). — Je n'ai pas prétendu que la question
n'était pas imporlanle, au contraire, j'ai dit que la proposi-
tion présentait un très grand intérêt pour nos futurs collè-
gues; mais qu'elle est compréhensible pour tous, et que tous
nous pouvons en saisir ininiédiaicmont la portée. J'ai com-
battu l'ajournemeni. Je demande qu'on passe à la discussion
de la proposilioD de nos confrères de Vienne.
D,B,t,zed.yGOOglC
770 stiticïs DK sccnoK
M. lePbbsidikt. — Je consulte l'assemblée bdf l'ajoirBe-
ment. — A une Toile majorité, on décide de pass^ à li
discussioa.
M Petit (Paris). — J'appuie la proposiiron de nos col-
lègnes de Vienne. Je la iroux'e juste ei éi|oitaIile. Plusienn
pays onl inslilué un examen de sfage [tar des é[)reuves Ihéft-
riques et pralique.s; on conslale .si iu jeu e homme a les con-
naissances nécessaires à l'exercice de la pharmacie. Cet eu-
men est tiès utile et je souluite qu'on l'exige parloul; tats
il importe peu de savoir où le récipiendaiie a arquis ses con-
naissances, dans son pays on à l'élrangcr. La seule chose
qu'on puisse exiger, c'est qu'il donne des preuves de capa-
cité. Je pense, touleroi.S', que l'un [louirait y ajouter c^le
coodilion, c'est que l'élève ni! rempli, au iiioinent oii il com-
mence le slage à l'élranger, le:« presn-iplions que son pays
lui in)|>ose pour le faire chez lui. Si chaque élève se con-
forme aux usages de son pays, je ne vois que des avaala^
dans l'adoption de cette proposition.
M. Pairouulaud ((?/sors). — Je désire qu'on examine 11
question en discu.ssion, conjointement avec ma pro|)osilion :
« Le slage phannaceuUque au point de vus administi-atil et
au point de vue aocial. » Les deux questions peuvent flre
discutées avantageusement en même temps. (Adhésion.)
M. Petit (Paris). — Il serait inlcressant de .«avoir quelles
sont les conditions que le stagiaire doit remplir dans le» dif-
férents pays. J'exprimerai le désir de voir nos coliques
étrangers nous donner quelques renseignements sur ce qoe
l'on entend par stage dans leurs pays respectirs.
Si on pouvait arriver à unifier partout les conditions re-
quises pour le slage, on arriverait facilement à l'unité des
examens.
. M. GoDBFFROY {Vie/ine}. — Depuis plusieurs anni^, on ne
peut occuper comme aides-pharmaciens, en Autriche, que
des jeunes gens ayani, au préalable, fait onze annéesclas-
siques. Nous demandons que les aides qui ont terminé leors
D,B,t,zed.yGOO^Ie
étude!! puissent pratiquer dans tous les pays, après avoir
subi un exaineD âui- la pharinacopée de co pays.
M. pBTri {Paris). — Qu'enlend-oo par aide?
M PAnomiunti (Gisors). — En Allemagne, l'aide (gehûïfe)
ou l'aiisiâiuni-itliarniai-ien doit ^ soumettre à troîd épreuves.
Le lilre n exi^le [ws en Franre.
Dans Dolie [lays, de in^me (pren Belgique, l'aide est une
personne qui n'a donné aucune garantie de capacité, dont on
n'exige aucun degré d'inâtruclion, qu'on Inlère dans nonibi'e
de pliarntaries, mais dont tous les aclessont couverts par la
responsabilité du pliaripucieii titulaire. Tout aide allemand
peut se meure en pharmacie en France, il n'en eU pas de
mt^me pour Icit aided Trancais en Allemagne. Ceux-ci doivent,
s'ils veulent y être considéré;) comme gehûlfe, se conrormer
aox preâcri[>lions de la loi germanique.
Je demande qu'on intlique, d'une façon claire et nette, ce
qu'on eniend parle mol aide.
M. Bnaocco [Turin). — En Italie, les élèves passent les
examens universitaires et font ensuite trois années de stage.
Je propose que le stage puisse se faire dans tous les pays oU
il existe une école de pharmacie régulière.
M. Rrittheb {Galatz). — Ne confondons pas des questions
bien distinctes : le stage avec J'exercice de la pharmacie. Je
suis grand partisan de l'uniformité des éludes dans les difië-
renls pays et j'eàiime que l'on devrait exiger, pour les aspi-
rants-pharmaciens, une instruction première, égale à celle
que l'on impose aux étudiante en médecine.
M. GoDEFFKOT {Vienne). — Un enseignement uniforme ponr
tous les pays est un dédir qui me semble être partagé par
nous tous. Si cet enseignement existait, il aurait pour consé-
quences de permettre à tout pharmacien qui aurait passé ses
examens et qui aurait, par conséquent, le droit de pratiquer
dans son pays, de s'établir dans un pays étranger.
M. LB PiifeiwKT. — Il est de l'intérêt de tous d'écarter toute
équivoque. Je prie les dilTéreols orateurs de vouloir bien
D,B,t,zed.yGOOg[e
déterminer ce que chacun d'eux entend par « aide-pkani»-
cien, » par « pharmacien, » par « pratiquer lapharmacit.t
Les membres aiiachent à ce mot un seas difTérenl, suivaoi te
pays au(|uel ils ap|)arlicnnent.
Ainsi, en Bel^iijtie, tout' élève qui a passé ses examens,
qui 3 fini son stage peut s oiublir dans n'importe quel endroit
du pays et y pralii[uer la pliarmucie; <lans d'autres conirpes,
en Altemaijne, en AulricliP, oii la pliarmarie est limitée, le
jeune pharmacien qui a leiniini^ »es ctuiles et son sla^e peol
pratiquer la pharmacie ; mai^ il ne peut s'établir, il lauldonc
bien préciser les mots, car il est pnsilifqae, si l'on permet-
tait dans un pays ce que l'on dérend dans un autre, cela don-
nerait naissance à <\e^ inconvénients trè.^ graves.
M. Pmi (Parts). — Ne confondons pas deux qoeslions
qui doivent rester complôtument distinctes : celle du stage ei
celle des aides en pharmacie. Le »iage ne (icul être le même
pai'lcut que pour autant que les éludes soient les marnes.
lime semble que nous rerions mieux de ne discuter celle
question que lorsque nous aurons admis que les éludes doi-
vent éti-e identiques dans tous les pays.
31. ScnviTT {Lille). — Je crois que, pour donner satisbc-
lion à la demande de nos confrères EulrichJens, nous poD-
vons émellre le vœu suivant : « Tout pharmacien légalisent
reçu pourra exercer, comme aide-pharmacien, dans to"*
les pays, à la condition de passer un examen sur la langut
et la pharmacopife de ce pays. »
M. Van Pelt {Anvers}. — En Belgique, le pharmacien est
libre de prendre pour tide toute personne qui lui convient,
quelle que soit sa nalionalilé. L'aide travaille sous la respon-
sabilité du |>harinacien. Il appartient à ce dernier seul de
juger si les garanties que lui oiïre son employé sont suffi-
santes, pour lui permettre d'accepter la responsabilité des
actes qu'il pose dans l'ofTcine. En d'autres termes, la société
n'exige aucune garantie légale de l'aide. Je propose doncde
voler la pioposition suivante : «: Les pharmaciens peuvent
prendre à leur service des aides de n'importe çueUe nattowt-
D,B,t,zed.yGOOg[e
QtnuTKXts nonsaioininxn 773
lité. Par aidey on entend un employé diplômé ou non, qui
ne peut dispenser que sous la direction et la responsabilité
dupharmacien titulaire. »
M. LB Président. — Je mets aux voix la proposition sui-
vante :
« Il est facultatif, aux pharmaciens établis, de prendre
à leur service des aides de toutes nationalités ; par aide, on
entend celui gui, diplômé ou non, dispense sous la direction
et la responsabilité du pharmacien. »
— Celle proposition est adoptée à ruDanimilémoinsquatre
voix.
M. Petit [Paris). — Je désire revenir sur la question du
stage.
Dans rei'tains pays, on Tnit le stage avant de passer l'exa-
men de pharmaciei). On Tait ainsi, en Kranre, trois années de
slajje. Il n'en est pas de même partoul; rar, si je ne me
trompe, les i-liarmaciens de Vipone demandent que le stage
puisse se faire dans tous les pays, api'ès que l'élève aura
passé l'examen universitaire de pharmacien. Que l'exainen
précède ou suive le slajte, cela est de peu d'importance; il
faut que te Ma^'C soil vulalile dans quelque endroit qu'on le
fosse. Un Français poiirniit ainsi faire son stage en partie en
Anjjletcrre, en | arlic en Allemagne, en partie en Bussie,etc.;
Diais il passerait toujours l'oxanien de validation en France.
Je deinanilc donc que les années de staf^e conipienl quand
on le lai), soil à l'éliaiigcr, soit dans son propre pays.
M. Bekkocco {Tarin). — Je propose l'oidre du jour que
voici : (t Le stage pharmaceutique peut être fait dans tout
pays où, il existe une école de pharmacie régulière. »
M. GonzftMx (Vienne). — Lorsqu'un élève en pharmacie
autrichien désiie faire son stage à Paris, il demande l'aulori-
ealionau minislèio, el celui-ci ne la refase jamais.
- M. CBArTUiE{Lyon). — Ce n'est là qu'une permission -qui
peut être refusc'e d'un jonr à l'autre. Ce qui n'est que facul-
-talif devrait être 1^1.
D,B,t,zed.yGOOg[e
ni MUM» h «tUM
M. Hvavtj (CiermonifFerrand). — Aux BI^Is-Ums (qnel-
qaes villes exœpiée^), l'exercice (le la pharimicie est libre.
Comment rera-l-on pour coDsialer le sl«t{e dans ce paya?
M. PiTiT {Paris]. — £n exigeant de l'élève uoeépreanet
en disant que le slage doit èlre Tait « chez un {ibarimcia
Ic^galemenl reçu » ou « cliez un [iliuiiiiacieD muni d'an di-
plûme; » nouâ rions au-devanl de loule objection. i*ai l'boii-
oeur de déposer l'ordre du jour suivant : c Lestage Ugd
exigé des élèves en pharmacie sera valable dans tous lu
pays, après constatation que ce stage a été fait chez un
pharmacien légalement reçu. >
M. LE PiÉsiDBNT. — Je mets aux voix retordre do joor. -
n est adopté à l'unanimilé moins six voix.
Vu l'absence de M. Opwijrda, de Nioiègue. rapportear, je
propose l'ajournement de la discussion sur « laposHiarida
aides-pharmaciens. (Adopte).
Nous passons à l'examen de la 7* question : t Soà^
d'assurances entre les pharmaciens d'un même pays, wnfn
les risquas de responsabilité civile, en cas d'accident provt-
nant d'une erreur. »
Je donne la parole au rapporteur, M. Bertault, pbanni-
cien à Laroclie s/Yon.
M. Bertauit (/.arocfie s/yon). — Depuis quelques annite,
on a vu se former des soci(^t<^â d'assurances entre pharma-
ciens d'un même pays, contre les ri^(|ups de responsabililé
civile, en cas d'accideni provenaiil d'une erreur. CessociilÉs
sont appelées à rendre de grands services. 11 existe des com-
pagnies qui assurent contre les méinas risques ; mai;*, en m
de sinistre, la compagnie dierclie toujours à diminuer Pio-
demnité à payer.
Cela n'arriverait pas, si la w)ci(^té s« comTKWBtt Dniqg^
-nentde pbarmaciens; car tous voudraient venir en aideiM
confrère malheureux.
Un autre avantage serait celui de voir Iraitof oes qoK-
tions au sein du corps pharmaceutique j le public ne s'enaè-
lerait pas et le malheur ne serait pas éhniUé ooaiae tnJDa^
D,B,t,zed.yGOO^IC
QUBmcRis PTOrassioimun T75
d'bui. Voilà les moUTa qui m'ont engagé à demander que le
Congrès émelle un vœu en favpur de la rn^alion, dans tous
les pays, d une société ccnirale nouvelles d'ussurances.
M. Petit [Paris]. — 1^ quediion n'a rien d'îniernational.
Nous avons laissé à chaque j>ayâ la libellé de la résoudre,
suivant ses préférences. L'existence de ces sociétés est cer-
tainement uiile. Toul ce que nous pouvons faire, c'est d'eo
recommander la création.
M. LB PaéstDBNT. — Je mets aux voix la proposition sui-
vante : « La section exprime le vœu de voir se consHtuer,
entre les pharmaciems d'un mfime pays, une société d'assu-
rances contre les risques de responsabilité civile, en cas d'oc-
ddent provenant d'une erreur, s
-^ La proposition est adoptée â runanimilé.
La séance est levée à onze heures trois quarts.
Le teerétaire, Le prMdeiU,
E. VANDEN PCTTE. h. VERHA9SEL.
Séaaee du 3 tepiembre 1885.
La séance est ouverte à 9 heures ei demie, sous la prési-
dence de M. Verhassel.
M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la
séance du \ " sefiteiubre ; la rédaclion en est approuvée.
M. LE Présidekt. — La premiète question à l'ordre du jour
est celle de t la position des aides pharmaciens. »
C'est à la demande de M. Opwijrda, de Nimègue, qu'elle
a été inscrite au programme du Ojif^rèi^.
M. OrwiJiiDA fiVimAj7He). — .Mon-^ieur le président, il me
serait assez diflicilede bien m'expliqueren français; quoique
je comprenne cette langue, je n'ai pas l'habitude de la ma-
D,B,t,zed.yGOOg[e
776 atiHCES sk eECnoii
DÎer, aussi Je tous detnnndcrai s'il csl permis de me scnrir
d*un autre iilidme, dti m'erluDdiiis, ma l)in;^ue oi(ilernel!e.
M. u PiBsiBBST. — Le lèijk'iiicni iirôvoil la réponse à faire
à la demande de aotre liononiblu collè..{iie, danâ :>un urli-
cle 10; il eil ainsi conçu : « liicn que la langue rraiiçaîse
> soit celle dans la(|uelle serant conduites les séances, les
» oraleurâ auioiit lu tibetUi du choix de lu langue pour leurs
» discours ou comuiunii-aiions. Dans ce cas, les membres
» qui ne se seront pas cx[)riiiiés en Trançais i-emetironi la
» Iraduclion inléj^riilo ou résumée de leurs disi-oui-s aux
» secrétaires des sC'anceset. autant que (lossiblc, le sens de
» leurs paroles sera traduit immédiulcmcnt et somuairp-
> ment par l'un des meinbteâ de la rt'union. >
En vertu de cet article, M. Opwijrda peut Taire usage de
la langue néerlandai:ie, comme M>l. les Allemands, Autri-
chiens, etc., peuvent s'expliquer dans leurs langues mater-
nelles, des mesures ont été prises |K>ur traduire leurs pen-
sées. Je me réserve de vous traduire moi-même le discours
de M. Opwijrda.
M. OiwuHB* {Nirnègue). (Traduction.)— Les pharmaciens,
comme les médecins, ont une vie d'abnégation et de travail.
Les uns comme les antres doivent être, à tout instant, à la
dis|K)sition du public ; car les niuludes doivent pouvoir se
procurer des médicaoïciils, la nuit comme le jour, pendant
les jours de fôte comme pondant les jours ouvmbles. Le
pharmacien peut, louterois, charger une autre peisonne d'une
partie de ses occu]'alions, par exempte, de la préfai-aiion et
de la délivrance de certains inédicamcnlâ galéniques. Ce
remplaçant est dési};n6, dans certains (lays, sous le nom
d'aide-j'harmacien; dans d'autres, des jeunes gens faisant
leur stage légal servent aiiis-i d'aiiles; mais coux-ci lesleol
généralement peu de temps dans la mt^me [ilianiia<-ie. ce qui
ne peut que nuire à la [irospcrilé de cellc-'-i Dans les Pays-
Bas, il existe une classe de [>er^^)nnes qui cxen-ent la (iro-
fession d'aide-pliarmacicn. Ce sont g/'oOralemciit des Jeunes
gens peu forluDés, d'une instructiou jieu développée, tuaisqai
D,B,t,zed.yGOO^IC
QUEsnons riOFessio»nELi.Es 777
doivent cependant stibir un examen ayant pour objel la pré-
paratioa des niédiraiiicnls c-t loiit le qui s'y >'a[)porle. La pos^i-
tion des aide^-pliarmacicns ei-l 1res précaire el je suis d'avis
qu'elle doit éircaiiiûlioi'i^e, si l'on veut que ceux-ci rendent
tous les services qu'on devrait atlendie d'eux.
Il raudiail qu'ils fussent mieux payés; qu'ils fussent tou-
jours à l'abri de la misère; qu'ils pussent soigner poi.r lear
vieillesse : j'esliuie que l'inslilulion d'une caisse de secours
serait tràt utile |)0iir eux. On pourrait alors exiger des aides
un examen )ilus diflîcilH; ce qui peinicUrait aux pliarniaciens
de compter coni|iloleiiient sur eux, et de leur abandonner
toute la besogne courante. Le pliarniacien aurait plus de
temps à consacrer à l'examen des uiédicaments et aux tra-
vaux scienti tiques.
M. u PiBsiDEKT. — Je ferai remarquer que celte question
n'a pas le caradèie inlernalional ; il faut laisser chaque paya
la résoudre t>uivanl ses préfci-ences.
M. IpARUGriRRE {Guadalajaia}. — On ne peut pas mettre
le pharmacien dans l'obligaiion de prendre des aides ayant
fait des éludes. Rien n'empéclie la création du grade < d'aide
en pharmacie; » mais il faut laisser au pharmacien la liberté
de prendre à son service un aide diplôuié ou non dî-
pldmé.
M. CoDEmioT {Vienne). — Je propose de renvoyer la dis-
cussion de cette question après celle de l'enseignement phar-
maceutique.
M. Hans Heqzk {Vienne). — Lorsque la question de l'ïn-
struclion à exiger des aides sera ré.-olue, on pourra rendre
ceux-ci responsables des erreurs commises par eux.
M. PATaouiLLARD {Gtsoys). — En France, le pharmacien est
toujours responsable de loui ce qui se passe dans son oQî-
cine; l'élève nu l'est jamais.
M. Opwijrda (Niinf^gue). — Il n'esl pas question ici des
personnes qui se deslincnl h la profession de phaiinacien;
mais seulement de celles dont la profession consiste à être
aide-pharmacien. On peut pas rendre un aide responsable
D,B,t,zed.yGOO^Ie
778 «tAIlCU Dl ucnoH
des accidents provenant de l'impureté des mt'dicanients;
mais bien de ceux qui ont pour cause une erreur commise par
lui dans la diapeD:>alion.
M. Cailbs liordeaua.^. — Il serai) utile de poser ainsi fa
question : i Y a-t>-U lieu de crfer dei aides- pharmaciens
re$pOH$ai)ks? > J'y répoods d'une façon afîinuative, pour
autant que l'on exige que les aides ne pui^îscnl exercer la
pharmacie sans uo examen pn'-alal.le.
En effet, le pliaruiarien a t;(^n(''ralement peu de loisirs; il
lui est rarement permis de s'abdenicr de chez lui. Il n'est pas
jusU) qu'une erreur commise par un ai<le, [x'ndant une des
rares distractions que le pliarnmcicii peut prendre, entraîne,
pour celui-ci, tes peires les plus 8i!'\ôro.s. la porte de sa pro-
fession et souvent la ruine. Il faut r|uc nous ayons des aides
responsablei de leurs actes. J'ajoute que ceilc rcâponsabitilé
ne doit {«s ôtre trop giandc; car. alors, li; pliarmacicn alian-
donnerait trop aisément les devoirs qui lui inc(\nil«nl, il Taut
surtout qu'il ne soit pas rcs[)onsalile au point de vue pénal.
M. OrwtjHDA (Nimègue). — Je propose à la section d'émel-
Ire le vœu suivant : t La première aectioii émet le voeu que
Us aides soient peraonncUement resjionseUjles dans la dispen-
taHon des médicaments. Il y aura à décider quelles serut
les connaissances exigées pour obtenir le diplôme.
M. Li PaistDuiT. — Je mets aux voix cette proposition. —
Elle est adoptée. — Messieurs, la deuxième section s'oo-
cupe, en ce moment, de la quei^iion des spécialités phan&a-
ceutiques. Celte question est très impoitante, et notre ordre
du jour est épui.-<é; nous pourrion.s nous livrer à d'autres
travaux, mais je pense aller au-devant de vos désirs, en clô-
turant nos discussions de ce jour. J'engage donc tons les
membres de la première seL-lioo à se rendre dans la deuxième
section.
La séance est levée à dix heures et un quart.
Lesecrétaire, Lepré^ieiit,
£. VAM)EN PUTT&- S- VEBaASSEL
D,B,t,zed.yGOO^IC
QUESTIONS PROFESBIDKHILLKS
Séance du i s^tembre i 885,
La séance est ouverte à neuf heares et qd quart, sous la
présidence de M. Petit .
M. le secrétaire doaoe lecture du procès-verbal de la
séaDce du 2 septembre. La rédaction eu est approuvée.
M. LB PsésiDENT. — L'ofdre du jour appelle la discussion
dn rapport de M. Bralimos : « Etat comparatif des prin-
cipes des lois actuelles sur l'exercice de la pharmacie, suivi
de quelques considérations sur la nécessité d'une loi inter-
nationale réglant cet exercice. » Ce rapport est le dévelop-
pement de la seconde proposition de notre ordre du jour,
faite au nom de la Société des pharmaciens d'Athènes.
M. BiATiHOs (Athènes). — La Société de pharmacie
d'Athènes s'est occupée de l'étude comparative des lois
réglant l'exercice de la pharmacie. Ces lois peuvent être
classées en deux catégories : la première laisse l'exercice de
la pharmacie libre, sous la garantie du diplôme; la seconde
règle le nombre des pharmaciens d'après la population. Nous
avons été amenés à conclure, après une étude approfondie de
la question, que la seconde catégorie de lois est à la fois fa-
vorable au pharmacien et à la santé des populations; tandis
que la première ne sauvegarde les intérêts ni de l'un, ni de
l'autre. Mais obtenir l'unité de la législation pharmaceutique
n'est pas la besogne d'un jour; nous entendons aujourd'hui
poser un premier pas, et c'est pourquoi nous demandons que
la section se prononce sur la question suivante : « Est-il
avantageux et utile pour l'humanité toute entière qu'une loi
internationale réglât l'exercice de la pharmacie. 9
Cette idée une fois admise, et l'utilité de cette loi recon-
nue, notre société propose que le Congrès nomme une com-
mission iniernationale, chargée d'élaborer le projet de la
dite loi. Ce projet serait examiné et discuté dans le prochain
congrès et lorsqu'il aurait été accepté et qu'on en aurait fixé
la teneur définitive, il serait transmis, sous forme de vœu,
-aux gouvernements de tous les pays.
M.
D,B,t,zed.yGOOg[e
780 stÀ5CES DE SEcnon
Je me permettrai d'ajouter quelques considérations en
faveur de la limitatioa du nombre des phar.nacies. il est
évident que lorsque des pharmaciens se trouvent sons l'em*
pire de la nécessité, lorsque la misère ou la gène étreiat leurs
familles, que ceux-ci peuvent devenir coupables à la première
occasion, qu'ils peuvent ne pas dispenser des médicameols
cbers, les remplacer par des substances de moindre qualité,
de même par des matières inertes, ces fraudes sont d'aotaol
plus à craindre que leur constatation est souvent difficile à
faire. En pharmacie, il ne devrait jamais être questioo de
liberté commerciale ou de libre concurreoce, car œlles-à
n'ont d'autres résultats que de nuire à la santé des popala-
tioDS. La concurrence appliquée au débit des médicameutsne
peut ni améliorer leur qualité, ni augmenter ta consomoia-
lion ; le médicament ne doit pas être d'une qualité inférienre,
il doit en tous temps être délivré avec les propriétés que loi
assigne le codex, sans cela la thérapeutique ne peut se baser
sur son usage. La concurrence en pharmacie est un fléau, elle
amène le charlatanisme et toutes ses conséquences.
Je conclus en disant qu'au point de vue des intérêts de la
société, du progrès et de la science, il y a (ieu de limiter le
nombre des officines.
H. LB ^ci^Aiu. — j'ai à vous communiquer, Messiears,
quelques considérations qui nous ont été transmises par
M. Dumont, pharmacien à Boussu. J'ex.trais de sa lettre le
passage suivant : i Le vœu formulé par M. Bratimos, d'Athè-
nes, relatif à la limitation du nombre des officines, est celui
de tous les pharmaciens, il sauvegarde les intérêts de la
société et relève la considération due à notre profession.
» Il est évident que les lois qui limitent le nombre des
pharmacies au prorata de la population sont les meilleures et
qu'il n'y a que ce moyen qui puisse mettre certains phar-
maciens à l'abri du besoin et des privations. »
» La limitation existe pour les notaires qui ne s'occupent
que des intérêts matériels de la société, elle devrait à for-
tiori, exister pour les pharmaciens, qui gèrent une fortune
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDESTIONS PaOFESSlOKNILLSS 784
bien plus précieuse : la saolé qui seule nous permet de
jouir des avantages que l'argent procure. »
Le Congrès a également reçu un mémoire de la Société
italienne. « Associazone Tarmaceutica lombarda, in Milano, »
sur la limitation des officines. (Voir annexe XI.)
M. Defaiu (Bruxelles). — La limilatioQ des officines aa
point de vue des intérêts des pharmaciens, serait désirable;
mais nous avons autre chose à voir que l'intérêt profession-
nel; dans un congrès, comme le ndlre, nous ne pouvons pas
nous renfermer dans des limites aussi restreintes; nous devons
envisager l'mtérét public, et en tenir compte.
Voyons ce qui se passe dans les contrées où les pharma-
cies sont limitées. Nous y voyons que les pharmacies sont,
en général, dans un état très prospère; mais cela n'est pas
compatible avec les opinions qui prévalent dans les différenls
pays. Si vous proposiez aux Chambres belges de limiter le
nombre des pharmaciens, jamais vous n'obtiendriez leur
assentiment, parce que nous sommes dans un courant de
libertés. Si je voulais vous dire toute ma pensée, je vous
déclareraisque suivant moi, d'ici à peu d'années, nous auroDS'
la liberté des professions libérales; nous y courons directe-
ment et peut-éire plus vile que nous ne le pensons. Dans
mon opinion, les diplômes spéciaux de pharmaciens et de
médecins seront supprimés en Belgique avant peu de temps.
Telle est ma manière de voir.
Je pense donc que, tout en émettant le vœu que le nombre
des pharmaciens soit limité, nous ne pouvons pas le proposer
aux différentes nationalités qui sont représentées dans cette
assemblée. Remarquez du reste que certains pays, où la
limitation existe, demandent qu'elle disparaisse.
Des voii : Non, non !
M. Klobb {Nancy). — Nous avons deux questions à exa-
miner, celle concernant les études pharmaceutiques et celle
ayant pour objet la limitation du nombre des officines. 11
serait utile de séparer ces deux questions.
M. LE PsisiDBNT. — Ces deux questions ont de grands rap-
D,B,t,zed.yGOOg[e
788 stiHCES n stcrtoH
ports ealre elles. Je crois que nous arriverions à un meillear
résultat en les discutant en même temps.
M. Seutis {Bruxelles). — Permettez-moi, Messieurs, de
vous faire pari de quelques idées que j'espérais pouvoir pré-
senter en assemblée générale; elles se rapportent à deux
sujets différents. La première question que je désire exami-
ner a pour objet la limitation des pharmacies. Cette question
a été appréciée par l'éminent professeur M. Depaire. Celui-
ci croit la limitation impossible en Belgique et dans d'aalres
pays; comme je ne partage pas sa manière de voir, je désire
lui présenter quelques objections.
Le second objet dont je désire vous entretenir est relatif
aux connaissances que doit posséder le jeune homme qoi
veut entrer à l'université pour y commencer les éiaàts
pharmaceutiques.
Le 27 septembre 1 835, comme l'a dit M. De Nobele dans
son rapport sur l'enseignement pharmaceutique, on promul-
gua, en Belgique, une loi sur l'enseignement supérieur.
La pharmacie, toujours reléguée au dernier plan, y fol
oubliée; et ce ne fut que 14 ans après, en 1849, qu'oo
enleva aux commissions médicales leur droit d'examen, en ce
qui concerne notre profession, pour le donner aux jurys uni-
versitaires. Pour être admis à l'université, l'étudiant devait
avoir subi un examen préparatoire à celui de candidat en
pharmacie.
En 1861, on créa le graduât en lettres pour les jennes
gens qui se destinaient au droit et à la médecine; et on sti-
pula que les aspirants-candidats en pharmacie passeraient od
examen équivalent, mais qui, en réalité, était beaucoup moins
sérieux. Cette différence de sévérité pour les deux catégories
d'étudiants eut le résultat suivant : Les jeunes gens qui se
sentaient incapables de passer leur graduât et ceux qui
échouaient dans cet examen se lançaient, malgré eux. dans
la carrière pharmaceutique. Comme conséquence, nous
eûmes une infériorité scteniiQque manifeste ponr notre pro-
fession qui fut envahie par tous les cancres de la médeciM'
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QtmSTlOm PBOFBflSIOmiELLES 783
Cette situation fut dénoncée par les pharmaciens, jaloux de
leur art, mais le gouvernement n'y apporta aocuD remède.
L'épreuve exigée jusque-là et qui avait eu, au moins, pour
effet de dérendre la profession contre l'invasion d'hommes
complètement incapables, fut abolie. La loi de 1876 fut
promulguée; elle ouvrit toutes larges les portes de l'univer-
sité au premier venu, sans s'inquiéter si celui, qui y
pénétrait, avait reçu la préparation nécessaire pour faire des
études supérieures. Autant la loi de 1861, malgré ses imper-
fections, était-elle comparativement utile et favorable aux
professions libérales, autant celle de 1876 leur a été néfaste
et pernicieuse.
Si l'état actuel des choses devait se prolonger, nous aurions
à désespérer d'une profession qui a rendu et rend tous les
jours encore les plus grands services à l'humanité et qui
avait le droit de compter sur uno certaine protection. Voilà
notre situation en Belgique, je sais qu'elle n'est guère plus
brillante dans d'autres pays ; aussi je vous conseille de ne pas
vous abandonner à de chimériques espérances, mais de
compter sur nous-mêmes, sur nos efforts réunis. Ne cessons
de réclamer auprès de nos gouvernements le redressement
de nos griefs ; demandons-leur que la loi détermine que les
conditions d'acceptation aux universités soient les mêmes
pour les aspirants pharmaciens que pour les aspirants méde-
cins, que tout pharmacien reçoive, avec son diplôme, le titre
de docteur en pharmacie, et qu'on exige de lui toutes tes
connaissances nécessaires pour le rendre digne de porter
celui-ci. On relèvera ainsi notre profession, on formera
d'excellents pharmaciens qui marcheront sur les tnces des
savants distingués qui les ont précédés.
Quelques mots sur la limitation des pharmacies. Le nombre
des pharmaciens, dans certains pays, n'est plus, depuis long-
temp.s, en rapport avec le chiffre de la population ; il en est
résulté cette triste et déplorable concurrence qui a engendré
les plus grands abus ; abus capables de porter atteinte au
crédit et à la considération de la pharmacie.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
784 BÉAifos DE sscnoH
Une pharmacie, Messieurs, doit être bien lenne ; chaque
année, beaucoup de médicaments doivent dire renouvelés.
Cela se fera-t-ij si la clienlèle fail défaut, si la vente n'est
pas ce qu'elle doil élre? Et cette vente sera toujours insuffi-
sante aussi longtemps qu'il existera plus de pharmacies dans
une localité que n'en comporient les besoins de la population.
Celte situation déplorable se présente aujourd'hui en
Belgique, en France et dans d'autres pays. Le mal existe
partout, dans les grandes villes comoie dans les petites loca-
lités; s'il est moins apparent dans les premières, il n'en
est pas moins réel. Aucun pharmacien des graude^s villes ne
me contredira. Le seul remède à cette situation est la limita-
tion du nombre des officines.
On ne manquera pas de m'objecter, comrae l'a déjà fait
l'honorable professeur M. Uepaîre, qu'une mesure semblable
serait contraire à nos libertés. Ne croyez pas. Messieurs,
qu'un vieux combattant de 1830 vous la recommanderait, si
on pouvait, avec justice, lut taire un tel reproche. A-t-on
porté atteinte à la liberté, en limitant le nombredes notaires?
Non. Qu'a-t-on voulu, si ce n'est sauvegarder la fortune
publique? Une disposition semblable en faveur de la phar-
macie ne se justifierait-elle pas mieux encore? La santé
publique exige-t-elle moins de garanties que la fortune publi-
que? Et notez bien que le notariat n'intéresse. qu'une miDime
partie de la population, celle qui possède; la pharmacie est,
an contraire, en rapport avec la |>opulation toute entière ^
aurait, par conséquent, bien plus de droits que le notariatà la
limitation, ije système que je préconise n'est d'ailleurs pis
nne nouveauté. Il a été adopté depuis longtemps en Allema-
gne, en Autriche^ en Russie et y donne d'excellents résultats;
car, dans ces pays, où la pharmacie possède la protection a
laquelle elle a droit, toutes les officines sont tenues d'une
façon parfaite et irréprochable.
En 1 861 , j'ai publié une brochure dans laquelle j'appelais
l'attention des membres de nos Chambres législatives belges
sur l'augmentation toujours plus forte du nombre des pbar-
D,B,t,zed.yGOOg[e
Qcnnoin pioFM8ioinmti.u 785
maciens. La silaation, déjà mnuvaise à cette époque, s'est
empirée sartout depuis le vote de la loi de 1876.
En 1861, je demandais « qu'aocun pharmacien ne pnisse
s'établir qa'après aulorisalion de la Députallon permanente;
celle-ci prenant une décision après avoir consulté l'autorité
locale. » Je Tais la même demande aujourd'hui. [Applaudis-
sement).
H. u PusiDBHT. — Il serait utile que des membres appar-
tenant à des pays ou la limitation existe en fasse coDoattre
les avantages et les inconvénients. En France, nous avons
peur de l'inlrusioo de l'admioi^tration dans nos affaires.
M. GoDBFFROT (Vienne). — En Autriche, l'obtention du grade
de pharmacien, magisler, comme on dit, demande des études
longues et difficiles. Le diplôme ne donne p^s le droit de
s'établir. Dans les villes, il n'existe qu'une pharmacie pour
une population de 10,000 habitants; dans les campagnes, on
tolère un pharmacien par i.OOO habitants. Quand il y a
vacance ou que la population augmente, tes habitants peu-
vent demander l'ouverture d'une officine nouvelle. On
demande l'avis des pharmaciens déjà établis. Si la demande
est appuyée, les pharmaciens présentent trois candidats
parmi lesquels le ministre est obligé de choisir. L'adminis-
tration indique au nouveau pharmacien l'endroit oii il doit
s'établir. Si l'avis des pharmaciens est déravorable, le postu-
lant peut en appeler au ministre, même à l'empereur, le
nouveau pharmacien ne peut s'établir à côté des officines de
ses collègues. Chaque année, une commission des sociétés de
pharmacie de l'empire dresse un tarif; le ministère publie
cette « taxe » à laquelle tout pharmacien est tenu, sous peine
d'amende, de se conformer. L'inspection est très sévère,
mais elle n'a rien de vexaloire.
M. JUakiw (Frameries). — J'avais cru prendre la parole
dans la séance plénière de mercredi et traiter les deux
questions, de l'enseignement pharmaceutique et de la limita-
tion du nombre des pharmacies ; l'assemblée ayant décidé
de scinderces deux sqjets, j'ai préféré les traiter en section.
D,B,t,zed.yGOO^IC
786 stiNCU DE BEenm
Nous avons ici, devant nous, un temps plus long et j'espère
que le bureau voudra me laisserdonner, à mou sujets loas )es'
développements que comporte celte question que j'ose qua-
lifier de vie ou de mort de la pharmacie.
Malgré toute l'aulorité scientifique et la grande expérience
de l'honorable M. Depaire, je me vois forcé de déclarer que
je ne puis admettre le programme qu'il a Tormulé à la der-
nière séance; il rendra, en effet, la limitation pharmaceutique
impossible à (eut jamais.
Je m'explique : D'après le projet que l'honorable profes-
seur a soumis au conseil académique de l'université de
Bruxelles, les futurs pharmaciens seront parqués en deai
camps, les pharmaciens et les docteurs en pharmacie, ou,
comme le disait mon ami, M. De Nohele, les pharmaciens
mineurs el les pharmaciens majeurs.
Cette disposition, quoique article de Paris, n'a pas le
cachet de la nouveauté. Elle n'est que l'imitation pure el
simple du système français, où nous rencontrons les pharma-
ciens de première classe et ceux de deuxième classe. Rien
n'est plus facile, Messieurs, que de s'assurer des résuliatsde
celte organisalion. Celle-ci a eu sa raison d'âtre à une époque
déjà reculée, ou le nombre des pharmaciens n'était pas en
rapport avec les besoins de la population ; mais nous savons
qu'à l'heure présente, cette distinction est vivementcritiquée;
et deux orateurs sont viinus nous dire que le corps pharma-
ceutique français réclamait l'abolition de ces grades difiérents.
Et pourquoi ferions-Dous ici ce qu'on veut défaire ailleurs?
Je sais bien que les rares partisans de cette distinction
diront que le client se soucie peu du grade obtenu à l'exa-
men, et qu'il ne se souciera pas plus de savoir si son pharmacien
est ou n'est pas docteur en pharmacie. Tant qu'il n'existera
qu'une catégorie de pharmaciens, le client ne s'informera pas
si on a passé avec ou sans distinction; mais si vous fatles
deux catégories, les porteurs du diplôme de docteur auront
intérêt à faire ressorlic leur titre, et vous verrez surgir la
réclame qui existe en France, où les pharmaciens des écoles
D,B,t,zed.yGOOg[e
787
supérieures inscrivent, partout oîi ils le peuvent, « un tel
pharmacien de première classe, ou pharmacien de l'école
supérieure de Paris. » Et ferez-vons un grief à l'homme de
science de se prévaloir du titre qu'il a acquis par ses éludes
et par son travail? Non, mille lois non; c'est uqg réclame^
soit, mais c'est aoe réclame de bon aloi. Et partout où il y
aura deux grades, partout vous aurez cette réclame juste et
légitime.
H. Depaire nous a dit en quoi consisteront les éludes des
futurs docteurs ; et sans être aussi explicite à l'égard des
pharmaciens ordinaires, il nous a laissé entendre que les
études seraient simpliGées et moins complètes que dans l'état
actuel. Plus de toxicologie, nous a-l-il dit ; c'est une arme
dangereuse; on ne fait pas un toxicologue en deux ans. Je
ne répondrai pasâ celle affirmation; notre confrère français,
M. Genevoix, s'est chargé de ce soin, quand il disait, à
M. Depaire : a Et vous, comment avez-vous fait? Avez-vous
été professeur avant d'être élève? » Je me conlenterai de lui
dire, dans un langage plus simple : < Hais, M. Depaire, on ne
vient pas au monde tout grand. »
Donc, les études de pharmacien ordinaire seront plus faciles
que les études actuelles; donc encore, le nombre des phar-
maciens qui sortiront des universités sera plus grand que le
nombre actuel; et l'on trouve déjà maintenant qu'il est con-
sidérable et de beaucoup supérieur au chiffre nécessaire pour
combler les vides. Voulez-\'ous un exemple de l'encombre-
ment qui existe? Dans une commune rurale du Hainaut, à
Kaisin, dont la population est de 1 ,700 habitants, le phar-
macien étant décédé, a été remplacé par trois jeunes pharma-
ciens. Donc, trois pour un.
Ce n'est pas tout. M. Depaire nous a dit encore : « Soyez
tranquilles; avant peu, il n'y aura plus de diplôme légal ;
l'exercice de la pharmacie sera libre; nous marchons tout
droit vers cet évécement; c'est le système américain qui
prévaudra. » Voilà l'avenir! Voilà le mot de la fin! C'est le
cas de dire «In caudavenenum. »
D,B,t,zed.yGOOgle
788 BhRcn se ucnoH
Je me plais à croire, pour ma part, qae cet avenir n'esl
pas aussi proche qu'on veut bien le dire; et.eo conséquence,
il y a lieu de rechercher les moyens d'opposer une digue aa
flot qui nous envahit.
Personne ne contestera que le nombre des officines est
déjà trop élevé; et si ce nombre s'élève encore un pea, le
pharmacien ne trouvera plus, dans l'exercice honnéle de sa
proression, des moyens suffisants d'existence. Placé alors
entre sa conscience et son devoir d'un côté, le manque da
nécessaire de l'autre, Dieu sait ce qui adviendra. Prenez
garde, la faim est mauvaise conseillère.
Le moyen de parer à ce déplorable état de choses est lool
indiqué : c'est la limitation du nombre déjà trop considérable
des officines. Nous sommes tous d'accord sur ce point et
M. Depaire lui-même reconnaît que c'est le seul moyen
d'améliorer matériellement la position du pharmacien. Mais
on cesse d'être d'accord quand on examine la manière dont
se fera cette délimitation. Prendra-t-on modèle sur l'Allema-
gne oii la nomination du titulaire d'une officine appartient an
gouvernement? C'est le système qui fonctionne en Belgique
pour te notariat. Il est possible que, dans certains pays, une
réglementation semblable ait des chances d'être admise; mais,
en Belgique, oii, généralement, on est partisan d'une grande
somme de liberté, les idées restrictives font difficilement leur
chemin. Je doute, comme l'a dit encore H. Depaire, qneDOS
chambres législatives adoptent jamais un projet de loi conçn
dans ce sens.
Il convient donc de rechercher un autre système. Celui qne
je préconise m'a été suggéré par le discours qu'a prononcé,
mercredi dernier, l'honorable professeur italien M. Cannic-
zaro. En Italie, qui est, parait-il, la terre promise de la
pharmacie, le nombre des praticiens est trop peu élevé pour
répondre aux besoins de la population, au moins d'après ce
que nous dit M. Cannizzaro. Le gouvernement, pour faciliter
aux jeunes gens l'accès de la profession, pour les encourager
même à embrasser cette carrière, a diminué de quelqacs
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDtstiom raofBsnoiraiLLBS 7S9
années les étodes préalables à la pharmacie. Eb bien, ren-
versons celle propostiion et disons : s'il est vrai que, pour
augmenter le nombre des pharmaciens, il faut abréger la
durée des études, il est également vrai que, pour diminuer
ce nombre, il faut allonger la durée de ces mêmes études.
Mon système consiste donc, non pas dans la limitation
comme on la pratique en Allemagne, mais dans la raréfaction
des pharmaciens par suite de la durée des éludes préalables
et aussi des éludes professionnelles, en d'autres termes, il
faut rendre l'accès de la profession plus difficile.
Je conclus donc à six années d'études humanitaires,
quatreannées d'études théoriques (sciences et pharmacie) et,
enfin, deux années de stage suivies d'un examen pratique.
En terminant, je formule ainsi ma proposition : «.Il y a
lieu de restreindre, dans certains pays et principalement en
Setgique, le nombre des pharmaciens, et le moyen d'atteindre
ce but, c'est de relever le niveau des études, afin de rendre
Vaccès de la profession plus difficile. »
M. Klobb {Nancy). — Il y a donc deax façons de diminuer
lo nombre des pharmaciens; en restreignant le nombre des
officioes d'après le nombre d'Iiabilauts ; ou bien, en rendant
les études plus fortes. Je crois qu'il sera bien difficile d'obte-
nir ane loi internationale réglant celle question. En France,
on a déjà, plusieurs fois, refusé de supprimer les pharmaciens
de 2' classe.
M. Bratihos {Athènes). — Nous ne pouvons oublier l'im-
pression que produirait, sur la population, la limitation des
officines. Dans les villes, cela passerait inaperçu ; en serait-U
de même dans les campagnes où les pharmacies sont souvent
situées à une grande dislance l'une de l'autre?
M. GoDBFFBot {Vienne). — Comme je l'ai dit, dans les
campagnes d'Autriche, il peut y avoir un pharmacien pour
une circonscription de 4,000 habitants. Dans les localités oti
il n'existe pas de pharmacie et qui se trouvent dans les
conditions d'éloignemenl voulues, c'est-à-dire à quatre lieues
au moins d'une officine, le médecin a le droit de délivrer
D,B,t,zed.yGOO^IC
790 BâAIia» DI SSCtlOR
les médicaments, mais il a l'obligatioD de se procurer cenx-d
chez un pharmacien. En Aatriche, le pharmacien n'est pro-
priétaire de son officine que du jour oii il a un fils.
M. Klobi {Nancy}. — On a essayé, en France, d'établirdes
bottes de secours dans les petites localités. Cela n'a pas en
de succès.
M. Bratuos (Athènes). — Le public aurait tort de protester
contre la limitation des officines. Celte mesure procurerait
une bonne clientèle aux pharmaciens qui pourraient doDuer
de bons médicaments à des prix inrérieurs à ceux d'aujoar-
d'bui.
M. Mo«Kki>-K%OE« (Bergen). — Dans mon pays, en Nor-
wège.lenombre despharmaciens estlimité. Ilya, pourtonlle
pays, 1 50 pharmaciens; parmi ceux-ci, il y en a 50 seulement
de 1" classe et qui possèdent ce qji'on appelle « un privilège
réel. » Le nombre de ces derniers ne peut être augmenté; le
nombre des autres est calculé à raison de un pharmacien par
12,000 habitants. Ceux-ci ne peuvent vendre leur pharma-
cie; après leur mort, la pharmacie retourne au gouvernement.
Si la population augmente, le public peut demander oo
nouveau pharmacien. Si, après avoir consulté les phariDacieo.«
établis, le gouvernement accède à la demande, l'antoriié
communale présente trois candidats au choix du Roi. On ne
peut être nommé sans posséder un diplôme de pharmacien.
Pour se présenter comme élève, il faut être badielier ès-
lettres. Pour subir l'examen de pharmacien, on n'a pas à
prouver qu'on a passé par les facultés, il suffit de bien sobir
l'examen.
Une commission nommée par le gouvernement établit an
tarif officiel que tout pharmacien doit suivre.
Les officines de 1" classe peuvent être vendues; celles de
2' classe ne peuvent l'être.
Un pharmacien de â* classe nouvellement nommé, doit
s'établir à l'endroit qu'on lui indique.
M. LoTZB (Odetise). — M. Krohn vous a Tait une commnni-
cation sur la situation de ta pharmacie en Norvrège; je me
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QUESTiom PKOFBSsiomnuxn 791
propose de vous faire connaître ce qaj se passe en Danemark.
La Norwège fut unie au Danemark jusqu'en 1815, elle
a conservé, à peu près, les mêmes institutions que les noires.
La population du Danemark se monte à 2 millions d'habitants
et il y a 1 âO pharmacies. 84 d'entre elles ont le privilège
réel; elles appartiennent à l'occupant, qui peut les vendre;
elles sont sa propriété individuelle. Leur nombre ne peut
être augmenté.
55 ont le privilège personnel; celles-ci sont soumises au
concours. Le collège royal de médecine en dispose d'après
l'ancienneté des pétitionnaires, et celui qui en obtient la
concession la garde jusqu'à sa mort. Jusqu'à mainlenant, la
veuve a obtenu la permission de garder la concessioa sous
l'administration d'un candidat en pbarmacie, et même de la
douner en Termage; mais lorsqu'elle prélère se retirer, alors
la concession est déclarée vacante et le nouveau concession-
naire est obligé d'acheter le matériel et les marchandises,
d'après une évaluation impartiale.
Il y a, en outre :
Unepharmacie filiale. D'une origine ancienne,elle peut être
vendue à volonté par le propriétaire.
Onze pharmacies auxiliaires. Dans les endroits où une
pharmacie indépendante ne pourrait pas exister par elle-
même, parce que la population n'est pas assez nombreuse, le
collège royal peut prendre l'initiative de l'établissement d'une
pharmacie auxiliaire. Elle doit élre établie par la pharmacie
la plus proche, qui en obtient la concession, mais seulement
pour dis ans. Au bout de ce temps, le pharmacien qui l'a
établie obtient une bonification, et elle est déclarée vacante.
Pendant les dix ans de concession, le pharmacien, qui a
établi la pharmacie, a la responsabilité de son administration.
Cejit vingt médecins distribuants. Ceux-ci obtiennent une
permission de délivrer eux-mêmes les médicaments à leurs
malades; mais ils doivent les prendre, préparés et cachetés,
dans la pbarmacie la plus proche. Le prix du tarif officiel est
D,B,t,zed.yGOO^IC
792 sÉincES db sbctioh
inscrit snr chaque médicament, et le médecin obtient an
rabais de 20 à 35 p. c.
Le tarif officiel est fixé lous les ans, le 1" juillet, parle
collège royal de médecine, mais le prix des médicaments les
plus importanis (sulfate de quinine^ les préparations de
l'iode, etc.] peut être modifié au cours de rannée> d'après les
fluctuations des prix coûtants. Le tarif du Danemark est le plos
bas de tous ceux qui sont adoptés dans les divers pays. Cela
a été prouvé par une taxalion faite par des pharmaciens des
divers étals de l'Europe el de l'Amérique, de 25 formules
identiques qu'on avait adressés à chacun d'eux.
M. Zashi (Consfanimople). — Pour ma part, je ne pais
partager les idées de M. Uepaire, relatives à la liberté de pra-
tiquer la pharmacie. Le principe de la liberté est très géné-
reux et j'en suis partisan; la liberté du commerce me sourit
particulièrement, mais je crois qu'elle ne peut s'appliquera
la pharmacie, colle-ci n'est pas un commerce. Je pourrais dé-
montrer aisément à quels effets pernicieux et à quelles tristes
conséquences le libre exercice de la pharmacie a donné lien ;
je pourrais invoquer les intérêts de la santé publique, la
nécessité dans laquelle se sont trouvés l'Angleterre et les
Ëtats-Unis, de réglementer la profession, mais je me borne-
rai à vous démontrer ce que je disais tantôt : « La pharmacie
n'est pas un commerce, a Et, en effet, quel est le râle d'an
commerçant? Il vend, en se contentant d'un bénéfice d'autant
pour cent, soit une substance naturelle, soit une substance
fabriquée par lui ou par un autre. Il n'a pas à s'inquiéter des
quantités qu'il fournit, des erreurs qu'il pourrait commettre,
s'il fournit une substance pour l'autre, s'il donne trop ou trop
peu de la marchandise, on réclame, et tout est fini. Tout indi-
vidu peut s'adonner à une besogne de l'espèce, mais il n'en
est pas de môme de celui qui se livre à la pralique de la phar-
macie. Celui-ci doit avoir fait de sérienses études moyennes,
il doit avoir fréquenté l'université, il doit avoir passé par la
dure école de l'apprentissage, il doit avoir été occupé an ce^
tain temps comme stagiaire dans une pharmacie, il doit
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QtnsnoHS raonssionNEUis 793
posséder des diplômes qui, tout en lui donnaDt te droit de
pratiquer, lui assument une terrible responsabilité.
Le législateur a compris l'importance de la pharmacie et
c'est pour cela qu'il en a soumis l'exercice à des condi-
tions spéciales; mais, par ce Fait même, le législateur lui a
reconnu la forme professioaaelle. Lorsque le pharmacien
exécute une prescription, il ne se fait pas payer comme négo-
ciant, il réclame, à côté des pris de la matière première dont
il a eu besoin pour effectuer la prescription, un montant
d'honoraires aussi bien que le médecin, l'avocat, l'ingé-
nieur, etc.
Mais on m'objectera que le nombre des pharmaciens ne
doit pas plus qae celui des médecins, des avocats, des ingé-
nieurs, être limité et que tes premiers ne doivent pas avoii
dtoit à des dispositions légales spéciales.
Je répondrai, en démontrant qu'il y a une différence mar-
quée entre ces professions et la pharmacie. Le pharmacien,en
exerçant son ait, délivre des médicaments dont dépend la
guérison du malade; le médecin se contente d'examiner son
malade et de lui appliquer des remèdes dont le choix et la
préparation exigent des soins tout particuliers.
La concurrence peut être quelquefois utile pour les arts et
pour les autres professions, mais elle ne saurait jamais l'être
pour la pharmacie. Le pharmacien n'a pas le droit de délivrer
des substances autres que celles qui présentent les caractères
que lui attribue le codexofHciel; il devra donc toujours fournir
le même médicament que son confrère.
Si vous admettez la concurrence, il faut admettre des prix
de vente différents, et il se fait alors que le bénéfice devenant
moindre pour celui qui vend moins cher, il se trouve bientôt
acculé entre son devoir, sa conscience et la nécessité de vivre.
Celle-ci l'emporte le plus souvent au détriment de la santé
publique.
Je pense donc avoir suffisamment démontré qu'il est de
l'intérêt public que tous les pharmaciens jouissent d'une
hoDDÔte aisance, parce que, dans ce cas, ils ne se laisseroDt
D,B,t,zed.yGOO^Ie
794 stARCBS Ds sicnoH
pas entraîner à acheter des produits de seconde qualité, à ne
pas remplacer an médicament cher par une substance moins
cbère, etc,
Or, pour arriver à donner celle aisance à tous les pharma-
ciens, que faut-il faire, eu augmenter le nombre ou restrein-
dre celui-ci, l'abaisser au chiffre strictement nécessaire aux
besoins des populations? Je ne répondrai pas à cette interro-
galion, elle démontre que la limitation est une nécessité.
Si nous examinons la silnalion des pharmaciens dans les
divers états de l'Europe, nous affirmerons encore que la limi-
tation s'impose.
En France, en Belgique et en Angleterre, oii la liberté
professionnelle existe, ces pays possèdent quelques pharma-
ciens riches; mais le grand nombre de nos confrères s'y
trouvent dans une situation peu aisée.
Le contraire existe en Allemagne, en Autriche, en Russie,
oii le nombre des officines est limité. On ne trouvera pa3,dans
ces pays, un seul pharmacien pauvre.
En Bulgarie, la pharmacie libre, sous le régime turc, est
limitée aujourd'hui; et les confrères qui vivaient autreToîs
dans la misère, se trouvent aujourd'hui dans une situation
très prospère.
Prenez garde! Ne persistez pas dans le système actuel, si
celui-ci ne donne plus, aux pharmaciens, de quoi vivre. La
noblesse oblige, dit-on; oui, mais ce qui oblige davantage,
c'est la misère; et le public en subit les conséquences.
Avant 1863, le nombre des pharmaciens était limité en
Turquie. L'enseignement laissant à désirer, le gouvernement
a demandé l'assistance de professeurs étrangers. Ceux-ci ont
rédigé un nouveau règlement supprimant la limilation, et le
résultat a été celui-ci : malgré l'enseignement peu développé
d'autrefois, l'ancien corps pharmaceutique était meilleur que
celui d'aujourd'hui.
Si M. Cannizzaro avait une officine, s'il connaissait les
nécessités pratiques de la profession, il ne raisonnerait pas
Comme il l'a fait à la dernière assemblée générale; qu'il exa-
D,B,t,zed.yGOO^IC
QVBSIIOHS PROFISSIORHBLLBS 795
mine la situation de la pharmacie en Italie. Elle qui était
autrefois eu si grand honneur, témoin la préparation de la
thériaque de Venise, n'est plus guère considérée aujourd'hui.
Nous voulons Ions relever la profession pharmaceutique;
nous n'y arriverons qu'en limitant le nombre des officines, ta
limitation entraîne l'établissement d'un tarif. J'ai l'honneur de
déposer les conclusions suivantes :
< Le nombre des officines est limité dans tous les paya ;
t'antorité compétente de ceux-ci est loutefois libre, si la néces-
sité (résultat d'une statistique récente- et constatant une
augmentation d'habitants) se présente, de permettre l'ouver-
ture d'une pharmacie nouvelle; l'autorité consulterait, bien
entendu, dans ce cas, les pharmaciens tenant officine. Les
gouvernements de chaque pays dresseront un tarif obliga-
toire. >
M. Bbbhocco {Turin). — Certaines parties de l'Italie possè-
dent, à peu de chose près, la même loi sur l'exercice de la
pharmacie, que l'Autriche- Elles ont une pharmacie pour
S0,000 habitants, possèdent un tarif, et défense est faite
aux médecins de délivrer des médicaments.
M. VA^DBI( PtiTTB {BrttxeUes). — Nous venons d'entendre
exposer quelle est la situation de la pharmacie dans divers
pays de l'Europe. Celte situation, sans être magnifique par-
tout, est, en général, favorable. Pourquoi ne pouvons-nous en
dire autant pour la Belgique? Pourquoi celle-ci conserve-t-elle
une loi utile autrefois, mais bien surannée aujourd'hui, ce
qui n'existe plus qu'ici. Les médecins ont le droit de délivrer
des médicaments dans tout le pays, à l'exception des grandes
villes. La Belgique possède des localités de 1 0,000 habitants,
des circonscriptions de S0,000 habitants, où on ne trouve
pas un pharmacien, parce que les médecins délivrent tous
des médicaments.
Dans tout le pays flamand, comprenant une grande moitié
de la Belgique, on ne trouve pas un pharmacien en dehors
des villes ; et pas un n'oserait, dans l'état actuel des choses,
s'établir dans une commune rurale. Les rares confrères qui
47.
D,B,t,zed.yGOOg[e
796 stixas de sectioh
se sont installés daas les campagnes flamandes ont toas dd
s'éloigner, en présence de l'hostilité qu'ils rencontraient de la
part des médecins. La Hollande avait autrerois la inâme loi
que nous ; elle l'a supprimée. Malgré nos plaintes réitérées,
nos gouvernants conservent cette loi!
Demandons des études plus fortes, demandons la limitation
des odiciaes, cela peut être très utile. Mais ce qui,pour aons,
Belges, a une importance plus grande, c'est d'obt^ir que
défense soit faite aux médecins de délivrer des médicaments.
Nous demandons une chose juste et que nous sommes seals
à De pas posséder. On devra nous l'accorder.
M. ScBHiTi (Lille). — Je crois que nous ne pouvons limiter
le nombre des officines qu'en relevant le niveau des études.
Il y avait autrefois, à Strasbourg, 1i pharmaciens de fêlasse.
Tout y allait bien sans l'arrivée de pharmaciens de 2' classe.
Dès lors, l'entente fut rompue et la situation devint pénible.
Sans disposition législative particulière, nous y mîmes ordre,
la limitation se Ût de fait. Nous nous montrâmes difficiles pour
les admissions, et le nombre des pharmaciens diminua.
Le pharmacien ne doit pas être dans la gène, car le niveau
moral de celui-ci dépend de sa position matérielle.
M. Wefbbs-Bettink {(Jtrecht). — Je déclare que je partage
l'opinion de M. Schmilt. Depuis 30 ans, on exige des phar-
maciens hollandais un examen sérieux. Depuis cette époqoe,
la population du royaume a augmenté de 500,000 habitants,
et le nombre des pharmaciens est descendu de 800 à 600,
Un pharmacien hollandais gagne toujours de quoi vivre; el
les médecins ne peuvent lui porter préjudice, car ils ne sont
autorisés à délivrer des médicaments que dans des localités
privées d'une officine.
Le résultat obtenu en Hollande, au bout de vingt ans, on
peut l'obtenir partout, en rendant les études plus difficiles. Je
me prononce donc en faveur du système préconisé par
MM. Martin et Schmitt.
M. Klobb (Nancy). — J'ai l'honneur de déposer l'ordre da
jour suivant :
D,B,t,zed.yGOO^IC
QUBBTIOKS FIOFESSIOKKBLLES 797
« Le Congrès émet un vœu en faveur de la limitation de
la pharmacie. En conséquence, il invitera les associations
pharmaceutiques à transmettre d leur gouvernement respec-
tif, leur avis sur la manière la plus convenable de réaliser ce
vœu, soit par une limitation proportionnelle au nombre des
habitants, soit par l'unité du diplôme, soit par l'élévation du
niveau des études. Les gouvernements se réserveraient la
liberté d'adopter, pour leur propre compte, l'un des trois
systèmes ici préconisés, d
M. LB Pbésidbnt. — La discussion peut se résumer ainsi :
Tous les orateurs désirent la timilation; les uns veulent y
arriver en déterminant le nombre des officines qui auront le
droit d'exister; lea autres préfèrent rendre les études plus
fortes, pour diminuer le nombre des pharmaciens.
Noassoramestousd'accordsur le but à alteindre.maisnoas
différons sur les moyens d'exéculioo.
Je crois que nous pouvons tous voter une proposition ainsi
conçue :
a La i" section décide que Tintêrêt public exige la limi-
tation, dans tous les pays, du nombre des officines. t>
— Cette proposition est adoptée à runanimité.
Le président met encore aux voix la proposition suivante :
« n est désirable que les gouvernements nomment une com-
mission chargée de faire un rapport sur la situation des
pharmaciens dans les différents pays et de montrer l'utilité de
la limitation du nombre des officines. La section demande,
au Congrès, de vouloir nommer, pour former celte commis-
sion, un représentant de chaque pays. »
Cette proposition est adoptée à l'unanimité.
M. Ipmbacuibb (Guadalajara). — Messieurs, vous venez de
voter la limitation des pharmacies, et j'estime que c'est une
excellente chose au point de vue de l'intérêt public; les
malades ne pourront qu'y gagner, parce que, lorsque le
pharmacieu sera dans une aisance comparative, il n'y regar-
dera point à rejeter des médicaments surannés, ou de qualité
inférieure. Mais il est une chose que l'on devrait absolument
D,B,t,zed.yGOOg[e
798 stisaa di biciioii
défendre, c'est l'exploitation d'ane pharmacie par une per-
sonne non pharmacien, par l'intermédiaire d'an pharmacien
diplômé, ce dernier n'a pas sa liberté d'action suffisante pour
gérer conveDablement et consciencieusement nne officiae;
une pharmacie ne pourrait être exploitée que par le pharma-
cien propriétaire, sa veuve ou sas orphelins.
Il ne serait fait d'exceplion,à cette règle, que pour les phar-
macies ayant un but de bienfaisance. Les établissements
publics, hôpitaux, ou autres, les communautés laïques ou
religieuses, les sociétés de secours mutuels, les soci^és
commerciales et industrielles possédant un nombreux person-
nel, pourraient avoir une pharmacie, mais pour leur usage
particulier seulement, et sous la condition expresse de la faire
gérer par un pharmacien diplômé, qui en aurait la direction
effective et exclusive. II serait interdit formellement à ces éta-
blissements, hôpitaux, communautés, associations et sociétés,
de vendre et de distribuer au dehors, aucun médicament
d'aucune sorte et ces officines ne pourraient pas être ouvertes
au public.
M. LE Président. — Rien ne s'oppose à prendre en conàdé-
ration la proposition de M. Iparraguire, je la trouve juste et
je vous engage, en conséquence, à appuyer la motion de
noire honorable collègue espagnol. — Adopté.
M. LB pRÉsiABHT. ~~ Messieurs, notre ordre du joor est
épuisé, il me reste à vous remercier du concours que vous
avez apporté pour résoudre les questions qui vous ont été
soumises. Quelques-unes sont de la plus haute importance,
j'espère que les décisions que vous avez prises, seront adop-
tées par le Congrès. Je déclare terminés les travaox de la
première section.
La séance est levée à onze heures et demie.
Le secrétaire, LeprétidaU,
E. VANDEN PUTTE. A. PETIT.
D,B,t,zed.yGOO^IC
Questions de pharmacie théorique et pratique.
Séance du i» septembre 1886. (*)
La séance est ouverte à 9 heures du matin.
M. Gornélis (président], L. Créteur (suppléant}, C. Jonas,
Oeletter, E. Ramiot et Renkin, secrétaires, prennent place au
bureau.
H. CoKK^is [Diest). — Messieurs, le comité d'organisation
Doua a prié de proc^er à l'installation de la section, c'est
donc en qualité de membres du bureau provisoire que mes
collègues et moi, nous avons pris la liberté d'ouvrir vos dé-
bats; lorsque nous aurons procédé aux préléminaires de l'ins-
tallation, nous vous prierons de passer à la nomination du
bureau définitif et nous engagerons ceux d'entre nous qui
auront obtenu les suffrages de leurs collègues de vouloir
bien prendre notre place.
Avant d'entamer notre ordre du jour, j'ai à vous demander,
Messieurs, d'adopter le règlement général da Congrès et le
règlement d'ordre intérieur. Je prie les honorables membres
de la section qui auraient des observations à faire sur les
articles de ces règlements de vouloir les produire. — Je
constate qoe personne ne présente d'objection à l'adoption de
ces r^lemenis, nous les déclarerons donc adoptés.
('] Les notes qaj onl élé fournies aa secrétairs-gânâral du Congrès, pour la
rédaction du compte-rendu des traviui de IsdeniiëDie section, étaient trbi
incooipièteS' Hons prions les membres da CongrËs de nous eicnser, s'ils consta-
taient quelque omission invoiontaire dans les pages qui roat sulTre.
D,B,t,zed.yGOOg[e
800 SÉANCES DE gECTKHI
Je VOUS prie maiDteoant, Messieurs, de vouloir bien ptxé-
der à la nomination du bureau définitif.
M. Leokbn {Dûsseldorf}. — Je vous propose. Messieurs, de
maintenir le bureau provisoire dans ses fonctions et de le
déclarer par acclamation bureau définitif. (Applaitdissements
prolongés.)
M. GoBNÂLis {Diest). — Au nom des membres du bareaa
provisoire, je remercie l'honorable M. Leukea et les adhé-
rents de la deuxième section de la marque d'estime et de
bienveillance qu'ils viennent de nous dooner. L'honneur que
vous nous faites ne sera pas une sinécure, nous comprenons
la tâche que vous venez de nous imposer, nous savons d'a-
vance qu'elle sera lourde, mais nous espérons que tous vous
nous aiderez à l'alléger.
Je vous prierai, Messieurs, de compléter votre bureau. Je
vous propose d'abord de nous adjoindre, comme membres
effectifs, MM. A. Jonas et A. Herlant, en qualité de vice-
présidents. {Applaudissements.) Ensuite, je vous demanderai
d'acclamer, comme présidents étrangers, MM. Leuken, pour
l'Allemagne, Fidier, pour l'Autriche-Hongrie, Lotze, pour le
Danemark, Chassevant, pour la France et, comme vice-pré-
sidents étrangers, MM. Boëttger, pour l'Allemagne, Gree-
nisch, pour l'Angleterre, Baëlde, pour la France et Fors-
manu, pour la Russie. {Applaudissements prolongés.)
D'après le l'èglemeat, nous avons encore à procéderais
nomination d'un membre rapporteur; celui-ci sera chaude
faire rapport sur nos travaux ot de consigner les décisicms
que nous prendrons, pour les communiquer au Congrès, en
séance de clôture, afin que les vœux que nous émettroos, en
section, deviennent vœux du Congrès. Je vous engage, Mes-
sieurs, à désigner, à cet effet, M. Bamlot, notre secrétaire.
(Aj^laudissements . )
Les questions à notre ordre du jour sont les suivantes :
1. Le pharmacien peut-il délivrer des médicaments com-
posés, soit sur la demande de l'acheteur, soit en ratant les
prescriptions médicales 9 Peut-U exécuter plusieurs fois lu
D,B,t,zed.yGOO^IC
QUESnOIlS DE PHARKACIS TRÉOIIQUE Et PBAnQUE 801
même prescription? — Rapport de M. Boëttger, de Bunziaa
[Berlin).
n. Lecture d'un travail de M. G. Lotze, sur l'essence de
cannelle.
ni. Nouveau mode de préparation des injections hypoder-
miques, par S. Limousin, pharmacieo à Paris.
IV. Les spécialités pharmaceutiques. — Rapport de M.
Zanoi, de Constantinople.
V. La réciprocité du libre-échange ou de la prohibition
absolue ou partielle entre les divers pays, dans les transac-
tions commerciales relatives aux médicaments composés.
Question présentée par la Société royale de Pharmacie de
Bruxelles.
Nous aborderons la première question de notre pro-
gramme : iLe pharmacien peut-il délivrer des médicaments
composés, soit sur la demande de l'acheteur, soit en répétant
les prescriptions médicales 9 Peut-il exécuter plusieurs fois la
même prescription 9 »
Je donnerai la parole au rapporteur, M. Boëttger, de
M. Bonrcn {Bunzlau). — La question que j'ai soumise,
au Congrès, est Irès-importante au point de vue de la pra-
tique de la pharmacie.
Il s'agit de savoir si le pharmacien peut délivrer des médi-
caments composés, à la demande de l'acheteur et s'il peut
répéter plusieurs fois la même prescription. Gomme je v^us
l'ai déjà indiqué dans te rapport que j'ai eu l'houneurde vous
soumettre, notre discussion a pour objet d'élucider ces ques-
tions.
En France, d'après une interprétation récente des articles
5 et 6 de l'ordonnance du â9 octobre 1846, ou peut exiger
des malades une nouvelle ordonnance, toutes les fois que
ceux-ci désirent se procurer un médicament compris au
tableau annexé au décret du 8 juillet 1850,
Dans d'autres pays, eu Belgique, on peut procéder indéfi-
D,B,t,zed.yGOOg[e
802 StASCEB DE EECnon
nimeot à la répétition des ordonnances. En Allemagne, il y a
de& restrictions.
Pour moi, l'une et l'antre pratique a ses inconvénients : la
première restreint trop la liberté du pharmacien et du clieDt,
ia seconde a pour effet de permettre, au premier venu, de se
procurer, d'après une recette donnée, de la morphine, de
l'atropine, etc. , dans one préparation quelconque et en telle
quantité que cela lui platt.
Cest pour régler ces questions que je demande :
1 " Que le Congrès émette l'avis qu'il est de l'intérêt d'une
bonne police médicale, que, dans le cas oii l'on ne lolérerail
pas la vente en détail des médicaments actifs accessibles à
chacun, de ne laisser délivrer des médicaments anx malades,
que contre ordonnance du médecin.
Le Congrès déclare expressément que cette stipulation est
faite par mesure de police médicale et nullement ponr sauve-
garder les intérêts de la profession médicale.
2° Que le Congrès émette le vœu de voir.Umiter le droit
de répétition d'une prescription de médecin, aux cas soi- .
vants :
Recettes qui ne pourront être délivrées une nouvelle fois,
sans autorisation du médecin prescripteur.
1. Recettes contenant des solutions de morphine.
S. Recettes dans lesquelles entrent des médicaments actifs
dépassant le maximum de la dose mentionnée au tableaa de
la pharmacopée.
3. Les médicaments destinés à l'usage interne, tels qu'in-
jections, inhalations, lavements, etc., quand ils contienoeDt
une des matières suivantes : acide arsénieux et préparations
arsenicales; l'aconit et ses sels, le nitrite d'amyle, l'atropise
et ses sels; l'hydrate de chloral, le chloroforme, la cooidae
et ses sels, la digitaline, l'iodure mercureux, l'iodure mer-
curique, le bichlorure de mercure, le phosphore, la strych-
nine et ses sels.
M. CBteuB (Bruxelies). — Je demanderai, à M. BoëUger,
D,B,t,zed.yGOO^IC
QDEBTIOIIB DE PHAMICIB THCOUQCB ET PRATIQUI 803
s'il ne s'est pas glissé une errear dans la IradactioQ française
du rapport allemand de M. Boëttger (page 5S, lignes 1, 2, 3
d u comple-renda) ; je crois que ces lignes devraient être rec-
tifiées comme suit :
s: Le Congrès émet l'avis qu'il est de l'intérêt d'une bonne
» police médicale que l'on ne tolère pas la vente en détail
» des médicaments actifs à chacun et qu'on ne les délivre
» aux malades que sur ordonnance du médecin. »
J'estime que la première partie de la phrase est inutile, dès
le moment oii il existe, dans le pays, une police médicale;
car nous devons admettre une surveillance absolue; au con-
traire, si on admet la tolérance, il n'y a plus de jurispru-
dence possible.
M. Dbioosb (Bruxelles). — Je pense. Messieurs, qu'il est
très dangereux de limiter le droit de débit du pharmacien,
de même qu'il serait peut-être périlleux de restreindre la
liberté du public de se procurer le médicament qui lui con-
vient. Je suis, comme vous, partisan d'empêcher le débit
des poisons au premier venu ; mais je pense qu'il Faut lais-
ser, au pharmacien, le droit de délivrer des médicaments qui
lui sont nominativemenl demandés. Vous ne pouvez empê-
cher personne de se traiter comme bon lui semble, ni de
prendre des médicaments qu'il croit capables de te guérir.
Si le malade a confiance dans l'efficacité d'un remède, vous
ne pouvez l'empêcher de se le procurer, parce qu'il ne trou-
verait pas de médecin pour lui écrire l'ordonnance.
M. Limousin {Paris). — Je partage la manière de voir de
l'honorable M. Deloose, j'estime que l'on ne doit pas res-
treindre le droit du public, aussi je suis partisan d'accorder à
celui-ci la plus grande latitude au point de vue médical; si
vous ne voulez pas lui débiter ce qu'il croit utile à sa guéri-
son, à tort ou à raison, il tâchera de se procurer le médica-
ment quand même. N'apportez pas des entraves inutiles à
cette vente, car vos obstacles n'auront qu'un effet, c'est de
faire passer la, vente des médicaments interdits dans des
mains moins scrupuleuses et d'en faire bénéScier les dro-
D,B,t,zed.yGOO^IC
S04 sBarcbs de sBCnon
gnisles, les marchands de coateurs, les coiffeurs, les épi-
ciers, etc.
D'après moi, il faut laisser à la sagesse et à la sagacité da
pharmacien le soÎd de résoudre la question de savoir dans
quel cas il doit s'abstenir de délivrer telle ou telle sob-
stance.
M. Deloose ne peut admettre la pensée d'édicter de nou-
velles mesures restrictives pour le pharmacien ou poarle
client. Je pense, comme lui, que le Congrès ne peut conseil-
ler aux gouvernements de mettre en vigueur des lois on des
arrêtés qui restreignent davantage la liberté proFessionaelle
du pharmacien.
M. Fhrxé (Paris). — Pour ma part, je considère l'expres-
sion de < médicaments actifs ^ comme trop vague, je suis
d'avis qn'on devrait la remplacer par «: médicaments toxt-
gttes. B On dresse des listes de ces médicaments dans tous
les pays ; ces listes devraient servir de base à la restriclioD
que l'on peut apporter au débit de certaines préparations bé-
roïques, je vous propose donc de déclarer que « seuls Us
médicaments toxiques ne pourront être vendus que sur^^es-
cHptions médicales. »
M. Cbbtiu» {Bruxelles). — Il me paraît évident que
M. Boetlger n'a pu avoir en vue que les médicaments toxi-
ques, il n'y a que ceux-ci dont la répétition puisse donner
lieu à des inconvénients, je dirai même que je suis d'avis
que la répétition de prescriptions contenant de ces médica-
ments peut présenler certains dangers, surtout actuellement
que les préparations diffèrent suivant les formules inscrites
dans telles ou telles pharmacopées. 1^ répétition des pres-
criplions est donc dangereuse dans des pays étrangers, parée
que les malades pourront absorber des doses plus ou moins
élevées de médicaïuents héroïques et parce que l'action phy*
siologique de ces méclicamenls pourra même différer, en rai-
son de certaines causes climatologiques.
M. LoTZB (Odense). — J'ai entendu répéter plusieurs fois
le mot « médicaments actifs, m je crois que celle expression
Digitized^yGOO^Ie
J
QUBSnOIfS DB PHàMUCIK THtOUQlIE R PUTIQDB 805
est mal choisie ; je ne suis pas plus amateur du a médica-
ment toxique. B Pour moi, tout médicament est actif ; mais,
en dehors des médicaments toxiques, il y en a d'antres qui
peuvent devenir dangereux. Je demande donc que l'assem-
blée remplace le mot « médicaments actifs » par s médica-
ments hérmques. »
M. LE PRisiDENT. — Comme personne ne demande plus la
parole sur la première conclusion du travail de H. Boëttger,
je vais mettre d'abord aux voix l'amendement que M. Lotze
propose d'y ajouter; si cet amendement est adopté, je vous
prierai de voler sur la proposition elle-même, qui sera alors
formulée comme suit : Le Congrès émet le vœu suivant :
dans l'intérêt d'une bonne police médicale, la vente en dé-
tail des médicaments hér<ngues ne doit pas être tolérée à
tout un chacun, ceux-ci ne seront délivrés que par les phar-
maciens aux malades sur ordonnance du médecin.
— La section adopte l'amendement de M. Lolze et la pro-
position modifiée du travail de M. Boëttger.
M. LB Phésidint. — M. Féron, secrétaire de la quatrième
section, vient d'être dépêché auprès de la deuxième section,
afin de vous faire une proposition.
M. Fbeon {Saint- Josse-ten-Noode]. — Messieurs, les mem-
bres de la quatrième section viennent de commencer l'exa-
men de la question relative aux restrictions à apporter à la
vente de la morphine. L'assemblée a cru devoir étendre la
prohibition de la vente aux produits similaires et elle estime
que, posée ainsi, elle a une connexion intime avec la ques-
tion qui vous a été soumise par M. Boëttger. La quatrième
seclioD pense qu'il serait opportun que tes deux qu&^tions
soient réunies, examinées et discutées, deuxième et qua-
trième sections réunies.
M. Zanni {Constantinople). — Il y a également une corré-
lation entre le 4° et le 5° de notre ordre du jour, entre ma
proposition et celle de l'honorable Société royale de Phar-
macie de Bruxelles, je crois qu'on pourrait les fusionner
avantageusement.
D,B,t,zed.yGOO^IC
806 SÊAKCSS DE SSCTION
M. Capgrand-Motbks (Paris). — Je sais d'avis que l'eu-
meo de la question soulevée par M. Boëttger et que nous
discutons en ce moment doit être poarsaivi aujourd'hui, on
ne doit pas intervertir, sans nécessité absolue, lea divot
objets à l'ordre du jour.
M. LE Pbbsident. — Messieurs, je vais mettiv aux voii les
diverses propositions qui viennenl de vous être présentées
Je consulte d'abord l'assemblée sur la proposition de M.Cap-
grand-Mothes. — Elle est rejetée.
Je mets aux voix la proposition qui nous est forte, par
l'entremise de M. Féron, par messieurs les membres delà
quatrième section. — Cette proposition est adoptée. —Je
mets également aux voix la motion de M. Zanni. — Adoptée.
M. Mbhu (Paris). — Je demanderai, à l'assemblée, puis-
qu'elle interrompt son ordre du jour de cette réunion, de
vouloir m'autoriser à lui communiquer un travail inédit que
j'avais réservé pour en faire hommage au Congrès. Il est
relatif à la « Solubilité du biiodure de mercure dara ks
corps gras et dans quelques autres dissolvants, jt
M. LE PnÉsiDBNT. — Je suis certain que l'assemblée tOQle
entière écoutera avec plaisir la communication de l'honorable
M. Méhu et d'avance je le remercie.
M. Méhu {Paris) donne lecture de son travail. (Voir ao-
nexe XIV.)
M. LE PaÉsiDBNT. — Je vous propose, Messieurs, d'ordonner
l'impression de la note dont M. Méhu vient de nous donner
lecture dans le compte-rendu des travaux du Congrès. —
Adopté.
Le second objet à l'ordre du jour est la lecture, pv
M. Loize, d'Odense, d'un travail sur l'essence de cannelle.
M. Lotze m'a demandé de remettre celle lecture à demain,
nous passons donc à l'examen du rapport de M, Zanni, oe
Constantinople, sur les spécialités et sur les propositions de
la Société royale de Pharmacie de Bruxelles se rapporicnl à
la réciprocité du libre-échange ou de la prohibition absolue
ou partielle entre les divers pays, dans les transactions com-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QDKSTIOm DB PUKMACIB THÉOUQUR IT PUTKtUB 807
merciales relatives aux médicaments composés. La parole
est à M. Zanoi.
M. Zanhi (Constantinopk). — Messieurs, le comité d'or-
ganisation du Congrès a résumé et arrangé le rapport que j'ai
eu rbonoeur de lai adresser, vous l'avez tons reçu. [Voir
annexe IV, page 55.) Mon premier devoir est de remercier
ceux de dos collègues belges qui eut bien voulu se charger
delà révision de mon travail. Je crois inutile. Messieurs, de
vous donner lecture de toutes les considérations qui ont mo-
tivé la production de ce rapport, je pense, toutefois, qu'il
serait bon de vous en indiquer quelques-unes et de les faire
suivre des conclusions que je désire voir adopter par la
deuxième section dn Congrès.
Tout d'abord, je dois vous déclarer que je n'englobe pas
dans le même anathème toutes les spécialités, il y a des pré-
parations spécialisées, telles que les capsulages, etc., qui,
certes, ne doivent pas encourir nos malédictions à égnl litre
que certaines autres. Je m'élève surtout contre les remèdes
secrets et empyriques, contre les spécialités mensougères
qui ne renferment point ce qu'elles doivent contenir, contre
ces produits qui servent à l'exploitation éhontée du public et
dont la seule efficacité est celle qu'une réclame sans ver-
gogne veut bien leur attribuer. Je le dis et je le répète, Mes-
sieurs, les spécialités constituent la honie de la pharmacie,
car tous, nous devons être capables de préparer les médica-
ments qu'on nous prescrit. Aussi je n'hésite pas à vous en-
gager à rechercher les formules des spécialités, que ceux
d'entre vous qui les découvrent les publient et tous les phar-
maciens pourront alors les préparer eux-mêmes et les déli-
vrer sous leur propre étiquette.. Je ne vous en citerai que
quelques-unes en passant, tous les pharmaciens ne sont-ils
pas aussi capables que MM. Follet, Labélonye, Churchill, etc.,
de préparer du sirop de chloral, do sirop de digitale, da
sirop d'hypophosphite de soude ou de chaux?
Je dis, Messieurs, que tous nous préparerons aussi bien et
souvent même mieux, que messieurs les spécialistes, les pré-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
808 sttnais de bbctioh
parafions que cenx-ci débitent, et, en les préparant nons-
mémes, nous aurons an moins la certitude que nous ne troni-
peroDs pas le public, comme beaucoup de ceux-ci le font et
nous pourrons nous rendre responsables de leur composition,
au même titre que de celle des autres préparations que nous
débitons au malade.
Pour moi, j'estime que, si l'on veut mettre fin à l'envahis-
sement des spécialités dont la plupart ne valent rien, il doit
nous être permis, soit de les préparer nous-mêmes, soit de
les examiner consciencieusement et, à cet effet, il Tandrait
qu'elles soient revêtues d'une étiquette mentionnant lear com-
position.
Je demande donc que le Congrès veuille adopter la propo-
sition suivante : Le . Congrès international de pharmacie,
réuni à Brtiûselles, doit, par entente internationale et par
mesures légales, demander aux gouvernements l'interdic-
tion, dans le commerce, des remèdes secrets et des spéciaUUs
pkarmaceuiigues non inscrites au codex officiellement re-
connu. Quant aux spécialités à composition connue, eOes
porteront une étiquette sur laquelle sera indiquée leur com-
posiiion réelle et eUes seront revêtues du cachet du phar-
macien.
Il serait désirable qu'afin de parvenir à la solution voulue
d'une question aussi délicate, le Congrès nommât nne com-
mission dans laquelle entreraient les représentants de toutes
les nations et qui serait composée de pharmaciens et de mé-
decins. Cette commission élaborerait un projet de loi qui
serait soumis à l'examen du prochain congrès, pour y ^re
adopté.
M. LnionsiH (Parts). —M. Zanni vient de proférer qud-
ques paroles que je considère comme très r^rettables el
que, quant à moi, je ne puis laistier passer sous silence, sans
protester.
M. Zanni préconise des encouragements à ceux qui feront
de bonnes imitations des spécialités, à ceux qui se livreront
à la contrefaçon des produits spécialisés. J'espère que peu
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUISnORS DE PlUHKiClE TBÉ0BIQU2 XI NATIQUE S09
de confrères partageront sa manière de voir, car je ne pais
supposer que la probité professionnelle existe moins chez
les pharmaciens que chez les autres négociants.
M. GHASSEVAnr (Paris). — Je ne puis admettre que l'on
accuse d'improbité, comme ou semble le foire, un grand
nombre de collègues ; il est incontestable, jusqu'à preuve du
contraire, que la grande majorité des pharmaciens est i l'abri
de toute suspicion, 'an point de vue de l'honorabilité; chez
nous comme partout, des brebis galeuses se rencontrent,
mais elles constituent, heureusement, de très rares excep-
tions.
Si quelques-uns d'entre nous préparent des médicaments
d'une manière spéciale, avec des soins tout particuliers et en
se servant d'instruments perfectionnés, pour quels motifô ne
pourraient- ils pas proâtet des perfectionnements qu'ils au-
raient apportés à leurs préparations ; si d'autres, après des
recherches qui leur auront coûté du temps et de Fai^nl,
parviennent à composer de nouveaux remèdes dont l'effica-
cité aura été constatée, pourquoi ne pourratt-il exploiter
leurs inventions aussi bien que les autres inventeurs.
Du moment que les médicaments sont bien préparés et
qu'ils le sont par des confrères honorables, nous devons
pouvoir avoir confiance en eux. Permeltez-moi d'ajouter
qu'il n'y a que les bons médicaments qui réussissent à se
foire de la vogue, de même que, parmi les pharmaciens qui
ne préparent que sur prescriptions, il n'y a que ceux qui ont
la coD&aoce du public et qui préparent convenablement les
médicaments qui auront une grande clientèle. Les spécialistes
honnêtes ont, aussi bien que les non-spécialistes, droit à
l'estime de tous.
M. FiiGRBAuï {Bruxelles). — J'ai entendu proférer, par les
deux orateurs qui viennent de parler, de singulières idées
sur la pharmacie et les pharmaciens. J'ai entendu les mots
négoce, commerçants, négociants, inventeurs, etc. ; j'ai tou-
jours cru que la médecine et la pharmacie doivent être con-
sidérées comme un sacerdoce, mais du moment que vous
D,B,t,zed.yCOOgle
810 StlNCES t» SECTION
ravalez la profession au rôle de celle d'un marchand de
denrées coloniales, je comprends que l'on n'hésile plus à faire
fi de cette dignité professionnelle, si chère à nos devanciers
et qui ne devrait jamais nous quitter.
E. FsRBi (Paris). — Dans le rapport que nous apréseolé
M. Zanni, je remarque qu'il Tait peu de différeDces entre le
prodifit vendu sous le nom d'un pharmacien dont l'étiquette
en indique la composition exacte et le remède dit a secret, i
Or, cette différence est fort importante et si, comme lui et
comme tous les pharmaciens français, je suis prêt à proscrire
la vente du rem^e secret, dans le sens grammatical du mot,
je crois qu'il faut admettre, pour le pharmacien, le droit de
vendre, sous son cachet et sous sa responsabilité, des médi-
caments simples ou composés dont la formule est clairement
indiquée sur l'étiquette.
Cette question a donné lieu, en France, à de loogue
controverses.
Je me contenterai de vous rappeler qu'en i 880, noire
ministre du commerce, désirant donner satisfaction au
pharmaciens français, en déposant à la chambre un projet de
loi depuis si longtemps réclamé, les engagea à se concerter
entre eux et à lui présenter une note aussi complète que
possible dont le texte, basé sur des concessions réciproques,
pourrait être de nature à satisfaire tous les intérêts.
A cet effet, les sociétés constituant l'association générale,
élurent des délégués réguliers qui se réunirent à Paris, et
dans ses séances des 2 et 3 mai 1882, l'assemblée, ainsi
constituée, vota un projet de loi qui, dans la pensée de ses
auteurs, devait être une transaction eutre les libéraux elles
autoritaires.
C'est ce projet de loi qui a servi de base aux Iravans de
la commission dont M. te docteur Naquet a été le rapportear
Ce rapport a été déposé au bureau de la chambre des dépu-
tés, le 9 juin 1883 et la question des spécialités y a été
résolue comme suit :
Art. 9. « Tonte substance constiuant un médicament sim-
D,B,t,zed.yGOOgle
QUESTIONS DE PHABMACIE TntORIQUE ET PRATIQUE 811
« pie OU composé, sous quelque roime que ce soit, peut,
«c saaft'exœptioQ prévue par l'article suivant, âlre libreuienl
« délivi-ée par le pharmacien avec son étiquette et sous sa
« responsabilité, sur la demande expresse de l'acheteur, et
« ce, sans qu'il puisse être dérogé aux lois sur l'exercice
« illégal de la médecine. »
f Le médicament ainsi vendu devra porter sur l'étiquette
a le nom et la dose de la substance ou des substances actives
a qui en forment la base. »
Art. 10. v Sont exceptées des dispositions de l'article pi-é-
« cèdent, les substances toxiques désignées dans le décret
< du S juillet 1850 et celles de même nature que le règle-
c ment d'administration publique, prévu à l'arlicle 21 de la
t présente loi on des décrets ultérieurs, pourront y ajouter, d
« Ces substances et les médicaments composés dont elles
a formeraient la base, ne pourront être délivrés par les pliar-
« maciens que sur la prescription qui en sera Taile pai'Ies
« médecins ou ceux qui ont le droit de signer une ordon-
«. nance. Ils devront porter une étiquette spéciale jaune-
« orange poilant le mot dangereux. »
Art. 10. a Nul autre que Ici pharmaciens ou les personnes
a dament autorisées par la présente loi ne peut tenir en
« dépôt, vendre ou distribuer au détail, pour l'usage de la
€ médecine, aucune préparation, tant simple que composée,
a destinée à l'homme ou aux animaux, et à laquelle on
« attribue des propriétés curalives, non plus qu'en annoncer
« la vente par la voie des journaux, brochures, prospectus
« ou autrement. »
La rédaction de ces trois articles me parait donner toute
satisfaction aux phaimaciens. Quant à ceux qui, trompant
sur la nature de la marchandise, vendraient des produits
autres que ceux indiqués sur l'étiquette, ou qui débiteraient
des médicaments toxiques autrement que sur ordonnance
de médecin, nous appelons, comme vous, sur leurs têtes
toutes les sévérités de la loi, mais nous réclamons haute-
ment, pour le pharmacien honorable, le droit de vendre,
iS.
D,B,t,zed.yGOO^IC
m SÉAHGES DB BECnOR
SOUS la garaotie de son diplôme, tant au public qu'à ses con-
frères, les médicaments qu'il prépare, en foisaot conoallre
sar l'étiquette le nota et la dose des substances actives qoi
forment la base du dit médicament.
J'espère, Messieurs, que vous vous rangerez à mon avis
et que, dans ce Congrès, vous vous garderez bien d'émellre
un vœu qui aurait pour conséquence de limiter, outre me-
sure, l'usage que tout pharmacien bounéte a le droit de faire
d'un diplôme acquis au prix de tant d'efforts el de sacrifices.
En ce qui concerne un genre de publicité faite par certains
pharmaciens, je le réprouve comme vous, mais je ne pois
admettre que, sous prétexte de faire disparaître un abus, en
prétende interdire l'usage d'une liberté inscrite dans la loi
belge, comme dans la loi française. Je veux parler de li
liberté de la presse.
Tous les citoyens ont le droit d'user de la presse, etceni
qui en abusent sont les premières victimes des exagérations
de langage, auxquelles ils se livrenl.
Les exemples de ce que j'avance sont nombreux, ils sont
connus de noua tous, et seules les spécialités honnêtes el
honnêtement conduites, i-ésistent à l'action du temps.
En France, la société de médecine légale, consultée sur la
question de l'annonce des médicaments, a été d'avis qu'on
ne peut interdire au pharmacien^ pas plus qu'à tout antre
commerçant, l'annonce honnéle des produits de son com-
merce, et que l'on ne saurait considérer le fait de l'annonce
comme conslituant, pour le pharmacien, un acte de consul-
tation et d'exercice illégal de la médecine.
En Belgique, la cour de Bruxelles, en 1881, a consacré
cette doctrine, par un arrêt confirmant la sentence des jnges
d'Anvers.
M. Zanni estime à un chiffre de 105 millions, suivant
M. le docteur Lereboulet, l'exportation annuelle des spécia-
lités pharmaceutiques, faite par la France.
. Ces chiffres sont absolument inexacts. — Je me sois
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIONS DE PBARHICIB IBBORIQUE ET PBjtTIQDII 813
procuré, au ministère, un relevé de l'exporlalion directe des
spécialités françaises, et ce relevé s'élève à 1 i millions.
Je veux bien admettre que, dans des colis de drogueries
et de produits chimiques, des spécialités françaises soient
exportées sans figurer dans les statistiques officielles, mais
en doublant ce chltTre de 14- millions, on est certainement
au-dessus de ta vérité.
Par suite, quand M. Zanni vient nous dire que la France
exporte, en Orient, pour 16 millions de spécialités, il a été
fort mal renseigné.
L'Orient ne consomme pas, à beaucoup près, ta trentième
partie du chiffre indiqué par M. Zanni. — Je parle des pro-
duits authentiques et non des imitations 61 des contrefaçons,
dont M. Zanni, à mon grand élonnement, semble vouloir
prendre la défense, en disant « que les imitations valent mieux
s que les originaux fournis par le commerce, et qu'il ne
« faut pas jeter la pierre aux contrefacteurs. »
M. Zanni regrettera cerlainement la phrase qu'il a écrite
à l'adresse de ses confrères de France.
M. Zanni, pour justifier son agression, prétend que les
produits français sont fabriqués par des ouvriers.
Evidemment les hommes de peine qui travaillent dans
nos laboratoires, ne sont pas diplômés; mais tes préparations
délicates, les pesées et les mélanges sont faits par des phar-
maciens, et les manœuvres n'interviennent que dans des
travaux pour lesquels ils ont les aptitudes voulues.
Ce genre d'accusation n'est pas sérieux, il pourrait être
adressé à tous les pharmaciens sans exception, et si M. Zanni
voulait être logique, il devrait demander que tout homme
employé à un titre quelconque dans une pharmacie, fût
pourvu d'un diplôme. Or, M, Zanni n'ira pas jusque-là, car,
si la pharmacie était soumise à une pareille exigence, l'exer-
cice de notre profession serait absolument impossible.
Dans l'avant-dernier paragraphe de son rapport,' M. Zanni
demande la suppression de l'étiquette et du cachet du phar-
macien vendeur. — A cela, je réponds que nul n'est obligé
D,B,t,zed.yGOO^IC
81 f SdANCES DE SECTION
de vendre un produit spécialisé, mais qae,dès l'iDstant qu'on
le vend, on ne peut détruire l'étiquette et le cachet du fabri-
cant, car l'étiquette et le cachet constiluent ce que tes lois
internationales désignent sous le nom de marques de fabri-
que, — Or, tes marques sont l'objet d'une législation spéciale
qui les protège, et tant que les conventions actuelles existeroU
entre les divers pays, il sera interdit de supprimer une mar-
que de fabrique, en y substituant la sienne.
Telles sont, Messieurs, les réflexions que m'inspire le
rapport qui vous a été présenté par M. Zanni, et j'espère
qu'il voudra bien, d'abord reconnaître que, dans cette cod-
troverse confraternelle, sa plume a dépassé, dans une large
mesure, les limites du juste et du vrai, puis renoncer a ses
conclusions.
M. Gk^eijr (Bruxelles). — Puisque H. Zanoi semble vou-
loir livrer ses conclusions en pâture aux spécialistes, pennel-
tez-moi de prendre la défense de son rapport, en ce qui
concerne la proposition d'une commission inlernalionale,
pour la réglementation de la vente des spécialités. Celle
proposition, touchant de près à la question soulevée par moi,
au sein de la Société royale de pharmacie de Bruxelles, el
que je ne retrouve pas inscrite parmi les questions soumises
au Congrès (1}, il importe que je la ressoulève dans votre sec-
tion : je veux parler du traité de commerce franco-belge.
Dans le dernier traité de commerce entre la France et 11
Belgique, te gouvernement belge a sacriûé les intérêts da
corps pharmaceutique, aubénéSce de nos confrères français.
En effet, aux termes de cette convention, malgré nos récla-
malions, tous tes produits pharmaceutiques, simples on
composés, peuvent librement entrer chez nous; tandis qae
les produits de môme nature ne peuvent, sous quelque raison
qae ce soit,, entrer en France, Dune part, libre entrée,
(I] Cette question constitue le V» de l'ordre dn jour de la seclloa. BlieiHi
génénlwée, decominuD iccord, srec la SocfâlA de PbtrmBcie deBraieltUt
le comité ayant jugé opportun, en Tertu du règlement, de ne laisser prJsMter
aucune proposition qui ne revêtirait pas un caractère international.
D,B,t,zed.yGOOg[e
THËOBIQUE ET FRÀTIQnS 815
d'autre pari, prohibilion! Cet état de choses ne touche pas
seulement à nos inlérêts matériels et vitaux, il touche encore
à nos intérêts moraux. En effet, Messieurs, pré tend ra-t-OQ
que les produits belges sont inrérieurs aux produits étran-
gers? Ce serait prétendre un état d'infériorité dans les études
et partant dans les connaissances; ce serait porter atteinte à
DOS écoles de pharmacie, qui jouissent du plus grand renom
dans le monde entier. Il y a, dans le traité do commerce, de
la part des contractants belges, un oubli impardonnable de
nos intérêts, que je n'hésite pas à taxer de lèse-justice!
C'est là le premier point que je voulais soulever et qui se
rallacbe directement aux conclusions du rapport de M. Zanni,
au sujet des spécialités.
Nous sommes inondés de produits étrangers. La proposi-
tion de M. Zanni a cela de bon, pour moi, ce serait d'apporter
une modification à cetélat de choses.
Je reprendrai maintenant le travail de l'honorable rappor-
teur qail me permettra bien volontiers, j'en suis certain, de
défendre pour lui, car le travail n'est point si criminel
qu'on voudrait le faire croire. En faisant le procès aux spé-
cialités pharmaceutiques et aux annonces burlesques qui
n'en sont que les compagnes naturelles et inséparables,
M. Zanni, j'en suis certain, n'a eu en vae que les remèdes
secrets, et je trouve que son rapport n'est pas trop sévère à
leur égard.
Mais laissons de côté les sortes de trafics plus ou moins .
honnêtes, pour reprendre, en discussion, les spécialités.
Une modification (l) apportée récemment par le gouverne-
ment belge, à la loi de <818, porte : « qu'à l'avenir,
l'Académie de médecine, sur le rapport d'une commission
nommée à cet effet, désignera tes spécialités qui pourront
être vendues dans nos pharmacies. »
Mais ce qni est plus extraordinai rement drôle, c'est
(1) Cette modiOcsIlun a été rapportée par arrêté royal eo date da 12 noTem-
D,B,t,zed.yGOO^IC
816 siiNCes DE secTioH
qu'une disposiiiou spéciale du mt^me arrêté dous impose de
couvrir de ootre cachet, celui de l'inventeur du produit étran-
ger. Une commission et une académie peuveni parfailemeot
déclarer qu'un produit désigné par elles est boa, sans aucun
doute, mais à une condition que le produit désigné soit bien
préparé et bien conservé. Pour ma part, je le déclare ouver-
tement, ce D'est jamais de cœui-joie, que je délivre uoe
spécialité sous cachet, qui m'est demandée, car, en vérité, je
ne sais jamais sûrement ce que je délivre, et ma conscrmce
n'est pas tranquille. Et, dans l'état actuel de nos dispositioiu
légales, si un accident venait à se produire à l'aide d'une
spécialité autorisée, qui serait rendu responsable, l'Académie
ou le pharmacien? Four moi, ce serait l'Académie qui aurait
à prendre soo recours contre l'inventeur étranger!
En e0el, nous ne pouvons être rendus responsables que
des produits que nous avons préparés nous-mêmes, et la
loi nous oblige à les pi-éparer nous-mêmes, sous notre sur-
veillance et responsabilité, et, d'autre part, une réglementation
spéciale, contraire à l'esprit des législateurs des lois de germi-
nal et de la loi roudamenlale hollandaise qui nous régissent
en Belgique, nous' autorise à délivrer des produits dont nous
ne connaissons que le nom et le cachet du producteur. —
Pareille disposition nous relève de toute responsabilité, Itml
en exposant le malade à des erreurs funestes!
Oii est l'esprit de garantie qui a présidé à la confection
des lois médicales? Où est la sécurité, oti est la police médi-
cale? Je ne tes trouve plus, et, dans ce cas, j'ai le droit et le
devoir d'endosser ta responsabilité à ceux qui m'ont autorisé
à délivrer des produits sans pouvoir et sans devoir en vérifier
la nature et la conservation.
Et, dans une prescription magistrale d'une spécialité, en
cas d'erreur, qui reste responsable, du médecin ou du phar-
macien?
Ne vous y trompez pas. Messieurs, c'est le pharmacien,
car la loi impose cette garantie de la bonne exécution des
ordonnances, sans se soucier si, oui ou non, le uiédecia a
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QUBST10N8 D8 PHARXAUB TRftOBIQCli ET PR1T1QU& DW
prescrit un remède étranger; c'est à nous de vérifier si (e
remède est bien préparé. Mais, je vous le demande, comment
pouvons-nous encore faire cette vérification, devant les nou-
vellesdispositions concernant l'introduction de la pharmacopée
belge, prescrivant de revêtir l'enveloppe d'une spécialité
étrangère de notre cachet, sans examen préalable de la
DBtore da produit? Il y a là quelque chose qui révolte la
coDscieuce bonoéie et a^iblit notre dignité proressionoelle.
Il ne me convient pas de vendre un cachet, je veux déli-
vrer, et rester certain de délivrer un médicament; c'est ainsi
que j'entends l'exercice de la profession de pharmacien. Je
demande donc le .contraire des nouveaux règlements belges,
je demande qu'aucune spécialité ne puisse être vendue, ni
exposée en vente, enveloppée et cachetée, jedemande,en un
mol, qu'elles soient livrées en vrac dans le commerce.
Les raisons de cette proposition sont nombreuses. La pre-
mière, et aussi la plus importante, c'est de pouvoir vérifier,
en tons temps, la nature du produit, ainsi que sa conser-
vation, sans autre préjudice pour le pharmacien que d'ouvrir
un bocal et d'analyser une partie du produit qui s'y trouve,
prise au hasard. La seconde, c'est de pouvoir vendre, sous
mon étiquette et mon cachet, et de pouvoir rester responsa-
ble, vis-à-vis du médecin et du public, du produit que je
délivre. La troisième, les médecins sérieux et Jaloux de
leur art, m'en seront reconnaissants, c'est d'empêcher le
charlatanisme de s'introduire partout à l'aide des annonces,
et le public de s'administrer des produits le plus souvent
dangereux; mais toujours sans résultat.
Oh! j'entends qu'on me soulève la question des annonces,
par la voie de la presse! J'ai la presse en très haute estime,
et je suis certain d'être dans le vrai, en disant que ta presse
est honnête. C'est vous dire que j'ai confiance en elle.
Quand la presse verra qu'il s'agit d'une question de santé
publique, elle n'insérera pas certaines annonces, elle s'arrê-
tera. Aucune pres.<>e périodique ne consentirait à publier une
annonce immorale, et vous trouverez, comme moi, qu'il est
D,B,t,zed.yGOO^IC
818 SlANCFJ DE SECTION
immoral de publier certaioes annonces ne revêtant qu'an
véritable caractère de duperie! Au surplus, tous les législa-
teurs n'ont en vue, dans la confection des lois concernant la
pratique de la médecine, que d'assurer la santé des citoyens.
Le rapport de MM. Thouret et Fourcroy, du 46 ventôse,
an XI, Taisait un effrayant tableau des conséquences, daes à
ces hordes d'empiriques qui assiégeaient les places dans les
cités, exposant partout la vie des citoyens crédules à l'em-
poisonnement!
Je n'ai pas à m'inquiéter des intérêts privés de certaina
spéculateurs, j'ai à me soucier de la santé et de la vie de
mes semblables, j'ai à chercher la conservation du caractère
sacré de la profession médicale, en criant arrière a ceux qui
voudraient ta jeter dans le domaine des spéculations malhoo-
nétes et criminelles.
En nous conférant un titre, la loi nous a revêtus d'un
caractère de garantie aux yeux de la société, et celte garan-
tie, la société a le droit de nous la réclamer, et nous avons
pour devoir de la lui offrir en tous temps.
Cest pourquoi, j'appuie les conclusions du rapport de
M. Zanni et qu'avec lui, je demande au Congrès d'émettre
le vœu de voir, à bref délai, une loi réglant la vente des
spécialités.
M. LiMocsiiï {Paris}. — Je ne puis partager toutes les idées
que M. Gréteur vient de vous développer; M. Créleur voit
l'idéal de la pharmacie, il n'en est malheureusement pas
ainsi, beaucoup de pharmaciens ne travaillent plus, beaucoup
n'ont plus même un laboratoire, ils se trouvent dans l'im-
puissance de préparer convenablement leurs préparations ;
d'autres, soit par paresse, soit par ignorance, les demandent
aux droguistes. {Rumeurs diverses.) N'est-il pas préférable
que ceux-ci débitent des médicaments, préparés par des
confrères honnêtes, que des drogues infectes, préparées par
d'igna res droguistes?
M. iK Prbsimni. — Je crois devoir protester contre les pa-
roles de M. Limoasia. {Applaudissements prolongés) Je ne
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIONS DE PHARMACIE TBfiOftlQtlE ET rSATIQUE 819
puis accepter, pour mes collègues, les reproches qu'il vient
de leur adresser; ces reprocher, surtout comme arguments en
faveur tle la spécialité, ne prévaudront pas.
L'heure est assez avancée, il nous sera impossible de
terminer la discussion; je vous propose d'en renvoyer, à
demain, la suite. — Adopté.
La séance est levée à midi.
Le Secrétaire, Le Président,
E. RAHLOT. L. GWtNÉLIS.
Séance du 'i septembre 1886.
La séance (*] est ouverte à neuf heures et un quart, sous la
présidence de M. Van Bastelaer, président du Congrès.
Sont au bureau : MM. Cornélis, président de section,
Créieur, De Nobele, Boeitger, Dragendorff, ainsi que MM. les
secrétaires Ë. Ratulot, C. Jonas, Oeletler.
M. LE Président. — J'estime, Messieurs, que l'assemblée ferait
bien de poursuivre, avanl tout, la discussion de la question
relative aux spécialités, cette question pourrait soulever
encore un assez long débat; comme il est très important
qu'elle soit élucidée, je vous proposerai de la tranclier avant
toute autre, mais avant de donner la parole à un des ora-
teurs inscrits, je vous engagerai à modérer, autant que
possible, la passion qui pourrait vous entraîner. Je le sais,
la question qun nous allons aborder soulèvera encore des
débats vifs et animés, mais écartons, de ceux-ci, tout ce qui
peut être personnel, froisser certaines susceptibilités, ou ne
pas pouvoir être accepté par une partie de l'assemblée.
(') X. R. Va rimpartnnce tle la questtnn, l'anlmalion des débats et le grand
niiiubre de membreB présents à la dernière séance, H. le président du Cungrèa
a dtclilé que la 2" spctimi siègern dorUnavsnt dans la grande salle de l'Académie
lie méilFcine. Presque tous les membres des autres sections ee sont joints k la
2° seciluD. 1^ séanue est, de fait, une assemblée générale.
D,B,t,zed.yGOOg[e
BZO StUfCES DE SECnOU
Je donne ta parole à M. le ly Crocq.
M. Cboco {Bi-naelles). — Messieurs, je suis un adversiiire
des plus acharnés de la spécialité, et je vais vous en donoer
les raisons. D'abord, la plupaii des spécialités a'oni aucune
valeur thérapeutique ou n'ont qu'une valeur moindre que les
mêmes préparations officinales du codex. Il n'est pas de
jour que l'un ou l'autre médecin, essayant l'action physiolo*
gique d'une spécialité, ne constate qu'elle oe produit aucun
effet; il n'est pas de jour que l'un ou l'autre chimiste ne
découvre, en procédant à l'analyse d'une spécialité, qu'Ole
ne contient aucun des produits qu'elle devrait contenir, oa
qu'elle renfeniie d'autres produits ou des substances dange-
reuses. N'avons-nous pas vu les sirops de iactucarium ne
renrermer aucune parcelle do Iactucarium, mais contenir, au
conlraire, des proportions plus ou moins grandes de mor-
phine; dei injections au matico, qui, d'après le prospectus:, ne
peuvent contenir aucune matière minérale et n'être composées
que de matières végétales, n'élre qu'une solution aqueuse de
sulfate de zinc; des sirops de quinquina ferrugineux, ne
contenir ni quinquina, ni fer; des granules, ne renfermer
aucune parcelle de matière active, elc. ; en second lieu, la
spécialité n'est pas digne de la profession pharmaceutique.
\Xi pharmacien qui la prône prouve, ou son incapacité, ou
son ignorance ou sa paresse. En effet, Messieurs, si votre
diplôme est une preuve de capacité, vous avouez, d'un autre
côté, en débitant telle ou telle spécialité, que M X. ouZ.
est plus capable que vous, et seul capable de préparer le
médicament qu'il a spécialisé; ainsi, si vous vendez do quina
Laroche, au lieu de débiter le vin de quinquina préparé par
vous d'après le codex, ou même une dissolution de quioa
dans du vin de Malaga, vous avouez implicitement être moins
capable que M. Laroche de préparer ce vin. Tous vous devez
être capables de préparer les médicaments au même litre, le.^
spécialités n'ont pas de raison d'être. Elles n'ont d'autre but
que le gain, on en invente tous les jours de nouvelle?, on se
soucie très peu de leur action thérapeutique; le grand art,
D,B,t,zed.yGOOg[e
QURSnOffS DE PBAMACIB TntOMQtlB ET PRATIQDB SU
c'est de leur donner de la vogue, et, à ces Iïds, on emploie
l'aDDonce. Si encore on n'y employait que des réclames hon-
nêtes, on dirait que ces annonces ne présentent d'autres
inconvénients que de rendre leurs auteurs coupables d'exer-
cice illégal de la médecine; mais, le plus souvent, ces annonces
sont Tallacieuses, trompeuses, si pas dangereuses et allant
même jusqu'à offenser la morale et la pudeur publique. El,
pour vous en donner une preuve, je vais vous donner lecture
d'une de ces annonces monstrueuses, parues dans un grand
journal politique et dont, j'en suis persuadé, aucun de vous
ne permettrait la lecture, ni à ses filles, ni à sa femme.
[L'orateur donne lecture de l'annonce. {Mouvements d'in-
dignation.)
Voilà, Messieurs, oii en arrivent les spécialistes. Je le dis
hautement, de telles machinations, pour assurer la vente
d'un produit, constituent une honte pour ceux qui les
emploient.
Je n'hésite donc pas à le déclarer, l'avenir de la pharmacie,
l'avenir de la médecine, dépendent de la suppression de la
spécialité; la maintenir, c'est courir à la déconsidération de
nos deux professions, qui ne doivent avoir en vue que
l'humanité; c'est ravaler le pharmacien et le médecin; c'est
permettre, au premier, de se complaire dans une inqualifiable
paresse, au second, d'oublier et d'ignorer toutes les notions
de thérapeutique et de posologie.
Je conçois que l'on spécialise la préparation de certains
alcaloïdes, de certains glucosides, de certains extraits même,
parce que souvent, ces matières se préparent mieux et moins
cher danj certaines proportions, mais encore, je ne ne puis
comprendre leur débit qu'en vrac, sans mélange avec d'au-
tres substances, et dans un état tel que l'acheteur puisse
toujours en constater la valeur.
Car,enlin, le pharmacien est responsable de ce qu'il débite,
et il lui est interdit de s'assurer, le plus souvent, des ingré-
dients que contiennent les spécialités, il lui est même impos-
sible de rechercher si cerlains produits, qui se conservent
D,B,t,zed.yGOOg[e
633 SSANCXS de SECTKKf
mat, lets que les préparalioDs d'ergotine, les emplâtres vési-
canls, etc., possèdent encore Teotièreté de leurs propriôtés
thérapeutiques, il ignore depuis quand Us sont faits, com-
ment ils ont été faits, etc.
On nous objectera, peut-être, que beaucoup de pharma-
ciens soulfrent, que le nombre en est trop grand, que la
concurrence, le besoin de vivre engendrent la spécialité qui,
le plus souvent, fait plus de mal à la bourse qu'à la santé.
A ceux-là, je répondrai que le pharmacien ne doit pas être
un homme de lucre, mais un homme de science; que si la
position que loi a faite la société ne lui permet plus de subsis-
ter honnêtement, son devoir lui commande de demander,aux
gouvernements, des mesures efficaces pour parer à ces in-
convénients. Qu'ils suivent l'exemple des pharmaciens alle-
mands; qu'ils s'efforcent de relever la dignité professionnelle.
Ils le feront, en travaillant eux-mêmes, en prohibant la
spécialité de leurs officines et en la considérant comme un
objet mercantile, indigne d'entrer chez eux. Je termine en
affirmant, une fois de plus, que l'intérêt de l'humanité souf-
fi'ante exige la proscription de la spécialité, d'une façon
absolue.
M. Gbnbvoii (Pans). — Je n'avais pas l'inlenlion de pren-
dre ta parole dans cette discussion, et cela d'autant plus qu'il
y a trente ans qu'on agite constamment celte éternelle ques-
tion de la spécialité. Déjà, lors du congrès de Brunswick, en
1864, lors de notre première réunion internationale, j'enten-
dis retentir, pareil au Velenda Carthago, ces mots : guerre
à la sp<^cialité, proscription de celle-ci. Mais toutes ces pro-
testations n'eurent aucun rûsullat. 1^ spécinlilé, au lieu de
disparaître, s'estmultipNûeet, peu à peu, on dutaccepter son
intrusion comme un fait accompli. Ses plus redoutables ad-
versaires duient fléchir et retirer lesexcommunications qu'ils
avaient lancées contre leurs préparateurs, une sorte de com-
promis intervint et le silence se Gt bientôt autour de ces pré-
parations. Pour ma part, je regrette qu'on soit revenu aujour-
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIONS Dl PHARMACIB THfiORIQDE IT PRATIQUE 8S3
d'hui sur une question qui ne peut avoir d'autre résultat que
d'amener une scission dans le corps pharmaceutique.
D'un autre côté, je me demande si M. Crocq, notre
acharné adversaire, ne pourrait pas, tout le premier, au
nom de ses confrères, faire son mea eulpa. Il est incontes-
table que la spécialité n'existerait pas sans le médecin, c'est
lui qui l'a fait naître. Ce sont les médecins qui la prescrivent
pour s'épargner la peine de formuler, ce sont eux qui, sou-
vent même, l'inspirent, la soutiennent, en font la vogue et
j'ajouterai, en vivent, en retirent bénéfices.
Ne voyons-nous pas, loua les jours, tel ou tel médecin
recommander à ses clients d'aller chez un tel pharmacien,
unique détenteur d'une préparation qu'il prescrit, uni-
que dépositaii-e de telle ou telle spécialité? Et pourquoi en
agit-il ainsi? Par intérêt, évidemment. Nous savons que plus
d'un médecin a touché quinze, vingt et même cent mille
francs pour soutenir et prôner certaines spécialités.
N'est-ce pas un médecin belge qui a créé la dosimétrie,
cette autre spécialité à granules souvent si inefTicaces, dont
nous a parlé M. Crocq?
Que û'a-t-elle rapporté, à son auteur, cette lèpre de la
spécialité qui permet, aux médecins, de faire de la pharma-
cie illégale?
Je regrette que l'on ait. admis, dans 'notre Congrès de
pharmacie, et dans la discussion importante qui se fait en
cette enceinte, des médecins qui sont ainsi juges et partie et
ont à satisfaire un intérêt tout personnel dans la question des
M. Vah Bastelaee (Bruxelles). — Comme président du Con-
grès, il m'est impossible de laisser l'orateur s'engager dans
cette voie d'agression. Jfe le prie de rester dans la discussion
générale des spécialités, sans introduire d'ftcrelé dans le dé-
bat. Nous avons voulu que notre Congrès réunît toutes les
conditions possibles d'autorité et d'importance, pour la dis-
cussion et la décision des questions qui sont à nos ordres
D,B,t,zed.yGOOg[e
834 gfiAncEs DE sEcnoN
du jour. Nos décisions en auront d'autan! plus de force
et de valeur réelle. Noire question des eaux alimentaires est
traitée par des pharmaciens, des chimistes spéciaux, des hy-
giénistes et des médecins; la question des spécialités doit
l'être par des pharmaciens et par des médecins qui y ont une
indiscutable compétence. C'est le vr^i moyen de donner aux
vœux de notre Congrès une valeur qui a fait défaut, jus-
qu'ici, à nos assemblées spéciales.
M. Gbsbvoix (Parts). — Je désire ne blesser personne. Je
me conformerai aux observations de M le président.
On a parlé de spécialistes condamnés pour avoir vendu
des sirops et d'autres produits ne renfermant pas les médi-
caments y annoncés; mais, tout comme vous, Messieurs,
nous répudions ces pharmaciens, nous les mettons au ban
de notre corporation et nous les rejetons de nos sociétés
scientifiques et professionnelles; comme nous appliquons la
révocation à ceux qui font des annonces scandaleuses.
Je termine en vous disant que, dans mon opinion, la ques-
tion des spécialités e.'^t une de ces questions qu'il est impru-
dent de soulever, elles sont insolubles, et amènent des dis-
cussions stériles. La proposition de M. Zanni ne me parait
pas pratique et je vous propose de ne pas l'accepter.
M. pETtT {Paris}.. — Messieurs, en entrant dans la discus-
sion, je parle comme délégué de l'Association Générale des
Pharmaciens de France et non comme délégué de la Société
de Pharmacie de Paris.
La Société de Pharmacie de Paris a, en effet, depuis long-
temps, cessé de s'occuper de cette question si irritante des
spécialités!... Elle renferme des spécialistes, mais des spécia-
listes honorables et c'est pour elle une question d'existence
de laisser discuter, dans d'autres enceintes, les détails des
projets de loi sur l'exercice et la réglementation de la phar-
macie.
Il y a vingt ans, les hommes distingués qui étaient à la
tête de la pharmacie française s'exprimaient contre la spécia-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QUESTIONS DE PHIKHICIS IHÉOUQUE ET FSITIQUB 82S
lité avec la même véhémence que les oralears qui m'ont
précédé.
Qu'en est-il résallé? C'est qu'imposée par le public et par
les médecins, la spécialité a vécu et prospéré.
Dans les critiques qui lui sont adressées, les unes sont
justes ei les autres ne le sont pas. Les annonces exagérées,
honteuses, forment une très faible exception. Il en est de
même des spécialités où I'od trompe sur la nature de la chose
vendue et qui, par parenthèse, tombent sous le coup des
lois de droit commun.
Il est très facile d'affirmer que les spécialités sont mal
préparées, mais.en ce qui concerne les spécialités françaises
tout au moins, il est absolument certain que généralement
le plus grand soin y est apporté el que.pour les combattre, il
faut, pour être dans le vrai, avoir recours à d'autres moyens.
J'ajouterai que les spécialistes sont trop intelligents et trop
habiles pour agir autrement.
Remarquez bien. Messieurs, que je ne me fais pas ici te
champion de la spécialité. Si nous avions à organiser nous-
mêmes la pharmacie, il est probable que je ne serais pas
disposé à aider au développement de la spécialité, mais tel
n'est pas le cas et, selon moi, dans les pays oii la limitation
n'existe pas, où le pharmacien subit la libre concurrence de
ses confrères, il n'existe aucun moyen pratique de réglemen-
ter les spécialités.
Sur la demande de M. le ministre du commerce, l'As-
sociation Générale des Pharmaciens de France a chargé,
il y a quelques années, une commission d'élaborer un projet
de loi sur l'exercice de la pharmacie.
La majorité des membres de cette commission dont j'avais
l'honneur de faire partie, était peu favorable à la spécialité.
Pendant de longues séances, nous avons recherché les
moyens de remédier aux abus qu'elle est susceptible d'engen-
drer.
Nous étions arrivés à proposer :
D,B,t,zed.yGOO^IC
8z6 bEarcgs de SECnOK
i' L'inscriptioQ complète de la formule sur les divers
produits ;
2° L'interdiction de faire des annonces dans les journaux
politiques ;
3* La cooslitulion de Chambres syndicales disciplinaires.
Ces diverses mesures, à l'efficacité desquelles je crois
encore, ont été repoussées pour divers motifs. Certains con-
frères très disposés à réglementer les spécialités trouvaient
gênant de mettre la formule intégrale sur les produits qu'ils
livrent à leurs clients. Au nom de la liberté, ils protestaient
contre ta création des chambres disciplinaires et se deman-
daient si, pour remédier à des abus, il était sage de suppri-
mer,pour le pharmacien, un droit aussi précieux que celui de
la liberté de la presse. D'autres affiimaient que de tels vœux
n'avaient aucune chance de recevoir satisfaction, et que te
gouvernement n'accepterait jamais, dans l'intérêt d'une seule
profession, l'abrogation partielle de lois aussi importantes.
Bref, la commission n'est arrivée à aucun résultat et il est
resté démontré, pour elle, que la réglementation est impos-
sible.
Je pense, en outre, qu'il serait injuste d'empêcher
l'auteur d'une découverte d'en tirer parti en mettant une
préparation à la disposition du public, puisqu'on a cru utile
d'interdire de breveter les médicaments.
Je conclus en disant que la spécialité existe, qu'elle a été
l'œuvre non seulement du pharmacien, mais aussi du méde-
cin et du public et que, faute de pouvoir trouver une réjjle-
mentation équitable, le mieux est de s'en rapporter, pour
supprimer les abus, au bon sens de tous, et, dans les cas
graves, à l'application des lois du droit commun.
M. C«ocQ {Bruxelles}. — Je désire présenter quelques ob-
servations aux deux orateurs qui viennent de défendre,
plus ou moins, les spécialités. Vous avez parlé de spécialités
honnêtes, qu'entendez-vous par spécialités honnêtes, sont-ce
des préparations du codex, des remèdes connus, spécialisés?
D,B,t,zed.yGOOg[e
QOESTIOnS DE PHABHACIB TBtOBIQDE ET PRiTIQDE 827
Mais celles-ci, si elles ne pn^senlent pas de dangers, on
quand mâm^ des Inconvéuienls, elles s'annoncent dans les
journaux, et leurs fabricants sont coupables d'exercice illé-
gal de la médecine. Le malade ne doit pas savoir ce qu'on
lui donne, la pharmacîi.'' et la médecine ne doiveni pas âlre
assimilées à l'induslrie et au commerce; la spécialité, môme
sous des dehors honnôtes, fait du mal à ta science et jette la
médecine dans le domaine public.
Quant aux médecins malhonnêtes, dont nous a parlé M. Ge-
nevoix, je sais que, malheureusement, il en existe, mais je
dis qu'ils sont indignes, qu'ils méritent d'âtre monti'és au
doigt. Nommez-les, faites-les connaître, afin que nous leur
jetions la pierie et que nous les' stigmatisions, au nom de la
moralité publique.
Un mot à M. Petit. Il nous a dit : poursuivez les fabricants
de spécialités malhonnêtes, qui consiitueht des fraudes sur la
qualité vendue, appliquez-leur la loi commune, la loi les
condamne; mais vous savez tous que les tribunaux, en ces
matières, appliquent bien rarement la loi, les délits sont
souvent difficiles à être constatés, et les coupables trouvent
mille moyens pour passer entre les mailles de la loi.
M. Fbignhaux {Bruxelles). — Messieurs, après les discours
que nous venons d'entendre, il n'est pas douteux que la ques-
tipn des remèdes seci-ets et des spécialités pharmaceutiques
appelleront, avec les mêmes convictions, sur le terrain de la
discussion, ses défenseurs qui, en 1876, lors de l'exposition
d'hygiène et de sauvetage, prolestèrent contre la mise hors
concours de ces produits; et ses adversaires qui préconisaient
alors ces mesures; les uns pour défendre de sérieux intérêts
matériels engagés, que j'appellerai volontiers intérêts indus-
triels basés sur la crédulité publique ; les autres pour sauve-
garder la dignité et la responsabilité professionnelle.
Quant à moi, j'appartiens à cette dernière catégorie, parce
que je n'admets point ces matières simples ou composées, ces
produits chimiques ou pharmaceutiques, ces matières alimen-
taires, pi-éseotés au public, sous forme spéciale^et recoDiman-
i9.
D,B,t,zed.yGOO^IC
8S8 SfiAKCES DE SBCTlOIf
dés par voix d'annoaces, comme réalisant un progrès en
pharmacie oa comme offrant des avantages tfiérapeutiques
spéciaux; ajouloas.touterois, que nous ne confondons jamais,
avec ceux-ci, une catégorie de préparations chimiques qui
jouissent de propriétés physiologiques connues, et qui sont
préparées par des chimistes ou des pharmaciens et dont
l'utilité est incontestée et incontestable.
Pour rester dans la discussion générale, je m'abstiendrai
de spécifier les uns et les autres de ces produits, ils sont
suffisamment connus. Je crois inutile de rappeler les raisons
qui ont été invoquées par les partisans et par les adversaires
des spécialités : elles sont multiples et visent autant à l'intérêt
public qu'à la défense de la dignité scientiBque et profes-
sionnelle du médecin et du pharmacien.
Je me bornerai à vous dire qu'à tous les points de vue, it
est regrettable d'être obligé de constater que des pharmaciens
et des médecins eux-mêmes, se nuisent en favorisant la vente
de ces remèdes mystérieux, qui n'offrent d'autres garanties
que le cachet du fabricant, l'étiquette de la maison de com-
merce, dont ils sont enroulés, et le prospectus, souvent
menteur, qui les accompagne; j'ajouterai que, si la vogue
acquise aux spécialités est, en grande parlie.le feitde certains
médecins, ceux-ci oublient le respect qu'ils se doivent à
eux-mêmes et à la profession, en patronant des remèdes,
dont ils ignorent, et la composition, et les efièts.
Cette sitoalion est grave, dangereuse, anti-légale.
Mais, comment résister à l'envahissement de ce mercanti-
lisme pharmaceutique.
La solution du problème est difficile, je le sais.
Néanmoins, si nous avons souci de notre art, il est de
notre devoir de réagir et de faire tendre tous nos efforts
vers la suppression radicale des spécialités.
Je ne me fais point illusion sur la portée de cette propo-
sition; mais permettez-moi de faire le vœu que ce Congrès,
qui centralise ce que la science possède de savant dans le
monde entier, étudie consciencieusement cette question, afin
D,B,t,zed.yGOOg[e
QtESTIOHB DE PBÂBMACIB TRfiCttlQUE ET PB&TIQOB 829
de prendre une décision solennelle, qui portera, aux spécia-
lités, une atteinte morale qui sera le prélude, espérons-le,
des réformes qui mettront un frein, sinon un lerniG, à l'en-
vahissement compromettant des spécialités, que je considère
comme le plus grand fléau de la phaimacie et de la théra-
peutique modernes.
Je conclus donc, en priant le Congrès d'émettre le vœu
suivant : L'assemblée émet le vœu de voir la proscription
absolue de la spécialité.
M. KoK [Bruxelles]. — Ennemi des spécialités pharma-
ceutiques, en général, je veux cependant admettre qu'il y
en a de deux espèces ; celles que je veux bien appeler
honnêtes, parce qu'elles contiennent ce qu'elles annoncent
et celles que je qualifierai de malhonnêtes, qui ne contien-
nent rien, ou toutes autres substances que celles annoncées,
ce sont les remèdes secrets. Nous ne nous arrêterons pas
davantage à ces dernières, parce qu'elles ne font point partie
de la pharmacie; elles sont du domaine commercial; que
dis-je, leur débit n'est pas même un commerce honnête ; je
n'hésite pas à le déclarer, ceux qui les débitent se rendent
coupables d'une véritable escroquerie.
Revenons donc à ce que j'ai appelé la spécialité honnête.
En quoi consiste-t^elle? A nous présenter des médicaments
nouveaux, inconnus jusqu'à ce jour, ou préparés par des
procédés perfectionnés'? S'il en était ainsi, le spécialiste ne
serait déjà plus un homme de science, qui ne peut avoir de
secrets, quand il s'agit du bien de l'humanité.
Non, il débite, tout bonnement, ce que nous connaissons
tous, et ce que tous les pharmaciens savent préparer.
Seulement, il nous présente le médicament sous une
forme plus délicate, peut-être, mais, en tous cas, plus at-
trayante. Un petit flacon bien lait, une boîte plus luxueuse,
et le médicament, plus ou moins doré ou sucré, avec force
réclame, voilà la spécialité honnête.
Jusqu'ici, le mal n'est pas bien grand, et, si ce n'était cette
façon insolite de se lancer dans le monde, elle pourrait
D,B,t,zed.yGOO^Ie
830 StlHCES DE sccnoR
peul-étrè encore trouver grâce devant nous. Mais elle a le
graad tort d'exploiter nos faiblesses humaines, la paresse
surtout. Ld Qiédecin ne prescrit plus, il oublie sa matière
médicale et l'art de formuler. Le pharmacien ne prépare
plus, il oublie son art et perd de vue sa responsabilité, qui
l'expose à de graves m^omptes, à des démêlés possibles
avec la justice.
Ajoutez à cela, que le public s'habitue à se traiter lui-
même, au grand dam de ses intérêts, et au plus grand pré-
judice eucore de ta santé publique; car n'oubliez pas que
l'annonce contient ordinairement les usages multiples, ce
qui, soit dit entre paranlbèse, et quoi qu'on en pense, consti-
tue une incursion illégale sur notre domaine, à nous.
Ahl je sais qu'on peut noos répondre que les médecins
n'ont qu'à ne pas prescrire les spécialités, qne les pharma-
ciens ne sont pas obligés de les vendre, et que le public, s'il
les achète, les prend sous sa propre responsabilité. Mais
qui de nous ne connaît l'influence de l'annonce, dans notre
siècle, et combien cette influence n'augmenle<t-elle pas,
quand, au bas du boniment, se trouve une signature et un
qualificatif, qui viennent inspirer conBance? Ce n'est pas en
flattant les faiblesses humaines et ea exploitant les travers
du siècle, qu'on fait le bien de l'humanité. Mais cela remplit
la caisse; voilà le secret!
Aussi, Messieurs les spécialistes ne sauraient nier que, si
j'ai voulu leur faire l'honneur de ne pas les confondre avec
les marchands de remèdes secrets, ils ont, cependant^ avec
ceux-ci, certains points de contact.
Ils sont entachés du même péché originel. Est-ce de la
science qu'ils ont-voulu faire? Non, c'est du commerce, du
commerce honnête, je le veux bien, mais du commerce tout
pur. Ah! je le sais, ils ont, pour eux, une excuse, c'est que
le métier s'encombre; que le strûggle for live devient, de
jour en jour, plus ardent. Mais cela n'empâche qu'ils n'ont
pu résister à la tentation, à l'appât du gain, et ils ont quitté
D,B,t,zed.yGOOg[e
QtJKBTIOnS DB PRÂUUaE THfiOUQDE ET PUTIQUE 8d1
les voies si pures et si sereines de la science, pour se lancer
dans un mercaotilisme que je puis, sans exagération, taxer
d'effréné. On ne se contente plus de prospectus plus on
moins ronflants; nous avons, aujourd'hui, des commis-voya-
geurs en spécialités, nous vantant la supériorité de leurs
produits.
Comme les marchands de vin, ils deviennent obséquieux,
et, renchérissant sur ceux-ci, ils nous offrent les échantillons
de leurs marchandises. C'est ainsi que, dernièrement encore,
plusieurs médecins de Bruxelles, ont reçu une grande caisse
toute remplie, valeur marchande 200 francs au moins.
Et voyez à quelles tristes conséquences nous mène cette
intrusion du commerce, dans te domaine scienti&quel Nous
avons entendu tantôt, à l'adresse du corps médical, une
accusation bien grave, qui m'a fait bondir sur mon siège et
me force, pour ainsi dire, à prendre la parole dans cette
enceinte. Comment, il y a des médecins qui ont reçu des 1 5,
des 20, et même plus de 20 mille francs, pour prôner des
spécialités. Jusqu'à présent, nous n'avions que des^présomp-
tioDS et nous ne pouvions comprendre comment des méde-
cins, des médecins de renom quelquefois, puissent prescrire
de la marchandise.
Aujourd'hui, le doute n'est plus possible, l'accusation est
formelle; il y a des médecins qui se sont laissés corrompre.
Quiconque donc prescrit des spécialités, peut élre, à bon
droit, soupçonné.
Ah! Messieurs, celte seule pensée me révolte; je ne sais
si, pour flétrir ces médecins, mes paroles seront à la hauteur
de mes sentiments. Plus coupable que les spécialistes, le
médecin qui se vend est un lâche et un infâme; on doit le
mettre au ban de la corporation, comme on met hors de la
société, la femme qui se vend. Ce n'est plus un médecin,
c'est un prostitué.
Arrière celui qui a souillé son diplôme!
C'est bien le cas ici. Messieurs, de regretter de ne pas
avoir, comme les avocats, des conseils de discipline et de
D,B,t,zed.yGOO^IC
833 stiNCES ta sectiom
ne pouvoir abaUre ce membre gangrené qui vient si miséra-
blement conipromelire notre noble profession.
En allendanl que ce pouvoir nous soît accordé, usons, au
moins, de la pression morale dont nous disposons. Excluons
le médecin coupable de nos cercles et sociétés; cessons, avec
iui, toute relation d'amitié et d'alTaires. C'est notre droit, que
dis-je, c'est notre devoir.
Nous avons, dans notre pays, une institution que je vous
recommande à tous, une institution qui a [tourbut non seu-
lement de cimenter l'union et la confraternité, mais aussi de
tenir haut et ferme le drapeau de l'honneur et de la dignité
médicale. J'ai nommé la Fédération Médicale belge, dont
j'ai l'honneur de faire partie.
Que les accusateurs sérient de leur mutisme, qu'ils aban-
donnent leurs réticences, qu'ils nomment les coupables, s'il
y en a, et nous saurons faire notre devoir, quelque haut pla-
cés que soient ceux-ci.
Voua le voyez, et je termine ici : ignorance, mercanti-
lisme, escroquerie et corruption : voilà le bilan de la spé-
cialité.
A vous. Messieurs les pharmaciens, à vous de prendre,
dans ces assises solennelles, des résolutions viriles et d'op-
poser une barrière infranchissable à ce mercantilisme funeste
qui nous mène à de si tristes résultats. Il y va de votre
existence, comme de la nôtre.
M. Ctii.TEvtL {Bruxelles). — Vous voyez, devant vous, un
bien grand coupable, celui qui, en défendant le rapport de
M. Zanni, a mis le feu aax poudres de certaines spécialités.
Mais, Messieurs, si, aux yeux de certains, ma culpabilité
est grande, elle trouvera son pardon dans les graves inté-
rêts mis en cause, intérêts de premier ordre,s'il en fût, ceux
de la santé publique. C'est sur ce terrain que j'aurais désiré
voir circonscrire le débat, et je ne m'attendais pas à y voir
des intérêts de bas-étage s'y mêler, c'est-à-dire, des intérêts
de boutique, toujours trop personnels.
J'ai beau retourner la question des spécialités mise en
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIOtlB Dl PHAKMàaB TBÊOIIIQtE ET FliTIQUIl S33
regard de la pharmacie, je n'y vois qu'une question de
science pure, claire, airiancliie de toute idée commerciale.
On a dit que la pharmacie est un commerce, mais le
caractère scientifique du véritable corps pharmaceutique
n'admettra jamais la hideuse spéculation faite au détriment
de ta vie humaine. A ceux.-là qui prétendent que nous
sommes commerçants, je leur répondrai : a Nous sommes
pharmaciens diplômés, nous avons pour profession un art
et non un commerce. C'est être bien ignorant des lois qui
nous régissent, que de prétendre que nous faisons actes de
commerce dans nos pharmacies. Nous ne sommes pas plus
négociants que le chirurgien qui applique un bandage ou
un appareil qu'on lui a confectionné et qu'il a acheté.
Comme lui, nous sommes opérateurs, nous matérialisons
les prescriptions médicales. Nous ne vendons pas le produit,
nous faisons payer notre art, absolument comme le chirur'
gien, comme le médecin.
On ne vend pas un médicament,, on le délivre. Tandis que,
dans le commerce, la vente est libre ; dans la pharmacie la
délivrance des médicaments est soumise à des restrictions
légales, auxquelles nous devons nous soumettre. La patente
de négociant se délivre sur la simple demande d'un parti-
culier, celle du médecin ou du pharmacien ne se délivre
qu'après le visa du diplôme. Je ne veu.\ pas m'élendre da-
vantage sur ce sujet, je n'ai, du reste, voulu répondre qu'à
un argument qui avait été soulevé.
Un honorable préopinant a dit que l'interdiction ou la
vente des spécialités tuerait In pharmacie. Je me permettrai
de lui répondre que la vente des spécialités a lue la dignité
du pharmacien, tout en tuani la thérapeutique. Le médecin
qui prescrit des spécialités oublie son devoir, et le pharma-
cien qui vend des spécialités, oublie sa dignité, il outrage
le souvenir des maîtres qui lui ont enseigné son art. De deux
choses l'une, ou bien les spécialités doivent nous offrir un
perfectionnement de préparations, ou bien des propriétés cu-
ratives appréciables. Dans le premier cas, je dis que tous les
D,B,t,zed.yGOO^IC
834 bCakces de skctioh
pbarmacieus doiveal trouver, dans leurs connaissances pra-
tiques, ce pcrfectionneaient dans l'art d'une préparation
pharmaceulique, quelle qu'en soit la forme.
C'est par le travail qu'on y arrive, c'est dans le travail
qu'on se perrectlonne. Dans le second cas, c'est à la méde-
cine, c'est-à-dire au médecin, qu'il appartient de juger de la
valeur et des propriétés d'ua remède, et non à en proclamer
les vertus par des annonces fallacieuses. Nos maîtres ont
réclamé de nous, des connaissances pratiques dans nos exa-
mens, ces connaissances, c'est à nous de les cultiver et de
les élever à la hauteur des progrès incessants de la science.
C'est de celte façon qu'on devient spécialiste, dans le vrai
sens du mot. C'est de cette façon aussi qu'on ne devient pas
tributaire d'autrui, tout en oubliant son art.
Est-ce à dire que je jette la pierre à toutes les spéciali-
tés? Evidemment non. L'honorable D' Kops disait, il y a un
instant, qu'il y avait des spécialités honnêtes et des spécia-
lités malhonnêtes. Je trouve, au contraire, qu'il y a trois
espèces de spécialités : (es honnêtes, les malhonnêtes et les
dangereuses.
J'appelle spécialité honnête celle qui, ne revêtant aucun
caractère charlalanesque, sert de base à une prépara-
tion pharmaceutique, les cachets Limousin, par exemple,
si utiles et si commodes dans la pratique pharmaceu-
tique. Les spécialités qui offrent des garanties de bonne
préparation et de bonne conservation, tels sont, les papiers
sinapisés, etc.
Parmi les spécialités que je considère comme peu honnê-
tes, je rangerai celles qui annoncent des vertus curalives
les plus diverses, s'appliquant, à la façon de Molière, à la
rogne, comme à la gale ou à la descente] A celles-ci, je
demande si c'est le contenu ou le contenant qui possède
toutes ces propriétés? Si c'est le cachet que je délivre au
client, comme propriété, ou le produit qui se trouve caché
sous l'enveloppe? Si je me pose cette question, c'est que
c'est le cachet de l'inventeur qu'on me demande et qu'on
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDEgTIOnS bS PHIRUCIB THtiOUQDB ET PRITIQUS 836
exige, et non l'étal dans lequel peut se trouver le médica-
ment el dont je ne puis m'assurer.
Je vous le demande, Messieurs, donneriez- vous quittance
à un débiteur qui vous présenterait une bourse cacbelée,
sous prétexte qu'elle contient la somme due, sans vous assu-
rer, au préalable, que la somme est intégrante? Je ne le
pense pas, quelle que soit l'honorabilité de votre débiteur,
vous compteriez, et vous auriez raison. Cependant, ici le
préjudice ne pourrait être porté qu'à votre bourse, et,
lorsqu'il s'agit de la santé, de la vie, on délivre les spécia-
lités, sans s'inquiéter non seulement de la valeur, mais de
la nature du produit! Convenez, avec moi, que cela n'est pas
honnête. Agir de cette façon, c'est poser un acte de lèse-
humanilé! Le législateur nous a rendus responsables, en
nous demandant des garanties, et nous transgressons les lois
en délivrant des produits sous on cachet étranger.
Les spécialités dangereuses sont celles qui n'indiquent
non seulement les maux auxquels elles sont destinées, mais
aussi lu manière de s'en servir. C'est livrer la santé publi-
que au plus grand danger que de permettre pareille licence
aux, spécialistes. C'est mettre des armes terribles entre les
mains des ignorants, et c'est permettre à des esprits crimi-
nels d'user de produits dangereux. Nous ne pouvons pas
délivrer des toxiques, à l'usage de l'industrie, sans une
demande écrite et signée; et on autoriserait la vente des
granules contenant des alcaloïdes les plus énergiques! Cela
n'est pas compatible avec l'esprit des lois qui nous régissent.
J'ai vu des accidents se produire, dans le service du célèbre
D' Ricoi'd, par l'usage immodéré des biscuits Ollivier; com-
bien d'accidents n'ont pour origine l'usage de certaines
spécialités délivrées à des gens ignorants? IVous ne te saurons
jamais. C'est pourquoi je dis que notre honorabilité doit
proscrire les spécialités ; leur vente est du charlatanisme
ambulant, l'empoisonnement, l'assassinat.
On m'objecte que le pharmacien n'arrivera jamais à don-
ner, à certaines préparations, le ânî d'exécution, auquel sont
D,B,t,zed.yGOO^IC
836 BbKCBB DE EECnOH
arrivés certains spécialistes. Soit, je le coocède ; mais je de-
mande si la médecine, ou plutdt la thérapeutique, attend un
effet plas grand d'un beau produit que d'un bon. Les pro-
duits du laboratoire seront toujours plus sûrs que ceux de
l'usine. Je dis encore que je n'ai pas à me soucier des inté-
rêts de certains spéculateurs, j'ai à conserver mon intérêt
personnel et ma dignité, et j'estime que je conserverai l'un
et l'autre, en n'abandonnant pas mes connaissances scienti-
fiques, acquises après de nombreuses années de labeur, i^ la
rapacité de certains spéculateurs. Si on autorise la vente de
certains de ces produits, je veux, que ma responsabilité soit
couverte, je veux, ce que les lois réclament de nous, pouvoir
contrôler ces produits avant leur délivrance : c'est pourquoi
je propose que tous ces produits ne puissent se trouver qu'en
vrac, dans les pharmacies.
Oh! je sais très bien que, de cetteifaçon, je tue t'annonce,
mais si je tue l'annonce, c'est pour détruire le cbarlalanisme,
c'est pour rendre à la médecine son véritable caractère, c'est
pour empêcher la pharmacie de tomber dans le domaine
public, c'est pour conserver ma dignité, en assurant la sanlé
de mes semblables.
Pour ma part,je le déclare hautement et fièrement qu'aussi
longtemps que les lois qui nous régissent exisleronl, je n'a-
bandonnerai pas les prérogatives qu'elles me confèrent, en
me faisant l'agent inconscient d'un commerce dangereux. En
agir autrement, ce serait faire abandon du dernier des senti-
ments humains, ce serait déclarer son incapacité scientifique
et professionnelle, en reniant son enseignement supérieur.
Je conclus en vous faisant la proposition suivante :
Le Congrès émet le' vœu que les spécialistes fournissent,
aux pharmaciens des différents pays, letirs produits spéciaux
en vrac; l'acheteur pourrait, de la sorte, vérifier la guaUté
du produit.
M. Zasmi {Constantinople). — Je remercie chaleureuse-
ment les médecins et les pharmaciens belges de l'appui qu'ils
ont donné à mes efforts pour exlirquer de l'art de guérir la
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QUBSTIOHB DE PBÀIUliaE THAOUQUI! KT PRATIQUE 837
plaie des spécialités. Il est évident que, si nous voulons arri-
ver à une solution radicale de la question qui nous préoccupa,
il nous faut le concours des médecius ; ceux-ci doivent dé-
conseiller à leurs malades l'emploi de ces panacées univer-
selles et même leur faire voir les dangers auxquels s'exposent
ceux qui oni l'imprudence de les absorber. I^rtainemeat, il
y a des applications ingénieuses dans la forme des médica-
ments, tels que le papier Rigoltot, les cachets Limousin, etc.;
mais pourquoi spécialiser ces découvertes? Que les gouver-
nements, parl'eDlremiâe des Académies de médecine ou des
Conseils de santé, récompensent l'inventeur ; qu'ils admet-
tent la limitation des pharmaciens, ils auront une action dis-
ciplinaire plus directe sur tes pharmaciens qui ne pourront
pas arguer que ce sont les besoins de l'existence qui leur
font inventer les spécialités et on aura mis 6n à ce honieax
trafic spéculant sur la faiblesse humaine.
M. Petit (Paris). — Je regrette, une fois de plus, tout ce
qui vient d'être dit dans cette assemblée. Si certaines spé-
cialités sont fallacieuses, il faut cependant avouer que la plu-
part des produits français sont des préparations honoétes,
dont la composition est généralement indiquée sur l'étiquette;
on ne peut pas dire qu'elles ne renferment rien, elles ren-
ferment toujours le produit annoncé et contiennent souvent
ce qu'elles ne disent pas. Quant à la responsabilité, mais te
spécialiste la réclame toujours; el, devant les tribunaux, il
est toujours facile de trouver le vrai coupable.
Notre confrère, M. Créteur, dans un langage indigné, qui
a certainement outrepassé sa pensée, a considéré la vente de
la spécialité comme une mauvaise action, mais il me sera
facile de répondre aux arguments tonitruants qu'il a émis, en
lui (lisant : vous êtes libre de ne pas commettre cette mau-
vaise action, ne vendez pas do spécialités!
Nous serions heureux de voir une commission nommée
pour vérifier ces produits, nous la demandons comme vous ;
qu'elle sévisse contre les spécialités menteuses, qu'elle les
D,B,t,zed.yGOO^IC
838 shncBS m Bscnoii
dénonce et nous vouerons leurs vendeurs an pilori de
l'indignation publique.
M. ■WBFBM-BïrriNK (Utrecht). — Je suis heureux de voir
mes collègues belges avoir tant de soucis de la dignité pro-
fessionnelle. En Néerlaode, nous avons inatitué une immense
association contre le charlatanisme, dans laquelle nous dé-
nonçons toutes les turpitudes de certains spécialistes. Que les
spécialités soient bonnes ou mauvaises, honnêtes ou trom-
peuses, elles auront toujours pour effet de déclarer l'incapa-
cité ou la paresse de celui qui les vend ; la pharmacie ne doit
pas procéder comme les autres professions, le pharmacien ne
doit pas prostituer son art et sa science dans le mercanti-
lisme. Tous les pharmaciens doivent élre capables de prépa-
rer les prescriptions qu'on leur présente, ils doivent le faire
avec tous les soins voulus, les médicaments de premier choix
doivent élre utilisés à leur confection. Ils faut qu'en toutes
circonstances, les médecins soient persuadés de trouver des
médicaments sans reproches pour leurs malades, que jamais
ils ne puissent arguer de l'incapacité du pharmacien et alors
la spécialité ne trouvera plus sa raison d'être.
M. Van Bastelaer {Bruxelles). — La question qui nous oc-
cupe est une de celles qui, toujours, ont eu pour effet de sus-
citer de vifs débats; de tous temps, elle a eu ses défenseurs et
ses accusateurs, je ne compte prendre rang ni parmi les uns,
ni parmi les autres dans les circonstances présentes; mais il
est un point sur lequel je veux attirer votre attention, c'est
celui de la responsabilité qui nous incombe, de par la loi.
La loi nous rend responsables de tous les médicaments que
nous délivrons. Cette responsabilité, nous l'encourons cons-
tamment danii l'inlérét primordial de la société qui doit être
sauvegardée des méprises, des erreurs, des mauvaises pré-
parations auxquelles elle peut être exposée. Cette responsa-
bilité, nou.s l'invoquons nous-mêmes comme le principal
argument de la nécessité de nos privilèges. Enlevez-la et il
n'y a plus de raison pour ne pas permettre le débit des médi-
caments par le premier venu, il faut donc qu'elle soit sé-
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUBSTIOlfg DB PHAkUaS THÉORIQUE ET PBITIQDS 839
rieuse et non superficielle. Mais, pour qu'elle le soit, il faut
que le pharmacien puisse sufGsammenl examiner toul ce qu'il
débite, il faut que le contrôle qu'il doit, de par la loi, exer-
cer sur toutes les préparations qui sortent de son officine, ne
soit pas illusoire.
Ces considérations m'amènent à vous présenter une pro-
popositioQ iocidenle, sur laquelle la section pourrait émettre
UD vole. La voici :
< Considérant que le pharmacien, dans l'intérêt de la
Bociété, doit être respon&ahle des médicaments qu'il dé-
bite;
a Considérant gtie cette responsabilité ne peut être sé-
rieuse, et tombe d'elle-même, si le pharmacien ne peut exa-
miner l'état et la qualité du médicament qu'il fournit.
« La section décide :
« i' Qu'il y a lieu de lui interdire le débit de tout médi-
cament portant le cachet d'autrui;
« S° Qu'il sera proposé, au Congrès, de formuler un vœu
dans ce sens. »
M. Gbsbvoix (Paris). — Avant de passer au vole sur toutes
les propositions qui vous sont soumises, je désire appeler,
une dernière fois, votre attention sur l'importance de la ques-
tion que nous avons à résoudre. Ne prenons pas de résolu-
tions à la légère, ne prenons pas de décisions dont nous
pourrions nous repentir plus tard, ne lâchons pas la proie
pour l'ombre. Pour ma part, je vous engage à nous en tenir
au projet de loi présenté au gouvernement français, par la
chambre syndicale. Ses articles répondent à la plupart des
aspirations du corps pharmaceutique.
M. LB Prbsidbnt. — Messieurs, nous nous trouvons en pré-
sence de quatre propositions nettement formulées.
La proposition la plus radicale est celle de M Feigneaux,
elle affirme le principe de la suppression absolue de la spé-
cialité et la responsabilité absolue pour le pharmacien et le
médecin qui s'en servent. Elle est ainsi formulée : L'assemblée
D,B,t,zed.yGOO^IC
8i0 gfilRCBB DB SBCnON
émet le vœu de voir la proscription absolue de la spécialUt.
La secoode proposition vous a été exposée par M. Créleur,
elle est rédigée daas les termes suivaats : L'assemblée émt
le vœu que les spécialistes fournissent, aux p?iarmaeiensdis
différents pays, leurs produits ^éciaux en vrac; l'acheteur
pourrait,de la sorte, vérifier la qualité du produit.
La (roisième proposition constitiie la conclusion du rapport
de M. Zanni. Le Congrès doit, par entente internation^ et
par des mesures légales, demander, aux gouvememeais,
l'interdiction du débit des remèdes secrets et des spéciaîità
pharmaceutiques non inscrites dans les formulaires officiel-
lement reconnits. Quant aux spécialités pharmaceutiques à
composition connue, elles porteront une étiquette indiquant
leur composition réelle, elles devront, en outre, être revétutt
du cachet du pharmacien vendeur. Il serait désirable, a^t
de parvenir d la solution voulue d'une question aussi déU-
catBj qu4 le Congrès nommât une comm^ission compoiée à
pharmaciens et de médecins réprésentant toutes les nations.
Cette commission élaborerait un projet de loi qui serai
soumis d l'examen du prochain congrès, pour y être ad<fpiè
après discussion.
La quatrième, formulée par M. Vaa Bastelaer, est ainsi
conçue : Considérant que le pharmacien, dans l'intérêt de
la société, doit être responsabh des médicaments qu'U déb^:
Considérant que cette responsabilité ne peut être sérieuit,
et tombe d'elle-même, si le pharmacien ne peut examiner
l'état et la qualité du produit qu'il fournit.
La section décide :
i° Qu'U y a lieu de lui interdire le débit de tout médica-
ment portant le cachet d'autrui;
2" Qu'il sera proposé, au Congrès, de formuler un vau
dans ce sens.
Je mettrai d'abord aux voix la proposition la pins radi-
cale, c'est celle de l'honorable M. Feigneaux.
M. Wefess-Bbttinck {Utrecht}. — J'appuie, de toutes me
forces, cette proposition et je m'y rallie complètement.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QUESTIONS DE PHÀIVÀUE THtOBlQUB ET PBATIQOB 844
M. Kops (Bruxelles). — Je suis également trèa partisan de
celle proposition et je la volerai avec enthousiasme, cepen-
dant, je ne veux pas, toutefois, exclure la proposition de
M. Zanni.
M. tB Pbésidbnt. -~ Je mets aux voix la proposition de
M. Feigneaux. — Je constate qu'elle est adoptée à la pres-
que unanimité des voix. {Applaudissements prolongés.)
L'adoplion de cette proposition a pour conséquence de
faire exclure les autres; comme il est midi, je lèverai la
séance, el nous poursuivrons notre ordre du jour, vendredi
prochain, 4 septembre, à neuf heures du matin.
La séance est levée.
Les secrétaires. Les présidents,
E. RAMLOT. D. A. VAN BASTELAER.
G. JONAS. L. COBTfÉLlS.
Séance du vendredi, 4 s^t&nbre 1885.
La séance est ouverte à neuf heures et an quart, sous la
présidence de M. De Nobele.
MM. E. Ramiol, Féron, C. Jonas, Deletter prennent place
au bureau, comme secrétaires.
M. LB PflÉsiDEHT. — Ëu vertu de la décision prise par la
deuxième et quatrième sections, les sections susdites se sont
réunies pour examiner le rapport de M. fioëtiger et de
M. Madsen.
M. Créleur a fait connaître, par lettre, qu'il ne pourra se
rendre que tardivement à la séance; il prie ses honorables
collègues de l'excuser.
Le secrétaire E. Ramiol donne lecture du procès-verbal
de la séance du 2 septembre. Il est approuvé.
M. Kops {Bruxelles). — Je demanderai, toutefois, la pa-
role, au sujet de ce procès-verbal. L'assemblée a volé la pro-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
843 SiAKCES DB SECnOIt
position de M. Feigaeaus, mais il me semble que nous avons
encore à passer au vote sur les conclusions du rapport de
M. Zanni, ou tout au moins sur la seconde partie de ces con-
clusions, celles relatives à la nomination d'une commission
internationale. L'assemblée n'a pas émis son opinion relati-
vement à celte mesure qui semblait rencontrer beaucoup de
sympathie et dont les conséquences seraient un sérieux exa-
men de toutes les préparations vendues aujourd'hui comme
spécialités.
M. LmousiR (Paris). — Je suis d'avis que nous n'avons
plus à nous occuper de celte question, elle a été tranchée
d'une façon radicale, par l'adoption de la proposition du
docteur Feigneaux. Si nous y revenons, nous risquons de
rouvrir les discussions irritantes de ces jours derniers ;
actuellement tout est 6ni, la prohibition a été votée à une
très forte majorité et ce vote exclut, par conséquent, toute
autre mesure. Je demande que M. le président consulte l'as-
semblée sur le point de savoir si elle est d'avis de revenir
sur son vote d'avant-bier.
M. N. Gjlle {Bruxelles). — J'estime également que l'adop-
tion de la proposition, formulée par M. Feignaux, a eu pour
conséquence le rejet de toutes les autres, et même du vœu
à émettre pour la nomination d'une commission interna-
tionale. Il appartient maintenant au comité du Congrès de
prendre les mesures qu'il jugera opportun, pour mettre à exé-
cution le vote du Congrès. Je ne suis pas partisan des commis-
sions internationales, elles se réunissent difficillement et, la
plupart du temps.ne font rien, à moins que l'un des membres
ne se charge de toute la besogne. Nous en avons une
nouvelle preuve dans la commission internationale de la
pharmacopée universelle. Nommée à Londres en 1881, elle
s'est réunie.pour la première fois, en 1 885; si M. le président
von Waldheim n'avait pas fait seul le travail qui lui avait
été confié, il est probable que, dans cinquante ans,elle n'eût
encore rien produit. Je suis d'avis que la discussion est close,
après l'adoption du vœu de la prohibition.
D,B,t,zed.yGOO^IC
QDBSTIOItS DE PBABmCIE rBËOBIQUE ET PRATIQUE 843
M. LE Président. — Je consulte l'assemblée sur le point de
savoir si elle désire rouvrir une discussion sur la proposi-
sion ultime de M. Zaoni, «. de décider la nomination d'une
commission internationale, s je prierai les partisans de la
nomination d'une pareille commission de vouloir lever la
main. Je constate, Messieurs, que cette manière de voir est
rejetée à une très forte majorité.
Nous poursuivrons donc notre ordre du jour et nous
commeucerons l'examen du travail de M. Boettger.
Dans voire séance du 1"septembre,vous avez examiné la
première partie de ce travail, celle relative à lu vente en
détail des médicaments héroïques, et vous avez résolu que
ce débit ne pourra se Taire que sur ordonnance du médecin.
La seconde partie du travail de M. Boëttger a pour objet
de remédier à l'abus que Ion pourrait faire de ces ordon-
nances ; celles-ci pourraient être présentées dans différentes
pharmacies et on pourrait ain^i se procurer des quantités
relativement considérables de toxiques.
La deuxième conclusion du rapport de M. Boëttger tend à
empêcher cet abus ; elle est ainsi conçue :
t Le Congrès émet le vœu de voir limiter le droit de répétition
( d'une prescription de médecin, aux cas suivants :
ff Recette:; qui ne pourront être délivrées une nouvelle fois, sans
< anlorisatioD du médecin prescripleur.
c 1. Recettes contenant des solutions de morphine.
I %. Recettes dans lesquelles entrent des médicaments actifs
( dépassant le maximum de la dose mentionnée au tableau de la
t pharmacopée.
c 3. Les médicaments destinés à l'usage interne, tels qu'injec-
c tiens, inhalations, lavements, etc., quand elles contiennent une
c des matières suivantes: acide arsénieux et préparations arseni-
c cales; l'aconiline et ses selsj le nitrite d'amyle, l'atropine et ses
c sels; l'hydrate de chloral, le chloroforme, la conicine et sessels,
c la digitaline, l'iodure mercureu):, Piodure mercurique, lebichlo-
« rure de mercure, le phosphore, la strychnine et ses sels, s
La quatrième section nous a prié d'examiner cette conclu-
&0.
D,B,t,zed.yGOO^IC
8ti SÉ&KCES DE BRCTIOn
sion, en même temps que celles da rapport de M. Madsen
(voir annexe VI, page 65). M. Madseo, effrayé des maux
occasionnés par le morphinisme, voudrait voir restrein-
dre la vente de la morphine par le pharmacien. Vous avez
adhéré à la demande de nos collègues de la quatrième section,
je réunis donc les précédentes conclu=Jons à celles de
M. Madsen; elles constituent les lois restrictives, actuellement
en vigueur en Danemarck :
« a) La morphine et tes sels de morphiDe, ainsi que les autres
c alcaloïdes contenus dans l'opium, et leurs sels, qu'ils soient desti-
c nés à l'usage interne ou externe, ne doivent être délivrés
c qu'une seule fois sur la même ordonnance. Pour démontrer que
« la préparation de celle-ci en a eu lieu, on devra munir l'ordon-
a nance d'un timbre d'annulation appliqué de telle manière, qu'il
c couvre l'ordonnance,
I b) L'opium et ses préparations officinales ou non, ordonnés
t pour usage interne ou pour usage externe, ne doivent pas être
t délivrés plus d'une fois sur la même ordonnance, quand la dose
( en dépasse 5 centigrammes ou quand toute la quantité prescrite
a d'opium pur dépasse 1 gramme. Ces ordonnances seront traitées
s suivant la manière stipulée à l'article a pour la morphine et ses
c sels.»
M. Madseh (Copenhague). — M. le président vient de vous
donner lecture des restrictions que M. Boettger et moi nous
voudrioQS voir apporter au débit des médicaments héroïques,
la proposiliop de M. Boétlger est généralisée, la mienne est
[imitée uniquement au débit de l'opium et de la morphine
qui, depuis quelques années, font d'innombrables victimes,
surtout dans la bonne société. Les morphiomanes augmentent
tous les jours et il est temps de mettre des entraves à leur
propagation; comme il est difficile de se procurer des prépa-
rations de morphine, les amateurs névropathes se font faire
une prescription d'une solution de cet alcaloïde, se la passent
mutuellement et la font répéter quand le désir leur prend de
se livrer à leur passion favorite. En Danemark, grâce aux
mesures prescriptes, ces agissements ne sont plus possibles,
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUBSTIOKB DE PBABKA.CIE THBOHIQDE ET PHITIQUE 845
Diais, dans les pays où aucune restriciion analogue n'existe,
on peut se procurer aiosi des quantités assez considérables
de solution de morphine.
M. N. GiLLB {Bruxelles). — On a parlé de médicaments lié-
rolques, de médicaments actifs et de médicaments toxiques,
tous ces termes peuvent s'appliquer à un même médica-
ment; j'estime que la prohibition ne devrait s'appliquer qu'à
ceux qui sont classés dans cette dernière catégorie.
M. Db LKns.ji [Bruxelles]. — En Belgique, nous avons le
droit de débiter toutes les préparations et tous les médica-
ments qui nous sont nominativement demandés, sauf ceux
qui contiennent des narcotiques ou d'autres substances
toxiques mentionnées sur une liste dressée en vertu de la
loi; ils peuvent i^tre délivrés autant de fois que le client le
voudra, du moment qu'ils sont prescrits par un médecin. La
seule prescription, signée du docteur en médecine, suGfît, à
moins que les doses maxima ne soient dépassées, pour enle-
ver toute responsabilité an pharmacien et lui permettre la
répétition, à l'inGni, de la prescription.
M. Miav (Paris). — Les termes «actifs, héroïques et to-
xiques » ont été employés, dans cette discussion, pour dési-
gner les mêmes substances ; je crois que nous devrions nous
eo tenir exclusivement au mot « toxique. » La liste des mé-
dicaments toxiques est dressée dans les diverses pharmaco-
pées de l'Europe et pourrait servir de base à t'exclusioa
qu'on voudrait établir pour la vente des médicaments.
M. Deloosb {Bruxelles]. — Je suis d'avis que l'on ne doit
pas diminuer, pour le pharmacien, le droit de renouveler un
médicament, du moment qu'une prescription a été formulée
par un médecin, et que les doses ne dépassent pas les ma-
xima généralement adoptés, il fitut laisser au malade le droit
de se renouveler, autant de fois que cela lui plaît, sa potion,
ses poudres, ses pilules, que son médecin lui a prescrites
contre telle ou telle affection.
M. Vo« Waldheiii {Vienne). — Je partage, soua ce rapport,
l'opinion de l'honorable préopinant, je pense comme lui, que,
D,B,t,zed.yGOO^IC
846 BtincBS SI sscratK
l'on ne doit pas mettre d'obstacle à la liberté du malade et à
la liberté du pharmacien, c'est à ce dernier à juger si on peut
faire mauvais usage des médicaments qu'il délivre, et, le cas
échéant, de les refuser. Mais, dans les circonstances ordi-
naires, il faut laisser au malade le droit de renouveler une
prescription, vous ne pouvez l'obliger à retourner chaque
fois chez son médecin, payer une visite pour obtenir uoe
nouvelle recette. Si le médecin juge qu'une prescription ne
peut être renouvelée, it sera facile, pour lui, de l'indiquer
aa-dessus ou en-dessous de la date ; alors le pharmacien, en
examiuant la date, verra la mention et refusera la livraison.
Je propose donc, au Congrès, d'émettre le vœu suivant, qui
semble, tout à la fois, donner satisfaction au médecin, au
pharmacien et au client.
« Le pharmacien a le droit de répéter chaque pre$cription,
« excepté dans le cas où le médecin aurait inscrit qu'il doit
(L en être autrement. »
M. LB PiisiDENT. — La proposition de M. von Waldbeim
doit avoir la priorité sur les conclusions des rapporteurs
MM. Boëttgeret von Waldbeim. Je vais la mettre aux voix;
si elle est votée, elle entraîne le rejet des autres proposi-
tions. — Je constate. Messieurs, qu'elle est adoptée à une
très forte majorité, il n'y a que trois opposants.
M. LiMOusiM (Paris). — Notre honorable collègue, M. Lolze,
n'étant pas encore arrivé, je vous prierai de m'autoriser à
vous donner communication d'un procédé pour préparer et
conserver les solutions hypodermiques. Vous connaissez
toutes les difficultés que l'on épmuve à conserver intactes,
avec le même pouvoir physiologique, les solutions hypoder-
miques d'alcaloïdes; c'est aux Qns de remédier aux inconvé-
nients que présentent ces solutions que je prends la liberté
de vous r6:lamer quelques instants d'aUention. (Voir an-
nexe n" XV.) Le procédé que j'ai imaginé et que je vais vous
décrire est une application de la méthode de M. Pasteur, pour
la conservation des liquides à l'abri des germes contenus
dans l'air.
D,B,t,zed.yGOOg[e
(ttnSTIOnS DB PBABNâCIS TRioRIQDE ET PBiTIQUI 847
Par mon procédé, je suis parvenu à conserver indéfini-
ment des solutions d'ergotine et de morphine, sans qu'elles
aient subi ia moindre altération.
(L'orateur donne lecture de son travail.)
M. LB PaÉsiDBMi. — Au nom de la section, je remercie l'ho-
norable M. Limousin de son intéressante commuaication. Je
suis persuadé que sa méthode présente divers avantages et
surtout uae utilité pratique, celle de mettre constamment à
la disposition du médecin des solutions titrées d'alcaloVdes et
de principes actifs jouissant de toute l'entièreté de leur force
physiologique et ne contenant aucun de ces microbes dont
l'iojeclion dans le torrent circulatoire peut être des plus dan-
gereux. Le procédé de M. Limousin est facile, il pourra aisé-
ment être répété par nous tous, nous devons lui savoir gré
de ce perfectionDement dans l'art pharmaceutique.
M. Lotie (Odense). — Messieurs, le comité a bien voulu
m'autoi'iser à vous donner lecture de quelques observations
sur l'essence de cannelle de Chine, j'ai cru devoir faire suivre
ma communication verbale de quelques expériences prati-
ques et de quelques démonstrations botaniques. J'espère ne
pas abuser de vos moments et je vous remercie d'avance de
l'attentioD que vous m'accorderez. (Voir annexe n' XVL)
(M. Lotze donne lecture de son travail et fait suivre cette
lecture de quelques réactions avec le perchlorure de fer,
l'acide azotique, l'iode, la benzine, etc.)
M. is Président. — Le travail que M. Lotze'Vient de nous
communiquer est également très intéressant, je suis sûr d'al-
ler au-devant de vos désirs, en remerciant l'honorable con-
seiller d'Ëtat et en vous proposant l'impression de son tra-
vail. — Adopté.
Messieurs, notre ordre du jour est épuisé, j'ai à vous de-
mander si personne de vous ne désire prendre la parole
pour une communication ou une proposition. Dans la néga-
tive, je dois vous remercier du concours actif que vous avez
apportée l'élucidation des questions qui se trouvaient à l'or-
dre du jour. Je dois surtout vous féliciter de la manière dont
D,B,t,zed.yGOO^IC
848 stinCEs de sectioh
vous avez compris la dignité professionnelle par les mesures
que vous avez prises et de la niodéraiion que vous avez ap-
portée à la discussion de questions esseaiiellemeat irri-
tantes.
La séance est levée à onze heures et demie.
Les tecrétaires. Le président,
G. JONAS. L. DE NOBELB.
E. RAMLOT.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
TROISIÈME SECTION
Questions de chimie dans ses rapports avec l'hygiène et
la salubrité publique.
Séance du t" septembre 1885.
La séance est ouverte à oeuf heures et demie.
Parmi les personnes qui ont signé la liste de présence, on
remarque MM. Antoine, Belval, Borreaians, Cannizzaro,
Colignon, Ciismer, Crocq, Culot, De Malte, De Myltenaere,
De Naeyer, Fourdrain, Frey, E. Gille, N. Gille, Giot, Gi-
rard, Herlanl, Huguet, Jorissenne, Lamouroux, Lorge, Ma-
chelart, Maignen, Martin, Métiu, Michelin, Mirland, Luidgi
Mosca, Nihoul, Oltevaere, Petit, J. Pilley, J. Polak, Richard-
son, Salmon, Schachi, Schaenffèle, Schmitt, Seutin, Vaa de-
Vyvere, Van Hamel-Roos, Wauters, Zanni, etc.
Prennent place au bureau, M. Belvat, vice-président du
Congrès, délégué pour inâlaller la section; M. Martin, sup-
pléant et MM. De Naeyer, Giot et Lorge, faisant fonctions de
secrétaires.
M. Bblval {Brtticelles]. — Messieurs, j'ai eu l'honneur d'être
chargé, par le comité d'organisation du Congrès, de présider
à l'installalion de la 3°" section, avec le concours de M. Mar-
tin, président suppléant, et de MM les secrétaires Denaeyer,
Giot et Lorge. Celle installation est opérée par le fait de l'ou-
verture de la séance et de la signature de la liste de présence.
Il ne me reste qu'à vous prier de vouloir bien adopter les
règlements et de procéder à la nomination de votre bureau.
M. ScBABUFFÈu {France}. — Je propose le maintien du bu-
reau provisoire, en qualité de bureau définitif {AssenUment
général.)
D,B,t,zed.yGOO^IC
6S0 8Ë1NCBS DK SECTION
M. Bblval. — Puisque la section est unanime à le désirer,
nous assumerons la tâche honorable que vous voulez bien
oous confier et je me fais l'interprète de mes collègues, en
vous assurant que nous nous efforcerons de rendre profitables
à la science les quelques heures que nous avons à passer
ensemble.
Je vous propose d'adjoindre au bureau, en qualité de
vice-présidents d'honneur, MM. le commandeur Stanislas
Cannizzaro, sénateur, professeur à l'université de Rome;
le commandeur Luidgi Mosca, doyen de la Société de phar-
macie de Turin; D' Schacht, président de la Verein der
Apotheker-Berlins; et D' Schaeuffèie, pharmacien-major de
1" classe de l'armée française. {Applaudissements.) L'accueil
chaleureux Fait à celte proposition, suffît pour la ratifier.
L'examen de la liste de présence nous amènera, probable-
ment, à vous faire ultérieurement d'autres propositions ana-
logues. En attendant, j'invite les honorables vice- présidents
à prendre place au bureau.
— Ces Messieurs prennent place au bureau.
M. LE Président. — Je dois d'abord soumettre à votre vole
les articles du règlement qui concernent les sections. Si per-
sonne ne fait opposition, nous les considérerons comme
adoptés. Aux termes de ces règlements, que vous avez tous
reçus, la section est appelée tout d'abord à désigner un rap-
porteur, chargé de présentera la séance de clôture duCongrès,
une analyse des résolutions qui auront été prises par la sec-
tion. Je vous propose de désigner, en cette qualité, un de nos
secrétaires, M. Denaeyer, dont l'activité et le dévouement
nous sont parfaitement connus. {Assentiment.}
— M. Denaeyer est, en conséquence, désigné comme
rapporteur.
M. LB pBÉsmENT. — M. Colignon a demandé à ne faire qu'à
notre prochaine séance, sa communication sur l'hygiène et
les eaux alimentaires à Monaco, et MM. Maignen, Van Ha-
mel-Roos, Vande Vyvere et Zanni ont, de leur côté, émis le
désir de ne présenter leuis travaux respectifs que dans la
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDKSTIOIIS DE CHIMIE, D'HIGI&HE KT DR S&LUBBITÉ PDBUQCB 831
séance de vendredi- Je voqs propose d'accéder à la demande
de nos honorables collègues. {Assentiment). Il en résultera
que nous nous trouvons ainsi ne plus avoir, en ce moment,
à notre ordre du jour, que le travail envoyé par M. Hamon
sur le danger que présente l'usage des tuyaux de plomb
comme conduites d'eau potable. Mais la question soulevée par
notre honorable correspondant ouvre un vaste champ d'é-
tudes sur lequel j'appelle toute votre attention. Si l'on incri-
mine le plomb en contact avec l'eau potable, à plus forte
raison faudrait-il le proscrire pour le débit de liquides, comme
la bière et le vin, qui l'attaquent beaucoup plus activement.
En Belgique, noua n'avons pu, jusqu'à ce jour, parvenir à
faire interdire l'emploi des tuyaux de plomb pour le débit de
la bière. Le plomb se trouve aussi très souvent dans l'étamage,
dans les enduits de poteries, etc. Outre le plomb, d'autres
métaux sontà redouter, parce qu'ils s'introduisent subreptice-
ment dans une foule d'objets d'un emploi usuel quotidien. La
section pourrait donc, mesemble-t-il, si toutefois elle le juge
convenable, consacrer à l'examen de ces questions les instants
dont elle disposerait après avoir discuté le travail de M. Ha-
mon, dont un de Messieurs les secrétaires va vous donner
lecture, en l'absence de ce membre.
Les tuyaux en plomb comme conduites d'eau, par
M. Hamon, de Boulogtiesur-Mer.
On sait que la coutume, pour les branchements et colonnes mon-
tantes, est d'employer des tuyaux de plomb. On sait aussi que les
sels de plomb absorbés par nous sont éminemment toxiques. Outre
les empoisonnements aigus causés par ses sels, il y a les intoxica-
tions chroniques qui sont Tort redoutables. L'ingestion continue de
quantités infinitésimales de plomb présente de graves dangers ;
certaines formes de folie, certaines lésions de la moelle et de l'encé-
phale, certains troubles du grand sympathique, en un mot, beaucoup
de manifestations nevropathiques sont l'expression d'un saturnisme
latent. Certains troubles de la nutrition, l'anémie, la misère physio-
logique peuvent compter, comme un des facteurs évidents de leur
étiologie complexe et quelque peu variable, les plus petites qaan-
D,B,t,zed.yGOO^IC
SÉANCES DE SECTION
tilés de plomb introdailes dans notre oi^nisme. Les travaux d'un
grand nombre de savants tant français qu'étrangers Tonl prouvé
Il est donc indiscutable que le plomb est un métal toxique qui
s'introduit dans notre organisme de différentes manières. Les eaux
qui sont distribuées à l'aide de tuyaux de plomb, sont-elles une
cause d'introduction dans nos organes de ce métal per&de?
Nous répondons oui.
En effet, les nombreuses analyses d'eau faites par des chimistes
tels que Chevallier, Gérard, Fordos, Gautier, Popper, Pappenheim,
Reickardt, Steiner, Lissauer, PetlcokoTer, Frankland, Hoffmann,
Smith, Hedlock, Chandler, Dunance, Van de Vyvere, etc., etc., ont
prouvé que les eaux potables, quelle que soit leur origine, ont une
action chimique sur le plomb.
Suivant la composition de ces eaux, il se Tonne du carbonate de
plomb ou de l'azotate ou du sulfote. Le composé chimique qui,
croyons-nous, se forme le plus souvent, est le carbonate de plomb.
Une des causes d'activité de l'action de l'eau sur le plomb est, sans
contre dit, la présence alternative de l'air et de l'eau. Nous savons
tous que, dans nos distributions, il,arrive souvent, pour ne pas dire
chaque jour, que le robinet ouvert, il ne vient pas d'eau, à certains
moments, parce que la consommation dépasse le débit. L'air pénètre
alors dans les tuyaux et on se trouve dans le cas d'une action chi-
mique plus active. Guérard, Manouvriez, Eoques et beaucoup
d'autres ont remarqué que le contact de métaux différents. Ter et
plomb, cuivre et plomb activaient aussi l'action chimique de l'eau
sur le plomb. Ces savants ont attribués, avco raison selon nous,
cotte suractivité à la naissance d'un courant gnlvanique. Quoi qu'il
en soit de la cause île cette suractivité, elle n'en existe pas moins ;
or, dans les distributions de nos villes, les tuyaux de plomb sont en
contact permanent avec les tuyaux de fer et les robinets de cuivre.
On est donc dans une excellente condition pour l'attaque chimique
du plomb par l'eau distribuée'.
11 n'est donc pas douteux que les eaux distribuées à l'aide de
conduites en plomb ne contiennent des sels de ce métal.
Aussi présentent-elles des dangers pour la santé publique. On a
constaté des cas d'intoxication saturnine bien caractérisés dûs à cet
usage. Nous en avons rapporté quelques-uns dans notre c Elude
sur les eaux potables et le plomb ; > d'autres sont, depuis, arri'/és à
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDBSII0H3 DE CHIMIB, u'HIGltHS ET PI SiLUBBlTÉ PC9UQUB 853
notre connaissance. Tels sont ceux de Huddersfleld, de Géradmer
(qui noua a étécommuniquépar le savant G. A. Hirn), de Keighley,
de Sbelbume, etc., etc. Si le nombre des intoxications saturnines
constatées n'est pas relativement considérable, c'est que souvent on
on méconnaît l'origine. La mulliplicité d'altérations que produit le
saturnisme,' ses nombreuses et diverses manifestations l'expliquent
fort bien.
La connaissance de tous ces Tails a amené, en 1874, 907 médecins
de Paris it demander, par voie de pétition, la proscription des tuyaux
de plomb; c'est ainsi que le conseil supérieur de salubrité an-
glais, différents conseils d'hygiène de France, le congrès d'by-
giène de 1876, les conseils d'hygiène de Prague, de Naplea, de
Rio de Janeiro, les corps des médecins de l'état de Hassachusels,
l'Académie de médecine de Barcelone, etc., l'ont demandé.
II nous semble que toutes les villes devraient, comme Prague,
Utrecht, Vienne, Rio de Janeiro, un grand nombre de cités des
États-Unis, etc.,défeDdre, au nom de la salubrité publique, l'emploi
des tuyaux de plomb pour les conduites d'eau destiné à l'alimen-
tation.
M. Cannizzaro (iîome). — L'opiaion émise par M. HamOD
est beaucoup trop générale. Ainsi, à Rome, des analyses
ODt été faites par ordre de la municipalité, et elles ont dé-
montré que les eaux calcaires n'exercent pas d'action dissol-
vante sur le plomb. Celle eau, laissée pendant longtemps en
conlacl avec de ta poussière de plomb, ne l'a pas attaquée. Il
est vrai que ces eaux ne contenaient pas de nitrates qui peu-
vent Tavoriser l'attaque du métat. L'eau qui alimente Naples,
vient d'une grande distance. Là, il y a eu doute; mais l'eau
est aérée. En réalité, on ne saurait établir de règle générale
sur ce point et il faut laisser à l'expérience le soin de décider
là ob l'emploi des tuyaux de plomb, pour la conduite des
eaux polables, doit être prohibé.
En Italie, l'usage des tuyaux de plomb est interdit pour
la conduite de la bière; et, pour les vases d'étain, la tolérance
est ao maximum de 1/S p. c.
M. Seutin (BruxeUes). — L'eau distillée, privée d'air, dis-
sout le plomb. Après avoir laissé séjourner^ pendant plusieurs
D,B,t,zed.yGOO^IC
854 StiHCXS DI BICTIOK
mois, de l'eau distillée dans une fiole contenant du plomb,
j'ai constaté ta formation d'un hydrate iissez sotuble dans
l'eau, pour me permettre d'obtenir la réaction du sulfure de
plomb. Des expériences semblables, opérées avec des eaux
chargées de sels, n'ont pas abouti au même résultat. MM. Che-
vallier et Baudrimont disent que l'eau potable ne dissout pas
le plomb et que l'usage des tuyaux de ce métal, pour la con-
duite des eaux, peut être toléré.
M. CoLiGHos (Monte-Carlo). — Les eaux de Paris, après
un séjour d'un mois dans des tuyaux en plomb, ne conte-
naient pas de traces de ce métal.
M. MoscA [Rome). — Je partage l'avis de M. Cannizzaro.
Mais la température semble avoir une influence sur l'attaque
du métal, Dans une eau potable provenant d'un tuyau en
plomb accolé à une cheminée, on a constaté la présence de
plomb. La question ne peutdoocétre tranchée d'une manière
absolue. On se souvient qu'au château de Claremoul, alors
habité par la famille d'Orléans, il y a eu empoisonnement par
l'usage d'une eau de pluie qui avait séjourné dans un réser-
voir en plomb.
M. EuG. GiLLB (Bruxelles). — Je regrette l'absence, motivée
probablement, de noire secrétaire-général. Gimme vous l'a
dit M. Hamon dans son mémoire, l'honorable M. Vande Vy-
vere s'est occupé tout spécialement de l'action de l'eau aérée
sur le plomb métallique. Sou travail, publié en 1 87i, soumis,
par la Société royale des sciences médicales et naturelles, à
l'examen de M. Melsens, a fait l'objet d'un rapport des plus
favorables, toutes les expériences, cotées dans le travail, ont
été répétées dans le laboratoire de cet éminent chimiste et
trouvées exactes.
Voici quelles étaient les conclusions de M. Vande Vyvere :
i' Chaque Fois que le plomb se trouve en présence de l'eau
aéri'e, il y a oxydation du métal et formalion d'hydrocarbonale ;
2" Lorsque la réaction a lieu dans l'eau de pluie oa dans l'eau
distillée, l'azolile ou l'azolate ammoniqne que renferment presque
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDKSTIOire DE CRDIie, D'BIGItnB ST DE BlLDBRITfi PDBUQCB S5K
toujours ces liquides a pour effet d'augmenter l'action oxydante et
de dissoudre l'hydrate formé. Ces mftmes eaux réagissent peu sur
le plomb, dans le cas où elle ne renferme aucune trace d'azotate ou
d'azotile ;
3* Dans les eaux de source, qui contiennent du carbonate calcaire
et même de l'acide carbonique en excès, le composé de plomb
formé s'empare de l'acide carbonique libre et se transfonne en car-
bonate insoluble dans l'eau, et le fait de la formation du carbonate
de plomb et de la fixation de l'acide carbonique a pour efTet d'en
diminuer la quantité et d'occasionner la précipitation du carbonate
calcaire dissous à la bveur d'an excès de cet acide carbonique.
Dans le cours de son travail, M. Vaude Vyvere a démontré
que le carbonate calcaire emprisonnait pour ainsi dire le
carbonate de plomb ; ces sels se déposent sur les tuyaux et y
forment une croûte qui préserve le plomb de l'attaque de
l'eau. Au bout de quelque temps, la croûte calcaire est assez
épaisse pour préserver complètement le plomb de toute
oxydation.
M. Vande Vyvere a également prouvé que les eaux qui
contienDent une proportion assez notable de sels ammonia-
caux peuvent dissoudre le plomb, malgré la présence du
carbonate calcaire, les sels ammoniacaux, en général, sont
d'excellents dissolvants des sels insolubles du plomb; ainsi,
le sulfale de plomb se dissout complètement dans une solu-
tion de tartrate ammonique, etc.
Je crois que les tuyaux de plomb offrent peu de danger,
lorsqu'ils servent de conduites pour les eaux calcaires qui ne
renferment pas de composés ammoniacaux, mais qu'ils sont
dangereux lorsque les eaux reofermeut peu de principes
minéralisés, surtout calcaires, ou lorsqu'elles contiennent des
éléments à base ammonique.
M. ScHAKcrrtu {Paris). — De l'eau qui ne contient qu'un
peu de silice, n'attaquera pas le plomb On ne peut, dans
un cas semblable, défendre l'emploi de ce métal dans la oa-
nalisatioD.
M. Cbishbb {Liège). — L'honorable H. Gannizzaro ne pour-
D,B,t,zed.yGOO^IC
8K6 sftincis db sbchon
rait-il pas faire connattre les résullats des analyses des eaux
qui exerçaient ou n'exerçaient pas d'action sur le plomb?
M. Cahsiziabo {Rome). — Les eaux potables calcaires et
carbonatées paraissent exercer, sur ce métal, une action dis-
solvante moins énergique que les autres. Avant d'établir une
canalisation, il est indispensable de vériSer si l'eau oe con-
tient pas de nitrates. Mais, à l'analyse, il faudrait ajouter
l'essai direct, en Taisant circuler, dans des tuyaux de plomb,
la même eau qui serait en outre agitée avec de la grenaille
de plomb. Ce n'est qu'ainsi qu'il sera possible de s'assurer
si cette eau altaqne ou n'attaque pas ce métal.
M. Girard (Paris). — Ce que vient de dire M. Cannizzaro
est parfaitement exact. Le simple contact de l'eau avec le
plomb ne suffit pas. Par l'écoulement, l'eau dissout de l'acide
carbonique de l'air et peut attaquer le mêlai. C'est donc cette
condition ordinaire qu'il faut reproduire dans l'expérience.
Et il^se produit,en même temps, une action mécanique dont
il faut tenir compte.
M. LB PnisiDBiiT. — Si l'assemblée est suffisamment éclairée
par la discussion qui vient d'avoir lieu, je crois que ta rédac-
tion suivante tient compte des opinions qui ont été émises :
L'usage des tuyaux de plomb pour la conduite des eaux
alimentaires doit être condamné dans les localités où l'ana-
lyse et les expériences directes auront démontré l'attaque du
métal par ces eaux.
— La conclusion, ainsi rédigée, est mise aux voix et adop-
tée à l'unanimité.
M. LE Préstdbkt. — Le rapport sur l'entente internationale
contrela falsification des denrées alimentaires que vous aurez
à discuter tantôt en assemblée plénière, n'a pu s'occuper que
des conditions générales d'organisation du service. Toutes
les questions particulières, relatives aux falsifications et aux
altérations de ces substances, rentrent donc dans le cadre
de vos délibérations.
Il en est de même de toutes les autres circonstances où,
dans un ordre d'idées parallèles, l'emploi des métaux fait
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESnONS DE CBDUE, d'rTGIËMB ET DE BU.DBBITÉ PUBLIQUE 857
courir UQ danger à la sanlé publique. La section veut-elle
continuer la discussion sur ces questions? {Adhésion).
M. Maionin {Londres). — On ne devrait point admettre
l'usage des objets en plomb pour la préparation et la conser-
vation des boissons et des aliments. L'étain seul devrait être
adopté pour cet usage. V
M. LE Pbésident. — Je ferai observera l'honorable membre
qu'il ne parait pas possible d'entrer dans celte voie. On peut
condamner l'emploi d'un métal reconnu nuisible; mais ou ne
pourrait, sans avoir l'air de favoriser un monopole, demander
l'usage obligatoire d'un autre métal. On doit rester libre
d'employer ceux que l'on veut, pourvu qu'ils soient inef-
fensifs.
M. Gi&ARD (Pans). — A Paris, pour l'étain employé à la
fabrication des comptoirs des marchands de vin, on admet
une tolérance de 10 p. c. de plomb; mais, dans l'étain des-
tinée rétamage, on n'en admet pas pllis de 1/^ P- c.
M. Canhizziso {Rome). — Les hygiénistes sont d'accord sur
le danger de la présence du plomb dans l'étain A Rome, les
règlements prescrivent l'emploi d'étain exempt de plomb
pour l'étamage des vases destinés aux usages alimentaires.
Mieux vaut le cuivre non étamé qu'un mauvais étamage.
Alliés dans certaines proportions, le plomb et l'étain se dis-
solvent en plus ou moins grande quantité. Pour les usages
domestiques, il ne faut admettre que l'emploi d'étain exempt
de plomb.
M. CoLiGHON {Monle~Carlo). — On ne peut étamer avec de
l'étain chimiquement pur. L'étain ne coule pas suffisamment.
On a parlé de faire ce dépôt par l'électricité, mais cela n'est
point pratique.
M. Sbutin (Bruxelles}. — L'étamage a souvent été rendu
responsable d'accidents que d'autres personnes attribuaient
aux composés cuivriques. Je crois que la section doit porter
son attention sur cette question de l'innocuité des sels de
cuivre. M, Dumoulin a affirmé avoir avalé 60 centigrammes
D,B,t,zed.yGOOglC
858 stANCES Di secnoH
de sulfole de cuivre et n'en avoir ressenti aucun effet toxique.
Par contre, les rapports d'Orfila et de Tardiea signalent le
cuivre comme étant un métal toxique. Il est important de
savoir si ces rapports n'ont plus de valeur. Dans uu grand
nombre de conserves alimentaires, on a constaté la présence
du cuivre. M. le professeur Depaire, entre autres, en a trouvé
et s'est prononcé contre cette altéraiion. Mais les assertions
de M. Dumoulin ont déterminé des acquittements. Il est dan-
gereux, au point de vue de la chimie légale, de rester devant
ce doute dont les &lsiûcateurs ne manquent pas de se
prévaloir.
M. CoLiGNON (Monte-Carlo). ~- Je suis heureux de voir sou-
lever cette question. A l'appui de l'innocuité des sels de
cuivre, on peut citer des expériences oii des chiens nourris
de viande saupoudrée de sulfate de cuivre n'en ont éprouvé
aucun effet. En France, les conserves de Truits et de légumes
sont fréquemment reverdies avec ce composé, et produisent
rarement des accidents. En raison de ces faits, il y a lieu
d'examiner de près la question.
M. Gandiizabo (Rome). — Des empoisonnements par le
cuivre suivis de mort ont été constatés d'une manière authen-
tique et ont donné lieu à des condamnations. Si l'on déclare
les sels de cuivre inoffensifs, sous prétexte que la quantité
employée dans les conserves est minime, les préparateurs de
ces produits abuseront de cette déclaration, cela est à crain-
dre. Tant que des expériences concluantes n'auront pas été
faites, il n'est pas possible de se prononcer formellement.
J'estime que les sels de cuivre ne sont pas sans danger, et,
dans le doute, je suis d'avis qu'il faut interdire leur emploi.
M. CouGKON [Monte-Carlo). — La section ne peut pas se
prononcer dans un sens absolu. Beaucoup de produits conte-
nant du cuivre sont répandus dans le commerce. Les ouvriers
qui travaillent ce métal en sont saturés et l'on n'observe pas
d'accidents.
M. Makim (Frameries). — Je partage la manière de voir
de l'honorable préopinant; les physiologistes n'ayant pu éta-
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIONS DR CHIMIE, d'hYGIËNE ET OE SALUBaiTS PUBLIQUE 859
blir la toxicité du cuivre, la queslioa doit rester en suspens.
M. Sbutik {Bruxelles}. — J'eslime que la manipulalioD du
cuivre n'est pas sans danger pour les ouvriers. J'en ai vu
souvent malades ou atteints de paralysie dans une fabrique
de l'espèce établie daaâ inon voisinage. Je demanderai si, en
France, l'emploi des sels de cuivre est admis pour le rever-
dissage des substances alimentaires.
M. GiRABD (Paris). — Le cuivre, en France, est prohibé
pour semblable usage. En fait, certains estomacs semblent le
supporter et d'autres pas. L'albuminate de cuivre se dissout
difiicilemenl dans le suc gastrique. On a constaté que les
petits pois, selon leur degré de maturité, absorbent plus ou
moins de cuivre. Il n'est donc pas possible d'arriver à ta to-
lérance d'un minimum de ce métal. Aujourd'hui on emploie
la chlorophyle pour le reverdissage des légumes.
M.Lahoi'boui (Paris). — Il me parati utile de rappeler, à ce
propos, que, pour éviter les accidents,le gouvernement fran-
çais exige que la soudure des boites de conserves soit faite à
l'extérieur.
M. Ganmzzabo (Borne). — Tous les traités de toxicologie,
ou peu s'en faut, considèrent le cuivre comme vénéneux.
Jusqu'à preuve du contraire, on ne peut en autoriser l'emploi
pour cet usage.
M. LE Pbésideht. — Deux propositions sont parvenues au
bureau : l'une propose l'ajournement pur et simple de la
question; l'autre tend à déclarer le cuivre nuisible, en atten-
dant que le contraire soit prouvé. En présence des affirmations
contraires à l'opinion généiale, qui ont été récemment pro-
duites et qui ne paraissent pas avoir convaincu l'assemblée,
ne pourrait-on dire, afin de laisser la question entière :
Dans l'état actuel de la question, il n'y a pas lieu dt lever
la prohibition de remploi des sels de cuivre pour le reverdis-
sage des denrées alimentaires.
— Les deux premières propositions sont retirées. La rédac-
tion dernière est mise aux voix et adoptée à l'unanimité.
61.
D,B,t,zed.yGOO^IC
860 stinCEa de brctioh
M. Martin [Frameries]. — J'appelle l'atlention de la section
sur le danger que présente le oelloyage des bouteilles au
moyen de la grenaille de plomb. Je n'ai pas besoin d'ioâister
sur cet inconvénient que tout le monde apprécie. On importe
mainienani, d'Allemagne, pour cet usage, des grenats qui
remplissent parfaitement cet office el je proposerai d'émettre
UQ vœu^ en ce sens, dans les (ermes suivants :
Il y a lieu de mettre le public en garde contre Remploi,
pour le lavage des bouteilles, de la grenaiUe de j^omb qui
peut être avantageusement remplacée par des grenats.
— La prcposilion de M. Martin est adoptée à l'unanioiité
avec l'addition des mois : oit d'autres substances inoffensives.
M. Lamouboix [Paris). — Les poteries à enduits piombi-
fàres solubles dans les acides acétique ou nitrique dilué doi-
vent être rejetées. £n France, la vente de ces poteries à
glaçuresmal cuites est interdite.
M. CouGNOB QAonte-Carlo). — Les émaux aux silicates
alcalino -terreux ou aux borosilicates remplaçant avantageu-
sement les enduits plombifères, il y aurait lieu de rejeter ces
derniers.
M. GiRAHfl [Paris). — Je suis entièrement de cet avis el je
dépose la proposition suivante :
Ilya lieu d'interdire la vente des poteries à enduitspUitn-
bifères solubles dans les denrées alimentaires.
L'assemblée s'occupe ensuite de la coloration des objets
usuels par des substances toxiques.
M. Mbbu (Paris). — Certains objets, peints avec des cou-
leurs toxiques, sont recouverts ensuite d'un vernis qui rend
la peinture inoSensive. Je ne crois pas que des mesures pro-
hibitives doivent atteindre la vente des produits de cette
catégorie.
M. Seuiin (Bruxelles). — Beaucoup de jouets d'enfants
sont coloriés à la détrempe et n'offrent pas de trace de ver-
nis. D'autres sont enduits d'un vernis qui s'écaille au moindre
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIONS DB CBIIIIB, U'HTGIÈNE ET DE SALUBRITÉ PUBUQUB 861
frottement Tels sont, par exemple, les jouels en métal. Les
particnles de vernis, qui se détachent, entraînent la couleur
et peuvent produire des effets toxiques, lorsqu'elles sont
absorbées.
Vu l'heure avancée, l'assemblée charge le bureau de la
rédaction d'une résolution à voter à la prochaine réunion.
La séance est levée ft midi.
La secrétaire. Le président,
A. DE NAEYER. D' Ta. BELVAL.
Séance du 2 septembre 18^5,
Présidence de U. Belyâl,
La séance est ouverte à neuf heures et demie.
Parmi les personnes qui ont signé la liste de présence,
nous remarquons : MM. Belval, Cannizzaro, M. Carteighe,
Colignon, Crismer, Culot, De Mytienaere, De Naeyer, Frey,
Giot, Girard, Herlant, Lorge, Maigaen, Martin, Méhu, Mi-
chelin, Mirland, Luidgi Mosca, Pilley, Scbaeuffèle, Seutin,
Van Hamel-Roos, Wauters, etc.
Prennent place au bureau, MM. Cannizzaro et Luidgi
Mosca, vice-présidents d'honneur et MM. Dcnaeyer, Giot
et Lorge, secrétaires.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du
1" septembre. La rédaction en est approuvée, après que
M. le président a fait rectifier les erreurs commises dans
l'impression du n" 3 du Bulletin du Congrès.
M. LB PkâsiDBHT. — Je proposa d'adjoindre, au Bureau, eu
qualité de vice-président d'honneur, M. Girard, directeur
du laboratoire municipal de Paris. {Applaudisaemenls.)
— M. Girard prend place au Bureau.
M. LE Pbésidbnt. — Conformément à la décision prise dans
'D,B,t,zed.yGOOg[e
862 sbnCBS ne sicnoii
la précédente séance, le bureau a rédigé ane conclusion rela-
tive au dernier objet dont la section s'est occupée. La voici :
Doit être interdit l'emploi des substances toxiques à la
confection ou à la coloration des objets usuels, tels que :
tissus, teintures, fleurs artificielles, jouets d'enfants, etc.
M. Girard (Paris). — J'approuve la rédaction; mais je
propose d'ajouter, à cette nomenclature, les painaà cacheter.
— La rédaction, avec cet ameadement, est mise aux voix
et adoptée à l'unanimité.
M. LE Président. — Je dois signaler, à l'assemblée, une
omission dans notre discussion. J'en suis coupable et je vous
prie de la réparer. Nous n'avons pas voté de conclusions re-
lalivemenl à l'emploi de l'étain.
M. dnnizuBo (Rome). — J'estime que l'étain destiné aux
ustensiles appropriés à l'alimentation doit être pur.
M. Mbbu (Paris). — L'étain employé pour l'étamage des
grandes pièces contient, en général, 5 p. c. de plomb. Il est
toujours à craindre que, par l'absence de plomb dans l'étain,
il ne se produise des soufflures pendant le travail de l'éta-
mage.
M. Seuii» (Bruxelles). — Les ouvriers déclarent qu'il est
impossible d'étamer à l'étain pur.
M. ScBAEurràLB (Parts). — Je ne crois pas aux dires de ces
ouvriers. Le travail est peut-être moins Tacile. Mais, pour le
service de la marine, nous sommes arrivés à obtenir l'éta-
mage de nos ustensiles avec de l'étain fin Banca. La présence
du plomb n'est donc pas indispensable pour cette opération.
M. Mbhu (Paris). — Les étains fins employés ne sont pas
toujours cbimiquemeni purs.
M. Maionen (Londres). — Permettez-moi de vous signaler
incidemment que nous sommes parvenus à faire exécuter des
écrous en étain parfaitement purs pour certains appareils de
filtration dont j'aurai l'iionneur d'entretenir la section, dans sa
prochaine séance.
D,B,t,zed.yGOOg[e
QimTIOlfB DE CBUIB, d'bIGIËHB ET DU SlLtlBRlTÉ PCBUQUB 863
M. Crishbr (Liège). — Il est indispensable de se mettre
d'accord sur ce que l'on entend par étain an. Cela ne signifie
pas étain pur complètement exempt de plomb. En Belgique,
on tolère 1 à â p. c. de plomb.
M. GiBARD (Paris). — En France, on poursuit l'emploi de
tout étain contenant du plomb. Il est interdit de s'en servir
pour rétamage.
M. ScHAEUPrtLE (Paris). — M'appuyant sur les Tails que j'ai
cités, j'émets le vœu de voir exiger l'emploi exclusif de l'élain
pur toutes les fois qu'il est destiné à venir en contact avec les
aliments.
M. Gehard (Paris). — On pouriait dire : L'étain qui doit
être en contact avec des substances alimentaires et des bois-
sons, doit être chimiquement pur.
M. CoLiGNos (Monte-Carlo). — Je propose de dire : étain
fia, au lieu de : i^tain chimiquement pur.
M. Cam4izzaro (iîome). — La qualification d'élain fin peut
donner lieu à des interprétations difTérentes. On pourrait
employer les mots : exempt de plomb ou d'autres substances
vénéneuses.
— L'assemblée adopte à l'unanimité la rédaction suivante :
L'étain destiné à être en contact avec des substances ali-
mentaires ou des boissons doit être pur.
M. LE Président. — La parole est à M. le D' Colignon, pour
donner lecture de son travail sur l'hygiène et les eaux ali-
mentaires de la principauté de Monaco.
M. CoLiGKON (Monte-Carlo). —
HBSsiEims,
Les savants organisateurs de ce Congrès pharmaceutique ont
établi, à côté de sections od l'on s'occupe de questions purement
proressionnelles, une section de chimie et d'hygiène publique, à
laquelle se rattaclie l'élude des eaux potables et de leur composi-
tion. Us se sont rappelés, en agissant ainsi, que la chimie était
D,B,t,zed.yGOO^IC
864 SilNCES DB SECTlOn
restée partout IVipanage du pharmacien, In base de son art, et que,
dans les comités qui ont pour mission de veiller à la santé publi-
que, nous étions, grâce à la connaissance de celle science, les mem-
bres les plus écoutés.
A ce litre. Messieurs, la description des travaux exécutés dans
la principauté de Monaco, pour éloigner de ce pays les germes de
toutes les maladies ioTectieuses, inLéressera, je l'espère, les mem-
bres de ce Congrès. Je serai, du reste, dans le cours de ce mémoire,
appelé à m'occuper surtout de l'étude des eaux alimentaires, de
leur analyse chimique, de leur distribution dans une ville, autant
de sujets qui rentrent dans le cadre des travaux de votre associa-
tion.
Dans l'ancienne ville de Monaco, qui n'était, à proprement parler,
qu'une place forte, on s'était déjà occupé d'une Taçon toute parti-
culière des eaux d'alimentation et les princes qui régnaient au
moyen-Age, soit en prévision de sièges, soit pour subvenir aux
besoins des habitants, avaient doté la place de citernes vraiment
immenses. Celles seules du palais contenaient 1500 mètres cubes
d'enu; d'autres situées sur la versant des rochers qui dominent la
mer, avaient presque la même cnpacité et en outre chaque habitant
avait à sa disposition une citerne particulière. Mais tout le inonde
sait que les eaux de citernes sont loin d'élre considérées commo des
eaux potables sans reproche. Elles ne sont pas toujours recueillies
avec les soins voulus et elles entraînent souvent des produits orga-
niques qui, donnant lieu plus tard à l'éclosion de germes innombra-
bles, rendent ce liquide peu propre è l 'alimentation. Elles sont
d'ailleurs crues et indigestes.
Pources diverses raisons, à mesure que le pays se développait et
que sa prospérité croissante amenait de nouveaux étrangers vers
nos régions hospitalières, on dut songer à faire venir une eau qui
n'offrit aucun inconvénient pour les usages domestiques.
Ce furent d'abord les eaux du Tenao qui, des flancs des derniers
contre-forts des Alpes- Maritimes, furent amenées sur le rocher, oit
est bâtie la ville de Monaco.
Mais les quartiers bas de la Condamine se peuplaient de villas,
sur la cdte des spélugues s'élevaient de nombreux hétels ; il fallait
encore de l'eau. Une première machine ëlevatoire de la force de 20
chevaux vapeur et pouvant élever 300 mètres cubes d'eau par jour,
fut établie sur le bord de la mer. Elle aspire l'eau d'une source
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUUnOHS DE CHtMlE, D BIGIfilfB ET DE StLDBBITfi PUBLIQUE 865
d'uD débit considérable, mais qui a l'inconvéaieut d'émerger a un
niveau à peine supérieur à celui de la mer, de sorte que, malgré
tous les travaux exécutés, elle est toujours associée à une petite
quanUtée d'eau salée, ce qui en rend l'usage domestique peu agréa-
ble. L'eau de la source Marchessaui, à cause de ce déraut, a été
réservée, par une canalisation spéciale^ à l'arrosage des rues et des
jardins publics.
' Depuis quelques années, une autre source d'un débit de 300 à
iOO mètres cubes par jour a été captée. L'eau de la source Marie
est élevée par deux machines A vapeur^ l'une de 45, l'autre de 32
chevaux, dans des réservoirs situés à environ 80 mètres d'altitude
et de là elle est distribuée dans toute la Principauté.
Cette eau est très appréciée des habitants à cause de ses qualités
excellentes. Elle est intermédiaire par sa composition chimique entre
les eaux de la Garonne et celles du Rhin. L'analyse chimique qui
en a été foite par le savant professeur Armand Gaultier, de la
Faculté de médecine de Paris, a donné les résultats suivants :
La température à la source le S juin 1882 par une température
extérieure de 21' égale 13" 5.
Densité = 1.000ié le».
Elle est neutre aux papiers sensibles.
Elle est sans odeur, limpide et incolore.
Le résidu sec à 160° a été de 0 gr, 928 par litre, lequel est formé
do:
Carbonate de chaux Ogr.1278
— de magnésie 0 gr.0468
Sulfete de chaux egr.0255
Peroxyde de fer Traces.
Silice 0gr,0080
Chlorures alcalins Ogr.0200
Matières organiques Traces.
Total 0 gr.2281
Le résidu à 160'* brunit à peine quand on le porte au rouge
sombre, en vase clos. II ne réduit ni le chlorure d'or, ni celui de
palladium. 11 en résulte que les matières organiques solubles y sont
en petite quantité. L'application de la méthode inaugurée par
Wurlz, en 1881-82, pour l'étude do ces subtances dans les eaux
D,B,t,zed.yGOO^IC
866 StAHCES DE SEaiON
d'égout de la ville de Paris, a permis d'élablir que les eaux de la
source Marie contenaient par litre:
Ammoniaque Ogr.00083
Acide nitrique Ogr.OOil
Pour la recherche des matières organiques non dissoutes, en
suspension dans l'eau, M. Armand Gaultier a mis en pratique la
méthode pastorîenne pour les cultures des bactéries et les pro-
duits de ces cultures ont été inoculés k des animaux, sans résul-
tat. Après une analyse aussi minutieuse de ces eaux, leur va-
leur ne saurait être contestée.
Le débit des sources que nous veuons de mentionner donnait
déjà environ 100 litres d'eau potable par jour et par habitant;
mais, en prévision du développement futur de la Principauté, on
a pensé que cette quantité, qui metlîiit notre petit pays au-dessus
de villes qui passent pour être lari^eraent alimentées, n'était pas
suffisante encore et on a traité avec la compagnie générale des eaux
qui a amené en ville une partie de l'eau de la Vésubie, laquelle
sert également à l'alimentation de Nice. Cette eau arrive dans la
Principauté après un parcours de 50 kilomètres. Elle est clarifiée
avant sa sortie du territoire de Nice. La compagnie fournit à
Monaco 1850 mètres cubes par 24 heures, soit 32 litres par se-
conde. Les réservoirs de provision cubent 3î>00 mètres et ils sont
établis à 85 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Voici le résultat de l'analyse hydrotimétrlque de l'eau de la
Vésubie, EaiteparH. le pharmacien-major de l'hôpital militaire de
Nice:
Degré hydrotimétrique 48" 5
Substances organiques 0 gr.0042
Acide carbonique 0gr.(H50
Carbonate de chaux Ogr.0513
Sulfate etautres sels de chaux . . Ogr.HdO
Sulfate de magnésie ...... Ogr.0230
La compagnie distribue son eau au domicile même des particu-
liers, les autres eaux étant réservées pour les services publics.
Eu résumé, la ville reçoit par jour, de ces diverses sources,
environ 3500 mètres cubes d'eau, ce qui fait 280 litres d'eau par
léte et par jour, c'est-à-dire une quantité plus de deux fois supé-
rieure à celle qui est distribuée a Paris par habitant.
D,B,t,zed.yGOOg[e
OrESTlOHS DE CBmtB, D'BÎGIËHB et DK StLVBUTfi PUBLIQUE S67
On comprend, après cela, que l'état hygiénique du pays se soit
amélioré. Les promenades et les routes sont arrosées hiver el été,
les rues de la ville subissent, deux fois par semaine, au véritable
lavage qui entraîne, dans les égouts, tous les détritus, toutes les
matières en décomposition el, malgré la dépense énonne qu'il en
résulte, des réservoirs placés en lieux élevés sont constammenl
teEus pleins pour pouvoir procéder régulièrement à des chasses
dans les égouLs. Ctis chasses se font au moyen de vannes ayant 30
centimètres de diamètre et que l'eau franchit avec une grande
pression. Les égouts, partie importante du système d'assainisse-
ment d'une ville, ont été construits d'après les derniers types. Ils
ont I mètre iO de hauteur, sont de sections ovoïdes et ont une
pente suffisante, ils sont pourvus en plusieurs endroits de sypbons
automatiques ; mais il est superflu de donner ici le détail de leur
construction, qui a demandé parfois un travail considérable, notam-
ment sur la place du Palais où il a fallu creuser dans la roche vive
une tranchée de 6 mètres pour établir le radier au niveau voulu.
Le système du tout à l'égout a été écarté et, après une délibération
du iconseil d'bygiène, les fosses sont devenues obligatoires. Les
matières sont transportées à la mer.
Les bienfaits de cette nouvelle installation n'ont pas été longs à
se faire sentir. Des épidémies, légères en général, de diphthérie,
de variole et de fièvre typhoïde se développaient presque annuel-
lement dans le pays. En 1883, une véritable épidémie de fièvre
typhoïde sévit dans la vieille ville qui ne possédait pas encore
d'égout et qui était peu approvisionnée d'eau, 300 sujets sur
une population de 1 200 habitants furent atteints par le fléau. Il y eu
une vingtaine de décès. Depuis les travaux d'assainissement que
nous venons de relater si rapidement, toutes ces épidémies ont
disparu el, quand il se présente un cas d'afièction contagieuse, il
reste isolé et ne se communique pas aux environs.
Cette amélioration de l'étal hygiénique est établie d'une façon
irréfutable par la statistique suivante qui est le relevé des décès,
à l'état civil.
Pendant la période quinquennale de 1874 à 1879, il y a eu 665
décès, ce qui fait une moyenne de 433 décès par an ou un décès sur
47 habitants 3,
Pendant la période quinquennale de 1879 à 1884, en disant le
même calcul, nous obtenons un décès sur 49 habitants 9.
Ainsi le nombre des morts a diminué depuis l'adduction des
D,B,t,zed.yGOO^IC
868 IfiÀNCES DE BECDOH
eaux et la création des égouls. Hais, Messieurs, où nous avons pa
apprécier la valeur de l'hygiène bien comprise, c'est l'année der-
nière, lorsqu'une grande épidémie de choléra éclata à Toulon et k
Marseille. Toutes les villes du littoral Méditerranéen ont été pina
ou moins contaminées ; Menton et Nice, nos plus proches voisines,
ont eu quelques cas; mais chez nous il n'y en a pas eu ao seul,
malgré le voisinage du camp italien de cholérique^ de Vinlimille, et
notre situation sur une voie ferrée parcourue par les émigrants
qui quittent Marseille en grand nombre en temps d'épidémie.
Celte constatation, Messieurs, a une grande valeur et je ne crois
pas qu'il ait été inutile de démootrer, au milieu de cette réunion
de pharmaciens et de chimistes presque tous membres de conseils
d'hygiène et de salubrité, qu'une ville qui s'est teoue au courant
de tous les progrès accomplis dans l'art d'assainir les cités, a vu
diminuer en véritable proportion sa mortalité et s'est vue épargnée
par l'épidémie qui sévissait à cété d'elle.
Nous devons ajouter enfin que ce remarquable résultat n'a pu
être obtenu aussi rapidement que grâce à la haute protection que
notre Souverain accorde à toute idée pouvant concourir au bien-
être de ses sujets.
M. Canniziauo {Rome). — La communicatioD très intéres-
sante qui vient d'être faite par l'honorable membre, m'engage
à vous parler immédiatement de celle que j'avais rintention
de vous présenter, relativement au service des eaux de la
ville de Rome. Une analyse générale des eaux a été exécutée
par le laboratoire de chimie de l'iDstitut d'hygiène manici-
pal. Ce travail vient d'être publié dans le Bolletino délia
Commissione spéciale d'Igiene del municipio di Romo; nu-
méro d'août. Il comprend un exposé complet des recherches
avec pians et tableaux à l'appui. Il a été constaté que la pro-
portion des nitrates et des chlorures était beaucoup plus
considérable dans les nappes du sous-sol de la ville que
dans les nappes des terrains avoisinants; les matières orga-
niques également, ainsi que les organismes modîGant la
gélatine. En présence de ces résultats, la municipalité a pris
la résolution de faire fermer tous les puits en communicatioa
avec ces nappes contaminées. Il n'a pas été possible d'arriver
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDBSIIORB Dl CHIMIE, D'HIGltDB R Dl SlLOMITl PUBUOUI 869
à fixer la limite maxitna poar la teneur des eaux [Wlables
en résidu fixe. Pour la teneur eu nitrates, il y a des diffé-
rences suivant la source d'ob provienl l'eau. Ainsi, eu ana-
lysant les eaux des alentours de Rome, oîi les terrains varient,
où il y a des terrains volcaniques, on a 'trouvé certaines
quantités de nitrates, de phosphates, etc ; ces sels ne pro-
viennent donc pas uniquement du sous-sol urbain. Il est,
dès lors, impossible de poser des chiffres fixes; il faut faire
un grand nombre d'analyses très précises et connaître par-
faitement les terrains que les eaux traversent. Alors seule-
ment, on pourra, loua ces éléments réunis, arriver à fixer la
composition de l'eau dans une localité. Pour arriver à un
résultat réellement profitable à l'hygiène générale, la seule
marche il suivre est celle qui a été adoptée par les Etats-
Unis.' Une vaste enquête a été entreprise; on a procédé à
l'analyse des eaux dans toutes les parties du territoire et le
rapport, soumis aux différents comités sanitaires du pays,
permettra de rechercher la relation qui existe entre les faits
constatés et les données de la statistique médicale. Dans le
cours de ce travail, on a comparé les différentes méthodes
d'analyses préconisées et l'on a constaté que l'on devait re-
courir à diverses méthodes pour contrôler les résultais. Les
recherches biologiques n'ont pas été omises non plus dans
cette circonstance. Rien ne doit être négligé pour déterminer
tout ce qui peut avoir une influence nuisible sur l'organisme.
Je propose d'émettre le vœu que tous les gouvernements pro'
cèdent, au sujet des eaux alimentaires, à une enquête ana-
logue à celle qui a été ordonnée par le gouvernement des
Etats-Unis, enquête consistant dans l'analyse de toutes les
eaux gui servent comme boissons dans l'Union.
M. LE Président. — Je suis persuadé d'être l'interprète de
la section, en remerciant M. Colignon et M le professeur Can-
nizzaro de leurs très importantes communications. {Assenti-
ment général.)
le crois devoir rappeler, au sujet de ce que vient de dire
l'honorable membre, que M. le professeur Depaire a égale-
D,B,t,zed.yGOO^IC
870 b8«ncb8 db ssgtioh
menl signalé, à Bruxelles, la oécessité d'établir la corrélatioa
entre la composition des eaus en dehors de la ville et dans le
sous-sol de celle-ci, comme le seul moyen d'avoir une idée
exacte des influences qu'elles subissent dans ce dernier.
M. Girard [Parts]. — Je suis d'avis qu'il faudrait, dans te;
analyses des enquêtes proposées par M. Cannizzaro, suivre,
autant que possible, les mêmes méthodes, pour arrivera
faciliter la comparaison des résultats. Je signalerai incidem-
ment que, lors du choléra à Paris, mes analyses m'ont bit
constater la présence d'une proportion assez considérable de
nitrites et de nitrates.
— La proposition de M. Gannizzaro, mise aax voix, est
adoptée à l'unanimité.
M. LB Président. — Kn raison de l'excursion i laquelle tous
êtes conviés, je suis forcé de lever la séance. Mais j'ai, annt
cela, à remercier M. Caanizzaro pour l'hommage qu'il vint
de faire à la section des importantes publications dont ilsen
fait mention à l'index bibliographique.
La séance est levée à onze heures et demie.
Le Secr&aire, te PréatUnt,
A. DE NAEYER. D' TH. BELA'AL.
Séance du i septen^re 1 885.
Présidence de M. Beltil;
La séance est ouverte à neuf heures et demie.
Ont signé la liste de présence : MM. Batteur, Belnl,
Berquier, Blas, Cannizzaro, Caries, Daenen, De Myttenacre.
DeNaeyer, DeMandre, Frey, N, Gille, Giot, Girard, HerlaDi.
Hersch, Hagaet, Janssens, Kneef, Lamouroux, Leuken, Lo-
ret, Lorge, Maignen, Maillard, Michel, Michelin, Laid^
Mosca, Mirland, Pilley.Proot, Schacht, Sacré, Salmon,Vand^
Vyvere, Van Hamel-Roos, Van Meickebeke, Wauters, elc
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDSmom DB CBIUR, D HieiftHB ST DE SAIOBUTÉ PCBLIQDB Wli
Prenneat place aa barean : MM. Cannizzaro, Girard et
Mopca, vice-présidents d'honneur, et MM- De Naeyer, Giot
et Lorge, secrétaires.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du
S septembre ; la rédaction en est approuvée sans observation .
M. LE Peésidhit. — Le premier objet à notre ordre du jour
est la communication de M. Van Hamel-Roos sur les falsifi-
cations des denrées alimentaires.
M. Vam ïÎAïiit-Roos (Amsterdam). —
Si je prends la liberté de faire appel, pour quelques moments, à
votre attention, ce n'est certes pas pour lâcher de traiter à fond un
sujet si important que a la falsification des denrées olimentaires s,
ni de vous indiquer les remèdes efficaces contre cette maladie so-
ciale qui, j'en suis convaincu, exigera la coopéraUon assidue et
sérieuse, non seulement de tous les gouvernements et de tous les
hygiénistes, mais, en général, de tous ceux qui veulent sacrifier une
grande partie de leurs propres intérêts à l'humanité enlière^ au
bien-être de la sociélé.
Je n'ai, en ce moment, que l'IotenLion de vous communiquer
quelques cas intéressants de falsifications d'aliments et de produits
commerciaux, observés en Hollande ou dans ses colonies, et d'y
ajouter quelques observations concernant l'entente internationale
contre la falsification.
Quant aux lois qui ont rapport à la feilsiâcation des vivres en
Hollande, je me bornerai à observer que le nouveau code pénal;
arrêté le 3 mars 1881, mais qui n'est pas encore en vigueur, doit
remplacer les anciennes lois de 1 829 du code Napoléon, et que sur-
tout la felsifîcation des produits avec des substances inoffensives,
mais tendantà diminuer la valeur des marGh8udise3,est punissable
en vertu de cette nouvelle loi.
L'absence de règlements ou de lois sévères pour cette répression
est cause qu'en Hollande, la statistique fournit des preuves écla-
tantes de différentes fraudes de ce genre.
11 ne s'en suit pas que, dans la Hollande, le nombre de malbi-
teurs et de falsificateurs soit plus grand qu'ailleurs — statistique,
D,B,t,zed.yGOO^Ie
873 sSarces de sbctioh
du reste, difficile à établir; — mais il est évident que, plus les
pays voisins iotroduiaent des lois rigoureuses à ce sujet, plus les
bbncauls tâchent de vendre leurs produits, mauvais ou falsifiés,
à l'étranger, c'est-à-dire dans les pays où les lois ne s'opposent pas
à cette introduction.
Je vous cite,par exemple : les cretonnes arsenicales. Eh bien, ou
en a vendu, en Hollande, des milliers de mètres, labriqués soit en
Allemagne, soit en Angleterre, pays où, comme on sait, la vente
de ces mauvais articles est défendu. Ce n'est que par des avis
réitérés, publiés dans les journaux par les autorités médicales
ou par des chimistes, que le public s'est abstenu de l'achat do ces
articles, qui ont déjà occasionné des accidents fâcheux, surtout
chez les personnes bibles ou les jeunes enfants.
y Cn bit très curieux de blsification d'une matière employée, ell&-
méme pour folsifier, fait que j'ai eu l'occasion de constater, il y a
quelque temps, consistait dans la transformation du sucre en cou-
leurs d'aniline. On veDdait.à rtle deJava,àSemarangetà Soerabaya,
de la fuchsine, pour colorer les vins, les limonades, etc., à plusieurs
florins le Idlo, celle-ci n'était que du sucre cristallisé, trempé dans
une solution concentrée de fuchsine. Je me permettrai de vous
montrer cet échantillon comme une des plus curieuses &lsilîca-
tions.
Quant à la falsification des vins, en Hollande, elle ne consiste, en
général,que dans le mouillage et dans l'emploi de dusses étiquettes.
Maintes fois j'ai pu constater, dans les vins, des quantités de sul-
fete de potasse (provenant du plâtrage) qui déliassait la quantité de
deux grammes par litre (chiffre admis en France). Evidemment, ces
vins, interdits pour la vente en France, avaient été jugés assez bons
pour la Hollande. Un de ces vins présentait la composition suivante :
Alcool 15,5 p. c, extrait sec 3,10 p. c, cendres 0,65 p. c, sulfiUe
de potasse par litre, 4,775 grammes.
Un autre cas de falsification assez grave, a été observé, il y a
quelques semaines, à rétablissement chimique, sous ma direction.
J'ai trouvé dans les petits pois conservés, la quantité notable de
143milligr de cuivre par kilo, correspondant à environ un tiers de
gramme de vert-de-gris. Quoique celte falsification ait été déjà plu-
sieurs fois observée, je crois que la quantité, dans ce cas-ci, sur-
passe les chiffres constatés jusqu'à présent.
Par rapport aux produits, qui, quoique non folstfiés dans le vrai
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDXniONS DE CBIHIE, D'HTGlb» Vt M SiLUBBtTÉ PUBLIQI» 873
sens du mot,soat nuisibles par une préparation non soignée, je cite,
entre autres, les pommes desséchées introduites de l'Amérique, et
qui, selon les analyses Imites à Amsterdam, contiennent une quantité
assez notable de sels de zinc (malates). parfois jusque 5 p. c, et qui
ont déjà déterminé plusieurs cas d^empoisonnement sérieux. Cest
par suite du procédé de dessication sur des plaques de zinc, que se
forment ces combinaisons de sels nuisibles.
Des eaux minérales artificielles, analysées il y a quelques se-
maines, contenaient aussi des sels de zinc, en petite quantité. J'ai
essayé de trouver l'origine de ces impuretés et voici ce que j'ai pu
constater. Les fobricants de caoutchouc semblent se permettre, d'a-
jouter, à leurs produits, un percentage de plus de SO p. c. de blanc
de zinc, et, comme les anneaux en caoutchoux servent pour la fer-
meture des syphons et des flacons à boule d'eau gazeuse, il est
évident que l'oxyde de zinc des surfaces de ces anneaux peut entrer
dans la composition des eaux.
Parmi les produits du pays, je citerai principalement le beurre,
qui est sujet à felsiËcations. C'est surtout depuis l'essor qu'a pris
la fobrication du beurre artificiel, — industrie du reste fort hono-
rable en elle-même, — que les falsificateurs ont profité de la bonne
réputation que notre pays possédait par rapport au vrai beurre,
pour introduire dans le commeree plusieurs produits, consistant
enti^ment ou partiellement en margarine.
Les liqueurs fines et les genièvres si renommés, folsifiés aupara-
vant par l'eau ou par l'acide sulfurique, ne sont presque plus sujets
à ces fraudes, comme différentes analyses à diverses époques l'ont
prouvé.
Je vous ai cité des cas de falsifications: 1* où les échantillons
étaient falsifiés dans le but même de fraude, et,en second iieu,DÙ
les produits étaient nuisibles par une préparation mal soignée; il
me resta à vous communiquer un cas qui peut se présenter quel-
quefois, où le fabricant agit tout-b-fait de bonne foi et produit néan-
moins un article mauvais et nuisible, même quand il est convaincu
de suivre toutes les règles que l'hygiène lui prescrit. C'est, par
exemple, la fabrication des émaux pour les ustensiles de cuisine,
qui entre dans cette catégorie. Il y a quelque temps, on trou-
vait des casseroles qui contenaient dans l'émail des sels solubles
de plomb. Par des recherches répétées, je suis parvenu à en décou-
vrir l'origine. Comme vous savez, on ajoute quelquefois des sels de
plomb aux émaux, dans le but de diminuer le point de fusion et
D,B,t,zed.yGOOg[e
S7i 8i*NCES »B SECnOH
d'éparf^er ainsi le combastible. Ce n'était nullement le cas ici, et
je trouvais, en examinant minutieusement toutes les matières pre-
mières de la fabricittioQ, qae c'était la cryolithe — entrant dans la
composition de l'émait — qui contenait des quantités notables de
plomb.
Or, la cryolithe qui se trouve surtout dans le Cro4!nland, est
quelquefois accompagnée de filons plombifërus. De cette manière,
on s'explique que, par le moulage, le plomb puisse entrer dans la
cryolithe du commerce.
Je n'abuserai pas de votre bienveillante attention. Messieurs, en
vous énumérant toutes les falsifications observées en Hollande,
dans les derniers temps. Je pourrais vous citer de longues listes
d'analyses d'échantillons suspects, faites soit par les conseils médi-
caux, soit dans les laboratoires particuliers; mais, comme ces
échantillons proviennent maintes fois de la même partie falsifiée,
on peut former naturellemenl de cette parLie une quantité pres-
que illimitée d'échantillons qu'on soumet quelquefois, dans divers
laboratoires, à l'expertise; je suis d'avis que les statistiques d'ana-
lyses exécutées n'ont qu'une valeur relative. Pourjugerde l'étendue
de la l^lsiBcation dans un pays, Je crois qu'il faut surtout lâcher do
découvrir l'origine du mal et composer une statistique des ma-
tières falsifiées, plulât que du nombre d'analyses exécutées.
C'est avec un vif intérêt, que j'ai pris connaissance de l'excellent
rapport du docteur Belval sur l'entente internationale contre la &lsi-
fication des denrées alimentaires et des boissons, et c'est surtout en
tenant compte des &its, comme j'en ai pu observer, il y a quelque
temps, à Amsterdam, — l'introduction de l'Italie de a farine de
riz B contenant plus de 33 p. c, de poussière de marbre; — que
l'on doit se réjouir, qu'enfin, les hommes do science de tous les pays
font des efforts efTicaces pour s'opposer à ce grand mal social.
Quant aux projets énoncés dans le rapport mentionné, je prendrai
la liberté d'y ajouter, non pas une proposition, mais seulement
ridée suivante ; N'y aurait-il pas moyen de se réunir, pour consti-
tuer un journal international, publié en français dans une des capi>
taies de l'Europe, el ayant pour but spécial d'avertir le public de
tous les pays, contre les falsificatians constatées, de fociliter les
communications entre les hygiénistes et les chimistes, afin qu'i Is soient
de plus en plus d'accord sur les méthodes d'analyse et sur les chiffres
normaux à fixer pour la composition des. différentes denrées ou
produits commerciaux? Tout en laissant leur valeur aux excellents
D,B,t,zed.yGOOg[e
QOBSTIOHS DK CHIMIE, D'hTGIËNE ET DE SALUBRITÉ PUBLIQUE 875
bulle^QS et journaux scieotiliques qui existent dans les divers pays,
je suis convaincu qu'un lien inlemational, par un lel journal, serait
très désirable el que surtout sa distribution gratuite, sur une
grande échelle, aurait des suites salutaires pour le public.
En Hollande, il existe, depuis le mois d'août 188i, un < Joumai
contre la fabrication des denrées alimentaires et produits commer-
ciaux >, en même temps voué aux intérêts hygiéniques et indus-
triels, sous ma rédaction, et c'est avec une grande salîsraclion que je
puis constater que, quoique ce joumai soit à peine entré dans sa
deuxième année, il y a déjà obtenu d'immenses résultats; grâce au
concours puissant de presque toute la presse ; on a dénoncé plu-
sieurs falsiScations et les fabricants ou vendeurs ont été oliltgés de
cesser la vente des produits incriminés.
Je parle donc un peu d'expérience, et j'attends une grande amé-
lioration d'un journal international, surtout si, sans perdre ou
sacrifier le ton sérieux et scientifique, les faits sont communiqués
d'une manière tout à fait compréhensible pour le public, de telle
sorte que les grands journaux européens puissent insérer les
articles populaires dans leurs colonnes, sans être obligés de changer
le texte.
Je n'hésite pas à croire que, nonobstant les difficultés qui s'oppo-
seront à la réalisation de mon idée, tous les hygiénistes voudront
s'associer à cette lutte internationale. S'il est vrai que chaque homme
de science est un soldat dans la grande et belle phalange, qui a pour
devise, sur ses drapeaux, <Ie bien-être de l'humanité », el s'il est
vrai que cette a Armée du salut », dans le bon sens du mot - - a
pour but de vaincre le monde, sans l'aide des canons Krupp — eh
bieni Messieurs, soyons de braves soldats ; serrons les rangs et unis-
sons-nous tous pour combattre, avec les armes légales de la justice
et de la science, les ennemis de notre sanlél
M. Cables [Bordeaitx). — Tout en approuvant l'idée d'une
création de ce genre, il est un point auquel je ne puis me
rallier. C'est ta proposiiion de répandre celte publication dans
le public. Il ne faut pas effrayer iDUtilement celui-ci par la
relation des fraudes qui se commettent. Ce journal doit s'a-
dresser uniquement au monde scientifique.
M. LE PnÉsiBENT. — Saus vouloir entrer dans la discussion,
je me contente d'appeler l'attention sur.l'iDsoqciaace ordi-
D,B,t,zed.yGOOg[e
S76 sÉincis SI siCTion
oaire du public à cet égard. Peut-êire n'y aurait-il pas de
mal à lui nioDlrerla Décessité de Taire exauiiDer les prodaite
douteux i]u'oa lui vend.
M. CtNNizzAiio [Rome]. — Une revue de ce genre serait
très utile. Le public, ne lisant généralement pas les revues
scientifiques, celle-ci serait, par le fait même, spécialement
destinée aux taboràloires. Elle serait le premier pas dans la
voie de l'eatenle internationale contre la falsification des den-
rées alimentaires, le premier vœu de noire Congrès. II serait
désirable, à tous les points de vue, que l'initiative de cette
publication TAt prise par les laboratoires de Paris et de
Bruxelles. Les laboratoires des autres pays ne larderaient pas
à entrer dans l'alliance.
M. Van Hauec-Roos [Amsterdam). — Je serai heureux de
voir la section se prononcer sur la proposition que j'ai eu
l'honneur de lui soumettre.
M. Caklss (Bordeaux). Je demande qu'elle vote aussi sur
mon amendement.
H. Canhizzaio (Rome). — On ne saurait empêcher le public
de lire celle revue.
M. Carlbs (Bordeaux). — La question est de savoir si elle
s'adressera spécialement au public ou bien aux chimistes.
M. Van Hahel-Roos (Amsterdam). — La revue pourrait
contenir des articles indiquant au public des moyens faciles
pour reconnaître les fraudes.
M. Battedr (LUle). — Le public n'a pas besoin d'être initié
aux manipulations chimiques propies à déceler les fraudes.
M. Wauteis (Ixelles). — Il ne saurait d'ailleurs en faire
usage. Ce sont les chimistes seuls qui sont à même d'utiliser
les indications données dans une revue de ce genre, celles-
ci pourraient même être dangereuses si elles étaient livrées
au public, vu son incapacité.
M. Van Hamkl-Roos (Amsterdam). — Cette manière de voir
ce modifie pas le principe de ma proposition.
zed.yGOOg[e
QUESTIONS DE CHUin, U'bIOIËNE ET DE SALDBHITS PUBLIQUE 877
M. LE PitâsiDEKT. — J'allais pi-écisément faire remarquer
qu'il y avait là une question d'application dislincle de l'idée
principale. Si celle-ci se njalise, la revue sera nécessaire-
ment scientifique, comme l'a dit l'honorable M. Cannizzaro,
et comme le désirent MM. Caries, Batteur et Wauters; mais
ta presse quotidienne el les journaux de vulgarisation y pui-
seront des indications de nature à signaler au public les
altératioDS et les falsifications dont il eal utile qu'il se préoccupe.
Si MM. Van Hamel-Roos et Caries n'y font pas d'opposition,
le principe de la création pourra être soumis au vote de la
section. {Assentiment.)
— La proposition d'émettre un vceii en faveur de la créa-
tion d'une revue internationale des falsifications des denrées
alimentaires et des boissons est mise aux voix et adoptée à
l'unanimité.
M. LE PRBstDSHT. — Jo remcrcie, au nom de ta section,
l'tionorable M. Van Hamel-Roos pour sa communication el
son utile initiative.
M. Vande Vyvere a désiré soumettre à la section la ques-
tion du plâtrage des vins. Avant de lui accorder la parole,
je propose à la section d'inviter l'honorable secrétaire-géné-
ral du Congrès à prendre place au bureau, comme témoignage
de félicitations et de remercîments pour te dévouement avec
lequel il s'est consacré à l'œuvre d'organisation du Congrès.
(Applaudissements.)
M. Vande Vtvkre {Bruxelles). — Je vous remercie. Mes-
sieurs, de cette marque d'estime dont je suis vivement flatté,
elle m'est une précieuse récompense pour la part que j'ai
prise à celte organisation.
J'ai cru devoir appeler l'attention de la section sur te plâ-
trage des vins. Je regrette que le temps m'ait manqué pour
vous pr-ésenter on rapport sur cette queMion, je me bornerai
donc à vous exposer brièvement, à ce sujet, mes obser-
vations :
D,B,t,zed.yGOO^IC
87S SÏAIICES DE BECTIOn
Celte opération est assez commune, des lois et ctes ordonoaDces de
police divers la régissent.suivantlespays; toléréed'aborden France,
elle vient d'y être soumise à une réglementation spéciale qui a ea
pour effet de Taire rejeter dans les pays, comme la Belgique et la
Néerlande, les vins plâtrés dont la consommation n'est pas permise
en France, ce qui prouve, une fois de plus, la nécessité de lois et de
dispositions uniformes dans tous les pays, pour tout ce qui concerne
le débit des denrées ou boissons alimentaires, altérées ou blsifiées.
Le plâtrage, comme nous le disions, fut d'abord toléré en France,
ensuite d'un rapport de MM. Michel Levy, Raynaud, Wurtz, Barbier,
Ville et Bussy, rapporteur, qui conclut : (■ que rien dans les feits
connus jusqu'alors, n'autorisait à considérer le vin plAtré comme
pouvant, dans l'usage habituel, apporter quelque trouble apprécia-
ble dans la santé, i' qu'il n'y avait, à ce point de vue, aucune raison
d'en interdire la vente et la circulation; <)• que l'emploi du plâtre,
dans la fabrication du vin, ne saurait être assimilé aux mixtions
nuisibles à la santé que la loi a mission de poursuivre et de
réprimer.
Ensuite de ce rapport, la méthode de Sirane fut permise et on
la mit bieniét en œuvre dans tout le midi de la France que l'oïdium
venait d'envahir.
Les viticulteurs trouvaient d'énormes avantages au plâtrage des
vins médiocres, ils reconnurent que cette opération favonsait la
conservation des vins, avait pour effet de les clarifier, d'aviver leur
couleur, de réduire les lies et de prévenir les altérations que leur
ferait subir le transport. Si certains vins n'étaient pas pUtrés,on ne
saurait les fôire voyager et ils ne pourraient même se conserver sur
place; le plâtrage permet le transport au loin, il permet de les
garder et de les produire sur les différents marchés.
Les conclusions du rapport de la commission furent bientôt bat-
tues en brèche et M. Poggiale, dans une note sur les changements
que le plâtrage peut apporter dans la composition chimique du vin,
démontra, comme t'avaient déjà fait HM. Bérard, Chancel et Lamy,
que le plâtre en poudre, soit qu'on le jette sur le raisin, au moment
du foulage de la vendange, soit qu'on le mette directement dans le
vin, a pour effet de décomposer le bîtartrale de potassium, l'un des
principes les plus utiles du vin, do le transformer en sulfote de po-
tassium et en Eartrate de calcium, qui se précipite. Cette transfor-
mation introduit dans le vin un sel purgatif à la dose de 8 à
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIONS DB C&IMIB, D'hYGIÈHB ET DE SALDBKITt PUBLIQDI 879
t2 grammes et qui a une action irritante^ se traduisant par des
diarrhées. Après Poggiale, Eugène Delpont prouva que le plâtrage
produit, dans la composition du vin, une altération nuisible à la
santé du consommateur, il démontra également qu'il est inutile aux
vins de bonne qualité, qu'il est particuliëremont appliqué aux vins
de mauvais goât, dépourvus de force, provenant de raisins moisis
ou non parvenus à maturité, ou bien encore aux vins trop colorés
ou trop riches en tartre.
Bussy et Buignet poursuivirent leurs rechercbes sur le plâtrage et
démontrèrent que l'immunité, accordée aux vins plâtrés par circu-
laire de H. le ministre de la justice, en date du SI juillet 1858,
devait être absolument rapportée.
En 1878, ensuite d'un rapport de M. Gallard, adressé au comité
d'hygiène publique, le ministre de la justice nomma une commission
chargée de le renseigner sur les inconvénieuls de la présence du
sulfate de potassium dans les vins du commerce, qu'elle résulte du
plâtrage du moût, du mélange direct du plâtre ou de l'acide sulfu-
riquQ au vin, ou qu'elle résulte du coupage du vin non plâtré avec
du vin plftlré. Cette commission, composée de MM. Bussy, Bergeron,
Lhéritier, J. Rochard, Portier, Ville et Legouest, rapporteur, émit
les opinions suivantes : La présence du suinte de potassium, dans
le vin, en quantité dépassant 5S3 milligrammes, constitue une
altération de ce liquide. Le plâtrage dénature le vin qu'on y sou-
met. Les présomptions scientifiques les mieux fondées autorisent
à considérer l'ingestion j'ournalière et prolongée de doses de sulfate
de potassium, telles que celles que l'on trouve dans les vins
plâtrés à la vendange, comme pouvant exercer une influence fâ-
cheuse sur les voies digestives et en rapport avec les dispositions
parUculières des suj'ets.
I^s conclusions du rapport furent ainsi formulées : i Pour ces
t motifs, le comité est d'avis : 4° que l'immunité absolue dont
I jouissent les vins plâtrés, en vertu do la circulaire do M. le mi-
< nistre de la justice, en date du 21 juin 4858, ne doit plus f>tre
< officiellembnt admise; â° que la présence du sulTate de potassium,
< dans les vins du commerce, ne doit pas être tolérée que dans la
t limite mazima de % grammes par litre. >
Poggiale reconnut é.galement que le phosphate do potassium, sel
naturel du vin, est également décomposé par le plâtre et que celui-
ci, saturant, en partie, les acides du moût du raisin ou du vin, en
D,B,t,zed.yGOO^IC
8S0 StAKCES DE UCDON
précipitait les phosphates de calcium ou de magnésium dissous à
la faveur de ces acides, de sorte que les vins plâtrés ne conte-
Daient plus que des traces de cet acide, si nécessaire à l'orga-
nisme.
Il fit des expériences qui démontrèrent que le sulfate de potas-
sium, h une dose de 10 à 13 grammes, peut souvent amener des
résultats alarmants; et même provoquer la mort^à une dose de 15 à
20 grammes, en produisant un affaiblissement, une paralysie mus-
culaire, le ralentissement du cœur, la réfrigération consécuUveâ
ce ralentissement et (a mort par syncope.
Ensuite de ce rapport, M. Cazol, garde des sceaux, adressa une
circulaire aux procureurs-généraux, leur ordonnant de poursuivre,
à titre de falsificateurs, les débitants de vins contenant une quantité
de sulfate de potassium aupérioure à i grammes par litre.
Celte décision souleva des récriminations générales et M. Jar-
laud, président de la chambre syndicale des marchands de vin,
demanda de surseoir aux poursuites, jusqu'à l'écoulement du stock
actuel.
Cette demande fut accordée, mais, aujourd'hui, l'interdiction est
formelle. Elle existe également en Italie, en Allemagne et dans les
cantons de Zurich et do Genève.
Uais, Messieurs, si le plâtrage offre des dangers, le déplâtrage en
présente de bien plus grands encore. Un de nos plus savants adhé-
rents, H. le professeur Caries, de Bordeaux, a découvert que l'on
employait, à cet effetj le chlorure de barium, afin de substituer du
chlorure de potassium au sulfate de potassium, existant dans le via
plâtré. L'addition d'un excès de ce sel peut provoquer des empoi-
sonnements, H. le D' Courtez, de Bordeaux, en a constaté, récem-
ment, un chez une dame âgée de i5 ans. La transformation du
sulfate de potassium en chlorure de potassium n'est guère plus
favorable, puisque Stuarl, Cooper et Bouchardat ont démontré que
ce sel est bien plus toxique que l'iodure de potassium. D'après
UH. Caries, Gayon, Larnaudie et Btarez, si le plâtrage des vins est
une mauvaise pratique, au point de vue de la santé publique, le dé-
plâtrage l'est encore davantage, 1° parce que le vin déplâtré peut
renfermer des sels de barium toxiques, %' parce que ce même vin
contient du chlorure de potassium, sel qu'on ne peut prendre impu-
nément d'une façon suivie.
Je conclus donc en engageant la section d'émettre le vœu :
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QUBSnOIfS DE CaiMIE, D'HTQlfelfl ET SB BALEBRITt PUBLIQUE 881
1° Qu'il ett désirable, au point de vue de l'ht/giine, que te plâtrage
det vin» toit supprimé;
i' Que la tolérance du plâtrage soit temporaire et limitée à deux
grammes de sulfate de potassium par litre;
3" Que le déplâtrage soit formellement interdit;
i' Que cesmesttres fassent l'objet de dispositions réglementaires dans
tous ks pays.
M. Cahkimaio {Rome). — En Italie, contrairement à ce
qu'on a dit, les vins sont plâtrés ou ne le sont pas, en raison
de lenr préparation. Le conseil d'hygiène ayant déclaré que
le suirate de calcium n'était pas nuisible, le gouvernement
italien a adressé une circulaire aux municipalités, pour les
engager à ne pas considérer, comme falsifiés, les vins plâ-
trés. Quelques villes, Milan, entre autres, se sont refusées
à se conformer à cette circulaire. Dans ces conditions, j'es-
time que, jusqu'à plus ample information sur la nocivité do
sulfete de chaux, on peut admettre une tolérance de deux
grammes par litre, ainsi que cela est autorisé en France.
M. Girard (Parts). — On ne peut exabrupto imposer, aux
viticulteurs, de préparer des vins complètement, sans l'in-
tervention du plâtre, quoique les expériences démontrent
que cette substance n'est pas une nécessité dans la prépara-
tion des vins. En principe, cependant, on ne doit rien intro-
duire dans le vin, el il faudrait repousser le plâtrage; mais,
en pratique et vu les usages de cette industrie, on peut ad-
mettra une tolérance de deux grammes de sulfate de potas-
sium, au maximum.
M. LuiDGi MoscA (Turin). — Pour le moment, il serait dan-
gereux de condamner absolument le plâtrage. Tous les viti-
culteurs sont accoutumés à l'employer et sont convaincus que
leurs produits ne supporteraient pas le transport sans cette
intervention. Ils devraient modifier leurs procédés de prépa-
ration, sans avoir la certitude de réussir et il y aurait inévi-
tablement énormément de mécomptes. Il est indispensable
D,B,t,zed.yGOO^IC
888 sÉinCBs de SECnoN
de niaintenir tout au moins la tolérance de deux grammes par
litre.
M. G&NHinAio {Eotne). — Je suis absolument de l'avis de
M. Girard, qu'en principe, on ne doit rien introduire dans
le vin, qui ne provienne du raisin.
J'ai le fei me espoir qu'on peul arriver à se passer du plâ-
trage. En Italie, le gouvernement a institué un prix pour la
rabricalion des vins exempts de plâtre. Plusieurs proprié-
taires ont réussi; d'autres oni perdu leurs vins. Je désire
donc voir rejeter le plâtrage en principe, tout en admettant
momentanément la tolérance de deux grammes, au maxi-
mum, par litre.
M. Vab tK\xitAE (Bruxelles). — Je partage complètement
l'opinion de M. Cannizzaro.
M. CiNBiïuio {Rome). — La méthode de préparation des
vins, sans l'intervention du plâtre, est différente de celle qui
emploie celte matière. La fermentation se produit d'une ma-
nière différente dans l'un ou dans l'autre cas. Maïs, avec les
Qiéthodes actuelles, il est des vins qui ne se conservent pas
sans le plâtrage. C'est pourquoi l'on ne peut condamner, dès
maintenant, l'usage du sulfate de chaux d'une manière ab-
solue. Il faut que les viticulteurs cherchent et arrivent à mo-
diSer leurs procédés. Mais, au point de vue de l'hygiène, on
doit rejeter l'emploi du plâtre qui exerce, sur l'économie,
une action irritante. Par double décomposition entre le sul-
fate de chaux et le biiarirate de potasse, il se forme du bi-
sulfate de potasse dont l'action n'est pas sans danger. Il ne
peut y avoir là qu'une tolérance.
M. ViH DB Vtv8iie (Bru-xelles). — Il est d'autant plus im-
portant de condamner le plâtrage qu'il s'emploie spéciale-
ment pour les vins communs, les vins ordinaires qui se pren-
nent en plus grande quantité que les vins 6ns.
M. GiRAiD {Paris}. — La proposition à voter par la section
devrait mentionner que le plâtre employé par tolérance doit
D,B,t,zed.yGOOg[e
QlTKSTIOIfg Dl CHinB, D'HVGlim ET DE SALDBUTt PUBLIQUE 883
être pur; et, en outre, que la tolérance du plâtrage ne peut
être que temporaire.
M. Mosa (ITunn). — Les vins Don plâtrés se troublent
fréquemment. II ne &ut pas être absolu dans la condamna-
tion du plâtrage.
M. BmQmtt. (Provins). — Les chimistes allemands admet-
tent également la tolérance de deux grammes.
M. LE Pk^ident. — La .«section paraissant d'accord pour re-
jeter, en principe, le plâtrage, tout en admettant une tolé-
rance, pourrait peut-être voter tout d'abord la conclosion
suivante :
1' Il est désirable, au point de vue de Thygiène, que le
plâtrage des vins soit supprimé, (dissentiment.)
— Cette première conclusion, mise aux voix, est adoptée
à l'unanimité.
M. LB pRSsiDBNi. — Une deuxième conclusion pourrait élre
formulée de la manière suivante, en tenant compte des opi-
nions émises par la plupart des orateurs :
â* La tolérance du plâtrage doit être temporaire et limi-
tée à deux grammes de sulfate de potassium par litre.
M. Fbei [Douai). — Je propose la suppression du mot
temporaire.
— L'amendement de M. Frey, mis aux voix, est repoussé
à l'unanimité, moins deux voix.
I.a deuxième conclusion, proposée par M. Van de Vyvere,
est mise aux voix et adoplée à l'unanimité, moins une voix.
M. LE Pbbsidbht. — En6n, pour satisfaire à l'observation
de M. Girard, il y aurait lieu de dire :
3' Le plâtrage, dans ce cas, ne peut être opéré qu'avec
du j^tre pur.
— Cette troisième conclusion, mise aux voix, est adoptée
à l'unanimité. Il en est de même de la 4* et 5* conclusion de
M. Van de Vyvere, qui ne soulèvent aucune ot^ection.
D,B,t,zed.yGOO^IC
884 B<iifci8 SE stcnoN
M. LB pBisisBHT. — Les différentes conclusions, adoptées
par la section, seront communiquées au Congrès, dans sa
séance de clôture, par M. le rapporteur Denayer. Je ne doute
nullement qu'il n'y soit fait bon accueil.
J'ai à signaler l'envoi, à la section, de deux mémoires.
L'un est de M. Zanni, de Constantinople, et s'occupe des
moyens pratiques pour arriver à la mise à exécution deTeo-
lente internationale contre ta falsiBcation des denrées alimen-
taires, conformément aux décisions prises par le Congrès, en
assemblée générale. M. Zanni préconise tout d'abord la no-
mination d'une commission intematiouale qui serait chargée
de préparer, pour le prochain congrès, un programme des
mesures pratiques propres à atteindre ce but.
En l'absence de M. Zanni, je vous propose de renvoyer ce
travail au comité du Congrès, avec prière de le prendre en
sérieuse considération. {Adhénion générale.) {Voir an-
nexe XVJI.)
Le deuxième est de M. Nihoul, à Hornut (Belgique), et
expose le système établi dans le pays de Hervé, pour empê-
cher la falsiScatiOn du beurre. Ce travail pourrait être utile-
ment recommandé à l'allention du comité exécutif, avec
prière d'insertion, en annexe, au compte-rendu des séances.
(Adhésion générale.) {Voir annexe XVIII.)
M. Girard vient de déposer une notice sur l'examen hiolo -
gigue des eaux. {Voir annexe ,Y/X ) Je vous propose de
renvoyer également ce travail au comité de publication et
de voter des remerciements à notre savant collègue, pour
l'hommage qu'il veut bien faire en même temps, à la section,
de son bel ouvrage : Documents sur les falsifications des
denrées alimentaires, dont je n'ai plus à vous faire l'éloge.
{Applaudissements.)
La parole est è M. Maignen, pour la communication sur la
filtration des eaux et la démonstration expérimentale des
résultats que donnent ses nouveaux 61tres.
H. MiiCREH {Londres) donne lecture de son mémoire
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDnnoiiB Di CHmB, d'hygiëm et db bàldbiitI pdbliqdë 885
(^Voir annexe XX) et fait suivre celle lecture de diverges
expériences démonstratives très iatéreseantef).
M. LE P^feiDiRT. — En félicitant et remerciant, au nom de
la section, M. Maignen, pour aoa importante commanica-
tion , je crois qu'il est de toute justice de constater que toutes
les expériences qu'il a faites, ont parfaitement réussi et que
ses démonstrations sur le filtrage des eaux, du vin, de l'u-
rine, des solutions métalliques se sont opérées exactement
comme il le mentionne dans sa communication. {Approbation
générale.)
Messieurs, nous sommes arrivés à la Un des travaux de la
section, nous pouvons avoir la couvictiou de n'avoir pas
perdu les quelques heures que nous avons pu consacrer en-
semble à l'examen de questions de chimie appliquée à l'hy-
giène. Il me reste à remercier les auteurs des différentes
propositions sur lesquelles la section a été appelée à délibé-
rer, ainsi j^ue les membres qui ont aidé, par leurs savantes
observations, à l'élucidation de ces questions. Il me reste
également un devoir bien agréable à remplir, c'est d'adresser
nos plus chaleureux remerciements aux membres étrangers
qui ont bien voulu franchir de longues distances, pour nous
apporter le concours de leur science, lis ont largement con-
tribué à éclairer nos discussions. Nous leur en sommes pro-
fondément reconnaissants ; et je suis persuadé d'être l'organe
de tous mes confrères belges de la section, en leur donnant
l'assurance des sentiments de haute estime et de profonde
sympathie qu'ils nous ont inspirés et dont nous conserverons
toujours le meilleur souvenir.
Je déclare terminés les travaux de la troisième section.
— La séance est levée à midi.
le secrétaire, Le préndetU,
A. DE NAEYER. D- Ta. BELVAL.
D,B,t,zed.yGOO^IC
aUATRIÈÎMH! SECTION (')
QuestionB relatives à la chimie générale, appliquée,
llîologique ou légale.
Séance du i" teptembre 1885.
La séance est ouverte à neafheares et an quart.
MM. De Nobele, président; Féron et Fourdrain, secré-
taires, désignés par le cooiité organisateur comme membres
du bureau provisoire, installent la section.
M. De Nobblb (Gand). — Le comité d'organisation du Con-
grès nous a chargés de la mission d'installer la quatrième
section, c'est en son nom que nous avons l'honneur de dé-
clarer ouverts les travaux de la quatrième section el que nous
prenons provisoirement place au bureau; vous aurez, avant
d'entamer les discussions, à adopter le règlement général et
le règlement d'ordre intérieur, en ce qui concerne les sec-
lions, et à procédera la nomination du bureau définitif.
Voire ordre du jour ne comprend que l'examen des ques-
tions suivantes :
I. Faut-il restreiodre la vente de la morphine par le pharmacien
pour empêcher la propagation du morphinisme? Peut-on Apporter
des lois restrictives à la vente de cet alcalofde? — Happort de
M. Madsen, de Copenhague.
IL Les alcaloïdes et les glacosides vénéneux ou très actiTs de~
(*) Lei potes qui ont été fournies su secrets Ire-g^ndrel du Congres, ponr la
Tédscllon dn compte-rendD des travaux de la qustriime section, étalent très
IncMDplètee. Hoas prions les membres du Congrèa de nous eicuser, s'il coosta-
laleot i|uelqae omission in*o1onta)rs dans les pages qui Toni saivre.
E. V.
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDBsnons RiUTiTis k ik cnnu aÉNtsiiK SS7
vraient toujours être vendus par les fobrieants avec l'indication de
leur activité physiologique. — Rapporteur, H. Madsen, de Copen-
hague.
III. Y a-t-il, pour le pharmacien, plus d'avantages à préparer lui-
même tous les médicaments qu'il emploie, même les médicaments
chimiques, à quelques exceptions près, qu'à les acheter tout pré-
parés dans le commerce? — Rapport, de M. Patrouillard, de Gisors.
D'autres questions poarroQt être proposées, en vertu da
règlement.
Je vous demanderai d'abord, Messieurs, si quelqu'un d'en-
tre vous a une observatioD à présenter sur les divers articles
du règlement, relatifs aux réunions de sections. — Je con-
sidère votre silence comme un acquiescement aux stipula-
tions de ces règlements et je les déclare adoptés.
Je vous prie, Messieurs, de passer à la nomination du bu-
reau provisoire du Congrès.
M. Mabsbh {Copenhague). — Je vous propose, Hessienra,
de maintenir les membres actuels du bureau provisoire dana
leurs fonctions regpectives, comme membres du bureau dé-
finitif. [Applaudissements.]
M- Dx NoBBU (Gand). — Je vous remercie, Messieurs, au
nom de mes collègues et au mien, de la marque de sympa-
thie et de la conGance dont vous nous honorez, nous nous
efforcerons de nous rendre dignes do choix que vous venez
de Taire. Le bureau effectirde la section se compose donc de
MM. De Nobele, président; Gys, vice-président; Allewaert,
Féron et Fourdrain, secrétaires.
Mais, à ces noms, je vous demanderai de joindre, en qua-
lité de présidents d'honneur de section, MM. von Waldheim,
de Vienne; Walther, de Skien; Drageodorff, de Dorpat;
Lotze, d'Odense; Madsen, de Copenhague; Brunnengraber,
de Rostock et Patrouillard, de GimTs.{Applaudi»sements pro-
longés.) Je prie ces honorables membres de vouloir prendre
place au bureau.
Messieurs, la première question à notre ordre du jour est
D,B,t,zed.yGOOg[e
888 stincES dk sicnoii
la suivante : Faut'il restreindre la vente de la morphine par
le pharmacien pour empêcher la propagation du morphi~
nismef Peut-on apporter des lois restrictives d la vente de
cet alcaloïde?
M. Madsen, deCopeDhague, a fait rapport sur cette ques-
tion ; je vais lui donner la parole pour exposer te sujet.
M. Mai»bn (Copenhague) donne lecture du discours ci-
après:
MusiEtnta,
De tout Iemp9 l'homme, d'aussi loin qae s'étandeot nos connsis--
SBDces historiques, ne s'est pas contenté des aliments nécessaires
à son existence, mais il s'est servi d'excilanls divers, et surtout de
l'alcool sous toutes ses formes, depuis la plus simple eau-de-vie,
jusqu'au vin le plus fin, depuis l'arack jusqu'au kummel. te vin, le
thé, le café constituent de nos jours des nécessités de la vie, nous
ne saurions nous en passer: et quoique l'on ne puisse pas dire
qu'ils soient directement nutritifs, on ne saurait prétendre qu'ils
aient un efTet nuisible sur l'organisme, si l'on n'en fait pas un usage
immodéré. II en est autrement d'une série de substances qui assu-
rément agissent d'une façon nuisible sur l'organisme, telles que le
haschisch, l'opium et un des alcaloïdes qui s'y trouve, la morphine.
L'abus de l'opium se fait surtout en Orient; le Coran défend le vin,
mais les Musulmans ont su se procurer un stimulant qui les trans-
porte, d'une manière encore plus facile et intensive, dans la félicité ;
ils n'ont qu'è aspirer quelques bouffées de leur pipe, et tout leur
apparaît couleur de rose. L'opium a fait de terribles conquêtes ; des
nations entières se sont courbées sous son joug, témoin : les Chi-
nois; mais l'opium s'attaque aussi aux nations éclairées de l'Occi-
dent, et beaucoup de monde succombe des suites de cet affreux
poison. Je me bornerai à appeler votre attention sur la manière fecile
dont les mères tranquillisent leurs enfonts dans les grandes villes
maiiu&cturières d'un des plus grands pays du monde, pendant
qu'elles s'en vont à leur travail : elles leur font prendre un sédatif
c ioofAAty sirup >, avant de quitter leur maison, et l'enfant reste
tranquille, grAce au poison que lui a administré sa mère. Les opio-
phages et les morpbiuistes existent depuis longtemps, mais la
maladie de la morpbiomanie est nouvelle. Qu'est-ce que la mor-
D,B,t,zed.yGOOg[e
QtiEsnons ulàtitbs a là. couie GÈnfisALs 889
phiomaniet Cest un désir ardent et maladir de se faire une petite
pitjùre dans la peau, d'y introduire uae petite seringue de Pravaz et
de communiquer à l'organisme une solution de morphine. Wood et
Pravaz ont associé leurs noms à cette découverte, que tes médecins,
an commencement, ont utilisée d'une façon fort méritoire pour faire
cesser de fortes douleurs et pour procurer, à leurs malades, un
soulagement prompt et sâr. Maintenant, ce remède est sorti des
mains des médecins et est devenu, non seulement la stimulant Jt
la mode du monde comme il fout, du grand monde, des riches, mais
il est également employé par toutes les classes de la société. Chaque
cas a ses raisons spéciales, mais lu résultat est le même pour tous :
une décadence complète, au moral et au physique. Se n'ai pas ici à
foire la description, en détail, de la morphiomanie, elle est du do-
maine de la médecine, et je regrette beaucoup qu'une discussion,
qu'un médecin français avait promis d'ouvrir, au congrès médical
de Copenhague, n'ait pas été faite, ce médecin n'ayant pu venir.
D'un antre cété, il me semble correct que cette question soît traitée,
ici, aous sa forme actuelle et que, si l'on veut démontrer la nécessité
urgente de mesures préventives contre un abus, qu'alors on démon-
tre aussi que cet abus existe et se répand de plus en plus. Chaque
pays a sa littérature, sur ce sujet, qu'il serait trop fatiguant de com-
muniquer ici. Je me tiendrai à quelques exemples seulement. —
Pour ce qui concerne l'Allemagne, HH. Burkart et Levinstein ont
montré combien la morphiomanie est répandue dans ce vaste pays,
8! riche en recherches scientifiques. Ils ont prouvé spécialement que,
tandis qu6 l'alcool est le stimulant dont se servent ceux qui s'occu-
pent de travaux physiques, la morphine constitue le stimulant des
savants, et que plus d'une étoile brillante a succombé à ce vice.
En 1S7i, Fiedler était déjà en état de citer une série de cas de ma-
ladies provenant de l'abus de la morphine, et, en 4880, Burkart et
Levinstein avaient traité jusqu'à 140 morphinomanes. Quant à la
France, Laborde et Bail ont beaucoup contribué à éclaircir ce sujet.
Je ne puis m'empècher de citer quelques paroles de M. le docteur
Regnard, prononcées au grand amphithéâtre de la Sorbonne, repro-
duites de la manière suivante par un auditeur, et qui nous montrent
jusqu'à quel point on a poussé ce vice à Paris.
f Nous ne connaissons pas tous les moutons de Panurge. Imaginez-
vous que certaines gens s'amusenl à s'empoisonner parce qu'à cAté
d'eux d'autres gens s'empoisonnent. Entrez chez ces gens, vous
trouverez sur la table une série d'écrins des plus brillants, dorés
D,B,t,zed.yGOO^Ie
■BAKGBS Bl SKTIOK 890
OU argentés, bronzés ou nacrés. Vous croyes 1res naïvement être
en présence d'un étalage de bijouterie : vous n'y êtes point, regar-
dec de plus près. Vous avez devant vous une admirable collection
de seringues : oui, tous ces objets brillants, dorés, ce sont des
seringues à injection. Les unes sont renTermées dans de jolis porte-
cigarettes, les autres sont contenues dans de charmants petits
nécessaires, dans des flacons à sels, etc. Ces différents étuis servent
à masquer l'instrument et la fiole. Et pourquoi cette seringue? et
pourquoi cette fiole? Cet outillage luxueux est destiné aux heureux
du Tout-Paris qui ne peuvent plus trouver dans le théâtre, dans le
jeu, dans les courses, dans les orgies, les émotions dont ils sont
avides. Ce sont ces gen»-U qui acbëteat des étuis merveilleux qui
doivent leur rendre un peu d'élasticité, s'ils ne peuvent leur refriser
lea circonvolutions cérébrales.
iLes fioles contiennent une solution de morphine ; les seringues
servent A injecter cette solution sous la peau. Voulez-vous savoir
comment on devient morpbiomane dans le grand monde ? Deux
amis ou deux amies se font de mutuelles confidences; l'une «voue
à l'autre qu'elle est las des joies habituelles, que les plaisirs les
plus vifs ne lui procurentancune réaction. L'amie répond qu'elleaussi,
elle s'est trouvée dans cette situation désespérante, .et elle raconte
qu'elle a rencontré une consolation dans l'usage de la morphine, que
l'emploi de cette drogue lui a rendu du ton, du brillant.
Il n'en fout pas plus pour que l'homme blasé ou la femme ner-
veuse deviennent aussitét morpbiomane. Mais, comme il faut dis-
simuler, comme il feut garder le sentiment de la coquetterie, on
achète un de ces luxu^ix étuis avec la seringue en or. Aussi, alors
que la modeste seringue de Pravat coftte 6 francs, nous voyons des
seringues mondaines coûter jusqu'à 360 francs ; celles-ci sont d'ail-
leurs souvent offertes à titres de cadeau de jour de l'an ou de jour
de fête. C'est avec cet instrument qu'ils portent toujours sur eux
que monsieur, dans son cercle, que madame, dans sa loge à l'Opéra^
cherchent à raviver leurs sensations éteintes et leurs désirs étiolés.
I C'est la mode, c'est la fontaisie qui provoquent ces intoxications
abominables. Il y a, à cAté des morphiomanes qui se sont peu à peu
habitués au poison pour diminuer les violentes douleurs d'une gas-
tralgie ou d'une névralgie Aciale, toute une cat^nes d'individus
qui s'empoisonnent par simple caprice. Ceux-là sont les plagiaires
dea fumeurs d'opium chinois. Les morphiomanes se divisent en
deux groupes : les uns s'empoisonnent à la manière honnête, les
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTI(»(S HEUTITES a la CniHIR GENERALE 891
autres à la manière mondaine. La facilité déplorable avec laquelle
il est possible de se procurer les solutions de morpfiinej favorise le
développement de cette nouvelle maladie parmi les oisifs et les
dégénérés de la haute société, d
Cette situation n'est pas meilleure dans les petits pays, ma patrie
en est la preuve. HH. les docteurs fiùdde et Poaloppidan ont mon-
tré^ dans leurs écrits, combien le morphinisme s'est répandu en
Danemark. En très peu de temps, ils avaient traité envinm
trente cas.
Ud mal, dont la propagation se bisait avec une telle rapidité,
devait naturellement attirer l'attention de tout le monde ; la presse
médicale le signala et bientôt la presse politique, à son tour, le fit
connaître. Aujourd'hui, on peut lire partout des arlicles qui prou-
vent l'intérêt que prend le public à combattre ces manies, oo voit
surgir partout des asiles spéciaux pour la guérison des morpbio-
manes, et la plupart des hôpitaux admettent journellement, daos
leurs services, des malades atteints de cette affectioD.
Il est du devoir des autorités sanitaires d'examiner ce qu'il est
possible de faire, par voie législative, pour arrêter l'abus de l'em-
ploi de la morphine. Dans la plupart des pays civilisés^ — ■ je puis
presque dire dans tous — il y a des lois qui règlent la vente des
poisons, et même dans les pays les plus libres, comme en Angle-
terre, il y a une tendance, en ce moment, à rendre plus sévères les
dispositions réglementaires, relatives au débit des poisons et à mo-
nopoliser celui-ci entre les mains des pharmaciens. Il est indiscu-
table que plus les lois contre le débit des poisons soat sévères, plus
le nombre des empoisonnements diminue, et cela pour deux rai-
sons : d'abord, parce que les poisons destinés à être vendus ne
tombent pas entre les mains de personnes ignorantes el que, par là,
on empêche, en partie, les méprises; ensuite, parce que c'est toujours
une entrave, pour les gens qui veulent se procurer du poison dans
UQ butcriminel,que d'être forcés de feiredes détours pour l'obtenir.
II.
Pour me rendra compte exactement des lois restrictives actuelles
dans les différents pays, j'ai commencé par adresser une ©irculaire
aux bureaux des sociétés pharmaceutiques. Dans cette circulaire,
je posais les deux questions suivantes :
c f ' Quelles sont les lois ou mesures administratives, dans votre
53.
D,B,t,zed.yGOO^IC
89S BSlNCES DE BSCTIOH
pays, concernant le débit de la morphine, de l'opium et de leurs
préparations? >
< S" Quelques-unes de ces préparations peuvent-elles être déli-
vrées par les pharmacies, sans ordonnance du médecin, et les-
quelles? s
J'ai déjà eu l'honnenr de remercier, par écrit, mes collègues de
Tempressemeni que, pour la plupart, ils ont mis à me répondre ; je
saisis l'occasion pour répéter ces remerciements, aujourd'hui, de
vive voix.
Après avoir étudié ces réponses, il fout que, dans cette question
comme dans plusieurs autres relatives à la pharmacie, je fasse une
sévère distinction entre les pays où l'exercice de la pharmacie est
monopolisé et ceux où il est ou complètement, ou presque libre.
La monopolisation de l'exercice de la pharmacie existe, lorsqsa
l'Etat prête son appui de telle façon qu'il faille une autorisation spé-
ciale de l'Etat, pour établir et diriger une pharmacie, lorsque celte
concession ne se donne qu'à ceux qui, par différents examens éta-
blis par l'Etat, se sont montrés capables d'entreprendre une telle
administration. Dans la première catégorie de ces pays, il existe, en
général, des prescriptions restrictives pour la délivrance de la mor-
phine; dans les derniers, au contraire, ces restrictions de vente
sont très rares.
J'appellerai l'attention sur la première catégorie et je commence-
rai par VAllemagne.
Il n'y a qu'une seule prescription générale, celle de considérer la
morphine comme un poison qui ne doit être délivré que sur l'or-
donnance du médecin. Chaque Etat a ensuite ses lois spéciales. Je
citerai les plus importantes.
AfliuLT^ 6 février 1876 : f Les sels de morphine, tant en poudre
» qu'en solution, ne doivent être délivrés qu'une fois sur la même
» ordonnance. — Les ordonnances sont retenues à la pharmacie. >
Sui, 18 ootU 1876 : t Tout liquide devant servir aux injections
» hypodermiques ne doit être délivré qu'une fois sur la même or-
» doonance. > — Annulé en partie par rescrit du 2i mars 1 877.
Pbossb, Berlin, 3 juin 1878 : c Les ordonnances de médecins
» prescrivant des solutions de sels de morphine pour l'usage hypo-
1 dermique, doivent être renouvelées chaque fois; il en est de
> même de celles qui prescrivent de la morphine pour l'usage în-
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIONS HBLilTIVES A Lk CRtMIE GËNfiRALE 893
» tarne ou pour lavements, quand elles surpassent 0,03 centi-
» grammes. >
BRtiflswj», i8 décembre 1878: < Les ordonnances contenant de
> l'opium ou de ses alcaloïdes doivent être renouvelées quand la
> poids de ces substances surpasse la dose singulière maxîma
> lixée. B
Oldehboukg, 34 mat 1870 : a Les solutions de morphine pour
> usage hypodermique ne doivent être délivrées qu'une fois sur la
» même ordonnance. »
Hecklemboubg, 26 mat 1879 : a L'opium et ses préparations ne
> peuvent être délivrés qu'une fois sur ordonnance, quand le poids
s surpasse la dose singulière maxima. s
Hesse, Carlsruhe, 29 mai 1 880. — Même loi.
Wurtemberg, Z décembre 1875 : « La répétition des ordonnances
s contenant de la morphine ou de l'opium, ainsi que celles prescri-
9 vanl des solutions de morphine pour l'usage hypodermique n'aura
B lieu qu'une fois, à moins qu'il n'y ait urgence et rieu de sus-
B pect. >
Quant à la Russie, il n'y existe pas, que je sache, de loi spéciale
pour le débit de la morphine, mais les lois contre les poisons y sont
si rigoureuses et la délivrance des médicaments y est entourée de
telles précaulioDS, — toute ordormance étant retenue dans les phar-
macies— que celles-ci deviennent superflues. Les poisons se divi-
sent en deux classes : les forts et les moins forts. Les forts poisons
doivent être gardés sous clef et pesés uniquement par la personne
qui a la clef de l'armoire où on les serre. Quand un de ces poisons
entre dans une composition, l'ordonnance est copiée et elle ne peut
pas être délivrée de nouveau, à moins que le médecin ne l'ait ex-
pressément indiqué et n'ait revétuj'autorisation de sa signature.
A cette classe appartiennent la morphine et les autres alcaloïdes
usités de l'opium. La délivrance des remèdes à action héroïque, sur-
tout les opiats pour usage interne, est régie par les mêmes lois. On
délivre, sans ordonnance, les médicaments suivants : tioctara opii
benzoïca ; tinclura opii ammoniata.
En Suède, en Nokvëge et en Danemiki, il y a aussi des lois restric-
tives, mais elles diffèrenl pourtant les unes des autres : celles de
Danemark sont les plus sévères. Ha Suède, les preacriptîons conte*
D,B,t,zed.yGOO^IC
89i SÊANCBS DE SECTION
nant de la morphine et de l'opium, pour usage interne, pour les
yeux, ou en suppositoires, ne doivent Mre délivrées qu'une fois.
Il est pourtant permis de délivrer, sur une ordonnance délivrée
déjà une fois, en cas d'urgence, où l'on no peut obtenir la signature
du médocin, la quantité de morphine ou d'opium qui correspond à
la dose maxima. On délivre, tans ordonnance, la teinture Thiele-
mann, qui contient (0 p. c. de teinture d'opium. Poar la Norwège, il
y a des lois analogues, le médecin y a pourtant le droit d'écrire sur
80D ordonnance, prescrivant de l'opium ou de la morphine, qu'elle
peut être renouvelée trois fois, et sur l'étiquette de la fiole vide,
qu'elle peut élre délivrée encore une fois. Le sgrupus opiatus et le
liquor ophtalmicus se vendent sans prescription.
■ Concernant la GnfcCE, M, le docteur Landerer m'écrit : c Les prépa-
rations d'opium et les solutions de morphine ne peuvent être déli-
vrées que sur ordonnance du médecin. Toute infraction est punie en
vertu de la loi. >
Je ne ferai que mentionner l'étal des choses en Tubquie. Le même
correspondant donne une description 1res animée des cafés d'opium
à Constantinople, dans lesquels on mange et fume l'opium jusqu'à
s'endormir d'un profond sommeil ou se disputer comme des bétes
féroces. Je ne sais si la morpbiomanie a pénétré également dans ce
pays, mais cela n'est guère nécessaire, l'opiummanie y fait assez
de ravages.
En Prince, il n'y a point de lois spéciales contre le débit de l'opiam
et de la morphine, mais ces substances sont comptées parmi les poi-
sons, selon l'ordonnance du roi, du S9 octobre <8t6. D'après cette
ordonnance, il n'est permis de délivrer aucune préparation de mor-
phine ou d'opium, sans prescription du médecin. Celles-ci doivent
être inscrites dans un journal et ne sont pas délivrées au public,
mais il parait que les malades peuvent renouveler la médecine,
d'après la prescription inscrite.
Les lois restrictives de la Suisse sont les mêmes que celles de la
France.
Dans tous les pays que je viens de nommer, le débit de l'opium
et de la morphine dépend, ou des lois spéciales, ou des lois géné-
rales contre les poisons, et exige, en tous cas, l'ordonnance du
médecin. Je passerai maintenant aux pays où cette ordonnance n'est
point nécessaire, oùj pour ainsi dire, te débit de ces substances est
libre. Au premier rang de ces pays sont l'Angleterre, ta Hollande,
D,B,t,zed.yCOOgle
QmSTIOm RKUT1TB8 k LA CHIMIE GÉHÉRALI 895
la Belgique et l'Amérique du Nord. L'opium, ses préparations ainsi
que la morphine rcssortissenl, dans tous ces pays, à la législation. [I
n'y faut aucuno ordonnance de médecin pour délivrer ces substan-
ces, on exige seulement que celui qui fait le débit de la substance
sacbeà qui il la vend, que le nom du poison ainsi que le nom et
le domicile de l'acheteur soient inscrits dans un livre ad hoc; le
pharmacien doit exiger l'indication de l'usage qu'on en fera.
Quant à la Belgique, je me bornerai à citer la seule loi qui régît
cette vente :
« Il ne pourra être fourni aucune substance vénéneuse ou sopori-
fique qu'en vertu d'une ordonnance écrite et dûment signée par un
docteur en médecine, chirurgien, accoucheur, pharmacien ou autre
personne connue, et lorsque ces substances sont destinées à un
usage connu, sous peine d'une amende de cent florins, qui sera
doublée à chaque récidive; et seront les vendeurs ou fournisseurs
desdites substances vénéniiuses ou soporiflques tenus de conso ver
ces ordonnances pour leur responsabilité, sous peine de 23 florins
d'amende. »
Cette loi est d'aulant plus surprenante, qu'on y voit le mot a or~
dimnance » qui ne s'applique, en général, qu'aux prescriptions des
médecins, employé dons un sens bien plus étendu, puisque toute
personne connue peut signer une autorisation h délivrer ces [Ktisons.
m.
Par ce qui précède, j'ai fait voir, à larges traits, l'étendue de la
morphiomanie et les lois établies, réglant le débit de la morphine.
Plusieurs questions connexes se présentent maintenant; entre au-
tres choses, on se demande principalement, si les lois restrictives
arrêtent les abus ou non; si les pays où l'on obtient facilement la
morphine sont plus mal placés vis-à-vis de la propagation de la
morphiomanie, que ceux qui sont protégés par une législation
sévère. Et enfin, quelles expériences a-t-on faites dans les pays où
régnent les lois sévères?
A la première question, je crois pouvoir répondre par un t oui
absolu u, L't la preuve en est que les méJcciits, qui sont les meilleurs
juges dans cette affaire, recommandent sans réserve et conseillent
tes lois rigoureuses, quoique celles-ci leur rendent toujours leur
Uche plus difficile. Hais il en est ainsi dans la nature des choses,
quand on compare la morphiomanie aux autres vices ; ce qui s'ap-
D,B,t,zed.yGOO^IC
896 sbHcn m sicnon
plique à l'an, doil aussi pouvoir s'appliquer à l'autre. On ne
saurait empêcher l'ivrognerie au moyen des lois, mais l'Etat et
l'initiative privée Tont leur possible; on met de gros impAts sur
l'alcool et des sociétés de tempérance se forment partout. On ne
peut empêcher les gens de voler, mais chacun cherche à défeodre
son bien, et l'Etat punit le crime. On ne peut empêcher le suicide
au moyen du poison, mais l'Etat publie des lois qui règlent la
vente des poisons, ot diminue par là la danger que court le public.
Bien des morphiomanes maudissent la raciiité avec laquelle, la
première fois, ils ont eu de la morphine, facilité qui leur a coûté
bien cher; le grand nombre de médecins et de pharmaciens qui,
chaque année, grossissent les rangs des morphiomanes, en sont
une preuve incontestable. Quant à prouver, par la statistique, que
l'état des choses est meilleur dans les pays protégés que dans les
autres, je ne saurais le faire, car, malheureusement, il n'existe pas
encore une pareille statistique. Je donnerai pourtant quelques indi-
cations qui prouvent l'utilité de ces lois, mais j'avoue qu'elles no
constituent pas une preuve suffisante. Dès la première année, après
l'introduction, en Danemark, en tS82, des lois plus sévères contre
la vente de la morphine, la plus grande maison de commerce qui
tient les seringues à morphine, à Copenhague, n'en vendit que la
moitié du nombre qu'elle était habituée à vendre ; quoique ce nom-
bre ait augmenté un peu après, le débit des seringues de Pravaz,
aux particuliers, a presque cessé depuis. J'ose môme dire que la
consommation de la morphine, en Danemark, s'est amoindrie depuis
ce temps.
Cette affirmation est peut-élre illusoire, car mes observations et
celles de plusieurs de mes collègues, en Danemark et à l'étranger,
ont démontré que les lois sévères sont éludi^es de différentes ma-
nières. D'abord, une prescription contenant de la teinture d'opium
peut être délivrée plusieurs fois, sans qu'elle ait besoin d'être
renouvelée, quand la quantité d'opium qui s'y trouve est fort petite;
on en proBle pour accumuler de grandes quantités de gouttes d'o-
pium et on en prend à plusieurs reprises. Il y a encore deux autres
manières d'éluder les lois, qui sont communes à tous les pays. Les
morpbiomanes contrefont, par exemple, les ordonnances des méde-
cins et commettent par là un faux. La morphiomanie est un vice qui
efface singulièrement les notions de la vérité et du mensonge. Le
morphiomane menl presque toujours; quand on lui demande s'il
se sert de morphine, il nie. 11 ne craint aucun moyen pour tromper
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDIBTIOIIS ULATITBS A LÀ CHIM» OtHfiULI 807
le pharmacien et le médecin, pourvu qu'il puisse avoir son stimu-
lant. J'ai gardé bon nombre d'ordonnances fausses, écrites par des
personnes haut placées dans la société, qui, en toute autre circon-
stance, auraient honte de commettre quelque chose d'illégal. Je
n'ai jamais douté un instant que les tribunaux ne condamnassent
comme un faux une telle nction.
Une mesure importante qui contribuerait surtout à écarter les
inconvénients inhérents au débit de la morphine, serait d'exiger
que chaque ordonnance fût munie, non seulement du nom du méde-
cin, mais encore de son timbre. Celte mesure ne coûterait guère de
peine, ni d'argent au médecin et aurait une grande utilité au point
de vue de la santé publique. Le commerce illégal de la morphine
et de l'opium est pourtant ce qui contribue le plus à la propagation
de ce mal. Partout, dans toutes les villes, le nombre des droguistes
s'est considérablement accru et s'accroît toujours. Au lieu de s'en tenir
au débit des substances qui leur sont permises par la loi, ils exer-
cent en secret la pharmacie, bravant souvent même presque publi~
quement la loi. A Berlin, à Saint-Pétersbourg et dans toutes les
grandes villes, on se plaint de ce que des quantités d'ordonnances
sont délivrées dans ces magasins, où l'on ne fait aucun cas des lois
sévères, -lUi devraient Être une garantie pour l'Etal et le public.
Des ignorants eifroutés font circuler des poisons avec une hardiesse
sans égale, et c'est pour ce motif que, nous autres pharmaciens,
nous devons exiger de l'Etal qu'il fasse respecter les lois. Nous
devons remplir nos devoirs^ comme l'Etat doit maintenir les lois.
Mais à quoi bon toutes les mesures que prend chaque pays, à
rinlérieur de ses propres frontières, quand un morphiomane peut
librement s'adresser au-delà et obtenir, à l'étranger, la quantité de
morphine qu'il veut, pourvu seulement qu'il ait de quoi payer. La
faculté de pouvoir s'adresser aux pharmaciens et aux droguistes de
l'étranger, où il n'y a point de lois qui empêchent de vendre de la
morphine aux particuliers, contribue à propager le morphinisme
dans les classes aisées. Il esl donc urgent que l'on prenne des mesu-
res internationales contre cet abus, et îl est du de /oir du Congrès de
travailler a ces fins. J'ai de nombreuses lettres, qui prouvent com-
bien ce trafic est répandu. Je me contenterai de vous faire connaître
que des morphiomanes suédois et norwégiens font venir leur mor-
phine du Danemark et que des morphiomanes danois achètent le
leur à Hambourg et à Londres.
Je ne crois pas que l'on puisse aller plus loin dans ces désirs, sous
D,B,t,zed.yGOO^IC
898 iÉÀKCES DE SECTION
ce rapport, que d'espérer une résolutioo par laquelle les lots en
usage, concernant la délivrance des poisons, Tussent aussi appliquées
envers les particuliers eu pays étranger. Le public y gagnerait
beaucoup.
Je viens de développer la question du morphinisme devant Tho-
norable assemblée, il me reste à vous formuler, en quelques mots,
de quelle manière Ton pourrait le mieux frapper les morpbiomanes
et mettre des entraves à la vente de la morphine et à la passion du
morphinisme. Je propose que :
1* La morphine et ses sels, l'opium et ses préparations ne se
vendront qu'en détail, et seulement dans les pharmacies, et sur
l'ordonnance d'un médecin autorisé;
S" L'ordonnance devra, non-seulement mentionner la date et être
munie de la signature du médecin, mais elle devra porter un timbre
contenant le nom et le domicile de celui-ci ;
3* Les prescriptions contenant de la morphine ou de ses sels, les
préparations d'opium ou les teintures qui en renferment, ainsi que
toutes leurs compositions à action héroïque, ne devront être déli-
vrées qu'une seule fois sur la même ordonnance. Quand l'ordon-
nance aura été préparée dans une pharmacie, on devra la munir
d'un timbre d'annulation ;
4" Ces lois seront de vigueur dans les relations avec l'étranger.
Je finis en prenant la liberté de m'adressor à l'honorable assem-
blée pour qu'elle '/euille appuyer la question que je lui ai soumise
et qu'elle en déclare l'urgence. Je le fais avec d'autant plus de con-
fiance, que je me trouve dans un pays où toute proposition, visant
au bien-être de l'humanité, est toujours favorablement accueillie,
et dans une capitale où la science et l'industrie se disputent le
premier rang, dans un royaume dont l'illustre monarque, le haut
protecteur de notre Congrès, marche à la tête de la civilisation.
M. Dracehdorff [Dorpat]. — Messieurs, je remarque qu'il
y a plusieurs points connexes dans les rapports de MM. Mad-
sen et Boettger; oolre collègue danois demande que les
ordonnances, prescrivant l'opium el ses préparations offici-
nales, la morphine, les autres alcaloïdes de l'opium el leurs
sels, ne puissent être répétées; de même, M. Boettger de-
mande que le Congrès émette le vœu de voir limiter le droit
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUISnORB UUTITU A U CBOUB fitRlBAUt 899
de répétitioD d'une prescriplioD de médecÏD, aux cas sui-
vants : 1 ' recettes contenant des solutions de morphine ;
2° recettes dans lesquelles entrent des médicaments actifs
dépassant le maximum de la dose mentionnée au tableau de
la pharmacopée; 3* les médicaments destinés à l'usage ioteroe
quand ils contienneut une des matières suivantes : acide
arsénieux, etc.
Il est évident que les propositions de notre confrère alle-
mand ne sont que la géaéralisatioa de la demande foite par
M. Madsen, non seulement elles comprennent cette dernière,
mais s'adressent à tous les produits analogues; il me semble
que les deux questions pourraient être discutées en même
temps, et qu'on ferdit chose utile en demandant la réunion
des deux sections qui doivent discuter ces objets; afin de les
examiner conjointement, je vous propose donc de décider que
le bureau soumette le cas à l'appréciation des membre de la
seconde section. On pourrait se réunir demain, et examiner
en commun les conclusions des deux rapports.
M. Li Phbsidbnt. — M. Dragendorff vient de présenter une
proposition qui me paraît très rationnelle. Comme la seconde
section discute, fort probablement en ce moment, le travail
de M. Boëltger, nous pourrions dépêcher un des secrétaires
auprès de nos collègues, pour les prier de réserver à demain,
l'examen de la seconde partie de ce travail.
M. BRUNKiRGitABBt [Rostock], — J'appuie cette proposition,
et je demande que la section passe, pour aujourd'hui, à un
autre objet de son ordre du jour.
M. LB PusiMHT. — Je mets aux voix la proposition de
M. Dragendorff. Je constate qu'elle est adoptée à l'unanimité.
En conséquence, je prierai M. Féron de se rendre à la
3* section et de présenter la motion que la section vient de
voter. Nous passons à la seconde question. Elle a égale-
ment pour rapporteur M. Madsen.
M. MiDSEK [Copenhague]. — Messieurs, je n'ai pu me
préparer suffisamment pour la discussion de cette proposi-
D,B,t,zed.yGOOg[e
960 MutcBS DB sicram
tion, je ne pensais pas que la section en commeDcerait
l'examen aujourd'hui. Je demanderai, à M. le Président,
de ta remetlre à demain. — Adopté.
M. LE PkésiDENT. — En ce cas, nous passerons au 3° de
notre ordre du jour. Notre honorable collègue de Glsors,
M. Patrouillard, en a demandé l'inscriplion au programme
du Congrès; il a adressé au comité d'organisation un rapport
(voir annexe II) sur la question conçue en ces termes : Y
a-t-il, pour le pharmacien, jjIus d'avantages à préparer
tui-méme tous les médicaments qu'il emploie, même les mé~
dicaments chimiques, à quelques exceptions près, qu'à les
acheter tout préparés dans le commercef Je donnerai la pa-
role à l'honorable rapporteur.
M. PAiBourLUHB (Gisors). — Messieurs, dans une autre
section on doit discuter demain la question des spécialités.
Je suis persuadé que les anti-spécialisles se baseront surtout
sur cette prescription légale, la responsabilité directe du
pharmacien, pour combattre le Iléau de la spécialité dont
l'extension, toujours croissante, est contraire à la dignité et
aux intérêts de la profession. Je me servirai du même
argument pour faire prévaloir mes idées, relativement à
l'obligation du pharmacien de préparer lui-même loua les
médicaments galéniques.
Le pharmacien est difeclemenl responsable de tous les
produits, de tons les médicaments qui sortent de son officine ;
tel est l'esprit de la loi, or, je me demande s'il est possible,
pour des produits qui n'ont pas une composition chimique
définie, pour les poudres, sirops, teintures, extraits, etc.,
que le pharmacien ait une certitude suffisante de leur effica-
cité, s'il ne les prépare lui-même. S'il* lui est possible de
choisir avec grand soin, dans le commerce, les matières
premières, il lui est impossible de s'assurer une fois ces ma-
tières travaillées, si elles n'ont pas subi une altération ou une
sophistication.
Généralement, tous les pharmaciens soucieux de l'accom-
plissement de leurs devoirs préparent eux-mêmes tous ces
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QDISTIOIfS BELATITES k. LÀ. GHIKE GÉITSBALE 901
produils, mais it n'en est pas de même des préparations chi-
miques. Jadis, nos prédécesseurs préparaient, dans leurs
laboratoires, tous ces produits; tous les pharmaciens étaient
cbimisles et avaient un laboratoire suffisamment installé pour
procédera la préparation des médicaments chimiques préco-
nisés en thérapeutique; mais au fur et à mesure que ceux-ci
ont augmenté, leur préparaiion a glissé dans les mains de
certains industriels; d'immenses usines de produits chimiques
se sont élevées et on s'est mis à préparer tous les ingrédients
chimiques employés tant en industrie qu'en médecine.
La facilité de se procurer ces produits à bon compte a eu
pour résultat de faire naître la paresse chez nos contempo-
rains et bien peu de nos collègues préparent encore, aujour-
d'hui, une quantilé de produits chimiques dont la préparation
nécessite à peine des instruments et des installations primi-
tives; ils se contentent de les acheter dans le commerce et
délaissent de plus en plus le travail du laboratoire si désirable,
parce qu'il contribue au perfectionnement des produits, à un
apprentissage plus fructueux, à l'éducation pratique des
élèves, au progrès, à la prospérité, à la considération de la
M. YovuDRkK (Bruxelles). — Je partage l'opinion que vient
d'émettre l'honorable M. Patrouillard. Il est un fait incontes-
table, les jeunes pharmaciens se prélassent aujourd'hui dans
un dolce far niente, ils se contentent d'acheter leurs produits
dans le commerce et do préparer les prescriptions qui se pré-
sentent, fiien peu d'entre eux, même, se donnent la peine de
les analyser soigneusement : les uns se contentent d'un exa-
men physique, d'autres, un peu plus scrupuleux, leur font
subir une analyse sommaire, et cela, faute de réactifs ou
d'instruments; l'intime minorité se donne la peine de pousser
ses investigations assez loin pour être persuadé que les pro-
duits sont chimiquement purs, ou suffisamment purs, pour
l'emploi thérapeutique; du reste, ces analyses sont souvent
difficiles, délicates et exigent des appareils compliqués.
Cette situation a également eu pour conséquences de ré-
D,B,t,zed.yGOO^Ic'
903 StANCU Dl SBCnON
duire le stage pharmaceutique à la routioe du service de
l'officine, à rendre monotone l'apprentissage professionnel et
à diminuer rattachement que nos jeunes confieras devraient
avoir pour leur profession. Comme M. Patrouillard, je Tais des
vœux pour que le corps pharmacaulique revienne aux an-
ciennes habitudes de nos ancêtres, des Pelletier, des Scheele
et de (aut d'autres qui ont enrichi la science par leurs décou-
vertes.
M. Daesbb {Bruxelles}. — Comme vous l'a démontré notre
honorable collègne M. Patrouiltard, les pharmaciens ont tout
avantage à préparer, dans leurs laboratoires, certains pro-
duits chimiques, ils les prépareront d'abord à plus bas prix
et ensuite ils auront la certitude que les produits qu'ils auront
obtenus seront préparés avec tous les soins voulus, avec loule
garantie de pureté. Il est évident que le commerce procurera
certaines substances chimiques à des prix très inférieurs à
ceux auxquels on pourrait les produire, mais ces produits se-
ront rarement purs. Je prendrai, comme exemple, le sulfate
de zinc. Le commerce vous livre ce produit, à raison de 40 à
50 centimes le kilo, mais ce produit est toujours souillé par
des matières étrangères, il contient du fer, de l'arsenic, du
manganèse, etc. Si vous devez le purifier, il vous demandera
pas mal de temps et vous coûtera bien plus cher que si vous
le prépariez, directement vous-même. Si vous achetez le
produit chimiquement pur, il vous reviendra bien plus
que si vous laviez obtenu vous-uiôme. Ce qui est vrai pour
le sulfate de zinc l'est pour une foule d'autres produits, il n'y
a d'exceptions, à cet égard, que pour quelques médicaments
que certains industriels ont spécialisés et que le pharmacien ne
saurait jamais obtenir avec les mêmes facilités : tels sont, par
exemple : le bromure et l'iodure de potassium, le sulfate de
quinine, la plupart des sels d'alcaloïdes, elc. J'appuie donc de
toutes mes forces la proposition de l'honorable collègue de
Gisors, tendante à ce que le (kingrès émette te vœu de voir
les pharmaciens préparer, le plus possible, lorsqu'ils le pour-
ront, les médicaments dans leurs laboratoires.
D,B,t,zed.yGOOg[e
QUESTIOrtS BEUTITSS A U CBUIIB GtnËKÂLE 903
M. LR Président. — Je mets aux voix la proposition de
M. Patrouillard. « Il est désirable, à tous les points de vue,
que les pharmaciens préparent eux-mêmes les médicamenû
galéniques et chimiques dans leurs laboratoires; ne sont ex-
ceptés de cette règle que les produits qui ne pourraient être
préparés aussi bien, ni à aussi bas prix que par certains
spécialistes, industriels en gros. »
Messieurs, la propositioD de M. Patrouillard est adoptée à
ruDantmité. — Notre ordre du jour de cette séaoce est épuisé.
Nous examiDeroDs, demain, la proposition de M. Madsen,
relative à l'activité physiologique des alcaloïdes et des gln-
cosides.
La séance est levée.
le Secrétaire, LePrésûietU,
A. F0URD8AIN. L, DE NOBELE.
Séance du 2 teptembre 1 885.
La séance est ouverte à 9 heures et demie, sons la prési-'
<tence de H. De Nobele.
MM. Féroa et Fourdrain remplissent les fonctions de secré-
taires.
M. Fourdrain donne lecture du procès-verbal de la séance
du l*' septembre, la rédaction en est approuvée.
M. li Président. — Messieurs, j'ai à vous annoncer qae les
membres adhérents de la 2° section ont accefjté la proposi-
tion qui leur a été faite de votre part, par l'intermédiaire
de votre honorable secrétaire, M. Féron. Le rapport de l'ho-
norable M. Madsen sera discuté aujourd'hui ou demain,
lorsque la S' section aura terminé la discussion entamée à
propos des spécialités. Nous avons, à notre ordre du jour,
l'examen du rapport de M Madsen, sur ta nécessité d'indi-
quer l'activité physiologique de certains alcaloïdes ou glu-
cosides, lors de leur vente.
Je donnerai la parole à M. Madsen.
D,B,t,zed.yGOO^IC
904 SftUfCBS DE SKCnOH
M. Madsbn (Copenhague). — Messieurs, j'ai demandé Tins-
criplioQ de celte question au prograiiiine du Congrès, parce
que, comme je l'ai relaté dans le rapport que je vous ai
présenié sur ce sujet (voir annexe n** Vj, une même sub^îlance
peut, suivant sa préparation, présenter des eBets physiolo-
giques plus Ou moins énergiques. Dans ces derniers temps,
j'ai vu des acooitines posséder une activité quatre fois plus
coDsidérable que d'autres qui, aussi bieo qus les premières,
ut mieux peut être, présentaient tous les caractères d'excel-
lents produits médicamenteux; j'ai vu une même maison
offrir, à ses clients, des aconitines dont l'une avait une acti-
vité double de l'autre, je dirai môme que j'ai obtenu ce
glucoside avec des différences énormes, au point de vue toxi-
que, suivant que je l'avais préparé avec des racines provenant
de la Suisse ou des Vosges.
Jusqu'ici, plusieurs accidents, plusieurs décès même, sont
dûs par suite de la différence d'action physiologique que
présentent ces produits; it en est de méoie de la digitaline,
de l'émétine, etc. Il y a donc nécessité de mettre les médecins
et les pharmaciens en garde contre les inconvénients qui ré-
sultent de ces variations de puissance thérapeutique. M. Bunt-
zen et moi, dans un travail que j'ai l'honneur de vous pré-
senter (voir annexe XXIj, nous avons établi qu'il n'y a guère
de réaction qualitative qui puisse indiquer ces différences
d'action; nous nous sommes assurés également que l'analyse
élémentaire ne saurait donner des renseignements exacts
que dans des mains très exercées et que le seul moyen de
prévenir les accidents regrettables que l'on a eu à constater,
consiste à essayer l'action physiologique de chaque portion
de ces glucosides, au fur et à mesure qu'on les obtient, sui-
vant certaines règles données. Cette puissance constatée, elle
serait inscrite sur l'étiquette que porterait le flacon. Les
pharmacopées pourraient indiquer la puissance physiologique
de chaque produit de l'espèce et il serait alors bien facile, aux
pharmaciens, de se guider avec les préparations qu'ils achè-
teraient.
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDESTIOKS RELATIVES A LA CHIKIB QSKSRALE 905
Je propose donc qoe le Congrès émette le vœu que le seul
moyen, stBcace pour le moment, d'éviter, en médecine, les
accidents dûs à l'u^-age de l'aconiline et de certains produits
analogues à effets variables, serait d'obliger les Tabricanls de
œs produits 1° à Faire faire l'analyse expérimentale de l'effet
toxique des alcaloïdes ou glucosiiles qu'ils préparent ; 2" à ne
leur permettre la vente de ces produits que dans des flacons
cachetés dont l'étiquette porterait le nom du produit et l'io-
dicalion de la dose léthale pour les animaux qui auraient
servi aux expériences, ainsi que la dose maxima pour les
hommes adultes.
M. LE pRisiDBf4T. — Si personue ne demande la parole, sur
ou contre la proposition de M. Madsen, je mettrai aux voix
les conclusions que vient de vous présenter cet honorable
collègue. Je vous proposerai également de décider l'impres-
sion de son travail sur les aconitines, dans le compte-rendu
du Congrès. — Je constate, Messieurs, que ma proposition
ne soulève aucune objection, je déclare donc adoptées les
deux propositions que je vous ai faites et je remercie, en
votre nom, M. Madsen de son intéressante communication.
Notre ordre du jour est terminé, nous allons nous rendre
à la seconde section pour y examiner et discuter les travaux
de MM. Madsen et Boëttger; je vous engage, Messieurs, à
prendre tous part aux travaux de cette section, elle vient
d'entamer la discussion sur la question des spécialités, et je
pense que votre présence sera des plus utiles pour cet examen .
La séance est levée.
Le Secrétaire, Le PrétidetU,
A. FOURDRAIN. L. DENOBELE-
zed.yG00gle
„Google
VII
ANNEXES
DiBim.d, Google
D,B,i..d,Coo'^le
LA PHARMACIE VÉTÉRINAIRE
Rapport de M. A. Berqiiier.
Pharmacien de 1" classe, président de la Société des Pharmaciens
de Seine-et-Marne, etc.
La médecine vétérinaire prend tous les jours une importance
plus {grande. Cette importance, elle la doit non-seulement au capi-'
lai énorme que représente la masse des animaux domestiques, mais
encore et surtout aux conditions nouvelles d'exploitation qu'a fait
naître la facilité croissante des transports. Aujourd'hui, les animaux
domestiques ne sont plus cantonnés dans une région, soumis tou-
jours aux mêmes influences et ne présentant par suite qu'un cadre
nosologique restreint; ils sont l'objet d'un commerce inlernational
considérable, et transportent avec eux les maladies spéciales à
leur pays d'origine et aussi celles que font nattre les méthodes em-
ployées pour leur donner rapidement la plus grande valeur pos-
sible. De là, la nécessité d'une police sanitaire qui est devenu un
service public important, d'autant plus Important, qu'il est reconnu
aujourd'hui que la plupart des maladies infectieuses sont transmis-
sibles de l'animal à l'homme et que la transmission se fait non-seu-
lement par contact direct, comme dans la rage ou la morve, mais
aussi, ce qui est bien plus dangereux, par l'intermédiaire de pro-
duits livrés à la consommation, comme la viande trichin^e, ou le
le lail de la vache pommelière.
Dans ces conditions, il est impossible de considérer la médecine
vétérinaire comme ne répondant qu'à des intérêts privés, et sa
réglementation non-seulement se jusljfie, mais s'impose par des
raisons d'intérêt général, analogues à celles qui ont amené la régle-
D,B,t,zed.yGOOg[e
2 U FHARKiOB TÉliRnAtBB (uiHBU K' \) 2
mentation de )a médecine humaine. Aussi partout, ou presque par-
tout, les empiriques sont remplacés aujourd'hui, ou seront rempla-
cés demain, par des vétérinaires dipMmés, sortant des écoles spé-
ciales où ils reçoivent une instruction de plus en plus élevée.
Nous ne pouvons qu'applaudir à ce progrès et nous n'avons pas
à nous immiscer dans les questions de médecine vétérinaire pro-
prement dite, mais ils nous est impossible de rester indifTérenls
à l'organisation de la pharmacie vétérinaire, qui touche de si près
i\ la pharmacie humaine, qu'elle nous en semble inséparable.
Les médicamenls employés pour la médecine vétérinaire, ne
sont-ils pas les mêmes que ceux qui sont employés pour la méde-
cine de l'homme?
Il suffit, pour s'en convaincre, de parcourir un traité de pharma-
cie vétérinaire. Non-seulement les agents thérapeutiques employés
parles deux médecines sont les mêmes, mais les Tormu les données
par les traités de pharmacie vétérinaire sont, le plus souvent, em-
pruntées aux pharmacopées rédigées en vue de la médecine hu-
maine. Il est temps d'ailleurs d'en finir avec ce préjugé, que, pour
.traiter les animaux, on peut se contenter de médicaments de rebut,
de drogues épuisées ou de balayures de magasin. Qu'il s'agisse des
animaux ou qu'il s'agisse de l'homme, pour faire de bonne méde-
cine, il faut de bons médicaments, et, pour avoir de bons médica-
ments vétérinaires, il faut entourer leur choix et leur préparation
des mêmes garanties que lorsqu'il s'agit de médicaments des-
tinés à l'homme.
Ayant eu à m'occuper de cette question au sujet d'un projet de
loi sur l'exercice de la pliarmacie, présenté aux Chambres fran-
çaises et qui assimilait complètement la pharmacievétérinaire à la
pharmacie humaine, j'ai pensé qu'il n'était pas sans intérêt de l'é-
tudier au point de vue intcrnationnal et j'ai proposé au comité d'or-
ganisation du Congrès de Bruxelles, de la mettre à son ordre du
jour. Le comité, partageant ma manière de voir, m'a chargé de pré-
senter, sur ce sujet, un rapport préparatoire, et je me suis mis im-
médiatement il l'œuvre.
Li base de mon travail devait néccssairemeiit être une enquête
sur le fonctionnement do la pharmacie vétérinaire dans les divers
pays. Cette enquête, qui devait être faite dans un laps de temps re-
lativement court, m'a d'abord présenté des ditBcultés telles, que
j'avais renoncé h la poursuivre dans les conditions imposées par
les circonstances; mais le comité d'organisation ayant insisté et,
D,B,t,zed.yGOOg[e
3 L^ PBAIlMAaB VâTfiaiNAIKB (aNNEXB N* 1) 3
d'autre part, les renseignements arrivant plus nombreux, je me
suis remis à la besogne et je crois pouvoir présenter aujourd'hui
un ensemble qui, sans être complot, suffira, je l'espère, pour don-
ner une i Jéc générale du mode de fonctionnement de la pliarmacie
vétérinaire au moins en Europe.
Les pays pour lesquels j'ai obtenu des renseignements sont, par
ordre alphabétique : l'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche, la Bel-
gique, le Danemark, l'Espagne, les Etats-Unis, la France, la Hol-
lande, l'Italie, la Roumanie, la Russie, la Serbie, la Suède, la
Suisse.
En Allemagne, la situation n'est pas identique dans tous les Elats
delà con fédération, mais on peut dire que, partout, les grandes
lignes restent les mêmes. Par',out, le monopole de la pharmacie
appartient à des pharmncicns diplâmés et titulaires, en même temps
de pharmacies en nombre limité. Le monopole des pharmaciens s'é-
tend à tous les médicaments, même vétérinaires, mais il est fait une
exception en faveur des vétérinaires diplâmés qui, sans pouvoir
tenir officine ouverte, ont cependant le droit de fournir les médi-
caments nécessaires au traitement de leurs malades. Cette faculté,
donnée aux vétérinaires de fournir des médicaments pour le trai-
tement de leurs malades, entraîne nécessairement des abus et le mé-
dicament n'est pas toujours délivré en raison d'une consultation
■ donnée par le vétérinaire ; la pharmacie du vétérinaire devient sou-
vent une officine ouverte en dépit du règlement. Do plus, à côté dii
vétérinaire, il y a l'empirique, qui ne peut être vétérinaire d'Etat,
mais qui, par suite de tolérance, n'en fait pas moins de la clientèle
vétérinaire, et ne se fait pas faute lui non plus de fournir des mé-
dicitmenls, sans y être autorisé par aucune disposition de la loi.
Comme variantes dans la réglementa lion, disons qu'en Prusse,
dans le Brunwick, à Hambourg, il ne parait y avoir aucune restric-
tion au droit du vétérinaire de fournir des médicaments dans sa
clientèle; dans le duché de Bade, le vétérinaire ne peut avoir de
pharmacie qu'avec l'autorisatioa du Ministre de l'intérieur; en
Wurtemberg, la pharmacie du vétérinaire ne doit contenir, en fait
de poisons ou mémo de médicaments énergiques, que la quantité
nécessaire pour parer à un cas urgent; dans tel état, le vétérÎDaire
est tenu de prendre ses médicaments dans une pharmacie ; dans
tel autre, il se les procure où bon lui semble. En Saxe, les phar-
macies des vétérinaires sont soumises à l'inspection du vétérinaire
d'arrondissement; ailleurs, elles sont inspectées par le médecin
D,B,t,zed.yGOO^Ie
i LA PHUUUai ytlÉRIHAIBB (aKHEXE H° 4 ) 4
d'arrondissement; ailleurs encore, dans le duché de Bade, par
exemple, i>ar les pharmaciens inspecteurs ; dans le Brunswick, elles
ne sont pas inspectées du tout, ce sont là, du reste, des points se-
condaires dans la question qui nous occupe.
En Angleterre, la réglementation de la pharmacie est encore à
l'état embryonnaire, si je puis m'exprimer ainsi. Avant '1868,
l'exercice de la pharmacie y était absolument libre; il existait bien
un Collège de pharmacie donnant l'instruction pharmaceutique et
délivrant des diplàmes après examen, mais ces diplAmes ne don-
naient aucun droit autre que celui de prendre le titre de pharma-
ceulical chemist, alors que les pharmaciens non diplômés étaient
désignés généralement sous le nom de Chemist and Druggist. En
1868, sous la pression de l'opinion publique, le Parlement rendit
un acte en vertu duquel, à l'avenir, nul ne pourrait prendre le
titre de Chemist and Druggist, s'il n'avait passé des examens prou-
vant qu'il possédait les connaissances nécessaires pour exercer la
pharmacie et s'il n'était régulièrement enregistré. Au Chemist and
Druggist enregistré était réservé la vente d'un certain nombre de
poisons désignés.
Le but du Parlement avait été évidemment de donner au pu-
blic anglais une sécurité qui lui manquait, en assurant le service
de la pharmacie par des hommes compétents, mais ce but n'a nul-
lement été atteint, l'expérience l'a démontré; plus que jamais, en
Angleterre, la pharmacie est surtout pratiquée par des hommes
ne présentant aucune garantie et à qui il suffit, pour se mettre en
règle avec la loi, de ne pas prendre le titre de Chemist and
Druggist (1).
Dans ces conditions, médecins et vétérinaires ont toute latitude
pour cumuler l'exercice de la médecine et de la pharmacie, ce dont
ils ne se Tont pas foute.
En n'interdisant pas l'exercice de la pharmacie à tout autre qu'au
pharmacien diplômé, le Parlement anglais a voulu éviter de créer
un monopole ; mais nous ferons remarquer que le monopole n'existe
réellement qu'avec la limitation du nombre des pharmaciens, et,
dans ce cas, il y a, pour correctif, le tarif imposé. Là où le nombre
des pharmaciens n'est pas limité, où quiconque peut exercer la
pharmacie i^ la condition d'avoir donné les preuves de capacité
(1) Vgir ù ca iqjet IR brocbare b The future sapply of Drugs to Ihe publie by
proraiiarAtifield,
D,B,t,zed.yGOOg[e
5 u pBÀiuaB vtrÉiiiiAiu (iKMinxB h" 4) S
dont le diplôme est la conslalation, il n'y a plus monopole, et, dans
les pays placés sous ce régime, les pharmaciens, bien souvent, ne
connaissent que trop la concurrence dont le monopole serait la
négation. En revanche, le cumul des fonctions de médecin et de
pharmacien que permet si largement le régime anglais, offre, lui,
au plus haut degré, tous les Inconvénients du monopole, puisque
celui qui prescrit le médicament, c'est-à-diro qui l'impose sans
contrôle, en est, en même temps, le marchand sans concurrence
En Autriche, en Bohême, le nombre des pharmaciens est limité
comme en Allemagne. Le monopole du pharmacien comprend aussi
toutes les catégories de médicaments, mais il est bit des exceptions
en foveur.
1" Des médecins aliopathes oxerçant dans une localité où il n'y
a pas de pbarmacien ;
2° Des médecins homœopalhes :
3* Des vétérinaires diplômés.
Les uns et les autres sont autorisés à fournir des médicaments à
leurs clients, sans toutefois avoir officine ouverte.
L'exception faite en faveur des médecins, en général, lorqu'its
exercent dans une localité où il n'y a pas de pharmacie, se justifie
làcilement. L'absenciï de pharmacie dans la localité où le voisinage
crée une sorte de cas de force majeure, par suite de la nécessité de
secours immédiats dans certains cas. La loi est donc sage lorsqu'elle
autorise le médecin à remplacer, dans certaines limites, le phar-
macien trop éloigné; mais cette exception doit logiquement être
limitée aux cas où elle est justifiée par l'urgence et l'élotgnement de
toute pharmacie.
L'exception spéciale feite en faveur dos médecins komœopathet
s'explique, je ne dis pas se justifie, par cette prétention des
homœopathes que les médicaments homœopathiques sont d'une
nature tellement délicate, qu'ils ne peuvent supporter la promis-
cuité avec les médicaments allopathiques ; de là, la nécessité de les
préparer dans des maisons spéciales, qaturellement peu nom-
breuses, voir même de ne pas les laisser séjourner dans les phar-
macies ordinaires. II n'y a qu'en Autriche, croyons-nous, qu'au
point de vue de la réglenfentation pharmaceutique, il soit fait une
difTérence entre les médecins aliopathes et les médecins homœopa-
thes. En France et en Belgique, pareille prétention des homceopa-
thes a été repoussée.
D,B,t,zed.yGOO^IC
6 LiFBlUUClBTËTtRlHillB(inKBXBIf'> 1) 6
Mais qu'il s'agisse d'allopathes ou d'homœopathes, le médecin qui
fournil des médicaments, h ses clients, est l«uu de les prendre dans
une pharmacie. La garante donnée par le diplôme du pharmacien ne
disparaît donc pas complètement.
Il n'en est pas do même pour le vétérinaire qui, lui, puise les mé-
dicaments où bon lui semble.
Eu Belgique, le nombre des pharmaciens n'est pas limité. L'exer-
cice de la pharmacie est réservé aux pharmaciens diplômés qui
sont tt^'nus seulement de faire entériner leur diplôme et de le faire
viser par la commission médicale. L'exercice de la pharmacie com-
prend la vente de tous les médicaments, mais il est fait des excep-
tions en feveur.
1* Des médecins du plat paya, c'est-à-dire de la campagne et
des villes qui y sont assimilées ;
S" Des vétérinaires en général, qu'ils exercent dans les villes
ou dans le plat pays, peu importe.
Lorsqu'il s'agit d'autoriser le médecin à fournir des médicaments
à ses clients, nous comprenons très-bien la distinction entre les
localisés où il existe une pharmacie et celles où il n'en existe pas,
mais que, sans se préoccuper de l'exislenco d'une phannacie, on
divise le pays en plat pays ou villes assimilées, et villes proprement
dites, qu'on autorise le médecin à se substituer au pharmacien
établi dans sa propre localité dans le plat pays, alors qu'on le lui
défend dans les villes, cela ne me parait nullement rationnel.
Pareille distinction, du reste, n'existe pas pour les vétérinaires.
Ni médecins, ni vétérinaires ne peuvent avoir officine ouverte. Les
uns et les autres n'en sont pas moins astreints lorsqu'il veulent
fournir des médicaments à leurs clients, à avoir chez eux une
série de médicaments portés sur une liste oITicielle. Ces listes
indiquent, en même temps, quels sont ceux de ces médicaments
que médecins et vétérinaires peuvent se procurer dans le com-
merce, quels sont ceux qu'ils sont tenus de prendre chez un
pharmacien. Cette dernière catégorie comprend toutes les prépa-
rations officinales et un ccrlain nombre de subsUinces simples des
plus actives. I.'^'S pharmacies ainsi composées sont soumises à
rinspeclioQ de la commission médicale.
En Danemark, le nombre des pharmaciens est limité. La création
d'une pharmacie' dépend d'un privilège royal. Le pharmacien doit
être muni d'un diplôme obtenu à la suite d'examens. Le vétérinaire
doit être également porteur d'un diplôme. Il ne peut avoir officine
D,B,t,zed.yGOOg[e
? LÀPHUUUCIBrtTBMMAnB(iUnfBXe tr> 1) 7
ouverte, mais il csl autorisé à fournir, à ses clients, les méât-
cameats qu'il prescrit. U est libre de s'approvisionner de ces
médicaments où bon lui semble, sauf pour l'arsenic qu'il est tenu
de prendre dans une pharmacie.
En Espagne, le nombre des pharmaciens n'est pas limité; l'exer-
cice de la pharmacie est réservé aux pharmaciens diplâmés. Il n'y
a d'exceptions en faveur, ni des médecins, ni des vétérinaires di-
plômés, qui seuls ont le droit d'exercer la médecine vétériraire,
mais non de fournir dos médicaments.
Aux Etats-Unis, il y a bien un dipidme de pharmacien délivré
par l'université de Philadelphie, mais ce diplâme n'est obligatoire
que pour la ville de Philadelphie. Il ne l'est pas même pour le
reste de l'Etal de Pensylvanie. Il existe aussi, en création, une
école vétérinaire, section de l'université de Philadelphie, mais
cette école, qui n'a que deux années d'existence, n'a pas encore dé-
livré de diplômes. De cette situation résulte forcément la liberté de
la ftiédecine et de la pharmacie vétérinaires.
En France, te nombre des pharmacies n'est pas limité ; l'exercice
de la pharmacie est réservé aux pharmaciens diplômés qui seuls
ont le droit de préparer, vendre ou débiter les médicaments. II
n'est fait d'exception qu'en faveur des médecins habitant les com-
munes dépourvues de pharmacie qui, sans pouvoir tenir officine
ouverte, peuvent cependant fournir des médicaments à leurs
clients, lorsque ceux-ci se trouvent eux-mêmes dans des localités
dépourvues de pharmacie. Mais la loi, qui date du commencement
du siècle, ne lait aucune mention des vétérinaires. Cela n'a rien de
bien étonnant, puisque, au commencement du siècle, s'il y avait déjà
des écoles vétérinaires, on peut dire cependant que la médecine vété-
rinaire n'existait pas encore réellement, De ce silence, les tribunaux
ont conclu que la loi sur la pharmacie ne s'appliquait qu'aux mé-
dicaments destinés à l'homme; l'exercice de la pharmacie vétéri-
naire serait, par suite, complètement libre, si une ordonnance de
{8i6, réglementant la vente des poisons, n'était venu dire : La
vente des substances vénéneuses ne peut être faite, pour la méde-
cine, que par les pharmaciens et sur la prescription d'un médecin,
chirurgien, oQicier de santé ou d'un vétérinaire breveté. Cette fois,
le vétérinaire n'a pas été oublié, et les choses ont été remises a
leur place, au moins en ce qui concerne les substances vénéneuses.
Ajoutons que, d'après la jurisprudence, il sufCt qu'un médicament
contienne une substance vénéneuse, pour que la vente, par le vé-
D,B,t,zed.yGOO^IC
8 La rHÀUUCu TtitunÀiu (anksxe k" 1 ) 8
térÎDaîre, en soit interdite et que, dans ces conditions, la pra-
tique de la pharmacie, par le vétérinaire, serait à peu près impos-
sible.
L'Âlsace-Loraine est encore soumise à la loi française en ma-
matière pharmaceutique, avec, touterois, la limitation du nombre
(les officines qui est la règle en Allemagne.
Eu HtAlande, \e nombre des pharmacies n'est pas limité; l'exer-
cice de le pharmacie est réservé aux pharmaciens' déplAmés, mais
il est fait des exceptions.
!• En faveur des médecins établis dans les localités où il n'y a
pas de pharmacie, exception de droit;
2* En &veur des médecins établis dans les localités où il n'y a
qu'un seul pharmacien. Dans ce cas, l'exception n'est pas de droit,
elle ne peut exister que par suite d'un privilège royal, concédé
dans certaines conditions. Nous avouons ne pas comprendre l'uti-
lité de cette exception que ne justifie pas le cas d'urgence et qui
nous parait soumise au régime du bon plaisir ;
S" Enfin, en faveur des vétérinaires qui, sans avoir pharmacie
ouverte, peuvent délivrer à leurs clients tous les médicaments pres-
crits par eux.
En Italie, l'exercice de la pharmacie est réservé aux pharmaciens
diplômés. Le nombre des pharmaciens y est limité dans certaines
provinces, en Piémont, en Lombardie, en Vénétie ; il ne l'est pas
dans d'autres, en Toscane, par exemple, où tout pharmacien di-
plômé peut ouvrir une pharmacie. 11 n'y a d'exception, ni en feveur
des médecins, ni en faveur des vétérinaires.
En Houmanie, le nombre des pharmaciens est limité. Le pharma-
cien diplémé a seul le droit d'exercer la pharmacie; il n'est fait
d'exception en faveur du vétérinaire comme du médecin, que dans
les localités où il n'y a pas de pharmacien.
En Kussie, le nombre des pharmaciens est également limité.
Toute pharmacie doit être dirigée par un pharmacien diplômé,
responsable, qui, à la vérité, peut n'être pas le propriétaire de cette
pharmacie, mais la diriger pour le compte du propriétaire. Le mo-
nopole du pharmacien comprend tous les médicaments même vété-
rinaires. Aucune exception n'est faite au monopole du pharmacien,
ni en faveur du médecin, ni en faveur du vétérinaire.
En Serbie comme en Roumanie, l'exercice do la pharmacie, même
vétérinaire, appartient aux pharmaciens diplômés, propriétaires
de pharmacies en nombre limité. Médecins et vétérinaires ne sont
D,B,t,zed.yGOOg[e
9 U PH&UUCIE TtrËRINAOtE (iiniBXE H** 1) 9
autorisés à foiiroir des médicaments, à leurs clients, que dans Us
localités où il n'y a pas de pharmacie.
En Suède, le nombre des pharmacies est limité. Le diplôme est
obligatoire pour tous ceux qui veulent esercer la pharmacie, qu'il
s'agisse de médipaments destinés aux animaux tout aussi bieh
que de médicaments destinés à l'homme. Il n'est fait d'exception en
faveur, ni des médecins, ni des vétérinaires, Toutefois, les méde-
cins et les vétérinaires qui voyagent à la campagne peuvent foucair
des médicaments à leurs clients, lorsqu'il n'y a pas de pharmacie
dans la localité, à la condition de prendre ces médicaments dans une
pharmacie.
En Suisse, il existe un diplôme fédéral qui donne le droit d'exer-
cer la pharmacie dans tous les cantons de la fédération. Ce diplôme
tend à remplacer les diplômes canlonnaux qui n'étaient valables
que pour le canton où ils avaient été délivrés, mais la réglementa-
tion de la pharmacie est restée cantonale. U en ré«ulte qu'elle varie
d'un canton à l'autre et tandis que, dans certains cantons, le nom-
bre des pharmacies est limité et qu'il n'en peut être établi do nou-
velles qu'après une enquête établissant l'utilité do cette création,
dans d'autres l'enquête ne porte que sur l'aménagement de la phar-
macie à ouvrir, dans d'autres il n'y a plus d'enquête du tout, s'éta-
blit qui veut, à condition d'étro diplômé; dans quelques cantons,
enfin, la liberté do l'exercice de la médecine ayant été proclamée, la
liberté de l'exercice de la pharmacie semble en avoir été la consé-
quence, bien que les règlements antérieurs concernant l'exercice de
la pharmacie n'aient pas été abrogés. Des différences analogues se
rencontrent nécessairement dans les prérogatives réservées aux
pharmaciens, comme aussi dans les exceptions faites en faveur des
médecins et des vétérinaires. Ainsi, tandis que, dans certains nom-
bres de cantons, médecins et vétérinaires établissent librement des
pharmacies privées à côté des pharmacies publiques et légalement
reconnues ; dans d'autres, au contraire, médecins et vétérinaires ne
peuvent délivrer de médicaments à leurs clients qu'à une distance
déterminée de toute pharmacie. Chose remarquable, i! eu est ainsi
surtout dans tes cantons de la Suisse Romande, cantons en grande
partie montagneux, tels que Neufchâtel, Fribourg, Vaud, Valais,
où la facilité donnée aux médecins semble le mieux justifiée, tandis
que la liberté illimitée leur est accordée mémo au sein des villes
dans la plupart des cantons du Centre et de l'Est. Nous ne voyons
nulle part qu'il soit fait de distinction entre le médicament vétéri-
D,B,t,zed.yGOO^IC
10 LA PHIUUOB TfrrtBIHUIB (iHDEXI H* I) 10
naire et le médicamenl destiné à l'homme, seulement, dans les can-
tons où les règlemeats conceroant l'exercice de la pharmacie ne sont
que très-imparraitemcDt exécutés, Tanarchie est surtout complète
en ce qui concerne la pharmacie vétérinaire.
Tels sont les reoseignements que nous avons pu obtenir en
adressant un questionnaire à un certain nombre de pharmaciens
des divers pays. Nous adressons ici tous nos remerciemenlâ aux
confrères qui ont bien voulu répondre à ce questionnaire et sont
ainsi devenus nos collaborateurs.
Si maintenant nous cherchons à les résumer, nous laisserons
d'abord à part les Etats-Unis, où la réglementation des diverses
branches de l'art do guérir n'exista encore qu'en germe, pour
nous occuper de l'Europe.
Là, nous trouvons, partout, à cAté du médecin, le pharmacien
dipl6mé ayant seul droit de tenir ofGcine ouverte pour la prépara-
tion de tous les médicaments, droit qu'il a acquis en justiRaol des
connaissances théoriques et pratiques nécessaires au choix judi-
cieux des matières premières employées en pharmacie, à leur
titrage, à leur transformation et à l'exécution de toutes les formules.
A cAté du médecin de l'homme, nous trouvons encore le médecin
des animaux domestiques, le vétérinaire, qui, lui aussi, a acquis
un diplôme par des études spéciales, parallèles à celles du mé-
decin.
Mais nulle part, il n'existe de diplôme de pharmacien vétérinaire
et cela pour cette excellente raison qu'il n'y a pas, à proprement
parler, de pharmacie vétérinaire, il n'y a que des formules vétéri-
naires dont' l'exécution est soumise aux mêmes règles et nécessite
les mêmes connaissances que celle des formules de médicaments
destinés à l'homme.
Si le diplôme de pharmacien existe partout, les prérogatives qui
y sont attachées ne sont cependant pas partout les mêmes. Ainsi,
en Angleterre, en Belgique, en Espagne, en France, en Hollande,
dans une partie de l'Italie et de la Suisse, il suffit d'être pharmacien
pour avoir le droit d'ouvrir, de créer une officine, tandis qu'en
Allemagne, en Autriche, en Danemark, dans une partie de l'Italie,
en Roumanie, en Serbie, en Suède, il fout, de plus, être propriétaire
de pharmacies dont le nombre est limité. En Russie seulement,
croyons-nous, le propriétaire de la pharmacie peut n'être pas phar-
macien diplômé, mais, dans ce cas, la pharmacie doit être dirigée
par un pharmacien diplômé.
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 1 U PUIXiCEE VÉTtKINlIU (iHIUXB R* 1 ) 11
D'autre part, le domaine réservé au pharmacien u'est pas non
plus toujours le mémo. Il est réduit à sa plus simple expression en
Angleterre, où il ne se compose que des poisons, partout ailleurs, il
comprend les médicaments en général, mais il est toute une série
de substances qui, n'étant pas exclusivement des médicaments, sont
classées tantôt avec les médicaments, laatdt en dehors des médi-
caments.' En France, par une bizarrerie singulière résultant de
Pexhumation d'un vieux texte de loi où le mot médicament était
suivi de ces autres, a entrant au corps humain s, le médicament
destiné aux animaux, n'est pas considéré comme médicament, à
moins qu'il ne contienne un poison, auquel cas l'ordonnance sur la
vente des poisons l'assimile au médicament destiné à l'homme et le
fait rentrer dans le domaine des pharmaciens.
Enfin, et c'est là surtout le point sur lequel doit porter notreattea*
tion, il est failen faveur des vétérinaires et des médecins des excep-
tions au privilège des pharmaciens, dans certaines conditions déter-
minées qui varient avec le paya. Ces exceptions ne comportent
jamais, pour eux, le droit d'avoir une pharmacie ouverte au publie,
mais, seulement, celui de fournir les médicaments qu'ils pres-
crivent à leurs clients, médicaments que souvent même ils sont
tenus de se procurer dans une pharmacie.
Ce droit leur est accordé d'ordinaire dans les localités où l'éloi-
gnement de toute pharmacie et l'urgence d'administrer sans retard
le médicament, rendent cotte mesure nécessaire. En ce qui con-
cerne les médecins, cette règle est générale, sauf pour une partie de
la Belgique, (plat pays et villes assimilées) de la Hollande, (loca-
lités où il n'y a qu'un seul pharmacien) et peul-étre aussi pour
quelques cantons de la Suisse. Mais elle ne parait plus exister
lorsqu'il s'agit de vétérinaires. Ainsi, en Allemagne, en Autriche, en
Belgique, en Danemark, en Hollande, les vétérinaires sont autorisés
à fournir des médicaments à leurs clients, sans se préoccaper de
l'existence des pharmacies publiques. Dans ces conditions, ils ne
tardent pas à considérer comme leurs clients, non-seulement ceux
qui leur demandent une consultation, mais encore ceux qui veulent
simplement se procurer un médicament quelconque et leurs phar-
macies privées deviennent ainsi de vérilables pharmacies publi-
ques non autorisées, mais souvent tolérées à câté des pharmacies
légalement établies.
Pourquoi cette différence entre les médecins et les vétéri-
zed.yGOOglC
J
-42 uPHiHMicu vtrtiiitiiu(inRsu H* 1) H
Les raisons qui font iolerdire aux médecins le cumul do la méde-
cine et de la pharmacie sont surtout les deux suivantes :
1° L'exercice de la pharmacie nécessite des conoaissauces spé-
ciales théoriques et surtout pratiques, que le médecin, absorbé par
les études médicales, ne peut acquérir. Le médecin n'est pas com-
pétent en pharmacie. De plus, les soins de sa clientèle, qui le
forcent à être constamment hors de chez lui, sont incoacili ailles avec
les travaux sédentaires du laboratoire ;
2° il importe à la dignité professionnelle et à l'intérêt public que
celui qui prescrit le médicament, c'est-à-dire qui l'impose sans
coDtréle, n'eu soit pas marchand.
Ces raisons n'exîstent-elles pas en ce qui concerne les vétéri-
naires?
Au congrès international vétérinaire de Bruxelles de 4883, la
question de la pharmacie vétérinaire ayant été mise à l'ordre du
jour, au sujet du projet de loi dont j'ai déjà parlé, H. Quivogne,
vétérinaire français, s'exprimait ainsi :
€ Le principal argument, le plus important que, en France, nous
t puissions opposer au projet qui tend à interdire aux vélérinaires
» ta vente des médicaments, est qu'on n'enseigne la pharmacie
s vétérinaire que dans les écoles vétérinaires; partout, dans tous
» les pays, les pharmaciens ne connaissent que la pharmacie hu-
Ainsi, non-seulement les vélérinaires sont aptes à &ire de hi
pharmacie, mais, eux seuls, ont les connaissances nécessaires pour
préparer les médicaments vélérinaires! En présence d'une telle af-
firmation, j'ai eu la curiosité de rechercher en quoi consistait l'en-
seignement pharmaceutique dans les écoles françaises, auxquelles
fait surtout allusion M, Quivogne el voici ce que j'ai trouvé :
An cours de leurs quatre années d'études, les élëvesy sont réu-
nis duc /i)is, du 15 avril au 1" juillet de la troisième année, pour
des exercices pratiques do pharmacie, précédés de quelques expli-
cations sur les procédés généraux de préparation, et c'est tout. U
n'y a pas d'autre cours de pharmacie, alors que les exercices pra-
tiques de maréchalerie, par exemple, occupent quatre séances par
semaine, pendant les deux premières années, deux séances par se-
maine, pendant la troisième année, quatorze séances pendant la
quatrième année, soit, en supposant 30 semaines dans l'année sco-
laire, un total de 31 i séances I 11 y a aussi, en seconde année, un
cours de matière médicale ; ce cours se fait en 6 leçons (je dis six).
D,B,t,zed.yGOOg[e
13 U. FHAKMACIE TËTtBIKAIRB (AmSU If> f) 43
Ces leçons sont suivies de 12 visites au droguier, où les élèves ap-
prenneot à reconnaître les médicaments usuels ; et les voilà ferrés
sur la matière médicale, capables d'apprécier les médicaments qui
leur passent entre les mains! Evidemment, cet enseignement ne
peut être pris au sérieux ; il n'est pas même l'équivalent du cours
de matière médicale et de pharmacologie des facultés de médecine.
Peut-on prendre plus au sérieux cette aBirmation que les phar-
maciens ne connaissent que la pharmacie humaine?
Mais quels sont donc les arcanes de la pharniacie vétérinaire qu'i-
gnore ainsi le pharmacien? Nous l'avons dit précédemment, les
agents thérapeutiques, employés par la médecine vétérinaire, sont
les mêmes que ceux qui sont employés pour la médecine de
l'homme, les règles qui président à leur choix, à leur titrage, à leurs
transFormations, sont exactement les mêmes; il n'y a pas, à propre-
ment parler, de pharmacie vétérinaire, il n'y a que des formules
vétérinaires, que le pharmacien comme le vétérinaire trouve dans
les recueils spéciaux. En France, il n'y a même plus besoin d'avoir
recours aux recueils spéciaux; le Codex contient aujourd'hui, un
chapitre affecté aux formules vétérinaires et rédigé avec là colla-
boration d'un professeur de l'école d'Alfort, Nous ne doutons pas
que cet exemple soit bienlAt suivi partout, au grand avantage de
la médecine vétérinaire, qui verra ainsi se régulariser le fotras de
formules empiriques qui figure encore dans la plupart (les recueils
spéciaux.
La proposition de M. Quivogne, reprise sous une autre forme par
M. Bouley, n'avait pas été sans provoquer un certain étonnement
au sein du congrès et M. LydUn, du grand duché de Bade, s'ex-
primait ainsi :
s II y a un certain nombre de vétérinaires de TAUemagne et
» d'autres pays, situés plus à l'Orient, qui ne peuvent accepter les
» considérants proposés par H. Bouley. Ceux-ci ont sans doute
s leur raison d'être pour la France, pour la Belgique, pour quel-
B ques pays de l'Allemagne et pour d'autres Etats, mais ils ne
s s'appliquent pas à toutes les parties de l'Allemagne, et encore
» moins à la Serbie et à la Roumanie.
B La situation à laquelle ces considérants répondent n'existe
B pas dans ces pays, car les vétérinaires n'y sont pas plus aptes
B que les pharmaciens à vendre des médicaments pour la clien-
> t^le vétérinaire.
D,B,t,zed.yGOO^IC
H LÀ PHàUAQS TÏTSEIH Jl»B (tKNBXB K* 1 ) 14
> M. QuiroGNB. — Où enseignera-t-DQ alors la pharmacie vété-
» rioaire?
» M. Ltdtin. — On n'enseigne pas, dans toutes les écoles vélé-
s rinaires, la pharmacie proprement dite.
> M. RossronOL. — Alors, il Taut qu'on mette l'enseignement de
X la pharmacie dans le programme, s
Nous pensons, comme M. Rossignol, qu'il faut mettre l'enseigne-
ment de la pharmacie dans le programme d'études de toutes les
écoles vétérinaires, parce qu'il est indispensable que le vétérinaire,
comme le médecin, puisse, dans vne certaine mesure, remplacer le
pharmacien dans les cas d'urgence et lorsqu'il n'y a pas de pharma-
cien dans la localité ; mais de ce que l'enseignement de la phar-
macie figure dans ces programmes, il ne résulte nullement que i les
vétérinaires seront plus aptes que les pharmaciens à vendre des mé-
dicaments pour la clientèle vétérinaire », suivant les expressions de
H. Lydtin. L'examen que nous avons fait de la question, en ce qui
concerne la France, nous autorise à affirmer, au contraire, que la
part faite à l'enseignement pharmaceutique, dans les écoles vétéri-
naires où cet enseignement figure dans le programme, part qui ne
peut que diminuera mesure que les études médicales proprement
dites y prendront plus d'importance et deviendront plus scienti-
fiques, est tout à foit insufTisante pour donner au vétérinaire les
connaissanees théoriques et surtout pratiques, nécessaires à l'exer-
cice sérieux de la pharmacie. Pas plus que le médecin, le vétéri-
naire n'est réellement compétent en pharmacie, pas plus que le
médecin non plus, il n'a la situation sédentaire, nécessaire au tra-
vail de laboratoire.
Est-il mieux placé au point de vue de cette autre objection i ce^-
lui qui prescrit le médicament ne doit pas en être marchand ?
L'opinion publique flétrit, non sans raison, ces associations qu'on
rencontre dans certaines grandes villes, d'un médecin et d'un phar-
macien, le premier donnant des consultations soi-disant gratuites,
qu'il fait payer largement chez son associé le pharmacien, sous le
couvert de prescriptions dont il se montre singulièrement prodigue.
Le médicament, dans ce cas, joue le râle du lot de marchandises
dont l'usurier consent à se défaire, en représentation d'une partie
de l'argent qu'il est censé prêter. Celui qui cumule les fonctions de
médecin ou de vétérinaire avec celles de pharmacien, n'est-il pas
dans les mêmes conditions que ces associations? Sans doute, il
pourra ne pas en abuser, mais la pente est bien glissante.
D,B,t,zed.yGOOg[e
15 LA PHABIUai TtTÉRinAIRB (xMinXB IT 1) 15
La concurreoce, aidant le médecin ou le vétérinaire, arrive fatale-
ment, dans ce cas, à abaisser le prix de ses honoraires, jusqu'à des
limites parfois invraisemblab'es et se voit ainsi forcé de .trou ver,
dans la fourniture des médicaments, une compensation qui échappe
au conrdle de son client. Je n'insiste pas sur cette situation délicate,
ni sur les dangers qu'elle fait courir tout à la fois à la dignité pro-
fessionnelle et à l'intérêt public. Dans le projet de loi sur l'exer-
cice de la pharmacie, présenté aux chambres Trançaises, il en avait
été tenu un tel compte, que non-seulement toute association entre
médecins ou vétérinaires et pharmaciens était interdite, mais que
le cumul des deux professions était défendu même à celui qui aurait
possédé, tout à la fois, les diplômes de médecin ou de vétérinaire,
et de pharmacien.
Malgré ces raisons, le con^^rës international vétérinaire de Bru-
xelles n'en a pas moins émis le vœu suivant, que nous repro-
duisons avec ses considérants.
Le congrès international et vétérinaire de Bruxelles :
c Considérant que le droit de préparer et de vendre des médiea-
1 ments spécialement destinés au traitement des animaux malades
« est indispensable pour que les médecins vétérinaires aient à
1 leur disposition extemporanément et puisse livrer h bas prix, à
D leur client, tous les médicaments que réclame le traitement des
» malades qu'ils sont appelés à soigner;
s Considérant, en outre, que les vétérinaires, par les études
» techniques qu'ils font dans leurs écoles, sont initiés à la posologie
> que comporte l'administration des médicaments destinés aux
» diGTérentcs espèces et qu'à ce point de vue, ils présentent beau-
» coup plus de garanties que les pharmaciens, d'éviter les dangers
> qui peuvent résulter de prescriptions erronées ;
t Considérant qu'une loi prohibitive de la vente des médica-
> ments par les vétérinaires serait anti-libérale, anti-économique ;
» Exprime le vœu ;
» Que, dans tous les pays, les vétérinaires aient te droit de pré-
t parer et de vendre les médicaments destinés au traitement des
» animaux malades au moins dans les limites de leur clientèle ;
s Qu'il soit interdit aux pharmaciens et aux droguistes de vendre
> ces substances aux empiriques, v
Dans tous ces considérants, y a-t-il quelque chose qui vienne
D,B,t,zed.yGOO^IC
1 i l.k PBÀMACI8 VfrrÉBIKAIBB (aKNEXB N" 1 ) 1 1
» M. QniTOGNE. — OÙ enseignera-t-on alors la pharmacie vélé-
> rinaire?
B M. Ltdtin. — On n'enseigne pas, dans toutes les écoles vél^
ï rinaires, la pharmacie proprement dite.
> M. RossronoL. — Alors, il faut qu'on mette renseignement de
> la pharmacie dans le programme, s
Nous pensons, comme M. Rossignol, qu'il faut mettre l'enseigne-
ment de la pharmacie dans le programme d'études de toutes les
écoles vétérinaires, parce qu'il est indispensable que le vétérinaire,
comme le médecin, puisse, dans une certaine mesure, remplacer le
pharmacien dans les cas d'urgence et lorsqu'il n'y a pas de pharma-
cien dans la localité; mais de ce que l'enseignement de la phar-
macie figure dans ces programmes, il ne résulte nullement que t les
vétérinaires seront plus aptes que les pharmaciens à vendre des mé-
dicaments pour la clientèle vétérinaire », suivant les expressions de
M. Lydtin. L'examen que nous avons fait de la question, en ce qui
concerne la France, nous autorise à affirmer, au contraire, que la
part faite à l'ensei.^nement pharmaceutique, dans les écoles vétéri-
naires où cet enseignement figure dans le programme, part qui ne
peut que diminuer à mesure que les études médicales propr^"'^'^
dites y prendront plus d'importance et deviendront plus scienti-
fiques, est tout à fait insuffisante pour donner au vétérinaire ''-'^
connaissances théoriques et surtout pratiques, nécessaires à 1 1'^'"
cice sérieux de la pharmacie. Pas plus que le médecin, le vi
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médecin non plus, il n'a la situation sédentaire, néceasaii'
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^ ne veux pas
rendant compta
uc. vétérinaire de
si fournis, seront
l'inaire que par le
lui de H. Quivogne,
l'obablement pas aussi
ic en pharmacie du vété-
i la posologie qui, à notre
)osologie est nécessaire à
ixécute l'ordonnance. Le
sances en posologie' pour
exécutera sans se préoc- '
d'après la taille, l'âge, le
a maladie. Eu supposant
'estimation de la dose à
ême délivrera le médica-
sa femme, sa servante ou
tion pourra âtre réparée,
harmaciea n'a jamais à se
dation du médecin, il ne
raduisant par des doses
rit dans la plupart des
, il n'a nul besoin d'avoir
H. Quivogne veut bien
D,B,t,zed.yGOOg[e
16 U PBAUUCD TtrtKDUIM (imiBXI If f) 46
infînner les raisons que nous avons données contre l'exercice de la
pharmacie par les vétérinaires? Pas le moins du monde.
Le premier nous dit que le droit de préparer et de vendre des
médicaments est indispensable apx vétérinaires, pour lui per-
mettre de délivrer extemporanément à ses clients les médicaments
que réclame le traitement des animaux malades. Hais le droit de
fournir des médicaments d'urgence n'a jamais été contesté au
médecin et nous n'avons jamais eu l'idée de le contester au vétéri-
naire dans les mêmes conditions. Ce que nous demandons seule-
ment, c'est que cette faculté soit limitée aux cas d'urgence résultant
de l'élu ignement de toute pharmacie, a Le vétérinaire qui est en
course, > disait H. Berdez au Congrès de Bruxelles, « trouvant un
k cas urgent, envoie chercher des médicaments chez lui, et c'est sa
V femme, sa servante ou son domestique qui va prendre les médi-
» caments dans les tiroirs et les mélange. Où est la garantie dans
» ce cas? »
Cette garantie, que réclame M. Berdez, on la trouvera en s'adres*
sant au pharmacien, s'il y en a un dans la localité. L'urgence existe
tout aussi bien lorsque (e malade esl un homme que lorsque c'est
un animal domestique; elle est prévue dans la réglemenlalion en
vigueur dans les divers pays, lorsqu'il s'agit de pharmacie humaine ;
nous demandons que les mêmes règles soient applicables à la phar-
macie vétérinaire, et voilà tout.
Le considérant ajoute que la faculté de fournir le médicament,
laissée au vétérinaire, lui esl indispensable, pour lui permettre de
le livrer à son client à bas prùr. Nous ne voyons que deux façons,
pour le vétérinaire, de livrer le médicament à bas prix : c'est ou bien
de livrer des médicaments de qualité inférieure qui, dans ce cas,
seront toujours payés trop cher, ou bien de renoncer au bénéfice
que doit normalement lui laisser la vente du médicament, et ce
serait alors lui supposer un désintéressement que nous ne croyons
pas devoir être bien commun. Le vétérinaire ne sera-t-il pas, au
contraire, toujours tenté d'augmenter le chiffre de ses bénéfices, en
fournissant le plus de médicaments possible et au prix le plus élevé,
d'autant que son client sera complètement incapable d'apprécier et
l'utilité du médicament et sa valeur réelle? Lorsque, au contraire, il
prescrira le médicament sans le fournir, ne sera-tril pas dans les
meilleures conditions pour réduire, le plus possible, les dépenses en
médicaments, en ne prescrivant que le nécessaire? Hais, objectera-
t-on, si ce n'est pas le vétérinaire qui prélève un bénéfice exagéré,
D,B,t,zed.yCOOgle
17 L* PHAKMACIt VtreRINAIRB (aNKBXE N* 1) 17
ce sera le pharmacien. Nous répondrons que, dans la plus grande
partie de l'Europe, dans lous les états où le nombre des pharma-
ciens est limité, il y a un tarif officiel du prix des médicaments; que,
dans les pays où il n'y a pas de tarif, le nombre de pharmaciens
n'est pas limité et que l'exngèration des bénéfices y amènerait forcé-
ment l'augmentation du nombre des pharmaciens et, par suite, la
conourreoce. Lorsque le vétérinaire fournit lui-même le médica-
ment, peut-il y avoir un tarif applicable? En Roumanie, le vétéri-
naire, qui fournit des médicaments dans les cas d'urgence, est tenu
d'écrire sa prescription, de la taxer d'après le tarif officiel et de la
conserver chez lui à la disposition de qui droit; est-ce pratique?
Et y eùt-il un tarif, le vétérinaire n'a-t-il pas toujours la latitude de
fournir des médicaments parfaitement inutiles à son client; mais
qui lui laisseront, à lui, un bénéfice. Ce sujet soulève des questions
délicates de probité professionnelles sur lesquelles je neveux pas
insister, je me contenterai de dire, avec H. Gagny, rendant compte
du congrès de Bruxelles dans le Journal de médecine vétérinaire de
Lyon: a On prétend que les médicaments, ainsi fournis, seront
B toujours vendus meilleur marché par lé vétérinaire que par lé
t pharmacien. Est-ce bien vrai? 9
Le second considérant n'est autre que celui de M. Quivogne,
modifié par H. Bouley. M. Bouley n'étant probablement pas aussi
convaincu que H. Quivogne de la supériorité eo pharmacie du vété-
rinaire sur le pharmacien, fait intervenir ici la posologie qui, à notre
avis, n'a rien à voir dans la question. La posologie est nécessaire à
celui qui prescrit, mais pas à celui qui exécute l'ordonnance. Le
vétérinaire se servira donc de ses connaissances en posologie' pour
écrire son ordonnance, que le pharmacien exécutera sans se préoc- '
cuper de savoir si la dose est bien calculée d'après la taille, l'âge, le
tempérament de l'animal et la nature de la maladie. En supposant
que le vétérinaire se soit trompé dans l'estimation de la dose à
administrer, ce n'est pas parce que lui-môme délivrera le médica-
ment, ou parce qu'il le fera délivrer par sa femme, sa servante ou
son domestique que son erreur d'appréciation pourra être réparée.
Lorsqu'il s'agit de médecine humaine, le pharmacien n'a jamais à se
préoccuper de relever les erreurs d'appréciation du médecin, il ne
relève que les erreurs matérielles se traduisant par des doses
excessives, dépassant le maximum inscrit dans la plupart des
pharmacopées, et pour relever ces erreurs, il n'a nul besoin d'avoir
fait des études spéciales de posologie. H. Quivogne veut bien
D,B,t,zed.yGOOg[e
18 LA PBARKACIE TËTSHIKAIHE (aNKEIB N" 1) Ift
admcitre que le pharmacien a tontes les connaissances nécessaires à
l'exercice de la pharmacie hitin;'ine, mais le pliarmacicn n'a pas
plus èluilio la posologie humaine que la posologie vétérinaire, au
moins en France, ce qui ne l'empêche pas de relever de fréquentes
erreurs matérielles dans le texte des ordonnances.
Le troisième considérant nous parait bien vide; il renferme de
grands mots sur l'efiet desquels on a paru compter, mais il ne sulTît
pas de dire qu'une loi est sinti libérale, (parce qu'elle assimile le
vétérinaire au médecin?) qu'elle est anti-économique, (parce qu'elle
refuse au vétérinaire un monopole dont il pourrait abuser sans con-
trôle?) il faut encore le prouver, et il faut surtout, quand on réclame
pour soi In liberté absolue, se bien garder de demander « qu'il soit
« interdit aux pharmaciens et aux droguistes de vendre des médi-
s cjments aux cnipiriqucs, s cela sous peine de ne pas voir pren-
dre son libéralisme au sérieux.
Que conclure de loutco qui précède^ Alors que la médecine vété-
rinaire lendà se faire une place do plus on plus importante à côté
de la médecine humaine, devons-nous rester indiffêrenls â ce qui
se passe, et laisser le vétérinaire revendiquer les doubles fonctions
de médecin et de pharmacien? Devons-nous, au contraire, récla-
mer l'assimilation complète de la pharmacie vétérinaire à la phar-
macie humaine? L'hésitation ne nous semble pas possible, et nous
vous proposons d'émettre un vœu ainsi conçu :
Le Congrès international pharmaceutique réuni â Bruxelles en
<885,
Considérant que la médecine vétérinaire prend une importance
d'autant plus grande qu'il est reconnu aujourd'htii que la plupart
des maladies infectieuses sont iransmissibles de l'animal à l'homme;
Considérant que, dans ces conditions, les soins a donner à la
santé des animaux domestiques ne peuvent être considérés, comme
ne répondant qu'à des intérêts privés, mais bien à un intérêt public
de premier ordre, et qu'il importe desauvegarder, par une règlement
lation convenable, des diverses branches de l'art de guérir;
Considérant, en ce qui concerne spécialement l'exercice de la
pharmacie : que, dans tous les pays, l'exercice de la pharmacie est
réglé par des lois dont le but est d'assurer la bonne qualité des médi-
caments; que cet bonne qualité des médicaments n'est pas moins né-
cessaire lorsqu'il s'agit du ti-aitemenl des animaux que lorsqu'il
s'agit du traitement de l'homme.
Que, d'autre part, les médicaments employés, pour le traitement
D,B,t,zed.yGOOg[e
19 LA ratRHACie TtTSaiNAiiB (annexe n* 1) 19
des animnus, ne difîùrcnt des mèdîcatnenls employés pour le
irailemcnl de riiumme, ni p:ir ta nalure des agents IhérapetiLiques
qui les composent, ni par les procédés employés pour transformer
ou combiner CCS agents.
Que, dès lors, il n'y a aucune raison de les séparer dans la régle-
mentation.
Qu'il y a, au contraire, toulavantageà entourer les médicaments
vétérinaires des giiranties reconnues nécessaires, lorsqu'il s'agit des
médicaments destinés â l'homme.
Émet le vœu :
Que,dans tous les pays, la réglementation concernant l'exercice de
la pharmacie soil appliquée, tout aussi bien aux médicaments vété-
rinaires qu'aux médicaments destines à l'homme.
Et que, pour facililur cette application, les formulaires ofTicicIs
contiennent un chapitre oii seront réunies les formules plus spécia-
lemoDt vétérinaires.
D,B,t,zed.yGOO^IC
DiBim.dayGOO'^le
M U PIMMIl m ilÂliTS CHIiiES
DANS LES LABORATOIRES DES PHARMACIES
Rapport de M. Ch.. PatroiUllard,
Pharmacien à Gtsors /France/.
Le pharmacien est, de droit, dircclemeut responsable de tous les
produits, de tous les médicaments qui sortent de son officine;' il
ne doit les délivrer au public que sous son étiquette, et jamais sous
celle d'un autre quel qu'il soit.
Les conséquences do l'application rigoureuse de ces principes
seront : 1" la suppression de la spécialité dont l'extension toujours
croissante est contraire à la dij^nité et aux intérêts de la profession ;
S" l'obligation pour tous les pharmaciens, ou de choisir avec le
plus grand soin les produits qu'ils se procureront dans le commerce
et chez les fabricants, ou bien de tes préparer dans leurs labora-
toires.
Cest sur ce dernier point que je désire attirer un instant l'indul-
gente attention des honorables membres du Congrès.
Il serait superflu d'insister sur la nécessité qui s'impose aux
pharmaciens de préparer eux-mêmes tous les médicaments, qu'en
France, nous appelons ^a/^tçues, et qui comprennent les poudres,
les sirops, les teintures, les eaux distillées, tes extraits, les
onguents, etc., en résumé, tous ceux qui n'ont pas une composition
chimique définie; les pharmacologistes sont complètement d'accord
sur ce point avec tous les pharmaciens soucieux de l'accomplis-
sement de leurs devoirs.
D,B,t,zed.yGOO^IC
îi KËDIUÏEKTS CBIMICUES (aKHEXE K" 2) î
Mais le sens de cet accord d<!vienLU>ut différent, lorsqu'il s'agit
de la préparation des médicaments chimiques. Djs proTcsseurs, des
pharmacologistes, et, avec eux, la plupart des pharmaciens pra-
ticiens, ont exprimé l'opinion qu'il élail désormais inutile de nous
en occuper dans nos laboratoires, et que c'était maintenant à l'in-
dustrie à nous en approvisionner, parce qu'elle pouvait les Tournir
plus purs, et à meilleur marché, que ceux que nous Tertons nous-
mêmes. Et do fait, à quelques rares exceptions près, on ne prépare
plus de produits chimiques dans les laboratoires des pharmacies ;
on analyse seu'emcnl ceux qu'on achète.
lime parait, au contraire, et c'est aussi, je crois, l'avis de M. le
professeur Allfield, de Londres, que le véritable intérê', du phar-
macien, serait d'être son propre préparateur jiour le plus grand
nombre de substances possible, sans cependant généraliser d'une
mantèi'e absolue; et Je vais exposer brièvement les avantages dont
lui-même et aussi la profession devraient alors profiter.
D'abord, dans bon nombre de cas, ce serait un avantage pécu-
niaire. Plusieurs pharmaciens distingués, M.H. Klie et J. Ucrcein,
en Amérique, M. Perreos, en France, ont affirmé, et même prouvé
par des chiffres (I) que, pour beaucoup de ces produits chimiques,
le pri\ de revient dans leur laboratoire, laissait un bénétice plus
large que les proiJuits du commerce. Plusieurs fois, j'ai pu vérifier
par moi-même cette assertion ; et s'il arrive que, par exemple, pour
l'oxyde de fer hydraté, l'oxyde de zinc, le phosphate do chaux,
l'acétate de potasse, etc., l'avantage se trouve du cAlé des prix
établis par le commerce, c'est qu'alors, celui-ci ne livre, le plus
souvent, que des produits impurs, des résidus de fabrication dont
î) se débarrasse en les vendant à bon marché ; et si l'on veut obtenir
les mêmes produits tout-à-fait purs, il faut alors les payer plus
cher que ceux que l'on ferait soi-même.
Considérant maintenant la question sous un autre point de vue,
si l'un des principaux devoirs du pharmacien doit être l'analyse des
produits qu'il tire du commerce, pour avoir une connaissance
suffisante de tous ceux qu'il doit employer, il lui faudra, à coup sur,
un outillage beaucoup plus dispendieux, et souvent, beaucoup plus
de peine que n'en aurait demandé leur fabrication.
Je prends comme exemple, l'aconitine ; de l'avis de M. le docteur
Wright, de Londres, on ne peut être lout-a-fait certain de l'identité
(1) Vulrplus loin les lableaax.
D,B,t,zed.yGOOg[e
3 MtDICiNBNTg CBIMIQtlES (ANNEXE H* 2) 33
de cet alcaloïde, comparé à la pscudaconiline et à la japaconi^ne,
que par son anajyse élémentaire. Une telle opération Décessite des
appareilscompliqués, etsurtout délicatsàmanier, et une habileté
dans les manipulations que la plupart des pharmaciens n'ont pas
eu l'occasion d'acquérir. Faudra-t-ii alors que, pour la valeur de
médicaments aussi énergiques, ils s'en rapportent entièrement aux
fabricants qui les leur offriront? Mais plutdt, ne serait-il pas plus
simple de les préparer soi-même en appliquant avec exactitude ies
procédés inscrits dans les pharmacopées, à condilion de perfec-
tionner ces procédés s'ils sont défectueux?
II est vrai qu'il y a, aujourd'hui, une propension fortement
accentuée à supprimer des pharmacopées les modes de préparation
des médicaments chimiques, et à les remplacer par renonciation de
leurs principaux caractères. Certes, cette propension ne peut pas
être admise comme un progrès; la pharmacie semble par là se
déclarer publiquement tributaire de l'industrie, tributaire le plus
souvent de non-pharmaciens. II faudrait, au contraire, que les
pharmacopées de chaque pays rendissent témoignage des efforts
faits et des progrès réalisés par les pharmaciens dans toutes les
directions de leur art.
Comment ceux-ci rempliront-Ils cotte lâche, si leurs laboratoires
ne sont pas constamment actifs, s'ils réduisent chaque jour
l'étendue de leur champ d'aclion ; s'ils ne s'e.\crcont pas avec
ardeur aux opérations mémo les plus simples qui, souvent, pour
un observateur attentif et expévinientÂ, mcltent sur la voie de per-
fectionnements et même de découvertes d'une grande importance?
Comment pourront-ils acquérir l'habileté profussionnelle par ta-
(|uelle ils devieniiront capables d'e\écutcr toutes sortes de prépa-
rations avec le moins de dépense possible, tout en améliorant leur
éilucation et aussi, en élevant de plus en plus leur rang social ?
II y a un demi-siècle, alors que l'on n'avait pas oncoro eu l'idée
de créer de grandes fabriques de médicaments, comme celles qui
existent à présent, la pharmacie française, en particulier, complaît
une pléiade d'Iiommes célèbres, Boullay, Pelletier, Planche, fiou-
tron, Boudet, etc., dont les laboratoires attiraient a eus des élèves
de toutes les nations. Cette aflluence prouvait d'une manière posi-
tive que l'activité du laboratoire était aussi l'intérêt de l'élèvo.
Depuis cette époque, les habitudes professionnelles s'élant consi-
dérablement transformées, le stage des élèves, en France, du
moins, a perdu la plus grande partie de sa valeur, parce qu'au-
D,B,t,zed.yGOO^IC
24 hBdiuxents chimiqvbs (arrub v 2) i
jourd^huî, l'apprentissage comprenant principalement, sinon pres-
que uniquement le service de l'officine, c'est-à-dire le débit des
médicaments, il ne paratt plus nécessaire d'astreindre les jeunes
gens à apprendre cette routine pendant une période de trois années.
Il résulte de ce système d'éducation, d'abord que ces jeunes gens,
dont l'intelligence a été développée par des études classiques très-
étendues, s'ennuient de la monotonie de leur apprentissage et ne
conçoivent aucun attachement sincère pour la profession qu'ils
vont embrasser; ensuite, que cette éducation est tout à fait insuf-
fisante, qu'elle ne sera pas complétée pendant la période scolaire
dont le but n'est pas le même, et qu'en définitive, les élèves pour-
ront devenir des savants, mais qu'ils ne seront probablement
jamais de vériUibles pharmaciens.
En résumé, le retour aux anciennes habitudes de travail au
laboratoire est possible, parce que le pharmacien y trouvera le plus
souvent un avantage matériel dont l'importance dépendra de son
habileté, laquelle ne se développera que par un exercice jour-
nalier.
Ce retour est désirable, parce qu'il contribuera à l'amélioration
des pharmacopées, qu'il offrira aux élèves un apprentissage plus
fructueux que celui qu'ils font aujourd'hui, et qu'il aura pour con-
séquence de décharger la période scolaire de l'étude des prépara-
tions au profit de manipulations plus délicates, telles que les
analyses chimiques. Enfin, le perfectionnement des pharmacopées
et de l'éducation pratique des élèves contribuera puissamment aux
progrès et à la prospérité générale de la profession.
D,B,t,zed.yGOOg[e
HiDICÀMBHTS CHDUQDIS (aKNEXB fl" 2)
n7a.t>lea'aLx«
I. Prix comparatifs des préparations chimiques, ache-
tées dans le commerce et préparées dans le labora-
toire du pharmacien, par O-.-H. Chas. Klie.
fAmerican Journal of Pkarmac^, 1876, p. 398.J
PRIX DE
REVIENT DU
tlBOR*'
TOIHB
POUB CENT
Acidephosphoriquedilué
Bromure d'ammonii"—
Oxyde d'anlimoinô
Hypophosphilo de chaux
Collodion
Citrate de fer
Tartr. de fer et de potasse
Pyro phosphate de fer
Citr. de fer et de quinine
Biiodurede mercure
Protoiodure de mercure
Morphine
Acétate de potasse
Bromure de potassium
lodure de potassium
Tartrate da potasse
Fui mi-coton
Tannate de quinine
Valérianate de quinine
Résine de Jalap
Hypophosphite de soude
0.30
1.00
1,00
3.00
1.10
1.-15
1.00
1.35
8.50
0.50
0.45
4.75
0.60
0.70
2.75
0.60
0.50
2.30
6.-10
0.75
3.00
0.20
0.75
1.15 3/4
2.63
0.76 1/2
0.30 1/4
0.42 3/4
0.00 3/4
5.29
0.20
4.35 1/2
0^68 1/2
2.84
0.58
0.16
1.27
4.65
0.41
2.70
0.10
0.25
0.15 3/4
0.37
0.33 1/2
0.14 3/4
0.57 1/4
0.25 1/4
3.21
0.30
0.13
0.39 3/5
0.08
0.01 2/3
0.09
0.02
0.34
1.03
1.75
0.34
0.30
Prof.33.33
25.00
Per. 15.75
Prof. 12.33
B 30.45
B 10.17
■a 57.25
» 18.70
B 37.14
> 60.00
» 28.88
B 0.08
B 13.33
» 0.02
Per. 0.03
Prof. 0.03
» 68.00
» 44.78
B 27.34
B 45.33
B 10.00
D,B,t,zed.yGOOg[e
26 MtDlCAMEIlTS CHIMIQUES (aNNEXE If 2) 6
II. Tableau des médicaments Chimiques que le phama-
cien peut préparer lui-même avec profit, par James
B. Mercein.
{Proceedings af tke American Pharmaceutical associatiott,
4878, jî. 791)
Collodion.
PrépHrations liquides de i^r.
Ferrocyanide du for,
Lactiite de fer.
OxHlate dcfiT.
Hydrate de sesquoxyde de fer.
Soua-carbonate de fer.
Cilratede fer.
— et d'ammoniaque.
Tarlratede fer.
— et de potasse.
Citrate de fer et de quinine.
— ctdestrychnine.
P roloio iure de mercure.
Oxyde jaune de mepuure.
Sulfate di! mercure.
Craie avec mercure,
lo'lure de plomb.
— de soufre.
— d'arsenic.
Soufre proi-'ipité.
AIui
:ak-in<
Peroxyde de fer calciné.
m. Prix comparatifs des préparations chimiques ache-
tées dans le commerce et préparées dans mon labora-
toire. — Ch. Pathouillard.
COHMEHCE
DDLAEO-
■ATOITE
POUR CEH.T
Acétate de plomb liquide
lodure de fer
Kgr. 0.80
» 30.00
0.45
14.04
Prof. 43.70
» 53.30
Biiodurede mercure
« 40,00
18.95
» 52.10
lodure de soufre
» 30.00
lâ.OO
» 46.60
Sulfure de mercure noir
» 10.00
4.60
» 54.00
Bisulfate de mercure
» 5.50
3.60
» 34.50
Bromhydrate de morphine
Salicylate de quinine
Fulmi -coton
Gram. 0.75
» 0.65
Kgr. 40.00
0.71
0.50
15.00
» 5.30
» 23,00
» 62 50
Collodion
D 8.00
5.00
» 37.50
Acétate de potasse
» 3.75
5.00
Perte 25.00
DiBim.d, Google
7 mëdicahents chimiques (annexe k" 2) 37
Nota. — Dans tous les prix qui figurent sur les tableaux précé-
dents, il n'a pas été tenu compte des frais de main-d'œuvre, parce
que l'on a supposé que les préparations auxquelles ces prix se rap-
portent, étaient faites par le pharmacien lui-même ou par son
élève.
D,B,t,zed.yGOO^IC
D,Biln.d,GOO>^IC
IN DEN APOTHEKEN
voa J>' BÔttger, in Bunzlan. (Deutschland.)
EJoe Streitrrage, welche wohl verdienle, der Erwàgiing eines
interna lionabo pharmaceulischea Congresses unterbreitet zu wer-
den ist die :
« Darf das Arzoeiabgabereoht des Apothekers aus medizinalpoli-
zeilicheo GrQnden beschraeokt werden? s
und bejaheDden falls :
a Id welchen Grenzen haben sich dièse Beschrâakungen zu hallen,
daiiiit die Inletessen der Medicinalpolizei einerseits, die des Apo-
thekerund der ArzneicoasumeDleii andererseits gleichmâssig gowabrt
bleiben? b
Die Prage ob dem Arzaeiabgaberecht des Apothekers aus medi-
zinalpolizeilichen Grllnden gewisse EinschrâDkuDgen aurzuerlegeo
siud, ist wohl zweifellos zu bej'ahen ; denu zu den Arzneieu im
eigentlichen Siuno des Wortes gehiirt auch eine Aiizahl der stark-
wirkendsten Gifte, dei'eu Zabi namentlich durch die Euldeckung
- uud Darsletlung der Alkaloïde erhebiich zugenommeu hat uud es
wUrdedenGrundsâtzen jeder ratioaellen Uedizinalpolizei zuwider-
laufen. wenn es dem Apotheker gestattet sein sollte, Stoffe wie
Morphin, Digltalin, Atropin, Strychnin im Handverkauf an jeder-
mann ohne besondere arztliche Anweisung abzugcben. Indcss nicht
ailein dicse Stoffe, uber derenAbgabcbedingungen schon die all-
gemcine Geselzgebung liber den Girthandel Bestimmungen treffen
kûnnle, erheischen behiirdlicbo Vorkehrungen gegen falulfissigen
oder verbrecberischen Missbraucb, sondera noch eîae grosseAa-
D,B,t,zed.yGOO^IC
30 STAHKWIBKKnDEH MEVICAMEMTEN (AmBXS N" 3) 2
ziihl aDdercr nichl rlirecl giTLig aber doch slark und geRihrIich wir-
kcnder Arzneien bat Anspruch auf dieselbe yi.iLMcliâ Beachtung :
die an die SpiUe gestcllte Haupifriige isl demnach zweifellos zu
bejahen.
Schwieriger ist die Frnge nach dem Uinfange der Grenzcn, inner-
baib, deren die hier ais notwendig ertannle BeschraoLung des
pharmaceulischen Arzneiabgaberechles sich zu bewegen hal. Zu-
nachst in formeller Bèziehung. Die McdizitialgcsetzgebuDg einzel-
ner Slaaten macht einen Untcrschied zwischen Ai'zneien und Giflen
nicht, sondera regeit dio Abgabc von Girien und Arzneien in ^iner
gemeinsamen Verordming, in der die starkwirkendt'n Arzneien
Ic.liglich unler den GinbegriR subsummirt werden, anderc Medi-
zinalgeselzgebiingen trennen die slark wirkenden ArzneistofTe von
den zu lechnischen Zwecken dicnenden Gilten und regein jode
Malerie besonders.
Zu den Staalen, in denen die erstere Praxis gill,gehurt England.
In der dem Parlament vor kurzem vorgelegten « Bill toregulale the
sale or poisons n wird Tolgendes beslimmt :
^. Nieniand soll einen lier in eincm der beislebenden Verzetch-
nîsse aurgezabllen Stoffu verkauTen durfen obne dass die BUchse,
Flasche, das GcFàss odor diu Umbilllung mit dcrn Nnmen der
Substanz, die sic entliaitcn, dem Wori a Gifl B und mit dem Namen
und Wohnorl des belr. VerkunTers duullîcb bezoiclincl ist.
3. Die genannten StolTe dtlrfen nur an Personen aLigegcben wer-
dcn, welcbe der Verk^uTer kennt oder durch eine von ihm bekannte
Person legitimirt sind.
3. Jeder Verkauf eines der genannlon SlofTe ist in ein beson-
deres Gtflbuch einzulragen, unler Angabe van Datum, Name und
Sland des Eâufers, Namc und Menge des Gifles und Zweck seiner
Anwcndung.
i. Enlhalt eine Arznoi oder I)roge einen der in den beigebcn-
den Verzeichnissen angegehenen StofTe in ciner solcben Menge, dass
die Arznet oder Droge nichl gîTlig wirkl, wenn sie nach der vor<
geschricbenea Gebrauchsanweisung eingenommen wird, dass sie
abergiflig wirkt, wenn sie in griisseren Dosen odor in anderer Art
eingenommen wird, 3o darf dieselbe nor ahgegebcn werden, wenn
sie âusserlicb ein Etikelt mil der Aufschrift trSgt : Mit Vorsicbt zu
gebraucben.
5. Die vorslcbenden Beslimmungen finden aufdie Abgabe van
ArzneieD, welche vod Arzteo oder auf ârztUche Verordaung hin
D,B,t,zed.yGOOg[e
STARKVIRKEintGN nDICAMfNTEN (aKUBXB V 3)
31
abgegeben werden, sorernc dieselben mit einer deutlicbcn Signa-
lui' verscben s'rnd, wciche Niimen uiid Adr(>sse des Verkaufers
enlliâlt und sorern die Iteceple in cinem hierzu bestimmten Bûche
copierl werden. Kndlich habun die zum ausseriicben Gebraucbe
dienenden Arzneien, weiche einen der in den geiiannten Verzeicb-
nissen a ufgeruhrlen SIofTe oder ûhnliche enlhallen, die Aufschrift
«Gin szu Iragen.
Die zu dieser < Bill s gebdrigen Verzeichnisse lauten im engli*
schen Originallexl, dur wcil allgeniein verstândlich, wohi beibe-
halien werden kann :
1.
Arsenic and ist préparations.
Ëmeliclartar.
Corrosive sublimale.
Prussic acid and its prepara-
lion.
CyanidcsoT polossium and ail
melallic cyunidtis and Iheir pré-
parations.
Aconitc and ist préparations.
Strychnine and ail poisonous
vegelable alkaloids. tlK-ir salts
and préparations except those
nienlioned in Ihe second part o(
thisschedule.
Digilulin and ils préparations.
Savin and its préparations.
Ergot of rye and its prépara-
tion.
Cantharides.
Préparations of corrosive su-
blimale.
lied oxide ot meroury {com-
raonly known as red precipilale
ormercory).
Ammoniated mercury (cnm-
monly known os white precipi-
taleof mercury).
Oxalic acid and soluble oxa-
lates.
Chloroform.
Chloral bydrale and its pré-
parations.
Niirubenzol and ist prépa-
rations.
Ëssenlral oil of almonds un-
lessdeprived of its prussic acid.
Opium and ail préparations of
opium or of poppies.
Préparations of morphine.
Nux vomica and its prépara-
tions.
Belladonna and its prépara-
tions.
Lobeiia and its préparations.
Digilalis and ist préparations.
Indian hempand its prépara-
tions, f
The tincture and ail liquid
vesicating préparation of can-
tharidus.
Sulphuric acid.
Ilydrocbloric acid.
Nitrio acid.
Butler of antimony.
Carbolicacid.
Chloride of zinc and its solu-
tions.
D,B,t,zed.yGOOg[e
32 SUIKWIKKRNDBK MBDICAIIEIfTEN (AffflEXB fT S) . (
Nach der eogl i schen Geselzgebung islsomit dem Apotbeker der
Verkauf aller starkwirkeaden Hedikamente gestsiltet, nur halder-
selbe sich bestimmlea VorschrJftea bei der Abgabe derselben za
UDterwerreD. Bei Beaclitung derselben triigl er f(lr etwaigen Hiss-
brauch der Gifte keine Verantworllichkeit.
Die franzusische Gesetzgebung liber den Arznei und Gifthandel
ist tiiedergelegt itn Art. 33 des Ges. vom J. XI und in den Gesetzen
betr. den Verkauf van Giflen vom 25 Juli 1845 bezw. der Ordo-
nance vom â9 Okt. 18(6.
Der erste Arlikel verbietet den Apolbekem die Abgabe von za-
sammengesetzten Arzneimilleln und Geheimmittel ohne aerztliche
Verordoung ganz im Allgemeinen. Die Ordonanz vom 36 Okt 1846
bestimmt :
Art. 5. Der Verkauf der Oiftsloffe, welcbe zum medizinischen Ge-
brauch dienen, darf nur auE Verordnung eines Arzles oder Thier-
arzles geschehca,
Art. 6. Die Apolhekerhaben derarzlige Verordnungen in einbe-
sonderes Giftbuch einzulragen. Die Apotbeker dUrfen die belr.
YerordDungen nur mit ibrem Siegel verschen und mit dem Ver-
merk des Datunis der Abgabe, der laufenden Nummer und der Ein-
tragung în das Giftbucli zurtlckgeben.
Art. 7. Vor der Abgabe.der Arznei hat der Apotbeker derselben
ein Ëtiquellanzubeftcn, welchcs Namen und Wohnsitz des Apo-
tbekers, sowie Bestimmung des Medicamenles angiebt. Nach dem
Min. Erlass vom 35 Juni 1853 bat jede zum âusserlichen
Gebraucbe beslJmmte Arznei ein Ëliquett mit der Âufscbrift:
s Hédicamenl pour l'usage externe » zu Iragen.
Im Jahre 1883 balte das Franz, Parlament eine Commission zur
Aufstellung eine Kntwurfes zu einer neuea Apotbekerordnung
ernannt und der von dem BericbtersIaLter Abg. Naquet erstatete
Bericbt tlieilt mit dass die Frage aus folgenden Gesicblspuakten
eniscbieden worden set :
6. Frage: Arznei-undGebeimmitlelbandel der Apotbeker
Der Artikel 3^ des Gesetzes v. J. XI schreibt don ApotJiekern vor,
Arzneipruparate nur auf ilrzlliche Verordnung abzugeben, wSb-
rend er den Verkauf von Geheimmittetn ganz untersagt. Kein
Mitglied der Commission war filr Beibehallung dièses Artikels;
er ist unausfUhrbar und es ist ubel, in einem Geselze
Vorsohriftenzugeben, welcbe nichtausfuhrbai'stDd.
D,B,t,zed.yGOOg[e
5 STARKWllEENDBI «DlCAllEirTBH (iNHEU IT* 3) 33
Zum Ersatz dessetben wurden drei verscbiedeoe VorschISge ge-
IDilcht.
Nach detn oinen sotileo die Bestimnoungea des Art. 32 im allge>
meinen Sinne bBibeh.ilten, aber eine AusDabme gemacht werden zu
Gunslen einer Reibe einfacher und zusammengeseizter, unschfidlt-
cher Arznetmittel, die in einem besonderen Verzeicbnisse na-
mealiich aurgefUhrL werden solltea. la diesem Sinne suchte der
VOD dem Staalsrathe aurgestellle Enlwurf die Prage zu lôsen.
EId zweiles Syslom verwarf den Worllaut des Regierungs-
enlwurFs. Es gab im Aligemeinen die Freiheit des Apothekers, jede
ArzneJsubstnnz auT ausdrUcJLliches Erfordero des Kâufers unter
seiner VerantwurLliclikeil zu verkaufen, eu, wollle jedoch eiDe
Ausnahme bezUglicii aller gifligen Substanzen gemacht und ver-
ordnet wissen, dass aile Hedicamenle deroD Basis eine sotcho
giflige oder slarkwirkende Subslanz bildel, nach wie vor Dur auf
&rz.liche Verordnung abgegeben werden dUrren.
Das dritle Syslem endlich besiand in der dem Apotheker zu
gewfihrenden absoiulen Freiheit, jede giftige oder DÏchtgiflige
Subslanz, im erslcrea Falle gegen EmpfaogsbescbeiniguDg des
KSufers, abzugeben.
Die CummtssioD batte sich antBnglioh lelzterem Vorscblage an-
gescblossen. Seiae Anbânger macbten geliend, dass die Situation
seit d. J. XI. sich erheblich geânderl habe und der Apotheker-
stand wie die Bevâlkerung seibst jelzt viel gebilileter als frllher
seien. Ein Apolbeker, welcher die Eigenschaften der von ihm ver-
kauften Arzneien grllndlich kenne und fiir etwaigen durch seine
NachISâsigkeit verscbuldele Vor^lle veranlworllich set, werde in
der Abgabe derselben stels sehr vorsichtig sein und giflige sub-
stanzen nur nach reiûicher Erwâgung verkanTen. Die Freigabe des
Arzneihandels sei im Uebrtgen nur die Sanction eines trolz der
Verbote allgeraein gewordenen Gebrauchs. Ausserdem hat es uns
geschienen, dass jeder Mensch das Recbt baben inUsse, sich seibst
zu bebandeln, uud dni^ es ein monstroser Missiiraueh w&re,
Jemandeoiden Gebrauch eines Hittels zu versagen, zudetn er Ver-
trauen hat, blos weil er keineu Arzt Bndet, der es ihm versohreibt.
Die AnbSnger einer absoiulen Verkau^freiheil machen fernergel-
tend, dass, wenn aus ihrem VorschLige keine >.iefahr fUr den siets
vom Apotheker gewarnlen VerkâiiFur resultirt, man ebensowenig
die Vervieliâlli]jung der Selbsfmorde und Verbrechen zu fUrchtea
braucbe. Ohoe zu prtlTen, ob die GeseDscbaft l^itimerweise eiaoa
D,B,t,zed.yGOOg[e
31 SUKKWIUKHUBf ■EMCAMKHTEN (aRNBIB IT 3) 6
geislesgesunden HeDschen am Test besclilossenen Seibstmord hin-
dorn kann, schien es der Hajorilat der Commission, aïs ob îo
Dolobeo, Revolvern, Kohtenbecken so ziihlreiche TôdlangsiDStru-
meate vorhandea seten, dass man nichl zu besorgen braucha,
durch Freigabe der Pharmacie die Seibslmorde zu vermehren.
Aocb die angeblicben Erleichterungen der Verbrecben wurden nicht
erastgenommen. Abgesehdn davon, dass bereitsjetzt vieleza lech-
nischen Zwecken dienende Gifte im ôfTenUicbea Verkehr seîen,
kônae man sich aucb GJfl vom Apotheker verschafTen, indem man
eia aaTein stark wirkendes Médicament lautendes Reoept sicb ia
10 verschiedenen ApolhekenaDreriigen lâssl. "Deiin kann man ver-
uQnnigerweise rortfahren, zu verbmgen, dass der Eranke jedesmal
eio neues Srztliches Recept bringl? £s faiesse dies, von deoi
Eranken eine véritable Steuer zu Gunsten des Arztes
erbeben, obne dass darin eine Garantie tSga, da ein Verbrecher,
indem er sich an mehrere Aerzte hintereinander wendet, doch
schliessiicb die gewulUe Zabi Beceple erhaell.,.
Die Gegner der absolulen Freilieit leglen auf die Vermehrung der
Seibslmorde und Morde allerdtngs auch kein grosses Gewicht; viel-
mehr war ihr Hauplbedenken ein andures. Sie vi^iesen darauf hin,
dass dadurch dum Apotlieker die Muglicbkeit, wenn nicbl das Becht
der AusUbung der Médecin gegeben winl und somit beide Prufes-
sionen, die durch die BesLinimung, dass Niem<ind Hedicio und
pharmacie gleichzeilig ausUben diirf, gelrenni waren, nun wïeder
vermischt werden. Durcbdiesen Einwand fuhile sich die Hajoriiat
der Commission indoss zunachsl nicht berllhrl, da die AusUbung
der Medicin nicht im Arznei-handei, sondern in der Beralhung des
Eranken besteht. Es wurde vielmehr die absolute Frciheit des Arz-
neifaandeis unter der Garantie des Diploms und die Aufhebung des
Gesetzes vom 10. Julî 4849 und der sich hieran anschliessenden De-
krete votirl.
Die Commission fuhlle sich iodcss veranlasst, das Gulachten des
Handeisministers liber diesen Punkt vor definitiver Enischuidung
einzuholen. Dieser erklarte sich mil einer die Gifle ausnehmenden
ArzneihandeIsfreiheiL einverslanden, glaubteder Commision aber
bis zur AbschnICung des Gesetzes von ISto nicht fol^en zu kijnnen.
Obnezu verkennen, dass der Apolheker, seibst bei Nichtrreigabeder
Gifle, die illégale AusUliung der Medicin belreibun und dass. so
betrachtet, aucb die b'reiheit, welche wir gtiwaehren, dom Hiss-
braucbe di« ThUr ôffoen kann, gab der Hinister zu, dass bei Nioht*
D,B,t,zed.yGOOg[e
7 sTAtKwnKsrotH nmiciMKRnir (ahioxb h" 3) 35
freignbe des Gifthandels dièse Hissbraache nichl so sobwere
fiedenken bôten um aur di« Vortheile der Preiheit ganz zu ver-
zichtea. Die Hissbraeache wUrdeo aber wioAS EraohteDSvielbedea-
tendere DimensrooeD annehmen, v/ana auch die Gifle dem freiea
Verkehre Uberlasseo wUrden. AndererseîLs glaabte der Hinister,
dass eioe Belorm des Ges. v. J. XI Dothig sei, dass wir aber den
Werth dieser Reform in Frage slelltea durch eine so radikale
Aunderung wie die beschlossene, die aach io der Ôffenllicben Mei-
noDg keîDen RUckhall finde.
Dièses lelztere Bedenken schlug bei einigenHilgliederD der Com-
mission durch und letzlere enlschloss sich, die Freiheit als allge-
meines Princip zwar anzunebmeo, iodess sie bezUglicb des Uandels
mit Girien zu beschraenken.
Die Kômission formulirte die hier gerassten Beschlosse eodlioh
wie foigt :
Art. 9. Jede Arznei, welcbe ein einfaches oder zusammenge-
selzles Medikament, gleichviel in welchur Form, enth&il, kdnn, bis
auf die im Arl. tO vorgesebene Ansnahme, vun dem Apotheker un-
ter seiner Verantwortlicbkeit aut ausdrllcklichen Wunsch des KSu-
fers verabfoigtwerden, ohne dass der Apotheker desswegen wegen
ungeseizlicher AusUbung der Hedicin bestrafl werden kann.
Das so verkaufle Hedikameal bat aurderEtikelte Namen und Do-
sis der wirksamen Substanz, welche esenthâlt, anzugeben. Indess
findet dièse Beslimmiing auf diejenigen Hedikamente, welche fUr
einen beslimmten Fall aufârzlliche Verordoung zubereiLel werden,
keine Anwendung. sofern die Verordnung so abgefusst isl, dass sie
in jeder Apotbekeausgeftlbn werden kann.
Die Beslimmung findet ferner keine Anwendung auf die im Codex
aufgenommenen Hedikamente, unler der Bedingung, dass sia uater
ihren oDîciellen Namen verkaufl werden.
Art. tO. Ausgenommea von dem im Art. 9 zugelaHsenen freiaa
Verkauf sind dieimDekret vom 8. Juli 1850 geoannten Gifle und
diejenigen Arzneistoffe, welcbe die Verwaltungauf Grund des Art.
SI dièses Geseizes als solche bezeichnen wïrd. Dièse Subslanzen so-
wiedie zusammengesetzten Mille!, deren Basis sie bildeo, dUrfen
von den Apotbekern nur auf Hrztlicha Verordnung und mit
einer orangegelben Eiiketle versehen, welche die Bezeichnung „daa-
gereux" IrSgl. abg^geben werden.
Die in Decrel von 8 Juli 1850 genannteD Gifte sind : Cyanwasser-
itoSUure, Alkalolde, giftige und ihre Saize, Araenik nod sein«
.y Google
36 BTIUWIRKBHDEN MBDIUHBHrBR (àHREXE IC 3) 8
PrSparnle, Belladona Eslrnct unil Tinklur, Canth«nden in Sab-
stHiiz, Pulver iinil Extriict ; Chlofororm ; Cuniuin. Extrint und Tink-
lur; Digiliilis. Exlnicl und Tinklur; Hyosci jcnus lixtract und Tinclur,
Stramonium Extrncl und Tinclur; Hydrargyrum cynnatum, Hydrar-
gyruin nilricmn. Hydrar^yrutn bivhtorum corrusiv., Eiilium cyanal;
Opium und Opiuin-extracl. Phospbor, Secdle cornutum, Tartar
slibiatus.
Die beslehende franzosische Geselzgebung reservirlsomil eioe
Anzabl slarkwirkender Arzneien auschliessllcb fUr die Verordouni;
des Arzles und die genanale Parla menlscommission bat gejtlaubt
aucb in einem neu zu erlasseodea Gesetze sich vod diesem Wege
niclitenirernen zu dUrfen.
Im deutscken Retche isl dieHaLerie bisber einbeillioh nicbt ge-
regelt; indess slimmen die Geseizgebungen aller Einzel-SUa-
len d.irin Ubcreîn, dass eine beslinimte Anzabl slarkwirkender
Arzneimiuel-nucb der preussischen Geselzgebung (Min. Verf. vom
3 Juni 1878) nicbt weniger als 442 — zu Ileiizwecken nur auf
firzllicbe Verordnung abgegeben werden dlirfen. Die einheitliche
fur das ganze deutscbe Reich gUllige Regeiung der Uaierie be-
schSfligl gegenwanig die Heichsbeborde und hal eine im vorigen
Jahre den Landesbebôrden zur Begulachtung vorgele;rler Entwurf,
weloher von der mil der Ausarbeilung der pharmacopœ beauf-
(ragten Commission fertig gestellt worden war, folgenden WorllanL :
1. Die in dea beiliegenden Verzeicbnissen aurgerubrlen Stor(«
dUrfen in den Apolbeken, unbeschadet der fur den gewerblicben
Verkehr mit Giflwaarea massgebenden Vorscbriflen nicbt obne
scbrirtiicbe Ordination (Recept) eines approbirten Arzles (Wund-
arztes, Zabnarzles, Tbierarztes) su Beilzwecken an das Publikuni
abgegcbeu werden.
11. Polgende Arzneien dilrfen nur auf scbriftliche, mil Datum
undUnterscbrin versehene Anweisungdes Arzles &fter als einmal
angeferligt werden :
1) Brecbmittel (oder die vomArzteals Brecbmillel bezeicfanelen
Verordnungen),
2. Zu subcutaneninjectionen verordnete Arzneien.
3. Arzneien, wel-be zum innerlicben Gebraucb, zu AugenwSs-
sein, Inbalalionen, KlysUerttn. Supposilorien bcslimml sind, wenn
sie einen der iu dem beiliegenden Verzeicbnisse I. bezeicbneten
Sloffe enthallen.
i. Zuai inaerlicbeD Gebraucb verordnete Arzoeira, wena m
D,B,t,zed.yGOOg[e
9 STAlKVntKEKDin KEDIUKIHTIIf (jtniffSB iC 3) 37
eine oder mehrere der in àem beiliej^enden Verzeichnisse II. auf«
gefubrten Slofle in einer solchen Hen^e enihalten dass bei ibrem
beslimmungsmassijçen Gebraucbe die Haetfle der Fur dièse Stofie
vorf;eschriobenen maximalen Einzelgabe ubârschritlen wird.
Die dem Entwurf beigef;ebeaen Verzeicbnisse laulea :
VerzeicbDissI. Acidum arsenicosum. Acidum hydrocyanicum
Aconilinumetejtis salîa, Amyliam nitrosum, Arsenicum jodatunt,
Alropinum et ejus salîa, Brucinum el ejas salia, CaDlbaridioum,
Chininum arsenicicum, Cbloralum bydratum. Cbloroform (unge-
tnischles), Golchîcinum, Coniinum et ejus salia, Curareet ejus praO'
parai», Digitalinum, Folia drgitalis, Hiimatropinuai el ejus salia^
Hydrargyrum brchloraUim, bijodiitum, cyanalum, Hyosciaiium el
ejus salia, Hyoscynum, Joi]oi'<rmiiim, Kalium cyanatum, Liquoi
Katii arsenicusi, Natrium arsenicicum, Nicotinum et ejus salia,
Oleum Amygdalarutnaelbereiim. Oleuin Crolonis, Oleum phospho'
ratum, Pbusphorus, Physostigminum bt salia ejus, Pitiroloxinum,
Pilocarpinum et salia ejus, Strychninum et salia ejus, Veratrinum,
Zincum cyanatum.
Verseichniss II. Acetum Colcbici 3,0, Acetum Digilalis 8,0,
Acetum Scillae 9,0, Apomorpbinuœ bydrochloricum .0,01, Aqua
Amygdalar. amar. 2,0, Argenlum nilricum 0,03, AuroNatrium
cblaratum 0.05, Bromaium bydratum 0,3, Bromum, Bulbus Scil-
lae 0,5, Butyl-chluralum bydratum 1,0, Caotbarides 0,05, Codei-
num et ejus salîa O.OS, Eupburbium, Eitractum Aconiti 0,02, Extr.
Betladonnae 0,05, Estr, Cannabis indicae 0,1, Estr. Colocynlfai-
disO,05, Extr. Colocynih. compogilum 0,1, Eilr. Conii 0,3. Extr.
Digitalis 0,2, Extr. FabaeCalabjric 0,02, Extr. Gratiolœ 0,5, Extr.
Hyoscyami 0,2, Extr. Ilyoscyami e semin. 0,1. Extr. Ipecacuan-
hae 0.3. Extr. Laclucae virosae 0,5. E\lr. Opii 0,15, Extr. Pulsatil-
lae 0,3, Extr Sabinae 0,2, Extr. Scillae 0,3, Extr. Secalis cornuti
0,2, Extr, Slramonii 0,1, Extr. Slr^m e semin. 0,05, Extr. Slrycbni
aquosumO.S, Eilr. Strycbni (spiriluosum) 0.05, Paba Calabarica
0,03, Folia Betladonnae 0,2, Folia Joborandi 5.0, Fructus Culocyn-
tbidis 0,3, Prucl. Golocyntb. praeparati 0,3, Gutti 0,3, Herba can-
nabis indic. 0,2, Herba Graliolae ro, Herba Hyoscyamy 0,3, Herba
Lobeliae 1,0, Hydrargyrum chloratum 1,0, Hydr. jodatum 0,05,
Bydr. otlricum 0,02, Hydr. oxydatum 0,03, Hydr. praecipitatum
album, Kali causlicum fusum, Kalium jodatum 3,0, Laclucarium
0,3, Liquor Ferri sesquicblorati 0,5, Liquor Hydrargyri oxydulati
niir., Horphium etejos salia 0,03, Narceinum 0,10, Nalrium joda-
D,B,t,zed.yGOOg[e
38 STiaxwiunDtii MKDiuiUNnN (iinnu H* 3) 40
' tum 3,0, Oleom SabinaeO,f, Opium 0,(5, Plumbum aceticnm 0,1,
Plumbum jodatum, 0,8, Pulvis Ipecacuanhae opialus 1,5. Radix
Belladonnae 0,1. RAdix Gelsemii 0,3, Rndix Hellebori viridis 0.3,
Radix Ipecacuanhae 1,0, Had. ScammoniaQ 0,05, Rhizoma Veratri
0,3, Sapo jalapious 4,0, Sccale cornutuui 1,5, Semen Colchtci 0,3
Semen Slramonii 0,3, Setnen Strycbni 0,2, Sulfur jodaium, Sum-
mitâtes Sabinae 4,0, Syrupus opiains 5,0, Tartarus stibiatus 0,S,
Tinctura Aconîti 0,5, Tiocl. Belladonnae 1 ,0, Tioct. Cannabis iodic.
3,0. Tinct GaDthariduniO,5,Tinct. Colcbici 2,0, Tincl. Colocyothi-
disS.O, Tinct. Digitalis 4,5. Tinci. Digilalis aeth. 1,0, Tincl. Eor
phorbii, TiDCt. Gelsemii 3,0, Tinct. Helleborî virîdî.<! 1,5, Tioct.
Ipecacuanhae 1,0, Tinct. Lobeliae2,0, Tincl. Opiicrocata 4,5, Trnot.
opii simple! 1,5, Tinct. Resinae Jalapae 3,0, Tinct. Scillae 3,0,
Tinct. Secalis cornuti 1 ,5, Tincl, Slramunii 1 ,0, Tinct. Slrychni 1 ,0,
Tinct. Strychni aeth. 0,5, Tinct. Veratri 3,0, Tubera Aconiti 0,10,
Tub. Jalapae 0,3, Unguenlum arsenicale Hellmundi, Ungt. Hydrar<
gyri rubr., Ungt. Tarlari slibiati, Ungt. Veralrini, Vinum Colchicî
2,0, Vinum Ipecacuanhae 5,0, Vinum stibiatum 1 ,0.
In dem vorliegenden Entwurre haben wir aiso zwei BèscJirftD-
knngen des Arzneiabgaberechls der Apoiheker, naemlich :
4, Die Bestimmung, dass eine Aozahl namentlich genanoler
AnmeimitteL nur auf aerzlttche Verordnung abgegeben werden
darf.
2. Die Bestimmung, dass eine aerzllicbe Verordnung, welcha auf
ein starkwirkendes Arzneimitlel lautet, ohne Wisscn und Wol-
len des Arzies vom Apotheker nichl i-epelirt werden durf.
Dieerste Bestimmung enlhâll die franziisische geselzgebung wïe
obea mitgeleill, ebenfalls, wahrend aie in der engliscben fublt.
Dur Verfasser ial der Ansicht dass ans medicinalpolizeilichea
RUcksichlen hier der Tranzôsiscb-deutscben Geselzgebung der
Vorzug zu geben ist und er gestatlet sicb daher, dem Congresse
folgeode erste Thèse zur Annahme vorzuscblagen.
Der Congress fUgl indess ausdrUclLlichhinzu, dass er eine die-
serAnsichl enlsprecbende BësLimmung ausschliesslicbalseineme<
dicinalpolizeiliche Hassregel, nichl aber ats eine Massregel zuu
Schutze der Srzllichen Gewerbsinleressen anTgefassl wîsseo will.
Thèse I. Der Congress sprichl die Ansicht ans, dass es ioa me-
dicioalpolizeiticben Interesse licgl, wenn die starkwirk.eDi)en Arz-
neimiUet nicbt jedermana int Detailverkaafe zugaaglich gemaeht,
D,B,t,zed.yGOOg[e
14 SUlKWIRKKHDDt HBDIUMEDTBN (AimiXI N* 3) 39
sondera Dur dem, vom Arzte festgestellten KrankenbedUrfoisse
entsprechend auf ârztlichu Verordnung abgegeben werdeo dUrfen.
Der Congress TUgt indess ausdrUcklich binzu, dasa er eiae dieser
Ansicht enlsprechonde Bôsliiamung aussc'iliessljcb als eioe medï-
cinalpolizeilicbe Uassregel zum Schulze der Srzllichea Gewerbsio-
teressBD aurgefassL wissen wjll.
Der zweile Puokl betriffl die wicUtige Frage : ob und w'ie-
weit ârzllicbe VerordoungeD obne Vorwissen des
Arztes wiederholl vom Apotbeker angefertigl werden
dUrfen. Auch dièse Frage ist, ausser in ddoi deulscben Entwurfe
und dartin anschliessend in der deulscben Tacbpresse in Frank-
reicb und Belgien in letzter Znil erârlert worden. England besitzt
darllber keine geselzlicheo Bëslitniiiungen; slarkwirkende Arznei-
miUel dUrfen dasuibsl auf ârztliche Verordnung wiederhult ange-
fertigl werden, jede derartige Arzneiabgabe ist indess ins Giftbuch
einzulragen.
Es febit nicht an Vertretern der Anschauung, dass das arztliche
Recepl Uberbaupt ein geistiges Eigentbum des Arztes sei, das
ohne Ermaecbtigung des Ëigenthumers von dem Inbaber weder za
wiederhollemArzneibezug fur sich beautzt, noch an Andere weiter
gegeben werden dart. Dièse Anschauung bat sich indess bisher
weder in der Wissenschaft noch in der Praxis Geltung zh ver-
scbafiên gewusst. Die Thatigkeit des Arztes bestebt darin, dass er
auf Ansucheu des Patienten demselben auf Grund der von ihm
erlerolen Heiiwissenschaft und gegen Bezahiung einen firztlichea
Balh in Form eines Receptes eribeiU. Das eigcntlich intellectuelle
Moment bierbei bestcht in der richiigen Erkennung der Krankheit,
ia der Diagnose und dièse kijnnle man im gewissen Sinne das
geistige Eigentbum des Arztes nennen; die Hiitel indess, welche
gegen dièse oder jene, einmal richtig erkannle Krankheit anzo-
wenden sind, sind beulzutage Gemeingut der wissenschaftiicbea
Medizin. Der Arzt schafît somit in seinem Recepte kein neues Gut,
auf das ihm das Recht der ausschliesslichen okonomiscben Benut-
zung zusiande, sondern er macht nur vou den in seiner Wis-
senschaft langsl bekannten Erfahrungen zn bestimmien Zwecken
Gebrauch. Der Arzt ist auf Grund seiner Approbation verpflichtet,
diejenigen Arzneimillel zu kennen, die die Uedizin gegen be-
stimmle Krankheiten anwendet und er kaun uornoglicb ein geisliges
EigeQlhuiDsrechl an einein Becept postuliren, das in ejoer gege-
D,B,t,zed.yGOO^IC
40 stuKwnKEinnM kedicuuktsn (ahiou k" 3) 12
benen Krankheit ein der Gesammibeit bekanntes ArzncimiUel
verordnet. Diesem Gedankengange entsi>rt!chend hat auch die
deuisclie Rèchlsprechung dabin entscbieden : « Recepte zu be-
sEimniten Heilmttteln geniessen keinen Bechlscbutz gcgen Nacbah-
mung. >
In Frankreicb emannte i die Gesellschftft Tui- genchllicbe Hedî-
zin > aiilasslich des gerichtitchen Einscbreilens gegen eineo Apo*
theker, welcher auf ein ailes Recept hin eine grossere Dosis Cho-
ralhydrat abgegeben batle, eine Commission zur Prtlfung der
Frage ,, ob der Apotheker berecbUgl sei eine arzlliche Verordnung
wiederholt auEzuTUbren. i Der Bèricblerslatler H. Muyel sjirjch sinh
wie Tolgl dartlber aus :
s Es ist bekaont, dass eine gewisse Zahl von Aerzien geneigl isl,
zuzugeben, dass die VerpQichlung des ,,Visum" auTdiejenigen
Receplebescbranktwerden kann, wolche einen der in dem Dekret
vom 8. Juli 1850 genannten Stoffe enlhallen. Indess fîndet man
beim Nachdenken, dass dem grosse Bedenken enlgegensiehen, de-
ren hauptsachlichsles das ist, dass di-r Kranke, wenn die Répétition
ciner Arznei in derApotbeke verweigert nird, zu dem Olauben
kommt, dass irgend eine gefahrlicbe Kur mil ibm vorgenommen
wird. Ha» siehl daraus, welcho Verdriesslichkeilen nicht Dur fur
den Kranken, sondem aurb fUr Arzt nnd Apotbeker aus dem Ses-
Ireben, die Freiheil des Kranken und des Apotbekers zu bescfaran-
ken, erwachsen.
Uubrigens sind die Faite sebrsellen, wo aus der dem Apotheker
gelassenen Freiheit, unler seiner Veranlwortlichkeit, arzlliche Re-
zeple mehr oder weniger haufig zu repetiren, Ungldcksfalle ent-
standen sind. Gegen Hissbrauche, aus UnklugheiL odtir Hangel an
Umsicbt eines Apotbekers, bielet das Geselz aber liereits jelzl Hand-
baben.
Ich bin daher der Ansicht, dass das iirzlliche WohI durch die
kgl. Ordonnanz v. J. 18i6 uber den Verkauf der Gifte genilgend
gescbutzl is ; dass kein Vortheil darin liegt, wenn man dem Apo-
theker Beschrankungen in der Repelition der Rozeple auferlegt;
dass im Gégenlheile diesc Mussregel schweie Bedenken beztlglich
der Regelmassigkeit der Medicamenlalion gegen sich bat und einen
ernslen Eingriff in die Freiheit einer Person enthalt, welche ein
ibrgehôrendes Recept benUIzen will; dass endiich der Apotheker
durch die Wissensproben, welche er in der PrliFuDg abgelegl hat
und durcfa die Bestimmungen des Geselzes, wonach kein ApoUie-
D,B,t,zed.yGOOg[e
13 STÀBKWnXBiniEN MEDICAXEITTE11 (illHBXI If° 3) 41
ker vor zurilchgelegloni 95. Lebensjnbre sich etabliren darf, gentl-
gendes Vertrauen in seine Rlugheil und UrasicbleinflSssen sollte,
alsdasses nocberrurdurlich sei, sciner Freiheit weilere Bescbrao-
kun};en aufzuerle^en. Icb beanlrage dnher : ,,die Geselischaft fUr
gerichllicbe Med cin wolle ihre Ansicbl aussprechen, dass keîn
Grund vorliege. der beslehenden pharmaceutischen GeselzgebuDg
neue gesetziiche Bosliminungen hinzuzufUgen. >
Die Gesellschaft fassle iniiess bezUglich <lar Repetilioa der Re-
cepte fulgenden Beschiuss :
< Losun^en zu subculanen Injeclionen dUrfen in keinein Falleobae
specielle Ërlrtubniss des Arzles, welcher sie verordnel bat, wie-
derholt anj^eferligt werden. s
In Belgien besteben keine geseteliuben Vorschriften, welohe
die Repetilton einer arzllichi-n Verordnung dem Apolbeker un-
Icrsagen. Dièse Tbatsache wurde î. J. 1883 seilens der „UDioD
pbarmaceutique de Cbai'leroi" conslalirt, die in ibreoi Bericht je-
docb bimufllgt :
,,Indess sol! der ApotheVer nicbt vergessen, dassihm eine PQicht
obliegt, wenn die Verordnung, um deren Repelition es sich han-
delt einen narkolischen oder loxischen StoffenlhalL; dièse Pflicht
istidje (Ur die Abgabe von GiRen vorgeschriebenea Formalitateii
zu erfullen, die sich iD der Unterschrift einer bekaanten Person
resumieren. »
Es unterliegt keinem Zweifel, dass ebenso wie die Abgabe von
slarkwirkenden Arzneien uberbaupl, so auch die RepeliLion von
Recepten, welche solche MiUel enlhalten, der niedizinalpolizeili-
chen Contrôle unlerstehen tnuss, da andererseits os jedermano
leicbl waere, sicb auf ein besLimmles Recept Morphin, Atropin, etc.
io beliebiger IHenge zu verscbaffen. So berechtigt indess dieser
Gesichtspunkt einerseits ist, so unberecbtigt ist die ungeheure Ans-
debnung, welcbe dernselbcn in der deuLschen Verordnung gegeben
ist. Ein Verbot der Répétition von Receplen, welche Atkaloide uod
dgl. enlhallen, mit denen leicht ein Veibrechen begangen werdea
kann bat seine Berechtigung, waehrend das Verbot und zwar das
abslracte Verbot der wiederbollen Abgabe von Mitl^la wie ViDum
Colcbici, Acetum Digitalis, Acelum Sctilae und aholicher Hitlel
entwoder eine scbwere gescbsfliiche Schaedigung der Pbarmacte
einschliesst oder aber ein toter Buchslabe bleibt.
Der Verfasser (;eslattet sich, dem Congresse als Thesa II. fol-
geode Résolution vorzuscblagen :
D,B,t,zed.yGOO^Ie
■ ii BTARKviuRHDDt ■niuummi (iKinxi ir 3) 14
Thèse H. Der Congress spricht die Ansicht aus, dass auch das
Rechi zur Bepotilion antlicber Reœple einer meiliciDalpolizeilicheo
Beschraenkung bedarfin dcr ftichluag dass fulgondea :
Receple nicbtohne jedesmalige, arzlliche Genebmiguag wieder-
holt angeferligt werden dUrren :
1. Receple, welche Horphium lôsungen enthalten.
S. Receple, in deDeo starkwirkende Ancneimiite] ia eiaer die Ma-
ximal dosenlabelle der pharmacopœ ubcrschreilendeo Dosis
verordnet sind.
3. Arzneien, welcbe zum innerlichen Gebrauch, zu Injectionen,
Inhalationen und Klystieren besiiinmt sind, wenD sie einen der
folgenden Sloffe eathatiea : Acid. arsenicos. et prep. arseiiicalia;
Acunitinum et ejus saiia; Amylium Dilrosum, Alropioum et ejus
salia, Cbloralum faydratuin, Cblurorormium iomiiluni, Coniinuin et
ejus salia, Digitaliuum, Hydrargyrum bijodatum, bichlor, iodalum,
Pbosphorus; Strychoin. et ejus salia.
D,B,t,zed.yGOOg[e
IIDEBITDESMEDICAIEliTSEiiEKGIQllS DANS LES PMRIIACIES
par le D* Bdttger, de Bunslan (Allemagne).
La brûlante queslion suivanie me semble bien digae des délibé-
rations d'un congrès tnternalioDal de pharmacie.
c Le droit de débit des mèdioimenls par les pharmacioDs doit-il
être limité par des mesures de police médicale? >
Dans lafQrmative :
« Gomment limiter ce droit de débit de façon à sauvegarder, à la
fois, les inlèréis de la police médicale et les intérêts du pbarma-
eien? »
Il y a lieu de résoudre, dans le sens de l'affirmative, la question
tendant h établir des restrictions formelles au droit absolu de débit
du pharmacien, puisque parmi les médicaments proprement dits,
on comprend quantité de poisons violents, dont le nombre n'a fait
qu'augmenter depuis la découverte et la préparation des alcaloïdes.
' Ce serait marcher à l'encontre de toute notion rationnelle de police
médicale, que de permettra au pharmacien la vente, au premier
venu, de matières comme la morphine, la digitaline, l'atropine, la
strychnine sans prescription formelle du médecin. S'il existe des
dispositions réglementaires générales relatives au débit des poi-
sons, il convient aussi de prendre des mesures elficaces pour
empêcher les négligences ou les crimes. 11 y a môme une grande
quantité de produits dont l'action toxique n'est pas directe, mais
qui n'en sont pas moins dangereux et qui ont droit à la protection
administrative. La question portée en tête de ce travail. exige donc
une solution affirmative.
Il en ost autrement de la limite à assigner à la défense de débiter,
à plusieurs reprises, des médicaments prescrits.
La législation sur la matière, dans certains £tats, n'établit pas une
distinction précise entre les médicaments et les poisons, mais elle
D,B,t,zed.yGOO^IC
4i It VÈBn Sn HtDIUHDITS ICTin (jUdfBXB H* 3) 16
comprend le débi tdes poisons et des médicaments énergiques dans une
réglementation générale. On y dasse ces médicaments dans la caté-
gorie des poisons. Ailleurs on sépare les médicaments actifs des
poisons destinés à des besoins industriels et on règle chaque ma-
tière d'une façon spéciale.
L'Angleterre se trouve parmi les Etnts où la première de ces pra-
tiques est en vogue. La loi réglant la venta des poisons {Bill to rtgù-
laU the tc^ of poisons) récemment soumise au Parlement conlitint
les dispositions suivantes :
1 . Personne ne pourra vendre une des matières portées sur la
tisle annexée, sans que le contenant, boite, bouteille ou enveloppe
ne mentionne le nom de la substance, l'indication f poison > et la
désignation exacte du nom et du domicile du vendeur.
S. Les matières indiquées ne peuvent être délivrées qu'aux per-
sonnes connues du vendeur ou recommandées par une personne
connue.
3. La vente de ces matières doit être inscrite sur un registre spé-
cialement destiné aux poisons, avec mention de la date, du nom. de
la profession de l'acbeleur; du nom el de la composition du poison
avec l'usage auquel le poison est destiné.
4. Si un médicament ou une drogue contient une des matières
indiquées dans une préparation qui lui enlève son caractère toxique,
et qu'il agit comme poison lorsqu'on s'écarte de la prescription
donnée, qu'on le prend en plus forte dose ou d'une autre façon, on
ne peut la délivrer qu'avec une étiquette portant la mention : < à
employer avec précautions. >
5. Les mômes mesures doivent être prises pour les médicaments
prescrits par des médecins ou par des ordonnances spéciales qui ne
peuvent être délivrées que pour autanl qu'elles soient revêtues de
signatures lisibles, les médicaments doivent porter l'adresse du
vendeur et les ordonnances élre copiées dans un Wvroad hoc. Enfin,
les médicaments pour usage externe contenant les produits prohi-
bés, à l'état simple ou composé, seront pourvus de la mention :
( poison. >
Les matières prohibées indiquées dans ce bill, sont les suivantes ;
nous les donnons dans le texte original, d'ailleurs facile à com-
prendre.
D,B,t,zed.yGOOg[e
U DtaT DIS MBDiaUBNTS ACTIFS (uflRXI lC 3)
I.
Arsenic and its preparalions.
Emelrc larlar.
Corrosive sublimata.
Prussic acid and ist prépara-
tion.
Gyanides or potassium and ail
metallic cyanides and their pré-
parations.
Aconile and ist préparations.
Strychnine nnd ail poisonoos
vegeliibla alkaloids. therr salts
and préparations, except thoso
menlioned in the second par of
ihisschedule.
Digitalin nnd tts préparations.
Savin nnd ist préparations.
Ergol of rye and ist prépara-
tion.
Cantharides.
Préparations of corrosive su-
blimité.
Bed oxide of mercury (com-
ODonly knows as red precipilale
of mercury).
Ammoninted mercury (ootn-
monly known os wbile precipi*
taie of mercury).
Oxalic actd and soluble oxa-
lates.
Ghlorororm.
Cbloral hydrate and its pré-
parations.
Niirobeozol and its prépa-
rations.
Essentiel oil of almonds un-
lessdeprtvedof its prussioacid.
Opium anil ail prepapattons of
opiunior of poppies.
Préparations of morphine.
Nuxvomîca and ils prépara-
tions.
Belladonna and ils prépara-
tions.
Lubelia and its préparations.
Di^italis and its préparations.
Indian hemp and its prépara-
tions.
The tinctnre and ail liquid
vesicating préparation of can-
tharides.
Sulpburic acid.
llydrochloric acid.
Nitrio acid.
Butler of anlimony.
Garbolie acid.
Chloride of zinc and ils solu-
tions.
D'après la réglementation anglaise, le pharmacien peut délivrer
tous ces produits à la condition de se soumettre aux règles pres-
crites. En les observant, il n'est pas responsable des usagos abusifs
de.*! poisons.
Les mssures légaks françaises sur le débit des médicaments et
des poisons sont formulées dans l'art, 33 de l'ordotmance de l'an XI
D,B,t,zed.yGOO^IC
46 U »taT BS8 XfDICUUCITS ACTITS (iRlIlIB R* 3) 18
et dans les ordonnnnces concernant la venle des poisons des S5 joil-
let 1843 et 99 oclahre 1846.
L'article i" défend, d'une manière générale, le débit par le pbAC-
macien de produits médicaux et de remèdes secrets, sans prescrip-
lioo du médecin.
L'ordonnance du 26 octobre 1846 dispose :
An. 5. La vente de poisons destinés aux usages médicaux ne
peut s'effectuer que sur l'ordonnance d'un médecin ou d'un vêté-
rioaire.
Arl. 6. Les ordonnances des mêdecius doivent 4tre inscrites dans
on registre spécialement affecté aux poisons. Les pharmaciens doi-
vent revêtir ces ordonnances de leur sceau et y mettre la date de
In délivrance, le numéro et la constatation de l'inscription parmi les
poisons vendus.
Art. 7. Avant de délivrer les médicaments, le pharmacien doit y
mettre une étiquette indiquant le nom et l'adresse du vendeur ainsi
que la destination des médicaments. Ensuite d'une prescription
ministérielle en date S5 juin 1855, tout médicament ponr usage
externe doit porter ces mots : c médicament pour l'usage externe ».
Le Parlement français, en 18M3, a nommé une Commission pour
l'élaboration d'un nouveau rë;^lement pharmaceutique. Le rappor-
teur de cette Commission, H. Naquet, député, nous apprend que
les questions qui ont été soumises à cette commission, ont éiê réso-
lues de la manière suivante :
Sixième question. ViirrE vm us PuuAans dis MÉoiCiBlins n
BIS lUtDES SECSETS.
L'article 'èi de l'ordonnance de l'an XI prescrit nus pharmadeas
la délivrance des médicaments rien que sur prescription de méde-
cins et défend absolument la vente de remèdes secrets.
Aucun membre de la Commission ne s'est montré favorable au
maintien de cet article. 7/ est inexécutable, et U ne faut pat mettre
dans une ordonnance des stipulations inexécutables.
Pour le remplacement de cet article, il y a eu trois propositions
différentes :
L'une d'elles tend à maintenir, dans un sens général, les disposi-
tions de l'article 3i, avec des exceptions en faveur d'un ensemble
de matières à l'elat simple on composé, de nature înofTensive, qui
donneraient lieu a des prescriptions spéciales en ce qui coDceme le
droit de débit. C'est dans le sens de cette proposition que la ques-
tion soalevëe par l'Etat parait devoir ttre résoluo.
D,B,t,zed.yGOOg[e
19 LE stBiT on MtDiuMms 1CTTP3 (innixi If 3) 47
Un secoRd système est contraire à l'énoncà du projet gouverne-
meala). Cq système accorde, en général, la liberté de vendre tonte
substance pharmaceutique, sur demande expresse de l'achelear,
sous 93 propre responsabilité, hormis les poisons. Il est stipulé,
dans ce système, que tout médicament à base toxique, ou préparé
avec une substance dangereuse, ne pourra être délivré que par
ordre écrit d'un médecin.
Enfin, le troisième système proclame la liberté absolue pour ta
vente des médicaments, poisons ou non, sur le simple reçu de
l'acheteur.
La commission s'était d'abord montrée favorable à ce dernier
système. Ses partisans avaient fait valoir comme arguments que
]a situation, depuis l'an XI, était complètement changée, et que la
position du pharmacien s'était beaucoup améliorée. Le pharmacien
connaît malmenant la nature des produits qu'il débile, et comme il
est responsab e de ses négligences ou de ses méprises, il mettra
une grande circonspection à vendre les matières dangereuses.
D'ailleurs, la liberté pharm;^ cent 1 que ne serait qu'une sanction
donnée à l'usage, qui ne s'inquiète point de la défense fuite. Au
surplus, ii nous semble que chacun doit avoir le droit de se traiter
soi-même, et qu'il serait monstrueux d'enlever un moyen de gué-
ribOD à celui qui aur lit confiance dans l'eSicacite d'un remède, pour
l'unique raison qu'il ne trouverait pas de médecin pour lui écrire
l'ordonnance.
Les partisans de la liberté disent aussi que du moment qu'il n'y
a plus de danger pour l'acquéreur, agissant maintenant sous le
couvert du pharmacien, il n'y aurait plus celte multiplicité de sui-
cides et de crimes.
Sans examiner si la société a Je pouvoir légitime d'empêcber le
suicide d'un homme denidè ô le commettre, et sain d'esprit, la
commission a pensé qu'on ne doit pas s'arrêter à l'idée que le
nombre de crimes pourrait s'augmenter, surtout en ce moment, où
chacun trouve sous la main des poignards, des revolvers, des ré-
chauds à charbon de bois, etc., si on laissait toute liberté â l'exer-
cice de la profession de pharmacien.
Il en est des suicides absolument comme des autres crimes.
D'abord, beaucoup de poisons se trouvent â la portée de chacun
pour les besoins de l'industrie. Ensuite, si on le veut, on peut léga-
lement se procurer du poison, en cherchant un médicament violent
dans des pharmacies ^iSerentes.
D,B,t,zed.yGOO^IC
46 LE Dtui on MtDicumTB urm (kntaxt n* 3) 30
On objectera, non sans raison, qu'on n'ira pas demander à ud
médecin dix foi» la même recelte. Ce serait trop mclli-e le mèdeciD
à coiilribuUoD ; mais qui empêchera le criminel de Iruuver le uioyen
de se procurer le nombre voulu d'ordonnances?
Les partisans de la liberté absolue n'attachent d'ailleurs pas
d'importance à l'objection concernant la multiplicité des crimes ou
des suicides, convaiocus qu'ils sont que le système de la liberté
seul peul empêcher cette multiplicité. Puisque le pharmacien ne
peut écarter l'art de guérir et que la profession de pharmacien et
oelle de médecin ne peuvent être pratiquée simultanément, le phar-
macien ne se trouve guère dans la possibilité d'emfreindre la loi.
La commission estime que l'exercice de la médecine ne consiste
point dans le débit des médicaments, mais dans le traitement des
malades. Elle a préféré voter la liberté absolue de commerce des
médicaments sous la garantie du diplême, et le retrait du règle-
ment du 10 juillet et des décrets qui s y rattachent.
La commission a donc cru devoir appeler In sollicitude du minis-
tredn commerce sur le système de la tolérance absolue.
Le ministre déclarant qu'il .tarait disposé à se rnllier h ce sys-
tème, avec une exception pour les poisons, la commission duvait
abandonner son projet de poursuivre la suppression du règlement
de 184K. Sans prétendre que le pharmacien, même quand on le
prive du droit de débiter les poisons, peut exercer illégalement
l'art de guérir, et que la liberté préconisée peut ouvrir la porte aux
abus aussi bien que la non liberté, laquelle ne donne réellement
pas sujet à réclamation, le ministre ne voit pas la nécessité de pro-
oiamer le système de liberté absolue.
D'après lui, tes abus prendraient réellement de graves propor-
tions, SI le débit des poisons était sans entraves. Le ministre estime
néanmoins qu'une réforme du décret de l'an XI est nécessaire, mais
il lui parait qu'on compromet la réalisation de cette reforme par une
modification radicale, que l'opinion publique ne semble pas ré-
clamer.
Cette dernière objection a prévalu dans l'esprit de quelques
membres de la Commission, qui s'est décidée à proclamer, en prin-
cipe, le régime de la liberté avec la restriction pour la vente des
poisons. La Commission formule sa décision de la fiiçon suivani« :
Art. 9. Tout médicament contenant, û l'état simple ou composé,
n'importe sous quelle forme, un produit quelconque désigné sur la
liste annexée à l'art. 40, peut être délivré par le pharmaoîen à la
D,B,t,zed.yGOOg[e
2f LI DtBIT DES MâDICAXENTS /iCTIFS (iNNEXB N" 3) 49
demande expresse de l'acheteur, sous sa respODsabilité, sans que le
pharmacien puisse être poursuivi pour exercice ill^al de l'art de
guérir. Le médicament délivré de la sorte doit porter, sur une éti-
quette, le nom et la dose de la substance active. De cette disposition
se trouvent exceptés les médicaments délivrés sur ordonnance da
médecin, à condition que cette ordonnance soit rédigée de façon h
permettre la délivrance par n'importe quel pharmacien.
Il en est de même des médicaments renseignés au c codex > et
vendus sous leur nom officiel.
Art. 10. Sont exceptés de la tolérance stipulée par l'art. 9 ci*
dessus, les poisons renseignés par la décret du 8 juillet 1850, et les
produits pharmaceutiques considérés comme tels par l'art. 21 de ce
décret.
Ces substances, ainsi que les médicaments composés au moyen
de ces substances, no peuvent être délivrés par les pharmaciens
que sur prescription du médecin, et doivent porter une étiquette
jaune -orange avec la mention « dangereux. »
Les poisons désignés par décret du 8 juillet 1850 sont :
L'acide cyanhydrique liquide; les alcaloïdes vénéneux et leurs
sels; l'arsenic et les préparations arsenicales; l'extrait et la teinture
de belladone; la cantbaride en nature, en poudre ou en extrait; le
chloroforme; l'extrait et la teinture de ciguë, de jusquiame, de digi-
tale, de stramoine; le cyanure de mercure, le nitrate de mercure, le
sublimé corrosif; le cyanure de potassium; l'opium et son extrait;
le phosphore, le seigle ergoté, le tartre stibié.
Les dispositions légales en France subordonnent aussi le débit de
plusieurs médicaments violents, à la condition de la prescription
médicale. La commission n'a donc pas cru devoir, par de nouvelles
dispositions, s'écarter de la voie officiellement tracée.
La matière n'est pas réglée encore pour toute l'étendue de l'empire
d'Allemagne. Les règlements spéciaux des différents Etats s'accor-
dent pourtant pour soumettre la délivrance d'un certain nombre de
médicaments violents ii la garantie de la prescription médicale.
(Disposition ministérielle prussienne du 3 juin 1878.) Ce nombre
de médicaments s'élève à 142. La seule disposition légale r^issant
la matière pour tout l'empire, élaborée par la commission de la
pharmacopée, est la suivante :
Dans riatérét du public.
1, Les matières désignées ci-dessous ne peuvent être délivrées
D,B,t,zed.yGOO^IC
50 u DtuT i«s ■ÉDicunns «.cnrs (akiiui h* 3) SS
dans les pharmacies, sans recette spéciale d'un médecin rAconou
d'un chirurgien, denliste ou vétènoaire.
1) Vomitif (ou les receties rormuiées par le médecin comme vo-
mitifs);
S) Les injections soas-catanées ;
3) Les médicaments d'usage interne, collyres, inhalations, clys-
lères, suppositoires, quand ces médicaments contiennent des sub-
stances renseignées à l'annexe I.
4) Les médicaments pour l'usage interne désignés dans l'an-
nexe II, à l'élal simple ou ceux formant, A l'étal composé, an
mélange contenant plus de la moitié du maximum prescrit par
l'élal simple.
La liste jointe au projet contient :
Annexe l. — Aoidum arsenicosum. Acidum bydrocfanicum, Aoo-
nilinum et ejus salia, Amylium nilrosum, Arsenîcum jodatum,
Atropinum et ejus salia, Brucinum et ejus salia, Cantharidinum,
Chininum arsenicicum, Chloralum hydralum. Chloroform (unge-
mischles), Colchicinum, Coniinum et ejus salia, Curare et ejus prae-
parala, Digilalinum, Folia digitalis, Humalropinum et ejus salia,
Hydrargyruin bichloratum, bijodalum, cyanatum, Hyoscîanum et
ejus salia, Hyoscynum, Jodolnrmium, Kalium cyanatum, Liquor
Kalii arsenicosi, Nalrium arsenicicum, Nicotinum et ejus salia,
Oleum Amygdalarum aetfaereum, Oleum Crotonis, Oleum phospbo-
ralum, Phuspborus, Physostigmînum et salia ejus, Picrotoxinum,
Pilocarpinumetsatia ejus, Slrychninum et salia ejus, Veratrinum,
Zincum cyanatum.
Annexell. — Acetum Colchici 3,0, Acetum Digitalis 8,0, Ace-
tum Scillae 5,0, Apomorphinum hydrochloricum 0,01 , Aqua
Amygdalar. amar. 2,0, Argenlum nitricum 0,03, Auro-Natrium
chloralum 0,05, Bromatum hydratum 0,3, Bromum, Bulbus Scil-
lae 0,5, Butyl-cliloralum hydratum 1,0, Canlbarides 0,05, Codei-
num et ejus salia 0,05, Euphurbium, Extractum Aconiti 0,0i, Extr.
Belladonnae 0,05, Extr. Gnimabis indicae 0,1, Extr. Colocynthi-
dis 0,05, Extr. Colûcynth, composilum 0,1, Extr. Conii 0,2, Extr.
Digitalis 0,2, Ëxtr, PabaeCalaban'c 0,02, Extr. Gratiolse 0,5, Extr.
Hyoscyami 0,2, Extr. tiyoscyami e semin. 0,\. Extr. Ipecacuan-
hae 0,3, Extr. Laclucae virosae 0,5, Extr. Opii 0,1 5, Extr. Pulsalil-
lae0,2, Extr. Sabinae 0,2, Extr. Scillae 0,2, Extr. Secalis cornuli
0,S, Extr. Stramonii 0,1 , Extr. Stram. e somin. 0,05, Extr. Strychni
D,B,t,zed.yGOOg[e
S3 LB DÉBIT DBS IIDIUXZHTS ICTIFS (lanEZK H* 3) 51
aquo8ninO,2, Eztr. Strychni (spiriluosum) 0,05,'Faba Calabarica
0,02, Folia Belladonnàe 0,2, Folia Joborandi 5,0, Fruclus Colocyn-
Ihidis 0,3, Fruct. Colocynth. praeparati 0,3, Guiti 0,3, Herba cao-
nabisîadic. 0,2, HerbaGratiolae 1,0, Herba Hyoscyami 0,3, Herba
Lobeliae 1,0, Hydrargyram chlDratum 1,0, Hydr. jodatum 0,05,
Hydr. uitricum 0,02, Hydr. oxydatum 0,03, Hydr. praecipitalum
album, Ka)i causticum fusum, Ealium jodatum 3,0, Laclucarium
0,3, Liqiior Ferri sesquichlorati 0,5, Liquor Hydrargyri osydulati
nilr., HorphiuiD elejus salia 0,03, Narceinum 0,10, Natrium joda-
tum 3,0, Oleum SabinaeO,!, Opium 0,15, Plumbum aceticum 0,1,
Plumbum jodatum, 0,2, Pulvis Ipecacuanhae opiatus 1,5, Radix
Balladoonae 0,1, [BadixGelsemii 0,3, Radix Hellebori viridis 0,3,
Radix IpecacuaDhae 1 ,0, Rad. Scammoniae 0,05, Rhizoma Veratrî
0,3, Sapo jalapinus 1,0, Secale cornulum 1,5, Semen Golchici 0,3
Semen Stramouii 0,3, Semen Strychni 0,2, Sulfur jodatum, Sum-
mitatesSabinae 1,0, Syrupus opiatus S,0, Tartarns stibiatus 0,S,
TÏDctura Aconllt 0,5, Tiocl. Belladonuae 1 ,0, Tinct. Cannabis indic.
ft,0. TinctCantharidum 0,6, Tinct. Golchici 2,0, Tinct. Cotooyntbi-
dis2,0, Tinct. Digilalls 1,5, Tinct- Digitalis aelh. 1,0, Tinct. Eu-
phorbii, Tincl. Gelsemii 3,0, Tinct. Hellebori virtdis 1,5, Tinct.
Ipecacuanhae 1,0, Tinct, Lobeliae 2,0, Tinct. Opiicrocata1,5, Tinot.
opii simpicx 1,5, Tinct. Resinae Jalapae 3,0, Tinct. Scîllae 2,0,
Tinct. Secalis cornuli 1,5, Tinct, Slramonii 1,0, Tinct. Strychni 1,0,
Tinct. Strychni aeth. 0,5, Tincl. Veralri 3,0, Tubera Aconiti 0,10,
Tub. Jalapae 0,3, Unguentum arsenicale Hellmundi, Ungt. Hydrar-
gyri rubr., Ungt. Tartari slibiati, Ungt. Veratrini, Vinam Golchici
S,0, Vinum Ipecacuanhae 5,0, Vinum stîbiatum 1 ,0.
Dans le projet présenté, nous avons donc deux restrictions au
droit de débit du pharmacien :
1' La disposition en vertu de laquelle certains médicaments dési-
gnés ne peuvent être délivrés que sur prescription du médecin.
2° La disposition en vertu de laquelle un médicament considéré
:;omme médicament actif, ne peut être délivré par le pharmacien,
;ans la volonté expresse du médecin.
La première disposition se trouve dans la réglementation frao-
lise; elle manque dans la législation anglaise.
' auteur du présent travail a l'intention de proposer au Gongrès
)nner la prérèrence aux mesures françaises et allemandes, et de
lettre à la délibération les questions suivantes :
Mttion I. Le Congrès émet l'avis qu'il est de l'intérM d'ans
D,B,t,zed.yGOOgle
52 LE DtBIT DB8 ■EDlClIBItTS iCTIN (aHIIKIE H" 3) 2t
bonne police médicale, que dans le cas où l'on ne lolèrerait pas la
vente en delail des médicameiiLs actiTsaccessibles à chacun, de De
laisser délivrer des médicamenls aux malades, que contre ordon-
nance du médecin.
Le Congrès déclare eipressément que celte stipulation est faite
par mesure de police médicale et nullement pour sauvegarder tes
ntérëts de la profession médicale.
Le second point se rapporte à l'importante question que voici : le
pkarmacien peut-il délivrer, à plusieurs reprises, des recettes sans
y être autorisé par le médecin prescripteur?
Cette question est une de celles réservées par le projet allemand.
Elle a été traitée dans les publications spécialistes de France et de
Belgique.
L'Angleterre n'a pris sur ce point aucune décision. Dans ce pays,
on peut répéter la délivrance des médicaments actifs sans ordre àa
médecin, à condition que toute délivrance soit meutionoée au livre
spécial de la vente des poisons.
Il ne manque pas de gens qui prétendent qu'une ordonnance de
médeciD, est la propriété du médecin ; que, par conséquent, un phar~
macien ne peut s'approprier la recette prescrile sans autorisation du
propriétaire, et qu'il lui est interdit de la transmettre à d'autres.
Cette opinion n'est sanctionnée ni par la pratique, ni par la Ihéorie.
L'acte du médecin consiste à fournir, à ta demande du patient qui,
sur la foi des connaissances que celui-ci lui suppose, et moyennant
paiement, un conseil sous forme de recette. Les moyens de com-
battre les maladies sont le bien commun de la science.
Le médecin, par son ordonnance, ne procure pas une matière
nouvelle lui donnant droit à une garantie de propriété. Il se sert
tout simplement de son savoir pour un usage déterminé. Le méde-
cin est censé connaître les moyens de guérison que prescrit la pra-
tique de l'art pour certaines maladies, mais il n'a point droit, pour
cela, à la propriété intellectuelle ou matérielle d'une recette quel-
conque qui appartient à ions les médecins.
Cette théorie, d'ailleurs, est admise par la jurisprudence alle-
mande, qui a stipulé < que les médicaments destinés à la guérison,
ne jouissent pas de droits de propriété. >
Kn France, la société de médecine l^ale, saisie du cas d'un phar-
macien qui s'était emparé d'une ordonnance, en y ajoutant une dosa
plus grande d'hydrate de chloral, a Dommé une commission pour
D,B,t,zed.yG0pg[e
S5 LE DÉBIT DU KtDIUmiTS ACnFS (ANHIXt H* 3) K3
examiner cetle question : « un pharmacien est-il ea droit de se ser-
vir plus d'une fois d'une ordonnance? •
Le rapporteur, M. Hayet, s'exprime, sur ce sujet, dans les termes
suivants :
Il résulte de l'interprétation des articles 5 et 6 de l'ordonnance
du 29 octobre 1846, pour les pharmaciens, l'obligation d'exiger de
leurs malades une nouvelle urdonaance, toutes les fois que ceux-cî '
désirent se procurer un médicament compris au tableau annexé au
décret de 8 juillet 1850.
La société de médecine légale n'a pas contredit cette thèse juri-
dique, mais elle a émis l'opinion que, en fait, il était inadmissible
d'imposer aux pharmaciens une semblable obligation.
La Société de médecine l^le a recherché comment les choses se
passaient dans la pratique; elle a compris qu'il serait exorbitant
d'obliger un malade à retourner chez un médecin pour lui deman-
der une nouvelle ordonnance, attendu qu'il est possible que la po-
sition de fortune de ce malade ne lui permette pas de faire les frais
d'une noavelle consultation, chaque fuis qu'il a besoin de renouve-
ler le médicament.
On pourrait, il est vrai, obliger le médecin à inscrire sur ses or-
donnances la mention : c à renouveler une fois ou bien un nombre .
de fois déterminé »; c mais comment amënera-L-on le médecin à
t s'astreindre à cette précaution, h défaut de laquelle le malade
» sera gêné diins son traitement, qu'il lui faudra quelquefois inter-
» rompre d'une manière inopportune, pour remplir les formalités
t nécessaires au renouvellement du médicament?
> D'un autre cAlé, ajoute U. Mayel, le lait se présente fréquem-
1 ment où un malade vient de la province à Paris pour consulter
» un médecin, soit qu'il n'ait pas une conSance absolue dans le
s praticien de sa localité, soit qu'il ne veuille pas faire connaître
» dans son entourage la nature de sa maladie. Si, avant de
1 s'en retourner dans son pays, il désire faire à Paris même une
1 provision pour son traitement, il sera bien difficile au médecin de
» prévoir, d'une manière quelque peu approximative, la durée de
» la provision, et d'ailleurs, le malade voudra peut-être continuer
> son trailement en faisant venir ses médicaments de Paris, ou
s bien encore, la provision est épuisée, et, pour un motif quelcon-
» que, le malade ne peut pas revenir à sou médecin consultant :
» devra-t-îl lui écrire qu'il se trouve bien du régime prescrit, et
» lui demander de lui envoyer l'autorisation de faire préparer une
D,B,t,zed.yGOO^IC
Ki U DtllT DBS MÉDICiimiTS ACTIFS (UIHBXB K" 3) S6
> nouvelle quantité de piédicaments? Hais cilors, le médecin sera
» assailli de ces sortes de demandes qui seront, pour le malade, un
s prétexte pour obtenir une nouvelle consultation gratuite; et
s chaque fois, il y aura des difficultés ou des atermoiements. >
En définitive, la Société de médecine légale est d'avis qu'il y ju-
rait inconvénient, et pour le malade, et pour le médecin, et pour le
pharmacien, à obliger ce dernier à exiger une nouvelle ordonnance
lors de chaque fourniture.
En conséquence, elle a émis l'opinion qu'il n'y aurait aucun
avantage a rendre plus explicile l'ordonnance de 1Si6 et à rempla-
cer les textes législatifs actuels par des textes sévères rédigés avec
plus de précision ; elle a pensé que, la liberté dont Jouissent, en
fail, les pharmaciens n'ayant causé que très rarement des accidents,
les textes actuels étaient suffisants pour servir à la repression des
abus résultant de l'imprudence ou du manque de circonspection
d'un pharmacien.
La Société de médecine légale, tout en reconnaissant au pharma-
cien le droit de renouveler les ordonnances des médecins, fait une
exception à l'égard des prescriptions concernant les solutions de
morphine destinées à être employées en injections hypodermiques,
et, en cela, elle est absolument d'accord avec nous.
De plus, pour les prescriptions concernant les substances toxi-
ques autres que la morphine, la Société de médecine légale voudrait
que lea proscriptions médicales présentées chez les pharmaciens,
pour être renouvelées, fussent l'objet, au moment de chaque renou-
vellement, d'une nouvelle transcription sur le livre spécial et d'une
nouvelle apposition de cachet.
Nous trouvons indiqués dans le rapport de H. Uayet les motifs
qui ont inspiré laSociété de médecine légale, lorsqu'elle a demandé
l'accomplissement de ces formalités : « Si l'on admet qu'une or-
> donnance puisse être renouvelée sans être soumise aux forma-
> lilés que doit remplir le pharmacien quand il délivre le médica-
» ment pour la première fois, il pourra arriver que la pi-escription,
> faîte une deuxième ou une troisième fois chez un ou plusieurs
> pharmaciens, ne porte qu'un seul cachet et une seule date, et
» que les mélicamenls délivrés postérieurement â la première
> inscription amènent des accidents qui feront peser la responsa-
s bilité sur le premier pharmacien, qui, seule, se sera conforme
> il la loi. >
D,B,t,zed.yGOOg[e
37 LB D&BIT DSS MEDIUMENTS ACTIFS (ARIfBXB If 3) 55
Ces considérations sont fort judicieuses, mais nous avons quel-
que peine à nous imngiuer la possibiliiè de placer sur une ordon-
nande, surtout si elle est petite, une série do trente ou quarante
cachets, à moins de coller à cette ordonnance une feuille de papier
spécialement destinée à l'application des cachets.
En terminant, nous reproduisons textuellement les cooclusious
du rapport de H. Hayel, et nous ferons remarquer que, en adop-
tant ces conclusions, la Société de médecine légale n'a pas eu d'au-
tre prétention que celle de donner aux pharmaciens un conseil
utile et do leur indiquer la ligne de conduite qu'ils ont à suivre pour
ne pas engager aventureusement leur responsabilité.
< La Société de médecine légale émet le vœu :
I 1* EJi ce qui concerne les médecins, que, lorsque l'un d'eux
t prescrira une médication susceptible d'occasionner des accidents
» toxiques, soit par suite d'erreur dans l'emploi du médicament,
> soit par l'abus qui pourrait en être fait volontairement, l'ordon-
s nance porte en toutes lettres, selon le texte de la loi, la quantité
» prescrite de la substance toxique, le mode d'administration du
1 médicament et, lorsque cela lui paraîtra possible, le nombre
> de fois nu maximum que l'ordonnance pourra être exécutée sans
» un nouveau visa.
> S° Toutes les fois que le pharmacien exécutera une prescription,
t alors même qu'elle serait déjà inscrite sur son registre, il devra
ï apposer de nouveau son cachet et un nouveau numéro.
s 3° Enfin, que les solutions pour injections hypodermiques ne
s devront en aucun cas être renouvelées sans autorisation spéciale
» du médecin qui les à prescrites, s
En Belgique, il n'existe pas de prescriptions légales, défendant
la reproduction des recettes. Cela est consigné dans l'avis de l'Union
pharmaceutique de Charleroi, ainsi conçu :
j) Le pharmacien n'oubliera pas que son devoir l'oblige, lors-
qu'une prescription ou un médicament contient une substance
narcotique ou de nature toxique, à n'en faire la délivrance que pour
autant que les formalités prescrites soient accomplies. Il en sera de
même lorsqu'il procédera à la répétition d'une ordonnance. Ces for-
malités se réiument dans la signature d'une personne connus.
II est hors de doute que la delivr.inee de médicaments actifs, en
gênerai, et la répétition des prescriptions qui contiennent de pareils
médicaments doivent subir une réglementation spéciale, sans cela
chacun pourrait se procurer, d'après une recette donnée, de la mor-
D,B,t,zed.yGOO^IC
66 LE BtBTt DU HADiCjURirra kcras (&nmxB te 3) 3S
phioe, de l'alropine, etc., dans une préparatian quelconque. Si ju-
dicieux que soit ce principe, aussi peu logique est l'incroyable sti-
. pulatioD de la mesure prescrite en Allemagne.
La défense de répéter des recettes contenant des alcaloïdes, etc.,
avec lesquels on peut commettre un crime, a sa raison d'être, tandis
que la défense, surlout la stricte défense, de délivrer une deuxième
fois des médicament dans lesquels entre, soit le vin de Colchique,
soit le vinaigre de digitale, soit le vinaigre de scille, soit d'autres
substances semblables, fait un torl grave à la profession du phar-
macien. Du reste, le but poursuivi reste, le plus sonvent, à l'étal de
letire-morie.
L'auteur du présent travail se propose de soumettre, au Congrès,
ta résolution suivante :
Question II. Le Congrès émet le vœu de voir limiter le droit de
répétition d'une prescription de médecin, aux cas suivants :
Recettes qui ne pourront être délivrées une nouvelle fois, sans
autorisation du médecin prescripteur.
1 . Recettes contenant des solutions de morphine.
3. Recettes dans lesquelles entrent des médicaments actifs dépas-
sant le maximum de la dose mentionnée au tableau de la pharma-
copée.
3. Les médicaments destinés à l'usage interne, tels qu'injections,
inhalations, lavements, etc., quand elles contiennent une des ma-
tières suivantes : acide arsènieux et préparations arsenicales; l'iico-
nit et ses sels, le nitrite d'amyle, l'atropine et SCS sels; l'hydrate de
chloral, le chloroforme, la conicine et ses sels, la digitaline, l'iodure
mercurieux, l'iodure mercurique, le bicfalorure de mercure, le
phosphore, la strychnine et ses sels.
D,B,t,zed.yGOOg[e
SUR LES SPÉCIALITÉS PHARMACEUTIQUES
Rapport (résitmi) de M. Zanm,
PhAIHàUEN a ConSTjlHTlNOFLB.
En ce moment oà des voix autorisées s'élèvent Ae toutes parts
contre les annonces trompeuses que l'on rencontre dans les jour-
naux politiques et autres et qui nous ToDt connaître l'apparition de
l'un ou de l'autre nouveau spèciGque destiné à guérir l'humaDité de
tous les maux qui l'accablent, notre dignité devrait nous taire com-
prendre que nous devons cesser d'être les simples dépositaires de
ces panacées merveilleuses.
Toutes ces préparations pseudopharmaceutiques, connues sous
le nom de spécialités ou de remèdes secrets, sont enfermées dans de
splendides cartonnages, dans des flacons originaux et affublées de
certificats ou de prospectus de toutes couleurs. La vente et l'éta-
lage de ces produits ont enlevé à nos pharmacies leur caractère de
simplicité sévère et digne, ainsi que tout cachet scientifique; elles
ne se distinguent plus que par un aspect théâtral et des plus foo-
tastiques.
On voit là un péle-méle de toutes sortes : Un régénérateur des
cheveux, une eau de beauté, des capsules pour guérir en trois jours
au plus les maladies secrètes les plus invétérées, un dentifrice pour
rendre les dents plus blanches que le marbre, etc., etc., enfin, une
quantité innombrable de fioles et de boites revêtues d'enveloppes et
d'étiquettes riches et dont ta décoration absorbe les deux tiers de
la dépense. Toutes renferment des remèdes qui ont la singulière
propriété de guérir les maladies dont la science a été incapable de
reconnaître la nature.
Cependant, ces promesses effrontées sont bien accueillies par cer-
D,B,t,zed.yGOO^IC
58 SUE LES SPÉCIALlTfiS PHAIMlCHtlTIQURS 30
taÏDS peuples, surtout par ceu\ d'Orient doal la crédulité égale
l'imagioalion.
La meilleure preuve que les spécialistes réalisent d'énormes bé-
néfices, ce sont les fortunes colossales amassées par quelques mai-
sons, malgré les Trais d'annonces et de réclames qui s'élèvent à des
centaines de mille francs. Ces établissements, dont le principal
foyer est la France, ont rendu à leurs pays d'immenses services
financiers par le mouvement commercial qu'ils ont provoqué,
mais ils ont dégradé et anéanti le prestige de cette profession que
la science des Théophraste et des Diascoride avait ennoblie.
Dans l'exposé de motifs du projet de loi qu'il avait soumis en
1875, à l'assemblée nationnale, H. de Lorgeril estimait à 130 mil-
lions de francs le chiffre de la vente annuelle, en France, de spé-
cialités pharmaceutiques et à plus de 80 millions le montant des ex-
portations; mais, d'après le docteur Lereboulet, ces chiffres seraient
de beaucoup en-dessous de la vérité, la France exporterait pour
105 millions de ces médicaments.
L'Angleterre encaisse aussi, tous les ans, 60 à 70,000 livres sler-
lings pour patentes délivrées de ce chef. En 187S, il a été introduit
en Suisse, de France, d'Allemagne et d'Italie, 1,50S quintaux mé-
triques do remèdes secrets et préparations pharmaceutiques.
On en confectionne en France rien que pour l'Orient, pour 16 mil-
lions de francs.
Les analyses de ces drogues mystérieuses, qui ont été publiées,
en ont dévoilé la composition et elles démontrent de quelle manière on
spécule sur la crédulité publique; elles ont fait voir aussi que la
valeur intrinsèque de ces produits est de très peu d'importance.
Il est plus que temps, dit H. Zanni, que le charlatanisme échevelé
soit retenu dans certaines bornes ou qu'il soit extirpé complète-
ment, la société entière ne pourrait qu'y gagner.
Il est regrettable de devoir constater que nous nuisons à nous-
mêmes en favorisant la vente de ces remèdes, par l'appui que nous
prétons aux réclames qui se publient dans les journaux politiques,
quand nous y laissons insérer notre nom,
L'Europe et l'Amérique, grâce aux traités de commerce qui leur
sont favorables, ont jeté, dans notre pays, depuis une trentaine d'an-
nées, une avalanche de spécialités, sans que le gouvernement otto-
man dispose de moyens pour réagir conti'e cette invasion. Le corps
pharmaceutique a proteste, à différentes reprises, contre cet état
de choses, mais sans rien obtenir. Malgré ces échecs, la jeune société
D,B,t,zed.yGOOg[e
31 SCÏ LCS SPtCULlTBS PBAMUOinTIQUBS 59
de pharmacie de Gonstantînople n'est pas découragée, elle est prête
à entreprendre la lutte contre ce trafic, afin d'assurer à la profession
un avenir plus heureux. Si nous n'y parvenons pas, elle deviendra
de plus en plus une profession mercantile et nus élèves, aa lieu de
se familiariser avec les préparations officinales et magistrales, ne
seront plus que de simples commis, de même que les élèves en mé-
decine deviendront docteurs sans avoir appris à bien faire une or<
donnance.
L'apparition des spécialités dont le pays d'origine est la France,
est due en partie à la non limitation du nombre des pharmaciens,
celle-ci a amené une concurrence effrénée etce seraient, en quelque
sorte, les besoins de l'existence qui, aa début, auraient engendré
ces produits.
Le succès que les premières tentatives obtinrent, dépassèrent les
espérances des fabricants et le public, ajoutant foi à leurs pro-
messes, acheta leurs remèdes sans marchander. 11 en est résulté
que tout le monde, pharmaciens, médecins et même des personnes
étrangères aux professions médicales, se sont mises à inventer des
Spécialités dont il nous en ont laissé un héritage de quelques
milliers.
Que faul-il entendre par spécialités? Sous cette dénomination,
nous devons comprendre, comme l'a bien dit le docteur Lereboulet,
toute matière simple ou composée, tout produit chimique ou phar-
maceutique, toute matière alimentaire, qui est présenté au public
sous une forme particulière et par voie d'annonces, comme réali-
sant un progrès de notre art ou offrant des avantages thérapeuti-
ques spéciaux. Cest là la définition générale qui se rapporte aux
spécialités ordinaires ou remèdes secrets, mais il ne faut pas con-
fondre avec ceux-ci toute une catégorie de préparations chimiques
qui jouissent do propriétés physiologiques reconnues; telles sont
la pilocarpine, la puniciae et d'autres auxquelles ceux qui les ont
découverts, ont commencé par donner une forme spéciale. Ces
corps, préparés par des pharmaciens ou des chimistes, au moyen
de procédés particuliers, sont souvent très-utiles au progrès de la
science en même temps qu'a l'humanité et sont le résultat, dans la
plupart des cas, de recherches très-longues et de grands sacrifices.
Quant aux autres spécialités, ce sont, en général, des préparations
magistrales : pilules, sirops, etc., que l'on rend plus ou moins at-
trayantes par une belle décoration extérieure, mais que tout phar-
macien est à même de préparer. On devrait même avoir plus de con-
D,B,t,zed.yGOOg[e
60 BOR LU SPAGULITCS PflAKHACEUTIQDH 32
fiance dsos celles qui sont confectionnées dans nos officines que dans
celles qui sortent d'une fabrique où elles sont faites par des ou-
vriers. Le cachet seul du spécialiste n'offre pas une garantie suffi-
sante pour le public, ni pour le pharmacien qui est responsable de
la bonne qualité des médicaments qui sortent de son officine et qu'il
ne peut vérifier s'il les délivre tout cachetés tels qu'il les achète. Il
ne faut donc pas jeter la pierre à celui qui contrefait ces produits;
le plus souvent, il les perfectionne et les bonnes imitations valent
mieux que les originaux qui sont fournis par le commerce.
DéGons-neus surtout des spécialités débitées sous forme oapsa-
laire ou enrobées dans une substance quelconque, car, outre l'in-
convénient que présentent ces enveloppes pour la digestion et pour
l'absorption du médicament, elles ne servent parfois qu'a masquer
quelque fraude. Si cependant un médecin lient à administrer une
drogue de cette manière, rien ne nous empêcherait de fabriquer des
capsules ou d'en acheter des vides et d'y introduire nous-mêmes
la substance médicamenteuse. Cela offrirait plus de garantie et un
avantage matériel pour la personne qui doit s'en servir et, au point
de vue moral, le médecin y trouverait aussi son profit.
Il est arrivé que les spécialistes attribuaient les propriétés de
leurs remèdes à des principes végétaux, tandis qu'ils les devaient
a quelque ingrédient du règne minéral ; c'est ainsi que, dans certain
sirop dépuratif, on a rencontré du sublimé corrosif.
La vogue que les spécialités ont acquise, est aussi un peu le fait de
quelques médecins. Ils oublient, dit H. Zanni, le respect qu'ils doi-
vent à leur profession en conseillant l'usAge de remèdes dont ils ne
connaissent ni la composition, ni l'eBet. Les annonces qu'ils lisent à la
quatrième page des journaux, leur inspirent la plus aveugle con-
fiance. Il n'est, dès lors, pas étonnant que le publia crédule, croyant
être initié aux notions de la médecine par la lecture des prospectus
ronOants que l'on distribue à profusion, se passe des soins d'un
homme de l'art et éprouve un engouement, en quelque sorte irré-
sistible, pour les spécialités. Enfin, une autre cause de la multipli-
cité de ces remèdes, dit l'auteur, c'est la grande concurrence qui
existe entre les pharmaciens depuis que leur nombre n'est plus
limité.
La fantaisie de faire des réclames et de lancer des circulaires
s'est introduite jusqu'en Turquie, grâce à l'inobservation des règle-
ments et au peu de moralité, ainsi qu'au défaut d'instruction de
quelques-uns d'entre nous. Le pharmacien modeste, probe et ins-
D,B,t,zed.yGOOg[e
33 BOR LES SPSCULlTtS PBABMICEDTIQOBS 61
truit à qui il répugne de se livrer à ces pratiques, végète et voit
SOD nveoir et ses intérêts compromis.
Après avoir détaillé tout ce qui est relatiT au commerce des spé-
cialités, il Q0U3 reste k indiquer les moyens à mettre en œuvre
pour nous en débarrasser. C'est la jeune Société de pharmacie de
Gonslantinople qui prend sérieusement celte affaire eu main et
nous avons l'espoir qu'elle réussira dans son entreprise, en mettant
à exécution les principes qu'elle a adoptés lors de sa fondation, et
par les réformes qu'elle tâchera d'obtenir du gouvernement. Le
moment pour réclamer une loi répressive est des plus favorables,
attendu que les traités de commerce avec les diverses puissances
européennes doivent être prochainement renouvelés.
Outre les conditions à imposer à l'entrée des spécialités étran-
gères, conditions qui devraient être étudiées, nous devrions de-
mander l'interdiction de l'emploi de l'étiquette et du cachet du
fabricant et les faire remplacer par ceux du pharmacien respon-
sable.
Afin de satisfaire autant que possible aux justes exigences de la
. sécurité publique et de notre propre garantie, la société impériale
de médecine et celle de pharmacie, devraient nommer une com-
mission permanente, composée de médecins et de pharmaciens, qui
aurait pour mission de vérifier la nature chimique et les propriétés
thérapeutiques de tons les remèdes exotiques.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
„Google
Les «kaloldes et les glneosides véiéneDX «a très aetirs
dSTraient toujoiirs être vendus par les Tabricants avec
l'indicatioa de leur activité physiologique.
Rapport de M. Madsen, de Copenhague.
1 . Au Congrès médical de Londres, H. le proresseur Plugge rap-
porta le malheureux accident si connu de Winshoten, où ï'admi-
oislration d'une aconiline française fui suivi de mort, le médecin,
qui lui-même fut victime de cette méprise, ne connaissant que
l'aconitine allemande-. On sait qu'il existe une très grande diSé»
rence d'action entre ces deux préparations, quant à leur toxicité,
et que l'une est bien plus active que l'autre.
Depuis lors, ta nécrologie a eu à enregistrer divers accidents de
l'espèce.
i. De nombreuses expériences physiologiques ont été faites avec
l'aconitine et spécialement depuis que l'attention, à la suite de ces
incidents, a été appelée sur cette substance. Parmi les savants qui
se sont occupés de cette question, il faut surtout citer la commis-
sion anglaise, composée de HM. Groes, Williams et Wright, dont
le rapport sur l'aconitine fui présenté à la conférence anglaise phar-
maceutique ; MH. Laborde et Duquesne, doal le grand ouvrage sur
l'aconit et l'aconitine est le fruit de plusieurs années de travail ;
H. Lauggard, qui s'est surtout occupé de l'injection sous-culanée
de l'aconit japonaise et de la japoaconiline; M. Drageadorff, qui a
fait des recherches sur l'acooitum lycoctonum ; les différents Irai-
lés de M. Husemann ; les expériences physiologiques de MM. Har-
nack et Meunicke et, dans ces derniers temps, l'intéressant ouvrage
de M. Haudelin.
3, Il n'y a guère de réaction qualitative particulière à l'aconitine,
et quand même l'analyse des produits de décomposition : l'acide
beozolqae et l'aconine, dans des mains très exercées, poumit
D,B,t,zed.yGOO^IC
64 ws tLCUXftom et us gldcosides rhtfiKBtnc 36
donner des renseignements ezacls sur la pureté de cette substance,
cette méthode serait pourtant trop coûteuse et trop longue pour
être généralement adoptée.
L'analyse expérimentale physiologique seule peut donner une
idée certaine de l'cfTet toxique.
4. H. le docteur Buntzen et moi, nous avons fait en 4883 et
en 1884 plusieurs expériences, que nous avons communiquées au
Congrès médical de Copenhague et pendant lesquelles nous avons
observé l'effet physiologique de l'aconitine, de l'aconitum napellus
de la japoaconitine, ainsi que de l'aconitine de l'aconitum ferox.
Ces alcaloïdes étaient en partie de fabrication étrangère, une autre
partie avait été préparée directement par nous-mêmes.
Nos expérÎHices ont démontré qu'il y a encore une grande diffé-
rence entre les préparations qui circulent dans le commerce et
qu'il est de cette manière fort dangereux de les employer les unes
pour les autres.
5. La même différence que l'on trouve entre les préparations
d'aconit dans le commerce, se trouve encore entre plusieurs des
alcaloïdes et des glucosides vénéneux ; je me bornerai ici à nommer
la digitaline et l'émétine. Il nous semble donc qu'il est opportun
que :
6. Le 6™ Congrès international pharmaceutique émette son opi-
nion, que la seule manière cerlaine pour le moment d'éviter, en
médecine, des malheurs dans l'usage de l'aconi^ne et d'autres
substances analogues à effets variables, serait:
Que chaque fabricant fût obligé de foire l'analyse expéri-
mentale de l'effet toxique des alcaloïdes et glucosides susnommés
et d'autres de toxicité semblable qu'il prépare; celle obligation
serait prescrite chaque fois qu'il préparerait une nouvelle quantité
de ces produits. Le produit ne devrait être conservé et ne pourrait
être vendu que dans des flacons dont l'étiquette, collée au verre,
porterait ta dose léthale pour les animaux, qui auraient servi aux
expériences, ainsi que la dose maxima pour les hommes adultes.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Faut-il reslreiidre la vente de la Borphiie par le pbarnacieB.
pour ampéchsr la propagation du morphinisme ? Peut-
on apporter des lois restricbiTes à la vente de cet
alcaloïde. — Des mesuras internationales & prendra
pour combattre le morphinisme.
Rapport de M. Madsën, de Copenhague.
1 . L'usage de Topiuin et celui de la morphine ont, depuis long-
temps, engendré des abus, et il y a longtemps qu'il existe des
opîophages et des morphinistes ; mais les injections sous-cutanées à
elles seules ont fait augmenter à un tel degré le nombre des mor-
phinistes, qu'il en est résulté que partout, en ce moment, on dis-
cute, tant dans la presse médicale que dans la presse politique,
sur les moyens de mettre un frein au flot envahissant des morphi-
manes, déjà, les autorités ont dA prendre des mesures contre ces
abus.
2. L'opium et ses préparations, ainsi que la morphine, ne sont,
en général, il est vrai, délivrés au grand public que par les phar-
macies ; mais les mesures restrictives contre le débit de ces sub-
stances sont fort différentes.
3. D'après les réponses que j'ai reçues aux circulaires que j'avais
envoyés dans différents pays, on peut dire comme règle que, dans
les pays où les pharmacies sont sous la protection de l'Etat — sont
monopolisées, — il y a des lois restrictives spéciales, tandis que
l'opium et la morphine, dans tous les autres pays, sont compris dans
les lois générales sur les poisons t't peuvent même, dans plusieurs
Etats, se vendre sans l'orilonnance d'un méJecin.
(. Les lois restrictives suivantes, qui sont à présent eu vigueur
en Danemark, pourraient être citées comme exemple :
D,B,t,zed.yGOO^IC
66 U TBRB DR Là MOlPaiNB 3
a) La morphine et les sels de morphine, ainsi qae les autres
alcalordes conlenus dans l'opium, et leurs sels, qu'ils soient desti-
nés ë l'usage înlérieur ou extérieur, no doivent être délivrés qu'une
seule fuis sur la même ordonnance. Pour démontrer que l'expédi-
tion en a eu lieu, il faudra munir l'ordonnance d'un timbre d'an-
nulation appliqué de telle manière, qu'il couvre Tordonnance.
b) L'opium et ses préparations ofGcinales ou non, ordonnés pour
usage intérieur ou pour usage extérieur, ne doivent pas être déli-
vrés plus d'une fois sur la même ordonnance, quand la dose en
dépasse 5 centigrammes ou quand toute la quantité prescrite
d'opium pur dépasse 1 gramme. Ces ordonnances seront traitées
suivant la manière stipulée à l'article a pour la morphine et ses
sels.
5. Quant aux pays où l'on cherche à combattre le morphinisme
par des décrets restrictifs, ceux-ci deviennent en partie illusoires
par le foit que les morpbinîstes n'ont qu'à s'adresser à des phar-
maciens ou à des droguistes étrangers pour avoir les quantités qu'ils
désirent de composés opiacés ou de morphine,
' 6. En présence du danger que présente la liberté de débiter
l'opium et ses alcaloïdes, nous proposons au 6~° Congrès pharma*
ceutique international d'émettre le vœu :
a) De voir introduire aux lois et règlements des restrictions ana-
logues pour tous les pays concernant le débit de la morphine et
celui de l'opium et de ses préparations ; et
b) que les lois en vigueur dans chaque pays, en particulier,
fussent aussi valables pour le débit à l'étranger.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Socitli d'issinnces enlre les phirnicieis d'Di nème pays
contre les risques de responsabilité oirile en cas d'Etool-
dent, proTeuaut d'une erreur.
Mapportde M. Bertault, pharmacienà Laroche s/Yon.
Nous pensons qu'il est inutile de feire ressortir tes avantages
moraux et matériels d'une telle assurance?
11 y a, en France, des compagnies qui font une assurance contre
les mêmes risques, jusqu'à une concurrence de dû; mt/Ze francs ;
mais, en cas de sinistre, les résultats sont bien différents, la com-
pagnie ne cherche, par tous les moyens, qu'à diminuer l'indemnité
qu'elle pourra être appelée à payer, tandis, qu'une assurance entre
les pharmaciens d'un même pays, ferait son possible pour proté-
ger de toute bçon le malheureux confrère.
Un autre point qui milite en faveur de la création de la société
d'assurance, c'est le suivant : En cas de sinistre, les choses se pas-
seraient dans le sein même du corps pharmaceutique, le public
ne s'en mêlerait pas el le malheur ne serait pas ébruité comme
lorsqu'il s'agit de réclamer des indemmités à une société d'assu-
rance ordinaire.
Nous proposons la création, dans tous les pays, d'une société cen-
trale mutuelle d'assurance.
Afin de bien faire comprendre le fonctionnement de ces sociétés, .
nous leur proposons le règlement suivant à modifier daprès les
as et coutumes des divers peuples, les lois existantes, etc.
D,B,t,zed.yGOOg[e
68 locitTt D'iBsriAircBB iimi les PHiiMAcmis 2
Stilflls de la Sociélé aalielle d'assnraDces conlre les accideils
tt pharnacle.
Constitution, objet, siège et durée de la Société.
ABTiaB 1«. II est formé, sous le litre de Société mutudle d'asau-
rance contre les accidents en pharmacie, uoe Société anonyme
d*as9urance mutuelle ayant pour objet de garantir ses membres
contre ies risques pécuniaires qu'ils pourront encourir, h la suite
des accidents provenant d'une erreur commise soit par eux, soU
par leurs élèves ou leurs préposés.
A». 9. Ladite Société, fondée sur l'initiative et sous le patronage
de n'assure que les pharmaciens de...., faisant partie de l'Asso-
ciation et exerçant la pharmacie de détail.
Les pharmaciens qui vendraient à la fois au détail et en gros
n'auront droit aux avantages de la Société que dans les cas où l'ac-
cident sera survenu à la suite d'une vente faite au détail.
Akt. 3. Le siège de la Société est établi à
Akt. 4. La durée de la Société est fixée Ji dix années qui courroDt
à partir du jour où la Société sera déRnitivemenl constituée ; cette
constitution aura lieu lorsque le nombre des adhérente aura atteint
le chîflre de Elle ne sera définitive qu'après le versement du
droit d'admission de mentionné dans l'article 13 et après l'élec-
tion du Conseil d'administration en Assemblée générale.
Chaque année formera un exercice qui commencera le 4" janvier,
pour finir le 34 décembre. Lo premier exercice comprendra seu-
lement le temps à courir depuis le jour de la constitution définitive
delà Société jusqu'au 31 décembre.
A l'expiration de la période de dix années mentionnée au pre-
mier paragraphe du présent article, la durée de la Société pourra
être prorogée en vertu d'une délibération prise en Assemblée
générale, dans les conditions prescrites par l'article 21 .
CHAPITRE H.
Conditions de l'assurance.
ÂKT. 5. L'assurance sera contractée pour dix années par les phar-
D,B,t,zed.yGOOg[e
3 BOCitTt D ASSriANCES EiniE ISS PUBluaSRS 69
maciens qui s'assureront dès le début de l'existence de la Société;
pour ceux qui s'assureront ullérieuremeot, le terme du contrat
d'assurance corocidera avec le terme de la Société.
Art. 6. Par dérogation au précédent article, le contrat d'assurance
sera résilié de plein droit, lorsque l'assuré aura cessé d'exercer sa
profession et fermé définitivement son officine, ou bien lorsqu'il
aura cessé de faire partie de
En cas de décès de l'assuré, sa veuve ou ses héritiers seront
obligés de continuer l'assurance; mais la résiliation aura lieu de
plein droit après un délai d'un an à partir du jour de la mort du
titulaire de l'officine.
Le contrat d'nssurance sera résilié en cas de non-payement de la
prime annuelle, ainsi qu'il est expliqué à l'ar'.icle 1 5.
Apres chaque sinistre, la Société aura le droit de prononcer, s'il
y a lien, la résiliation du contrat.
Art. 7. Lorsqu'un assuré cédera son fonds, le contrat d'assu-
rance sera résilié de plein droit; toutefois, si le cessionnaire fait
partie de , on s'il demande à en liiire partie su moment de la
cession, le cédant devra l'obliger à continuer sa police pendant le
temps restant à courir. La veuve ou les héritiers d'un assuré décédé
qui céderont une officine dans les conditions prévues par le deu-
xième paragraphe de l'article 6, devront imposer la même obliga-
tion au cessionnaire. Dès que la cession sera faite, le cédant
deviendra déchargé de toute responsabilité vis-à-vis de la Société.
Art. 8. La résiliation du contrat d'assurance, résultant de l'appli-
cation des clauses contenues dans les précédents articles, ne don-
nera lieu à aucune restitution au profit de l'assuré.
Art. 9. La police d'assurance ne recevra son effet que le len-
demain du jour où ladite police, revêtue de la signature de l'assuré,
sera parvenue au Président.
CHAPITRE m
Des sinistres.
Ait. 10. En cas d'accident, l'assuré devra en donner avis au
Président de la Société dans les vingt^quatro heures de la consta-
tation de l'accident et lui indiquer le nom et l'adresse de la victime,
les circonstances et la gravité do l'accident.
En cas de procès, l'assuré devra en laisser la direction à la So-
D,B,t,zed.yGOO^IC
70 soaiTi D'AssuxufOs iirru uu pbàuuobiis i
ciélé. Il devra, dans tous les cas, suivre l'avis qui lui sera donoé
par la Société, sous peiue d'être décbu de ses droits.
En cas de IraoBaction possible, il devra eu soumettre les condi-
tions à l'appréciation do la Société.
Abt. 1 1 . Les indemnités fixées par une transaction et celles qni
sont allouées par les tribunaux seront payées à qui de droit par la
Société; mais, dans aucun cas, la Société ne payera, pour un sinis-
tre, plus de dix mille francs, indemnité et tous frais compris.
Ait. f2. Dans le cas où l'assuré serait condamné à payer une
rente viagère à la victime, la Société sera obligée d'assurer le ser-
vice de celte rente. Le capital à ce destiné, dont le maximum sera
calculé de manière à ne pas dépasser le chiffre fixé par l'article
précédent, sera pris sur le fonds de réserve mentionné dans l'ar-
ticle 13; en cas d'insuOisance du fonds de réserve, le capital sera
constitué par tout autre moyen qu'adoptera le Conseil d'adminis-
tration, au mieux des intérêts de la Société.
CHAPITRE IV
Droit d'admissioa. Prime. Fonda de réserre.
Ait. 13. Chaque assuré payera, en entrant dans la Société, an
droit d'admission de
La somme produite par le payement de ce droit constituera un
fonds de réserve, au moyen duquel la Société payera les indem-
nités dans le courant de chaque exercice.
Après la première année écoulée, et à la fin de chaque année sub-
séquente, les indemnités payées dans le courant de l'exercice, les
frais d'administration ou autres seront totalisés. La somme ainsi
obtenue sera répartie entre lous les assurés dans les conditions
fixées par l'article U. La prime que les assurés auront à acquitter
annuellement comprendra, en outre de la somme calculée ainsi
qu'il vient d'être dit, une somme fixe de cinq francs destinée au
fonds de réserve.
Les primes annuelles seront exigibles après la cidture de chaque
exercice, et quelle que soit l'époque à laquelle l'assuré aura con-
tracté son assurance, le droit d'admission ne donnant droit à l'assu-
rance que pour le temps à courir jusqu'au 31 décembre de la même
année.
Ait. 14. Afin de répartir proportionnellement aux risques le
D,B,t,zed.yGOOg[e
5 BOCItrt D'iSSDkiNCBS RHTEI US FBAIIUCIBIIS 71
montant des sinistres et des Trais d'administration ou autres, les
assurés seront classés en quatre catégories, suivant le nombre des
élèves ou des aides en pharmacie qu'ils emploieront.
Le pharmacien assuré n'ayant pas d'élève ou ayant un seul élève
sera considéré comme représentant une tète; celui ayant deux
élèves sera compté comme deux télés ; celui ayant trois élèves,
comme trois têtes; celui ayant plus de trois élèves, comme quatre
têtes. En divisant la somme à répartir par le nombre total de têtes
représenté par les assurés, on obtiendra la somme due pour chaque
lête, et chaque assuré payera autant de fois cette somme qu'il
représentera de tètes.
Akt. 1 5. ËD cas de non-payement de la prime, la Société aver-
tira le retardataire, soit au moyen d'un acte extrajudiciaire, soit au
moyen d'une lettre recommandée dont la réception vaudra mise en
demeure. Si, dans le mois de la mise en demeure, l'assuré ne s'est
point libéré, l'effet de son assurance sera suspendu de plein droit
jusqu'au payement, sans préjudice du droit qui sera accordé à la
Société de prononcer la résiliation définitive du contrat dans le cas
de non-payement de deux primes échues.
En cas de suspension, le payemsnt de la prime, après un sinistre,
ne donnera droit aux avantages de l'assurance que pour les sinis-
tres postérieurs à cette libération.
AsT. 16. Lorsque le fonds de réserve aura acquis une impor-
tance suffisante, la Société pourra suspendre ou supprimer le paye-
ment de la somme de mentionnée dans l'article 13. Cette mesure
sera prise eu Assemblée générale, mais elle ne pourra être mise
aux voix que sur la proposition du Conseil d'administration.
CHAPITRE V
Conseil d'administration.
Art. 17. La Société sera administrée par un Conseil d'adminis-
tration composé des membres du Conseil d'administration de , qui
seront eux-mêmes assurés.
Le Président et les autres dignitaires du Conseil d'administration
de... conserveront leurs fonctions dans le Conseil d'administration
de la Société d'assurance.
Dans le cas où le nombre des membres assurés du n'atteindrait
pas le nombre de...., l'Assemblée générale des assurés complétera
D,B,t,zed.yGOOg[e
79 socdrt D'AUciiRcis m» lu PBAUuanB 6
le Conseil d'administration de la Société d'assurance, de manière
que le nombre des membres de ce Conseil soit de
Les dignitaires du Conseil d'adminislration de qui ne seraient
pas assurés reront remplacés par d'autres dignitaires élus par
l'Assemblée générale des assurés.
Les membres élus dans les conditions ci-dessus déterminées
seront nommés pour cinq années, et ils seront rëéligibles.
Abt. t8. Les délibérations prises par le Conseil d'adminislration
ne seront valables que si le nombre des membres présents est au
moins égal au tiers du nombre des membres du Conseil.
Les décisions du Conseil seront prises à la majorité absolue des
membres présents.
Art. 19. Le Conseil d'administration sera autorisé b s'adjoindre,
en cas de besoin, un ou plusieurs agents, dont les émoluments figu-
reront au compte des frais généraax de la Société.
Assemblées générales.
Akt. 80. Les assurés seront convoqués chaque année en As-
semblée générale par le Conseil d'administration, qui rendra compte
des opérations de la Société et soumettra sa gestion à l'approba-
tion des assurés présents.
Deux membres du Conseil, spécialement désignés par l'Assem-
blée générale des assurés, seront chargés de présenter à l'Assem-
blée générale de l'année suivante un rapport sur les opéraUons de
la Société et sur la rsituation financière.
La date de l'Assemblée générale coïncidera, autant que possible,
avec celle de l'Assemblée générale de
Le Conseil pourra, en cas d'urgence, provoquer des Assemblées
générales extraordinaires.
Art. si. Les assurés pourront se faire représenter aux Assem-
blées générales par d'autres assurés. Les Présidents ou Délégués
des Sociétés ou Syndicats pharmaceutiques , pourront repré-
senter les assurés faisant partie de leur groupe, mais à condition
d'être munis, soit de l'autorisation écrite et individuelle de chaque
Msuré, Boit d'une autorisation collective à eux conférée par une
D,B,t,zed.yGOOg[e
7 SOCIÉTS D'ASSDKAIfCES ENTRE LES PB1BK1CIEH9 73
délibération prise en Assemblée générale par lesdttes Sociétés ou
Syndicats pharmaceutiques.
La possession d'une police au nom d'un assuré quelconque équi-
vaudra à une autorisation donnée au porteur par l'assuré titulaire
de cette police.
Les Assemblées générales ne pourront valablement délibérer que
si elles réunissent au moins le quart du nombre total des assurés ;
si ce nombre n'est pas atteint, uae nouvelle convocation sera Taite^
et cette Assemblée pourra alors valablement délibérer, quel que
soit le nombre des assurés présents.
Les décisions qui seront prises devront réunir la majorité ab-
solue des suffrages, sauf lorsqu'il s'agira de statuer, soit sur une
modification aux Statuts, soit sur la dissolution de la Société.
Les votes ont lieu par assis et levé, à moins qu'une demande do
scrutin secret ne soit déposée sur le bureau par dix assurés, au
moins, présents à la réunion.
Art. 22. Dans les Assemblées générales ordinaires ou extraor-
dinaires, il ne pourra être valablement délibéré que sur les ques-
tions portées à l'ordre du Jour. Un assuré pourra toujours obtenir
qu'une question quelconque soit portée à l'ordre dujour, à condi-
tion toutefois que cette question réclame une solution immédiate,
et pourvu qu'il notifie son intention au Président de la Société trois
jours au moins avant l'Assemblée générale.
Akt. 23. Il sera dressé, par les soins du Bureau, une liste auf
laquelle seront portés les noms des assurés présents ou représen-
tés dans les Assemblées générales, avec l'indicaliou de leur do-
micile.
CHAPITRE VII.
Modification des Statuts.
Art. 24, Les présents statuts pourront être modifiés sur l'ini-
Uative du Conseil d'administration ou à la demande de dix assu-
rés au moins. Dans ce dernier cas, la proposition de modification
devra être adressée au Président de la Société deux mois au moins
avant l'Assemblée générale annuelle.
Les dispositions mises aux voix, ne deviendront statuaires qu'a-
près avoir réuni les deux tiers au moins des suffrages des assurés
présents ou représentés.
D,B,t,zed.yGOO^IC
7i BociiT^ s'issmiAflCtfl ntTKi LU puuuGiiim 8
Les modifications aux Statuts devront être portées à la connais-
sance de tous les assurés.
CHAPITRE VIII
Dissolution de la Société.
Art. 25. La dissolution de la Société ne pourra être prononcée
que par une Assemblée générale convoquée spécialement à cet effet,
et à 'aquello la moitié au moins des assurés seront présents ou
représentés.
Pour être valable, la décision devra réunir les trois quarts au
moins des suffrages exprimés.
L'Assemblée qui aura voté la dissolution décidera de l'emploi du
fonds de réserve, après un vote émis dans les conditions prescrites
par le présent paragraphe.
D,B,t,zed.yGOOg[e
ANNEXE VIII.
comparatif des principes des lois actuelles sur l'exercica
de la pharmacie, suivi da quelques coasidérations sur
la nécessite d'une loi internationale réglant l'exercice
de la pharmacie, fait au nom de la Société de phar-
niacie d'Ai.hènes,
par CONSTAN'HN-P. BRATIMOS,
son délégué au Congrès international pharmaceutique,
tenu à Bruxelles, le 31 août 1885.
Le but de t'inslmction des lois sur la pharmacie est, comme celui
de loutes les lois en générai, la défense des intérêts de la société.
C'est là le mobile do toutes les lois et il s'ensuit naturellement que
la meilleure des lois est celle qui protège le mieux ces intérêts.
Nous nous proposons d'examiner ici quelles sont, de toutes les
lois actuelles sur l'exercice de la pharmacie, celles qui protègent,
d'une manière plus parfaite, les intérêts de la société.
Il est bien connu que le but que se proposent les lois sur l'exer-
cice de la pharmacie, est d'assurer la santé et la guérison des habi-
tants des pays où elles sont en vigueur.
Or, que faut-il exiger des pharmaciens pour que ee but soit rem-
pli ? Que les médicaments qu'ils fournissent soient préparés exac-
tement d'après les ordonnances des médecins et selon les progrés de
la science, Cest ce que tachent d'assurer ces lois.
Ce but est-il atteint par l'application des lois existantes ? Et parmi
ces lois, quelles sont celles qui remplissent ce but d'une manière
plus parfeiite? Voilà la question.
Toutes les lois actuellement en vigueur sur l'exercice de la phar<
macie, peuvent se diviser en deux grandes catégories :
1" Catégorie de lois permettant le libre exercice de la pharmacie
sous la garantie d'un diplôme ;
S° Catégorie de lois qui restreignent le nombre des pharmacies
en le réglant sur la population.
Quelle est celle de ces deux catégories qui Tavorise le mieux le but
que se propose la loi ? Selon nous, il est hors de doute que c'est la
seconde, c'est-à-dire, celle qui consacre le nombre limité de phar-
macies et cela parce qu'elle offre plus de garanties.
En elfet, outre les garanties communes aux deux catégories de
D,B,t,zed.yGOO^IC
76 LOI ttflUHT L'iXUCtCI Dl Là PBàlMlCU (AnHIXX I(° 8)
lois, à savoir : la garantie du dipMme, celle de l'inspection et celle
proveDsot de la crainte des lois pénales, cette seconde catégorie
offre une autre sorte de garantie, c'est celle qui découle de l'état
prospère des afTaires du pharmacien et de l'assuraace du gain.
On nous objectera peut-être qu'une telle garantie n'est pas d'une
grande importance. Nous répondrons que celui qui se borne à un
examen superficiel sur t'importaace de cette garantie, ne la verra
pas d'abord, car elle ne se inoutre pas à première vue, mais no
examen plus profond ne tarde pas à la faire voir dans tous son
jour. Selon nous, cette garantie est des plus importante et voilà les
réflexions qui nous ont conduit à cette opinion.
Le pharmacien est un homme semblable aux autres, il a donc.,
comme eux, des vertus et des défauts, des besoins et des désirs.
Cela posé^ nous nous demandons : quel sera parmi les pharmaciens
celui qui violera plus facilement les lois protectrices des intérêts
de la société, soit en felsiiiant ou préparant mal les médicaments,
soit en s'entendant avec le médecin pour exploiter ses clients, soit
en empiétant sur les droits du médecin par l'exercice illégal de la
médecine, actions qu'on voit se répéter si souvent ; quel sera, di-
sons-nous, parmi les pharmaciens celui qui voudra prêter son mi-
nistère pour devenir l'organe du vice, en fournissant, par exemple,
les moyens nécessaires à un avortement eu à un empoisonnemeni
coupable (nous avons dernièrement appris, par les découvertes du
Pall-Mall Gaaetle, qu'à Londres, en employait le chloroforme pour
endormir des jeunes filles qu'on violait dans cet état), sera-oe
celui dont les affaires prospèrent et dont la position est digne d'en-
vie. On peut répondre, croyons-nous, par un non bien marqué à
cette question. Hais pourra-t-on faire la même réponse s'il s'agis-
sait d'un pharmacien qui, après avoir passé la plus belle partie de
sa jeunesse enfermé dans un laboratoire ou courbé sur les livres,
après avoir fait servir tout son patrimoine à établir une pharmacie
avec l'espoir de s'assurer un avenir par son travail, verrait toutes
ses espérances s'évanouir de jour en jour, et la misère s'avancer
vers lui à grands pas. Non, serait encore la réponse en sens con-
traire ; et quelle que fut la probité de cet homme, un jour viendrait
sans doute où il serait forcé de recourir aux moyens dont nous
avons parlé, pour échapper à l'indigence.
Nous n'entendons pas parler ici de quelques hommes de forte
volonté pour qui la mort est préférable à toute action indigne; ni
de ces natures dépravées pour lesquelles la conscience n'existe pas
D,B,t,zed.yGOOg[e
LOI IfiCLANT L'BXnCICE DE U PHARMACIE (aRKEIE R' 8) 77
ot qui tâchent toujours de fnire le mal sous D'importé quelle loi.
Nous entendoDs parler seulement du commun des hommes dont
te caractère est ordinairement faible, qui règlent leur conduite sur
les événements et qui ne savent guère opposer une généreuse ré-
sislance au besoin; c'est là le caracLëre de la grande majorité des
hommes et, par suite, de la grande majorité des pharmaciens.
Or, il est certain que ces hommes-là ne s'abandonneront pas aux
prévarications et aux crimes, tant que les circonstances où ils
vivent seront régulières et qu'ils peuvent aisément gagner leur vie
dans une honnête position ; ce ne sera donc que dans des cas extrê-
mement rares, pour ne pas dire jamais, car l'absolu n'est pas de ce
monde, qu'ils se résoudront à Taire usage des moyens illicites cités
plus haut, pour gagner plus que ne leur permet leur position.
Mais si ces hommes ne sont pas contents de leur élAt, s'ils se
trouvent sous l'empire de la nécessité, ils peuvent alors devenir
coupables a la première occasion qui se présentera à eux el cela
d'autant plus facilement, qu'il s'agit ici d'hommes exerçant la phar-
macie où la fraude et le crime sont très difficiles à découvrir.
Voilà les réflexions qui nous ont portés à regarder la garante
qui a sa source dans l'aisance du pharmacien et dans l'assurance du
gain, comme une des plus sérieuses dans l'exercice de la pharma-
cie, et à admettre, par conséquent, que les lois qui limitent le nom-
bre des pharmacies et le règlent sur la population, sont les meil-
leures; car, il n'y a que ce moyen qui puisse mettre les pharmaciens
à leur aise et leur assurer un gain proportionné.
On opposera peut-être à ces réHexions la liberté du commerce et
de l'industrie et les beaux résultats obtenus par la concurrence;
mais nous répondrons encore en invoquant les intérêts de la so-
ciété : à quoi bon une liberté nuisible? Nous comprenons fort bien
la liberté, nous l'aimons et désirons la voir régner, mais là seule-
ment où elle peut être utile; nous comprenons très bien aussi la
valeur de la concurrence quand elle a des résultats heureux, mais
nous sommes d'avis que l'une et l'autre ne peuvent avoir d'autres
résultats dans l'exercice de la pharmacie, que de nuire à la santé
de la population, en favorisant la fraude sous le patronage du dieu
des marchands.
.Nous voudrions que tout le monde fût bien convaincu de cette
maxime que l'exercice do la pharmacie ne peut être regardé comme
un tratic et que, par conséquent, on ne peut y appliquer les théo-
ries du commerce.
D,B,t,zed.yGOO^IC
78 LOI RÉGUnT l/BUiCICE DE LA PHAHMAai (ilfmU If* 8)
Quels sont, en effer, les heureux résullals que pourrait apporter
ta concurreQce appliquée au débit des médicaments? Pourrait-
elle contribuer à l'améliorBLion do leur i]ualité, à en foire baisser
le prix, ou à ea augmenter la consommation, comme cela a lieu pour
le commerce et l'industrie? Non, certainemenl.
Le médicament, en effet, n'a rien de commun avec un produit
quelconque de l'industrie, nécessaire aux besoins de la vie et qui
peut être d'une qualité inférieure nu supérieure sans neo perdre
de sa propriété. Un vêtement, par exemple, peut être en soie, en
lia ou en laine, sa coupe peut être différente de celle d'un autre
sans perdre, pour cela, sa propriété de vêtement, ce sera toujours
un vêtement avec la seule différence qu'il sera plus ou moins riche,
plus ou moins de longue durée.
Il n'en est pas do même d'un médicament, il est, ou au moins il
devrait être toujours de la même qualité, il n'est pas susceptible
d'amélioration ou de perfectionnement, toute amélioration ou toute
modification en chanf^e les propriétés, ce n'est plus le même médi-
cament, c'en est un autre avec d'autres propriétés et servant à
un autre usage dans la thérapeutique. Le vêtement au contraire,
quelle que soit sa qualité, sert toujours au même usage, c'est-à-dire
à se vêtir.
Qwand je dis, ou plutôt quand le médecin prescrit du sulfate
de quinine, de l'onguent mercuriei, de la teinture d'opium, etc., il
entend ei il veut dire l'onguent mercuriel connu, le sul&te de
quinine connu, la teinture d'opium connue, dont la préparation et
les propriétés sont connues et rapportées dans les livres de méde-
cine, et non pas une autre espèce de sulfate de quinine, d'onguent
mercuriel, de teinture d'opium d'une qualité supérieure ou infé-
rieure; il entend et il veut qu'on donne la qualité connue et non
une qualité meilleure, quand même elle existerait, parce qu'il con-
naît la force et la valeur de cette qualité et c'est cette force et cette
qualité qu'il veut utiliser, et il ne permet pas au pharmacien de
faire une autre préparation que celle prescrite, car il pourrait être
ainsi la cause de la non-réussite de la cure.
Il est donc bien clair que la concurrence ne peut rien quant à
l'amélioration des médicaments. Elle est également impuissante à
contribuer a l'augmentation de la consommation ou à la réduction
des prix des médicaments. Il est facile de convenir, en effet, que
les médicaments ne sont pas des denrées qui puissent attirer des
consommateurs en raison do la baisse des prix ou de l'amélioration.
DiQitized .y Google
LOI HtflUIlT L'RSeiCICe DE LA PBAntCtE (iiniEIE IT* 8) 79
La consommation ne peiil ici jamais franchir les limites de la néces-
sité, car il ne s'agit pas de vêtements, de comestibles, de boissons.
II n'est pas souvent difficile de persuader un homme qu'il lui faut
avoir deux vêtements au lieu d'un, qu'il doit manger davantage,
faire usage de plus de vins, etc., etc. ; mais, demandons-nous,
peut-on jamais persuader uu homme, en pleine santé, qu'il lui faut
avaler un médicament?
On voit, par là, que la concurrence dont les résultats peuvent
être si heureux pour le commerce et l'industrie, n'a rien de bon
dans la pharmacie. Hais ce n'est pas tout, elle peut, au contraire,
selon nous, avoir des effets nuisibles pour la société, car outre ceux
que nous avons énumérées plus haut, n'est-ce pas à la multiplica-
tion des pharmacies qu'il faut attribuer l'accroissement du charla-
tanisme et la multiplication de ces médicaments, de ces spécialités
presque toujours inellicacos, portant des noms pompeux, contenus
dans des enveloppes, des vases ou des fioles artistement travaillés
et qui, sauf quelques exceptions, ne servent qu'à faire rire aux
dépeins des médecins qui les prescrivent, à changer en méprisables
revendeurs les pharmaciens qui les débitent et à épuiser la bourse
des malheureux malades.
Les médicaments ne ressemblent pas aux autres produits qui sont
nécessaires aux besoins de la vie et dont chacun peut, à peu près,
apprécier la valeur et le prix par l'usage qu'il en fait. Ainsi, chacun
peut juger, plus ou moins de la valeur d'un vêtement, de la qualité
d'an comestibles, etc., etc. ; mars peut-on juger de même de la va-
leur d'un médicament dont souvent on ignore la composition et qui
quelquefois n'a pas même du nom dans le langiige commun ? Et, à
plus forte raison, on ne peut pas juger de l'utilité d'un médica-
ment, car cette utilité dépend d'une infinilé de circonstances ;
souvent le même médicamenl a^it fortement sur une personne et
fort peu sur une autre. Outre cela, il y a encore dans l'appréciation
des médicaments une certaine incertitude que la science la plus
profonde n'a pas pu encore dissiper et dont le grand architecte de
l'univers n'a pas encore voulu nous découvrir le mystère. Nous
voyons souvent aussi la science la plus haute, le plus grand dé-
vouement ne pas pouvoir parvenir au but de leur désir, c'est-à-dire
a la guérisDii du malade. De vastes connaissances sont donc néces-
saires, connaissances spéciales que tous ne peuvent avoir, même
ks personnes les plus instiuitus, et d'autant plus le commun dos
hommes.
D,B,t,zed.yGOO^IC
80 LOI lËCLAMT l'exercice DE LA PHAIMAai (umE» If* 8)
Si donc les hommes, en général, ne pouvant uonnatire d'une
manière positive la véritable valeur H la vérilable utilité des médi-
caments, confiant aveuglément au pharmacien ce qu'il y a de plus
précieux pour chacun, j our la patrie, pour l'humanité entière, il
s'ensuit que ceux qui sont chargés àe veiller au bien de la société,
c'est-à-dire les législateurs et les préposés à l'exécution des lois, ont
le devoir de choisir d'abord avec un soin extrême les hommes aux-
quels la santé publique sera confiée, puis d'accorder à ces hommes
tous les moyens possibles de leur Taire toutes les facilités pour
qu'ils puissent se mettre h couvert de la nécessité et qu'il ne soient
jamais forcés de dévier du droit chemin. Ces hommes, de leur cAté,
élant seuls en état déjuger delà valeur et du prix des médica-
ments, doivent ofTrir toutes les garanties possibles quant à l'accom-
plissement rigoureux de leur devoirs.
Par tout ce qui précède, nous croyons avoir assez feit voir que,
selon nous, la meilleure des lois sur l'eiiercice de la pharmacie et
celle qui offre le plus de garanties est justement celle qui consacre
le principe du petit nombre de pharmacies, c'est-à-dire qui règle le
nombre des pharmacies sur le nombre des habitants.
Notre société, partant du principe que la restriction du nombre
des pharmacies en raison du nombre des habitants est relativement
meilleure que celui qui ne limite pas ce nombre, au point de
vue des inléréts de la société et de celui aussi du progrès de la
science ; voyant, d'autre part, que ce principe est souvent com-
battu, et qu'il existe une certaine tendance, dans les pays mêmes
où il esten vigueur, à proclamer la liberté de l'exercice de la phar-
macie, a cru qu'il ne serait pas inutile de soumettre à la discussion
du Congrès international la question suivante : Quelle est la meil-
leure des lois actuellement existantes sur l'exercice de la pharmacie
au point de vue de l'iotérfit général de rhumanilé ? Afin que cotte
question, qui sans doute n'est pas nouvelle puisqu'elle a été sou-
vent discutée, mais non encore épuisée, soit de nouveau mise en
discussion dans un Congrès international dont les conclusions ou
même la solution de cotte question ne peuvent certainement qu'être
en plein accord av^c les progrès que fait l'humanité à pas de géants
pour parvenir à l'idéal de sa perfection.
Sous l'inspiration d'idées plus générales, notre société a jugé qu'il
serait également utile de soumettre aussi à la discussion du Congrès
une autre question, ou plutôt (si l'expression est permise) de jeter
D,B,t,zed.yGOOg[e
LOI KtGLAHT l'kURUCK DI L1 PHÂUUCII (aNKSU K* 8) 84
dans ce Congrès une idée^c'esl-à-dire ; celle d'une loi internationale
qaî réglerait l'exercice de la pharmacie.
Nous avons conçu cette idée en réfléchissant qu'une loi interna*
tionale réglant l'exercice de la pharmacie pourrait offrir plus de
garanties pour l'accomplissement des devoirs des pharmaciens et
pour la sûreté de s'^s droits, et aussi sous l'influence du désir de
voir la pharmacie régie par des lois permanentes.
Une loi internationale, avons-nous pensé, surtout si elle consacre
le principe du nombre limité des pharmacies en raison de la popu-
lation, ne peut que contribuer beaucoup au progrès de la science et
être fort utile au le point de vue de la santé des populations.
Elle contribuera beaucoup au progrès de la science, parce qu'elle
sera sévère sur le choix des personnes et qu'elle exigera des con-
naissances beaucoup plus étendues de la part des pharmaciens
qu'on en exige aujourd'hui, elle voudra que le pharmacien soit un
homme de science dans toute l'acceptation du mot et un homme
aussi de grande pratique. Le pharmacien, alors, c'est-à-dire celui
qui aura reçu la permission d'élablir une pharmacie, étant an
vrai savant et un praticien expérimenté, ne négligera pas la science
pour s'adonner uniquement au commerce, comme cela a lieu mal-
heureusement très souvent aujourd'hui; mais, étant habituée au
travail scientifique et à l'élude, il cultivera avec soin l'un et l'autre,
et il n'y a pas de doute que cette culture sera très utile au progrès
de la science. Le zèle des pharmaciens sera, du reste, excité aussi
par les droits que la loi leur accordera, droits qui seront sévère-
ment maintenus et ne seront pas foulés aux pieds si facilement
qu'ils le sont aujourd'hui.
Elle contribuera aussi beaucoup, avons-nous dit, à la santé des
habitants et voilà comment : en se montrant très sévère sur le choix
des personnes, elle organisera peu à peu un excellent corps phar-
maceutique au point de vue social et scientifique, d'autre part,
cette loi offrant toute les facilités nécessaires au développement de
ce corps et veillant aussi sur lui sévèrement pour punir toute con-
travention, elle préviendra tout le mal que l'exercice défectueux
de la pharmacie pourrait causer aux habitants.
On nous dira peut-être qu'une loi internationale ne serait pas
nécessaire pour cela et qu'il suffiraît que chaque nation fit chez
elle une loi sévère dans le sens que nous entendons et qu'elle la
mtt en vigueur.
Nous ne nierons nullement la précision de ce raisonnement.
D,B,t,zed.yGOO^IC
LOI KÉGuni E'ixniciCE Dk L* PHAimas (ârhsxs ir 8) 82
mats on ne nous niera pas non plus la supériorité d'une loi inter-
nationale sur une loi nationale. Une loi na^onale peut quelquefois
être violée par un gouvernement, sous la pression d'un parti, cela
se voit chez toutes les nations; une loi internationnale, au con-
traire, ne peut être si facilement violée ; cela est incontestable.
En examinant maintenant la question sous un autre point de
vue, nous trouvons celle loi inlernationnale presque nécessaire. Ce
point de vue, c'est celui de l'intérêt que chaque nation doit sentir
pour ses nationaux, voyageant à l'étranger ou qui y sont domici-
liés.
Comme les gouvernemeuls prennent soin de la vie et de la for-
tune de leurs sujets h l'étranger, ils doivent également prendre
soin de leur santé qui est la vie même, la fortune même et qui, in-
eonteslablement, dépend des pharmaciens. Ils doivent respective-
ment s'intéresser à l'état du la pharmacie chez les diverses nations,
comme ils s'intéressent à la sAreté publique chez les autres na-
tions, et comme ils demandent des garanties pour la seconde, ils
doivent également en demander pour la première. Or, quelles meil-
leures garanties pourraient-ils avoir que celle donnée par une toi
commune qui régirait l'exercice de la pharmacie?
Ces réflexions nous ont portés à soumettre^ au Congrès interna-
tional, la question suivante : S'il serait d'une grande utilité pour
l'humanité tout entière, <|u'une loi internationale régMt l'exercice
de la pharmacie.
Celte idée, une fois admise, et l'utilité de celte loi reconnue, noire
société proposerail que le Congrès nommât une commission inter-
nationale choisie parmi ses membres et chargée de la rédaction
d'un projet de loi inlemnlionalc sur l'exercice de la pharmacie, pro-
jet qui serait discuté au Congrès prochain et qui, lorsqu'il aurait
été accepté par le Ongrès, serait transmis aux divers gouverne-
ments, sous la forme d'un vœu.
Nous ne jugeons pas nécessaire de plaider plus longuement ca
sujet, parce que nous sommes persuadés que vous sentez tous la
nécessité d'un meilleur avenir pour la pharmacie. La position so-
ciale où elle se trouve, n'est pas de celle où elle devrait se trouver et
dans laquelle ses devoirs élevés lui donne le droit de se placer. La
pharmacie non-seulement est aujourd'hui une science complète,
mais elle est, de plus, un ministère auquel tout le monde s'intéresse,
car, à raison de son emploi, elle peut être très utile ou très nui-
sible à la société.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Causes et remèdes du mépris que l'on porte partout à
la classe pharmaceutique,
Par M. le docteur Feshànuez IPARBAGUIRRE.
Le rail lamentable qui motive la suscrile épigraphe n'exige pas,
de ma part, un grand effort pour sa démonstration, puisqu'elle est
dans tous les esprits, el que ce n'est pas dans tel ou tel endroit,
mais partout, qu'on considère le pharmacien plutdt comme un mar-
chand instruit qui vend trop cher ses marchandises que comme un
homme d'études, dont il faut solliciter et payer les connaissances
scientifiques.
Mais s'il y a un pays où cette idée, aussi erronée que déplorable,
soit enracinée et admise comme un axiome, c'est en Espagne; pré-
cisément là où celte profession est ofiiciellemenl mise au niveau des
autres carrières universitaires et professionuelles, el ou les pharma-
ciens donaenl de constantes et remarquables preuves de leur
amour pour ta science et de leur aptitude à la cultiver.
Il ne sera pas inutile que je vous décrive, quoique très briève-
ment, la très triste situation que traverse la proression en Espagne,
et les vexations dont, dernièrement, nous avons été, el nous som-
mes encore les victimes ; parce que, entendex-le bien, c'est l'étincelle
qui produit l'incendie, el quand celui-ci atteint toulo la nation et
arrive aux Pyrénées, il n'y a pas de raison pour qu'il s'arrête là.
C'est donc un cri d'alarme, de même qu'une plainte amère, que je
viens, aujourd'hui, pousser devant le 6* Congrès international phar-
maceutique. Et c'est dans l'intérêt de tous d'écouter et de tâcher de
remédier au mal, autant qu'il est possible.
Je n'ai pas ic besoin de vous rappeler le progrès qui s'est toujours
produit, dans ma chère pairie, en pharmacie, et surtout à la fin du
derniersiècleelau commencement du siècleacluel,je peux présenter
comme un éloquent monument les deux éditions de la pharmacopée
madrilène, que vous connaissez tous, et la brillante histoire des Col-
D,B,t,zed.yGOO^IC
Si lAPPOBT DR M. F. IPÂlRlGUnKB (iNIfEtB K> 9)
lèges, surtout celle du Collège des Pharmaciens de Madrid, pendant
les cent quarante-huit années de son existence, histoire dont je vous
présente le résumé au nom de cette illustre société que j'ai l'hoaueur
de représenter. Vous savez très bien que l'enseignement profes-
sionnel, développé rapidement, atteignit bientdt, en Espagne, uno
place honorable parmi les autres facultés, dont aucune ne le sur-
passe aujourd'hui officiellement. Il est vrai aussi que nos con-
frères d'au-delà des Pyrénées ne s'endorment pas sur leurs lauriers,
et, après avoir employé o ou 6 ans pour le baccalauréat, 5 au moins
aussi pour l'étude consciencieuse de l'histoire naturelle complète,
pour la matière médicale des trois règnes, pour la chimie inorgani-
que et organique, pour les prépartions galéniques et pour pratiquer
toutes ces connaissances théoriques, ainsi qu'un cours pour l'ana-
lyse chimique appliquée aux sciences médicales et pour l'histoire
de ces sciences, point d'union avec la Faculté de médecine qui cons-
titue notre doctorat, ils s'adonnent, pendant qu'ils exercent leur
profession, à l'élude des sciences physiques, chimiques et natu-
relles, a renseignement public, dont ils occupent les chaires dans
plusieurs villes, à la publicaiion d'excellents ouvrages, revues et
journaux eu nombre considérable. Ils ont ouvert, dans les derniers
temps, une très importante Exposition scientifique professionnelle,
présidée par le Roi et admirée par tous, ils ont réuni un Congrès
national et ils ont organisé des sociétés comme la Pharmaceutique
espagjule à Barcelone, qui m'a honoré aussi de sa représentation,
en réalisant partout un vrai et positif progrès d'union et d'indépen-
dance industrielle, sur lequel vous pouvez vous renseigner par les
documents et les rapports que j'ai l'honneur de vous offrir.
Hais si tous ces efforts, faits sans arrières pensées et avec
la plus grande spontanéité, ont, dans quelques moments, provoqué
l'admiration et les applaudissements du monde scicnLilique, ils n'ont
pas eu assez de force pour enlever la défavorable idée que le
vulgaire se fait de nous, et, malheureusement, il faut donner ici au
mot mdgaire une extension très considérable, pour y placer à cAté
des ouvriers et des domeUiques, qui sont le plus souvent venus
à nos débits, le général et le ministre qui, peut-âlre, parce qu'ils
ne les fréquentent pas, ignorent ce que nous devons savoir et pra-
tiquer.
Comment comprendriez-vous autrement qu'on ait pu décréter, en
Espagne, l'ouverture au public des pharmacies des bApilaux mili-
taires, servies par les pharmaciens du corps de santé, qui ont leurs
D,B,t,zed.yGOOg[e
lAPPOBT BE M. F. IFAKKAGUISSE (àIITIEXE N' 9) SK
appoiatements pour vivre; celles-ci ressortent du gouvememeat ou
de l'admiaistralion militaire, qui n'ayant pas besoin de vivre du
bénéfice comme le pbarmacieQ civil, donne les médicaments au prix
de revient ou avec 40 p. c. de bénéfice? ()) Qu'est-ce qui en
résulte? Que le public, assez prévenu contre nous et habitué à voir
dans le prix des médicaments, plutôt que tes honoraires de l'homme
de science, le bénéâce du marchand^ ouvre les yeux et observe que
le sulfate de quinine, par exemple, qu'il trouve chez nous à deux
francs le gramme, coûte seulement dans les pharmacies mililaîres
35 ou 30 centimes. Et comme il n'est pas facile d'empêcher que
tout le monde s'adresse à ces pharmacies et qu'on ne l'empêche
pas; dans un avenir très-prochain il faudra fermernos pharma-
cies, et alors l'existence ae sera possible que pour les pharmaciens
militaires qui n'ont pas su se rappeler que, dans cette occasion, ils
devaient être plutôt pharmaciens que militaires, et qu'ils devaient
se refuser à un service qui n'est pas dans leurs devoirs, puis-
que les lois d'Espagne disposent que les pharmaciens, leurs veuves
ou leurs orphelins peuvent seuls tenir ouverte une pharmacie,
et que les hêpitaus ne le peuvent que pour leur service exclusif.
Le bit vous étonnera parce que vous ne pouviez penser à UD sem-
blable abus, vous protesterez unanimement et avec l'énergie avec
laquelle nous l'avons fait ; mais ne vous contenterez pas de cela,
parce que celui <^i méconnaît les droits d'une classe et les foule aux
pieds ne peut que rire de votre protestation. Cherchez plutôt,
avec moi, la cause principale qui a rendu possible cet abus, et vous
la trouverez dans l'injuste et humiliante idée qu'en Espagne, plus
qu'ailleurs, on a de la classe pharmaceutique.
Voilà pourquoi je vous disais tout à l'heure que le malheur qui,
aujourd'hui, mine les pharmaciens espagnols, est pour vous, pour
tous, une menace, parce que, pendant qu'où ne vous considère au-
tant que vous le méritez, vous avez le danger qu'on vous foule aux
pieds et qu'on vous ruine comme nous.
Revenons donc aux causes de notre décadence. Sera-t-elle peut-
être due à l'insuffisante illustration de la classa pharmaceutique? Loin
de là, je crois et je le dis sans modestie, nous savons tout ce qu'il
nous fout et davantage. Pourquoi donc méconnalt-on notre aupério-
(I) Gela se tait pour protéger la classe mililDire qni, ce ri ai ne rue ni, mérite et a
beeDÎn de cette protection, mais II y a des moyeDa pins directs et plus positlFs
et qui, BurtDut, ne ruinent paa une claeae pour en favoriser une autre.
D,B,t,zed.yGOO^IC
S6 UPPOKT DB 1. P. IPAIRAflinilB (uNIXE 11* 9)
rilé et ooua égale- t-on au marchand? La raison est très simple à
mon avis : c'est parce que, comme luij nous exer^ns une profes-
sion. De même que les anciens apothicaires qui ne faisaient pas
d'études, nous avons des boutiques ouvertes au public, avec des
devantures, des comptoirs et même des vitrines, tout un chacun
y pénètre, sans difiiculté, toute personne peut y demander, par
écrit ou verbalement, 10 ou 5 centimes de n'importe quelle sub-
stance, dont elle connaît la valeur, très inférieure à cellj qu'on
exige d'elle; elle croira avoir même le droit de marchander, et
nous ne serons, pour le vulgaire (il fout ne pas oublier Teitension
du mot vulgaire), que des marchands, et encore des marchands
qui réalisent un bénéfice exagéré.
Il n'y a doue, à mon avis, d'autre remède que de changer radica-
lement la foçon d'exercer la profession.
Pourquoi, au lieu d'avoir une boutique ouverte au public, n'au-
rions-nous pas, comme l'avocat, le médecin, un cabinet de consulta-
tion où l'on payât d'abord des honoraires plus ou moins élevés,
mais toujours comme honoraires de consultation ' Les médicaments
devraient être soumis au prix de revient, et c'est ainsi que le
public, tout à bit étranger à nos laboratoires, saurait, qu'en péné-
trant dans notre cabinet, il paierait la science du savant et, plus
lard, quand il recevrait le médicament, rétribuerait la dépense faite
pour la préparation. C'est de cette bçon qu'il se convaincrait qu'on
ne lui vend pas cher, mais qu'on lui fait payer la science du phar-
macien, comme ou lui foit payer la science du médecin, de l'avocat,
etc. Ce serait donner aux choses leur vrai nom et les mettre à
leur juste place.
Mais on me dira qu'il est impossible de faire payer des droits de
oonsullation à celui qui demande seulement un peu de fleur de
mauve pour guérir un rhume. Eh bien, la fleur de mauve, comme
tous les médicaments naturels el inofTensifs devraient être vendus
par les droguistes ou herboristes, et, au contraire, les médicaments
composés et même les simples qui ont une action marquée, devraient
toujours être demandés par prescription écrite d'un médecin, livrés
seulement dans nos pharmacies et tout à fait préparés pour les ap-
pliquer ; c'est-à-dire qu'il faudrait supprimer ce que l'on appelle la
médication domestique dans tous les cas où il s'agit d'une substance
active, et je pense que le malade n'y perdrait rien. Quant aux spé-
cialités, ni le pharmacien, ni personne ne devrait les livrer : des
médicaments secrets de composition constante, peut-être altérés,
D,B,t,zed.yGOOg[e
UPPORI DE M. F. IPIBBAGUIRRB (uNEXE If" 9) 87
ne peuvent poiot être employés au Dom de la science qui, d'ail-
leurs, n'admet pas même les spécialités connues, puisque dans
chaque maladie, dans chaque malade et dans chaque moment, il
Ikut rigoureusement changer les médicaments, changer les doses et
foire de conslantes variations.
Si vous croyez, mes chers et honorables confrères, que ces idées
sont d'une réalisation difTicile, ce n'est pas une raison pour lus aban-
donner, pourvu qu'elles soient efficaces; il faut toujours aux grands
uuiux de grands remèdes. Si vous pensez qu'elles sont insuffisantes,
alors cherchez d'un autre cdté, je ne trouve que cela pour y remé-
dier. Si, enfin, vous jugez qu'ils sont irréparables..., alors marchons
résignés à la mort, mais, en embrassant noire drapeau , mourrons en
proclamant que nous sommes Als de la science, et, au nom de la
science, protestons énergiquement contre l'ignorance qui la mécon-
naît et la Toule aux pieds.
D,B,t,zed.yGOO^IC
DiBim.d, Google
SPâOUkOlN
FALSIFICATION DE LA CHICORÉE
par E. Van de Vvyere, pharmacien, à Bruxelles.
Sa nature et sa préparation.
La chicorée du commerce est le produit de la moulure, en poudre
plus ou moins fine, de la racine torréBée du Cichoriutn ititt/but
(Linné) de la Emilie des synanthérées.
Les racines destinées à ta torréfaclion sont arrachées à la fin de
l'automne, on les monde de leurs feuilles el on les place en tas dans
des silos que l'on recouvre de paille pour les préserver de la gelée.
Lorsque la récolte est faite, on les coupe d'abord longitudînale-
ment, puis transversalement, et on les porte dans les lourailles ou
séchoirs.
La section et la dessication des racines se fait aujourd'hui sans
laver celles-ci; jadis, on leur enlevait la terre adhérente par un
lavage soigné; cette opération a été abandonnée; les fobricants de
chicorée torréfiée prétendent qu'elle leur enlève une partie de leur
valeur. Celte allégation n'a aucun fondement, elle n'a d'autre but
que de favoriser l'introduction dans la chicorée du commerce d'une
partie de matières terreuses.
Les racines desséchées prennent le nom de cassettes.
On passe ces cossetles à l'aide de claies et on sépare ainsi les
racines, des radicelles, des parties menues des racines, d'une grande
partie de la terre. Ces passures ont reçu le nom de touraillons de
chicorée. Ils ont une valeur six ou sept fois moindre que celle des
cossettes.
La racine, après dessication, est torréâée, puis moulue. Oq blute
le produit de la mouture et oa sépare la poudre, des graina plus on
D,B,t,zed.yGOOg[e
90 VAUlFlUnON U U CHICOKftK (ÂmEXl N* 1 0)
moioa volumineux. Le blutage donne la chicorée en poudre, la chi-
corée semoule et la chicorée tapioka, suivant que les parties moulues
présentent la grandeur des grains de semoule oU de lapioka. Nos
fabricants font presque tous cinq numéros de chicorée :
Chicorée tapioka gros grain.
< < petit grain.
c semoule gros grain.
c f petit grain.
c en poudre.
Falsiûcations de la chicorée.
La chicorée est l'objet de nombreuses lâlsificalions ; les matières
les plus usuelles qui servent à l'adullération de ce produit sont : les
matières terreuses, la tourbe et la pulpe épuisée de betteraves
torréfiées.
D'autres matières ont été signalées comme servant à fôlsifler la
chicorée; ce sont : le marc de café épuisé; le pain torréfié; les
cariopses d'orge, de maïs, d'avoine; les graines de pois, de féve-
roles, de lupins, de haricots torréfiés ; les débris de semoule ou de
vermicelle torréfiés ; les glands de chêne torréfiés ; les touraillons
de brasseries ou de distilieiies; les pulpes de semences de ricin;
le noir animal épuisé (résidu des raffineries) ; le charbon de bois ;
le bois carbonisé et moulu ; les coques de cacao ; la poudre de
vieilles écorces ; les débris de carottes et de raves.
On la colore souvent avec de l'ocre rouge, dite rouge de Prusse.
Ces dernières falsifications sont ptUs rares, plusieurs d'entre elles
ne présenteraient aucun avantage pour les négociants malhonnêtes,
attendu que leur prix de revient est aussi élevé, sinon plus élevé,
qae celui du la chicorée.
Caractères physiques et chimiques.
La chicorée bien préparée doit se présenter sous forme d'une
poudre plus ou moins tenue, d'une couleur brune rougoâlre; elle
ne peut pas être trop, ni trop peu torréfiée, ni adhérente, ni poisseuse.
Elle ne peut pas contenir plus de 12 à 13 p. c. d'eau.
£lle doit renfermer de i5 à 65 p. c. de matières solubles dans
t'eaa bouillante.
Après incinération, elle ne peut pas laisser plus de 7 p. c. de
cendres.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Falsification de u cbicoMi («hhbie ir 1 0) 91
Lorsqu'on la traite par )e chlorororme bouillant, il ne Taul pas que
ce liquide lui enlève ane matière bilumineuse.
La décoction de chicorée diluée ne peut bleuir par l'addition d'un
peu d'eau iodée.
La même décoction ne doit pas prendre une teinte noire ni verdâ-
tre, lorsqu'on y ajoute quelques gouttes d'une dissolution de sulfate
de peroxyde de fer.
La chicorée doit, lorsqu'on la projette sur de l'eau, gagner rapi-
dement le fond du vaae qui contient l'eau.
Moyens usuels et faciles pour reconnaître si une
chicorée est pure.
L'acheteur pourra reconnaître difficilement si la chicorée qu'il
achète est pure; toutefois, il rejetera comme impure toute chicorée
renfermant plus de t3 p. c. d'eau; toute chicorée qui renfermerait
moins de 45 p. c. de matières solubles; toute chicorée qui renfer-
merait trop de matières terreuses ou qui, lorsqu'on la projetterait
sur de l'eau ne gagnerait pas le fond du vase.
A ces Qns, nous conseillons aux ménagères les opérations sui-
vantes : elles prendront 1 00 grammes de chicorée qu'elles étendront
sur une assiette plate. Elles prendront le poids de l'assiette et de la
chicorée, puis l'introduiront dans un four dont la température ne
dépassera point1$0° C.(1). Lorsqu'elles auront constaté, après plu-
sieurs pesées, que la chicorée ne perd plus de son poids, elles note-
ront le poids perdu qui correspondraàlaquaDtité d'eau hygroscopique
de la chicorée. Cotte quantité ne doit pas être supérieure à
13 grammes.
Elles introduiront dans une bourse à café bien sèche, 100 gram-
mes de chicorée et pèseront le sac et son contenu. Elles tiendront
note de ce poids (supposons-le égal à 330 grammes). Puis elles
verseront, sur la chicorée, de l'eau bouillante aussi longtemps que
le liquide qui s'en écoule est coloré. Lorsque l'infusion sera inco-
lore, elles mettront la bourse h sécher dans un four dont la tempé-
rature est au moins de 100° et n'excède point 180". Lorsqu'elles
auront constaté, après quelques pesées, que la bourse ne perd plus
de son poids, elles en feront une pesée exacte (supposons qu'elle
(1) Noas Indiquons t8(>> C. parce que c'est à ceue tempéraiare sealement que
'on peut obtenir la dessicatioa complète de la tourbe.
D,B,t,zed.yGOO^IC
9S FusmuTioii m là caicoxti (umxi ir 10)
pèse S<6 grammes). Sonstrayanl alors ce poids du premier, tlb
auront la quantité de matières solubles d3.ns l'eaa. Ce chiSn k
devra pas être inférieur à i5.
(Dans l'occurence, nous aurons î'àd — 216^ 34. Ce qui indiqai
que la chicorée couteuait seulement 34 p. c. de matières sohtblij
et que par suite elle est mauvaise.) •
Un troisième essai pratique consiste à projeter une certaine qniï-
tilé de chicorée dans de l'eau contenue dans un verre à champi^
ou à bock.
La chicorée non graissée et les matières terreuses gagoeronlle
fond du verre ; s'il y a des matières étrangères l^res, elles sur-
nageront. Il pourra arriver cependant que les parties Bbreoseidii
collet, si elles n'ont pas été enlevées, surnagent.
Lorsqu'on les aura enlevées, on pourra agiter fortement les par-
ties submergées, puis les laisser se déposer. Les matières terrenss
ajoutées gagneront, généralement, le fond du verre avant les parti-
cules de chicorée.
Lorsque le depdt sera effectué, on décantera l'eau, oo enlèvera Is
parties organiques et on pourra s'assurer assez approximatireaKit
de la quantité de matières terreuses ajoutées.
Moyens scientiâques pour recherchar les £&lsiflcatiaiis
de la chicorée.
Pour s'assurer de la pureté de la chicorée, on devra la soQmellK
à une série d'examens chimiques et microscopiques.
Une première opération consiste dans le dosage de l'eau. ft> pcM
une cerlaioe quantité de chicorée, 1 0 grammes par exemple, et m
b soumet à une dessication prolongée dans une étuve où la tempé-
rature se rapproche de 180° G. Lorsqu'elle ne perd pins île son
poids, on la pèse et la différence de poids indique la lenenreo eaa
Ce poids ne doit pas excéder 12 à 13 p. c. Si la chicorée, sans vtK
mouillée, indique une teneur plus considérable d'humidilé, il ;
aura de fortes présomptions qu'elle contienne de la tourbe. La toarbt
renferme, même lorsqu'elle est bien desséchée à l'air, (6 à iO p- 1.
d'eau, souvent même 30 p. c, qu'on no peut dégager qu'à cellt; irni-
pérature d'environ 180'C.
Une seconde opération servira à déterminer la quantité decenilKS
que laisse une chicorée, et les éléments dont se compose teOt
cendre. A cet effet, on pèsera 10 grammes de chicorée, parfaUemat
D,B,t,zed.yGOO^IC
PILSIFICATIOH DE LA CHICORfiE (aHHEXB If 10) 93
léchée, et OD les 90umetlra à l'incinératioD. Cette opératioD [>eut se
faire dans une capsule en porcelaine, chauffée dans un Tourneaa à
gaz ou au moyen d'un bec de Bunsen ou d'une bonne lampe à
alcool.
Lorsque la masse est transformée en charbon, on laisse le char-
bon se consumer lentement, puis on cbaufTe les cendres jusqu'à
destruction complète de toutes les parties charbonneuses et jusqu'à
ce que la calcinalion ne fasse plus perdre de poids au contenu de
la capsule.
Le poids des cendres ne doit pas être supérieur à 7 p. c.
La plupart des auteurs, fiolley, Hassail, Heuzé, admettent qu'âne
chicorée pure, séchée à 100°, laisse de 4 à 6 1/S p. c. de résidu à
l'incinération.
M, le professeur Swarts, de Gand, a fait plusieurs déterminations
de cendres. Les chicorées semoule et tapioka, ainsi que les chicorées
préparées avec des racines lavées lui ont laissé une teneur, variant
de 3,7 à 4,5 grammes p. c. En analysant de bonnes chicorées du
commerce, il est arrivé à 6 ou 6,5 p. c. de cendres.
H. Swarts conclutque la teneur moyenne et normale d'unechico-
rée bien préparée et exempte de terre adhérente est de i p. c. de
cendres. Il admet S, 5 p. c. supplémentaires, comme tolérance pour
le sable qui peut adhérer aux racines.
M. Feneulle a constaté que la cossetle brossée, pulvérisée et
séchée, laissait i,5 p. c. de cendres.
La chicorée, mondée et lavée avec soin, a donné à HH. Lassaigne
et Chevalier, un produit ne contenant que 2,7 p. c. de matières mi-
nérales.
Les quantités do cendres, fournies par des chicorées exemptes
de matières terreuses adhérentes dans diverses expériences entre-
prises par .M. Lassaigne, oscillaient entre 3,7 et i,9 p. c.
M. Chevalier, fils, a trouvé une moyenne de 7 à 8 p. c. de cen-
dres pour les semoules et lapiokas, et de 10 à 12 p. c. pour les
poudres.
Nous estimons que ces cfaiffres sont trop élevés, nos expériences
personnelles ont confirmé les quantités constatées par M. le profes-
seur Swarts.
Nous croyons qu'en indiquant comme extrême limite de pureté le
chiffre entier de 7 p. c, nous restons dans les limites de la tolérance
rationnelle.
Une instruction du 2iS juillet 1813, publiée par le minisbv de
D,B,t,zed.yGOO^IC
9i riLSiriUTioH de là cbicorés (juinexb ir 40)
l'agricullure de France, porte que la chicorée en poudre est pars
quand elle ne donne pas au-delà de 5 à 6 p. c. d'ane cendre gri-
sâtre, après avoir été incinérée.
Malgré celte instruction, les tribunaux, en France, ont admis que
les quantités de cendres ne doivent pas dépasser 10 à ii p. c. Ce
chiffre, trop élevé cependant, dit M. Girard, a dû être adopté par les
tribunaux, vu les réclamations des Tabricants qui ont prétendu qu'il
leur était complètement impossible, même par plusieurs lavages, de
débarrasser les racines de chicorée de la terre adhérente. On a fait
droit à leur demande et on a toléré un complément d'environ 5 p. c.
11 est certain qu'on pourra trouver des chicorées fournissant des
proportions beaucoup plus considérables de cendres, sans que pour
cela il y ait falsilication proprement dite. Des fabricants pourront
travailler des racines forlemeut chargées de boue séchée, sous pré-
texte que le lavaf^e des racines n'est pas entré dans la pratique
industrielle ou altère la qualité des racines; ils pourront même ajou-
ter une certaine quantité de touraillons et augmenter, de cette foçon,
la proportion de cendres, mais cette Taçon d'agir produira évidem-
ment une marchandise d'une qualité inférieure, d'une valeur réelle
moindre et qu'il ne devrait pas être permis de vendre comme de
la chicorée, sans qu'elle ne porte une mention spéciale qui la bsse
distinguer de la chicorée pure (1).
La moralité industrielle exige que, dans ce cas, on mentionne aar
la marchandise qu'elle n'est point de première qualité.
Nous pensons qu'une disposition légale devrait forcer les fobri-
cants, lorsque leur chicorée renfermerait plus de 7 p. c. de cendres,
d'inscrire sur leurs factures et étiquettes f chicorée renfermant
autant de matières étrangères. >
Tonte quantité de cendres, supérieure à 7 p. c. indique donc une
(I) Le fait s'est passé A firnielles, il y a qnelqnes années. Dn négociant fat
poursuivi ponr SToirvendiideta chicorée, it ans laquelle l'analyse avait dëmoo-
tri4 la présence d'envlion 20 p. c. de matières terreuses (elle lalsssit de 30 t
26 p. c. de cendres).
Le» fabricants.legsienrsT.deB., soutinrent qu'ils r'ajoutsient aucune poKlon
de mallires terreuses i leurs proijuils. De la chicorée, contenant une certaine
quantité de touraîllans TuttorréOée, en présence de lémdns, puis moulue et
blutée. Le blutage donna 'ii p c. de pouilre. Celle poudre contenait toute la
matière terreuse de la masse, elle Inissn 38 p. c. de résidu. Les 69 p. c. de se-
moule et de laploka ne donnèrent que 7 p. c , en moyenne, de réildu. La pour-
suite fut abandonnée en présence dece résultat.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
FALSinCATION DE LA CHlCOBtE (llfnEU H* 1 0) 95
allératioD de produit. Cette augmenlation peal être le résaltat d'un
excès de matières terreuses.
Elle peut aussi provenir de la présence d'une certaine quantité de
tourbe. Toutefois, certaines tourbes fouruissent peu de cendres,
c'est ainsi que des tourbes ne donnent que 5 à 6 p. c. de résidus et
que d'autres laissent de 8 à 20 p. c. de cendres.
La présence de la pulpe épuisée de betteraves torréBées aura
presque toujours pour résultat, d'augmenter les quantités de cen-
dres.
Cette pulpe épuisée est presque uniquement composée de matières
organiques insolubles, contenant un peu de sucre et beaucoup de
sels, parmi lesquels domine l'oxalate de calcium qui, ensuite de la
décomposition subie pendant la torréfôctîon, se transforme en carbo-
nate de calcium.
La pulpe épuisée de betteraves laisse, en moyenne, après calci-
nation, 18 p. c. de résida lîie.
L'analyse des cendres fournira souvent des données précieuses.
La cbicorée donne une cendre dont la composition centésimale se
rapproche des chiffres suivants :
Potasse de 2i,88 à 3S,07
Soude S,Oi h 3,81
Chaux 5,00 à 9,60
Magnésie 3,i2 à 7,22
Alumine 3,43 à 5,82
Acide sulfurique .... 5,38 à 10,53
Chlore 3,23 à 4,68
Acide carbonique .... 2,80 à 3,19
Acide phosphorique . 6,65 à 11,27
Silice 2,61 à i2,75
Les cendres de la tourbe présentent la composition moyenne ci-
après :
Potasse_^ 1,93
Soude " 0,99
Cbauï 31,08
.Magnésie 2,10
Oxyde de fer 15,07
Alumine 33,93
Acide phosphorique i,ii
D,B,t,zed.yGOO^IC
96 FAUtnUTIOH DB U CBICOItB (iRMXE H* 10)
Acide sulTurique 6,83
Chlorure de sodium 0,06
Silice 3,55
La pulpe de betleraves épuisée donne une cendre presque uni-
quement composée de carbonate ie calcium, d'un peu de phos-
phate de calcium, de magnésie, d'alumine et d'oxyde de fer. Les
chlorures et sels alcalins s'y trouvent en proportions très minimes,
attendu qu'ils sont éliminés dans le suc de la betterave, lorsqu'on
exprime la pulpe ou lorsqu'on soumet la racine à la dialyse.
Toute cendre de chicorée qui ne fournirait pas, au moins, 30 p. c.
de sels alcalins solubles, doit être considérée comme suspecte.
Si l'alumine domine dans les sels insolubles, il y a présomption
de la présence de la tourbe, si, au contraire, le carbonate de calcium
s'y trouve en forte proportion, on pourra craindre la présence de la
pulpe épuisée de la betterave.
Un troisième essai aura pour but de déterminer la quantité de
matières solubles que renferme la chicorée.
A cet effet, on prend 10 (grammes de la chicorée séchée et on la
verse sur un filtre taré, desséché à lOO'C, ou mieux dans l'appareil
à filtration rapide de H. Bunsen. On épuise ces 4 0 grammes de chico-
rée par de l'eau distillée bouillante. Quand le liquide s'écoule inco-
lore, on dessèche le résidu et quand il est bien sec, on le pèse. Par
différence, on obtiendra la quantité do matières extractives qui ne
pourra être inférieure à 45 p. c.
Une diminution de matières extractives indiquera toujours une
folsification, toutes les substances employées à la sophisticalion de
la chicorée donnent des proportions de matières extractives infini-
ment inférieures.
Pour rechercher si une chicorée renferme de la tourbe, on pourra
suivre le procédé indiqué par M. Swarts. On prend 10 à ÎO gram-
mes de chicorée suspecte, bien desséchée, el on l'épuisé par du
chloroforme bouillant. Trois effusions de 1 00 grammes suETtsent. La
liqueur filtrée est évaporée d'abord dans un petit appareil distilla-
toire, et finalement à 1 00 ", dans une capsule tarée. Si le résidu est
huileux après refroidissement et ne représente pas au-delà de 1 p. c.
du poids de la chicorée employée, on peut conclure à l'absence de la
tourbe, mais s'il pèse davantage, et si sa consistance varie de celle
du saindoux à celle du suif, il est presque certain qu'il y a de la
tourbe. Pour séparer alors la matière bitumineuse d'avec l'huile, on
.y Google
FiLsincATion M LA chicobGb (anhbib ir 10) 97
reprend ce résidu par 5 centimètres cubes d'un mélange bouillant
d'alcool et d'élher.à parties égales ; la graisse reste en solution, la
matière bitumineuse se dépose par le refroidissement et se réunit,
noD en stries huileuses comme les graisses, mais en petits grumeaux
isolés. On recueille ceux-ci sur un petit filtre, on les lave avec
quelques gouttes d'essence de pétrole et on les laisse sécher. Ils se
transforment alors en plaques jaunâtres, résineuses, qui brûlent en
répandant l'odeur de la tourbe.
La matière bitumineuse contient une résine acide dont la solution
alcoolique a la propriété de précipiter en jaune brun, par une solu-
tion d'acétate de cuivre.
En disant bouillir 20 grammes de cbicorée dans une certaine
quantité d'eau, filtrant le décocté, le décolorant au charbon animal
et l'étendant sufTisamment pour que sa couleur ne soit pas trop
foncée; on pourra reconnaître par l'action de l'eau iodée sur ce
décocté si la chicorée renferme une matière amylacée et notamment
du pain torréfié, des graines, cariopses, de graminées torréfiées,
des semences de légumineuses torréfiées, des débris de vermicelle
ou de semoule terré liées, de s glands de chêne torréfiés, des touraît-
tons de brasseries ou de distilleries de grains torréfiés.
Dans ce cas, l'eau iodée communiquera au décocté une teinte
bleue marquée.
La présence des glands de chêne et de vieilles écorces pourra être
caractérisée dans le même décodé par la teinte noire ou verdâtre
qu'il acquerrait par l'addition de quelques gouttes d'une dissolu*
tion de suinte ferrique.
Pour reconnaître dans la chicorée la poudre de charbon de bois
et le bois carbonisé et moulu, M. Van Bastelaer recommande le pro-
cédé suivant:
Il pèse 100 grammes de chicorée parfaitement desséchée. Il la
désagrège complètement. Il délaie alors vivement le tout dans de
l'eau, où le produit se sépare en deux parties distinctes; la chico-
rée, mouillée a l'instant même de l'immersion, s'est précipitée au
fond du vase el lu charbon de bois ou le bois carbonisé et moulu se
soutient à la surface par suite de sa légèreté spécifique. Aussitôt la
séparation opérée et sans attendre qu'une partie du charbon, en se
mouillant, puisse tomber au fond du liquide, on décante l'eau supé-
rieure qui enlratno le charbon moulu surnageant.
En passant la liqueur décantée par une étamine serrée, il sera
facile d'isoler la poudre charbonneuse et de la distinguer.
D,B,t,zed.yGOOg[e
98 FtLsinuTK» DB u cncoitE (unnxB tr 1 0)
Elle est moins compacte et moins dense que le charbon prove-
nant de la racine de cbicorée, elle sera moins taisante que ce der-
nier et ne présentera surtout pas la cassure anguleuse.
On s'assurera ensuite par l'incinération de la matière séparée, si
elle est constituée par du charbon de bois. Celui-ci ne laisse à l'in-
cinération que 1 ,i à 3,5 p. c. de cendres bien blanches, tandis que
les racines carbonisées de chicorée laissent 6 à 7 p. c. de cendres
grisâtres.
La présence du noir animal épuisé se reconnaîtra par la pesan-
teur spécifique plus considérable du mélange et par les petits points
noirs brillants, croquant sous la dent comme le sable, qu'on y ren-
contre. Traitée par l'eau bouillante, cette chicorée laisse précipiter
une poudre noire, pesante, présentant tous les caractères du noir
animal. Les cendres de cette chicorée renferment une proportion
anormale de phosphate de calcium. L'incinération est longue et dit
ficile.
Le sable, la brique pilée et l'ocre rouge, se trouveront dans le
prodnit de l'incinération.
Examen microBCOpique.
L'examen microscopique est, pour les TalsiticaLions de la chico-
rée, d'un grand secours. Les réactions chimiques pourront guider
l'expert chargé de constater l'adultération de cette substance ali-
mentaire; mais il lui sera indispensable de caractériser par l'inves-
tigation microscopique, les diverses substances, ajouléos par
fraude au produit de la torré&ction de la racine du Chicorium m-
tffbus.
M. Eug. CoUio, pharmacien à Verdun, a étudié, an microspope,
la structure anatomique des principales substances qui servent à
la felsification de la chicorée. Ces études peuvent servir à la dé-
termination de l'espèce de fraude.
La tourbe et la pulpe de betteraves épuisée et torrifiée, con~
slituent les substances qui servent le plus communément à la fol-
sifîcatiou de la chicorée.
Pour constater la tourbe, au moyen du microscope, on prendra
une certaine quantité de chicorée qu'on aura soin de bien désagré-
ger et de sécher, on la tamisera alors au moyen d'un tamis en
crin, dont les mailles ont environ un millimètre carré de super-
D,B,t,zed.yGOOg[e
PÂUIFICATIOlf DB LA CHICOItt (iUNKIB H* 1 0) 99
ficie. On obtieodra aiaai deux parties de poudres. L'ane plus fine,
l'autre plus grossière.
On projettern la poudre la plus grossière dans de l'eau aiguisée
de t/20 d'acide cblorhydrique pur, d'après les conseils de M. Letel-
lier.
La poudre de chicorée gagnera rapidement le Tond du vase et
les matières suspectes surnageront. La poudre de tourbe, quoique
plus dense que l'eau, flottera cependant à la surfoce par suite d'un
eftet de capillarité. On les décantera rapidement sur un filtre et on
les épuisera avec de l'eau distillée, jusqu'à ce que le liquide s'é-
coule incolore.
On les mettra tremper dans une solution de potasse caustique
pour en feire des préparations microscopiques.
Pour la poudre fine, on se contente de la délayer dans une cap-
sule avec environ trente fois son poids d'eau aiguisée d'acide chlor-
hydrique, de décanter le mélange sur un grand filtre et d'épuiser
la masse.
Lorsque la liqueur sera presque incolore, on versera le tout sur
le filtre, en agilantassez fortement le mélange, le filtre étant rem-
pli avec de l'eau, on laissera la masse se déposer lentement. La
chicorée gagnera le fond du filtre et les matières oi^niques étran-
gères se réuniront dans les couches supérieures et y produiront
un véritable feutre après dessicatîon.
On enlèvera ce feutre et on le laissera se ramollir dans une so-
lution de potasse caustique.
Il existe plusieurs espèces de tourbes. Elles ont une struc-
ture difi'érente, provenant de la transformation de divers végé-
taux au sein des eaux ; elles peuvent présenter des aspects va-
riables.
Les tourbes récentes ont une structure herbacée ou feutrée, dans
laquelle on reconnaît encore les végétaux qui ont concouru à leur
formation, elle sont formées de racines, de fibres et de parties vé-
gétales encore très reconnaissables.
La seconde modification présente une matière brune plus
foncée, où Ton ne dislingue plus que quelques éléments végé-
taux.
La troisième modification, les tourbes très anciennes, n'offrent
en général qu'une substance noire, homogène, habituellement
molle ou poisseuse.
D,B,t,zed.yGOO^IC
m
FILSVICITION DE LA CBlCOltK (aNMIXE H* 1 0)
Dans les Flandres, on se sert parfois, pour ta falsification de )a
chicorée, de tourbes rejelées par la mer, Cette espèce appartient à
la seconde catégorie. Elle renferme souvent de nombreux petits
cristaux de chlorure de sodium.
Les plantes qui concourent le plus à la formation des tourbes sont
les sphaignes, certaines conferves et d'autres petites plantes vivant
au milieu des eaux.
MM. Swarts, Rickx et Collin ont déterminé, dans les tourbes, des
espèces du genre Spkagnum et Hypnum dont la structure est carac-
téristique. Dans les tourbes à couleur foncée, ils ont reconnu dos
espèces du genre Dicranum.
La constatation de ces végétaux est parfois assez difGcile.
M. Collin, après avoir laissé macérer la tourbe dans une solution
de potasse caustique, recommande d'examiner les fragments les
plus volumineux.
On retrouve, dit-il. dans la préparation microscopique, une
grande quantité de débris d'Aypium et de spkagnum.
La présence de ces aeotylé-
donés est constante dans tou-
tes les tourbiîs et permettra
toujours de constater d'une fa-
çon sAre la falsification de la
chicorée au moyen decette sub-
stance.
■* ^^S ^^^ espèces du genre hyp-
gP^ num sont caractérisées par la
^^^ forme de leurs cellules, généra-
SBgS lemcnt rectangulaires ou quel-
■^^ qucfois terminées en cône d'un
câté.
Cellules Ile l'Hipiiuni, Les parois de ces cellules va-
rient de grosseur. Dans quel-
ques-unes, ces parois sont très tenues et incolores; mais plus
généralement elles sont très épaisses et colorées en brun-rou-
geâtre.
Les Spiwgnum sont très nettement caractérisés par la forme de
i
DiBim.d, Google
FUSIFlUnOM DB LA CHICOSËB (aNHBIE TP \0) I 01
leurs cellules dont les pa-
rois sont généralement as-
sez épaisses. Ces cellules
paraissent être divisées en
sept ou huit compartiments
par des cloisons très min-
ces. Tantôt ces cellules spi-
ralées sont terminées en
pointe à leurs extrémités,
tantôt elles sont arrondies.
Tantôt assez larges, elles
diminuent considérable-
ment et deviennent fusi-
formes, tout en conservant
fi ,|"*lpr' Cellule de Sphagnçro '^""^ P^™'^ ^^^^^ épaisses
^^^m^w^^^ f^^^^JJ^^J^^ grossie, et les cloisons qui les ca-
C«llules de Sphagnum. ,. . , ^
ractensent.
Souvent aussi on rencontre dans la préparation, des éléments
isolés et un peu différents à parois colorées. Ces éléments repré-
sentent des fragments de sphagnum coupés diins le sens de leur
épaisseur.
Les Dicranum
rapprochent des Sphagnum par la forme de
leurs cellules.
Une autre variété d'a-
cotylédonés qu'on trouve
dans les tourbes est carac-
térisée par la forme de ses
cellules qui sont ovales à
parois épaisses et colorées.
Elle est souventrecouverte
de son épiderme composé
de quatre ou cinq rangées
de cellules rectangulaires
allongées dans la direction
tdngenticlle.
Enfin, on rencontre par-
fois encore des cellules al-
longées comme celles des
Sphagnum, mais présea-
D,B,t,zed.yGOO^IC
109 ruBmanoN di la chicoiAi (imnu ir 10)
sentant des parois dentelées, comme celles qu'on observe quel-
quefois dans les farioes non blutées d'oi^e.
La pulpe ^msée de betterave, par suite do sa minime valeur, sert
fréquemment à la falsification de la chicorée.
Depuis l'emploi de l'osmose dans les sucreries, le pouvoir nu-
tritif de cette substance a considérablement diminué pour l'ali-
mentation du bétail.
La pulpe de betterave, après torréfaction et mouture, a beaucoup
de ressemblance avec la chicorée.
Une diminution dans la quantité de matières extractives et une
augmentation de cendres, plus blanches, seront des présomptions
de sa présence, surtout si les cendres renferment une propor-
tion anormale de carbonate de calcium, provenant de l'oxalate de
calcium, que la pulpe do betterave relient en assez grande quan-
tité.
Aucun réactif chimique ne peut servir à déceler cette fraude.
Le microscope sera, pour cette recherche, d'un grand secours.
Pour séparer les fragments de pulpe, on procédera comme pour
la tourbe.
En examinant cette pulpe au microscope, on pourra constater la
présence des cellules épi der-
miques de cette racine. Ces cel-
I Iules sont assez régulièrement
polyédriques. Elles se distin-
J I guent du parenchyme sous-
f* jacent, non-seulement par leur
forme, mais par l'épaisseur de
leurs parois. La substance in-
terne est formée de cellules
polyédriques, au milieu des-
quelles on observe de nom-
breux vaisseaux, juxtaposés,
qui ont quelque ressemblance
avec les vaisseaux de la chico-
rée, seulement, dans la bette-
Fnlpe d. KettsriTe. ^^^^ ^^^ vaisseaux sont géné-
D,B,t,zed.yGOOg[e
FiLsmuTion M u cbicokBs (ânhexb ir* 4 0)
io;
TaiBseEnrorlement Cellale renfer-
groBBi de la betterave, maot des cris-
Uni (be tiers Te)
Vaiiieanx de la cbicorée.
TaisttBu roTtement grossi de la chicorée.
ralemeDt plus étroits que dans
la chicorée.
Dans un examen microsco-
pique fait, il y a quelque
temps, avec H. le professeur
Lorge, de l'Ecole vétérinaire,
nous avons reconnu que ces
vaisseaux étaient réticulés, à
rainures presque aunelées el
assez larges, tandis que les
vaisseaux de la chicorée sont
scalari formes à rainures pres-
que ponctuées.
Nous avons également cons-
taté dans la pulpe de betterave
de nombreuses trachées bifur-
quéea et quelques cellules ren-
ferment des cristaux (druses)
composés d'oxalatede calcium.
Les autres felsifications de la cbicorée sont moins communes.
CellDles dQ parenchyme du café.
On reconnaîtra le marc de co/^ par les cellules du parenchyme el
surtout par la présence des cel-
lules du tégument argentin qui,
n'étant pas altérable à la tem-
pérature nécessaire pour la tor-
réfaction du café, se retrouve
avec ses caractères dans toute
leur netteté et avec leur trans-
parence au milieu des débris
colorés.
Les cellules du parenchyme
sont très régulières.
Les parois de ces cellules
sont assez épaisses el parais-
sent avoir en tous points la
même épaisseur, quand on exa-
fié
ji r«
DiBim.dayGOO'^IC
1 0i PUSIPICâTIOH m u chigokSi (ahkixb lt° 1 0)
mine la préparation à ua grossissement de ISO diamètres. Mais
H. Collin a remarqué qu'observées à 300 diamètres, les parois se
reoQeQt à certains endroits et prennent ane forme bosselée caracté-
ristique..
_ Le tégument argentin est for-
mé de cellules aplaties, ponc-
tuées, fusi formes et à parois
assez épaisses. Ces cellules se
réunissent ordinairement en
amas plus ou moins volumî-
Cellnles du tégument argentin du calé, neux, ressemblant a des bd ton s
juxtaposés dans le sens de leur
longueur et terminés en pointes à leurs deux extrémités.
La présence de Porge, du maïs, de l'avoine et des autres graines de
graminées, ainsi que des débris de sejnoule, de vermicelle, etc., des
résidus de distilleries et de brasseries se reconnaîtra par la forme des
grains d'amidon, etc. Les enveloppes de ces graines pourront éga-
lement servir à les reconnaître.
Vorge employée à la falsifi-
cation de la cliicorée est pres-
que toujours encore munie de
ses différentes enveloppes; car
un emploie, à cet effet, les ré-
sidus do la fabricalion de la
bière.
Le péricarpe de ces grains
Fragment de Ja graine dotge. est très mince, formé d'une ou
de deux rangées de cellules pe-
tites et aplaties; le mésocarpe est constitué par un tissus très
compact, dont les cellules fortemout aplaties sont allongées tan-
gentiellement ; la couche de gluten, composée généralement de
deux ou trois rangées de cellules rectangniaireg, allongées dans le
sens radial et remplies de granulations fines. Ces cellules sont plus
petites que celles de la couche sous-jacentequi constitue l'albumen.
Les cellules de la balle sont
caractérisées par leurs parois
de forme irrégulière et dente-
lées comme les dents d'une
Celtale» de la balle d'orge. S*^'^.
D,B,t,zed.yGOOg[e
oo
Amidon d'orge.
FilSlRICATlOIl DE 11 CHICOBÉE (aNNEXE H« 10) 105
Les granules d'amidon d'orge onL une sphéricité irrégulière et les
bords sinueux ondulés, ils sont
comme bosselés.
Leur hile, peu visible, est à
trois ou quatre rayons.
Le mais se reconnaît par les
cellules du péricarpe assez
grandes qui ont leur paroi ex-
térieure, colorée en jaune. Les
cellules du mésocarpe vont
constamment en diminuant de
grandeur à mesure qu'elles
s'éloignent 6e la circonférence.
Les cellules de l'endocarpe
sont très condensées et apla-
ties dans le sens tangenllel ;
celles du gluten sont allongées
radialement.
Pragnient de «raine de mais.
Cellules de l'albumen du a
Amidon do maïs.
L'albumen est caractérisé
par la forme polyédriqae
de ses cellules, qui sont al-
longées dans le sens du
rayon et remplies de cor-
puscules amylacés.
L'amidon du maïs est très fa-
cilement reconnais sable à la
forme polyédrique de ses gra-
nules à base hexagonale, ayant
au centre un hile en fente ou
en étoile. Ces grains sont isolés
ou réunis en masses polyédri-
ques.
ïragmenl de griine d'arolne.
L'awiM se caractérise par
son épiderme composé de deux
rangées de cellules assez régu-
lières; par une couche sous-
Jacente, formée de cellules
aplaties, alloogées taogantielle-
D,B,t,zed.yGOO^IC
106
PALSinunoH DE u cmcoBÉa (uiiibu ir> 4 0)
ment, par une couche de gluten,
cellules rectaugulaires, allongées
fermant uue matière granuleuse
tèrisée par la forme polyédrique
ment et remplies de corpuscules
Fragment de graine de légu mineuse.
Cellnles hexagnnales cif^s Ifpmninensea.
Corpuicnles utnylacéa des légumii
Tnme cellDlalre dei tégnmiaeuaw.
formée d'une seule rangée de
dans le sens radial et ren-
par l'albumen, qui est carac-
de ses cellules allongées radiale-
amylacées de grosseur variable.
Lei semences de légumineuses,
pois, fiveroles, lupins, haricots,
se reconnai Iront par les cellules
prismatiques de l'épi derme,
très allongées dans le sens ra-
dial et à parois épaisses; aux
cellules carrées ou légèrement
allongées dans le sensdu rayon,
qui contiennent chacune des
cristaux simples ou mélangés
d'oxalate de chaux ; par les
grosses cellules, régulièrement
hexagonales, de la substance
des cotylédons, cellules, qui
renferment les corpuscules
amylacés , reconnaissables à
leur volume qui les rapproche
du grain de fécule et par leur
aspect caractéristique; ces gra-
nules sont réniformes, ovoïdes
et cylindriques; ils ont un bile
longitudinal, irrégulièrement
déchiré,à la manière d'une arête
de poisson. Ils présentent la
croix noire persistante à la lu-
mière polarisée, alors même
qu'elle est intense.
En soumettant un fragment à
l'action de la potasse caustique
en solution, la matière amylacée
se gonfle, disparaît et laisse
voir la trame cellulaire hexago-
nale, caractéristique par la té-
nuité de ses parois, des graines
de légumineuses.
D,B,t,zed.yGOOg[e
FALBinunOlt DB Là obicoiSb (aniieu ir> 1 0)
<07
Le$ glands de chêne torréfiés se reconoaissent à une malti-
iude de cellules ovales, à con-
tour très nettemeot défini, tan-
Ut isolés, tantAt réunis en
groupes plus ou moins volu-
mineux.
Cellule* OTsIei do gland de ahéat.
Amidon du gland dechâne.
Les granules amylacés du
gland de chêne ont une forme
spéciale, ils sont très irrégu-
liers, assez grands et ne pré-
sentant aucun point de compa-
raison avecceuz des graminées.
La pulpe de semence de ricin a été indiquée par H. V. Orman,
d'Anvers, comme servant à
iklsifier le café et la chi-
pa ren et ymi
Nous estimons que cette
fraude doit être peu com>
mune.
Le microscope servira à
la déceler facilement. On re-
connaîtra la pulpe de ricin à
la structure anatomique de
la pellicule, composée d'un
parenchyme à cellules très
icfn. "^ . ' , ,
minces marquées de ponc-
tuations arrondies. Au milieu de ce parenchyme, on observe un
certain nombre de trachées déi'oulables qui le sillonnent en diffé-
rents sens et qui sont très reconnaissables à leur forme et aux
raies qui constituent les trachées déroulables.
L'albumen est formé de cel-
lules arrondies, à l'intérieur
desquelles on constate la pré-
sence d'une grande quantité de
corpuscules amylacés. En hu-
mectant la préparation avec un
peu d'eau iodée, la substance
CellnleB de l'albnnien
D,B,t,zed.yGOOg[e
4 os FALSinUTIOR DB U CBICOlBB (lltinXB It* 10)
de l'albumen prend une coloration bleue intense, tandis que la
pellicule prend une teinte brune.
Les coques de cacao se recon-
naliront par leur parenchyme,
composé de cellules presque
arrondies et de vastes lacunes
• qui sontlimitées par une quan-
tité considérable de petites tra-
chées, réunies en groupes plus
ou moins nombreui. sur une
coupe transversale.
Coqae lie cacso avec épiderme.
Ces trachées apparaissent
sous la forme de petits cercles,
il contours bien définis, mais,
en faisant une préparation un
peu oblongue, on aperçoit par-
iailement les trachées dérou-
lables caractéristiques de l'é-
corce de cacao.
Les écorces se distinguent :
en coupes transversales, on ob-
serve au milieu d'un paren-
chyme à cellules rectangulaires
desamas de cellules pierreuses,
plus ou moins épaisses el des
Bcorce de cl<£ne [coupe transversale], foisceaux fibreux. Les cellules
pierreuses ont des parois très
épaisses et un lumen très ré-
I tréci.Ccscellulus, commecelles
qui constituent le parenchyme
au milieu duquel on les ob-
serve, sont dirigées langenliel-
lement.
En coupes longitudinales, on
Ecotce de chêne (coupe iongitudiosie). observera les fibres ligneuses
limitées et bordées par des cel-
lules à cristaux, très reconnaissables à leur structure anatomique.
D,B,t,zed.yGOO^IC
FlLSinUTlON DE LA CHICOREE (âKNEXE N° tO) 109
Les débris de carottes préseotent un parenchyme coDstitué
par des cellules polyédriques,
au milieu desquels se rencoo-
i. trenljuxtaposés,un grand uom-
bro de vaisseaux qui difièrent
de ceux de la chicorée par leur
dimension plus étroite et par la
nature des raies dont ils sont
marqués.
Les vaisseaux de la chicorée
sont scalariTormes à rainures
presque ponctuées.
Ceux de la betterave sont
réticulés à rainures presque an-
nelées. Ceux de la carotte sont
annulaires.
Indépendamment de cette
distinction, il y a les caractères
de l'épiderme, formé de gran-
des cellules tabulaires, alloa-
gées longitudinalement et de
parois plus épaisses que celles
des cellules qui constituent la
substance même de la racine.
.e rurtement grosïl.
Cellaies de répiileruie de la ci
Les raves sont formées d'un
parenchyme lèche, à cellules
polyédriques ou légèrement ar-
rondies, au milieu duquel sont
juxtaposés des vaisseaux sem-
blables à cu^x de la chicorée;
ils se distinguent cependant de
ces derniers, dans ce sens
qu'ils sont plus étroits et com-
posés de tubes moins longs ; ils
paraisseut aussi plus tortueux.
Ce caractère est d'ailleurs suf-
fisant pour distinguer la chico-
rée de la rave.
D,B,t,zed.yGOO^IC
„Google
Observations relatives à la limitation du
nombre des pliarmEtcies,
par L'AssoaAzoNE FARMACBUTicA LoHBARDA, in MUano.
La question relative à la limitatioQ de l'exercice de la pharmacie
a été examinée par TAssociatioD lombarde; elle a l'houDetir d'appeler
votre attention sur quelques considérations qu'elle croit importantes
et graves. Elle n'ignore pas que la cause qu'elle défend trouve de
puissants adversaires (dans cette illustre assemblée), mais elle a
une si grande coufiaoce en votre dévoùmeut au bien général et
aux exigences suprêmes de la santé publique, qu'elle vient à vous
sans se préoccuper des difficultés de l'entreprise qu'elle s'impose.
Le projet d'établir un Codex sanitaire est inspiré par un principe
auquel l'Association s'honore de rendre hommage.
La liberté de l'industrie n'est autre chose qu'une forme spéciale
de la liberté générale, sur laquelle se fondent nos institutions poli-
tiques; et ce ne sont certainement pas les hommes qui cultivent les
sciences pharmaceutiques qui voudront s'opposer à un principe dont
l'application est le Fondement de la prospérité publique comme de
la prospérité privée.
Mais la question qu'il s'agit maintenant de résoudre (qu'il nous
soit permis de le dire) n'a pas été bien formulée. En s'associant aux
éloquentes déclamations sur la liberté industrielle el commerciale, tl
faut toutefois poser une question ; — Croyez-vous que la liberté
doit être appliquée toujours, en tout, sans limite et sans aucune
exception?
L'Association a une trop haute idée de votre bon sens et de
votre expérience de la chose publique pour pouvoir douter de
votre réponse. Il sufilït de jeter un coup-d'œîl sur nos institu-
tions administratives pour se convaincre que l'Etat, quand il le croit
D,B,t,zed.y.GOO^IC
112 unTATiON DU nonu ois pubmacus (axusii tf 11)
nécessaire pour des fins qui lui sont propres, ou pour le bien pu-
blic, déroge, sans hésiter, au principe de la liberté industrielle et
commerciale.
Sans entrer dans l'examen des monopolos économiques que quel-
ques Etats se sont réservés (1^^ ^^Is, les labacs, la poudre, les
cartâs, etc.), et qui établissent des limitations très onéreuses au
principe de la liberté économique, nous citerons un cas très impor-
tant, où la limitation de la liberté est sévèrement maintenue, quoi-
que, aux yeux des hommes pratiques et compétents, elle ne semble
pas entièrement justifiée.
La circulation fiduciaire, considérée économiquement, n'est antre
chose que l'esercicc d'une fonction commerciale, elle devrait done
être libre sous les règles du droit commun.
Et cependant, dans l'intérêt public, pour empêcher les fraudea,
et aussi, nous le croyons, pour la tutelle des positions que quelques
établissements de crédit ont acquises, l'Etat a maintenu en leur
faveur l'émission du papier monnaie, et il a été refusé aux émissions
d'autres établissements tout caractère légal.
Or, si dans le seul but d'éviter des inconvénients qu'il est plus ou
moins possible do prévoir, l'Etat intervient dans une fonction éco-
nomique, et que sans imposer aucune charge aux institutions privi-
légiées, il leur accorde les avantages immenses qui dérivent de
l'émission légale, il sera permis de conclure que l'exercice de la
pharmacie ne peut être mis dans des conditions différentes et même
plus désavantageuses au grand préjudice du bien public, de la
marche régulière de la profession et des intérêts légitimes de ceux
qui l'exercent.
Aux autres dérogations au droit commun que nous pourrions
citer, nous ajouterons celle qui est faite pour l'exercice du notariat;
auquel on impose non-seulement le dipidme, mais une circonscrip-
tion limitée, et cela dans l'intérêt public bien plus que dans celui
des notaires.
S'il était démontré que le libre exercice de la pharmacie pourvoit
mieux à l'hygiène publique que l'exercice légalement limité, nous
n'aurions plus un seul argument valable en foveur du projet dont
nous poursuivons la réalisation.
Mais un examen attentif des raisons avancées en faveur du libre
exercice démontre qu'elles ne sont pas conformes à l'étal réel des
D,B,t,zed.yGOOg[e
LmiTlTION DU nOMBRB DBS PBAUUaiS (lUNEXI rp H) 113
L'art ou l'industrie de la pharmacie a un caraclère particulier qui
la distingue d'une foule d'autres. Ses produits ne sont pas à la libre
disposition de quiconque les demande, et ils ne sont pas soumis à
la loi économique de l'oiFre et de la demande. — Nul ne peut les
acquérir sans des ordonnances précises qui en déterminent la qua-
lité, (a quantité, la mesure. Et le pharmacien est lellement tenu à
observer strictement les formules qui lui sont prescrites, que la
plus légère violation entraîne pour lui une très grave responsabi-
lité et peut mettre en danger la santé et même la vie des per-
sonnes.
Ainsi, tandis que tout industriel ou producteur qui ouvre un
magasin et vend ses produits sans obligation, sans conditions, et
sans autre règle que son propre intérêt, peut donner le plus grand
développement à son commerce^ le pharmacien qui agirait de même
violerait les lois et ses devoirs.
Il y a plus.
Tout négociant ou industriel peut tenir dans ses magasins, ou
produire dans ses ateliers tels articles qui lui conviennent et dans
la proportion qui lui parait la plus profitable ; il leur consacre telle
partie qu'il lui plaira de son capital sans que personne puisse s'ingé-
rer dans ses affaires.
En est-il de même du pharmacien ? Ouvrons un Codex sanitaire
et nous y lirons que : « Tout pharmacien doit être pourvu de toutes
t les substances médicinales décrites dans la pharmacopée. Toute
1 officine doit être pourvue d'un exemplaire de cette pharmacopée.
a Toute infraction à cet égard est passible d'amende.
« L'amende atteint également les pharmaciens qui tiennent des
s produits médicinaux imparfaits, gâtés ou nuisibles, s
Nous ne parlons pas des autres restrictions et règlements apportés
par d'autres articles du projet au libre exercice de la pharmacie, et
qui sont suggérés par l'intérêt public; ce sont des dispositions excel-
lentes, personne ne le conteste; mais elles prouvent que l'exercice
de la pharmacie est soustrait, par la loi, au droit commun dans l'in-
térêt de la santé publique.
Si pour pourvoir à cet intérêt, la loi déroge au droit commun, il
est clair que ses disposilions seraient inefficaces si les mesures
qu'elle impose n'étaient pas complètes. Cela explique pourquoi la
législation de la grande majorité des Etats civilisés interdit absolu-
ment le libre exercice de la pharmacie.
D,B,t,zed.yGOQ^IC
114 LIMITàTIOII du NOMnE des PHAIUCIEB (iSIISXE ir 11)
La détermination du nombre, de la situation des pharmacies, des
substances qu'elles doivent contenir, visent à ud but essentiel, qui
est de pourvoir aux besoins de la santé publique. Une pbarm icie
revétainsi le caractère d'un établissement public et non d'une indus-
trie privilégiée; et ce caractère serait complètement dénaturé par la
la libre concurrence.
Qu'esL-ce que la libre concurrence en matière de pharma-
cie?— C'est un combat acharné; une lutte ardente entre phai^
maciens, qui se traduit en elforts continuels des uns et des
autres pour arriver a un ;;rand débit de produits médicinnux.
Débit rendu nécessaire par le besoin où se trouvent les concur-
rents de foire face aux fortes dépenses qu'exige l'installation d'une
pharmacie.
Qui subira les conséquences de cette lutte acharnée? La santé
publique ; et cela se comprend.
Le pharmacien, comme nous l'avons observé plus haut, n'a pas la
faculté de procéder an libre écoulement de ses produits. Il y a donn
une limite déterminéepar les conditions sanitaires de telle circons-
cription. Ces conditions s'imposent malgré l'intérêt k vendre beau-
coup.
Si le libre exercice ne nuisait qu'à ceux qui entendent exercer
sérieusement la pharmacie, ses adversaires pourraient être soup-
çonnés d'être mus par l'intérêt personnel.
Mais il n'en est pas ainsi. — Les conséquences de la libre concur-
rence se traduisent par un danger permanent pour la santé publi-
que; car il est évident qu'une lutte semblable pour le débita
outrance de substances médicinales, plus ou moins suspectes, ne
peut se soutenir sans oiTets pernicieux.
Que l'on fasse une enquête attentive, consciencieuse, sur la façon
dont la pharmacie est exercée dans les provinces où le libre exercice
fonctionne déjà; que l'on compare, avec soin et impartialité, ios
résultats de cette enquête, avec les conditions imposées à l'art de la
pharmacie et à la santé publique par le régime de l'exercice limité
en vigueur dans les autres provinces, et il sera facile, moyennant la
preuve évidente des faits, de se persuader de la justice de notre
cause.
Pourquoi donc n'a-t-on jamais foil et ne ferait-on pas, même
aujourd'hui, une semblable enquête? Ne trouverait-elle pas sa
raison et sa justification dans l'opporlune et sage méthode expéri-
D,B,t,zed.yGOOg[e
LUIITIIIO!! DDMOXRU DU PH1UIAC1E8 (ÀlflOU If H) 115
mentale qui s'applique anjoard'hui à tout enseignement, à toute
science?
Qu'on ne dise pas que l'on peut écarter le danger par les visites et
la surveillance.
Les visites sont nécessairement rares et seraient d'autant plus
rares, que les pharmacies seraient plus nombreuses.
Les visites ont difficilement quelque efficacité quand il y a on
intérêt à les rendre illusoires. Et si ce n'est pas l'intérêt du pharma-
cien sérieux et considéré qui n'est pas entraîné dans des luttes ora-
geuses, ce sera toujours l'intérêt de celui qui est contraint à tirer
des profits, non de l'exercice honnête et légal de sa proression, mais
d'un commerce qui le déshonore. Cest ici que nous pouvons exami-
ner de ^nt les deux systèmes opposés, celui du libre exercice et
celai de la limitation légale.
Dans le système de la limilation légale, le gouvernement et le
public ont une première garantie dans la facile détermination des
responsabilités. — Chaque pharmacie devient, comme on l'a dit,
un établissement de caractère public, qui a assumé, devant les
autorités publiques, des devoirs clairs, précis, qu'il doit observer
sous la sancUon sévère des lois.
La visite des pharmacies, soua le régime de la limitation légale, a
une efficacité pratique et sérieuse, attendu que les commissions de
visite ne se trouvent pas devant l'inconnu, à la recherche de phar-
macies improvisées, ouvertes aujourd'hui, fermées demain, mais
bien devant des établissements qu'on sait où trouver, qui ont géné-
ralement un passé, un nom qui les couvre, et une tradition d'hon-
neur à conserver.
Il y a plus. — La pharmacie régulièrement constituée, sous l'utile
garantie d'une circonscription exclusivement assignée, peut accepter
les obligations elles charges qui lui sont imposées, sans en être
écrasée, grâce aux avantages qui en résultent.
Qu'on admette le libre exercice ; et alors intervient l'ardente lutte
pur l'existence, the striiggle for live de Darwin, et chaque pharma-
cien, obligé de foire face à des dépenses de tout genre, voulant se
récupérer des dépenses foites, des capitaux engagés, se livrera
à des manœuvres équivoques qui sont la honte de la phar-
macie, et que toutes les lois et règlements du monde ne sauraient
empêcher.
Et qui pouna reprocher au pharmacien de recourir à toute espèce
D,B,t,zed.yGOO^IC
116 LIMITATIOH DD DOUEE DIB rMUMÀOIB (AimXB H* 11)
de trafic quand, sous l'aiguillon implacable de la concurrence, il sera
forcément obligé de demander à des artifices industrieux ces profils
que l'exercice régulier de la pharmacie ne pourra plus lui procurer?
On a cité l'exemple de quelques Etats où la pharmacie est libre,
mais on peut citer aussi les noms de quelques autres Etats non
moins civilisés, non moins libres, où de hautes considérations
d'utilité publique ont sanctionné, pour les pharmacies, le principe
d^nn jii$ tingolare ; jus singolare qui, ainsi que l'unseigne la sagesse
romaine, contra tmorem rationis propter aliquam tttilatem avctori-
tate costitwntium introductum est.
Devant ces considérations dont la gravité ne saurait échapper aux
esprits éclairés qui siègent dans celte éminente assemblée, l'Asso-
ciation croit pouvoir conclure :
i' Que le principe de la libre concurrence, vrai ou juste en Ini-
méme, n'est pas toujours applicable; parce que dans les choses
humaines il n'y a rien d'absolu, tout est relatif, et c'est à la
sagesse des hommes d'Etat de discerner les distinctions et les
tempéraments qu'il faut observer dans l'application des prin-
cipes, suivant les mœurs du temps, les nécessités publiques et
l'intérêt général ;
S* Que, de même que l'Etat, en vue du bien public, a dérogé au
principe de la libre concurrence pour l'exercice du notarial, pour
les émissions fiduciaires, et dans d'autres cas où il ne s'agit que
d'intérêts pécuniaires, de même, et avec plus de raison, il devra
étendre cette dérogation à l'exercice de la pharmacie, où il s'agit de
la santé publique;
3" Que c'est une très grande erreur de considérer comme un pri-
vilège la limitation de l'exercice de la pharmacie ; car suivant l'idée
ordinaire et commune du privilège, il équivaut à une dérogation au
droit commun institué par la loi, au profit de quelqu'un ; tandis que
l'exercice de la pharmacie est, sous bien des aspects, un vrai mtmus
ptMicum, dont les avantages correspondent à dus charges, et les
uns et les autres sont déterminés par des motifs d'utililé pu-
bliqne.
L'Association lombarde de pharmacie résidant à Hilan ne doute
pas que l'honorable président du Congrès de Bruxelles ne prenne
en sérieuse considération ces raisons d'utilité publique et d'un si
grand intérêt pour toutes les nations. Elle est persuadée que du tra-
vail assidu, inleliigeDl et constant, apporté consciencieusement par
D,B,t,zed.yGOOg[e
LDDTàTIOH un HOMBO DES PBÀlHiCBS (jUfnXI If 1 1 ) 117
tous les membres qui feront partie de la commission chargée d'nne
mission si délicate et si importante, il résultera bienUtt pour toutes
les nations un Codex ofiliciel, qui portera le nom d^Intemational.
Elle est convaincue que, persuadé par tout ce qui a été exposé au
sujet de l'exercice de la pharmacie, le Congrès émettra un vœu fa-
vorable à la Limitatvm légale.
Le Secrétaire, Le Président,
LODOVICO SERBELLONl. G. DOMENICOPESSINA.
Le Rapporteur,
LODOVICO ZAMBELETTI.
D,B,t,zed.yGOO^IC
„Google
APERÇU D'UN TRAVAIL SDR LKS EAUX POTABLES BT ALIMENTAIRES,
I)ar le D' Gio Battista Ronconi, pharmacien à Padoue.
{Résumé, traduit, par 3. Rousseau, candidat en pharmacie).
Dans une courte introduction adressée au comité du 6* Congrès
international, l'auteur annonce que son travail est le résultat de ses
observations personnelles, qui, quoique limitées à la plaine de
Venise et surtout de Padoue, peuvent néanmoins s'appliquer à d'au-
tres régions.
Il exprime son admiration pour les travaux des congrès précé-
dents et considère le bien qu'ils auraient apporté, si les réformes
proposées eussent été mises à exécution.
Il regrette que l'Italie n'ait pas encore pris de décision à cet
égard.
Le manuscrit est divisé en sept chapitres que nous examinerons
chacun en particulier.
§ 1. ~ Deiiz mots de préfoce.
Après avoir exposé les raisons qui l'ont engagé à entreprendre
son travail, raisons toutes personnelles, l'auteur lait connaître qu'il
va aborder la question des eaux des puita de Padoue, qu'il a déjà
effleurée dans de précédents discours, mais qu'il traite ici plus am-
plement.
N'afGchanl aucune prétention, il veut seulement rassurer ceux
qui ont quelque doute sur la salubrité des eaux de Padoue ; il dira
ensuite quelques mots des sources.
g II. — Dérivation de l'eau dea puits.
Il est nécessaire de parler des eaux souterraines aussi bien que
des eaux qui coulent à la surËice de la terre. Les eaux qui tombent
D,B,t,zed.yGOOgle
120 SDl us UDX POTlkLBS ET ÀLIMINTÂIkEg (iKNBXB n° 12)
De se perdent pas : les unes forment les fleuves ; les autres s'îdGI-
trent dans les terres et y formeot, de même qu'à le surfoce, des
torrents, des rivières el des lacs souterrains.
L'eau qui s'inGItre par l'action de la pesanteur s'arrête quand
elle rencontre un terrain imperméable et donne lieu à la formation
des couches aqnifêres.
La plaine de Venise étant inclinée vers la mer, la partie supé-
rieure possède moins d'eau que les terres inférieures.
Le voisinage d'un fleuve influe sur la quantité de l'eau que con-
tiennent les puits.
Sittiation géologique de Vicence, Trévise et Padoue : Padoue est
située dans un fond, entre deux fleuves, et par ce fait, l'eau y est
très abondante,
L'auteur fait ici une petite digression sur le cimetière de Padoue
qui est trop rapproché du fleuve et dont les cadavres sont toujours
baignés dans l'eau.
Padoue reçoit aussi l'ean des montagnes par les infiltrations des
terrains supérieurs.
La ville a donc deux sortes d'eaux : les eaux des terrains supé-
rieurs qui occupent les couches les plus basses, et les eaux d'infil-
tration locale qui occupent les couches supérieures.
Gomme la bonne qualité des eaux dépend des terrains au travers
desquels elles filtrent, les eaux profondes seront meilleures que les
eaux superficielles.
Hais à Padoue, la plupart des puits sont peu profonds et le terrain
y est formé, en grande partie, de détritus accumulés depuis des
siècles, aussi l'eau y est de mauvaise qualité; les quelques puits
profonds qui y existent donnent une eau excellente.
C'est pourquoi l'auteur préconise l'approfondissement des puits
et le revêtement de leurs parois avec de l'argile à briques pour
empêcher les infiltrations des couches supérieures du terrain. Il
voudrait que l'on n'utilisât que les eaux inférieures ; et il base son
desideratum sur ce fait, que plus les couches que l'eau traverse
sont épaisses, mieux elle est filtrée el, par conséquent, plus pure
elle est.
La mauvaise qualité de l'eau est considérée aujourd'hui comme la
cause primordiale d'un grand nombre de maladies; aussi doit-on
veiller à donner aux populations des villes et dos campagnes une
eau salubre.
D,B,t,zed.yGOOg[e
8UB LU UDX rOTABLIS KT ALDHnTAIRBS (ufmZB IT 19) 191
g m. ~ Minéralisation de l'eau des puits.
L'eau commencfl à se miaéraliser dans l'air ; dans la terre elle
dissout des sels qu'elle peut abandonner ensuite (dép6ts, concré-
ItoQs, incrustations). Sa composition change d'un lieu h un autre;
cette transFormatioD se tait par l'action de l'oxygënej de l'azote, etc.
Les eaux souterraines étant soustraites à l'action des éléments
qu'on rencontre dans l'air et à la sur&ce du sol, leur composition
diffère de celle des eaux superficielles, celle-ci est plus fixe et mieux
déterminée.
§ IV. — Les sources.
Origine des sources. Padoue n'a pas de sources proprement dites.
Les sources se forment dans les montagnes ; les unes sont conti-
nues, les autres intermittentes.
Sources thermales : Leurs eaux acquièrent la température des
couches qu'elles traversent et y dissolvent des principes minéraux.
Elles n'ont aucun rapport avec les volcans, comme on le croit vul-
gairement.
§ V. ~ Les puits commu.as et les ptiits artésiens.
Si, en perforant la terre, on descend jusqu'aux couches que suit
le courant des eaux souterraines, on produit une issue à ces eaux
qui viennent effleurer h la surfece : c'est ce qui a lieu dans les puits
ordinaires.
La recherche des sources et des courants souterrains, tentée par
quelques hydrologues, présente d'immenses difficultés et est pluldt
servie par le hasard que par la science.
L'eau accumulée dans las couches prorondes éprouve parfois une
pression considérable : c'est cette pression qui donne lieu aux puits
jaillissiints, dits puits artésiens. Les eaux des puits artésiens sont
très pures, mais elles ne sout pas aérées, manquent de sels miné-
raux et ont presque toujours une température élevée.
Les terrains absorbent plus ou moins d'eau selon leur nature ; les
sables en absorbent le plus, mais ils renferment souvent des ma-
tières organiques qui les souillent.
§ VI. — Les terrains d'alluvions.
lia peuvent être formés par des dépôts chimiques ou par l'action
D,B,t,zed.yGOOg[e
ISS sut LIS UUZ POTABLES ET ALlMEltTAlIBS (àNKEXE IT 1S)
mécanique des eaux ; il s'en forme eocore actuellement. Le terrain
de Padoue est formé surtout d'argile et de sable.
■ L'influence des terrains d'alluvions sur les eaux varie avec leur
nature.
Les roches en géoéral, et principalement les rocbesalumineuses,
36 désagrègent et forment des boues que les eaux entraînent.
Les alluvions pouvant se succéder assez rapidement pour ne pas
permettre à la vie animale ou végétale de s'y fixer, dans ce cas, elles
De peuvent être une cause de souillure pour les eaux.
Il existe d'ailleurs, dans les terrains d'alluvions, des bancs de gra-
vier et de sable purs qui fournissent des eaux alimentaires excel-
lentes; des bancs semblables doivent exister dans le sous-sol de
Padoue ; on les atteindraient en approfondissant les puits.
Disposition des alluvions Les terrains inférieurs au terrain de
rapport ne peuvent pas avoir de mauvaise influence sur la qualité
de l'eau.
L'auteur termine ce chapitre en exprimant sa conviclion que les
eaux des puits ne peuvent pas être exclues du nombre des eaux
alimentaires, exceptées celles des puits peu profonds recevant les
eaux du terrain de rapport, inconvénient qui peut être évité par
l'approfondissement.
§ VII. — Le terrain de rapport et conclusion.
Rien ne se perd dans la nature; décomposition des matières orga-
niques : Les uns prétendent que les matières organiques ne souillent
pas les eaux souterraines, d'autres soutiennent que les microorga-
nismes, que renferment ces matières, ne sont pas détruits et qu'ils
s'infiltrent avec les eaux.
L'auteur cite dos puits, creusés dans des cimetières, qui donnent
une eau très pure. Si quelques puits sont contaminés, c'est par suite
d'infiltrations supérieures de matières organiques en vole de décom-
position, de fumiers ou de matières fécales. Il cite l'opinion du
professeur Magi^i, qui prétond que certaines bactéries, loin de
souiller l'eau, l'assainissent en détruisant L-s matières organiques;
d'ailleurs, ajoute ce professeur, si l'on doute de la bonté des eaux
renfermant des micrococcus, on ne doit pas pousser l'exagération
jusqu'à exclure les eaux qui n'ont jamais produit de maladies.
D'après Maggi. les eaux de Padoue ne sont, pas potables dans la
stricte acception du mot, suivant les exigences des hygiénistes,
D,B,t,zed.yGOOg[e
SOI us B4UX POTABLia tT AUMIHTIIKIS (àHKIU IT IS) 123
msis elles peuvent ôtre placées au second rang, parmi les bwabUt.
Les eaux de Padoue sont donc alimentaires et salubras,
f Cette conclusion surprendra les détracteurs de nos eaux et
même la société d'hygiëue de Padoue qui les a déclarées mauvaises,
mais qui ignore que, depuis des siècles et des siècles qu'on les boit,
nos eaux n'ont jamais occasionné aucune maladie.
« Maggt déclare, et c'est aussi mon opinion, que les eaux peuvent
et doivent ëire assainies. Pourquoi alors détourner les sources des
hauteurs? Leurs eaux sont inférieures aux nôtres, i
On doit s'élonner que, malgré les conditions insalubres dans les-
quelles se trouve Padoue, elle possède des eaux potables et salubres,
comme le prouve l'analyse microscopique.
Le travail de décomposition de la matière organique est incessant.
De cette décomposition naissent des êtres unîcellulaires qui unissent
leur action purifiante à la propriété filtrante des terrains.
L'auteur conclut sou travail en répétant que les eaux potables de
Padoue proviennent surtout des puits profonds.
a C'est mon opinion, » ajoute-t-ii, s qu'en approfondissant les
puits, au moins à la profondeur du niveau de la mer, les eaux de
tous nos puits deviendraient meilleures, et j'aurais ainsi gagné la
cause que J'ai défendue. >
Dans un dernier paragraphe, il montre que le but de son mémoire
est d'empêcher l'exécution d'un projet de détoumemenl des sources
des hauteurs qui ne fourniraient qu'une eau passable, tandis que les
puits peuvent en fournir une excellente.
D,B,t,zed.yGOOg[e
„Google
QUALITÉ DES EAUX BELGES
par M. Th. Verstraeten, ingénieur, directeur du service
des eartx de la viUe de Bruxelles.
Plus, dit-on, l'eau est pure, mieux elle vaut. Assurément, mais
encore feut-îl s'entendre sur le mot.
Dana un sens absolu, l'eau pure, formée d'oxygène et d'hydro-
gène, est fode, indigeste, non potable et encore moins abordable.
Elle ne vaut donc rien, pratiquement parlant.
L'eau de pluie recueillie dans les plus parfaites conditions n'est
jamais pure, car, selon les espaces traversés, elle accuse :
Comme malière organique,de 10 à 25, à 60 milligrammes au litre;
Comme substance minérale, de 10 à 30, exceptionnellement
à 100 milligrammes;
Elle est d'ailleurs très aérée, et sa crudité relative et moyenne
monte à 3* environ.
L'eau de citerne est moins pure encore, puisqu'elle délave nos
toits fréquemment malpropres; et s'altère dans ses récipients trop
souvent négligés.
Hais pour peu qu'on y veille, on la conservera toujours limpide,
presque sans odeur et sans goût, d'une température variant seule-
ment de 8 à 1i* centigr. ; sa dose de matière organique atteindra
ÏO milligrammes à peu près, et sa crudité 6 degrés.
Telle est mon eau de citerne, en pleine agglomération bruxelloise :
elle est fraîche, lessivante, bonne pour le pot-au-feu, et n'était la
souillure organique qui inquiète et dont la proportion n'est point
excessive d'ailleurs, je ne vois vraiment pas le reproche qu'on
pourrait lui foire. •
Si au lieu de s'abattre sur les toits, la pluîe ruissellatt sur des
roches nues très difficilement dissoutes par l'eau, comme les grès,
les schistes, les quartzo-schisteux, formés des déments do saMe
zed.yG00gle
J
4 IS ' QUAurt BU uni wa/as (iinmi n* 1 3)
et de l'ar^le, elle ne Terait que s'aérer, se purifier davantage,
sous la double action bienfaisante de l'air et de ta lumière, et
reçue au bas d'un long versant, elle constituerait sans doute une
eau de premier ordre.
Hais cette montagne modèle n'existe point dans nos contrées ; la
roche qui, avec le temps, se désagrège, se recouvre d'un léger man-
teau de terre et par-dessus vient, dans les parages déserts, une
végétation folle qui en mourranl abandonne ses restes pour le bien
d'une végétation ftiture.
La pluie qui se répand sur pareille étendue doit donc s'altérer
davantage : elle coule sur la pellicule terreuse chargée de débris
végétaux en décomposition, y filtre en partie, rencontre plus d'élé-
ments divisés qui favorisenl l'assimilation des substances rencon-
trées, et agit physiquement pour entraîner des troubles, d'auUint
plus abondants qu'elle tombe en plus grande masse, avec plus de
vitesse.
On aura donc dans cette situation des eaux de compositions
diverses, dépendant des conditions toujours variables au milieu
desquelles elles se seront produites, mais leurs qualités moyennes
sont assez déterminables à l'avance.
Considérons, par exemple, notre région ardennaise, formée, elle
aussi, de roches allant du grès au schiste. Les portions non habitées
deviennent de plus en plus restreintes, et il en est très peu d'aussi
favorables, au point de vue de l'ean, que le bassin hydrographîqQe
de la Gileppe qui s'étale sur i,500 hectares de superficie.
Cest ainsi qu'un échantillon de ce petit torrent, soumis à l'analyse,
par la ville de Verviers, en 1859, accaaa les très-faibles teneurs que
voici :
En matière organique, 7 milligrammes au litre ;
En substance minérale, 13 milligrammes;
Et comme titre hyd rôti m étriqué, 1 à 2".
Voilà donc une eau tombée dans un milieu de broussailles, de
bruyères et de bois, et qui, arrivée au fond de la vallée, recèle
moins d'éléments étrangers que la pluie reçue au-dessus du sol
dans un vase irréprochable.
El cependant cette eau de la Gilejipe s'était trouvée en contact
prolongé avec de la terre, mêlée à des déchets organiques, mais par
contre, elle avait ruisselé è l'air.
Les résullatsque je viens de citer sont assurément exceptionnels;
ilgcoQcement l'eau courante prise dans un moment fovorable, par
D,B,t,zed.yGOOg[e
QDlUTl DES l&DI BELGES (iKHBXB II* 1 3) 1S7
un tempâ calme el sans pluie, alors que le ruisseau se réduit à un
tîlet scintillant de clarté; et il n'est pas un instant douteux qu'une
composition touLe dJfTércnte serait coDSlalèe à la suite d'un orage,
quand les eaux se précipitant avec force des flancs de la montagne,
engeudrenL ua torrent tumultueux et trouble.
Dès que ilans la même région quartzo-schisteuse on envisage des
étendues plus notables, on y découvre ta culture, riadustrie. des
agglomérations d'hommes et partant des conditions moins bonnes
pour l'élaboration des' eaux.
L'Ëau-Noire, par exemple, dont le bassin ardeonais offre plus de
13,000 hectares el qui est très peu habité, décela en juin 1873, au
professeur M. Jouret, une teneur totale de 30 à3l milligrammes au
litre, el fui taxée de non potable à cause de sa saveur marécageuse
très prononcée, due à des souillures organiques.
Celle eau est donc très pure — le mot yiure étant pris dans un
sens absolu ; — elle n'en fut pas moins jugée inacceptable pour la
boisson, mais elle reste excellente avec une telle composition, pour
lous les usages détersifs et la plupart des industries.
Les Deus-Ourlhes qui ont été soumises à quelques intéressantes
constata lions, sont desservies par un bassin hydrographiquecomplé-
(ement ardennais d'environ 75,000 hectares el qui porte 29 com-
munes d'une population totale de 25,000 âmes.
Les échantillons furent relevés, en 1873, par HH. De Paire et
Jourel, alors que la rivière coulait tranquille et limpide, et
ces chimistes découvrirent, bn aval d'HoulTalize :
Des matières organiques allant de 17 à 34 milligrammes au litre,
Des substances minérales allant de 8 a 2S.
Et comme résidu total, 30 à it millionièmes.
Dans ce-' diverses circonstances l'eau ne trahit ni odeur, ni
saveur; elle affecta généralement une teinte jaunâlre et laissa
déposer des flocons de même couleur.
A ne con'^idérer que ces données, l'Ourthe est moins pure que
l'Eau-Noire ; ju^ée par nos organes, elle vaut mieux, et chimique-
ment, elle est plus souillée. Mais nous ne connaissons pas plus
l'une que l'autre-, et des rivières lorrenlielles, exposées à changer
profondément d'état à quelques heures d'intervalle, qui d'ailleurs
reçoivent les déchets plus ou moins abondants et dangereux de
nombreuses communes, doivent, avant d'être appréciées, être son-
mises à une suite très longue d'observalions minutieuses.
Tels sont les cas les plus simples que présente le pays.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
138 QOAUIt DM UCX BIL6ES (âHIIZXB R* 13)
A mesure ^ue la rocbe se complique et dès qu'elle comprend des
éléments focilement absorbés par l'eau, comme la substance calca-
reuse, par exemple, alors les phénomènes hydrologiques se com-
pliquent à leur tour.
C'est ce qui a lieu dans notre région coudrusienne, autre étendue
rocheuse qui descend de l'Ardenne à la vallée générale Sambre-
Meuse-et-Vesdre.
Ici le manteau de terre est toujours plus épais, de nature plus
complexe, souvent chargé de carbonate de chaux; la contrée est plus
riche, plus populeuse, mieux cultivée, fortement mouvementée, et
cette prospérité est déravorable aux rivières qui la traversent.
Aussi communique-t-elle beaucoup plus de troubles à l'eau, elle
accroît les teneurs en souillures organiques et Ait monter leur
crudité relative. Cest ainsi que les petits cours d'ean, exclusivement
alimentés par la zone condrusienne, titrent 10, 15, SO* et plus,
selon les endroits, et de pareilles eaux deviennent de moins en
moins potables, tout en continuant k servir largemeat l'industrie.
Les eaux de nos régions rocheuses ne sont pas simplement super-
ficielles.
Il en est qui descendent assez profondément, par les fissures qui
leur sont ofTertes, pour se rassembler souterrainemenl, et reparaîtra
au jour sous forme de sources parfois volumineuses.
L'Ardenne est asser. pauvre en sources par la raison que ses
roches sont peu crevassées ; la zone condrusienne beaucoup plus
disloquée en crée davantage, et leurs qualités, leurs propriétés,
leur constance, dépendent des éléments avec lesquels elles se sont
trouvées en contact pendant un temps plus ou moins long.
C'est dans la Belgique terreuse, au N. de la précédente contrée,
que les sources sont les plus générales et les plus abondantes.
A part la zone fortement argileuse du sud-ouest qui entoure
Ypres, Henin, Tournai, Leuze, tout le reste du pays est formé de
couches supérieures plus ou moins perméables,, reposant à des
profondeurs très variables, sur des bases compactes ; et les vallées
qui sillonnent ces étendues sont aulanl de drains naturels au fond
desquels jailliasenl d'innombrables sources.
Cette portjon du territoire, si l'on en excepte les dunes de la
Campine, est incomparablement la mieux cultivée et la plus riche-
ment dotée de fumure.
Toute pluie qui la touche contracte la corruption et c'est en
général sous l'aspect d'un liquide limoneux qu'elle gagne le bas des
D,B,t,zed.yGOO^Ie
QOiUTt DBS Bavz bblgbs (ahhezb IT 13) f 99
versants : c'est assez dire à quelles souillures sont exposées nos
rivières de région terreuse.
L'eau qui pénètre dans le sol se divise aussitAt, et se répand dans
toute la couche superficielle remplie d'air qni la vivifie, mais aussi
d'engrais et d'amendements qui la corrompent.
Si les particules liquides ainsi empoisonnées ne trouvent plus
alors, en descendant, que peu de terre sableuse avant de tomber
sur la nappe aquifère, l'eau de cette nappe sera partout souillée et
assez profondément pour ne constituer qu'un breuvage dangereux.
Or nous rencontrons dans le pays de vastes campagnes qui
présentent ces conditions. En parcourant les champs admirables de
nos Flandres, nous trouvons presque partout les parcelles de terre
bordées de petits fossés de deux à trois pieds de profondeur, qu'é-
gaient des roseaux ou des aunes, et au fond desquels dorment des
eaux d'un verl-noir. Ce sont autant d'affleurements de la nappe
liquide de ces terrains, et c'est la proximité de cette nappe par rap-
port à la surface qui est la cause principale de la ferliîité naturelle
du sol. Si la nappe s'élevait, on aurait un sol humide et bientdt des
marais, si elle descendait, la couche superâcielle deviendrait sèche
et mobile en perdant dans une ferle mesure sa faculté de produire.
Cest cependant dans ces eaux souterraines que puisent les habi-
tants des zones basses; ils y trouvent une eau presque toujours
claire, de nuance verdâtre, relativement fraîche, d'un goût maréca-
geux, parfois lessivante et toujours chargée de matière organique.
Aussi boit-on peu d'eau dans les Flandres.
Du moment où le terrain s'élève par rapport à l'eau des vallées,
que les fossés deviennent profonds et secs, et que l'on arrive aux
chemins creux, dès lors les eaux souterraines s'améliorent : c'est
que les pluies qui ont traversé le sol descendent longuement en
sous-sol et s'épurent d'autant mieux des souillures contractées à la
surlace, gréce à l'air et aux éléments minéraux rencontrés dans une
très lente filtration.
Toute la Campine ondulée répond k ces conditions: le terrain y
est sableux avec un peu de fer et de chaux; la nappe liquide s'y
rencontre à une profondeur approximative et moyenne d'une dizaine
de mètres ; et l'on obtient des sources d'une clarté franche, excel-
lentes au goût, fraîches et constantes, recelant très peu de macère
organique et d'une crudité relative de 5 à 10, à 15°.
Ces eaux sont donc très bonnes pour la maison et aussi pour
l'industrie.
D,B,t,zed.yGOO^IC
130 QCAUTl DEH UCX lELGIS (unEU IT 13)
Il y a des territoires de la Belgique terreuse où les fillres naturels
sont plus considérables encore, ce sont : l'Entre-Senne-et-Geete, le
bassin du Geer, les parties supérieures du bassin de la Mébaignu et
de la Haine.
Sous ces étendues la nappe liquide glt rréquemment à plus de
50" de profondeur ; les terrains sont formés d'éléments silicieux,
argileux, calcareux, ferrugineux; les particules aqueuses filtrent
dans ces milieux complexes pendant des mois entiers, suivent des
trajets de plusieurs centaines de mètres, et ressortent après avoir
subi une transforma lion complète.
Les sources de ces contrées ont été analysées souvent et à diverses
époques, par MM. De Hemplinne, Slas, De Paire, Berge et d'autres;
elles jouissent de toutes les qualités extérieures; leur constance
comme température et composition est une conséquence évidente
de leur long cheminement dans le sein de la terre; c'est la cause de
l'élimination quasi-complète des souillures originelles, mais c'est
aussi la raison d'être He la grande dose d'éléments minéraux qu'elles
se sont assimilés.
Ces eaux recèlent de .100 à (00 milligrammes au litre de sub-
stances salines, ne trahissent que de 1 a 8 millionièmes de matières
organiques, souvent mémo des traces seulement, et leur crudité
monte de 90 à 30 degrés.
Partout les populations de ces parages vantent ces eaux comme
parfaitement saines et excellentes h boire ; nulle part, nulle nfTec-
tion ne leur fut jamais imputée; il faut les considérer, tant pour le
présent que pour l'avenir, comme élant à l'abri de toute modifica-
tion quelconque, soit en bien, soit en mal; el c'est par des sources
de ces provenances que se sont alimentées tes villes de Bruxelles,
de Liège, de Hons et plusieurs communes importantes du bassin
deCharleroi.
Cela ne veut assurément pas dire qu'elles soient parfaites — des
eaux parfaites il n'y en a point — car avec leurs 20 h 30 degrés
elles cuisent mal les légumes, sont peu lessivantes et ne conviennent
pas à toutes ies indusiries. Mais — c'est une remarque importante
à faire — que presque partout, en dépit de leurs défauts, on les
voit préférées, pour le pot-au-feu, a la meilleure eau de citerne,
malgré les qualités de celle-ci et à cause des craintes qu'inspire à
la ménagère la malpropreté des toits.
Quant aux rivières de la région terreuse, l"alimentation perma-
nente leur vient des sources ; par les périodes humides s'y ajoutent
D,B,t,zed.yGOOg[e
QCALrrt DES IIDX BELKIS (aHHEXI IT 13) 13t
les raissellemeols superficiels; et eu tout temps de volumiueux
déchets solides et liquides y sont rejetés par les campagnes, les
villes et riadustrie.
Les sources soQt eo géuéral médiocres aux étendues basses, fevo-
rables dans les zones ondulées, iDiiis les eaux -de surrace, presque
toujours empoisonnées, impriment aux rivières de ces contrées un
degré de pollution parfois extraorilinaire.
C'est ainsi qu'au rapport de H. Swarts, la Lys, avec ses souillures
organiques dont les teneurs varient dans l'espace de quelques
semaines de 50 à plus de 200 milligrammes au litre, est de^renne un
cloaque souvent fétide qui menace gravement la santé comme les
intérêts des populations riveraines.
Le Haut-Escaut, au sujet duquel on ne possède que peu d'indica-
tions positives, n'accuserait, en temps ordinaire, que 30 degrés
environ, avec dose en matière organique de 30 à 40 millionièmes.
Hais qu'est-ce que cela nous apprend? Quelles sont les variations
subies? Quel mal (ail le voisinage? El n'est-ce pas pilié que d'être
forcé d'avouer notre ignorance au sujet d'une grande artère si pré-
cieuse au pays I
La Dendre en amont de Termonde, et selon que ses débits étaient
abondants ou bibles, a présenté une dureté totale de 19 à Si*,
des doses allant, pour les éléments fixes, de 390 à 360 millio-
nièmes, et pour la substance organique de 36 à 60 millionièmes.
Ces résultats, constatés sur de l'eau clariSée par le repos, mettent
en évidence son amélioration notable par les périodes pluvieuses,
surtout en ce qui concerne les souillures les plus dangereuses.
Voilà des renseignements sérieux ; ils sont dûs aux chimistes de
rhdpital militaire de Termonde.
La Senne en amont de Bruxelles est beaucoup moins favorable.
Dans une suite d'analyses, le laboratoire de l'Hdtel de ville y décou-
vrit, en 1883-83, une dureté totale de 33 à 38% un résidu salin
de 330 à 400 millionièmes, de la matière organique à raison de 90
à 60 millionièmes ;el jusqu'ici les bibles débits paraissent y exagérer
également les souillures.
La Dyle en amont de Louvain et en temps ordinaire, a décelé à
U. le professeur filas qui poursuit ses investigations à ce sujet, une
crudité de 18 à 33', de^ résidus Bxes de 315 à 380 millionièmes, et
des souillures organiques qui varient de 30 à 40 millionièmes seu-
lement.
D,B,t,zed.yGOO^IC
i 32 QOiUTt H8 UDt ULGIS (udOXE K° 1 3)
Le Démer, de Hasselt à la Dyle, oBre un titre moyen de 20 degrés
è peu près.
En septembre 1883 — conditions normales — le laboratoire de
' HasBelt y découvrit :
A 3 f/2 kilomètres en amont de la ville, une dose oi^niqae
de 60 millionièmes.
Et près de la ville 41 >
M. Blas nous apprend que, de décembre 1876 à avril 1877 —
période pluvieuse — il trouva :
En amoDt de la ville , une dose moyenne organique
de 50 millionièmes.
Et en aval 115 »
H. De Paire releva en avril 1873 -~ conditioQS moyennes :
A l'amout de Diest, une teneur organique de 80 millionièmes.
A l'aval 100 »
Et è vingt kilomètres plus bas 75 >
Ces résultats ne permellenl point d'apprécier l'influence météo-
rologique, mais ils mettent en évidence l'action puissante de l'air et
de la lumière pour amender les eaux courantes.
La Nelhe, près de Waelhem et à mi-marée descendante, fut
examinée par H. Angenol, d'Anvers, pendant l'hiver moyennement
pluvieux et pendant l'été très sec de I87i ; il trouva :
Des titres allant de 12 à 18',
Des doses minérales de 138 à 287 millionièmes,
Et organiques de 6 à 72 millionièmes.
Ces analyses prouvent l'influence considérable du temps sur
l'état de salubrité de cette rivière alimentée par un bassin exclusi-
vement sableux, et que, dans un intervalle de quelques mois, les
souillures organiques y ont monté dans le rapport extraordinaire
de 1 à 12.
La Sambre est alimentée au versant gauche par des zones ter-
reuses et au versant droit par des étendues rocheuses.
En amont du bassin houiller de Charleroi, H. le chimiste Destrée
observa :
Qn'en eau abondante et belle, la rivière titrait 12* 1/2 seu-
lement.
Qu'en eau moyenne, sa dureté s'élevait à 1 7-.
Et qu'en eau très basse, elle atteignait 22* 1/2.
Prise dans ce même voisinage, M. Puttemans n'y découvrit, comme
D,B,t,zed.yGOOg[e
OTÀLiTt ns unx belges (iimn m* 13) 133
Bouillare organique, qu'une dose de fi millionièmaa, eu eau quel-
que peu abondante; mais plus bas, des communes importantes et
leur grande industrie exercent des effets TAcheux, et la teneur
monte à près de 50 millionièmes dans les circonstances ordinaires.
Enfin, perlons de la Meuse, la seule grande rivière du pays qui
ait fait l'objet de longues observations.
Alors que l'Escaut est un fleuve de région basse et lerranse, riche-
ment cultivée et portant Tune des populations les plus denses qui
existent, la Meuse belge, au moins jusqu'à Namur, s'alimente de
contrées montagneuses, et ses eaux roulant avec vitesse, largement,
sous &ible couche, dans un lit rocailleux et inégal, subissent d'au-
tant mieux l'action épurante de l'air et de la lumière.
Ed amont de Namur les observations sérieuses font débat, mais
oD sait touterois que sa crudité peut être estimée à 1 5* environ.
En aval elle reçoit la Sambre et ses souillures abondantes ramas-
sées dans son cours au travers d'une des vallées indus^ielles les
plus actives du monde.
Plus loin, c'est la Hehaigne, rivière capricieuse de zone terreuse,
et le Hoyonx, torrent de montagne, dont les rives inférieures sont
bordées d'usines importantes.
Enfin de Namur à Liège, les carrières sont nombreuses, les ver-
sants couverts d'agglomérations, et près de la dernière cité,
l'Ourthe, avec ses contingents de l'Amblève et de la Vesdre, se pré-
cipite dans le fleuve.
En aval de ce confluent, M. Philippart lui trouva, dans l'année
exceptionnellement sèche de 1864 : une dose de matières dissoutes
réduite à 194 milligrammes au litre, et une crudité relative de 14°
seulement.
Ces quelques notes éparses nous apprennent peu de chose encore ;
mais ici se classent les précieux résultats de HM. les professeurs
Sprioget Proost, de l'université de Liège.
Ces chimistes observèrent minuUeusement le fleuve, au pont de
la Bouverie, dans Liège, et pendant 365 jours à partir de novem-
bre 1885; ils relevëvent chaque jour son niveau, sa vitesse, sa
température, ses matières suspendues et dissoutes, tant minérales
qu'organiques, elconstruisirent avec toutes ces données des tableaux
et des diagrammes qui font lumineusement ressortir la relation des
temps avec la composition de l'eau, et l'état du fleuve avec aes
qualités.
D,B,t,zed.yGOO^IC
13i QDALITt DBS EAUX BOfiBS (aHUEZB IT 13)
Cest ainsi qu'on voit se manî Tester l'influence prépondériDlr de
débits.
Aux plus basses eaux, l'oxygène libre et dissous tombe i 3 lit. 7!
par mètre cube, tandis qu'aux deux plus fortes crues^ il dfpswb
proportioD de 15 litres, et qu'eu moyeune générale on obtint im
prèsde 9 litres.
Les matières en suspension n'atteigoent pas 1,8 milligramme m
litre aux niveaux les plus bas de la rivière, mais è chaque entti
notamment après celles qui suivent immédiatement une pênode
sècbe, les troubles abondent jusqu'à fournir il7 millionième, d
en moyenne la teneur se lient à 35 environ.
Les substances dissoutes totales ont des fluctuations rnoim pro-
noncées, et k l'inverse des précédentes, elles se réduisent à meson
que les niveaux se relèvent.
C'est ainsi qu'aux plus faibles débits la doseatteigoait 379 millio-
nièmes, qu'elle s'abaissait à 86 lors de la pins grande enie e( qiK
la moyenne fut de 31 1.
La matière organique dissoute et suspendae de l'eau déeanl»
par le repos, monte et baisse en concordance avec les débits : s«
minimum s'est réduit à moins de 1 millionième, le maitmom i J!,
et la moyenne à 7,2.
Ainsi le fleuve, après tant de produits souillants tombés dans sa
eaux depuis la Sambre, n'accuse en moyenne que 7 mîllionièmei
d'éléments organiques, alors que nos rivières ardennaises «
trahissent quatre fois plus dans leurs conditions les plus hvorablej:
et si la Meuse possède, à Liège même, de telles qualités, il panll
certain qu'en amont de Namur, elle doit ôlreplus avantageuse eocore.
Voilà une élude approfondie telle qu'il en feudiaît pourlousoM
cours d'eau de quelque importance, et telle surtout qu'on eût dû u
bire pour les rivières proposées pour ralimenlaiion des villes.
Ces recherches consciencieuses montrent ce qu'il faut de doniiW
pour apprécier une eau courante, et les dangers qu'on coanait »>
en l'absence d'observations scrupuleuses el prolongées, on con»-
craît, comme on a cru pouvoir le proposer, des dizaines de miilioin
k la dérivation de certaines rivières.
Cest ce que j'écrivais déjà en 4 881 , et ce que je répétais en 18*^-
dans mon onvrage sur l'hydrologie de la Belgique.
Parmi toutes les eaux que nous venons de passer en nm,
quelle est donc la plus convenable? Encore ane fois cela dépend du
but qu'on se propose.
D,B,t,zed.yGOO^IC
qdalitA des eaux belges (annexe n* 13) 135
Toutes servent à l'industrie, et l'Escaut et la Lys, si étrangement
pollués par intervalles, sont d'un secours immense à la cité gantoise
qu'ils sillonnent en tous sens.
Pour les manufactures en général, it n'importe guère que l'eau
soit pure de souillures organiques, et mieux vaut qu'elle recèle peu
de substances minérales; mais pour l'eau destinée aux maisons, la
tatubrité est la condition première.
Tout le monde convient que les eaux irréprocbables sont bril-
lantes, sans nuance, franches d'odeur et de goût; qu'elles sont
rafraîchissante s, désaltérantes et inspirent pleine confiance ; qu'elles
sont très peu variables de température et de composition, qu'elles
sont légères et tendres, aussi convenables pour la lessive que
comme boisson et pour la préparation des aliments.
L'eau qui parait réunir le plus de suirra,^e8 est purgée complète-
ment de matières organiques et recèle de 100 à 300 milligrammes
au litre de substance saline bienfaisante donnant un litre de 10
à 20 degrés hydrotimélriques,
Pour qu'une eau naturelle satisfasse à de pareilles conditions, il
fout nécessairement qu'elle ail longuement filtré pendant plusieurs
mois consécutifs dans un sous-sol complexe, puissant, tout à-foil
favorable; et je ne vols, dans toute l'étendue dupays, que les admi-
rables sources d'AnderJues — plateau de 1 ,200 hectares seulement —
qui offrent à peu près cette perfection.
C'est assez dire que, si l'on voulait être rigoureux sous ce rapport,
il n'y aurait point de distribution d'eau possible eu Belgique ; aussi
feut-il céder aux nécessités et, suivant les contrées, les hygiénistes
admettent, en général, qu'une eau peut demeurer saine encore avec
des teneurs :
De 2 à 8 millionièmes de chlore,
de 2 à 63 millionièmes d'acide sulfurique,
de 4 millionièmes d'acide nitrique,
de 180 à 200 mitliouièmes de chaux et magnésie,
de 5U0 à 600 millionièmes de résidu salin,
de 10 à QO millioaièrnes de matière organique.
Au point de vue de la santé publique, ce sont ces derniers élé-
ments qu'il importe le plus d'éviter, et une eau distribuée aux
ménages n'est vraiment pure et rassurante, qu'à la condition de n'en
pns contenir.
Tel est le sentiment de tous les hygiénistes et c'est celui de notre
Société roycUe des sciences médicaUs et naturelks de Bmxeltes, qui,
D,B,t,zed.yGOOg[e
136 QDunt BU uuz bblgsb (iinnzi rf 13)
aa commencement de cette année, s'est livrée à une dtscnssion vive*
ment intéressante, touchant la question des eaux poiabies. Tous les
membres de la docte assemblée redoutent la matière or^nique dans
l'eau destinée à l'alimeotation des hommes ; tous y voient des causes
de maladies, d'épidémies dangereuses; et cerlains d'entre eai —
M. le docteur Crocq par exemple — vont jusqu'à proscrire absolu-
ment les eaux qui en trahissent des proportions quelconques.
Ce jugement, théoriquement irréprochable, est trop sévère en
fait, car, rigoureusement observé, il nous placerait dans une situa-
tion intenable.
C'est ce qu'a compris la Soàité royale dans ses conclusions, où je
relève, notamment, qu'on peut considérer comme étant de bonne
qualité, l'eau qui ne contient pas une proportion supérieure à :
60 milligrammes par litre d'acide sulfurique supposé anhydre,
8 > » de chlore,
S » > d'acide nttriqae,
0,5 > 1 d'ammoniaque,
&00 t > de sels minéraux,
SOO > t de chaux et de magnésie,
et SO s > de matière organique non asotée.
Nous avons vu que, seules les sources abondantes et constantes
de nos régions terreuses et ondulées, se renferment dans ces li-
mites, et que notamment celles des zones bruxelliennes, dont se
fournit la capitale, seraient parfaites, n'était leur crudité relative de
«5 à 30'.
Assurément tout le monde les souhaiterait plus lessivantes; mais
qui donc les voudrait telles aux dépens de la salubrité?
A l'égard des rivières de quelque volume, il n'y en a pas une
seule qui, sans préparations, sans amendements, puisse être livrée
aux habitants.
Toutes celles des r^ons terreuses recèlent par intervalles des
proportions excessives de matière organique dangereuse, et leur cru-
dité atteint ou dépasse 20 degrés, sauf dans la Campine, où l'on
constate 10 à 15" environ.
Les grands torrents de nos régions rocheuses sont indéterminés.
Ce qu'on en sait c'est que leurs eaux sont claires aux bibles débits,
limoneuses aux grands, toujours lessivantes, maïs chargées de
souillures dans une mesure inquiétante, et susceptibles de provo-
quer des maladies épidémiques par le transport des résidus em-
poisouBés des nombreuses communes sises dans leurs bassins.
D,B,t,zed.yGOOg[e
QXSÀLnt DRS UDX BBL&IS (lIlKB» H* 1 3) 1 37
La Meuse paraît être de beaucoup le cours d'eau le plus fovorable
du pays, même dans l'état où elle se trouve à Liège; elle convient
aux usages détersifs et industriels ; et tout porte à croire que, puisée
en amont de Namur, elle serait sensiblement meilleure encore.
Ma conclusion, aujourd'hui comme il y a cinq ans, c'est que nous
devons avouer notre ignorance sur ce sujet capital de la qualité de
nos eaux; qu'il n'est permis à personne, dans l'état actuel de nos
connaissances, de proposer des adductions dispendieuses, sous peine
d'exposer les populations engagées à des conséquences graves, et
les exploitants à des pertes énormes ; que c'est au gouvernement,
enfin, à organiser les moyens d'étude et de recherche capables de
nous Taiie sortir de l'obscurité où nous errons è ce propos.
Je propose donc au Congrès d'émettre le vœu que l'Etat se charge
de rendre su pays ce service important.
D,B,t,zed.yGOOg[e
„Google
ANNEXE XIV
Sur la solubilité du biiodure de mercure dans
les corps gras et dans quelques autres dis-
solvants.
par M. le D' C. MÉHU, pharmacien^ à Paris.
Les mélanges des corps gras avec la plupart des produits chi-
miqiie», les pommades, par exemple, sont assez généralemeol des
préparations peu homogônea, instables el de médiocre qualité.
L'eau et l'alcool, (jue l'on emploie d'ordinaire à dissoudre les corps
chimiques en vue de rendre intime leur mélange avec les corps
gras, se volatilisent plus ou moins complètement, d'où l'apparition
de cristaux parfois volumineux, irrégulièrement disséminés dans la
matière grasse; enfin, sous l'influence de l'eau, des réactions chi-
miques prennent naissance, lesquelles modifient profondémeat la
composition première du mélange.
J'ai souvent tenté de substituer dans ces préparations la solu-
tion (1) au simple mélange, sans dissolvant intermédiaire, el plus
d'une Tois avec un plein succès. Cette note a pour objet d'appeler
plus particulièremenl l'attention sur la solubilité du biiodure de
mercure dans les huiles, l'axonge, la vaseline et quelques autres
dissolvants.
Huile d'amandes douces. — L'huile d'amandes douces dissout
assez de biiodure de mercure pour satisfaire à la plupart des besoins
de la thérapeutique. Les expériences qui suivent vont donner une
idée assez précise de ce pouvoir dissolvant.
Si l'on triture dans une capsule de porcelaine placée sur un bain
de vapeur un mélange de 63 centigrammes de biiodure de mercure
amorphe et de 50 grammes d'huile d'amandes douces, au bout d'an
()] En l8liS,Je signalais U solubilité du benzonte de fer et du rilëriinate de
Eincdans les huiles grasses [ Inhicei giiiéraUt Ht médtfiitt, 18%, t. XII, p. KM})
e Cerrlqaa dans les bulles,
D,B,t,zed.yGOOg[e
UO SDB U SOLOHLITt DU mODUU DB KnCDlB (ARiaXK IT 1 i)
quart d'heure environ on obtient une solution complète. On ne peut
pas dépasser notablement cette quantité d'iodure mercurique, c'esl-
à-dire i 3 grammes pour t ,000 grammes d'huile, même à l'aide d'une
trituration plus prolongée.
Abandonnée au rerroidissement, celte solution dépose assec rapi-
dement les deux tiers environ du biiodure qu'elle contenait, en cris-
taux jaunes et rouges de formes 1res nettes.
L'huile d'amandes douces chauffée vers ISO* dissout environ 80
grammes de bîîodare de mercure par 1,000 grammes. Dès que
cette solution est abandonnée au refroidissement, elle dépose de
nombreux cristaux de biiodure mercurique d'un jaune de soufre ;
ce dépdt est déjà très considérable quand le liquide est refroidi
à 1 50° C. Recueillis sur un filtre, ces cristaux jaunes passent assez
rapidement à la modification rouge.
L'huile d'amandes douces contenant, à chaud, 8, 7 et 6 grammes
de biiodure par 1,000 grammes, dépose la plus grande parUe de
son excédent de biiodure avant son complet refroidissement.
J'ai conservé sans dépét de biiodure et pendant plusieurs jours à
la température de S5° C , de l'huile d'amandes contenant 9 grammes
de biiodure par 1,000 grammes; mais cette huile a déposé une
notable quantité de biiodure quand la température s'est abaissée
vers <8" G.
L'huile d'amandes douces ne contenant plus que 4 grammes de
biiodure mercurique par 1,000 grammes, a séjourné pendaat cin-
quatne jours dans une cave fraîche sans déposer la plus minime
trace de biiodure. On peut donc considérer cette dose de i/1000
comme ne devant pas être dépassée dans la pratique.
Dans ces essais, en vue d'assurer la plus parfaite conservation du
produit, je me suis servi d'huile d'amandes douces préalablement
surchauffée pendant quelques minutes entre 320 — i^d' C, et filtrée
après un refroidissement complot. C'est de cette huile que j'avais
déjà fait usage pour obtenir l'huile phospborée stable (1) qui figure
aujourd'hui dans la pharmacopée française. Mais l'huile d'amandes
douces du bonne qualité, bien filtrée et non surchauffée, donne des
résultats très satisfaisants.
Pour charger l'huile d'amandes douces d'une plus grande quantité
de composé mercurique, on peut l'ocourir à divers composés.
(1) Journal lit Pkarmaei» tt da Chimii, (4), Vlll. p. 37, 1868j t. IX, p. 13
et 94, VSm;l. XI, p. 401, 18T0.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
SDt Ll 80LDNUTS DD lUODCHE DB MKICDIR (aHKEXB H° U) 1 41
L'îodure de potassium, par exemple, accroît la solubilité du biiodura
de mercure dans l'huile d'amandes douces. On peut dissoudre plus
de âO grammes de la combinaison (Hgl)*, RI dans 1,000 grammes
d'huile d'amandes.
C'est ainsi que 2 grammes de biiodure de mercure et 73 centi-
grammes d'iodure de potassium ayant été dissous à la température
du bain (le vapeur dans 50 grammes d'huile d'amandes, après six
semaines de séjour à la cave, cette solution n'avait déposé que quel-
ques minimes cristaux de biiodure mercurique dûs probablement
à l'insufTisante pureté de l'iodure de potassium du commerce.
J'ai élevé la quantité d'iodhydrar^yrate de potassium au-delà de
75 grammes par kilogramme d'huile, sans dépôt sensible pendant
le refroidissement ni même après huit jours.
Huile d'olives. — A 100°, l'huile d'olive se comporte à peu près
comme l'huile d'amandes douces vis-à-vis du biiodure de mercure ;
elle dépose lentement l'excédant de biiodure, et ne parait pas en
conserver, à froid, plus que l'huile d'amandes.
Huile blanche. — Vers 100-, l'huile blanche dissout notablement
plus de biiodure de mercure que l'hoîle d'amandes douces; à celte
température j'ai dissous 45,35 grammes de biiodure dans 1000 gram-
mes d'huile blanche. A froid, l'huile blanche conserve en solution
une quantité trois fois plus forte de biiodure de mercure que
l'huile d'amandes douces-
Une solution à 10 grammes de biiodure mercurique pour
1,000 grammes d'huile blanche ne s'est pas troublée même après
avoir séjourné pendant dix jours à la cave. Cette expérience a été
faite deux fois.
Huile de noise. — Vers 100°, l'huile de noix dissout 15 grammes
de biiodure par 1,000 grammes. A froid, l'huile de noix conserve
environ 13 grammes de biiodure en dissolution par kilogramme
d'huile.
L'huile blanche et l'huile de noix sont toutes deux siccatives; elles
se distinguent de l'huilo d'amnndes douces et de l'huile d'olives par
un pouvoir dissolvant un peu plus grand à chaud, et presque trois
fois plus grand à froid, que celui de chacune de ces huiles non
siccatives.
Huile de riàn. — L'huile de ricin est un des plus puissants dis-
solvants du biiodure de mercure. Au bain de vapeur d'eau dans
une capsule de porcelaine, en s'aîdant d'un petit pilon de verre
D,B,t,zed.yGOO^IC
1 iS BDR LA BOLVBtLITË DU BlIODDaB DE lieiCDIE (iNHBIB N* 4i)
servant d'agitateur, on parvient à dissoudre 1 gramme de biiodure
de mercure dans Î5 grammes d'huile, ou iO grammes de biiodure
par 1,000 grammes d'huile de ricin cbaufTée vers IOO°C. Abandonné
au refroidissement, ce liquide ne dépose que la moitié du biiodure
de mercure dissous.
Une solution de { gramme de biiodure de mercure dans
40 grammes d'huile de ricin dépose encore lentement des cristaux
rouges de biiodure de mercure.
Une solution de 1 gramme de biiodure de mercure dans
50 grammes d'huile de ricin ne se trouble pas pendant son refroi-
dissement, et, même après un mois à la température ordinaire, elle
demeure absolument limpide. Celle solution contient donc un cin-
quantième de son poids de biiodure de mercure, ou 20 grammes
par 1000 grammes. Elle me paraît pouvoir satisfaire à toutes les
exigences de la thérapeutique.
La combinaison du biiodure avec le bichlorure de mercure se
dissout facilement dans l'huile. A la température du bain de vapeur,
il est aisé de dissoudre 80 grammes de biiodure de mercure et
quarante-huit grammes de bichlorure de mercure dans 1 ,000 gram-
mes d'huile de ricin. Il ne se sépare qu'une assez faible partie du
mélange pendant le refroidissement; le dépôt contient une combi-
naison cristalline blanchâtre des deux composants.
L'huile de ricin relient, à froid, près de 10 p. c. d'un mélange à
équivalents égaux de biiodure (équiv. ^liEâT) et de bichlorure de
mercure (équiv. =: 135, â); il se sépare à la longue des traces seu-
lement de la combinaison cristalline d'un blanc légèrement jaunAtre
déjà mentionnée.
L'iodure de potassium accroît considérablement la solubilité du
biiodure de mercure dans l'huile de ricin. A une température voi-
sine de 100% au bain de vapeur, j'ai dissous aisément deux cents
grammes (200 gr ) du composé (Hgl)' Kl dans mille grammes
(1 ,OO0gr.) d'huile de ricin. L'iodhydrargyratc de potassium (llgl)' Kl,
qui contient 73,1 p, c. de son poids de biiodure de mercure, se
dissout donc dans cinq fois son poids d'huile de ricin, à une tempé-
rature voisine de 100 degrés; la solution conservée pendant trois
semaines, â la température de 20 degrés, n'a donné que des traces
d'un composé jaune cristallin. La solubililé de l'iodhydrargyrateest
donc la même a chaud et à froid.
Àxonge. — Si l'on fond de l'axonge au bain de vapeur dans une
capsule de porcelaine, et que l'on ajoute 1,35 gr. de biiodure de
D,B,t,zed.yGOOg[e
B1JI U SOLDBILlTt DU BIIODUtE DS MEICUU (àNNBXB N* 4i) 113
mercure pour 100 grammes d'axoti-çe, en tritaranl ce mélange avec
UD petit pilon de verre, on parvient à dissoudre tout le biiodure; la
solution est limpide, incolore; abandonnée au refreidissement, elle
devient rosée en se solidifiant et elle dépose du biiodure de mer-
cure qui apparaît très nettement cristallisé au microscope.
Quand cette solution, à 12gr.,5 de biiodure p. 1,000 grammes
d'axonge, est diluée avec son poids d'axonge (soit 6gr.,29 de biio-
dure par 1,000 grammes d'axonge), elle devient encore rosée en se
solidifiant et elle dépose des cristaux de biiodure mereurique.
L'axonge qui ne contient plus que i grammes et demi de biiodure
de mercure pour 1,000 grammes d'axonge ne dépose plus de cris-
taux de biiodure eo refroidissant.
Vaieline. ~- La vaseline dissout peu de biiodure de mercure,
même à chaud. Au bain de vapeur d'eau, en s'aidant d'un petit piton
de verre servant au broyage du composé mereurique, on ne par-
vient pas à dissoudre sensiblement plus de 2 grammes de biiodure
par 1,000 grammes de vaseline, soit 1 gramme de biiodure par EtOO
grammes de vaseline.
La solution est limpide, incolore; abandonnée au refroidissement,
elle devient fortement rosée ; elle dépose même du biiodure sur les
parois de la cnpsule bien avant sa solidification.
J'ai graduellement augmenté la quantité de vaseline. Lasolu'Jon
à 1/1000 prend en refroidissant une teinte chair de saumon, et
dépose de nombreux cristanx de biiodure. La solution à 1/1 KOO
refroidie est d'une teinte rose orangée très marquée, elle dépose des
cristaux do biiodure d'une grande netteté.
De la solution îi 1/3500 il se sépare encore pendant le refroidisse-
ment du biiodure en cristaux parfaitement nets et en quantité suffi-
sante pour colorer en rose léger le mélange froid.
En abaissant la quantité de biiodure de mercure à I gramme pour
4,000 de vaseline, on est certain que le liquide refroidi ne déposera
plus la moindre trace de biiodure.
A<Me phénique. — Chauffé vers 1 00", l'acide phénique dissout un
peu plus de 20 grammes de biiodure de mercure par 1,000 grammes.
Abandonnée au refroidissement, cette solution dépose plus de la
moitié du biiodure qu'elle contient; la détermination exacte delà
quantité déposée n'est guère possible en raison de l'état solide du
mélange froid.
Bmzine. — 1,000 grammes de benzine rectifiée du commerce
D,B,t,zed.yGOO^IC
tii sra u soLinaiTl dd biiodoie di mebcdie (uihku n* U)
dissolvant 30 grammes de biiodure de mercure à ane température
voisine de l'ébullitioD ; à la température ordinaire, la benzine ne
garde en solution que t grammes de biiodure par 1 ,000 grammes.
Compotes mercuriqua diveri. — En Angleterre, en Amérique, ou
a souvent employé l'oléate de mercure en solution dans les huiles.
On obtient ce composé en triturant, de préférence à Troid pendant
Si heures, ou en chauffant à une température n'excédant pas 7i*,
un mélange de 1 0 parties d'oxyde jaune de mercure et de 90 parties
d'acide olérque purifié (1). Cette préparation se conserve d'autant
plus mal, qu'elle est moins chargée d'oxyde de mercure; elle dé-
pose du mercure métallique en même temps que l'acide oléique se
transforme en acide oxyoléique. Aussi rocommande-t-on, comme
étant de meilleure conservation, l'oléate à 20 p. 100 d'oxyde de
mercure, que l'on dilue avec de l'acide oléique ou de l'huile d'olives
an moment d'en faire usage. Les observations de Squibb (Z), de
Parsona (3) et de Tichbome (4), démontrent la grande instabilité
de ces mélanges qui ne sont nullement comparables à des prépa-
rations officinales définies et stables, telles que les solutions de
biiodure de mercure dans les huiles que je viens de décrire.
Mettant à profil des essais que j'ai faits il y a une vingtaine d'an-
nées en vue d'introduire dans les huiles des composés métalliques,
j'ai dissous dans les huiles grasses le benzoate de mercure et
d'autres composés. Mes recherches sur ce point sont peu nom-
breuses; elles m'ont d'ailleurs conduit à des résultats qui me
paraissent d'une valeur bien inférieure k celles des solutions de
biiodure mercurique.
(1) Pkamaeepii dn Étatt-Vnit
macepotia de Ch. Rice. new-Iork,
p. S!3.
(2] lHoniUur Mtinhfiqui, ISS», p. !«.
(3) DruggUI Cireutar and ehiinicitl Caulh, jSDvfer laSS, et PkarmanuHeal
Journal, 14 février ISBS.
(4) PharmofuHcal Journal. 17 Janvier 1BBS.
D,B,t,zed.yGOOg[e
Nouveau mode de préparation des IziJectLons
liypodennlques.
par S. Limousin, pharmacien de Paris.
L'intéressante question de la bonne conservation des solutions
destinées aux injections hypodermiques a toujours préoccupé les
médecins et les pharmaciens. Les uns et les autres ont imaginé et
préconisé différents moyens pour arriver à ce résultat.
La plupart des procédés proposés : eaux distillées aromatiques
employées comme agents dissolvants, addition d'alcool, de glycé-
rine, d'acide salicylique, etc., présentent l'inconvénient d'ajouter à
la substance médicamenteuse des agents qui peuvent changer ou
modîQer l'action des alcaloïdes simplement dissous dans l'eau.
Les injections estemporanées, qui ont aussi été proposées sous
forme de pilules, de pastilles ou de plaques gélatineuses, qu'on
dissout au moment du besoin, présentent les mémos inconvénients,
et presque toujours ces préparations donnent des solutions qui ne
soQl ni claires, ni limpides.
La minime proportion de liquide qu'il fanl ajouter pour les dis-
soudre ne permet pas do recourir à la fîltralion, car presque toute
la solution resterait emprisonnée dans le filtre.
Tous les médecins et tous les pbarmacologistes prescrivent les
plus minutieuses précautions pour la préparation des injections
hypodermiques, pour éviter la présence des corps étrangers dans les
dissolutions, aussi est-Il surprenant qu'un procédé aussi dérec-
tueux sous ce rapport ait pu être sérieusement préconisé.
Cependant l'utilité d'avoir sous la main une injection hypoder-
mique toute préparée et pouvant être administrée immédiatement
dans des cas urgents, est incontestable.
Tous les moyens proposés et que jo viens d'énumérer sommaire-
ment avaient pour but d'atteindre ce résultat.
D,B,t,zed.yGOOg[e
1i6 MODI bl PItPABATlOIl DBS IflJECnONB flîPOBlUnQtrBB (aHIIEU 11° 15)
Les solutions ordinaires, préparées à l'avance, ont, en effet, l'in-
convénient de s'altérer rapidement, maïs presque toujours,, après un
laps de temps relativement court, en outre de l'altération qui se
produit par le développement des conferves et des moisissures qui
les envahissent, il survient un affaiblissement du titre de la solution
due, soit à la cristallisation du sel le long des parois du flacon, soit
au grimpementdescristaux, qui se produit entre le col du vase et le
bouchon qui le ferme.
C'est pour obvier à ces inconvénients et pour fournir aux méde-
cins des injections toutes préparées et dans de bonnes conditions de
conservation que j'ai préparé les ampoules hypodermiques que j'ai
l'honneur de soumettre à votre appréciation.
Ces ampoules ont la forme d'un ballon minuscule de forme un peu
ovoïde. Elles sont terminées par un tube de verre efiîlé, presque
capillaire, et leur contenance habituelle est un peu supérieure à
un centimètre cube.
Je stérilise l'intérieur de ces petits récipients par le procédé de
M. Pasteur, en les soumettant dans une éluve à la température
de 200 degrés environ. Je les remplis ensuite avec la solution médi-
camenteuse, soit en introduisant la pointe de l'ampoule chauffée
dans le liquide froid, soit en injectant le liquide chaud avec un petit
injecteur è pointe très effilée.
L'ampoule étant remplie. Je la ferme à la lampe oxydriqae, en
portant le bout du petit tube qui la termine dann le jet de la flamme.
La solution se conserve donc, dans ces conditions, à l'abri des
germes de l'aJr, et sans qu'elle puisse être modifiée, soit par évapo-
ration d'une partie du liquide, soit par grimpemmt du sel.
Les dissolutions sont préparées à chaud avec de l'eau ordinaire
bouillie et préalablement filtrée au filtre Chamberland.
Je n'ai jamais hecours à l'eau distillée, car l'expérience m'a prouvé
que,par suite de l'absence des sels contenus normalement dans l'eau
de source ou de rivière, elle était bien plus rapidement envahie par
les conferves et les moisissures que cette dernière.
Pour pratiquer l'injection avec une de cesampoules, voici comment
on procède : on donne un petit trait de scie d'horloger ou de lîme
fine à la partie inférieure du col, qu'on brisera alors avec les doigts,
avec la plus grande facilité ; on fixe ensuite le réservoir sur une
petite griffe métallique qui fait office de support, puis, on absorbe
le liquide avec la seringue de Pravaz, en y introduisant l'aiguille et
en produisant l'aspiration par la manœuvre du piston.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
KODB DS PRfiFARATIO:^ DES INJECTIONS HTPODEKHIQUBS (aNNBXB N° 1 5) 1i7
On peul n'introduire dans la seringue qu'un tiers ou la moitié de
la solution, suivant la dosn qu'on désire administrer.
C'est surtout pour les injections d'ergotine et de chlorhydrate de
morphine que ce procédé offre de grands avantages, bien qu'il
puisse être appliqué aux injections hypodermiques de tous les alca-
loïdes.
J'ai conservé, dans ces ampoules, dos solutions d'ergotine (extrait
de seigle ergoté de Boujean) qui sont restées absolument intactes,
depuis le commencement de l'hiver, tandis que ces mêmes solutions,
renTermées dans des flacons bouchés à l'émeri, étaient altérées au
bout de cinq à six jours. — Celles que je mets sous vos yeux ont été
exposées pendant six semaines, en juin etjuillet,à lachaleurelà
la lumière du soleil sur une fenêtre, et, comme vous pouvez le voir,
elles ne présentent pas trace d'altération.
J'ai conservé également, depuis plus de 18 mois, des solutions
de chlorhydrate de morphine qui n'ont subi aucune altération, sauf
cependant la nuance de la liqueur qui est devenue plus foncée en
vieillissant.
Si, pendant l'hiver, sous l'influence d'une très basse température,
il se produit de.s cristaux dans les ampoules, il suffit de chauffer
légèrement h la flamme d'une lampe à alcool ou d'une bougie pour
les dissoudre, et on rend ainsi au liquide sa transparence primitive.
En terminant, je dois dire que c'est à l'instigation de mon excel-
lent ami et collègue le D' Duhomme, président de la Société de
thérapeutique, que j'ai entrepris le petit travail que je soumets à
votre compétente appréciation.
D,B,t,zed.yGOOg[e
„Google
ObservaUoiia sur l'essenoe de cannelle de Olilne
■par GuSTAv LoTZE, cormeiller d'État , présidera de la
« Danmarks Apothekerforening . »
L'essence ou huile essentielle de cannelle de Chine est, comme le
nom l'indique, un produit chinois, et par cette raison la qualité de
cette essence est très variable, comme les produits chinois le sont
géuéralement. Les Chinois sont des falsificateurs érudits, et, à cet
égard, il suffit d'appeler l'atlention sur la felsificatiou du musc,
dans laquelle ils ont acquis une telle adresse que dans beaucoup
de cas, il peut être impossible de dire, avec certitude, si cette
matière précieuse est falsifiée ou non. Pourtant, à l'égard de l'es-
sence de cannelle, je crois que l'infériorité de la qualité est plus
souvent due à une production primitive, mal exécutée et à des
matériaux pas assez soigneusement choisis qu'à une falsification
directe, cette opération étant pratiquée plutét en Europe qu'en
Chine. D'autre part, les Chinois exportent leur essence sans l'exa-
miner scrupuleusement.
L'essence de cannelle est obtenue en distillant les rameaux, les
feuilles, les fleurs, les fruits et l'écorce, bref, tout l'arbre du cinna-
momum cassia, le cannellier de Chine, elle est exportée de ce
pays et de Cochinchine en eslagnons cylindriques en plomb allié
d'étain, et contenant à peu près 7 1/2 kilos. La densité de l'esseUce
dépend de la quantité de feuilles et de fleurs, qu'on » prise pour la
distillation, car celles-ci semblent contenir l'essence la plus pesante,
D,B,t,zed.yGOO^Ie
150 OBSEKTlTIOirS RDI l'rSBBNCK DB CANNELLS DE CBIHI (AlflfBXE N* 16)
tandis que l'écorce et les fruits du caunellier produisent une
essence d'une densité moiadro. La consistance et, à un certain degré
aussi la densité, dépendent de l'âge de l'essence et du degré d'oxy-
dation dans laquelle elle se trouve. Quelquefois l'essence peut être
d'une consistance très épaisse par suite de l'acide cinnamique, pro-
duit par l'oxydation, qu'elle renferme et j'ai vu des cas où Tesla-
gnon renfermait à peu près la moitié des cristaux de cet acide.
On s'explique facilement que, dans ces circonstances, la densité
de l'essence de cannelle peut être fort différente; du reste, les indi-
cations des divers auteurs, qui l'ont examinée, donnent beau-
coup de latitude à la densité. Mierzinsky, par exemple, indique
1,025— <,0S3; selon Zeller, l'essence pèse i,0i8 — 1,090; Hagera,
dans son commentaire de la pharmacopée germanique, édition pre-
mière, 1,030—1,090, mais, dans l'édition seconde, 1,045—1,065—
certainement une grande différence. La température d'ébullilion est
aussi variable et indiquée à 220— 22» — 240 degrés centigrades.
Ainsi la densité varie d'après les différents auteurs de 1,025 —
1,090. Biais je fus étonné, un jour, do trouver une densité encore
moindre pour une essence importée en emballage original, et dont
la densité était seulement 1 ,009. La dite esseuce était limpide, avait
une bonne odeur, se dissolvait facilement dans le chloroforme et
l'éther, et donnait l'odeur caractéristique d'essence d'amandes
amènes avec l'acide nitrique. Tout était normal, excepté la solution
dans l'alcool à 90% qui était trouble, tandis que la dissolution dans
t'alcool absolu se faisait facilement en toute proportion. Cette densité
si petite indiquait cependant quelque chose d'extraordinaire, elle
peut être expliquée par la présence d'une essence plus légère.
Comme j'ai déjà dit, l'essence était parfaitement claire et limpide,
mais je fus grandement étonné en la voyant, quelque temps après,
séparée en deux couches distinctes, la surnageante pAle-jaunâtre et
l'inférieure brune-claire.
Je croyais d'abord que je m'étais trompé, mais voilà qu'en
agitant le flacon, les deux liqueurs séparées se mêlaient tout de
suite, et la dissolution limpide était rétablie. En mettant le flacon
dans l'eau à 10-12° et en l'agitant de nouveau, je pouvais à volonté
séparer et réunir ces deux essences. Pour démontrer cette particu-
larité, je mettrai en circulation des flacons avec des essences lim-
pides et séparées, après cela je les agiterai, et les séparerai de
D,B,t,zed.yGOOg[e
MSBETjtnam sdk l'bssbhcb de uhmellb db cbuie (ajckexb ir 16) 151
nouveau en mettant les flacons dans l'eau à 10-12* degrés; dans
IVspace de 25-30 minutes, la séparation sera finie (1).
Séparées à l'aide d'une pipette, l'essence surnageante a UDe den-
sité de 0,967, et la couche inférieure pèse 1,031 eta toutes les
qualités qu'on demande d'une bonue essence de cannelle, sauf uoe
solubilité complète dans l'alcool à 90°, causée par une petite quan-
tité d'essence légère encore adhérente. Cette essence légère ne peut
être ni de la benzine, ni de l'élber de pétrole, ni de l'huile de
parafBne, parce que ces liquides ne se mêlent pas avec l'essence
de cannelle, et l'inflammabilité difficile, même au moyen d'une
allumette enflammée, ne permet pas de supposer la présence de
l'alcool.
L'essence a une odeur pénétrante de cannelle, ce que l'on constate
en bouillant 15 grammes de l'essence avec de l'eau, renouvelée à
mesure qu'elle s'évapore. Du commencement Jusqu'à la lin, l'odeur
des vapeurs était la même odeur pénétrante de la cannelle, et l'es-
sence était entièrement volatile, à l'exception d'un petit résidu d'une
matière résineuse ; après cela, il ne peut être question d'une huile
grasse.
Hais qu'est-ce donc que cette essence légère? Est-elle une ftilsi-
fication, ou une espèce d'essence de cannelle anormale ?
Je m'efforcerai de répondre à ces questions. Parmi les essences,
dont les &lsificateurs se servent pour la falsification des huiles essen-
tielles, il y en a une, qu'il est assez difficile de découvrir, c'est
l'huile essentielle de baume de copahu. C'est une essence à peu
près inodore, qui se mêle bien avec les autres, et dont le prix,
lorsqu'elle est distillée du baume, dit oriental, permet de s'en servir
pour la ^Isification de l'essence de cannelle, tandis que l'essence de
baume d'Amérique méridionale coûte trop cher.
Un mélange d'essence de cannelle pure et d'essence de baume de
copahu ne se trahit pas par l'odeur du dernier, la densité est pres-
que la même que celle de l'essence de cannelle anormale qui nous
occupe, c'est-à-dire 1 ,009, et la solubilité dans l'alcool à 90° est
(1) Je Décrois pssque petleproprlélésoii suffisamment eiaminée. Seulement,
on cas semblable, mais pourUnt dlfférenl, est venu « ma connaissance, concer-
nant une solDtloa titrâe d'alcali canstique normal pour analyse rolnmétrlqne,
qui était préparée parlailemeni titrée avec un acide normal, et trouvée exacte;
raais.après quelque temps,ll y avait une dilTérenceconeid^rable pour la solution
du détins et cella du fond du Qaoon.
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 53 obsbitàtiods bub l'sssircs db umtLU de cbihb (iknexe ro 1 6)
semblable; mais il y a uqq différeace: lorsqa'on traite le dit
mélange et l'essence originale d'après la méthode indiquée par
H. le professeur Dragendorff, de Dorpat, avec du chloroforme
bromée. Ce réactif produit une couleur bleue- viuletle avec l'essence
de baume de copabu, landis que l'essence légère surnageante d'es-
sence de cannelle prend une couleur mordorée, identique à celle
que prend Tesseoce origioale avec le même réactif. Au contraire,
un mélange d'essence de cannelle pure et d'essence de baume de
copabu garde la môme couleur avec le dit réactif que l'essence de
cannelle pure seule, c'usl-à-dire d'abord brunâtre, mais peu après
rose, tandis qu'une petite addition d'essence légère a pour effet de
changer la couleur en un mordoré foncé, caractéristique, pour
l'essence originale.
La réaction, propre à cette essence, est de se séparer en deux
couches distinctes, lorsque la température s'abaisse au dessous de
10-12 dégrés; on ne peut obtenir ce résultai avec un mélange
d'essence de cannelle pure et d'essence do baume de copahu, même
en refroidissant le mélange jusqu'à 5 degrés et en le laissant
tranquille plus longtemps; elles ne se séparent pas. Après ces
essais, il faut conclure que l'essence légère surnageante est une
essence produite par la distillation de l'essence en Chine de maté-
riaux d'une origine inconnue, mais pris probablement d'une
variété de cannellicr.
J'ai l'honneur, Messieurs, à cette occasion, de vous présenter
quelques espèces de raunelliers, prises dans ma propre collection
des plantes médicinales tropicales, que Je cultive en serre; ce sont
le cinnamonitim cassia, l'espèce chinoise, lecannella alba, le can-
nellier blanc des Indes occidentales et le laurus,culUawan, dont on
obtient l'écorce de culilawau, maintenant inusité. — Je regrette
que le vrai cannelier de Ceyian de ma collection, qui cependant
ressemble beaucoup au cannelier chinois, soit mort.
Afin de préciser ce que l'essence de cannelle de Chine doit élre,
et afin de fixer à nouveau la densité entre des limites plus étroites
ainsi que les autres caractères distinctifs, J'ai examiné les réac-
tions de plusieurs essences de cannelle de Chine provenant de
diverses maisons de drogueries recommandées. Pour contrôler ces
expériences, j'ai distillé moi-même une quantité assez considérable
de cannelle de Chine et j'en ai retiré 50 grammes d'huile esscnUelle.
Il ne fïiut pas être trop exigeant, car l'essence de cannette de Chine
est un produit mercantile provenant de difiérentes parties du can-
D,B,t,zed.yGOO^Ie
OXSEKTlTrONS BUI t'sSSBITGE DE CANIIZLLE DR CHDf E (limXB tP 1 6) 1 63
nellier, elle n'est pas une essence pure, retirée de l'écorce. Mon
but est de faire connaître ce que l'essence d'écorce doit être, afia
qu'on puisse mieux régler ses demandes, lorsqu'on connaîtra l'es-
sence pure.
J'ai examiné' cinq essences et j'ai trouvé pour leur densité les
chiffres suivants :
1. Essence pesante,séparéedereaseDce surnageante légère 4,031
i. Essence de Copenhague, B. '. 1,058
3. Essence de Copenhague, L 1,039
i. Essence de Leipzig 1,051
5. Essence (1) de ma propre distillation 1,03d
Voilà sans doute de grandes différences! Pour constater si les
essences étaient pures et non fôlsifiées par d'autres essences ou
liquides, dont on se sert d'ordinaire pour cet usage, tels que l'al-
cool, le chloroTorme, l'essence de girofle, l'essence de sassafras et
les huiles grasses, je les ai essayées, mais je les ai trouvées toutes
sans aucun mélange. L'alcool et le chloroforme sont faciles à décou-
vrir; leur volatilité permet leur séparation par distillation, l'essence
de cannelle ne bout qu'à SâO-240 degrés. L'essence de girofle se
trahit par la couleur bleue ou violette, que sa solution spiritueuse
prend avec le perchlorurc de fer, tandis que l'essence de cannelle
avec le même réactif devient brune. Avec l'acide nitrique, l'essence
de cannelle se cristallise, mais, falsifiée avec l'essence de girofle, elle
laisse une huile brunâtre. L'essence de térébenthine détonne forte-
ment lorsqu'on l'additioaDe d'iode, l'essence de sassafras exhale
des vapeurs en s'écbauffant, mais l'essence de cannelle dissout
l'iode en restant tout-à-&it tranquille et sans s'échauffer. C'est
déjà une différence, mais la solubilité de l'essence de sassafras
ainsi que d'autres essences dans la benzine, qui ne dissout pas l'es-
sence de cannelle, permet une séparation par ce réactif.
Les huiles grasses donnent au papier une tache de graisse, qui ne
disparaît pas, même quand le papier est placé sur un objet chaud,
et le mélange d'essence de cannelle et d'huile grasse, exposé a une
température basse, se trouble après peu de temps, mais elle ue se
sépare pas,
(1) Piiur ["essence île cannelle île Ceylnn, ilonl ta ileniilé est indiquée entre
1,00}— 1,090, J'b< trouréuneilensiiË île 1,039, Is même ijue puur le n'S, essence
dlttillée de r^corce seule,
D,B,t,zed.yGOOg[e
ISi OBSEKTiTIOKS SUS l'eSMHCB DE UKNBLLB SE CBRIB (uROXB K* 16)
La coQclusioD de ces expériences aéra donc :
L'essijnce de caDDelle de Chine doit avoir les caractères, dont j'ai
fait mention, et avoir une densité de 1,039-1,050. Une densité
moindre ou plus forte rend l'essence suspecte, et il fout l'examiner
avant de l'employer. En tout cas, la densité plus grande, lors-
qu'elle est produite par la formation d'acide cinnamique, repré-
senta toiq'ours une perte d'essence.
D,B,t,zed.yGOOg[e
ANNEXE XVII
Rapport de M. P. -A. Maignen, de Londres.
On peut diviser l'art du filtrage eo deux parties : la clarificatioD
el la purification des liquides. Dans le premier cas, on sépare des
liquides seulement les matières en suspension ; dans le second^ on
enlève à ces liquides non-seulement les subtances qui ont un corps,
mais aussi certaines matières qui sont tenues en solution.
Dans le laboratoire, il n'y a pas de procédé plus fréquent que le
filtrage, et que serait l'art du chimiste sans ses entonnoirs et ses
filtres ?
C'est la clarification des liquides qui a, jusqu'à présent, passé sous
le nom de filtrage ; mais nous désirons particulièrement attirer
l'attention des membres du Congrès, sur \a purification des liquides
par le filtrage.
Il serait inutile de décrire les moyens bien connus que l'on a
employés, jusqu'à nos jours, pour clarifier les liquides. Ce sont les
feuilles de papier à filtrer et les chausses de feutre dans le lobora-
toire, et les lils de sable dans les entreprises qui fournissent les
eaux aux villes.
Les inconvénients de ces procédés primitifs sont bien connus.
Ainsi, quand on se sert d'un papier dans un entonnoir, tout le
poids du liquide est sur la petite partie pliée qui se trouve au fond
de l'entonnoir; c'est aussi la seule surface filtrante, car le papier
adhère aux câtés de l'entonnoir.
L'opération se fait donc toujours très lentement et les accidents
D,B,t,zed.yGOOglC
156 LE FILTUGE (UIHEU II* 17)
arrivent souvent ; le papier crevant l'opératioD est gâtée. De plus,
le papier a ce qu'on peut appeler des pores fixes et jusqu'à ce que
tes trous soient masqués par des particules de matières solides con-
tenues dans le liquide, la claridcation n'est pas parfaite.
Il est arrivé, au professeur Tyudall, de passer des infusions à
travers 50 et même 100 feuilles de papier, sans obtenir une clarifi-
cation parfoite. De même, quand on use de la chausse en feutre, on
nepeutarriver à une clarification parfaite qu'après avoir retourné le
liquide très souvent dans le filtre. La moindre gaucherie de la part
de l'opérateur dérange la surfoce filtrante. Le filtrage se bit très
lentemenL et la chausse ne peut pas être nettoyée convenablement,
ni maintenue en bon éldt. De plus, certains liquides perdent beau-
coup de leur valeur à être exposés à l'aîr comme ils le sent, quand
on se sert des chausses.
C'est l'observation de tous ces inconvénients qui nous a amené à
inventer le procédé que nous avons maintenant l'honneur de sou-
mettre à votre altention.
Pour la clarification des liquides de valeur, nous préférons
employer la pâte de papier.
Nous assurant d'abord que le papier en feuille est de bonne qua-
lité, nous délayons et lavons la quantité nécessaire dans de l'eao,
de telle façon qu'il y a à peine deux fibres adhérant l'un & l'autre.
Les matières étrangères, telles que la poussière, la chaux ou autre
substance capable de se dissoudre dans l'eau pure ou acidulée,
sont ainsi enlevées eL il ne reste que les fibres purs comme matière
filtrante. Dans les opérations délicates, un lavage semblable est, on
le comprend facilement, do grande utilité. On exprime l'eau et on
délaye les fibres ainsi préparés dans une portion du liquide que
l'on veut filtrer. On jette le mélange dans le filtre, le liquide passe,
mais la matière filtrante est arrêtée sur la toile de notre appareil et
forme là une couche plus ou moins épaisse, bouchant ou masquant
les pores fixes de la toile et ne laissant, pour le passage du liquide,
que des porea légèrement mobiles existani entre les différents fibres
de papier se rétrécissant sous le poids ilu liquide el offrant ainsi
une barrière trop fine pour laisser passer les parties solides et assez
poreuse, poiirpermettre aa liquide de suinterau travers. Si, au lieu
d'employer 50 feuilles de papier à filter, le professeur Tyndall en
avait délayé 5 et s'en était servi dans l'appareil que nous avons
l'honneur de vous présenter, il aurait parfaitement clarifié ses infu-
sions en quelques instants.
D,B,t,zed.yGOOg[e
LE FATUGB (aHHEZE Jf 17) 157
PREMIÈRE EXPÉRIENCE
Le montage d'un filtre à papier. Le filtrage de plusieurs liquides de
valeur et de produits ckimiques aj/ant un précipité très tenu,
démontrant la puiuance de la clarification mécanique du papier
dans nos appareils .
Nous avons appliqué ce procédé sur une grande échelle en Angle-
terre. Un seul appareil, mesurant 3 mètres de long, I mèlre et
demi de haut et 1 mètre de large, en ce moment clarifie 50,000 litres
de bière par jour.
Depuis deux ans, plus de 5,000 marchands de vin, en Angle-
terre, ont adopté ce procédé pour clarifier leurs vins et spiritueux,
laissant de c6Lé les chausses et les collages.
Nous nous sommes étendu sur la clarification des liquides de
valeur plus que nous n'en avions rintsntion. L'importance de la
question seule est notre excuse.
C'est la purification des eaux qui va maintenant occuper notre
attention.
Nous n'avons pas besoin de nous préoccuper des divergences
d'opinion, ni des savants qui suivent Eoch, ni de ceux qui suivent
Klein, au sujet du virgula badUus. Que co bacille soit la cause ou
l'effet du choléra, il est incontestable que cette maladie terrible fait
le plus de progrès là où on le rencontre dans l'eau potable. El on
ne met plus en doute que, 99 fois sur 100, les épidémies de fièvres
typhoïdes sont dues à la mauvaise qualité des eaux. Dans les rap-
ports érudits de M. Van de Vyvere et de MM. filas el Van Melcke-
beke, on nous montre clairement quelles sont les impuretés que
l'on ne peut pas tolérer dans les eaux potables. Malheureusement
on ne peut pas toujours changer de sources. Qu'elles soient prises
à une rivière, à un ruisseau, ou dans un puits, nous ne pouvons
jamais ëtresùrs qu'elles ne contiennent pas de substances recon-
nues nocives.
Nous espérons pouvoir montrer comment on peut enlever toutes
ces impuretés et rendre n'importe quelle eau que l'on trouve bonne,
propre à l'alimentalion elaux industries.
On peut diviser les substances nocives qui se trouvent ordinaire-
ment dans les eaux, en trois classes : !■ Les matières solides orga-
niques et inorganiques qui se trouvent en suspension et qui
comprennent toutes les variétés de bactéries, de bacilles vivants et
D,B,t,zed.yGOOg[e
<58 LR FiLiuGi (ahhiih r* 17)
moris; 2° les matières orjjaDiqucseQ solution résultant de la décom-
position des corps végétaux et aolmaux, et 3" les minéraux et
composés métalliques dissous dans l'eau.
Si on fait bouillir l'eau, on peut détruire la vitalité de cerlaÏDS
organismes, mais on ne les détruit pas tous et l'eau demeure souillée
de toutes les matières en suspension, elle est privée d'air et d'acide
carbonique et elle n'est ni agréable à boire, ni digestive.
Si on la distille^ — un procédé qui est très dispendieux et géné-
ralement impraticable, — on n'obtient qu'un résultat médiocre. Si
l'eau est impure, certains gaz et composés volatils passent avec la
vapeur et occasionnent une corruption très rapide de l'eau distillée.
Plusieurs savants nous disaient tout à l'heure, notamment le
D' Ttchbome, que certains micro-organismes sont emportés avec
la vapeur et retrouvés dans l'eau distillée.
Il n'y a donc de pratique que le filtrage bien compris, pour enle-
ver à l'eau les impuretés organiques et inorganiques en suspension,
ainsi que celles en solution.
Pour enlever à l'eau les substances minérales, telles que les sels
de chaux et de magnésie, le filtrage doit être précédé de l'application
d'un procédé chimique.
C'est la meilleure manière d'obtenir ces résultats que nous allons
maintenant étudier.
D'abord, examinons ce qui a été fait Jusqu'ici pour purifier Jes
eaux potables en grand et en petit.
On connaît la construction des 6Ures des grandes entreprises
d'eau : un lit dont la couche inférieure consiste en de gros cailloux
sur lesquels est superposé du gros sable et, plus haut, du gravier
fin. L'eau admise à la surface, passe à travers ces différentes couches,
laissant sur son passage la plus grande partie des matières en sus-
pension et un peu des matières en solution au commencement du
filtrage. Mais ce filtre ne saurait arrêter les plus dangereuses impu-
retés en solution, ni les germes morbifiques.
Le piofesseur Pumpelly a démontré qu'une couche de cent pieds
de sable fin ne pouvait empêcher les bactéries ou les spores de
passer et nous allons démontrer l'impuissance du sable pour arrêter
les métaux en solution.
DEUXIÈME EXPÉRIENCE
Filtrage d'eau ferrugineuse à travers du s(^le, pour démontrer que
le sable n'enlève pas le fer en solution dartë Veau.
Ce système de lits filtrantsest non-seulement impar&itj il manque
D,B,t,zed.yGOOgle
LE FILTIAGE (iNHEXE N* 17) 159
aussi d'être économique. T)e vasles terrains sont nécessaires. La
chaleur de l'été facilite le développement des herbes et des ani-
maux dans les réservoirs filtrants, et il se produit toujours une
évaporation considérable. De plus il est excessivement difficile de
se procurer un sable pur en assez grande quantilé pour que l'on
puisse le changer souvent etalors on se sert de sable souillé, lavé
plus ou moins bien. Nous connaissons certaines compagnies d'eau
qui se servent du même sable depuis vingt ans.
Tous les huit ou quinze jours, on enlève deux ou trois centimètres
de la couche supérieure du sable fin qui a arrêté les impuretés.
Après avoir été entassé pendant quelques semaines ou quelques
mois, le sable est lavé, on le met dans un treuil à plan incliné, et
on dirige un jet d'eau dessus, la boue qui est plus légère que le
sable forme écume el s'échappe avec l'eau. On peut facilement com-
prendre que ce procédé ne peut constituer qu'un nettoyage partiel
et qu'il reste adhérent au sable une quantité notable des im-
puretés. Le sable ainsi mal lavé est encore entassé pour servir
à nouveau quand on refait le lit filtrant.
La construction des filtres de ménage a été jusqu'ici bien primi-
tive et feutive, à tel point que les gens les plus sensés se sont
gardés de les employer.
En effet, un filtre qui arrête les impuretés devrait être nettoyé
fréquemment, sinon l'eau d'aujourd'hui passe à travers les impu-
retés d'une période plus ou moins longue, et le moment doit venir
où les matières filtrantes sont tellement saturées des impuretés
qu'au lieu de purifier l'eau, elles la souillent. Tout filtre dont la
matière filtrante ne peut être facilement renouvelée à des périodes
assez fréquentes, doit être condamné.
Dans cette catégorie se trouvent les filtres en pierre poreuse, en
porcelaine dégourdie et en charbon aggloméré ou pressé, el sans
exception tous ceux dont la matièro filtrante est scellée. On dira,
peut-être, que parmi ceux-là, il y en a qu'on peut nettoyer en bros-
sant la surface, ou en souillant â travers, mais n'en croyez rien.
L'intérieur des pores fixes se remplit d'impuretés, et si l'on soufQeâ
travers, certains passages s'ouvrent, les autres demeurent bouchés
par les impuretés. Et ainsi que la force d'une chaîne est égale à son
anneau le plus faible, de même la qualité d'un filtre dépend de sa
plus foible partie ou de son plus grand pore à travers lequel l'eau
passe le plus vite, emportant avec elle les impuretés les plus dan-
zed.yGOOQlC
^' J
460 LB riLTKjlGI (iRHIXB H* 17)
Nous avons montré, au commencement de notre rapport, l'appli-
catioD de notre procédé à )a clarificatioD des liquides de valeor, et
nous avons vu comment, à l'aide d'une couche de fibres de papier,
on pouvait arrêter les matières en suspension les plus tenues.
Cela ne peut pas suffire pour purifier l'eau potable. De plus,
la toile de fibres végétaux qui sert à retenir le papier dans les
filtres purement clarificateurs dont nous nous servons pour les
liquides de valeur et que l'on nettoie tous les jours ne conviendrait
pas quand il s'agit de purifier t'eau, principalement parce que
l'action dissolvante de l'eau ferait pourrir cette toile ainsi que le
papier dans un rien de temps.
Toute matière organique, telle que le coton, la laine, le chanvre,
le lin et les éponges ne conviennent pas au filtrage de l'eau, ni en
grand, ni en petit.
Nous nous servons d'un drap purement minéral, c'est-à-dire, feit
de fibres d'amiante pure.
Le tissage de l'amiante était connu des Romains, mais, dans ce
temps, comme d'ailleurs aujourd'hui chez la plupart des fobricanls,
on mêlait des fibres d'origine végétale pour donner de l'adhésioD
aux fils d'amiante qui, comme on le sait, sont parbitement unis et
ainsi très difficiles à tisser. Nous sommes heureux de pouvoir dire
que nous possédons le secret de tisser te drap d'amiante que nous
soumettons à votre examen, sans avoir à employer aucune fibre
étrangère. Et c'est ce qui augmente de beaucoup la valeur de notre
invention.
Nous avons donc une surface filtrante de drap minéral inaltérable
avec des pores si fins, ou plutôt des passages si serrés, que pas une
seule particule de la matière filtrante, que nous employons et qui
est extrêmement tenue, ne peu), passer au travers.
Nous voilà donc en possession d'un moyen d'arrêter toutes les
impuretés en suspension, si petites qu'elles soient.
Nous avons dit qu'il ne suffisait pas d'enlever à l'eau les miatières
en suspension, même les germes et les spores les plus petits, mais
qu'il fallait aussi enlever à l'eau les matières en solution qui sont
nocives.
A ces fins, nous nous servons d'un carbone pulvérisé au plus
haut degré, que nous appelons carbo-calcaîre à cause de sa prépa-
ration spéciale. Nous le délayons dans la première eau vers^ dans
le filtre.
L'eau passe à travers le drap d'amiante, et laisse à sa surfece une
D,B,t,zed.yGOOg[e
LB PIITIUGE (iiraEIE IT <7) <«4
couche plus ou moins épaisse (suivant la quantité que l'on emploie),
mais toujours régulière et offrant partout la même résistance aux
impuretés de l'eau.
Pour augmenter la puissance dufiltrage et pour arrêter les grosses
impuretés, nous mettons au-dessus de cette couche de carbone
pulvérisé une quantité de carbone en grain; mais, comme noas
allons le voir, c'est la couche fine qui fait le travail le plus intéres-
sant.
TROISIÈME EXPÉRIENCE
Montage d'un filtre à eau, filtration d'eaud'égout et d'étang. Nettoya^
d'un filtre qui a servi pour voir où ze sont d^)osée3 les impuretés.
C'est ici que nous désirons arrêter particulièrement voire atten-
tion.
Tâchez d'imaginer, si vous pouvez, la mesure des pores à travers
lesquels l'eau passe.
Les parUcuIes de carbone pulvérisé se son,t entassées les unes sur
les autres, s'accordant naturellement de façon à offrir à l'eau le
mémo passage dans un endroit que dans l'autre et pas plus. Nous
voilà en présence d'un phénomène, disent les uns; d'une cause natu-
relle, dirent les autres. Nous allons mettre dans de l'eau une quan-
tité d'urine, nous. dissoudrons, dans d'autres vases d'eau, un sel de
plomb, de fer, de zinc, de cuivre, et d'arsenic même. Nous passe-
rons tous ces mélanges dans les filtres et l'eau filtrée ne contiendra
pas la moindre trace de ces substances étrangères. Nous les retron~
verons déposées sur la couche de carbone pulvérisé.
QUATRIÈME EXPÉRIENCE
Filtrage d'eaux souillées d'urine, de composés de plomb, de zinc, d»
fer, de cuivre et d'arsenic.
A quoi devons-nous attribuer ce résultat? Nous avouons que nous
n'en avons pas découvert la cause. Le devons-nous à ce qu'on
peut appeler une attraction moléculaire mécanii;ue ou à l'action
chimique connue sous le nom d'oxydation? C'est peut-être à ces
différentes actions combinées que nous devons les résultats que
vous venez de voir et nous pouvons, sans crainte de beaucoup nous
tromper, leur donner le nom de pbysico-chimiques.
La théorie d'oxydation est la plus nouvelle et la plus intéressante.
On sait que le carbone a la propriété de condenser, dans ses pores
et sur ses surfoces, l'oxygène de l'air ou celui qui se trouve libre
dans l'eau, et c'est probablement cet oxygène condensé qui brûle,
D,B,t,zed.yGOOg[e
1 69 u viLTUOB (ininxB h° < 7)
pour ainsi dire, ou autrement décompose la matière organique de
l'urine. L'action qui se produit dans nos appareils ressemble à celle
du noir de platine qui à cause de sa porosité extrême convertit le
vin en vinaigre par l'effet seul de la filtralion ; ou encore c'est cet
oxygène qui se combine avec les métaux des sels en solution, le
résultat étant un oxyde insoluble qui ne peut passer à travers la
couche de notre carbo-calcaire en poudre.
En effet, it serait facile de démontrer que l'eau, en se filtrant, a
perdu de son oxygène. Hais alors, nous approchons d'une autre
considération qui vaut la peine d'être observée. La conslructioii de
nos appareils est telle qu'aussitdt que l'eau a passé au travers des
matières filtrantes, elle se trouve en présence d'un courant d'air
qui, la prenant à l'état de division extrême, lui rend autant et quel-
quefois plus d'oxygène que la quantité qu'elle vient de laisser
dans la matière filtrante.
En dernier lieu, permettez-nous d'ajouter que notre but, en con-
struisant tous nos appareils, a été d'avoir une très grande surface
filtrante dans un petit espace ; cette surrace filtrante étant arrangée
de façon à permettre un dépdt partit du carbone pulvérisé et un
nettoyage feciie qui peut se Taire par le plus simple personnage.
CINQUIÈME EXPÉRIENCE
Démonstration de notre procédé d'adoucir les eaux dures.
II nous reste maintenant à décrire le procédé par lequel nous
enlevons à l'eau dure les carbonates et les sull^tes de chaux et de
magnésie.
On connaît très bien le procédé de Clark qui consiste à mélanger
une certaine qnantité d'eau de chaux ou de lait de chaux avec les
eaux à adoucir. Ce procédé fait précipiter les bi-carbonates solubles
de chaux seulement. L'acide carbonique qui, par son excès dans
l'eau dure tient la chaux en solution, su joint a la chaux vive
que l'on y ajoute et il en résulte un précipilé de mono-carbonate
calcique.
Ce procédé ne prive l'eau que d'une certaine portion de sa dureté.
De plus, le procédé de Clark est très dinicilc pour sou application, il
demande beaucoup d'espace et souvent laisse à l'eau un goût alcalin
Notre procédé présente une grande amélioration sur celui de Clark.
Nous nous servons de trois réactifs réduits en poudre très fine.
D,B,t,zed.yGOOg[e
LE FILTRAGE (inNBXB n*' 17) f63
que nous appelons anli-calcaire, et qui sont jetés dans l'eau soit à
la main, soit au moyen d'un appareil aulomattque.
Ces réactifs agissent successivement sur les différents sels de
chaux et de magnésie qui sont généralement trouvés dans les eaux
dures et produisent un précipité qui se dépose rapidement.
Ce n'est pas tout. Le précipité que nous obtenons est utilisé par
nouSj de telle sorte, que le coût de l'application de notre procédé
est excessivement peu coûteux.
Nous nous mettons à la disposition de Messieurs les membres du
Congrès, pour leur donner les plus amples renseignements qu'ils
pourraient désirer.
Voici maintenant la description des appareils de filtrage des eaux
que nous avons l'honneur de soumettre à votre examen. Nous com-
mencerons par les appareils militaires dont s'est servi l'armée
anglaise enËgypte, lors des dernières compagnes. La figure 1 repré-
sente le filtre, dit de camp, ou à baquets, il ne pèse que huit kilos
et peut filtrer de 35 à 50 litres d'eau par heure. On ne se sert, pour
cet appareil, que de carbo-calcaire en poudre, 1/4 de kilo suffit
pour le charger une fois. On le renouvelle toutes les semaines ; une
boite contenant la matière filtrante de six semaines va dans le filtre
même. Chaque bateau de lord Wolseley, sur le Nil, avait un de ces
filtres et une provision de matière filtrante pour deux ans.
Fig. 1, Fig, 2.
Filtre (lecnmp en flcli'in
Voici maintenaut le filtre qui sert a ux hôpitaux de campagne.
D,B,t,zed.yGOOglC I
46i Li nLTUfii (âhmixi ir 17)
On les attache aux selles des mulots au moyen de deu pebis
chaînes qui se trouvent au derrièredu panier. La poche E coaticn' liu
carbo-calcatre en poudre et la poche E< du carbo-calcaire en ^i.
Ces filtres-là sont chargés ou montés avec les deax Doin et at
F'8- 3. soQt nettoyés qu'une fois pv
mois.
Relativement aux serrictsm-
dus à l'armée anglaise pndul
leur difficile expédltiao sork
Nil, nous avons recn lei pliB
complets témoignages, doUd-
menl aae lettre autographe do
général lord Wolselej- dari
dont voici la traduction :
c J'ai beaucoup de plaisir i
constater que les filtres, it
M. HaigneDj qui ont été m-
ployés lors de l'expédilioD w
le Nil, ont donné des résalut^
très satisfaisants. Ils ont filtré l'eau rapidement et parraitefflent, rt
ont été fort appréciés par nos soldats. >
Signé: Wolselbt. (Hill St., 28 juillet 1885.)
Nous montrons ici en ac^on un modèle eu verre qui r^réseoi'
Fig, 4. les grands appareils doot x
sert l'armée anglaise pour fil-
trer l'eau en grande quan-
tité à la base des opén-
lions.
On voit la molliplication lif
la surface filtrante, fig. 4.cto
un petit espace — aussi l'ipp*-
reil représenté dans les fie i
et 3 mesure 1 mètre 30 ^
long, i mètre de lani* ?•
1 mètre 60 de hauteur, il a ^^
pieds carrés de surfilée fiHfïnl*
et peut purifier de î,îW j
5,000 litres à rbcure.
D,B,t,zed.yGOOg[e
LE fiLTUGi (iininat tr 17)
Flg. s.
Pour les officiers on a choisi notre filtre, dit de montre, parce
''"■ "■ qu'il ressemble à cetobjet et n'est
pas.beaucoup plus grand qu'une
montre.
Pour les soldats, on se sert d'un filtre plus petit et de (brme
cylindrique qu'on peut porter dans la poche ou dans le sac.
Les anciens filtres de poche, employé jusqu'à présent, omsis-
taient simplement en un bloc de charbon avec un luyau de caou-
chouc. Le blocs s'encrassait et ne pouvait pas se nettoyer, et si le
caoutchouc se perdait le fil-
tre ne pouvait plus servir.
NNos filtres de poche peuvent
! nettoyer facilement, on
renouvelle la uiatiëre fil-
trante tous les huit ou quinze
jours, ce qui occasionne un coût de un ou deus centimes et si le
D,B,t,zed.yGOOglC
166 LE piLTuai (uraKU k* 1 7)
tuyau de caoutchouc venait à se perdre le filtre serait encore pvât
et pourrait être utilisé tout de même en s^eo servant comme ifc
biberon.
Nous avons trois autres modèles à l'étude poar l'armée u^bis
Un filtre pour la cantine, un pour les casernes et le InHsièiiKpoc
attacher aux tonneaux d'eau.
Voici OkaintenaDt les appareils pour l'usage domestique. D'ibv.
ceux qu'on remplit à la main, dits cottage, et bijou , D.
Les illustrations montrent la section de ces appareils, ainsi qo' ''
manière de monter le filtre, c'est-à-dire la façon de déposer le ari^-
calcaire en poudre sur l'amiante en le mélangeant avec la pmii<^
eau que l'on jette sur le filtre; on voit aussi la manière simpl<! >
nettoyer celui-ci en dirigeant un Jet d'eau sur la surbee fillnci'
pour enlever ainsi la vielle matière filtrante et les imparelés^
ont été arrêtées par celle-ci.
D,B,t,zed.yGOOg[e
LE FllTliSB (àKOTXB B" *7> <67
Les figures 9 et 10 représeoteot ce que bous appelons le t ser-
vice » et le < nouveau service ». Le premier est sans réservoir, le
second a un réservoir pour l'eau filtrée ; tons lès deux peuvent éga-
lement élre attachés aux tuyaux de conduite. Un flotteur placé
dans le filtre arrête l'eau quand il est plein.
Nous avons aussi un autre modèle, dit à basse pression, qui
s'attache au robinet ou aux tuyaux do service et pour lequel on n'a
pas besoin de flotteur. Enfin un filtre, dit d'exportation, qui peut
être rempli à la main. Ce modèle s'emballe dan» un très petit
espace, il est solide et léger comme poids.
11 nous reste encore à attirer votre attention sur les grands appa-
reils qui rendront les plus grands services aux villes, aux villages
et aux grandes industries. C'iist ce que nous appelons les filtres à
grand débit; nous en avons déjà vu un exemple dans les fig. 4 et 5.
Ces appareils ont une surface filtrante considérable, ainsi notre
Q" 11, qui occupe trois mètres de long sur un mètre de large et un
mètre 6^ dé haut, il est capable do purifier de quatre à douze mètres
cubes d'eau par heure. Le nettoyage peut avoir lieu tous les deux
ou trois mois.
L'installation de dos appareils^ dans une ville ou dans un village,
ne coûterait pas beaucoup plus que celle des anciens lits de sable
D,B,t,zed.yGOOg[e
LB PtLTUGR (umiE Tf 17)
D,B,t,ze<J:>yCOOg[C
u ranifiB (ucikxb h» 17) 469
et parfois moins, surtout là où il y a de la difficulté à se pro-
curer les terrains nécessaires pour les réservoirs
L'eau serait mieux purifiée et maÎDlenue à une température con^
venable. Le coût de maintien en bon état ne dépasserait pas de
beaucoup celui du sable, et on aurait la certitude que l'eau serait
bien filtrée.
D,B,t,zed.yGOOg[e
D,Biin.d,Goo'^le
ANNEXE XVm
Mesures éprendre Intemationalement oontre
la ralsifloation des denrées allmezitalres.
parti. Zanm, phanitacien, à Constantinople.
C'est avec un vif ioLérét que j'ai lu le sa van l rapport de H. Bel-
val, concernant t'entenle internationale contre là faisilicalion des
denrées alimentaires et des boissons.
Il résulte de l'exposé de noire confrère que, malgré les lois on
les dispositions relatives au commerce des denrées, des bois-
sons, etc., dont sont dotés presque tous les pays de l'Europe,
l'organisation nationale d'un service pour la répression des falsi-
fications, n'est pas complète et qu'elle laisse encore beaucoup plus
à désirer au point de vue législatif. M. Belval arrive, avec raison,
à des conclusions qui devraient être prises, par le Congrès, en sé-
rieuse considération. Cesl sur quelques-uns des sept points propo-
sés par notre savant confrère, que Je me permets de faire quelques
réOexioDs.
Ayant, à différentes reprises, en Turquie, rempli les fonctions
déconseiller médical, ou d'inspecteur d'bygiène (comprenant l'in-
spection des médicaments et des denrées dans la capitale), juste-
ment dans un pays où les différentes nationalités se rencontrent
à cbaque instant; et où, en cas de contestation entre elles, l'au-
torité turque est fort embarrassée, par le fait que chaque puis-
sance européenne interprète, à sa manière, lo mot de falsification,
par manque d'une législation définie; je suis le premier à recon-
natlre l'importance d'une entente et d'une organisation interna-
tionale sur ce point.
Je proposerais seulement que cette législation comprit aussi les
substances médicamenteuses.
Il m'est arrivé plus d'une fois, à Constantinople, d'être attaqué
par des personnes intéressées bu débit d'une substance tnédica-
D,!„t,zed.yGOO^IC '
ns urro» DB «. zunn (aotixi ir> 1 8)
menteuse ou alimanlaire, plus ou moins impare, qui adoptaient,
dans leur dialribe, rexpression suivante : Le pioduit ou la sub-
stance débitée par nous, n'est pas, il est vrai, chimiquement pur^
mais il l'est comme article de commerce. C'est une expression fort
élastique, qui a donné lieu, chez nous surtout, à des malentendus
fort déagrëables. Ces malentendus ont engendré des explications
entre le gouvernement impérial du Sultan et les chefs des missions
européennes, A Constantinople. Le mot ËiIsiBcatiun doit être, avant
tout, défini d'une manière fort explicite et légale.
Voici, d'après moi, la définition d'une substance faIsîBée : J'en-
tends que toute substance alimentaire, médicamenteuse ou bois-
son, qui décèle à l'analyse la présence simultanée d'une autre
substance, ne revenant pas à sa composition chimique, doit être
considérée comme bisifiée.
On ne doit, en second lieu, jamais se servir de l'expression
( produit ou substance alimentaire de commerce pure • ; mais dire
tout simplement que telle substance est pure ou impure.
Je crois que, pour parvenirau but, on devrait étudier le projetdd
H. Belval dans une commission internationale, qui remettrait son
rapport BU prochain Congrès. Cette commission se mettrait ac-
tuellement en rapport direct avec les gouvernements, pour
prendre complètement connaissance, par voie officielle, des lois
et des dispositions répressives déjà en vigueur : des hommes de
loi devraient aussi faire partie de cette commission. Une fois ce
travail accompli, on devrait instituer, dans cbaque pays, un con-
seil central de salubrité publique, qui aurait pour mission l'in-
spection des denrées et boissons alimentaires, des substances mé-
dicamenteuses, etc. Plusieurs pays de l'Europe possèdent, il est
vrai des conseils congénères, mais leur organisation laisse encore
beaucoup à désirer. Les pharmaciens-chimistes n'y sont d'abord
presque pas représentés, ce qui est une grande omission au dé-
triment des intérêts publics; car le médecin le plus instruit,
n'est pas apte à élucider les questions du domaine de la chimie
pratique, autant qu'un bon pharmacien qui a étudié plus spécia-
lement celles-ci.
Chaque conseil sanitaire central se mettrait alors (c'est-à-dire
après la convocation du prochain congrès gouvernemental) en rela-
tion avec une commission permanente qui devrait poi^er le nom de
bureau international de la salubrité publique. C'est-à-dire que le ser-
vice de l'inspection sanitaire se ferait, par entente internationale, de
D,B,t,zed.yGOOg[e
uppoiT m ■. ziHin (iHinxx ir 1 8) 1 73
la mAme maDièrsqn'aliea aujourd'hui le service des post«s,etc. Des
bulletins périodiques, publiés en trois langues (français, allemand
et anglais) par ledit bureau central, rendraient compte des résultats,
des statistiques sanitaires de chaque pays.
Le goavemement de chaque pays doit, en attendant, s'occuper
du service de l'hygiène publique nationale.
La Turquie, grâce à TinitiaUve de Sa Majesté Impériale le Sul-
tan Abdul-Hamid, qui porte un vif intérêt aux questions hygié-
niques et accepte avec empressement toute réforme sérieuse, pos-
sède, depuis bientôt trois ans, un conseil supérieur de salubrité
publique, présidé aujourd'hui par le ministre de l'intérieur. Ce
conseil se divise en plusieurs sections, il est composé essentielle-
ment de médecins, de quelques fonctionnaires de la Préfecture de
la ville, d'un ingénieur et d'un chimiste-pharmacien. Il ne fout
pas confondre ce conseil avec celui qui porte le nom de conseil sa-
nitaire ioternalional des quarantaines, dont la mission (à la suite
d'une entente internationale) est de surveiller le service des qua-
rantaines et qui ne s'occupe de rien d'autre.
Un décret impérial de S. M. le Sultan a créé, i) y a à peine quel-
ques mois, un corps d'inspecteurs d'hygiène publique qui dépen-
dent du conseil supérieur de salubrité publique. Ce nouveau
corps d'inspection se compose de sept personnes, dont six méde-
cins et un pharmscien-chimiste. Un des médecins foisaut partie de
l'inspection en est le chef, et il remet régulièrement ses rapporta an
conseil. Les inspecteurs ont pour mission d'inspecter les pharma-
cies, les drogueries, les épiceries, les abattoirs, les substances ali-
mentaires, les boissons et les médicaments a leur arrivée à la
douane comme en ville. J'ai tenu à donner ces renseignements,
d'autant plus que le rapport de M. Belval, faute peut-être de rensei-
gnements, ne fait pas mention de la Turquie.
Comme on le voit, la Turquie est un des pays les plus avancés au
point de vue de la question théorique de l'hygiène; elle rencontre
seulement a u point de vue pratique, des difficultés inouïes, surtout
lorsqu'il faut agir contre un sujet étranger ; alors la question des
capitulations consulaires de puissances européennes, avec la Su-
blime-Porte, se présente comme une pierre d'achoppement. La
Turquie serait donc, d'après moi, la première puissance à profiter
des dispositions internationales proposées par H. Belval.
D,B,t,zed.yGOO^IC
DiBim.d, Google
IPalslfloation du beurre.
Lettre adressée à
Monsieur le président de la 3* section du Congrès
pharmaceutique.
n ne m'a pas été possible de réunir, en temps utile pour la dis-
CDSsion, les renseignements suivants que j'ai l'honneur de vous
transmettre.
Comme le principe de )a nécessité de rechercher les moyens les
pins pratiques pour arriver à faire cesser la fraude est inscrit dans
notre programme. j'ai cru utile d'appeler un instant votre attention
sur un essai tenté dans une contrée belge, et destiné à supprimer
une folsification : je veux parler de la f<ilsif)calion du beurre.
Depuis longtemps déjfi, ii s'élevait dans le pays de Hervé des
plaintes de plus en plus vive3,et malheureusement trop fondées, au
sujet de la falsification du beurre. Et, remarquez-le, ces plaintes
n'émanaient pas seulement du consommateur, mais également du
cultivateur; car le cultivateur honnête voyait son produit éga-
lement déprécié par suite de ia méfiance existante. La société
agricole s'émut, à juste titre, de la crise imminente qu'allait
occasionner cet état de choses : nul n'ignore, en effet, que le com-
merce de beurre est, pour ainsi dire, la seule ressource du pays
de Berve.
En conséquence, elle décida la création d'une société, d'un syndi-
dicat qui aurait pour mission de réprimer les abus, tout en fovori-
sant la vente des bons produits. Je ne puis mieux faire comprendre
cette institution, qu'en citant l'exposé des statuts présentés.
A la tête de l'association est placée une commission composée de
neuf membres. Cette commission comprend :
l'et 2" Le président et le secrétaire de la section agricole;
3" Six membres nommés par l'assemblée générale des adhérents:
i" Un expert-chimiste, nommé par les huit autres membres de la
commission.
Les adhérents s'engagent à ne livrer au public que du beurre
extrait du tait, et exempt de toute falsification; les consommateurs
se fournissant auprès des adhérents ont le droit de lïtire foire gratui-
zed.yG00gle
J
176 MppoiT M m. RiBoin. (Airnin n* 19)
tement deux fois par an, par le cbimiste-expert attaché ft la aoaiéth,
l'analyse du beurre acheté; en outre, la coœmissioa peat prélever,
en toDs temps, chez les adhérents, des échantillons de beurre pour
les feire analyser. Tout adhérent, reconnu comme folsifiant son
beurre, est immédiatement déréré à la justice, et rayé de la liste des
adhérents.
Vous comprenez. Messieurs, le mode d'action de cette société : si
une Traude est découverte, si un mélange de margarine ou de toute
autre substance étrangère est révélé par l'analyse, la commission
défère à la justice le falsificateur; impossible, pour le délinquant,
d'écbapper à la juste répression qu'il a encourue. Il ne pourra pré-
tendre qu'il a vendu te beurre pour ce qu'il est, noni En acceptant
les slaluLs, en consentant à foire partie du syndicat, il s'est engagé
à ne livrer que du beurre pur. Son nom figure sur une liste portée
à la connaissance du public, pouraverlir le consommateur qu'il peut
en confiance s'adresser à lui, parce qu'il s'engage à livrer du beurre
pur ei à ne livrer que du beurre pur.
Et pour le producteur, quel avantage que de faire partie d'une
semblable association I d'être classé parmi les producteurs d'élite,
vraiment dignes de la confiance de tous, qui ne veulent rien avoir
de commun avec la fraude I Et avec la confiance du public, quelle
juste et méritée plus-value pour ses produits I
Aussi, le comité de la section agricole du pays de Hervé engage-
t-il les cultivatenrs du pays à foire partie de cette association, et
priè-t-il les administrations communales de foire des règlements
concernant la vente des beurres mélangés.
Voilà, Messieurs, ce que j'ai cru devoir vous communiquer i titre
de renseignements.
Veuilliei agréer. Messieurs, mes civilités empressées.
Edg. Nibodl,
pharmacien-chimitU à Satamt {Liège).
D,B,t,zed.yGOO^Ie
ETUDE BIOLOGIQUE DES EAUX
LA NUSIÉBATION DES MICROBES,
par M. Ch. Girard, directeur du laboratoire municipal
de Paris.
On admet généralement aujourd'hui que la pureté d'une eao est
en rapport constant et inverse avec le nombre des infiniments petits
qui y vivent et s'y développent.
Jusqu'à ces temps derniers, il avait été impossible de se faire
une idée exacte de leur nombre, à peine parvenait-on à l'aide du
microscope à les déceler et à les reconnaître.
Une méthode applicable, quoique bien imparraite encore, est
venue combler cette lacune : si dans une solution de gélatine, od
ajoute un volume connu d'eau à essayer, si on laisse cette solution
se prendre en gelée, au bout d'un temps plus ou moins long, on voit
apparaître dans cette gélatine un certaia nombre de points blan-
châtres. Chaque bactérie s'est reproduite, elle est devenue la souche
d'une colonie de microbes qui apparaît sous la forme d'un point
opaque plus ou moins volumineux; ces colonies se développante
leur tour, finissent par liquéfier complètement la gelée de gélatine
dont elles se sont nourries. Si, avant la liquéraclion, on compte les
colonies isolées, on a le nombre de micrnbes vivant dans la quantité
d'eau introduite. Le procédé paraît assez simple, mais, quand on
cherche à le mettre en pratique, on se heurte à des difDcultés plus
apparentes que réelles, car elles sont faciles à surmonter en suivant
une marche méthodique. C'est pourquoi nous croyons intéressant de
décrire ici la méthode suivie au laboratoire municipal de la ville
(le Paris pour la numération des microbes contenus dans les eaux.
On dissout dans un litre d'eau 40 grammes de gélatine blanche et
3 grammes de phosphate de soude, on ajoute un blanc d'oeuf batta
dans an peu d'eau, on met au bain-marie jusqu'à coagulation com-
plète de l'albumine, on filtre, et le liquide, parfoitement limpide
D,B,t,zed.yGOO^Ie
478 tnn>i noiogiqui dbs kkvi (imnxa ir 20)
obtenu, est stérilisé à l'autoclave à une température de IIK'à 120*.
Ainsi préparée, la solution de gélatine se conserve indéfiniment
sans altération, elle se prend en geléo à la température ordinaire, et
seliquéfieà environ 30° ou 31'.
On introduit dans des Goles coniques, parfaitement propres, à
fond plat (diamètre de fond 9 centimètres),! 0 centimètres cnbes de
la solution de gélatine ; on forme avec un bouchon à deux trous dont
l'un est traversé par un tube de verre bourré de coton et l'autre par
nne petite burette graduée permettant d'introduire une quantité
connue du liquide à essayer. Les fioles ainsi préparés sont al^rs
portées dans une étuve, où elles sont chauffées au moyen de la
vapeur d'eau à la température de H 5° à 1S0° pendant 90 minutes.
Ainsi privées de tout germe, les fioles peuvent être employées
aux essais des eaux.
L'eau à essayer est étendue au 500* avec de Teau bouillie, puis,
dans la fiole stérilisée dont on a liquéfié la gélatine èi l'aide d'uoe
douce chaleur, on introduit une quantité connue (1 centimètre cube)
d'eau diluée, soit 1/500 de centimètre cube de l'eau primitive, au
moyen de la petite burette jaugée. On porte la fîole dans une éluve
où elle est maintenue à la température constante de Si" à 35°. Da
jour au lendemain, on voit apparaître les petits points blanchâtres,
on suit régulièrement leur développement; quTind on ne voit plus
leur nombre augmenter, ce qui arrive ordinairement le deuxième
jour après leur apparition, on compte le nombre des colonies for-
mées ; pour éviter de compter plusieurs fois les mémos, on quadrille
le fond de la fiole, ou on applique sur ce fond un papier quadrillé
transparent; le nombre des colonies trouvé, multiplié par 500
donne le nombre des microbes contenus dans un centimètre cube.
Od reporte alors la fiole à l'étuve et on note le jour où toute la géla-
tine est devenue liquide.
Le temps nécessaire à la liquéfaction varie forcément avec la
nature des cellules vivantes contenues dans l'eau, leur nombre, leur
rapidité de reproduction, les températures, etc.
Pour que les résultats puissent être comparés, il est nécessaire
que la solution de i^élatinc ail toujours la même composition et que
les fioles ensemencées soient maintenues à la même température.
Certaines eaux qui contiennent un assez i^rand nombre de mi-
crobes, liquéfient diflicilement la gélatine; il se forme à la surface
de celle-ci des points durs, parfaitement limités qui s'étendent
lentement. D'autres eaux, au contraire, qui ne contiennent pas un
D,B,t,zed.yGOO^IC
tniDI BIOLOGIQUE DIS UOX (llRnU II* SO) t79
plus grand nombre de microbes, liquéfient la gélatine avec une
rapidité prodigieuse, on voit les colonies apparaître aussitôt après
l'ensetnencetnenl, se développer, s'étendre et liquéGer la gélatine
eu quelques heures. Elles se présentent, au sein de la gélatine, sous
la forme de petites lentilles opalines, ayant des contours ronds ou
dentelés.
On considère surtout comme dangereux et nuisibles ces microbes
qui agissent aussi épergiquemeat sur la gélatine.
Il noua reste à décrire l'autoclave et l'éluve où se font les stéri-
lisations et les cultures.
L'autoclave est une grande étuve en fer d'une capacité de 3ft0 li-
tres environ; il est divisé en deux compartiments ayant chacun une
hauteur de 35 centimètres, et 60 centimètres de cAté. Pour chauffer
cette étuve, on fait arriver dans l'intérieur de la vapeur d'eau sous
une pression qui peut atteindre 2 atmosphères, ce qui correspond
à une température de 1 20°. La vapeur est fournie par un générateur
d'une capacité de 100 litres. Ce générateur peut supporter une
pression de 1 0 atmosphères et fournir de la vapeur pour les distil-
lations dans la vapeur d'eau surehauffée; il sert de plus à produire
l'eau distillée nécessaire nux besoins du laboratoire.
L'étuve à fermentation est formée de trois compartiments super-
posés, elle est chauffée par un Ibermo-siphon qui passe successive-
ment à la partie supérieure des deux compartiments les plus bas.
La température est de 31° a 25° dans le compartiment inférieur et
de 28" a 29o dans les deux autres; elle est rendue constante par un
régulateur d'Arsonval qui commande l'arrivée du gaz.
D,B,t,zed.yGOO^IC
„Google
Sur l'action comparée des différentes
aconitines,
par le D' i. BUNTZiiN et H. P. Madsen, de Copenhague.
HUSIIDU,
Sur l'invitation du comité delà section de médecine, nous devons
rendre compte de la situation de la question de l'acouitineencemo-
ment. Vous vous souviendrez sans doute que cette question a déjà
été traitée au dernier congrès international de Londres, et que ce
furent spécialement HH. Plugge et Huisinga qui contribuèrent d'une
manière importante à l'éclaircissement de celte question. De plus,
il faut nommer, pendant ces dernières années, les importants tra-
vaux de MH. LaboTde et Duquesnd, et les recherches lozîcologiques
de MM. Anrep, Hamaek, Mmnicke et Kobert,
Malgré toutes ces recherches, il reste la même dangereuse incer-
titude pour les différentes sortes d'aconiline en circulation dans le
commerce, et Ton met constamment en vente de nouvelles prépa-
rations, dont les effets sont bien des fois augmentés.
C'est pourquoi il feut que ce soit notre but de trouver un moyen
de nous préserver des dangers dont ce poison menace l'humanité.
S'il n'était question que d'un remède peu employé et superflu qui
pût focilemenl se remplacer par d'autres, le plus simple serait ds
défendre complètement la vente de ce remède pour l'usage théra-
peutique. GuAfer et bien d'autres après lui ont cependant démontré
que, dans cette substance, on trouve un excellent remède sympto-
matique contre une des plus tourmentantes et douloureuses mala-
dies à laquelle l'humanité soit sujette, la névralgie du trijumeau,
le tic douloureux. Nous avons bien souvent pu nous rendre compte
par nous-méœe des excellents effets de ce remède dans un cas invé-
téré, rebelle à tous les autres traitemeots.
D,B,t,zed.yGOOg[e
48S sn l'actiou compâiSb des nirrtiMTM Acomnins (iimiu ir* SI)
Nous devons rechercher la cause particulière de l'incertitude des
effets du remède dsns la circonslance que la préparation chimique
de l'acouitine n'est pas encore complètement pure. On trouve trois
espèces d'aconîtine qui difièreut dans leur composition chimique;
malgré cela, elles ont cependant les mômes effets physiologiques.
GrAce à M. Duquesnel, on a cerlaînement Tait de grands progrès vers
la purification de la préparation de l'aconitine, mais comme il ne se
trouve aucun moyen focile d'en examiner la pureté, et comme
cette préparation présente beaucoup de difficultés, il se trouve mal-
heureusement encore bien d'importantes difTérences entre les pré-
parations qui circulent dans le commerce. Il n'est même pas pos-
sible d'être sbr que les produits d'un même &bricant soient toujours
de la même valeur.
Si la formule chimique élémentaire était exactement déterminée,
nous pourrions, en l'analysant, nous rendre compte de la pureté du
remède; mais, malgré les excellents ouvrages du comité anglais
sur l'aconitine, il ne semble pas que la formule soit déterminée
avec une exactitude suffisante. II n'y a que les expériences phy-
siologiques qui, à présent, nous donneront un point d'appui pour
juger ces effets, et c'est aussi dans cette voie, que ce sont engagés
la plupart des savants. Il est possible que l'effet observé sur la
lumière polarisée par MH. Laborde et Duquesnel, puisse élre em~
ployépour juger de la pureté du remède. Hais ceci exige une dé-
monstration expérimentale, il faudrait prouver que la déviation de la
lumière polarisée est en relation directe avec la toxicité de la sub-
stance. La quantité de la substance miseà notre disposition, ne nous a
pas encore permis de poursuivre ces recherches.
Notre honorable ami et collaborateur, H. le pharmacien Madsm,
a foit une série de préparations des différentes drogues en circula-
tion dans le commerce, que, d'après son invitation, nous avons
examinées. En même temps nous avons examiné les plus impor-
tants alcaloïdes purs en vente dans le commerce. Ce sont les résul-
tats de ces examens que nous allons avoir ici l'honneur de vous
exposer.
Les préparations examinées par nous sont :
1. L'aconitine cristallisée pure de H. Duquesnel, à Paris.
3, L'aconitine cristallisée pure, préparée d'après la méthode de
Duquesnel, par M. Pelit, à Paris.
D,B,t,zed.yGOOg[e
sot L'icnoH coKPuÉB D8S DiFPËKBiniss àcoHimns (Aintns If 21) 183
3. 1 L'acouitiDe cristallisée 1
t. j L'a»ailine amorphe j P" «• """''■ * "«""'•'l'-
.' J Les mêmes préparations, par H. Gehe, à Dresde.
7. i L'aconiline cristallisée des racines des Vosges,
6. I L'aconitioe cristallisée des raciues suisses, préparées par
H. Uadsen, à Copenhague.
L'examen a été foit par le procédé suivant :
La substance a été desséchée et pesée soigneusement, dissoute
dans une solution de sel marin à un demi pour cent, en y ajoutant
une trace d'acide nitrique, et ensuite délayée à un degré uniforme.
Nous avons injecté cette solution sous la peau du dos de la gre-
nouille; l'espèce dont nous nous sommes presque exclusivement
servis a été la c fiana temporaria », et les animaux en général ve-
naient d'être pris peu de temps auparavant. Dans les tableaux dis-
tribués, vous voyez maintenant la dose mortelle des différentes
sortes exprimée en mitligi-ammes d'acooitine pour un kilogramme
du poids de ta grenouille. Pendant que le tableau à l'intérieur donne
ta dose en chiffres, celui du dessus présente la relation grapliique
des doses mortelles. U vous suffira d'y jeter un regard pour vous
rendre compte de la grande différence existant entre les prépara-
tions que nous avons examinées. L'aconitine amorphe de Gehe à
Dresde est la première en eOicacité et nous pourrions ici absolu-
ment confirmer les résultats de M. Kobert, qui a examiné ta même
préparation. Immédiatement après viennent les préparations de
H. Hadsen des racines des Vosges et ensuite viennent tes prépara-
tions cristallines de Gehe, Petit, Merck et les préparations de
H. Madsen des racines suisses, MM. Uarnack et Mennicke ont aussi
examiné les préparations de Merck et Duquesnel; mais tandis que
nosexpérieucescoDcernantlaconitine de Merck s'accordent bien avec
celle des savauUi que nous avous nommés, il se trouve dans l'aco-
niliue Duquesnel, que nous avons employée, un effet moindre assez
im[tortaul. Quant a l'action de laconitine dus racines des Vosges et
des racines suisses, nous soniiiics aussi aa désaccord avec MM. La-
borde et Duquesnel, Tandis qu'ils déclarent avoir trouvé que l'aco-
nitine des racines suisses devrait avoir un effet plus actif que celle
lies racines des Vosges, nous sommes cependant arrivés au résultat
contraire. Dès le commencement, les préparations de M. Hadsen
n'ont pas été très actives; mais par une suite de cristallisations.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
iSi SUE L'icnon coKPAiei des DtFftKBHTU ACOifimTEa (imnxi H* 34)
Dous avons réussi à préparer une acooitine des racines des Vosges
extrêmement acUve, pendant que le même procédé employé sur les
racines suisses ne donnait aucun résultat. Lorsque MM. Duquesnel
et Laborde croient pouvoir affirmer que la différence du lieu de
provenance et de l'Age sont capables de provoquer des différences
daos l'effet de l'aconiline, nous ne pouvons paa être du même avis.
Au contraire, nous sommes sûrs que la différence dans la force ne
résulte que de la plus ou moins grande facilité avec laquelle l'al-
caloïde peut élre séparé des substances inaclives. Mais il est juste
de supposer qoe la quantité de celles-ci peut varier selon le lieu de
provenance ou Vi(t,e de la drogue.
Quand nous rapprochons les résultats que nous avons obtenus
avec les recherches précédentes et surtout avec celles de M. Plugge,
nous voyons que ce sont surtout les préparations allemandes qui
ont fait de grands et heureux progrès, mais l'on n'a pas encore
réussi à obtenir une préparation d'une action toujours égale. En les
employant sans distinclion, on obtiendrait une action tantôt trop
forte, tantôt trop faible, dans les deux cas au détriment des ma-
lades. Nos expériences ont aussi démontré qu'on n'est pas plus sûr
en employant l'aconitine d'une seule fabrique. Les préparations de
Duquesnel ont donné auparavant aui examinateurs des résultats
bien plus satisfaisants que ceux que nous avons pu obtenir. Il est
bien possible que ce soît un vieil échantillon qui nous est tocabé
entre les mains. Nous ne doutons pas que M. Duquesnel, quia tant
de mérite de la préparation de l'aconitine, ne soit en état d'obtenir
d'excellents produits, mais ce qui sort de chez lui pour entrer dans
le commerce n'est pas toujours de la même force.
I^ même chose se répète quand nous observons les préparations
japonaises. Nous avons examiné ici une aconitinc de Merck et une
de Madsen ; tandis que celle de Mudsen montrait une très grande
intensité d'action^ celle de M. Merck était presque sans effet. La
japeconîline deH. Madsen dunne la m.rl à une dose de 0,7 milli-
grammes par kilo, tandis que la préparation de M. Herck ne produit
qu'un léger empoisonnement à la dose de 3,33 milligrammes. Des
expériences précédentes faites avec un autre échantillon par
HU. Harnackct Mennicke ont cependant montré que la japacoDilioe
examinée par eux agissait mortellement à une doseda1,iO par
tilo. Nous voyons encore ici que dans le commerce les préparations
peuverU différer sensiblement.
D,B,t,zed.yGOOg[e
mn l'âctioit cokfuSb des DiFFÉBEnrEs icoNirnfES (AimBzB ir> 31) f 85
On a cru antériearement que l'alcaloïde extrait de la racine in-
dienne, la pseiidacoDÏtine, était le plus toxique. Nos expériences
ne nous ont pas permis d'affirmer cette hypothèse, parce que des
doses relativement fortes ne produisent que de longs et violents
empoisonnements, mais noa la mort. La petite quantité de sub-
stance qui nous restait de ce remède^ ne nous a pas permis de
poursuivre, jusqu'à la fin, nos opérations physiologiques.
Le résultat de dos recherches prouve donc qu'il y a de sensibles
différences dans l'aclivilé des différentes sortes d'aconitine. Comme
le remède fait partie de ceux qui ont une influence très forte
sur l'organisme humain, il se fait que cette incertitude constitue
un grand danger au point de vue de l'empoisonnement. Pour
éviter ces dangers, on a conseillé de se servi uniquement des pré-
parations galéoiques, mais nous ne voyons pas qu'on puisse par
là gagner quelque chose, car il est évident que les dragues peuvent
varier beaucoup d'après le lieu de provenance et l'âge, et nous y
trouvons donc la même incertitude qu'en employant l'aconitine
pure. Le seul remède pour éviter ces inconvénients est de faire
subira chaque préparation du febricant une recherche physiolo-
gique expérimentale. C'est pourquoi nous croyons qu'il serait
nécessaire et des plus utiles que les médecins de tous les pays
exigassent un contrôle de l'aconitine du commerce par des autorités
compétentes. Dans les pays où l'aconitine est adoptée par le codez,
il serait nécessaire d'adopter pareille décision, et il faudrait ab-
solument exiger que chaque livraison du fabricant fût soumise
à pareil examen. Alors seulement nous pourrions employer l'aco-
nitine avec sécurité.
Pour ce qui concerne les effets physiologiques, il existe de grands
désaccords entre les savants. Nous croyons qu'une grande par-
lie de ces différences est due aux diverses sortes de préparations
employées, et il ne pourra cesser que lorsqu'on aura réussi à foire
une préparation tout à ftiit pure. Nous voulons seulement faire
ressortir ici que nos expériences ont démontré que, ce qu'on ap-
pelle période d'excitation, n'existe qu'avec les préparations mal
purifiées. Plus l'alcaloïde est pur, plus ces phénomènes dimi-
nuent, et avec les préparations les plus fortes, nous n'avons pas pu
les observer. Quant à l'action sur les nerFs moteurs, nous nous
bornerons à faire remarquer que, dans nos recherches, l'irritabilité
du nerf moteur a persisté à une période d'intoxication où l'ac-
D,B,t,zed.yGOOg[e
186 BuB L'icnoif coiFub DES DtPFÉiBiins ACOimiND (iimm r SI)
tioD du cœur et du système nerveux central était presque loUle-
ment suspendue.
Les alcaloïdes des différentes espèces d'aconit sont connus etaïu-
lysés depuis longtemps. Cest surtout Duquesnel qui a créé la
méthode usité à préseul, qui a donné comme résultat, un prodiiil
cristallisé; ce fut la commission anglaise composée de MM. Groves,
Williams et Wrighl (qui en 1877 ont donnée à la conférence phar-
maceutique d'Angleterre, un rapport sur les alcaloïdes d'aconit
considérés au point de vue chimique), qui eut l'honneur de faire
des analyses exactes des différenles espèces d'acouitine et d'attirer
l'attention sur cette question. Néanmoins, ces Iravaui n'ocl pas
fait leur effet dans la vie pratique, les faits constatés n'ont pas eu
d'inDuence sur les pharmacopées, et c'est le cas connu de Winscbo-
ten, dont M. Pluiige a fait part au dernier congrès de Londres, qui
de nouveau a soulevé la question et donné naissance à une littéra-
ture étendue sur les préparations d'aconit et à une série d'eipé-
riences pour préparer Taconitine aussi pure que possible. Au point
de vue des écrits, ce sont surtout MM. Laborde et Duquesnel qui,
dans un grand ouvrage sur les aconits et l'acooitine, ont recueilli
les fruits des travaux de plusieurs années; M. Langgaard, qui s'est
occupé des racines d'ac ' ' -- - . "• —
de publier un examen de
et enlin MM. Hartnack e
logiques ont surtout ait
cation de l'aconitine, on
glaise, française, alleman
son, était seule considén
active, actuellement les
sont considérées comme
Et, ce qui est curieux,
de l'aconitine, n'ajusqu'i
caces; mais les fobriqui
spécialement celle de Gel
antérieures n'ont pas été
tine y a presque été aban<
Le but des expérieocei
D,B,t,zed.yGOOg[e
80B LlCnOK COMPtlSE DES DIFFÉRENTES ACONITINES (aNNBXB M* 21) 187
hoDorable ami, M. le docteur Buntzen, el qui ont eu lieu dans
l'espace d'une année environ, a élé triple :
t" de préparer de l'aconiLioe crislaltisée sous la forme la plus pure
a) de Taconitum napetlus, des racines françaises et des
suisses,
b) de l'aconilum japoniciim.
c) de l'aconilum feroi,
telle que celle drogue se trouve dans le commerce.
2° de faire l'essai physiolo;;ique de ces préparations et de les
comparer à l'aconiLino des fabriques les plus grandes et les plus
importantes de la France el de l'Allemagne.
3° de trouver la meilleure manière de les utiliser comme remèdes.
Plus lard, ces expériences se sont étendues partie à la détermi-
nation de la quantilé d'aconiline des diverses préparations d'aconit
officinales dans les différcnlcs pharmacopées, partie à l'examen
physiologique de leur eflicacilé.
Le procédé dont je me suis servi pour toutes les préparations est
originellement celui de Duqucsnel ; mais contrairement à MM. Du-
quesnel et Laborde, qui transforment l'aconiline en nitrate d'aconi-
tine, nous n'avons Iravaillé qu'avec l'alcaloïde pur, et trouvé, ce
qu'ont constaté les expériences physiologiques, que la plus grande
pureté dépend de la quantité de fois que Ton répète la purilicatioD
de l'alcaloïde, préparé selon la mètliode Duquesnel. Pour la plupart
des préparations que nous avons faites, nous avons purifié jusqu'à
six fois. Il est impossible de constater la pureté au moyen de réac-
tions chimiques (1), tandis que l'expérience physiologique est
convaincante.^ L'alcaloïde doit se présenter sous la forme de cristaux
D,B,t,zed.yGOO^IC
48ft SUR l'aCTioh covpuCe des DiFrtiKims icoiinraBB (iinim n* 31)
tion du coeur el du système nerveux central était presque totale-
ment suspoadue.
Les alcaloïdes des différeiittis espèces d'aconit sont connus etaoa-
lyséa depuis longtemps. C'est surtout Duquesnel qui a créé la
méthode usité à présent, qui a donné comme résultat, un produit
cristallisé; ce fut la commission anglaise composée de MM. Grèves,
Williams et Wright (qui en 1877 ont donné, à la conférence phar-
maceutique d'Angleterre, un rapport sur les alcaloïdes d'aeooit
considérés au point de vue chimique), qui eut l'honneur de faire
des analyses exactes des différentes espèces d'aconitine el d'attirer
l'attention sur cstto question. Néanmoins, ces travaux n'ont pas
fait leur effet dans la vie pratique, les faits constatés n'ont pas eu
d'inQuence sur les pharmacopées, et c'est le cas connu de Winscho-
ten, dont M. Plugge a fait part au dernier congrès de Loodres, qui
de nouveau a soulevé la question et donné naissance à une littéra-
ture étendue sur les préparations d'aconit et à une série d'expé-
riences pour préparer l'aponiitne aussi pure que possible. Au point
de vue des écrits, ce sont surtout MH. Laborde et Duquesnel qui,
dans un grand ouvrage sur les aconits et l'aconititie, ont recueilli
les fruits des travaux de plusieurs années ; M. Langgaard, qui s'est
occupé des racines d'aconit japonaises, M. DragendorfT, qui vient
de publier un examen de l'aconit lycoctone (aconitum lycoctODUm)^
et enh*n MM. Harlnack et Mennicke, dont les expériences physio-
logiques ont surtout attiré l'attention générale. Quant à la fobri-
cation de l'aconiline, on bit une disIincLion entre l'aconitine an-
glaise, française, allemande; et tandis que l'anglaise, celle de Mor-
son, était seule considérée, dans le temps, comme l'espèce la plus
active, actuellement tes préparations de HH. Duquesnel et Petit
sont considérées comme les meilleures.
Et, ce qui est curieux, l'AIllemagne, qui pourtant est le berceau
de l'aconitine, n'a jusqu'ici fourni que des préparations assez ineffi-
caces; mais les fabriques allemandes, surtout celle de Herck. et
spécialement celle de Gebe, ont montré que si leurs préparations
antérieures n'ont pas été très efficaces, la raison en est que l'acooi-
Une y a presque été abandonnée.
Le but des expériences que j'ai &ites, avec l'assistance de mon
D,B,t,zed.yGOO^IC
SOI L'ACnOIf COHPIKËB DES OIFFBRBNTES ACOHITINES (AHmtE tT 24) 187
hoDorable ami, M. le docleur Buntzen, et qui oat eu lieu dans
l'espace d'une année environ, a été triple :
l' de préparer de l'aconitiDe crislallisée sous la forme la plus pure
a) de l'aconitum napellus, des racines françaises et des
suisses,
b) de l'acoDitum japouicam.
g) de l'acouilum ferox,
teiie que cette drogue se trouve dans le commerce.
3* de Taire l'essai physiolo.^ique de ces préparations et de les
comparer h l'aconitine des Tabriques les plus grandes et les plus
importantes delà France et de l'Allemagne.
3' de trouver la meilleure manière de les utiliser cpmme remèdes.
Plus Lard, ces expériences se sont étendues partie à la détermi-
nation de la quantité d'aconiline des diverses préparations d'aconît
ofiGcinales dans les différentes pharmacopées, partie à l'examen
physiologique de leur efQcacilé.
Le procédé dont je me suis servi pour toutes les préparations est
originellement celui de Duquesnel; mais contrairement à HM. Du-
quesnel et Laborde, qui transforment l'aconitine en nitrate d'aconi-
tine, nous n'avons travaillé qu'avec l'alcaloïde pur, et trouvé, ce
qu'ont constaté les expériences pliysiologiqucs, que la plus grande
pureté dépend de la quantité de fois que l'on répète la purification
de l'alcaloïde, préparé selon la méLhode Duquesnel. Pour la plupart
des préparations que nous avons faites, nous avons purifié jusqu'à
six fois. 11 est impossible de constater la pureté au moyen de réac-
tions chimiques (1), tandis que l'expérience physiologique est
coQvaincante.^L'alcaloïde doit se présenter sous la forme de cristaux
blancs, donnant une solution claire et rapide dans l'eau acidulée.
L'épreuve absolue de la pureté de l'aconitine se fait par la déter-
mination des produits décomposants, l'aconine et l'acide benzoïque,
que l'on obtient en chauffant a l'eau de 1 40'.
Pour les expériences physiologiques, nous nous servîmes d'une
solution faible de chlorure de sodium de 1/2 p. c. Dans 15 centi-
mètres cubes de celle solution furent dissout 5 grammes d'aconiline,
en y ajoutant une goutte d'acide nitrique. Il faut que l'aconitine en
quelques minutes y donne une solution parfaite. Les préparations
(l)Lft beJle rénc
BQore, pobliëe ceti
D,B,t,zed.yGOO^Ie
188 Bm L'kcnon cautAtÈs du niFFARKNng icoifimsa (imnn WH)
impures d'acoaitine se diasolvenLlenlement et donnent une solu^on
laiteuse.
Quant aux drogues dont nous nous sommes servis, j'ai évité à des-
sein de prendre des racines de choix ou récoltées pour ce but spé-
cial. Les racines françaises m'ont été envoyées par un ami de Paris ;
elles proviennent des Vosges. Elles semblaient ne pas être bien
fraîches, elles étaient piquées des vers. Les racines suisses venaient
de Gehe à Dresde ; elles étaient d'une structure analogue à celle des
A'ançaises, mais un peu plus grandes. Quand aux racines japonaises
et de l'Himalaya, les premières appartenaient aux petites espèces
japonaises, aux Rusa-uzu, dont la plante originale n'est pas encore
déterminée, mais tient d'assez près à l'aconit napel. D'après les ob-
servations de M. Langgaard, elle est fort vénéneuse, ce qui s'accorde
parfaitement avec les nôtres. La racine dont je me suis servi étail
belle à voir, et a la cassure, et dans tout son extérieur, mais elle
étail sans doute fort vieille. 11 en est de même pour l'aconit ferax-
Cette drogue provient de l'aconit Ferox, de l'aconit napel et d'autres
variétés, qui ne s'éloignent pas beaucoup de ce dernier. L'aspect
corneux de la racine quand ou y ^il une incision transversale mon-
tre qu'elle a été fortement chauffée. Hanbury dit dans la pharma-
cographia : « [1 est gt'néralement admis que cet aconit, appelé fiish
dans sa patrie, est le plus vénéneux, conviction qui s'est maintenue
jusqu'à ces derniers temps et qui a été confirmée par le fait que
l'on présumait que l'aconiline de Morson, qui jusqu'à l'apparition
des préparations Duquesnel était la plus active, était préparée au
moyen de i'aconit ferox. Nos expériences ont constaté que, quoique
l'aconitine que l'on extrait soit très eSicace, elle est inférieure à la
japonaise aussi bien qu'à l'aconiUne suisse et à cell'e des Vosges.
Hais cela est parfaitement d'accord avec ce que l'on eût pu prédire
d'avance ; car une condition nécessaire pour la préparation de l'aco-
niline dans toutes les phases de ce long procès est d'éviter autant
que possible la chaleur. Aussi appeIle~l-on la méthode Duquesnel
K méthode à basse température a. Si les racines dans leur pays sont
soumises à une forte chaleur, peut-être au grillage, on conçoit faci-
lement qu'une partie de l'alcaloïde se décompose et que ses qualités
vénéneuses diminuent (1). Je ferai encore observer que je n'avais
pas préparé de grandes quantités de l'aconitine japonaise et férox,
D,B,t,zed.yGOOg[e
Bim L'Acnon compabBe des diffIrertes AcoNiTiNEs (ankiie n" 21) 189
par suite, je n'ai pu leur fâirc subir une purification aussi complète
que celle de l'acoDitine française et suisse. L'aconitine française fut
puriRée 7 fois, l'aconit ferox el la japonaise 4 fois seulement. Com-
parons maintenant ces faits :
1) Les trois drogues principales dont ou prépare l'aconitine pro-
viennent de l'aconit bleu et sont extraites soit de l'aconit napel, soit
des variétés de celui-ci qui en rapprochent (tels que le Fiscbieri,
l'unicatum et le ferox); les racines se ressemblent, quoique de
grosseur différente;
2) Le ferox agit moins fort lortiqu'il a été exposé à ta chaleur.
On peut conclure de ce que nous venons d'exposer, que l'alca-
loïde, préparé de la même manière de ces trois espèces différentes,
produit presque les mêmes effets physiologiques.
Je n'ai pu trouver la grande différence uutre les racines suisses et
celles des Vosges, que montre le tableau.
Pour juger si les racines sont bonnes et propros a la bbricatiou
de l'alcaloïde, on en préparc une toute petite tranche et on la place
sur la langue : il doit en résulter un picotement prolongé. Nos expé-
riences ont montré qu'il y a uoe différence enlro l'action des trois
sortes d'aconitines, quoique pas grande, et mon idée d'une action
uniforme n'est qu'une hypothèse, basée partie sur l'importance des
puriflcations, partie sur des essais de contrôle fait avec des teintures
préparées des mâmes racines que les alcaloïdes correspondants.
Les teintures ont été préparées comme la teinture d'aconit selon la
pharmacopée des Etats-Unis, au moyen de la percolation en ajou-
tant un peu d'acide lartrique el en employant deux parties de
racine d'aconit pour cinq parties de teinture, on obtient une prépa-
ration très forte. Pour les expériences physiologiques, nous ftmes
évaporer l'alcool à une très faible chaleur et dissoudre le résidu
dans de l'eau. Ces essais font croire qu'il y a uniformité d'action
excepté pour l'aconit ferox, qui ici encoro s'est montré plus faible.
Quelle préparation d'aconit faut-il employer dans la pratique?
Cest une chose difficile a décider. A Londres, M. Petit a soutenu
qu'au tieu de se servir de l'alcaloïde, il fallait revenir aux prépara-
tions galéutques, surtout à la teinture Trois raisons parlaient en
faveur de son opinion :
1) La différence de préparation de l'aconitine dans tes différents
pays el par conséquent les différents effets ;
2) la grande exactitude de la part des pharmaciens en faisant lo
pesage de ces petites quantités, et
DlB,t,zed.yGOO^IC
190 SUI L'ACTIOM COMPlHtK DES DlPrtBENTBS ACOTriTIHES (aHKIIB B* %i)
3) l'amoindrissement de l'efficacité de l'aconitine quand elle est
dissoute dans l'eau.
On peut objecter à ces remarques :
1) Mainteniint que la question de l'aconitine est soulevée depuis 8Î
longtemps, que beaucoup d'expériences sontacquises en cette ma-
tière, et que l'attention des médecins s'y est portée, nous avons en
ces faits mêmes, une garantie, qu'à l'avenir on obtiendra des prépa-
rations efficaces, dont les fabricants doivent avoir déterminé l'acUon
physiologique, et dont ils doivent répondre,
2) Nos essais ont constaté que l'acouitine en solution aqueuse
s'altère et que la lumière et la chaleur contribuent à sa décomposi-
tion. Hais il en est de même de la teinture, qui selon d'autres
observations n'est pas stable non plus, de sorte qu'il n'y a aucune
raison spéciale de la préférer.
3) Si le médecin ordonnait chaque fois l'acoDltine en petites doses,
il serait d'abord difficile pour le pharmacien d'en faire le pesage, et
il en résulterait des inexactitudes. S'il n'y a pas de formules qui
puissent se trouver toutes prêtes dans la pharmacie, même si ce
n'est qu'en petite quantité, l'emploi de l'alcaloïde, au lieu des prépa-
rations galéniques, en deviendra difficile. Nous proposons les
compositions suivantes, sans en avoir pourtant fait l'essai assez
longtemps pour pouvoir affirmer que l'alcaloïde ne s'altère pas.
Aconitine cristallisée, 5 centigrammes.
Alcool pur, 50 grammes.
Si le malade se sert du compte-gouttes, introduit dans le nouveau
codex français, ou la pointe du comple-gouttes a trois millimètres,
chaque goutte de ce liquide contiendra environ 1/60 de milligramme
d'aconiline, et 15 gouttes équivaudront à 1/4 de milligramoie,
ce qui est une dose ordinaire. Comme pilules on peut se servir de la
formule suivante :
Aconitine cristallisée, 25 milligrammes.
Sucre blanc et mucilage tragacanth : 8 grammes,
divisé en 100 pilules,
chaque pilule contient 1/i de milligramme.
Ces formules peuvent être préparées dans chaque pharmacie et
extemporanément.
Une dernière raison qui milite en faveur de l'emploi de l'alcaloïde
c'est la divergence des préparations galéniques. Les préparations
d'aconit sont une preuve de la grande nécessité d'une pharmacopée
D,B,t,zed.yGOOg[e
8DI l'àCTIOH COMPUtE DBS DirFtBEHTEB 1C(»ITINBS (aNNBXB n° H) 191
internationale; car tandis que beaucoup de pharmacopées ont une
teinture préparée au moyen de fleurs et de feuilles de l'aconit, d'au-
tres en ont qui sont faites au moyen de la racine, ce qui fait une
différence considérable. Il en est de mâme du mode de préparation,
qui est très divergent, et de la composition des différentes teintures.
Tandis que les pharmacopées européennes combinent une partie de
substance avec 40 parties d'alcool — deux parties de racine et cinq
parties d'alcool officinal dans la pharmacopée des Etat-Unis donnent
une préparation très efficace et vénéneuse.
Comme preuve de la différence que l'oû trouve entre les prépara-
tions des diverses pharmacopées, et même entre celles &ites d'après
les mêmes pharmacopées, ce qui pourrait provenir des altérations
subies postérieurement, j'ai déterminé la quantité d'aconitine dans
une série de préparations, bites, en partie, dans mon laboratoire,
dchetées, en partie, à l'étranger. Le résultat de ces recherches se
trouve dans le tableau. Je dois observer que l'aconiline obtenue
n'est pas pure.
J'ai été assisté dans mes travaux par mes collaborateurs MH. Gam
et Hoist, que je remercie de leur bonne assistance.
D,B,t,zed.yGOO^IC
TABLEAU
représentant la composition des préparations ^aton^Utt ifa n
■Il
1-
■km
Eilract. aconili Ph. DaDÎca
efoliis. gardé uaan.
50 gr.
0,159
0,304
«,Mi
o.w
Exlracl. aconiti Ph. Danica
DouvetlemeDt préparé de
feuilles choisies.
50 gr.
0,959
0,518
O.ISi
l*
Extracl, aconiti Ph. Germaaica
e radiée, gardé un an.
50 gr.
0,(79
0,3U
0,111
0.»
Extract, aconiti Ph. GermaDÎca
e radice, autre préparation.
50 gr.
0,091
0,183
1,051
m
Exlracl. aconiti Pb.Oermanica
50 gr.
0,937
0,47»
0,lî
0.»
*)Tinct. aconiti Ph. Danica
e rolitBj DouvellemeDl préparé.
500 gr.
0,89»
0,1784
0,6«3
0,1»
Tinct. aconiti Ph. Germanica
préparée par H. Hadsen avec
des racines des Vosges.
500 gr.
0,798
0,4596
0,K
0.1»
Tinot. aconiti Ph. Germanica
e radiée.
500 gr.
0,159
0,0304
«,l»l
t,oiir
Tincl. aconiti Ph. U-S
100 gr.
0,<96
0,496
O.lfS
0,IS
préparée parM.Madsen avec
des racines des Vosges.
*) Àconitlne obtenue presque tDScine.
D,B,t,zed.yGOOg[e
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■lOJaj linooy.p
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DiBim.d, Google
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Pharmaceutiscke Zeittmg. Centriil-orgaii Tur die gewerblichen und
wisseoschaFllichen Inleressen der Pharmacie und verwandter
Berufs-und Geschfiftzweigen. — Rédacteur D' Boettger îd Buuz-
lauand Berlin.
Ckemiker-Zeitung, rédacteur D' G. Krause in Cothen.
Pkarmaceutische Poat. Wochenschrifl fur die gesammlinteressea
der Ptiarmacie, Hersusgegeben und redigirt von ïf Haas Heger.
Allgetneiae Oesterreichiscke Literaturzeitung , cbef-redacteur :
J, Singer.
Der Pharmaceut, correspondenzblatt und officielles Organ der
Deutschen Pharmaceulen-Vereins. J. Neumann. Neudamm.
Skandinaviens k&nisk-tekniske œntratblad, Danmark, Norge, Sve-
rîge do Finland. Gentral-Organ for Apolbekere 0. S. V. Undgivet
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Semanario farmaceutico dirigida por Don Vicente Martin de Ar-
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D,B,t,zed.yGOO^IC
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tores Carlos de la Torre y Huerta y Antonio Gonialu y Garquije,
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ten Berurs-und gescfafiftzweige in den vereJaigteo Slaalea. -Btr-
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Nieuw ttfdschrift voor de Pharmacie in Nederland^ tevens orgaan van
de Nederlandsche Maatschappy ter bevordering der pharmacie
onder redactie van P. J. Haaxman en W. Legebeke. — Rotterdam.
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D,B,t,zed.yGOO^Ie
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soi ihdbx bibliogbaphiqde
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Pharmacopœa belgica nova et sur le codex
médicameDtarius, Pharmacopée française.
Idem. Ëtudits, discours et mémoires relatifs à la phar-
macie, comprenant: Essai sur les médica-
ments de la nouvelle pharmacopée belae, qui
sous des noms anciens, représentent des
médicaments nouveaux ou notablement mo-
difiés. — Faul-il étendre l'emploi médiÈal
des principes immédiats et chimiquement dé-
finis Gl en multiplier les préparations dans
les pharmacopées, etc.
Idem. Rapports, mémoires el articles de botanique,
de chimie, d'hygiène et de toxicologie, com-
prenant: Des vases vitrifiés et vitriferes, au
point de vue de Phygiôno. — Valeur de l'a-
cide acétique et de l'acétate de plomb triba-
sique comme réactifs, dans la recherche des
falsifications des denrées allimenlaires. —
Recherches d'un réactif spécial propre à con-
stater la pureté de la farine de riz et y dé-
celer un mélange quelconque de farine étran-
gère. Note sur les moyens de séparer, dans
dans les recherches toxicologiques, le phos-
phore libre des matières graisseuses et de
le recueillir à l'état de corps simple, pur, etc.
Vande Vyvere E. Sur la recherche des couleurs dérivées de l'aniline
dans les sirops, liqueurs, etc.
Idem. Sur le lait de vache, sa composition et les moyens
pratiques, considérés au point de vue légal, d'en
reconnaître la falsification.
Idem. Quelques mots à propos des sirops artificiels de-
fruits (groseilles, framboises, ctc )
Idem. Notice bibliographique sur Ant. Ed. Jean Vander-
Heyden, président de la Société de Pharmacie
d'Anvers.
Idem, Observations relatives h l'action de l'eau aérée
sur le plomb métallique.
Idem. Réflexions sur l'emploi du sulfate de cuivre dans
le pain.
D,B,t,zed.yGOOg[e
INDEX BIBUOGRAPBIQUE S05
Idem. Nouveau [irocédéde dosage de l'alcool méthylîque
dans l'alcool ordinaire ou ethylique.
Idem. Quelques mots sur l'analyse des urines.
Idem. Observations relatives à la présence do lalloxan-
tino dans l'inLcslm d'une personne empoison-
née par l'acido oxalique.
Idem. Etudes scientilîques 8;ir l'Exposition nationale
de < 880.
Idem. Rapports divers : sur l'enseignement pharmaceu-
tique, sur la qOeslioQ des spécialités, etc.
Vidal, I. Du service des eaux alimentaires dans les campagnes.
Valleip. Ricardo torres). Resumen de las tareas y actos del cole-
gio de farmaceuticos de Madrid.
Vniversidad de la Habana. Oracion inaugural pronunciada en la
solemne apertura del cursoacademico.
Year-Book of Pharmacy and transaction's of Ihe britiscb pharma-
ceulical conTerence.
Zanni. Règlement du Conseil médical pour les affaires civiles. Con-
slantinople.
Idem. Quelques nouveaux essais des beurres fondus.
D,B,t,zed.yGOO^IC
„Google
ERRATA (<)■
e iT, ligne 19, au lieu de 6 décembre 1885, lisez : 6 décem-
bre 1884.
xni, ligne 24, au lieu de furent adjoint, lisez : furent ad-
joints.
zxi, ligne 6, au lieu de CoQDÎzzarro, St., lisez : Canniz-
zaro (2).
xxxuii, ligne 16, au lieu de Pilaltte, lisez : Pilalte.
xxxxin, e 33, s Lamary, lisez : Lamury.
Lxiu, s 23, » Apother, lisez : Apotheker.
Lxx, B 20, > Pbamaceatical, lisez : Pharmaceu-
(ical.
Lxxxii, ligne 2, au lieu de Feryman, lisez : Freyman.
Lxxix, » 7, > Ghastre-Ville, lisez : Chastre-Vil-
lerouz.
Lxxxxm, ligne 18, an lieu de Trazegnies, lisez : Belœil.
;e 8, ligne 33, au lieu de en vertus, lisez ; en vertu.
12, » 19, B destinées, iistiz : destinés.
32 juin 1822, lisez: 22 juin 1882.
prononce, lisez : prononça.
infinies, lisez : infinitésimales,
qu'en dedans, lisez . en dedans.
fondé de croire, lisez : fondé à croire,
commence par, lisez : commence à
rendu, lisez : résidu.
K lo pour un litre H*o, lisez : R I pour
un litre HtO.
soudium, lisez : sodium.
56,
8,
78,
87,
75,
H,
75,
30,
78,
2,
88,
31.
(1) Non» n'»Tona pas relevé toutes
Irop allonger Ibb errata.
(2) Le nom Caoniiiaro a été écrit Conniizaro dans
compts-rendii, nos lecteora feront en x-mémea
Iles d'impression, «Un de ne pas
i grande partie du
D,B,t,zed.yGOO^Ie
422,
3,
U9,
7,
252.
(«,
255,
29,
255,
37,
260,
6,
379,
25,
398,
28,
403,
9,
438,
4,
477,
(6,
483,
8,
486,
26,
487,
<(,
509,
36,
525,
(»,
539,
29,
698,
20,
7(2,
30,
7(4,
28,
715,
23,
746,
23,
747,
28,
75(,
(0,
762,
4,
760.
27,
768.
2,
787,
28,
8(0,
827,
36,
(,
S, s complète, lisez : complexe.
iî, * Nesseler. lisez : Nessier.
37, > azolique, lisez : azoleax
43, > bariim, lisez : barium.
18, > alcalines, lisez : alcalioa,
36, > comme potables, lisez : comiK m
potables.
7, » maugantse, lisez : inaDganèse.
dosages, lisez : dosage.
comme bonnes, lisez : bonnes.
trop nouveau, lisez ; trop DDavan.
synonimie, lisez : synonymie.
galléniques, lisez : galéniqaes.
trop connues, lisez : trop cdddds.
que vous aviez, lisez :qnevooi9Ta.
lis sont pr^ts, lisez : il est prit.
où, lisez : ou.
d'acclamer, lisez : à acclamer.
principales, lisez : principaux.
Moas, lisez : Hont '/MarchieDne.
à relever, lisez : de relever.
j'ai été surpris, lisez ; j'ai été tnpp-
les prémices, lisez : celles-ci.
prévaleraient, lisez : prévaudniW-
Je propose, lisez : Je suppose.
m'obli^ie, lisez : m'obligent.
faire leurs, lisez : faire ses.
réHexioQS que, lisez : réflexions qu'
anhydrique, lisez : anhydre.
querellets, lisez : querelles.
deuxième, lisez : troisième.
marche Congrès, lisez : marche du
Congrès.
que le, lisez : de décider que le.
mépris sur, lisez : mépris pour.
médedins, lisez : médecins.
Kaisin, lisez : Roisin.
constiuant, lisez : coastiluant.
on, lisez : ont.
cotées, lisez : notées.
D,B,t,zed.yGOOg[e
euàta 209
» 871, 1 a, » si, lisez : aussi.
> 871, » 13, s olimflDtaires, lisez : alimentaires.
ï 875, B 6, > fabricatioD, lisez : Talsification.
Annexes. Pages 56, ligne 25, au lieu de aconit, lisez : Bconitine.
» 56, > 27, ■ mercurieux, lisez : mercu'
1 51 t 1 . Nous avons laissé le mot filtrage, em-
ployé par H. Haignen, au lieu de fil-
(ration; l'opération indiquée par cet
auteur constitue une Rltration et épu-
ration.
D,B,t,zed.yGOOg[e
„Google
TABLE GlNÉMLE DES lATIEBES
PtgeB.
l. Orginisition du Cohgbës , I
Comilé d'organisation du Congrès nr
Questions à discuter pendant le Congrès vm
Circulaire du Comité d'organisation a
Règlement général du Congrès n
Présidents et Secrétaires provisoires de sections ... xir
Arrêté royal insUtuant une commission de patronage
du Congrès xt
Règlement d'ordre intérieur du Congrès xvii
Programme des travaux, Tètes, visites, excursions. . . xx
Liste des hembhes xxiv
Haut Protectenr xxvi
Présidents et vice-présidents d'hoDueur xxvi
Membres d'honneur xxmi
Commission do patronage xxxn
Commissaire général du Gouvernement xxxiv
Secrétaire du commissariat-général du Gouvernement . xxxnr
Comité exécutif du Congrès , . . xxxT
Délégués des Gouvernements, Universités, Sociétés, etc. . xxxviii
n de l'Allemagne ixxviii
> de l'Australie xxxnn
s de l'Autriche-Hongrie ixxrni
9 de la Relgique xixx
» du Chili xxxxiT
s du Danemarck xxxxir
B de l'Espagne xxrxT
B des Etats-Unis sixxt
» de la France xxixvi
V de la Grande-Rretagne ui
» de la Grèce lit
n de l'Italie uv
D,B,t,zed.yGOOgle
SIS TABLE GÉnftlÀU DES KATIÈHEB
« de Is principauté de Monaco lv
» des Pays-Bas lt
> du Portugal lti
> de la Russie ltii
1 de la Suède et Norwége ltu
> de la Turquie ltiii
Sociétés qui a'ayaut pu envoyer des délégués, ont adressé
leur adhésion morale au Congrès . , lix
Membre! effectifs adhérents au Congrès lxi
[d. de l'Allemagne LZi
[d. de l'Australie lxo
Id. de l'Âutriche-Hoogrie Lsn
Id. du Chili liui
Id. du Danemark Lxm
Id. des Possessions Danoises (Ile Saint-Thomas) . um
Id, de l'Espagne lxit
Id. des Possessione Espagnoles (Ile de Cuba) . . ixir
Id. des Etats-Unis Lxrr
Id. de la France Lxv
Id. de la Grande-Bretagne ux
Id. de la Grèce uxn
Id. de l'Italie lxxiu
Id. du Japon lxxui
Id. du Grand-Duché du Luxembourg Lxiut
Id. de la Principauté de Monaco lxxui
Id. des Pays-Bas lixui
Id. du Portugal lixt
Id. de la Roumanie Lixn
Id. de la Russie uxn
Id. de la Suède et de la Norwège lxxti
Id. de la Suisse lxxtti
Id. de la Turquie nïvii
Id. de la Nouvelle-Zélande Lxxrn
Id. de la Belgique lxztqi
il. BirPORTB PRSLIMmAIlBS DBS QUESTIONS DISCUTÉBS EK ASBEII-
«MS GfintRU.ES Cl
L'entente itaemationale contre la falsification des denrées
aIim«fUairese(d«&otMoru,(Rapport de M. Belval.) 1
Organisation 4
D,B,t,zed.yGOOg[e
TkïïlX CtnttlLE DIS iutiBhis 313
Législation 5
Mise en pratique de la législation Il
Examen des échantillioos 18
Conclusions 28
Annexes. Documents. — {Allemagne). Loi relative au
commerce des denrées alimentaires, des épices et des
objets de consommation (1 4 mai 1 879) 38
Ordonnance du 1" mai 1888, concernant l'emploi des
couleurs vénéneuses 35
I Hinistériell verfUgung.. > (Ordonnance ministérielle du
28 janvier 1884, réglant le commerce du lait) ... 35
{Angleterre). The Public Health Act (Loi de santé publique)
de 1875 37
Loi du 11 août 1875, relative à la vente des substances
alimentaires et pharmaceutiques 38
Forme de certificat de l'analyste 44
{Belgique). Loi àa i9 mm ^8^9 44
Loi du 17 mars 1856, réprimant la Msification des denrées
alimentaires 46
Code pénal(du 8juiû 1867) 47
(France). Loi du 27 mars 1851, tendant à la répression
plus efficace de certaines fraudes dans la vente des mai^
chandises 49
Loi du 5 mai 1885 50
Code pénal (modifié par la loi du 13 mars 1863) .... 50
Code de justice militaire (du 9 juin 1857) 31
Code de justice maritime (du i juin 1 858) 52
{Hongrie). Loi xiv de Tan 1876 sur l'organisation de l'hy-
giène publique 32
(Italie). Loi de 1865
Règlement du 6 septembre 1874 53
Turin. Règlement du 18 septembre 1874 53
{PtyrtugaC). Loi du 3 décembre 1860, sur l'organisation gé-
nérale de l'hygiène publique
Lisbonne. Règlement du service d'hygiène, du SSaoùt 1 881 . 55
Lisbonne. Laboratoire municipal d'hygiène. Instruction
provisoire du 22 juin 1882 56
{Roumanie). Loi du 8 juin 1874, sur l'organisation sani-
taire 57
D,B,t,zed.yGOO^IC
3fi f ÀBLB GËKdBALB DES UTifeBES
Administralion sanitaire à Bucharcst 57
. {Bussie). Rëglumeiit complet {Ougtav) iaisant partie du
code do 186Î 57
(Serbie) Loi du 30 mars 4881, relative à l'organisation de
l'administra lion sanitaire et d'hygiène publique. . . 58
(Suéde). Loi du S5 septembre <87i, sur le service de salu-
brité du royaume 59
Loi de 1876, sur les matières toxiques 60
(?^oru;é9e).Règlementsani(airedeCbrisliania(Umars f87i) 60
(Suisse). Règlement du canton de MIe-Ville 61
Règlement du canton de Zurich 61
(Amérique). Règlement du district de Colombie .... 61
Règlement de l'Rlal de Massachusets 61
» » de New-York 62
Loi pour empêcher la tromperie dans les ventes des pro-
duits des laiteries 62
Bibliographie 67
Les eaux altmejttaires. Quels sont les caractères des eaux
alimentaires : dans l'état actuel de la science, quels sont
les meilleurs procédés pratiques à recomtnander pour la
constatation de ces caractères. Rapport de M. Van-
deVyvere 69
Considérations générales 69
Considérations sur les diverses opinions relatives à la pu-
reté des eaui 75
Analyse chimique de l'eau et détermination des quantités
des matières étrangères qu'elle peut contenir .... 86
Prise de l'échantillon, essai préliminaire et analyse chimi-
que qualitative 87
Analyse chimique quantitative 89
Résidu solide 89
Dosage des matières organiques 91
Dosage de l'ammoniaque libre et à l'état de sel .... 100
Dosage de l'acide azotique 10S
Dosage de l'acide nitrcux lOi
Dosage du chlore 1 06
Dosage de l'acide phosphorique 1 06
Dosage de l'acide sulfurique 107
Dosage de la silice 107
Dosage de l'hydrogène sulfuré 107
D,B,t,zed.yGOOg[e
TIBLK fifaltULB DBB K1TIËBB8 3f 5
Appréciation de la qualité d'une eau, au point de vae chi -
mique. — Nombres limites 108
Dureté de l'eau 111
Alcaninité de l'eau 113
Dosage de l'air et des gaz dissous dans l'eau 113
Analyse microscopique et baclérioscopique 113
Conciusions lâO
Annexes. Procédé de Kubel-Tteman, dosage des matières
organiques 1 âS
Procédé de Wanklyo et Cbapmaon H&
Dosage de l'ammoniaque par le procédé de Nesaler ... 1 25
Hétbode de Marx pour le dosage de l'acide oitrique. . . 127
Procédé de dosage des azotates de Perd. Jean .... 138
Procédé de dosage de Frommsdorf pour le dosage de l'a-
cide nitreus 1S8
Procédé de Griess pour le dosage des nitntes .... 130
Procédé de dosage du chlore à l'état de chlorure. ... 132
Eaucc alùnentaires. Rapport âe MM. Ch. Blas et
Eâm. VanMelckebeke . 133
Analyse des eaux alimentaires 134
Propriétés physiques et organoleptiques 134
Analyse chimique 135
Résidu d'évaporatioQ 135
Diîgré hydroti métrique 136
Degré d'alcalinité 136
Matières organiques 137
Ammoniaque 139
Acide nitrique 141
Acide nitreux 141
Chlore 142
Acide sulfurique 142
Acide carbonique c^imbiné 143
Chaux . . , 143
Magnésie 144
Potasse, soude, manganèse, fer, acide phosphonque, etc. 144
Gaz libres 1 44
Interprétation des résultats de l'analyse chimique ... 145
Teneur en minigrammes ISO
Analyse microscopique et bacténoscopique 1 52
Méthode de l'analyse bactérioscopique IgQ
D,B,t,zed.yGOO^Ie
St6 TÂSLS GBIrtlALB MB lUnUltS
Ustensiles et réactifs 1S7
Prise d'essai < S9
Essai prélimioaire etessai de coloralioa 160
Essai de culture 164
iDterprétatîoD des résultats 165
Conclusions Ifid
L'En»eignem«nt pharmaceutique. QueUes doivent être les
connaitsances préalables aux étxtdes pharmaeeutiqtiet ;
tes étudet pharmaceutiquet sdenti/iquet ; les applicatiotu
profesiionnelles. Rapport de M. De Nobele ... 171
Allemagne. — Examen du pharmacien 155
Eiamen d'assistant pharmacien .... 177
Autriche 179
Examen d'assistant pharmacien .... 179
Maîtrise en pharmacie 180
Doctorat en pharmacie 182
Belgique 182
Candidature en pharmacie 184
Examen de pharmacien 184
Doctorat en sciences pharmaceutiques . . 185
Brésil 185
Examen du pharmacien 187
Danentarfc 187
Candidature 487
Examen de pharmacien 187
Espagne 188
Etats-Unis 489
France 494
Pharmacien de deuxième classe .... 4 95
> de première classe .... 1 96
» supérieur 196
Grande-Bretagne 1 98
Examen préliminaire 1 99
1 majeur . 200
Grèce 800
Italie 202
Eludes de pharmacien 203
Doctorat en pharmacie el chimie .... 303
Japon 206
DiQitized ./Google
TABLE QÉntiliI,E DBS MÀTIÈKBS SI 7
Mexique 206
Grade de pbarmscien 206
Néerlande {Royaume de Hollande) S07
Dociorat en pharmacie SOS
Examens d'Etal S09
Norwèfie 209
Aspirant-élève 210
EUidiant en pharmacie (auxiliaire) . . , 210
Pharmacien axaminé (candidat) .... 210
Pharmacien pratiquant S1{
Portup! SU
Eludes de pharmacien de première classe . SIS
B de deuxième classe. 213
République Argentine 2(3
Licence en pharmacie 213
Doctorat en pharmacie 21 i
Républiques de l'Amérique centrale 214
Russie , 215
Grade de compagnon 216
Commis-pharmacien S17
Mal Ire- pharmacien 218
Suède 220
Premier examen (pbarmaciae studiosus). . 221
Deuxième examen (Provisor) 22S '
Suisse 222
Certificat de maturité 223
Commis-pharmacien 2Si
■ Maîtrise 225
Turquie 226
Etudes du pharmacien de première classe . 2S7
» de deuxième classe , 228
Vœux 230
Project der intemationalen pkarmacopœ mit vorrede und
nùtkigen erl&uterungen, verfasst ïon Anton von
■Waldheim 233
Erlâuterungen S38
Projet d'une pharmacopée internationale, rédigé par
Antoine von "Waldheim 247
Préface 247
Explications Sâl
D,g,l,zed.yCOOglC
318 TISLE GÉlrtSUJ DES KATitUS
Projeclum pharmacopopae inlernationalis, medicamina
simplicia et composila conlinens, lam heroTcae indolis,
cum majore vi praedila 264
Abbreviationes 264
Textum 262
[ndox pharmacopœae InlematioDalis 363
IV. CoarTEUKsin] des ntcEPTiONS, pfiTKS, excursions, visites, etc. 373
Réception à l'Hôtel de Ville de Bruxelles 375
Discours de M, l'échevin Walraveos 377
B de M. Van Bastelaer, président du Congrès . . 379
« de H. Zanni, de Conslantinople 380
Allocution aux Néerlandais 381
Réception des membres du Congrès par la Société rot/aie
de pharmacie de Bruxelles 382
Séance à l'Université 382
Discours de M. L. Créteur, président ....... 383
Notice historique sur la Socie'.é royale de pharmacie de
Bruxelles, par M. V. Boding 385
Proclamation de membres d'honneur 395
Id. de membres associés 397
Fête offerte h l'Hôtel Mengelle 398
Concert, raoût 399
Visite à l'école de pharmacie de Bruxelles 404
Excursion champêtre ou Bois de la Cambre 403
Concert par la musique du régiment royal des grenadiers. 40â
Excursion à Gand 407
Réception par les membres de l'Union pharmaceutique
de la Flandre Orientale 407
Visite de qut;lquGS monuments de la ville 408
Discours de M. Gys, président de l'Union pharmaceutique. 410
» de M. Lippcns, Bourgmestre 444
B de M. Van Baslelaer, président du Congrès . , 442
Toast de M. le Bourgmestre 414
Séance solennelle de l'Union pharmaceutique de la Flandre
Orienlale 444
Discours de H. Gys. président 444
> de H. Pilatt«, secrétaire 445
D,B,t,zed.yGOOg[e
TUU IdlrtULB M» MATIttKS Sf 9
Proelamatioa des vice>présidents d'honneur 434
B des membres d^hoaneur 434
• > correspondants 42%
Ovation taile à M. Van de Vyvere, secrétaire-général dn
Congrès 435
Discours de M. Van Bastelaer 435
> de M. Dumoulin 436
> de M. Van de Vyvere 486
VisitederHôtelde Ville, de l'église Saint-Bavon, etc. . . '438
Concert au Jardin Zoologique 430
Visite des ouvrages d'assainissement de la Senne et des
égouts collecteurs de Bruxelles 431
Visite du nouveau Palais de Justice 433
Banquet du Congrès, au Palais de la Bourse 43S
Réception des autorités 436
Concert pendant le banquet 437
Toast du président à S. M. le Roi et la femille royale . . 437
1 > au\ Ministres 438
Réponse de M. le Ministre des affaires étrangères . . . 438
Toast du s ecréla ire-général au Gouverneur du Brabant et
aux membres de l'administration communale de Bru-
xelles 439
Réponse de MM. Vergote et Walravens . ...'.. 439
Toast de M. V. Redingàla presse ........ 440
Réponse de M. G. Lematre, rédacteur de l'Etoile belge. . 440
Toasts de MM. Petit, Dragendorff, Brunnengraber, Cartei-
ghe, Brllnker, Michelin 440
Réponse de S. M. le Roi 441
Excursion à Anvers 441
Réception par les membres du bureau de la Société de
pharmacie d'Anvers 441
Discours de M. Verhassel, président de la Société de
pharmacie d'Anvers 443
Réponse de M. Van Raslelaer, président du Congrès. . . 443
Séance solennelle de la Société de pharmacie d'Anvers. . 443
Discours de H. Verhassel, président 443
D,B,t,zed.yGOOg[e
izO TABLE aÉIIÉIUI.E DES ■ÀTIËRBS
Rapport deM. G. Anneessens, sur les travaux de la So-
ciété de pharmacie d'Anvers t*6
Rapport de M. F. VanPeIt, sur les résultats du concours
institué par la société, â l'occasion de soncinquaaleoaire. 456
Proclamation de M. Cornélis comme lauréat i57
» des membres d'honneur i57
> » correspondants i59
Excursion sur l'Escaut i63
Visite à l'HAtel de Ville et au musée Planlin i6i
Banquet au Grand llûtel 465
Toast de M. Verhassel, président, à S. M. le Roi . . . 466
B » » aux étrangers .... 467
Réponse de M. DragendorfT 467
Toast de M. Van PelL, aux Sociétés de pharmacie. . . . 467
Réponse de M. Van Basletaer 468
Toast de .M. G. Anneesscns aux autorités médicales et à
l'union des médecins et des pharmaciens 469
Réponse de H. G. Van de Velde , . . . 470
> de M. Herloghe 47)
Toast de M. Créteur â la Société de pharmacie d'Anvers . 472
« de M. Michelin à la ville d'Anvers 473
» de MM. Godeffroy.Genevoix, Seutio 473
V. ASSEULSES GËNfiKAUS 475
Première assemblée générale 477
Séance solennelle d'ouverture. Lundi, 31 août 1885 . . . 477
Réception des autorités
Discours de H. le prince de Caramaa-Ghimai, Ministre des
affaires étrangères 479
Communications Taites par H. le Secrétaire-général. . . 482
Discours de M. A. D. VanBastelaer, président du comité
organisateur 483
Propositions faitesparM.Van de Vyvcre, secrétaire-général. 493
Nomination de membres d'Iionncur étrangers .... 494
Rapport de M. Van de Vyvere, secrétaire-général . . , 496
Nomination du bureau du Congrès. — Pro{M)sition de
M. Méhu 499
Discours de M. Van Bastelacr 499
Nomination de secrétaires-adjoints 500
D,B,t,zed.yGOOg[e
nSLE UENËBALK DBS MATIfiBES 231
AdoptioD du règlement. Discours de MM. Ditlrich, VanBas-
telaer, von Waldheim 500
Allocution de H. Van Basteiaer 303
Deuxième assemblée générale. Mardi K" teptem-
6re 1885 ... ■ 505
Communications faites par .M. Van Basteiaer, président. . 505
» B M. K. Van de Vyvere, secré-
taire-général 505
Nomination de membres d'honneur étrangers. Proposition
de MM. Van Basl^laer. Godeiïroy. Réponse deM. Diltrich. 506
Discussion du rapport de M. Belval, sur l'entente interna-
tionale contre les falsifications des denrées alimentaires . 508
CommunicaLion deM. Ed. SchaiT 509
Débat : Disconrs de MM. Belval, E. Van de Vvvcre, Van
Basteiaer, Berge, Diltrich, Iluguet, Petit, Depaire, Can-
nizzaro, Comar, Champigny, Zanni, Girard . . .509 à 561
Troisième assemblée générale. Mardi, 3 septem-
bre 1885 562
Communications faites par M. A. Van Basteiaer, président. 563
> > M. E. Van de Vyvere, secré-
taire-général 563
Suite de la discussion relative aux falsifications des denrées
alimentaires : Discours do .MM, Bulval, Dupaire, Van Bas-
teiaer, Cupgrand-.Molhes, /auni, Cannizzaro, Caries,
Genevois 563 à 569
Discussion du rapport de M. De Nobele, sur l'enseignement
pharmaceutique 569
Communication de M. le proTosseur StoëJer 569
» deM, le professeur Schaiîr 572
» de l'Association Lombarde de pharmacie . 573
» de M. J. Colin 57*
D^t : Discours de M.M. Bralimos, Pserhofer, Schlosser,
Godeffroy, Van Basteiaer, De Nobelo, Zanni, lluguet,
Depaire, Cannizïaro, Ramiol, Van de Vyvere, Sebardt,
Genevoîx, von Waldheim, Méhu. Madscn, Wefers-Bet-
tinck, Capgrand-Molhes, Dragendorff, Brunnengrâber. 575 A 623
Quatrième assemblée générale. Vendredi, i septem-
D,B,t,zed.yGOOg[e
2St TlMJt GÉHtlïLB DBS MÂTIÉtES
breiSSS 624
RéclsmalioD deH. Huguet, de Clermont-Ferrand . . . 621
Communications faites par M. E. Van de Vyvere, secré-
taire-général 63i
Présentation d'un travail de M. le docteur Gio-Battista
RoncoDÎ. 644
Présentation d'un travail de M. Verstraeten 625
Observation de M. Bratimos 625
Suite de ladiscustion relative à l'enteigttement pharma-
ceutique 626
Discours de MM. Petit, Van Bastelaer, Batteur, Huguet,
Bratimos, Ramiol, Capgrand-Molhes, Zanni . . . 626 à 636
Discussion des rapports sur la question des eaux ali-
mentaires 636
D^>at : Discours de MM. Van de Vyvere, Petit, Berge,
Huguet, Cannizzaro, Depaire, Batteur, Bosquet, Det-
haie, Girard, Caries, Van Bastelaer, Blas. . . . 636à662
Cinquième assemblée générale. Samedi, 5 sep-
tembre. 4885
Réclamation de M. Depaire 663
Suite de la discussion des rapports sur la question des
eaux alimentaires 664
Débets : Discours de MM. Van de Vyvere, Blas, Petit, Van
Bastelaer, Méhu, Canoizzaro, Dragendorfr, Depaire.
Zune, Bratimos, Van Hamel-Roos, Schoepp, Berge,
Caries, Leret, Girard, N. Gille, Scbmitt, Duquesne. 664 à 705
Sixième assemblée générale. Samedi, â septem-
bre 1885 706
Discussion sur le projet d'une pharmacopée internationale. 706
RéQexions transmises par l'Association Lombarde de
pharmacie de Milan 706
Propositions lelalives à la pharmacopée internationale,
TaitesparM. Ed. Schaiir 710
Procès-verbal de la séance de la commission de la pharma-
copée internationale, tenue le 31 août 1885 .... 712
D^Mits : Discours de M."!!. Van Bastelaer, Daenen, Méhu,
Greeuîscfa, Dittricfa, Quinlan, Wefers-Bettinck, Seatin,
D,B,t,zed.yGOOg[e
TABLB GinftRtLB DES MATIfcRIS 223
Petit, Palrouillard, von Waldbeim, Godeffroy, Madsen,
Hosca 71 4 à 731
Procès-verbal de la séance de la commission de ta phar-
macopée internationale, tenue le 5 septembre 1885 . . 731
Septième assemblée générale. Séance de clôture.
Samedi, 5 septembre 1885 733
Allocution du président M. Van Bastelaer 733
Proposition de M. Wcfers-Bettinck 734
Rappi»rt de M, Van de Vyvere, secrétaire-général , . . 734
Conclusions du Congrès, relatives à l'entente internationale
contre la falsification des denrées alimentaires . . ■ 736
Conclusions du Congrès, relatives à l'enseignement phar-
maceutique 738
Conclusions du Congrès, relatives aux eaux alimentaires . 739
Conclusions dn Congrès, relatives a la pharmacopée
universelle 740
Rapport de M. Palrouillard, rapporteur de la 1" section . 741
» de M. Ramlot, > de Ia2« > . 744
Discours de H. Feigneaux 746
» de M Kops 747
Rapport de M. De Nayer, rapporteur de la 3< section . . 747
Proposition de M. VanHamcl-Roos, relative à la création
d'un journal international 749
Discussion de celte proposition : Discours de MM. Van
Bastelaer, Cannizzaro 749
Rapport de H. Fourdrain, rapporteur de la 4" section . . 750
Propositionde remerciement Taite par M. Werers-Bettinck. 751
Réponse de M. Van Bastelaer, président 752
Proposition de M. Carteighe, relative au 7' Congrès inter-
national pharmaceuti(|uu 752
Désignation de la ville et de la date de la réunion du pro-
chain Congrès 752
Discours de clôture de M. Van Bastelaer, président du
Congrès 752
VI. SAirces de secTions 755
Première section. Questiong professionnelles. Stàmcedu
\" septembre \S85 757
D,B,t,zed.yGOO^IC
9S4 TABLE fitnClIlLB DKS MATlfiBES
Allocution de H. Vcrhassel, président 757
Proposilion de M. Petit 758
Constitution du bureau 759
Lettre do M. le docteur Carlos Hallaina de Briviesca ■ . 7S9
Travail de M. F. Iparraguirre : sur les causes et remèdes
du mépris que l'on porte partout pour la classe pharma-
ceutique 760
Discussion du rapport de M. Berquier, sur la pharmacie
vétérinaire 760
Débais: Discours de MM. Berquier, Patrouillard, Petit, Ber-
nocco, von Waldheim. Quinlan, Verhassel , . . 760 à 764
Eosamen du rapport de M. le docteur Quinlan, sur la nécea-
cessité d'une pharmacopée internationale, au point de
vue de la profession médicale 765
D^mts : Discours de MM. Quinlan, Bernocco, Capgrand-
Mothes 765
Proposition de M. Hans Heger, relative au stage pharma-
ceutique 766
Discussion. Discours de MM. Bcrnocco, Verhassel, Petit,
Patrouillard, GodelTroy, Bretlner, SchmiU, Van Peit,
Chappelle. HugueL 766 â 77*
Examen du rapport de M. BertauU, sur les sociétés (fassu^
ronces entre pharmaciens 77*
Discussion : Discours de MM. BertauU, Petit, Verhassel. . 775
Séance dut septembre \S^^ 775
Support de M. Opwyrda, sur la position des aides-pharma-
ciens 775
Discussion : Discours de MM. Opwijrda, Verhassel, Ipar-
raguirre, Godeffroy, Hans Heger, Patrouillard, Caries. 775 à 778
Séance du i septembre 1885 779
Lois sur l'exercice de la pharmacie. Rapport deM. Bratimos. 779
Limitation du nombre des pharmaciens. Proposilion de
M. Bratimos 780
Lettre de M. Dumont, relative à cette proposition . . 780
Mémoire de rAssocialton pharmaceutique Lombarde de
Milan, sur la limitation des pharmacies 781
Discussion ; Discours de MM. Dcpairc, Klobb, Verhasselj
. Seutin, Godeffroy, Martin, Bratimos, Monrad-Krofan,
Zanni, Bernocco, Vande Putte, Kchmitl, Werers-Bet-
tinck 782à797
D,B,t,zed.yGOOg[e
TABLE GÉNÉRALE OEB HATI&BIS 2Î5
Proposition de M. Iparraguirre, relative à l'exploitation
d'une pharmacie par une personne non pharmacieu. . 797
Adoption de celte proposition ^^(^
Deuxième section. Quettions professiottnelUs. Séance
du i" septembre iS85 799
Allocution de M. Cornélis, président 799
Proposition de M. Leuken 800
Nomination des membres du bureau 800
Examen du rapport de M. Boettger, sur la répétition des
prescriptions médicales 80<
Discussion : Discours de MM. ito<;itger, Deloose, IJmousin,
Ferré, Gréleui, I.olze, Cornélis 804 à 805
Proposition de M. Féron, secrétaire de la i» section. . . 805
■ deM. Zanni 805
y> de M. Capgrand-Holhes 806
Communication de M. Méhu, sur la solubilité du bilodurc
de mercure dans les corps gras, etc 806
Examen du rapport de M. Zanni, sur les spécialités phar-
maceutiques 807
Disi^ussion : Tiiscours de MM. Zanni, Limousin, Cha.sse-
vant, FeigneauT, Ferré, Créteur, Limousin, Cornélis. 808 à 8<9
S^nce du 'î septembre iftftti 819
Suite de la discussion relative aux spécialités 819
Discours de MM. Van Bastelaer, Crocq, Genovoix, Petit,
Feigncaux, Kops, Créteur, Zanni, Wefers-Bettinck. 81 9 à 841
Séance du vendredi, i septembre i9B'6 841
Communication de M. DuNobele, président 841
Observation de M. Kops , . . , 841
» de M. Limousin ^42
1. de M. N. Gille 842
Examen de la deuxième conclusion du rapport de M. Boett-
ger, relative à la répétition des prescriptions médicales . 843
Discussion: Discours de MM. Boettger, Madsen, N. Gille,
Dolelter, Méhu, Deloose, von Waldheim, De Nobele. 843 à 846
Communication, par M. Limousin, d'un procédé pour con-
server les injections hypodermiques 846
Communication de M. Lotze, sur l'essence de cannelle de
Chine 847
D,B,t,zed.yGOO^IC
IS6 TJttLB GÉHBUU DtB MâTIËBES
Troisième section. Questions de chimie dans ses rap-
ports avec l'kt/giène et la salubrité publique. Séance du
I^JCpt^mérfilSSS Ki9
AllocutioD de M. Belvat, président 849
Proposition de M. Schaeufl^le 8(9
Nomination des membres du bureau 850
» du rapporteur 830
Sur les dangers que présente l'usage des tuyaux de plomb,
comme conduites d'eau potable, par M. Hamott . . . . 85 1
Discussion : Discours de MM. Cannizzaro, Seutin, Colignun,
Mosca.Eug.Gille, Scbœufrèle,Crismer,Girard, Belval. 852à856
Étamage avec de l'étain plombifère 836
Observations Taites par MM. Maignen, Belval, Girard, Can-
□izzarro, Colignon, Seulin, Martin, Girard, Lamouroux . 837
Emploi des sels de cuivre pour le reverdissage des denrées
alimentaires 8.59
Nettoyage des bouteilles au moyen de la grenaille de plomb.
Observation el proposition Taite par M. Martin. . . . 860
Poteries à enduits plombîfires. Observations de MM, La-
mouroux, Colif^non, Girard 860
Objets peints avec des couleurs toxiques. Observations de
MM. Méhu, Seutin, Belval etGirard 860. 86â
Séance du i septembre 188.5 861
Conclusion reiative à f emploi de l'étain 862
Observations de MM, Belval, Cannizzaro, Mébu, Seutin,
Schaeuffèle. Maignen, Crismer, Girard, Colignon , . . 863
Hygiène et eaux alimentaires de JUonaco, communication
TaiteparM. leD'Coli.qnon 863
Proposition de M. Cannizzaro, relative aux eaux 868
Séance du 4 s^tembre 188,5 870
Communication de M. Van Hamel-Roos, sur les falsifica-
tions des denrées alimentaires 871
Proposition de H. Van Hamel-Boos, relative â la création
d'un journal international 873
Observations de M.M. Cartes, Belval, Cannizzaro, Batteur,
Wauters 876-^77
Le plâtrage des vins 877
Rapport verbal de M. E. Van de Vyvere 877
Discussion : Discours de MM. Cannizzaro, Girard, Mosca,
Van dp Vyvere, Berquier, Frey 877 à 884
D,B,t,zed.yGOOg[e
287
Mémuire deM. Zanni, relatif ji la falsification des denrées
alimentaires 884
Lettre de M. Nîhoul, relative à la folsificalion du beurre . 884
Notice sur l'examen biologique des eaux, par H. Girard . 884
Filtralton des eaux, par M. Haignen 884
Allocution de M. le président Belval 886
Qu&trième section. Qveslions relativM à la chimie gé-
nérale appliquée, biologiqueou légale. Séance du \"sep-
tembre 1885 886
Allocution de M. De Nobele, président 886
Proposition de M, Madsen 886
Nomination du bureau 887
Examen de la proposition de M. Madsen : faut-U restrein-
dre la vente de la morphine? 888
Discours do M. Madsen 889
Discours de MU. Dragendorff, De Nobele, Brunnengrâber . 898
Examen de la proposition de M. Patrouillard. Ya-t-U,
pour le pharmacien, avantage à préparer tui-méme torts
let médicaments, etc 901
Discours de HM. Patrouillard, Fourdrain, Daenen, De
Nobele 902
Séance du 2 septembre \ 885
Sur la nécessité d'indiquer l'activité physiologique de cer-
tains alcaloïdes. Rapport de M. Madsen 903
Discours de H. Madsen 904
VU. Ankeies.
La pharmacie vétérinaire. — Rapport de M. Berquier. , . I
De la préparation des médicaments chimiques dans les
laboratoires des pharmacies. — Rapport de H. Patrouil-
lard 2<
l)er verkehr der starkwirkenden medicamenteo in den
apotheken ; von D^ Roëttger 29
Le débit des médicaments énergiques dans les pharmacies.
— Rapportde H. leD'Boettger 43
Sur les spécialités pharmaceutiques. — Rapport (résumé)
de H. Zanni 57
D,B,t,zed.yGOOg[e
9% TltLE dSKBIAU BEB HlTlftUS
Les alcaloïdes et glucosîdes vénéneui très actifs devraient
toujours être vendus par les fabricants avec l'indication
de leur activité physiologique, — Rapport de M. Mad-
sen 63
Paat-îl restreindre la vente de la morphine par le pharma-
cien, pour empocher la propagation du morphinisme.
— Aappurlde M. Madsen 65
Société d'assurances entre les pharmaciens d'un même
pays, contre les risques de responsabilité civile, en cas
d'accident provenant d'une erreur. — Rapport de
M. BertauU 67
Rapport comparatif des principes des lois actuelles sur
l'exercice de la pharmacie. — Rapport de H. C. Broti-
mos . 75
Causes et remèdes du mépris que l'on porte partout à la
classe pharmaceutique. Communication faite par M. le
D' Pemandez Ipariaguire 83
Falsification de la chicorée. Communication feite par M. Ë.
VandeVyvere 89
Observations relatives à la limitation du nombre des phar-
macies, par l'Associazooe farmaceutica Lombarda. in
.Milano H1
Aperçu d'un travail sur les eaux potables et alimentaires,
par le D' Gio Battista Ronconi, résumé traduit par H. J.
Rousseau IIS
Qualité des eaux belges, par Th. Verstraeten 125
Sur la solubilité du biTodure de mercure dans les corps
Kras et dans quelques autres dissolvants, par H. leD'
C. Méhu 13»
Nouveau mode de préparation des injections hypodermi-
ques, par S. Limousin U5
Observations sur l'essence de cannelle de Chine, par
G. Lolze 143
Le filtrage. — Rapport de M, P.-A. Maigoen 155
Mesures à prendre internationalement contre la falsifica-
tion des denrées alimentaires. — Rapport de M. Zanni . 171
Falsification du beurre. Lettre adressée au président de In
troisième section, par M. Eug. Nihoul 175
Etude biologique des eaux, La numération des microbes,
parM. Ch. Girard 177
D,B,t,zed.yGOOg[e
TUU OftlTERAU DS8 UTltlES 339
Sur l'aclion comparée des différentes aconitines, par HM.
J. BuDLzen elH. D. Hadsen 481
Index bibliographique 197
Errala «07
Table générale des matières «f 4
Index des autours et des orateurs 230
Index des matières «38
D,B,t,zed.yGOOg[e
INDEX DES AUTEURS ET DES ORATEURS
Ankertmith. Pharmacopée intAmatioDale, 714.
Anneestera, C. Excursions à Aavers, 446, 469.
Armttnmg. Eaux alimentaires, 13S.
Btataur. EnseigmnMot pharmaceutique, 628, 629.— Eaux alimen-
mentaireg, 650. — Jaonal Julernational, 876.
Belval, Th. Rapport sur renl«nte intenkationala contre les TalsiBca-
Lions des deurées alimentaires et des boissons, 1 , 2S. — Essai
sar l'oigaiùsation générale de l'hygiène publique (législation
sanitaire comparée) Bruxelles, 1876, 67. — Falsification des den-
rées alimentaires, 509, SU, 6S6, 534, 944,546,548, 549,550,
553,554, 555, 556,559, 560,563,564,565. — Séances de la
3' section, 849. — Sur le danger des tuyaux de plomb comme
conduites, 851, 856. — Etain plombifôre, 857, 863. — Sels de
cuivre, 859. — Enduits plombifëres, 860. — Couleurs toxi-
ques, 860. — Journal international, 877. — PIAtrage des
vins, 883. ~ Allocution, 885.
Berge- Falsification des denrées alimentaires, 515, 529, 543, 547
548,553,554,559. — Eaux alimenlaires, 641, 658, 672, 679,
683, 685, 694, 697, 69», 703.
Bemocco. La pharmacie vétérinaire, 763. — Pharmacopée inter-
nationale, 765. — Stage pharmaceutique, 769, 771, 773. — Li-
mitation des pharmacies, 795.
Serquier. La pharmacie vétérinaire, 760, 762. Plâtrage des
vins, 883. — Pharmacie vétérinaire. Rapport (an.) 1 . (1).
BertauU. Société d'assurances, 774. — Rapport idem, (an.) 67.
jBttM. Eaux alimentaires, 92, 103, 117 132, 125, 133. — Eauxali-
mentaires, 659, 665, 674, 677, 683.
(1) (An.) devant no cUffreiadiqne qoe Upigioation se rapports auxaiiDczei.
D,B,t,zed.yGOOg[e
mnx m» ïlctbijib et dbb ounuis 231
Bo«(jer. Répétition des prescriptions médicales, 801, 843. — Ré-
l^^tition des médicameats héroïques. Rapport allemaDd (an.) 29.
— Traduction (an.) 43.
Bosquet. Eaux alimentaires, 650.
Boutron et Bovdet. Eaux alimentaires, 112, 436, 143.
Bratimos. Ensei(;nenient pharmaceutique, 97S, 635, 631 . — Eaux
alimenlaires, 674, 677, 687, 702 — Pharmacopée ÎDleroatio-
nale, 713. — Loi réglant l'exercice de la pharmacie, 779. — Li-
mitation des pharmaciens, 780. 789. — Rapport idem, (an.) 75.
Brettner. Stage pharmaceutique, 771.
Brun, J. Eaux alimentaires, 153.
Brunker. Banquet de clôture, 440.
Brtmnengr&ber. Banquet de clôture, 440. — Enseignement phar-
maceutique, 622. —Restrictions à la vente delà morphine, 899.
Canniszaro. Falsilicalion des denrées alimentaires, 546, 549, 550,
--i-")î, 554, 355, 556, 558, 559, 560, 566, 567. — Enseignement
pharmaceuliquo, 605, 617. — Eaux alimentaires, 646, 667, 669.
— Journal interternational, 749. — 7' congrès, 752. — Sur les
dangers des conduites de plomb, 853, 856. — Elaiu plombi-
fère, 857, 862, 863. — Sels de cuivre, 858, 859. — Analyses
d'eaux, 869. — Journal international, 876. — Plâtrage des
vins, 881,883.
Capgrand-Mothes. Falsification des denrées alimentaires 564. —
Enseignement pharmaceutique, 618,621, 634. — Stage phar-
maceutique, 765. Répétition des prescriptions médicales, 806.
Caries. Falsilicstioa des denrées alimentaires, 566, 567. — Eaux
alimentaires, 655, 685, 686, 693. — Aides-pharmaciens, 778. —
Journal internalioDal, 875, 876.
Carteighe. Banquet de clôture, 440. — Pharmacopée internatio-
E8le, 713, 732. — 7° congrès international pharmaceutique, 752.
Certes. Eaux alimentaires, 114, 153.
Ckampigny. Falsifici)tion des denrées alimentaires, 550, 55t, 552,
553, 560.
Ckapfnann. Eaux alimentaires, 98, 125, 138.
Chapelle. Stage pharmaceutique, 773.
Chassevant Spécialités pharmaceutiques, 809.
Colignon. Sur les dangers des conduites de pfomb, 854. — Etain
jilorabifère, 857, 863. — Sels de cuivre, 858. — Hygiène et eaux
alimentaires de Monaco, 863.
Colin, J. Enseignement pharmaceutique, 574.
D,B,t,zed.yGOOgle
aaZ IMDKZ DES AUTBORS BT DBS OHATICBS
Comar. Falsification des denrées alimentaires, 3*9, 550.
Cornait. Excursion à Anvers, 457. — Pharmacorée interoalio-
nale, 7i 3, — Séance de la deuxième section, 799. — Répétilion
des prescriptions médicales. 805. — Spécialités pharmaceu-
tiques, 818.
Cnrg. Eaux alimentaires, 99.
Crétew, L. Discours de réception à l'université, 383. — Excursion
à Anvers, 472. — Répétition des prescriptions médicales, 803. —
Spécialités pharmaceutiques, 844, 832.
Crismer. Sur les dangers des conduites de plomb, 855. — Elain
plombifère, 863.
Crocq, J. Spécialités pharmaceutiques, 820, 826.
Daenen. Pharmacopée internationale, 714. — Avantages pour le
pharmacien à préparer ses médicaments, 902.
de Caraman-Chimai, ministre des affaires étrangères. Banquet de
clôture, 438. — Séance d'ouverture, discours, 479.
De Letter. Répétition des prescriptions médicales, 845.
Delhaie. Eaux alimentaires, 6ôt .
De Loûse. Répétition des prescriptions médicales, 803, 845.
De Naeyer. Rapport sur les travaux de la troisième section, 747.
De Nobele, L. Rapport sur l'enseigne ment pharmaceutique, 171. —
Enseignement pharmaceutique, 387, 618, 619, 621, 623. — Séance
de la quatrième section, 886, 887, 900, 903, 905.
Depaire. Falsification des denrées alimeolaircs, 539, 544, 545, 547,
550, 553, 555, 564. — Enseignement pharmaceutique, 598, 619,
620. — Eaux alimentaires, 647, 659, 663, 668, 670, 676, 686,
689^ 696, 698, 700, 704. — Limitation des pharmacies, 781 .
Dittrich. Séance d'ouverture, 500. — Deuxième assemblée géné-
rale, 506, — Falsification des denrées alimentaires, 520. — Phar-
macopée internationale, 713, 716. [ ,
Dragendorff. Banquet de clôture, 440. — Excursion à Anvers, 467.
— Enseignement pharmaceutique, 620. — Eaux alimentaires, 667,
684. — Restrictions à la vente de la morphine, 898.
Dum'ont. Limitation des pharmacies, 780.
Dumoulin. Réception à Gand, 426.
Duquesne. Eaux alimentaires, 701.
Eberth. Eaux alimentaires, 76, 80.
£/Aafl. Eaux alimentaires, 105.
Feigneaux. Spécialités pharmaceutiques, 746, 809, 827.
Féron. Restrictions à la vente de la morphine, 805,
D,B,t,zed.yGOOg[e
INPKX Dits AOTBOKS BT ItWB OIATIUIB 833
Perré. Répétition des prescriplions médicales, 804. — Sp^iaiîtés
pharmaceutiques, 810.
Fischer. Eaux alimentaires, 405.
Felk, Eaux alimentaires, 97, 10).
Plilgge. Eaux alimentaires, 77.
Podor. Eaux alimentaires^ 76.
Porsmann. Pharmacopée internationale, 713.
Pourdrain. Rapport sur les travaux de la 4° section, 750. — Avan-
tages pour le pharmacien à préparer ses médicaments, 903,
Pranktand. Eaux alimentaires, 77, 97, 99, 438, 440.
Prey. Plâtrage des vins, 883.
Gaultier de Claubry. Eaux alimentaires, 74 , TS.
Gautier, Armand. Eaux alimentaires, 69, 90.
Genevoix. Excursion à Anvers 473. — Falsification des denrées
alimenlaires, 567. Enseignement pharmaceutique, 644. — Spé-
cialités pharmaceutiques, 833, 824, 839.
Gerardin. Eaux alimenlaires, 96.
Gille, E. Sur les dangers des conduites de plomb, 854.
GiUe, N. Rapport sur la ralsifîcation des denrées alimentaires à
l'assemblée nationale scientifique de 4880, 67. Eaux alimen-
taires, 698, 700, 704, 702, 703, 704. — Pharmacopée interna-
tionale, 743,729. ^Spécialités pharmaceutiques, 842. — R&-
pétition des prescriptions médicales, 845.
Girard. Documents sur les falsifications des matières alimentaires
et sur les travaux du laboratoire municipal, Paris, 4883. 67. —
Eaux alimenlaires, 90. ^ Falsification des denrées alimen-
taire, 557, 559. — Eaux alimenlaires, 654. 694. — Sur les dan-
gers des conduites de plomb, 856. — Etain p]ombil%re,857. — Sels
decuivre, 859. —Plâtrage des vins, 884, 882. — Etude biolo-
gique des eaux, 884.
Godeffroy. Excursion à Anvers, 473. — Enseignement pharma-
ceutique, 586. — Pharmacopée internationale. 712, 7S4, 729,
732. — Aides-pharmaciens. 770, 771 , 773, 777. — Limitation des
pharmaciens, 785, 789.
Graebe. Eaux alimentaires, 402.
(ïranc^u. Eaux alimentaires, 103.
Gran^Mï/. Eaux alimentaires, 102.
Greenisch. Pharmacopée internationale, 747.
Grtesj. Eaux alimentaires, 105, 430,141.
Gveneaude Mussy. Eaux alimenlaires, 76,
H
D,B,t,zed.yGOOg[e
33i «DIX BU iDTSDBS KT DBS OKÀTBIJU
Gtfs. RéceptioD à Gand, ilO, i15.
Samon. Sur le danger des tuyaux de plomb comme conduites, 85i .
Seger, Hans. Stage pharmaceutique, 766. — Aides-pharma-
ciens, in.
Beisch. Eaux alimentaires, 119.
Hertoghe. Excursion à Anvers, i71.
Hirl. Eaux alimentaires, 1 1 5.
Muguet. Falsifications des denrées alimentaires, 530, 5-38. — En-
seignement pharmaceutique, o89, 624, 629,630, 631, 635. —
Eaux alimentaires, 6i5. — Stage pharmaceutique, 774.
Iparraguirre, Fem. Mémoire, 760. — Aides-pharmaciens, 777. —
Limitation des pharmaciens, 797. — Communication (an.) 83.
JUger. Eaux alimentaires, 78.
JarmaiJ. Pharmacopée internationale, 7U.
Jean, Perd. Eaux alimentaires, lOt, 128.
Klebt. Eaux alimentaires, 76.
Klobb. Limitation des pharmaciens, 781, 789,796.
JPocA. Eaux alimentaires, 75, 79, 113, 116,153.
Kops. Spécialités pharmaceutiques, 747, 829, 841.
KiAel-Tiemann. Eaux alimentaires, 92, 129,
tamouroua:. Etamage, étain plombifère,'859.
Leuken. Séances de la 2' section, 800.
Limousin. Répétition des prescriptions médicales, S03. — Spé-
cialités phaiToaceotiques, 808, 818, 842. — Solutions hypoder-
miques, 846. — [dem (an.) 1 45,
tippent. Réception à Gand, 411, 41 4.
toret, Eaux alimentaires, 6^,
Lotze. Phannseopée inlernalioDale, 71 4. — Limitation des pharna-
ciens, 790. — Répétitions des prescriptions médicales, 804. —
Communication sur l'essence de cannelle de Chine, 847,
JVfuften. Enseignement pharmaceutique, 617. — Pharmacopée in-
lemationate, 714, 72S, 727, 731. — Restrictions à la vente de
la morphine, 844, 888 (an.) 65. — Activité physiologique des
alcaloïdes, 903, 904 (an.) 63.
Maignen. Etain plombiTëre, 857, 862. — Fillralion des eaux 884.
— Le filtrage, rapport (an.) 155.
Jf(ur<}t. Eaux alimentaires, 79, 152.
Mallaina, C. Lettre, 759.
Martin, A . Limitation des pharmaciens, 785. — Sels de cuivre, 858.
— Grenaille de plomb, 860.
D,B,t,zed.yGOOg[e
' vaax. vus àutiums wt des oiatiuu S3S
Martin, À.-J. {D'). Etude sur l'administra lion sanitaire civile à
l'étranger. Paria, 188i, 67. — L'étude et les progrès de l'hygiène
en France, de 1878 à 4888. Paris, 1882, 67.
Marx. Eaux alimenlalresj 103, 127.
M4hu, C. Eaax alimentaires, 114, 430, 131. — Enseignement phar-
maceutique, 647. — Eaux alimentaires, 666, 676, 677. —
Pharmacopée interna lionale. 718, 716, 727, 730. — Solubilité du
biïodure de mercure dans les corps gras, 806. — Répétition des
prescriptions médicales, 8io. — Etain plombifôre, 862.
Michelin. Banquel de clôture, 4iO. — Excursion à Anvers, 473.
Monrad-Krohn. Limitation des pharmaciens, 790.
Mohr. Baux alimentaires, 143.
Mosca. Pharmacopée internationale, 7S8. — Sur les dangers des
conduites de plomb, 854. — Plâtrage des vins, 881, 883.
Napias. L'étude et les progrès de l'hygiène en France, de 1878 à
188S. Paris, 1882, 07.
Nessler. Eaux alimentaires, 100, 1S5.
Nihoul, Falsification dn beurre, 884.
Opwyrda. Rapport sur la position des aides-pharmaciens, 775, 776,
777, 778.
Pagliani. Renseignements sur la réglementation relativeà la répres-
sion de la falsification des denrées alimentaires, 67.
Pasteur. Eaux alimentaires, 76, 79.
j'afrouîUarcf. Pharmacopée internationale, 734. — Rapport sur les
travaux de la première section, 741. — Pharmacie vétéri-
naire, 76 1 . — Stage pharmaceutique, 769, 770, 771 . — Aides-
pharmaciens, 777. — Avantagea pour le pharmacien à préparer
ses médicaments, 902.
Perrin, B. Renseignements sur la répression dea folsiScationa des
denrées alimentaires, 67.
Petit. Banquet de clôture, 440. — Falsifications des denrées alimea*
taires, 521, 538, 556. — Enseignement pharmaceutique, 636,
627,928, 629. — Eaux alimentaires, 637, 654,678, 679,687,
688, 691 , 694. — Pharmacopée internationale, 71 2, 723, 727. —
Séances de la première section, 758. — Pharmacie vétén~
naire, 762, 763. — Stage pharmaceutique, 769, 770, 772, 773,
774. — Société d'assurances, 795. — Spécialités pharmaceu-
tiqnes, 824,837.
PUatte. Réception àGand, 415.
Polai. Pharmacopée internationale, 71 4.
D,B,t,zed.yGOOg[e
' 236 mtBX ras itmou bt dis oumms
/Votut, jl.,Eaaz alimentaires, 80, 117.
Pserhofer. Euseignement pharmaceutique, 58).
Quinlan, Pharmacopée ioternatioDale, 716, 731. — Pharmacie
vétérinaire, 763. — Nécessité d'une pharmacopée internatio-
nale, 765. 766.
Ramlot, E. Enseignement pharmaceutique, 609, 634. — Séance
de clôture, rapport sur lus travaux de la 2* section, 74i.
Reding, V, Notice historique sur la Société royale de pharmacie de
Bruxelles, 383. Banquet de clôture, 440.
Bedtoood. Pharmacopée britannique, 505.
Bonconi, Gia Battista. Eaux alimentaires, 634.
Aofues. Eaux alimentaires, 92.
SchaËr. Falsification des denrées alimentaires. 509. — Enseigne-
ment pharmaceutique, 572. — Pharmacopée internationale, 740.
Schaeuffèle. Proposition, 849. — Sur les dangers des conduites de
plomb, 855. — Elain plombifère, 862, 863.
ScÂ/oenru;. Eaux alimentaires, 103,141.
Schlotser. Enseignement pharmaceutique, 5S3.
Sckmitt. Eaux alimentaires, 700. — Aides-pbannaciens, 77Î. —
Limitation des pharmaciens, 796.
ScAoe/ip. Eaux alimentaires, 678,687.
Schultse. Eaux alimentaires, 93, 103, 104, 138-
Sebardt. Enseignement pharmaceutique, 61 3. — Pharmacopée in-
ternationale, 713.
Seutin. Excursion à Anvers, 473. — Pharmacopée internatio-
nale, 722. — Limitation des pharmaciens, 782. — Sur les dangers
des conduites de plomb pour les eaux, 853. — Etain plombi-
fère, 857, 862. ~ Sels de cuivre, 859. — Couleurs toxiques, 860.
Smith, Angus. Eaux alimentaires, 79, 82, 99, 118.
Spring. Eaux alimentaires, 132.
Slas. Eaux alimentaires, 70, 71,73, 408,123.
Stoeder. Enseignement pharmaceutique, 669.
TromrTudor/'. Eaux alimentaires, 104,128,441.
Vallin. Eaux alimentaires, 7S.
Van Bastetaer, />. ^. Discours à l'Hôtel de Ville, 379. — Réception à
Gand, 442, 435. — Banquet de clôture, 437, 438. — Excur-
sion à Anvers, 443, 468. — Séance solennelle d'ouverture, 483,
494, 499, 500, 504 , 502. — FalaiScation des denrées alimen-
taires, 515, 533, 536, 538, 543, 544, 545, 547, 563, 565, 568. —
D,B,t,zed.yGOOg[e
niDIX us ACTIURH ET DB OIATBDBS 237
Eoseigoement pharmaceulique, S69, 574, 386, 609, 6i7, 618,
619, 623, 625, 627,628, 629, 630, 631, 63i. — Eaux alimen-
taires, 636, 658, 659, 663. 665, 667, 673, 674, 675, 676, 677,
678, 679, 686, 687, 688, 689, 694, 697, 698. — Pharmacopée
inlernalionale, 7U, 626, 727, 729, 730, 731. —Séance de cl6-
lure, 733, 741, 749, 751, 752. — Discours de clôture, 752. —
Spécialités pharmaceuliques, 819, 823, 738.
Vanden Broeck. Des mesures législatives et de police à prendre
pour reprimer efficacemeot la folsificatton des denrées alimen-
taires, Bruxelles 1865,67.
Vanden Putte. Limitalion des pharmaciens, 795.
Vafide Velde, G, Falsification des denrées alimentaires, 41 . — Ex-
cursion à Anvers, 470.
Van de Vyvere,E. Rapport relatif aux falsifications des denrées
alimentaires à l'assemblée nationale scientifique de 1884,67. —
Rapport sur les eaux alimenlaires, 69. — Réception à Gand, 426.
Banquet de clâture, 439. — Séance solennelle d'ouverture, 482,
493, 496, — Deuxième assemblée générale, 505. — Falsification
des denrées alimentaires, 512,554. — Troisième assembléegé-
nérale, 563. — Enseignement pharmaceutique, 609. — Qua-
trième assemblée {générale, 624. — Eaux alimentaires, 636, 655,
664,665,666,672,673,674,675,676, 677,588, 687, 688,692,
697, 699, 700, 701 . 703, 704. — Séance de clôture, rapport, 734.
— De l'action de l'eau aérée sur le plomb, 854. — Plâtrage des
vins. Exposé et rapport, 877, 882.
VanErmengen. Eaux alimentaires, 79.
Van Hamel-Roos. Eaux alimentaires, 674, 676. 677, 678, 684, 693.
— Journal international, 749, 876. — Falsification des denrées
alimentaires, 874.
Van Melckebeke, Edm, Eaux alimentaires, 134.
Van Pelt, F. Falsification des denrées alimentaires, 31 . — > Excur-
sion à Anvers. 456, 467. — Stage pharmaceutique, 772.
Verhasiel, H. Excursion à Anvers, 442, 443, 466, 467. — Séances
délai" section, 757, 759. — Pharmacie vétérinaire, 763. —
Stage pharmaceutique, 765, 769, 771, 773, 774. —Sociétés d'as-
surances. 775. — Aides-pharmaciens, 775, 776, 777, 778. —
Limitation des pharmaciens, 779, 781, 785, 797. 798.
Verstraeten. Eaux belges, 625.
Waldheim (won), Ant. Pharmacopée internationale, 233. — Séance
d'ouverture, 506. Enseignement pharmaceutique, 616. — Pbar-
D,B,t,zed.yGOOg[e
S38 tHDBx DIS AtnDis ET DU ouncu
naeopèe internationale, 71S, 7U, 72i, 738, 729, 732. — Phar-
macie vétérinaire, 763. — Répétition des prescriptions médi-
cales, 8i5.
Walravmt. Discours à l'Hôtel de Ville, 377. — Allocution aux
Néerlandais, 381. — Banquet de clâture, 439.
Walther. Pharmacopée internationale, 713.
Wanklyn. Eaux alimenlaires, 96, 98, 104, 129. 136, UO.
Warrigton. Eaux alimentaires, 105, 141.
Wauters. Rapports du comité de salubrité d'Ixelles, 1882 à
1884,67. — Journal international des falsifications, 676.
Wefert-Bettinck. Enseignement pharmaceutique, 6(6. — Pharmaco-
pée internationale, 721.— Séance rie clôture. 734,751. — Limita-
tion des pharmaciens, 796. — Spécialités pharmaceutiques, 838, 840.
WUdenstein. Ëaax alimentaires. 107, 142.
Willen. Eaux alimentaires. 112.
ITowf. Eaux alimentaires, 92, 193, 123.
Zonnt. Discours à l'IIALel de Ville, 380, — Falsifications des denrées
alimentaires, 553, 358, 563, 566. — Enseignement pharmaceu-
tique, 587, 634. — Limitation des pharmaciens, 792. — Spécia-
lités pharmaceutiques, 805, 807,636. — Falsification des denrées
alimentaires (Mémoire), 664.
Zune. Eaux alimentaires, 670, 672, 694, 699, 770.
D,B,t,zed.yGOOg[e
INBEX DES MATIÈRES
Acide azotique dans teseaaz (doaage), 102, 127, 1 il.
Acide carbonique dans les eaux^ 1i3.
Acide nilreux dans les eaux (dosage), 104, 1S8, 430, UO.
Acide phosphorique dans les eaux (dosage), 106, 14i.
Acide sulfurique dans les eaux (dosage), 106, HS.
Action comparée des diverses aconilines, (an.) 181 (I).
Aides-pharmaciens, 743, 77S;, 774, 775.
Air et gaz dissous dans l'eau, 113, 666.
Alcaloïdes el glucosides. Activité physiologique, 886, 904 (au.), S3.
Ammoniaque libre ou àl'étatde sels dans les eaux (dosage), 100,
125, 139.
Analyse bactérioscopique des eaux, 113, 159, 156, 665.
Analyse chimique quantitative des eaux, 89, 135, 666.
Analyse microscopique des eaux, 113, 15S, 666.
Assemblées générales, 477.
Chicorée (felsiâcation de la) (an.), 89.
Chlore dans les eaux (dosage), 106, 131, 148.
Circulaire, u.
Comité d'oi^DisalioD, it.
Comité exécutif du Congrès, zx*.
Commission de patronage, xt, zxzn.
Cuivre (sels de cuivre) dans les denrées alimentaires, 746, 857.
Débit des médicaments actifs, 760, 30 (an.), 43 (an.).
Délégués au Congrès xxxvin.
Dureté de Teau, 111,136.
Eaux alimentaires. — Rapport de H. Van de Vyvere, 69. — Rap-
port de HH. Blas et Van Heickebeke, 1 33, — Eaux alimentaires à
Padoue, 624, (an.) 119. — Eaux alimentaires belges, 625,
(an.) 1 26. — Discussion en assemblée générale, 636, 663. —
(1] (Ad.) devant un dàtn Indique que la paglnttlao le rapporte lai tnneiea.
Digitized^yGOOgle
9^0 aatti DB3 unftus
Conditions requises pour qu'une eau puisse èU« conàdm
comme alimentaire, adoptées parle Congrès, 739. — Eiuid
conduites de plomb, 851 . — Eaux alimentaires de ta pnoeipiitt
de Monaco, 863. — Enquête relative aux eaux aiimenlaircs. K).
Examen biologique des eaux alimentaires, 884, (an.) 177 — EJui
potables et alimentaires à Padoue, (an.) 119. — Qualité desau
belges, (an.) ISS. — Numération des microbes dans les wi,
(au.) 177.
Enduits plombifëres, 860.
Enseignement pharmaceutique. — Rapport de M. De Nobele, l'I.
— Lettre de M. Stoeder, 569.— LeUre de M, ScbaSr, 57î. -Dis-
cussion en assemblée générale, 57t, 625. — Conclasions pri»
par le Congrès, 737.
Essence de cannelle de Chine, 750, (an.) 149.
Etain en contact avec les substances alimentaires, 748, 85Ï, 86.1
Excursions, xx. — Excursion cbampèlre au Bois de la Cambre, l')3.
— Excursion à Gand, i07. ^ Excursion à Anvers, 441.
PalsiBcation des denrées alimentaires. — Rapport, I. Législitioa. i
Répression, S6. — Discussion en assemblée générale, 509, 5S^I -
Mesures prises par le Congrès, i^G. — Falsification des deorw
alimentaires, par M. Van Hamel-Roos, 748, 871. - Falwfioù*
de la chicorée, (an.) 89, — Falsifîcalions, mesures inlCTiialioMlf*.
(an.) ni . — Falsification du beurre, (au.) 175.
Fêtes, XI. — Réception à l'HoteUde-Vilie, 373. — Réception psf :>
Société royale de pharmacie de Bruxelles, 382. — FélemBoi'
de la Cambre, 403. — Réception par l'Union pbarmateutique dr
la Flandre orientale, 41)7. — Banquet au Palais de la fioant, >
Bruxelles, 435. — Réception è Anvers, par la Société de plar-
macie d'Anvers, 441.
Piltration des eaux, 884, (an.) 153.
Grenaille de plomb, 860.
Hydrogène sulTuré dans les eaux, 107.
Hygiène et eaux alimentaires de la principauté de Monaco, 863.
Injections hypodermiques, (an.) 145.
lodure (bi) de mercure, sur sa solubilité dans les wq»?».
(an.) 139.
Limitation du nombre des pharmacies, 743, 780, (an.) Kl.
Liste des membres, xxt.
Loi internationale réglant l'exercice de la pharmacie, 7(i, "i^-
(an.) 75.
D,B,t,zed.yGOO^Ie
IHDKI DU lUTIÈIIS m
Lois restrictivesà la vente de la morphine, 844, 886, (aD.)'65.
Matières colorantes toxiques, 862.
Matières organiques dans les eaus (dosage), 91, ISS, 137, 637.
Membres associés de la Société royale de pharmacie de Bru-
xelles, 397.
Membres du Congrès, xxt.
Membres-correspondants de l'Union pharmaceutique de la Flandre
orientale, 423. — Id. de la Société de pharmacie d'Anvers, 461 .
Membres effectiTs, lii.
Membres d'honneur, xxTtii. — Membres d'honneur de la Société de
pharmacie de Bruxelles, 395. — De l'Union pharmaceutique de la
Flandre orientale, 424. — Membres d'honneur de la Société de
pharmacie d'Anvers, 458. — Membres d'honneur du Con-
grès, 494, 506.
Nécessité d'une pharmacopée internationale, 71 7, 766.
Nombres-limites pour les eaux, 108.
Organisation du Congrès, i.
Pharmacopée internationale. Projet de M. A. von Waldheim, 233,
Î47, 261 . — Discussion en assemblée générale, 706. — Résolutions
prises par le Congrès, 740.
Pharmacie vétérinaire, 741, 757, 760 (an.) 1.
Plâtrage des vins, 748. — Rapport sur les inconvénients, 878. —
Discussion, 881.
Pol«ries à enduits plombirères, 860.
Préparation des médicaments chimiques, 900, (an) 21 .
Presse, ivih.
Questions proressionnelles, 757.
Rapports préliminaires, 1 .
Règlement du Congrès, xi, 500.
Règlement d'ordre intérieur, xvii, 500.
Remèdes secrets, 745, 807.
Répétition des prescrip^ons médicales, 744, 801,843, (an.) 30,
(an.) 43.
Revue internationale des felsiBcations des denrées alimen-
taires, 749, 877.
Séance solennelle d'ouverture, 477.
Séance de clâlure, 731 .
Séances de sections, 755. — Première section, 757. — Deuxième
8ection,799. — Troisième section, 849. — Quatrième section, 886.
Silice dans les eaux (
D,B,t,zed.yGOOg[e
DiBim.d, Google