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Full text of "Compte rendu general .."

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SIXIÈME  CONGRÈS  INTERNATIONAL 

PHARMACEUTIQUE 


ClOIktPTJEJ-IlElVDU 


DiBim.dayGOO'^le 


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SIXIEME  CONGRES  INTERNATIONAL 

PHARMACEUTIQUE 


sous  lE  HAUT  PROTECTORAT 

t)E  Sa  Majesté  LÉOPOLD  II,  Roi  des  Helges 
El  sftos  le  patronage  du  GouverDeaeRl 


Tenu  à  Bruxelles,  du  31  Août  au  6  Septembre  1886. 

OOl^FTE-REITDU 

E3.  VAJM  DE  VYVERE 
Secrfi/atre-ffrinéro/. 


IXELLES-BRUXELLES 

I.MPRI.MEKIE   Dli   JEAN  VISKLÉ 

I  4,  AVENUE  DES  tPERUNS  d'OB 

11 


BRUXELLES 

LIBHtlllltieDIG»t,  NRIIflY  Ullim.  it^\t^ 

'\^,  tXV.  DU  ■AHCBfi-AVX-BOIS 

{prit  l't'nieeriilé). 


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Digitized^yGOOgle 


Printad  în   Balgiui 


I 

ORGANISATION  DU  CONGRÈS 


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OUG-ANIBA.TION   DU    CONaUÈiS. 


Les  membres  du  S"-  Congrès  international  pharma- 
ceutique qui  furent  réunis,  à  Londres,  en  1881,  eurent  à 
désigner,  dans  leur  séance  du  mercredi,  3  août  -1881,  la 
ville  dans  laquelle  serait  tenu  le  6°"  Congrès  interna- 
tional pharmaceutique. 

M.  Carteighe,  après  avoir  émis  l'avis  qu'il  était  indis- 
pensable, avant  de  se  séparer,  d'indiquer  le  lieu  de  la 
prochaine  réunion  internationale,  fit  connaître  à  l'assem- 
blée que  le  président  de  l'Association  pharmaceutique 
de  l'Amérique,  par  l'organe  de  M.  Schinn,  de  Philadel- 
phie, invitait  officiellement  les  membres  du  Congrès  à 
tenir  leurs  prochaines  assises  aux  Etats-Unis.  «  Cette 
proposition,  »  ajouta  M.  Carteighe,  a  a  été  examinée  par 
B  le  bureau  et  celui-ci  estime  qu'il  serait  difficile  d'ac- 
»  cepter  cette  cordiale  invitation;  il  pense  que  le  Con- 
»  grès  devrait  choisir  une  ville  plus  accessible,  telle 
B  que  Bruxelles,  Rome  ou  Genève,  de  préférence  à  une 
»  cité  des  Etats-Unis.  Après  délibération,  le  bureau  a 
»  décidé  de  vous  recommander  Bruxelles  et  de  fixer  la 
»  réunion  du  procliain  Congrès  dans  trois  atis.  » 

Le  président,  le  D'Redwood,  présenta  cette  motion  et 
elle  fut  acceptée  par  des  applaudissements  unanimes; 
a  Tfio  Brussels  »,  tel  fut  le  cri  qui  s'éleva  de  toutes  parts 
de  l'assemblée. 

Les  pharmaciens  belges  présents  firent  de  timides 
objections  sur  ce  choix,  ils  n'osèrent  assumer  la  respon- 
sabilité de  cette  charge,  mais  ils  durent  céder  devant  le 
nombre  ;  ils  craignaient  surtout  de  ne  pouvoir  ofTrir  aux 

L 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  u  — 

étrangers  des  fêtes  et  des  distractions  semblables  à 
celles  auxquelles  ils  assistaient  à  Londres. 

Ce  fut  le  5  novembre  1882,  après  la  réception  du 
compte-rendu  du  5"'°  Congrès  pharmaceutique  de  Lon- 
dres, que  le  bureau  de  l'Association  générale  pharma- 
ceutique de  Belgique  se  décida  à  faire  part  à  ses 
membres  de  la  résolution  prise  à  Londres.  Il  fit 
appel  «  au  concours  de  tous  les  pharmaciens  belges 
»  pour  préparer  aux  représentants  de  la  science,  qui  se 
»  rendraient  à  Bruxelles,  une  réception  digne  du  renom 
»  de  pays  hospitalier  dont  jouit  la  Belgique  ». 

Cette  révélation  fut  accueillie,  en  ce  moment,  avec  de 
grandes  appréhensions,  les  craintes  furent  telles  que 
l'on  examina  la  possibilité  de  transmettre  l'organisation 
de  ce  Congrès  à  une  Association  pharmaceutique  d'un 
Etat  plus  important  que  la  Belgique. 

Les  préoccupations  et  les  hésitations  qui  s'étaient  fait 
jour  au  sein  de  l'Association  générale  pharmaceutique  de 
Belgique,  indiquée  tout  naturellement  pour  procéder  à 
l'organisation  du  6°  Congrès  pharmaceulique,  jetèrent 
dans  des  inquiétudes  motivées  un  giand  nombre  de 
sociétés  de  pharmacie  étrangères.  Celles-ci  craignaient 
de  ne  pas  avoir  de  Congrès  en  1884  et  leurs  craintes 
se  firent  jour  dans  des  journaux  scientifiques,  tels  que 
le  Pharmaceutische  Zeitung,  le  Chemist  and  Druggist,  etc. 

Ces  publications  reprochèrent, auxpharmaciens  belges, 
leur  pusillanimité  elles  engagèrent  fortement  à  se  confor- 
mer aux  décisions  prises  à  Londres. 

L'Association  pharmaceutique  de  Belgique,  en  pré- 
sence des  opinions  émises  à  l'étranger,  se  trouvait  dans 
l'obligation  de  prendre  une  décision.  En  séance  du 
26  septembre  1883,  elle  décida,  en  principe,  la  réunion 
du  Congrès,  mais  elle  ajourna  toute  démarche  ulté- 
rieure à  la  réception  d'une  réponse  à  une  lettre  que  le 
bureau  adressa  à  M.  le  Ministre  de  l'intérieur,  pour  lui 
demander  l'appui  moral  et  fmancier  du  gouvernement. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  m  — 

Presqu'en  même  temps,  M.  Ant,  von  Waldlieim,  dans 
une  lettre  adressée  à  M.  le  professeur  N.  Gille,  membre 
de  la  commission  internationale  de  la  pharmacopée  uni- 
verselle, fit  connaître  qu'il  était  impossible  de  terminer 
ce  travail  pour  un  Congrès  en  1884,  et  déclara  qu'il  ne 
pourrait  être  prêt  qu'en  1885. 

Cette  déclaration  mit  fin  aux  préoccupations  de  l'Asso- 
ciation générale  pharmaceutique  de  Belgique.  Comme  le 
principal  but  du  Congrès  était  l'examen  du  projet  de  la 
pharmacopée  universelle  et  que  cette  œuvre  ne  pouvait 
être  prête,  il  ne  pouvait  plus  être  question  de  réunion 
en  1884. 

Une  nouvelle  question  se  présenta  à  cette  époque  ;  tes 
pharmaciens  belges  se  demandèrent  s'il  n'incombait 
point  à  la  commission  internationale  de  la  pharmacopée 
de  se  charger  de  convoquer  les  pharmaciens  en  Congrès 
international,  puisqu'elle  seule  connaissait  le  moment 
propice  de  la  discussion  ? 

Les  tergiversations  qui  s'étaient  fait  jour,  en  1882,  re- 
prirent et  se  prolongèrent  jusqu'au  16  novembre  1884. 
Ce  jour,  l'Association  générale  pharmaceutique  était 
réunie  en  assemblée  plénière.  On  venait  d'apprendre 
qu'une  société  s'était  formée  et  organiserait  en  1885,  à 
Anvers,  une  exposition  universelle. 

M.  Vande  Vjrerefit  part  de  ces  faits  à  l'assemblée  et, 
après  un  discours  exposé  dans  un  langage  convaincu,  il 
sut  entraîner  les  pharmaciens  belges  à  s'occuper  sérieu- 
sement, et  sans  désemparer,  de  l'organistion  du  6' Con- 
grès international  pharmaceutique. 

Séance  tenante,  l'assemblée  arrêta  qu'une  commission 
spéciale  serait  chargée  de  préparer  le  Congrès  et  elle 
désigna,  pour  faire  partie  de  cette  commission,  les  mem- 
bres du  bureau  de  l'Association;  elle  autorisa  ceux-ci  à 
se  compléter  par  l'adjonction  de  tels  autres  délégués 
qu'ils  jugeraient  utiles,  dans  l'intérêt  de  l'œuvre,  et  leur 
donna  pour  mission  de  convoquer  tous  les  pharmaciens 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


—    IV    — 

belges  dans  la  seconde  quinzaine  de  janvier  1885,  afin 
d'entendre  les  propositions  qui  seraient  faites . 

Le  comité  se  mit  immédiatement  à  l'œuvre,  il  songea 
d'abord  à  se  compléter,  par  l'adjonction  de  tous  les 
présidents  des  sociétés  de  pharmacie  belges. 

Il  fut  décidé,  en  outre,  que  les  sociétés  dont  le  prési- 
dent faisait  partie  du  bureau  de  l'Association  générale, 
auraient  le  droit  de  déléguer  un  autre  membie  auprès  du 
comité  d'organisation  et  que,  pour  les  provinces  où  il 
n'existe  pas  de  société  de  pharmacie,  on  s'adjoindrait  un 
des  pharmaciens  les  plus  notables,  ou  un  de  ceux  qui 
semblaient  pouvoir  aider  le  mieux  te  comité  d'organisation 
dans  l'accomplissement  de  sa  mission. 

On  prit  également  la  résolution  de  s'assurer  la  coopé- 
ration de  quelques  notabilités  pharmaceutiques  aux- 
quelles on  offrirait  le  titre  de  membres  d'honneur. 

Le  bureau  de  l'Association  générale  pharmaceutique 
de  Belgique  installa  le  comité  d'organisation  du  Congrès, 
dans  la  séance  du  6  décembre  1885.  Celui-ci  procéda  à 
la  nomination  du  président,  des  vice-présidents,  du  se- 
crétaire-général, du  secrétaire  et  du  trésorier. 

Les  divers  votes  émis  amenèrent  la  composition  ci- 
après  : 

COMITÉ  D'ORGANISATION  DU  CONGRÈS 


Membre  d'honneur  :  Af.  C^andWoH,A.,  professeur  émérite 
à  l'Université  de  Liège,  membre  de  l'Académie  royale 
de  médecine  de  Belgique,  etc. 

Id.  m.  Depaire,J.~B.,  professeur  à  l'Université  de  Bru- 
xelles, membre  du  Conseil  supérieur  d'hygiène,  de 
l'Académie  royale  de  médecine,  etc. 

Id.  m.  Gille,  J.-B.,  pharmacien  en  chef  de  l'armée,  etc. 

Id.  m.  Gille,  N.,  professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de 
l'Etat,  vice-président  de  l'Académie  royale  de  méde 
cine,  etc. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Id.  m.  Stas,  /.,  président  du  Jury  central  de  pharmacie, 
membre  de  l'Académie  royale  des  sciences,  de  méde- 
cine, etc. 

PRÈsroENT  :  M.  Van  Baslelaer,  D.,  président  de  l'Asso- 
ciation générale  pharmaceutique  de  Belgique  et  de 
l'Union  pharmaceutique  de  l'arrondissement  de  Ghar- 
leroi,  membre  de  l'Académie  royale  de  médecine,  etc. 

Vice-Président  :  M.  Belval,  T.,  docteur  en  sciences, 
inspecteur  d'hygiène  scolaire  au  Ministère  de  l'inté- 
rieur et  de  l'instruction  publique,  correspondant  de 
l'Académie  royale  de  médecine,  etc. 

Id.  m.  Cornélis,  L.,  ancien  président  de  l'Association  gé- 
nérale pharmaceutique  de  Belgique,  membre  de  la 
Commission  médicale  du  Brabant,  etc. 

Id.  m.  -De  Nobeie,  L.,  vice-président  de  la  Société  de 
pharmacie  de  la  Flandre  Orientale,  professeur  à  l'Ecole 
d'horticulture  de  Gand,  etc. 

Id.  m.  Verhassel,  H.,  président  de  la  Société  de  pharma- 
cie d'Anvers,  etc. 

SECRéTAiRE-GÉNÉRAL  :  M.  Vonde  Vyvere,  E.,  vice-prési- 
dent de  l'Association  générée  pharmaceutique  de 
Belgique,  secrétaire  de  la  Commission  médicale  de 
Bruxelles,  etc. 

SECRÉTAmE  :  M.  Dryon,  L.,  secrétaire-général  de  l'As- 
sociation générale  pharmaceutique  de  Belgique,  mem- 
bre du  Comité  de  salubrité  de  Saint-Gilles,  etc. 

Trésorier  :  M.  Daenen,  E.,  trésorier  de  l'Association 
générale  pharmaceutique  de  Belgique,  etc. 

Membre  :  M.  Bocquet,  M.,  président  de  la  Société  de 
pharmacie  de  Louvain,  etc. 

Id.  m.  Culot,  F.,  secrétaire  de  l'Union  pharmaceutique  de 
l'arrondissement  de  Gharleroi,  etc. 

Id.  m.  Davreux,  membre  de  la  Société  médico-chirurgi- 
cale de  Liège,  et  délégué  pour  la  province  de  Liège. 

Id.  m.  Delhalle,  Ch.,  pharmacien-chimiste  à  Saint-Trond, 
délégué  pour  la  province  de  Limbourg. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Id.  m.  Dethy,  E.,  membre  de  la  Commission  médicale 
provinciale  de  Namur,  délégué  pour  cette  province. 

Id.  m.  Drycpondt,  G.,  membre  de  la  Commission  médi- 
cale provinciale  de  la  Flandre  Occidentale,  délégué 
pour  cette  province. 

Id.  m.  Gys,  J.,  président  de  la  Société  de  pbarmacie  de 
la  Flandre  Orientale,  etc. 

Id.  m.  Lamury,  A.,  secrétaire  du  Cercle  pharmaceutique 
du  Hainaut,  etc. 

Id.  m.  Martin,  A.,  président  de  l'Union  pharmaceutique 
du  Borinage,  membre  de  la  Commission  médicale  pro- 
vinciale du  Hainaut,  etc. 

Id.  m.  Schwartz,  J.,  membre  de  la  Commission  médicale 
provinciale  du  Luxembourg,  délégué  pour  cette  pro- 
vince. 

Id.  m.  Van  Pelt,  F.,  vice-président  de  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers,  membre  de  la  Commission  mé- 
dicale provinciale  d'Anvers,  etc. 


La  Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles,  remplaça 
M.  Beival  par  M.  Créteur,  comme  président,  dans  sa 
séance  du  2i  décembre  1884.  Le  comité,  en  vertu  de  la 
décision  prise  lors  de  sa  constitution,  nomma  posté- 
rieurement à  sa  première  réunion  : 

Membres  :  M.  Créteur,  L.,  président  de  la  Société  royale 

de  pharmacie  de  Bruxelles,  etc. 
Id.  m,  Pasguier,  Ch.,  président  du  Comité  de  défense  de 

l'arrondissement  judiciaire  de  Charleroi,  etc. 

II  s'adjoignit  également  comme  : 

Questeur  :  M.  Deloose,  J.,  pharmacien,  à  Bruxelles. 
Id.  m.  Biizon,  A.,  pharmacien,  membre  de  la  Société 

royale  de  pharmacie,  à  Bruxelles 
Id.  m.  Dam,  Fr.,  pharmacien,  à  Bruxelles. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


lu.  M.  Reding,  V. ,  secrétaire-général  de  la  Société  royale 

de  pharmacie  de  Bruxelles. 
Id.  (chargé  du  service  de  la  presse),  M.  Vanden  Broeck,  C, 

pharmacien,  àlxelles,  lez-Bruxelles. 

Secrétaire  de  section  :  M.  Allewaertj  secrétmre  de 
l'Union  pharmaceutique  de  la  Flandre  Orientale. 

Id.  m.  Anneessens,  C,  secrétaire  de  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers. 

Id.  m.  De  Letter,  M.,  ancien  secrétaire  de  l'Association 
générale  pharmaceutique  de  Belgique. 

Id.  m.  JDe  Noyer,  il,,  pharmacien  à  Scharbeek,  est  égale- 
ment chaîné  des  fonctions  de  bibliothécaire  du  Congrès. 

Id.  m.  Renkin,  A.,  secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie 
de  Louvain. 

Aussitôt  constitué,  le  comité  eut  à  s'occuper  de  l'or- 
ganisation même  du  Congrès. 

Le  bureau  s'adressa  au  Roi  Léopold  II,  et  pria  Sa 
Majesté  d'accepter  le  titre  de  Haut  Protecteur  du  Con- 
grès. 

Le  Roi,  dont  la  coopération  est  toujours  acquise  à  tout 
ce  qui  concourt  au  progrès  des  sciences  et  au  bonheur 
de  l'humanité,  affirma  sa  sympathie  à  l'œuvre  du  Con- 
grès, en  acceptant  le  titre  que  le  comité  lui  avait  offert. 

Monseigneur  le  Comte  de  Flandre,  à  son  tour,  accepta 
la  première  Présidence  d'honneur. 

MM.  Thonissen,  Ministre  de  l'intérieur  et  de  l'instruc- 
tion publique;  M.  le  chevalier  de  Moreau,  Ministre  de 
l'agriculture,  de  l'industrie  et  des  travaux  publics; 
M.  le  prince  de  Caraman-Chimay,  Ministre  des  affaires 
étrangères,  acceptèrent  le  titre  de  Présidents  d'hon- 
neur; M.  Vergote,  Gouverneur  du  Brabant  et  M.  Ch. 
Buis,  Bourgmestre  de  Bruxelles,  celui  de  Vice-Présidents 
d'honneur, 
i 

Lorsque  le  comité  se  fût  adjoint  ces  hautes  person- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


nalités,  il  s'occupa  de  l'ordre  du  jour  à  proposer  au 
Congrès. 

Les  Congrès  pharmaceutiques  antérieurs  avaient  été 
institués  pour  l'élaboration  d'une  pharmacopée  univer- 
selle; on  s'y  était  cependant  occupé  d'autres  questions  : 
c'est  ainsi  qu'à  Londres,  on  avait  effleuré  la  question 
de  l'enseignement  pharmaceutique. 

Le  comité  crut  que  l'on  devait  inscrire  ces  deux 
questions  à  l'ordre  du  jour;  mais  il  décida  également 
que,  pour  donner  plus  de  vie,  plus  d'attraction  au  Con- 
grès, il  convenait  d'y  examiner  une  ou  deux  questions 
présentant  un  haut  intérêt  public. 

Après  délibération,  il  fut  arrêté  que  l'on  mettrait  à 
l'ordre  du  jour  la  question  de  la  falsification  des  denrées 
alimentaires  et  celle  des  eaux  potables.  Celles-ci  de- 
vaient imprimer  au  Congrès  un  cachet  essentiellement 
scientifique. 

Le  comité  fut  d'avis  que  les  pharmaciens,  par  leurs 
études  chimiques,  micrographiques,  etc.,  par  les  con- 
naissances que  l'on  requiert  d'eux,  lors  de  leurs  exa- 
mens, sont  tout  spécialement  aptes  à  élucider  ces  ques- 
tions; mais  comme  elles  sont  également  du  domaine 
du  médecin,  du  chimiste,  de  l'hygiéniste,  il  fut  décidé 
que  l'on  ferait  appel  à  tous  les  spécialistes  pour  leur 
solution  et  que  ceux-ci  seraient  reçus  au  même  titre 
que  les  pharmaciens  au  sein  du  Congrès. 

Ces  quatre  questions  devaient  être  discutées  en  as- 
semblées plénières;  des  commissions  furent  désignées 
pour  faire  des  rapports  qui  serv-iraient  de  base  aux  dis- 
cussions. 

Mais  comme  il  était  utile  de  permettre  à  tous  les 
membres  de  faire  telles  communications  qu'ils  juge- 
raient opportunes,  le  comité  d'organisation  prit  la  dé- 
termination de  grouper  en  quatre  sections  toutes  les 
questions  qui  lui  seraient  soumises  par  les  sociétés  de 
pharmacie  ou  de  chimie  et  par  les  adhérents,  savoir  : 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Les  questions  professionnelles; 

Les  questions  de  pharmacie  théorique  ou  pratique; 

Les  questions  de  chimie  dans  leurs  rapports  avec  l'hy- 
giène et  la  salubrité  publique; 

Les  questions  relatives  à  la  chimie  générale  ou  appli- 
quée, biologique  ou  légale. 

Dès  que  ces  divers  points  furent  résolus,  le  comité 
s'occupa  de  faire  un  appel  à  toutes  les  sociétés  de  phar- 
macie du  monde,  à  tous  les  pharmaciens,  à  tous 
les  médecins,  chimistes  et  hygiénistes  spécialistes,  etc. 
Il  fut  décidé  de  leur  adresser  la  circulaire  ci-après,  ainsi 
que  le  règlement  élaboré  en  séance  du  comité,  le  20  dé- 
cembre 1884. 

Brnxelles,  le  SO  décembre  1884. 

MOHSIIUR  ET  aOKOHG  COLLËGUB, 

Chargés  d'organiser  le  6"'  Congrès  inlernatioDal  pharmaceutique, 
en  vertu  d'une  décision  prise  lors  du  Congrès  de  Londres,  en  1881, 
par  les  délégués  des  sociétés  de  pharmacie  des  dix-sept  pays  repré- 
senlès,  nous  venoas,  pour  cette  œuvre,  solliciter  votre  concours  et 
votre  adhésion. 

Le  règlement,  que  nous  joignons  à  la  présente  circulaire,  expose 
le  but  du  Congrôs,  ses  tendances,  sa  constitution. 

Le  Congrès  de  Bruxelles  est  destiné  â  poursuivre  l'œuvre  com- 
mencée, en  1865,  à  Brunswick,  à  la  demande  des  délégués  du  gou- 
vernement de  S.  M.  l'Empereur  de  toutes  les  Bussies  et  continué  à 
Paris,  en  1867;  à  Vienne,  en  1869;  à  Saint-Pétersbourg,  eu  1874  et 
à  Londres,  en  1881. 

Le  Congrès  sera  une  arène  ouverte  à  toutes  les  idées  de  progrès  ; 
sa  tribune  sera  accessible  à  tous  les  hommes  qui  voudront  faire 
connaître  leurs  découvertes  ou  le  résultat  de  leurs  observations  ou 
de  leurs  travaux. 

Les  quatre  questions  suivantes  seront  traitées  en  séances  plè- 
□  ières  du  Congrès  : 

1°  Exam&i  du  projet  de  pharmacopée  internatiotiale  élaborée  par 
la  commisiion nommée  lors  du  dernier  Congrès  de  Londres; 


D,B,t,zed.yGOO^IC    ■ 


2°  L'enseignement  pharmaceutique  :  quelles  doivent  être  tei  con- 
naissances préalables  aux  études  pharmaceutiques;  les  études  phar- 
maceutiques scientifiques  ;  les  applications  professionnelles? 

3°  Falsifications  des  denrées  alimentaires  :  législation,  service 
administratif,  etc.; 

4°  Les  eaux  alimentaires  :  quels  sont  les  caractères  des  eaux  ali- 
mentaires; dans  l'état  actuel  de  la  science,  quels  sont  les  meilleurs 
procédés  pratiques  à  recommander  pour  la  constatation  de  ces 
caractères  ? 

A  ces  queslioiis,  dont  l'imporliince  ne  vous  èchapper<i  point,  pour- 
ront venirse  joindre  d'autres  questions,  in tèressanl  l'uni versalilè  dus 
pharmaciens,  el  qui  nous  auront  ele  recommandées,  soilpardcs 
sociélés  de  pharmacie,  soit  par  des  personnes  adhérentes  au  Congrès. 

Ces  questions  seront  adressées  le  plus  ttti  possible  au  Comité 
d'organisation  du  Congrès  et,  au  plus  tard,  un  mois  avant  la  réunion 
de  celui-ci,  afin  qu'elles  puissent  être  classées  en  quatre  divisions, 
savoir  : 

Questions  professionnelles; 

»        de  pharmacie  théorique  ou  pratique  ; 
>        de  chimie  dans  leurs  rapports  avec  l'hygiène  el  la  salu- 
brité publique; 
»        relatives  à  la  chimie  générale,  appliquée,  biologique 
ou  légale. 

Chaque  série  de  questions  sera  examinée  par  une  section  spéciale 
du  Congrès.  Les  séances  de  ces  sections  auront  lieu  le  matin  et  on  s'y 
occupera  des  matières  spéciales  à  chacune  d'elles. 

Eu  vertu  de  la  décision  prise  à  Londres,  le  Congrès  aurait  dt  se 
réunir  en  1884,  mais  nous  avons  cru  pouvoir  le  remettre  jusqu'en 
1885,  parce  que  cette  année  avait  été  choisie  pour  l'Exposition  uni- 
verselle d'Anvers  qui  exercera  une  grande  attraction  pour  les 
étrangers. 

Si  vous  pensez  avec  nous,  Monsieur  el  honoré  Collègue,  que,  dans 
ces  conditions,  notre  œuvre,  placée  sous  la  Haute  Protection  de 
â.  M.  Léopold  II,  Roi  des  Belges,  la  première  Présidence  d'Honneur 
de  Son  Altesse  Monseigneur  le  Comte  de  Flandre,  la  Présidence 
d'honneur,  de  Messieurs  les  Ministres  de  l'intérieur  el  de  l'instruction 
publique;  de  l'agri'ulture,  de  l'industrie  et  des  travaux  publics,  et 
des  affaires  étrangères  et  la  Vice-Présidence  d'Honneur  de  M.  le 
Gouverneur  du  Brabanl  et  de  M.  le  Bourgmestre  de  la  ville  de  Bru- 
xelles, patronnée  par  les  hommes  les  plus  considérables  du  corps 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—    XI    - 

pharmaceutique  étranger  ol  belge,  puisse,  après  tes  Congrès  anté- 
rieurs, aider  â  fiiire  fiiire  «le  nouveaux  progrès  à  ta  science,  a  notre 
proression,  et  ëlre  utile  à  l'humanité  louie  entière,  vous  voudrez 
bien  nous  transmettre  votre  adhésion  dans  le  plus  bref  délai 
possible. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  et  honoré  Collègue,  l'assurance  de  notre 
haute  considération. 

Ll  COHlTfi  d'OBGAHISÀTION  du  G"'^  COHflBta  INTEtNjlTIONjlL  PHjIRMjICBUTIQUE  '. 

(Suivent  les  noms.) 


RÈGLEMENT  GÉNÉRAL  DU  CONGRÈS 
But  du  Congrès. 

ABTiaE  i".  Le  6"'  Congrès  international  pharmaceutique  se  tien- 
dra à  Bruxelles  du  31  août  au  6  septembre  1885. 

Abt.  s.  Le  but  du  Congrès  est  de  poursuivre  l'œuvre  commen- 
cée, en  1865,  à  Brunswick;  continuée,  en  1867,  àParis;en  1869, 
à  Vienne;  en  187i,  à  Saint-Pétersbourg;  et  en  1881,  à  Londres. 

Le  Congrès  pourra  discuter  toutes  les  questions  qui  se  rattachent 
à  la  proression  de  pharmacien,  au  progrès  des  sciences  pharmaceu- 
tiques et  chimiques  et  à  leur  application  à  l'hygiène. 

II  écartera  de  ses  travaux  tout  ce  qui  est  étranger  à  ces  matières. 
Les  Gouvernements,  les  Académies,  les  Universités,  les  Ecoles  de 
pharmacie,  les  Sociétés  de  pharmacie,  de  chimie,  d'hygiène,  etc., 
sont  invités  à  prêter  leur  concours  à  cette  œuvre  et  à  s'y  Taire 
représenter  par  des  délégués. 

Travaux  du  Congrès. 

Ait.  3.  Le  Congrès  groupera  en  quatre  sections  toutes  les  ques- 
tions qui  lui  seront  soumises  par  les  Sociétés  de  pharmacie  ou  de 
chimie  el  par  les  adhérents,  savoir  : 

a)  Questions  professionnelles; 

b)  Questions  de  pharmacie  théorique  ou  pratique  ; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  xu  — 

c)  QueslioDs  de  chimie  dans  leurs  rapports  avec  l'bygiène  et  la 
salubrité  publique; 

d)  Questions  retdlives  à  la  chimie  générale  ou  appliquée,  biolo- 
gique ou  légale. 

Art.  i.  Quatre  questions  seront  soumises  par  le  comité  d'orga- 
nisation aux  délibérations,  pour  être  discutées  en  séances  ploniéres; 
ce  sont  : 

4°  Examen  du  projet  de  pharmacopée  internationale  élaborée 
par  la  Commission  nommée  lors  du  dernier  Congrès  de  Londres; 

2"  L'enseignement  pharmaceutique  :  quelles  doivent  être  les  con- 
naissances préalables  aux  études  pharmaceutiques;  les  études  phar- 
maceutiques scientifiques;  les  applications  professionnelles; 

3'  Falsifications  des  denrées  alimentaires  :  législation,  service 
administratif,  etc.  ; 

i"  Les  eaux  alimentaires  :  qjtels  sont  les  caractères  des  eaux  ali- 
mentaires; dans  l'état  actuel  de  la  science,  quels  sont  les  meilleurs 
procédés  pratiques  à  recommander  pour  la  constatation  de  ces  carac- 
tères? 

AxT.  5.  Le  Congrès  poursuivra  son  but  au  moyen  :  a)  de  discus- 
sions en  assemblées  ;  b)  de  la  publication  de  ses  travaux  ;  c)  de  con- 
férences ou  de  démonstrations  expérimentales,  qui  pourront  être 
organisées  pendant  la  durée  du  Congrès. 

Des  Béances. 

Ait.  6.  Le  Congrès  durera  six  jours.  Il  y  aura  deux  séances  par 
jour.  L'avant-midi  sera  consacré  aux  réunions  des  sections,  l'après* 
midi  aux  assemblées  pléniéres. 

Art.  7.  Indépendamment  des  séances  des  sections  et  dus  assem- 
blées générales,  il  y  aura  deux  réunions  spéciales  :  l'une  d'ouver- 
ture, l'autre  de  clôture.  Dans  la  première,  io  coinilé  d'ori^anisation 
fera  procéder  à  la  nomination  du  bureau  définitif  du  Congrès  et  des 
bureaux  des  sections;  dans  la  seconde,  il  sera  rendu  compte  de  tous 
les  travaus  accomplis. 

Art.  8.  Les  sections  discuteront  les  questions  mises  <i  leur  ordre 
du  jour  par  le  Comité  d'organisation.  Toutefois,  pendant  Indurée 
du  Congrès,  d'autres  questions  pourront  être  introduites  ii  la  suite 
de  l'ordre  du  jour  des  sections,  sur  l'initiative  des  membres  et  d'ac- 
cord avec  les  bureaux. 

Art.  9.  En  assemblée  générale,  les  discussions  s'engageront  sur 


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—  xm  — 

des  rapports  préparés  d'avaDce.  En  seclions,  elles  se  feront  sur  les 
communications  présentées  par  les  membres  du  Congrès. 

Ces  rapports  ou  communicalions  pourront  exposer  soit  des  faits, 
soit  des  points  de  docLrine.  Ceux  qui  les  produiront  en  assumeront 
la  responsabilité. 

Saur  autorisation  de  l'assemblée,  le  même  orateur  ne  pourra  par- 
ler plus  de  deux  fois  sur  le  même  sujet  et  la  durée  des  discours, 
lectures  de  communications,  mémoires,  etc.,  ne  pourra  dépasser 
quinze  minutes.  Cette  disposition  n'est  pas  applicable  aux  rappor- 
teurs. 

Aucun  mémoire  déjà  publié  ou  communiqué  à  des  sociétés  scien- 
tifiques ne  pourra  être  lu  en  séance. 

AxT.  10.  Bien  que  la  langue  française  soit  celle  dans  laquelle 
seront  conduites  les  séances,  les  orateurs  auront  la  liberté  du  choix 
de  la  langue  pour  leurs  discours  ou  communications.  Dans  ce  cas, 
tes  membres  qui  ne  se  seront  pas  exprimés  en  français  remettront 
la  traduction  intégrale  ou  résumée  de  leurs  discours  aux  secrétaires 
des  séances  et,  autant  que  possible,  les  sens  de  leurs  paroles  sera 
traduit  immédiatement  et  sommairement  par  l'un  des  membres  de 
la  réunion. 

Publication  des  travaux. 

Ait.  11.  Le  comité  d'organisation  est  chargé  de  publier  le 
compte  rendu  des  travaux  du  Congrès.  11  décidera  de  l'insertion 
totale,  partielle  ou  de  la  noo-inserlion  des  mémoires,  communica- 
tions, etc. 

Composition  du  Congrès. 

Ait.  a.  Le  Congrès  se  composera  de  toutes  les  personnes,  raii- 
HiQEKS  ET  AtiTRxs,  quI  aUFout  payé  une  cotisation  de  dix  francs  et  qui 
auront  envoyé  leur  adhésion. 

Akt.  13.  Tous  les  membres  ont  le  droit  de  prendre  part  à  tous 
les  travaux  et  délibérations  du  Congrès;  et  ils  en  recevront  les  pu- 
blications. 

Art.  h.  Le  comité  d'organisation  constituera  les  bureaux  provi- 
soires des  sections.  Celles-ci  éliront  leurs  bureaux  définitifs. 

Dispositions  générales. 
Ait.  45.  Le  comité  recevra  avec  reconnaissanoe  toutes  les  pabli- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


cations  et  commuDications  dont  il  sera  Tait  hommage.  Le  compte- 
rendu  fera  meotion  de  ces  eovuis  et  le  contilè  pourra  les  communi- 
quer au  Congrès. 

Abt.  16.  Un  règlement  spécial  à  arrêter  nUèrieurement  fixera 
les  mesures  d'exèculion  supplémentaires  à  prendre  pour  assurer  la 
bonne  ninrche  des  travaux  du  Congrès.  Un  bulletin  spécial  publiera 
les  ordres  du  jours  et  les  procès- verbaux  des  sênnces,  il  donnera, 
en  onlre,  s'il  y  a  lieu,  l'indication  des  excursions,  fêles,  et,  eu  géné- 
ral, toutes  les  inrormalions  utiles  aux  membres  du  Congrès. 

Arrêté  en  séance  du  comité  d'organisalion  du  6"°  Congrès  inter- 
national pharmaceutique,  le  30  décembre  188i. 

Poni  lE  COMiTfi  : 
Le  Secrétaire-général,  Le  Présideta, 

E.  VAN  DE  VYVERE.  D.  VAN  BASTELAER. 


Les  adhésions  ne  se  firent  point  attendre,  leur  chiffre 
dépassa  toute  attente. 

De   nombreuses  questions   furent  présentées,   elles 
furent  divisées  en  quatre  groupes  et  renvoyées  aux  bu- 
reaux des  sections,  qui  furent  composés  comme  suit  ; 
1"  SECTION.  Président,  M.  Verhassel; 
Suppléant,  M.  Van  Pelt; 
Secrétaire,  M.  Anneessens. 
2*  SECTION.  Président,  M.  Cornélis; 
Suppléant,  M.  Créteur; 
Secrétaires,  MM.  Deletter  et  Renkin. 
3'  SECTION.  Président,  M.  Belval  ; 
Suppléant,  M.  Martin  ; 
Secrétaire,  M.  De  Nayer. 
4*  SECTION.  Président,  M.  De  Nobele; 
Suppléant,  M.  Gys; 
Secrétaire,  M.  Allewaert. 

Le  Comité  avait  demandé  le  patronage  du  Gouverne- 
ment, celui-ci  lui  fut  gracieusement  accordé.  L'arrêté 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


roval  ci-dessous  parut  dans  le  Moniteur  belge,  le  28  juin 
1885,  n"  179. 

MINISTÈRE   DE  L'AGRICULTURE,    DE  L'INDUSTRIE 
ET  DES  TRAVAUX  PUBLICS. 

Congrès  international  pharmaceutique.  —  Nomination 
d'une  commission  de  patronage. 

LÉOPOLD  II,  Roi  des  Belges, 
A  tous  présents  et  à  venir,  Salot. 

Sur  la  proposition  de  Notre  Ministre  de  l'agriculture, 
de  l'industrie  et  Jes  travaux  publics. 
Nous  avons  arrêté  et  arrêtons  : 

Art.  1".  n  est  institué  une  commission  de  patronage 
chargée  de  favoriser  l'œuvre  du  Congrès  international 
pharmaceutique  qui  sera  organisé,  à  l'occasion  de  l'Ex- 
position universelle  d'Anvers,  par  l'Association  générale 
pharmaceutique  de  Belgique,  avec  le  concours  de  toutes 
les  sociétés  de  pharmacie  du  pays. 

Art.  2.  Sont  nommés  membres  de  cette  commission  : 

UM.  Beco,  cher  du  cubinel  de  M.  le  Ministre  de  l'inlérieur  et  de 
l'instruction  publittue,  directeur  général  de  l'administratioa 
centrale  du  service  de  sanlé  el  d'hygiène; 

Belval,  pharmacien,  membre  correspondant  de  l'Académie 
royale  de  médecine  ; 

Blfis,  professeur  do  pharmacie  à  l'université  de  Louvain,  mem- 
bre correspondant  de  l'Académie  royale  de  médecine  ; 

Chandelon,  professeur  émeriie  de  l'université  de  Liège,  membre 
de  l'Académie  royale  de  médecine  de  Belgique  ; 

Comélis,  ancien  président  de  l'Association  générale  pharma- 
ceutique de  Belgique,  membre  de  la  commission  médicale  du 
Brabanl; 

Crocq,  sénateur,  membre  de  l'Académie  de  Belgique,  profes- 
seur à  l'université  de  Bruxelles; 

Daenen  (£.),  trésorier  de  l'Associatiou  générale  pharmaceutique 
de  Belgique  ; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  XVI  — 

HH.  De  Sobele  (£.),  vice-prés idenl  de  TUoioD  pharmaceutique  des 
Flandres,  professeur  à  l'école  d'horticulture  de  Gand  ; 

Depaire,  professeur  à  l'université  de  Bruxelles,  membrt)  du  con- 
seil supérieur  d'hygiène,  de  l'Académie  royale  de  médecine; 

Dryon  (X),  sécréta  ire-géuéral  de  l'Association  générale  phar- 
maceutique de  Belgique; 

Stas,  président  du  jury  central  de  pharmacie,  membre  de  l'Aca- 
démie royale  des  sciences  et  de  médecine  ; 

Van  Bastelaer(D.),  président  de  l'Association  générale  pharma- 
ceutique de  Belgique,  membre  de  l'Académie  royale  de 
médecine  ; 

Vanden  Corput  (0.),  présidenl  de  la  commission  médicale  du 
Brabanl,  membre  correspondant  de  l'Académie  royale  de 
médecine; 

Vande  Velde  {C),  secrétaire  de  la  commission  médicale  provin- 
ciale d'Anvers; 

Vande  Vyvere,  vice-président  de  l'Association  générale  phar- 
maceutique de  Belgique,  secrétaire  de  la  commission  médicale 
de  Bruxelles; 

Van  Gael,  chef  de  bureau  à  l'administration  centrale  du  service 
de  santé  et  de  l'hygiène,  directeur  de  la  Société  de  médecine 
publique  ; 

Van  Pett,  vice-président  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers, 
membre  de  la  commission  médicale  provinciale  d'Anvers  ; 

Dubois,  professeur  à  l'universilé  de  l'Elat,  à  Gand,  etc.; 

de  Vaux  (A-),  inspecteur  de  l'hygiène  au  ministère  de  l'inté- 
rieur et  de  l'instruction  publique  ; 

Gilkinet,  professeur  à  l'université  de  l'Etal, à  Liège; 

Gille  (N.),  professeur  à  l'école  de  médecine  vétérinaire  de  l'Elal, 
vice-président  de  l'Académie  royale  de  médecine; 

Gille  (J.-B.),  pharmacien  en  chef  do  l'armée  ; 

Henrard,  docteur  en  médecine,  membre  de  la  Chambre  des  re- 
présentants; 

Jansiens  (E.),  inspecteur  du  service  de  santé  de  Bruxelles, 
membre  de  l'Académie  de  médecine  et  du  conseil  supérieur 
d'hygiène  ; 

Ktdtom  (H.),  président  de  l'Académie  royale  de  médecine  et  de 
la  Société  de  médecine  publique  ; 

La  Haye,  président  de  la  commission  centrale  des  comités  de 
salubrité  de  l'agglomération  bruxelluîse; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  xvn  — 

Martin,  président  de  l'UnioD  pharmaceutique  du  Boriaage, 
membre  de  la  commission  médicale  provinciale  du  Hainaul, 

Verhassel,  président  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers; 

Vleminckx,  secrétaire  du  Conseil  supérieur  d'hygiène,  membre 
de  l'Académie  royale  de  médecine. 

Art.  3.  M.  Van  Bastelaer  remplira  les  fonctions  de  pré- 
sident de  la  commission;  MM.  Depaire  et  N.  Gille,  celles 
de  vice-présidents,  et  M.  Vande  Vyvere,  celles  de  secré- 
taii-e. 

Art.  4.  La  commission  de  patronage  est  rattachée  au 
commissariat  général  du  gouvernement  pour  l'Exposi- 
tion universelle  d'Anvers. 

Art.  5.  Notre  Ministre  de  l'agriculture,  de  l'industrie 
et  des  travaux  publics  est  chargé  de  l'exécution  du  pré- 
sent arrêté. 

Donné  à  Ostende,  le  26  juin  1885, 

LÉOPOU). 

Par  le  Roi  : 

Le  Ministre  de  l'Agriculture, 

de  l'Industrie  et  des  Travaux  publics, 

Chevalier  de  Moreau. 

Par  décision  ministérielle,  M.  Créteur,  Président  de  la 
Société  royale  de  pharmacie  et  M.  V.  Reding,  Secrétaire- 
général  de  la  Société  royale  de  pharmacie,  furent  adjoint 
à  cette  commission. 

Le  comité  fixa  ensuite  la  date  de  la  réunion  du  Con- 
grès, du  31  août  au  6  septembre  1885,  et  il  adopta  le 
règlement  d'ordre  intérieur  et  le  programme  ci-après  : 

RÈGLEMENT  D'ORDRE   INTÉRIEUR   DU  CONGRÈS 

Séances  générales  du  Congrès. 
La   séance   solennelle    d'oavtrture    du    Congrès    a  lieu  te  31 

n. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  XVUl  — 

août  1885,  â  deux  heures  et  demie  de  relevée,  au  Palais  des  Aca- 
démies, rue  Ducale,  Ji  Bruxelles. 

Il  y  est  donné  communicalion  des  travaux  du  comité  d'exécution. 

Les  séances  générales  oqI  lieu  dans  le  même  local  le  1,  S,  4  sep- 
tembre, à  deux  heures  de  relevée;  le  5  septembre,  à  neuf  heures 
du  malin  et  à  deux  heures  <Je  relevée. 

La  séance  de  clAture  a  lieu  le  5  septembre,  à  quatre  heures  de 
relevée.  Dans  celte  séance,  un  rapporteur  par  section  fait  cooDattre, 
en  termes  sommaires,  les  travaux  accomplis.  Il  y  est  procédé  à  la 
désignation  de  la  ville  où  se  tiendra  le  prochain  Congrès. 

Séances  des  sections. 

Les  sections  se  réunissent  dans  diverses  salles  du  Palais  des  Aca- 
démies, rue  Ducale,  à  Bruxelles,  le  t"  septembre,  à  neuf  Iteures 
du  malin.  Elles  sont  installées  par  les  délégués  du  comité  d'exé> 
cution. 

Leurs  travaux  commencent  immédialoment  après  leur  installa- 
lion  et  se  poursuivent  le  3  et  le  4  sepiembre,  de  neuf  henres  du 
matin  à  midi. 

Les  sections  peuvent  être  dédoublées. 

Direction  des  débats. 

Les  travaux  des  assemblées  générales  ainsi  que  ceux  de  chaque 
section  sont  dirigés  par  des  comités  nommés  par  le  Congrès. 

Ces  comités  se  composent  de  présidents,  do  vice-présidenls,  de 
secrétaires. 

Les  comités  de  sections,  après  chaque  séance,  règlent  l'ordre  du 
jour  du  lendemain. 

L'ordre  du  jour  des  assemblée  générales  est  fixé  par  les  membres 
du  bureau  du  Congrès. 

Les  sections  commencent  par  discuter  les  questions  mises  à  leur 
ordre  du  jour  par  le  comité  d'exécution  du  Congrès,  Toutefois  le 
Congrès  étant  réuni,  d'antres  questions  peuvent  être  introduites  à 
la  suite  de  l'ordre  du  jour,  sur  l'initiative  des  membres  et  d'accord 
avec  les  bureaux.  Aucune  question  présenlaoL  un  caractère  exclu- 
sivement national  ue  peut  être  mise  en  discussion. 
'  Les  présidents  ont  la  police  des  assemblées,  lis  donnent  et  reti- 
reol  les  paroles  d'après  les  règles  généralement  en  usage. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


— •  XIX  — 

Les  secrétaires  sont  chargés  :  i"  da  rédiger  les  compte-rendus  et 
les  procès-  verbaux  des  séances  ;  3°  de  faire  coniinllre,  à  l'ouveriurQ 
de  chaque  séance,  la  liste  des  publications,  notes  et  travaux  divers 
transmis  à  la  section;  3°  de  lire  ou  d'analyser  les  communicRiions 
à  Tordre  du  jour  et  dont  les  auteurs  sont  absents;  4°  de  recueillir, 
pour  les  déposer  au  secréiarial-gènéral,  les  mémoires,  noies,  etc,, 
présentés  ou  lus  par  les  membres,  ainsi  que  les  publications  offertes 
â  la  section. 

Chaque  section  nomme  un  rapporteur  pour  la  séance  de  cidture. 

Le  Comité  d'exécution  est  chargé  de  poursuivre  l'exécution  : 
1"  des  décisions  prises;  2"  des  vœux  émis  et  adoptés  par  le 
Congrès. 

Les  orateurs  sont  priés  de  ne  pas  parler  de  leur  place  et  de  se 
rendre  à  la  tribune  poi^r  s'adresser  à  l'assemblée. 

L'art.  10  du  règlement  général  prévoit  l'emploi  des  langues 
étrangères.  Les  orateurs  sont  invités  à  remettre  aux  secrétaires, 
avant  la  Rn  de  la  séance,  le  texte  ou  le  résumé  en  original  de  leurs 
discours,  afin  d'assurer  l'exactitude  du  compte- rendu. 

Les  orateurs  qui  se  proposent  de  prendre  la  parole  sont  invités  ft 
se  faire  inscrire  d'avance  au  secréiarfal -général  du  Congrès  ou  de 
leur  section,  en  désignant  la  ou  les  questions  qui  feront  l'objet  de 
leurs  communications. 

Expositions  d'instruments,  d'appareils,  etc. 

Les  membres  du  Congrès  pourront  exposer,  pendant  la  durée  du 
Congrès  et  eu  faisant  la  demande  au  secrétariat-général,  les  instru- 
ments, les  appareils,  les  livres,  etc.,  relatifs  à  la  pbarmacie  et  aux 
sciences  accessoii'es  qui  font  l'objet  des  délibérations  et  qui  pour- 
raient intéresser  les  membres  ou  servir  de  démonstration  pendant 
les  discussions. 

Publications  des  travaux. 

Il  est  publié  un  bulletin  des  travaux  journaliers  du  Congrès.  Ce 
bulletin  donne  l'indication  des  excursions,  des  fêtes  et,  en  général, 
toutes  les  informations  utiles  aux  membres  du  Congrès. 

Il  contient  égiilemenl  les  procès-verbaun  sommaires  et  les  ordres 
du  jour  des  séances. 

Le  bulletin  sera  adressé  quotidiennement  à  tous  les  membres  du 
Congrès. 


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Inscription  des  membres. 

Nul  D'est  admis  aux  séances  du  Congrès,  aux  fêtes,  excur- 
sions, etc.,  s'il  n'est  porteur  de  sa  carte  de  membre,  revêtue  de  sa 
signature. 

Ces  cartes  sont  délivrées  au  secrétariat-général  dn  Congrès,  où 
les  adhérents  peuvent  les  réclamer. 

Les  membres  étrangers  à  Bruxelles  sont  priés,  dès  leur  arrivée, 
de  se  faire  inscrire  au  secréiariat-générnl  qui  sera  transfère,  dès  le 
30  août,  au  matin,  au  palais  des  Académies,  rue  Ducaie  (près  le 
Parc).  Us  y  remettront  leur  adresse  pendant  leur  séjour  à  Bruxelles 
et  ils  y  recevront  tous  les  renseignements  qui  pourront  leur  être 
utiles  pour  leur  séjour,  leurs  voyages,  etc. 

HH.  les  questeurs  se  mettront  à  leur  disposition  pour  leur  indi- 
quer les  logements  confortables  à  des  prix  convenus  d'avance. 

Réductions  sur  les  prix  de  voyage. 

Du  28  août  au  1 0  septembre,  les  membres  du  Congrès,  sur  la  pré- 
sentation de  leur  carte  de  légitimation,  jouiront  d'une  rèduclioo 
de  50  p.  c.  sur  les  prix  des  tarifs  sur  les  lignes  Ferrées  dénommées 
ci 'dessous  : 

En  Belgique,  l*  Sur  toute;  les  lignes  de  l'Elal  belge  et  des  Compa- 
gnies; à  l'exception  de  celles  desservies  par  le  Crand-Central, 
savoir  :  d'Anvers  à  Hassdt,  d'Anvers  à  Gladbach,  l'Entre-Sambre- 
et-Heuse,  de  Louvain  à  Hérenthals,  de  Turnbout  à  Tilbourg,  de 
Landen  â  Hasselt,  de  Hasselt  à  Aix-la-Chapelle  ; 

2°  Sur  les  bateaux  belges  faisant  le  service  de  DouvresâOstende. 

Dans  les  Pat/s-Bas.  Sur  les  lignes  da  l'Etat  néerlandais. 

Les  caries  de  légitimation  n'étant  valables  que  pour  un  voyage 
(aller  et  retour),  les  membres  pourront  se  procurer,  pour  leur 
usage  personnel,  des  l'ouverture  du  Congrès,  autant  de  cartes  de 
légitimation  qu'ils  jugeront  avoir  besoin. 


PROGRAMME  DES  TRAVAUX,  FÊTES,  VISITES, 
EXCURSIONS 

Bispositions  générales. 
PflDdaDt  toute   la  durée  du  Congrès,  tes  membres,  niUDis  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  XXI  — 

leurs  cartes,  auront  le  libre  accès  des  salons  du  Gerle  artistique  et 
littéraire,  au  Waux-Hall,  au  Parc. 

Ils  seront  également  admis  &  visiter  les  établissements  suivants  : 

Ecole  communale  n"  13,  place  Joseph  Lebeau  ; 

Y  n'  i  et  n°  1 7,  rue  des  Six-Jetons  ; 

1  n°  6,  boulevard  du  Hldî  ; 

Ecole  modèle  normale,  boulevard  du  Hainaut. 

Les  membres  du  Congrès  pourront  obtenir,  en  se  faisant  inscrire 
au  secrétariat-général,  des  permis  spédavx  pour  visiter  les  ot^ 
vrages  d'assamissemmt  de  la  Senne  et  les  égouts  collecteurs  de 
Bruxelles. 

Ces  visites  auront  lieu  pendant  la  durée  du  Congrès,  la  date  en 
sera  fixée  ultérieurement  (rendez-vous  à  la  Grande-Ecluse,  avenue 
de  la  Porte  de  Hal,  n*  43,  gare  du  Midi).  Elles  ne  présentent  aucune 
difficulté,  la  visite  se  fait  en  waggonel  mis  en  mouvement  par  le 
courant  d'eau. 

dispositions  particulières. 

Lundi,  31  aoâï  1885. 

A  Hfi  heures  de  ràevée.  Séance  solennelle  d'ouverture,  sous  la 
présidence  de  HH.  les  Ministres.  (Des  loges  seront  mises  à  la  dis- 
position des  dames  des  membres  qui  désirent  assister  à  la  céré- 
monie.) 

A  9  heures  du  soir.  Réception  olGcielle  des  membres  du  Congrès, 
par  l'autorité  communale  de  Bruxelles,  dans  les  salons  de  l'hôtel  de 
ville.  Concert  et  raoûL  offerts  aux  membres  du  Congrès. 

Les  membres  du  Congrès  seront  admis  dans  les  salons  sur  pré- 
sentation d'une  carte  qui  leur  sera  délivrée  au  secrétariat-général. 

Mardi,  1"  septembre  1885. 

A  9  heures  du  matin.  Séances  de  sections. 

A  2  heures  de  relevée.  Assemblée  générale. 

A  8  heures  du  soir.  Soancu  solennelle  de  la  Société  royale  de 
pharmacie  de  Bruxelles.  Concert  et  raoùi  offerts  aux  autorités  du 
Congrès,  aux  membres  étrangers  et  iiiix  délégués  des  sociélês 
représentées.  (Des  dispositions  ullericurus  indiqueront  le  pro- 
e  de  la  fête.) 


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Mercredi,  iteptembre  1885. 

A  9  heures  du  matin.  Séances  de  sections. 

A  11  1/S  oeures  du  matin.  Visite  des  installations  et  des  oollec- 
tioDs  de  l'école  de  pharmacie  de  Bruxelles,  à  l'Université. 

A  S  heures  de  relevée.  Assemblée  générale. 

A  7  heures  du  soir.  Promenade  champêtre  au  Bois  de  la  Cambre. 
—  Concert.  —  Garden-pariy  dans  l'Ile  du  Bois  offert  à  tous  les 
membres  du  Congrès  et  à  leurs  dames  par  l'Association  générale 
pharmaceutique  de  Belgique. 

(Rendez  vous  à  7  heures,  à  remplacemenl  de  l'ancienne  Porte  de 
Namur,  où  d'.'s  voilures  spéciales  du  tramway  à  vapeur  seront 
mises  à  la  disposition  des  membres  du  Congrès  et  de  leurs  dames. 

Jeudi,  3  septembre  1885. 

Excursion  à  Gand.  Réception  parles  membres  de  l'Union  phar- 
maceutique des  Flandres.  —  Réception  à  l'bAiel  de  ville  de  Gand 
par  les  autorités  communales.  —  Séance  solennelle.  —  Visite  des 
curiosités  de  la  ville.  —  Concert  au  jardin  zoologtque  offert  aux 
membres  du  Congrès,  etc. 

Le  départ  aura  lieu  à  9  heures  du  malin,  à  la  gare  du  Nord. 
Rendez-vous  à  8  heures  et  demie,  à  la  gare  du  Nord.  Des  caries  spé- 
ciales seront  mises  a  la  disposition  des  membres  du  Congrès  pour 
ce  voyage.  Ceux  qui  désirent  participer  a  cette  excursion  sont  priés 
de  se  faire  inscrire  avant  le  mercredi,  11  heures  du  matin,  au 
secrétariat-général.  Palais  des  Académies. 

Vendredi,  i  leptembre  1885. 

A  9  heures  du  malin.  Séances  de  sections. 
Ail  i/i  heures  du  malin.  Visite  du  nouveau  Palais  de  Justice, 
le  plus  grand  monument  public  de  l'Europe. 
A  3  heures.  Assemblée  générale. 

Samedi,  5  teptembre  1685. 

A  9  heures  du  matin.  Assemblée  générale. 
A  2  heures  de  relevée.  Assemblée  générale. 
A  4  heures  de  relevée.  Assemblée  de  clôture. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  xxm  — 

A  6  1/2  heures  du  soir.  B&oqaet  du  Congrès,  au  Palais  de  la 
Bourse  du  commerce.  Ce  banquet  aura  lieu  par  souscription 
(5  francs,  vins  non  compris.)  Les  dames  des  membres  sont  admises 
à  souscrire.  Les  listes  seront  déposées  au  secrétarial-gèneral,  Palais 
des  Académies,  à  partir  du  30  août.  Elles  seront  irrévocablement 
closes  le  mercredi,  2  septembre,  à  5  heures. 

Dimanche,  6  teptembre  1885. 

Excursion  à  Anvers.  —  Réception  par  lea  membres  de  la  Société 
de  pharmacie  d'Anvers.  —  Ail  heures,  séance  solennelle.  —  Pro- 
menade de  trois  heures  en  bateau  à  vapeur  sur  l'Ëscaul,  concert  et 
lunch  a  bord,  offerts  aux  membres  du  Ongrës  par  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers.  —  Visite  des  installations  maritimes,  etc.  — 
A  5  heures,  banquet  par  souscription. 

Le  départ  aura  lieu  à  9,31  du  malin,  à  la  gare  du  Nord.  Rendez- 
vous  à  la  gare  du  Nord,  à  9  heures  du  matin.  Des  cartes  spéciales 
seront  mises  à  la  disposition  des  membres  du  Congrès  pour  ce 
voyage.  Ceux  qui  désirent  y  prendre  pari,  sont  priés  de  se  faire 
inscrire  avant  le  samedi,  5  septembre.  Il  heures  du  matin.  Les 
membres  désireux  de  prendre  part  au  banquet,  devront  se  faire 
inscrire  avant  le  jeudi,  3  septembre  1885. 

.N.  B.  Le  bulletin  journalier  donnera  tous  les  renseignements  com- 
plémentaires pour  les  rôles,  excursions,  etc. 

SERVICE  DE  LA  PRESSE 

Pour  tout  ce  qui  concerne  le  service  de  la  presse,  demandes  de 
cartes,  comple-rendus  dans  les  journaux,  publications  d'avis  et 
renseignements,  etc.,  etc.,  prière  de  s'adresser  à  MH.  V.  Reding, 
et  C.  Vanden  Broeck,  à  la  questure,  au  Palais  des  Académies,  rue 
Ducale,  à  Bruxelles. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


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LISTE  DES   MEMBRES 


DiBim.dayGOO'^IC 


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T.THTH!    DBS    MSMBRBS 


HAUT  PROTECTEUR  : 

S.  M.  LéopoLD  IL  Roi  des  Belges. 


PREMIER  .PRESIDENT  D'HONNEUR  : 
S.  Â.  R.  îiP  LE  Comte  de  Flandre 


PRÉSIDENTS  D'HONNEUR  : 

M.  J.  Thomssen,  Ministre  de  l'intérieur  et  de  l'inttruction 
publique. 

M.  !e  chevalier  A.  de  Moreau,  Ministre  de  l'agriculture, 
de  l'industrie  et  des  travaux  publics. 

M.  le  prince  0.  de  Caraman-Chimay,  Ministre  des  affaires 
étrangères. 

VICE-PRÉSIDENTS  D'HONNEUR  : 

A.  Vergote,  Gouverneur  du  Brabant. 

Ch.  Buls,  Bourgmestre  de  la  ville  de  Bruxelles. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


MEMBRES  D'HONNEUR  : 

MM.  Walravens,  Echevin  de  la  ville  de  Bruxelles; 

Béquet,  C,         »  »  » 

Beco,  E.,  Chef  du  cabinet  de  M.  le  Ministre  de 
l'intérieur  et  de  l'instruction  publique  ; 

Chandelon,  A.,  professeur  émérite  à  l'Université 
de  Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de  mé- 
decine de  Belgique,  etc.  ; 

Crocq,  J.  (D'),  sénateur,  membre  de  l'Académie  de 
médecine,  professeur  à  l'Université  de  Bru- 
xelles, etc.; 

Depaire,  J.-B.,  professeur  à  l'Université  de  Bru- 
xelles, membre  du  Conseil  supérieur  d'hygiène, 
de  l'Académie  royale  de  médecine,  etc.  ; 

Gille,  J.-B.,  pheirmacien  en  chef  de  l'armée,  etc.  ; 

Gille,  N. ,  professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de  l'Etat, 
vice-président  de  l'Académie  royale  de  méde- 
cine, etc.; 

Kuborn,  H.  (D'),  médecin,  Président  de  l'Académie 
royale  de  médecine,  etc.  ; 

Melsens,  professeur  émérite  de  chimie  à  l'Ecole 
militaire  et  à  l'Ecole  vétérinaire  de  l'Etat,  mem- 
bre de  l'Académie  royale  des  sciences  et  de  mé- 
decine, etc.; 

Stas,  J.,  chimiste,  président  du  Jury  central  de 
pharmacie,  membre  de  l'Académie  royale  des 
sciences,  de  médecine,  etc. 

Brunnengràber,  Ch.  (D'),  sénateur,  président  de 
la  Deutscher  Apotheker  Verein,  membre  der 
Kaiserlichen  Gesundheitsanites,  etc.; 

Schacht,  C.  (D"),  président  de  la  Verein  der 
Apotheker-Berlins,  etc.; 

von  Waldheim,  A.,  président  de  la  Société  des 
pharmaciens  de  Vienne,  délégué  du  gouverne- 
ment Austro-Hongrois,  etc.; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


MM.Fidler,  J.,  conseiller  communal  de  Vienne,  prési- 
dent du  Gremialvorstand  de  Vienne,  délégué 
du  gouvernement  Austro-Hongrois,  etc.; 

Jarmay,  J.  (J)'),  pharmacien,  docteur  en 
chimie,  délégué  de  la  Société  hongroise  de 
pharmacie,  etc.; 

Torok  (AL),  pharmacien,  délégué  de  la  Société 
hongroise  de  pharmacie,  etc.; 

Didrich,  J.,  député  à  la  Diète  du  royaume  de 
Bohême,  président  du  1"  Congrès  international 
pharmaceutique  et  de  la  Pharmaceutische  Ge- 
sellschaft  in  Prag,  etc.; 

Middleton,  C,  délégué  du  gouvernement  du  Chili 
et  de  la  Société  des  pharmaciens  du  Chili,  etc.; 

Lotze,  E.  G.,  conseiller  d'Etat,  président  du  Da- 
nemarks  Apotheker  Forening,  etc.; 

Madsen,  H.  P.,  président  de  la  Société  pharma- 
ceutique de  Copenhague,  délégué  du  gouverne- 
ment Danois,  etc.; 

Iparraguirre,  F.  (D'),  docteur  en  pharmacie, 
délégué  du  Colegio  de  Farmaceuticos  de  Ma- 
drid, etc.; 

Creuse  J  /.,  pliarmacien,  délégué  du  Collège  of 
Pharmacy  of  the  City  of  New-York,  etc.; 

Mehu,  C.  (D'),  membre  et  délégué  de  l'Académie 
nationale  de  médecine  de  France,  etc. 

Petit,  A.,  président  de  l'Association  générale  des 
pharmaciens  de  France,  etc. 

Redwood ,  Th.  (D') ,  ancien  président  du 
5™  Congrès  international  pharmaceutique 
de  Londres,  etc. 

Cartheighe,  M.,  président  of  the  pharmaceutical 
Society  of  Great  Britain,  etc. 

Greenisch,  Th.,  ancien  président  et  membre  du 
conseil  de  la  phariuaceutical  Society  of  Great 
Britain,  etc. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


MM.  Brunker,  J.-E  ,  M.  A.  Univ.  Dublin,  président  de 
la  pharmaceutical  Society  of  Ireland,  etc. 

BraUmoa,  C.-P.,  pharmacien  militaire,  secrétaire 
et  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  d'A- 
thènes, etc. 

Connizzarro,  St.,  (commandeur),  sénateur,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Rome,  délégué  du 
gouvernement  Italien,  etc. 

Mosca,  L.,  (commandeur),  membre  de  l'Admi- 
nistration municipale  de  Turin,  doyen  de  la 
Société  de  pharmacie  de  Turin,  etc. 

Colignon,  L.  (D'),  pharmacien,  médecin  de 
l'Hétel-Dieu  de  Monaco,  délégué  de  la  princi- 
pauté de  Monaco,  etc. 

Ank&rsmit,  P.  (D'),  pharmacien,  ancien  pré- 
sident de  la  Nederlandsche  Maatschappy  ter 
bevordering  der  pharmacie,  etc. 

Weferb-Bettinck,  H.  (D'),  professeur  à  l'Uni- 
versité d'Utrecht,  etc. 

Brettner,  M.,  pharmacien  à  Galatz,  membre  de  la 
Société  des  sciences  de  Buda-Pesth,  etc. 

Dragendorff,  G.  (D'),  délégué  du  Ministre  de 
l'instruction  publique  de  Russie,  professeur  à 
l'Université  de  Dorpat,  etc. 

For&mannf  A.,  délégué  de  la  AllerhOschet  bestâ- 
tigte  St-Petersburger  pharmaceutischer  ge- 
sellschaft,  etc. 

Sebardt,  W.,  président  de  la  Apothekare  Societet 
de  Suède,  délégué  du  gouvernement  Sué- 
dois, etc. 

Gran,  P.,  pharmacien,  président  de  la  Norrlands 
Apothekere  Forening,  etc. 

Hansen,  G.,  pharmacien,  chancelier  de  la  section 
médicale  du  ministère  de  la  justice,  etc. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  XXXI  — 

MM.  Walther,  M.,  pharmacien,  à  Skien. 

Zanni,  J.  (D') ,  chimiste-pharmacien ,  mem- 
bre du  conseil  médical  de  l'Empù^  otto- 
man, etc. 


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COMMISSION   DE  PATRONAGE 


Président  :  M.  Van  Bastelaer  (D.),  président  de  l'Asso- 
ciatlon  générale  pharmaceutique  de  Belgique,  mem- 
bre de  l'Académie  royale  de  médecine  ; 

Vice-Président  :  M.  Depaire  (J.-B.),  professeur  à  l'Uni- 
versité de  Bruxelles,  membre  du  Conseil  supérieur 
d'hygiène  et  de  l'Académie  royale  de  médecine  ; 

Id.  m.  Gille  {N.),  professeur  à  l'école  de  médecine  vé- 
térinaire de  l'Etat,  vice-président  de  l'Académie  royale 
de  médecine  ; 

Secrétaire  :  M.  Van  de  Vyvere  (E.),  vice-président  de 
l'Association  générale  pharmaceutique  de  Belgique, 
secrétaire  de  la  commission  médicale  de  Bruxelles; 

Membre  :  M.  Beco  (E.),  chef  du  cabinet  de  M.  le  Ministre 
de  l'intérieur  et  de  l'instruction  publique,  directeur 
général  de  l'administration  centrale  du  service  de 
santé  et  d'hygiène  ; 

Id.  m.  Beîval  (Th.),  (D'j,  pharmacien,  membre  corres- 
pondant de  l'Académie  royale  de  médecine  ; 

Id.  m.  Bios  (G.),  professeur  de  pharmacie  à  l'université 
de  Louvain,  membre  correspondant  de  l'Académie 
royale  de  médecine; 

Id.  m.  Chandelon  (A.),  professeur  émérite  de  l'Université 
de  Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de  médecine 
de  Belgique  ; 

Id.  m.  Cornélis  (L.),  ancien  président  de  l'Association 
générale  pharmaceutique  de  Belgique,  membre  de  la 
commission  médicale  du  Brabant; 

Id.  m.  Créteur  (L.),  président  de  la  société  royale  de 
pharmacie  ^de  Bruxelles; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Id.  m.  Crocq  (/.),  (D'),  sénateur,  membre  de  l'Académie 
de  Belgique,  professeur  à  l'université  de  Bruxelles  ; 

Id.  m.  Daenen  (E.),  trésorier  de  l'Association  générale 
pharmaceutique  de  Belgique; 

Id.  m.  De  Nobele  (L.),  vice-président  de  l'Union  phar- 
maceutique des  Flandres,  professeur  à  l'école  d'hor- 
ticulture de  Gand  ; 

Id.  m.  de  Vaux  {A.),  [D'),  inspecteur  de  l'hygiène  au  mi- 
nistère de  l'intérieur  et  de  l'instruction  pubUque; 

Id.  m.  Dryon  (L.),  secrétaire-général  de  l'Association 
générale  pharmaceutique  de  Belgique  ; 

Id.  m.  Dubois  (E),  professeur  à  l'université  de  l'Etat,  à 
Gand,  etc.  ; 

Id.  m.  Gilkinet  {A.),  professeur  à  l'université  de  l'Etat, 
à  Liège  ; 

Id.  m.  Gille  (J.-B.),  pharmacien  en  chef  de  l'armée; 

Id.  m.  Henrard  (E.)  (D'),  docteur  en  médecine,  membre 

■    de  la  Chamhre  des  représentants  ; 

Id.  m.  Janssens  {E.),  [D'J,  inspecteur  du  service  de  santé 
de  Bruxelles,  membre  de  l'Académie  de  médecine  et 
du  Conseil  supérieur  d'hygiène  ; 

Id.  m.  Kubom  (H.),  {D'),  président  de  l'Académie  royale 
de  médecine  et  de  la  Société  de  médecine  publique  ; 

Id.  m.  La  Haye  (C),  président  de  la  Commission  cen- 
trale des  comités  de  salubrité  de  l'agglomération 
bruxelloise  ; 

Id.  m.  Martin  (A.),  président  de  l'Union  pharmaceuti- 
que du  Borinage,  membre  de  la  Commission  médi- 
cale provinciale  du  Hainaut; 

Id.  m.  Reding  (T.),  secrétaire-général  de  la  Société 
royale  de  pharmacie  de  Bruxelles  ; 

Id.  m.  Stas  (/.),  président  du  jury  central  de  pharmacie, 
membre  de  l'Académie  royale  des  sciences  et  de  mé- 
decine ; 

Id.  m.  Vartden  Corpttf(0.),(D'],  président  de  la  Commis- 

in. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


Bton  médicale  du  Brabant,  membre  correspondant  de 
l'Académie  royale  de  médecine  ; 

Id.  m.  Vande  Velde  (C),  secrétaire  de  la  Commission 
médicale  provinciale  d'Anvers; 

In.  M.  VanGael^C),  chef  de  bureau  à  l'administration 
centrale  du  service  de  santé  et  de  l'hygiène,  directeur 
de  la  Société  de  médecine  publique; 

Id.  m.  Van  Pelt  {F.),  vice-président  delà  Société  de 
pharmacie  d'Anvers,  membre  de  la  Commission  mé- 
dicale provinciale  d'Anvers  ; 

Id.  m.  Verhaasel  (H.),  président  de  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers  ; 

Id.  m.  Vleminckx  {V.),  [D'),  secrétaire  du  Conseil  supé- 
rieur d'hygiène,  membre  de  l'Académie  royale  de  mé- 
decine; 

Commissaire  général  du  Gouvernement  :  M.  le  comte 
A.  d'OtiUremont; 

SECRÉTAmE  DU  COMMISSARIAT  GÉNÉRAL  DU  GOUVERNE- 
MENT :  M.  E.  Van  Mons. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  XXXV  — 


COMITÉ   EXÉCUTIF   DU    CONGRÈS. 


Membre  d'honneur  :  M.  Chandelon,  A . ,  professeur  émérite 
à  l'Université  de  Liège,  membre  de  l'Académie  royale 
de  médecine  de  Belgique,  etc. 

Id.  m.  D^aire,  J.-B.,  professeur  à  l'Université  de  Bru- 
xelles, membre  du  Conseil  supérieur  d'hygiène,  de 
l'Académie  royale  de  médecine,  etc. 

Id.  m.  Gille,  J.-B.,  pharmacien  en  chef  de  l'armée,  etc. 

Id.  m.  Gille,  N.,  professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de 
l'Etat,  vice-président  de  l'Académie  royale  de  méde- 
cine, etc. 

Id.  m.  Stas,  /.,  président  du  Jury  central  de  pharmacie, 
membre  de  l'Académie  royale  des  sciences,  de  méde- 
cine, etc. 

Phéstoent  :  M.  Van  Bastelaer,  D.,  président  de  l'Asso- 
ciation générale  pharmaceutique  de  Belgique  et  de 
l'Union  pharmaceutique  de  l'arrondissement  de  Char- 
leroi,  membre  de  l'Académie  royale  de  médecine,  etc. 

Vice-Président  :  M.  Belval,  T.,  docteur  en  sciences, 
inspecteur  d'hygiène  scolaire  au  Ministère  de  l'inté- 
rieur et  de  l'instruction  publique,  correspondant  de 
l'Académie  royale  de  médecine,  etc. 

Id.  m.  Cornélis,  L.,  ancien  président  de  l'Association  gé- 
nérale pharmaceutique  de  Belgique,  membre  de  la 
Commission  médicale  du  Brabant,  etc. 

Id.  m.  De  Nobele,  L.,  vice-président  de  la  Société  de 
pharmacie  de  la  Flandre  Orientale,  professeur  à  l'Ecole 
d'horticulture  de  Gand,  etc. 

Id.  m.  Verhassel,  H.,  président  de  la  Société  de  pharma- 
cie d'Anvers,  etc. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Secrétaire-Général  ;  M.  Vande  Vyvere,  E.,  vice-prési- 
dent de  l'Association  générale  pharmaceutique  de 
Belgique,  secrét2iire  de  la  Commission  médicale  de 
Bruxelles,  etc. 

Secrétaire  :  M.  Dryon,  L.,  secrétaire-général  de  l'As- 
sociation générale  pharmaceutique  de  Belgique,  mem- 
bre du  Comité  de  salubrité  de  Saint-Gilles,  etc. 

Trésorier  :  M.  Daenen,  E.,  trésorier  de  l'Association 
générale  pharmaceutique  de  Belgique,  etc. 

Membre  :  M.  Bocguet,  M.,  président  de  la  Société  de 
pharmacie  de  Louvain,  etc. 

Id.  m.  Créteur,  L.,  président  de  la  Société  royale  de 
pharmacie  de  Bruxelles,  etc. 

Id.  m.  Culot,  F.,  secrétaire  de  l'Union  pharmaceutique  de 
l'arrondissement  de  Charleroi,  etc. 

Id.  m.  Davreux,  membre  de  la  Société  médico-chirurgi- 
cale de  Liège,  et  délégué  pour  la  province  de  Liège. 

Id.  m.  Delhalle,  CA.,  pharmacien-chimiste  à  Saint-Trond, 
délégué  pour  la  province  de  Limbourg. 

Id.  m.  Delhy,  E.,  membre  de  la  Commission  médicale 
provinciale  de  Namur,  délégué  pour  cette  province. 

Id.  m.  Dryepondt,  G.,  membre  de  la  Commission  médi- 
cale proviiiciale  de  la  Flandre  Occidentale,  délégué 
pour  cette  province. 

Id.  m.  Gys,  J.,  président  de  la  Société  de  pharmacie  de 
la  Flandre  Orientale,  etc. 

Id.  m.  Lamury,  A.,  secrétaire  du  Cercle  pharmaceutique 
du  Hainaut,  etc. 

Id.  m.  Martin,  A.,  président  de  l'Union  pharmaceutique 
du  Borinage,  membre  de  la  Commission  médicale  pro- 
vinciale du  Hainaut,  etc. 

Id.  m.  Pasguier,  Ch.,  président  du  Comité  de  défense  de 
l'arrondissement  judiciaire  de  Charleroi,  etc. 

Id.  m.  Sckwartz,  J.,  membre  de  la  Commission  médicale 
provinciale  du  Luxembourg,  délégué  pour  cette  pro- 
vince. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  xxxvn  — 

Id.  m.  Van  Pelt,  F.,  vice-président  de  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers,  membre  de  la  Commission  mé- 
dicale provinciale  d'Anvers,  etc. 

Questeur  :  M.  Deîoose,  J.,  pharmacien,  à  Bruxelles. 

Id.  m.  Buzon,  A.,  pharmacien,  membre  de  la  Société 
royale  de  pharmacie,  à  Uruxelles 

Td.  m.  Dam,  Fr.,  pharmacien,  à  Bruxelles. 

Td.  î/l.Reding,  F. ,  secrétaire-général  de  la  Société  royale 
de  pharmacie  de  Bruxelles. 

Td.  (chaîné  du  service  de  la  presse],  M.  Vandeyi  Broeck,  C, 
pharmacien,  àixelles,  lez-Bruxelles. 

Secrétaire  de  section  :  M.  Alletvaert,  secrétaire  de 
l'Union  pharmaceutique  de  la  Flandre  Orientale. 

Id.  m.  Anneessens,  C,  secrétmre  de  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers. 

Id.  m.  De  Letter,  M.,  ancien  secrétaire  de  l'Association 
générale  pharmaceutique  de  Belgique. 

Id.  m.  De  Nayer,  A.,  pharmacien  à  Scharbeek,  est  égale- 
ment chargé  des  fonctions  de  bibliothécaire  du  Congrès. 

Id.  M-  Benkiii,  A.,  secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie 
de  Louvain. 

Secrétaire  de  SÉANCES  :  M.  Delacre,  A.,  pharmacien  à 
Bruxelles. 

Id.  Delchevaîerie,  J.,  pharmacien  à  Bruxelles. 

Id.  Feron,  C,  pharmacien  à  Saint- Josse-ten-Noode. 

lô.  Fourdrain,  A.,  pharmacien  à  Bruxelles. 

Id.  Gille,  E.,  pharmacien  à  Bruxelles. 

Id.  Giot,  L.,  pharmacien  à  Molenbeek-Saint-Jean. 

Id.  Jonas,  C,  phannacien  à  Boussu. 

Id.  Lorge,  A,,  pharmacien  à  Avennes . 

Id.  Bamlof,  Em.,  pharmacien  à  Bruxelles. 

Id.  Vande  Putte,  E.,  pharmacien  àSchaerbeek. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


des  Oouvemexneiits,  Universités,  Sociétés,  eto. 


DEUTSCHER   APOTHEKER  VEREIN. 

M.  Brunnengrâbcr,  Ch.  (D'],  pharmacien  à  Rostock, 
sénateur,  membre  der  Kaiserlichen  ge- 
sundheitsanites,  président  de  la  Deutscher 
apotheker  Verein,  etc. 

VEREIN  DER  APOTHEKER  BERLINS. 

MM.  Froellich,  M.,  pharmacien  à  Berlin,  secrétaire  de  la 
Verein  der  apotheker-Berlins. 
Scitacht,  C.  (J)'),  pharmacien  à  Berlin,  président  de 
la  Verein  der  apotheker-Berlins. 


AUSTRAUE 

PHARMAGEUTICAL  SOCIETY  OP  AUSTRALASIA. 

M.  Shillinglau',  H.,  pharmacien  à  Melbourne,  secré- 
taire de  la  pharmaceutical  Society  of 
Australîisia. 


AUTRICHE-HONGRIE 

GOUVERNEMENT  AU STRO- HONGROIS,    MINISTÈRE    DE   l'iNTÉ- 
RIEUR   DE    l'empire    D 'AUTRICHE- HONGRIE. 

MM.  Fidler,  J.,  pharmacien  à  Vienne,  conseiller  commu- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  XXXIX  — 

nal  de  Vienne,  président  der  Pharma- 
ceuten  de  Vienne  (Gremialvorstand). 
von  Walheim,  A.,  pharmacien  à  Vienne,  président 
de  la  Société  de  pharmacie  de  Vienne, 
vice-président  de  l'Allgemeine  Osterrei- 
chischer  apotheker  Verein,  membre  de  la 
Société  de  chimie  et  de  physique,  etc. 

ALLGEHEINE  OSTERREICHISCHER  APOTHEKER  VEREIN. 

MM.  Bayer,  H.,  pharmacien  à  Vienne,  membre  du  co- 
mité de  l'Allgemeine  Osterreichischer 
apotheker  Verein. 

Fidler,  J.,  pharmacien  à  Vienne,  conseUler  com- 
munal de  Vienne,  etc. 

Pserhofer,  /.,  pharmacien  à  Vienne,  membre  du 
comité  de  l'Allgemeine  Osterreichischer 
apotheker  Verein. 

Scklosser,  A .  (D'),  pharmacien  à  Vienne,  membre 
du  comité  de  l'Allgemeine  Osterreichis- 
cher apotheker  Verein. 

van  Waldheim,  A.,  pharmacien  à  Vienne,  etc. 

OSTERREICHISCHER  PUARMACEtlTEN  GESELL3CHAFT. 

MM.  ifeK,  pharmacien  à  Troppau. 

Hellinann,  P.  {D'),  pharmacien  à  Vienne. 

WIENER  PHARMACEUTEN  VEREIN  (CHEMISCHE  INSTITUT). 

MM.  Godeffroy,  R.  [D'),  pharmacien  à  Vienne,  professeur 
de  chimie  au  Musée  technologique,  direc- 
teur de  l'école  de  pharmacie  de  Vienne, 
membre  honoraire  des  Sociétés  pharma- 
ceutiques de  Varsovie,  de  Bucharesl,  etc. 
HegerH.  (D'),  magister  en  pharmacie  à  Vienne,  doc- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


■  leur  en  philosophie,  rédacteur  du  Pharma- 
ceutische  Post,  etc. 

SOaÉTÉ  DE  PHARMACIE  HONGROISE.  MAGYAR  0R8ZAGI 
GYOGYSZERÉSZ  É6YLET. 

IM.  Jarmay,  J.  (D'),  pharmacien  à  Buda-Pest,  docteur 
en  chimie. 
Saxinger,  0.,  pharmacien  à  Rasko,  comté  Gômôr. 
Tôrôk  {de),  A.,  pharmacien  à  Buda-Pest. 
Urban,  J.,  pharmacien  à  Buda-Pest. 

PHARMAGEUTISCHE   GEZELLSCHAFT  IN  PRAG. 

M.  Bittrich,  J.,  pharmacien,  député  à  la  Diète  du 
royaume  de  Bohênje,  ancien  président  du 
premier  Congrès  international  pharma- 
ceutique. 


BELGIQUE 

GOUVERNEMENT  BELGE. 

M.  de  Vaux,  A .  [D"),  docteur  en  médecine,  chirurgie  et 
accouchements,  inspecteur  de  l'hygiène  au 
Ministère  de  l'intérieur  et  de  l'instruction 
publique,  secrétaire  de  ta  Commission  mé- 
dicale de  !a  Flandre  occidentale,  etc. 

ACADÉMIE  ROYALE  DE    MÉDECINE  DE  BELGIQUE. 

M.  Gille,  N.,  pharmacien,  vice-président  de  l'Acadé- 
mie royale  de  médecine  de  Belgique,  pro- 
fesseur à  l'école  de  médecine  vétérinaire 
de  l'Etat,  etc. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


ASSOaATlON  GÉNÉRALE  PHARMACEUTIQUE  DE  BELGIQUE. 

MM.  5odson,I,.,  pharmacien  à  Liège. 

De  Letter,  H. ,  pharmacien  à  Bruxelles,  ancien  se- 
crétaire de  l'Association  générale  pharma- 
ceutique de  Belgique. 

Franken,  O.,  pharmacien  à  Tongres. 

Fretin,  J.,  pharmacien  à  Gand,  membre  de  l'Union 
pharmaceutique  de  la  Flandre  orientale. 

6ille,J.-B.,  pharmacien  en  chef  de  l'armée,  etc., 
à  Anvers. 

Jossart,  E.,  pharmacien  à  Namur. 

Pasguier,  C,  pharmacien  à  Châtelet,  président  de 
la  section  de  défense  de  l'arrondissement 
de  Charleroi. 

Vand&r  Keilen,  A.,  pharmacien  à  Borgerhout,  vice- 
président  "  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers. 

Venvaerde,  E.,  pharmacien  à  Dixmude,  membre  de 
la  Commission  médicale  locale. 

SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  D'ANVERS. 

MM.  Anme^ens,  C,  pharmacien,  secrétaire  de  la  Société 

de  pharmacie  d'Anvers. 
Daels,Fr.,  pharmacien,  trésorier  de  la  Société  de 

pharmacie  d'Anvers. 
Haazen,  V. ,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de 

pharmacie  d'Anvers. 
Hoêi,  E.,  pharmacien,   membre  de  la  Société  de 

pharmacie  d'Anvers. 
Van  Pelt,  Fr.,  pharmacien,  vice-président  de  la 

Société  de  pharmacie   d'Anvers,  membre 

de   la  Commission    médicale  provinciale 

d'Anvers. 
Verhtusel,  A.,  pharmacien,  président  de  la  Société 

de  pharmacie  d'Anvers,  vice-président  de 


D,B,t,zed.yG00g[e 


l'Association  générale  pharmaceutique  de 
Belgique. 

SOCIÉTÉ  ROYALE    DE  PHARMACIE    DE    BRUXELLES. 

MM.  Buzon,  A.,    pharmacien,   membre    de   la  Société 

royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 
Crêteur,  L.,  pharmacien,  président  de  la  Société 

royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 
Gripekovm,  P.,  pharmacien,  membre  de  la  Société 

royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 
'Jonas,  A.,  pharmacien,  vice-président  de  la  Société 

royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 
Martiny,  Alp.,   pharmacien,   vice-président  de  la 

Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 
Ramtot,  Em.,  pharmacien,  secrétaire-adjoint  de  la 

Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 
Rediiig,  V.,  pharmacien,  secrétaire-général  de  la 

Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 
Van  Eeckhoven,  E. ,  pharmacien,  trésorier   de   la 

Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 

UNION  PHARMACEUTIQUE  DE  L'ARRONDISSEMENT  JUDiaAIRE 
DE  CHARLEROI. 

MM.  Culot,  Fr.,  pharmacien,  secrétaire  de  l'Union  phar- 
maceutique de  Charleroi,  membre  du  Go- 
mité  de  salubrité  publique  de  Marchiennes- 
au-Pont. 
Ramoez,  J.,  pharmacien,  vice-président  de  l'Union 
pharmaceutique  de  Charleroi,  membre  du 
Comité  de  salubrité  publique  de  Mont-sur- 
Marchiennes. 

COMITÉ  DE    DÉFENSE  DE   L'ARRONDISSEMENT  JUDICIAIRE 
DE  CHARLEROI. 

MM.  Debin,  J.,    pharmacien,   à    Montigny-sur-Sambre, 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  xxxxm  — 

membre  de  l'Union    pharmaceutique  de 
Charleroi. 
DerUs,  J.,  pharmacien  à  Marcinelle,  membre  de 
l'Union  pharmaceutique  de  Charleroi. 

UNION    PHAItHACEUTIQUE  DE  LA  FLANDRE  ORIENTALE. 

MM..  De  Backer,  Eg.,  pharmacien,  membre  de  l'Union 
pharmaceutique  de  la  Flandre  orientale. 

De  Nobele,L.,  pharmacien,  vice- président  de  l'Union 
pharmaceutique  de  la  Flandre  orientale, 
vice-président  de  l'Association  générale 
pharmaceutique  de  Belgique. 

Duitois.  J.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  phar- 
maceutique de  la  Flandre  orientale. 

Gys,  J.,  pharmacien,  président  de  l'Union  pharma- 
ceutique de  la  Flandre  orientale. 

Pilattte,  A.,  pharmacien,  secrétaire-adjoint  de 
l'Union  pharmaceutique  de  la  Flandre 
orientale. 

Tant,  Ed,,  pharmacien  en  chef  de  l'hôpital  civil  de 
Gand,  membre  de  l'Union  pharmaceutique 
de  la  Flandre  orientale. 

CERCLE  PHARMACEUTIQUE  DU  HAMAUT. 

MM.  Lamary,  A.,  pharmacien  à  Mons,  secrétaire  du 
Cercle  pharmaceutique  du  Hainaut. 
Martin^A.,  pharmacien  à  Frameries,  bourgmestre, 
président  du  Cercle  pharmaceutique  du 
Hainaut,  membre  de  la  Commission  médi- 
cale provinciale  du  Hainaut. 

CERCLE    PHARMACEUTIQUE  DE  L'ARRONDISSEHENT 
DE  LOUVAIN. 

MM.  Dedoncker,  Ach.,  pharmacien,  membre  du  Cercle 
pharmaceutique  de  Louvain. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  XXXXIV  — 

Rmkin,  Alp.,  pharmacien,  secrétaire  du  Cercle 
pharmaceutique  de  Louvain. 

Steenhout,  Em.,  pharmacien,  membre  du  Cercle 
pharmaceutique  de  Louvain. 

CHIU 

G01JVERNEMENT  DU  CHILI. 

M.  Sdiddleton,  T.,  pharmacien,  membre  de  la  Société 
des  pharmaciens  de  Santiago  du  Chili. 

SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  SANTIAGO  DU  CHIU. 

M.  Middleton,  T.,  pharmacien,  membre  de  la  Société 
des  pharmaciens  de  Santiago  du  Chili. 

DANEMARCK 

GOUVERNEMENT  ROYAL  DU  DANEMARCK . 

M.  Madsen,  H.-P.,  pharmacien  à  Copenhague,  vice- 
président  de  la  Société  Danmarks  apothe- 
ker  Forening,  président  de  la  Kjobenhavns 
apotheker  Forening. 

DANMARCKS  APOTHEKER  FORENING. 

MM.  Lotze,  Ern.~G.,   pharmacien  à  Odense,  Conseiller 
d'Etat,  président  de   la  Danmarcks  apo- 
theker Forening,  etc. 
Omstrup,  L.,  pharmacien  à   Copenhague,   ancien 
administrateur  de  la  pharmacie  de  la  Cour. 

KJOBENHAVNS  APOTHEKER  FORENING. 

M.  Madsen,  H.-P.,  pharmacien  à  Copenhague,  etc. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  xxxxv  — 
ESPAGNE 

SOCIEDAD  FARUACBUTICA  ESPANOLA. 

M.  Femandez  ïparraguirre,  (D'),  docteur  en  pharmacie  h 
Guadalajara. 

COI^GIO  DE  FARMACEUTICOS  DI  BARCELONA. 

HM.  Pedro  Genove,  pharmacien  à  Barcelone,  président 
du  Colegio  de  farmaceuticos  di  Barcelona. 
Ramon  Codina  Langlin,  {D')  pharmacien  à  Barcelone, 
d"  secrétaire  du  Colegio  de  farmaceuticos 
di  Barcelona,  membre  de  la  royale  Acadé- 
mie des  sciences  de  Barcelone,  etc. 

COLEGIO  DE  FARMACEUTICOS  DE  MAORTO. 

M.  Fernandez  ïparraguirre,  (D'),  docteur  en  pharma- 
cie, etc. 

CONGRESO  NACIONAL  FARMACEUTICO. 

M.  Femandez  Ïparraguirre,  (D'),  docteur  en  pharmacie 
à  Guadalajara. 

ETATS-UNIS 

COLLEGE  OF  PHARMACY  OF  THE  CTTV  OF  CHICAGO. 

M.  Fuiler,  H.-W.,  pharmacien,  Esquire  of  the  City  of 
Chicago,  membre  de  la  Chicago  collège  of 
pharmacy. 

8TATE  UNIVEHSrrY  OF  MICHIGAN. 

M.  Steanu,  Fred.,  pharmacien,  membre  de  l'Univer- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  XXXXVl 

site  de  Michigan  et  de  la  Société  pharma- 
ceutique des  Etats  de  Michigan. 

STATE  MICHIGAN  PHARMACEUTICAL  ASSOCIATION. 

M.  Stearns,  Fred.,  id. 

STATE  DRUGGI8T  ASSOCIATION  OF  MICHIGAN. 
M.    Stearm,  Fred.,  id. 
COLLEGE  OF  PHARMACY  OF  THE  CITY  OF  NEW-YORK. 

MM.  Bedfort  (D'),  pharmacien,  professeur  de  pharmacie 
au  Collège  of  pharmacy  of  the  city  of  New- 
York. 
Creuse,  /.,  pharmacien,  membre  de  l'Alumni  Asso- 
ciation, etc. 


GOUVERNEMENT  DE  LA  REPUBUQUE  FRANÇAISE 

MM.  CarUs,  P.  (D'),  pharmacien,  docteur  en  médecine, 
professeur  de  la  Faculté  de  médecine  et  de 
pharmacie  à  l'Université  de  Bordeaux,  vice- 
président  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Bordeaux. 

Delcominète,  pharmacien,  chaîné  du  cours  de  phar- 
macie à  l'Ecole  supérieure  de  pharmacie 
de  Nancy. 

Godfrin,  pharmacien,  professeur  de  matière  médi- 
cale à  Paris,  etc. 

Lotar,  pharmacien,  professeur  de  pharmacie  et  de 
pharmacologie  à  la  Faculté  mixte  de  méde- 
cine et  de  pharmacie  de  Lille. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  iLxxxvn  — 

ACADÉMIE  NATIONALE  DE  HÉDEaNE  DE  FRANCE. 

M.  Méhu,  C.  (D'),  pharmacien  en  chef  de  l'hôpital  de  la 
Charité,  docteur  en  médecine,  licencié  ès- 
sciences,  membre  de  l'Académie  nationale 
de  France,  correspondant  de  l'Académie 
royale  de  médecine  de  Belgique,  etc. 

UNIVERSITÉ  DE  FRANGE.  FACULTÉ  DE  MÉDECINE  ET  DE 
PHARMAUE  DE  BORDEAUX. 

M.  Caries,  P.  (D*),  pharmacien,  professeur  à  la  Fa- 
culté de  médecine  et  de  pharmacie  de 
Bordeaux,  etc. 

imiVERSITÉ  DE  FRANCE.  FACULTÉ  MIXTE  DE  MÉDECINE  ET  DE 
PHARMACIE. 

M,  Lotar,  pharmacien,  professeur  de  pharmacie  à  la 
Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie  h 
Lille,  etc. 

UNIVERSITÉ  CATHOLIQUE  DE  LILLE.    FACULTÉ  DE  MÉDECINE 
ET  DE  PHARMACIE. 

M.  SckmittfE.  (D'),  pharmacien,  professeur  à  la  Faculté 
libre  de  médecine  et  de  pharmacie  à  Lille. 

ASSOCIATION  GÉNÉRALE  DES  PHARMACIENS  DE  FRANCE. 

MM.  Boffe/oÉ,  avocat  de  l'Association  générale  des  phar- 
maciens de  France. 

Dethany  Adh.,  pharmacien,  conseiller  de  l'Associa- 
tion générale  des  pharmaciens  de  France. 

Genevoix,  Em.,  pharmacien,  directeur  de  la  phar- 
macie centrale,  conseiller  de  l'Association 
générale  des  pharmaciens  de  France,  etc. 

Julliard,  L. ,  pharmacien,  membre  de  l'Association 
générale  des  pharmaciens  de  France. 


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Petit,  A.,  pharmacien,  président  de  l'Association 
générale  des  pharmaciens  de  France,  etc. 

SOCIÉTÉ  DE  PHARUAQE  ET  DE  CHIMIE  DE  PARIS. 

MM.  Champigny,  A.,  pharmacien,  secrétaire  de  la  So- 
ciété  de    pharmacie   et   de   chimie    de 
Paris,  etc. 
Petit,  A.,  pharmacien,  etc. 

CHAMBRE  SYNDICALE  DES    PHARMACIENS    DU    DÉPARTEMENT 
DES  ARDENNES. 

Mit.  Barré,  A.,  pharmacien,  secrétaire  de  la  Chambre 
syndicale  des  pharmaciens  du  départe- 
ment des  Ardennes. 

Grosimx,  Alph.,  pharmacien,  membre  du  Conseil 
d'hygiène  et  de  salubrité  de  l'arrondisse- 
ment de  Rocroi,  inspecteur  des  pharma- 
cies, membre  de  la  Chambre  syndicale  des 
pharmaciens  du  département  des  Ar- 
dennes. 

Loret,  J.-B.,  pharmacien,  président  de  la  Chambre 
syndicale  des  pharmaciens  du  département 
des  Ardennes,  etc. 

UNION  PHARMACEUTIQUE  DE  l'AUBE. 

MM.  De  Mandre,  pharmacien,  membre  de  l'Union  phar- 
maceutique de  l'Aube. 
Michel,  T. ,  pharmacien,  secrétaire  de  l'Union  phar- 
maceutique de  l'Aube. 

SOCIÉTÉ  PHARMACEUTIQUE  DE  L'AVEYRON. 

M.  Petit,  A.,  pharmacien,  etc. 

SOCIÉTÉ  DE  PHARHACIB  DE  BORDEAUX. 

M.  Caries,  P.  (D'),  pharmacien,  etc. 


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—  xxxxix  — 

CERCLE  PHARMACEUTIQUE  DU  CENTRE. 

M.  Huguet,  R.,  pharmacien,  professeur  de  chimie  à 
l'Ecole  de  médecine  et  de  pharmacie  de 
Clermont-Ferrand,  secrétaire  du  Cercle 
pharmaceutique  du  Centre,  etc. 

SYNDICAT  DES  PHARMACIENS  DE  LA  CHARENTE. 

M.  Odin,  pharmacien  à  Sables-d 'donnes,  secrétaire  de 
la  Société  de  pharmacie  de  la  Vendée,  etc. 

SOCIÉTÉ  DES   PHARMACIENS  DE  LA  CHARENTE  INFÉRIEURE. 

M.  Odin,  pharmacien,  etc. 

SOCIÉTÉ  DES  PHARMACIENS    DU    DEPARTEMENT    DE  l'EURE. 

MM.  Auger,  Em.,  pharmacien  àPont-Audemer,  membre 
de  la  Société  des  pharmaciens  de  l'Eure. 
Patrouillard,  Ch.,  pharmacien  à  Gisors,  membre 
correspondant  de  la  Société  de  pharmacie 
de  Paris,  d'Anvers,  etc.,  secrétaire  de  la 
Société  des  pharmaciens  de  l'Eure. 

SOCIÉTÉ  DE  PRÉVOYANCE  DES  PHARMACIENS  DEL'eST. 

M.  CAoppeHe,iiT.,  pharmacien,  présidunL  de  la  Société 
de  pharmacie  de  Lyon,  président  de  la  So- 
ciété de  prévoyance  des  pliarmaciens  de 
l'Est,  etc. 

SOaÉTÉ  DES  PHARMACIENS  DE  LA  FRANCHE-COMTÉ . 

M.  Huckel,  N.,  pharmacien,  membre  du  Conseil  d'hy- 
giène et  de  salubrité  publique,  membre 
correspondant  de  la  Société  de  pharmacie 
de  Lyon,  président  de  la  Société  des  phar- 
maciens de  la  Franche-Comté. 

IV. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  L  — 
SOaÉTÉ  DE    PHARMAOE  DE  L'INDRE. 

M.  Petit,  A.,  pharmacien,  etc. 

SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  l'INDRE-ET-LOIRE. 

M.  Barnsby,  D.,  pharmacien,  professeur  à  l'Ecole  de 
pharmacie  et  de  médecine  de  Tours,  pré- 
sident de  la  Société  de  pharmacie  de 
l'Indre-et-Loire. 

SOCIÉTÉ    DE  PHARMAaE  DE  LA   LOIRE-INFÉRIEURE. 

M.  Boherl,  H.,  pharmacien  à  Nantes,  président  de  la 
Société  de  pharmacie  de  la  Lorre-Infé- 
rieure. 

SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  LORRAINE. 

MM.  Beckerich,  pharmacien  à  Longwy,  membre  de  la 
Société  de  pharmacie  de  Lorraine. 
Klobb,  T.,  pharmacien,  chargé  de  cours  à  l'Ecole 
de  pharmacie  de  Nancy,  membre  de  la  So- 
ciété de  pharmacie  de  Lorraine,  etc. 
Veynante,  Eug.,  pharmacien  à  Longuyon,  secré- 
taire du  Conseil  d'hygiène  cantonal,  mem- 
de  la  Société  de  pharmacie  de  Lorraine. 

SOCIÉTÉ   DE    PHARMACIE   DE    LYON. 

M,  Chappdîe,  Fr.,  pharmacien,  etc. 

CERCLK  PHARMACEUTIQUE  DE  LA  MARNE. 

MM.  ifenro(, /.,  pharmacien  à  Reims,  président  du 'Cer- 
cle pharceutique  de  la  Marne. 
Lejeune,  pharmacien  à  Reims,  secrétaire-adjoint  du 
Cercle  pharmaceutique  de  la  Marne. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SOaETE  DES  PHARMACIENS  UU  NORD. 

MM.  Batteur,  pharmacien  à  Lille,  membre  de  la  Société 

des  pharmaciens  du  Nord. 
Bruneau,  pharmacien  à  Lille,  membre  de  la  Société 

des  pharmaciens  du  Nord. 
Frey,  pharmacien  à  Douai,   vice-président  de  la 

Société  des  pharmaciens  du  Nord,  etc. 
Machelart,   pharmacien  à    Lille,    président  de  la 

Société  des  pharmaciens  du  Nord. 

SYNDICAT  DES  PHARMACIENS  DU  RHf>NE. 

M.  Chappelle,  Fr.,  pharmacien  à  Lyon,  etc. 

SOCIÉTÉ  DE  PRÉVOYANCE  ET  CHAMBRE  SYNDICALE  DES 
PHARMACIENS  DE  1"  CLASSE  DE  LA  SEINE. 

MM.  Blottières,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de 
prévoyance  et  Chambre  syndicale  des  phar- 
maciens de  la  Seine,  conseiller  de  l'Associa- 
tion générale  des  pharmaciens  de  France. 
Chassevant,  pharmacien  à  Paris,  secrétaire-général 
de  la  Société  de  prévoyance  et  Chambre 
syndicale  des  pharmaciens  de  1"  classe  de 
la  Seine. 

SOCIÉTÉ  DES  PHARMACIENS  DE  SKINE. 

M.  Blottières,  pharmacien  à  Paris,  etc. 

SOaÉTÉ  DES  PHARMACIENS  DE  LA  SEINE-ET-MARNE. 

M.  Berquier,  A.,  pharmacien  à  Provins,  président  de 
la  Société  des  pharmaciens  de  Seine-et- 
Marne. 

SOCIÉTÉ  SYNDICALE  DES  PHARMACIENS   DES  DEUX-SÈVRES. 

M.  Limouzain,  pharmacien  à  Niort,  président  de  la 
Société  de  pharmacie  des  Deux-Sèvres. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


—  Ul  — 
SOaÉTÉ  DE  PHARMAaE  DE  LA  VENDÉE. 

.    M.  Odin,  pharmacien  à  Sables-d'Oionnes,  etc. 

GRANDE-BRETAGNE 
PHARMAGEUTICAL  SOCIETY  OF  GREAT  BRITAIN 

MM.  Afkins,  s.  R.,  J.  P.  Pharmacien  à  Salisbary,  vice- 
président  de  la  Pharmaceutical  Society  of 
Great  firitain. 

DoUle,  A.,  pliarmacien  à  Douvres,  member  of  the 
Councii  of  the  Pliarmaceutical  Society  of 
Great  Dritain. 

Bremridge,'R.,  pharmacien,  secrétaire-général  et 
Registrar  de  la  Pharmaceutical  Society  of 
Great  Britain. 

ButI,  E.  JV.,  pharmacien  à  Londres,  member  of  the 
Councii  of  the  Pharmaceutical  Society  of 
Great  Britain. 

Carteif/hc,  N.,  pharmacien  à  Londres,  président  of 
the  Pharmaceutical  Society  of  Great  Bri- 
tain. 

Grecnisch,  Th.,  pharmacien  à  Londres,  member  o£ 
the  Councii  of  llie  Pharmaceutical  Society 
of  Great  Britain. 

Passmore,  F.,  subeditor  of  the  Pharmaceutical 
.Tournai. 

Paul,  D.{D'),  éditer  oflhe  Pharmaceutical  Journal. 

Richardson ,  J.,  pharmacien  à  Leicester,  member  of 
the  Councii  of  the  Pliarmaceutical  Society 
of  Great  Britain. 

Robbins,  J.,  phannacien  à  Londres,  tresaurer  of  the 

Pharmaceutical  Society  of  Great  Britain. 
Sytues,  C,  {D'),  pharmacien  à  Liverpool,  member 
of  the  Councii  of  the  Pharmaceutical  So- 
ciety of  Great  Britain. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


BRITISH  PHARMACEUTICAL  CONFERENCE 

MM.  Atkins,  S.  A.,  pharmacien  à  Salisbury,  etc. 
Brunkcr,J.  Ediv.,  pharmaMen  à  Dublin,  etc. 
Carteighe,  M.,  pharmacien  à  Londres,  etc. 
Draper,  H.  N.,  pharmacien  à  Dublin,  etc. 
Greenisch,  Th.,  pharmacien  à  Londres,  etc. 
Quinlan,  Fr.  {D'),  professeur  de  matière  médicale, 

à  Dublin,  etc. 
Symes,  C.  (D'),  pharmacien,  à  Liverpool,  etc. 
Tichborne,  Ch.  ID'},  professeur  de  chimie,  à  Dublin. 

PHARMACEUTICAL  SOCIETY  OK  IRELAND 

MM.  Brunker,  J.  Edu\,  M.  A.  Univ.  Dublin,  président  de 
i       la  Pharmaueutical  Society  of  Irelaud. 
Draper,  H.  N.,  F.  C.  S.,  U.  R.  S.  A.,  vice-président 

de  la  Pharmaceutical  Society  of  Ireland. 
Hody son,  Ediv.  U.,  tresaurerof  Pharmaceutical  So- 
ciety of  Ireland. 
tichborne,  Ch.  [D']  G.  S.,  L.  L.  D.,F.C.S.,M.  R.  S.A., 
Professeur  de  chimie,  membre  de  la  Phar- 
maceutical Society  of  Ireland. 

KING  AND  QUEEN's  GOIAEGE  OF  PHYSICIANS  IN  IRELAND 

MM.  Quinlan,  Fr.J.  B.  (D'),  médecin,  membre  de  l'Aca- 
démie royale  d'Irlande,  secrétaire  du  Col- 
lège des  médecins,  jjrofesspur  de  matière 
médicale  ot  de  thérapeutique  à  l'Univer- 
sité, médecin  en  chef  de  l'hôpital  Saint- 
Vincent-de-Paul,  etc. 

UVERPOOL  CHEMIST's  ASSOCIATION 

M.    Abraham,  A.  C,  prùsidenl.  de  la  Liverpool  Che- 
mist's  Association. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SOCIÉTÉ    DE    PHARMACIE  d'aTHÈNES    (TEN    ATHENAÏS  PHAR- 
MACEUTIKE  ETAIRIV). 

M.  Bratimos,  C,  pharmacien  militaire,  secrétaire  de 
la  Société  de  pharmacie  d'Athènes. 


ITALIE 

GOUVERNEMENT  ROYAL  D'ITAUE 

M.  Connizzaro,  St.  (le  commandeur),  sénateur,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Rome,  etc 

REALE  SOCIETA  IGIENE  ITALIAKA. 

M.  Janssens,  Eug.  (D'),  membre  honoraire  de  la  So- 
ciété royale  d'hygiène  d'Italie. 

ASSOCIAZIONE  CHIMICO-FARMACEUTICA  FIORENTINA. 

M.  Connizzaro,  St.  (le  commandeur),  sénateur,  etc. 

ASSOaAZlONE  FARMACEOTICA  NAPOLJTANA. 

MM.  De  Nobele,  L.,  pharmacien,  membre  correspondant 
de  l'Associazone  farmaceutïca  napolitana. 
Gys,  /.,  id. 

SOCIBTA  DI  PARMACIA  DI  TORINO. 

MM.  Bernocco,  J.  B.,  pharmacien  de  S.  A.  R.  le  duc  de 
tJènes,  secrétaire  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Turin. 
Mosca,  L.  (le  commandeur),  pharmacien,  doyen  de 
la  Société  de  pharmacie  de  Turin,  agrégé 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


de  l'Ecole  de  pharmacie  de  Turin,  membre 
de  l'administration  municipale  de  Turin. 


MONACO 

GOUVERNEMENT  DE  S.  A.  S.  LE  PRINCE  DE  MONACO. 

M.  Coltgnon,  L.,  (D')  pharmacien  de  première  classe, 
docteur  en  médecine,  etc  ,  médecin  de 
l'Hôte) -Dieu  de  Monaco. 


iNEDERLANDSCHE     MAATSCRAPPIJ    TER    BEVORDERINO    DER 
PHARMACIE. 

MM.  Opwijrda,  M.  J.,  pharmacien,  membre  du  Conseil 
médical,  professeur  de  chimie  à  l'Ecole 
supérieure,  rédacteur  du  Pharmaceutische 
weekblad. 

Polak,  /.,  pharmacien  à  Amsterdam,  secrétaire  de 
la  Nederlandsche  Maatschappij  ter  bevor- 
dering  der  pharmacie. 

Stoëder,  W.,  pharmacien,  président  de  la  Neder- 
landsche Maatschappij  ter  bevordering  der 
pharmacie,  professeur  à  l'Université  d'Am- 
sterdam, etc. 

DEPARTEMENT  GELDER^AND  VAN  DE  NEDERLANDSCHE  MAAT- 
SCHAPPIJ TER  BEVORDERING  DER  PHARMACIE. 

MM.  Bergacker,  C,  pharmacien  à  Wageningen. 
Opwijrda,  B.  J.,  pharmacien  à  Nimègue. 
Verwey,  iV,,  pharmacien  à  Tiel. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


DEPARTEMENT    S  GRAVENHAGEN  DER  KBDERLANDSCHE  MAAT- 
SCHAPPIJ  TEIl  BEVORDERLN'G  DER  PHARMAOE. 

MM.  Agema,  J.,  pharmacien  à  La  Haye,  secrétaire  de  ta 
Société. 
Nanning,  H.,  pharmacien  à  La  Haye,  président  de 
la  Société. 

DEPARTEMENT  UMBURG  DER  NEDERLANDSCHÊ  MAATSCHAPPU 
TER  BEVORDERING  DER  PHARHAaE. 

M.  Schoepp,  R.J.  L.,  pharmacien  à  Maestricht,  secré- 
taire de  la  Société,  membre  correspondant 
du  Conseil  médical  du  Limbourg  et  du 
Brabant  septentrional. 

DEPARTEMENT    ROTTERDAM     DER     NEDERLANDSCHE     MAAT- 
CHAPPIJ  TER  BEVORDERING  DER  PHARMACIE. 

M.  De  Groot,  J.,  pharmacien  à  Rotterdam,  secrétaire 
de  ta  Société. 

DEPARTEMENT    UTRECHT      DER      NEDERLANDSCHE    MAAT- 
SCHAPPU TER  BEVORDERING  DER  PHARMACIE. 

M.  D'  Wefers-Bettink,  H.,  pharmacien,  professeur  à 
l'Université  d'Utrecht,  etc. 


PORTUGAL 

SOCIEDADE  PHARMACEUTICA  LUSITANA. 

MM.  Alves,  J  J.  ;D'),  pharmacien-chimiste,  docteur  ès- 
sciences,  etc. 

Fragoso,  Em.,  pharmacien  à  Lisbonne,  2'  secré- 
taire de  la  Société. 

da  Silva  Marchado,  Alf.,  pharmacien,  l"  secrétaire 
de  la  Société. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  Lvn  — 

Tedeschi,  /.(D'),  pharmacien, directeur  du  Journal  de 
pharmacie  et  des  sciences  accessoires,  prési- 
dent de  la  Société. 

N.  B.  —  Ces  délégués,  empêchés,  furent 
remplacés  au  Congrès  par  M.  N.  Gille, 
membre  honoraire  de  la  Société. 


RUSSIE 

MINISTERIUM  DER  VOLKSAUFKLARUNG. 

M.  Dragendorff,  G.  {D'),  professeur  à  l'Université  de 
Dorpat  (Livonie). 

KAISEBLICHE  UNrVERSrTAT  ZU  DORPAT. 

M.   Dragendorff,  G.  (D'),  professeur,  etc. 

ALLERHOCHST    BESTATIGTE    ST-PETERSBURGER  PHARMACEU- 
TISCHER  GESELLSCHAFT. 

MM.  Forsmann,  A.,  pharmacien  à  Saint-Pétersbourg. 
Grake,  Ferd.,  pharmacien  à  Kazan. 

SOCIÉTÉ    PHARMACEUTIQUE     DE     VARSOVIE     (  WARSZAWSKI 
TOWARZYSTWO  FARMACEUTYCZNE). 

M.  Lilpop,  C,  pharmacien  h  Varsovie,  président  de 
la  Société  pharmaceutique  de  Varsovie. 

SUÈDE  ET  NORWÈGE 

GOUVERNEMENT  SUÉDOIS. 

M.  Sebardt,  W.,  pharmacien  de  la  Cour,  président  de 
la  Apothekare  Societet  i  Sverige. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


GOUVERNEMENT NORWEGIEN .  KONGELIGE  NORSKE  REGJERINGS 
JUSTITI  00  POLITI-DEPARTEMENT. 

M.  Hansen,  G.,  pharmacien,  chancelier  de  la  section 
médicale  du  ministère  de  la  justice,  etc. 

APOTHEKARE  SOCIETET  I  SVERIGE. 

MM.  ffran,  P.,  pharmacien  à  Sundsvall,  président  delà 
Norriands  apothekere  forening,  etc. 

Luhre,  M.  E.,  pharmacien  à  Gotenbourg,  prési- 
dent de  la  Réunion  des  pharmaciens  de  la 
Suède  occidentale. 

Sebardt,  W. ,  pharmacien  de  la  Cour,  président  de 
la  Société. 

Stahre,  L.,  pharmacien,  professeur  à  l'Institut 
pharmaceutique  de  Stockolm. 

FARMACEUTISKE  FORENING  IN  CHBISTIANA. 

MM.  HaitseUj  G.,  pharmacien,  chancelier  de  la  section 
médicale  du  Ministère  de  la  justice,  etc. 
Walther,  N.,  pharmacien  à  Skien. 


TURQUIE 

SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  COKSTANTINOPLE. 

M.  /mini,  J.  (D"),  pharmacien  de  l'Université  d'Heidel- 
berg  et  de  Munich,  membre  du  Conseil 
médical  de  l'empire  Ottoman,  etc. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


sociÉTés  QUI,  n'ayant  pu  envoyer  des  délégués,  ont 

ADRESSÉ  LEUR  ADHÉSION  MORALE  AU  CONGRÈS. 


Sociedad  nacional  de  farmacta  Argentina,  de  Buenos- 
Ayres. 

Hessischer  Apotheker-verein,  de  Darmstadt  (Grand- 
duché  de  Hesse). 

Apotheker-Gremium  von  Ober-Bayeren,  de  Munich  (Ba- 
vière). 

Schwarzwald  Apotheker-verein,  de  ReuHingen  (Wur- 
temberg). 

Wurtembergischer  Pharmaceutischer  Landesverein,  de 
Stuttgart. 

Cercle  Pharmaceutique  du  Bas-Rhin  de  Strasbourg. 

Société  de  Pharmacie  de  la  Moselle,  de  Metz. 

Société  des  Pharmaciens  des  Bouches-du-Rhône,  de 
Marseille. 

Société  de  Pharmacie  du  Dauphiné  et  de  la  Savoie,  de 
Grenoble. 

Syndicat  des  Pharmaciens  du  département  de  la  Loire, 
de  Saint- Etienne. 

Association  pharmaceutique  des  Pyrénées  Orientales, 
de  Perpignan. 

Brighton  Pharmaceutical  Association,  de  Brighton. 

The  Apothekaries  Hall  of  Ireland,  de  Dublin. 

Schefïleld  Pharmaceutical  et  Chemical  Society,  de  Schef- 
fleld. 

The  Board  of  Pharmacy,  Victoria  (Australie). 

Oueensland  Pharmaceutical  Society,  Brisbane. 

American  Pharmaceutical  Association,  de  Philadelphie 
(Etats-Unis). 

Texas  Pharmaceutical  Association. 

Société  de  Pharmacie  de  Charcow  (Russie). 

Société  de  Pharmacie  de  Kiew  (Russie). 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


Associazone  farmaceutica  Lombarda,  in  Milano. 
Schweitzerischer  Apother-verein,  de  Genève. 
Basler  Apotheker-verein,  de  Bàle. 
Der  Apotheker-verein  des  Kantons-Zurich. 
Société  Vaudoise  de  Pharmacie,  de  Lausanne. 
Societalea  Studentilor  in  Farmacia  Bucaresti. 
Sociedad  de  Farmacia  de  Venezuela,  de  Caracas. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


t/CEUSSRES  SFSTBOTIFS,  AI>IIÉŒIESNTB  AJU 
CONQUÈSa 


ALLEMAGNE 

BOTTGER,  H.  J.  (D"),  rédacteur  du  Pharmaceutiscke   Zeiting  fur 

Pharmacie,  Bunziau,  près  Berlin. 
BRL'NNENGRABEB,  Ch.  (D'),  pharmacien,  sénateur,  président  et 

déléjl^ué  de  la  Deutscher  Apolheker-verein,  membre 

des  KaiserlichenGesundheitsanites. 
FINKELNBL'RG  (D'),  professeur  à  l'Université  de  Bonn,  GodesberR- 

Bonn, 
FROELICH,  H.,  pharmacien,  secrétaire  et  délégué  de  la  Verein  der 

Apotheker-Berlins,  Âuguststrasse,  60,  Berlin. 
GEMMEL,  pharmacien,  Berlin. 

HERBRICHT,  F  ,  pharmacien,  Neue-Ross strasse,  SI,  Berlin,  S. 
JACOBI,  R.,  pharmacien,  reichsadler  apothekc,  fierlinerstrasse,  57, 

Elberfeld,  Rheinprovinz. 
KORTE,  <^.,  pharmacien,  membre   de  la  Deutscher  Apotbeker~ve- 

rein,  Essen  a/d  Ruhr, 
LEUEEN,  G.,  pharmacien,  membre  der  Pharmacopœ  Commission 

des  deutscher  Apotheker-verein.  Suchtein  Reg.  Bez. 

DUsseldorf. 
NAGELL,  W.,  Hof-Apolheker,  Gassel,  Preussen. 
PARREIDT,  pharmacien,  Bernburgerstrasse,  3,  Berlin. 
PLASKUDA,  H.  (b'),  pharmacien,  Severinstrasse,  160,  Cologne. 
RËHË,  J.  W.,  pharmacien,  président  de  la  Deutscher  Apotheker 

verein,  «  Bezirk  ani  Rhein  »,  Cologne, 
ROFFHACK  (D'),  pharmacien,  Crefeld,  Prusse  rhénane, 
SAAL,  Jos.,  pharmacien,  Biolofeld  (Westfalen). 
SCHACHT,  C.  (D'),  pharmacien,  président  et  délégué  de   la  Verein 

der    Apotheker-Berlins,  Friedr.  et  Miltelslr  :.  Ecke 

Berlin  N.  W. 
SCHULZ,  P,  (D'),  docteur  en  médecine,  etc,,  Berlin. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  LXil  — 

AUSTRALIE 

SGHILLINGLAW,  Barut,  secrétaire  et  délégué  de  la  Pharmaceutical 
Society  ofAustralasia,  Swanlon  sireet,  Helbounie. 

AUTRICHE-HONGRIE 

BAYER,  H-,  pharmacien,  délégué  de  rAlIgemuineOsterroichischer 
Apolheker-verein,  I  B.  Wollzeile,  13,  Vienne. 

DITTREGH,  Jos  ,  pharmacien,  délégué  de  la  Pharmaceuliscbe  Ge- 
sellschad,  député  de  la  Dièle  du  royaume  de  Bohême, 
ill  Sporoergasse,  32,  n°  219  III,  Prague. 

F1DLER,J.,  pharmacien,  délégué  du  gouvernement  Austro-Hongrois, 
président  der  Pharmaceuten  de  Vienne  (^remialvor- 
stand),  délégué  de  TAIIgemeine  Oslerreichischer  Apo- 
Ikeker-verein,  Hargareth  strasse,  31,  Vienne  IV, 

GODEFFROYfRiCH.  (D^),  pharmacien,  professeur  de  chimie  au  Musée 
technologique,  directeur  de  l'Ecole  pharmaceutique 
de  Vienne,  membre  honoraire  des  Sociétés  pharma- 
ceutiques de  Varsovie,  de  Bucharesl,  du  Pharmaceu- 
ter-vcrein,  etc  ,  délégué  delà  Wiener  Pharmaceuten 
verein(chemLSter  Institut), Spitalgasse,  31,  ViennelX. 

HEGER,  H.  (D"^),  magister  en  pharmacie,  docteur  en  philosophie, 
éditeur  et  rédacteur  du  Pharmaceutiscke  Post,  mem- 
bre d'honneur  <lc  l'Union  pharmaceutique  de  Vienne, 
etc.,  délégué  de  la  Wiener  Apothefcer-verein,  Bei^- 
gaase,  19,  Vienne  IX. 

HBLL,  G.,  phannacien,  délégué  de  l'Osterreischischer  pliartnaceu- 
ten-verein,  Troppau. 

BELLMANN',  Ph.  A.  (D').  pharraacion,  délégué  de  l'Ostereischischer 
pharmaceuten-verein,  Vienne. 

HRDLICZKA,  Edm.,  Kaiserliche-Konigliche  Hofrath,  Vienne. 

JARMAY,  J.  (D'),  pharmacien,  docteur  en  chimie,  délégué  de  la 
Magyar  Orszagi  gyogyszéresz  égylet,  Budapest  (Hon- 
grie). 

PSERHOFER,  I.,  pharmacien,  délégué  de  la  Allgemeine  Oster- 
reischischer  Apolheker-verein ,  Singerstrasse ,  1 5, 
Vienne. 

SAXINGER,  0. ,  pharmacien,  membre  de  la  Société  des  sciences  na- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


lurelles,  délégué  de  la  Magyar  Orszagî  gyogyszéresE 
égylet,  Rasko,  comté  Giimùr,  HoDgrie. 

SGHLOSSER,  AuG.  (D''),  pharmacien,  secrétaire  eL  délégué  dç  l'All- 
gemeine  Osterreischiscber  Apotheker-verein,  Haupt- 
strasse,  60,  Vienne  IV. 

DK  TOROK,  Al.,  pharmacien,  délégué  de  la  Magyar  Orszagi  gyogys- 
zéresz  égylet,  Buda-Pest . 

URBAN,  J.,  pharmacien,  délégué  de  ta  Magyar  Orszagi  gyogyszéresz 
égylet. 

T05  WALDH^M,  A.,  pharmacien,  délégué  du  gouvernement  Austro- 
Hongrois,  président  de  la  Société  de  Vienne,  vice- 
président  etdéléguéde  l'AlIgemeine  Osterreischiscber 
Apotheker-verein,  membre  ne  la  Société  de  chimie 
et  de  physique,  Himmelpfortgasse,  47,  Vienne. 

CHILI 

HIDDLËTON,  T.,  pharmacien,  délégué  du  gouvernement  du  Chili, 
délégué  de  la  Société  de  pharmacie  du  Chili,  San- 
tiago. 

DANEMARCK 

AUGSBURG,  H.,  pharmacien,  Hoskiede. 

AUGSBURG,  J.,  cand.  pharmacien,  Roskiede. 

LOTZE,  E. G.,  pharmacien,  conseiller  d'Etat,  président  et  délégué  du 

Danmarks  Apother  Forening,  membre  de  la  Société 

medicorum  Svecana,  Odensc,  Danemarck. 
HADSEN,  H.  P.,  pharmacien,  délégué  du  gouvernement  Danois  et 

délégué  de  la  Société  pharmaceutique  do  Copenhague. 

Ve3lerbro-Apothek,Copenhague. 
HOLLËR,  H.  J.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  des  pharmaciens 

de  Copenhague, membre  de  la  Société  des  chimistes  de 

Copenhague. 
ORNSTRUP,  L.,  pharmacien,  ancien  administrateur  de  la  pharmacie 

de  la  Cour,  Droningen-Tvergade,  iO,  Copenhague. 

POSSESSIONS  DANOISES 

CARL  RUSE,  pharmacien  à  Sain! -Thomas  (lie  danoise  aux  Indes 
occidentales),  Wordroff^rei,  b. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


ESPAGNE 

BB  ARGËNTA,  ViGBOTE  Hàbtin  (D'),  docteur  en  pharmacie  et  en 
chimie,  professeur  à  l'Université  de  Madrid,  président 
du  Collège  des  Pharmaciens  de  Madrid,  membre  de 
l'Académie  royale  de  médecine  de  Madrid,  etc..  Hor- 
laleza,  86,  Madrid. 

FËRNANDEZ IPARBAGUIRRE  (D'),  docteur  en  pharmacie,  délégué 
du  Colegio  de  Farmaceuticos  de  Madrid,  à  Guada- 
[ajara. 

GENOVE,  Pbdro,  président  du  Colegio  de  Pharmaceuticos  di  Barce- 
lona,  Plazuela  de  San-Francisco,  3  et  5,  Barcelone. 

LANGLIN  RAMON  CODWA  (D-),  pharmacien,  membre  de  la  Royale 
Académie  des  sciences  de  Barcelone,  membre  corres- 
pondant des  Sociétés  de  pharmacie  d'Anvers  et  de 
Bruxelles,  1  "  secrétaire  du  Collège  des  Pharmaciens 
de  Barcelone. 

MARIN  Y  SANGHO,  Francisco  (D'),  secrétaire  du  Colegio  de  Farma- 
ceuticos de  Madrid,  Madrid. 

ULZURRUN,  Pablo,  pharmacien,  Impérial  I'  Drogueira,  Madrid. 

POSSESSIONS  ESPAGNOLES 

GONZALÈS,  Antonio  (D'),directeur  de  la  Enciclopedia,  Apartado331 
Habana  (Ile  de  Cuba). 

ÉTATS-UNIS 

BEDFORD,  P.  W.  (D'),  pharmacien,  professeur  de  pharmacie  du 
Collège  of  Pfaarmacy  of  tbe  city  of  New- York,  Beet- 
man  street,  5,  New-York, 

CREUSE,  JoLEs  L.  A.,  pharmacien  gradué  de  l'Ecole  de  New- York, 
membre  do  l'Alumni  Association,  délégué  du  Collège 
of  Pharmacy  of  the  city  of  New-York,  à  New- York. 

FULLER,  Haiht,  pharmacien,  Esq  of  the  city  of  Chicago,  délégué  du 
Chicago  Collège  orPharmacy,i65,Slate  s treel, Chicago. 

MAISCH,  John.  H,  pharmacien,  professeur  de  matière  médicale  et 
de  botanique  du  Collège  de  Pharmacie  de  Philadel- 
phie, secrétaire  de  l'American  Pharmaceutical  Asso- 
ciation, 443,NorthTenth8treet,  Philadelphie. 


D,B,t,zed.yCOOgle 


PRESCOTT,  Ali.  B.,  pharmacien,  M.  D.  de  l'Unîversily  of  Michigan, 
Deparlement  of  Pharmacy,  Anna  arbor,  Michigan. 

SCHINN,  J.  T.,  pharmacien,  ex-présideat  de  l'American  Pharmaceu- 
tical  Association,  de  la  Société  de  pharmacie  de  Phi- 
ladelphie, UÛO,  Spruce  street,  Philadelphie. 

SEABURY,  pharmacien,  secreLary  oflhe  Collège  of  Pharmacie,  Sea- 
bury  et  Johnson,  New- York. 

STEARNS,  F.,  pharmacien,  délégué  de  l'Université  de  Michigan,  de 
la  Société  pharmaceutique  des  Etats  de  Michigan 
(Etats-Unis),  Détroit,  Michigan  U.  S.  A. 

FRANCE 

AUBENQUE,  Fr  ,  pharmacien,  correspondant  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Paris,  préaident  de  la  Société  des  Pharma- 
ciens de  l'Aveyron,  Rodez  (département  de  l'Avey- 
ron). 

AUGER,  En.,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  la  Société  des 
Pharmaciensdu  département  de  l'Eure,  raeThiers,  11, 
Pont-Audemer  (Eure). 

BAELDE,  Ati.,  pharmacien  en  chef  de  l'hApital  Sainte-Eugénie, 
Lille. 

BARNSBYjD.,  pharmacien,  professeur  à  l'Ecole  de  médecine  et  de 
pharmacie  de  Tours,  président  et  délégué  de  la  So- 
ciété de  pharmacie  d'Iadre-euLoire,  Tours. 

BARON,  J.,  pharmacien  de  première  classe,  rue  de  la  Miséricorde, 
Lyon. 

BARRÉ,  Aofl.,  pharmacien  et  délégué  de  la  Chambre  syndicale  des 
pharmaciens  du  département  des  Ardennes,  Grande- 
Rue,  33,  Sedan. 

BATTEUR,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  la  Société  des  Phai-- 
maciens  du  Nord,  rue  Royale,  Lille. 

BECEERICH,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Lorraine,  Longwy. 

BERQUIER,  Fr.  A.,  pharmacien,  président  et  délégué  de  la  Société 
des  Pharmaciens  de  Seine-et-Marne,  rue  de  la  Cor- 
donnerie, 43,  Provins. 

BLOTTIÈRE,  pharmacien,  conseiller  de  l'Association  générale  de^ 
Pharmaciens  de  France,  président  hoDoraire  et  délé- 
V. 


p,B,t,zed.yGOO^IC 


gué  de  la  Société  de  prévoyance  et  chambre  syndicale 
des  pharmaciens  de  la  Seine,  rue  de  Sèvres,  56, 
Paris. 

BOGELOT,  avocat  eL  délégué  de  l'Association  générale  des  Pharma- 
ciens de  France,  4,  rue  Perrault,  place  du  Louvre, 
Paris. 

BRETET,  H.,  pharmacien,  rue  de  Nîmes,  Vichy. 

BItlINEA.U,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  la  Société  des 
pharmaciens  du  Nord,  rue  Nationale,  Lille. 

GHAMPIGNY,  A.,  pharmacien,  secrétaire  do  la  Société  de  pharmacie 
et  de  chimie  de  Paria,  délégué  de  cette  Société,  ave- 
nue de  Breteuil,  65,  Paris. 

CAPGRAND-MOTHES,  pharmacien  de  première  classe,  président  de 
la  Chambre  syndicale  des  labricants  de  produits  chi- 
miques, cité  Trévise,  20,  Paris. 

CAPMARTIN,  Edii.,  pharmacien,  directeur  de  VEctaireur  pharma- 
ceutique, Blaye  lez-Bordeaux. 

CARLëS.P.  (D'),  pharmacien,  docteur  en  médecine,  délégué  du  gou- 
vernement Français,  professeur  agrégé  à  la  Faculté 
de  médecine  et  de  pharmacie  de  Bordeaux,  vice-pré- 
sident et  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  de  Bor- 
deaux, 19,  quai  des  Chartrons,  Bordeaux. 

CHAPPELLE,  F.,  vice-président  et  délégué  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Lyon,  président  et  délégué  de  la  Société  de 
prévoyance  des  pharmaciens  de  l'Est,  5,  Cour  Horand, 
Lyon. 

CHASSEVANT,  pharmacien,  secrétaire-général  de  la  Société  de  pré- 
voyance et  chambre  syndicale  des  pharmaciens  de 
première  classe  de  la  Seine,  délégué  de  cette  Société, 
rue  Dauphine,  8,  Paris. 

GHAUTEMPS,  secrétaire  et  délégué  du  Conseil  municipal,  Paris. 

CO.MAR,  F.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Paris,  boulevard,  [lenri  IV,  46,  Paris. 

DAVID,  A*.,  ingénieur,  directeur  de  la  Compagnie  générale  de 
filtrage  des  eaux  de  la  ville  de  Paris,  membre  de  la 
Société  de  médecine  publique  et  d'hygiène  profes- 
sionnelle, rue  du  Bac,  83,  Paris. 

DELCOMINÉTE,  pharmacien,  délégué  du  gouvernement  Français, 
chargé  du  cours  de  pharmacie  à  l'Ecole  supérieure  de 
pharmacie  de  Nancy,  Nancy. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  LXVll  — 

DEHANDRË,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  l'Union  pharma- 
ceutique de  l'Aube,  Troyes  (Aube). 

DETHAN,  A.,  pharmacien,  conseiller  de  l'Association  générale  des 
pharmaciens  de  France,  délégué  de  celle  Association, 
23,  rueBaudin,  Paris. 

DETHAN,  G.,  candidat  en  pharmacie,  23,  rue  Baudin,  Paris. 

ËNGEL,  pharmacien,  rue  du  Cherche-Midi,  Paris. 

FERRÉ,  J.,  pharmacien,  18Î,  rue  Richelieu,  Paris. 

FOURNIE,  P.,  pharmacien,  directeur  de  la  Pharmacie  centrale  des 
hospices  civils,  Lyon. 

FREY,  pharmacien,  vice-président  et  délégué  de  la  Société  des 
pharmaciens  du  Nord,  rue  deBellaing,  Douai. 

GAUTIER,  pharmacien,  ex-préparateur  à  l'Ecole  de  pharmacie  et  de 
chimie,  Uzerche  (déparlement  de  la  Corrèze). 

GENEVOIX,  ËM.,  pharmacien,  conseiller  de  l'Association  générale 
des  pharmaciens  de  France,  délégué  de  cette  Asso- 
ciation, rue  de  .louy,  7,  Paris. 

GIRARD,  Ch.,  chef  du  laboratoire  municipal  de  la  prérecture  de  la 
Seine,  2,  rue  Mon:^e,  Paris. 

GODFRIN,  pharmacien,  délégué  du  gouvernement  Français,  profes- 
seur de  matière  médicale  k  l'Ecole  supérieure  de 
pharmacie,  Paris. 

GROSIEUX,Alf.,  pharmacien,  membre  du  Conseil  d'hygiène  et  de 
salubrité  de  l'arrondissement  de  Rocroi,  inspecteur 
des  pharmacies,  membre  et  délégué  <le  la  Chambre 
syndicale  des  pharmaciens  du  département  des  .\r- 
dennes,  Givet. 

HAMON,  Ado.,  publiciste,  membre  do  la  Société  française  d'hygiène, 
correspondant  de  la  Société  russ(!  d'Iiygiène,  etc. 
3â,  rue  de  l'Est,  Boulognu-sur-SiMiu' (France). 

HENROT,  J.,  pharmacien,  président  et  ilolé^ué  du  Cercle  pharma- 
ceutique de  la  .Marne,  Reims. 

HERCK,  A.,  pharmacien  de  première  classe,  cliAlet  des  Acacins  à 
Mon  Idée,  Sedan.  • 

HUCKEL,  H.,  pharmacien,  membre  correspondant  de  la  Société  de 
pharmacie  do  Lyon,  membre  du  Conseil  d'hygiène  et 
de  salubrité  publique,  président  et  délégué  de  la  So- 
ciété des  Pharmaciens  de  la  Franche-Comté,  Héri- 
court(Haute*SadDe). 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


HUGUET,  R-,  pharmacien,  proresseur  de  chimie  à  l'Ecole  de  méde- 
cine et  de  [jiarmacte  de  Glermoat- Ferraad,  secré- 
laire-général  et  délégué  de  la  Société  pharmaceutique 
du  Centre,  3,  place  du  Terrail,  ClerraouL-Ferrand. 

JUIXIÂRD,  L.,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  TAssociotioa  dea 
Pharmaciens  de  France,  78,  rue  Montmartre,  Paris. 

KLOBB,  T.,  pharmacien,  chargé  de  cours  à  l'Ecole  de  pharmacie  de 
Nancy,  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  de  Lor- 
raine, Ribeauville,  Alsace. 

LAMOUROUX,  Alf.  (D'),  pharmacien,  docteur  en  médecine,  conseil- 
ler municipal  de  Paris,  conseiller  général  de  la  Seine, 
membre  de  la  Société  d'anthropologie,  de  médecine 
publique,  etc.,  délégué  du  Conseil  municipal  de 
Paris,  rue  de  Rivoli,  150,  Paris. 

LANGLEBERT,  A-,  pharmacien  de  première  classe,  ex-interne  des 
hôpitaux  de  Paris,  55,  rue  des  Petits -Ghamps,  Paris. 

LANTZ,  pharmacien,  Nancy. 

LEJEUNE,  pharmacien,  secrétaire-adjoint  et  délégué  du  Cercle 
pharmaceutique  de  la  Marne,  Reims. 

LEPAGE,  H.,  pharmacien,  membre  de  l'Académie  de  médecine,  pré- 
sident de  la  Société  des  Pharmaciens  du  département 
de  l'Eure,  Gisors. 

LIMOUSIN,  St.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Paris,  de  la  Société  thérapeutique,  ibis,  rue  Blanche, 
Paris. 

LIMOUZAIN,  pharmacien  de  première  classe,  président  de  la  Société 
syndicale  des  Pharmaciens  des  Deux-Sèvres,  Niort 
(Deux -Sèvres). 

LORET,  J.-B.,  pharmacien,  président  et  délégué  de  la  Chambre  syn- 
dicale des  pharmaciens  du  département  des  Ardenaes, 
32.  Grande-Rue,  Sedan. 

LORIN,  J.,  préparateur  de  chimie  industrielle  et  de  physique  géné- 
rale à  l'Ecole  centrale  des  arts  et  manufactures,  mem- 
bre fonrlStuurde  la  Société  de  médecine  publique  et 
d'hygiène  professionnelle,  place  des  Vosges,  5,  Paris. 

LOTAR,  pharmacien, délégué  du  gouvernement  Français,  professeur 
de  pharmacie  et  de  pharmacologie  à  la  Faculté  de  mé- 
decine et  de  pharmacie  de  Lille,  délégué  de  celte 
Faculté,  rue  Solférino,  301 ,  Lille. 


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—  LXIX  — 

HAGHELART,  pharmacien,  président  et  délégué  de  la  Société  des 
Pharmaciens  du  Nord,  rue  Gambetla,  Lille. 

MARÉCHAL,  A.,  pharmacien,  directeur  du  Journal  VAvenirpharma- 
ceufifue,  membre  de  TAssociation  générale  des  phar- 
maciens de  France,  Enghien-les-Bains  (Seine-et-Oise). 

MARTIN,  A.  J.  (D'),  auditeur  du  Comité  consullalif  d'hyf;iène  pu- 
blique de  France,  etc.,  ruo  Perdonnet,  1 ,  Paris. 

MARTY,  J.  H.,  pharmacien,  proTesseurau  Vai-de-Graces,  président 
honoraire  et  membre  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Paris, 

SCÉUU,  G.  (D'),  pharmacien  de  l'hôpital  de  la  Chanté,  docteur  en  mé~ 
decine,  licencié  ès-sciences,  membre  et  délégué  de 
l'Académie  nationale  de  médecine  de  France,  corres- 
pondant de  l'Académie  de  médecine  de  Belgique,  etc., 
47,  rue  Jacob,  Paris. 

MICHEL,  T.,  pharmacien,  secrétaire  et  délégué  de  l'Union  pharma- 
ceutique  de  l'Aube,  rue  de  la  Cité,  Troyes  (Aube). 

MICHELIN,  H.,  président  et  délégué  du  Conseil  municipal  de  Paris, 
rue  de  Grenelle,  33,  Paris. 

ODIN,  pharmacien,  secrétaire  et  délégué  de  la  Société  des  Pharma- 
ciens de  la  Vendée,  délégué  de  la  Société  de  phar- 
macie de  la  Charente,  Subles-d'Olonnes. 

PATROUILLARD,  Ch-,  pharmacien  de  première  classe,  membre 
correspondant  des  Société  de  pharmacie  de  Paris, 
d'Anvers,  etc.,  secrétaire  et  délégué  de  la  Société  de 
pharmacie  du  département  de  l'Eure,  Gisors. 

PETIT,  A.,  pharmacien,  président  de  l'Association  générale  dos 
Pharmaciens  de  France,  etc.,  délégué  de  cette  Asso- 
ciation, délégué  de  l'Association  pharmaceutique  de 
l'Indre,  rue  Favart,  8,  Paris. 

PINCHON,  Alf.,  pharmacien  de  première  classe,  ofTicier  de  l'In- 
struction publique,  membre  correspondant  de  la 
Société  de  pharmacie  de  l'Eure,  rue  de  la  Barrière,  83, 
è  Elbeuf. 

RENARD,  E.,  pharmacien,  rue  Vieille-du-Temple,  31,  Paris. 

RIGOLLOT,  P.,  pharmacien,  24,  avenue  Victoria,  Paris. 

ROBERT,  Et.,  pharmacien,  président  et  délégué  de  la  Société  des 
Pharmaciens  de  la  Loire-Inférieure,  place  Louis  XVI, 
Nantes. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


—  LXX  — 

BOGERS,  H.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  française  d'hy- 
giène, de  la  presse  scientifique,  etc.,  rue  du  Havre,  I, 
Paris. 

SCHAEL'FFÈLE,  Et.  (D'),  pharmacien- major  de  première  classe, 
membre  de  la  Société  de  pharmacie  de  Paris,  attaché 
à  la  7'  direction  du  minisière  de  la  guerre,  Paris. 

SCHMITT,  E.  (D'),  pharmacien,  professeur  à  la  Faculté  libre  de  mé- 
decine et  de  pharmacie  de  l'Université  de  Lille,  rue 
Nationale,  119,  Lille. 

SWANN,  H  ,  pharmacien  do  première  classe  de  l'Ecole  supérieure 
de  Paris,  12,  rue  Castiglione,  Paris. 

TISON,  ingénieur-chimiste,  Lille. 

VEYNANTE,  Eue,  pharmacien,  secrétaire  du  Conseil  d'hygiène 
cantonal,  membre  et  délégué  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Lorraine,  Longuyon  (Meurtbe  et  Uoselle). 

GRANDE-BRETAGNE 

ABRAHAM,  Alf.  C,  pharmacien,  président  de  la  Liverpeol  Che- 

mist's  Association,  Liverpool. 
ATKINS,  S.  R.  .1.  P-,  pharmacien,  vice-président  et  délégué  de  la 

Phamaceulical    Society   of  Great-Britain,    Salisbury 

England. 
BOTTLE,  A.,  pharmacien,  membre  du  Conseil  et  délégué  de   la 

Pharmaceutical  Society  of  Great-Britain,  Dover,  En- 
gland. 
BREMRIDGE,  B.,  pharmacien,  secrétaire-général  et  délégué  de  la 

Pharmaceutical  Society  of  Great-Brilain,  17,  Bloom- 

bury  square,  London.  W.  C. 
BRUNKEK,  J.Edw.  M.A.jUniversity  Dublin,  président  et  délégué  de 

la    Pharmaceutical    Society   of  Ircland,   6S,  Grafton 

Street,  Dublin. 
BliTT,  E.  N.,   pharmacien,  membre  du  Conseil  et  délégué  de  la 

Pharmaceutical  Society  of  Great-Britain,  25,  Sussex 

Gardons,  llydo  Park,  London,  W. 
CAHTEiGllE,  M.,  ])harmacien,  président  et  délégué  de  la  Pharma- 
ceutical Society  of  Great-Britain,   36,     Nottingham, 

place,  Loniion.  W. 
CHABLESWORTH,  E-,  pharmacien,  chemist,  k  Londres. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  LXXI  — 

DRÂPEB,  H.,  pharmacien,  F.  C.  S.,  M.  R.  S.  A-,  vice-président  et 
délégué  de  la  Pharmaceutical  Society  of  Irelaod,  Tem- 
ple Road  Ralhmines,  Dublin. 

GREENISCH,  Th.,  membre  du  Conseil  et  délégué  de  la  Pharmaceu- 
tical Society  oT  Great-Britain,  20,  New  slreet,  Dorset 
square,  London.  N.  W. 

GBEENISH,  Ch.  Edw.,  pharmacien,  membre  de  la  Pharmaceutical 
Society  ofGreat-Britain,  etc.,  5,  Bathurst  slreel,  Lon- 
don. W. 

HARWOOD  LESCHER.  J., pharmacien,  membre  de  la  Société  de  chi- 
mie, auditor  de  ia  Pharmaceutical  Society  of  Great- 
Britain,  60,  Barlholotnew  close,  London.  E.  C. 

HODYSON.  E.,  pharmacien,  trésorier  et  délégué  de  la  Pharma- 
ceutical Society  of  Ireland,  1 1 ,  Harcourt  street, 
Oublia. 

LL'PP,  A.  P.,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  la  Pharmaceutical 
Society  of  Greal-Britain ,  24,  Denmark  villas.  Caste 
Hill,  Ëaling,  Middlesex. 

BIAIGNEN,  P.  A.  membre  de  la  Société  chimique  de  la  Grande  Bre- 
tagne, Zi,  St-Mary  at  Hill,   Easlcheap,  London.  E.  C. 

HAITLAND  PELHA.M,  C,  pharuiacien,chemist,  East  India  Road,â33, 
London. 

PASSMORE,  Fb.,  pharmacien,  sous-éditeur  du  Pharmaceutical 
Journal,  délégué  de  la  Pharmaceutical  Society  of 
Great-Britain,  H,  Bloomsbury  square,  London.  W.  C. 

PAUL,  B.  (D'),  pharmacien,  éditeur  du  Pharmaceutical  Journal,  dé- 
légué de  la  Pharmaceutical  Society  oT  Great-Britain, 
17,  Bloomsbury  square,  London,  W.  C. 

PILLEY,  J.,  professeur  de  chimie  à  Dulwich  Collège,  Dulwich. 

QUINLAN,  F«.  (D'),  médecin,  membre  de  l'Académie  royale  d'Ir- 
lande, sociétaire  du  Collège  des  médecins,  professeur 
de  matière  médicale  et  de  Ibérapeulique  do  l'L'niver- 
si  té,  médecin  en  chef  de  l'hôpital  Saint-Viocenl-do- 
Paul,  etc.,  29,  Lower  Fitz  William  .street,  Dublin. 

REDWOOD,  Th.  (D'),  pharmacien,  président  du  a=  Congrès  interna- 
tional, pharmacien,  membre  de  la  Pbarmaceutical 
Society  of  Great-Britain,  membre  de  la  Commission  of 
Britain  Pharmacopecp,  etc.,  17,  Bloomsbury  squale, 
London  W.  G. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  LXXII  — 

RICHARDSON,  J.,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  la  Pharma- 

ceutical  Society  of  GreaUBritain,  Elmfield  Knighton, 

Leicesler. 
ROBBINS,  J„  pharmacien,  trésorier  et  délégué  de  la  Pharmacentical 

Society  of  Great-Britain,  Uarkel  place  and  tbe  Uount, 

Elm  Grove,  London. 
ROBBINS,  P.  J.,  pharmacien,  membre  de  la  Pharmacentical  Society 

of  Great-Britain,  Harket  place  and  the  Hounl,  Elm 

Grove,  London 
SALMON,  E.Fr.,  pharmacien,  membre  de  la  Pharmacentical  Society, 

de  la  British  Phannsceutical  conférence,  de  la  Brigb- 

ton  and  Sussex  oatural  history  Society,  30,  Western 

Road  Hove,  Brigbton. 
SANGSTER,  A.,  pharmacien,    66,    Uigh   St-John's    Wood^    Lon- 
dres, N.  W. 
STANLEY  HARRIGTON,  pharmacien-chemist,  80,  Patrick  atnei, 

Dublin. 
SYMES,  G.  (D*),  pharmacien,  membre  du  comité  et  délégué  de  la 

Pharmacentical  Society  of  Great-Britain,  Liverpool, 
TICHBORNE,C.,pharmacien,L.  L.  D.,F  C.  S.,  M.  R.  S.  A.,profes9eur 

de  chimie,  membre  et  délégué  de  la  Pharmaceulical 

Society    of  Ireland,   Norlb    Great  Georges   street, 

Dublin. 
WOOTTON,  A.  G-,  pharmacien,  rédacteur  en  chef  du  journal  The 

Ckemist  and  Druggist,  (2,  Gannon  street,  London. 
WRENN,  WiLL.  AiB.,  F.  C.  S.,  membre  de  la  Chemical  Society  of 

England,  Taunton,  Somerselhire. 
YOUNG,  R.  P.,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  la  Pharmaceu- 

tical  Society   of  Great-Britain,  Station  Road,  New 

Bamet,  Herts. 

GRÈCE 


BRATIMOS,  C.  P.,  pharmacien  militaire,  secrétaire  de  la  Société  de 
pharmacie  d'Athènes,  Pirée,  Athènes. 

DAMBERGIS,  A.  k.  (D'),  agrégé  à  l'Université  d'Athènes,  professeur 
à  l'Académie  militaire  et  à  l'Ecole  normale,  etc., 
Athènes. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


ITALIE 

BEBNOCGO,  J.  B.,  pharmacien,  Angola  via  Lagrange  et  via  Mazztnt, 
Turin. 

CONNIZZARO.St.  (Commandeur),  sénateur,  professeur  à  l'Université 
de  Rome,  etc.,  via  Panispema,  Rome. 

D'EMILIO,  L.,  pharmacien  du  Roi,  rue  de  Rome,  Naples. 

DORUCCI,  G-,  pharmacien,  Solmona. 

DORUCCI,  Tl.,  médecin,  Solmooa. 

HOSÇA,  L.  (Commandeur),  pharmacien,  membre  de  l'administration 
municipale,  Turin. 

ROnGONI,  g.  B.  (IV),  sociétaire  correspondant  de  l'Institut  géolo- 
gique de  Vienne,  etc.,  etc.,  représentant  les  pharma- 
ciens de  Padoue,  via  Soccorso  3979,  Padoue. 

SQUiRE  FRANCK,  R.,  pharmacien,  associé  de  la  Pharmaceutical  So- 
ciety ofGreat-Britain,  San-Remo. 

JAPON 

YOSHIEAWA  AKIMASA,  présidentdu  Central  Board  ofHealth, com- 
pilateur de  la  nouvelle  pharmacopée  japonaise, 
Yokohama. 

GRAND-DUCHÉ  DU  LUXEMBOURG 

KROUBACH,  H.,  pharmacien,  Eltelbruck. 

LtESGH,  F.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  botanique  du 

Grand'daché  du  Luxembourg,  Ëich. 
NAMUR,  Jos.,  pharmacien,  Luxembourg. 
NAU,  EoG.,  pharmacien,  Schifflange. 

PRINCIPAUTÉ  DE  MONACO 

GOLIGNOM,  L-,  phannacien  de  première  classe,  doctenr  en  méde- 
cine, etc.,  médecin  de  l'Hétel-Dieu  de  Monaco,  délé- 
gué officiel  du  prince  de  Monaco,  Monte-Carlo. 


AGEMA,  J.,  pharmacien,  secrétaire,  délégué  de  la  Dép.  'aGraven- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  LXXIV  — 

bague  der  Nederlsodsche  Haatscbappij  1er  bevorde- 
rin:;  der  pharmacie,  La  Haye. 

ANKEEtSMIT,  P.  (D'),  pharmacien,  professeur  de  pharmacie,  Singel, 
1S6,  Amsterdam. 

BERGACKER,  C,  pharmacien,  Wageningen. 

DE  BOSSON,  A.  J.  A.,  pharmacien,  membre  du  Conseil  d'adminis- 
tration de  la  Nederlandsche  Maatschappij  ter  bevorde- 
ring  der  pharmacie,  Dordrecht. 

deGROOT,J.,  pharmacien,  secrëtaireetdélégué  de  la  Dép.  Rotter- 
dam der  Nederlandsche  Maatschappij  ter  bevordering 
der  pharmacie,  Rotterdam. 

HOOKN,  G.  H.,  pharmacien,  Waterloo  plein,  117,  119,  Amsterdam. 

HOORN,  C.  W.  K,  pharmacien,  Waterloo  plein,  117,  119,  Am- 
sterdam. 

KRUYSSE,  P.,  pharmacien,  Amsterdam. 

NANNiNG,  H.,  phannacien,  président  et  délégué  de  la  Dép.  's  Gra- 
venhagen  der  Nederlandsche  Maatschappij  ter  bevor- 
dering der  pharmacie,  La  Haye. 

OPWIJBDA,  R.  J.,  pharmacien,  membre  du  Conseil  médical,  pro- 
fesseur de  chimie  à  l'Ecole  supérieure,  rédacteur  du 
Pharmaceutische  weekblad,  etc.,  Nimègue. 

PLL'GGE,  P.,  pharmacien,  professeur  à  l'Université  de  Groningen, 
Groningen. 

POLAK,  J-,  pharmacien,  secrétaire  et  délégué  de  la  Nederlandsche 
Maatschappij  ter  bevordering  der  pharmacie,  Woes- 
perstraat,  ^9,  Amsterdam. 

POLAK,  J.  M.,  pharmacien  de  la  Cour,  membre  de  la  Société  de 
pharmacie  d'Amsterdam,  Hoogslraat,  38,  Amsterdam. 

SCHOEPP,  R.  J.L.,  secrétaire  du  DépaiiementLimbourg  de  la  Ne- 
derlandsche Maatschappij  ter  bevordering  der  phar- 
macie, membre  correspondant  du  Conseil  médical  du 
Limbourget  du  Brabant  septentrional,  Haeslricbt. 

STARK,E.,  pharmacien,  35,  Amsteidyk,  Amsterdam. 

STOEDER,  W,,  pharmacien,  professeur  à  l'Université  d'Amster- 
dam, président  et  membre  d'honneur  de  la  Neder- 
landsche .Maatschappij  ter  bevordering  der  pharmacie, 
Sladhouderkade,  15i,  Amsterdam. 

VAN  ANKUM,  C.  H  ,  pharmacien,  membre  extraordinaire  der  Deut- 
scher   Apotbeker-verein,  membre    der    Hollandscbe 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Maalschappij  van  wetenschappeii  de  Haarlera,  etc., 
Groaingeo. 

VAN  DEN  BURG,  pharmacien,  professeur  à  l'Université  de  Leiden, 
Leidcn. 

VAN  HAMEL-ROOS,  docleur  en  philosophie,  réilacleur  en  chef  du 
journal  Maanblad  legen  de  vervalscking  van  levens- 
middelen,  etc.,  U6,  Spiiisstraat,Amsterdam. 

^'ERWEY,  N.,  pharmacien,  Tiel. 

WEFERS-BETTINK  H.  (D'),  pharmacien,  professeur  h  l'Université 
d'Utrecht,  membre  honoraire  de  la  Société  de  phar- 
macie néerlandaise,  délégué  delà  DepartementUtrecht 
derNederlandsche  Maalschappij  ter  bevordering  der 
pharmacie,  Utrecht. 

PORTUGAL 

ALVES,  J.  (D'),  pharmacien-chimiste,  docteur  en  sciences,  délégué 
do  !a  Sociedade  pharmaceutica  Lusilana,  Lisbonne. 

DA  COSTA,  F-,  pharmacien,  membre  de  la  Sociedade  pharmaceu- 
tica Lusilana,  Lisbonne. 

DA  SILVA  MÂCHADO,  Al.,  pharmacien,  premier  secrélaire,  sous- 
directeur  du  Jmmal  de  pharmacie  et  des  sciences  ac- 
cessoires, Lisbonne. 

DA  SILVA  NOGUEIRA,  D.  F.,  pharmacien,  membre  de  la  Sociedade 
pharmaceutica  Lusitana,  rua  de  Alcantara,  45,  Lis- 
bonne. 

DRACK,  J.  K.,  pharmacien,  premier  vice-président  de  la  Sociedade 
pharmaceutica  Lusitana,  Lisbonne. 

FERCEIRO,  A.,  pharmacien,  membre  de  la  Sociedade  pharmaceu- 
tica Lusitana,  Lisbonne, 

FEIAGOSO,  E.,  deuxième  secrétaire  de  la  Sociedade  pharmaceutica 
Lusitana,  directeur  de  la  Gazette  de  pharmacie,  Lis- 
bonne. 

FRANCO,  P.  A.,  pharmacien,  conseiller  et  membre  de  la  Sociedade 
pharmaceutica  Lusilana,  Belem. 

NOGUEIRA,  Fa.,  pharmacien,  membre  de  la  Sociedade  pharmaceu- 
tica Lusitana,  Lisbonne, 

RODRIGUEZ,  J-,  pharmacien,  membre  de  la  Sociedade  pharmaceu- 
tica Lusitana,  Lisbonne. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


TEDESCHl,  J.  (D'),  pharmacieD^  président,  directeur  du  tourna/ de 
pharmacie  et  des  sàencet  accetsotres,  Lisbonne. 

ROUMANIE 

BALACESCO-DEMETRE,  pharmacien,  membre  de  la  Soctetatea  stu- 
dentilor  Romani  in   farmacie,  Bucarest, 

BRETTNEH,  Haxih.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  des  sciences 
naturelles  de  Budapest,  etc.,  Galatz. 

VOLANSCHI,  Alex.,  pharmacien,  membre  de  la  Societalea  studen- 
Ulor  Romani  in  fermacie,  Bucarest. 

RUSSIE 

DRAGENDOAFP,  G.  (D'),  professeur  et  délégué  de  l'Université  de 
Dorpat  (Livonie). 

FORSBfANN,  A.,  pharmacien,  membre  et  délégué  de  la  Allerhôchat 
beslStigte  St-Petersburger  pharmaceutiscber  gesell- 
schafl.  Nicolaïstrasse,  49,  StrPetersboui^. 

GRAHE,  P.,  pharmacien,  délégué  de  la  Allerhuchsl  beslâtigte  St- 
Petersburger  pharmaceulischer  Geseilschaft,  Eazan. 

LILPOP,  K.,  pharmacien,  ex-président,  délégué  de  la  Société  phar- 
maceutique de  Varsovie,  Warszawskîe  towarzystow 
pbarmaceutyczyne,  Varsovie. 

LINDGREN;  H.,  pharmacien,  Hango,  Finlande. 

SUÈDE  ET  NORWÈGE 

ASEBERG,  J.  G.,  pharmacien,  Solleflea  (Suède). 
BJOREBOH,  0.,  pharmacien,  Gôlenborg  (Suède). 
GRAN,  P.,  pharmacien,  président  de  la  Norriands  apothekere  fore- 

ning,  etc.,  Apotheketgripen,  Sundvall  (Suède). 
HANSEN.  G-,  pharmacien,   chancelier  de  la  Section  médicale  du 

ministère  de  la  justice.  Médicinal  Kantoret,  délégué 

àa  gouvernement  Norwé^ien,  Ghristiana  (Norwège). 
LCHR^  R.,  pharmacien,  président  de  la  Réunion  des  pharmaciens  de 

la  Suède  occidentale,  Gothembourg  (Suède). 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  LXXVU  — 

HONRAD-B^OHNjL.,  pharmacien,  chimiste,  membre  correspondant 
de  l'allgemeine  Osterreischischer  pbarmaceutïscher 
Gesellschaflj  Bergen  (Norwège). 

HOATEN-NYEGAARD,  candidat  pharmacien,  agentur  of  kommis- 
sions  Forretning,  Christiania  (Suède). 

PILTZ,  G.,  pharmacien,  Stockholm  (Suède). 

SEDARDT,  WiLH.,  pharmacien  de  la  cour,  président  et  délégué  de 
ia  Apolhékare  societet  i  Sverige,  délégué  du  Gou- 
vomement  de  Suède,  Stockholm  (Suède). 

STAURE,  L-,  pharmacien,  professeur  à  l'Iustitut  pharmaceutique 
de  Stockholm,  Stockholm. 

TESCH,  J.,  pharmacien,  apotbeket  Lejonet,  Haimo  (Suède). 

WALTRËR,  H.,  pharmacien,  Skien  (Norwège). 


SUISSE 

,  pharmacien  en  chef  de  l'hôpital,  rédacteur  du  Progrès 
pharmaceutique  (Forschriffl),  membre  honoraire  de 
l'Institut  national  de  Genève,  membre  de  la  Deut- 
scher  chemische  geaellschafft,  etc.,  Genève. 


TURQUIE 

ZANNI,  J.  (D'),  pharmacien  de  première  classe  des  universités  de 
Heidelberg  et  de  Munich,  chimiste,  membre  du  Con- 
seil médical  de  l'empire  Ottoman,  membre  de  la  So- 
ciété française  d'hygiène,  Constantinople. 


NOUVELLE  ZÉLANDE 


AICKIN  GRAVES,  pharmacien,  member  of  the  Zealand  Institut,  pré- 
sident of  Phannacy  Board  of  New-Zealand,  Auckland 
(New-Zealand). 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  LXXVIII  — 

BELGIQUE 
A. 

ACCABAIN,  V.,  pharmacien,  Binche. 

ALESCH-RAULOT,  pharmacien,  boulevard  du  Haioaut,  40,  Bra- 
zelles. 

ALGOËT,  E».,  pharmacien,  rue  des  Bouchers,  38,  Bruxelles. 

ALEWAERTS,  Aua.,  pharmacien,  plaine  De  Koninck,  Anvers. 

ALLEWAERT,  Ach-^  pharmacien  militaire  de  première  classe,  se- 
crélairc  de  l'Union  pharmaceutique  de  la  Flandre 
oricnlale,  rue  de  la  Sauge,  !21,  Gand. 


AMELOOT,  P.,  pharmaci 
ANCIAUX,  L.,  pharmaci 
ANDRÉ,  Arm.,  pharmaci 


cien,  avenue  de  la  Heine,  20f,  Laeken. 
cicn,  rue  Joseph  H,  91,  Bruxelles. 
cien,  St-Ghislain. 
ANNEESSENS,  Cam.,  pharmacien,  secrétaire  de  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers,  plaine  de  Malines,  2,  Anvers. 
ANTOINE,  V.,  pharmacien,  rue  de  Brabanl,  123,  Schaerbeek.. 
ARTHUS,  V.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Wosmes. 


BAEYENS,  J-,  pbarmacièn,  rue  du  Boulet,  3,  Bruxelles. 

BARTHELS,  pharmacien,  Louvain. 

BARY,  E  ,  pharmacien.  Nivelles. 

BAUWENS,  G.,  pharmacien,  Givry. 

BEEGHS,  G.,  pharmacien,  rue  Haute,  79,  Bruxelles. 

BELVAL,  Th.  {D'),  pharmacien,  docteur  en  sciences,  membre  de  la 
Commission  médicale  du  Rrabant,  correspondant  de 
l'Académie  royale  de  médecine,  rue  de  Livourne,  81, 
Bruxelles. 

BECO,  E-,  chef  du  cabinet  do  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  et  de  l'in- 
struction publique,  directeur  général  du  service  de 
santé  et  de  l'bygiène,  rue  du  tuxemboui^  31,  Bru- 
xelles. 

BERGE,  U..  professeur  de  chimie  à  l'Université  de  Bruxelles,  cbi- 
miste  de  la  ville  de  Bruxelles,  ancien  membre  de  la 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


Chambre  des  représentants,  rue  de  la  Poste,  422, 
Scfaaerbeek. 

BLAMPAIN,  J.,  pharmacien,  Moneeau-sur-Sambre. 

BLAS,  C.  (D'),  professeur  de  pharmacie  à  rUoiveraîté  de  Louvain, 
Louvain. 

BLËROT,  E-,  pharmacien,  chaussée  de  Wavre,  16S,  Ixelles. 

BLEYPUESZ,  I.,  phannacien,  boulevard  du  Hainaut,  95,  Bruxelles. 

BODEN.  pharmacien,  Waremme, 

BOCQUET,  M.,  pharmacien,  présidenl  du  Cercle  pharmaceutique  de 
l'arrondissement  de  Louvain,  rue  de  Halines,  188, 
Louvain. 

BODSON,  pharmacien,  rue  du  Conseil,  35,  Ixelles, 

B0D50N,L.,  pharmacien,  Liège. 

BOGAERT,  Th.,  pharmacien,  rue  Boyale-Sainte-Marie,  29,  Schaer- 
beek. 

BORREMANS,  A.,  pharmacien,  Hal. 

BOUCHER,  Alb.,  pharmacien,  membre  du  comité  de  salubrité  pu- 
blique, ruePontainas,  H,  Saint-Gilles. 

BOUSSART,  Edm.,  pharmacien,  rue  de  la  Chaussée,  6,  Mons. 

BOUTENS,  J.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  locale, 
Roulers. 

BOUVEZ,  Eh.,  pharmacien,  Péruwelz. 

BELAECKMAN,  pharmacien,  avenue  de  )a  Reine,  340,  Laeken. 

BRAME,  N.,  pharmacien.  Tournai. 

BRIL,  A  ,  pharmacien,  Leuze. 

BBOËNS,  L.,  pharmacien,  chaussée  de  Ninove,  22,  Uolenbeek- 
Saint-Jean. 

BROGNET,  P.,  pharmacien,  Grand'Reng. 

BRONFORT,  J.,  pharmacien,  Hontegnée. 

BBUYLANDTS,  G,,  pharmacien,  professeur  à  l'Université  de  Lou- 
vain, Louvain. 

BUEDTS,  M.,  pharmacien,  rue  Froissart,  i,  Etterbeek. 

BULS,  Ca.,  Bourgmestre  de  la  ville  de  Bruxelles,  Bruxelles. 

BULS,  C  ,  pharmacien,  i  19,  rue  Terre-Neuve,  Bruxelles. 

BUZON,  Al  ,  pharmacien,  rue  Joseph  R,  91,  Bruxelles. 


CAILLIAU,  ACH.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
delà  Flandre  occidentale,  rue  Haute,  15,  Bruges. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


GAMBIER^  H.,  phannacien,  Looz-la-Ville. 

CAIflVEZj  V.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale,  Ath. 

CARLIER,  L.,  pharmacien,  rue  deLaeliéD,  118,  Bruxelles. 

GBRËSIA,  Ad.,  pharmacien,  membre  du  comité  d&  PUoioD  pharma- 
ceutique de  Charleroi,  Fleurus. 

CHANDËLX)N,  A.,  pharmacien,  professeur  émérite  à  l'Universilé  de 
Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de  médecine, 
Liège. 

CHAUVAUX,  V.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  pu- 
blique à  Mettet  (Namur). 

CHEVAL,  V.  (D'),  docteur  en  médecine,  chaussée  d'Ixelles,  Ixelles. 

CHIELENS,  V.,  pharmacien,  Bruges. 

CLAREUBAUX,  A-,  pharmacien,  Slrée  (Hainaut). 

COLIN,  N  ,  pharmacien,  Genappe. 

COLLIGNON,  H.  (D^),  docteur  en  médecine,  etc.,  rue  des  Chevaliers, 
Ixelles. 

COOHANS,  L.,  pharmacien,  trésorier  de  la  Société  royale  de  bota- 
nique de  Belgique,  rue  du  Poinçon,  6S,  Bruxelles. 

GORBEELS,  J.,  pharmacien,  Ecaussines-d'Enghien. 

OORDEMANS,  J.  J.,  phannacien,  Anvers. 

CORNËLiS,  L ,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
du  Rrabant,  Diest. 

GOBNESSE,  J.  Enn.,  phamacien,  Stavelot. 

COX,  L.,  pharmacien,  Looz-la-ville. 

GREHERS,  pharmacien,  Vilvorde; 

CRÉTEUR,  L.,  pharmacien,  président  de  la  Société  royale  de  phar- 
macie de  Bruxelles,  ete.,  Vieitle-Halle~aux-Blés,  H, 
Bruxelles. 

GRICE,  L-,  pharmacien,  rue  Pascale,  Bruxelles. 

GRISHER,  L.,  pharmacien,  Liège. 

CBOCQ,  J.(D'),  dûcleur  en  médecine,sènat«ur,professeur  à  l'Univer- 
sité de  Bruxelles,  membre  de  l'Académie  royale  de 
médecine  du  Conseil  supérieur  d'hygiène,  etc.,  rue 
royale,  110,  Bruxelles. 

CROUSSE.L.,  pharmacien,  Tamines (Namur). 

CULOT,  F.,  pharmacien,  secrétaire  de  l'Union  pharmaceutique  de 
l'arrondissement  judiciaire  de  Charleroi,  membre  dn 
Comité  de  salubrité  publique,  rue  de  Beaumont,  Har 
cbienne-au-Poot. 


zed.yGOOg[e 


DAELS,   Fi.j   pharmacien,   trésorier  de  la  Société  de   pharmacie 

d'Anvers,  place  SainUPaul,  4i,  Aovers. 
DAËLS,  H.,  pharmacien  militaire  de  première  classe,  Beverloo. 
DAËNEN,  Eo.,  pharmacien,  trésorier  du  Comité  organisateur  du 

Congrès  et  de  l'Association  générale  pharmaceutique, 

etc.,  place  Saint-Jean,  3,  Bruxelles. 
DAH,  F.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  royale  de  phannacie  de 

Bruxelles,  Harché-aux-Herbes,  106,  Bruxelles. 
DAUPHIN,  J,,  pharmacien,  rue  de  Hasselt,  2,  Diest. 
DAVREUX,  Ch.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  médico- chirur- 
gicale de  Liège,  rue  Royale,  6,  Liège. 
DE  BACKËR,  E.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique 

de  la  Flandre  orienlale,  rue  de  Courtrai,  1 56,  Gand. 
DEBEUL,  A.,  pharmacien,  rue  Neuve,  Anvers. 
DEBEUR,  J.,  pharmacien,  Liège, 
DEBIN,  D.,  pharmacien,  Surice  (Namup). 
DEBIN,  J.,   pharmacien,   membre  de  l'Union   pharmaceutique  de 

l'arrondissement  de  Gharleroi,  Hontigny-sur-Sambre. 
D£  BRAY,  A.,  pharmacien,  rue  du  Comte  de  Flandre,  77,  Holeo- 

beek-Saiat-Jean. 
DE  BRISSY,  Aua.,  pharmacien,  Hons. 
DE  BROUX,  F.,  pharmacien,  ex-vice-président  de  la  Société  royale 

de  pharmacie  de  Bruxelles,  rue  Royale,  1 9i,  St-Josse- 

ten-Noode. 
DEGAT,  J.  T.,  pharmacien,  membre  du  Cercle  phannaceutique  du 

Hainaut,  Hons. 
DECBAHPS,  pharmacien,  rue  de  la  Madeleine,  75,  Bruxelles. 
DECOCK,  H.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique  de 

la  Flandre  orientale,  Vieux-Bourg,  25,  Gand. 
DEDONCKER,  Ac,  pharmacien,  rue  de  Tirlemont,  7,  Louvain. 
DEPAYS,  J.,  pharmacien,  rue  de  la  Bienfaisance,  2,  Saint-Josse- 

ten-Noode. 
DEFAYS,  H.,  pharmacien,  Saint-Georges. 
DEGHILAGE,  Acb.,  pharmacien,  docteur  en  sciences,  Grand'Place, 

Guesmes. 
DE  GOTTAL,  P.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 

d'Anvers,  Marcbé-aux-Chevaux,  Anvers. 
DEGBAUX,  A.,  pharmacien,  Cbaumonl-GiBloux. 

VI. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


DEGRAUX,  J.,  pharmacien,  Tirlemoot. 

DEJAGE,  G.,  pharmacien,  Flémalie-Grande. 

DEHAYBE,  E.,  pharmacien,  membre  du  comité  de  salubrité  publi- 
que, Spy  (Namur). 

DELAGRE,  A.,  pharmacien,  membre  de  la  Sociélé  royale  de  mala- 
cologie, do  la  Société  d'anthropologie,  etc.,  Montagne 
de  la  Cour,  80,  Bruxelles. 

DELACRE,  G  ,  pharmacien.  Montagne  de  la  Cour,  80,  Bruxelles. 

D^ACJtE,  H.,  pharmacien,  préparateur  de  chimie  générale  à  l'uni- 
versité de  Louvain,  Vilvorde. 

DELATTRË,  Ev.,  pharmacien,  Gilly. 

DELAUNOY,  G.,  pharmacien,  Ghapelle-lez-Herlaimont. 

DELAYE,  L, pharmacien  en  cherdeThâpilar  civil  des  Anglais,  Liège. 

DELCHEVALERIE,  F.,  pharmacien,  rue  de  Namur,  7i,  Bruxelles. 

DELGHEVALEBIE,  J  ,  pharmacien,  rue  de  Namur,  Ti,  Bruxelles. 

DELEEST,  L.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers,  rue  au  Fromage,  Anvers. 

DE  LETTER,  H-,  pharmacien,  ancien  secrétaire  de  TAssoeiation  gé- 
nérale pharmaceutique,  rue  d'Anderlecbt,  5,  Bru- 
xelles. 

DELHALLE,  D.,  pharmacien,  Saint- Trond. 

DELIIAYE,  A.,  pharmacien,  chaussée  d'Anvers,  1i3,  I^eken. 

DELOBE,  A.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale.  Tournai. 

DELOOSE,  J.,  pharmacien,  membre  de  l'Association  générale 
pharmaceutique,  rue  du  Uidî,  53,  Bruxelles. 

DEMALTE,  Tk.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  médicfHcbirur- 
gicale,  avenue  d'Avroy,  1 ,  Liège. 

DEMASSEZ,  Ad.,  pharmacien,  rue  Hercelis,  86,  Bruxelles. 

DEMOOR,  G.,  pharmacien,  rue  de  Bruges,  38,  Gand. 

DEHYTTENAEELE,  A.,  pharmacien,  rue  des  Deux-Eglises,  73, 
Saint-Josse-ten-Noode. 

DENAYER,  A.,  pharmacien,  place  Liedts,  3,  Schaerbeek. 

DENEUTERj  H.,  pharmacien,  me  de  Gureghem,  Bruxelles. 

DENIS,  J.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique  de 
de  l'arrondissement  de  Gfaarleroi,  Marcinelle. 

DENOBELE,L.,  pharmacien,  vice-président  de  l'Union  pharmaceuti- 
que des  Flandres,  professeur  à  l'Ecole  d'horticulture, 
chaussée  d'Anvers,1,  Gand. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


DEFAIRE,  J.'B.,  pharmacien,  professeur  à  TuDiversité  de  Bruxelles, 
membre  de  l'Académie  royale  de  médecine  et  du 
Conseil  supérieur  d'hygiène,  elc.,  rue  Royale,  Si, 
Bruxelles. 

DERNEVILLE,  J.,  pharmacien,  Houdeng-Gœguies, 

DERUYTER,  G.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvei-3,  Berchem. 

DERVEAU,  A.,  pharmacien,  Baudoux  (Hainaut). 

DESMANËT,  F.,  pharmacien,  Gilly. 

DESCHAUPS,  A.,  pharmacien,  rue  Berckmans,  Saint- Gilles. 

DESUET,  E.,  pharmacien,  Couviu. 

DËTBIER,  Au.,  pharmacien,  Liège. 

DETHY,  Ebh.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
provinciale,- place  d'Armes,  Namur. 

DËVACHT,  T.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale,  Audenaerde. 

DE  VAUX,  A.  (I>),  docteur  en  médecine,  inspecteur  de  l'hygiène  au 
ministère  de  l'intérieur  el  de  l'instruction  publique, 
avenue  Louise,  166.  Bruxelles. 

DE  VISSCHERE,  J.,  pharmacien,  rue  Cantersteen,  lî,  Bruxelles. 

DEWANDRE,  pharmacien,  bourgmestre,  membre  du  Comité  de 
salubrité  publique,  Hervé. 

DISO.EZ,  T.,  pharmacien,  Namur. 

DROGARD,  R.,  pharmacien,  Liège. 

DROIXUË,  N.  (ly),  docteur  en  médecine,  professeur  d'hygiène, 
membre  de  plusieurs  sociétés  savantes,  Huy. 

DROSTEN,  R.,  représentant  de  la  maison  Leybold  d'instruments 
pharmaceutiques,  chimiques  el  physiques,  rue  des 
Boiteux,  21,  Bruxelles. 

DRYEPONDT,  G.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
provinciale  de  la  Flandre  occidentale,  rue  aux  Laines, 
Bruges. 

DRYON,  L-,  pharmacien,  secrétaire  de  l'Association  générale  phar- 
maceutique de  Belgique,  Conseiller  communal,  mem- 
bre du  Comité  de  salubrité  publique  de  Saint-Gilles, 
rue  de  Hollande,  10,  Saint-Gilles  (Bruxelles). 

DUBOIS,  E.,  pharmacien,  Louvain. 

DUBOIS,  Ed.,  pharmacien,  professeur  à  l'université  de  Gand,  Cou- 
pure 8t, Gand. 

DUBOIS,  F.,  pharmacien,  Habay-la-Neuve.' 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


~  LLXXXIV  — 

DUBOIS,  J.,  phannacieD,  membre  de  l'Union  pharmaceutique  d«  la 
Flaoâre  orientale,  ruo  de  la  Monoaie,  1 6,  Gand. 

DUBUISSON,  L.,  pharmacien,  Hornu-lez-Saint-Gbislain. 

DUFONTENY,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  jtubli- 
que,  Anderlues. 

DUHONT,  Ad.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Lens-sur-Dendre. 

DUMONT,  Aet.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique 
delà  Flandre  orientale,  rue  Basse -des-Champs,  61, 
Gand. 

DUMONT,  ër:(  ,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  pu- 
Miquc,  Boussu. 

DUJARDIN,  0.,  pharmacien,  Dolhaiu  (Limboui^). 

DUMOULIN  {D'),  docteur  en  médecine,  proTesseur  de  pharmacie  h 
l'université  de  Gand,  membre  de  l'Académie  royale 
de  médecine,  etc.,  Gand. 

DUMOULIN,  J.-B.,  pharmacien,  Orp-le-Grand. 

DUPONT,  Edm.,  pharmacien,  Rance(Hainaut). 

DUQUESNE,  Ebn.,  pharmacien,  Grand'Place,  Leuze. 


l-£KEB3tANS,  H.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 

d'Anvers,   chaussée  de  Malines,  Anvers. 
ERCULISSE,  V.,  pharmacien,  chaussée  de  Vteurgat,  3,  Ixelles. 
ETIENNE,  L.  J.,  pharmacien,  Vaux-sous-Chévremont. 
EVERAERT,  V,,  pharmacien,  Frameries. 


FADECX,  L-,  pharmacien,  chaussée  d'Haecht,  95,  Schaerbeek. 
FASTENARELS,  F.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité 

publique,  Rebecq- Rognon. 
PAÏEN,  E.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publique, 

Visé. 
FA  YEN.  J.  B.,  pharmacien,  boulevard  d'Anvers,  5,  Bruxelles. 
FEIGNEAUX,  Acb.  (D-),  docteur  en  médecine,  directeur  de  YÀrt 

médical,  secrétaire  honoraire  de  la  Société  de  méde- 

oioe  publique,  etc.,  rue  de  Ligae,  39,  Bruxelles. 


D,B,t,zed.yGOOglC 


—  LXXXV  — 

PÉRON,  G.,  pharmacien,  rue  du  Marché,  38,  Sainl-Josse-teu-Noode. 

FERYHAN,  L.,  pharmacieu,  Gand. 

FLORIS,  P.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Grand'Reng. 

FONDER,  A.,  pharmacien,  Chdlelel. 

FONTAINE,  C,  pharmacien,  rue  au  Beurre,  36,  Bruxelles. 

FONTAINE,  0.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  pu- 
blique, Morianwelz. 

FONTAINE,  F.,  pharmacien,  n.embre  de  l'Union  pharmaceutique 
de  Charleroi,  membre  honoraire  du  Cercle  pharma- 
ceutique de  la  Flandre  orientale,  Jumet. 

FOCRDRAIN,  A.,  pharmacien,  chaussée  de  Vleurgat,  106,  Bru- 
xelles. 

FRAIPONT,  J.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale,  Waremme. 

FRANEEN,  0.,  pharmacien,  Tongres. 

FRANÇOIS,  J.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  pu- 
blique, Mont-sur-Marchienne. 

FRANÇOIS,  V.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  pu- 
blique, Lodetinsart. 

PRANCQ,  £.,  pharmacien,  rue  de  la  Montagne,  18,  Rruxelles. 

FRANTZEN,  A.,  pharmacien,  rue  de  Trêves,  40,  Uelles. 

FRÉDRIX,  Ch.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique 
de  Charleroi,  rue  d'Havre,  i6,  Hons. 

FRÉDRIX,  Ed  ,  pharmacien,  boulevard  du  Nord,  1 1,  Bruxelles. 

FBÈRt£,  Ch.,  pharmacien,  Charleroi. 

FRETIN,  J.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique  de 
la  Flandre  orientale,  Gand. 

PRIS,  Em.,  pharmacien,  place  du  Grand-Sablon,  7,  Bruxelles. 

FRONVILLE,  P.,  pharmacien,  Noville-les-Bois. 

a- 

GEENS,  L.,  pharmacien,  rue  Blaes,  ii,  Bruxelles. 

GENDEBIEN,  N-,  pharmacien,  Engis. 

GENDEBIEN,  0.,  pharmacien,  Aubel. 

GENNERÉ,  L.,  pharmacien,  Beauvechain. 

GENOT,  Em.,  pharmacien  de  la  Société  Cockerill,  Seraing. 

GENOT,  J.,  pharmacien,  Wanfercée-Baulet. 

GEORGE,  Ein.,  pharmacien,  Huy. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


GÉRARD,  G.,  pharmacieD,  rue  de  Bavière,  49,  Bruxelles. 

GHION,  F.,  pharmacicDj  Rebecq-Rognon. 

GHISBAIN,  L  ,  pharmacieD,  membre  de  l'Union  pharmaceutiqae  de 

Gharleroi,  Rouveroy. 
GHYSENS,  C,  pharmacien,  boulevard  du  Midi,  93,  Bruxelles. 
GHYSSAERT,  A.,  pharmacien,  Grand'Place,  Dixmude. 
GILKINET,  A.,   pharmacien,   professeur  à  l'Université  de  Liège. 

membre  de  l'Académie  royale  des  sciences,  rue  Ren- 

kin,  1 3,  Liège. 
GILLE,  E.,  pharmacien,  rue  de  la  Bourse,  24-26,  Bruxelles. 
GILLE,  J.  B.,  pharmacien  en  chef  de  l'armée,  membre  honoraire 

des  Sociétés  de  pharmacie  d'Anvers  el  de  Gharleroi, 

pharmacie  centrale,  Anvers. 
GILLE,  N,,  pharmacien,  professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de  l'Etat, 

vice-président  de  l'Académie  royale  de  médecine,  etc., 

boulevard  d'Anderlecbt,  55,  Cureghem. 
GILLET,  A.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Aubel. 
GILSON,  pharmacien,  Jette-Saint-Pierre. 
GIOT,  L.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publique, 

chaussée  d'Anvers,  15,  Molenbeek-Saint-Jean. 
GODAERT,L.,  pharmacien,   rue  des  Riches-Claires,  36,  Bruxelles. 
GOOSSENS,  E  ,  pharmacien,  Liège. 
GOSSET,  L.,  pharmacien,  chaussée  d'Ixelles,  110,  Ixelles. 
GOVAERl^,  C,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité,  de 

l'Union     pharmaceutique    de    Charleroî,    Gouy-lez 

Piéton. 
GOVAERTS,  E.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique 

de  Gharleroi,  Pont-à-Celles. 
GRADE,  A.,  pharmacien,  chaussée  d'Haecht,  131,  Schaerbeek. 
GRANDRY,  F.,  pharmacien,  Jemeppe. 
GRIMAitD,  V.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceu^que  de 

Charteroi,  Monligny-sur-Sambre. 
GRIPEKOVEN,  P.,  pharmacien,  membre    de  la  Société  royale  de 

pharmacie    de  Bruxelles,  Harché-aux-Pouleta,    49, 

Bruxelles. 
GUILLiAHS,  pharmacien,  Borloo. 
GUYOT,F.,  pharmacien,  Harcfain. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


GTS,  J.,  pharm^cieD,  président  de  rCoion  pharmaceutique  do  la 
Flandre  orientale,  rue  Saint-Sauveur,  Gand. 


HAAZËN,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie  d'An- 
vers, avenue  Isabelle,  Anvers. 

HAELEWYCK,  A.,  pbarmacieD,  Poperinghe. 

HAEDANT,  V.,  pharmacien  militaire  de  deuxième  classe,  pharma- 
cie centrale,  Anvers. 

HARCQ,  C,  pharmacien,  rue  Ralisbonne,  i,  Saint-Gilles. 

HAUGHAMPS,  J.,  pharmacien,   rue  Treurenbergh,  SI,  Bruxelles. 

HEINTZ,  A.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Bastogne, 

HELLIN,  C,  pharmacien,  place  Rouppe,  27,  Bruxelles- 

HENCKELSjE.,  pharmacien,  Grand'Rae,  39,  Arlon. 

HËNDBICKX,  Alpb.,  pharmacien  militaire  de  deuxième  classe,  hôpi- 
tal militaire,  Diesl. 

HENFLING,  M.,  pharmacien,  Liège. 

HËNHARD,  E.  {D'),  docteur  en  médecine,  membre  de  la  Chambre 
des  représentants,  avenue  du  Midi,  103,  Bruxelles. 

HENRI,  L  ,  pharmacien,  rue  Canlersteen,  Bruxelles. 

HENRICOT,  J.  B.,  pharmacien,  Auvelais. 

HERLANT,  A.,  pharmacien,  professeur  à  l'Université  de  Bruxelles, 
membre  da  la  Société  royale  des  sciences  médicales 
et  naturelles,  etc.,  rue  de  Luxembourg,  11,  Bru- 
xelles. 

HEULENS,  P.,  pharmacien,  place  de  la  Duchesse,  39,  Molenbcek.- 
Saint-Jean. 

HEYMANS,  L.,  pharmacien  militaire  de  première  classe,  pharmacie 
centrale,  Anvers. 

HOET,  Em.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie  d'An- 
vers, rue  de  la  Commune,  Anvers. 

HOUBOTTE,  L.,  pharmacien,  secrétaire  du  Comité  de  salubrité  pu- 
blique, Jauche  (Brabant). 

HOUZE,  Eau.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique  de 
Charleroi,  Charleroi. 

RURAUX,  J.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique  de 
Charleroi,  158,  rue  de  Beaumont,  Marcinelle, 


zed.yG00gle 


J 


—  Lxxxvm  — 

HUBEH,  J.  B.,  pharmacien,  Arlon. 

HUYSMAN,  F.,  pharmacien,  membre  de  TUaion  pharmaceutique  de 
la  Flandre  orientale,  rue  Porte  do  Bruges,  Gand. 


IDIERS,  Alb.,  pharmacien,  73,  boulevard  Léopold  II,  Molenbeek- 
Saint-Jean. 

J 

JACQ1IEMIN,  A.,  pharmacien,  chaussée  de  Gand,  38,  Holenbeek- 
Saint-Jean. 

JACQCEHIN,  H.j  pharmacien,  Seraing. 

JAMOTTE,  E.,  pharmacien,  Uccle. 

JANSSENS,  B.^  phaimacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers,  Grand'Place,  56,  Anvers. 

JANSSENS,  Eufi.  (D'),  docteur  en  médecine,  inspecteur  du  service 
d'hygiène  de  la  ville  de  Bruxelles,  membre  de  l'Aca- 
démie royale  de  médecine  de  Belgique,  du  Conseil 
supérieur  d'hygiène,  rue  des  Grands-Carmes,  Bru- 
xelles. 

JENICOT,Pb.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Jemeppe. 

JONAS,  ACH-,  pharmacien,  vice- président  de  la  Société  royale  de 
pharmacie  de  Bruxelles,  Echevin  de  l'instruction  pu- 
blique d'Anderlecfat,  H,  rue  d'Allemagne,  Ander- 
lecht. 

JONAS,  C,  pharmacien,  Bonssu  (Mous). 

JONET,  H,  pharmacien,  Villers-lo-Bouillet. 

JOUSSEN,  A.,  agrégé  spécial  à  l'Université  de  l'Etat  à  Liège,  rue 
sur  la  Fontaine,  Liège. 

JOSSART,  E.,  pharmacien,  Namur. 

JUNIAXJX,  F.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Wasmes. 


KAISIN,  O.,  pharmacien,  Floreffe. 
KAiSlN,  J.  B.^  pharmacien,  Virton. 
JLALKER,  F.^  pharmacien,  me  de  la  Montagne,  76,  Bruxelles. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


KAYSER,  A.,  pharmacieD,  secrétaire  des  Comités  de  salubrité  de 
Schaerbeek  et  de  Laeken,  rue  du  Chemin  de  fer,  (6, 
Sa  iat- Jo  sse-ten-Noode . 

KERKHOFS.J.,  pharmacien,  Liège. 

KITTËL.  N.,  pharmacien  militaire  de  première  classe,  hdpital  mili- 
taire, Louvain, 

EOGEX,  Ph.,  pharmacien,  place  Uauwaert,  17,  Saint-Josse-tea- 
Noode. 

KOPS,  L..  (D'),  docteur  en  médecine,  etc.,  conseiller  communal  à 
Bruxelles,  ex-secrétaire  de  la  Fédération  médi- 
cale, etc  ,  boulevard  du  Nord,  Bruxelles. 

KUSORN,  H.  (D*),  docteur  en  médecine,  président  de  l'Académie 
royale  de  médecine,  président  de  la  Société  royale 
de  médecine  publique,  Seraing. 

KCNITZIGH,  E.,  pharmacien,  rue  Heugonbroux,  Verviers. 

KUSNICE,  0.,  pharmacien,  rue  de  Louvain,  15,  Broxelles. 


LABAIQUE,  0.,  pharmacien,  membre  du  Ckimité  de  salubrité  pu- 
blique, Horlanwelz, 

LACOUR,  L.,  pharmacien,  chaussée  d'Anvers,  132,  Laeken. 

LAGASSE,  A.,  pharmacien,  président  de  la  Comission  médicale  lo- 
cale. Nivelles. 

LA  HAYE,  G-,  président  delà  Comission  centrale  des  Comités  de 
salubrité  publique  de  l'agglomération  bruxelloise, 
rue  Royale,  177,  Bruxelles. 

LALIEU,  Alf.,  pharmacien,  membre  correspondant  de  la  Société 
de  pharmacie  de  Paris,  etc.,  Saint-Hubert. 

LAMBERT,  Ë.,  pharmacien,  Gosselies. 

LAMBERT,  J.,  pharmacien,  Qnévy-le-Grand. 

LAHBOTTE,  N.,   pharmacien,  Jemeppe  (Liège). 

LAHBRECUTS,  J.,  pharmacien,  Lens-Sainl-Servais  (Liège). 

LAMURY,  A.,  pharmacien,  secrétaire  du  Cercle  pharmaceutique  du 
Hainaut,  Mods. 

LANZWEERT,  Ed.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médi- 
cale, etc.,  rue  de  la  Chapelle,  85,  Ostende. 

LAURENT,  C,  pharmacien,  Dioant. 

LEGAT,  Alt.,  pharmacien,  Ghlio  (Hons), 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  LXXXX  — 

LEXjLVRGQ,  p.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salabrité  pu- 
blique, Amay. 

LECLERGQ,  H.,  pharmacien,  chaussée  de  Gand,  33,  Holenbeek- 
SaÎDt-Jeaa. 

LEGLERCQ,  J.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale,  LessÎDes. 

LECOUTURIEB,  P.,  pharmacien,  Chastre-vtlle-BIaumonl. 

LE  LORRAIN,  C,  pharmacien,  rue  du  Trdne,  102,  Uelles. 

LETORET,  Ch.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
provinciale  du  Hainaut,  Brugelette. 

LEUNCKEN5,  P.,  pharmacien,  rue  de  la  Roue,  S5,  Bruxelles. 

LEBOUTTE,  H-,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale,  Spa. 

LIBERT,  P.,  pharmacien,  Ghlain  (Liège). 

UBOTTE,  H.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Gilly. 

LIËNART,  H.,  pharmacien  principal  de  l'armée,  hApilal  militaire, 
Anvers. 

LIMAUGE,  Em.,  pharmacien,  Peruwelz. 

LIMBOURG,  Ad.,  médecin- vétérinaire  du  gouvernement,  inspec- 
teur en  chef  du  service  de  la  vérification  des  viandes 
à  Bruxelles,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que de  Holenbeek,  boulevard  de  l'Abattoir,  9,  M»- 


LOCQ,  V.,  pharmacien,  boulevard  Anspach,  61,  Bmxelles. 

LONGTAIN,  A.,  pharmacien,  Welkenraedt. 

LORGE,  A.,  pharmacien,  Avenues. 

L13ST,  A.,  pharmacien,  rue  des  Palais,  97,  Schaerbeek. 


HAHIEU,  A.,  pharmacien,  vice-président  du  Cercle  pharmaceu- 
tique du  Hainaut,  rue  des  Capucins,  9,  Hons. 

IHAINSBRECQ,  V.,  pharmacien,  rue  du  Trône,  25,  Bruxelles. 

HAJOIE,  J.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publique, 
Harbais. 

HARIQUE,  A-,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pbarmaG«utiqae 
de  Charleroi,  Gilly. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  LXXXXI  — 

MARTIN,  A.,  pharmacien,  membre  de  la  Commiasioa  médicale  dn 
Hainant,  président  da  Cercle  pharmaceutique  du 
Hainaut,  bourgmestre  de  Prameries,  Frameries. 

MARTINY,  Alpb.,  pharmacien,  vice-président  de  la  Société  royale 
de  pharmacie  de  Bruxelles,  chaussée  de  Louvain,  S9, 
Sain  t-Josse-ten-Noode. 

HARTOU,  E.,  pharmacien,  rue  de  Flandre,  70,  Bruxelles. 

HARYSSAEL,  L.,  pharmacien,  échevin  de  la  ville  d'Ostende,  Grand'- 
Place,  Ostende. 

MASSET,  Fl.,  pharmacien  militaire  de  deuxième  classe,  membre  de 
la  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  pharmacie  cen- 
trale, Anvers. 

HASSON,  J-,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale  lo- 
cale, Andenne. 

MAST,  Fi.  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale  pro- 
vinciale d'Anverj,  membre  de  la  Société  de  pharma- 
cie d'Anvers,  etc.,  chaussée  Camot,  Anvers. 

HASY,  F.,  pharmacien,  Fleurus. 

MATELART,  L.,  pharmacien,  ChAtelineau. 

MATERNE,  A.,  pharmacien,  Hollogne-aux-Pierres. 

HELLAERTS,  Alp.  ,  pharmacien,  avenue  de  la  Reine,  1  Si,  Scharbeelc. 

H!EXIAERTS,Ant.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharma- 
cie d'Anvers,  rue  du  Couvent,  Anvers. 

HELLAERTS,  P.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers,  chaussée  de  Tumhout,  Borgerhout. 

HELOTTE,  P.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité,  Jo* 
doîgne. 

MELSENS,  A.,  pharmacien,  Herchîes. 

MELSENS,  L.,  membre  des  Académies  des  sciences  et  de  méde- 
cine, professeur  émérile  de  chimie  à  l'École  militaire 
et  à  l'Ecole  vétérinaire  de  l'Etat,  etc.,  rue  de  ta 
Grosse-Tour,  Bruxelles. 

MERCIER,  J.,  pharmacien,  conseiller  communal,  membre  du  Co- 
mité de  salubrité  publique,  chaussée  de  Wavre,  98, 
Ixelles. 

HERTENS,  L.,  pharmacien,  rue  du  Progrès,  U,  Saint-Josse-len> 
Noode. 

HESPLON,  G-,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  pu- 
blique, Pâturages. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  Lxxxxn  — 

BIEUNIER,  E.,  pliarmacien,  Enghien. 

BfEUNIEE,  V.,  pharmacien,  Homignies. 

MEUR.  J.,  pharmacieD,  rue  Belliard,  488,  Bruxelles. 

HEYER,  J.,  pharmacien,  rue  des  Grands  Cannes,  I,  Bruxelles. 

HICHEZ,  E.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie  d'An- 
vers, Soignies. 

HINET,  A.,  pharmacien,  Temploui- 

HINNE,  G.,  pharmacien,  Pont-à-Celles. 

MfRLAND,  V.,  pharmacien,  professeur  à  l'Ecole  des  mines,  lions. 

HOINNIL,  B.,  pharmacien,  Saint-Gérard  (Namur). 

HOMBEL,  H-,  pharmacien,  Tournai. 

MONNOYER,  pharmacien,  membre  du  Cercle  pharmaceutique  du 
Hainaut,  rue  de  Nimy,  29,  Hons. 

MONTENAIR,  H.,  pharmacien,  Dîson. 

MOPJTEYNE,  A.,  pharmacien,  rue  Fonsny,  20,  Saint-Gilles  (Bru- 
xelles). 

HOREAU,  L.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publi- 
que, Courcelles, 

HOURUE,  E.,  phannacien,  Harchienne-au-Pont. 


NAERHUYSEN,  Ai».,  pharmacien,  avenue  du  Sud,  88,  Anvers. 

NAEBHUYZEN,  J.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale,  Turnbout. 

NAEIS,  E.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie  d'An- 
vers, chaussée  de  Halines,  Anvers. 

NEEF,  J.,  phannacien,  Anvers. 

NÉUS,  H.,  phannacien,  membre  de  la  Commission  de  salubrité  pu- 
blique. Zèle. 

fnCE,  D.,  pharmacien,  rue  de  la  Senne,  SI,  Bruxelles. 

NIHOUL,  E-,  pharmacien,  Hannut. 

NISOT,  L.,  pharmacien,  membre  du  Cercle  pharmaceutique  du 
Centre,  du  Comité  de  salubrité  publique,  La  bou- 
vière. 

NOËL,  A.,  pharmacien,  chaussée  de  Louvain,  152,  Saint-Josse-ten- 
Noode. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


—  Lxxxxni  — 

O 

ODRY,  N.,  pharmacien,  108,  rue  de  Flandre,  Brazelles. 
OTTEVAERE,  pharmacien,  Courtrai. 
OTTO,  A.,  pharmacien,  firaÎDe-Ie-Comte. 
OTTO,  E.,  pharmacien.  Clavier (Ochain). 
OVËrLoOP,  J.,  pharmacien,  Saiat-Josse-teD-Noode. 


PASQUIEB,  ACB. ,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique 

de  Charleroi,  Fleurus. 
PASQUtER,  C,  pharniacien,  président  de  la  section  de  défense  de 

l'arrondissement  de  Charleroi,etc.,  Châtelet, 
PEETERS,  G.,  pharmacien,  bourgmestre,  membre  du  Comité  de 

salubrité  publique,  Goasetîes. 
PEETERS,  J.,  pharmacien,  chaussée  de  Haecht,  475,  Scbaerbeek. 
PÈLERIN,  £.,  pharmacien,  rue  de  l'Ëcuyer,  12,  Bruxelles. 
PERRIGHON,  A.,  pharmacien,  Uccle. 
PETIT,  F.,  chimiste.  Marchés ux-Bêles,  Huy. 
PÈTRE,  Z.,  pharmacien,  Trazegnîea. 
PIERRARD,  A.,  pharmacien,  place  Bara,  i,  Anderlecfat. 
PILATTË,  A.,  pharmacien,  secrétaire-adjoint  de  l'Union  pharma- 

cealique  de  la  Flandre  orientale,  rue  des  Femme»- 

Saînt-Pierre,  Gand. 
PINNOY,J.-B.,  pharmacien,  membre  de  rUnîoa  pharmaceutique  de 

la  Flandre  orientale,  rue  Saint-Michel,  47,  Gand. 
PLANCHON,  C,  pharmacien,  Renaix. 
PONCELET,  C,  pharmacien,  Verviers. 
PONGËLET,  F.,  pharmacien,  rue  de  Flandre,  i,  Bruxelles. 
POUMEBENCHE,  H.,  pharmacien,  Liège. 
PONSART,  D.,  pharmacien.  Pâturages. 

PROCÈS,  A.,  pharmacien,  rue  de  la  Victoire,  Saint-Gilles  (Bruxelles). 
PROOT,  A.,  pharmacien,  rue  des  Éperonniers,  23,  Bruxelles. 
PUTSAGE,  M.~J.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 

locale,  Hons. 


RAMBOUX,  H.,  pharmacien^  Biaohe, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


—  LXXXXIV  — 

RAMLOT,  E.,  fAmaÊÊSiea,  secrétaire-adjoint  de  la  Société  royale  de 

phanuacrâ  de  BKuxelles,    boulevard  du  Nord,   112, 

Bruxelles. 
RAHLOT,  J.,  pharmacien,  membre  de  I'Udîob  j^ihanuceutique  de 

la  Flandre  orientale,  Lokereu. 
HAHLOT,  L.,  pharmacien,  Nivelles. 
RAMLOT,  L.,  pharmacien,  Ostende. 
RANWEZ,  J.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publique, 

Hont-sur-Marchienne. 
RAYHAKERS,  P.,  pharmacien,  Sirault. 
REDING,  V,,  pharmacien,  secrétaire-général  de  la  Société  royale  de 

pharmacie  de  Bruxelles,    rue  de   la   Science,    43, 

Bruxelles. 
RENAUD,  J.,  pharmacien,  LimoDt. 
RENAUT,  A-,  pharmacien,  Basècles. 
RENKIN,  Al.,  pharmacien,  secrétaire  du  Cercle  pharmaceutique  de 

l'arrondissement  de  Louvain,  rue  de  Blalioes,  23, 

Louvain. 
RENNEBOOG,  A.,  pharmacien,  Alost. 
RICOURT,  Ch.,  pharmacien,  rue  du  Méridien,  34,  Sainl-Josse-ten- 

Noode  (Bruxelles). 
RIGOUTS,  G.,  pharmacien,  membre  honoraire  de  la  Société  de 

pharmacie  d'Anvers,  Oudaeo,  2,  Aovers. 
RODIGAS,  Ero.,  vice-consul,  membre-correspondant  de  la  Société 

de  médecine  de  Gand,  Gand. 
ROELANDTS,  J.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique 

de  la  Flandre  orieulale,  rue  Digue  de  Brabaut,  Gand, 
ROHBAUTS,  J.,  pharmacien,  avenue  de  la  Reine,  338,  Laeken. 
RONDELET,  K.,  phannacien,  Bertrix. 
RORIVE,  Pb.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission    médicale 

locale,  Saiut-Ghislain. 
BOTTENBURG,  V.,  pharmacien,  rue  Haute,  475,  Bruxelles. 
ROSSIGNOL,  E.,  pharmacien,  Gilly. 
ROTY,  Alf.,  pharmacien,  Hal. 
ROMBAUX,  phannacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  publique, 

Dampremy. 
ROUSSEAU,  Fa.,  pharmacien,  Hanoèche. 
ROUSSEAU,  J.,  pharmacieD,    membre  du  Comité  de  salubrité 

publique,  Solre-sur-Sambre. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SAETS.  E«.,  pharmacien,  chaussée  d'IzelleB,  175,  Ixelles. 

SAUVEUR,  N.,  pharmacien,  Chénée. 

SGHALTIN,  H.,  pharmacieD,  membre  de  la  Commtasion  médicale 
locale,  Spa. 

SGHAUER,  G.,  pharmacien,  Verviers. 

SCHEWYGE,  Ed.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers,  rue  Neuve,  Anvers, 

SCHEWYCK,  Eofi.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie, 
d'Anvers,  March^SainlnJacques,  Anvers. 

SGHHIDT,  L.,  pharmacien,  rue  de  Brahant,  t9,  Scbaerbeek. 

SGHOEP,  E.,  pharmacien,  Gand. 

SGHOOFS,  J.,  pharmacien,  rue  de  la  Monlagne,  1 5,  Bruxelles. 

SCHWARTZ,  J.-B.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
du  Luxembourg,  Arlon. 

SEUTIN,  Ë.-D-,  pharmacien,  membre  du  Cercle  pharmaceutique  du 
Hainaut,  Mons. 

SEUTIN,  Em.,  pharmacien,  rue  de  la  Uadeleine,  50,  Bruxelles. 

SËVERIN,  N.,  pharmacien,  rue  des  Chapeliers,  31 ,  Bruxelles. 

SEVERIN,  0.,  pharmacien,  chaussée  de  Wavre,  !»8,  Ixelles. 

SIMON,  C  ,  pharmacien,  rue  de  Namur,  26,  Bruxelles. 

SIMON,  0.,  pharmacien,  Gembloux. 

SNEESSENS,  J.,  pharmacien,  chaussée  de  Waterloo,  46,  Saint- 
Gilles  (Bruxelles). 

SOHCT,  E-,  pharmacien,  rue  de  la  Régence,  66,  Bruxelles. 

SOHBT,  Eh.,  pharmacien,  Cbarleroi. 

SOUPART,  Ed.,  pharmacien,  boulevard  de  Waterloo,  66,  Bruxelles. 

SPINETO,  Alt.,  pharmacien,  rue  Berckmans,  109,  Saint-Gilles 
(Bruxelles). 

SP1NETTE,  H.,  pharmacien,  chaussée  de  Cbarleroi,  101,  Saint- 
Gilles  (Bruxelles). 

STAS,  J.,  président  du  jury  central  de  pharmacie,  membre  des 
Académies  de  médecine  et  des  sciences,  etc.,  rue  De- 
.  joncker,  Bruxelles. 

STEENHOUT,  En.,  pharmacien,  rue  de  Paris,  i2,  Louvain. 

3TEVENS,  A.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers,  rue  Voodel,  Anvers. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  LXXXXVI — 

STOUPPS,  L.,  pharmacien,  avenue  Louise,  47,  SaiolrGilIes  (Bni> 

xelles). 
STRAUVEN,  D.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique 

de  la  Flandre  orienlale,  rue  du  Paradis,  Gand. 
STRUYF,  Th.,  pharmacien,  Hamme-Mille. 
SURY,  H.  pharmacien,  Mons. 
SWEERTS,  J.,  pharmacien,  rae  de  la  CommoDe,  67,  Saint-Josse- 

ten-Noode. 


TANT,  Ed.,  pharmacien  en  chefde  ThApital  civil,  membre  de  lUnion 

pharmaceutique  de  la  Flandre  orienlale,  hOpilal  civil, 

Gand. 
TASSE,  D.,  pharmacien,  Forchies-la-Marche. 
TASSET,  Cb.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 

d'Anvers,  rue  de  la  Digne,  Anvers. 
TEURLINGS,  Eog.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  phannaceu^que 

de  la  Flandre  orientale,  rue  Salnl-Sauveur,  Gand. 
THIBY,  D.,  pharmacien,  rue  Van  Artevelde,  Bruxelles. 
THYS,Em.,  pharmacien  militaire  de  deuxième  classe,  hApital  mili-  - 

taire,  Arlon. 
TOHS,  pharmacien,  Kes9el-Loo. 
TOURNAT,  A.,  pharmacien,  Oiimay. 
TRAUASURE,  G.,  pharmacien,  rue  Froissard,  17,  Etterbeek. 

U 

URBAIN,  Acg„  pharmacien,  La  Beuverie. 

V 

VANAREN60RG,  A.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité 
publique,  Fontaine-l'Evëque. 

VAN  BASTELAER,  D-,  pharmacien,  président  de  l'Association  ^é- 
raie  pharmaceutique,  de  l'Union  pharmaceutique  de 
Charleroi,  membre  de  l'Académie  royale  de  méde- 
cine, etc.,  Si,  rue  de  l'Abondance,  ^int-Josse-ten- 
Noode, 

VAN  BASTELAER,  L.,  pharmacien,  chimiste  de  la  ville  de  Gharler<H, 
boulevard  Central,  47,  Charleroi. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  Lxxxxvn  — 

VAN  BAVEGHEM,  J.,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité 
publique,  avenue  de  la  Reine,  362,  Laeken. 

VAN  DENBOSSGHE,  Ed.,  pbarraacien,  Braine-I'Alleud. 

VAN  DEN  BRANDEN,  0-,  pharmacien,  Lessines. 

VAN  DEN  BROECK,  C. ,  pharmacien,  membre  de  la  Société  royale  de 
pharmacie  de  Bruxelles,  chaussée  de  Wavre,  113, 
Ixelles. 

VAN  DEN  BROECK,  P.,  pharmacien  militaire  de  troisième  classe, 
hôpital  militaire,  Malines. 

VAN  DEN  BRUEL,  E.,  pharmacien,  chaussée  de  Mercbtem,  88. 
Mo  len  b  ee  k- Sa  i  n  l-Jea  n . 

VAN  DEN  CORPUT,  (D'),  pharmacien,  docteur  en  sciences  et  en 
médecine,  président  de  la  Commission  médicale  du 
Brabant,  etc.,  avenue  delà  Toison  d'Or,  19,  Rruxelles. 

VAN  DEN  HENDE,  P.,  pharmacien,  rue  du  Miroir,  19,  Gand. 

VAN  DEN  PUTTE,  pharmacien,  rue  Josaphat,  71 ,  Schaerbeek. 

VANDER  AUWERMEULEN,  J.,  phannacien,  membre  de  l'Union 
phannaceutique  de  la  Flandre  orientale,  rue  du  Cal- 
vaire, Gand. 

VAN  DER  CAM,  E.,  pharmacien,  Braine-I'Alleud. 

VANDERGHINSTjJ.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  mé- 
dicale locale,  Thielt. 

VAN  DER  HASSELT,  F«.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers,  rue  aux  Laines,  Anvers. 

VAN  DER  KEYLEN,  Alp.,  pharmacien,  vice-président  de  la  Société 
de  pharmacie  d'Anvers,  Borgerhout -lez-Anvers, 

VAN  DER  PLANCKENjJ,,  pharmacien,  membre  de  la  Commission 
médicale  locale,  Lierre. 

VAN  DER  WEE,  pharmacien,  membre  du  Comité  de  salubrité  pu- 
blique de  Laeken,  Rhode-SainUGenèse, 

VAN  DE  VELDE,  G.,  phannacien  en  chef  des  hospices  civils,  secré- 
taire de  la  Commission  médicale  provinciale  d'An- 
vers, etc.,  rue  du  Falcon,  23,  Anvers. 

VAN  DE  VELDE,  F.,  pharmacien,  Anvers. 

VAN  DE  VORST,  F.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharma- 
cie d'Anvers,  courte  rue  deTlWpital,  40,  Anvers. 

VAN  DE  VYVERE,  A.,  pharmacien,  secrétaire  de  la  Commission 
médicale  locale,  rue  du  Pont,  Wavre, 

VU. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


—  LXXXXVIIl  — 

VAN  DE  VYVECKB,  C,  pharoiaclen,  trésorier  de  l'UnioD  pharmaceu' 

tique  de  Charleroi,  rue  Neuve,   33,  Gharleroi. 
VAN  DE  VYVERE,  Ej,  pharmacien,  vice-président  de  l'Assocîatioa 
générale  pharmaceutique  de  Belgique,  secrétaire  de 
la  Commission  médicale  de  Bruxelles,  etc.,  riioMon- 
tagne-auz-Herbes~potagères,  1  i,  Bruxelles. 
\AN  DE  WALIJ:,  D.,  pharmacien,  boulevard  de  la  Senne,  Bru- 
xelles. 
VAN  DE  EECKHOVEN,   Ed.,    pharmacien,   trésorier  de  la  Société 
royale  de  pharmacie  de  Bruxelles,   rue  Neuve,  55, 
Bruxelles. 
VAN  ENfiKLEN,  A.,  pharmacien,  docteur  en  sciences,  agrégé  sup- 
pléante l'Université  de  Bruxelles,  chaussée  d'Ixelles, 
l7o,  Ixellcs. 
VaN  GAEL,  r.n.,  chef  de  bureau  au  Ministère  de  Tintérieur  et  de 
l'instruction  publique  (administration  du  service  de 
santé   et  de  l'hygiène),   rue  Traversîère,  78,  Saiot- 
,losse-ten-Noodc. 
VAN  HOUEN,  ».,  pharmacien,  Saint-Trond. 
VAN  KERKHOVEN,  E-,  pharmacien,  Bruges. 

VAN  MEENEN,  Ed.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceu- 
tique de  la  Flandre  orientale,  rue  Neuve-Sainl-Jac- 
ques,  15,  Gand. 
VAN  .MEENSEI.,  E».,  pharmacien,  Grand'Place,  56,  Anvers. 
VAN  MELKEBEKE,  C.,  pharmacien,  secrétaire  de  la  Commission 

médicale  locale,  Halînes. 
VAN  MELKEBEKE,  Ed.,  pharmacien,  docteur  en  sciences,  membre 
(le    la  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  avenue  des 
Arts.  22,  Anvers. 
VAN  HELDEUT,  Ain.,  pharmacien,   membre  de  l'Union  pharmaceu- 
tique de  la  Flandre  orientale,  quai  au  Bois.  Gand. 
VAN  NITSEN,  D.,  pharmacien,  Diest. 
VAN  NITSEN,  G.,  pharmacien,  Diest. 

VAN  PELT,  Fa.,  pharmacien,  vice-président  de  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers,   membre  de  la  Commission  médi- 
cale provinciale  d'Anvers,   marché  aux  Bœub,  An- 
vers. 
VAN  ROY,  J.,  pharmacien,  chaussée  d'Anvers,  81,  Gand. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


—  LXXXXIX  — 

VERGAUWEN,  A.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale,  Saint- Nicolas. 

VERGAUWEN,  C,  pharmacieD,  place  du  Commerce,  9,  Gand. 

VERGAUWEN,  F.,  pharmacien,  chaussée  d'Anvers,  1 43,  Molenbeek- 
Saint-Jean. 

VERHASSEL,  H.,  pharmacien,  président  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers,  etc.,  chaussée  de  Maliaes,  Anvers. 

VERLAINE,  G.,  pharmacien.  Jambes  (Namur). 

VERMEYLEN,  A.,  pharmacien,  GaiiH. 

VERSLUYSEN,  J.-B.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers,  chaussée  de  Turuhout,  Borgerhout- 
lei-Anvers. 

VËRSTRAETEN,  A-,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers.  Ponl-au-Fromage,  Anvers. 

VËRSTRAETEN,  Tn.,  ingénieur,  directeur  du  service  des  eaux  de 
la  ville  de  Bruxelles,  avenue  de  la  Porte  de  Hal,  S3, 
Bruxelles. 

VERWAËRDE,  E.,  pharmacien,  membre  de  la  Commission  médicale 
locale,  Dixmude. 

VIENNE,  A.,  pharmacien,  rue  de  Laeken,  16,  Bruxelles. 

VINCENT,  A.,  pharmacien,  rue  de  la  Limite,  61,  Sainlr-Josse-teu- 
Noodo. 

VINCENT,  J.,  pharmacien,  membre  de  l'Union  pharmaceutique  <io 
Charleroi,  rue  de  la  Stafion,  b,  Chnrlerai. 

VINCR,  E.,  pharmacien,  avenue  du  Midi,  Bruxelles. 

VLEMINCKX,  V.  (D'),docleurenmédecine,  secrétaire  du  Conseil  su- 
périeur d'hygiène,  correspondant  de  l'Académie  royale 
de  médecine,  etc.,  rue  Thérésienne,  18,  Bruxelles. 

VLEUGELSjE.,  pharmacien,  chaussée  d'ixelics,  121,  Ixelles. 

VREBOSCH,  E..  pharmacien,  chaussée  de  Mons,  98,  Cureghem. 

"W 

WACHSHUTU,  0.,  pharmacien,  membre  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers,  rue  des  Tanneurs,  Anvers. 

WAUTERS,  docteur  en  sciences,  chimisto  de  la  commune  d'Ixeltes, 
membre  du  Comité  de  salubrité  publique,  Ixelles. 

WAL'THIER,  L.,  pharmacien,  Huy. 

WERNKE,  H,,  pharmacien,  Liéjîv. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


'WILLIAHE,  J.,  pharmacieD,  membi-e  de   la  Commission  médicale 

locale,  Lessines. 
WITTEMBERCQ,  L.,  pharmacien,  rue  Province  (Nord),  1  32a,  Anvers. 

X 
Xbal^ire,  En.,  pharmacien,  Queue-du-Bois  (Fléron). 

Y 
YËRNAUX,  N.,  pharmacien,  rue  de  Tirlemont,  52,  Louvain. 


ZUNE,  AuG.,  chimiste,  rédacteur  du  -Moniteur  du  praticien,  rue 
Saint-Jean,  1  i,  Bruxelles. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


m 

RAPPORTS  PRÉLIMINAIRES 

OllSmS  DISCUTÉES  EN  iSSEIBLÉES  GÉNÉRALES 


DiBim.d, Google 


DiBim.dayGOO'^le 


L'ENTENTE  INTERNATIONALE 

COIfTBE  LA 

FALSIFICATION  DES  DENRÉES  ALIMENTAIRES 

ET  DES  BOISSONS 


Rapport  de  M.  BBUliVAXj. 


La  première  question  que  nous  dous  sommes  posée,  eo  commen- 
çant l'étude  que  le  Comité  d'oi^nisation  du  Congrès  nous  a  con- 
fiée, a  été  de  nous  demander  s'il  était  nécessaire  d'en  justifier 
l'internationalité.  Nous  ne  le  croyons  pas.  Quelques  explications 
suffiront  pour  rappeler  comment  on  est  arrivé  à  en  acquérir  la  con- 
viction. 

Les  mesures  concernant  l'iospectioD  des  denrées  alimentaires 
sont  généralement  considérées  comme  rentrant  dans  les  attribu- 
tions municipales.  Néanmoins,  personne  ne  songera  à  contester 
que  les  efforts  faits  en  ce  sens,  dans  une  localité,  perdent  une 
grande  partie  de  leur  portée,  si,  dans  une  localité  voisine,  la  sur- 
veillance n'existe  pas  ou  s'exerce  nullement.  La  solidarité  qui  unit 
toutes  les  fractions  locales  d'un  peuple,  à  cet  égard,  est  évidente  ;  il 
en  est  de  même,  d'ailleurs,  dans  toutes  les  questions  où  l'hygiène 
est  en  jeu. 

Cette  solidarité  cesse-t-elle  là  où  existe  une  frontière  politique 
ou  douanière?  Pour  le  prétendre,  il  faudrait  ne  pas  tenir  compte 
du  développement  actuel  des  moyens  de  communication,  de  la  fa- 
cilité des  transports  et  de  l'importaoce  du  trafic  international  qui 
en  est  le  résultat.  Pour  arriver  à  préserver  les  populations  contre 
Les  fraudes,  il  but  qu'il  y  ait  unité  de  vues  et  d'action  dans  la 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


s  PALSinUTIOlf  DB8  DEmftBS  ALIMBIITUBIS  3 

surveillance,  aussi  bien  dans  les  pays  limitrophes  ou  en  communi- 
cation commerciale,  que  dans  les  difiëreates  localités  d'un  même 
pays.  Il  ne  fout  pas  qu'un  produit  déclaré  falsifié  ici  soit  considéré 
comme  marchand  dans  un  pays  voisin,  à  cause  de  la  différence  des 
moyennes. 

Mais  c'est  au  point  de  vue  de  la  répression  même  des  délits 
que  l'internationalité  de  la  question  se  montre  dans  toute  sa  portée. 
Maintes  fois,  le  juge  hésite  devant  une  appareace  plus  ou  moins 
sérieuse  d'irresponsabilité  du  débitant  qui  eicipe  de  sa  bonne  foi  : 
«  C'est,  dit-il,  le  fabricant  ou  le  négociant  en  gros  qui  l'a  trompé.  ■ 
Que  cela  soit  vrai  parfois,  c'est  incontestable.  Un  exemple  cité  par 
M.  Van  de  Velde  est  le  fait  qui  s'est  produit  à  Anvers,  où  tous  les 
détaillants  de  poivre  moulu  s'étaient  fournis  à  Bruxelles  de  poivre 
additionné  de  20  à  40  p.  c.  de  grignons  d'olives.  Si  ce  négociant  en 
gros  ou  ce  fabricant  réside  dans  le  pays,  le  juge  peut  rochercher 
quelle  est  leur  part  de  responsabilité.  Hais,  s'ils  sont  à  l'étranger, 
le  délit  reste  improuvé. 

Que  l'entente  internationale  existe,  au  contraire,  et  bientAt  le  fait 
est  signalé  d'administration  sanitaire  centrale  à  administration  sani- 
taire centrale  :  la  lubrique  ou  le  débit  en  gros  est  soumis  à  inspec- 
tion et  le  mal  est  attaqué  à  son  point  d'origine. 

C'est  ainsi  que  l'on  est  arrivé  à  se  convaincre  de  la  nécessité 
d'une  entente  internationale  pour  atteindre  ce  résultat  que  l'hy- 
giène publique  exige  autant  que  le  commerce  loyal  le  désire,  té- 
moin les  paroles  prononcéos  par  l'honorable  M.  Koechlin-Schwartz, 
dans  une  discussion  sur  ce  sujet  au  sein  de  la  Société  de  méde- 
cine publique  et  d'hygiène  professionnelle  de  France  :  a  Je  me  per- 
mets, a  dit  l'honorable  membre  dans  la  séance  du  7  décem- 
bre188l,  de  faire,  en  qualité  d'industriel,  une  observation  qui  me 
paraît  devoir  faciliter  la  solution  de  la  question  qui  nous  occupe. 
S'il  m'arrivait  d'introduire  du  coton  ou  toute  autre  substance  dans 
les  tissus  de  laine  que  je  fabrique  et  que  je  vends  comme  tels,  mou 
acheteur  me  ferait  immédiatement  poursuivre  et  condamner  par  le 
tribunal  de  commerce.  Pourquoi  n'en  serait-il  pas  de  même  en  ce 
qui  concerne  les  falsifications  bien  autrement  importantes  sur  les 
denrées  alimentaires?  » 

Cette  nécessité  d'une  entente  internationale  a  été  énoncée  pour 
la  première  fois,  croyons-nous,  au  Congrès  international  des 
sciences  médicales  d'Amsterdam,  en  4879,  par  l'honorable  prof. 
Finckelnburg,  de  Bonn,  à  propos  du  vœu  à  formuler  en  feveur  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3  PALSIFIUTION  DES  DEHAËES  ALIHEiniIkES  3 

l'oi^DisatioD  générale  de  l'hygiène  publique.  Au  nombre  des  con- 
sidérants, il  avait  énonce  celui-ci  :   «  Le  développement  rapide  du 

>  commerce  international  des  aliments  et  des  boissons  exige  une 

>  entente  des  autorités  sanitaires  sur  les  garanties  à  donner  mu- 
»  tuellement  en  ce  qui  concerne  les  falsifications  et  les  altérations 
^  des  marchandises  exportées.  >  (1) 

En  1882,  M.  Brouardel  iit,  de  cette  question,  Tobjet  d'une  propo- 
sition spéciale  au  Congrès  international  d'hygiène  de  Genève.  Il 
fut  décidé  alors  que  les  représentants  des  diverses  nations  seraient 
invités  à  communiquer,  au  Congrès  suivant,  les  textes  des  règle- 
ments ou  des  lois  en  vigueur  concernant  la  falsification  des  den- 
rées alimentaires. 

Mais  co  dernier  Congrès,  tenu  à  Lahaye  en  1884,  n'avait  point 
reçu  les  documents  en  question  et,  sur  la  proposition  de  l'hono- 
rable membre,  il  nomma  une  commission  chargée  de  les  recueillir 
et  de  les  concentrer  entre  les  mains  d'un  membre,  lequel  en  ferait 
le  dépouillement  et  préparerait  un  rapport  pour  le  prochain  Con- 
grès. Ce  rapport  contiendrait  l'ébauche  d'une  convention  entre  les 
diverses  nations.  Lorsque  les  conclusions  en  auront  été  adoptées, 
on  s'efforcera  de  provoquer  la  réunion  d'une  Conférence  intema- 
Uonalepour  établir  une  convention  entre  les  divers  pays. 

La  mise  de  cette  importante  question  à  l'ordre  du  jour  du  6*"  Con- 
grès international  pharmaceutique  était  donc  naturellement  in- 
diquée, en  raison  de  la  part  considérable  que,  partout  et  en  tout 
temps,  le  corps  pharmaceutique  a  prise  dans  l'élucidation  des  pro- 
blèmes qu'elle  soulève. 

La  discussion  qu'elle  y  provoquera,  ne  sera  pas  sans  quelque 
utilité  en  vue  de  l'étude  entreprise  par  les  Congrès  d'hygiène. 


La  recherche  du  système  à  proposer  nous  paraît  devoir  consis- 
ter dans  l'examen  des  deux  points  suivants  : 

I.  Organisation  nationale  d'un  service  pour  la  r^tressùm  detfal' 
sifications  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons  ; 

n.   Organisation  internationale  dans  le  même  but. 

Dans  ce  cas,  comme  dans  tous  ceux  où  l'internationalité  est  en 

(I)  Coiiiplet-rg»diu  du  Congri*  d'An»t»rdam  187V,  t.  II.  p.  lt>.  •-  Buf<u. 
L'kffitn»  inirrnatUinaU.  Btdx,  H«f  ei,  UH. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


i  PAlSlFICilTIOR  DES  DENKËBS  ALDUnTUIES  * 

jeu,  l'existence  préalable  d'une  solution  au  point  de  vue  national 
s'impose  d'une  manière  tellement  évidente  que  ce  serait  perdre 
du  temps  que  de  s'arrêter  à  en  feire  la  preuve.  On  ne  peut  fédérer 
que  ce  qui  existe  séparément. 

L'ordre  que  nous  adoptons,  dans  notre  étude,  se  justifie  par  ces 
considérations  qu'il  procède  du  simple  au  composé,  et  que  l'on 
peut,  de  cette  façon,  chercher  à  faire  concorder  les  bases  de  l'or^- 
nisation  internationale  avec  les  règles  communes  aux  organisations 
nationales  en  vigueur,  conditions  de  nature  à  faciliter  considérable- 
ment l'adoption  et  la  généralisation  de  '  l'entente  :  Exposé  de  ce  qui 
existe.  Étude  des  améliorations  éventuelles  à  y  apporter,  Appro- 
priation de  l'ensemble  au  but  poursuivi,  telle  est  la  marche  que 
nous  croyons  devoir  suivre. 


Nous  devons  foire  ici  une  observation  préalable  très  importante 
et  que  l'on  voudra  bien  ne  pas  perdre  de  vue  un  seul  instant.  C'est 
que  noire  rapport  no  s'occupera  nullement  de  la  surveillances 
exercer  sur  les  viandes  de  boucherie  et  les  comestibles  analogues. 
Cette  surveillance  doit  être  l'objet  d'une  étude  spéciale.  Elle  doit 
être  l'œuvre  d'une  compétence  particulière,  car  elle  entraîne  l'exa- 
men de  la  législation  sur  les  afTectlons  contagieuses  du  bétai),  sur  la 
nocuité  éventuelle  dos  viandes  provenant  de  bestiaux  contaminés, 
malades  ou  suspects,  etc.  Ce  serait  évidement  donner  à  notre  mission 
une  étendue  qu'elle  ne  peut  avoir. 

Nous  avons  constaté,  d'ailleurs,  que  la  nécessité  de  la  surveillanee 
sur  les  viandes  de  boucherie  a  partout  été  reconnue  et  qu'elle  existe 
généralement  dans  des  conditions  qui,  parfois,  peuvent  laissera 
désirer  dans  la  pratique,  mais  qui  n'auraient  besoin  que  d'être  amé> 
liorées,  étendues  et  régularisées  pour  donner  des  résultats  satisfoi- 
sants. 

Nous  n'en  sommes  point  là  malheureusement  pour  la  partie  que 
nous  avons  à  traiter.  La  tâche  est  considérable.  Nous  ne  nous  dissi- 
mulons pas  que  nous  ne  parviendrons  probablement  qu'à  l'elTleurer. 

ORGANISATION  NATIONALE 

.  Examinée  dans  son  fonctionnement  normal,  la  lutte  contre  la  folsi- 
llcation  des  denrées  alimentaires  doit,  dans  chaque  pays,  s'appuyer 
tout  d'abord  sur  um  législation  ;  puis,  s'effectuer  par  un  ensei^e  de 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


o  nuinUTiffl  DES  DEnatES  ÂLunirrAiaBS  5 

mesures  prises  en  vertu  de  cette  législation,  et  qui  compreuDent  :  la 
recherche  des  denrées  falsifiées,  leur  examen  et  la  répression  des 
délits  constatés. 


Nous  ne  pouvons  songer  à  faire  ici  l'exposé  complet  des  lois  et  rè- 
glements en  vigueur  à  cet  égard  dans  les  différents  pays.  De  ces  lois, 
les  unes  sont  spéciales  à  la  surveillance  des  denrées  alimentaires  et 
des  boissons  ;  les  autres  sont  plus  générales  et  ont  seulement  un  cer- 
tain nombre  de  leurs  articles  consacrés  à  cette  matière. 

Nous  citerons,  entre  autres  : 

ALLEIU6KB.  —  Loi,  du  1(  mai  1879,  relative  au  commerce  des  den- 
rées alimentaires,  des  épices  et  des  objets  de  consommation.  —  Or- 
donnance du  i"  mai  iSSi,  concernant  l'emploi  des  couleurs 
vénéneuses.  —  Code  pénal  du  1"  janvier  1872,  articles  324 
h  367,  etc. 

AiiGLBTBaBE.  —  Loi  du  1 1  août  1875,  relative  à  la  vente  des  sub- 
stances alimentaires  et  pharmaceutiques.  —  The  public  Health  Act. 
(Loi  sur  la  santé  publique),  de  187S.  art.  If 6  à  119.  —  Loi  de 
1678,  relative  aux  établissements  industriels,  art.  3i  et  35. 

AuTBicoE.  —  Loi  du  21  juin  1 880,  sur  la  falsification  des  vins. 

ftiLGiQDE.  —  Loi  du  19  mai  1829.  —  Loi  du  17  mai  1856,  réprimant 
la  falsification  des  denrées  alimentaires.  —  Code  pénal  de  1867, 
art.  4Si  à  (57  et  500  à  503. 

Etats-Unis  D'AirtaïQiiB.  —  Législation  particulière  des  Etats. 

Fbajicb.  —  Lois  des  1 6-24  août  1 790  et  des  1 9-27  juillet  1 791 .  —  Loi 
du  27  mars  1851.  —  Code  pénal,  art.  319,  320,  387  et  423.  — 
Codes  de  justice  militaire  et  de  justice  maritime.  —  Arrêtés  pré- 
fectoraux. 

HoireaiE.  —  Loi  XIV  de  1878,  art.  8,  14,  141,  154, 156. 

Italie.  —  Loi  du  20  mars  1865.  —  Règlement  du  6  septembre  1874. 

PoKTDGAL.  —  Loi  du  3  décembre  1868,  sur  l'organisation  générale  de 
l'hygiène  publique. 

RociuniE.  —  Loi  du  8  juin  1 874,  sur  l'organisation  sanitaire. 

Russie.  —  Règlement  médical  de  la  police,  vol.  XIII,  code  des  lois, 
art.  833-878. 

Seuie.  —  Loi  du  30  mars  1881,  relative  à  l'organisation  de  l'admi- 
nistration sanitaire  et  de  l'hygiène  publique. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Q  FlLBinCiTIOIl  DBS  DENIfiBS  1LDUHTÂ1U5  6 

SdtDe  et  NoRVbGE,  —  Loi  du  Sa  septembre  1874,  aur  le  service  de 
salubrité  du  royaume.  —  Loi  de  1876,  sur  les  maUères  toxiques.  — 
(Norwëce). — Règlement  sanitaire  de  Christiania,  du  1 4  mars  1874. 
Suisse.  —  Législation  particulière  des  Cantons  (1). 

Nous  avons  reproduit,  en  annexe,  tout  ce  qui  nous  a  paru  de  na- 
ture à  permettre  d'apprécier  l'esprit  dominant  en  cette  matière. 

Après  en  avoir  pris  connaissance,  un  peut  dire  d'une  manière 
générale  que,  partout,  la  législation  a  manifesté  sa  volonté  de  com- 
battre cette  exploitation  d'autant  plus  coupable  qu'elle  est  toujours 
nuisible  à  la  santé,  soil  directement  quand  les  denrées  sont  de  qua- 
lité défectueuse  ou  quand  les  substances  introduites  frauduleuse- 
ment sont  nocives  par  elles-mêmes,  soit  indirectement  quand  ces 
substances  diminuent  le  quantum  de  matière  nutritive  fourni  à  l'éco- 
nomie. Partout,  ces  différents  genres  de  falsifications  sont  l'objet  de 
mesures  pénales  plus  ou  moins  sévères,  suivant  les  circonstances. 

Sur  ce  premier  point,  nous  croyons  que  le  Congrès,  en  présence 
des  systèmes  différents  de  législation,  doit  se  borner  à  exprimer  le 
vœu  de  voir  exister  partout  une  législation  spéciale  et  d'une  portée 
suffisante  pour  que  l'autorité  administrative  et  l'autorité  judiciaire 
soient  armées  de  tous  les  pouvoirs  nécessaires  pour  réprimer,  d'une 
manière  complète,  les  fraudes  relatives  aux  denrées  alimentaires. 

Les  conclusions  du  Congrès  général  d'hygiène  de  Bruxelles  (185S), 
constituent  toujours  le  meilleur  ensemble  de  mesures  à  prendre  en 
considération.  Quelque  différence  que  puissent  présenter  entre  elles 
ces  législations,  nous  avons  la  conviction  que,  si  elles  sont  conçues 
avec  la  portée  que  nous  venons  d'indiquer,  elles  seront  efficaces,  à 
la  couditien  d'être  sérieusement  appliquées. 


Le  terme  /à^/Scoii'on  soulève  encore  de  nos  jours,  il  est  regrettable 
de  le  constater,  de  longues  discussions,  et,  il  faut  bien  le  dire,  c'est 
tot^ou'^  A"  profit  du  commerce  déloyal  que  le  doute  est  soulevé  et 
résolu. 

Nous  ne  pourrions,  sans  allongerextraordinairement  notre  travail, 
discuter  la  valeur  et  la  portée  de  chacune  des  nombreuses  définitions 
qui  ont  été  proposées.  Il  nous  suffit  ici  d'établir  que  le  but  doit  être 

(I]  Voir  Bibliogrvphie. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


7  FlUmCATION  DK5  DZneiS  ÂLIMINTilUS  7 

d'atteindre  tous  les  actes  qui  ont  pour  effet  :  d'enlever  d'un  produit, 
en  tout  ou  eu  partie,  une  ou  plusieurs  substances  qui  doivent  se 
trouver  naturellement  dans  ce  produit  ;  de  laisser  Trauduleusement 
ou  d'introduire  dans  le  produit  vendu  ou  exposé  en  vente,  une  ou 
plusieurs  substances  qui  n'entrent  pas  dans  la  composition  naturelle 
de  ce  produit  ou  qui  n'y  entrent  jamais  normalement  (1)  à  la  dose  qui 
y  a  été  trouvée,  quand  même  ces  substances  ne  seraient  pas  nuisi- 
bles à  la  santé  ;  de  donner,  h  une  marchandise  ou  à  un  produit 
avané,  altéré  ou  dénaturé,  les  apparences  d'un  produit  ou  d'une 
marchandise  de  bonne  qualité,  etc. 

Cest  en  étudiant  le  dernier  rapport  sur  les  travaux  du  labora- 
toire municipal  de  la  ville  de  Paria,  où  M.  Girard  fait  l'énuméra- 
tion  des  points  qui  doivent  attirer  l'attention  des  inspecteurs,  que 
l'on  apprécie  bien  la  diversité  des  falsifications  et  des  altérations 
que  l'on  doit  pouvoir  atteindre.  Il  ne  paraît  pas  probable  que  l'on 
puisse  se  mettre  d'accord  sur  une  rédaction  qui  serait  textuelle- 
ment reproduite  partout.  Mais  ce  qu'il  importe  d'obtenir,  c'est  que, 
partout,  la  législation  commence  par  déRnir  l'acte  constitutif  de  la 
fraude,  dans  l'ordre  d'idée  dont  nous  venons  d'indiquer  les  prin- 
cipes. C'est  un  soin  que  la  législation  anglaise  ne  manque  jamais 
de  prendre  en  léte  de  tous  ses  Acts. 


Souvent  la  même  législation  s'occupa  du  débit  des  denrées  (alsi- 
Bées  et  de  celui  des  denrées  avariées,  gâtées  ou  corrompues.  L'in- 
fluence mauvaise  de  ces  derniers  sur  la  santé  publique  justifie  plei- 
nement la  proscription  dont  le  législateur  les  frappe  ;  mais  l'origine 
du  délit  est  toute  différente.  C'est  une  question  de  fait  et  de  consta- 
tation immédiate  sur  laquelle  généralement  une  contestation  est  si 
peu  possible  que,  le  plus  souvent,  la  destruction  s'en  opère  sur-le- 
champ.  Quand  il  en  est  autrement,  la  situation  rentre  dans  l'ensem- 
ble de  celles  dont  notre  étude  s'occupe. 


Il  y  a  lieu  de  bien  &ire  remarquer  qu'il  ne  peut  suffire,  au  débi- 
tant, pour  se  disculper,  d'alléguer  qu'il  n'a  pas  connu  ou  n'a  pas  su 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


8  FALBIFICITKM  DBS  DENIfiES  ALI1IENTAUB9  8 

découvrir  la  sophisUcation  d'une  denrée  reçuç  de  son  fournisseur. 
Tout  marchand  doit  être  présumé  savoir  ce  qu'il  vend.  L'eserciee 
d'une  profession  commerciale  suppose  les  connaissances  nécessaires 
pour  satisfôire  aux  obligations  qu'elle  impose.  En  cas  d'ignorance, 
c'est  au  marchand  à  employer  les  moyens  propres  à  suppléer  à  son 
insuflisance.  L'absence  d'écritures  commerciales  ne  pourrait,  en  cas 
de  fôillite,  se  justifier  par  l'allégalion  qu'on  ignore  les  règles  de  la 
comptabilité.  Un  entrepreneur  est  responsable  de  la  bonne  qualité 
des  matériaux  qu'il  emploie,  comme  de  la  solidité  des  appareils  dont 
ses  ouvriers  se  servent.  La  pureté  et  la  bonne  qualité  des  marchan- 
dises  vendues  ou  exposées  en  vente  est  une  obligation  à  laquelle  le 
négociant  doit  satisfaire,  soit  par  lui-même,  soit  avec  un  concours 
scientifique,  s'il  est  incapable.  Il  lui  reste  toujours  une  part  de  res- 
ponsabilité, quand  même  il  parviendrait  à  foire  remonter  la  respon- 
sabilité principale  à  son  fournisseur. 

C'est  ainsi  qu'en  décident  les  législations  allemande  (loi  du  H 
mai  1879,  art.  11  et  1i  et  code  pénal,  art.  32i)  et  belge  (loi  de  1856, 
art.  6  et  code  pénal,  art.  561,  2"  et  S-^l). 

■  En  France,  s  dit  M.  Girard,  t  la  législation  actuelle,  depuis  les 
lois  de  1851  et  de  1855,  atteint  la  falsification  à  tous  les  moments  de 
son  existence.  Elle  punit  :  la  manipulation  folsificatrice  elle-même, 
la  vente  des  denrées  falsifiées,  leur  mise  en  vente,  leur  simple  déten- 
tion quand  elle  n'est  pas  légitimée  par  quelque  cause  particulière. 
«Les  délits  do  falsification  sont  aujourd'hui  de  la  compétence  des 
tribunaux  correctionnels  ;  on  ne  pourrait  pas  plus  en  changer  la  qua- 
lification, en  les  dénommant  vols,  qu'en  les  réduisant  à  l'état  de 
contraventions.  Toutefois,  ces  lois  n'atteignent  le  commerçant  que 
s'il  a  eu  connaissance  de  l'état  défectueux  de  sa  marchandise  ;  d'où 
une  répression  souvent  difficile,  impossible  parfois.  Il  est  essentiel, 
cependant,  pour  la  santé  publique,  d'empêcher,  en  tout  état  de  cause, 
le  débit  dos  denrées  qui  sont  de  nature  à  nuire  à  ceux  qui  les  consom- 
meraient. Alors,  c'est  à  l'autorité  municipale  et,  à  Paris,  au  préfet 
de  police  qu'il  incombe  de  prendre,  en  vertus  des  pouvoirs  qui  leur 
sont  conférés  par  les  lots,  des  arrêtés  ou  ordonnances  propres  à 
atteindre  le  débit,  l'exposition  ou  la  détention  des  denrées  alimen- 
taires falsifiées  ou  altérées,  lorsque  le  marchand  n'a  pas  agi  sciem- 


(1)  La  mime  oontravention  eiUte  par  le  fail  sent  d'avoir,  dsna  bd 
des  poida  et  neeurea  inexacU(cade  pénal  belge,  art.S6l,t<>].  L'ai 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


9  PILGIFICITION  DES  DENIAES  ALDUNTAIRU  9 

ment,  c'est-à-dire  dans  les  conditions  prévues  par  les  lois  -susdites. 
Cet  acte  tombe  alors,  comme  contravention,  sous  le  coup  des  ar- 
ticles (71,  n"  15,  et,  en  cas  de  récidive,  47idu  code  pénal.  J> 

Et  il  ajoute  :  n  Les  tribunaux  ont  toujours  repoussé  cette  théorie, 
récemment  préconisée,  du  droit  à  l'impunité  dérivant  du  droit  que 
le  commerçant  aurait  de  ne  pas  connaître  la  mauvaise  qualité  de  ses 
marchandises.  Sans  doute,  le  négociant  est  toujours  admis  à  faire 
la  preuve  qu'il  a  été  trompé  et,  s'il  y  parvient,  la  justice  lait  remon- 
ter à  qui  de  droit  la  responsabilité  de  la  fraude.Mais,  comme  le  disait 
le  rapporteur  de  la  loi  de  I80Ô,  après  celui  de  la  loi  de  1851  : 
«  Quoiqu'aucune  épreuve  ne  précède  plus  l'exercice  d'une  profes- 
«  sion  commerciale,  ceux  qui  s'y  livrent,  sont  présumés  avoir  les 
connaissances  et  la  vigilani;e  qu'elle  impose.  >....  Il  est  loisible  et 
focile  à  tout  commerçant,  au  détaillant  comme  au  marchand  en  gros, 
de  faire  expertiser  gratuitement,  au  laboratoire  municipal,  ses  den- 
rées avant  de  les  mettre  en  vente,  ou,  ce  qui  vaudrait  infiniment 
mieux  pour  lui,  avant  de  les  acquérir. . .  L'ouverture  gratuite  du  labo- 
ratoire à  tout  le  monde  enlève  leur  dernière  excuse  à  ceux  qui  vou- 
draient encore  arguer  de  leur  ignorance.  > 


Nous  avons  dit,  tout  à  l'heure:  c  ...  ea^osêsen  vaite.  t  II  ne  feut 
pas,  en  effet,  que  la  vente  de  l'objet  folsifié  ,ait  eu  ,lieu  pour  que  le 
délit  existe.  11  suffit,  pour  cela,  que  l'objet  se  trouve  dans  le  ou  les 
magasins  ou  les  ateliers  du  débitant  ou  du  fabricant.  Toutes  les  lé- 
gislations sont  d'accord  sur  ce  point,  et  plusieurs  d'entre  elles  vont 
même  plus  loin  :  elles  interdisent  la  vente,  pour  cette  destina- 
lion,  des  substances  pouvant  être  employées  à  la  falsification,  et 
la  loi  allemande  de  1879  (art.  12)  déclare  punissable  la  tentative 
de  rabrication,  ce  qui  constitue  évidemment,  en  délit,  le  fait  de 
posséder,  dans  les  ateliers  de  fabrication,  par  exemple,  les  sub- 
stances ordinairement  employées  à  ces  préparations   frauduleuses. 

Sans  doute,  il  sera  souvent  difficile  d'atteindre  la  fraude  parce 
que,  la  plupart  du  temps,  la  substance  falsificatrice  a  également 
d'autres  usages  pour  lesquels  son  débit  doit  être  toléré.  Mais  il  n'en 
est  pas  toujours  ainsi  et  il  est  des  circonstances  où  il  est  possible 
d'atteindre  le  délit,  témoin  celui  que  signalait  le  Sanilary  Record 
(juin  1882)  de  l'existence,  à  Easlon  (Pensylvanie),  de  plusieurs 
usines  préparant  en  grand  une  poudre  minérale  alcaline  destinée 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


40  FÂLsincino»  on  DEHRÉBs  àujustairbs  10 

à  l'adultération  du  pain  et  composée  de  silicate  de  magnésie  et 
d'alumine  avec  un  peu  de  carbonate  de  soude.  L'une  de  ces  usines 
en  produisait  quinze  tonnes  par  jour.  —  M.  Vandevelde  a  signalé, 
au  Congrès  d'Amsterdam,  en  1879,  l'arrivée,  à  Anvers,  sous  le 
nom  de  «  iàrine  de  riz  »,  de  toute  une  cargaison  du  résidu  calcaire 
de  la  clariScation  du  jus  de  betterave,  séché,  broyé  et  mis  en  sac. 
Des  porcs,  qui  en  mangèrent,  furent  trouvés  morts  au  bout  de 
quelques  jours.  —  M.  Comélîs,  de  son  côté,  a  fait  connaître  la 
vente,  à  la  Bourse  de  Bruxelles,  pour  donner  plus  de  gonfle  et  de 
blancheur  à  la  farine,  d'un  mélange,  venant  de  Londres,  composé 
de  50  p.  c.  de  plâtre  et  de  50  p.  c.  de  farine  de  haricots. 

Le  bit  de  détenir,  dans  ses  magasins  ou  ateliers,  des  produits  de 
ce  genre,  pourrait-il  être  justifié  par  le  négociant  ou  le  febricanlî 


Une  mesure,  réclamée  depuis  longtemps,  commencée  s'introduire 
dans  les  législations  et  même  dans  les  règlements  locaux,  c'est 
l'obligation  d'indiquer,  d'une  manière  apparente,  la  nature  du  mé- 
lange effectué  ou  de  la  substitution  opérée. 

De  même  que,  dès  l'origine  de  l'autorisation  accordée  pour  la 
vente  de  la  viande  de  cheval,  on  a  imposé  l'obligation  de  désigner 
la  nature  spéciale  de  la  viande  débitée;  de  même  que,  dans  beau- 
coup de  halles  et  marchés  publics,  il  existe  des  catégories  de  débi- 
tants suivant  la  qualité,  premier  ou  second  choix,  des  aliments 
vendus;  de  même  les  lois  el  les  règlements  imposent  très-souvent, 
pour  la  vente  du  beurre  artificiel,  l'indication  formelle  de  la  nature 
du  produit. 

Le  lait  également  est,  dans  certains  pays,  provinces  ou  localités, 
l'objet  d'une  mesure  semblable,  notamment  en  Amérique,  et  les 
vases  qui  servent  à  son  transport  ou  à  son  défait  doivent  porter  une 
indication  apparente  (la  loi  en  fixe  les  dimensions  minima)  sur  la 
catégorie  de  lait  qu'ils  renferment. 

En  Autriche,  la  loi  du  31  juin  1880  oblige  les  marchands  à  faire 
connaître,  au  public,  la  nature  réelle  des  vins  artificiels  qu'ils 
débitent.  Les  boissons  qui  ressemblent  au  vin,  doivent  être  vendues 
comme  produits  industriels,  et  sont  rangées  en  deux  catégories  : 
4*  Celles  qui  sont  faites  sans  raisins  et  dans  lesquelles  entrent,  dans 
une  propoiiion  variable,  l'eau,l'espritde  vin,  la  glycérine,  le  sucre, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


H  FUSmUTIOH  DES  DEint&S  AUMEnURSS  t1 

le  tartre,  etc.;  S*  Celles  qui  contiennent  du  vin  additionné  d'eau,  de 
sucre,  de  glycérine,  d'esprit  de  vin,  etc. 

11  y  a  évidemment  là  uno  tendance  qu'il  est  utile  de  signaler  et 
d'encourager.  L'annotation  exacte  de  la  nature  du  produit  est  tout 
à  t'avantage  du  commerçant  honnête.  Cette  obligation  pourrait  ap- 
porter des  entraves  à  la  falsification,  en  amenant  une  répression 
plus  sévère  par  suite  du  caractère  plus  frappant  de  déloyauté 
qu'acquerrait  le  délit.  Elle  empêcherait,  en  même  temps,  de  devoir 
considérer,  comme  produits  folsifîés,  les  mélanges  dont  la  compo- 
sition spéciale  serait  indiquée  d'une  manière  ostensible. 

Mise  en  pratique  de  là  lëgislâtioh. 

Prélèvement  des  échantillom.  —  L'examen  des  denrées  impose 
une  opération  préalable  :  c'est  le  prélèvement  des  échantillons  à 
soumettre  à  l'analyse. 

A  cet  égard,  deux  systèmes  sont  en  présence  :  dans  l'un,  une 
tierce  personne,  inconnue  du  débitant  et  envoyée  par  l'autorité 
compétente,  achète  quelques  articles  et  les  substances  ainsi  ob- 
tenues sont  cooSées  à  un  chimiste  pour  être  analysées.  Dans 
l'autre,  un  agent  ofGciellement  délégué  à  cet  effet  et  assermenté  se 
rend  dans  les  magasins  et  prélève,  en  vertu  de  ses  fonctions,  des 
échantillons  qu'il  met  sous  scellés  en  présence  du  débitant  et  qui 
sont  ensuite  analysés.  Parfois,  le  prélèvement  se  fait  d'une  manière 
complètement  judicieuse  :  ce  n'est  plus  une  simple  saisie  d'échan- 
tillons faite  au  hasard  par  un  agent  incompétent  ;  c'est  une  véritable 
inspection  et  un  choix  feit  avec  discernement  par  des  personnes 
initiées  à  ce  travail. 

Le  premier  système  ne  peut  servir  que  comme  renseignement 
pour  procéder  ensuite  à  un  prélèvement  officiel,  lorsqu'une  fraude 
est  constatée.  Héme  sous  ce  rapport,  il  ne  donne  aucune  garantie; 
car  on  ne  peut  être  certain  que  le  débitant  n'a  pas  été  officieuse- 
ment  mis  en  garde  par  l'acheteur  clandestinement  envoyé.  D'un 
autre  cAté,  le  débitant  peut  parbitement  contester  l'authenticité  de 
la  constatation.  Le  seul  moyen,  dans  ce  cas,  est  d'agir  comme  en 
Angleterre,  où  l'article  1 4  de  la  loi  citée  oblige  tout  particulier  qui 
achète  un  produit  dans  le  but  de  le  foire  analyser,  à  donner  au  ven- 
deur ou  h  son  agent,  aussitôt  l'achat  consommé,  avis  de  son  inten- 
tion de  soumettre  le  produit  h  VAnali/st  public;  puis,  il  doit  offrir  de 
diviser  sui^le-champ  le  produit  en  question  en  trois  parties  :  cha- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


12  FALSIFICATIOH  DB8  DEKBâlS  ÂLIMENTÂIUS  \i 

cune  d'elles  est  marquée  et  scellée;  le  vendeur  en  conserve  une  ; 
l'acheteur  une  seconde,  et  la  troisième  est  remise  à  l'analyse. 

La  situation  reste  à  peu  près  la  même,  si  l'achat  est  fait  par  un 
agent  assermenté,  mais  qui  ne  se  fait  pas  connaître  du  vendeur. 
Pour  éviter  toute  contestation,  il  est  également  indispensable  que, 
après  l'achat,  il  fâsse  connaître  sa  qualité  et  procède  comme  le  par- 
ticulier en  Angleterre. 

Le  système  du  prélèvement  officiel  est  suivi  en  Allemagne,  en 
Angleterre,  en  Franco,  en  Hollande,  en  Italie,  en  Roumanie,  soit 
d'une  manière  constante  et  générale,  soit  dans  certains  cas  particu- 
liers; tantdt  par  un  agent  quelconque,  tantAt  par  une  compétence 
spéciale. 

A  Bucharest,  c'est  le  conseil  d'hygiène  qui  procède  à  des  inspec- 
tions fréquentes. 

En  Hollande,  l'inspection  médicale  intervient  parfois  et  procède  à 
la  visite  des  magasins. 

A  Turin,  des  inspecteurs  spéciaux,  assistés  d'un  fonctionnaire  de 
la  police,  opèrent  cet  examen  des  denrées  alimentaires  exposées  en 
vente  et  prélèvent  les  échantillons  destinées  à  l'analyse.  En  outre, 
quand  un  particulier  dépose,  à  un  bureau  de  police  ou  au  labora- 
toire  de  chimie,  un  échantillon  altéré  ou  felsifié,  un  inspecteur  se 
transporte  immédiatement  dans  le  débit  incriminé  pour  constater 
l'existence  de  la  substance  signalée  comme  suspecte. 

En  Belgique,  à  Anvers,  lorsqu'un  échantillon  saisi  par  la  police 
a  été  reconnu  frauduleux  par  le  chimiste  de  la  ville,  le  procès- 
verbal  de  saisie  et  le  certificat  d'analyse  sont  adressés  au  parquet 
qui  charge  un  chimiste  assermenté  d'aller  au  domicile  du  délin- 
quant, examiner  et,  au  besoin,  faire  saisir  toute  la  marchandise 
composant  l'approvisionnement  (  Vandevelde). 

En  Angleterre,  tout  agent  pour  l'exécution  de  la  loi  de  santé  pu- 
blique peut  prélever  tout  échantillon  de  denrée,  pour  le  soumettre 
àl'examendel'Analyst  (art.  I3);et  le  vendeurquirefuse  de  délivrera 
cet  agent  le  produit  mis  en  vente  et  demandé  par  lui,  est  passible 
d'une  amende  qui  peut  aller  jusqu'à  dix  livres  (230  fr.)  (art.  17).  — 
L'article  30  de  la  même  loi  stipule,  par  exemple  :  «  Le  thé  importé 
comme  marchandise  et  débarqué  dans  un  port  de  la  Grande-Bre- 
tagne ou  dlrlande,  sera  soumis  à  l'examen  des  personnes  nommées 
par  les  commissaires  des  douanes  et  dont  la  nomination  aura  été 
approuvée  par  le  Trésor,  pour  l'inspection  et  l'analyse  de  ce  pro- 
duit. A  cet  effet,  des  échantillons  pourront,  sur  la  décision  des 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


13  FUSmCATIOn  DBS  DEmÉBB  ÂLnBHTÂlRBS  t3 

inspecteurs,  être  pris  et  soumis  aux  analystes  désignés  à  cet 
efie',;...  »  etc. 

En  Allemagne,  la  loi  du  H  mai  1879  n'a  pas  abandonné  à  la 
pratique  administrative  le  soin  de  décider  l'exécution  de  cette  loi; 
elle  a  formellement  et  directement  autorisé  les  employés  de  la  police 
à  pénétrer  dans  les  locaux  où  se  vendent  les  objets  en  question  et  à 
prendre,  à  leur  choix,  en  vue  de  la  vérification  et  en  remettant  un 
reçu,  les  échantillons  qu'ils  jugent  utile  de  faire  examiner  (art.  2), 
et,  en  outre,  à  inspecter  les  locaux  qui  servent  à  la  vente,  à  la  con- 
servation ou  à  la  production  des  objets  susdits,  lorsque  le  débitant 
ou  le  fabricant  a  été  une  première  fois  condamné  à  la  prison  (art.  3). 
Cette  gradation  dans  la  sévérité  de  la  surveillance  est  logique  et 
judicieuse. 

Une  organisation  très-complète,  est  celle  de  l'iDspectioD  établie  à 
Paris.  Elle  est  confiée  à  dix  commissaires  de  police  experts-inspec- 
teurs (app.  2,400  à  3,000  francs)  et  à  dix  experts -inspecteurs 
(app.  3,400  francs).  Comme  leur  titre  l'indique,  les  dix  premiers  ont 
la  qualité  d'officiers  do  police  judiciaire,  et  non  les  dix  derniers 
qui,  dans  les  communes  suburbaines  du  département  de  la  Seine, 
sont  obligés,  pour  instrumenter,  de  requérir  l'assistance  du  maire 
ou  du  commissaire  de  police.  Les  uns  elles  autres  sont  nommés, 
après  examen,  sur  un  programme  comprenant  des  notions  de 
chimie  générale,  la  connaissance  de  la  législation  relative  aux  bois- 
sons et  aux  substances  alimentaires,  ainsi  qu'aux  principales  falsifi- 
cations. 

La  ville  de  Paris  est  divisée  en  dix  circonscriptions  à  chacune  des- 
quelles sont  attachés  deux  de  ces  fonctionnaires,  un  de  chaque  caté- 
gorie. Ils  n'inspectentpointisolémenl.C'estensembleetmunisdeleur 
commission  qu'ils  inspectent  les  marchés  et  les  di^érenls  commer- 
çants en  matières  alimentaires,  chez  lesquels  ils  prélèvent  les 
échantillons  qui  leur  paraissent  suspects  ou  qui  ont  été  signalés  à 
l'attention  par  l'analyse  des  échantillons  apportés  par  le  public. 
Dans  ces  visites,  les  inspecteurs  fout  un  examen  sommaire  des 
denrées  mises  en  vente  ;  ils  sont,  à  cet  effet,  pourvus  d'un  micros- 
cope et  d'une  trousse  spéciale  renfermant  quelques  réactifs.  Quand 
ils  se  trouvent  en  présence  des  denrée  manifestement  avariées,  les 
inspecteurs  les  font  détruire  séance  tenante.  Quand,  au  contraire, 
ils  rencontrent  des  produits  qui  leur  paraissent  falsifiés,  ils  en  pré- 
lèvent deux  échantillons  qui  sont  cachetés,  numérotés  et  certifiés 
par  eux  et  par  le  marchand  qui  signe  également  le  procès-verbal 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


44  FismciLTion  des  osNtiBS  AUxrarAnBs  U 

de  saisie.  Un  de  ces  échantillons  est  soumis  a  l'analyse  du  labora- 
toire, el  l'autre  est  gardé  au  dépôt  des  scellés  eu  prévision  d'une 
contre-expertise.  Un  troisième  échantillou,  également  scellé,  peut- 
être  remis  au  marchand  qui  le  demande.  Mais,  en  cas  de  contesta- 
tion, est  seul  valable  l'éctkantillon  conservé  au  dépiM.  Les  échan- 
tillons prélevés  ne  sont  pas  payés  aux  débitants.  Pour  le  lait,  par 
suite  de  sa  décomposition  rapide,  un  seul  échantillon  est  prélevé. 
Ces  échantillons  sont  remis  au  poste  de  police  le  plus  voisin,  placés 
dans  des  caisses  ad  hoc  et  apportés  chaque  Jour  au  laboratoire  par 
les  voitures  cellulaires  qui  desservent  les  postes.  Il  en  est  de  même 
des  échantillons  qui  seraient  présentés  à  l'analyse  par  des  parti- 
culiers. Le  nombre  des  visites  opérées  par  les  inspecteurs  a  été, 
en  1881,  de  24,655;  en  188S,  de  39,978;  en  1883,  de  45,633. 
Pour  prévenir  les  inconvénients  du  contact  trop  souvent  répété  des 
mêmes  inspecteurs  avec  les  mêmes  débitants,  il  se  feit  un  roule- 
ment établi  de  telle  sorte,  que  chacune  des  circonscriptions  puisse 
être  successivement  visitée  par  des  agents  différents. 

Nous  n'avons  pas  trouvé  de  détails  sur  cette  partie  du  service 
pour  les  autres  pays  dans  les  documents  que  nous  avons  eus  à 
notre  disposition.  Nous  craignons  qu'on  n'y  attache  pas  générale- 
lement  toute  l'importance  qu'elle  devTait  avoir. 

Entre  les  deux  systèmes  en  présence,  l'achat  clandestin,  dirons- 
nous,  des  échantillons  et  leur  prélèvement  officiel,  le  choix  ne  peut 
être  douteux.  Pour  l'inspection  des  boucheries,  il  ne  viendrait  pas 
à  l'idée  de  la  feire  consister  dans  l'achat,  par  une  personne  quel- 
conque, d'uQ  morceau  de  viande  que  le  médecin  vétérinaire  exami- 
nerait ensuite  chez  lui.  De  même,  on  trouverait  dérisoire  de  faire 
demander,  chez  %n  pharmacien,  quelques  poudres  de  quinine  et  de 
les  analyser  in /leïfo;  puis,  de  conclure,  de  leur  pureté,  que  la  phar- 
macie en  question  est  parfaite.  Les  inspecteurs  dés  pharmacies  se 
rendent  dans  ces  officines  et  examinent  tout  ce  qui  s'y  trouve.  Les 
médecin s-vétérinaires -experts  visitent,  en  détail,  les  boucheries, 
les  halles,  les  marchés  de  comestibles.  Il  doit  évidemment  ^  être 
de  même  pour  tous  les  débits  de  denrées  alimentaires  et  de  bois- 
sons. Ce  n'est  pas  du  plus  ou  moins  de  perspicacité  du  débitant  à 
découvrir  la  qualité  de  l'acheteur,  que  doit  dépendre  la  constata- 
tion du  délit.  La  ruse  n'est  pas  convenable  en  pareille  matière.  Tout 
objet  mis  en  vente  (et  la  présomption  sur  ce  point  résulte  du  fait 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 5  PALSIFICAnOIt  DIS  DBNRtES  ÀLmiTUIlBS  1  5 

seul  (l'être  dans  )e  ou  les  magasins  du  débilaut)  est  soumis  au  con- 
trôle, et  ce  contrôle,  celte  iuspecliou  doivent  être  pratiqués  par  une 
personne  compétente  ayfint  qualité  ou  assistée  d'un  agent  ayant 
qualité  pour  dresser  procès-verbal  de  la  visite. 

Du  moment  où  tous  les  débitants  indistinctement  sont  soumis  à 
ce  contrôle,  il  n'en  résulte  pas  plus  de  dommage  pour  eux,  ni  de 
suspicion  à  leur  égard  que  pour  les  bouchers  et  les  marchands  de 
comestibles  chez  lesquels  ces  visites  ont  fréquemment  Heu. 


Nous  avons  vu  des  chimistes  se  préoccuper  de  la  pensée  que, 
dans  des  villes  ou  communes  n'ayant  pas  une  importance  suffisante 
pour  la  création  d'un  service  d'inspection  spéciale,  ils  pourraient 
être  appelés  à  l'opérer  eux-mômes.  Nous  ne  comprenons  pas  le 
motif  de  cette  répugnance.  Cette  inspection  des  débits  serait  com- 
plètement analogue  à  celles  que  les  inspecteurs  des  pharmacies 
opèrent  dans  les  pharmacies,  les  drogueries,  les  herboristeries,  les 
Eabriques,  etc.  Du  moment  où  elle  n'a  aucun  caractère  de  clandesti- 
nité, où  elle  s'opère  ouvertement,  officiellement,  elle  n'a  rien  qui 
puisse  faire  hésiter;  elle  est  un  acte  de  l'autorité  sanitaire,  qui  s'é- 
lève, au  contraire,  eu  raison  même  du  but  essentiellement  moral  et 
humanitaire  qu'elle  poursuit. 


Jusqu'où  doit  s'étendre  cette  inspection? 

La  loi  allemande  la  restreint  aux  locaux  où  se  foit  la  vente.  Mais, 
lorsque  les  débitants  ou  fabricants  ont  été  condamnés  une  première 
fois  à  la  prison,  les  agents  sont  autorisés,  pendant  trois  ans,  à  ins- 
pecter, en  outre,  les  locaux  qui  servent  à  la  conservation  ou  à  la 
production  des  objets  destinés  à  être  vendus. 

En  Angleterre,  les  inspecteurs  ont  le  droit  de  pénétrer  dans  les 
locaux  où  sont  les  articles  mis  en  vente  ou  déposés  pour  la  vente  ou 
en  préparation  pour  la  vente  (art.  H  8  de  la  loi  de  Santé  publique), 
et,  avec  un  mandat  du  juge  de  paix^  à  pénétrer  dano  tous  les  im- 
meubles qu'il  a  des  raisons  de  croire  renfermer  des  aliments  mal- 
sains (art.  19).  La  loi  de  1878,  relative  aux  établissements  indus- 
tnuls,  donne,  à  ces  fonctionnaires,  le  droit  de  pénétrer  dans  les  ma- 
nufactures et  ateliers  et  d'y  conduire  avec  eux  un  officier  médical 


zed  .y  Google 


16  FiUlFlUTIOff  DES  DBNBIES  ALlIONTiLnES  46 

de  santé,  un  inspecteur  de  salubrité  ou  tout  autre  agent  de  l'auto- 
rité sanitaire  (I). 

En  France,  l'autorité  de  police  judiciaire  est,  sans  conteste  pos- 
sible, armée  du  droit  de  pénétrer  dans  les  locaux  qu'elle  suspecte- 
rait contenir  des  objets  délictueux. 

En  Belgique,  la  loi  s'exprime  d'une  manière  qui  ne  laisse  pas 
prise  au  doute. 

Cette  autorisation  de  visiter  les  magasins  peut,  au  premier  abord, 
paraître  vexatoire,  bien  que  ces  locaux  soient  publics  par  destina- 
tion. Pourtant,  ce  ne  serait  pas  le  commerçant  loyal  qui  aurait  à 
s'en  plaindre,  puisque,  à  son  égard,  la  mesure  serait  évidemment 
prolectrice,  et  nous  n'avons  à  nous  préoccuper  que  de  ce  com- 
merce-là. Nous  voyons,  d'ailleurs,  celte  surveillance  s'exercer  en 
Angleterre,  nation  qui  est,  plus  peut-être  qu'aucune  autre,  jalouse 
de  l'inviolabilité  du  domicile.  Aussi  n'est-ce  point  par  voie  d'inter- 
prétation ou  de  réglementation  que  l'autorisation  existe,  mais  bien 
en  vertu  de  la  loi.  Cet  exemple  semble  bon  à  suivre,  et,  pour  éviter 
tout  conflit,  en  même  temps  que  pour  lever  tous  les  doutes  dans 
l'exécution,  il  serait  utile  que  le  législateur  donnât  explicitement 
aux  personnes  chargées  de  cette  inspection,  le  pouvoir  de  visiter 
tous  les  locaux  affectés  à  celte  industrie  ou  à  ce  débit,  soit  d'une 
manière  générale,  soit  tout  au  moins  lorsqu'il  y  a  eu  une  première 
condamnation  pour  délit  de  l'espèce. 


Sauf  dans  les  centres  importants,  il  est  à  craindre  que  l'inspection 
laisse  à  désirer.  A  plus  forte  raison  serait-elle  peu  efiicace,  disons 

(I)  Uo  exemple  d'application  des  précautians  hygiéniques  i  des  élibilsse- 
inentB  où  ee  prËparent  des  eubstanceB  ailmentafreB,  ee  trouve  dans  le  Bai»- 
hmitt  RtgutaHan  ^cf  de  1863  relatlT  aux  boalsngeriea.  La  Btipulation  principale 
s'ea  trouve  reprcdnile  dans  la  lui  de  1878,  art.  34:  a  Quand  une  boulangerie 
t  est  située  dans  une  cité,  ville  ou  llea quelconque  coDtenant,  d'après  le  der- 
H  nier  recensement  public,  une  popalsClon  de  5,000  âmes,  tous  les  murs  Inté- 
H  rieurs,  tous  les  plafonds  ou  voâtes  (qu'ils  soient  plStrés  ou  non),  ainsi  que 
»  toni  les  couloirs  et  escaliers  de  ladite  boulangerie,  seront  enliËrement  ou 
>  partiellement  peints  A  l'bulle  ou  vernis  ou  blanchis  A  la  cbauT.  Si  l'on  em- 
I  ploie  la  peinture  h  l'buile  ou  le  vernis,  il  en  faudra  trois  conches  que  l'oa 
f  renouvellera  an  moins  une  (ois  tous  les  sept  ans  et  que  l'on  nettoiera  avec 

■  de  l'eau  chande  et  du  savon  an  moins  tous  les  sîi  mois  ;  quand  on  emploiera 

■  le  blancbiment  i  la  cbani,  on  le  renonvellera  au  moins  une  fois  tooi  les  six 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


17  PALSIFICATION  DES  DBNttES  ALiaOTAIIIES  17 

mieux,  nulle  dans   les   petites  villes  et   les  communes   rurales. 

La  question  étant  d'intérêt  général,  ainsi  que  nous  Pavons 
prouvé,  il  est  indispensable  que,  pour  suppléer  à  ces  lacunes,  une 
surveillance  soit  exercée,  sur  ces  parties  du  pays,  par  l'autnrité  im- 
médiatement supérieure. 

CTest  ici  que  se  prouve  toute  l'utilité  d'une  organisation  natio- 
nale de  l'administration  sanitaire,  conrormémeut  aux  conclusions 
admises  par  le  Congrès  international  des  sciences  médicales,  tenu  à 
Bruxelles  en  4879.  A  cet  égard,  comme  pour  toutes  les  autres 
questions  d'hygiène  publique,  l'administration  supérieure  excite 
les  administrations  locales  à  établir  le  service  nécessaire  et  à  exer- 
cer elles-mêmes  la  surveillance;  mais,  lorsqu'il  y  a  négligence,  le 
pouvoir  immédiatement  supérieur,  provincial  ou  déparlemental, 
intervient  activement  pour  empêcher  que  les  négligences  partielles 
ne  nuisent  à  la  généralité. 

Sans  doute,  les  nations  n'ont  pas  toutes  encore  une  organisation 
complète,  telle  qu'on  peut  la  désirer  et  telle  qu'en  ont  manifesté  le 
vœu  successivement  les  Congrès  de  Bruxelles,  de  Paris,  d'Amster- 
dam, de  Turin,  de  Genève  et  de  La  Haye.  Maïs  il  y  a  dix  ans  à  peine 
que  le  mouvement  a  commencé  à  se  produire  et  les  résultats  obte- 
nus sont  assez  considérables  déjà  pour  que  l'on  ait  la  certitude  de 
le  voir  se  compléter  bientôt. 

Cette  intervention  éventuelle  de  l'administration  sanitaire  pro- 
vinciale ne  porte  d'ailleurs  aucune  atteinte  à  l'autonomie  commu- 
nale, puisque  cette  inspection  que  l'administration  opérerait  ne  se 
ferait  que  dans  les  localités  où  l'inertie  municipale  serait  de  nature 
à  compromettre  l'intérêt  public.  C'est  ainsi  que  l'on  agit  en  Alle- 
magne, par  province  ou  par  cercle  ;  en  Angleterre,  par  district  ;  en 
Hollande,  par  province;  en  France,  par  déparlement  ou  par  arron- 
dissement. C'est  tout  à  la  fois  un  moyen  d'assurer  la  généralisation 
du  service,  de  l'uniformiser  plus  facilement,  et  de  lui  permettre 
d'échapper  à  certaines  influences  locales  de  nature  à  en  paralyser 
parfois  l'action. 

Si,  tout  d'abord,  l'on  reculait  devant  les  quelques  frais  de  celte 
inspection  provinciale  par  des  agents  spéciaux,  il  serait  toujours 
possible  de  faire  opérer  le  prélèvement  des  échantillons,  en  atten- 
dant mieux,  parles  agents  ordinaires  en  fonctions  pour  l'exécution 
des  lois,  d'après  les  instructions  de  l'autorité  sanitaire  et  les  ordres 
des  parquets. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


18  FALSIFICATION  DES  RENRtES  ALIMENTAIRES  18 

EXAHKN  DRR  ËCHA?<TlLLOIïS. 

Ot  examen,  confié  nalurellemenl  à  des  chimistes,  peut  s'opérer 
à  la  commune,  au  caiilon,  ii  l'arrondissement,  à  ta  province  ou  par 
les  soins  de  l'adminislrstion  sanitaire  centrale. 

Les  communes  importantes  comprennent  acluellement  la  nécessité 
d'avoir  un  laboratoire  communal  ou  tout  au  moins  un  chimîsh? 
attitré. 

Beaucoup  de  localités  secondaires  suivent  cet  exemple  ou  font 
Taire  plus  ou  moins  fréquemment  des  analyses  de  denrées  recueil- 
lies de  l'une  ou  de  l'aulrc  façon,  souvent  rudimentaire,  dont  nous 
venons  de  parler. 

En  Allemagne,  d'une  enquête  faite  en  1S79,  il  résulte  que,  déjà 
H  celte  époque,  112  villes  avaient  un  service  d'analyse  plus  ou 
moins  développé  ;  ol  que,  en  1878,  dans  83  de  ces  villes,  231,478 
analyses  avaient  été  pratiquées  ;  3,580  articles  avaient  été  reconnus 
falsifiés  ou  nuisibles  ;  1 ,548  denrées  détériorées;  et  3,332  condam- 
nations avaient  été  prononcées.  L'organisation  ne  peut  que  s'être 
considérablement  développée  depuis  cette  époque. 

En  Angleterre,  la  loi  de  1872  et  spécialement  celle  de  487.5 
(art.  10  à  28)  ont  institué  des  onoiysis  publics  et  prescrit  aui  mu- 
nicipalités de  se  faire  assister  d'un  chimiste-expert  avec  mission 
(le  vérifier  la  qualité  des  substances  offertes  à  la  consommation. 
Plusieurs  districts  réunis  s'entendent  le  plus  souvent  pour  allouer 
une  indemnité  à  un  analyste  qui,  par  des  conventions  particulières 
passées  avec  les  municipalités,  s'engage  à  remplir  près  d'elles  les 
fonctions  de  chimiste-expert.  C'est  ainsi  que  Londres,  pour  50  dîa- 
tricls,  possède  27  analystes,  et  l'Angleterre  entière,  pour  les  260 
districts  qui,  jusqu'à  présent,  ont  nommé  des  analystes,  possède 
environ  l'JO  fonctionnaires  de  cet  ordre.  La  loi  de  1875  donne  une 
l^rande  puissance  d'action  à  ces  experts  et  ils  inspirent  tant  de  cou- 
iiance  que  leurs  conclusions  sont  généralement  acceptées  par  le  juge 
et  que  les  délinquants  en  sont  arrivés  à  ne  plus  se  servir  dure- 
cours  aux  chimistes  de  Somersel-House  que  leur  accorde  la  loi. 
Sur  les  17,574  analyses  dites  on  4879,  il  n'y  a  eu  que  21  contre- 
c\piTtises. 

En  Belgique,  Bruxelles  et  Anvers  ont  un  laboratoire  communal. 
Un  certain  nombre  de  villes  et  communes  ont  des  chimistes  en  titre. 
Les  rapports  dos  commissions  médicales  provinciales  pour  1881, 
4882  et  1883  ne  donnent  aucun  renseignement  sur  la  situation  A« 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


19  FALSinCATION  DES  DEHRfiES  AL[1IE:<T*IBES  19 

ces  services.  Le  Conseil  supérieur  d'hygiène  (séance  du  29  décem- 
bre 188l)a  préconisé  la  création  do  services  provinciauit  d'analyse 
et  ce  vœu  a  été  vivement  appuyé  par  la  Commission  médicale  pro- 
vinciale du  Brabant  (novembre  1884). 

En  Hollande,  les  échantillons  sont  analysés  par  les  membres 
pharmaciens-chimistes  dos  conseils  médicaux  des  provinces.  Am- 
sterdam a  son  service  particulier.  Dans  cette  viffe,  en  1883,  3,7i8 
analyses  ont  été  exécutées  et  235  échantillons  ont  été  trouvés 
mauvais. 

En  Italie,  il  existe  des  laboratoires  municipaux  dans  les  princi- 
pales villes,  Rome,  Turin,  Milan,  Gènes  et  dans  les  villes  secon- 
daires comme  Cagliari,  Mantoue,  Padoue,  Alexandrie,  elc.  —  Le 
service  chimique,  à  Turin,  comprend  non-seulement  un  laboratoire 
central  fondé  en  1863,  mais  encore  d'autres  laboratoires  exislantà 
la  station  du  chemin  de  Ter  et  à  la  halle  au  vin.  Toutes  les  denrées 
alimentaires  qui  arrivent,  sontexaminéesàlastalionouaux  portes  de 
la  ville,  et  des  échantillons,  le  cas  échéant,  sont  soumis  à  l'analyse 
(956  saisies  en  1880,  716  en  ^882). 

En  Portugal,  à  Lisbonne,  un  laboratoire  municipal  a  été  ouvert 
en  1882.  L'instruction  qui  en  règle  le  service  est  bien  conçue  et 
accompagnée  de  renseignements  pour  lo  public,  relativement  il  la 
présentation  dos  échantillons  à  analyser  et  aux  précautions  à  pren- 
dre pour  que  les  contenants  n'aient  point  d'influence  sur  l'état  de 
ces  échantillons. 

En  Serbie,  à  Belgrade,  il  existe,  prés  du  ministère  de  l'intérieur, 
un  laboratoire  placée  sous  la  direction  des  chimi.stes  de  l'Etat  (au 
nombre  de  deux)  et  chargé  de  faire  toutes  les  analyses  réclamées 
par  la  police  sanitaire  et  judiciaire... 

En  France,  il  existe  un  certain  nombre  de  laboratoires  et  de 
chimistes  municipaux,  à  Nantes,  à  Saint-Etienne,  à  Rouen,  à 
Paris,  etc.,  et  probablement  dans  beaucoup  d'autres  localités,  sans 
que  l'existence  en  soit  signalée.  A  Lille,  la  surveillance  des  denrées 
alimentaires  est  confiée  à  la  commission  d'inspection  des  pharma- 
cies. Des  laboratoires  sont  projetés  au  Havre  et  à  Reims.  D'autres 
ont  été  établis  dans  quelques  chefs-lieux  de  département.  Celui 
qui  fonctionne  à  Paris,  sous  la  direction  de  M.  Girard,  reste,  depuis 
son  organisation  définitive  en  1881,  la  réalisation  la  plus  complète 
actuellement  de  cette  application  spéciale  de  l'analyse  chimique. 
Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  en  donner  ici  la  description  com- 
plète. Nous  tenons  cependant  à  en  montrer  l'organisation  générale. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


20  FALSIFIC&TIOII  DES  DBNBfiES  ALIMENTAIRES  20 

Les  ressources  ne  lui  font  pas  défaut.  Le  budget  comporte  un  posle 
de  1 47,000  Trancs  pour  le  personnel  et  un  de  60,000  pour  le  maté- 
riel.— L'installation  matérielle  comprend  :  les  bureauxducheret  du 
sous-chef;  le  laboratoire  particulier  du  chef;  trois  grands  labora- 
toires pouvant  recevoir 35  personnes;  deux  chdmbres  noires;  le 
bureau  de  réception  ;  le  bureau  des  employés;  une  salle  de  ma- 
chines (machines  à  gaz,  machine  électrique,  turbine,  ventilateur); 
une  salle  pour  l'analyse  des  gaz  et  les  appareils  à  faire  te  vide;  une 
chambre  noire  spécialement  disposée  pour  la  photographie  micros- 
copique et  l'analyse  spectrale;  une  salle  servant  aux  analyses 
organiques  et  aux  dialyseurs  ;  une  salle  de  distillation  ;  un  lavoir: 
une  salle  de  collection  et  de  rapport.  — Le  personnel  se  compose, 
outre  les  vingt  experts-inspecteurs  dont  noua  avons  parlé  ci- 
dessus,  de  vingt-sept  chimistes,  quatre  servants  et  quatre  commis. 
—  Les  échantillons,  déposés  par  le  public,  prélevés  par  les  inspec- 
teurs on  envoyés  par  les  grandes  administrations,  sont  reçus  par 
un  employé  qui  fait  les  inscriptions  sur  un  registre  d'entrée,  et 
numérotés  û  la  suite.  Les  échantillons  sont  transmis  aux  labora- 
toires sans  autre  indication  que  ces  numéros  d'ordre.  —  Les  vins 
sont  dégustés  par  des  experts  spéciaux  et  l'appréciation  est  con- 
signée sur  un  registre  particulier.  Les  chimistes  sont  spécialisés 
pour  les  produits  les  plus  courants;  les  uns  sont  chargés  d'ana- 
lyser les  vins;  d'autres,  les  laits;  etc.,  afin  d'obtenir  rapidement 
des  résultats  cerlains.  Les  résultats  analytiques  sont  consignés  sur 
des  feuilles  spéciales  qui  portent  le  numéro  d'entrée  et  reviennent 
au  bureau  de  réception  où  ces  feuilles  sont  classées.  Pour  le  ser- 
vice du  public,  le  résultat  est  transmis  au  bureau  de  police  où  le 
dépdt  a  été  elTectué,  afin  d'en  faire  la  communication  au  déposant. 
Bien  que  toutes  les  analyses  soient  faites  quantitativement,  le  ré- 
sultat des  analyses  e\écnlées  gratuitement  pour  le  public  ne  lui 
es^  communiqué  qu'avec  l'uno  des  appréciations  suivantes  :  bon, 
passable,  mauvais  non  nuisible  et  maumis  nuisible.  L'analyse  quan- 
titative n'est  communiquée  que  contre  paiement  d'une  taxe  d'après 
un  tarif.  —  Lorsqu'il  y  a  Heu  à  poursuites,  les  analyses  des  pré- 
lèvements sont  transcrites  ;  cette  expédition  est  réunie  au  procès- 
verbal  de  saisie,  au  cacliet,  s'il  y  a  lieu,  aux  feuilles  de  frais,  etc., 
pour  être  transmis  au  parquet,  seul  chargé  de  poursuivre  la  répres- 
sion. —  Le  nombre  dos  échantillons  analysés  a  été  :  en  (881,  de 
6,517;  en  1882,  de  10,939;  et,  en  1883,  dcU,686.En  tenant  compte 
des  recettes  produites  par  les  analyses  payés,  la  somme  réellement 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


2(  FUSIFIUTIOM  DES  BEHBÉES  «UMEMTIIHES  21 

dépensée  par  la  ville  de  Paris,  pour  l'analyse  d'un  échantillon,  a 
été  de  fr.  7-64  en  1881  et  de  fr.  5-33  en  1883.  D'après  cela,  l'affec- 
tation moyenne  n'atteindrait  pas  0,073  par  habitant.  —  Il  n'est  pas 
possible  d'entrer  ici  dans  lo  délai!  des  diverses  études  opérées 
par  ce  laboratoire.  Mentionnons  seulement  qu'il  est  arrivé  à  éta- 
blir, poar  son  ressort,  la  composition  moyenne  des  vins, des  cidres, 
des  bières,  du  lait,  du  chocolat,  du  beurre,  du  vinaigre,  du  miel  ; 
à  déterminer  une  méthode  pour  la  recherche  courante  des  matières 
colorantes  artificielles,  etc. 

En  regard  de  cette  splendîde  installation  qui  constitue  tout  au- 
tant un  laboratoire  des  hautes  études  en  matière  de  fôlsifications 
qu'un  auxiliaire  pour  la  surveillance  locale,  nous  exposerons  le 
modeste  service  installé  par  M.  le  chimiste  Wamers,  dans  une  com- 
mune-faubourg de  l'agglomération  bruxelloise,  Ixelles,  et  l'on  verra 
qu'il  est  possible,  sans  grands  frais,  d'exercer  un  contrôle  déjà 
très-efficace. 

Ixelles  a  un  chimiste  communal  à  appoinlemcnt  lïxo  et  exécutant 
les  analyses  communales  dans  son  propre  laboratoire,  comme  les 
analysts  anglais.  Les  échantillons  examinés  ont  deux  provenances  : 
achat  direct  ou  dépôt  par  le  public.  Tout  habitant  de  la  commune 
ayant  des  doutes  sur  la  qualité  d'une  denrée  vendue  par  un  négo- 
ciantffe/acommuns  peut  la  faire  analyser  gi-aluiteincnl,  en  en  re- 
mettant un  échantillon  et  en  indiquant  ses  nom,  profession  et  domi- 
cile, ainsi  que  les  nom  et  domicile  du  vendeur  et  les  indications  qui 
peuvent  être  utiles.  Ces  échantillons  sont  reçus  par  un  employé  de 
l'administration  et  non  par  un  agent  de  la  police.  Les  habitants 
n'aiment  pas,  à  tort  ou  à  raison,  de  s'adressera  la  police,  et  cet 
intermédiaire  suflirait  à  en  éloigner  beaucoup.  Il  est  donné  un  reçn 
du  dépôt.  La  gratuité  a  été  décidé,  aRn  de  permettre  même  à  la 
classe  ouvrière  de  profiter  de  ce  service.  Dons  un  délai  du  quinze 
jours,  l'intéressé  peut  venir  reprendre  chez  l'employé  le  résultat  de 
l'analyse.  Le  bulletin  qui  lui  est  remis,  déclare  si  l'échantillon  était 
bon,  falsifié  ou  mauvais.  En  cas  de  fraude  constatée  à  l'analyse,  le 
bureau  de  dépôt  en  donne  avis  au  commissaire  du  police  qui  fait 
prendre,  au  domicile  du  négociant,  un  échantillon  de  la  denrée  sus- 
pecte. Ces  prises  d'échanlillonR  sont  faites  aussitôt  après  l'avis 
donné  par  lo  bureau  de  dépôt,  afm  que  le  débitant  ne  puisse  être 
averti  qu'il  est  soupçonné  do  falsification.  En  outre,  le  commissaire 
de  police  fait  acheter,  par  un  employé  en  bourgeois,  des  échan- 
tillons des  denrées  qui  lui   sont  spécifiées  par  le  chimiste.  Ces 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


a  FALSIFICATION  DBS  DENBSKS  ALIXENTAISES  iî 

échanlilloiis  sont  transmis  au  chimiste  avec  un  simple  numéro 
d'ordre,  de  sorte  qu'il  ignore  le  nom  el  l'adresse  du  vendeur.  De 
plus,  les  habilanls  de  la  commune,  les  négociants  en  denrées  co- 
loniales par  exemple,  sont  autorisés  à  faire  analyser  leurs  denrées 
achi;lées  en  dehors  de  la  commune,  mais  moyennant  un  paiement 
li\ê  par  un  Uirif,  peu  élevé,  du  reste.  —  L'examen  des  eaux  enlre 
éjtalement  dans  les  attributions  de  ce  service  qui  figure  au  budget 
de  la  commune  pour  la  somme  totale  de  1,500  francs,  moins  de 
quatre  centimes  par  habitant.  Voici  le  résullat  de  son  travail  ; 


Kau\  analysées 16          37  2t 

Échantillons  de  denrées  analysés   ...  98  1.11  loi 

Totaux  des  analyses  ....  1U  158  175 

Échantillons  trouvés  falsiRés  ou  altérés    .  .39          25  Î3 

Proportion .39,79  19,08  I3,î.l 

pour  100. 
I.'amétioration  produite  est  frappante. 


Ainsi  qu'on  le  voil,  les  laboratoires  se  multiplient.  Mais  il  n'est 
pas  possible  de  se  faire  illusion;  leur  nombre  est  absolument  in- 
sufTisant  encore  pour  la  t!\clic  à  accomplir.  Tout  en  eucourageanl. 
d'ailleurs,  vivement  les  conmiunes  à  crocr  des  serNÏces  de  ce  genre, 
il  la  condition  qu'elles  le  fassent  dans  des  conditions  telles  qu'ils 
puissent  remplir  complètement  leur  mission,  on  doit  s'attendre  a 
de  nombreuses  défaillances  locales,  par  négligence,  inertie,  mau- 
vais vouloir  ou  défaut  de  ressources.  On  doit  se  préoccuper  des 
communes  rurales  et  des  petites  localités  où,  avec  la  meilleure  vo- 
lonté, on  ne  pourrait  installer  que  l'ombre  d'un  pareil  service, 
li'Angleterre  a  autorisé,  dans  ce  cas,  des  fédérations  de  districts, 
ainsi  (|ue  nous  l'avons  dit. 

Pour  parer  à  cette  lacune  (|ui  a  attiré  l'attentlun  des  Congrès  an- 
térieurs, notamment  du  Congrès  .i:énéral  d'hygiène  de  18'ii,  du 
Congrès  de  l'Association  internationale  pour  le  progrés  des  sciences 
sociales,  session  d'Amsterdam,  1865,  et  du  Congrès  international  des 
sciences  médicales  de  1875,  on  a  préconisé,  de  même  que  pour  la 
recherche  du  corps  de  délit,  tantôt  l'organisation  de  circonscrip- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


33  PALSIPlUtlON  DI3  DENIËES  ÀUMBNTAIRES  93 

^ons  cantonales  OÙ  l'expert  aurait  été  l'un  des  pharmaciens  (1)  du 
chef-lieu,  tanldt  l'organisation  d'un  service  provincial  (province, 
département,  cercle,  district,  etc.).  Géoéralement,  ce  centre  pro- 
vincial possède  une  autorité  sanitaire  chargée  de  veillera  la  salu- 
brité publique  dans  ce  ressort.  H  semble  fort  rationnel  de  lui  attri- 
buer le  soin  il'orj^ianiser  un  service  provincial  d'analyse  où  seraient 
examinés  les  échantillons  prélevés  dans  toutes  les  covimunes  où  il 
n'y  aurait  pas  de  service  local,  par  les  agents-experts  provinciaux 
dont  nous  avons  parlé  ci-dessus. 


Mais  tout  ce  travail,  il  faut  bien  le  reconnaître,  s'exécute  sans 
guide,  sans  accord,  à  la  volonté  individuelle  des  chimistes-experts 
et  suivant  leurs  appréciations  personnelles. 

Or,  les  denrées  sont  loin  d'être  de  composition  constante,  et  les 
différences  qui  existent,  sont  précisément  ce  qui  facilite  la  coupable 
industrie  do  falsificateur.  Le  lait,  le  vin,  le  pain,  la  bière,  etc., 
sont,  dans  certaines  conditions,  considérés  par  les  uns  comme  na- 
turels, par  lesautivs  comme  adultérés.  L'introduction  de  certaines 
substances  additionnelles,  l'eau,  l'alcool,  le  sucre,  le  sel,  la  glycé- 
rine, etc.,  on  de  certaines  subHtances  étrangères,  lepldlre,  l'alun, 
l'acide  salicylique,  lut  cuivre,  les  matièros  colorantes,  etc.,  est  fré- 
quemment constatée  par  l'analyse.  En  est-il,  dans  le  nombre,  que 
l'on  puisse  admettre,  c^  dans  raffirmati vc,  quelle  doit  »>tre  la 
limite  de  la  tolérance?  Enlin,  tes  procédés  d'analyse  n'étant  pas 
tous  de  sensibilité  égale,  on  peut  obtenir,  suivant  l'emploi  de  l'un 
ou  de  l'autre,  des  résultais  diiïérant  asse:;  entre  eux  pour  fournir, 
en  justice,  une  artne  défensive  aux  délinquants!  C^s  observations 
ne  peuvent  donner  encore  qu'une  idée  fort  impar^ite  des  compli- 
cations devant  lesquelles  ou  est  arrêté  ù  chaque  pas.  Co  sont  toul^^s 
ces  difncultés  qui  prolongent  la  lutte,  et  font  si  souvent  échouer  au 
moment  de  la  répression.  Devant  les  indécisions  et  les  divergences 
qu'il  constate,  devant  des  assertions  parfois  absolument  contradic- 

;l)  D,iiiH  un  grariil  nombre  ilc  pays.  Iks  liUiJes  itiiposëes  pour  l'obtention  ilu 
dlpldme,  préparenl  il'ure  miiDière  trùs-$èrieuse  le  corps  plisrindceultcine  ri  ce 
travail  d'eiperlise.  H.  le  prufeEseur  Depalre  o  eiposri  Técemment  un  projet 
il'exlensioTi  (le  es  proHrnmrne.  ilo  nalare  U  cumpléter,  dnns  notre  pays,  l'ins- 
traction  du  pliarmsclen  Ji  ce  point  de  vue  spécial.  Nous  signalons  ce  oiémulre  & 
tonte  l'attention  de  nos  confrères. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


2i 


FALSlFlCÀTIO:f  t>£S  DENRÉES  ALIMEXTAUES 


ii 


loircs,  le  juge  hésite  cl  absout,  et  cette  situation  contribue  laide- 
ment à  renforcer  l'audace  des  falsificateurs. 

Anssi,  dans  plusieurs  pays,  a-t-on  tenté  de  remédiera  ce  cilê 
faible  de  l'insUtulion,  eu  recherchant  les  moyens  d'introduire  l'u- 
nirormilé  indispensable  dans  ce  travail.  Dans  ce  but,  on  a  créé, 
près  de  l'administra  lion  sanitaire  centrale,  un  laboraloii'e  spécial 
pour  l'élude  de  tout  ce  qui  peut  contribuer  à  faire  obtenir  ce  ré- 
sultat. 

lin  Allemagne,  un  laboratoire  est  ainsi  annexé  à  TOfiice  impé- 
lial  de  santé,  {h'aiserliches  Gesundheitsamt)  et  son  directeur  est  l'un 
(les  cinq  conseillers  de  l'OfTice.  Ce  laboratoire  a,  au  nombre  de  ses 
missions  principales  :  «  La  préparation  d'instructions  propres  à  dé- 
«  voiler  les  fraudes  dans  le  commerce  des  aliments  et  des  boissons 
«  etleconlrâle  général  au  point  de  vue  des  analyses  chimiques  con- 
a  cernant  les  falsifications,  s  Mémo,  dans  le  cas  où  une  instruction 
précise  de  ce  genre  ne  semble  paspo.ssibIc,il  trou veencore moyen  de 
donner  de  très-utiles  indications  pour  uniformiser  le  travail.  Nous 
n'en  voulons  pour  preuve  que  l'ordonnance  du  28  janvier  1881, 
relative  à  l'examen  du  lait  (voir  aux  annexes). 

En  Belgique,  le  Conseil  supérieur  d'hygiène  publique  a  tenté, 
depuis  longtemps,  d'entrer  dans  celte  même  voie.  En  1865,  l'ho- 
norable M.  Dcpaire  avait  signalé  la  nécessité  de  préciser  quel  csi 
le  degré  de  pureté  que  l'on  est  en  droit  d'exiger  des  denrées  ali- 
mentaires; quelle  est  la  composition  qu'on  peut  leur  assigner  pour 
qu'elles  soient  acceptables,  ajoutant  que,  pour  obvier  aux  graves 
inconvénients  résultant  do  l'arbitraire  qui  existait,  il  faudrait  éta- 
blir, par  des  analyses  nombreuses,  la  composition  des  denrées  ali- 
mentaires de  bon  aloi  et  rédiger  une  sorte  de  code  pouvant  servir 
aux  experts.  Le  Conseil  adopta,  entre  autres,  les  conclusions  sui- 
vantes :  «  1°  Qu'il  fallait  étendre  à  tout  le  pays  l'enquête  sur  la 
composition  moyenne  des  denrées  de  bonne  qualité  commerciale 
et  sur  la  nature  et  l'importance  des  falsifications  qu'on  leur  fait 
subir  dans  les  diverses  localités;  2"  que  celle  enquête,  pour  don- 
ner des  résultats  comparables,  devait  être  établie  sur  des  bases 
uniformes,  en  opérant,  autant  que  possible,  dans  les  mêmes  con- 
ditions et  par  les  mêmes  procédés  analytiques  d'une  exécution 
simple  el  facile;  Z°  que,  pour  atteindre  ce  but,  il  fallait,  avaut 
tout,  rechercher  les  procédés  et  les  méthodes  qui  satisfont  le  mieui 
à  la  double  exigence  de  l'exaclilude  des  résultats  et  de  la  facilité 
d'exécution...  »  —  La  proposition  du  Conseil  n'ayant  pas  élé  suivie 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


2S  PASIPIC&TION  DE»  DBHltEB  fLIMEKTlUES  ÎS 

d'exêculioQ,  celui-ci  la  modiBa,  le  S8  avril  {87G,eD  proposantde 
renoncer  à  lenquèle  préalable  et  de  rédiger,  pour  servir  de  gnide 
aux  administrations  communales,  une  instruction  où  seraient  indi- 
quées les  conditions  normales  dans  lesquelles  doivent  se  trouver 
les  substances  alimentaires,  et  les  règles  à  suivre  pour  faciliter  la 
constatation  des  fraudes  qu'on  leur  fait  subir  (1).  Cette  proposition 
a  été  remise  en  lumière  et  vivement  appuyée  dans  un  rapport  de 
M.  N.  Gille,  h  l'Assemblée  scientifique  de  1880,  dans  un  autre  de 
U.  E.  Vande  Vyvere,  à  l'Assemblée  de  1883,  ainsi  que  dans  un 
troisième  de  M.  Belval  ù  la  Commission  médicale  provinciale  du 
Brabant,  eu  1884. 

En  France  également,  on  a  parfaitement  compris  et  nettement 
formulé  la  nécessité  de  cette  régularisation  des  méthodes  par  l'ad- 
ministration sanitaire  centrale.  C'est  dans  ce  but  qu'un  décret  du 
Sï  septembre  1883  avait  créé  un  Comité  consultatif  des  laboratoires 
municipaux  et  départementaux.  Les  attributions  consistaient  à 
émettre  des  avis  :  <  1'  Sur  la  qualité  des  aliments,  boissons,  condi- 
ments et  médicaments  livrés  à  la  consommation  ;  S*  sur  les  rapports 
qui  lui  seraient  soumis  soit  par  les  chefs  et  directeurs  de  labora- 
toires, soit  par  les  aulorilès  municipales  et  départementales;  3°  sur 
les  méthodes  a  employer  dans  les  laboratoires  pour  l'analyse  et 
l'examen  des  diverses  denrées  alimentaires;  i"  sur  les  moyennes 
au-dessus  et  au-dessous  desquelles  lesdiles  denrées  seraient  décla- 
rées mouillées  ou  falsifiées  ;  S>°  enHn,  et  d'une  manière  générale,  sur 
toutes  les  questions  techniques  se   rapportant  au  fonctionnement 


(I)  Eiiire  nutres  exemples  Ue  délinilioa  de  produit  précanisé  par  le  Cooseit 
supérieur  d'hygiËne  de  Delgjquu,  nous  pouvons  citer  In  déRnllioD  dn  la  bière: 

'  II)  l^a  (lualificaiian  de  biÈre  ne  peut  s'appliquer  qu'aux  boissons  rermen- 
lées,  préparées  è  l'aide  des  céréales  et  du  houblon  ; 

•  'if  \ucDne  substance  autre  que  ces  madères  premibres  ne  peut  être  latro- 
duite  dan?  In  bière,  dan»  le  but  de  les  remplacer  eu  tout  nu  en  partie  j 

n  3»  Les  substitutions  de  ce  genre  doivent  être  considérées  comme  de»  falsi- 
ilcalluus  constituant  une  tromperie  sur  la  nature  de  la  chose  rendue,  mfme 
lorsqu'elles  ne  sont  pas  nuisibles  t  la  santé,  et  tombent,  dans  tous  les  cas,  sous 
t'arplicntlon  de  la  loi  sur  les  denrées  alimentaires.  »  [Séances  du  2Q  mars  18T4 
et  du  as  Janvier  1875.) 

Une  quulriÈms  conclusion  adoptée  pur  le  ConRrès  international  des  sciences 
médicales  de  ISTS,  y  a  été  ajoutée  ensuite  : 

•  i'  Cependant  tuuleE  les  ma  tières  propres  à  donner  i  la  bière,  soit  une  saveur 
sucrée,  soit  une  plus  grande  limpidité,  soit  une  plus  longue  conservation,  soit 
une  couleur  convenable,  peuvent  être  employées,  si  elles  n'eterceat  aucune 
acti'jn  nuisible  ila  santé.  »  (Séance  du  30  décembre  IBT5.) 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


36  PALSIPlUTICn  DS8  SINKÉES  AUMinHIRES  36 

des  }aboraloires  établis  soil  par  les  déparlemenls,  soit  par  les  com- 
■mines.  B  Un  décret  du  30  décembre  188i  a  réuni  ce  Comité  spé- 
cial au  Comité  consullalif  d'hygiène  publique  qui  venait  d'ôtre 
réofi^aDisé.  C'est  à  ce  dernier  que  sont  transférées  toutes  les  attri- 
butions que  nous  venons  de  citer.  Les  études  de  ce  Comité  seront 
puissamment  secondées  par  les  savantes  recherches  du  laboratoire 
de  la  ville  de  Paris  et  les  constatations  de  ces  moyennes  de  com- 
positions sur  lesquelles  nous  avons  insisté  plus  haut. 

Il  nous  parait  inutile  d'insister  sur  la  portée  d'un  ensemble  d'in- 
struclioDS  de  ce  genre  rendues  ofUcielIes  par  décision  légale  ou  ad- 
ministrative. Les  compositions  moyennes  des  denrées  étant  éta- 
blies (t),  les  procédés  d'analyse  à  suivre  étant  spécifiés,  et  les  ré- 
sultats à  constater  étant  neLlement  déterminés,  l'expert-chimiste 
peut  agir  avec  certitude  et  se  présenter,  sans  hésitation,  devant  ie 
juge  qui,  en  présence  d'une  constatation  formelle  et  conforme  aux 
décisions  administratives,  n'a  plus  qu'a  appliquer  la  peine  sur  une 
question  de  fait  pure  et  simple. 


Vient  enfin  la  question  de  la  répression. 

Tous  les  documents,  toutes  les  discussions  dont  nous  avons  pris 
connaissance,  sont  unanimes  à  reconnaître  et  à  déplorer  les  lenteurs 
de  l'action  judiciaire  et  l'iasufBsancc  des  pénalités  dérisoires  géné- 
ralement infligées  et  qui  laissent  aux  coupables   de  trop  beaux  bé- 


(1)  Kuus  croyons  devoir  répumlre  ■  une  Dl>Jec(ian  qac  nous  avons  rencontrée 
dans  le  coure  de  nos  recherches.  On  a  ^mis  la  crniDte  que  la  fliatlon  de  ces 
moyenne»  avec  la  délermioalion  d'un  minlmmii  uu  d'une  lolérince  qui  doit 
tenir  compte  des  minima  de  cumpusition,  ne  Jaisse  plus,  dans  le  ciimmerce, 
d'autres  denriies  que  celles  qui  aurnient  subi  ces  additions  limites.  Il  nous 
semble  qae  cet  nbua  ne  serait  pas  à  craindre,  si  l'on  rangeait,  d'une  manière 
gËD^rale,  toutes  les  denrées  en  deui  qualités,  l'utie  supérieure,  l'autre  infé- 
rieure à  la  moyenne  prise  comme  limite  Ue  séparation  et  avec  obligation  de  les 
étiqueter  en  cniiséqucnce.  Alusi,  comme  eiemple,  fêtant  admis  que  In  lait  doft 
présenter  une  composition  moyenne  de  :  matières  sèches,  13.00 

Eau,  97,00 

le  lait  contenant  plus  de  matières  sèches  et  moins  d'eau  serait  dénomma  de 
première  qualité,  tandis  que  celui  qui  descendrait  au-dessous  de  celle  moyenne 
Jusqu'aux  Minima  de  :  matières  sèches,  11,30 

Eau,  KI,SO,  serait  désigné  comme  de  seconde 

qiulltâ. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


27  PàLSIF)C«TI(H4  des  DENRËES  ALIVEJtTAlRES  2~ 

nèfices  pour  qu'ils  ne  s'empressent  de  continuer  une  exploitation 
aussi  lucrative.  Une  falsiflcatjun  dans  les  écritures  commerciales  est 
punie  comme  un  crime;  mais  une  falsification  dans  une  denrée,  fal- 
sification qui  s'est  peul-âtre  répétée  des  centaines  de  Tois  avant  d'a- 
voir pu  être  constiitée,  est  considérée  comme  une  peccadille  (1), 
méritant  a  peine  quelques  francs  d'amende,  et  pourtant  ces  fraudes 
sans  cesse  renouvelées  peuvent  avoir  détruit  la  santé,  sans  qu'on 
en  ait  découvert  la  cause.  Quelques  milligrammes  de  plomb  in- 
troduits chaque  jour  dans  l'économie  humaine  par  un  appareil 
défendu  ou  une  addition  coupable,  peuvent  s'accumuler  et  ruiner 
la  santé  la  plus  robuste.  On  ne  saura  jamais  le  nombre  d'infanti- 
cides qu'a  commis  le  lait  falsifié  et  le  juge  se  croit  d'une  sévérité 
implacable  quand  il  a  infligé  de  ce  chef  une  amende  de  vingt-cinq 
francs  à  une   laitière   récidiviste. 

Les  pénalités  quecomminent  les  législateurs,  sont  le  plus  souvent 
sufGsanles.  Hais  l'applicalionqui  en  est  faite,  est  généralement  déri- 
soire, illogique  et  inhumaine.  C'est  déjà  beaucoup  qu'une  première 
fraude  puisse  bénéficier  de  cette  indulgente  et  si  fréquente  applica- 
tion des  circonstances  atténuantes  ;  mais  cette  indulgence  ne  s'ex- 
plique pas  quand  rinculpô  à  déjà  été  condamné  précédemment.  Ne 
pas  proportionner  suffisamment  la  peine  à  la  culpabilité  réelle  de 
cette  honteuse  exploitation  qui  est  préméditée  et  absolument  sans 
excusu,  c'est  assumer  une  large  responsabilité  morale  dans  la  repro- 
duction constante  des  mAmes  délits. 

Il  ne  faut  pus  perdre  de  vue  qu'il  esl  impossible  de  tout  voir  et 
de  tout  analyser.  Pour  un  échantillon  examiné,  des  millions  sont 
vendus  sans  contrôle.  \  Paris,  la  surveillance  doit  s'esercersur 
60,000  débitants.  Quand  une  fraude  est  constatée,  on  ne  sait  jamais 
depuis  combien  de  temps  elle  se  pratiquait  impunément.  Le  falsifi- 
ciitcur  compte  précisément  sur  la  protection  du  hasard.  C'est 
donc  autre  chose  que  l'amende  traditionnelle  qui  doit  être  infligée, 
au  moins  à  tout  commerçant  anlerieuremenl  condamné.  Et,  s'il 
persiste  dans  ses  habitudes  de  déloyauté  et  d'exploitation  cri- 
minelle, il  faut  que  ses  clients  soient  prévenus,  c'est-à-dire  que 
le  Jugement  soit  public  a  ses  frais  et  affiché  à  sa  porte  pondant 


(l)  "  Les  voleurs  n'en  sorti  pas  moins  des  voleurs,  parce  qu'ils  sont  eiiibus- 
»  qnëeilerriËreun  CDioptoir  nu  lien  de  l'être  derrière  une  baie,  et  la  pasltton 
•  sociale  que  les  premiers  occupent,  derrslt  su  contraire  lea  raire  considérer 
s  comme  infiniment  plus  coupables  que  les  tutres  n  A.  Km. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Z9  FALSIFICATION  DBS  DBHRtBS  ALUIIin'ÀlUS  28 

UD  temps  plus  ou  moias  long  et  avec  responsabilité  de  sa  part 
quant  au  maintien  de  TaHîcliage.  Devant  cette  perspective,  les 
falsiScaLeurs  hésiteront  parce  que  les  bénéBces  a  réaliser  d'un  cùlé, 
ne  soutiendront  plus  la  comparaison  avec  la  perte  de  clientèle  qai 
peut  s'opérer  de  l'autre. 

H.  Girard  signale  fort  judicieusemeat  qu'un  effet  du  même  genre 
se  produit  lorsque  les  laboratoires  analysent  gratuitement  les  échan- 
(illoos  qui  leur  sont  remis  par  le  public.  Eclairé  par  le  bulletin  d'a- 
nalyse sur  la  qualité  de  la  marcbaadisa  qui  lui  a  été  délivrée,  le 
dient  trompé  change  de  fournisseur  et  le  marchand  déloyal  ne  larde 
pas  à  éprouver  un  préjudice  notab'e  qui  lui  démontre  le  danger  de 
ses  opérations. 

En  outre,  la  période  pendant  laquelle  un  nouveau  délit  établit  la 
récidive,  devrait  avoir  une  plus  longue  durée,  cinq  ans  au  moins, 
afin  de  faciliter  le  service  d'inspection  dont  les  visites,  sans  cela, 
doivent  être  trop  fréquemment  répétées. 

Nous  avons  déjà  dit,  nous  ne  croyons  plus  devoir  y  revenir,  que 
la  précision  dans  les  données  et  l'uniformité  dans  les  recherches 
pourront  exercer  une  grande  action  auprès  de  la  justice,  témoin  les 
résultais  obtenus  à  Paris  depuis  les  travaux  du  laboratoire  muni- 
cipal, et  en  Angleterre  depuis  ceux  des  Analystes. 

CONCLUSIONS. 

Nous  n'avons  pu  donner  qu'un  aperçu  malheureusement  super- 
ficiel et  une  appréciation  rapide  de  ce  qui  existe,  ainsi  qu'un  exposé 
forcément  sommaire  des  mesures  qui  nous  paraissent  de  nature  à 
compléter  l'organisation  nationale  d'un  service  de  ce  genre  (I). 

Il  nous  reste  à  énoucer  les  caircLusioss  qui  découlent  de  ces  pré- 
misses, et  dont  l'ensemble  pourrait  constituer  les  bases  de  l'Organi- 
sation internationale  désirée  : 

«  1 .  Za  législation  relative  à  la  falsification  des  denrées  alimen- 

0)  KouB  croyoriE  devoir  faire  remarquer  que  cet  exposé  préliminaire,  comme 
dans  tonte  commission  éparse,  n'engag'»  qne  le  rapporteur.  Les  opinions  qui  y 
sont  émises,  ne  sont  point  d'ailleurs  présentées  pour  être  soumisea  à  Is  iliscua- 
sloD.  Elles  eipliqaenl  aeulemeat  la  genèse  des  conclusions  i(ui  ont  été  approu- 
vées par  la  Ccmmisslon  et  stir  lesquelles  seules  le  Congrès  est  nppelé  ■  déli- 
bérer- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


39  FAumcATim  des  DBintftES  iLimrrAiRKs  Î9 

»  taires  et  des  boissims,  ainsi  que  sa  sanction  pénale  et  la  mise  en 
»  pratique  delà  loi  feront  l'objet  d'une  entente  internationale.  > 
T.:Ile  est  notre  première  conclusion. 

Si  elle  est  admise,  elle  aura  pour  conséquence  l'examen  des  diffé- 
rents principes  sur  lesquels  l'entente  devrait  s'établir. 

C'est  dans  cette  situation  surtout  qu'il  importe  de  définir  exacte- 
ment la  falsification.  Pour  éviter  une  discussion  incidente  de  nature 
peut-être  à  se  prolonger  au-détriment  de  l'élucidation  de  points 
importants,  nous  proposons  simplement  de  dire  : 

€  i.  La  falsification  sera  l^islativement  définie  dans  les  termes 

>  fiώt  par  accord  international.  > 

II  serait  superflu  de  répéter  que  la  condition  primordiale  et  préa- 
lable d'une  entente,  c'est,  pour  toutes  les  nations,  de  posséder  une 
législation  elEcace.  Ici,  peu  importe  la  forme  spéciale  que  chacune 
d'elles  voudra  lui  donner,  pourvu  que  cette  législation  mette,  entre 
les  mains  de  qui  de  droit,  et  les  pouvoirs  nécessaires  pour  recher- 
cher et  constater  la  fraude,  et  des  armes  répressives  suffisantes.  Si 
l'on  veut  aboutir,  il  faut  tenir  compte  de  ce  qui  existe,  et  no  deman- 
der, au  besoin,  qu'un  complément  et  non  pas  un  changement  radi- 
cal. Dans  cet  ordre  d'idées,  nous  présentons  la  triple  conclusion  sui- 
vante : 

c  3.  A.  i)afu  chaque  pays,  la  législation  précisera  d'une  manière 
1  suffisamment  nette,  formelle  et  inéluctable,  les  circonstances  dans 
■  lesquelles  on  commet,  sous  quelqite  dénomination  ou  quelque  forme 
s  que  ce  soit,  la  tromperie  sur  la  nature  et  la  qualité  des  denrées  ait- 
1  mentaires  et  des  boissons. 

>  B.  Cette  législation  donnera,  aux  autorités  administratives  et 
»  sanitaires,  les  pouvoirs  et  les  moyens  d'action  nécessaires  pour 

>  rechercher  et  constater  les  falsifications. 

t  C,  Elle  armera  le  pouvoir  judiciaire  d'une  saïKlion  pénale  suffi- 
Ti  santé  pour  que  la  répression  soit  efficace.  » 

Attn  de  satisfaire  au  premier  paragraphe  de  celte  conclusion,  afin 
de  constater  quand  il  y  a  tromperie,  il  est  indispensable  que  l'accord 
s'établisse  sur  ce  que  l'on  entend  désigner  par  la  bonne  qxalitéà,ei 
denrées  alimentaires  et  des  boissons.  D'où. la  double  conclusion 
soivante  : 


D,B,t,zed.yGOOgle 


30  PÂLSinClTtOH  DBS  bEHIËES  AUVBiniIRES  ^0 

<  4.  A.  Des  instructions  seront  délibérées  dam  chaque  pays,  par 
»  les  soins  de  l'autorité  sanitaire,  pour  préciser  la  composition 
»  moyenne  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons,  pour  fixer  les 
»  maccima  ou  minima  de  tolérance  et  pour  uniformiser  les  méthodes 
B  d'investigation. 

B  B.  Ces  instructions  serviront  de  base  pour  l'élaboration,  à  la 
»  suite  d'une  entente  entre  les  Conseils  supérieurs  d'hygiène  des  diffc- 
1  rents  pays  ou  leurs  délégués,  d'un  codbi:  uniforme  fixant  les  mêmes 
B  données  pour  les  st^stances  d'intérêt  international.  » 

Da  mèiuti,  pour  expliquer  clairemeot  les  obligations  qu'imposent 
les  muls  c  rechercher  b  et  i  constater  ■  dans  le  deuxième  para- 
graphe de  la  même  Iroisiéme  conclusion,  deux  autres  stipulations 
peuvent  être  énoncées  : 

t  S.  Jl  sera  établi,  dans  chaque  pays,  un  service  d'inspection  pour 
B  la  surveillance  de  la  fabrication  et  du  commerce  des  denrées  ali- 
B  mentaires  et  des  boissons.   » 

»  6.  Des  laboratoires  d'analyse  y  seront  organisés  en  nombre  suffi- 
D,sant  pour  assurer  complètement  le  travail,  conformément  aux 
B  instructions  mentionnées  à  l'art,  i. 

b  Ces  laboratoires  examineront  gratuitement  Us  échantillons  remis 
B  par  le  public.  j> 

Il  ne  peut  pas  être  question  d'imposer  la  création  d'un  nombre 
défini  de  centres  d'analyse,  mais  seulement  d'établir  l'obligation 
morale  d'avoir  un  service  suRisant  pour  embrasser  tout  le  terriloîre. 

L'examen  gratuit  des  échantillons  remis  par  le  public,  est,  nous 
l'avons  vu,  un  trop  bon  moyen  de  vulgariser  la  connaissance  des 
fraudes  qui  se  commettent,  pour  qu'on  no  s'efforce  pas  de  le  géné- 
raliser, en  se  basant  sur  le  concours  qu'il  apporte  à  la  découverte 
des  falsifications. 

Vient  enfin  le  corollaire  naturel  de  toute  entente  interaationale  : 
la  communication  réciproque  des  travaux  eCTecluàs  et  des  faits  qui 
intéressent  directement  chacune  des  parties  contractantes  : 

«  7,  Les  administrations  sanitaires  centrales  des  différents  pays  se 
B  tiendront  mutuellement  et  régulièrement  informées  des  constata- 
B  lions  opérées  par  les  services  nationaux  d'inspection  et  d'analyse. 

»  Elles  procéderont,  afin  d'en  assurer  le  cas  échéant  la  répression, 
Tt  àla  vérification  des  fraudes  de  l'espèce  qui  leur  seraient  signalées 
»  comme  s'effectuant  sur  leur  territoire,  b 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


31  rALSIPlUTlOH  DIS  DEKHtEfi  ALUIEKTAIUB  34 

Faisons  remarquer  que  ces  comuiunica lions  iolernationales  di- 
rectes cnlre  les  Liuloritès  similaires  des  différents  pays  ont  été 
oflicitillûmenl  autorisées,  dans  un  cas  analogue,  parla  Conférence  de 
Vieane  de  1874;  que  la  même  demande  est  encore  soumise  aux  déli- 
bérations de  ta  Conférence  sanitaire  interualionale  de  Rome  et  que 
toules  ces  prescriptions  trouveraient,  s'il  le  Fallait,  leur  justification 
explicite  dans  les  préceptes  du  droit  international. 


Comme  on  le  voit,  notre  travail  s'en  est  tenu  strictement  aux 
jalons  à  poser  pour  déterminer  les  bases  d'une  entente  interna- 
tionale. En  attendant  que  celle-ci  s'eiïectue,  nous  espérons  que  ces 
données  pourront  aider  à  préciser  l'organisation  la  plus  efficace  et 
surtout  à  faire  comprendre  l'importance  de  ces  instructions-guides 
dont  l'influence  peut  être  si  considérable.  Nous  n'aurions  obtenu 
que  ce  résultat  que  nous  croirions  n'avoir  point  failli  à  la  mission 
qui  nous  était  confiée. 

Le  Rapporteur, 

D'  Th.  BELVAL. 


Approuvé  par  la  Commisaion  : 
G.  Vande  Velde.    F.  Van  Pelt.    Th.  Belval. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


FUSIFICATIOU  dis  DlIfltBS  AllMEKTAIIIfS 


-ÀJinexes.  —  I>ociuii.eii.t». 


ALLEMAGNE. 

Lot  relative  au  commerce  des  denrées  alimentairet,  des  ^ices  et  des 
objets  de  consommation  (1  i  mat  1879.) 


1 .  Le  trafic  des  denrées  altmenlaires  et  des  objets  de  c 
tion,  ainsi  que  des  jouets,  tapisseries,  couleurs,  de  la  vaisselle,  de  la 
gobeletierie,  de  la  baLteris  de  cuisine  et  du  peirole,  est  soumis  à 
une  surveillance,  dans  ia  mesure  de  celle  loi. 

i.  Les  employés  de  la  police  sont  aulorisès  à  pénétrer  dans  les 
locaux  où  se  vendent  les  objets  désignés  à  l'art.  1,  pendant  les 
heures  ordinaires  des  affaires  ou  pendant  que  les  locaux  sont  ou- 
verts au  commerce. 

Ils  sont  autorisés  à  prendre,  à  leur  choix,  en  vue  de  la  vérifica- 
tion, et  eu  remettant  un  reçu,  des  échantillons  des  objets  des 
espèces  désignées  à  l'art.  1,  lorsque  ces  objets  se  trouvent  dans  les 
locaux  susdits,  lorsqu'ils  sont  vendus  ou  mis  en  vente  dans  les 
endroits  publics,  les  places,  les  rues  ou  offerts  par  des  marchands 
ambulants,  ^ur  demande,  une  partie  de  Techanlillon,  officiellement 
fermée  ou  cachetée,  sera  abandonnée  au  propriétaire.  Une  indem- 
nité s'élevaat  au  prix  d'achat  ordinaire  sera  accordée  pour  l'échan- 
tillon qui  aura  été  prélevé  sur  la  marchandise. 

3.  Les  employés  de  la  police  sont  autorisés  à  pratiquer,  pendant 
les  heures  indiquées  a  l'art.  %,  chez  les  personnes  qui  ont  élé  con- 
damnées à  la  prison,  par  application  des  art.  10,  12  et  1.1  de  la  pré- 
sente loi,  l'inspection  des  locaux  qui  servent  à  la  vente,  à  la  conser- 
vation ou  à  la  produclioD  des  objets  susdits  destinés  à  élcû  vendus. 

Cette  autorisation  cummence  aussitdl  que  le  jugement  rendu  entre 
en  vigueur,  et  elle  s'éteint  dans  un  délai  de  trois  ans  à  partir  du 
jour  uù  l'emprisonnement  a  élé  accompli,  prescrit  ou  remis. 

4.  La  participation  des  autorités  et  des  em,iloyés  aux  mesures 
désignées  aux  art.  2  et  3  est  réglée  par  les  dispositions  spéciales  de 
droit  local. 

Les  dispositions  de  droit  local  qui  donnent  à  la  police  des  pou- 
voirs plus  étendus  que  ceux  désignés  aux  art.  3  et  3  demeurent 
intactes. 

6.  Peuvent  être  promulguées,  pour  l'Empire,  par  ordonnance 
impériale,  avec  adhésion  du  Uundesralh,  en  vue  de  la  protection  de 
la  santé,  des  prescriptions  qui  interdisent  : 

1*  De  produire,  conserver  et  empaqueter,  selon  des  procédés  dè- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


33  FAumCAnoN  dis  dbitsjes  uinmAiiis  33 

terminés,  cerlaînes  substances  alimeataîres  el  certains  objets  de 
consominalioD  deslines  à  U  vente  ; 

%'  De  vendre  el  mellre  en  vente,  par  proression,  des  objets  d'ali- 
menlaiioD  et  de  consomme) lion  d'une  nature  déterminée  ou  dans  un 
état  ne  répondant  pas  à  leur  véritable  nature; 

3°  De  vendre  et  de  mettre  eo  vente,  pour  être  abattus,  des  ani- 
maux affectés  de  maladies  déterminées,  ainsi  que  de  vendre  et 
mellre  ea  vente  de  la  viande  d'animaux  qui  étaient  atteints  de 
miiladies  dèlermiDées; 

i"  D'employer  des  matières  et  couleurs  déterminées,  peur  pro- 
duire des  olijets  d'habillement,  des  jouets,  des  tapisseries,  de  la 
vaisselle,  de  la  gobeleilerie,  et  des  ustensiles  de  cuisine,  ainsi  que 
de  vendre  el  mettre  en  vente  par  profession,  des  objets  coatraire- 
ment  a  celte  delense; 

EV  De  vendre  el  mettre  eu  vente,  par  profession,  du  pétrole  d'une 
Dature  délerminée. 

6.  Il  peut  être  interdit  ou  limité,  pour  l'Empire,  par  ordonnance 
impériale  avec  adhésion  du  Bundesralb,  de,  par  proression,  fabri- 
quer, vendre  el  mettre  en  vente  des  objets  destinés  à  falsifier  des 
objets  d'alimentation  ou  de  consommation. 

7.  Les  ordonnances  impériales  édictées  en  vertu  des  art.  V  et  VI, 
doivent  être  présentées  immédiatement  au  Reichslag  dès  qu'il  est 
réuni  ;  dans  le  cas  contraire,  à  sa  plus  prochaine  réunion.  Elles  doi- 
vent élre  mises  hors  de  vigueur,  dés  que  le  Reicbstag  le  demande. 

8.  Celui  qui  contreviendra  aux  ordonaances  édictées  en  vertu 
des  art.  5  et  6  sera  puni  d'une  amende  pouvant  s'élever  jusqu'à 
lâO  marcs  ou  de  la  prison. 

Les  prescriptions  de  droit  local  ne  peuvent  pas  menacer  de  peines 
plus  graves. 

9.  Celui  qui,  contrairement  aux  prescriptions  dejart.%,  3  el  i, 
refusera  l'entrée  dans  les  locaux,  la  prise  d'un  échantillon  ou  l'ins- 
pection, sera  puni  d'une  amende  variant  de  50  à  150  marcs  ou  de 
l'emprisonnement. 

10.  Sera  puni  d'un  emprisonnement  pouvant  durer  jusqu'à  six 
mois  et  d'une  amende  pouvant  s'élever  jusqu'à  1,500  marcs  ou  de 
l'une  de  ces  peines: 

4<>  Celui  qui,  pour  tromper  dans  le  commerce  ou  le  traGc,  imite  ou 
falsifie  des  objets  dalimentation  ou  de  consommation  ; 

2°  Celui  qui  vend  sciemment  des  objets  d'alimentation  ou  de  con- 
sommation corrompus  ou  adultérés  ou  faliifids,  en  celant  cette  cir- 
constance, ou  en  (es  mettant  en  vente  sous  une  dénomination  propre 
à  tromper. 

41,  Si  l'acte  spécifié  dans  l'art.  10,  2°  a  été  commis  par  néjjli- 
gence,  il  peut  élre  puni  d'une  amende  susceptible  d'être  élevée 
jusqu'à  450  marcs  ou  de  la  prison. 

12.  Sera  puni  de  la  prison  et,  en  outre,  privé  de  ses  droits  civils 
boDoriûqaes  : 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


34  FALSIFICATION  DW  DEKBftES  ALUKNTAUSB  3i 

1"  Celui  qui,  à  desseia,  aura  préparé  des  objets  deslinésàservirà 
autrui  d'objels  d'ulimen talion  ou  de  consommation,  de  telle  sorte 
que  leur  ahsorplion  puisse  nuire  à  la  santé  bumaioe  ;  de  même  celui 
qui,  sciemment,  aura  vendu,  mis  en  vente  ou  en  circulation,  sous  le 
nom  d'objets  d'alimentatiou  on  de  consommation,  des  substances 
dont  l'absorption  peut  léser  la  santé  humaine; 

2'  Celui  qui,  à  dessein,  aura  préparé  des  vêtements,  des  jouets, 
des  tapisseries,  do  la  vaisselle,  de  la  gobelelterie  ou  de  la  batterie  de 
cuisine,  ou  du  pétrole,  do  telle  sorte  que  l'emploi,  effectué  par  desti- 
nation ou  passible  à  prévoir,  de  ces  objets,  puisse  compromettre  la 
santé  humaine;  de  même  celui  qui,  sciemment,' aura  préparé,  mis 
en  vente  ou  en  circulation  de  tels  objets. 

La  tentative  est  punissable. 

Lorsque  la  contravention  aura  déterminée  une  grave  lésion  corpo- 
relle ou  la  mort  d'un  homme,  l'emprisonnement  correctionnel 
pourra  être  porté  jusqu'à  cinq  années. 

13.  Si,  dans  les  cas  visés  par  l'art.  IS,  la  consommation  ou  l'u- 
sage de  l'objet  était  propre  à  détruire  la  sanlé  humaine  et  si  cette 
propriété  était  connue  des  contrevenants,  l'emprisonnement  correc- 
tionnel pourra  monter  jusque  dis  années;  el,  lorsque  la  contraven- 
tion aura  causé  mort  d'homme,  l'emprisonnement  correctionnel  ne 
durera  pas  moins  de  â\x  années  et  pourra  être  perpétuel. 

A  la  peine  pourra  s'ajouter  la  surveillance  de  la  police. 

14.  Lorsqu'une  des  contraventions  aux  art.  13  el  43  aura  été 
commise  par  négligence,  la  personne  incriminée  pourra  être  con- 
damnée a  une  amende  montant  jusqu'à  1 ,000  marcs  ou  a  un  empri- 
sonnemenl  dont  la  durée  pourra  se  prolonger  jusqu'à  six  mois; 
lorsque  l'acte  incrimine  aura  porte  préjudice  â  la  santé  d'un  bomme, 
l'emprisonnement  pourra  être  d'une  année;  lorsque  cet  acte  aura 
causé  la  mort  d'un  homme,  la  durée  de  l'emprisonnement  pourra 
varier  d'un  an  à  trois  ans. 

15.  Dans  les  cas  des  art.  12,  13  et  1(,  à  la  condamnatiou 
s'ajoutera  la  confiscation  des  objets  qui  auront  été  produits,  vendus 
ou  mis  en  vente  ou  en  circulation,  sans  qu'il  soit  distingué  si  ces 
objets  appartiennent  ou  non  au  condamne;  dans  les  cas  des  arti- 
cles 8,  10  et  11,  il  pourra  y  avoir  confiscation. 

Lorsque,  dans  les  cas  vises  aux  art.  12,  13  et  U,  la  pour- 
suite ou  la  condamnation  d'une  personne  déterminée  ne  pourra  être 
eSectuée,  la  conliscation  pourra  être  prononcée  quand  même. 

16.  Dans  le  jugement  ou  le  commandement  de  condamnation,  il 
pourra  être  ordonné  que  la  condamnation  soit  publiée  aux  frais  du 
coupable. 

A  la  demande  de  l'accusé  déclaré  innocent,  le  tribunal  peut 
ordonner  la  publication  oIGcielle  de  l'innocence;  la  caisse  de  lEiat 
supportera  tes  frais,  en  tant  qu'ils  n'auront  pas  été  imposés  aux 
dénonciateurs. 

Le  mode  de  publication  devra  être  déterminé  dans  l'ordonnance. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


33  FAUinuTioit  DBS  DnnABB  AumnAnis  35 

17.  Lorsque  le  lieu  de  l'action  possédera  un  étnblissement  pu- 
blic pour  l'examen  tenhniquu  des  objets  d'alimentation  et  de  con- 
sommation, les  ameniles  prononcées  en  vertu  de  la  présente  lot 
seront,  en  tant  qu'elles  appartiendront  à  l'Etat,  versées  à  la  caisse 
à  laquelle  incombent  les  frais  d'entretien  de  l'établissement. 

Ordonnance,  du  1"  mai  1S83,  concemarU  l'emploi  des  couleurs 
vénéneuses. 

Art.  t".  Est  interdit  l'emploi  de  couleurs  vénéneuses  pour  la 
fabrication  des  denrées  alimentaires  ou  des  objets  île  consommation 
destines  a  la  vente.  Sont  considérées  comme  couleurs  vénéneuses 
dans  le  sens  de  celte  orilonnance,  celles  qui  contiennent  les  matières 
ou  les  compositions  suivantes:  c  Antimoine  (osyde  d'antimoine), 
arsenic,  baryum  (excepte  le  sulfate  de  baryte),  plomb,  chrAme  (sauf 
l'oxyde  de  cbrome  pur),  cadmium,  cuivre,  mercure  (sauf  le  cinabre), 
zinc,  élain,  gomme-gulte,  acide  picrique.  b 

Art.  i.  Sont  interdits  :  la  conservation  et  l'empaquetage  de  den* 
réas  alimentaires  ou  d'objets  de  consommation  qestinés  à  la  vente, 
dans  des  enveloppes  coloriées  avec  des  couleurs  vénéneuses  ci- 
dessus  désignées,  ou  dans  des  barils  dans  la  confection  desquels  la 
oouleor  vénéneuse  est  employée,  de  telle  sorte  que  la  mfitiëre  colo- 
rante vénéneuse  puisse  passer  dans  le  contenu  des  barils. 

Art  3.  Est  interdit:  l'emploi  des  couleurs  vénéneuses  ènumérées 
au  %  1,  pour  la  fabrication  des  jouets,  à  l'exceplion  des  vernis  et 
des  couleurs  à  l'huile,  au  blanc  de  zinc  et  au  jaune  de  chrdme  (chro- 
mate  de  plomb). 

Art.  i.  Est  interdit:  l'emploi  des  couleurs  préparées  à  l'arsenic 
pour  la  fabrication  des  tentures,  ainsi  que  celui  des  couleurs  en 
cuivre  préparées  à  l'arseuic,  et  des  matières  contenant  de  pareilles 
couleurs  pour  la  fabrication  des  objets  d'habillements. 

Art.  5.  Sont  interdits  :  la  mise  en  vente  et  la  vente  en  gros  ou  en 
détail  de  denrées  alimentaires  et  d'objets  de  consommation  fabri- 
qués, conservés  ou  empaquetés  contrairement  ans  prescriptions  des 
art.  t  et  %,  ainsi  que  des  jouets,  tentures  et  objets  d'habillement 
fabriqués  contrairement  aux  prescriptions  des  art.  3  et  4. 

<  Ministériell  verfUgung  ..  »  {Ordonnance  ministérielle  du  28  jan^ 
vier  Mi6i,  réglant  le  commerce  du  lait.) 

(L'édiction  d'un  règlement  uniforme  sur  le  commerce  du  lait  ap- 
plicable à  tout  l'Empire  allemand,  ou  même  seulement  à  la 
Prusse,  paraissant  impraticable,  vu  les  variations  de  composition  de 
ce  liquide  suivant  l'alimentation  des  vaches  et  suivant  leur  race, 
l'ordonnance  ministérielle,  laissant  le  soin  de  celte  réglementation  à 
la  police  muoicipale,  se  contente  d'édblir  quelques  principes  qui 
devront  servir  de  guide  pour  les  autorités.) 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


36  FALSinCATION  D83  DEEnfiES  aumbutures  36 

A.  Traitement  du  lait  chez  le  producteur  et  le  dâttant.  —  Od 
devra  soumeilre  le  bit  a  une  refrigeralioa  pour  i'empëcher  de 
tourner.  On  exclura  l'usage  de  récipients  en  cuivre,  eo  laitoD,  en 
zinc,  en  faïence  mal  vernissée  ou  en  fonle  à  émail  plombifëre. 

Les  personnes  qui  se  trouvent  en  relations  avec  des  malades  at- 
teints de  maladies  contagieuses,  doivent  s'abstenir  da  manipuler  le 
lait. 

Les  locaus  où  le  lait  est  conservé  ou  débité  doivent  être  propres, 
aérés  et  placés  à  distance  des  chambres  à  coucher  et  des  chambres 
de  malades.  Chez  le  débitant  tous  les  vases  doivent  être  tenus 
fermes.  Les  récipients  seront  lavés  avec  de  la  vapeur  d'eau  et 
essuyés  avec  une  serviette. 

B.  Contrôle  de  la  police.  —  (L'ordonnance  décrit  la  marche  à 
suivre  et  les  prccautions  à  prendre  dans  l'évaluation  de  la  densité 
du  lait.)  Pour  le  lait  entier  non  écrémé,  elle  oscille  entœ  4,029 
et  1,034.  Pour  le  tait  mixte  ou  demi-écrémé,  résultant  du  mélange 
de  la  traite  du  soir  écrémée  avec  le  lait  entier  du  matin,  la  densité 
varie  de  1,031  à  1,036,  ËnlJn  pour  le  lait  complètement  écrémé  ou 
lait  maigre,  elle  oscille  entre  1  ,OSS  et  1 ,037,  s.>it  en  moyenne  1 ,034S. 

Mais  la  densité  du  lait  ne  constitue  pas  toujours  un  contrdle  suffi- 
sant de  SB  composition.  11  faut  alors  doser  la  proportion  de  crème, 
opération  qui  doit  être  confiée  a  des  employés  spéciaux  et  qu'on 
etfectuera  avec  le  cremomètre  Chevallier.  (La  circulaire  expose  la 
manière  de  se  servir  de  cet  instrument  et  les  indications  qu'on  en 
peijt  retirer.) 

Le  lait  complètement  écrémé  est  seulement  impropre  à  l'alimen- 
tation des  enfants;  il  ne  saurait  être  absolument  exclu  du  marché. 
Pour  éviter  tout  erreur,  on  obligera  les  laitiers  à  inscrire  d'une 
façon  indélébile  sur  leurs  vase.>;,  laquelle  des  trois  sortes  de  lait  ils 
contiennent. 

Doivent  être  considérés  comme  dangereux  pour  la  santé,  te  lait 
amer,  le  lail  mucilagineux,  le  lait  bleu  ou  rouge,  le  lait  des  vaches 
atteintes  do  Gèvre  aphlheuse,  do  pommelière,  de  variole,  de  jau- 
nisse, de  charbon  symptomalique,  de  mammile,  de  métrite  sep- 
tique,  de  dysenterie,  de  pyoèmie,  de  septicémie,  d'intoxications,  de 
pustule  muligiieouderage,ainsique  le  lait  de  toutes  les  bétes  médi- 
camentees  et  le  colostrum  d'avant  et  d'après  le  vêlage. 

On  prohibera  l'emploi  des  agents  conservateurs  du  laît,  carbonate 
de  soude,  acide  salicylique  ou  borique  ou  leurs  sels. 

C.  Contrôle  définitif.  —  Il  s'effectue  dans  un  laboratoire  de 
chimie. 

Ucins  les  cas  douteux,  l'expert  doit  d'abord  recommencer  l'exa- 
men du  lait  entrepris  sur  les  lieux  de  débit  (densité). 

Après  s'être  assuré  de  sa  réaction,  il  dosera  les  matières  grasses 
et  le  résidu  sec,  —  Dans  le  lait  entier,  la  graisse  s'eléve  en  moyenne 
à  3,30  p.  c,  la  limite  inférieure  devant  être  fixée  à  2,i.  Le  lait  demi- 
écrémé  renferme  moitié  moins  de  matières  grasses  ;  on  en  trouve 


D,B,t,zed.yGOOgle 


37  r&LCnFiCàTion  des  denbCes  iiuuhtiikbs  37 

généralement  moins  de  1 ,5  p.  c.  Dans  le  lait  maigre,  si  l'écrémage  a 
été  obtenu  par  simple  repos,  la  moyenne  de  la  graisse  est  de  0,7  p.  c, 
tandis  qu'elle  n'est  que  de  0,3  p.  c,  si  l'écrémage  a  eu  lieu  a  l'aide 
de  la  machine  centrifuge.  —  Dans  le  lait  entiur,  le  résidu  sec  Forme 
en  moyenne  12, Ï5  p.  c.  pouvant  osciller  de  1 1  à  t4  ;  on  ne  devra 
jamais  accepter  moins  de  10,9.  Dans  le  lait  demi  écrémé,  le  résidu 
sec  est  diminué  de  1  f/3à2  p.  c. 

D.  Epreuves  à  l'étable.  —  On  entend  par  la  l'examen  du  liquide 
obtenu  par  le  mélange  de  toutes  les  traites  de  la  vache  ou  des  vaches 
ayant  tourni  le  lait  de  composition  suspecte.  Cette  épreuve  qui  a  lieu 
sur  place,  doit  élre  pratiquée  au  plus  tard  dans  les  irois  jours,  en 
s'assuraat  que  l'alimentation  des  bétes  n'ait  pas  été  changée  subrep- 
ticement, aRn  de  diminuer  la  qualité  de  leur  lait, 

L'épreuve  à  l'elable  est  indispensable  en  cas  de  réclamation  du 
marchand.  Elle  ne  lui  est  favorable  qu'autant  que,  dans  les  deux 
échantillons  de  lait,  l'un  suspect,  l'autre  pris  à  l'elable,  la  densité  ne 
diS&re  pas  de  plus  de  %  degrés,  la  proportion  de  graisse  de  plus 
de  0,3  p.  c.  et  celle  de  résidu  sec  de  plus  de  1  p.  c. 

ANGLETERRE. 

The  Public  Health  Act  {Loi  de  santé  publique)  de  1875 

...Arl.WG.  Le  médical  offkeroa  l'inspecteur  de  la  salubrité  pourra 
à  toute  heure  raisonnable  examiner  tout  animai,  carcasse,  viande, 
volaille,  gibier,  poisson,  fruits,  légumes,  blé,  pain,  farine  ou  lait 
exposés  pour  la  vente  ou  déposés  en  un  lieu  quelconque  pour  la 
vente,  et  destinés  à  l'alimentation. 

C'est  au  défendeur  qu'il  appartiendra  de  faire  la  preuve  que 
l'objet  de  censommation  n'était  pas  exposé  pour  la  vente  ou  n'était 
pas  destiné  a  l'alimentation. 

Lorsque  l'animal,  la  carcasse,  la  viande,  la  volaille,  le  gibier,  le 
poisson,  les  fruits,  les  légumes,  le  blé,  le  pain,  la  farine  ou  le  lait 
paraîtra  ou  paraîtront,  au  médical  officer  ou  à  l'inspecteur  de  la 
salubrité,  gâtés,  malsains  ou  impropres  à  la  consommation,  il 
pourra  los  confisquer  et  les  emporter  lui-même  ou  les  faire  enlever 
par  un  aide,  afin  d'en  saisir  un  juge  de  paix. 

Art.  117.  Lorsque  lejuge  de  paix  décidera  que  l'animal,  la  car- 
casse, la  viande  ou  autre  objet  confisqué  est  f<âté,  malsain  ou  im- 
propre à  l'alimentation,  il  ordonnera  que  le  produit  saisi  soil  détruit 
ou  employé  de  façon  à  empéi:her  qu'il  ne  soit  mis  en  vente  ou  qu'il 
ne  serve  à  l'alimentation. 

Et  la  personne  à  qui  appartenait  ce  produit  à  l'époque  de  la  mise 
en  vente,  ou  en  possession  ou  dans  l'immeuble  de  laquelle  il  a  été 
trouvé,  sera  passible,  soit  d'une  amende  qui  n'excédera  pas  20  livres 
pour  chaque  animal,  carcasse,  poisson,  morceau  de  viande,  gibier 
ou  volaille,  ou  pour  le  lot  de  fruits,  légumes,  grains  ou  farine,  ou 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


38  FAISIFIUTION  DBS  DBHBfiBS  ALIHKNTÂllES  38 

pour  le  lail,  soil,  au  gré  du  juge  de  paix,  è  un  empriseoiiement, 
qui  ne  dcpnssera  pas  trois  mois,  sans  amende. 

Le  magistral  qui,  en  vertu  du  présenl  article,  esl  autorisé  à  juger 
le  contrevenant,  peut  être  ou  le  même  qui  a  ordonne  la  destruction 
du  produit  ou  tout  autre  ayant  juridiction  en  ce  lieu. 

Art.  H8.  Celui  qui,  d'une  maniëie  quelconque,  empécbera  le 
médical  officer  ou  rinspecteur  de  la  salubrité  de  pénétrer  dans  un 
immeuble  pour  examiner  les  articles  mis  en  vente,  ou  déposes  pour 
la  vente,  ou  en  préparation  pour  la  vente,  et  destinés  à  la  nourri- 
ture, ou  qui  empâcbera  le  niedical  officer,  l'mspecteur  de  la  salu- 
brité ou  son  assistant,  de  faire  exécuter  les  dispositions  du  présent 
acte  ou  qui  s'y  opposera,  sera  passible  d'une  amende  qui  n'excédera 
pas  5  livres  {(25  fr.). 

Art.  119.  Sur  la  plainte  faite  sous  serment  par  le  médical  officer, 
l'inspecteur  de  la  salubrité  ou  un  autre  agent  de  l'aulorite  locale, 
tout  juge  de  paix  pourra  délivrer  à  cet  a^enl  un  mandat  pour 
pénétrer  dans  un  édifice  où  le  dit  agent  a  des  raisons  de  croire  qu'on 
y  garde  ou  qu'on  y  cache  des  animaux  ou  des  produits  destines  à 
servir  à  la  nourriture  de  l'homme,  et  qui  sont  malsains,  gàies  ou 
impropres  à  cet  usage;  d'y  rechercher  ces  animaux  ou  produits 
pour  les  confisquer  et  en  informer  le  juge  conformément  aux  dis- 
positions du  présent  acte. 

Toute  personne  qui  empêchera  cet  agent  d'accomplir  la  mission 
qu'il  tient  de  ce  man  lat,  sera,  en  outre  des  autres  punitions  aux- 
quelles elle  peut  être  exposée,  passible  d'une  amende  qui  ne  dépas- 
sera pas  20  livres. 

Loi  ctu  41  août  1875  relative  à  ta  vmte  des  substances  alimentaires 
et  pharmaceiUiques. 

Art.  i.  Sont  abrogés,  etc.... 

Art.  %.  Le  terme  «  comestible  »  comprendra  tout  ce  qui  sert  à 
l'alimentation  et  à  la  boisson  de  l'homme,  à  l'exception  des  re- 
mèdes et  de  l'eau,  etc.... 

Art.3  11  est  interdit  de  mélanger, colorer,  teindre,  saupoudrer  tout 
comestible  avec  des  ingrédients  ou  des  substances  de  nature  à  nuire 
à  la  santé  publique,  d'ordonner  ou  de  permettre  ces  opérations,  avec 
l'intention  de  vendre  ce  produit  en  cet  état.  Il  est  interdit  de  vendre 
aucun  produit  ainsi  mélangé,  coloré,  teint,  saupoudre,  sous  peine, 
pour  la  première  contravention,  d'une  amende  qui  n'excédera  pas 
50  livres  (1250  francs);  après  une  première  contravention,  le  con- 
trevenant sera,  sur  prouve,  passible  d'un  emprisonnement  de 
six  mois,  avec  travaux  forces,  pour  chaque  nouvelle  contravention. 

Art.  i.  (Médicaments)... 

Art,&.  Il  est  entendu  que  nul  ne  sera  coupable  des  infractions  pré- 
vues par  les  deux  articles  précédents,  lorsqu'il  offrira  à  la  justice 
ou  à  la  cour  devant  laquelle  il  comparait,  une  preuve  suffisante  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3d  FAismunON  dss  DKntES  iuiaimuxs  39 

rigaorance  où  it  se  trouvait  que  le  produit  vendu  par  tut  fût  mé- 
laogé,  coloré,  teint  ou  saupoudré  et  de  l'impossibilité  où  il  était 
de  le  savoir. 

Art.  6.  Il  est  interdit  de  vendre  au  préjudice  de  l'acheteur  tout 
Gomestible  ou  médicament  qui  n'est  pas  de  la  nature,  substance  et 
qualité  demandées  par  l'acbeteur,  sous  peine  d'une  amende  n'ex- 
cièdant  pas  %ù  livres  (500  francs).  Il  est  entendu  qu'il  n'y  aura  pas 
matière  à  délit,  dans  les  cas  suivants  : 

i"  lorsque  l'addition  d'une  matière  ou  ingrédient  inoETensif  à  une 
denrée  ou  â  un  médicament  a  èlé  laite  par  suite  de  la  nécessité  de 
mettre  ce  produit,  comme  article  de  commerce,  en  état  d'être  trans- 
porté ou  consommé,  et  non  frauduleusement  dans  le  but  d'accroître 
le  volume,  le  poids  ou  la  mesure,  ou  d'eu  dissimuler  la  qualité  infé- 
rieure ; 

S*  Lorsque  le  remède  ou  la  denrée  est  la  propriété  de  quelqu'un, 
ou  est  l'objet  d'un  brevet  d'invention  et  est  fourni  dans  l'état  spécifié 
parle  brevet; 

3'  Lorsque  la  denrée  ou  le  médicament  est  composé  ainsi  qu'il  est 
mentionne  dans  le  présent  acte. 

i"  Lorsque  la  deoree  ou  le  remède  est  inévitablement  mélangé 
avec  une  matière  étrangère  par  suite  de  la  production  ou  de  la  pré- 
paration. 

Art.T.  Il  est  interdit  de  vendre  toute  denrée  et  tout  remède  com- 
posés, faits  avec  des  ingrédients  autres  que  ceux  demandés  par 
l'acheteur,  sous  peine  d'une  amende  n'excédant  pas  20  li- 
vres (500  francs). 

Art.S.  Il  est  entendu  qu'il  n'y  aura  pas  de  contravention  à  l'article 
précédemment  énoncé  touchant  la  vente  d'un  aliment  ou  médica- 
ment mélangé  à  une  substance  inofTensive,  non  dans  le  but  fraudu- 
leux d'en  accroître  le  volume,  poids  ou  mesure  ou  d'en  dissimuler  la 
qualité  inférieure,  si  toutefois  au  moment  de  délivrer  le  produit  on 
Riit  connaître  le  mélange  à  la  personne  qui  le  reçoit,  par  une  éti- 
quette distinctement  et  lisiblement  écrite  ou  imprimée  sur  l'objet. 

Art. 9.  Aucun  de  ceux  qui  auront  l'intention  de  vendre  sans  avis  un 
produit  dont  l'état  primitif  ne  sera  p'us  entier,  ne  pourra  enlever  à 
un  aliment  une  de  ses  parties,  de  nature  à  en  modifier  la  qualité, 
substance  ou  composition,  et  ne  pourra  vendre  un  produit  ayant 
subi  cette  modification  sans  en  faire  la  déclaration,  sous  peine  d'une 
amende  n'excédant  pas  20  livres. 

Art.iO.  Dans  la  ville  de  Londres  et  ses  franchises  les  commissaires 
des  égouts  de  la  ville,  dans  toute  autre  partie  de  la  métropole 
l'assemblée  des  marguillors  et  les  conseils  de  district  agissant  en 
vertu  de  la  loi  dans  l'interôt  de  l'administration  locale  de  la  métro- 
pole, la  cour  des  sessions  trimestrielles  de  chaque  comté  et  le  con- 
seil  municipal  de  chaque  bourg  ayant  en  propre  une  cour  de  session 
trimestrielle,  ou  ayant,  en  vertu  d'un  acte  général  ou  local  du  Par- 
lement ou  autrement,  un  établissement  en  propre  de  police,  pour- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


iO  PlUtnUnON  des  DINRfiBS  ALIlUnTAIRES  40 

roDt,  à  leur  gré,  après  la  promulgalîon  du  présent  Act,  lorsqu'au- 
CUD6  noiiiinalion  n'aura  ële  faite  è  ccl  eOtil,  et,  eo  tous  cas,  aussitôt 
qu'une  vacance  de  l'emploi  su  produira,  el,  sur  l'ordre  du  Loctd 
Government  Board.  devront,  pour  leur  vilie,  district,  comte,  bourg 
respectif,  notniuer  aux  fonctions  d'analyit,  une  ou  plusieurs  per* 
sonnes  possédant  les  connaissances,  l'hatiileLe  et  i'experïeDce  vou- 
lues, pour  analyser  toutes  les  substances  alimentaires  et  médica- 
menteuses vendues  dans  la  dite  ville  et  dans  les  dits  districts 
métropolitains,  comtés  et  bourgs.  Les  autorités  mentionnées  plus 
haut  devront  payer  aux  analystes  la  rétribution  convenue  de  part  et 
d'autre,  et  elles  pourront,  à  leur  gré,  le  ou  les  déplacer;  (outefois 
ces  rétributions  et  ces  déplacements  seront  en  tout  lemps  soumis  à 
l'approbation  du  Local  Government  Board,  qui  pourra  exiger  que 
des  preuves  satisfaisantes  de  compétence  lui  soient  données  et  qui 
pourra  accorder  son  approbation  entière  ou  avec  des  réserves  sur 
la  rétribution  et  sur  le  déplacement. 

Il  est  entendu  que  nul  ne  sera  à  l'avenir  nommé  analyste  en  vertu 
du  présent  article  s'il  est  directement  ou  indirectement  engagé  dans 
un  commerce  ou  état  ayant  rapport  avec  la  vente  des  comestibles 
ou  des  médicaments. 

Art.  41.  Le  conseil  municipal  d'un  bourg  pourra  décider  que 
l'analyste  choisi  par  un  bourg  voisin  ou  pour  l'endroit  où  se  trouve 
ce  dernier,  agira  pour  son  bourg  pendant  le  temps  que  le  dit 
conseil  décidera;  il  devra  alors  prendre  les  mesures  nécessaires 
pour  la  rétribution  de  cet  analyste,  et  ce  dernier,  sur  son  consente- 
ment, sera  pour  ce  temps,  conformément  au  présent  acte,  l'analyste 
de  ce  bourg. 

Art.  12.  Tout  acheteur  d'une  substance  alimentaire  ou  médica- 
menteuse dans  un  lieu  faisant  partie  d'un  district,  comté,  ville  ou 
bourg  où  se  trouve  un  analyste  nommé  en  vertu  de  cet  acte  ou  de 
tout  autre  abrogé  par  le  présent  acte,  aura  le  droit,  en  payant  une 
somme  n'excédant  pas  Ifl  shillings  et  6  pences  à  cet  analyste,  ou, 
s'il  n'y  en apas  alors  en  titre  pour  cet  endroit,  enpayantà  l'analyste 
de  tout  autre  lieu  la  somme  convenue  entre  eux,  de  faire  analyser 
le  produit  et  de  recevoir  de  l'analiste  un  certificat  attestant  le 
résultat  de  l'analyste. 

Art.  13.  Tout  mAiica/o^cer  of  Health,  inspecteur  de  la  salubrité, 
inspecteur  des  poids  et  mesures,  inspecteur  du  marché  ou  agent 
sous  la  direction  et  aux  frais  de  l'autorité  locale  pour  l'exécution 
du  présent  acte,  pourra  prélever  tout  échantillon  de  denrée  ou  de 
médicament;  s'il  soupçonne  que  le  produit  ainsi  livré  lui  a  été 
vendu  contrairement  à  une  des  dispositions  quelconques  du  pré- 
sent acte,  il  le  soumettra  à  l'analyse  de  l'analyste  du  district,  ou, 
s'il  n'y  a  pas  d'analyste  en  titre  pour  cet  endroit,  à  l'analyste  de 
tout  autre  lieu;  celui-ci,  sur  lo  reru  de  la  rétribution  prévue  par 
l'article  précédent,  analysera  l' échantillon  avec  toute   la  diligence 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


H  FiLsmaTion  des  oEnsfias  alubhtaius  if 

possible,  et  donnera  au  médical  officer  ou  à  l'agent  un  certificat 
spécifiant  le  résullal  de  l'analyse. 

Art.  1  i.  Tout  particulier  qui  achète  un  produit  dans  le  but  de  le 
Taire  analyser  devra,  aussitôt  l'achat  consomioé,  donner  au  vendeur 
ou  à  son  agent  avis  de  son  inlealion  de  soumettre  le  produit  à 
l'analyste  public;  puis  il  devra  offrir  de  diviser  sur-le-champ  le 
produit  en  question  en  trois  parties  :  chacune  de  ces  parties  sera 
marquée  et  scellée  ou  attachée  suivant  la  nature  de  l'objet.  Le 
vendeur  en  conservera  une,  l'acheteur  en  gardera  une  autre  comme 
sujet  de  comparaison,  et,  s'il  le  juge  à  propos,  il  soumettra  la 
troisième  à  l'analyste  public. 

Art.  13,  Si  le  vendeur  ou  son  agent  retUse  l'offre  de  l'acheteur 
de  diviser  le  produit  acheté  en  sa  présence,  l'analyste  à  qui  il  sera 
soumis,  devra  le  partager  en  deux  parts,  et  en  sceller  ou  attacher 
une,  qu'il  remettra  sur  le  reçu  de  l'échantilloD  ou  lorsqu'il  déli- 
vrera son  certificat  à  l'acheteur,  et  ce  dernier  devra  conserver  celte 
part  comme  pièce  de  conviction  au  cas  où  l'affaire  serait  portée 
devant  les  tribunaux. 

,4rt.  <6.  Lorsque  l'analyste  public  demeurera  à  plus  de  deux 
milles  de  la  personne  qui  demande  à  Taire  analyser  un  produit,  ce 
produit  pourra  lui  être  transmis  par  la  poste  comme  lettre  enre- 
gistrée, mais  sera  soumis  aux  règlements  que  le  Directeur-général 
des  postes  pourra  faire  concernant  le  port  et  la  distribution  d'ar- 
ticles de  ce  genre  et  les  Trais  seront  à  la  charge  de  la  personne  qui 
poursuit,  selon  le  cas. 

Art.  47.  Lorsque  tout  officier,  inspecteur  ou  agent  mentionné 
plus  haut  demandera  à  acheter  un  pro  luit  comestible  ou  un  médi- 
cament mis  en  vente  ou  à  vendre  en  détail  dans  un  immeuble,  local 
et  magasin,  et  offrira  le  prix  demandé  pour  la  quantité  qu'il  veut 
foire  analyser,  mais  qui  ne  doit  pas  dépasser  le  nécessaire,  et  que 
la  personne  qui  met  ce  produit  en  vente,  refusera  de  le  lui  vendre, 
elle  sera  passible  d'une  amende  ne  dépassant  pas  1 0  livres. 

Art.  18.  Le  certificat  de  l'analyste  devra  être  conçu  dans  la  Tonne 
mentionnée  dans  l'annexe  ci-jointe  ou  dans  une  forme  analogue. 

Art.  19.  Tout  analyste  nommé  en  vertu  d'un  acte  abrogé  par  le 
présent,  devra  Taire,  aux  autorités  qui  l'ont  nommé,  un  rapport  tri- 
mestriel sur  le  nombre  des  prélèvements  analysés  par  lui  pendant 
le  trimestre  précédent;  il  y  indiquera  lu  résultat  de  chaque  analyse 
et  ta  somme  qui  a  été  payée.  Ce  rapport  sera  présenté  à  l'assemblée 
suivante  des  autorités  qui  ont  nommé  l'analyste  et  qui  devront 
chaque  année  en  transmettre  une  copie  certifiée  exact  au  Local 
Government  Board,  à  l'époque  et  sous  la  Tonne  que  ce  Board  dési- 
gnera. 

Art.  20,  Lorsque,  d'après  le  certificat  de  l'analyste  public,  il  y 
aura  eu  contravention  à  l'un  des  articles  du  présent  acte,  la  per- 
sonne qui  a  fait  faire  l'analyse  pourra,  pour  lo  recouvrement  de 
l'amende  imposée  en  conséquence  de  la  contravention,  s'adresser  à 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


iS  riLSmunon  dis  dbhiAbs  aumbhuims  43 

la  justice  de  l'endroit  où  cette  contravention  a  été  commise,  jugesnt 
conformément  aux  actes  sur  la  procédure  sommaire. 

Toute  amende  imposée  en  vertu  du  présent  Acte  sera,  en  Ani^le- 
terre,  recouvrable  conformément  aux  statuU  \\  et  42,  Vict.  c.  i3. 

Toute  pénalité  imposée  en  vertu  du  présont  Acte  pourra  être 
réduite  ou  mitip;éc  suivant  l'arrêt  de  la  justice. 

Art,  21 .  Dans  rinstruction  d'une  affaire  de  ce  genre,  la  produc- 
tion du  certificat  de  l'analyste  public  sera  un  témoignage  suffisant 
pour  l'établissement  des  faits,  à  moins  que  le  défendeur  ne  re- 
quière la  comparution  de  l'analyste  en  qualité  de  témoin.  Les 
parties  du  produit  conservé  par  l'acheteur  devront  être  aussi  pro- 
duites; le  défendeur  pourra  toutefois  à  son  gré  demander  que 
lui-même  (ou  sa  femme)  soit  entendu  en  qualité  de  témoin  à  dé- 
charge. 

Art.  a.  Les  magistrats  devant  qui  une  plainte  aura  été  portée  ou 
la  cour  ayant  à  juger  en  appel,  pourront,  en  vertu  du  présent  Acte, 
sur  la  requête  de  l'une  ou  de  l'autre  partie,  envoyer  tout  comes- 
tible ou  médicament  aux  commissaires  des  finances,  qui  le  sou- 
mettront à  l'analyse  des  chimistes  de  l'administration  à  Somerset- 
House,  et  donneront  à  la  justice  un  certificat  du  résultat  obtenu; 
les  dépenses  occasionnées  par  cette  analyse  seront  supportées  par 
le  demandeur  ou  le  défendeur,  suivant  la  décision  des  juges. 

Art.  23.  Toute  personne  convaincue  d'une  infraction  qui,  en 
vertu  du  présent  Acte  ou  d'un  autre  Acte  abrogé  par  le  présent, 
est  du  ressort  des  magistrats,  pourra  en  appeler  en  Angleterre  à  la 
session  générale  suivante  ou  session  trimestrielle  delà  Cour  siégeant 
pour  la  ville,  le  comté  ou  l'endroit  où  l'infraction  a  été  commise, 
pourvu  que  cette  personne  ait,  dans  un  délai  de  trois  jours,  pris, 
avec  deux  répondants,  l'engagement  de  comparaître  pour  entendre 
le  jugement  du  tribunal  et  de  payer  les  frais  que  ce  dernier  impo- 
sera. Les  magistrats  devant  qui  la  cause  sera  portée,  sont,  par  le 
présent  Acte,  autorisés  à  recevoir  cet  engagement  et  requis  de  le 
faire  prendre. 

La  cour  siégeant  en  session  générale  ou  trimestrielle  devra  en- 
tendre et  juger  la  cause  en  appel,  et  elle  pourra,  suivant  son 
opinion,  condamner  aux  frais  la  partie  appelante  ou  la  parUe 
adverse. 

Art.  24.  Lorsque,  dans  une  poursuite  faite  en  vertu  de  la  présente 
loi,  le  fâit  d'avoir  vendu  un  produit  falsifié  sera  prouvé  et  que  le 
défendeur  désirera  s'appuyer  sur  une  exception  ou  disposition 
quelconque  du  présent  Acte,  c'est  à  lui  qu'il  appartiendra  de  faire 
la  preuve  de  ce  qu'il  avance. 

Art.  25.  Lorsque  le  défendeur  prouvera,  conformément  à  l'avis 
des  magistrats  ou  de  la  cour,  qu'il  a  acheté  le  produit  en  question 
comme  étant  de  la  nature,  substance  et  qualité,  demandées  par  le 
poursuivant,  et,  avec  preuve  écrite  à  l'appui,  qu'à  l'époque  de  la 
vente  il  n'avait  aucune  raison  de  croire  que  le  produit  différait  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


(3  FALSVlCinCM  DH  SXHRfiBB  AUMBNUnn  43 

celnî  qu'il  avait  demandé,  et  qu'il  l'a  vendu  dans  l'état  où  il  l'avait 
acheté,  il  sera  renvoyé  de  la  poursuite,  oiais  restera  passible  des 
frais  foils  par  le  demandeur,  à  moins  qu'il  ne  lui  ait  donné  avis 
qu'il  s'appuierait  sur  la  défense  susdite. 

Art.  26.  Dans  le  cas  de  poursuites  faites  par  le  médical  officer, 
l'inspecteur  ou  L'agent  d'une  autorité  ayant  un  analyste  attaché  à 
son  d'slrict,  toute  amende  imposée  ou  à  recouvrer  sera  payée  à  ce 
médical  o^cer,  inspecteur  ou  agent,  et  versée  par  lui  à  l'autorité 
pour  laquelle  il  a^it;  cette  amende  sera  appliquée  aux  dépenses 
encourues  pour  l'exécution  de  la  présente  loi,  nonobstant  tout 
statut  qui  s'y  opposerait;  mais,  dans  le  cas  de  toute  autre  pour- 
suite, l'amende  sera  payée  et  appliquée  en  Angleterre  conformément 
aux  Actes  de  la  procédure  sommaire. 

Art.  27.  Toute  personne  qui  contrefera  ou  emploiera,  le  sachant 
faux,  un  certificat  ou  écrit  pouvant  servir  d'attestation,  sera  cou- 
pable de  délit  et  sera  passible  d'un  emprisonnement  De  dépassant 
pas  deux  années  avec  travaux  forcés. 

Toute  personne  qui,  volontairement,  en  vue  do  quelque  disposi- 
sioD  de  cet  Acte,  appliquera  à  un  produit  comestible  ou  à  un  médi- 
cament une  attestation  (ou  un  certificat)  donnée  pour  un  autre 
produit,  sera,  en  vertu  du  présent  Acte,  coupable  d'une  infraction 
au  dit  Acte  et  passible  d'une  amende  n'excédant  pas  20  livres. 

Toute  personne  qui,  en  traitant  avec  un  acheteur  au  sujet  d'un 
produit  vendu  par  elle  en  qualité  de  propriétaire  ou  d'agent,  don- 
nera une  fousse  attestation,  sera,  en  vertu  du  présent  Acte,  cou- 
pable de  délit  et  passible  d'une  amende  n'excédant  pas  20  livres. 

Enfin  toute  personne  qui  délivrera  un  produit  vendu  et  portant 
une  étiquette  décrivant  faussement  l'objet,  sera,  en  vertu  du  présent 
acte,  coupable  d'une  infraction  au  dit  acl«  et  passible  d'une 
amende  n'excédant  pas  20  livres  (SOO  francs). 

Art.  28.  Bien,  dans  le  présent  acte,  n'affectera  le  pouvoir  de  pro- 
céder par  accusation,  ou  de  prendre  toute  autre  mesure  contre  les 
délinquants,  ou  n'interviendra  d'une  manière  quelconque  dans  les 
contrats  ou  conventions  entre  particuliers,  ou  dans  les  droits  et 
pouvoirs  qui  y  sont  attachés. 

Il  est  entendu  que,  dans  toute  poursuite  intentée  par  un  particu- 
lier pour  infraction  de  contrat  dans  la  vente  d'un  comestible  ou 
d'un  médicament,  ce  particulier  pourra  recouvrer  le  montant  de 
l'amende,  seul  ou  avec  les  autres  dommages  recouvrables  par  lui, 
en  vertu  du  présent  acte,  conjointement  avec  les  frais  de  pour- 
suite et  de  défense  encourus  [>ar  lui,  lorsqu'il  prouvera  que  le  pro- 
duit incriminé  aura  été  vendu  comme  étant  de  la  qualité,  substance 
et  nature  demaniiées;  qu'il  l'a  acheté  sans  savoir  qu'il  différait  de 
celui  qu'il  avait  demandé,  et  qu'il  l'a  revendu  dans  le  mémo  état; 
toutefois,  le  défendeur  aura,  en  ce  cas,  la  liberté  de  prouver  que 
la  poursuite  est  injuste  ou  que  le  montant  des  f^ais  imposés  ou 
réclamés  est  trop  élevé. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


ii  PALSrnUTIOIl  DBS  SSmtES  ALmBïrTÀllIS  ii 

Art.  33  et  34.  Le  présent  Acte  est  applicable  k  PËcosse  et  k 
l'Irlande. 

Forme  du  Certificat  de  l'Analyste. 

A  M.  (0) 

Je  soussigné,  analyste  public certifie  parle  présent  que  j'ai 

reçu  le 18...,  de  (6) un  échantillon  de à  analyser  (lequel 

pesait ),  et  que  je  l'ai  analysé.  Je  déclare  en  outre  que  le  ré- 
sultat de  mon  analyse  est  le  suivant  : 

Je  suis  d'avis  que  c'est  un  échantillon  de naturel  ou 

Je  suis  d'avis  que  le  dit  échantillon  contient  les  substances  sui- 
vantes  ou  la  quantité  suivante  de  substances  étrangères. 

Observations  (c)  : 

En  foi  de  quoi  j'ai  signé,  le 

(a)  Nom  de  la  personne  qui  fait  analyser  le  prélèvemeut. 

(b)  Nom  de  la  personne  qui  a  transmis  l'échantillon. 

(c)  L'analyste  peut,  à  son  gré,  dire  s'il  est  d'avis  que  le  mélange 
(s'il  en  existe)  a  été  fait  dans  le  but  de  rendre  lo  produit  portatif  ou 
mangeable,  de  le  conserver,  do  lui  donner  meilleure  apparence,  ou 
si  ce  mélange  était  inévitablo  ;  et  il  établira  si  les  matières  ou  ingré- 
dients étrangers  sont  nuisibles  ou  non  à  la  santé. 

Dans  les  certificats  concernant  le  lait,  le  beurre  ou  toute  autre 
substance  s'allérant  fecilement,  l'analyste  indiquera  les  modifica- 
tions dans  la  composition  du  produit  qui  seraient  de  nature  à  in- 
fluer sur  le  résultat  de  l'analyse. 

BELGIQUE 
Loi  du  tentai  4829. 

Art.  t.  Quiconque  aura  mêlé  ou  aura  feit  mêler  du  sulfate  de 
cuivre  (vitriol  bleu)  ou  du  sulfate  de  zinc  (vitriol  blanc)  ou  toute 
autre  matière  vénéneuse  au  pain  ou  à  d'autres  comestibles  ou  à 
des  substances  qui  entrent  dans  la  fabrication  du  pain  ou  d'autres 
comestibles,  les  uns  et  les  autres  destinés  à  être  vendus  ou  distri- 
bués, sera  puni  d'un  emprisonnement  de  2  ans  a  5  ans  et  d'une 
amende  de  200  è  500  florins;  la  patente  du  coupable  lui  sera  en 
même  temps  retirée  et  il  sera  déchu  du  droit  de  pouvoir  obtenir 
une  semblable  patente  pendant  la  durée  de  son   emprisonnement. 

Art,  2.  Sera  puni  des  mêmes  peines  quiconque  aura  mêlé  ou  fait 
mêler  des  matières  vénéneuses  à  des  boissons  ou  à  des  substances 
qui  entrent  dans  leur  fabrication,  les  unes  et  les  autres  destinées  à 
être  vendues  ou  distribuées. 

Art.  3.  Les  peines  staluées  aux  articles  précédents  seront  égale- 
ment appliquées  à  toute  personne  qui,  sachant  que  des  matières 
vénéneuses,  telles  que  celles  énoncées  dans  ces  articles,  seraient 
mêlées  au  pain,  à  d'autres  comestibles,  à  des  boissons  ou  à  des 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


iS  FALSinCATIOH  DES  DEMBSEg  ALIMENTAIItES  t5 

substances  qui  sont  destinées  k  enlrer  dans  la  fabricatiaa  du  pain, 
d'autres  comeslibles  ou  de  baissons,  aura  vendu,  débité  ou  distri- 
bué ou  aura  tenté  de  vendre,  débiter,  distribuer  ou  iâire  distribuer 
ce  pain,  ces  comestibles  ou  ces  boissons  ;  ainsi  qu'à  quiconque  aura 
vendu  ou  procuré  la  matière  vénéneuse,  sachant  qu'elle  devait  âtre 
employée  à  commettre  le  délit. 

Art.  i.  Par  ampliation  et  modification  de  l'art.  318  du  code  pénal 
actuellement  en  vigueur(l),  les  peines  statuées  dans  cet  art.  318  sont 
déclarées  applicables  à  quiconque  aura  mêlé  ou  aura  fait  mêler  des 
matières  nuisibles  ù  la  santé,  au  pain  ou  à  d'autres  comestibles  ou 
à  des  boissons,  ou  à  des  substances  qui  entrent  dans  la  fabrication 
du  pain,  d'autres  comestibles  ou  de  boissons,  les  uns  et  les  autres 
destinés  à  être  vendus  ou  distribués,  ainsi  qu'à  toute  personne  qui, 
sachant  que  des  matières  nuisibles  à  la  santé  seraient  mêlées  à  ces 
comestibles,  boissons  ou  subslauces,  les  aura  vendues,  débitées  ou 
distribuées,  ou  aura  tenté  de  les  vendre,  débiter,  distribuer  ou 
faire  distribuer. 

Art.  5.  En  cas  de  récidive  pour  ce  qui  concerne  les  délits  prévus 
par  les  articles  précédents,  les  dispositions  de  l'art.  98  du  code  pénal 
actuellement  en  vigueur,  seront  appliquées. 

Art.  6.  Outre  les  peines  mentionnées  ci-dessus  aux  art.  1,  2,  3, 
et  5,  le  juge  ordonnera  que  l'arrêt  sera  affiché  et  publié  aux  frais 
du  condamné. 

Art.  7.  Lora  de  l'application  des  peines  statuées  par  les  présentes, 
le  pain,  le  comestible  ou  les  boissons  ou  les  substances  qui  sont 
destinées  à  entrer  dans  la  fabrication  du  pain,  de  comestibles  ou 
de  boissons,  auxquels  seraient  mêlées  des  matières  vénéneuses  ou 
nuisibles,  seront,  en  tous  cas,  confisqués  et  détruits. 

Art,  8.  Par  la  présente  loi,  il  n'est  dérogé  en  aucune  manière 
aux  dispositions  contenues  dans  l'art.  303  du  code  pénal  actuelle- 
ment en  vigueur,  concernant  ceux  qui  se  rendent  coupables  du 
crime  d'empoisonnement,  ainsi  que  ce  crime  est  qualifié  dana 
l'art.  301  du  même  code. 

Loi,  du  17  mars  1856,  réprimaiU  la  falsification  des  denrées 
alimentaires. 

Art.  1 .  Ceux  qui  auront  falsifié  ou  fait  tïilsifier,  soit  des  comes- 
tibles ou  des  boissons,  soit  des  denrées  ou  substances  alimentaires 
Joetconques  destinées  à  être  vendues  ou  débitées,  seront  punis 
'un  emprisonnement  dehuitjoursàun  an  et  d'une  amende  de  50 
à  1 ,000  francs,  ou  de  l'une  de  ces  deux  peines  seulement. 

Art.  2.  Sera  puni  des  peines  portées  par  l'article  précédent  : 
1°  Celui  qui  vendra,  débitera  ou  exposera  en  vente  des  comestibles, 
boissons,  denrées  ou  substances  alimentaires  quelconques,  sachant 
qu'ils  sont  falsifiés;  2°  celui  qui,  soit  par  des  placards  atQcbés,  soit 
par  des  écrits  imprimés  ou  non,  publiés,  vendus  ou  distribués, 

(1}  Le  code  a  été  madiUé  depuis  iora.  Yofr  plus  loin. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


16 


FusiFtcinoit  SBS  sBineBs  ALnmrrAiREs 


U 


aura  méchamment  donné  des  instruclions  propres  à  faciliter  on  à 
propager  les  procédés  de  falsificatioD  des  di^  comestibles  ou  bois- 
sons, denrées  ou  substances  alimentaires. 

Art.  3.  Sera  puni  d'un  emprisonnement  de  huit  Jours  à  six  mois 
et  d'une  ameode  de  26  à  50  francs,  ou  de  l'une  de  ces  deui  peines 
seulement  :  celui  qui  aura  dans  son  magasin,  sa  boutique  ou  ea 
tout  autre  lieu,  des  comestibles,  boissons,  denrées  ou  substances 
alimentaires  destinés  a  être  vendus  ou  débités,  sachant  qu'ils  sont 
falsifiés. 

Art.  i.  Dans  les  cas  prévus  par  les  art.  1  et  2  de  la  présente  loi, 
318  du  code  pénal  (I)  et  i  delà  loi  du  19  mai  1829,  lorsquele 
coupable  sera  condamné  à  un  emprisonnement  de  plus  de  six  mois, 
la  patente  lui  sera  en  même  temps  retirée  et  il  ne  pourra  enoblroir 
une  autre  pendant  la  durée  de  l'emprisonnement.  —  Le  tribau! 
pourra  toujours  ordonner  que  le  jui;emenl  soit  affiché  dans  leslieui 
qu'il  désif^era  et  inséré  en  entier  ou  par  extrait  dans  les  journaui 
qu'il  indiquera,  le  tout  aux  frais  du  condamné. 

^r(.  5.  Les  dispositions  qui  précèdent,  seront  appliquées  sam 
préjudice  des  peines  plus  fortes  prévues  par  le  code  pénal  ou  par 
des  lois  spéciales. 

Art.  6.  Ceux  qui  auront,  sans  l'intentioD  criminelle  prévue  ^r 
l'art.  2,  vendu,  débité  ou  exposé  en  vente  des  comestibles,  bois- 
sons ou  denrées  alimentaires  falsifiés,  seront  punis  conrormémenl 
aux  art.  475  et  476  du  code  pénal  (I).  —  En  cas  de  récidive,  I" 
peine  d'emprisonnement,  pendant  cinq  jours  au  plus,  pourra  éin 
prononcée. 

Art.  1.  En  condamnant  à  l'amende,  les  cours  et  tribunaux  ordon- 
neront qu'à  défeut  du  paiement  dans  le  délai  de  deux  mois  à  dater 
dajusement,  s'il  est  contradictoire,  et  de  sa  signification,  s'il  est 
par  défaut,  celte  amende  soit  remplacée  par  un  emprisonnem^ni 
correctionnel  qui  ne  pourra  excéder  le  terme  d'un  nn,  dans  les  cas 
prévus  par  les  art.  1,3,  3  et  40;  ou  par  un  emprisonnement  de 
simple  police  qui  ne  pourra  excéder  le  terme  de  7  jours,  dans  les 
cas  mentionnés  par  l'article  précédent.  —  Le  condamné  peut  tou- 
jours se  libérer  de  cet  emprisonnement  en  payant  l'amende. 

j4r^  8.  En  ce  qui  concerne  la  condamnation  aux  frais  proooDcée 
au  profit  de  l'Etat,  la  durée  de  la  contrainte  par  corps  sera  déîer- 
minée  par  le  jugement  ou  l'arrôt,  sans  qu'elle  puisse  être  au-tles- 
sous  de  huit  Jours,  ni  excéder  un  an  ou  un  mois,  suivant  que  l'in- 
fraction est  un  délit  ou  une  contravention.  —  Ni>anmoins  les  con- 
damnés qui  Justifieront  du  leur  insolvabilité  suivant  le  mode  pres- 
crit par  le  code  d'instruction  criminelle,  seront  mis  en  liberté  après 
avoir  subi  sept  jours  de  contrainte,  quand  les  frais  n'excéderonl 
pas  25  flancs.  —  La  contrainte  par  corps  n'est  ni  exercée,  ni  main- 
tenue contre  les  condamnés  qui  ont  atteint  leur  70*  année. 


(I]  1^  code  a  ité  modifia  depuis  Ion.  Tolr  ^na  loin. 


D,B,t,zed.yGOOgle 


47  FUSmUTION  Dl8  DKintES  ALomTinBS  47 

^Art.  9,  Les  comestibles,  boissons,  denrées  ou  aubslances  alimen- 
taires folsifiés,  qui  seront  trouvés  en  la  possession  du  coupable,  se- 
ront saisis  et  confisqués.  —  S'ils  peuvent  servir  à  un  usage  alimen- 
taire, ils  seront  mis  à  la  disposition  du  bureau  de  bienTaisance  de 
la  localité  où  le  délit  a  été  commis  ;  sinon  il  en  sera  ordonné  la  des- 
truction ou  la  diffusion. 

Art.  10.  Dans  les  cas  prévus  par  les  art.  318  du  code  pénal  et 
4  de  la  loi  du  19  mai  4839,  la  peine  de  l'emprisonnement  sera  de 
huîtjoursàdeux  ans  et  l'amende  de  30  à  1,000  francs.  —  Ces  peines 
pourront  être  appliquées  cumulalivement  ou  séparément. 

Art.  1 1 .  Lorsqu'il  existe  dos  circonstances  atténuantes  en  laveur 
du  prévenu,  les  peines  d'emprisonnement  et  d'amende  prononcées 
par  les  art.  1,  2,  3  et  10  de  la  présente  loi,  pourront  être  réduites, 
respectivement  au-dessous  de  8  jours  et  au-dessous  de  S6  francs, 
sans  qu'elles  puissent  en  aucun  cas  être  inférieures  à  celles  de  sim- 
ple police. 

Code  pénal  (du  8  juin  1867).— ^rt.  43i(1 , 2,  i,Loi  19  mai  1829;— 
10.  Loi  17  mars  1856).  Celai  qui  aura  mêlé  ou  fait  mêler,  soit  à  des 
comestibles  ou  des  boissons,  soit  à  des  substances  ou  denrées  ali- 
mentaires quelconques,  destinés  à  être  vendus  ou  débités,  des  ma- 
tières qui  sont  de  nature  à  donner  la  mort  ou  à  altérer  gravement 
la  sauté,  sera  puni  d'un  emprisonnement  de  sis  mois  à  cinq  ans  et 
d'une  amende  de  deux  cents  francs  à  dix  mille  francs. 

Art.  435  (318.  C.  1810— 3,  4,  L.  19  mai  1829 —  10.  L.  17  mars 
1856).  Sera  puni  des  peines  portées  è  l'article  précédent  : 

Celui  qui  vendra,  débitera  ou  exposera  en  vente  des  comestibles, 
bo'ssons,  substances  ou  denrées  alimentaires  quelconques,  sachant 
qu'ils  contiennent  des  matières  de  nature  à  donner  la  mort  ou  à 
altérer  gravement  la  santé  ; 

Celui  qui  aum  vendu  ou  procuré  ces  matières,  sachant  qu'elles 
doivent  servir  à  falsifier  des  substances  ou  denrées  alimentaires. 

Art.  456.  Sera  puni  d'un  emprisonnement  de  trois  mois  à  trois 
ans  et  d'une  amende  de  cent  francs  à  mille  francs,  celui  qui  aura 
dans  son  mai^asin,  dans  sa  boutique  ou  en  tout  autre  heu,  des 
comestibles,  boissons,  substances  ou  denrées  alimentaires,  destinés 
à  Otre  vendus  ou  débités,  sachant  qu'ils  contiennent  des  matières 
de  nature  à  donner  la  mort  ou  à  altérer  gravement  la  santé. 

Art.  457(318.  G.  1810—1,  2,  4,  6,  L.  19  mai  1829).  Les  comes- 
tibles, boissons,  denrées  ou  substances  alimentaires  mélangés  se- 
ront saisis,  contisqués  et  mis  hors  d'usage. 

La  patente  du  coupable  lui  sera  retirée  ;  il  ne  pourra  en  obtenir 
une  autre  pendant  la  durée  de  son  emprisonnement. 

Il  pourra  de  plus  être  condamné  à  ^interdiction,  confonnément  à 
l'art.  33,  (Interdiction  de  l'exercice  des  droits  civils  en  tout  ou  en 
partie,  pour  un  terme  de  cinq  ans  à  dix  ans.) 

Le  tnbunal  ordonnera  que  le  jugement  soit  affiché  dans  les  lieux 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


iS  PALStnClTim  DES  DEHRÉES  AlIVEtnAnES  iS 

qu'il  désignera  et  inséré  en  entier  ou  par  extrait  dans  les  journaux 
qu'il  indiquera  ;  le  tout  aux  frais  du  condamné. 

Art.  i98.  Sera  puni  d'un  emprisonnement  d'un  mois  à  un  an  el 
d'une  amende  de  cinquante  francs  à  mille  francs  ou  d'une  de  ces 
peines  seulement,  celui  qui  aura  trompé  l'acheteur  : 

Sur  l'identité  do  la  chose  vendue,  en  livrant  frauduleusement 
une  chose  autre  que  l'objet  déterminé  sur  lequel  a  porté  la  tran- 
saction. 

Sur  l'origine  ou  la  nature  de  la  chose  vendue  en  vendant  ou  en 
livrant  une  chose  semblable  en  apparence  à  celle  qu'il  a  achetée  ou 
qu'il  a  cru  acheter. 

Art.  500.  (1,  â,  L.  17  mars  18S6) Seront  punis  d'un  emprisonne- 
ment  de  huit  jours  à  un  an  et  d'une  amende  de  cinquante  francs 
à  mille  irancs  ou  d'une  de  ces  peines  seulement  : 

Ceux  qui  auront  falsifié  ou  foit  falsifier  des  denrées  ou  boissons 
propres  à  l'alimenlation  et  destinées  à  être  vendues  ou  débitées  ; 

Ceux  qui  auront  vendu,  débile  ou  exposé  en  vente  ces  objets 
sachant  qu'ils  élaient  falsifiés  : 

Ceux  qui,  par  affiches  ou  par  avis,  imprimés  ou  non,  auront  mé- 
chamment ou  frauduleusement  propagé  ou  révélé  des  procédés  de 
falsification  de  ces  mêmes  objets. 

Art.  501.  (3,  L.  17  mars  1856).  Sera  puni  d'un  emprisonnement 
de  huit  jours  à  six  mois  et  d'une  amende  de  vingt-six  francs  à  cinq 
cents  francs  ou  d'une  de  ces  peines  seulement,  celui  chez  lequel 
seront  trouvées  des  denrées  ou  boissons  propres  à  l'alimentation  et 
destinées  à  être  vendues  ou  débitées,  et  qui  saitqu'elles  sont  falsi- 
fiées. 

Art.  503.  (i,  L.  17  mars  1856).  Dans  les  cas  prévus  par  les  deux 
articles  précédents,  le  tribunal  pourra  ordonner  que  le  jugement 
soit  affiché  dans  les  lieux  qu'il  désignera  et  inséré,  en  entier  ou  par 
extrait  dans  les  journaux  qu'il  indiquera;  le  tout  aux  frais  du 
condamné. 

Si  le  coupable  est  condamné  à  un  emprisonnement  d'au  moins 
six  mois,  ta  patente  lui  sera  retirée  et  il  ne  pourra  en  obtenir  une 
autre  pendant  la  durée  de  la  peine. 

Art.  503.  (6.  L.  17  mars  1856).  Les  denrées  alimentaires  ou  bois- 
sons falsifiées  trouvées  eo  la  possession  du  coupable,  seront  sai- 
sies et  confisquées. 

Si  elle  peuvent  servir  à  un  usage  alimentaire,  elles  seront  mises 
à  la  disposition  de  la  commune  où  le  délit  aura  été  commis,  avec 
charge  de  les  remettre  aux  hospices  ou  au  bureau  de  bienfaisance, 
selon  les  besoins  de  ces  établissements;  dans  le  cas  contraire,  les 
objets  saisis  seront  mis  hors  d'usage. 

^r(.  561.  Seront  punis  d'une  amende  de  dix  à  vingt  francs  et 
d'un  emprisonnement  d'un  jour  à  cinq  jours  ou  d'une  de  ces  peines 
seulement;... 

if  (605.  G.  3.  Bnim.  an  Vf).  Ceux  qui  auront  vendu,  débité 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


49  FALSIFIC4T[0:(  DSS  DINBAcS  ALtXEXTÂlIES  id 

OU  exposé  en  vente,  des  comestibles,  boissoDs,  denrées  ou  sub- 
stances alimentaires,  gâtés  ou  corrompus  ; 

3>  (6,  d,  L.  17  mars  1836;  473,  6-.  C.  4810).  Ceux  qui,  sans  l'in- 
tention frauduleuse  exigée  par  l'arl.  500,  n°  1,  auront  vendu,  dé- 
bité ou  exposé  en  vente,  des  comestibles,  boissons,  denrées  ou 
substances  alimen'.aires  falsifiés. 

Les  comestibles,  boissons,  denrées  ou  substances  alimentaires 
sfttés,  corrompus  ou  falsifiés,  qui  seront  trouvés  en  la  possession 
au  coupable,  seront  saisis  et  confisqués. 

S'ils  peuvent  servir  à  un  usage  alimentaire,  ils  seront  mis  à  la 
disposition  de  It  commune  où  le  fait  aura  été  commis,  avec  charge 
de  les  remettre  aux  hospices  ou  au  bureau  de  bieu^isance,  selon 
les  besoins  de  ces  établissements;  dans  le  cas  contraire,  les  objets 
saisis  seront  mis  hors  d'usage. 

FRANCE. 

Loi  du  27  mars  t851,  tendant  à  la  Tëpreisùm  plus  efficace  de  cer- 
taines fraudes  dans  la  vente  des  marchandises. 

Art  léseront  punis  des  peines  portées  par  i'art.  493  du  code 
pénal:  4°  ceux  qui  falsifieront  des  substances  ou  denrées  alimen- 
taires on  médicamenteuse^  destinées  à  être  vendues;  i'  ceux  qui 
vendront  ou  mettront  en  vente  des  substances  ou  denrées  alimen- 
taires ou  médicamenteuses  qu'ils  sauront  être  &Isifiées  ou  corrom- 
pues; ceux  qui  auront  trompé  ou  tenté  de  tromper,  sur  la  quantité 
des  choses  livrées,  les  personnes  auxquelles  ils  vendent  ou  achè- 
tent, soit  par  l'usage  de  (aux  poids  ou  de  busses  mjsurds,  ou  d'ins- 
truments inexacts  servant  au  pesage  ou  au  mesuragu,  soit  par  des 
manœuvres  ou  procédés  tendintà  fausser  l'opération  du  pesage  ou 
mesurage,  ou  à  augmenter  frauduleusement  le  poids  ou  le  volume 
de  la  marchandise,  même  avant  cette  opération;  soit  enfin  par  des 
indications  frauduleuses  tendant  à  faire  croire  ù  un  pesage  ou  mesu- 
rage antérieur  et  exact. 

Art.  i.  Si,  dans  les  cas  prévus  par  l'art.  423  du  code  pénal  ou  par 
l'arl  1"  de  la  présente  loi,  il  s'agit  d'une  marchandise  contenant  des 
mixtions  nuisibles  à  la  santé,  l'amende  sera  de  cinquante  à  cinq 
cents  francs,  à  moins  que  le  quart  des  restitutions  et  dommages- 
intérêts  n'excède  cette  dernière  somme;  l'emprisonnement  sera  de 
trois  mois  à  deux  ans.  —  Le  présent  article  sera  applicable  même 
au  cas  au  la  falsification  nuisible  serait  connue  de  l'acheteur  ou 
consommateur. 

Art.  3.  Seront  punis  d'une  amende  de  46  à  25  francs  et  d'un 
empr  sonnement  de  six  à  dix  jours,  ou  de  l'une  de  ces  peines  seu- 
lement, suivant  les  circonstances,  ceux  qui,  sans  motifs  légitimes, 
auront,  dans  leurs  magasins,  boutiques,  ateliers  ou  maisons  de 
commerce,  ou  dans  les  halles,  foires  ou  marchés,  soit  des  poids  ou 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


5fl  FAISmCATlON  DBB  DEKIltES  ÂLI]IE!ITA»ES  U 

mesures  faux,  ou  autres  appareils  inexacts  servant  au  pesage  ou  aa 
mesurage,  soit  des  substances  alimentaires  ou  médicamenteuses 
qu'ils  sauront  être  falsifiées  ou  corrompues.  —  Si  la  subslaace  M- 
sifiëe  est  nuisible  à  la  santé,  l'amende  pourra  être  portée  à  cin- 
quaote  francs  et  l'emprisonnement  à  quinze  Jours. 

Art.  4.  Lorsque  le  prévenu,  convaincu  ae  contraventioD  à  la 
présente  loi  ou  à  l'art.  433  du  code  pénal,  aura,  dans  les  cinq  années 
qui  ont  précédé  le  délit,  été  condamné  pour  infraction  à  la  présente 
loi  ou  à  l'art.  433,  la  peine  pourra  être  élevée  jusqu'au  double  du 
maximum  ;  l'amende  prononcée  par  l'art.  t23  et  par  les  art.  1  el  S 
de  la  présente  loi  pourra  même  être  portée  jusqu'.'i  mille  francs,  si 
la  moitié  des  restitutions  et  dommages- intérêts  n'excède  pas  cette 
somme;  le  tout,  sans  préjudice  de  l'application,  s'il  y  a  lieu,  des 
art.  o7  et  58  du  code  pénal. 

Art.  5.  Les  objets  dont  la  vente,  usage  ou  possession  constitue  le 
délit,  seront  confisqués  conformément  à  l'art,  423  et  aux  art.  i77 
et  4SI  du  code  pénal. —  S'ils  sont  propres  à  un  usa^e  alimentaire  ou 
médical,  le  tribunal  pourra  les  mettre  à  la  disposition  de  l'adminis- 
tration pour  être  attribués  aux  établissements  de  bienfaisance.  — 
S'ils  sont  impropres  à  cet  usa.^^e  ou  nuisibles,  les  objets  seront  dé- 
truits ou  répandus  aux  frais  du  condamné.  Le  tribunal  pourra 
ordonner  que  la  destruction  ou  efTusion  aura  lieu  devant  l'étaolisse- 
ment  DU  le  domicile  du  condamné. 

Art.  6.  Le  tribunal  pourra  ordonner  faOïchage  du  jugement  dans 
les  lieux  qu'il  désignera  et  son  insertion  intégrale  ou  par  extrait 
clans  tous  les  journaux  qu'il  désignera,  le  tout  aux  frais  du  con- 
damné. 

Art.  7.  L'art.  463  du  code  pénal  sera  applicable  aux  délits  prévus 
parla  présente  loi. 

Art.  S.  Les  deux  tiers  du  produit  des  amendes  sont  attribués 
aux  communes  dans  lesquelles  les  délits  auront  été  constatés. 

Art.  9.  Sont  abrogés  les  art.  475,  n*  14  et  479,  n°  5  du  code 
pénal. 

Loi  du  5  mai  1885. — Art.  1".  Les  dispositions  de  la  loi  du 
27  mars  1851  sont  applicables  aux  boissons. 

Codepénal.  —  Art.  57  {modifié  par  la  loi  du  13  mars  1863).  Qui- 
conque ayant  été  condamné  pour  un  crime  à  une  peine  supérieure  à 
une  année  d'emprisonnement,  aura  commis  un  délit  ou  un  crime 

aui  devra  n'être  puni  que  de  peines  correctionnelles,  sera  con- 
amné  au  maximum  de  la  peine  portée  par  la  loi  et  cette  peine 
pourra  être  élevée  jusqu'au  double.  Le  condamné  sera,  déplus, 
mis  sous  la  surveillance  spéciale  de  la  haute  police  pendant  cinq 
ans  au  moins  et  dix  ans  au  plus. 

Art.  58  (modifié  par  la  même  loi).  Les  coupables  condamnés.cor- 
rectionnellement  h  un  emprisonnement  de  plus  d'une  année  seront 


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51  FALSIFICATION  DES  DE.NBËES  ALIX EM AIRES  'îl 


aussi,  en  cas  de  nouveau  délit  ou  de  crime  qui  devra  n'être  puai  tjue 
de  peiaes  correclioDnetles,  condamnés  au  maximum  de  la  peine 
portée  par  la  loi  et  CJtte  peine  pourra  être  élevée  jusqu'au  double; 
ils  seront,  de  plus,  mis  sous  la  surveillance  spéciale  du  gouverne- 
ment pendant  au  moins  cinq  années  et  dis  ans  au  plus, 

>4rt.  387  (/ctefn).  Les  voiluriers,  les  bateliers  ou  leurs  préposés 
qui  auront  altéré  ou  tenté  d'altérer  les  vins  ou  toute  autre  espèce  de 
marchandises  dont  le  transport  leur  avait  été  confié,  et  qui  auront 
commis  ou  tenté  de  commettre  celte  altération  par  le  mélange  de 
substances  malfaisantes,  seront  punis  d'un  emprisonnement  de 
deux  à  cinq  ans  et  d'une  amende  de  3ii  à  500  Trancs.  Ils  pourront 
en  outre  être  privés  des  droits  mentionnés  en  l'art.  42  du  présent 
code,  pendant  cinq  ans  au  moins  et  dix  ans  au  plus;  ils  pourront 
aussi  être  mis,  par  l'arrêt  ou  le  jugiimsnl,  sous  la  surveillance  de  la 
haute  police  pendant  le  même  nombre  d'années. 

S'il  n'y  a  pas  eu  mélange  de  substances  malTaisantes,  la  peine 
sera  un  emprisonnement  d'un  mois  à  un  an  et  une  amende  de 
46  francs  à  100  francs. 

Art.  4S3  (ùj).  Quiconque  aura  trompé  l'acheteur  sur  le  ti Ire  des 
matières  d'or  ou  d'argent,  sur  la  qualité  d'une  pierre  feusse  ven- 
due pourfine;  sur  la  nature  de  toutes  marchandises;  quiconque, 
par  cte  faux  poids  ou  de  fausses  mesures,  aura  trompé  sur  la  quan- 
tité des  choses  vendues,  sera  puni  de  l'emprisonnement  pendant 
trois  mois  au  moins,  un  an  au  plus,  et  d'une  amende  qui  ne  pourra 
excéder  le  quart  des  restitutions  et  dommages-intérêts,  ni  Otre  au- 
dessous  de  50  francs. 

Les  objets  du  délit  ou  leur  valeur,  s'ils  appartiennent  encore  au 
vendeur,  seront  conlîsqués;  les  faux  poids  et  les  fausses  mesur<.-3 
seront  aussi  confisqués  et,  de  plus,  seront  brisés. 

Le  tribunal  pourra  ordonner  l'aflieha.^'e  du  jugement  dans  les 
lieux  qu'il  désignera  et  sa  mention  intégrale  ou  par  extrait  dans 
tous  les  journaux  qu'il  désignera,  le  tout  aux  frais  du  condamne. 

Art.  iÎ7.  Seront  saisis  et  conlîsqués...  2"  les  boissons  falsifiés 
trouvées  appartenir  au  vendeur  ou  débitant  :  ces  boissons  seront 
répandues;...  4"  les  comestibles  gâtés,  corrompus  ou  nuisibles. 
Ces  comestibles  seront  détruits. 

(Voir  encore  art.  471  et474.') 

Code  de juitie» militaire  (du  9  juin  1857).  Art.  265.  Est  pUoi  de 
la  réclusion  tout  militaire,  tout  administrateur  ou  comptable  mili- 
taire  qui  falsifie  ou  fait  falsifier  des  substances,  matières,  denrées 
ou  liquides  confiés  à  sa  garde  ou  placés  sous  sa  surveillance,  ou 
qui,  sciemment,  distribue  ou  foit  distribuer  lesiites  substances, 
matières,  denrées  ou  liquides  falsifiés. 

La  peine  do  la  réclusion  est  également  prononcée  contre  tout  mi- 
litaire, tout  administrateur  ou  comptable  militaire  qui,  dans  un  but 
coupable,  distribue  ou  fait  distribuer  des  viandes  provenant  d'an!- 


D,B,t,zed.yGOOg[e- 


■H  FALSIFICATION  DRS  DENRGKS  ALIMENTAIKES  53 

maux  atleinls  du  maladies  conlagieuses  ou  des  matières,  substances, 
denrées  ou  liquides  gâtés  ou  corrompus.  S'il  existe  des  circoD- 
stances  atténuantes,  la  peine  de  la  réclusion  sera  réduite  k  celle  de 
l'emprisonnement  d'un  an  à  cinq  ans,  avec  destitution,  si  le  cou- 
pable est  officier. 

Code  de  justice  maritime  (d}i  ijuin  f858).  (Il  édicté  une  disposi- 
tion semblable  à  la  précédente). 

Citons  encore  comme  applications  :  l"  l'ordonnance  du  29  octo- 
bre 18i6,  le  décret  du  8  juillet  1850,  sur  les  substances  vénéneu- 
ses, et  celui  du  28  septembre  1882,  sur  la  vente  de  ta  Coque  du 
Levant;  —  2°  les  ordonnances  de  la  préfecture  de  police  de  Paris, 
on  date  du  1  (ijuin  1862,  du  8  juin  1881  et  du  3  juillet  1883  sur  la 
coloration  des  matières alimenlaires;  —  3»  les  ordonnances,  delà 
même,  en  date  du  91  mars  1879  et  du  7  juillet  1881,  sur  la  fobri- 
cation  des  boites  de  conserves  alimentaires;  —  4*  idem,  idem, 
du  1"  février  1861,  et  du  18  juillet  1882,  sur  le  reverdissage  des 
conserves;  —  5"  du  2  juillet  1878,  sur  les  poteries  vernissées;  — 
6"  du  5  avril  1884,  sur  la  coloration  des  jouets  d'enfants;  —  7>du 
30 avril  1881,  sur  tes  appareils  à  bière;  — 8°  du  23  février  1881, 
sur  l'addition  de  l'acide  salicylique;  —  9*  du  13  mai  1882,  sur  la 
vente  du  beurre  artitîciel. 


Loi  XIV  de  l'an  1 876  sur  l'organisation  de  l'ht/giène  publigM. 

...Art.  8.  Les  aliments,  boissons  et  vases  nuisibles  à  la  santé,  de 
même  que  les  substances,  matières  et  produits  dangereux  et  pro- 
hibés sans  autorisation  spéciale,  pourront,  outre  les  peines  édictées 
au  paragraphe  précédent,  être  confisqués  par  la  police  et  détruits. 

Les  peines  édictées  par  l'art.  7  sont  l'amende  de  300  florins  au 
maiimum  ou,  en  cas  d'insolvabilité,  60  jours  de  prison.  — Les 
amendes  sont  versées  dans  la  caisse  de  la  commune  où  la  contra- 
vention a  été  commise  et  employées  aux  dépenses  d'bygiène  pu- 
blique. 

Art.  14.  Sont  interdits  :  la  vente  des  fruits  malsains,  des  cham- 
pi^ons  suspects,  des  aliments  gâtés  et  détériorés  par  le  mélange 
avec  des  matières  nuisibles,  des  boissons  frelatées  ;  de  même  la 
fabrication  et  l'usage  des  ustensiles  et  vases  servant  à  la  fabrication 
et  à  la  conservation  des  matières  ci-dessus  énumérées. 

Art.  107.  La  mise  en  bouteilles,  la  conservation  des  eaux  miné- 
rales et  la  vente  des  eaux  minérales  artificielles  seront  réglées  par 
voies  d'ordonnances. 

^rf.  108,  Les  eaux  minéralesartiiîciellesoe  pourront  être  fabri- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


53  FALSinCATIGH  DES  DÉDIÉES  ÀLlmtTilRKS  53 

allies  qu'avec  la  permission  de  l'autorité,  aous  la  surveitlauce  et  la 
irection  d'ua  pharmacieD  ou  d'uu  chimiste  diplAmé. 
En  cas  d'iafraclions  répétées,  la  permission  pourra  être  retirée. 


Art.  17.  Sont  soumis  à  la  survelllaoce  des  conseils  sanitaires  : 
les  commerces  et  les  industries  de  droguiste,  liquoriste,  conHseur, 
herboriste,  Tabricant  et  marchand  de  produits  chimiques,  fabricant 
d'eaux  et  de  boues  minérales.  Fabricant  de  bière,  d'eaux  gazeuses 
et  d'autres  boissons  artificielles. 

Art.  16.  En  cas  d'indices  d'altérations  nuisibles  de  substances 
alimentaires  ou  médicamenteuses  ou  de  préparations  susceptibles 
de  porter  préjudice  à  la  santé,  les  conseils  en  réTéreront  à  l'autorité 
supérieure,  et  il  sera  procédé  à  la  visite  des  marchandises  sus- 
pectes, des  Tabriques  ou  magasins  dans  lesquels  elles  se  trouvent. 

Art.  La  surveillance  des  syndics  en  matière  d'hygiène  s'étend, 
dans  les  lieux  publics  :  1°  Aux  aliments  et  boissons  mis  en  vente, 
altérés  ou  corrompus  ou  dans  des  conditions  telles  qu'ils  peuvent 
être  nuisibles... 

Règlement  du  6  sejKefn&re  1874.  —  Art.  6.  Les  syndics  sont  as- 
sistés d'une  commission  municipale  de  santé. 

Art.  28.  Les  Conseils  sanitaires  d'arrondissement  veillent  sur  la 
bonne  qualité  des  aliments. 

Art.  531.  La  surveillance  de  salubrité  des  alimenta  mis  en  vente 
appartjent  principalement  aux  syndics,  lesquels  l'exercent  person- 
nellement ou  au  moyen  des  commissions  municipales  de  santé. 

Art.  53.  Parmi  les  aliments  sont  compris  non-seulement  les  co 
mestibles,  mais  aussi  les  boissons. 

Art.  54.  Sont  considérés  comme  insalubres  :  l"  les  fruits  gâtés 
ou  n'étant  pas  mûrs;  2'  les  aliments  gâtés,  comme  les  viandes  pu- 
tréfiées, les  céréales  altérés,  les  légumes  corrompus,  les  poissons 
ayant  subi  un  commencement  de  putréfaction,  etc.;  3"  les  aliments 
falsifiés  à  l'aide  de  substances  hétérogènes  et  dangereuses;  i'  les 
chairs  d'animaux  morts  de  maladie  ;  5*  les  boissons  falsifiées  par  le 
mélange  de  substances  nocives  de  nature  quelconque. 

Art.  55.  L'usage  de  ces  aliments  et  de  ces  boissons  devra  être 
sévèrement  prohibé,  sans  aucune  exception,  de  la  manière  que 
fixeront  les  municipalités  dans  leurs  règlements  d'bygiène- pu- 
blique. 

Turin.  ~ Sèglement  àa  *8  septembre  1874.  Titre  III.  — Art.  14. 
Les  agents  municipaux  fonctionnant  même  au  moyen  de  visites  aux- 
quelles ils  pourront  procéder  en  quelque  temps  ou  à  quelque  heure 
que  ce  soit,   et  exerçant  la  surveillance  sur  les  marchés,  sur  les 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


oi  FALSIFtCATIOH  DES  DENRËES  ALIMENTAIRES  5i 

)ieu\  (le  (lépât  ou  de  vente,  pourront,  suivant  les  cas,  mettre  sous 
spijuestre  et  infime  détruire  les  substances  reconnues  comme  gè- 
tt'es  et  nuisitiles,  sous  réserve  des  préi^autions  nécessaires  pour  ne 
pns  v;oler  le  domicile  privé. 

Art.  n.  Dans  In  confection  des  substances  alimentaires  ou  des 
boissons  pour  lesquelles  on  emploie  des  mtitrères  colorantes,  sont 
intt-nlites  toutes  celles  qui  peuvent  dtro  nuisibles.  Uans  la  fabri- 
cation dos  ustensiles  ou  vases  destinés  à  préparer  les  aliments  et  les 
boissons,  on  ne  doit  pas  employer  les  alliages  métalliques  dans 
lesquels  le  plomb  figure  pour  plus  d'un  dixième  et  l'antimoine 
pour  5  p.  c. 

Dans  la  panification,  est  interdit  l'usage  des  saumures,  du  plâtre, 
(le  In  sléatite,  du  sulfate  de  cuivre  ou  d'une  substance  hétérogène 
quelconque  qui  en  altère  la  qualité  intrinsèque,  même  si  celte  sub- 
stance n'était  pas  nuisible. 

Dans  les  moulins  et  manufactures  où  l'on  broie  et  triture  les  den- 
rées alimentaires,  on  ne  doit  ni  broyer,  ni  triturer  d'autres  sub- 
stances. 

Sur  les  places  d'exercice  ou  sur  les  promenades  publiques  où  se 
débitent  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons,  les  ustensiles 
devront  être  tenus  dans  une  extrême  propreté;  les  vases  métal- 
liques destinés  à  les  contenir  ou  à  les  transvaser,  doivent  être 
étamés  avec  un  étain  qui  ne  contienne  pas  plus  de  o  p.  c.  de  plomb. 

Sont  soumises  à  une  surveillance  spéciale  les  glacières,  surtout 
celles  qui  sont  destinées  à  la  conservation  des  viandes. 

Art.  19.  Il  est  interdit  de  vendre  et  garder  dans  les  marchés  pu- 
blics, le  vin  mêlé,  dans  des  proportions  excessives  ou  démesurées, 
à  du  plâtre,  à  des  substances  nuisibles,  à  des  préparations  de 
cuivre,  de  plomb  ou  d'alun,  à  des  acides  minéraux,  à  une  infusion 
d'amandes  amères,  de  laurier-cerise,  de  laque  végétale  après  la 
floraison,  de  sels  terreux,  ou  de  vin  qui  a  subi  un  commencement 
de  putréraclion(vin  filant); 

L'eau  de  vie  corrompue  par  de  l'ivraie,  du  laurier-cerise,  du 
stramonium,  de  l'alun,  de  l'acide  sulfurique  ou  d'autres  substances 
nuisibles  ; 

La  bière  dans  la  fabrication  de  laquelle  on  aura  employé  des 
semences  de  oabadiglia,  de  la  vératrine,  do  l'acide  picrique,  de  la 
strychnine,  de  In  coloquinte,  des  feuilles  du  mérianlhe  ingéré,  des 
têtes  de  pavots,  des  sels  calcaires  ou  qui  ait  été  corrompue  par  des 
sels  de  cuivre  ou  de  plomb  provenant  des  vases  employés. 

PORTUGAL. 

Loi  du  3  décembre  1868,  sur  l'organisation  générale   de  l'hygiène 

publique. 

Art.  17.  A  l'administra  leur  appartient,  dans  sa  commune  ou  son 

quartier,  d'avoir  la  surveillance  et  d'aviser  à  tout  ce  qui  regarde  la 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


39  PALSinunoH  dis  dbhbIib  ilumtâibes  5S 

santé  publique,  eu  conformité  des  lois,  rè.glements  et  ordres  du 
gouverneur  civil  du  district,  et  spécialement...  41°  de  procéder 
contre  ceux  qui  fabriqueraient  ou  vendraient  des  objets  dont  l'usage 
serait  nécessairement  nuisible  à  la  santé;...  16°  de  visiter...  les 
boutiques,  les  établissements  où  l'on  vend  des  substances  alimen- 
mentaires  et  des  boissons,  les  restaurants,  les  marchés,  les  bou- 
cheries, les  dépAts  de  céréales,  les  Tonlaines  et  puits  publics,  en 
procédant  contre  ceux  qui  transgresseraient  les  règlements  de 
santé,  ainsi  que  d'inspecter  les  substances  alimentaires...  que  si- 
gnaleraient les  avis  des  douanes  ou  les  ordres  des  directeurs  ou  du 
gouvernement;  17°  d'inspecter,  en  conformité  de  la  loi  du  30  juil- 
let 1855,  les  substances  alimentaires,  les  provisions  d'eau  douce,... 
des  navires  qui  transporteraient  des  colons... 

Dans  les  visites  et  inspections  de  police,  l'administrateur  sera 
toujours  accompagné  par  le  sous-délégué  de  santé  ou  par  un  autre 
docteur. 

Art.  18.  Dans  chacune  des  communes  continenlales  du  royaume 
et  dans  les  lies  adjacentes,  il  y  aura  un  sous-délégué  de  santé, 
chargé  de  donner  son  avis  à  l'administration  de  la  commune  dans 
les  questions  de  santé  publique  qui  demauderaient  des  connais- 
sances techniques. 

Art.  95.  Celui  qui  offensera  directement  quelque  agent  de  la  sur- 
veillance sanitaire,  publiquement,  en  sa  présence  et  dans  l'exercice 
de  ses  fonctions  ou  à  l'occasion  de  ses  fonctions,  sera  puni  d'un  em- 
prisonnement d'un  mois  à  un  an. 

L'offense  qui  consiste  uniquement  en  gestes  injurieux  sera  punie 
du  Iffinnissement  pour  une  durée  qui  ne  dépassera  pas  six  mois 
(code  pénal,  art.  181  et  183). 

LisBOKNR.  — RègleTnentdu  lervtce  d'hygiène,  du  22  août  1881.  — 

Art.  12.  Les  sunstances  alimentaires  qui  paraîtront  falsiHées,  se- 
ront analysées  dans  un  laboratoire  spécial.  Ces  analyses  seront  sur- 
veillées par  le  directeur  du  bureau  d'hygiène  et  exécutées  par  un 
préparateur,  qui  devra  être  un  chimiste  versé  dans  les  affaires  de 
ce  genre  et  par  un  microscopiste,  qui  aura  prouvé  sa  compétence 
pour  ces  analyses. 

Art.  13.  Ce  laboratoire  sera  accessible  au  délégué  et  aux  sous- 
délégués  de  santé  du  district  de  Lisbonne  et  au  professeur  d'by- 
giëne  de  l'école  médico-cbirurgicalc. 

Art.  H.  Tout  citoyen  de  la  ville  de  Lisbonne  pourra  demander 
qu'on  analyse  une  substance  alimentaire  suspecte,  à  condition  qu'il 
indique  exactement  le  jour  et  la  maison  de  vente  où  il  aura 
acheté  la  substance  qui  doit  être  analysée. 

Art.  15.  Un  règlement  spécial  indiquera  le  prix,  des  analyses 
foites  sur  la  demande  des  particuliers  et  l'amende  qui  devra  être 
payée  par  ceux  qui  vendent  des  denrées  alimentaires  falsifiées  ou 
avariées. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


36 


FiLSinUTlON  DES  DENRËBS  ALlMEKTilSIS 


LiSDONNE.  —  Laboratoire  mttnicipal  d'hygiène.  Instruction  provi- 
soire du  22;uirt  1822.   ' 

Art.  i".  te  laboratoire  municipal  d'hyi;iène  esl  destiné  à  procé- 
der aux  analyses  chimiques  el  microscopiques  : 

a.  Des  subslances  alimentaires; 

b.  De  tous  les  objets  qui,  viciés  ou  falsifiés,  peuvent  produire 
des  elTets  nuisibles  à  la  snnté. 

Tous  les  documents  relatifs  aux  analyses  faites  dans  ce  labora- 
toire seront  légalisés  par  la  signature  du  cbim'sle  et  du  directeur 
du  bureau  d'hygiène  et  seront  rangés  aux  archives  du  labora- 
toire. 

^r^  2.  Quiconque  voudra  faire  analyser  une  substance  dans  ce 
laboraloire,  devra  déposer  un  échantillon  accompagné  des  indica- 
tions suivantes  : 

a.  S'il  désire  une  analyse  qualitative  ou  quan^lative; 

b.  Le  nom,  la  profession  et  la  résidence  du  postulant  ; 

c.  Le  nom  du  vendeur  et  le  local  de  la  vente  ; 

d.  La  dénomination  sous  laquelle  le  vendeur  a  délivré  l'objet 
vendu  et  le  prix  de  vente. 

Art.  3.  Toutes  les  demandes  d'analyse  seront  transcrites  dans  un 
registre  à  ce  destiné,  l'inscription  se  faisant  suivant  l'ordre  de  la 
présentation;  on  inscrira  la  date  de  Tentrée  et  l'on  mentionnera 
toutes  les  indications  spécifiées  à  l'art.  2. 

Art.  i.  Le  résultat  de  l'analyse  sera  transcrit  dans  un  registre 
spécial  où  l'on  indiquera  aussi  le  prix  de  l'analyse  et  le  numéro  de 
réception  que  l'on  doit  délivrer  à  l'intéressé. 

Art.  5.  Les  analyses  seront  faites  selon  l'ordre  des  présentations, 
excepté  quand  il  y  aura  un  objet  plus  récent  remis  par  l'autorllc 
compétente  ou  que  la  substance  déposée  sera  susceptible  de  se 
gâter  si  on  la  garde  trop  longtemps. 

Art.  G.  Quand  la  substance  présentée  au  laboratoire  ne  pourra 
pas  être  tellement  analysée,  il  faudra  en  Conserver  une  quantité 
sullisante  pour  qu'elle  puisse  faire  l'objet  d'autres  analyses. 

Art.  7.  Si  l'analyse  démontre  qu'il  y  a  eu  falsification,  il  faudra 
conserver  une  portion  do  l'objet  déposé,  pour  faire  une  nouvelle 
analyse  si  les  résultats  de  la  première  sont  contestés. 

Art.  8.  Le  résultat  de  l'analyse  devra  être  rédigé  en  termes  brefs, 
clairs  et  intelligibles  pour  les  personnes  qui  n'ont  pas  de  connais- 
sances techniques  spéciales. 

Le  prix  des  analyses  sera  conforme  à  un  tarif  annexé;  un  reçu 
provisoire  sera  délivré  et  échangé  quand  on  notiPiera  à  l'intéressé  fc 
résultat  de  l'analyse.  On  délivrera  alors  un  reçu  définitif  qui  devra 
être  numéroté,  le  talon  restant  joint  aux  autres  talons  du  livre. 

A'oia.  1°  Il  faut  que  la  quantité  de  la  substance  destinée  à  l'ana- 
lyse ne  soit  pas  inférieure  à  la  quantité  marquée  sur  le  tableau  an- 
nexé, lequel  marqueà  peine  un  numéro  approximatif;  mieux  vaut 
marquer  trop  que  trop  peu. 


D,!„t,zed.yGOO^IC 


57  rALSiriCAnON  des  DMIÉIS  ALnENTAIIBS  57 

2'  L'objet  que  l'on  veul  faire  analyser  doit  être  choisi  avec  le 
plus  f^raDd  soio,  pour  qu'il  corresponde  au  caractère  moyen  de  la 
marchandise. 

Il  faut  éviter  qu'il  ne  s'y  attache  des  impuretés  qui  altéreraient 
ses  qualités. 

3*  Pour  les  liquides,  î!  t^ut  employer  des  bouteilles  propres  qui 
n'aient  encore  servi  à  aucun  usase.  Ces  bouteilles  seront  fermées 
avec  un  bouchon  neuf  et  bien  lave;  après  quoi  elles  seront  cache- 
tées avec  de  la  cire.  Pour  le  beurre,  on  se  servira  de  vases  en  verre 
ou  en  porcelaine;  pour  le  caTé,  la  farine  et  le  thé,  on  se  servira  de 
caisses  propres  en  bois  ou  en  carton.  Les  sacs  en  papier  ne  seront 
pas  admis.  Pour  l'examen  du  pain,  de  la  charcuterie,  on  emploiera 
du  papier  blanc  et  propre;  mais  on  ne  se  servira  pas  de  papier  de 
couleur  ni  de  papier  imprimé. 

ROUMANIE. 

Loi  du  S  juin  i61i,  sur  l'organitationianitatre. 

Titre  XXII.  —  De  l'kygiine  des  aliments.  —  Arl.  121.  Les  admi- 
nistrations doivent  exercer  une  surveil'ance  assidue  sur  le  commerce 
des  aliments  et  des  boissons,  afin  d'écarter  tout  ce  qui  serait  nui- 
sible à  lasanlé. 

Art.  122.  Des  règlements  spéciaux  préciseront  la  quantité  d'alcool 
que  peuvent  contenir  les  différentes  boissons  alcooliques. 

Administration  sanitaire  à  Buckarest.  —  ...  Le  conseil  d'hygiène 
fait  des  inspections  fréquentes  à  l'abattoir,  aux  marchés,  épiceries, 
cabarets,  restaurants,  boucheries,  boulangeries,  confiseries,  fôbri- 
que  d'eaux  gazeuses,  fabriques  d'huiles  et  aux  charcuteries.  Les 
médecins- vétérinaires  visitent  de  temps  en  temps  les  étables  des 
laitiers  et  participent  à  l'examen  du  lait  vendu  sur  les  marchés. 

RUSSIE. 

(Un  règlement  complet  (Oustav),  faisant  partie  du  code  de  1842  a 
déchargé  la  police  urbaine  et  rurale  du  soin  (\ai  lui  incombait  pri- 
mitivement de  veiller  à  la  salubrité  des  vivres.  En  1872,  on  créa, 
dans  ce  but,  des  comités  de  santé  publique  composés  des  membres 
des  administrations  médicales  locales.  Le  conseil  d'Etat  de  l'empire 
stipula  les  mesures  à  observer  pour  le  contrôle  de  la  salubrité  des 
articles  de  consommation,  ainsi  que  des  établissements  où  ils  sont 
débités.  Ce  contrôle  doit  être  exercé  par  les  membres  de  l'adminis- 
tration médicale  locale,  en  présence  d'un  député  de  la  classe  des 
marchands  et  d'un  agent  de  la  police  (§  12  des  Instructions).  Les 
magasins  de  vivres  el  autres  établissements  de  re  genre  doivent 
être  inspectés  trois  fois  par  an  et  d'ane  manière  inopinée  ;  les  hAtels 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


68  PALsmuTKm  un  itnuu  aumirtaiiib  5g 

et  les  établissemeots  qui  servent  d'endroit  de  eonsoromation  pen- 
dant les  foires  ne  sont  soumis  qu'à  une  seule  inspection  de  ce  genre 
(^  7  des  Instructions). 

(Les  prescriptions  relatives  aux  boissons,  denrées  alimen- 
taires, elc.,  sont  insérées  dans  le  règlement  médical  de  la  police, 
volume  XIII,  code  des  lois,  art.  833-878.  Ce  règlement  est  très 
explicite  et  prévoit  la  plupart  des  fraudes,  altérations  ou  causes 
d'insalubrité  qui  ont  été  signalées  en  cette  matière.) 


toi  du  30  mars  1881 ,  relative  à  l'organisation  dé  l'administration 
sanitaire  et  d'hygiène  publique. 

(D'après  les  art.  2  et  5  de  cette  I0',  un  labora'^ire  de  chimie  existe 
près  de  la  section  sanitaire  du  ministère  de  l'intérieur. 

Il  est  desservi  par  deux  chimistes  de  l'Elat.) 

Art.  4.  La  section  sanitaire  du  ministère  de  l'intérieur  »  pour 
mission  :  H'  ...De  surveiller  la  nourriture  de  la  population,.,,  de 
prescrire  des  règlements  sanitaires  obligatoires  pour  les  aut^rges, 
restaurants,  brasseries,  boulangeries,  jardins  et  autres  lieux  pu- 
blics et  ouverts...  12*  d'examiner  toutes  les  eaux  minérales. 

Art.  6...  6'  Les  chimistes  de  l'Etat  doivent  être  docteurs  en  chi- 
mie et  mattros  ës-pharmacie. 

Leur  devoir  est  de  faire  les  analyses  judiciaires,  les  analyses  de 
police  sanitaire  et  celles  d'hygiène  et  de  chimie  ;  ils  ont  à  vérifier 
l'état  des  vivres,  des  boissons  et  spécialement  de  l'eau  à  boire;  à 
analyser  les  eaux  minérales  en  Serbie;  à  suivre  et  à  étudier  les 
progrès  réalisés  dans  toutes  les  branches  de  la  science  chimique  et 
pharmaceutique  et  principalement  dans  la  chimie  judiciaire,  la 
toxicologie,  la  pharmacologie  ;  ils  doivent,  dans  l'intérêt  de  l'Etat  et 
du  service  ofTiciel,  soumettre  à  leur  chef  toutes  les  réformes  qu'ils 

Seuvent  juger  nécessaire  d'introduire  en  Serbie,  danscette  branche 
e  la  médecine  de  l'Etal;...  inspecter  les  pharmacies  publiques  et 
privées  et  toutes  les  fabriques  qui  se  servent  de  produits  chimi- 
ques ;  surveiller  ces  Fabriques  et  leur  administration  ; 

Art.  7.  Le  laboratoire  du  ministère  de  l'intérieur  est  placé  sous  la 
direction  des  chimistes  de  l'Etat;  ceux  ci  y  font  toutes  les  analyses 
réclamées  par  la  police  sanitaire  et  judiciaire  ;  ils  sont  responsables 
des  ustensdes  qui  leur  sont  confiés.  Un  garçon  du  ministère  est 
exclusivement  désigné  pour  le  service  du  laboratoire. 

Le  laboratoire  de  chimie  doit  être  installé  dans  un  bâtiment  du 
gouvernement  construit  spécialement  è  cet  effet. 

(Le  budget  de  ce  laboratoire  était,  pour  l'exercice  1882-83,  de 
11,318  francs.) 

Art.  9.  Les  médecins  des  départements  examineront...  qaels 
sont  les  divers  aliments  dont  se  nourrit  la  population,  l'eau  qu'elle 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


59  FILSIFIUTIOH  DES  MHIIeB  ILOlBinÂlIIBI  59 

boit,  aiasi  que  les  autres  boissons  dans  celte  coiilr6e  ;  l'état  de  la 
vaisselle  usuelle  el  des  récipients  pour  l'eau  potable... 

...Le  médecin  déparle  mental  et  le  médecin  de  la  ville  de  Bel- 
grade sont  chai-fi;és  d'ob'.eiiir  de  leurs  préfectures  respectives  qu'elles 
Tassent  disparaître,  aussi  bien  chez  les  ramilles  particulières  que 
parmi  la  population  du  département,  tout  ce  qui  peut  nuire  à  la 
santé...  la  vente  des  fruits  qui  ne  sont  pas  mûrs,  de  la  viande  mal- 
saine, des  poissons  puurris,  des  vins  tournés  ou  frelatés,  de  ta  fo- 
rinc  et  du  café  gâtés,  etc.,  etc...  Si  la  préfecture,  après  la  demande 
écrite  et  réitérée  du  médecin,  n'a  pas  fait,  pour  un  motif  quelcon- 
que, disparaître  ces  diverses  causes  de  perturbation  de  la  santé 
publique,  ou  si,  du  moins,  elle  n'a  encore  pris  aucune  mesure  à  cet 
effet,  le  médecin  départemental  devra  en  prévenir  directement  le 
ministre  de  l'intérieur,  sous  peine  de  s'attirer  une  punition  disci- 
plinaire... 

Le  médecin  départemental  est  chargé  de  surveiller  tous  les  éta- 
blissements d'eaux  minérales  de  son  département,  de  proposer 
tout  ce  qui  est  nécessaire  à  leurs  progrès,  réparation  ou  bonne 
administration. 

Art.  14.  ...4°  Le  devoir  des  médecins  communaux  sera...  de  sur- 
veiller les  abattoirs,  les  boucheries,  les  marchés,  les  foires...  de 
défendre,  d'accord  avec  les  agents  de  la  police,  la  vente  des  fruits 
qui  ne  sont  pas  mûrs,  de  la  viande  malsaine  et  puante,  des  boissons 
tournées,  de  la  farine  gâtée  et  surtout  du  poisson  pourri,  enfin  de 
tout  ce  qui  est  nuisible  à  la  santé... 

SUÈDE. 

Loi  du  33  septembre  1 874,  sur  le  service  de  saliAnté  du  rogawiie. 

g  13.  1°  Lesalimenlsou  boissons  qui,  par  suite  de  putréfoction, 
faute  de  préparation  ou  de  toute  autre  cause,  seraient  devenus  dan- 
gereux; pour  la  santé  publique,  ne  peuvent  être  vendus  dans  les 
villes.  , 

i'  Lors  d'épidémie  ou  dans  toute  autre  circonstance,  le  comité 
de  salubrité  aéTendr»,  aussi  longtemps  que  les  circonslances  l'exi- 
geront, la  vente  des  fruits  verts,  des  autres  fruits  ou  aliments  de 
n'importe  quelle  nature  qui,  d'après  l'avis  des  médecins,  pour- 
raient exercer  une  influence  nuisible. 

§  iZ.  Si  le  comité,  indépendamment  des  cas  spécifiés  ci-dessus, 
vient  à  prendre  des  déterminations,  s'il  trouve  nécessaire,  dans  un 
cas  particulier,  d'établir  des  prohibitions  et  des  défenses  dans  l'in- 
térêt do  la  salubrité,  il  peut,  lorsque  la  chose  n'est  prévue  ni  dans 
ta  présente  loi,  ni  dans  des  règlements  généraux  ou  particuliers 
aux  villes,  comme  cela  est  spécifié  dans  le  §24,  soit  immédiatement, 
soit  après  avertissement  préalable,  fixer  des  amendes  pour  obtenir 
l'obéissance  à  ses  arrêtés. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


BQ  nismunoH  on  oiintES  alimuitairib  60 

§  ii.  ...Lorsqu'un  projet  émanant  de  l'initiaLive  d'un  magistrat 
ou  du  comité  de  salubrité  n'est  pas  voté  par  le  conseil  municipal, 
les  magistrats  ou  le  comité  peuvent  en  défendre  l'urgence  près  du 
représentant  de  S.  H.  R.  ...Si  ce  projet  paraît  indispensable  au  re- 
présentant de  S.  H.  H.,  il  peut,  si  le  projet  n'est  pas  accepté  par  le 
conseil  communal,  le  décréter  d'urgence,  sous  condition  toutefois 
de  soumettre  son  arrêté  à  l'approbation  de  S.  H.  R.  ...Les  contra- 
ventions aux  arrêtés  pris  de  la  manière  susdite  seront  punies  d'une 
amende  de  2  à  100  couronnes. 

Loi  de  1876,  sur  les  matières  toxiques.  —  Est  interdite  : 

Art.  10.  La  vente  des  jouets  d'enâuts  peints  de  couleurs  véné- 
neuses ; 

Art.  30.  Celle  des  boites  à  couleurs  qui  ne  sont  pas  munies  d'une 
étiquette  claire,  écrite  en  suédois,  indiquant  si  elles  contiennent 
des  couleurs  vénéneuses  ou  non; 

Art.  30.  Celle  des  sucreries,  glaces,  pâtisseries,  liqueurs,  sirops 
et  autres  marchandises  destinées  à  la  consommation,  peints  ou 
colorés  de  substances  vénéneuses.  Il  est  également  défendu  de 
mettre  en  vente  des  sucreries  eL  autres  marchandises  destinées  à 
la  consommation,  moulées  ou  conservées  soit  dans  des  feuilles  de 
plomb,  soit  dans  du  pnpier  colorié,  peint,  imprimé  ou  lustré  avec 
des  couleurs  vénéneuses,  soit  dans  une  feuille  d'étain  contenant 
plus  de  1 0  p.  c.  de  plomb,  de  même  que  lorsc^ue  ces  marchandises 
précitées  sont  recouvertes  des  enveloppes  susdites,  sans  être  immé- 
diatement entourées  d'un  papier  non  nuisible. 

NORWÈGE. 

Règlement  sanitaire  de  Christiania  (14  mars  1874). 

g  18.  Le  Comité  (de  salubrité  publique)  devra,  pour  empêcher 
la  vente  des  aliments  malsains,  faire  ou  ordonner  des  inspections 
soit  sur  le  marché,  dans  les  boutiques  et  les  petits  restaurants, 
soit  dans  les  magasins  des  commerçants  et  des  industriels,  et,  dans 
ce  but,  il  a  le  droit  d'exiger  qu'on  lui  donne  tous  les  échantillons 
qui  lui  sont  nécessaires.  Si  des  aliments  malsains  sont  découverts, 
ils  devront,  après  rarrélé  du  Comité,  être  anéantis,  enlevés,  ou 
de  quelque  manière  rendus  inoffensifs,  aux  frais  de  qui  de  droit. 

g  30.  Le  Comité  devra,  comme  il  est  ordonné  au  §  18,  contréler 
et,  après  l'examen,  défendre,  s'il  y  a  lieu,  la  vente  des  autres  mar- 
chandises dont  l'emploi  pourrait  être  nuisible  à  la  santé  publique, 
tels  que  ceux  contenant  des  poisons,  par  exemple,  les  tapisseries, 
les  Jouets  d'enfants,  les  étoffes,  etc. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


6t  PALSIPtCATICK  DES  DENRÉES  ALIME!tTAIIRS  01 

SUISSE. 

Cha<iue  canton  se  réglemenLe  comme  il  l'entend.  Voici  quelques 
données  à  cet  égard. 

CatUm  de  Bme-VUle.  —  Le  Chimitie  ptAlic  doit,  sur  l'ordre  des 
autorités  sanitaires,  judiciaires  ou  d'inslruetioa,  analyser  les  sub- 
stances qui  lui  sont  aésignées,  et  en  faire  l'objet  d'un  rapport.  Dans 
l'intérêt  du  public,  il  doit  examiner  les  denrées  alimentaires  et 
autres  objets  de  commerce  qui  lui  seraient  présentés  et  ce,  moyen- 
nant une  rémunération  convenable. 

Le  Chimiste  public,  comme  les  autres  fonctionnaire  sanitaires, 
est  nommé  pour  un  délai  de  six  ans,  par  le  petit  conseil,  sur  la 
proposition  du  collège  sanitaire.  A  l'expiration  de  ce  délai,  il  peut 
être  renommé. 

Canton  de  Zurich.  —  Les  attributions  du  médecin  sanitaire 
sont...  surveiller  la  vente  des  boissons  et  des  aliments,  la  bonne 
qualité  de  l'eau  et  des  vases  destinés  aux  usages  alimentaires. 

AMÉRIQUE. 

(Il  existe  en  Amérique  de  nombreuses  dispositions  législatives  ou 
réglementaires  relativement  aux  denrées  alimentaires.  Elles  sont 
malheureusement  éparses  dans  un  nombre  très-considérable  de  pu- 
blications locales,  dont  il  est  difficile  de  prendro  connaissance. 

Nous  reproduisons  les  quelques  renseignements  que  nous  avons 
pu  recueillir.) 

—  Le  Bureau  de  santé  établi  dans  le  district  de  COLOMBIE,  par 
acte  du  congrès  du  21  février  1871,  a,  au  nombre  de  ses  attribu- 
tions, la  surveillance  des  denrées,  et  au  nombre  de  ses  fonction- 
naires, un  chimiste. 

—  Dans  l'état  de  MASSACHUSETS,  les  nouveaux  statuts  adoptés 
récemment  par  la  législature  quant  aux  felsifications  des  denrées 
alimentaires  et  des  boissons,  ont  mis  à  la  disposition  du  Bureau 
officiel  d'hygiène,  un  budget  de  dix  mille  dollars,  dont  les  trois 
cinquièmes  doivent  être  consacrés  à  la  surveillance  du  lait  et  de 
ses  dérivés. 

Toute  personne,  pour  vendre  du  lait,  doit  recevoir  une  autorisa- 
tion; et  son  nom,  son  adresse  et  le  numéro  de  l'autorisation  doivent 
être  inscrits  de  chaque  câté  de  la  voiture  affectée  au  transport  du 
tait. 

Si  une  partie  de  la  crème  a  été  enlevée,  les  mots  :  <  lait  écrémé  » 
doivent  être  en  lettres  d'au  moins  un  pouce  à  la  partie  e.\térieure 
du  vase.  Le  lait  où  l'analyse  constate  plus  de  87  p.  c.  de  liquide  et 
moins  de  13  p.  c.  de  matières  solides,  est  considéré  comme  adul- 
téré. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PAumunoN  Dss  i>EmtE8  AumnAtiiBs  62 

Les  termes  beurre  et  fromage  désirent  les  produits  ordinairemeDt 
sous  ces  noms  et  doivent  être  formés  exclusivement  avec  le 


lait  ou  la  crème,  avec  du  sel  et  de  la  présure,  avec  ou  sans  matière 
colorante.  Les  mélanges  fabriqués  soit  pour  imiter  le  beurre  ou  y 
ressembler,  soit  pour  imiter  le  fromage,  doivent  porter  respective- 
ment, en  lettres  d'au  moins  un  demi-pouce,  les  mentions  i  Imita- 
tion de  heure  ou  Otéomar^rine*  et  i  Imitation  de  fromage   > 

Les  denrées  alimentaires  en  général  sont  considérées  comme 
adultérées  :  l»  si  une  ou  des  substances  ont  été  mélangées  à  un  ali- 
ment de  manière  à  détruire,  à  abaisser  ou  à  affecter  d'une  manière 
ftcheuse  sa  qualité  ou  sa  force;  2*  si  une  ou  des  substances  infé- 
rieures lui  ont  été  substituées  en  tout  ou  en  partie  ;  3*  si  la  denrée 
est  vendue  sous  le  nom  d'une  autre  ou  si  elle  en  imite  une  autre; 
4*  si  elle  est  formée  en  tout  ou  en  partie  d'un  animal  malade  ou  de 
viande  gâtée  on  de  subslances  végétales  dans  le  même  état,  qu'elle 
soit  apprêtée  on  non  ;  ou  bien,  dans  le  cas  où  il  s'agirait  de  lait,  qu'il 
provienne  d'un  animal  malade  ;  5*  si  un  des  éléments  constituants 
de  la  valeur  de  l'aliment  en  a  été  enlevé  en  tout  ou  en  partie  ;  6°  si 
l'article  a  été  coloré,  enrobé,  poli  ou  saupoudré  de  manière  à  lui 
nuire  ou  si  cela  a  été  fait  dans  l'inten^on  de  tromper  sur  sa  valeur 
réelle  ;  7°  si  on  y  a  introduit  des  substances  vénéneuses  de  nature  k 
nuire  à  la  santé  des  consommateurs. 

Sont  punissables  le  fabricant  et  le  marchand  de  boissons  adul- 
térées avec  la  coque  du  levant,  le  vitriol,  la  graine  de  paradis, 
l'opium,  l'alun,  le  capsicum,  l'eau  de  laurier-cerise,  le  campèche,  le 
bois  du  Brésil,  la  cocnenille,  la  sucre  de  plomb,  ou  n'importe  quelle 
autre  substance  vénéneuse  ou  préjudiciable  à  la  santé. 

Les  pénalités  vont  d'une  amende  de  30  dollars,  à  un  emprisonne- 
ment de  3  ans. 

— LeBureau  de  BOSTON  a,  parmi  ses  fonctionnaires,  deux  Inspec- 
teurs spéciaux  pour  les  denrées. 

—  Dans  l'Etat  de  NEW- YORK,  le  code  sanitaire  de  1874  a  pro- 
mulgué, par  ses  art.  39  à  48,  des  prescriptions  quant  aux  aliments 
et  boissons,  surtout  quant  aux  viandes,  légumes,  poissons,  etc., 
altérés  ou  corrompus. 

Au  Bureau  d'hygiène  de  la  ville  de  Niw-Yorx  sont  attachés  un 
chimiste  et  un  chimiste-adjoint. 

Loi  pour  empêcher  la  tromperie  dans  les  ventes  des  produits  des 
laiteries  (priiseDléo  par  la  commission  d'hygiène  publique  du  sénat 
char^^ée  ae  faire  une  enquête  sur  la  folsilication  des  produits  des 
laiteries)  (1). 


D,B,t,zed.y.GOOgle 


63  FAismcATim  ses  DinittES  ALiMKirriiitis  63 

Art.  i".  Aucune  personne  ne  doit  vendre,  ou  échanger,  ou 
exposer  pour  la  vente  et  l'échange,  aucun  lait  souillé,  impur,  mal- 
aam,  insalubre  ou  altéré,  ni  oiïnr  en  vente  aucune  substance 
alimentaire  foite  de  ce  lait  ou  avec  la  crème  du  dit  lait.  Celle  dispo- 
position  De  s'applique  pas  au  Tromaj^e  blanc  fait  de  lail  non  souillé, 
pur,  sain  et  salubre  et  n'ayant  subi  d'autre  altération  que  l'écré- 
magfl.  Quiuinque  viole  les  dispositions  du  présent  article  commet 
un  délit  et  sera  puni  d'une  amende  qui  ne  pourra  être  inTérieure  à 
25  dollars  ni  supérieure  à  SOO,  ou  d'un  emprisonnsmenl  de  un  à 
six  mois, ou  des  deux,  l'amende  et  la  prison,  pour  le  premier  délit, 
et  de  six  mois  de  prison  pour  tout  délit  subséquent. 

Art.  i.  Aucune  personne  ne  doit  tenir  des  vaches  produisant  du 
lait  destiné  au  marché,  à  la  vente  et  â  l'échanfije,  ou  à  la  ^rication 
du  beurre  ou  de  sa  crème  en  substances  alimentaires,  dans  des 
étables  trop  petites  ou  malsaines,  ni  nourrir  ces  vaches  avec  des  ali- 
ments malsains  ou  qui  produisent  du  lail  impur,  malsain,  malade 
ou  insalubre.  Personne  ne  doit  bbriquer  aucun  article  de  nourri- 
ture avec  du  lait  impur,  malsain  ou  malade  ou  avec  la  crème  du  dit 
lait.  Quiconque  viole  les  dispositions  du  présent  article  sera  cou- 
pable d'un  délit  et  sera  puni  d'une  amende  de  25  à  200  dollars  ou 
d'un  emprisonnement  de  1  à  4  mois,  ou  des  deux,  l'amende  et  la 
prison,  pour  le  premier  délit,  et  de  4  mois  de  prison  pour  tout  délit 
subséquent. 

Art.  3.  Aucune  personne  ne  doit  vendre  ou  fournir  à  une  fabri- 
que de  beurre  ou  de  fromage  quelconque,  pour  y  être  travaillé,  du 
lailétendu  d'eau,  ou  du  lait  impur,  souille,  malsain  ou  insalubre, 
ou  du  lait  dont  on  a  pris  la  crème  (excepté  pour  les  fabriques  de 
fromage  au  lait),  ni  ne  doit  retenir  une  partie  quelconque  du  lait 
communément  nommé  <t  dépouilles  >,  ni  ne  doit  fournir  à  une 
fabrique  de  beurre  ou  de  fromage  quelconque,  du  lait  sur  (excepté 
du  lait  pur  écrémé  pour  les  fabriques  de  fromage  au  lait). 

Aucune  fabrique  (excepté  celles  qui  achètent  tout  le  lait  qu'elles 
emploient)  ne  doit  se  servir,  pour  son  propre  profit,  ni  ses  em- 
ployés pour  leur  propre  profit,  du  lait  ou  de  la  crème  qui  leur  sont 
envoyés,  à  moins  qu'ils  n'y  soient  autorisés  par  les  pro[»'iétaires 
de  ces  produits.  Tout  fabncant  de  beurre  ou  de  fromage,  excepté 
celui  qui  achète  tout  le  lait  qu'il  emploie,  doil  tenir  un  compte  exact 
de  tout  le  lait  reçu  chaque  jour,  le  nombre  total  des  livres  et  des 
paquets  de  beurre,  le  nombre  et  le  poids  total  des  fromages  faits 
chaque  jour,  le  nombre  total  des  livres  de  beurre  et  de  fromage 
vendues.  Ce  comple  devra  être  tenu  à  la  disposition  de  tout  indi- 
vidu fournissant  du  lail  à  la  fabrique.  Quiconque  viole  les  dispo- 
sitions du  présent  article,  se  rend  coupable  d'un  délit  et  sera  puni 
d'une  amende  de  25  à  200  dollars  ou  d'un  emprisonnement  de  un 
à  six  mois. 

Art.  i.  Aueun  fabricant  de  bottes  pour  le  beurre  ne  doit  vendre 
ou  employer  ces  boites  sans  y  marquer  son  nom  «t  le  poids  véxi' 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


6i  PALSIFKUTIOfI  DES  DENBCeS  AUVEIfTAtRES  6i 

table  du  beurre  qu'elles  contiennent,  en  lettres  lisibles  on  en  ca- 
ractères ayant  au  moins  1/4  de  pouce  de  loni^ueur.  Quiconque  viole 
les  dispositions  du  présent  article,  se  rend  coupable  d'un  délit  et 
sera  puni  d'une  amiinde  de  50  à  1 00  dollars,  ou  de  trois  à  six  mois 
de  prison,  ou  des  deux,  l'ameDde  et  la  prison,  pour  le  premier  délit, 
fll  SIX  mois  pour  tout  autre  délit  subséquent. 

An.  5,  Aucune  personne  ne  doit  vendre,  offrir  ou  exposer  pour 
la  vente  du  lait  ne  provenant  pas  du  Comté,  h  moins  que  le  nom 
du  Comté  d'où  il  provient  ne  soit  marqué  distinctement,  d'une 
manière  durable,  à  l'extérieur  au-dessus  du  centre  de  chaque  vase 
ou  pot  contenant  le  lait  dont  il  s'agit  ;  les  mêmes  indications  doivent 
être  marquées  ou  peintes,  d'une  manière  apparente,  sur.  les  voi- 
lures ou  véhicules  sur  lesquels  on  prend  le  lait  pour  le  vendre, 
et  ce  lait  ne  peut  être  vendu  au  détail  que  pris  dans  un  vase,  un 
pot  ou  sur  une  voiture  ainsi  marqués. 

Quiconque  viole  les  dispositions  du  présent  article  se  rend  cou- 
pable d'un  délit  et  sera  puni  d'une  amende  de  35  à  200  dollars, 
ou  d'un  emprisonnement  de  2  à  4  mois,  ou  des  deux,  l'amende  el 
la  prison  pour  le  premier  délit  et  de  i  mois  de  prison  pour  tout 
défit  subséquent. 

Art.  6.  Personne  ne  doit  fabriquer  avec  une  ou  des  substances 
oléagineuses  ou  avec  aucun  de  leurs  compo'«és  autre  que  celui 
provenant  du  lait  pur  ou  de  la  crème  du  dit  lait,  des  proJuits 
destinés  à  remplacer  le  beurre  ou  le  fromage  fait  avec  du  lait  pur 
ou  avec  la  crème  de  ce  lait,  ni  ne  doit  vendre  ni  offrir  en  vente  ces 
produits  comme  articles  d'alimentation.  Cette  disposition  ne  s'ap- 
plique pas  au  fromage  au  lait  fait  avec  du  lait  pur  écrémé. 

Quiconque  viole  les  dispositions  du  présent  article  se  rend  cou- 
pable d'un  délit  et  sera  puni  d'une  amende  de  1 00  à  SOO  dollars  ou 
d'un  emprisonnement  de  fi  mois  à  1  an,  ou  des  deux,  l'amende  et  la 
prison  pour  le  premier  délit  et  d'un  an  de  prison  pour  tout  délit 
postérieur. 

Art.  7.  Personne  ne  doit  vendre,  offrir  ni  exposer  pour  la  vente 
en  paquets  entiers,  du  beurre  ou  du  Fromage  marque  ou  étiqueté 
faussement  en  ce  qui  concerne  le  Comté  ou  l'Etal  dans  lequel  ce  pro- 
duit est  fait.  Quiconaue  viole  les  dispositions  du  présent  article  se 
rend  coupable  d'un  aélil,  et  sera  pun!  d'une  amende  de  25  à  50  dol- 
lars, ou  d'un  emprisonnement  de  15  à  30  jours  de  prison  pour  tout 
délit  subséquent. 

Art.  S.  Personne  ne  doit  vendre,  offrir  ou  exposer  pour  la  vente 
aucun  tait  condensé,  à  moins  que  le  dit  lait  ne  soit  mis  dans  des 
vases  sur  lesquels  sera  distincltiment  marqué  ou  étiqueté  le  nom 
de  celui  qui  fait  ce  lait,  ou  la  mur(jue  sous  laquelle  il  est  fabriqué. 
Aucun  lait  condensé  ne  doit  être  mis  en  vente,  à  moins  qu'il  ne  soit 
fell  de  lait  pur  non  souillé,  sain,  salubre,  frais  et  dont  la  crème  uï 
pas  été  enlevée,  ou  à  la  condition  que  la  proportion  de  nutières 
solides  contenue  dans  le  lait  condensé  soit  équivalente  à  fS  p.  c.  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


65  FALSIFICATION  DES  DKMRËtS  ALIHRNTAIKES  6o 

matières  solides  dans  le  lait  bruL,  et  que  la  graisse  forme  35  p.  c.  de 
ces  matières  solides. 

Quand  le  lait  condensé  est  pris,  pour  être  vendu,  dans  des  pots 
non  hermétiquemeut  clos,  le  vendeur  devra  marquer  ou  étiqueter 
ces  pots  avec  le  nom  du  ou  des  Comtés  d'où  provient  ce  lait,  et  le 
nom  du  vendeur. 

Quiconque  viole  les  dispositions  du  présent  article  se  rend  cou- 
pable d'un  délit  et  sera  puni  d'une  omende  do  50  à  300  dollars,  ou 
d'un  emprisonnement  de  un  à  six  mois  pour  le  premier  délit,  ou  des 
deux,  l'amende  et  la  prison,  et  six  mois  de  pnsou  pour  tout  délit 
subséquent. 

Art.  9.  Le  Gouvernement,  sur  l'avis  et  avec  le  consentement  du 
'Sénat,  nommera  un  commissaire  qui  prendra  le  titre  de  «  Commis- 
saire des  produits  des  laiteries  pour  l'Etat  de  New- York  »  ;  11  devra 
être  citoyen  de  cet  Etat  et  sera  nommé  pour  deux  ans,  ou  jusqu'à  la 
nomination  de  son  successeur;  il  recevra  un  traitement  annuel  de 
3,000  dollars  (15,000  francs)  et  le  remboursement  de  toutes  les  dé- 
penses nécessitées  par  l'accomplissement  de  ses  fonctions  officielles. 
Le  dit  commissaire  sera  nommé  dix  jours  après  la  promulgation  de 
la  présente  loi  et  sera  chargé  d'en  appllc[uer  les  dispositions  sous  la 
direction  du  Gouverneur.  Le  dit  commissaire  pourra  être  révoqué 
au  gré  du  Gouverneur  et  son  successeur  sera  nommé  comme  il  est 
dit  plus  haut.  Ledit  commissaire  est  autorisé  par  la  présente  et  a 
pleins  pouvoirs  pour  nommer  tels  commissaires-adjoints  et  em- 
ployer tels  experts,  chimistes,  agents  et  conseillers  qu'il  pourra 
juger  nécessaire  à  l'accomplissement  de  la  loi  ;  leur  indemnité  devra 
être  fixée  par  le  commissaire.  Ledit  commissaire  est  également 
autorisé  à  employer  un  commis  aux  écritures  dont  le  traitement 
annuel  ne  pourra  pas  excéder  1,300  dollars. 

La  somme  de  30,000  dollars  est  affectée  ii  l'exécution  de  la  pré- 
sente loi.  Tous  les  frais,  comptes  et  dépenses  autorisées  par  la  pré- 
sente loi  seront  payées  par  le  trésorier  de  l'Etat  sur  visa  du  contri}- 
leur.  Les  dépenses  totales  ne  devront  pas  excédur  la  somme  fixée 
par  la  loi.  Ledit  commissaire  devra  faire  annuellement  à  la  législa- 
tion, et  cela  au  plus  tard  le  15  janvier,  son  rapport  sur  ses  travaux 
et  ses  opérations;  11  devra  faire  eonnattre  en  détail  le  nombre  de 
commissaires-adjoints,  d'experts,  de  chimistes,  d'agents  et  de  con- 
seillers qu'il  aura  employés.  Ledit  commissaire  aura  au  nouveau 
Capitule  un  local  qui  sera  réservé  pour  son  usage  par  le  commissaire 
du  dit  bâtiment. 

Art.  10.  Ledit  commissaire,  les  commissaires-adjoints  et  les 
experts,  les  chimistes,  agents  et  conseillers  qu'ils  autoriseront  en 
due  forme,  auront  plein  accès  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur  de  tous 
les  magasins,  fabriques,  fermes,  IjiUiments,  wagons  et  voitures 
servant  à  la  production,  l'emmagasinage,  la  vente  et  au  transport 
des  produits  des  laiteries  ou  de  leurs  imitations  ;  ils  pourront  ins- 
pecter tous  les  vases  et  pots  contenant  du  lait,  les  faire  ouvrir  et  en 
prendre  des  échantillons  aux  fins  d'analyse. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


6G  FALSIFICATION  DBS  DBN1ÉE8  lUMNTAIRSS  66 

Art.  1 1 .  Des  cours  en  sessions  spéciales  auront  la  juridic^on  de 
tous  les  cas  provenant  de  l'application  de  la  présente  loi  et  leur 
juridiction  est  étendue  de  manière  à  leur  permettre  de  Taire  appli- 
quer les  pénalités  imposées  par  un  ou  par  tous  les  articles  de  la 
présente  loi. 

Art.  12.  Dans  toutes  les  poursuites  intentées  en  vertu  de  ceU« 
loi,  les  frais  seront  pris  sur  l'aïuende  si  une  amende  est  infli^: 
dans  le  cas  contraire  ils  seront  payés  de  la  façon  prévue  par  la  loi: 
le  reste  de  l'amende  sera  versé  au  trésor  de  l'Étal. 

Art.  13.  Dans  toutes  les  poursuites  exercées  en  vertu  de  la  pré- 
sente loi  concernant  la  vente  et  la  labrication  de  lait  impur,  souillé, 
malsain,  altéré  ou  insalubre,  s'il  est  démontré  que  le  lait  contient 
plus  de  88  p.  c.  d'eau  ou  substances  fluides,  ou  moins  de  13  p.  c. 
de  matières  solides  du  lait,  lesquelles  ne  doivent  pas  contenir 
moins  de  3  p.  c.  de  graisse,  ce  lait  sera  déclaré  falsiné  ;  et  le  lait 
trait  moins  de  15  jours  avant  ou  moins  de  5  jours  après  le  vêlage 
ou  provenant  d'animaux  nourris  do  résidus  de  distillerie  ou  de  sul>- 
stances  quelconques  en  élalde  putréfaction  ou  en  fermentation  ou 
de  quelle  nourriture  malsaine  que  ce  soit,  sera  déclaré  lait  souillé, 
impur,  malsain  ou  insalubre  (cet  article  ne  s'applique  pas  aui  ali- 
ments conservés  dans  des  silos). 

Art.  H.  L'action  de  faire  quelque  chose  prohibé  ou  de  ae^ças 
faire  ce  qui  est  ordonné  par  la  présente  loi  sera  une  présomption 
pouvant  faire  croire  à  une  intention  volontaire  de  violer  les  diffé- 
rents articles  de  la  présente  loi. 

Art.  15.  Sont  abrogés... 

Art.  16.  La  présente  loi  entrera  en  vigueur  le  <"  jour  de  juin 
1884,  à  moins  de  dispositions  contraires. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FAUIFICATKM  DES  DEKRËES  ALIKBMTAIRBS 


Bibliograpliie. 


Nous  devons  nous  borner  ik  citer  les  ouvrages  qui  nous  onl  fourni 
le  plus  de  renseignements.  Ce  sont  : 

AniLTST  (the).  —  Organe  de  la  société  des  <  Publics  Analysts  > 
d'Angleterre. 

Annales  d'hygiène  publique  et  de  médecine  légale.  Paris,  pas- 
sim. 

Association  internationale  pour  le  progrès  des  sciences  sociales. 
Congrès  d'Amsterdam,  18G5. 

Beltal.  —  Essai  sur  Toi^nisation  générale  de  l'hygiène  pu- 
blique. (Législation  sanitaire  comparée).  Brui.  1876, 

CoNGBËs  général  d'hygiène  de  Brux.elles,  1832. 

GoNCRfis  international  d'hygiène  de  Lahaye,  1884. 

CoNGBËs  international  des  sciences  médicales  de  Bruxelles,  1875. 

Conseil  supérieur  d'hygiène  publique  de  Belgique.  Rapports. 

DoufiLAs-HoiiG.  —  La  médecine  publique  en  Angletere.  Pa- 
ris, 1883. 

GiLLE  et  Vande  Vïtebe.  —  Rapports  aux  Assemblées  nationales 
scientifiques  de  1880  et  1883. 

GuARD.  —  Documents  sur  tes  falsifications  des  matières  ali- 
mentaires et  sur  les  travaux  dulaboratoire  municipal.  Paris,  1885. 

A.  J.  Xartin.  —  Etude  sur  l'administration  sanitaire  civile  à 
l'étranger.  Paris,  1884.  {Eœcellent  recueil  de  législation  sanitaire.) 

Le  Moovement  hygiénique.  —  Revue  belge  d'hygiène  publique  et 
privée.  Bruxelles,  1885. 

Napub  et  a.  J.  StiRTiH.  —  L'étude  et  les  progrès  de  l'hygiène  en 
France  de  1878  à  1882.  Paris,  1882. 

Revue  d'hygiène  et  de  police  sanitaire.  Paris,  passim, 

Rrvde  trimestrielle  des  sciences  médicales  de  Hayem,  Paris, 
passim. 

Vandeh  Broeck.  —  Des  mesures  législatives  et  de  police  à  pren- 
dre pour  réprimer  efficacement  la  falsificatian  des  denrées  ali- 
mentaires. Bruxelles,  1865. 

Wadters.  —  Rapixirts  du  Comité  de  salubrité  d'ixelles,' 1 882 
à  1884. 

Nous  citerons  également  avec  une  cordiale  reconnaissance  les 
noms  de  MM.  Pagliani,  professeur  à  la  faculté  de  médecine  de  Turin, 
—  E.  Perrin,  membre  et  ancien  vice- président  de  la  commission  des 
logements  insalubres  de  Paris  —  et  Rutscr,  Directeur  des  affaires 
médicales  au  ministère  de  l'intérieur  ii  Lahaye,  pour  les  précieux 
renseignements  qu'ils  ont  bien  voulu  nous  transmettre.     T.  B. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


D,Biin.d,Goo'^le 


LES  EAUX   ALIMENTAIRES 


Quels  sont  les  caractères  des  eaux  alimentaires;  dans 
l'état  actuel  de  la  science,  quels  sont  les  meilleurs 
procédés  pratiques  &  recommander  pour  la  consta- 
tation de  ces  caractères. 


Rapport  de  M.  E.  Vande  Vyvere. 


Considérattons  générales. 

Il  est  un  &il  indéniable  aujourd'hui,  c'est  que  la  queslion  la  plus 
importante  aU:  point  de  vue  de  l'hygiène  publique  est  celle  qui  est 
relative  aux  eaux  alimentaires. 

4  L'eau  est  avec  l'air  et  les  aliments,  »  dit  Armand  Gautier,  q  la 

>  substance  qui  nous  pénètre  de  toute  part,  et  qui  concourt  à  tous 
D  les  phénomènes  d'assimilation  et  de  désassimilation  de  l'écono- 

>  mie.  La  bien  connaître  a  paru  do  tous  temps  indispensable  aux 
»  hygiénistes.  ■  ■ 

Dès  l'antiquité,  l'eau  était  un  objet  des  soucis  des  médecins,  nous 
voyons  Hippocrate  lui-même  s'en  préoccuper  dans  son  traité  des 
airs,  des  eaux  et  des  lieux  :  «  Je  veux  exposer  maintenant  ce  qui 

>  est  à  dire  sur  les  eaux  et  montrer  quelles  eaux  sont  malsaines 

>  et  quelles  sont  très  salubres,  quelles  incommodités  nu  quels 
»  biens  résultent  des  eaux  dont  on  fait  usage,  car  elles  ont  une 

>  très  grande  influence  sur  la  santé,  v 

L'eau  prise  comme  boisson  a  plusieurs  riJlea  à  remplir  dans 
l'économie,  elle  sert  de  véhicule  aux  phénomènes  digestifs  et  trans- 
porte constamment  dans  tout  l'organisme  les  produits  assimilables. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


70  LEB  UCI  ÀLIUKIITàIHEB  2 

Elle  devient  partie  esseDtielle  de  nos  organes,  de  nos  tissus;  elle 
apporte  à  l'organisme  les  matériaux  salins,  les  carbonates  et  phos- 
phates de  calcium  et  de  magnésium  qu'elle  tient  en  dissolution; 
mais  par  le  fait  même  des  importantes  fonctions  qu'elle  remplît 
dans  l'économie,  elle  peut  introduire  dans  celui-ci  des  substances 
ou  des  organismes  nuisibles  et  par  là  devenir  la  cause  de  graves 
accidents. 

Cette  vérité  reconnue,  on  s'est  toujours  préoccupé  de  la  nature 
et  de  la  composition  des  eaux  qui  devaient  servir  aux  usages  ali- 
mentaires. 

Un  des  premiers  Congrès  d'hygiène  internationaux  qui  se  soit 
réuni,  te  Congrès  général  d'hygiène  de  1853,  s'est  occupé  de  cette 
importante  question.  Formulée  dans  les  termes  suivants  :  <  QueU 
sont  les  caractères  de  l'eau  potable?  »,  elle  fut  résolue,  après  dis- 
cussion d'un  remarquable  rapport  de  l'émînent  chimiste,  M.  Stas, 
par  l'adoption  des  indications  ci -après  : 

L'eau  est  d'autant  meilleure  qu'elle  réunit  à  un  plus  haut  degré 
les  caractères  suivants  : 

i'  Elle  doit  être  limpide,  fraîche,  sans  odeur,  d'une  très  bible 
saveur,  qui  ne  soit  ni  désagréable,  ni  iade,  ni  douceAtre,  ni  salée  ; 

%"  Elle  doit  être  aérée  et  tenir  en  solution  une  certaine  quantité 
d'acide  carbonique  ; 

3>  Elle  ne  peut  renfermer  ni  matières  animales,  nî  matières 
végétales,  et  particulièrement  aucune  de  ces  substances  en  état  de 
putréfaction  ; 

4'  Elle  ne  peut  acquérir  une  odeur  désagréable  après  avoir  été 
conservé  dans  un  vase  fermé  ou  ouvert; 

5*  Elle  doit  dissoudre  le  savon  sans  former  de  grumeaux  et  bien 
cuire  les  légumes  ; 

6°  Elle  doit  contenir  le  moins  possible  de  principes  minéraux 
fixes.  Les  meilleures  eaux  de  sources  en  renferment  de  un  à  deux 
dix-millièmes.  On  ne  peut  considérer  comme  bonne  eau  celle  qui 
en  contient  au-delà  de  cinq  dlx-milliëmes.  Les  matières  fixes  com- 
muniquent à  l'eau  une  saveur  désagréable  et  la  rendent  crue,  dure. 

7°  Parmi  les  matières  les  plus  nuisibles  il  faut  compter  en  pre- 
mière ligne  les  sels  métalliques,  le  sul.atc  de  chaux,  ensuite  les 
azotales  de  chaux  et  de  magnésie,  les  chlorures  de  ces  bases,  ainsi 
que  les  sels  ammoniacaux.  L'existence  d'un  dix-millième  de  car- 
bonate de  chaux  n'est  pas  nuisible. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


3  us  Kinx  ALixEiTTims  71 

8"  L'eau  doit  âtre  à  l'abri  de  toute  impureté  provenant  de  l'infil- 
tration dans  le  sol  des  eaux  ménagères,  de  débris  végétaux  et 
animaux,  de  matières  fécales,  des  produits  que  laissent  échapper 
les  tuyaux  de  conduite  des  gaz  éclairants  et  autres  matières  orga- 
niques. 

Parlant  de  ces  prémisses,  on  peut  dire  : 

I.  Que  l'eau  des  étangs  dépourvus  d'écoulement,  l'eau  des  ma- 
rais, des  tourbières  et  généralement  toutes  les  eaux  stagnantes  sont 
absolument  impropres  à  la  consommation  ; 

II.  Que  les  eaux  dures  ou  crues,  c'est-à-dire  plus  ou  moins  im- 
prégnées de  sels  calcaires  et  contenant  des  matières  inorganiques 
en  dissolution,  sont  plus  ou  moins  nuisibles  ; 

m.  Que  l'eau  des  rivières,  des  ruisseaux  et  cours  d'eau  ne  peut 
être  employée  aux  usages  domestiques  que  lorsqu'elle  est  dégagée 
d« toute  impureté; 

IV.  Que  les  eaux  de  puits,  de  couches  ou  dépôts  souterrains,  bien 
qu'exempts  de  tout  mélange  de  matières  animales  ou  végétales,  ne 
sont  néanmoins  propres  à  la  consommation  que  lorsqu'elles  ne  con- 
tiennent pas  une  proportion  trop  forte  de  matières  minérales  ; 

V.  Que  les  eaux  de  pluie  et  de  fontaine  ou  de  source  jaillissant 
au-dessus  du  sol  sont  généralement  salubres; 

VI.  Qu'enfin,  il  y  a  lieu  de  donner  la  préférence  aux  eaux  filtrées 
et  recueillies  dans  les  sables  siliceux,  dans  les  terrains  graniteux 
ou  schisteux  et  généralement  dans  les  terrains  de  formation  primi- 
tive. 

Telles  furent  les  conclusions  d'un  débat  contradictoire  auquel 
prirent  part  l'élite  des  savants  hygiénistes  de  l'époque  et  parmi  les- 
quels nous  remarquons  MM.  Varrentrap,  Ed.  Chadwiclt,  Gaultier  de 
Glaubry,  Magendie,  Guérin,  Von  Baumhauer,  Melsens,  Stas,  rap- 
porteur, etc. 

Elles  seinblaient,  à  cette  époque,  répondre  aux  desiderata  de  l'hy- 
'  giène,  de  la  physiologie  et  de  la  patbogénie. 

Mais,  depuis  lors,  les  sciences  ont  progressé  et  de  multiples  recher- 
ches ont  été  faites  pour  élucider  ce  problème  si  contesté  :  Queis  doi- 
vent être  les  caractères  de  l'eau  potable. 

Les  divergences  d'opinion  ont  eu  pour  cause  de  rendre  perplexes 
les  chimistes  chargés  de  l'analyse  des  eaux,  les  hygiénistes  qui 
doivent  se  prononcer  sur  les  qualités  de  ces  liquides  et  les  fonction- 
naires de  l'ordre  administratif,  lorsqu'ils  sont  appelés  à  appliquer 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


72  LES  Binx  ixmnTiiiD  4 

les  règlements  contre  leurs  administrés  qui  se  reTuseDl  à  doter  leurs 
habitations  d'une  bonne  eau  alimentaire. 

Jusqu'en  ces  derniers  temps,  les  règles  fixées  par  le  Congrès  d'hy- 
giène de  1852  servaient  de  base  à  l'appréciation  de  la  qualité  des 
eaux  potables.  Depuis  quelques  années,  de  nombreuses  divergences 
se  sont  produites  sur  l'utilité  de  maintenir  intégralement  les  déci- 
sions précitées. 

Des  hygiénistes  soutiennent  que  les  matières  salines  qu'on  ren- 
contre dans  les  eaux  ne  peuvent  nuire,  qu'on  ne  doit  tenir  compte 
que  des  matières  organiques;  d'autres,  sans  aller  aussi  loin,  décla- 
rent que  l'on  peut  sans  inconvénients  toléier  dans  les  eaux  des 
quantités  plus  considérables  de  certains  sels  que  celles  admises 
par  les  congressistes  de  1852,  etc. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  évident  que,  si  l'on  est  d'accord  pour 
admettre  encore  plusieurs  des  conclusions  de  nos  prédécesseurs,  il 
en  est  d'autres  que  la  science  nous  oblige  de  modifier. 

Le  congrès  de  18<')2  avait  posé  comme  axiAme  que  c  parmi  les 
»  matières  les  plus  nuisibles,  il  feut  compter  en  première  ligne  les 
s  sels  métalliques,  le  sulfate  de  chaux,  ensuite  les  azolates  de  chaux 
»  et  de  magnésie,  les  chlorures  de  ces  bases  ainsi  que  les  sels 
T>  ammoniacaux.  > 

Aujourd'hui,  on  est  généralement  d'accord  que,  avant  toutes 
choses,  il  faut  rechercher  dans  les  eaux  tes  matières  organiques, 
examiner  si  ces  matières  sont  de  nature  végétale  ou  animale,  hydro- 
carbonées ou  azotées,  organiques  ou  organisées. 

En  1852,  .M.  Gaultier  de  Claubry  avait  déjà  indiqué  cet  ordre 
d'idées  quand  il  prononce  les  paroles  suivantes  :  a  Au  §  8  du  pro- 
>  jet  de  solution,  on  dit  :  o  Parmi  les  matières  les  plus  nuisibles,  il 
»  faut  compter  en  première  ligne  le  sulfate  de  chaux,  ensuite  les 
«  azotates  de  chaux  et  de  magnésie  et  les  chlorures  de  ces  bases.  > 
n  Plus  loin,  on  dit  que  l'eau  des  marais,  des  tourbières  et  celles  qui 
»  contiennent  des  matières  inorganiques  en  dissolution  sont  nnisi- 
D  blés.  Mais  il  me  paraît  indispensable  d'indiquer  dans  le  para- 
T)  graphe  même  quelles  sont  les  matières  organiques  qui  rendent 
j>  l'eau  malsaine.  » 

Ces  paroles  prouvent  évidemment  la  préoccupation  de  cet  hygié- 
nistes sur  la  nature  des  matières  organiques.  Comme  à  cette  époque 
la  science  ne  mettait  pas  encore  à  la  disposition  des  analystes  les 
moyens  d'investigation  qu'elle  nous  a  enseignés,  on  se  contentait  de 
généraliser  les  matières  organiques,  de  ne  pas  différencier  les  na- 


.y  Google 


s  us  UDZ  àLIUmAWBE  73 

tières  disssDutes  des  matières  organisées  et  de  comprendre  sous  te 
même  terme  générique  toutes  les  substances  non  minéralisées. 

La  réponse  de  l'honorable  rapporteur  au  médecin  Trançais  en  est 
une  preuve  évidente.  M.  Stas  répondit  à  M.  Gaultier  de  CIsubry  : 
c  L'eau  potable  ne  peut  renTermer  aucune  substance  organique.  >  (4) 

En  i85S,  on  admettait  donc  qu'il  y  avait  moyen  de  trouver  des 
eaux  complètement  exemples  de  matières  organiques  et  on  consi- 
dérait toutes  les  matières  organiques  comme  nuisibles  etayant  pour 
effet  de  rendre  l'eau  impropre  aux  usages  alimentaires. 

L'examen  microscopique,  Tanalyse  biologique,  les  cultures,  per- 
mettent aujourd'hui  d'étendre  nos  moyens  de  recherches  ;  ils  ont 
prouvé  qu'il  n'existe  pas  d'eau  qui  ne  renferme  au  moins  quelques 
êtres  organisés  ;  l'eau  distillée,  lorsqu'on  l'introduit  dans  des  mi- 
lieux  de  culture  appropriés,  laisse  voir  au  bout  de  quelques  jours 
la  présence  de  quelques  pro'.oorganismes. 

On  ne  saurait  donc  trouver  des  eaux  complètement  exemptes  de 
matières  organiques  et  si  ces  matières  échappent  aux  moyens  d'in- 
vestigation chimiques,  il  nous  est  donné  de  les  déceler,  après  leur 
culture,  par  le  microscope. 

Ces  matières  ne  sont  évidemmentpas  toutes  nuisibles,  la  science 
travaille  aujourd'hui  à  rechercher  les  moyens  de  distinguer  avec 
certitude,  les  organismes  nuisibles  de  ceux  qui  sont  inoJfeDsirs  ou 
même  salutaires,  et  si  l'on  n'est  ps  parvenu  encore  à  résoudre  ce 
problème,  on  sait  du  moins  que  certains  organismes  n'ont  aucune 
influence  nocive  sur  la  santé  et  sont  souvent  une  preuve  de  la 
bonne  qualité  des  eaux.  11  est  reconnu  et  admis  que  la  présence  des 
dîaïom^ï  dans  l'eau  est  momentanément  une  preuve  de  sa  pureté 
au  point  de  vue  hygiénique,  que  certaines  algues  vertes,  certaines 
ektorantées  et  monades  ne  peuvent  compromettre  les  propriétés  ali- 
mentaires, etc. 


Diverses  observations  démontrent  péremptoirement  que  l'eau  sert 
de  véhicule  à  certaines  alfections  épidémiques,  que  certains  êtres 
organisés  qu'elle  renferme  peuvent  se  multiplier  dans  l'organisme 
humain  et  y  apporter  des  troubles  funestes;  que  les  germes  de 

(1)Le  teite  da  Campte-renda  porte  inorgtniqne,  mais  on  *  éTtdemmtnt  im- 
priroé  l'un  mot  pour  l'autre. 


.yGoo<^lc 


/ 


74  LES  ZÂUI  ÀLIMENTÀIBKS  6 

plusieurs  maladies  sont  transportés  par  les  eaux  qui  deviennent 
un  liquide  des  plus  commodes  pour  la  transmission  de  la  semence 
pathogénique.  Le  cboléi-a,  la  fièvre  typhoïde  sont  transmis  par  les 
eaux  contaminées  de  matières  excrémenlielles  de  cholériques  ou 
de  typhiques;  aucun  doute  n'est  plus  possible  à  cet  égard;  des 
physiologistes  prétendent  que  d'autres  alTectionSjla  dyssentene,etc., 
peuvent  avoir  le  même  mode  de  propagation. 

De  multiples  preuves  ont  été  produites  pour  alGrmer  l'influence 
des  eaux  contaminées  au  point  de  vue  de  la  Tréquence  des  fièvres 
intermettenles,  des  diarrhées,  etc.  Nous  pourrions  en  citer  des 
centaines. 

Il  est  donc  incontestable  que  la  matière  organique  a  une  grande 
influence  sur  les  qualités  des  eaux,  et  que  cette  influence  est  telle 
que  l'on  doit  spécialement  diriger  toutes  les  recherches  en  vue  de 
bien  se  renseigner  sur  la  nature  de  celle-ci. 

Doit-on  négliger  les  malières  salines,  comme  le  piéteudent  certains 
hygiénistes?  Doit-on  ne  tenir  compte  de  leur  présence  que  pour 
autant  qu'on  en  trouve  des  proportions  assez  considérables  ou  bien 
doit-on  conlinuer  à  adopter  comme  base  d'application  les  chiffres 
votés  par  le  Congrès  de  1852? 

Chaque  système  a  ses  partisans,  il  y  a  des  hygiénistes  qui  pré- 
tendent qu'il  ne  faut  tenir  compte  ni  de  l'acide  nitriqwe,  ni  de  l'am- 
moni.ique,  ni  de  l'acide  phosphorique,  ui  même  des  matières  orga- 
niques, à  moins  qu'elles  soient  organisées;  que  l'on  doit  unique- 
ment rechercher  dans  les  eaux  les  matières  organisées  qui  suoi 
de  nature  à  favoriser  le  développement  des  maladies,  qu'on  ne  doii 
analyser  les  eaux  qu'au  point  de  vue  de  l'examen  bactériosco- 
pique. 

Une  seconde  catégorie  admet  révatuation  approximative  des  ma- 
tières organiques  azotées,  mais  considère  comme  inutile  celle  des 
principes  minéraux. 

Une  troisième  catégorie  comprend  les  hygiénistes  partisans  du 
dosage  de  toutes  les  matières  tant  minérales  qu'organiques,  delà 
détermination  de  ces  matières  orgiiniques,  mais  ceux-ci  contestent 
qu'une  eau  est  insalubre,  si  les  quantités  de  matières  salines  de* 
passent  les  proportions  indiquées  en  18o2. 

Une  quatrième  ciitegorie,  enfin,  est  d'avis  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de 
dépasser  pour  les  limites  des  matières  salines,  celles  admises  par  le 
Congrès  de  IS52,  pour  les  eaux  do  bonne  qualité. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LES  UDX  UDflNTlIW 


Oousldératioiis  sur  les  diverses  opinions  rela- 
tives d,  la  piireté  des  eaux. 


On  est  géDéra)ement  d'accord  pour  afGrmer  que  la  constatatioD  de 
[a  nature  des  matières  organiques  est  toujours  désirable  et  qu'il  est 
très  important,  pour  l'bygiénisle,  de  connaître  si  la  maliëre  orga- 
nique a  une  constitution  azotée  ou  non  azotée,  si  elle  est  organisée 
ou  simplement  organique.  Si  elle  est  organisée,  il  sera  toujours  utile 
de  pouvoir  déterminer  la  forme,  le  geore  ou  l'espèce  du  protoorga- 
oisme. 

Hais  cette  conslatalioD  suffit  elle? 

Nous  DO  le  pensons  pas,  nous  sommes  persuadés  que  l'analyse 
eocdttsive  de  l'eau,  au  point  de  vue  bactérioscopique,  trouvera  peu 
de  partisans.  Si  ses  adeptes  prétendent  qu'elle  seule  permet  de 
déceler  avec  certitude  les  quantités  inQnies,  qui  échappent  a  l'a- 
nalyse chimique,  des  matières  nocives  et  propagatrices  de  cer- 
taines aSeclioDS  morbides,  telles  que  celles  du  choléra,  du  typhus, 
du  charbon,  etc.  ;  s'ils  citent  comme  preuve  de  leur  théorie  cette  ex- 
périence du  docteur  Vallin  qui,  après  avoir  laissé  tomber  uue  par- 
celle de  sang  charbonneux  dans  un  litre  d'eau  distillée  bouillie, 
injecta  quelques  gouttes  de  ce  mélange  sous  la  peau  à  un  cobaye  qui 
mourut  RU  bout  de  48  heures  du  charbon,  et  si  comme  conséquence 
de  cette  expérience,  ils  prétendent  que  l'anrilyse  bactérioscopique 
permet  de  déceler  dans  cette  eau  le  microbe  du  charbon,  alors  que 
le  chimiste  ne  peut  y  découvrir  une  proportion  condamnable  de 
matière  organique  azotée,  nous  leur  répondrons,  avec  le  docteur 
Vallin  «  que,  s'il  y  a  une  limite  que  l'analyse  chimique  ne  saurait 
t  franchir,  qu'en  dedans  de  ces  limites  elle  nous  apporte  des  in- 
1  dications  d'une  valeur  considérable,  s 

Nous  ajouterions  que  Kocb  lui-même,  le  grand  propagateur  des 
idées  microbiennes,  attache  une  grande  importance  à  l'analyse 
chimique  et  que,  lors  de  ses  expériences  sur  la  valeur  des  désin- 
fectants, il  formula  l'opinion  suivante  : 

c  Pour  le  momeni,  on  se  contente  d'expérimenter  plus  ou  moins 
1  grossièrement  sur  des  ferments  organisés  ;  mais  il  n'est  pas  oer- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


76  us  USX.  ALIMENTAIRES  8 

9  tain  que  tous  les  agents  infectieux  ^oienl  des  miorobes,  il  est  im- 

>  prudent  de  ne  pas  se  préoccuper  des  fermenls  non  organises.  » 
Nous  leur  dirons  également  que  Klebs  et  Eberih  qui,  les  pre- 
miers, ont  décrit  le  bacille  de  1h  fièvre  typhoïde,  ont  déclaré  t    qu'il 

>  serait  prématuré  de  résoudre  la  question  des  relations  de  l'ori- 
t  gine  de  celle  maladie  avec  les  bactéries.  > 

Le  docteur  Henri  Guenoau  de  Mussy,  qui  a  publié  un  travail  très-, 
scientifique  sur  la  part  des  eaux  potables  dans  l'eliologie  de  la 
lièvre  typhoïde,  cite  plusieurs  exemples  de  l'inQuence  de  l'eau  po- 
table sur  le  développement  de  celte  maladie.  C'est  ainsi  qu'il  rap- 
porte qu'en  188^,  à  Paris,  la  mortalité  de  ta  lièvre  typhoïde,  daos 
les  divers  quartiers,  a  elé  en  proportion  directe  de  la  quantité 
d'eau  de  l'Ourcq  distribuée  ;  le  3'  arrondissement,  le  plus  éprouvé 
de  tous,  a  été  celui  qui  reçoit  la  plus  grande  proportion  de  l'eau  de 
rOurcq  (I). 

«  Un  grand  mattro  en  épidémiologie,  d  ajouie-t-îl,  «  pense  que  la 
»  mauvaise  qualité  de  l'eau  peut  donner  la  raison  de  la  persistance 
s  d'une  épidémie  dans  un  quartier,  agissant  ainsi  â  la  manière 

>  d'une  cause  banale,  mais  il  n'admet  qu'avec  réserve  le  râle  de  la 
i  propagation  du  mal.  Elle  ne  joue  à  ses  yeui  qu'un  rôle  secon- 
1  daire,  râle  assez  important  toutefois  pour  qu'il  reclame  (ouïes  les 
»  mesures  d'assainissement  à  l'endroit  des  eaux  de  consommation 
s  avec  la  même  énergie  que  s'il  croyait  à  leur  spécificité.  Quoi- 
B  qu'étant  d'un  avis  contraire,  quoique  considérant  l'eau  potable 

>  comme  un  puissant,  le  plus  puissant  véhicule  du  germe  typhoï- 

>  dique,  j'estime  qu'en  dehors  des  conditions  favorables,  ce  germe 
»  perdra  la  faculté  de  manifester  son  aptitude  a  vivre.  Dans  l'eau 
»  courante  pure,  il  sera  entraîné  et  ne  lardera  pas  à  perdre  ses 

>  propriétés  virulentes;  mais  s'il  se  trouve  dans  l'eau  une  certaine 

>  quantité  de  matières  organiques  albuminoïdes,  de  détritus  orga- 
s  niques,  il  s'y  conservera  et  même  s'y  multipliera  peut-être  indeâ- 
9  nimeot,  trouvant  dans  cette  eau  l'analogue  du  bouillon  de  cul- 
■»  ture  de  Pasteur,  n 

Le  professeur  Fodor,  dans  ses  Hygienische  UTiterschungen  ueber 


(Ij  flous  nous  conlenlernns  île  i-iier  ce  seul  exeoiple  pnur  ne  pas  nUonger 
Doire  travail,  mais  les  annales  de  la  méiiccine  possèdent  des  milliers  d'exemples 
de  l'inHuenue  de  la  miuraise  iiualiié  des  eaui  sur  la  propagailon  des  affec- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


9  LU  UUZ  AUMniTUUi  Ti 

Luft,  Boden  und  Wasser,  inbesondere  auf  ihre  besiehungen  au  dem 
epidemischen  krankheiten,  soulienl  que  Teau  n'est  pas  le  seul  agent 
ou  i'agenl  principal  de  la  ptoductiuD  et  de  la  propagation  des  mal- 
ladies  épidemiques,  mais  il  est  d'avis  que  bien  des  observntions 
semblent  indiquer  que  l'eau  peut  jouer  un  cerlain  râlo  dans  la  pa- 
thogènie  de  certaines  affections  épidemiques.  [I  considère  la  pré- 
sen.»  de  l'ammoniaque  et  des  matières  organiques  dans  les  eaux 
comme  un  des  meilleurs  critériums  de  l'insalubrité  de  ce  liquide, 
ces  matières  sont  dangereuses  par  elles-mêmes  ou  par  le  fait  qu'elles 
favorisent  les  conditions  anti-bygiéniques  de  l'eau. 

Le  catarrhe  intestinal  et  la  malaria  à  Pesth,  n'ont  présenté  au- 
cune relation  avec  les  modifications  de  l'eau  potable.  Le  typhus,  au 
cutilraire,  montre  certaine  relation;  il  en  est  de  même  du  choléra 
et  peut-être  de  \a  variole.  La  scarlatine,  ta  diphtérie,  la  rougeole 
et  la  pneumonie  ne  si>nt  pas  influencées.  Il  insiste  pour  que, dans  les 
analyses  d'eau,  on  s'attache  surtout  a  rechercher  l'ammoniaque  et 
les  matières  organiques  azotées. 

Flllgge  ne  croit  pas  q  qu'on  puisse  arriver  à  une  analyse  satisfai- 
s  santé  et  suffisante  d'une  eau,  ni  se  prononcer  sur  la  constilution 
»  d'une  eau  donnée  sans  déterminer  la  quantité  de  matières  fixes, 
s  les  moditicriiions  que  subissent  ces  matières  fixes  par  la  chaleur 
>  et  Siins  évaluer  la  nature  et  la  quantité  des  diverses  substances 
1  que  l'on  rencontre  dans  ce  liquide  alimentaire.  * 

Frankland  (British  médical  journal)  plaide  également  pour  l'ana- 
lyse chimique  de  l'eau  :  i  Une  bonne  analyse  de  l'eau,  dit-il,  doit  se 
reposer  à  la  fois  sur  le  dosage  du  carbone  et  de  l'azote  des  matières 
organiques.  En  elTul,  les  proportions  de  l'azote  par  rapport  au  car- 
bone sont  beaucoup  moindres  dans  la  matière  organique  d'origine 
végétale  et  il  est  très  important  de  distinguer  celle-ci  de  la  matière 
animale.  L'oxydation  de  l'eau,  soit  à  l'air  libre,  soit  dans  le  sol  qu'elle 
traverse,  tend  à  réduire  la  proportion  en  carbone  des  matières  végé- 
tales ;  au  contraire,  les  proportions  de  l'azote  des  matières  animales 
restent  normales.  La  détermination  des  composés  azotés  inorga- 
niques de  l'eau  a  de  l'importance.  A  ce  point  de  vue,  elle  jette  de  la 
lumière  sur  la  source  de  la  matière  organique,  car  tandis  que  les 
matières  animales  forment  des  nitriles  et  des  nitrates,  la  matière 
végétale,  dans  les  mêmes  conditions,  n'en  forme  pas  ou  n'en  forme 


DiQitized.yGOO'^IC 


78  us  UDZ  AUXElTAnU  10 

presque  pas.  Ainsi,  qaaod  on  trouve  une  quantité  considérable 
d'ammoniaque,  de  nilrites  ou  de  nitrates,  on  est  fondé  de  croire  que 
ces  substances  proviennent  de  matières  animales  décomposées;  si 
cette  décomposition  est  complète,  on  ne  trouvera  plus  que  des  ni- 
trates, principe  beaucoup  moins  dangereux. 

M.  JSger,  le  président  de  l'Association  internationale  des  eaux 
potables,  disait  au  Congrès  de  4878:  <  La  qualité  de  l'eau  necrée  pas 
»  directement  le  choléra,  à  moins  que  l'eau  n'ait  été  en  rapport  avec 

>  les  excréments  des  cholériques,  mais  il  y  a  un  rapport  entre  l'eau 
k  et  le  choléra,  en  ce  sens  que  l'eau  de  bonne  qualité  n'empêche  pas 

>  le  choléra,  mais  que  là  où  I  eau  est  moins  bonne  et  plus  chaq^ée 

>  de  matières  organiques,  le  cbolèra  devient  toujours  plus  violent.  > 

Nous  avons  tenu  ô  produire  toutes  ces  citations,  et,  comme  nous 
l'avons  dit,  nous  pourrions  en  produire  bien  d'autres,  pour  démon- 
Irer  que  les  plus  chauds  partisans  de  la  théorie  microbienne  sont 
d':ivi8  que  les  cultures  bactérioscopiques  ne  suffisent  pas  pour  se 
prononcer  sur  la  qualité  des  eaui  potables,  que  presque  tous  sont 
d'accord  pour  affirmer  que,  dnns  les  eaux  polluées,  il  existe  une 
matière  organique  autre  que  les  bactéries  pathogènes  capables  de 
débiliter  l'organisme,  de  favoriser  leur  reproduction,  leur  propaga- 
tion et  sans  laquelle  même  ces  bacléries  ne  présenteraient  que  peu 
de  danger,  puisqu'ils  seraient  fatalement  condamnés  à  mourir,  fau(« 
de  matières  nutritives. 

Les  partisans  de  l'analyse  exclusivement  bactérioscopique  ap- 
puient également  leur  opinion  sur  cette  thèse  émise  par  Pasqualis  : 

c  Du  moment  qu'on  considère  comme  suspecte  toute  eau  qui 
»  contient  des  matières  organiques  de  nature  à  favoriser  le  deve- 

>  loppement  des  bactéries,  il  serait  logique  de  considérer  le  lait 

>  comme  un  breuvage  aussi  dangereux  qu'une  eau  de  mauvaise 
»  qaaiité.  » 

Cet  argument  ne  résiste  évidemment  pas  à  l'examen,  si  le  lait, 
si  le  bouillon  qui  renferment  des  matières  organiques  albumi- 
noi'des  capables  de  développer  certains  microbes  qui  constituent 
les  germes  spécifiques  de  certiiuas  affections  contagieuses,  n'ont 
qu'une  action  avantageuse  lorsqu'ils  sont  frais,  il  n'en  est  plus  de 
ménie  lorsqu'ils  s'altèrent,  la  putéfraction  les  rend  alors  nuisibles. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


H        .  LES  BAVX  jUJHUTTàIUS  79 

Il  en  est  de  mdme  de  la  maliëre  organique  qae  Ton  reocontre  dans 
les  eaux,  si  celte  matière  n'est  pna  altérée,  elle  pourra  ne  pas  Atre 
nuisible,  mais  comme  elle  provient  d'habitude  d'infiltrations  de 
matières  organiques  en  voie  de  décomposition  que  renTerment,  soit 
les  eau:L  d'êgouts,  soit  les  liquides  des  fosses  d'aisances,  etc.,  il 
s'ensuit  qu'une  eau  qui  renferme  de  la  matière  organique  azotée 
Don  organisée  sera  toujours  nuisible  ou  le  deviendra  inèvitable- 
menl  en  très  peu  de  temps. 

Des  auteurs  prétendent  et  les  expériences  de  Selmi  l'ont  prouvé, 
que  l'altération  putride  des  matières  organiques  azotées  peut  don- 
ner naissance  à  la  production  de  bases  organiques  des  plus  dange- 
reuses, à  des  ptomalnes  dont  l'action  toxique  peut  être  comparée 
aux  plus  énergiques  alcaloïdes  de  l'ordre  végétal.  [I  est  prouvé 
également  que  la  putréfaction  développe  des  ferments  non  organisés 
des  plus  dangereux. 

Plus  personne  ne  met  en  doute  que  la  matière  oi^anique  non 
organisée  doit  rendre  l'eau  suspecte,  parce  qu'en  se  décomposant, 
ces  matières  peuvent  produire  des  composés  qui  favorisent  le  déve- 
loppement des  bactéries,  des  bases  inoi^aniques  toxiques  et 
d'autres  substances  susceptibles  d'amener  des  altérations  aiguës  ou 
chroniques  de  l'organisme,  de  la  cachexie  ou  des  altérations  géné- 
rales chroniques. 

Quant  à  la  culture  des  microbes,  s'il  est  toujours  facile  el  aisé, 
surtout  depuis  les  travaux  de  Koch,  de  Pasteur,  d'Angus  Smith,  de 
Van  Ermengem,  de  les  cultiver  et  de  les  reproduire,  il  est  parfois 
impossible  de  déterminer  si  ces  êtres  sont  nocifs  ou  ineffensife.  Celte 
détermination  est  encore  des  plus  difficiles.  On  ne  connaît  pas  encore 
de  procédés  qui  permettent  d'arriver  à  un  résultat  certain,  on  a 
préconisé  les  caractères  micro-chimiques,  les  injections  des  liquides 
de  culture  renfermant  les  microbes  dans  les  tissus  ou  les  cavités 
des  animaux,  mais  on  ne  saurait  affirmer  que  l'on  est  arrivé  â  un 
procédé  ayaLt  une  réelle  valeur  scientifique. 

Le  professeur  Maggi,  de  Pavie  {sur  l'Acrimimie  des  microbet 
(  afaneri.  s  Ttetiie  scientifique,  f  8S2),  a  bien  prétendu  qu'il  a  dé- 
couvert dans  les  eaux  pures  un  certain  nombre  de  microbes  inoffensifs 
qu'il  a  appelé  afaneri,  parce  qu'ils  ne  se  coloraient  pas  avec  les 
couleurs  d'aniline,  tandis  que,  dans  les  eaux  souillés,  il  a  toujours 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


80  ua  UDX  ÂUHBKTmtt  1 C 

rencontré  des  microbes  inrectioux,  pathogènes,  très  nettement  visi- 
bles avec  des  grossissements  de  400  diamètres,  qui  se  coloraient 
facilement  avec  les  dérivés  de  l'onaline;  mais  on  est  généralement 
d'accord  pour  ne  pas  considérer  ces  assertions  comme  prubnntes  et 
pour  déclarer  qne  cette  acrimonie  ou  inaptitude  de  se  colorer  ne 
peut  être  considérée  comme  \û  caractêi'islic|ue  de  l'innocuité  des 
microbes  aussi  longtemps  que  de  nouvelles  confirmations  ne  seront 
pas  venues  démontrer  l'exactitude  pêremploire  de  ces  révélations, 
battues  en  brèche  par  d'autres  observateurs. 

C'est  ainsi  qi]'Eberht,qui  s'est  spécialement  occupé  de  la  recherche 
du  bacille  do  la  fièvre  typhoïde,  a  renconlre  dans  la  rate,  les  gan- 
glions lymphatiques  et  les  plaques  de  Peyer  un  bacille  ayant  les 
dimensions  du  bacille  de  la  puliefiiclion,  mais  qui  se  dislingue  de 
celui-ci  par  la  dîDGculté  avec  laquelle  il  se  laisse  colorur  j)ar  lo  violet 
de  mélhyle.  GaSky  et  Gi-ara,  qui  ont  étudie  les  mêmes  bacilles,  don- 
nent comme  un  de  leurs  caractères  spécifiques  qu'ils  possèdent,  une 
affinité  1res  faible  pour  les  matières  colorantes. 

D'autres  physiolt^istes  ont  soutenu  qu'il  serait  aisé  de  se  rendre 
compte  de  l'infection  des  eaux  par  le  nombre  de  microbes  que  l'on 
trouverait  dans  un  centimètre  cube  de  liquide.  Cette  assertion 
n'est  pas  plus  exacte  que  celle  relative  au  pouvoir  de  so  colorer. 
H.  Proust,  dans  ses  recherches  sur  la  quantitede  bactéries  renfermées 
dans  les  eaux  de  Paris,  a  obtenu  les  chiffres  suivants  : 

1  c.  c.  de  l'eau  delà  Vanne  contenait    ....     H  ,000  colonies 
Id.  de  l'hdpital  Lariboisière  contenait.       9,000      i 

Id.  du  canal  de  l'Ourcq  contenait .     .       8,000       > 

Id.  de  la  Seine  a  Clicby  (en  amont  du 

collecteur)  contenait     .     .     .  1(6.000       > 
Id.  delaSeineàSt-Ouen  contenait.     .     30,000      s 

Id.  de  la  Seine  a  Si-Denis  contenait    .     48,000      > 

Les  chiffres  ci -dessus  démontrent  évidemment  que  cette  appré- 
ciation ne  saurai!  suffire  et,  en  effet,  nous  voyons  que  i  centimètre 
cube  de  l'eau  de  Seine  prise  à  Clichy,  en  amont  du  collecteur,  ren- 
ferme près  de  huit  fois  plus  de  microbes  que  celle  prise  à  St-Ouen 
qui,  à  cet  endroit,  renferme  environ  trente  fois  plus  de  matières  or- 
ganiques ;  l'eau  de  la  Vanne  contient  plus  de  microbes  que  l'eau  du 
canal  de  l'Ourcq,  dont  l'insalubrité  ne  fait  aucun  doute. 

On  a  prétendu  également  que  l'on  pouvait  se  rendre  compte  de 

D,B,t,zed.yGOOg[e 


43  us  UUX  iLBUHTAIUS  81 

rinfectiosité  des  bacilles  pnr  le  pouvoir  que  possèdent  ceux-ci  de 
liquèRer  plus  ou  moins  rapidement  les  gêlciLines  de  culture. 

Le  D'  A.  Proust,  duns  Sun  iravnil  :  Appréciation  de  la  valeur  det 
eaux  potables  à  l'aide  de  la  culture  dam  la  gâatine;  mémoire  lu  à 
l'Acndâmie  de  médecine  de  Paris,  le  31  octobre  1881,  signale  comme 
an  moyen  de  reconnatlre  le  doijré  d'altération  des  eaui  par  l'appari- 
tion de  la  liquéfaction  de  la  gélatine  :  ■  Les  tubes  de  culture,  dit-il, 

>  sont  examinés  avec  soin  toutes  les  24  heures,  aSn  de  noter  à  quel 
n  moment  commence  la  liquéfaction   de  la  gélatine,  ce  que  l'on 

>  reconnaît  en  inclinant  la  gélatine  La  liquéfncliun  débute  toujours 
B  par  la  partie  supérieure  etgaj;ne  insensiblement  le  fond  du  tube. 
»  Pour  une  eau  très  pure,  la  liquefadion  se  declure  le  dixième  ou  le 
*  onzième  jour;  pour  une  eau  pure  le  huitième  jour;  pour  une  eau 
s  Mauvaise  le  quatrième  jour;  pour  uneeau  infecte  le  deuxièmeoa 
s  le  troisième  jour.  Dans  ces  expériences, la  température  ne  doit  pas 

>  excéder  20"  centigrades;  au-dessous  de  15"  centigrades  la  liqué- 
»  fsclion  est  retardée. 

1  On  a  remarqué  que  certaines  bactéries  liquéfient  plus  vite  la 

>  gélatine  que  d'autres,  quoiqu'existant  en  moins  grand  nombre. 

>  Cela  tient  probablement  à  ce  que  les  bactéries  contenues  dans 
s  ces  eiux,  sont  bien  plus  actives  et  détruisent  plus  rapidement 
»  la  gelailne.  Une  eau  plus  pure  peut  déoelopper  un  plus  gnmd 

>  nombre  de  colonies  qu'une  eau  moins  pure,  seulement  ces  colonies 
t  >ie  liquéfient  la  gélatine  que  postérieurement  à  celles  de  la  seconde 
B  eau.  s 

Le  docteur  Proust  cite  comme  exemple  les  eaux  de  Paris  : 
Les  colonies  développées  dans  la  gdlatine  au  moyen  de  la  culture 
des  bacilles  contenus  dans  1  centimètre  cube  d'eau,  ont  liquéSé  la 
gélatine. 

Le  10*  jour  pour  1  c.  c.  d'eau  de  la  Vanne; 

8*  »  de  r^iApital  Lariboisière  ; 

i'  D  du  canal  de  l'Ourcq  ; 

3'  B  de  la  Seine  à  Clichy  (en  amont  du 

collecteur); 
S*  B  de  laSeineàSt-Ouen; 

3'  B  -       de  la  Seine  à  Si- Denis. 

Nous  avons  déjà  vu  que  le  degré  infitclicux  de  ces  eaux  n'était  pas 
en  rapport  avec  le  nombre  de  microbus  développes;  la  liquéfaction 
de  la  gélatine,  au  contraire,  se  trouvoil  dans  ces  rapports,  puisque 
l'analyn  organique  avait  proave  que  ces  eaux  renfermaient  des  quan- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


8)  Lts  utrx  ALniERUiRU  4  4 

tilés  variables  de  matières  organiques,  correspondant  aux  chiffres 
suivants  et  exprimniil  celles-ci  par  des  chiffres  représentant  la  quan- 
tité oxygène  pour  1 ,000  centimètres  cubes. 

L'eau  de  la  Vanne 0,004 

de  l'hApital  Lariboîsîère 0,005 

du  canal  de  l'Ourcq.     .     .     .     , 0,014 

delaSeineàCliohy 0,024 

delà  Seine  à  St^uen 0,411 

de  la  Seine  à  St-[>enis 0,413 

Le  D*  Angus  Smith  est  paiement  d'avis  que  les  bactéries  qui 
liquéfient  la  gélatine  sont  celles  que  l'on  rencontre  dans  la  putrèfac- 
tion  des  matières  animales  ;  leur  évaluation,  la  rapidité  avec  Uiquelle 
ils  liquéfient,  permettent  d'évaluer  la  contamination  de  l'eau  par  telle 
ou  telle  quiintité  de  substances  animales. 

Halbeureusement  cette  théorie,  que  l'on  croyait  Tondée,  vient  de 
recevoir  une  nouvelle  alleinte  par  les  expériences  de  Gaffky,  qui  a 
démontré  que  les  badUes  typhiques  ne  liquéfient  pas  la  gélaUne  (I). 
Le  procédé  de  la  liquéraclion  ne  pourrait  donc  pas  servir  pour 
reconnaître  un  des  plus  terribles  microbes  de  la  pathogénie,  le 
baciUê  en  navette  auquel  on  atti-ibue  la  propagation  du  typhus. 

Reste  le  procédé  du  D'  Angus  Smith  pour  reconnaître  les  microbes 
infectieux.  L'inspecteur  des  rivières  anglaises  considère  le  procédé 
ci-après  comme  pouvant  servir  à  mesurer  l'aclivité  des  bactéries  qui 
se  trouvent  dans  une  eau. 

La  méthode  repose  sur  cette  observation  faite  parHeisch,  que  les 
solutions  sucrées  en  présence  de  microbes  fermentent  avec  produc- 
tion d'hydrogène. 

L'eau  à  examiner  est  additionnée  de  1  p.  c.  de  glucose  que  l'on 
place  dans  un  (ube  ii  réaction  et  que  l'on  maintient  renversé  sur  du 
mercure.  Ordinairement  au  bout  de  cinq  jours,  le  gaz  commence  par 
se  rassembler  et,  après  plusieurs  semaines,  la  quantité  de  gaz  varie 
de  0  à  14  centimètres  cubes  pour  KO  centimètres  cubes  d'eau.  Ces 
gaz  sont  un  mélange  d'hydrojjène  libre,  d'a/ul«  et  d'acide  carbo- 
nique; ce  dernier  n'exisie  le  plus  souvent  qu'en  très  minime  pro- 
portion. D'après  le  D'  Smith,  ia   production  d'hydr.^gèae  est  le 


(1)  D'antreB  bacillsB   pathagènes  se  IroaTeol  daat  le  mime  cai,  il  en  att 
ntme  qui  ne  te  reprodolsant  pas  dana  la  gâlailna. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


15  LU  un  ALiaNTims  83 

phénomène  caractéristique  et  la  mesure  zymolique  do  l'oau  eu- 
minée. 

Dans  la  plupart  des  eaux  naluretles  eiamiaées  par  lui,  le  sucre 
éprouva  la  fermenlnlioii  el  la  présence  de  l'hydrogène  fut  coDstatée. 
Parroîs  la  quanlilé  de  co  gnz  élnil  très  minime,  mais  la  quanlilé  èlait 
loojoars  eo  raison  directe  de  l'impureté  des  eaux,  li  mauquait  daas 
l'eau  dislillee  ou  préalablement  bouillie,  mais  la  production  était 
GODStalèe,  si  dans  ces  cas  on  ajoutait  à  l'eau  des  microzyma  quel- 
conques. 

Les  matières  en  suspenaiou  dans  l'eau,  doonent  une  plus  brie 
proportion  d'hydrogène  que  lorsqu'elles  sont  eu  dissolution  ;  les  ré- 
suliatA  de  l'expérience  sont  inOuencés  par  la  proportion  du  sucre, 
du  phosphate  de  sodium,  du  sullute  d'ammonium,  etc. 

Le  seul  point  douleux  de  la  méthode,  c'est  ce  fait  que  seuls  les 
microbes  dangereux  auraient  la  propriété  de  produire  les  phéno- 
mènes, observés;  or  comme  ce  Tait  n'est  pas  rigoureusement  dé- 
monlré,  nous  ne  pouvons  appuyer  la  méthode  du  D'  Angus  Smith, 
qui  déclare  lui-même  qu'il  a  hésité  longtemps  à  publier  les  conclu- 
sions de  ses  expériences. 

Il  est  péremptoirement  démontré  que  l'analyse  bactérioscopique, 
quelque  utile  qu'elle  soit,  ne  snurall,  dans  l'état  actuel  de  la  science, 
servir  uniquement  de  base  d'appréciiition  pour  la  qualité  d'une  eau 
polubte.  Les  proloorganismes  sont  encore  trop  peu  connus  pour  que 
l'on  se  permette  du  biiser  des  conclusions  d'une  analyse  sur  l'obser- 
vation de  la  culture  des  bacilles.  N'avons-nous  pas  vu  von  Petlen- 
korer,  Emmerich,  et  d'autres  soutenir  que  des  biicilias  semblables  à 
ceux  du  choiera  pouvaient  se  rencontrer  dans  l'organisme  de  personnes 
non  atteintesdufloau  asiatique,  n'avons  nous  pas  vu  Hillur  et  Levis 
prétendre  avoir  trouvé  le  bacille  virgule  dans  la  salive,  DuCncke 
sur  du  vieux  Iromage,  Halassez  daus  des  déjections  de  dyssentéri- 
ques,  Sranss  dans  l'écoulement  utérin  d'une  femme  atteinte  de  can- 
cer, Finkler  et  Prier  di^ns  les  déjections  de  personnes  atteintes  de 
chutera  nostrjs;  Ray,  Lanknsler,  Ceci  el  KleLis  déclarer  que  les 
bacilles  de  ces  observateurs  sont  tout  A  fitit  semblables,  au  point  de 
vue  morphologique,  aux  bacilles  courbes  qu'ils  ont  rencontrés  dans 
lecbuléra. 

Dans  ces  derniers  temps  môme,  Klein  a  aperçu  des  bacilles 
courbes  dans  l'eau  à  Calcutta,  Maddon  dans  une  eau  k  Londres, 
Certes  dans  l'eau  du  bassin  du  Muséum  à  Paris  et  le  D*  Hériooart 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


81  m  ucx  Ainsniius  46 

dans  toalss  les  eaux  qu'il  a  soumises  à  l'exatnea.  Lorsque,  dit  le 
ly  Héricourt,  od  pread  une  goutte  d'une  eau  à  la  surface  de  la  masse 
liquide  el  qu'on  la  dépose  sur  une  lamelle  bien  nettoyée,  qu'on  éva- 
pore a  sicoité,  on  obtient  un  rendu  pour  ainsi  dire  imperceptible. 
Si  on  colore  ce  résidu  par  une  goutte  d'une  solution  aqueuse  concen- 
trée de  violet  ou  de  bleu  de  mèthyle,  et  qu'on  le  prépare  pour 
l'examen  microscopique,  on  percevra  toujours  des  bacilles  ayant  )a 
forme  de  ceux  décrits  par  Koch  comme  étant  les  baoitles  pathogé- 
niques  du  choléra. 

Si  l'eau  est  très  pure,  on  devra  évaporer  quelques  gouttes  sur  la 
même  lamelle  et  à  la  même  place,  mais  le  D'  Héricourt  prélend  que 
toutes  les  eaux,  depuis  les  eaui  les  plus  fan^^euses  des  égouls  les 
plus  mal  entretenus,  jusqu'à  l'eau  de  la  source  la  plus  pure,  l'eau 
distillée  même,  conlienneot  des  micro-organismes  qu'un  examen 
comparatif  fait  avec  de  vrais  bacilles  du  choléra  qui  lui  avaient  été 
rerois  par  HM.  Nicati  et  Rieiscb,  de  Marseille,  n'a  pas  permis  de  dis- 
tinguer. 

Toutes  ces  observations,  que  nous  avons  tenu  à  introduire  dans 
notre  rappoit,  démontrent  qu'il  serait  dangereux  de  s'en  tenir  uni- 
quement aux  caractères  morphologiques  des  bactéries. 

L'analyse  complète  chimique  el  bactérioscopique  de  l'eau  s'impose 
donc  aux  hygiénistes,  et  si  l'on  veut  donner  une  appreciuLion  sur  la 
valeur  d'une  eau  qui  doit  servir  aux  usages  alimentaires,  il  sera  tou- 
jours utile  de  ne  négliger  aucun  des  éléments  d'analyse  que  le 
cbimiste-bygiénisLe  tient  à  sa  disposition. 

Sir  Francis  de  Cbaumont,  de  Netley  (T'As  sanifary  Record  1879), 
s'exprimant  sur  les  analyses  des  eaux,  prononça  les  paroles  sui- 
vantes :  t  Les  différences  d'appréciation  des  chimistes-experts  en  ce 

>  qui  concerne  l'analyse  des  eaux  potables,  jettent  parfois  dans  le 
s  public,  une  sorte  de  discrédit  sur  les  chimistes,  cola  provient  de 
1  ce  qu'on  se  laisse  souvent  eniriitner  à  formuler  son  jugement 
B  d'après  les  chiffres  bruts  d'une  analyse,  sans  tenir  compte  de 
1  toutes  les  données  que  peut  fournir  la  science. 

c  Certains  experts  sont  trop  chimistes  et  pas  assez  hygiénistes  il 
t  est  vrai  que  l'inverse  se  rencontre  souvent.  On  a  vu  récemmi-nt 

>  un  homme  éminent  soutenir  qu'une  eau  impure  contenant  une 

>  grande  quantité  de  matières  organiques  n'était  nullement  insa- 
1  lubre.  1 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


17  LBS  BIDZ  âLIMSIITàIIES  85' 

Le  D' Da  Silva  Amado  exprima,  lors  da  Congrès  des  sciences  oaè- 
dicales,  des  idées  semblables.  D'après  lai,  aucune  méthode  d'inves- 
tigalion  spéciale  n'est  suHisante  pour  déceler  toutes  les  particula- 
rités de  composition  qu'une  eau  potable  peut  offrir.  Ce  n'est  qu'en 
appliquant  tous  les  moyens  d'investigations  que  la  science  possède 
que  l'on  arrive  à  une  somme  de  probabilités  (elles  que,  dans  le  plus 
grand  nombre  de  cas,  elles  sont  suffisantes  pour  reconnaître  la 
vérité. 

Nous  sommes  du  mémo  avis,  et-  nous  sommes  persuadés  que 
l'examen  complet  de  l'eau  destinée  a  l'alimentation  doit  comprendre 
l'analyse  chimique,  l'analyse  microscopique  et  l'analyse  bactériolo- 
gique, c'est-à-dire  la  culture  de  tous  les  micro-organismes  que  l'on 
peut  rencontrer  dans  les  eaux;  l'examen  de  leurs  caractères  suivant 
le  milieu  dans  lequel  ils  se  trouvent  et  se  développeat  et  leur  classe- 
ment, (t  c'est possSile,  en  bacilles  nocifs  ou  inoffensib. 

L'analyse  chimique  comprendra  spécialement  la  détermination 
qualitative  et  quantitative  des  matières  étrangères  à  l'eau,  tant  de 
l'ordre  organique  que  de  l'ordre  inorganique.  Le  chimiste  dosera, 
autant  que  possible,  les  matières  organiques,  l'ammoniaque  libre, 
l'ammoniaque  résultant  de  l'oiydation  des  matières  azotées,  les 
aoides  azotique  et  azoteux,  les  sels  minéraux,  etc. 

Il  est  difficile  d'admettre  que  des  hygiénistes  peuvent  prétendre 
que  les  matières  dissoutes  dans  l'eau  u'ont  aucune  influence  sur  la 
santé  et  que  ta  surabondance  de  certains  sels  ne  peut  nuire.  Pour 
étayer  leur  théorie,  ils  s'appuient  sur  ce  fait,  qu'on  peut  boire 
impunément,  pendant  un  temps  relativement  assez  long,  des  eaux 
minérales  salines,  sans  que  celles-ci  produisent  aucun  effet  nuisible. 

Nous  pourrions  répondre  à  ces  physÎDlogistes  que,  dans  ce  cas,  ils 
doivent  nier  t'influence  des  eaus  minérales  sur  l'organisme  et 
cependant  nous  voyons  fréquemment  que  certaines  eaux  minérales, 
qui  renferment  les  mômes  principes  que  nos  eaux  potables,  mais 
dont  l'un  des  éléments  se  trouve  en  excès  peuvent  être  considé- 
rées comme  des  agents  thérapeutiques  énergiques. 

Il  est  un  fait  positif,  c'est  que  certains  sels  qui  se  rencontrent  dans 
les  eaux,  peuvent  être  dangereux  si  on  les  incorporait  à  des  doses 
trop  considérables  ou  trop  souvent  répétées.  Nous  pourrions  ajouter 
que  si  l'emploi  de  certaines  eaux  semble  ne  pas  influencer  sur  la 

i. 


D,B,t,zed.y.GOOg[e 


86  LES  UDI  AUUNTillBS  18 

santé  publique  en  temps  urdinaire,  nous  voyons  cependant  ces 
populations  être  décimées  les  premières,  dès  qu'une  épidémie  se 
présente. 


Aoialyse  cbtmlque  de  Feau  et  détermination  des 
quantités  de  matières  étrangères  qu'elle  peut 
contenir. 


Comme  les  quantités  de  matières  peuvent  différencier  suivant  la 
méthode  d'analyse  employée,  nous  avons  cru  qu'il  serait  désirable 
que  les  membres  du  Coogrës  s'enleodissent  pour  adopter  un  mode 
opératoire  unique,  pratique  et  donnant  dos  résultats  d'une  exacti- 
tude aussi  satisfaisante  que  possible. 

Nous  avons  fait  choix  de  méthodes  pratiques,  faciles  et  rapides, 
donnant  des  résultats  comparables  et  d'une  exactitude  satisfaisante. 

Nous  avons  cru  devoir  diviser  ces  méthodes  en  deux  catégories. 
Les  premières  sont  désignées  comme  des  procédés  indispensables, 
ezpèdilifs  et  suQisanls  dans  la  plupart  des  cas. 

Les  secondes  sont  considérées  comme  des  procédés  de  contrAle, 
elles  indiquent  d'une  façon  plus  rigoureuse,  la  leneurdessubstances 
à  doser,  nous  les  considérons  comme  d'une  application  néces- 
saire, dés  qu'il  s'agit  de  se  formuler  unjugemenlsurla  qualité  de  l'eau 
qui  aurait  pour  résultat  une  interdiction  d'habitation.  Nous  dési- 
gnerons les  premiers  par  procédés  expèditifs,  les  seconds  par  pro- 
cédés de  contrAle. 

Les  eaux  renferment  généralement  deux  espèces  de  composés, 
les  composés  minéraux  elles  composés  organiques.  Les  premiers 
sont  des  sels  dissous  dans  l'eau,  à  base  de  calcium,  de  magnésium, 
de  sodium,  de  potassium,  d'ammonium;  des  oxydes  de  fer,  d'a- 
luminium, etc.  ;  les  seconds  sont  des  matières  organiques  ou  orga* 
nisées.  II  est  essentiel  que  l'on  puisse  reconnaître  et  doser,  autant 
que  possible  d'une  manière  précise,  les  divers  éléments  de  l'eau. 
Aussi,  nous  proposons  au  Congrès  de  procéder  de  la  manière  sui- 
vante : 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LES  ucx  umniTAïus 


Prise  de    réoîiantlllon,  essai  prélézaixudra  et 
analyse    ûhimique  qualitative. 


La  prise  de  l'échantillon  d'une  eau  dont  on  doit  détemiiner  les 
qualités,  est  une  opération  importante  et  délicate;  on  conçoit  que 
les  moindres  impuretés  introduites  dans  l'eau,  lors  de  la  prise  de 
l'échantillon,  peuvent  modifier  prorondément  les  résultats,  aussi 
est-il  nécessaire  que  cette  prise  soit  faite  avec  toutes  les  précau- 
tions désirables.  El  est  essentiel  qu'on  se  serve  de  bouteilles  en 
verre  bouchées  à  l'éméri  et  préalablement  bien  rincées  à  l'eau  aci- 
dulée d'acide  chlorhydrique,  puis  à  l'eau  pure  et,  enfin,  à  plu- 
sieurs reprises  avec  l'eau  qu'on  doit  analyser.  Si  od  n'avait  à  sa 
disposition  que  des  bouteilles  ordinaires,  on  devrait  les  boucher 
avec  un  bouchon  de  liège  paraffné. 

Pour  une  analyse  générale,  on  peut  se  contenter  de  prendre  deux 
litres  de  liquide  ;  si  l'eau  était  pure,  on  eu  prendrait  quatre  et  si 
on  avait  à  examiner  de  l'eau  des  lacs  ou  des  sources  de  montagne, 
on  en  prendrait  six.  Une  analyse  très  détaillée  exige  une  plus 
grande  quantité  d'eau;  mais,  comme  dans  la  plupart  des  cas,  l'ana- 
lyse ne  doit  servir  qu'à  reconnaître  les  qualités  potables  de  l'eau, 
les  quantités  indiquées  plus  haut  suffisent.  On  se  sert  d'habitude, 
pour  ces  prises  de  bouteilles,  d'une  contenance  de  deux  litres. 

Pour  prélever  un  échantillon  dans  une  source,  rivière  ou  réser- 
voir, on  y  plonge  la  bouteille  elle-même  au-dessous  de  la  surface 
du  liquide,  on  rince  la  bouteille  à  deux  ou  trots  reprises  et,  enfin, 
on  la  remplit.  Si  l'on  doit  se  servir  de  l'intermédiaire  d'un  vase, 
on  veille  à  ce  qu'il  soit  parfeitement  propre  et  bien  rincé  à  l'eau. 
On  évitera  de  prendre  l'eau  à  la  surface  ou  de  remuer  les  dépôts 
du  fond. 

Si  l'on  prend  l'eau  à  une  pompe  ou  à  un  robinet,  on  laissera 
couler  l'eau  pendant  un  certain  temps,  puis  on  remplira  le  Sacon 
en  prenant  les  mêmes  précautions  que  précédemment. 

n  est  bon  de  prendre  note  de  la  nature  du  terrain  et  de  tontes  les 
particularités  qui  se  présentent. 

L'eau  doit  être  conservée  à  l'abri  de  la  lumière.  On  doit  en  com- 
mencer l'analyse  le  plus  promptement  possible,  au  plus  tard  deux 
fois  Ttngt-quatre  heures  après  la  prise,  surtout  pour  ce  qui  con- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


ceroe  les  matières  organiques,  rammomaqae  et  lea  acidea  azoti- 
que et  azoteux. 

Avant  de  procéder  aux  expériences  chimiques,  il  est  bon  d'exa- 
miner d'abord  l'eau  au  point  de  vue  de  ses  caractères  phy^siques 
et  organolepliques. 

On  note  d'abord  la  couleur.  Â  cet  effet,  on  observe  l'eau  dans 
des  grands  tubes  à  essai  très-propres  et  en  la  comparant  avec  la 
même  quantité  d'eau  distillée,  placée  dans  un  tube  similaire.  Il  est 
bon  do  placer  derrière  les  tubes  une  Teuille  de  papier  blanc.  On 
examine  ensuite  sa  limpidité  et  sa  transparence,  on  voit  si  elle 
contient  des  matières  en  suspension.  Si  on  rencontrait  de  ces  ma- 
tières, on  les  laisserait  se  déposer  pour  les  soumettre  ultérieurement 
à  Texamen  microscopique. 

On  constate  ensuite  la  saveur  et  l'odeur,  seulement,  ces  deux 
caractères  ne  sont  pas  toujours  faciles  à  déterminer.  De  gusHbttt  et 
odorAm  non  disputandum,  dit  un  vieux  proverbe  en  latin  de  cui- 
sine. Les  organes  de  l'odorat  et  du  goût  sont  diversement  affectés 
suivant  les  personnes,  aussi  est-il  parfois  assez  difficile  de  se 
rendre  un  compte  exact  de  ces  caractères. 

Pour  apprécier  l'odeur  d'une  eau,  on  en  met  une  certaine  quan- 
tité dans  un  peUt  ballon  bien  propre  et  lavé  au  préalable  à  plu- 
sieurs reprises  avec  l'eau  soumise  à  l'examen. 

On  bouche  le  ballon  et  on  le  chauffe  au  bain-marie  à  une  tem- 
pérature d'environ  38*.  On  le  relire  du  bain-marie,  on  lave  la  partie 
externe  avec  de  l'eau  parfaitement  inodore,  on  agite  vivement,  puis 
on  débouche  et  on  observe  si  l'eau  a  une  odeur  spéciale. 

On  pourra  parfois  extraire  l'odeur  au  moyen  de  l'étber,  en  agi- 
tant l'eau  avec  de  l'éther,  laissant  les  deux  liquides  se  séparer, 
puis  évaporant  l'éther  à  l'air  libre,  il  restera  un  résidu  présentant 
une  odeur  caractéristique. 

Une  feuille  de  papier  Berzelius,  trempée  dans  l'eau,  suffira  par- 
fois également  à  fixer  l'odeur. 

Pour  bien  constater  la  saveur,  on  se  rincera  plusieurs  fois  la 
bouche  avec  l'eau  avant  de  la  go&ter  définitivement.  La  saveur 
doit  être  fraîche,  légère  et  agréable  ;  elle  peut  être  influencée  par 
la  température  ou  par  le  gaz  qu'elle  contient.  Une  saveur  saumâtre 
indiquera  un  excès  de  chlorure  de  sodium  ;  une  saveur  salée  et 
amère,  des  sels  de  sodium  ;  une  saveur  amère,  des  sels  de  magné- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SI  LES  BAUX  uiHBirriius  89 

sit]m;unfl  savonr  douceâtre,  an  excès  de  sulfole  decalcinm;  les 
nitrates  et  les  sels  alcalins  peuvent  lui  communiquer  une  saveur 
fode,  surtout  si  la  température  est  un  peu  élevée.  La  température 
ne  doit  jamais  être  supérieure  à  45»  centigrades.  Une  température 
trop  élevée  fevorise  la  multiplication  des  oT^nismes  inférieurs. 

II  est  désirable  que  l'eau  soit  aérée.  Si  elle  n'est  pas  aérée,  elle 
a  une  saveur  fode.  L'absence  d'oxygène  indique  souvent  la  présence 
de  substances  organiques  en  décompodtion.  En  général,  les  eaux 
potables  contiennent  par  litre  âS  à  35  centimètres  cubes  de  gaz, 
contenant  8  à  1 0  p.  c.  d'anhydride  carbonique;  le  reste  est  un  mé- 
lange d'oxygène  et  d'azote  :  30  à  33  p.  c.  d'oxygène  et  de  67  à 
70  p.  c.  d'azote  ;  soit  environ  13  à  47  centimètres  cubes  d'azote  et 
7  à  8  centimètres  cubes  d'oxygène. 

On  essaie  ensuite  l'eau  au  papier  de  tournesol,  elle  doit  avoir 
une  réaction  légèrement  acide  et  passagère,  due  à  l'acide  carbonique, 
ou  très-biblement  alcaline. 

L'analyse  qualitative  aura  pour  but  la  recherche  des  matières 
organiques,  de  l'ammoniaque,  de  l'acide  nitrique,  de  l'acide  nitreux, 
de  l'acide  sullhrique,  de  l'acide  phosphorique,  du  chlore,  de 
l'hydrogène  sulfuré,  du  calcium,  du  magnésium,  etc. 


Analyse  ctalmlque  quantltativs. 


Si  l'eau  est  claire  et  limpide,  on  peut  s'en  servir  telle  qu'elle 
est;  si  elle  était  trouble  ou  si  elle  avait  donné  naissance  à  un  dé- 
pét,  on  devrait  la  laisser  reposer,  en  séparer  par  décantation  la 
plus  grande  partie  et  ne  filtrer  que  les  dernières  portions.  Le  fiU 
trage  se  feit  sur  des  filtres  tarées,  afin  de  pouvoir  déterminer  le  poids 
des  matières  en  suspension.  On  peut  soumettre  une  partie  du  dé- 
p4t  à  l'examen  microscopique. 


Résidu  solide. 


Avant   toute  opération,  on  doit  doser  la  quantité  de  matières 
fixes  que  l'eau  lient  soit  en  suspension,  soit  en  solution. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


90  LES  UOX  UllOIfTAUES  82 

PsoCÉVS  BSPËviiiP.  —  On  évapore  200  centimètres  cubes  d'eau 
dans  une  capsule  en  platine,  en  porcelaine  ou  en  verre,  à  une  tem- 
pérature inférieure  à  1 00"  ou  mieux  au  bain-marie.  Le  résidu  est 
séché  à  lOO'jusqu'à  poids  constant,  puis  pesé. 

pRocfivfi  BBCOHTiioLE.  —  On  évapore,  au  bain-marie,  SOO  centi- 
mètres cubes  de  l'eau  à  analyser  dans  une  capsule  en  platine  ou  en 
porcelaine  tarée  (il  sera  toujours  préférable  de  se  servir  d'une  cap- 
sule en  platine)  contenant  2  grammes  de  carbonate  de  sodium  pur 
et  parfaitement  sec.  On  ne  doit  pas  opérer  sur  des  quantités  plus 
considérables  d'eau,  parce  que,  pendant  l'évaporation,  si  elle  est  trop 
longue,  certains  principes  peuvent  s'altérer.  Nous  préconisons  l'ad- 
dition du  carbonate  de  sodium  récemment  calciné  pour  cmpécber 
la  décomposition  de  certains  sels,  tels  que  le  chlorure  de  magné- 
sium. Lorsque  l'eau  est  évaporée,  on  dessèche  le  résidu  à  l'étuve 
dans  un  bain  d'air  &  100°  centigrades,  jusqu'à  poids  constant. 

Certains  chimistes  estiment  que  cette  dessication  à  100'  centi- 
grades est  insuffisante,  ils  ont  préconisé  des  températures  supé- 
rieures, 110%  130- (Armand  Gautier),  140»,  180"  (Girard).  Nous  es- 
timons qu'une  température  de  100°  cenUgrades  suffit;  si  on  veut 
pousser  la  dessication  à  une  température  supérieure,  il  fôudra  ren- 
seigner les  diverses  proportions  du  résidu  après  dessication  suc- 
cessive aux  températures  de  100",  440°,  180=  (1).  Lorsqu'il  n'y  a 
plus  de  perte  de  poids,  on  note  le  poids  du  résidu  (S).  Ce  poids  se 
calculera  facilement,  on  tiendra  compte  de  l'excès  de  poids  de  la 
capsule  tarée.  Il  Ibut  avoir  soin  de  peser  rapidement  après  refroi- 
dissement sous  l'exsiccateur,  car  les  sels  :  nitrites,  nitrates,  chlo- 
rures de  calcium  et  de  magnésium,  formant  le  résidu,  sont,  en  géné- 
ral, très  hygroscopiques,  ce  qui  peut  être  une  cause  d'erreur.  Ce 
résidu  peut  être  partagé  en  deux  parties  égales,  on  peut  épuiser 
la  première  fhiction  par  l'eau  bouillante,  jeter  la  solution  sur  un 
filtre,  puis  recevoir  la  liqueur  dans  une  capsule  tarée,  foire  évapo- 


(1)  Les  résnltits  ablentia  à  ce»  divetsea  lempérituree  tonl  dlITéreau,  l'eau 
d'hydralatioD  ■'éliminant  ptua  od  moina  rapldemeot,  d'aprèa  le  compoeé  avec 
lequel  elle  est  combinée,  etc. 

(2)  Il  ram  observer  cependant  qu'une  partie  des  sels  ammoniacaux  et  ntme 
de  l'urée,  aura  pu  être  ainsi  ilécomposée  et  volaillisée.  L'ammoniaque,  lea 
nati^rEa  organiques  roluliles  et  l'urée  auronl  pu  être  chassées  dans  la  dessl- 
oallon  ;  b'II  y  a  dee  nitrates,  une  partie  aura  pu  subir  aussi  une  décompoeltlon 
partielle. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S3  LIS  BAUX  iuiinnuuB  91 

rer  en  opérant  comme  pécédemment.  Oo  aura  ainsi  le  poids  des 
substances  sohibles  et  des  maUères  insolubles. 


Dosage  des  znatiôres  organiques. 


Lorsqu'on  aura  pesé  la  capsule  et  qu'on  aura  pris  le  poids  du 
résidu  desséché  aux  diverses  températures,  on  chauffera  progres- 
sivement jusqu'au  rouge  sur  une  lampe  à  gaz  ou  à  alcool,  soit  tout 
le  résida  si  on  ne  l'a  pas  divisé  en  deux  paris,  pour  connaître  les 
quantités  de  matières  solubles  et  insolubles,  soit  la  moitié  qu'on 
aura  réservée;  on  observera  s'il  se  dégage  ainsi  de  l'ammoniaque, 
des  vapeurs  à  odeurs  empyreumatiques  ;  s'il  brunit  ou  noircit,  jus- 
qu'à quel  point  le  noircissement  est  intense,  s'il  se  dégage  des  va- 
peurs rutilantes  ou  si  le  résidu  fuse,  etc.  On  continuera  la  calcina- 
tien  à  l'air,  jusqu'à  ce  que  les  sels  soient  blancs  ou  ocreux  et  que 
la  masse  ne  perde  plus  de  son  poids  ;  on  ajoutera  alors  à  la  masse 
quelques  gouttes  de  carbonate  ammonique  et  on  recalcinera  très- 
légèrement.  La  différence  entre  cette  pesée  et  celle  qui  a  été  faite 
antérieurement,  après  dessication  à  180*,  donnera  approximative- 
ment le  poids  des  matières  organiques  proprement  dites. 

Cet  essai  n'a  pour  ainsi  dire  de  valeur  que  pour  indiquer  la  pré- 
sence de  ces  substances  ou  leur  grand  excès  quand  elles  sont 
abondantes. 

On  conçoit  que  la  calcination  aura  eu  pour  effet  de  modifier  pro- 
fondément la  composition  du  résidu.  Les  matières  oi^niques  sont 
détruites,  mais,  en  même  temps,  les  nitrites,  les  nitrates,  les  suif- 
hydrates,  les  composés  ammoniacaux,  les  sels  de  magnésium  se 
décomposent;  d'autres  composés,  comme  l'oxyde  ferreux,  se  péro- 
xydent;  d'autres,  sous  l'influence  de  certaines  circonstances,  se 
réduisent,  les  sulfates,  en  présence  du  carbone  de  la  matière  or- 
ganique, peuvent  se  réduire,  etc. 

La  détermination  des  matières  organiques  dans  une  eau  n'est 
donc  pas  possible  au  moyen  de  la   calcination  du  résidu. 

Plusieurs  méthodes  ont  été  préconisées  pour  arriver  à  un  dosage 
exact  et  précis  des  matières  organiques  contenues  dans  les  eaux, 
mais,  jusqu'ici,  on  ne  connaît  aucun  moyen  de  résoudre  ce  difficile 
problème. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


9S  LES  UUI  ALIMENTAIRES  Si 

Les  uns  s'appuient  sur  le  degré  d'oxydabilîté  des  matières  orga- 
niques, ils  ne  s'inquiètent  pas  de  leur  nature.  Ils  s'appuient  sur  la 
propriété  que  possède  le  permanganate  de  potassium  de  brûler  plus 
ou  moins  complètement  la  matière  organique.  Ces  procédés  sont 
généralement  adop!ésau]ourd'liui,bien  qu'ils  ne  soient  pas  exempts 
de  causes  d'erreur. 

Par  le  procédé  au  permanganate,  on  chercho  à  déterminer  la 
quantité  d'oxygène  nécessaire  pour  brûler  la  totalité  des  matières 
organiques,  on  conclut  de  cette  quantité  d'oxygène  à  la  quantité  de 
matière  organique.  On  prend  i  grammes  de  permanganate  pour  un 
litre  d'eau.  Un  centimètre  cube  de  cette  solution  peut  céder  un 
milligramme  d'oxygène.  On  n'obtient  ainsi  qu'une  indication  très 
relative  de  la  quantité  d'oxygène  nécessaire  pour  oxyder  la  ma- 
tière organique  et  l'on  ne  peut  jamais  remonter  de  la  quantité  de 
permanganate  employée  à  la  quantité  de  matières  organiques,  car 
la  réaction  est  bien  loin  d'être  complète,  elle  varie  suivant  une 
foule  de  circonstances. 

PtoCtDfi  KXPÉDiTiF.  —  Des  autfiurs  ont  cherché  à  rendre  ce  pro- 
cédé plus  pratique,  Wood,  Eubel  et  Tiemann  ont,  à  cet  effet, 
donné  des  méthodes  qui  permettent  d'apprécier  d'une  manière 
sommaire  et  rapide  la  valeur  d'une  eau.  L'un  des  membres  de  la 
commission,  M.  le  professeur  Blas,  dans  son  travail  «  Contribution 
à  l'étude  et  à  l'analyse  des  eaux  alimentaires,  E,  Hatnlot,  Bruxelles 
<88i,  »  préconise  le  procédé  de  Kubel-Tiemann  (voir  annexe  n"  I). 
Il  le  considère  comme  expéditifet  comme  donnant  dos  indications 
suffisantes. 

M.  Boques,  quia  fait,  il  y  a  deux  ans,  la  critique  des  divers  procédés 
de  dosage  des  matières  organiques  dans  les  eaux,  a  signalé  toutes 
les  imperfections  de  cette  méthode. 

c  Certains  auteurs,  s  dit-il,  i  se  contentent  d'indiquer  le  poids 

>  du  permanganatoréduitpar  un  litre  d'eau,  d'autres  multiplient  ce 
»  poids  par  un  coëflicient  qui  varie  de  S  à  5.  Le  poids  ainsi  obtenu 

>  représente  la  matière  organique. 

»  On  rapporte  souvent  aussi  la  matière  organique  au  poids  alo- 
»  mique  de  l'acide  oxalique.  Ce  moyen  permet  de  prendre  cet 
»  acide  comme  type  pour  la  solution  de  permanganate.  On  dira, 
)  par  exemple,  que  la  matière  organique  contenue  dans  un  litre 
n  d'eau,  réduit  la  même  quantité  de  permanganate,  que  le  ferait 
»  tant  de  centigrammes  d'acide  oxalique. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


^5  LES  uni  ALIMEIITAIUS  93 

«  Ce  procédé  présente  plusieurs  incoQvénieots,  d'abord  on  n'est 

>  pas  certain  d'oxyder  la  totalité  des  matières  organiques;  cer- 

>  taines  matières  organiques  telles  que  les  acides  formique  etbuty- 
s  rique  résistent  à   Toxydalion,  la   même  matière  organique  peut 

>  donner  des  résultats  différents,   suivant  la  durée   de  l'ébulli- 
B  tion,  etc.  n 

Le  permanganate  est  réduit  non-seulement  par  les  matières  or- 
ganiques, mais  encore  par  les  composés  ferreux,  manganeux,  l'a- 
cide azoteux,  l'hydrogène  sulfuré,  etc.,  enfin,  un  même  poids  de 
matière  organique  exige  des  proportions  très-variables  de  per- 
manganate pour  s'oxyder.  Frankland,  qui  a  fait  une  étude  de  ces 
déterminations,  a  reconnu  que  le  poids  du  permanganate  réduit 
n'est  pas  en  proportion  avec  la  nature  de  la  matière  organique; 
ainsi,  3  grammes  de  gélatine  réduisent  1,470  de  permanganate  ; 
la  même  quantité  de  gomme  en  réduit  0,380;  d'acide  bippurique 
0,48t  ;  do  créatine  1,138.  Certaines  matières  organiques  réduisent 
très-lentement  le  permanganate.  Ainsi,  3  centigrammes  de  gomme 
arabique  n'avaient  absorbé,  au  bout  de  d  heures,  que  0mgr.3S 
d'oxygène,  alors  qu'il  leur  en  fout  35,9  pour  éprouver  la  combus- 
tion complète;  la  même  quantité  de  sucre  n'en  avait  absorbé  que 
Omgr.15,  alors  qu'il  lui  en  faut  33,7,  et  une  même  quantité  d'a- 
midon en  avait  absorbé  Omgr.30,  alors  qu'il  lui  en  &ut  33,5. 

Cette  méthode  donne  donc  des  résultats  douteux  et  sur  lesquels 
on  peut  guère  se  baser.  On  a  cherché  à  donner  une  plus  grande 
valeur  au  procédé,  en  le  modifiant  : 

Le  docteur  Wood  (/omttki/  ofthe  Chemtst  Society,  1861)  détermine 
la  matière  oxydable  totale  (nitrites,  matières  organiques,  etc.)  en 
deux  fois.  II  ajoute  d'abord  à  l'eau  de  la  liqueur  de  permanganate 
et  opère  à  froid.  Dans  un  second  essai,  il  fait  bouillir  l'eau  avec  de 
l'acide  sulfurique  avant  d'y  ajouter  le  permanganate.  On  obtient 
ainsi  l'oxygène  organique.  Cette  quantité  connue,  il  est  fecile  de 
se  rendre  compte  de  la  quantité  d'oxygène  absorbée  par  les  nitrites. 
En  multipliant  cette  quantité  par  2,875,  un  obtient  le  nombre  de 
miltif^rammes  d'acide  nitreux  contenus  dans  un  litre  d'eau.  Ce  pro- 
cédé n'est  pas  exact,  le  dosage  direct  des  nitril^s  est  toujours  pré- 
férable. 

M.  Schuitze  a  imaginé  de  faire  l'essai  en  présence  d'un  excès 
d'alcali.  La  méthode,  modifiée  par  Lex,  se  pratique  do  la  manière 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


94  LBS  EÀCX  ALUmfTÂIUS  So 

suivante  :  on  prend  S  à  6  fioles  contenant  chacane  60  centimètres 
cubes  de  l'eau  à  examiner,  à  chacune  de  ces  diverses  fioles,  on 
ajoute  i  centimètres  cubes  d'eau  de  chaux  bien  claire,  puis  on 
verse  1,  3,  3,  4,  5,  etc..  de  centimètres  cubes  de  liqueur  de  per- 
manganate (0,  395  gr.  par  litre).  On  laisse  en  contact  pendant  deux 
heures.  Au  bout  de  ce  temps,  le  contenu  de  quelques  ûacous  sera 
décoloré,  celui  des  autres  ne  lo  sera  pas.  Supposons  que  les  fla- 
cons 1  et  2  soient  seuls  décolorés,  cela  indiquera  que  l'eau  essayée 
détruit  une  quantité  de  permanganate  égale  à  celle  contenue  entre 
S  et  3  centimètres  cubes  de  solution.  Comme  à  froid  chaque  atome 
de  permanganate  ne  dégage  que  trois  atomes  d'oxygène  (an  lîeu 
d'en  dégager  cinq,  comme  à  chaud),  il  s'ensuit  que  chaque  centimè- 
tre cube  ne  correspond  pas  à  0,miIIigr.1  d'oxygène,  mais  à  0, 
mgr.06;  c'est  pour  cette  raison  que  l'on  emploie  60  centimètres 
cubes  d'eau.  On  évite  ainsi  les  calculs,  puisqu'il  sufdt  de  multi- 
plier par  10  le  nombre  obtenu  pour  avoir  la  quantité  d'oxygène 
absorbée  par  litre. 

Si  60  centimètres  cubes  d'eau  exigent  moins  de  3  centimètres  cubes 
de  solution  de  permanganate  (0.395  par  litre)  pour  donner  une  so- 
lution rougeâtre  persistanto  pendant  2  heures,  Lex  considère  que 
cette  eau  est  de  bonne  qualité  ;  s'il  Taut  de  3  à  i  centimètres  cubes, 
l'eau  est  de  qualité  moyenne  et  s'il  en  faut  plus  de  5  centimètres 
cubes,  l'eau  est  mauvaise. 

On  n'est  pas  assuré  de  brûler  la  totalité  de  la  matière  organique 
par  ce  procédé. 

Un  antre  procédé  de  dosage  au  permanganate  consiste  à  mettre 
250  centimètres  cubes  d'eau  dans  un  vase  (ballon)  très-propre  de 
300  centimètres  cubes.  On  élève  la  température  à  26°,  en  plongeant 
le  vase  dans  de  l'eau  chaude.  On  ajoute  10  centimètres  cubes 
d'une  solution  d'acide  suifurique  (1  vol.  d'acide  pour  3  vol.  d'eau) 
et  10  centimètres  cubes  de  solution  titrée  de  permanganate  (0.395 
de  permanganate  de  potassium  pour  1 ,000  d'eau).  Chaque  centi- 
mètre cube  contient  Ogr.OOOl  d'oxygène  déplaçable.  Le  ballon  est 
bouché  et  maintenu,  pendant  quatre  heures,  à  une  température  d« 
plus  36°  c.  Au  bout  de  ce  temps,  le  permanganate,  qui  n'a  pas  été 
décomposé,  est  dosé  par  l'iodure  do  potassium  et  l'hyposulfite  de 
sodium.  En  déduisant  ce  chiffre,  on  obtient  la  quantité  véritable 
décomposée  par  l'eau.  Si  pendant  le  temps  de  quatre  heures  qu'on 
expose  l'eau  à  la  température  de  26°  c,  la  couleur  rose  venait  à 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S7  Les  ucx  ÂLunuTAïus  9o 

disparsllre,  on  ajouterait  tO  autres  ceolimètres  cubes  de  la  sola- 
tioD,  de  manière  à  conserver  une  teinte  rose  marquée. 

Un  des  meilleurs  procédés  consiste  à  ajouter  à  un  litre  d'eau 
40  centimètres  cubes  d'une  solution  de  soude  caustique  au  dixième 
et  10  centimètres  cubes  d'une  solution  de  permanganate  cristallisé 
renfermant  3,05  de  sel  par  litre.  On  chauffe  le  mélange  jusqu'à 
ébuIlitioD  et  on  maintient  cette  dernière  pendant  une  heure.  On 
laisse  refroidir  à  SS"  ou  SO»,  on  ajoute  avec  précaution  60  centime- 
très  cnbes  d'acide  suirurique  concentré  et  pur,  le  liquide  s'échau&b, 
on  ajoute  alors  exactement  1 0  centimètres  cubes  d'une  solution 
d'acide  oxalique  renfermant  7.87S  d'acide  par  litre  et  correspon- 
dant volume  à  volume  h  la  liqueur  de  Caméléon.  Après  quelques 
minutes  d'agitation,  la  liqueur  devient  limpide.  Cette  dernière  étant 
maintenue  à  la  température  d'environ  6°,  on  ajoute  goutte  à  goutte 
du  permanganate  placé  dans  une  burette,  jusqu'à  la  teinte  rose  per- 
sistant pendant  quelques  moments. 

On  obtient  directement,  en  lisant  sur  la  burette  le  nombre  de 
centimètres  cubes,  la  quantité  d'oxygène  exprimée  en  milligram- 
mes. On  peut  exprimer  le  résultat  en  permanganate  de  potassium, 
en  multipliant  le  nombre  de  centimètres  cubes  par  3.95,  ou  en  acide 
oxalique,  en  multipliant  par  7.875. 

Une  eau  pure  n'absorbe  pas  plus  de  Omilligr.5  d'oxygène  par 
litre,  une  eau  potable  en  absoriie  de  3  à  3  mîlligr.,  les  eaux  im- 
pures et  souillées  dépassent  de  beaucoup  ces  quantités,  admises  par 
Wanklyn  et  Lex. 


Une  seconde  catégorie  de  chimistes  soutiennent  que  l'on  peut 
déterminer  les  quantités  de  matières  organiques  nuisibles  dans  les 
eaux,  en  se  basant  sur  la  quantité  d'oxygène  libre  que  celles-ci  ren- 
ferment. 

Les  matières  organiques  proviennent,  disent-ils,  des  débris  de 
substances  végétales  ou  animales,  de  feuilles,  d'insectes,  d'infiltra- 
tion d'excréments,  d'urines,  d'immondices  qui  fovorisent  la  putré- 
faction et  le  développement  des  bactéries,  des  infusoires  et  de  toute 
la  série  des  organismes  inférieurs  que  l'on  considère  comme  les  pro- 
pagateurs des  maladies.  Ces  substances,  en  se  putréfiant,  absorbent 
l'oxygène  dissout  dans  l'eau. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


96  LES  BAUX  jaiMEKTlIRES  S8 

Schutzenberger  et  Gerardin  {Comptes-rendus  de  l'Académie  des 
séieaces,  tome  75,  page  879)  se  soot  fait  les  apAtres  de  cette  théorie 
et  ils  ont  cm  pouvoir  mettre  à  profit  la  détermination  de  la  quan- 
lîté  d'oxygène  dissoute  dans  l'eau  pour  servir  de  basa  à  l'évalua- 
tion des  qualités  sanitaires  de  ces  liquides.  Leur  méthode  est  basée 
sur  ce  foit  que  l' hydrosulfite  de  sodium  aborbe  l'oxygène  libre  et 
se  transforme  en  bisulfite.  Cette  méthode  peut  donner  des  indica- 
tions, si  on  l'emploie  pour  rechercher  :  1°  la  quantité  d'oxygène 
contenue  dans  une  eau  au  moment  où  elle  vient  d'être  recueillie  ; 
2"  la  quantité  d'oxygène  renfermée  dans  la  même  eau  après  avoir 
abandonné  celle-ci  pendant  quelque  temps  dans  un  vase  fermé. 
La  différence  entre  les  deux  dosages  peut  fournir  un  résultat  utile  ; 
si  l'oxygène  a  diminué  ou  disparu,  on  peut  généralement  affirmer 
que  l'eau  renferme  des  matières  putrescibles. 

D'après  ces  chimistes,  7,5  centimètres  cubes  d'oxygène  par  litre 
d'une  façon  constante  indiqueraient  que  l'eau  est  potable  et  de  bonne 
qualité;  au-dessous,  la  qualité  serait  inférieure,  et  si  le  titre  oxymé- 
trique  descend  en-dessoua  do  3  centimètres  cubes,  les  eaux  seraient 
de  mauvaise  qualité  et  cesseraient  d'être  potables. 

M.  Verrine,  lors  du  Congrès  d'hygiène  de  1876,  a  fait  remarquer 
à  H.  Gerardin  qu'il  était  impossible  d'estimer  les  eaux  d'après  la 
quantité  d'oxygène  qu'elles  renferment,  attendu  que  des  eaux  ar- 
tésiennes no  sont  pas  aussi  aérées  que  les  eaux  de  rivière  et  sont 
cependant  d'excellente  qualité  ;  d'autres  eaux  peuvent  contenir  de 
nombreuses  matières  organiques  en  pleine  putréfaction  et  renfer- 
mer des  quantités  moyennes  et  même  supérieures  à  la  moyenne 
d'oxygène.  M.  Marchand  a  démontré  que  la  putréfection  de  certaines 
matières  ot^niques  n'avait  pas  pour  effet  d'augmenter  ou  de  dimi- 
nuer sensiblement  la  quantité  d'oxygène  dans  les  eaux. 


Une  troisième  catégorie  d'analystes,  en  présence  de  la  difficulté 
delà  solution  et  de  l'impossibilité  de  doser  exactement  les  ma- 
tières organiques,  ont  proposé  de  no  doser  que  l'azote,  parce  qu'il 
semble  acquis  aujourd'hui  qu'il  n'y  a  que  les  matières  organiques 
azotées  ou  animales  qui  soient  nuisibles  et  qui  sont  la  cause  de  la 
putréfaction  des  eaux. 

Gomme  il  est  impossible  de  disposer  d'un  procédé  absolu,  on  doit 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


9ft'  LES  UDX  AimiIUIUS  d7 

se  contenter  de  méthodea  donnant  des  résultats  constants  qui  pet- 
metlest  la  comparaison. 

Frankland  et  Armslrong  ont  proposé  de  doser  l'azote  comme  dans 
l'analyse  élémentaire  d'un  composé  organique.  Mais  ce  procédé  est 
d'une  extrême  délicatesse  et  présente  en  outre  plusieurs  causes 
d'erreurs.  On  perd  des  matières  organiques  pendant  l'évaporation  à 
siccité,  l'acide  azotique,  l'acide  azoteux,  l'ammoniaque  deviennent 
des  inconvénients,  etc.  Des  opérateurs  ont  même  proposé  de  chaur- 
fer  légèrement  le  résidu  de  l'évaporation  avec  une  certaine  quantité 
d'acide  sulfurique,  aux  fins  d'éliminer  l'acide  azoteux  et  l'acide 
azotique  ;  mais  ce  procédé  nous  semble  des  plus  défectueux,  puis- 
qu'il peut  avoir  pour  résultat  d'altérer  profondément  la  matière 
organique. 

l'n  autre  procédé  qui  a  eu  quelque  temps  une  vogue  non  méri- 
tée, consistait  à  ajouter  à  l'eau  une  certaine  quantité  de  perchlorure 
de  fer  bien  neutre,  puis,  à  précipiter  au  moyen  de  l'ammoniaque. 
L'hydrate  ferriqne.  en  se  précipitant,  entraînait,  disait-on,  toutes 
les  matières  oi^niques,  mais  on  a  vile  reconnu  tous  les  inconvé- 
nient de  ce  procédé. 

Flek  (Journal  fiir  pratiscke  chemie,  tome  IV,  page  364)  se  sert 
d'un  réactif  qui  indique  les  matières  organiques  en  voie  de  décom- 
position (1),  c'estrà-dire  celles  qui  sont  les  plus  dangereuses  au 
point  de  vue  de  leur  action  sur  l'organisme.  Malheureusement,  jus- 
qu'ici la  valeur  du  réactif  n'a  pas  été  bien  déterminée  et  certaines 
matières  :  le  tannin,  les  acides  gras,  l'acide  lactique  sont  sans  ac- 
tion sur  lui. 


(l]?lek  dlsBont  dans  nae  qnantitéd'eandlstlUâe  pare  suffisante  pour  former, 
après  diBsolutlan,  nu  litre  de  liqueur,  17  gramines  d'aiotate  d'argent  cristallsé, 
OD  grammes  d'hyposDl&te  de  sandiam  et  48  grammes  de  soude  caustique. 

Oarait  boniliir  lOOcentimËtres  cubes  de  l'esn  a  analyser  arec  10  cenlimâtres 
cubes  de  cette  solution.  Une  certaine  quantité  de  nitrate  d'argent  est  dfssoDt. 
Pour  doaer  le  nitrate  en  solutEon,  on  se  sert  d'une  liqueur  (Itréa  d'iodnre  de 
polassinm  [Ei,3  grammes  de  KIo  pour  un  litre  Hto).  La  réactif  iodicatenr  est  de 
l'empala  d'amidoD  auquel  on  ajoute  de  l'aclda  cblorhydrlqneet  du  cbromate 
acide  de  potassium.  La  TormatioD  de  l'iodure  d'amidon  bleu,  iodique  la  Gn  da 
dosage.  Les  esaaia  se  font  i  la  touche  sur  ud«  aasletle  en  porcelaine.  L'eau  ne 
dotfpai  être  culfarease. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


98  LBB  BAUX  Aunn'Ann  30 

Le  procédé  estasses  long  et  ne  renseigne  pas  sur  la  natnre  de  la 
matière  organique.  Or,  comme  cette  connaissance  intéresse  tout 
particulièrement  les  hygiénistes  et  qu'il  est  surtout  utile  de  con- 
naître l'origine  de  la  matière  organique,  nous  ne  saurions  le  re- 
commander. 

Nous  ne  parlerons  que  pour  mémoire  du  procédé  de  G.  Lechar- 
tier,  qui  recommande,  avant  de  faire  l'analyse  organique,  d'éliminer 
l'azote  ammoniacal,  en  évaporant  l'eau  avec  de  la  magnésie  calciné; 
ni  des  moyens  d'analyse  recommandés  par  Hallet  et  tant  d'autres. 

pKOCtaHt  PI  coimix.B.  —  Le  procédé  qui  nous  a  paru  le  mieux 
résoudre  ce  problème  est  celui  de  Wanklyn  et  Gbapmann;  il 
transforme  en  ammoniaque  l'azote  des  matières  albuminoides.  Ce 
procédé  consiste  à  brûler  par  une  solution  alcaline  de  permanganate 
de  potassium  les  matières  organiques  au  sein  même  de  l'eau  et  à 
doser  l'ammoniaque  par  le  réactif  de  Nessler  {Voir  deicription. 
Amuxe  n*  H.) 

t  De  toutes  les  métiiodes,  celle  de  Wanklyn  et  de  Gbapmann, 
s  nous  parait,  x  dit  le  docteur  Roques,  chimiste  du  laboratoire  mu- 
nicipal de  Paris,  «  une  des  plus  pratiques  et  des  plus  parfaites.  Elle 

>  détermine  d'une  part  la  quantité  d'ammoniaque  existant  dans 
B  les  eaux  à  l'état  de  sels  ammoniques  ou  d'ammoniaque  libre,  ce 
9  qu'on  appelle  ammoniaque  libre;  et,  d'autre  part,  la  quanté 
»  d'ammoniaque  que  l'on  peut  obtenir  en  provoquai  la  décompo- 
»  sition  des  matières  organiques  azotées,  c'est  ce  qu'on  appelle 

>  rammoniaque  o^&wntnotde. 

»  Dans  l'eau,  il  feut  surtout  éviter  les  matières  organiques  pu- 
1  trescibles,  or,  ces  matières  rangées  sous  le  nom  de  matières  oi^- 
*  niques  albuminoïdes,  présentent  toutes  ces  propriétés  au  plus 
k  haut  point  et  elles  renferment  toutes  une  proportion  d'azote  très 
s  instable.  En  oxydant  ces  matières  au  moyen  de  la  potasse  et  du 
k  permanganate,  on  obtient  une  quantité  d'ammoniaque  en  rap- 

>  port  avec  la  matière  organique.  On  peut  donc  se  contenter  de  re- 
«  chercher  si  une  eau  renferme  une  trop  grande  quantité  d'ammo- 
»  niaque  albuminoide. 

>  An  contraire,  quand  l'ammoniaque  s'est  déjà  fixé  dans  l'eau 
1  sous  forme  de  sels  ammoniacaux,  cet  azote  est  dans  une  certaine 
»  mesure  comparable  à  celui  qui  s'est  fixé  sous  forme  de  nitrates, 

>  il  est  beaucoup  moins  redoutable. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


31  LES  UDX  ALDUDTUUS  99 

»  Le  dosage  de  i'ammoDiaque  se  &it  par  le  réactif  de  Nessier. 
>  {Voir  description.  Anneœe  III)  et  qui  a  été  adopté  pour  le  dosage  de 
1  Tammoniaque,  par  Miller,  Smith,  Hadow,  FmnMaaA,  (Wanklyn 
9  et  Chapnuam,  Water  analyses,  i  édition,  page  43.) 

>  Cette  méthode,  qui  parait  complète  quaud  on  la  décrit,  est 
>  d'une  pratique  très-simple  et  elle  n'exige  qa'uu  temps  très-court, 
»  la  distillation  étant  rapide  et  le  titrage  au  moyen  du  réactif  est 
s  tellement  sensible  (on  peut  reconnaître  un  demi-centième  de 
»  milligramme)  qu'on  pourra  opérer  avec  de  pertes  quantités 
»  d'eau.  > 

Nous  conseillons  toutefois  d'opérer  avec  au  moins  un  demi-litre 
d'eau,  à  moins  que  celle-ci  ne  soit  fortement  souillée. 

On  a  beaucoup  discuté  cette  méthode  dans  ces  derniers  temps, 
on  lui  a  reproché  de  ne  pas  fournir  tout  l'azote  des  matières  orga- 
niques. Le  D'  Cory  s'est  tail  l'organe  de  ces  antagonistes,  il  a  souillé 
de  l'eau  avec  des  quantités  déterminées  de  selles  typhoïdes  et  l'eau 
n'a  pas  toujours  fourni  des  quantités  d'ammoniaque  albumînoïde 
concordantes  avec  la  matière  organique  introduite.  Wanklyn,  Ghap- 
man  et  Suàlh  prétendent  que  la  quantité  d'azote  trouvée  est  tou- 
jours constante  et  qu'en  multipliant  te  poids  de  l'ammoniaque  albu- 
minoïde  par  10,  on  obtient  sensiblement  la  quantité  de  matières 
organiques  azotées  ;  ils  ont  prouvé  que  l'ammoniaque  albumînoïde 
peut  être  obtenu  d'un  grand  nombre  de  variétés  de  substances  or- 
ganiques azotées  telles  que  l'acide  hippurique,  la  narcotine,  la 
strychnine,  la  morphine,  la  créatine,  la  gélatine,  la  caséine,  etc.,  et 
ils  ont  défini  la  proportion  d'azote  fournie  par  chacune  de  ces  sub- 
stances quand  on  les  traite  séparément  à  l'ébullition  par  la  solution 
alcaline  de  permanganate  de  potassium.  Les  antagonistes  de  cette 
méthode  soutiennent  encore  que  les  substances  azotées  cèdent  des 
proportions  variées  de  leur  azote  :  l'acide  hippurique,  la  narcotine, 
l'asparagine,  la  leucine,  la  tyrosine  cèdent  tout  leur  azote,  mais  la 
strychnine  et  la  morphine  ne  cèdent  que  la  moitié  de  l'azote  total; 
ils  ajoutent  que  les  matières  organiques  n'ont  pas  une  nature  ho- 
mogène, que  le  procédé  ne  fournit  pas  d'indications  exemptes  de 
contestations,  enfin,  qu'il  est  difficile  de  se  procurer  de  Peau  et  de 
la  soude  caustique  qui,  soumises  seules  à  la  distillation  avec  du 
permanganate,  ne  fournissent  pas  d'ammoniaque. 

Les  partisans  soutiennent  qne,  mieux  que  toutes  les  autres  mé- 
titodes  qui  ont  pour  base  l'emploi  du  permanganate,  elle  permet  de 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


100  LES  ElDX  ALDnNTjlUBB  3Ï 

discerner  si  une  eau  est  contaminée  par  des  matières  organiques 
nuisibles^  de  constater  si  elle  contient  de  l'urée,  des  diamines,  des 
ptomaMes,  des  alcaloïdes.  Les  autres  méthodes  ne  fournissent 
aucune  indication  sur  la  nature  hydrocarbonée  ou  azotée  des  ma- 
tières organiques,  elles  ne  donnent  que  le  degré  relatif  d'ozydabi- 
lité  de  l'eau. 

La  méthode  de  Wanklyn  et  Cbapinann,  combinée  avec  le  dosage  de 
l'ammoniaque  libre,  du  chlore  et  de  l'acide  azotique  fournira  tou- 
jours un  ensemble  d'indications  qui,  complétées  par  l'analyse  mi- 
croscopique et  bactérioscopique,  suffiront  pour  donner  un  jugement 
raisonnée  sur  la  qualité  d'une  eau  alimentaire  donnée.  Quaut  à  la 
difficulté  de  se  procurer  l'eau,  la  soude  et  le  permanganate  suffi- 
samment purs,  on  la  tourne  en  taisant  bouillir  le  mélange  pendant 
quelque  temps  avant  son  addition  à  l'eau. 


Ilosage  de  rammoiilaque  libre  et  &  rétat  de  sel. 


Le  dosage  de  l'ammoniaque  qui  existe  dans  les  eaux  peut  se  faire 
de  deux  manières. 

Procédé  bxpéditif.  —  Le  premier  procédé  est  moins  rigoureux  que 
le  second,  il  se  pratique  quand  l'eau  sur  laquelle  on  opère  est 
suffisamment  claire  et  exempte  de  grandes  quantités  de  sels  alcalino- 
terreux,  d'oxyde  de  fer,  de  sulfures  ;  on  peut  alors  faire  directement 
l'essai  au  Nesseler.  On  met  dans  un  ballon  environ  300  ceulimètres 
cnbes  d'eau  ;  on  y  ajoute  i  centimètres  cubes  d'une  solution  de 
carbonate  de  Sodium  à  50  pour  100  et  i  centimètre  cube  d'uue 
solution  de  soude  caustique  également  à  50  pour  100  :  on  bouche 
hermétiquement  te  ballon,  ou  agite  vivement  et  on  laisse  en  repos. 
Au  bout  d'une  heure  ou  deux,  le  liquide  s'est  éclairci,  on  décante 
ou  on  filtre  et  on  prend  150  centimètres  cubes  pour  l'essai. 

PkocGdé  db  coimoLE.  —  Le  second  procédé  est  plus  rigoureux,  il 
se  pratique  sur  la  même  quantité  d'eau  qui  sert  à  doser  l'ammo- 
niaque des  matières  albuminoldes.  Il  précède  d'habitude  cette 
opération.  On  prend  500  centimètres  cubes  d'eau  qu'on  introduit 
dans  une  cornue  tubulée  assez  grande,  mais  dont  le  col  est  allongé 
de  feçon  à  pénétrer  de  quelques  centimètres  dans  le  tube  interne 
d'un  condensateur  de  Liebig. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


39  LU  UDx  ÂLnœn'uus  101 

La  comue  et  le  tabe  condensateur  sont  bien  ajustés  l'un  à  l'au- 
tre; on  peut  les  joindre  ensemble  par  un  large  tuyau  eu  caout- 
chouc préalablement  macéré  dans  une  solution  diluée  de  soude,  ou 
tend  ce  tuyau  à  la  fois  sur  le  col  de  la  comue  et  sur  le  tube  du 
condeosateur,  de  bçou  à  les  accoupler.  On  alcaliniae  l'eau  avec  du 
carbonate  de  sodium,  calciné  préalablement  au  rouge,  on  la  soumet 
ensuite  à  la  distillation  et  on  recueille  100  centimètres  cubes  dans 
un  ballon  taré.  On  doit  conduire  la  distillation  aussi  rapidement 
que  possible,  en  évitant  toutefois  les  projections.  Après  avoir  dis- 
mié  100  centimètres  cubes,  on  change  ie  récipient,  on  bouche  celui 
qui  contient  le  produit  déjà  distillé  pour  le  préserver  de  l'accès  des 
vapeurs  ammoniacales.  Pour  s'assurer  que  toute  la  quantité  d'am- 
moaiaque  a  passé  à  la  distillation,  on  poursuit  la  distilla^on,  jus- 
qu'à ce  que  50  centimètres  cubes  de  liquide  soient  encore  obtenus. 
L'on  essaie  ce  second  produit  par  le  réactif  de  Nessier,  pour  s'as- 
surer s'il  contient  do  l'ammoniaque.  S'il  n'y  a  pas  de  coloration,  on 
arrête  la  distillation,  sinon  on  continue  jusqu'à  ce  que  50  centimè- 
tres cubes  de  liquide  distillé  ne  soient  plus  colorés  par  le  réactif  de 
Nessier  et,  par  conséquent,  ne  renferment  plus  d'ammoniaque. 
Tout  le  produit  de  la  distillation  est  essayé  par  le  réactif  Nessier. 
{Voir  deicription,  annexe  III.) 

Gomme  moyen  de  contrôle,  on  peut  avoir  recours  à  la  métbode 
de  Fleck  (1)  {Journal  filr  pratùche  chemie,  T.  9,  page  363)  et  mo- 
difié par  Bitter.  {Rapport  des  c(m$eii$  d'hygiène  de  Meurthe  et  Mo- 
teUe,  1879,  p.  63.) 


(1)  La  mdtligde  Mt  basée  snr  ce  tait  que  riodomercorate  d'immaaEam  itni 
(«torme  quand  OD  ajoute  de  l'ammoniaque  an  réactir  de  Neolar,  présente 
une  compoiil Ion  eo Datante.  Ce  composé  de  coalearbruo  foncé  se  dissout  faci- 
lement dans  fhïposulBte  de  sodium,  li  est  presque,  au  contraire,  inaolnble 
dans  les  aoiutlont  deael*  de  magnésium  et  de  catclnm. 

On  procède  de  la  racon  sniTante  : 

A  nn  Toinme  d'ean  difterminé  et  placé  dans  un  Qacon  qui  se  bouche  bien,  on 
ajoute  0^  a  1  centimètre  cube,  d'une  solution  de  snirate  de  magiièslnm  au  10> 
ei  une  quantité  de  sDlution  de  Xessler,  suffisante  pour  précipiter  tout  l'ammo- 
niaque. Le  précipité,  grâce  *  la  présence  dn  ael  magnésique,  se  dépose  facile- 
ment, on  le  lare  par  décantation  avec  de  l'eau  distillée  pure  et  i  l'abri  de  l'air, 
on  le  diBsont  ensuite  an  moyen  d'une  dissolntion  d'hyposutfite  de  sodium 
(tpoarS)  et  on  doae  le  mercure  dans  la  dissolution  alntl  obtenu  arec  une 
dlaiolatlon  titrée  alcaline  de  sulfure  alcalin.  On  reconnaît  la  fin  de  l'opération 
1  la  toDche,  une  goutte  de  liquide  noircit  une  lUisalntiOD  d'aoétata  de  plomb, 
dès  qnll  y  •  eieisde  silfure. 

3. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LES  UDX  ALUnnrURU 


X>08age  de  radde  azotique. 


Avant  de  décrire  les  divers  procédés  de  dosage  qui  ont  été  ap- 
pliqués pour  la  détennina^OQ  de  la  quantité  de  l'acide  nitrique  dans 
les  eaux,  nous  pensons  que  l'on  doit,  avant  tout,  rechercher  si  cet 
acide  se  trouve  dans  les  eaux  en  quantité  appréciable.  A  cet  effet, 
nous  proposons  d'évaporer  au  bain-marie,  dans  une  petite  capsule  ' 
en  porcelaine,  10  ou  20  centimètres  cubes  d'eau  et  de  verser  sur  le 
résidu  sec  quelques  gouttes  d'une  solution  alcoolique  d'oxalate  de 
brucine  acidifiée  par  l'acide  sulfbrique  :  si  la  teinte  est  rose  et  ne 
passe  pas  au  rouge,  nous  estimons  qu'il  est  inutile  de  doser  l'acide 
azotique,  cet  acide  ne  se  trouvant  dans  l'eau  qu'en  infinitésimale 
quantité;  si  la  coloration  était  rouge,  le  dosage  serait  indiqué. 

On  pourrait  également  appliquer  à  ces  recherches  le  réactif  de 
H.  Graebe,  la  solution  du  carbazol  (diphényléminide)  dans  l'acide 
suirurique.  Ce  réactif  est  d'une  extrême  sensibilité,  un  diiième  de 
centimètre  cube  d'une  solution  de  nitrate  de  potassium  (1  pour 
1,000)  donne  avec  le  carbazol  acide  une  coloration  verte  trêa-sen- 
sible. 

MM.  Grandval  et  Lajoux  ont  proposé  un  nouveau  procédé  pour 
la  recherche  et  le  dosage  rapide  de  faibles  quantités  d'acide  ni- 
trique dans  l'air,  l'eau,  le  sol,  etc.  Ce  procédé  réussit  très-bien 
pour  la  recherche  de  cet  acide,  mais  il  présente  quelques  difficultés 
au  point  de  vue  du  dosage.  Il  repose  sur  la  transformation  du-phé- 
nol  en  acide  picrique  par  l'action  de  l'acide  nitrique,  et  sur  l'inten 
site  de  coloration  que  possède  le  picrate  d'ammonium  (1). 

Si  l'essai  préliminaire  indique  des  quantités  plus  considérables 


(1)  Ces  chimUtes  ëvaporeni  une  certaine  quantité  d'eau,  qaaniJ  le  résidu 
est  secei  refruidi,  lis  y  ojoulent  queJques  gouttes  de  leur  réactir  sniro-pbé- 
nique  (phénol  pur  3,  acide  sulfurlque  monnliîdralé  37i.  Its  promènent  le  réactif 
sur  tautela  pRrui  da  In  capsule,  afin  qu'aucune  parcelle  de  résidu  n'£chappe 
i  la  réacliun.  Ilsajoutent  ensuite  quelques  centimètres  cubes  d'eau  distillée, 
puis  un  eicès  d'agimoalaque  et  obtiennent  une  sulutlon  de  plcrala  d'smuiji' 
Dlum  dont  le  pouvoir  CDloraui  sera  d'autant  plus  Intense  que  la  qn«nUt#  d'i- 
cide  nitrique  conleDue  dans  l'eiu  sera  plus  ooniidéraUii. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


30  IKS  UDX  ALniNTAIlSS  103 

que  des  Iraces  d'acide  oïlrique,  on  devrait  procéder  au  dosage  de  cet 
acide. 

PaocBDÉ  BXPtDiiiF.  —  Plusieurs  procédés  ont  été  recommandés  à 
cet  effet.  M.  Blas  est  partisan  de  la  méthode  de  Marx,  à  l'indigoline 
(Voir  la  description.  Annexe  d°  IV),  il  s'en  sert  même  pour  l'essai 
préliminaire  qualitatif,  il  opère  alors  dans  un  tube  à  essai  avec 
io  c.  c.  d'eau  et  en  chauffant. 

Malgré  les  imperfections  que  présente  cette  méthode,  il  est  d'avis 
que,  d'une  part,  on  ne  doit  pas  tenir  à  une  exactitude  absolue  et 
que,  d'autre  part,  en  opéraul  avec  les  précautions  qu'il  indique, 
elle  donne  des  résullals  satisfaisants. 

Nous  ne  sommes  pas  partisan  de  cette  méthode  qui,  de  l'avis 
même  de  l'auteur,  donne  des  résullats  douteux  au  point  de  vue  de 
l'exactitude.  Les  matières  organiques,  l'acide  azoteux,  etc.,  modi- 
fient les  résultats  et  l'on  est  même  tenu  de  faire  des  corrections  h 
ceux-ci;  c'est  ainsi  qu'on  devra  déduire  0,473  d'acide  azotique 
pour  une  partie  d'acide  azoteux. 

Lorsqu'il  y  a  une  certaine  proportion  de  matières  organiques,  on 
estobligé,  pouravoir  des  résultats  satisfaisants,  de  distiller  le  li^ 
quide  aitré  (après  avoir  éliminé  les  chlorures  par  l'acétate  de  plomb) 
avec  de  l'acide  sulfurique  et  du  bichromate  de  potassium  ou  du 
bioxyde  de  manganèse. 

Si  l'eau  renferme  plus  de  S>  à  6  milligrammes  d'acide  azotique 
par  centimètre  cube,  le  liquide  peut  ôlre  coloré  trop  fortement  par 
les  produits  d'oxydation  de  l'indigo  et  la  réaction  finale  perdre  de 
sa  netteté. 

Frésénius,  dans  son  traita'  d'analyse  chimique  quantitative,  dé- 
crit, du  reste,  tous  les  inconvénients  de  la  méthode  de  Marx,  qu'il 
considère  comme  donnant  des  indications  peu  exactes. 

PHOcBDt  DE  CONTROLE.  —  A  cause  des  inconvénients  précités,  nous 
proposons  le  dosage  de  l'acide  azotique  d'après  le  procédé  de 
Schuitz.  Le  procédé,  basé  sur  le  même  principe  qui  a  servi  à  Pelouze 
à  doser  les  azotates,  la  pcroxydation  des  sels  ferreux  en  solution 
acide  avec  dégagement  d'oxyde  azotique,  a  été  indiqué  d'abord  par 
Schioesing  et  Grandau.  Ces  chimistes,  au  lieu  de  déterminer  la 
quantité  de  fer  passée  au  maximum,  recueillent  l'oxyde  azotique 
formé  sur  le  mercure,  sous  une  cloche  renfermant  un  laît  de  chaux. 
L'oxyde  azotique  est  ensuite  converti  en  acide  azotique  par  Boa 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


104  LES  UDX  uuKirrÂiiis  36 

mélange  avec  de  l'oxygène  en  présence  de  Tean,  dans  un  ballon  où 
on  le  fait  passer  quand  il  est  bien  débarrassé  des  vapeurs  acides  ; 
cette  dernière  opération  nécessite  des  manipulation  assez  déli- 
cates. Enfin,  l'acide  azotique  régénéré  est  titré  par  une  solution 
alcaline. 

Cette  méthode  fut  simplifiée  par  Schuitz,  {Zeitschrîft  fiir  atta- 
lyt.  chemie  t.  IX.  p.  400)  qui  mesure  directement  le  gaz  oxyde 
azotique  recueilli  sur  la  cuve  à  mercure  el  en  déduit  l'acide  azo- 
tique. 

Elle  est  employée  au  laboratoire  de  l'Office  impérial  d'hygiène,  à 
Berlin.  On  opère  sur  le  résidu  fixe  de  500  centimètres  cubes 
d'eau.  On  emploie  comme  point  de  comparaison,  une  solution 
d'acide  azotique  titrée  à  0,160  d'acide  anhydre  par  5  centimètres 
cubes,  en  opérant  dans  les  mêmes  conditions  de  pression  et  de 
température. 

Nous  employons  cette  méthode  avec  les  heureuses  modificaUons 
que  Ferd.  Jean  y  a  apportées.  {Voir  annexe  V.} 

La  méthode  qui  repose  sur  la  transformation  de  l'acide  azotique 
en  ammoniaque  par  l'hydrogène  naissant  ne  trouve  guère  de  défen- 
seurs. Elle  repose  sur  l'alcalinisation  de  l'eau  par  la  potasse  ou  la 
soude  et  l'addition  de  deus  ou  trois  lames  d'aluminium,  de  magné- 
sium ou  de  tout  autre  métal  pouvant  donner  naissance  à  de  l'hy- 
drogène naissant.  Ce  procédé  est  long,  compliqué,  exige  de  mul- 
tiples précautions  et  ue  donne  guère  de  bons  résultats,  même  en 
l'absence  de  matières  organiques  qui,  lorsqu'elles  se  trouvent  en 
proportion  un  peu  considérable,  vicient  toujours  les  résultats 
obtenus. 


Dosage  de  l'acide  nitreux. 


Procéda  BxreDiTiF.  —  L'acide  nitreux  se  reconnaît  dans  les  eaux 
par  le  réactif  de  Schiinbein,  modifieparTrommsdorf.il  consiste  à 
ajouter  à  l'eau  que  l'on  veut  examiner  de  l'acide  sulfurique  dilué  et 
de  l'iodure  de  potassium,  ou  mieux,  de  l'iodure  de  zinc  amidonné. 

Ce  procédé  qualitatif  peut  servir  au  dosage,  pour  cela  il  suffit  de 
comparer  la  teiute  bleue  obtenue  avec  celle  que  founiit,  dans  les 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


37  LIS  UtX  iLUBHTAIftlS  1 0i 

marnes  G«Dditions,  une  solution  de  nîtrîte  potassique  de  titre  connu. 
{Voir  deteriptùm,  atmex«  VI.) 

Comme  la  constatation  de  l'acide  nitreux  dans  les  eaux  est  très- 
importante  au  point  de  vue  de  Thygiène  et  que  la  présence  de  ni-  ' 
trites  est  toujours  l'indice  de  substances  organiques  et  surtout  de 
matières  d'origine  animale  en  décomposition,  nous  croyons  que  l'on 
doit  insister  sur  la  constatation  et  le  dosage  de  cet  acide  dans  les 
eaux. 

Elkan  a  constaté  que  le  procédé  précédent  est  très-sensible,  qu'il 
donne  la  coloration  bleue  en  quelques  minutes,  alors  que  la  propor- 
tion est  de  1  partie  pour  10  millions  de  parties  d'eau,  en  deux 
heures,  quand  il  y  a  une  partie  pour  100  millions  d'eau  et  en 
48  heures,  pour  une  partie  dans  1,000  millions.  Seulement,  le  pro- 
cédé ne  peut  être  utilisé  si  l'eau  contient  des  composés  ferriques. 
Ceux-ci,  colorent,  même  sans  la  présence  de  nitrites,  le  réactif  de 
Trommsdorf. 

D'après,  Fischer,  cette  méthode  est  encore  rendue  inexacte  par  la 
présence  de  matières  organiques,  surtout  de  celles  qui  sont  d'ori- 
gine animale.  On  arrive  è  des  résultats  exacts  en  acidulant  avec  de 
l'acide  acétique  350  à  900  c.  c.  de  l'eau  à  essayer  que  l'on  distille 
ensuite.  Aux  trois  ou  quatre  centimètres  cubes  passés  à  la  distilla- 
lion,  on  ajoute  une  goutte  d'acide  chlorbydrique  étendu,  un  peu 
d*empois,  et  2  ou  3  gouttes  de  dissolution  d'iodure  de  potassium  : 
il  suffit  des  plus  feibles  traces  d'acide  nitreux  pour  donner  alors 
la  coloration  violette  ou  la  coloration  bleue. 

Si  l'eau  est  ferrugineuse,  il  vaudra  mieux  se  servir  du  procédé 
Griess  ou  de  Warrington. 

PkoctDÉ  m  GOUTHOLE.  —  Le  procédé  de  Griess  est  d'une  extrême 
sensibilité,  il  est  surtout  à  recommander  pour  rechercher  les  traces 
d'acide  azoteux,  il  est  basé  sur  ce  fait  que  la  métaphénylène-dia- 
mine,  en  présence  d'un  acide  dilué,  donne  naissance  à  un  com- 
posé diazoïque.  {Fot'r  description,  annexe  VII.)  La  présence  des 
composés  fernques,  de  l'eau  oxygénée,  de  l'acide  azotique  n'ont 
aucune  action  sur  le  résultat  de  l'opération. 

Warrington  a  modifié  ce  procédé  et  l'a  rendu  d'une  constatation 
plus  focile  ;  il  rend  possible  la  découverte  d'une  partie  d'anhydride 
aiotique  dans  10  millions  de  parties  d'eau. 

Les  expériences  se  font  sur  des   colonnes  de  liquide  de  trois 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 06  tBS  EAUX  ALlMEimitES  38 

pouces  de  profondeur  contenues  dans  des  tubes  à  essai.  A  10  c.  c. 
du  liquide  à  essayer,  on  ajoute  successivement  une  goutte  d'acide 
chlorhydrique  dilué  (  i  :  4),  une  goutte  d'une  solution  ài  peu  près 
saturée  d'acide  sulTanilique  et  une  goutte  d'une  solution  saturée  de 
chlorure  de  napblhylamine.  La  coloration  produite  varie  du  rose 
faible  au  rouge  rubis.  Dans  les  solutions  fortes,  un  précipité  foncé 
se  produit  immédiatement.  On  devrait  alors  diluer  l'eau  avec  de 
l'eau  distillée  exempte  de  nitrites.  La  comparaison  se  fait  avec  des 
solutions  titrées  de  nitrile  de  potassium. 


Les  matières  organiques,  l'ammoniaque,  les  acides  azotoux  et 
azotiques,  sont  celles  dont  le  dosage  est  le  plus  important;  après 
leur  détermination  quantitative,  il  convient  d'évaluer  les  quanti- 
tés de  chlore,  d'acide  phosphoriquc,  d'acide  sulfurique,  etc.,  qui  se 
trouvent  dans  les  eaux. 


Dosage  du  clilore. 


Le  chlore  pourra  se  doser  en  précipitant,  par  le  nitrate  d'argent, 
un  volume  d'eau  acidulé  par  l'acide  nitrique.  On  recueille  le  préci- 
pité, on  le  lave,  on  le  dessèche,  on  le  fond  et  on  le  pèse. 

Le  dosage  pourra  également  se  pratiquer  au  moyen  d'une  solution 
titrée.  (  Voir  description,  annexe  VIJI.).  Il  est  sufTisamment 
exact. 


Dosage  de  l'acide  pliospliorique. 


Cest  dans  le  résidu  d'évaporation  qu'il  convient  le  mieux  de 
doser  cet  acide  ;  on  le  mouille  avec  de  l'acide  azotique,  puis,  on  le 
dessèche  de  nouveau  pour  rendre  la  silice  insoluble;  on  traite  do 
nouveau  ce  résidu  par  l'acide  azotique  dilué,  on  filtre,  on  ajoute  la 
solution  molybdique(l50  grammes  de  molybdate  ammonique  dans 
un  litre  d'eau  auquel  on  ajoute  I  litre  d'acide  nitrique  de  den- 
sité 1.30)  et  on  laisse  dé{>oser  pendant  \i  heures  dans  un  lieu 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


39  LES  BàDX  ILUUHIUUS  f  07 

chaud;  on  obiîeat  un  précipité  ou  simplement  une  coloration.  Dans 
ce  dernier  cas,  l'acide  phosphorique  ne  s'y  trouve  qu'à  l'état  de 
traces  et  toute  recherche  ultérieure  est  inutile.  S'il  y  a  un  précipité, 
on  le  recueille,  on  le  dissout  dans  l'ammoniaque,  on  précipite  avec 
le  mélange  magnésien  et  ou  le  pèse  à  l'état  de  pyrophosphate. 

L'eau  potable  ne  doit  pas  contenir  d'acide  phosphorique  ou  ne 
peut  en  contenir  que  des  traces. 


Dosage  de  l'aolde  siUforique. 


On  acidulé  avec  de  l'acide  chlorhydrique  une  certaine  quantité 
d'eau;  si  l'eau  contenait  peu  d'acide,  il  faudrait  au  préalable  la  con- 
centrer au  i/id*,  au  bain-marie.  On  chauffe  et  on  ajoute  un  léger 
excès  de  chlorure  de  barium.  On  filtre,  ou  lave,  on  dessèche,  on 
chauffe  au  rouge  et  l'on  pèse  le  sulfote  de  barum.  On  peut  doser 
volumétriquement  eu  employant  le  procédé  volumétrique  de  Wil- 
deostein  ou  de  Precht. 


I>08age  de  la  sUloe. 


On  évapore,  au  bain-marie,  500  à  4,000  c.  c.  d'eau,  après  l'avoir 
légèrement  acidulée  avec  de  l'acide  chlorhydrique.  Le  résidu  est 
repris  par  de  l'eau  bouillante  acidulée,  puis,  on  jette  sur  un  filtre. 
Après  lavage,  on  sèche,  on  calcine  et  on  pèse.  On  a  ainsi  le  poids 
de  la  silice,  qui  ne  doit  pas  dépasser  Ogr.03  par  litre. 


Dosage  de  lliydrogène  sulfuré. 

Une  eau  potable  ne  doit  pas  contenir  de  l'hydrogène  sulfuré.  Sa 
présence  sera  âicilement  constatée  par  son  odeur  spéciale  et  son 
action  sur  une  bandelette  de  papier  imbibée  d'acétate  ou  d'azotate 
plombique. 

On  pourra,  à  ia  rigueur,  le  doser  avec  une  solution  titrée 
d'iode. 

Les  métaux  alcalins,  alcalino-terreux,  le  fer,  l'alumine,  le  man- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


UB  UnX  iLDOENTAllM 


ganèse  ainsi  que  )es  autres  substances  métalliques  se  dosent  focî- 
lemont,  nous  estimons  qu'il  est  inutile  de  décrire  des  procédés  de 
dosage  pour  ces  matières. 


Appréciation  de  la  qualité  d'une  eau.  au  point 
de  vue  ommique. 


NOUBaES-LIHlTES. 

Lorsque  les  divers  dosages  que  nous  venons  d'exposer  ont  été 
établis,  l'analyste  peut  déjà  se  rendre  compte  de  la  qualité  de 
l'eau  qu'il  a  à  examiner.  Dans  certains  cas,  les  chiffres  qu'il 
a  obtenus  le  dispensent  de  continuer  ses  recherches;  ainsi, 
une  eau  trop  minéralisée,  une  eau  qui  contient  de  fortes  propor- 
tions de  nitrites,  de  matières  organiques  azotées  peut  être  dé- 
clarée impropre  à  la  consommation. 

On  n'est  généralement  plus  d'accord  sur  les  chiffres  limites  des 
substances  étrangères  que  l'on  peut  rencontrer  dans  les  eaux.  Les 
contenances  en  éléments  inorganiques  ont  surtout  soulevé  des  dé- 
bats contradictoires.  Les  uns  admettent  tels  chifTres,  les  autres  tels 
autres  chiCTres  beaucoup  plus  élevés.  Le  Congrès  rendra  un  service 
réel  à  l'hygiène,  en  se  prononçant  catégoriquement  sur  celte  im- 
portante question. 

Poids  vn  iftBDU  nxi. —  Le  Congrès  d'hygiène  de  1852;  !a  Com- 
mission des  eaux  de  la  ville  de  Paris,  en  1862  ;  la  Commission  des 
eaux  de  Vienne,  en  1866;  le  Congrès  de  Dusseidorf,  en  1876;  la 
Hivers  pollution  commission  et  la  plupart  des  hygiénistes  qui  se 
sont  occupés  de  la  question  ont  tous  décidé  que  le  poids  de  ce  ré- 
sidu ne  doit  pas  dépasser  Ugr.S  par  litre  pour  que  l'eau  soit  consi- 
dérée comme  bonne  pour  les  usages  alimentaires. 

Certains  hygiénistes  sont  d'avis  que  l'on  peut  dépasser  cette 
quantité  sans  que  l'eau  devienne  insalubre  pour  les  populations 
qui  l'absorbent. 

Ces  idées  avaient  déjà  été  présentées,  lors  du  Congrès  de  183S, 
par  H.  Lombard,  elles  furent  repoussées  a  lii  suite  d'un  discours  du 
rapporteur,  H.  Stas.  Cet  honorable  chimiste  est  d'avis  que  l'eau 
peut  être  pure  et  qu'il  n'est  nullement  nécessaire  qu'elle  contienne 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


44  ub  iiiix  umm-uus  (09 

Qoe  certaine  quantité  de  matières  salines  parmi  lesquelles  on  doit 
compter  les  sels  calcaires.  Dupasquier  a,  le  premier,  formulé  cette 
opiaioD  et  elle  a  été  soutenue  par  d'illustres  physiologistes.  On  a 
prétendu  que  les  éléments  minéralîsateurs  ne  doivent  pas  descen- 
dre en-dessous  de  Ogr.45  par  litre  et  que,  dans  les  meilleures 
eaux,  le  poids  des  sels  inorganiques  oscille  entre  Ogr.20  et  Ogr.30 
par  litre  dont  la  moitié  ou  les  deux  tiers  environ  sont  formés  de 
carbonate  de  calcium. 

Nous  esUmons  que  le  Congrès  n'a  pas  à  trancher  cette  question  de 
principe,  on  trouvera  sûrement  des  eaux  dont  les  principes  miné- 
ralîsateurs n'atteignent  pas  au  moins  Ogr.l  5  par  litre  d'eau  ;  la  seule 
cbosaqueleGongrèsait  à  décider,  c'est  celle  qui  se  rapporte  à  la 
quanUté  maxtma  de  matières  fixes  salines  que  l'on  peut  trouver 
dans  un  litre  d'eau  potable.  Faul-il  maintenir  le  chiflre  de  Ogr.50 
par  litre,  on  peut-on  tolérer  une  plus  grande  quantité  de  sels  dans 
les  eaux? 

Les  idées  sont  partagées  sous  ce  rapport.  Les  uns  soutiennent  que 
ces  chiffres  doivent  être  maintenus,  que  rien  n'autorise  à  les  dé- 
passer. 

Ils  élayent  leur  opinion  sur  les  considérations  suivantes  : 

L'état  de  santé  des  populations  peut  s'altérer  par  l'emploi  d'une 
eau  chaînée  de  matériaux  minéraux  qui  n'existent  pas  dans  l'écono- 
mie ou  dont  les  doses  surchargeraient  l'organisme.  Les  eaux  trop 
calcaires  sont  absorbées  avec  le  chyle  et  constituent  pour  l'héma- 
tose un  milieu  anormal,  ils  fatiguent  les  reins  chargés  de  les  élimi- 
ner sans  cesse,  ils  provoquent  la  gravelle  et  la  formation  des  cal- 
culs, ils  exposent  ceux  qui  les  boivent  à  des  dépdts  tophacés  qui 
incrustent  les  arUculaiions. 

Des  eaux  trop  magnésiennes  ont  les  mêmes  inconvénients  et  sont 
en  outre  purgaUves  ;  les  eaux  chargées  de  silice  paraissent  dévelop- 
per  la  carie  dentaire,  enfin,  les  eaux  chargées  d'azotates  sont  débi- 
litantes et  peuvent  devenir  toxiques. 


La  quantité  de  matières  organiques  ne  doit  pas  dépasser  SO  mil- 
ligrammes par  litre.  Elle  doit  être  peu  azotée.  Brûlée  par  une  solu- 
tion alcaline  de  permanganate  de  potassium,  elle  ne  doit  pas  fournir 
plus  de  O.milligr.1  d'azote  albuœinoïde  par  litre  d'eau. 

Si,  au  lieu  d'obtenir  une  coloration,  on  obtenait  un  précipité  par 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


140  LIS  BÀDX  ÂUMENTAnES  i2 

l'addition  de  réactif  de  Nessier,  ce  serait  une  preuve  qu'il  y  a  une 
telle  quantité  d'ammoniaque  qu'il  serait  inutile  de  pousser  plus 
loin  les  recherches. 

Si  la  solution  de  Nesslcr  indique  une  proportion  moindre  de 
O.milligr.01,  on  pourra  considérer  l'eau  comme  organiquement 
pure,  si  cette  quantité  atteint  O.milligr.02  ou  moindre  de  O.mil- 
ligr.05,  et  que  le  chlore  et  l'ammoniaque  libre  sont  en  petites  quan- 
tités, on  peut  considérer  l'eau  comme  d'une  très-grande  pureté. 

Si  la  solution  indique  de  0.miUigr.05  à  O.milligr.1  d'ammo- 
niaque, on  peut  considérer  ces  eaux  comme  potables  et  ne  ren- 
Termant  pas  sensiblement  de  matières  organiques  putrescibles,  à 
moins  qu'elles  ne  renferment  une  forte  proportion  d'ammoniaque 
libre.  Les  eaux  impures  renferment  plus  de  O.milligr.1  d'ammo- 
niaque albuminoTde  el  doivent  être  rejetées. 

Il  y  a  lieu  cependant  de  voir  si  l'ammoniaque  provient  de  ma- 
tières animales  ou  végétâtes,  la  présence  de  ces  dernières  entraî- 
nant moins  étalement  le  rejet  de  l'eau  que  les  matières  animales. 
Wanklyn  indique  que  les  caractères  des  eaux  souillées  par  les  vé- 
gétaux, est  la  présence  d'une  grande  quantité  d'ammoniaque  albu- 
minolde,  d'une  petite  quantité  d'ammoniaque  libre  et  l'absence 
presque  complète  de  chlorures. 

c  Ce  serait  une  grande  erreur  >,  dit  Wanfclya  c  de  juger  de  la 

>  salubrité  d'une  eau  exclusivement  par  le  chiffre  brut  d'une  ana- 
»  lyse  organique.  Ainsi,  l'eau  qui  a  traversé  des  terrains  tourbeux, 

>  peat  contenir  jusqu'à  O.milligr.8  d'ammoniaque  albuminoTde, 
»  sans  qu'elle  soit  insalubre. 

»  n  importe  également  de  taire  une  distinction  entre  les  matières 
»  organiques  végétales  elles-méme  ;  ainsi,  ce  qui  est  vrai  de  l'eau 
1  des  tourbières,  des  bruyères,  ne  l'est  plus  du  tout  pour  les  eaux 
»  marécageuses.  Malgré  ces  réserves,  il  est  nécessaire  de  savoir 
t  distinguer  si  l'ammoniaque  albuminoïde,  provenant  de  la  ma- 
t  tière  organique  contenue  dans  l'eau,  est  d'origine  végétale  ou 
»  animale. 

>  Ce  qui  caractérise  surtout  la  matière  animale,  c'est  l'ammoniaque 
k  libre  ou  l'ammoniaque  des  sels  ammoniacaux  >,  cet  ammoniaque 
libre  dépasse  toujours  O.gr. 00002  par  litre,  au  contraire,  dans 
l'eau  souillée  par  les  matières  végétales,  cette  quantité  est  parfois 
^le  à  zéro,  tandis  que  celle  de  l'ammoniaque  albuminoTde  at- 
teint O.milligr.28.  De  même,  la  présence  de  nitrates,  nitrites,  chlo- 
rures, indique  d'ordinaire  la  provenance  animale. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


43  us  UCX  àUMBHTUUS  f  41 

Voici  quelques  associations  qui  peuvent  aider  au  diagnostique 
de  la  qualité  des  eaux. 

Ammoniaque  libre,  mais,  en  outre,  ammoniaque  albuminolde 
et  une  peiite  quantité  de  chlore,  conlaminaUon  probable  par  les 
gaz  d'égout  ; 

Ammoniaque  libre  avec  beaucoup  de  chlore  et  d'ammoniaque 
albuminolde,  contamination  par  les  eaux  d'égout  ou  les  matières 
fécales  ; 

Ammoniaque  libre  avec  peu  d'ammoniaque  albuminolde  et  beau- 
coup de  chlore,  contamination  par  l'urine  ; 
.  Ammoniaque  libre  sans  ammoniaque  albuminolde,  avec  grande 
quantité  de  chlore,  contamination  par  les  matières  végétales  maré- 


L'eau  ne  doit  pas  contenir  plus  de  cinq  dixièmes  de  milligrammes 
d'ammoniaque  par  litre  ;  elle  ne  doit  pas  renrermer  de  nitriles,  ni 
de  phosphates,  les  quantités  d'acide  nitreux  et  phosphorique  ne 
peuvent  s'y  rencontrer  qu'à  l'état  de  traces  ;  elle  ne  doit  pas  con- 
tenir au-delà  de  i  milligrammes  d'anhydride  azotique  ;  de  60  mil- 
ligrammes d'anhydride  sulfurique,  de  8  milligrammes  de  chlore, 
de  200  milligrammes  d'oxydes  alcalino-terreux,  de  30  milli- 
grammes de  silice,  de  3  milligrammes  de  fer. 


La  détermination  chimique  des  matières  organiques  et  inorgani- 
ques aura  toujours  une  grande  utilité  ;  mais  il  sera  parfois,  surtout 
au  point  de  vue  industriel  et  ménager,  avantageux  de  connaître  la 
dureté  de  l'eau  et  son  degré  d'alcalinité.  L'analyste  pourra  égale- 
ment tirer  des  arguments  de  ces  constatations  au  point  de  vue  de  la 
qualité  des  eaux.  La  détermination  quantitative  des  gaz  contenus 
dans  l'eau  pourra  aussi  être  utile,  c'est  pourquoi  nous  recomman- 
dons les  opérations  qui  ont  pour  but  leur  évaluation  comme  de 
précieux  auxiliaires  de  l'analyse  chimique. 

Dureté  de  l'eau. 

Pour  reconnaître  la  dureté  avant  et  après  l'ébullition  de  l'eau, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Ht  us  uDz  AunuTims  ii 

on  suivra  la  méthode  de  Boutron  et  Boudet,  décrite  dans  tous  les 
traités  d'analyse. 

Nous  attachons  peu  d'importance  à  cette  constatation  au  point 
de  vue  de  l'hygiène,  elle  ne  trouve  pour  ainsi  dire  sa  raison  d'être 
qu'au  point  de  vue  industriel. 

Les  eaux  dont  le  titre  hydrotimitrique  ne  dépasse  pas  30°,  sont 
d'un  excellent  usage  pour  le  blanchissage  el  les  boissons,  elles  cui- 
sent bien  les  légumes  (1);  de  30  à  60°  hydrotimélrique  les  eaux, 
sans  être  insalubres,  sont  impropres  au  lavage  de  linge,  elles  cui- 
sent mal  les  légumes  et  elles  ne  peuvent  être  employées  pour  beau- 
coup d'usage  industriels;  de  60*  à  1 50°,  ces  eaux  sont  impropres 
à  tous  les  usages  alimentaires  et  industriels. 


Alcalinité  d«  l'eau. 


Une  bonne  eau  doit  son  alcalinité  à  la  chaux  et  à  la;  magnésie  qui 
se  trouvent  à  l'état  de  bicarbonate.  Il  est  utile  de  connaître  son  alca- 
linité, car  lorsqu'une  eau  possède  une  réaction  alcaline  trop  pro- 
noncée, elle  peut  être  contaminée  par  des  eaux  de  blanchisserie  qui 
contiennent  toujours  des  carbonates  alcalines. 

On  opëresurunlitre  d'eau;  on  y  ajoute  quelques  gouttes  d'une 
solution  alcoolique  de  cochenille  qui,  sous  l'influence  de  l'acide  sul- 
furique,  passe  du  violet-rouge  au  jaune-brun,  soit  de  l'auréosine, 
comme  l'a  indiqué  M.  Willen  ;  ce  réactif  jaune  rougeàtre  devient 
d'une  belle  fluorescence  verte  sous  l'action  des  alcalis  et  cette  fluo- 
rescence disparaît  quand  la  liqueur  devient  acide.  On  ajoute  en- 
suite, au  moyen  d'une  burette  graduée  et  goutte  à  goutte,  de  la 
solution  décime  nonnale  d'acide  sulfurique.  La  cochenille  et  l'au- 
réosine sont  employées  de  préférence  à  la  teinture  de  tournesol, 
parce  qu'elles  ne  sont  pas  influencées  par  l'acide  carbonique. 

On  peut  remplacer  la  solution  décime  d'acide  sulfurique  par  une 
solution  décime  d'acide  chlorhydrique.  En  multipliant  par  O.OOK  le 
nombre  de  cenUmëtres  cubes  d'acide  nécessaire,  on  aura  approxi- 
mativement la  quantité  de  carbonate  de  calcium  et  de  magnésium. 


(1)  Cn  degré  bydrotfmttTfqae  correipondaat  h  0,Ol<B  de  carbonate  de  calcium 
oni0,00i7  decbaoi,  i  0,0114  de  cblornro  de  caicinin,  oo  1  0^140  de  soirate  de 
calcinm.  (I*  FrtDc«lB:04B  Allemand:  0^  Anglais.) 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


LIS  tusz  unmfTAim 


Dosage  de  l'air  et  des  gaz  dissous  dans  l'eau. 


On  remplit  d'eau  un  ballon  de  deux  litres  et  on  y  adapte  un  tube 
rempli  également  avec  de  l'eau  et  débouchant  aous  une  cloche  rem- 
plie de  mercure.  L'eau  est  portée  à  l'ébuUition,  les  gaz  se  dégagent 
et  viennent  se  réunir  sous  la  cloche. 

Lorsque  le  dégagement  gazeux  a  cessé,  on  transvase  les  gaz  dans 
une  éprouvette  graduée  sur  la  cuve  à  mesure.  On  feït  la  lecture  du 
volume  total,  on  prend  la  température  et  la  pression  barométrique; 
puis,  à  l'aide  d'une  pipette,  on  introduit  une  solution  de  potasse; 
l'acide  carbonique  est  absorbé.  La  difTérence  de  volume  correspond 
à  la  quantité  d'acide  carbonique  absorbé.  Gela  fait,  on  introduit 
dans  la  même  éprouvette  une  solution  d'acide  pyrogallique  qui,  en 
présence  de  la  potasse,  absorbe  l'oxygène.  On  note  encore  la  difTé- 
rence de  volume.  Le  gaz  restant  est  constitué  par  de  l'azote. 

11  est  généralement  admis  que  100  c.  c.  d'une  bonne  eau  potable 
contiennent  3c.c.2  de  gaz  qui  contiennent  40  pour  cent  d'acide 
carbonique  et  que  Pair  restant  renferme  de  30  à  33  pour  cent  d'oxy- 
gène. Quand  le  rapport  de  ce  gaz  k  l'azote  est  diminué,  on  doit  re- 
douter la  présence,  dans  l'eau,  d'une  trop  grande  quantité  de  ma- 
tières organiques. 

On  peut  doser  directement  l'oxygène  par  le  procédé  de  SchuUen- 
berger  et  de  Gérardin  au  moyan  de  l'hydrosulfite  de  sodium. 


Analyse  mloroscoplque  et  baotériosooplgue. 


Toute  analyse  d'eau  devra  être  complétée  par  un  examen  micros- 
copique. II  est  le  complément  nécessaire  de  la  recherche  chimique 
des  matières  organiques  et  donne  souvent  des  renseignements  in- 
dispensables sur  la  nature  de  celles-ci. 

Les  corpuscules  reconnaissables  sous  le  microscope  sont  : 

Le  sable,  l'argile,  la  craie  ;  ces  fragments  sont  opaques,  anguleux 
et  cristallins  ; 

les  débris  de  grands  végétaux,  pollen,  feuilles  de  bruyère, 
fibres  ligneuses,  débris  d'écorces,  etc.; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


4U  UB  tAi]X:«unrruus  46 

les  vibrions,  les  bactéries,  les  algues,  les  diatomées  ; 

les  débris  d'animaux,  surtout  d'insectes,  fragments  de  plumes, 
poils; 

les  infusoires,  œufs  de  bBaia,  d'ascarides  et  une  multitude  d'or- 
ganismes microscopiques  qu'une  eau  stagnante  ou  chargée  de  ma- 
tières en  fermentation  contient  ordinairement. 

H.  Certes  a  eu  l'ingénieuse  idée  d'utiliser  pour  cette  analyse  bio* 
logique  les  réactifs  fixateurs,  coagulants  et  colorants  employés  en 
histologie.  Le  problème  à  résoudre  consiste  h  tuer,  à  fixer  et  à  re- 
cueillir dans  quelques  centimètres  cubes  de  liquide  les  micro-orga- 
nismes disséminés  dans  une  grande  quantité  d'eau.  Certains  réac- 
tifs tuent  ces  micro-organismes  sans  les  déformer  (l'acide  osmique, 
riode,  le  sublimé,  la  liqueur  de  Eleinemborg  à  l'acide  picrique,  une 
chaleur  de  60'  à  70',  le  chlorure  de  palladium,  etc.);  d'autres  les 
colorent  à  l'état  vivant  (cyanine  ou  bleu  de  quinolé'me,  violet  dahlia, 
violet  BBBB,  vert  de  métbyle,  éosine,  hématoxyline,  brun  d'ani- 
line, etc.).  Une  fois  tués  par  les  réactifs  ou  affaiblis  par  l'action  des 
réactifs  colorants,  ils  se  déposent  au  fond  du  récipient  infundibu- 
lorme  en  quantité  appréciable,  si  l'on  a  soin  d'opérer  sur  des  masses 
suffisantes;  on  peut  les  conserver  en  les  colorant  avec  du  picrocar- 
minate  glycérine. 

La  plus  convenable  disposition  pour  recueillir  le  sédiment  est, 
d'après  le  docteur  C.  Hehu,  de  placer  une  plaque  circulaire  en  verre 
au  fond  d'un  verre  conique  de  la  capacité  do  600  centimètres  cubes 
environ.  Après  avoir  rempli  le  verre,  on  le  recouvre  et  on  le  laisse 
en  repos  pendant  au  moins  42  heures.  Lorsque  le  dépôt  s'est  effec- 
tué, ou  soutire  l'eau  au  moyen  d'un  siphon  et  on  enlève  le  disque. 
Pour  opérer  avec  plus  de  sécurité,  on  aura  soin  de  placer  au  préa- 
lable un  fil  de  platine  au-dessous  du  disque.  On  examine  les  ma- 
tières qui  se  sont  déposées. 

L'examen  doit  se  foire  après  12  heures  de  repos  dans  un  endroit 
frais,  si  l'eau  était  abandonnée  un  peu  plus  longtemps,  les  orga- 
nismes particuliers  aux  eaux  stagnantes  pourraient  se  développer 
et  tromper  l'observateur,  II  feut  noter,  en  particuliei-,  les  bactéries, 
les  infusoires  ciliata  ou  flagellata,  les  fibres  isolés  de  coton,  de  tin  et 
les  débris  ^nthâiauœ. 

Quand  l'eau  ne  renferme  que  peu  d'organismes,  on  ajoute  à  30  ou 
iO  centimètres  cubes  de  l'eau  à  examiner  un  centimèU«  cube  d'une 
solution  aqueuse  d'acide  osmique  (1,6  pour  100).  A  cette  dose, 
tOQS  les  organismes  végétaux  et  animaux  sont  rapidement  tués  et 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


47  UB  utx  UDBimiin  '  H& 

fixés  dans  leur  forme.  Pour  les  empêcher  d'être  noircis,  od  cUlue 
la  solution  avec  de  l'eau  pure.  Après  dépAt,  on  décante  et  on  exa- 
mine au  microscope.  Il  y  a  surtout  lieu  d'examiner  si  l'eau  contient 
des  bactéries,  des  saprophytes  ou  monades,  des  algues  vertes,  des 
algues  diversement  colorées,  des  conferves,  des  oscillaires,  des  proto- 
coccut,  des  infusoires,  etc. 

Hïrt  classe  les  eaaï  {Ze^schrift  fUr  biologie,  4879,  XV,  p.  9)) 
.  selon  leur  contenance  en  organismes  inférieurs  et  en  particules 
étrangères,  en 

1°  Eavx  puus  absolument  potables  ne  présentant  pas  de  micro- 
organismes  après  un  séjour  de  3  à  i  jours  dans  un  vase  fermé,  la 
présence  dans  le  dépdt  de  quelques  coquilles  de  diatomées  ou  de 
quelques  algues  vertes,  de  zi/gnemas,  de  spiroggas  et  même  de  quel- 
ques nscillaires,  n'empêchent  pas  l'eau  d'être  encore  potable; 
2*  uux  SUSPECTES  caractérisées  par  la  présence  de  saprophytes 
/sphaerotilus  natans,  leptotrix,  leptomites,  hyphéotrùc  et  autres 
algues  blanches,  antopkysa  MuUeriJ,  infutoires  relativmnetU  vo/u- 
mineux; 

3°  sAcx  EH  puTKËPACnoN,  absolument  impotables,  fociles  à  recon- 
naître à  la  présence  à  cdté  des  saprophytes  et  des  iafusoires,  des 
s  de  bactéries,  quelquefois  en  forme  de  sooglea  termo,  etc. 


L'appréciation  de  la  valeur  des  eaux  potables  an  point  de  vue 
biologique  doit  être  complétée  par  l'étude  des  organismes. 

Celle-ci  repose  sur  l'emploi  des  cultures  ;  mais  comme  il  n'existe 
aucune  méthode  de  culture  qui  soit  applicable  à  tous  les  cas  et  suf- 
fisamment certaine,  il  faudra  d'abord  examiner  les  eaux  et  les  rési- 
dus qu'ils  donnent  en  utilisant  l'emploi  des  procédés  de  coloration 
et  d'éclairage  (éclairage  Abbé).  On  étale  une  mince  couche  de 
liquide  sur  un  porte-objet  et  on  laisse  sécher  spontanément  ou  à 
une  température  de  S3°  à  30°  centigr.  On  ait  agir  sur  celle  mince 
pellicule  les  réactifs  colorants,  spécialement  le  bleu  de  méthylène  ou 
mieux  le  brun  d'aniline  dissout  dans  la  glycérine  et  on  les  examine 
avec  un  fort  éclairage.  > 

Koch  colore  le  résidu  d'évaporation  avec  une  solution  concentrée 
de  bleu  de  méthylène  et  laisse  sécher,  il  lave  ensuite  la  préparation 
avec  de  l'alcool  absolue,  trempe  dans  le  baume  de  Canada  et  exa- 
mine au  grossiasemenl  de  500  diamètres.  {Revue  d'hygiène.  T.  V.) 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


4IC  LU  uux  ALnmtiuRKS  4S 

Pour  BQ  rendre  compte  du  nombre  de  microbes  capable  a  d'un  dé- 
veloppement ultérieur,  Kocb  mélange  une  petite  quantité  d'eau  de 
1  à  10  gouttes,  suivant  le  nombre  de  microbes  qu'il  a  observés  (1), 
avec  une  gélatine  rendue  liquide  et  qu'il  sLérilise  par  ébullitîon.  La 
quantité  de  gélatine  liquide  est  toujours  de  1 0  centimètres  cubes  et  les 
gouttes  prises  avec  la  même  pipette  flambée.  Après  mélange,  on  étend 
la  gélatine  sur  une  plaque  de  verre  posée  horizontalement  et  préa- 
lablement flambée.  La  gélatine  se  coagule  en  se  refroidissant.  On  la 
garde  sous  une  cloche  humide  dans  une  chambro  chauffée.  Au  bout 
■de  40  ou  60  heures,  il  se  développe  proportionnellement  au  nom- 
bre de  micro-organismes  contenus  dans  l'eau,  un  nombre  corres- 
pondant de  colonies  en  forme  de  points  plus  ou  moins  grands  de 
couleurs  diverses  qui  rendent,  par  place,  la  gélatine  liquide.  En 
disant  la  culture  sur  une  plaque  de  verre  quadrillée  eu  carrés  de 
3  millimètres  de  cétés  et  eu  opérant  avec  1/10*  de  centimètre  cube 
d'eau,  il  sera  facile  d'établir  la  numération  des  bactéries.  La  géla- 
tine devra  couvrir  un  petit  rectangle  de  2  centimètres  de  long  sur 
un  centimètre  de  large. 

Lorsque  les  colonies  sont  apparentes,  il  est  facile  de  les  compter, 
grâce  an  quadrillage.  Il  ne  reste  plus  qu'à  multiplier  par  1,000  le 
nombre  de  pointa  trouvés  pour  avoir  le  nombre  de  colonies  corres- 
pondant à  1  centimètre  cube  d'eau.  Il  est  donc  facile  de  calculer  le 
nombre  de  micro-oi^nismes  susceptibles  de  développement  dans 
an  centimètre  cube  d'eau  ;  seulement,  le  nombre  trouvé  ne  peut  être 
qu'appreximatif,  il  sera  toujours  un  peu  plus  faible  que  la  réalité, 
parce  que  les  germes  placés  immédiatement  l'un  à  cété  de  l'autre 
ne  formeront  pour  l'œil  qu'une  seule  colonie  et  parce  qu'il  y  aura 
des  micro-organismes  qui  ne  se  développeront  pas. 

Par  cette  méthode,  Koch  a  trouvé  dans  un  centimètre  cube  : 

d'eau  distillée  bouillie de       4  à  6  colonies. 

d'eau  d'égout 38,000,000       s 

d'eau  de  la  Rummelaburger  See ....  32,000        » 

d'eau  de  la  Sprée,  en  amont  de  l'embou- 
chure de  la  Wuhie 115,000        > 

d'eau  de  la  même  rivière  en  aval  de  l'em- 
bouchore  de  la  Wuhle 11S,000        > 


(1)  St  l'ean  est  trèi-îafecte,  Il  n'emploie  aouTent  qa'nn  millième  de  goutta, 
nais  cei  cae  loot  rirea  et  il  n'eit  gnère  oécesiaire  alan  de  proeéder  t  le  col- 
iBreponrdétenalnBrrialeGUoiltédtl'eiii. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


49  LES  uni  iLUDTTiJUS  H7 

d'eau  à  l'embouchure  de  )a  Wuble    .     .     .  52,000  colooies. 

d'eau  de  la  machine  de  Strolau,  avant  la 

filtration <S5,000        » 

Le  ly  G.  Blas  a  trouvé  les  chiffres  suivants  pour  des  eaux  de 
puits  de  la  ville  de  Louvain  (i)  : 

1  c.  c.  d'eau  d'un  puits  dans  le  bas  de  la  ville  .     1 5,600  colonies. 

1  c.  c.  d'un  autre  puits 2,300        > 

1  c.  c.  »  i50        1 

U.c.  >  6,700        » 

A  Zurich,  1  c.  c.  d'eau  contient  en  moyenne.     .  773        » 

La  gélatine  placée  sous  la  cloche  humide  présente  d'abord  quel- 
quelques  points;  puis  les  bactéries  rendent  la  gélaUne  liquide  au 
bout  d'un  certain  temps. 

On  a  cru  possible  d'évaluer  la  contamination  de  l'eau  en  s'en 
rapportant  à  la  quantité  plus  ou  moins  grande  de  colonies  et  à  la 
liqnébction  plus  ou  moins  rapide  de  la  gélatine,  mais  nous  avons 
vu  que  l'on  ne  peut  se  baser  sur  ces  phénomènes  pour  se  rendre 
compte  de  la  pollution  d'une  eau  alimentaire.  Le  nombre  seul  des 
bactéries  peut  donner  quelques  indications  sérieuses  dans  l'état 
actuel  de  la  science  bactériologique. 

Le  docteur  A.  Proust  s'est  beaucoup  occupé  de  cette  question.  II 
préfère  comme  liquide  de  culture,  une  solution  de  gélatine,  parce 
que  celle-ci,  en  se  coagulant,  emprisonne  et  sépare  les  bactéries 
et  les  germes  l'un  de  l'autre.  Chaque  germe  ou  bactérie  ainsi  isolée, 
se  multiplie  à  l'inilni  en  se  nourissant  de  la  gélatine  qui  l'environne 
et,  au  bout  de  quelques  heures,  chacune  d'eux  a,  à  ce  point,  pros- 
péré et  élargi  son  centre  d'action,  que  l'on  apercevra  déjà,  à  l'œil 
nu,  un  petit  point  blanc  qui  s'accrott  et  forme  bienUt  une  petite 
sphère  opaque;  cette  sphère  ou  colonie  renferme  un  nombre  con- 
sidérable de  bactéries;  les  unes  sont  plus  actives,  les  autres  plus 
lentes,  enfin,  elles  affectent  souvent  diverses  colorations. 

Le  docteur  A.  Proust  prépare  sa  solution  de  gélatine  de  la  ma- 
nière suivante  : 

Dans  100  grammes  d'eau  distillée  bouillie,  il  fait  dissoudre 
6  grammes  de  gélatine  blanche  comestible  et  2  centigrammes  de 

fl)  Tonus  ces  eani  étalent  considérées  conune  paUbles. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


418  us  UUX  ÀLIKEHTAIHU  SO 

phosphate  de  sodium.  Lorsque  la  gélatine  est  complètement  dis- 
soute et  que  la  température  ne  dépasse  pas  SO'  G,  on  incorpore  un 
quart  de  blanc  d'oeuTbien  frais,  étendu  de  trois  fois  son  volume 
d'eau.  Lorsque  le  mélange  de  gélatine  et  de  blanc  d'œuf  est  bien 
intime,  ce  que  l'on  obtient  par  une  agitation  énergique,  on  le  place 
sur  un  bain-marie  pendant  deux  heures  sans  agiter.  L'albumine  ne 
tarde  pas  à  se  coaguler  en  entraînant  avec  elle  toutes  les  impuretés 
à  la  partie  supérieure  du  liquide,  on  filtre  ensuite  rapidement  sur 
un  tampon  d'ouate,  (nous  préférons  de  l'amiante  lavée  et  calcinée) 
préalablement  humectée  avec  de  l'eau  pure.  Lagéla^nedecultureeat 
prête  et  pendant  qu'elle  est  encore  chatide,  à  l'aide  d'une  pipette 
de  40  centimètres  cubes,  on  l'introduit  successivement  dans  cha- 
cun des  récépients  destinés  ë  l'observation. 

A  cet  effet,  on  prend  des  tubes  à  essai,  munis  de  bouchons  de 
liège  percés  d'un  trou.  Dans  ce  trou,  on  engage  un  morceau  de 
tube  en  verre  de  3  centimètres  de  longueur  contenant  un  peu  de 
coton.  Dans  chacun  de  ces  tubes,  on  met  40  centimètres  cubes  de 
gélatine  en  ayant  soin  de  les  incliner  légèrement,  puis  on  les 
bouche  soigneusement,  on  place  ensuite  les  tubes  verticalement,  à 
l'aide  d'un  support,  dans  un  vasi;  quelconque,  muni  d'un  couver- 
cle et  contenant  7  à  8  centimètres  cubes  d'eau  dans  le  fond.  Cette 
eau  est  portée  à  l'ébullition,  le  vase  étant  fermé;  la  températui-e  de 
100*  G  est  maintenue  pendant  20  à  $3  minutes,  après  quoi,  les 
tubes  sont  stérilisés  et  peuvent  se  conserver  3  ou  3  mois.  Lors- 
qu'on veut  ensemencer  les  tubes  ainsi  préparés,  on  les  place,  afin 
de  liquéfier  la  gélatine,  dans  un  bain  d'eau  à  30  G,  température  qui 
ne  devra  pas  être  dépassée.  Ensuite,  à  l'aide  d'une  pipette  de 
1  centimètre  cube  de  capacité  et  divisée  en  40°,  pipette  que  l'on 
aura  flambée  avec  soin,  on  prendra  4/10' de  centimètre  cube  d'eau 
à  examiner  et  l'on  introduit  dans  le  tube  contenant  la  gélatine  li- 
quide en  soulevant  le  moins  possible  le  bouchon  et  en  inclinant  le 
tube.  Chaque  tube  ensemencé  est  ensuite  agité  lentement,  de  ma- 
nière à  ne  pas  former  des  liulles  d'air,  pendant  2  ou  3  minutes, 
afin  de  bien  opérer  le  mélange. 
On  fait  la  culture  comme  pour  le  procède  de  Roch. 
Le  docteur  Ângus  Smith  avait  déjii  préconisé  la  solution  gélati- 
neuse, additionné  de  phosphate  de  sodium  et  il  avait  reconnu  que 
quand  l'eau  est  très  pure,  le  liquide  de  culture  reste  à  peu  près 
intact,  à  peine  y  voit-on,  au  bout  de  plusieurs  jours,  quelques 
sphères  de  gélaUne  décomposées.  Au  contraire,  quand  l'eau  est 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


54  LBB  uoi  lummikis  119 

impare,  les  organismes  vivants  semblent  être  autant  de  centres 
d'action  qui  décomposent  la  gélatine  et  lui  donnent  l'apparence  de 
sphères  ou  goullalettes  huileuses  très-volumineuses  et  très-abon- 
dantes dans  le  liquide.  Dès  le  deuxième  jour,  on  distingue  quel- 
ques points  blancs  ;  le  lendemain,  les  petites  sphères  apparaissent 
presque  innombrables,  une  zAne  troublée  se  Torme  à  la  sur&ce  de 
la  gelée  et  t'examen  au  microscope  y  décèle  la  présence  d'une 
multitude  de  bactéries;  te  troisième  ou  quatrième  jour,  cette  zAne 
trouble  s'étend  et  la  gélatine  se  liquéfie  en  commençant  par  la 
couche  supérieure  et  d'autant  plus  rapidement,  que  l'eau  était  plus 
souillée.  Quand  l'eau  est  infecte,  la  couche  supérieure  se  liquéfie 
et  devient  lactescente  au  bout  de  quarante-huit  heures. 

Ce  moyen  d'appréciation  est  surtout  précieux  pour  contrAIer  l'a- 
nalyse chimique,  il  pourra  être  complété  par  l'essai  au  sucre,  dé- 
crit par  Heiseh. 

Le  sucre  sert  à  manifester  la  présence  des  germes  ou  spores  des 
champignont  (fimgui)  d'égout.  Celte  forme  spéciale  de  fimgut  se 
développe  rapidement  dans  l'eau  qui  contient  une  petite  quantité 
de  liquide  d'égoul,  surtout  en  présence  d'un  peu  de  sucre.  Elle  se 
développe  dans  le  liquide  même  en  vase -clos,  comme  aussi  à  l'air 
libre  et  également  bien  dans  l'acide  carbonique. 

Pour  cet  essai,  on  prend  un  matras  de  1 50  c.  c.  environ,  exacte- 
ment lavé,  puis  rincé  avec  l'eau  à  essayer.  On  le  remplit  avec  l'eau 
à  examiner,  on  y  ajoute  0,5  grammes  de  sucre  cristallisé  pur,  on 
ferme  avec  un  bouchon  et  on  expose  le  malras  &  une  bonne  lumière, 
à  une  température  aussi  voisine  que  possible  de  27°  G.  L'eau  avant 
l'essai  doit  être  exempte  de  substances  en  suspension. 

Au  bout  de  deux  ou  trois  jours,  ou  examine  soigneusement  le 
matras  que  l'on  peut  soumettre,  en  cas  de  nécessité,  à  d'autres  in- 
tervalles de  temps.  Le  fungus  se  montre  d'abord  soiis  forme  de 
petites  tâches  blanches,  qui  sont  généralement  visibles  à  l'œil  nu 
dans  une  bonne  lumière,  surtout  quand  le  matras  est  examiné  sur 
un  fond  noir. 

Si  l'on  aperçoit  quelque  tâche  suspecte,  on  l'enlève  avec  une 
fine  pipette  et  on  l'examine  an  microscope. 

Ces  tâches  se  montrent  d'abord  constitués,  par  de  petites  cel> 
Iules  isolées  ayant  chacune  un  noyau  brillant.  A  une  seconde  pé- 
riode qui  exige  i  à  6  heures  pour  son  entier  développement,  l'en- 
semble à  l'aspect  d'une  grappe  de  raisin,  le  noyau  brillant  est  tou- 
jours apparent.  Quelques  heures  après,  lea  cellules  prennent  la 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


ISO  ua  um  AiatnTAnu  52 

fonao  de  fils  monili formes,  puis  celles  de  mycélium  ordinain  tL\M 
de  rares  cellules,  çà  et  là  dispersées.  EdIîd,  les  cellules  disparais- 
sent, ne  laissant  que  le  mi/(^ium  ordinaire.  Quand  ta  quantité 
d'eau  est  grande,  elle  est  souvent  accompagnée  d'une  odeur  dis- 
tincte d'acide  butyrique. 


Cktnoluslons. 


De  cette  longue  dissertation,  on  peut  conclure  que  le  microscope 
peut,  dans  certains  cas,  fournir  des  indications  précieuses,  mais 
qu'il  ne  saurait  être  le  seul  instrument  nécessaire  à  l'analyse  de 
l'eau.  L'analyse  chimique  doit  continuer  à  servir  de  base  aux  re- 
cherches des  conditions  sanitaires  de  l'eau  alimentaire. 

Celle-ci,  pour  être  potable,  doit  satis&ire  aux  conditions  sui- 
vantes : 

1'  Elle  doit  Atre  limpide,  bvnsparente,  incolore,  sans  odeur, 
exemple  de  matières  en  suspension  ; 

2*  Elle  doit  être  fraîche,  d'une  saveur  agréable,  sa  température 
ne  doit  pas  varier  sensiblement  et  ne  pas  dépasser  1  fi°  centigrades  ; 

S*  Elle  doit  être  aérée  et  tenir  en  soluUon  une  certaine  quanUlé 
d'acide  carbonique.  L'air  qu'elle  renferme  doit  contenir  30  à  33 
pour  cent  d'oxygène  ; 

4*  Elle  ne  peut  renfermer  ni  matières  animales,  ni  matières  vé- 
gétales nuisibles,  et  particulièrement  aucune  de  ces  substances  en 
voie  de  décomposition  ; 

5°  La  quantité  de  matières  organiques  ne  doit  pas  dépasser 
SO  milligrammes  par  litre  et  évaluée  en  acide  oxalique  ;  elle  ne  doit 
pas  être  azotée  ; 

6»  La  matière  organique  azotée  brûlée  par  une  solution  alcaline 
de  permanganate  de  potassium,  ne  doit  pas  fournir  plus  de  O.mil- 
ligr.1  d'azote  albuminotde  par  litre  d'eau; 

T*  Elle  ne  doit  pas  contenir  plus  de  3  dixièmes  de  milligramme 
d'ammoniaque  par  litre  ; 

8"  Un  litre  d'eau  ne  doit  pas  contenir  plus  de  Ogr.5  de  sels  mi- 
néraux, 

60  milligrammes  d'anhydride  sulfurique, 

8  »  de  chlore, 

S  9  d'anhydride  azotique, 


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83  LBS  BAUX  u.iMBin'i.nn  I3t 

300  mïlligram.  d'oxydes  alcalino-terrenz, 

30         »  de  silice, 

3  s  de  fer  ; 

9°  L'eau  potable  ne  doit  renfermer  ni  Ditrites,  ni  phosphates,  ni 
hydrogène  sulfuré,  ni  sulfures,  ni  sels  métalliques  prècipitables 
par  l'acide  snifhydrique  ou  le  sulfhydrate  ammonique,  à  l'exception 
de  trace  de  fer,  d'aluminium  ou  de  mangantse  ; 

10*  Elle  ne  peut  acquérir  une  odeur  désagréable,  après  avoir  été 
conservée  dans  un  vase  fermé  ou  ouvert; 

11"  Elle  doit  dissoudre  le  savon  sans  former  de  grumeaux  et 
bien  cuire  les  légames.  Son  litre  hydrotimétrique  ne  peut  être  su- 
périeur à  fiO"  ; 

12*  Elle  ne  doit  pas  contenir  de  saprophytes,  de  leptotrix,  Ao 
l^tomites,  d'kyphëotrix  et  autres  algues  b^nckes,  de  nombreux 
mfusoires,  de  bactéries  ; 

13°  L'addition  du  sucre  blanc  ne  doit  pas  y  développer  des 
fiittg^ts; 

1i*  Cultivée  avec  de  la  gélatine,  elle  ne  doit  pas  donner  pro- 
duction à  d'innombrables  bactéries  liquéfiant  la  gélatine  en  moins 
de  huit  jours. 


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LES  EAUX  AUMBHTUin 


.Aamexes. 


PROCÉDÉ  DE  KUBEL-TIEMANN.  DOSAGES  DES  MATIÈRES 
ORGANIQUES. 

{Degré  d'oxydabUité  de  l'eau.)  (1) 

Préparation  des  réactifs  (2).  —  \ .  Eau  distillée  pure.  — 
Trop  souvenl  l'eau  distillée  renferme  des  matières  organiques,  de 
l'ammoDiaque,  de  l'acide  azoteux,  de  l'acide  azotique  et  de  l'acide 
chlorhydrique.  —  Pour  l'avoir  pure,  il  faut  la  redistiller  en  fraction- 
nant les  produits,  c'est-à-dire  en  rejetant  les  premières  parties  qui 
passent  et  en  laissant  dans  la  cornue  le  dernier  quart.  Le  plus  sur 
est  d'opérer  suivaut  les  indications  de  M.  Stas  (3),  comme  l'a  feit 
H.  Spnng  (i)  dans  ses  recherches  sur  la  couleur  de  l'eau  ;  nous 
avons  toujours,  ainsi  préparée  avec  du  caméléon  et  de  la  soude 
caustique,  une  provision  d'eau  pour  la  distillation  fractionnée.  Si 
l'eau,  après  avoir  été  distillée  dans  ces  conditions,  renferme  de 
l'ammoniaque,  ce  qui  est  le  cas  général,  une  nouvelle  distillation 
fractionnée  avec  de  l'acide  sulfurique  ou  du  sulfate  monopotassîque 
permettra  de  l'obtenir  entièrement  pure. 

i.  Solution  d'adde  iKcalique  (monovalente,  normale  au  1/100).  — 
On  dissout  : 

Acide  oxalique  cHsl.  pur,  H2C''04  ;  SIPO Ogr.630 

ou  bien  : 
Acide  oxalique  anhydre  sublimé 0gr.ti9 


(1)  Procédé  décrit  par  M.  B!as  dans  ton  traité  :  ■  Coiitrihuiion  à  l'^tMit*  «(  à 
t'analg*!  dfaui  ahmtnlairn.  > 

(1]  Ifous  crofODS  nécessaire  d'exposer  en  quelques  mots  la  préparation  des 
réactifs  aussi  bien  que  le  procéda  suivi,  &  cause  des  différences  qu'entraîne 
égnlementdans  les  résuitaie  l'usagé  Lies  réactifs  de  eu  m  position  non  identique. 

(3i  J  S.  Stas,  nouvelles  redierclies  sur  les  lois  des  proportians  chimi- 
ques, etc.,  IBfîS,  p.  iOi. 

{t)  SpilDg,  Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  1  T  ,  1883,3*  série. 


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55  UB  eaux  ALIKERTAtSKS  133 

dans  de  Peau  distillée  pure  de  foçon  à  avoir  1 ,000  c.  c.  de  solution. 
(QuelqueTois  on  prépare  une  solulion  dix  fois  plus  concentrée  que 
l'on  dilue  ensuite.) 

3.  Solutionde  caméléon  (monovalenle,  normale  au  1/100.  —  On 
prend  : 

Pennanganate  potassique  bien  crist.  en  aiguilles.  Ogr.32  à  0gr.3i 
et  l'on  feit  dissoudre  dans  l'eau  distillée  pure,  de  Ëiçon  à  avoir  un 
volume  de  4,000  c.  c. 

i.  Acide  tulfitrique  dilué.  —  On  prend  : 

Acide  sulTurique  concentré  pur 1  volume. 

Eau  distillée  pure 3        b 

On  ajoute  l'acide  sulfurique  à  l'eau. 

Vériâcation  ât  flzation  des  titres.  —  Les  solutions  de  ca- 
méléon et  d'acide  oxalique  sont  introduites  respectivemeul  dans  des 
burettes  à  robinet  en  verre,  de  même  calibre  et  de  p;raduation  iden- 
Uque  (100  c.  c.  divisés  en  1/5).  On  prend  alors  un  ballon  d'une  ca- 
pacité d'environ  300  c.  c;  on  y  introduit  : 

Eau  distillée  pure 100  c.  c. 

Acide  sulfurique  dilué 5  — 

Solution  de  caméléon 5   — 

On  chauffe  à  l'ébullition  durant  6  minutesi  on  retire  du  feu  ;  au 
liquide  encore  chaud  on  ajoute  40  c.  c.  de  solution  oxalique;  puis, 
dhns  le  liquide  décoloré,  on  verse  goutte  par  goutte  de  la  solution 
de  caméléon  jusqu'à  obtention  d'une  teinte  rosée. 

Lorsque  les  solutions  d'acide  oxalique  et  de  caméléon  ont  été 
préparées  exactement  comme  nous  l'avons  décrit,  la  quantité  de 
caméléon  qu'il  faut  ajouter  en  dernier  lieu  pour  avoir  la  teinte 
rosée  est  toujours,  à  peu  de  chose  près,  de  5  c.  c;  de  sorte  que 
10  c.  c.  de  solution  oxalique  (Ogr. 0063  d'acide  oxalique  cristallisé) 
sont  oxydés  par  un  nombre  ^al  de  centimètres  cubes  de  solution 
de  caméléon  (Ogr,0031 6  de  permanganate  cristallsé). 

Une  solution  de  caméléon  qui  est  ainsi  décolorée  par  un  volume 
égal  de  solution  oxalique  renferme  donc,  par  1  c.  c.  : 

Permanganate  solide Ogr.OOOSIfi 

Y  correspondent  une  quantitéd'oxygène  disponible  égalée  Ogr. 00008, 
et  la  faculté  (toute  conventionnelle")  d'oxyder  Ogr.Oûl  i)8  de  matières 
organiques  (soit  cinq  fois  la  quantité  de  permanganate  solide  ren- 
fermée dans  1  c.  c.  de  la  solution,  d'après  Wood). 

Il  n'est,  du  reste,  pas  nécessaire  que  la  solution  de  caméléon  cor- 
responde exactement,  volume  pour  volume,  à  celle  d'acide  oxalique; 
il  suffit  de  connaître  le  litre,  quel  qu'il  soit,  du  caméléon  que  l'on 
veut  employer. 

Le  litre  du  caméléon  ne  reste  pas  longtemps  le  même;  celui  de 
l'acide  oxalique  varie  également,  surtout  si  la  solution  n'est  pas 
conservée  à  l'abri  de  la  lumière.  Il  y  a  donc  lieu  de  vérifier  fré- 
quemment le  tibv  de  ces  solutions.  Nous  ajouterons  cependant  que 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Ili  LB8  UVX  ALUmnilRIS  66 

nous  avons  parfois  pu  les  conserver  jusque  six  semaines  et  plus, 
sans  qu'elles  subissent  d'altération  sensible. 

Ofëiatioh  de  dosage.  —  On  prend  100  c.  c,  de  l'eau  à  eiaminer 
(après  l'avoir  filtrée  ou  décantée  si  eWû  était  trouble).  On  y  ajoute 
5  c.  c.  d'acide  sulfurique  dilué  et  tO  c.  c.  de  solution  de  caméléon; 
on  chaufTe  à  l'ëbullition  durant  5  minutes,  et  ainsi  de  suite).  Au 
liquide  encore  chaud  on  ajoute  10  c.  c.  de  solution  oxalique  (l). 
A  la  suite  de  cette  addition,  il  se  produit  une  décoloration  complète, 
s'il  y  a  présence  de  matières  oxydables.  Enfin,  on  ajoute  du  camé- 
léon goutte  par  goutte  jusqu'à  production  d'une  teinte  rosée. 

On  fait  alors  la  somme  des  nombres  de  centimètres  cubes  de  ca- 
niéléOD  ajoutés  aux  différentes  phases  de  l'opération  ;  de  ce  nombre 
total,  on  déduit  le  nombre  de  centimètres  cubes  exigés  par  les 
10  c.  c.  d'acide  oxalique  :  la  difTérence  sera  le  nombre  de  centi' 
mètres  cubes  de  caméléon  qu'ont  demandé  les  100  ce.  d'eau.  Il 
reste  à  multiplier  ce  dernier  nombre  par  la  quantité  de  caméléon 
solide  contenu  dans  1  c.  c.  de  solution,  par  la  quantité  d'o\ygène 
libi-e  y  renfermée,  ou  par  l'équivalent  conventionnel  de  matières 
organiques. 

Enfin,  si  l'on  veut  rapporter  le  résullal  à  1  litre  d'eau,  on  mulU- 
plie  les  chiffres  obtenus  par  id,  et  si  l'on  veut  l'exprimer  par  rap- 
port à  100,000  parties  d'eau,  on  multiplie  par  1,000. 

On  pratique  toujours  deux  essais,  souvent  trois,  et  on  prend  en- 
saile  la  moyenne  (i). 


(1)  Dans  le  cas  où  l'on  aaraitdû  emploTerpriiniliTenient  plus  de  10  c.  c.  de 
•taméléaii.  11  faudrait  éTidemment  ajouter  le  nombre  correspondant  de  cenli- 
mètrea  cubes  d'acide  oxalique. 

(2)  Sappoaona,  par  eiempie,  qu'en  vâriEnnt  le  titre  da  caméléon  on  ail  re- 
connu qu'il  en  faut  12  c  c.  puur  oiyiler  10  c.  c.  d'acide  oxalique  normal  au 
I  eenttème;  et  que  pour  IMc.  c,  de  l'ean  i  eïBminer  (additionnée  dans  le  cours 
de  l'opéraliiin  de  10c.  c.  d'iicide  iiïflliquel  on  ail  dii  employer  en  tout2Sc.  c.  de 
caméléon.  Le  noriilire  de  cenliniëlres  cubes  de  celte  Uquenr  exigés  par  l'enn 
seule  sera  de3S-I2  ou  de  Uc.  c.  Ceax-cl  équivalente  Ufoia  10/12  ou  lOc.  c.SS 
de  caméléon  normal  renferment: 

CamélËonsoliile.    .    .    .    0Kr..00031fi  fols  IO.B3égnlentOsr.,0n3<2 
OiygËne  disponible    .    .    O|jr.,a)0  SU  fuis  lU.tU  égalent  Ogr.,00GB6 

et  correspondent,  d'aprËa  la  conrenliuii.â: 

mslLËrea  organiques  OKr.,0003IS  fols 0  foi»  10,93  égalent Qgr./HTIl 

■oit: 

1  litre  d'eau  lOO/WO  pailïM 
Caméléon  solide  employé  ....    0,0342  31,2 

Oiygënn  libre  absorbé 0,0066  8,6 

Matières  orgaDiqDescalcnlëes  .    .    0,1711  171,1 


.y  Google 

I 


57  in  uni  AimBmim  *» 

(Annexe  IL) 

PROCÉDÉ  DE  WANKLYN  ET  CHAPMANN. 

Wanklyn  se  sert  d'une  liquear  préparée  ainsi  : 

200  grammes  d'hydrate  de  potasse  et  8  grammes  de  permanga* 
nale  de  potasse  sont  dissous  dans  un  litre  d'eau  distillée.  La  liquear 
est  soumise  quelque  temps  à  l'ébullition  pour  chasser  toute  trace 
d'ammoniaque  ou  de  matière  organique  nitrée,  puis,  après  refroi- 
disaeraent,  ou  amène  le  volume  à  un  litre. 

L'essai  se  fait  sur  500  c.  c.  d'eau  dans  l'appareil  qui  sert  au  do- 
sage de  l'ammoniaque.  (Voir  description,  page  100-3S  du  rapport.) 

Après  avoir  distillé  les  100  premiers  centimètres  cubes  pour  y 
doser  l'ammoniaque  libre,  on  laisse  passer  encore  100  centimètres 
cubes  qui  sont  rejetés,  et  on  interrompt  la  distillation.  On  introduit 
ensuite  par  l'entonnoir  50  centimètres  cubes  de  la  solution  de  per- 
manganate de  potasse,  et  l'on  chauBe  à  nouveau,  en  agitant  de 
temps  en  temps. 

On  recueille  successivement  trois  portions  de  50  centimètres 
cubes,  dans  lesquels  rammonia<]ue  est  dosée  au  moyen  du  réactif 
de  Nessier.  11  suffit  alors  d'additionner  les  résulUits  de  chaque  do- 
sage partiel  et  de  doubler  le  total  pour  avoir  la  proportion  d'ammo- 
niaque contenue  dans  un  litre  d'eau. 


{Annote  III.) 

DOSAGE  DE  L'AMMONIAQUE  PAR  LE  RÉACTIF  NESSLER  (1). 

Préparation  des  réactifs.  —Toutes  les  solutions  doivent  être 
faites  avec  de  l'eau  purifiée  par  addition  d'acide  sulfurique  dilué  et 
distilliUion. 

K.  Ammoniaque.  —  a)  Solution  concentrée  :  on  dissout  : 
Chlorure  ammonique  séché  à  1 00°  C     .     3gr.l  47 
dans  1,000  c.  c.  d'eau:  1  ce.  renferme  Ogr.001  d'ammoniaque (NH3); 

b)  solution  diluée  :  50  c.  c.  de  la  solution  précédente  sont  portes 
à  1,000  c.  c.  ;  1  c.  c.  renferme  Ogr.00005  (5  centièmes  de  milli- 
gramme) d'ammoniaque. 

2.  Réactif  de  Nestler  (selon  Hadow,  fortement  alcalin).  —  On 
dissout  : 

Chlorure  mercurique 35  gr. 

t  Conlritulian  à  l'itud»  •(  k 


D,B,t,zed.yG00g[e 

_J 


1M  as  uuz  ALUORiAïut  à8 

dans  100  c.  c.  d'eau  bouillante.  La  solution  ehaude  est  additionnée 
progressivement  à  une  autre  solution  également  chaude,  foile  de 

iodure  potassique ^  gr. 

et  50  c.  c.  d'eau,  jusqu'à  ce  que  le  précipité  ne  disparaisse  plus. 
On  filtre  ;  on  ajoute  une  solution  de 

Potasse  caustique ISO  gr. 

dans  300  c.  c.  d'eau;  on  porte  le  tout  à  1,000  c.  c;  enfin,  on  ajoute 
encore  5  c.  c.  de  la  solution  de  chlorure  mercurique,  on  laissa  dé- 
poser et  on  décante. 
3.  âMtrfion  todique.  —  Elle  consiste  en  un  mélange  de 
Solution  de  carbonate  sodique ....    1  vol. 
->     de  soude  caustique     ...      1/2  vol. 
Pour  latolutim  de  atrbonate  todique,  on  prend 

Carbonate  sodique  fraîchement  calciné     1  partie. 

Eau  pure 3  parUes. 

On  bit  bouillir  jusqu'à  réduction  au  tiers;  puis,  on  ramèneau 
volume  primitif  en  ajoutant  de  l'eau  pure. 

Pour  ta  solution  de  soude  caustique,  le  meilleur  mode  de  prépara- 
tion consiste  à  dissoudre  dans 

Eau  pure,  exempte  d'ammoniaque S  parties. 

Soude  caustique  pure,  obtenue  à  l'aide  du  sodium.      1      — 
Si  l'on  voulait  utiliser  de  la  soude  caustique  ordinaire,  il  &udrait 
la  chauffer  dans  l'appareil  distîllatoire  en  verre,  jusqu'à  ce  que  le 
produit  distillé  fût  exempt  d'ammoniaque. 

Opération.  —  Dans  un  verre  cylindrique  bouché  à  l'émeri  et 
gradué  à  1 SO  et  1 00  c.  c.  par  un  trait,  on  introduit  1 50  c.  c.  de  l'eau 
à  examiner.  On  y  ajoute  3  c.  c.  de  solution  sodique,  on  secoue  pen- 
dant quelques  instants  et  on  laisse  déposer.  On  décante,  dans  un 
vase  cvlindrique  étroit  en  verre  blanc,  100  c.  c.  du  liquide  clair; 
on  adaitionne  de  i  c.  c.  de  réactif  Nessier  et  on  remue.  S'il  se  forme 
un  précipité,  ou  si  la  coloration  produite  est  rouge-brun,  c'est  qu'il 
y  a  relativement  trop  d'ammoniaque  ;  il  faudra  alors  faire  un  nou- 
vel essai  en  diluant  une  partie  de  l'eau  à  examiner  avec  de  l'eau 
pure,  exempte  d'ammoniaque.  Entretemps,  on  a  mis  dans  plusieurs 
verres  cylindriques,  identiques  au  premier,  100  c.  c.  d'eau  pure. 
Dans  l'un  de  ces  verres  on  verse  1  c.  c.  de  solution  ammoniacale 
diluée  (à  5  centièmes  de  milligramme)  et  puis  2  c.  c.  de  solution 
Nessier,  et  l'on  compare  les  teintes  produites.  Suivant  le  résustat 
obtenu,  on  ajoute  à  un  deuxième  et  puis  à  un  troisième  verre, 
des  quantités  plus  ou  moins  grandes  d'ammoniaque,  de  foçon  à 
pouvoir  déterminer  à  peu  près  exactement,  par  comparaison  avec 
la  teinte  de  l'eau  analysée,  la  proportion  d'ammoniaque  y  contenue. 

L'essai  peut  durer,  en  moyenne,  10  minutes,  pendant  lesquelles 
la  teinte  ou  nuance  est  assez  slable.  Pour  bien  distinguer  cette  dei^ 


'    D,B,t,zed.yGOOg[e 


UB  UOX  AUmRURH 


nière,  oa  place  les  verres  cylindriques  sur  du  papier  blanc,  «t  l'on 
regarde  par  en  haut  oa  de  e6tÂ,  suivant  l'babitude  prise. 


{AnnÊSU  IV.) 

MÉTHODE  DE  HARX  POUR  LE  DOSAGE  DE  L'ACIDE 

NITBIQUE 

Préparation  des  réactife.  —  1 .  S(Ataion  de  talpetr*.  —  On 
dissout  : 

Nitrate  potassique  pur   et  sec .     .     .     1gr.87l 
dans  1,000  c,  c.  d'eau  pure  :  1  c.  c.  de  la  solution  obtenue  contient 
Ogr.OOÎ  d'anhydrique  azotique  (N2  0H). 

S.  Solution  d'indigo.  —  On  prend  : 

Acide  sulfiirique  fumant  (HjSSO?)    .     lOgr.OOO 

On  y  introduit  progressivement  el  en  ayant  soin  de  remuer  ; 
Indigoline  sublimée  pure,  ou  indigoUne  artificielle.  Sgr.OOO 

On  ajoute  ensuite,  après  quelques  heures  de  repos,  le  taime 
volume  d'eau,  puis  on  verse  ce  mélange  dans  de  l'eau  pure  ponr 
foire  5,000  c.  c. 

Cette  solution  aura  une  concentration  telle  que  10  c.  c.  oorres- 
dent  approximativement  â  1  milligramme  Jt^Cfi. 

3.  Acide  lulfuriqm  concoure  {à  66°  S)  et  pur,  —  Le  raieox  est 
de  prendre  de  l'acide  distillé.  Quelquefois  il  suffit  de  le  bire  chauf- 
fer quelque  temps  vers  la  température  d'ébullition,  pour  le  débar- 
rasser de  l'acide  azotique  et  de  l'acide  azoteux  qu'il  pourrait  con- 
tenir. 

Fiaxition  det  iitret.  —  1  c.  c.  do  la  solution  de  salpêtre  est  mêlé, 
dans  un  cylindre  gradué,  à  34  c  c.  '  d'eau  pure.  Ce  mélange  est 
transvasé  dans  un  ballon  d'une  expacité  de  1 00  c.  c.  environ. 

On  y  verse  rapidement  50  c.  c.  d'acide  sulfurique,  et  on  y  laisse 
couler  presque  en  même  temps  la  solution  titrée  d'indiso  jusqu'à 
production  d'une  teinte  bleu-verdâtre.  Durant  ce  temps,  la  tempé- 
ratare  doit  rester  voisine  de  100'  C. 

On  répète  l'essai  en  ajoutant  d'abord  à  l'ean  additionnée  de  sal- 
pêtre, une  quantité  d'indigo  à  peu  près  égale  a  celle  que  l'on  a  em- 
ployée dans  le  premier  essai^  et  en  y  versant  ensuite  l'acide  sulfu> 
tique,  pour  finir  par  l'indigo. 

Enfin,  on  opère  sur  des  quantités  doubles  et  triples  de  solution  de 
salpêtre,  portées  toujours  à  S5  c.  c.  par  addition  d'eau  pure. 

On  s'arrête  à  un  titre  tel  que,  pour  Ogr.OOl  d'anhydrite  azo- 
tique, il  faille  de  10  à  15  c.  c.  de  solution  d'indigo. 

Celle  solution  d'indigo  doit  être  vériâée  de  toeaps  i  autre. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 SS  LES  EAUX  ALIHEKtAIKEB  60 

Opération.  —  Oo  opère  dans  un  ballon  d'une  capacité  de 
100  c.  G.,  absolument  comme  il  vrenL  d'âtre  ezposé  pour  la  fixation 
du  titre,  en  remplaçant  le  mélange  de  solution  de  salpêtre  et  d'eau 
distillée  par  feau  a  essayer. 

On  prend  d'abord  35  c.  c.  de  celte  eau  ;  mais  si  elle  est  trouvée 
renfermant  plus  de  3  à  4  milligrammes  d'anbydride  azotique,  c'eat- 
à-dire  si  elle  exige  plus  de  30  c,  c.  d'indigo,  on  recommence  l'essai 
en  opérantsur  10,  sur  Sou  même  quelquefois  sur  3  ou  sur  1  c.  c. 
del'eàu  à  examiner,  additioiioée  d'eau  pure  jusqu'à  occuper  un 
volume  de  25  c.  c. 

Il  faut  pratit^aer  au  moins  deux  essais,  en  ajoutant  la  plus  grande 
partie  de  l'indigo  avant  de  verser  l'acide  sulfurique. 

{Anneœe  V.) 

PROCÉDÉ  DE  DOSAGE  DES  AZOTATES  DE  PERD.  JEAN 

Dans  UD  ballon  muni  d'un  tube  de  dégagement  et  d'un  tube  droit, 
auquel  est  Rxé  un  entonnoir  par  un  tube  de  caoutchouc,  muni 
d'une  pince,  on  introduit  du  cblorure  Terreux  et  un  grand  excès 
d'acide  chlorhydrique.  Le  tube  de  dégagement  plonge  dans  une 
cuve  à  eau  doublée  de  plomb.  Cette  cuve  contient  de  l'eau  alcali- 
nisée  par  de  la  soude  et  bouillie.  On  porte  le  contenu  du  ballon  à  l'é- 
bullition,  et  on  maintient  cette  dernière  jusqu'à  expulsion  com- 
plète do  l'air.  Ce  pointattetnt,  on  introduit  par  l'entonnoir,  en  des- 
serrant la  pince,  S  centimètres  cubes  d'une  solution  d'azotate  de 
sodium  pur,  renfermant  66  grammes  de  ce  sel  par  litre.  On  lave 
plusieurs  fois  l'entonnoir  avec  de  l'acide  chlorhydrique  qu'on  laisse 
couler  dans  le  ballon.  En  même  temps,  le  gaz  qui  se  dégage  est  re- 
cueilli dans  une  cloche  graduée.  Quand  tout  l'azotate  est  décomposé 
et  que  le  ballon  ne  renferme  plus  que  de  la  vapeur  d'eau,  on  rem- 
place la  cloche  par  une  autre  et  l'on  introduit  dans  le  ballon  le 
résidu  de  500  centimètres  cubes  de  l'eau  évaporée  au  dixième.  On 
recueille  de  même  l'oxyde  azotique  et  l'on  compare  finalement  le 
volume  de  ce  gaz  avec  le  volume  du  gaz  fourni  par  l'azotate  pur, 
en  se  contentant  de  faire  aflleurer  les  niveaux.  La  température  et 
la  pression  du  gaz  étant  les  mômes  dans  les  deux  cloches,  les  vo- 
lumes sont  comparables,  et  un  simple  calcul  de  proportion  permet 
de  déduire  la  quantité  d'acide  azotique  contennedans  l'eau  à  essayer. 


(Anneœe  VJ.) 

PROCÉDÉ   DE   TROHHSDORF   POUR  LE    DOSAGE  DE   L'ACIDE 
NITREUX 

Préparation  des  réactif^.  —  1 .  Solution  de  nitrtte,  —  On 
disBout  : 

Nitrite  at^ntique 0gr.i06 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


61  LB8  UDI  ALnEKTàlin  129 

dans  de  l'eau  distillée  pure,  en  y  ajoutant  du  chlorure  sodique  pur 
et  de  l'eau  pure,  jusqu'à  1,000  c.  c.  On  laisse  déposer;  on  decbnte 
100  c.  c.  du  liquide  surnageant  et  on  les  porto  à  1,000  c.  c. 

La  solution  ainsi  obteoue  renferme  Ogr.OOOOl  d'acide  azoteux 
parlo.c.  (1). 

i.  Soltttion  amidonnée  d'todure  de  zinc.  —  Ou  met  : 

Chlorure  de  zinc 20  gr. 

dans 

Eau  pure 100  c.  c. 

On  chauffe  à  l'éballition,  on  y  introduit  progressivemeat  et  oa 
fait  dissoudre  : 

Amidon  pulvérisé i  gr. 

délayés  préalablement  dans  de  l'eau  froide.  Au  liquide  refroidi,  on 
ajoute  : 

lodure  de  zinc  .    ' 2  gr. 

Oq  porte  à  1,000  c.  c,  et  on  filtre. 

3.  Acide  aul/urique  dUué.  —  On  ajoute  à 

Acide  sulfurique  concentré 1  partie 

Eau  pure 2     » 

Vérification  das  titres.  —  La  solution  de  nitrite  est  véri- 
Gée  à  l'aide  du  caméléon  au  1/100. 

Quant  à  ta  liqueur  amidonnée,  elle  ne  doit  pas  bleuir  lorsqu'on 
y  verse  do  l'acide  sulfurique  dilué,  après  l'avoir  additionnée  de  cin- 
quante fois  son  volume  d'eau  pure. 

Opération.  —  Dans  un  verre  parfaitement  incolore,  étroit  et 
de  forme  cylindrique,  on  introduit  100  c.  c.  d'eau.  Le  verre  doit 
être  de  capacité  telle  que  l'eau  y  occupe  une  hauteur  de  20  centi* 
mètres  environ.  Ou  y  ajoute  3  c.  c.  delà  solution  iodo-amidonnée 
et  1  c.  c.  d'acide  sulfurique  dilué;  on  mélange  et  on  observe  du- 
rants à  10  minutes. 

S'il  se  produit  rapidement  une  teinte  bleu-intense,  on  pratique 
un  ou  deux  nouveaux  essais,  en  n'employant  plus  que  50,25  et 
même  3  c.  c.  de  l'eau  à  examiner,  et  en  ajoutant  de  l'eau  pure  pour 
compléter  le  volume  de  400  c.  c. 


<!}  An  lien  d'employer  le  nitrite  argentique  poar  la  préparation  de  Ii  solu- 
tion lilrée  (l«  nitrite,  oa  peut  anssj  tirer  parti  du  nltrito  potasiiiqne  impur  dn 
commerce.  On  dissout  '. 

Nitrite  potassique  dn  commerce 2gr.30 

dans  1,000  ce.  d'eau,  ei  on  détermine  le  litre  sut  10  ce,  à  l'aide  d'nue  soln- 
tion  de  caméléon  an  IjlOO.  On  ajoute  ensuite  de  l'eaa  Jusqu'à  ce  que  la  liqnenr 
ne  renferme  plus  que  Ogr.OOXl  [1  cenClËme  de  milligramme)  par  1  c.  c. 

Fcldhausen  etKubel  opËrent  en  prâaence  de  l'acide  euirurtqne  dllaé  et  à 
à  (ïold,  et  emploient,  pour  mieux  saisir  la  fin  de  la  réaction,  une  solution  titrée 
nonmieau  l;I0Odeteirerreni[3gr.SQde  sel  da  Hobr  dani  1000  c.  c.}. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 30  LBS  titx  âimiTAtin  63 

Od  fait  en  mAme  temps  pitisïears  essais  comparatifs  avec  la  so- 
ItJtion  de  nilrile,  dont  on  prend  de  1  à  i  ce.  en  les  additionnant 
d'eau  pure  jusque  100  c.  c. 

On  trouve  rapidement,  par  comparaison,  la  proportion  d'acide 
azoteux  contenue  dans  l'eau  analysée. 

II  importe  que  cette  eau  soit  convenablement  diluée,  de  façoD  à 
ne  renfermer  que  Ojjr.OOOOl  à  Offr.OUOOi  d'acide  azoteux  par 
100  c.  c.  11  faut  aussi  avoir  soind'op6rer  à  l'abri  des  rayons  so- 
laires.   . 

{Annexe  VU.) 
PHOGËDÉ  DE  GHIESS  POUR  LE  DOSAGE  DES  NITRITES  (1). 

Préparation  des  réactife.  —  Solution  de  métaphénylène- 
diamine.  —  Solution  d'un  demi  p.  100  de  cette  base  dans  l'acide 
sulfurique  ou  dans  l'acide  chlorhydrique  très-èlendu.  Si  la  liqueur 
est  trop  colorée,  on  peut  la  décolorer  parliellement  avec  du  noir 
animal  pur. 

Acide  tul/urique  dilué.  —  Un  volume  d'acide  pour  deUL  volumes 
d'eau. 

Soliaion  normale  d'azotit»  de  potassium  ou  de  sodium.  —  Dissol- 
vtei  Ogr.tOO  d'azotite  d'argent  pur  dans  l'eau  distillée  bouillante, 
ajoutez-y  du  chlorure  de  sodium  ou  de  potassium  jusqu'à  ce  qu'il 
ne  «e  précipite  plus  de  chlorure  d'argent.  Diluez  à  1  litre;  laissez 
déposer  le  chlorure  d'argent,  et  diluez  100  c.  c.  du  liquide  limpide 
à  h  litre.  On  conserve  cette  solution  dans  un  petit  flacon  bien  rem- 
pli et  fermé,  maintenu  dans  l'obscurité. 

1  c.  c.  égale  Omilligr.,04  Az2  OS 

La  cotoration  produite  par  la  réaction  de  l'acide  azoteux  «or  h 
métaphèaylène-aiamine  est  le  triamido-azo-benzëne  ou  c  bran 
Bismark.  > 

Dosage.  —  On  met  100  c.  c.  d'eau  dans  un  verre  de  Nessier, 
1  c.  c.  de  mélapbénylène-diamine  et  de  l'acide  dilué.  Si  la  coloration 
se  manifeste  rapidement,  l'eau  sera  diluée  avec  de  l'eau  distillée 
exempte  d'Az^O^  et  d'autres  essais  seront  faits.  La  dilution  est  suffi- 
sante quand  la  coloration  est  nettement  apparente  au  bout  d'une 
minute.  Le  développement  progressif  de  la  coloraliua  est  le  point 
faible  de  ce  procède;  il  est  vrai  que  cet  inconvénient  a  peu  d'impor- 
tance si  la  comparaison  avec  l'nzoïite  type  est  Faite  dans  les  mêmes 
conditions  de  température,  de  dilution  et  de  durée  de  Topération. 
Vingt  minutes  suffisent  au  développement  de  la  coloration  avant  là 
comparaison  finale. 

■  MamiM  tfttim  ■Wy  <Pa»*- 


(1)  Eitnlt  de  l'eicalleat  oovrafe  du  D*  C  1 
tj/m  Mf  iHRMr^M.  Parit,  6.  ««MM,  IMS.  i 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


63  LU  UBX  ALUnHIAIRIB  1 31 

H.  W.  Williams  obvie  à  l'incertitude  de  l'essai  par  comparaison 
en  se  servant  des  tubes  de  Nessler  incolores,  de  30  mm.  de  largeur 
el  iilQ  mm.  de  longeur,  gradues  en  millimètres.  On  s'en  sert  de  la 
façon  suivante  :  —  La  compiiraison  de  l'eau  à  examiner  avec  la 
solution  type  d'azotite  est  très-incertaine;  on  remplit  alors  les 
tubes  à  la  même  hauteur,  oa  ajoute  l'essai  et  on  laisse  au  repos 
pendant  quelques  minutes.  Ordinairement  l'ua  d'eux  est  un  peu 
plus  fonce  que  l'autre.  On  lit  sur  l'échelle  la  hauteur  à  laquelle 
s'élève  Je  liquide  le  plus  foncé  et  l'on  en  enlève  une  partie  avec  une 
pipette  jusqu'à  ce  que  les  colorations  se  correspondent.  La  quantiU 
d'A/.^  dans  la  colonne  la  plus  courte  est  rendue  égale  k  l'autre, 
d'où  un  simple  calcul  fait  connaître  la  quantité  cherchée. 


(Annexe  VIII.) 
DOSAGE  DU  CHLORE  A  L'ÉTAT  DE  CHLORURES  (4). 

Préparation  des  réactifs.  —  Solution  titrée  d'azotate  d'ar^ 
gent.  —  Dissolvez  Sgr  3914  d'azotate  d'ai^ent  recristallise  dans  de 
l'eau  distillée  el  diluez  à  1  litre.  Pour  l'usage,  il  est  commode  de 
mesurer  cette  solution  avec  une  burette  qui  contienne  10  c.  c. 
divisés  en  dixièmes. 

Solution  de  ckromate  potazsique.  —  Une  solution  concentrée  de 
chromate  neutre  potassique  exempte  de  chlore.  On  la  conserve  com- 
modément dans  un  Qacon  pareil  à  ceux  qui  contiennent  le  chlorure 
ferruux. 

Dosage.  —  A  50  c.  c.  d'eau  on  ajoute  S  ou  3  gouttes  de  solution 
de  chromate  potassique  pour  donner  une  légère  teinte  jaune,  puis 
on  ver^e  peu  a  peu,  à  l'aide  d'une  burette,  la  solution  titrée  d'azo- 
tate d'argent  jusqu'à  ce  que  lo  chromate  d'argent  rouge  qui  se 
produit  tiprès  chaque  addition  de  l'azolate  d'argent  cesse  de  dispa- 
raître par  l'agitalion.  Le  nombre  de  c.  c.  de  la  solution  employée 
exprime  la  quantité  de  chlore  à  l'état  de  chlorure  dans  100.001)  par- 
lies  d'eau.  Si  cette  quantité  dépasse  10,  on  opère  sur  une  plus 
petite  quantité  d'eau.  Si  ce  dosage  doit  être  très  rigoureusement 
exact,  après  que  le  dosage  est  terminé,  on  fait  disparaître  la  légère 
teinte  rouge  par  un  excès  de  chlorure  solubte  et  on  repète  le  dosage 
sur  une  nouvelle  quantité  d'eau  dans  un  matras  pareil  place  à  cdté 
du  premier.  En  comparant  le  contenu  des  deux  matras,  la  première 
trace  de  rouge  dans  le  second  malras  est  saisie  avec  une  extrême 
sensibilité.  Il  est  absolument  nécessaire  que  le  liquide  à  examiner 
ne  soit- pas  acide,  à  moins  que  ce  ne  soit  par  de  l'acide  carbonique, 

(1)  £iItb1I  de  l'eicelleat  ouvrage  du  D'CMéhan  Manuel  ëgném»liq»»  d'ana- 
tft»  «olwWrigu*.  Pari*,  G.  Mattoit,  1883.  > 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


139  LES  BiUX  AUmilTilUS  6t 

ni  autrement  que  très  légèrement  alcalin.  Il  doit  aussi  être  incolore 
ou  à  peu  près  incolore.  Les  eaux  préseDlenl  ordinairement  ces  con- 
ditions, mais,  s'il  n'en  esi  point  ainsi,  on  les  rend,  dans  beaucoup 
de  cas,  sufEsamment  alcalines  par  un  peu  d'eau  de  cbaux  (exempte 
de  cblore),  on  y  fait  passer  un  courant  d'acide  carbonique,  jusqu'à 
saturation,  on  t'ait  bouillir  et  l'on  filtre. 

Le  carbonate  cakique  agit  comme  agent  de  clarification,  et  l'excès 
d'alcali  est  complètement  neutralisé  par  l'acide  carbonique.  Si  cette 
opération  ne  réussit  pas,  on  rend  l'eau  alcaline,  on  l'èvapore  à 
siccité,  et  l'on  chaufiis  doucement  le  résidu  pour  détruire  la  matière 
organique.  Ou  extrait  les  cblorures  du  résidu  avec  de  l'eau,  et  l'on 
dose  par  la  voie  ordinaire,  par  pesée  ou  par  volume. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


EAUX   ALIMENTAIRES 


Quels  sont  les  oaraotdres  des  eaux  alimentaires  ?  Dans 
l'état  actuel  de  la  science,  quels  sont  les  meilleurs 
procédés  pratiques  à  recommander  pour  la  consta- 
tation de  ces  caractères? 


Raj^rt  d$  MM.  Ch.  Blas  et  Edh.  Van  Melcrbbeke 


Le  comité  d'organisation  du  6*  Congrès  international  pharr 
tîqne  nous  a  fait  l'honneur  de  nous  nommer,  conjointement  avec 
N.  E.  Vande  Vyvere,  membres  de  In  commission  chargée  de  présen- 
ter un  rapport  en  réponse  a  celle  (question  de  son  programme  ; 

<  Quetssont  les  caractères  des  eaux  alimentaires?  Dans  l'élatac- 
»  tuel  de  la  science,  quels  sont  les  meilleurs  procédés  pratiques  à 
»  recommander  pour  la  constatation  de  ces  caractères?» 

Comme  notre  honorable  coliègne  M.  Vande  Vyvere  nous  a  soumis 
son  projet  de  rapport  alors  que  nous  n'avions  plus  le  temps  de 
l'étndier  el  de  le  discuter  suffisamment  pour  en  faire  une  œuvre 
collective,  nous  avons  clé  amenés  à  élaborer  un  rapport  qui  exprime 
mieux  notre  maniëro  de  voir. 

Comme  nous  nous  adressons  à  des  personnes  qui  ont  pratiqué 
l'analyse  des  eaux  el  comme  nous  n'avons  pu  disposer  que  de  peu 
do  temps,  nous  avons  passé  sous  silence  do  nonibreuses  opinions 
el  de  non  moins  nombreuses  méthodes  d'analyse.  Nous  nous  sommes 
conlenlés  de  décrire  brièvement  les  méthodes  que  nous  avons  re- 
connues comme  les  meilleures,  après  les  avoir  expérimentées  peu* 

». 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


43i  lAUZ  AUMBITAnH  S 

daot  plusieurs  années,  et  de  mentionner  en  même  temps  celles  qui, 
dans  des  cas  spéciaux,  pourront  être  employées  à  litre  de  coDlrdle. 

Nous  avons  tenu  compte  dans  ce  choix  de  la  nécessité  d'arriver 
à  l'adoption  de  mèLhodes  uniformes,  que  nous  qualifierons  d'inter- 
nationales, en  donnant  la  préférence  à  celles  qui  sont  les  plus  ex* 
péditivQs,  las  moins  compliquées  et  les  plus  employées;  ce  qui 
permettra  d'obtenir  un  jour  des  résultats  comparables. 

Nous  ne  nous  étendrons  donc  pas  sur  les  détails  des  opérations, 
ni  sur  la  préparation  des  réactifs,  dont  on  trouvera  les  descriptions 
dans  les  traités  qui  ont  pour  objet  l'nnalyse  des  eaux  alimentaires. 
Nous  mentionnerons  parmi  ceux-ci  le  travail  qui  a  été  publié,  il  y  a 
peu  de  temps,  par  l'un  de  nous  (1)  et  dont  nous  nous  sommes  servis 
plus  spécialement  pour  la  rédaction  de  notre  rapport. 

Nous  nous  occuperons  ensuite  de  l'interprélatioD  des  résultats  et 
de  la  discussion  des  nombres-limites,  et  nous  terminerons  notre 
travail  par  un  chapitre  sur  l'analyse  bactérioscopique  qui  consti- 
tue une  question  pleine  d'actualité. 


Analyse  des  eaux  alimentaires. 


L'analyse  des  eaux  alimentaires  comprend  : 

f  L'examen  des  propriétés  physiques  et  organoleptiques  ; 

2°  L'analyse  chimique  qualitative  et  quantitative; 

3°  L'examen  microscopique  et  bactérioscopique . 

Il  est  assez  rare  que  l'emploi  de  tous  ces  moyens  d'inves- 
tigation soit  indispensable  pour  permettre  d'apprécier  la  valeur  de 
ces  eaux  au  point  de  vue  hygiénique. 

Souvent,  l'analyse  qualitative  de  l'eau,  et  le  dosage  d'une  ou  de 
quelques  substances  qui  s'y  trouvent,  permettent  de  décider  si  elle 
est  impropre  à  la  boisson  et  aux  usages  domestiques. 


Propriétés  pbysiques  et  organoleptlquea. 

Tous  les  auteurs  sont  d'accord   qu'une  bonne  eau  potable  doit 

I,  elr.,  tie.,  p«r 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


eiUI  ALIMENTAiaES 


être  limpide,  incolore,  inodore,  agréable  au  go&t  et(]ue  sa  tempé- 
ratare  ne  peut  varier  suivant  les  saisons  que  dans  les  Hmiles  res- 
treintes, ea  se  mainteuaut  en~dessous  de  15°  C. 


Analyse  olitmlque. 

L'analyse  chimique  complète  des  eaux  alimentaires  comprend  les 
opérations  suivantes  : 

Délerminalion  du  résidu  d'èvaporation , 
>  degré  hydrolimétrique  ; 

t  degré  d'alcalinité; 

»  degré  d'oxidabililéel  éventuellement  dosage  de 

l'azote  des  matières  azotées  (albuminoTdes). 

fiecherche  et  dosage  de  l'ammoniaque,  des  acides  nitreux,  ni- 
trique, sulfurique,  carbonique  combiné,  de  ta  chaux,  de  la  magné- 
sie, de  la  potasse,  de  la  soude,  du  Ter,  du  maDganëse,  de  l'alumine, 
des  métaux  tosiques,  de  la  silice,  de  l'acide  phosphorique,  etc. 

On  peut  y  joindre  la  recherche  et  le  dosage  des  gaz  libres,  notam- 
ment de  l'oxygène,  de  l'azote  et  de  l'acide  carbonique. 

Parmi  ces  matières,  il  y  en  a  plusieurs  qui  n'ont  qu'une  impor- 
tance tout  à  fait  secondaire  au  point  de  vue  de  la  salubrité  et  dont 
on  se  borne  généralement  à  ne  rechercher  que  la  présence  par  un 
essai  qualitatif. 

Résidu  d'èvaporation. 


Le  résidu  d'èvaporation  fournit  des  indications  utiles  par  son 
poids  et  par  ses  propriétés  physiques  (couleur,  hygroscopicitè,  etc.). 

Soumis  à  l'action  de  h  chnicur,  il  est  intéressant  de  constater 
s'il  se  dégage  une  odeur  spéciale  (corne  briiléc,  etc.),  s'il  y  a  pro- 
duction de  vapeurs  rulilanlcs,  si  le  résidu  noircit,  s'il  fuse,  s'il 
fond,  etc. 

Quoique  la  calcination  du  ri'sidu  donne  surtout  des  indications 
qualitatives,  elle  permet,  un  l'absence  de  certains  sels  décompo- 
sables  ou  volatils  (nitrates,  chlorures,  etc.),  dévaluer  approximati- 
vement la  teneur  en  matières  minérales  et  en  matières  organiques. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


130  uux  ÀLnEirrÂiRU  4 

Il  est  à  remarquer  également  que  ce  réaidu  est  parlicDlièrement 
propre  à  In  recherche  des  alcnlis,  du  fer,  du  manganèse,  de  la  silice 
el  lie  l'Huiile  phosphuri([ue. 

Méthode  :  Nous  proposons  1"  d'évaporer  au  b.-m.  100  à  200  c.  c. 
d'eau  dans  une  capsule  en  platine  tarée  et  de  peser  le  résidu  après 
l'avoirséché  à  (10"; 

S°  De  calciner  avec  précaution  ce  résidu  sur  la  Qamme  d'un  bec 
de  Bunzen  ou  d'une  lampe  à  alcool,  en  notant  soigneusement  les 
phénomènes  concomitants,  puis  d'humecter  le  résidu  avec  une 
solution  concentrée  de  carbonate  d'ammoniaque  et  de  le  peser  après 
l'avoir  desséché  el  soumis  è  une  calcinalion  modérée  (vers  1 80*). 


Degré  liydrotlmétrliiLue. 


La  détermination  du  degré  hydrotimétrique  total  d'une  eau  per- 
met de  nous  renseigner  sur  sa  teneur  approximative  en  sels  alca- 
lino-terreuz.  En  yjoignant  la  détermination  des  degrés  bydrolimé- 
triques  permanent  et  temporaire,  on  peut  se  rendre  compte  jusqu'à 
un  certain  point  de  la  proportion  de  chaut,  y  compris  la  magnésie, 
qui  existe  à  l'élat  de  bi-carbonate  et  de  celle  qui  se  trouve  à  l'état 
de  sels  antres. 

Méthode:  Nous  recommandons  la  méthode  Boutron  et  Boudet, 
parce  qu'elle  est  le  plus  généralement  employée,  ce  qui  rend  les  ré- 
sultats plus  facilement  comparables. 

1  degré  hydrotimétrique  Boulrou  et  Boudet  équivaut  à  Ogr.0103 
carbonate  de  chaux  par  litre;  il  serait  peut-être  plus  rationnel  de 
le  faire  correspondre  à  Ogr.OlO  carbonate  de  chaux  par  litre. 


Segré  d'alcalinité. 


Comme  le  degré  d'alcalinité,  en  l'absence  d'alcalis  libres  ou  car- 
bonates, ou  d'une  quantité  notable  de  magnésie,  correspond  assez 
bien  avec  le  degré  hydrotimétrique  temporaire,  l'attention  sera 
attirée  en  cas  d'écart  sur  la  présence  des  alcalis  dont  on  peut  appré- 
cier en  même  temps  la  proportion. 

Méthode  :  Nous  recommandons  d'adopter  le  procédé  Lunge,  qui 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


5  uux  ALmoTTiun  137 

consiste  è  noter  le  nombre  de  i!\9  c.  c.  de  solution,  \/\ù  normale 
d'dciJe  chlorhydrique  ou  d'acide  sulfurique  que  l'on  doit  verser 
dans  100  c.  c.  d'eau  pour  Ininsformer  complélemenl  les  alcalis,  al- 
cali no-lerreuz  libres  ou  carbonates  en  chlorures  ou  en  sulfates 
neutres.  On  opère  à  froid  en  se  servant,  comme  indicateur,  du  me- 
tbyl-orange  qui  n'est  pas  influencé  par  l'acide  carbonique. 

1  degré  d'alcalinité  représente  Ogr.040  de  carbonate  de  chaux 
par  litre. 


Matières  organiques. 


Les  matières  organiques  dont  nous  avons  à  nous  occuper,  se  di- 
visent, selon  leur  nnture  et  leur  origine,  en  végétales  et  en  ani- 
males, parmi  lesquelles  un  peut  distinguer  tes  matières  organisées. 

Les  matières  animales  organisées,  sont  ordinairement  consti- 
tuées par  des  micro-oi^anismes  pathogènes,  tandis  que  celles 
animales  amorphes  proviennent  ordinairement  de  matières  en 
voie  de  décomposition.  Ces  dernières  fournissent  un  aliment  fa- 
vorable au  développement  de  ces  protozoaires  et  leur  servent 
fréquemment  de  véhicule;  cela  se  présenle  notamment  lorsque 
la  contamination  est  due  i  des  infiltrations  de  déjections,  d'eaux 
d'égout,  etc.,  qui  constituent  de  véritables  cultures  de  germes 
morbides. 

Personne  n'ignore  qu'on  a  trouvé  récemment  dans  les  eaui,  les 
germes  spécifitiues  du  choléra  et  du  typhus  et  qu'on  cherche  h  y 
constater,  soit  directement,  soit  après  culture,  certains  micro- 
organismes  que  l'on  considère  comme  la  cause  de  la  plupart  des 
maladies  infectieuses,  comme  nous  le  verrons  dans  le  chapitre  trai- 
tant de  l'analyse  bactérioscopique. 

Le  temps  n'esl-peut  être  pas  éloigné  qu'on  y  découvrira  des  pto- 
maïnes,  des  ferments  et  des  alcaloïdes,  qui  jieuvenl  jouer  un  rdie 
plus  important  qu'on  ne  le  soupçonne  en  ce  moment,  et  qu'on  par- 
viendra à  distinguer,  avec  certitude,  les  matières  organiques  nuisi- 
bles de  celles  qui  ne  le  sont  pas. 

En  attendant  qu'on  réalise  ce  progrès,  nous  devons  nous  conten- 
ter  de  chercher  à  établir  l'origine  ou  la  nature  des  matières  orga- 
niques qu'on  rencontre  dans  les  eaux,  leur  teneur  et  leur  état  de 
conservation  ou  de  putréfaction,  en  prenant  en  considération  que  les 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 38  UtlS  UJMEDTilUS  6 

matières  d'origine  animale  sont  généralement  considérées  comme 
incomparablement  plus  dangereuses  que  les  matières  d'origine 
végétale. 

Il  n'existe  malheureusement  aucune  méthode  directe  qui  permette 
de  résoudre  pratiquement  ce  problème,  de  Taçon  à  fournir  des  rèsal- 
tats  à  l'abri  de  toute  contestation. 

On  doit  se  baser  notamment  sur  la  teneur  en  azote,  qui  est  beau- 
coup plus  forte  pour  les  matières  animales,  et  sur  la  facilité  avec 
laquelle  ces  dernières  se  putréfient  en  donnant  de  nouveaux  pro- 
duits azotés.  Parmi  les  procédés  qui  ont  été  préconisés  dans  ce  but, 
nous  citerons  celui  de  Wanklyn  et  Chapman,  celui  de  Armslrong  et 
Frankland  et  celui  de  Schulze. 

Il  esta  remarquer,  toutefufs,  que  ces  procédés  sont  relativement 
compliqués,  que  les  résultats  qu'ils  fournissent  sont  fort  sujet  à  des 
erreurs,  que  ceux-ci  ne  nous  apprennent  rien  sur  la  constitution 
des  matières  organiques,  c'est-à-dire  si  elles  sont  organisées  ou  non, 
et,  enfin,  qu'ils  ne  nous  renseignent  pas  sur  le  degré  de  nocuité  de 
ces  matières. 

Nous  avons  longtemps  employé  le  procédé  Wanklyn  et  Chapman 
qui,  à  l'aide  de  procédés  en  apparence  assez  faciles,  permet  d'effec- 
tuer le  dosage  de  l'azote  des  matières  organiques,  alors  môme 
qu'elles  n'ont  subi  aucune  décomposition. 

Ce  procédé  est  basé  sur  l'action  énergique  que  le  permanganate 
de  potasse  en  solution  alcaline  concentrée,  exerce  à  chaud  sur  les 
matières  azotées;  celles-ci  subissent  une  altération  profonde,  en 
même  temps  que  l'azote  se  combine  a  l'hydrogène  pour  se  dégager 
sous  forme  d'ammoniaque. 

En  défalquant  de  l'ammoniaque  obtenue  par  celte  opération, 
l'ammoniaque  qui  préexistait  dans  l'eau,  on  peut  se  rendre  compte 
de  l'importance  des  matières  organiques. 

Il  est  de  toute  nécessite,  pour  s'assurer  de  la  pureté  des  réactifs, 
de  faire  des  opérations  à  blanc  dans  une  atmosphère  bien  exempte 
de  vapeurs  ammoniacales  ;  il  est  assez  rare  que,  même  en  opérant 
dans  les  meilleures  conditions,  on  n'obtienne  pas  de  traces  d'ammo- 
niaque. 

Nous  regrettons  de  devoir  mentionner  que  ce  procédé  qui,  en 
apparence,  est  fort  simple,  donne  lieu  dans  la  pratique  a  de  sé- 
rieuses difficultés  qui  peuvent  trop  facilement  occasionner  des 
erreurs. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


7  tkvx  ujounTAisu  1 39 

Aussi,  tout  en  admeltaDi  qu'il  peut  reodre  service  dans  des  cas 
spéciaux,  lui  préférons- qo us  le  procédé  Kubel-Tiemaa  pour  les  cas 
usuels. 

Méthode:  Ce  procédé,  qui  est  presqu'universellement  suivi,  con- 
siste à  oxyder  les  matières  organiques  à  chaud  et  dans  un  milieu 
acide  à  l'aide  d'une  solution  titrée  de  permanganate  de  potasse.  Il 
permet  d'obtenir  des  résultats  comparables,  si  l'on  opère  dans  des 
conditions  identiques  spécialement  en  ce  qui  concerne  le  temps 
d'ébuliition.  Kubel  a  fixé  ce  temps  à  5  minutes;  nous  le  croyons 
suffisant,  quoique  l'office  impérial  d'hygiène  de  Berlin  prélère 
10  minâtes. 

Cette  méthode  nous  renseigne  avec  une  exactitude  suffisante  sur 
la  l«neur  en  matières  organiques,  mais  ne  nous  indique  pas  direc- 
tement si  la  matière  organique  est  azotée  ou  ne  l'est  pas. 

Hàtons-noQS  de  Taire  connaître,  cependant,  qu'on  acquiert  des 
notions  très  importantes  sur  l'origine  et  sur  la  nature  de  la  matière 
organique,  en  mettant  à  contribution  les  autres  renseignements 
fournis  par  l'analyse. 

On  sait,  en  effet,  que  les  matières  organiques  animales  que  l'on 
rencontre  dans  les  eaui,  ont  généralement  subi  au  moins  un  com- 
mencement de  putréfaction,  qui  est  accompagnée  de  la  formation  de 
produits  facilement  discernables,  notamment  de  composés  ammo- 
niacaux et  do  nitrites,  et,  d'autre  part,  qu'elles  consomment  d'ordi- 
naire plus  de  permanganate  de  potasse  pour  se  réduire  et  qu'elles 
sont  plus  facilement  oxydables;  enfin,  que  l'aspect  du  résidu  et  les 
phénomènes  concomitants  do  sa  calcinatjon  peuvent  donner  des 
indications  fort  précieuses. 


Anuuoniaque. 


L'ammoniaque  constitue  un  produit  secondaire  de  la  putréfaction 
des  matières  organiques  azotées.  Sa  présence  révèle  habituellement 
une  infiltration  de  matières  organiques  actuellement  en  décomposi- 
tion et  se  trouvant  à  une  faible  dislance  (eaux  d'égout,  contenu  de 
fosse  d'aisance,  etc.) 

Elle  peut  aussi  provenir  de  la  réduction  complète  de  l'acide  ni- 
trique, et  dénoter  ainsi,  par  sa  présence,  un  sol  fortement  imprégné 
de  matières  organiques,  où  l'oxygène  feit  défaut,  et  dans  lequel  les 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


440  un  ALDfBITUlU  8 

microbes  anaerobies  peuvent  accomplir  leur  œuvre  de  réduction. 
Nous  attribuons  une  grande  importance  à  la  recherche  et  éventael- 
lement  au  dosage  de  l'ammoniaque,  non-seulemenl  parce  que  sa 
teneur  est  souvent  en  rapport  avec  celle  des  matières  organiques, 
comme  on  peut  le  constater  par  l'examen  des  caractères  du  résida 
d'évaporatioQ  et  par  l'observation  microscopique,  mais  aussi  parce 
qu'elle  est  souvent  en  relation  directe  avec  certaines  maladies  in- 
fectieuses, comme  Podor  l'a  prouvé  à  la  suite  de  constatations  foites 
àPesth. 

Méthode  d'analyse  :  Comme  le  réactif  de  Nessier  (iodure  merca- 
rico-potassique  en  solution  alcaline)  nous  permet  de  déceler  direc- 
tement l'existence  de  4/100  milligramme  d'ammoniaque  par  litre, 
en  n'opérant  que  sur  une  centaine  de  centimètres  cubes,  nous  ne 
trouvons  aucun  avantage  à  nous  servir  de  procédés  qui  néces- 
sitent la  distillation  de  l'eau,  tels  que  celui  de  Gbapman  et 
Wanklyn,  celui  de  Miller,  etc.,  sauf  dans  des  cas  spéciaux  ;  par 
exemple,  lorsqu'il  s'agit  d'eaux  très-ferrugineuses,  ou  très-ai^i- 
ieuses,  on  d'essais  de  contréle. 

Afin  d'éviter  toute  erreur,  nous  recommandons  de  contrAler  les 
résultats  en  exécutant  des  opérations  identiques  sur  ane  eau  qui 
contient  approximativement  la  même  quantité  de  sels  calcaires,  mais 
qui  est  exempta  de  composés  ammoniacaux,  et  de  s'assurer  de  l'ab- 
sence de  sels  de  fer,  lorsqu'il  s'agit  d'une  eau  peu  calcaire,  qui 
n'exige  pas  une  addition  préalable  de  liqueur  alcaline. 

Pour  doser  l'ammoniaque,  on  se  servira  de  préTérence  du  pro- 
cédé colorimélrique  de  Frankland  et  Armstrong,  en  ayant  soin  d'é- 
liminer soigneusement  les  sels  alcalino-tcrreux  elles  traces  de  fer, 
s'il  y  a  lieu,  et  en  opérant  â  l'aide  de  tubes-témoins  placés  dans  les 
is  conditions  de  température  et  d'alcalinité. 


A.oide  nltreux. 


L'acide  nitreux  forme  la  transition  entre  l'ammoniaque  et  l'acide 
nitrique;  il  a  principalement  pour  origine  la  réduction  de  l'acide 
nitrique  sous  l'inQuence  de  matières  organiques  facilement  oxy- 
dables et  de  microbes  anaërobies. 

Il  est  fixé  moins  facilement  par  le  sol  que  les  matières  organiques 
et  que  l'ammoniaque. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


t  uitx  aukbutui»  f  t1 

M&kode  d'analyte  :  La  présence  de  ce  composé  se  reconnatt  le 
plus  facilement  par  la  réaction  de  Schonbein,  modifiée  par  Troms- 
dorff(iodure  de  zinc  en  présence  d'amidon).  Ce  procédé  permet 
de  doser  l'acide  nilreux  par  méthode  colorimétrique,  en  opérant 
comparativement  avec  de  l'eau  dans  laquelle  on  a  introduit  des 
quantités  connues  d'une  solution  titrée  d'azotile  d'argent  ou  de  po- 
tasse. L'observation  de  la  coloration  doit  se  bire  endéans  les  40 
minutes  après  l'addition  du  réactif. 

La  présence  de  matières  oxydantes  énergiques,  telles  que  sels 
feiriques,  peut,  dans  certaines  circonstances,  occasionner  la  mise 
en  liberté  de  l'iode,  à  l'instar  des  nîlrites  et  donner  lieu  à  des 
erreurs. 

11  est  prudent  de  conlrAIer,  dans  ces  cas,  les  résultats  du  réactif 
de  Tromsdorff  par  le  réactif  de  Griess  (métadtamidobenzole  ou 
diamidotoluol). 


Aolde  nitrique. 


L'acide  nitrique  constitue  le  dernier  degré  de  l'oxydation  des 
matières  oi^niques  azotées  ou  des  produits  de  leur  pulrébction, 
oxydation  qui  s'effectue  plutôt  dans  le  sol  que  dans  l'eau  même. 

D'après  Schloesing  et  Muntz,  dont  les  expériences  ont  été  con- 
firmées par  Warrington,  les  nitrates  seraient  dûs  à  l'action  oxy- 
dante d'un  microbe  aérobie  du  genre  micrococcns  sur  l'ammoniaque 
et  sur  les  nitrites. 

Quoiqu'il  ne  représente  en  réalité  qu'un  témoin  de  l'existence 
antérieure  de  matières  organiques  azotées,  il  y  a  à  tenir  compte  de 
sa  présence  dans  l'eau,  parce  que  la  matière  organique  primor- 
diale pouvait  être  accompagnée  de  germes  infectieux  ou  de  spores, 
qui,  ayant  résisté  à  l'oxydation,  out  pu  être  entraînés  dans  l'eau. 

Il  y  a  encore  à  prendre  en  considération  que  l'oxydation  ac- 
tuellement complète  des  matières  organiques  peut  être  entravée 
ultérieurement  par  suite  de  causes  qu'on  ne  saurait  prévoir,  ce 
qui  permettrait  l'entratuemeul  de  ces  matières  dans  la  nappe  aqui- 
tère. 

Méthode  d'analt/se  :  Nous  proposons,  pour  la  recherche  qualitative 
de  l'acide  nitrique,  l'emploi  d'une  solution  d'indigotine  ou  de  bru- 
cine  et,  pour  son  dosage,  la  méthode  de  Harx,  en  remplaçant  l'in- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Ht  UDX  ÀLomniiRn  10 

digo  par  l'indigotine  sublimée  pnre,  ou  par  l'indigotine  artiScielle. 
Gomme  l'acide  nitreus  décolore  également  l'indigo,  il  est  néces- 
saire de  corriger  le  résallat  global,  eu  déduisant  Ogr.473  d'acide 
nitrique  pour  1  partie  d'acide  DÎtreux. 

Ed  cas  de  doute,  on  contrôlera  les  résultats  fournis  par  cette 
méthode,  en  dosant  l'acide  nitrique  dans  le  résidu  d'évaporation 
de  500  à  1,000  c.  c.  d'eau  à  l'aide  du  procédé  Schloaing  et  Grau- 
deau  (dosage  volumétrique  de  l'oxide  azotique,  après  traitement  par 
une  solution  acide  de  chlorure  ferreux). 


Le  chlore  se  rencontre  généralement  dans  nos  eaux  de  puits 
combiné  aux  alcalis  ou  aux  terres  alcalines,  mais  en  quantité  va- 
riable, selon  la  nature  du  sol  et  du  sous-sol. 

Lorsqu'on  découvre  dans  une  eau  une  quantité  de  chlorures  hors 
de  proportion  avec  celle  que  l'on  rencontre  habituellement  dans  les 
eaux  de  la  même  localité,  il  y  a  de  fortes  présomptions  que  celte 
eau  est  souillée  par  des  déjections  animales  (urines,  etc.) 

Le  dosage  de  ce  métalloïde  sera  donc  utile  pour  servir  à  l'inter- 
prétation des  résultats  obtenus  lors  de  la  recherche  des  matières 
organiques,  de  l'acide  nitreux  et  de  l'acide  nitrique. 

Méthode  de  dosage  :  Le  dosage  du  chlore,  dans  les  eaux,  se  fait  le 
plus  simplement  et  le  plus  sûrement  par  le  procédé  volumétrique 
au  nitrate  d'argent,  en  faisant  usage  du  chromate  neutre  de  potasse, 
pour  saisir  ^la  fin  de  l'opération.  Il  suffit  ordinairement  d'opérer 
sur  100  àSOOc.  c. 

Il  est  bon  de  s'assurer  au  préalable  de  l'absence  complète  de 
chlorures  dans  le  chromate. 


Aolde  sulfurlque. 


L'acide  sulfnrique  se  rencontre  habituellement  dans  l'eau,  soos 
forme  de  sulfote  de  chaux. 

Méthode  d'analyte  :  On  peut  doser  indiflêremment  l'acide  sulfii- 
rique  par  pesée  ou  par  la  méthode  volumétrique  de  Wildenstein. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


11  UDX  ÀLOtBRT&IBIS  113 

U  suflQt  généralement  d'évaluer  approximativement  la  quantité 
diacide  sulfurique,  en  comparant  le  volume  du  précipité  de  sulfate 
de  baryte,  à  celui  qui  est  obtenu  dans  les  mêmes  conditions,  par 
une  solution  de  sulfate  soluble  d'un  titre  connu. 


Axiide  carbonique  combiné. 


L'acide  carbonique  combiné  sous  forme  de  carbonate  de  chaux, 
que  l'on  rencontre  surtout  en  quantité  notable  dans  les  terrains 
secondaires  et  dans  les  terrains  tertiaires,  provient  de  l'action  dis- 
solvante que  les  eaux  chargées  d'acide  carbonique  exercent  sur 
les  marnes  et  sur  les  bancs  coquillers. 

Méthode  d'analyse  :  Le  degré  bydrotimélriqtie  temporaire  majoré 
de  3  pour  corriger  l'erreur  provenant  de  la  solubilité  du  carbonate 
de  chaux  dans  l'eau  bouillie,  ainsi  que  le  degré  d'alcalinité  per- 
mettent de  se  rendre  compte  de  la  teneur  en  carbonate  de  chaux  et 
eonséquemment  en  acide  carbonique  combiné. 


La  chaux  existe  ordinairement  dans  les  eaux  sous  forme  de 
bicarbonate  et  de  sulfate  et  parfois  sous  (orme  de  nitrate  et  de 
chlorure. 

La  proportion  dépend  de  la  nature  du  sol,  de  l'épaisseur  de  la 
couche  filtrante  et  de  la  composition  de  la  matière  calcaire. 

Méthode  de  dosage  :  On  dose  le  plus  aisément  la  chaux  par  pesée 
de  préférence  sous  forme  de  sulfate. 

On  peut  aussi  se  servir  du  procédé  volumétrique  de  Hohr. 


Magnésie- 


La  magnésie  accompagne  fréquemment  les  sels  calcaires,  mais 
sa  quantité  est  généralement  si  minime  que  son  dosage  n'offre  que 
peu  d'intérêt. 

Méthode  d'analyse  :  La  méthode  Boutron  et  Boudet  fournit  assez 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1M  un  ALnaiiT&itu  11 

souvent  des  indications  suffisantes.  Si  la  teneur  en  sels  magné- 
sieux  est  assez  importante,  on  précipitera  la  magnésie,  sous  fonne 
de  phosphate  ammoniaco-magnésien,  dans  l'eau  débarrassée  d<^  la 
chaux,  pour  le  peser,  après  calcination,  à  l'état  de  pyrophosphate 
de  magnésie. 


Potasse,  soude,  fer,  majiganèse,  aolde  plios- 
pliorlque,  etc. 


Le  cadre  de  notre  rapport  oe  nous  permet  pas  d'entrer  dans 
des  détails  concernant  la  recherche  el  le  dosage  de  ces  corps,  pour 
lesquels  nous  renvoyons  nos  lecteurs  que  la  chose  intéresse  aux 
ouvrages  spéciaux. 


Parmi  les  gaz  que  l'on  rencontre  dans  les  eaux,  il  y  a  à  signaler 
l'azote,  l'oxygène,  l'acide  carbonique  et  éventuellement,  l'hydro- 
gène sulfuré,  le  gaz  d'éclairage  et  le  gaz  des  marrais. 

L'hypothèse  d'après  laquelle  l'absence  d'oxygène  dans  les  eaux 
devrait  être  attribuée  à  l'action  de  microbes  aérobies  sur  les  ma- 
tières azotées,  ou  à  l'action  réductrice  de  matières  organiques  en 
décomposition  n'a  pas  été,  jusqu'à  présent,  confirmée  par  des  faits 
concluants.  U  en  est  de  même  de  l'opinion  qui  attribue  à  la  teneur 
en  oxygène  les  propriétés  plus  ou  moins  digestives  de  l'eau  :  on  a 
même  constaté  que  des  eaux  de  puits  artésiens  qui  sont  exemples 
d'oxygène,  ou  qui  n'en  renferment  que  très  peu,  sont  excellentes 
pour  la  boisson. 

Le  dosage  de  ces  gaz  n'a  donc,  pour  le  moment,  qu'une  valeur 
secondaire  comparativement  aux  autres  recherches  et  dosages. 
Nous  croyons  néanmoins  pouvoir  engager  les  chercheurs  de  pro- 
grès à  ne  pas  négliger  ces  déterminations  qui  permettront  peut- 
être  un  jour,  d'établir  un  certain  rapport  entre  le  degré  de  salubrité 
des  eaux  el  les  proportions  relatives  des  gaz  qu'elles  tiennent  en 
dissolution. 

Méthode  d'analyse  :  Nous  recommandons  è  la  suite  de  nos  pro- 
pres expériences  d'avoir  recours,    pour  le  dosage  des  gaz  dans 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


43  uox  ALDmtTÂiui  44ft 

l'eau,  à  l'appareil  de  Tboraer  qai  permet  de  se  passer  du  mer- 
car«,  et  d'opérer  directement  le  dosage  de  l'oxygèae,  de  l'acide 
carbonique  et  de  l'azote  (ce  dernier  par  différence)  sans  exiger  un 
transvasera  eut.  On  fera  ces  déterminations  toutes  les  fois  que  l'on 
trouve  moins  que  SO  c.  c.  de  gaz  par  litre. 


Interprétation  des  résultats  de  l'analyse  ohl- 
xnlque. 

Les  résultats  fournis  par  les  divers  procédés  analytiques  que 
noua  avons  menIJonnés  sont  destinés  à  nous  renseigner  sur  la 
valeur  d'une  eau  alimentaire  au  point  de  vue  de  l'hygiène  publique, 
c'est-à-dire  à  nous  permettre  de  déclarer  si  une  eau  est  bonne, 
médiocre  ou  mauvaise,  si  l'on  peut  s'en  servir  faute  de  mieux,  et 
moyennant  quelles  précautions,  ou  si  elle  doit  être  définitivement 
rejeLée  pour  les  usages  alimentaires. 

L'interprétation  des  résultats,  ainsi  comprise,  est  bien  plus  déli- 
cate et  plus  difficile  que  l'analyse  elle-même,  parce  qu'on  doit  tenir 
compte  de  nombreuses  exigences  locales  et  autres. 

On  s'est  efforcé,  dès  le  commencement  des  études  hydrologîques, 
de  loumer  cette  difficulté,  souvent  très  embarrassante,  en  propo- 
sant des  règles  Ëxes  et  absolues  (teneurs  maxima),  dont  l'applica- 
tion permettrait  au  premier  venu  de  déclarer  si  une  eau  est  potable 
on  ne  l'est  pas. 

En  f852,  le  Congrès  international  d'bygiène  de  Bruxelles  a  ou- 
vert cette  voie,  en  établissant  dans  un  rapport,  qui  feit  époque,  les 
caractères  que  doit  posséder  une  bonne  eau  potable. 

Parmi  ceux-ci,  il  y  en  a  un  grand  nombre  qui,  à  juste  titre,  sont 
encore  universellement  admis,  tandis  que  d'autres  sont  Ëilalemeut 
destinés  à  perdre  de  leur  valeur;  parmi  ces  derniers,  nous  citerons 
la  teneur  maxima  en  matières  fixes.  11  y  a  à  prendre  en  considéra- 
tion qu'à  l'époque  où  cette  teneur  maxima  a  été  proposée,  l'hydro- 
logie était  à  peine  à  son  début  et  que  le  nombre  des  analyses  d'eaux 
de  puits  et  de  source  élail  fort  restreint. 

Plus  tard,  de  nombreux  Congrès  et  des  spécialistes  de  tous  les 
pays  se  sont  efforcés,  en  prenant  pour  point  de  départ  cette  teneur 
maxima  en  matières  fixes,  de  faire  admeltre  des  nombres  limites 
pour  les  divers  éléments  que  l'on  rencontre  habituellement  dans 
las  eaux  alimentaires. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


446  un  Auicin'AiRss  44 

Les  opinions  au  sujet  de  ces  mazima  se  sont  modifiées  à  mesure 
que  le  nombre  des  analyses  devenait  plus  considérable  et  que  l'on 
feisait  intervenir  dans  l'appréciation  des  résultais  la  composition 
des  terrains  :  ainsi,  Beichardt  a  proposé,  le  premier,  des  maxima 
spéciaux  pour  les  eaux  provenant  de  formations  géologique  diffé- 
rentes. 

n  est  évident  que  Qon-seutement  pour  des  terrains  différents, 
tels  que  des  terrains  granitiques  et  des  terrains  calcareux,  la  te- 
neur et  la  composition  des  matières  minérales  varieront,  mais  que, 
pour  un  terrain  de  même  nature,  on  constatera  des  écarts  ana- 
logues, suivant  l'état  physique  du  terrain  (degré  d'agrégation),  la 
durée  du  contact,  etc.  :  on  ne  saurait  donc  assigner  à  ces  eaux  les 
mêmes  nombres-limites. 

Résidu  d'évaporation  après  calctnalion.  -^  Comme  nous  venons 
de  le  voir,  la  proportion  de  matières  minérales  que  l'on  rencontre 
dans  les  eaux,  est  généralement  en-  rapport  avec  la  nature  géolo- 
gique des  terrains;  il  peut  arriver  cependant  que,  par  suite  d'une 
situation  particulière  ou  de  causes  accidentelles,  cette  proportion 


Ainsi,  la  nitrification  des  matières  azotées  dans  les  couches  supé- 
rieures du  aol,  produit  du  nitrate  de  chaux  qui,  avec  le  carbonate 
de  chaux  dissout  à  la  faveur  de  l'acide  carbonique  mis  en  liberté, 
augmentera  la  teneur  en  matières  minérales.  Il  peut  se  faire  qu'au- 
cune trace  de  matière  nuisible  n'arrive  jusqu'à  la  nappe  aquifère, 
par  suite  de  l'épaisseur  et  de  la  porosité  de  la  couche  tiltrante  et  de 
la  combustion  complète  des  matières  azotées,  sous  l'inHuence  de 
l'oxygène  et  des  microbes  aërobies. 

Il  n'est  pas  possible  de  déclarer,  en  présence  de  ces  faits,  qu'une 
eau  est  dangereuse  ou  au  moins  nuisible  à  la  santé,  parce  qu'elle 
renferme  plus  que  Ogr.500  matières  minérales  par  litre.  Aussi, 
croyons-nous  que  les  auteurs  qui  ont  proposé  ce  desideratum 
comme  une  limite  fixe,  ne  se  sont  pas  préoccupés  suSisamment  de 
l'état  sanitaire  des  populations,  qui,  de  temps  immémorial,  con- 
somment des  eaux  dont  la  teneur,  en  matières  minérales,  est  deux 
à  trois  fois  plus  considérable. 

Acides  carbonique,  sidfurique  en  [combinaison.  —  On  ne  saurait 
guère  fixer  de  maxima  absolus  pour  ces  sels  qui,  dans  les  propoi^ 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


W  uni  ILDUNTUKU  147 

Uon  où  onjes  renconlre  normalemeot  dans  nos  eaux  alimentaires, 
ne  sont  pas  nuisibles  par  eux-mêmes.  Leur  teneur  vane  dans  les 
mêmes  proportions  et  pour  les  mêmes  causes  que  celle  du  résidu 
fixe.  Une  eau  qui  traverse  un  terrain  gypseux,  contiendra  évidem- 
ment une  plus  forte  quantité  de  sulfole  de  chaux,  qu'une  eau  pro- 
venant d'un  terrain  calcaro-sablonneux.  Elle  sera  d'autant  moins 
bonne  que  sa  teneur  en  sulfate  de  chaux  sera  plus  considérable, 
mais  on  ne  saurait  lui  assigner  une  teneur  limite  au-delà  de  la- 
quelle elle  deviendra  dangereuse.  Nous  devons  ajouter,  cepen- 
dant, que  l'origine  des  carbonates  e(  des  aulfotes  peut,  dans  cer- 
taines conditions,  être  attribuée  en  partie  à  l'oxydation  de  ma- 
tières organiques.  Aussi  a-l-on  attribué  à  la  présence  de  l'acide 
sulfnrique  en  quantité  anormale,  une  certaine  importance,  en  le 
considérant  comme  un  indice  de  l'oxydation  de  matières  animales. 

On  ne  saurait  donc  itxer  de  ce  chef  des  maxima,  alors  surtout 
que  les  autres  éléments  de  l'analyse  nous  fournissent  des  ren- 
seignements plus  précis. 

CMore  et  acide  pkospkorique  combinés.  —  Qnoiqiie  ces  sels  ne 
soient  pas  plus  nuisibles  par  eux-mêmes  que  les  précédents,  ils 
méritent  cependant  de  fixer  davantage  notre  attention,  parce  qu'ils 
peuvent  jouer  le  rôle  de  témoins  de  l'existence  antérieure  de  ma- 
tières probablement  d'origine  animale.  Nous  ferons  observer  qu'ici 
plus  que  partout  ailleurs,  il  y  a  à  tenir  compte  de  la  composition 
chimique,  de  la  formation  géologique,  etc.,  du  terrain.  En  ce  qui 
concerne  l'acide  phosphorique,  il  est  à  remarquer  que  beaucoup 
de  terrains  renfermant  des  phosphates  minéraux,  phosphorites, 
coprolithes,  etc.,  on  ne  saurait  conclure,  par  cette  simple  con- 
statation, à  l'existence  de  matières  animales  récentes  et  non  miné- 
ralisées. 

On  peut  &ire  les  mêmes  observations  pour  le  chlore  qui  existe 
ordinairement  à  l'état  de  chlorures  alcalins  :  l'eau  de  certains  ter- 
rains en  renferme  à  peine  des  traces,  tandis  que  celle  d'autres 
terrains  en  contient  jusque  100  milligrammes  et  plus,  tout  en  étant 
exemple  d'infiltrations  de  matières  animales.  Si  la  quantité  de 
chlore  qui  se  trouve  dans  une  eau  dépasse  notablement  la  moyenne 
de  celle  que  l'on  rencontre  habituellement  dans  l'eau  des  puits  de 
la  même  nappe,  il  convient  de  rechercher  si  elle  n'est  pas  conta- 
minée par  une  infitralion  de  déjections  animales  (urines,  etc.)  ou 
d'eaux  d'égout,  ou  par  des  résidus  industriels. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 

J 


118  uvz  AumiTAnu  46 

Le  dosage  du  chlore  fournit,  dans  ces  circoostauceg,  des  rensei- 
guements  plus  précieux  que  celui  de  l'acide  phosphorique,  parce 
qu'il  n'est  que  peu  retenu  par  le  sol. 

Acide  nitrUfW  combiné.  —  Les  nitrates  étant  les  témoins  les  plus 
directs  de  l'existence  antérieure  de  matières  azotées,  méritent  de 
fixer  toute  l'attention  du  chimiste. 

Toutes  les  fois  que  l'eau  renferme,  en  quantité  appréciable,  ces 
sels  qui,  par  eux-mêmes,  ne  sont  pas  nuisibles  à  cette  dose,  il  con- 
vient de  rechercher  minutieusement  s'ils  ne  sont  pas  accompagnés 
de  matières  organiques  qui  ont  pu  échapper  à  l'oxydation  com- 
plète. Si  celles-ci  font  entièrement  défeut,  on  pourra  tolérer  des 
quantités  d'acide  nitrique  notables  ;  par  exemple,  jusqu'à  1 00  mil- 
ligrammes par  litre,  avant  de  déclarer  que  l'eau  est  dangereuse. 

Matières  organiques  :  Nous  avons  déjà  vu  que  les  matières  orga- 
niques azotées  et  tellement  oxydables,  jouent  le  réie  prédomi- 
nant dans  l'analyse  des  eaux  alimentaires,  moins  à  cause  de  leur 
action  directement  nuisible  sur  l'organisme,  que  parce  qu'elles 
peuvent  avoir  servi  de  véhicule  à  des  germes  pathogènes  avec  les- 
quels elles  ont  une  communauté  d'origine  (déjections  animales)  et 
parce  qu'en  présence  des  micro-organismes,  elle  constituent  un 
milieu  propre  au  développement  des  ptomaïnes,  des  ferments  nui- 
sibles, etc. 

On  ne  saurait  donc  être  trop  sévère  dans  l'appréciation  d'une 
eau  qui  renferme  des  matières  organiques  azalées,  tandis  qu'on 
poura  user  d'une  certaine  tolérance' lorsqu'il  s'agira  de  maljères 
non  azotées  (plutAt  d'origine  végétale)  qui  jouent  un  rftle  moins  im- 
portant. 

Ammoniaque,  acide  nitreux  {hydrogène  sulfiir^.  —  La  présence 
de  ces  corps  ne  peut  être  admise  dans  une  eau  alimentaire,  que 
pourautant  qu'on  ait  la  garanlieabsolue  que  ces  composés  ne  pro- 
viennent pas  de  matières  animales  en  décomposition  et^  en  outre, 
qu'on  n'en  constate  que  de  faibles  traces.  Ce  cas  ne  pourra  évidem- 
ment se  présenter  que  fort  exceptionnellement, 

11  résulte  de  la  discussion  qui  précède,  qu'on  doit  abandonner 
le  système  d'appréciation  basé  sur  des  maxima  généraux  et  fixes 
qui  représente  une  étape  transitoire  de  la  science  bydrologique  et 
dont  le  maintien  serait  nuisible  à  son  progrès,  au  point  de  vue  de 
l'hygiène. 

Le  chimiste  qui  veut  se  renseigner  ou  qui  doit  se  prononcer  sur 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


17  t&tlX  ALUEItTlIREl  449 

la  valeur  de  certaines  eaux  alimeatairus  d'une  localité,  doit  com- 
mencer par  étudior  [a  nappe  qui  alimente  les  puils,  en  analysant 
des  échantillons  pris  à  différents  endroits,  choisis  en  dehors  el 
dans  les  agglomérations,  là  où  l'on  peut  considérer  cette  nappe 
comme  exemple  de  toute  souillure  accidentelle,  en  même  temps 
qu'il  tiendra  compte  de  la  composition  moyenne  des  eaux  qui  sont 
réputées  comme  bonnes  dans  la  localité. 

Ces  diverses  constatations  lui  pormellronl  alors  d'établir  des 
nombres-limites  qui  pourront  utilement  servir  de  base  d'apprécia- 
tion pour  classer  ces  eaux  en  bonnes,  médiocres  ou  mauvaises. 

Il  est  hors  de  doute  que,  pour  les  motifs  que  nous  avons  déjà 
examinés  lors  de  l'interprétation  des  résultats,  ces  nombres-limites 
\-arieront  d'une  localité  â  une  auLr.^,  à  tel  point,  que  des  maxima 
qui  paraîtront  exagérés  pour  Tune,  seront  loin  de  l'être  pour 
l'autre. 

Ainsi,  par  exemple,  des  eaux  qui,  par  suite  de  leur  teneur  trop 
forte  eu  matières  minérales,  seraient  condamnées  dans  les  Ar- 
dennes,  pourraient  être  admises  comme  potables  dans  les  Flandres. 
Ces  appréciations  devront  encore  varier  suivant  d'autres  circon- 
stances, on  ne  saurait  assimiler  une  eau  de  rivière  à  une  eau  de 
source  et  on  devra  être  plus  sévère  pour  une  eau  de  distribution 
que  pour  une  eau  do  puits,  eîc. 

En  conséquence  on  devrait  s'eflforciir  d'établir  partout  des  nom- 
bres-limites locaux  qui  s'écarteront  le  matins  possible  des  limi- 
tes généraux  et  d'ici  \h,  on  ne  se  servira  plus  de  ces  derniers 
d'une  manière  absolue,  mais  seulement  pour  se  guider  d'une  ma- 
nière générale  dans  l'appréciation  d'une  eau  alimentairo,  enfln  ou 
devra  résumer  les  caractères  que  doit  posséder  cette  dernière 
comme  suit  : 

{'  Elle  doit  être  limpide,  incolore,  inodore  et  exempte  de  saveur 
désagréable; 

S'  Sa  température  ne  peut  varier  que  dans  des  limJtjs  resti-eintes 
et  ne  pas  dépasser  l 'â"  0. 

3'  £!lc  nu  peu',  renfermer  ni  matières  azotées,  ni  les  produits 
de  leur  dccamjtositlon  (acide  azo!.eux,  ammoniaque). 

i'  EUo  doit  ètr.;  evonipte  de  coni]iosés  loxiqucs,  tels  que  sols 
métalliques,  alcalorles,  ptomaïnus,  etc. 

o»  Elle  nu  pjul  pas  contenir  un  trop  grand  nombre  île  bactéries, 
ni  aucune  bactérie  pathogène  spécifique  (voir  chapitre  :  Analyse 
baclérioscopique). 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


4S0  UVXAUaMTUMB  1« 

6*  Elle  doit  renrermer  le  moins  possible  de  matières  oi^ianiques 
d'origine  végétale. 

7"  La  leneureo  maUères  minérales  (acide  sulfurique,  chlore,  acide 
nitrique,  elc.),  doit  se  rapprocher  le  plus  possible  des  maxima  géaé- 
généraux  actuels. 

Nous  ferons  observer  que,  parmi  ces  caractères,  nous  envisa- 
geons comme  indispensables  ceux  énumérées  sous  les  n**  3,  4  et  5, 
tandis  que  nous  considérons  les  autres  comme  désirables  en  ce 
sens,  qu'une  eau  sera  d'autant  meilleure  qu'elle  réunira  ces  carac- 
tères à  un  plus  haut  degré. 

Nous  mentionnerons  comme  exemple  de  nombres-limites  locaux, 
ceux  qui  résultent  de  nombreuses  analyses  d'eaux  de  puits  de  Lou- 
vain  et  qui  peuvent  servir  de  type  pour  un  grand  nombre  de  loca- 
lités de  la  Belgique  et  d'autres  pays. 


Teneur  par  litre  en  mlUlgrammes. 


■ailmt  sdué-    Kaiiibr«l-IIiDll«* 
nJfmeat  admU.     pour  Lonraln. 
Résidu  d'évaporalion  après  dessicatlon 

à  HO- 500  4,500 

Hatiéres  organiques  (5  fois  le  poids  du 

pennang.  potassique.) 50  50 

Acide  nitrique  (NSQS) Î7  100 

Cblore 25  400 

Acide  suIAirique 400  400 

Dureté 32  65 

Ammoniaque  (selon  le  procédé  direct)          0  0 

Acide  nitreux 0  0 


Ces  nombres-limites  ont  été  établis  en  prélevant  en  différents 
endroits  des  échantillons  de  l'eau  de  la  nappe  qui  alimente  les 
puils  de  cette  localité. 

L'échantillon  pris  en  pleine  campagne,  renrermait  par  litre  57 
milligrammes  de  chlore,  pour  nous  servir  de  cet  élément  comme 
exemple. 

Les  échantillons  pris  à  l'entrée  de  la  ville,  dans  des  endroits  à 
peine  habités  et  ceux  pris  à  l'intérieur  sur  des  places  publiques  ou 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


49  BAUX  AUHUTilRU  IS1 

toute  souillure  accidentelle  élail  exclue,  ont  rourni  de  80  a  HO 
milligrammes  de  chlore. 

Si,  dans  ces  conditions,  CD  voulait  se  tenir  aux  maximagéaéra- 
lemenl  admis,  c'est-à-dire  à  33  milligrammes  de  cet  élément  par 
litre,  on  devrait  à  priori,  condamner  presque  toutes  les  eaux  de 
puits  de  Cdtts  ville  et  des  euvirons,  car,  là,  od  le  chlore  ne  dépasse- 
rait pas  la  limite  maxima  admise,  ce  serait  l'acide  nitrique  ou  le 
résidu  d'évaporatioQ. 

Nous  ferons  remarquer  que  de  nombreuses  analyses  ont  prouvé 
que,  malgré  la  présence  de  si  fortes  proportions  do  chlore,  d'acide 
nitrique,  de  résidu  d'évaporation,  ces  eaux  no  rcofermeat  pas  de 
quantité  appréciable  lie  mntières  d'origine  animale,  ni  des  traces 
d'ammoniaque  ou  de  nitriles,  et  que  Télat  des  puits,  la  nature  et 
l'épaisseur  de  la  couche  filtrante  qui  protège  la  nappe,  ainsi  que  les 
analyses  répétées  à  différentes  intervalles,  et  l'état  sanitaire  de  la 
population  qui  fait  usage  de  ces  eaut,  nous  fournissent  toutes  les 
garanties  désirables. 

Nous  ne  prétendrons  évidemment  pas  que  des  eaux  qui  renfer- 
ment de  si  fortes  proportions  deces  matières,  sont  des  eaux  de  bonne 
qualité,  nous  les  déclarerons  de  qualité  médiocre,  miiis  pota- 
bles foute  de  mieux.  Des  cas  semblables  se  présenteront,  sans 
aucun  doute  dans  tous  les  pays. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


KAUX  ALDUNTAIBEI 


Analyse  mloroscoplque  et  bEU]térloscopiq.ue. 


Nous  avons  vu  que  l'analyse  chimique  permet  d'établir  si  une  eau 
renferme  des  matières  organiques  d'origine  animale,  et  d'apprécier 
les  proportions  dans  lesquelles  elles  peuvent  s'y  trouver,  ainsi  que 
leur  êtiit  du  conservation  ou  de  décomposition.  Une  eau  a>nlenant 
une  quiinlite  nolnble  du  malièros  il'orijjine  animale  doit  être  di.'cla- 
rée  m^ibaino  ou  tout  au  moins  de  qualité  douteuse  :  d'abord  ces  ma- 
tières peuvent  exercer  directement  sur  ror;(antsine  une  action  délé- 
tère; ensuite,  lorsqu'elles  se  trouvent  i\  l'eiat  de  décomposition, 
comme,  par  exemple,  celles  qui  proviennent  de  déjections,  elles 
peuvent  être  accompiignéos  d'agents  pathogènes  :  bactéries,  fer- 
ments, zymoses,  alcaloïdes,  ptomaïnus,  etc. 

Nous  admettons  : 

4*  Qu'un  grand  nombre  de  maladies  sont  causées  par  des  micro- 
organismes pathogènes  spécifiques; 

3"  Que  l'introduction  dans  l'organisme  d'une  très  petite  quantité 
de  ces  germes  pathogènes  peut  suffire  à  engendrer  ces  maladies  j 

3*  Que  ces  germes  peuvent  se  rencontrer  dans  les  eaux  alimeo- 
taires. 

11  a  été  reconnu,  tout  récemment,  que  des  eauï  jugées  pures 
d'après  l'analyse  chimique,  telles  que  de  l'eau  distillée  et  des  eaux  de 
sources,  peuvent  renfermer  des  bactéries  et  surtout  des  spores  de 
celles-ci.  Contrairement  à  ce  qu'on  avait  cru,  ces  spores  peuvent 
se  conserver  dans  l'eau  en  l'absence  de  quantités  appréciables  do 
matières  organiques  azotées  :  il  peut  donc  arriver  que  des  bactéries 
pathogènes  se  trouvent  dans  une  eau  alimentaire,  sans  que  l'ana- 
lyse chimique  ait  pu  nous  y  faire  soupçonner  leur  présence. 

L'analyse  microscopique,  telle  qu'on  l'a  pratiquée  jusque  dans 
ces  derniers  temps,  décèle  bien  la  présence  ou  Tabsenco  do  micro- 
organismes;  mais,  même  eu  y  adjoi.^naul  les  méthodes  plus  mo- 
dernes de  teinture  a  l'aide  des  matières  colorantes  organiques,  elle 
ne  permet  de  distinguer  qu'un  nombre  fort  restreint  d'espèces  ou 
d'individus. 

Ce  reproche  pourrait  aussi  s'adresser  au  procédé  microgra- 
pbique  de  H.  le  professeur  Maggi,  qui  néanmoins  constitue  déjà 
un  progrès  marquant.  Par  ce  procède,  on  distingue  entre  les  mi- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


tt'  EAint  jiLiiiBnTAnBS  1S3 

crobesceux  des  eaux  pures,  iippelés  «  afaneri,  invisibles  n,  parce 
qu'ils  ne  se  colorent  pas  iivec  les  (couleurs  d'iinillne,  el  ceux  àei 
maladies  inTeclieuses,  les  i /àneri,  visibles  >,  qui  Qxent  les  cou- 
leurs d'aniline.  • 

Le  procédé  de  U.  Certes  (!)  consiste  à  précipiter  et  à  recueillir 
les  micro- organismes  contenus  dans  uncenu,  en  les  tuant  au  moyen 
de  rcactirs,  tels  que  le  sublimé  corrosif  et  principalement  l'acide 
osmique,  cl  b  les  distinguer  ensuite  sous  le  microscope  à  l'aide  de 
réactifs  durcissants,  et  particulièrement  au  moyen  de  réactifs  colo- 
rnnls,  cl  avec  l'aide  de  la  ch  deur.  Celte  méthode  constitue  un  per- 
fectionnement précieux  de  la  microscopie  ancienne;  nous  ne  dou- 
tons pas  qu'elle  ne  rende  de  grands  services  cl  qu'elle  ne  permette 
de  distinguer  d'innombrables  variétés  de  microbes. 

Uais,  parmi  tous  les  procèdes,  nous  croyons  devoir  accorder  la 
préférence  à  ceux  qui  ont  pour  base  la  culture,  et  spécialement  au 
procédé  de  Kocli,  comportant  la  culture  sur  gélatine.  Le  procédé 
classique  de  Pasteur  et  celui  de  Ducreaux,  basés  sur  la  culture 
dans  des  liquides,  nous  semblent  moins  avantageux  pour  l'examen 
des  eaux. 

Le  procédé  de  Koch  est  simple  et  expeditir;  grâce  à  l'emploi  de 
milieux  gélatineux  solides  diversement  préparés,  il  permet  de 
séparer  les  bactéries  les  unes  des  autres  et  de  les  cultiver  isolément 
dans  des  terrains  appropriés,  avant  du  les  soumettre  a  l'examen 
microscopique.  C'est  parce  moyen  que  l'on  peut  le  mieux  mettre 
en  évidence  les  propriutés  morphologiques  et  biologiques  des  micro- 
organismes.  On  peut,  du  reste,  toujours  faire  intervenir  dans  cette 
méthode,  les  nouveaux  procédés  de  teinture  et  d'autres  perfec- 
tionnements, comme  ceux  imaginés  par  M.  J.  Brun,  de  Genève. 

L'analyse  bactérîoscopique  ainsi  entendue,  n'en  est  encore,  il 
est  vrai,  qu'à  ses  débuts;  mais  elle  s'établit  sur  une  base  large  el 
rationne  le  et  elle  promet  d'ûtre  féconde  en  résultats.  Déjà  a  l'heure 
qu'il  est,  elle  a  permis  de  reconnaître  un  bon  nombre  de  microbes 
l>athogènes,  et  il  n'y  a  pas  do  doute  qu'elle  n'arrive  un  Jour  à  les 
faire  connaître  tous. 

Dans  son  application  à  l'étude  de  l'eau,  l'analyse  bactériosco- 
piquo  peut,  dès  aujourd'hui,  fournir  deux  sortes  de  résultats  : 

4.  Etablir  l'absence  ou  la  présence,  el  dans  ce  dernier  cas  la 
quantité  approximative,  de  bactéries  de  la  putréfaction  de  matières 

(1)  ÀHalfn  Mirraçrapkiijm  dêttau*. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Ifti  tiUI  XLIIIEnTlIllES  flt^  ' 

animales.  Or  une  eau  dans  laquelle  il  y  a  de  ces  bactéries,  surtout 
si  elles  s'y  rencontrent  en  quantité  considérable,  peut  être  direc- 
tement nuisible  à  la  santé;  et  il  est  à  craindre  qu'elle  ne  ren- 
ferme aussi  des  germes  pathogènes. 

%.  Révéler  la  présence  de  certaines  bactéries  pathogènes  spéci- 
fiques aujourd'hui  connues. 

On  a  jusqu'ici  reconnu  dans  l'eau  les  germes  spécifiques  ci- 
àprès  (1)  : 

1 .  La  bactérie  du  ckoléra  :  —  Elle  a  «lé  rencontrée  d'abord  par 
Eocli  à  Giilcutla,  dans  des  eaux  stagnantes  servant  aux  usages 
domestiques  les  plus  divers  et  au  voisinage  desquelles  le  choléra 
régnait  d'une  façon  permanente.  Nicatî  et  Ritsnh  l'ont  trouvée  dans 
les  eaux  de  Marseille  (eau  du  purl),  où  le  râle  prédominant  des 
eaux  potables  dans  la  propagation  du  virus  cholérique,  lors  de  la 
dernière  épidémie  paraît  être  incontestable.  Le  docteur  Stassano, 
à  Spezzia,  a  constaté  sa  présence  dans  les  eaux  d'un  ruisseau  et 
d'un  fossé  servRnt  au  lavage  du  lioge,  de  légumes,  etc.  (ï).  Le 
professeur  Haragliano  l'a  rencontrée  à  Gènes,  dans  le  canal  Nicolal  : 
î)  parait  qu'elle  y  avait  été  projetée  à  une  assez  grande  distance  de 
la  ville  avec  des  déjections. 

Il  n'e9t  plus  possible  aujourd'hui  de  conserver  aucun  doute  au 
sujet  de  l'identité  de  ces  bactéries  du  choléra.  11  faut  se  rendre  à 
l'évidence  et  admettre  que  la  bactérie  virgule  décrite  par  Koch  est 
bien  le  germe  pathogène  du  choléra,  ou  du  moins  y  joue  un  râle 
prédominant.  Il  y  a  un  grand  nombre  d'autres  bactéries  très  répan- 
dues qui  ressemblent  beaucoup  à  la  précédente,  qui  ont  pu  être  et 
qui  ont  été  effectivement  confondues  avec  elle;  mais  la  bactérie 
cholérique  véritable  constitue  une  individualité  distincte  et  unique. 

Les  eaux  sont  le  véhicule  le  plus  fréquent  de  ce  poison  cholé- 
rique. Elles  peuvent  l'emporter  avec  elles  Jusqu'à  de  grandes  dis- 
tances. Elles  le  répandent  sur  les  objets  avec  lesquels  elles  sont 
mises  en  contact,  tels  que  les  fruits  et  les  légumes  mangés  frais,  les 
ustensiles  de  cuisine,  etc.;  elles  le  communiquent  aux  liquides 
auxquels  on  les  mélange,  notamment  au  lait,  qui  peut  même  jouer, 
vis-a-vis  de  ce  germe,  le  rôle  du  milieu  de  cultui-e. 

9.  La  bactérie  du  typhus   :  —  Elle  parait  avoir  été  trouvée 


(I]  Toir  le  très  inléreisant  ouvrage  du  doeleor  Tun  Ermengliein  ;  La  iarUrU 
dmelioUra,  Brni«1lea.I88S. 
(31  ViD  Ennensheoi,  p.66. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Il  un  uBoiTÀnn  ItUt 

d'abord  par  Lelzerich  (I)  dans  l'eau  d'une  maison  où  régnait  cette 
maladie.  Dans  ces  derniers  temps,  elle  a  écé  reoonoue  d'une  façon 
indubitable  par  le  docteur  Fryde,  de  Copenhague  (3),  dans  l'eau 
du  suus-sol  d'une  caserne  infectée  par  le  typhus. 

■1.  Le  microbe  du  panari  :  —  La  baclérie  de  cette  maladie,  si 
fréquente  chez  les  lavandières,  a  été  signalée  dans  une  eau  ména- 
gère parSaussinetPassetle. 

4.  La  bactérie  spéciale  de  la  septicémie  des  lapins  :  —  Elle  a  été 
constatée  par  Gafiky  dans  des  eaux  corrompues. 

On  ne  tardera  sans  doute  pas  à  reconnaître  dans  l'eau  un  grand 
nombre  d'autres  micro-oi^anismes  pathogènes  spécifiques.  Pour- 
quoi n'y  décoQvrirait-on  pas  notamment  la  bactérie  de  la  pneu- 
monte  rencontrée  par  Emericb  sous  le  plancher  d'une  prison,  et  les 
spores  du  bacille  anthracis  du  charbon  reconnus  par  Pasteur  dans 
le  soIT  11  est  vrai  que,  parmi  ces  micro-organismes,  il  doit  y  en 
avoir  un  certain  nombre  qui  ne  sauraient  se  conserver  dans  l'eau; 
beaucoup  d'entre  eux  exigent,  pour  vivre,  des  milieux  pariicullers 
encore  inconnus,  des  conditions  spéciales  d'alimentation,  de  tempé- 
rature, etc.  :  ainsi  la  bactérie  du  typhus  a  besoin  d'une  tempéra- 
ture de  37'  G. 

Les  progrès  de  l'application  de  l'analyse  bactérioscopique  aux 
cas  qui  nous  occupent  ici,  dépendent  entièrement  des  découvertes 
que  pourront  faire  les  spécialistes  de  la  microscopie  pathologique, 
en  isolant  et  étudiant  les  germes  pathogènes  encore  inconnus  ou 
peu  connus  provenant  du  corps  humain  malade.  C'est  seulement 
lorsqu'on  aura  bien  défini  les  propriétés  morpho  et  biologiques  de 
chaque  espèce  ou  individu,  que  l'on  pourra  s'occuper  de  les  ro- 
chercher  dans  des  milieux  tels  que  l'air,  le  sol  et  l'eau. 

Le  chimiste  qui  voudra  s'adonner  i  ce  genre  d'études,  ii  moins 
de  s'y  être  au  préalable  exercé  tout  spécialement  dans  un  labora- 
toire ad  hoc  et  sous  la  direction  d'un  spécialiste  en  bactérioscopie, 
devra  s'adjoindre  un  de  ces  spécialistes,  moins  pour  la  pratique  de 
la  méthode  môme  de  l'analyse  que  poui'  l'observation  et  l'interpré- 
tation des  résultats. 

Ordinairement  on  foit,  en  même  temps  que  l'analyse  chimique, 
quelques  observations  microscopiques  ordinaires. 

On  observe  une  goutte  du  dépAt,  s'il  y  en  a,  ou  une  petite  partie 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


tM  BAUX  AURinun*.  >^ 

de  la  pellicule  qui  se  forme  souvent  à  ta  surface  ;  on  peut  aussi 
laisser  s'évapoper  sous  exsiccateur  ud  cenUmëtre  cube  d'eau  placé 
sur  un  porte-objet  muni  d'un  cercle  en  verre.  Ces  observations 
fournissent  des  renseignements  comparatlTs  au  sujet  des  matières 
minérales,  dont  on  peut  souvent  distinguer  la  forme  cristalline,  la 
structure,  etc.,  au  sujet  des  matières  organiques,  de  matières 
colorantes,  de  corps  hétérogènes,  fibres  de  tissus,  cheveux,  debrii 
divers,  indiquant  la  provenance  des  eaux,  les  contacts  qu'elles  ont 
subis,  les  souillures  qui  s'y  sont  mélangées,  etc.  ;  enfin  au  sujet  de 
la  présence  de  végétaux  inférieurs  (algues  vertes  ou  blauches),  de 
moisissures,  d'infusoires,  etc. 

D'ailleurs,  dans  l'analyse  microscopique  que  l'on  va  pratiquer 
spécialement  en  vue  des  bactéries,  on  pourra  encore  faire  évidem- 
ment presque  toutes  ces  observations  ;  de  sorte  que,  dans  de  nom- 
breux cas,  on  peut  se  passer  de  tout  examen  préliminaire  spécial  et 
comprendre  tout  l'examen  microscopique  dans  la  méthode  bacté- 
rioscopique. 


Métbode  de  reoialyse  bactérioscoplque. 


Le  but  étant  de  déterminer  dans  une  eau  le  nombre  et,  aulant 
que  possible,  la  nature  des  germes,  et  notamment  d'établir  si  elle 
renferme  des  germes  pathogènes,  il  importe  d'empêcher  durant 
tontes  les  opérations,  le  mélange  de  germes  du  dehors,  comme  ceux  ' 
qui  pourraient  provenir  des  vases,  des  ustensiles  ou  des  réactifs 
que  l'on  emploie.  Ceux-ci  doivent  donc  tous  être  stérilisés  au  préa- 
lable ;  l'accès  de  l'air  doit  être  empêché,  ou  bien  il  faut  établir  par 
des  essais  témoins  la  faune  et  la  flore  de  l'air,  ce  qui  peut  également 
être  fhit  comme  contrAle  pour  certains  réactifs,  tel  que  l'eau  dont 
on  a  besoin. 

Toutes  les  recherches  doivent  être,  en  général,  accompagnées 
d'essais  de  contrôle. 

La  stérilisation  des  doigts,  s'il  y  a  Heu,  et  des  cloches  sous  les- 
quelles s'exécutent  certaines  opérations,  se  pratique  à  l'aide  d'une 
solution  debrRhlorure  mercurique  au  1/JOOO.  Mais  pour  les  vases 
dans  lesquels  on  opère  et  les  ustensiles  dont  on  se  sert,  cette  solu- 
tion ne  peut  être  employée  :  elle  détruirait,  à  priori,  des  bactéries 
que  l'on  veut  rechercher;  il  faut  alors  avoir  recours  à  la  chaleur. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


un  AttmtrAio» 


Ustensiles  et  réactifs. 


Les  ustensiles  et  appareils  nécessaires  poar  l'analyse  baclérios- 
copique  sont  les  suivants  : 

Un  bain  d'air,  avec  thermomètre  disposé  pour  pouvoir  chauffer 
jusque  180°  c.  ; 

Des  ballons,  des  flacons,  des  tubes  à  essai,  des  baguettes  en 
verre; 

Des  pipettes  graduées  de  la  capacité  de  1 ,  2,  3  centimètres  cubes; 

Des  porte-objet,  petites  plaques  de  verre  ayant  eu  leur  milieu 
une  petite  cavité  où  l'on  place  l'objet  à  examiner  ; 

Des  couvre-objet,  autres  petites  plaques  de  verre  extrêmement 
mince  destinées  à  recouvrir  la  substance  placée  sur  le  porte-objet; 

De  l'ouale  ; 

Un  fll  de  platine  fixé  sur  un  tube  eu  verre  ; 

Une  plaque  de  verre  quadrillé  de  Om.lOsur  Om.lSenviron; 

Une  lampe  à  alcool  ou  à  gaz  (Bunsen)  brûlant  avec  une  flamme 
bleue  :  beaucoup  d'ustensiles  peuvent  s'y  stériliser  rapidement  en 
les  faisant  passer  un  certain  nombre  de  fois  à  travers  la  flamme, 
par  exemple,  le  fli  de  platine,  les  tubes  en  verre,  la  plaque  de 
verre,  les  porte-objet,  etc.  ;  il  faut  avoir  bien  soin  de  laisser 
refroidir  suffisamment  ces  ustensiles  pour  que  la  chaleur  ne  puisse 
exercer  d'action  nuisible  ; 

Une  cloche  à  eisiccateur,  disposée  de  façon  à  ce  que  l'on  puisse  y 
placer,  en  les  superposant  h  l'iiide  de  tubes  en  verre,  plusieurs 
plaques  de  verre  ;  cette  cloche  pouvant  être  transformée  en  chambre 
humide  en  mettant  au  fond  du  papier  buvard  imprégné  de  la  solu- 
tion de  bichlorure  mercurique 

Une  éluve  dont  la  température  peut  être  portée  à  100'  à  l'aide  de 
la  vapeur  d'eau  bouillante 

Enfin  un  bon  microscope,  avec  deux  oculaires  et  deux  objectifs 
donnant  un  grosissemcnt  de  800  au  moins;  un  condensateur  Abbé; 
et  une  lentille  à  immersion  à  l'huile. 

En  fait  de  réactifs,  on  a  besoin  avant  tout  de  gélatine  nourri- 
cière à  10  p.  c,  stérilisée,  liquéfiable  vers  30°  C,  avec  infusé  do 
viande  et  avec  peptone.  On  peut  se  la  procurer  dans  le  commerce, 
ou  se  la  préparer  aoî-uiéme  d'après  la  formule  suivante  : 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


tM  iinz  umnAnn  M 

Pr^ration  de  la  gélatine  nourricière  d'après  MM.  Koch  et 
Becker  :  —  On  introduit  dans  un  ballon  1  kilo  de  viande  de  bœaf 
crue, hachée;  on  ajoute  S  litres  d'eau  et  on  place  ce  mélange  sur 
de  la  glace  pendant  Si  heures. 

Après  avoir  exprimé  le  liquide  à  l'aide  d'une  presse,  on  le  verse 
dans  un  ballon  et  on  y  ajoute  200  grammes  de  gélatine  animale, 
30  grammes  de  Peptone  et  10  grammes  de  chlorure  sodique,  pais 
on  le  chauffe  très  modérément,  jusqu'à  dissolution  en  ayant  soin 
de  le  neutraliser  à  l'aide  de  carbonate  sodique.  On  ferme  ensuite 
le  ballon  au  moyen  d'un  tampon  de  ouate  serrée  et  on  chauffe 
le  tout  pendant  une  1/2  heure  dans  une  étuve  à  vapeur  d'eau  à 
100°  G.,  en  répétant  cette  opération  deux  jours  de  suite. 

On  filtre  le  liquide  à  l'aide  d'un  entonnoir  à  doubles  parois  con- 
tenant de  l'eau  chaude  et  on  recueille  le  liquide  directement  dans 
des  vases  appropriés,  tels  que  des  tubes  à  essais  d'une  capacité  de 
S5  c.  c.  où  l'on  introduit  environ  40  c.  c. 

Ces  tubes  munis  de  leur  tampon  de  ouate,  doivent  préalable- 
ment être  stérilisés  en  les  maintenant  pendant  quelque  temps  à 
l'étuve  vers  450".  Enfin,  quand  la  gélatine  est  introduite  dans  les 
vases  destinés  à  la  conservation  ou  à  l'emploi  immédial«,  on 
lui  &it  subir  une  nouvelle  stérilisation  en  l'exposant  pendant 
un  quart  d'heure  à  la  vapeur  d'eau  à  400'  et  en  répétant  celte 
opération  trois  jours  de  suite. 

Cette  gélatine  nourricière  à  10  p.  c.  doit  être  parfaitement  claire 
et  peut  se  conserver  pendant  des  mois,  si  on  la  place  dans  un  en- 
droit Trais,  mais  non  humide. 

Les  solu^ons  et  les  gélatines  destinées  à  des  cultures  spéciales 
ont  des  compositions  variables  ;  on  en  prépare  avec  de  l'urine,  avec 
des  infusions  de  froment,  de  foin,  etc.,  avec  différents  sels,  etc.  On 
en  fait  notamment  à  l'aide  du  sérum  du  sang  pour  la  recherche  des 
germes  pathogènes  (bactérie  de  la  tuberculose). 

On  fait,  en  outre,  usage  des  réactifs  ci-après  : 

Alcool  concentré  ; 

Eau  distillée  stérilisée  et  vérifiée  de  temps  en  temps  par  l'essai 
bactérioscopique  ; 

Bichlorure  mercurique  pour  solution  au  1/100  et  au  1/1000; 

Matières  colorantes  diverses,  notamment  une  solution  alcoolique 
de  bleu  de  méthylène,  et  une  solution  de  violet  de  gentiane  dans 
l'eau  distillée  saturée  d'huile  d'aniline.  Pour  les  essais  de  teinture, 
on  dilue  ces  solutions  saturées  avec  de  l'eau  distillée,  jusqu'à  ce 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


UUX  ÂLlMSHtÂIUt 


que  l'on  puisse  voir  à  travers  la  liqueur  placée  dans  un  tube  de 
3  centimètres  de  diamètre.  Ou  emploie  encore,  pour  des  cas  spé- 
ciaux, delà  fuchsine,  du  vert  d'Hoffmann,  de  la  safrauine,  etc.,  etc. 


Prise  d'essai. 


Pour  recueillir  des  échantillons  d'eau  dans  les  puit6,  aux  sour- 
ces, etc.,  on  se  sert  de  ballons  ou  flacons  d'une  capacité  de  100  cen- 
timètres cubes  environ,  bien  rincés  et  séchés,  munis  d'un  bouchon 
en  ouate  el  stérilisés  à  l80°  C,  pendant  une  heure.  On  les  laisse  re- 
firoiâir  avant  de  les  employer  ;  on  peut,  du  reste,  les  conserver 
ainsi  préparés  pendant  un  certain  temps  avant  d'en  faire  usage. 
Pour  les  remplir,  on  âte  le  bouchon  d'ouate,  on  tient  le  flacon  entr« 
les  doîgls  stérilisés,  de  (aqon  à  ce  qu'il  ne  soit  pas  mis  en  contact 
avec  des  objets  pouvant  lui  passer  des  bactéries,  et  on  le  plonge 
sous  l'eau.  Lorsqu'il  est  plein,  on  remet  immédiatement  le  bouchon 
sans  toucher  l'eau.  S'il  s'agit  de  l'eau  d'une  distribution,  on  la  laisse 
couler  d'abord  pendant  une  minute  ou  deux,  et  alors  seulementon 
emplit  le  flacon  jusqu'à  moitié  ou  jusqu'au  tiers.  Si  l'on  doit  Irans- 
perler  l'eau,  on  choisit  des  Ûacons  bouchés  Ji  l'émeri,  que  l'on  munit 
après  stérilisation  d'un  capuchon  en  caoutchouc  également  sté- 
rilisé. 

Une  fois  l'échantillOQ  recueilli,  il  faut  procéder  le  plus  rapide- 
ment possible  au3^  essais  préliminaires  et  à  la  culture;  car,  en  gé- 
néral, le  nombre  de  bactéries  va  augmentant  promptement  dans  les 
eaux,  au  moins  pendant  un  certain  lemps,  pour  diminuer  ensuite. 
11  est  vrai  que  l'augmentation  relative  dépend  de  diverses  circon- 
stances, telles  que  la  température,  la  lumière,  la  quantité  el  la  na- 
ture des  matières  organiques  en  solution  dans  l'eau.  Ainsi,  pour  les 
eaux  de  Louvain,  on  a  toujours  constaté,  pendant  plusieurs  jours, 
une  augmentation  considérable  du  nombre  de  bactéries,  et  cela 
malgré  une  teneur  relativement  faible  en  matières  organiques.  Une 
eau  de  puits  de  Louvain  renfermant  Igr.SOO  de  résidu  fixe,  avec 
Ogr.100  d'acide  azotique  et  Ogr.040  de  matières  organiques  au  ca- 
méléon acide,  par  litre,  et  ne  contenant  pas  d'ammoniaque,  ni  d'acide 
azoteux,  renfermait  d'abord  o36  colonies  de  bactéries  au  centimètre 
cube,  et,  deux  jours  après,  6700. 

U  faut  aussi  prendre  l'eau,  pour  les  essais,  au  fond  du  flacon  :  les 


zed.yG00gle 


J 


199  UDx  iLinnAiftES  SS' 

bactéries  ont  une  tendance  à  se  déposer  petit  à  petit,  du  moins  tout 
au  début  de  la  conservation  d'une  eau. 

Il  arrive  qu'autour  et  à  la  surface  des  parties  hétérogène^!,  des 
filaments,  des  débris  divers  de  bois,  d'olgues,  ou  de  cadavres  d'or- 
ganismes supérieurs,  se  concentrent  en  quelque  sorte  des  bactéries; 
ce  dont  il  faut  également  tenir  compte,  aussi  bien  pour  lu  choi^  de 
la  portion  d'eau  à  analyser,  que  pour  l'évaluation  du  nombre  total 
de  colonies,  d'après  le  résultat  de  l'analyse  de  cette  petite  quantité 
d'eau. 

Il  va  sans  dire,  du  reste,  que  le  nombre  de  colonies  trouvé  par 
centimètre  cube  d'eau  n'est  que  très  approximatir  et  relatif;  car 
outre  les  causes  d'erreur  que  nous  venons  de  signaler,  il  existe  en- 
core de  nombreuses  circonstances  non  élucidées  qui  peuvent  entra- 
ver le  développement  des  colonies  :  par  exemple,  l'emploi  de  mi- 
lieux et  de  températures  convenant  mieux  à  une  espèce  qu'à  une 
autre,  la  présence  ou  l'absence  d'air,  le  développement  de  certaines 
colonies  aux  dépens  des  autres,  etc. 

Il  reste  à  faire  des  recherches  en  vuo  d'établir  les  conditions  di- 
verses exigées  pour  la  conservation  et  la  multiplication  des  diffé- 
rentes espèces  de  bactéries,  l'influence  de  la  quaulité  et  de  la  nature 
des  matières  organiques  et  des  autres  substances  renfermées  dans 
l'eau.  Il  y  aurait  aussi  à  trouver  un  moyen  pour  réunir,  en  un  petit 
volume,  sans  les  tuer,  toutes  les  bactéries  et  tous  les  spores  de 
bactéries  contenus  dans  un  grand  volume  d'eau. 


préliminaire  et  essai  de  coloration. 


Tout  en  tenant  compte  des  observations  qui  précèdent,  on  prend, 
à  l'aide  de  la  pipette  stérilisé  (la  stérilisation  peut  au  besoin  se 
faire  directement  à  la  flamme)  et  suffisamment  refroidie,  un  peu 
d'eau  dont  on  laisse  tomber  une  goutte  sur  le  porte-objet  (1),  et 
l'on  place  immédiatemiinl  sur  celui-ci  le  couvre-objet,  ces  deux 
verres  ayant  été  préalablement  stérilisés  à  la  flamme.  On  observe 
d'abord, à  un  faible  grossissement,  50  environ;  et  puis, au grossis- 


(1)  Dout  n'STnn»  irourë  aucun  amnlage  i 
(l'eiD  EUEpendueà  la  partie  Intérieure  du  c 
la*  uoiiTeiiienlc  de  certain*  orgaalimet. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Sft  un  AinnHTAïKu  (61 

sèment  plus  fort,  de  800  à  1000,  à  l'aide  de  la  lentille  à  immersion. 
Gel  essai  permet  à  l'observateur  de  s'orienter. 

Quelquerois,  on  pratique  un  essai  semblable  avec  une  goutte  du 
dépAt,  ou  sur  des  corps  en  suspension  dans  l'eau. 

Pour  l'essai  de  teinture,  on  laisse  sécher  le  couvre  objet  avec  une 
goutte  d'eau  qu'on  y  a  mise  sous  une  cloche  cxsiccatrice  stérilisée. 
On  le  prend  ensuite  avec  une  pincelle  et  on  le  fait  passer  légère- 
ment, ù  deux  ou  trois  reprises,  à  travers  la  flamme  pour  tuer,  sans 
les  détruire,  les  micro-organismes,  puis,  on  le  pose  sur  la  solution 
de  couleur  de  façon  à  ce  qu'il  surnage,  la  face  qui  porte  le  résidu 
de  la  goutle  d'eau  étant  en  contact  avec  le  liquide.  On  le  laisse  ainsi 
s'imprégner  de  couleur,  puis,  onl'dteeton  le  rince  dans  l'eau, 
quelquefois  dans  de  l'eau  alcoolisée,  lorsqu'il  reste  trop  de  matières 
colorantes.  Enfin,  on  place  le  petit  verre  sur  le  porte-objet  entouré 
de  baume  de  Canada,  pour  l'esamen  microscopique,  comme  précé- 
demment. 

On  emploie  le  plus  souvent,  comme  matière  colorante,  une  solu- 
tion alcoolique  de  bleu  de  méthylène  ou  une  solution  de  violet  de 
gentiane. 

Par  la  coloration,  les  contours  des  bactéries  se  dessinent  mieux, 
on  distingue  mieux  les  formes  et  certaines  autres  particularités, 
ainsi  que  la  présence  de  spores  que  l'on  n'avait  pu  apercevoir 
auparavant.  On  a  établi  des  différences  entre  les  bactéries  d'après  la 
non -absorption  ou  l'absorption  en  quantité  plus  ou  moins  grande  de 
matières  colorantes  diverses  et  d'après  les  résultats  des  traitements 
que  l'on  fait  subir  à  la  préparation  pour  extraire  ou  modiSer  la 
couleur  absorbée.  C'est  ici  que  le  champ  est  ouvert  aux  recherches  : 
c'est  ici  également  qu'il  faut  une  habitude  toute  spéciale  pour  dis- 
tinguer et  reconnaître  les  diverses  espèces  et  individus.  Le  résultat 
est  déjà  beau,  à  notre  avis,  si  l'on  arrive  à  pouvoir  dire  s'il  y  a  des 
bactéries  (fou/euses  ;  sauf  à  rechercher  ensuite,  les  bactéries  patho- 
gènes connues  jusqu'ici. 

Les  procédés  de  colorat'on  et  de  décoloration  imaginés  par 
Gaiïky  et  Gram,  ont  permis  de  reconnaître  la  bactérie  du  typhus. 


Sj^Kii  de  cultuire. 


Lorsqu'on  place  les  bactéries  et  leurs  spores  dans  un  milieu  con- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


46S  BàDX  ALUieilTÂlIlKS  30 

venable,  ils  se  développent,  el  les  micro- organismes  semblables 
restent  réunis,  formant  ce  que  l'on  appelle  des  a  coloaies  ».  C'est  là 
un  grand  avantage  de  la  culture  sur  terrain  solide,  pomme  de  terra 
ou  gélatine,  inventée  par  Roch,  que  les  colonies  peuvent  rester  sé- 
parées les  unes  des  autres.  Chaque  colonie  n'est  habituellement 
issue  que  d'un  seul  germe  ;  de  sorte  que  Ton  peut  compter  ces  colo- 
nies, et,  d'après  leur  nombre,  estimer  celui  des  germes  contenus 
dans  l'eau. 

Les  colonies  formées  se  distinguent  déjà  ordinairement  à  l'œil  nu, 
et  très  aisément  à  l'aide  d'un  faible  grossissemen',  au  microscope, 
en  foisant  usage  du  réflecteur. 

On  reconnaît  facilement  les  colonies  semblables  ;  et  de  nom- 
breuses distinctions  peuvent  se  faire  en  se  basant  sur  les  diffé- 
rences de  dimensions,  de  couleurs  (blanches,  ver(«s,  jaunes,  etc.), 
de  profil,  de  formes  (rondes,  dentelées,  ondulées,  rayonnantes,  étoi- 
lées),  sur  le  degré  de  transparence  ou  d'opacité,  le  développement 
plus  ou  moins  rapide,  le  genre  de  développement  (forme  en  enton- 
noir ou  bosselée),  le  dégagement  de  gaz,  la  liqué^ction  de  la  géla- 
tine au  point  où  se  trouve  la  colonie  et  à  mesure  qu'elle  s'étend, 
etc.,  etc.  Beaucoup  de  bactéries  sont  caractérisées  par  une  seule  de 
ces  propriétés,  d'autres  en  réunissent  plusieurs.  D'autre  part,  un 
caractère  peut  être  commun  à  un  certain  nombre  de  bactéries  dis- 
tinctes sous  d'autres  rapports  :  c'est  le  cas  notamment  pour  le  dé- 
gagement gazeux  et  la  liquéfaction  de  la  gélatine  qui  caractérisent 
un  certain  nombre  de  bactéries.  On  avait  même  cru  que  la  liqué- 
bction  distinguait  les  bactéries  pathogènes  des  non  pathogènes  : 
cela  ne  s'est  pas  vérifié  depuis.  Le  temps  qu'exigent  certaines  bac- 
téries pour  liquéfier  la  gélatine  permet  aussi  de  faire  des  distinc- 
tions :  ainsi,  la  bactérie  du  typhus  ne  produit  pas  de  liquéfoction 
ou  ne  la  produit  qu'après  trois  semaines. 

Dans  tout  ceci,  il  ne  faut  pas  oublier  l'influence  de  la  tempéra- 
ture, mais  se  rappeler  que,  pour  pouvoir  comparer  les  résultats  de 
deux  essais,  il  faut  avoir  opéré  dans  des  conditions  absolument 
identiques.  Il  faut  également  tenir  compte  de  l'influence  perturba- 
trice éventuelle  de  micro-organismes  divers  autres  que  les  bactéries, 
par  exemple,  les  moisissures,  dont  certaines  espèces  liquéfient  la 
gélatine. 

Mode  opëiatoibk.  —Nous  décrirons  seulement  le  procédé  de  Koch, 
sur  gélatine,  comme  étant  le  plus  recommandable  pour  l'analyse 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


des  eaax.  On  peut  distinguer  dana  ce  procédé  deux  méthodes, 
qu'il  est  avantageux  d'appliquer  eo  même  temps. 

1.  Méthode  dam  le  tiJte  à  essai.  —  On  liquéfie  environ  10  centi- 
mètres cubes  de  gélatine  nourricière  à  10  p.  c,  renfermée  dans  un 
tube  bouché  à  l'ouate,  le  tout  ayant  été  récemment  et  soigneusement 
stérilisé.  Cette  liquéfaction  s'effectue  à  la  température  de  30*  C  eu- 
viron.  On  prend  alors  rapidement,  à  l'aide  de  la  pipette  stérilisée, 
I  centimètre  cube,  ou  une  fraction  de  c.  c,  si  l'on  soupçonne  que 
l'eau  est  fort  corrompue,  et  on  l'introduit  dans  la  gélatine.  On  remet 
le  bouchon  d'ouate,  on  secoue  pour  mélanger  et  bien  séparer  toutes 
les  bactéries  et  tous  les  spores  les  uns  des  autres;  puis,  on  laisse 
refroidir  rapidement,  eu  plongeant  dans  la  glace  ou  dans  l'eau 
froide.  Dès  que  la  gélatine  est  prise,  on  place  le  tube  à  la  tempéra- 
ture ambiante  de  15  à  %3  degrésC,  et  on  le  laisse  pendant  deux  à 
trois  fois  3i  heures,  en  l'observant  de  temps  en  temps  aux  points  de 
vue  indiqués  ci-devant  page  30.  Si  la  gélatine  se  montrait  par  trop 
criblée  de  colonies,  il  faudrait  recommencer  l'essai  en  diluant  au 
préalable  l'eau  avec  de  l'eau  distillée  stérilisée,  de  façon  à  pouvoir, 
au  besoin,  n'introduire  dans  la  gélatine  qu'une  ou  quelques  gouttes 
de  l'eau  primitive  diluée  dans  un  centimètre  cube  ou  une  frac- 
tion de  centimètre  cube  d'eau  distillée. 

S.  Méthode  tur  plaques.  —  Le  mélange  d'eau  et  de  gélatine  est 
bit  dans  le  tube  comme  ci-devant;  puis,  ce  mélange,  un  peu 
épaissi  par  refroidissement,  est  versé  sur  une  plaque  de  verre  sté- 
rilisé et  de  préférence  quadrillé,  de  6  à  8  centimètres  sur  15  envi- 
ron. Après  avoir  encore  bien  mélangé  la  matière  sur  la  plaque  à 
l'aide  d'un  tube  de  verre  stérilisé,  celle-ci  est  mise  bien  de  niveau 
sous  une  cloche  sur  de  l'eau  glacée  ;  et,  dès  que  la  gélatine  est  prise, 
on  passe  la  plaque  dans  la  chambre  humide,  cloche  avec  vase  en 
verre  au  fbnd  duquel  on  a  étalé  du  papier  buvard  imbibé  de  solu- 
tion de  sublimé  au  1/1000.  La  plaque  y  est  mise  sur  une  banquette 
faite  avec  des  tubes  de  verre  de  feçon  à  pouvoir  superposer  plu- 
sieurs plaques,  et  le  tout  est  couvert  d'une  cloche  en  verre.  L'ap- 
pareil est  abandonné  à  une  température  moyenne,  et  observé  de 
temps  en  temps,  au  moins  toutes  les  2i  heures. 

L'observation  de  la  plaque  porte  principalement  sur  les  points 
qu3  nous  avons  indiqués  plus  haut.  Elle  se  fait  à  l'oeil  du  et  à  la 
loupe  (ta  plaque  est  placée  à  cet  effet  sur  un  fond  noir);  puis,  on 
-observe  sous  le  microscope  avec  un  &ible  grossissement  et  à  l'aide 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


(6i  uox  ALminiim  33 

du  réOeelear.  Le  quadrillage  de  la  plaque  facilile  la  supputaUoD.  On 
indique  le  résultat  pnr  1  centimûtre  cube  d'eau. 

Ordinairement  on  voit  augmenter  le  nombre  de  colonies  de  jour 
en  jour,  en  m4me  temps  que  ces  colonies,  en  se  développant,  me- 
nacent de  se  toucher  el  de  se  confondre,  surtout  lorsque  la  géla- 
tine vient  à  se  liquéfier.  Les  bactéries  parasitaires  proprement  dites, 
nonmélangéesàd'autres,  nesedéveloppiinlguére,  demi^me  que  bon 
nombre  d'autres  :  c'est  ce  qui  résulte  d'essais  de  culture,  pratiqués 
au  moyen  de  bouillon  (milieu  liquide),  lesquels  fournissent  géné- 
ralement un  plus  grand  nombre  de  bactéries  (Pasteur,  Ducreaax, 
Fol  et  Dunant). 

Od  a  reconnu,  d'autre  part,  que  toutes  les  bactéries  saprophytes, 
ainsi  que  les  bactéries  parasitaires  lacultalives,  peuvent  se  déve- 
lopper  en  colonies  dans  la  gélatine. 

Si  Ton  veut  porter  spécialement  son  attention  sur  les  baclénes 
anaërobies,  on  couvre  la  plaque  d'une  mince  feuille  de  mica  sl^ 
Hlisée. 

Comme  les  mêmes  bactéries  se  rencontrent  généralement  dans 
les  eaux  de  provenance  ou  de  nature  semblable,  on  arrive  encore 
assez  vile  à  pouvoir  reconnaître  des  bactéries  suspectes  ou  dou- 
teuses. 

Pour  étudier  de  plus  près  une  colonie,  on  y  plonge  le  bout  du  fil 
de  platine  stérilisé,  ce  que  l'on  peut  faire  à  l'œil  nu  ou  à  l'aide  de 
la  loupe  ou  du  microscope,  suivant  l'étendue  de  la  colonie;  puis  on 
place  cette  partie  de  colonie  sur  un  couvre-objet  avec  une  goûte 
d'eau  stérilisée.  On  fait  d'abord  des  observations  directes  avec  un 
fort  grossissement,  obtenu  ii  l'aide  de  la  lentille  à  immersion,  dans 
lebut  de  reconnaître  si  la  colonie  est  pure  el  de  saisir  les  proprié- 
lés  morphologiques  de  la  bactérie.  On  notera  ses  dimensions  elsa 
forme;  bâtonnets  courts,  longs  ou  courbes  (virgules),  spirilles, 
filaments,  anneaux  (coccus),  etc.  On  laise  ensuite  dessécher  la  goul- 
telette,  ou  passe  au  feu,  el  on  opère  comme  il  a  été  décrit  pour  la 
coloration  et,  d'autre  part,  on  enfonce  un  fil  de  platine  qui  a  été 
mis  en  contact  avec  une  colonie,  dans  de  la  gélatine  se  trouvant 
dans  un  tube  h  essais  lonu  renversé,  ceci  pour  l'observation  dans 
le  tube  el  aussi  pour  l'essai  sur  plaque.  C'est  après  avoir  opéré 
sur  des  colonies  ainsi  séparées  et  épurées,  que  l'on  procède  à  la 
discussion  età  l'interprétation  finale  des  résultats  de  l'analyse. 

Lorsqu'on  a  trouvé  des  colonies  ou  des  spores  de  bactéries  sus- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


33  'U.UI  AumitTJJus  16K 

peotes  ou  non  connues,  il  devient  ordioairement  nécessaire  de  re- 
quérir l'aide  d'un  spécialiste  en  microscopie  pathologique  pour 
décider  si  l'on  se  trouve  en  présence  d'un  germe  pathogène  connu, 
ou  pour  intenter  des  recherches  par  inoculation  et  culture  sur  des 
animaux  et  des  essais  de  comparaison  avec  des  germes  pathogènes 
divers. 


Interprétation  des  résultats. 


1 .  Si  l'analyse  bactérioscopique  a  permis  de  constater  dans  une 
eau  la  présence  do  germes  pathogènes  connus,  cette  eau  doit  être 
déclarée  mauvaise  et  dangereuse;  et  il  est  évident  qu'elle  sera 
d'autant  plus  dangereuse  que  le  nombre  de  ces  bactéries  est  plus 
considérable. 

2.  Si  l'on  a  trouvé  des  bactéries  de  nature  douteuse,  surtout  si 
elles  sont  en  grand  nombre  ou  si  elles  produisent  des  effets  nui- 
sibles sur  les  animaux,  l'eau  sera  également  déclarée  mauvaise  et 
dangereuse. 

Ces  deux  conclusions  s'imposeraient  même  dans  le  cas  oii  l'ana- 
lyse chimique  n'aurait  pas  (ait  condamner  une  eau,  c'est-à-dire  si 
elle  ne  renrermait  pas  de  matières  organiques  azotées  en  quantité 
notable,  ni  des  produits  de  décomposition  de  ces  dernières,  et 
qu'elleeùt  toutes  les  propiôtès  chimiqueiî  d'une  eau  de  bonne  quu- 
lité.  Cecaspeul  se  préseiiier,  et  c'est  justemcnl  te  grand  mérite  de 
.  l'analyse  bactérioscopique  que  de  nous  le  révéler.  Il  arrive,  en  effet, 
.  que  des  bactéries,  et  surtout  leurs  spores,  se  conservent  dans  une 
eau  durant  loules  les  phases  d'épuration  naturelle  qu'elle  subit  : 
oxydation,  filtration,  etc. 

3.  Une  eau  nnîertaiai  un  très  grand  nombre  Ab  bactéries  parmi 
lesquelles  on  ne  reconnaît  pas  de  bdcteries  paLhogéoes  ni  même 
douteuses,  mais  seulement  les  espèces  de  baclei'ics  qui  accompa- 
gnent habituellement  celles-là,  devra  également  èlre  déclarée 
douteuse  ou  mauvaise,  quel  que  soit  le  résultat  de  l'analyse 
chicoique  ;  absolument  pour  la  même  raison  qui  nous  a  fait 
classer  parmi  les  mauvaises,  une  eau  dans  laquelle  l'analyse 
chimique  a  décèle  beaucoup  de  matières  organiques  d'origine 
animale  ou  de  corps  témoignant  de  leur  présence.  D'abord,  une 
elle  eau  peut  être  directement  nuisible  à  la  saoté,  du  chef  des  ma- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


49$  lUIZ  ÂLUDmTAIRBS  34 

tières  organiques,  des  fenneats  que  oelles-ci  peuvent  renfermer  on 
des  produits  divers,  [alcaloïdes,  ptomainies,  etc.,  qu'elle  peuvent 
fournir  sooa  l'action  des  bactéries  ;  ensuite,  il  est  fort  à  craindre 
que  cette  eau  ne  vienne,  à  un  moment  donné,  à  renfermer  des  bac- 
téries pathogènes. 

4.  Quant  au  nombre-limite  ou  maximum,  par  centimètre  cube, 
de  bactéries  que  l'on  pourrait  admettra  dans  une  eau  ^ien  entendu 
en  dehors  des  bactéries  pathogènes  ou  douteuses)  avant  de  la  dèda  - 
rer  mauvaise,  dangereuse',  non  potable  par  conséquent,  il  ne  sau- 
rait être  fixé  d'une  manière  générale,  pas  plus  qu'aucun  autre  nom- 
bre-limite général  ou  absolu,  et  pour  les  mémos  raisons  que  nous 
avons  déjà  exposées  ailleurs.  De  même  que  pour  les  corps  dosés 
par  l'analyse  chimique,  on  ne  peut  établir  pour  les  bactéries  que  des 
limites  locales,  en  se  basant  sur  les  résultats  qu'auront  donnés  des 
analyses  bactérioscopiques  répétées  d'eaux  similaires  de  la  même 
contrée  et  de  ta  môme  nappe,  et  en  tenant  compte  de  l'état  de  pureté 
de  l'eau  de  cette  nappe  aux  endroits  où  elle  est  le  moins  exposée 
è  avoir  été  souillée  par  les  résidus  de  la  vie  animale. 

5.  Afin  d'établir  les  espèces  et  le  nombre  de  bactéries  que  l'on 
pourra  tolérer,  dans  un  endroit  donné,  pour  une  eau  potable,  des 
analyses  bactérioscopiques  régulières  devront  donc  être  faites,  ab- 
solument comme  les  analyses  chimiques;  et  il  faut  ici  également 
opérer  toujours  par  des  méthodes  semblables,  de  façon  à  pouvoir 
dresser  une  véritable  statistique  bactèrioscopique  des  eaux  de  cha- 
que contrée,  de  chaque  ville,  etc. 

Comme  nous  nous  trouvons  aux  débuts  d'une  science  qui,  sans 
contredit,  ouvre  au  progrès  de  l'hygiène  publique  une  voie  des  plus 
fécondes,  il  ne  sera  pas  inutile  de  mentionner  ici,  comme  points  de 
départ  et  de  comparaison,  quelques  uns  des  résultats  obtenus  jus- 
qu'à l'heure  présente. 

L'un  de  nous  a  trouvé  dans  des  eanx  de  puits  de  Louvain,  les 
quantités  de  bactéries  et  de  substances  diverses  ci-après  indiquées  : 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


urx  ALmanTAïus 


3 
1 

p 

1 

1 

! 

Il 

i    ° 

si 

■  2 

i.|° 

i 

0.100 

0.070 
O.SSO 

0,038 

*  3 

î       12     1 

1 

0.060 

0.050 
0.075 

0,040 

S                S     3             g 

s 

Mauvaise,  potable,  faute  de 
mieux  à  la  condition  d'ê- 
tre  surveillée    par    des 
analyses  répétées. 

Mauvaise,  non  potable. 

Mauvaise,  non  potable. 

Passable,  feute  de  mieux. 

3s^ 

450 

6700 
15600 

536 
S300 

B 

i 

Rue  de  la  Station. 

Ibid. 

Rue  de  Tirlemont. 

Rive  gauche  de  la 
Dyle,    examinée 
del  suite. 

Id.,  après  34  h. 

DiBim.dayGOO'^le 


168  EAUX   ALLIilBlITAtllEe  36 

pour  colle  dernière  eau,  bien  que  le  nombre  de  bactéries  eut 
augmenté  dans  l'intervalle,  le  traitement  au  caméléon  n'a  pas  d  inné 
plus  de  matières  organiques  au  second  essai  qu'au  premier, 

L'OITica  impérial  d'hygiène  de  Berlin  a  publièj  entre  autres,  les 
résultats  ci-après  : 

Eau  distillée ià6  bactéries  par  4cc 

Eau  d'usage  dotDestique 173      —  — 

Eau  du  ]aGTegeler(dislribution  deBerlin).  3700      —  — 

Eau  de  la  distribution  priseau  robinet       160à  350 —  — 

Eau  de  puits  do  Berlin iO  àiOOOet  12000 — 

M.  le  professeur  Cramer  a  trouvé  pour  les  eaux  de  Zurich  et  des 
environs  : 

Eau  d'usage  domestique,  prise  après 
fillralion  dans  un  réservoir  (moyenne  de 
32  analyses), 126  bactéries  par  4cc 

Eau  du  lac,  prise  en  différents  endroits 
(moyeDoe  de  50  analyses) 168        —  — 

Eau  du  lac,  prise  a  60  mètres  environ  au 
dessous  de  l'entrée  d'un  égout.     .     .    .    lOOOO  à  20000      — 

Un  puits  à  Zurich 106        —  — 

Id.  .......         40        —         — 

Id.  177        —         — 

Eaux  de  sources  des  environs  : 

a)  moyenne  sur  16  eaux  choisies  parmi 

les  meilleures 122        —  — 

b)  moyenne  sur  7  choisies  parmi  les 

moins  bonnes %     ■     •  3730        —          — 

Proust  a  trouvé,  pour  Paris  : 

HApital  Lariboisière 9000  bactéries  par  Icc 

Lo  Seine  à  Clichy 116000        —          — 

Id.       à  St-Denis 48000        —          — 

6.  L'analyse  bactériosoopique  doit,  concurremment  avec  l'analyse 
chimique  être  pratiquée  chaque  fois  qu'il  s'agit  de  l'examen  d'une 
eau  au  point  de  vue  hygiénique.  Elle  rendra  porticulièrement  ser- 
vice pour  contrâter  l'action  des  filtres,  lesquels  perdent  tous  assez 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


37  EAOX  ALUBNTAIllU  169 

rapidement  leur  pouvoir  d'épurateur  et  De  servent  souvent  qu'à 
endormir  la  vigilance  par  suite  de  la  confiance  qu'on  y  attache. 
Car  en  admettant  même  qu'un  filtre  soit  efGcace  au  commencement, 
il  le  deviendra  de  moins  eu  moins  ;  et,  une  fois  rempli  de  bactéries, 
qui  s'y  développeront  et  s'y  multiplieront  rapidement  de  façon  à 
le  remplir  d'outre  en  outre  à  cause  des  matières  organiques  qui  y 
sont  retenues  en  même  temps,  son  effet  final  sera  d'augmenter  le 
nombre  des  bactéries  au  Lieu  de  le  réduire.  II  y  a  donc  là  un  danger 
réel.  Nous  avons  vu  comment  les  filaments  de  moisissure  peuvent 
traverser  les  bouchons  d'ouate  slérili.sée. 

Ainsi  qu'on  l'a  vu,  les  procèdes  de  l'analyse  baclérioscopique  ne 
sont  pas  à  la  portée  de  tout  le  monde.  Qui  pourra  se  lancer  avec  fruit 
dans  cette  nouvelle  voie?  A  notre  avis,  le  pharmacien  est  mieux  à 
même  que  qui  que  ce  soit  de  le  faire  avec  chance  de  succès.  La  mi- 
croscopie  lui  est  familière  par  ses  applications  â  la  botanique,  à 
l'analyse  chimique  et  à  l'étude  des  altérations  des  substances  médi- 
camenteuses. ]|  lui  suffirait  de  suivre  durant  ses  études  universi- 
taires  un  cours  de  bactérioscopie,  tel  qu'il  est  organisé  déjà  ou  qu'on 
est  en  train  de  l'organiser  dans  toutes  les  universités;  cours  qui 
d'ailleurs  sera  de  toute  première  utilité  pour  tous  ceux  qui  s'oc- 
oapent  d'hygiène  publique  et  de  vérification  de  la  pureté  des  denrées 
alimentaires. 


Oonclnalons. 

4°  Les  caractères  que  l'on  peut  exiger  en  général  d'une  eau  ali- 
mentaire, doivent  être  divisés  en  caractères  indispensables  et  en 
caractères  désirables,  tels  que  nous  les  avons  formulés  à  la  page  17; 

i'  Ces  caractères  ne  peuvent  être  définis  par  des  nombres- 
limites  généraux  ou  raaxima  immuables.  Ceux-ci  ne  peuvent  servir 
que  pour  guider  le  chimiste  dans  l'appréciation  générale  de  l'eau 
anrtout  là  ou  les  nombres  limites  locaux  font  encore  défaut  ; 

3°  Des  nombres-limites  locaux  devront  être  établis  afin  de  fournir 
les  renseignements  nécessaires  sur  les  exigences  que  l'on  peut  faire 
valoir  dans  chaque  circonscription  hydrologique. 

4*  Les  procédés  d'investigation  doivent  comprendre  les  analyses 
chimique,  microscopique  et  bactérioscopique  et  souvent  encore  l'é- 
tude géologique  du  sol  et  du  sous-sol  en  rapport  avec  l'eau. 


D,B,t,zed.yGao^le 


t70  uns  àlourtaius  38 

fi.  Nous  recommandons  pour  l'analyse  chimique  des  méthodes 
simples,  et  autant  que  possible  celles  qui  sont  le  plus  généralement 
admises  afin  d'arriver  ainsi  à  des  mèAodes  internaliouales  et 
d'oblenif  des  résultats  comparables,  et  pour  l'analyse  microscopi- 
que et  baotériosoopique,  la  méthode  du  docteur  Koch. 

Avant  de  terminer  notre  rapport,  nous  crayons  utile  d'insister 
sur  les  points  suivants  : 

Les  découvertes  récentes  faites  en  bactérioscopie,  confirment  les 
appréhensions  que  l'on  avait  jusqu'ici  au  sujet  du  rdie  important 
que  les  eaux  atimentaires  peuvent  jouer  dans^la  propagation  de  cer- 
taines maladies  épidèmiques.  Les  autorités  administratives  devront 
donc  prêter  une  attention  toute  spéciale  à  cet  élément  de  l'hygiène 
publique. 

L'installation  d'une  distribution  amenant  l'eau  du  dehors,  s'im- 
pose en  quelque  sorte  pour  toutes  les  agglomérations  popu- 
Jenses;  le  chois  d'une  telle  eau  devra  se  faire  avec  d'autant  plus 
de  discernement  et  les  installations  exigeront  d'autant  plus  de  sur- 
veillance de  la  part  d'hommes  compétents,  que  la  santé  de  toute 
une  population  peut  être  inopinément  compromise  par  suite  d'une 
prise  d'eau  défectueuse  ou  d'une  négligence  dans  le  service. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


L'ENSEIGNEMENT  PHARMACEUTIQUE 


duelles  doivent  être  les  connaissances  préalables  aux 
études  pharmaceutiques  ;  les  études  pharmaceuti- 
ques scientifiques  ;  les  applications  professionnelles  ? 

Rapport  de  M.  L,  DE  NOBËLE. 


Parmi  les  questions  si  variées  soumises  au  Congrès,  celle  de  l'en- 
seigoement  pharmaceutique  nous  a  semblé  une  des  plus  importantes. 
C'est,  en  efTel,  uniquement  en  augmentant  son  savoir  et  son  hnbileté 
pratique  que  le  pharmacien  parviendra  5  rendre  tous  les  services  que 
la  Société  est  en  droit  d'esiger  de  lui.  Dans  noire  art,  plus  encore 
quf>dans  bien  d'autres,  il  n'est  point  possible  de  rester  siationnaire 
sous  peine  de  déchoir  rapidement. 

A  mesure  que  les  sciences  progressent,  la  pharmacie  se  transforme. 
Cest  ainsi  que  dans  la  première  moitié  de  ce  siècle  elle  était  encore 
pour  ainsi  dire  eiclusivemenL  végétale,  alors  qu'a  notre  époque  le 
nombre  des  plantes  employées  directement  comme  méilicaments 
tend  à  diminuer  de  jour  en  jour,  grâce  au  m'ignifique  essor  qu'ont 
pris  les  sciences  chimiques.  £sL-ce  a  dire  qu'il  Taille  remplacer  les 
pharmaciens  par  des  chimistes  ? 

Nullement,  car  outre  que  la  chimie  est  loin  de  connaître  complète- 
ment les  principes  actifs  de  toutes  les  plan  tes  actuetlemenlemployées, 
elle  ne  sait  rien  ou  à  peu  près  rien  sur  l'immense  majorité  de  celles 
qui  sont  connues.  On  peut  en  dire  autant  des  animaux. 

D'ailleurs  qui  sait  ce  que  nous  réserve  l'avenir?  Ensuite  n'avona- 
nous  pas  dans  le  microscope  un  instrument  puissant  qui  doaae  des 

i. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


179  L'Biniioin«BHT  fhâim&cbutiqde  s 

ÎDdicaUoDS  précieuses  là  où  la  chimie  reste  muette;  et  la  botanique 
ne  nous  fournit-elle  pas  des  caractères  plus  faciles  pour  la  distinc- 
tion des  sortes  commerciales  ? 

En  un  mot,  les  connaissances  les  plus  variées  sont  nécessaires  au 
véritable  pharmacien,  c'est-à-dire  à  celui  auquel  le  premier  venu 
peut  confier,  en  toute  sécurité,  la  préparation  des  substances  desti- 
nées soit  au  maintien  de  la  santé,  soil  à  son  rétablissement. 

On  pourrait  donc  ae  demander  ici,  quelles  sont  les  sciences  que  le 
pharmacien  doit  surtout  posséder.  Il  a  été  cent  fois  répondu  à  celte 
question,  et,  néanmoins,  la  lumière  n'est  pas  complètement  &ite,  car 
chacun  l'a  résolue  à  sa  manière.  Nous  avons  essayé  d'y  apporter  un 
peu  plus  de  clarte  en  faisant  en  quelque  sorte  une  enquête  sur  la 
feçon  dont  les  différents  peuples  avaient  cru  résoudre  la  difficulté. 

Quelle  est  la  meilleure  méthode  pour  obtenir  que  ce  grand  servÎM 
social,  qu'on  appelle  la  pharmacie,  réponde  aux  exigences  multiples 
de  la  santé  publique  ? 

Si  nous  avions  donné  à  l'examen  de  cette  question  teus  les  déve- 
loppements qu'elle  comporte,  il  nous  aurait  fallu  des  volumes.  Notre 
ambition  n'allait  pas  jusque-là,  nous  nous  sommes  bornés  à  exami- 
ner comment  les  principaux  peuples  de  la  terre  s'y  étaient  pris  pour 
se  garantir  contre  les  funestes  effets  de  l'ignorance,  c'est-à-dire  ce 
qu'ils  avaient  fait  pour  avoir  des  pharmaciens  instruits  et  parlant 
capables.  Nous  avons  recueilli,  pour  ainsi  dire,  les  suffrages  des 
diverses  nations  de  l'ancien  et  du  nouveau  continent  sur  l'impor- 
tance qu'elles  attecbaienl  à  chacune  des  branches  de  l'enseignement 
pharmaceutique. 

Il  aurait  été  très  intéressant  de  montrer  que  le  degré  de  con- 
sidération, qui  dans  chaque  pays  s'attache  à  notre  profession,  était 
en  raison  directe  de  la  somme  des  connaissances  exigées  ;  nous 
avons  préféré  ne  pas  aborder  ce  problème,  persuadé  que  nos  con- 
frères de  teutes  les  nationalités  ne  se  sont  pas  contentés  de 
la  science  officielle  dont  on  leur  a  administré  des  doses  plus 
ou  moins  élevées,  mais  que  tous  ont  travaillé,  par  eux-mêmes, 
à  développer  leurs  connaissances.  Si  dans  certaines  contrées  le  res- 
pect que  le  vulgum  pecus  professe  pour  leur  savoir  n'est  pas  à  la 
hauteur  de  celui-ci,  ils  s'en  consoleront  facilement,  en  se  rappelant 
que  la  perfection  n'est  pas  de  ce  monde.  D'ailleurs,  un  savant  est 
généralement  doublé  d'un  philosophe,  au  sens  que  le  public  attache 
À  M  mot. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3  L'sitSElG'IEnNT  PHlIllfACEUTIOUE  173 

II  aurait  encore  été  du  plus  haut  intérêt  de  comparer  les  exigences 
de  la  loi  dans  chaque  pays  avec  la  situation  qu'elle  crée  à  celui  qui 
y  a  satisrait,  mats  pour  arrivera  ce  résultat,  il  Taudrait  des  études 
bien  plus  longues  el  surtout  plus  difficiles  que  celles  que  nous  avons 
pu  ^ire,  car  il  Taudrait  tenir  compte,  non  seulement  du  caractère 
propre  de  chaque  peuple,  mais  de  ses  institutions,  de  son  histoire, 
de  ses  traditions  et  de  ses  lendaaces. 

Pour  atteindre  plus  sûrement  au  but  que  nous  nous  sommes  pro- 
posé, nous  avons  cherché  à  nous  entourer  de  tous  les  renseignements 
que  comportait  notre  sujet  ;  nons  avons  dressé  des  questionnaires 
auxquels  les  (gouvernements  et  nos  confrères  de  tous  les  pays  ont 
mis  le  plus  louable  empressement  à  répondre.  Nous  saisissons 
i'occasioa  qui  nous  est  oITerLe  pour  les  en  remercier  publiquement. 
Ils  ont  bien  mérité  delà  pharmaciel  Nous  citerons  spécialement 
notre  ami  L.  d'Emilio,  de  Naples,  et  le  savant  Mijller,  de  Copen- 
hague, dont  nous  regrettons  de  n'avoir  pas  connu  plus  tôt  l'excellent 
ouvrage,  qui  nous  eût  épargné  bien  des  recherches. 

De  tous  les  points  du  globe,  nous  sont  parvenus  des  documents 
nombreux,  mine  féconde  où  nous  avons  abondamment  puisé.  En 
les  parcourant,  nOus  avons  re.^rcllé  bien  souvent  que  les  modernes 
aient  laissé  se  perdre  cette  habitude  précieuse  de  se  servir  d'une 
langue  unique,  le  latin,  dont  l'usage  ne  soulevait  aucune  rivalité. 
Nous  avons,  en  effet,  reçu  des  pièces  en  allemand,  anglais,  espa- 
gnol, portugais,  français,  italien,  néerlandais,  danois.  Notre  heureuse 
chance  nous  a  permis  de  faire  ce  travail  à  une  époque  où  le  français 
est  resté  en  honneur  en  Turquie,  et  rallemaud  encore  employé  dans 
l'empire  des  Tsars.  Malheureusement  cette  situation  va  cesser,  tout 
au  moins  pour  la  Russie  où  la  langue  nationale  sera  bientôt  seule 
employée. 

Un  étudiant  de  l'Cniversîté  de  Gand,  M.  Jules  Coryn,  a  bien  voulu 
nous  tirer  d'embarras  pour  la  traduction  des  documents  danois. 
Son  obligeance  et  son  désintéressement  sont  trop  connus  pour  que 
nous  insistions  sur  le  service  qu'il  nous  a  rendu  en  se  chargeant 
d'un  traviiil  ardu,  sans  agrément  pour  lui-même,  mais  d'une  utilité 
incontestable  pour  nous. 

Nous  avons  classé  les  pays  dans  l'ordre  alphabétique.  Certes  ce 
n'est  point  lit  une  classiUcalion  bien  scientifique,  mais  nous  sommes 
certains  que  l'on  nous  comprendra  quand  nous  dirons  qne  nous 
avons  voulu,  non  seulement  éviter  toute  espèce  de  préëminence,  mais 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


474  L'nsEiaïaiiBni  pu.imâcbutiqiii  4 

faciliter  les  recherches  aa  moment  de  la  discussion  ;  c'est  encore 
dans  ce  but  que  nous  avons  réuni,  sous  forme  de  tableau,  les  ren- 
seignements essentjela  que  nous  avions  recueillis  dans  ce  rapport. 
Nous  nous  sommes  bornés  à  examiner  les  conditions  exigées  pour 
obtenir  le  grade  de  phaimacien  dans  chaque  pays  indépendamment 
de  ses  colonies.  On  conçoit,  en  effet»  que  la  situation  étant  très 
diSérente  dans  ces  contrées,  la  loi  ait  adopté  des  adoueiasementa 
aux  règles  établies  dans  la  mfare-patrie. 

ALLEMAGNE 

Nous  voici  sur  la  terre  classique  du  haut  enseignement  et,  néan- 
moins, les  universités  et  les  écoles  supérieures  ne  jouissent  d'aucun 
privilège  pour  la  délivrance  des  diplômes.  L'état  se  fait  représenter 
par  des  jurys  proressionnels  où  les  universités  et  le  corps  pharma- 
ceutique sont  représentés  en  force  égale.  Des  quatre  membres  qui 
entrent  dans  ces  jurys,  indépendamment  du  Président,  deux  su 
moins  sont  pharmaciens.  Ainsi  le  veut  la  loi.  Ajoutons  pourtant  que 
l'un  des  pharmaciens  pratiquants  peut  être  remplacé  par  un  profes- 
seur de  pharmacie,  c'est-à-dire  par  un  théoricien,  docteur  en  scien- 
ces pharmaceutiques. 

Quelle  que  soit  la  façon  dont  l'aspirant  pharmacien  a  feit  ses 
études,  il  est  apte  à  se  présenter  à  l'examen  d'étal.  On  exige  seule* 
ment  qu'il  ail  fait  un  certain  stage  dans  une  officine  de  l'empire,  de 
façon  à  faciliter  au  jeune  praticien  la  connaissance  des  tarifa  légaux 
et  des  règlements  généraux.  Les  lois  qui  régissent  la  pharmacie  sont 
les  mêmes  pour  toute  l'étendue  de  l'Allemagne. 

Gomme  nous  le  verrons,  tout-è-I'beure,  il  n'y  a,  à  proprement 
parler,  qu'un  seul  examen,  mais  composé  d'épreuves  successives. 
N'oublions  pas  que  les  pharmacies  sont  limitées  et  que  la  loi  crée 
aux  pharmaciens  une  position  qui  n'est  pas  sans  analogies  avec 
celle,  qu'en  d'autres  pays,  notamment  en  Belgique,  on  fait  aux 
notaires.  On  a  compris  que  la  pharmacie  n'était  pas  un  négoce 
au  sens  propre  du  mot,  et  que  toute  concurrence  purement  com- 
merciale était  fatalement  préjudiciable  à  l'intérêt  public.  De  leur 
cAté,  les  universités  ont  dédaigné  de  ravaler  les  sciences  pharma- 
ceutiques, et  leur  enseignement  y  est  tenu  en  grand  honneur.  Ici 
encore  le  pharmacien  désireux  de  ne  pas  passer  aux  yeux  du  publie 
comme  l'inférieur  du  premier  médicastre  venu,  peut  arriver  att 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


6  L'mnanHXHT  PuuucnRiQin  476 

doctorat  et  cela  en  moins  de  temps  (trois  semestres)  qu'il  n'en  &ut 
dans  d'autres  pays,  en  Belgique,  par  exemple,  pour  aboutir  à  un 
dîpidme  qui  n'apporte  qu'une  bien  faible  considération  à  celui  qui  le 
possède,  et  où  les  médecins  font  valoir  ce  sot  argument  :  que  si  les 
pharmaciens  avaient  le  litre  de  docteur,  le  public  confondrait  ceux 
qui  sont  seuls  autorisés  à  prescrire  les  médicaments  et  ceux  qui  les 
préparent. 

Toujours  occupé  des  intérêts  de  la  géDéralitéiHe'gouveniemeQta 
créé,  à  cété  des  pharmaciens,  une  catégorie  d'auxiliaires  précieux, 
ce  senties  aide-pharmacîens  (Gebulfe).  Parlons  d'abord  de 

rBxamen  de  pharmacien. 

Celui  qui  veut  se  présenter  à  l'examen  d'état  poqr  l'obtention  du 
dipléme  de  pharmacien,  n'est  pas  tenu  de  justifier  de  la  possession 
d'un  grade  de  docteur  pris  dans  l'une  des  universités  de  l'empire. 
Il  n'y  a  pas  ici,  à  proprement  parler,  de  candidature  et  de  dipléme 
final.  Les  diverses  épreuves,  qui  metteol  en  possession  du  titre  de 
pharmacien,  se  passent,  en  général,  successivement  dans  un  l«mps 
fort  court. 

L'intervalle  entre  chacune  de  ces  épreuves  n'est  que  d'une  hui- 
taine de  jours.  A  moins  pourtant  que  l'aspirant  n'échoue,  auquel 
cas  la  loi  détermine  qu'il  ne  peut  se  représenter  devant  le  jury 
qu'après  six  mois  entiers  et  révolus.  Deux  échecs  successifs  rendent 
inapte  h  des  examens  ultérieurs. 

Sont  admis  aux  examens  de  pharmacien  : 

4*  Ceux  qui  produisent  un  certificat  d'études  d'un  établissement 
ofGciellemeDl  reconnu  comme  ayant  à  son  programme  la  connais- 
sance obligatoire  du  lalin,  et  dont  l'enseignement  scientifique  est 
suffisant  pour  donner  droit  au  volontariat  d'un  an.  Ce  certificat  peut 
être  remplacé  par  celui  d'études  faites  dans  un  autre  établissement 
de  même  rang  où  le  latin  n'est  pas  enseigné,  mais  à  la  condition 
expresse  de  subir  un  examen  sur  cette  langue,  prouvant  que  l'aspi- 
rant possède  les  connaissances  exigées. 

2°  Ceux  qui,  après  trois  années  d'apprentissage,  ont  subi  un 
examen  d'aide-pharmacien  (Gehulfe)  et  ont  trois  années  de  stage 
dont  la  moitié  au  moins  a  été  faite  dans  une  pharmacie  allemande. 

3"  Ceux  qui  fournissent  un  certificat  de  sortie  d'une  université, 
copstatant  qu'ils  ont  suivi  des  cours  universitaires  complet^  d'au 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


176  l'eNSEIGKEMENT  PUBlUGEtlTIQtlE  6 

moins  trois  semeslres.  Les  pièces  précédentes,  dûment  homologuées 
et  accompagnées  îles  droits  exigées  par  la  loi.  sont  envoyées  au  Pré- 
sident du  jury  d'examen,  auprès  duquel  le  candidat  esl  tenu  de  se 
présenter  en  personne  dans  un  délai  de  trois  semaines,  à  dater  du 
jour  où  il  a  reçu  l'autorisatioD  de  se  Taire  inscrire. 

L'examen  comprend  cinq  épreuves  : 

1  °  L'épreuve  préalable  ; 

2°       id.        de  pharmacie  pratique; 

3°       id.       de  chimie  analytique; 

4"       id.       de  pharmacie  théorique  ; 

5"  L'épreuve  finale. 

Première  épreuve. 

[^  candidat  doit  montrer  qu'il  possède  los  connaissances  requises 
pour  étudier  avec  fruit,  sans  secours  étranger.  Il  est  tenu  de  faire 
preuve,  en  outre,  de  connaissances  littéraires  suiTisantes.  Les  ques- 
tions posées  sont  au  nombre  de  trois  :  la  première  empruntée  à  la 
chimie  inorganique,  la  seconde  à  la  chimie  organique  et  la  troisième  à 
la  botanique  ou  à  la  pliarmacognosie.  Le  récipiendaire  tire  ces 
questions  au  sort.  Il  est  accordé  un  jour  entier  pour  leur  solution. 

L'examen  se  passe  en  loge.  Aucun  document  (notes,  livre,  etc.) 
D'est  toléré. 

Epreuve  de  pharmacie  pratique. 

Cette  épreuve  consiste  dans  la  préparation  de  deux  médicaments 
galéniques  et  de  deux  produits  pharmaco-chimiques.  Le  candidat 
doit  fournir,  en  outre,  une  noie  écrite  sur  ces  divers  objets.  Le  sort 
désigne  ici  également  les  matières  à  préparer.  Le  contrôle  est  exercé 
par  un  membre  du  jury  ayant  le  titre  de  pharmacien. 

Epreuve  de  chimie  analytique. 

Le  récipiendaire  doit,  non  seulement  faire  une  analyse  qualitative, 
mais  encore  déterminer  quanti  lativement  certains  éléments  de  la 
substance  analysée,  ou  bien  faire  une  analyse  quantitative  indépen- 
dante de  la  première.  Il  doit  de  plus  analyser,  quantitativement  et 
qualitativement,  un  mélange  pharmaccu tique,  une  matière  alimen- 
taire, ou  faire  une  recherche  toxicologique.  Dans  tous  les  cas,  lapro- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


7  L'iNEEifinEHEnr  pquuuceutiqiii  177 

portion  du  poison,  ou  de  la  maliëre  ayant  servi  à  folsîfier  un  produit, 
doit  être  déterminée  rigoareusement. 

Des  rapports  écrits  sur  ces  analyses  doivent  être  fournis  par  le 
récipiendaire  qui  travaille  sous  la  surveillance  d'un  professeur  de 
chimie  ou  d'un  pharmacien.  Ceux-ci  sont  tenus  de  certifier  que  la 
marche  indiquée  dans  les  rapports  a  été  réellement  suivie. 

Epreuve  de  pharmacie  théorique. 

Le  candidat  subit  un  interrogatoire  sur  la  botanique  pharmaceu- 
tique et  la  pharmacographie.  Il  doit  déterminer  dix  plantes  offici- 
nales, ou  capables  d'être  conrondues  avec  certaines  d'entre  celles-cî; 
dix  drogues  végétales  et  dix  produits  minéraux  ou  artificiels. 

Ces  divers  objets  doivent  être  examinés  à  tous  les  pointa  de  vue 
qui  intéressent  le  pharmacien,  soit  daus  leur  origine,  leur  descrip- 
tion, leurs  analogies  et  leurs  différeaces,  leurs  altérations  et  falsifi- 
cations, leurs  usages  pharmaceutiques,  doses,  etc. 


Le  but  de  celle-ci  est  de  s'assurer  que  le  jeune  pharmacien  possëds 
les  connaissances  chimiques,  physiques  et  botaniques  exigées  par 
sa  profession  et  qu'il  s'est  ramiliarisé  avec  la  législation  spéciale  qui 
la  régit.  Cet  examen  est  public  et  se  passe  devant  un  jury  composé 
de  quatre  membres. 

Le  nombre  des  promotions  pour  chaque  session  est  limité  à 
quatre. 

Examen  d'assistant-pharmacien. 

Notre  traduction  du  mot  Gehvlfe,  quoique  littérale,  est  de  nature  à 
faire  naître  dans  nos  pays  une  certaine  confusion  avec  les  aides.  Il 
ne  s'agit  nullement  ici  de  ces  hommesj  d'instruction  en  général 
insuffisante,  que  l'on  tolère  dans  nombre  de  pharmacies  de  Belgique 
et  d'ailleurs  (ceux-ci  mériteraient  simplement  le  nom  de  garçons  de 
pharmacie),  mais  de  jeunes  gens  ayant  fait  de  bonnes  études 
moyennes.  Les  pièces  à  fournir,  lors  de  l'inscription,  sont  : 

Un  certificat  d'études  humanitaires  ou  moyennes,  un  certificat  de 
stage,  et  un  journal,  fait  par  l'aspirant  lui-même,  où  il  a  dA  consi- 
gner, jour  par  jour,  le  travail  fait  au  laboratoire  {£Aiboratùms  jour- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


178  L'nfBBlGHEMBNT  PHABUUDnQCB  8 

nal)  sous  la  direction  d'un  pharmacien  ou  d'un  assistant  dipMmé. 
Ce  registre  contient,  en  outre,  des  notes  théoriques. 

L'examen  d'assistant-pharmacien  comprend  trois  épreuves  :  la 
première  est  écrite;  la  seconde  pratique;  la  troisième  orale. 

Pour  la  première,  on  se  contente  de  notions  générales  et  superfi- 
cielles sur  les  matières  qui  intéressent  le  pharmacien.  Le  candidat 
doit  résoudre  trois  questions  :  une  de  physique,  une  de  chimie  et 
une  de  botanique.  Celle-ci  peut  être  remplacée  par  une  question  de 
pbarmacognosie.  Les  questions  sont  tirées  au  sort,  l'aspirant  y 
répond  sans  être  autorisé  à  se  servir  de  documents  quelconques. 

La  seconde  épreuve  comprend  la  lecture,  la  tarification  et  la  pré- 
pamtioQ  instantanée  de  trois  ordonnances  médicales  ;  la  préparation 
d'un  médicament  galénique  et  d'un  autre  chimique.  On  choisit  ces 
préparations  parmi  les  moins  compliquées  de  la  Pharmacopcea 
germa  ni  ca. 

L©  récipiendaire  doit,  en  outre,  rechercher  le  degré  de  pureté  de 
deux  produits  chimiques,  toujours  d'après  les  méthodes  indiquées 
dans  la  pharmacopée. 

A  l'examen  oral,  le  candidat  assistant  produit  un  herbier  conTec- 
tionné  par  lui-même  pendant  le  temps  de  ses  études.  Il  doit  &ire 
preuve  de  connaissances  élémentaires  en  physique,  en  chimie  phar- 
maceutique, en  botanique  et  en  pharmacographie.  On  exige  aussi 
une  connaisance  suffisante  du  latin  et  des  règlements  concernant 
l'exercice  de  la  pharmacie. 

La  loi  stipule  que  plusieurs  plantes  fraîches  ou  séchées  seront 
reconnues  et  dénommées.  Il  en  sera  de  même  pour  les  drogues 
dont  il  faut  connatlre  la  composition,  l'origine,  lus  folsilications  et 
les  usages  pharmaceutiques. 

Enfin  deux  articles  de  la  Pharmacopoea  germanica  doivent  être 
traduits  à  livre  ouvert. 

Ces  diverses  épreuves  prennent  deux  juurs, 

La  préparation  des  médicaments  magistraux  n'est  permise  qu'aux 
seuls  pharmaciens  ou  assistants.  Les  élèves  et  les  aides  ne  sont 
autorisés  qu'à  faire  le  travail  du  laboratoire  et  cela  seulement  sous 
le  contrêle  des  diplômés. 

Un  petit  détail  qui  a  son  importance  :  le  nombre  des  élèves  tolérés 
dans  une  pharmacie  est  en  rapport  avec  celui  des  aides  qui  y 
fonctionnent. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


9  l'mSIieiRKEKT  PEÂBSACniTIQIlI  479 

AUTRICHE. 

Une  chose  qui  frappe  tout  d'abord  dans  le  syslème  que  nous  allons 
exposer,  c'est  que,  comme  tous  ceux  qui  sont  suivis  daus  les  pays 
de  langue  allemande,  il  est  proTondément  imprégné  de  l'esprit  des 
anciennes  corporations.  L'analogie  avec  certaines  institutions  est 
frappante.  On  y  voit  un  apprentissage  correspondant  à  trois  ans,  un 
compagnonnage  à  cinq  et  une  maîtrise  qui  ne  s'obtient  qu'au  bout 
de  sept  ans. 

La  législation  autrichienne,  en  ce  qui  concerne  la  pharmacie,  nous 
parait  une  des  plus  sages  qui  existent.  Il  y  a  ici  an  ensemble  de  me- 
sures des  plus  intelligentes  et  de  nature  à  former  des  pharmaciens 
remarquables,  non  seulement  par  leur  savoir  théorique,  mais 
encore  par  une  Labileté  pratique  hors  de  toute  contestation. 

Quoi  de  plus  rationnel,  en  eO'et,  que  d'apprendre  d'abord  aux 
jeunes  gens  à  manier  les  matières  premières  qui  serviront  à  confec- 
tionner les  médicaments  dans  l'officine.  Quoi  de  plus  logique  que 
de  ne  permettre  l'accès  de  celles-ci  qu'à  ceux  qui  possèdent  des  con- 
naissances pratiques  suffisantes  sur  tout  ce  qui  les  entoure  1  Que  de 
facilités  n'a  pas  enSn  celui  qui,  débarrassé  de  tout  souci  étranger  à 
ses  études,  pénètre  enfin  dans  ce  sanctuaire  de  la  science  pure  où 
chaque  exemple  cité  par  le  professeur  correspondra  à  une  notion 
concrèto  bien  connue,  parce  que  la  pratique,  une  pratique  intelli- 
gente faite  sous  la  surveillance  de  guides  sûrs,  aura  précédé  ces 
notions  théoriques  qui  font  le  désespoir  d'étudiants  moins  fâvorlsés. 
N'est-ce  pas  ainsi  qu'a  procédé  l'humanité,  et  l'homme  n'esl-il  pas  en 
quelque  sorte  le  résumé  de  celle-ci. 

La  pratique  doit-elle  précéder  ou  suivre  les  études  théoriques  ; 
doivent-elles  marcher  de  pair?  Voilà  des  questions  que  l'on  a  bien 
souvent  posées.  Toutes  ces  méthodes  ont  trouvé  des  défenseurs  con- 
vaincus et,  de  nos  jours  encore,  d'ardents  lutteurs  restant  dans 
l'arène,  combattant  pour  l'une  ou  l'autre.  Laissons  ces  débats  sté- 
riles, consultons  l'expérience  des  différents  peuples,  examinons  les 
résultats  obtenus  et  nous  pourrons  trancher  le  différend,  sans  cou- 
rir le  risque  de  nous  tromper.  Pour  nous,  la  cause  est  entendue. 
Nous  donnons  la  préférence  au  système  autrichien. 

Examen  d'assistant-pharmaclen. 

Pour  y  être  admis,  il  faut  avoir  bit  des  études  primaires  eom- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


180  L'insKiGinaaiiT  PKuuucnrnQDB  10 

plètes,  c'est-à-dire  élre  sorii  de  la  classe  sapérieare  d'un  wUer- 
gymnasium,  avanl  d'avoir  eotamé  les  éludes  moyennes.  Celles-ci  ne 
peuvent  pas  être  inférieures  à  celles  faites  dans  une  quatrième  de 
gymnase.  Soit  quatre  années  d'études. 

Le  certificat  de  capacité  délivré  par  un  élablissemenl  d'instruc- 
tion peut  élre  remplacé  par  un  examen  équivalent. 

Il  feut,  en  outre,  avoir  bit  un  apprentissage  d'au  moins  trois  ans 
dans  une  officine  autrichienne. 

Ce  premier  examen  passé,  l'auxiliaire  (Tyro),  entame  deux  autres 
années  de  stage,  au  bout  desquelles  il  peut  songer  à  entamer  les 
éludes  supérieures  qui  mènent  à  la  maîtrise. 

L'examen  d'auxiliaire  se  passe  devant  une  commission  choisie 
parmi  les  pharmaciens  de  l'arrondissement  auquel  appartient  le 
candidat.  On  exige  de  lui  la  connaissance  de  toutes  les  drogues  et 
préparations  inscrites  dans  la  pharmacopée,  ainsi  qu'une  habileté 
suffisante  pour  l'exécution  des  préparations  officinales  et  magis- 
trales. 

Ce  n'est  qu'après  avoir  obtenu  le  titre  d'auxiliaire,  que  l'apprenti 
est  autorisé  à  faire  le  service  de  l'officine.  Jusque-là  il  reste  confiné 
dans  le  laboratoire  des  pharmacies. 

Maîtrise  en  pharmacie. 

La  maîtrise  ne  peut  s'obtenir  qu'après  deux  années  d'études 
universitaires,  et  quatre  ans,  au  moins,  après  l'époque  où  l'examen 
d'auxilaire  a  été  lait.  11  n'y  a  pas  d'école  spéciale  de  pharmacie.  Les 
études  se  font  à  l'université  comme  dans  le  système  belge  :  les 
aspirants  passent  d'abord  par  la  faculté  des  sciences,  avant  d'entrer 
dans  celle  de  médecine. 

La  durée  de  ces  études  est  de  deux  ans,  divisés  en  quatre  semes- 
tres. Les  cours  commencent  au  mois  d'octobre,  pour  se  terminer  à 
la  fin  de  juillet.  Le  deuxième  semestre  commence  au  mois  de  mars. 

Première  tgwcuve. 

Voici  les  matières  enseignées  à  la  (acuité  des  sciences,  classées 
selon  l'ordre  de  leur  importance  : 

Chimie  générale,  inorganique  et  organique,  cinq  heures  par 
semaine,  pendant  toute  l'année  ; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


11  L'EmBlGNEMBIlT  PHAMUCBDTIQtlE  181 

Botanique  et  zoologie,  de  cinq  à  huit  heures  chacane  par  semaine, 
pendant  un  semestre  ; 

Physique  et  minéralogie,  cinq  heures  chacune  par  semaine, 
pendant  un  semestre. 

La  durée  de  l'examen  est  fixée  à  une  heure  et  demie.  Il  comprend 
un  examen  approfondi  sur  toutes  les  hranches  que  nous  venons 
d'énumérer.  Purement  théorique,  il  se  passe  devant  un  jury  com- 
posé de  professeurs  de  la  faculté  compétente. 

Deuœième  et  troisième  ^preuve. 

L'élève  passe  à  la  faculté  de  médecine  où  il  suit  les  cours  sui- 
vants : 

Chimie  pharmaceutique,  cinq  heures  par  semaine,  pendant  un 
semestre  ; 

Pharmacognosie,  trois  heures  par  semaine,  pendant  le  même  laps 
de  temps. 

Les  travaux  pratiques,  tels  que  la  préparation  de  produits  chimi- 
ques et  pharmaceutiques,  les  analyses  qualitatives  et  quantitatives, 
les  titrages,  les  recherches  toxicoiogiques,  se  font  pendant  toute 
l'année  dans  le  laboratoire  de  chimie. 

Epreuve  pratique. 

On  exige  la  préparation  de  deux  produits  pharmaceutiques  et  une 
opération  chimique.  Celle-ci  consiste  au  gré  des  examinateurs,  soil 
en  une  analyse  qualitative  ou  simplement  quantitative,  sait  en  une 
détermination  tosicologique.  Pour  ces  divers  travaux  il  est  concédé 
une  journée  entière  au  récipiendaire.  Celui-ci  est  tenu  de  fournir, 
sur  les  opérations  qu'il  a  exécutées,  des  rapports  qui  sont  remis  au 
jury,  dont  nous  donnons  ci-après  la  composition. 

La  surveillance  des  travaux  pratiques  est  dévolue  à  un  délégué 
du  gouvernement,  pharmacien,  et  du  professeur  de  chimie. 

EpretOK  finale. 

Elle  est  purement  théorique.  L'interrogatoire  a  surtout  en  vue  de 
prouver  les  connaissances  scientifiques  spéciales  du  candidat.  On  y 
passe  en  revue  les  applications  de  la  chimie,  de  fa  zoologie,  de  la 
botanique^  etc.,  à  la  matière  pharmaceutique. ^On  réserve  un  certain 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


48S  L'sTStHiinaEnT  puuucnTnwl  it 

nombre  de  questions  à  la  législation,  qui  régit  la  pharmacie  aatri- 
chienne.  L'examen  passé  avec  succès,  il  l'esté  la  formalité  du  sermont, 
après  quoi  l'aspirant,  au  bout  de  sept  années  d'un  travail  opiniâtre, 
est  proclamé  Magister. 

Doctorat  en  phEui-macie. 

En  dehors  du  grade  de  maître  en  pharmacie,  il  existe  un  dipldme 
de  docteur  en  pharmacie.  Pour  l'obtenir,  il  font  non-seulement  être 
maître,  maia  encore  bachelier;  avoir  passé  tous  ses  examens  avec 
distinction  et  fait  une  année  d'études  supplémentaires. 

Ces  études,  exclusivement  chimiques,  sont  à  la  fois  théoriques  et 
pratiques. 

L'aspirant  doct«up  passe  alors  un  an  ou  plus  à  préparer  une  dis- 
sertation inaugurale  sur  un  sujet  original.  Si  cette  thèse  est  ap- 
prouvée, on  passe  un  examen  public.  Pour  cela,  on  tire  au  sort 
deux  préparations  chimiques  que  le  récipiendaire  dort  exécuter  et 
sur  lesquelles  il  est  tenu  d'écrire  un  discours  explicatif.  Après 
quoi  il  est  admis  à  la  défense  d'une  ou  de  plusieurs  thèses,  en  pré- 
sence d'un  délégué  du  gouvernement  et  d'un  jury  composé  de  pro- 
fesseurs compétents,  c'est-à-dire  chargés  de  l'enseignement  d'une 
science  pharmaceutique  quelconque. 

Ce  grade  ne  confère  aucune  prérogative,  mais  est  purement  ho- 
norifique. Cest  quelque  chose  comme  le  doctorat  spécial  en  sciences 
pharmacologiqueB  belge, 

BELGIQUE. 

Jusque  vers  le  milieu  de  ce  siècle,  les  examens  des  pharmaciens 
belges  ont  été  régis  par  la  loi  du  13  mars  4818,  promulguée  par 
le  gouvernement  des  Pays-Bas.  Quoique  depuis  1835  (27  septembre), 
la  Belgique  possédai  une  loi  sur  l'enseignement  supérieur,  ce  ne  fiit 
que  le  15  juillet  18t9,  que  le  législateur  enleva  définitivement  aux 
commissions  médicales  leur  droit  d'examen,  en  ce  qui  concerne 
notre  profession,  et  décréta,  que  la  faculté  de  délivrer  des  diplômes 
de  pharmacien,  appartiendrait  désormais  aux  jurys  universitaires. 

Pour  être  admis  à  suivre  les  cours  de  pharmacie  à  l'Université,  il 
fotlait  avoir  subi  un  examen  d'entrée,  qui  portait  le  nom  de  prépara- 
toire à  celui  de  candidat  en  pharmacie. 

Ifi  loi  du  37  mars  1861  réorganisa  les  exawoos  d'entrée  à  l'Uni- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1i  L'BHmitimn'  phamàCbotiqiib  iti 

Teraité,  cti&  le  graduât  en  lettres,  et  stipula  que  les  aspirants  can- 
didats phArmaciens  passeraient  un  examen  préalable  qui  en  serait 
réquivalent. 

Ce  régime  subsista  jusqu'en  1876,  époque  à  laquelle  la  loi  du 
SO  mai  ouvrît  toutes  larges  les  portes  de  l'Université,  malheureuse- 
ment sans  exiger  des  jeunes  gens  qui  venaient  y  foire  leurs  études, 
une  préparation  nécessaire. 

Alors  que  partout  ailleurs  nous  voyons  le  soin  minutieux,  pris  par 
tes  pouvoirs  publics,  pour  s'assurer  du  degré  de  maturité  du  jeune 
étudiant,  plus  rien  d'analogue  n'existe  en  Belgique. 

L'enseignement  de  la  pharmacie  y  est  donné  dans  les  universités, 
il  y  constitue  une  section  de  la  foculté  de  médecine.  A  l'Université 
libre  de  Bruxelles,  cette  section  porte  le  nom  d'École  de  pharmacie, 
c'est  la  seule  université  du  pays  où  l'enseignement  soit  donné  exclu- 
sivement par  des  pharmaciens.  Dans  les  universités  de  l'État,  l'un 
des  deux  professeurs  seulement  a  le  titre  de  pharmacien. 

Les  études  durent  en  général  quatre  ans,  mais  la  loi  ne  stipule 
rien  h  cet  égard,  elle  impose  seulement  à  ceux  qui  veulent  devenir 
pharmaciens,  deux  examens,  qui  sont  passés  devant  les  professeurs 
des  focultés  de  médecine  dans  chaque  université,  réunis  en  jury 
d'examen.  II  y  a  de  plus  un  jury  central,  composé  de  professeurs 
officiels  et  de  professeurs  libres,  qui  siège  à  Bruxelles  et  examine 
les  candidats  quel  que  soit  l'endroit  où  ils  ont  fait  leurs  études. 

Les  jurys  universitaires  se  bornent  k  examiner  les  élèves  de  l'éta- 
blissement dont  ils  font  partie. 

En  dehors  de  ces  dipldmes,  il  en  existe  de  correspondants,  qua- 
lifiés de  scientifiques,  qui  ne  confèrent  aucune  prérogative  en  Bel- 
gique. Us  sont  réservés  aux  étrangers  et  ne  sont  délivrés  que  par  les 
Êicultés. 

Nul  ne  peut  exercer  la  pharmacie,  dit  la  loi,  s'il  ne  possède  le 
diplôme  de  pharmacien,  et  s'il  ne  justifie  de  deux  années  de  stage 
feit  postérieurement  à  l'obtention  du  diplAme  de  candidat. 

Il  y  a  pourtant  à  cette  règles!  absolue  une  exception  qai  en  détruit 
tout  l'effet,  c'est  la  faculté  accordée  aux  médecins  des  communes 
rurales  et  des  petites  villes  (plat-pays)  de  délivrer  eux-mèmos  des 
médicaments  à  leurs  malades.  Il  tombe  sous  le  sens  qu'une  pareille 
prescription  rend  l'exercice  sérieux  de  la  pharmacie  impossible 
dans  la  plupart  des  petites  localités.  Cet  abus  persiste  depuis  481$ 
et  a  été  créé  par  la  loi  hollandaise.  Or,  la  Néerlande  a  depuis 
longtemps  fait  disparaître  ce  principe  inique  de  sa  législation. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


lot  L  UrgEUHEMENI  PHlUUfma^  14 

Quoi  qu'il  en  soit,  voici  comment  se  répartissent  les  éludes  du 
pharmacien  belge  : 

Candidature  en  pharmacie. 

Les  récipiendaires  sont  interrogés  sur  la  botanique  générale  et 
médicale,  la  chimie  générale  tant  organique  qu'inorganique,  la 
physique  élémeulaîre  expérimentale,  la  minéralogie  et  la  géologie. 

Le  temps  consacré  à  l'enseignemenl  de  chacune  des  matières 
donnera  une  idée  de  l'importance  qu'on  y  attache  :  physique  et 
chimie,  chacune  quatre  heures  el  demie  par  semaine  pendant  toute 
l'année  ;  botanique,  qua're  heures  durant  le  même  laps  de  temps  ; 
la  minéralogie  et  la  géologie  ne  s'enseignent  que  pendant  le  second 
semestre.  Le  cours  ne  prend  qu'une  heure  et  demie  chaque  semaine. 
Il  y  a  de  plus  un  examen  pratique  en  chimie.  On  consacre  pendant 
une  année  trois  heures  par  semaine  aux  manipulations. 

L'année  académique  commence  le  1 5  octobre  pour  finir  vers  la 
mois  de  juillet.  Elle  est  divisée  en  deux  semestres,  dont  le  second 
commence  le  premier  mars. 

Examen  de  pharmacien. 

On  y  est  admis  sur  la  production  d'un  dipléme  de  candidat  en 
pharmacie  ou  de  candidat  en  sciences  naturelles.  Il  se  compose 
d'une  épreuve  unique  ou  de  deux  épreuves  successives  au  choix  du 
récipiendaire.  La  première  épreuve  est  théonque  et  ne  dure  pas 
plus  d'une  heure  et  demie,  la  seconde  est  pratique.  On  accorde 
pour  celle-ci  trois  jours  entiers. 

Première  ^euve.  —  La  pharmacognosie,  les  folsilîcations  et 
les  doses  maxima  ;  les  éléments  de  chimie  analytique  el  de  toxico- 
logie ;  la  pharmacotechnie  et  la  pharmacie  théorique. 

Seconde  preuve.  —  L'aspirant  est  tenu  de  foire  deux  prépara- 
tions chimiques,  deux  préparations  pharmaceutiques,  deux  opéra- 
ttODS  propres  à  découvrir  les  ^Isificattons  des  médicaments,  une 
analyse  toxicologique  et  une  recherche  niicroscopiqae. 

Les  cours  durent  deux  ans,  les  matières  théoriques  prennent  en- 
semble quatre  heures  et  demie  pendant  le  premier  semestre,  et  six 
heures  pendant  le  second. 

Go  consacre  huit  heures  par  semaine,  en  quatre  séances,  aux 
diverses  opérations  indiquées  plus  haut. 


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16  L'nSKICHimHT  PUUUCBUTIQHB  185 

Doctorat  en  sciencea  pharmaceutiques. 

n  est  conréré  par  les  facultés  de  médecioe  dea  universilés  de 
l'Etat  et  constitue  un  diplAme  scientifique  spécial  créé  par  arrêté 
royai^  en  1853,  pour  ceux  qui  se  destinent  à  l'enseignement.  Quoi- 
que  l'arrêté  organique  ne  parle  que  des  pharmaciens  reçus  suivant 
la  loi  du  15  juillet  1819,  il  est  évideot  qu'il  vise  également  ceux 
des  régimes  subséquents,  puisque  les  études  à  l'université  ont  été 
constamment  renforcées  depuis. 

Cedipldmene  confère  aucune  prérogative  dans  l'Etat,  c'est  une 
simple  attestation  de  capacité.  Il  donne  néanmoins  droit  au  titre  de 
docteur.  Voici  dans  quelles  conditions  on  peut  obtenir  ce  grade  : 

Il  fout  être  pharmacien  ou  docteur  en  médecine,  depuis  deux  ans 
au  moins  et  avoir  écrit  une  dissertation  inaugurale,  librement  choi- 
sie (par  le  postulant)  parmi  les  matières  suivantes  :  pharmacologie, 
pharmacie,  chimie  organique  et  inorganique,  toxicologie  et  bota- 
nique médicale. 

Lorsque  la  dissertation  a  été  admise  par  la  faculté,  l'auteur  doit 
subir,  à  huit-clos,  un  interrogatoire  sur  toutes  les  matières  que  nous 
venons  d'énumérer  tout-à-l'heure. 

S'il  subit  cette  épreuve  avec  succèSj  la  faculté  lui  indique  un  sujet 
de  leçon  orale  qu'il  doit  donner  en  public  au  jour  indiqué. 

Le  récipiendaire  est  encore  tenu  de  défendre  publiquement  sa 
dissertation  et  vingt  thèses  au  moins  qui  y  sont  annexées. 

La  promotion  se  fait  avec  une  grande  solennité. 

Nous  avons  parlé  plus  haut  de  la  candidature  en  sciences  natu- 
relle, elles  diffère  de  celle  eu  pharmacie  par  la  présence  sur  son 
programme  d'un  cours  complet  de  philosophie  et  de  zoologie.  L'as- 
pirant est,  en  outre,  interrogé  d'une  foçon  plus  approfondie  sur  la 
physique  et  la  géologie. 

BRÉSIL 

11  existe  dans  ce  pays  des  facultés  mixtes  de  médecine  et  de 
pharmacie  et  des  écoles  de  pharmacie.  Celle  de  Rio-de-Janeiro  n'est 
pas  officielle,  mais  appartient  à  une  société  particulière. 

Les  diplAoïes  ne  sont  délivrés  que  par  les  établissements  de  l'Etat. 

Dans  les  universités,  l'enseignement  théorique  est  réserré  aux 
docteurs  en  médecine,  les  pharmaciens  n'ont  que  le  grade  de  pré- 
parateur et  sont  exclusivement  chargés  des  cours  pra^qnes. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


486  L'imnoiaiiBKT  PHiiMACEuriQDS  16 

La  physique,  la  minéralogie,  la  chimie,  la  botanique  et  la  zoolo- 
gie médicales,  la  toxicologie,  la  pharmacie  théorique  et  pra^que 
sont  les  branches  enseignées  dans  les  facultés  de  médecine  et  de 
pharmacie.  Le  même  enseignement  se  donne  à  l'Ecole  officielle  de 
Ouro-Pretfl^  mais  la  plupart  des  chaires  y  sont  occupées  par  des 
pharmaciens. 

L'année  académique  commence  le  15  mars,  pour  finir  le  30  octo- 
bre. La  chimie  générale,  la  physique,  la  botanique  et  la  zoologie 
sont  enseignées  trois  fois  par  semaine  pendant  une  hâure.  Les 
manipulations  chimiques  prennent  six  heures  par  semaine. 

Le  cours  de  minéralogie,  très  éiémeutaire,  est  donné  par  le  pro- 
fesseur de  chimie. 

On  consacre  trois  leçons  d'une  heure,  chaque  semaine,  à  l'ensei- 
gnement théorique  des  sciences  pharmaceutiques,  plus  une  heure 
de  toxicologie  et  une  heure  de  chimie  biologique. 

En  outre,  pour  chacune  de  ces  branches,  il  y  a  des  exercices  pra- 
Uques.  Celles-ci  prennent  un  nombre  d'heures  qui  est  double  de 
celui  consacré  à  l'enseignement  théorique.  Les  falsifications  des 
denrées  alimentaires  ne  sont  pas  considérées  comme  étant  du 
domaine  des  pharmaciens,  mais  bien  de  celui  des  hygiénistes.  L'his- 
toire de  la  pharmacie  est  enseignée  très  sommairement  par  le  pro~ 
fesseur  de  pharmacologie. 

Jusque  dans  ces  derniers  temps  on  n'exigeait  pas  d'études  clas- 
siques des  aspirants-pharmaciens,  mais  simplement  la  connaissance 
des  langues  française  et  portugaise,  l'arithmétique  et  la  géométrie, 
mais,  à  partir  de  l'année  1880,  S.  M.  don  Pedro  II  a  voulu  que  les 
jeunes  gens  qui  se  préparent  à  la  pharmacie,  possèdent  des  con- 
naissances plus  étendues.  Dorénavant,  on  exigera  le  latin,  la  philo- 
sophie, la  géographie,  l'histoire  universelle,  l'algèbre  et  des  notions 
de  physique,  de  chimie  et  d'hisLoire  naturelle. 

On  ne  saurait  assez  insister  sur  ce  fait. 

Au  moment  où  d'autres  pays  ouvrent  aux  incapables,  sans  utilité 
pour  personne,  toutes  larges  les  portes  des  universités,  un  des  mo- 
narques les  plus  sages  de  l'univers  entier,  qui  est  lui-même  un 
savant  du  plus  grand  mérite,  exige  des  garanties  sérieuses  de  ceux 
qui  aspirent  à  devenir  des  pharmaciens  vraiment  dignes  de  ce  nom. 
Honneur  à  celui  qui  comprend  si  bien  l'intérêt  de  son  peuple  el  sait 
allier  les  exigences  de  oelui-cî  avec  celles  de  la  science  I 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


il  L'ERSBIflNBiaNT  PHARMAGEOTIQUE  187 

Ex£UUâii  de  pharmacien. 

n  n'existe  au  Brésil  que  le  grade  de  pharmacien  siins  caDdtdatare 
préalable,  mais  il  faut  passer  trois  épreuves  successives  avant  de 
l'obtenir. 

La  première  épreuve  comprend  :  la  physique  théorique  et  expéri- 
mentale, la  chimie  iQorganique  et  la  minéralogie  théorique  et 
pratique. 

La  deuxième  porte  sur  la  chimie  organique  et  biologique,  la 
botanique  et  la  zoologie.  Pour  toutes  ces  matières,  l'examen  est  à  la 
fois  théorique  et  pratique. 

L'épreuve  finale  roule  sur  la  matière  médicale,  la  pharmacie 
théorique  et  pratique,  et  la  toxicologie.  Le  candidat  doit  prouver  ses 
connaissances  pratiques  en  décrivant  dos  drogues.  Il  en  donne  la 
nomenclature,  etc.,  etc.  Il  fait,  de  plus,  une  analyse  toxicologique 
et  six  préparations  chimico-phannaceutiques. 

Le  stage  n'est  pas  obligatoire. 

Le  jury  se  compose  de  trois  proTesseurs  et  tient  ses  sessions 
pendant  toute  l'année,  a  la  demande  des  aspirants.  Il  y  a  aussi  une 
session  ordinaire  en  novembre. 

DANEMARK. 

Le  système  danois  se  rapproche,  à  certains  égards,  de  celui  adopté 
par  l'Allemagne  et  la  Hollande.  Il  y  a,  en  eflèt,  un  examen  de  phar- 
macien et  un  examen  de  pharmacien  auxiliaire.  Ce  dernier  constitue 
une  véritable  candidature  préiilable  à  l'épreuve  finale. 

Il  n'existe,  pour  tout  le  pays,  qu'un  seul  jury  d'examen  qui  a  son 
aiége  à  Copenhague.  Un  pharmacien  en  fait  partie  de  droit,  et  le 
décret  du  17  novembre  1882  stipule  expressément  que  ce  membre 
du  jury  peut  interroger  sur  toutes  les  matières  théoriques  et  pra- 
tiques. 

Canâidature. 

II  existe  une  épreuve  préparatoire  aux  études  supérieures,  que  les 
aspirants  doivent  produire  ou  remplacer  par  un  examen  spécial, 
portant  surtout  sur  les  études  latines.  Il  faut^  eu  outre,  fournir  un 
certificat  régulier  de  stage  délivré  par  le  pharmacien  chez  lequel  il 
a  été  tàil.  Les  épreuves  sont  théoriques  et  pratiques.  Celles-ci  se 

9. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


4  88  l'BmifflUHBIlT    PBUUUCBUTIQOB  48 

composeal  de  la  préparation  d'au  moins  deux  ordonnances,  de  deux 
préparations  de  la  pharmacopée  danoise,  d'une  analyse  destinée  à 
révéler  des  felsifîcations  habituelles. 

L'épreuve  théorique  comprend  une  traduction,  à  livre  ouvert,  de 
la  pharmacopée  danoise  ;  la  lecture  d'ordonnances  médicales  ;  un 
ÏDterr oratoire  sur  les  branches  suivantes  :  botanique  médicale  et 
pharmaceutique,  phannacographie,  chimie  phannaceutique,  légis- 
lation spéciale. 

En  miDéralogie,  on  n'exige  que  les  principes  généraux  de  classi- 
RcaUoQ  et  la  connaissance  des  rares  minéraux  employés  eu  médecine, 
empruntés  directement  au  règne  inorganique.  Quant  aux  connais- 
sances physiques,  on  se  borne  à  interroger  le  candidat  sur  la  théorie 
et  l'emploi  des  iostruments  les  plus  importants  pour  te  pharmacien. 

II.  Examen  de  pharmacien. 

A  dater  du  1"  janvier  prochain,  il  faudra  fournir  la  preuve  que 
l'on  a  passé  l'examen  de  candidat. 

L'examen  comprend  trois  épreuves  successives  :  la  première  se 
foit  par  écrit,  la  seconde  est  parement  pratique  ;  quant  a  l'épreuve 
finale,  elle  se  fait  de  vive^voix  et  ne  roule  que  sur  des  sujets  théori- 
ques. 

1*  ^ireuue  écrite.  —  Elle  se  compose  exclusivement  de  quesUons 
de  chimie,  pour  lesquelles  il  est  accordé  trois  heures.  Le  récipien- 
daire n'est  pas  autorisé  à  se  servir  de  documents. 

S"  Epreuve  pratique.  —  Elle  dure  trois  jours.  Il  estaccordé  douze 
heures  pour  chacune  des  séries  suivantes  : 

A.  —  Une  préparation  chimique  ; 

B.  —  Une  analyse  qualitative  minérale  ; 

C.  ~-  Une  analyse  qualitative  oi^nique. 

Les  ouvrages  agréés  par  la  commission  d'examen  peuvent  ébv 
consultés. 

3°  Epreuve  orale.  —  Le  degré  des  connaissances  exigées  est  assez 
élevé.  Les  branches,  sur  lesquelles  on  interroge,  sont  la  chimie 
générale  et  pharmaceutique  ;  la  pharmacolechnie  et  la  phanna- 
cognosie,  y  compris  l'élude  des  poisons  et  de  leurs  an^dotes  ;  la 
botanique  pharmaceutique  comprenant  une  recherche  de  micogra- 
phie  végétale  ;  la  physique  générale  el  appliquée. 

Les  épreuves  sont  publiques.  Les  pharmaciens  qui  désirent 
exercer  à  Gopenhagae,  doivent  avoir  obtenu  la  mention  trit  bim. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


19  L'iNSKIGNEMBlfT  PHjLRMjLCEUTIQI;B  189 

ce  qui  équivaut  à  la  plus  grande  distioction  en  Belgique  et  dans 
d'autres  pays. 

ESPAGNE. 

A  en  juger  d'après  l'organisation  des  études  pharmaceutiques, 
PËspagne  semble  être  pour  les  pharmaciens  une  espèce  de  terre 
promise.  Là,  en  effet,  le  pharmacieu  o'est  point  traîné  à  la  remorque 
des  médecins,  ceux-ci  n'y  sont  pas  parvenus  à  dégrader,  en  quel- 
que sorte,  ceux  qui  concouretU  avec  eux  à  maintenir  et  rétablir  le 
bien  le  plus  précieux  dont  l'homme  puisse  jouir. 

Loin  de  là.  Il  nous  sufRra,  pour  le  prouver,  do  signaler  ce  foit, 
qu'àcâté  de  leurs  Tacultés  de  droit,  de  sciences,  de  philosophie  et 
lettres,  de  médecine,  les  universités  espagnoles  possèdent  des  acui- 
tés de  pharmacie,  Gelles-ci  jouissent  d'une  autonomie  propre  et 
traitent,  d'égal  à  égal,  avec  les  autres  acuités.  La  conaidéralion  qui 
s'attache  aux  grades  académiques,  est  la  même  pour  le  médecin, 
l'avocat,  le  pharmacien,  etc.  Heureux  pays  I 

Une  première  conséquence  de  ceci,  c'est  que  ceux  qui  désirent 
entrer  dans  une  faculté  quelconque,  doivent  se  trouver  dans  des 
conditions  identiques,  c'est-à-dire  posséder  un  diplôme  de  bache- 
lier. 

Le  baccalauréat  s'obtient  à  la  fin  des  études  humanitaires  moyen- 
nes qui,  comme  dans  tous  les  pays  civilisés,  comprennent  l'élude 
du  latin,  de  l'histoire  universelle  et  nationale,  de  la  littérature, 
des  mathématiques,  de  notions  de  physique  et  de  chimie  et,  de 
plus,  des  éléments  de  physiologie,  d'hygiène  et  d'agriculture. 

N'oublions  pas  que,  comme  c'est  le  cas  ponr  la  France,  le  pro- 
gramme des  humanités  comprend  un  cuurs  complet  de  philosophie. 

Les  études  de  pharmacie  proprement  dites  sont  complètes  ou 
incomplètes,  suivant  la  volonté  des  étudiants.  Ceux  qui  ne 
recherchent  un  dipléme  que  pour  pouvoir  exercer  la  profession  de 
pharmacien  se  contentent  de  la  licence  ;  ceux  qui  ont  des  visées  plus 
hautes  et  se  destinent,  soit  au  professorat,  soit  aux  fonctions  pu- 
bliques, poussent  leurs  études  plus  avant  et  deviennent  docteurs  en 
pharmacie.  La  licence  peut  s'obtenir  depuis  l'âge  de  vingt  ans.  Ce 
grade  s'obtient  devant  un  jury  de  trois  membres.  Il  y  en  a  cinq  pour 
ceini  qui  confère  le  grade  de  docteur. 

Tout  ce  que  nous  venons  de  dire  s'applique  à  l'enseignement 
officiel.  Hais  les  sujets  préparés  dans  une  iosUtution  libre  passent 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


IdO  L'iRSUGirelEin  PHjLUUCttlTIQnB  30 

devant  un  jury  de  sept  membres.  Le  président  est  un  conseiller  de 
l'instruction  publique  assisté  de  deux  professeurs  officiels;  les 
quatre  autres  memlires  sont  pris  dans  l'enseignement  privé.  Il  existe 
des  fecultés  de  pharmacie  dans  les  universités  de  Madrid,  Barcelone, 
Grenade  et&mfto^o.Les  trois  dernières  ne  confèrent  que  la  licence. 
Le  doctorat  ne  peut  s'obtenir  qu'à  Puniversité  centrale,  c'est-à-dire 
à  celle  de  Madrid. 

L'enseignement  est  donné  par  des  professeurs  ordinaires,  des 
professeurs  extraordinaires  et  des  assistants  qui,  tous,  ont  le  titre 
de  docteur;  pour  les  emplois  subalternes,  les  fonctions  de  prépara- 
teurs et  de  conservateurs  des  collections,  ou  désigne  souvent  de 
simples  licenciés. 

Les  cours  pour  l'obtention  de  la  licence  se  donnent  en  cinq  années 
consécutives.  L'année  académique  ne  dure  que  huit  mois.  Elle  com- 
mence le  4"  octobre  pour  finir  le  31  mai.  Les  aspirants  sont  obligés 
de  suivre  l'ordre  déterminé  par  la  loi. 

Voici  le  programme  des  matières  :  chimie  générale,  physique 
expérimentale  approfondie  ;  minéralogie  ;  botanique  ot  notions  de 
géographie  botanique;  zoologie.  Ces  cours  se  donnent  à  la  faculté 
des  sciences.  11  fout  avoir  obtenu  un  certificat  de  fréquentation  pour 
passer  à  la  faculté  de  pharmacie,  oil  se  donnent  les  cours  suivants 
répartis;en  quatre  groupes  : 

I.  Matière  pharmaceutique  animale,  végétale  et  minérale  ; 

II.  Pharmacie  chimique  inorganique; 
IK.        Id.  id.       organique  ; 

IV.  Cours  pratique  :  opérations  pharmaceutiques,  exercices  de 
déterminations  de  plantes  et  de  parties  de  plantes  ainsi  que  des  pro- 
duits pharmaceutiques  naturels  et  artificiels. 

L'enseignement  de  chaque  groupe  exige  une  heure  et  demie  par 
jour.  Les  aspirants  à  la  licence  ne  suivent  qu'un  seul  cours  à  la  fois, 
les  pupilles  qui  se  préparent  au  doctoral  sont  tenus  d'en  suivre 
deux.  De  plus,  ceux-ci  sont  obligés  de  suivre  pendant  une  année, 
postérieurement  à  la  licence,  un  cours  d'analyse  chimique  appliquée 
aux  sciences  médicales,  y  compris  la  toxicologie,  et  un  cours  d'his- 
toire des  sciences  médicales  donné  à  la  facullé  de  médecine. 

ÉTA-R-UNIS. 

Cet  immense  pays  présente  ce  foit  remarquable  que,  dans  pres- 
que toutes  les  républiques  qui  le  composent,  la  liberté  d'action  des 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SI  L'BRSEIGITEMEnT  PQARlUCEtmQUB  191 

citoyens  est  tellement  grande,  qu'elle  semble,  à  première  vue,  cou- 
Sner  à  l'anarchie.  Et  pourtant,  il  n'en  est  rien. 

Dans  le  Nouveau-Monde,  où  les  traditions  aristocratiques 
□'existent  point,  l'égalité  de  tous  devant  la  loi  est  dans  les  mœurs. 
Cest  faire  prévoir  que  nous  allons  rencontrer  ici  une  législation  des 
choses  de  la  médecine,  tout~à-fait  difTérente  de  ce  qui  existe  sur 
l'ancien  continent,  et  qui  certes  causera  l'étonnemenl  de  maint  euro- 
péen habitué  à  voir  minutieusement  réglés  par  la  loi,  les  droits,  les 
devoirs,  les  prérogatives,  voire  même  les  privilèges  de  certaines 
catégories  de  citoyens.  Pour  la  pharmacie,  cet  état  de  choses  mérite 
une  attention  toute  particulière.  Dans  nos  contrées  européennes,  le 
législateur  a  défini  rigoureusement  où  commence  le  droit  du  méde- 
cin, où  finit  celui  du  pharmacien  ;  il  a  délimité  exactement  les  attri- 
butions de  chacun.  Dans  certains  pays,  notamment  en  Belgique,  eu 
France,  etc.,  toute  coalition  entre  médecin  et  pharmacien,  en  vue 
d'un  bénéfice  quelconque,  est  rigoureusement  prohibé.  Rien  de 
pareil  n'existe  dans  l'Amérique  du  Nord,  et  la  même  personne  est  à 
la  fois  médecin,  chirurgien,  accoucheur,  pharmacien  et,  fréquem- 
ment, encore  dentiste  et  vétérinaire.  Alors  même  que  le  médecin  n'y 
tient  pas  officine  ouverte,  il  emporte  dans  sa  voiture,  ou  dans  son 
sac,  les  ingrédients  nécessaires  pour  préparer  extemporanément  les 
médicaments  qu'il  vient  de  prescrire.  Aussi  est-ce  le  paradis  des 
fabricants  de  granules,  parce  qu'elles  prennent  peu  de  place  et 
exigent  peu  de  manipulations.  On  doit  comprendre  que  l'immensité 
du  territoire  est  la  cause  de  cet  étal  de  choses  ;  et,  en  laissant  de  cété 
les  grandes  agglomérations,  il  est  certain  que  le  système  adopté 
dans  ce  cas  spécial  est  le  seul  qui  donne  satisfaction  aux  besoins 
d'une  population  très  clair-semée.  N'oublions  pas,  en  effet,  qu'aux 
Etats-Unis  la  population  n'est  que  de  5,5  habitants  par  kilomètre 
carré,  si  on  considère  ia  superficie  totale;  elle  s'élève  à  peine  à 
9,3  habitants  par  kilomètre  carré,  si  l'on  en  défalque  les  grands 
territoires  à  peu  près  déserts.  Il  est  vrai  qu'en  Russie  elle  n'est  que 
de  6  habitants  par  kilomètre  carré  ;  alors  qu'en  France,  par  exemple, 
elle  est  de  71  ;  en  Belgique  de  f92.  Nous  nous  expliquons  donc  très 
bien  pourquoi,  aux  Etats-Unis,  il  y  a  un  pharmacien  pour  1,8H  ha- 
bitants, alors  qu'en  France  il  n'y  a  qu'une  pharmacie  pour 
10,000  habitants. 

Nous  venons  de  voir  que  le  cumul  des  diverses  professions  médi- 
cales est,  en  quelque  sorte,  imposé  aux  médecins,  par  les  nécessités 
de  la  situation,  nous  n'étonnerons  personne  en  disant  que  les  pbar- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


192  l'enseignehent  pei^riiàceutique  i% 

maciens,  de  leur  cAlé,  exercent  la  médecine,  la  chirurgie,  l'art  du 
dentiste  et,  la  plupart  du  temps,  y  ajoutent  encore  une  exploitation 
commerciale,  notamment  les  parfumeries,  ies  huiles,  les  matières 
alimentaires,  le  tabac,  la  verrerie,  les  papiers  de  tenture,  la  librairie 
classique,  etc.,  etc.  Pondant  longtemps,  sur  cette  terre  de  prédilec- 
tion do  la  liberté,  la  profession  de  pharmacien  était  complètement 
libre  et  aucune  garantie  spéciale,  aucun  dipldme  n'étaient  exigés, 
mais  déjà  dans  bien  des  états,  un  revirement  complet  s'est  opéré 
dans  les  esprits  et  les  citoyens  américains  commencent  à  s'aper- 
cevoir que,  dans  le  domaine  de  la  pharmacie,  une  réglementation 
est  nécessaire.  Les  nombreux  abus  qui,  depuis  de  longues  années, 
avaient  été  signalés  à  la  législature  de  l'Etat  de  Colombie,  ont  engagé 
le  gouvernement  de  celui-ci,  en  1880,  fi  décider  que,  dorénavant, 
nul  ne  pourrait  s'établir  pharmacien,  sans  autorisation,  sans  avoir, 
au  préalable,  été  en  stage  pendant  quatre  ans,  et  fait  constater  ses 
capacités  par  une  commission  de  jurés  composée  de  trois  pharma- 
ciens et  de  deux  médecins. 

Sont  dispensés  de  cet  examen,  ceux  qui  ont  obtenu  un  dipMme 
dans  un  collège  ou  une  école  de  pharmacie  reconnus  comme  exigeant 
un  miaimum  de  quatre  années  de  pratique  avant  la  délivrance  des 
diplémes.  Dans  tous  les  cas,  celui  qui  voudra  tenir  officine  ouverte 
devra  être  âgé  de  21  ans.  D'autres  États  exigent  simplement  un 
stage,  Celui-ci  est  de  quatre  ans  en  Californie,  à  New-York  et  dans 
certains  districts  de  l'État  du  même  nom,  dans  le  Kansas.  Ce  stage 
n'est  que  de  trois  ans  dans  le  Connecticul,  la  Géorgie,  le  Kentucky, 
le  Haine  et  la  Caroline  Septentrionale.  Dans  l'Illinois  et  le  Wiscon- 
sin,  il  est  même  réduit  à  deux  ans.  Les  dispositions  légales  exigent 
que  le  stage  soit  fait  dans  une  officine  où  l'on  prépare  couramment 
des  ordonnances  médicales  ;  ce  détail  a  son  importance. 

Dans  le  district  de  Colombie,  il  existe  un  grade  de  Docteur  en 
pharmacie.  Les  écoles  de  pharmacie  n'exigent  en  général  pas  d'exa- 
men d'entrée.  Quatre  d'entre  elles  font  exception  et  le  dlpldmc  de 
sortie  n'est  délivré  qu'au  bout  de  deux  années  de  scolarité.  Les 
matières  enseignées  dans  les  universités,  les  collèges  et  les  écoles  de 
pharmacie  sont  les  suivantes  :  la  botanique  générale  et  médicale,  la 
botanique  pratique  (Pie/rf  .floïony,  comme  disent  tes  Américains), 
exercices  de  détermination  et  herborisation,  la  matière  médicale, 
la  chimie  et  la  toxicologie.  L'analyse  chimique  occupe  une  large  place 
dans  l'etiseignement  pharmaceutique.  E.n  dehors  des  écoles  de  phar- 
macie, fondées  et  entretenues  par  les  associations  de  pharmaciens,  il 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


93  L'uiStltiREMEHT  PHAUUaVTIQin  193 

existe,  à  Louisvîlle,  dans  le  Keatucky,  uoe  école  spéciale  poar 
pharmaciennes. 

De  plus,  certaines  universités  et  écoles  de  médecine  possèdent 
des  sections  de  pharmacie,  mais  renseignement  y  est  plutAt  théo- 
rique que  pratique. 

L'enseignement  donné  dans  les  collèges  et  écoles  de  pharmacie  (à 
l'exclusion  des  sections  de  pharmacie  annexées  aux  universités  et  à 
d'autres  établissements  d'instruction)  est  uniforme.  De  cette  foçon 
les  élèves  ayant  terminé  leur  première  année  d'études  dans  l'un  de 
ces  établissements,  peuvent  entrer  dans  la  division  supérieure  de 
tous  les  autres. 

Ce  long  préambule  élait  nécessaire  pour  bien  laire  comprendre  ce 
qui  va  suivre  ;  il  nous  permettra  d'ailleurs  d'exposer,  en  quelques 
lignes,  le  système  américain  pour  l'éducation  pharmaceutique. 
Comme  connaissance  préalable,  on  n'exige  que  celle  de  l'anglais 
qu'il  faut  savoir  parler,  lire  et  écrire  couramment.  Le  titre  accordé 
là  où  il  existe  des  lois  (dans  neuf  grands  pays  il  n'y  en  a  pas 
trace)  réglant  l'exercice  de  la  pharmacie  après  examen,  est  celui 
de  Gradué  en  pharmacie,  Haltre  en  pharmacie.  Docteur  en  phar- 
macie ou  Pharmacien-chimiste. 

Toutes  ces  dénominations  sont  équivalentes. 

La  1"  épreuve  dans  les  collèges  et  écoles  de  pharmacie  se  passe 
au  bout  d'un  an  et  porte  ordinairement  sur  la  chimie  élémentaire, 
les  éléments  de  la  botanique  médicale,  les  travaux  du  laboratoire  et 
le  langage  pharmaceutique  latin  et  anglais. 

La  S~°  épreuve  est  plus  spéciale.  Le  candidat  doit  lire  et  préparer 
des  prescriptions  magistrales,  foire  preuve  d'habileté  dans  la  con~ 
feclion  des  médicaments,  dans  l'analyse  chimique  ;  il  subit  un 
examen  approfondi  sur  la  chimie  pharmaceutique,  un  interrogatoire 
sur  les  poisons  et  les  antidotes,  les  doses  maxima  et  minima,  etc. 
Ces  épreuves  se  passent  devant  un  jury  composé  des  professeurs 
de  l'école  où  l'aspirant  pharmacien  a  étudié. 

Les  sessions  ont  lieu  à  la  fin  de  l'année  académique. 

Les  examens  devant  des  commissions  olTicielles  qui  ne  sont  pas 
des  corps  enseignants,  se  passent  tons  les  trimestres  ou  même  tous 
les  mois. 

Disons,  pour  finir,  que  le  corps  enseignant  comprend  des  méde- 
cins et  des  pharmaciens,  mais  qu'aucune  loi  n'oblige  les  professeurs 
à  prendre  un  grade  quel  qu'il  soit.  Le  temps  consacré  à  chacune  des 
branches  mentionnées  plus  haut  n'est  pas  très  considérable,  les 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


194  l'enseignement  pharmaceutique  2i 

sciences  naturelles  surtoul  ne  sont  enseignées  que  tiës  sommai- 
rement. 

Pour  nous  résumer,  un  i^rand  nombre  des  états  de  l'Union  ne 
possède  pas  de  législation  spéciale  pour  l'enseignement  pharma- 
ceutique et,  lors  même  qu'elle  existe,  nous  avons  pu  voir  qu'elle 
est  très  simple,  nous  allions  dire  rudimentaire.  Cela  est  d'autant 
plus  remarquable  que  la  civilisation  a  acquis  dans  ces  pays  un 
haut  degré  de  développement  et  que  l'Amérique  du  Nord  n'a,  sous 
ce  rapport,  rien  à  envier  aux  autres  peuples. 

Un  Tait  digne  de  remarque,  c'est  que  cette  année  encore,  quatre 
nouveaux  états  (Kansas,  Massacbusscts,  Micbigan  et  Minnesota) 
sont  entrés  dans  la  voie  de  la  réglementation,  et,  quoique  légèrement 
différentes  dans  leurs  dispositions,  les  lois  ont  toutes  pour  but 
d'empécber  à  l'avenir  les  incompétenLs  de  s'immiscer  dans  l'exercice 
d'une  profession  qui  exige  du  savoir  et  de  la  prudence. 

FRANCE. 

Il  existe  dans  ce  pays  trois  catégories  de  pharmaciens  :  les 
pharmaciens  que  nous  nous  permettons  d'appeler  ordinaires,  sont 
de  première  classe,  autorisés  à  exercer  dans  toute  l'étendue  du 
territoire  français;  ou  de  seconde  classe,  c'est-à-dire  reçus  pour  un 
département  et  ne  pouvant  exercer  en  dehors  de  celui-ci.  La  troi- 
sième catégorie  est  celle  des  pharmaciens  supérieurs.  Ce  sont  de 
véritables  docteurs  en  pharmacie,  moins  le  litre;  le  sot  préjugé  qui 
refuse  aux  pharmaciens  la  qualification  de  docteur  en  Belgique 
existant  également  chez  sa  puissante  voisine. 

Les  exigences  de  la  loi  sont  très  diiTérentes,  d'après  la  catégorie 
envisagée.  Il  suISt,  en  effet,  aux  aspirants  pharmaciens  de  i-'  classe 
de  produire  un  certilicat  de  grammaire,  c'est-à-dire  attestant  que  le 
candidat  possède  les  connaissances  enseignées  dans  la  division  de 
grammaire  des  lycées.  L'inscription  ne  peut  se  prendre  qu'à  l'âge 
de  il  ans  révolus.  Pour  être  admis  à  faire  les  études  préparatoires 
à  la  Isolasse,  l'aspirant  doit  être  bachelier.  11  passe  h  volonté  le 
baccalauréat  es  lettres  ou  le  baccalauréat  es  sciences. 

La  durée  des  études  est  de  six  ans  et  divisée  en  deux  périodes.  La 
première  comprend  trois  années  de  stage  dans  une  officine  ;  la 
seconde,  ou  période  de  scolarité,  comprend  également  trois  années. 

Les  élèves  continuent  leur  travail  dans  l'olTicine,  mais  suivent  en 
même  temps  les  cours  -d'une  école  supérieure  de  pharmacie  ou 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


S5  l'ehsugnshent  POAiuucsirnQCB  Id5 

d'une  école  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie.  Le  stage  est 
donc  en  réalité  de  six  années,  mais  l'article  SO  du  décret  du 
22  août  1854,  contient  le  paragraphe  suivant  :  <  Deux  années  de 
stage  pourront  être  compensées  par  quatre  inscriptions  dans  un 
établissement  d'enseignement  supérieur  de  la  pharmacie,  ou, 
moyennant  un  supplément  de  5  francs  par  inscription,  par  six 
inscriptions  dans  une  école  préparatoire  de  médecine  et  de  phar- 
macie, sans  que  le  stage  puisse,  dans  aucun  cas,  être  réduit  à 
moins  de  quatre  années.  J> 

Il  y  a  trois  écoles  supérieures  de  pharmacie,  à  Mmtpellier, 
Nancy  et  Paris.  Il  a  y  en  outre  des  Facultés  mixtes^  des  écoles  de 
plein  exercice  et  des  écoles  préparatoires  de  médecine  et  de  phar- 
macie au  nombre  de  vingt  :  ce  sont  celles  d'Amiens,  Angers, 
Arras,  Besançon,  Bordeaux,  Caen,  Ciermont,  Dijon,  Grenoble, 
Lille,  Limoges,  Lyon,  Marseille,  Nantes,  Poitiers,  Reims,  Rennes, 
Rouen,   Toidouse,   Tours. 

Comme  nous  venons  de  le  voir,  les  études  pratiques  précédent 
les  études  théoriques.  Pour  simplifier^  nous  dressons  ici  le  pro- 
gramme des  études  du 

Pharmacien  ds  deuxième  classe. 

L'aspirant  doit  avoir  au  moins  dix-sept  ans  et  être  en  possession 
du  certificat  de  grammaire. 

Il  se  &[it  inscrire  comme  élève  dans  une  officine  et,  au  bout  de 
trois  ans,  passe  un  examen  de  validation  de  stage  devant  un  jury 
composé  de  trois  membres. 

11  fait  ensuite  trois  années  de  cours  dans  un  établissement  de 
l'une  des  quatre  catégories  mentionnées  plus  haut.  (Décret  du 
31  août  1878). 

À  l'expiration  de  chaque  année,  il  passe  un  examen  de  validation 
d'études. 

Celles-ci  étant  complètement  terminées,  il  reste  au  candidat  au 
titre  de  pharmacien  de  2""  classe  à  passer  trois  examens  probatoires 
ou  de  réception,  portant  sur  les  objets  suivants  : 

Premier  eccafTien  :  Interrogatoire  sur  la  physique,  chimie,  toxi- 
cologie et  pharmacie,  plus  une  analyse  chimique. 

Deuxième  examen  :  Botanique,  zoologie,  histoire  naturelle  des 
drogues  simples,  hydrologie  et  histoire  naturelle  des  minéraux. 
L'épreuve  pratique  consiste  à  faire  une  préparation  micrographique. 


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49S  L'EnsEiairaMBirr  phiuiceutiqui  26 

Troisième  examen  :  Celui-ci  est  praUque,  et  dore  quatre  jours. 
D  est  précédé  et  suivi  d'une  séance  orale. 

Dans  la  première  de  ces  séances,  le  candidat  met  sous  les  yeux 
du  jury  les  matières  premières  dont  il  a  fait  choix  ;  il  les  étudie  et 
les  décrit  à  tous  les  points  de  vue  qui  intéressent  le  pharmacien. 

Dans  la  seconde  s^nce  orale,  le  candidat  expose  les  produits 
qn'il  a  obtenus  ;  il  fôit  connattra  le  mode  de  préparation  qu'il  a 
suivi  et  fait  une  démonstration  des  propriétés  et  des  caractères  de 
ses  préparations. 

L'épreuve  pratique  comprend  la  préparation  de  cinq  médicaments 
galéniques  et  de  cinq  produits  chimiques. 

Phanoîicien  de  première  classe  (1). 

Celui  qui  se  destine  à  ce  grade  doit  être  bachelier  es  lettres  ou 
es  sciences.  Il  Ëiit  les  mêmes  .éludes  que  le  pharmacien  de  deuxième 
classe,  mais  dans  une  école  supérieure  ou  une  bculté  mixte.  Arrivé 
à  la  troisième  année  de  la  période  scolaire,  il  passe  un  examen 
probatoire  iupplémentaire,  à  la  fin  du  i"  semestre. 

Pharmaoien  supérieur. 

Pour  obtenir  ce  grade  qui  conduit  au  professorat,  il  tant  être 
pharmacien  de  première  classe  et  licencié  es  sciences  physiques 
ou  naturelles,  ou  bien  justiRer  de  la  fréquentation  d'une  qua- 
trième année  d'études,  dans  une  écolo  supérieure  de  pharmacie 
ou  une  faculté  mixte,  et  avoir  subi  nn  examen  sur  les  matières  des 
licences  es  sciences  physiques  et  naturelles  appliquées  à  la  phar- 
macie. Le  pharmacien  supérieur  doit,  en  outre,  subir  une  épreuve 
écrite,  pour  laquelle  il  est  accordé  quatre  heures,  sur  deux  sujets 
distincts,  choisis  par  le  président  du  jury  d'examen  et  afférents, 
l'un  aux  sciences  physico-chimiques,  l'autre  aux  sciences  natu- 
relles, plus  une  épreuve  pratique  qui  porte,  au  choix  du  candidat, 
sur  les  sciences  physico-chimiques  ou  sur  les  sciences  naturelles. 

Dans  le  premier  cas,  cette  épreuve  comprend  :  (t) 

1"  Une  expérience  de  physique  ; 

2°  Une  préparation  et  une  analyse  chimique  ; 


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27  L'usnonsHBifT  ph*biuceiiti(}iie  ^  97 

3°  La  détermina  lion  de  dix  minéraux  ayant  trait  à  la  matière 
médicale. 

Les  sujets  des  deux  premières  épreuves  sont  choisis  parmi  ceux 
indiqués  dans  le  programme  de  la  licence  ès-sciences  physiques. 

Dans  le  second  cas,  l'épreuve  pratique  comprend  : 

i'  Une  préparation  d'aoatomie  v%étale  et  une  préparation  d'aoa- 
lomie  physiologique  ; 

i°  Une  analyse  de  morphologie  ou  d'organogénie  végétale  ; 

S»  La  détermination  d'un  certain  nombre  de  végétaux  et  d'ani- 
maux, ainsi  que  de  produits  pharmaceutiques  tirés  des  règnes 
organiques  ; 

Les  préparations  analomiques  sont  accompagnées  : 

1<  D'un  croquis  ou  dessin  représentant  les  parties  mises  en 
évidence  ; 

2'  D'une  description  sommaire  de  ces  parties; 

3'  De  l'indication  de  la  place  occupée  dans  le  règne  végétal  ou 
dans  le  règne  animal  par  les  espèces  qui  ont  foit  le  sujet  de 
l'épreuve. 

L'examen  oral  consiste  dans  la  défense  d'une  thèse  portant,  au 
choix  du  candidat,  sur  les  questions  de  physique  ou  de  chimie,  ou 
sur  les  questions  de  botanique  et  de  zoologie  indiquées  dans  les  pro- 
grammes pour  la  licence  es  scieuces. 

Les  matières  enseignées  aux  pharmaciens  de  1"  et  de  S™  classe 
sont  les  suivantes  :  Physique;  minéralogie  et  hydrologie;  chimie 
minérale  et  organique;  chimie  analytique;  toxicologie  chimique; 
botanique  phanérogamique  ;  botanique  cryptogamique  ;  pharmacie 
galéoique  et  pharmacie  chimique. 

A  Paris,  il  existe,  en  outre,  des  chaires  de  légisfation,  de  déon- 
tologie pharmaceutique  et  d'histoire  de  la  pharmacie,  mais  ces  ma- 
tières ne  figurent  pas  au  programme  officiel.  Ce  sont  de  simples 
cours  libres  dont  le  gouvernement  renouvelle  l'autonsatioQ  tous 
les  ans. 

Chaque  cours  est  professé  pendant  un  semestre  à  raison  de  trois 
leçons  d'une  heure  par  semaine.  Pour  le  cours  de  zoologie,  l'une 
des  trois  leçons  hebdomadaires  est  remplacée  par  des  conférences 
démonstratives  dans  la  collection  de  zoologie.  Pendant  la  période 
estivale,  une  des  leçons  de  botanique  est,  en  outre,  remplacée  par 
une  herborisation.  Pendant  les  trois  années  de  scolarité,  il  y  a  des 
cours   pratiques  de  chimie,  de  physique,   de   micrc^^phie.    Les 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 98  l'erseichkuhi  phujucrcitiqdb  S6 

jarys,  nommés  par  le  gouvememenl  parmi  ses  fonctioniiaires, 
délivrent  seuls  ]es  diplômes. 

S'il  nous  est  permis  d'émeltre  une  appréciation  générale  sur  ce 
qui  précède,  nous  dirons  que  le  système  français  semble  répondre 
à  toutes  les  aspirations  :  à  ceux  qui  n'ont  pas  de  visées  bien 
hautes,  le  diplâme  de  i""  classe;  à  ceux  qui  veulent  se  perfection- 
ner dans  l'étude  de  leur  profession,  celui  de  1"  classe.  On  peut 
regretter  néanmoins  de  voir  les  pharmaciens  de  2™  classe  con- 
finés dans  leurs  départements  respectifs.  11  semble  que  ceux 
de  l^elasac  pourraient  se  contenter  de  leur  titre  et  des  connais- 
sances plus  étendues  qu'ils  ont  pu  acquérir.  Quant  au  pharmacien 
qui  aspire  au  professorat,  il  peut  acquérir  un  diplAme  dont  la  dé- 
nomination ne  nous  paratl  pas  très  heureuse.  Nous  souhaitons 
ardemment  voir  notre  puissante  voisine  rompre  en  visière  avec 
des  préjugés  mesquins  qui  ne  sont  plus  de  notre  temps  et  des  tra- 
ditions qui  n'ont  plus  de  raison  d'être. 

Nous  serions  heureux  de  voir  remplacer  l'appellation,  quelque 
peu  ridicule,  de  pharmacien  supérieur  par  celui  de  docteur  en 
pharmacie,  qui  existe  d'ailleurs  chez  beaucoup  de  peuples. 

GRANDE-BRETAGNE 

Jusque  dans  ces  dernières  années,  la  licence  la  plus  effrénée  en 
matière  de  pharmacie,  régnait  dans  ce  pays  où  la  liberté  est,  en 
général,  si  étroitement  régli^mentée,  contrairement  à  ce  qu'affirment 
ceux  qui  ne  connaissent  pas  la  législation  et  les  mœurs  d'Albion. 
L'esprit  pratique  des  Anglais  obviait,  en  grande  partie,  aux  incon- 
vénients du  système  de.liberté  absolue,  l^à  population  d'un  état 
aussi  riche  et  aussi  prospère,  doit  être  nécessairement  bien  mêlée 
par  suite  des  immigrations  d'étrangers,  les  inconvénients  graves 
qui  en  résultaient,  ainsi  que  l'absence  de  toute  réglementation,  ne 
tardèrent  pas  à  ouvrir  les  yenxaux  plus  récalcitrants.  Depuis  long- 
temps, des  hommes  de  cœur  et  de  talent,  avaient  fondé  (en  1844) 
cette  puissante  association,  qui  a  déjà  rendu  tant  de  services,  et  qui 
s'appelle  la  Société  de  Pharmacie  de  la  Grande-Bretagne  (The  Phar- 
maccutical  Society  of  Greal  Britain).  Cette  réunion  d'hommes  d'élite 
s'était  donnée  pour  mission  de  travailler  au  développement  des 
sciences  chimiques  et  pharmaceutiques,  et  d'établir  un  système 
uniforme  d'éducation  pour  ceux  qui  se  destinaient  à  la  profession 
de  pharmacien. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


St9  L'rasnGiniBiiT  pbuuucedtiqdb  f  99 

Dès  iSiZ,  la  société  avait  été  ofScieliement  reconnue,  et  le  31  juil- 
let 486S,  Sa  Majesté  Victoria,  promulgua  le  Pkarmacy-Act  dont 
l'article  1  est  con^u  comme  suit  : 

t  A  dater  du  31  décembre  1868,  nul  ne  pourra  s'intituler  chi- 
miste el  droguiste,  ou  chimiste,  ou  droguiste,  ou  pharmacien,  ou 
chimiste  délaillant,  dans  aucune  partie  de  la  Grande-Bretagne,  sans 
que  ces  personnes  ne  soient  dûment  reconnues  comme  pharmacien- 
chimiste,  ou  chimiste  et  droguiste,  d'après  les  règles  établies  par  le 
présent  acte,  etc.  s 

Or,  les  titres  de  pharmacien-chimiste  et  de  chimiste  et  droguiste, 
n'étant  conférés,  d'après  le  Pharmacy-Act,  que  par  la  seule  société 
de  pharinacie  de  la  Grande-Bretagne,  il  va  de  soi  que  ce  corps 
scientifique  pût  organiser  sérieusement  les  études  pharmaceutiques. 
Nous  donnons  ici  les  conditions  imposées  pour  l'obtention  des 
diplômes  dont  il  vient  d'ôtre  question. 

Examen  préliminairs. 

On  exige  la  connaissance  de  l'anglais,  y  compris  les  règles  du 
style  ;  assez  de  latin  pour  traduire,  à  livre  ouvert,  un  paragraphe 
de  César  a  De  bello-gallico»,  ou  quelques  vers  du  premier  livre 
de  l'Enéide.  Il  Eaut  aussi  savoir  traduire  en  latin  quelques  phrases 
anglaises. 

En  fait  de  science,  on  se  borne  à  exiger  les  éléments  de  l'arith- 
métique. 

Examen  mineur. 

C'est  l'analogue  de  celui  qui  confère,  dans  beaucoup  de  pays,  le 
tiite  d'auxiliaire. 

Non  seulemeul  l'aspirant  doit  savoir  lire  des  prescriptions  latines, 
sans  abréviations,  el  les  traduire  en  donnant  des  détails  sur  la 
préparation,  les  erreurs  qu'elles  pourraient  contenir,  les  doses 
maxima,  la  manière  d'administrer  les  médicaments,  etc.,  mais  il 
doit  encore  mettre  en  latin  les  ordonnances  anglaises. 

Le  récipiendaire  doit  prouver  ses  connaissances  pratiques  en 
pharmacie  galénique  ;  il  doit  fournir  des  notes  écrites  sur  les  formes 
médicamenteuses  qu'il  a  eues  à  préparer  ;  il  doit  de  plus  connaître 
les  préparations  officinales  courantes.  On  exige,  en  outre,  des 
notions  générales  en  botanique,  en  chimie  et  en  phannacographie. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


SOO  L'nnsiGinmiT  puiucedtiqiib  30 

Les  ezaminateurs  s'assarent  que  le  candidat  possède  les  coonais- 
sances  pratiques  nécessaires,  en  lui  présentant  des  échantillons, 
des  produits  purs  et  falsifiés,  lui  taisant  déterminer  des  densités, 
des  températures,  etc.,  et  en  exigeant  des  manipulations  chimiques 
diverses. 

Examen  meijeur. 

Nous  avons  déjà  dit  qu'il  donne  droit  au  litre  de  pharmacien- 
chimiste.  Nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  copier  le  programme 
de  cet  examen. 

Matière  médicaie.  —  L'objectif  des  épreuves  consiste  è  s'assurer 
de  la  connaissance  pratique  des  méthodes  d'estimation  des  drogues 
importantes,  la  séparation  de  leurs  principes  actifs,  leur  déter- 
mination scientifique  et  leur  qualification  sous  le  rapport  de  la 
pureté. 

Botanique.  —  La  glossologie  et  des  généralités  sur  la  laxonomie, 
le  système  de  Linnée  et  la  méthode  dite  naturelle  de  De  Candolle. 
Le  candidat  doit  pouvoir  distinguer  pratiquement  les  espèces 
appartenant  aux  tàmilles  suivantes  :  Renonculacées,  Papavéracées, 
Cmcifères,  Malvacées,  Légumineuses,  Rosacées,  Cucurbitacées, 
Ombellifères,  Composées,  Gentianées,  Convolvulacées,  Solanées, 
Labiées,  Scrophularinées,  Polygonées,  Euphorbiacées,  Orchidées, 
Iridées,  Liliacées,  Hélanthacées,  Graminées. 

Chimie.  —  Théorie  et  pratique.  Les  applications  pharmaceuti- 
ques, surtout  Tanalyse  minérale  qualitative,  et  la  conuaissance  des 
essais  quantitatifs  exigés  par  la  pharmacopée. 

Physique.  —  On  ne  réclame  que  des  notions  très  élémentaires 
sur  la  lumière,  la  chaleur,  l'électricité  et  le  magnétisme. 

Pour  la  partie  pratique,  les  candidats  ne  peuvent  se  servir  que 
des  ouvrages  autorisés  par  les  examinateurs. 

GRÈGE 


Jusqu'en  1834  l'exercice  de  la  pharmacie  était  complètement  libre. 
Une  ordonnance  royale  organisa,  vers  cette  époque,  un  conseil  de 
salubrité,  qui  reçut  pour  principale  mission,  celle  de  s'assurer 
du  degré  d'instruction  de  ceux  qui  voulaient  exercer  l'une  des 
branches  de  l'art  de  guérir. 

Ce  conseil  délivrait  des  dipldmes  qui  furent  rendus  obligatoires, 
tant  pour  le  pharmacien  que  pour  le  médecin. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


31  l.'BfSiionuiKnT  phàbjucictiqci  Sftt 

Dès  l'année  suivante,  un  décret  sur  la  vente  des  substances 
médicamenteuses  el  vénéneuses  stipula  qu'à  l'avenir,  la  vente  des 
matières  destinées  à  être  employées  comme  médicaments,  et  l'exé- 
cution des  ordonnances  délivrées  par  les  médecins  seraient  réser- 
vées aux  pharmaciens. 

Le  même  décret  renfennait  une  mesure  très  sage,  que  nous 
signalons  en  passant.  Dans  toutes  les  localités  où  une  pharmacie 
était  régulièrement  établie,  les  médecins  cessaient  de  jouir  du 
privilège  de  fournir  eux-mêmes  des  médicaments  à  leurs  malades. 

Depuis  1861,  les  pharmacies  sont  limitées(l).  Déjà  en  1835,  une 
école  gouvernementale  de  médecine  et  de  pharmacie  fut  fondée. 
Cette  école  délivrait  des  dipidmes.  Depuis  1838^  les  cours  de  phar- 
macie sont  donnés  dans  une  section  spéciale  de  la  iàculté  de 
médecine  de  l'Université  nationale.  Cette  section  porte  le  nom  d'Ecole 
de  pharmacie. 

1°  Epreuve  pr^ratoire. 

Les  aspirants  doivent  être  bachelier  es  lettres,  avoir  fait  un  an 
de  stage  dans  une  pharmacie  et  subir  un  examen  d'entrée.  Celui- 
ci  ne  comprend  que  des  épreuves  écrites. 

2°  Examen  universitaire. 

La  durée  des  éludes  est  de  trois  ans.  Les  branches  enseignées 
sont  :  la  physique,  la  chimie  générale  inorganique  et  organique, 
la  géologie,  la  botanique,  la  zoologie,  la  philosophie,  la  chimie 
pharmaceutique,  la  pharmacie,  la  matière  médicale  et  la  toxicologie. 

Il  existe,  en  outre,  un  cours  pratique  de  manipulations  et  d'ana- 
lyses chimiques.  Ce  cours  est  de  deux  ans.  De  plus,  pendant  les 
trois  années  de  leurs  études  universitaires,  les  élèves  reçoivent  un 
enseignement  pratique  spécial  dans  le  laboratoire  de  pharmacie. 
L'examen  de  sortie  roule  sur  les  différentes  branches  que  nous 
venons  d'énumérer.  Le  titre  inscrit  sur  le  diplôme  est  celui  de 
pharmacien. 


(I)  Dans  iBB  localités  de  3,000  à  6,000  Habitants,  Il  peut  ;  avoir  deux  phar- 
macfeB.  Fonf  ane  popnlatioD  qni  ne  dépasse  pas  30,000  Imes,  il  peut  y  aroir 
nna  pharniBcia  pour  3,000  babitants-  Dana  les  Tilles  plua  populeuses,  on  exige 
4,000  habitants.  Dana  les  aggloméra  (Ion  s  de  moins  de  1,000  Ames,  11  a'estpaa 
permis  d'âtablli  des  offlcloes-  Les  tarifs  de  vente  obligalolres,  sont  rdTisAi 
tOD>  les  trgli  int. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


T  phàuàcbdtiqih  33 

3"  Rcamen  d'état. 

Cet  examen  se  passe  devant  le  conseil  supérieur  de  ganté.  Les 
candidats  doivent  justifier  de  six  mois  de  stage  dans  une  pharmacie 
depuis  l'obtention  de  leur  diplâtne  de  pharmacien. 

Ce  nouvel  examen  est  nécessaire  pour  obtenir  l'autorisation 
d'exercer  légalement.  II  y  a  deux  classes  de  pharmaciens  dont 
la  seconde  a  été  tacitement  abolie;  le  conseil  de  santé  ne  délivrant 
que  des  diplômes  de  première  classe  donnant  droit  à  l'exercice  de 
la  pharmacie  dans  tout  le  pays. 

Les  pharmaciens  de  deuxième  classe  ne  pouvaient  s'établir  que 
dans  les  villes  de  rang  inférieur  (de  deuxième  r-atégorie). 

Comme  on  peut  le  voir  par  ce  qui  précède,  l'organisation  de  la 
pharmacie,  sur  oetta  terre  classique  des  études,  laisse  peu  de 
chose  à  désirer.  Nous  pouvons  regretter  que  nos  hellénistes  ne 
comprennent  rien  à  l'idiAme  des  descendants  d'Homère  et  d'Hésiode, 
car  à  côté  des  beautés  immortelles  que  nous  a  léguées  l'antiquité 
grecque,  nous  aurions  tout  intérêt  à  étudier  de  près  l'organisation 
de  ce  petit,  mais  vaillant  pays,  qui  tient  une  place  si  distinguée 
parmi  les  nations  européennes. 

ITALIE 

Ce  pays  a  eu  l'honneur  de  voir  le  premier,  sur  le  continent,  son 
enseignement  pharmaceutique  organisé. 

Dès  le  milieu  du  treizième  siècle,  le  roi  de  Naples,  Frédéric  n, 
publia  des  édils  qui  ne  permirent  l'exercice  de  la  pharmacie  qu'à 
ceux  qui  avaient  lait  leurs  preuves.  Quoique  l'uaité  politique  de 
l'Italie  soit  depuis  longtemps  un  lait  accompli,  la  législation  phar- 
maceutique n'est  pas  encore  uniforme  pour  toute  l'étendue  de  son 
territoire.  Des  décrits  récents,  et  notamment  celui  du  1S  mars  1876, 
ont  essayé  de  porter  remède  à  cet  état  de  choses.  Il  existe  ici  un 
système  d'enseignement  qui  nous  semble  des  plus  logiques.  Les 
matières  enseignées  sont  nécessairement  les  mêmes  que  celles  d'un 
peu  partout,  mais  l'élevé  commence  par  passer  sur  chaque  branche 
en  particulier,  un  examen  spécial,  et,  plus  tard,  à  l'issue  de  son 
temps  d'études,  il  subit  une  épreuve  finale  portant  sur*l'ensemble 
de  ces  matières. 

L'étudiant  peut,  à  son  gré,  classer  les  divers  cours  et  passer  sur 
chacun  d'eux  un  examen  dans  l'ordre  qui  lui  convient. 


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33  L'nfflBiGHUsiT  pa*BKi.ciim(ioB  203 

Etudes  de  pharmacien. 

La  durée  des  études  est  de  quatre  ans. 

Il  y  a  deux  sessions  pour  les  examens,  la  première  en  juin  ou 
jaïllet,  la  seconde  en  octobre  ou  novembre.  Les  jurys  se  composent 
de  trois  membres  dont  deux  professeurs  officiels  et  une  personoe 
étrangère  à  l'enseignement  de  l'Etat. 

L'enseignement  pharmaceutique  se  donne  dans  des  écoles  spé- 
ciales appelées  écoles  de  pharmacie  qui  sont  assimilées  aux  facultés 
et  font  partie  de  l'Université.  Les  professeurs  ne  doivent  pas  être 
pharmaciens.  Les  matières  enseignées  théoriquement  sont  :  la  chi- 
mie générale  inorganique  et  organique;  la  botanique  générale  et 
spéciale;  la  minéralogie  élémentaire;  la  physique  expérimentale;- 
la  matière  médicale;  la  chimie  pharmaceutique  et  la  toxicologie. 

11  y  a,  en  outre,  des  cours  pratiques  de  chimie  pharmaceutique, 
d'analyse  qualitative  et  de  toxicologie.  L'importance  attachée  à 
chacun  de  ces  cours  varie  d'une  université  à  l'autre. 

Le  stage,  d'une  année,  est  postérieur  aux  études  spéciales  qui 
durent  trois  ans.  Ce  stage  ne  peut  se  faire  que  chez  des  phar- 
maciens spécialement  autorisés  à  cet  effet  par  le  recteur  de  l'uni- 
versité. 

Doctorat  en  pharmacie  et  chimie. 

Les  conditions  requises  pour  être  autorisé  à  suivre  les  cours  de  ce 
doctorat,  sont  les  mêmes  que  celles  requises  pour  l'admission  à  la 
faculté  des  sciences  mathématiques,  physiques  et  naturelles.  Cest- 
à-dire  avoir  la  licence  lycéale  (espèce  de  baccalauréat,  graduât  en 
lettres  des  Belges).  Les  candidats  sorUint  des  instituts  profession- 
nels doivent,  eo  outre,  fournir  un  certificat  cooslatant  qu'ils  ont  les 
connaissances  requises  en  latin. 

Les  études  du  doctorat  en  chimie  et  pharmacie  durent  cinq  ans. 
Elles  sont  divisées  en  deux  périodes,  la  première  est  de  trois  ans, 
la  seconde  de  deux. 

1"  période.  —  Les  études  et  tes  exercices  pratiques  obliga- 
toires de  la  prejnière  période  sont  les  suivants  : 

Physique,  chimie  générale  (inorganique  et  organique),  botanique, 
minéralogie,  géologie,  zoologie,  chimie  pharmaceutique  (cours  de 
deux  ans),  matière  médicale  et  toxicologie,  manipulations  de  phy- 
sique spécialement  au  point  de  vue  de  la  détermination  des  uoitél 

10. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


soi  l'bNSBIGNBHENT  PUBmCEUTieiIB  34 

physiques  ;  exercices  de  botanique  spécialemeni  en  ce  qui  concerne 
les  plantes  ofTiciDales  ;  exercices  pratiques  de  minéralogie,  de  ma- 
tière médicale;  manipulations  chimiques,  tant  au  point  de  vue  de 
la  chimie  générale  qu'à  celui  de  la  chimie  pharmaceutique. 
Outre  les  esamens  et  interrogatoires  imposés  par  les  règlements 
universitaires  à  tous  les  étudiants,  il  y  a  au  bout  de  la  seconde 
année  une  licence,  et  à  la  fin  de  la  troisième  une  promotion. 

I.  Licence. 

L'examen  de  licence  se  passe  au  bout  de  la  deuxième  année  et 
porte  sur  la  physique,  la  chimie  générale,  la  botanique,  la  minéra- 
logie, la  géologie  et  la  zoologie;  c'est  l'équivalent  de  la  candidature 
en  sciences  naturelles  des  universités  belges.  Cet  examen  prend 
deux  séances  d'une  heure.  La  physique  et  la  chimie  occupent  entiè- 
rement la  première  heure.  Le  candidat  est  examioé  sur  les  quatre 
autres  branches  pendant  la  seconde  séance. 

H.  Promotion. 

Le  licencié  qui  a  achevé  une  année  d'études  depuis  l'obtention  de 
son  dipIAme  passe  une  épreuve  sur  la  chimie  pharmaceutique,  la 
matière  médicale  et  la  toxicologie.  L'examen  oral  prend  une  heure. 

La  durée  des  exercices  pratiques  est  laissée  a  l'appréciation  des 
jurys. 

m.  Doctorat. 

II*  période.  —  Pendant  l'une  des  deux  années,  le  futur  docteur 
est  exercé  à  la  pratique  des  analyses  quantitatives,  biologiques, 
toxicologiques  et  à  d'autres  recherches  expérimentales.  Il  doit  en 
outre  s'exercer  dans  une  branche  des  sciences  naturelles  à  son 
choix.  L'autre  année  est  consacrée  au  stage  dans  une  oCRcine  agréée 
à  cet  eiïet. 

L'aspirant  docteur  peut  à  volonté  terminer  par  le  stage  ou  par  les 
études  scolaires.  L'examen  final  est  pratique  et  oral,  il  comprend  de 
plus  la  défense  d'une  thèse  inaugurale. 

Voici  l'ordre  dans  lequel  se  suivent  les  épreuves  : 

1°  Une  série  d'analyses  chimiques  et  toxicologiques,  qualitatives 
et  quantitatives.  Le  récipiendaire  est  tenu  de  fournir  des  explica- 
tions verbales  sur  les  opérations  qu'il  vient  d'exécuter  ; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


35  L'raSIlGintMBRT  PBIIMIGIUTIQCI  S05 

2*  Le  candidat  bit  deux  préparations  chimiques  en  présence  des 
lauabres  da  jary  ; 

3'  11  doit  reconnattre  et  décrire  les  plantes  médicinales  et  tes 
drogues  qui  lui  sont  présentées  ;  il  doit  connaître  leur  composition, 
leurs  alténUons,  leurs  iàlsi&cationsj  etc. 

4°  Présentation  d'un  mémoire  sur  un  sujet  au  choix  du  récipien- 
daire. Ce  mémoire  doit  être  défendu  publiquement. 

On  voit,  par  ce  qui  précède,  que  le  système  d'enseignement 
adopté  est  très  simple,  il  laisse  une  grande  liberté  à  celui  qui 
enseigne  comme  à  celui  qui  apprend.  Il  semble  qu'il  soit  tout  à 
l'avantage  de  ceux  qui  désirent  faire  des  éludes  fortes  et  sérieuses. 
Ils  peuvent,  s'ils  le  désirent,  consacrer  plus  de  temps  aux  matières 
vers  lesquelles  leur  talent  spécial  ou  leur  go&t  les  entraîne  davan- 
tage, et  acquérir  ainsi  des  connaissances  étendues  et  sérieuses  que 
les  étudiants  atteignent  rarement  ailleurs. 

JAPON 

D  n'existe  pas  encore  de  loi  générale  sur  l'exercice  de  la  phar- 
macie au  Japon. 

Le  tout  se  borne  à  quelques  décrets  réglant  la  vente  et  la  livraison 
des  poisons  et  des  médicaments  très  actifs. 

La  plupart  des  règlements  existants  varient  de  district  en  district. 
Aussi  le  Gouvernement  a-t-il  conçu  le  projet  de  faire  cesser  cet 
état  de  choses,  et  on  espère  sous  peu  voir  paraître  une  phnrma- 
copëe  japonaise.  La  rédaction  eu  a  été  confiée  au  Conseil  central 
sanitaire  depuis  1880. 

Dans  les  grands  centres,  il  s'est  formé  des  associations  phar- 
maceutiques, donnant  des  conférences  spéciales  et  ayant  des 
publications  dont  quelques-unes  sont  fort  remarquables.  On  en 
connaît  neuf  dans  tout  l'empire. 

Les  sociétés  rendent  de  grands  services,  mais  le  gouvernement 
a  eu  l'heureuse  idée  pour  parer  aux  inconvénients  résultant  de 
l'absence  presque  générale  de  pharmaciens  instruits,  de  fonder 
des  bureaux  d'analyse, et  des  laboratoires,  où  les  intéressés  peuvent, 
non  seulement  faire  examiner  les  ditTérentes  drogues  de  leur  débit, 
mais  encore  faire  préparer  les  médicaments  ofTicinaux  dont  ils 
ont  besoin. 

Le  pouvoir  central  s'est  encore  occupé  de  rechercher  commeBt 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


206 


L  E.fSElGHEMENT  PHIBHACBUTIQUE 


la  pharmacie  était  organisée  dans  d'autres  pays,  et  il  paraît  certaÎD 
que  le  Japon  qui  marche  à  pas  tellement  rapides  dans  la  voie  du 
progrès,  qu'il  étonne  le  monde  civilisé,  aura  sous  peu  une  législa- 
tion pharmaceutique  digne  d'un  graud  peuple, 

MEXIQUE 

Dans  ce  pays  il  n'existe  pas,  à  proprement  perler,  d'enseigne- 
ment moyen  dans  le  sens  qu'en  Europe  on  attache  à  ce  mot. 
L'instruction  est  primaire  ou  secondaire.  C'est  à  celte  dernière 
catégorie  qu'appartiennent  les  écoles  de  sciences,  de  beaux- 
arts,  etc.,  et  les  écoles  de  médecine,  de  chirurgie  et  de  pharmacie. 

On  comprend,  dÈs  lors,  que  pour  les  examens,  les  branches 
d'instruction  soient  classées  d'une  façon  toute  différente  que  sur 
l'ancien  continent.  Dans  la  capitule,  par  exemple,  l'Ecole  de  méde- 
cine inscrit  au  programme  de  ses  cours  la  pharmacie  théorique  et 
pratique,  l'écuDomie  et  la  législation  pharmaceutiques,  l'histoire 
naturelle  des  drogues  simples  et  les  analyses  chimiques. 

Les  autres  matières,  dont  on  exige  ta  connaissance  de  celui  qui 
se  prépare  à  exercer  la  pharmacie,  sont  ensei>;nées  à  l'école  dite 
préparatoire.  Ce  sont  les  mathématiques  (arithmétique  raisonnée 
el  algèbre,  géométrie  et  trigonométrie)  ;  la  cosmographie  et  la 
géographie  ;  l'histoire  générale,  l'histoire  détaillée  du  Mexique  ; 
la  connaissance  du  latin,  des  racines  grecques  ;  de  l'espagnol  ;  du 
français  et  de  l'anglais  ;  la  logique  ;  la  physique,  la  chimie  générale, 
la  botanique  et  la  zoologie.  Sur  chacune  de  ces  branches,  les 
candidats  passent  des  examens  séparés. 

Toutes  ces  épreuves  sont  subies  devant  un  jury  composé  de 
trois  professeurs.  Pour  chacune  des  matières  inscrites  au  pro- 
gramme, le  temps  consacré  à  l'interrogatoire  est  d'au  moins  trois 
quarts  d'heure.  Hais  la  loi  contient  une  disposition  originale,  de 
nature  à  gêner  bien  des  étudiants. 

Le  laps  de  trois  quarts  d'heure  n'est  observé  que  pour  l'élève  qui 
a  été  suDisamment  assidu,  et  est  prolongé  proporMonnellement  aux 
absences  faites  par  le  récipiendaire  pendant  le  cours  de  ses  études. 

Grade  de  pharmacien. 

Pour  l'obtenir  il  faut  avoir  été  admis  à  tous  les  examens  partiels 
énumérés  plus  haut,  avoir  fait  huit  années  d'études,  et  prouver  que 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


37  l'iNSKIGNEMKNT  PHlBMiCBUTIQDE  207 

l'on  a  fait  un  stage  de  quatre  sns.  Celui-ci  peut  d'ailleurs  se  foire 
pendant  la  période  de  scolarité. 

L'examen  final  se  passe  devant  un  Jury  de  cinq  experts  et  com- 
prend trois  épreuves  : 

1"  épreuve,  —  Produire  une  Ibèse  ou  dissertation  écrite  et 
relative  à  l'une  ou  l'autre  question  professionnelle  au  choix  du 
candidat. 

i"  épreuve.  —  Subir  un  interrogatoire  sur  les  matières  spéciales 
enseignées  à  l'école  de  médecine. 

3"»  épreuve.  —  Prouver  ses  connaissances  pratiques  dans  la  clas- 
sification et  l'analyse  des  dragues,  dans  la  préparation  des  sub- 
stances chimiques  et  pharmaceutiques,  les  falsifications  et  altéra- 
tions, etc.  Les  diplômes  acquis  h  l'étranger  ne  dispensent  pas  de  la 
thèse. 

II  n'existe  pas  de  limite  d'âge  pour  l'obtention  d'un  diptdme 
quelconque. 

Il  y  a  une  session  pour  chaque  semestre  :  la  première  commence 
te  15  octobre,  la  seconde,  le  15  mai,  pour  les  examens  parlielsj 
quant  au  diplâme  professionnel,  on  peut  l'obtenir  pendant  tout  le 
cours  de  l'année. 

Les  professeurs  doivent  avoir  subi  des  examens  sur  les  branches 
qu'ils  sont  chargés  d'enseigner. 

L'article  83  du  règlement  spécial  de  l'école  de  médecine  de 
Mexico  prescrit  que,  dans  les  examens  en  médecine,  tous  les  exa- 
minateurs seront  médecins;  dans  ceux  de  pharmacie,  tous  phar- 
maciens. 

Les  leçons  théoriques  sont  d'au  moins  une  heure  et  demie  et  ne 
peuvent  dépasser  deux  heures. 

Nul  n'est  admis  an  cours  avant  dix-huit  ans  révolus.  (Reglamento 
espec.  de  la  escuela  de  medecina.  cap.  H,  art.  i7,  p.  15). 

NÉERLÂNDE  (Rotaukb  de  HoLLAmiE). 

S'il  nous  était  permis  de  nous  placer  à  un  point  de  vue  exclu- 
sivement belge,  nous  devrions  faire  remarquer,  ici,  combien  est 
grande  la  ditTérence  qu'imprime  h  une  législation  quelconque  le 
caractère  propre  d'un  peuple.  Le  Néerlandais,  toujours  calme,  envi- 
sage froidement  les  questions  et  lus  discute  an  point  de  vue  de  l'in- 
térêt général.  Nous  en  trouvons  une  nouvelle  preuve  dans  les  lois 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SOS  L'BnsEiGHUiBirr  phibiuceqtiqde  3S 

qui  régissent  l'exercice  des  différentes  branches  de  l'art  de  guérir, 
et  nolammeat  la  pharmacie.  Nnus  n'hésitons  pas  à  qualifier  celle-ci 
de  chef-d'œuvre.  C'est  un  véritable  modèle  bleo  digne  d'être  pro- 
posé à  DOS  méditations. 

En  Hollande,  la  loi  sar  l'exercice  de  la  pbarmacie  donne  une 
satisfaction  suffisante  à  toutes  les  aspirations.  A  ceux  qui  désirent 
surtout  développer  les  côtés  mercantiles  de  leur  profession,  elle 
impose  des  épreuves  où  la  pratique  tient  une  large  place;  à  ceux,  au 
contraire,  qui  voient  dans  leur  diplôme  uo  moyen  d'étendre  el  leurs 
connaissances  et  les  moyens  d'être  utilesà  l'humanité,  elle  demande 
de  fortes  étndes  de  la  nature,  sans  commettre  la  foute  de  donner  à 
l'une  de  ses  branches  une  prépondérance  quelconque  sur  les  autres. 
De  plus,  un  esprit  de  liberté  des  plus  larges  a  présidé  à  la  confec- 
Uon  des  lois.  Les  jurys  d'examen  n'ont  pas  à  s'enquérir  de  l'en- 
droit, ni  de  la  &çon  dont  les  études  ont  été  faites.  Pour  l'épreuve  de 
pharmacien,  on  exige  deux  années  de  slage  au  moins.  Le  temps  des 
études  n'est  pas  limité,  chacun  peut  se  présenter  à  l'examen  dès 
qu'il  se  croit  sufGsamment  préparé. 

n  existe  deux  catégories  de  pharmaciens  ayant  passé  le  même 
examen  final  (examen  d'état).  Seulement,  les  uns  ont  pris  dans  une 
université  un  grade  de  docteur  en  pharmacie,  alors  que  les  autres 
se  sont  contentés  de  subir,  au  préalable,  l'examen  théorique  imposé 
aux  aspirants  pbannaciens. 

Doctorat  en  pliarmacie. 

Pour  les  premiers,  un  enseignement  classique  moyen  complet  est 
exigé.  La  candidature  comprend  la  physique,  la  chimie,  la  bota- 
nique, la  zoologie,  la  minéralogie. 

Le  doctorat  se  passe  en  deux  épreuves  successives  à  quinze  jours 
d'intervalle.  Dans  la  première,  on  interroge,  durant  une  heure, 
les  récipiendaires  sur  la  chimie  pharmaceutique,  l'histoire  natu- 
relle phannaceu tique,  tant  zoologique  que  bouinîque,  la  toxicolo- 
gie, la  chimie  analytique;  suit  un  examen  écrit  sur  des  sujets 
donnés.  La  défense  de  ce  dernier  se  fait  oralement  et  dure  une 
heure  environ. 

Cette  première  épreuve,  qui  prend  le  nom  de  doctorale,  ayant 
été  subie  avec  succès,  le  candidat  peut  se  présenter  à  la  seconde 
appelée  promotion.  Pour  cette  dernière,  on  exige  une  disserlalion 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


39  L'niBiifliiraBHT  PDAuuuungui  S09 

inangurale  et,  au  moins,  dix  thèses  annexées.  L'épreuve  orale  ne 
peut  dépasser  une  heure. 

De  ces  trois  examens,  la  candidature  se  passe  devant  les  jurys 
universitaires,  soit  avant,  soit  après  les  vacances  d'été.  Les  épreu- 
ves doctorales  sont  subies  devant  le  même  jury,  mais  en  tous 
temps. 

Les  docteurs  ne  sont  pas  dispensés  de  l'examen  d'étal,  qui  seul 
donne  droit  au  titre  de  pharmacien  et  à  l'exercice  de  la  profession. 

Examens  d'état. 

L'aspirant  doit  avoir  fait  de  4  à  5  années  d'études  moyennes,  ou 
avoir  subi  une  épreuve  constatant  qu'il  est  apte  à  la  culture  des 
sciences  naturelles  (examen  littéraire  et  mathématique).  Il  se  pré- 
sente ensuite  au  premier  examen  d'étal,  qui  comprend  les  mêmes 
matières  que  celles  exigées  pour  la  candidature  en  pharmacie  dans 
les  universités. 

Le  deuxième  examen  est  théorique  et  porte  sur  la  pharmacie, 
la  toxicologie  et  l'analyse  chimique.  Il  se  passe  devant  les  facultés 
de  sciences. 

La  dernière  épreuve  est  pratique  et,  comme  nous  l'avons  vu 
plus  haut,  la  même  pour  tous  ceux  qui  veulent  exercer  la  pro- 
fession de  pharmacien,  fussent-ils  docteurs.  Elle  est  subie  devant 
un  jury  spécial  nommé  par  le  Roi. 

En  général,  les  étudiants  en  pharmacie  suivent  les  cours  univer- 
sitaires, mais  ils  peuvent,  s'ils  le  désirent,  faire  des  études  privées. 

Gomme  nous  le  disions  au  début,  l'égalité  la  plus  absolue  devant 
la  loi  existe,  par  suite  de  l'examen  d'état  final,  obligatoire  pour 
tous.  Les  aspirants  au  doctorat  peuvent  y  aboutir  sans  préjudice 
pour  leurs  études  professionnelles. 

NORWÈGE 

Quoique  le  premier  décret,  réglant  les  choses  de  la  pharmacie, 
remonte  à  1672,  les  jeunes  gens  qui  se  destinaient  h  la  pharmacie 
n'étaient  astreints  qu'à  l'obligation  de  faire  constater  leur  connais- 
sance suffisante  de  la  langue  latine. 

L'enseignement  était  donné  dans  les  pharmacies,  et  jusqu'en 
1811,  les  pharmaciens  seuls  étaient  appelés  à  se  prononcer  sur  les 
aptitudes  et  la  capacité  de  leurs  futurs  confrères. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S10  L'ENSIlUKEmiT  PHAMUCEirnQUE  40 

Depuis,  cet  état  de  choses  s'est  légèrement  modifié  et,  quoiqu'il 
n'y  ait  pas  encore  de  cours  réguliers  à  TUniversité  de  Christiania, 
ni  d'institut  pharmaceutique,  certains  proTessenra  ofliciels  donnent 
des  cours  libres,  spécialement  destinés  aux  aspirants-pharmaciens. 

Néanmoins,  dans  la  plupart  des  cas,  l'étudiant  doit  s'adresser  à 
des  professeurs  de  l'enseignement  libre. 

4«  Degré.  —  Aspirant-élàve. 

Avant  d'entrer  dans  une  officine  pour  y  faire  son  stage,  ou  exige 
généralement  des  jeunes  la  preuve  qu'ils  possèdent  les  connais- 
sances requises  des  candidats  danois  (voir  Danemark.).  Le  latin 
reste  obligatoire  en  vertu  du  décret  du  i  juillet  1836  et  de  la 
circulaire  ministérielle  du  département  de  l'Intérieur,  remontant 
au  16  février  1861. 

L'Âge  vers  lequel  les  jeunes  gens  commencent  leur  apprentissage 
est  d'ordinaire  1 5  à  1 6  ans.  Au  bout  de  trois  ans  (ce  stage  peut  être 
réduit  exceptionnellement  à  deux  ans),  ils  sont  généralement  aptes 
à  se  présenter  au  premier  examen. 

%•  Degré.  —  Etudiant  en  pharmacie  {Auxiliaire/. 

Epreuve  écrite.  —  L'aspirant  développe  an  thème  ayant  trait  aux 
travaux  du  laboratoire  ou  de  l'officine. 

Epreuve  pratique.  —  Elle  se  compose  de  recherches  sur  la  pu- 
reté de  substances  quelconques,  la  préparation  de  médicaments 
officinaux,  d'ordonnances  médicales. 

Epreuve  orale.  —  L'interrogatoire  porte  sur  les  matières  sui- 
vantes :  physique,  chimie,  botanique,  pharmacognosie,  latin  et 
législation. 

3»  Degré.  —  Pharmacien  examiné  (Candidat). 

Cet  examen  ne  peut  ae  Ihire  qu'après  use  année  entière  ré- 
volue depuis  l'obtention  du  premier  diplôme. 

Epreuve  écrite.  —  Celle-ci  comprend  deux  dissertations  sur 
des  sujets  de  physique,  minéralogie,  botanique,  zoologie,  chimie, 
pharmacognosie,  pharmacie  et  comptabilité. 

Epreuve  pratique.  —  Une  préparation  chimique  et  deux  analyses 
qualitatives  sont  exigées. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


il  L*BinBlGI«m(T  PHAUUCKDnQDB  21 1 

Epreuve  orale.  —  Le  eandidal  est  examiné  sur  tontes  les  bran- 
ches énumérées  à  l'épreuve  écrite. 

4«  Degré.  —  Pharmacien  pratiquant. 

Après  un  slage  de  deux  ans,  le  pharmacien  examiné  est  enfin 
autorisé  à  gérer  lui-même  '  une  officine,  mais  sans  passer  de 
nouvelles  épreuves. 

Les  examens  du  £■  degré  ont  lieu  dans  les  chefs-lieu  de  trois 
districts  :  Christiania,  Bergen  et  Drontheim, 

Les  commissions  d'examen,  nommées  par  le  Roi,  se  composent 
d'un  pharmacien  pratiquant,  président  de  droit;  d'un  pharmacien 
examiné  et  d'un  médecin. 

L'examen  du  3*  degré  a  lieu  devant  un  jury,  composé  de  profes- 
seurs de  l'Université  et  d'un  ou  plusieurs  pharmaciens.  II  y  a  deux 
sessions  par  an  pour  l'obtention  de  chaque  degré.  L'examen  final 
se  passe  à  Christiania.  - 

En  réalité  donc,  les  études  pharmaceutiques  exigent  ici  sept  ans. 
Le  diplAme  final  ne  donne  droit  qu'à  un  titre  de  candidat  qui  est 
transformé  par  l'autorité  au  bout  du  stage  terminal  prescrit,  par 
celai  de  pharmacien.  C'est  un  système  analogue  à  celui  suivi  en 
Belgique  pour  les  notaires.  Ils  ne  reçoivent  ce  dernier  titre  que  par 
l'arrêté  de  nomina^on.  Jusque-là  ils  ne  sont  que  simples  candidats- 
notaires.  C'est  l'appellation  consacrée  par  le  diptéme.  Eux  non  plus 
ne  sont  pas  docteurs,  et  pour  cause,  mais  au  moins  ils  ont  Fa 
limitation  pour  les  consoler,  et  de  plus,  ils  ne  doivent  pas  entamer 
des  études  d'un  autre  ordre  pour  devenir  docteurs  en  droit. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  voit  que,  contrairement  à  ce  que  l'on  pour- 
rait penser,  le  système  norwegien  se  rapproche  davantage  de  celui 
suivi  en  Danemark  que  du  système  suédois.  M5ller  bit  cette  remar- 
que, qu'il  n'y  a  là  rien  d'étonnaat,  puisque  la  Norwège  a  été  réunie 
au  Danemark  jusqu'en  ^8^^. 

PORTUGAL 

Le  jeune  homme  qui  se  destine  à  la  pharmacie,  ne  peut  se  feire 
inscrire  avant  l'âge  de  quatorze  ans  révolus. 

A  l'Université  de  Coïmbre,  il  faut  avoir  quinze  ans. 

Il  n'y  a  là  rien  de  bien  extraordinaire,  le  développement  étant 
pins  précoce  dans  les  pays  chauds  que  dans  dos  contrées  du  nord. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


m  L^smummiiT  PBiuucEUTiQni  19 

Etudes  du  pharmacien  de  première  classe. 

Les  études  classiques  préparatoires  sont  un  cours  complet  de 
portugais,  de  français  ou  d'anglais  ;  les  principes  généraux  de  phy- 
sique et  de  chimie,  et  des  notious  superficielles  d'histoire  naturelle; 
le  latin,  correspondant  à  une  troisième  de  la  section  des  humanités 
dans  notre  pays;  les  mathématiques  élémentaires,  et  des  notions  de 
philosophie. 

A  l'Ecole  Polytechnique,  à  l'Académie  du  même  nom  et  à  la  Fa- 
culté de  Philosophie,  on  interroge  sur  les  principes  du  droit  naturel 
(cours  très  élémentaire)  et  on  insiste  sur  les  éléments  de  botanique. 
Enfin,  à  Porto,  on  ne  se  contente  pas  de  l'une  des  trois  langues  que 
nous  avons  citées  plus  haut,  mais  on  exige  des  connaissances  sufR- 
santes,  non-seulement  dans  l'idiéme  national,  mais  encore  en  an- 
glais et  en  français. 

L'enseignement  de  la  pharmacie  est  donné  dans  des  annexes  aux 
établissements  d'instruction  ci-après  désignés  :  la  Faculté  de  méde- 
cine de  l'Université  de  CoTmbre  et  les  Écoles  de  médecine  de  Lis- 
bonne et  de  Porto, 

Le  personnel  enseignant  de  ces  sections  de  pharmacie  est  très- 
restreint.  11  ne  se  compose  que  d'un  professeur  de  pharmacie,  en 
même  temps  chargé  du  cours  de  médecine,  et  d'un  pharmacien  qui 
est  directeur  du  dispensaire  pharmaceutique. 

L'Université  de  Coïmbre  intitule  sa  section  :  École  de  pharmacie. 
Nous  donnons  ici  un  aperçu  rapide  du  programme  de  ses  cours  : 

i''armte.  —  Chimieinorganique  théorique  et  pratique. 

3*  aimA.  —  Chimie  organique.  Travaux  de  laboratoire  corres- 
pondants. 

3*  année.  ~  Cours  de  pharmacologie  et  de  médecine  élémen- 
taire. Les  travaux  pratiques  sont  exécutés  au  dispensaire  de  phar- 
macie. 

k*  armée.  —  Continuation  des  travaux  pratiques^  surtout  concer- 
nant la  toxicologie. 

D'ailleurs,  les  élèves  suivent,  au  préalable,  des  cours  de  chimie 
générale  et  de  botanique,  soit  aux  écoles  polytechniques  de  Lis- 
bonne et  de  Porto,  soit  à  la  foculté  de  philosophie  de  l'Université  de 
Coïmbre. 

Les  cours  commencent  en  octobre  et  finissent  en  juin. 

Lorsque  les  études  sont  terminées,  les  étudiants  produisent  leurs 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


43  L*nreRi«inEMBHT  pharmaceutique  313 

certificats  prouvant  qu'ils  ont  subi,  avec  succès,  leurs  examens  de 
fin  d'année  ;  on  les  échange  contre  un  diplAme  de  pharmacien. 

Etudes  des  pharmaciens  de  deuxième  classe. 

Ici  encore,  on  a  orée  des  facilités  aux  auxiliaires  qui  ont  une 
pratique  assez  longue,  ce  que  l'on  considère  comme  une  compensa- 
tion à  ce  qui  leur  manque  sous  le  rapport  de  la  préparation  litté- 
raire et  scientifique. 

Les  aspirants  au  dipl^ïme  de  deuxième  classe  doivent  être  âgés 
de  H  ans,  fournir  une  attestation  de  bonne  conduite,  avoir  subi  un 
examen  d'instruction  primaire  sur  la  langue  française  ou  la  langue 
anglaise,  l'arithmétique  et  la  géométrie,  les  principes  de  la  physique 
et  de  la  chimie.  En&n,  ils  doivent  avoir  huit  ans  de  bonne  pratique 
dans  une  pharmacie  connue. 

Tous  les  aspirants  qui  se  trouvent  dans  les  conditions  que  nous 
venons  d'énumérer  sont  admis  à  l'examen  de  capacité,  soitàl'UDi- 
versîté  de  CoTmbre,  soit  aux  écoles  do  Lisbonne  et  de  Porto. 

RÉPUBLIQUE  ARGENTINE 

L'enseignement  de  le  pharmacie  est  donné  en  partie  à  la  faculté 
des  sciences  physiques  et  naturelles,  en  partie  à  celle  des  sciences 
médicales  de  Buenos-Ayres.  Il  existe  deux  grades,  celui  de  licencié, 
donnant  droit  à  l'exercice  de  la  pharmacie  et  celui  de  docteur. 

Celui  qui  désire  se  faire  recevoir  à  l'Université  comme  élève  doit 
avoir  fait  six  années  d'études  moyennes.  Dans  les  collèges  natio- 
naux, on  enseigne  l'idiAme  national  (espagnol),  le  français,  l'an- 
glais, l'allemand,  le  latin,  Thistoire,  la  géographie,  les  mathéma- 
tiques y  compris  la  trigonométrie,  les  éléments  de  la  littérature,  des 
notions  de  droit,  de  philosophie,  d'histoiro  naturelle,  do  physique, 
de  chimie,  de  cosmographie,  d'ethnographie,  d'hygiène  et  de  topo- 
graphie. 

Licence  en  pharmacie. 

On  exige  une  année  de  botanique,  une  de  chimie  pharmaceutique 
et  deux  de  pharmacologie  et  pharmacie.  Les  professeurs  délivrent 
des  certificats,  qui,  après  examen,  consistent  que  ces  cours  ont  été 
suivis  aveo  fruit. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SI  4  L'EHSKummnT  raiiucBiniQui  4i 

An  mois  de  mars  de  chaque  année,  il  y  a  un  examen  général  com- 
prenant une  épreuve  théorique  et  une  épreuve  pratique. 

Une  session  distincte  est  consacrée  à  chacune  d'elles. 

L'examen  théorique  roule  sar  les  branches  que  nous  venons 
d'énumérer. 

Dans  l'examen  pratique,  on  s'assure  de  Tbabileté  des  récipien- 
daires dans  la  pratique  pharmaceutique  et  chimique,  et,  de  plus,  on 
exige  la  préparation  de  six  produits  pharmaceutiques,  chimiques  ou 
galéniques. 

Le  diplAme  de  licencié  ne  peut  s'obtenir  avant  la  majorité  l^le 
qui  est  de  SS  ans. 

Le  jury  se  compose  de  trois  pharmaciens  et  d'un  secrétaire. 

Doctorat  en  pharmacie. 

La  commission  d'examen  comprend,  outre  trois  professeurs  de  la 
foculté  de  médecine,  trois  pharmaciens  qui  soient  en  même  temps 
docteurs  en  sciences  ou  en  pharmacie. 

Les  candidats  doivent  passer  un  examen  appivifondi  sur  l'hy- 
giène, la  matière  médicale  et  la  toxicologie.  Chacune  de  ces  bran- 
ches correspond  à  un  cours  d'une  année.  Il  fout,  en  outre,  soutenir 
publiquement  une  thèse. 

RÉPUBUQUES  DE  L'AHÉHIQUE  CENTRALE 

L'organisation  de  l'enseignement  dans  ces  pays  semble  très  com- 
plète à  première  vue,  et  les  élablissementa  d'instruction  supérieure 
y  sont  assez  répandus.  Ces  universités  délivrent  des  diplAmes  de 
docteurs  et  ce  sont  ensuite  ceux-ci,  aidés  ou  non  de  pharmaciens, 
qui  président  aux  examens  de  pharmacie.  Ce  serait  pourtant  une 
erreur  de  croire  que  l'enseignement  ait  pu  atteindre  dans  ces  con- 
trées à  la  perfection  obtenue  dans  les  pays  où  la  civilisation  est, 
non  pas  supérieure,  mais  plus  répandue.  Nous  en  donnerons  cette 
preuve  que  les  docteurs  sérieux,  sortis  des  universités  de  l'Amé- 
rique centrale  vont  ensuite  terminer  leurs  études  dans  l'une  ou 
l'autre  école  renommée  de  l'Ancien-Continent  ou  du  Nouveau- 
Uonde. 

L'organisation  politique  des  nations  qui  nous  occupent  en  ce  mo- 
ment est,  sous  bien  des  rapports,  très-différente  de  celle  de  nos 
pays  européens.  Leur  législation  pharmaceutique  ne  nous  a  pas 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


45  L'niSBiOROiEnT  phauucedtiqui  31 5 

semblé  présenter  ud  bien  grand  intérêt  pour  te  Congrès,  aussi  nous 
borneroas-DOUS  à  indiquer,  à  grands  traits,  ce  que  l'état  exige  de 
eeux  qui  se  vouent  à  la  profession  de  pharmacien. 

Voyons,  à  litre  d'exemple,  ce  qui  se  passe  au  Venezuela  et  dans 
la  République  de  Costa-Rica.  N'oublions  pas  que  la  population 
est  groupée  sur  certains  points  du  territoire  seulement  et  que  les 
moyens  de  communication  y  sont  en  général  très-diSîciles.  C'est  ce 
qui  explique  pourquoi  ici  surtout  il  est  avec  la  règle  des  accommo- 
dements. Il  est  de  principe  que  nul  ne  peut  ouvrir  d'officine  sans 
avoir  obtenu  un  grade  de  pharmacien.  11  faut  de  plus  se  faire 
inscrire  par  le  Conseil  supérieur  de  médecine.  Néanmoins^  là  où 
les  pharmaciens  ne  seraient  pas  en  nombre  suEBsant  pour  le  ser- 
vice du  public,  les  médecins  peuvent  être  autorisés  à  exercer  la 
pharmacie.  Dans  les  villages  et  les  hameaux  où  il  n'y  a  ni  phar- 
macien, ni  médecin,  des  personnes  honorables  peuvent  être  auto- 
risées à  tenir  un  dépAt  des  médicaments  les  plus  usuels. 

L'examen  du  phamtacien  porto  sur  les  notions  générales  d'his- 
toire naturelle,  la  matière  médicale,  la  pharmacie  théorique,  les 
préparations  chimiques  et  un  examen  pratique  sur  les  préparations 
pharmaceutiques.  Le  Conseil  supérieur  de  médecine,  composé  de 
cinq  membres.  Tait  fonction  dejury. 

11  y  a  une  session  tous  les  mois.  Les  diplémes  étrangers  sont 
admis. 

Pour  le  Venezuela,  il  foutpasser  uneépreuve  sommaire  probatoire. 

RUSSIE 


Cet  empire,  par  l'étendue  de  son  territoire  et  la  diversité  des 
peuples  qui  le  composent,  ne  saurait,  on  le  comprend,  être  régi  par 
des  règles  uniformes.  Le  degré  de  civilisation  des  sujets  russes  est 
très-différent  et  leur  distribution  géographique  crée  des  obstacles 
invincibles  à  une  législation  rigoureuse.  Les  lois  sont  les  mêmes 
pour  tout  l'empire,  mais  leur  appIicaLioo  est  plus  ou  moins  mitigée 
suivant  la  contrée  que  l'on  envisage.  Cet  état  de  choses  serait 
certes  très-intéressant  à  étudier,  mais  ne  présenterait  pas  grande 
Utilité  pour  le  but  que  nous  voulons  atteindre,  ce  serait  du  pur 
dilettantisme.  Nous  allons  exposer  ce  qui  se  &it  dans  les  régions 
voisines  de  l'Empire  allemand,  et  prendrons  comme  exemple  ce 
qui  se  passe  à  l'université  de  Dorpat.  Pour  cela,  noua  n'aurons  qu'à 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SI  6  L'msucinnRT  PHumcsiniQDB  46 

suivre,  pas  à  pas,  le  rapport  dont  te  gouveraement  russe  a  char^ 
H.  te  proressear  Dragendorif. 

Au  préalable,  nous  devrons  bire  une  remarque.  Comme  dans  les 
universités  allemandes,  il  existe,  à  Dorpat,  une  liberté  complète 
quant  à  l'ordre  des  éludes.  Les  aspirants  à  un  dipidme  classent  les 
matières  de  leurs  examens  dans  l'ordre  qui  leur  convient. 

Voici  comment  les  choses  se  passent  en  général  :  Les  établisse- 
ments d'instruction  moyenne  portent,  comme  on  sait,  le  nom  de 
gymnases,  et  comprennent  sept  années  d'études.  Les  jeunes  gens 
font  d'ordinaire  leur  troisième,  vers  quinze  ans.  Or,  pour  entrer 
dans  une  pharmacie,  le  jeune  aspirant  doit  posséder  les  connais- 
sances requises  pour  passer  eu  troisième. 

La  profession  de  pharmacien  comprend  trois  degrés  qui  sont  les 
analogues  de  l'apprentissage,  du  compagnonnage  et  de  la  maîtrise 
de  nos  anciennes  corporations.  On  les  distingue  par  les  appellations 
de  compagnon  (Gehtllfe)  ;  commis  (Provisor)  ;  maître  (Magister). 

Les  phnrmacies  sont  de  deux  espèces  :  les  unes,  privilégiées; 
les  autres,  sans  privilège.  Les  premières  prennent  le  nom  de  phar- 
macies de  la  couronne  (Eronsapotheke),  les  autres  celui  de  pharma- 
cies libres. 

Il  suffit  d'être  commis  pour  être  admis  à  reprendre  et  à  exploiter 
l'une  ou  l'antre  de  ces  catégories  de  pharmacies.  Plus  tard,  il  est 
loisible  à  chacun  de  subir  un  troisième  examen  scientiâque  qui 
donne  droit  à  la  matlnse  et  à  la  survivance  de  l'office  acadé- 
mique. 

Examinons  successivement  les  conditions  requises  pour  l'obten- 
tion des  trois  degrés. 

Grade  de  compagnon. 

Pour  être  admis  à  cette  fonction,  il  ihut  connaître  la  préparation 
des  médicaments  magistraux  et  justifier  de  la  connaissance  des  pré- 
parations officinales  d'après  les  proscriptions  de  la  pharmacopée. 

L'épreuve  à  subir  comprend  : 

i'  La  connaissance  des  règlements  spéciaux; 

2»  La  traduction,  à  livre  ouvert,  de  quelques  paragraphes  de  la 
pharmacopée  nationale  et  du  texte  latin  d'une  autre  pharmacopée 
usuelle; 

8»  La  lecture  de  quelques  ordonnances  avec  des  explications  sur 
le  mode  opératoire  à  suivre  et  les  piix  du  tarif  légal.  On  exige,  en 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


47  L'EHSnfiRKKKHT  PHIBIUCCDTIQIJE  217 

outre,  que  le  candidat  exécute  les  manipnlatians,  surtout  celles  qui 
prèsenteot  une  certaine  difficulté,  selon  les  règles  de  l'art,  et  avec 
une  adresse  suffisante  ; 

i"  La  détermination  et  la  caractéristique  des  drogues  simples  les 
plus  usuelles  ; 

5*  La  description  et  la  détermination  des  plantes  officinales  et 
vénéneuses  les  plus  fréquemment  employées,  notamment  celles  qui 
croissent  eu  Russie  à  l'état  sauvage; 

6°  La  préparation,  la  connaissance  des  propriétés  et  des  ingré- 
dients de  deux  médicaments  galéniques  et  de  deux  préparations 
chimico-pharmaceuliques  ; 

7°  La  nomenclature  pharmaceutique; 

8*  La  connaissance  des  doses  maxima  des  médicaments  les  plus 
actîTs; 

9*  Enfin,  deux  préparations  galéniques  et  une  préparation  chi- 
mique, à  faire  en  présence  du  professeur  de  pharmacie. 

Commis  pharmacien. 

Pour  être  admis  à  ce  grade,  il  Ëiut  produire  un  diplôme  de  com- 
pagnon, un  certificat  d'un  stage  de  trois  ans  et  l'attestation  qn'on  a 
suivi  des  cours  universitaires  pendant  trois  semestres. 

Non-seulement  on  exige  des  connaissances  pratiques  étendues, 
mats  une  instruction  scientifique  en  rapport  avec  les  exigences 
de  ce  grade. 

Le  programme  d'examen  est  le  suivant  : 

i'  Minéralogie.  —  Terminologie  et  connaissance  des  minéraux 
employés  en  pharmacie  ; 

8"  Botanique.  —  Terminologie,  systèmes  principaux  de  classifi- 
cation, détermination  et  description  de  deux  spécimens  de  plantes, 
pris  dans  un  herbier; 

3'  Zoologie.  —  Classification  et  connaissance  d'animaux,  four- 
nissant des  produits  à  la  matière  médicale  ; 

4*  Physique  élémentaire,  appliquée  à  la  chimie  et  à  la  phar- 
macie ; 

.6»  Chimie  générale,  surtout  dans  ses  applications  phannaceu- 
tiques  et  toxicologiques  ; 

$■  Pharmacologie  é/Menfatr«.  —  Surtout  les  formes  médicamen- 
teuses et  les  doses  ; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SIS  L'mnunMnT  PBiimicnmQn  48 

7*  Lea  premiert  iottu  à  donner  en  cas  d'aecîdetUi 

8*  Pharmacognoiie.  —  Description  oa  déEenoination  de  deux 
drogues  ou  malériaux  bruts. 

9*  Aaalt/ie  ekimiqtte.  —  Faîra  l'analyse  de  deux  produits  chi- 
miques et  donner  une  description  minutieuse  des  caractères  de 
pureté  de  deux  médicaments  pharmaco-chimiquea.  A  l'université 
de  Dorpat,  on  exige  que  l'une  des  deux  analyses  soit  quanti- 
ta^ve. 

10*  Chimie  légale.  —  Examiner  chimiquement  un  mélange  et 
dresser  procès-verbal  de  la  marche  des  opérations. 

Il*  PréparatUms  ehimiquet.  —  Faire  deux  de  ces  préparations, 
et  fournir  des  explications  sur  la  manière  d'opérer. 

12°  Comptabilité  pharmaceutique.  —  A  Dorpat,  on  y  ajoute  les 
calculs  nécessiLés  par  les  opéralioos  chimiques  (stœchiomètrie). 

L'examen  pratique  se  bit  en  présence  et  sous  le  coutréle  du  pro- 
fesseur de  pharmacie. 

Maître  pharmacien. 

Les  matières  de  l'examen  pour  la  maîtrise  sont  les  mêmes  que 
pour  le  grade  précédent,  seulement,  on  exige  des  candidats  des 
connaissances  plus  approTondies.  Il  y  a,  en  outre,  un  examen  écrit 
sur  deux  questions  empruntées,  l'une  au  domaine  des  sciences 
pharmaceutiques  et  chimiques,  et  l'autre  soit  à  la  physique,  soit  à 
l'histoire  naturelle. 

Enfin,  lorsque  l'aspirant  a  subi  avec  succès  toutes  les  épreuves 
que  nous  venons  de  mentionner,  il  lui  reste  à  rédiger  une  disser- 
tation inaugurale  à  laquelle  il  doit  annexer  six  thèses.  Celte  dis- 
sertation est  imprimée  ainsi  que  les  thèses,  après  approbation  de 
la  fèiculté  de  médecine.  Leur  défense  publique  doit  ensuite  être 
présentée  par  le  récipiendaire. 

D'après  ce  qui  précède,  les  Iradilions  ont  conservé  ici  toute  leur 
puissance  et  les  anciennes  formes  académiques  sont  scrupuleuse- 
ment conservées. 

Le  cérémonial  qui  entoure  la  thèse  finale  ne  doit  pas  peu  contri- 
buer à  rehausser  le  prestige  du  maître  en  pharmacie  aux  yeux  du 
vulgaire. 

Ajoutez  à  cela  que  le  pharmacien  nouvellement  reçu  est  tenu  de 
prêter  un  serment  solennel,  dans  lequel  il  promet  de  maintenir 
intacts  les  droits  et  les  prérogatives  de  la  profession. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


49  L'iHSEIGHEMnn  FHÀMUCItmQUK  149 

La  composition  des  jurys  est  difTérente  d'après  le  grade.  II  est 
toujours  composé  de  professeurs  de  la  Tacullé  de  médecine  et  des 
sciences,  Auxquels  on  adjoint  un  pharmacien.  Celui-ci  interroge 
spécialement  sur  la  préparation  des  médicaments  ofHcinaux  et 
magislraui,  les  dispositions  légales  concernant  la  pharmacie,  la 
coraptabililé  pharmaceutique  et  la  stœchiométrie. 

Les  sessions  ont  lieu  mensuellement  pendant  tout  le  cours  de 
l'année  académique,  soit  en  défalquant  les  vacances,  environ  neuf 
fois  par  an. 

L'épreuve  finale  se  fait  d'ordinaire  un  mois  après  les  premiers 
examens  de  maîtrise. 

Enseignement.  Il  se  donne  dans  des  instituts  faisant  partie  inté- 
grante de  l'université.  Parmi  les  professeurs,  celui  de  pharmacie, 
son  assistant  et  un  privat-doccnt,  ont  toujours  reçu  une  instruction 
professionnelle  complète.  Le  pharmacien  russe  est  donc  Jugé  par 
ses  pairs,  du  moins  en  partie. 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  des  matières  sur  lesquelles 
portent  les  divers  examens  des  pharmaciens  russes,  nous  transcri- 
vons ici  une  partie  du  programme  des  études  de  l'Université  de 
Dorpat. 

i"  Semestre. 

Le  nombre  d'heures  est  calculé  par  semaine. 

Législation  pharmaceutique â  heures. 

Pharmacie  chimique 5  id. 

Chimie  inorganique 5  id. 

Physique  élémentaire  (I"  partie) 4  id. 

Botanique  générale i  id. 

Exercices  pratiques  d'analyse  chimique.     .     .  i  id. 

2""  Semestre. 

Chimie  pharmaceutique 5  heures. 

Chimie  organique 5      id. 

Physique  (i""  partie) 4      id. 

Botanique  pharmaceutique 4      id. 

Minéralogie. 4      id. 

Exercices  pratiques  sur  l'analyse  quantitative,  la  chimie  légale, 
etc...  4  heures. 

11. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


S80  L'BnSBIQKEMBnT  PHÀlMACtimQIIB  50 

S"  Seme$tre. 

Chimie  pharmaceutiqtte  (3™  partie).    ...    S  heures. 

Chvnie  analytique 4     id. 

Pharroacognosie 3      id. 

Zoologie 4     id. 

Secours  en  cat  d'accident 1  à  2     id. 

Jfantpulo/toru  chimiques 6     id. 

U  fôut  remarquer  ici,  qu'en  dehors  de  ce  temps,  les  laboratoires 
de  chimie  sont  ouverts  aux  élèves  pendant  le  deuxième  semestre 
de  l'année,  de  8  heures  du  matin  à  midi,  et  de  2  à  K  heures  de 
relevée. 

Indépendamment  des  cours  obligatoires,  il  y  a  encore  les  sui- 
vants qui  sont  recommandés,  maïs  facultatifs. 

Histoire  de  la  pharmacie 3  heures. 

Toxicologie  chimique S     id. 

Exercices  micrographiques 4     id, 

n  but  y  ajouter  des  excursions  botaniques  et  des  herborisations 
folles  à  un  point  de  vue  exclusivement  pharmaceutique,  des  cours 
de  titrage  chimique,  de  détermination  de  la  valeur  des  drogues,  de 
pratique  stoechiomélrique. 

SUÈDE 

L'enseignement  do  la  pharmacie  n'est  donné  ni  à  l'Université  de 
Laud,  ni  à  celle  d'Upsal,  mais  à  l'Institut  pharmaceutique  de 
Stokbolm,  fondé  en  1837  et  entretenu,  depuis  1845  jusque  dans  ces 
derniers  temps,  aux  frais  des  sociétés  de  pharmacie.  Le  gouverne- 
ment donnait  un  subside  de  2,500  francs.  D'après  Miiller  (1),  auquel 
nous  empruntons  ces  détails,  les  sociétés  de  pharmacie  interve- 
naient pour  une  somme  équivalente. 

En  1860,  les  chambres  ont  accordé  un  subside  de  75,000  francs 
pour  l'èdiUcation  de  nouveaux  locaux.  Depuis  (en  1875),  les  sub- 
sides ont  été  majores,  l'I^tat  fournit  10,001}  francs,  les  sociétés  de 
pharmacie  7,500.  Comme  l'Institut  coûtait,  en  moyenne,  la.OOO  fr., 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


54  l'bnsugkehbht  raAUiauriQUB  224 

le  reste  était  Tourni  par  le  minerval.  Des  dispositions  récentes  ont 
enfin  mis  toutes  les  dépenses  de  l'Institut  à  charge  de  l'Etat. 
Voici  l'énumération  des  cours  qui  y  sont  donnés  : 
Des  notions  de  géologie  et  de  minéralogie.  La  zoologie  et  la  bota- 
nique élémentaires;  la    chimie   générale  et  pharmaceutique;   la 
pharmacognosie  ;  l'analyse  chimique,  la  toxicologie ,  la  législation 
phannaceutique. 
Les  examens  à  passer  sont  au  nombre  de  deux. 

Premier  examen  (Pharmacies  studiosus). 

Les  études  peuvent  être  commencées  après  la  sixième  d'un  lycée 
(ce  qui  correspond  à  une  troisième  du  système  belge,  c'est-à-dire 
la  classe  avant  celle  que,  de  temps  immémorial,  on  appelle  poGsie  : 
la  syntaxe  de  l'ancien  système),  mais  l'élève  est  tenu  de  passer 
d'abord  trois  années  dans  une  pharmacie  et  de  fournir  : 

4°  Un  certificat  de  son  patron  constatant  qu'il  possède  la  mora- 
tité  et  les  connaissances  requises  d'un  auxiliaire  eu  pharmacie  ; 

i'  Un  journal,  mentionnant  an  Jour  le  jour  ses  travaux  chimiques 
et  pharmaceutiques  ; 

3*  Les  notes  qu'il  a  prises  pendant  le  cours  de  ses  éludes  sco- 
laires ; 

4'  Trois  préparations  pharmaceutiques  préparées  par  l'aspirant 
lui-même,  accompagnées  de  notes  descriptives  sur  la  marche  des 
opérations  qu'elles  ont  nécessitées.  Le  patron  doit  certifier  l'au- 
thenticité de  ces  pièces. 

L'examen  comprend  :  la  préparation  de  médicaments  magistraux 
d'après  des  ordonnances  formulées  par  le  pharmacien  instructeur; 
plus  une  épreuve  orale  sur  les  premiers  éléments  de  la  zoologie,  la 
botanique,  la  chimie  générale  et  pharmaceutique,  la  législation 
spéciale  concernant  les  aides. 

On  exige,  en  outre,  quelques  déterminations  de  plantes  indigènes 
et  de  drogues  usuelles,  ainsi  qu'une  Iraduclion,  en  suédois,  d'un 
texte  de  la  pharmacopée. 

Les  élèves  ayant  passé  cet  examen  prennent  le  nom  de  studiosi 
pharmaciee. 

Le  candidat  qui  a  échoué  à  trois  épreuves  successives,  n'est  plus 
admis  à  se  représenter. 

O  premier  examen  constitue,  comme  on  le  voit,  une  véritable 
candidature. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SS8  l'EHSBIGHBHEHT  PEIUUCEUTIQUE  53 

N'oublions  pas  néanmoins  d'ajouter  que  l'examen  oral  se  fait 
d'après  des  manuels  approuvés  par  le  pouvoir. 

Deuxième  examen  (Provlsor). 

Le  pharmacÙB  stttdiosus,  après  une  année  de  stage  au  moins  dans 
une  officine,  peut  se  présenter  à  l'épreuve  finale.  Outre  son  pre- 
mier diplôme,  on  exige  de  lui  un  certifical  de  bonne  conduite  et  des 
Attestations  délivrées  par  ses  professeurs  prouvant  qu'il  a  suivi 
avec  Truit,  les  divers  cours  de  l'Institut  pharmaceutique. 

L'examen  final  est  pratique  et  théorique. 

Epreuve  pratique.  —  Le  candidat  fait  deux  analyses  qualitatives 
et  une  analyse  toxicologique.  Il  prépare  quelques  ordonnances  et 
examine  scientifiquement,  au  point  de  vue  pbarmacologique,  quel- 
ques drogues  ou  médicaments. 

Ces  épreuves  pratiques  durent  quinze  jours. 

Epreuve  théorique.  —  Il  est  posé  deux  questions  de  cbimie  et  de 
pharmacie  auxquelles  le  récipiendaire  répond  par  écrit. 

Quant  à  la  partie  orale,  chaque  professeur  pose  les  questions  qui 
sont  de  sa  compétence. 

L'ensemble  des  épreuves  que  nous  venons  d'énumérer  étant 
subi  à  la  satisfoction  des  examinateurs,  le  pharmaciœ  studiosus  re- 
çoit le  litre  dô  Provisor  et  de  pharmacien  examiné. 

L'enseignement  de  l'instilul  de  Stokholm  comprend  deux  pé> 
riodes,  du  /  5  octobre  au  1 5  décembre  et  du  45  janvier  au  1  "  juin. 

Les  travaux  pratiques  se  font  pendant  la  première  année  d'é- 
tudes et  prennent  trente-quatre  heures  par  semaine. 

Les  élèves  sont  exercés  aux  pratiques  de  l'analyse  qualitative,  de 
certains  titrages,  etc. 

Pendant  tout  le  cours  de  l'été,  il  y  a  des  herborisations  sous  la 
direction  du  professeur  compétent.  Le  nombre  des  plantes  étudiées 
est  de  mille. 

Il  n'y  a  que  les  élèves  studieux  qui  passent  leurs  examens  au 
bout  de  deux  ans. 

SUISSE 

La  législation  est  uniforme  pour  tous  les  cantons.  Depuis  4880, 
le  Conseil  fédéral  a  édicté  une  loi  abrogeant  les  arrêtés  antérieurs 
sur  la  matière,  nous  en  extrayons  ce  qui  va  suivre  , 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


53  L  ENBEIGKEIIENT  PDllMÀCEUnCUE  223 

Celui  qui  se  prépare  a  exercer  la  pharmacie  dans  la  République 
helvétique  doit  dorénavant  passer  par  trois  degrés  :  celui  de  matu- 
rité, de  commis-phannacien  et  de  maîtrise  (examen  professionnel). 

Certificat  de  maturité. 

Nous  copions  les  dispositions  de  l'arrêté  du  2  juillet  1880. 
Appendice,  page  28. 

Les  candidats  en  pharmacie,  pour  être  admis  à  l'examen  de 
commis- pharmacien,  conformémenl  à  l'article  5i  du  règlement 
pour  les  examens  fédéraux  de  médecine,  ont  à  justifier,  en  ce  qui 
concerne  leurs  études  préparatoires,  des  connaissances  suivantes  : 

A.  —  Langues. 

1.  —  Langue  maternelle.  Connaissance  approfondie  de  la  gram- 
maire, composition  écrite. 

2.  —  Une  deuxième  langue  nationale  suisse.  Grammaire,  faci- 
lité de  diction  et  rédaction,  version  et  explication  d'un  classique. 

3.  —  Latin,  t^nnaissance  exacte  des  formes  régulières  et  irré- 
gulières; syntaxe;  traduction  de  César,  Tite-Live,  Cicéron,  Ovide 
et  Vii^le. 

B.  —  Histoire. 

Késumé  de  l'histoire  universelle. 

C.  ■~  Géographie. 
Connaissance  générale  du  globe  terrestre. 

D.  —  Mathématiques. 

Arithmétique,  fractions  ordinaires  et  fractions  décimales,  arith- 
métique pratique,  arithmétique  générale  y  compris  les  puissances, 
les  racines  et  les  logarithmes  avec  leurs  applications;  progressions  ; 
équations  du  premier  degré  h  une  et  plusieurs  inconnues  ;  équa- 
tions du  second  degré  à  une  inconnue. 

Planimétrie,  stéréométrie  et  trigonométrie  rectiligne. 

F.  —  Sciences  naturelles. 
Physique.  —  Propriétés  générales  des  corps  ;  la  partie  mécani- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SSi  L'bNSEIGKEMBHT  FBARHACBDTIQDI  54 

que  de  la  physiqae;  équilibre  et  mouvement  des  corps  solides, 
liquides  et  gazeux'. 

Histoire  naturelle.  —  Formes  principales  (ou  typiques)  du  règnd 
végétal  et  aaimal. 

Voici  les  cerllScats  d'études  moyeDues  qui  correspondent  à  ce 


d'un  collège  supérieur  ; 

B.  —  Le  certifical  de  la  classe  supérieure  d'une  école  iodustrielle 
(école  réale)  concurremment  avec  celui  de  la  langue  latine  exigée 
pour  comprendre  parfaitement  la  pharmacopée,  etc. 

Nous  verrons,  tout  à  l'heure,  que  la  loi  a  attaché  un  certain 
privilège  au  certificat  d'études  complètes. 

Lorsque  le  certifical  émane  d'un  établissement  dont  le  programme 
d'études  ne  répond  pas  aux  conditions  du  programme  de  maturité 
ci-dessus,  l'admission  aux  épreuves  de  commis  pharmacien  n'aura 
lieu  que  si  le  candidat  justifie,  par  un  examen  spécial  de  maturité, 
des  connaissances  exigées,  devant  une  commission  composée  de 
trois  membres. 

Commis-pharmacien. 

Cet  examen,  qui  doit  être  subi  à  la  fin  de  l'apprentissage,  se 
divise  en  deux  épreuves. 

L'aspirant  doit,  au  préalable,  fournir,  outre  le  certificat  de 
maturité  dont  nous  venons  de  parler,  une  attestation  légalisée 
constatant  qu'il  a  feil  un  apprentissage  de  trois  ans  chez  un  phar- 
macien patenté. 

A.  —  Epreuve  pratique. 

1 .  Traduction  écrite  et  orale  de  deux  articles  de  la  pharmacopée 
latine  de  la  Suisse. 

2.  Préparation  de  trois  remèdes  au  moins  d'après  les  formules 
magistrales. 

3.  Une  manipulation  pharmaco-chimique,  une  préparation  galé- 
nique  du  la  pharmacopée  suisse. 

4.  Deux  analyses  faciles  de  drogues  ou  de  préparations  officinales. 

B.  —  Epreuve  orale. 
1.  Botanique  systématique,  pharmaceutique  et  industrielle. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


S6  L'nnnaiinKNT  phauioutique  Î2& 

3.  Physique  élémentaire. 

3.  Chimie  pharmaceutique. 

i.  Etude  des  substances  pharmacentîqnes  du  commerce. 

5.  Formules,  doses  et  préparation  dea  médicameots. 

Maîtrise. 

Pour  être  admis  à  se  présenter  aux  épreuves,  il  Taut  posséder  ud 
diplAme  de  commis-pharmacieu,  ou  avoir  obtenu  à  l'étranger  un 
grade  considéré  comme  son  équivalent  ;  avoir  feit  un  stage  d'un  an  ; 
avoir  étudié  pendant  quatre  semestres  complets,  au  moins,  dans 
une  université  ou  une  école  spéciale  de  pharmacie,  et  avoir  tra- 
vaillé, pendant  le  même  temps,  sans  interruption,  dans  le  labora- 
toire de  cet  établissement. 

Voici  le  programme  de  l'examen  : 

A.  —  Epreiwe  pratique. 

1.  Exécution  de  deux  préparations  de  chimie  pharmaceutique. 

%.  Analyse  qualitative  d'une  substance  fôlsifîée  ou  vénéneuse 
(médicament  ou  denrée  alimentaire). 

3.  Analyse  qualitative  d'un  mélange  ne  renfermant  pas  plus  de 
six  substances. 

i.  Analyse  d'un  mélange  en  poids  ou  volume. 

Ces  quatre  questions  Font  l'objet  d'autant  de  mémoires  distincts. 

5.  Détermination  microscopique  de  quelques  substances. 

6.  Rédaction  d'un  mémoire  sur  un  sujet  de  pharmacie,  de  phar- 
macognosie,  ou  de  chimie  appliquée,  désigné  par  le  sort.  Chaque 
bulletin  contient  l'énoncé  de  trois  demandes.  Le  candidat  traite 
l'une  d'entre  elles  à  son  choix. 

Ce  travail  doit  être  terminé  en  quatre  heures  et  remis  immédia- 
tementà  l'examinateur  dirigeant. 

B.  —  Epreuve  orale. 

Elle  s'étend  aux  branches  suivantes  : 

Botanique,  physique,  minéralogie,  chimie  théorique,  pharmaco- 
chimie  (chimie  des  préparations),  chimie  analytique,  toxicologie 
chimique,  lai silîca lions,  pbarmacognosie,  pharmacie. 

L'esamen  de  commis-pharmacien  et  l'oxamen  professionnel  se 
passent  devant  une  commission  composée  de  professeurs  aux  écoles 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SS6  l'ENSBIONMINT  PHARMiCEUriQUE  56 

supérieures  de  la  Suisse  et  de  praticiens  diptdmés  ;  elles  sont  nom- 
mées par  le  conseil  fédéral  sur  la  proposition  d'un  comité  directeur 
renouvelé  tous  les  quatre  ans,  composé  do  ciuq  membres  titulaires 
et  de  deux  suppléants. 

Les  examens  se  passent  à  Berne,  BAIe,  Genève,  Zurich  et  Lau- 
sanne. 

Cette  dernière  ville  possède  une  école  de  pharmacie,  les  quatre 
autres  sont  des  sièges  universitaires. 

Il  y  a  deux  sessions  par  an.  Les  commissions  se  composent  de 
deux  à  trois  membres  pour  Texamen  de  commis-pharmacien,  de 
sept  au  maximum  pour  l'examen  professionnel. 

Il  y  a  en  outre  un  nombre  suffisant  de  membres  suppléants. 

L'enseignement  pharmaceutique  se  donne  dans  les  universités^ 
l'école  supérieure  de  pharmacie  de  Lausanne  et  l'école  polytech- 
nique de  Zurich. 

Les  branches  spécialement  pharmaceutiques  y  sont  enseignées 
par  des  personnes  munies  du  dlpléme  de  pharmacien. 

Pour  donner  une  idée  de  l'importance  des  branches  d'enseigne- 
ment, voici,  à  titre  d'exemple,  le  nombre  d'heures  consacrées  à 
chacune  d'elles  à  l'école  de  pharmacie  de  Lausanne.  Les  chiffres 
sont  simplement  approximatifs. 

i"  année.  —  Botanique  générale,  3  heures  ;  minéralogie  ou  géo- 
logie, 2  heures;  physique,  5  heures;  analyse  chimique,  3  heures; 
toxicologie,  1  heure;  chimie  générale,  S  heures;  micrographie, 
a  heures. 

i' année.  —  Botanique  pharmaceutique,  3  heures;  pharmacie, 
3  heures;  pharmacognosie,  2  heures;  chimie  pharmaceutique, 
2  heures;  chimie  biologique,  2  heures;  histoire  de  la  chimie, 
1  heure. 

Les  élèves  suivent  les  cours  dans  l'ordre  qui  leur  convient.  Les 
travaux  au  laboratoire  de  chimie  prennent  trois  heures  par  semaine 
pendant  quatre  semestres. 

TURQUIE 

Encore  un  de  ces  pays  qui,  par  leur  éloignement,  nous  sont  à  peu 
près  inconnus  dans  l'ouest  de  l'Europe. 

On  ne  se  doute  même  pas  ici  du  degré  élevé  de  l'instruction  pu- 
blique dans  ces  pays  d'Orient,  où  tout  ce  qui  regarde  l'éducation  est 
tenu  en  grand  honneur. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


57  L'ENSEIfiREHENT  PHAHIUCEtlTIQUE  327 

Le  gouvernemeni  se  réserve  le  droit  de  conférer  le  diplôme  final, 
mais,  à  part  cetlo  restriclion  très-juste,  il  montre  la  tolérance  la 
plus  large  en  matière  d'enseignement.  C'est  ainsi  qu'à  Beyrouth,  il 
existe  deux  écoles  de  pharmacie  dirigées  par  les  jésuites.  L'une, 
déjà  ancienne,  est  l'Ecole  américaine,  l'autre,  à  peine  organisée, 
s'intitule  Ecole  française. 

L'enseignement  de  l'État  est  donné  h  la  Tacullé  de  médecine  de 
Conslantinople.  Cette  faculté  comprend  deux  sections,  dont  l'une 
militaire  et  l'autre  civile. 

La  première  ne  comprend  que  des  internes,  les  élèves  de  la 
seconde  sont  tous  externes. 

Ces  deux  écoles  sont  placées  sous  une  même  direction,  mais 
dépendent  de  deux  ministères  différents  :  celui  de  la  guerre  et 
celui  de  l'instruction  publique. 

Jusqu'ici  la  raciillé  militaire  de  pharmacie  possédait  une  supé- 
riorité réelle  sur  la  civile,  mars,  depuis  deux  ans,  le  gouvernemeat 
a  successivement  introduit  des  perfectionnements  considérables  et 
un  large  subside  va  enHn  placer  la  faculté  civile  à  un  niveau  supé- 
rieur à  celui  de  l'école  militaire  de  pharmacie. 

Études  du  pharmacien  de  1"  classe. 

Il  est  assimilé  au  doctorat  de  par  la  loi.  Nous  ne  nous  occuperons 
pas  des  pharmaciens  militaires. 

Examen  préalable. 

Les  élèves,  avant  d'être  admis  à  la  faculté  de  médecine,  doivent  : 

A.  Fournir  un  certificat  de  stage  conslatant  qu'ils  ont  passé  trois 
ans  dans  une  pharmacie  civile.  Tout  pharmacien  qui  prend  des 
élèves  est  tenu  de  les  faire  enregistrer  à  l'Ecole  de  médecine. 

B.  Passer  un  examen  sur  les  deux  catégories  de  matières  sui- 
vantes : 

1"  Catégorie.  — Mathématiques;  algèbre  et  géométrie  plane; 
grammaire  et  syntaxe  ottomanes  ;  dessin. 

2""  Catégorie.  —  Cosmographie  ;  géométrie  dans  l'espace  ;  litté- 
rature turque;  histoire  générale;  exercices  de  grammaire  française, 
thème  et  version  ;  dessin, 

A  la  suite  de  cet  examen,  on  délivre  aux  élèves  un  diplôme  qui 
est  l'équivalent  du  baccalauréat  es  lettres  de  France. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


«38  l'erseiouexent  pHAaMAaunQUE  58 

Les  cours  de  pharmacie  sont  répartis  en  trois  aonées.  A  la  fin  de 
chacune  d'elles  l'aspirant  subit  un  examen. 

Baccalauréat  es  Sciences. 

1"  année  d'études.  —  Physique,  ehimie  inorganique,  géologie, 
minéralogie,  littérature  française. 

i™  année  d'études.  —  Botanique,  zoologie  et  littérature  fran- 
çaise, 

3°"  Diplôme.  Mattrise  en  pharmacie. 

S""  année  d'études.  —  Chimie  organique,  pharmacologie  (à 
examen),  cours  de  chimie  appliquée,  préparations,  analyses  et 
recherches.  Ces  dernières  matières  ne  Jbnt  pas  encore  partie  de 
l'examen,  mais  y  seront  inscrites  avant  peu. 

Pharmaciens  de  i"  clasie. 

Ceux-ci  font  un  cours  d'un  an  à  l'hdpilal  de  perrectionnement. 
Les  élèves  sont  tous  internes  et  limités  à  quarante. 

Disons  pour  finir  qu'à  la  faculté  de  médecine  trois  professeurs 
n'ont  que  le  dipldme  de  1"  classe. 

Comme  on  peut  le  voir,  l'oi^anisation  de  l'enseignement  a  été 
calquée  sur  celle  de  la  France,  ce  qui  n'a  rien  de  bien  étonnant 
quand  on  saura  que  la  plupart  dps  proTesseurs  sont  Français  et 
pharmaciens  de  1"  classe.  Dans  les  officines  turques,  bon  nombre 
de  pharmaciens  sont  de  même  nationalité  et  ont  foit  leurs  éludes 
en  France.  Cela  explique  aussi  pourquoi  les  noms  des  médicaments 
sont  français  et  pourquoi  le  codex  de  la  France  est  la  pharmacopée 
officielle  de  l'empire  ottoman. 


Une  chose  frappe  tout  d'abord  dans  le  lableau  que  nous  venons 
de  dresser,  c'est  la  tendance  générale  des  peuples  civilisés  à  ne 
permettre  la  dispcnsation  des  substances  destinées  à  guérir,  qu'à 
ceux  qui  ont  fait  preuve  de  connaissances  spéciales.  Même  là  où, 
comme  aux  États-Unis,  la  liberté  règne  en  maîtresse  absolue,  et 
alors  qu'aucune  loi  spéciale  ne  régit  l'exercice  proprement  dit  de  la 
profession,  nous  voyons  le  législateur  exiger  certaines  études 
préalables  de  celui  qui  désire  exploiter  une  officine. 


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59  L'BismifiMiin  PBuuuaimQui  939 

Quoi  d'étomiaDt  I  Si  jamais  quelque  part  l'usage  régulier  de  la 
liberté  a  dû  être  distingué  de  son  abus,  c'est  bien  dans  Dotre 
domaine. 

Les  garanties  exigées  démontrent  que  la  pharmacie  constitue, 
dans  toute  la  force  du  terme,  un  service  public.  Dans  notre  convic- 
tion, le  but^que  l'on  s'est  proposé,  n'a  été  complètement  atteintque 
lorsqu'on  a  enrisagé  les  choses  de  cette  feçon. 

L'intérêt  des  citoyens  exige  que  l'esprit  de  concurrence  soit  banni 
du  corps  pharmaceutique.  Cest  une  erreur  de  classer  les  pharma- 
ciens parmi  les  commerçants.  Tout  ce  qui  est  de  pur  négoce  devrait 
lui  être  défendu. 

Placer  notamment  un  homme  entre  son  devoir  et  ses  intérêts 
constitue  une  bute  grave.  On  ne  peut  exiger  que  tous  nos  confrères 
soient  des  héros.  Le  pharmacien  ne  saurait,  en  aucune  foçon,  être 
envisagé  comme  un  marchand  de  médicaments,  mais  l'auxiliaire 
scrupuleux  et  indispensable,  nous  dirons  plus,  le  contrdleur  des 
prescriptions  médicales.  Hâtons  -nous  d'ajouter  que  ce  contrôle  doit 
se  borner  è  rectifier  des  erreurs  de  plume  dues  le  plus  souvent  aux 
distractions  causées  par  l'entourage  des  malades. 

Une  seconde  observation  générale,  c'est  la  tendance  qui  se  mani~ 
Teste  un  peu  partout  de  placer  le  titre  de  notre  fonction  au-dessous 
de  celui  consacré  par  les  traditions  universitaires.  Nous  voulons 
parler  du  doctorat.  Cette  exclusion  ne  se  justifie  ni  par  le  nombre 
des  années  d'études,  ni  par  l'importance  des  matières  enseignées, 
ni  par  les  services  rendus. 

Un  bit  digne  de  remarque,  c'est  que  nous  vivons  en  quelque 
sorte  à  une  époque  de  Iransition.  Petit  é  petit,  et  dans  tous  les 
pays,  l'examen  des  pharmaciens  a  été  confié  à  des  corps  apparte- 
nant, soit  au  haut  enseignement,  soit  à  des  conseils  supérieurs  con- 
stitués de  la  même  Ihçon  que  ceux  qui  examinent  les  médecins. 

Déjà  en  bien  des  endroits  il  existe,  àcété  du  titre  qui  confère  le 
droit  d'exercer  la  pharmacie,  un  doctorat  facullatif.  Enfin,  il  est  des 
pays  où  la  réforme  est  accomplie,  et  où  le  doctorat  en  pharmacie 
existe  seul. 

Nous  n'hésitons  pas  à  approuver  complètement  ce  deniier  sys- 
tème. Et  qu'on  n'aille  pas  croire  que  ce  qui  nous  guide  soient  de 
mesquines  considérations  de  gloriole.  Loin  de  nous  les  idées 
étroites  I  Si  nous  réclamons  un  titre  identique  à  celui  des  autres 
docteurs,  ce  n'est  pas  que  nous  croyions  que  notre  diplAme  lui 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


330  L'msBifiinnnirr  PHARiucEtrnQVB  60 

soit  inférieur,  mms  nous  avons  la  conviction  que  l'égalité  de  mérite 
appelle  l'égalité  des  litres  académiques.  El  est  absurde  et  inique 
de  désigner  par  des  appellations  différentes  des  choses  identiques, 
et  de  créer  ainsi  une  confusion  regrettable  chez  le  public. 

En  dehors  de  ces  motifs,  il  en  est  d'autres  tout  aussi  puissants. 
Par  la  nature  de  nos  fonctions,  d'apparence  modeste,  le  vulgaire 
n'est  que  trop  porté  à  nous  refuser  la  considération  qui  revient  i 
nos  études.  De  plus,  noblesse  oblige.  Les  docteurs  en  pharmacie 
seraient  moins  tentés  d'oublier  ce  que  commande  la  dignité. 

Notre  dignité  ne  ferait  qu'y  gagner  et  peut-être  verrions-nous 
alors  briguer  le  titre  de  pharmacien  par  un  plus  grand  nombre  de 
jeunes  talents,  lors  même  qu'ils  ne  désireraient  pas  l'acquérir  à  un 
point  de  vue  professionnel. 

La  société  elle-même  ne  tarderait  pas  à  bénéficier  de  cet  état  de 
choses.  On  ne  doit  pas  oublier,  en  efi'et,  que  le  pharmacien  est,  par 
essence,  celui  qui  est  le  plus  familiarisé  avec  les  applications  pra- 
tiques des  sciences  physiques  et  naturelles. 

Mais  quel  peut  bien  être  la  cause  do  cet  état  d'infériorité  relative 
où  l'on  cherche  à  maintenir  une  profession  utile  entre  toutes?  HélasI 
nous  devons  bien  le  dire,  l'intérêt  de  nos  adversaires  est  ici 
recueil  principal.  Ensuite,  nous  ne  remontons  pas  encore  bien  haut 
dans  l'histoire,  et,  quoique  dans  les  professions  libérales  la  loi  du 
dédoublement  existe  manifestement,  comme  dans  toute  autre  insti- 
tution humaine,  nous  craignons  d'avoir  encore  à  soutenir  bien 
des  lattes  avant  d'acquérir  notre  autonomie  complète. 

C'est  en  vue  d'atteindre  à  ce  but  que  nous  proposons  au  Congrto 
d'émettre  les  vœux  suivants,  qui,  s'ils  étaient  réalisés,  nous  sem- 
blent de  nature  à  mettre  d'accord  l'intérêt  public  et  nos  aspirations 
les  plus  légitimes. 

Avant  de  terminer,  nous  devons  appeler  un  instant  l'attention  sur 
les  examens  des  auxiliaires  (gehulfe),  qui  existent  dans  plusieurs 
pays.  Il  sera  bien  superflu  de  démontrer  à  des  pharmaciens  l'utilité 
de  ces  employés.  Il  est  évident,  en  eBet,  que  si  l'inlérêl  public  exige 
des  pharmaciens  instruits,  le  même  intérêt  subsiste  quand  il  s'agit 
de  leurs  remplaçants. 

VOEUX 

1  *  Voir  établir  partout  où  il  n'existe  pas  encore  un  diplême  don- 
nant seul  droit  à  l'exercice  de  la  pharmacie  ; 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


M  L'ERBElOmMENT  FHAUUCEUTIQIJK  231 

2°  Exiger  des  aspiraols  pharmacieDs  les  mêmes  études  prépara- 
toires que  des  médecins,  docteurs  en  sciences,  etc.  ; 

3°  Dresser  ud  programme  couteDant  le  minimum  des  coonaîs- 
sances  à  exiger  de  pharmaciens  vraimeal  dignes  de  ce  nom  ; 

i"  Dans  tous  les  pays,  remplacer  les  titres  actuellement  existants 
de  maître,  chimiste  pharmaceutique,  etc.,  par  celui  de  docteur  en 
pharmacie  ; 

5«  En  l'absence  des  titulaires,  ne  permettre  le  service  des  offi- 
cines qu'à  des  personnes  possédant  un  diplôme  de  candidat  ou 
d'auxiliaire; 

6»  Subsidiairement,  obtenir  la  limitation  du  nombre  des  phar- 
macies proportionnellement  au  chiffre  et  à  la  densité  de  la  popu- 
lation. 

7°  Créer  partout  un  diplAme  d'auxiliaire  en  pharuiacie  (gehulfe). 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


D,Biin.d,Goo'^le 


PROJECT  DER INTERNÂTIONALEN  PHABHACOPOE 


VORREDE  UND  DEN  NôTHiGEN  ERLAUTERUNGEN 


Verfasst  von  Anton  von  WAIDHEIM 

Apotkekerin  Wim 

und  prœset  der  intemationalen  pbarmaceutischen  pkarmacopOe- 

Commisiion. 


Auf  dem  zu  Paris  im  Jahre  1867  slattgehableo  II.  laternatiotialeti 
phannaceutiscbea  Congresse  wurde  vod  Seite  der  a  Société  de  Phar- 
macie de  Paris  >  die  auf  dem  i.  pharmaceulischen  Cougresse  zu 
Braunschweig  in  Aaregung  gebracbte  Angelegenheit  der  Gleichstel- 
lung  aller  starkwirkeDden  Arzneistoffe  und  PrSparato  in  Bezug  anf 
ibren  Gebalt  an  wirksamen  Bestandtheilen  in  allés  Pbarmakopoen, 
zum  ersten  Haie  auf  die  Tagesordnung  gesetzt.  So  wîe  dieser 
Vorschlag  in  der  gesammten  pharmaceutischen  Welt  den  grôssteii 
Bei&ll  und  die  lebhafteste  ZustimmuDg  fand,  wurde  selber  auch 
von  den  massgebenden  medicinischea  Krcisen  in  allen  LSndern  als 
besonders  zeilgemLiss  und  desson  Durcbruhrung  als  hôchst  ooth- 
weodig  und  wUnschenswerlh  anerkannl,  sozwar,  dass  dièse  Frage 
der  Gleiclislellung  aller  besonders  wirtsamen  Arziieimittel  bezUg- 
lîch  ibrer  Slârke  einen  Programmpunkt  auf  allen  seitber  abgehalte- 
oen  mediciniscben  und  pbarmaceutischen  Congressen  bildete. 

Dem  am  Pariser  Gongresse  erhallenen  Mandate  entaprecheod, 
Uberbracbten  die  leider  zu  frUhe  verstorbeneo  ausgezeichneteD  Mit- 
glîeder  der  «  Société  de  Pharmacie  de  Paris  b,  die  Herrea  Robinet 
und  Mialhe  zu  dem  im  Jahre  1869  in  Wien  abgehalteaeu  lU.  Inter- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PBA,RIIAC0P0E 

nst.  phann.  CoDgresse  die  Skizze  einer  sotchen,  dio  GleichstelluDg 
bezweckendeo  Arbeit,  welche  soich'  unyetheillcn  Beifall  des  Con- 
gresses  fand,  dass  uber  Vorsclilag  des  GisrBrligton  als  Iteferenlca 
Uber  diesen  Programmpunkt  aa  dio  obgcnanntcn  biiiden  Vertreter 
der  €  Société  de  Pharmacie  de  Paris  n,  die  Bitte  gerichtel  wurde, 
sa  in  gleicher  Weise  und  im  gleichen  Sinne  verfasstes  vollstândiges 
Elaborât,  womëglich  dem  niichsten  International  en  pharmaceu- 
liscben  CoDgresse  vorzulegen.  Aurdem  im  Jahre  1874  io  St.  Peters- 
burg  abgebaltenen  IV.  Internat  pbarmac.  Congresse  wurde  nun 
von  dem  Vertreter  der  «  Société  de  Pharmacie  de  Paria  »,  Herrn 
Dr.  Méhu ,  eîn  seiches  Elaborât  uberreiclit.  Nach  dem  von  den  ein- 
zelnen  Delegirten  der  am  St.  Petersburger  Congresse  vertretenea 
Sfaaten  eingebolten  Gulacbten  sielte  es  sich  nber  huraus,  dass  das 
von  Herrn  Dr,  Mébu  Namens  der  n  Société  de  Pharmacie  de  Paris  » 
Uberbracbte  Elaborât,  noter  voiler  Anerk.ennung  der  ausgezeichoe- 
ten  Bearbeitnng,  nicht  in  dem  Sione  und  iii  der  Weise  durchgefUhrt 
wordea  sei,  wie  die  von  den  Herren  Robinet  und  Mialhe  zum 
Wiener  Congresse  tlberbrachle  Skizze. 

Es  wurden  daher  die  Vertreter  der  St.  Peteraburger  A.  b.  phar- 
maceutischen  Gesellschaft  ani^egangen,  eine  Umarbeîtung  des  voa 
der  «  Société  de  Pharmacie  de  Paris  »  Uberreichten  Elaborâtes  bis 
zur  Abhaltnng  des  nâchslen  Internationalen  pharmaceutischen 
Congresses  vorzunehmen.  Dièse  Umarbeitung  unterblieb,  und  zwar 
namentlich  in  Folge  der  langwierigen  Erkrankung  und  des  schliess- 
Uchen  Todes,  des  zum  Prases  des  Comités  fUr  dièse  Arbeit  gewâbl- 
ten  Apothekers,  Herrn  Jordan  in  St.  Petersburg. 

Die  unerquickJiche  Controverse  auf  dem  in  Jahre  1881  in  London 
abgehalteneu  V.  Internationalen  pharmaceutischen  Congresse  Uber- 
geheûd,  wurde  dorseibst  neuerdings  der  Beschiuss  get'asst,  die 
Gleicbstelluag  aller  in  den  Pbarmakopiien  der  vorscbiedenen  Lânder 
enthalteneu,  slarkwirkenden  ArzneislofTe  und  Praparate  hinsichtlicb 
ibres  Gehaltes  von  besoaders  wirksamen  StoSen  in  Angriff  zu 
nehmen.  Zu  diesem  Zwecke  wurde  auf  diesem  Congresse  ein  aus 
pharmaceutischen  Vertretern  aller  am  Congresse  betheiligten  Slaa- 
ten  bestehendes  Comité  gewahlt  (I)  mit  dem  Auftrage,  sich  durch 


(1]  Za  FuDcilonâreo  dieees  Comlléa  wurden  noch  in  London  gew&hlt  :  Herr 
A.  V.  Waldbeim  (Oeslorraich) ïum  Prasidenlen,  die  tterren  A.  Petit  (Frinli- 
reicb]  und  J.  HftrienBon  iRussland)iii  Vice-Prasideoten  and  Herr  Prof.  Dr. 
R.  Ooderfroy  (Oeiterrelcb)  zam  Secretar. 


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INTEKKATIONALB  PBAKM&KOPÔE  ISD 

Vertreter  der  ara  CoDgresse  nicht  betheiliglen  Staaten  zu  veratsr- 
ken,  uod  sodaon  ebelhuDlichst  eine  solche  dem  Beschlasse  des 
GoDgresses  enlsprechende  sogenannle  «  Internationale  Pbarma- 
kopoe  D  auszuarbeilen. 

Uni  diesem  Auflrage  zu  genUgen,  wurde  vor  Allem  von  dem 
Gefertigten  im  Vereine  mit  dem  Execuliv-Comilè  des  Londoner 
pharmaceutischen  Congresses  die  CompleLirung  der  CommissioD 
angebahnl  nnd  die  Wahl  je  eines  weiteren  Delegirten  aus  der 
Schweiz,  Griechenland,  Ungarn,  Halien,  Schwedea,  Norwegen  uad 
aus  Amerika,  sowie  je  zweier  Delegirten  der  Niederlande,  aus  Por- 
tugal, Irland  und  Spanien  veranlasst. 

In  diesem  Oomîlé  sind  nun  die  volgenden  48  Staaten  durch  nacb- 
stehende  35  Delegirte  verlreten  : 

Amerika(Un.States),durchdîeHerren:Dr.J.Maîsch  u.  Dr.  C.  Ri  ce. 
Belgîën,  durcbdieHerren:  Pror.  N.  Gille  undL.  Coraelis. 

Danemark,         »      >       >        G.  Lotze  und  P.  Madsen. 
Deutschland,     >      »        b        Dr.  G.  Brunnengrâber  und  Dr. 

C.  Schacht, 
England,  t      »        n   '     Pr.J.RedwoodundP,Squire(-f) 

Frankreich,        >      >        s        A.  Petit  und  Dr.  C.  Méhu. 
Griechenland,  ï     den  Herrn    Dr.  F.  X.  Landerer(f). 
Irland,  D     dieHerren  :  Dr.  G.  Ticliborn  u.  C.  H.  Drfiper, 

Italien,  v      »        >        N.  Sinimberghiu.Pr.D- Vitale. 

Niederlande,     >      »        d        Dr.  P.  ADkersmit  und  Prof.  W. 

Stœder. 
Norwegen,  s      »        »        G.  Hansen  und  M.  Wallber. 

Oesterreich,  »  »  »  J,  Dittrichund  A.  v.  Waldheim. 
Portugal,  B      »        B        J.  J.  Alvoz  und  J.  U.  de  Veiga. 

Russland,  d      »        s        J.  Marlciison  und  Rcnnard. 

Schweden^         »      n        b        W.  Seba  rdt  und  L.  Slahre. 
Schweiz,  »      »        »        Prof.  E.  SchaPr  und  L  Ballet. 

Spanien,         (beide  .N'amun  unleserlich). 
Ungarn,        durclidieHerreu;  Dr.  G.  Jarmay  undR.  Egressy(f). 

^mmliichen  Mitgliudern  des  in  solcher  Weise  verstarklcn  Comités 
wurde  soiJann  von  dem  Geferliglon  einc  Liste  von  Arzncisloiren  und 
Prëpacaten  mit  ilem  Ersuchen  Ubersondet,  sich  sowohl  darllber  zu 
ûussern,  ob  selbe  odcr  welche  davon  geeignet  ersehelnen,  in  die 
Internationale  Pharmakopoe  iturgenommea  zu  werden,  so  wie  aile 
jene  Artike)  angeben  zu  wollen,  welche  noch  ausserdem  in  dièse 
Liste  aurgenommen  werden  konDten.  Im  Laufe  der  2eit  wurâflB  (U* 

1S. 


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23&  .    inTERKATIONALE  rHAKKAKOPOE 

in  solcher  Weise  revidirteo  und  ergânzten  Listen  oder  wenigsteas 
darauf  bezUgliche  Erkiarungen  von  sOinimtlichen  Delegirtcn  einge- 
sendet  und  aufGrund  derselbeo  die  endi^iltige  Liste  dcr  in  die  laler- 
natioDale  Pharmakopoe  aufzunefamenden  Anikel  festgestellL. 

Dièse  Arliket  wurden  nun  nacL  den  Phannakopocn  der  Tolgenden 
17  Lander  bezUglich  ihrer  in  denselben  gegebeiien  VorschrilleD 
elnem  Vergleicheunterzogen. 

Amerika  :  Phannacopoea  ofthe  U.  Slates  1682. 

BelgÎËD  :  Pbarmacopoea  Belgica  1834. 

Danemark  :  >         Danica  1868, Nachtrage187i und  1876. 

Deutschland  :  »  Germanica  1882. 

Engiand  :  British  Pharmacopoea  1867. 

Frankreich  :     Codes  Modicamenlarius(Pbarm.  Française)  1884. 
Griechenland: Pbarmacopoea  Graeca  1868. 
Italien  :  »  Italiana(GiuseppeOro3i)1866-1876. 

Niederlande  :  »  Neerlandica  1871. 

Norwegen  :  s  Norwegica  1870. 

Oesterreich  :  »        Austriaca  1869  und  AdditamoDla  1879. 

Portugal  :  i  Portugueza  1876. 

Hussland  :  »  Russica  1671. 

ScbwedeD  :  b  Suecica1869. 

Scbweiz  :  »  Helvetica  1672  et  Supplément  1876. 

Spanien  :  Farmacopoea  Espanola  1865. 

Ungarn  :  Pbarmacopoea  Hungarîca  187i. 

Das  Krgebniss  dièses  Vergleiches  ist  das  vorliegende  Elaborât, 
dessen  vorangestellte  a  Erliiuterungcn  »  ilbor  die  bei  Verrassung 
desselbun  buTol.^len  Grundsiitzo  AuTschluss  guben  sollen. 

Dii;an  util  fUr  sicli  laiigvv  crigt;  Arbcil  einessoJchen  Vergleiches, 
B!-scii»i.'rl  liurcli  Jio  inliliviclii-'ii  Spractiunlerscliiede  in  dun  Phar- 
makopiien,  wu  du'  nodi  .Imiiirtli  vcrz^igcrl,  dass  gerade  in  den 
lelzlerun  Jii...vn  droi  i.-  ue  Plmiin;i!\opi>i'n  ersctiieiien.  Es  war  daber 
dcm  GuiL'rliglvjn,  dur  als  ausUbcnder  Aj.olhoker  aucli  slels  soinen 
Beru  sp(li(:h->;n  naclikoiiiiiieu  muss,  dor  aiibei  als  SUindesvorlreler 
aucu  sonsL  viuWilig  in  .^iiHpruuli  i^cnommen  i^t,  niclil  TrUhcr  mS- 
glicli,  das  Elaboial  zum  Ab.scblua.si!  zu  bringcn,  um  es  den  Mitgiie- 
dern  dur  am  l.ondonur  Interna  lions  Icn  |iharmaceutischt;n  Congresse 
designirleii  Commission  uocb  rechtzeilig  zur  Begutachlung  zu  Uber- 
senden.  Docbist  hiemit  dieBasis  geschaffcn,  aufwcicher,  allerdings 
stets  nur  ein  allseitiges,  dem  edien  Zwecke  gewidmetes  ËDtgegen- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


nTERNATIONALE  PHlBIlAKOPiie  %37 

kommen  vorausgeselzl,  eine  Ëinigung  in  dieser  die  medicinischea 
«ne  pbarmacoutiscllun  Kreiso  nun  Si^bon  s.:il  t8  Jahren  bescliafti- 
jiendin  Frajje  erzieit  werlen  kann. 

Schliesslicli  mugun  etwa  vorhandene  Dructrubler  oder  nicht 
strang  conscqucnte  Durchruhrung  der  Nomenclatur  mit  der  Eil« 
entschuldiglwerdËn,  in  welctierdasEloboratzapaDruckebefordert 
und  Gorrigirt  werden  musste. 

Wien,  im  Àugusl  l)4K5. 

AnKw  TOI»  WALDHEÏM. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


ERLAUTERUNGEN 


Aus  der  an  die  Delegirten  der  Intemationalen  pharmaceutischen 
Pbarmakopoe-Commlssion  s.  Z.  versendeten  Liste  der  slârk.er  wip- 
kendec  Arzceikorper  uod  Prâparate  wurden,  entsprecbeDd  den 
Voten  der  Delegirten,  188  dieser  Arttkel  in  den  vorliegenden 
Vorschlag  aufgeDommeD  and  ii  derselben  gestricheo.  Die  Zabi  der 
voD  den  Delegirten  in  Voracblag  gebrachten  Mittel  belîef  sich  auf 
circa  500,  von  denen  aber  nur  i6  aurgenommeo  wurden.  Die 
restireudea  Mitlel  mussten  in  der  grossten  Hehrzahl  desshalb 
ausgeschiedeii  werden^  weil  sie  nach  den  allgemein  gellenden 
Anschauuogen  nicbt  zu  den  slark-wirkenden  Heilmitleln  gehSren, 
theils  erschien  ibro  AuTnahme  darum  weniger  angezeigt,  als  viele 
dieser  Mitlel  schon  veraltet,  nur  mehr  vereinzelL  in  PharmakopSen 
vorkommeD,  oder  es  war  die  Nichlauftiahme  dadurch  gerechtrertigt, 
dass  dièse  Mittel,  wenn  auch  ia  neueren  Pharmakopoen  vorkom- 
mend,  doch  noch  nicbt  genUgend  bekanot  und  angewendet 
erscbeinen.  Entscheidend  war  aber  biebei  vor  Allem  der  Ûmstandj 
dass  oahezu  aile  dièse  ausgeschiedenen  Mittel  in  der  Regel  nur  von 
einem  oder  zwei  Delegirten  aus  nur  einem  Lande  zur  Aubiahme  in 
Vorschlag  gebracht  wurden.  Bei  der  Ausarbeitung  seibst  stellte 
sich  bei  consequenter  Einbaltung  eines  gewissen  Principes  nocb 
die  Aufnahme  von  59  solcber  Mittel  als  nolhwendig  horaus,  so  dass 
im  Gtmsen  293  Artikel  in  diesem  Projette  aufgenommen  erschânm. 
Um  den  Delegirten  der  Commission  sowokl  iiber  die  Pharmako- 
poen, in  welcken  dièse  Mittel  vorgesckreben  sind,  iiber  die  einge- 
langten  Voten  der  Delegirten.  sowie  iiber  die  wàkrend  der  Ausarbei- 
tung neu  aufgenommenen  Mittel,  die  ihnen  nôthige  Information  su 
verschaffen.  wurde  im  Elaborate  unter  die  Namen  des  Pharmako- 
poë-Arlikel  eine  klein  geiruckte  Colonne  angefitgt,  ivelche  unier  der 
allgemeinen  Beseicknung  «  Oi&ciuale  »  in  Abkiirzung  die  Ifamsn  der 
Lànder  angxbt,  in  deren  Pharmakopoen  die  Artikel  vorgesehri^ten 
tind,  die  weitere  Bexeicknung  «  desid.   s  heist  c  desideratum  >, 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


IimBNi.TIOHlLE  PHAUUIOFaB  239 

«  );ewUD3cht  t  tmd  gtbt  die  Zakl  der  Deleg'rten  an,  wdcke  sieh  fUr 
die  Aufnahme  ausspracken  ;  dos  gekiirzte  c  noo  des.  »  bezeichnet 
c  nicht  gewUnscht  »  und  ftihrt  die  Zahl  der  Delegirten  und  in  AbkHr- 
zung  dte  Namm  der  Lànder  an,  in  wdchen  sich  selbe  befinden. 

Von  diesen  S93  aurgenommeoen  Hittoln  sind  37  einTache  HellstoSe 
végéta  bî  lise  h  en  Ursprun^s,  1  ArzneistofT  animalischer  Nalur,  152 
pharmaceuUsche  Prâparate  und  103  theils  chemische,  Lheils  che- 
misch-pharmaceuLische  PraparaLe.  Die  Zahi  der  einfachen  vegelabi- 
lischen  HeilstofTe  betrfigt  eigeotlich  43^  da  von  6  PflanzenstofTen  je 
2  verschiedene  Theile  derselben  zur  VenvenduDg  kommen. 

An  und  fUr  sich  schon  oder  in  Folge  ihrer  allgemeinen  Verwen- 
dung  sind  181  HeilsloHe  und  Praparate  von  grosserer  Wichtigkeit, 
IlSaber  namenllich  in  Folge  ihres  beschrânklerenGebraucbes,  von 
minderer  BedeuLung. 

Um  diesem  Unterschiede  in  der  Wichtigkeit  der  Arttkel  Àusdruck 
su  geben,  wurden  die  minder  wtchtigen  mit  kletner,  die  wiehttgeren 
mit  grouerer  Schrift  gedrucH. 

Im  vortiegenden  Elaborate  unirde  die  vom  tondoner  pharmaceu- 
tiKhen  Congreste  aufgetragene  Gleichstellung  dieser  Artikel  im 
àUgemeinen  in  solcher  Weise  durchgefuhrt,  dass  m  dér  Regel  aus 
den  Vorsckriften  der  bei  dieser  Arbeit  verwendeten  PharmakopOen 
fUrjeden  Artikel  diejenige  Vonckrift  ausgewUklt,  oder  eine  solche 
zusammengestellt  tvurde,  welcke  nach  den  dermaligen  Verhàltnitsm 
am  ehesten  Aussicht  kat,  von  den  Pharmakopôe-Commisiionen  der 
oertckiedenen  Lûndtr  angtfwmmen  zu  werden. 

Sellbstverst&ndiich  wurde  hiebei  auf  die  neu  erschienenen  Phar- 
makopôen,  namentUch  der  grassereo  Slaaten,  auf  die  seitberigen  in 
Hedizin  und  Pharmacie  gemachlea  wissenschafllichen  Fortschrilte, 
sowie  aaf  die  in  praktischer  Beziehung  gewonnenen  Errahrungen, 
besondere  RUcksicht  genommeo.  Es  ist  diess  der  Vorgang,  der 
s.  Z.  ÎD  den  drei  Scandinaviscben  Staaten^  behufa  Gleichalellung 
ihrer  dermalen  in  Kraft  stobenden  drei  Pbarmakopoen  stattfand  und 
der  auch  bei  Verfassung  der  fUr  die  drei  vereinigten  Kônigreiche 
England,  Irland  und  Scbotlland  vereinbarten  «  BriLsch  Pharmaco- 
pœa  >  vom  Jahre  1867  eingebalten  wurde. 

Um  nun  den  Zweck  dieser  intemationalen  Gleichstellung  voUslàn- 
dig  zu  erreichen,  darin  bestehend,  dass  in  den  Apotheken  aller 
tMnder  die  starkwirkenden,  theils  einfachen  Arzneikorper,  theUs 
n  Arzneimittel  und  Praparate  stets  nur  von  glei- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


9i0  INTEBNATIOHALE  PB*R>*K0POE 

cher  Beschaffenkeit  und  namentlich  in  derselben  Stàrke,  bezUglich 
ikrer  viirksamen  Substanz,  verabfolgt  werdeti,  bedarfes  : 

I.  einer  einheitlichen,  jede  Irrung  und  Verwechsiung 
ausschliessenden  Nomenclatur  filr  dièse  Artikel  und 

II.  der  mdglichts  genauen  Pr&cisirung  der  fur  dièse 
Sto£fe,  Uittel  und  PrElparate  zu  forderndeQ  Sigenschaf- 
ten,  namentlich  mît  Bezug  auf  ihren  Oehalt  an  stark- 
wirkender  Substanz. 

Diesen  beiden  Erfordemtssen  wurde  tm  varliegenden  Projecte  in 
der  falgenden  Weiae  Rechnung  zu  tragen  gesucht. 

Was  den  ersien  Punkt,  die  einheilliche  NomenclaLur  betridl,  ao 
bat  es  sich  bei  dem  angesbelllen  Vergleiche  der  Pharmakopoen  zur 
Evideoz  herausgestellt,  dass,  wenn  auch  Mr  die  elDraclien  Arznei- 
kôrper,  fUr  mancbe  Chemicalien,  sowie  fUr  die  Mehrzahl  der  phar- 
maceutischen  PrSparale,  die  Aufslellunf;  bloss  eines,  in  alJen  Lândera 
gleichen  Namens  fUr  je  einen  Artikel  leicht  durchfUhrbar  erscheinc, 
diess  aber  bei  den  meisten  chemischen  und  chemisch-pliaroiaccLi- 
tiscben  Prgparaten  sehr  schwer,  won  nicht  ganz  uornOglich  sein 
werde.  Die  Hauptschwierigkeil  liegt  dabei  in  dem  Uraslande,  dass 
sowohl  Aerzte  wie  Apotheker  an  die  in  ihren  respectiven  Pbanna- 
kopiien  Ubiichen  Nameo  fUr  dièse  Artikel  nun  schon  durch  mehr 
als  Jahrzehnle  gewuhnt  sind,  und  daher  wahrscheinlich  gar  nichl 
dazu  zu  vermô^en  sein  wcrden.  (tir  dièse  Artikel  nur  mehr  die  in 
aoich  einer  internalionalen  Pharmakopiie  far  selbe  angegebenen, 
ibnen  groasteolheiU  ganz  fremden  Nainen  zu  gebrauchen. 

Wenn  aber  auch  fur  diesc  Praparate  eine  complète  Einigung  in 
solcber  Weise  ausgeschlossen  ersclieint,  so  lâsst  sich  docb  ohne 
grosse  Swîerigkeil  und  mit  gegenseitiger  Vereinbarung,  wenigstens 
eine  dem  Zwecke  nicht  minder  entsprecliendo  VereinlachuDg  der 
Bezeichnungen  auf  die  kleinstmuglichstu  Zabi  von  Namen  fur  dièse 
PrSparale  herbeiruhren. 

Es  hat  sick  ndmlick  gezeigt,  dass  z.  Z.  tm  AUgemeinen  drei 
Formen  der  chemischen  Nomenclatur  fiir  dièse  Artikel  m  den  ver- 
scJiiedenen  Pharmakopfien  im  Gebrauche  stehen  und  zioar  : 

aj  die  neuerc  chemiscke  Nomenclatur  in  den  PkarmakopOen  : 
Austriaca,  Germanie^.  Grœca,  Helvetica,  llungarica  und 
Russica  ; 

bj  die  Nomenclatur  der  d  Brilsch  Pharmacopœa  t  (Anglica)  und 
der  PharmakopCe  der  »  United  States  a  /AmerikaJ  und  endlich 


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IHTMn&TIOKALE  PHÀRMÂKOPOE  241 

c/  die  altère  Berzelius'icke  Nomenclatur  in  dm  Pkarmakopàen  : 
Belgica,  Danica,  Gallica,  Hispanica,  Italica,  Neerlandica, 
Norwegica,  Portugallica  und  Suecica. 

Es  brauchten  sich  daher  nur  dieae  drei  Gruppen,  jede  fUr  aich 
aufeinen  Namen  fUr  jodus  miizelno  Préparât  zu  einigen  (in  vielea 
Fâllen  buslcht  scban  jcLzt  ditso  Vereinbaruii;;)  und  es  waren  in  den 
meisteD  Fiillen  nur  mehr  drei  Namcn,  unler  welchon  ein  solches 
Prâparet  in  den  Pharm^ikopiien  zu  finden  ware,  und  unter  welcben 
es  von  den  Aerzstcn  aller  Lânden  verschrieben  wflrde. 

Im  vorliegenden  Elaborate  uiurde  dièse  Vereinfackuttg  in  der 
Nomenclatur  dadurch  angebaknt,  dass  solchen  ckemiscken  oder  che- 
misck-pkarmaceutischen  Ârtikeln  in  der  Regel  je  ein  den  genannten 
drei  Nomenclatursystemen  enlnommener  Name  tmd  zwar  gewOfmlich 
der  am  meisten  gebràuchliche  gegeben  vmrde.  Nur  in  Fittlen.  tvo 
solcke  Artikel  auch  unter  in  nahezu  der  ganzen  Welt  gebrituchlichen 
Trivialnamen  bekannt  und  angewendet  sind,  wurden  auch  dièse 
beigefiigt. 

Ist  solcher  Art  eiiie  bedeulend  vereinfachte  Nomenclalur  verein- 
bart  und  gesicherl,  so  erscheinl  es  hâber  auch  noch  dringend 
geboten,  ja  unertâssiich  in  àea  einzcinen  Pharmakopiien  aite  jene 
Arzneistolfe.  cheniifichen  und  pharmacL'utischen  PrSparate,  wclche 

einein  oder  dem  andem  Lande  im  Gcbrauche  stBhen  und  in  Folge 
ibrerEigenschaflen,  Zusammensetzung  oder  Bereilungsweise  von, 
in  der  Interna Lional en  Pharmakopiic  angegebenen,  mit  gleicbem 
Namen  belegten  derlei  Arzncistolfen  und  Prâparaten,  in  ihrer 
Slarke,  à.  i.  in  ihrem  Gehalte  an  wirksamer  Substanz  abweichen, 
mit  jede  [rrung  und  Verwechsiung  ausschliessenden  Nanien  zu 
bezeichnen  und  scibe  dadurcb,  als  von  den  Artikeln  der  Interna- 
tionalen  Pharmokopiie  vcrscliiedene  zu  charakterisiren. 

Diesem  wichligen  Umstnnde  wvrde  im  vorliegenden  Elaborate  bei 
vielen  Artikeln,  wo  solche  Irrungen  oder  Verwechslungen  slattfinden 
kUnnten,  dadurch  Rechnvng  getragen,  dass  nach  Anfithrung  und 
Beschreibung  eines  solchen  der  Internationalen  Gleichstellung  unter- 
zogenen  Artikels,  in  einem  cigenen  Nachsatze  auf  den  unter  einem 
gleicfiem  oder  àhnlicken  Namen  eœislirenden,  von  selbem  aber  mehr 
oder  minder  verschiedeiien,  in  der  Wirkung  also  differirenden 
Artikel  hingewiesen  wurde.  Beziiglich  der  yomenclatur  der  ein- 
fachen,  namentlich  vegetabilischen  Sto/fe  siml,  wenn  ein  oder  mehrere 
Theile  derselben  in  pharmaceutischer  Verioendung  stehm,  selbe  unter 


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3|t  INTBUATIOHALE  PHAIHASOPOE 

dem  dieaen  TkeUen  gemeinsamen  Namen  der  Pftanze  und  nicht  mit 
d«n,  diesen  Theiten  zukomnienden  Namen  in  Etaborate  angefukrt,  da 
hiedurch  die  Vebersichllichkeit  wesentlich  gefiirdert  ertcheitU. 

Bei  dem  vorgenommenen  Verglciche  der  Vorsckriften  in  den 
Pharmakopoen  hal  es  sieh  abcr  auch  gezeigl,  dass  in  solchen  Palleo, 
wo  die  Pharmakopoen  bezUglich  der  zur  Bereitung  von  manchen 
pharmaceuliscbeu  PrSparateo,  wie  beispielsweise  von  Eitraclen 
oder  Tinoturen  zu  verwendendQn  PSanzenlbeile  diSeriren,  eine 
Tollslândige  Eiaigung  Uber  die  Verwendung  von  nur  einem 
bflstimmten  Tbeile  zu  dieaen  Prâparaten,  schwer  zu  erzielen  sein 
werdfl.  Um  nun  den  Apotheker  stets  in  den  Stand  zu  set- 
zen,  auch  dos  richtige  vont  Arzste  gemeiute  Prâparat  zu 
verabfolgen,  wurde  fiir  jedes  dieser  aui  verschiedeuen 
PflanzenlheUen  erzeuglen  Prâijarate  die  bezûgiiche  Vor- 
sehrifî  gegeben  und  wird  es  Sache  der  Aerzte  sein,  in 
ihren  Verschreibungen  dièse  Pràparale  duroh  lieifùgung 
des  Nameiis  des  zu  ihrer  Erzeugung  verwendeien  Pflan- 
sentheUes,  w'ie  es  in  diesem  Elaborale  geschehen,  genau 
zu  kennzeichnen. 

Die  in  dem  vorliegenden  Projecte  bei  vielen  solcher 
pharmaceutischer  Pràparale  angefûgten  Nachsâlze.  a  Ne 
dispenaelur,  nisi  u  medico,  etc.  »  sowie  a  Si  a  medico, 
etc.  9  haben  den  Zweck,  dem  Apotheker  die  RicMschnur 
zu  geben,  tuelches  Prâparat  zu  verabfolgen  sei,  faits  wm 
Arzte  eine  genauere  Bezeichriung  des  Prâparates  .ver- 
gessen  oder  unterlassen  wurde. 

Die  Auswaht  der  Pràparale  in  dieser  Beziehung  wurde 
nicht  willkùrlich  mrgenotnmen,  sondern  traf  immer  nur 
jene  Pràparale,  fur  welche  sich  die  Pharmakopoen  in  ihrer 
Mehrzahl  aussprachen. 

Die  im  zweiten  Punkle  als  nolhwendig  angegebene  Prâ- 
cisirung  der  fur  dièse  Sloffe,  Miltel  und  Prâparate  zu 
fordernden  Eigenschaften  fand  tu  der  Weise  stalt,  dass 

1.  bei  den  einlachen  Ileilstoffen,  vegetabilischen  oder 
animalischen  Ursprungs,  ditrch  Angabe  des  tuissenschafl- 
lichen  botaiàschen  oder  zoologiscken  Namens,  der  Auto- 
ren,  des  Fundovtes,  der  gebrauchten  Theile  der  Pflanzen' 
oder  Thierslojfc  —  der  Pflanzen  oder  Thierstoff  selb&t 
genau  bezeichnet  ■wurde  welcher  aUein  zu  pharma- 
ceutischer Verwendung  gelangea  soll  ; 


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■DTEINITIONILE  rOARUAKOPOE  243 

durch  die  weitere  An?.ibe  der  Zeit  der  Einsammlung,  des  Znslan- 
dcs,  tD  welchem  selbe  aurhewalirt  werden  soIIbii,  der  Dauer  der 
Wirksamkeit  und  tler  darauT  basirlcn  Geslaltung  der  VerwenduDg 
—  die  môglichts  gleiche  Heilkraft  dieser  Stoffe  gesichert 
erscheint ; 

2.  dass  bei  dfn  pharmaceutischen  Prâparaten  durch 
genaue  Angabe  ihrer  Bereiiuntfsweise  und  wo  es  besoiiders 
angezeigt  erschien,  durch  Fixiruitg  eines  bestimmlen  GehaU 
tes  an  wifksamer  Substaiiz,  und  endlich,  dass 

3.  bei  den  chemiscken  und  ckemisch-pharmaceutischen 
Prâparaten  wo  es  nothwendig  erschien,  durch  Anjabe 
ihrer  Bereitungsweise,  sonst  aber  durch  Aufzâhlung  ihrer 
pkysikalischen  Eifienschaflen  in  Bezug  au{  form,  Geruch, 
Farbe,  flûchtigkeit,  speci/isches  Gewickt,  Schmelz  oder  Sie- 
depunkt,  sowie  ihrer  cheintschen  Kigcnschaftea  u.  zw. 
ihrer  Reaction,  ihrer  Lôslichkeit  in  den  gebrâuchlichsten 
LôsungsmiUeln  und  Angabe  elwaiger  sonstiger,  besonderer 
chemischer  Erkennungszeichen,  endlich  durch  Beifûgung 
der  nicht  gestalteten  Verunreinîgungen  oder  Verfàlschun- 
gen  — 

sowohl  die  pharmaceutischen  wis  dis  chemischen  und 
chemisch-pharmaceutischen  Prîlparate  genilgend  cha- 
rakterisirt  erscheineu,  um  eine  allgemelne  Q-leichfôr- 
migkeit  dieser  PrSparate  so  viel  aXa  môglich,  zu  garan- 
tiren. 

Von  ejner  umslSndlichen  Beschreibung  der  einfachen  pflanzlichen 
oder  thieriscben  Heilkiirper  wurde  abgeseben,  da  eine  aolche  seibst 
VOD  den  meisten  neuen  Pharmakopijen,  zur  bessern  Charakterîsî- 
rung  derselben,  nicbl  raehr  niilhig  erachlet  wird.  Ebenso  wurde 
von  der  Angabe  von  Prllfungsmethoden  der  chemischen  und  che- 
misch-pliarmncbulJscben  PrSparate  Umgang  genommen,  da  selbe, 
mit  Ausnahme  der  allerwûrts  vorgeschriebenen  bekannten'und 
gewuhnlicben  Reactionen,  fUr  ilie  meist^n  Prâparate  solche  Ver- 
achiedenheiten  aufweisen,  dass  einc  complète  Einigung  in  dieser 
Beziehung,  âhniich  wie  bei  der  Nomenclalur,  kaum  oder  doch  our 
sehr  schwer  als  moglicli  erscheinl. 

Bei  AufsUîllung  der  Formeln  fUr  die  chemischen  und  pharmaceu- 
tischen Priiparale  wurden  die  zu  ihrer  Bereitung  erforder lichen  Ma- 
terialen,  nach  Theilen  (parles)  und  nur  bei  Pillen  (Pilulae)  und  Tro- 


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3ii  mTBBNATIORlLE  PHARMIKOpSE 

chisken  (Trochisci),  die  zar  Herstellung  bcniithigten  QuaatîtSten 
Dach  Grammen  angegebcD,  da  es  sich  bel  letzleren  PrSparateo  auch 
Doch  uru  die  gleicbe  genaue  Dosirung  bandolt. 

Specieli  mag  hier  angefuhrt  werden,  dass  fur  die  Bereitung  der 
Hedicinal-Essige  (Acela),  der  Extracte  (Eïtracta)  und  Tincturen 
(Tinclurae)  aus  trockener  Subslanz,  ini  Allgemeinen  uod  wo  Uber- 
hanpl  moglich,  die  Behandlung  im  VerdrSngungsapparale  vorges- 
cblagen  wurde,  einestboils,  weil  unslrcilig  durch  dièse  Art  der 
Bereitung  die  Gleichartigkeit  dieser  Priiparate  am  meislen  gesicbert 
erscbeiot,  aDderntheils  aber  auch,  in  Folge  der  in  dcn  Pharm'iïîo- 
pdeo  zum  Ausdruck  gebrachleti,  sostark  differireudea  Anscbauun- 
gen  Uber  die  griissere  Zweckmassigkcil  von  Digeslion  und  Macéra- 
tion, sowie  Uber  die  lângere  odcr  kUrzere  Dauer  derselben. 

llostreitig  waren  es  aber  die  beiden  Formen  der  neuen  anierika- 
uiscben  Pharmakopiie  {Pharmacopœa  of  Ihe  Unit-  St.)  (lie  sogc-  . 
uanalen  a  Abstrala  »  und  «  Exlracta  fluida  »  welcbe  fur  die 
gleicbmassige  BeschafTenhrit  der  io  solcher  Weise  hergestelllân 
Praparate  die  groastmoglichslen  Garantien  bielen. 

Fur  die  Bereitung  der  Pflaster  (EmplastraJ  uv,d  saiben 
/UnguentaJ  soivie  fur  Syrupe  uitd  aiidere  derlei  pharma- 
cputische  Prâparale  tourden  wohl  Formeln  angrgeben, 
selbstverstândlick  ist  es  aber,  dass  es  sich  bei  dtesen  Pràpa- 
raien  in  erster  Linie  nur  um  die  Gkichmàssigkeit,  in 
Bezug  auf  ihren  Gehatt  an  wirksamer  Subatanz  hatideia 
kônne,  wobei  hëchtens  nock  auf  eine  môgiichst  gletche 
Consistenz  und  Farbe  dieser  Praparate  Rûcksicht  genom- 
men  werden  môge. 

Die  Zulassung  des  zur  Bereitung  mancher  Pflaster  und  Saiben  zu 
verwendenden  vegelabilischcn  Sloffes  in  Exlract-  oder  Pulverform 
erscheinl  durch  don  Umstand  gorechtferligL,  als  manche  dieser 
Extrade  io  verscliiedenen  Lândern  und  Pharmakopiien  nichl  ofrici- 
neil  sind,  also  auch  nicht  vorriilhig  gchailen  werden,  dahcr  nur 
durch  die  Zulassung  der  Verwendung  des  Pulvers  dem  Apolheker 
die  sctineile  Bereitung  eines  soiohen  Prâparales  ermoglicht  wird. 

Dassetbe  gîlt  van  der  Bereitung  der  Olea  infusa  in 
Bezug  auf  die  Verwendung  vom  frischetu  oder  getrock- 
netein  Pllanzenstojfe. 

Bei  den  medioinischeii  IVeinen  /VinaJ  wurde  a  fur  die 
einzelnen    Praparate   jene    Weingattuiigen   in    Vorschlag 


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INTERNITIOHALE  PHARMAKOPOE  ti6 

gebracht,  (ûr  v'elcke  sich  die  Mehrzahl  der  PkarmakopÔen 
aussprach,  dock  ist  es  auch  hier  selbstverslândUch,  dass 
dos  Hauptgewicht  au(  die  Gkichmassigkeit  des  Gekalles  an 
wirksamer  Substauz  zit  legeii  sei. 

Die  im  Elaborale  angegcbenen  Temperaturbestimmungen 
verstehen  sich  nach  Celsius' schem  Thennometer,  das  auch 
schon  in  den  meîsten  iieueren  PharmakopÔen  zu  diesem 
Z«>ecke  adoptirt  wurde. 

Ein  ebenso  einiges  Vorc;ehen  erscheint  sber  auch  fUr  die  Bestîm- 
mungeu  des  specifischen  Gdwichtes  der  Plllssigkeiten  von  grossem 
Werlhe  und  besonders  wUnscIienswerlh,  Es  wilrde  sich  ohne  Wi- 
derrede  am  bcstun  empfchlen,  in  dieser  Beziehung  sich  allgomeia 
fur  aile  FiUssi^keiUin  der  so  praktischen  Densimeter  (Araeoineter) 
vonBrissonzubedicnen,  welcbeauch  in  durneueslenFliarmacopoea 
Gallica  voin  Jahre  1884  ais  die  zweckenlsprechendsten  aDempfohlen 
on  d  ange  nom  m  en  wurden. 

Ueber  die  in  das  Elaborât  aufgenommenen  chemtschen 
und  chemisch-pharmaceutiscken  Prâparate  mag  spectell 
erwaht  werden,  dass  von  den  verdûnnteii  Sâuren  a  Acidum 
aceticum  dilutum  i,  a  Acidum  hydrochloricum  dilutum  »,  a  Aci- 
dum nitricum  dilutum  »  und  s  Acidum  sulfuricum  dilutum  B  der 
ebenso  praklischen  a!s  rationellen  Vorschrift  der  Pharmacopoea 
Auslriaca  enlsprechcnd,  in  Bezug  auf  ihren  Concentralionsgrad 
einer  solciien  Gleichsiellung  unterzogen  wurden,  dass  die  gleicbe 
Mcnge  jeder  dieser  genannten  Sauren  stets  durcb  die  gleicbe 
Menge  oinos  Alkalis  ^esâUigt  werde. 

Die  Aufnahme  von  «  Aconitinum  Anglicutn  Morsoni  d 
■nebst  dein  «  Acouitinitm  amûrphum  »  der  PharmakopÔen 
und  dem  «  Aconitinum  crystallisalum  j>  der  Pharmacopœa 
Gallica,  somc  von  drei  Gattungen  «  Digitalinum  »  u.  zto. 
des  «  Digilalinuin  sic  dictum  Germanicum  (  Walzj  » , 
«  Diffitalinum  sic  diclum  Gallicutn  arnorphum  (HomolleJ  » 
und  des  «  Digitalinum  ci-ystallisatuyi  »  der  neuen  Phar- 
macopfea  Gallica  geschach  hauptsâchlich  zu  dem  Zwecke, 
wn  die  Apolheker  iiber  die  Unlersehiede  der  genannten 
Pi-fiparate  in  KemUniss  zu  setzen  und  ein  Gleiches  Vor- 
gehen  beî  der  Verabfolgung  dieser  in  ihrer  Wirkung  so 
sehr  dijferirenden  und  slarkwirkenden  Prâparate  so  viel 
als  môglich  zu  sichem. 


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S46  nrmifÀTioNALE  rHAuuKCPôi 

Die  im  Elaborate  vorkommenden  verschiedenen  Salzlô- 
aungen  uurden,  ïnsoferne  die  Lôsung  in  Wasser  alletn 
erfolgte,  als  Sales  soluti  unter  Voransteliung  des  dem 
Salze  zukommenden  Namens,  insoferne  hiezu  auch  noch 
Spiritus  verwendet  uurde,  als  Sales  soluti  spiHtuosi  be- 
zeichnet,  um  auch  in  der  Nomenclatur  dieser  Pràparate, 
welche  in  den  Pharmakopôen,  theils  in  der  angegebenen 
Weise,  theils  als  Solutiones,  Liguores  oder  Mixturae  auf- 
gefûrht  erscheinen,  die  sa  tuûnschenswerthe  Gleichheit  her- 
beizufûhren. 

Nur  bei  «  Aqua  phagedaenica  flava  ■  und  f  nigra  i,  bei  c  Liqnor 
acidas  Halleri  s  (oder  <  Aqua  Rabelii  >)  sowie  bei  <  Solutîo  araeni- 
calis  Fowleri  t  wurden  die  eben  genaunteD  Nacnen  fUr  dièse  PrSpa- 
rate  als  Hauptbezeichnungen  beibehalten  und  vorangeslellt,  da 
dièse  Hitiel  unlnr  diesen  Namen  in  der  ganzen  W^It  bekannt  sind 
und  eio  slreng  wissenschaftlicber  Name  selben  aber  nicht  gegeben 
werdea  kann. 


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PROJET  DW  PHAUACOPee  mMATIONALE 

rédigé  par 
Antoine  de  WALDHEM 

Piarnaeitn  à   Fùnn» 

tt  Pritiitnl  d*  ta  Commùnon  inltmalioiiala  pharnaetuHgiu  pour  l'élaboraUvn 

d'un»  pharmacopée  ititrritalioHale. 


mÈFACE 

Lors  du  premier  Congrès  interDational  pharmaceutique,  tenu  à 
Brunswick,  on  avait  reconnu  l'avantage  qu'il  y  aurait  à  roDâre 
uniformes  les  formules  de  tous  les  médicaments  héroïques  et  à  arri- 
ver à  donner  la  même  valeur  physiologique  à  toutes  les  préparations 
énergiques. 

Ce  fut  la  Société  de  pharmacie  et  de  chimie  de  Paris  qui  inscrivit 
la  première  b  l'ordre  du  jour  du  deuxième  Congrès  international 
pharmaceutique,  tenu  à  Paris,  le  principe  d'une  pharmacopée  uni- 
verselle. 

La  proposition  de  nos  collègues  français  fut  approuvée  a  l'unani- 
mité et  les  pharmaciens  de  tous  les  pays  adhèrent  à  l'idée  de  rédiger 
une  pharmacopée  unique.  La  plupart  des  sociétés  de  médecine,  qui 
s'oeoupèrent  de  celte  question,  exprimèrent  l'avis  qu'il  était  non 
seulement  désirable,  mais  même  nécessaire  d'arriver  à  rénliser  ce 
désiratum.  Depuis  lors,  tous  les  Congrès  médicaux  et  pharmaceu- 
tiques ont  adopté  le  vœu  de  la  rédaction  d'une  pharmacopée  inler- 
nationale,  qui  consacrerait  l'uniformité  des  médicamants  héroïques 
et  des  préparations  énergiques. 

Nos  savants  collègues,  HH.  Aobinet  et  Mialbe  (hélas,  trop  Un  enle- 
vés à  la  scienee),  de  la  Société  de  pharmacie  de  Paris,  reçurent,  du 
CotigPèa  de  Paris,  le  mandat  d'élaborer  le  plan  d'une  pharmaisopée 


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St8  PffAMUCOrtt  IHTmunCHfÂUE 

interQalionale.  Ils  présenlèrent  leur  projel  au  Congrès  interaallonal 
de  Vienne,  en  1869.  Lear  essai  reçut  une  «ipprobaliou  unanime  el 
complète;  sur  ma  proposition,  comme  rariporteur  do  celle  question 
du  programme,  on  pria  les  deux  délégués  delà  Société  de  pharmacie 
de  Paris,  d'achever  leur  œuvre,  en  suivant  les  règles  adoptées 
et  de  la  compléter  pour  le  prochain  Congrès  inlernational  phar- 
maceutique. 

Le  D'  Méhu,  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  de  Paris,  pré- 
senta un  projet  complet  de  la  pharmacopée  internationDle  au  qua- 
trième Congrès  pharmaceutique  de  Saint-Pétersbourg. 

Mais  les  délégués  des  Elats,  représentés  au  Congrès  de  Saint-Pé- 
tersbourg, furent  d'avis,  tout  en  louant  l'excellente  coordination  du 
travail  de  H.  Héhu,  que  l'œuvre  qu'il  leur  soumettait  n'avait  pas  été 
rédigée  d'après  les  indications  présentées  à  Vienne  par  MM.  Robi- 
net et  Mialhe.  Il  fut  décidé  que  les  délégués  de  la  AUerhochst  be- 
stiUigte  Pharmaceutische  Gezellschaft  zu  St-Pétersburg  réviseraient 
le  manuscrit  déposé  par  la  Société  de  pharmacie  de  Paris  et  termi- 
neraient leur  tAche  pour  le  Congrès  international  pharmaceutique 
suivant. 

Malheureusement  ce  travail  ne  put  être  exécuté,  d'abord  par  suite 
de  la  longue  maladie  et  ensuite  à  cause  du  décès  de  M.  Jordan, 
pharmacien  à  SainUPétersbourg,  qui  avait  été  nommé  président  de 
la  commission  chargée  de  celte  révision. 

Malgré  ce  fâcheux  contretemps,  le  cinquième  Congrès  interna- 
tional pharmaceutique  se  réunit  à  Londres,  en  1881,  on  y  décida  de 
reprendre  l'idée  de  rendre  uniforme  la  préparation  de  tous  les  mé- 
dicaments héroïques  inscrits  dans  tes  pharmacopées  des  divers  pays 
el  de  leur  donner  une  action  physiologique  identique  en  préconisant 
dans  leurs  formules  les  mêmes  quantités  de  substances  actives. 
A  cet  effet,  le  Congrès  élut  un  comité  qui  se  composait  de  pharma- 
ciens appartenant  â  tous  les  pays  représentés  au  Coogrès.  Ce  comité 
devait  so  compléter  par  l'adjonction  des  représentants  des  Etats 
qui  n'avaient  pas  pris  part  au  Congrès  el  élaborer  une  pharmacopée 
internationale  ou  universelle  conforme  aux  résolutions  prises. 

En  exécution  de  cotte  décision,  le  comité  exécutif  du  Congrès 
international  pharmaceutique  de  Londres  et  nous,  nous  commen- 
çâmes par  compléter  la  commission  et  nous  fîmes  désigner  un 
délégué  par  la  Suisse,  par  la  Grèce,  par  la  Hongrie,  par  l'Italie, 
par  la  Saède,  par  la  Norwège  et  par  l'Amérique,  et  deux  délégués 


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PBAUACOPBE  INTESNATIONALE  H9 

par  les  Pays-Bas,  par  le  Portugal,  par  l'Espagne  et  par  l'Irlande.  Le 
coEnité  ainsi  complélé  se  composait  des  Sa  délégués  ci-dessous, 
représenUiDt  dix-huil  états,  savoir  : 

rAllemagne,  par  MM.  le  D'  C.  Brunnengrâber  et  le  D'  G.  Schacht, 

l'Amérique  (États-Unis),  par  MM.  le  D^  J.  Maisch  et  le  D'  G.  Rice, 

l'Angieterro,  par  MM.  le  Prof.  J.  Redwood  et  P.  Squire  (■[■), 

l'Autriche,  s        J.  DitLricb  et  A.  de  Waldlieim, 

la  UelgiquBj        s        le  ProT.  N.  Gille  et  L.  Gomélis, 

le  Danemark,      >        G.  Lotse  et  f.  Madsen, 

l'Espagne,  s        (tes  deux  noms  illisibles), 

la  France,  i>        A.  Petit  et  fe  D' G.  Méhu, 

la  Grèce,  »        le  D'  F.  X.  Landerer  (f). 

la  Hongrie,         s        G.  Jarmay  et  R.  Egressi  (f), 

l'Irlande,  »        le  D' C.  Tichborn  et  H,  Draper, 

rUalie,  B        N.  Siniraberghi  et  le  Prof.  D.  Vitale, 

la  Norwège,        »        G.  llansen  et  M.  Walther, 

les  Pays-Bas,      »        le  D'  Ankersmitet  le  Prof.  W.  Stœder, 

le  Portugal,        »        J.  J.  Alvez  et  J.  U.  de  Veiga, 

la  Russie,  t        J.  Hartenson  et  Rennard, 

la  Suède,  »        W.  SebardtetL.  Stahre, 

la  Suisse,  »        le  Prof.  E.  Schaer  et  L.  Baillet, 

Le  Congrès  de  Londres  avait  désigné  comme  Président  de  ce 
comité,  M.  A.  de  Waldbeim  (Autriche)  ;  comme  Vice-Présidents, 
HH.  A.  Petit  (France)  et  J.  Martcnson  (Russie)  ;  et  comme  Secrétaire, 
M.  le  Prof.  D'  R.  Godeffroy  (Autriche). 

Le  soussigné  envoya  à  tous  les  membres  de  ce  comité,  ainsi 
complété,  une  liste  de  médieamiîots  et  de  préparations  ;  il  leur 
demanda  de  désigner  ceux  qui  leur  paraissaient  avoir  les  qualités 
ro^iuiscs  pour  être  introduits  dans  une  pharmacopée  iutoriiationale 
et  il  les  pria  de  vouloir  bien  lui  faire  connaître  les  médicaments 
qu'ils  croiraient  devoir  être  ajoutés  à  celte  liste,  A  partir  de  cette 
époque,  les  délégués  me  transmirent  des  listes  révisées  et  complé- 
tées ainsi  que  les  observations  relatives  à  leur  travail.  Lorsque 
toutes  les  communications  relatives  à  ces  données  me  furent  par- 
venues, on  arrêta  la  liste  définitive  des  médicaments  que  devait 
comprendre  la  pharmacopée  internationale. 

Les  caractères  attribués  aux  médicaments  et  les  formules  des 
préparations   furent   soumis  à  un  examen  comparatif  en  prenant 


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SoO  PHiBlUGOPfil  IKTEUIATIONALB 

pour  base  ceux  ou  celles  indiquées  dans  les  pharmacopées  des 
dix-sept  pays  suivants  : 

l'Allemagne  :  Pharmacopœa  Germanîca  1882, 

l'Amérique:  »           of  the  United  Slates  1882. 

l'Angleterre  :  British  Pbarmacopœa  1867. 

l'Autriche  :  Pharmacopœa  Austriaca  1869  el  Addilamenta  1879. 

la  Belgique  :  »           Belgica  183i. 

le  Danemark  :  >           Danica  1868  (Suppl.  1874  et  1876). 

l'Espagne:  b           Ëspanola  1865. 

la  France  :  Codex  medicameutarius(Pharm.  française)  188i. 

la  Grèce  :  Pharmacopœa  Graeca  4868. 

la  Hongrie  :  »           Hnngarica  1871. 

l'Italie  :  s           Ilaliana  (Giuseppe  Orosi)  1866-1876. 

la  Norwège  :  »           Norwegica  1870. 

les  Pays-Bas  :  b            Neeriandica  1 871 . 

le  Portugal  :  b            Porlugueza  1876. 

la  Russie  :  »           Russica  1871, 

la  Suède:  d            Suecica  1869. 

la  Suisse  :  ■»           Helvetica  1 872  (Supplément  1 876). 

Le  travail  ci-aprcs  Tut  le  résultat  de  cet  examen  comparatif;  les 
explications  qui  le  précèdent  donneront  les  éclaircissements  indis- 
pensables et  nécessaires  sur  les  principes  suivis  lors  de  sa  ré- 
daction. 

On  conçoit  que  ce  travail  exigea  un  temps  relativement  assez  long, 
il  fallait  faire  un  parallèle  entre  les  prescriptions  des  pharmacopées 
écriles  en  différentes  langues  ;  il  fut  retardé  également  par  la  publi- 
cation de  trois  nouvelles  pharmacopées. 

Comme  nos  occupations  journalières  sont  très  grandes,  tant  pour 
l'exercice  de  notre  profession  que  pour  l'accomplissement  des  de- 
voirs ailachés  aux  diverses  fonctions  dont  nous  sommes  investis 
nous  nous  sommes  trouvé  dans  l'impossibilé  d'élaborer  plus  rapi- 
dement ce  travail,  nous  n'avons  pu,  par  suite,  l'envoyer  en  temps 
utile  aux  membres  du  comité  désigné  lors  du  Congrès  international 
pharmaceutique  de  Londres.  Nous  sommes  d'avis  qu'aujourd'hui 
que  la  base  est  établie,  il  sera  facile  d'arriver  à  une  entente  inter- 
nationale sur  cette  question  qui,  depuis  dix-huit  ans,  préoccupe  les 
sociétés  médicales  et  pharmaceutiques. 

Dès  qu'on  aura  reconnu  la  nécessité  de  cette  œuvre,  on  arriver» 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PUIHHACOPËG  lyrEHNATlOHALE  231 

facilement  à  une  entente  par  une  collaboration  commune  et  par  des 
concessions  réciproques. 

La  rapidité  mi^c  à  Timpression  du  travail  aura  eu  pour  efTet  de 
laisser  subsister  quelques  Taules  typographiques  et  peut-être  quel- 
ques erreurs  dans  la  nomenclature  suivie  ;  nous  prions  nos  lecteurs 
de  vouloir  bien  nous  excuser  à  cet  égard. 


A.  DE  WALDHEIM. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


EXPLICATIONS 


Une  liste  de  médicaments  héroïques  et  de  préparations  éner- 
giques Tul  adressée,  conformément  au  vote  émis  par  les  délégués 
des  pays  lors  du  Congrès  de  Londres,  à  tous  les  membres  do  la 
commission  chargée  de  ta  rédaction  de  la  pharmacopée  internatio- 
nale; 188  de  ces  médicaments  et  préparations  furent  conservés  et 
on  fut  d'avis  que  ii  d'entro  eux  pouvaient  être  éliminés. 

Les  propositions  individuelles  des  membres  de  la  commission 
internationale  porlcrent  à  environ  500  le  chiffre  des  médicaments 
à  insérer  dans  le  nouveau  Codex,  mais  la  plupart  de  ceux-ci  ne 
pouvaient  être  admis,  soit  qu'ils  n'appartinssent  pas  à  la  classe  des 
médicaments  héroïques,  soit  qu'ils  fussent  déjà,  ou  oubliés  ou  très 
peu  usités;  soit  qu'ils  fussent  encore  trop  nouveau  et  trop  peu 
connus  pour  justifier  leur  acceptation  dans  cette  œuvre.  Du  reste, 
leur  suppression  se  trouvera  approuvée  par  ce  seul  lait  :  qu'ils 
n'étaient  en  général  recommandés  que  par  un  ou  deux  délégués  des 
divers  pays  représentés  au  sein  de  la  Commission  internationale. 

En  procédant  à  l'examen  comparatif  dès  diversiîs  pharmacopées 
et  en  prenant  pour  base  d'acceptation,  l'inscription  du  médicament 
dans  plusieurs  de  ces  formulaires  officiels,  nous  avons  été  conduit 
à  augmenter  le  chiffre  primitif  de  S9  médicaments  ;  le  nombre  total 
des  médicaments  inscrits  dans  la  pharmacopée  interoationale 
s'élève  donc  à  293. 

Afin  de  fournir  aux  membres  de  la  Commission  les  renseignements 
nécessaires,  sait  sur  les  pharmacopées  gui  contiennent  les  médicaments 
inscrits  dans  ce  formulaire,  soit  sur  les  opinions  des  délégués,  soil  sur 
la  décision  de  l'auteur,  nous  avons  intercalé  sous  forme  de  N.  B.,  en 
petit  texte,  en  dessous  du  nom  latin  du  médicament,  quelques  lignes 
indiquant  premièrement  sous  la  dénomination  «  Officinale  »  les  noms 
des  pays  dont  les  pharmacopées  renseignent  le  médicament;  en  second 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHABNACOFËE  INTBR NATIONALE  2S3 

lieu,  SOUS  l'abr&viation  «  De9id.  n  /Desideratum/  signifiant  dEstrA,  le 
nombre  des  délégués  qui  se  sont  prononcés  pour  l'acceptation  des 
médicaments;  enfin,  l'abréviation  «  Non  des.  »  /non  desideratum} 
signifiant  non  dësihs  le  nombre  des  délégués  qui  se  sont  opposés  à 
l'inscription,  ainsi  que  leur  nationalité. 

La  liste  des  293  substances  admises  comprend  :  37  subslancea 
simples  d'origine  végétale,  1  substance  simple  du  règne  animal, 
152  préparations  pharmaceutiques  galéniques  el  103  produits  ou 
préparations  chimiques. 

Le  nombre  des  substances  simples,  retiré  directement  des  végé- 
taux, s'élève  cependant  à  W  et  cela,  parce  que  6  des  végétaux 
inscrits  rournisseut  deux  médicaments  difTérents,  employés  en 
pharmacie. 

Quant  à  leur  plus  ou  moins  grande  importance,  on  peut  diviser 
les  médicaments  inscrits  dans  ce  Codex  en  181  médicaments  1res 
importants  et  IIS  médicaments  moins  importants. 

Afin  d'indiquer  nettement  cette  différence,  nous  avons  fait  impri- 
mer les  médicaments  de  moindre  importance  dans  un  caractère  plus 
petit  que  tes  autres. 

La  commission,  nommée  au  Congrès  de  Londres,  avait  été  chargée 
d'unifier  les  formules  des  préparations  médicamenteuses  les  plus 
énergiques,  de  façon  que  chaque  médicament  présentât,  toujours  et 
partout,  une  action  physiologique  égale. 

Pour  arriver  à  un  résultat  pratique,  après  avoir  procédé  pour 
chaque  médicament  à  un  examen  comparatif  des  prescriptions  et 
des  formules  des  diverses  pharmacopées  employées  pour  cette  œuvre, 
nous  avons  choisi,  ou  nous  avons  rédigé,  les  prescriptions  oti  les 
formules  qui  nous  semblaient,  dans  les  circonstances  actuelles,  avoir 
le  plus  de  chance  d'être  acceptées  par  les  commissions  officielles  des 
divers  pays,  chargées  d'élaborer  les  pharmacopées  nationales. 

Nous  avons  été  guidé  également  pour  le  choix  des  formules  par  les 
indications  des  nouvelles  pharmacopées,  surtout  de  celle  des  États- 
Unis,  ainsi  que  par  tes  progrès  scientifiques  et  les  expériences  qui 
furent  faîtes  dans  ces  dernières  années. 

On  avait  procédé  de  cette  manière  lors  de  l'unilication  des  phar- 
macopées dos  royaumes  de  Danemark,  de  Suède  et  de  Norwège  ;  et 
les  mêmes  règles  avaient  servi  de  baso  au  travail  qui  amena  la 
coordination  de  la  pharmacopée  unique  pour  les  trois  royaumes  de 
Angleterre  /The  British  Pharmacopoea,  1867). 


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254  FBAItHjlCOI>ËB  INTEtNlTlONALB 

te  but  de  la  pharmacopée  internationale  est  évidemment  d'arriver 
à  ce  résultat  pratique;  la  délivrance  dans  les  pharmacies  de  tous  les 
pays  de  médicaments  identiques  qu'ils  soient  simples  ou  composés, 
énergiques  ou  héroïques;  et  à  cet  effet,  il  faut  que  le  médicament  délivré 
présente  toujours  les  mêmes  caractères,  soit  de  même  qualité  et  ait  la 
même  composition  et  la  même  puissance  au  point  de  vue  physiologique. 

Ces  circonstances  ea:igeaient  : 

I.  Une  nomenclature  uniforme  ; 

II.  Une  précision  exacte  dam  la  description  des  qualités  requises 
et  des  caractères  attribués  aux  médicaments. 

Il  ressorLjssait  clairement  de  l'examoD  des  pharmacopées  que 
l'adoption  d^unc  nomenclature  uniTorme  élait  d'une  application 
facile  pour  les  corps  simples  el  pour  la  plupart  des  préparations 
pharmaceutiques  (galcniques)  :  il  était  Tacilc  de  n'attribuer  qu'un 
Dom  unique  à  ces  substances  ;  mais  la  difficulté  était  plus  grande  et 
elle  semblait  presque  invincible,  lorsqu'on  voulut  établir  une 
uniformité  de  nomenclature  pour  la  majorité  des  préparations 
chimiques  ou  chimico-pharmaceu tiques.  Cette  difllculté  provenait 
de  ce  fait  que  les  médecins  et  les  pharmaciens  des  divers  pays  sont 
habitués  depuis  une  dizaine  d'années  environ  à  la  nomenclature  de 
leurs  pharmacopées  respectives  et  qu'ils  s'accomoderaient  très 
diffîcilement  à  l'emploi  d'une  nomenclature  donnée  par  une  phar- 
macopée interna  lionale,  mais  complètement  étrangère  jusqu'ici 
pour  eui. 

Mais  s'il  semble  presque  impossible  d'arriver  à  une  entente 
complète  par  l'élimination  d'un  certain  nombre  dos  dénominations 
attribuées  à  ces  composés  chimiques  dans  les  diverses  pharmaco- 
pées, il  est  certain  qu'on  peut  arriver  à  une  grande  simplification 
sans  grandes  difficultés. 

Actuellement  trois  systèmes  de  nomenclature  sont  adoptés  pour 
les  composés  chimiques  et  chimico-pharmaceuliques  dans  les  diverses 
pharmacopées  : 

a)  la  nouvelle  nomenclature  chimique  scientifique,  adoptée  par  les 
Pharmacopées  Avstriaca,  Germanica,  Grœca,  Uelvetica,  Uunqarica 
et  Russica  ; 

b)  la  nomenclature  spéciale  des  Pharmacopées  Anglica,  (British 
Pharm./  et  Americana  (United-StatesJ ; 

c)  l'ancienne  nomenclature  de  Berzelius  conservée  dans  les  Phar- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHtKXACOPËE  IXTERNATIONILE  Î55 

macopées  Belgica,  Danica,  GalUca,  Hispanka,  Italica,  Neerlandica, 
Norwegica,  Portugallica  et  Suecica. 

Si  chacun  de  ces  i;roupes  so  mettait  d'accord  pour  donner  la 
même  dénominalion  au  mt^mo  composé  chimique  (ce  qui  existe  déjà 
pour  plusieurs  phai'macopécs  de  chacun  de  ces  trois  groupes)  on 
n'aurait  généralement  que  trois  dénominaLions  pour  chaque  prépa- 
ration et  il  serait  aisé  aux  médecins  des  divers  pays  de  se  borner 
pour  leurs  prescriptions  à  l'emploi  de  ces  seules  dénominations 
qu'on  trouverait  dans  toutes  les  pharmacopées. 

On  a  appliqué  Pessai  de  celte  simplification  dans  le  projet  que  nous 
avons  élaboré,  chaque  composé  chimique  n'a  reçu  que  trois  dénomina- 
tions, chaque  dénomination  correspond  à  la  plus  employée  de  celles 
qui  se  trouvent  dans  les  trois  systèmes  de  nomenclature  ;  rarement 
les  dénominations  anciennes  ou  triviales  ont  été  ajoutées,  celles-ci 
sont  consacrées  par  l'usage  et  sont  connues  par  tout  le  monde. 

Si  en  procédant  ainsi  nous  sommes  parvenus  à  atteindre  cette 
simplification  de  nomenclature,  il  nous  parait  cependant  indispen- 
sable, si  l'on  veut  éviter  des  erreurs  et  des  méprises  de  la  part  des 
pharmaciens,  lors  de  la  préparation  des  médicaments  prescrits  par 
les  médecins,  que  les  dénominations  iittribuées  aux  composés 
inscrits  dans  la  pharmacopée  internationale  ne  soient  plus  données, 
dans  les  pharmacopées  nationales,  <i  des  préparations  qui  diflërent 
plus  ou  moins  dans  leurs  qualités  de  celles  désignées  par  le  mémo 
nom  dans  la  pharmacopée  internationale. 

Comme  cet  inconvénient  existe  pour  le  moment  dans  plusieurs 
pharmacopées,  nous  avons  eu  soin,  pour  racîlitor  les  recherches, 
de  désigner  dans  notre  travail  celles  dans  lesquelles  on  devrait 
avoir  soin  de  changer  les  dénominations  anciennes  qui  par  leur 
synonimie  ou  leur  ressemblance  pourraient  donner  lieu  à  des 
erreurs  plus  ou  moins  fatales. 

Plusieurs  végétaux  fournissent  une  ou  plusieurs  parties  distinctes 
de  la  plante  à  l'usage  pharmaceutique  ;  il  nous  a  paru  nécessaire  de 
désigner  dans  les  cas  ou  la  plante  entière  n'était  pas  employée,  non 
point  le  nom  de  la  plante,  tnais  d'accoler  au  nom  de  la  plante  la  partie 
de  celle-ci  qui  devait  être  employée. 

L'examen  comparatif  des  diverses  pharmacopées  avait  démontré 
que  certaines  préparations  de  médicaments  galléniqucs  difTéraient 
souvent  considérablement,  les  Codex  prescrivent  des  parties  diffé- 
rentes de  plantes  ;  ces  différences  existent  surtout  pour  les  extraits 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


256  PUaRHACOPËE  inTBRNATIONAU 

et  les  teintures.  Quoique  ruDiformtlé  sous  co  rapport  soit  difficile, 
il  est  cepeudant  nécessaire  si  on  ae  peut  parvenir  à  n'employer 
partout  qu'une  préparation  unique  que  l'on  délivre  toujours  la 
même  préparation  faite  avec  les  mêmes  parties  de  plantes. 

Il  nom  a  paru  indispensable  de  bien  spécifier  dans  ce  pro- 
jet, par  des  dénominations  propres  et  différentielles,  les  pré- 
parations pharmaceutiques  suivant  les  parties  des  végétaux 
employées,  afin  de  permettre  aux  pharmaciens  de  délivrer, 
en  toutes  circonstances,  celles  que  les  médecins  ont  voulu 
prescrire,  il  incombera,  à  ces  derniers,  de  tenir  compte, 
dans  leurs  prescriptions  médicales,  de  ces  différerices  et  d'in- 
diquer si  leproduit  qu'ils  désirent  doit  avoir  êtépréparé  avec 
telle  ou  telle  autre  partie  des  plantes.  Chaque  fois  que  les 
médecins  n'auraient  pas  fait  mention  de  ces  distinctions,  le 
pharmacien  devra  délivrer  les  préparations  indiquées  dans 
le  projet. 

Dans  le  but  de  faciliter,  â  cet  égard,  les  devoirs  des  phar- 
maciens, nous  avons  mis,  d  la  fin  d'un  grand  nombre  d'ar- 
ticles de  notre  formulaire,   les  mots  :  «  Ne  oispbhsktub,  kisi  a 

HBDICO,    B   etc.,   et   «  Si  k  HBDICO.    » 

Sous  ce  rapport,  nous  n'avons  pas  agi  arbitrairement  et 
notre  choix  a  toujours  été  guidé  par  les  désignations  que 
nous  avons  rencontrées  dans  les  pharmacopées  ;  la  prépara- 
tion la  plus  indiquée  a  été  celle  que  nous  avons  préconisée. 

Un  second  point,  qui  nous  a  paru  également  nécessaire  à 
réaliser,  était  l'indication  exacte  des  propriétés  et  des  carac- 
tères de  tous  les  médicaments  simples  ou  composés  rensei- 
gnés ;  nous  nous  sommes  efforcés  d'atteindre  ce  desideratum 
en  indiquant  : 

i'  Pour  les  corps  simples  d'origine  végétale  ou  ariimalc, 
leur  nom  scientifique,  botaiiique  ou  zoologique,  les  auteurs 
qui  les  avaient  décrits,  leurs  lievj:  d'origine,  ainsi  qus  les 
parties  des  plantes  ou  des  animaux  qui  étaient  usitées  en 
pharmacie.  Afin  que  ces  produits  présentent  toujours  la  même 
activité  curative,  nous  avons  ajouté  à  ces  renseignements 
l'époque  de  leur  récolte,  la  meilleure  manière  de  les  conser- 
ver, la  durée  de  leur  efficacité,  ainsi  que  le  temps  pendant 
lequel  l'emploi  du  corps  siènple  conservé  était  permis; 

2°  Pour  les  préparations  pharmaceutiques  (galéniqu^s). 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHiJtnlCOPâB   IHTERIflTIONALB  257 

la  manière  de  les  préparer  et,  chaqite  fois  que  cela  nous  pa- 
raissait utile,  la  détermination  de  la  quantité  de  substance 
active  que  devait  contenir  une  certaine  quantité  de  médi- 
cament ; 

3°  Pour  les  préparations  chimiques  ou  ckimico-pharma- 
ceutiqu£Sj  nous  avons  donné  leur  procédé  de  préparation 
chaque  fois  qu'il  nous  a  paru  qu'elles  pouvaient  être  prépa- 
rées dans  les  pharmacies.  Quant  aux  produits  de  cette  caié- 
goricque  l'on  retire  de  l'industrie,  nous  les  avons  décrits  en 
énumérant  leurs  qualités  physiques,  leur  forme,  leur  odeur, 
leur  saveur,  leur  volatilité,  leur  poids  spécifique,  leur  point 
d'ébullition  ou  de  fusion,  ainsi  que  leurs  propriétés  et  leurs 
caractères  chimiques;  leur  action  de  se  comporter  avec  les 
réactifs,  leur  degré  de  solubilité  dans  la  plupart  des  liquides 
dissolvants  les  plus  usités;  les  principales  réactions  chi- 
miques, et  enfin  les  procédés  pratiques  pour  reconnaître  leurs 
altérations  ou  leurs  falsifications. 

Les  préparations  chimiques  et  chimico-pbarmaceullques  sont  de 
même  que  les  préparalions  pharmaceutiques  suffisamment  définies 
pour  assurer,  autant  que  possible,  une  unirormité  complète  de  ces 
médicaments. 

Dans  la  plupart  des  nouvelles  pharmacopées,  ou  a  considéré 
comme  inutile  l'inscription  de  la  description  complète  des  corps 
simples  végétaux  ou  animaux  ;  de  même  on  n'a  pas  indiqué  les 
méthodes  analytiques  propres  à  l'essai  des  préparations  chimiques 
ou  chimico-pharmaceutiques  ;  leurs  réactions  ue  sont  plus  mémo 
indiquées;  nous  croyons  que,  de  même  que  pour  la  nomenclature, 
il  sera  difficile  d'arriver,  sous  ce  rapport,  à  une  entente  complète. 

Nous  avons  indiqué  par  parties  (partes)  les  quantités  des  divers 
éléments  qui  entrent  dans  les  formules  indiquant  la  préparation  des 
médicaments  chimiques  et  pharmaceutiques,  il  n'a  été  fait  d'excep- 
tion à  cette  règle  que  pour  les  pilules  (pilulfc)  et  les  pastilles  (tro- 
chisci).  Nous  avons  pensé  qn'il  valait  mieux  indiquer  par  grammes 
les  quantités  des  substances  qui  entrent  dans  leur  composition^ 
persuadés  qu'en  agissant  ainsi  on  garantissait  mieux,  dans  ces 
médicaments,  un  dosage  toujours  exact. 

Nous  devons  éf^alcmetit  mentionner  qu'après  mûre  réflexion, 
nous  nous  sommes  décidés  à  recommander  l'emploi  de  substances 
sèches  et  leur  épuisement  dans  les  appareils  à  déplacement  pour  la 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


358  PBAUUCWÊE  INTEBnATIONALE 

préparation  de  la  plupart  des  vinaigres  médicamenteux  (Aceti  me- 
dicara.),  des  extraits  (Extrada)  et  des  teintures  (Tincturœ).  L'emploi 
de  celle  méthode  nous  semble  garantir  une  uniToimité  plus  com- 
plèlo  de  ces  préparations.  Les  pharmacopées  consucrenl  des  diffé- 
rences tellement  notables  sur  l'opportunité  dus  macérations,  des 
digestions  et  de  la  durée  plus  ou  moins  longue  de  ces  opérations, 
qu'il  aurait  été  difficile  de  se  mettre  d'accord  sur  ces  procédés  en 
les  préconisant. 

Nous  devons  cependant  reconnaître  que  les  modes  de  prépara- 
tion des  a  Âhstracta  s  et  des  a  Extrada  lluida  »  de  la  nouvelle  phar- 
macopée américaine  (Pharmacop.Ta  or  tho  Uaîtod  States),  donnent 
des  produits  présentant  les  meilleures  garanties  possible  d'unifor- 
mité et  qu'ils  méritent  d'être  recommandés. 

Nous  avom  donné  des  formules  pour  la  préparation  des  emplâtres 
/EmplastraJ ,  des  onguents  fUnguenta/,  des  sirops  (SyrupiJ,  ainsi 
que  de  beaucoup  d'autres  médicaments  du  même  genre,  afin  d'arriver 
non-seulement  à  des  préparations  ayant  une  même  action  médica- 
menteuse, renfermant  pour  une  quantité  déterminée  de  la  même  pré- 
paration une  égale  quantité  de  substance  active,  mais  aussi  afin 
qu'on  constate  le  moins  de  différence  possible  dans  la  consistance,  la 
valeur,  la  saveur  et  les  autres  caractères  physiques  de  ces  produits. 

On  emploie,  dans  la  prépanition  de  plusieurs  empliUres  et  on- 
guents, des  matières  végélalos  sous  forme  d'extraits  ou  de  poudres 
et  cela  par  ce  fait  que,  dans  plusieurs  pays,  certains  de  ces  extraits 
ne  se  Imuvent  point  dans  les  pharmacopées  officielles  puisqu'ils  ne 
sont  pas  usités;  afin  d'arriver  à  une  uniformité  de  ces  produits, 
nous  avons  publié  des  formules  qui  permelicnl  au  pharmacien  de 
les  préparer,  soit  avec  l'extrait,  soit  avec  la  poudre  de  la  plante 
sèche. 

Les  mêmes  raisons  nous  ont  fait  admettre  la  préparation  des 
huiles  par  infusion  fOlea  infusa],  soit  avec  les  plantes  fraîches,  soit 
avec  les  plantes  desséchées. 

Nous  avons  fait  connaitre  pour  la  préparation  des  vins  médici- 
naux fVina  medimm./  l'espèce  et  la  quantité  des  vins  propres  à 
chaque  vin,  en  nous  guidant  à  cet  effet  sur  les  prescriptions  des  di- 
verses pharmacopées  et  en  recommandant  celle  qui  était  la  plus  em- 
ployée, mais  il  est  évident  que,  pour  ces  proiluits,  on  doit  surtout 
tenir  compte  de  l'uniformité  de  la  substance  active  et  de  la  quantité 
de  celle-ci  contenue  dans  une  certaine  quantité  de  vin  médicinal. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PHARMACOPÉE   IflTBRNATIOHJOE  259 

Tous  les  degrés  de  température  indiqués  dans  noire  projet  se  rap- 
portent au  thermomètre  centigrade  de  Celsius;  il  est,  du  reste,  celui 
qui  a  été  adopté  dans  toutes  les  nouvelles  pharmacopées. 

Il  esl  rL'gi-cttablc  que  l'on  ni;  soil  pas  encore  parvenu  h  se  mettre 
d'accord  sur  les  instruments  ii  employer  pour  la  détermination  des 
poids  spécifiques  des  liquides  ;  mais  il  nous  a  paru  qu'en  (ait  d'aréo- 
mètres, il  convenait  de  conseiller  l'emploi  du  densimètre  (aréomè- 
tre) de  Brisson;  il  est  pratique  et  il  a  été  recommandé  dans  la  der- 
nière pharmacopée  française,  parue  en  188i. 

Nous  avons  également  à  faire  connaître  que  nous  avons  adopté  les 
prescriptions  de  la  pharmacopée  autrichienrie  (Pharmacopoea  Aus- 
triaca]  pour  la  préparation  chimico-pharmaceutique  des  acides  di- 
lués {Acida  dilutà).  Ces  prescriptions  nous  paraissent  pratiques  et 
raisonnées.  Les  formules  de  l'acide  acétique  dilué  {Acid,  acot.  di- 
lut,),  l'acide  hydrochloriquc  dilué  (Acid.  hydrochl,  dil.),  l'acide  ni- 
trique dilué  (Acid.  nitr.  dil.),  l'acide  sulfurique  dilué  (Acid.  sul- 
fur.  dil.),  ont  été  combinées  de  telle  manière  par  rapporta  leur 
degré  de  concentration,  qu'une  mémo  quantité  d'un  alcali  est  tou- 
jours saturée  par  la  mi^me  quantité  de  chacun  de  ces  quatre  acides 
dilués. 

Nous  avons  admis,  dans  notre  projet,  l'aconitine  anglaise  de  Mor- 
son  [Aconitum  anglicum  MorsoniJ,  à  côté  de  l'aconitine  amorphe  des 
pharmacopées  /Aconitum  amorphumj  et  de  l'aconitine  cristallisée  de 
la  Pharmacopée  française /Aconitum  crystallisatumj ;  de  même  que 
les  trois  espèces  de  Digitaline,  Digitaline  dite  Allemande  de  Wah 
/Digitalinum  sic  dictiim  Germantcum  /Wah],  de  la  digitaline  amor- 
phe française  de  Ilomolle  /Digitalinum  sic  dtctum  gallicum  /IIo- 
molle/  et  de  la  digitaline  cristallisée  de  la  nouvelle  pharmacopée 
française  /Digitalinum  crystallisatumj,  afin  de  pouvoir  renseigner 
les  pharmaciens  sur  la  différence  d'action  physiologique  des  produits 
et  afin  de  pouvoir  établir  des  points  de  comparaison  entre  leur  acti- 
vité médicamenteuse. 

Nous  avons  été  amenés  dans  notre  travail  àprésenter  diverses  solu- 
tions de  sels;  celles-ci  sont  désignées  dans  les  pharmacopées  par  les 
noms  de  solutions  /SolutionesJ,  de  liqueurs  /Liquoresj  ou  miœtures 
fUixlurœj  ;  pour  unifier  la  nomenclature  de  ces  préparations,  nous 
avons  pris  comme  règle,  lorsque  les  dissolutions  étaient  faites  dans 
l'eau,  de  les  appeler  «  Sohtti  »,  en  y  ajoutant  le  nom  du  sel  dissous; 
si  Valcool  servait  de  véhicule,  nous  les  appelons  a  Soluti  spirituosi  ». 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S60  PBIIUUCOPÉE  INTEKKATIOnALE 

Cette  règle  n'a  pas  été  appliquée  è  l'eau  phagédénique  jaune  et 
noire  (Aqua  phagcdœnica  flava  el  nigra),  à  la  liqueur  acide  de 
HalIcrouEau  de  Rabel  (Liquor  acidus  Hallerl  vel  Aqua  Rabolii), 
ainsi  qu'à  la  solution  ou  liqueur  arsénicadf-  de  Fowler  (Solutio  ar- 
senicalis  Fowlerî).  Nous  n'avons  pas  modifié  les  dénominations  de 
ces  médicaments;  ils  sont  trop  connues  dans  tous  les  pays  sous  ces 
noms;  nous  avons  jugé  inutile  de  les  changor,  la  modification  ne 
nous  parraissait  nullement  justifiée. 


A.  ïON  WALDHEIM. 


D,B,t,zed.yGOOglC 


PRÛJECTCM  PHARKACOPOEAË  MERlTIOMLiS 

MEDICAMINA  SIMPLIGIA 

ET  COMPOSITA  CONTINENS,  TUM  HEROIG^  INDOLIS 

TUM  MAJORE  VI  PR^DITA. 


ABBREVIATIONES 


Amer 

pro 

Pharmacopcea  Amencana  [U.  81. j 

el  pro  De  légat 

0  Amerkano  (U.  St.) 

Angl. 

_ 

— 

Angliua  [di.  Brtt.) 

— 

— 

Anglico  (Gr.  Btit.) 

Anstr. 

— 

— 

A.ustrl8ca 

— 

— 

Aueirlaco. 

BeJg. 

— 

— 

Belgica 

— 

— 

Belgieo. 

San. 

Danlca 

DaniCD 

Gall. 

_ 

— 

Gallica 

_ 

— 

Gallica. 

Craec 

_ 

_ 

Graecs 

_ 

— 

Graeco. 

HelT. 

_ 

_ 

Uelvetica 

_ 

— 

Heiretici). 

HUp. 

- 

- 

Hispanica 

— 

- 

EUQg. 

— 

— 

Hungarica 

— 

— 

Bongarico. 

Iric. 

— 

— 

Irico. 

lui. 

— 

— 

Ilalica 

,_ 

— 

Italico. 

Meerl. 

_ 

_ 

?(eerlantlica 

_ 

_ 

Meerlaodioo. 

Mer». 

_ 

- 

Xorregioa 

— 

— 

Worvegico. 

Port. 

— 

- 

PorlDgallica 

— 

— 

Portagallico. 

Rnss. 

Rnssica 

Knwico. 

Snec. 

- 

— 

Snecica 

- 

- 

Snecico. 

D,B,i..d,Coo'^le 


S6S  PHIMUCOPOUB  inTIUUTIOHALIB 

AGETUM  GANTHARIDUM 
N.  B.   Officinale  :  AtigL 
Paretur  e  Cantharidum  pulvere  uti  Acelum   Scillae. 

AGETUM  CAMTHARIDUM  COMTOSITUM 
N.  B.    Officinale  :  Port. 

Bpc  :  Cantharidum  recenter  pulverat.     .  partes  tO 

Ëuphorbii   pulverati partem  1 

SpiriUis  70  % parles  10 

Acidi  acetici  diluti »  20 

Aquae  destillal s  70 

Macéra  Canlharidiim  et  Ëuphorbii  putveres  mixtos  cum  Aquao 
et  Spiritus  aa  partibus  10  et  Acidi  acelici  diluli  parlibus  S  in 
apparatu  depulsorio  per  triduum,  (um  Jiquor,  reliquas  Aquae  et 
Acidi  partes  comiuixtas  per  vices  affundeado,  edluat,  ut  liquidi 
obteott  siDl  partes  100. 

AGETUM   GOLGHIGI  SEMINUM   * 

N.  B.  Offii;iriale  :   Port.  Russ. 

Paretur  e  Colchici  seminibus  grosse  pulveralis  uti  Acetum 
Scillae. 

*  Uispeneetur  semper  Acetum  Colcblcl  e  tubertbus  paratuui,  Dun- 
nJBi  a  niedicu  deBignaifo  u  Beniiiiuoi  u  in  praescriptione  addiU  ait. 

ACETUM  COLCHICI  TUBERUM 

N.  B.  Officinale  :   Belg.  Gall.  Graec.   Hisp.  Ital.  Neerl.  Port. 
Desid.   a  26  Deleg.  — Non  desid.   a  9  Deleg.   (l  Amer.  1  Dan. 
2  Germ.   1   Graec.  2  Hisp.  2  Suec.) 

Paretur  e  Colchici  luberlbus  grosse  pulveratis  uli  Ace- 
tum Scillae. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FEÀIIUCOPOKIE  INTERNÂIIOHÀUB  263 

ACETUM   DIGITAUS 

N.  B.  Offlcinalo   :    Belg,   Germ.  Helv.  Neerl. 
Desid.  a  3  delcg.  (2  Nc-erl.   1  Siiec.) 

Paretur  e  Digilalis  foliis  grosse  pulveratis  uti  Acelum  Scillae. 

ACETCH    LOBEUAE 

N.  B.  Officinale   :   Americ. 

Paretur  e  Lobeliae  herba  grosso  pulverata  uti  Acetum  Scillae. 

ACETUM  OPn  VIL  THEBAÏCUM 

N.  B.  Officinale  :   Suec. 

Paretur  ex  Opio  pulverato  uti  Acetum  Scillae. 

ACETUM  OPn  COMPOSITUM  * 

ACBIUH  OPlt  AROMATICUH.  GUTTAE  NIGHAE  BRITANICAE. 

N,  B.   Officinale  :  Aniâr.  (âub  nomino  s   Acetum  Opiî  s). 
Btilg.  (s.  nom.  Acet.  Opii  aromatic.  vel  i  Guttae  nigrae  Britan.)  i 
Qall.  (s.  nom.  c  Guttae  nigrae  Britanicae.  b) 

Rpe  :   Opii  pulverati parles  10 

Nucis  moscbalae  pulv s  3 

Croci  pulverati partem  1 

Spiritus  70  % partes  10 

Acidi  acelici  diluti »  21) 

Aquae  destillatae s  50 

Hacera  pulvercs  commixtos  cum  Aquae  et  Spiritus  aa  partibus 
40  et  Acidi  acetici  partibus  o  in  apparatu  depulsorio  par  très 
dies,  tum  eflluere  sine,  reliquas  Aquae  et  Acidi  partes  commixtas 
per  vices  aiTundendo  ;  liquoris  obteuli  sint  partes  80,  quibus 
admisce  solvendo  Sacchari  pulverati  partes  SO. 

'  In  PbarisacopoeB  Callica  Opii  quanliUs  valde  dlffert.  In  Pbannacop- 
Americ.  Dornen  «  Acetam  Opii  n  matandum  eal. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


28i  PHlIVtCOPOElE  INTBBNA.T[0NiL18 

ACETUM  SCILLAE  vel  SQUILLAE 

N.  B.  Officinale  :   in  omnibus  Pharmacop. 

Desid.  a  32  Delegat,  —  Kon  dasid.  a  3  Deiag.  (1  Dan.  2  Hisp.) 

Rpe  :  Scillae  bulb.  siccat.  grosse  pulverat.     .     parlem  1 

Spiritus  70  y. 9       4 

Acidi  acetici  diluti parles  2 

Aquae  destillalae »       7 

Macéra  scillae  pulverem  cam  Spirilas  et  Aquae  aequalî 
et  cum  Acidi  acetici  dîluti  qoarta  parte  in  apparatu  depul- 
sorio  per  triduum,  tum  efHuere  sine  reliquas  Aqaae  et 
Acidi  partes  cooimiiLtas  per  vices  affundeado,  ut  liquidi 
obleuli  siut  parles   10- 

ACroUM  ACETICUM 
Acidum  aceticum  glacieile^ 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pbarmacop.  cxccptîs  :  Dan. 
Neerl,  Norv, 

Des.  a  31  Delegat.  —  Non  Desid.  a4  Delegat.  (2  Hisp.  2  Ital.) 

Liquor  limpidus,  ioflammabilis  et  plane  volatilis,  coloris 
expers,  odoris  et  saporis  pungeutis.  valde  acidi,  p.  sp. 
1,064,    frigore  in  crystalios   concrescens. 

Id  100  partibus  ad  raiuimum  96  partes  Acidi  acetici 
couliDeat. 

Accidum  aceticum  ab  Acîdo  suifurico  et  sulfuroso,  ab 
Acido  hydrochlorico  et  a  Melallis  sit  liberum  et  odorem 
empyreumaticum  non  spargat. 

ACIDUM  ACETICUM  DILUTUM  ' 
N.  B.  Officinale   :  in  omnibus  Pharmacop. 

Liquor  limpidus,  plane  volatilis,  coloris  espers,  odoris 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PBAUIACOPOBAS  IHTEBNAnONjU,lS  265 

et  saporis  fragrantis  acidi,  non  empyreuraatici,  p.  sp.  I,0Ï9. 

CoDtiDcat  in  100  partibus  ad  minimum  20,4  partes  Acidi 
acetici. 

Acidnm  aceticum  dilutum  ab  Acido  sulfurico  aut  sulfu- 
roso,   ab  Acido   hydrochlorico  et  a   Melalis  sit  liberum. 


*  Acidnm  Bceticam  dilutum  mlnue  quam  20,4  partes  Acidi  acetici  continens 
nomloe  <  icelnm  purum  »  designetur- 

ACIDUM  ARSENICOSUM 

Acidum  areeniosum. 
Arsenicum  album. 

N.   B.   Offidnale  :   in   omnibus   Pharmacop. 
Di'sid  a  28  Deleg.  —  Non  dcsid.  a  7  Deiegat.  (2  Angi.   1  Austr. 
2  Hisp.  2  Norv.) 

Frusia  alba,  ponderosa  opaca  et  porcellano  similïa,  aut 
pellucida  et  vilro  similia,  in  fractura  conchoidea  niteotia, 
saporis  dulciusculi,  leviter  acris  et  nauseosi,  odoris  exper- 
tia.  Arsenicum  difïîcile  sotvitur  in  Aqua  frigida,  facilius 
'  in  Aqiia  bulliente,  facillime  in  solutionibus  alcalinis  et 
in  Acido  hydrochlorico  diluto,  Tere  insolubile  est  in  Spi- 
ritu  frigido.  Calefactum  fumum  album  iDodorum  emittit 
et  calore  aucto  plane  avolat.  Pruais  candentibus  inspersum 
odorem  alliaceum  spargit.  Sublimations  in  (ubo  vitreo  aut 
in  massam  albam  aut  in  crystallos  nitoris  vitrei  tum  octae- 
dricas,    tum  telraedricaa  convertitur. 

Ne  sit  Arsenico  sulfurato  inquinatum. 

ACIDUM  ARSENICOSUM  TEL  ARSENIOSUM   SOLUTUM    ' 
ABSBMCUH  AlBUM  SOLCTOM 
N.  B,  Officinale  :   Amer.  Angl. 


Rpe  :  Acidi  arsenicosi  pulv partem     < 

Acidi  hydrochiorici partes      2 

Aquae  destîllatae q.  s. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


^6  PHARIUCOPOEAE  INTEKHATIONILIB 

Coque  Arsenicum  cum  Acido  hydrocblorico  et  Aquae  destillalae 
partibus  23  ad  perfectam  soluliouem.  Filtra  et  liitratum  cura  (anta 
Aquae  destillatâe  copia  élue  ut  iiquoris  slnt  parles  lUO. 

Liquor  iimpidus,  coloris  et  odoris  expers,  acidae  reactionis. 

'  Sub  Domine  lAciiluin 
Jn  Pharmac.  GaIJIca  suJui 
buB  lOUO  sublnteltigitur. 


ACmUM  BENZOICUM 

Flores  Benzoës. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibua  Pliarmacop.  excepta  Hung.  —  Desid. 
a  28  Delegat.  —  Non  desid.  a  7  Delegat.  (1  Amer.  I  Dan.  2  Glerm. 
2  Hiap.  1  Russ.) 

Sublimatione  e  Resioa  Benzols  pulverata  paratum. 

Lamellae  vel  crystatli  aciculatcs,  albidae  vel  subdavae,  in 
aëre  permaDentes,  nitoris  scricei,  odoris  grati,  bcRZoini. 
Acidum  benzoicuin  diflicile  in  Aqua  frigida,  facilius  in  Aqua 
bulliente,  facilltme  in  Spiritu,  Aethere  et  in  Chloroformio 
solvitur.  Calefactum  primum  liquescit,  deinde  avolat  nullum 
restdaum  relinquens. 

Ne  sit  Acido  cinnainomico  nequc  liippurico  inquinatum. 

AGEDUM  CARBOLICUM 
Acidum  phenelicum  vel  pheaicum.  —  Phenolum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omrjibus  Pliarmacop.  cxceplis  :  Belg.  Graec, 
Hisp.  —  Desid.  a  33  Delegat.  —  Non  desid.  a  2  Delegat.  (Hisp.) 

Massa  valde  bygroscopica,  decolor  vel  vix  rubiounda, 
odoris  et  saporis  acris,  Kreosoto  similis,  crystallis  aclculari- 
bus  longis,  tenuibus  coniposita,  quae  calore  versus  35°,  et 
humiditate  ex  aëre  attracta,  ad  liquorem  p.  sp.  1,065 
circiler  liquescit.  Calore  aucto  Acidum  carbolicum  cum 
flatnma  alba  sine  residuo  deflagral.  Id  Aquae  circUer    20 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PHAIIUCOPOU  nTBIHAIIOHALIS  S67 

parlibiis  solvitar  et  facillimefolubile  est  in  Spiritu,  Aethere, 
Chloroformio,  Glyceriiio,  Carbooeo  sulfurtito;  in  Oleîs 
fixis  et  volatilibus;  in  Benzolo  et  in  Natrio  hydro-oxyclato 
soluto.  Coagulât  albumen  et  Collodium,  cum  Fen-o  sesqui- 
chlorato  soluto  mixtum  illo  colorem  cœruleum  tribuit. 


ACroUM  f:HROMICUM 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Austr.  Gall,  Germ.  Helv.  Hung.  Ital. 
Neerl.  Port.  Russ.  —  Desid.  a  23  Deleg.  —  Non  deaid.  a  12  Deleg. 
(S  ADgl.  2  Austr.  1  Qraec.  2  Hisp.  1  Iric.  2  Nâârl.  2  Norv.) 

Crystalli  prismaticae,  aciculares,  aUve  déliquescentes,  ino- 
dorae,  coloris  coccJnei.  Facillime  in  Aqua  solvuntur,  cum 
Aetbere  vel  Spititu  90  "/•  comburant.  Calefaclae  primum 
liquescunt,  deinde  in  Oxyduni  cbromicum,  obâcure  viride, 
evolutione  Oxygenii  transFormantur. 

Acidum  cbromicum  ne  nimis  sit  Acido  sulfurico  Inqui- 
natum 


ACIDUM  HYDROCHLORICUM  vel  HYDROCHLORATUM 

Acidum  chlorhyâricum  vel  Âcidum  muriaticum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Phurm.  exceplu  Ilelvot.  —  Deaîd.  a 
32  Deleg.  —  Non  desid.  a  3  Dolegat.  (1  Helv.  2  Hiap.) 

Liquor  limpidus,  plane  volatilis,  coloris  expers,  odoris 
poDgentia,  sufTocanlis,  aëre  vapores  albos  emittens,  saporis 
valde  acidi  et  causiici,  p.  sp.  1,12. 

Conlineat  in  100  partibus  ad  minimum  24,24  partes  gasis 
hydrochlorici. 

Acidum  h>'drochloricum  sit  ab  Arsenico,  Chloro,  ab  Acido 
sulfui-ico  et  suU'uroso,  a  Ferro  aliisque  Melallis  ttberum. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


.  S68  pUBMACopou  nrriiNinoMALiB 

ACIDUM  HYDROCHLORICUM  DILUTUM 

Acidum  hydrochloratum  dilutum. 
Acidum  chlorhyhricum  dil.  —  Acid.  muriatio.  dilut. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Degid.  a.  33  Diilegat. 
—  NoD  Hesid.  a  3  Deiegal.  (S  Hisp.) 

Rpe  :  Acidi  hydrochlorici      .     .     .     partem     i 

Aquae  destitlatae    ....         »         1  misce. 

Sit  pond  sp.  1,06,  conlineal  ia  1 00  partibus  19,i  partes 
gasis  hydrochlorici. 

Acid.  hydrochloric  dil.  ab  Arsenico,  ab  Acide  sulfurico 
et  sulfuroso,  a  Ferre  aliisque  Melallis  sit  liberum. 

ACIDUM  HYDROCIANICUM  DILUTUM 

Acidum  cyanhydricum  ve)  prussic.  vel  hydrooyaaatuin 
dilutum . 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl.  Beig.  Gall.  Graec.  Helv.  Hisp.  Ital. 
Norv.  Port.  Russ.  —  Desid.  a  30  Delegat.  —  Non  desid.  a  5  Delegat, 
(1  Austr.  2  Hisp.  2  Suec.) 

Liquor  Umpidus,  volalilis,  coloris  expers,  odoris  et  sapo- 
ns puDgentis  et  caracterislici  Amygdalarum  amararam, 
reactionis  exiguë  tameo  acidae,  p.  sp.  0,997. 

Contioeat  in  100  partibus  2  partes  Acidi  hydrocyanici. 

AQDUM  NITRICO  NITROSUM 
ACIDUM  NITBICUK  FUHANS 

N.  B,  Officinale  :  Dan.  Germ.  Graec,  Helv,  Norv,  Russ,  Suec.  — 
Desid.  ab  1  Delegat.  (Dan.) 

Liquor  limpidus  e  rubro-fuscus,  p.  sp.  1,t5  ad  1,50,  aëre  vapo- 
res  e  flavorubros  exhalans,  Sit  Acidum  nitrico-nitrosum  a  Hetallis- 
Acidisque  sulfurico  et  hydrochlorico  liberum. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PBAHMACOPOIA  INTEBNATIONàLIS  269 

ACmUM  NITRICUM 

Acidum  eizoticum. 

N.  B.  OfflL-inale  :  Amer.  Angl.  Austr.  BeJg.  Gallic.  Hisp.  Hung. 
Ital.  Noerl.  Porl.  ~  Desid.  a  32  Delegiit.  —  Non  .lesid.  a  3  Delegat. 
(1  Helr.  2  Hisp.) 

Liquor  limpidus,  volatilis,  incolor,  saporis  vehemeater 
acidi,  p.  sp.  1,30- 

ContiDeai  in  100  partibus  48  parles  Acidi  nitrici. 

Acidum  nitricum  a  Melallis,  ab  lodo  et  Actdo  iodico,  ab 
Acido  oitroso  et  sulfurico,  et  a  Chloro  plane  liberum  sit. 

ACIDUM  NITRICUM  DILUTUM 

Aciâum  azoticum  dilutum. 

N.  h.  Officinale  :  Americ.  Austr.  Be]g.  Dan.  Germ.  Graec.  Kelv. 
Hung.  Norï.  Russ.  Suec.  —  Desid.  a  32  Delegat.  —  Non  desid.  a  3 
Delegat.  (1  Dan.  2  Hisp.) 

Rpe  :  Acidi  nitrici partem     1 

Aquae  destillatae    ....     parles      1 ,2  misce. 

Liquor  limpidus,  volalilis,  decolor,  saporis  acidi,  p. 
sp.   i,\3. 

Contineat  in  100  partibus  21,42  parles  Acidi  nitrici. 

Acidum  nitricum  dilutum  sit  a  Metallis,  ab  lodo  et  Acido 
iodico,  ab  Acido  nitroso,  bydroclilorico  et  sulfurico  plaue 
liberum. 

ACmUM  PHOSPHORICUM  DILUTUM 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharm.  excepta  Hisp.  —  Desid.  a  30 
Deleg.  —  Non  desid.  a  5  Delegat.  (1  Dan.  2  Germ.  SHisp.) 

Liquor  limpidus,  decolor  et  iaodorus,  saporis  acidi,  p. 
sp.  1,098 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


870  PaARIACOPOE*  INTERNAT  ion  ALIS 

Contineat  in  100  pariibus  16,66  parles  Acidi  orthophos- 
phorici. 

Acidum  [thosphorirum  dilulum  iiberum  sit  a  Metaltis,  ab 
Acidis  :  arsenicico  el  arsenicoso,  phosphoroso,  nitrico,  sul- 
furico  et  hydrochlorico  et  ab  Alcaliia. 

ACmUM  SALICYLICUM 

N.  B.  Officinale  :  AmeHc.  Austr.  Dan.  Gall.  Oerm.  Helv.  Ital.  Port. 
—  Desid.  a  28  Delegat.  — Non  desid.  a  7  Delegat.  (2  Angl.  2  Oerm. 
2  Hisp.  1  Russ.) 

Pulvis  microcrystallinus  albus  vel  crystalli  prismaticae 
aciculares  albae  levés,  reactioaisacidae,  in  aëre  permaoeotes, 
odoiis  fere  expertes,  saporis  dulciuaculi  acris.  Calore  160" 
circiler  Acidum  salicylicum  liquescit  et  cum  flamma  sine 
residuo  denique  comburat.  Facillime  solvitur  in-Spiritu, 
Aelhere  et  Chîoroformio  fervido,  facile  in  Aqua  bulliente,  ia 
Glycerino  et  in  solulionibus  Salium  reaclionis  alcalinae, 
didicile  solubile  est  in  Aqua  frigida. 

ACIDUM  SULFURICUM 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pbarm.  —  Desid.  a  32  Delegat.  —  Non 
desid.  a  3  Delegat.  (1  Helv.  2  Hisp.) 

Liquor  limpidus.  corrosivus,  causlicus,  olei  spissitudînis, 
coloris  el  odoris  expeis,  saporis  veliementer  acidi,  evapora- 
tione  nihil  residui  relinquens,  p.  sp.  1,840,  in  100  partibus 
ad  minimum  96  partes  Acidi  sulfurici  hydrali  conlinens. 

Acidum  sulfuricum  ne  sit  Arsenico  nec  Acido  sulluroso, 
nec  Acido  nilrico  neque  Melallis,  iinprimis  Plumbo,  inqui- 
nalum. 

ACIDUM  SULFURICUM  DILUTUM 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharm.  —  Desid.  a  33  Delegat.  — 
Non  desid.  a  2  Delegat.  (Hisp.) 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PBARMACOPOEA  INTERNATKMALIg  371 

Rpe  :  Acidi  sulfuric partem.     1 

Aq.  deslillalae partes       5 

niisce  lege  arlis. 
Liquor  limpidus,  coloria  et  odoris  expers,  saporis  acidi, 
p.  sp.  1,H7. 

lu  100  partibus  contiaeat  16,6  parles  Acidi  sulfarici 
hydrali. 

Acidum  sulfuricum  dilutum  sit  ab  Arsânico,  a  Metallis,  ab 
Acidis  suifuroso  et  aitrico  plane  liberum. 

ACONITINUM  VEL  ACONITINA 

Aconitia. 

N.  B.  Officinale  :  Anglic.  Austr    Belg.  Héiv.  Hisp.  Hang.  Ital. 

Neerl.  Port.  Russ.  —  Desid.  a  29  Delegut.  — Non  desid,  a  6  Delegat. 

2  Germ.  Z  HUp.  2  Suec.) 

Palvis  amorpbus  albus,  saporis  atnari  dein  acris,  urentis, 
reactionis  alcalinae.  Ad  80°  liquescit,  quia  vapores  aqueos 
edat.  In  partiqus  150  Aquae  frigidae  difficile  solvitur,  fa- 
cilius  in  50  partibus  Aquae  bullienliâ,  in  massam  resinosam 
flavescentem  conglutinans,  facillime  solvitar  in  Aeibere, 
Spiritu  et  Chloroformio, 

Pev  Acidum  suiruricum  Aconitinum  colorem  ab  initio 
flavum  dein  e  rubrofuscum  induit  ;  in  Acido  nitrico  solutum 
Aconitinum  decolor  manet.  Solutio  aquosa  Aconitint  cum 
Tinclura  lodi  praecipitatum  obscure  fuscum  producit. 

ACONITINUM  (ACONITINA  VEL  ACONITIA)  ANGUG.  MORSONI.  * 

Pulvis  subtilissimus,  sordide  albus^  depingens,  saporis  urentis 
non  amari,  reaclionis  alcalioae,  in  Aqua  bulliente  non  liquescens, 
solvitar  in  SO  partibus  Spiritus  bullientis  el  in  1 00  partibus  Aetheris 
bullienlis,  e  quibus  solutioaibus  facile  in  crystallos  abit.  Solvilur 
etiam  in  230  partibus  Chloroformi,  Cum  Acido  sulfurico  concenlrato 
Aconitinum  Anglîc.  Morson.  non  tingitur. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


272  PHÂkHACOPOU  tNTEKNATlOHALIS 

ACONITINUM  CTYSTALUSATUM  GAlilCUM.  * 

N.  B.  Officinale  :  Gallic. 

Tabellae  rhombicae,  décolores,  ad  ISd"  liquescentes,  vapores 
aqueos  non  edentes,  saporis  amari,  pungentis,  vix  ia  Aqua  frigîda, 
in  Glycerino  el  Petroleo  levi  solvunlur,  facilJus  in  Aqua  fervida,  in 
Aelhere  et  Benzino,  racillime  vero  in  Gbioroformio. 

*  Vea  dispenselur  u  Acnnillonm  Caille-  crysialllealniii  ■,  niti  a 
medioo  AcoDitinum  additis  verbis  <i  crystslilsat.  GatHc<  u  praescrlpbun  ait. 


Aconltum  Napellus.  Iiinii. 
Aoonitum  taurlcum  vel  ueomont.  Wulf.  (Ranunoulac.) 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharm.  —  Desid.  a  31  Delegal.  — 
Non  desiil.  a  4  Delegat.  {Z  Ital.  2  Norv). 

Planta  perennis,  in  regioaibus  totius  fere  Europae  sponte 
crescens. 

Folia  (Herba)  et  Tubera  (Radis). 

Tempore  florescentiae  g  planta  spontanea  et  non  ex  culta 
colligaatur  et  sicceotur.  Ne  ultra  annum  serventur. 

ÂETHER 

N.  B.  Officinalis  :  in  omnibus  Pharm.  —  Desid.  a  28  Delegat.  — 
Non  dosid.  a  7  Delegat.  (1  Amer,  1  Dan.  2  Germ.  1  Helv.  2  Norv.) 

Liquor  limpidus,  valde  volatilis  et  inflammabilis,  coloris 
espère,  odoris  suavis  refiige nantis,  saporis  urentia duiciusculî 
in  aoiarum  abeuenlis,  reaclionis  neutralis,  pond.  sp.  0,725. 
Solubulis  est  in  omni  proportione  in  Spirilu,  Chloroformio, 
Benzolo,  Benzino,  in  Oieis  ûxis  el  volatî/ibus  ;  in  8  volumi- 
nibus  Aetheiis  1  volumen  solubile  est  Aquae.  Sua  sponte 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHUHACOKSjI  inTBENÀlIONAUS  %1A  ' 

evaporatus  ne  relinquat  residuam  neque  odorem  alienum 
spargat. 

AETHER  GHLORATUS  SPIRITUOSUS 

SPIRITUS  AETHBRIS  CBLOBATI 
SP1R1TVS  SALIS  DULCIS 

N.B.  OfScinalis:  Belg.  Dan.  <ïraec.  Helv.  Hisp.  Ita!.  Neerl.Norv. 

—  Desid.  a  23  Delegal.  —  Non  desid.  a  IS  Delegat.  (1  Amer.  1  Dan. 
2  Germ.  2  Hisp.  2  Iric.  2  Norv.  2  Suec.) 

ftpe  :  Kalii  bicbromici partes    i 

Acidi  hydrochlorici »      20 

Ingère  in  cucurbitam  amplam,  tum  sensim  infunde  sine  agitatione 
Spiritus  90  %  Parles  80  et  distillatione  balneo  aquae  etice 
partes  70, 

Destillalain  si  opus  erit  Magnesio  hydrocarbonico  saturetur,  a 
sedimento  defundatur  et  leni  calore  rectilicetur. 

Liquor  limpidas,  coloris  expers,  odoris  aetherei  suavis,  non 
acidus,  p.  sp.  0,838  —  0,843. 

AETHER  NITROSUS  SPIRITUOSUS 

SPIRITUS  AETBESIS  N1TR08I 
SPIRITUS  niTRI  DULCIS 

N.  B.  Officiiialis  :  in  omnibus  Pharm.  exccptia  :  Austr.  Gall.  Hung. 

—  Desid,  a  26  Delegat.  —  Non  desid.  a  9  Delegat.  (i  Amer.  1  Dan. 
2  Germ.  2  Iric.  2  Norv.  1  Russ.) 

Rpe  ;  Spiritus  90  •/• partes    48 

Acidi  nitrici d         12 

Misce  et  sepone  per  12  horas,  tum  in  retortam  vitream  ingère  et 
destïlla,  donec  parles  40  transierint,  quae  cum  Magnesio  osydato 
neutralisenlur  et  horis  24  circumactis  ex  aquae  baloeo  rectificentur. 

Liquor  limpidus  coloris  expers  vel  subdavescens,  odorîs  suavis 
aetberei,  saporis  dulciuscull  ustulantis,  plane  volatilis  etab  Acido 
quantum  fieri  polest  liber. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


87«  PHAIMACOPOU  INTBUMTIONàLIS 

ALOÊ 

AloS  vulg.,  A.  socotrina  Lam.,  A.  perfol.  var.,  A.  ferox 
Linn.  A.  purpur.,  A.  Africana  Haw.,  A.  Africana,  A. 
plicatilis  Mill.,  A.  arborescans  Mill.,  A.  comraeliQ. 
Willd,,  A,,  spioata  Thuiib.,Aloë  lingaa.  (Lilîaceae.) 

N.  B.  Officinaliâ  ;  in  omnibus  Pharra.  —  Desid.  ab  U  Delegat. 
(I  AuatP.  1  Dan.  2  Hung.  2  Itai.  2  Norv.  2  Port.  1  Russ.) 

PlaDta  in  Africa  australi  et  in  lodia  occidentali  el  orientait 
indigena. 

Succus  induratus  foliorum  diversarum  Aloës  specierum 
sub  Domine  :  Aloë  Capensis  (Aloë  socotrina  vel  lucida)  et 
Aloë  Barbadensis  (scu  liepalica)  ubique  nolus. 

Solvitur  Aloë  in  Aqua  frigida  solummodo  ex  parte,  resinam 
mollem  relinquens  ;  cum  Aqua  fervida  turbidam,  cum  Spiritu 
limpidam  fere  solutionem  praebeat. 

AMMONIA  VEL  AMMONIAGUM  SOLUTUM 

Ammonium  caustic.  solutum. 

N.  B.  Offîciiialis  :  îd  omnibus  Pbarm.  —  D^sid.  a  31  Ddegal.  — 
Non  desid.  a  4  Delegat.  (2  Oerm.  2  Hisp.) 

Liquor  limpidus,  nebulas  densas  exhalans,  plane  volatilis, 
odoris  peneirantis  peculiaris  pungentis,  saporis  valde  causlici, 
reaclionis  alcalinae,  p.  sp.  0,960.  Condaeat  in  100  partibus 
10  partes  Ainmoniae. 

Ammonia  ne  sit  empyreumalica,  et  ab  Acidis  :  carbonico, 
sulfurico  et  hydrorhiorico,  a  Caice  el  a  Metallis  libéra. 

AMYLUM  VEL  AMYLIUM  NITROSUM 

Amyli  nitris.  —  Aether  Amyli  nitrosua. 

N.  B.  Officinale  ;  Amer.  Gall.  Germ.  Heh-,  —  Desid.  a  17  Delegat. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


rHlRMÀCOrOl  IHTBRHATIOIIIUB  S75 

(2  Ang).  2  Belg.  1  DaD.  2  Germ.  2  Hung.  1  Irîc.  2  Ital.  2  Norv. 
1  Russ.  2  Suec.) 

Liquor  liinpidas,  aethereus,  pallide  flavus,  odoris  aetheri 
fructuam  similis,  saporis  ustulantis  aromatici,  reaclionis 
oeutralis  vel  qaain  minime  acidae,  p.  sp.  0,873  —  0,87i. 
Âmylum  nilrosum  vix  solubile  est  Id  Aqua;  cum  Spirilu, 
Aethere  ei  Chtoroformio  ia  omni  proportione  miscitur.  Galoru 
97°  ad  99°  ebullit,  inceosum  cum  flamma  flava,  lucida  et 
fuligÎDosa  deflagrat 

Alcoholis  amylici  nec  non  Amyli  nitrici  quam  maxime  sit 
expers.  Servetur  sub  Magnesio  oxydato. 

AMORPHINUM  HYDROGHLOMCDM 
CHLOHHTDRAS  APOHOSPHICUS 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  AuHr.  Oall.  Oerm.  —  Desid.  a  28  Delegat. 
—  NoD  desid.  a  7  Delegat.  (S  Angl.  1  Oraec.  2  Hisp.  2  Irio.) 

Piilvîs  crystallious  anhyder,  e  griseo  albus,  exiguis  crystallis 
decoloribus  splendentibus  iatermixtus,  lucis  et  aflris  accessu  viri- 
descens,  inodorus,  saporia  amari  et  reactionis  neutrius.  Solvitur 
ApomorphinuiD  hydrochtoricum  in  Spiritu,  facilius  Îd  Aqua,  diffi- 
ciliDs  in  Aethere  et  Chlororormio.  Solutio  aquosa  decolor  sit  vel 
baud  colorata  et  cum  solulioae  Natrii  hydrocarbonici  praecipitatum 
album  praebeat,  quod  in  Aetbere  purpureo,  in  Ghloroformio  viola- 
cée colore  solvitur. 


AQUA  AMYGDALARUM  AMARARUM 

N.  B.  Offîcinalis  :  in  omnibus  Pharmacop.  exc&ptis  ;  Aogl.  et  Gall. 
—  Desid.  a  29  Delegat.  —  Non  desid.  a  6  Delegat.  (2  Hisp.  2  Iric. 
2  Ital.) 

Destitlatione  Amygdalarum  amararam  grosae  pulverata- 
rum,  ab  Oteo  preli  ope  liberalarum  cura  Aqua  oblenta  ; 
contiDeat  in  1,000  parlibus,  1  partem  Acidi  hydrocyaoici. 

Sit  ab  Oleo  aelhereo,  quantum  âeri  potest,  libéra. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PHÂUUCOPU  IHTEBNATIOIUUB 


AQUA  LAUROGEEIASI 


N.  B.  Ûâlcinalis  :  Angl.  Austi.  Belg.  Gall.  Graec.  Helv.  HuDg. 
liai.  Port.  —  Desid.  a  28  Delegal.  —  Non  desîd.  a  7  Delegal.  (1  Dan. 
2  Hisp.  2  Norv.  2  Suec.) 

Destillalione  Laurocerasi  foliorum  recentium  concisorum 
cam  Aqua  obleola  ;  contiaeat  in  1,000  partibus  parlein  1 
Acidi  hydrociaDici. 

Sit  ab  Oleo  aethereo,  quaDlum  fieri  potesl,  libéra. 


AQUA  PHAGEDAENICA 

Aqua  phagedaenica  lutea,  flava,  vel  rubra. 
Lotio  Hydreirgyri  flava. 

N.B.  Ofificinalis  :  Angl.  Belg.  Djiii.  Gall.  Graec.  Helv.  Hisp.  Ital. 
Neerl.  Russ.  —  Desid.  a  32  Delegat.  —  Non  desid.  a  3  Delegal. 
(1  Oraec.  2  Hisp.) 

Rpe  :  Hydrargyri  bichlorati  corrosivi.     .     partem       1 
soive  in  pauxillo  Aquae  destillatae  et  banc 
solutionem  iniscecumAquaeCalcis.  partibas  300 
Paretur  ex  tempore. 


AQUA  PHAGEDAENICA  NIGRA 

Aqua  mercurialis  nigra. 
Lotio  Hydrargyri  nigra. 

N.B.  Offîcinalis  :  Angl.  Dan.  Graec.  Helv.  Ital.  Russ.  —  Desid.  a 
28  Delegat.  —  Non  desid.  a  7  Deleg.  (1  Graec.  2  Hisp.  2  Ital.  2  Port.) 

Rpe  :  Hydrargyri  chlorati  mitissubtilissimepulv.  part.     1 

Aquae  Calcis partes  100 

Misce  exactissime  terendo.  Paretur  ex  tempore. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


puMucopu  nrmtRÀTioiiAUg  ST7 

AQUA  VEGETO-UINERAUS  GOULAROI  * 
AQDA  PLDHBIU  SPIUTCOSA 

N.  B.  Ofilcioalis  :  in  omuibu3  Pharm.  —  In  Ph.  Americ.  Oerm. 
arsec.  etNeerl.  Bine  Spirilu.  —  Desid.  a 7  Dele^at.  (1  Daa.2Ital.  S 
Neerl.  2  Nopv.) 

Rpe  :  Plumbi  acetici  basici  soluti     ....     partes    2 

Spirit.  70  •/. »         8 

Aquae  communis s       90 

*  Sab  Dcmioe  «  Aqna  plambica  »  mixturs  e 

PJambI  acetici  baiicl  solnti parte  1 

oum  Aquae  deBtiHatae partlbDi  00 

BDblDlellIgilur. 


ARGENTUM  NITRICUM  GRYSTALLISATUM 

Argenti  Nitras  eryst.  Nitras  vel  Azotas  argentlcus 
cryetall. 

N.  B.  OflTioiiiale  :  Amer.  Angl.  Auslr.  Belg.  Oall.  Oraec.  Helv. 
Hisp.  Hun^.  Ital.  Neerl.  Port. 

Crystalli  tabulaeformes,  décolores  pellucidae,  saporisama- 
ri,  caustici,  valde  metallici,  reactionis  oeulralis.  Facillime  io 
Aquae  pari  pondère  solvuntur,  difficilius  in  Spiritu. 

In  aëre  materiis  organicis  non  immuoi  colorem  griseam 
vel  e  griseonigruDi  induuat.  Leoiter  calefactae  liquescuat  et 
calore  aucto  destruuntur,  vapores  DÏtrosos  evolveotes. 

Ne  Melallis  (Cupro  et  Flumbo}  nec  Salibus  alcatinis  sint 
iniquinatae. 

ARGENTUM  NITRICUM  FUSUM 

Argenti  NitrEis  fusus.  Nîtreis  vel  Azotas  argentlcus 

fusuB.  Lapis  infernalis. 
N,  B.  Oflacinale  :  ;ii  omnibus  Pharm.  Desid.  a  27  Delegat.  —  Non 
desid.  ab  8  Deiegat.  (1  Amep.  2  Ang.  1  Helv.  2  Hisp.  2  Norv.) 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


378  PEAMUCOrU  INTEKIUnONAUS 

Bacilli  aibi  vel  e  griseo-aibi,  duri  fracturae  crystalline 
radiatse  e  ceniro  egredientis,  inodori,  saporis  amari,  caustici, 
valde  melallici,  reactionis  oeulralis.  Solvunlur  facillime  in 
Âqua,  difTicilius  in  Spiritu. 

Ne  sJDt  Melallis  [Gupro  aal  Plumbo)  nec  Salibus  alcalinis 
inquinali. 


ARGENTUM  NITRICUM  MITIGATUM  FUSUM 

Argeatum  nitricum  cum  Kalio  nitrico. 

Argenti  ITîtras  mitîgatus.  Nitras  vel  Azotas  argentious 

mitigatus. 

N.  B.  OfflcÎDEtle  :  Amer,  Austr.  Dan,  Gall.  Oerm.  Helv.  Rang. 
Iforv.  Ruas.  Suec.  —  Desid.  a  26  Delegal,  —  Non  desid.  a  9  Delegat. 
(1  Amer.  1  Dan.  S  Hisp.  3  Iric.  â  Ital.  1  Kuss.) 

flpe  :  Argeoti  nitrici  crystatlisatj     .     parlem     1 
Kalii  nitrici partes      2 

Intime  mixias  leni  igoe  liquefactas  lege  arlis  in  bacillos 
funde. 

Bacilli  albi  vel  e  griseo  aIbi,  dorissimi,  Traclurae  porcel- 
lano  similis,  vis  crystallinae,  inodori,  saporis  caustici, 
melallici,  reactionis  neutralis. 

Ne  sint  Metallis  alienis  inquinatae. 


ATROPINUM  VEL  ATROPINA 

Atropium  vel  Atropia. 

N.  B.  Offloinaie  :  Amer.  Angl.  Beig.  Dan,  Oallic.  Hisp.  Ital.  Noeri, 
Port.  Ruas.  —  Desid,  a  30  Del^,  —  Non  desid.  a  5  Delegat.  (1  Austr. 
S  Oerm.  2  Hisp.) 

Cryslalli  tenues,  aciouiareë,  coloris  expertes  vel  albae, 
sericeo  niienles,  inodorae,  saporis  amari,  acns,  reactionis 
alcalinae.  Calefactae  fumum  album,  Acido  benzoico  similem 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PBUMAGOPU  UTEINATIONiLIt  179 

exhalani,  calore  aucto  cum  flamma  fuliginosa  sine  residuo 
coniburunt.  Oifficiltime  in  Aqua  frigida  suni  solabiles,  facilius 
in  Aqua  bulliente  et  ia  Aethere,  facillime  in  Spiritu. 

Atropini  0,001  in  tubo  vitreo  ad  evolutionem  nebulae 
albae  fervefactum,  addilis  Acidi  solfurici  grammatibus  udo 
et  dimidio  et  denuo  catefactum  incipiente  fervesceatia  cum 
Aquae  grammatibus  duobus  mixtum,  odorem  suavem,  florum 
vel  Melli3  odori  similem,  exhalât. 

Atropinum  ne  ait  aliis  Alcaloidis  iaquinatum. 

ATROPINUM  SOLUTUM  SPIRITUOSUM 

N.  B.  Officinale  :  Angl.  Port. 

Rpe  :  Atropini partes  0,10 

ia  Spirîtus  90  ■/, parte  1 

et  Aq.  destillalae parlibus,  9,  solve. 

ATROPINUM  SULFURICUM 
Atropiiie  Sulfïis.  Sulf^  Atropini  (ïie)  vel  atropicus. 
N.  B,  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  exceptts  :  Belg.  et  Oraac. 
—  Desid.  a  31  Delegat.  —  Noa  desid.  a  4  Delegat.  (1  Austr.  1  Dan. 
2  Hisp.) 

Pulvis  non  distincte  cryslallinus  vel  crystalli  prismaticae, 
albae,  graciles,  in  aère  conslaotes,  inodorae,  sapons  valde 
amari  naaseosi,  reactionis  alcalinae.  Facillime  solvuntur  iu 
Aqua  et  Spiritu,  sed  non  in  Aethero  et  Chlororormio.  Cale- 
factae  partim  decomponuntur,  partim  sublimantur,  ignilae 
nullum  reBÎduum  relinquunt. 

Atropinum  sulfuricum  fervefactum  et  cum  Acido  sulfurico 
et  Aqua  eodem  modo  quam  Atropinum  tractatum,  odorein 
florum  vel  Mellis  odori  similem  spargit. 

Ne  aliis  Alcaloidis  sit  inqainatum. 

ATROPINUM  SULFURICUM  SOLUTUM 

ATBOPIAB  SDLFAS  SOLDTDS 
SULFAS  ATBOPINI  VBI  AT10PICD8  SOLDTUS 
N.  B.  Offlcinale  :  Angl. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


S80  PBAUucoru  iifTnuiinoiiÀLis 

Spe  :  Atropini  sulAirici part.        0,10 

in  Aquae  destillataa partibus  10 

solve  et  filtra, 

ATROPINUM  VALERIANICUM 

ATKOPIAB  TALBRIANAS 

TAUKAS  Vel  TALIBURIS  ATIOPICDS  Vel  ATBOPIHI 

N.  B.  Officinale  :  Gallic.  Hisp.  Port.  Suec.  —  Desid  a  36  Dolegat. 
—  Non  desid.  a  9  Dalegat.  (1  Auatr.  S  Hisp.  S  Iric.  2  Ital.  2  Suec.) 

Grystalli  levés,  pâliucidae,  incolores^  vel  cruslae  crystallinae 
albae,  aëre  déliquescentes,  lucis  accessu  flavescentes,  odoris  Acidi 
valeriaoici,  saporis  amari,  reactionis  débile  alcalinae.  Facillime  in 
Aqua  et  Spiritu  solvuntur,  fere  insolubiles  sunt  in  Aethere. 

Ne  cum  aliis  Alcaloidis  sint  inquinatae. 


BELLADO^fNA 

Atropa  Belladonna  Linn.  (Solanaceae.) 

N.B.  Officinalia  :  in  omnibus  Pbarmacop.  —  Desid.  a  33  Delegat. 
^Non  desid.  a  t  Delegat.  (Norv.) 

Planta  perennis,  in  Ëuropae  fere  toljus  aemoribus  impri- 
mis  montanis  spootanea. 

Folia  (Herba)etBadix. 

E  planta  spontanea  et  Don  ox  culta  tempore  efOorescenliae 
coUigantur  et  quotaonis  renoveotur.  Rejiciatur  radix  deg:lupta 
lignosa  et  tenax  a  vermibas  exesa. 

BISMUTHUM  SUENITRICUM 

Biemuthi  Subnitras.  Subnitras  Mamutliicus.  AzotEia 
bismuthicus  basicuB.  Magisterium  Bismuthi. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pbarmacop.  —  Desid.  a  27  Delegat. 
—  Non  desid.  ab  8  Delegat.  (1  amer.  2  Angl.  1  Dan.  2  Oerm.  2  Bûp.) 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHAuucopu  niTKiiunoNius  381 

Pulvis  crystallinus  albissifflus  et  subtil lîssi m uâ,  inodorus 
et  fere  insipîdus,  reactioois  débile  acidae.  In  Acido  oitrico 
sine  efTervescentia  et  omnino  solubilts,iDsotubilis  est  in  Aqua. 
Cqiq  Acido  sulfurico  aut  hydrochlorico  dilnto  decomponitur. 
Candefactus  primum  vapores  e  flavorubros  emiltit,  denique 
residuum  flavum  Bismuthum  oxydatum  reiinquens. 

Sit  ab  Arsenico  aliisque  Melallis  et  Terris  alcaliois  liber. 

BROHUH  VBL  BROMIUM 

N.  B.  Officinale  :  Amâr.  Angl.  Belg.  Dan.  Gall.  Germ.  Helv.  Hisp. 
Ital.  Neerl.  Port.  Russ.  —  Desid  a.  21  Delegat.  —  Non  deeid.  a.  14 
Delegal.  (1  Amer.  2  Angl.  2  Austr.  2  Hisp.  2  Ital.  2  Neerl.  2  Nocv. 

1  Kuss.) 

Liquor  intense  e  rubro-fuscus,  volatilis,  jam  aëris  tfimperatura 
vapores  e  rubro-fuscos  exhalans  et  plane  avolans,  odoris  fortissîmi 
irrilantis,  saporis  acerrimi  et  cauatici,  p.  sp.  2,966  ad  3,0.  Galore 
63°  ebulltt.  Facile  in  Spiritu,  Aethere,  Chlorofonnio  et  in  Carboneo 
sulfurato  solvitur,  diÔicilius  iu  Aqua. 

Ne  Ghlonim  neque  lodum  contîueat. 

CALABAR 

Physostigma. 
Physostigma  venenosum  Balfour.  (Papilionaceaâ). 

N.B.  Offlcinalia  :  Amer.  Angl.  Dan.  Gall.  Ital.  Neerl.  Port.  Russ. 
âuec.  —  Dasid.  a  22  Deleg.  —  Non  desid.  a  13  Delegal.  (2  Angl. 

2  Austr.  2Germ.2Hi8p.  1  Iric.2  Ital.  2Norv.) 

Planta  perennis  scandens  in  Africa  occidentali  tropica 
indigena. 

Semina  (Fabae). 

CANNABIS  INDICA 

Cannabis  sativa  Linn.,  var.  Indica  (Cannabineae). 

N.  B.  Ofâoinalts  :  Amer.  Angl.  Austr.  Belg.  Gall.  Germ.  Hung.  liai. 
Port.  Russ.  Snec.  —  Desid.  a  6  Delegat.  (I  Amer,  2  Angl.  2  Hung.) 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Soi  FflAMAGOrEÀ  INTnifATIONlL» 

Plaola  anDua  in  India  orientali  el  in  Perside  indigena. 

Herba. 
Sumniilates  plantae  femincae  florentis  partimjaiu  fracli- 
fërae,  massa  resloosa  cooglutinatae. 

CANTHARIS 

Lytta  vesicatoria  Fabric. 

Meloô  vasicat.  Linn.  Cantfaïu'îs  resicat.  De  Oeer  — 

Geofff.  (Inseota.  Colaoptera.) 

N.  B.  Ofi^nale  :  in  omnibus  Phormaeop.  —  Dasid.  a  33  Delegat. 

—  Mon  dflsid.  a  2  Delegat.  (Norv.) 

Insectam  in  majore  Ëuropae  parte  obvium.  Animal  inte- 
grum,  siccatum,  non  corrasum. 

CHINA 
Cinchona.  Quina. 

N.  B.  Offlcinalis  ;  in  omnibus  Pliarmaoop.  —  Desid.  a  33  Delegat. 

—  Non  desid.  a  2  Delegat.  (Gerni.) 

Cortices  diversarum  GiochoDae  speclernm  ab  arboribus 
collecti  in  Andibus  Americae  australis  indigenis  et  in  India 
orientali  cultis. 

(Rubiaceae-Cinchoaeae) . 

I.  Ghinae  (Cinchonae  vel  Quinae]  calisayae  cortex. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  excepta  Germ. 

Chioae  [Cinchonae  vel  Quiaae)  cortex,  flavus  vel 

regius. 
Hisce  DominibDB  officinalis  est  : 

Cinchona  caliaaya  Weddell. 
Coi^oeat  io  100  partibus  ad  miaimum  %  partes  Cbiaini. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHAHMACOPEA  INTER NATIONAL! K  ioi 

II.   Chinae  fCinchonae  vel  Quinae}  cortex   fiiscus  vel 
griseus. 

N.  B.  Officirialis  :  in  omnibus  Pharmacop.  exoeptis  :  Americ.  Gcrm. 
Norv.  et  SuL'f. 

Chinae  (Cinchonae  vel   Quiaae)  pallidae  cortex. 
Officinales  simt  hujus  Cinchonae  species  sequenles  : 
Cinchona  condamin.  Huaib.  elBonpI. 
»        officinal.  Linn. 
»        micracrtha  R.  et  Pav. 
»        inacrocalyx        Pav. 
»         Uritusinga  » 

»         chahuaguerra       s 
»        nilida  R.  et  Pav. 
»         crispa  Tafall. 
»         peruv.  How. 
et  quidem  sub  noniinibus  «  China  Loxa  (Loja)  »  et 
«  China  Hiianuco  »  ubique  noiae. 

Contineat  cortex  harum  Cinchonae  specierum  ad  tninimum 
partem  1  Chinini. 

III.  Chinae  (Cinchonae  vel  Quinae)  cortex  ruber. 

N.  B.  Ofilcinalis  :.in  omnibus  Pharmacop.  exceptis  :  Graec.  Helv. 
Bisp.  Hung.  Norv.  Suec. 

Hisce  nominibus  officinalis  est  : 

Cinchona  succirubra  Pav. 
Contineat  in  100  partibus  ad  minimum  partes  â,5  Chinini. 

CHLORALUM  HYDRATUM  vel  HYDRIflUM 

Hydras  ctiloralîcus  vul  Chlorali, 
N.  B.  Officinale  :  Amer.  Atistr.  Dan.  GhU.  Germ.  HhIv.  Hung,  Ital, 
Neerl.  Norv.  Port.  Russ  —  Desid.  a  27  Delegat.  —  Non  deeid.  ab  8 
Delegat.  (1  Amnr.  S  Angl.  1  Austr.  2  Hisp.  2  Ital.) 

Crystalli  rhoiuboideo-prismaticae,  sîve  acicutares,  siccae, 

15. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


38i  PHJL»JLC0PU  INTIINATIOIIAUS 

décolores,  pellucidae,  odoris  peculiaris  Chloroformio  similis, 
pauliini  pungenlls,  saporis  ainari  et  acris,  aëre  sine  reàiduo 
évaporantes,  reactionis  neulrius  vel  pauiùm  acidae. 

Leni  calore  (versus  50*)  iiquescunt  et  versus  98°  ebniliuat. 
Facitlime  solvuntur  in  Aqua,  Spiritu,  Aeihere  et  Chlorofor- 
mio, solvuntur  eliam  in  Oleis  pinguibus  et  in  Carboneo 
sulfurato.  Gum  camphora  et  cum  Acido  carbolico  Iiquescunt. 
Caleraclaecum  Kalîi  vel  Natrii  hydioxydatis  solutisturbidam 
praebent  solutioueui,  quae  Chloroforniio  secedeate  fit  lim- 
pida. 

CHLOROFORMIUM 

Ghloroformum. 

N.  B.  Offi'rinal"  :  in  omnibus  Plinl-niatop.  excepta  Graec.  —  Desid. 
aîODelegJil.  -  Non  desid.  a  5  IXlegat.  (1  Amer.  2  Angl.  2  Hisp.) 

Liquor  limpidus,  ponderosus,  plane  volatilis,  iucolor, 
odoris  grali  aetherî  peculiaris,  minime  ompyreumatici  aut 
Fermenloleo  similis,  saporis  dulciusculi  et  urentis,  reactionis 
neutralis  ;  p.  sp.  1 ,49  ad  1 ,50.  Versus  63'  ebullil  ;  difficile 
incendilur,  cum  flamma  viridi  fuliginosa  sine  residuo  com- 
burens.  Parum  solvilur  in  Aqua,  minime  in  Glycçrino,  facile 
in  Spiritu,  Aethere,  in  Oleis  fixis  el  aelhereis. 

Ne  oimis  Spiritus  contineat,  oeque  Acido  hydrochiorico  sit 
inquinalus. 

CODEINUM 

Codeina. 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Gall.  Germ.  Heiv.  Hisp.  Ital.  Neerl.  Port. 
Russ.  Suec.  —  Desid.  a  «8  Delegat.  —  Non  desid.  a  7  Delegat. 
(2  Angl.  1  Austr.  1  Graec.  2  Hisp.  1  Irie.) 

Crystalli  rbombicae  prismaticae,   saepe  distincte  octae- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PflARHACOPOEl  inTBBNATIONALIS  tH'-t 

dricae,  plus  minusve  pellucidae,  aère  calido  efilorescentes, 
coloris  expei'Ies  vel  albac,  inodorae  saporis  ainari  et  reac- 
lionis  alcalinae  Facile  soîvuntur  in  Aelliere,  Chloroformio, 
Benzolo  et  in  Acidis  dilutis,  diflicilius  in  Aqua,  vix  in  Ben- 
zino.  Calefaclae  ptimum  lique^cunt  et  ignilae  sine  residuo 
comburunl. 
Ne  morphinutn  cootineant. 

nOLCHiniNl'M 

\.  B.  Offi.-itirtlii  :  Anslr.  Hin.jr.  I[:.l.  —  D.^si.l.  u  'M  Ih-k-^al.  — 
Non  d^^M.iiODcIcgiil.  (2  Any;!.  1  A.isIp.  2  llisp.  2  Iric.  2  Sue.-.) 

Pulvis  exalbo-flavescens,  subindecrystiillinus,  înodonis,  saporis, 
am:)ri  persévérai) lis,  bumidiUite  altracta  bruncscens.  Facile  solubilis 
in  Aqua,  Spiritu,  in  Aethere,  Chloroformio  et  in  Âlcohole  amyliico. 
Caleractus  liquescil,  decomponitur  et  sine  resiiluo  définirai. 

Fer  Aciduin  nlLricum  concentra  tu  ni  Colchicinuin  jiulveratiiin  pri~ 
mum  violaceo,  deimle  rubro,  ileuique  flavo  colore  lingiLur.  Solulio 
Colchicliini  aquosa  Acido  nitrico  lenlata  nb  inido  llnvum,  postea 
proFunde  rubruin  colorem  induit. 

Cum  Acido  sulfurico  concentrato  Havescit  et  addilo  Acido  nitrico 
color  ilavidus  in  coeruleum,  deiude  viridem,  tune  purpureum  déni-  . 
que  flavum  mutalur. 

COLCHICUM 

Colchicura  autumnale  Linii.  (ColcUicaceao  DJ. 
Melantbaceae  R.  Br.) 

N.  B.  Officinale  :  ji.  oinnil.ii.s  Pimim.  -  H.-.i.l.  »  Itl  D.'k-sat.  — 
Nonclesid.il  4  L)el<-g:il.  (2  li;.l.  î  N.,,rv.( 

Planta  in  pratis,  imprinit!^  humidis  subsilvaticis  inajoris 
Ëuropae  partis  crescens. 

Tubera  ,l!ulbi  ahu  Radi\  bulbosa)  et  Seinina. 

FoflianturTubera  aiituinno  teinporc  florescentiae.  Semina 
sint  |)lane  inatfira,  qtiotannie  renovunda. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


386  PBARIIACOPOE*  I] 

COLLODIUM  CAKTHARIDATUM 

Gollodium  cantharidale  vel  vesîcans. 

N.  S.  Officinale  :  Americ.  Belg.  Dan.  Germ.  Helv.  Ital.  Neerl. 
Norv.  Port.  Russ.  —  Desid,  a  33  Delegat.  —  Non  desid.  a  2  Delegat. 
(Bisp). 

Rpe  :  Gantharidum  recenter  putverat.     part.     30 
Aeiheris partes  30 

Macéra  in  apparaiu  depulsorio  per  â!i  horas,  quo  tempore 
elapso  Itquorem  efFluere  sine  et  residuum  preli  ope  exprime. 

Hujus  solutionis  aethereae partibus  18 

admiscesolvendoGossypiifulminaatis  (Pyroxili).  part.         1 
et  Spiritus  90  V. »  ^ 

COLOCYNTHIS 

Cucumis  Colocynthis  Linn. 
Cîtrullus  Colocynthis,  Arn.  Schradar,  (Cucurtiitaceas.) 

N.  B.  Officinalis  :  in  omnibus  Ptiarm.  Desid.  a  31  Delegat.  —  Nod 
desid.  a  4  Delegat.  (S  Hisp.  2  Ital.) 

Planta  anoua  io  Asiae  et  Arricae  partibus  indigena,   in 
InsulJs  Archipelagi  Graecis  et  in  Hispania  culla. 
Fructus  (Bacca)  decorticaïus. 

CONIÏNUM 
CONIÏNA.  CICUTIKUM.  CICVTINA. 

N.  B.  Officinale  :  Gallic.  Helv.  Hisp.  Ital.  Neerl.  Ruas.  Suec.  — 
Desid.  a  27  Delegat.  —  Non  desid.  ab  8  Delegat.  (1  Amer.  2  Angl. 
1  Austr.  2  Hisp.  2  Iric.) 

Liquor  decolor  aut  palide  flavescens,  oleosus,  odoris  acris^  pen^- 
tranlis,  ot  nauaeosî,  p.  sp.  0,880  —  0,886.  Ad  169»  ebullït  et  ad  OO* 
sine  residuo  avolat.  Goniïaum  diflicile  solvitur  in  Aqua,  limpide 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


rBABMACOPOli  iniIRHiTlONALIB  287 

autflm  miscitur  cum  Aethere,  Spiritu  et  Chloroformîo,  cum  Oloîs 
pinguibus  el  aetheris. 
Ne  sit  Ammonia  neque  Oleo  adulteralum. 

GONIUM  MACULATUM 

Cicuta 

Conium  maculatum  LinD.  Cicuta  maculata  Lamk. 

(Umbelliferae). 

N,  B.  OfllciDsIe  :  in  omnibus  Pharm.  —  Desid.  a  31  Delegat.  — 
Non  desid.  a  4  Delegat.  {2  Ital.  2  Norv.) 

Planta  biennis  \a  totius  Ëuropae  parlibus  iDdigeoa,  sponte 
cresceos. 

Herba  (Folia  cum  Herbae  summitalibus]  el  Fructus. 
(Semina.) 

Herba  sua  sponte  crescens,  non  culla,  ineunle  florescenlia 
collîgenda,  lum  rà^ens,  tum  siccala  a  caulo  ramisque  vali- 
dioribus  liberata,  adhibenda  et  quotannis  renovanda. 

Fructus  sinl  plane  mâturi  et  siccali. 

CROTON  TIGUUM 

TltiLIlH 
CBOTON  TIGLIUM  LIHH.  TIGLIUU  0FFIC1I4ALE  KLOZSCK    (eUPBOBBIACSAE.) 
N.  B.  Officinnle  :  Belg.  Gallic.  Italie.  Port.  Russ.  —  Desid.  ab  1 
Delegat.  (Dan.) 

Frutex  Indiae  orienlâlis  imprimis  Malabarîae,  Insulamm  Holluc- 
carum  et  Javae. 
Seminn. 

GUPRUM  SULFUHICUM  AMMONIATUM 
SULFAS  CUPRO  AMHOHICUS 

N.  B.  Officinale  ;  Belg.  Dan.  Giillic.  Graee.  EAv.  Hisp.  Ital.  NeeH. 
Port.  Suec.  —  Desid.  a  28  Delegat.  —  Non  deaid.  a  7  Delegat.  (2  Angl. 
2  Iric.  2  Noi-v.  1  Russ.) 

Pulvis  crystaliinus,  intense  coeruleus,  in  aëre  Ammoniain  emit- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHARmCOPUEA  INTERNATIONA  lis 


lendo  fatiscens,  facillime  in  Aqiia  solubulis,  quae  solutto  reactiouem 
alcalinam  praebeL.  Non  solubilises!. in Spiritu. 

Oum  Kalio  hydio-oxydalu  soluto  humeclalus  oilorem  Ammoniae 
spargil.  RejiciaLur  pulvis  fatiscens  vul  cum  Acidis  effervescens. 

DIGITALfNUM 

N.  B.  Offi.-iiiiil.'  :  Aiit;!.  Ausir.  (dcpiir.)  G«llic.  Amorpli.  tt  crj-st.) 
Ht-lv.  (Homoll.)  Itali-.  Poit.  Russ. 

A.  DIGITALINUH  sic   (Jictum  GERMANICL'II  (wALZ.) 

Massa  amorpha  llavida,  inodora,  saporis  amarissimi,  ad  <37,5* 
fusibilis,  quae  ad  200°  decoinponitui'.  Solvilur  in  1  i$  partibus  Aquae 
frigidae,  in  43  partibus  Aquae  bullicntis,  racillime  solubilis  est  in 
Aicobole  absotulo.  In  80  partibus  Chloroftirmii  solvitur  colore  pri- 
mum  roseo,  ilein  brunescenti. 

B.    DIGITALIM'M  Slc  diclUtll  GALLICUM  AMOHPIIUH  {hOUOU.e). 

Lamellae  vet  squamae  albae  inodorae,  saporis  amarissimi,  reac- 
tionis  neutralis.  Diflicillirae  solvuntur  in  Aqua  et  Aelhere,  melius 
in  Acidoacelico,  facile  in  Spiritu.  Cum  Acido  hydrochlorico  solutio- 
nom  praebenl  coloris  viridis  smarai^dinci,  horis  aliquot  clapsis  pul- 
vcrem  viridem  secernentem. 

C.  DIGITALINL'H  CRYSTALLISATUM  * 

Crystalti  levîssimae  et  albissimao  acicularcs  valde  amarae,  in 
Aqua  el  Aelhere  fere  insolubiles.  Facile  solvuntur  in  Chloroformio 
el  in  Spiritu  90  "/, ,  (Inleractae  cum  parva  Acidi  hydrochlorici  vel 
Acidi  pliosphorici  copia,  solulionem  coloris  viridis  smaragdinei 
praebent. 

*  ye  ilispeiiEelurDigi  tn  I  i  iiuin  cr;  ï  tu  II  isat  um,  nisi  a  mcillco  DiR ila- 
llnnm  adilitn  verha  «  cry slallUatum  ii  praesuriptum  ait. 


Digitalia  purpurea  Linn.  (Scropliularineae.) 
N.  b.  Officiuiiii-!  :  in  omnibus  l'imima'op.  —  Di'siil.  h  :«  D-h-gat. 

—  Koii  d^^li.  a  2  Dol  .-ti'l.  (Norv.j 

Clanla  bienniâ  in  locis  monlosi^  Europae  tuediae  sponte 
cresceus, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


CBARIIACOPOeA  IKTBB NATIONAL»  XtfV 

Folia. 

Coltigantur  e  plaola  florescente  spoDtaaea  el  non  e  culla, 
caule  siccentui-  et  ae  servenlur  ullra  annuni. 

EMPLASTRUM  BELLADONNAE 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl.  Belg.  Gall.  Helv.  Neerl.  Porl.  — 
Desid.  a  27  Dclegat.  ~~  Nod  dpsid.  ab  8  Beiegat.  (2  Gerni.  2  Hisp. 
2  liai.  2  Siiec.) 
Rpe  :  Extracti  Belladonnae  foliorum  in  s.    q. 
Spirilus  70  "/>  soluti.     .     .     partem.  \ 
admisce. 
Ëmplaslri  Plumbi  oxydati  leni  tgne  Uque- 

facli partibus  9 

et  fiât  lege  sriis  Ëmplasiium. 
CoDtineat  in  10  partibus  Ëinplastri  partem  1  Exfracti. 
Si  Extractum  Belladonnae  foliorum  dod  prseslo  sil,  hoc 
Ëmplastrum  eliam  ex 
Belladonnae  Toliomm  pulveratoriim  cum  panxilto  Olei  Oliva- 

rum  tritorum parte         i 

cum  Emplastri  Plumbi  oxydati  liquefacli  .     partibus   2 

lege  ariis  parari  licei. 

(j>nlineat  in  [)arlibus  3  Kmplaslri  partem   1    BelladoDaac 
foliorum  pulveralonim. 

EMPLASTRUM  CANTHARIDUM 
Ëmplastrum  vesicanB. 
N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Plmrm.  —  Desid.  a  33  Delegat.  — 
Non  ilesid.  a  2  Deb'gHt.  (Hisp.) 

Rpe  :  Colofonii  vel  Resinae  Pini  .     .  partes  15 

Cerae  flavae »  15 

Olei  Olivarum »  3 

Terebinthinae »  5 

Liqucfaclas  et  colalas  misce  cum 

Canlharidum  pulveratarum  .     partibus  âO 

el  Balsami  peruviani.  »  2 


■D,B,t,zed.yGOOg[e 


S90  PHARIACOPEA  INTEBNATIONALIS 

Digère  in  balneo  aquae  agiiando  per  horam.  Ope  Olei 
Olivarum  cum  Ëmplaslro  refrigerato  formentur  magdaliones. 

Conlineat  io  3  partibus  Ëmplaslri  parteoi  1  Cantharidum 
pulveratarum. 


EMPLA.STRUM  CANTHARIDUM  PERPETUUM 
Emplastrum  Euphorbii.  Emplastri  Tesicans  Janini. 

N.  B.  Officinale  :  Amtr.  Belg.  Dan.  Germ.  Graec.  Helv.  Huag. 
Nor».  Russ.  Sueo.  —  Desid.  a  30  Delegat.  —  Non  desid.  a  5  Deleg. 
(?  Hisp.  1  Ipic.  2  Ital.) 

Rpe  :  iMastichis 

Terebiothinae aa  partes  li 

Leni  igné  tiquefactis  et  colatis  inter  refri- 

geralionem  admisce  perpétue  agilando 

Cantharidum  pulveratarum  .     partes  2 

et  Euphorbii  pulverati  .    partem  I 

ni  fiât  Emplastrum. 

Coatioeat  in  15  partibus  Emplastri  partes  2  Cantharidum 
pulveratarum  et  partem  1  Euphorbii  pulverati. 


EMPLASTRUM  CONII  MACULATI 
EmpUstrum  Cicutae. 

N.  B.  Oflîi'inale  :  in  omnibus  Pharm.  exceptis  :  Amer.  Angl.  Gertn, 
Norv.  —  Desid.  a  6  Dekgat.  (2  Austp.  2  Hung.  2  Nopv.) 

Paretur  vel  cum  Extracto  vel  cum  pulvere  Coniï  maculati 
herbae  uli  Emplastrum  Belladonnae. 

Contineat  in  10  partibus  Emplastri  1  parlera  Extracti,  vel 
in  3  partibus  Emplastri  1  partem  pulveris  Coniï  maculati 
herbae. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PDAiaicorosi  iNTmiiAiioiiALia  ïvi 

EMPLASTRUM  HYDRARGYRI 

Elmplaetrum  mercuriale. 

N.  B.  Ofl^cinale  :  in  omnibus  Pharm.  excepta  Norv.  —  Desid.  a  33 
Delegat.  —  Non  desid.  a  2  Delegat.  (Hisp.) 

Rpe  :  Hydrar^yri  purL partes  2 

addita  aliqua    Olei    TerebinlhiDae    vel 
Unguenti  Hydrargyn  vetusU  parte  cum 

Terebinthinae parle    i 

ad   perfeciam  Hydrargyri  extiactionein 

contere,  tum  senaim  admisce 
Emplastri  Plumbi  oxydati    .     .     partes  6 

cum  Cerae  flavae parte    1 

antea  leai  igné  lîqualas. 

Ne  in  Emplasiro  globuti  Hydrargyri  coospicui  sint. 
Contioeal  Ïd  10  parlibus  Emplastri  partes  2  Hydrargyri 
puri. 

*  Phtrtna  CD  poète  Giltica  et  Itallcs  «ub  nnmfne  :  n  Einpttslmm  cmn  Hydrar- 
Kjro  n  vel  v  EmpUsiram  mercuriale  "  Emplastrnm  de  Vlgo  eQbiDlellignnt,  e 
Biielllo,  Ammuniaco,  Olibeno,  Myrrha,  Croco,  Styrace  liquldo,  Oleo  Sabinae, 
ColofonJD,  Cera  flava  el  Emplaetri)  Plumbi  oijidali  compoaflum,  nomen  Itaqua  In 
hisce  Pbarmncopoeis  miEmplaetrummercnrUIede  Tlgon  ant  ■  Em- 
plaetram  Hydrargyri  cumpoaituni»  mutandam  eil. 


EMPLASTRUM  HYOSCYAMI 

N.  B.  Officinale  :  Belg.  Graec.  Helv.  liai.  Neerl.  Port.  Russ.  — 
Desid.  a  2  Delegat.  (Norv.) 

Parelur  vel  cura  Extracto  vel  cum  pulvere  Hyoscyami 
foliorum  uti  Emplastrum  Belladonnae.  , 

Contineat  in  10  parlibus  Emplastri  1  partem  Extracti,  vel 
in  3  partibus  Emplaâlri  1  partem  pulveris  Hyoscyami 
foliorum. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


S92  PHAUIACOPU  INTERKATIONALIS 

EMPLASTRUM  OPIATUM 

Emplastrum  Opii. 

N.  B.  Officinale  ;  Americ.  Angl.  Belg.  Gall.  Helv.  Neerl.  Port. 
—  Desid.  a  26  Delpgat.  —  Non  dcsid.  a  Ô  Delegal.  (1  Dan.  2  Germ. 
i  HUp.  2  Ital.  S  Suet!.) 

Rpe  :  Opii  pnlverati 

in  sufficiciente  qaaotitate  Aquae  deslillatae 

soluti parlem  \ 

admisce 

Ëmplasiri  Plumbi  oxydati  leni  igné  lique- 

facti partibus  9 

ut  fiât  I.  a.  Emplastrum. 

Contineat  in  10  parlibus  Ëmplastri  parlem  1  Opii  pulverati. 

EUPHORBIUH 
BCPHOKBIA  RESINIFBBA  BEBG.  (buphOUUGEAB.} 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Phnrmac.  cxcepds  :  Anieric.  Angi. 
Nderl. 

Plaola  in  Africa,  imprimis  in  Marocco  indigena. 

Succus  lacteus  (Gummiresina  Ëuphorbii)  incisione  ramutonim 
Eupborbiae  resiniferae  oblentus,  aëre  induratus.  Minime  ia  Aqua, 
fàciliua  in  Spiritu  et  Aetbere,  sed  solummodo  ex  parte  soinbilis. 

A  ramulorum  partibus  saepe  admixtis  Itberetur. 

EXTRACTUM  ACONITI  FOLIORUM  • 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  PliHi-macop.  exieptîs  :  Aineric.  Austr. 
Gerni.  Hun^'.  Sncc.  —  Desid.  a  32  Deleg.  —  Non  dosid.  a  3  Dulegal. 
(îHisp.   llric.) 

Rpe  :  Aconili  folîorura  recentium  q.  v. 
Contunde  in  morlario  lapideo  et  prcli  ope  exprime.  Succus 
obteutua  incalescal  ad  lenem  ebullilionem.  Colando  a  faecibus 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


rHAlMACOPOIA   I»7EKNATI0n*LIS  '  393 

albuminosis  coagulalis  depuralura  liquorem  aquae  batneo  ad 
mellis  consislenliam  inspisisa,  addendo  Spirilus  70  Y^quanti- 
tatem  aequHlem.  Sepone  per  24  horas  saepius  agitando. 
Sedimenlo  seposito  liquorem  filtra,  Spiritiim  destillatione 
absirahe  et  residuum  bâtoeo  aquae  ad  coDsistenliam  Ëxlracti 
spissi  évapora. 

'  S!  a  medico  ExirBctnm  AcodIU  praei>cnptaiii  est,  bec  Eittactnm  dis- 
penselur.  cul  etiim  si  paratio  e  fulil»  recenlibus  impoasIbiliB  ait,  Eilractoin 
sequerili  modo  pnralum,  sabslilul  licet. 

npe  :  ACDDiii  foiiiiruin  sicc.  gr.  pulv partem    1 

Spirilus  70"/» pnnea     6 

Macéra  Acunili  folln  piilveraln  isuoi  Spiritus  partlbDS  2  In  apparatu  depulsorio, 
epistomeu  munito  cl  clause  per  48  boras,  qua  tenipore  elapsu  liqaorem  elTIaere 
GJne.  Supernirunite  separntlb  vicibus  allern»  4  Spirilus  pnrtes  praeaurfptas;  lual 
abstrahe  Splrllnm  destillatione  et  residuum  balneo  aqaae  ad  Bxtracti  aplasl 
consislentlam. 

EXTRAGTUM  ACONITI  TUBERUM  * 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Aiisti-.  Gall.  Gei'm.  Hung.  Suec. 

Rpe  :  Aconiti  tuberum  siccat.  et  gr.  pulvei*.  partem  1 
Spirilus  70  7. partes   6 

Macéra  Aconiti  labera  pulverata  cum  Spirilus  partibus  S 
in  apparatu  depulsorio  per  iS  lioras,  quo  lempore  elapso 
liquoi'em  eSluere  sine.  Siiperaffunde  âeparatis  vicibus  altéras 
4  Spirilus  partes  praescriptas,  lum  absirahe  Spiritum  destil- 
latione et  residuum  balneo  aquae  ad  Exti'acli  spissi  cousis- 
tenliam  évapora. 

'  71e dïspenselur,  nisi  a  medlco  Eitraclum  .\canili  addila  verbo  «  ta  be- 
r  u  m  ■  praescriplDiD  ait. 

EXTRAGTUM  ALOËS 

N.  B.  Officinale  :  in  otnnibiiit  Pharmao,  exceptis  :  GaUtc.  Hisp, 
Port.  —  DcBid.  a  7  Delegal.  (1  Dan.  2  Hung.  2  Necrl.  2  Nopv.) 

Rpe  :  AloSs  pulveratae partem      1 

ia  Aquae  deslillatae  bullientis.  .  .  partibus  5 
sub  perpétua  agitatione  solve.  Sepone  per  2  dies 
!oco  frif;ido,  tum  liquorem  limpidum  decantha  et 
residuum  cola.  Liquores  commixtos  balneo  aquae 
ad  siccum  rédige. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


29i  PHAUUCOPIA  llITeilfATIOllAUS 

EXTRACTUM  BELLADONNAE  FOLIORUM  * 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmdcp.  eicceplis  :  Austr.  Hun^. 
—  Desid.  a  33  Delegal.  ~  Non  desid.  a  2  Delegat.  (Bisp.) 

Parelur  e  Beiladonnae   foliis  recentibus  aul  siccalis  uti 
Extraclum  Aconili  foliorum. 

*  SI  a  medico  Eitractum   BellidoDoae  pneBcriplnni  est,  hoc  e  falils 
reMDtfbuB  SDl  Biccali»  paraluni  Eitraotam  diapenaelar. 

EXTRACTUM  BELLADONNAE  RADIUS  * 

N.  B.  Officinale  :  Amer,  (duid.)  Auatr.  Gall.  Hung. 

Paretur  e  Beliadonnae  mdice  grosse  pulverata  uii  Exlrac- 
tum  Aconiti  tuberum. 


EXTRACTUM  CALABARIS 

Extractum  Physostîgmatîs, 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl.  Dan.  Gall.  Helv.  Ital.  Neerl.  Fort. 
Rusa.  Suec.  —  Desid  a  27  Deleg.  —  Non  deaid.  ab  8  Deieg,  (1  Austr. 
2  Germ.  2  Hisp.  1  Iric.  2  lui.) 

Paretur  e  Calabaris  semiaibus  gr.  pulveralis  cum  Spiritu 
90  7>  uli  Ëxtraclam  Aconiti  tuberum. 

EXTRACTUM  CANNABIS  INDICAE 

N.  B.  Offîcinale  :  Amer.  Angi.  Austr.  Gall.  Germ.  Helv.  Hung. 
Norv.  Port.  Suec.  —  Desid.  a  13  Delegat.  (1  Amer.  2  Angl.  2  Austr. 
1  Dan.  2  Hung.  1  Iric.  2  Norv.  2  Forl.) 

Paretur  e  Cannabis  Indicae  berba  gr.  pulverata  euro  Spi- 
ritu 90  y.  uli  Extractum  Aconiti  tuberum. 


D,B,t,zed.->yGOOg[e 


PIlAUiCOPBjl  IDTERNATIOHALIS  295 

EXTRACTOM  CANTHARIDUM 

N.  B.  Officinale  :  Belg.  (aeth.)  Gall.  (spirit  et  aeth.)  Hisp.  Ital. 
(spir.  aelh.  et  acet.)  —  Desîd.  a  20  Deleg.  —  Non  desid.  a  15  Deleg. 
(1  Amer,  l  Austr.  1  Dan.  2  Gerni.  2  HUp.  2  Hung.  2  Iric.  2  liai. 
2  Suée.) 

Paretur  e  Cantharidum  pulvere  eodem  modo  uti  Exlractum 
Aconiti  tuberum. 

EXTRACTUM  COLCHia  SEMINUM  ' 

N.  B.  Officinale  :  Amer,  (fluid.)  Belg.  Gall.  Ital. 

Parelure  Golchicî  seminibus  gr.  palveratis  uti  Exlractum  Aco- 
nili  tuberum. 


EXTRACTUM  COLCHia  TUBERUM  * 

N.  B.  Officinale  :  Americ.  (acet.  et  fluirl)  Angl,  (e  rad.  roc.  el  acet.) 
Belg.  Hisp.  Ital.  Port,  (acet.) 

Parelur  e  Colchici  tuberibus  gr.  pulveratia  uti  Exlractum  Aco- 
niti luberum. 


EXTRACTUM  COLOCYNTHIDUM 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Austr.  Belg.  Dan.  Gall.  Germ.  Helv.  Hisp. 
HuDg.  Ital,  Neerl.  Port.  Russ.  —  Desid.  a  SODelegat.  — Non  desid, 
a  5  Delegat.  (2  Hisp.  1  Iric.  2  Ital.) 

Paretur  e  Colocynibiduai  fructibus  decorlicatis  et  gr.  pul- 
veratis  uti  Extractum  Aconiti  tuberum  et  redigatur  ad 
siccum. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SVO  PHARMACOPOEA   lltTERNATIONlLIS 

EXTRACTUM  GOLOCYNTHIDUM  GOMPOSITUM 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl.  Hdv.  Hisp.  Ital.  Port.  Ruas.  Suec. 

—  Deaid.  a  31  Delegat.  —  Non  desi.l.  a  4  D.-legal.  (2  Hisp.  2  Ital.) 

Rpe  :  Cardamomi  seminum  subt.  pulv.      .    partem  1 
SapODÎs  medicinalis  pulverali  .    partes    3 

Scammonii  pulverati »       4 

Ëxlracti  Colocynlhidum    ....       »       2 

»      Aloës »     10 

Subtiliter  pulveratae  pauxillum  Spiritus  70  '/•  affundendo 
intime  roisceaotur  et  leni  calore  pulverem  exsiccentur. 

EXTRACTUM  CONII  MACULATI  HERBAE 
Fxtractum  Cicutae  herbae. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  cxceptis  :  Gt^rm.  et  Norv. 

—  Desid.  a  31  Deleg.  —  Non  desid.  a  4  Delogat.  (2  Hisp.  2  Inc.) 

Paretur  e  Coniï  maculati  berba  récente  aul  siccata  uli 
Extraclum  Aconiti  foliorum. 

EXTRACTUM  CONII  MACULATI  SEMINUM  ' 

N.  B.  OfScinale  :  Gall. 

Paretur  e  Coniï  maculati  seminibus  grosse  pulveralis  uti 
Extractum    Aconiti   tuberum. 

*  ne  iliapeiiflelnr  oiBi  a  medclo  Extractum  Conii  addfto  verbo  «  sem)- 
Dnm  •  praesrlpium  sit. 

EXTRACTUM  DIGITALIS 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Belg.  Gall.  Germ.  Helv.  Hisp.  Ital.  Naerl. 
Pon.  Russ.  Suec.  —  Desid.  a  33  D.'legat.  —  Non  desid.  a  2  Delegat. 
(Hisp). 

Paretur  e  Oigitalis  foliis  recentibus  aut  siccatis  uli  Ëx- 
tractum   Aconiti   folioruoi. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PHAHMACOrU  IHTUN1.TI0MUS 


EXTRACTUM  FILICIS  MARIS 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Fbarmacop.  exceptis  :  Amer,  et  Dan. 
—  Desid.  n  30  Delegat.  —  Non  ilcsi.t.  a  5  Delegat.  (1  Dan.  2  Oerm. 
2  Hiap.) 

Rpe  :  Filiciâ  maris  rhizomat.  recealer  collecli,  a  pariibus 
emortuia  liberati  et  siccati  gr.  pulv.  .  partem  1 
Aetheris parles  4 

Macéra  Filicem  cam  Aetheris  pariibus  â  in  apparata  de- 
pulsorio  epistomeo  munito  et  clause  per  S4  horas.  Tempore 
hoc  elapso  liquidum  novam  Aetheris  partem  addendo  effluat 
idemque  répète,  tamdiu  Aether  non  decolor  efïluat,  tum  re- 
siduum  forliter  exprime.  A  liquoribus  commixtis  destilla- 
tioDS  Aeiherem  abstraite  et  residuum  balueo  aquae  in  Ex- 
tractum  tenu  inspissa. 

Misceatur  ante  diapensationem. 

EXTRACTUM  GRATIOLAE 

'  N.  B.  Officinale  :  Graec.  Helv.  Ital.  Noerl.  Russ.  —  Desid.  a  22 
Deltgat.  —  Non  desid.  a  13DeIeg.(l  Amer.  1  Austr.  IDan.2Gerra. 
2  Hi:«p.  2  Iric.  2  Ital.  2  Nopv.) 

Paretur  e  Gratiolae  faerba  récente  ant  siccala  uU  Extractum 
Aconiti  foliorum. 


BXTRACrrUH  HELLEBORI  NIGRI 


N.  B.  Officinale  :  Belg.  Clraec.  Helv.  Hiap.  Ital.  •—  Desid.   ab  1 
Delegato  (Dan.) 


Paretur  exHellebori  nigri  radice grosse  pulverala  oti  Extractum 
Aconiti  Inberuœ, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S98  PHAHMACOPIA  INTERKAT10HAUS 

EXTRACTUM  HYOSGYÂMI  FOLIORUM  * 

N.  B,  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.   —  Desid.  ab  omnibus 
Delegal.  excepUs  2  (Hisp.) 

Parelur  ex  flyoscyami  foiiis  recentibus  vel  siccalis  uti 
Ëxtractum   Aconiti   rolioruiii. 

mi  praeBcriptum  est,  Exlrtcium  e 

EXTRACTUM  HYOSCYAMI  SEMINUM  " 

N.  B.  Officinale  :  Belg.  Gall.  Uung.  —  Deaid.  a2  Delegatis  (HuDg.) 

Paretur  ex  Hyosciami  seminibus  conlusis  el  preli  ope  ab  Cleo 
liberatis  uti  Extractum  Aconiti  luberum. 


EXTRACTUM   IPECACUAMHAE 

N.  B.  Officinale  :  Amer,  (fluid.)  Belg.  Gall.  Hisp.  lui.  Port.  — 
Desid.  a  36  Delegal.  —  Non  desid.  a  9  Delegat.  (1  dan.  2  Germ. 
2  Hisp.  2  Iric.  2  Suec.) 

Parelur  ex  Ipecacuaohae  radice  gr.  pulverala  uti  Extractum 
Aconiti  tuberum. 

EXTRACTUM  LACTUCAE  VIROSAE  * 

N.  B.  Officinale  :  Belg.  Helv.  Hang.  Neerl.  Port.  —  Deaid.  a  23 
Deleg.  —  Non  desid.  a  IS  Delegat.  (1  Amer.  1  Dan.  2  Germ.  2  Hisp. 
2  Iric.  2Norv.  2  Suec.) 

Paretur  ex  Laclucae  virosae  herba  récente  uli  «Extractum  Aco- 
niti foliorum. 

'Ne  contundilurcUDi  sic  dicton  Laclucario  n,  succaperincIsioDeni  caulinm 
Laclucae  virosae  aut  saiivae  oblenlo  el  aëre  indurato,  neque  uom  iJc  diciu 
Tlindacio,  Eitraciu  e  Lactucae  virosae  aui  sativae  herba,  eipreasiuoe  et 
iDapiasatloDe  oblenlo. 


D,B,t,zed.yCOOgle 


PHAKHACWEl  IHTmnATIONÂLIS  299 

EXTRACTUM  NUCIS  VOMICAE. 

Bztraotum  Strychni  seminum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmaoop.  —  Desîd.  ab  omnibus 
Delegatis. 

Paretur  e  Nucis  vomicae  semiaibuâ  grosse  pulveralis  uti 
Bxtractum   Acoaili    tuberum. 

EXTRACTUM  OPII 

N.  B.  Offiuitiiile  :  in  omnibus  Pharm;icop.  excepta  Dan.  —  liesiil.  a 
33  Delegat.  —  Non  desiil.  a  2  Dâlejat.  (Hisp.) 

Rpe  :  Opii  coDscissi parleoi  1 

Aqaaedeslillalae parles  1â 

Macéra  Opium  cuin  Aqua»  destillatae  partJbus  8  saepius 
agitaodo  per  48  horas 

Liquorum  defiinde  et  residuuni  fortiter  expressum  ilerum 
maceia  cura  reljquis  i  Aqiiae  destillalae  partibus  per  S4  ho- 
ras. Decaatha  et  residuum  exprime.  Liquores  commixtos 
aubsideado  a  faecibus  depuratos  et  Sliratos  balaeo  aquae 
évapora  ad  consistentiam  Extracti  spissi. 

Solve  hoc  in  décupla  Aquae  destillalae  Trigidae  quanlitate 
et  liquorem  post  24  horas  ôltratione  a  sedimenlo  piirgalum 
in  bal neo  aquae  évapora  in  Exliaclum,  ita  ut  100  partes 
Opii  oO  partes  Extracti  Opii  praebcaot. 

EXTRACTUM  PULSATILLAE 

N.  B.  Offlcinalo  :  Belg.  Graec  Holv.  Hiap. 

Paretur  ex  Pulsatillae  herba  récente  aut  siccata  uti  Extrac  tu  m 
Aconit!  foliorum. 

16. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


300  PBAllACOnA  ramiMTIOHALIS 

EXTRACTUM  SCILLAE  vel  SQUILLAE 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Austr.  Bcig.  Gall.  Germ.  Gpane.  Helv. 
Hung.  liai.  Neerl.  Port.  —  Desid,  a  27  Deleg.  —  Non  desid.  ab  8 
Delegat.  (1  Dan.  2  Germ.  2  Uisp.  1  Iric.  2  Suec.) 

Paretur  e  Scillae  bulbis  siccatis  et  grosse  pulveralis  uti 
Extractum  Acoaili  luberum. 

EXTRACTUM  SECALIS  CORNUTI 

Bxtractum  ergotae.  —  Ergotinum  Bonjean. 
Extractum  haemostaticum. 
N.  B.  Officinale  :  in  omtiibus  Pharminop.  excepta  Graec.  —  Dosid. 
a  32  Delegat.  —  Non  desid.  a  3  Delegat.  (2  Bisp.  1  Inc.) 

Rpe  :  Secalis  cornuti  receDter  gr.  pulv.   parlem  1 
Aquae  destillatae partes    5 

Macéra  Secale  cornutum  cum  dupla  Aquae  destillalae 
quanlitate  in  apparatu  depulsorio  per  M  horas.  Hoc  tempore 
elapso  etllual  liquJduni,  quod  balneo  aquae  calefacieDdo  a 
coagulo  orlo  sépara.  Tum  exirahe  Secale  cum  reliquis  3 
Aquae  parlibus  et  liquorem  obtenlum  ad  Syrupi  consistentiam 
iospissalum  nommisce  cum  primo,  a  coagulo  libeialo  liquide, 
addeodo  Spiritus  90  7»  l''>])lam  quanlitatem.  Sepone  inter- 
dum  agitando  per  24  horas,  sedimento  seposito  liquoiem 
61lra  el  ia  balneo  aquae  ad  Ëxtracti  spissi  coasistentiam 
évapora. 

EXTRACTUM  STRAMONII  FOLIORUM  ■ 

N.  B.  Officinale  :  Belg.  Dan.  Hclv.  Hiap.  Ital.  Neerl.  Port.  Ruas. 
—  Desid.  a  27  Delegat.  ~~  Non  desid.  ab  8  Delegat.  (2  Germ.  2  Hisp. 
S  Iric.  2  Sueo.) 

Paretur  e  Straoïonii  foliis  recentibus  aul  siccatis  atîEx- 
tractuQi  AcoDiti  foliorum. 

lil  praescriptnm  est,  Eitractum  e 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


fEUKUkCafOÊk 

EXTRACTUM  STEIAMONII  SEMINUM  ' 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl.  Bclg.  Gall. 

Paretur  e  Stramoaii  semiaibus  grosse  pulveratis  uti  Ex- 
Iraclum  Aconiti  tuberum. 


FERRUM  lODATUM  SACCHARATUM 

Ferri  lodidum  sâccharatum. 
loduretum  ferroaum  sacctiaratum. 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Auslr.  Hciv.  Russ.  —  Desid.  a  28  Delcg. 
—  Non  desid.  a  7  Delegat.  (2  Uisp.  2  Inc.  2  Ital.  1  Rus,^.) 

Rpe  :  Ferri  pulverati parles    3 

Aquae  desiillatae »       18 

Immite  in  lebelem  ferreum,  lum  sensim 

adde  lodï  puri partes    8 

et  digère  subinde  agitando,  donecliquor 

viridem  ostendat. 

Liquorein  flltraluiu  cum 

Sacchari  lactis partibus  iO 

mixlum  agilalione  continua  cum  spalula  Terrea  in  balneo 
aquae,  quam  celerrime  ad  siccutn  rédige. 

Pulvis  e  flavido-albus,  valde  hygroscopicus,  inodorus, 
saporis  dulciuscuii  et  stypiici,  reaclionis  levlter  acidae.  Facile 
solvilur  in  Aqua,  solutionem  limpidam,  viridis  et  non  fusci 
coloris  praebens,  partim  solubiiis  est  in  Spiritu.  Galefactus 
vapores  lodi  edens,  odorem  lodi  et  Sacchari  tosti  spargit.  ' 

Ne  sit  lodo  libère,  nec  Salibus  alcalinis  inquinalus. 

Conlineat  in  10  pariibas  ad  minimum  2  partes  Ferri  iodati. 
Pulvis  fuscua  rejiciatur. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHIUUGOPOEI  INTERIf  ATIOntLIS 

FERRUM  lODATUM  SOLUTUM 
FEBRl  lODlDUK  SOLUTUM.    lODUHBTUH  PBBROSUH  SOLUIUH 


N.  B.  Officinale  :  Oerm.  Uelv. 

Rpe  ;  Ferri  pulverati partes    3 

Aquae  destillat >      30 

logere  in  vas  vttreum  aul  rerreum  et  agilando  sensim  adde  lodi 
puri  parles  8.  Digère  donec  liquor  colorem  pallide  viridem  osteodat, 
deiode  filtra  et  Aquae  dostillatae  tantum  admisce  ut  liquoris 
obtenti  siot  parles  40. 

Paretur  ex  temporc. 

In  1 0  partibus  liquoriii  %  partes  Ferri  iodati  contenlae  sinl. 

FERRUM  SESQUIGHLORATUM  GRYSÏALLISATUM 

Ferri  Chloridum.  Cbloruretum  ferricum. 
N.  B.  ORÏcinale  :  in  omnibus  Pliarmacog).  exceptis  :  Angl.  Graec. 


-  Non  desid.  a  7  Delegat.  (l  Amer,  i  Germ. 


—  Dflsid.  a.  28  Delegat. 
2  Hiap.  2  Norv.) 

Frusta  ex  auraDtiaco-flava  crystallina,  aëre  detinquescentia, 
odoris  tantumoiodo  debilis  Acidi  hydrochlorid,  saporis  valde 
slyplici  et  Acidae  reactionis.  Facillime  et  omsiBO  soIvuDlur 
in  Aqua,  in  Spiritu  et  Aethere.  Igoila  parlim  decomponuntur. 

Sint  a  Metallis  atienis,  a  Terris  et  Salîbus  alcalinis,  ab 
Acido  nitrico  et  a  Ferro  cblorato  oxyduiato  libéra. 

FERRUM  SESQUIGHLORATUM  SOLUTUM 

Ferri  Chloridum  solutum.  Cbloruretum  ferricum 

solutum. 
N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  exceptis  :  Ital.  Suec.  — 
Desid.  a  29  Delegat.  —  Non  desid.  a  6  Delegat.  (2  Germ.  2  Hisp. 
2  Norv.) 

Hpe:  Ferri  sesquicblorati  cryslallisati.     partem.  1 
Solve  in  Aquae  destillatae  .     .     parte       1 
Sitpondspec.  1,S6  —  1,30. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PHIUIACOPOBA  inTEKHATIONALIS  303 

Contineat  in  400  partibus  circiter  15  parles  Ferri  ses- 
quiclilorali. 

FeiTuni  sesquichloratum  solulum  liberum  sit  ab  Acido 
nitrico,  ab  Alcaliis  fixis  ei  a  Metallis  alienis  neque  Ghlorum 
iiberam  contineat. 


FILIX  MAS 

Aspidium.  —  Polystichium  Filix  Maa  Robh,  Polypoâium 
Filiz  Mas  Linn.  Aspidium  marg.  Willd.  Aspidium 
Filiz  Mas  Swartz.  —  Nephrodium  Filix  Mas  Rich. 
(Filices.) 

N.  B.  OSïcinalis  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desiil.  a  30  Delegat. 
—  Non  desid.  a  5  Delegal.  (1  Dan.  2  Germ.  2  Norv.) 

Planta  perennis,  monticula,  in  tota  fere  Europa,  Aeia  et 
America  borcali  indigena. 

Rhizoroa  (Radix). 

Fodiatur  autumno  et  a  squamis  residuisque  velustis  pelio- 
lorum  liberaium  et  caute  siccatum.  Ne  ultra  annurnservelur. 


GRATIOLA 
eUTlOLA  OFPICIN.   LINN.  (sCBOPHULABIKSAe) 

N.  B.  Offlcinalis:  Gall.  Graec.  Hisp.  Ital.  Neerl.  Port.  Rasa.  Suec. 
—  Desid,  a  23  Delepat.  — Non  desid.  a  l2Delegat.  (1  Amer.  2  Germ. 
2  Hisp.  1  Iri.:.  2  Ital.  S!  Norv.  2  Suec.) 

Planta  perennis,  in  pralis  buiuidis  per  totam  Tere  Ëuropam 
mediam  et  austrélem  spontanea. 

Herba. 
Florescens  colligenda. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHIUACOPOEI  INTRRfliTIONÀLIS 


GUTTI 


Qummi-Qutti  vel  Guttae.  Cambogia. 

Garcinia  Morella  Desrouz.  Hanbury  &  Hook. 

Hebradendron    cambogioîdes  Grah.  (Guttiferae.) 

(Clusiaceae.) 

N.  B.  Offlcinaie  :  Amer.  ADgI.  Belg.  Dan.  Gall.  Germ.  Helv.  Ilisp. 
Hung.  liai.  Port.  Rass.  Sue.-.— Desid.  a  31  Ddeg.— Non  des.  a  i  Del. 
(3Angl.  2Norv.) 

Arbor  Siamensia  in  ladia  orieotali  indigena. 
Gumiiiiresina 
pcr  incisionem  trunci  et  raruorum  arboris  obtenla  et  siccata. 

Cum  Aijua  Irila  emulsioneai  flavam  praebeat.  Sitin  Spirilu 
et  Aetheie  maxitna  ex  parle  colore  flavo  solubilis  neque 
Amylo  inquinata. 

HELLEBORUS  NIGER 

HELAHPODIDH.  —  BELLBBOHUS  HIOER  LINT.  (rAHUNCUUCBAB.} 

N.  B.  Officinalis  :  Belg.Oall.  Graec.  Uisp.  Ital.  Fort. 

Planta  perennis,  in  regionibus  montosis  Europae  centralis 
crescens. 

fihizoma  (Radix)  siccatum.) 

HYDRARGYRUM  BICHLORATUM  ÂMMONIATUM  * 

Hydrargyri  Ammonio-Chloridum, 

Chloruretum  Amido-hydrargyricum. 

Hydrargyrum  ammoniatum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omniUiis  Pharmaeop.  exueptis.  —  Gall.  et 
Popt.  —  Desid.  a  31  Deleç.  —  Non  .lesid.  a  4  Dclg.  (3  Angl.  2  liai.) 

Massa  atbissima  vet  pulvis  amorplius,  in  aëre  permaoens, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


rHAIlUCOP<»i  INTEtHlTIOllALlB  306 

ÎDodovus  et  insipidas,  insolabiliâin  Aqua, Spirituel  Aethere. 
In  Acido  aut  nitrico  aut  hydrochlorico  diliilo  calefaciendo 
facile  solvitur.  Haec  solutio  cum  Ealii  vel  Nalrii  hydro- 
oxydalis  solutis  caleracta  flavurn  praebel  praecipitalum,  Am- 
[Dontam  evolvens. 

Calefaclioae  in  lubo  probatorio  non  liquescil,  ig^ittooe 
plaoe  a  volât. 

•  Ptarmacopoeau  Gatlica  et  Portagallica  nooirtie  :  i  Praecipitatnm  aibnm  >, 
Hydrargïrum  cbJoratum  mile,  praecipiti liane  Hydrargyrl  nitrici  oxjdulatl  cnm 
AcIdo  hydruchlorjuo  obtentuiD  »ubintelllgunl,  quare  □omui  :  Hyilrargynim 
praeoipiutQm  album  pro  Hjdrargfro  bichloraio  ammonlato,  quasi  synonyiiinat 
amniissam  eel. 

HYDRARGYRUM  BICHLORATUM  CORROSIVUM 

Hydrargyri  Chlorldum  oorrosivum. 

Chloruretum    hydrargyricum.  —   Sublimattun  corro- 

siTum. 

N.B.  (Mcinale  :  in  omnibus  PharmaGop.   — DesiH.   a  S7  Deleg. 

Non  ddsid.  ab8  Delg.  —  (2  Angl.  1  Austr.  1  Helv.  2 Hisp.  3  Norv.) 

Frusla  alba,  diaphaua,  radiate  cryslallina,  pooderosa, 
odoris  experlia,  saporis  acerrimi  metallici,  reaclioais  acidae. 
SolvuDiur  in  Aqua,  facillinie  in  Spirilu  et  Aetbere.  Calefacla 
liquescunt  et  ignita  sine  residuo  comburant. 

HYDRARGYRUM    BICHLORATUM    CORROSIVUM    SOLUTUM 

SPIRITUOSUM  * 

BlDURGTRl  GHLOBIDUM  CORBOSIVUH  SOLUTDH  SPtBITUOSUH. 

CHLORUBETUH  BïtRAHCTHtCUll  SOLUTUU  SPIRITUOSDH. 

LiguOR  HEHaaULlS  TIN   SWIBUNII. 

N.  B.  Offldniile  :  Belg.  G«ll.  Helv.  Hisp.  lUl.  Popl. 

fipe  :  Hydrargyri  bichlorati  corrosivi   ....     partes    0,10 

Spiritua  90  0/0 >         10 

Aquae  dislillatae »        90 

Solve  et  filtra. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PRAaiUCOPBA  IHTBRNiTIOHALIS 


HYDRARGYRUM  BIIODATUM  RUBRUM 

Hydrargyri  loàidum  rubrum. 
loduretum  hydrargyricum. 

N.  B.  OfBcJDult'  :  in  omnibus  Pliarraacop.  excepta  Norv.  —  D«sid. 
a  28  Deleg.  Non  des.  a  7  Del.  —  (1  Amir.  2  Angi.  2  Hisp.  2  Norv.) 

Rpe  :  Hydrargyri  bichlorati  corrosivi  .  partes  4 
solve  in  Aquae  calidae  ....  parttbus  80 
adde  solutionem  e 

Ealii  iodati parlibus    5 

et  Aquae  destillatae »       20 

Intime  mixtae  stent,  donec  praecipilatum  subsedent,  quod 
Aqua  destillata  ileratis  vicibus  optime  lotum  lenissiroo  calore 
sicca. 

Pulvis  sublilissimus,  laete  coccineus,  crystallinus,  inodorus 
et  insipidus,  insolubJlis  in  Aqua,  facile  solubilis  in  Spirilu 
fervido,  facillime  in  solulionibus  Kalii  iodali  vel  Hydrargyri 
bichlorati  corrosivi.  Calefactus  in  (ubo  probalorio  primum 
flavescit,  tum  tiquescit  et  ignitus  plane  avoiat. 
Ne  sit  Hydrat^yro  btchloralo  corrosivo  iaquinatus. 


HYDRARGYRUM  CHLORATUM  MITE 

Hydrargyri  Chloriâum  mite.  Ghioruretum 
hydrEirgyrDsum.  Mercurius  dulcis.  Calomel. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmaoop.  excepta  Sueu.  —  Desid. 
a  ^1  Deleg,  —  Non  des.  a  4  Del.  (1  Amer.  S  Ani^l.  1  Au  sir.) 

Hydrargyruni  chloratuni  mite  vénale  in  mortario  vitreo  in 
putverem  subtilissironm  redacliim ,  iteratis  vicibus  Aqua 
fervida  optime  lava  et  sicca. 

Pulvis  subtilissimus,  ciyslallinus,  ponderosus,  albus  vel 
flavide  albus,   inodorus  et    insipidus,   plane  iosolubilis  in 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


rOASHACOrOIA  INTEBRATIONALIS  307 

Aqua,  Spirita  et  Aelhere,  calefactus  doq  lîqaescens  et  calore 
aucio  plane  volaiilis. 

NesitHydrargyro  bichlorato  corrosivo  neque  Hydrargyro 
ammonialo  inquioatus. 

HYDRARGYRUM  CHLORATUM  MITE  VIA  HUMIDA  vel 

PRAECIPITATIONE  PARATUM 

Hydrargyri  Chloridum  mite  via  humida  paratum. 
Cbioruretum  hydrargyrosum  via  humida  paratum. 

N.  B.  Officinale  :  Austr.  Belg.  His[i.  Hung.  lUl.  Port.  Huss. 
Suec. 

Sit  via  humida  praecipitaodo  paratum. 

Pulvis  sublilisaimus  crystallinus  albus,  iuodorus  et  insi- 
pidus,  reactionis  neutralis,  plane  insolubilis  in  Aqua,  Spiritu 
et  Aethere,  calefactus  non  liquescens  et  calore  auclo  plane 
avolans. 

Ne  sit  Acido  sulfurico  neque  nitrico,  uec  Hydrargyro  bi- 
cblorato  corrosivo  inquinatus. 


HYDRARGYRUM  lODATUM  FLAVUM  vel  VIRIDE 

Hydrargyri  lodidum  viride. 
loduretum  hydrargyrosum. 

N.  B.  Officinale  :  io  omnibus  Pharmacop.  eicepla  Norv.  —  Desiii. 
a  28  Delegat.  —  Non  desid.  a  7  Delegal.  (1  Amer.  2  Angl.  2  Hi«p. 
2  Norv.) 

Rpe  ;  Hydrargyri  puri parles  8 

lodi  puri fl      5 

lodum  Spiritum  90  '/,  humectatum  cum  Hydrai^yro  con- 
tere  donec  globuli  melallici  penitus  disparueriut  el  massa 
colorem  viridem  induat,  curando  ut  massa  sub  Irituratione 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


308  PflAUlACOPU  INTEKHITIOMLIS 

semper  maneai  humida.  Dernupo  cum  Spiritu  90  '/■  bullteote 
lava  et  loco  umbroso  sicca. 

Pulvis  sublilis,  ponderosiise  viridi-flavus,  inodorus,  sapo- 
ns metattici.  In  Aqua  el  Spiritu  insolubiiis;  ignïlus  primum 
iiquescit,  deinde  prorsus  évaporât. 

Sit  ab  Hydrargyro  biïodato  rabro  liber. 

HYDRABGYRUH  NITRICUM  OXYDATUM  SOLUTUM 

HTDRAIICTBI  NITKAS  SOLUTUS  ICIDDS 

AZOTAS  vel  HltHAS  BTDBARG1RICUS  SOLUTUS 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl.  Gall.  Graec.  Heir.  Port.  Suec. 

Solutio  ex  Hydrargyri  puri  parlibus  100  cum  Acidi  nitrici  parU- 
bus  165  el  Aquae  partibua  35  obtenta  et  io  liquorem  evaporata 
parfum  ÎS5. 


HYDRARGYRUM  NITRICUM  OXYDULATUM 
SOLUTUM  ' 

Hydrargyri  Nitras  solutus. 

Azotas  vel  Nitras  taydrargyrosus  eolutus. 

Lîquor  Bellostii. 

N.  B.  Officinale  :  Belg,  Dan.  Gmei:.  Helv.  lui.  Rusâ.  —  Dasid  a  29 
Delegat.  —  Non  desid.  a  6  Delegat.  (2  Hisp.  2  Neerl.  2  Suen.) 

Rpe  :  Hydrargyri  nitrici  oxydulati     .     partes  10 
conterantur  et  frigide  solvanlur  in  Aquae 

destillatae partibus  88 

antea  mixlis  cum  Acidi  nitrici.         »  S 

Solutionem  filtra. 

Liquor  limpidus.  Paretur  es  tempore. 

*  He  confond I ta r  cum  Hydrirgyra  nitrico  oif data  soluto. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHAKKâCOPOU  UmMUTIOHAUB 


HYDRARGYRUM  OXYDATUM  FLAVUM 

Hydrargyri  Oxydum  flavum- 
Oxydum  Hydrargyricum  flavum. 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Austr.  Gall.  Helv.  Hung.  Ital.  Norr.  Ross. 
—  Desid.  a  38  Delegal.  —  Nod  desid.  a  7  Delegat.  (1  Amer.  3  Ad^I. 
2  Hisp.  2  Norv. 

Pulvis  subtilis  ponderosas,  aurantiaco-flavus,  ÎDodorus  ât 
insipidus,  iasoiubilis  in  Aquaet  inSpirilu,  facile  solubiiis  in 
Acidonitrico  aut  hydrochiorico.  Ignitus  io  tubo  vitro  Oxyge- 
nium  et  vapores  hydrargyrosos,  minime  rutilos  prodil,  resi- 
duuffl  Dullum  relinquens.  Cum  Acidi  oxalici  solulione  con- 
cenlrala  per  quarlam  hoiae  partem  digestus,  praecîpitatum 
albuoi  Hydrargyri  oxalici  praebet. 

Ne  sit  Acido  oitrico  ioquinatus. 


HYDRARGYRUM  OXYDATUM  RUBRUM 

Hydrargyri  Ozydum  rubrum. 

Oxydum  hydrargyricum  rubrum. 

Praeoipitatum  rubrum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Phartnacop.  exceptis  :  Austr.  et 
Hang.  —  Deaid.  a  26  Ddegat.  —  Non  ilesid.  a  9  Delegat.  (I  Amer. 
8  Hisp.  S  Hiing.  1  Iric.  8  Norv.  1  Ruas.) 

Pulvis  sublillissimus,  crystallinus,  ponderosus  e  rubro- 
aurantiacus,  inodorus  et  insipidus,  insolubilis  in  Aqua  et  in 
Spirilu,  facillime  solubiiis  in  Acido  nilricovel  hydrochiorico. 
Calore  intenso,  vapores  rubros  non  emiltens  decomponitur  in 
Oxygcnium  et  Hydrargyrum  metallicum,  quod  ignitum  sine 
residuo  comburil. 

Ne  sit  Acido  nitrico,  neve  Hydrargyro  oxydato  flavo, 
inquinatus  neque  Plumbo  hyperoxydato  alteaisque  inquina- 
mentis  adulteratus. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


310  PEAUUCOPKA  lirriKHATIOnALlB 

HYOSCYAMUS 

HyoscyamuB  niger  Linn.  (Solanaceae). 

N.  B.  Ofilcinalîs:  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid.  a  33  Delegat, 
—  Non  desid.  u  2  Delegat.  (Norv.) 

Planta  bieuDis  ubique  sponte  crescens. 
Folia  et  semina. 

Folia  et  planta  sponlanea  florescente  colligenda,  tum 
receatia,  (am  sicca,  a  i-auiis  validoribua  liberata  adhibenda, 
ne  ultra  annam  servenlur. 

Semina  sint  plane  matura  et  siccata. 


STBICHIfOS  IflHAIll  BKaC  BT  LAHK.,  BT  BBHTH.  IGNATIA  AHAXA  LIKR. 
IGNATIA  PHllIPPIKIGA  LOUB.  [iXtGAMACBAI . ) 

N.  B.  Of^cinslis  :  Amer.  Gall.  Graec.  Hisp.  lUl.  Port.  —  Desid.  ab 
1  Delegat.  (Amer.) 

Arbor  in  insulis  Philippinis  Asiae  obvia. 

Semina  (Fabae). 
Ne  conrundantur  cum  seminibus  SI.  Ignatil  Brasilieasis  (Nhan- 
dirobeae.) 

IPECACUANHA 

Cephaëlis  Ipecacuanha  Wîllâ. 

Cephaëlîe  Ipec.  Rich.  Cephaëlis  Ipec.  D  C- 

Callicoca  Ipec.  Oomes.  et  Brot. 

Uragoga  Ipec.  H.  Brn.  Psychotria  Ipec.  {Rubiaceae). 

N.  B,  Officinalis:  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid.  a  33  Delegat. 

—  Non  desid.  a  2  Diilegat.  (Norv.) 

Planta  in  sîlvis  humidis  primaevis  Brasiliae  crescens. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PKAIHICOPU  niTKtHinOHALIS 


Radix, 

tempore  florescentiae  e  planta  collecta  et  siccata. 

Pro  usu  medico  cortex  a  ligne  teaui  albido  centrali,  leni 
ictu  liberatus,  adhibeatur. 


JALAPA 

Ipomoea  Purga  Hayne. 

Ipomoea  Purga  Weud.  Exogenlum  Purga  Hook. 

ConvolTUlus  Jalapa  Linn.  Exogenium  Purga  Beoth. 

Ipomoea  Jalapa  Desf.  Ipomoea  Schiedeana  Zuccarini. 

Exogenium  Jalapa  H.  Br.  (ConTOlTulaceae). 

N.  B.  Offieinalis:  in  omnibus  Pbarraacop.  —  Desid.  a  33  Delegat. 
—  Non  deaid.  a  2  Delegat.  (Norv.) 

Planta  pereoais  io  montibus  Mexicanis  Americae  iodigena. 

Tubera  (Radix). 

verrs  ioUio  collecta  et  siccata.  In  100  partibas  taberum  ad 
minimum  10  partes  resinae  conlentae  sint. 


lODOFORMIUM  vel  IODOFORMUM 

N.  B.  Officinale  :  Araer.  Anstr.  Belg.  Dan.  Gall.  tierm.  Helv.  Ital. 
Port.  —  Desid.  a  S7  Deleg.  —  Non  des.  ab  8  Del.  (1  Amer.  2  Angl. 
2  Uisp.  2  Norv.  1  Russ.) 

Pulvis  microcrystallinus,  cilriaus,  pinguescens,  e  parvis 
lamellis  compositua  odoris  crocei,  saporis  lodo  similis  ad 
120°  liquescens.  Insolubilis  est  in  Aqua,  solvitur  in  Spiritn, 
in  Chlororormio  et  in  Aelhere,  in  Garboneo  sulfuralo,  in 
Oleis  6xis  et  aethereis.  Ignitus  plane  avolat. 

Ne  Acido  sulfurico  nec  hydrochlorico  aeque  lodo  ait 
inquioatoa. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHARMàCOPOEÀ  llfTERNlTIOItÂLtS 


lODUM  VEL  lODIUM 


N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid,  a  S7  Deleg. 
Non  des.  ab  8  Del.  (1  Amer.  2  Angl.  I  Austr.  2  Hisp.  2  Norv.) 

Tabulae  vel  lamellae  ponderosae,  crystalIiDae,  rhooiboi- 
deae,  plane  siccae,  metallice  splendenles,  coloris  e  nigro- 
grisei  vel  violacei,  odoris  iogralî  peculiaris,  saporîs  valde 
acris,  pond.  spec.  i,93. 

Calefaclae  vapores  violacées  exhalaat  et  sine  re»iduo  deni- 
gue  avolant.  In  Aqua  parum,  Tacile  ia  Spirilu,  facillinie  in 
Aethere,  in  Chloroformio,  in  Benzino  et  Carbooeo  sulfuralo 
solubiles  suot. 

Ne  lodum  sit  Chtoro  oec  Brome  inquinatum  neque  Aqua 
humectalum. 

KALIUH  BROHATUH 

FOIiSSII  BEOMIDim.    BSOMUaBIUM  POTASSICUM 

N.  B.  Officinale:  in  omnibus  Pharmacop.  exceptis  :  Belg.  etOraec. 
—Desid.  a  23  Deleg.  —  Non  des.  a  12  Delg.  (2  Angl.  2  Austr.  1  Dan. 
2  Hi8p.2Ital.  2  Norv.  1  Russ,) 

Crystalli  cubicae,  pellucidae,  nitenles,  in  aëre  persistentes^  ino- 
dorae,  saporis  salini  pungenlis,  reactionis  neutrius.  Facile  in  Aqua 
et  Glycérine.  difGcilius  in  Spirilu  solubiles  sunt. 

Ne  Kalie  iadota  neque  Kalio  chlerato,  ne  Kalio  sulfurico  neque 
carbonico  sintinquioatae. 

KAUUM   CYANATUM 

rOTASSIl  CTAMOtllI.  CTANIIRBTUM  POTASSICUH 

N.  B.  Ofllcinale  :  Amer.  Belg.  Gall.  Helv.  Hisp.  liai.  Port. — 
Desid.  a  23  Deleg.  —  Non  des.  a  12  Del.  {1  Amer.  2  Angl.  2  Austr. 
2  Hisp.  1  Iric.  2  Norv.  2  Suec.) 

Frusta  cryslalliDa,dura,alba,  inaëredecomponendo  liquesceotia, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


puiMACOPU  nrmiuTioNAUs  SM 

acriter  atcalina,  in  Aqua  sine  residao  solubilia,  difficile  in  Spirita 
so)vuntur. 
Sînt  a  Kalîo  carhonico  quam  maiîme  liberae. 

KAUUM  HYDRO-OXYDATUM 

POTASSII  HTKRAS.  —  HTDUS  POTASSICUS.  —  LAPIS  CAOSHCCS 

Prusta  vel  bacilla  cylindrica  dura,  sicca,  alba  vel  parum  flaves- 
ceotiaaut  albo-cinerea,  fraclurae  cryslallinae,  in  aëre  humescenlia, 
inodora,  sapons  valde  causUci,  reactioois  alcalinae.  Facillime  sol- 
vantur  in  Aqua  et  in  Spiritu.  Calore  liquescunt. 

Sint  a  Hetallis,  ab  Acido  silicico,  a  Terris  et  Salibus  atcalinis 
plane  libéra,  quam  minime  effervescent  cum  Acidis  et  ne  plus  quam 
vesligia  Acidt  bydrochlorici  ostendant. 

KAUUM  lODATUM 

Potàssii  lodidum.  —  loduretum  potaasicum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Deaid.  a  22  Deleg. 
Non  des.  a  9  Del.  (2  Angl.  2  Austr.  1  Dan.  2  Hisp.  2  Norv. 

Ciystalli  cubicae  pellucidae,  inodorae,  non  homeacentes, 
saporis  saliai,  sabinde  amari,  reactioois  neulrius.  Facillime 
solvuDtur  io  Aqua  et  Glycerioo,  facile  in  Spirilu. 

Ne  Meialla  conlineanl,  nec  Kiilio  iodlco,  Ealio  chlorato, 
Kalio  cârbonico  neqae  Kalio  aulfurlco  sint  inquiaatae. 

KAUUM  STIBIO-TARTAKICUM 

Antimonli  et  Potsissii  Taxtras. 

Tartras  stibioo-potassicus. 

Tartarus  emetious.  Tartarua  stibiatus. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid.  a  31  Deleg. 
Non  des.  a  4  Del.  (2  Angl.  2  Norv.) 

Crystalli  parvae  vel  palvis  crystallinus  albus,  paulUm  fo- 

D,B,t,zed.yGOOg[e 


314  PHAinCOPIA  ntTEINtTlOIULIg 

tisceDS,  ponderosus,  inodorus,  saporis  primam  dulcis, 
deinde  acris  styptici  et  metallici,  reactionis  acîdae.  Insolu- 
bilis  est  ia  Spiritu,  solubilis  in  circiter  1 6  partibus  Aqaae 
frigidae  et  ia  3  partibus  Âquae  bullientis. 

Tartarus  emeticus  sit  ab  Arseoico  alienisque  Metallis  liber. 

KBEOSOTUM 

Creosotum.  Creasota.  Creasotum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharraacop.  exceptis  :  Norv.  et  Suec. 
—  Desid.  a33  Delegat.  Non  desîd.  a  2  Delegal.  (Ital.) 

Liquor  oleosQs,  decolor,  tempore  flavescens  et  Ttiscescens, 
odoris  empyreumatici,  peDetrantis  fumidi,  saporis  nreotis 
caustici,  reactionis  neutralis,  pond.  spcc.  1,03 — 1,08.  Ver- 
sus 300°  ebullit  e(  ad  HO'~i.W  deslillat.  Temperatura 
— 20°  iaspissatus  apparet,  sed  noa  in  massam  solidam  abit. 
Non  coagulât  Albumea.  Diflicile  io  Aqua  est  solubilis,  pror- 
sus  ia  Kaliû  hydro-oxydato  soluto;  cum  Spiritu,  Aethere, 
Petroleo  et  Carboneo  sulfurato  in  omni  proportioae  limpide 
miscitur.  Ferro  sesquichloralosuluto  colorem  coeruleum  doq 
tribuil,  sed  addilo  Spiritu  color  Intense  viridis  enascilur. 

Kreosotum  ne  sit  Acide  carbolico  adulteraturo. 

LACTUCA  VmOSA 

LACTtICl  VIBOSA  LIDH.   (COHPOSITAE.) 

N.  B.  Officinalis:  Angl.  Belg.  Gall.  Graec.  Ital.  Neerl.  Port.  — 
Desid.  a  24  Deieg.  Non  des.  ab  11  Dél.  (1  Amer.  1  Dan.  S  0«rm. 
2  Hiap.  1  Iric.  2  Norv.  2  Suec.) 

Planta  annua  vel  biennis  in  Europa  australi  et  meridionaii 
indigena. 

Herba  recens 
plantae  aponte  crescentis   et  non   cultae,   ineunta   efilorescentia, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PBiRMACOPORA  inTBRIfATIONULIS 


LACTUGARIUM  " 


N.  B.  Officioale  :  Amer.  Belg.  Geim.  Graee.  Helv.  Hung.  Ittil. 
Neerl,  Suec.  —  Deeid.  a  30Dl-1  —  Non  des.  a  ûDel.  {2Germ.  2HiBp. 
1  Irio.) 

Succu3  lacteus  per  jncisionein  e  caulibus  Lactucae  viro- 
sae  Liiiii.  recentis  efflucns,  aSre  JnJiiratus  et  leniler  ;:;iccatnâ. 

Partit»  est  solubilis  in  Si)irilu  et  in  Aellieie,  cuni  Aqua 
tritus  turbidam  praebet  mixturani. 


cnm  Eitracto  Lactucae  viroiae. 

LAUROCERASUS 

Prunus  Laurocerasus  Linn. 
Oerasus  Lauro  Cerasus  Loisel  (Rosaceae.) 

K.  B.  Officinalis  :  Angl.  Belg.  GhII.  G^!le<^  Helv.  Hisp.  UM-  Noti-l. 
Poit.  —  Desid.  a  28Deleg.  —  Non  des.  a  7  Dci.  (1  Amer.  1  Dan. 
IHelv.  2NûPv.  SSuec- 

Arbor  orientis  et  Europae  au.stralis  sempervirens. 
Folia  recentia 
tempore  aestivo  calidiori  collecta. 

LINIMENTUM    CHLOROFORMII 
N.  B.  Officiiiaie  :  Amoi-.  Aagl.  Gali.  ilrlv. 

Hpe  ;  Ghioroformiï pnrtem    I 

OleiOlivarum  vel  Amygdalarum  dulcium.     parles     '■> 
Misce. 

17. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


:{I6  PH&UACOPOU  UITEINATIONALU 

LIQUOR  ACIDUS  HALLERI  * 

Elixirum  Acidi  Halleri.  —  Aqua  Rabelii. 

N.  B.  Offlc;iiialis  :  in  omnibus  Piiarmacop.  exceptis  :  Amer,  et 
Angl.  —  Desid.  a  32  Detegiit.  —  Non  desid.  a  3  Delegat.  (2  Hi«p. 
1  Iric.) 

Rpe  :  Acidi  sulfurïci partem  1 

Spiritus  90  % partes    3 

Acidum  in  Spirilum,  iaterea  agilando  instilla,  ne  oimis 
caleGat  mixtura. 

Liquor  lioipidus,  coloris  expers  vel  subflaviduâ,  odoris 
Aelheri  similis,  saporis  valde  Acidi,  pond.  spec.  0,998  — 
1 ,00)2.  Ne  sit  Metallis  inquinatus. 

*  Nomen  «  Mixlura  sulfurica  iddn  »  in  Pbannacopoei*  :  Enssica.  Germanica  et 
Helretica  Diulandum  est,  quia  in  Pharmacopoet  Danica  noiniD«  a  llitara  acida 
sulHirica  ■  mixlura  ex  Acldo  sulfnrico  cnm  Sympo  Rubi  idaei  et  Aqua  aubiii- 

tRlIlgutur. 


Lobelia  inflata  Llnn. 
Rapuntium  inflatum  Mill.  (LDl>eliaceae.) 

N.  B.  Oâicinalis  :  in  omnibus  Pharmacop.  exceptis  :  Qraec.  Helv.  et 
Hjsp.  —  Dc'sjjd.  a  29  Ueiegat.  —  Non  desid.  a  ô  Ddegat.  (S  Hisp. 
2  Hal.  2  Norv.) 

Plan(a  annua,  in  America  boreali  indigena. 

Herba  riorida  intégra 

discissa  ei  in  placenlis  valde  compressis  qnadrangularibus 
nobis  advecta. 


Digiti^ed^yGOOgle 


phahmacopu  ihternationalis 


MORPHINUM 


Morphina.  —  Morphium.  —  Morphia. 
N.  B.  Officinale  :  in  omnibns  PliarniHcop.  exceptig  :  Angl.  Germ.  et 
Norv.  —  Desid.  a  21  Delegal.  —  Non  dâsid,  a  14  Delegut.  (2  Angl. 
2  Auslr.  2  Germ.  2  Hisp.  2  Iric.  2  Ital.  2  Norv). 

Crystalli  prismaticae,  tenues,  nitidae,  décolores,  inodorae, 
DOD  falisceotes,  saporis  peramari,  alcalinae  reactjonis,  in 
Aethere  el  Chlororormio  insolubîles,  v\x  in  Aqua  et  Glyce- 
rino,  facilius  in  Spiritu,  facillime  in  Acidis  et  in  Ealiî  vel 
Natrii  hydro-oxydali  solulionibus  solvunlur, 

Ferro  sesquichloralo  soliilo  colorein  coeruleum  indiiunt, 
qui  Acidis  exiinguilur. 

Sint  a  Narcotino  aliisque  Alcaloïdis  liberae. 

MORPHINUM  ACETICUM 

MOSPUIAB  ACETAS    —  ACETAS  HOSPBICUS 

N.  B.  Offlcinule  ;  in  omnibns  Pharmacop,  exceplis  :  Auilr.  Gall. 

Germ.  Hung.  —  Desid.  a  24  Ddegat.  —  Non  liesil.  nh  11  Delcgat. 

2  Angl.  2  AuslP.  2  Germ,  2  Hisp.  1  Iiic.  2  Norv.) 

Pulvis  albus  amorphus  vel  crystallinus,  Acetum  paulum  rodo- 
lens,  saporis  perdmari,  neutrius  reaclionis.  [d  Aqua  addi'is  aliquot 
Acidi  acetici  guttis  plane  et  focile  solubilis,  diflicilius  in  Spiritu 
solvitur.  InsolubilJs  esl  in  Aethere  et  Benzolo.  Ignitus  sine  residuo 
comburit. 

Solutio  aquosa  cum  Perro  sesqutchlorato  soluto  coeruleum  colo- 
rem  trahit. 

Ne  Ammonia,  nec  Acido  sulfurtco,  nec  hydrochlorico  ncque 
Narcotino,  aliisque  Opii  Alcaloïdis  sit  inquinatua. 

MORPHINUM  HYDROCHLORIGUM 

Morphiae  Hydrochloras.  —  Chlorhydras  morphlcus. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  «xcapta  Graec.  —  Desid. 

a  29  DelFgat.  —  Non  desid.  a  6  Detegal.  (2  Angl.  1  Au^tr.  2  Hisp. 

1  Ipic.) 

Crystalli  aciculares,  tenues,  albae,  nitoris  sericei  vel  Trusta 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


318  PaARMACOPEA  INTERNATIONALIS 

alba,  cubica,  microcrystallina,  aëre  permanentia,  odoris 
experlia,  saporis  peramari,  reactionis  neatrius.  Facile  sol- 
vuntui-  in  Aqua  et  Spiiilu,  vix  in  Aethere,  ignitae  plane 
avolant.  Solulio  aquosa  Ferro  sesquicblorato  soluto  coeru- 
leum  colorem  induit. 

Ne  sinl  Ammonia  neque  Narcotino,  nec  aliis  Opii  Alcalol- 
dis  inquinatae. 


MORPHINUM  SULFURICUM 

Morphiae  Sulfas.  —  Sulfas  morphicus. 

K.  B.  Of6cin,ilc  i  Amer.  Belg.  Gallic.  Germ.  Helv.  Hisp.  Ital. 
Neert.  Norv.  l'ont,.  —  Desirl.  a29  Delcgal.  —  Non  desid.  a  6  DeL^g. 
2  Angl.  1  Auslr.  2  Hi.sp.  1  Iri(;,) 

Cryslalli  aciculares,  sericeo  nilentes,  coloris  et  odoris 
expertes,  saporis  peramari,  reactionis  alcalinae.  Solvuntur 
facile  in  Aqua  el  Spîrilu,  insolubiles  sunt  in  Aelbere  et  Ben- 
zolo  ;  ignitae  penilus  detlagrant. 

Ne  sinl  Ammonia,  nec  Acido  hydrochlorico,  oec  Narcotino 
neque  aliis  Opii  Alcoloïdis  inquinatae. 

NATRIUM  ARSENIC3CUM 
.SODAE  ARSBN1A5.    —  ARSENIAS  SODICUS. 

N.  B.  Of(î':inale  :  Amer.  Angl.  Belg.  Gall.  Helv.  Hisp.  Ital.  Port, 
—  Desid.  a  22D:leg^it.  —  Non  >\es},\.  a  13  Delegat.  (2  Angl.  2  Auslr. 
2Germ.2Hisi..  1  lric.2  Norv.  2  Suec.) 

Cryslalli  prismalicac,  non  olllorcscentes,  coloris  et  odoris  exper- 
tes, saporis  paruin  alcalini,  reactionis  alcalinae.  Facile  in  Aqua  et 
Glycerino,  parum  in  Spirilu  solvuntur. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


pbâhmjlcopcea  internitiohalis  319 

NATRIUM  ARSENICIGUM  SOLUTUM  PEARSONI 

Sodae  Ar8eni^l8  solutus  Pearsoni.  —  Arsenias  sodicus 
solutus  Pearsoni.  —  Liquor  arisenicalis  Pearsoni. 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl,  B.-lg.  Dan.  ÛfiHÎc.  Hdv.  His[i.  liai. 
Port,  —r  Desid,  a  24  Delegat.  —  Non  defiid.  ab  11  Delegal.  (2Germ. 
2  Hisp.  1  Iric.  2  Italie.  2  Norv.  t  Sue<^.) 

Rpe  :  Natrii  arsenicici  caute  exsiccali.     partem         1 
solve  in  Aquae  destillalae   .  parlibus  500 

et  Slra. 
PharniacopoeaeAniericanaet  Anglica  siib  noniine«li()uor 
Sodae  arseniatis  »  solutionem  ex  -I  parte  Nalrii  arsenicici 
et  99  ad  120  parles  Aquae  subinlelltgunt. 

NICOTIANA 

TABACUK.    —  NICOTUNA  TAIACLSÉ  IINB.    (sOLANACEABJ. 

N.  B.  Offlcinalis:Dan.  aillic.  Germ.Grao.-.  H-lv.  Hisp.  Ual.  I^orv. 
Port.  Suec.  —  Desid.  a  29  Delegat.  —  Non  dosid.  a  6  Di-leg.  12  Ital. 
2  Neeri.  2  Norv.) 

Herba  annua  in  America  tropica  culla. 

Folia. 
Aëre  siccata,  non  macerata. 

NUX  VOMICA 

Strychnos . 

StrycbnoB  Nux  vomica  Linn  (L.oganiaceae,) 

N.  B.  Offli:inalis  ;  in  omniliu.s  Plinrmat'op.  —  Dcsîit.  n  30  Delegat. 
—  Nou  desid.  a  5  Delegat.  (1  Iriu.  2  Iliilic.  2  Norv.) 

Arbor  Indiae  orieniatis  et  Cochinchinae, 
Semina 
intégra,  disciformia  ;  ne  emanlur  raspata  vel  pulverala. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3S0  PKAMIACOPEl  IHTEKNATIONALIE 

OLEUM  AMYGDALARUM  AMARARUM  AETHEREUM 
Aetheroleum  Amygdalarum  amararum. 

N.  B.  Offldiiale  :  Am<r.  Belg.  GM.  Heiv.  liai.  Norv.   Port.  — 

DesM.  a  27  Di-legat.  —  Non  ilesiii.  ab  8  Delegat.  (1  Austr..2  Hisp. 
llrif.  2Ii.alic.  2  Suce-.) 

liquor  limpidus,  coloris  expers  yel  pallide  flavus.  odons 
Amygdalarum  amararum  aromaticî,  saporis  acris,  urentis 
et  amari,  reaclionia  neutralis  ;  pond  spec.  1,043,  ad  180* 
ebulliens  ;  in  Spirilu  et  Aelhere  in  omni  proportioae  sotu- 
bilis,  diffîcilius  in  Aqua. 

Nesit  Acide  hydrocyanico  inquinatus  neque  Wilrobenzoio, 
nec  Spirilu  neque  Oleis  aethereis  alienis  adulteratus. 

OLEUM  BELLADONNAB 
INFDEl'M  BBLLADONN&B  OIBOSUM. 

K.  B.  Officinale  :  Belg.  Gallic.  Helv.  Hisp.  liai.  NeerU  Fort. 

Bpe  :  Belladonnac  foliorum  receotium  contusorum.  partem     1 

coque  cum  Olei  Olivarum partibus  2 

donec  humiditas  plane  consumpta  sit,  tum 
cola,  exprime  et  filtra. 
Si  Belladonnae  folia  recenlia  non  praeslo  sint, 
hoc  Oletim  cliani  sequenti  modo  parari  licet  : 

Kpc  :  Belladonnae  foliorum  siccal.  gr.  pulv.      .     .  partetn     1 

per  12  horas  cura  Spiritus  70  •/„ parte        t 

maceralam  digère  balneo  aquae  per  3  horas 

cum  Olei  Olivarum partibus  9 

tum  colaetfîllra. 

OLEUM  CANTHARIDUM 

N.  B.  Offieiimle  :  Belg.  Gall.  Germ.  It«t.  Port.  ■ 

Rpc  :  Cantharidum  gr.  pulveratarum partem     I 

digère  balneo  aquae  per  1 0  horas  cum 

Olei  Olivarum partibus  10 

tum  cola,  exprime  et  filtra 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PURMiCOPOIA  INTBUItTIONALIS  3i\ 

OLEUH  CONn  MACULATI 

OLBUM  CIGCTA.   —  IlfFDSUH  CORII  MK.   vel  CICUTAB  OLBOSIU. 

N.  B.  Orficinale  :  Belg.  Gallic.  Hisp.  Ital.  Neerl.  ?ort. 

Paretur  e  CoDii  maculati  herba  récente  aut  siccata,  uti  Olcum 
Belladonnae. 

OLEUM  CROTONIS 

Oleum  Crotonis  Tiglii.  —  Oleum  Tigliî. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmafop.  —  Desi'i.  a  32  Delegat. 

—  Non  desid.  a  3  Delegat.  (1  Austr.  2  liai.) 

Oleum  pingue  e  Crotonis  Tifi^lii  seminibus  expressione 
obtentum. 

Limpidum,  paulam  spissum,  flavum  vel  e  fusco-flavuni, 
odoris  ingrati  subnauseosi,  saporis  initie  mili^,  sed  mox 
valde  acris,  ureulis,  pond.  spec.  0,940  —  0,950  et  reactionis 
acidae. 

Solvitur  in  Aetheiis  et  Chloroformii  omni  quantilale,  diffi- 
cilius  in  Spiritu. 

OLEUM  HYOSGYAMI 
INFUSUU  BTOSCIAyi  OLBOSIH 

N.  B.  orficinale  :  in  omnibus  Fbarmacop.  cxceptis  .  Amer  cl  Aiigl. 

—  Desid.  a  S  Delegat.  (2  Graet.) 

Paretur  ex  Hyoscyami  foliis  recenlibus  aut  siccatiii  uti  Oloum 
Belladonnae. 

OLEUM  LAUROCERASI  AETHEREUM 

AETHEHOLBUH    LAIHOCERASI 

N.  B.  Offlcinale  :  Belg.  Ital.  Nearl.  Port.  —  beaiii.  a.  i  Delegat. 
(8  Neerl.) 

Oleum  aethereum,  coloris  expers  aut  subflavum,  odons  Amyg- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHAHHACOPOE*  INTERNATIONALIS 

•arum  aromalici,  saporis  acris,  urentis  et  amari,  reac- 
is,  ponil,  spec.  1,043,  ad  180'  ebuUiens. 
Spirilu  et  Aulhere  in  omni  proportione,  diffictiius  in 

0  liydrocyanico  inquinalum,  iiequc  Nitrobenzolo,  tiec 
'  Olcis  aetiiLM'eisalienis  adulteratum. 


OLEUM  SABINAE  AETHEREUM 

Aetheroleum  Sabinae. 

nuit!  i  Amer.  Angl.  Belg.  Graec.  Ital.  Neerl.  Narv.  Port. 
—  Di'siil,  il  3(.)  iJi'lfgat.  —  Non  desi'l.  a  5  Delegat. 
,1.  2N01-V.) 

ll]ci'euiii,(leslillalione  Juniperi  Sabinae  ramulorum 
obleiiliim,  tenue,  lempore  spissescens,  coloris 
)allkie  flaviiiii,  odoriâ  peculliaris  terebinthinacei 
saporiii  ptin^cntis,  resinosi,  acris,  pond.  spec. 
10  el  reaclionis  neutralis.    Facillime  solvilur  in 


OLEUM  SINAPIS  AETHEREUM 

Aetheroleum  Sinapis. 

iijiilc  :  iij  omnibus  l'harmaiop.  L'Xfflptis  :  Gallic  Graec.  el 
-il],  a  [il  Di'iegat.  —  Non  dasid.  a  4  Delegat.  (1  Austr. 

■■) 

lliereiim,  deslillatione  Sinapis  nigri  seminum  cum 
diim,  coloris  expcrs  vel  pallide  flavum,  odoris 
mnlis,  ociilos  el  naieâ  irritantis,  saporis  valde 
is,  pond.  spec.  1,01  — 1 ,02  reaclionis  neulralis, 
)n[lieiis.  Facile  solvilur  iu  Spirilu  et  Aethere, 
Aqua. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


raïAMACoPOu  wtkuiatiohàlis  3S3 

OLEUM  STRAMOmi 

INFFSUH  8TBUM0KII  OLEOSDM 

N.  B.  Orflcinale  :  Bctg.  Gallic.  Hisp.  Ital. 

Parelur  e  Stramonii  foliis  recentibus  aut  siccatis  uti  Oleum 
Belladannae. 

OPIUM 
N.  B.  Offloiiiale  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid.  ab  omnibus 
Delcgatis. 

Sitccus  lacteus  e  capsulis  immaluris  Papaveris  somniferi 
[var.  alba)  incisione  vulneratls  exsudaDS,  aëre  induratus, 
nobis  ex  Turcia  advecltis. 

Opii  1 00  parles,  leni  calore siccalae  ne  plus  quam  8  —  iO 
parles  Aqiiae  et  ad  minimuin  10  partes  Morphini  puri  conti- 
Deanl. 

Opium  in  Aqua  solutum,  lege  arlis  depuratum  et  evapo- 
ratîone  iospissatum,  e  100  partibus  Opii  adhibili  ad  miQimom 
50  partes  Extracti  consistenliae  mollis  praebeat. 

Opium  ne  sît  mucidum  neque  Amylo,  nec  substantils  hele- 
rogeneis  inquioalum. 

OXYMEL  COLCHia 
N.  B.  Officitiiile  :  Beig.  GaU.  Graec.  Helv.  Hisp.  Ual.  Neerl. 
Parctur  ex.  Aceto  Colcbici  tuberum  uti  Oxymel  Scillae. 

OXYMEL  SCILLAE  vel  SQUUXAE 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  excepta  Amer.  —  Desid. 
31  Deleg.  —Non  des.  a  4  Del.  (1  Amer.  1  Dan.  2  Hisp.) 

Rpe  :  Aceti  Scillae partem  1 

Mellis  depurati partes    2 

Commisce  et  balneo  aquae  évapora 

doaec  remanserint    ....     partes    2 
tu  m  cola. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


su  PHÂUUGOPBl  INTERHITIWUIJS 

PAPAYER  SOMNIFERUM 

Papaver  somniferum  Linn.  (var.  alba.) 
Papaver  album  D  C.  (Papaveraceae.) 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibua  PharmRcop.  etceplU  :  Amer.  Helv. 
Norv.  Saec.  —  Desid.  a  29  Deleg.  —  Non  des.  a  6  Del.  (1  Amer. 
1  Dan.2Ita].2  Norv.) 

Planta  aoDua  Orientis,  id  Ëaropa  frequenler  culta. 
Fructas  (Capsulae  ve)  Capita)  aote  plenam  maturitatem 
collecii  et  leai  igné  siccati. 

Adbibeantur  a  semiaibus  liberati. 

PHOSPHORUS 

N.  B.  Ofâcinalis  :  in  omnibus  Ph»rmacop.  exueptia  :  Auatr.  et 
Hung.  —  Desid.  a  27-Delegat.  —  Non  desid.  ab  8  Delegat.  {2  Angl. 
3  Auslr.  2  iJiap.  2  Norv.) 

Substantia  alba  vel  flavesceDs,  Id  massis,  plerumque  vero 
in  baciltis  occurrens,  nitoris  cerei,  diaphana,  pond.  spec. 
1,83;  sub  Aqua  ad  4i*  calefacta  liquescJt  et  aëre  exposila 
fumos  albos,  odoris  alliacei  emiltit;  facile  incenditur  et  in 
loco  obscuro  lucet.  Insolubilis  est  in  Aqua,  partim  solubilis 
in  Spiritu  et  in  AeLhere,  facilius  in  Oleis  aethereis  et  pingui- 
bus,  solvitur  facillime  autem  in  Carboneo  sulfuralo. 

Ne  plus  quam  vestigia  Arsenici  aut  suiruris  conlîneat. 

PILULAE  COLOCYNTHIDUM  COMPOSITAE 

PILULAE  CATBOLICAB.    —  FILUUB  PANCHTMAGOGAE 

N.  B.  Officinales  :  Amer.  Angl.  Gall.  Hiap.  (Pill.  ex  Lartingue) 
Ital.  Nopv.  Suec.  —  Desid.  a  30  Delegat.  —  Non  desid.  a  5  Delegat. 
(1  Dan.  2  Hisp.  2  Ital.) 

Rpe  :  Aloës  pulveralae graioma  1 

Scammonii  pulverati »        2 

Colocynthidum  pulverat s         1 

Olei  Caryophyllorum >        0  30 

Mellia  q.  s. 

ut  fiant  pilulae  Nr.  30  pond.  0,15. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PDllKACOPOIA  INTEHHiTIOHALlS  325 

Ne  coofundantur  cum  PilulJs  Colocynthidum  compositis 
sic  dictis  a  Pilulis  ex  Larligue  b  Pbarmacopoeae  Hispanicae  ex 
Extracti  Colocynlbid.  comp.^  Kxtracli  Colchici  aa  graramale  1  et 
Extractii  Opti  grammal.  0,05  consislentibus. 

PILULAE  FERRI  lODATI 

Pilulae  Ferri  lodidi.  Piluleie  lodureti  fbrrosi. 

Pilulae  Blancardi. 

N.  B.  Officinales  :  Amer.  Angl.  Bulg,  Dan.  Gull.  Helv.  Hung.  IIrI. 

Neerl.  Norv.  Fort.  Suei.-.  —  Desid.  a  28  Deleg,  —  Non  desid.  a  3  Del. 

2  Hisp.  1  Iiic.) 

Rpe  :  lodi  puri grammatn  i 

Ferri  pulverati     ....  »  2 

aolve  lege  ariis  in 

Aquae  destillatae.     .     .     .     grammatibus    ti 

Illico  flitratas  commisce  cum 

Mellis  depuraii    ....  »  5 

Haac  Ferri  iodati  aolutionem  évapora  baliieo 

aquae  ad grammata       10 

quibus  i-efrigeotis  admisce 
Ciquiritiae  radicis  pulveratae 
et  Althaeae  radicis  pulveratae   aa  grammata  5 
Foritienlur  Pilulae  N'  100,  pond.   0,15,  quae  cum  Ferro 
pulverato  congpersae  siccentur  et  denique  solutione  e  Mas- 
lichis  e  Balsami  Totutani  aa  partibus  aequalibus  in  Aethere 
obducantur. 
Pilula  una  contineat  Ferri  iodati  grammata  0,05. 

PILULAE  HYDRARGYRI 
Pilulae  mercuriale6  coeruleae  Anglorum. 
N.  B.  Officinales  :  Angl.  Belg.  Gall.  Helv.  Hisp.  Ital.  Port.  Port. 
Spec.  —  Deaid.  a  3!  Deleg.  —  Non  desid.  a  4  Delef.  (2  Hisp.  2  Ital.) 
Rpe  :  Hydrargyri  depurati  .  .     grammata  S 

Conservae  Rosarum  florum  .  »  7,50 

Liquiriliae  radicis  pulverat .  »  3,50 

Miscefiant  l.a.  Pitulae  N"  100  pond.  0,15. 
Contineat  Pilula  1  Hydrargyri  0,05. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3l6  PHAIMACOPU  IHTEUUTIONILU 

PLUMBUM  ACETICUM 

PlumM  Aoetas.  Acetas  plumbicus. 

Saccharum  Saturni. 

N.  B.  OfScinale  :  in  omnibus  PharmHcop.  —  Desid.  a  S!6  Delegat. 
Non  des.  a  9  Del.  (1  Amer.  2  Angt.  2  Auslp.  2  Hisp.  2  Norv.) 

Crysialli  prisnoaticae,  décolores,  nitentes,  a6re  faiiscenles, 
odoris  dehilis  Acidi  aceiici,  saporis  primuoi  dulciusculi, 
deinde  adslriagenlis,  metallici,  acidulae  reactionis.  Facillime 
solvuntur  in  Aqua,  diflicilius  in  Spirilu,  calefaclae  liquescuat. 

Liberae  sint  a  Cupro  et  Zinco,  a  Salibus  el  Terris  alcaliais. 

PLUMBUM  ACETICUM  BASICUM'  SOLUTUM 
Plumbi  Subacstas  solutus.  —  Subacetas  plumbicus 

solutuB.  —  Acetum  I<ythargyri. 
N.  B-  Officiuale  :  in  omnibus  Pbarm&cop.  — Desid.  a  SSDeleg. 
Non  ddsid.  &  3  Deleg.  (1  Amer.  2  Hisp.) 

Rpe  :  Plumbi  acetici partes      3 

Plumbi  oxydati  pulverati  et 

ab  Acido  carbonico  liberati  .   parlem      1 

Aquae  desiiltalae partes    10 

Plumbum  aceticum  et  Plumbutu  oxydalum  pulveralnm 
contrilum  cum  Aquae  praescripta  qnantitale  saepius  agitaodo 
digère,  donec  color  sedimenti  in  album  mutatus  faerit  et 
exigua  Donnisi  quantitas  insolula  lemaneat. 

Liquor  filtratus  pondens  sil  specifici  1 ,23  —  1  ,Si. 
Limpidus,  coloris  fereexpers,  saporis  dalcis  adstringentis, 
reactiouis  alcalioae. 
Ne  sit  Cupro  iaquiaatus. 

PLUMBUM  lODATUM 

Plumbi  îodidum.  loduretum  plumbicum. 

N.  B.  OfTu'inale  :  Angl.  Be\g.  Gall.  Germ.  Helr.  Hisp.  Ital.  Neerl. 

Port.  Russ.  Suée.  —  Desid.  a  24  De]fg.  —  Non  desil.  »b  11  Delegal. 

(1  Amer.  2  Angl.  2  Aitstr.  1  Dan.  2  Hisp.  2  Norv.  1  Russ.) 

Pulvis  ponderosus,  flavus,   inodorus  et   fere  insipidiu. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


FHABHACOFBA  mTEINATIOlULIS  3z7 

reaclionis  neutralis  ;  vH  insolubilis  est  io  Spiritu,  diflîcillime 
ia  Aqua  frigida  solvilur,  facilius  in  Aqua  bullJente,  quae 
solutio  refrigenila  cryslallos  lametlares  aurei  coloris  depooit. 
Candefactus  liquescit  et  vapores  lodi  emittens,  residuam  e 
flavo  citrinum  relinquit. 

PVLBATILLA 

AflUon  PULSATILU  PHBNION.  —  AnMONE  PBATBNSIS  LtltN.  PULSATILU 
PUTKHSI8  mu.  —  ANIMONB  PULSATILU  LINR.  PULSATILLA  TULOARIS 
MILL.   (rAMURCULACBAE). 

N.  fi.  Officinalis  :  Amer.  Beig.  Gall.  Graec.  Hisp.  liai.  Port. 

Planta  pereoDis,  io  Ëuropa  boreali  lods  siccis  iodigeua. 
Herba  floreas,  vere  collecta,  quotannis  reuovanda. 

PULVIS  GRETAE  CUM  HYDRARGYRO 

HTDRARGTRUM  CUH  CBSTA 

N.  B.  Officinalis  :  Amer.  Aogl.  Neerl.  Port.  Suec. 

Rpiï  :  Hydrargyri  puri partem  1 

Gretae  pulveralae partes    8 

Hisce  exactissime. 


PULVIS  DOVERI  VEL  DOWERI 

Pulvis  Ipecacuanhae  opiatus. 

N.  B.  Officinalis  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid.  a  33  Delegat. 
—  Non  dcsid.  a  %  Delegat.  (Bisp.) 

Rpe  :  Ipecacuanhae  radie  pulveralae 

Opii  pulverati     .     .     .     .     aa  partem  1 
Kalii  sulFurici  pulverati.     .  partes  8 

Misce. 

Ne  adhibealur  nomeD  :  «  Pulris  Opii  compoaitaa  », 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


338  PHàRMlCOPRA  INTeWATIOHALIS 

quasi  synonymuni  pro  Pulvere  Doveri,  quia  sub  oomine 
<  Pulvis  Opii  composiLus  o  in  Pharmacopoea  Anglica 
pulvis  ex  Opii  pulverati  part.  3,  Piper  nigr.  pulv.  pari.  4, 
Ziagib.  rbizoïn.  pari.  10,  Carvi  Truct.  pulv.  part.  12  et 
Tragacantb.  pulv.  part.  1  subiolelligitur. 

RESINA  JALAPAE 

N.  B.  Offlcmalis  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Deeid.  a  32  Dele^at. 
—  Non  desid.  a  3  Delegal.  (1  Iriu.  Z  Itat.) 

Kpe  :  Jalapae  tuberaoi  grosse  pulveratorum.  partem  1 
macéra  cum  Aquae  frigidae  s.  p.  par  48  horas,  deiu  forSter 
exprime  et  sicca.  Massam  puJveratam  in  apparalu  deputsorio 
ingère  et  cum  Spîritua  90  "/<>  partibus  2  per  48  horas  macéra. 
Tum  liquor  effluat  et  cum  Spîi-ilus  90  '/„  nova  quaclitale, 
iteratis  vicibus  addila,  methodo  Hxiviatorio  resinam  exslrahe. 
A  Tincluris  commixtis  et  fîltratis  Spiritum  destillando  sépara. 

Reâiduum  immitte  Îd  Aquam  deslillatani  bullientera  et 
coque;  dein  Heâinam  a  liquore  supernatante  sépara,  iteratis 
vicibus  Aqua  fervida  optime  élue  et  lotam  in  vas  porcella- 
oeum  immissum  tamdiu  in  balneo  aquae  calefac^  donec  pars 
exempta  facile  friabilis  sil.  Denique  in  bacillos  forma. 

Bacilli  torti  (sive  Trusta  opaca)  e  flavo  fusci,  in  fractura 
marginibus  nitidis  diaphini,  odoris  Jalapae  tubero  similis, 
saporis  acrîs,  dulciusculi.  Facile  solvuntur  in  Spirilu,  parum 
in  Aetbere  et  Chloroformio,  minime  in  Cleo  Terebinihinae. 

Nesint  Résina  Pini  inquinati. 

RESINA  PODOPHYLU 
Podophyllinum . 

N.  B.  Officinalis  :  Amer.  Angl.  Gall.  Germ.  Helv.  Ital.  Neerl. 
Norv.  Port.  —  Desid.  a  10  Deiegat.  (1  Amer.  2  Belg.  1  Oau.  2  Ital. 
2  Neerl.  2  Norv.) 

Paretur  ex  Extracto  spiriluoso  Podophyllî  peltalj  rhyzo- 
matis,  praecipitalione  cum  Aqua. 


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PBUUIICOPU  INTBiniTIONiLIS  3x9 

Pulvis  flavus  vel  massa  laxa,  friabilis,  coloris  e  flavido  vel 
sabfusco  grisei,  sub  microscopio  amorpha,  sapons  adstrin- 
gentis,  amari.  Calore  100°  paullatim  colorem  obscuriorem 
trahit,  sed  Don  liquescit.  losotubilis  est  in  Aqua,  solubilis  m 
Spiritu  ;  ia  Aethere  lantum  ex  parte  solvitur,  malto  mious 
etiam  in  Carboaeo  sulfurato. 


Juniperus  Sabina  Linn.,  Sabîna  offîcin.  Oîtrcke 
(Goniferae,  Cupressineae.) 

N.  B.  Officinalis  :  ia  omnibus  Pharmacop.  —  Dasid.  a  30  Delegat, 
—  Non  desid.  a  5  Delegat,  (1  Auatr.  2  Hisp.  2  Norv.) 

Frulex  in  Alpibus  Europae  mediae  et  aastralis  dod  raro 
cul  tus. 

Summitates  (Ramati  vel  Frondes]  vere  collectae  et 
siccatae. 

Ne  ultra  anoum  serventur. 

SANTONINUM 


N.  fi.  Offloinale  :  in  omnibus  Phannacop.  excepta  Graec.  —  Deald. 
a  30 Delegat.  — Non  desiil.  a  5  Delegat.  (2  Angl.  1  Austr.  2  Hisp.) 

Crystalli  prismaticae,  hexagonales,  décolores,  oiteotes, 
lucU  accessu  flavesceates,  aBve  permanentes,  odoris  expertes, 
saporis  amari  et  reactionis  neutralis.  Vix  in  Aqua  solvuntur, 
Ëicilius  in  Spiritu  et  Aethere,  facillime  in  Chlorofonnio,  ia 
solutionibus  alcalinis  et  in  Acidis  mineralibus  dilutis.  Calore 
170*  liquescuot  et  tum  parlim  decomponuntur,  partïm  subli- 
mantur,  nihil  residui  relinquentes. 

Solutio  spiriluosa  cum  Kalii  hydro-oxydall  soluti  parva 
copia  colorem  coccineum  induit. 

Ne  sinl  alienis  Alcaloïdis  inquinatae. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


390  PUHMÀCOPOU   MTERHATIOIflLlS 

SCÂMMONIUM  • 

Scammonîa. 
Convolvulus  Scammonium  Linn.  (Convolvulaceae.) 
N.  B.  Officinale  :  îd  omnibus  Fharmacop.  exoeptis  :  Anstr.  Hung. 
et  Neerl.  —  Desid.  ab  omnibus  Di^legalis. 

Planta  perenois  io  Asia  minore  et  Syria  sponte  cresceos. 

Gummireaioa,  sic  diclum  Scammonium  Hallepense. 
Succos  lacteus,  iocisione  e  radies  receale  effluens,  aëre  indu- 
ratus.  Cum  Aqua  trilus  emulsionem  viridera  praebet. 

100  partes  Gummiresinae  ad  minimum  75  parles  Resinae 
in  Aethere  solubiles  contineant. 

Scammonium  ne  sit  Farina,  nec  Calcio  carbonico  neqae 
sulfurico  adulteralum. 


SCILLA  VEL  SQUILLA 
SoiUa  maritima  Linn.  Urginia  Seilla  Steînh.  (Liliaceae). 
N.  B.  OfScinalis  :  in  omnibus  Pbarroacop.  —  Dtsid.  a  30  Delegat. 
—  Non  desid.  a  6  Delegut.  (1  Amer,  i  Hisp,  2  Nopv.) 

Planta  perenis  bulbosa,    praeserlim   in   litoribus   Maris 
mediterranei  sponte  crescens  ;  varielas  cum  Bulbe  rubro, 
Bulbus  (Radix). 
Adhibeantur  Squamae   buibi    inlermediae,    concisae   et 
cante  siccatae.  Squamae  fuscae,  tenaces,  humidaeet  mucosae 
rejiciantar. 

SEÇALE  CORNUTUM 

Ergota. 

Clavioeps  purpurea  Tulaene.  (Fungi  Pyrenomecetes). 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid.  ab  omnibus 

Delegat. 

Fungus  aanuus  vel  biennis,  parasiticus,  in  florlbas  gra- 
mineis  priesertim  Secalis  cerealis  Lion.  cresceDs. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


rHÂlMACOPOU  ntTEHIUIIONlLU 


Sclerotium  vel  Mycélium  solummodo  e  spicis  Secalis 
cematU  Linn.  coHigatur  et  quidem  instante  meââe  et  sereoa 
lempediaie;  cauie  siccaïuoi  ne  servetur  ultra  annura. 

Rejiciatur  a  Trombidio  corrosum,  sive  ranciduoi,  sive 
macidum. 


SOLUTIO  ARSENICALIS  FOWLERI 

Kalium  arsenicosum  solut.  spirit.  Fowleri.  —  Potassiï 
Arsenis  solucus  Fowleri.  —  Arsanis  pa.asBîcus  solu- 
tus  Fowleri. 

N.  B.  Offl/ànalis  :  in  omnibus  Ptiarmacop.  —  Desid.  ab  omaibus 
Deirgat. 

Rpe  :  Âcidi  arsenicosi  pulverati    .  .     parlem  1 

Kalii  carboniui  depurali ....  si 

Coinmixlis  addc  Aquae  deslillalae.     parles  10 
Coque  usque  dum  Acidum  aiâeni- 
cosuin  ]>eiTeclc  solaluin  Tucrit. 
Sululioni  refrigcralae  adde 
Sjiii-itu;i  Alelissae  conipositi .     .     .     partes    5 
et  A(|uue  de.-ilillalac  q   s. 
ut  toliussoluliouis  sint   ....         »    100 
Dcin  filtra. 
Liquor  limpiilus,  coloris  cxpcr-;,  saporis  melallici,  alcalinae 
reactionis.  In  100  parUbus  contineul  parteni  1  Acidi  arse- 
nicosi. 

SPIMTUS  90  % 

N.  B.  Offic-inalis  :  in  omnibus  Pliarmacop. —  Desid.  a  27  D.<Ii>gat. 
—  Non  dosid.  aU  8  D.:legal.  (1  Am.T.  1  Dait,  %  G' rm.  2  Ital.  £  Nofv.) 

Liqaor  limpidus,  decnlor,  oJoi'is  et  saporis  mère  spîriluosi,  ab 
omnt  inquinnlione  Fijriiidtiloldi  liber. 

CoDliDjaL  in  tempera lufa  ia"  io  100  partibtia  voluminis  90  volu- 
minis  parles  Alcoholis. 

Pond,  specif.  ait  0,8336. 

18. 


DiQitized  .y  Google 


FHABMICOPOEI  IHTIKMTIOIllLtB 

spnuTus  70  7. 

SPIRIIDS  DILUTDS 

icinalis  :  in  omnibus  Pharmacop. 

irit.  90  "/•  temperaturae  15*  .     voluinina  100 

3ce  cum 

uae  destillatae  ejusdem  temperaturae 

voluminibus    31^05 
ritusdO"/»-     •     ■     ■     parles  ponderatae  100 
a  Aquae  desUUatae   partibus  ponderatis    37,18  misce. 
.  in  100  parlibus  voluminis  partes  70  voluininis  Alco- 

pecîGcum  sit  0,892. 


PmiTUS  AETHERIS  vel  AETHEREUS 

ir  spirituosus.  Liguor  anod^nus  mineralis 
HoSmanni. 

Icinalis  :  in  omnibus  Pbarmacop.  —  Desid.  a  30  Delegal. 
d.a5Delegat.  (1  Dan.  2Germ.  2Norv.) 

.etheris parlem  1 

pirutus  90  */> partes  3 

isce.  Sit  pond.  spec.  0  816—0  820. 

impidus,  coloris  expers,  oeutralis,  plaoe  Tolatilîs. 


SPIRITUS  CHLOROFORHn 

Icinalis  :  Amer.  Angl.  —  Desid.  a  2  Delegat.  (2  Iric.) 

loroformii parlera  1 

ritus  90  "/. parles  49 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PUSMiCOPU  niTBUIATKHfUn  333 

SPnUTUS  SINAPIS 

N.  B.  Offluinalis  :  Austr.  Belg.  Germ.  Huog.  Russ.  Suec.  —  Desid. 
a28Deleg.  —Non  dosid.  a  7Dâlegat.(l  Dan.  2Hisp.21rio.  2Ital.) 

Rpe  :  Olei  Sinapts  aetberei.     .     .     .     parlem  1 

Spiritua  90  7, parles  50 

.  Misce. 

STIBIUM  CHLOEIATUM 

ARTIHONII  CBLOBIDDM  —   CBLOSUBSTUH  S11BICUH   —   BUTTBUM  AHTtMOHII 

N.  B.  Officinale  :  Auatr.  Gall.  Hisp.  Hung.  Ital.  Fort.  —Desid,  a 

23  Delegat.  —  Non  desid.  a  12  Detegat.  (2  Augl.  2  Qerm.  2  Hisp. 

2  Ital.  2Neert.  2  Norv.) 

IHassa  crystaltina  afbida,  vel  panim  flavescens,  unguinosa,  aëre 
difQueDSj  in  Spiritu  plane  solubilis  ;  cum  majore  Aquae  quantilate 
decomponitur  ;  calefecta  versus  72'  liquescit  et  versus  230*  ebullit. 

Sil  ab  Arsenico  libéra. 

STIBIUM  CHLORATUM  SOUTTUM 
AinmOKII  CBLOKIDIM  SOLUtUH  —  CHLOKUUTDll  SIIBKDH  SOLDTtril 

N.  B.  Officinale  :  Angl.  Belg.  Dan.  Graec.  Helv.  Neerl.  Port.  — 
Desid.  a  23  Delegat.  —  Non  desi.l.  a  12  Delegat.  (2  Angl.  2  Germ. 
2  Hisp.  2  Ital.  2  Neerl.  2  Norv.) 

Liquor  limpldus,  flavi  aut  e  fiavi-nibri  coloris,  ponderosus  spis- 
sescens,  causticus,  pond,  spec.  1,40  ad  1,44.  InAquam  ioslillatus 
album  praebet  praecipitalum. 

Ne  sit  Arsenico  inquinattis. 

STIBIUM  OXYDATUM 

ARTIMONII  OITDUII  —  OITDUIl  STIBICM 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl.  Belg.  Dan.  Graec.  Hisp.  liai.  Norv, 

Port.  —  Diisid.  a  21  Delegat.  —  Nor  desid.  a  14  Delegat.  (2  Aogl. 

2  Germ.  2  Hisp.  2  liai.  2  Neerl.  2  Norv.  2  Suec). 

Pulvis  e  griseo  albus,  ponderosus,  în  aëre  permanens,  inodonis 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


33i  rBAIHACOPB*  «miljLTIOIULIg 

et  insipidus,  insolubîlîs  in  Aqua  et  Spirula,  plnne  solubilis  in  Acido 
hydrocblorico.  Caleraclus  flavesctt  et  calore  auclo  liquescit,   refri- 
geratione  massam  cryslallinnni  praebens. 
Ne  ait  Araeoico  inquinatus. 

STIBIUM  SULFURATUM  AURANTIACUM 

Antimonîum  sulfaratum  aurantiacum.  Sulfuretum 
Btibicum  auratum.  Sulfur  auracum  Antimonii. 

N.  B.  Orâcinala  :  in  omnibus  Phaimaiop.  ex(.'eptis  :  Amer.  Angl. 
Desid.  a  24  DL'tegHl.  —  Non  desid.  ab  11  Delegat.  (2  Angl.  SGem. 
SHisp.  1  Iii'--.  2iLil.  2  Norv.) 

Pulvis  sublilisfiimus  et  rubro-aurantiacus,  ioodoras  et 
insipidus,  valde  depingens,  in  Aqua  el  Spirilu  insoiubilis, 
facile  solubilis  m  Aiiiuioiiia  et  in  Kalio  vel  Natrïo  bydro- 
oxydatosululo. 

Sil  ab  Arseiiico  et  Sulfure  [itauc  liber. 

STIBIUM  SULFURATUM  KIGRUM  DEPURATUM 
ANTlilOIfll  SULPBIDI'H   PUBIFICATIIH    —    SU LF 13 KETCH  STIBICCH  OEPCUTDM 

N.  B.  Offl  in.ile  :  Amer.  D;in.  Gall.  Gfafc.  Helv.  Nierl.  Port.  Rusa. 
S»'  0,  —  I).Mil.  »  24  D.l.gi.l,  —  Non  dcsid.  ab  11  D.legal.  {2  Angl. 
2  Garni.  2Hi-<p.  2Noeil.  2  Norv.  1  Russ.) 

Pulvis  sublilis.simns,  e  Slibio  suUurato  nigro  vennli  pulveralo, 
maceralione  cuin  Ammoala  et  Aqua  et  îterala  laevigaliooe  cum 
Aqua  destillala  oblenlus. 

Sitab  Arsenico  quanlum  lieri  potest  liber. 

STIBIUM  SULFURATUM  RUBRUM 
BDLFDR  STIBIATl'U  Bl'BBl'H  —  KEKHES  UIKEIIAIB  (CLUSELtl) 

N.  B.  Offli'iiiflle  :  in  omnibus  PljnrmHi.'op.  r^cepUs  :  Amer.  Angl. 
Aiisir. G«im.  Riis^.  —  D. :sid.  a 28  C-lugat.  —  Nuu  uesM.  a 7  D«lcgat, 
(2  Angl.  2Germ.  1  Lit;.  2  Uni.) 

Pulvis  subtilissimus,    immixtis  cryslalUs  microscupio  coospi- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PEABMiCOPCBA  UITERnÀTIORALIS  335 

cuis,  e  nibrortiscus.  inodorus  et  insiptdus,  insolubîlis  in  Âqua  et 
Spiritu,  ^cile  solubilis  in  Acido  hydrochlorico.  Gas  bydrosuirurî- 
cum  emiltens  etnoQaisi  exiguam  Sulfuris  copïam  reliaquens. 

STRAMONIUM 

Datura  Stramouium  Lînn.  Stramonium  spinos  Lamk. 
(Solanaceae.) 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Dësïd.  ab  omnibus. 

—  Ddffut.  exceptiâ  2  Nopv. 

Planta  annua  in  ruderalis  locis  loiius  fcre  orbis  spoole 
crescens. 

Folia   et  Semina. 

Folia  e  plala  florescente  collecta  et  siccata.  Ne  serven- 
lur  ullra  annum. 

Semina  siot  plane  malura  et  siccata. 

STRYCHNINUM 

Stryohnina.  Strychnium.  Strychnia. 
N.  B.  Offi 'iniile  :  in  omnibus Pharmacop.  exccptis  :  Germ.etNorr. 

—  Di'sid.  a  36  Delogat.  —  Non  desid.  a  d  Delcgat.  ..2  Angl.  1  Auslr. 
2Hisp.  21uL2Norv.) 

Pulvis  crystallinus  vel  crystalli  parvae  prismaticae  quadri- 
latérales, sive  oclaë(lricae  reciangulares,  décolores  et  ino- 
dorae,  aëre  pcrsi^lentes,  saporis  pciainari  et  reactionis  al- 
calinae. 

Siryciminum  fera  insoluliilc  est  in  Aelherc  et  Alcohole 
absolulo,  diflicillime  solvilur  in  Aqna,  Tacilc  vero  in  Chloro- 
formio  et  in  Aciilis  diluliâ.  Cum  acido  siiiruric-o  exhibet  so- 
lutionem  dcrotorein,  qnae  vero  per  conlactum  cui»  cryslallo 
Acidi  chromici  vel  Kalii  bichroîiiici  colore  vio!aceo,  sive 
intense  cocnileo  lini;itiir  Ignitum  sine  residuo  coniburit. 

Ne  sit  Brucino  iuquiaatum. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


CHNIMUM  NITRICUM 

as.  Àzotas  vel  Nitras  strychnicus. 
imaibus  Pgarmacop,  exceptiâ  :  Amer.  Angl. 
.  a  26  Delegat.  —  Non  desid.  a  9  Delegat. 
p.  2  Iric.  2  Ital.) 

S,  coloris  et  odoria  expertes,  serîceo 
ramari  et  reacliOQÎs  neutrius.  Difflciie 
Spiritu  frigido,  melius  in  calefaclis,  in- 
lere.  Solatio  aquosa  addita  Kalii  hydro- 
lecipitalum  album  praebet,  io  Kalii  hy- 
e,  addita  in  excessu,  insolubile. 
Dt  et  oitiil  residui  relioquentes  deQa- 
>  liberae. 

VCHNINUM   SULFUMCUM 

X  StLFAS  —  SULFAS  SISTCBMCU5 

1er.  Belg.  Gall.  Hisp.  liai.  Port.  —  Desid.  a  3 


I  rectangulares,  nitentes,  décolores, inodorae, 
ris  intense  amari  et  rcactionis  neutralis.  Fa- 
,  difficilius  in  Spiritu,  non  solubiles  sunt  in 
isa  cum  Kalii  hydro-osydati  solulione  prae- 
bel,  quod  addila  Kalii  hydro-oxydati  solu- 
ilvilur. 
comburunt. 

SULFUR  lODATUM 
lODiDim  —  lODDRnim  sdlfdris 

ler.  Angl.  Belg.  Helv.  Hiap.  Ital.  Neeri.  Port, 
—  Non  desid  ab  11  Delegat.  (1  Amer.  2  Angl. 
2  Korv,  1  Rusa.) 

ùris  sublimati  loti  parte  1  cum  lodi  purl  par- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHÀRMACePOU  raTEBMTlOIlALIB  337 

tibas  i  obtenta,  cryslallina,  e  grlseo-nigra,  splendoris  metallici. 
lodum  redolens,  saporis  acris,  reactionis  débile  acidae;  insolubi- 
Us  in  Aqua,  solubilis  io  Glycorino,  Tacilius  adbuc  in  Carboneo  sul- 
furaU).  In  Spiritu  et  Aelhere,  relicto  Sulfure,  omDe  lodum  solvitur. 
Aère  expositum  SulTur  iodatum  sensim  omne  lodum  perdit^  cale- 
fectum  sublimât,  uibil  residui  relinquens. 

SYRUPUS  AODI  HYDROCYANia 

STRDPDS  ACIDI  CTIHHIDBICI 

14.  B.  Offloinalis  :  Belg.  Hîsp.  Ital. 

Rpe  :  Acîdi  hydrocyanici parlem      I 

Syrupi  simplicis partes   400 

misée  exactissime.  Paretur  ex  teœpore. 

SYRUPUS  ACONITI 

N.  B.  Officinalia  :  Belg.  Gall. 

Paretur  ex  Extracto  Aconiti  foliorum  uti  Syrupus  Opii;  flX 
tempore.  Contineal  iu  500  partibus  Syrupi,  partem  1  Extracti 
Aconili. 

SYRUPUS  AETHERIS 

N.  B.  Offlcinalls  :  Bel^.  Gallic.  Helv.  Ital.  Port. 

Bpe  :  Aetheris partes    8 

Syrupi  simplicis >       48 

Intime  misce.  Paretur  ex  tempore. 

SYRUPUS  BELLADONNAE 

N.  B.  Offloinalis  :  Belg.  Gallic.  Helv.  Hisp.  Ital.  Port. 

Paretur  ex  Extracto  Belladonnae  foliorum  uti  Syrupis  Opii;  ex 
tempore.  Cootineat  in  500  partibus  Syrupi,  partem  i  Extracti  Bella- 
donnae. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


rHARMACOPOU  inTBRnATIOHAlll 

SYRUPUS  CHIX)RALI  HYDRATI 

STBtFtg   UÏDHATIS  CIILOIIALI 

S  :  G:.ll.  Hclv.  Poit.  —  Dfsid.  a  2  Delegat.  (2  Iric). 

hydrati pnrtem  < 

Aquae  destillalae parle      4 

Syrupi  simplJcis partes  18 

IX  tempore. 
parlibus  Syrapi  partem  1  Gblorali  bydraU. 

SYRUPUS  CODEIKI  (ae) 

s  :  Gallic.  Helv.  Hisp.  liai. 

partem      1 

paaxillo  Spiritus  70  */> 

Byrupi  simplîcis    ....     partes    500 

IX  tempore, 

lO  partibus  Syrupi  partem  1  Codeini. 

SYRUPUS  DIGITAUS 

s  :  Belg.  Gallic.  HeW.  Hisp.Ital.  Port. 

^ractoDigilalisuti  SyrupusOpii;  ex  tempore. 
lO  partibus  Syrupi  partem  I  Estrocti  Digitalis. 

SYRUPUS  FERRI  lODATI 

i'erri  lodidi.  Syrupus  lodureti  ferrosi- 

s  :  in  omnibus  Pharmac'Op.  excepta  Graeca.  —  Desid. 

at.  &xccpti3  SHiap. 

)ulveralj partes  3 

jri »       8 

destillatao s     24 

itnmissas  solve  conlinua  agilalione.  Solulitv 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


rniBMACOPOBjL  raTEBKiTIOIliUl  339 

nem  diluie  virklem  filtra,  filirum  due  cum  (anla  Aquae  des- 
lillalae  copia  til  lotiuâ  solulionb  sini     .     parles  80 
in  quibuâ  lenj  ralore  solve 

Saccliari  aibi  pulverati  .     .     .        »  120 
Contineat  Syrupu.-;  in  100  parlibiis,  parles  5  Ferrî  todaii. 

Syrupus  cum  Aqua  iiiixtus,  solutioDem  turbiilam  vel  co- 
loris fuscesceuiid  praebens,  rejiciatur. 

STBUPUS   HYOSCYAMI 

N.  B.  Offli-iDalis:  Belg:.  Gall.  Ital. 

Pareturex  Eitracto  Hyoscyami  roliorumuli  Syrupus  Opii  ;  ex 
tempore.  Coniineat  in  500  partibus  Syrupi  partem  f  Extracli  Hyos- 
cyami. 

SYRUPUS  IPECACUANHAE 

N.  B.  OfâcinBlis  :  in  omnibus  Phnrmacop.  exceplis  :  Angl.  Dan. 
Hung:.  Norv.  Sueo.  —  Desid.  a  31  Delogat.  —  Non  ànaîâ.  a  4  Delegat. 
(1  Dan.  2  Hisp.  I  Irio.) 

Rpe  :  Ipecacuanhae  radicis  grosse  pulv.     .     partem     i 
Macéra  per  biduum,  saepius  conquassando  cum 

Spirilus  70  y, partibus     5 

et  Aquae  desiillaïae »         40 

Colaiurain  Gliraiam parlium  i2 

additisSacchari partibus  60 

coque  in  Syrupum  parlium  100. 
quem  rerrigeraium  Hltra. 
Si  Exlraclum    Ipecacuanhae  presto  sîl,   hune  Syrupum 
etiam  en  Extracli  Ipecacuanhae  parte  1   cum  Syrupi  sim- 
plicis  partibus  SOO  uti  Syrupum  Opii  parari  licet 

SYRUPUS  LACTUCAE  VmOSAB 
N.  B.  Offidnalis  :  Am^r.  Belg.  Hisp.  Ital.  Port. 
PareturexExlracloLaclucae  virosaeuli  Syrupus  Opii;  &x  lem- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


340'  PEARMACWEA  [nTEHNilTIOIULIS 

pore.   Contîneat  in  500  parlibns  Syrupi  partem  1  Extractî  Lactaoae 
virosae. 

SYHUPUS  LAURQCERASI 

N.  B.  Ofâcinalis  :  Belg.  Gall. 

Rpe  :  AquaeLaurocerasi partes  10 

io  quibus  frigide  solve. 

Saccharialbi  pulverati b       18 

Paretur  ei  tempore. 

SYRUPUS  MORPHINI  ACETICI 

STRUPDS  MOUPBUE  XCETATIS  —  STRUPOS  ACBTATIS  HORPBICl 

N.B.  Offlcinalis  :  Belg.  Helv.  Hisp.  Ital.  Port.  —  Desid.  a  3  Delegat. 
(2  Belg.  1  Helv.) 

Paretur  e  Morphine  acelico  cum  Aqua  et  aliquot  guttis  Acidî 
acetici  soluto  uti  Syrupus  Morphini  hydrochlorici. 

Contineat  in  1000  partibus  Syrupi  partem  1  Morphini  acetici. 
Paretur  ex  tempore. 

SYRYPUS  MORPHINI  HYDROCHLORICI 

STBOPDS  HOBPHIAE  HTDfiOCHLORATlS  —  STBDFUS  CHLORHTDBATIS  HORPHICI 

N.  B.  Offlcinalis  :  Belg,  Gail.  Hisp.  Ital. 

Rpe  :  Morphini  hydrochlorici     ....    partem         1 
solve  in  pausilio  Aquae  destillatae 
et  misce  cum  Syrupi  simplicis     ,     .     partibus  1 000 
Paretur  ex  tempore. 
Contineat  in  1000  partibus  Syrupi   partem  1  Horphini  hydroch- 
lorici. 

SYRUPUS  MORPHINI  SULFURICI 
SIHUPUS  HORPBIAE  SULFATIS  —  STRUPtlS  SULFATIS  MORPSIC! 
N.  B.  Offlcinalis  :  Belg.  Hisp.  liai.  Port. 
Paretur  e  Morphioo  sulfurïco   uti  Syrupus   Horphini  hydro- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


raAJUACOPOU  INTEUUTIOIUUS     _  344 

chlorici  ;  ex  tempore.  Contineatin  1000  partibus  Syrupi  partem  1 
Morphini  sulfurici. 

SYRUPUS  OPII  VEL  OPIATUS 

N.  B.  Officinalis  :  Belg.  Gall.  Graec.  Hulv.  Bîsp.  lu).  Neerl.  Norv. 
Port.  Russ.  Suec,  —  Desid.  a  28  Delegat.  —  Non  desid.  a  7  Deleg. 
(1  Dan.  2  Hisp.  2  Iric.  2  Ital.) 

Rpe  :  Exlracli  Opii partem        i 

sotve  in  pauxillo  Aquae  destillatae  et  intime 
miscecum  Syrupi  siraplicis    .     .     partibus  500 

Contineat  in  500  partibus  Syrupi  partem  1  Ëxtracti  Opii; 
parelur  ex  tempore. 

SYRUPUS  PAPAVERIS  ALBI 
Syrupua  Diacodii. 

N.  S.  Ofâcinalis  :  in  omnibus  Pharmacop.  excepUs  :  Amer.  Norv. 
Suec.  —  Deaid.  a  27  Delegat.  —  Non  desid.  a  8  Delegat.  (1  Amer, 
S  Gerra.  2  Hisp.  1  Iric.  2  Suec.) 

Rpe  :  Papaveris  aibi  fructuum  a  semioibus  liberalornm 

et  coDcisorum partes      10 

ÎD  balneo  aquae  digère  per  horam  cum 

Spirilus  70  % partibus     5 

et  Aquae  destillatae »  50 

Colaturam  flltratam parlium    10 

cum  Sacchari  albi partibus    65 

coque  clarificando  io  Syrupum,     .     partium  100 

Si  Extraclum  Papaveris  albi  praesto  sit,  hune  Syrupum 
etiam  sequenti  modo  parari  licet  : 

Rpe  :  Exlracli  Papaveris  albi ....  partem  1 
solve  ieni  caiore  in  Spiritua  70  %  partibus  3 
cum  Aquae  destillatae  ....  »  40 

mixtis,  adde  Sacchari  albi  .  partes       60 

et  balneo  aquae  in  Syrupum  coque    parlium  100 
quem  refrigeratum  Gltra. 

Contineat  in  1 00  partibus  Syrupt  partem  1  Ëxtracti  Papa- 
veris albi. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


raïuucoFU  umuunoRAL» 


SYHUPUS  STRAMOKH 

N.  B.  Officinalia  :  Bel?.  Oall.  Ital. 

Paretur  ex  Eitracto  StramoDii  uti  Syrupus  Opiî  ;  ex  tempore. 
ConliDeat  in  500  partîbus  Syrupi  pariem  1  Eitraeti  Stratnonii. 

TINCTURA  ACONITI  FOUORUM 

N.  B.  Offlcinnlin  :  B><lg.  Dan.  G^iDic.  Helv.  Port.  Russ.  —  Desid. 
a  33  D^eg.  —  Non  des.  a  2  DjI.  (Uisp.). 

Rpe  :  Aeonili  foliorum  siccat.  gr.  pulverat.     pariem    1 
Spiritua  70  "/. partes    i  0 

Pulverem  prossum  Aconîli  fotiorum  cum  tripla  Spiri- 
tus  70  %  quaniiiale  in  lagena  ctausa,  saepius  agiiando  per 
48  lioras  macéra;  lum  immJtie  in  apparaium  depulsorium, 
liquor  eflluat  et  si  eflluere  cessent,  Spiritus  oovam  pariem 
affunde.  Liquidnm  denuo  elHuat  et  lioc  modo  perge,  donec 
cum  iiquiJo  e  residuo  exprcsso,  tolius  Tiacturae  commixtae 
et  filh-aïae  partes  sint  10. 

Si  a  medico  «  Tinctura  Acoaiti  s  praescripta  sit,  baec 
TÎDctura  semperdispeasetur. 

TINCTURA  ACONITI  FOLIORUM  RECENTIUM 
N.  B.  OfBc'inalis  :  Belg.  Gullîc.  Hisp.  Ital.  Port. 

Ppe  :  Aeonili  foliorum  recenlium     .     .     .     pariem     1 
Spiritus  90  V. »         < 

Macéra  Aconiti  folia  recentia  confuse  cum  Spiritu  per 
hebdoniadem  in  vase  clauso  saepius  agiiando,  lum  exprime 
et  6ltra. 

Ne  dispenselur,  nisi  a  medico  Tinclura  Aconitj  additis 
verbis  :  «foliorum  recentium  s  praescripta  sit. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


^UUUOOFU  UlTDIUTtOIULn 


TINCTURA  ACONITI  TUBERUM 
N.  B.  OffiL-inalis  :  Amer.  Angl.  Austr.  Gall.  Germ.  HoDg.  Port. 

Parelur  ex  Âconili  (uberibus  grosse  pulveratis  ati  Tioc- 
tura  Aconiti  Tolioruni. 

Nediiipenseiur,  oiâi  a  medico  s  TÎDctura  Aconili  s  addito 
verbo  «luberum  ï  praescripla  sit. 

TINCrrURA  ALOÊS 

N,  B.  Offlcinalis  :  in  omnibus  Phnrm.  exceptîs  :  Austr.  Dan.  Haog. 
Norv.  Sueo.  —  Desid.  a  7  Di^leg.  (1  Austr.  1  Dac.  2  Hung.  2  Norv. 
1  Russ.). 

Paretur  ex  Aloës  grosse  pulverat.  parte  1  cum  Spiritus  90  ■/• 
partibus  5  uti  Tinctara  Aconiti  foliorum,  ad  Tîncturae  partes  &. 

TINCTURA  BELLADONNAE  FOLIORUM 

N.  B.  Offlcinalis:  Amer.  Angl.  Belg.  Gall.  Hclv.  Hisp.  lUl.  Port. 
Rqss.  —  Daaid.  a  33  D-li-g.  —  Non  .las.  a  2  D.-l.  (Hisp.). 

Parelur  e  Beiladonnau  foliid  siccatis  grosse  pulveratis  uli 
TiDf^tuta  Aconiti    rolioruni. 

Si  a  mcJico  «  Tmciuia  Belladonnae  s  piaescripla  sit,  haec 
Tinctura  seinper  dispeasctur. 

TINCTURA  BELLADONNAE   FOLIORUM   RECENTIUM 

N.  B.  Officinalis  :  Bflg.  Oallic.  Ital.  Port. 

Paeiar  e  Belladonnae  Toliis  recentibus  uli  Tioctura  Aco- 
niti  folioruiu    rccenlium. 

^e  dispenselur,  nisi  a  medico  Tinctura  Belladondae, 
addilis  veibis  «  rotiorum  recentium  »  praescripla  sit. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


i  PBUUtACOPU  INTBRNATIONAIia 

TINCTURA  BELLADONNAE  RADICIS 

N.  B.  Offlcinalis  :  Àustr.  Hung. 

Paretur  e  Belladonnae  radice  grosse  pulverala  uti  Tin  c- 
ira  Aconili   foliorum. 

Ne  dispeDsetur^  nisi  a  roedico  «  TiDctura  Belladonoae  & 
Idilo  verbo  «  radicis  »  praescripta  sit. 

TINCTURA  CALABARIS 

TINCTURA  PHTS0STIGMATI8 

N.  B.  Officinalis  :  Amer.  Dan.  Gallic.  —  Desid.  a  2  Deleg.  (Dan.). 

Paretur  e  Calabaris  fabarum  grosse  pulvere  cum  Spiritu  90"/, 
i  TÏDctura  Aconili  foliorum. 

TINCTURA  CANNABIS  INDICAE 

N.  B.  Offlcinalis  :  Amer.  Angl.  GaU.  Germ.  Holv.  Ital.  Port.  Rusa. 
■  Desid.  a  5  Deleg.  (1  Helv.  2  Hung.  2  Norv.) 

Paretur  e  Cannabis  Indicae  ■  herbae  grosso  pulvere  cum  Spi- 
tu  90  °/,  uli  Tiactura  Aconiti   Toliorum. 

TINCTURA  CANTHARIDUM 

N.  B.  OfBcinalia  ;  in  omnibus  Pharm. —  Desid.  a  33  Deleg.  —  Non 
<B.  a  2  Del.  (Hiap.). 

Paretur  e  Canlharidibus  receoter  pulveralis  cum   Spî- 
tu90'/o  uti  Tinctura  Aconili  foliorum. 


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ruuuGoru  ikteihàtioiuus  oio 

TINCTURA  COLCHia  SEMINUM 

N.B.  Officioalis  :  Amer.  Angl.  Âustr.  Belg,  Dan,  Gall.  German. 
Qraec.  Uelv.  Neerl.  Port.  guec.  —  Desid.  a  30  Deieg,  —  Noa  des. 
a  5  Del.  (2  HUp.  1  Iric.  2  Suec). 

Parelor  e  Colchici  seminibus  grosse  pulveratis  uti  Tinc- 
tara  Aconiti  foliorum. 

Si  a  medico  Ttoctura  Colchici  praescripta  sit,  haec 
Tinctura  dispetisetur. 

TINCTURA  COLCmCI  TUBERUM 
N.  B.  Offlcinalia  :  Belg.  Gall.  Hisp.  Ital.  Port. 

Paretur  e  Colchici  tuberibus  grosse  pulveratis  uti  Tiuctara 
Aconiti  foliorum. 

Ne  dispeusetur,  nisi  a  medico  Tinclura  Colchici  addito 
(  tuberum  b  praescripta  sit. 

TINCTURA  COLOCYNTHmUM 

N.  B.  Offloinalis  :  Belg,  Dan.  Germ.  Helv.  Hisp.  Hung.  Neerl. 
Norv.  Russ.  Suec.  — >  Desid.  a  31  Deleg.  — iVon  des.  a 4  Del.  (I  Dan. 
1  Iric.  â  Ital.). 

Paretur  e  Colocyolbidum  grosso  pulverecum  Spiruta  907i> 
ati  Tioctura  AcoDiti  folioram. 

TINCTURA  CONn  MACULATI  HERBAÊ 
IINCnRÀ  ClCDTiB  BIUAB 

N.  B.  Offlcinalia  :  Angl.  Gall.  Helv. 

Paretur  e  Conii  maculati  berba  grosse  pulverata  uti  Tinctura 
Aconiti  foliorum 

Si  a  medico  Tinctura  Conii  praescripta  sit,  haec  Tinctura  ex 
herba  siccata  semper  dispenaetor. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


346  miuiACopou  iNrnHÀTiOKiiu 

TINCTURA  COKn  MACULATI  HERBAE  RECENTIS 
IlItCrURA  CICUUB  BEHBIE  BECEMIS 
N.  B.OfficiDalia:  B.'tg.  Gallic.  Ital.  Port. 

Paretur  e  Goaii  maculali  herlia  récente  uti  TioctQra  Aconiti 
foliorum  receotium. 

Ne  dispensetur,  nisi  a  medico  Tinclura  Conii,  addilJs  ver- 
bis  therbae   recentisi  praescripta  sit. 

TINCTURA  CONH  MACULATI  SEMINUM 
N.  B.  OfflL-inaiis  :  Amer.  Belg.  Port. 

Paretur  e  CoDii  maculati  seminibus  grosse  pulveratis  uti  Tinc- 
tura  Aconiti   foliorum. 

Ne  dispensetur,  nise  a  medieo  c  Tiactura  Cocii  *  addîlo 
verbo  c  semiaum  »  praescripta  sit. 

TINCTURA  DIGITALIS  FOLIORUM 

N.  B.  Offlcinalis  :  in  omnibus  Pliarm.  —  Desid.  a  33  D^'leg.  —  Non 
des.a2DJ.  (Hi^p.) 

Pjirelup  e  Digilatis  foliorum  siccaforum  grosso  pulvcre  uti 
Tinclura    Aconiti   foliorum. 

Si  a  medico  «  Tincitira  Di^ilalis  »  praesciipla  sil,  baec 
Tinctara  e  foliis  siccaiis  diâpenselur. 

TINCTURA  DIGITALIS  FOLIORUM  AETHEREA 
N.  B.  Officinalis  ;  Bvlff.  Dan.  Gallic.  Graec.  Helv.  liai.  Port.  Russ. 

Parclur  e  Digitalia  foliorum  pulveralorum  parle  1  cum 
Aellieris  parlibuâ  10  iili  Tinclura  Acoiiili   foliorum. 

Ne  dispenâelur,  uisi  a  medico  sTioclura  Dijjilalis  >,  addito 
verbo  a  aetberea  »  praescripta  sit. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


FUIHICOPOU  mTBBMTlONALIS  3»7 

TINCTURA  DIGITALIS  FOLIORUM  RECENTIUM 

N.  B.Offioinalis:  Belg.  GaII.  Hisp.  Ital.  Port. 

Parelur  e  DigJtalis  foliis  receotibus  contusis  ati  Tinctnra 
Aconiti  foliorum  receotium. 

TINCTURA  EUPHORBU 

N.  B.  OflSeiualw  :  Bdg.  GM.  Graee.  liai.  Port. 

Paretar  ex  Euphorbio  grosse  pulverato  cum  Spiritu  90  •/.  uti 
Tinctara  Acooiti    foliorum. 

TINCTURA  HELLEBORI  NIGRI 

N.  B.  Ofllcînalis:  Belg.  Port.  —  DesM.  ab  1  Delegat.  (1  Dan.) 
Paretur  ex  Hellebori  radicis  grosso  pulvere  uti  Tinctura  Aco- 
niti foliorum. 

TINCTURA  HYOSCYAMI  FOLIORUM 

N.  B.Offlcinalis:  Amer.  Angl.  Belg.  Graec.  Ital,  Port.  Russ. — 
—  Desid.  ab  1  D^leg.  (Dan.) 

Paretur  ex  Hyoscyami  foliis  siccalis  grosse  pulveratis  uti 
Tinctura   Aconiti   foliorum. 

Si  a  medico  a  TiDclnra  Hyoscyami  »  praescripta  sit,  haec 
e  foliis  fiiccatis  parala  Tioclura  dispenselur. 

TINCTURA  HYOSCYAMI  POUORUM  RECENTIUM 

N.B.  Offlcinalia  :  Ba\g.  Oall.  Ital. 

Parelur  ex  Hyoscyami  foliis  recentibus  contusis  uti  Tinctnra 
.Aconiti   foliorum   recentium, 

Ne  dispensetur,  nisi  a  medio  «Tinctura  Hyoscyami»  addi- 
tis  verbis  «  foliorum  recentium  >  praescriptasit. 

49. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PBAUlACOPaBl  INTIRRATIONILH 


TINCTURA  IPECACUANHAE 

N.  B.  OfflcinalU  :  Auatr.  Bel^.  Gall.  Gcrm.  Helv.  Hung.  Jlal.  Neerl. 
Port.  Russ.  —  Desid.  a  31  Delegat.  —  Non  desid.  a  4  Delegat.  (1  Dan. 
2  Hisp.  1  Iric.) 

Parelur  ex  Ipecacaaahae  radicis  grosso  pulvere  uti  Tinc- 
turaAcoDÏti  foliorum. 

TINCTURA  JAJUAPAB 

N.  B.  Offldnalia  ;  Angl.  Belg.  Gallîo.  Ital.  Neeri.  Port.  —  Desid. 
ab  l  Delegat.  (Iric). 

Paretur  e  Jalapae  tuberum  grosse  pulveratorum  parte  1  cum  Spiri- 
tus70>/,  parlibusS,  uti  Tinctura  Aconiti  foliorum,  ad  Tiac- 
turae  partes  S. 


TINCTURA  lODI 

lodum  Splrltu  solutum. 

N.  B.  Offlcinalifl  :   in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid.  ab  omnibna 


Rpe  :  lodi  puri parlem    1 

solve  lereDdoiQSpiritus90"/.8.  q. 

ut  Tinclurae  filtialae  sint    .     .     .    partes    15 

TINCTURA  LOBEUAi: 

N.  B.  Offlcinalis  :  in  omnibus  Pharmacop.  exceptis  :  Graec  et  Hisp. 
—  Desid.  a  32  Delegat.  —  Non  desid.  a  3  Delegat.  (2  Hisp.  1  Iric.) 

Parelur  e  Lobeliae  inflaïae  herba  grosse  pulverata  uti  Tinc- 
tura  Aconitj  roliorum. 


D,B,t,zed.yGOOglC 


PHXRMACWEÀ  INTBR!(A.Tt(MAI.IS  349 

TINCTURA  NUaS  VOMICAE 
Tinctura  Strychni  ssminum. 
N.  B.  OMtiinalis  :  in  omnibus  Pharmacop.  excepta  Graoc.  —  Desid. 
a  33  Delegat.  —  Non  desîd.  a  2  Delegat.  (Uisp.) 

Paretur  e  Nucis  voroicae  grosso  palvere  uti  Tinctara 
AcoDili  foliorum. 

TINCTURA.  OPn 

N.  B.  nfSciaaIis  :  ia  omnibus  Pharmacop.  exceplia  :  Hisp.  Neerl. 
—  Desid.  a  32  Dele^al.  —  Non  di.sM.  a  3  Delegiit.  (2  Hiap.  1  Iric) 

Parelur  ex  Opio  aiccato  grosse  pulveralo  uti  Tinctura 
Acooiti  folioruai. 

TINCTURA  OPII  BENZOICA 

EUxîrium  paregoricum. 

N.  B.  Offiiinalis  :  Amer.  Aiigl.  Belg.  Dan.  Gali.  Geim.  Graec.  HeU. 

Ital.  Norv.  Port.  Russ.  Suec,  —  Desid.  a  30  Delegal.  —  Non  desid.  a 

5  Delegal.  (1  Graeu.  2  Hisi).  2  Ital.) 

Rpe  :  Opii  siccaligr.  pulverali  .          .  parlem  1 

Acidi  benzoici »       \ 

Camphorae  pu!v »       \ 

Olei  Anisi »      1/2 

Spirilus  70  7, partes  200 

Macéra  per  7  dies,  saepe  agitaado  et  filtra,  ut  Tincturae 
filtratae  sint  partes  ^00. 

TINCTURA  OPII  CROCATA 

N.  B.  Offlcinalis:  Auatr.  Germ.  Helv.  Hisp.  Hung.  Ital.  —  DesH. 
a  32  Delegat,  —  Non  desid.  a  3  Delegat.  (2  Hisp.  1  Iri..) 

Rpe  :  Opii  siocati  grosse  pulverati .     .  partes  10 

Cioci  puKeiati »  10 

Cinnaiiioni  gr.  pulverati ...          »  5 

Aquae  destillatae 

Spiritus  70  "/. aa       »  50 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


350  rHÀBMACOPEA  LNTBINlTlOHALlt 

Macéra  per  7  dies  saepius  a;<ilando,  tutn  filtra,  ul  Tinclurae 
filtralae  sinl  partes  100. 

TINGTURA  SABINAE 

N.  B.  Ofâctnalis:  Angl.  Belg.  Rus^. 

Paretur  ex  Sabinae  romulis  gr.  pulveratis  cum  Spirilu  90  >/. 
utî   Tinctura  Aconili   foliorum. 

TINCTURAE  SQLLAE  vel  SQUILLAE 

N.B.  Offlcinalisi  Amer.  Angl.  Belg.  G»ll.GiTm.Graec.  Helv.  Hisp. 
Port.  Russ.  —  Desid.  a  30  Ddfgal.  —  Koii  desid.  a  5  Delegal.  (1  Daû. 
2  Hisp.  SSuec.) 

Paretur  e  Scillac  buibi  sicuali  gr.  pulverati  parle  1  cum  Spîri- 
tur  70  >/■<  partibus  5,  uti  Tinctura  Acooiti  foliorum,  ad 
TiDCturam  partium  5 

TINCTURA  SECALIS  CORNUTI 
IIKCTURA  EBfiOTAB 

N.  B.  Offlcioalis  :  Angl.  Holv.  NoorJ.  Port.  —  Desid.  a.  3  Delegat. 
(1  Irio.  2  Neerl.) 

Parelurex  Secalis  cornuli  grosso pulvere.  uti  Tioctura  Aco- 
oiti foliorum. 

TINCTURA  STRAMONII  POUORUM 

N.  B.  Offlcinalia  ;  Bt-lg.  Gall.  Ital.  Port. 

Paretur  e  Stramonii  foliis  siccatis  uti  Tinctura  Aconiti  fo- 
liorum. 

TINCTURA   STRAMONn  FOLIORUM  RECENTIUM 

M.  B.  Offlcinalis  :  Belg.  Gall.  haï.  Port. 

Paretur  o  Stramonie  foliis  reccntibus  contusis  uti  Tinctura 
Aconiti    foliorumreccntium. 

Ne  dispensolur  nisi  a  medica  «  Tinctura  Stramonii  >  addilis 
verbis  «  foliorum  recenttum  s  praescripta  sit. 


D,B,t,zed.yGODg[e 


PiuBHÀCoraB*  i: 
TINCTURA  STRAMONn  SEMINUM 

N.B.  Ofâcinalis  :  Amci-.  .\ngl.  Dan.  Grae.-.  HpIv,  Hung.  Port. 
Russ.  Suec.  —  DeMd.  a  5  Di-lcgal.  (1  Austr.  2  Dan.  2  Hutifi.) 

Paietur  eSlraraonii  seminibus  grosse  piilveralis  uliTinc- 
tura  Aconiti  fotiorum.  Si  a  meiiico  «  Tînctura  Slra- 
monii  »  praescripla  sil,   haec  e  seniiaibus  parata  Tinclura 


TINCTURA  VERATRI  ALHI 

N.  B.  Officinalis  :  Austr.  Gall.  Germ.  Helv.  Ital.  Russ.  —  Desid.  a 
26  Delegat.  —  Non  desïd.  u.  9  Delegal.  (1  Dan.  1  Graee.  2  Hisp.  1  Iric. 
2  Ital.  2  Suec.) 

Parelur  e  Veratri  aibi  rhizomale  grosse  pulveralo  uti 
Tinctura  Aconiti   foliorum. 

TINCTURA  VERATRI  VIRIDIS 

N.  B.  OfâL'inalis  :  Aru.>r.  Angl.  Hung.  liai.  —  Desid.  a  4  Delegat. 
(1  Amer.  \  Austr.  2  Hung.) 

Paretur  e  Veratri  viridis  rhizomate  grosse  pulveralo  uli  Tinc- 
tura  Aconiti   foliorum. 

Ne  confundatur  cum  a  Tinclura  Hellebori  viridis  >  ex  Hellebori 
viridis  rhizomate  parala. 

TIKGTURA  VERATRINI 

VBRATnlNlH    SPIBITU    SOLVTUN 

N.  B.  Officinalis:  Belg.  Forl. 

Rpe  :  Veratrini parlera         i 

solve  in  Spirilus  00  °/i. parlibus  200 

TOXICODENDRUM 
BBVS  TOIICODERDRON  I.l^^.  nOUS  TOXICODENDRON  MICHAUX  (tEREBIKTHACBAB) 

N.  B.  Officinale  :  Amej-,  Bfig.  Gi-ae^'.  Hi.-^p.  liai.  Poil.  —  Desid.  a 
22  Dpicgat.  —  Non  -losid.  a  13  IM^-^-M.  (2  Anslr.  1  Dan.  2  Germ. 
2Hisi).  2Ital.2Norv.2Suo.'.) 

Prutex  sarmentosa  scaodens  in  America  boreali  indigena,  in  £a- 
ropa  culla. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


353  PHAIIUCOPIjL  inTEKHÂTIONAlll 

Folîa  ante  aolbesim  colligeoda  recentia,  succo  lacteo  (laves- 
conte  scatenlia,  quolannis  renovanda. 

TROCHISCI  IPECAGUANHAE 

Tabellae  vel  Pastilli  Ipecacuanhae. 

N.B.  Offlcinales  :  in  omnibus  Pharmacop.  exceptis  :  Germ.  Hung. 
Norv.  Suec.  —  I)esid.  a  31  Delpg.  —  Non  desid.  a  4  Deleg.  (2  Germ, 
2  Suec.) 

Rpe  :  Ipecacuanhae  radicis  pulveratae    .  gramnia     1 

Saccharj  pulveratj granimala  50 

Muctlaginis  Gumiui  Tragacanthae  q.  s.  ut  Gant 
Trochisici N"  iOO 

CoDtineal  Trochi.scum  unum  Ipecacuanhae  pulveris  cenli- 
gramma  unum  (0,01  ). 

TROCHISCI  SANTONINI 

Tabellae  vel  Pastilli  Santoninae. 

N.B.  OfBoinales  :  Austr.  Bel?.  Dan.  GhII.  G^rm.  Helv.  Neerl.  Nopv. 

Port.  Russ.  Suec.   —  Besid.  a  30  Delegat.  —  Non  dcsid.  a^Delegat. 

(2Germ.  2Hisp.  1  Irif.) 

Rpe  :  Santonini grammata    3 

Saccharî  pulvcrati  ...  »         tOÛ 

Mucjlaginis  Gummi  Tragacanthae  q.  s. 

ut  fiant  Trochisci N*  100 

ponderis  gramm'atis   unius. 
CoDtineat  Trochiscum   unttm  Santonini  centigrammala  3 
(0,03). 

UNGUENTUM  ACONITINI 

POUATUM  ACOHIIIN&E 

N.  B.  Ol'fi.'iiial.'  ;  ArgI,  Hi.<p.  Ual.  —  Desld,  a  2  Dolegat.  (Iric). 
Rpe  :   Aconilini partem     1 

Solve  in  Spiritus  90  -/«q.  s. 

admisco  Axungiae  depuralae     .     .     .      partes  oO 

iu  Unguentum. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHAUi.COTOBA  UTEBItATlONALIS  353 

UNGUENTUM  BELLADONNAE 

Pomatum  Belladonnae. 
N.  B.  Offldnale  :  Amer.  Angl.  Belg.  Gall.  Heiv,  Hisp.  liai.  Port- 
Ruas. DesiiJ.a27Delegal.  —  Nondesid.  abSDeleg.  (2  Oerm.  2Hisp. 
2Neerl.  2  Suec.) 

Rpe  :  E^tlracti  Belladonnae  foliorum   .     partem  1 
Solve  in  pauxilloSpiritus  70% 
admisceÀxungiae  depuralae    .      partes  9 
in  Uoguentuni  molle. 

UNGUENTUM  CANTHARIDUM 

Pomatum  Oantharidum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Piiarmacop.  exeeptis  :  Auat.  Hung. 
lui.  —  Desid.  a  33  Deleg^il.  —  Nou  desid.  a  2  Deiegal.  (Hisp.) 

Rpe  :  Caotharidum  pulveratarum                .  partes  3 

Olei  Olivarum »  9 

Digère  balneo  aquae  per  1S  horas, 
tum  fortiter  exprime  et  filtra. 

Hujus  lîtrati »  7 

cum  Cerae  flavae partibus  3 

leoi  calore  colliqua  et  agilando  misce  in  Unguentum. 

UNGUENTUM    CONO    MACULATI 
UNGusnicM  vel  POHATDII  gicut&b 
N.  B.  Officinale  :  Belg.  Hflï.  Ital.  Port.  Russ. 
Paretur  ex  Extracto  Conii  maculali  heiba  utt  Unguen  tu  m  Bel- 
ladonnae. 

UNGUENTUM  DIGITAUS 
N.  B.  Officinale  :  Belg.  Hek.  Poi-t.  Russ.  —  Desld.  ab  1  Deiegal. 

Paretur  ex  Extracto  digilalis  foliorum  uti  Unguentuin  Bella- 
donnae. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L  INTBIIUTIOlULIf 

presto  sit,  hoc  Unguentum  eUam 

■     ■     -     .    parlera    i 

parles      3 

une  et  liqiiidnm  misée  cum 
■  ■  -  •  -  partibua  4 
Spirlium  et  cola. 

HYDRARGYRI 

.1  Mercuriale.  Unguentum 
itaaum. 

^harmacop.  _  Desid.  ab  omnibus 

■  ■     ■     parles     4 
iTi  vetusti.     parlem   i 

■  •     ■     parles    2 

■  •     ■     parteiD    i 
?rfectam  Hydrargyri  exlinclio- 
n  Don  amplius  conspicui  siot, 

■     ■     partes    l 
nguenti,  Hydrargyri  depurati 

BICHLORATI  AMMOKUTI  ' 

lOKIDl    —    UWGIEHTCB  CHLOBUMII 
!KTUH  BIBRAnCTBI  AMMONIATl 

rm.Graec.  HeJv.Hisp.Ital.Buss 

"•''■  I  Russ.) 

oniati.     .     .    partem  t 
arum  el  admisce 

•  ■     ■     ■     partes    2 

•  ■     ■     .         >        7 
s,  assidue  terendo. 


t«IllC8  .  DHffuentnm  cum  Merenrlo 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHAHMACOrfO*  IMTERHATlOttAL»  356 

UNGUENTUM   HYDRARGYRI   CHLORATI   MITIS 
tJNGDBRIl'H  flIDRARGTni  CBLORIDI  HITIS.   POHATtlM  CHL0BI3IETI  yBICDBIOSl 

N.  B,  Offkinale  :  Aiigl.  G.tlL  Hi-'p.  Iml.  Port. 

Parelur  ex  llydrargyro  chlorato  mili  pulverato  uti  Unguentum 
Hydrargyri  bichlorati  ammoalati. 

UNGUENTUM    HYDRARGYRI   NITRIQ 

DRGDENTUX  HIDRARGIRI  NITRATIS 

UHGUBNUm  AÏOrATIS  Vei  NITHATIS  UTDEIAHGTBICI.   UNGUENTUM  Vel 

POSIATl-ll  CITBIMIU 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl.  Belg.  Dan.  Gatl.  Graec.  Helv.  Hisp. 

lui.  Porl.  Suec.  —   Desid.  a  29  Delegat.  —  Non  deaid.  a  6  Delegat. 

(2Germ.  2Hisp.2I',al.) 

Bpe  :  Hydrargyri  depur partes      8 

frigide  solve  in  Acidi  nitrici  ....  partibiis  16 
Solulioniadmisce  assidue  agitando 
Axungiae  depuratae  et  Olei  Oiî^'aruni  .   aa  partes  9 
antea  liquefaclas  et  reTrigeratas  in  Unguentum, 

UNGUENTUM  HYDRARGYRI  OXYDATI  FLAVI 

rNGUB»TUM  Vel  POMAIUM  OXTDI  HTD1AHG1RICI  PLAVl 

N.  B.  OlïidQale  :  Araer.  Gall.  —  Desid.  ab  1  Delegal.  (Dan.) 
Paretur  ex  Hydrargyro  oxydato  flavo  «li  Unguentam  Hydrar- 
gyri oxydati  rubri.  Ex  tempore. 

UNGUENTUM  HYDRARGYRI  OXYDATI  RUBRI 

Unguentum  vel  Pomatum  Oxydi  hydrargyrici  rubri. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  exeeptis  :  Austr.  Hung. 

Suec.  —  Desid.  a  29  Delegat.  —  Non  desifl.  a  6  Duicgat.  (2  Hisp. 

2  liai.  2  Sue.;.) 

Rpe  :  Hydrargyri  oxydati  rubri     .     .     partem    1 
tere  cum  pauxillo  Olei  Olivarum 
et  admises 

Cerae  flavae partes     2 

cam  Axungiae  depuratae  .   partibus17 

antea  liqualas  et  refrigeralas,  assidue  tereado  in  UDgueatum. 
Paretur  ex  tempore. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


356  pbabmàcopea  i 

Si  a  medico  «  Uaguentum  Hydrargyri  oxydati  »  praescrip- 
lum  si(,  hoc  cum  Hydrargyro  oxydato  rubro  paralum  UogueQ- 
tum  dispeDselur. 

UNGUENTUM   HYOSCYAMI 
N.  B.  Offioinalô  :  Bolg.  Helv.  Ital.  Rusa. 

Paretur  ex  Extracto  Hyoscyami  foliorum  uti  UngueDlum  Bel- 
ladonaae. 

UNGUENTUM  KALII  STIBIO  TARTARICI 
Ungueatum  Tartari  stibiati.  Pomatum  atibiatum. 

Unguentnm  Autenriethi. 
N.  B.  Officiale  :  in  omnibus  Pbarmac.  exceptis  :  Amer,  Dan,  Graec. 
Suec.  —  Dcsid.  a  26  Delegat.  —  Non  desid.  a  9  Delegat.  (2  Gerin. 
I  Graec,  2  Hisp.  2  hk.  2  Sw-<:) 

Rpe  :  Kalii  Slibio-tartarici  subtillissime  pulveiati.  part.  1 
misce  exactissime  cum 

A\UDgiae  depurulae parlibus  i 

in  Unguenlum.  Ex  tempote. 

UNGUENTUM  OXYGENATUM 

POUATUH  OITGENATUM 

N.  B.  Officinale  :  Bolg.  Gjaec.  Helv,  Hisp.  ItnI.  Port. 

Rpe  :  Acidi  nitrici partem  i 

Axungiae  depDratae parles    9 

Liquefac  Axungiam  et  gultatim  adde  Acidum  nitricum  agilaDdo. 
Hiscellam  lamdiu  leni  colore  exponc,  donec  porliuocula  exempta 
post  réfrigéra lionem  flava  ei  aolidd  évadât. 

UNGUENTUM  SABINAE 

Ceratum  Sabiuae. 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Aiigl.  Bclg.  Dau.  Germ.  Graei'.  Ital. 
Neeri.  Port.  R-usg.  Siiei.-.  —  Dc;sid.  a  26  Delegat.  —  Non  desiil.  a  9 
Delegal.  (2  Germ.  2  Hisp.  1  Iric.  2  Iialic-.  2  Suec.) 

Parelur  ex  Exlraclo  Sabinae  uli  Uaguentum  Belladon- 
nae.  Ex  tempore. 

Si  Extraclum  Sabinae  non  praesto  ait,  hoc  Unguentom 
etiam  ex  Sabinae  ramulis  puiveralis  uli  Unguen  tum  Oigi- 
talis  e  Toliis  pulveratis  pararî  licet.  Ex  tempore. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHAIMàCOPOEA  INTEINATIOII&LIS  357 

UNGUENTUM   VERATRINI   (Ae) 
UKGUBNTUH  VBRAtRtAB 

N.  B.  Offlckale  :  Amer.  Aiigl.  lit-lg.  Ital.  Port.  —  DesiJ.  a  2  Del. 
(Iric.) 

Rpe  :  Veratrini partem      t 

solve  terendo  in  Spiritus  90  '/•  ■  •  partibus  i 
adde  Axungiae  depuratae  ....  partes  50 
et  intime  misce  in  Unguentum.  Ex  tempare. 

VERATRINUM  (A) 

Veratrium  (ia). 

N.  B.  OfBcinnIc  :  in  omnibus  Pharmacnp.  —  Desid.  a  30  Delegat. 

—  Non  desiil.  a  5  Delcgiit.  (2  Angl.  1  Austr.  2  Hisp.) 

Pulvis  albus  vel  albidus  amorphus,  rarius  crystallinus, 
înodoras,  sed  sternutamenlum  vehemenlissimum  excitaos, 
saporis  acris,  urenlis,  reaclloais  alralînae.  Leni  calore  lique- 
factus  in  massam  resinae  similem  liquescit  et  calore  aucto 
comburit  nihil  résidu!  relinquens.  Vix  solubilis  est  in  Âqua, 
difficile  sed  omnino  in  Aelhere,  facile  in  Spirilu,  in  Chloro- 
formio  et  in  Acidis  dilulis. 

Cum  Acido  ailrico  solutionem  flavam,  cum  Acidi  hydroch- 
lorici  magna  copia  solutionem  coloris  purpurei  praebet. 
Humectalus  cum  Acido  sulfurico  colorem  induit  primo 
flavum,  postea  sanguineum,  demum  violaceum. 

VERATRUM  ALBUM 

Helleborus  albus.  —  Veratrum  album  Linn. 

Veratrum  album  Berh.  (Melantb-aceae). 

N.  B.  OfflL-inale  :  in  omnibus  Pharmacop.  exeeptis  :  Amer.  Angl. 

Norv,  Suec.  —  Di-sid.  a  27  Dolegal.  —  Non  desid.  ab  8  Delegal. 

(2  Hisp.  2  Ital.  2  Norv.  2  Suec.) 

Planta  perennis  in  Europa  monticula  subalpina  ei  alpina 
crescens. 
Rhizoma  (Badix)  una  cum  ejus  radicibus  siccatum. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3S8  PHAMIACOPBA  inTIHRÀTIONlLH 

VERATRUM  VIBIDE 

TBBATSDH  VIBIDE  AITON.    VERAIBUM  VIHIDS  WILLD.    (mELAHTBACEIB.) 

N.  B.  Officinale  ;  Amer.  Aiig!.  Hung.  Port.  —  Desid.  a  2  Delegat, 
<Hmig.> 

Planta  in  parte  orientali  Statuum  Unitorum  Americae  et  ia  Canada 


Bbizoma  (Radix)  autumno  collectum  et  siccatum. 
Ne  confundalur  cum  <t  Heltebori  viridis  rhizomate  s  Id  Europa 
média  et  australi  crescenti. 


VINUM  COLCHICI  SEMINUM  ' 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmamp  exceptis  :  Angl.  Ital 
Suec.  —  Dfsiil.  a  31  Delegat.  —  Non  desid.  a  4  Delegal.  (2  Hisp 
2  lui.) 

Rpe  :  Colchici  seminum  gr.  patv.      ,    parlera    1 
Vini  Hispanici  Xérès                      parles  10 
Macéra  per  S  dîes,  saepeagiiando,  tum 
exprime  et  colaluram  Qllra  ut  Viai  fii- 
trati  parles  sinl 10 

*  Si  a  medico  •  Vioutn  Colchici  u  pnescriplnoi  s>t,  hoc  e  «eminibus  pantai 
dispeoaetur- 


VmUM  COLCHICI  TUBERUM  * 

N.  B.  Officinale  :  Amer.  Angl,  Gall.  Hisp.  Ital,  Port. 

Parelur  e  Colehici  tuberibus  grosse  pulveralis  uti  Vinui; 
Colchici  seminum. 

■  Ne  digpensetnr,  nisi  a  medico  "  Tinum  Colchici  ■  iddiio  retbo  '  lobernm 
praeieriplum  sit. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHASMACOPU   INTEINATIONALM  359 


VINUM  DIGITALIS  COMPOSITUM 
VINUH  DE  TROUSSEAU 

N.  B.  Officinale  :  Oall.  Port. 

Rpe  :  Digitalis  foltorum  gr.  pulverat    .     .    ,    partes    2 

Scillae  bulbi  gr.  pulv ■        3 

Juniper!  Tructumn  gr.  pulv »      30 

Vioi  aibi  generosi ■     180 

Spiritus90  '/„... i      80 

Hacera  per  8  dtes,  saepe  agitando,  cola 
eum  expressione,  ut  Vini  obtenti  sint 
partes  300,  in  quibus  solve  Kalii  acelici 

sicci s      20 

et  filtra. 

VINUM  IPECAGUANHAE 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  exceptis  :  Austr.  Oall. 
Oraec.  Helv.  Hisp.  Hiing.  —  Dei^id.  a  31  Dt^lcgat.  —  Non  desid.  a  4 
Delegat.  (2  Hisp.  S  liât.) 

Paretur  ex  Ipecacuanhae  radice  grosse  pulverata  uti 
Vinam  Colchici  semiDum. 

VINUM  KALH  STIBIO-TARTARICI 

Vînum  Tartari  stibiati. 
Vinum  antimoniale.  Vinum  stibiatum  vel  emeticum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibua  Pharmacop.  excepta  Gai tio.  — Desid. 
a  32  Delegal.  —  Non  desid.  a  3  Delegal.  (2  Gerra.  1  Irii;). 

Rpe  :  Kalii  Slibio-larlariei  subtiliss.  pulv.     parlem        1 

solve  in  Vini. Hiapanic parlîbus  250 

et  G  lira. 

Nonnisi  ïn  exigua  quantitaie  paretur. 

VINUM  OPU 

N.  B.  Officinale  :  Belg.  Dan.  Italie.  Neerl.  Norv.  Port.  Suce.  — 
Desid.  a  30  Delegat.  —  Non  desid.  a  5  Delegat.  (1  Dan.  2  Germ. 
2  Hisp.) 

Paretur  ex  Opio  grosse  pulverato  uti  Vinum  Colchici 
seminum. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


360  PHABNACOPEA  INTEKHATIONAUt 

VmUM  OPII  COMPOSITUM  ' 
Laudanum  Sydenhami. 
N,  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  cxccpUs  :  Austr.  Oern 
Helv.  hung.  Ital. 

Rpe  :  Opii  puri  gr.  pulverati     ,     .  partes     10 

Catyophyllorum  gr.  pulver  partem      1 
Cinnamomi  corl.  gr.  pulv.     .  »  1 

Croci  gr.  pulverati  .  partes       5 

Vini  Xérès »       100 

Pareîur  macerando  per  8  dies  iili  Vinum  Colchici  semi 
num.  Vini  fillrati  sinl  parles  100. 

'  Ne  conrandatur  cam  Tlnctura  Opii  crocata,  cam  Spiritu  parata. 

VINUM  SCILLAE  vel  SQUILLAE 

N.  B.  Officinale  :  Beig,  Galliu.  Hisp.  Iu[.  Ne>;i'l.  Port.  —  Deaid 
a  26  Deiegat.  —  Non  (iesid.  a  y  Delegat.  (1  Dan.  2  Oerm.  2  Hisf 
2  Iric.  2  Italie.) 

Parelur  es  Scillae  buibo  siccato,  grosse  pulveralo  cun 
Vino  Malagensi  uti  Vinuin  Colchici  semiDum.  Vin 
fillrati  partes  sint  10. 

ZINCUM  ACETICUM 

Zinci  Acetas.  Acetas  zincicus. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  exceplis  :  Graec,  Nopv 
Suec.  —  Desid.  a  19  D.'l.'fat.  —  Non  d^>id.  a  16  Di-li-gal.  (1  Amer 
2  Angi.  2  Auslp.  2  Hi.^p.  2  Iric.  2  Nwrl.  2  Noi-v.  1  Russ.  2  Suet-). 

Cryslalli  lamellares,  tabulaerormes  auf  squamosae,  peria- 
rum  instar  ailentes,  ducolores,  oJoris  Acidi  acetici,  sapori: 
acris  et  metallici,    reactionis  débile  acidae.    Solvuotur  it 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PBUMâCOPBA  IHTERlUTlOniLIS 


Spirilu,  facillime  in  Aqua  ;  calefactae  decomponuntur,  vapo- 
rum  Acidi  acetici  evoluUone,  Oxydum  Zinci  relinquentes. 

Liberae  sint  ab  Acidîs  Metallisque  atieais,  a  Terris  el  Sali- 
bus  alcalinis. 


ZINCUM  CHLORATUM 

Zinci  Chloridum.  Chloruretum  zincicum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  excepta  Graec.  —  Desid. 
a  26  Delcgat.  —  Non  desid.  a  9  Delegat.  (1  Amer.  2  Angl.  1  Auâtr. 
2Hidp.2Norv.  1  Russ.) 

Pulvis  crystailinus  albu3,  sive  massa  unguloosa  alba,  in 
aère  facile  deliquescens,  odoris  expers,  saporis  valdecaustici 
et  metdllici,  acidae  reaclionis  ;  Tacile  solubilis  est  io  Aqua  et 
in  Spiritu,  cum  illis  solutiones  liirbidas  praebeos,  quae  vero 
additis  nonnullis  guttis  Acidi  bydrochloricî  limpidae  evadunt. 
Calore  liquescit  et  decomponitur,  vapores  aibos  eniillens. 
'  Zincum  cbloialum  sil  a  Metallis  alienis,  a  Salibus  el  Terris 
alcalinis  liberum. 


ZINCUM  OXYDATUM 

Zinci  Ozydum.  Ozydum  zincicum. 

N.  B.  Officinale  :  in  omoibus  Pharmacop.  Desid.  a  27  Delegat.  — 
Non  desid.  ab  8  Delegal.  (1  Amer.  2  Angl.  2  Hisp.  2  Norv.  i  Ruas.) 

Pulvis  albus,  amorphus,  sublilis,  inodorus  el  insipidus, 
ignilione  flavescens  et  refrigeralus  rursus  albescens  ;  insolu- 
bilis  in  Aqua  et  Spiritu,  facile  et  sine  effervescenlia  solubilis 
in  Acidis.  Cum  Aquadigestuâ  liquoreni  praebet,  qui  ûllialus 
post  evaporalionein  nullum  residuum  relinquit. 

Cum  solulionibus  Kalii  vel  iNatrii  liydro-oxydati  solutionem 
praebeat  decoloiem. 

Sit  ab  Arsenico,  Metallisque  alieais  plane  liber. 


D,B,t,zed.yG00t^lC; 


FHAMIAGOPOU  INTBIIfJlTIONALU 

zmCUM  SULFUmCUM 

Zînci  Sulfos.  Sulfos  zincicus. 

B.  Officinale  :  in  omnibus  Pharmacop.  —  Desid.  a  26  DelegaL 
on  desid,  a;iO  Dclegat.  (1  Amer.  2  Angl.  2  Auslp.  2  Hiap 
r?.  1  Rusa.) 

ystalli  parvae,  prismaticne,  aciculares,  coloris  expertes, 
sicco  futiscenles,  inodorae,  saporis  nauseosi,  adsIrJD- 
3  metiillici,  reactionis  acidae  ;  in  Spiritu  insolubiles 
ime  autem,  sulvunlur  in  Aqua. 

ni  ab  Acido  hydroctiloiico,  a  Melallis  alieDis,  a  Terris  e 
lUs  alcalinià  liberae. 

ZINCUM  VALERIAJflICUM 

Zînci  valeras  vel  Valerlanas. 
Valeras  vul  Valerianas  zincicus. 

B.  Officinal.)  :  in  omnibus  Pharmacop.  exceptis  :  Auatr.  Dao 
I.  Graec.  —  Desid.  a  26  Delfgat,  —  Non  desid.  a  9  Delegat 
ner.  3  Angl.  2  Austr.  2  Hibp.  2  Norv.) 

'ystalli  albae  vel  squamae  crysiallinae,  perlarum  iosta 
Iles,  molles,  odoris  Acido  valerianico  similis,  sapori 
[ici  melallici  et  acidae  reactionis.  Parum  sotubiles  sud 
qua  frigida  et  in  Aelheie,  melius  in  Aqua  calida  el  ii 
ilu. 

ilefactae  tiquescunt  et  calore  aucto  vapores  albos  exha- 
residuuin  album  (Zincum  oxydatum)  relinquentes. 
i  sint  Metallis  neque  Acidis  alienis  inquioatae. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


INDEX 


AMtas  morphicus   .     .     . 

317 

Acidura  nilricum  dilutum   . 

269 

9       pluinbious     .     .     . 

326 

»            B       fumatis    . 

268 

B      lincicus  .     .     .     . 

360 

B      phetii.^um     .     .      . 

266 

Accliim  Cantharidum    .     . 

263 

B      phâDelicum .     .     . 

266 

s           »     compositum. 

262 

B      phosphoriiîumdilut. 

269 

^      Colchici  fieminum  . 

262 

B      pruss'cum           b 

268 

1            B       tuberum     . 

262 

B      salioj-licum .     .     . 

270 

»      Dtgitalis.     .     .     . 

263 

»      sulfunoum   .     .     . 

270 

■      Lobeliae.     .     .     . 

263 

B            >         dilulum. 

270 

>      Jvj-lhargyri  .      .     . 

326 

Aconitia 

271 

»      Opii 

263 

B      Anglica  Morsoni    . 

274 

»        I     aromaticum   . 

263 

Aconilina 

271 

>         >    compositum  . 

263 

fi        Angliea  Morsoni. 

274 

»      purum     .     .     .     . 

365 

Auonitinum 

271 

»      ScillaevelSquillae. 

264 

B         Anglicum  Mora. 

271 

>      thebaicum     .     .     . 

263 

B         cTjstallia.  Gall. 

272 

Aciilumaceticum.     ,     .     . 

26i 

Aconitum 

n\ 

>            B        «iilutum  , 

264 

Aeth«r 

272 

■            t        gladale  . 

264 

B     Am^li  nitroaiis    .     . 

274 

B      arsenicosuni      .     . 

263 

B     chloralusspiriluoaus. 

273 

B            B         solutom. 

26b 

B     nitrosus          b 

273 

»      arseniosum  .     .     . 

265 

B      spirituosus     ,      .     . 

332 

B              B          soluiuin. 

265 

Aetlieroloum  Amygdalarum 

»      azotifum.     .     .     . 

269 

amararum 

320 

B            B        djiutum  . 

269 

Actheroleum  Liiurocerasi  . 

321 

B      benzoïi-uin 

266 

fi'         Sabinae    .     . 

322 

B      carbolicum  .     .     . 

266 

B            Sinapis     .     . 

322 

B      chlopliydrioum  .     . 

267 

Aloë  Bapbrtileuiis.     .     .     . 

274 

B              B          dilutum. 

268 

B  Capensis 

274 

B      chromicum  .      .     , 

267 

B   lieputica 

274 

B      cyaDliyilr.  dilutum. 

268 

B    lucida      ..... 

274 

B      h^drovhloralum 

267 

B   socotrina      .... 

274 

»             B          liiliitum. 

268 

274 

B      hydrochloricum     . 

267 

Animoniacum  solutum  .     . 

274 

B            B         dilutum. 

268 

AiDinojiium  causticurn  solu- 

B     hyilrocyanaturn  B 

268 

tum  

274 

B      hy.lpo(:yanicum   » 

268 

Arayli  Nitria 

274 

B      murîaliuum  .     .     . 

267 

Amylium  vel  Amylum  ni- 

B             B          dilutum. 

268 

troaum 

274 

B      QÎtrico-nitiosum     , 

268 

AnemonG  pulsalilla  .     .     . 

397 

»     nitpioQm.     .     .     . 

269 

Antimonii  Chloridum    .    . 
90. 

333 

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PHAUUCOrOIA  IimiIfATIOHlLlS 


\ntitnoniiChloridum  solul.  333 

/^DtimoDii  et  Potassi  Tai^ 

tras 313 

/Vatinionii  Oxj'dum  .     .     .  333 
■        Sulfidum  purifl- 

catum 334 

ÀntinioDium  sulfuratum  au- 

rantiacum 334 

Apomorptiinum  liydrochlo- 

ricum 275 

Aqiia  Amjgdalarum  ama- 

rarum 275 

Aqua  Laurocerasi     .     .     ■  276 

»     mercurialia  nigra.     .  276 
»     phageJaenica,    lutea, 

vel  fluva,  vel  rubra         .  276 

Aqua  phagedaeniea  nigra  ,  276 

>     plumbica    ....  277 

1  >        spirituosa  .  277 

I    Rabelit 316 

»     vegeto-mineralis  Gou- 

lardi 277 

Argenti  Nilras  crjslalliaat.  277 

»  s      fusua     .     .  277 

t  t       mitigatua  .  278 

Argentum  Ditricum  crystal- 

lisatum 277 

ArgeDtuin  nitricum  cum  Ka- 

lio  nîtrico 278 

Argentum  nitricum  fusum .  277 

>  >        mitiga- 

turo  fusum 278 

Arsenias  sodicus.     .     .     .  318 
>             >           Eolutus 

Pearsoni 318 

Arsenicum  album     .     .     .  265 

»  »       solutum.  26o 

Arsenis  polaasicus   solutus 

Fowleri 331 

Aspidium 033 

AtropiaeSulfas   ....  279 

B         »      solutus,     .  279 

>  Valerianns.     .     .  280 
Atropinum,velAtropina,vel 

Airopium,  vel  Airopia    .  278 
Atropinum  solutum  spiri- 

(uoaum 279 


Alroplnum  sulfuricum  .     .  279 

■                >     solutum  279 

>  valerinnicutn  ,  280 
AzolHsargenticuscryslaltifi.  277 
Azotasargenticusfnsus.     .  277 

>  D  miligatus  278 
V  bismuthicus  basicus  280 
0     hydrargyricussolut.  308 

>  hydrargjTOSUS  »  308 
m     strychiiious    .     .     .  336 

BitceaoColorynlhidum.     .  286 

Belladonna 280 

Bijmulbi  subnitras  .     .     .  280 

BisiDUthum  Gubnitricum     .  280 

Bromura  vel  Bromium  .     .  281 

Bromurelum  potassîcum     .  3)2 

BulbiCokhici      ....  285 

>     Sdilae  vel  SquîUae    .  330 

Butyrum  Antimonii.     .     .  333 

Oalabar 281 

Calomel 306 

Cambogia 304 

Cannabis  Indica  ....  281 

Cunlharis 282 

Capila  vel  Capsulae  Papa- 

verissomnif.         ...  324 

CeralumSabinae.  .  .  .  356 
China  Calisaya,  —  flava,  — 

fusca,  —  grisea,  —  Hua- 

nuco,  —  Lo]ia,  —  pallida, 

~  regia 282 

China  rubra 383 

Cliloralum    hydratum    vel 

bydrioum 283 

Cblot'hydras  apomorphicus.  275 

B  morphiciis.  .  317 
Chloroformium  vel  Cliloro- 

rormuin 284 

Cbloruretum  Amîdo-hydrar- 

gyricum 304 

Cbloi-ureium  ferrii;um    .      .  302 

>  1»     solutum  302 

>  hydrargyricum .  305 

>  »        solut. 
spirituoHum 30S 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHÀKMICOPOU   INTIIHinOHAIlS 


CUIorurâtum    hydrargjro- 


Cblururetum    hydrargyro- 

sum,  via  liunii.la  parât 
Clilurureium  stibicum   . 

B  »  ïolutiim 


Cicutn 

Cicutinom  vpI  Ciciitina 
Cini'liona  vide  Ciiitia 
Co.l<'inum  vt-l  Co  l.^iiii 
Col.'liiciniim  v.-l  ColcJii 
Co]<-liirum.     .     .     . 
Collodium  ''aiitliariJLitu 

cantharidale  .  . 
Coiiodium  vesicans  . 
Colocynthis  .  .  . 
CoiiiiNum  vel  ConiJna 
Coniiim  maculatum  . 
Coit<'i  Cliinac,  Cinchonat;. 

QLiinac.videChim.    .      '. 
Civasota  vel  Cr«osolum  v^l 

Creasotum  .... 
Crolon  Tiglium  .  .  , 
Cupruni  sulfuricum  ami 

iiiatiim 

Cy:inurelriin  potassiciim 

D'igilalinur 


m  Wah 
Oallicum   amorph. 


Homo]  le 
Ûigitnltiium  crjslalli^atiir 
Digitalis 

El'xirium  Acidi  Halk-ii 
j>  paprgoricum 

Emplastrum  BelladoiiriiH' 
»  CunlliHridiim 


Emplastruin  C'w 


Hii|)!ioi'l)ii . 
Hj-drai-yri 


positum. 


Einpiastrum  Hyost-yami 

mercui-ialc     . 

t    de  Vigo 

opialum  vel  Opii 

vesicans  .     .     . 

>        Janini 

Ergota 

Ergotinum  Bonjean.     .     . 

"iiphorbium 

XtractumAconiti  foliocum 
tu  lie  ru  m 


AloÉ 


B.lladoiiju 


fo- 


Extruotutn  Bdiladontiaera- 

dicis 

Exlrat^tum  Cnlabarii      .     . 

1        Canimbisladicae 

B         Caiitliaridum      . 

»         Cioutae  hL-ibae  . 

B         CiculaesemJDum 

■  Golchici        n 

>  I        lubeium 

•        Golocyiitbi  l<im 
B  »  com- 

positum.     .     . 
^xtra>!ium  Conii  maculati 

liorbao  ,     ,     . 
ExLrautum  Cor.ii  maculati 

L-miiiuin     .... 

Extracium  Djgitalis.     . 

B         Erf,'otat»   .     . 

B        Fili'-i<  maris 

■  Gnitioli'-.      . 


289 
289 


2'JO 
291 


E)tr,fa.;tumHj<JS 


Ptiysostigmatis 
Pulsatillae   . 
ScillaevalSquill. 


29i 
295 
296 
296 
295 
295 
295 


297 
300 
297 


298 
298 
298 
299 
299 
29i 
«99 


D,B,t,zed.yGOO^IC"' 


PHAUUCOPOli  INTERIlATION&LtS 


Esiractum  Secalia  cornuti .  300 
1         Stramonii  folio- 

rum 300 

Extractum  Stramonii  semi- 

Dum 301 

Eslractum  Strychni  semi- 

num 299 

Fabae  Calabaris.     ...  381 

>  Ignatiae  ....  310 
1      Phyaosligmatis .     .  28* 

FerriChloridum  .     ...  302 

»  D        solutum  302 

>  lodidum    sacchara- 

tum 301 

Feni  lodidum  solulum  .     .  302 
Ferrum  iodatum  sacchara- 

tum 301 

Ferrum  iodatum  solutum.  302 
»           sesquii;hloratum 

crystaliisatum .     ...  302 
Ferrum  sesquicliloratumso- 

lutum 302 

Filix  mas 303 

Flores  Benzoës     ....  266 

FoliaAconiii 272 

B     BelladoDDae     ...  280 
t    Ciculae  vel  CoDii  ma- 
culât!       287 

Folia  Digitalis    ....  288 

s    Hyoscyami.     .     .     .  310 

1    Laurocerasi     ...  315 

>  Nicolianae  ....  319 
V    Stramonii  ....  335 

>  Tabaci 319 

s    Toxicoilundri   .     .     .  S.ll 

Frondes  Sabinae.     .     .     .  329 

Fructus  Cicutae  ....  287 

1       Colocyiilliidum.     .  286 

B       Conii 287 

B       Papaveris  somnif.  32t 

Oratiola 303 

Gummi-Oulti  vel  Guttae  301 

B       Résina  Cumbogiae.  30i 

B  >      Euphorbii .  292 

t  B      Gutli     .     .  304 


Qummi-Resina  Scammonii.  33 

Guttae  Digriae  Britanicae   .  2f 

Gutti 3( 

Helleborus  albus  ...  3' 
»  niger  .  .  .  3( 
Herba  Aconiti  ....  2' 
B  Belladonnae  .  .  .  H 
B  Cnnnabiâ  Indicae  .  2( 
9  Ciculae  velConii  ma- 
culât!      2f 

Herba  Gratiolae  .     ,      .      .  3( 

B      Lactucae  virosaa.     .  31 

B      Lobeliae    .     .     ,     .  3i 

>      Pulsalillae      .     .     .  3i 

Hyiirargyri  Ammonio-Chlo- 

ridum 3( 

Hydrargjri  Cliloridum  cor- 

rosivum 31 

HydrargjnChloridum  cor- 

rosivum   solutum   spirit.  3( 

HyrtrargyriChloriilum  mite  31 

B  D  mite, 

viahumida  paratum  .     ,  3< 

Hydrargyri lodidum  rubrum  31 

B              B        viiile.  31 

>           Nitras  solutus,  31 

B  R        solutus 

acidus 3i 

HydrargyriOxydum  flavum  3i 

B              B       rubrum  3' 

Hydrargyrura  ammonialum  3' 

B  bichloritum 

ammoniatum  ....  3 

HydrargjTum    biL-hloratum 

wrrosivum 3 

Hydrarpyrum    bichiorolum 
i^orrosivum  solutum  spi- 

riiuonum 3 

Hyilraig.  biïoilatum  nilinim 


chloi 


mite     3 
mile, 


via  humida 

talioni:  paratum  .     . 

Hydrargyrum  cum  Creta    . 

B        iodatum  flavum, 

vel  viride 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


FUUÂCOril  IKTnHÂT10Ri.LIS 


Hydrargyrum  Dïtrirum  oxy- 

datum  solutiim.    .     .     .     308 
Hydrargyrum  nitricum  oxy- 

dulatumsotutum  .     .     .     308 
Hjdrargyrum  oxydatum  fla- 

yum 309 

Hjdrargyruro  oxydatum  ru- 

brum 309 

Hydrargyrum  praeoipitatum 

album 307 

Hydraachloralicus.velChlo- 

rali 

Hjdras  potassicus     .     .     .     283 
Hyoscjamus 310 

Ignatia 31 0 

Infuaum  Belladoonae  oleo- 

aum 320 

Infusum  Cicutae  oleosum    .  321 
1     Gonii  maculati  oleo 

sum 321 

Infusum  Hyoscjami  oleos.  321 

s        Stramonii       >  323 

Ipecacuanha 310 

lodoformium    vel   lodofor- 

muin 311 

lodum  vel  lodium    .     .     .  312 

»     Spiritu  solutum  .     .  3i9 
lodurelum  ferrosuin  saccha- 

ratum 

loduretum  ferrosum  solutum  302 

J         hjdrargjriL'um.  306 

>        hydrargjTosum.  307 

»        plumbiciim   .     .  326 

»        polassi'^um  .     .  313 

i        Sulfuria  ...  336 


Jalapa. 


...  311 

Kalium  arseniuosum  solit- 

tum  spirituosum  Fowleri  331 

Kalium  broraatum    .     .     .  312 

9      cyanalum    .     .     .  312 

>  tiydro-oxydatum    .  3t3 
9       iodatum.     .     .     .  313 

>  Stibio-tartaricum  .  313 
Kermès  minérale  (Clnselii).  334 


Ereosotum 314 

Xiactucarium 31S 

Lactuca  virosa    ....  314 

Lapis  ca  us  tic  us   ....  313 

>  infernalis  ....  277 
Laudanum  SydenhaniJ  .     .  360 

Laurocerasus 315 

LinimeotumChloroformii  .  315 

Liqueur  de  Boudin.      .     .  266 

Liquor  Acidus  Hatterî  .     .  316 

»      aoodyuus  mineralis 

Hoffmanni 322 

Liquor  arsenicalisPearsoni  319 

>  Bellostii    ....  308 
»      Hydrargyri  Perchlo- 

ridi  ......     .  305 

Liquor  mercurialis  vaa  Swie- 

tenii 305 

Liquor  Sodae  Arseniatis     .  319 

Lobelia 316 

Lotio  Hydrargyri  flava  ,     .  276 

»            t         nigra.     .  276 

Magisterium  Biamuthi.     .  280 

Melampodium      ....  304 

Mercurius  dulcis.     .     .     .  306 

Mixtura  acida  sulfurica.     .  316 

s      sulfurica  acida .     .  316 
Morphinum    vel    Morphina 
vel  Morphium  vel  Mor- 

phia 317 

Morphiae  Acetas .     .     .     .  317 

»        Hydrochloras.     .  317 

>         Sulfas  ....  318 

Morphinum  aceticum     .     .  317 

B        liYdrochloricum  3(7 

»        aulfuricum  .     .318 

Natrium  arsenicicum  .  .  318 
>                s        soi  ut. 

PearBoni 319 

Nicofiana 319 

Nitras  argenticus  crystal- 

lisatus  ......  277 

Nitras  argenticus  fusus.     .  277 

»            >          mitigatus  278 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PSiUlACOPEÀ  UimNÀTlORUIt 


,tras  hydrargyriuuasolut. 

308 

324 

»      bylnirgyrosus    » 

308 

Plumbi  Acetas    .     .     . 

326 

>       strychnicus  .     .     . 

336 

>       lodidum.     .      . 

326 

ix  vomica 

319 

»       Subacetas  solutus 

326 

Plumbura  aoeticum  .     . 

326 

leum  amygdalarum  ama- 

>             >        basicum 

rarum  aethereum       .     . 

320 

9        eoiut 

cum  Belladonnaa       ,      . 

320 

>        iodatum    .     . 

326 

»      Cantharidum     .     . 

320 

Podophyllinum    .     .     . 

328 

»      Gicutae    .      .     .      . 

321 

Pomatum  Aconitinae     . 

352 

B      Gonii  maciilali  .     . 

321 

■       Belladonnae  . 

352 

»      Crotonis  vel  Groto- 

D        Cantharidum. 

352 

Tiglii 

321 

>       Chlorureti    mer 

sum  Hyoscyami    .     .     . 

321 

curiosi  .     . 

355 

>      Laurocerasi .     .     . 

321 

B       Gicutae     .     . 

353 

»      Sabinae   .... 

322 

»       citrinura   .     . 

355 

»      Sinapis  aethereum . 

322 

»       Hydrargyri   . 

354 

»      SlramoQii     .     .     . 

323 

»        merfurialo     . 

354 

»      Tiglii 

321 

»       Oxydi  hydrargv 

323 

ridflavi    . 

355 

ydum  hydrargyricum  fla- 

B       Oxydi  hydrargy 

vum 

309 

rici  rubri  . 

355 

ytium  hydrargyricuiu  ru- 

k      osygenatum    . 

356 

brum 

309 

»      stibiatum  . 

356 

ydum  8tibii:um     .     .     . 

333 

Polassii     Arseilis      solutus 

ydum  zincicum     .     .     . 

345 

Fowleri 

33f 

ymel  Colohici .... 

323 

Polassii  Bromidum    .     . 

312 

>      SdllaerelSquilIae 

323 

»        Cyanidum    .     . 

312 

>       Hydras  .     .     . 

313 

apaver  somniferum    .     . 

324 

>        lodidum       .     . 

313 

stilli  Ipecacuanhae    .     . 

352 

Praecipitatum  album    . 

307 

>      Sarjtoninae .     ,     . 

352 

>           rubrum . 

309 

enion 

327 

Pulsatilla 

327 

lenolnm 

266 

PuivisCretaecum  Hydrar 

osphoi-us 

32i 

f.'yro 

327 

ysostigma 

281 

Pulvis  Doveri,  vel  Doweri 

327 

utae  Blancsrdi     .     .     . 

325 

»       [pecai-tianhaeopiatu 

8    327 

>       calholicae          .     . 

32i 

•      Opii  compositus. 

327 

s      Colocynthidum  com- 

positae.     .     .     . 

324 

Quina  vel  Quinai:  cortex 

B       ex  Lartigue  .     . 

325 

vide  China  .... 

>       Ferri     imlali     vei 

Radix  Aconiti    .     . 

272 

loriidi  .... 

325 

»      Aspidii    .     . 

303 

B       HydiMi'.'.vi-      ■      ■ 

325 

B      Belladonnae . 

280 

■       lodiiri'ii    i-'ri-«>t     , 

325 

s      Coh^liici  .     . 

285 

s       mer<;uriales   rooru- 

I.      Filicis  maris 

303 

leae  Anglorum     .     .     . 

325 

B      Hellebori  nigri 

30 

DiBim.dayGOO'^IC 


FUMUCOPOli  DITIlIUTIOlUIJi 


Radix  Hellebori  viridis.     . 

30i 

Spiritus  Chloroformii    .     . 

332 

1      Ipecacuanbaa     .     . 

3<0 

»      Nitri  dulcis.     .     . 

273 

»      Jalapae   .... 

311 

>      Salia 

273 

»      Scillae  vel  Squillae. 

330 

>      Sinapis  .... 

333 

»      Veralrialbi  .     .     . 

357 

Slibium  obloratum  .     .     . 

333 

»            »     viridis 

358 

>              >        solutum 

333 

RamuUe  Sabinae     .     .     . 

329 

•      oxydatnm    .     .     . 

333 

Résina  JaUpae    .     .     .     . 

328 

'Stibium  sulfuratam  auran- 

>      Podophylli  .     .     . 

328 

tiacum 

334 

»      Scammonii  .     .     . 

330 

Stibium  sulfuratum  nigrum 

Rhizama  Aspidii.     .     .     . 

303 

depuratum .     .     .     .     . 

334 

»        Filicis  maris  .     . 

303 

Stibium  sulfuratum  rubrum 

334 

>        Hellebopi  nigri     . 

304 

SlramoDium 

33S 

>                »      viridis  . 

304 

Strychninum    vel   Strych- 

•        Veratrialbi    .     . 

357 

»             ■     viridia    . 

338 

Strychnia 

335 

Strycbniae  Nitras     .     .     . 

336 

Sabina 

329 

»         Sulfas    .     .     . 

336 

Saccharum  Saturni  .     .     . 

326 

Strychninum  nitricum  .     . 

336 

Santoninum  vel  Santonina. 

329 

»         aulfuricum   . 

336 

Scammoniuin    vel    Scara- 

Strychûoa 

335 

monia 

330 

Subacetaa  plurabicusaolutus 

326 

Scammonium  Hallepense    . 

330 

Sublimatum  corroaivum      . 

305 

Scilla  vei  Squilla     .     .     . 

330 

Subnitras  bismuthicua   .     . 

280 

Set-alecorriutum .     .     .     . 

330 

Sulfas  Atropini  vel  Atropiae 

Semina  Carabaria     .     .     . 

28 1 

vei  alropicQS  .... 

278 

>      Ciuulae  .... 

287 

Sulfas  Atropini  vel  atiopicus 

t      Coichici .... 

285 

aolut     

278 

>       CoDii  maoulati  .     . 

287 

Sulfaa  Capro-ammonious   . 

287 

>      Crotonis  Tiglii .     . 

287 

B      morphicua     .     .     . 

318 

»      Hyoscyami  .     .     . 

310 

»      strychniuus   .     .     . 

336 

»       Igoatiae .... 

310 

>      zincicus    .... 

362 

>       Nucia  vomicae  .     . 

319 

Sulfur  auratum  Anlimoaii . 

334 

]»       Physostigmatis     . 

281 

1      iodatum   .... 

336 

>      Stramonii    .     .     . 

335 

B      atibiatum  rubrum    . 

334 

9      Stpychni.     .     .     . 

319 

Sulfuretum  stibicum  aura- 

»       Tigiii 

287 

tum 

334 

Sodae  Arsenias    .     .     .     . 

318 

Sulferetum  stibicum  depu- 

Sodae      Araenias      solutus 

ratum 

334 

Pearsoni 

319 

Sulfuris  lodidum.     .     .     . 

336 

Solulio  apaenicalis  Powleri . 

331 

Summilates  Sabinae.      .      . 

329 

Spiritus  90-L 

s       707,  vel  dilutus    . 

331 

Syiupua  Acctatis  mopphici. 

340 

332 

>        Acidiuyanhydrici. 

337 

»      Aetheris.velaethe- 

»           ■»    bydrocyanici 

337 

reus 

332 

■       Aconiti        .     .     . 

337 

Spiritua  Aetheris  chlorati  . 

273 

t       Aelheris      .     .     . 

337 

»            B        nitrosi    . 

273 

t       fielladonuae    .     . 

337 

D,Biln.d,GOO'^IC 


PKUUCOPU  UmAHATiaiULU 


ByrupiiB  Chlorsii  bydrati   .  338 
»      Chlorhydralis  nior- 

phici 340 

Syrup.  CoHeini  velCodeinac  338 

>  Diacodii  ....  341 
1  Digiulis ....  338 
s  Ferri  iodati ...  338 
s  9  lodidi ...  338 
»  Hydratia  Clilorali  .  338 
»  Hyosoyami  .  .  .  339 
s  Ipecacuanhae  .  .  339 
»  loilureti  ferrosi .  .  338 
i      Laotuoae  virosae    .  339 

>  Laurocerasi .     .     .  310 

>  Morphiae  AL-etatis  .  3iO 
»            »            Hydro- 

..liloratis 340 

Syrupua  Morphiae  SulfatU.  340 

»  IVJorphini  acelici  .  340 
1             »           hyJro- 

chlorici 340 

Syrnpaa  Morphini  sulfurici  340 

1       Opii  vel  opiatus   .  341 

»      Pupaverisalbi  .     .  341 

»      StramoDii     .     .     .  34S 

1      Sulfatis  morpbici   .  340 

Tabaciim 319 

Tabellae  Ipccacuaiibae  ,     .  352 

»       Santonioae.     .     .  352 

Ttrtarus  emeticus    .     .     .  313 

>  Klibialus     ...  313 
Tartras  slibico-potaesicus  .  313 

Tbridacmm 298 

Tiglinm 287 

Tinctura  Aoonili  folioram  .  342 

»  s  > 

récent 342 

Tinctura Aconitituberum   .  343 

>  Aloês     ....  343 

>  Belladonnae  folto- 
rum 343 

Tinctura  Beliadonnao  folio- 

rum  récent 343 

Tinctura   Belladonnae  ra- 

dicia 344 

Tinctura  Calabaris  ...  344 


Tinctura  Cannabis  Itidicae.  344 

»        Cantlinriduni  .  344 

>  Cicutae  berbae  .  345 
»  s  >  récent  346 
1        Gonii  maculati  se- 

minum 346 

Tini:tura  Digîtalis  foliorum  346 

aetberea 346 

Tinctura  Bigitalia  foliorum 

récent 347 

Tinctura  Ergolae.  ...  350 
»  Eupboi'bii .  .  .  347 
»  Hellebori  ni^ri  .  347 
»  >  viridis  .  351 
B  Hyoscyami  folio- 
rum    347 

Tinctura  Hyoscyami  folio- 
rum récent 347 

Tinctura  Ipecacuanhae  .      ,  348 

>  Jalapae,  .  .  .  348 
»        lodi 348 

>  Lobeliae    ...  348 

>  Nuciavomicse  .  349 
s  Opii  ....  349 
t  »  benzoica .  .  349 
B           S   crocata    .     .  349 

>  Physostigmatis  .  344 
9        Sabinae     ...  350 

>  ScillattvelSquillae  350 

>  Secalia  cornuti  .  350 
»        Slramonii foliorum  350 

récent        ...  .  350 

Tinctura  Strnmoniiseminu  m  351 

»        Slrychniseminum.  349 

■        Veratri  alUi   .     ,  351 

>  >  viridis  .  354 
»         Veralrini  .     .  351 

Toxrcodenitrum    ....  351 

Trocbisci  Ipecacuanhae  352 

>  Sunloninae    .     .  352 
Tubera  Aconili    ....  272 

>  Golcbicbi .  .  .  .  2S5 
»      Jalapae    ....  311 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PBàUUCOP<Mâ  HTTSBIUTlONiLU 


XTnguentum  Aconitini  .     .  352 

»  Autenriethi  356 

1  AzotatU  hydrar- 

gyrici 355 

Unguentum  B^llailonnae    .  333 

»  Cinlhari.lum  .  353 

S  Chloriireti  Ami- 

do-hydpargyrici   .     .     .  354 

Unguentum  Cicutae.      .     .  353 

>  citrinuni     .  353 
»           Conii  maculati  353 

>  Digilalis     .     .  353 

>  Hydrargyri     .  354 
s                 >         am- 

moniati 354 

Unguentum  Hydrargyri  am- 

monio-Chloridi  ...  354 
Unguentum  Hydrapgyri  bi- 

chlorati  ammor.iali  354 
Unguentum  Hydrargyri  chlo- 

rati  mitis 355 

Uugaent.  Hydrarg.  Nilrali»  355 

s  »         njirtci  .  355 

»  >         oxydati 

flavi 355 

Unguentum  Hydrargyri  oiy- 

dal:  rubri 355 

Unguentum  Hyoscyami.  .  356 
n         Ealii  blibio-tar- 

tarini 356 

Unguentum  cum  Mercurio 

dulci 355 

Unguentum  Neapolitanum .  354 
»        Nilratis  hydrar- 

gyrici 355 

Unguentum  Oxydi  hydrar- 

gyrici  flavi 355 

Unguentum  Oxydi  hydrar- 

gyrici  rubri     ....  355 

Unguentum  osygpnatum     .  356 

*        Praecipilati  aibi  354 


Unguentum  Sabinae .     .     ,  356 

>        Tartari  stibiati.  366 
s        Veratrinivel  Ve- 

ratrinae  vel  Veralriae   .  357 

Valeras  vel  Valerianas  Atro- 
pini  vel  Atropicus      .     ,     280 

Va  1er  as  vel  Valerianas  zin- 
eiftus 362 

Veratrinum,  vel  Veratrina, 
vel  Veratrium.vel  Vera- 


tria  . 


351 


Veratrinum.Spiritu  solutum 

Veratrum  album ....  357 

>        viride.     ...  358 

Vinum  anlimoniale  .     ,     .  359 

»      Colchici  seminura     .  358 

B  s     tuberum  358  ' 

■      de  Trousseau.     ,     .  359 

D      Digitaliscomposilum  359 

B      emeticum.  .     .  359 

s      Ipecacuanhae.     .     .  359 

»      KaliiStibio-tarUrici  359 

»      Opii 359 

B         >     composjtum  360 

»      Scillae  vel  Squillae.  360 

>      stibiatum ....  359 

B      Tartari  stibiati   .     .  369 

Zinci  Acetaa 360 

B    Chloridum.     ...  361 

»    Oxydum     ....  364 

B     Sulfas 362 

»     Valeras  vel  Valerianas  362 

Zinzicum  acriicum    .     .     .  360 

B        ohloratum      .  36f 

B        oxyilatum.     .     .  361 

B        aulfuricum     .     .  362 

B        valerianicum.     .  362 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


„Google 


IV 
COMPTE-RENDU 

DES 

RÉCEPTIONS,  FETES,  EXCURSIONS,  VISITES,  ETC. 


DiBim.dayGOO'^IC 


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OOMPTB-KETNXIXT 

des  Réceptions,  Fêtes,  Sxoursioiis,  Visites,  etc. 


RÉCEPTION  A  L'UOTEL-DE-VILLE  DE  BRUXELLES 

Le  Bourgmestre  et  l'AdmiaistratioD  communale  de  Bru- 
xelles avaient  oiaDifesté  au  Comité  d'orgaaisation  le  désir  de 
recevoir,  les  premiers,  les  membres  du  Congrès;  ils  avaient 
adressé,  à  chacun  de  ceux-ci,  une  carte  d'invitation  le  priant 
d'assister  le  lundi,  31  août,  â  neuf  heures  du  soir,  à  une  soi- 
rée à  l'Hôtel-de-VilIe,  pour  fêter,  avec  eux,  l'ouverture  des 
sixièmes  assises  générales  pharmaceutiques. 

L'invitation  était  conçue  en  ces  termes  :  n  Le  Conseil 
communal  de  Bruxelles  a  l'honneur  d'inviter  M...  à  as- 
sister au  raoût  qui  aura  lieu  à  l'Hôtel~de- Ville,  lundi 
Si  août,  à  neuf  heures  du  soir,  à  l'occasion  de  la  réunion 
du  Congrès  international  ■pharmaceutique,  s 

Par  une  gracieuseté  sans  précédents,  l'AdministratioD  com- 
munale avait  fait  savoir  aux  membres  du  Congrès,  que  les 
dames  de  Messieurs  les  congressistes  étaient  également  in- 
vitées à  la  fêle. 

Dès  la  tombée  de  la  nuit,  une  magnifique  illumination  avait 
remplacé  l'éclairage  habituel  de  cette  merveilleuse  Grand'- 
Place  que  plusieurs  capitales  nous  envient.  Au  centre,  deux 
phares  électriques  projettent  leur  lumière  blanche  sur  ces 
multiples  constructions  d'une  si  capricieuse  et  somptueuse 
diversité.  Cet  éclairage  fait  particulièrement  ressortir  les  dé- 
tails des  façades  des  maisons  du  Cygne  ;  des  Brasseurs;  da 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


376  RfiCBPnONB,  FtTES,  EXCCBSIOnS,  nSITES,  BTC. 

Goniel,  dont  le  pignon  représente  l'arrière  d'un  vaisseau;  de 
la  Louve,  avec  ses  stalues  dorées  de  la  Vérité,  du  Mensonge, 
de  la  Paix,  el  de  la  Discorde;  des  Imprimeurs,  avec  son  tri- 
ple médaillon  de  Gulenberg,  Fust  et  ScheSer;  du  Sac,  avec 
ses  riches  dorures  el  se^  bas  reliefs;  du  Renard,  avec  ses 
quatre  jolies  statues  représentant  les  quatre  anciennes  parties 
du  monde;  de  la  Balance,  avec  ses  nègres  qui  en  supportent 
le  balcon;  des  Taitleuis,  avec  son  iniiuense  statue  en  pierre 
de  taille,  etc.  En  face  de  riIôtel-de-Ville,  on  remarque  la 
Maison,  dite  du  Roi,  nouvellcmeat  restaurée  et  nous  montrant 
un  admirable  spécimen  du  style  ogival  tertiaire. 

L'H6tei-de-Ville  est  brillamment  illuminé  ;  des  étoiles  et 
des  cordons  de  gaz  courent  le  long  de  ses  dix-sept  arcades 
ogivales  et  de  ses  quatre-vingt  mètres  de  façade  principale  et 
projettent  leurs  lueurs  sur  cet  immense  parallélogramme 
d'environ  septante  ares.  La  vive  lumière,  répandue  sur  la 
Grand'Place,  a  pour  effet  de  montrer  dans  toute  sa  beauté  ce 
magnifique  éditice  communal,  un  des  bijoux  de  la  ville  de 
Bruxelles.  Au  centre  se  diesse  la  leur,  chef-d'œuvre  de  l'art 
gothique,  aussi  grandiose  et  robuste  que  légère;  à  gauche, 
l'aile  construite  sous  Jean-sans-Peur,  avec  ses  multiples 
niches  à  statues;  adroite,  l'aile  achevée  en  14S0,  plus  sobre 
d'ornements,  mais  tout  aussi  riche  au  point  de  vue  architec- 
tural. 

En  pénétrant  dans  la  cour  de  l'Hôtel-de-VilIe,  on  s'aperçoit 
immédiatement  que  l'Administralion  communale  de  Bruxelles 
a  tenu  à  faire  une  splendide  réception  à  ses  hôtes  de  quel- 
ques jours  La  cour  présente  un  aspect  féerique,  des  décors 
en  gaz  y  foisonnent,  des  arbustes  fleuries  en  cachent  les 
angles  trop  saillants  el  encadrent  les  deux  magniHques  fon- 
taines en  marbre  blanc,  dues  aux  ciseaux  de  Plumiers  et  de 
Dekinder.  A  gauche  de  la  cour,  des  huissiers  de  salle,  au 
bas  du  grand  escalier  d'honneur,  vous  invitent  à  vous  rendre 
dans  la  grande  salle  gothique,  oîi  se  fait  la  réception.  Chaque 
invité  est  successivement  annoncé. 

M.  l'échevin  Walravens,  faisant  fonctions  de  bourgmestre 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


RtaniOH  A  l'hAibl  di  villu  de  bidzelles  377 

eo  t'abseoce  de  M.  Buis,  en  ce  moment  ea  Saisse,  M.  Bec- 
quet,  échevin,  entourés  de  plusieurs  conseillers  commu- 
naux, piirmi  lesquels  nous  remarquons  MM.  Godefroy,  De- 
paire,  Stoefs,  Kops,  Sieens,  Brûlé,  etc.,  y  attendent  les 
membres  du  Congrès. 

M.  le  Bourgmestre  leur  serre  affectueusement  la  main,  leur 
adresse  la  bienvenue  et  trouve  une  parole  aimable  pour  tous. 

En  attendant  l'arrivée  des  invités,  les  premiers  présents 
parcourent  les  multiples  salles  de  l'édifice  communal.  Ils 
admirentles tapisseries  de  haute  liesse  de  la  salle  du  conseil, 
qui  ont  pour  sujets  l'inauguration  de  Pliitippe-le-Bon,  l'abdi- 
cation de  Charles-Quint,  l'inauguration  de  Charles  VI  ;  les 
plafonds  dorés,  sculptés  et  peints,  qui  rappellent,  par  leur 
magnificence  ceux  du  Palais  ducal  de  Venise;  les  vues  de  l'an- 
cien Bruxelles,  peintes  par  Van  Mong;  les  sculptures  en  chêne, 
les  statues  en  bronze  et  les  tapisseries,  de  Bracquenié,  de  la 
salle  gothique;  etc.  La  galerie  à  jour  qui  se  suspend  à  l'une 
des  travées  et  qui  est  un  bijou  au  point  de  vue  sculptural,  a 
reçu  une  décoration  assez  originale,  les  drapeaux  des  an- 
ciennes gildes  y  sont  suspendus. 

Vers  neuf  heures  et  un  quart,  près  de  mille  personnes  se 
trouvent  dans  l'immense  salle  gothique.  M.  l'échèvin  Walra- 
vens,  entouré  du  conseil  communal  et  des  membres  du 
comité  du  Congrès,  se  rend  au  milieu  de  la  salle  et  après  avoir 
fait  signe  qu'il  désirait  prendre  la  parole,  il  s'exprime  eu  ces 


Messisors, 

Au  nom  de  la  ville  de  Bruxelles,  je  souliaite  la  bienvenue  aux 
membres  du  Congrès  international  de  pharmacie  et  je  les  remercie 
tout  particulièrement  d'avoir  choisi  noire  capitale  pour  siège  de 
leurs  travaui. 

Au  programme  de  votre  Congrès  figarenl  deux  questions  qui  ont 
depuis  longtemps  éveillé  la  sollicitude  de  l'-^dministralion  commu- 
nale de  la  ville  de  Bruxelles;  la  première  est  relative  à  la  falsihca- 
tion  des  denrées  alimentaires.  Vous  n'ignorez  pas,  Messieurs,  que 
depuis  de  longues  années  déjà,  n  ous  avons  établi  un  laboratoire 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


378  ibsPTtcm,  Ffins,  ncuuioin,  nsins,  ne. 

commuDal  de  chimie,  el  vous  jugerez  de  son  importanca,  lorsque 
je  vous  dirai  qu'en  la  seule  année  1884,  plus  de  mille  produits 
alimentaires  ont  été  soumis  à  l'analyse. 

La  seconde  question  louche  au  service  des  eaux.  La  préocupation 
constante  des  diverses  administrations  qui  se  sont  succédées,  a 
toujours  été  d'assurer  à  la  population  des  eaux  abondantes  et 
salubres. 

L'administration  communale  suivra  vos  travaux  avec  le  plus  vtf 
intérêt,  soyez-en  convaincus,  elle  enregistrera  avec  une  profonde 
reconnaissance  toutes  les  acquisitions  scientifiques  nouvelles 
qu'elle  devra  au  Congrès  qui  va  s'ouvrir. 

La  pharmacie  peut  revendiquer,  à  juste  titre,  une  large  part  des 
intéressantes  découvertes  de  la  science  et  je  ne  doute  pas  que  de 
nouveaux  progrès  résullenlde  vos  délibérations. 

J'ai  la  conviction  que  vous  rencontrerez  pondant  voire  séjour 
dans  notre  pays  un  accueil  des  plus  bienveillants  et  que  nos  popu- 
lations justifieront  envers  vous  l'antique  renom  de  l'hospitalité 
belge. 

Encore  une  fois,  Messieurs,  soyez  les  bienvenus  parmi  nous. 


Une  véritable  explosion  d'enthousiasme  salue  ce  discours. 
Les  coupes  se  remplissent  de  vin  de  cbampagne,  M.  le 
Bourgmestre  en  prend  une  et  reprend  la  parole  en  ces 
termes  :  «  Messieurs,  je  vide  celte  coupe  en  l'Iionneur  des 
membres  du  Congrès  international  de  pharmacie;  à  vos  tra- 
vaux, à  vos  succès  et  à  votre  santé  I  »  /Applaudissements 
prolongés/.  Après  avoir  choqué  sa  coupe  contre  celle  de  la 
plupart  des  membres  du  Congrès,  M.  le  Bourgmestre  la  vide 
et  reçoit  les  plus  chaleureux  remercfments  des  membres  du 
Comité  organisateur  et  de  la  plupart  des  étrangers. 

Après  l'exécution  d'un  brillant  morceau  de  musique  par 
l'orchestre  municipal  des  pompiers  de  Bruxelles,  M.  le  Pré- 
sident, au  nom  des  membres  du  Congrès,  remercie  le 
Bourgmestre  et  l'Administration  communale  de  Bruxelles  en 
ces  termes  : 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


KÉCBPTION  *  l'hAtEL  DB  VILLB  BI  aiOXILLBR  379 

McnsiEUB   LI    BOURGNESTBE, 
MCSSIBCIS   LBB   ÉCBEVINS, 
HkESIEUBS   les   CoKSBlLLBIS, 

Grâce  au  puissant  concours  qu'ont  bien  voulu  nous  prêter  l'au- 
torité gouvernementale  et  l'autorité  communale,  le  sixième  Congrès 
internatioDal  pharmaceutique  constitue  un  succès  beaucoup  plus 
grand  que  nous  n'avions  osé  l'espérer.  De  tous  les  pays  de  l'Europe, 
de  tous  les  points  du  globe,  des  savauts  sout  arrivés  pour  assister 
à  nos  réunions  et  pour  délibérer  avec  nous  sur  les  questions  les 
plus  importantes  de  la  science  et  de  l'hygiène.  Un  très  grand  nom- 
bre de  ces  Messieurs  sont  ici  chargés  d'une  délégation  olUcielle, 
émanant,  soit  de  leur  gouvernement,  aoit  de  l'une  ou  de  l'autre 
société  scieatiSque,  chimique,  hygiénique  ou  pharmaceutique. 

Dix  gouvernements,  suixante-quinze  académies,  universités,  so- 
ciétés professionnelles  ou  scientitiques  se  sont  fait  représenter  au 
Congrès. 

Au  nom  des  nombreux  adhérents  à  nos  assises  internationales, 
qui  se  sont  empressés  de  répondre  à  l'aimable  iavitation  que  leurs 
adressée  le  Conseil  communal  de  la  ville  de  Bruxelles,  dépoiilaire 
fidèle  de  l'antique  liospitalité  belge,  je  remercie  l'autorilé  commu- 
nale du  .gracieux  accueil  qu'elle  leur  Tait. 

Vous  nous  avez  dit  lantdt,  Monsieur  le  Bourgmestre,  ce  que 
l'administration  communale  de  Bruxelles  a  fait  pour  réprimer  les 
sophistications  des  denrées  alimentaires.  Vous  nous  avez  appris 
que  vous  aviez  institué  un  service  spécial  officiel  pour  la  recherche 
des  falsifications  des  denrées  alimentaires  et  pour  l'analyse  des 
eaux.  Gela  no  nous  a  nullement  surpris.  Nous  savons  que  vous 
et  vos  collègues,  vous  êtes  toujours  à  la  recherche  de  tout  ce  qui 
est  utile,  de  tout  ce  qui  peut  favoriser  la  santé  publique  de  vos 
concitoyens. 

Je  suis  heureux  de  constater  que  toutes  les  autorités  attachent 
une  importance  capitale  au  Congrès  qui  vient  de  s'ouvrir  Nous  nous 
elfor-cerons  d'imprimiir  à  nos  travaux  cette  ulililé  pratique,  au 
double  point  de  vue  de  la  science  et  du  bien-être  des  nations,  qu'un 
attendent  et  les  gouvernemunts  et  votre  Administration  communale 
en  particulier.  {Applatuiiasements). 

Lorsque  le  brait  des  applaiidissemânts  a  cessé,  M.  Zinni, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


380  RtiCEPTIOnS,  FfiTEB,  EICUBSIONS,  VISITES,  ETC. 

de  Conslantinople,  au  Dom  des  étrangers,  prononce  l'allocD- 
tioD  suivante  : 

Messieurs,  permettez  à  un  habitant  des  rives  du  Bosphore, 
d'ajouter  quelques  paroles  bien  modestes  aux  discours  que  vous 
venez  d'entendre.  Ces  paroles  seront,  je  t'espère,  accueillies  avec 
bienveillance  par  l'assemblée  h  laquelle  j'ai  l'honneur  de  les 
adresser,  car  elle  comprendra,  j'en  suis  convaincu,  que  si  elles  sont 
imparlai tentent  exprimées,  elles  sont  inspirée:^  par  le  cœur.  (Bravos) 

M.  le  Bourgmestre,  en  nous  recevant  dans  ces  imposantes  salles 
de  l'Hdtel-de-Ville  de  Bruxelles,  si  célèbres  dans  l'histoire  de  ce 
généreux  peuple,  nous  a  fait  à  tous  un  insigne  honneur. 

11  reconnaît  ainsi  toute  l'importance  qu'il  attache  au  Congrès 
scientifique  qui  nous  réunit  dans  la  capitale  de  la  Belgique. 

Des  fêtes  de  ce  genre  établissent  le  triomphe  de  la  paix  et  de  la 
science. 

11  est  beau  de  voiries  représentants  de  l'Orient,  de  l'Occident  se 
rencontrer  dans  cette  belle  capitale  d'un  pays  libre,  paisible  et 
laborieux,  se  tendre  la  main  et,  sans  acception  de  patrie,  travailler 
à  l'amélioration  des  conditions  de  leur  existence  professionnelle  qui 
se  rattache  si  intimement  au  bien-être  des  nations. 

Aujourd'hui,  les  intérêts  moraux  des  différentes  nations  sont  les 
mêmes.  La  vapeur,  l'électricité,  ont  fait  disparaître  les  distances  et 
les  frontières.  Rien,  dans  le  domaine  de  la  science,  ne  peut  être  tait 
sans  qu'immédiatement  toutes  les  nations  n'en  soient  instruites  et 
n'en  profilent  ;  et  les  nombreux  progrès  qui  se  réalisent  constam- 
ment attestent  que  de  nos  jours  rien  de  sérieux  ne  peut  être  fait  sans 
entente  internationale.  Déjà,  depuis  de  longues  années,  de  savants 
pharmaciens,  de  vaillants  champions  de  la  pharmacie  rationnelle, 
de  cette  noble  profession  qui  a  rendu  île  si  grand  services  à  l'huma- 
nilè,  et  qui,  il  Tant  bien  le  dire,  n'ont  pas  été  suRisammenl  apprécies, 
ont  fait  les  plus  grands  efforts  pour  atteindre  le  bul  qu'ils  poursui- 
vaient, et  n'ont  pas  obtenu  te  succès  auquel  ils  pouvaient  légitime- 
ment aspirer. 

Le  Congrès  qui  s'est  ouvert  aujourd'hui,  grâce  aux  efforts  de  nos 
confrères  beiges,  placé,  comme  il  l'est,  sous  le  haut  patronage  d'un 
souverain  éclairé,  et  de  son  gouvernement,  aura  pour  effet  de  nous 
encourager  dans  la  recherche  de  tout  ce  qui  peut  améliorer  les  con- 
ditions sanitaires  des  peuples. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


iScaPiicm  A  l'bAtil  de  tilld  dk  BRoxsuJn  381 

Notre  mission  est  devenue  aujourd'hui,  j'ose  le  dire,  aae  mission 
oOicielie. 

D'autres  congrus,  avant  le  nAlre,  ont  obtenu  l'appui  des  gouver- 
□enienls  et  des  municipalités,  mais  peu  ont  rencontré  autant  de 
sympathie  que  le  nAtre  ;  nous  sommes  fiers  de  l'accueil  qu'on  nous 
fait.  A  nous  de  nous  en  rendre  dignes.  Nous  avons  à  traiter  des 
questions  qui  se  rattachent  à  t'iules  les  sciences,  mais  dont  te  but 
unique  est  d'améliorer  le  biun-élre  de  l'humanité. 

Travaillons  donc  tous.  Messieurs,  sans  acception  de  nationalité; 
nous  poursuivons  on  but  commun;  un  gouvornemenl  éclairé  nous 
protège,  c'est  celui  d'un  piiys  grand  par  ses  travaux  et  par  ses 
libertés,  e'.  remercions  la  ville  de  Bruxelles  pour  la  réception  sym- 
pathique qu'elle  nous  fait  ce  soir. 

Vive  la  Belgique  ! 

Vive  la  ville  de  Bruxelles  en  ion  premier  magistrat  !  Vive  H.  le 
Bourgmestre  ! 

^Applaudissement!  prolongés./ 

Après  le  discours  de  M.  Zanni,  la  musique  reprend  le 
concert  inlerrompii  ;  les  groupes  se  forment,  tes  présentatioas 
individuelles  se  font,  d'intéressantes  conversations  s'échangent 
entre  les  membres  du  Congrè-s  ;  les  havanes,  le  Champagne  et 
d'autres  rarraichissemenlâ  circulent. 

Alessieurs  les  délt^gués  néerlandais  arrivent  un  peu  en 
retard  sur  leurs  collègueâ  des  autres  pays.  Ils  s'étaient  réunis 
auparavant  en  un  banquet  à  l'hôtel  de  Hollande  pour  fûlet 
l'anniversaire  de  leur  jeune  princesse  S.  A.  R.  Wilhehiiîne. 

M.  le  Secrétaire-général  les  présente  à  M,  l'Echevin  If. 
de  Bourgmestre.  M,  Walravens  les  accueille  avec  sa  bienveil- 
lance habituelle.  Il  leur  rappelle  que  ce  Tul  à  l'Hâtel-de- Ville 
de  Bruxelles,  dans  cette  même  salle  où  ils  sont  reçus  que  le 
Roi  Guilliinme  I",  en  1813,  procéda  à  l'inauguration  des 
États-Généraux  des  Pays-Bas;  il  leur  rappelle  également  la 
brillante  réception  faite  par  le  peuple  bruxellois  à  leur  Roi  et 
à  leur  Reine,  lors  de  leur  récente  visite  à  Leurs  Majestés 
belges.  Il  termine  son  allocution  par  ces  mots  : 

A  Messieurs,  je  saisis  l'occasion  qui  m'est  offerte,  aujour- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


382  SÉCEPirOUB,  fEtes,  eicuisioits,  tisiteb,  ktc. 

»  d'hui,  que  vous  Tétez  la  oaissaocede  votre  jeune  Pnnœsae 
»  pour  boire  à  la  sanlé  de  votre  Roi  et  de  votre  Famille 
»  Royale,  pour  boire  à  l'anioa  des  Néerlandais  el  des  Belges, 
»  unis  eu  leurs  dynasties  régnantes.  » 

Les  dernières  paroles  de  l'bonorable  échevin,  couvertes 
par  les  sons  de  l'air  national  néerlandais,  sont  vivement 
applaudies  et  M.  Wefers-Betlinck,  au  nom  de  la  délégation 
néerlandaise,  remercie  chaleureusement  l'administration  com- 
munale de  son  aimable  invitation. 

Pendant  toute  la  soirée,  la  confraternité  la  plus  cordiale  et 
l'animation  la  plu3  grande  régna  dans  les  salons  de  t'Hàtel- 
de- Ville  ;  te  temps  parut  trop  court  ;  lorsque  les  douze  coups 
de  minuit  se  firent  entendre,  ils  n'éveillèrent  qu'un  regret, 
celui  de  commander  le  départ  et  la  séparation. 


RÉCEPTION  DES  MEMBRES  DU  CONGRES  PAR  LA  SOaÉTÉ 
ROYALE  DE  PHARMACIE  DE  BRUXELLES 

La  Société  royale  de  Pharmacie  de  Bruxelles  fut  ta  pre- 
mière des  sociétés  de  pharmacie  belges  qui  edl  l'honneur  de 
recevoir  les  membres  étrangers  adhérents  au  Congrès. 

La  réception  avait  été  fixée  au  1"  septembre,  à  8  heures 
du  soir,  dans  la  salle  académique  de  l'Université  libre  de 
Bruxelles. 

On  vit  rarement  pareille  assemblée.  La  salle  est  com- 
ble, toutes  les  notabilités  scientifiques  et  pharmaceutiques 
s'y  trouvent  et  l'on  peut  dire,  sans  ôlre  démenti,  que  les 
groupes  pharmaceutiques,  les  sociétés  scientifiques,  les  uni- 
versités, les  académies,  les  gouvernements  y  avaient  délégué 
leurs  plus  éminents  représanlants  de  la  pharmacie.  Nous  ne 
citerons  pas  de  noms  afin  de  n'oublier  personne,  mais  toutes 
les  notabilités  de  la  longue  liste  des  membres  adhérents  au 
Congrès  s'y  pressaient. 

La  séance  est  présidée  par  M.  Louis  Créteur.  Celui-ci  prie 


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ttarrioii  Pti  u  BOCiGre  boiale  m  PBUMiCiB  ds  nuxEUis    383 

MM.  les  professeurs  Depaire  et  N.  Gille,  MM.  Finoeist  et 
Seulia,  tous  quatre  fondaieui-s  de  la  Société,  de  prendre  place 
au  bureau  ou  s'asseienl  également  MM.  les  vice-présidents 
Achille  Jonas  et  Martiny  ;  le  sécréta ire-j|;énéral  M.  Victor 
Reding,  le  serrélaîre-adjoint  M.  Emile  Ramtol  et  le  trésorier 
M.  Van  Eeckhoven. 

Derrière  le  bureau  se  trouvent  les  nouveaux  membres 
d'honneur  de  la  Société. 

La  séance  s'ouvre  par  une  allocution  de  M.  Créteur. 
L'honorable  président  prend  la  parole  en  ces  termes. 

HiSSIEUSS, 

Ce  n'est  point  sans  éprouver  une  profonde  émolion,  que  je  rae 
lève  devant  ce  que  le  monde  entier  a  réuni,  en  ce  moment  dans  cette 
salle,  de  plus  glorieux,  de  plus  illustre  dans  la  pharmacie. 

Hais,  après  la  réception  si  cordiale,  si  affable  qui  vous  a  été  faite 
par  le  premier  magistrat  de  la  ville  de  Bruxelles,  dans  l'antique 
palais  de  nos  libertés  communales,  il  appartenait  à  la  Société  royale 
de  pharmacie  de  Bruxelles  de  vous  souhaiter,  à  son  tour,  la  bien- 
venue parmi  nous,  dans  ce  temple  de  la  plus  grande  des  Uberiés 
humaines,  celle  de  la  pensée  et  du  libre  examen. 

Les  sciences  pharmaceutiques  réclameut  aussi,  elles  réclament 
surtout  cette  liberté  qui  permet  à  l'intelligence  de  pénétrer  et  de 
fouiller  ces  dédales  de  l'inconnu.  C'est  par  elle  que  nous  sommes 
arrives  à  dévoiler  les  grands  mystères  des  phénomènes  de  la  nature. 

Elle  se  présente  à  nous  comme  une  pacifique  guerrière,  armée  du 
glaive  du  raisonnement,  et  de  la  vérité,  repoussant  par  sa  seule 
présence  reonemi  du  progrès. 

Non  seulement  cette  liberté  fait  partie  intégrante  de  nos  études 
scientiiiques,  mois  elle  est  aussi  la  base  des  grandes  découvertes 
qui  honorent  notre  siècle  et  dont  la  pharmacie  a  le  droit  de  reven- 
diquer la  plus  glorieuse  part.  C'est  elle  encore  qui  présidera  aux 
discussions  si  utiles  auxquelles  vous  vous  livrerez  dans  le  Congrès 
qui  vient  de  s'ouvrir.  C'est  elle  enfin  qui  nous  lie  d'une  façon  si 
intime  dans  nos  rapports  conTraternels. 

Ces  considérations  soûles,  Messieurs,  suffiraient  pour  légitimer  la 
réception  qui  vous  est  l'aile  dans  celte  salle  académique  de  noire 
université  libre. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


38i  BÉaraont,  rtrts,  bicdrsioks,  visites,  rc. 

Mais,  Messieurs,  permettez-moi  de  vous  rappeler  qu'il  en  est 
d'iiulrcs,  d'uo  ordre  luut  aussi  superleur,  <|ui  nous  commandent  de 
vous  recevoir,  non  point  comme  des  étrangers  représentant  une  des 
plus  belles  Tormes  de  l'aclivilé  de  l'inlelligence  humaine,  et,  saas 
contre  dit,  la  plus  utile;  de  vous  recevoir,  dis-je,  non  comme  des 
confrères,  mais  comme  des  amis,  comme  des  concitoyens  accourus  à 
cette  grande  et  véritable  fête  de  l'humanité,  alin  de  prendre  part 
avec  nous  aux  fraternelles  assises  de  la  pharmacie  auxquelles  vous 
avez  été  conviés. 

Ces  considérations  sont  empreintes  du  sceau  de  notre  origine, 
elles  nous  rappellent  notre  histoire  politique. 

En  effet,  de  quelque  côté  que  je  tourne  le  regard,  je  vois,  ou  bien 
les  représentants  de  la  France,  avec  Inquelle  se  confondent  non 
seulement  notre  langue  mais  aussi  nus  mœurs  et  en  grande  partie 
nos  institutions  ;  ou  bien,  les  représentants  des  Pays-Bas,  de 
l'Autriche,  de  l'Espagne  et  de  l'Allemagne,  qui  nous  rappellent  les 
premières  années  de  nos  différentes  formes  de  gouvernement  ou 
d'administration  politique. 

Et  vous.  Messieurs,  venus  de  plus  loin,  votre  présence  ici  ne 
nous  rappel le-t-et le  pas  que  depuis  près  de  quarante  ans,  la  Société 
royale  de  pharmacie  entrt^tient  avec  vous  des  rapports  scientifiques 
presque  Journaliers  et  que  c'est  de  cette  université,  où  se  tiennent 
nos  réunions,  que  rayonnent  vers  vous  ces  correspondances  dans 
lesquelles  su  reQetent  la  grandeur  et  la  beauté  de  vos  caractères 
scientifiques,  que  nous  avons  appris  à  vous  connaître  d'abord,  a 
vous  louer  ensuite,  et  que  nous  avons  fini  par  vouer,  à  des  hommes 
que  nous  n'uvions  jamais  vus,  la  plusenliëreadmiralion. 

Messieurs,  la  science  a  cela  d'incomparable,  de  parer  de  ses  dons 
les  plus  précieuE,  l'homme  qui  cultive  ses  domaines. 

J'avais  donc  bien  raison  de  vous  dire  que  c'était  le  bonheur  qui 
nous  agitait  en  vous  recevant  et,  raison  encore,  en  disant,  que  nous 
ne  recevions  pas  des  étrangers  mais  des  concitoyens,  des  amis. 

Mais,  si  par  mon  organe,  la  Société  Royale  de  Pharmacie  de 
Bruxelles,  vous  exprime  le  bonheur  qu'elle  ressent  de  vous  voir  au 
milieu  de  nous;  j'ai  aussi  le  droit  de  vous  exprimer  l'orgueil  que  la 
Belgique  éprouve  de  vous  posséder. 

Les  questions  d'bygîène  et  de  pharmacie  qui  sont  portées  à 
l'ordre  du  jour  du  Congrès  ne  peuvent  avoir  que  tles  résultats 
immenses  pour  l'humanité  toute  entière.  Ces  résultats,   la  Belgique 


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ItCEPttOR  riH  U  SOCitTfi  BOTàLB  D«  PHARM1CI8  DE  BlUXELLES      385 

sera  la  première  à  les  recueillir  et  à  en  bénéfîcier  ;  elle  les  devra  à 
vos  esprits  éclairés. 

Au  nom  de  h  Belgique,  au  nom  de  la  pharmacie  belge,  au  nom  de 
l'humanité,  amis,  compagnons  de  nos  labeurs  scientifiques,  soyez 
trois  fois  les  bienvenus  parmi  nous.  (Applaudissements  pralongéi]. 

M.  Viclor  Reding  prend  ensuile  la  parole  et  donne  lecture 
d'une  DOtice  historique  sur  la  Société  Royale  de  Pharmacie 
de  Bruxelles. 

Hessibvrs, 

Le  21  octobre  1886,  il  y  aura  quarante  ans  que  trenle-hull 
pharmaciens  de  la  ville  et  des  faubourgs  fondaient  la  Société  de 
pharmacie  de  Bruxelles.  Ce  fut  au  Waux-Hall  du  parc  qu'eut  lieu  la 
premièra  réunion.  Le  bureau  provisoire  avait  pour  président 
M.  De  Hemplinne,  et  pour  secrétaire  M.  Edmond  Dam. 

Le  but  des  fondateurs  était  :  V'  d'établir  des  liens  de  confraternité 
entre  les  pharmaciens  nationaux  et  d'augmenter  leurs  bons  rapports 
avec  les  pharmaciens  étrangers;  2'  de  provoquer  la  répression  du 
charialanl.sme  et  des  nbus  qui  peuvent  se  commettre  dans  l'exercice 
de  la  pharmacie;  3'  de  veiller  aux  intérêts  professionnels;  4'  de 
travailler  aux  progrès  de  l'art  pharmaceutique  et  des  sciences  qui 
s'y  rattachent. 

Nous  allons  voir  comment  pendant  quarante  années  fut  pour- 
suivie la  réalisation  de  co  but  et  nous  verrons  aussi  si  ceux  qui 
président  aujourd'hui  aux  destinées  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Bruxelles  sont  en  communauté  d'Idées  et  d'aspirations  avec  ses 
fondateurs. 

Les  débuis  furent  naturellement  pénibles;  alors  comme  aujour> 
d'bui,  les  pharmaciens  vivaient  dans  cette  apathie  profonde  qui  fut 
toujours  la  cause  de  leur  inferiorilé  dans  la  gronde  famille  scienti- 
fique; trop  souvent  des  clameurs  unanimes  de  désespoir  se  sont 
élevées  des  rangs  de  nos  travailleurs  quand  leurs  intérêts  se  sont 
trouvés  menacés;  mais  trop  peu  souvent,  bêlas,  ils  se  sont  retrouvés, 
la  main  dans  la  main,  pour  la  défense  de  leurs  droits  et  de  leurs 
prérogatives. 

C'est  ainsi  que  le  premier  élan  des  fondateurs  de  la  Société  de 
pharmacie  de  Bruxelles  se  ralentit  bientôt.  Au  bout  de  six  années 


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386  ttCBPTIONS,  PiTEB,  BXCUHSIOKS,  VISITES,  RC. 

d'existence,  elle  tendait  à  retourner  dans  l'oabli,  quand  H.  le  pro- 
fesseur Depaire  et  H.  Gille  prirent  la  résolution  de  la  ranimer;  ils 
provoquèrent  une  réunion  dans  ce  but  et  le  Si  novembre  185S,  ses 
membres  se  réunissaient  dans  ia  salle  académique  do  l'Université  et 
prenaiBBl  la  résolution  de  ne  pas  abandonner  à  sa  mauvaise  fortune 
l'oeuvre  commune  de  18i6  et  de  chercher  à  la  relever  par  de  nou- 
velles tentatives. 

La  principale  disposition  adnpiée  fut  la  publicité  des  procès- 
verbaux  des  séances,  et  comme  la  Société  n'avait  pa^  alors  d'orgnne 
a  elle,  ils  obtinrent  l'hospitalité  dans  le  Journal  de  pharmacie 
d'Anvers.  Celte  mesure  eut  immédiatement  des  résultats  el&caces, 
mais  bientôt,  aux  premiers  jours  de  l'année  183t,  la  Société  perdait 
en  H.  De  Hemptinne,  le  confrère  émioent  qui  avait  guidé  ses  pre- 
miers pfts,  l'homme  estimé  de  tous  qui  lui  avait  attiré  la  considé- 
ration du  monde  savant. 

En  cette  séance  solennelle  où  nous  réveillons  le  souvenir  de  ceux 
qiii  ne  sont  plus  et  qui  ont  participé  à  notre  œuvre,  nous  saluons, 
en  passant,  avec  la  plus  grande  vénération,  le  nom  de  H.  De 
Hemptinne  qui,  aujourd'hui  encore,  brille  comme  une  étoile  an 
firmament  du  passe. 

Une  perte  aussi  sensible  devait  enrayer  nécessairement  la  pros- 
périté de  la  Société;  aussi  le  17  mai  1855,  dans  le  but  de  réagir 
encore  une  fois  contre  l'indifférence  et  le  découragemeat  de  ses 
affiliés,  admit-elle  en  principe  la  nomination  de  membres  correspon- 
dants et  honoraires  ;  le  6  septembre  de  la  même  année,  elle  associait, 
en  ces  qualités,  à  ses  travaux  quelques  collègues  de  province  et 
immédiatement  elle  prenait  un  nouvel  essor,  tant  il  est  vrai  que 
dans  une  grande  famille  comme  la  ndtreoùles  intérêts  sont  généraux, 
les  cercles  lociux  seront  toujours  réduits  à  l'impuissance  s'ils  ne 
marchent  pas  d'accord  avec  les  pharmaciens  de  tout  le  pays. 

B  L'année  1856  fut  .surtout  féconde,  dit  M.  Gille,  alors  secrétaire- 
général,  dans  le  conipie-rendu  des  travaux  qu'il  lut  à  la  séance 
solennelle  du  16  décembre  18o7;  c'est  pendant  le  courant  de  cette 
,  année  que  la  Société  s'associa  des  savants  étrangers;  sa  biblio- 
thèque s'enrichit  de  plusieurs  ouvrages  importants;  ses  travaux 
scientitiques  iiugmenlèrent  sensiblement,  s 

Le  10  septembre  1836.  la  Sociêlé  décidait  que  ses  procès- verbaux 
seraient  désormais  distribués,  sous  forme  de  bulletins,  aux  mem- 
bres de  la  Société,  tant  du  pays  que  de  l'élranger  et  créait  ainsi  ie 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


mtCEmoR  PU  u  socifrrl  kotali  de  phauàcib  1»  kiniiLLU    387 

Bulletin  oflQoiel  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Bruxelles  qui  est 
encore  son  ai^ne  aujourd'hui. 

Le  10  rlècembre  de  la  même  année,  accomplissant  un  pieux  et 
reconnaissant  devoir,  elle  décidait  la  mise  au  concours  d'une  bio- 
graphie des  pharmaciens  belges  décèdes  et  d'une  notice  coucernanl 
leurs  travaux. 

La  prospérité  de  la  Société  de  Pharmacie  qui  avait  été  un  instant 
oompromise,  allait  grandissant.  Dirigée  par  un  groupe  de  travail- 
leurs inTatigables  parmi  lesquels  se  trouvaient  alors  MH.  Thiriaux, 

Belval,  Wanly,  Gorissen,  Laneau,  Gille,  Seutin,  De  Heyer elle 

poursuivait  le  but  que  lui  avaient  assigné  ses  fondateurs,  défendant 
d'une  part  avec  énergie  les  intérêts  professionnels  du  corps  pharma- 
ceutique, apportant  d'autre  part  et  oonsciencieusemenl  sa  modeste 
pierre  à  rédiiice  de  la  science.  C'étaient  les  premières  années  du 
Btilletin,  organisé  décidément  en  publication  régulière  et  ne  se  bor- 
nant plus  à  l'insertion  seule  des  comptes-rendus;  chacun  semblait 
trouver  une  satisfaction  grande  à  monter  à  cette  tribune  libre,  à  y 
exposer  franchement  ses  idées  et  à  y  défendre  avec  ardeur  les  droits 
de  la  profession. 

Nous  sommes  en  1860.  Soixante-trois  praticiens  font  partie  de  la 
Société  de  Bruxelles;  depuis  sa  fondation,  elle  n'avait  compté  an 
plus  grand  nombre  d'adhérents.  Nous  n'avons  pas  besoin  de  recher- 
cher les  causes  de  rette  prospérité,  elles  sautent  aux  yeux  des  moins 
clairvoyants.  Le  Bulletin,  appelant  tous  les  pharmaciens  du  pays  et 
de  l'étranger  à  s'immiscer  aux  travaux  de  la  Société  de  Bruxelles, 
devait  trouver  partout  des  encouragements  ;  il  peut  être  vrai  que  les 
peuples  qui  n'ont  pas  d'histoire  sont  les  plus  heureux,  mais  il  est 
certain  que  les  sociétés  qui  n'ont  pas  d'organe  sont  appelées  à  végé- 
ter dans  l'eBacetnent  et  à  disparaître  dans  l'oubli.  La  diffusion  des 
idées  est  nécessaire  parce  qu'elle  provoque  la  contradiclion  et  quoi- 
qu'on en  dise,  c'est  dans  ces  polémiques,  si  ardentes  qu'elles  soient, 
que  les  associations  trouvent  le  secret  de  leur  vitalité. 

Une  autre  cause  de  la  prospérité  de  la  Société  à  cette  époque  ne 
saurait  non  plus  échapper  à  notre  attention  ;  elle  a  avec  notre  pros- 
périté actuelle  une  analogie  trop  intime. 

La  Société  avait  nommé  dans  son  sein  une  commission  chargée  de 
veiller  à  l'exécution  de  la  loi  sur  l'exercice  illégal  de  la  pharmacie. 

Il  fautsavoir  dequelsdéplorat)les  abus  nous  avons  toujours  été 
et  nous  sommes  encore  les  victimes  pour  comprendre  avec  quel 
enthousiasme,    quelle   espérance  et   quel  nouveau  courage   sont 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


388  lÉarnoNs,  FfttES,  ixcuBsioits,  visites,  ctc. 

accueillis  dans  le  monde  phanuiiceulîque  ceux  qui  apportent  avec 
eux  la  Terme  volonté  de  terrasser  le  mal  et  d'ouvrir  à  ceux  qui 
soulTreDl  des  horizoDS  nouveaux,  plus  larges  et  plus  consolants. 

L'idée  êlail  belle,  la  cause  èlail  juste,  alors  comme  aujourd'hui, 
mats  si  les  hommes  dévoués  proposent,  les  événements  en  disposent. 

Des  querelles  intestines,  qui,  à  la  lin  de  l'année  i&di,  mirent 
l'existence  même  de  la  Société  en  péril,  ne  permirent  pas  sans 
doute  de  poursuivre  la  réalisation  complète  d'un  projet  auquel  de 
tontes  parts  nos  confrères  avaient  si  sincèrement  applaudi.  Hais  la 
crise  passa,  elle  aussi,  grâce  à  )a  fermeté  de  quelques  membres 
dévoués  que  la  défection  d'autres  ne  découragea  pas. 

Si  toutes  les  légitimes  aspirations  du  corps  pharmaceutique  ne 
furent  pas  satisfaites,  c'est  cependant  une  époque  brillante  que  la 
Société  traversa,  de  1863  à  1870,  alors  que  M.  Norbert  Gille,  secré- 
taire-général, dépensait  à  ce  poste,  tout  ce  qu'il  avait  de  talent, 
d'ardeur  et  de  dévouement.  Secondé  par  MM.  De  Meyer  et  Gorissen, 
il  s'est  acquis  pendant  ces  huit  années  des  droits  à  notre  recon- 
naissance et  aujourd'hui,  moins  que  jamais,  nous  ne  pouvons 
l'oublier. 

Hais  les  hommes  disparaissent,  et  souvent,  quand  ils  pourraient 
rendre  le  plus  de  services.  Le  secrétaire  dévoué  de  la  Société  de 
pharmacie  abandonna  la  modeste  tribune  oil  il  avait  si  énei^ique- 
ment  défendu  nus  intérêts,  quand  il  vit  s'ouvrir  pour  lui  les  portes 
de  l'Académie.  Nous  devons  toutefois  lui  rendre  cette  justice  qu'il 
ne  quitta  pas  son  poste  sans  avoir  désigné  celui  qu'il  jugeait  digne 
de  l'y  remplacer. 

Le  successeur  qu'il  présenta  aux  suffrages  des  membres  de  la 
Société  de  pharmacie  fut  acclamé  dans  la  sé.mce  du  11  février  1870. 
C'était  celui  que  noua  avons  l'honneur  de  voir  aujourd'hui  à  notre 
tête,  c'était  M.  Louis  Créteur. 

Quelque  mois  après,  quand  la  Société  célébrait  le  vingt-cinquième 
anniversaire  de  sa  fondation,  le  nouveau  secrétaire-général  lui 
payait  aussi  son  droit  de  joyeuse  entrée  dans  ses  nouvelles  fonctions 
en  déposant  dans  la  corbeille  jubilaire  le  titre  àe  Société  Rogale,  que 
sans  rien  dire  à  personne  il  avait  sollicite  pour  elle,  auprès  de 
Sa  Majesté  le  Roi. 

Et  ainsi,  toujours,  la  Société  de  pharmacie  de  Bruxelles  a  résisté  à 
toutes  les  secousses  des  événements  malheureux,  en  trouvant  à  cAtè 
de  la  main  fatiguée  qui  la  laissait  choir,  une  main  plus  vigoureuse 
qui  relevait  son  drapeau. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


KECIPTIOn  TàM  Ll  SOCOTt  KOTILE  [)K  PDÂBllAaK  DE  BKCXELUS      389 

La  marche  progressive  de  la  Société  de  pharmacie  a  toujours 
dépendu  de  l'activité  et  de  l'initiative  de  son  secrelaire-fçènéral. 
Il  ne  saurait  ea  être  aulremenL.  Dans  une  association  de  membres 
pouvant  se  réunir  aussi  difficilement  que  des  pharmaciens,  il  faut, 
plus  que  dans  toute  autre,  un  pilote  qui  soit  toujours  au  gouvernail; 
à  lui  de  se  montrer  soucieux  de  ce  qui  peut  être  pour  elle  un  sujet 
de  prospérité  ou  de  gloire;  à  lui  encore  de  chercher  à  éviter  tout  ce 
qui  pourrait  l'amoindrir;  à  lui  surtout  de  savoir  comprendre  et 
défendre  sa  dignité. 

Et  quand  l'on  sait  que  des  destinées  aussi  précieuses  sont  remises 
ainsi  dans  les  mains  d'un  seul  homme,  il  faut  qu'autour  d'elles,  l'on 
sache  accepter  cette  personnalité  tout  d'une  pièce,  avec  ses  qualités 
et  sesdérauts.  Il  Taut  savoir  comprendre  qu'a  moins  de  se  résoudre  à 
être  la  mouche  du  coche,  cet  homme  veut  en  èire  le  coursier  fou- 
gueux et  diligent.  El  quand  il  renverse  tout  sur  sa  roule  pour  con- 
duire tout  au  haut  le  char  qu'il  guide,  il  faut  savoir  être  indulgent 
pour  ses  fautes  eL  applaudir  a  ses  mérites. 

N'oublions  jamais  que  s'il  eut  des  honneurs  que  les  hommes 
dévoués  cueillent  parfois  en  route,  il  est  des  périls  qu'ils  n'évitent 
jamais.  Et  quand  sonne  l'heure  oil  se  règlent  leurs  comptes,  l'on 
s'aperçoit  toujours  qu'ils  ont  laissé  plus  d'ennemis  que  d'amis 
derrière  eux. 

L'un  des  premiers  actes  importants  qui  marquèrent  la  gestion  de 
H.  Créleur  fut  le  divorce  de  la  Société  de  pharmacie  et  de  l'Asso- 
ciation générale  pharmaceutique. 

Je  me  garderai  bien  dans  celte  narration  de  porter  un  jugement 
sur  un  fait  qui  ne  s'accomplil  pas  sans  un  certain  retentissement. 

Il  ne  m'était  pas  permis  cependant,  en  historien  fidèle,  de  ne  pas 
y  faire  allusion,  car  celte  séparation,  on  le  conçoit,  devait  ameuter 
contre  la  Société  bien  des  haines  et  faire  engendrer  contre  elle  bien 
des  tentatives  de  desorganisation.  Mais  cette  lutte  ardente,  non 
interrompue  de  loutes  parts,  de  toutes  les  heures,  de  tous  les 
instants  n'esl-elle  pas  sa  vie  depuis  dix  ou  quinze  ans  et  te  fait  d'en 
être  sortie  comme  elle  en  sort  aujourd'hui,  non  abattue  mais  grandie, 
n'est-il  passa  gloire  ? 

SouiTrez  donc  que  dos  cœurs  débordenl  de  salisfaction  et  de  joie, 
ici,  dans  cette  séance  solennelle  à  laquelle  assistent,  à  câté  de  nos 
membres,  des  confrères  qui  jadis  étaient  aussi  des  ndtres  et  que 
dans  notre  bonheur  nous  ne  fassions  point  de  différence  entre  les 
mains  que  nous  serrons  aujourd'hui. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


390  KKIPTIONa,  FËTEB,  EXCURSlOnS,  rilITES,  ETC. 

Jusqu'en  1876,  car  il  faut  bien  que  nous  fassions  quelques  étapes 
dans  cette  marche  en  avant,  la  Société  poursuivit  avec  calme  le  cours 
de  ses  travaux.  Et  s'il  me  fallait  caractériser  cette  dernière  période, 
je  l'appellerais  la  période  scienlifique.  Le  Bulletin,  en  eOet,  ren- 
seigne à  chacune  de  ses  pages  quelque  élude  nouvelle  et  jamais 
autant  d'illustrations  scientifiques  étrangères  ne  sollicitereat  l'hon- 
neur d'être  attachées  à  notre  Société. 

Un  fait  suffira  à  caraclériser  cette  prospérité  ;  les  abonnés  nou- 
veaux à  noire  publication  furent  si  nombreux  que  l'éditeur  du 
Bulletin  put  prendre  a  sa  charge  l'impression  du  journal  en  1877, 
sans  réclamer  de  subside. 

Cette  situation  permit  à  la  Société,  sur  l'initiative  de  H.  Belval, 
de  prendre  part  à  l'Exposilion  d'hygiène  et  de  sauvetage  qui  s'orga- 
nisait à  Bruxelles.  Il  fut  décidé  que  l'on  exposerait  une  collection 
complète  de  produits  liesinfei^tnnts  et  antiseptiques. 

H.  Créteur  qui  avait  été  le  délégué  officiel  du  gouvernement  belge 
pour  l'assainissement  des  champs  de  bataille  de  Sedan  et  des  envi- 
rons était  l'homme  qui  pouvait  mener  à  bien  pareille  tâche,  aussi  ne 
pAt-il  se  dérober  à  ce  périlleux  honneur,  après  que  H.  Elelval  eAt  fait 
remarquer  à  l'assemblée  que  personne  n'était  plus  à  même  de  pré- 
parer et  de  grouper  cette  collection. 

Le  résultai  fut  tel  qu'il  avait  été  prévu.  Cette  collection,  dont  U 
nomenclature  ne  comprend  pas  moins  de  cinquante  produits,  fit 
l'admiration  de  tous  nus  collègues  de  Belgique,  des  différents  pro- 
fesseurs de  chimie,  et  notamment  du  savant  U.  Fehiing  de  Stuttgard 
qui  en  proclama  la  beauté  et  la  pureté. 

Aussi  le  jury  dècerna-t-il  à  la  Société  une  médaille  d'argent  et  les 
membres,  réunis  en  assemblée^  le  7  octobre  1876,  exprimèrent  le 
désir  de  voir  H.  Créteur  en  rester  à  vie  le  dépositaire. 

Il  y  a  quelques  jours,  ce  succès  s'accentuait  encore,  le  jury  <le 
l'Exposition  universelle  d'Anvers  ayant  accordé  la  médaille  d'or  à  la 
Société  Royale  de  pharmacie  de  Bruxelles. 

En  1879,  la  Société  prit  la  résolution  de  décerner  des  médailles 
aux  collaborateurs  du  Bulletin  afin  de  stimuler  leur  ardeur  et  de 
donner  à  la  publication  un  intérêt  plus  grand. 

Dès  l'année  suivante,  la  première  médaille  fut  attribuée  à 
M.  E.  Collin,  pharmacien  à  Verdun,  pour  ses  travaux  d'un  haut 
intérêt  scientifique. 

L'année  1880  fut  remarquée  par  d'importants  événements. 

Une  commission,  nommée  pour  rechercher  les  modifications  et  les 


■D,B,t,zed.yGOO^IC 


BEciPTion  ni  u  soaErt  iotàlk  m  niiiiucit  di  kvxellbs     394 

améliorations  à  apporter  au  ràglement  social,  exprima  le  désic  de 
voir  élargir  le  cadre  des  membres  et  de  le  voir  s'elendre  à  tous  les 
pharmaciens  du  pays. 

LescoQsidèralioDS  émises  par  la  Commission  furent  jugées  d'uae 
telle  importance  que  l'assemblée  générale  à  laquelle  elles  furent 
soumises  les  adopta  à  l'unanimité  de  ses  membres  et  de  tous  les 
points  du  pays,  des  confrères  se  Qrent  immédiatement  inscrire  à  la 
Société  de  Bruxelles. 

Ce  courant  de  sympathie  qui  se  maniTesLail  si  ouvertement,  d'une 
part,  d'un  autre  cdle  U  fucililo  de  reunir  dans  la  capilale  les  phap* 
maciens  de  toui  le  pjys  pendant  l'exposition  nationale,  décidèrent 
la  Société  Royale  de  pharmacie  à  organiser  un  Congrès.  Celui-ci  fui 
ouvert  le  14  août  dans  cette  même  salle  académique  où  noua  nous 
trouvons  réunis  aujourd'hui;  et  H.  Creleur  qui,  en  sa  qualité  de 
président,  vient  de  souhaiter  la  bienvenue  aux  nombreux  phar- 
maciens accourus  de  l'étranger  pour  prendre  part  au  premier 
Congrès  international  qui  ait  lieu  en  Belgique,  fut  aussi  celui  qui, 
en  Sa  qualilé  de  sécréta  ire-général,  salua  alors  les  adhérents  au  pre- 
mier Congrès  belge.  Ceux-ci  étaient  au  nombre  de  cent  trente-six; 
le  programme  soumis  à  leurs  discussions  portait  des  questions 
scienlitiques  et  professionnelles. 

Les  premières  étaient  : 

i*  Quel  est  le  meilleur  mode  de  préparation  des  extraits  et  quelle 
forme  doit-on  leur  préférer  pour  en  obtenir  une  bonne  conservation; 

â°  Quelle  est  la  méthode  la  plus  simple  et  la  plus  sCire  pour 
obtenir  une  bonne  huile  médicinale,  simple  ou  composée; 

3°  Quel  est  le  mode  pratique  à  suivre  dans  les  analyses  des 
denrées  alimentaires; 

i'  Quel  sérail,  d'après  l'état  de  nos  connaissances  actuelles,  le 
meilleur  agent  chimique  à  employer  dans  les  cas  d'épidémie; 

5"  Quel  est  le  rôle  et  l'importance  du  microscope  dans  les  études 
pharmaceutiques. 

Les  questions  professionnelles  étaient  au  nombre  de  quatre  : 

1°  Révision  de  In  loi  sur  l'art  de  guérir  ; 

%'  Répression  du  charlatanisme; 

3'^  Moyens  à  employer  pour  empêcher  les  personnes  étrangères  à 
la  pharmacie  do  délivrer  des  médicaments  ; 

ï"  Moyens  propres  à  relever  la  profession  pharmaceutique  et  & 
rehausser  la  dignité  professionnelle. 

Je  ne  puis,  dans  cette  note  restreiote,  rendre  compte  du.  discos- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


392  tECBPTIOnS,  FftTBS,  UCU«SI0H8,  TIStTES,  ETC. 

sions  intéressâmes  que  sou  le  virent  ces  différentes  questions;  je  me 
borne,  en  rappelant  les  bonnes  paroles  que  H,  le  professeur 
De  Nobele  nous  adressa  A  l'issue  du  Congrès,  à  en  constater  la 
réussite. 

t  Je  propose,  disait-il,  de  voter  des  remerciements  à  la  Société 
Royale  de  pharmacie  de  Bruxelles,  qui  a  pris  l'initiative  du  Congrès 
et  qui  a  pu  le  (.onduire  à  si  bonne  fin.  Je  remercie  tous  les  membres 
de  Cc'tle  courageuse  et  savante  Société  du  dévouement  qu'ils 
apportent  à  la  grande  cause  de  l'avancement  des  sciences  et  aux 
questions  relatives  à  l'intéréL  professionnel  et  Je  termine  en  expri- 
mant l'espoir  que  le  corps  pharmaceutique  pourra  toujours  compter 
sur  ce  dévouement,  s 

Nos  débuts  en  cette  année  1885  où  la  pharmacie  belge  aura  eu 
l'honneur  d'occuper  psndunt  quelques  jours  l'attention  publique, 
répondront  à  M.  De  Nobele,  que  cette  Société  au  dévouement  de 
laquelle  il  adressait  ce  nouvel  appel  n'a  pas  démérité  de  la  contiance 
que  nos  confrères  avaient  placée  en  elle. 

Hais  avant  d'inscrire  au  livre  d'or  de  notre  histoire  celle  page 
glorieuse  dont  la  séance  d'aujourd'hui  restera  le  plus  plus  précieux 
feuillet,  qu'il  nous  soit  permis  de  parler  un  instant  de  nos  travaux. 

La  Société  Royale  de  pharmacie,  pendant  ces  quarante  années  qui 
viennent  de  s'écouler,  au  milieu  des  satisfactions  qui  encouragent  et 
des  vicissitudes  qui  abattent,  n'aj'amais  deserie  le  vaste  champ  du 
travail.  El  dans  l'ordre  scientiGrjue,  comme  dins  l'ordre  niatêrivl, 
elle  sut  toujours  se  maintenir  à  la  première  place,  se  tenant 
consciencieusement  au  courant  des  progrés  de  la  science  et  défendant 
avec  ardeur  les  intérêts  professionnels. 

Son  Bulletin  témoigne  de  ces  longues  études  et  de  ces  intermi- 
nables luttes  et  il  faudrait  le  feuilleter  d'un  bout  à  l'autre  pour 
apprécier  l'importance  du  travail  produit. 

Bornons-nous  6  allirmer  ici  qu'aucune  question  de  sa  compétence 
ne  lui  est  restée  étrangère. 

Nous  abordons  l'année  1885. 

Quoiqu'il  n'en  paraisse  rien  en  ces  journées  de  fêles,  la  phar- 
macie belge,  depuis  longtemps,  souffre  cruellement. 

De  toutes  parts  l'on  a  empiété  sur  son  domaine  et  il  faut  avoir  vu 
le  monceau  de  documents  de  la  longue  enquête  à  laquelle  nous 
venons  de  nous  livrer  pour  savoir  ce  qu'il  y  a  d'abus  qui  se  com- 
mettent à  notre  détriment. 

Il  n'y  a  pas  de  honte  à  s'avouer  malheureax.  Pourquoi  cacherions- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


UCEPTION  riR  U  SOCIÏTS  BOÏALB  de  rHlKMlClE  Dl  BIUXBLLIS       393 

Doos  que  si  daos  nos  villes  nous  ne  sentons  pas  la  prolondeur  de  la 
pluie,  il  y  a  des  coins  retirés  de  province  où  des  conrrères  n'envient 
pas  notre  prospérité  relative,  mais  d'uù  dos  voix  de  détresse  nous 
récUmenl  du  pain  1 

Ah!  elle  est  pénible  U  longue  nomenclature  de  ces  malheureux 
qui  se  débattent  dans  une  misère  profonde,  de  ces  pauvres  honteux 
auxquels  la  mendicité  est  interdite,  qui  n'ont  que  le  travail  de  leur 
intelligence  et  le  ruile  liibeur  do  leurs  dix  doigts  pour  nourrir  leur 
famille  et  auxquels  des  élrangersà  leur  profession  volent  impu- 
demment et  sans  scrupule  le  pain  de  l'existence. 

La  Société  Royale  de  pharmacie,  émue  de  cette  situation  déses- 
pérée, a  trouvé  là  à  défendre  la  plus  belle  des  causes  humanitaires 
et  ce  sera  l'éternel  honneur  de  son  président  actuel  d'avoir  attaché 
son  nom  a  ce  relèvement  moral  et  matériel. 

Six  mois  se  sont  écoules  à  peine  depuis  le  jour  où  dans  an  sublime 
éluii  de  courageuse  initiative,  nous  jurions  de  consacrer  à  ce  noble 
but  tout  ce  que  nous  avions  d'aclivite  et  de  dévouement. 

Aujourd'hui,  nos  comités  fonctionnent  dans  la  Belgique  entière  et 
de  tous  les  coins  du  pays,  l'êcho  nous  apporte  le  murmure  d'un 
long  cri  d'espérance  qui  sera  bientâl,  —  que  nos  confrères  en 
acceptent  l'augure —  une  clameur  de  soulagement. 

En  cette  séance  solennelle  à  laquelle  non  seulement  nos  illustres 
confrères  étrangers  nous  ont  fait  l'honneur  d'assister  mais  à  laquelle 
nous  avonsconviô  l'élite  de  la  pharmacie  belge,  nous  demandons 
aide  et  protection  à  tous  ceux  qui,  dans  la  haute  position  qu'ils 
occupent,  peuvent  nous  faciliter  notre  tâche. 

Depuis  six  mois,  quatre  vingt-cinq  membres  nouveaux  se  sont 
fait  inscrire  à  la  Société  de  Bruxelles.  Ce  chiffre  seul  est  plus  élevé 
que  le  nombre  de  membres  que  la  Société  ait  compté  jamais  en 
totalité,  aux  périodes  les  plus  Qorissanles  de  son  existence. 

C'est  avec  un  légitime  orgueil  que  nous  enregistrons  ce  fait,  car  il 
prouve  que  nous  sommes  en  communauté  d'idées  avec  les  pharma- 
ciens du  pays  entier  et  c'est  un  grand  encouragement  pour  nous  de 
savoir  que  nous  avons  à  ce  point  la  coofiancu  du  corps  pharma- 
ceutique. 

En  1857,  H.  Norbert  GiUe,  alors  secrétaire -général,  terminait 
ainsi  son  rapport  annuel  : 

«  Bruxelles  possède,  vous  le  savez,  dos  pharmaciens  qui  par 
s  leurs  travaux  ou  par  leur  position^  peuvent  donner  encore  à  la 
»  Société  plus  de  relief  et  de  considération;  ces  hommes,  dévoués 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


394  iWCmioiia,  iItes,  ixcuitsiom,  ubitu,  ktc. 

»  comme  nous  à  la  causa  de  la  pharmacie  et  aux  sciences  qui  s'y 

t  rallacbeot  se  lienneol  éloignés  de  nous.  Eh  bien,  Messieurs,  je  Tais 

»  un  appel  k  voire  dévouement  a  la  cause  de  l'intérêt  général  qui 

»  est  celle  de  notre  Société  ;  lâchez  de  ranimer  ceux  qui  sont  froids; 

>  cherchez  et  failes  disparaître,  si  c'est  possible,  les  causes  qui  pro- 

>  duisent  l'indifférence  et  vous  aurez  consolidé  et  assuré  l'eiisteoce 
»  de  la  Société  de  pharmacie  de  Bruxelles.  > 

Après  trente  ans,  ces  paroles  sont  encore  d'actualité;  ce  qui  était 
vrai  alors  l'est  aujourd'hui. 

Le  jour  où  tous  nos  confrères  comprendront  la  nécessité  d'une 
siDcëre  union,  en  vue  d'un  but  commun  à  atteindre,  le  Comité  de 
défense  que  nous  venons  d'instituer  aura  terminé  sa  mission,  car 
la  guerre  qui  nous  est  faite  ne  saurait  se  prolonger  en  présence  de 
la  coalition  de  nos  efforts. 

C'est  celte  union,  absolue,  dégagée  de  tous  ressentiments  et  de 
tous  regrettables  souvenirs,  réalisée  dans  une  pensée  commune 
d'intérêt  et  deconCcalernilé  que  nous  souhaitons  aujourd'hui. 

En  terminant,  après  avoir  retracé  briévemeol  le  passé  de  la 
Société  Royale  de  pharmacie  de  Bruxelles  et  constaté  sa  prospérité 
actuelle,  nous  avons  de  grands  devoirs  à  remplir. 

Devoirs  de  reconnaissance  d'abord  envers  les  fondateurs  de  la 
^cielé  dont  huit  seulement,  HM.  Depaire,  Ernutle,  Finoelsl,  Nor- 
bert Gille,  Guris,  Rayser,  Seutio  et  Vanden  Gorput,  survivent 
aujourd'hui  à  l'œuvre  de  4846. 

Parmi  les  émiaents  confrères  que  nous  avons  perdus,  c'est  avec 
un  touchant  respect  et  une  profonde  gratitude  que  nous  rappelons 
les  noms  de  de  Hemptinne,  Piron,  De  Ueyer, 

L'amour  de  la  profession  était  dans  leur  cœur  à  ces  braves  qnî 
ont  élevé  l'édiGoe  que  nous  couronnons  aujourd'hui  et  nous  pouvons 
dire  en  évoquant  leur  souvenir  que  c'est  le  feu  sacré  de  leur  art  qui 
a  consumé  leur  existence. 

A  ceux  qui  nous  ont  quitté,  aigris  dans  l'ardeur  de  nos  luttes, 
nous  ne  sommes  pas  moins  reconnaissants  du  concours  qu'ils  ont 
prêté  à  l'œuvre  commune  et  le  jour  où  ils  auront  la  magnanimité  de 
rentrer  dans  nos  rangs,  ce  sont  des  bras  dès  aujourd'hui  ouverts 
qui  les  y  recevront. 

Aux  autorités  et  aux  confrères  élrangers  qui  ont  honoré  de  leur 
pcésenu  noire  séance  solennelle,  nos  remerciemenis  chaleureux. 
ils  ont  relevé  pat  leur  présence  l'eolat  de  cette  cérémonie  et  ils  san- 
roQl  dé^pruuiis  combien  nous  néritions  de  les  recevoir. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


UOPTIOn  PIB  Ll  bociBté  ROVUB  DB  PHABMàQB  db  bbuxbllks      39o 

A  ceux  qui  demain  viendront  grossir  nos  rangs  el  partager  l'ar- 
deur de  nos  luîtes  et  de  nos  travaux,  nous  souhaitons  dès  maintenant 
la  bienvenue,  car  la  séance  d'aujourd'hui  n'esl  qu'une  balle  sur  la 
route  de  nos  devoirs. 

Si  nous  entrevoyons  au  bout  le  but  que  voulaient  atteindre  nos 
fondateurs,  le  chemin  â  parcourir  est  long  encore. 

Nous  franchirons  la  dislance  d'autant  plus  vite  que  nous  serons 
plus  nombreux. 

Il  ne  doit  pas  pouvoir  se  dire  que  des  hommes  d'une  même  pro- 
fession, ayant  mêmes  intérêts,  mêmes  idées,  mêmes  aspirations 
n'ont  pu  se  trouver  d'accord  sur  le  lorrain  de  leurs  intérêts 
communs. 

Dès  demain,  nous  nous  remettrons  en  marche,  les  anciens  avec 
les  jeunes,  les  amis  avec  les  reconciliés,  tous,  bras-dessus,  bras- 
dessous,  les  mains  dans  les  mains,  au  son  de  la  même  fanfare  et 
derrière  le  même  drapeau.  {ApplaudissemerUs  prolongés)- 

M.  le  président  accorde  une  seconde  fois  la  parole  à 
M.  Victor  Reding,  secrétaire-général,  pour  proclamer  les 
noms  des  personnes  auxquelles  la  Société  de  pharmacie  de 
Bruxelles  avait  accordé  le  titre  de  membres  d'honneur  et  de 
membres  associés.  Furent  proclamés  : 

MEUBBES  D'HONNEUR 

MM.  D'  Viœnte  Martin  de  Argenta,  Président  du  Collège  des  phar- 
maciens de  Madrid. 

Ankersmit,  P.,  ancien  Président  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Amsterdam. 

Blas,  C,  professeur  à  l'école  de  pharmacie  de  l'Université  do 
Louvain. 

Bocquet,  H.,  Président  de  la  Société  de  pharmacie  de  Louvnin. 

D'  Gb.   BrunnengiSber,   Sénateur,   Priiside'nt   do   la  «  Doul- 
scber  Apotheker  Verein.  > 

Brunker,    James,  Président  de  la  Pharmaceutical  Society  oE 
Ireland. 

Bultot,  H.,  pharmacien,  à  Liège. 

H.  le  Commandeur  tjtanisloa  Connizzaro,  Sénateur,  professeur 
à  rUniversité  de  Rome,  délégué  du  Gouvernement  Italien. 
«2. 


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396  UtCEPIIOHS,  FftTES,  EXCUKSIOHS,  TIStTU,  ETC. 

MM.  Caries,  P.,  ProFesseur-agrège  à  la  Faculté  de  pharmacie  de  Bor- 
deaux, délégué  du  GouvernemeDt  Français. 

Garteigbe,  H-,  Président  de  la  <  PharmaceuUcal  Society  of 
Greatfiritain.  t 

J.-B.  Depaire,  Professeur  à  l'école  de  pharmacie  de  l'Universtté 
de  Bruxelles. 

DelcomJDéte,  Professeur  de  pharmacie  à  Nancy,  délégué  du 
Gouvernement  Français. 

Dumouliu,  N.,  Professeur  à  l'école  de  pharmacie  de  rUoiversîté 
de  Gand. 

DrageDdorff,  Georges,  Professeur  à  l'Université  do  Dorpat, 
Russie. 

Pidier,  Jean,  délégué  du  Gouvernement  Austro-Hongrois.  Pré> 
sideat  de  la  Société  des  pharmaciens  de  Vienne.  (Gremial- 
vorstand). 

D'Pinkeloburg,  Professeur  à  l'Université  de  Bonn. 

Forsmann,  Alex.,  Président  de  l' i  Allerhdchst  beslâtigte  St- 
Peterburger  pharmaceutische  Gesellscbafl.  » 

Gilkinel,  A.,  Professeur  à  l'école  de  pharmacie  de  l'Université 
de  Liège  (Rappel). 

N.  Gille,  Président  honoraire  de  l'Association  générale  pharma- 
ceutique de  Belgique,  etc. 

Godfrin,  Professeur  de  matière  médicale  à  l'école  de  phar- 
macie de  Paris,  délégué  du  Gouvernement  Français. 

D'  Richard  Godeffroy,  Professeur,  directeur  de  l'école  phar- 
maceutique de  Vienne. 

Greenish,  Thom.  Edw,,  ancien  Président  de  la  c  Pharnoa- 
ceutical  Society  of  Great  Britaîn.  t 

J.  Gys,  Président  de  la  Société  de  pharmacie  de  la  Flandre 
Orientale. 

Lepage,  H.,  Président  de  la  Société  des  pharmaciens  de  l'Eure. 

Lolar,  Professeur  de  pharmacie  à  la  Faculté  de  Lille,  délégué 
du  Gouvernement  Français. 

Lotze,  Ërnesl-Guslave.  conseiller  d'Etat;  Président  de  la 
Société  pharmaceutique  du  Danemark. 

Madsen,  H. -P.,  Président  de  la  Société  pharmaceutique  de 
Copenhague,  délègue  du  Gouvernement  Danois. 

A.  Martin,  Président  du  Cercle  pharmaceutique  du  Hainaut. 

Héhu,  G.,  Pharmacien  de  l'hApital  de  la  Charité. 

Melsens,  L.,  membre  de  l'Académie  des  Sciences,  à  Bruxelles. 


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MapnoH  PAR  Là  sociftrti  kotàlb  db  pbarmagii  »e  brcxellcs     397 

HH.  Michelin,  H.,  PrésideDt  du  Conseil  muoicipal  de  Paris. 

H.  le  Commandeur  Luidgî  Hosca,  Doyen  de  ta  Sociélé  de  phar- 
macie de  Turin. 

Pelit,  Anhur,  Président  de  l'Associaliot)  générale  des  phar- 
maciens de  France. 

Redwood,  Th.,  Président  du  5"' Congrès  pharmaceutique  de 
Londres. 

John  Richardson,  membre  du  Comité  de  la  (  Pharmaceutical 
Society  of  Great  firilain.  » 

ly  Schaoht,  C,  Président  de  la  <  Verein  der  Apotheker  Berlins  ». 

Sebardt,  Wilhem,  délégué  du  gouvernement  Suédois. 

D.  Van  Baslelaer,  Président  du  6™'  Congrès  international  phar- 
maceutique. 

Vande  Vyvere,  Ernest,  Secrétaire-général  du  6*  Congrès  inter- 
national pharmaceutique. 

Verhassel,  El.,  Président  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers. 

Ant,  Von  Waldheim,  Président  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Vienne. 

MEMBRES  ASSOCIÉS 

MM.  Allewaert,  Ach,,  Secrétaire  de  l'Union  pharmaceutique  delà 
Flandre  Orientale. 

Anneessens,  C,  Secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers. 

D' Boltger,  H.-J.,  Rédacteur  du  Pharmaceutische  Zeittmg  fur 
Pharmacie  de  Berlin. 

Bratimos,  C,  Secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  d'Athènes. 

Bretlner,  Maximilien,  pharmacien,  à  Galalz,  (Roumanie). 

Chapelle,  F.,  Président  de  la  Société  des  pharmaciens  de  l'Est. 

D' Golignon,  L.,  délégué  de  la  Principauté  do  Monaco. 

Culot,  P.,  Secrétaire  de  l'Union  pharmaceutique  de  l'arrondis- 
sement de  Charleroi. 

Heger,  Hans,  Rédacteur  du  Pharmaceutische  Post, 

Herlant,  Achille,  Professeur  de  l'École  de  pharmacie  de  l'Uni- 
versité de  Bruxelles. 

José  Joaquim  Alves,  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Lisbonue. 

Lalieu,  Alf-,  pharmacien,  à  St-Hubert. 

Lamury,  Adolphe,  Secrétaire  du  Cercle  pharmaceutique  du 
Hainaut. 


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398  UCSPTIOHS,  PftTEB,  BXCDlBIOm,  nSITBS,  RG. 

MH.  Liesch,  Ferdinand,  pharmacien,  à  Eich  sur  l'Atzelte,  Grand- 

Duchà  de  Luxembourg. 
Hiddleton,  T.,  pharmacien,   délûgué  du  Gouvernement   du 

Chili. 
Beber,  Burkhard,  Bédacleur  du  Progrés  pharmaceutique  de 

Qenève. 
Benkin,  Alexandre,  Secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  de 

Louvain. 
Shillinglaw,  Harry,   Secrétaire  de  la  Société    de    pharmacie 

d'Australie. 
Stearns,  Frederick,  délégué  de  l'Université  de  Michigaao  (États- 
Unis). 
Van  Engelen,  A.,  Professeur-agrégé  de  l'École  de  pharmacie  de 

l'Université  de  Bruxelles. 
D' Wefers-Beilinck.,  Professeur  à  l'Université  d'Utrecht. 
Joseph  Zanni,  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  de  Gonstanti- 

nople. 


La  proclamation  des  membres  hoaoraires  et  des  membres 
associés  est  suivie  de  longs  applaudissements,  qui  ne  se 
terioiaent  que  lorsque  le  Président  lève  la  séance. 

La  plup)art  des  assistants,  que  les  deinières  paroles  de 
M.  le  secrétaire-général  Reding  ont  élcctnsés,  se  dirigent 
bras  dessus,  bras  dessous,  mus  par  des  sentiments  de  con- 
fraternité sincères  et  unanimes,  vers  l'hôtel  Mengelle,  oîi 
avait  lieu  le  raoût  oflfert  par  la  Société  royale  de  Pharmacie 
de  Bruxelles. 

-  Le  comité  de  la  Société  a  pris  les  devants,  et  qoaad  les 
invités  arrivent  rue  Royale,  ils  sont  prêts  à  les  recevoir. 
H.  L.  Créteur,  président,  A.  Jonas  et  Martiny,  vice-présidents, 
Victor  Reding,  secrétaire-général,  Emile  Ramlot,  secrétaire- 
adjoint  et  Van  Eeckhoven,  trésorier,  leur  souhaitent  la  bien- 
venue à  la  porte  des  salons,  où  un  service  d'honneur  est  fait 
par  des  commissaires  aimables  et  prévenants,  qui  ont  tous  à 
la  boutonnière  un  rubaa  vert  et  rouge  :  les  couleurs  de  la 
ville  de  Bruxelles. 


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IfiCEPTIOn  PàB  LA  SOCIlTÊ  ROIALB  M  PHAtMACII  DS  lEDXBLLBt      399 

Toutes  les  notabilités  du  Congrès  assistent  à  la  fâte.  On  y 
remarque  également,  parmi  le  monde  officiel,  M.  le  prince 
deCaraman-Chimai,  ministre  des  affaires  étrangères;  M.  Ver- 
geté, gouverneur  du  Brabant;  M.  l'échevin  Walravens,  ff.  de 
Bourgmestre  de  la  ville  de  Bruxelles;  M.  l'échevin  Becquet; 
MM.  Steens  et  Kops.  conseillers  communanx;  M.  Beco,  cbef 
de  cabinet  de  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  et  de  l'instruction 
publique  ;  M.  le  comte  d'Oultremont,  commissaire-général 
du  gouvernement  près  l'Exposition  nniverselle  d'Anvers; 
M.  le  comte  du  Chastel,  commissaire  du  gouvernement  près 
des  sections  étrangères;  M.  Rousseau,  recteur  de  l'Université 
de  Bruxelles  ;  M.  Grocq,  sénateur  ;  M.  Berge,  ancien  dé- 
puté, etc.,  ainsi  que  les  représentants  de  tous  les  journaux 
politiques  et  scientifiques  de  Bruxelles  et  de  plusieurs 
oi^anes  de  province  et  de  l'étranger. 

La  fête  débute  par  un  splendide  concert  dans  lequel  se 
font  entendre  M"'  de  Saint-Moulin,  cantatrice,  M.  Goffoel, 
premier  ténor  du  théâtre  d'Angers,  M.  Galesloot,  basse,  et 
M.  Victor  Massage,  pianiste. 

Après  une  brillante  ouverture  pour  piano,  qui  sert  à  faire 
valoir  à  M.  Massage  son  talent  de  pianisie,  on  entend  succes- 
sivemeot  :  Air  du  cor  (Flegier),  chanté  par  M,  Galesloot  ; 
Suzanne  (Paladhile), chantée  par  M.  Goffoel;  Air  de  Samson 
et  Dalila  (Saint-Saens),  chanté  par  M""  de  Saint-Moulin  ; 
Couplets  de  Philimon  et  Baucis  (Gounod),  chantés  par 
M.  Galesloot;  Manon  (Massenet),  chanté  par  M.  Goffoel; 
Cenerentola  (Rossini),  chantée  par  M"*  de  Saint-Moulin. 

M.  Massage  accompagne  les  chanteurs  qui  ont  prêté  leur 
gracieux  concours  à  la  fêle  offerte,  au  Congrès,  par  les 
membres  de  la  Société  de  pharmacie  de  Bruxelles. 

Mous  nous  dispenserons  de  prôner  les  artistes  qui  se  firent 
entendre  dans  celle  soirée.  M"°  de  Sainl-Moulin,  dont  la  belle 
voix  de  contralto  a  fait  une  vive  impression  ;  M.  Galesloot, 
la  basse  puissante  et  M.  Goffoel,  le  ténor  si  apprécié  d'Angers, 
sont  trop  connus  dans  le  monde  musical  pour  que  nous  nous 
attardions  à  faire  leur  éloge.  Les  applaudissements  qu'ils 


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400  RËCEETI0»8,  FÊTES,  BICCISIOHS,  VISITES,  XTC. 

recueillirent,  à  la  fin  de  chacan  des  morceaux  du  concert, 
prouvèrent  à  ces  arliâtes  de  valenr  en  quelle  haute  estime 
les  auditeurs  tenaient  leurlaleDt. 

La  fête,  qui  avait  débuté  par  un  concert,  a  âni  par  on 
souper  à  l'américaine,  admirablement  servi.  Le  buffet  a  été 
fort  visité  et  les  invités  ont  fait  honneur  au  menu. 

La  Société  avait  fait  royalement  les  choses,  et  les  organi- 
sateurs de  la  fête,  MM.  A.  Buzon,  Em.  Ramiot  et  V.  Reding 
ont  droit  à  des  félicitations  toutes  spéciales. 

Après  le  menu,  les  commissaires,  qui  eux  également  méri- 
tent des  éloges  pour  la  façon  délicate  dont  ils  se  sont  acquît- 
lés  de  leur  mission,  circulent  dans  les  groupes  avec  des 
caisses  de  cigares  et  présentent  le  havane  si  cher  aux  gour- 
mets de  la  plante  de  Nicot. 

C'est  à  ce  moment  que  la  fraternisation  prend  ses  droits, 
on  voit  se  former  des  groupes  d'individualités  les  plus 
disparates  au  point  de  vue  des  nationalités.  M.  le  Président 
de  la  Société  de  pharmacie  de  Bruxelles,  M.  le  Président  du 
Congrès  et  M.  le  prince  de  Caraman-Chiniai,  vont  de  groupe 
en  groupe  ;  celui-ci  surtout  se  prodigue  et  parvint  aisément 
à  capter,  par  les  paroles  aimables  dont  il  a  le  secret,  l'estime 
et  la  sympathie  de  tous  les  étrangers. 

Cette  belle  fête  se  termina  très  tard,  les  douze  coups  de 
minuit  avaient  sonné  depuis  longtemps,  lorsque  les  derniers 
invités  quittèrent  l'hôtel  Mengelle,  en  emportant  un  éternel 
souvenir  de  cette  réception. 

La  confraternité,  à  laquelle  le  secrétaire-général  avait  fait 
appel,  n'a  pas  été  un  vain  mot.  La  cordialité  la  plus  franche 
n'a  cessé  de  régner  au  sein  de  cette  grande  fête  de  famille, 
dans  laquelle  il  n'y  a  eu  d'autres  nuages  que  ceux  de  la 
fumée  des  cigares. 


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TUm  1  L  BCOLB  DE  PHÀBlUCn  DE  BBUIBLUi 


VISITE  A  l'École  de  pharmacie  de  Bruxelles 


Le  mercredi,  3  septembre,  vers  onze  heures  et  demie  du 
matin,  à  l'issue  des  séances  de  sections,  un  grand  nombre  de 
membres  adhérents  au  Congrès,  se  réunirent  au  bas  du 
grand  escalier  d'honneur  du  Palais  des  Académies,  pour  se 
rendre,  sous  la  conduite  du  bureau  du  Congrès,  à  l'Université 
libre  de  Bruxelles,  pour  visiter  les  locaux  de^  inslallalioas  el 
les  collections  de  l'école  de  pharmacie  de  Bruxelles.  M.  De- 
paire,  accompagné  de  MM.  Herlant  el  Van  Engelen,  reçoit  les 
visiteurs  et  leur  montre  les  locaux  dont  dispose  l'école  de 
pharmacie. 

Avant  d'aborder  la  visite  des  diverses  salles,  il  ex- 
plique, aux  visiteurs,  dans  quelles  conditions  doivent  se 
trouver  les  jeunes  gens  qui  se  présentent  pour  suivre  les 
cours  de  l'école 'de  pharmacie.  Il  indique  ensuite  quelles  sont 
les  connaissances  exigées  du  candidat  en  pharmacie  qui 
désire  passer  son  examen  de  pharmacien.  «  Il  y  a,  dit-il, 
»  deux  espèces  de  jury  pour  la  délivrance  du  diplôme  de 
B  pharmacien  :  le  jury  nommé  par  les  Facultés  et  le  jury 
9  central  ou  gouvernemental.  Les  diplômes  délivrés  par  ces 
»  jurys  ont  la  même  valeur;  ils  ne  sont  valables  qu'après 
D  avoir  été  soumis  à  la  Commission  d'entérinement,  qui 
9  examine  si  la  loi  a  été  respectée  et  si  le  récipiendaire  a  fait 
B  deux  années  de  stage  dans  une  officine.  Ce  stage  peut  se 
»  faire,  soit  pendant,  soit  en  dehors  des  années  d'études, 
B  mais  après  l'examen  de  la  candidature.  » 

M.  le  professeur  Etepaire  fait  ensuite  remettre  à  chacuD 
des  visiteurs  une  notice  sur  l'école  de  pharmacie  de  Bruxelles, 
et  on  passe  à  la  visite  de  l'établissement. 

Dans  le  sous-sol  se  trouvent  les  magasins,  les  compteurs 
à  gaz  et  à  eau,  l'appareil  de  cbau^ge,  la  loge  du  concierge 
et  ses  dépendances. 

On  a  établi  au  rez-de-chaussée  un  vaste  laboratoire,  muai 


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402  itQtpnoHS,  rtns,  ncuisicm,  Toim,  btc 

de  tous  les  appareils  Décessaires  aux  opérstioos  chimico- 
pharmaceuliques  et  analytiques.  Chaque  élève  y  a  sa  place 
spéciale,  sa  botte  de  réactif,  ses  iiisiruments,  ses  appareils  et 
ses  ustensiles,  dont  il  est  responsable. 

Au  premier  étage  se  trouvent  le  grand  auditoire^  la  salle 
des  instruments  de  précision  et  le  laboratoire  particulier  pour 
l'usage  du  proresseur  de  chimie  pharmaceutique,  d'analyse 
chimique  et  de  toxicologie. 

A  l'occasion  du  Congrès,  on  avait  autorisé  des  fabricants 
d'appareils  et  d'instruments  nécessaires  aux  pharmaciens, 
qui  en  avaient  fait  la  demande,  d'y  établir  une  exposition  de 
leurs  produits. 

MM.  DrosteQetWilliquet,deBruxelles,  y  avaient  rassemblé 
une  magnifique  collection  de  verreries  et  d'appareils  phar- 
maceutiques. Le  premier,  qui  est  le  représentant  et  le 
dépositaire  de  la  firme  E.  Leybolds-Nachfolger,  de  Cologne 
(verreries  et  ustensiles  pour  pharmacies),  et  de  la  maison 
Cari  Zeiss,  d'Iéna  (fabricant  de  microscopes),  avait  réuni, 
dans  une  exposition  très  bien  grou['ée,  tous  les  objets 
imaginables  pour  l'installa  lion  d'une  pharmacie.  Les  visiteurs 
admiraient  spécialement  ses  magnifiques  bocaux  et  Qacons 
avec  étiquettes  vitrifiées,  son  superbe  choix  de  balances 
ordinaires  et  de  précision,  ses  presses,  ses  appareils  dîstil- 
laloires.  ses  piluliers,  ses  granuliers,  etc.,  etc.  Leur  attention 
était  également  attirée  par  les  magnifiques  microscopes  de 
Zeiss,  les  célèbres  accessoires  microscopiques  du  même 
labricanl,  ainsi  que  par  les  superbes  collections  de  prépara- 
lions  microscopiques  exposées  pa)-  M.  Droslen. 

La  salle  de  microscopie,  un  laboratoire  spécial  pour  le 
professeur,  la  salle  du  jury  d'examen  et  un  laboratoire  pour 
les  élèves  qui  se  présentent  à  l'examen  pratique,  sont  disposés 
an  second  étage. 

An  troisième  se  trouve  la  salle  des  collections  de  matière 
iiK'uicalc  et  d'iDâtruments  anciens  et  nouveaux,  destinés  à 
l'exercice  de  la  profession  de  pharmacien. 
M.  Depaire  dirige  la  visite  des  divers  locaux  avec  celle 


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nsn%  A  l'bcou  m  phàuuoi  db  mnaun  403 

a&biljté  qui  le  caractérise,  il  répond  à  tontes  les  questions 
qui  lui  sont  posées,  donne  toutes  les  explications  qui  lui  sont 
demandées  et  fait  remarquer  les  progrès  réalisés  dans  l'instal* 
lation  de  la  nouvelle  école  de  pharmacie. 

Les  visiteurs  remercient  l'hoBorable  professeur  el  se  reti- 
rent, vers  une  heure,  enchantés  de  la  réception  cordiale  qu'il 
leur  a  faite,  et  des  pi-évenances  dont  ils  ont  été  l'objet. 


EXGUHSION  CHAMPÊTRE  XV  BOIS  DE  LA  CAHBRB 

L'Association  générale  pharmaceutique  de  Belg:ique,  où  le 
Comité  organisateur  du  Congrès  avait  jugé  opportun  d'aban- 
donner, pour  un  jour,  tout  le  fatras  des  réceptions  officielles 
et  des  discours  plus  ou  moins  imposés.  II  avait  pensé  qu'il 
aurait  devancé  le  désir  de  tous  les  membres  adhérents  du 
Congrès,  en  leur  faisant  savourer  les  délices  d'une  belle 
soirée  d'arrière-saison  dans  une  fâte  de  famille,  où  l'on  pût 
s'amuser  et  fraterniser  sans  les  dures  exigences  de  l'étiquette. 

II  avait  choisi  la  soirée  du  mercredi,  3  septembre,  pour 
offrir  aux  membres  du  Congrès,  et  à  leurs  dames,  une 
promenade  au  Bois  de  la  Cambre  avec  concert  et  garden- 
party  dans  l'île. 

M.  le  secrétaire-général  et  MM.  les  questeurs  A.  Bqzod, 
Deloose,  V.  Reding  et  Ch.  Vandenbroeck  avaient  été  désignés 
pour  s'occuper  de  l'organisation  de  cette  fête. 

Des  dispositions  spéciales  avaient  été  prises  pour  le  trans- 
port des  excursionnistes.  Le  rendez-vous  avait  été  fixé  à 
sept  heures  précises  du  soir,  à  l'emplacement  de  l'ancienne 
porte  de  Namnr,  à  l'intersection  des  boulevards  du  Régent 
et  de  Waterloo. 

A  l'heure  fixée  pour  le  départ,  près  de  quatre  cents  per- 
sonnes se  trouvent  au  lieu  de  réunion.  Trois  trains  spéciaux 
de  tramway  à  vapeur  chauffent  pour  le  transport  des  invités. 
Les  tramways  sont  pavoises  el  personne  d'autre  que  les 


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iOi  KfiCBraons,  fItes.  EicuHsions,  visites,  etc. 

membres  da  Congrès  et  lenrs  dames  ne  peut  y  prendre  place. 

Quand  tous  tes  excursion oistes  sont  placés,  on  donne  le 
signal  du  départ  et  tes  tramways  se  suivent  à  cinq  minutes 
d'intervalle.  On  stoppe,  on  est  à  la  Petite  Suisse  de  Boendael  ; 
tout  le  monde  descend. 

Mais  l'obscurité  de  la  nuit  a  remplacé  la  lumière  du  jour. 
La  forât  est  devant  les  voyageurs  et  quelques-uns  hésitent 
à  y  pénétrer.  Heureusement  que  le  comité  a  prévu  les  objec- 
tions de  ces  timorés.  Les  torches  s'allument,  les  artiSciers 
font  flamber  des  Rammes  de  Bengale  el  c'est  à  la  faveur  de 
ces  lumières  artificielles  que  l'on  se  met  en  route. 

Les  étrangers  admirent  la  belle  disposition  des  promenades 
de  la  foiêt.  Ici  se  trouvent  des  arbres  séculaires,  des  hêtres 
élégants,  des  chênes  rugueux  et  robustes  ;  là  une  futaie 
compacte  et  élevée,  plus  loin  des  groupements  d'essences 
diverses  ;  le  pay.sage  change  à  chaque  instant.  On  passe  sur 
le  pont  du  grand  ravin,  au  même  instant  celui-ci  s'illumine 
des  lueurs  rouges  du  nitrate  de  strontiane;  on  s'arrête  quel- 
ques instants  pour  admirer  la  beaulé  de  ce  site  pittoresque, 
mais  los  guides  pressent  la  colonne.  On  quitte  la  grande 
route  et  on  s'engage  dans  un  large  sentier,  bientôt  on  voit 
de  loin,  à  travers  le  feuillage,  mille  feux  de  diverses  couleurs, 
qui  se  réfléchissent  dans  les  eaux  du  lac. 

On  arrive  sur  les  rives  de  celui-ci.  Au  milieu  de  l'eau  se 
dresse  l'tle,  illuminé  à  giorno,  ressemblant  à  un  palais  de 
Mille  et  une  nuits;  ainsi  aperçue  avec  ses  multiples  réflexions 
dans  l'eau,  l'illumination  présente  un  coup-d'œil  charmant  et 
original. 

Nous  voici  à  l'embarcadère,  un  solide  bateau,  tout  décoré 
de  lanternes  chinoises,  y  attend  les  invités.  Le  comité  orga- 
nisateur a  pris  tontes  les  dispositions  pour  éviter  les  acci- 
dents :  le  nombre  des  voyageurs  à  transborder,  en  une  fois, 
est  limité  à  soixante. 

Le  bateau  fait  huit  voyages  avant  d'avoir  transbordé  tous 
les  invités,  car  un  grand  nombre  de  ceux-ci  se  sont  rendus 
au  bois  par  d'autres  voies. 


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EXCOKSION  GBAIlP6TaE  AU  BOIS  DE  U  UnHI  405 

Au  moment  d'aborder  l'tle,  celle-ci  présente  un  vaste 
embrasement  fantastique,  des  feux  de  Bengale,  allumés  dans 
tous  ses  recoins,  lui  donnent  tout  à  la  fois  un  aspect  étrange 
et  merveilleux;  une  déliceuse  musique  se  fait  entendre,  c'est 
l'air  national  de  nos  amis  de  la  Néerlande;  il  est  bientôt  suivi 
de  tous  les  airs  nationaux  des  pays  représentés  au  Congrès. 
Les  derniers  voyageurs  sont  passés  au  moment  oii  l'orchestre 
eutonaa  le  dernier  air  national. 

Alors  commence  un  charmant  concert,  à  plusieurs  reprises 
vivement  applaudi.  Le  programme  de  ce  concert,  que  nous 
recopions  ici,  est  supérieurement  exécuté. 

PROGRAMME  DU  CONCERT 

PB  EH  [ÈRE  PIRTIE 

I .  Airs  nationaux ,*, 


i.  Michel  Strogo/f,  retraite  lartare.  .         .         Rdberstbih 

3.   Ungarische  Lustspiel,  ouverture  hongroise  .  Eeler-Bela 

i,  The  last  Rose  of  Summer,  faolaisie      .        .        .  Kapi 
5.  Bruxelles,    polka    pour    pialon,    exécutée    par 

M.  Michel Batifokt 

deuxiKmi  PAHni 

^ .  La  Dame  de  Pique,  ouverture     ....  Svnt 

t.  Grande/àn^aùt'e,  pour  tuba,  exécutée  parH.Gorez  SCHREutn 
3.  Concert  dans  le  f^llage,  pour  petite  llùl«,  exécuté 

par  M,  De  Vogelaere GoBBtBHTS 

i.  La  Fille  du  Tambour-major,  fantaisie.         .         .  Oppenbich 

5.  Laura,  valse  de  VEtudiant  pauvre  .  Milloghbr 

Chacun  se  demande  quelle  est  cette  admirable  musique 
qui  vient  distraire  pendant  quelques  heures  les  congressistes 
de  leurs  graves  occupations.  Les  morceaux  sont  supérieure- 
ment exécutés  ;  tout  le  monde  rend  justice  aux  excellents 
musiciens  qui  composent  l'orchestre,  ils  enlèvent  toutes  les 
parties  du  concert  avec  un  maëstrio  extraordinaire.  On 
n'entend  que  des  félicitations  à  leur  adresse,  surtout  à  celle 
de  leur  directeur,  M.  Dubois,  sous-chef  de  musique  au  régi- 
ment des  grenadiers,  qui  avait  trouvé  moyen  de  composer  un 


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406  UOtPTIOHS,  F&TES,  EXCCBSIOKS,  TISITIS,  ETC. 

orchestre  avec  des  musiciens  qai  sont  pr^que  toas  des 
solistes  de  la  musique  du  régiment  du  Roi  ;  aussi  les  applau- 
dissements ne  )eur  Qrenl-ils  pas  défaut,  à  l'issue  de  chaque 
morceau  du  concert  M.  le  président  du  Congrès  se  fit  auprès 
de  M.  Dubois  l'inlerprièe  de  la  salislaction  générale,  et  lui 
exprima  ses  félicilalions  et  ses  remerciements. 

Des  bouquets  sont  offerts  aux  dames  ;  oq  passe  des 
plateaux  chargés  de  consommations  et  des  rafraichissemeots 
de  diverses  espèces  circulent  pendant  le  concert  ;  tout  le 
monde  est  ravi  de  cette  belle  soirée,  et  c'est  avec  une  appré- 
hension générale  que  l'on  voit  arriver  te  dernier  numéro  du 
concert. 

Une  députation  très  nombreuse  se  rend  chez  les  membres 
organisateurs,  et  leur  sollicite  une  partie  dansante.  Le  temps 
est  superbe,  la  soirée  magnifique,  la  musique  excellente,  les 
dames  charmantes;  on  est  en  famille.  Le  comité  n'hésite 
point,  un  bal  champêtre  est  improvisé,  et  bientôt  l'on  voit  la 
plupart  de  ces  illustres  savants,  accourus  des  divers  points 
du  globe  pour  s'occuper  des  questions  vitales  humanitaires, 
tournoyer  aux  sons  d'une  valse  entraînante  ;  ils  comprennent 
qu'il  est  des  moments  dans  la  vie  où  l'homme  de  science 
doit  se  dépouiller  de  l'austérité  de  l'académicien  pour  donner 
du  repos  à  l'esprit  et  pour  stimuler  celui-ci  par  des  exercices 
corporels. 

Mais  il  se  fait  tard,  bien  lard,  et  l'on  doit  partir,  si 
l'on  veut  se  trouver  à  l'heure  convenue,  pour  l'excursion  à 
Gand,  à  la  gare  du  Nord.  Un  dernier  galop  et  le  signal  du 
départ  est  donné.  Le  passage  se  fait  sans  accidents,  les 
premiers  arrivés  attendent  les  derniers  passagers,  les  porteurs 
de  fallots  se  rangent,  la  musique  se  met  en  télé  de  la  colonne, 
c'est  au  son  d'un  pas  redoublé  et  à  la  lumière  des  torches  et 
des  flammes  de  Bengale  que  se  fait  la  traversée  du  Bois. 

On  arrive  à  la  Pefile-Suisse,  on  s'embarque,  la  musique 
prend  place  dans  une  des  premières  voitures  et  charme  le 
voyage  par  ses  airs  variés.  Nous  voici  à  ixelles,  tout  rentre 
dans  le  silence  et  ta  jouiiiée  de  mercredi  a  fait  place,  depuis 


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Bzcuuioif  À  Giim  407 

longtemps,  à  celle  de  jeudi,   lorsqu'on  débarque  porte  de 
Namur. 

ChacuD  emporte  de  cette  fête,  plu4  particulièrement  orga- 
nisée par  MM.  A.  Buzon  et  V.  RediDg,  qui  ODt  en  cette 
circonstance  montré  une  fois  de  plus  ce  que  peuvent  l'acti- 
vité, l'ardeur  juvénile  et  le  dévouement  d'hommes  intelli- 
gents, le  plus  agréable  et  le  plus  durable  souvepir. 


EXCtJHSION  A  GAND 

Cette  excursion  avait  été  fixée  au  jeudi,  3  septembre  1 S85. 
Vers  huit  heures  et  demie  du  malin,  un  grand  nombre  de 
membres  du  Congrès  se  trouvaient  à  la  gare  du  Nord,  quel- 
ques-uns semblaient  encore  très  fatigués  de  la  veille;  mais  ils 
auront  le  temps  de  se  reposer  dans  le  train.  Des  cartes 
spéciales  sont  mises  à  la  disposition  des  excursionnistes.  A 
neuf  heures  précises,  la  locomotive  fait  entendre  le  sifflet  du 
départ  et  les  voyageurs  sont  rapidement  entraînés  vers  Gand. 
Le  voyage  en  exprès  dure  cinq  quarts  d'heure;  à  dix  heures 
dix-sept  minutes,  un  deuxième  coup  de  sifflet  anoonce 
l'entrée  du  train  dans  la  gare  du  Sud. 

Sur  le  quai  se  trouve  une  dépulation  de  l'Union  pharma- 
ceutique de  laFlandre  orientale;  elle  est  composée  de  MM.  De 
Nobele,  vice-président,  Fretin,  Tant  et  Teurlings.  A  la  des- 
cente du  train,  M.  De  Nobele  souhatte  ta  bienvenue  aux 
excursionnistes. 

On  sort  de  la  gare,  mais  le  temps  qui  est  couvert  depuis 
le  malin,  devient  tout  à  coup  franchement  mauvais;  de 
brusques  rafales  soulèvent  des  nuages  de  poussière,  et  de 
larges  gouttes  de  pluie  tombent  à  profusion.  Heureusement 
ce  n'est  qu'une  alerte,  et  bientôt  le  temps  se  rassénère. 

La  réception  à  l'hôtel-de-ville  doit  se  faire  à  onze  heures  ; 
on  profite  du  temps  disponible  pour  se  rendre  à  l'hôtel-de- 


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408  ■scBmoni,  nmu,  ixcrasioits,  ruine,  irc. 

ville  par  le  diemiD  des  écoliers.  Les  membres  du  Congrès 
sont  conduits  à  travers  la  ville  par  la  députation  gantoise,  qui 
leur  moQlre  la  magnifique  place  du  Marché-du-Vendredi,  oh 
Jacques  Vau  Artevelde  haranguait  les  fiers  communiers  du 
iiv*  siècle.  Au  milieu  de  cet  antique  forum  gantois  se  dresse 
la  statue  du  célèbre  tribun  flamand.  Au  coin  du  marché,  on 
voit  UQ  pignon  à  gradins  et  une  tourelle,  c'est  le  bâtimeot 
désigné  sous  le  nom  de  CoUadezolder.  Les  excursionnistes 
admirent  cet  édifice  gothique  du  xiii'  ou  du  iiv  siècle,  resté 
à  peu  près  intact,  dernier  spécimen  des  maisons  à  tourelles 
et  à  pignons  pittoresques  qui  entouraient  jadis  cette  place  qui 
rappelle  tant  de  souvenirs  historiques. 

Un  peu  plus  loin  on  aperçoit  la  flèche  et  les  petites  chapelles 
qui  entourent  le  chœur  de  Saint-Jacques.  Cet  édifice  est  sur- 
tout remarquable  par  ses  tours  dont  la  partie  inférieure  est 
romane.  Elle  fut  construite  an  m*  siècle,  et  les  plus  beaux 
marbres  furent  employés  à  la  couslruction  intérieure  de  ce 
monument  qui  renferme  le  mausolée  de  Jean  Palfijn,  célèbre 
médecin  du  xtii°  siècle,  qui  inventa  le  forceps.  De  là,  on  se 
rend  sur  le  quai,  au  bord  de  la  Lys,  pour  jeter  un  coup-d'œil 
sur  le  grand  canon  que  les  uns  nppellent  Rooden  duivel 
(le  diable  rouge),  parce  qu'il  avait  été  peint  en  cette  couleur, 
mais  qui  est  plus  communément  connu  sous  le  nom  deDulU 
Griete  (Marguerite  l'Enragée). 

Cette  énorme  pièce,  qui  pèse  au-delà  de  33,500  livres,  se 
compose  de  grands  cercles  de  fer  forgé,  réunis  entre  eux.  Sur 
la  culasse  sont  gravées  en  relief  les  armes  et  les  briquets  de 
la  maison  de  Bourgogne.  Elle  a  une  longueur  de  5  mètres,  a 
environ  3  mètres  de  lour  et  sa  bouche  mesure  O'Qâ  de 
diamètre  intérieur.  C'est  le  plus  considérable  des  engins  de 
ce  genre,  il  dépasse  sous  tous  les  rapports  la  Holle  Griete,  de 
Diest,  la  bombarde  cerclée  de  Honlleur,  la  Meg  d'Edimboui^, 
le  Pistolet  de  poche  d'Elisabeth,  de  Douvres,  lea  grands 
canons  des  Dardanelles,  de  Tudela  en  Navarre,  de  Saint- 
Pétersbourg  et  de  l'arsenal  de  Copenhague. 

n  paraîtrait  que  Philippe  Van  Artevelde  l'employa  au  sié^ 


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BXCIIRStCn  A  GàRD  (09 

d'AadeDaerde,  eo  1382,  mais  ce  fait  est  loin  d'être  prouvé. 

On  traverse  ensuite  le  pont  du  Laitage,  et  on  se  trouve  de- 
vant deux  spécimeDH  vraiment  remarquables  de  l'architecture 
flamaDde  du  xviii°  siècle.  La  haute  façade  du  coin  se  termine 
par  an  pignon,  à  lignes  tourmentées,  et  orné  de  trois  gra- 
cieuses statuettes  représentant  la  Charité,  la  Foi  et  l'Elspé- 
rance.  D'une  grande  lucarne  sort  un  buste  représentant  un 
joueur  de  flûte.  Six  bas-reliefs  en  terre  cuite  complètent  la 
riche  décoration  de  cette  maison  :  sur  l'un  d'eux,  un  cerf 
ailé  avec  l'inscription  :  Den  viiegenden  hert,  sert  d'enseigne; 
les  cinq  autres  représentent  des  scènes  mythologiques.  La 
maison  d'à  côté  a  conservé  son  ancien  toit,  orné  d'une  petite 
fenêtre  qui  se  cache  discrètement  entre  les  deux  pignons. 
Les  bas-reliefs  représentent  six  des  sept  œuvres  de  misé- 
ricorde. 

Mais  nos  guides  nous  arrachent  bientôt  de  ce  coin  de  Gand 
appelé  le  rendez-vous  des  gourmets  de  l'archéologie,  et  nous 
conduisent  au  pas  accéléré  vers  l'hôtel-de-ville.  Il  est  onze 
heures,  et  il  ne  faut  pas  faire  attendre  l'Administratioa  com- 
munale. 

On  arrive  devant  la  façade  gothique  de  ce  splendide 
monument,  malheareusemenl  inachevé,  et  à  laquelle  on 
accola  successivement  la  lourde  construction  à  pilastres, 
occupée  par  les  bureaux  de  l'état-civil,  et  l'aile  du  Marché- 
au-Beurre,  à  laquelle  on  donna  une  façade  monotone  et 
banale,  froidement  décorée  à  l'italienne  au  moyen  de  lourdes 
colonnes  engagées  dans  le  mur,  et  servant  en  quelque  sorte 
d'encadrement  aux  fenêtres.  A  l'instar  du  mur  du  Colysée, 
qui  apparemment  a  servi  de  modèle  à  ce  genre  de  construc- 
tion, les  colonnes  du  rez-de-chaussée  appartiennent  à  l'ordre 
dorique,  celles  du  premier  étage  à  l'ordre  inooique  et  celles 
du  deuxième  étage  à  l'ordre  corinthien. 

Ces  diversités  de  style  ne  font  que  mieux  admirer  les 
beautés  de  la  façade  gothique,  que  l'on  doit  examiner  avec 
un  soin  tout  spécial.  Elle  présente  une  ciselure  architecturale 
poussée  à  l'extrême,  et  une  profusion  de  découpures  exquises 


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410  ucErnoifS,  fStss,  Eiccutan,  nsrm,  ktc. 

qui  donnent  à  la  pierre  la  légèreté  et  la  grâce  de  la  dentelle. 
Du  côté  de  la  rue  Haut-Port  on  remarque  une  petite  tribune 
ou  bretèque  qui  constitue  un  véritable  bijou  arcbitectural  ;  le 
magniQque  escalier  et  la  partie  angulaire,  arrondie  eu  guise 
de  tour  et  qui  est  ornée  à  la  partie  du  premier  étage,  d'un 
balcon  ajouré  d'un  fort  bel  effet.  A  peine  a-t-on  le  temps  de 
jeter  un  coup-d'ceil  sur  toutes  ces  beautés,  que  l'on  est  reça 
à  l'entrée  de  l'édifice  comosunal  par  M.  le  président  Gys,  à  la 
tête  d'une  nombreuse  dépuiation  de  membres  de  l'Union 
pharmaceutique  de  la  Flandre  orientale. 

M.  le  président  souhaite  la  bienvenue  aux  membres  du 
Congrès  qui  ont  bien  voulu  se  déplacer  pour  rendre  visite  à 
leurs  collègues  de  Gand,  et  on  se  rend  dans  la  salle  du  Cod- 
seil  communal. 

La  vaste  salle,  remarquable  par  sa  magnifique  boiserie, 
son  manteau  de  cheminée  et  l'ensemble  de  son  ornementa- 
tion, est  trop  petite  pour  la  circonstance. 

Au  bout  de  quelques  minutes  d'attente,  M.  le  Bourgmestre 
Lippens,  MM.  les  échevins  Coison  et  Voituron  et  M.  le  secré- 
taire communal  font  leur  entrée  dans  la  salle  et  saluent 
*  l'assemblée  qui  leur  répond  par  d'enthousiastes  applaudisse- 
ments. 

M.  le  président  Gys  s'avance  et  prononce  les  paroles  soi- 
vantes  : 

HOlfSIBUK   U   BoniGMESTU, 

En  consentant  à  recevoir  les  membres  du  Congrès  de  pharmacie 
et  de  ctiimie,  l' Administration  communale  de  Gand  a  prouvé  une 
fois  de  plus,  quelle  est  sa  sollicitude,  pour  tout  ce  qui,  de  près  ou 
de  loin,  touche  à  l'iotérët  des  populations. 

Vous  voyez  devant  vous,  non  seulement  ce  que  notre  art  compte 
de  plus  distingué,  mais  nombre  de  ceux  dont  les  belles  découvertes 
ont  révolutionné  le  domaine  de  la  science,  ou  dont  la  parole 
éloquente  et  persuasive  a  formé  tant  d'hommes  d'élite,  qui  s'éver- 
tuent à  marcher  sur  les  traces  de  ceux  qui  les  ont  initiés.  Ce  n'ast 
pas  sans  un  sentiment  d'orgueil  que  noua  nous  voyons  appelés  i  les 
présenter  au  premier  magistrat  d'une  commune,  où  l'enseignement  à 


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tona  les  degrés,  a  toujours  joui  de  l'appui  éclairé  de  l'adminis- 
tration. 

Il  me  reste  h  vous  remercier,  au  nom  des  pharmaciens  des  deux 
Flandres,  pour  la  gracieuse  hospitalité  que  vous  nous  prêtez  en  ce 
jour,  et  qui  laissera,  dans  les  cœurs  de  Ions  ceux  qui  sont  présents 
dans  cette  enceinte,  un  souvenir  inefTaçable.  fApplavdissettientiJ. 

M.  le  Bourgmestre  répondit  en  ces  termes  : 

Mbssiedks, 

Je  sais  heureux  de  pouvoir,  au  nom  de  tous  mes  concitoyens, 
vous  recevoir  solennellement  dans  celte  salle. 

Nous  avons  la  conviction  que  les  résolutions  que  vous  prendrez, 
seront  profitables  à  nos  populations.  La  ville  de  Gand,  spécialement, 
a  un  intérêt  marqué  à  vos  éludes.  Vous  n'ignorez  pas,  en  effet,  ce 
foit  regretlable,  qu'elle  est  de  toutes  les  villes  belges,  une  de  celles 
qui  compte  le  plus  de  pauvres  et  qui  paie  le  plus  large  tribut  à  la 
mortalité.  Elle  a,  par  conséquent,  le  plus  grand  intérêt  à  voir  aboutir 
l'élude  de  toutes  les  questions  qui  se  rattachent  à  l'amélioration  de 
sa  situation  économique  et  hygiénique. 

Nous  avons  à  Gand  une  université;  nous  y  formons  des  hommes 
de  science,  nous  y  formons  notamment  des  pharmaciens,  des  chi-" 
misles,  des  hygiénistes.  Parmi  les  questions  dont  ils  ont  à  s'occuper 
dès  qu'ils  sont  entrés  dans  la  carrière,  Rgure  en  première  ligne  celte 
des  eaux  alimentaires,  qui  va  faire  l'objet  de  vos  délibérations. 

La  ville  de  Gand  a  un  intérêt  majeur  à  ce  que  cette  question  soit 
enfin  élucidée.  Je  suis  moi-même,  avec  un  vif  intérêt,  toutes  les 
discussions  qui  ont  lieu  au  sein  des  assemblées  scientiRques  et  qui 
se  rattachent  à  cet  objet.  Je  ne  cesse  de  rechercher  les  décisions 
qu'elles  prennent  relativement  à  cette  importante  question,  dans 
l'espoir  d'y  trouver  des  renseignements  qui  peuvent  être  utiles 
à  la  ville  que  j'ai  l'honneur  d'administrer. 

Soyez  persuadés,  Messieurs,  que  l'Administration  communale  de 
Gand  n'hésitera  pas  un  instant,  dès  que  les  remèdes  eflicaces  seront 
connus,  à  remédier  aux  imperfections  sanitaires  qui  la  préoc- 
cupent, à  faire  les  sacrifices  nécessaires  pour  que  ces  remèdes  soient 
aussitôt  appliqués. 

Do  même  que  la  ville  de  Bruxelles  ne  néglige  rien  pour  résoudre 
la  question  des  eaux  et  pour  opposer  des  moyens  prophylactiques 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


m  itCBPTIORS,  FtTES,  BXCUISIORS,  TISITEB,  ETC. 

efficaces  aux  maladies  qui  résultent  trop  souvent  de  la  mauvaise 
qualité  des  eaux,  de  même  la  ville  de  Gand  est  décidée  à  employer 
tous  les  moyens  qui  auront  été  reconnus  comme  éiaat  de  nature  à 
améliorer  les  conditions  sanitaires  de  sa  population. 

Je  ae  puis  que  me  féliciter  de  vous  voir  arriver  en  aussi  grand 
nombre  dans  la  ville  de  Gand,  car  votre  présence  atteste  tout 
l'intérêt  que  vous  portez  à  sa  population  ;  je  ne  puis  qu'applaudir 
aux  efforts  que  vous  faites  tous,  en  vue  d'arriver  h  la  prompte  solu- 
tion de  questions  qui  intéressent  si  vivemeal  le  bien-être,  non 
seulement  de  la  classe  nécessiteuse,  mais  de  la  société  en  général. 
(Applavdmements  prolongés./ 


M.  Van  Baslelaer,  Président  du  Gongièâ,  remercia  le 
Boargtnestre  et  l'AdmiaistratioD  commuuale  : 

HOHSIBDIt  LB  BoeRGMBSTU, 

Hbbsieurs  les  ÉCHEVinS, 

En  ma  qualité  de  Président  du  6"""  Congrès  international  phar- 
maceutique, je  dois  vous  remercier  au  nom  des  membres  étrangers 
et  des  membres  belges  de  l'accueil  gracieux  que  nous  recevons  en 
ce  moment. 

Le  siège  denos  délibérations  est  Bruxelles,  mais  nous  sommes  venus 
à  Gand,  nous  rendant  à  l'invitation  de  VUntm  pharmaceutique  de  la 
tendre  orientée,  dont  les  membres  prennent  une  part  très  active 
aux  travaux  du  Congrès,  Cette  société  a  bien  voulu  nous  convier  à 
faire  une  excursion  dans  le  chef-lieu  de  la  Flandre  orientale,  pour 
assister  à  une  séance  solennelle,  organisée  par  ses  membres. 

Nous  avons  accepté  avec  empressement  cette  offre,  persuadés 
qu'elle  était  dans  les  désirs  de  nos  collègues  étrangers. 

La  ville  de  Gand  est  l'une  des  grandes  cités  de  notre  pays  qui, 
depuis  le  ivr  siècle,  revendiquaient  les  libertés  dont  nous  jouissons 
et  dont  nous  sommes  si  fiers.  Elle  a  puissamment  contribué  à  la 
renommée  de  la  Belgique.  Elle  fut  la  patrie  des  Van  Artevelde,  le 
berceau  des  libertés  communales,  le  lieu  de  naissance  de  Charles* 
Quint  et  de  tant  d'autres  illustrations  historiques.  Les  arts,  les 
sciences. et  l'industrie  y  élurent  domicile  pendant  des  siècles.  Son 
activité  industrielle  a  pu  décroître  ou  se  transformer,  mais  la  gloire 


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EXCURSION  A  GIKD  443 

de  Gand  est  impérissable.  Aujourd'hui  encore,  ses  monuments,  ses 
musées, ses  établissements  scientifiques,  ses  splendides  installations 
d'horticnlture  et  de  floricullure  de  luxe,  attirent  dans  son  sein  tous 
les  étrangers  qui  visitent  la  Belgique. 

Nous  sommes  venus,  nous  aussi.  Messieurs,  appelés  par  des 
déclarations  amicales,  alléchés  par  l'appAt  de  voir  des  belles  choses, 
d'entendre  des  paroles  bienveillantes,  de  foire  d'agréables  visites, 
et  de  passer  une  heure  en  échangeant  des  vues  scientifiques  et 
Dtiles. 

Voilà  à  peu  près  notre  programme;  la  réception  si  cordiale  qui 
nous  est  faite  à  l'Hôtel-de-Villa  dès  nos  premiers  pas,  nous  enchante, 
nous  parait  de  bon  augure  et  pleine  de  belles  promesses. 

Monsieur  le  Bourgmestre, 
Messieurs  les  Écbevins, 

Nous  espérons  que  les  décisions  que  le  Congrès  prendra,  facilite- 
ront à  l'Aministration  communale  de  Gand,  comme  à  toutes  les 
autres  administrations  belges  et  étrangères,  la  recherche  des  moyens 
propres  à  améliorer  la  situation  morale,  matérielle  et  hygiénique 
des  populations. 

Sans  doute,  les  résolutions,  qui  interviendront  ensuite  de  nos 
discussions,  seront  de  nature  à  recevoir  leur  application  dans  la 
ville  de  Gand.  Nous  savons  que,  depuis  longtemps,  vous  vous 
préoccupez  de  fournir  à  vos  administrés  une  eau  saine  et  abondante, 
de  réprimer  les  felsifîcations  des  denrées  alimentaires  et  qu'aucun 
sacrifice  ne  vous  coûtera  pour  atteindre  votre  but, 

Ces  questions,  qui  vous  intéressent  à  un  aussi  haut  degré,  sont 
portées  à  l'ordre  du  jour  de  nos  délibérations,  nous  tâcherons  de  les 
résoudre  d'une  manière  pratique;  en  attendant,  nous  avons  à  vous 
remercier  de  l'importance  que  vous  attachez  à  nos  travaux. 

Je  finis,  comme  j'ai  commencé,  et  je  ne  saurais  faire  mieux  ni  dire 
plus  vrai  :  Herçi,  au  nom  de  nous  tous,  de  l'accuoil  si  sympathique 
que  vous  avez  bien  voulu  nous  réserver,  il  réveillo  en  nous^Ie 
souvenir  de  cette  antique  et  tégendiaire  hospitalité  Damande,  si 
simple  et  si  grande,  et  dont  vous  vous  montrez  les  dignes  héritiers. 
/Applaudissements ./ 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


(14  ulcipnoNS,  FfiTEB,  BicaRsism,  Tisins,  itc. 

M.  le  Bourgmestre  reprit  la  parole  : 

Je  remercie  M.  le  Président  des  paroles  si  sympathiques  qu'il 
vient  de  prononcer.  Évoquant  de  vieux  souvenirs,  il  a  parlé  de 
l'antique  bospilalité  flamande.  Eh  bien,  Messieurs,  laissez-moi  à  ce 
propos  vous  rappeler  aussi  un  vieil  usage.  Nos  pères,  lorsqu'ils  rece- 
vaient des  étrangers,  leur  offraient  de  l'hydromel.  Aujourd'hui,  nos 
mœurs  sont  changés,  nous  offrons  te  vin  d'honneur.  Permettez-moi, 
Messieurs,  de  vous  engager  à  boire  avec  nous  le  vin  de  l'amitié. 
fApplaudùsemenù.J 

Des  huissiers  font  circuler  des  plateaux  chargés  de  verres 
remplis  de  vins  d'Espagne  et  de  Portugal. 

La  plupart  des  notabilités  scientifiques  étrangères,  les 
membres  du  bureau  du  Congrès,  etc.,  sont  sucœssivement 
présentés  au  premier  magistrat  de  la  ville. 

Lorsque  les  présentations  sont  terminées,  celui-ci  invite  le 
président  de  l'Union  pharmaceutigue  à  le  remplacer  au 
bureau. 

M.  Gys  prie  M.  le  professeur  Du  Moulin,  premier  vice-pré- 
sident d'honneur,  eu  égard  aux  circonstances,  de  vouloir 
occuper  le  fauteuil  ;  il  prend  place  à  ses  côtés,  ainsi  que  les 
autres  membres  de  la  commission  administrative. 

M.  Du  Moulin  invite  les  membres  du  bureau  du  Congrès, 
les  délégués  des  sociétés,  ainsi  que  ceux  des  gouvernements 
étrangers,  à  prendre  place  au  bureau.  II  accorde  ensuite  la 
parole  au  président  effectif,  M.  Gys,  qui  s'exprime  en  ces 
termes  : 

Mrasuuas, 

Ce  n'est  pas  sans  une  profonde  émotion  que  je  vois  réuni  dans 
cette  salle,  ce  que  la  science  et  la  pharmacie  comptent  de  plus  savant 
et  de  plus  illustre. 

Vous  êtes  venus  de  toutes  les  contrées  du  globe  pour  discuter,  à 
l'abri  des  libertés  dont  jouit  notre  chère  patrie,  des  questions  d'un 
haut  inlérèt  public  et  qui  se  rapportent,  soit  à  l'hygiène,  ce  premier 
besoin  des  peuples,  soit  à  d'autres  nécessités.  Grâce  à  l'appui  que 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


EICUUIOK  à.  GASD  415 

nous  avons  trouvé  auprès  de  l'Administration  si  éclairée  de  noire 
ville,  nous  avons  pu  vous  recevoir  dignement  dans  cet  Hdtel-de- Ville 
qui  lemoîgDe  de  tant  d'évëoemeuls  mémorables. 

Ce  ne  sera  pas  un  de  ses  moindres  titres  de  gloire  d'avoir  vu  se 
réunir  sous  ses  voûles  séculaires  celte  assemblée  des  agents  du 
progrès  scientifique.  Le  corps  pharmaceutique  de  Gand  qui  aujour- 
d'hui a  le  bonheur  de  vous  recevoir,  se  senl  lier  de  sa  mission  ;  il 
apprécie  hautement  l'honneur  que  vous  lui  Faites  et  il  n'a  cru  pouvoir 
mieux  Faire,  pour  vous  laisser  un  faible  souvenir  de  ce  jour  glorieux 
pour  nous,  que  d'offrir,  a  quelques-UDS  d'entre  vous,  une  place 
d'honneur  parmi  ceux  qui  dans  les  Flandres  lullenl  pour  l'intégrité 
de  leur  dipMme  et  te  bien-être  de  l'humanité.  Mais  avant  de  procé- 
der à  cette  proclamatiou,  je  donnerai  la  parole  à  M.  Pilalle,  secrétaire- 
adjoinl  àeV Union  pkamtacetUique,  pour  vous  doniier  une  courte 
notice  historique  sur  noire  société.  /Applaudissements./ 

M.  A.  Pilatte,  secrétaire-adjoint,  donne  lecture  du  travail 
ci-après  : 

Kessieurs, 

Une  circonstance  douloureuse  empêche  H.  Allewaert,  notre  zélé 
secrétaire,  de  porter  la  parole  parmi  vous.  A  sa  place,  je  viens  vous 
dire  en  quelques  mots  l'hisloire  de  notre  socielé;  et  si  je  succombe 
à  la  tâche  que  lui-même  eùl  si  dignement  remplie,  vous  pardonne- 
rez, en  considérant  la  jeunesse  et  l'inexpérience  de  l'auteur. 

Dans  les  annales  de  l'Union  pharmaceutique,  ce  jour  sera  inscrit 
comme  un  des  plus  heureux  et  un  des  plus  glorieux  de  son  existence. 
Car  c'est  pour  nous  un  réel  bonheur  de  vous  recevoir  ici,  vous  tous, 
Messieurs,  accourus  de  toutes  les  parties  du  monde  entier  pour 
venir  saluer  des  frères  dans  ce  beau  pays  de  Flandre.  Ce  jour  res- 
serre encore  davantage  les  liens  qui  nous  unissent,  et  nous  sachant 
dans  celle  communauté  d'idées,  nous  puiserons  dans  cet  événe- 
ment une  courage  nouve/iu  pour  marcher  en  avant  et  contribuer 
le  plus  possible,  tous,  tant  que  nous  sommes,  à  la  gloire  de  notre 
chère  profession  ;  celle  profession,  qui  très  souvent  nous  cause 
bien  plus  de  soucis  et  de  peines  que  de  joie;  aujourd'hui,  nous  en 
.sommes  fiers,  et  nous  le  sommes  surlout  parce  qu'elle  nous  réunit  à 
des  confrères  qui  onl  rendu  tant  de  services  à  la  science  et  à  l'huma- 
nité. Le  bonheur  qui  nous  échoit  en  ce  moment  nous  était  dû  ;  il 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


416  SICBPTIONS,  FETES,  EICURSIONS,  TISITEB,  ETC. 

nous  sera  ulile  ;  il  nous  servira  de  slimulant  dans  nos  travaux  et 
d'enoouragetneni  dans  les  lulles  que  nous  aurons  encore  à  soutenir; 
car  dans  les  Flandres,  bien  plus  eocore  que  dans  d'autres  contrées, 
la  position  du  pharmacien  est  des  pius  pénibles.  La  charge  des 
devoirs  qui  lui  iacumbent  est  lourde,  malheureusement  la  part  des 
compensations  est  bien  exiguë. 

Plusieurs  causes  conlribuent  à  maintenir  ce  fAcheux  èlat  :  la 
principale  gtt,  sans  doute,  dans  l'esprit  même  des  populations  qui 
nous  entourent.  L'histoire  de  notre  société  en  ofiFre  d'ailleurs  an 
exemple  frappant. 

En  l'année  1854,  le  9  mars,  quelques  pharmaciens  de  la  ville  de 
Gand  se  reunirent  pour  fonder  une  association  professionnelle. 
Parmi  ceux  qui  prirent  l'initiative  de  ce  mouvement  se  trouvait 
l'honorable  il.  Van  Meldert,  qui,  en  ce  moment,  est  encore  notre 
doyen  d'âge,  a  Nous  nous  sommes  réunis,  disaient  ces  praticiens 
s  dévoués  à  l'efTet  de  nous  constiluer  en  société  dans  le  but  de 
t  suivre  les  progrès  des  sciences  pharmaceutiques,  de  veiller  aux 
>  inlèrâts  matériels  de  la  profession  e(  de  cimenter  parmi  les  mem- 
s  bras  la  plus  Tranclie  cordialité,  s  Ce  qui  les  stimulait  surtout, 
c'était  le  désir  de  remédier  à  des  griefs,  îi  des  abus  graves  et  répétés 
dans  l'exercice  de  certaines  branches  de  l'art  de  guérir.  Noble  et 
généreuse  idée!  Ce  premier  groupe  Fut  comme  le  noyau  autour 
duquel  vinrent  se  ranger  tous  ceux  qui  avaient  à  ctBur  la  dignité 
professionnelle,  si  souvent  méconnue. 

Bientât  les  adhésions  arrivèrent  de  toutes  parts  et  l'{7ttton  Phar- 
maceutique de  la  Flandre  Orientale  se  trouva  déRnitivement  consti- 
tuée. 

Connaissant  le  caractère  généralement  apathique  du  pharmacien, 
caractère  qui  lui  vient  sans  doute  de  l'isolement  dans  lequel  la 
nature  mémo  de  sa  profession  l'oblige  à  vivre,  un  résultat  si  bril- 
lant peut  nous  étonner;  mais  il  fait  plulét  l'objet  de  notre  admira- 
tion. Car  si  nous  relisons  les  travaux  de  notre  société,  nous  voyons 
qu'elle  sût  en  peu  de  temps  s'élever  à  la  hauteur  de  la  tâche  qn'elle 
avait  entreprise.  C'est  ainsi  que  dans  la  séance  même  de  l'inaugura- 
tion, il  Tut  décidij,  à  l'unanimité  des  3S  membres  présents,  qu'une 
pétition  serait  adressée  à  la  Chambre  des  représentants  pour  deman- 
der i  que  la  requête  transmise  dans  la  séance  du  deux  mars  par  les 
s  sœurs  de  St-Vincont-de-Piiul  do  Bruges  soit  vouée  é  un  éternel 
«  oubli,  attendu  que  ce  serait  pousser  au  charlatanisme  que  d'ad- 
s  mettre  que  des  sœurs  religieuses  puissent  professer  impunément 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


EtCUISIOn  A  BkJfD  411 

>  l'art  médico-chirurgical  et  pharmaceutique.  »  Voilà  les  termes 
daos  lesquels  l'incident  fut  relaie  au  procès-verbal  de  celte  séance, 
remarquable  par  l'enthousiasme  entraînant  qui  régna  pendant  loutf 
sa  durée. 

Ce  ne  fut  pas  la  seule  mesure  d'ordre  pratique  que  la  société  pour 
suivit. 

On  ètail  à  la  veille  de  la  promulgalion  d'une  nouvelle  loi  sur  l'art 
de  guérir.  C'est  alors  que  VUnion  pkarmaceuiiqtie  tit  elle-même  ur- 
avant-projet  dans  lequel  les  droits  du  pharmacien  était  un  peu 
mieux  sauvegardés.  Malheureusement  la  confection  des  lois,  lorsqut^ 
celles-ci  n'ont  pas  un  bul  politique,  est  une  chose  dont  s'occupenl 
très  peu  ceux  auxquels  le  peuple  donne  mandat  pour  le  faire  el  que 
pour  ce  motif  nous  nommons  législateurs  ;  aussi  le  projet  de  loi  sur 
l'art  de  guérir  ne  fut  polnL  soutenu  et  encore  aujourd'hui  le  malbeu 
roux  pharmacien  crie,  mais  en  vain,  pour  qu'on   lui  rende  justice. 

Il  y  a  de  ces  abus  tellement  entrés  dans  les  mœurs,  teremcn' 
invétérés,  qu'ils  semblent  avoir  remplacé  complèiement  les  principe:! 
les  plus  élémeutaires  du  droit.  Cependant  le  droit  ne  peut  être  que 
le  droit;  néanmoins  ne  le  voyons-nous  pas  èloufTé  par  les  abus  les 
plus  criants  ?  Un  de  ces  abus,  qu'on  n'est  pas  encore  parvenu  a 
extirper,  c'est  le  cumul  de  la  pharmacie  et  de  la  médecine. 

En  1856,  \^ Union  pharmaceutique,  toujours  sur  la  brèche,  envoya 
à  la  Chambre  des  représentants  une  pétition  aux  termes  de  laquelle 
s'étaient  rallies  tous  les  pharmaciens  du  pays  et  par  laquelle  o:. 
demandait  la  disjonction  des  deux  branches  de  l'art  de  guérir.  Le 
résultai  fut  le  même  que  pour  le  projet  de  loi  et  malgré  la  justesse 
de  nos  réclamations  cette  réforme  est  encore  la  question  à  l'ordre  dt: 
jour. 

Ainsi  venaient  se  briser  les  efforts  de  ces  hommes;  mais  ils  étaïeni. 
décidés  à  la  lutte.  Toujours  lasoriétémarcbasans  crainte  à  la  défense 
de  nos  droits  el  de  nos  prérogatives;  attaqua  de  front  les  abus  e' 
travailla  à  résoudre  toutes  les  questions  vitales  qui  étaient  ei 
suspens  et  dans  lesijuelles  très  souvent  elle-même  prit  l'initiative. 
Grâce  à  l'inQuence  dont  elle  jouissait,  c'esl  encore  elle  qui  parvint  i< 
abolir  complètement  l'usage  des  anciens  poids,  jusqu'alors  couram 
ment  employés  dans  les  Flandres. 

D'autres  questions  firent  également  l'objet  de  discussions  dans  le  ' 
séances  mensuelles  toujours  très  suivies;  il  en  est  qui  suscitèren'. 
encore  des  pétitions  et  des  requêtes  de  la  part  des  membres  de  la  SC' 
cielé.  Qu'il  nous  suffise  d'en  citer  quelques-unes,  telles  que  :  lavml 


zed.yG00gle 


418  Bianions,  rtns,  ncoKSiOHB,  tisitu,  btg. 

des  spécialités,  le  stage  officinal,  les  études  pharmaceutiques,  etc  ,  etc. 
Hais  si  elle  veillait  avec  une  ardeur  jalouse  a  la  défense  des 
intérêts  matériels  de  la  pharmacie,  elle  ne  montra  pas  moins  de 
zèle  dans  le  domaine  des  sciences,  spécialement  de  la  botanique  et 
delà  pharmacologie.  Ainsi,  nous  trouvons  parmi  les  travaux  de  la 
société  une  note  intéressante  et  très  complète  de  M.  Ascoop,  sur  les 
Falsifications  du  Baume  de  Pérou;  un  mémoire  de  H.  Laman,  pré- 
sident de  la  société  en  1859,  sar  les  fleurs  d'Arnica  motUana.  Ce 
travail  dans  lequel  l'auteur  dévoilait  les  falsifications  qu'on  faisait 
subir  aux  diverses  préparations  faites  avec  cette  plante,  ainsi  que 
les  différentes  espèces  de  fleurs  qu'on  substituait  aux  véritables 
Ûeurs  d'Arnica,  fut  très  remarqué  et  eut  les  honneurs  de  l'im- 
pression. Nous  rencontrons  encore  du  même  auteur  diverses 
mémoires  sur  le  Peziza  Auricula,  le  Rhamnus  Catharticus,  et  un 
Procédé  de  conservation  par  pression,  des  feuilles  et  des  fleurs. 

Signalons  également  les  travaux  de  Botanique  de  H-  Coemans, 
membre  de  la  société  : 

^'  Une  notice  sur  le  Pilobolus  CristaUinis. 

%'  Notice  sur  quelques  cryptogames  critiques  de  la  flore  belge  ; 

3"  Becherches  sur  la  genèse  et  les  métamorphoses  du  Pezisa  Sclero- 
tiorum  ; 

i"  Observationes  lichenologicae  brèves  in  fasciculos  cryptogamicos. 

Ce  fut  surtout  la  partie  cryptogamique  qui  fit  l'objet  des  études  de 
ce  savant  confrère.  Pour  apprécier  toute  la  valeur  de  ces  travaux,  il 
suffit  de  dire,  croyons-nous,  que  l'éminent  botaniste,  Jean  Ricltx, 
ancien  professeur  à  l'Université  de  Gand  et  membre  de  la  société,  les 
tenait  en  grande  estime  et  qu'il  en  fil  un  rapport  très  élogieux  à 
l'Académie  des  sciences. 

Cest  en  traitant  ainsi  à  la  fois  des  questions  de  pratique  journalière 
et  des  questions  scieniiiîques  que  VVnion  pharmaceutique  se  tenait  à 
la  hauteur  de  la  science,  tout  en  ne  négligeant  pas  les  inlérfits  de 
notre  profession.  Au  c6té  matériel  de  la  vie  elle  joignait  ainsi  lecMé 
intellectuel.  Les  encouragements  ne  lui  manquèrent  pas  et  plus 
d'une  fois  ses  mérites  furent  hautement  reconnus  par  les  diflerenles 
sociétés  du  pays  et  notamment  par  celles  d'Anvers  et  de  Bruxelles. 

Sans  doute  ses  efl'orts  n'ont  pas  obtenu  les  résultais  matériels  que 
la  société  était  en  droit  d'en  attendre.  Faut-il  s'en  étonner  ¥  Les 
vices  qu'elle  a  dénoncés  étaient  trop  profondément  enracinés;  nous 
les  voyons  encore  subsister  aujourd'hui  maigre  les  justes  attaques 
dont  ils  furent  l'objet. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


un  419 

VUnion  eut  toutefois  le  mérile  de  les  avoir  vaillamment  combattus 
et  d'avoir  élablr  des  principes  acceptés  universellemeot  jusqu'à  ce 
jour  par  tous  les  hommes  amis  sincères  et  dévoués  de  la  justice.  On 
espérait  alors  que  le  temps  et  les  efforts,  iDcessauts  et  sagement  com- 
binés des  AssociatioDS  pharmaceutiques,  auraient  enfin  amené  le 
succès  des  prujels  si  longtemps  rdvés  ;  on  comptait  sur  le  concours 
et  le  dévouement  de  tous. 

Malheureusement,  il  est  difficile  de  détruire  les  abus,  de  démas- 
quer le  vice,  sans  froisser  bien  des  susceptibilités,  sans  soulever 
bien  des  mécootentements.  Des  questions  délicates  d'intérêt  profes- 
sionnel, des  points  de  pratique  ditBciles  à  résoudre  Turent  traités 
avec  trop  de  franchise  peut-être,  et  trop  peu  de  ménagements.  Beau- 
coup de  confrères  se  crurent  menacés  dans  leur  liberté  par  les 
procédés  de  la  compagnie  qui  se  vit  abandonner  par  plusieurs  de 
ses  membres. 

Nous  arrivons  ainsi  à  l'année  1865.  La  société  continua  à  sub- 
sister, mais  elle  demeura  inactive,  jusqu'au  jour  où,  en  4872,  un 
appel  fut  fait  de  nouveau  à  tous  les  pharmaciens  gantois.  Le 
résultat  était  prévu.  L'Union  fut  reconstituée;  mais  malgré  les 
efforts  de  quelques  hommes  dévoués  pour  la  faire  revivre  elle  lan- 
guit et  son  existence  ne  fut  marquée  d'aucun  acte  de  quelque 
importance. 

L'année  4881  vit  enHn  le  réveil  des  sentiments  d'association  parmi 
les  pharmaciens  de  la  capitale  des  Flandres.  Émus  de  l'étal  d'isole- 
ment dans  lequel  ils  vivaient,  plusieurs  de  nos  confrères  résolurent 
de  réorganiser  l'Union  pharmaceutique  Qamande  sur  des  bases 
rationnelles  e(  solides. 

Leur  appel  fut  entendu  et  le  résultat  dépassa  toutes  les  espérances 
grâce  au  zèle  infatigable  et  à  l'énergie  des  membres  du  comité  oi^a- 
nisateur.  Les  survivants  de  l'ancienne  société,  leurs  confrères  plus 
jeunes,  tous  vinrent  se  ranger  sous  la  même  bannière  pour  courir  à 
la  défense  de  nos  droits  méconnus  et  relever  la  dignité  de  notre 
profession. 

Le  comité,  composé  de  HH.  De  Backer,  De  Nobele,  Derboven, 
sous  la  présidence  de  H.  Jérdme  Fretin  convoqua  tous  les  pharma- 
ciens de  notre  cité  et  le  15  mars  de  la  même  année  eut  lieu  la 
séance  solennelle  d'inauguration. 

Qu'il  nous  soit  permis  de  rendre  ici  un  hommage  public  aux 
rénovateurs  de  notre  société.  Honneur  à  eux  ! 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


iSO  ucipnoifs,  Ffini,  izcdrsioiis,  tisitbs,  ne. 

L'état  floHssaDt  de  l'Union  pharmaceutique  doit  réjouir  leur  cœur; 
il  leur  prouve  que  la  semence  qu'ils  ont  jetée  n'est  pas  tombée  daos 
un  lerrain  inculte.  Encore  une  fois,  honneur  à  eux  ! 

La  fondation  de  la  nouvelle  société  acquit  bientôt  l'importance 
d'un  grand  événement  pour  la  pharmacie  Qaroande.  De  toutes  parts 
on  vit  accourir  les  confrères  des  deux  Flandres  jaloux  de  partager 
DOS  travaux;  aussi  cette  adhésion  unanime  eut-elle  pour  effet  de 
grossir  nos  rangs,  à  tel  point,  qu'il  fallut  créer  une  nouvelle  classe 
démembres;  celle  des  associés. 

Alors  aussi,  il  fut  décidé  de  tenir  ious  les  trois  mois  une  séanoe 
spécialement  consacrée  aux  intérêts  des  membres  de  la  province. 
Soucieuse  des  intérêts  de  tous,  la  société  voulait  procurer  l'occasion 
d'émettre  leurs  idées  et  de  produire  leurs  arguments  à  ceux  que  les 
difficultés  d'un  déplacement  et  l'heure  tardive  à  laquelle  ont  lieu  nos 
séances,  retiennent  etui|;né  de  nous.  Ainsi  s'expliquent  cette  franche 
cordialité  et  cette  amitié  qui  relient  tous  nos  membres. 

Solidement  établie,  l'œuvre  ne  demandait  qu'à  prospérer,  mais  il 
fallait  pour  atteindre  ce  but  qu'une  main  habile  lui  donnât  l'impul- 
sion nécessaire. 

L'existence  d'une  société  peut  se  comparer  à  celle  d'une  armée. 
Vous  aurez  beau  rassembler  les  hommes  les  plus  courageux,  les 
soldats  les  mieux  aguerris;  vous  aurez  beau  les  munir  des  armes 
les  plus  perfectionnées  ;  si  un  général  capable  et  expérimenté  ne  se 
trouve  a  leur  lite,  les  mouvements  seront  indécis,  les  rangs  se 
désorganiseront  et  toutes  leurs  forces  se  dissiperont  en  pure  perte. 
Ainsi  en  est-il  d'une  société.  Il  faut  qu'elle  soit  administrée  par  un 
homme  actif  el  intelligeul,  possédant  l'ambition  de  faire  valoir  le 
cercle  qu'il  dirige,  partout  oii  son  mérite  peut  être  mis  en  évidence. 
Cest  ce  que  les  membres  de  VUnion  pharmaceutique  comprirent  en 
se  doQuant  comme  président,  le  secrétaire-général  de  l'aocienDe 
société,  H.  Picard. 

Instruite  par  l'expérience  du  passé  et  s'inspirant  des  nobles  exem< 
pies  que  lui  avaient  légués  sa  devancière,  la  Société  sut  mettre  dans 
toutes  ses  démarches  de  la  circoospeclion  et  de  l'adresse,  sans  toute- 
fois manquer  de  l'énergie  el  de  la  ténacité  nécessaire  pour  maintenir 
groupés  en  un  corps  compacte  tant  de  membres,  dont  les  opinions 
sont  parfois  si  divergentes  et  les  manières  de  voir  si  disparates. 
VUnion  pharmaceutique  prit  un  rapide  essor  et  les  actes  nombreux 
et  importants  qui  marquèrent  les  premiers  temps  de  sa  régénération, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


UCDUlOn  k  GilCD  iSI 

noas  permirent  de  prendre  dignement  noire  place  parmi  les  autres 
sociétés  de  pharmacie  du  pays, 

iDDexible  sur  Parlicle  <**  de  son  règlement,  qui  dit  :  t  La  Société 
constitué»  sous  la  dénomination  d'Cnion  Pharmaceutigue  de  la  Plan' 
dre  Orientale,  a  pour  but  Ib  développement  de  tout  ce  qui  peut  favo- 
riser les  intérêts  matériels,  scientiâques  et  moraux  des  pharmaciens, 
ainsi  que  la  consolidation  des  liens  confraternels  qui  les  unù- 
sent  s;  la  Société,  en  1882,  se  vil  dans  la  pénible  nécessité  de  se 
séparer  de  son  président.  La  présidence  fut  alors  offerte  â  H.  Gys, 
qui  accepta  ces  délicates  fonctions  que  depuis  ce  temps  il  a  exercées 
avec  tant  de  tact  et  d'habileté.  Nous  nous  Taisons  un  devoir  de  lui 
rendre  ici  l'hommage  public  de  notre  estime  pour  les  éminentes 
qualités  qu'il  a  su  déployer  en  toule  circonstance. 

Notre  cercle  réoi^anisé  s'affilia  bientôt  à  ['Association  général» 
pharmaceutique  de  Seigique.  Il  voulait  fixer  sa  rentrée  dans  l'arène 
en  se  déclarant,  pour  ainsi  dire,  solidaire  des  fiiits  et  gestes  d'une 
associalion-mére,  résumant  à  elle  seule  les  vœux  et  les  idées  de  tous 
les  pharmaciens  belges.  Cette  adhésion  devrait  être  générale,  car  oe 
n'est  que  par  l'union  la  plus  intime,  la  fraternité  la  plus  cordiale  et 
l'accord  le  plus  parfait,  que  nous  parviendrons  à  faire  valoir  nos 
droits.  Le  jour  où  tous  nous  serons  unis  pour  atteindre  le  même  but, 
ce  jour-là  nous  constituerons  une  force  qu'on  ne  pourra  plus  mè- 
connatlre. 

L'œuvre  la  plus  importante  qui  signala  le  début  de  la  nouvelle 
Union,  fut  le  pétitionnemenl  général  qu'elle  organisa  dans  tout  le 
pays  contre  les  prête-noms,  cette  plaie  de  la  pharmacie  moderne. 
Elle  demandait  que  le  gérant  fût  force  d'appliquer  son  nom  à  l'exté- 
rieur de  la  pharmacie,  sur  les  étiquettes,  factures.  Soles  et  toutes 
les  préparations  sortant  de  l'oEQcine.  Une  inscription  générale  quel- 
conque venant  à  disparaître  pour  faire  place  à  un  nom  autant  de 
fois  renouvelé  qu'un  autre  répondant  prend  sur  lui  la  gérance  d'une 
pharmacie,  il  est  hors  de  doute  que  le  public  ne  soit  par  là  même 
rendu  plus  défiant  envers  ces  sortes  d'établissements.  Si  elle  ne 
supprime  pas  la  gérance,  celte  mesure  a  toutefois  l'avantage  de  la 
rendre  plus  difficile  et  surtout  d'accentuer  davantage  la  responsa- 
bilité du  prête  nom.  Les  efforts  tentés  furent  conroncès  du  succès  la 
plus  éclatant;  près  de  six  cents  signatures  furent  recueillies.  Du 
reste,  rien  d'étonnant;  la  plupart  des  sociétés  secondèrent  le  mou- 
vement et  nous  prêtèrent  leur  précieux  concours.  VUnion  pharma- 
ceutique de  Charleroi,  de  sa  propre  initiative,  adressa  même  à  tous 


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iS2  KtCEpnoHS,  rtiBS.  ucrasioin,  nsiiBS,  ne. 

les  pharmaciens  une  teUre  de  rappel  pour  les  engager  h  signer  la 
requête.  Renouvelons  ici  les  remerciements  que  la  société  adressa 
en  cette  occasion  à  sa  vaillante  sœur  wallonne  pour  l'acte  de  bonne 
confraternité  qu'elle  venait  de  poser. 

Afin  de  donner  plus  de  poids  et  de  relief  à  la  demande  des  phar- 
maciens belges,  il  fut  décidé  qu'on  ferait  parvenir  directement  la 
pétition  au  minisire.  Les  signatures  furent  donc  reliées  en  un  su- 
perbe volume  que  les  membres  du  bureau,  après  avoir  demandé  et 
obtenu  une  audience,  allèrent  remettre  entre  les  mains  de  H.  Bolin- 
Jacquemyns,  alors  Hinislre  de  l'intérieur. 

L'accueil  le  plus  gracieux  leur  fut  fait,  et,  après  que  le  président 
H.  Picard,  dans  un  éloquent  discours,  eût  exposé  de  nouveau  les 
griefs  de  la  pharmacie,  le  Ministre  répondit  en  promettant  formelle- 
ment qu'à  rapparition  prochaine  de  la  pharmacopée,  de,  nouvelles 
instructions  sur  l'art  de  guérir  auraient  vu  lejour.et  seraient  venues 
faire  droit  aux  Justes  réclamations  des  pharmaciens.  Depuis  lors,  la 
pharmacopée  a  paru  et  la  disposition  que  nous  avions  réclamée  se 
trouve  Inscrite  dans  les  instructions  qui  l'accompagnent. 

Si  nous  ne  sommes  pas  encore  entrés  en  possession  de  toutes  nos 
franchises,  nous  espérons  que  l'œuvre  du  temps  nous  y  conduira; 
il  reste  néanmoins  établi  que  l'Union  pharmaceutique  des  Flandres 
aura  contribué  pour  sa  part  au  succès  des  différentes  réformes  ré- 
clamées depuis  si  longtemps. 

Est-il  besoin  de  dire  que  VUnion  ne  laissa  échapper  aucune  occa- 
sion pour  s'associer  aux  honneurs  rendus  à  ceux  que  le  corps  phar- 
maceutique belge  se  faisait  un  devoir  de  glorifier  comme  ses  en- 
fants les  plus  illustres?  11  sufiira.  croyons-nous,  de  rappeler  qu'elle 
prit  part  aux  brillaDles  manifestations  organisées  en  faveur  de 
HH.  Van  Bastetaer,  Norbert  Gille  et  d'autres  confrères  distingues. 

Ainsi  que  sa  devancière,  l'ancienne  Union  pharmaceutique,  la  so- 
ciété réorganisée,  n'a  pas  limité  ses  travaux  â  ceux  d'ordre  pure- 
ment matériel.  Il  s'est  passe  rarement  une  assemblée,  sans  qu'une 
question  scientifique  n'y  fit  l'objet  d'un  rapport  ou  d'une  discussion 
générale  : 

s  H.  J.  Fretin  inaugura  brillamment  la  série  des  travaux  de  phar- 
s  macie  par  une  élude  critique  des  divers  procédés  connus  pour  la 
s  préparation  des  liqueurs  de  goudron.  Les  journaux  de  pharmacie 
»  du  pa^s  se  sont  fait  un  devoir  de  publier  ce  travail  qui  d'ailleurs 
>  avait  déjà  valu  à  son  auteur,  la  distinction  aussi  flatteuse  que 


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ncmsiOH  J.  fiAND  iS3 

>  méritée  de  membre  correspondant  de  VVnvm  pharmaceutique  d« 
h  Charleroi.  Cette  étude  Fut  également  reproduite  par  ie  Journal  de 
t  Pharmacie  et  de  Chimie  el  V  Union  pharmaceutique  de  France.  t{i') 

Il  suffit  de  relire  les  procès- verbaux  de  nos  réunions  pour  être 
coDvaiDcu  que  le  terrain  de  la  science  n'est  pas  laissé  en  friche  par 
nos  membres.  A  chaque  page  nous  rencontrons  des  travaux  tels 
que  :  anmémoire  de  M.  Gys,  notre  Président,  sur  le  pouvoir  digestif 
des  différentes  pepsines  commerciales;  un  Rapport  de  M.  Allewaert, 
secrétaire-général,  sur  l'analyse  des  eaux  de  la  ville  de  Gand,  tra- 
vaux qui  témoignent  suSisamment  de  la  vitalité  scientifique  de  la 
compagnie. 

Cependant  ce  qui  nous  manquait,  c'était  une  publicité  plus 
grande.  Depuis  1 S54,  le  Jourjial  de  pharmacie  d'Anvers  nous  avail 
généreusement  ouvert  ses  colonnes  pour  recevoir  nos  communica- 
tions. Mais  par  suite  de  l'accroissement  constant  de  nos  membres,  il 
nous  fut  enfin  possible  de  fonder  un  organe  spécial.  D'ailleurs,  notre 
dévoué  vice-président  U.  De  Nobele,  alors  secrétaire-général,  disait 
déjà,  dans  son  remarquable  rapport  présenté  à  l'assemblée  générale 
du  U  février  1881  : 

f  On  nous  permettra  d'émettre  ici  un  autre  vœu,  c'est  de  voir  la 
t  société  créer  une  publication  à  elle.  Sa  création  viendrait  en  aide 

■  à  la  complaisance  d'autres  sociétés.  Nous  saisissons  cette  occasion 
1  de  remercier  nos  confrères  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers 

■  pour  l'empressement  avec  lequel  ils  ont  accueilli  les  extraits  de 
B  nos  procès-verbaux  dans  leur  estimable  journal.  Ils  ont  œrtaine- 
»  ment  droit  à  notre  reconnaissance  pour  cet  acte  de  bonne  confra- 
»  temité.  > 

Une  partie  seulement  do  ce  que  disait  le  secrétaire  général  d'a- 
lors, est  encore  vraie.  Nos  remerclments,  nous  les  réitérons  à  nos 
excellents  confrères  du  Journal  de  pharmacie  d'Anv&'s ;m&\s  cevoba 
formulé  depuis  longtemps  et  qui  était  dans  le  cœur  de  tous  les  phar- 
maciens des  Flandres,  M.  De  Nobele  l'a  vu  enfin  se  réaliser  par  la 
création  de  la  Bévue  pharmaceutique.  Lui-même,  du  reste,  en  est  le 
vrai  fondateur  et  le  comité  de  rédaction  a  cru  ne  pouvoir  mieux  faire 
qu'en  le  prenant  pour  rédacteur  en  chef.  Qu'il  nous  soit  permis  de 
lui  rendre  ici  le  témoignage  public  de  nottre  reconnu issance  ;  car  s'il 
doit  en  rejaillir  quelque  gloire  sur  V Union  pharmaceuiiqrte,  c'est  au 

(1)  De  nobele.  Happoil  sânërsl  ponr  l'ancde  Boeiile  1881-18B2. 


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434  ISGBRIORS,  ItTBS,  HCCISIOSS,  TUITU,  EK. 

zèle  iofaligable  et  au  dèvouemeat  sans  bornes  de  aotre  vice- 
président  que  nous  en  serons  redevables. 

Messieurs,  ici  se  termine  ma  tâche.  Laissez-moi  vous  dire  une  fois 
de  plus  que  l'Union  pharmaceutique  inscrira  parmi  ses  plus  beaux 
tilres  de  gloire  le  fait  d'avoir  pu  recevoir  ici  tant  de  hautes  person* 
nalilés  scienliSques,  qu'elle  est  fiëre  de  posséder  parmi  ses  membres 
d'honneur  ou  correspondants.  La  solennité  de  ce  Jour  nous  permet- 
tra d'y  ajouter  un  notable  et  brillant  complément. 

Messieurs,  il  me  reste  à  vous  faire  connaître  les  noms  des  mem- 
bres d'honneur  et  des  membres  correspondants  nommés  dans  la 
séance  du  35  ao6t  dernier.  Ont  été  proclames  : 

VICE- PRÉSIDENTS  D'HONNECR 

BIH.  Van  Bastelaer,  D.,  Président  du  â™  Congrès  international  phar- 
maceutique. 

Dragendorff,  Georges,  Professeur  à  l'Université  de  Dorpat, 
(Russie) . 

Gille,N.,  Président  honoraire  de  l'Association  générale  pharma- 
ceutique de  Belgique,  etc. 

Depaire,  J.-B.,  Vice>Président  du  Congrès,  etc. 

MEHBAES  D'H(X4NËUB 

MW.  D'  Vlcente  Martin  de  Argenla,  Président  du  Collège  des  phar- 
maciens de  Madrid. 
Ankersmit,  P.,  ancien  Pré!iîdent  de  la  Société  de  pharmacie 

d'Amsterdam. 
D'  BrunnengrSber,  Ch.,  Sénateur,   Président  de  la  c  Deut- 

scber  Apotheker  Verein.  » 
Brunker,    James,  Président  de  la  Pharmaceutical  Society  of 

Ireland. 
Carteighe,  M.,  Président  de  la  c  Pharmaceutical  Society  of 

GreatBritain.  » 
H.  le  Commandeur  Stanisloa  Connizzaro,  Sénateur,  professeur 

à  l'Université  de  Rome,  délégué  du  Gouveruement  Italien. 
Dîtirich,  J-,  Président  dn  *"  Congrès  de  pharmacie,  tenu  à 

Brunswick. 


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KXGinBION  l  GIHD  i25 

MM.  Forsiuaon,  Alex.,  Président  de  1'  f  AUerbochst  besUitigte  St- 
Peterburger  pbarmaceulische  GeseUscbaft.  > 

Lilpop,  Ch.,  aDcien  Prèsidenl  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Varsovie. 

Hadsen,  H.-?.,  Président  de  la  Société  pharmaceutique  de 
Copenhague,  délégué  du  Gouvernement  Danois. 

A.  Martin,  Président  du  Cercle  pharmaceutique  du  Hainaut. 

Hêhu,  C,  Pharmacien  de  l'hApital  de  la  Charité. 

M.  le  Commandeur  Luidgi  Hosca,  Doyen  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Turin. 

Petit,  Arthur,  Président  de  l'Association  générale  des  phar- 
maciens de  France. 

Redwood,  Th.,  Président  du  b"'  Congrès  pharmaoeatiquo  de 
Londres. 

D'Scfaacht.C,  Président  de  la  cVerein  derApothekerBerlins». 

Sebardt,  Wilbem,  délégué  du  gouvernement  Suédois. 

D'  Belval,  T.,  Inspecteur  d'hygiène  au  Ministère  de  l'Inté- 
rieur, etc. 

Crèteur,  t.,  Président  de  la  Société  royale  de  Pharmacie  de 
Bruxelles. 

Dubois,  C,  Professeur  à  l'Université  de  Gand. 

Gille,  J.-B-,  Pharmacien  en  chef  de  l'armée. 

Schockeel,  Président  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Bruges. 

Verhassel,  H.,  Président  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers. 

CORRESPONDANT 
H.  Vande  Vyvere,  E.,  secrétaire-général  du  Congrès. 

L'appel  de  ce  nom  soalève  un  lotinerre  d'applaudissements. 
BI.   Van  Bastelaer  se   lève  et,   après  avoir  demandé  la 
parole,  s'exprime  comme  suit  : 

Messieurs,  il  est  de  mon  devoir  de  remercier  ici  publiquement 
H.  Vande  Vyvere  de  ce  qu'il  a  lait  pour  mener  à  bieu  notre  Congrès, 
cette  entreprise  que  les  plus  téméraires  n'envisageaient  pas  sans 
craintes.  , 

C'est  à  son  travail  constant,  à  son  zèle  qui  ne  s'est  pas  départi  un 
instant  depuis  près  d'une  année,  que  nous  devons  d'avoir  vu  ce 
Congrès  réussir  au-delà  de  toutes  dos  espérances.  Témoin  de  son 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


i26  aSCEPnoiiB,  Fftris,  ixcouiom,  nsiTBS,  ne.. 

incessant  labeur  el  de  son  dévouement,  je  pais  mieux  que  personne 
vous  dire  qu'il  n'a  rien  négligé  pour  arriver  à  son  but,  il  n'a  épar- 
gné, ni  Fatigues,  oi  veilles,  ni  même  sa  santé. 

Sans  vouloir  peser  eo  rien  sur  les  décisions  de  la  Société  gantoise, 
je  crois  pouvoir  le  dire  et  rencontrer  vos  sympathies  unanimes,  ce 
n'est  pas  seulement  le  titre  de  correspondant  de  la  Société  pharma- 
ceutique de  Gand  qui  eût  pu  être  ofierl  à  ce  travailleur  infatigable, 
à  notre  zélé  confrère,  mais  bien  celui  de  membre  d'honneur. 
/Applaudissements. J 

M.  Du  Moulin  répond  à  M. Van  Basielaer  : 

L'Vnvm  pharmaceutique  de  la  Flandre  Orientale  est  d'autant  plus 
heureuse  de  s'associer  à  cette  manifestation  que  le  titre  de  vice- 
président  d'honneur  avait  été  réservé  à  U.  Vande  Vyvere.  Celui-ci 
avait  été  provisoirement  porté  en  tête  de  la  liste  des  membres 
correspondants,  VVnion  comptant  offrir  au  dévoué  secrétaire  du 
Congrès  ce  titre  à  la  clAlure  des  travaux.  Depuis  de  nombreuses 
années,  H.  Vande  Vyvere  rend  des  services  éminents  à  l'art  pharma- 
ceutique, ses  travaux  scientifiques  sont  connus  et  appréciés;  nous 
aurions  voulu  l'élever  à  la  présidence  d'honneur,  en  reconnaissance 
detout  ce  qu'il  a  fait,  ai  le  règlement  ne  s'y  était  opposé. 

Gomme  H.  Van  Bastelaer  a  devancé  nos  intentions,  il  ne  nous  reste 
qu'à  Dommer  H.  Vande  Vyvere  vice-présidentd'bonneur  de  l'Union 
pharmacoitique  de  la  Flandre  Orientale  par  acclamation. 

Les  membres  de  l' Union  se  lèvent  et  acclament  les  paroles 
de  l'hoDorable  président  M.  Du  Moulin.  La  salle  entière  est 
debout  et  applaudit.  Ues  bravos  éclatent  de  toutes  parts  et 
M.  le  secrétaire-général  du  Congrès  reçoit  une  de  ces  ova- 
tions qui  font  époque  dans  la  vie  d'un  homme. 

M.  Vaude  Vyvere  se  lève  et  remercie  l'assemblée  de  la 
sympathie  qu'elle  lui  témoigne. 

Messieurs,  je  remercie  bien  sincèrement  M.  Van  Basielaer  des 
paroles  par  trop  fiatteuses  qu'il  vient  de  m'adresser.  Je  remercie 
M.  le  professeur  Du  Moulin  et  les  membres  de  l'Union  pharmaceu- 
Oque  de  la  Flandre  Orientale  de  la  marque  de  vive  sympathie 
qu'ils  viennent  de  me  décerner.  Je  remercie  l'assemblée  toute 


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Excuasion  i  cxyn  ii7 

entière  de  sa  Itienveillance  à  mon  égard  et  de  l'approbation  qu'elle 
donne  a  la  proposition  du  presiduiil  de  celte  memornble  assemblée. 

Je  regrette  que  reino>iori,  que  je  ressens,  ne  me  permette  point 
de  trouver  des  expressions  assez  vives  de  ma  reconnaissance. 

Je  reconnais  que  Je  me  suis  donne  queltjues  peines  pour  faire 
aboutir  notre  entreprise,  mais  je  n'étais  pas  seul  pour  l'organisation 
de  nos  assises  scienliHques,  j'avdis  à  mes  cdtés  de  vaillants  con- 
frères qui  tous  m'ont  aide;  le  Président,  le  Comité  executif  tout 
entier,  ont  également  droit  à  vos  éloges;  je  me  considérais  comme 
suflisamment  récompense  par  le  succès  de  l'œuvre  que  nous  avions 
entreprise.  Je  suis  heureux  de  vos  applaudissements,  ils  me  prou- 
vent que  j'ai  bien  agi  et  qu'il  est  de  mon  devoir  de  persévérer  dans 
mes  efforts  pour  rehausser  la  considération  due  à  notre  profession. 
(^Applauditsements.) 

M.  Van  Bastelaer,  à  son  tour,  remercie  en  termes  clialeu- 
reux  les  pharmaciens  gantois  de  l'accueil  qu'ils  ont  fait  à  sa 
p[X}posilion.  Il  est  certain  d'être  l'interprète  de  tous  les  phar- 
maciens étrangers  et  belges  pour  les  féliciler  de  la  dis- 
tinction si  méritée  qu'ils  viennent  d'accorder  au  Sécrétait^ 
général  du  Congrès. 

L'incident  clos,  M.  Pilatte  continue  la  lecture  des  noms 
des  membres  correspondants.  Ont  été  proclamés  : 

H  b:MBRES-COBRESPON  D  A  NTS 

HU.  Boettger  (D'),  H.-J.,  Redacleur  da  Pharmaceutische  Zeiltmg  fUr 
Pharmacie  de  Berlin. 

Bratimos,  C,  Secretiiire  de  la  SocicLé  de  pharmacie  d'Athènes. 

Joaquin  Alves,  J.,  dolcgué  de  la  Société  do  pharmacie  da 
Portugal. 

Opwyrda,  R.  J.,  Pharmacien  à  Nimùgiie, 

D'  Wefers-Beltincli,  Professeur  à  l'Université  il'Utrecht. 

Joseph  Zanni,  délé^^ue  de  la  Socicto  du  pharmacie  de  Cunstanti- 
nople. 

Anneesser.s,  C,  Secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers, 

Culot,  F.,  Secrétaire  de  l'Union  pbannaceuliquc  de  l'arrondis- 
sement de  Charleroi. 


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4s8  ntCEPTions,  pKtes,  excursions,  tuites,  etc. 

Jooas,  Ach..  Vice-Présideat  de  la  Société  royale  de  pbarmacie 

de  Bruxelles,  elc. 
Lamury,  Adolphe,  Secrétaire  du  Cercle   pharmaceutique  du 

Uainaut. 
Reding,  V.,  Secrétaire  de  la  Société  royale  de  pharmacie  de 

Bruxelles,  etc. 
Renkin,  Alexandre,  Secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  de 

Louvain. 
Rodigas,   Em.,  (le  professeur),   membre  correspondant  de  la 

Société  de  médecine  de  Gand,  elc. 
Van  Pell,  F.,  Vice-Président  de  la  Société  de  pharmacie  d'An- 

vers. 

/Applaudissemeuts) . 

H.  Oumoulin,  avaat  de  lever  la  séance,  lient  à  prévenir 
l'assemblée  que  l'Administration  communale  et  les  grandes 
sociétés  de  la  ville  ont  mis  toutes  les  curiosités  de  la  ville 
à  la  disposition  des  visiteurs. 

Il  est  midi  lorsque  la  cérémonie  est  terminée.  Les  excur- 
sionnistes se  répandent  ensuite  dans  les  principales  salles  de 
l'Hdtel-de-Ville.  Ils  visitent  successivement  la  grande  salle, 
simple  jusqu'à  l'auslérité,  dont  les  grands  mut^  de  pierre 
blanche  ne  sont  ni  garnis  de  lapis,  ni  rehaussés  de  peintures; 
la  chapelle  avec  ses  nombreuses  colonnottes  et  ses  nervures 
élégantes  où  l'on  admire  le  tableau  de  Wauters  :  Marie  de 
Bourgogne  s'effarçant  de  soustraire  à  la  colère  du  peuple  ses 
conseillers  Hugonet  et  Humbercourt;  l'ancienne  salle  des 
mariages  qui  renferme  le  portrait  de  Léopold  1",  de  De 
Winae;  la  salle  du  Colk^ge  échevinal,  remarquable  par  quel- 
ques beaux  portraits,  de  Marie-ThérèoC,  de  Joseph  11,  etc.;  le 
magnifique  e^caliei' qui  conduit  à  l'étage  et  qui  l'ait  l'admira- 
tion des  ingénieurs  et  des  artistes;  la  salle  de  l'Arsenal  avec 
sa  majestueiiso  voûte  ogivale  et  sa  cheminée  qui  nous  repré- 
sente la  PucGlle  de  Gand;  la  salle  du  Trône,  elc. 

On  se  presse  de  quitter  l'Hôlel-de-Viile,  car  le  programme 
de  la  journée  indique,  pour  midi,  une  visite  à  la  cathédrale, 
l'église  Saint-Bavon,  dont  la  construction  fut  commencée  au 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


KxcimsiOM  À  saud  i39 

xiii"  siècle.  On  commence  la  visite  par  la  cryple  avec  ses 
treize  chapelles  latérales  et  ses  nombreux  mausolées  et 
pierres  tombales  :  on  entre  ensuite  dans  l'église  où  les  re- 
gards se  portent  avant  tout  sur  la  magnifique  chaire  de 
vérité,  cber-d'œuvre  de  l^urent  Delvaux,  où  le  bois  et  le 
marbre  blanc  sculpté  s'entremêla ngent  si  gracieusement;  on 
passe  dans  le  cbœur  d'une  richesse  sculpturale  sans  exemple, 
au  Tond  le  maître-autel  de  Verbruggen,  à  droite  le  mausolée 
de  d'Allamont,  à  gauche  le  mausolée  de  Triest,  le  chef- 
d'œuvre  de  la  sculpture  en  Belgique;  on  admire  les  belles 
portes  en  cuivre  doré,  les  grisailles  qui  se  trouvent  au-dessus 
des  stalles  des  chanoines,  les  quatre  grands  candélabres  ea 
cuivre  rouge,  ornés  des  armes  royales  d'Angleterre,  etc. 
Dans  la  sacristie,  on  nous  montre  un  lustre  gothique  en  fer, 
la  chasse  de  saint  Macaire,  des  broderies  splendides,  etc. 
Les  excursionnisles  sont  admis  à  contempler  le  tableau  de 
Pourhaa,  Jésus  enseignant  dans  Le  temple;  le  trypiique  de 
Vander  Meeren,  l'élève  des  Van  Eyck;  la  toile  de  Luc 
d'Heere  :  ta  Reine  de  Saba  devant  Salomon;  un  des  chefs- 
d'œuvre  de  Rubens  :  saint  Bavon  entrant  au  monastère; 
un  tableau  d'Ollo  Venius  :  la  Résurrection  de  Lazarre;  la 
splendide  Adoration  de  l'agneau,  peinte  par  les  Van  Eyck. 

Après  cette  visite,  on  s'en  va  déjeûner  et,  vers  trois 
heures,  on  se  retrouve  au  Palais  de  l'Université,  dans  le  ma- 
gniiique  vestibule  qui  conduit  à  la  salle  de  la  Rotonde.  On  y 
admire  les  peintures  muiales  de  Cluy^enaar  et  on  passe  dans 
les  salles  des  riches  collections  de  rUnivcrriilê.  .\ous  nous 
dispenserons  de  les  cnuiiiL'rer,  disons  seiilcnienl  qu'elles  ex- 
citent i'adiii  irai  ion  de  tous  les  visilt'iir:^- 

Après  l'Universilc,  on  visite  les  princi[)Liux.  nionuinoiifs  et 
musées  de  la  ville,  on  se  divise  ptii'  yrouju-'s  cl  chiiquc  -;.-(ji[|ic 
est  conduit  par  un  membre  de  lifnion  phai-iitacuiili'/uc  -les 
Flandres. 

Vers  quatre  heures,  on  se  retrouve  dans  l'élablisscitient 
de  la  compagnie  centrale  d'horticulture  dirigée  par  M.  L.  Lin- 
deo,  où  l'on  put  admirer  les  plantes  Içs  plus  merveilleuses. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


430  ucEpnom,  rtn»,  ucimsians,  visins,  sic. 

De  là,  on  se  rend  au  Casino,  où  l'on  se  repose  quelques 
inslantâ^  et  oii  se  passe  un  des  événements  les  moins  connus 
des  adhérents  du  Congrès,  mais  certes  des  plus  intéressants. 
Le  sort  avait  r(^uni,  à  la  même  table,  quinze  personnes  de 
nationalités  différentes,  le  Secrétaire-général  en  était;  on 
cause,  on  trinque  et  l'on  décide  que  les  quinze  réunis  for- 
meront désormais  une  société  internationale  amicale  et  scien- 
tifique et  on  jette  les  bases  de  l'association. 

En  sortant  du  Casino,  on  va  visiter  le  splendide  jardin 
d'hiver  de  Madame  la  Comtesse  de  Kerckhove  de  Denter- 
gbem,  qui  surpasse  en  beauté  tout  ce  qu'on  peut  voir  dans 
ce  genre.  Des  palmiers  colossaux,  des  Tougères  arborescentes 
dont  quelques  troncs  ont  plus  d'un  mètre  Oe  circonférence, 
donnent  une  idée  de  ce  que  doivent  être  les  forêts  tropicales. 
On  s'arrache  avec  peine  de  cette  oasis,  mais  l'heure  du  con- 
cert approche  et  on  doit  se  rendre  au  Jardin  Zoologique. 

La  journée  devait  se  terminer  par  un  grand  concert  orga- 
nisé par  la  Société  royale  d'Iiistoire  naturelle,  et  offert  aux 
membres  du  Congrès.  Le  concert  était  donné  par  la  musique 
du  3"  régiment  de  ligne.  En  voici  le  programme  : 

Première  partie 

1.  KOning  Karl,  marsch Tilbnbug. 

2.  La  Sirine,  ouverture Atin. 

3.  Pavane  Rodolphe CtnnLK*. 

4.  Cet  Dragons  de  Villari,  fantaisie     ......  WtiLURT. 

Deux! âme  partie. 

5.  Les  Enfants  de  Vienne,  valse Stradss. 

6.  Marche  funèbre  d'une  marionnette Gounod. 

7.  Lucrezia  Borgia,  fantaisie DonuBm. 

8.  Le  D^rt,  polka  pour  piston Jooiitois. 

Le  jardin  est  brillamment  illuminé,  les  divers  morceaux 
sont  exécutés  avec  cet  art  et  cet  ensemble  qui  ont  fait  la 
réputation  de  la  musique  du  3""  de  ligne  et  partîculièremeDt 
de  son  excellent  chef  M.  Simar. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Tism  DBS  ooruees  D'ASSàiMunuRT  de  la  srain,  etc.         431 

Vers  neuf  heures  et  demie,  il  Tallait  songer  au  départ. 
Celui-ci  était  fixé  à  neuf  heures  trois  quarts.  Les  excursion- 
nistes furent  conduits  à  la  gare  par  leurs  confrères  de  Gand  ; 
on  se  serra  la  main,  et,  au  moment  oti  le  train  se  mit  en 
marche,  le  hangar  de  la  station  rcienlissail  de  bravos,  de 
hoezee,  de  hochs  et  de  hourrahs  répétés. 


VISITE  DES  OUVRAGES   D  ASSAINISSEMENT  DE  LA  SENNE  ET 
DES  ÊGOUTS  COLLECTEURS  DE   BRUXELLES 


Cède  visite  avait  été  &xée,  par  MM.  les  ingénieurs  de 
la  ville  de  Bruxelles,  au  vendredi,  i  septembre,  à  dix  heures 
du  matin. 

Les  dispositions  suivantes  avaient  été  prises  :  les  membres 
devaient  partir  du  Palais  des  Académies  à  neuf  heures  et 
demie,  sous  la  conduite  de  MM.  les  questeurs  A.  Buzon  et 
V.  Rediog. 

Arrivés  i^  la  Bourse,  ils  se  séparent  en  deux  groupes;  l'un 
des  groupe.^  attend  près  de  ce  monument  avec  l'un  des  ques- 
teurs ;  l'autre  groupe  se  rend  k  l'écluse,  boulevard  du  Midi, 
sous  la  conduite  du  second  questeur. 

MM.  Van  Mierlo,  ingénieur,  et  Rosy,  conducteur,  y  atten- 
dent les  visiteurs  et  leur  donnent  les  explications  les  plus 
complètes  au  sujet  des  travaux.  Ils  leur  font  voir  ta  salle  des 
machines  hydrauliques  qui,  sous  une  pression  de  sept  atmos- 
phères, par  un  simple  tour  de  ciel,  font  monter  ou  abaisser 
les  vannes,  ainsi  que  loutes  li?s  installations  du  bâtiment  des 
écluses.  Les  visiteurs  visitent  le  collecteur  accolé  a  la  rive 
droite  et  qui  s'étend  sous  les  boulevards  intérieurs.  Le 
voyage  se  fait  sur  une  voiture  parfaitement  installée  ad  hoc 
pouvant  porter  une  vingtaine  de  personnes,  munie  d'un 
phare  électrique  et  poussée  à  volonté,  soil  à  bras  d'homme, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


432  RRCEPTIONB,  FSTKS,  KXCUBSlOlfS,  VISITES,  ITC. 

soil  par^n  des  wagons-vannes  servant  au  curage  des  collec- 
teurs. Il  durtiune  vingtaine  de  minutes,  y  compris  les  arrêts 
nécessaires  pour  l'inspection  des  deux  arclies  de  la  Senne  et 
du  collecteur  accolé  à  la  rive  gauche,  et  de  différents  oU' 
vrages  accessoires;  tels  que  les  portes  à  clapet,  les  égouts 
ordinaires  sans  rails,  les  regards  avec  échelles,  les  escaliers, 
chambres,  etc.  Il  est  exempt  de  tout  désagrément  ou  danger; 
l'éclairage  est  tel  qu'on  se  croirait  en  plein  jour  et  non  dans 
un  souterrain  ou  tunnel;  les  banquettes  et  voâles,  couvertes 
d'enduits  en  ciment  lis«é,  sont  parfaitement  propres  et,  mal- 
gré la  présence  des  déjections  de  200,000  habitants  que 
reçoit  le  collecteur  de  la  rive  droite,  l'odeur  y  est  extrême- 
ment peu  prononcée  et  peut  être  comparée  à  celle  d'une  cave 
humide  ou  de  certaines  galeries  de  mines. 

On  arrive  à  la  Bourse.  Sous  l'escalier  de  ce  monument,  on 
a  ménagé  une  grande  cave,  la  seconde  paiiie  des  excursion- 
nistes y  attend.  M.  l'ingénieur,  en  débarquant,  donne  des 
explications  sur  les  divers  travaux.  Il  fait  connaître  que  le 
voûtement  de  la  Senne  a  une  longueur  de  2,151  mètres  et 
comprend  deux  arches  séparées  de  Q'iO  de  largeur  présen- 
tant un  radier  de  0"90  de  flèche,  des  pieds-droits  de  2"S0  de 
hauteur  et  une  voûte  de  1  "1 0  de  flèche. 

A  chacune  des  deux  arches  du  voûtement  et  sur  toute  la 
longueur  de  celui-ci  est  accolé  un  égout  collecteur,  dont  la 
cunetle  a  2  mètres  de  profondeur  et  présente  un  radier  de 
O-ôO  et  une  largeur  de  1"70. 

La  longueur  totale  des  collecteurs  est  1 7,775  mètres,  leur 
pente  de  O^S  à  O^o  par  kilomètre. 

L'enlèvement  des  dépôts  se  fait  au  fur  et  à  mesure  qu'ils 
se  forment  par  des  wagons-vannes. 

t;cHx-ci  se  coiii|  osent  d'une  vanne  présentant  la  forme  de 
la  cHiitiUe  et  sus|icndue  à  un  truc  ou  wagon  à  quatre  roues 
rotilanl  >iir  les  lails  qui  bordent  la  cunetle.  Un  mécanisme 
tn'-s-.-iinpIe  pcrrDCt  à  rôj^oulior  de  baisser  ou  de  lever  ta 
vanne  à  telle  jjrolbndonr  que  l'on  veut  dans  la  cunetle. 
Lorsqu'elle  est  à  peu  près  à    fond,  les  eaux  en  amont  de  la 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


VISITE  DU  nOUTKAU  PjLLAIS  DE  JUSTICE  iS3 

vanne  sont  retenues  par  celle-ci  à  une  certaine  hauteur  au- 
dessus  du  niveau  des  eaux  à  l'aval  de  la  vanne.  La  dénivel- 
lation qui  s'établit  ainsi,  en  mdme  temps  qu'elle  fait  avancer 
le  wagon-vanne,  imprime  auxcaux  qui  passent  sous  la  vanne 
une  vitesse  suffisante  pour  balayer  les  matières  déposées  au 
Tond  de  la  cunetle  et  pour  entraîner  vers  l'aval  les  matières 
qui  s'amoncellent  en  avant  du  wa^on,  après  un  certain  par- 
cours de  celui-ci. 

Neuf  wagoos-vannes  desservent  l'ensemble  des  collec- 
teurs. 

Le  débit  du  collecteur  est  d'environ  80,000  mètres  cubes 
par  jour. 

Lorsque  ces  explications  sont  données,  ceux  qui  étaient 
partis  du  boulevard  du  Midi  sortent  et  une  partie  des  visi- 
teurs restés  à  la  Bourse  s'embarquent  à  leur  tour.  A  l'arrivée 
à  l'écluse,  on  leur  Tait  voir  les  mêmes  installations  et  les 
voyages  alternent  ainsi  jusqu'à  ce  que  tous  les  adhérents 
inscrits  pour  la  visite  aient  passé  sous  ces  voûtes  souter- 
raines. 


VISITE    DU  NOUVEAU  PALAIS  DE  JUSTICE 

La  visite  de  ce  splendide  monument  public,  le  plus  grand 
de  l'Europe,  avait  été  fixé  également  au  vendredi,  i  sep- 
tembre. M.  le  Ministre  de  la  Justice  avait  Tait  savoir  au 
comité  organisateur  du  Congrès  que  le  conservateur  du 
monument,  M.  Engels,  se  mettrait  à  ta  disposition  des 
membres  du  Congrès  le  vendredi,  4  septembre,  à  onze  heures 
et  demie.  Les  con.^ressistes  désireux  de  visiter  en  détail  le 
monument,  avaient  été  priés  île  se  trouver  à  onze  heures  et 
demie  précises  au  bas  du  grand  escalier  d'honneur;  les 
dames  étaient  admises.  Us  se  rendirent  au  Palais  de  Justice 
par  la  place  Royale  et  la  rue  de  la  Régence,  sous  la  conduite 
de  M.  le  Secrétaire-général. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


43i  RtapTions,  f£tis,  eicubskms,  tisitu,  etc. 

En  passant,  ils  admirent  l'église  de  Sdint-Jacques-sur- 
Caudenberg,  le  palais  du  comte  de  Flandre,  le  palais  des 
Beaux-Arfs  aussi  simple  que  grandiose,  l'église  de  Notre- 
Dame  du  Sablon,  la  magnifique  place  du  Petit-Sablon,  le 
Consei'valoire  de  musique,  la  Synagogue  remarquable  par 
son  beau  et  pur  slyte  roman. 

Enfio.  ils  arrivèrent  au  Palais  de  Justice  dont  les  dinaen- 
sions  colossales  et  l'immense  développement  font  penser 
d'abord  à  quelque  temple  indien. 

M.  Engels,  entouré  d'une  légion  de  conducteurs,  y 
attend  les  membres  du  Congrès.  Il  Tait  connahre  que  les 
constructions  de  ce  vaste  monument  occupent  une  superficie 
bâiie  de  deux  lieclares  quarante-six  ares,  un  peu  plus  que 
celle  de  l'église  Saint-Pierre,  à  Rome,  qui  est  de  deux  hectares 
onze  ares.  Mais  landix  que  l'œuvre  de  Bramante  et  de  Mirhel- 
Ange  semble  dissimulei'  ses  proportions,  l'œuvre  de  Poelarl 
fait  voir  immédiatement  son  aspect  grandiose. 

La  façade  principale,  vers  la  rue  de  la  Régence,  offre  une 
entrée  et  deux  colonnades  vraiment  majestueuses,  à  travers 
lesquelles  on  aperçoit  les  grands  escaliers  d'un  caractère  tout 
monumental,  au  bas  de  ceux-ci  se  trouvent  les  statues  colos- 
sales, en  marbre  blanc,  de  Cicéron,  de  Démosthènes,  de 
SoIOD  et  de  Lycurgue. 

En  entrant,  on  pénétre  dans  la  salle  des  Pas-Perdus,  placée 
au  centre  et  dans  le  grand  axe  des  bâtiments,  elle  présente 
les  plus  belles  perspectives,  grâce  aux  escaliers  ouverts,  aux 
galeries  ôgalemenl  ouvertes,  qui  donnent  de  chaque  côté  et 
augmentent,  vers  la  hauteur,  les  dimensions  de  la  salle  même; 
grâce  aussi  au  magniûquo  escalier  de  cent  cinquante-six 
marches  qui  descend  jusiju'à  la  rue  des  Minines;  et,  enfin,  à 
la  coupole  d'oli  vient  le  jour  et  qui  s'élève  intérieurement  à 
82  mètres  du  sol  de  la  salle.  La  déclivité  du  terrain  de  la 
rue  aux  Laines  à  la  rue  des  Minimes  a  nécessité  la  superpo- 
sition de  deux  rez-de-chaussée  et  l'établissement  d'une 
immense  terrasse  vers  lo  bas  de  la  ville. 
Conduits  par  M.  Engels  dans  ce  dédale  de  corridors,  de 


D,!„t,zed.yGOOt^lC 


■ANQUET  435 

salles,  de  cours,  etc.,  on  visite  d'abord  le  sou8-soI  avec  ses 
iaslallations  pour  le  chauffage  et  ta  ventilation,  de  là,  on 
remonte  voir  1rs  salles  occupées  par  la  cour  militaire,  par  la 
cour  d'assises,  par  les  tribunaux  de  commerce,  de  première 
instance,  par  la  cour  d'appel,  pur  la  cour  de  cassation;  on 
s'extasie  devant  les  marbres  et  tes  munificences  de  ces  di- 
verses salles;  la  salle  de  la  cour  de  cassation,  toutes  chambres 
réuoies,  suscite  surtout  des  explosions  d'admiration  :  ces 
immenses  colonnes  en  marbre  rouge,  ces  boiseries  en  chêne 
sculpté,  ces  majestueux  plafonds  aux  superbes  dorures  font 
penser  que  maint  palais  de  souverain  ne  renCerme  pas  des 
appartements  aussi  luxueux  que  ceux  qu'on  vient  de  voir. 
La  visite  dure  environ  deux  heures.  M.  Vande  Vyvere 
remercie,  au  nom  des  étrangers,  M.  Engels,  de  son  aSàbililé 
et  de  son  extrême  complaisance,  et  l'on  se  presse  d'aller 
déjeûner,  afin  de  se  trouver  à  l'assemblée  générale  à  deux 
heures. 


BANQUET 


En  présence  du  grand  nombre  de  membres  adhérents 
au  Congrès,  le  Comité  organisateur  avait  eu  des  appréhen- 
sions au  point  de  vue  de  la  grandeur  de  la  salle  réser\'ée  à 
cette  fêle.  Afin  de  se  trouver  prêt  à  toute  éventualité,  —  et 
il  avait  bien  fait,  puisque  ses  prévisions  furent  dépassées, 
—  il  avait  sollicité  et  obtenu  gracieusement  de  l'Adminis- 
tration communale  de  Bruxelles  la  libre  disposition  de  la 
grande  salle  du  Palais  de  la  Bourse  du  Commerce. 

L'immense  hall,  retentissait  encore  quelques  minutes  avant 
quatre  heures,  des  cris  de  ses  habitués  ordinaires,  mais,  à 
quatre  heures  précises,  ceux-ci  firent  place  à  l'armée  d'ou- 
vriers de  toutes  les  professions  que  dirigèrent  MM.  le  Secré- 
taire-général et  les  questeurs  A.  Buzon  el  V.  Reding.  A  l'en- 
trée principale  se  trouvent  d'immenses  tapissières  remplies 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


436  RECBPnONB,  ATES,  nCUKSlOHS,  TISITBS,  ETC. 

d'arbustes  e(  de  plantes  fleuries,  à  celle  de  droite  font  les 
charrettes  des  tapissiers  avec  les  lapis,  les  tentures,  les  dra- 
peaux, etc.,  et  à  celle  de  gauche  le  restaurateur  fait  décharj^er 
sa  vaisselle,  ses  cristaux.  En  un  clin-d'œil,  les  clôtures,  les 
boiseries  et  la  corbeille  de  messieurs  les  agents  de  change 
sont  enlevées  et  la  table  d'honneur  y  est  dressée  sur  une 
estrade;  en  face,  sous  le  dôme  du  Palais,  s'alignent  (rois 
grandes  tables  de  cent  couverts  chacune;  des  tentures,  des 
faisceaux  de  drapeaux  de  toutes  les  nations  représentée»  au 
Congrès,  entremêlés  de  drapeaux  belges,  cachent  tes  angles 
de  la  salle  et  garnissent  les  colonnes,  une  forêt  de  fleurs  et 
de  plantes  exotiques  transforment  l'immense  hall  avec  son 
architecture  si  froide  en  un  jardin  splendide  et  riant  qui 
n'aKend  plus  que  ses  visiteurs. 

Vers  six  heures,  tout  est  prêt,  la  salle  du  banque!  présente 
un  coup-d'œil  charmant;  au  fond,  sur  une  estrade,  la  table 
d'honneur  en  (er-à-cheval,  limitée  par  un  bosquet  de  pal- 
miers, de  fougères  et  de  plantes  fleuries  au  milieu  desquels 
émerge  le  buste  du  roi  Léopold  II;  devant,  dans  la  galerie 
du  milieu,  trois  immenses  tables  garnies  de  cristaux  et  de 
fleurs. 

Bientôt  les  premiers  convives  arrivent,  le  bureau  du  Con- 
grès reçoit  successivement  M.  le  prince  de  Caraman-Chimai, 
ministre  des  affaires  étrangères;  M.  Vergote,  gouverneur  du 
Brabanl;  MM.  les  échevins  Walravens,  ff.  de  bourgmestre, 
et  Becquel;  M,  Beco,  directeur  général  du  service  d'hygiène 
au  ministère  de  t'intérieui';  M.  Van  Mons,  secrétaire  du  com- 
misse nat>général  du  Gouvernement  auprès  de  l'Exposition 
d'Anvers;  M.  Vanden  Schrieck,  président  de  la  Fédération 
médicale,  etc. 

A  six  heures  et  demie,  une  sonnerie  électrique  annonce 
aux  convives  que  le  service  est  prêt. 

M.  Van  Basietaer,  président  du  Congrès,  se  place  au  centre 
de  la  table  d'honneur,  il  a  h  sa  droite  M.  le  prince  de  Cara- 
man-Chimai, MM.  Walravens,  Depaire,  Beco,  N.  Gitle,  Van- 
Mons,    Connizzaro,   BrunnengrSber,    Cartheigbe,    Brunker, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


437 

Sebardt,  Colignon,  Petit,  ForsmanD,  Iparraguire,  Lamou- 
roux,  Hansen,  Schacht,  Diitrich,  Zaoni,  De  Nobele  et 
V.  Rediag;  à  sa  gauche,  MM.  Vêrgote,  Recquel,  Vao  de 
Vyvere,  Dragendorff,  von  Wafdheim,  Caries,  Michelin, 
Fidler,  Loize,  Bretlner,  Mehu,  TOrok,  Ankersmit,  Bratimos, 
Vanden  Schrieck,  .Mosca,  Wallher,  Greeniscli,  Wefers-Bettinck, 
Chautemps,  Girard  et  Cornéiis. 

Un  excellent  orchestre,  le  même  que  celui  qui  avait 
charmé  les  participants  à  la  fête  champêtre  du  Bois  de  la 
Cambre,  entonne  la  Brabançonne  et  tes  aiis  nationaux,  de 
tous  les  pays  pendant  que  les  convives,  dont  plusieurs  dames 
en  grande  toilette,  prennent  place,  à  volonté,  aux  trois 
immenses  tables  de  milieu.  Tout  est  garni,  pas.  une  place 
ne  reste  libre. 

Le  service  culinaire  du  banquet,  admirablement  entendu, 
est  fait  avec  régularité  par  la  maison  Goldschmidt,  de  Bru- 
xelles. Les  mets  sont  excellents,  les  vins  exquis. 

Pendant  le  banquet,  l'orchestre  ravit  les  convives  par  l'exé- 
cution des  divers  morceaux  ci-après  : 

1 .  Owverture  de  concours C-  Bbrdo. 

i.  Mireille,  fantaisie  arr.  par  C-  Bender  .     .  GonnoD. 

3.  Andante  de  la  Symphonie Ha¥DIIi. 

4.  Mélodies  Suédoises,  fantaisie Dlticklei. 

5.  7aran/f//e,  danse  napolitaine Desombs. 

6.  Marche  aux  flambeaux  ni HEnusn. 

7.  VnefeteàArai\}uez,faa\.ai&\B De  Mersmâk. 

8.  Fréli^/on,  polka  pour  deux  pistons     ....  Dbsouus. 

9.  Fantaisie  sur  l'opéra  Sigurd Reteh. 

10.  Ahl  vous  disaii-je  Maman?  valse     ....  Vbrdevb». 

Vers  la  &n  du  repas,  une  sonnerie  de  trompette  annonce 
l'heure  des  toast. 

M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès,  se  lève  et  porte 
le  toast  suivant  : 

Je  prie  Messieurs,  les  étrangers,  de  s'unir  à  nous,  Belges,  pour 
remplir  un  usage  que  nous  considérons  comme  un   devoir.  Dans 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


438  ifiacnioNS,  fCtes,  biccksiokb,  tisites,  etc. 

notre  pays,  dans  lotit  banquet  officiel,  nous  portons  la  première 
sanlé,  nous  adressons  le  premier  bumma^e  à  notre  Roi  bien-<iimè 
pour  lequel  nous  avons  l'eslime  et  l'iiQ'ection  les  plus  profondes. 

Aujourd'hui  encore,  Messieurs,  je  vous  convie  d'acchinier  le  Prince 
qui  préside  aux  destinées  de  la  Belgique  et  qui  est  la  personnifi- 
cation de  la  fidélité  à  nos  mâles  institutions  et  â  nos  libertés.  Au 
Roi,  Messieurs,  qui  h  bien  voulu  prendre  notre  Congivs  sous  sa 
Haute  Protection  et  à  qui  nous  sommes  redevables,  en  grande  partie, 
du  succès  de  notre  entreprise.  Au  souverain  protecteur  et  ami  des 
sciences,  des  arts,  des  lettres  et  de  tout  ce  qui  peut  améliorer  le 
bien-être  de  l'humanité. 

Au  Roi  Léopold  11!  A  son  Altesse  Royale  le  comte  de  Flandre! 
A  la  Famille  Royale  ! 

Ce  toast  est  clialeurousement  acclamé  et  ti^nsiDÎs  imtné- 
diaiement  à  Sa  Majesté,  eo  son  palais,  à  Ostende. 
M.  Van  Bastelaer  se  lève  une  seconde  fois. 


Messieurs.  Après  notre  Souverain,  c'est  à  ses  Ministres  que  nous 
devons  la  plus  grande  reconnaissance,  car  les  Conseillers  do  la  cou- 
ronne ont  tous  protège  noire  œuvre  de  tout  leur  pouvoir.  Je  vous 
convie  a  boire  à  la  santé  de  M.  le  Ministre  des  aBaires  étrangères, 
M.  le  prince  de  Caraman-Chimai  dont  vous  avez  pu  apprécier  l'aSa- 
bilité  et  la  courtoisie;  vous  l'avez  vu  présider  la  séance  .solennelle 
d'ouverture  de  votre  Congrès,  vous  l'avez  vu  à  toutes  vos  fôtes,  ce 
soir  encore  il  préside  votre  banquet,  a  la  santé  de  M.  le  Ministre 
des  affaires  étrangères,  à  la  santé  de  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  et 
de  l'instruction  publique,  a  la  santé  de  H.  le  Ministre  de  l'agriculture 
de  l'industrie  et  des  tnivaux  publics. 

Ce  second  toast  est  non  moins  vivement  applaudi.  M.  le 
Ministre  des  affaires  étrangères  y  répond  : 

Messieurs.  Au  nom  du  gouvernement,  je  réponds  aux  paroles  si 
flatteuses  que  vient  de  lui  ndresser  M.  Van  Bastelaer,  votre  prési- 
dent, et  à  l'accueil  si  sympathique  que  vous  leur  avez  réserve.  Le 
gouvernement  a  vu  avec  bonheur  la  complèle  réussite  du  Congrès, 
il  était  loin  de  s'attendre  â  l'extcnsioii  qu'a  prise  votre  œuvre,  il  a 
été  heureux  de  la  part  active  qu'y  ont  pris  les  savants  renommés  que 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


•AROUKr  439 

je  vois  réunis  à  ces  tables  et  qui  sont  accourus  de  tous  les  pays  du 
monde  pour  l'élucidation  des  importantes  questions  inscrites  à  votre 
programme.  Le  gouvernement  ntieudait  les  résolutions  du  Congrès, 
il  saura  les  appliquer  pour  le  blen-ôlre  hygiénique  des  populations. 
A  mon  lour,  Messieurs,  je  vous  propose  de  boire  à  la  santé  des  Chefs 
d'Étals,  aux  Empereurs,  Rois,  Princes,  Présidents  de  tous  les  peuples 
représeulés  au  Congrès. 

Je  bois,  Messieurs,  à  leur  santé  et  je  bois  en  même  temps  à  la 
santé  de  leurs  6dèles  sujets  réunis  en  cette  Fête. 

Pour  ces  derniers,  j'ajouterai  :  au  revoir,  car  j'espère  que  vous 
vous  souviendrez  de  la  Belgique  hospitalière  et  que  notre  pays 
pourra  vous  recevoir  eacore  a  plusieurs  reprises.  {Applavdiue- 
ment$  probmgés.) 

Une  nouvelle  sonnerie  de  trotnpelte  rouvre  la  série  des 
toasis. 
M.  Vande  Vyvere,  Secrétaire-général,  se  lève. 

Messieurs.  Nous  avons  bu  au  Roi  et  à  ses  Ministres,  mais  il  est 
d'autres  autorités  que  nous  ne  pouvons  oublier,  la  gratitude  nous 
ordonne  de  nous  souvenir  de  ce  que  l'honorable  Gouverneur  de 
la  province,  U.  Vergote,  et  les  membres  de  l'Administration  com- 
munale de  Bruxelles  ont  Tait  pour  nous.  Dès  que  le  Congrès  eût 
été  décidé,  nous  nous  sommes  rendus  chez  l'honorable  M.  Buis, 
Bourgmestre  de  la  capitale,  et  nous  avons  obtenu  de  lui  le  plus  sym- 
pathique appui.  La  brillante  réception  que  vous  avez  reçue  à  l'Hd- 
lel-de-Ville,  vous  restera  certainement  longtemps  gravée  dans  la 
mémoire;  mais,  en  dehors  de  cette  fête,  vous  avez  vu  H.  le  Gouver- 
neur de  la  province,  Messieurs  les  Echevins,  prendre  une  part  ac- 
tive à  vos  travaux,  les  suivre  avec  un  intérêt  tout  particulier  et  tou- 
jours  croissant.  Remercions-les  ici,  Messieurs,  de  leur  bieoveiU 
lança  et  vidons  une  coupe  à  leur  santé. 

A  la  sanle  de  H.  le  Gouverneur  de  la  province,  a  la  santé  de  MM.  le 
Bourgmestre,  les  Echevins  et  les  membres  de  l' Administration  com- 
munale de  Bruxelles. 

MM.  Vergote  et  Walravens  répondent  au  toast  que  leur 
a  porté  M.  le  Secrétaire-général  et  le  premier  boit  aux 
dames  qui  honorent  la  fête  de  leur  présence. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


fB,  Tinm,  ne. 

H.   Reding  boit  ensniie  à   la  presse,  ce  levier  pobHc  et 

puissant  qui  propage  les  idées,  les  découvertes  de  la  science  et 
leur  application  à  la  prospérité  et  au  bien-être  de  rhumanité. 

M.  G.  Lemaire,  de  YEtoile  belge,  répond  à  ce  toast,  en 
des  termes  bien  sentis. 

Les  toasts  oQiciels  sont  clôturés,  mais  les  étrangers  tien- 
nent à  exprimer  leurs  sentiments  de  reconnaissance  pour  le 
bon  acceuil  qu'ils  ont  reçu. 

Une  troisième  sonnerie  de  trompette  impose  le  silence  et 
M.  A.  Petit,  Président  de  l'Association  générale  des  pharma- 
ciens de  France,  remercie  M.  le  Ministre  des  affaires  étran- 
gères en  ces  termes  : 

Monsieur  le  Hinislre, 

PermeUez-moi  d'être  l'interprète  des  phannacieDs  étrangers,  en 
voua  disant  combien  nous  apprécions  la  bienveillance  que  vous 
avez  témoignée  à  la  pharmacie  toute  entière,  en  présidant  la  séance 
d'ouverture  de  notre  Congrès  et  en  nous  bonorant  ce  soJr  de  votre 


C'est  une  preuve  éclatante  de  l'estime  dans  laquelle  est  tenue  la 
pharmacie  dans  ce  pays  de  Belgique  qui  apprécie  k  leur  véritable 
valeur  les  services  rendus  par  une  proression  qui  a  toujours  compté 
et  compte  encore  dans  votre  pays  des  représentants  aussi  éminents. 

Après  M.  Petit,  MM.  Dragendorff,  Brunnengraber,  Car- 
teighe,  Brunker  ainsi  que  plusieurs  autres  étrangers  de 
dislinction,  prennent  la  parole  en  leurs  langues  nationales. 
Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  transcrire  ici  les  paroles 
émouvantes  de  ces  illustres  orateurs. 

On  boit  à  la  sauté  du  Président  et  du  Sécréta iro-général 
du  Congi-ès,  aux  membres  du  comité  organisateur,  aux 
questeurs,  à  la  nation  belge. 

M.  Michelin,  président  du  Conseil  municipal  de  Paris,  boit 
à  la  ville  de  Bruxelles. 

Au  moment  de  se  lever  de  table,  une  nouvelle  sonnerie 
de  trompette,  et  M.  le  Secrétaire-général  donne  lecture  du 
télégramme  lui  adressé  par  S.  M.  le  Roi. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Ottende,  PaUtis  Royal. 

Le  Roi  est  extrêmement  touché  du  toast  que  les  membres  du 
6"  Congrès  international  pkarmaceulique  et  chimique,  comprenant 
les  représentants  de  24  pays  et  de  79  sociétés  de  pharmacie,  d'kygiène 
et  de  chimie,  réunis  en  un  banquet  au  Palais  de  la  Bourse,  lui  ont 
porté  ainsi  qu'à  la  Famille  Royale.  Le  Roi  prie  M.  Vande  Vyvere  de 
remercier  chaleureusement  de  sa  part  les  convives  qui,  réunis  sous  la 
présidence  de  M.  Pan  Bastelaer,  ont,  sur  la  proposition  de  celui-ci, 
bu  à  la  santé  de  Sa  M<yesté. 

Par  ardre, 

L'âISB  de  CUfP   ta  BBBnCE. 


On  vide  quelques  derniers  verres  à  la  santé  des  amis  et 
collègues,  et  on  se  sépare  vers  dix  heures  et  demie  pour  se 
répandre  dans  les  carésde  la  ville. 


EXCURSION   A  ANVERS 

Le  Congrès  était  officiellement  fini;  mais  il  devait  se  ter- 
miner effectivement  par  une  excursion  à  Anvers.  Le  rendez- 
vous  avait  été  fixé  au  dimancbe,  6  septembre,  à  9  beures, 
à  la  gare  du  Nord.  A  l'heure  convenue,  un  grand  nombre 
d'adhérents  se  trouvent  dans  les  salons  d'attente,  au  départ. 
Les  coupons  sont  distribués,  on  s'embarque  et,  à  9  heures  et 
demie,  le  train  se  met  enmarche.  Après  une  courte  halte  à 
Malines,  l'express  entre  en  gare,  à  Anvers,  à  dix  heures  et 
demie 

Le  bureau  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  entouré 
de  la  plupart  des  membres  de  la  Société,  attend  au  dé- 
barcadère les  conrrères  étrangers;  on  échange,  à  la  hâte, 
quelques  cordiales  poignées  de  mains;  on  se  groupe  autour 
du  président,  M.  Verhassel,  qui  souhaite  la  bienvenue  aux 
étrangers,  en  ces  termes  : 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


iSccpnoKB,  FtTEs,  ucotaions,  Tisins,  ne. 


Mon  cher  Président,  Mestieuri, 

Nous  vous  remercions  d'èlre  venus  en  aussi  grand  Dombre  pour 
i%ler  avec  nous  le  cinquantenaire  de  lai  Sociélè  de  pharmacie  d'An- 
vers t  Noire  vieille  cite  flamande  s'est  fail  une  réputation  par  son 
hospitalité;  nous  tâcherons,  Messieurs,  de  maintenir  cette  bonne 
renommée  et  de  Taire  en  sorte  que  la  journée  du  6  septembre  vous 
laisse  un  bon  et  agréable  souvenir  ! 

Au  nom  de  tous  mes  collègues,  je  vous  souhaite,  Messieurs,  la 
bienvenue  la  plus  cordiale  parmi  nous! 

M.  Van  Bastelaer,  Président  du  6~*  Congrès  international, 
répond  : 

Monsieur  le  Président,  Messieurs, 

Au  nom  des  membres  qui  ont  assisté  au  6"*  Congrès  de  phar- 
macie, je  vous  remercie  de  vous  trouver  à  noire  arrivée.  Nul  de 
nous  ne  peut  oublier,  en  entrant  dans  la  ville  d'Anvers,  que  la  mé- 
tropole commerciale  du  pays  fut  toujours  un  centre  d'honneur  pour 
la  pharmacie,  et  une  forteresse  pour  la  défense  de  ses  intérêts.  Nous 
nous  souvenons  tous,  que  nous  sommes  dans  la  ville  de  Pypers, 
l'organisateur  de  la  croisade,  soutenue  depuis  un  demi-siècle,  par, le 
corps  pharmaceutique  belge,  pour  la  revendication  de  ses  droits  et 
de  ses  privilèges.  Nous  nous  souvenons  aussi  que  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers  fut  de  tout  temps  la  mère  et  le  soutien  de  toutes 
les  sociétés  de  pharmacie  belges  et  que  toujours  et  à  loua  les  poinU 
de  vue,  cette  Société  a  tonu  tête  a  nos  ennemis  et  a  donné  l'exemple 
à  ses  consœurs  plus  jeunes.  Nous  nous  souvenons  enfin  que  le 
Journal  de  pharmacie  d'Anvers,  l'organe  de  cette  Société,  fait  la 
gloire  de  la  corporation  en  Belgique  et  hors  de  Belgique,  et  qu'il  fut 
toujours  la  principale  arme  de  défense  du  corps  pharmaceutique  et 
l'instrument  de  ses  victoires. 

Au  nom  de  tous  nos  amis  ici  présents,  étrangers  et  belges,  comme 
Président  du  Ô*"  Congrès,  je  donne  une  loyale  poignée  de  main  à  la 
Sociélè  de  pharmacie  d'Anvers,  en  serrant  la  main  de  son  présideal. 
{De  chaleureux  applaudissements  accueUletU  ces  paroles.) 

M.  Verhasael  offre  le  bras  au  Président  du  CoDgrès,  et  les 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


BXCCBSIOH  1.  UTTEBS  443 

autres  membres  de  la  Société  anversoise  se  groupent  autour 
des  300  courrères  étrangers,  pour  les  cooduire  au  local  de 
l'Athéoée  royal  oii  la  séauce  solenoelle  doit  se  tenir  dans  le 
grand  auditoire  de  ce  superbe  établissement. 

Plusieurs  dames  accompagnent  les  congressistes  et  bientôt 
la  magnifique  salle  se  remplit  de  monde. 

La  Séance. 

Le  président,  M.  Verhassel,  prend  place  au  fauteuil,  ayant 
à  ses  côtés  M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès,  M.  le 
professeur  Norbert  Gille,  vice-président  du  Congrès  et  pré- 
sident honoraire  de  l'Association  générale  pharmaceutique 
de  Belgique,  M.  Vande  Vyveie,  secrétaire-général  du  Con- 
grès, MM.  Van  Peit  et  Van  der  Eeilen,  vice-présidents, 
M.  Anneessens,  secrétaire,  M.  Masset,  secrétaire-adjoint,  et 
M.  Daeis,  trésorier. 

M.  Van  Pelt,  père,  membre  fondateur  de  la  Société,  prend 
également  place  au  bureau. 

Les  places  réservées  sont  occupées  par-  MM.  les  délégués 
des  commissions  médicales  et  des  sociétés  de  médecine. 

Jamais,  dejjuis  sa  création,  la  Société  n'a  eu  une  assistance 
pareille;  toutes  les  célébrités  pharmaceutiques  sont  pré- 
sentes :  des  professeurs  d'une  réputation  européenne,  des 
représentants  de  goiivcrnerneuls  étrangers  et  de  munici- 
palités, des  confrères  qui,  par  leur  mérite,  occupent  dans 
leur  pays  les  positions  les  plus  élevées,  enfin,  tout  ce  qui 
s'est  fait  un  nom  dans  la  science,  s'est  donné  rendez-vous 
dans  la  vaste  salle  de  l'Athénée. 

M-  le  président,  ayant  déclaré  la  séance  ouverte,  pro- 
nonce le  discours  suivant  : 


Messieurs,  honorés  Collègues, 

C'est  avec  un  senliment  de  légitime  fierté  que  je  me  vois  entouré 
ie  tout  ce  que  la  pharmacie  moderne  compte  de  plus  savant  et  de 
plus  respecté.  Heroi  h  vous,  éminents  collègues  étrangers,  qui  êtes 


D,B,t,zed.yGOO^I'e 


m  HÉCEPTICmS,  FfiTGS,  EXCUBSIONS,  VISITES,  ETC. 

accourus  de  tous  les  pays  pour  rehausser  par  votru  présence  notre 
fôle  de  famille;  merci  a  vous,  honorés  collègues  belges,  qui,  nom- 
breux, avez  répondu  à  notre  appel;  merci  à  vous,  délégués  des 
commissions  médicales,  de  la  Société  do  médecioe  et  du  Cercle 
médical;  votre  présence  ici  prouve  que  les  meilleurs  rapports  ne 
cessent  de  régner  dans  la  grande  famille  médicale.  Â  vous  tous,  Mes- 
sieurs, je  souhaite  la  bienvenue  parmi  nous!  /Applaudissements. J 

11  y  a  aujourd'hui  cinquante  ans,  en  1835,  quelques  pharmaciens 
de  la  ville  jetèrent  les  bases  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers  ; 
c'étaient  des  praticiens  modesies,  des  savants  sans  prétention;  mais 
des  bommes  d'une  énergie  rare  :  au  mois  do  novembre  de  la  même 
année  38  confrères  signèrent  le  règlement  et  ainsi  se  trouva  créée 
la  première  société  de  pharmacie  de  Belgique. 

Il  peut  nous  paraître  très  simple  aujourd'hui,  Messieurs,  que  des 
praticiens  d'une  grande  ville  se  réunissent  en  société  pour  soutenir 
en  commun  la  défense  de  leurs  droits,  mais  il  est  à  remarquer  qu'il 
y  a  50  ans  aucune  société  pareille  n'avait  vu  le  jour  et  que  ce  furent 
les  pharmaciens  d'Anvers  qui,  les  premiers,  créèrent,  dans  notre 
pays,  ce  puissant  levier  de  l'association. 

La  Société  de  pharmacie  d'Anvers  fut  le  noyau  du  progrès  de 
notre  art  en  Belgique;  ce  fut  elle  qui  donna  le  branle  dans  tout  le 
pays,  ce  fut  elle  qui  leva  l'étendard  pour  notre  développement 
scientifique,  pour  la  défense  de  nos  intérêts  et  l'indépendance  de 
notre  profession.  Elle  était  d'un  rigorisme  extrême  pour  l'admission 
de  ses  membres;  ainsi  nul  ne  fut  accepté,  ni  comme  membre 
effectif,  ni  comme  correspondant  ou  honoraire,  à  moins  qu'il  ne  prit 
l'engagement  formel  de  renoncer  à  l'annonce  et  au  débit  des  re- 
mèdes secrets.  En  peu  de  temps,  elle  acquit  une  réputation  consi- 
dérable et  tous  les  savants  de  l'époque  briguèrent  rhonneur  d'être 
comptés  parmi  ses  membres. 

Bientét  elle  créa  son  journal,  qui  lui  donnant  l'arme  nouvelle  de 
la  publicité,  la  rendit  plus  puissante  encore  ;  sous  son  impulsion  se 
forma  l'Association  générale  pharmaceutique  de  Belgique,  qui,  à  son 
tour  rendit  et  continue  à  rendre  les  plus  éminents  services  à  la 
pharmacie. 

La  devise  de  la  Société  fut  toujours  :  guerre  au  charlatanisme, 
relèvement  de  la  profession!  L'on  peut  affirmer  sans  exagération 
que  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers  secoua  l'inertie  des  confrères 
belges  et  que  ce  fut  elle,  qui,  par  son  exemple,  poussa  à  la  création 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


BXCURBICH  A  UmilS  4i& 

de  toutes  les  sociétés  similaires  du  pays  :  c'était  là  l'époque  de  la 
reuaissaDCe  de  notre  art  ! 

Des  hommes  remarquables  se  trouvèreut  â  la  tête  de  la  Société  et 
coopérèrent  puissamment  à  son  développement;  les  noms  des 
Verbert,  Siroux,  Pypers  et  des  deux  Van  der  Heyden  resteront 
élemellemeat  honorés  parmi  nous  I 

Ce  n'est  pas  la  vanité  qui  me  feil  parler  ainsi,  Messieurs,  mais  je 
tiens  à  rendre  un  hommage  posthume  aux  hommes  d'élite  qui  nous 
ont  précédés,  je  tiens  à  déclarer  que  ces  hommes  si  modestes  et  si 
simples  ont  été  les  premiers  dans  notre  pays  pour  relever  la  pro- 
fession de  pharmacien  I  Nous  nous  inclinons  devant  ces  hommes  et 
nous  leur  rendons  un  juste  tribut  de  reconnaissance. 

En  1860,  la  Société  célébra  avec  éclat  son  anniversaire  de  25  ans 
d'existence  ;  à  cette  époque,  elle  était  présidée  par  H.  Van  der 
Beyden,  père  ;  plusieurs  fondateurs  de  l'ancienne  société  purent 
encore  coopérer  à  cette  fête;  bon  nombre  parmi  nous  se  sou- 
viennent de  cette  soleonité  et  eu  ont  conservé,  j'en  suis  persuadé, 
le  plus  sympathique  souvenir.  La  mort,  hélas  I  a  fouché  presque 
toutes  ces  précieuses  existences  et  aujourd'hui  quelques  rares 
membres  fondateurs  assistent  encore  à  notre  cinquantenaire;  bon* 
neur  à  eux,  Messieurs,  honneur  aux  survivants  de  notre  grande 
arméel  C'est  avec  émotion  que  je  les  vois  au  milieu  de  nous... 
/Tous  les  regards  se  portent  vers  M.  Van  Pelt,  père,  et  la  salle  en- 
tière éclate  en  applaudissements./ 

Hais  nous.  Messieurs,  nous,  leurs  successeurs,  avons-nous  durant 
les  35  dernières  années  suivi  les  mêmes  voies,  imité  les  mémos 
exemples?  Certes,  si  nous  n'avons  pas  rendu  d'aussi  éclatants 
services,  j'atteste  que  le  même  esprit  continue  à  nous  animer; 
H.  le  secrétaire  vous  dira  bientôt  ce  que  nous  avons  fait  pendant 
cette  époque;  mais,  je  tiens  à  constater  un  fait  :  lorsqu'appelé  [lar 
l'amitié  de  mes  collègues,  je  pris  le  Tauteuil  de  la  présidence, 
naguère  occupé  avec  tant  do  distinction  par  mon  très  regretté  pré- 
décesseur et  ami  Van  der  Heyden,  iils;  lorsque  raù  par  un  sentiment 
que  je  croyais  équitable,  vu  l'envahissement  constant  des  spé- 
cialités pharmaceutiques,  et  l'obligalion  presqu'inévi table  dans 
laquelle  se  trouve  le  jeune  confrère  de  débiter  ces  remèdes,  je  pro- 
posais à  ia  Société  d'être  dorénavant  plus  tolérante  et  de  permettre 
le  débit  de  ces  médicamenls,  on  me  répondit  fièrement  que  ce 
serait  là  renier  tout  le  passé  de  la  Société  el  que  l'on  ne  pouvait  me 
suivre  dans  cette  voie  I  Ce  furent  mes  meilleurs  amis  qui  me  tiorent 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


446  KECEPTEOKS,  FÎTES,  BXGDRSIOtlS,  VISITES,  BTC. 

ce  langage.  Au  lieu  de  courber  la  tête  je  l'ai  relevée  avec  bonheur, 
en  constatant  que  le  vieux  sang  des  Pypers  et  des  Van  der  Heydon 
circule  encore  fièrement  dans  les  veines  de  nos  membres  I  /Applau- 
dissements prolongés  J 

Messieurs  !  le  secret  de  nos  triomphes  repose  uniquement  dans 
l'union  des  sentiments  qui  nous  animent  ;  quand  une  question  vitale 
se  fait  jour,  qu'une  juste  revendication  sa  fait  entrevoir,  nous 
voyons  accourir  à  nous  le  ban  et  l'arrière-ban  de  nos  membres  et 
c'est  tot^ours  en  colonnes  serrées  que  nous  montons  à  l'assaut  1 
L'union  a  été  notre  puissance,  elle  restera  toujours  l'élément  de 
noire  vitalité;  depuis  un  demi-siècle  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers,  décidée  à  défendre  nos  droits,  à  combattre  le  charlata- 
nisme et  à  maintenir  la  dignité  professionnelle,  tient  résolument  la 
brèche  ;  je  vous  ie  jure,  Uessieurs,  elle  s'y  maintiendra  ! 

De  longues  acclamations  accueillent  ces  éloquentes  et  sym- 
pathiques paroles.  Quand  le  silence  s'est  enSn  rétabli,  M.  le 
Président  accorde  la  parole  à  M.  le  secrétaire  Anneessens, 
pour  donner  lecture  du  rapport  sur  les  travaux  laits  par  la 
Société  dans  l'intervalle  des  25  dernières  années.  Voici  ce 
rapport  : 

Messieurs, 

Cest  avec  une  profonde  satisfaction  que  nous  venons  aujourd'hui 
donner  un  démenti  formol  à  celte  parole  <i  la  fois  si  sage  el  si  pro- 
fonde d'un  grand  penseur  moderne,  quand  il  disait,  dans  une 
circonstance  différente,  il  est  vrai:  Heureux  les  peuples  qui  n'ont 
pas  d'histoire. 

Nous  disons,  nous,  Messieurs,  avec  un  senUment  de  fierté  et  de 
légitime  orgueil;  avec  cette  entière  franchise  et  cette  liberté  de 
parole,  que  donne  le  devoir  accompli  ;  Heureuses  les  sociétés,  qui 
ont  un  passé  aussi  pur,  une  histoire  aussi  glorieuse  que  celle  de 
l'antique  Société  de  pharmacie  d'Anvers  ! 

Notre  mission.  Messieurs,  n'est  pas  de  vous  retracer  l'historique 
de  la  Société  depuis  son  origine;  je  ne  puis  cependant  négliger  de 
vous  rappeler  que  fondée,  il  y  a  cinquante  ans,  comme  une  nécessité 
de  l'époque,  sous  les  auspices  de  quelques  praticiens,  que  la 
science^  le  devoir  et  l'honnêteté  professionnels  seuls,  conduisaient 


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KXCUKSION  À  ANTEKH  447 

au  milieu  de  la  tourmente  des  abus  de  toute  nature,  des  usurpations 
les  plus  éhoDtées  du  charlatanisme  le  plus  effréné,  elle  a  vécu, 
sans  ostenlatioa,  mats  toujours  vigilante  et  soucieuse,  toujours 
grande  et  laborieuse,  sans  jamais  flécbir,  el  surtout,  sans  jamais 
déroger  à  son  programme  t 

Certes,  nous  ne  voulons  enlever  à  personne  le  droit  de  s'enor- 
gueillir d'avoir  contribué  à  la  divulgation  dos  sciences  pharmaceu- 
tiques et  au  développement  des  droits  el  dus  libertés  professionnels; 
tous  les  dévoûments  ont  droit  à  la  reconnaissance;  mais  nous 
pouvoQS  aujourd'hui  évo  juer  avec  orgueil  le  souvenir  des  vaillants 
fondateurs  de  notre  association,  et  revendiquer  pour  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers,  l'honneur  d'avoir  planté  dans  le  chemin 
hérissé  d'entraves,  de  luttes  et  de  combats,  les  premiers  jalons  qui 
devaient  nous  guider  dans  la  voie  de  la  science  et  du  progrès,  el 
d'avoir  fait  rejaillir  de  son  sein,  les  premiers  bienfaits  propres  à 
nous  relever  à  nous-mêmes,  comme  dans  la  considération  publique  I 

Composée,  dès  le  principe,  des  praticiens  les  plus  intelligents,  les 
plus  instruits,  qui  aimaient  leur  profession  et  tenaient  à  la  faire 
respecter,  notre  Société  marchant  d'un  pas  sûr  vers  lo  but  où  elle 
devait  trouver  le  couronnement  de  ses  constants  efTorts,  a  rarement 
rencontré  des  défaillances  dans  les  moments  difficiles. 

Nous  le  disons,  Uessieurs  et  honorés  collègues,  nous  avons  vécu 
cinquante  ans  pour  le  bonheur  de  la  pharmacie;  mais  nous  vivrons 
encore,  forts  de  nos  droits,  forts  surtout  par  notre  union,  pour  con- 
tinuer les  nobles  traditions  qui  nous  ont  assuré  une  si  longue 
existence  I 

En  parcourant  avec  vous,  Messieurs,  les  diverses  phases  de  notre 
vie  professionnelle,  pendant  les  dernières  vingt-cing  années  qui 
viennent  de  s'écouler,  nous  vous  dirons  les  faits  les  plus  mar- 
quants de  notre  histoire,  tels  qu'ils  se  sont  présentés  ;  les  citer  tous 
serait  par  trop  abuser  de  votre  bienveillante  attention. 

Notre  mission  n'étant  pas  de  discuter,  nous  en  ferons  l'énumé- 
rotion  sans  animosité,  sans  idée  de  reproche,  surtout  sans  person- 
nalités; mais  aussi,  nous  souvenant  du  devoir  que  nous  avons  à 
remplir,  nous  le  ferons  avec  une  scrupuleuse  impartialité,  nous  le 
ferons  de  plus  avec  l'espoir  d'apprendre  à  ceux  qui  nous  suivent 
dans  la  carrière,  comment  la  pharmacie  peut  se  faire  respecter,  et 
comment  oiTpcut  mériter  l'éloge,  qu'il  y  a  vingt-cinq  ans,  le  prési- 
dent de  cette  époque  décernait  à  juste  litre  à  la  Société,  quand  il 


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418  UCEPIlOnB,  FftTEB,  BXCGBSIOUS,  VISITES,  CTC. 

s'écriait  :  c  Merci  à  vous,  Messieurs,  qui  avez  su  maintenir,  haut  el 
ferme,  le  drapeau  de  l'honneur  et  de  la  dignité  professionnels  I  > 

En  1860,  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers  venait  à  peine  d'affir- 
mer sa  vitalité  en  fêtant  le  15"'  anniversaire  de  son  existence,  que 
déjà  elle  eût  à  soutenir  les  plus  rudes  assauts  de  ses  ennemis  les 
plus  acharnés,  les  droguistes.  Harcelée  de  tous  les  cdtés  à  la  fois, 
mais  forte  par  Punion  de  ses  membres,  forte  de  leur  amour  pour 
leurs  prérogatives  ;  et  généreuse  cependant  outre  mesure  dans  ses 
revendications,  elle  espérait,  par  la  persuasion  dompter  l'opiniâ- 
treté avec  laquelle  les  droguistes  empiétaient  sur  le  domaine 
pharmaceutique.  Vains  efforts.  Les  exhortations  de  la  Commission 
médicale,  même,  ne  parvinrent  pas  à  avoir  raison  de  nos  incor- 
rigibles adversaires.  Les  abus  étaient  criants  ;  la  pratique  illégale 
de  la  pharmacie  se  multipUail  chaque  jour  de  la  feçon  la  plus 
révoltante.  La  lutte  fut  décidée! 

Une  première  poursuite  eut  pour  effet  la  condamnation  d'un 
droguiste  à  la  coafîscatioa  des  médicaments  saisis,  à  une  forte 
amende  et  à  dos  dommages-intérêts  envers  la  partie  civile.  Quel- 
ques mots  plus  tard  un  autre  droguiste  exerçant  la  pharmacie,  sous 
le  couvert  d'un  préte-nom  habitant  Bruxelles,  fut  condamné  à 
l'amende  et  à  la  fermeture  de  l'officine.  —  Un  an  plus  tard,  la  So- 
ciété de  pharmacie  fit  poursuivre  deux  autres  droguistes,  et  obtint 
f;ain  de  cause.  —  Une  nouvelle  pharmacie  à  préle-nom  fut  fermée. 
Trois  autres  condamnations  vinrent,  sur  nos  instances,  frapper  des 
vendeurs  de  panacées  diverses.  —  Un  droguiste  moins  corrigible 
que  les  autres  fut  condamné  une  seconde  fois.  —  Nous  avons  même 
à  cette  occasion  eu  la  bonne  fortune  d'apprendre  d'un  chimiste  à 
décharge  qu'en  droguerie  le  sulfiite  de  quinine  ne  sert  pas  seule- 
ment comme  antipériodique,   mais  qu'il  jouit  aussi  de  propriétés 

conservatives  de l'encre  à  écrire!  (Rires.) 

Toutes  ces  condamnations  auraient  dû  ralentir  le  zèle  intem- 
pestif de  messieurs  les  droguistes;  mais  s'il  est  vrai  de  dire  que 
mauvaise  herbe  croit  toujours,  les  abus  semblaient  renaître  avec  lo 
nombre  toujours  croissant  de  nouveaux  Hconciés...  en  droguerie. 
De  plus.  Messieurs,  pour  supporter  plus  racilomenl  les  frais  et 
dépenses  occasionnés  par  les  poursuites  judiciaires,  Messieurs  les 
droguiKt43s  se  fondèrent  en  association  et  se  proposaient,  dans  un 
suprémo  uffort,  de  briser  les  liens  il'iîsclavaiie  qui  les  rivaient  à 
la  vente  exclusive  dos  simples.  Ils  avaient  cru  par  la  plaisanterie, 
la   caricature  cl  le   sarcasme,  désarmer  les  courages  les    mieux 


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EXCURSION    A  AItTEKS  449 

trempés  des  membres  les  plus  zélés  de  noire  association.  Voyant 
qu'ils  ne  pouvaient  réussir,  ils  traînaient  dans  la  bouo  la  répatatiou 
des  hommes  les  plus  dévoués  aus  intérêts  de  la  pharmacie!  Ils 
s'élaicnL  dit,  dans  leur  sotte  et  leur  impuissante  vengeance,  qu'il 
Tallait  renverser  tous  les  obstacles,  et  planter  l'étendard  de  la 
révolte  sur  lus  ruines  de  la  pharmacie  1  Hélas  I . . . .  La  Société  releva 
l'audacieux  défi  :  Un  membre,  qui  avait  pris  l'affaire  à  cœur,  fiit 
chargé  de  faire  recueillir  des  preuves  ;  et,  en  moins  de  trois  se- 
maines, quatre  vingt-lroize  délits  furent  signalés  h  charge  de  huit 
droguistes,  et  remis  entre  les  mains  de  la  Commission  médicale 
provinciale  I  Cellu-ci,  dans  un  excès  de  boulé,  que  rien  ne  pouvait 
expliquer,  n'en  signala  que  trois  au  parquet,  et  admonesta  les 
autres.  L'affaire  fut  déférée  au  tribunal  et  dans  la  même  audience 
du  27  révrier  1878,  trois  droguistes  furent  condamnés  chacun  à 
212  fr.  d'amende  cLaux  frais  envers  la  Société,  ou  subsidiairemeut 
à  3  mois  d'emprisonnement. 

A  la  même  époque,  nous  remportions  trois  nouvelles  victoires, 
de  moindre  importance  sans  doute,  par  la  condamnation  d'une 
épicière,  d'un  boulanger  et  d'un  particulier,  que  l'empirisme,  et 
plus  encore  l'appât  de  l'or,  avaient  entraînés  sur  le  domaine  de  la 
pharmacie. 

Cependant,  malgré  ces  luttes  continuelles,  malgré  toutes  ces 
victoires  successives,  malgré  notre  manifestation  bien  formelle  de 
faire  respecter  nos  droits  et  privilèges,  la  Société  de  pharmacie 
n'avait  pas  encore  acquis  le  droit  de  se  reposer  sur  ses  lauriers  I  Un 
nouvel  ennemi  se  dressa  devant  elle  :  les  apdtres  des  théories 
homœopathiques  avaient  jeté  leur  dévolu  sur  l'agglomération  an- 
versoise,  et  venaient  à  leur  tour  entreprendre  le  travail  de  la 
pieuvre  aux  nombreuses  tentacules,  pour  soustraire  à  la  pharmacie 
le  plus  clair  de  ses  bénéfices  :  la  préparation  des  prescriptions 
médicales. 

Ces  illustres  flibustiers  non  contents  d'en  imposer  au  publie, 
visitaient  leurs  malades,  munis  de  leur  précieux  dispensaire  à 
globules  d'un  sucre  particulier,  répondant  à  la  formule  C2*IP20^, 
ir-^,  et  vendaient  à  dotnicilc,  avec  le  sérieux  le  plus  impertur- 
bable, le  véritable  protoxydc  d'hydrogène,  que,  d'après  leurs 
dépositions  devant  les  tribunaux,  les  pharmaciens  de  l'agglomé- 
ration  élatcnt impuissants  à  préparer!  /Rires./ 

allais  ils  avaient  compté  sans  lour  hâte!  La  Société  de  pharmacie 
se  mit  en  cauipagno  :  Lus  premiers  efforts,  hélas,  de  ses  membres 


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450  meCEPTIONB,  VÈJES,  UCUBSICnS,  VISITES,  ETC. 

les  plus  zélés  semblaient  devoir  élre  étoufTés  dans  leur  origine,  car 
les  autorités  médicales,  elles -mêmes,  découragées  sans  douCe  par 
l'insuccès  qu'elles  avaient  essuyé,  semblaient  par  leur  indifférence, 
vouloir  entraver  les  légitimes  revendications  de  la  Société. 

La  situation  était  tendue;...  des  discussions  orageuses  surgirent, 
au  sein  de  nos  réunions,  sur  l'opportunité  et  l'importance  des  pour* 
suites;  mais  enfin  lesentimoutdejustice  et  de  dignité  vainquit  toute 
résistance  et  de  nouveau  la  lutte  fut  décidée  I 

Cependant  désireuse  de  combattre  loyalement  ses  adversaires, 
la  Société  entama  des  négociations  ;  et  voici  la  correspondance  qui 
fut  échangée  : 

>  A  Monsieur...  médecin  à  Anvers. 
»  Monsieur  le  docteur, 

t  La  Société  de  pharmacie  d'Anvers  a  l'honneur  de  s'adresser  à 
vous,  pour  obtenir  à  l'amiable  la  solution  d'une  question  qui  inté- 
resse au  plus  haut  point  le  corps  pharmaceutique,  tant  au  point  de 
vue  de  ses  droits  que  de  ses  intérêts. 

s  La  question  de  principe  qui  divise  les  médecins  homœopaUies  et 
les  médecins  allopathes  n'est  pas  de  notre  ressort;  vis-à-vis  du 
médecin,  le  pharmacien  se  borna  à  préparer  les  ordonnances. 

>  Il  s'en  suit  que  pour  nous,  tous  les  médecins  se  trouvent  placés 
sur  la  même  ligne  et  que  les  prérogatives  attachées  à  notre  dtplâme 
sont  les  mêmes  vis-à-vis  de  tous  les  médecins. 

»  Dès  lors  les  préparations  et  les  fournitures  de  médicaments 
homœopathiques  constituent  un  droit  exclusif  pour  le  pharmacien, 
tout  aussi  bien  et  au  même  titre  que  les  préparations  et  les  four- 
nitures des  médicaments  allopathiques.  Nous  croyons  du  reste 
savoir,  qu'à  Bruxelles  et  dans  d'autres  villes  du  royaume,  les  mé- 
decins homœopathes  se  bornent  à  formuler  leurs  ordonnances  et  en 
abandonnent  la  préparation  aux  pharmaciens. 

>  Noua  cherchons  vainement  le  motif  pour  lequel  ce  qui  se 
pratique  ailleurs  ne  se  pratiquerait  pas  ici,  les  pharmaciens  d'An- 
vers pouvant  préparer  tout  aussi  bien  ces  ordonnances  que  leurs 
collègues  de  Bruxelles. 

s  Nous  bornant  à  ces  seules  considérations,  nous  avons  l'honneur 
do  vous  inviter  à  vous  conformer  dorénavant  aux  usages  adoptés 


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BXCDRSIOR  A  AirVBRS  451 

par  les  médecins  bomœopathes  des  autres  villes  el  à  De  plus 
délivrer  vous-méiuo  les  médicaments  à  vos  clients. 

»  Nous  vous  prionSj  moDsieur  le  docteur,  de  nous  ftiire  connaître 
votre  décision  endéans  la  huitaine,  nous  réservant  tous  nos  droits 
pour  le  cas  où  notre  démarche  n'aurait  pas  te  résultat  que  nous  en 
attendons. 

»  Agréez,  monsieur,  l'assurance  de  notre  haute  considération. 
{Signé}  Le  Président, 

Edm.  Vu  Helkebeu, 
Le  Secrétaire, 
F».    Van  Pilt. 
t  Anvers,  U  décembre  1873.  » 

Et  voici  la  réponse  que  firent  ces  messieurs  : 


9  A  Messieurs  les  membres  de  la  Société  de  pharmacie 
d'Anvers. 


»  C'est  avec  une  légitime  surprise  que  nous  avons  pris  connais- 
sance de  votre  circulaire  du  U  courant.  Nous  n'attendrons  pas  lo 
délai  de  hiiit  jours,  que  vous  voulez  bien  nous  accorder,  pour  vous 
faire  connaître  que  nous  trouvons  étrange  et  insolite  la  démarche 
d'une  Société  de  pharmacie,  ^adressant  directement  à  des  docteurs 
en  médecine;  nous  pensions  que  ceux-ci  ne  relevaient  que  de  la 
Commission  médicale  provinciale.  Or,  messieurs,  cette  Commission 
pourra  vous  renseigner  au  sujel  d'un  jugement  rendu  par  le  tribunal 
de  première  instance  d'Anvers  et  confirmé  par  arrêt  de  la  Cour 
d'appel  de  Bruxelles, 

B  Nous  nous  bornerons,  pour  notre  part,  à  nous  y  référer  pure- 
ment et  simplement. 

>  Veuillez  agréer,  messieurs,  l'expression  de  notre  haute  con- 
sidération. 

(Sign^    D'  Gits. 

D'  Al.  Vah  CuirraHOcnr. 
D*  Lambucbis. 

B  Anvers,  16  décembre  18731.  » 


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i!}2  BECEPIIOnS,  FÈTBS,  EXCURSIONS,  TiSlTBS,  ETC. 

Vous  le  voyez,  Messieurs,  l'arrogance  esl  propre  aux  homœo- 
palbes  comme  au  plus  vulgaire  cbarlalan  de  carrefour  :  Une  Société 
de  pharmacie  s'adressant  directement  à  des  docteurs  en  médecine  tll 
(Rires.J 

L'actioQ  fui  iotentée,  et  tes  homœopalhes,  malgré  les  torrents 
d'éloquence  déversés  par  les  membres  les  plus  éminents  des  bar- 
reaux d'Anvers  et  de  Bruxelles,  furenl  convaincus  d'avoir  vendu 
des  médicaments,  et  battus  en  correctionnelle,  à  la  cour  d'appel  et 
à  la  cour  de  cassation  I 

La  cour  suprême  décida,  du  même  coup,  que  même  A  titre  gra- 
tuit, il  est  défendu  aux  médecins  de  fournir  des  médicaments  à 
leurs  malades. 

Ce  fut  pour  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers  un  véritable 
triomphe,  qui  sauvegardait  d'une  façon  éclatante  nos  droits  et  nos 
prérogatives,  et  consacrait  définitivement  te  principe  de  la  sépa- 
ration des  deux  professions  médicales,  au  point  de  vue  de  la  four- 
niture des  médicaments  I 

Les  frais  de  ces  poursuites  devant  les  trois  juridictions,  malgré  le 
succès  complet  pour  nous,  furent  considérables  et  s'élevèrent  à 
près  de  5,000  francs!  Mais  une  souscription  ouverte  parmi  les 
membres  de  la  Société,  partie  civile,  et  l'intervention  généreuse  de 
la  vaillante  Association  générale  pharmaceutique,  eurent  bient6t 
comblé  le  vide  de  notie  caisse,  et  fourni  les  fonds  nécessaires  à  de 
nouveaux  combats /Applaudissements./ 

Au  milieu  de  l'ardeur  de  nos  luttes  locales,  qui  ne  pouvaient 
manquer  de  stimuler  le  zèle  de  nos  confrères  de  province,  nous 
avons  prouvé  que,  constamment  sur  la  brèche,  nous  ne  perdions 
pas  de  vue  la  situation  générale  de  la  pharmacie  du  pays. 

Ce  qui  le  prouve,  Messieurs,  d'une  façon  péremptoire,  ce  sont  nos 
pétitionnements,  nos  instances,  nos  dèmarchtts  réilérées,  auprès  du 
gouvernement,  des  chambres  législatives,  des  commissions  médi- 
cales provinciales  et  locales,  des  administrations  communales,  con- 
tre l'admission  des  pharmaciens  étrangers,  sans  réciprocité  pour 
nos  regnicoles;  ceux  relatifs  à  cette  race  abâtardie  des  prête -noms  à 
gages,  —  a  l'envabissementde  la  profession  par  la  suppression  du 
graduât  en  lettres,  —  à  l'enseignement  pharmaceutique,  —  à  la 
durée  du  stage  ofUcinal  ;  ceux  qui  se  rapportaient  à  la  fourniture  des 
médicaments  par  les  diogulstes  aux  médecins  de  campagne,  comme 
ceux  fournis  par  les  sociétés  industrielles  et  les  pharmacies  des 
bureaux  de  bienfaisance;  enfin  et  surtout,  ceux  qui  avaient  pour 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


EXCCKSIOK  i  INVKBS  453 

but  de  combattre  l'inlroductioa  dans  le  pays  de  ce  déluge  de  spé- 
cialités et  de  remèdes  secrets,  avec  leurs  înrectes  réclames,  qui  à 
nos  yeux  comme  aui  yeux  de  luus  ceux  qui  s'intéressent  à  l'avenir 
de  la  prolession,  coastilue  une  vraie  lèpre  pour  la  société  eatiëre,  et 
qui  ont  creusé,  sous  les  pas  de  la  pharmacie  honnête  et  sérieuse,  la 
pente  la  plus  rapide  vers  la  décadence  et  la  ruine!  {Applaudisse- 
ments.) 

Notre  sollicitude  n'a  pas  été  moindre  pour  nos  confrères  de  l'ar- 
mée; à  tous  ceux,  enfin,  qui  nous  ont  tendu  la  main,  nous  avons 
prodigué  nos  conseils  et  ouvert  nos  colonnes,  dans  le  seul  but  de 
relever  la  pharmacie  et  de  préserver  intact  le  précieux  patrimoine 
que  nos  fondateurs  nous  avaient  légué! 

Dans  un  autre  ordre  d'idées,  nous  avons  dirigé  nos  efforts  vers 
l'éloignement  des  erreurs  et  des  méprises  dans  l'exécution  des 
prescriptions  médicales;  nous  avons  plus  spécialement  adressé  à 
tous  les  médecins  de  l'agglomération  des  circulaires  pressantes  pour 
leur  rappeler  certaines  prescriptions  légales  trop  négligées,  et  se 
rapportant  a  la  façon  de  formuler  leurs  ordonnances;  nous  leur 
avons  demandé  notamment  de  prescnre  en  latin  ;  d'indiquer  sur  les 
prescriptions  les  noms  des  malades  et  le  mode  d'administration  des 
médicaments  ;  de  mentionner  clairement  la  forme  amorphe  ou  cris- 
talline sous  laquelle  doivent  se  délivrer  certains  alcaloïdes,  etc.,  etc. 

Enfin,  Messieurs,  nous  avons  adhéré  avec  empressement  â  l'insti- 
tution d'un  Compromis  entre  médecins  et  pharmaciens,  dont  le 
Cercle  médical  avait  pris  l'initiative,  et  qui  était  destiné  â  cimenter 
l'union  entre  médecins  et  pharmaciens  et  à  éloigner  ou  aplanir  les 
difficultés  ou  les  malentendus,  qui  auraient  pu  surgir  entre  les  pra- 
ticiens des  deux  fractions  du  corps  médical  d'Anvers. 

Permellez-moi,  Messieurs,  de  rappeler  encore  un  fait  caractérisant 
notre  passé  professionnel.  Depuis  quelque  temps  déjà,  tout  semblait 
rentrer  dans  le  calme,  quand  surgirent,  à  l'Improviste,  deux  procès 
relatifs  aux  spécialités  pharmaceutiques.  Un  de  nos  confrères,  que 
la  non -observa  lion  de  l'article  3  du  règlement  avait  obligé  à  se  reti- 
rer de  la  Société,  ayant  lancé  dans  le  public,  avec  force  réclames, 
un  spécifique  de  sa  composition  contre  les  névralgies,  fut  poursuivi 
par  le  Cercle  médical  pour  avoir  :  a  A)  exercé  l'art  de  la  médecine, 
pour  lequel  il  n'est  pas  autorisé  aux  termes  de  la  loi,  ou  tout  au 
moins  exercé  l'art  de  la  pharmacie  d'une  manière  qui  n'est  pas  con- 
forme a  son  autorisation;  pouravoir,  en  sa  qualité  de  pharmacien, 
traité  des  maladies, prescrit  des  récépissés, lait  prendre  des  mèdica- 


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45i  HfiCEPTIOHB,  FtlES,  EXCniSIOKS,  TISITES,  ETC. 

ments  aux  malades  de  son  autorité,  ou  en  général  exercé  son  art 
d'une  autre  manière  que  celle  à  laquelle  il  est  autorisé  par  la  loi  du 
4â  mars  18IS  et  par  l'instruciinii  qui  le  concerne;  B)  Tourni  ou  délivré 
des  substances  vénéneuses  ou  soporifiques,  des  poisons  ou  des  nar- 
cotiques aatremenl  qu'en  vertu  dune  ordonnance  écrite  et  d&ment 
signée  par  un  docteur  en  médecine,  chirurgien  ou  accoucheur,  phar- 
macien ou  autre  personne  connue,  et  sans  que  ces  substances  fus- 
sent destinées  à  un  usage  connu;  tout  au  moins  fourni  les  dites  sub- 
stances sans  conserver  ces  ordonnances  sous  sa  responsabilité,  s 

Le  tribunal  de  première  instance  d'Anvers,  siégeant  en  matière 
répressive,  rendit,  le  1  i  décembre  suivant,  une  ordonnance  de  non- 
lieu.  La  Société  de  pharmacie, 'injustement  accusée  d'avoir  insligué 
les  poursuites,  suivit  avec  intérêt  les  débats  des  trois  instances,  qui 
devaient  aboutir  par  Vacquittement  complet  du  pharmacien  en  cause. 

Le  second  procès  fut  Intenté  à  deux  autres  pharmaciens  de  la  mé- 
tropole, pour  avoir  vendu,  avec  te  cachet  de  l'inventeur,  du  vin  do 
Vial  et  du  vin  de  Defresne.  Ils  furent^acquitlés  également  par  la 
haute  cour. 

Ces  deui  arrêts  de  la  cour  de  cassation,  garantissant  au  pharma- 
cien le  droit  indiscutable  de  préparer,  d'exposer  et  de  vendre  avec 
tout  le  fatras  du  charlatanisme,  les  médicaments  de  son  invention, 
ou  les  produits  spéciaux  que  l'industrialisme  pharmaceutique  jette 
en  pâture  à  la  crédulité  publique,  n'étaient  pas  sans  inspirer  cer- 
taines craintes,  et  semblaient  devoir  ouvrir  une  ère  nouvelle  à  la 
spéculation  et  à  l'exploitation  des  misères  humaines.  Mais  telle  est 
la  solidarité  des  aspirations  des  membres  de  la  Société;  telle  est 
leur  fidélité  aux  divers  statuts  du  règlement;  telle  est  leur  répu- 
gnance et  leur  aversion  pour  tout  ce  qui  touche  à  la  dignité  de  la 
profession,  que  même,  en  présence  des  deux  arrêts  de  la  cour  de 
cassation,  rendus  en  faveur  de  la  liberté  de  l'exercice  do  la  phar- 
macie, pas  un  seul  n'a  dérogé  à  l'article  3  du  règlement,  qui  défond 
l'annonce  et  la  réclame  pour  les  produits  spéciaux  et  secrets  !  (Àp- 
plaudUsements.) 

L'extension  de  nos  affoires  et  de  nos  relations  commerciales  se 
ressent  naturellement  du  contrecoup  de  celte  réserve  ;  mais  noire 
honneur  et  notre  dignité  professionnels  sont  restés  intacts;  et  de 
même  que  les  inscriptions  des  monuments  de  l'antiquité,  étaient 
destinées  à  rappeler  aux  générations  Futures  les  épisodes  les  plus 
mémorables  de  l'histoire  des  peuples,  de  même  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers  peut  se  glorifier  d'être  restée  fidèle  à  sa  devise,  et 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


BICORSION   i.   AHTEIS  i55 

de  conserver  encore  en  tête  de  son  joaraal  cette  noble  maxime  : 
t  Ad  utilitatem  vitœ,  omnia  concilia,  factaque  dirigenda  swnil  » 
{Acdamatiom.) 

Il  nous  resLe,  Messieurs,  à  voas  dire  un  mot  de  ce  que  la  Société 
a  produit  pour  la  science  proprement  dite  et  pour  l'art  pharmaceu- 
tique. Notre  journal,  le  premier  organe  de  la  pharmacie  belge,  dans 
lequel  toutes  les  sociétés  du  pays  ont  rencontré  successivement  uu 
si  bienveillant  appui,  a  su,  depuis  vingt-cinq  ans  aussi,  se  mainte- 
nir ii  la  hauteur  des  besoins  scientifiques  de  l'époque.  En  échange 
avec  plus  de  cinquante  publications  étrangères  de  tous  les  pa^sdu 
monde,  nous  avons  pu  constamment  tenir  nos  lecteurs  au  courant 
des  développements  de  notre  art,  tout  en  servant  de  tribune  et  de 
marche-pied  â  ceux  de  nos  nombreux  collaborateurs  qui  par  leur 
amour  pour  la  science^  leurs  études,  leurs  recherches  et  leur  décou- 
vertes étaient  appelées  à  des  destinées  plus  glorieuses  et  nous  ont 
aidé  à  porter  la  science  et  ses  progrès  à  l'humble  travailleur  du 
comptoir,  dans  les  coins  retirés  du  pays. 

Oui,  Messieurs,  au  milieu  de  l'activité  dévorante  avec  laquelle, 
travailleurs  de  tous  les  jours,  nous  avons  poursuivi  tous  les  abus, 
redressé  bien  des  griefs  et  rehaussé  la  profession  dans  l'estime  et  la 
considération  publique,  nous  avons  aussi  trouvé  l'énergie  et  les  res- 
sources nécessaires  pour  publier  plus  de  (rois  cents  travaux  scienti- 
fiques originaux;  reproduire  près  de  deux  mille  notes  et  articles 
relatifs  à  des  travaux  et  observations  pratiques,  utiles  à  la  prépara- 
tion et  la  dispensation  des  médicaments,  et  par  près  do  trois  mille 
articles  professionnels  maintenir  au  cœur  de  nos  iSO  lecteurs,  avec 
les  sentiments  d'honneur,  de  probité  et  de  dignité,  l'amour  d'une 
professioD  que  la  présence  de  tant  d'illustrations,  à  celte  solennité, 
nous  rendra  encore  plus  chëre  pour  la  science,  pour  notre  bien-être 
moral,  et  pour  le  bien  de  l'humanité! 

Un  dernier  mot,  Messieurs.  Depuis  1860  des  existences  bien 
précieuses  se  sont  éteintes  au  milieu  de  nous.  La  mémoire  de  toutes 
est  encore,  pour  nous  tous,  l'objet  d'une  vénération  constante  que 
les  temps  ne  sauraient  affaiblir.  Mais  il  est  une  perte  qui  nous  a  plus 
cruellement  frappés  :  c'est  celle  de  notre  digne  et  trop  regretté 
collègue  et  président,  H.  Ed.  Yaa  der  Heyden,  dont  les  vertus 
civiques,  les  nombreux  exemples,  le  noble  désintéressement  et 
l'entière  abnégation,  dans  tout  ce  qui  regardait  le  bonheur  et  la 
dignité  de  la  pharmacie,  brilleront  toujours  à  nos  yeux,  de  leur 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


456  HfiCBPTions,  Feris,  eicdisioks,  visites,  etc. 

éclat  Ifi  plus  pur,  pour  soutenir  nos  courages,  et  nous  maintenir 
dans  la  vraie  voie  de  l'honneur,  de  la  science  et  du  progrès! 

Ha  Ucha  est  Gnîe,  Messieurs;  à  vous,  honorés  collègues,  à  vous, 
nos  juges  naturels,  à  vous,  nos  juges  compétents,  de  proclamer  si 
nous  avons  rempli  notre  mission  el  si  nous  avons  bien  mérité  de  la 
pharmacie!  /Applaudissements  prolongés./ 

Le  vice -présidenl  M.  Van  Peit,  prenant  ensuite  la  parole, 
fait  connaUre  en  ces  termes  le  résultat  du  concours  institué 
par  la  Société  à  l'occassion  de  son  cinquantenaire. 

Messieurs, 

La  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  voulant  célébrer  dignement 
son  SD""  anniversaire,  a  décidé,  dans  sa  séance  du  mois  de  février 
dernier,  de  décerner  un  prix  consistant  en  une  médaille  d'or, 
à  l'auteur  du  meilleur  travail  traitant  une  question  de  pharmacie 
pratique. 

Pour  juger  du  mérite  des  travaux  envoyés,  la  Société  nomma 
une  commission  composée  de  MM.  Anneessens,  Verhassel,  Van  Pelt 
et  Van  Meickebeke,  comme  rapporteur. 

Cette  commission  a  été  unanime  pour  accorder  la  palme  au  mé> 
moire  portant  pour  devise  :  a  Pour  construire  un  édifice  durable,  il 
fout  une  bonne  base,  n'oublions  donc  pas  le  phosphate  de  chaux 
qui  est  la  base  de  la  charpente  humaine.  > 

Cet  important  travail  traite  de  la  préparation  des  divers  phos- 
phates catciques.  C'est  une  œuvre  complète,  elle  est  le  fruit  d'une 
étude  sérieuse  basée  sur  des  expériences  exécutées  avec  discerne- 
ment. Elle  jette  un  jour  nouveau  sur  un  médicament  qui  est 
actuellement  d'un  usage  journalier  et  qui  certes,  mérite  de  fixer 
l'attention  des  praticiens. 

Dans  la  séance,  où  les  conclusions  du  rapport  de  la  commission 
ont  été  adoptées,  l'ouverture  de  l'enveloppe  qui  accompagnait  le 
manuscrit,  nous  a  fait  connaUre  l'auteur  de  l'ouvrage  couronné  : 
H.  Cornélis,  pharmacien  à  Diesl,  membre  de  la  Commission  médi- 
cale du  Brabant.  /Applaudissements  unanimes./ 

Cest  avec  une  satisfaction  bien  vive  et  bien  légitime  que  notre 
Société  décerne  la  médaille  et  le  titre  de  membre  d'honneur  à  ce 
savant  confrère. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


EZCDBBIOn    A  ÂHVEKS  457 

Auteur  de  plusieurs  travaux  sur  )a  pharmacie,  inventeur  du 
flacon  exsiccateur  qui  porte  son  nom,  M.  Cornélis  est  un  vrai  tra- 
vailleur infatigable  et  modeste,  qui  ne  compte  que  des  amis  et  des 
admirateurs  dans  le  corps  pharmaceutique  I  {Nouveaux  applaudit- 
sements.J 

Puisse  le  succès  qu'il  vient  de  remporter  aujourd'hui  et  l'hom- 
mage sincère  et  mérité  que  nous  lui  rendons,  être  un  encou- 
ragement, un  stimulant,  une  source  de  nouveaux  travaux  et  de 
nouvelles  inventions  1 

Au  nom  de  notre  Société,  la  plus  ancienne  société  de  pharmacie 
du  pays,  nous  proclamons  M.  Cornélis  lauréat  du  concours  I 

A  la  proclamation  de  ce  résultat  les  applaudissetneals 
redoablenl  d'intensité  et  M.  Girnélis,  profondémeat  ému, 
s'avance  au  bras  de  M.  le  secrétaire  vers  le  bureau,  pour 
prendre  des  mains  du  président  la  médaille  d'or  qui  iui  est 


»  En  vous  remettant  cette  médaille,  b  lui  dit  H.  le  président, 
s  permettes-moi,  mon  cher  collègue,  de  joindre  mes  félicitations  à 
celles  de  H.  Van  Pelt.  Vous  êtes  de  la  trempe  de  nos  membres 
fon.lateurs;  vous  aussi,  vous  êtes  travailleur  ;  vous  aussi,  vous 
êtes  modeste,  trop  modeste  peutr-âtrc,  car  en  serrant  votre  main, 
je  serro  la  main  d'un  vrai  savant;  recevez  donc  mes  vives  félici- 
tations et  celles  de  tous  mes  confrères  1  »  {Applaudissements./ 

Des  tarmeâ  d'émotion  coulent  abondamment  des  yeuK  de 
M.  Cornélis  et  les  applaudissemnis,  qui  semblent  ne  pas 
prendre  fin,  vinrent  prouver  au  digne  lauréat  les  profondes 
sympathies  dont  il  jouit  au  sein  du  corps  pharmaceutique. 

M.  Van  Pelt  fait  ensuite  la  proclamation  des  membres 
d'honneur  et  des  membres  correspondants.  Il  s'exprime  en 
ces  termes  : 

Messieurs, 

La  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  à  l'occasion  du  50*"  anniver- 
saire de  sa  fondation,  s'est  départie  de  la  règle  suivie  jusqu'ici  dans 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


4K8  leCBPTIOKS,  FStBS,  BXCDRSIOKS,  nSITU,  ETC. 

la  collatioD  des  titres  de  membre  d'hoDneur  et  de  membre  corres- 
pondant. Ces'litres  ne  s'accordent  habituellement  qu'aux  praticiens 
qui  envoient  à  la  Société  des  travaux  scientifiques  ou  profession- 
nels dignes  d'dtre  publiés  dans  le  journal. 

Nous  saisissons  l'occasion  que  nous  fournil  celte  fôte  pour  recoo- 
naltre  solennellement  les  services  rendus  èi  la  pharmacie  par  les 
hommes  de  talent  qui  relèvent  la  profession  par  leurs  éludes  et 
leurs  travaux. 

En  accordant  ces  diatinclions,  nous  avons  voulu  rendre  un  solea- 
nel  hommage,  payer  un  tribut  de  gratitude  et  de  reconnaissance 
aux  courrères  qui  se  sont  distingués  par  le  savoir,  le  zèle  et  la  per- 
sévérauce  qu'ils  onl  mis  au  service  de  la  cause  de  la  pharmacie. 

Nous  sommes  convaincus,  Messieurs,  que  les  distinctions  qae 
nous  allons  accorder  seront  ratifiées  par  tout  te  corps  pharma- 
ceutique. 

Uembres  d'honneur  proclamée  dans  la  séance  solen- 
nelle du  6  septembre  1885,  à  l'occasion  du  cinquan- 
tenaire de  la  Société. 

HH.  Ankersmit,  P.,  ancien  président  de  la  Société  de  pharmacie 

d'Amsterdam. 
José  Joaquim  Alves,  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  de 

Lisbonne. 
jy  Virante  Martin  de  Argenta,  Président  du  Collège  des  phar- 
maciens de  Madrid. 
D'  Bergbem,  Président  du  Cercle  médical  d'Anvers. 
Berge,  Professeur  de  chimie  à  Bruxelles  (Rappel). 
D*  Bessems,  membre  de  Ja  Commission  médicale  provinciale 

d'Anvers. 
Bex,  membre  fondateur  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers. 
Blas,  C,  Professeur  à  l'école  de  pharmacie  de  rUniversitô  de 

Louvain. 
D'  Bruism3,à  Steenbergen  (Hollande). 
Bocquet,  Président  de  la  Société  de  pharmacie  de  Lonvaiu. 
D'  Bruunengraber,  Ch.,   Sénateur,   Président   de   la  «  Deut- 

scher  Apotheker  Verein.  > 
Brunker,    James,  Président  de  la  Pharmaceutical  Society  of 

Ireland. 
Bultot,  U.,  pharmacien,  à  Liège. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


KxcotstoR  à.  Aimu  459 

NU.  Gonaizzaro  (Le  Commandeur  Stanisloa),  Sénateur,  proressear 
à  rUDÏversité  de  Rome,  délégué  du  Gouvememeat  Italien. 

Caries,  P.,  professeur-agrége  à  la  Facalté  de  pharmacie  de  Bor- 
deaux, délégué  du  Gouvernameot  Français. 

Carteighe,  U.,  président  de  la  «  Pharmaceutioal  Society  of 
GreatBritain.  » 

Comélis,  membre  de  la  Commission  médicale  du  Brabant,  lau- 
réat du  concours. 

Créleur,  L.,  président  de  la  Société  royale  de  Pharmacie  de 
Bruxelles. 

D'Crocq,  professeur  à  l'Université  de  Bruxelles.  (Rappel). 

Daenen,  Egide,  pharmacien  à  Bruxelles. 

Depaire,J.-B.,  professeur  à  l'école  de  pharmacie  de  l'Université 
de  Bruxelles. 

Detcominéte,professeurà  l'école  depharmacie,à  Nancy, délégué 
du  Gouvernement  Français. 

D'  Desguin,  Victor,  membre  de  l'Académie  royale  de  méde- 
cine de  Belgique,  à  Anvers. 

Dittrich,  J.,  président  du  l"  Congrès  de  pharmacie,  tenu  à 
Brunswick. 

Dragendorff,  Georges,  Professeur  à  l'Université  de  Dorpat^ 
(Russie). 

Dumoulin,  N.,  professeur  à  l'école  de  pharmacie  de  l'Université 
de  Gand. 

D*  Du  Pont,  président  de  la  Société  de  médecine  d'Anvers. 

Fidier,  Jean,  délégué  du  Gouvernement  Austro-Hongrois;  pré' 
sidenl  de  la  Société  des  pharmaciens  de  Vienne,  (Gremial- 
vorstand). 

D' Pinkeloburg,  professeur^  l'Université  de  Bonn. 

Forsmann,  Alex.,  président  de  1' «  Allerhôcbst  bestâtigte  St- 
Petersburger  pharmaceutische  Gcsellschaft.  > 

Gilkinet,  A.,  professeur  à  l'école  de  pharmacie  de  l'Université 
de  Liège.  (Rappel). 

Gille,  N.,  président  honoraire  de  l'Association  générale  pharma- 
ceutique de  Belgique,  etc. 

Gille,  J.-B.,  pharmacien  en  chef  de  l'armée  belge. 

D'Godeffroy,  Richard,  professeur,  directeur  de  l'écote  phar- 
maceutique de  Vienne. 

Godfrin,  professeur  de  matière  médicale  à  l'éoole  de  phar- 
macie de  Paris,  délégué  du  Gouvernement  Français. 
36. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


i60  xtapnoRS,  wtna,  uccisiohs,  nsiTEs,  etc. 

HM.  Greeniab,  Thom.  Edw.,  ancieo  président  de  la  c  Pharma- 
œutical  Socjeiy  of  Great  Brilain.  > 

Gys,  J.,  président  de  la  Société  de  pharmacie  de  la  Flandre 
Orientale. 

Laliea,  Air.,  pharmacien,  à  St-Huberl. 

Lambrechts,  président  de  la  Commission  médicale  provinciale 
d'Anvers  (Rappel). 

Lepage,  H.,  président  de  la  Société  des  pharmaciens  de  l'Eure. 

Liénard,  pharmacien  principal  de  l'armée  (Bappel). 

Lîlpep,  Gh.,  ancien  président  de  la  Société  de  pharmacie  de 
Varsovie. 

Lolar,  professeur  de  pharmacie  ti  la  Faculté  de  Lille,  délégué 
du  Gouvernement  Français. 

Lotze,  Ernest-Gustave,  conseiller  d'Etal;  président  de  la 
Société  pharmaceutique  du  Danemark. 

Hadsen,  H.-P.,  président  de  la  Société  pharmaeealique  de 
Copenhague,  délégué  du  Gouvernement  Danois. 

Haisch,  John,  professeur  de  botanique  et  de  matière  médicale 
à  Philadelphie. 

Martin,  A.,  président  du  Cercle  pharmaceutique  du  Hainaut. 

MasL,  président  de  la  Commission  médicale  locale  d'Anvers. 

Héhu,  C,  pharmacien  de  l'hâpital  de  la  Charité. 

Melsens,  L.,  membre  de  l'Académie  des  Sciences,  à  Bruxelles. 

Michelin,  H.,  président  du  Conseil  municipal  de  Paris. 

Mosca,  (le  Commandeur  Luidgi),  doyen  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Turin. 

Opwijrda,  R.  J.,  pharmacien  à  Nimègue. 

Pasquier,  C,  président  du  Comité  de  défense  de  Charleroi. 

Pairouillard,  pharmacien  à  Gisors. 

Petit,  Arthur,  président  de  l'Association  générale  des  phar- 
maciens de  France. 

D'PigeoIel,  professeur  à  l'Université  de  Bruxelles.  (Rappel). 

Redwood,  Th.,  président  du  S*"' Congrès  pharmaceutique  da 
Londres. 

Richardson,  John,  membre  du  Comité  de  la  <  Pharmaceutical 
Society  of  Great  Britain.  > 

Bice,  John,  pharmacien  à  New-York. 

Bigouts,  Gh.,  pharmacien  à  Anvers.  (Rappel). 

D'SchachtiC  président  de  la  cVerein  der  Apotheker  Beriios*. 

Sebardt,  Wilbem,  délégué  du  Gouvernement  Suédois. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


acDBSioi  A  Aimis  461 

HH.  Van  Bastelaer,  D.,  président  du  6"*  Congrès  internalioDal  phar- 
maceutique. 

Vande  Vyvere,  Ernest,  secrétaire-général  du  6*  Congrès  inter- 
na tien»)  pharmaceutique. 

Vander  Keilen,  membre  fondateur  à  Anvers. 

Van  Ëeckhoven,  id. 

VanPeIt,  J.-B.  id. 

Verstreynghe,  président  de  la  Société  de  pharmacie  de  la  Flan- 
dre Occidentale. 

Von  Waldheim,  Ant.,  président  de  la  Société  de  pharmacie  da 
Vienne. 

Membres  correspondants  proclamés  dans  la  séance  so- 
lennelle du  6  septembre  1886,  &  l'occasion  du  clu- 
guauteaaîre  de  la  Société. 

HM.  Aliewaert,  Ach.,  secrétaire  de  l'Union  pharmaceutique  de  la 
Flandre  Orientale. 

Boei[ger{D'),  H.-J.,  Rédacteur  dti  Pharmaceutische  Zeitung  fiir 
Pharmacie  de  Bunzlau. 

Bratimos,  C,  secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  d'Athènes. 

Bremridge,  secréuire  de  la  pbarmaceutical.  Society  of  Great 
BritaÎD,  à  Londres. 

Brettner,  Haximilien,  pharmacien,  à  Galalz,  (Roumanie). 

Bruylandls,  professeur  de  pharmacie,  à  Louvain. 

Chapelle,  F.,  président  de  la  Socicté  des  pharmaciens  de  l'Est. 

D'Colignon,  L.,  délégué  de  la  Principauté  de  Monaco. 

Coliin,Eug.,  pharmacien  i.  Colombes  (France). 

Codina  Langlin,  pharmacien,  à  Barcelone. 

Culot,  P.,  secrétaire  de  l'Union  pharmaceutique  de  l'arrondis- 
sement de  Charleroi. 

Daels,  pharmacien  militaire  de  première  classe,  au  camp  de 
Beverloo, 

De  Nobele,  vice  président  de  l'Union  pharmaceutique  de  la 
Ptandreorienlale,  à  Gand. 

D'  Donalo  Tommasi,  â  Turin, 

D' Donnera,  secrétaire  du  Cercle  médical  d'Anvers. 

Benrole,  pharmacien,  à  Liège. 

Heger,  Haas,  rédacteur  du  PharmaceutUche  Pott. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


463  itGimom,  rtns,  ncmsums,  nsms,  etc. 

MM.  Berlant,  Achille,  professeur  de  l'École  de  pharmacie  de  V\Jai~ 

versité  de  Bruxelles. 
D*  Hertoghe,   secrétaire  de  la  Société  de  médecine  d'Anvers. 
Jonas,  Acb.,  vice-présideal  de  la  Société  royale  de  pharmacie 

de  Bruxelles. 
Jorissen,  A.,  proresseurë  l'Université  de  Liège. 
Lamury,  Adolphe,  secrétaire  du  Cercle   pharmaceatiqae  da 

Bainant. 
Liesch,  Ferdinand,  pharmacien,  à  Eich  snr  l'Alzette,  Grand- 

Dnchê  de  Luiemboui^. 
MîddletOD,  T.,   pharmacien,    délégué   du  Gouvernement    du 

Chili. 
Polak,  secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  d'Amsterdam. 
Pratz  Grau,  pharmacien,  à  Barcelone. 
Ramiot,  secrétaire-adjoint  do  la  Société  royale  de  pharmacie  de 


Ranwez^  vice-président  du  Cercle  pharmaceutique  du  Uainaut. 
Reber,  Burkhard,    rédacteur  du  Progrès  pharmaceutique  de 

Genève. 
BedïDg,  V.,  secrétaire  de  la  Société  royale  de  pharmacie  de 

Bruxelles,  etc. 
Renkio,  Alexandre,  secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  de 

Louvain. 
ly  Ruilens,  secrétaire  de  la    Commission    médicale    locale 

d'Anvers. 
Schoep,   secrétaire  de  la  Société  de  pharmacie  de  Haestricht. 
Shillinglaw,  Harry,   secrétaire  de  la  Société    de   pharmacie 

d'Australie. 
Stearns,  Frederick,  délégué  de  l'Université  de  Michignan  (États* 

Unis). 
Thielens,  secrétaire  de  l'Union  pharmaceutique  de  la  Flandre 

Occidentale. 
Van  Engeleo,  A.,  professeur-agrégé  de  l'École  de  pharmacie  de 

l'Université  de  Bruxelles. 
D' Wefers-Bettinck,  professeur  à  l'Université  d'Utrecht. 
Joseph  Zanni,  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  de  Constanti- 

nople. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Bxcnuioft  A  iimis  463 

Les  applaudissements  de  l'assistaoce  ratifient  ces  nomi- 
natioDs. 

Avant  de  lever  la  séance,  M.  le  Président  prévient  l'as- 
sembléequelaSociété  a  l'honneur  d'inviter  les  excursionnistes 
à  faire,  soit  une  excursion  sur  l'Escaut,  soit  une  visite  à 
l'Exposition  universelle  et  aux  monuments  de  la  ville. 

La  séance  est  levée  à  midi  et  quart. 

Excursion  sur  l'Escaut. 

Le  choix  de  nos  nombreux  invités  est  d'ailleurs  vite  fait. 
L'excursion  sur  le  beau  fleuve  qui  se  déroule  si  majestueu- 
sement devant  la  ville  est  pour  tous  le  principal  objet 
d'attraction  et,  en  colonne  serrée,  on  se  dirige  vers  l'Ëscaul. 

La  Princesse  Stéphanie,  pavoisée  des  drapeaux  de  tous 
les  pays  représentés  au  Congrès,  se  balance  gracieusement  le 
long  des  quais,  et  a  attiré  une  foule  considérable  de  curieux. 
C'est  avec  peine  que  les  excursionnistes  parviennent  à  se 
Trayer  un  passage,  et  l'embarquement  se  fait  assez  lentement, 
cependant  sans  encombre.  ËnfÎD,  quand  tout  le  monde  est 
placé,  on  lève  l'ancre  et  l'on  se  met  en  marche. 

A  mesure  que  la  Princesse  Stéphanie  s'éloigne  des  quais, 
on  n'entend  que  des  exclamations  d'étonnement  et  d'ad- 
miration à  la  vue  du  magnifique  panorama  qui  s'offre  à  la 
vue.  On  voit  défiler  successivement  la  vieille  cité  anver- 
soise,  derrière  ses  immenses  quais  et  ses  nouvelles  installa- 
tions maritimes,  la  flèche  gracieuse  et  élancée  de  la  tour  de 
ta  cathédrale;  la  série  interminable  des  hangars  longeant  le 
fleuve;  le  décor  de  la  nouvelle  ville,  se  terminant  par  le  su- 
perbe dôme  du  portique  de  l'Exposition  internationale. 

Une  quantité  innombrable  de  bateaux  de  toutes  dimen- 
sions sillonnent,  autour  de  nous,  les  eaux  de  l'Escaut;  une 
brise  agréable,  un  ciel  serein,  une  fanfare  joyeuse,  placée  à 
la  proue  du  navire,  tout,  en  un  mot,  semble  contribuer  à 
charmer  nos  400  excursionnistes 

Il  est  une  heure,  toutà  coup  un  mou  vementsoudainseproduit: 
MM.  les  commissaires  spéciaux,  connaissant,  par  expérience, 


D,B,t,zed.yGOOgle 


461  lECSprions,  fëteb,  bjcubsioiis,  vuitbs,  etc. 

sans  doute,  l'action  apéritive  de  l'air  vif  de  l'Ëscaul,  ont 
soigné  ponr  le  ravitaillement  des  excursioDoistes,  et  lear 
offrent  avec  une  désinvolture  toute  flamande,  un  luncb  qui, 
bien  que  d'une  simplicité  toute  patriarcale,  est  acce|)té  avec 
une  reconnaissance  sans  mélange  et  avec  une  cordialité  con- 
fraternelle du  meilleur  aloi...  et  ce  n'est  pas  le  spectacle  le 
moins  intéressant,  de  voir  toutes  ces  sommités  pharmaceu- 
tiques, qui  nous  ont  honorés  de  leur  présence,  boire  et 
trinquer  à  l'union  de  tous  les  peuples  et  de  toutes  les  socié- 
tés de  pharmacie  des  deux  hémisphères... 

Après  avoir  remonté  l'Ësçaut  jusqu'aux  chantiers  de  Hobo- 
ken,  \a  Princesse  Stéphanie  descend,  en  passant  devant  la 
ville,  jusqu'au  Doel,  pais  revient  vers  les  quais. 

L'entrain  ne  se  démeut  pas  uo  iustanl,  et  tout  le  monde 
voit  avec  regret  approcher  le  moment  du  débarquement. 

Mais  la  consigne  est  là,  les  heures  sont  comptées  et  le  pro- 
gramme doit  être  suivi. 

On  fait  une  rapide  visite  à  l'Hôtel-de-Ville.  L'édifice  frappe 
tout  d'abord  les  excursionnistes  par  la  richesse  des  maté- 
riaux employés  à  sa  construction.  On  visite  le  cabinet  du 
Bourgmestre  oii  l'on  admire  la  belle  cheminée  en  marbre 
gris,  blanc  et  noir  qui  décorait  autrefois  l'abbaye  de  Tod- 
gerloo,  les  nombreux  tableaux  si  intéressants  pour  l'histoire 
de  la  cité;  la  salle  des  archives;  la  salle  du  Conseil,  oii  l'on 
admire  les  portraits  de  Léopold  I"''  et  des  divers  membres  de 
la  Famille  Royale;  la  salle  Leys,  vrai  chef-d'œuvre  archaïque 
de  peinture,  et  sur  les  murs  de  laquelle  le  célèbre  peintre 
glorifia  les  principales  libertés  inscrites  dans  nos  vieilles 
chartes. 

De  l'Hôtel-de-Ville,  on  se  rend  à  la  maison  Plantyn,  on 
mieux,  au  musée  Plantyn.  Ce  magnifique  spécimen  de  l'ar- 
chitecture bourgeoise  flamande  du  XVI*  siècle,  a  été  con- 
servé par  la  famille  Plantyn  etMoretus. 

Devenue  propriété  de  la  ville,  depuis  1875,  elle  a  subi 
d'intelligentes  restaurations  qui  lui  ont  reslituë  son  carac- 
tère primitif;  ses  superbes  collections  ont  été  classées  el  ca- 


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KXCDisioN  A  itrms  46K 

taloguées.  A  l'exception  de  la  façade,  la  maison  nous  appa- 
raît telle  qu'elle  était  il  y  a  trois  cents  ans,  alors  qu'elle 
livrait  au  monde  les  chefs-d'œuvres  typographiques  que  les 
bibliophiles  de  notre  époque  se  disputent  au  prix  de  l'or. 
£d  entrant,  une  cour  quadrangulaire  entourée  de  bàtimenta 
à  l'aspect  sombre  et  sévère,  tapissés  d'une  vigne  immeose, 
plantée,  dit-on,  il  y  a  trois  cents  ans;  sur  une  des  façades,  le 
buste  du  fondateur  de  la  maison.  D'un  cdté  de  la  cour,  sont 
les  ateliers  d'imprimerie  avec  les  caractères,  les  presses,  les 
formes,  les  clichés  et  les  spécimens  de  la  typographie  et  de 
la  lithographie  de  l'époque;  de  l'autre  côté,  la  maison,  dont 
les  appartements  ont  conservé  leurs  vieilles  tapisseries,  leur 
antique  mobilier.  Il  y  a  là  d'inappréciables  richesses  de  tous 
genres,  tableaux  de  Rubens,  de  Van  Dyck,  de  Jordaens,  de 
Pourbais,  de  Van  Orley,  etc.;  des  gravures,  des  dessina,  des 
portraits  des  membres  de  la  famille  Planlyn  et  Moretus,  peints 
par  les  plus  illustres  maîtres  de  l'école  flamande,  des  sculp- 
tures, des  objets  d'art  de  tous  genres. 

La  rapide  visite  de  tous  ces  trésors  ne  donne  qu'une  idée 
très  imparfaite  de  ce  joyau  archéologique,  mais  la  plupart 
des  excursionnistes  se  promettent  bien  de  venir  le  revoir  et 
de  visiter  en  même  temps  les  autres  curiosités  de  la  métro- 
pole belge  des  arts  et  du  commerce. 

Il  est  près  de  cinq  heures  et  le  banquet  est  fixé  à  cette 
heure.  On  se  rend  au  Grand  Hôtel. 

Le  banquet. 

A  cinq  heures  précises,  tout  le  monde  est  au  poste.  Dans 
la  spacieuse  salle  des  fêtes  du  Grand  Hôtel,  brillamment  illu- 
minée; quatre  grandes  labiés,  richement  dressées,  attendent 
les  convives. 

Les  bustes  du  Roi  et  de  la  Reine,  placés  au  milieu  d'un 
coquet  jardin  de  verdure,  se  détachent  gracieusement  sur 
une  immense  draperie  aux  couleurs  nationales  belges. 

Dans  chaque  serviellc,  un  petit  bouquet  de  roses,  de  ré- 
sédas, d'héliotropes,  d'œillets... 


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i66  BECBPTioHs,  Fîtes,  ExcuBsions,  tisites,  etc. 

A  la  table  d'honneur,  présidée  par  M.  le  président  Veiv 
hassel,  nous  remarquons  MM.  DragendorfF  (Russie),  Gree- 
nisli  (Angleterre);  MM.  Bessems  et  G.  Vaa  de  Velde,  de  la 
Conamission  médicale  provinciale;  MM.  Vaa  Bastelaer  et  Vaa 
deVyvere,  présidente!  secrétaire  du  G""  Congrès;  M.  N.  Gille, 
président  honoraire  de  l'Association  générale  pharmaceu- 
tique de  Belgique;  MM.  les  docteurs  Oonners,  De  Wolf,  Pas- 
senbronder  et  Hertoghe,  du  Cercle  médical  et  de  la  Société 
de  médecine;  M.  Créteur,  président  de  la  Société  royale  de 
pharmacie  de  Bruxelles;  M.  Martin,  président  du  Cercle 
pharmaceutique  du  Hainaut;  M.  Cornélis,  lauréat  du  con- 
cours; M.  Michelin,  président  du  Conseil  municipal  de  Paris; 
MM.  VanPeliet  Van  der  Keyien,  vice-présidents,  MM.  An- 
neessens,  Daels,  secrétaire  et  trésorier  de  la  Société  de  phar- 
macie d'Anvers. 

L'entrain  el  la  gatté  sont  de  la  partie,  et  la  plus  entière 
cordialité  règne  en  souveraine  dans  cette  fi^te  de  famille. 

A  l'heure  des  toast,  M.  le  président  se  lève  et  boit  au  Roi, 
en  ces  termes  ; 

Messieurs, 

Pal  rhoDoeur  de  porter  un  toast  à  notre  Souverain  bien-aimé, 
à  notre  Souverain,  ami  de  toutes  les  nations I  —  Au  Roi  I  Messieurs, 
qui  a  bien  voulu  accorder  Sa  haute  protection  au  6""*  Congrès  pliar- 
maceutiquel  Au  Boi  I  le  protecteur  éclairé  des  sciences  et  des  arta 
et  de  tout  ce  qui  peut  contribuer  à  la  grandeur  de  noire  Patrie  I  Au 
Roil  l'auteur  et  le  promoteur  de  l'idée  la  plus  bumanilaire  du 
siècle  :  celle  de  porter  la  civilisation  et  la  liberté  dans  les  contrées 
lointaines  de  rATriquel 

Buvons  au  Roi,  Messieurs,  buvons  à  la  Famille  Royale,  et  unis- 
sons-nous dans  ce  cri  patriotique  :  Vive  le  Roi  I 

La  salle  entière,  debout,  crie  :  Vive  le  Roi  !  vive  la  Bel- 
gique!... 

Ce  toast,  immédiatemeat  télégraphié  à  Sa  Majesté,  à 
Osiende,  a  reçu  trop  tard, pour  âtrecommuniquée,  la  réponse 
suivante  : 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


TTIM  467 

£e  Roi,  trèt  touché  du  toast  qui  a  été  porté  à  Sa  Majetté,  aimi 
qu'à  la  PamUle  Royale,  au  banquet  donné  à  l'occasion  du  cnu^»- 
tième  anniversaire  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  me  charge 
de  ffous  transmettre  ses  remerciments  et  de  vous  prier  de  remercier 
de  sa  part  les  membres  du  6""  Congrès  international  pharmaceu- 
tique  et  chimique,  qui  ont  bu  à  Sa  santé. 

L'aidi  db  CàJtr  de  «rticb. 


M.  le  présideDt  boit  ensuite  aux  étrangers  : 
Mesiieurs, 

Permettez- moi  de  porter  un  toast  aux  pharmaciens  étrangers 
qui  nous  ont  fait  l'honneur  d'assister  au  cinquantenaire  de  la  So- 
ciété de  pharmacie  d'Anvers  et  aux  délégués  des  Gouvernements 
et  des  Municipalités  qui  nous  ont  honorés  de  leur  présence. 

Je  bois  à  vousl  émînents  collègues,  qui  tous  avez  droit  à  notre 
estime  ;  depuis  longtemps  nous  vous  connaissons,  Messieurs;  de- 
puis longtemps  chacun  de  vous  s'est  (ail,  dans  son  pays,  un  nom 
qui,  passant  les  frontières,  est  venu  jusqu'à  nous.  Il  nous  lardait, 
cependant,  de  vous  serrer  la  main,  ii  nous  tardait  de  cimenter,  par 
l'amiUé,  l'estime  et  l'admiration  que  nous  ressentions  pour  vous. 

Je  bois  à  tous  nos  conb-ères  étrangers  et  à  tous  nos  convives. 

Cette  fois  encore  tout  le  monde  se  lève,  acclame  longue- 
ment les  paroles  de  M.  le  président,  et  d'un  bout  de  la  salle 
à  l'autre,  c'est  à  qui  boira  le  plus  confraternellement  à  la 
Société  anversoise. 

Le  toast  de  M.  Dragendorff,  dont  dous  regrettons  de  ne 
pouvoir  publier  les  éloquentes  et  chaleureuses  paroles,  pré- 
senté à  la  prospérité  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers, 
reçoit,  à  son  tour,  l'accueil  le  plus  sympathique. 

Quaod  le  silence  se  rétablit,  M.  Van  Pelt  lui  répond  en 
ces  termes  : 

Je  remercie  mon  savant  confrère,  H.  Dragendorff,  du  toast  qu'il 


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468  RÉcemons,  FtTss,  eicitbsioks,  tiiiteb,  etc. 

vient  de  porter  à  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers.  Je  vous  remer- 
cie louSj  Messieurs,  de  l'accueit  que  vous  lui  avez  feit. 

La  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  qui  a  joué  un  rdie  si  grand  et 
S)  brillant,  durant  un  demi-siècle,  a  le  droit  d'être  fière  d'avoir  été 
la  première  sur  la  brèche  et  elle  a  le  devoir  d'y  rester  la  dernière. 
Noblesse  oblige. 

Notre  antique  société,  limitée  à  la  circoDscriplion  de  la  ville  d'An- 
vers, a  montré,  durant  ces  cinquante  années,  qu'elle  représente  le 
cœur,  la  force,  la  moelle  du  corps  pharmaceutique  belge  et  que 
l'union  peut  suppléer  au  nombre. 

Que  les  pharmaciens  s'inspirent  de  l'exemple  que  n'a  cessé  de 
leur  donner  la  sœur  atnée  de  toutes  les  sociétés  de  pharmacie  de 
Belgique. 

Que  les  associations  de  pharmaciens  se  multiplient  partout,  — 
dans  tous  les  centres. 

Cest  dans  la  collectivité  que  nous  trouvons  des  stimulants  et  des 
champs  vastes  et  fertiles  pour  nos  travaux  scientifiques. 

Cest  dans  la  collectivité  que  nous  pouvons  puiser  les  forces  né- 
cessaires, —  la  puissance  indispensable  pour  arriver  à  la  répres- 
sion des  empiétements  qui  se  font  dans  le  domaine  de  la  pharmacie; 
et  à  l'extirpation  de  ces  abus  qui  rabaissent  etavilissent  notre  belle 
profession  I 

Je  bois,  Messieurs,  aux  Sociétés  de  pharmacie  représentées  à 
celte  fête. 

Des  acclamatioD3  sans  ftn  éclaleat;  les  verres  s'entrecho- 
quent avec  un  entrain  irrésistible,  et  dans  tous  les  coins  de 
la  salle  se  répète  encore  ce  cri  :  Vive  la  Société  de  pharma- 
cie d'Anvers  I 

M.  Van  Bastelaer,  ayant  demandé  la  parole,  dit  : 

Me$sieurs, 

Président  de  l'AssociatJon  générale  pharmaceuUque  et  du  6"'  Con- 
grès que  nous  venons  de  clôturer  si  heureusement,  et  qui  fut  réel- 
lement la  représentation  des  sociétés  de  pharmacie  des  diverses 
parties  du  monde,  je  me  permets  de  prendre  la  parole  pour  ré- 
pondre au  toast  de  l'honorable  vice- président  de  la  société  d'Anvers. 
H  Au  nom|de  toutes  lessociétésdcpbannacie,[je  remercie  H.  VanPelt 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


BXCDR8I0N  A  AUTBIS  i69 

de  ses  bienveillantes  paroles  et  des  sentiments  de  confraternité 
si  large  et  si  bien  entendue  qui  les  ont  dictées.  Je  le  remercie  au  nom 
des  sociétés  étrangèreSj  je  le  remercie  au  nom  des  sociétés  belges. 

Combien  de  Fois,  dans  des  réunions  analogues,  j'ai  bu  à  l'union 
des  sociétés  de  pharmacie  belges;  combien  de  fois,  j'ai  bu  à  l'union 
de  ces  sociétés  avec  les  sociétés  de  médecine  belges.  Je  commentais 
toujours  en  ces  circonstances  notre  fraternelle  et  vigoureuse  devise 
nationale  :  L'union  fait  la  force. 

Ce  fut  prosqu'une  spécialité  pour  moi  depuis  près  de  trente  ans, 
spécialité  honnête,  s'il  en  fût,  Messieurs,  mais  spécialité  que  j'ai 
largementexploitée  dans  le  commerce...  d'amitié  pharmaceutique, 
à  laquelle  je  n'ai  cessé  de  convier  toute  ma  vie  nos  confrères.  Or,  en 
Belgique,  ce  commerce  nous  a  parfaitement  réussi  et  nous  avons 
obtenu  généralement  une  union  loyale  entre  les  sociétés  de  phar- 
macie et  celles  de  médecine. 

Permettez-moi,  Messieurs,  d'étendre  aujourd'hui  ces  idées  et 
notre  petit  commerce  d'amitié,  je  continue  ma  métaphore.  Je  vous 
propose  de  sceller  une  union  fraternelle  internationale  entre  toutes 
les  sociétés  de  pharmacie  du  monde  entier.  Notre  Q™  Congrès  n'a- 
t-il  pas,  dès  aujourd'hui,  commencé  cette  espèce  de  fédération? 
Près  de  SO  sociétés  avaient  nommé  des  délégués  à  nos  assemblées. 
Il  me  semble  que  nous  sommes  dans  la  bonne  voie.  H.  Van  Pelta 
bu  aux  diverses  sociétés;  je  complète  son  toast  et  je  vous  propose 
de  boire  à  l'union  de  tous  les  pharmaciens,  à  la  fédération  de  toutes 
les  sociétés  de  pharmacie. 

Ces  paioles  éloquentes  sont  couvertes  d'aDaDÎmes  applau- 
dissements. 

M.  Anneessens,  prenant  la  parole  pour  boire  aux  autorités 
médicales  et  à  l'union  des  médecins  et  pharmaciens,  s'ex- 
prime ainsi  : 

Messieurs, 

Les  toasts  les  plus  heureux  sont  toujours  ceux  que  l'on  porte  à 
l'union  ;  aussi,  est-ce  avec  reconnaissance  que,  dans  cette  grande 
fête  do  la  iamille  pharmaceutique,  nous  serrons  loyalement  les 
mains  qui  nous  sont  loyalement  tendues  I 

La  présence  il  ce  banquet  des  divers  représentants  dos  commis- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


470  MCBPTIOHS,  FtTEB,  EZClIBSKXfS,  VISITES,  BIC. 

sions  médicales  provinciale  et  locale,  du  Cercle  médical  et  de  la 
Société  de  médecine,  vous  prouve,  chers  collègues,  qu'à  Anvers, 
les  praticiens  des  deux  fracLions  du  corps  médical  savent  se  res- 
pecter les  uns  les  autres,  et  se  prêter  mutuelle  assistance  quand  il 
s'agit  de  dércndre  nos  droits  et  de  nous  relever  dans  l'estime  et  ta 
considération  publique  I 

En  toutes  circonstances,  les  autorités  médicales  nous  ont  toujours 
prêté  leur  bienveillant  appui  ;  je  guis  heureux  de  pouvoir,  au  nom 
de  la  Société  de  pharmacie,  les  en  remercier  ici  chaleureusement 
devant  vous.  Messieurs  ! 

La  médecine  et  la  pharmacie  ont  des  liens  indissolubles  :  nées  le 
même  jour  au  chevet  de  l'humanité  soufTrante,  elles  ont  à  suivre 
les  mêmes  destinées;  et  croyez-le,  chers  collègues,  elles  vivront 
d'autant  plus  longtemps  et  d'autant  plus  heureuses  qu'elles  seront 
plus  étroitement  unies  I 

Buvons,  Messieurs, aux  commissions  etaux  sociétés  médicales  et 
à  l'union  entre  médecins  et  pharmaciens  I 

De  chaleureuses  acclamatioas  saiueat  cet  appel  à  t'union, 
qai  (rouve  de  l'écho  dans  le  cœur  de  tous  les  convives. 

M.  Van  de  Velde,  secrétaire  de  la  Commission  médicale 
provinciale,  y  répond  en  ceâ  termes  : 

Messiewt, 

L'honorable  secrétaire-général  de  la  Société  de  pharmacie  d'An- 
vers, a  bien  voulu  comprendre  les  membres  des  commissions 
Doédicales  parmi  ceux  a  qui  la  Société  serre  loyalement  une  main 
loyalement  tendue. 

En  ma  qualité  dé  secrétaire  de  la  Commission  médicale  de  la  pro- 
vince d'Anvers,  je  remercie  mon  honorable  confrère,  au  nom  de  ce 
collège,  qui,  je  puis  le  déclarer,  tient  en  haute  estime  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers.  Cette  défenderesse  vigilante  des  droits  de  la 
pharmacie  n'a  jamais  mécunnu  les  devoirs  de  la  profession;  avec 
de  tels  auxiliaires,  la  police  médicale  est  facile  aux  corps  institues 
pour  l'exercer;  à  ce  titre,  je  le  répète,  Messieurs,  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers  mérite  l'estime  et  la  considération  de  tous  ;  elle 
a  bien  le  droit  de  boire  à  l'union  de  toutes  les  branches  de  la  fa- 
mille médicale,  union  dont  elle  pratique  si  dignement  les  principes, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


■xamnoN  a  antiu  474 

qu'elle  nous  permet  aujourd'hui  de  cimenter  une  fois  de  plus,  et 
solennellement,  en  nous  réunissant  dans  ces  fraternelles  agapes. 

Tendons-lui  nos  loyales  mains.  Messieurs  ;  buvons  à  sa  prospé- 
rité, à  la  réalisation  de  ses  vœux,  à  l'estime  et  à  la  confraternité  de 
tous  les  membres  de  noire  grande  fomille  médicale. 

Ce  solennel  hommage  rendu  à  la  Société,  par  la  Commis- 
sion médicale  provinciale,  est  vivement  el  longuement  ap- 
plaudi. Le  bareau,  au  complet,  s'avance  vers  M.  Van  de 
Velde,  pour  le  remercier  de  ses  paroles  sympathiques.  — 
L'enthousiasme  est  au  comble. 

M.  Hertoghe,  au  nom  de  la  Société  de  médecine,  s'ex- 
prime en  ces  termes  : 

Mesdamei,  Metiieurs, 

Il  est  malheureux  pour  vous  que  H.  le  docteur  Passenbronder, 
vice- président  de  la  Société  de  médecine  d'Anvers,  que  je  repré- 
sente ici  avec  lui,  m'ait  obtempéré  l'ordre  formel  de  répondre  eu 
son  lieu  et  place  aux  bonnes  paroles  que  H,  Anneessens  a  bien 
voulu  nous  adresser. 

Merci,  Messieurs,  de  l'accueil  charmant  que  voua  nous  avez  ré- 
servé. Vous  nous  avoK  reçus  avec  un  tact  exquis,  une  urbanité 
charmante  et  délicate  que  nous  n'aurons  garde  d'oublier.  Vous 
poursuivez  l'entente  et  l'accord  entre  les  pharmaciens  et  les  méde- 
cins ;  mais  vous  avez  aussi  un  but  plus  noble  et  plus  grand,  un 
but  qui  vous  est  commun  avec  celui  de  la  Société  de  médecine  ; 
c'est  la  science,  la  science  consacrée  au  soulagement  des  misères 
humaines  I 

Oui,  Messieurs,  la  pharmacie  et  la  médecine  sont  des  sciences 
sœurs.  Elles  marchent  ensemble,  la  main  dans  la  maîn  et  pourtant, 
je  peux  le  dire,  sans  humilier  la  profession  à  laquelle  j'ai  l'hoBiieur 
d'appartenir  :  si  l'une  d'elles  devait  s'incliner  devant  l'autre,  c'est 
la  médecine  qui  s'inclinerait  devant  sa  compagne. 

Et,  en  effet,  c'est  la  pharmacie  qui  fournit  les  armes  au  médecin 
et  quand  elle  ne  peut  lui  en  fournir  de  nouvelles,  elle  perfectionne 
les  anciennes,  elles  les  fourbit  et  les  transforme, 

Cest  la  pharmacie  qui  a  tiré  de  l'obscurité  et  du  chaos  tant  de 
produits  sur  la  physionomie  desquels  on  peut  lire  la  pureté  et  dont 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


472  KflCEPnoKB,  FSTES,  BXCIIKBIORB,  VIBITEB,  ETC. 

on  se  sert  aujourd'hui  avec  une  précision  incomparable,  presque 
malhématique,  parce  que  ces  corps  toujours  identiques  à  eux- 
mêmes  ont  pris  rang  parmi  les  combinaisons  chimiques.  Et  si  quel- 
qu'un doutait  de  la  puissance  de  votre  art,  qu'il  jette  un  regard 
vers  cette  table  d'honneur  ;  il  y  verra  des  hommes  aussi  modestes 
qu'illustres,  Dragendorif,  Cornélis,  et  tant  d'autres,  dont  les  tra- 
v«axà  jaatais  immortels  ont  fait  faire  de  si  précieuses  acquisitions 
à  la  médecine.  Ces  hommes  sont  des  pharmaciens  et  c'est  dans 
leurs  laboratoires  que  la  science  les  a  trouvés  pour  leur  imprimer 
au  front  le  baiser  de  la  gloire  t 

£t  quant  à  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  toujours  sur  la 
brèche,  au  premier  rang  parmi  les  assemblées  pharmaceutiques  de 
ce  pays,  on  peut  dire  avec  raison  qu'elle  a  bien  mérité  de  ia  mé- 
decine. Elle  a  son  organe  à  elle,  où  l'on  trouve  aoa  seulement  les 
travaux  originaux  de  la  plus  grande  valeur,  maïs  aussi  des  articles 
critiques  et  analyUques  de  tout  ce  qui  se  fait  dans  l'art  de  la  phar- 
macie. 

Les  médecins,  Messieurs,  ne  peuvent,  malheureusement,  (oat 
voir  et  tout  lire  et  il  est  bon  de  trouver  condeusés  par  une  plum« 
intelligente,  en  quelques  lignes  faciles  à  parcourir,  les  progrès  que 
la  chimie,  appliquée  à  l'art  de  guérir,  ne  cesse  de  &ire  tous  les 
jours. 

La  Société  de  pharmacie  d'Anvers  a  rendu,  de  plus,  des  services 
directs  aux  praticiens  de  cette  ville.  Elle  leur  communique  réguliè- 
rement des  circulaires,  leur  indiquant  les  précauUons  à  prendre 
dans  l'administration  des  médicaments  nouveaux  et  des  anciens, 
que  les  méthodes  actuelles  ont  rendus  plus  actifs  sous  un  moindre 
poids.  Je  remercie,  au  nom  des  médecins  de  cette  ville,  la  Société 
de  pharmacie,  de  ces  précieux  services  et  tout  particulièrement  son 
président,  l'honorable  M.  Verhassel,  qui  a  su  lui  imprimer  une  di- 
rection si  favorable  et  si  bienfaisante. 

Je  bois  à  ta  prospérité  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers. 
{Longt  applatidUsemaUs.) 

Après  M.  le  docteur  Hertoghe,  M.  Créteur,  président  de 
la  Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles,  boit  en  termes 
chaleureux  à  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers  et  à  son  pré- 
sident M.  Verhassel,  pour  le  remercier  du  cordial  et  splen- 
dide  accueil  qui  a  été  fait  aux  représentants  des  diverses 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


BXCimSiON  A  UfTIftS  i73 

sociétés  de  pharmacie  du  pays.  Il  se  trouve  heureux  de  pro- 
cluiuer  que  la  Société  de  pbarmacied'ÂDvers  peut  être  partout 
citée  comme  exemple,  au  double  poiot  de  vue  de  la  sôeDos 
et  de  l'boDnear  profemionnel. 

Et  voulaat  d'one  bçon  éclatante  sanctionuer  la  paix  et 
l'union  entre  les  diverses  sociétés  de  pharmacie  du  pays,  il 
donne  à  M.  Verbassel,  l'accolade  confraleroelle,  que  toute 
l'assistance  acclame  avec  une  vive  et  profonde  satisfaclioa. 

Après  que  M.  Michelin,  président  du  Conseil  municipal  de 
Paris,  eût  bu  à  la  ville  d'Anvers  et  à  la  paix  universelle, 
M.  Godeffroy,  de  Vienne,  M.  Genevoix,  de  Paris  et  M.  Seutin, 
de  Bruxelles,  prononcent  encore  quelques  paroles  sympa- 
thiques, vivement  acclamées. 

A  9  heures,  la  séance. . ,  fut  levée.  On  quitta  la  table  en  se 
donnant  une  cordiale  poignée  de  mains  et  en  se  disant  non 
pas  adieu,  mais  au  revoir  à  Milan,  en  1 888. 

Ceux  de  nos  confrères,  belges  et  étrangers,  qni  ont  assisté 
à  cette  dernière  partie  de  la  célébration  .du  cinquantième 
anniversaire  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  conserve- 
ront longtemps  te  souvenir  de  cette  mémorable  fête. 

N'oublions  pas  le  magnifique  menu  de  la  maison  Seghers 
et  fils,  d'Anvers.  Dans  un  cartel,  style  renaissance  flamande, 
figure  le  portrait  de  P.  Coudenberg,  sur  un  groupe  d'acces- 
soires de  chimie  et  de  pharmacie.  Aa-dessus  les  armes 
d'Anvers  et  du  pays;  au  fond  la  nouvelle  ville  et  la  gracieuse 
flèche  de  la  cathédrale.  L'ensemble  est  gracieux,  élégant, 
artistique,  il  fait  le  plus  grand  honneur  à  la  maison  Seghers. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


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ASSEMBLEES    GENERALES 


DiBim.dayGOO'^IC 


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ASSBiMBLitilHiS  G-âNARAXiSS 


PREMIÈRE  ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE 


Séance   solennelle   d'ouverture. 
Limdi,  3t  août  I88&. 


Le  Gouvernenient  avait  mis  à  la  disposition  du  Comité 
d'orgaoisatiOD  du  Congrès,  les  principales  salles  du  palais 
des  Académies. 

Ce  palais,  qui  fut  construit,  vers  1818,  pour  servir  de  ré- 
sidence au  prince  d'Orange,  est  très  vaste  et  très  luxueux. 
Des  marbres  splendides  recouvrent  les  murs  de  plusieurs 
parties  de  cet  édifice;  la  grande  salle  des  fêtes,  une  des  plus 
vastes  de  Bruxelles,  a  reçu  une  décoration  toute  spéciale.  Au 
fond,  un  immense  lableau  de  Slingeoeyer,  représentant  les 
illustrations  de  la  Belgique,  occupe  toute  l'espace;  fi  droite 
et  à  gauche,  de  grandes  peintures  murales,  i)eintes  par  le 
même  artiste,  rappellent  les  principales  éi)isodeâ  politiques, 
scientifiques  el  littéraires  de  noire  histoire  nationale. 

Le  Comité  avait  choisi,  pour  les  assemblées  des  sections, 
les  salles  de  réunion  de  l'Académie  des  sciences,  de  l'Aca- 
démie de  médecine  et  les  salles  de  lecture  de  ces  Académies. 
Une  cinquième  salle,  la  salle  des  bustes,  avait  été  désignée 
pour  le  Secrétariat-général  et  la  Questure;  enfin,  la  grande 
salle  des   fêles  avait    été    réservée   pour   les  assemblées 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


178  PRBNItRS  ASSBMBLéK  GtNËBAU 

Un  large  escalier,  qui  prend  naissance  au  milieu  d'uD  cor- 
ridor orné  de  plusieurs  groupes  en  plâtre,  et  qui  se  partage 
en  deux  immenses  bras,  conduit  à  un  péristyle  d'honneur  sur 
lequel  s'ouvrent  les  portes  des  principales  salles. 

Les  escaliers  et  le  pédstyle  avaient  été  ornés,  pour  la  cir- 
constance, de  plantes  fleuries  et  d'arbustes;  des  drapeaux  de 
toutes  les  nations  représentées  au  Congrès  entrecoupaient  el 
interrompaient  heureusement  cette  longue  ligne  de  Heurs  et 
de  verdures.  La  grande  salle  avait  également  reçu,  pour  la 
solennité,  des  arrangements  spéciaux.  Sur  une  estrade  qui 
occupe  environ  le  tiers  de  ceile-ci,  on  a  disposé  une  longue 
table,  recouverte  do  lapis  vert  traditionnel,  pour  le  bureau 
et  les  autorités;  derrière  la  table,  plusieurs  rangées  de  chaises 
pour  les  délégués  étrangers  et  les  membres  des  comités 
de  patronage  et  d'exécution  ;  à  droite,  une  seconde  table  pour 
les  secrétaires  de  séances.  Devant  l'estrade,  la  tribune  ;  à 
droite  la  place  pour  les  membres  de  la  presse  et  pour  les 
correspondants  des  journaux  politiques  et  scientifiques;  à 
gauche  celles  de  Messieurs  les  sténographes;  derrière  les 
chaises  on  a  dressé  le  buste  du  Roi  Léopold  11,  sur  un 
piédestal  assez  élevé  pour  qu'il  domine  tout  ce  qui  pré- 
cède. Le  buste  du  Roi  est  entouré  de  lauriers -roses  et 
d'autres  arbustes  qui  cachent  une  phalange  musicale,  com- 
posée de  quarante  des  principaux  solistes  de  la  musique  du 
régiment  royal  des  grenadiers,  dirigés  par  leur  habile  sous- 
chef,  M.  Dubois. 

Dès  deux  heures,  les  membres  du  Congrès  se  pressent 
en  foule  dans  la  grande  salle  du  palais,  ninsique  dans  les 
antichambres.  M  le  Ministre  des  affaires  iitrangêies,  prince 
de  Caraman-Chimay,  M.  le  Gouverneur  du  Brabant,  A.  Ver- 
gote,  MM.  les  échevins  Wairavens  et  Becquet,  le  premier 
ff.  de  Bourgmestre,  M.  Beco,  cher  du  cabinet  de  M.  le  Mi- 
nistre de  l'intérieur  et  de  l'insliuctiou  publique,  sont  succes- 
sivement reçus  el  complimentés  par  .M.  fe  Président  et  les 
membres  du  Comité  organisateur.  Celui-ci  présente  égale- 
nient  aux  autorités,  les  principales  notabilités  étrangères. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SfiANCE  BOLRNNKLLS  D'OCTSITIIBK  t79 

Vers  deux  heures  el  demie,  plus  de  six  cents  membrea  se 
pressent  dans  la  salle,  les  loges  latérales  sont  garnies  de 
nombreuses  dames  aux  élégantes  toilettes.  C'est  l'heure  tixée 
pour  la  séance  d'ouverture. 

Le  président  et  le  secrétaire -général  conduisent  M.  le  Mi- 
nistre des  affaires  étrangères,  ainsi  que  les  autres  invités,  les 
membres  des  divers  comités,  etc.,  vers  la  porte  qui  donne 
accès  à  la  grande  estrade. 

L'entrée  dans  la  salle  des  fôtes  du  représentant  du  Roi  est 
vivement  acclamée  aux  sons  de  la  Brabançonne,  auxquels 
succèdent  ceux  de  tous  les  airs  nationaux  des  pays  repré- 
sentés. 

M.  le  Ministre  des  affaires  étrangères,  prince  de  Garaman- 
Chimay,  M.  VerfjOte,  Gouverneur  du  Brabant,  MM.  les  Ëche- 
vins  Walravens  et  Becquet,  M,  Beco,  chef  du  cabinet  de 
M.  le  Ministre  de  l'intérieur  et  de  l'instruction  publique, 
M.  Devaux,  délégué  du  Gouvernement  belge,  M.  le  docteur 
Crocq,  sénateur,  ainsi  que  les  membres  du  bureau  du  Comité 
d'exécution  du  Congrès,  faisant  fonctions  de  bureau  provi- 
soire, prennent  place  à  la  table  d'honneur.  Celui-ci  se  com- 
pose de  MM.  Van  Bastelaer,  président;  Depaire,  N.  Gille, 
Belval,  Cornetis,  De  Nobele,  Verhassel,  vice-présidents; 
E.  Vaude  Vyvere,  secrétaire-général;  Dryon,  secrétaire  et 
Daenen,  trésorier. 

M,  LB  PRINCE  DE  (mhahak-Chimaï,  Mmistre  des  affaires  étran- 
gères, prend  la  parole,  en  l'absence  de  MM.  les  Minisires  de 
l'intérieur  et  de  l'inslruclion  publique,  de  l'agriculture,  de 
linduîtrie  et  des  ti-avaux  public^,  cinpl^clii^s  d'assister  à  la 
séance.  Il  s'exptitne  en  ces  lermes  : 

Messieurs, 

Contrairement  à  ses  prévisions,  mon  lionorable  collègue  de  l'in- 
tériuur  cl  de  linslniction  pKhlicjut;  s'usL  lrouv6  d.ins  l'impossibililé 
d'clrc  aujoui'ii'liuT  a  Bruteik's;  i'i  s»  (iL-mandc,  j'ai  accepté  avec  em- 
pressement, el  je  dirai  même  avec  grand  plaisir,  la  mission  d'ouvrir 
le  sixième  Congrès  international  de  pharmacie. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


480 

J'y  trouve  un  intérêt  tout  spécial,  et  je  m'applaudis,  Messieurs, 
d'avoir  à  présider  la  séance  solennelle  qui  inaugure  vos  travaux  où 
l'hygiène  et  la  santé  publique  tiennent  une  place  si  marquée. 

De  tout  cœur,  je  souhaite  la  bienvenue  au  milieu  de  nous  à  tous 
les  membres  étrangers  de  cetl«  belle  assemblée. 

Messieurs,  nous  suivrons  avec  le  plus  grand  intérêt  le  résultat  de 
vos  discussions;  l'amélioration  et  le  perfectionnement  des  conditions 
sanitaires  des  populations  étant  l'objet  de  toute  notre  sollicitude. 

Je  vois  dans  le  programme  de  vos  délibérations  deux  grandes 
questions  toutes  palpitantes  d'actualité.  L'une  surtout,  l'étude  des 
eaux  potables,  est  le  complément  obligé  de  toutes  les  mesures  qu'il 
est  urgent  de  prendre  pour  éloigner  les  épidémies.  C'est  un  objet 
qui  intéresse  la  plupart  des  agglomérations,  grandes  et  petites,  de 
tous  les  pays,  et  entre  autres  de  la  Belgique. 

A  ce  point  de  vue,  le  gouvernement  est  attentif  aux  débats  de 
votre  Congrès,  et  d'autres  Étais  agissent  comme  la  Belgique,  car 
plusieurs  ont  délégué  officiellement  à  vos  assemblées  leurs  hygié- 
nistes les  plus  attitrés. 

Il  est  urgent  que,  dans  l'intérêt  public,  les  savants  déterminent 
d'une  manière  certaine  ce  qui  caractérise  chimiquement  et  physio- 
logiquement  une  eau  saine  et  ce  qui  la  distingue  d'une  eau  malsaine; 
quelles  qualités  il  faut  exiger  pour  en  admettre  l'emploi;  par  quels 
procédés  sommaires  et  suffisamment  simples  le  public  pourra 
discerner  entre  les  deux. 

Les  eaux  des  vieilles  cités  sont  corrompues,  dit-on.  Le  sol  qu'elles 
traversent  est  infecté  et  contaminé  depuis  longtemps,  et  il  est  rempli 
de  millions  de  <  microbes  i  de  toutes  natures. 

Pardonnez-moi  ce  mot  de  a  Microbes  ■  qui  est  du  domaine  de  la 
science.  Si  je  me  le  suis  permis,  c'est  que  depuis  quelque  temps 
il  est  sorti  du  langage  scientifique  proprement  dit,  et  il  est  venu 
prendre  place,  en  quelque  sorte,  dans  le  langage  vulgaire.  Ces  re- 
doutables infiniment  petits,  si  infimes  et  si  terribles,  si  timides  et 
si  menaçants,  qui  paraissent  être  nos  ennemis  les  plus  cruels, 
pullulent  moins,  disent  les  spécialistes,  dans  les  eaux  des  cam- 
.  pagnes  et  dans  les  eaux  courantes,  que  dans  les  eaux  corrompues. 

Les  gouvememonts  attendent  de  vous,  Messieurs,  que  vous  nous 
appreniez  à  neutraliser  l'action  pernicieuse  do  ces  perfides  ennemis, 
ou  du  moins  que  vous  mettiez  à  la  portée  de  tous  un  procédé  pra~ 
tique  qui  permette  de  les  découvrir  et  de  se  mettre  en  garde  contre 
eux.  Et  à  ce  propos,  permettez-moi  de  recommander,  à  ceux  d'entre 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


StkUCS  SOLKiniILLB  &'otjrSKTII«B  iH 

VOUS  qui  ne  le  connaissent  pas  encore,  d'aller  voir  H.  Le  docteur 
Van  Ermengem,  uu  de  nos  spécialistes  les  plus  distingués,  qui  a 
Tait  faire  aux  études  des  infiaimeats  petits  des  progrès  considé- 
rables. Vous  pourrez  vous  instruire  grandement  en  examinant  les 
résultats  intéressants  des  études  de  ce  savant  modeste. 

Il  est  désirable  aussi,  si  nos  vieux  puits  et  nos  anciennes  sources 
doivent  être  condamnés,  que  des  moyens  soient  indiqués  pour  se 
procurer  de  bonnes  eaux  ;  que  des  systèmes  soient  proposés  pour 
fournir  aux  agglomérations  urbaines  une  eau  saine  et  abondante, 
sans  enlever  aux  campagnes  les  sources  qui  leur  appartiennent,  et 
dont  la  captalion  produit  généralement  les  perturbations  les  plus 
Kcheuses  dans  le  régime  des  terres  cultivables  ou  forestières  où 
elle  est  pratiquée. 

Il  était  sage  de  joindre,  comme  vous  l'avez  foit,  la  question  des 
denrées  alimentaires  à  la  question  des  eaux  potables. 

Ici  encore  les  gouvernements  accueilleront  avec  intérêt  le  résultat 
de  vos  délibérations.  Il  s'agit,  d'un  cAté  comme  de  l'autre,  de  la  santé 
du  peuple. 

Hais  je  ne  veux  pas  m'aventurer  sur  vos  terres.  Messieurs  les 
savants  spécialistes.  Il  me  semble  même  que  je  me  sui»déjà  avancé 
un  peu  trop  loin  sur  vos  frontières,  et  je  m'en  excuse. 

Je  souhaite  que  du  sixième  Congrès  international  pharmaceutique, 
qui  se  présente  sous  de  si  heureux  auspices,  sortent  des  décisions 
véritablement  pratiques. 

Vous  l'avez  compris,  votre  programme  si  riche  et  si  rempli  le 
prouve,  ce  n'est  pas  seulement  la  science  pure  et  purement  théo< 
rique,  mais  bien  les  applications  pratiques  de  la  science  qui  don- 
neront aux  peuples  le  progrès  toujours  croissant  de  leur  bien-être 
et  de  leur  sécurité. 

Messieurs,  en  commençant,  je  vous  ai  souhaité  la  bienvenue.  Je 
vous  laisse  maintenant  à  vos  travaux,  et  je  déclare  ouvertes  les 
opérations  du  sixième  Congrès  de  pharmacie.  {ApplaudUsemetUs 
prolongés.) 


Lorsque  les  applaudisse inenls  cessent,  l'orchestre  eoloDiie 
l'ouverture  de  l'opéra  Jeanne  d'Arc.  Ce  splendide  morceau 
d'tiariDoaie  est  eolevé  avec  cette  uiaËslria  habituelle  à  ces 
vaillants  musiciens  du  régiment  des  grenadiers  du  Roi. 


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i8S  PHEUIËDH  ASSEMBLEE  UËNËRALIJ 

M   Vakdb  Vtverk,  secrétaire-général,  donne  communicatioD 
de  la  correspondance. 
Elle  comprend  : 
1"  Une  lettre  de  M.  le  Seciétaire  du  Roi,  ainsi  conçue  : 

Cabinet  du  Roi. 
Monsieur  le  président, 

En  réponse  à  la  lettre  que  vous  avez  adressée  au  Roi,  le  17  juillet 
dernier,  j'ai  l'honneur  de  vous  informer  que  Sa  Majesté,  devantpro- 
longer  iion  séjour  à  Ostcnde  jusqu'au  milieu  de  septembre,  m'a 
chargé  de  vous  exprimer  les  regrets  qu'Elle  éprouve  de  ne  pouvoir 
assister  à  la  séance  d'ouverture  du  sixième  Congrès  iaternational 
pharmaceutique,  qui  aura  Hbu  le  31  de  ce  mois. 

Agréez,  Monsieur  le  président,  les  assurances  de  ma  considé- 
ration distinguée. 

Le  Secrétaire  du  Hoi. 

/SignéJ  Comte  P.  dk  Bobcbcbite. 

i'  Une  lettre  de  M.  le  général  de  Burnell,  aide-de-camp 
de  S.  A.  R.  le  comte  de  Flandre. 

Service  de  S.  A,  H.  le  comte  de  Flandre. 

J'ai  l'honneur  d'élre  chargé  par  Monseigneur  le  comte  de  Flandre, 
de  vous  exprimer  le  regret  que  Son  Altesse  Royale  éprouve  de  ne 
pouvoir  assister  à  la  séance  solennelle  d'ouverture  du  sixième  Con- 
grès pharmaceutique.  Cette  solenniléaura  lieu  le  31  de  ce  mois,  et 
Leurs  Altesses  Royales  se  mettent  en  route,  le  30  courant,  pour  un 
voyage  à  l'étranger. 

Agréez,  Monsieur  le  président,  l'assurance  de  ma  considération 
très  distinguée. 

/Signé/  DR  Hobuell. 

3°  Des  lettres  de  MM.  les  Ministres  Thonissen  et  de 
Moreau,  qui  s'excusent,  par  suite  d'absence,  de  ne  pouvoir 
assister  à  la  séance  d'ouverliire- 

4"  Des  lettres  de  M.  le  comte  A.  d'Oultremont  el  de 
M.  le  comte  L.  du  Chastel,  commissaires  du  Gouvernement 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


StJlNCS  BOLEMKELLE  Q^OUTEKTOIB  483 

auprès  de  l'Ëxpositioa,  qui  s'excuseot  de  oe  pouvoir  assister 
à  la  séance. 

5°  Des  lettres  de  plusieurs  ministres  plénipotentiaires  de 
puissances  étrangères  accrédités  près  le  gouvernement  belge, 
de  MM.  Vivian,  Lambert,  etc.,  de  ne  pouvoir  assister  à  la 
séance. 

6°  Des  lettres  de  MM.  J.-B.  Gille,  pharmacien  en  chef 
de  l'armée,  à  Anvers;  Ranwez,  de  Mons;  docteur  Ronconi, 
de  Padoue;  docteur  Grosz,  conseiller  de  section  au  mi- 
nistère hongrois  de  l'intérieur  de  Buda^Pesth  ;  docteur  Stock- 
vis,  d'Amsterdam;  Fayn,  de  Visé;  Bonnewyn,  d'Ixelles; 
Ch  Davreux,  de  Liège;  Chandelon,  professeur  émérite  à 
l'Université  de  Liège;  Bamon,  de  Boulogne  s/Seine;  Putsage, 
de  Mons  ;  docteur  Vanden  Corput,  de  Bruxelles;  Ghisbain,  de 
Rouveroy;  Francken,  de  Tongres  ;  M.  Marty,  professeur  au 
Val-de-Grâce,  a  Paris;  docteur  Carlos  Mallaina  y  Gomez,  de 
Briviesca;  docieur  Alvès,  président  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Lisbonne;  docteur  E.  Vanden  Burg,  professeur  de 
pharmacie  à  l'Université  de  Leyde;  docieur  Stoëder,  profes- 
seur à  l'Université  d'Amsterdam;  Collin,  deJenappe;  Aile- 
waert,  pharmacien  militaire,  à  Gand;  Dumont,  à  Boussu  ;  etc. ,  . 
qui  s'excusent  el  regrettent  de  ne  pouvoir  assister  aux  déli- 
bérations du  Congrès. 

La  correspondance  comprend  également  de  nombreuses 
lettres  de  sociétés  de  pharmacie,  d'universités,  d'académies, 
de  gouvernements, etc.,  relatives  à  des  délégations  accordées 
a  divers  membres  du  Congrès. 

].a  nomenclature  de  ces  lettres  serait  trop  longue.  Mes- 
sieurs, pour  vous  les  faire  connaître,  le  (^milé  les  a 
examinées,  toutes  les  délégations  sont  en  règle,  j'ai  l'hoD- 
neur  de  les  dé[>oser  sur  le  bureau  oii  tous  les  membres  du 
Congrès  pourront  en  prendre  connaissance.  La  liste  en  sera, 
du  reste,  publiée  dans  le  compte-rendu  de  nos  travaux. 

Ces  communications  faites,  M.  le  Président  Van  Bastelaek 
se  lève  et  donne  lecture  de  l'allocution  ci-après  : 


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484  PREMrtU  IBSUBLÈE  QÉHÉULB 

Monsieur  le  Miniitre, 
Messieurs, 

Grâce  à  la  haute  protection  que  S.  H.  le  Roi  a  bien  voulu  accor- 
der à  notre  œuvre,  grâce  aussi  au  puissant  appui  de  ses  ministres, 
le  succès  du  sixième  Congrès  international  pharmaceutique  est  bien 
au-dessus  des  plus  belles  espérances  que  nous  aurions  pu  con- 
cevoir. Le  nombre  des  adhérents  dépasse  de  beaucoup  celui  des 
cinq  congrès  qui  l'ont  précédé. 

Aussi,  mon  premier  devoir  est  d'adresser,  au  nom  de  tous  les 
savants  étrangers  et  régnicoles  présents  à  cette  belle  assemblée,  et 
qui  sont  venus,  avec  empressement,  tenir  leurs  assises  scienti- 
fî(]ues  à  l'abri  des  libertés  qui  vous  sont  consacrées  par  la  Consti- 
tution bel^e,  et  sous  l'égide  tutélaîre  de  notre  Roi,  vos  plus  chaleu- 
reux sentiments  de  reconnaissance  à  notr^  vénéré  et  bien-aimé 
souverain  Léopold  II.  {Àpplaudistements.) 

Permettez-moi  également  de  témoigner,  en  voire  nom,  notre  vive 
gratitude  aux  ministres  du  Roi  et,  en  particulier,  au  Minislro  des 
affaires  étrangères,  H.  le  prince  de  Caraman  de  Chimay,  qui  a  bien 
voulu  présider  notre  séance  solennelle  d'ouverture. 

Remercions  également  M.  le  Gouverneur  du  Brabaat,  M,  le 
Bourgmestre  de  la  ville  de  Bruxelles,  ainsi  que  toutes  les  autorités 
qui  rehaussent  celte  fête  de  leur  présence. 

Enfin,  au  nom  de  mes  collègues  belges,  je  dois  adresser  de  con- 
fraternels remerciements  aux  nombreux  savants  qui  sont  venus 
des  pays  étrangers  pour  répondre  à  notre  appel.  Je  leur  souhaita 
cordialement  la  bienvenue;  au  nom  de  tous  les  pharmaciens,  au 
nom  de  tous  mes  compatriotes,  je  leur  aSirme  qu'ils  sont,pour  tous 
les  Belges,  de  vrais  amis  I  {Applaadissements.) 

Messieurs, 

Non  seulement,  au  point  de  vue  du  nombre  et  de  la  valeur  des 
savants  qui  vont  siéger  dans  nos  assemblées,  mais  encore  au  point 
de  vue  des  questions  qui  y  seront  traitées,  nous  pouvons  espérer 
que  le  sixième  Congrès  international  pharmaceutique  sera  un  bril- 
lant succès. 

Vous  êtes  appelé  à  élucider  tout  à  la  fois,  des  questions  très  im- 
portantes au  point  de  vue  de  notre  profession  et  au  point  de  vue  de 
l'hygiène  publique.  Parmi  ces  dernières,  celles  qui  sont  relatives 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SAàDCB  BOLtntBLLB  D'OtTTBRTUU  iS5 

aux  eaux  potables  et  aax  substances  alimentaires,  sont  certaine- 
ment des  plus  intéressantes,  car  elles  ont  des  rapports  directs  avec 
la  santé  des  peuples. 

La  question  des  eaux,  tout  le  mondcsous  ce  rapport,est  d'accord, 
est  d'une  importance  capitale  pour  la  santé  publique,  principale- 
ment aujourd'hui  que  l'on  établit  une  corrélation  directe  entre  les 
principes  organisés  que  les  eaux  renferment  et  les  épidémies  qui 
déciment  périodiquement  les  populations.  L'étude  et  la  détermi- 
nation si  longtemps  inconnue  et  négligée  de  ces  principes  organisés, 
les  microbes,  semble,  même  pour  quelques  hygiénistes,  devoir 
primer  le  dosage  analytique  des  substances  inorganiques.  Vous 
aurez  à  examiner  et  à  résoudre  ce  problème  si  controversé. 

La  recherche  et  la  suppression  des  blsifications  dans  les  denrées 
alimentaires  s'imposent  également,  surtout  à  une  époque  si  féconde 
en  procédés  perfectionnés  de  sophistications. 

Je  dis  qu'elles  s'imposent  au  Congrès,  parce  que,  dans  cette 
guerre  acharnée,  guerre  mortelle  pour  le  peuple,  entre  les  falsifica- 
teurs et  les  magistrats  chargés  de  réprimer  leurs  odieuses  indus- 
tries, nous  sommes  les  seuls  hommes  capables  de  mettre  un  A-ein  à 
la  cupidité  de  ces  falsificateurs,  qui  emploient,  pour  parvenir  dé- 
loyalement  et  odieusement  à  la  fortune,  dix  fois  plus  de  science,  de 
travail  et  d'intelligence,  qu'il  ne  leur  en  Mdrait  pour  y  arriver  par 
des  procédés  honnêtes. 

Les  deux  autres  grandes  questions  soumises  è  vos  discussions, 
Messieurs,  sont  spéciales  à  la  pharmacie  proprement  dite  ;  elles  se 
rattachent  aux  études  professionnelles  et  à  la  pharmacopée  univer- 
selle, La  première,  surtout,  nous  intéresse  tout  spécialement,  son 
importance  ne  peut  échapper  à  personne. 

Les  études  pharmaceutiques  sont  évidemment  bien  en-dessous  de 
ce  qu'elles  devraient  être  chez  quelques  peuples.  C'est  une  triste 
situation,  établie  au  détriment  des  malades  et  au  grand  profil  du 
charlatanisme. 

Monsieur  le  secrétaire-général  vous  parlera  de  ces  questions,  en 
vous  faisant  son  rapport  sur  les  congrès  précédents.  Laissez-moi, 
pour  ma  part,  traiter  un  autre  sujet. 

Je  suis  fier  de  l'honneur  qui  est  échu  à  notre  petit  pays  ;  mais  je 
me  plais  à  croire  que  si  Bruxelles,  notre  capitale,  a  été  désignée  par 
acclamation  à  Londres,  pour  être  le  siège  du  sixième  Congrès  phar- 
maceutique, c'est  que,  dans  l'esprit  des  savants  qui  nous  faisaient 
cet  honneur,  la  Belgique  en  était  digne,  en  raison  de  ses  insti- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


486  PHEIlfeRB  ABSnBLtE 

tutions,  de  son  antique  hospitalité,  et,  enfin,  de  la  science  dont  nos 
prédécesseurs,  les  anciens  pharmaciens  belges,  ont  si  souvent 
donné  des  preuves  éclatantes. 

Pardonnez- moi,  Messieurs,  de  me  laisser  entraîner  par  un  senti- 
ment d'orgueil  national,  que  je  considère  comme  légitime,  et  de 
reporteries  yeux  en  arrière  pour  vous  signaler,  en  peu  de  mots,  les 
litres  scientifiques  de  quelques  pharmaciens  belges  trop  peu  connus 
jusqu'à  ce  jour.  Je  désire  vous  prouver  que  ce  petit  pays  n'est  pas 
tout  à  lait  indigne  de  vos  préférences. 

Nous  ne  pouvons  en  douter,  vous  regardez  la  Belgique  comme 
une  amie,  et  vous  serez  heureux  de  trouver,  avec  moi,  que  cette 
amie  mérite  la  considération  que  vous  lui  accordez.  11  est  si  bon, 
pour  les  grands  cœurs,  de  pouvoir  être  fiers  de  ceux  que  l'on  aime. 

A  l'occasion  de  cette  réunion  internationale,  J'aurais  voulu  vous 
rappeler  les  grands  hommes  qui  ont  illustré  l'art  pharmaceutique, 
mais  c'est  là  une  tâchu  qui  m'amènernit  trop  loin  et  j'ai  dû  me 
borner  à  évoquer,  fort  brièvement,  quelques  illustrations  ignorées 
d'un  seul  pays,  de  celui  où  vous  êtes  réunis. 

Notre  profession  a  fourni  chez  toutes  les  nations  un  nombre  très 
respectable  do  grands  hommes.  Je  n'ai  pas  la  moindre  prétention 
d'en  dresser  la  liste,  ni  de  vous  parler  des  titres  scientifiques,  des 
Beaumé,  des  Cadet,  des  Chaplai,  des  Fourcroy,  des  Fuller,  des 
Lemery,  des  Scheele,  des  Van  Mons,  des  Vauquelin  et  de  cent 
autres.  Ce  sont  des  gloires  faites  et  je  n'y  puis  rien  ajouter.  Hais,  à 
cAté  de  ces  célébrités,  il  en  est  d'autres  qu'on  ne  doit  pas  laisser 
dans  l'oubli.  C'est  à  nous  à  relever  leurs  titres  à  la  reconnaissance 
publiuue;  je  compte  appeler  voire  attention  sur  cette  œuvre  méri- 
toire et  nécessaire.  Nous  avons  le  droit  de  le  dire,  et  il  faut  nous 
efforcer  de  le  démontrer,  le  corps  pharmaceutique  tout  entier  s'est 
toujours  montré  à  la  hauteur  de  sa  mission,  et,  en  général,  ses  mem- 
bres ont  mérité  d'être  considérés  comme  des  hommes  de  science. 
Cesl  une  assertion  applinable  il  tous  les  peuples,  et  je  considère 
comme  un  devoir  pour  nous  tous  d'en  prouver  la  vérité,  cliacun  en 
ce  qui  le  concerne. 

J'ai  pris  à  tâche  de  commencer  cette  œuvre,  pour  la  Belgique,  et 
je  tiens  à  citer  aujourd'hui  quelques-uns  de  ces  pionniers  de  la 
science.  Je  citerai  les  noms  d'hommes  de  mérite  que  l'on  a  trop 
laissé  dans  l'ombre;  savants  modestes,  qui  se  sont  contentés  de 
remplir  avec  distinction  leurs  devoirs  professionnels,  tout  en  exer- 
çant un  grand  ascendant  sur  l'esprit  de  leur  entourage,  sans  paraître 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


D'onriiTcxi  487 

86  douter  de  leur  valeur  ;  ils  ont  rendu  de  grands  services  à  la 
ack'Dce  et  à  leurs  concitoyens. 

Il  serait  désirable  de  voir  réaliser  dans  Lous  les  pays  ce  travail  de 
vulgarisation  ;  ce  serait  une  publication  biographique  éminemment 
utile,  qui  servirait  d'exemple  et  d'encouragement  à  tous  les  mem- 
bres du  corps  pharmaceutique. 

Il  y  a  peu  de  temps,  Messieurs,  en  feuilletant  les  notes  ma- 
nuscrites laissées  par  mon  ancien  et  savant  collègue  de  l'Académie 
royale  de  médecine  de  Belgique,  Victor  Pasquier,  président  d'hon- 
neur de  l'Association  générale  pharmaceutique  de  Belgique,  j'ai  été 
surpris  du  nombre  d'hommes  remarquables  qui,  en  Belgique,  ont 
fait  honneur  à  la  proTession  pharmaceutique.  Ces  collègues,  dont 
quelques-uns  sont  restés  oubliés,  alors  qu'ils  méritaient  au  moins 
un  souvenir  biographique.  Pasquier  s'était  elTorcé  de  combler  cette 
lacune,  il  avait  réuni  les  éléments  de  ce  travail;  mais  il  est  mort 
trop  tôt,  laissant  à  d'autres  le  soin  de  compléter  cette  œuvre. 

Il  m'a  été  donné  de  puiser,  dans  ces  notes,  plusieurs  faits  nou- 
veaux dont  je  vous  ferai  part,  si  vous  voulez  bien  m'éco ut er  quel- 
ques minutes. 

Pendant  de  longs  siècles  l'attention  ne  fut  nullement  portée  vers 
les  eaux  potables,  les  eaux  minérales,  seules,  furent  l'objet  de 
quelques  recherches  ;  encore  cette  étude  resta-t-elle,  jusqu'à  ces 
derniers  temps,  toute  rudimenlaire  et  réduite  aux  observations 
physiques  et  organoleptiques. 

Ce  fut  André  Baccius,  qui,  le  premier,  en  1571,  publia  un  traité 
sur  les  eaux  minérales,  il  ne  parle  nullement  de  procédés  analy- 
tiques;  Boyie,  en  1663,  indiqua  quelques  réactions  propres  à 
déceler  certains  principes  contenus  dans  les  eaux.  Et  cependant, 
Herman  Stassius,  pharmacien  distingué  de  Tongres,  qui  alla 
s'établir  àRomeen1571,  s'était  occupé  de  l'analyse  des  eaux  de 
Tongres.  Les  écrits  d'André  Baccius,  médecin  du  pape  Sixte-Quint, 
homme  tout  à  fait  compétent  en  la  matière,  le  déclarent;  il  écrivit 
dans  son  ouvrage  sur  les  eaux  minérales  :  i  11  résulte  de  l'essai  par 

>  distillation  qu'a  fait  des  eaux  de  Tongres  Herman  Stassius, 
B  natif  de  cette  ville,  pharmacien  instruit,  présentement  établi  à 

>  Rome,  que  ces  eaux  s'épaississent  à  l'nidc  du  feu,  à  cause  de  la 

>  concentration  des  sels  ou  de  l'alun  qu'elles  renferment,  comme 
1  l'indique  la  saveur  du  résidu.  Elles  rougissent  vers  la  fin  de  l'opé- 

>  ration,  par  l'effet  du  sédiment  ferrugineux  qu'elles  produisent.  « 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


188  PUmftRK  ÀSSBUlix  OisÈRàLS 

11  s'agissait  des  eaux  de  la  fontaine  indiquée  par  Ptine  lui-même  et 
portant  le  nom  de  ce  naturaliste  romain. 

Les  analyses  de  Slassius  étaient  fort  élémentaires,  on  le  com- 
prendra en  se  rappelant  qu'il  vivait  au  xti<  siècle. 

Un  siècle  plus  tard,  lorsque  les  procédés  analytiques  commen- 
çaient à  devenir  plus  rationnels,  nous  retrouvons  d'autres  pharma- 
ciens belges  qui  s'occupèrent  beaucoup  des  eaux  minérales. 

Jean  Salpétenr,  pharmacien  à  Liège  et  à  Spa,  vers  1683,  fut  en 
quelque  sorte  un  observateur  spécial  des  eaux  de  cette  station  qu'il 
ne  cessait  d'étudier  et  dont  il  fit  nombre  de  fois  l'analyse.  On  a  de 
lui,  relativement  à  ces  eaux,  des  observations  tellement  sagaces  et 
judicieuses  que  leur  cachet  scientifique  étonne  pour  l'époque.  Cest 
lui  qui  a  établi  la  supériorité  incontestée  de  la  source  du  Pouhon 
sur  les  autres  et  la  plus  grande  efficacité  de  ces  eaux  depuis  le 
tremblement  de  terre  de  1692,  D'ailleurs,  ces  études  spéciales 
avaient  pris  un  caractère  et  une  importance  scientifique,  par  suite 
des  travaux  de  Van  Helmont  et  d'autres. 

Adrien  Brixhe,  pharmacien  du  prince  évëque  Uaximilien-Henrî, 
fut  l'émule  et  le  concurrent  de  Salpéteur,  à  Liège  et  à  Spa .  Il 
mourut  en  1698.  Il  s'occupa  aussi  de  l'étude  des  eaux  minérales  de 
Spa.  Le  savant  docteur  Edmond  Nessel,  dans  son  traité  spécial, 
déclare  que  Brixhe  «  était  assurément  un  des  pharmaciens  les  plus 
»  experts  non  seulement  de  la  ville,  mais  même  de  tout  le  pays  >. 

Charles  Ignace  Batius  était  pharmacien  a  Liège  en  1 711 .  Il  se  fit 
une  grande  réputation  de  chimiste  et  se  créa  une  spécialité  des  ana- 
lyses d'eaux  minérales.  Ces  analyses  se  faisaient  ofBciollement  et 
publiquement,  sur  la  réquisition  de  l'autorité  et  en  présence  de 
délégués  compétents  nommés  par  elle.  Cet  usage  avait  été  introduit 
afin  de  donner  plus  de  confiance  au  peuple,  et  plus  de  valeur  aux 
sources  qu'il  s'agissait  de  recommander. 

Batiusfil,  de  cette  foçon,  l'étude  des  eaux  du  Bouleau  à  Vivegnée, 
de  Niveset  ou  Ban-du-Sart  à  Pranchimont,  de  Sainte-Catherine  à 
Huy,  et,  enfin,  de  celles  du  Gadot  et  des  principales  sources  de 
Ghaudfonlaine. 

Ces  dernières  analyses  furent  exécutées  avec  an  apparat  extra- 
ordinaire et  en  présence  des  autorités,  afin  de  leur  donner  une 
grande  valeur  pour  le  public. 

Quand  on  lit  le  rapport  détaillé  de  ces  opérations,  on  y  trouve  la 
preuve  bien  évidente,  que  la  science  analytique  est  à  la  veille  de 
prendre  ce  développement  que  nous  lui  connaissons  aujourd'hui. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S^CB  SOLEiraiLLE  D'oomTmB  489 

c  Ce  D'est  plus  la  routine  aveugle,  ni  cet  examen  superficiel  des 
1  eaux  minérales,  se  bornant  presqu'exclusivementà  la  constatation 
1  de  leurs  propriétés  physiques  et  orgauolepliques.  C'est  la  science 
1  foisant  des  efforts  pour  se  débarrasser  des  maillots  qui  l'enve- 
*  loppent  encore,  et  cherchant  résolument  à  prendre  son  essor.  > 

Je  citerai  encore  quelques  noms  parmi  nos  anciens  confrères  qui 
s'illustrèrent  dans  les  sciences. 

Pierre  Coudenberg,  d'Anvers,  proTesseur  et  savant  botaniste,  fit 
paraître,  en  1 568,  des  notes  didactiques  de  pharmacie  intitulées  : 
Scholia.  On  avait  affirmé  que  c'était  le  premier  ouvrage  ex  professa 
dû  à  la  plume  d'un  pharmacien  ;  mais,  depuis,  MH.  Chiarlone  et 
Hallaina  ont  foit  connaître  que  Pierre  Mathéo,  pharmacien  espagnol, 
avait  publié,  en  1521,  un  traité  de  pharmacie,  dont  son  père  lui 
avait  laissé  le  manuscrit.  Disons,  toutefois,  que,  si  l'œuvre  dn  phar- 
macien anversois  n'était  pas  la  première  en  la  matière,  elle  n'en 
était  cependant  pas  moins  très  remarquable. 

On  sait  que  Coudenberg  avait  installé,  à  Anvers,  un  véritable 
jardin  botanique,  dont  la  renommée  était  universelle  à  cette 
époque. 

Jean-Baptiste  Van  Mons,  dont  j'ai  prononcé  tantdt  le  nom,  était 
pharmacien  et  professeur  de  chimie  à  Bruxelles,  il  y  a  un  siècle. 
Une  peut  vous  être  inconnu.  Grand  savant,  connaissant  toutes  les 
langues  de  l'Europe,  écrivain  infotigable,  il  publia  plusieurs  ou- 
vrages qui  furent  tous  très  appréciés.  Il  finit  par  se  faire  médecin  et 
professa  avec  le  plus  grand  éclat.  Son  nom  est  encore  célèbre 
comme  arboriculteur.  Ce  fut  le  père  de  la  pomologie,  et  la  plupart 
des  espèces  de  poires  que  l'on  savoure  aujourd'hui  sur  les  tables 
de  tous  les  pays,  ont  été  créées  par  lui  ou  d'après  ses  conseils.  On 
comprend  difficilement  comment  les  expériences  d'un  seul  horti- 
culteur, préoccupé  d'ailleurs  de  toutes  espèces  de  travaux  scienti- 
fiques, aient  pu  produire,  par  semis  et  par  sélection,  ce  grand 
nombre  d'espèces  délicates  qni,  depuis  Van  Mons,  se  sont  trans- 
mises par  bourgeons  et  par  greB'es.  Ce  qui  est  vraiment  remar- 
quable, c'est  que  depuis  les  travaux  du  grand  pomologiste,  les 
nouvelles  conquêtes,  dans  la  voie  qu'il  avait  indiquée,  n'ont  guère 
été  communes. 

Il  y  a  un  siècle  environ  se  firent  les  grandes  découvertes  qui 
transformèrent  la  chimie  et  en  changèrent  les  bases.  Or,  vous  savez 
que  beaucoup  de  ces  découvertes  sont  sorties  des  laboratoires  de 
pharmaciens.  Ces  hommes  célèbres  sont  connus  ;  mais  il  importe 


zed.yGOOglC 


J 


VM  PRnnfelE  ASSEMBLÉE  tifillfiKALE 

d'arracher  de  l'oubli  ces  humbles  travailleurs,  précurseurs  de  ces 
célébrités  qui,  par  leurs  travaux,  ont  amené  progressivement  ces 
découvertes,  lis  furenk  à  la  peine,  qu'ils  soient  à  la  gloire,  Mes- 
sieurs, faisons  rendre  justice  à  ces  hommes  dévoués.  Il  me  tarde 
de  vous  en  ciier  quelques-uns. 

Jean-Pierre  ilinkelers  élait  pharmacien  à  Maestricht,  il  devint 
professeur  à  l'Université  de  Louvain,  et  transporta  son  officine  dans 
cette  dernière  ville.  Ce  fut  un  travailleur  inTatigable  et  des  plus 
modestes.  Déjà  en  1783,  ce  chimiste  éclairait  son  auditoire  au 
moyen  de  l'hydrogène  carboné.  Plus  tard,  en  1791,  Lebon  et  Hur- 
doch  firent  l'application  de  ce  gaz  à  l'éclairage  et  s'attribuèrent 
l'honneur  de  cette  décfluverl«.  Les  noms  de  Lebon  et  de  Murdoch 
sont  impérissables,  celui  de  Hinkelers  est  oublié,  malgré  les  droits 
înconleslables  de  priorité  de  ce  savant. 

Louis-François  Desaive,  pharmacien  à  Liège,  en  17^0,  ne  cessa 
de  faire  des  recherches  chimiques,  il  publia  de  nombreux  mémoires 
scientifiques,  et  il  fut  l'un  des  soutiens  de  la  Société  d'émulation 
Liégeoise.  II  était  en  relation  avec  les  savants  de  divers  pays  et  fut 
honoré  de  plusieurs  charges  publiques. 

C'était  un  esprit  éminemment  supérieur;  on  rencontre  souvent 
dans  ses  écrits,  des  raisonnements  et  des  déductions  d'une  rare 
perspicacité  et  d'une  logique  serrée,  qui  jettent  sur  l'une  ou  l'autre 
difficulté  scientifique  de  l'époque,  une  éclaircie  inattendue. 

Dans  une  de  ses  publications,  il  formule,  en  appréciant  l'alchi- 
mie, une  idée  qui  a  été  répétée  des  milliers  de  fois  depuis  lors  : 
<  Les  erreurs  des  alchimistes  ont  ouvert  le  chemin  aux  découvertes 
1  de  la  chimie  et  cette  science  doit  ses  principales  découvertes  et 

>  ses  principes  les  plus  solides  aux  égarements  des  philosophes 
ï  souffleurs,  s  II  rappelle  ensuite  l'aoecdocte  du  Pape  Léon  X,  à 
qui  l'on  présentait  un  souffleur  se  ventant  de  savoir  faire  de  l'or; 
le  pontife  ne  lui  accorda  a.  qu'une  bourse  pour  y  renfermer  le  pro~ 
»  duit  de  son  merveilleux  secret.  » 

Ailleurs,  après  avoir  exposé  ses  expériences  sur  l'oxydation  du 
zinc  et  après  avoir  fait  remarquer  que  le  poids  du  produit  de  la 
combustion  est  plus  considérable  que  celui  du  métal  primitive- 
ment employé,  Desaive  fait  la  réflexion  que  <  c*est  un  élément  fixe 

>  de  l'air  qui,  se  déposant  sur  le  zinc,  en  augmente  le  poids  »  ;  et 
comme  justification  de  cette  opinion,  il  dit  :  «  Certains  physiciens 
I  prétendent  que  l'air  se  détruit  et  ae  régénère,  or,  >  ajonte-t-il 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


siuci  MumuLU  D'otrmiinu  i9<t 

Svec  toato  raison,  c  ud  corps  ue  peut  se  détruire  (1),  s'il  n'est  com- 

>  posé  de  principes.  >  N'y  a-t-il  pas  daos  ces  mots  toute  une  révé- 
lation sur  la  composition  de  l'air  et  sur  la  découverte  de  l'oxygène? 
Et  cependant  Prestley  n'avait  pas  encore,  en  ce  moment,  publié  ses 
expériences! 

Puig,aotre  observateur  perspicace  va  plus  loin  et,  examinant  l'ac- 
tion des  acides  dilués  sur  les  métaux  pour  Former  des  sels,  et  le 
dégagement  de  ce  qu'il  nomme  un  air  factice,  il  Tait  cette  réflexion  : 
t  II  faut  que  les  éléments  de  cet  air  factice  soient  contenus  dans 
»  ces  divers  agents.  »  Et  il  termine  par  ce  trait  de  génie  :  C  L'eau 
s  n'esl-elle  pour  rien  dans  ce  mystérieux  travail?» 

J'ai  dit  un  trait  de  génie  et,  en  elTet,  dix  années  après  seulement, 
Lavoisier  reconnut  la  composition  de  l'eau  en  I78i. 

Je  ne  puis  résister  au  plaisir  de  faire  une  dernière  citation  de  cet 
auteur.  Il  s'agit  d'un  travail  où  Uesaive  apprécie,  avec  tact,  l'Art 
pharmaceutique.  Cette  citation  nous  conduira,  du  reste,  vers  un 
autre  ordre  d'idées. 

Ud  m.  Viscéral  lui  avait  écrit,  avec  une  admiration  naïve,  de 
certains  établisements  de  Paris  où  l'on  faisait  des  préparations 
en  grand  pour  l'époque,  où  l'on  décomposait  à  la  fois  cent  livres 
de  foie  de  soufre.  Il  s'extasiait  sur  la  grandeur  des  appareils  et  il 
lui  citait  ce  foit  qu'un  homme  étant  tombé  dans  une  chaudière  de 
lessive,  préparée  pour  la  pierre  è  cautère,  le  malheureux  y  ftit  to- 
talement dissous. 

Desaive  adressa  à  U.  Viscéral  une  réponse  assez  caustique 
elle-même,  dont  nous  extrayons  ce  qui  suit  :  t  De  la  manière 
»  dont  s'exprime  M.  Viscéral,  en  disant  que  l'on  a  bien  raison 
»  de  nous  traiter  d'artiste  de  province,  nous  qui  ne  connaissons 

>  que  de  petits  alambics  et  chapiteaux,  ne  peut-on  pas  conjec- 

>  turer  qu'il  met  la  plus  grande  importance  à  la  connaissance 
»  et  au  maniement  de  grands  vaisseaux?  Croirait-il  avoir  plus 
s  de    droit   à   la   considération   du    public,    s'il    était   occupé  à 

>  quelque  manubcture  de  produits  chimiques,  dont  une  pratique 
»  routinière  décide  absolument  delà  perfection^  sans  que  les  lu- 
»  mières  d'une  saine  tiiéorie  y  aient  la  moindre  part.  Si  c'est  là  sa 
X  façon  de  penser  sur  la  considération  que  peut  mériter  son  état, 
»  je  lui  conseille  d'établir  quelque  manufacture  où  il  doive  se  ser- 

>  vir  de  grandes  cornues,  de  grands  ballons,  et  de  terrines  aussi 

(l)Cb>nBer  dénature. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


49S  ruii 

■  grandes  que  des  baigooires.  Un  établissement  de  cette  espèce  le 

>  mettrait  peut-être  au-dessus  de  l'état  d'artiste  de  province,  > 
Desaive  avait  mis  certaine  mauvaise  butûeur  dans  sa   réponse; 

il  n'avait  touché  à  aucun  des  points  que  ce  pauvre  H.  Viscéral  le 
priait  d'élucider.  Cependant,  cette  lettre,  datée  de  1775,  ne  lais- 
sait pas  que  de  renfermer  des  choses  utiles  et  j'y  puise  même  une 
indication  qui  restitue  à  un  savant  pharmacien  belge  inconnu,  la 
priorité  d'une  découverte  importante,  celle  de  la  fabrication  du  sel 
ammoniac,  par  un  procédé  préconisé,  plus  tard,  par  Beaumé  et  qui, 
sauf  de  légères  modifications,  fut  enseigné  plusieurs  années 
avant  1775.  Je  cite  le  teste  de  la  lettre  :  c  Je  suis  surpris  que  cet 
B  académicien  (Beanmé)  se  soit  donné  tant  de  peine  pour  foire  une 

>  manufacture  de  sel  ammoniac,  à  Paris  ;  tandis  qu'un  artiste  des 
»  Pays-Bas  en  a  établi,  depuis  longtemps,  une  à  Binche,  sans  se 
s  donner  d'autre  peine  que  de  monter  un  fourneau  dans  lequel  il 
»  traite,  par  un  feu  violent,  du  sel   marin  avec  des  matières  ani- 

>  maies  quelconques.  > 

Quel  est  ce  pharmacien  de  Binche?  Son  nom  est  resté  inconnu 
jusqu'ici  ;  Desaive  ne  le  cite  point. 

lean-fiaptiste  Van  den  Sande,  était  établi  à  Bruxelles,  en  1760. 
Il  fit  et  publia  beaucoup  de  travaux  de  chimie  appliquée,  pour 
lesquels  il  obtint  un  prix  à  l'Académie  de  Belgique.  Sa  principale 
occupation  fut  la  recherche  de  procédés  propres  à  découvrir  les 
folsifications  et  son  principal  mérite  fut  la  publication  du  premier 
traité  connu  sur  la  matière.  C'était  un  ouvrage  fort  étendu,  fort 
important;  l'auteuravaît  lui-même  institué  tous  les  procédés  qu'il 
préconisait,  car  la  science  était  toute  nouvelle. 

Van  den  Sande  se  préoccupa  aussi  toute  sa  vie  de  la  dignité  pro- 
fessionnelle et  des  règlements  nécessaires  pour  la  sauvegarder.  De 
longues  discussions  furent  soulevées  par  lui  sur  ce  sujet,  à  l'occa- 
sion d'une  réglementation  de  l'exercice  de  la  pharmacie  par  ordon- 
nance du  magistrat  d'Anvers,  en  1766;  il  soutenait  avec  conviction 
et  insistance,  que  le  pharmacien  n'était  ni  un  boutiquier,  ni  un 
commerçant,  mais  un  homme  de  l'art. 

C'était  la  question  de  patente,  question  discutée  encore  de  nos 
jours  sans  être  vidée,  qui  fît  l'objet  de  ces  controverses. 

Mais  je  m'aperçois  que  je  m'attarde,  et  je  deviens  long.  Pardon- 
nez-moi ,  Messieurs,  je  bornerai  là,  pour  aujourd'hui,  mes  citations. 
Elles  vous  démontrent  la  nécessité  qu'il  y  aurait  pour  tous  les  phar- 
maciens, de  rechercher  dans  les  archives  de  leur  pays,  des  docu- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


stinCE  BOLSHNELu  d'oututorb  493 

ments  relatifs  à  ceux  qui  nous  ont  précédés  et  qui  oui  illutré  noire 
profession.  Beaucoup,  d'entre  eus,  sont  toconDUS  et  leurs  travaux 
ignorés. 

La  commission  organisatrice  a  terminé  sa  difTicile  mission.  Elle 
a  préparé,  coordonné  et  facilité  du  mieux  qu'elle  a  pu,  vos  discus- 
sions et  vos  travaux.  Elle  remet  ses  pouvoirs  en  vos  maina.  Le 
6""  Congrès  international  pharmaceutique  est  ouvert;  nous  lai  sou- 
haitons un  succès  grandiose. 


Les  dertiières  paroles  du  président  sont  couvertes  par  des 
applaudisseiuentâ  unaDimes.  Ils  ne  cessent  que  lorsque 
M,  Van  bb  Viverb,  secrétaire-général,  se  lève  une  seconde 
fois  pour  faire  quelques  propositions  à  l'assemblée  ;  il  s'ex- 
prirae  en  ces  termes  : 

Messieurs,  avant  de  passer  aux  travaux  du  Congrès,  je 
vous  prie  d'approuver  certaines  nominations,  foites  par  le 
Comité  provisoire  d'exécution. 

En  premier  lieu,  je  vous  prie  d'acclamer  ta  nomination  de 
notre  vénéré  Roi,  Sa  Majesté  Léopold  II,  le  protecteur  de  tout 
ce  qui  est  utile,  de  tout  ce  qui  est  grand,  de  tout  ce  qui 
concourt  au  bonheur  ou  au  soulagement  de  l'humanité, 
comme  Haut  Protecteur  du  Congrès.  {Applaudissements 
prolongés./ 

En  second  Heu,  Messieurs,  je  vous  prierai  d'acclamer 
également  la  nomination  du  frère  de  notre  Roi,  Mgr  le 
Comte  de  Flandre,  comme  premier  président  d'honneur. 
{Applaudissements  prolongés./ 

En  troisième  lieu,  je  vous  proposerai  également  d'acclamer, 
comme  présidents  d'honneur,  M.  Thonissen,  Ministre  de 
l'intérieur  et  de  l'instruction  publique;  M.  le  Chevalier  de  Mo- 
reau.  Ministre  de  l'agriculture,  de  l'industrie  et  des  travaux 
publics;  M.  le  Prince  de  Caraman-Chimay,  Ministre  des 
affaires  étrangères,  et  comme  vice-présidents  d'honneur, 
M.  A.  Vergote,  gouverneur  du  Brabant,  et  H.  C.  Buis, 
bourgmestre  de  Bruxelles.  {Applaudissements./ 

Enfin,  nous  vous  présentons  comme  membres  d'honneur  : 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


494  pumAu  AumL^  cliiiuLK 

MM.  Wàlraven$,  échevio  de  la  ville  de  Bruxelles  ; 

Becguet,  s  »  » 

Beco,  E.,  chef  du  cabinel  de  M.  le  Ministre  de  l'iuté- 
rieur  et  de  l'instruction  publique  ; 

Chandelon,  A.,  professeur  émérite  à  l'Université  de 
Liège,  membre  de  l'Académie  royale  de  médecine  de 
Belgique,  etc.; 

Crocq,  J.,  sénateur,  membre  de  l'Académie  de  méde- 
cine, professeur  à  l'Université  de  Bruxelles,  etc.  ; 

Depaire,  J.-B.,  professeur  à  l'Université  de  Bruxelles, 
membre  du  Conseil  supérieur  d'hygiène,  de  l'Acadé- 
mie royale  de  médecine,  etc.  ; 

GiUe,  J.-B.,  pharmacien  en  chef  de  l'armée,  etc.  ; 

GiUe,  N.,  professeur  à  l'Ecole  vétérinaire  de  l'Etat,  vice- 
président  de  l'Académie  royale  de  médecine,  etc.  ; 

Kuborn,  H.,  médecin,  président  de  l'Académie  royale 
de  médecine  ; 

Melsens,  L.,  professeur  émérile  de  chimie  à  l'Ecole 
militaire  et  à  l'Ecole  vétérinaire  de  l'Etat,  membre  de 
l'Académie  royale  des  sciences  et  de  médecine; 
-  Stas,  J.,  chimiste,  président  du  Jury  central  do  phar- 
macie, membre  de  l'Académie  royale  des  sciences,  de 
médecine,  etc. 
/Applaudissements .  j 

Vous  aurez  à  compléter  cette  liste,  Messieurs,  par  la  nomi- 
nation d'un  certain  nombre  de  membies  étrangers,  auxquels 
je  propose  également  d'accorder  le  titre  de  vice-présidents  du 
Congrès. 

M.  u  PiÉsuBin.  —  Messieurs,  le  bucean  provisoire  du 
Congrès  a  pris  une  résolution  que  vous  approuverez  certaine- 
ment. Il  a  décidé  d'adjoindre  au  bureau  du  Congrès  nn  cer- 
tain nombre  de  savants  étrangers,  maïs  il  désire  ne  pas 
participera  ces  nominations;  il  voudrait  qu'elles  se  fissent 
par  les  intéressés,  et  à  ces  6ns  il  prie  Messieurs  les  membres 
étrangers  de  se  grouper  par  nationalités  et  de  choisir,  eux- 
mêmes,  ceux  des  leurs  qu'ils  désirent  voir  investis  de  ces 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SÉASCE  BOURHiuK  it'oimBTnu  195 

foDctions.  Il  vous  demande  cependant  de  faire  une  exception 
à  cette  règle,  elle  est  en  faveui  de  l'faonorabte  M.  le  profes- 
seur Redwood,  le  président  du  5"  Congrès  international  phar- 
maceutique de  Londres,  il  vous  propose  de  l'acclamer  comme 
membre  d'honneur,  vice-président  du  Congrès.  /Applaudis- 
sements.J 

Vos  applaudissements  unanimes.  Messieurs,  me  prouvent 
que  la  proposition  du  bureau  provisoire  est  adoptée  à  l'una- 
nimité; en  conséquence,  je  prie  M.  le  professeur  Redwood 
de  vouloir  prendre  place  au  bureau. 

Afin  de  permettre  à  MM.  les  étrangers  de  procéder  à  ces 
nominations,  je  vais  interrompre  quelques  instants  la  séance. 

L'orchestre,  pendant  cet  intermède,  fait  entendre  une 
splendide  fantaisie  sur  le  Lohengrin  de  Wagner. 

M.  LB  pRisiDENT.  —  Lcs  mcmbros  Anglais.  Autrichiens, 
Danois,  Français,  Grecs,  Hongrois,  Irlandais,  Italiens,  Mon- 
génasques,  Néerlandais,  Roumains,  Russes  et  Turcs,  présen- 
tent comme  vice-présidents  du  Congrès,  membres  d'honneur: 

MM.  Carteighe,  de  Londres; 
von  Waldheim,  de  Vienne  ; 
Lotze,  d'Odense; 
Petit,  de  Paris  ; 
Bratimos,  d'Athènes  ; 
Torôft,  de  Buda-Pesth; 
Bi'unkeTf  de  Dublin  ; 
Mosca,  de  Turin; 
Connizzaro,  de  Rome  ; 
Colignon,  de  Monte-Carlo; 
Ankersmil,  d'Amsterdam; 
Brettner,  deGalatz; 
Dragendorff,  deDorpat; 
Zanni,  de  Constantinople. 

Je  prie  les  membres  de  l'Allemagne,  du  Chili,  de  l'Espagne, 
des  Etats-Unis,  du  Grand-Duché  du  Luxembourg,  du  Portu- 
gal, de  la  Suède  et  Norwège  et  de  la  Suisse,  de  nous  faire 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


496  PBBMItKB  ISSEMBLtE  UtntllLE 

parvenir  pour  demain  les  noms  de  leurs  compatriotes  qu'ils 
désirent  voir  élever  à  ta  vice- présidence  du  Congrès. 

Ed  attendant,  je  vous  engage,  Messieurs,  d'acclamer  les 
propositions  qui  nous  sont  faites,  et  de  les  adopter  à  l'unani- 
mité. ^Applaudissements  prolongés./ 

Je  prie  ces  Messieurs  de  vouloir  prendre  place  sur  l'estrade. 
Avant  de  passer  à  l'élection  des  membres  du  bureau  définitif 
du  Congrès,  il  est  du  devoir  des  membres  du  Comité  orga- 
nisateur du  (xiDgrès  de  vous  rendre  compte  de  ses  travaux. 
A  ces  fins,  je  donnerai  la  parole  à  M.  le  secrélaire-générat. 

M.  Vak  Db  Vtvi«,  secrétaire-général. 

Moruieur  le  Minittre, 
Méstieurt, 

H.  le  président  vient  de  remplir  le  premier  devoir  qui  nous  in- 
combait, celui  de  vous  remercier  de  l'empressé  ment  que  vous  avez 
mis  à  répondre  à  notre  appel.  Il  nous  reste  à  vous  rendre  compte 
de  la  mission  que  vous  nous  aviez  imposée,  avant  de  déposer  notre 
mandat  de  membres  du  Comité  organisateur  du  Congrès. 

Gomme  vous  le  savez,  Messieurs,  le  Congrès  pharmaceutique  de 
Londres,  en  1881,  eut  à  désigner,  vers  la  fÎD  de  sa  session,  la  ville 
où  se  tiendrait  le  sixième  Congrès  international  pharmaceutique. 
Bruxelles  fut  désigné  par  une  acclamation  unanime,  et  il  fui  décidé 
que  le  Cx)ngrès  se  tiendraiten  1884. 

L'Association  générale  pharmaceutique  de  Belgique  apprit  avec 
un  légitime  orgueil  cette  nouvelle,  mais  elle  s'émut  en  même  temps 
du  fardeau  qu'on  lui  imposait.  Nous  avions  des  craintes  sur  la  possi- 
bilité de  mener  à  bien  l'œuvre  qui  nous  était  dévolue  et  nous 
appréhendions  surtout,  l'organisation  de  ces  grandes  assises  phar- 
maceutiques. 

Après  ces  hésitations,  dont  l'amour  pour  le  bieu-étre  de  notre 
profession  eut  bientdt  raison,  nous  décidâmes  de  reporter  la  tenue 
du  Congrès  jusqu'en  188o.  Celle  résolution  fut  prisu,  d'abord,  parce 
que  le  travail  de  la  pharmacopée  internationale  ne  pouvait  être  prêt 
pour  1884,  et  ensuite,  parce  que  l'année  1883  coïncidait  avec  l'ou- 
verlure  de  l'Exposition  universelle  d'Anvers. 

L'œuvre    des  Congrès  internationaux  de  pharmacie    doit  son 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


BtkKCX  SOLSHKELLE  d'oUTERTURE  497 

origine  aux  efforts  des  délégués  du  Gouvernement  de  S.  H.  l'Em- 
pereur de  toutes  les  Russies.  Eu  1865,  M.  le  docteur  Bjorklund, 
pharmacien  à  Saint-Pétersbourg,  reçut  de  H.  le  Conseiller  d'Etat 
Schroeders,  la  mission  de  parcourir  l'Europe  aux  fins  d'engager  les 
sociétés  de  pharmacie  des  divers  pays,  à  se  feire  représenter  à  un 
Congrès  international  de  pharmaciens  qui  devait  se  réunir  à 
Brunswick.  La  mission,  confiée  à  notre  collègue  russe,  fut  accueillie 
avec  enthousiasme  et  elle  eut  un  plein  succès.  Le  16  s'^ptem- 
hve  1865,  les  représentants  de  l'Allemagne  du  Nord,  de  l'Allemagne 
du  Sud,  des  villes  libres,  de  la  Saxe,  de  l'Autriche,  de  la  France, 
de  la  Russie  et  du  la  Suède  se  réunirent  sous  la  présidence  du 
savant  pharmacien -chimiste  M.  Dittrich,  de  Prague,  que  nous  avons 
le  bonheur  de  posséder  parmi  nous,  et  procédèrent  à  la  première 
réunion  de  ces  grandes  assemblées  internationales  dont  le  Congrès 
de  Bruxelles  constitue  la  sixième  session. 

Parmi  les  résolutions  prises  à  ce  Congrès,  ou  a  été  unanime  pour 
reconnaître  que  le  meilleur  moyen  de  relever  la  position  scientifique 
des  pharmaciens  était  de  devenir  de  plus  en  plus  exigeant  sur  les 
épreuves  qui  doivent  précéder  l'entrée  dans  la  carrière  ;  qu'il  con- 
venait d'appeler  les  pharmaciens',  dans  une  large  proportion,  aux 
charges  publiques,  telles  que  les  institutions  de  police  sanitaire, 
médicale  et  pharmaceutique  et  qu'il  était  indispensable  que  dans 
ces  comités  Ils  fussent  placés  sur  le  même  pied  que  les  docteurs  en 
médecine,  etc. 

Ce  fut  à  ce  Congrès  que  le  voeu  de  la  rédaction  d'une  pharma- 
copée universelle  fut  émis  pour  la  première  fois,  il  fut  chaudement 
accueilli  et  une  commission  dont  le  savant  M.  Dankwortt  fit  parti, 
se  mit  immédiatement  à  l'œuvre. 

Le  second  Congrès  se  tint  le  21  août  1867,  à  Paris;  seize  nations  y 
furent  représentées;  vinrent  ensuite  successivement  les  réunions  de 
Vienne,  en  1869;  de  Saint-Pétersbourg,  en  187i  et  enfin,  celle  de 
Londres,  en  1881. 

Les  résultats  de  ce  dernier  Congrès  sont  encore  trop  récents  dans 
votre  mémoire.  Messieurs,  pour  que  je  vous  les  rappelle.  Je  vous 
dirai  seulement  que  nous  aurons  de  la  peine  à  imiter  nos  voisins 
d'outre-mer. 

Comme  nous  vous  t'avons  dit,  nous  hésitions  dans  le  principe, 
parce  que  nous  étions  certains  de  ne  pouvoir  vous  offrir  cette  hospi- 
talité écossaise  de  nos  amis  les  Ani^lais;  mais  nos  hésitations  furent 
vite  vaincues  lorsque  nous  fûmes  persuadés  qu'une  réunion  inter- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


iftS  nUilKlB  «BSEMBLtl  GEKERÀLS 

neUonale  ne  pourrait  quatre  utile  à  notre  profession  et  à  la  science. 

Le  16  novembre  1884,  l'Association  générale  pbarmaceuUque  de 
Belgique  décida  qu'il  fallait  donner  suite  aux  résolutions  prises 
à  Londres. 

Elle  lit  appel  à  toutes  les  Sociétés  de  pharmacie  belges  et  toutes, 
sans  distinction,  vinrent  apporter  leur  concours  à  l'oeuvre. 

Le  Comité  organisateur  provisoire  se  réunit.  Il  décida  de  s'oc- 
cuper sans  retards  de  l'organisation  du  sixième  Congrès  interna- 
tional pharmaceutique. 

Il  s'adressa  au  Roi  et  nu  Gouvernement  pour  leur  réclamer  leur 
paissant  appui.  Celui  qui  préside  aux  destinées  de  notre  chère 
patrie,  S.  M.  le  Roi  Léopold  II,  n'hésita  point  à  accepter  1e  titre  de 
Haut  Protecteur  du  Congrès,  Il  nous  affirma  que  l'œuvre  Lui  était 
des  plus  sympathiques  et  qu'il  feisait  des  vœux  pour  la  bonne 
réussite  de  nos  travaux. 

M.  le  Ministre  de  l'intérieur  et  de  l'instruction  publique,  M.  le 
Gouverneur  du  Brabanl,H.  le  Bourgmestre  de  Bruxelles  ;  plus  lard, 
lorsque  le  Congrès  Tut  rattaché  au  commissariat-général  du  Gouver- 
nement auprès  de  l'Exposition  d'Anvers,  M.  le  Ministre  de  l'agri- 
culture,  de  l'industrie  et  des  travaux  publics,  M.  le  Ministre  des 
affaires  étrangères,  tous  les  membres  du  Gouvernement,  en  un  mot, 
Dous  accordèrent  leur  appui  et  nous  donnèrent  des  preuves  de  leur 
sollicitude  pour  notre  réunion  internationale. 

Nos  efforts,  Messieurs,  ne  furent  pas  vains,  encouragés  par  ces 
hautes  influences,  nous  vîmes  les  adhésions  dépasser  de  beaucoup 
notre  attente.  Plusieurs  gouvernements  se  sont  fait  représenter  offi- 
ciellement au  Congrès.  Actuellement,  au-delà  de  70  académies, 
universités,  écoles  de  pharmacie,  sociétés  de  pharmacie,  de  chimie, 
d'bygiène,  nous  ont  envoyé  des  délégués,  36  de  ces  sociétés  nous  ont 
adressé  leur  adhésion  morale;  enfin,  près  de 700  adhérents  origi- 
naires de  l'Allemague,  de  l'Australie,  de  l'Autriche-Hongrie,  de  la 
Belgique,  du  Chili,  du  Danemark,  des  Possessions  danoises  (Ile 
Saint-Thomas),  de  l'Espagne,  des  possessions  espagnoles  (lie  de 
Cuba),  des  États-Unis,  de  la  France,  de  la  Grande-Bretagne,  delà 
Grèce,  de  l'Italie,  du  Japon,  du  Graud-Duché  du  Luxembourg,  de  la 
Principauté  de  Monaco,  des  Pays-Bas,  du  Portugal,  de  la  Roumanie, 
de  la  Russie,  de  la  Suède  et  Norwège,  de  la  Suisse,  de  la  Turquie  et 
de  la  Nouvelle-Zélande  nous  apporteroul  le  concours  de  leurs  lu- 
mières et  de  leur  science,  pour  l'élucidation  des  questions  qui  vous 
seront  soumises. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SG&nCE  aOLKHItliLB  D'onTEBTUtE  499 

Ces  questions  sont  nombreuses,  quelques-unes  s'imposaient  par 
suite  des  discussions  antérieures,  plusieurs  nous  ont  été  proposées 
par  des  sociétés  de  pharmacie;  le  comité  organisateur  vous  en  a  pro- 
posé deux  :  colle  des  eaux  et  celle  des  fa Isidca lions  des  denrées 
alimentaires;  nous  pensons  qu'il  nous  est  inutile  de  vous  démon- 
trer l'importance  de  ces  sujets.  Dans  les  diverses  communications 
que  nous  vous  avons  transmises,  nous  avons  dressé  la  liste  des 
questions  que  vous  aurez  à  examiner  et  au  sujet  desquelles  vous 
aurez  des  décisions  à  prendre. 

Voilà,  Messieurs,  le  résultat  de  nos  efforts;  il  ne  nous  reste  qu'à 
déposer  entre  vos  mains  nos  pouvoirs  de  mandataires  provisoires 
de  vos  résolutions  prises  à  Londres.  (Applattdissements.) 

M.  lE  PaÉsiBEHi.  —  Le  Congrès  est  appelé  à  former  son 
bureau.  Nous  avons  apporté  jusqu'ici  le  plus  grand  soin  dans 
rexécuti()o  du  mandat  provisoire  qui  nous  a  été  confié,  et 
DOiis  désirons  que  vous  nou^  donniez  des  successeurs  qui 
s'efforcent  de  mener  à  bonne  6n  notre  entreprise  commune. 

M.  Mèbv  ^Paris/.  —  Le  bureau,  dont  le  mandat  expire,  a 
rempli  sa  lâche  avec  zèle  et  dévouement.  Le  rapport  que  vient 
de  vous  lire  le  secrétaire-général  démontre  qu'il  n'a  rien 
négligé  pour  se  rendre  digne  de  la  confiance  que  vous  avez  eu 
en  lui.  Jusqu'ici,  il  nous  a  donné  trop  de  preuves  de  ses  capa- 
cités de  mener  à  bien  notre  réunion  internationale,  pour  que 
je  ne  vous  propose  point  de  lui  continuer  son  mandat.  Je  vous 
engage.  Messieurs,  à  maintenir  le  bureau  actuel  dans  ses 
fonctions  et  de  l'acclamer  comme  bureau  définitif  du  Congrès. 

—  Cette  proposition  est  adoptée  par  acclamations, 

M.  LB  PitisioEM.  —  Messieurs,  nous  vous  remercions  de  la 
décision  flatteuse  que  vous  venez  de  prendre  à  notre  égard. 
Elle  semble  indiquer  que  vous  avez  été  satisfaits  de  la  façon 
dont  nous  avons  rempli  notre  mandat  provisoire  pendant 
l'organisation  du  Congrès.  Nous  nous  sommes  efforcés  d'ap- 
porter, dans  l'accomplissemenl  de  notre  tâche,  tout  le  zèle  dont 
nous  étions  capables,  et  nous  sommes  heureux  de  voir  que 
nos  faibles  efforts  sont  couronnés  de  succès. 

La  charge  de  votre  bureau  sera  très  lourde,  pendant  la 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


&00  PKXHIftRE  ABSBULÉE  GÉHÉULE 

session  actuâlle;  le  Congrès  doit  discuter,  en  effet,  bien  des 
questions  d'une  haute  importance;  les  débats  seront  longs, 
animés  peut-être;  il  sera  nécessaire,  pour  la  bonne  direction 
de  nos  travaux,  qu'on  ne  laisse  pas  les  discussions  s'égarer, 
car  nous  n'avons  pas  de  temps  à  perdre.  Nous  laisserons 
toujours  la  plus  grande  liberté  aux  orateurs,  mais  nous  nous 
permettrons  de  les  rappeler  à  la  question,  s'il  est  besoin,  et 
de  les  prier  d'éviter  les  longueui-s.  Nous  comptons  sur  votre 
bonne  volonté  à  tous,  pour  nous  aider  dans  notre  lâche 

Il  est  probable,  à  moins  d'un  travail  fort  ar-du,  que  nous  ne 
pourrons  pas  épuiser  complètement  notre  programme,  qu'un 
certain  nombre  des  questions  qui  y^  figurent,  devront  être 
reportées  à  un  prochain  Congrès. 

Il  est  donc  nécessaire  que  votre  bureau  fasse  un  choix 
judicieux  parmi  les  questions  qui  présentent  l'inl^îrét  le  plus 
immédiat,  ut  les  fasse  discuter  en  premier  lieu,  afin  qu'elles 
le  soient  d'une  façon  approfondie. 

Soyez,  du  reste,  persuadés,  Messieurs,  que  votre  bureau 
fera  tout  ce  qu'il  |iourra  pour  mener  les  travaux  du  Congrès 
à  bien;  son  plus  grand  désir  est  d'arriver  à  ce  que  votre 
réunion  ait  sa  place  dans  l'histoire  de  la  science,  et  pour  que 
les  résultais,  qu'elle  atteindra,  soient  profitables  à  l'humanité. 
/Applaudissements. J 

Messieurs,  pour  assurer  la  bonne  marche  des  travaux  du 
bureau,  nous  avons  besoin  de  lai  adjoindre  quatre  secrétaires 
de  séance.  Nous  vous  proposons  de  désigner  comme  tels  : 
MM.  A.  Delacre,  Delchevalerie,  Denayer  et  Vanden  Broeck. 

—  Celte  proposition  est  adoptée. 

M.  LE  Président.  —  Les  sections  doivent  é^lement  com- 
pléter leurs  bureaux  provisoires.  Les  présidents  et  les  secré- 
taires ont  été  nommes.  Nous  vous  proposons  d'y  adjoindre 
MM.  Eug.  Gille,  Van  de  Putte,  Em.  Ramiot,  Cam.  Jqnas, 
Lorge,  Giot,  Fourdrain  et  FéroQ. 

—  Celle  proposition  est  aiioptée. 

M.  LB  Phésidsnt.  —  Messieurs.  Le  règlement  général  du 
Congrès  et  le  règlement  d'ordre  intérieur  des  séances  ont  été 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


siincB  soLiimBLLE  d'outbituib  Soi 

élaborés  par  le  comité  provisoire;  ils  ont  été  imprimés  et  ils 
vous  ont  été  remis.  Il  s'agit  de  les  examiner,  de  les  discuter 
et  d'y  introduire  les  modifications  que  vous  jugerez  utiles,  et 
enfin,  de  les  adopter.  Je  déclare  la  discussion  ouverte. 

M.  OrTTRicH  (Prague).  —  Je  désirerais  savoir  quels  sont 
les  membres  du  Congrès  qui  ont  le  droit  de  prendre  part  aux 
votes.  Les  délégués  au  Congrès  ont-ils  seuls  ce  droit?  Je  vou- 
drais aoe  explication  à  ce  sujet 

M.  LE  PaisiDBNT.  —  Je  vais  satisfaire  immédiatement  à  celte 
demande. 

Le  Congrès, est  composé  de  toutes  les  personnes  qui  y  ont 
souscrit  et  adhéré,  tous  ont  ainsi  acquis  le  droit  de  prendre 
part  aux  délibérations  et  aux  votes. 

Dans  les  congrès  anlérieui's,  il  n'y  avait  que  les  délégués 
qui  pouvaient  voter.  Cette  façon  de  procéder  présentait  divers 
inconvénients  qui  nous  ont  été  signalés  ;  elle  éloignait  des 
discussions  des  adhérents  très  compétents  ;  n'ayant  aucun 
vole  à  émettre,  ceux-ci  se  désintéressaient  dans  la  discussion. 
Nous  avons  vu  avec  plaisir  que  notre  opinion,  en  cette 
matière,  avait  été  largement  approuvée  presque  partout, 
surtout  en  Allemagne.  C'est  ainsi  que  le  Pharmaceutiscke 
Zeilung  nous  a  loué  de  la  décision  que  nous  avions  prise  à 
cet  égani .  Cette  décision  était,  du  reste,  conforme  aux  précé* 
dents.  Nous  avons  toujours,  en  Belgique,  lors  des  congrès 
antérieurs,  accordé  droit  de  vote  à  tous  les  membres  adhé- 
rents. J'ajouterai,  du  reste,  qu'en  réalité,  nous  n'émettrons 
pas  de  votes.  Nous  avons  à  discuter  des  questions  très 
importantes,  el  nous  voulons  que  les  décisions  prises  le 
soient  de  telle  façon  qu'on  ne  puisse  pas  arguer  sur  leur 
valeur.  Il  faut  que  les  résolutions,  que  nous  prendrons,  soient 
celles  du  Congrès,  car,  sans  cela,  elles  perdraient  de  leur 
importance. 

Si  une  proposition  ou  une  conclusion  quelconque,  mise  aux 
voix,  ne  rencontrait  qu'une  majorité  relative,  elle  sera  consi- 
dérée comme  n'étant  pas  admise;  on  ne  considérera  comme 
vœux  du  Congrès  que  les  résolutions  qui  seront  adoptées  à  la 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


502  prekiEbe  assemblU  gbréràu 

presque  unanimité  des  voix.  Celte  manière  de  procéder  nous 
semble  très  ralionnelle  et  elle  sera  plus  expéditive,  elle  nous 
dispensera  de  compter  le  nombre  des  voix. 

Lorsque  je  ferai  voter  sur  une  question  soumise  à  l'appré- 
ciation de  l'assemblée,  par  assis  et  levée,  ou  par  mains  levées, 
je  ne  considérerai  la  question  comme  tranchée  que  lors- 
qu'elle aura  réuni  l'immense  majorité  et,  dans  ce  cas  seu- 
lement, la  décision  sera  actée  au  procès-verbal. 

Dès  qu'un  doute  surgira  dans  l'assemblée  au  sujet  de  la 
décision  à  prendre  sur  «ne  question,  celle-ci  sera  considérée 
comme  n'élanl  pas  résolue,  ni  adoptée,  ni  rejetée. 

Je  demanderai  à  M.  Dittrich  s'd  a,  à  ce  sujet,  une  propo- 
sition à  faire  ou  à  présenter? 

M.  Dittrich  (Prague).  —  Je  ne  fais  pas  de  proposition, 
mais  je  constate  que  c'est  la  première  fois  que  cette  façon  de 
procéder  est  mise  eu  pratique  dans  les  congrès  pharmaceu- 
liques.  Toujours  les  délégués  des  associations  ont  seuls  pu 
prendre  part  aux  votes,  tout  comme  ils  ont  pu  toujours  faire 
connaître  leur  opinion  sur  les  questions  soumises  aux  con- 
grès, auprès  desquels  ils  étaient  délégués. 

M.  VON  Waldeiv  (Vienne).  —  La  plupart  des  membres  qui 
composent  le  Congrès,  parlent  la  langue  française  ou  la  com- 
prennent. Les  considérations  qui  seront  développées  ici, 
seront  donc  comprises  de  tous  et  je  suis  persuadé,  dès  lors, 
que  les  décisions  qui  seront  prises,  dans  celte  assemblée,  ré- 
pondront aux  aspirations  et  aux  désirs  de  tous  également. 

M.  LB  Président.  —  La  force  des  délégués  des  sociétés  sera, 
en  effet,  la  force  de  leurs  arguments  ;  force  morale  que  leur 
procurent  les  délibérations  préalables  et  les  décisions  prises 
dans  les  assemblées  générales  de  leurs  collègues. 

Quant  aux  membres  étrangers  à  la  pharmacie,  docteurs 
en  science,  docteuis  en  médecine,  s'occupanl  spécialement 
de  chimie,  d'hygiène,  de  falsifications,  etc.,  qui  ont  souscrit 
à  notre  Congrès,  ils  sont  peu  nombreux,  mais  la  qualité  sup- 
plée au  nombre;  leur  présence  ne  saurait  influer  sur  le  vote, 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Bftina  BOLKNHUXX  d'outbrturb  603 

tandis  que  leurs  hautes  lumières  et  leur  expérience  aideront 
paiddamment  à  dos  débets. 

Le  règlement  d'ordre  intérieur  dit  que  l'on  ne  peut  pro- 
poser aux  délibérations  du  Congrès  que  des  questions  inter- 
natioDaies  et  non  pas  des  questions  nationales.  Il  n'y  a  donc 
pas  à  craindre  que  l'on  prenne  des  décisions  préjudiciables 
à  l'une  ou  l'autre  nationalité.  Quant  aux  membres  étrangers, 
ils  pourront  s'expliquer  dans  leur  langue,  leurs  paroles  se- 
ront traduites  en  français, séance  tenante.  Ces  Messieurs  pour- 
ront également,  en  toutes  circonstances,  demander  au  bu- 
reau des  explications  sur  les  sujets  en  discussion;  les  expli- 
cations leur  seront  fournies  dans  leur  langue  maternelle. 

Les  questions  dont  nous  avons  à  nous  occuper  présentent 
un  intérêt  tellement  général,  que  nous  pouvons  dire  qu'elles 
sont  tontes  internationales.  Nous  désirons  que  les  décisions 
qui  seront  prises  soient,  autant  que  possible,  unanimes. 

Je  ne  crois  donc  pas  que  le  règlement  puisse  donner  lieu 
à  une  opposition  quelconque.  (Marques  d'approbation.] 

Si  personne  ne  demande  plus  la  parole  sur  le  contenu  des 
règlements,  nous  les  considérerons  comme  adoptés  à  l'aoa- 
nimité.  (Applaudissements.] 

Messieurs,  notre  tâche  est  terminée  pour  aujourd'hui; 
demain,  dès  neuf  heures  du  matin,  en  sections,  je  vous  con- 
vie au  travail;  les  ordres  du  jour  des  séances  des  sections 
vous  seront  remis  demain  matin,  à  la  première  heure,  en 
même  temps  que  le  procès-verbal  de  cette  séance,  dans  un 
Bulletio  spécial. 

Il  en  sera  de  même  pendant  toute  la  durée  du  Congrès. 
M.  le  Secrétaire-général  a  pris,  sous  ce  rapport,  toutes  les 
dispositions  nécessaires.  Seulement,  a&n  que  les  Bulletins, 
ainsi  que  toutes  tes  communications  qui  pourront  vous  être 
utiles  ou  nécessaires  vous  parviennent  régulièrement,  le  bu- 
reau vous  prie  de  retirer  vos  caries  d'adhérents  au  secré- 
tariat-général et  de  vouloir  bien  y  remettre  les  adresses  de 
votre  séjour  à  Bruxelles. 

Demain,  à  deux  heures,  se  tiendra  la  seconde  assemblée 


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804  PRKHIËIK  USBHBLte  GÉNÉRALE 

générale,  od  y  traitera  la  quealioa  de  l'entente  interDatio- 
oale  coDtre  les  falsifications  des  denrées  alimeataires.  Le 
rapport  sur  cette  intéressante  question  vous  a  été  envoyé, 
il  a  été  élaboré  par  une  commission  composée  de  MM.  G.  Van 
de  Velde,  F.  VanFellet  le  docteur  Th.  Belval,  rapporteur. 

L'administration  communale  âa  Bruxelles  vous  invite  ce 
soir,  à  neuf  heures,  à  un  concert  et  à  un  raoût  dan:»  les  sa- 
lons de  l'Hôtel-de-VilIe.  L'administration  communale  a 
adressé  à  tous  les  membres  du  Congrès  une  carte  d'invita- 
tion. M.  le  Bourgmestre  m'a  prié  de  vous  prévenir  que  ceux. 
d'entre  vous  qui  n'auraient  pas  reçu  cette  carte,  peuvent  en 
prendre  une  au  secrétariat.  Il  en  a  fait  remettre  quelques- 
unes  à  cet  eifet  à  M.  le  Secrétaire-général.  Il  m'a  prié 
de  vous  liaire  connaître  que  les  dames  étaient  également 
invitées  à  la  fête.  C'est  là  une  gracieuseté,  sans  précédent, 
faite  par  nos  édiles  aux  membres  du  6"°  Congrès  internatio- 
nal pharmaceutique. 

Après  l'exécution  d'un  brillant  pot-pourri  sur  l'opéra 
Carmen,  par  l'orchestre,  la  séance  est  levée  à  quatre  heures 
et  demie. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


DEUXIÈME  ASSEMBLÉE  GÉNÉRAIS 
Mardi,  i"  septembre  1885. 

Ut  séance  esl  ouverte  à  2  heures  et  ud  quart,  sous  la 
présidence  de  M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès. 

M.  le  président  prie  M.  Oragendorff  d'occuper  le  fauteuil 
de  la  présidence,  et  MM.  Bruonengrilber,  Redwood,  Conniz- 
zaro  et  Petit,  de  s'asseoir  à  la  table  du  bureau;  il  engage  les 
autres  vice- présidents,  membres  d'honneur,  à  se  placer  sur 
l'estrade,  derrière  les  membres  du  bureau. 

M.  LB  PiÉsiDBNT.  —  Messieurs,  vous  avez  tous  reçu  le  second 
numéro  du  bulletin  du  Cougrès,  il  contient  le  procès-verbal 
de  la  séance  d'ouverture.  Comme  nous  devons  ménager  notre 
temps,  nous  le  considérerons  comme  ayant  été  lu  à  la  séance. 
Si  personne  n'a  des  observations  à  faire  sur  la  rédaction  ou 
le  contenu  de  ce  procès-verbal,  nous  pourrons  le  considérer 
comme  adopté. 

M.  Vak  dk  Vtivie,  secrétaire-général.  —  Le  procès-verbal 
a  été  rédigé  hier  soir,  assez  rapidement.  Il  s'y  est  glissé 
quelques  omissions;  ainsi,  on  a  oublié  de  mentionner  comme 
vice-présidents  d'honneur,  M.  Ankersmit  pour  les  Pays-Bas, 
M.  Connizzaro  pour  l'Italie  et  M.  TorOk  pour  la  Hongrie.  Ces 
messieurs,  ayant  été  nommés,  leur  nom  figurera  au  compte- 
rendu  de  la  séance  de  ce  jour. 

—  Le  procès-verbal  est  adopté. 

M.  LB  PiïsiDBMi.  —  M.  Redwood  vient  de  déposer  sur  le 
bureau  un  exemplaire  de  la  nouvelle  pharmacopée  de  la 
Grande-Bretagne. 

Le  volume  vient  de  paraître,  il  y  a  un  jour  ou  deux;  il  sera 
déposé  au  secrétariat,  sur  la  table  affectée  à  toutes  les  publi- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


506  Dsnufim  issEUBUtB  gShebiu 

catioDS  qui  nous  oot  été  adressées,  ou  dont  les  auteurs  ODt 
fait  hommage  au  Congrès. 

Nous  avons  également  reçu  un  travail  manuscrit  relatif 
aux  falsificatioDS  des  denrées  alimentaires  et  aux  moyeas 
proposés  pour  les  éviter,  par  M.  Tison,  de  Lille.  Ce  manuscrit 
nous  arrive  trop  tard  pour  qu'il  puisse  être  communiqué  à  la 
commission  chargée  du  rapport  sur  cette  question  dont  la 
discussion  va  être  entamée.  Nous  vous  proposons  de  joindre 
ce  travail  aux  pièces  relatives  à  l'objet  dont  nous  allons  nous 
occuper,  el  de  le  renvoyer  à  la  commission  chargée  de 
l'impression  de  tous  tes  documents  relatifs  au  Congrès. 

—  La  proposition  de  fil.  le  Président  est  adoptée. 

M.  LB  Peksibent.  —  Nous  avons  à  compléter  par  quelques 
noms  la  liste  des  vice-présidents,  membres  d'honneur  du 
Congrès,  qui  ont  été  désignés. 

Nous  avons  reçu  notification  des  nomioations  ci-après  : 
M.  Fidier,  délégué  du  gouvernement  autrichien  et  M.  A.  Jar- 
maij  ont  été  désignés  par  les  adhérents  de  t'Autricbe  ;  le 
premier  pour  l'Aulriche,  le  second  pour  la  Hongrie,  pour 
remplir  les  fonctions  de  vice- présidents  du  Congrès. 

Messieurs  les  Suédois  et  les  Norwégiens  nous  ont  désigné 
pour  ta  Norv^^ège,  M.  Hansen,  délégué  du  gouvernement 
de  Norwège  et  M.  Walther,  pharmacien  à  Skien;  pour  la 
Suède,  M.  Sebardt,  délégué  du  gouvernement  de  Suède,  et 
M.  Gran,  président, de  la  Norrlands  apothekere  foreniiig  de 
Sundvall. 

Ces  messieurs  du  Danemark  vous  prient  de  conférer  le 
même  titre  à  M.  Madsen,  délégué  du  gouvernement  danois. 
Le  bureau  n'a  qu'à  se  rallier  à  ces  propositions  et  il  vous 
propose  d'acclamer  ces  nominations. 

M.  GoDSpruoi  (Vienne}.  —  Nous  avons  parmi  nous  le  pré- 
sident du  premier  Congrès  international  pharmaceulique.  Je 
crois  que  nous  pourrions  lui  décerner  les  mêmes  honneurs. 
C'est  M.  Dittrich,  de  Prague. 

M.  LE  PsitsiDKNT.  —  Le  bureau  avait  égatemeot  l'inteation 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


FiuvtcinoN  DIS  inamtts  aumiiitiiibs  S07 

de  vons  proposer  celte  DoiDJoation  ;  il  ae  peut  donc  que  se 
rallier  aux.  paroles  de  l'honorable  M.  Godeffroy. 

—  La  proposition  de  M.  Godeffroy  est  adoptée  par  accla- 
mation. 

M.  DiTTRicH  (Prague).  —  Je  vous  remercie,  Messieura,  de 
l'honneur  que  vous  venez  de  me  faire.  Je  vous  prie  d'être 
persuadés  que  je  lâcherai  de  justifier  votre  confiance. 

M.  LE  PiiâsiDiNT.  —  On  vient  de  nous  faire  de  nouvelles 
présentations  :  Pour  la  France,  on  propose  M.  Méhu;  pour 
rAllemagne,  M.  BrunnengrSber  et  M.  Schacht;  pour  l'An- 
gleterre, M.  Greenisch;  pour  les  Etats-Unis,  M.  Creuse,  dé- 
légué du  Collège  de  pharmacie  de  la  ville  de  New-York; 
pour  l'Espagne,  M.  Iparraguirre,  délégué  de  la  Société  phar- 
maceutique de  Barcelone  ;  pour  les  Pays-Bas,  M.  Wefers- 
Betlinck;  pour  le  Chili,  M.  Middieton;  pour  la  Russie, 
M.  Forsmann.  Le  bureau  se  rallie  à  ces  propositions  et 
demande  d'acclamer  la  nomination  de  tous  ces  honorables 
collègues  comme  vice-présidents  et  membres  d'honneur  du 
Congrès. 

Cette  proposition  est  adoptée  aux  applaudissements  de 
l'assemblée. 

Messieurs,  avant  de  commencer  la  discussion  de  la  ques- 
tion à  l'ordre  du  jour,  nous  devons  vous  présenter  quelques 
observations  et  vous  faire  quelques  recommandations. 

Notre  salle  est  défectueuse;  l'acoustique  y  est  mauvaise. 
Pour  la  bonne  marche  de  nos  travaux  et  afin  qu'on  puisse 
facilement  sténographier  nos  débats,  il  sera  nécessaire  d'ob- 
server quelques  règles. 

En  face  du  bureau,  il  y  a  une  tribune,  nous  vons  prions 
de  bien  vouloir  y  monter,  lorsque  vous  aurez  des  observa- 
tions à  présenter  ou  à  prendre  la  parole  dans  une  discus- 
sion. Nous  ne  pourrons  tolérer  qu'on  parle  de  sa  place. 

Nous  vous  recommandons  également  de  parler  lentement 
et  à  haute  voix,  en  articulant  les  sons,  sans  ces  conditions, 
il  nous  serait  impossible  de  vous  fournir  plus  tard  un  compte- 
rendu  exact  de  nos  réunions. 

39. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


608 

Le  règlement  dit  que  la  parole  ne  peut  élre  conservée  à 
UQ  orateur  que  pendant  un  quart  d'heure. 

Comme  plusieurs  orateurs  prendront  la  parole  poar  élu- 
cider les  questions  soumises  à  la  discussion,  si  nous  devions 
accorder  à  tout  le  moode  les  quinze  minutes  r^lementaires, 
nous  n'arriverions  jamais  à  terminer  notre  ordre  du  jour; 
nous  vous  prions  donc  de  concentrer  vos  idées,  de  manière 
à  pouvoir  les  exposer  le  plus  brièvement  possible. 

Noos  ne  pourrons  vous  permettre  de  dépasser  les  limites 
du  temps  que  nous  venons  de  vous  indiquer. 

Nous  serons  aussi  bienveillant  que  Taire  se  peut  et  nous 
accorderons  toule  latitude  aux  orateurs;  cependant,  nous 
devons  vous  avertir  que  nous  ne  pourrons  continuer  la 
parole  à  ceux  d'entre  vous  qui,  dans  leurs  discours,  s'écar- 
teraient des  objets  en  discussion. 

Cest  à  ce  prix  seul,  Messieurs,  que  notre  Congrès  réus- 
sira. 

Nous  devons  également  répondre  à  une  demande  qui 
nous  a  été  fôile  :  On  nous  a  demandé  si  les  membres,  qui 
s'étaient  fait  inscrire  dans  une  section,  étaient  obligés  de 
rester  dans  la  même  section,  ou  s'ils  pouvaient  prendre  part 
Clément  aux.  travaux  des  autres  sections. 

Nous  vous  ferons  remarquer  que  nous  avons  prié  les  mem- 
bres de  s'inscrire  dans  l'une  ou  dans  l'autre  des  sections,  aSn 
do  pouvoir  mieux  organiser  le  travail;  mais  chacun  de  vous 
a  la  liberté  d'entrer  dans  telle  section  qu'il  lui  plaira.  Il  peut 
se  fôire  inscrire  dans  plusieurs  sections  et  se  rendre  dans 
celle  qui  l'intéressera  le  plus.  Lorsqu'il  aura  consulté  les 
ordres  du  jour  des  diverses  sections,  i!  prendra  part  aux  dis- 
cussions des  questions  qui  lui  paraîtront  le  plus  digne  d'at- 
tirer son  attention.  Il  pourra  ainsi  passer  de  l'une  dans 
l'autre,  prendre  la  parole  dans  chacune  d'elles  et  môme  y 
foire  (elles  observations  qu'il  jugera  opportun. 

Celte  communication  étant  faite,  nous  entamons  notre 
ordre  du  jour. 

L'ordre    du  jour  appelle   la  discussion  du    rapport  de 


D,B,t,zed.yCOO^IC 


FALBIFIUTION  DBS  DKNlfilS  ILIlfENTlIMES  509 

M.  Belval  sur  l'entente  internationale  contre  les  TalsiBcations 
des  denrées  alimentaires.  Nous  n'avons  reçu  aucune  com- 
munication écrite  sur  ce  sujet,  sauf  une  propoaitioD  de  M.  le 
professeur  Ed.  Schaër,  de  Neumtlnster-Zuricb,  conçue  en  ces 
termes  : 

«  Que  le  Congrès  international  pharmaceutique  désigne 
B  une  commission  ayant  le  mandat  de  présenter  au  proctiaia 
B  Congrès  des  proposilions  sur  le  choix  des  denrées  alimen- 
»  tairea,  dont  l'imporlaace  commerciale  et  la  nature  cbimi- 
B  que  se  prêteraient  à  une  législation  uniforme,  concernant 
»  leur  identité  et  composition  chimique,  s 

Cette  proposition  Tera  partie  de  la  discussion. 

Je  donne  la  parole  à  l'honorable  M.  Belval,  rapporteur. 

M.  Belïal  /Bruxelles/.  —  Messieurs,  je  me  trouve  dans 
une  situation  assez  singulière.  Je  croyais  avoir  dit  tout  ce  que 
j'avais  à  dire  sur  la  question  de  la  falsification  des  denrées 
alimentaires,  et  M.  le  Président  m'invite  néanmoins  à  ouvrir 
la  discussion.  Je  dois  m'inctiner  devant  son  désir. 

Il  vous  intéressera  peut-être  de  savoir  comment  nous  avons 
été  amenés  à  vous  présenter  la  question  sous  la  forme  sous 
laquelle  vous  avez  pu  en  prendre  connaissance. 

La  falsification  des  denréesalimentaires  semble,  en  général, 
devoir  n'être  qu'une  question  locale.  Dans  la  plupart  des 
pays,  elle  est,  en  efi'et,  confiée  aux  soins  des  administrations 
communales,  des  municipalités.  Mais,  quand  on  examine  la 
question  de  près,  il  est  impos:^ible  de  ne  pas  reconnaître  que, 
dans  celle  matière,  comme  dans  toutes  celles  oh  l'hygiène 
est  en  jeu,  l'intérêt  ne  se  localise  pas  ainsi  et  s'étend  en  rai- 
son des  rapports  des  populations  entre  elles. 

Le  commerce  international  des  denrées  alimentaires  a  pris 
une  extension  d'autant  plus  grande,  que  les  facilités  de  com- 
munication sont  devenues  elles-mêmes  pins  multiples.  Il 
est  donc  important  que  les  mesures  de  protection  prises 
dans  certains  pays  pour  garantir  la  santé  publique  contre  tes 
dangers  des  falsifications,  aient  leur  équivalent  dans  les  pays 
voisins,  sous  peine  de  rendre  les  premiers  presque  complète- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


510  DEtnuin  ÀsnHBLti  généialb 

meot  inaliles,  par  suite  de  l'iniporiation  des  denrées  étran- 
gères de  mauvaise  qualité. 

Celte  coDsidération  seule  suffirait  à  justifier  l'internatiODa- 
lilé  de  la  questiou  qui  vous  est  soumise. 

Mais  la  première  chose  à  faire,  avant  d'instituer  des 
mesures  répressives,  c'est  d'établir  dans  quelles  conditions  la 
falsiScation  existe.  C'est  là  tout  d'abord  le  point  principal. 
Comment  le  résoudre?  Le  meilleur  moyen  serait  évidemment 
de  déterminer  chacun  des  cas  oii  elle  existe. 

Ainsi,  il  arrive  fréquemment,  sous  l'empire  de  noire  légis- 
lation, par  exemple,  que  le  tribunal  a  des  doutes  sur  le  point 
de  savoir  si  l'on  doit  considérer  une  falsification  incriminée, 
comme  revêtant  le  caractère  délictueux;  ou  bien,  si  elle  n'est 
qu'un  simple  usage  commercial,  qui  peut  être  toléré,  au  cas 
où  elle  ne  présente  aucun  danger  pour  la  sanlé  publique.  Ces 
doutes  ne  se  produiraient  pas,  si  des  instructions  mention- 
naient expressément,  pour  chaque  substance,  les  propriétés 
qu'elle  doit  présenter  pour  être  considérée  comme  alimen- 
taire. Voilà  le  principe. 

Mais,  avant  d'entrer  ainsi  dans  le  cœur  de  la  question, 
nous  avons  cm  nécessaire,  au  préalable,  de  faire  proclamer 
l'utilité  d'une  entente  internationale  à  cet  égard,  pour  que 
semblable  étude  puisse  s'effectuer  d'une  manière  uniforme, 
puisqu'il  Y  a  solidarité  dans  les  intérêts  en  cause. 

C'est  là,  pour  une  première  pari,  le  but  du  rapport  que 
vous  allez  avoir  à  discuter,  celui  de  prouver  à  tous  les  gou- 
vernements, à  toutes  les  admiuistrations,  que  vous  affirmez 
catégoriquement  la  nécessité  d'une  entente  sur  ce  point. 

Quand  vous  aurez  adopté  ce  principe,  il  sera  possible, 
dans  un  congrès  ultérieur,  de  déterminer  dans  quelles  condi- 
tions pourra  s'établir  l'entente,  comment  pourront  s'effectuer 
les  études  et  l'accord  sur  les  instructions,  de  voir  si  des 
règles  fixes  peuvent  être  établies  à  cet  égard,  ou  comment 
on  pourra  concilier  ces  règles  avec  les  progrès  incessante  de 
la  science,  etc. 

Cest  en  ce  sens  que  nous  nous  sommes  attachés  à  faire 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FÀLSinCinOIl  DBSDKHBÉIS  AUUHTUUS  541 

ressortir,  tout  d'abord  en  principe,  l'utilité  de  bien  préciser, 
pour  chaque  denrée,  les  conditions  organoleptiques,  physi- 
ques et  chimiques  qu'elle  doit  présenter  el  dans  quelles 
limites  on  pourrait,  peut-être,  admettre  des  qualités  commer- 
ciales plus  ou  moins  inférieures,  plus  ou  moins  bonnes,  mais 
toujours  saines,  dont  le  producteur  ou  le  vendeur  serait  tenu 
d'ailleurs,  d'indiquer  la  catégorie  ou  la  composition. 

Ce  système  est  d'ailleurs  celui  qui  est  préconisé  dans  le 
travail  de  M.  Girard,  directeur  du  laboratoire  municipal 
de  Paris. 

Quand  on  possédera  des  instructions  de  ce  genre  pour 
chaque  pays,  il  en  résultera  naturellement  une  grande  facilité 
pour  discuter  chacun  des  caractères  que  doit  présenter  une 
denrée,  pour  être  reconnue  partant  comme  satisfaisante  et 
pour  décider  s'il  y  a  lieu  d'admettre  certains  mélanges  com- 
merciaux ou  certaines  défectuosités  résullanl  d'une fabricatioQ 
imparfaite. 

Appuyé,  alors,  sur  les  décisions  des  autorités  scientifiques 
de  toutes  les  nationalités,  on  pourra  dire  aux  gouvernements, 
aux  autorités  administratives  :  telle  ou  telle  substance,  dans 
telles  conditions,  doit  être  considérée  comme  falsifiée;  telle 
autre,  comme  commerciale.  On  pourra  arriver  à  en  obtenir 
la  reconnaissance  officielle,  et  l'on  sera  armé  bien  plus 
efïicacement  qu'on  ne  l'est  aujourd'hui,  pour  la  lutte  contre 
les  falsificateurs. 

Je  pourrai  vous  citer,  Messieurs,  la  fameuse  question  du 
cuivre,  dont  il  a  été  parlé  ce  malin  dans  votre  troisième  seo- 
tioa.  Celte  question  est,  en  ce  moment,  controversée,  et  l'on 
fait  grand  bruit  aulouj'  des  expériences  qai  prétendent  con- 
tredire tout  ce  que  nous  avons  cru  généralement  jusqu'ici, 
au  sujet  de  ce  métal. 

Quand  on  arrive  devant  les  tribunaux,  on  se  trouve  devant 
une  argumentation  contradictoire,  alléguant  des  expériences 
,  récentes,  qu'elle  oppose  aux  exemples  tirés  du  passé.  Devant 
ces  opinions  opposées, le  juge  incompétent,  incapable  de  choi- 
sir entre  elles,  hésite,  et,  dans  le  doute,  s'abstient  et  absout; 


D,B,t,zed.yGOOgle 


613  DEUXIfiMI!  ABSEMBLfiE  USNËKitLB 

et  la  fraude  continue  à  s'exercer  au  grand  jour,  sans  qu'oa 
puisse  parveDir  à  l'empêcher. 

Il  y  a  donc  Décessilé  d'arriver  à  une  solulioD,  à  une  déter- 
mination qui  soit  acceptée  par  la  généralité  des  corps  scien- 
tifiques et  des  administratioDS  sanitaires,  et  qui  mette  un 
terme  à  cette  déplorable  situation. 

Mais  nous  n'avons  pas  voulu  entrer  dans  cette  voie  toute 
d'application,  avaat  que  le  Congrès  ne  se  fAt  prononcé  sur  le 
principe  lui-même. 

Nous  nous  sommes  efforcés  ensuite  de  prouver  qu'il  y 
avait  lieu  d'établir  la  surveillance  et  la  recherche  des  fraudes, 
dans  tous  les  pays,  d'après  une  base  uniforme  ou  analogue, 
et  de  fixer  la  législation  et  la  répression,  d'après  les  mêmes 
règles,  ou  tout  au  moins,  dans  des  conditions  se  rapprochant 
les  unes  des  autres. 

Si  tous  ces  principes  sont  admis,  on  pourra  aborder  ensuite 
l'étude  scientifique  des  denrées  alimentaires,  en  suivant  une 
voie  analogue  à  celle  que  nous  trouvons  dans  les  travaux  des 
sommités  de  la  science  et  des  grands  laboiatoires.  Alors  on 
pourra  prendre  chaque  substance,  en  faire  une  étude  appro- 
fondie au  point  de  vue  alimentaire  et  commercial;  puis, 
chercher  à  se  mettre  d'accord  sur  des  conclusions  nettes  et 
bien  déterminées,  absolument  comme  vous  aurez  à  le  faire 
demain  sur  la  question  des  eaux  potables.  Rien  n'empêche- 
rait de  mettre  à  l'ordre  du  jour  du  Congrès  prochain,  une 
ou  plusieurs  de  ces  questions  partielles  d'application,  afin 
d'arriver  à  fixer  d'une  fagon-type,  l'organisation  du  Codex, 
déterminant  les  qualités  des  denrées  alimentaires. 

C'est  ainsi,  croyons-nous,  que  l'on  obtiendra,  sur  ce  point, 
la  protection  la  plus  efficace  de  la  santé  publique. 

M.  Vah  tsywBKi {SruxellesJ.  —  Ce  n'est  pas  la  première 
fois  que  je  prends  part  à  une  discussion  sur  cet  important 
objet.  En  1875,  lors  du  Congrès  international  des  sciences 
médicales,  j'ai  soulevée  cetlc  question  dans  les  séances  de  la 
9"  section,  et  je  disais  alors  que,  quoique  cette  question  se 
rattachait  plus  spécialement  à  l'hygiène  publique,  j'avais  cru 


D,B,t,zed.yGOOglC 


tiLsmckXios  DBS  fiinHlis  iUMKrriius  513 

devoir  la  poser  à  la  section  de  pharmacie,  et  cela  pour  cette 
raison,  que  les  pharmaciens,  en  France  et  en  Belgique,  et  II 
me  semble  qu'on  devrait  généraliser  cette  situation  dans  tous 
les  pays,  sont,  à  l'exclusion  des  autres  membres  du  corps 
médical  et  des  antres  chimistes,  les  hommes  spéciaux  aux- 
quels la  loi  impose  les  connaissances  nécessaires  pour  la 
recherche  des  ialsi&cations.  Ce  sont  ces  mêmes  motifs  qui  ont 
guidé  le  Comité  du  Congrès  à  vous  présenter  l'élucidation  de 
cette  importante  question  internationale. 

M.  Belval  vous  a  fait  voir  la  haute  utilité  d'une  entente 
internationale,  non  seulement  au  point  de  vue  de  la  répression 
des  fraudes,  mais  même  au  point  de  vue  de  la  prévention. 

Cette  distinction  avait  déjà  amené  le  premier  congrès 
international  d'hygiène  à  proposer  des  mesures  d'ordre  diffé- 
rent. J'estime  que  les  unes  et  tes  autres  devraient  être  appli- 
quées; mais,  de  même  que  notre  honorable  collègue,  je  suis 
d'avis  qu'il  y  a  lieu,  avant  toal,  de  bien  définir  le  mot  falsifi- 
cation, et  de  dresser  pour  chaque  denrée  une  moyenne  de 
sa  composition.  Ceci  fait,  il  y  aurait  lieu  de  rédiger  une  espèce 
de  Codex,  relatant  :  1°  les  moyennes;  2°  les  procédés  ana- 
lytiques les  plus  simples  et  les  plus  faciles,  satisfaisant  toute- 
fois la  pins  grande  exactitude  dans  les  résultats. 

J'ai  développé  ces  mêmes  idées,  en  1880  et  en  1883,  à  la 
Société  royale  de  médecine  publique.  Je  disais  alors  qu'avant 
toutes  choses,  j'estimais  que  l'on  devait  dresser  une  liste  des 
denrées  alimentaires,  décrire  exactement  les  caractères  et  les 
propriétéâ  physiques  et  chimiques,  ainsi  que  la  composition 
(te  ces  denrées,  indiquer  les  criteria  auxquels  on  peut 
reconnaître  leur  pureté  et  les  méthodes  et  les  moyens  les  plus 
pratiques,  les  plus  certains,  de  constater  leurs  falsifications 
d'une  manière  nette  et  précise. 

Comme  on  m'objectait  que  ce  travail  présenterait  des  dif- 
ficultés sans  nombre,  j'ai  tenu  à  prouver  l'inanité  de  cette 
objection  et  j'ai  l'honneur  de  déposer  sur  le  bureau  un  spé- 
cimen du  dit  travail.  I)  se  rapporte  à  la  falsification  d'une  sub- 
stance très  employée  en  Belgique,  «  la  chicorée.  » 


zed.yGOOglC 


514  DEUXl&HE  ABSEKBLKB  GbiÉUlB 

Cette  retalion  esi  divisée  en  divers  paragraphes  portant  les 
tes  litres  ci-après  : 

Sa  nature  et  sa  préparation  ; 

Nomenctature  des  falsifications; 

Caractères  physiques  et  chimiques; 

Moyens  usuels  et  faciles  pour  reconnattre  si  une  chicorée 
est  relativement  pure; 

Moyens  scientifiques  précis  pour  rechercher  les  felsifica- 
tioDS  de  la  chicorée; 

Examen  microscopique. 

Cette  monographie,  Messieurs,  pourrait  servir  de  modèle 
pour  des  travaux  du  même  genre,  chaque  catégorie  de  tra- 
vaux pourrait  être  examinée  dans  des  congrès  spéciaux;  les 
méthodes  préconisées  et  les  résultats  seraient  discuté.^;  et, 
après  délibération,  on  adopterait  les  procédés  analytiques 
qui  sembleraient  le  mieux  répondre  à  une  parfaite  exactitude 
d'investigation,  ainsi  que  les  chiffres  maxima  et  minima  des 
composants,  etc. 

Je  disais  tantôt  que  s'il  fotlaii  tenir  compte  des  tolérances 
justifiées  par  les  exigences  du  commerce,  ii  n'était  que  juste 
de  déterminer  les  limites  exactes  oii  doivent  finir  ces  tolé- 
rances et  commencer  la  répression, destinée  à  mettre  un  frein 
à  la  cupidité  de  certains  fraudeurs  et  à  garantir  le  commerce 
honnête  contre  une  concurrence,  souvent  cbarlalanesqne,  et 
toujours  déloyale. 

Cette  détermination  est  de  la  plus  haute  importance,  il  est 
nécessaire  de  fixer  quels  sont  les  substances  étrangères  à  la 
denrée  qu'on  peut  y  rencontrer,  quelle  est  la  quantité  de  ces 
substances  qui  naturellement  peut  s'y  trouver,  etc.  Une  den- 
rée alimentaire  est  rarement  pure,  c'est-à-dire,  qu'il  est  rare 
qu'on  n'y  rencontre  pointde  matières  étrangères  à  sa  consti- 
tution; ainsi,  il  est  impossible  de  trouver  une  chicorée  qui 
ne  renferme  pas  au  moins  une  certaine  partie  de  matières 
minérales  étrangères  à  la  racine  de  la  plante,  il  n'est  pas  pos- 
sible de  débarrasser  complètement  celle-ci  de  la  terre  qui  y 
adhère.  Il  en  est  de  même  du  poivre  et  d'autres  denrées. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


piLunciTioii  ns  nnÉBS  aumintàiiis  S46 

Il  y  a  des  substances  telles  que  le  beurre,  qui  ne  sauraient 
pas  être  préparées  sans  qu'on  n'y  laisse  une  certaine  quan- 
tité de  matières  étrangères;  on  ne  peut  enlever  au  beurre, 
sans  l'allérer,  les  dernières  traces  de  l'eau  et  de  la  caséine 
qu'il  renferme. 

Ces  quantités  sont  évidemment  variables,  mais  elles  ne 
doivent  pas  dépasser  certaines  limites;  car,  alors,  elles  indi- 
quent, ou  l'addition  d'une  certaine  quantité  de  ces  sub- 
stances, ou  la  non-extraction  voulue,  intentionnelle,  des  pro- 
duits qui  ont  servi  à  la  préparation  ou  à  la  fabrication. 

La  détermination  de  ces  chiffres  est  un  premier  travail  sur 
lequel  une  entente  internationale  devrait  intervenir. 

Seulement,  aux  fins  d'arriver  à  des  résultats  pratiques,  il 
serait  nécessaire  de  procéder  par  des  méthodes  uniformes; 
les  procédés  d'analyse  ne  présentant  pas  tous  une  exactitude 
égale,  on  pourrait  obtenir,  suivant  l'emploi  de  l'un  ou  de 
l'autre,  des  résultats  complètement  contradictoires.  Pour  ne 
citer  qu'un  exemple,  il  est  évident  qu'une  dessication  à 
1 00°  C  ou  à  1 08°  C  donnera  des  résultats  très-différents. 

Il  faut  donc  que  l'on  arrive  à  uniformiser  les  méthodes 
d'investigations  et  que  l'on  établisse  les  quantités  maxima  et 
minima  de  substances  étrangères  que  l'on  peut  tolérer  dans 
les  boissons  et  les  denrées  alimentaires. 

M.  Belval  (Bruxelles).  —  J'ai  examiné  le  manuscrit  que 
mon  collègue  vient  de  déposer  sur  le  bureau.  J'estime  que, 
comme  spécimen  du  travail  que  nous  aurions  h  élaborer,  il 
a  une  utilité  pratique  Incontestable.  Je  demande  que  l'as- 
semblée veuille  bien  en  ordonner  l'impression  dans  le 
compte-rendu  du  Congrès. 

M.  LE  PkÊsiDB!4T.  —  Je  mets  aux  voix  la  proposition  de 
M.  Belval,  de  publier  le  travail  déposé  par  M.  Vande  Vyvere 
et  relatif  à  la  «  falsification  de  la  chicorée.  » 

—  La  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité.  (Voir  le  tra- 
vail à  la  fin  du  volume,  annexe  n"  X.) 

M.  Bact  [Bruxelles).  —  La  question  que  nous  avons  à 
résoudre  est  beaucoup  plus  difficile  qu'elle  ne  le  paraît  au 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SI6  DBUXlbHB  ABSEHBLtB  GtStULR 

premier  abord  ;  elle  est  extrémemeot  complexe,  car  elle  tou- 
che à  la  fois  au  domaine  législatif,  à  celui  de  la  science  et  à 
celui  des  tribunaux .  Il  faut  d'abord  que  la  législature  vote 
les  lois  relatives  à  la  répression  des  falsiScatious  et  il  esl 
même  désirable  qu'elles  aient  un  caractère  international. 

Il  faut  ensuite  qu'un  accord  intervienne  entre  les  chi- 
mistes, au  sujet  des  caractères  que  doivent  présenter  les 
denrées  types  et  sur  les  méthodes  à  suivre  dans  les  ana- 
lyses. Il  faut,  en6n,  que  les  tribunaux  appliquent  la  loi. 

En  ce  qui  concerne  le  second  point,  M.  Belval  disait,  tout 
à  l'heure,  qu'en  présence  des  progrès  que  fait  chaque  jour  la 
science,  nous  ne  pouvons  pas  adopter  d'une  façon  définitive 
un  procédé  quelconque.  Je  crois  même  qu'il  est  très-difficile 
de  fixer  les  méthodes  à  suivre  dans  le  temps  présent. 

Dans  tous  les  cas,  il  n'appartient  pas  à  un  Congrès,  com- 
posé, même  des  hommes  les  plus  compétents,  de  rien  fixer  à 
ce  sujet.  Les  méthodes,  qui  paraissent  excellentes  aujourd'hui, 
et  qui  peuvent  être  considérées  comme  les  meilleures,  sont 
peut-être  appelées  à  disparaître  sous  peu,  el  seront  rempla- 
cées  par  d'autres.  Cette  question  devrait  faire  l'objet  des 
délibérations  d'un  Congrès  en  quelque  sorte  permanent. 

Mais  après  la  question  scientifique,  il  en  est  une  autre 
dont  il  faut  se  préoccuper,  c'est  la  question  des  tribu- 
naux. 

Il  ne  suffit  pas  que  ta  loi  soit  bien  faite,  que  le  chimiste 
soit  à  même  d'apprécier  convenablement  la  falsification,  il 
faut  encore  que  la  falsification,  étant  dénoncée  et  prouvée,  le 
falsificateur  soit  poursuivi  et  que  la  loi  soit  appliquée  rigou- 
reusement. Bien  souvent,  les  tribunaux  sont  d'une  excessive 
bienveillance;  ils  acquittent  et  trouvent  des  circonstances 
atténuantes  de  toute  espèce.  D'oU  il  résulte  que,  si  même 
nous  étions  en  possession  d'une  loi  très-bien  faite,  nous  n'au- 
rions pas  encore  résolu  la  question.  Peut-être  même  qu'en 
présence  de  la  sévérité  du  texte  de  la  loi,  on  aboutirait  à  ce 
résultat  fâcheux  de  voir  les  tribunaux  reculer  devant  son 
application  rigoureuse  et  acquitter  les  prévenus. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PALSIFICillON  DU  DBNRiU  MJMBIITAniEg  5)7 

Tout  le  monde  demande  qu'on  nous  délivre  de  la  fraude, 
mais  quand  il  s'agit  d'agir,  on  ne  (ait  que  bien  peu  de 
chose. 

Vous  voyez  donc,  Messieurs,  que  les  difficultés  sont 
grandes  pour  résoudre  le  problème  dont  nous  pourâuivons  la 
solution. 

Ce  n'est  pas  un  motif  pour  nous  décourager,  an  contraire, 
c'est  une  raison  sérieuse  pour  nous  attacher  davantage  à  la 
question  et  pour  ne  prendre  aucune  résolution  à  la  légère. 

On  a  parlé  de  fixer  la  qualité  de  certains  produits,  et  l'ho- 
norable secrétaire  du  Congrès,  M.  Vande  Vyvere,  a  cité  un 
exemple  qu'il  a  tiré  d'expériences  faites  sur  la  chicorée.  Je 
ferai  observer  qu'il  y  a,  dans  les  denrées  alimentaires,  au 
moins  deux  catégories  bien  distinctes,  il  y  a  les  produite 
naturels,  comme  la  chicorée  qu'on  vous  a  citée,  comme  le 
poivre  qu'on  a  mentionné  également;  ces  produits  naturels 
ont  des  qualités  et  des  caractères  qui  peuvent  élre  définis 
avec  précision.  Il  peut  s'y  trouver  des  matières  étrangères 
en  petite  quantité  et  sur  !a  nature  et  la  proportion  desquelles 
on  peut  se  mettre  d'accord  bien  facilement. 

Mais,  à  côté  de  ces  produits  naturels,  il  y  a  des  produits 
de  fabrication.  Pour  ceux-ci,  la  difficulté  devient  bien  plus 
grande,  je  citerai,  par  exemple,  la  bière.  Qu'est-ce  que  la 
bière?  Un  Congrès  antérieur  a  très-  bien  défini  ce  qu'on  de- 
vait entendre  par  la  bière  ;  il  a  pris  à  cet  égard  d'excellentes 
délibérations  et,  cependant,  il  est  encore  resté  quelque  chose 
d'obscure,  car  il  est  permis  d'ajouter  à  la  bière  différents  pro- 
duits qui  sont  de  nature  à  réclaircir,  à  la  colorer,  à  la  con- 
server plus  ou  moins  longtemps,  mais  à  la  condition  que  ces 
produits  ne  soient  pas  nuisibles  à  la  santé. 

Voilà  oii  est  la  difficulté.  Qu'est-ce  qui  est  nuisible, 
qu'est-ce  qui  ne  l'est  pas?  Là,  vous  vous  trouvez  en  présence 
d'opinions  très  diverses.  Je  prends,  pour  exemple,  les  produits 
servant  à  conserver  la  bière;  les  uns  disent  :  tel  produit  est 
excellent;  on  [«ut  en  employer  telle  quantité;  d'autres  se 
lèvent  pour  protester  et  nous  dire  qu'ils  ont  expérimenté  ces 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


518  DBDUtail  ASSEMBLA  fiBRULI 

produits,  qu'ils  sont  dangereux,  très-dangereax  même  et 
que  l'usage  doit  en  être  proscrit.  Excellent  agent  hygiénique 
pour  les  uns;  agent  toxique  pour  les  autres!  Voilà  ta  situa- 
tion! 

On  TOUS  a  parlé  des  fraudes.  La  fraude  !  c'est  encore  là 
une  de  ces  expressions  qui  doit  être  bien  définie,  car,  eo 
même  temps  qu'on  parlait  de  fraude,  on  traitait  aussi  des 
altérations  des  denrées  alimentaires.  C'est  une  question  im- 
portante que  celle  de  savoir  si  la  présence  d'une  matière 
étrangère  à  la  nature  de  la  denrée  doit  être  considérée 
comme  fraude.  Quand  y  a-t-il  fraude,  altération  ou  mélange 
illicite?  La  fraude  s'entend  généralement  de  l'addition  à  un 
produit  d'une  matière  ayant  pour  objet  de  le  rendre  moins 
cher  et  permettant  de  réaliser  ainsi  un  bénéfice  frauduleux. 
Mais  si  on  ajoute  du  sulfate  de  cuivre  au  pain,  y  ii-t-il 
fraude  dans  le  sens  que  je  viens  de  définir?  Le  boulanger 
a-t-il  voulu  réaliser  un  bénéfice  illicite?  Le  pain  est-il  de- 
venu dangereux  pour  la  santé? 

Vous  voyez,  Messieurs,  combien  la  solution  de  ces  ques- 
tions est  grosse  de  difficultés.  El  cependant,  je  crois  que 
nous  pouvons  indiquer  les  vrais  principes  qui  doivent  pré- 
valoir. 

Repoussons  toutes  les  controverses  sur  la  nature  toxique 
ou  non  toxique  des  diverses  matières  qu'on  ajoute  aux  den- 
rées alimentaires.  Que  le  cuivre,  par  exemple,  soit  nuisible 
ou  non  dans  le  pain,  là  n'est  pas  la  question;  il  s'agit  de 
savoir  si  la  présence  du  cuivre  dans  une  denrée  constitue 
une  chose  naturelle.  Si  elle  est  naturelle,  il  faut  voir  en 
quelle  quantité  on  peut  la  tolérer  en  tant  que  naturelle; 
mais,  quand  il  s'agit  de  l'addition  d'un  produit  comme  le 
sulfate  de  cuivre  dans  le  pain  ou  la  farine,  il  faut  absolu- 
ment que  cette  pratique  soit  condamnée. 

Qu'on  soutienne  qu'il  n'y  a  pas  d'inconvénient  à  mettre  un 
peu  de  sulfate  de  cuivre  dans  le  pain,  c'est  possible;  mais 
incontestablement  le  pain  ne  doit  pas  naturellement  en  con- 
tenir. Si  certains  particuliers  désirent  du  pain  cuivré,  qu'ils 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PiUnUTKM  DBS  DEHKetS  ALOUDIUIKES  519 

en  préparent  pour  leor  usage  personnel,  c'est  leurafiaire; 
mais  quand  il  s'agit  d'an  boulanger,  on  ne  peut  pas  lui  per- 
mettre de  vendre  du  pain  au  cuivre,  sous  aucun  prétexte. 
Cette  matière  doit  être  proscrite  de  tontes  les  denrées  ali- 
mentaires ;  il  ne  peut  pas  y  avoir  de  tolérance  à  cet  égard  et 
je  crois  que  ce  sera  simpii&er  le  débat  que  de  prendre  une 
résolution  en  ce  sens.  Si  l'on  examine  chaque  produit  eu 
détail,  pour  voir  jusqu'à  quelle  dose  il  est  nuisible,  on  peut 
aller  très-loin,  cela  pourra  donner  lieu  à  des  discussions 
interminables  ;  puis,  on  admettra  que  des  doses  un  peu  plus 
fortes  seront  tolérées  et  l'on  ouvrira  amsi  les  portes  à  tous 
tes  abus. 

Quant  aux  matières  d'une  composition  complexe,  comme 
la  bière,  par  exemple,  je  crois  encore  qu'il  conviendra  de 
suivre  les  résolutions  qui  ont  été  prises  antérieurement  et 
qu'il  faut  proscrire  de  la  fabrication  de  la  bière,  tous  ces 
produits  qui  ne  sont  pas  matières  premières. 

Il  serait  bon  que  l'on  exigeât  des  fabricants,  l'indication  de 
la  nature  des  produits  qu'ils  livrent  à  la  consommation. 
Cest  par  ces  indications  qu'on  aura  ta  garantie  de  leur 
qualité. 

Kn  voici  un  exemple  : 

On  a  beaucoup  discuté,  devant  les  tribunaux,  la  question 
des  chocolats;  peut-il,  oui  ou  non,  contenir  de  la  fécule?  Le 
laboratoire  municipal  de  Paris  a  décidé  que  le  chocolat  ne  doit 
pas  contenir  de  fécule.  J'ai  soutenu  aussi  qu'il  ne  pouvait 
pas  en  contenir,  parce  que  cette  matière  n'entre  pas  dans  ta 
composition  naturelle  du  chocolat.  S'il  piait  à  certaines  per- 
sonnes d'avoir  du  chocolat  à  la  fécule,on  pourrait  en  autoriser 
la  fabrication  et  la  vente,  à  la  condition  que  les  paquets  por- 
tassent une  inscription  indiquant  que  le  chocolat  vendu  con- 
tient de  la  fécule. 

Or,  ce  n'est  pas  ainsi  que  les  choses  se  passent.  On  vend 
sous  le  nom  de  chocolat  à  la  vanille  ou  de  chocolat  de  santé, 
du  chocolat  qui  contient  une  grande  quantité  de  fécule,  et  il 
en  résulte  que  les  vendeurs  de  cette  sorte  de  chocolat,  fout 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


5S0  DSUUblE  IBBCMILHE  GEKKBikLt 

une  coDcurroDce  déloyale  à  ceux  qui  vendent  le  chocolat 
pur.  Si  cette  toiéraoce  contiouait  à  se  maintenir,  il  en  résul- 
terait que  bientôt  le  chocolat  pur  aurait  tout  à  fait  disparu. 

M.  DiTTsica  (Prague).  —  L'emploi  de  la  fécule  dans  les 
conditions  que  vient  d'exposer  l'honorable  M.  Berge,  consti- 
tue évidemment  une  fraude  et  il  faut  absolument  que,  sous 
ce  rapport,  le  Congrès  se  montre  très  sévère.  Il  faut  qu'il 
émette  le  vœu  tormei  de  voir  prescrire  aux  fabricants  de 
chocolats  et  aux  autres,  l'obligation  d'indiquer  ostensible- 
ment, sur  leurs  produits,  qu'ils  contiennent  des  matières 
étrangères  à  leur  composition  normale. 

Quant  à  fixer  des  méthodes  à  employer  pour  arriver  à  dé- 
terminer les  falsifications,  ce  serait,  d'après  moi,  entrer  dans 
une  voie  dangereuse,  que  de  vouloir  les  spécifier. 

En  effet,  les  procédés  d'analyse  varient  à  l'infini;  et,  grAce 
aux  progrès  que  fait  la  science,  leur  nombre  augmentera  en- 
core; bien  des  perlectionnements  seront  introduits  et,  à 
peine  aura-t-on  fixé  une  méthode  d'analyse,  qu'on  devra  en 
appliquer  une  autre. 

Bien  plus,  je  suppose  qu'une  méthode  ait  été  suivie,  et 
que,  des  poursuites  étant  entamées,  la  cause  arrive  devant 
un  tribunal,  l'expert  de  l'une  des  parties  pourrait  invoquer 
une  méthode  nouvelle  et  infirmer  ainsi  les  résultats  sur  les- 
quels s'appuierait  son  adversaire.  On  objecterait  que  les  opé- 
rations n'ont  pas  été  faites  d'après  la  méthode  officielle. 

Voilà  le  danger  I 

Il  faut  laisser  toute  liberté  aux  parties  en  cause,  elles  doi- 
vent pouvoir  lutter  pied  à  pied  pour  établir  que  la  fraude 
existe  ou  n'existe  pas. 

Je  me  réserve  de  présenter  quelques  observations,  quand 
nous  serons  arrivés  à  la  discussion  des  articles.  Nous  sommes 
actuellement  à  la  discussion  générale  et  je  n'ai  pas  d'autres 
remarques  à  faire  pour  le  moment. 

M.  HoGuET  (Clermont-Ferrand).  —  L'orateur  que  nous 
avons  entendu  tout  à  l'heure,  l'honorable  M.  Berge,  a  déve- 
loppé, en  un  langage  d'ailleurs  fort  brillant,  une  thèse  des 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


piLStFiunoK  DES  dihiBbb  aliwntaibbs  531 

plus  importaDtes,  mais  que  je  n'hésite  pas  à  combattre,  au 
moins  pour  l'une  de  ses  parties,  que  je  ne  puis  pas  ac- 
cepter. 

Il  nous  a  dit  qu'il  ue  faut  pas  de  méthodes  officielles  en 
matière  d'analyse. 

Il  est  ÎDConteslable  que  certaines  raisons  qu'il  a  données 
ea  faveur  de  son  opinion,  sont  des  plus  sérieuses;  mais  je 
crois  qu'il  y  a  également  de  graves  inconvénients,  dans  cer- 
tains cas,  à  ne  pas  adopter  une  méthode  constante  pour  ob- 
tenir des  résultats  comparables.  Il  est  hors  de  doute  que,  si 
vous  analysez  du  vin,  de  la  bière,  du  lait,  vous  obtiendrez 
des  résultats  différents,  si  vous  suivez  des  méthodes  d'ana- 
lyse différentes. 

Pour  faire  des  analyses  comparables,  vous  devez  suivre 
des  méthodes  et  employer  des  appareils  absolument  iden- 
tiques. 

La  différence  de  température,  la  diversité  des  appareils 
employés;  tout  concourt  à  amener  des  résultats  dissem- 
blables. 

11  est  donc  absolument  nécessaire  que  les  analyses  se  fas- 
sent d'après  une  méthode  officielle  et  uniforme.  Ce  n'est  pas 
une  raison,  toutefois,  que,  parce  qu'il  y  aura  une  méthode 
officielle,  on  ne  pourra  pas  en  employer  d'autres,  lorsqu'il 
s'en  produira  de  nouvelles.  Je  ne  crois  pas  qu'un  avocat  ose- 
rait vous  dire  devant  un  tribunal  :  vous  avez  opéré  par  une 
méthode  différente  delà  méthode  officielle,  par  conséquent, 
rien  n'établit  que  mon  client  ait  pratiqué  de  la  fraude  et  il 
doit  être  autorisée  continuer  à  fabriquer  comme  il  l'a  fait 
jusqu'ici.  Ëvidemment,  cette  supposition  est  absurde  :  la 
science  perfectionne  tout.  Les  procédés  d'analyse  sont  per- 
fectibles comme  la  préparation  des  médicaments.  Est-ce  une 
raison  pour  que  l'on  supprime  les  pharmacopées.  Celles-ci 
sont  révisées  périodiquement,  rien  n'empêche  de  réviser  pé- 
riodiquement les  méthodes  d'analyses  qui  seraient  adoptées. 

Voilà,  Messieurs,  l'objection  que  j'avais  à  vous  présenter. 

H.  Petit  (Paris).  —  Messieurs,  je  vous  demanderai  la  per- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


missiOD  de  vous  pi'éseDler  une  courte  observatioD  qui  m'est 
suggérée  par  la  lecture  du  rapport  que  j'ai  sous  les  yeux. 

Od  parle  de  fixer  des  maxima  et  des  luinima  de  totéraoce. 
Je  crois  qu'il  serait  excessivement  dangereux  d'admettre  ce 
système.  C'est  précisément  dans  ces  questions  de  chimie  lé- 
gale qu'il  faut  laisser  la  plus  grande  liberté  aux  experts.  Il 
est  évident  que,  pour  fixer  des  maxima  et  des  minima,  on 
se  sert  des  cbiffres  déterminés  par  des  expériences  qui 
doivent  être  affirmées  par  des  expérienses  subséquentes. 
Tout  te  monde  sait  cela. 

J'ai  vu  des  vins  excellents,  qui  auraient  été  considérés 
comme  mauvais,  si,  analysés  d'après  des  méthodes  offi- 
cielles, OD  avait  comparé  les  résultats  obtenus  avec  les  carac- 
tères que  le  vin  de  bonne  qualité  présente  habituellement. 

Chacun  sait  que,  d'après  le  mode  d'alimentation  des 
vaches,  des  variations  considérables  se  présentent  dans  la 
composition  du  lait.  On  peut  se  trouver  en  présence  de  gens, 
fort  honnâtes,  qui  doivent  donner  à  leurs  vaches  une  alimen- 
tation différente  de  celle  que  leur  donnent  d'autres  gens,  non 
moins  honnêtes,  et  qui,  par  cela  seul,  obtiendront  un  lait 
plus  léger,  contenant  plus  d'eau,  ^ourra-t-on  en  conclure 
que  l'on  se  trouve  en  présence  d'unefalsification?  Evidemment 
non! 

Je  crois,  qu'au  lieu  de  fixer  des  maxima  et  des  minima, 
il  faut,  dans  chaque  cas  particulier  oii  l'aualyse  démontrera 
qu'une  substance  alimentaire  ne  présente  pas  les  qualités 
habituelles,  s'en  rapporter  aux  faits  de  ta  cause  et  faire  une 
enquête  sur  l'origine  de  la  substance. 

11  est  incontestable  que  des  différences  capitales  peuvent 
exister  entre  des  produits  de  même  nature  et  que  l'on  ne 
peut  pas  toujours  déclarer  que  ces  produits  sont  mauvais 
pour  la  consommation. 

Quand  on  nous  apporte  du  vin  à  analyser  et  que  nous 
sommes  convaincus  qu'il  n'est  pas  de  bonne  qualité,  nous 
sommes  très  à  l'aise  pour  dire  qu'il  n'est  pas  marchand,  qu'il 
n'est  pas  acceptable;  maie  de  là  à  dire  qu'il  est  falsifié,  il  y  a 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PALSIPIUTION  DES  DtNKÉES  ALnEKTilKES  523 

UQ  pas  immense.  Aussi,  ai-je  toujours  été  effrayé  du  rôle  que 
j'ai  eu  à  remplir,  lorsque  j'étais  chargé  d'une  expertise.  Ed 
effet,  lorsqu'un  cas  de  falsidcalion  est  déféré  à  l'apprécia- 
tion du  juge,  celui-ci  se  dégage  trop  Tacilement  de  toute  res- 
ponsabilité et  ce  sont  les  experts  qui  concluent  à  la  culpabi- 
lité; le  juge  écoute  les  parties  dans  leurs  moyens  de  défense; 
mais,  bien  souvent,  il  condamne  d'avance,  parce  qu'il  s'en 
rapportée  l'avis  de  l'expert. 

M'appuyanl  sur  ces  faits,  je  crois  que,  dans  la  plupart  des 
cas  et  même  dans  presque  tous  les  cas,  il  serait  nécessaire, 
qu'à  côté  de  l'expert  officiel,  il  y  eût  l'expert  de  la  partie  en 
cause.  Il  est  incontestable  qu'il  arriverait  souvent,  qu'ayant 
à  se  prononcer  en  matière  de  falsiBcalion,  l'expert  de  la  dé- 
fense arriverait  à  des  résultats  loùt  différents  de  ceux  ob- 
tenus par  l'expert  officiel,  ou  de  l'accusation, 

M.  D.  Van  Basiblarr  {Bruxelles).  —  Je  ne  partage  pas  en- 
tièrement l'avis  de  M.  Petit;  dans  certaines  circonstances,  il 
peut  avoir  raison;  mais  il  en  est:  d'autres  où  son  opinion  ne 
saurait  prévaloir. 

Il  y  a  certainement  des  cas  particuliers  oh  le  vin  ou  d'au- 
tres substances  alimentaires  présentent  une  composition 
anormale  et  où  l'on  ne  peut  exiger  qu'ils  contiennent  des 
quantités  précises  d'eau,  d'alcool  ou  d'autres  éléments  com- 
posants, que  chacun  d'eux  peut,  ou  doit  contenir.  Mais  je 
les  considère  comme  des  exceptions. 

A  mon  avis,  la  règle  générale  est  celle-ci  :  Les  denrées 
alimentaires  sont  naturelles,  lorsqu'elles  renferment  les  sub- 
stances qui  doivent  s'y  trouver  naturellement  et  lorsque  ces 
substances  s'y  rencontrent  en  proportions  rationnelles.  Cer- 
tainement, il  y  aura  des  cas  où  les  (Composants  ne  s'y  trou- 
vemnt  point  dans  les  proportions  normales,  où  l'un  ou  l'autre 
y  sera  contenu  dans  de  trop  fortes  ou  de  trop  faibles  quan- 
tités. Mais,  ils  est  évident  qu'alors  c'est  l'expert  qui  est  juge. 
Ainsi,  il  m'est  arrivé  qu'ayant  fait  une  analyse  et  l'ayant  re- 
mise au  juge,  celui-ci  me  demandait  :  Y  a-t-il  falsification? 
Je  lui  répondais  :  Ce  n'est  pas  à  moi  à  émettre  une  appré- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SH  DBCUtaE  A88EHBLRE  GEHIKALB 

ciation  à  ce  sujet;  je  suis  chimiste,  et,  cd  cette  qualité,  je 
n'ai  à  déclarer  que  la  composition  de  la  matière  analysée  en 
regard  avec  la  composition  normale  de  la  substaoce  normale 
similaire,  c'est  à  vous,  juge,  qu'incombe  la  tâche  de  décider 
s'il  y  a  falsification. 

C'est  encore  au  juge  à  savoir  si,  par  suite  de  circon- 
stances spéciales,  la  composition  normale  d'un  produit  n'a 
pas  été  faussée,  exagérée;  à  l'accusé  à  prouver  qu'il  a  été 
loyal  et  à  établir  que  ce  qu'on  considère  comme  falsifica- 
tion, n'en  est  pas  une. 

Je  ne  sais  s'il  est  prudent  de  laisser  la  loi  dans  les  ternie^^ 
vagues  où  elle  est  conçue,  par  rapport  à  ce  qu'elle  eatcod 
par  falsification.  Il  faut  qu'à  la  loi,  on  ajoute  des  commen- 
mentaires  qui  viennent  déclarer  quand  une  matière  sera  con- 
sidérée comme  étant  falsifiée  et  quels  sont  les  caractères 
qu'elle  doit  réunir  pour  être  considérée  comme  telle.  Alors 
seulement,  le  chimiste  pourra  venir  déclarer  que  la  matière 
analysée  ne  l'éunit  pas  les  conditions  voulues  par  la  loi  et  le 
juge  pourra  dire  avec  certitude  qu'il  y  a  falsification.  S'il  est 
prouvé  que  la  falsification  n'est  pas  le  résultat  d'un  acte  dé- 
loyal, la  peine  ne  sera  pas  appliquée. 

Tels  sont  les  princip&s  qui  doivent  nous  guider  pour  dé- 
finir exactement  ce  qu'on  entend  par  falsification  et  quelles 
sont  les  conditions  requises  pour  revêtir  le  caractère  fraudu- 
leux. 

M.  Vab  de  Vtvebe  (Bruxelles).  —  Il  est  évident,  et  les  pa- 
roles que  M.  le  président  vient  de  prononcer  te  prouvent  une 
fois  de  plus,  qu'il  y  a  une  impérieuse  nécessité  à  définir 
législativement  le  mot  falsification.  Ce  terme  doit  non-seule- 
ment s'appliquer  à  l'acte  qui  consiste  à  substituer  à  une  par- 
tie de  la  denrée  des  substances  étrangères  nuisibles  ou  inof- 
fensives pour  la  santé;  mais  il  faut  également  que  la  loi 
considère  comme  falsificateurs  ceux  qui  ajoutent  une  denrée 
identique  mais  de  qualité  notablement  inférieure,  ou  qui 
extraient  d'une  substance  qui  doit  être  vendue  pure  te  prin- 
cipe qui  ta  fait  rechercher,  par  exemple,  t'écrémage  du  lait, 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FALSIFICATIon  DES  DBNRBBS  iLlMEKTlIRES  523 

OU  qui  roDt  changer  la  physionomie  d'uo  produit  pour  dissi- 
muler sa  qualité  inférieure  et  lui  dooaer  l'appai-eace  d'un 
produit  d'excellente  qualité,  tels  que  l'addition  du  sulfate  de 
cuivre  au  pain,  la  coloration  aitiGoielle  du  café,  du  beurre, 
du  vin,  etc. 

Quant  aux  maxinia  et  minima,  il  faut  qu'ils  soient  déler- 
minés,  mais  qu'une  certaioe  latitude  d'appréciation  soit  lais- 
sée à  l'expert  ;  les  chiffres  qu'on  adoptera  ne  doivent  pas 
être  absolus.  Il  peut  arriver  que  l'expert  ne  tienne  pascompte 
des  chiffres  maxima  et  minima,  si  certains  détails  de  l'ana- 
lyse lui  prouvent  qu'il  y  a  fraude;  on  ne  saurait  se  renfer- 
mer dans  des  limites  très- précises,  car  ce  serait  s'exposer 
même  à  favoriser  la  fraude,  les  marchands  déloyaux  se  pré- 
valeraient  des  minima  adoptés  pour  abaisser  au  minimum 
certains  ingrédients  des  substances  alimentaires.  Ainsi,  je 
suppose  qu'un  marchand  de  lait  veuille  vendre  du  lait  falsifié, 
il  pourra  abaisser  au  minimum  les  quantités  de  beurre,  de 
caséïne,  de  sucre  de  lait,  etc.,  de  sa  marchandise.  Il  ajoutera 
de  l'eau  au  lait  écrémé  et  y  introduira  en  même  temps  un 
peu  de  sirop  de  glucose  pour  augmenter  la  densité.  Le  lait 
aura  une  densité  égale  ou  même  supérieure  au  chiffre  indi- 
qué dans  la  loi  et  cependant  il  sera  falsifié. 

Le  marchand  ne  pourra  pas  évidemment  se  prévaloir  en 
justice  de  ce  chiffre  et  dire  :  mon  lait  ne  contient  pas  d'eau, 
il  a  une  densité  supérieure  à  la  densité  officielle.  L'ensemble 
de  l'analyse  de  ce  lait  prouvera  qu'il  y  a  sophistication,  addi- 
tion d'eau  et  l'expert  pourra  conclure  à  la  falsification. 

Le  fraudeur  pourra  également  recourir  à  d'autres  moyens. 
On  sait  que  certaines  nourritures,  les  drèches,  etc. ,  ont  pour 
effet  de  faire  donner  aux  vaches  des  quantités  très  considé- 
rables de  lait  très  aqueux,  on  sait  aussi  que  les  vaches  phti- 
siques donnent  beaucoup  plus  de  lait  que  les  autres,  mats 
que  ce  lait  est  plus  aqueux  et  considéré  même  comme  d'une 
alimentation  dangereuse.  Or,  il  a  été  constaté  que  des  éle- 
veurs rendaient  expressément  leurs  vaches  phtisiques  dans 
le  bat  d'augmenter  la  sécrétion  lactée. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


036  DEUXlfcHB  ASSBKBLÉE  GÊNBIALE 

Si  l'expert  trouve  un  lait  trop  aqueux  et  si  le  marchand 
prétend  que  son  lait  est  pur,  on  pourra,  et  il  me  semble  que 
l'on  devra,  dans  ce  cas,  appliquer  des  peines  plus  graves  aux 
débitants  de  celte  marchandise  dangereuse,  lorsque  l'enquête 
aura  révélé  les  agissements  que  je  viens  de  voua  signaler. 

M.  Buy  AL  (Bruxelles].  —  Les  orateurs  qui  se  sont  suc- 
cédés jusqu'à  présent  à  la  tribune  dans  le  but  de  présenter 
des  objections  au  projet  qui  vous  est  soumis,  ont  parlé,  eo 
réalité,  à  côlé  de  mon  rapporl.  Celui-ci,  en  effet,  n'a  jamais 
eu  la  prétention  d'entrer,  dès  maintenant,  dans  la  discussion 
des  faits  relatits  à  chaque  denrée  ;  mais  seulement  de  dé- 
montrer qu'il  Y  a  utilité  d'une  enliînie  internationale  pour 
arriver  à  se  mettre  d'accord  sur  la  définition  à  établir  pour 
chacune  d'elles. 

M.  Bei^é,  tout  en  disant  qu'il  ne  voulait  décourager  per- 
sonne, s'est  longuement  appesanti  sur  les  nombreuses  diffi- 
cultés de  lous  genres  qui  se  dressent  devant  notre  entreprise. 
AcuD  de  nous  ne  se  fait  illusion  à  ce  sujet.  Certainement,  la 
tâche  est  rude  et  il  faudra  une  vaillante  persévérance  pour 
eo  poursuivre  l'accomplissement.  Mais  c'est  le  but  seul  que 
vous  êtes  habitués  à  regai'der  et  non  les  obstacles  qui  vous 


M.  Berge  a  parlé,  tout  à  l'heure,  de  la  difficulté  que  ren- 
contrerait l'application  d'une  loi  qui  serait  rigoureuse.  Or,  je 
n'en  vois  pas  de  plus  sévère  que  la  proscription,  par  exem- 
ple, de  tout  chocolat  qui  contiendrait  autre  chose  que  du 
cacao  et  du  sucre.  Je  suis  convaincu  que,  dans  l'état  actud 
des  choses  et  avec  les  idées  fausses  qui  existent  aujourd'hui, 
si  l'on  citait  devant  les  tribunaux  le  febricanl  qui  aurait 
Tendu,  à  bas  prix,  du  chocolat  contenant  de  la  recule,  le  juge 
refuserait  d'appliquer  la  loi,  alors  même  que  l'expert  dirait 
qu'il  y  a  falsification. 

C'est  précisément  à  cette  interprétation  fausse  et  à  ce  dé- 
faut d'application  de  la  loi  que  nous  voulons  obvier,  en  di- 
sant déterminer,  d'une  manière  officielle,  dans  quelle  circon- 
stance une  substance  est  pure  ou  bien  ialsi&ée,  dans  quelles 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PALBIPICiTIOR  DBS  DIKKtU  ALIHBNTàUBS  527 

conditions  un  prodaïl  commercial  doit  se  trouver  pour  être 
véritabldmeDt  lui-même. 

Quant  au  cuivre,  dont  l'emploi  ne  constitue  pas  une  falsi-  ' 
fication,  mais  une  fraude  ..  (Interruptio'ii.)  Je  ne  puis  ce- 
pendant pas  employer  le  terme  :  altération...  quant  au  cui- 
vre, son  emploi  dans  le  pain  ou  dansd'aulres  denrées  doit  être 
condamné.  C'est  une  fraude  coupable,  je  ne  saurais  pas  l'ap- 
peler autrement,  M.  Berge  vous  a  dit  que  nous  n'avions  pas 
à  constater,  dans  l'examen  des  subslances  alimentaires,  si 
les  matières  qui  y  sont  ajoutées  sont  nuisibles  ou  non.  Ce 
serait  parfait,  si  la  question  de  principe  pouvail  être  résolue 
en  ce  sens.  Mais  il  n'en  est  pas  ainsi  dans  la  pratique  ac- 
tuelle, et  les  juges,  comme  la  loi  en  général,  ont  toujours 
égard,  au  contraire,  à  cette  question  défait.  Ainsi,  quand  on 
arrive  devant  les  tribunaux  avec  des  cornichons  reverdis  au 
cuivre,  en  présence  de  l'affirmation  d'un  wxpert  qui  en  a 
trouvé  une  petite  quantité,  mais  qui  déclare,  en  même 
temps,  que  cette  quantité  n'est  pas  nuisible,  le  juge  acquitte 
constamment.  Pourtant  le  cuivre  n'entre  pas  normalement 
dans  les  cornichons. 

Il  importe  (le  distinguer  entre  les  substances  que  l'on 
ajoute  à  une  denrée  et  celles  qui  y  restent,  par  suite  d'une 
méthode  de  fabrication  défectueuse  ou  incomplète. 

Voilà  pourquoi  il  est  utile  que  l'on  décide  d'une  manière 
précise  s'il  est  des  substances  dont  on  peut  admettre  ta  pré- 
sence dans  certaines  denrées  alimentaires.  Lorsqu'on  se  sera 
prononcé  d'une  manièie  négative,  le  juge  n'aura  plus  à  choi- 
sir entre  deux:  opinions  différentes,  il  se  trouvera  devant  un 
fait  qui  lui  imposera  sa  décision  à  prononcer. 

On  a  combattu  la  proposition  d'indiquer  certaines  méthodes 
d'analyse.  La  science,  dit-on,  doit  rester  libre;  et  les  mé- 
thodes, bonnes  aujourd'hui,  peuvent  être  remplacées  demain 
par  de  meilleures. 

M.  Uuguet  a  très-judicieusement  répondu  que  l'emploi  de 
méthodes  différentes  pouvait  donner  des  résultats  diffé- 
rents. On  perd,  en  effet,  toujours  de  vue  la  situation  dans 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S28  DEUXIËIIB  AS&EMBLGB  GÉKËBILE 

laquelle  nous  sommes.  C'est  le  juge  qui  applique  la  lot,  el 
les  experts  n'ont  qu'à  conslaler  les  Taits.  Or,  les  conim- 
experts,  appelés  par  la  défense,  s'efforceront  toujours  de  jeier 
un  doute  dans  l'esprit  du  juge,  el  ils  ne  manqueront  pas  de 
faire  des  objectionij  au  procédé  d'analyse  de  l'expert  légal. 
Comment  le  juge  trancherait-if  cette  question  scientifique? 
Devant  son  incompétence,  il  acquitte.  Si,  au  contraire,  le 
produit  est  indiqué  comme  devant  satisfaire  à  tel  résultat, 
par  tel  pi'océdé,  le  juge  n'a  plus  qu'à  voir  la  conclusion  du 
rapport  d'expertise  pour  se  prononcer  sans  hésitation. 

Oh!  si  l'expert  voyait  ses  conclusions  admises  purement 
et  simplement  par  le  tribunal,  comme  on  l'a  dit,  cela  sim- 
plifierait singulièrement  la  question  el  les  falsifications  ne 
résisteraient  pas  longtemps.  Sans  doute,  il  devrait  en  être 
ainsi,  puisque  l'expert  a  prêté  serment  d'agir  en  conscience. 
Mais,  quand  la  défense  fait  intervenir  des  contre-experls, 
elle  n'a  qu'un  but  :  provoquer  une  discussion  scientifique 
qui  jette  un  doute  dans  l'esprit  du  juge.  Elle  sait  bien  que 
tout  doute  lui  profilera.  Et  c'est  précisément  ce  que  nous  de- 
vons, par  tous  les  moyens,  chercher  à  empêcher. 

Nos  conclusions  disent  que  l'on  fixera  ia  composition 
moyenne  des  denrées  et  que  l'on  déterminera  également  les 
maxima  elles  minima  de  tolérance. 

M.  Petit  combat  celte  indication.  Je  me  permets  de  ne  pas 
partager  sa  manière  de  voir  et  je  crois,  au  contraire,  que, 
dans  l'étude  de  chacune  des  substances,  dans  la  détermina- 
tion des  qualités  qu'elle  doit  présenter,  on  sera  amené  tout 
naturellement  à  préciser  ces  maxima  et  minima. 

Il  a  parlé  du  lait  et  du  vin,  c'est-à-dire  des  deux  substan- 
ces pour  lesquelles  il  y  aura  peut-être,  en  effet,  le  plus  de 
difficultés  pour  se  mettre  d'accord  à  cet  égard.  Mais  il  y  eu  a 
bien  d'autres  où  cette  fi&ation  éviterait  des  contestations  et 
des  acquittemenis  regrettables. 

Les  circonstances  spéciales  au  lait  ne  m'ont  pas  échappé 
d'ailleurs,  puisque  j'en  ai  parlé  précisément  dans  mon  rap- 
port, page  23,  et  que  j'y  ai  inséré,  page  35,  la  circulaire 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FlLSlFlCiTlON  DBS  DEKBÉES  ÂLIMEITUIRES  529 

miDJatérielle  de  l'Empire  allemaDd  du  28  janvier  183i,  qui 
.règle  ce  commerce,  et  qui,  vu  la  difïîculté  d'établir  ud  règle- 
meut  uniforme  à  cet  égard  pour  tout  l'empire,  laisse  )e  soin 
de  celte  réglementation  à  la  police  municipale,  en  seconlen- 
tant  d'établir  quelques  principes  qui  devront  servir  de  guide 
aux  aulorilés. 

Je  me  réserve  de  répoadre  plus  spécialement  à  chacune 
de  ces  objeclions,  lorsqu'elles  se  présenteront  dans  l'examen 
des  conclusions  du  rapport. 

M.  Bbhgé  {Britxeiies).  —  Je  me  permettrai  de  dire  quel- 
ques mots,  en  réponse  aux  objeclions  qui  oui  été  présentées. 
Je  reviens  à  ce  qui  concerne  la  méthode  officielle  dont  on  a 
proposé  l'adoption. 

Cette  méthode  officielle,  nous  disait  M.  Huguel,  peut  être 
bonne,  parce  que,  si  vous  n'avez  pas  une  méthode  commune, 
vous  aurez  des  différences  dans  la  détermination  de  qualité. 
Qu'importent  ces  différences  assez  minimes,  du  reste?  Le  rap- 
port du  chimiste  sera  consulté;  on  examinera  comment  la 
détermination  a  été  faite,  on  pourra  juger  de  l'influence 
qu'elle  peut  avoir. 

Il  sera  facile  d'établir  la  comparaison  entre  les  résultats 
obtenus.  D'ailleurs,  les  différences  de  dosage  ne  sont  pas  si 
grandes  et  ces  différences  ne  peuvent  exercer  aucune  in- 
fluence sur  la  condamnation. 

L'adoption  d'une  méthode  officielle  sérail  fatale;  elle  en- 
traverait l'action  de  la  justice  et  favoriserait  la  fraude  qui 
ferait  des  efforts  pour  déjouer  les  investigations  de  la  mé- 
thode officielle.  L'expert  aurait  beau  prouver  la  fraude  par 
des  procédés  non  reconnus,  les  juges  répondiaient  :  avez- 
vous  opéré  d'après  la  méthode  officielle  internationale?  Nous 
n'en  connaissons  pas  d'autre,  nous  ne  sommes  pas  compé- 
tents pour  apprécier  vos  travaux. 

El  ici  j'aborde  un  autre  point. 

L'honorable  président  nous  a  dil,  tout  à  l'heure,  —  et  l'on 
a  applaudi  à  ses  paroles  —  qu'ayant  été  chargé  de  faire  une 
analyse,  il  avait  i-emis  tes  résultats  au  président  du  IribuDal, 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


530  DBVXIËKE  ASSEIILSE  UÊNfilALE 

qui  lui  avait  ilil,  ne  connaissant  rien  à  la  question,  que  c'é- 
tait à  lui,  expert,  qu'il  appartenait  d'apprécier  s'il  y  avait 
fraude  ou  non.  Il  a  ajouté  qu'il  a  répoudu  :  «  En  ma  qualité 
d'expert,  je  n'ai  pas  à  donner  cette  appréciation,  c'est  le  rôle 
du  juge  lui-même.  » 

Ce  procédé  est  fort  commode  et  revient  à  dire  :  je  ne  di« 
pas  qu'il  y  ait  fraude,  je  ne  me  prononce  pas  sur  la  non- 
culpabitilé,  je  ne  suis  pas  compétent;  c'est  à  vous,  juge, 
qui  ne  connaissez  absolument  rien  à  la  matière,  à  décider 
si,  réellement,  il  y  a  fraude  ou  s'il  n'y  en  a  pas. 

Je  ne  puis  admettre  cette  iiiterprélalion.  Le  rôle  de  l'expert 
doit  être  d'éclairer  la  justice.  Il  se  trouve  vis-à-vis  d'un  juge 
qui  n'a  que  son  bon  sens  et  ses  connaissances  juridiques, 
mais  qui  n'a  pas  la  compétence  particulière  en  la  matière. 
C'est  à  l'homme  de  science  qu'il  appartient  d'éclairer  la  jus- 
tice. Le  devoir  de  l'expert  est  de  traduire,  en  termes  qui 
soient  à  la  portée  de  tous,  les  résultats  de  ses  recherches. 
L'expert  doit  donc  dire:  Voilà  te  résultat  que  j'ai  trouvé; 
dans  mon  opinion,  il  y  fraude  considérable,  légère,  ou  bien 
il  n'y  en  a  pas. 

N'est-ce  pas  la  marche  suivie  dans  toutes  les  instructions 
judiciaires?  Le  médecin -légiste  déclare  qu'il  y  a  mort  vio- 
lente ou  naturelle;  que  la  blessure  pouvait  occasionner  la 
mort  et  ainsi  de  suite.  II  ne  se  borne  pas  à  décrire  les  lésions 
et  à  laisser  au  juge  le  soin  de  conclure.  L'expert  donne  son 
avis;  mais  il  ne  rend  pas  de  jugenient;  c'est  au  juge  à  rendre 
son  arrêt,  en  s'éclairant  du  rapport  de  l'expert.  Si  les  affir- 
mations qui  y  sont  contenues  sont  suffisamment  précises,  le 
juge  pourra  les  apprécier;  mais  si  les  renseignements  de 
l'expert  ne  sont  pas  assez  précis,  le  juge  pourra  demander 
d'autres  éclaircis-sements. 

Il  faut  que  le  jugement  soit  rendu  non-seulement  d'après 
les  termes  de  la  loi,  mais  qu'il  soit  basé  sur  la  science. 

On  a  dit  aussi  que,  du  moment  ob  l'accusation  est  appuyée 
sur  l'avis  d'un  chimiste,  la  défense  devrait  avoir  également 
un  chimiste  à  sa  disposition.  C'est  ce  qui  arrive  dans  laplu- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FÀLainUTlOfl  DE8  DENRKES  UlHOTAUn  531 

part  des  cas;  c'est  un  droit  pour  l'accusé  d'avoir  un  avocat 
et  c'est  aussi  son  droit  de  faire  citer  un  expert  pour  sa  dé- 
fense. Il  se  livre  alors,  entre  les  experts,  des  discussions, 
des  débats  et  c'est  à  ta  suite  de  ces  débats,  que  le  tribunal 
juge.  Le  plus  souvent  encore,  les  deux  experts  ne  sont  pas 
en  désaccord;  mais  il  y  a  des  nuances.  Le  travail  de  l'expert 
de  l'accusation  peut  être  tiès-bon ;  mais,  dans  l'appréciation 
de  l'expert  de  la  défense,  il  peut  y  avoir  des  observations 
particulières  dont  le  tribunal  peut  tenir  compte  en  faveur  de 
l'accusé.  Je  me  suis  Jrouvé  moi-mf^me  dans  ce  cas.  J'ai  été 
souvent  l'expert  de  l'accusation  et  quelquefois  celui  de  la  dé- 
fense; il  y  avait  souvent,  au  point  de  vue  de  la  défense,  des 
choses  extrêmement  sériensea  qui  tenaient  à  des  circon- 
stances particulières,  que  j'ai  fait  valoir. 

Quand  l'accusé  aura  des  considérations  sérieuses  à  mettre 
en  avant,  il  appellera  à  son  aide  un  homme  compétent,  il 
lui  soumettra  sea  objections  et  celles-ci  seront  titiduites  à  la 
barre  du  tribunal  par  l'expert  que  l'accusé  aura  commis.  Ces 
objections  seront  présentées  à  l'expert  de  l'accusation  qui 
donnera  son  avis. 

Je  passe  maintenant  à  l'objection  présentée  contre  la  fixa- 
tion des  caractères  qu'on  doit  assigner  aux  termes  de 
maxima  et  mini  ma. 

On  faisait  cette  objection  :  il  peut  se  faire  que  du  lait  con- 
tienne une  dose  d'eau  supérieure  à  la  quantité  normale  qu'il 
peut  contenir,  par  suite  de  circonstances  particulières  et  qui 
excluent  cependant  l'idée  de  fraude.  Le  chimiste  devrait 
donc  apprécier  la  cause  de  la  présence  de  l'eau  dans  le  lait. 
Que  le  lait  soit  de  mauvaise  qualité  par  le  fait  d'un  procédé 
coupable,  ou  par  suite  de  circonstances  particulières,  ce  n'est 
plus  l'affaire  du  chimiste.  Je  me  souviens  d'un  vacher  qui 
prétendait  que  son  lait  incriminé  était  de  mauvaise  qualité, 
parce  que  son  domestique  avait  laissé,  par  mégarde,  de 
l'eau  dans  le  seau  où  il  avait  versé  te  lait.  [Rires.)  C'est  au 
tribunal  à  apprécier  ces  moyens  de  défense.  Ce  n'est  plus  de 
la  compétence  du  chimiste. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


533  DEUXibU  jtEBEMBLtl  GUtBULl 

On  a  parlé  quelquefois  de  captation,  par  personne  inter- 
posée. Ici,  je  puis  signaler  la  Traude  du  lait  par  vache  in- 
terposée. Far  suite  d'un  régime  spécial,  un  habile  industriel 
avait  des  vaches  qui  fournissaient  une  quantité  considérable 
de  lait,  mais  d'une  qualité  très-pauvre;  l'industriel  avouait 
avoir  donoé  une  alimentation  aqueuse  à  âes  vaches,  pour 
leur  faire  produire  beaucoup  de  lait,  mais  il  soutenait  qu'il 
n'y  avait  pas  fraude,  attendu  que  l'eau  n'était  pas  ajoutée 
après  la  traite.  Un  autre  prétendait  que  »a  vache  était 
atteinte  de  maladie  et  ne  donnait  que  du  mauvais  lait,  mais 
qu'il  n'y  ajoutait  pas  d'eau.  S'il  fallait  admettre  ce  système,  ta 
fraude  n'aurait  plus  de  limite  ;  on  vendrait  des  quantités  con- 
sidérables de  lait  et  l'on  pourrait  toujours  soutenir  que,  s'il 
est  faible,  on  doit  l'allribuer  à  des  circonstances  spéciales. 

Cela  n'est  pas  admissible. 

On  a  parlé  du  vin.  Celui-ci  peut  ne  pas  répondre  à  la  qua- 
lité normale  qu'on  doit  en  attendre  pour  constituer  un  vin 
convenable,  sans  cependant  avoir  été  altéré  après  sa  fabri- 
cation. Il  peut  avoir  été  fait  avec  des  raisins  qui  ne  conte- 
naient pas  la  quantité  de  sucre  voulue;  des  raisins  de  mau- 
vaise qualité  ou  de  maturité  incomplète.  Mais,  s'il  est  fait 
dans  ces  conditions,  c'est  du  vin  mal  fait  et  il  ne  suffirait  pas 
de  produire  un  certificat  d'origine  pour  soutenir  qu'il  a  les 
qualités  voulues. 

Il  y  a  d'ailleurs  un  danger  très  grand  à  entrer  dans  la  voie 
que  préconisait,  tout  à  l'heure,  M.  Belval.  Répondant  à  des 
observations  que  j'ai  présentées,  il  disait  :  «  Il  y  aurait  une 
sévérité  injustifiable,  on  condamnerait  quelqu'un  qui  aurait 
vendu  du  chocolat  contenant  quelques  centièmes  de  matière 
féculente,  alors  qu'aujourd'hui,  tout  tribunal  acquitterait.  » 
Prenez-y  garde,  monsieur  Belval,  nous  sommes  ici  pour  em- 
pêcher la  fraude,  et,  si  vous  ouvrez  la  porte  aux  fraudeurs, 
si  vous  leur  permettez  d'invoquer  toutes  sortes  d'excuses, 
bienldt  il  ne  vous  restera  plus  aucune  garantie. 

Un  jour,  je  me  rappelle  qu'un  fabricant  dont  le  chocolat 
contenait  de  la  fécule,  disait  :  mon  chocolat  contient  de  la 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FALSIFICIIION  DES  DENRÉES  ALmUtTlIHSS  533 

fécule,  .oui;  mais  il  peut  contenir  toute  espèce  de  choses. 
Ne  voi(-OD  pas  :  chocolat  à  la  vanille?  Or,  la  vanille  n'est  pas 
inlëgranie  au  chocolat,  donc,  je  puis  vendre  du  chocolat  à  la 
fécule,  comme  d'autres  vendent  du  chocolat  à  la  vanille. 
Oui,  si  vous  mettez  sur  voire  chocolat  :  chocolat  à  la  fé- 
cule. 

Il  est  clair  que  certaines  personnes  peuvent  trouver  des 
qualités  particulières  au  chocolat  à  la  fécule  ;  c'est  là  une 
question  de  goût.  Or,  on  ne  discute  pas  les  goûts,  mais  autre 
chose  est  de  vendre  sous  le  nom  de  chocolat  à  la  vanille  ou 
de  chocolat  pur,  un  produit  à  la  fécule  de  pommes  de  terre. 
Si  on  vend  du  chocolat  ferrugineux,  on  devra  dire  qu'il  con- 
tient du  fer.  Voyez,  du  reste,  rinconséquence  des  tribu- 
naux. Je  prends  du  poivre,  j'y  mets  un  peu  de  fécule;  il  a 
plus  belle  apparence,  sa  couleur  plaît  davantage,  la  matière 
est  plus  compacte,  il  exerce  certain  effet  sur  la  muqueuse,  il 
est  plus  moelleux.  Je  le  lance  dans  le  commerce,  je  suis 
poursuivi  comme  l'alsiScateur!  et  on  ne  poursuit  pas  l'inlro- 
ducteur  de  fécule  dans  le  chocolat  !  [Applaudissements.) 

On  a  été  jusqu'à  prétendre  que  l'addition  d'une  certaine 
quantité  d'eau  au  lait  ne  constitue  pas  une  fraude.  Je  me 
rappelle,  à  ce  sujet,  une  anecdote  assez  curieuse. 

J'ai  entendu  plaider  par  une  personne  accusée  d'avoir  fal- 
sifié du  lait  et  qui  le  reconnaissait,  qu'elle  y  avait,  en  effet, 
ajouté  de  l'eau  ;  seulement,  elle  l'avait  fait  daos  l'intérêt  du 
client.  L'addition  de  l'eau,  disait-elle,  rend  le  lait  moins 
lourd  pour  l'estomac;  comme  il  est  consommé  bien  souvent 
par  des  enfants  ou  des  vieillards,  il  est  bon  d'y  ajouter  de 
l'eau  [lour  que  le  client  ne  soit  pas  indisposé. 

Si  on  admetlait  semblable  système,  ou  pourrait  prétendre 
que  le  fraudeur  ne  se  livre'  à  cette  industrie  que  dans  un  but 
louable.  (Rires.)  Si  vous  tolérez  l'introduction  de  petites 
quantités  de  matières  étrangères,  la  fraude  ne  connaîtrait 
plus  de  bornes. 

J'aborde  la  question  du  genièvre. 

Vous  savez  tous  qu'au  genièvre  qui  n'est  pas  bien  purifié, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


534  UDXUllK  AfiSEMBLÉE  GtNÉULE 

OQ  ajoute  une  certaine  quantité  d'acide  sulfurique,  a6n  d'en 
modifier  le  goût,  i'acide  sulfurique  lui  donne,  en  efiét,  un 
goût  agréable,  très-eslimé  par  les  amateurs;  mais  il  est  re- 
connu comme  étant  ouisible  à  la  sanlé,  dès  lors,  l'usage 
doit  en  éti-e  défendu. 

Nous  ne  devons  admettre  le  débit  que  de  denrées  ayant 
un  caractère  naturel,  que  des  marchandises  loyales  et  mar- 
chandes et,  dès  lors,  nous  devons  poursuivre,  comme  dé- 
loyale, toute  denrée  ne  réunissant  pas  ces  conditions.  [Ap- 
pkiudissements.) 

M.  BsLv AL  (Bmœelles).  —  L'honorable  préopinant  vient  de 
vous  prouver  —  ce  que  nous  savions  déjà  —  qu'il  est  un 
excellent  conférencier.  Mais  entre  une  conférence  et  une 
discussion  scientifique,  il  y  a  une  notable  difiérence.  Aussi 
ne  me  sera-t-il  pas  difficile  de  démontrer  qu'il  est  entière- 
ment à  côté  de  la  question. 

M.  Berge  dit  que  je  veux  permettre  la  vente  du  chocolat 
contenant  de  la  fécule,  alors  que  je  proscris  la  venle  du  poi- 
vre qui  contient  une  petite  quantité  de  cette  substance. 
Cette  argumentation  n'est  pas  sérieuse  Tout  le  monde  sait 
que  le  poivre  ne  doit  pas  contenir  de  la  fécule  et  le  juge 
condamnera  dès  qu'on  lui  aura  prouvé  l'existence  de  ce  mé- 
lange. Mais  tout  le  monde  sait  aussi  que  les  chocolats  vendus 
à  bas  prix  contiennent  de  la  fécule  et  «  le  juge  »,  ai-je  dit, 
«  le  juge,  dans  l'état  actuel  des  choses,  refusera  de  con- 
damner, parce  qu'il  dira  qu'on  devait  bien  savoir  que,  pour 
un  prix  minime,  on  ne  pouvait  pas  avoir  un  chocolat  ne 
contenant  que  du  cacao  et  du  sucre,    b 

Ne  me  faites  donc  pas  dire  autre  chose  que  ce  que  j'ai  dit. 
Mon  rapport  est  là  pour  répondre  d'avance  à  toute  argumen- 
tation de  ce  genre.  Vous  ne  voulez  que  des  produits  absolu- 
ment purs.  C'est  précisément  ce  que  nous  demandons  et  nous 
voulons  accumuler  tous  les  moyens  pour  empêcher  qu'on  ne 
trouble  la  conscience  du  juge.  Nous  cherchons  à  éviter  que, 
sous  prétexte  de  nuances  entre  l'opinionde  l'expert  et celledu 
contre-expert,  on  ne  vienne  tellement  atténuer  le  délit  qu'il 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FALSIFICATION  DKS  DENlKES  ALIUETTAIIES  535 

n'en  reste  rien  lors  du  prononcé  du  jugement.  Ce  n'est  donc 
paâ  node  système,  mais  bien  le  vôtre  qui  aboutira  au  lais- 
ser faire  et  au  laisser  falsifier,  car  le  vôtre  ouvre  la  porte 
aux  contestations  sur  des  procédés  analytiques,  aux  discus- 
sions scientifiques  sur  les  qualités  d'un  produit  naturel,  sur 
les  quantités  respectives  de  ses  composants,  etc.,  et  toutcela 
devant  le  juge  qui  n'y  connatt  rien,  qui  n'y  comprend  rien, 
et  vous  voulez  que  cette  discussion  l'éclairé  et  qu'il  décide 
entre  des  chimistes  qui  ne  sont  pas  d'accord.  Est-ce  ainsi 
qu'on  arrivera  à  réprimer  la  fraude  et  la  hardiesse  des  falsi- 
ficateurs? 

Vous  avez  dit  tantôt  que  l'on  devrait  exiger  du  fabricant 
l'indication  de  la  nature  des  produits  qu'il  livre  à  la  consom- 
mation. Eh  bien!  permettez-moi  de  voua  rappeler  que  cette 
opinion  se  trouve  très-explicitemeot  et  longuement  dévelop- 
pée dans  mon  rapport,  pages  1 0  et  1 1 .  Vous  voyez  donc  bien 
que  je  ne  tolère  pas  la  fraude  et  que  votre  réfutation  porte  à 
faux. 

Nous  voulons,  nous,  arriver  à  fixer  les  qualités,  les  pro- 
priétés des  substances,  pour  que  le  juge  ait  une  base  certaine 
d'appréciation.  Dès  que  l'expert  aura  déclaré,  sous  la  foi  du 
serment,  que  le  produit  ne  satisfait  pas  aux  conditions  dé- 
terminées et  qu'il  contient  des  substances  étrangères;  dès 
qu'on  ne  peut  pas  venir  lui  opposer  que  ses  procédés  ana- 
lytiques ont  pu  l'induire  en  erreur,  le  juge  se  trouve  devant 
un  bit  délictueux  précis  et  n'a  plus  qu'à  appliquer  ta  peioe. 
Voilà  notre  système.  Oii  et  comment  ouvre-t-il  la  porte  à  la 
fraude?  On  serait  bien  embarrassé  de  le  dire. 

Après  le  chocolat,  on  a  parlé  de  la  bière.  J'ai  inscrit, 
page  25  du  rapport,  les  conclusions  du  Congrès  internatio- 
aai  des  sciences  médicales  de  1875,  quant  à  cette  denrée.  La 
question  ne  m'a  donc  pas  échappé,  pas  plus  que  celle  du  lait 
dont  j'ai  déjà  parlé  tantôt. 

A  ce  propos,  que  M.  Berge  me  permette  de  lui  dire  que 
les  arguments  qu'il  a  développés  au  sujet  du  lait,  sont  la 
meilleure  preuve  de  la  nécessité  de  ces  maxima  et  minima 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


536  MDIIfcHK  ASSEMBLEE  GENEIALE 

de  toléraoce  dont  il  ne  veut  pas.  a  II  importe  peu  au  chi- 
miste, a-l-il  dit,  de  constater  la  cause  de  la  mauvaise  qua- 
lité du  lail  et  de  savoir  si,  par  suite  d'ua  régime  spécial,  la 
vache  a  pu  donner  un  produit  iaférieur.  S'il  fallait  admettre 
ce  système,  la  fraude  n'aurait  plus  de  limite  »  Nous  sommes 
absolument  d'accord,  Mais  l'hoDorable  membre  ne  s'est  pas 
aperçu  qu'en  parlant  ainsi,  il  prouvait  la  nécessité  de  fixer 
le  maximum  d'eau  et  le  minimum  de  matières  grasses  et 
sucrées  que  le  lait  peut  contenir,  pour  être  considéré  comme 
de  bonne  qualité  alimentaire.  Il  faut  donc  qu'on  se  mette 
d'accord  sur  ces  quantités;  c'est  ce  que  nous  demandons.  On 
peut  en  dire  autant  du  vin,  du  beuire,  etc.  Notre  rapport 
n'a  donc  pas  eu  tortdespécitior  que  le  codex  à  rédiger  de- 
vrait indiquer  les  maxima  et  les  minima  de  tolérance. 

M.  D.-A.  Van  Bastelabr  (Bruxelles).  —  Quelques  paroles 
seulement.  Que  voulons-nous? 

Nous  ne  voulons  pas  que  les  experts-chimistes  aient  une 
toote-puissance  arbitraire  pour  faire  condamner  t'accusépar 
les  tribunaux.  Nous  voulons  qu'ils  renseignent  les  juges  sur 
les  faits  et  que  ceux-ci  appliquent  la  loi  ;  mais  d'une  manière 
uniforme  partout.  Que  l'on  ne  puisse  admettre,  comme  au- 
jourd'hui, une  tolérance  tantôt  de  50  p.  c,  tantôt  de  iO  p.  c. 
pour  une  même  substance. 

L'expert  ne  doit  pas  continuer  à  donner  au  juge  une  ap- 
préciation personnelle,  appréciation  qui  serve  seulement  à 
établir  s'il  y  a  falsification  ou  non.  Il  est  nécessaii-e  que  des 
règlements  explicatifs  de  la  loi  précisent  la  composition  nor~ 
maie  de-<  denrées  alimentaires  et  établissent  les  maxima  et 
les  minima  des  matières  qui  les  composent. 

II  est  nécessaire  que  tout  le  monde  sache  ce  qui  constitue 
une  falsification,  en  parlant  de  chaque  produit.  Tel  est,  du 
reste,  je  pense,  l'avis  de  nous  tous.  Chaque  denrée  doit,  en 
quelque  sorte,  être  définie.  L'expert  pourra  alors  parler  avec 
autorité  et  affirmer  que  la  falsification  existe,  parce  que  le 
produit  suspect  ne  réunit  pas  les  conditions  légalenaeot  obti- 
eatoires. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FALSIFIGATICn  DBS  DERREU  ALOUHTÂIBEB  5d7 

Aussi  longtemps  que  manquera  la  déSnition  officielle  dont 
nous  parlons,  l'expert  sera  devant  le  juge  avec  3a  seule  ap- 
préciation, el  ne  pourra  conclure,  car  ce  serait  faire  acte 
d'arbitre  el  il  n'en  a  pas  le  droit. 

M.  Petit  (Pans).  —  Je  ne  voudrais  pas  laisser  croire  au 
Congrès  que  je  suis  l'ennemi  des  mesures  qu'on  proposera 
pour  réprimer  la  fraude. 

J'ai  dit,  tout  à  l'beure,  que,  si  on  établissait  des  maxima 
et  des  minima,  il  serait  difficile  de  s'y  référer  rigoureuse- 
ment. 

Le  prévenu  est  considéré  comme  coupable,  c'est  à  lui  à 
fournir  la  preuve  qu'il  ne  l'est  pas;  cette  situation  est  sou- 
vent extrêmement  pénible,  car  la  démonstration  de  son 
innocence  n'est  pas  toujours  Facile. 

Je  pourrais  citer  des  exemples  :  ainsi,  l'année  dernière, 
je  me  suis  trouvé  dans  ane  position  assez  singulière.  Une 
analyse  de  vin  m'avait  été  confiée;  l'évaporation  m'avait 
donné  une  certaine  quantité  d'extrait.  Je  fis  remarquer  que 
le  vin  soumis  à  mon  examen  n'en  contenait  pas  assez.  On 
m'envoya  d'autres  échantillons  et  je  trouvai,  en  moyenne, 
1 1  grammes  d'extrait  par  litre.  Si  je  m'en  étais  tenu,  unique- 
ment, à  la  méthode  officielle  et  aux  chiffres  adoptés  généra- 
lement, j'aurais  déclaré  carrément  que  ce  vin  était  étendu 
d'eau.  Cependant  j'eus  des  preuve»  de  sa  pureté. 

Permettez-moi  de  revenir  à  l'exemple  que  j'ai  cité  tout  à 
l'heure,  celui  des  vaches  dont  le  lait  varie  suivant  le  mode 
d'ahmentation  auquel  elles  sont  soumises.  Dans  ce  cas  en- 
core, il  arrive  que  les  quantités  d'eau  trouvées  dans  ces  laits 
dépasseront  les  maxima  adoptés.  Si  l'on  ne  considère  que 
les  chiffres,  on  déclarera  qu'il  y  a  fraude  et  cependant,  il  n'y 
en  aura  pas.  I!  faut  que  l'expert  soit  extrêmement  circons- 
pect et  qu'il  ne  prenne  pas  des  conclusions  qui  puissent  être 
infirmées.  Il  ne  faut  pas  que,  parce  qu'un  expert  prend  une 
conclusion,  on  puisse  ipso  facto  conclure  à  la  culpabilité. 
Pour  moi,  on  ne  doit  condamner  que  si  la  fraude  est  certaine 
et,  pour  cela,  il  faut  qu'elle  soit  démontrée. 


D,B,t,zed.yCOOgle 


538  DEtixibne  ishemblëe  fiENEiAu 

M.  HoGuBT  {Clermont-Ferrand).  —  La  question  est  com- 
plexe. Elle  peut  être  posée  de  plusieurs  nianières. 

Des  produits  peuvent  ^Ire  classés  suivant  les  maxima  et 
les  minima. 

Il  en  est  d'autres  pour  lesquels  il  peut  être  difficile  d'indi- 
quer des  maxima  et  des  minima. 

Ainsi,  pour  le  lait,  le  procédé  de  Regnard  ou  de  Magnier 
de  la  Source  décide  que,  pour  être  boa,  le  lait  doit  coale- 
nir,  en  moyenne,  12,92  ou  environ  13  grammes  p.  c.  d'ex- 
trait. 

Il  est  incontestable  que  l'alimentation,  comme  vous  l'a  dit 
M.  le  secrétaire-général,  exerce  une  influence  considérable 
sur  la  qualité  du  lait.  Si  on  a  donné  à  la  vache  des  aliments 
qui  auront  augmenté  la  quantité  d'eau  naturelle  du  lait,  qui 
auront  rendu  le  iait  moins  riche  en  beurre,  en  caséine  et  en 
sucre,  on  aura  un  iait  moins  dense  qui  donnera  à  l'évapora- 
tion  une  quantité  inférieure  d'extrait  à  celle  qu'on  trouvera 
dans  le  lait  normal  ou  dans  le  lait  d'une  vache  qai  n'aura  pas 
reçu  une  nourriture  spéciale  dans  le  but  d'augmenter  la  sécré- 
tion mammaire.  Il  est  évident  que,  dans  ces  cas,  je  ne  dé- 
clarerai pas  que  le  lait  est  falsifié,  mais  je  ne  dirai  pas  égale- 
ment qu'il  est  de  bonne  qualité.  Si  un  lait  me  fournit  à  l'ana- 
lyse une  quantité  d'extrait  inférieur  à  13  p.  c.  je  dirais 
simplement  qu'il  n'est  pas  marchand.  Ce  qui  est  une  dis- 
tinction capitale. 

Tant  que  la  question  n'est  pas  posée  dans  ces  termes, 
nous  n'arriverons  pas  à  nous  entendre. 

Il  me  semble  que  le  rôle  du  chimiste-expert  est  très  sim- 
ple. Il  n'a  qu'à  rechercher  si  la  substance  qu'on  a  soumise  à 
ses  investigations  présente  une  composition  normale,  fixée 
d'avance  ;  aux  magistrats  de  s'enquérir  s'il  y  a  fraude  dans 
les  cas  oîi  cette  composition  normale  n'aurait  pas  été  con- 
statée. 

M.  PBTir  (Paris).  —  S'il  y  avait  un  vote  à  émettre,  je  me 
rallierais  à  l'opinion  de  M.  Huguet. 

M.  u  PusiDBHT.  —  Nous  n'avoDs  pas  de  vote  à  émettre 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PALSinCATlOIl  DU  nmïBS  AUntlTAlRES  539 

sur  cette  question  ;  mais  bien  sur  tes  conclusions  du  rapport. 
Si  personne  ne  demande  plus  la  parole  dans  la  discussion 
générale,  nous  pourrions  la  clora  et  commencer  l'examen  des 
diverses  conclusions  du  rapport  de  la  commission. 

M.  Depairk  [Bruxelles].  —  Je  suis  tout  à  fait  de  l'avis  de 
l'boDorable  M.  Hiiguet  qui  soutient  qu'il  serait  convenable 
d'établir  les  qualités  que  doivent  posséder  les  denrées  ali- 
mentaires el  les  boissons.  Mais  je  me  demande  si  ce  travail 
est  applicable  à  toutes  les  denrées?  Evidemment  non!  Il  y  a 
certaines  matières  dont  la  composition  est  définie  et  sur  les- 
quelles il  est  facile  de  se  mettre  d'accord;  mais  d'autres  va- 
rieol,  non-seulement  selon  les  procédés  de  fabrication,  mais 
aussi  selon  les  pays  oii  cette  fabrication  se  fait. 

Je  peuae  donc  qu'on  peut  émettre  le  vœu  qu'il  soit  établi 
une  espèce  de  codex  visant  la  composition  de  certaines  den- 
rées alimentaires. 

La  commission  internationale  qui  s'occnperaitde  ce  travail 
pourrait  déterminer  quelles  sont  les  denrées  alimentaires 
dont  te  titre  ne  pourrait  être  Bxé  exactement.  Ce  travail  est 
colossal,  et  il  n'appartient  pas  à  un  Congrès  de  le  faire;  il 
n'appartient  au  Congrès  que  de  formuler  le  vœu  de  voir  ce 
travail  se  faire  dans  les  différents  pays.  Ce  travail  est  néces- 
saire ;  je  vais  vous  en  donner  la  preuve. 

Vous  savez  que  le  vin  ne  se  prépare  que  dans  certaines 
contrées;  vous  savez  aussi  que  l'administration  française 
tolère,  dans  les  vins  qu'on  lui  fournit,  une  quantité  déter- 
minée de  certains  principes.  Je  citerai  notamment  les  sul- 
fates. 

Je  propose  qu'on  nous  soumette  du  vin  italien  et  qu'il  con- 
tienne naturellement  une  quantité  de  sulfate  supérieure  à  la 
quantité  tolérée  en  France.  Devrons-nous,  pour  cela,  le  mà- 
sidérer  comme  étant  falsifié?  Evidemment  non. 

Le  même  fait  se  produit  pour  les  vins  d'Espagne  et  d'Al- 
gérie; ils  diffèrent  complètement  des  vins  de  France. 

On  ne  peut  pas  soumettre  aux  mêmes  règles  ces  vins  de 
provenaDces  différeutes.  Le  travail  devra  donc  être  fait  dans 

31. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


540  DEDXifcHB  IBflEHBLtK  GÈNSBÀLE 

les  différentes  contrées  qui  produisent  des  deorées  alimen- 
taires ou  des  boissons. 

On  a  parlé  de  méthodes  officielles  à  suivre. 

Evidemment,  il  serait  extrémemeat  utile  d'avoir  un  recueil 
indiquant  les  méthodes  à  suivre  pour  connattre  la  pureté  ou 
les  qualités  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons.  Ce 
serait  extrêmement  commode,  extrêmement  utile;  mais  but- 
il  en  conclure  qu'on  devrait  s'en  lenir  uniquement  à  ces 
méthodes?  Il  est  incontestable  qu'il  faut  laissera'  l'opérateur 
l'iaitialive  de  certains  procédés.  D'ailleurs,  une  méthode  offi- 
cielle qui  serait  très-bien  établie  aujourd'hui,  serait  surannée 
demain.  Les  progrès  de  la  falsification  ne  sont-ils  pas  sou- 
vent plus  rapides  que  ceux  delà  science?  La  science  ne 
devance  pas  la  falsitication;  c'est  le  contraire  qui  se  pro- 
duit. 

Il  faut  donc  laisser  aax  opérateurs  l'appréciation  des  mé- 
thodes à  suivre.  D'ailleurs,  quand  un  procédé  est  parbite- 
ment  établi,  qu'il  repose  sur  une  base  certaine,  comme  le 
le  seraient  ceux  qu'on  indiquerait,  il  est  difficile  d'établir  des 
rapports  entre  les  procédés  nouveaux  et  les  procédés  anciens 
qui  ont  toujours  été  appliqués. 

On  nous  a  parlé,  tout  à  l'heure,  des  experts  en  double, 
experts  de  la  défense,  experts  de  l'accusation. 

Quant  à  moi,  je  ne  connais  qu'un  seul  genre  d'experts, 
ce  sont  ceux  qui  parlent  d'après  leurs  convictions  et  qui 
cherchent  à  éclairer  la  justice  ;  il  paraît  qu'il  peut  y  en  avoir 
d'autres  :  ce  sont  les  experts  qui  cherchent  à  induire  la  jus- 
tice en  erreur.  Ce  sont  précisément  ces  experts  en  partie 
double  qui  jouent  ce  rôle.  En  effet,  un  expert  est  choisi  par 
un  accusé,  sa.  mission,  comme  celle  de  l'avocat,  consiste  à 
défendre  l'accusé;  or,  ce  n'est  pas  là  l'intérêt  de  la  société. 
L'intérêt  de  la  société  est  de  savoir  s'il  y  a  crime  ou  délit 
et  non  pas  de  voir  acquitter  un  prévenu  coupable. 

Je  comprends  qu'on  demande  la  nomination  de  plusieurs 
experts,  car,  en  somme,  tout  le  monde  peut  faillir  et  se 
tromper;  et  certalDoment,  il  y  a  plus  de  garantie  dans  l'exa- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FALBIFlUnON  DES  DBNHBEg  AIUIKHTAIRES  5(1 

men  d'ane  question  par  plusieurs  personnes  que  par  une 
seule;  mais,  obliger  le  magistral  à  admettre  des  contre-ex- 
perts, à  côté  des  experts  désignés,  cela  me  paraît  être  nne 
impoSHibilité  matérielle. 

J'ai  eu  l'occasion  d'avoir  à  côté  de  moi  un  confre-expert, 
dans  ooe  experiise  et,  grâce  à  la  mauvaise  volonté  de  ce 
contre-expert,  il  m'a  été  impossible  d'aboutir  dans  mon  tra- 
vail de  laboratoire.  Ce  qui  s'est  produit  avec  moi,  pourrait 
se  produire  avec  bien  d'autres.  Dailleurs,  est-ce  que  le  code 
d'instruction  prescrit  à  l'accusé  de  Taire  examiner  les  pièces 
de  son  dossier?  Evidemment  non.  Il  le  peut  ;  c'est  son  droit. 
S'il  ne  le  fait  pas,  c'est  que  propablement,  il  s'en  rapporte 
à  la  sagacité  de  l'expert  qui  a  fait  le  rapport  sur  l'exper- 
tise. 

On  s'est  occupé  de  points  extrêmement  importants,  mais 
il  en  est  d'autres  auxquels  on  n'a  pas  touché  et  qui  me  pa- 
raissent avoir  une  importance  capitale.  En  effet,  on  aura 
beau  faire  les  lois  les  plus  snges  sur  les  falsiQcations,  on 
aura  beau  les  définir,  établir  même  des  distinctions  si  l'on 
veut;  aussi  longtemps  qu'on  n'aura  pas  établi  la  manière 
de  les  rechercher,  on  n'aura  rien  fait. 

Nous  voyons,  dans  la  plupart  des  pays,  des  lois  concer- 
nant la  falsification  des  denrées  alimentaires,  mais  les 
moyens  de  procéder  pour  rechercher  ces  falsifications,  ne 
sont  pas  les  mêmes  ;  il  y  en  a  de  bons,  il  y  en  a  de  mauvais 
et,  pour  ne  citer  que  ce  qui  se  passe  dans  notre  pays,  il  en 
est  qui  sont  excellents  et  d'autres  qui  ne  produisent  rien. 

Dans  les  grands  centres  de  populations,  dans  les  grandes 
villes,  on  a,  le  plus  souvent,  établi  des  laboratoires  ayant  des 
agents  qui  sont  chargés  de  rechercher  les  denrées  qui 
sont  falsifiées.  Ces  hommes  éclairés,  à  la  simple  vue,  bien 
souvent,  peuvent  déjà  porter  un  jugement  qui  n'a  rien  d'offi- 
ciel, rien  de  légal,  mais  ils  peuvent  dire  si  la  denrée  est 
suspecte  ou  falsifiée.  La  denrée  est  envoyée  au  laboratoire; 
elle  y  est  examinée  et  si  elle  est  reconnue  mauvaise,  on 
donne  suite  au  rapport  de  l'expert.  L'autorité,  qui  agit,  se  perd, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


543  DEuntaiE  ibbbuubs  gekebalb 

en  quelque  sorte,  dans  la  masse  des  admiuistrés;  4^  sorte, 
que  le  vendeur  de  ces  produits  falsifiés,  ne  peut  guère 
atteindre  l'administration  qui  fait  procéder  à  l'expertise. 
L'administration  est  sauvegardée  par  la  masse  de  ses  admi- 
nistrés ;  elle  n'a  rien  à  craindre. 

Mais  transportons-nous  dans  une  localité  moins  peuplée, 
dans  une  commune  rurale,  dans  une  commune  de  1,000  à 
1 ,500  habitants,  et  voyons  s'il  est  possible  d'y  étabir  ce 
laboratoire,  si  l'on  peut  y  faire  procéder  de  la  même  façon 
que  dans  les  grandes  villes?  L'administration  d'une  pareille 
localité  ne  peut  pas  créer  ce  laboratoire  municipal,  parce 
qu'un  semblable  établissement  coûte  fort  cher  ;  cette  admi- 
nistration ne  peut  pas  organiser  ce  système  de  surveillance, 
parce  que  ses  agents  seraient  vite  reconnus.  Ensuite,  les 
poursuites  à  exercer  contre  les  vendeurs  reconnus  comme 
falsificateurs,  ne  pourraient  guère  avoir  leur  cours,  par 
suite  de  l'influence  -que  ces  mêmes  veudeurs-talsificateurs 
exercent  bien  souvent  dans  la  localité.  Les  administrations 
locales,  chez  nous,  au  moins,  doivent  compter  avec  le  vole 
des  administrés.  C'est  triste  à  dire,  mais  c'est  ainsi. 

Il  faut  prendre  1^  hommes  tels  qu'ils  sont. 

Les  administrations  des  petites  localités  ont  un  trop  grand 
intérêt  à  se  maintenir  au  pouvoir,  elles  doivent  compter 
avec  les  influences  locales  et  pour  cela,  elles  doivent  éviter 
de  fi'oisser  qui  que  ce  soit. 

A  mon  avis,  ce  n'est  pas  l'administration  locale  qui  de- 
vrait faire  poursuivre,  mais  l'administration  centrale.  L'ad- 
ministration locale  est  trop  en  contact  avec  les  peisonnes 
qui  vendent  des  substances  alimentaires  falsifiées;  il  faut 
que  ce  soit  l'administration  supérieure  qui  se  charge  de  cela; 
elle  échappe,  elle,  à  toutes  ces  influences  locales;  elle  con- 
serve son  libre  arbitre;  elle  a  les  moyens  financiers  d'or- 
ganiser des  laboratoires;  elle  a  des  moyens  de  surveillance; 
elle  a  le  moyen  de  se  procurer  les  substances  falsifiées  et  de 
tes  reconnattre. 

Je  crois  que  c'est  dans  ce  sens  que  l'organisation  de 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PlLBtnClTlOH  DBS  DDOtÉBS  ALUUHTAIUB  5i3 

la  recherche  des  folsiûcations  des  denrées  alimentaires  de- 
vrait se  faire. 

On  a  beaucoup  discuté  la  question  de  savoir  le  sens  qut 
doit  être  attribué  au  mot  falsiécalioD.  Je  crois  qu'un  congrès 
ne  peut  pas  définir  la  falsification;  je  crois  que  cette  défini' 
tion  est  dn  domaine  exclusif  de  la  loi. 

Un  congrès  ne  peut  admettre  que  le  vœu  de  voir  les  den- 
rées alimentaires  et  les  boissons  d'une  pureté  absolue.  Il 
n'y  a  pas  de  tolérance  à  admettre,  quand  il  s'agit  d'une  sub- 
stance ajoutée  à  une  denrée  dans  le  but  d'en  diminuer  le 
prix  de  revient. 

Quant  à  moi,  je  ne  voudrais  pas  introduire  cette  tolé- 
rance, parce  qu'ainsi  que  j'ai  eu  l'honneur  de  le  dire,  elle 
ouvre  la  porte  à  des  abus;  une  fois  l'abus  introduit,  il  n'y 
a  plus  de  limites  à  y  opposer. 

iM.  isPaisiDEM.  —  La  discussion  générale  est  close. 

Le  Congrès  va  passer  au  vote  sur  les  conclusions  du  rap- 
port de  M.  Belval. 

La  première  conclusion  est  conçue  en  ces  termes  : 

La  législation  relative  à  la  falsification  des  denrées  ali- 
mentaires et  des  boissons,  aÏTisi  que  sa  sanction  pénale  et 
la  mise  enpratigtie  de  la  loi,  feront  l'objet  d'une  entente  in- 
ternationale. 

M.  Li  Président.  —  Si  personne  ne  demande  la  parole,  je 
vais  mettre  aux  voix  la  première  conclusion  du  rapport  dont 
je  viens  de  donner  lecture. 

—  Elle  est  adoptée  à  l'nnanimité. 

M.  LE  Président.  —  Nous  passons  à  l'examen  de  la  seconde 
conclusion,  ainsi  formulée  :  La  falsification  sera  législati- 
vement  définie  dans  les  termes  fixés  par  accord  interna- 
tional. 

M,  Bebgé  (^Bruxelles).  —  Il  y  a  quelques  instant,  M.  De- 
paire  disait,  avec  beaucoup  de  raison,  qu'il  était  bien  difTi- 
cile  de  déterminer,  dans  un  congrès,  ce  que  c'est  qu'une 
folsi&calioD  ;  il  ajoutait  qu'il  était  plus  facile  au  législateur 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


&ii  DEUXIÈME  ASSEMBLEE  GENEBALE 

de  la  définir.  Je  suis  de  son  avis  et  je  crois  que,  dans  la  si- 
luatioD  oh  nous  nous  trouvons,  il  convient  de  laisser  au  lé- 
gislateur le  soin  de  faire  celte  définition. 

M.  LB  pRÉsiDBNT,  —  Pour  06  qui  est  de  la  définition  du 
mot  Talsification  en  général,  sans  doute,  il  faut  laisser  au 
législateur  le  soin  de  fixer  cette  définilioa.  Mais  pour  la  dé- 
finition de  ce  qui  constitue  la  coinposition  de  chaque  denrée, 
ce  n'est  pas  le  gouvernement,  mais  les  spécialistes,  qui  doi- 
vent se  charger  de  faire  les  recherches  et  les  travaux  pré- 
paratoires propres  à  étabir  la  composition  moyenne,  les  ma- 
xiniaet  les  minima. 

En  d'autres  termes,  celle  partie  de  la  question  n'est  pas 
mûre  et  il  est  désirable  que,  pour  un  prochain  congrès  ,  l'on 
réunisse  tous  les  éléments  nécessaires  pour  faire  cette  espèce 
décode  spécial, 

M.  Depaihb  {Bruxelles).  —  Si  vous  recherchez,  dans  les 
lois  qui  ont  trait  aux  falsiQcalions,  la  signification  de  ce 
mol,  vous  y  voyez  les  idées  les  plus  contradictoires.  Jusqu'à 
présent,  les  juges  n'ont  pas  encore  pu  se  mettre  d'accord 
sur  ce  qu'il  faut  entendre  par  ce  mot  falsification. 

Is  législateur  a  dit  :  Je  punis  celui  qui  falsifie,  qui  se 
livre  à  la  falsification;  il  doit  donc  dite  ce  qu'il  entend  par 
ce  mot;  il  doit  en  donner  la  définition  ;  s'il  ne  l'a  pas  fait, 
c'est  probablement  par  oubli. 

Nons  aurions  nous,  hommes  de  sciences,  donné  de  la 
falsification  une  définition  quelconque,  comme  nous  n'ap- 
pliquons pas  la  loi,  ceux  qu'elle  atteint,  trouveront  toujours 
moyen  de  l'éluder.  Il  est  donc  de  toute  nécessité  que  la  dé- 
finition du  mot  falsification  soit  donnée  par  la  loi  elle-même. 

M.  Belval  (Bruxelles).  —  Le  rapport  établit  simplement 
la  nécessité  que  la  falsification  soit  définie  par  la  loi.  Il  im- 
porte qu'il  en  soit  ainsi,  afin  qu'on  ne  puisse  pas  contester 
la  portée  du  mot  a  falsification  ».  Nous  n'avons  pas  môme 
dit  dans  le  rapport  qui  devait  faire  la  définition.  Nous  avons 
dit  que  la  falsification  devrait  être  législativement  définie 
après  une  entente  internationale. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FALSIFICATIOR  DBS  DBimtES  AUmKTAItBB  5iS 

Il  faut  chercher  à  se  mettre  d'accord  pour  que,  d'uo  côté, 
la  tàlaificalioD  ne  soit  pas  considérée  comme  punissable,  alors 
que,  de  l'autre,  elle  serait  considérée  comme  parfaitement 
tolérable. 

Voilà  tout. 

M.  Li  pBistDBNT.  —  Puisque  personne  ne  demande  plus  la 
parole  sur  la  rédaction  de  la  seconde  coDclusiOD,  je  vais  la 
mettre  aux  voix. 

—  Elle  est  adoptée  à  une  très  forte  majorité. 

M.  LB  Pbssidbnt.  —  Je  vais  mettre  en  discussion  la  troi- 
sième conclusion  ainsi  conçue  : 

«  A.  Dans  chaque  pays,  la  législation  précisera  d'une 
manière  suffisamment  nette,  formelle  et  inéluctable,  les  cir- 
constances dana  lesquelles  on  commet,  sous  quelque  déno- 
mination ou  quelque  forme  que  ce  soit,  la  tromperie  sur  la 
nature  et  la  qualité  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons. 

»  B.  Cette  législation  donnera,  aux  autorités  adminis- 
tratives et  sanitaires,  les  pouvoirs  et  les  moyens  d'action  né- 
cessaires pour  rechercher  et  constater  les  falsifications. 

»  {'.  Elle  armera  le  pouvoir  judiciaire  d'une  sanction 
pénale  suffisante  pour  que  la  répression  soit  efficace .  » 

Cette  conclusion  est  triple,  je  crois  que  le  Congrès  pour- 
rait l'examiner  paragraphe  par  paragraphe  et  que  le  vote 
devrait  être  divisé  de  la  même  manière.  {Assentiment.) 

Nous  discuterons  d'abord  le  paragraphe  A. 

Puisque  personne  ne  demande  la  parole,  je  mets  aux  voix 
le  paragraphe^. 

—  Il  est  adopté  à  l'unanimité. 

M.  LB  Prbsidbnt.  —  Quelqu'un  demande-t-il  la  parole  sur 
le  paragraphe  Bt 

M.  DiPAiBB  {Bruxelles).  —  Il  me  semble  que  ce  paragra- 
phe n'est  pas  nécessaire.  La  loi  est  faite  pour  recevoir  une 
exécution.  C'est  un  arrêté  royal  ou  un  arrêté  du  chef  du  pou- 
voir exécutif  qui  déterminera  quels  seront  ultérieurement  les 
moyens  à  employer  pour  mettre  la  loi  en  vigueur. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Si6  DUlXtkMK  UiUBibf  «IftNtBUt 

Le  sens  de  l'article  me  semble  suffisaunieat  établi  et  il 
me  paratt  iautiie  d'y  ajouler  qu'on  donnera  aux  autorités 
administratives,  Les  pouvoirs  nécessaires  pour  appliquer  la 
la  loi.  Cela  va  de  soi. 

M.  Beltal  {Bruxelles}.  —  Je  crois  cependant,  malgré  toute 
ma  déféreoce  pour  les  opinions  de  l'hooocable  M.  Dep^ire, 
que  ce  paragraphe  n'est  pas  inutile. 

Nous  ne  légil'érons  pas;  nous  formulons  un  voeu.  Or,  nous 
expliquons  dans  les  paragraphes  Bel  C,  purement  et  sim- 
plement, dans  quel  sens  il  est  désirable  que  l'organisation 
s'établisse;  nous  disons,  dans  te  premier  paragraphe,  que 
la  (%istalion  doit  préciser  comment  la  falsidcation  revêt  le 
caractère! 

Dans  le  deuxième  paragraphe,  nous  indiquons  qu'il  est 
utile  que  la  loi  donne  aux  autorités  administratives,  les  pou- 
voirs nécessaires  pour  agir  en  ce  qui  les  concerne  et,  dans 
le  troisième  paragraphe,  qu'elle  doit  armer  le  pouvoir  judi- 
ciaire d'une  sanction  pénale  suffisante  pour  que  la  répres- 
sion soit  efficace. 

En  admettant  les  conclusions  telles  qu'elles  sont  rédigées, 
on  aura  forfliulé  le  programme  d'une  oi^anisation  complète, 
telle  qu'on  doit  la  désirer. 

M.  CoNnizzAno  {Rome).  —  Je  crois  qu'il  est  utile  que  l'on 
émette  les  vœux  dans  le  sens  des  conclusions,  parce  que  ce 
qui  empêche  quelquefois  l'application  des  lois,  c'est  précisé- 
ment le  défaut  d'organisation  de  l'aulorilé  sanitaire.  Dans 
certains  pays,  celte  organisation  existe;  mais,  dans  d'autres, 
elle  manque  complètement;  or,  il  est  important  que  le  ser- 
vice sanitaire  s'organise  dans  tous  les  pays  et  que  partout  on 
arrive  à  réprimer  les  falsiScations  des  denrées  alimentaires. 
C'est  dans  cet  ordre  d'idées  qu'il  importe  que  la  surveillance 
de  cette  grave  matière  soit  abandonné  à  l'autorité  centrale  et 
non  aux  autorités  municipales,  sur  lesquelles,  on  l'a  dit  avec 
raison,  les  influences  politiques  ou  électorales  exercent  une 
action  telle  que  la  poursuite  des  délits  en  cette  matière  leur 
est  rendue  impossible. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PALS^UTNII  918  MHitU  UHHtUIUS  5(7 

Je  voudrais  que  le  service  sanitaire  fût  organisé  partout 
comme  il  l'est  en  Aatriehe  et  en  Lombardie.  Il  existe  là  ctes 
inspecteurs  spéciaux  nommés  par  l'administratiOD  supérieure. 
II  y  a,  dans  chaque  provincei,  UB  médeciB  qui  a  la  ciurf^e 
d'examiner  les  aliments,  d'en  surveiller  la  nature,  de  s'oc- 
cuper, enfin,  de  tout  ce  qni  concerne  l'hygiène. 

Je  désirerais  que  des  vceux  fuBsenl  émis,  afin  que  ce  genre 
de  service  fût  généralisé  partout. 

M.  [tepinB  {Bntj:eUes].  —  En  présence  des  observations 
qai  viennent  d'être  produites,  je  retire  celles  que  j'ai  eu 
rhonnenr  de  présenter. 

H.  LK  pBfetDBNT.  —  Puisquc  persouoe  ne  s'oppose  plus  à 
l'adoption  du  paragraphe  B,  je  le  mets  aux  voix. 

—  Le  paragraphe  S  est  adopté  à  l'unanimilé. 

M.  u  PaisiDBNT.  —  Il  nous  resie  à  examiner  le  para- 
graphe C.  —  Personne  ne  demandant  la  parole,  je  le  mets 
aux  voix. 

—  Il  est  adopté  à  l'unanimité. 

H.  Il  pRisiDEnT.  —  Nous  passons  au  quarto  des  conclu- 
sions. 

(  A.  Des  instructions  seront  délibérées  daïis  chaque  pays, 
par  les  soins  de  ^autorité  sanitaire,  pour  préciser  la  compo- 
sition moyenne  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons, 
pour  fixer  les  maxima  ou  minima  de  tolérance  et  pour  uni~ 
formiser  les  méthodes  d'investigation. 

»  B.  Ces  instructions  serviront  de  base  pour  l'élaboration, 
à  la  suite  d'urne  entente  entre  les  Conseils  su2>ériews  (^hy- 
giène des  différents  pays  ou  leurs  délégués,  d'un-  cobix  itni- 
forme  fixant  les  mêmes  données  pour  les  ^ibstancea  d'intérêt 
international.   j> 

Nous  examinerons  d'abord  le  paragraphe  A,  et  ensuite  le 
paragraphe  B. 

M.  Bercé  {Bruxelles).  —  Je  proposerai,  par  amendement, 
de  substituer,  dans  cet  article,  le  mot  de  <  composition  »  à 
celui  de  «  tolérance  »,  donnant  ainsi  satisfaction  aux  obser- 
vations qu'a  présentées  M.  Depaire. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


biS  DEDXlfeME  ABBEHBLÉE  GfiKÉBUB 

En  effet,  il  ne  s'agit  pas  de  maxima  ou  de  minima  de  tolé- 
rance, mais  il  s'agit  de  lixer  des  maxima  et  des  minima  de 
composition. 

Je  proposerai  un  autre  amendement. 

Au  lieu  de  dire  :  «  pour  uniformiser  les  méthodes  d'in- 
vestigations »,  je  propose  de  dire  ;  «  et  d'indiqaer  les  mé- 
»  thodes  d'investigations  qui  lui  paraissent  les  plas  recom- 
»  mandables.   » 

Rien  a'empécbe  de  faire  usage  d'un  manuel  qui  serve  de 
guide  et  qui  revêle  un  caractère  officiel .  On  conserverait  ainsi 
l'esprit  qui  a  dicté  les  auteurs  de  la  pi-oposiliou,  mais  en 
tenant  compte  surtout  de  mes  observations. 

M.  Bblval  (Bruxelles],  —  Je  ferai  observer  à  l'hoDoraUe 
membre  que  les  mots  «  maûcima  et  minima  de  composition  » 
ne  signifient  rien,  en  présence  de  la  rédaction  de  l'article;  et 
même  que  le  mot  «  composition  »  est  tout  à  fait  inintelli- 
gible. 

11  est  très  facile  de  comprendre  comment  nous  avons  été 
amenés  à  employer  le  mot  de  e  tolérance,  b  Examinons  la 
présence  du  sel  dans  ie  beurre,  par  exemple.  Dans  quelle 
proportion  devra-t-oa  le  tolérera 

Voilà  bien  certainement  un  maximum  de  tolérance. 

M.  Bbmé  {Bruxelles}.  —  De  composition. 

M.  Bblval  (Bruxelles).  ~  De  composition,  de  quoi?  Da 
sel?  Du  beurre? 

Vous  voyez  que  le  mot  ne  signifie  rien. 

M.  Bbroé  [Bruxelles}.  —  Que  direz-vous,  alors? 

M.  BBLVAt  {Bruxelles).  —  Maximum  ou  minimum  de  cha- 
cun des  composants,  si  vous  voulez. 

M.  Bbrgé  (Bruxelles).  —  De  composants  ou  de  composés. 
Cela  m'est  indifférent. 

M.  Bblval  {Bruxelles).  —  Je  ne  vois  pas  l'utilité  de  ce 
changement  de  rédaction.  Néanmoins,  si  l'on  préfère  dire: 
«  maximum  ou  minimum  de  chacun  des  composants,  »  je 
ne  m'y  oppose  pas,  puisque  c'est  absolument  ce  que  signifiait 
la  conclusion  du  rapport. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PALBIPIUTIOH  DES  DIMKEES  ALIMBHTAtUS  549 

M.  CoBHiiiAio  (Rome).  —  Il  ne  s'agii,  en  ce  moment,  que 
des  procédés  adoptés  pour  préciser  la  composition  des  den- 
rées alimentaires  et  des  boissons,  sauf  à  indiquer  les  procé- 
dés pour  vérifier  (a  falsificalioa  par  les  méthodes  d'investi- 
galion. 

M.  Coma»  {Paris).  —  le  propose  que  le  paragraphe  A  soit 
réservé  jusqu'à  ce  qu'on  ail  fixé  le  terme  «  moûcitna  ou 
minima  de  tolérance.  »  Je  proposerai  de  supprimer  le 
deuxième  alinéa. 

M.  LE  Président.  —  M.  Belval  se  rallie-t-il  à  cette  propo- 
sition? 

M.  Belval  [BruxeUes).  —  Non,  monsieur  le  président, 

M.  GoHMizzABO  (Rome).  —  Je  supprimerais  le  maximum  de 
tolérance  et  j'admettrais  le  maximum  de  composition. 

M.  Belval  parle,  dans  ses  conclusions,  des  limites. 

Pour  éviter  toute  fausse  interprétation,  diies  :  les  limites 
dans  lesquelles  la  composition  peut  changer.. 

M.  Bii.y kl  (Bruxelles).  —  Je  ferai  remarquer  que  l'article 
en  discussion  parte  de  la  composition  moyenne  des  denrées, 
c'est-à-dire  de  celle  qui  peut  être  considérée  comme  repré- 
sentant l'état  normal  des  aliments  et,  ensuite,  qu'il  propose 
de  fixer  les  maxima  et  les  minima  de  tolérance,  bien  entendu 
dans  la  variation  de  cette  composition  moyenne. 

On  a  interprété  ce  mot  de  «  tolérance  b  comme  s'il  s'ap- 
pliquait à  la  tolérance  de  substances  frauduleuses.  Je  ne 
comprends  pas  qu'une  pareille  interprétation  ait  pu  se  pro- 
duire. Il  n'y  a  pas,  dans  tout  le  rapport,  un  seul  mot  qui 
puisse  donner  matière  à  cette  supposition,  et  il  faut  ne  pas 
l'avoir  lu  pour  m'attribuer  une  pareille  pensée.  Il  n'a 
jamais  été  question  que  de  déterminer  dans  quelles  limites 
{maxima  ou  minima)  on  pouvait  tolérer  les  variations  des 
composants  normaux  variables  ;  et  c'est  ce  qui  m'a  fait  ad- 
mettre le  remplacement  des  mots  «  de  tolérance  »  par  ceux- 
ci  :  8  des  composants  »,  pour  faire  cesser  une  équivoque  qui 
n'avait  aucune  raison  d'être. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


M.  DEPAffiE  (BruxeUe»).  —  Je  voudrais  savoir  si  M.  Conniz- 
zaro  ne  se-  raUtertrit  pas  à  cette  propositioD-ci;  elle  tendrait  à 
rédiger  le  paragraphe  tfans  les  termes  suivant  :  c  Des  instruc- 
»  tions  seront  données  dans  chaque  pays,  par  les  soins  de 
»  l'autorité  sanitaire,  pour  préciser  la  composition  moyenne 
»  des  denrées  aMmentaires  et  des  boissons.  »  El  j'y  ajoute- 
rai :  «  et  pour  indiquer  les  méthodes  d'investigations  qui 
>  paraissent  les  meiUeures.   n 

Je  crois  que  ceci  est  te  but  de  ramendemeot  de  M.  Berge. 

M.  CoRMizAEo  (Rome).  —  Je  me  rattie  à  cet  amendemeDl- 

M.  Belval  {Bruxelles}.  —  Dès  l'instant  où  il  est  entendu 
que  les  mots  :  «  composition  moyenne  s»  compreodront  la 
fixation  du  minimum,  de  la  moyenne  et  du  maximum  des 
composants,  je  me  rallie  à  la  rédaction  proposée  par  M.  De- 
paire. 

M.  LB  PhÉsiDKNT.  —  M.  Comar  maintient-il  son  amende- 
nieot? 

M.  Comas  (Parts).  -:-  Je  le  inaintiens. 

M.  LE  PiisiMBT  —  NoBS  votoBS  suf  l'amendement  le  plus 
radical  qui  est  celui  de  M.  Comar. 

—  L'amendement  de  M,  Comar  est  mis  aux  voix;  il  n'est 
pas  adopté. 

M.  LE  ndsiDEHT.  —  Je  mets  aux  voix  le  texte  des  conclu- 
sions avec  l'amend'ement  y  apporté  par  M.  Depaire. 

—  Il  est  adopté. 

M.  tB  Président.  —  Nous  allons  passer  à  la  discussiou  du 


M.  CoHNiiz&RO  (Rome].  —  Je  supprimerais  les  mots  «  entre 
le  conseil  supérieur  d'hygiène;  cela  entre  dans  l'organisatico 
hygiénique  spéciale  de  chaque  Etat. 

M.  Bblvai  {Bruxelies).  —  On  peut  dire  :  «  entre  Us  auto- 
rités des  différents  pays.  » 

M.  CffAHPiGNT  (Paris).  —  La  commission  internationale  de- 
vra se'  réunir  au  moins  une  lois  par  an. 

Puisque  vous  demandez  que  l'on  Que  nne  moyenne  de 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


PILSIFIUTIOR  DES  DB!(KtKS  ÀUMBKTÀlUS  351 

composition,  vous  devrez  la  Qxer  pour  toutes  tes  ^ubstacoes; 
or  il  esta  remarquer  que  certaines  substaaces  varient  essen- 
tiellemeot  dans  leur  composition,  suit^ant  des  cirpon^taoces 
données.  Ainsi,  les  vins,  par  exemple,  ont  une  composition 
variable  :  les  vins  d'un  même  crû  subissent,  suivant  les  mo- 
dificatioDS  ctimatériques,  des  différences  de  composition  très 
grandes. 

Les  résultais  qu'on  obtient,  si  l'été  a  été  chaud,  ne  seront 
pas  idenliques  à  ceux  que  doanerout  les  vins  récoltés  après 
une  saison  dont  la  température  aura  été  motus  élevée. 

M.  LK  PaitsiDXNi.  —  Le  temps  se  passe  et  il  me  semble  que 
ce  paragraphe  ue  comporte  pas  la  discussion.  Voici,  au  sur- 
plus, ce  qu'il  dit  :  a  Ces  instructions  serviront  de  base  pour 
l'élaboration,  à  la  suite  d'une  entente  eaire  les  conseUs  su- 
périeurs d'hygiène  des  différents  pays  ou  leurs  délégués,  d'u» 
GooBi  uniforme  fixant  les  mêmes  données  pour  les  substancfis 
d'un  intérêt  international.  » 

M.  CaAMriGHT  (Paris).  —  C'est  précisément  parce  qu'il  est 
prudent  de  oe  rien  décider  sans  examen  que  je  deouinde 
l'addition,  à  cette  conclusion,  d'un  paragraphe  supplémen- 
taire. Il  me  semble  qu'il  est  très-important  que,  par  unedi»- 
position  supplémentaire,  on  dise  que  les  gouvemâmenis 
pourront  réviser  les  chiffres  de  ce  codex  au  moins  une  fois 
par  an. 

Permettez-moi  un  exemple. 

Cette  année,  nous  avons  du  soleil  ;  nous  allons  probable- 
ment avoir  du  vin  de  bonne  qualité,  parce  que  le  raisin  aura 
eu  tout  le  temps  de  miHrir  dans  d'excellentes  conditions.  L'an- 
née prochaine,  l'été  peut  être  froid  et  pluvieux,  le  raisin 
contiendra  peu  de  matières  sucrées,  le  via  sera  moins  alcoo- 
lique et  moins  bon. 

Il  m'est  arrivé,  suivant  les  années^  d'avoir,  dans  un  vi- 
gnoble qui  m'appartient,  des  vins  contenant  de  5  à  6  p.  c. 
d'alcool  de  moins  que  dans  d'autres  années,  et  cependant  je 
n'ai  jamais  été  ni  fraudeur,  ni  Eaisifîcateur.  Je  vendangeais  le 
vin  tel  que  la  nature  l'avait  produit. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


KSI  DEUXIËHE  ASHSMBLAE  fiÉllÉVAII 

Le  fait  que  je  viens  de  citer  s'est  produit  deux  années  de 
suite.  Il  peut  se  reproduire  encore  :  si  vous  prenez,  par 
exemple,  uue  moyenne  de  1 0  p.  c. ,  vous  trouverez  des  vins 
français  qui  n'auront  pas  7  et  8  degrés  et  vous  arriverez  à  ce 
fait,  c'est  qu'en  vertu  de  la  décision  internationale,  on  décla- 
rera que  ces  vins  ne  sont  pas  vendables;  vous  causerez  ainsi 
un  dommage  considérable  au  commerce  d'exploitation.  Il  est 
nécessaire  de  préciser  que  les  maxima  et  les  minîma  doivent 
être  établis  dans  des  conditions  très  larges. 

M.  Li  Fréiidehi.  —  Veuillez  vous  rappeler  que  nous  n'en 
sommes  plus  à  discuter  les  maxima  et  les  mioima.  Je  pense 
que,  si  l'on  veut  que  ce  débat  soit  régulier  et  utile,  on  doit 
ne  plus  recommencer  des  discussions  terminées. 

Vous  avez  le  droit  de  présenter  un  ameudemeul  en  vertu 
duquel  il  serait  entendu  qu'une  commission  sera  nommée 
aux  Gns  de  s'occuper  de  cette  question  et  qu'elle  se  rén- 
nira  chaque  année. 

M.  CoHfliiiAKo  {Rome).  —  Je  voudrais  savoir  quelle  si- 
gnification on  attache  au  mot  «  données  ».  C'est  une  ex- 
pression vague,  on  devrait  trouver  une  expression  plus 
claire. 

M.  Bblvai  {Bruxelles).  —  Le  mot  a  données  »  se  rapporte 
aux  indications  mentionnées  dans  le  §  A  qui  vient  d'être 
adopté  :  il  signifie  donc  :  o  la  composition  moyenne  des  den- 
rées alimentaires  et  des  boissons  et  l'indication  des  méthodes 
d'investigation  qui  paraîtront  les  Tneilleures  » . 

M.  CoNsiziABO  {Rome).  —  Pour  les  vins  de  France,  on 
peut  admettre  une  quantité  moyenne  normale  d'alcool. 

M.  Belval  {Bruxelles).  —  Il  est  évident  que  l'on  ne  peut 
pas  établir  des  limites  communes  pour  les  vins  de  France  et 
pour  ceux  de  l'Espagne,  par  exemple;  ce  sont  deux  vins  es- 
sentiellement différents. 

M.  Ghahpignt  (Paris).  —  D'une  année  à  l'autre,  les  vins  ne 
se  ressemblent  pas. 

M.  LB  Pr^ident.  —  Je  prie  M.  Cbampigny  de  formuler  on 
amendement  dans  le  sens  des  paroles  qu'il  a  prononcées. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


FALSinUTION  DES  DENH&BS  U.UU)niUKS  553 

M.  Chahpigmt  [Paris].  —  Mon  amendement  se  résume  à 
dire  que  la  commission  se  réunira  au  moins  une  fois  par  an. 
M.  Bbbg^  [Bruxelles).  —  Les  intérêts  du  commerce  sont 
certes  très  respectables,  mais  nous  avoua  ici  d'autres  ioté- 
réts  à  défendre.  Si  une  denrée  ne  présente  pas  des  conditions 
qu'elle  doit  réunir  par  suite  de  certaines  circonstances  indé- 
pendantes, je  le  veux  bien,  des  volontés  du  vendeur;  il  n'en 
reste  pas  moins  acquis  que  cette  denrée  n'est  pas  marchande 
et  ne  doit  pas  être  considérée  comme  étant  de  bonne  qua- 
lité et  il  arrivera  parfois  que  la  vente  devra  en  être  prohi- 
bée. Je  ne  vois  pas  trop  qu'elle  serait  la  portée  de  la  propo- 
sition de  l'honorable  préopinant,  proposition  qui  tend  à  dire 
que  chaque  année  la  commission  spéciale  se  réunira,  dans 
l'intérêt  du  commerce. 

A  quelle  époque  de  l'année  la  commission  se  réunira-t- 
elle?  Si  la  commission  se  réunit  avant  que  les  vendanges  ne 
soient  faites,  elle  fixera  la  composition  des  vins  ;  les  ven- 
danges faites,  elle  trouvera  ses  chiffres  mauvais  et  elle  de- 
vra se  réunir  de  nouveau.  Cette  commission  aura  fort  à 
taire  ;  sa  besogne  ne  sera  pas  une  sinécure. 

Je  crois  que  c'est  un  surcroît  de  précautions  que  l'on  veut 
prendre.  La  composition  normale  des  vins  a  été  assez  bien 
établie  pour  que  l'on  ne  doive  pas  recourir  à  ces  réunions 
annuelles  qui  ne  seraient  en  somme  que  des  complications 
parfaitement  inutiles. 

M.  LE  PsBsiDBnT.  —  Je  mets  aux  voix  le  paragraphe  B. 
—  Ce  paragraphe  est  adopté. 

U.  LB  PiifeiMRT.  —  Je  procède  au  vote  de  la  proposition 
de  M.  Champigny.  Elle  est  ainsi  conçue  : 

«  La  commission  internationale  chargée  de  fixer  les  ma- 
ximaetminima  de  chacun  des  composants,  se  réunira  au 
moins  une  fois  l'an    » 

M.  DiPAiu  [Brtiicelles].  —  La  rédaction  de  ce  paragraphe 
supplémentaire  telle  qu'on  nous  le  propose,  me  parait  inac- 
ceptable. On  ne  peut  obliger  une  commission  qui  vient  de 
rédiger  un  codex,  à  le  réviser  quelques  semaines  après  sa 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


promulgatioD.  J'admets  que  l'on  iascrive  la  révisioa,  métae 
annuelle  de  ce  oodex,  mais  je  ne  puis  admettre  qa'on  fasse 
une  obligatioo  de  cette  révision. 

M.  Cahmiiubo  (Rome).  —  Ou  inscrira  la  révision  sans  in- 
diquer de  délai,  ni  d'obligalion. 

M.  LR  PitfaiHjn.  —  Si  j'ai  compris  tes  honorables  meai- 
bres,  ils  demandent  que  la  proposition  de  M.  Champigny 
aoît  rédigée  ainsi  :  «  Ce  codex  pourra  être  révisé  ckagui 
année,  s 

Je  meta  d'abord  aux  voix  l'amendement  à  la  proposition 
de  M.  Champigny. 

—  Il  est  adopté  à  une  grande  majorité. 

M.  u  PsÉsiDBNT.  —  Je  mets  en  discussion  la  cinquième 
coDcInsion  du  rapport  ainsi  formulée  : 

a  11  sera  établi,  dans  chaque  pays,  un  service  d'inspeo 
tion  pour  la  surveiUance  de  la  fabrication  et  du  commerce 
des  denrées  alimentaires  et  des  boissons.  » 

M.  BsBoi  (Bruxelles).  —  Je  crois  qu'il  serait  difficile,  au 
point  de  vue  de  la  liberté  industrielle,  d'établir  un  service 
d'iospectloQ  pour  la  surveillance  de  la  faisiGcatioa.  Au  point 
de  vue  de  t'hygiène,  cela  pourrait  être  très  favorable,  mais 
l'application  rencontrerait  des  difficultés  insurmontables. 

On  couperait  court  à  toute  difficulté  en  disant  : 

<i  11  sera  établi,  dans  chaque  pays,  un  service  d'irupeo 
tion  pour  la  surveillatice  du  commerce  des  denrées  alimm- 
taires  et  des  boissons.  » 

M.  BiLTÂL  {Bruxelles).  —  L'idée  qni  noua  a  guidés  dans 
celte  proposition,  nous  a  été  inspirée  par  l'examen  de  diffé- 
rentes législations  étrangères  qui  établissent  une  inspection 
de  ce  genre  ou  autorisent  une  visite,  lorsque  l'on  a  constaté 
qu'un  fabricant  livre  au  commerce  des  denrées  altmentairea 
falsifiées.  Cest  le  corrollaire,  en  déSnitive,  de  la  disposition 
législative  qui  punit  le  fait  de  détenir  des  matières  propres 
à  la  &lsi6cation  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons. 

L'autorité  doit  avoir  le  droit  de  surveiller  telle  fabrique, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FALSIFICATION  DES  OEHHBES  ALMENTAIHES  5SS 

à  l'inspecter  et  à  rechercher  s'il  s'y  trouve  des  substances 
qui  servent  à  la  falsification. 

En  Angleterre,  par  exemple,  semblable  constatation  se 
fait  et  l'on  saisit  la  matière  falsifiée  qui  se  trouve  en  magasin 
ou  dans  les  ateliers. 

iM.  CoNniïZARo  (Rome).  —  Cela  se  fait  partout. 

M.  Bblval  {lirtixeïlcs) .  —  Il  nous  a  semblé  que  cela  était 
admissible  dans  tous  les  cas  oii  semblable  fabrication  ferait 
soupçonner  l'idée  de  fraude. 

En  Angleterre,  celui  qui  s'oppose  à  cotte  inspection,  est 
punissable. 

M.  Berge  {Bruxelles).  —  Quand  en  Belgique  oo  constate 
une  fraude,  elle  est  dénoncée  à  la  justice.  Le  parquet  (ait  une 
descente  de  lieu  ;  il  examine  e>'il  y  a  des  magasins  qui  con- 
tiennent des  matières  propres  à  ia  fraude;  mais  c'est  là  un 
point  qui  concerne  l'enquête  judiciaire.  Sien  voulait  insti- 
tuer une  surveillance  active,  on  obligerait  l'autorité  à  avoir 
des  légions  d'inspecteurs  venant  dans  les  fabriques,  s'enqué- 
rir de  ce  qui  s'y  passe.  Cela  ne  saurait  pas  être  toléré,  car, 
si  ce  système  était  admis,  il  constituerait  une  véritable  iaqui- 
sition,  ce  qui  est  en  opposition  avec  nos  mœurs. 

M.  Dbpa,irk  (Brîixelies) .  —  Aux  termes  delà  loi,  en  Bel- 
gique, on  n'est  pas  punissable  quand  on  fabrique  quelque 
chose  de  nuisible  ou  de  falsifiée;  on  ne  l'est  pas  même  lorsque 
l'on  expose  en  vente  ces  produits,  le  crime,  ou  plutôt  le  délit, 
ne  commence  que  lorsqu'on  les  vend. 

Ainsi,  l'on  peut  fabriquer  du  vin  artificiel;  du  moment 
qu'on  le  conserve  chez  soi,  personne  n'a  rien  à  y  voir  ;  mais, 
quand  on  le  vend,  oh  1  alors,  la  loi  intervient.  Les  inspec- 
teurs que  vous  établirez  ne  pourront  donc  rien  empêcher, 
puisqu'ils  ne  pourront  verbaliser  que  lorsqu'ils  assisteront  à 
la  vente  des  denrées  falsifiées. 

M.  Zakni  (Constantinople).  —  En  ma  qualité  de  représen- 
tant de  la  Turquie,  je  crois  pouvoir  déclarer  que  jamais  sem- 
blable disposition  ne  pourrait  être  adoptée  chez  nous;  elle 
donnerait  lieu,  à  chaque  instant,  à  des  didtcullés. 

33. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


556  DEUXliXE  IBSEMBLEB  6ENEBÀLE 

M.  Bblval  (Bruxelles).  —  On  perd  toujours  de  voe,  me 
sembie-t-il,  le  but  que  nous  poursuivons.  Nous  voulons 
atteindre  la  rabrication  lorsqu'elle  se  montre  déloyale,  et  c'est 
alors  que  nous  voulons  que  l'on  puisse  pénétrer  dans  les 
fabriques  pour  saisir  les  substances  falsifiées  et  celles  qui 
pourraient  être  employées  à  la  fabrication.  Ce  système  existe 
d'ailleurs  en  Allemagne.  Là,  lorsqu'on  sait  qu'il  se  fabrique 
dans  un  local  des  matières  nuisibles,  destinées  à  être  ven- 
dues, quand  il  y  a  eu  une  première  contravention,  que  le 
délinquant  a  été  condamné,  on  a  le  droit  de  pénétrer  dans 
cette  fabrique  et  de  saisir,  sans  autres  formalités. 

Comme  nous  avons  cherché  à  rédiger  un  programme  qui 
présentât  les  conditions  les  plus  favorables  au  but  désiré, 
nous  ne  nous  sommes  pas  arrêtés  devant  l'idée  qu'en  Bel- 
gique, la  prescription  n'était  pas  applicable.  Serait-il  dési- 
rable qu'on  pût  surveiller  une  fabrication  qui  paraîtrait 
déloyale?  Le  tait  est  indiscutable  et,  en  ce  qui  me  concerne, 
je  serais  heureux  de  voir  qu'une  surveillance  active  pài  s'é- 
tablira cet  égard. 

M.  Pmit  {Paris).  —  Je  demanderai  la  suppression  du 
mot  «  fabrication.  » 

M.  Bklval  {Bruxelles).  —  Je  n'insiste  pas  pour  le  maintien 
de  ce  mot.  Je  ne  demande  pas  un  vote  pour  cela.  Je  conserve 
ma  conviction  quant  à  l'utilité  d'une  semblable  disposition. 

M.  LE  PuBsiDENT.  —  Votro  obsorvation  sera  consignée  au 
procès- verbal.  Je  mets  aux  voix  la  cinquième  conclusion 
avec  la  modification  demandée  par  M.  Berge. 

—  Elle  est  adoptée. 

M.  LE  PiBsiDEHT.  —  La  slxIèmc  conclusion  se  rapporte  aux 
laboratoires  d'analyse.  Elle  est  ainsi  conçue  : 

«  Des  laboratoires  d'analyse  y  seront  organisés  en  nom- 
bre suffisant  pour  assurer  complètement  le  travail^  confor- 
mément aux  instructions  mentionnées  à  l'art.  4. 

»  Ces  laboratoires  exami7ieront  gratuitement  les  échan- 
tillons remis  par  le  public.  » 

U.Camnzuio  (Rome).  —  Nous  avons  des  laboratoires  à 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FALSIFICATION  DES  DEHSfilg  ALIIENTIIBES  S57 

Milao,  à  Rome,  à  Turin,  dans  toutes  les  grandes  villes  de 
l'Italie.  Ces  laboraioires  fout  des  analyses  demandées  par  les 
autorités  municipales.  Le  pnblic  ne  peut  pas  s'adresser  direc- 
tement aux  laboratoires.  Il  serait  impossible  que  tout  le 
monde  Ht  examiner  son  pain,  son  vin,  à  tout  instant;  l'auto- 
rité seule  fait  procéder  aux  analyses,  mais  le  public  peut 
transmettre  les  échantillons  suspects  à  l'autorité. 

M.  GiRARB  (PartëJ.  —  Après  avoir  examiné  le  fonctionne- 
ment des  divers  laboratoires,  nous  avons  admis  au  laboratoire 
municipal  de  Parts  la  gratuité  en  matière  d'analyses,  et  nous 
nous  en  sommes  très  bien  trouvés.  En  effet,  si  l'on  demande 
des  échantillons  au  public,  il  faut  que  celui-ci  se  déplace  pour 
vous  les  apporter,  il  doit,  de  plus,  les  acheter;  il  y  a  là  une 
dépense  de  temps  et  d'argent.  Si,  après  cela^  vous  exigez  le 
paiement  pour  faire  analyser  les  denrées,  vous  lui  imposez 
des  obligations  qu'il  se  souciera  très  peu  de  remplir.  Cette 
exigence  aura  pour  résultat  immédiat  d'éloigner  te  public  de 
vos  laboratoires. 

En  second  lieu,  j'estime  que  notre  manière  de  procéder  a 
l'avantage  de  mettre  les  populations  en  garde  contre  les  falsi- 
fications^ et  à  les  forcera  faire  eux-mêmes  leur  police. 

Le  falsificateur  qui  a  un  bâtiment  où  il  exerce  son  indus- 
trie et  où  il  vend  .ses  produits  au  public,  est  exposé  à  tout 
moment  à  livrer  sa  marchandise  frelatée  à  un  acheteur  qui  la 
fera  examiner  et  qui  le  dénoncera,  le  cas  échéant.  Il  a 
constamment  une  épée  de  Damoclès  suspendue  sur  sa  tête,  et 
il  y  regardera  à  deux  fois  avant  de  se  mettre  dans  le  cas 
d'essuyer  des  poursuites;  il  sait  qu'une  poursuite  emporterait 
pour  lui  la  perte  de  son  crédit  et  sa  ruine. 

Au  laboratoire  de  Paris,  nous  pouvons  analyser  vingt  mille 
échantillons  par  année,  et  sur  ces  vingt  mille  échantillons, 
l'rès  de  seize  mille  nous  sont  directement  remis  par  le  public. 

Les  dénonciations,  qui  nous  sont  faite.'i,  sont  presque  tou- 
jours vraies.  Je  crois  que  nous  n'avons  pas  vingt  p.  c.  de 
fausses  déclarations.  Il  en  est  de  cela  comme  du  service  de 
l'incendie  et  du  sauvetage  :  il  y  a  avantage  à  mettre  à  la 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


858  DBUXliaiB  ÂBBBMBLÉB  GBNBULB 

portée  du  public  les  eagiDs  de  secours,  ainsi  que  les  moyens 
de  signaler  les  dangers.  Il  arrive  certainement  qu'on  dérange 
parfois  iautilemeat  le  personnel  de  secours,  mais  il  est 
incontestable  que  le  public,  dans  certaines  circonstances,  se 
trouve  dans  la  possibilité  de  rendre  les  plus  grands  services 
aux  administrations. 

M.  Obpaire  {Bruxelles/.  —  L'honorable  préopinant  nous 
dit  qu'au  laboratoire  municipal  de  Paris,  on  admet  les  ana- 
lyses qui  sont  demandées  par  le  public,  et  qu'elles  y  sont 
faites  graluitement.  Mais  il  a  oublié  d'ajouter  que  le  déposant 
doit  faire  connaître  son  nom  et  celui  du  vendeur.  Cela  se 
pratique  à  Paris  comme  à  Bruxelles.  Quand  à  Bruxelles,  un 
habitant  apporte  une  denrée  alimentaire  au  laboratoire  ou  au 
bureau  de  police,  on  lui  dit  :  donnez-nous  voti-e  nom,  don- 
nez-nous également  celui  du  vendeur.  Cette  condition  a  pour 
eflet  d'éloigner  du  laboratoire  municipal  un  grand  nombre  de 
personnes  qui  ne  désirent  pas  se  faire  connaître,  et  qui  crai- 
gnent les  conséquences  de  la  dénonciation.  Leur  but  est  d'être 
assuré  sur  la  pureté  des  denrées  qu'elles  consomment. 

Il  faut  admettre  gratuitement  les  analyses,  mais  il  faut  sti- 
puler que  chaque  fois  qu'une  personne  vent  faire  analyser 
une  denrée,  sans  les  indications  spéciales,  sans  faire  connaître 
son  nom  et  celui  du  vendeur,  il  lui  sera  exigé  une  redevance 
minime.  Je  ne  suis  pas  partisan  de  la  gratuité  complète. 

M.  CoHNizzAio  (RomeJ.  —  Je  ne  nie  pas  que  cela  peut  être 
utile  dans  certains  pays,  mais  il  en  est  d'autres  oii  cette 
manière  de  procéder  serait  impraticable.  Ainsi,  je  ferai 
remarquer  qu'à  Milan  il  existe  également  un  laboratoire  muni- 
cipal ob  des  analyses  se  font  gratuitement,  mais  it  n'en  est 
pas  de  même  dans  d'autres  localités  de  l'Italie. 

M.  Zahni  fConstantinople).  —  Je  crois  qu'autant  que  pos- 
sible, ces  sortes  d'analyses  peuvent  se  faire  gratuitement, 
mais  je  ne  pense  pas  que  cela  doit  faire  l'objet  d'une  r^le 
générale. 

J'estime  donc  qu'il  vaudrait  mieux  raccourcir  cette  dispo- 


D,B,t,zed.yGOOgle 


F&L81FIC4TIOR  DES  DERBËES  iLORHTAniEg  559 

sition,  et  dire  que  les  laboratoires  pourront  faire  grataitement 
l'examen  des  denrées  et  boissons  alimentaires. 

M.  Bs&Gé  /Bruxelles/.  —  M.  Girard  vient  de  dire  que 
l'analyse  est  gratuite  à  Paris.  Elle  ne  l'est  pas  précisément, 
puisque,  lorsqu'on  demande  une  analyse  avec  détermination 
de  quantités,  il  faut  payer. 

M.  Girard  fParis/.  —  Pas  le  moins  du  monde.  Vous 
apportez  un  échantillon  au  laboratoire  municipal  ou  au 
bureau  de  police  ;  vous  donnez  le  nom  du  vendeur  et  le  vôtre, 
et,  moyennant  ce  simple  renseignement,  on  vous  dit,  gra- 
tuitement, si  l'échantillon  est  bon  ou  mauvais. 

M.  Bbbgé  fBrua.ellesJ.  —  Mais  saus  indications? 

M.  Girard  (Paris).  —  Evidemment.  II  est  inutile  de  don- 
ner la  composition  de  ta  denrée,  puisque  tout  le  monde  ne 
connaît  pas  la  chimie.  Ce  que  demande  le  public,  c'est  d'être 
Qxé  sur  la  qualité  de  l'échantillon  qu'il  présente  à  l'analyse. 
Si  on  veut  des  détails  d'analyse,  on  exige  le  paiement.  Nous 
-  n'avons  pas  voulu  ruiner  les  laboratoires  particuliers. 

M.  Bebgé  (BruxeUesJ.  —  Je  constate  avec  M.  Girard  qu'au 
laboratoire  de  Paris  on  pratique  la  gratuité  de  l'analyse  dans 
certaines  circonstances  données,  et  que  pour  un  certain  genre 
d'analyses,  on  doit  payer. 

M.  Girard  (Paris).  —  Les  analyses  sont  toujours  faites  de 
la  même  manière. 

M.  CoNKiizARO  (Rome).  —  Prenant  en  considération  les 
observations  qui  ont  été  présentées  par  M.  Berge,  en  même 
temps  que  celles  faites  par  M.  Girard,  je  proposerai  la  dis- 
position suivante  : 

Les  laboratoires  examineront  gratuitement  les  échanliUons 
remis  par  le  public,  lorsqu'on  aura  fait  connaitre  le  nom  du 
déposant  et  du  vendeur. 

M.  Belv /il  (Bruxelles).  — Je  regrette  excessivement  qu'on 
discute  une  conclusion,  sans  en  même  temps  se  reporter  au 
texte  du  rapport,  qui  explique  comment  ces  conclusions  ont 
été  déduites. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


660  DBUXItMB  ASSEMBLÉE  GeiCfiB&LK 

Tous  les  faits  qui  viennent  d'âtre  signalés  sont  consignés 
dans  le  rapporl.  J'ai  indiqné  d'une  manière  détaillée  les 
travaux  du  laboialoire  municipal  de  Paris,  j'ai  indiqué 
exactement  que  les  échantillons  remis  par  le  publia  devaient 
porter  la  mention  du  nom  du  déposant  et  du  magasin  où 
l'échantillon  avait  été  acheté.  Ce  n'est  que  dans  ces  conditions- 
là  que  le  travail  d'analyse  est  agréé  et  communiqué  au 
public. 

La  gratuité  de  l'analyse  engage  le  public  à  faire  examiner 
les  denrées  qu'il  consomme. 

Il  ne  faut  pas,  pour  opérer  de  celle  façon,  un  laboratoire 
aussi  grandement  organisé  que  celui  de  Paris.  Le  même  fait 
existe  dans  une  localiLé  voisine  de  Bruxelles,  à  Ixelles,  ce 
laboratoire  fait,  gratuitement  les  analyses;  il  n'a  qu'à  s'en 
louer.  Les  renseignements  qui  lui  sont  fournis  sont  précieux. 
Quand  un  échantillon  arrive  et  qu'on  en  a  fait  l'examen,  s'il 
est  défectueux,  on  en  fait  prélever  officiellement  un  second, 
dont  l'analyse  sert  de  base  à  la  poursuite  et  à  la  répression. 
Supprimer  cet  auxiliaire,  c'est  se  priver  d'un  moyen  de  con- 
naûre  ce  qui  se  passe;  c'est  une  source  précieuse  de  rensei- 
gnements que  rien  ne  peut  remplacer,  pas  même  l'inspection 
directe.  Voilà  ce  que  je  démontre  dans  le  corps  même  du 
rapport,  et  les  conclusions,  telles  qu'elles  sont  établies,  sont 
tout  simplement  le  résultat  des  développements  contenus 
dans  le  rapport  lui-même. 

U.  CoHNizzARo  (Rome).  —  Je  demande  la  division  et  je  dé- 
clare pour  ma  part  que,  si  vous  croyez  à  l'eflîcacité  de  vœux 
pour  arriver  à  la  répression  des  lalsifications  des  denrées 
alimentaires,  il  ne  faut  pas  trop  les  encombrer  de  détails. 
Je  voudrais  laisser  aux  municipalités  la  liberté  d'accorder  la 
gratuité  quand  elles  le  voudraient. 

M.  BiLVAL  {Bruûcelles).  —  On  ne  peut  nier  qu'il  soit  dési- 
rable que  les  laboratoires  examinent  gratuitement  les  échan- 
tillons remis  par  le  public. 

M.  GiAHPiGNT  (Pans).  —  Je  demande  purement  et  simplc- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FlLSmunOH  DBS  DENREES  U-IUItTAIlBB  561 

ment  la  suppression  de  la  cooclusioa  6,  laissant  à  chaque 
nation  te  soin  de  réglementer  cette  question. 

M.  tB  Président.  —  Je  vois  que  l'élucidation  de  celte  ques- 
tion prend  beaucoup  de  développement.  Il  est  cinq  heures  et 
demie,  nous  ne  pourrons  pas  ta  terminer  aujourd'hui  ;  je  pro- 
pose au  Congrès  de  remettre  la  suite  de  cette  discussion  à 
demain,  nous  pourrons  la  reprendre  avant  d'entamer  noire 
ordre  du  jour  :  l'enseignement  pharmaceutique. 
.  Cette  proposition  est  adoptée. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  et  demie. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


TROISIÈME  ASSEMBLÉE   GÉNÉRALE 


Mercredi,  2  septembre  1885, 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures,  sous  la  présideoce 
de  M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès. 

M.  LB  Président.  —  Comme  hier,  vous  avez  reçu,  ce  matin, 
le  procès-verbal  imprimé  de  la  dernière  assemblée  générale. 
Si  personne  n'a  d'observations  à  présenter,  il  sera  considéré 
comme  adopté. 

(MM.  Belval  et  Petit  présentent  quelques  observations  sur 
le  contenu  du  procès- verbal.) 

M.  LE  Présidbkt.  —  Les  observations  de  ces  honorables 
collègues  sont  fondées;  mais  je  ferai  remarquer  à  l'assemblée 
qu'elle  ne  doit  pas  s'attacher  d'une  manière  complète,  ne  va- 
rietur,  aux  relations  insérées  dans  le  Bulletin.  Celui-ci  ne 
peut  manquer  de  renfermer  des  erreurs  de  détail.  Les  notes 
nécessaires  à  sa  rédaction  sont  prises  au  vol  des  discours  et 
des  discussions;  il  est  rédigé,  composé  et  imprimé  la  nuit 
par  des  hommes  dévoués  qui  sacri&ent  leur  repos  pour  per- 
mettre à  leurs  collègues  d'être  renseignés  immédiatement  sur 
tous  les  actes  du  Congrès.  Le  Bulletin  esl,  par  ce  fait  même, 
une  oeuvre  imparfaite.  Il  est  entendu  et  je  vous  prie  d'en 
prendre  note,  que  nous  ne  devons  pas  récriminer  contre  les 
relations  de  celui-ci,  il  ne  constitue  pas  une  publication  oOi- 
cielle,  c'est  une  espèce  de  vade  mecum  utile  aux  membres 
du  Congrès,  qui  reflète  la  physionomie  des  séances;  ceux-ci 
ne  considéreront  comme  officielles  que  les  assertions  qui  pa- 
raîtront dans  le  compte-rendu  du  Congrès  qui  sera  imprimé 
ultérieurement. 

—  Le  procès-verbal  de  l'assemblée  générale  du  1"  sep- 
tembre est  adopté. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FALSIFICATION  DES  DEHB&E8  U-HSIITAIUS  B63 

M.  Van  de  Vtvibb,  secrétaire-général.  —  Nous  avoDs  reçu 
UD  télégramme  de  la  Société  de  pharmacie  américaine  de 
Philadelphie,  par  lequel  ses  membres  souhaitent  beaucoup 
de  succès  aux  travaux  du  Congrès- 
Un  second  télégramme  nous  a  éLé  adressé  par  la  Société 
hongroise  des  Pharmaciens,  réunis  à  Buda-Pesth.  «  Ils  en- 
voient un  salut  cordial  à  leurs  collègues  membres  du  Con- 
grès. » 

Un  troisième  télégramme  nous  est  parvenu  de  la  Société 
pharmaceutique  polonai.-^e  de  Lemberg,  ainsi  conçu  :  «  Dieu 
votis  aide  sans  notre  concours.  » 

Et,  enSn,  un  quatrième  télégramme  nousarrive  à  l'instant 
de  la  Société  des  étudiants  Roumains  en  pharmacie  e  Socie- 
latea  studenlilor  in  Farmacia  Bucaresti  »,  de  Bucharest.  Voici 
ce  qu'il  porte  :  «  La  Société  des  étudiants  Roumains  en 
pharmacie  salue  le  Congrès  et  lui  souhaite  succès.  Le  pré- 
sident :  Dimitrescu.   » 

(Applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  J'invite  l'assemblée  à  aborder  son 
ordre  du  jour  qui  est  la  suite  de  la  discussion  du  rapport  de 
M.  Belval,  sur  la -question  de  l'entente  internationale  contre 
la  falsification  des  denrées  alimentaires. 

Il  nous  reste  à  examiner  les  deux  dernières  conclusions 
du  rapport. 

M.  Belval  (Bruxelles).  —  Bien  que  toutes  les  conclusions 
du  rapport  ne  soient  que  des  desiderata,  que  nous  considé- 
rons comme  propres  à  atteindre  le  but  que  nous  poursui- 
vons, le  mot  «  gratuitement  »  a  paru  renfermer  l'idée  d'une 
obligation,  pour  tous  les  laboratoires  officiels,  d'analyser, 
sans  rétribution-,  tous  les  échantillons  remis  par  le  public. 
Ce  n'est  pas  exactement  la  pensée  qui  nous  a  inspiré  cette 
conclusion.  Mous  la  considérons  comme  utile  et  nous  avons 
cru,  en  conséquence,  devoir  la  signaler  comme  telle. 

Pour  couper  court  à  ceite  discussion,  je  propose  de  dire  : 
«  Pour  faciliter  la  découverte  des  fraudes,  il  est  désirable 
que  les  échantillons  remis  par  le  puhlic,  soient  examinés 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


564  TROISIÈME  ISSEUBLÉE  CSKÉRALE 

gratuitement,  lorsque  le  déposant  fera  connaître  son  nom  et 
celui  du  vendeur.  » 

De  cette  manière,  on  ne  formule  qu'un  vœu  ;  et  l'oD  iitvile 
simplement  à  employer  un  moyen  facile  de  se  procurer  des 
échanlilions  qui  sont  généralement  frauduleux,  comme  l'a  dit 
M.  Girard. 

M.  LB  Prbsidsnt.  —  Monsieur  Depaire,  vous  ralliez-vous  à 
cet  amendement? 

M.  Depairb  {Bruxelles).  —  Cette  rédaction  rend  tout  à  fait 
ma  manière  de  voir. 

Capgband-Motbes  (Pons).  —  Je  crois  qu'il  serait  préférable 
qu'ainsi  que  cela  se  pratique  à  Paris,  toute  pesonne  appor- 
tant un  échantillon  prît  la  responsabilité  de  déclarer  le  Doœ 
de  la  personne  qui  a  vendu  le  produit, 

M.  Défaire  (Brujselles).  —  Il  est  indispensable  d'exiger 
que  le  déposant  fasse  connaître  le  nom  de  celui  qui  a  fourni 
le  produit;  voici  pourquoi  : 

Bien  des  personnes,  mues  par  un  simple  sentiment  de  cu- 
riosité, n'hésiteraient  pas  à  porter  au  laboratoire  une  denrée 
alimentaire,  u;ie  boisson,  au  sujet  de  laquelle  elles  auraient 
des  soupçons.  Quel  serait  l'effet  de  celte  remise  d'échantil- 
lon? Il  serait  nul  ;  la  santé  publique  n'aurait  rien  à  y  gagner. 
ËQ  elTet,  le  vendeur  n'étant  pas  connu,  on  ne  pourrait  pas  le 
poursuivre.  Il  faut  donc  que  l'on  fasse  connaître  le  nom  du 
vendeur. 

M.  BsLy AL  {Bruxelles).  —  Nous  sommes  absolument  d'ac- 
cord. 

Pour  donner  satisfaction  à  M.  Capgrand,  on  pourrait  ajou- 
ter ;  «  conformément  d  la  marche  suivie  au  laboratoire  mu- 
nic^al  de  Paris.  » 

M.  Défaire  [Bruxelles].  —  Pourquoi  faire  intervenir,  dans 
cette  question,  le  laboratoire  de  Paris,  alors  que  nous  savons 
que,  dans  bien  d'antres  laboratoires,  les  choses  se  passent  de 
la  même  manière?  Disons  simplement  dans  quelles  condi- 
tions nous  voulons  que  la  remise  des  échantillons  soit  laite. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FALSIFIClTIOlf  DES  DEHftÉES  ILIMBimiRES  SfiS 

M,  Belval  (Bruxelles).  —  Je  ne  liens  pas  spécialement  à 
celte  inentioD  qui  n'était  destinée  qu'à  signaler  un  exemple 
connu  de  tout  le  monde.  La  rédaction  que  j'ai  déposée  au 
commencement  de  la  séance^  précise  suffisamment  ma 
pensée. 

M.  LE  Président  —  Tout  te  monde  semble  d'accord. 

M.  Zanni  [Constantinopie].  —  Quanta  moi,  je  désirerais 
que  l'on  n'insérât  poiut  la  condition  de  la  gratuité;  c'est  là 
uD  détail  inutile  quand  il  s'agit  d'un  vœu, aussi  général,d'une 
entente  internationale. 

M.  LB  PuÉsiDBNT.  —  Nous  avoHS  à  voter  sur  la  sixième 
conclusion,  ainsi  formulée  à  nouveau  par  M.  Belval  ; 

Pour  faciliter  la  découverte  des  fraudes,  il  est  désirable 
que  les  échantillons  remis  par  le  public  soient  examinés 
gratuitement,  lorsque  le  déposant  fera  connaître  son  nom  et 
celui  du  vendeur. 

—  Cette  rédaction,  mise  aux  voix,  est  adoptée. 

M.  lAniii  (Constantinopie) .  —  Je  tiens  à  constater  que  j'ai 
voté  contre  la  gratuité. 

M.  LE  pBÉstDENT.  —  Il  est  entendu,  et  cela  sera  acte  au 
procès-verbal,  que  le  représentant  de  la  Turquie  ne  donne 
pas  son  adhésion  à  la  gratuité. 

Nous  allons  passer  à  la  septième  conclusion  ainsi  conçue  : 

«  Les  administrations  sanitaires  centrales  des  différents 
pays  se  tiendront  mutuellement  et  régulièrement  informées 
des  constatations  opérées  par  les  services  nationaux  d'ins- 
pection et  d'analyse.  Elles  p7-ocêderont,  afin  d'en  assurer  le 
cas  échéant  la  répression,  à  la  vérification  des  fraudes  de 
l'espèce  qui  leur  seraient  signalées  comme  s'effectuatit  sur 
leur  territoire.  » 

M.  le  rapporteur  a  cru  devoir  prendre  eelte  dernière  con- 
clusion, parce  que  ces  communications  internationales  di- 
rectes entre  les  autorités  sanitaires  des  différents  pays  ont  éîé 
ofTiciellement  autorisées,  dans  un  cas  analogue,  par  la  Con- 
férence de  Vienne  de   1874,   parce  que  la  même  demande 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


S66  TBOISitMS  ASSEMBLES  CBUEIULB 

est  encore  soamise  aux  délibéraiions  de  la  Conférence  sani- 
taire internationale  de  Rome  et  que  toutes  ces  prescripiions 
trouveraient,  s'il  le  fallait,  leur  justification  explicite  dans 
les  préceptes  du  droit  international. 

M.  Zannj  (Constantinoplé).  —  Comme  dans  plusieurs 
pays,  il  y  a  une  tendance  à  exclure  les  pharmaciens  de  ces 
commissions  sanitaires.  Je  voudrais  voir  dire  que  des  phar- 
maciens feront  partie  de  ces  conseils. 

M.  LB  Pbbsidbnt.  —  Je  crois  qu'il  n'y  a  pas  lieu  d'indiquer 
la  composition  de  ces  conseils  ;  il  suffit  d'émettre  le  vœu 
qu'ils  soient  jnstitués  là  où  ils  n'existent  point. 

M.  CoNNizzABo  {Rome).  —  Je  suis  de  l'avis  de  M.  le  pré- 
sident. Je  crois  devoir  faire  remarquer  que,  dans  les  paya 
où  il  y  a  un  conseil  chaîné  de  la  surveillance  des  pharmacies, 
ceux-ci  y  sont  représentés. 

M.  Zahni  (Constantinoplé).  —  Je  n'ai  pas  voulu  faire  de 
réclame  spéciale  pour  tes  pharmaciens;  mais  j'estime  que 
leur  place  est  parfaitement  marquée  dans  ces  commissions. 

Nous  ne  voyons  que  trop  souvent  des  conseils  de  salubrité 
publique  composés  de  douze  membres  qui  renfermentà  peine 
un  pharmacien.  Or,  dans  plusieurs  questions,  et  surtout  dans 
celles  qui  concernent  la  chimie,  le  pharmacien  pourra  jouer 
un  rôle  assez  important;  c'est  pourquoi,  je  demande  qu'on 
émette  te  vœu  qu'un  certain  nombre  de  pharmaciens  fassent 
partie  de  ces  conseils. 

M.  Cablbs  (Bordeaux).  —  Je  ne  voudrais  pas  lais.ser  pas- 
ser inaperçues  les  paroles  de  M.  Zanni.  Il  est  certain  que, 
dans  ce  moment,  dans  certains  pays,  il  y  a,  pour  ainsi  dire, 
une  entente  en  vue  d'exclure  les  pharmaciens,  non  seulement 
des  conseils  de  salubrité  publique,  mais  de  tous  les  comités 
scientifiques. 

Il  y  a  un  groupe  de  personnes  hostiles  à  l'introduction  des 
pharmaciens  dans  les  laboratoires  municipaux  dans  lesquels 
l'élément  pharmaceutique  devrait  jouer  un  si  grand  rôle. 

Je  me  range  donc  à  l'avis  émis  par  M.  Zanni. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PlLSinUTION  DIS  DBKKlES  ALIMIinAnES  567 

M.  GiHBVoix  {Paris}.  —  J'ai  entendu,  tout  à  l'heure,  les 
conclusions  du  rapport  et  je  ne  crois  pas  qu'il  y  soit  fait  men- 
tion de  la  composition  des  conseils  d'hygiène  ou  sanitaires, 
chargés  de  faire  les  analyses. 

Je  partage  l'avis  émis  par  M.  Zanni  et  j'insiste  loul  parti- 
culièrement avec  lui,  pour  que  l'élément  pharmaceutique 
soit  représenté  dans  ces  conseils.  Il  en  constituera  un  des 
éléments  les  plus  sérieux. 

Il  est  évident  que,  si  on  institue  les  laboratoires  d'analyse 
pour  l'examen  des  denrées  alimentaires,  les  pharmaciens 
pourront  y  remplir  un  rôle  important.  Jusqu'ici  ils  ont  fourni 
an  grand  nombre  d'hommes  expérimentés  qui  ont  rendu 
d'immenses  services  à  la  science,  et  il  en  est  parmi  les  col- 
lègues ici  présents  qui  ne  seraient  nullement  déplacés  dans 


J'ai,  devant  moi,  MM.  Connizzaro,  Girard,  Huguet  et  d'au- 
tres qui  sont  à  la  tête  du  service  sanitaire  de  leurs  localités 
respectives  et  c'est  avec  orgueil  que  je  constate  que  les  Bau- 
drimoDt,  les  Chevaliers,  les  Guibourt,  les  Soubeiran  et  bien 
d'autres  qui  ont  rendu  d'éminents  services  à  l'hygièue,  sont 
des  pharmaciens. 

Je  demande  donc,  avec  M.  Zanni,  que  les  pharmaciens 
fassent  partie  de  ces  conseils,  au  même  titre  que  les  chi- 
mistes, les  analystes  et  les  médecins. 

M.  CiUL^s  [Bordeatix).  —  SI  j'insiste  pour  que  les  phar- 
maciens soient  admis  dans  les  conseils  dont  il  est  question, 
c'est  précisément  à  raison  de  cette  circonstance,  que  les 
hommes  les  plus  autorisés  en  fait  de  recherches  de  falsifica- 
tions, tels  que  les  Chevalier,  les  Baudrimont,  etc.,  faisaient 
partie  de  notre  corporation. 

M.  Connizzaro  (Rome).  —  Je  me  permettrai,  dans  cette 
question,  de  dire  franchement  mon  avis  ;  je  suis,  du  reste, 
habitué  à  dire  la  vérité  devant  tout  le  monde. 

Je  suis  professeur  de  chimie,  j'enseigne  la  pharmacie  de- 
puis trente  ans  et  je  sais  que  les  pharmaciens  sont  très  capa- 
bles pour  ces  expertises  ;  mais  je  crois  qu'il  serait  dangereux 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


568  TBOISIÈME  AggEMBLfiB  QÉlrtRlLB 

d'admeUredaas  les  coBcIusioas  la  prescriptioQ  qu'on  veut  y 
introduire.  Exprimez  le  vœu  de  voir  les  pharmaciens  admis 
dans  les  commissions  sanitaires,  c'est  Lrès-bien  ;  mais  ne 
rendez  pas  difficile  le  vote  de  l'article  par  une  disposition 
qui,  suivant  moi,  ne  devrait  pas  y  figurer. 

Une  mention,  spéciale  à  ce  sujet,  pourra  être  portée  à 
l'ordre  du  jour  d'une  prochaine  séance  et  alors,  je  me  per- 
mettrai de  vous  Taire  connaître  mes  idées  à  ce  sujet.  Je  dois 
déclarer  qu'en  ce  moment,  je  ne  puis  partager  complètement 
les  idées  qui  viennent  d'être  émises. 

J'insiste;  faites  une  motion  dans  une  autre  séance  et  nous 
pourrons  nous  mettre  d'accord. 

M.  LB  PaisiDiNT.  —  Je  suis  de  l'avis  de  M.  Connizzaro. 
Nous  ne  pouvons  pas  introduire  ce  vœu  dans  les  conclusioDS 
d'un  travail  sur  la  répression  des  Ta Isiftca lions  des  denrées 
alimentaires;  la  proposition  de  M.  Zanni,  appuyée  par 
MM.  Caries  et  Genevoix,  n'a  aucun  rapport  avec  l'objet  à 
l'ordre  du  jour.  Vous  pouvez  l'introduire  pour  être  examinée 
dans  un  prochain  congrès;  mais,  actuellement,  nous  devons 
nous  en  tenir  strictement  aux  conclusions  du  travail  qui  nous 
a  été  présenté. 

Si  personne  ne  demande  plus  la  parole,  je  vais  procéder 
au  vote  sur  la  septième  conclusion. 

—  Elle  est  adoptée  à  l'unanimité. 

M.  LB  Président.  —  Messieurs,  nous  venons  de  terminer 
l'examen  de  cette  grave  question  des  falsifications  des  den- 
rées alimentaires.  Nous  avons  formulé  des  vœux  qui  seront 
consignés  au  procès-verbal  et  transmis  aux  gouvernements, 
comme  étant  l'expression  des  résolutions  prises  par  le  Con- 
grès. 

Je  ne  pense  pas  que  ces  importantes  questions  soient  éluci- 
dées complètement,  elles  se  représenteront  peut-être  encore 
ailleurs;  mais  je  crois  que  nous  pouvons  nous  applaudir  des 
décisions  que  nous  avons  prises,  je  dirai  même,  que  nous 
pouvons  nous  en  glori&er,  nous  avons  apporté  un  large  tri- 
but de  travaux  pour  la  solution  d'une  question  hygiénique 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


L'EnSElfiRBntnT  PBAa^CffDTIQnB  569 

qui,  depuis  plusieurs  années,  préoccupe,  et  avec  raisin,  la 
plupart  des  gouvernements. 

La  suite  de  l'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  du  rapport 
de  M.  De  Nobele,   ^nr  «  l'enseignement  pharmaceutique.  » 

Avant  d'ouvrir  la  discussion  sur  celte  importante  question, 
je  crois  que  le  bureau  doit  vous  faire  connaître  les  commu- 
nications qui  lui  ont  été  adressées,  ù  ce  sujet,  par  des  mem- 
bres qui  n'ont  pu  prendre  part  à  nos  débats. 

M.  le  professeur  Sloëder,  d'Amsterdam,  qu'un  récent 
deuil  de  famille  a  retenu  en  Néerlande,  nous  a  priés  de  vous 
donner  lecture  des  considérations  qu'il  croyait  devoir  vous 
soumettre. 

M.  le  secrétaire-général  voudra  bien  vous  communiquer 
le  travail  de  M.  Stoeder. 

M.  Vah  de  Vtvere,  secrétaire-général.  ~~  Voici  les  ré- 
flexions que  nous  a  adressées  M.  le  professeur  Stoëder. 


L'instruction  générale  des  peuples  décide  de  leur  avenir,  comme 
l'instruction  pharmaceutique  décide  du  sort  de  la  pharmacie. 

Je  sais  bien  que  cet  aphorisme,  que  j'ai  l'honneur  d'évoquer,  en 
prenant  la  parole,  à  ce  Congrès,  dans  la  question  relative  à  l'ensei- 
gnement pharmaceutique,  est  presque  inutile,  car  celle-ci  a  toute 
votre  sympathie. 

Dans  tous  les  Congrès  pharmaceutiques  antérieurs,  il  a  été  con- 
staté que  tous  les  pharmaciens  sont  d'accord  pour  étendre  cet 
enseignement,  qui  doit  être  aussi  élevé  que  possible  ;  tous  ont  com- 
pris qu'il  nous  incombe,  comme  un  devoir  impérieux,  de  réunir 
tous  nos  elTorts  pour  qu'on  exige,  dans  tous  les  pays,  des  connais- 
sances approfondies  et  uniformes  des  jeunes  gens  qui  se  destinent  à 
pratiquer  l'art  pharmaceutique. 

La  seule  place  qui  convienne,  selon  mes  convictions,  aux  études 
pharmaceutiques  scientifiques,  est  aux  universités.  C'est  dans  ces 
établissements  d'instruction  supérieure,  où  toutes  les  branches 
scientifiques  sont  acquises;  où  la  médecine,  cette  sœur  atnée  et 
respectée  de  la  pharmacie,  est  enseignée,  que  les  étudiants  en  phar- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


M2  DEDtlËie  ABBKXBLJE  UËttULB 

macie  doivent  se  trouver,  cAte  à  cdte,avec  les  autres  candidats  aux 
professions  libérales. 

Et,  en  effet,  ce  n'est  qu'au  milieu  de  la  lutLe  sr.ienlilîque  qu'une 
science  peut  se  développer.  Ce  n'est  que  là  que  les  adeptes  peuvent 
montrer  qu'ils  sont  dignes  de  seconder  ceux,  dont  les  efforts  sont 
constamment  dirigés  pour  augmenter  le  bien-être  social. 

Lorsque  nous  aurons  acquis  cette  condition,  nous  serons  arrivés  à 
cet  autre  point,  c'est  que  les  connaissances  préalables  ne  laisseront 
plus  rien  à  désirer.  L'admission  aux  universités  exige  presque  par- 
tout une  éducation  liuéraire  sufTisanle,  et  cette  éducation,  — je  ne 
crains  pas  de  l'affirmer,  aucun  doute  de  votrepart  ne  peut  subsis- 
ter, Messieurs  —  est  aussi  indispensable  de  nos  jours  aux  études 
pharmaceutiques  scientifiques,  qu'aux  éludes  de  la  médecine,  du 
droit,  de  la  philosophie,  etc. 

La  question  de  savoir  quel  rang  devait  occuper  l'enseignement  de 
la  pharmacie  dans  l'instruction  supérieure  générale,  a  préoccupé,  il 
y  a  environ  huit  ans,  les  pharmaciens  hollandais,  et  a  donné  bien  de 
la  peine  à  tous  ceux  qui  ont  le  droit  de  donner  leur  avis,  et  de 
décider  dans  les  affaires  qui  coucement  l'instruction  publique. 

Avant  celte  époque,  l'éducation  pharmaceutique  en  Hollande 
n'était  que  partiellement  réglée,  et  l'enseignement  théorique,  par 
conséquent,  était  donné  d'une  manière  très  imparfaite. 

La  loi  sur  l'enseignement  supérievr,  mise  en  vigueur  dans  mon 
pays  depuis  1877,  a  résolu  heureusement  la  question  de  la  manière 
la  plus  satisfaisante.  Elle  a  assimilé  la  pharmacie  aux  autres  feicnllés 
dans  toutes  les  universités,  elle  a  inscrit,  parmi  les  branches 
d'enseignement  obligatoire,  les  mathématiques  et  la  physique,  et  a 
confié  l'instruction  purement  pharmaceutique  à  un  ou  deux  profes- 
seurs, qui  sont  en  même  temps  directeurs  d'un  laboratoire  spécial. 

Cet  arrêté  royal  est  apprécié  de  tous  les  pharmaciens  néerlandais, 
comme  un  événement  très  heureux  pour  le  développement  de  la 
pharmacie  du  pays,  il  est  surtout  important,  par  ce  fait,  que  les 
études  littéraires,  exigées  des  étudiants  en  pharmacie,  sont  les 
mêmes  que  celles  qui  sont  nécessaires  pour  obtenir  le  grade  de 
médecin  ou  de  docteur  en  médecine. 

Non  seulement  les  études  littéraires  et  mathématiques  ne  différent 
paS;  mais  l'enseignement  de  la  physique  générale  est  le  même.  Ce 
n'est  qu'après  le  premier  examen  universitaire,  le  baccalauréat, 
que  l'étudiant  en  médecine'  et  l'étudiant  en  pharmacie  commencent 
leurs  études  spéciales. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


L^ENSEiaNBMEHT  PHAMUCBDTKlnE  571 

Cette  disposition  légale  est  vraiment  d'une  très  haute  importance, 
et  assure  dorénavant  à  la  phannacie  néerlandaise  une  place  liono- 
rable  parmi  les  proTessions  scientifiques. 

Le  vœu  que  M.  Petit,  de  Paris,  a  déposé  à  ce  sujet,  au  Congrès  de 
Londres,  est  donc  tout  à  Tait  réalisé  chez  nous.  L'admission  anx 
universités  de  mon  pays  dépend  d'un  examen  à  subir  dans  les  gym- 
nases du  cours  sexennal  ou  dans  les  écoles  moyennes  quinquen- 
nales, ou  d'un  pareil  examen  littéraire  et  mathématique,  à  passer 
devant  une  commission,  nommée  chaque  année  par  arrêté  royal. 

Ces  examens  conduisent,par  la  voie  de  l'uni versité,au  diplôme  de 
pharmacien,  tandis  que  IVxamen  final  des  gymnases,  ou  un  examen 
pareil,  passé  devant  une  commission  nommée  aussi  chaque  année, 
donne  aux  étudiants  le  droit  d'acquérir,  en  outre,  le  titre  de  docteur 
en  pharmacie.  Pour  obtenir  ce  grade,  on  exif^e  d'eux  une  dissertation 
inaugurale,  avec  dix  thèses  â  défendre  devant  la  Faculté.  Ce  dipMme 
de  docteur  est  indépendant  du  séjour  à  l'université,,  et  peut  être 
acquis  en  tous  temps  et  dans  toutes  les  universités  du  pays. 

Les  études  pour  les  étudiants  en  pharmacie  commencent  par  des 
cours  théoriques  et  pratiques  de  physique,  de  chimie,  de  botanique, 
de  zoologie  et  de  minéralogie,  donnés  par  six  professeurs,  dans 
chaque  uofversité.  Après  avoir  obtenu  un  satisfecit  dans  ces  bran- 
ches, l'étudiant  peut  commencer  ses  études  spéciales  pharmaceu- 
tiques, comprenant  la  botanique  pharmaceutique,  la  pharmacogno- 
aie,  la  chimie  pharmaceutique,  l'analyse  toxicologique  et  biologique, 
la  pharmacie  f^alénique  et  pratique.  Les  cours  de  ces  diverses  bran- 
ches sont  donnés  par  deux  ou  trois  professeurs  dans  chaque  uni- 
versité. 

Tous  ces  cours  comprennent  chacun  une  durée  de  deux  années, 
de  sorte  que  les  études  complètes  à  l'université  exigent  au  moins 
quatre  années. 

Le  dipMme  de  pharmacien  n'est  accordé  qu'aux  étudiants  qui  ont 
subi  leur  examen  théorique  devant  les  professeurs  de  la  Faculté, 
chargés  de  leur  instruction.  En  outre,  ils  doivent  produire  un  certi- 
ficat qu'ils  ont  suivi,  pendant  deux  années,  l'exercice  pratique  de  la 
profession. 

Ces  documents  donnent  le  droit  de  passer  le  dernier  examen, 
purement  pratique,  devant  une  commission  nommée  chaque  année 
par  arrêté  royal  el  qui  tient  ses  sessions,  deux  fois  par  an,  dans  une 
des  villes  où  se  trouve  une  université  :  Leyden,  Utrecht,  Groningue, 
Amsterdam.    Ces    commissions    sont   toujours    constituées    d'un 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


673  TVHSlBllB  AS9BliLAB  flAfSRALB 

membre  pour  la  cbiinie  pbarmaceuLique,  d'un  membre  pour  la 
botanique  pharmaceutique  et  la  pharmacognosie,  et  de  deux  mem- 
bres pour  la  pharmacie. 

Cet  examen  comprend  : 

a)  Pour  la  pharmacie  : 

t>  La  lecture,  la  compréhension  et  la  préparation  de  prescriptions 
difficiles  ; 

%"  La  préparation  de  deux  ou  trois  médicaments  chimiques  et  de 
deux  médicaments  galéniques  difficiles; 

3°  La  reconnaissance  des  plantes  médicinales  et  des  drogues, 
ainsi  que  les  mélimges  de  ces  dernières.  En  outre,  une  recherche  et 
une  préparation  microscopiques. 

h)  Pour  l'analyse  chimique  : 

K'  L'examen  d'un  médicament  falsifié; 

S*  Deux  analyses,  l'une  quantitative^  l'autre  volumétrique,  des 
principes  actifs  des  médicaments  ; 

3*  Deux  analyses  toxicologiques,   une  organique  et  une  inor- 


4'  Une  analyse  de  substance  alimentaire,  biologique  ou  patho- 
logique. 

Cet  examen  dure  environ  quinze  jours,  et  se  tient  dans  un  labora- 
toire des  universités,  sous  la  surveillance  continuelle  de  deux 
membres  du  jury. 

Je  viens.  Messieurs,  de  vous  exposer,  à  grands  traits,  la  tendance 
de  l'enseignement  pharmaceutique,  et  l'étendue  des  examens  dans 
mon  pays.  Il  est  incontestable  que  la  pharmacie  uéerlandAÎse 
profitera  de  ces  nouvelles  dispositions  légales.  Le  libre  exercice  de 
notre  profession,  qui  existe  en  Hollande,  sera  mitigé  par  le  lait 
d'exiger  de  sérieuses  connaissances  aux  nouveaux  pharmaciens. 
Ces  exigences  seront  la  seule  et  grande  puissance  qui  pourra  soute- 
nir dorénavant  les  pharmaciens  dans  la  lutte  qu'ils  auront  à  sup- 
porter pour  gagner  une  vie  honorable  et  jouir  d'une  modeste 
aisance. 

Nous  avoDS  également  reça  quelques  observations  de 
M.  le  professeur  SchUer,  de  NeumUoster-Zurich,  relatives  à 
la  question  de  l'enseignement  pharmaceutique  ;  les  voici  : 

En  maintenant  les  thèses,  que  j'ai  eu  l'honneur  de  présenter  au 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


l'ensuonehent  pbjlxmacbvtique  S73 

Coa(;rës  de  Londres,  en  1881  (voir  Report,  etc.,  p.  199,  306,  SIS), 
sur  la  question  des  études  proressionneltes,  je  me  permets  de 
proposer  en  outre  : 

a}  En  ce  qui  concerne  les  a  connaissances  préalables  >  (maturité 
pharmaceutique),  <  que  le  Congrès  se  déclare  en  faveur  de  l'admis- 
sion équivalente,  soit  d'une  maturité  scolaire  atteinte  dans  un  gym- 
nase littéraire,  soit  d'une  maturité  atteinte  dans  une  école  indus- 
trielle correspondante  au  gymnase  dans  l'organisation  scolaire 
(y  inclus  la  connnlssanco  de  la  langue  latine),  afin  de  porter  justice 
aux  talents  naturels  et  au  développement  individuel  des  personnes 
se  vouant  à  la  profession,  ceci  sans  préjudice  de  la  question  exa- 
minée dans  plusieurs  pays,  à  savoir  si  la  maturité  scolaire  du 
pharmacien  doit  être  la  même  que  celle  exigée  des  étudiants  en 
théologie,  en  droit  et  en  médecine?  b 

6/  En  ce  qui  concerne  les  éludes  pour  les  applications  profession- 
nelles, c  que  le  Congrès  émette  le  vœu,  que  partout  où  il  existe  des 
études  pharmaceutiques  réglées,  le  programme  et  le  plan  d'études 
contienne,  d'une  manière  obligatoire  ou  non,  des  cours  théoriques  et 
pratiques,  se  rapportant  à  la  connaissance  et  à  l'examen  des  denrées 
et  eaux  alimentaires,  afin  de  démontrer  de  plus  en  plus,  aux  auto- 
rités comme  au  public,  que  le  pharmacien  est  le  personnage  le  plus 
apte  et  qualifié  à  ce  genre  d'expertises,  surtout  dans  les  localités  o(t 
il  n'existe  point  de  laboratoires  centraux  de  police  sanitaire.  > 

L'AssocialioD  Lombarde  de  Pharmacie  nous  a  Tait  parvenir 
également  un  rapport  sur  It)  limitation  des  pharmacies.  Le 
bureau  considère  cette  question  comme  distincte  de  celle 
de  l'enseignement,  il  ne  croit  point  qu'elle  puisse  élre  discu- 
tée en  même  temps  que  celle-ci,  et  il  se  réserve  de  proposer 
la  remise  de  l'examen  de  celte  question,  si  elle  élail  soule- 
vée. Toutefois,  comme  ce  rapport  est  des  plus  Intéressant,  il 
en  a  distribué  tous  les  exemplaires  dont  il  pouvait  disposer  et 
il  vous  prie  de  l'autoriser  à  le  publier,  comine  anoexe,  dans 
le  compte-rendu  de  vos  travaux..  {Voir  annexe  n'  XI.) 

M.  lbPrésidbnt.  —  Si  personne  n'a  d'observatioD  à  présen- 
ter sur  la  proposition  de  M.  le  secrétaire-général,  le  bureau 
la  considérera  comme  adoptée. 

M.  Vah  de  Vtveie,  secrétaire-général.  —  Nous  avons  éga- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


574  noisitan  isskiibléb  oërébals 

lemenlreçu  quelques  observations  sur  la  question  qut  va  se 
discuter,  de  M.  J.  Colin,  deGenappe. 

Cet  boDorable  collègue  voudrait  que  a  l'accès  de  la  carrière 
B  pharmaceutique  ne  fût  permis  qu'à  la  suite  de  bonnes 
»  études  moyennes  humanitaires.  Toute  distinction  entre  les 
B  aspirants  aux  universités  ou  écoles  supérieures  devrait 
D  disparaître,  afin  que  toutes  les  branches  des  études  sapé- 
»  rieures  soient  estimées  au  même  degré.  » 

Il  voudrait  également  «  que,  dans  tous  les  pays,  il  fût 
»  créé  une  fatuité  spéciale  de  pharmacie,  comme  il  y  a  une 
»  faculté  de  droit,  de  sciences,  de  médecine;  l'enseignement 
»  devrait  être  exclusivement  réservé  à  des  pharmaciens  ou  à 
»  des  docteurs  en  pharmacie.  » 

11  demande  aussi  «  an  cours  de  législation  pharmacea- 
»  tique,  afin  que  les  droits  et  les  devoirs  des  pharmaciens 
»  soient  nettement  établis  et  expliqués  et  une  identité  dans 
T»  les  mentions  inscrites  sur  les  diplômes;  »  il  craint  c  que 
>  la  délivrance  de  titres  différents  à  ceux  qui  ont  terminé 
»  leurs  études  pharmaceutiques,  n'aient  pour  conséquence 
»  de  ravaler  inutilement  les  uns  devant  les  autres.  Il  faut 
»  qu'il  n'y  ait  ni  inférieurs,  ni  supérieurs,  tous  pairs!  Un 
»  examen,  qui  ne  conférerai!  aucun  titre  particulier,  oavri- 
»  rail  la  porte  du  professoral  aux  plus  dignes  et  aux  mieux 
B  doués.  V 

M.  LB  PkfeiDiHT.  ~  La  parole  est  à  M.  Bratimoe,  le  premier 
inscrit  pour  la  discussion  générale. 

M.  fiuTiHos  (Athènes)  donne  lecture  du  discours  ci-après  : 

HissiBims, 

Jusqu'en  1834,  l'exercice  de  la  pharmacie  et  celui  de  la  méde- 
cine n'étaient  régis,  en  Grèce,  par  aucune  loi;  chacun  pouvait 
exercer  librement  l'une  ou  l'aulre  de  ces  deux  proTessions  et  même 
toutes  les  deux  à  la  fois.  Chaque  magasin  d'épiceries  était  en 
même  temps  une  pharmacie  el  chaque  épicier  débitail  et  préparait 
les  remèdes  sans  avoir  aucune  notion  scientifique,  relative  à  leur 
préparation. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


l'eNSIIGMIIIIIT  PUUUCEDTIQOB  575 

La  première  ordonnance  royale  qui  a  trait  à  l'exercice  de  la 
profession  de  pharmacien^  fut  rendue  le  7/19  décembre  de  l'an- 
née 1834,  Par  cette  ordonnance.  Ions  ceux  qui  voulaient  doréna- 
vant exercer  la  profession  de  phannacien  ou  de  médecin,  étaient 
tenus  de  subir  un  examen  devant  les  membres  du  conseil  de  salu- 
brité (ou  de  santé),  qui  veoail  d'être  établi.  Ceux-ci,  s'ils  jugeaient 
que  les  récipiendaires  avaient  des  capacités  suffisantes,  leur  déli- 
vraient un  dipldme,  en  vertu  duquel  ils  pouvaient  exercer  la  pro- 
fession de  pharmacien  ou  de  médecin. 

Le  39  mars  de  Tannée  suivante,  parut  la  seconde  ordonnance 
royale,  réglant  la  vente  des  médicaments.  Cette  ordonnance  divi- 
sait en  trois  classes  les  personnes  ayant  droit  à  la  vente  des  médi- 
caments et  déterminait  les  différentes  espèces  do  médicaments  ou 
de  substances  vénéneuses  que  chacune  d'elles  avait  le  droit  de 
vendre.  La  vente  des  médicaments  en  usage  dans  la  pratique  de 
la  médecine  et  l'exécution  des  ordonnances  des  médecins  étaient 
réservées  aux  pharmaciens.  Les  droguistes  ne  pouvaient  vendre  ces 
médicaments  qu'en  gros  et  sans  qu'ils  eussent  subi  une  préparation; 
enfin,  les  épiciers  ne  pouvaient  plus  débiter  que  les  substances 
vénéneuses  et  les  produits  chimiques  qui  servent  dans  les  arts  et 
l'industrie. 

La  même  ordonnance  prohibait  en  même  temps  aux  pharmaciens 
de  donner  des  médicaments  sans  une  ordonnance  du  médecin  ;  il 
n'était  fait  d'exception  que  ponr  quelques  remèdes  incffensifs  in- 
diqués dans  un  catalogue  spécial;  elle  défendait  aussi  aux  méde- 
cins de  délivrer  des  médicaments  dans  tous  les  endroits  où  il  y 
avait  une  pharmacie  régulière. 

Dans  la  mémeannée,  on  publia  une  autre  ordonnance  royale  ré- 
glant la  vente  des  poisons.  Cette  ordonnance  est  en  vigueur  encore 
aujourd'hui.  Elle  enjoint  aux  pharmaciens  de  tiarder  les  poisons 
dans  un  lieu  séparé  et  distinct,  de  ne  les  vendre  que  personnelle- 
mont  ou  par  rintermédiairc  de  leur  premier  aide,  de  tenir  note 
soigneusement  du  poison  vendu,  ainsi  que  du  nom  de  l'acheteur, 
dans  un  livre  réservée  ce  seul  usage;  enfin,  de  n'en  fournir  à  per- 
sonne sans  une  ordonnance  de  médecin  ou  une  permission  de  l'au- 
torité locale. 

Quelques  années  après,  c'est-à-dire  le  3  septembre  18iS,  plu- 
sieurs prescriptions  détaillées  sur  la  pharmacie  de  l'Etat  furent 
publiées,  prescriptions  que  compléta  ensuite  le  décret  royal  du 
S  septembre  1861. 


Diàitized^yGOO^Ie 


576  noisiiMB  issuiléb  gChébilb 

Ce  décret  consacra  le  principe  de  la  limitation  dos  pharmacies, 
réglée  d'après  le  nombre  des  habitants,  de  la  manière  suivante  : 
pour  une  population  de  trois  mille  jusqu'à  six  mille  babitanta,  il 
est  permis  d'établir  deux  pharmacies;  dans  les  localités  de  six 
mille  à  trente  mille  habitants,  il  peut  y  avoir  une  pharmacie  pour 
chaque  fraction  de  trois  mille  habitants;  au-delà  de  (rente  mille, 
c'est  une  pharmacie  pour  chaque  fraction  de  quatre  mille  habi- 
tants. Dans  le  nombre  des  habitants  relatif  à  l'établissement  d'une 
pharmacie,  sont  comptées  aussi  les  populations  des  bourgs  cl  des 
villages,  situés  à  une  lieu  de  distance  de  cette  pharmacie,  à  moins 
qu'il  n'existe  déjà  de  pharmacie  dans  ces  bourgs  ou  villages.  Le 
permis  d'ouvrir  une  pharmacie  dans  un  village  ne  sera  délivré 
que  lorsque  la  population  comptera  au  moins  mille  âmes.  Ce  '!é- 
cret  régla  également  d'une  manière  précise  tout  ce  qui  se  rapporte 
à  l'établissement  et  à  l'entretien  des  pharmacies,  il  détermina  les 
devoirs  du  pharmacien,  ceux  de  son  personnel  et  institua  l'inspec- 
tion des  pharmacies  et  des  établissements  où  se  fôit  la  vente  en  gros 
des  produits  pharmaceutiques  et  des  drogueries. 

Ce  décret  fut  modifié  dans  un  sens  plus  sévère  en  ce  qui  con- 
cerne le  permis  d'établir  une  pharmacie;  ce  permis  était  d'abonl 
délivré  par  le  préfet,  mais  après  la  révision  de  ce  décret,  l'autorisa- 
tion de  s'établir  ne  fut  plus  accordée  que  par  le  Hinistre  de  l'inlé- 
rieur,  sur  avis  du  conseil  de  santé. 

Ces  stipulations,  qui  furent  révisées,  s'occupent  également  des 
empiétements  sur  les  droits  des  pharmaciens  par  les  droguistes  et 
négociants  de  produits  pharmaceutiques  et  par  toute  personne  étran- 
gère à  la  pharmacie.  Ce  décret,  après  avoir  été  sanctionné  par  le 
corps  législatif,  fut  inscrit  dans  le  bulletin  des  lois  de  l'Etat,  le 
25  avril  1880. 

Les  prix  des  médicaments  sont  fixés,  en  Grèce,  par  le  conseil  de 
santé;  tous  les  trois  ans,  ils  sont  révisés.  Il  est  défendu  aux  phar- 
maciens de  vendre  les  médicaments  à  des  prix  plus  élevés  ou  plus 
bas  que  ceux  qui  sont  indiqués  dans  le  tarif  dressé  par  le  conseil  de 
santé. 

11  n'y  aurait  que  fort  peu  de  chose  à  ajouter  et  à  retrancher  aux 
dispositions  légales,  en  Grèce,  relatives  à  l'exercice  de  la  pharmacie 
pour  former  un  excellent  corps  pharmaceutique  qui  offrirait  toutes 
les  garanties  exigées  par  l'intérêt  de  la  société.  Malheureusement, 
quoique  les  lois  soient  assez  bonnes,  il  y  a  de  multiples  raisons  qui 
se  sont  opposées  à  une  situation  parfaite  de  la  pharmacie  en  Grèce, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'EHSBioHnnrr  PHÀUUCEtrriQDS  577 

une  de  ces  principales  raisons  esl  le  peu  de  temps  qui  s'est  écoulé 
depuis  que  ces  lois  sont  en  vigueur. 

L'étude  de  la  pharmacie  commeaça  à  être  organisée,  en  Grèce,  en 
183a.  A  cette  époque,  une  ordonnance  royale  du  18/30  mat, institua 
une  école  spéciale  de  médecine  et  de  pharmacie  et,  dès  lors,  tous 
ceux  qui  voulaient  s'adonner  a  l'exercice  de  la  pharmacie  devaient 
être  munis  d'un  diplôme  délivré  par  cette  école.  Une  seconde  ordon- 
nance royale.datée  du  15/37  juillet  1838,établit  une  chaire  de  phar- 
macologie à  l'université  nationale  qui  venait  d'être  fondée;  cette 
ordonnance  fixa  également  les  cours  que  devaient  suivre  les  étu- 
diants en  pharmacie  pendant  trois  semestres. 

Par  une  autre  ordonnance  royale  du  4/16mai  1Si3,  il  fut  arrêté 
qu'il  y  aurait  à  l'université  une  section  spéciale  pour  l'enseignement 
de  la  pharmacie, sou  s  le  nom  d'école  de  pharmacie  et  sous  le  doyenné 
de  la  faculté  de  médecine. 

En  vertu  de  celte  ordonnance  royale,  l'élève  qui  voulait  être 
admis  à  cette'  école,  devait  présenter,  avant  son  admission,  des 
cerliRcats  prouvant  qu'il  avait  accompli  sa  dix-huitième  année, 
qu'il  avait  suivi  le  cours  au  moins  de  la  première  classe  du  collège 
(gymnase),  qu'il  avait  fait  trois  ans  de  pratique  dans  une  pharmacie 
de  l'Elat,  et  qu'il  avait  subi  une  épreuve  préparatoire.  La  durée  de 
l'enseignement  était  fixée  à  deux  ans,  comme  suit  :  1"  semestre  : 
physique,  chimie,  oryclologie  (minéralogie  et  zoolof^ie),  pharmaceu- 
tique; 2'  semestre  :  physique,  chimie,  géologie,  botanique;  3'  se- 
mestre :  matière  médicale,  toxicologie,  physique  et  chimie; 
4' semestre  :  pharmacologie,  pharmacie,  botanique,  exercices  phar- 
maceutiques et  chimiques. 

Les  examens  sur  toutes  ces  branches  avaient  lieu  devant  les  pro- 
fesseurs et  le  doyen  de  la  faculté  de  médecine. 

Les  examens  finis,  ceux  des  étudiants  qui  y  avaient  satisfait, 
recevaient  le  diplôme  de  l'école,  après  quoi  ils  étaient  tenus  à  faire 
encore  un  an  de  pratique  dans  une  pharmacie  ;  celle  année  écoulée, 
ils  devaient  subir  un  nouvel  examen  devant  le  conseil  de  santé,  qui 
leuroctroyait  alors  le  permis  du  libre  exercice  de  leur  profession. 

Treize  ans  après  la  publication  de  cette  ordonnance  royale,  il  en 
parut  une  nouvelle,  qui  régla  les  études  pharmaceutiques  d'une 
manière  encore  plus  parfaite  (34  octobre  18ii6).  On  exigeait  de 
l'aspirant  è  la  profession  de  pharmacien,  des  notions  préparatoires 
plus  étendues.  !l  fotlait  avoir  suivi  les  cours  des  trois  classes  du 
collège  et  deux  ans  de  pratique  dans  une  pharmacie.  La  durée  des 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


S78  TSOISIGHE  188BIIBL£E  GtNÉHlLB 

études  à  Tuniversité  fut  portée  à  trois  ans;  oulro  les  leçons  spéciales 
à  leur  Tacullé,  les  étudiants  furent  aussi  obligés  de  suivre  les  cours 
d^hlstoire  générale,  de  mathémalhiques  inférieures,  d'anlbropologîe, 
de  psycologie,  de  morale  el  de  logique. 

Leurs  études  achevées,  les  étudiants  avaient  â  subir  des  examens 
écrits  et  oraux,  et  ceux  qui  obtenaient  leur  diplAme  élaient  tenus 
de  feire  un  an  de  pratique  dans  une  pharmacie.  Après  ce  nouveau 
stage,  ils  devaient  encore  passer  eu  qu'on  appelle  Vexamen  pratique 
devant  le  conseil  de  santé.  Cet  examen  pratique  fut  réglé  par  une 
ordonnance  royale,  datée  du  30  mai  1858.  Cette  ordonnance  consa- 
cra deux  classes  de  permissions  pour  le  libre  exercice  de  la  phar- 
macie, l'une,  dite  absolue  et  l'autre,  limitée,  selon  la  capacité  du 
candidat.  En  vertu  de  la  première,  il  pouvait  exercer  sa  profession 
où  il  voulait,  tandis  que  la  seconde  ne  lui  permettait  de  le  faire  que 
dans  des  villes  do  second  rang. 

Aujourd'hui,  pour  être  admis  à  l'école  de  pharmacie  de  l'utùver^ 
site,  i)  faut  présenter  un  dipidme  de  bachelier  ès-lettres,  un  certi- 
ficat prouvant  un  au  de  stage  dans  une  pharmacie,  et,  enfin,  subir 
une  épreuve  écrite  d'admission.  L'âge  du  candidat  n'est  plus  prïs 
en  considération. 

La  durée  des  études  pharmaceutiques  est  de  trois  années  révo- 
lues, pendant  lesquelles  des  professeurs  spéciaux  enseignent  les 
leçons  suivantes  : 

Chimie  générale  organique  ol  inorganique  ; 

Chimie  pharmaceutique; 

Pharmacie  ; 

Pharmacologie  et  matière  médicale  ; 

Botanique  ; 

Zoologie  ; 

Oryctologie  (minéralogie); 

Géologie  ; 

Physique  ; 

Toxicologie. 

Les  aspirants  pharmaciens  suivent  le  cours  de  philosophie,  ils 
travaillent  pendant  deux  ans  dans  le  laboratoire  de  chimie  et  font 
des  exercices  analytiques  sur  des  substances  inorganiques  et  or- 
ganiques, ils  s'occupent  pendant  trois  ans  dans  les  laboratoires  de 
pbaruiacie.  Ces  exercices  fui'ent  fixés  par  une  ordonnance  royale  du 
i  octobre  <874. 

Après  avoir  reçu  le  diplAme  de  l'école,  ils  doivent  faire  un  stage 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


L'ENSUGniURT  PHAtlUCSDnQCI  S79 

de  SIX  mois  dans  une  pharmacie  ;  ils  subissent  ensuite  un  nouvel 
examen  devant  le  conseil  de  santé,  qui  leur  permet  d'établir  une 
pharmacie.  Il  y  a,  comme  nous  avons  dit,  deux  catégories  de  per- 
mis, ils  soDtabsotus  ou  limités,  toutefois,  ces  derniers  ont  été  abo- 
lis sans  décret  et  siiencUmement,  puisque  le  conseil  de  santé  ne  les 
délivre  plus,  il  ajourne  ceux  qui  ne  sont  pas  Jugés  capables  d'avoir 
un  permis  absolu  et  il  les  invile  à  subir  un  nouvel  examen  après 
un  laps  de  temps  assez  long,  pour  qu'ils  puissent  se  remettre  à 
l'étude  et  acquérir  les  notions  scientifiques  qui  leur  manquent. 

Le  court  résumé  historique  que  nous  venons  d'exposer  dé- 
montre clairement  que  la  situation  de  la  pharmacie  se  perfectionne 
de  jour  en  jour,  en  Grèce. 

Depuis  le  moment  où  la  nation  brisa  les  chaînes  de  l'esclavage, 
aucune  décade  d'années  ne  s'est  écoulée  sans  apporter  quelque 
amélioration  à  l'exercice  de  ta  pharmacie  et  aux  études  qui  s'y  ral- 
tachent.  Avant  l'émancipation  de  la  nation  et  pendant  les  premières 
années  de  la  constitution,  le  pharmacien  était  le  plus  souvent  un 
praticien  possédant  peu  de  connaissances,  mais  insensiblement, 
lorsqu'on  comprit  l'importance  de  la  profession  pharmaceutique, 
on  exigea  des  pharmaciens  des  connaissances  scientifiques  trés- 
étenducs  ;  aujourd'hui,  le  pharmacien  grec  possède  les  mêmes  con- 
naissances littéraires  que  le  médecin  ou  le  docteur  en  sciences 
physico-mathématiques.  Il  Fait  à  peu  près  les  mêmes  études  que 
le  médecin  et  les  autres  docteurs  en  d'autres  sciences.  Il  est  donc 
l'égal  des  autres  étudiants.  Néanmoins, nous  pensons  qu'il  est  temps 
qu'on  lui  octroie  également  le  titre  de  docteur,  comme  on  l'a  foit 
pour  les  autres  professions  libérales.  Nous  avons  l'espoir  que  nos 
justes  prétentions  seront  satisfaites,  seulement,  afin  que  les  phar- 
maciens soient  plus  digues  encore  de  ce  titre  de  docteur,  nous 
croyons  pouvoir  proposer  qu'outre  les  cours  des  sciences  qu'on 
leur  enseigne  déjà,  ils  suivent  également  ceux  de  physiologie  géné- 
rale et  d'anatomio. 

Nous  basons  notre  opinion  sur  le  but  même  de  la  pharmacie  qui 
est  l'étude  des  remèdes. 

D'après  nous,  la  pharmacie  ne  suit  pas  complètement  aujour- 
d'hui la  voie  qu'elle  devrait  suivre.  Elle  examine  le  remède  comme 
un  produit  chimique  ou  physique,  elle  s'occupe  Je  la  manière  dont 
il  faut  le  recueillir,  le  préparer,  le  purifier;  mais  elle  ne  s'occupe 
guère  de  son  emploi  Ihéiapeutique  et  de  sou  action  physiologique, 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


880  TBOlSlÈn  ASSIMBLBS  GEKIULB 

OU,  s'il  s'en  occupe  parfois,  c'est  d'une  maDiëre  toute  superficielle, 
laissant  ce  soin  à  la  médecine. 

Nous  pensons  que  le  pharmacien  ne  doit  pas  étudier  un  médica- 
ment,-uniquement  comme  un  produit  naturel  ou  chimique,  mais 
qu'il  doit  l'étudier  comme  spécifique  contre  les  maladies,  car  c'est 
comme  tel  qu'il  intéresse  le  pharmacien  et  non  point  comme  pro- 
duit organique  ou  iaoï^anique.  Il  faut  qu'il  connaisse,  outre  la 
manière  de  recueillir,  de  purifier,  de  préparer,  de  conserver  les 
médicaments,  leurs  propriétés  médicinales,  leur  action  et  leur 
puissance  physiologique,  les  divers  changements  qu'ils  subissent 
pendant  leur  passage  dans  l'organisme  humain  et  les  modifica^ons 
qu'il  fait  subir  à  celui-ci. 

Autrefois,il  n'y  avait  ni  médecine,  ni  pharmacie,  il  n'y  avait  qu'un 
art  :  c'était  l'art  de  guérir.  Cet  art  existe  encore  aujourd'hui  :  la 
médecine  et  la  pharmacie  sont  des  branches  de  cet  art  etelles  se  sonl 
séparées  pour  arriver  d'une  manière  plus  régulière  et  plus  parlâite 
au  but  que  se  propose  cetarl. 

La  pharmacie,  eu  sa  qualité  de  branche  de  l'art  de  guérir,  doit  se 
rapprocher  autant  que  possible  de  cet  art,  pour  pouvoir  contribuer 
plus  efficacement  à  son  but.  Elle  y  parviendrii,  lorsque  ses  adeptes 
étudieront,  de  plus  près, le  remède  en  relation  avec  Thommi-  sain  et 
malade;  mais  pour  pouvoir  s'appliquera  celte  étude  et  la  compren- 
dre, il  laut  que  le  pharmacien  connaisse  la  physiologie  et  la  patho- 
logie générale,  qui,  pour  être  comprises  à  leur  tour,  exigent  l'étude 
de  l'anatomie  périgraphique. 

On  nous  demandera,  peut-être,  quelle  utilité  y  aura-t-il  pour 
l'art  de  guérir,  quand  le  pharmacien  aura  connaissance  des  sciences 
que  nous  avons  citées? 

Nous  répondrons  à  celle  demande  : 

1"  Que  le  pharmacien,  lorsqu'il  connaîtra  le  remède,  ainsi  que  les 
ohangements  qu'il  peut  subir,  et  ceux  qu'il  pcul  provoquer  dans 
l'organisme,  se  trouvera  mieux  en  étal  déjuger  de  la  valeur  de 
chaque  remède,  il  pourra  aplanir  les  difficultés  inhérentes  au  choix 
des  médicaments;  il  sera  en  état  de  faire  des  observations  sur 
l'action  physiologique  des  remèdes  anciens  el  nouveaux,  et  il  con- 
tribuera ainsi,  pour  une  grande  part,  au  progrès  de  la  théra- 
peutique ; 

S"  Qu'un  pharmacien,  possédant  ces  notions  scientifiques,  sera  à 
même  de  juger  bien  plus  facilement,  et  en  connaissance  de  cause, 
des  doses  des  médicaments,  de  leurs  incompatibilités  physiolo- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'ENSEIGnEHEirr  PKARMACIOTIQUB  58f 

giqaes,  des  lapms  calami  sur  lesquels  il  est  obligé,  ot  cela 
assez  fréquemment,  d'appeler  l'attention  du  médecin.  Nous  n'enleu- 
doDs  pas,  pour  cela,  faire  du  pharmacien  un  contrAleur  des  actes 
du  médecin,  mais  nous  souhaitons,  et  notre  souhait,  croyons-nous, 
sera  partagé  par  toute  l'humanité  souffrante,  de  prévenir,  autant 
que  possible,  les  erreurs  qui  menacent  la  vie  de  l'homme.  Du  reste, 
personne  ne  niera  que  le  pharmacien  qui,  lors  de  l'exécution  d'une 
ordonnance,  est  en  état  de  juger  la  valeur  thérapeutique  du  remède, 
ne  puisse  souvent  prévenir  le  mal,  qu'une  erreur  du  médecin  pour- 
rait causer. 

Toutes  ces  raisons  militent,  pensons-nous,  pour  qu'au  point  de 
vue  du  progrès  de  la  pharmacie  et  de  l'art  de  guérir^  de  la  santé 
publique  et  de  l'intérél  de  l'humanité,  on  ajoute,  aux  sciences 
enseignées  aujourd'hui  en  pharmacie,  l'enseignement  de  la  physio- 
logie, de  la  pathologie  générale  et  de  l'anatoœie. 

Nous  concluons  et  nous  estimons  que  : 

1°  Les  études  préparatoires  devraient  être  les  mêmes  que  celles 
qui  sont  exigées  pour  les  autres  professions  libérales  et  surtout 
pour  la  médecine. 

2"  Le  stage  préparatoire  dans  une  officine,  avant  les  études,  est 
inutile.  Et,  en  effet,  il  est  fait  d'une  manière  superlJcielle  sans  mé- 
thode et  l'élève  n'a  encore  aucune  connaissance. 

3'  Les  études  scientifiques  à  l'université  devraient  comprendre 
quatre  années.  A  la  fin  de  celles-ci  le  candidat  serait  reçu  docteur  en 
pharmacie.  Celui  qui  voudrait  exercer  la  profession  de  pharmacien 
sérail  obligé  de  faire  un  stage  de  deux  ans  dans  une  pharmacie, il  pas- 
serait ensuite  un  examen  pratique  pour  avoir  la  permission  d'exer- 
cer ta  profession  de  pharmacien. 

Le  pharmacien,  formé  d'après  ces  principes,  serait  instruit,  ca- 
pable ;  il  rendrait  des  services  non  seulement  à  la  science  théra- 
peutique, mais  il  serait  en  élat  de  se  rendre  utile  è  la  société  toute 
entière. 

M.  PsEBHOFBR  [Vienne).  —  La  Société  générale  de  pharma- 
cie d'Autriche  présente  au  6'  Congrès  International  un  vœu 
qui  se  rapporte  à  l'enseignement  des  pharmaciens.  Cette  pro- 
position dît  qu'il  est  désirable  qu'on  exige  des  jeunes  geos 
qui  se  destinent  à  la  pharmacie  la  connaissance  des  moyens 
nécessaires  pour  analyser  les  produits  el  les  boissons  alimeo- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


S82  TKOlUfcHE  iSBEMBLfiB  liântULE 

taires...  et  pour  rechercher  leurs  altéralioos  et  leurs  falsifi- 
cations. 

Dana  notre  siècle,  ta  vapeur,  le  télégraphe  et  tant  d'autres 
inventions  ont  eu  pour  résultat  de  rapprocher  les  peuples, 
de  faire  disparaître  les  barrières  élevées  par  les  différences 
de  oaiionalité  et  de  tangage  et  de  réunir  les  hommes  qui 
s'adonnent  aux  mêmes  études  dans  les  diSërenles  parties  du 
monde.  Ce  Coogrès  a  pour  but,  égaleraeot,  d'arriver  à  une 
entente,  en  vue  des  principes  que  nous  avons  tous  à  pro- 
fesser dans  l'intérêt  de  la  santé  publique. 

Pour  atteindre  ce  but,  que  nous  poursuivons  tous,  la  pre- 
mière chose  que  nous  devons  désirer,  c'est  unifier  l'in- 
struction pharmaceutique. 

Je  ne  veux  pas  faire  de  cette  question  l'objel  d'un  long 
discours;  elle  s'impose  par  elle-même.  Je  me  bornerai  à 
quelques  mots,  pour  appuyer  la  proposition  de  la  Société 
pharmaceutique  d'Autriche,  proposition  qui  est  relative  à 
l'enseignement  de  l'une  des  branches  les  plus  importantes  de 
notre  éducation  professionnelle. 

Il  faut  avouer  que  les  produits  qni  servent  à  l'alimentation 
des  hommes  et  des  animaux  se  comptent  avec  peine.  Ils  sont 
innombrables.  Nous  ne  devons  pas  nous  étonner  que  la  falsi- 
fication fasse  chaque  jour  de  nouveaux  progrès.  Mais  on 
n'est  pas  suSisamoient  armé  pour  combattre  les  sophistica- 
tions. Il  convient  que  l'étude  des  moyens  prophylactiques 
pour  empêcher  ces  fraudes  soit  l'objet  de  notre  sollicitude  cl 
de  nos  constantes  recherches.  Il  faut,  pour  combattre  le  mal, 
qu'une  entente  s'établisse.  J'ai  été  heureux  de  voir  que  le 
comité  organisateur  du  Congrès  avait  pris  la  résolution  de 
mettre  cette  question  a  l'ordre  du  jour  de  nos  délibérations. 
Nous  avons  pris,  hier,  d'heureuses  résolutions;  mais,  pour, 
faciliter  leur  mise  en  pratique,  je  demande  que  tous  les 
pharmaciens  soient  en  mesure  de  faire  des  analyses  des  den- 
rées alimentaires  et  des  boissons. 

Dans  la  capitale  de  l'empire  d'Autriche,  il  existe  des  labo- 
ratoires publics  et  privés  qui  sont  chargés  des  investigations 


D,B,t,zed.yGOOgle 


L'nnEHHimiiT  pnisiuCEimQiiB  583 

nécessaires  pour  constater  la  pureté  des  substances  alimen- 
taires. Le  public  peut  toujours  &'y  rendre,  aQn  de  se  convain- 
cre de  la  bonne  qualité  des  marchandises  qui  lui  sont  offertes 
en  vente. 

Mais  il  est,  dans  l'empire  d'Autriche,  bien  d'autres  loca- 
lités, notamment  dans  les  campagnes,  oii  ces  laboratoires 
n'existent  pas.  Eh  bieni  il  faudrait  que  le  public  du  ces  loca- 
lités pût  s'adresser  au  premier  pharmacien  venu  de  l'endroit, 
afin  de  lui  demander,  le  cas  échéant,  de  faire  ces  analyses. 

Cela  ne  peut  pas  se  faire  aujourd'hui,  soit  que  les  pharma- 
ciens manquent  de  connaissances  nécessaires,  soit  qu'ils 
n'aient  pas  les  appareils  ad  hoc.  Il  serait  désirable  que  par- 
tout on  instituât  des  cours,  pour  permettre  aux  pharmaciens 
de  pratiquer  des  analyses. 

Des  cours  de  ce  genre  ne  pourraient  que  favoriser  leur 
instruction,  ils  auraient,  en  outre,  cet  avantage  —  comme 
les  études  seraient  les  mêmes  partout  —  de  permettre  aux 
pharmaciens  de  se  rendre  à  l'étranger,  de  se  familiariser 
avec  les  tangues  étrangères,  et  de  provoquer  une  émulation 
très  utile,  au  point  de  vue  général. 

J'insiste  donc  pour  que  les  pharmaciens  reçoivent  tous  un 
enseignement  dans  le  sens  indiqué  par  la  Société  de  pharma- 
cie d'Autriche. 

Je  crois  pouvoir  me  borner  à  ces  quelques  mots  et  je  me 
plais  à  espérer  qu'ils  seront  bien  accueillis  par  l'assemblée 
devant  laquelle  j'ai  eu  l'honneur  de  parler. 

M.  ScBLossBR  (Vienne)  prend  la  parole  et  donne  lecture  du 
discours  suivant  : 

Hkssieuks, 

Le  comité  d'organisation  du  6'  Congrès  intemalional  pharmaceu- 
tique a  soumis,  aux  délibéraLions  de  cette  réunion,  la  question  des 
éludes  pharmaceutiques.  Cette  queslioQ  me  semble  en  renfermer 
une  autre  qui  mérite  également  d'attirer  votre  attention.  Je  veux 
parler  de  la  création,  dans  tous  les  pays  représentés  ici,  du  grade  de 
docteur  en  pharmacie,  comme  nous  l'avons  en  Autriche. 


zed.yGOOglC 


J 


584  IBOISlblE  ASSKMBLtl  GBnSBALt 

Permeltez-moi  de  vous  exposer  brièvemeitt  \es  raisons  qui  m'ont 
déUirminé  à  foire  cette  proposiMoQ.  Je  crois  qu'il  serait  conforme  à 
la  dignité  de  notre  profession,  que  nous  fussions  mis  sur  le  même 
pied  que  ceux  qui  exercent  la  médecine,  le  droit,  etc.,  et  je  pense 
qu'on  atteindrait  ce  but  en  nous  donnant  la  possibilité  d^acquérir  le 
litre  de  docteur  en  pharmacie. 

Je  parle  spécialement  du  doctorat  en  pharmacie,  et  non  de  celui 
en  philosophie,  parce  que  ce  n'est  qu'avec  le  grade  de  docteur  en 
pharmacie  qu'on  pourrait  obtenir  ce  caraclére  spécial,  qui  n'est  point 
attaché  à  celui  de  docteur  en  philosophie.  Ce  dernier,  en  effet,  peut 
s'obtenir  par  des  études  qui  ne  sont  nullement  on  rapport  avec  la 
pharmacie. 

Il  est  indéniable  que  ce  grade  aurait  une  grande  importance  pour 
notre  profession,  il  permettrait  d'apprécier  à  leur  juste  valeur  nos 
connaissances  scienliËques  et  nos  études  spéciales,  aussi  je  vous 
prierai  de  réfléchir  sérieusement  sur  cette  question. 

Aujourd'hui  que  les  progrès  scientifiques  se  produiseot  dans  une 
proportion  iDconnue  jusqu'ici  dans  toutes  les  sphères  de  l'activité 
iotellectuelle;  que  les  connaissances  exigées  s'étendent  de  plus  en 
plus;  que,  nous  aussi,  nous  sommes  animés  du  désir  de  réorganiser 
le  plan  de  nos  études,  afin  de  former  des  jeunes  pharmaciens 
instruits  dans  toutes  les  branches  de  la  pharmacie  moderne,  je  pense 
que  la  mise  en  exécution  de  ce  projet  ne  rencontrera  pas  des  obsta- 
cles insurmontables. 

On  a  l'intention  d'exiger  des  aspirants  pharmaciens  une  con- 
naissance plus  approfondie  de  l'analyse  des  denrées  alimentaires,  de 
la  chimie  pathologique  et  légale.  On  prolongera  même,  peut-être,  la 
durée  des  études.  Je  ne  puis  que  me  rallier  à  ces  propositions. 
Cependant,  il  me  semble  que  l'on  devrait  limiter  6  la  connaissance 
de  la  pharmacie  proprement  dite,  les  sciences,  que  l'on  exige  du 
simple  pharmacien,  attendu  que  le  plus  grand  nombre  des  étudiants 
ne  possède  pas  les  moyens  nécessaires  pour  aller  au-delà.  Que  l'on 
réserve  un  ensemble  d'études  plus  étendues  à  ceux  qui  veulent 
agrandir  le  champ  de  leur  savoir  et  qui  ne  reculent  point  devant  les 
sacrifices  d'argent  et  de  temps. 

Dans  certains  pays,  maints  jeunes  gens,  dans  le  but  de  présenter 
au  public  une  preuve  de  la  supériorité  des  études  qu'ils  ont  faites, 
ou  désireux  de  posséder  un  titre  qui  leur  donne  du  relief  aux  yeux 
du  monde,  vont  chercher  dans  les  facultés  de  philosophie  ou  de 
sciences,  le  grade  de  docteur,  que  l'école  de  pharmacie  leur  refuse. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


L'ERnumONT  PBjLHMACIDTIQOB  9SS 

Ils  y  font  des  travaux  parfois  importaDts  pour  les  progrès  de  [a 
science.  Que  ne  leur  doune-t-ou  l'occasion  d'en  feîre  autant  dans  la 
pharmacie,  en  y  créant  un  doctorat  spécial  dont  on  obtiendrait 
le  diplâme,  en  se  livrant  à  des  recherches  et  à  des  études 
équivalentes  au  moins  à  celles  qu'on  exige  du  docteur  en  philo- 
sophie. 

L'importance  des  analyses  alimenlaires  augmente  de  jour  en  jour, 
l'hygiène  et  la  santé  publique  attirent  de  plus  en  plus  l'attention  des 
gouvernements;  ne  serait-il  pas  rationnel  de  diriger  vers  ces 
sciences  les  pharmaciens  dont  les  éludes  actuelles  servent  déjà 
de  base  aux  connaissances  qu'exigent  l'hygiène  et  la  recherche  des 
folsificatioDS  ? 

Voici,  à  mon  avis,  ce  que  l'on  pourrait  exiger  du  candidat  au 
doctorat  en  pharmacie  : 

Certificat  constatant  l'achèvement  complet  des  cours  d'un  gym- 
nase, tel  qu'on  l'exige  de  tous  ceux  qui  veulent  être  admis  aux 
hautes  écoles.  Un  certificat  constatant  l'achèvement  des  études 
pharmaceutiques.  La  fréquentation,  pendant  deux  ans,  des  cours 
d'analyse  des  denrées  alimentaires,  de  chimie  pathologique  et 
légale,  de  chimie  analytique  spéciale,  de  pharmacie  galéni- 
que,  etc.,  etc. 

Après  avoir  rempli  ces  conditions,  le  candidat  serait  soumis  à 
un  examen  rigoureux,  pratique  et  théorique,  dans  lequel  il  don- 
nerait la  preuve  d'une  connaissance  approfondie  de  toutes  les  ma- 
tières exigées. 

On  obtiendrait  ainsi  des  docteurs  en  pharmacie  qui,  incontesta- 
blement, seraient  en  état  de  se  rendre  plus  utiles  h  leurs  sembla- 
bles, que  les  pharmaciens  qui  auraient  acquis  le  dipldme  de  doc- 
teur en  philosophie  ou  en  sciences. 

Les  gouvernements  ne  manqueraient  pas  d'accepter  la  compé- 
tence de  ces  docteurs  dans  toutes  les  questions  hygiéniques  et  de 
leur  confier  des  fonctions  qui,  jusqu'à  ce  jour,  ont  été  occupés 
soit  par  des  médecins,  soit  par  des  chimistes  techniques  ou  par 
d'autres  personnes.  De  plus,  on  ouvrirait  de  celle  manière  aux  doc- 
teurs en  pharmacie,  la  voie  du  professorat  dans  les  sciences  phar- 
maceutiques ou  naturelles. 

C'est  surtout  aujourd'hui  que  le  public  croit  à  tort  que  le  phar- 
macien abandonne  le  chemin  delà  science  pour  se  mercantiliser, 
queje  crois  le  moment  opportun  pour  la  création  de  ce  docloratet 
je  verrais  dans  la  réalisation  de  ma  proposition,  un  témoignage  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S86  noisitiB  ASSKMtun  girbiau 

la  confiance  et  de  la  bienveillance  que  les  gouveroemenls  de  tous 
les  pays  ont  toujours  montrées  envers  notre  profession. 

M.  GosBFFROT  {Vienne).  —  Dans  le  rapport  qui  nous  a  été 
présenté  au  sujet  de  reoseignemenl  pharmaceutique,  nous 
avoDs  trouvé  des  documents  sur  l'instruction  qu'on  donoait 
aux  élèves  en  pharmacie  dans  la  plupart  des  pays  représen- 
tés au  Congrès,  mais  avons  été  surpris  de  n'y  trouver  aucun 
renseignement  qui  se  rapporte  à  rAutriche-Hongrie;  je  ne 
sais  pas  pourquoi  ce  pays  n'est  pas  cité  dans  ce  travail. 

Je  n'ai  pas  l'intention  de  faire  ici  l'historique  de  la  phar- 
macie autrichienne,  ni  de  fournir  à  ce  sujet  des  explications; 
je  me  bornerai  à  faire  remarquer  que  l'éducation  pharma- 
ceutique, en  Autriche,  est  à  peu  près  la  même  que  dans  les 
autres  pays. 

M.  LB  Pmsjmht;  —  Je  ferai  remarquer  à  M.  Godeffroy 
que,  si  on  a  omis  de  parlai*  de  l'Autriche  dans  le  rapport,  la 
cause  en  est  que  nous  n'avons  pas  reçu  de  documents  venant 
de  ce  pays. 

Nous  avions  demandé,  par  la  voie  diplomatique,  des  ren- 
seignements aux  gouvernements  de  tous  les  pays  civilisés. 
Ceux-ci  noua  sont  parvenus  assez  tardivement  et,  jusqu'ici, 
certains  d'entre  eux  nous  font  encore  défaut.  De  ce  nombre 
sont  précisément  :  ceux  relatifs  à  l'Autriche,  à  la  Roumanie, 
à  la  Suède  et  à  la  Norwége. 

Nous  espérons  que  ces  pays  nous  fourniront  sous  peu  les 
textes  des  lois  qui  régissent  l'enseignement  pharmaceutique 
chez  eux.  Nous  avons  dressé,  à  cet  effet,  un  formulaire  uni- 
forme et,  je  dois  le  déclarer,  nous  n'avons  qu'à  nous  louer 
de  l'accueil  qu'on  a  feit  à  notre  questionnaire. 

Lors  de  la  publication  du  compte-rendu  général  du  Con- 
grès, M.  le  rapporteur  aura  soin  d'introduire,  dans  son  rap- 
port, les  documents  qui  nous  font  encore  défaut  et  de  le 
compléter  ainsi.  En  attendant,  un  membre  du  Congrès  pour- 
rait, pour  chacun  de  ces  pays,  nous  fournir  quelques  indica- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHARMICRDTIQDE  587 

tioDsécourlées;  elles  seraient  de  natures  abréger  les  dis- 
cussions et  nous  feraient  gagner  du  temps. 

M.  De  Nobblb  (Gand].  —  Gomme  vient  de  le  dire  M.  le 
président,  il  ne  m'a  pas  été  possible  de  donner  des  rensei- 
gnements plus  complets  sur  l'Autriche,  pour  ce  motif  très 
simple,  qu'aucun  document  ne  m'est  i>arveou  en  temps  utile, 
pour  pouvoir  en  donner  des  extraits. 

L'Autriche  n'est  pas  seule  en  relard.  J'ar  dû  faire  des  em- 
prunts au  travail  du  docteui'  Mullcr,  du  Danemark.  Je  lui  ai 
pris  les  éléments  nécessaires  à  l'appréciation  de  ce  qui  se 
passe  en  Suède  et  Norwége  et  encore  n'ai-je  pu  le  faire  à 
temps.  Comme  M.  leprésident  vient  de  le  déclarer,  j'aurai 
soin,  pour  le  compte-rendu  des  travaux  du  Congrès,  de 
concenlrer  autant  que  possible  ces  documents  étrangers.  Si 
ces  Messieurs  veulent  nous  faire  l'honneur  de  nous  donner 
des  détails  sur  ce  qui  se  passe  daus  leurs  pays  respectifs, 
nous  serons  heureux  d'en  tirer  profit. 

Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  ces  omissions  ne  penveot 
être  imputées  qu'aux  étrangers  qui  ne  nous  ont  pas  réponda 
jusqu'ici. 

M.  Zahni  {Constantinople)  donne  lecture  du  discours  sui- 
vant : 

HlSSIlUKS, 

En  ma  qualité  de  représentant  de  la  pharmacie  oltornsoe  et  d'ex- 
membre  du  conseil  de  l'Ecole  régionale  de  médecine,  je  croia  de- 
voir remplir  un  devoir,  en  remerciant  mon  confrère,  H.  De  Nobele, 
d'avoir  donné  des  renseignement  très  eomplels  sur  l'enseignement 
de  la  pharmacie  dans  mon  pays. 

Il  est,  en  efielj  étonnant  qu'on  ignore  généralement,  en  Europe, 
les  efforts  que  nous  déployons,  chez  nous,  pour  augmenter  la  con- 
sidération due  à  la  pharmacie,surtout  depuis  qu'un  souverain,  doué 
de  précieuses  qualités  morales,  guide  les  destinées  de  la  Turquie. 
Pour  compléter  l'exposé  de  M.  De  Nobele,  j'engagerai  le  comité  à 
publier  les  différentes  brochures  et  le  manuscrit  que  j'ai  eu  l'hon- 
neur de  lui  Caire  parvenir  dès  lo  début  du  Congrès.  Ce  manuscrit, 

34. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


588  TKOlSIbKE  ASSEMBLEE  fiÈNlUU 

qui  constitue  le  nouveau  projet  de  réglementation  des  pharmaciens 
en  Turquie,  renferme  toutes  les  questions  qui  ont  été  discutées 
plus  tard  au  sein  du  conseil  médical  ottoman. 

Nons  n'avons  pu,  il  est  vrai,  parvenir  à  limiter  le  nombre  des 
pharmaciens;  mais  nous  avons  établi  certaines  restrictions  à  leur 
multiplication  (voir  le  nouveau  règlement  qui  vient  d'être  sanc- 
tionné). II  n'y  a  plus  qu'une  espèce  de  pharmaciens;  le  titre  de  pre- 
mière et  de  deuxième  classe  est  aboli,  depuis  deux  ans,  cbez  nous. 
Le  nouveau  conseil  supérieur  de  salubrité  publique  vient  d'élabo- 
rer aussi  un  règlement  spécial  pour  les  droguistes  et  les  herboristes. 
Cette  mesure  était  d'autant  plus  indispensable,  qu'il  était  sévère- 
ment défendu  au  pharmacien  de  débiter  des  substances  toxiques, 
tandis  que  les  aktars  (espèce  d'herboristes)  et  le.i  marchands  du 
Bazar  Egyptien  de  Constantinoplo  (Missio-Tscharsisi),  vendaient 
impunément  des  kilos  de  sublimé  corrosif,  de  sulfure  d'arsenic, etc. 

Je  regrette  qu'un  malheur  de  famille,  qui  m'a  frappé  au  mois 
d'avril,  m'ait  empêché  d'activer  mon  travail  sur  le  passé,  le  présent 
et  l'avenir  de  la  pharmacie  ottomane,  que  je  pensais  présenter  au 
Congrès.  Un  fait  incontestable,  c'est  que,  grâce  à  l'initiative  de 
S.  M.  I.  le  Sullan,  à  l'énergie  incessante  du  médecin  en  chef  de 
S.  H.  1.  le  D'  Ma vTozhén y-Pacha  qui  appartient  h  la  Faculté  de 
Vienne,  et  grâce  aussi  aux  efforts  zélés  du  conseil  médirai  de  Con- 
alantinople,  placé  sous  la  haute  direction  du  docteur  Harco-Pacba 
et  sous  la  présidence  du  colonel  D'  Ferdinand-Bey,  qui  ont  été  favo- 
risés de  l'appui  puissant  de  S.  E.  Etheux-Pachaj  ministre  de  l'inté- 
rieur, les  questions  qui  concernent  l'hygiène  et  l'enseignement 
médico-pharmaceutique^  ont  subi,  ces  dernières  années,  des  ré- 
formes radicales  chez  nous.  {Très-bien.  Applaudissements.) 

Il  est  regrettable  que,  d'une  part,  certaines  stipulations,  insérées 
dans  les  traités  de  commerce  conclus  entre  les  puissances  euro- 
péennes et  la  Sublime-Porte,  présentent  des  inconvénients  relatifsà 
la  dignité  et  à  l'exercice  professionnel  et  que,  d'autre  part,  le  grand 
désaccord  qui  règne  dans  le  corps  pharmaceutique  de  Constantî- 
nople,  empêchent  parfais  les  autorités  médicales  de  faire  mettre  en 
pratique  des  règlements  qui  ne  laissent,  au  point  de  vue  théorique, 
rien  à  désirer.  Ces  difficultés  existent,  du  reste,  plus  ou  moins  par- 
tout :  ce  sont  ces  motifs  qui  nous  guident  à  demander  au  6'  Congrès 
de  pharmacie,  qui  est  réuni  aujourd'hui  à  Bruxelles,  capitale  de 
ce  beau  pays  industriel  de  Belgique,  sous  la  haute  protection  d'an 
souverain  éclairé  et  ami  des  sciences,  qu'il  soit  institué  une  com- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


L'ENSEIGNBlBnT  PHiKM ACBDTIQUB  589 

mission  iDlemationale  qui  aurait  pour  mission  d'étudier  un  projet 
d'entente  interuationale  pour  la  police  médicale  et  pour  l'enseigne- 
ment pharmaceutique.  Le  projet  de  H.  De  Nobele  servirait  de  base 
à  l'examen  de  cette  seconde  partie  de  son  travail. 

M  HuGVKT  [Clermonl-Ferrand]  prononce  l'allocutioD  sui- 
vante : 

Uessieors, 

Les  occupations  journalières  du  praticien  lui  permettent  diffîcile- 
menl  de  s'occuper  des  questions  d'enseignemeat  pharmaceutique, 
et  surtout  de  ce  qui  se  passe  à  l'étranger  à  cet  égard  :  je  suis  prati- 
cien, c'est  vous  dire  que  je  viens  do  plaider  les  circonstances  atté- 
nuantes pour  mon  ignorance  touchant  ce  qui  se  passe  hors  de  la 
France  au  sujet  de  nos  chères  études;  vous  trouverez  sans  doute 
qu'il  est  téméraire,  dans  ces  conditions,  d'aborder  au  sein  d'un  con- 
grès international  la  discussion  d'un  pareil  sujet,  mais  j'espère  que 
vous  m'excuserez  en  raison  de  mon  grand  amour  de  notre  profes- 
sion, et  de  la  brièveté  avec  laquelle  je  vais  essayer  de  vous  exposer 
mes  quelques  idées. 

Avant  d'aborder  les  études  pharmaceutiques,  le  candidat  doit  être 
muni  du  diplôme  de  bachelier  (ou  de  l'équivalent).  Avant  de  com- 
mencer  son  stage,  il  subira  un  examen  d'aptitude  spéciale  devant 
un  jury  indépendant,  c'est-à-dire  ne  iàisant  pas  partie  d'une  école 
de  pbarnaacie . 

A  la  suite  de  cet  examen,  le  candidat  fera  trois  ans  de  stage,  dont 
un,  au  moins,  chez  un  pharmacien  de  première  classe,  dans  le  cas 
où  il  y  aurait  plusieurs  classes  de  ces  praticiens.  La  qualité  du 
stage  serait  vériUée  par  un  examen  sérieux  de  validation  :  l'élève 
pourrait  alors  commencer  sa  scolarité. 

La  scolarité  durerait  trois  ans  et  serait  essentiellement  basée  sur 
ce  principe,  que,  pendant  toute  la  durée  des  études,  la  même 
science  serait  toujours  enseignée  à  l'élève  par  le  même  professeur. 

Trois  séries  de  professseurs  seront  donc  nécessaires,  puisque  la 
durée  des  éludes  sera  de  (rois  années. 

Les  professeurs  seront  nommés  au  concours,  et  outre  tes  divers 
titres  scientifiques  que  vous  croirez  devoir  exiger  d'eux,  ils  devront 
avoir  faitde  la  pharmacie  pratique  pendant  dix  ans. 

Les  candidats  subiront  leurs  examens  devant  un  jury  spécial, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S90  noisikn  assbhvlu  csibbau 

îndépeDdant  des  écoles  et  du  personnel  enseignaat,  et  recruté  en 
partie  parmi  les  anciens  professeurs,  en  partie  parmi  les  pharma- 
ciens de  première  classe  s'élant  distingués  par  leurs  travaux. 

Les  examens  définitifs  seront  au  nombre  de  quatre  :  le  premier 
roulera  sur  la  pharmacie,  la  physique  et  la  chimie;  le  second  sur  les 
sciences  naturelles;  le  troisième  consistera  en  épreuves  pratiques 
et  naturelles  et  en  essais  de  produits  médicamenteux;  enfin  le  qua- 
trième portera  sur  la  soutenance  d'une  thèse  dont  le  sujet  devra  se 
rattacher  directement  à  la  pharmacie. 

Les  modifications  à  apporter  au  programme  des  baccalauréats  sont 
en  ce  moment  à  l'étude  en  France.  Nous  sommes,  pour  notre  part, 
partisan  d'un  seul  baccalauréat  :  naturellement,  il  serait  bien  diffé- 
rent de  ceux  qui  existent  en  ce  moment  :  l'étude  des  langues 
vivantes  et  des  sciences  y  occuperait  une  place  importante;  on 
apprendrait  suffisamment  de  grec  et  de  lalin  pour  bien  posséder  les 
étymologies  et  les  racines,  mais  là  se  bornerait  l'élude  des  langues 
mortes.  Est-ce  à  dire  pour  cela  que  nous  niions  l'utilité  des  éludes 
littéraires?  Point  du  tout,  mais  nous  modifions  ces  études  conformé- 
ment à  l'esprit  de  notre  siècle,  siècle  positif,  utilitaire  ;  nous  croyons 
qu'il  sera  plus  utile  aux  jennes  gens  d'approfondir  l'étude  des 
langues  anglaise  et  allemande  que  celle  des  langues  mortes  ;  et  si 
l'on  nous  reproche  de  vouloir  faire  disparaître  l'étude  de  ces  der- 
nières, nous  répondrons  : 

1"  Que  nous  les  conservons  dans  notre  baccalauréat,  mais  en  lenr 
consacrant  moins  do  temps; 

i*  Que  ces  langues  seront  étudiées  plus  à  fond  par  les  jeunes 
gens,  qui,  se  destinant  à  des  carrières  littéraires,  auront  à  subir  un 
examen  d'aptitude  spéciale  dont  les  langues  mortes,  l'histoire  et  la 
géographie  constitueront  les  bases  principales.  , 

Pour  notre  baccalauréat  unique,  je  demanderais,  en  fait  de 
sciences  :  l"  pour  les  mathématiques  :  l'arithmétique,  la  géométrie, 
des  notions  d'algèbre  ;  2°  pour  les  sciences  physiques  et  naturelles  : 
des  notions  pratiques,  apprises  expérimentalement. 

Les  candidats  subiraient  normalement  cet  examen,  vers  l'âge  de 
seize  à  dix-sept  ans. 

Pendant  un  an,  le  candidat  aux  études  pharmaceutiques  prépa- 
rera son  examen  d'aptitude  spéciale  :  cet  examen  roulera  sur  les 
sciences  physiques  et  naturelles  et  sur  les  mathématiques  (géo- 
métrie avec  les  courbes  usuelles,  algèbre  él^entaire,  trigonomé* 
trie,  notions  de  mécanique). 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'iHsusimunT  puiucsirnQiiB  591 

Quels  avantages  ne  retirerons-nous  pas  de  cet  examen  d'aptitudel 
Coctinuellement,  nous  recevons,  dans  nos  officines,  des  jeanes  gens 
incapables  de  résoudre  une  règle  de  trois^  et  de  comprendre  la 
moindre  des  réactions  chimiques  :  dans  ces  conditions,  le  stage 
leur  est  pénible,  ennuyeux,  parce  qu'ils  ne  comprennent  rien  à  ce 
qu'ils  Tont,  et  que,  manquant  des  éléments,  ils  ne  peuvent  saisir  les 
explications  qui  leur  sont  Tournles.  Avec  l'ordre  de  choses  proposé, 
l'élèveen  pharmacie  devrait,  en  trois  ans,  apprendre  plus  et  mieux 
qu'autrefois  en  six  années.  Quelle  garantie,  quelle  sécurité,  el  pour 
le  pharmacien  et  pour  le  public!  Nous  ne  verrions  que  bien  rare- 
ment de  ces  accidents  produits  par  la  présomption,  par  la  confiance 
en  eux-mêmes  qu'ont  les  approntis  ;  présomption  et  confiance  d'au- 
tant plus  grandes^  qu'ils  sont  plus  ignorants  et  qu'ils  comprennent 
moins  les  difficultés  si  nombreuses  de  la  pratique  pharmaceutique. 

L'institution  de  l'examen  de  validation  de  stage  a  été  trop  uni- 
versellement approuvée,  pour  que  nous  ayons  besoin  d'en  faire  res- 
sortir ici  les  avantages  :  qu'il  nous  soit  cependant  permis  de  Tormu- 
1er  quelques  observations  sur  la  manière  dont  se  passe  actuelle- 
ment cet  examen.  Le  président  du  jury  est  souvent  trop  porté  à 
foire  dominer  le  cdté  scientifique  :  il  oublie  que  cet  examen  est  es- 
sentiellement destiné  à  s'assurer  que  le  stage  a  été  fîiit  et  bien  fait, 
et  qu'un  jeune  homme  peut  ignorer  le  nom  d'une  famille  de  plantes, 
sans  être,  pour  cela,  un  grand  coupable  ;  manipulations  et  outil- 
lage pharmaceutique  :  voilà  le  fond  de  l'examen.  Qui  n'est  pas  pra- 
ticien, l'oublie  trop  aisément. 

Passons  maintenant  à  ta  scolarité. 

Le  personnel  enseignant  se  compose  do  : 

4"  Trois  professeurs  de  chimie  A.  B,  C; 

2"  Trois  professeurs  d'histoire  naturelle  D.  E.  F,; 

3°  Deus  professeurs  de  pharmacie  G.  H.; 

4'  Un  professeur  de  physique  I. 

En  hiver  comme  en  été,  nous  avons,  par  semaine,  deux  cours  de 
chimie  et  sis  heures  do  travaux  pratiques,  dirigés  par  le  professeur 
en  personne,  aidé  de  sous-chefs  de  travaux  pratiques  ;  les  manipu- 
lations devront  être  essenUellement  )a  répétition,  le  contrôle  des 
cours. 

Il  en  sera  de  même  pour  l'histoire  naturelle  :  deux  cours  par  se- 
maine et  six  heures  de  travaux  pratiques. 

Le  cours  de  pharmacie  ne  se  fera  que  pendant  les  deux  der- 
nières années. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S9S 


naSlÈIIB  ASSEMBLtS  GtXSlUB 


La  physique,  moins  immédiatement  utile  pour  les  pharmaciens 
et  déjà  étudiée  pour  l'examen  d'aptitude  spéciale,  sera  travaillée 
en  première  année. 

Nous  aimerions  assez  que  tous  les  cours  eussent  lieu  de  huit  à 
neuf  heures  du  matin,  et  les  travaux  pratiques  de  neuf  heures  à 
midi.  Les  soirées  resteraient  complètement  libres,  ce  qui  permet- 
trait aux  élèves  de  rédiger  les  notes  prises  le  matin,  et  de  préparer 
tes  cours  du  lendemain. 

Le  tableau  suivant  représenterait  le  programme  dea  cours  dans 
les  conditions  sus-indiquées  : 


ANNÉE  1884 

1"iIfflfiB 

S"  ASKSB 

3"*A«!rtE 

Lundi 

Chimie.  Prof.  A. 

Chimie.  Prof.  B. 

Chimie.  Prof.  C. 

Mardi 

Hist.  nat.  Prof.  D. 

Hist.   nat.  Prof.  E. 

Hist.  nat.  Prof.  P. 

Mercredi 

Physique  Prof.  I. 

Pharmac.  Prof.  G. 

Pharmac.  Prof.  H. 

Jeudi 

Coranïe  le  lundi 

Comme  le  lundi 

Comme  le  lundi 

Vendredi 

r.omme  le  mardi 

Comme  le  mardi 

Gomme  le  mardi 

Samedi 

Comme  le  merc. 

Comme  le  merc. 

Comme  le  merc. 

ANNÉE  1885 

1"11(BÉI 

2™ANSÉB          j          6™  umtE 

1 

Lundi 

Chimie.  Prof.  C. 

Chimie.  Prof.  A.     Chimie.  Prof.  B. 

Mardi 

Hist.  uat.  Prof.  F. 

Hist.  nat.  Prof.  D.  Hist.  nat.  ProL  E. 

Mercredi 

Physique  Prof.  \. 

Pharmac.  Prof.  H.  Pharmac.  Prof.  G. 

Jeudi 

Comme  le  lundi 

Comme  le  lundi      Comme  le  lundi 

Vendredi 

Comme  le  mardi 

Comme  le  mardi     Comme  le  mardi 

Samedi 

Comme  le  mercr. 

Comme  le  merc.      Comme  le  mercr. 

ANNÉE  1886 

1"  ÂNIfÉB 

2-4mt*E 

3-AIWÈE 

Lundi 

Chimie.  Prof.  B. 

Chimie.  Prof.  C. 

Chimie.  Prof.  A. 

Hardi 

Hist.  nal.  Prof.  E. 

Hist.  nat.  Prof   F. 

Hist.  nat.  Prof.   D. 

Mercredi 

Physique  Prof.  1. 

Pharmac.  Prof.  G 

Pharmac.  Prof.  H. 

Jeudi 

Comme  le  lundi 

Comme  le  lundi 

Comme  le  lundi 

Vendredi 

Comme  le  mardi 

Comme  le  mardi 

Comme  le  mardi 

Samedi 

Comme  le  mercr. 

Comme  le  mercr. 

Comme  le  mercr. 

Je  vous  vois  déjà,  me  demandant  ce  que  je  fois  d'une  foule  de 
sciences  nouvellement  introduites  dans  nos  programmes  :  miné- 
ralogie, cryptogamie,  toxicologie,  cours  d'analyse,  etc.,  etc. 

Ha  réponse  est  des  plus  simples  : 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PBiBMACEUTIQlIS  o93 

Ces  nouvelles  chaires,  créées  le  plus  souvent  pour  placer  un  pro- 
fesseur, ne  demandent  qu'à  rentrer  dans  le  giroq  maternel.  La  mi- 
néralogie n'intéresse  le  pharmacien  que  comme  source  de  produits 
chimiques  :  elle  sera  éludiée  eo  chipiie;  de  même  pour  l'hydrologie 
et  la  toxicologiL',  dont  tout  rinléri>t  pour  nous  se  l'apporte  au  cAté 
analytique;  de  mémo  pour  la  cryptogamio,  qui  sera  étudiée  à  sa 
place  en  histoire  naturelle. 

Avec  les  programmes  actuels,  on  voudrait  que  chaque  étudiant 
eàt,  à  lui  seul,  autant  de  connaissances  que  tous  les  professeurs 
réunis,  qu'il  Tùt  un  spécialiste  en  chaque  science;  c'est  demander 
l'impossible  I 

Quel  est  aujoud'bui  le  râle  du  pharmacien  dans  la  société? 
Peut-il,  maintenant  que  l'industrie  marche  de  Tront  avec  la  science, 
avoir  la  prétention  de  répondre  à  toutes  les  questions  qui  peuvent 
lui  être  posées'?  Non,  mille  Tois  non. 

Son  râle,  c'est  d'être  l'esprit  généralisa  tour,  le  savant  modeste, 
dont  les  connaissances  générales  seront  sufTisantes  pour  lui  per- 
mettre de  comprendre  l'ensemble  de  toute  une  branche  industrielle, 
et  qui,  pour  les  détails,  saura  s'adresser  aux  spécialistes  compé- 
tents. 

C'est  au  collëgo  do  France,  développé,  agrandi,  aux  savants  non 
ofificiels  et  d'autant  plus  méritants,  qu'il  appartient  de  creuser  la 
science  jusque  dans  ses  plus  proTonds  replis,  et  de  grouper  en  fais- 
ceaux compacts,  en  corps  de  doclrine,  les  découvertes  isolées. 

Nos  professeurs  d'école  sauront  extraire  la  quintessence  de  ces 
travaux,  et  en  présenter,  sous  forme  assimilable,  les  parties  utiles 
à  nos  jeunes  gens,  qui  eus,  seront  chargés  d'en  être  les  vulgarisa- 
teurs et  [os  dispensateurs. 

Dans  ces  conditions,  nos  élèves  continueront  à  porter  haut  et 
ferme  le  drapeau  de  la  profession  des  Schèele,  des  Dumas,  des 
Berthelot. 

Au  pharmacien  instruit,  revient  une  large  place  dans  tes  conseils 
d'hygiène,  dont,  par  oubli  ou  malveillance,  on  a  tenté  de  l'exclure. 

Voyons,  d'autre  part,  les  avantages  et  les  inconvénients  du  ays 
tème  que  je  préconise. 

Unité  de  direction  dans  les  études  :  tel  est  le  premier  bénéfice 
que  les  élèves  retireront  de  l'application  de  notre  système. 

Que  se  passe-t-il  actuellement  en  France? 

La  chimie  est  enseignée  : 

1"  Par  le  professeur  de  chimie  minérale  ; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S94  TROISifiU  IBSBMBIÉI  fltlfÉUU 

S°  Par  le  proresseur  de  chimie  organique  ; 

3*  Par  le  professeur  de  toxicologie; 

4*  Par  le  professeur  de  chimie  analytique  ; 

5*  Par  les  chefs  des  travaux  pratiques. 

II  est  bien  entendu  que  les  professeurs  de  minéralogie,  d'hydro- 
logie, de  pharmacie,  ne  peuvent  se  dispenser  do  paHer  de  chimie. 
Or,  chacun  en  parie  de  manière  difTérenU  :  les  uns  sontéquiva- 
leotistes,  les  autres  atomistes.  Parmi  les  premiers,  nous  distin- 
guons encore  les  unitaires  et  les  dualistes. 

Gomment  Télève  peut-il  se  recounallre  au  milieu  do  cette  con- 
fusion des  langues? 

Chaque  professeur  fait  à  peu  près  son  cours  complet  en  un  an; 
cependant  une  année,  il  insistera  un  peu  plus  sur  une  question  el, 
l'année  suivante,  sur  une  autre;  malgré  cela.l'élève  qui  a  suivi  con- 
sciencieusement le  cours  de  sa  première  année,  s'aperçoit  bientdt 
qu'il  n'entend  que  répéter  ce  qu'il  a  déjà  appris  l'année  précé- 
dente, et,  dès  ce  moment,  il  évite  le  cours  avec  soin. 

Le  professeur  se  répétant  chaque  année,  finit  par  devenir,  mal- 
gré lui,  un  véritable  phonographe  ;  il  se  surprend,  prononçant  la 
même  phrase,  à  la  même  heure,  avec  la  même  intouatioD;  lui- 
même  en  conclut  que,  pour  en  arriver  là,  il  est  inutile  de  beaucoup 
travailler,  et  aussi  bien  il  se  repose. 

Avec  le  système  de  trois*  années  de  cours  professés  par  le  mémo 
professeur  aux  mêmes  jeunes  gens,  tous  ces  inconvénients  dispa- 
raissent :  aucune  partie  de  la  science  ne  sera  oubliée  ;  le  temps 
sera  suffisant  pour  tout  approfondir,  et  le  cours  étant  nouveau 
chaque  année  pour  le  professeur,  il  lui  sera  dilBcile  de  le  bire 
négligemment. 

Les  professeurs  seront  chargés  de  la  direction  efiecUve,  réelle 
des  travaux  pratiques;  alors,  les  élèves  n'entendront  plus  bUmer 
aux  travaux  pratiques  tel  procédé  qu'ils  ont  entendu  préconiser  au 
cours  ;  mais,  pour  cela,  i  l  faudra  que  le  professeur,  avant  d'énoncer 
un  fait,  l'ait  vérifié  ;  il  ne  lui  suflira  plus  de  lire  un  ouvrage  et  de 
répéter  au  cours  du  lendemain  ce  qu'il  a  lu  la  veille  ;  chaque  pa- 
role tombée  do  sa  bouche  sera  recueillie  par  des  oreilles  attentives 
et  vérifiée  aussitêlaprès,  en  sa  présence. 

De  ce  jour,  les  chaires  scientifiques  ne  seront  plus  transformées 
en  chaires  littéraires,  el  le  meilleur  professeur  ne  sera  plus  celui 
dont  la  parole  sera  la  plus  harmonieuse,  mais  celui  qui,  ayant 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


L'iHSIIfilllHIflT  PHAlHAClUnQCB  596 

avancé  des  propositions,  en  démontrera  expérimentalement  la  vé- 
racité. 

Et,  dans  ces  conditions,  n'aurons-nons  pas  aussi  rendu  service 
à  la  science?  Tous  les  jours,  on  voitéclore  dans  les  journaux  de 
prétendues  découvertes  que  personne  ne  contrdle  ;  avec  notre  nou- 
velle organisation,  le  cour  étant  complet,  les  travaux  pratiques  le 
seront  aussi,  et  nous  aurons  là  un  moyen  de  contrôle  précieux  qui 
coupera  les  ailes  à  bien  des  canards. 

On  nous  objectera  que  tous  les  professeurs  ne  se  vaudront  pas, 
et  que  les  élèves  délaisseront  certains  cours  (car  noas  ne  pré- 
tendons pas  obliger  les  jeunes  gens  à  suivrre  la  série  de  leur 
année). 

Notre  réponse  est  focile  :  si  un  trop  grand  nombre  d'élèves  sui- 
vait les  mêmes  cours^  les  travaux  pratiques,  moins  surveillés,  de- 
viendraient moins  fructueux  pour  les  jeunes  gens.  En  outre,  la 
crainte  de  voir  les  élèves  les  abandonner  stimulera  le  zèle  des 
professeurs  et  les  obligera  à  feire  de  leur  miedx. 

Enfin,  si,  pour  une  cause  ou  pour  une  autre,  la  disproportion 
d'élèves  entre  les  difTérents  cours  était  trop  forte,  on  pourrait  dis- 
poser les  jours  de  coui's,  de  manière  à  ce  que  les  jeunes  gens  fus- 
sent obligés  d'adopter  une  série  et  ne  pussent,  par  exemple,  sui- 
vre le  cours  de  chimie  de  la  première  année  et  le  cours  d'histoire 
naturelle  de  la  seconde.  Il  serait  bien  étrange  que  toute  une  série 
de  professeurs  fbt  mauvaise,  et  que  les  qualités  des  uns  ne  compen- 
sassent point  les  débuts  des  autres. 

On  trouvera^ eut-étre  rigoureux  d'exiger  de  nos  professeurs  dix 
ans  de  pratique  pharmaceutique  :  vous  pouvez,  si  vous  le  jugez 
convenable,  diminuer  ce  laps  de  temps  ;  mais  nous  croyons  que 
celte  mesure  présente  deux  grands  avantages  : 

Le  premier,  et  ce  n'est  pas  le  moindre,  c'est  de  ne  laisser  arri- 
ver an  professorat  que  des  praticiens  ayant  sérieusement  mis 
la  main  à  la  pdte  ;  veuillez-nous  passer  cette  expression  vulgaire, 
mais  qui  rend  bien  noire  pensée. 

Le  second  sera  d'éloigner  de  nos  écoles  les  ambitieux  qui  ne 
voient  autre  chose  dans  nos  chaires  que  l'argent  et  l'hoaneur 
qu'elles  rapportent,  et  se  préoccupent  fort  peu  de  donner  un  en- 
seignement se  rapportant  de  près  ou  de  loin  à  l'étude  de  la  phar- 
macie. 

Jusqu'ici,  nous  ne  nous  sommes  pas  occupés  de  la  question  des 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S96  TROtSifeME  ASSEMBLAS  CUIBBALB 

agrégés.  Elle  me  paraît  très  simple;  l'agrégation  sera  mise  au  con- 
cours et  l'agrégé  nommé  sera  le  préparateur,  le  chef  des  travaux 
pratiques,  le  suppléant,  l'aller  ego  du  professeur. 

Les  élèves  subiront  leurs  examens  devant  un  jury  spécial,  in- 
dépendant du  corps  enseignant  ;  nous  éviterons  ainsi  bien  des  ac- 
cusations de  partialité.  Les  examinateurs  auront  à  cœur  de  passer 
en  revue  tout  le  programme,  et  de  ne  pas  tourner  dans  un  cercle 
formé  par  un  nombre  trop  restreint  de  questinns;  de  celle  ma- 
nière, nous  ne  verrons  plus  réussir  des  élèves  dans  leurs  exa- 
mens, grâce  à  une  statistique  bien  faite  sur  le  nombre  de  fois  que 
les  professeurs  posent  la  même  question. 

L'inspection  des  pharmaciens  doi(r«IIe  se  rattacher  à  l'enseigne- 
ment pharmaceutique  ou  en  être  distincte?  mais,  d'abord,  l'inspec- 
tion doit-elle  exister? 

Pour  nous,  il  n'y  a  pas  d'hésitation  ;  elle  n'est  pas  seulement 
utile,  elle  est  indispensable  :  on  invoque  contre  elle  la  liberté,  l'in- 
sulte (^ileà  la  dignité  professionnelle. 

La  liberté!  la  comparaison  suivante  empruntée  à  M,  le  professeur 
Perrens,  de  la  faculté  de  Bordeaux,  me  semble  ici  la  meilleure  des 
réponses  :  a  Un  parapet,  un  pardo-fou  sont  »  (au  même  titre  que 
l'inspection)  a  attentatoires  à  la  liberté  du  public,  ils  ont  pour  but 
s  de  le  protéger,  mais  peuvent,  à  un  moment  donné,  gêner  sa  li- 
»  berté,  s'il  veut  se  précipiter  dans  la  rivière  ou  passer   par  la 


La  dignité  professionnelle!  Depuis  longtemps  déjà,  nous  sommes 
inspecteur  dos  pharmacies,  et  nous  ne  nous  rappelons  pas  avoir 
vu  un  seul  pharmacien  sérieux,  honnête,  consciencieux,  se  préoc- 
cuper de  la  visite  du  jury  et  la  trouver  mauvaise  II  n'en  est  pas 
assurément  de  même  pour  ceux  dont  les  produits  ont  tout  à  crain- 
dre d'un  examen  attentif.  Pour  ceux-ci,  l'inspection  et  les  inspec- 
teurs n'attentent  pas  moins  à  leur  dignité,  que  la  gendarmerie  el 
les  gendarmes  n'attentent  à  la  dignité  des  voleurs. 

Le  public  peut-il  être  juge  de  la  qualité  des  médicaments? 
Peut-il,  lorsqu'il  vient  d'acheter  une  potion  ou  une  pommade  d'un 
emploi  urgent,  les  faire  analyser  avant  de  s'en  servir?  Est-il  né- 
cessaire de  répondre  à  une  telle  question? 

Comme  nous,  vous  serez  partisan  de  l'inspection,  et  non  pas 
d'une  inspection  légère,  anodine,  mais  d'une  inspection  sérieuse 
et  approfondie.  Le  public  est  on  droit  do  la  réclamer  de  l'admiois- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


l'eNSEIGNBMENT  PBIUUCKUTIQDB  597 

tratioD  :  elle  sera  ud  véritable  bienfoil  pour  le  pharmacioD  cod- 
sciencieax^  qu'elle  débarrassera  de  son  plus  terrible  ennemi,  le 
concurrent  malbonnéte. 

Nous  disions  :  l'inspection  doit-elle  se  rattacher  à  l'enseignement? 
Nous  croyons  que  oui  :  dans  nos  professeurs,  anciens  praticiens, 
nous  trouverons  des  inspecteurs  ayant  la  science  et  l'autorité  néces- 
saires, et  bien  au  courant  des  difficultés  de  la  pratique;  ils  pour- 
ront être  sévères,  mais  assurément  ils  seront  justes. 

Les  produits  prélevés  dans  les  officines  seront  examinés  à  l'école 
et  les  expériences  pourront  élre  répétées  par  les  élèves,  ce  qui  les 
mettra  à  même  de  connaître  la  valeur  moyenne  des  produits  livrés 
par  le  commerce,  les  altérations  et  les  fôlsifications  dont  les  médi- 
caments peuvent  être  l'objet. 

On  pourra  nous  objecter  que  ces  inspections  prendront  beaucoup 
de  temps  aux  professeurs,  et  dérangeront  les  cours  ;  on  y  pourra 
remédier  de  plusieurs  manières  : 

I  <■  Ou  en  faisant  remplacer  les  professeurs  par  leurs  agrégés, 
i'  Ou  en  foisant  tiire  l'inspection  par  les  agrégés, 

3'  Ou  en  créant  une  quatrième  série  de  professeurs  ;  chaque  an- 
née, une  série  s'occuperait  uniquement  des  inspections. 

Pour  en  revenir  à  ce  qui  se  passe  en  France,  nos  écoles  de  phar- 
macie seront-elles  des  écoles  secondaires,  des  écoles  de  plein  exer- 
cice ou  des  facultés  mixtes? 

Ferons-nous  des  pharmaciens  de  plusieurs  classes?  première 
classe  A.  première  classe  B,  deuxième  classe,  etc.? 

Nous  demandons  l'autonomie  de  nos  <'coles  :  elles  doivent  être 
absolument  distinctes  des  écoles  de  médecine  (t). 

II  ne  doit  exister  qu'une  seule  c'asse  de  pharmaciens,  nommés 
docteurs  en  pharmacie;  mais  si  l'administration  jugeait  que,  pour 
desservir  les  campagnes,  il  fallût  des  praticiens  plus  nombreux, 
dont  les  études  seraient  moins  coûteuses  et  moins  longues,  on  pour- 
rait créer  des  gradués  en  pharmacie  dont  on  exigerait  essentielie- 


(I)  Du  reste,  si  i-eln  était  nâoessBirn,  on  pourrait  prendre  les  dispositions 
nécessaires  pour  que  les  élevés  eu  [réilecine  pussent  prnUter  de  nos  écoles: 
déjA  munis  de  notions  élémenliires  suffisantes,  cunslatéea  pur  leur  eianien 
(l'aplituiie.  Ils  suivraient  :  en  cliimie.  le  cours  du  professeur  s'occupant  de  la 
cbimie  biologique  ;  en  pharmacie,  le  cours  portant  sur  les  rormea  pharmaceu- 
matière  médicale,  lisseraient 


D,!„t,zed.yGOO^Ie 


J 


698  TkOUltaU  iSSIMUÂk  fltRÊKAU 

meol  de  fortes  connaissances  pratiques.  Ils  ne  pourront  point  po»> 
séder  d'officine  ;  ils  seraient  senlemenl  chargés  de  la  direc^oit  des 
pharmacies  de  campagne  ;  celles-ci  deviendraient  alors  les  succor- 
sales  d'une  officine  plus  importante,  devant  les  approvisionner  et 
leur  fournir  des  produits  vérifiés.  Le  nombre  des  succursales  d'une 
officine  serait  limité. 

Quel  sers  le  nombre  des  écoles  de  pharmacie? 

Nous  sommes  ennemi  de  la  dissémination  des  fecultés.  L'ensei- 
gnement supérieur  purement  scientifique  doit  se  donner  seulement 
dans  deux  ou  trois  centres  parfaitement  outillés,  et  dans  lesquels 
dea  cours  nombroux  sur  les  diverses  branches  de  la  même  science 
pourront  être  faits  par  des  professeurs  spéciaux.  Là,  nous  créerons 
avec  économie  et  dans  de  bonnes  conditions,  d'excellents  licenciés; 
et  l'on  ne  pourra  plus  dire  que  nos  facultés  sont  des  établissements 
qui,  à  force  d'argent,  parviennent  à  produira  suffisamment  d'élèves 
pour  remplacer  les  professeurs  à  leur  décès. 

Les  écoles  d'application,  au  contraire,  écoles  d'arts  et  métiers, 
de  médecine,  de  pharmacie,  de  droit,  etc.,  doivent  être  multipliées 
autant  que  ftiire  se  pourra  ;  elles  rendent  des  services  d'autant  plus 
grands  qu'elles  forment  des  sujets  appropriés  aux  besoins  des  ré' 
gioDS  dans  lesquelles  ils  ont  étudié. 

Voici,  Messieurs,  sommairament  exposées,  nos  principales  idées 
sur  l'enseignement  pharmaceutique.  Si  vous  y  trouvez  quelque 
chose  d'utile,  nous  nous  estimerons  heureux  d'avoir  pu  contribuer 
pour  une  modeste  part  à  l'amélioration  de  notre  cbère  profession. 

M.  Dkpaiki  {Bruxelles}.  —  Nous  ne  devons  pas  craiDdre 
d'aborder  la  discussion  et  de  le  faire  carrément;  la  discus- 
sion doit  porter  sur  les  vœux  qui  sont,  je  crois,  les  conclu- 
sions du  rapport  de  M.  De  Nobele. 

It  en  est  auxquels  je  me  rallie  entièrement  ;  ce  sont  le  pre- 
mier, le  deuxième  et  le  troisième;  toutefois,  à  propos  du 
troisième  vœu  qui  concerne  l'obligalioa  d'un  programme 
contenant  le  minimum  des  connaissances  à  exiger  des  phar- 
maciens, je  désire  faire  quelques  observations. 

A  mon  avigj  il  se  produit  un  étrange  courant  en  matière 
d'études  pharmaceutiques.  Vous  avez  entendu  uo  honorable 
préopinaot  vous  dire  qu'il  faudrait  toujours  exiger  du  phar- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'ERBIIOIRMEIIT  PUUUCniTIQIIB  599 

macien  l'étude  de  l'aDatomie,  de  la  physiologie;  dans  d'au- 
tre.^ circonstance?,  vous  avez  peut-être  entendu  dire  qu'il 
faudrait  qu'il  suivtl  un  cours  de  clinique;  c'est-à-dire  que 
l'on  cherche  à  foire  du  pharmacien  un  homme  universel  qui 
puisse  rendre  les  services  à  l'humanité,  dans  tous  les  cas  oii 
l'on  peut  recourir  à  lui.  Voilà  le  courant  très  manifeste  qui  se 
produit  à  propos  de  l'enseignement  pharmaceutique.  Je  ne 
puis  pas  admettre  cet  ordre  d'idées.  A  mon  avis,  le  phar- 
macien doit  rester  pharmacien;  il  ne  doit  pas  cherchera 
échanger  son  titre  contre  n'importe  quel  antre  Utre,  à  moins 
qu'il  ne  veuille  se  livrer  à  des  éludes  spéciales,  afin  de  ren- 
dre des  services  spéciaux. 

Je  voudrais  donc  qu'il  y  eût,  dans  l'enseignement  de  la 
pharmacie,  deux  degrés:  des  pharmaciens  proprement  dits  et 
des  docteurs  en  pharmacie. 

J'ai  toujours  pensé  qu'il  est  souverainement  injuste  d'exi- 
ger d'an  homme  qui  ne  vent  se  livrer  qu'à  l'exercice  profes- 
sionnel de  la  pharmacie  proprement  dite,  c'est-à-dire  à  la 
préparation  et  au  débit  des  médicaments,  d'exiger  de  cet 
homme,  au  nom  de  la  société,  des  connaissances  qui  sont 
tout  à  fait  étrangères  à  l'exercice  de  son  art,  notamment  des 
connaissances  de  chimie  toxicologique.  Pourquoi  le  fait-on; 
pourquoi  esige-t-on  de  cet  homme  qui  ne  veut  foire  que  la 
préparation  et  la  vente  des  médicaments^  des  connaissances 
accessoires? 

Pour  relever  la  pharmacie,  dit-on.  Eh  bien,  cela  ne  la  re- 
lèvera pas.  Ce  n'est  pas  un  titre  qui  relève  une  profession; 
c'est  l'homme  lui-même  qui  relève  ce  titre.  En  voulez-vous 
un  exemple?  Nous  l'avons  sous  les  yeux. 

Ceux  qui  ont  connu  l'enseignement  pharmaceutique,  il  y  a 
trente  à  quarante  ans,  savent  qu'il  était  d'une  simplicité 
remarquable,  en  comparaison  de  l'enseignement  actuel.  On 
exige  aujourd'hui  toute  espèce  de  choses  un  peu  inutiles,  à 
mon  avis.  Eh  bien,  Messieurs,  est-ce  que  la  pharmacie  s'est 
relevée?  Pas  le  moins  du  monde.  On  disait  :  les  pharmaciens 
sont  en  quelque  sorte  rejetés  de  tous  les  corps  où  ils  pour- 


D,B,t,zed.yGOOgle 


NV  TKOlSIfiVK  ASSIHBLEE  tiÊHfiSALK 

raient  rendre  de  grands   servicea.    Ce  n'est  pas  mon  avis. 

Je  trouve  qne  les  pharmaciens  qui  se  considèrent  el  qui  se 
livrent  à  l'élude,  non  pas  dans  le  bul  d'exploiter  la  science, 
mais  de  la  Faire  progresser,  sont  appelés,  malgré  tout,  dans 
les  conseils  d'hygiène,  dans  les  conseils  communaux,  pro- 
vinciaux ou  déparlementaux,  méffle  dans  les  assemblées 
législatives;  ils  s'imposent. 

L'enseignement  de  la  pharmacie,  à  mou  avis,  devrait  com- 
prendre l'examen  de  pharmacien  proprement  dit;  il  com- 
prendrait tout  ce  qui  est  nécessaire  à  la  préparation  el  à  la 
coonaissance  des  médicaments,  mais  exiger  de  lui,  par  exem- 
ple, qu'il  interprète  l'action  des  remèdes  qu'il  pi-épare,  qu'il 
juge  de  leur  action  physiologique,  je  dis  non  ;  tel  n'est  pas 
son  rôle,  c'est  celui  du  médecin. 

Remarquez,  Messieurs,  que  rien  n'empôche  le  pharmacien 
de  devenir  médecin;  celui  qui  a  le  feu  sacré,  qui  veut  faire 
progresser  l'art  médical,  peut  le  Taire;  mais,  exiger  du  phar- 
macien qu'il  le  fasse,  je  dis  que  cela  n'est  pas  logique. 

Les  études  pharmaceutiques  devraient  donc  se  borner  à  la 
connaissance,  à  la  préparation  des  médicaments. 

Viendrait  ensuite  le  grade  de  docteur  en  pharmacie.  Pour 
celui-là,  il  y  aurait  des  études  spéciales.  J'ai  eu  l'honneur  de 
proposer,  il  y  a  quelque  temps,  à  l'université  de  Bruxelles, 
de  créer  le  grade  de  docteur  en  pharmacie.  J'avais  indiqué, 
en  même  temps,  quelles  étaient  les  études  auxquelles  j'au- 
rais voulu  qu'on  se  fût  livré  dans  les  cours  relatifs  à  cet 
enseignement  supérieur.  Je  vais  vous  en  faite  t'énumération. 
Voici  la  proposition  que  j'ai  eu  l'honneur  de  faire  à  la  Faculté 


Projet  d'organisation  d'une  école  Bupérieure  de 
pharmacie. 

Proposition  présentée  à  la  Faculté  de  médecine  de  l'uniier- 
sité  de  Bruxelles,  par  le  professeur  Depajm. 
Messiedks, 
L'école  de  pharmacie  est  organisée  dans  le  seul  bul  de  préparer 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'EnSBIQIfUBNT  PHAHMiGEDTIQlIE  601 

les  élèves  à  subir  les  épreuves  exigées  pour  obtenir  le  grade  de 
phai-macieii. 

Les  études  portent  exclusivement  sur  les  matières  énumérées 
dans  l'article  17  de  la  loi  duSO  mai  1876;  elles  n'ont  d'autre  résul- 
tai que  de  former  des  praticiens.  Leur  durée  étant  de  deux  années 
et  les  cours  se  donnant  pour  la  majorité  des  élèves  qui  n'a  d'autre 
objectif  que  le  dipldrae,  les  professeurs  sont  obligés  de  restreindre 
leur  enseignement  aux  matières  indiquées  par  la  loi  et  Us  ne  peu- 
vent lui  donner  les  développements  qu'il  comporte. 

C'est  ainsi,  par  exemple,  qu'en  ce  qui  concerne  l'analyse  chi- 
mique, qui  a  une  si  grande  importance  dans  les  sciences  d'observa- 
tion et  dans  l'industrie,  nous  sommes  obligés  de  nous  borner  à 
l'exposé  de  la  partie  qualitative  et  de  quelques  méthodes  de  dosage 
applicables  à  certains  médicaments. 

Il  eu  résulte,  d'abord,  que  ceux  de  nos  élèves  qui  sont  animés  de 
l'amour  de  la  science,  ne  savent  quelle  voie  parcourir  lorsqu'ils 
ont  obtenu  le  grade  de  pharmacien  ;  les  uns  suivent  les  cours  pour 
l'obtention  du  diplAme  de  docteur  en  sciences,  les  autres  s'adon- 
nent à  l'étude  de  la  médecine  :  dans  les  deux  cas,  nous  les  perdons 
de  vue  et,  comme  conséquence,  nous  éprouvons  de  grands  embar- 
ras pour  le  recrutement  du  personnel  enseignant. 

Ensuite,  les  applications  des  connaissances  que  le  pbannacieD 
doit  posséder,  sont  nombreux  et  tendent  à  se  développer.  Hais  on 
ne  doit  pas  se  faire  illusion  :  pour  que  le  pharmacien  puisse  ren- 
dre les  services  que  l'on  en  attend,  il  est  indispensable  que  son 
instruction  soit  complétée  et  qu'elle  soit  étendue  au-delà  des  limi- 
tes ordinaires. 

Si  l'on  veut  mettre  à  la  disposition  de  la  justice,  des  hommes 
capables  de  l'aider  efficacement  dans  la  recherche  des  crimes  et 
des  délits,  on  doit  organiser  dans  les  universités  des  cours  com- 
plets de  toxicologie. 

Si  l'on  veut,  ainsi  que  l'exige  un  arrêté  royal  récent,  que  les 
commissions  médicales  surveillent  la  pureté  des  denrées  alimen- 
taires et  des  boissons,  il  est  indispensable  que  les  pharmaciens, 
qui  font  partie  de  ces  collèges,  connaissent,  d'une  manière  appro- 
fondie, les  ressources  dé  l'analyse  chimique. 

Si,  enfin,  l'on  veut  former  des  hommes  de  science,  il  faut,  comme 
l'a  très  bien  dit  notre  honorable  collègue,  U.  Kommelaere,  dans  un 
rapport  que  vous  avez  adopté,  exercer  les  jeunes  gens  à  manier  les 


D,B,t,zed.yGOOgle 


603  TSOUtfcllR  AB8SUBUII  GEBEKILB 

leviers  qui  ont  permis  à  leurs  aiaés,  d'édifier  ce  qai  est  acquis. 

L'organisation  actuelle  de  l'école  de  pharmacie  oe  permet  pas 
d'atteindre  ces  résultats;  il  y  a  une  lacune  qu'il  importe  de  com- 
bler dans  l'intérêt  de  la  société  et  de  nos  élèves. 

C'est  pourquoi,  Messieurs,  j'ai  l'honneur  de  proposer  à  la  Faculté 
de  médecine,  de  soumettre  au  conseil  d'administratisn  de  l'univer- 
sité, le  projet  d'organiser  une  école  supérieure  de  pharmacie,  sur 
lea  bases  suivantes  : 

Les  personnes  ayant  obtenu  le  grade  de  pharmacien  seraient 
seules  admises  à  fréquenter  les  cours. 

Les  cours  seraient  théoriques  et  pratiques;  ils  auraient  pour  but 
l'enseignement  de  : 

f°  L'analyse  chimique  quantilalïve  approfondie,  y  compris  l'ana- 
lyse spectrale,  les  méthodes  gazométriques,  l'analyse  optique,  les 
applications  de  la  physique  à  l'étude  des  corps  et  à  l'analyse,  (elles 
que  :  détermination  des  poids  spécifiques  des  gaz,  des  liquides, 
des  solides,  des  vapeurs;  thermométrie,  vérification  des  thermo- 
mètres, détermination  des  points  d'ébullitiou,  de  fusion,  de  soli- 
dification, d'évaporation  ;  calorimétrie  chimique,  chaleurs  spécifia 
ques,  coefficients  de  dilatation  ;  hygrométrie  ;  application  de  l'élec- 
tricté  d  l'analyse  ;  mesures  des  indices  de  réfraction  ;  goniométrie; 

2*  La  toxicologie  chimique  et  l'analyse  approfondie  des  sub- 
stances alimentaires  et  des  boissons  ; 

3*  La  description  et  la  préparation  des  matières  alimentaires  et 
des  boissons,  &rines,  fécules,  liquides  fermentes,  matières  grasses, 
condiments,  etc.,  etc.  Applications  du  microscope  à  la  matière  mé- 
dicale, à  l'analyse  chimique,  et  à  l'examen  des  matières  alimen- 
taires; montage  des  préparations,  reproduction  par  la  chambre 
claire  et  par  la  photographie,  emploi  des  réactifs  micro-chimiques 
micrométrie  ;  hydrologie  médicale  ;  études  pratiques  de  chimie  bio- 
logique. 

Telles  sont.  Messieurs,  les  matières  qui  pourraient  être  ensei- 
gnées. Je  ne  donne  pas  ce  programme  comme  complet,  il  pourra 
être  modifié  d'après  les  résultats  de  l'étude  que  vous  ferez  de  la 
proposition  qui  vous  est  soumise. 

Les  élèves  ayant  terminé  leurs  études  seraient  admis  à  subir  un 
examen  théorique  et  pratique  sur  les  branches  enseignées  ;  Il  aurait 
lieu  en  une  épreuve  unique  et  les  récipiendaires  l'ayant  subi  avec 
fruit  recevraient  le  diplême  de  docteur  en  pharmacie  de  l'université 
de  Bruxelles. 


D,B,t,zed.yGOOgle 


L'EHSnCRIUEIIT  FRAUUOUnQDI  603 

Les  doctears  en  pharmacie  seraient  admis  gratuitement  à  foire 
dans  les  collections  et  dans  les  laboratoires  de  l'école  les  recherches 
qui  leur  seraient  atîles  pour  la  publication  et  la  défense  publique 
d'une  thèse  ayant  trait  à  l'art  phannaceutique,  à  l'analyse  ou  à  la 
toxicologie,  ainsi  qu'aux  sciences  qui  s'y  rattachent;  ils  n'auraient 
d'autre  formalité  à  remplir  que  d'adresser  une  demande  au  conseil 
d'administration  de  l'université  qui  pourrait  consulter,  avant  de 
prendre  une  décision,  la  Faculté  de  médecine  ou  les  professeurs  que 
ce  genre  de  recherches  concerne  spécialement,  ils  n'auraient  d'autres 
frais  à  supporter  que  ceux  qui  résulteraient  de  l'achat  des  matières 
sur  lesquelles  ils  voudraient  opérer. 

La  thèse  défendue  avec  succès  donnerait  droit  au  titre  d'agrégé. 
J'estime  que  les  matières  de  l'enseignement  de  l'école  supérieure 
pourraient  être  réparties  entre  trois  professeura,  dont  les  attribu- 
tions pourraient  être  déterminées  ultérieurement. 

Les  besoins  matériels  de  l'organisation  que  je  propose,  ne  se- 
raient pas  aussi  considérables  qu'on  pourrait  le  supposer. 

On  trouverait  les  locaux  nécessaires  dans  les  nouvelles  construc- 
tions que  l'on  va  élever  pour  l'école  de  pharmacie. 

Une  partie  du  matériel  existant  pourrait  être  utilisé.  Depuis  plu- 
sieurs années,  je  consacre,  dans  la  limite  du  possible,  la  somme  qui 
m'est  allouée  sur  le  subside  des  collections,  à  l'achat  d'instruments 
do  précision  nécessaires  à  la  réalisation  du  projet  que  j'ai  l'honneur 
de  soumettre  à  la  Faculté.  Néanmoins,  lo  conseil  d'administration 
de  l'université  se  verrait  obligé  de  porter  à  son  budget,  une  cer- 
taine somme  pour  frais  d'installation  et  une  allocation  annuelle 
pour  couvrir  les  dépenses  résultant  du  personnel  et  de  l'entretien 
du  matériel. 

Messieurs,  si  la  proposition,  que  j'ai  l'honneur  de  vous  soumettre, 
était  réalisée,  elle  aurait  pour  avantages  : 

i'  De  donner  aux  jeunes  gens  l'occasion  de  mettre  en  œuvre  les 
moyens  à  employer  pour  concourir  aux  progrès  de  la  science; 

8*  De  compléter  l'enseignement  pharmaceutique,  en  formant  des 
hommes  de  science  al  de  réaliser  ainsi,  en  ce  qui  concerne  la  phar- 
macie, le  vœu  émis  par  la  Faculté,  de  créer  des  instituts  pour  te 
développement  des  hautes  études  ; 

3'  De  donner  satisfaction  au  vœu  formulé  par  l'Académie  royale 
de  médecine,  de  créer  dans  les  universités,  des  cours  complets  de 
toxicologie  chimique  ; 

3S. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


TlOISltMI  ABSEULéfi  GAnÉRALB 

4°  De  former  des  hommes  capables  de  rendre  des  services  con- 


sidérables dans  la  recherche  des  (alsificati 
taires  et  des  boissons. 

Telles  sont,  Messieurs,  les  considérali 
soumettre  à  votre  examen,  la  proposision 
versité,  une  école  supérieure  de  pharmaci 


ioDs  des  denrées  alimen- 


ions  qui   m'ont  engagé  à 
de  créer,  dans  notre  uni- 


Ce  programme  comporte  l'étude  approfondie  de  la  toxi- 
cologie, de  la  chimie  analytique  et  de  l'analyse  des  denrées 
alimentaires  et  des  boissons. 

Aujourd'hui,  permettez- moi  cette  digression,  nous  en- 
seignons la  tojLJcologie.  Eh  bien,  Messieurs,  j'avoue  fran- 
chement que  ce  que  nous  faisons,  c'est  de  la  toxicologie 
pour  rire. 

Je  l'enseigne  et  je  la  pratique  et  je  sais  qu'il  n'y  a  pour 
ainsi  dire  aucun  rapport  entre  ce  que  j'enseigne  et  ce  que  je 
fais.  Voici  pourquoi  : 

Est-ce  que  je  puis  confier  à  un  élève  qui  n'est  qu'un  élève, 
un  des  problèmes  les  plus  difficile  de  l'analyse  chimique? 
Quand  je  lui  dis  de  constater  le  caractère  d'une  matière  véné- 
neuse, je  lui  en  mets  mille  fois  plus  que  je  n'en  retire  dans 
une  expertise  toxicologique.  Ceux  qui  s'occupent  de  cette 
science,  savent  que  les  analyses  toxicologiques  sont  les  plus 
délicates  de  toutes;  qu'elles  portent  sur  des  infiniment  pe- 
tits et  qu'il  faut  être  rompu  à  l'analyse  chimique,  pour  Ëiire 
une  analyse  toxicologique. 

Ce  que  nous  pouvons  enseigner  en  matière  de  toxicolo- 
gie, c'est  la  manière  d'apprendre  à  travailler,  mais  nous  ne 
pouvons  aller  au-delà. 

Pour  arriver  au  but  que  l'on  voudrait  atteindre,  il  faudrait 
suivre  un  cours  approfondi  et  celui-ci  devrait  durer  plu- 
sieurs années. 

Maintenant,  je  me  demande  quel  peut  être  l'intérêt  à  émet- 
tre le  quatrième  vœu  qu'on  nous  propose  par  les  conclusions 
du  rapport,  voeu  qui  consiste  à  voir  remplacer,  dans  tons 
les  pays,  les  titres  actuellement  existant  de  mattre,   chi- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'ENSEIGNUEin'  PaARMACEDTIQUE  605 

misie,  etc.,  par  celui  de  docteur  en  pharmacie;  vœu  qui 
consiste  à  dire  :  it  n'y  aura  plus  de  pharmaciens,  mais  bien 
des  docteurs  en  pharmacie  ! 

Mais,  examinons  l'iatérêt  général  que  cette  modification 
présente.  Quel  intérêt  la  société  a-l-elle  à  ce  que  ce  change- 
ment s'opère  ?  Si  j'avais  besoin  de  médicaments,  je  préfére- 
rais les  prendre  chez  un  bon  pharmacien  que  chez  un  mau- 
vais docteur  en  pharmacie. 

Remarquez  que  le  litre  de  docteur  ne  pourrait  faire  aucun 
tort  à  celui  qui  serait  pharmacien.  Celui  qui  prendra  le  titre 
de  docteur  en  pharmacie,  sera  un  homme  qui  a  du  goât 
pour  les  sciences;  il  aimera  l'étude;  or,  souvent  la  pratique 
de  la  pharmacie  ne  se  concilie  p.'is  avec  les  recherches  scien- 
tifiques; le  pharmacien  est  absorbé  par  le  travail  journalier, 
par  les  exigences  de  sa  clientèle  et  les  études  en  souffrent. 

Ce  serait  donc  une  catégorie  spéciale  de  personnes,  ayant 
uD  litre  spécial  qui  ne  fera  aucun  tort  au  simple  pharmacien. 
Les  clients  ne  demandent  jamais  au  pharmacien  de  quelle 
manière  il  a  passé  ses  examens.  Ils  ne  s'en  soucient  pas  mal  ; 
l'essentiel  pour  les  clients,  c'est  d'avoir  ce  que  le  médecin  a 
prescrit  et  souvent  un  simple  pharmacien  peut  ainsi  acquérir 
la  confiance  du  public  beaucoup  plus  facilement  qu'un  phar^ 
macien  possédant  tous  les  titres  scientifiques  imaginables. 

Quant  au  diplôme  d'auxiliaire-pharmacien,  comme  l'a  pro- 
posé M.  De  Nobele,  je  l'admets.  (Applaudissements.) 
r    M.  CoNHizzARo  (Rome).  —  Le  discours  de  M.  Depaire  abré- 
gera de  beaucoup  ce  que  j'ai  à  dire. 

Ce  qui  existe  en  Italie,  y  a  été  établi  par  le  fait  de  l'expé- 
rience. C'est  elle  qui  nous  a  obligés,  malgré  la  volonté  con- 
traire du  Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  sciences, 
à  instituer  d'autres  grades  de  pharmaciens  que  ceux*  qui 
existaient  auparavant. 

Je  ferai  rapidement  l'historique  de  ce  qui  s'est  produit  à 
ce  propos. 

Tout  le  mcmde  voulait  relever  la  profession  de  pharma- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


606  TROTBitaB  ASSnULÉC  GtlrtBlU 

cien  ;  on  suivait  en  cela  le  courant  qui  se  manifeste  dans  crtte 
assemblée;  ou  voulait  prescrire  aux  pharmaciens  les  mêmes 
conditions  d'admission  à  l'université  que  celles  que  l'on  exi- 
geait des  élèves  des  autres  facultés.  C'est-à-dire  que  l'on 
voulait  créer  la  licence  lycéale,  titre  équivalent  à  celui  que 
l'on  accorde  dans  les  gymnases  allemands,  c'est-à-dire  que 
l'on  voulait  exiger  deux  années  d'études  préparatoires  et 
deux  anuées  d'études  élémentaires  et  secondaires.  C'est  ce 
qu'on  exige  des  élèves  -  qui  se  destinent  à  l'étude  de  la  mé- 
decine. Cette  obligation  a  été  rendue  exécutoire  par  un  dé- 
cret royal. 

Après  avoir  prescrit  cette  condition,  renseignement  de  la 
pharmacie  était  au  niveau  de  l'enseignement  universitaire. 
Les  jeunes  gens  ainsi  préparés,  suivaient  les  mêmes  cours 
qae  les  médecins.  Ce  système  a  été  mis  en  pratique  pendant 
quelques  années,  mais  bientôt  les  écoles  de  phannacie  se 
sont  vidées  et  nous  n'avions  plus  d'élèves-  alors,  le  Ministre 
de  l'intérieur  qui  a,  dans  ses  attributions,  tout  ce  qai  con- 
cerne la  santé  publique,  a  dû  autoriser  des  jeunes  gens  sans 
diplôme,  à  exercer  la  pharmacie  dans  les  petites  communes, 
dans  les  petites  villes,  attendu  qu'il  ne  trouvait  plus  de 
jeunes  gens  qui  voulussent  s'adonner  à  la  pharmacie.  Cest 
alors  que  le  Minisire  de  l'intérieur  a  dit  :  a  11  est  préférable 
B  d'avoir  des  jeunes  gens  qui  ont  fait  des  études  suffisantes 
»  pour  l'exercice  de  leur  art,  qui  présentent  les  garanties 
»  que  l'on  peut  exiger  d'eux,  que  d'avoir  des  pharmaciens 
i  munis  du  diplôme  de  docteur,  en  nombre  insuffisant  et  de 
j>  devoir  permettre  l'exercice  de  la  pharmacie  à  des  per- 
»  sonnes  qui  n'ont  donné  aucune  preuve  de  capacité.   » 

Le  conseil  de  l'instruction  publique  a  résisté;  il  a  dit  qu'il 
fallait  lâcher  d'améliorer  la  condition  des  pharmaciens  et 
cette  question  a  même  été  agitée  au  Parlement;  mais  il  s'a- 
gissait avant  tout,  de  faire  intervenir  l'Etat  dans  les  secours 
à  accorder  aux  pharmaciens  des  petites  villes,  secours  mo- 
raux bien  entendu  ;  et  c'est  alors  que  l'on  a  été  obligé  de 
demander  des  facilités  pour  acquérir  le  diplôme  de  pharma- 


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L'mSBIflHBMBHT  PIUIMl.aunQIIE  607 

cien.  On  a  dû  reculer,  malgré  soi,  tout  eu  résistaot  toiq'ours; 
OD  a  abrégé  les  études  de  deux  années  et  l'on  s'est  arrêté  à 
cela.  C'est  ce  système  qui  tooctionne  jusqu'à  présent,  mais 
nous  a'en  sommes  pas  satisfaits  ;  les  pharmaciens  manquent  : 
deux  années  d'études  préparatoires,  trois  ou  quatre  années 
d'études  spéciales,  pour  arriver  à  avoir  une  pharmacie  dans 
une  petite  commune,  cela  paraît  beaucoup  et  c'est  ainsi  que 
tes  jeunes  gens  préfèrent  s'adonner  à  la  carrière  de  médecin 
ou  d'ingénieur.  Je  snis  donc  d'avis  que  l'on  ne  peut  pas  de- 
mander trop  aux  jeunes  gens  qui  se  destinent  à  l'étude  de 
la  pharmacie  :  on  peut  se  contenter  de  leur  demander  des 
connaissances  en  rapport  avec  leur  diplôme  de  pharmacien. 

Ils  peuvent  connaître  un  peu  moins  de  littérature,  de 
grec,  de  physique,  de  mathématiques  et  surtout  de  ces  ma- 
thématiques nécessaires  pour  résoudre  les  problèmes  d'ap- 
plication aux  lois  de  la  physique,  que  ceux  qui  se  destinent 
aux  doctorats  en  sciences  ou  en  mathématiques. 

Aussi,  nous  avons  institué  un  cours  spécial  de  physique 
pour  les  pharmaciens,  aSn  de  combler  le  vide  qui  s'était 
produit  dans  le  cours  préparatoire,  mais  en  même  temps, 
nous  avons  conservé  le  doctoral.  Nous  avons  lâché  de  faire 
des  docteurs  en  sciences  naturelles,  mais  sous  le  nom  de 
docteur  en  chimie  et  en  pharmacie.  L'examen  que  comporte 
ce  grade,  roule  sur  les  sciences  naturelles  générales,  sur  la 
botanique,  la  chimie  et  les  autres  branches  des  sciences  na- 
turelles que  l'élève  cultive  de  préférence.  L'examen  qu'il 
doit  subir  est  très  rigoureux  ;  il  doit  faire  un  travail  expé- 
rimental concernant  les  recherches  chimiques  et  toxicolo- 
giques. 

Que  fait-on  de  ce  grade  de  docteur  en  chimie  et  en  phar- 
macie? Très  peu,  heureusement.  {On  rit.)  Que  font  ceux 
qui  obtiennent  ce  grade?  Ils  se  retirent  le  plus  souvent  de 
la  pratique  de  la  pharmacie  et  se  livrent  à  d'autres  travaux. 

Je  suis  parfaitement  d'accord  avec  M.  Depaire,  nous  de- 
vons enseigner  aux  jeunes  gens  la  doctrine  de  la  chimie  et 
de  la  pharmacie,    nous  devons  désirer  qu'ils  fassent  leurs 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


608  TtOIBlkHB  ÀBgBMBLEK  GENEBÀLB 

études  préparatoires;  mais  si  leur  intention  est  de  se  livrer 
uniquement  à  l'exercice  de  ta  profession,  nous  devons  nous 
abstenir  de  les  pousser  vers  les  hautes  éludes  ;  ce  qui  leur 
faut,  c'est  la  pratique  professionnelle,  le  laboratoire  du  phar- 
macien, aBn  qu'ils  deviennent  experts  dans  leur  profession. 

Permettez- moi.  Messieurs,  de  vous  entretenir  un  peu  de 
ma  personne. 

Il  y  a  trente  ans  que  je  suis  professeur  de  chimie  ;  depuis 
trente  ans  j'enseigne  la  chimie  analytique.  Je  rae  suis  ap- 
pliqué à  l'analyse  et  à  la  chimie  toxicologique  ;  eh  bien,  dans 
tous  les  instituts  que  j'ai  fréquentés,  j'ai  vu  dans  les  labo- 
ratoires des  docteurs  en  pharmacie  qui  avaient  renoncé  à  la 
pratique  de  la  pharmacie. 

A  celui  qui  veul  diriger  une  pharmacie,  vous  ne  devez 
pas  demander  trop.  Les  connaissances  théoriques  et  prati- 
ques qu'il  doit  avoir  pour  bien  gérer  sa  pharmacie,  pour 
essayer  les  substances  qu'il  doit  préparer  ou  qu'il  achète, 
voilà  tout  ce  que  vous  pouvez  exiger  de  lui.  [I  est  encore 
une  considération  que  je  ferai  valoir.  Le  pharmacien  qui  pra- 
tique son  art  n'a  pas  toujours  le  loisir  de  suivre  les  progrès 
des  sciences;  souvent  même,  il  n'a  pas  de  laboialoire  oii  il 
peut  s'exercer  d'une  manière  continue  à  faire  des  analyses 
chimiques  et  physiques.  A  quoi  lui  servira,  dès  lors,  la 
science  qu'il  aura  acquise  pendant  ses  études?  Ah!  je  le  sais, 
il  y  aura  des  exceptions,  li  y  a  un  petit  nombre  de  pharma- 
ciens qui  laissent  la  direction  de  leur  officine  à  des  aides- 
pharmaciens  et  qui  s'occupent  dans  leurs  laboratoires.  Mais 
ce  chiffre  constitue  une  infime  minorité  et  ne  peut  plaider 
qu'en  faveur  de  ma  thèse. 

Je  suis  obligé  de  m'arrêtcr  ici  pour  ne  pas  dépasser  la 
limite  du  temps  qui  m'est  accordé  par  votre  r-èglement. 

Je  me  résume  donc,  en  disant  que  j'appuie  toutes  les  con- 
sidérations qu'a  fait  valoir  M.  Depaire.  Je  laisserai  de  côté 
la  question  de  la  limitation  du  nombre  des  pharmaciens, 
question  qui  me  paraît  trop  importante  pour  pouvoir  être 
traitée  en  ce  moment. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'EHBElGimiKIfT  FHAUI«CBimO0I  6tt9 

M.  LB  Président.  —  La  sixième  conclusion  du  rapport  de 
M.  De  Nobele  est  relative  à  la  IJoiitatioQ  des  officines.  Elle 
constitue  une  question  jacidente,  elle  n'a  aucun  rapport  avec 
l'enseignement  pharmaceutique.  Elle  se  rattache  à  l'exercice 
de  la  profession,  à  la  législation  professionnelle.  Si  vous  m'en 
croyez,  Messieurs,  nous  la  bifferons  de  l'ordre  du  jour  de 
cette  séance  et  nous  la  renverrons  à  l'examen  de  la  section 
qui  s'occupe  des  intérêts  professionnels.  Cette  section  pourra 
discuter,  à  l'aise,  l'importante  question  de  la  limitation  et 
nous  ne  serons  pas  entraînés  à  employer  une  bonne  partie  du 
temps  consacré  à  l'assemblée  générale,  à  discuter  ce  qui  est 
étranger  au  débat.  Cette  manière  de  voir  est-elle  acceptée? 
(Des  voix  :  Oui!  oui!] 

Je  considérerai  donc  ce  renvoi  comme  prononcé. 

M.  Hkmlot  [Bruxelles].  —  Si  cette  question  était  renvoyée 
à  la  seconde  section,  nous  pourrions, peut-être,  nous  en  occu- 
per dans  cette  session. 

M.  LB  pRésiDBNT.  —  Cela  peut  se  faire;  mais,  dans  tous  les 
cas,  si  cette  question  n'était  pas  disculée  actuellement,  elle 
pourrai!)  être  renvoyée  à  un  prochain  congrès. 

M.  Vas  dk  Vtvbre  {Bruxelles).  —  Je  ne  partage  pas  l'opi- 
nion des  honorables  MM.  Depaire  et  Connizzaro.  M.  Depaire 
n'est  pas  d'avis  que  c'est  l'instruction  qui  relèvera  la  consi- 
dération publique  envers  la  profession  de  pharmacien;  il 
pense  que  les  pharmaciens  doivent  commencer  par  se  res- 
pecter eux-mêmes  et  bannir  de  leurs  officines  tout  ce  qui 
touche  de  loin  ou  de  près  le  charlalanisme.  A  l'appui  de  son 
argumentation,  il  a  fait  valoir  que  l'enseignement  pharma- 
ceutique, il  y  a  quarante  ans,  était  d'une  simplicité  remar- 
quable, en  comparaison  de  l'instruction  actuelle  et  qu'à  cette 
époque,  la  pharm^ie  jouissait  de  plus  d'estime  que  de  nos 
jours. 

Ce  qu'il  a  affirmé  est  exact;  mais,  si  l'instruction  pharma- 
ceutique élait  bien  moins  compliquée  à  cette  époque  qu'en 
notre  temps,  il  faut  y  ajouter  que  le  niveau  des  études  en 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


général  était  moins  élevé  ;  que  toutes  les  sciences  ont  fait, 
depuis  lors,  de  oolables  progrès  et  que  si,  anciennement,  it 
y  avait  une  corrélation  entre  le  savoir  des  pharmaciens  et 
celui  des  médecins,  des  avocats,  etc.;  il  faut  que  la  môme 
proportion  scientifique  continue  à  exister  actuellement,  si 
nous  ne  voulons  déchoir. 

Personne  ne  peut  nier  que  les  pharmaciens  ont,  de  tous 
temps,  collaboré  activement  aux  progrès  des  sciences  qu'ils 
cultivaient;  M.  le  président,  dans  son  discours  d'inaagn- 
ration,  vous  a  cité  les  travaux  chimiques  de  quelques-uns 
de  nos  devanciers,  il  vous  a  prouvé  que  ceux-ci  ont  ton- 
jours  occupé  un  rang  très  honorable  parmi  les  hommes 
de  science.  Ce  que  noua  devons  faire,  c'est  perpétuer  ces 
traditions  et  nous  efforcer  pour  que  les  connaissances  que 
l'on  exige  de  celui  qui  se  destine  à  exercer  la  pharmacie 
soient  en  rapport  avec  l'état  scientifique  actuel  et  avec  les 
exigences  demandées  par  le  public. 

M.  Depaire  nous  a  dit  :  «  Vous  ne  pouvez  exiger,  au  nom 
>  de  la  sécurité  de  la  société,  d'un  homme  qui  ne  veut  se 
x  livrer  qu'à  l'exercice  de  la  pharmacie  proprement  dite, 
9  c'est-à-dire  à  la  préparation  et  au  débit  des  médicaments, 
»  des  connaissances  étrangères  à  sou  art.  » 

Au  premier  abord,  cette  thèse  paraît  très  rationnelle  ;  mais 
si  l'instruction  devait  se  borner  à  n'enseigner  que  ce  qui 
peut  être  utile  à  l'exercice  d'une  profession,  il  y  a  bien  des 
choses  à  élager.  Pour  moi,  le  pharmacien  doit  être  ca- 
pable de  rendre  des  services  à  la  société.  Combien  de  fois 
n'arrive-t-il  pas,  surtoutdans  les  villageset  les  petites  villes, 
qu'on  s'adresse  à  lui  pour  juger  des  questions  d'bygiène,  des 
questions  de  falsifications  des  denrées  alimentaires,  etc.  Il 
fout  qu'il  soit  assez  instruit  pour  résoudre  ces  questions. 

M.  Connizzaro  craint,  et  il  cite  comme  exemple  ce  qui 
s'est  passé  en  Italie,  qu'en  renforçant  trop  les  études  phar- 
maceutiques, on  ne  fesse  le  vide  dans  les  écoles  de  pharma- 
cie. «  Si  vous  exigez  trop  de  connaissances  des  jeunes 
»  aspirants-pharmaciens,  »  a-t-il  dit,  c  ceux-ci  vous  ahan- 


D,!„t,zed.yGOO^Ie 


L'SMSIIfinEMRrT  PHÀSMACKirnQIIX  611 

»  donneront  et  préféreront  les  études  médicales.  En  Italie, 
s  nous  avons  dû  diminuer  le  programme  des  études  ou  ac- 
»  corder  l'esercice  de  la  pharmacie  à  des  non-diplâmés.  » 
Cette  situation  peut  être  exacte  pour  l'Italie,  mais  elle  ne 
l'est  guère  pour  la  France,  pour  la  Belgique  et  d'autres  pays. 
Dans  ceux-ci,  il  y  a  plétore  de  pharmaciens.  La  vie  maté- 
rielle devient  de  plus  en  plus  difficile  pour  nos  nouveaux, 
collègues,  au  fur  et  à  mesure  que  le  nombre  en  augmente,  et, 
malheureusement,  celui-ci  s'accroît  dans  des  proportions 
bien  supérieures  aux  exigences  du  public;  il  arrive  que  nos 
jeunes  débulants  recherchent  dans  le  charlatanisme  ce  qu'ils 
ne  peuvent  obtenir  par  des  moyens  honnêtes  et  en  rapport 
avec  la  déontologie  professionnelle.  Une  fois  lancés  dans 
cette  voie,  plus  rien  ne  les  arrête  et  nous  voyons  alors  le 
désolant  spectacle  d'hommes,  pour  qui  la  dignité  devrait  être 
une  loi,  se  livrer  au  mercantilisme  le  plus  éhonté. 

Je  suis  d'accord  avec  MM.  Depaire  et  Gonnizzaro,  que  le 
temps  accordé  aux  études  actuelles  est  trop  court  pour  ensei- 
gner les  branches  que  l'on  exige,  mais  rien  n'empêche  de  le 
prolonger  ;  qu'on  prolonge  tes  études  d'une  ou  de  deux  an- 
nées; et  alors,  au  lieu  de  donner  aux  jeunes  gens  ce  vernis 
de  science  qui  en  fait  de  faux  savants  et  qui  leur  permet 
d'exploiter  faussement  des  connaissances  dont  ils  n'ont  reçu 
que  les  éléments,  vous  n'aurez  plus  rien  à  reprocher  au  pro- 
gramme que  nous  voudrions  voir  adopter. 

Au  commencement  de  cette  année,  j'ai  eu  à  présenter,  à 
l'Association  générale  pharmaceutique  de  Belgique,  un  rap- 
port sur  l'enseignemenl  dans  notre  pays.  J'ai  fait  valoir,  dans 
ce  document,  les  considérations  que  j'ai  eu  l'honneur  de  vous 
exposer.  L'Association,  après  avoir  discuté  mon  travail,  en  a 
adopté  les  principales  conclusions.  Je  crois  devoir  vous  les 
énumérer  pour  vous  indiquer  quels  sont  les  desiderata  des 
pharmaciens  belges,  au  point  de  vue  de  l'instruction  phar- 
maceutique. 

Voici  les  résolutions  qui  ont  été  prises  : 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


(fis  naeitan  iMEXBLti  GtntuLB 

Nul  ne  peut  obtenir  le  grade  de  caodidat  en  sciences,  s^il  n'a  reçu 
le  tilre  de  gradué  en  lettres  ; 

Celui  de  candidat  en  pharmacie,  s'il  n'a  reçu  le  grade  de  candidat 
en  sciencee  naturelles  ; 

Celui  de  docteur  en  pharmacie,  s'il  n'a  reçu  le  grade  de  candidat 
en  pharmacie. 

Nul  ne  peut  exercer  la  profession  de  pharmacien,  s'il  nejustifie  de 
deux  années  de  stage  officinal  effectif  dans  une  officine  civile  ou 
militaire,  préalablement  désignée  par  lui  à  la  Commission  médicale 
provinciale,  qui  est  chargée  de  la  surveillance  de  la  constatation. 

Ce  stage  doit  être  lait  postérieurement  à  la  date  du  dipldme  de  la 
candidature  en  sciences  et,  pour  la  moitié  au  moins,  postérieurement 
à  la  date  du  diplAme  de  docteur  en  pharmacie 

Ce  stage  sera  contrAlé  par  un  examen  professionnel  approfondi, 
qui  sera  postérieur  à  l'obtention  du  diplôme  universitaire  de  docteur 
en  pharmacie.  Cet  examen  sera  subi  devant  un  jury  composé  de 
cinq  pharmaciens,  ils  seront  nommés  par  le  gouvernement,  qui 
désignera  le  président  et  le  secrétaire. 

L'examen  pour  le  grade  de  candidat  en  sciences  naturelles  com- 
prend : 

Les  éléments  de  philosophie  ; 

La  physique  expérimentale  ; 

La  zoologie  ; 

La  botanique  générale  et  descriptive  ; 

La  chimie  générale  ; 

Des  notions  élémentaires  de  minéralogie  et  de  géologie. 

Les  étudiants  subissent,  en  outre,  une  épreuve  pratique  sur  la 
chimie,  la  physique,  la  botanique  et  la  zoologie,  et  procèdent  à  une 
démonstration  microscopique  et  à  la  détermination  d'au  moins  dix 
plantes  médicinales  fraîches. 

L'examen  pour  le  grade  de  candidat  en  pharmacie  comprend  : 

La  chimie  organique  cl  inorganique  appliquée  à  la  pharmacie; 

La  chimie  analytique  qualitative  et  des  notions  de  chimie  quanti- 
tative ; 

Des  éléments  de  chimie  biologique  et  pathologique  ; 

La  chimie  toxicologique. 

Les  récipiendaires  subissent,  en  outre,  les  épreuves  pratiques 
suivantes  : 

Deux  opérations  chimiques  ; 

Une  analyse  générale  comprenant  une  délermioation  quantitative; 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


L'usiisHmiMT  p&AftiucnmQos  $13 

Une  analyse  biologique  ; 

Une  recherche  loxicologique; 

L'examen  pour  le  grade  de  pharmacien  comprend  : 

La  pbarmacognosie,  la  pharmacographie,  la  phannacotechoie  ; 

La  microscopie  et  l'histochimie  ; 

Des  éléments  d'hygiène  et  les  premiers  secours  en  cas  d'acci- 
dents; 

La  déontologie  et  la  législation  pharmaceutique  ; 

Les  altérations  et  les  falsifications  des  médicaments,  des  denrées 
alimentaires  et  des  boissons. 

Les  candidats  subissent,  en  outre,  les  épreuves  pratiques  sui- 
vantes :  deux  recherches  microscopiques;  une  opération  propre  à 
découvrir  la  felsification  d'une  denrée  alimentaire  ou  d'une  boisson. 

L'épreuve  proressionnelle  comprendra  : 

La  connaissance  des  préparations  magistrales  et  ofBcinales,  des 
drogues  simples  et  des  plantes  officinales  à  l'état  sec,  ainsi  que  les 
doses  maxima  des  médicaments. 

Les  épreuves  pratiques  suivantes  : 

Deux  préparations  pharmaceutiques  officinales  et  plusieurs  pré- 
parations  pharmaceutiques  magistrales. 


Voilà,  Messieurs,  le  programme  des  éludes  que  nous  vou- 
drions voir  adopter  par  le  gouvernement  belge,  nous  le 
livrons  à  vos  méditations.  Nous  croyons  qu'il  pourrait  élre 
adopté  par  tous  les  pays,  en  le  modifiant  légèrement,  sui- 
vant les  exigences  de  chaque  peuple. 

M.  SmKutr  (Stockholm).  —  Je  désire  faire  remarquer,  à 
l'assemblée,  qu'il  est  à  ma  connaissance  que  notre  gouver- 
nement a  envoyé,  au  ministère,  un  rapport  sur  l'enseigne- 
ment pharmaceutique  eo  Suède.  Je  regrette,  ainsi  que  me 
l'a  appris  aujourd'hui  M.  le  président,  que  ce  rapport  ne  soit 
pas  encore  parvenu  au  comité. 

En  attendant  qu'il  parvienne  au  bureau,  je  crois  devoir 
faire  connaître,  au  Congrès,  que  te  système  suédois  se  rap- 
proche, en  beaucoup  de  points,  de  celui  qui  est  adopté  en 
Danemarck  ;  les  lois  qui  l'ont  mis  en  vigueur  ont  été  publiées 
de  1861  à  1880. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


M.  Gehbtoix  (Parts).  —  A  part  le  paragraphe  qui  vient 
d'être  renvoyé  à  une  des  sections,  je  vous  avoue  très  fran- 
chenienl  que  je  me  rallie  à  tous  les  articles  des  coaclusions. 

Si  je  moule  à  la  tribune,  c'est  pour  dire  quelques  mots 
d'un  principe  qui  est  reconnu,  le  principe  d'uuité  des  di- 
plômes. 

J'avoue  que  je  ne  comprends  pas  deux  ordres  de  diplâmes. 

Il  n'y  a  pas  deux  ordres  de  malades,  il  n'y  a  pas  deux 
ordres  de  médicaments. 

L'enseignement  varie  suivant  les  pays  ;  il  y  a  one  moyenne 
d'instruction  qui  varie  suivant  le  milieu  et  les  coutumes. 

Je  souhaite  que  l'Italie  revienne  à  une  situation  plus  pros- 
père que  celle  dans  laquelle  elle  se  trouve  aujourd'hui. 

Quant  à  nous,  en  France,  nous  demandons  très  éoergi- 
quenient  qu'il  n'y  ait  que  des  pharmaciens  de  première 
classe.  Nous  sommes  encombrés  de  pharmaciens. 

Il  est  certain  que,  si  on  répartissait,  d'une  façon  plus  in- 
telligente les  pharmaciens,  on  ne  rencontrerait  peut-être  pas 
les  inconvénients  qui  se  produisent  en  ce  moment. 

Aujourd'hui,  il  y  a  excès  dans  une  ville  et  pénurie  dans 
une  autre.  Nous  voulons  relever  les  pharmaciens;  mais  nous 
n'arriverons  pas  à  ce  résultat,  en  prenant  une  mesure  qui 
aura  pour  effet  de  réduire  leurs  études,  ou  en  en  maintenant 
quelques-uns  dans  une  situation  d'inrériorité  vis-à-vis  de 
leurs  collègues,  au  point  de  vue  des  connaissances. 

Vous  savez  tons  que  les  pharmaciens  souffrent  plus  qu'ils 
ne  le  faisaient  il  y  a  cinquante  ans. 

Je  vais  vous  dire,  très-simplement,  quelle  en  est  la  cause. 
C'est  que  le  stage  a  beaucoup  changé  de  physionomie.  Au- 
jourd'hui un  jeune  homme  qui  veut  aborder  la  pharmacie, 
entre  chez  un  patron  qui  a  d'autres  habitudes  que  nos  de- 
vanciers, il  n'a  pas  de  laboratoire,  il  n'admet  plus  un  jeune 
homme  dans  son  intimité,  il  ne  se  donne  plus  la  peine  d'ini- 
tier l'aspirant  à  son  art. 

Ce  qui  fait  le  mal  dans  la  pharmacie,  c'est  que  l'éducation 
pharmaceutique  manque  totalement.  (Bravos.) 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


L'BiniiGnnnnT  phiuuoiitiqiib  61S 

Je  ne  puis  comprendre  qu'un  jeuoe  homme  entre  chez  un 
pharmacien  sans  connaître,  au  préalable,  les  sciences  prépa- 
ratoires. Plusieurs  des  jeunes  gens,  qui  doivent  exécuter 
une  ordonnance,  ne  connaissent  souvent  pas  la  couleur  des 
produits  et  vous  leur  laissez  préparer  un  médicament! 

Eh  bien  I  je  dis  que  c'est  là  être  très  audacieux,  très  im- 
prudent I 

Je  veux  demander,  exiger  des  aspirants-pharmaciens,  les 
mêmes  études  préparatoires  que  celles  des  docteurs  en  mé- 
decine. Quand  vous  aurez,  dans  leurs  études  préparatoires, 
mis  sur  la  même  ligne  les  jeunes  gens  qui  se  destinent  à  ta 
pharmacie  et  k  la  médecine;  par  le  fait  même  qu'ils  auront 
fait  leurs  études,  cèle  à  côte,  sur  les  mêmes  bancs  de  l'uni- 
versité, ils  arriveront  à  s'aimer,  â  s'estimer,  car  ils  auront  la 
même  origine. 

Je  vais  vous  dire  une  chose  qui  vous  semblera  bizarre.  Je 
ne  comprends  pas  que  tous  les  pharmaciens  se  chargent  de 
8tag;iaires. 

Quand  on  n'a  pas  l'instruction  nécessaire,  quand  on  n'a 
pas  de  laboratoire,  quand  on  n'a  pas  suffisamment  de  be- 
sogne pour  une  occupation,  pour  un  travail  constant,  je  ne 
comprends  pas  qu'un  pharmacien  veuille  se  chai^r  de  l'ap- 
prentissage d'un  jeune  homme. 

Je  sais  qu'il  y  a  là  une  question  de  liberté.  On  ne  peut  pas 
dire  à  un  pharmacien  :  vous  ne  pourrez  pas  vous  charger 
de  l'apprentissage  d'un  élève. 

Aussi,  pour  obvier  à  cet  état  de  choses  lamentable,  je  de- 
mande qu'on  fasse  subir  aux  élèves  un  examen  d'apprentis- 
sage, précédant  le  stage.  Si  cet  examen  pouvait  se  ^ire  au 
bout  d'une  année,  ce  serait  profit  pour  celui  qui  aurait  à  le 
subir. 

Je  suis  convaincu  que,  dans  une  pharmacie  très  occupée, 
on  apprend  beaucoup  plus  en  deux  mois  que  dans  certaines 
autres  en  deux  ans,  oti  il  n'est  pas  étonnant  de  voir  les  phar- 
maciens apprendre,  à  leurs  élèves,  à  jouer  aux  cartes. 
(Rires.) 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


II  y  a  des  pharmaciecs  qui  s'occupent  plus-  de  plaisirs  que 
de  science  et,  nécessairement,  les  apprentis  qui  entrent  chez 
eux  sont  lésés  par  cette  situation. 

Je  suis  convaincu  qu'un  jeune  homme  ayant  les  connais- 
sances pharmaceutiques  nécessaires,  faisant  un  slage  de 
quatre  ans  et  qui  aurait  passé  un  examen  de  stage,  rentrant 
à  l'école,  obtiendrait  rapidement  des  résultats  excessivement 
brillants.  Il  serait  stimulé  par  son  pi-opre  intérêt,  il  n'aurait 
en  vue  que  son  examen  définitif. 

Je  demanderais  que  les  écoles  de  pharmacie  fussrat  assi- 
milées aux  écoles  centrales.  Je  voudrais  qu'on  dftt  y  venir  à 
8  heures  du  matin  et  n'en  pût  sortir  qu'à  i  heures  de 
l'après-midi. 

Messieurs,  la  question  que  je  viens  de  soulever  est  exces- 
sivement importante  et  tr^  intéressante;  car,  sachez-le  bien, 
tels  vous  ferez  vos  élèves,  tels  vous  ferez  les  futurs  phar- 


M.  voM  Waldhm  {Vienne}.  —  Je  crois  utile  de  répondre 
quelques  mots  aux  observations  que  vous  venez  d'ea- 
tendre. 

Je  répondrai  d'abord  à  celles  qu'a  présentées  M.  Gonniz- 
zaro,  quand  il  nous  a  dit  ce  qui  se  passe  en  Italie,  où  l'on 
exige  des  jeunes  gens  le  diplôme  de  docteur  en  pharmacie. 

Nous  sommes  d'avis  qu'il  ne  fout  pas  exiger  cette  qualité 
des  jeunes  gens  qui  se  destinent  à  la  pratique  de  ia  pharma- 
cie. Ce  que  nous  devons  désirer,  c'est  la  plus  grande  somme 
de  connaissances  possible. 

Nous  pouvons  autoriser  ceux  qui  ont  l'intention  de  se  pro- 
duire, de  se  perlectionner  dans  leur  art,  à  foire,  s'ils  le  dé- 
sirent, les  études  nécessaires  pour  acquérir  ce  grade  de 
docteur. 

Nous  trouvons  que  ce  litre  constitue  un  honneur  pour 
celui  qui  l'obtient  et,  sous  ce  rapport,  nous  sommes  d'avis 
qu'il  y  a  lieu  de  l'inscrire  dans  le  programme  de  l'enseigne- 
ment pharmaceutique. 


D,B,t,zed.yGOOglC 


L  DtSnfiHIIiniT  PHAUUCBDTIQDK  617 

Toutefois,  je  crois  qu'il  n'est  pas  indispensable  qae  tous 
les  pharmaciens  soient  docteurs  en  pharmacie. 

M.  Mbbu  (Paris).  —  Au  Congrès  de  Londres,  M.  Petit  et 
moi,  nous  avons  demandé  que  les  études  préliminaires  du 
pharmacien  fusseot  les  mêmes  que  celles  du  médecin. 

Le  Congrès  n'a  pas  voulu  se  rallier  à  cette  proposition, 
mais  on  a  émis  l'idée  que  les  études  pharmaceutiques,  théo- 
riques, devaient  précéder  le  stage.  Aujourd'hui,  nous  con- 
statons qu'en  France,  le  stage  est  devenu  absolument  nul 
et  qu'il  n'est  contrôlé  par  aucune  épreuve.  Cette  situation 
porte  un  effet  fâcheux  à  la  profession. 

M.  Mabsbn  {Copenhague}.  —  J'i^outeraî  qu'en  Oanemarck, 
de  grands  changements  seront  apportés  dans  les  études,  dès 
l'année  prochaine. 

Les  études  pharmaceutiques  seront  plus  longues,  les  exa- 
mens à  subir  beaucoup  plus  difficiles. 

M.  LE  pRisiDBNT.  —  Si  personne  ne  demande  plus  la  pa- 
role, je  déclarerai  que  la  discussion  générale  est  close.  Nous 
allons  passer  à  l'examen  des  conclusions.  Je  mets  en  discus- 
sion le  paragraphe  1"  des  conclusions  ou  plutôt  des  vœux 
par  lesquels  l'honorable  rapporteur  termine  sou  travail.  Le 
premier  vœu  est  conçu  comme  suit  : 

Voir  établir  partout,  où  U  n'existe  pas  encore,  un  di- 
jAôme  donnant  seul  droit  à  l'exercice  de  la  pharmacie. 

Si  personne  ne  demande  la  parole  sur  les  termes  de  ce 
vœu,  je  te  considérerai  comme  adopté. 

M.  LE  PBisu>BNT.  —  Le  socoud  vœu  est  ainsi  formulé  : 

Exiger  des  aspirants-pharmaciens  les  mêmes  études  pré- 
■  paratoires  que  des  médecins,  docteurs  en  sciences,  etc. 

M.  CoifNizzAxo  {Rome).  —  Je  ferai  remarquer  qu'en  Italie, 
on  a  renoncé  à  ces  dispositions,  parce  qu'on  a  été  d'avis 
que  les  études  qu'il  prévoit  dépassaient  nécessairement  le 
but.  Les  conditions  que  ce  paragraphe  prescrit  et  rend 
indispensables,  ne  sont  requises  que  des  docteurs  en  phar- 
macie. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


618 

M.  WmsB-BEiTiKCK  {Utrechl).  —  Tantôt,  M.  le  professeur 
Depaire,  si  j'ai  bien  compris,  iasistait  pour  diminuer  l'impor- 
taoce  des  examens. 

Je  dois  dire,  hautement,  que  je  ne  partage  pas  son  avis. 
J'insiste,  au  contraire,  pour  que  le  pharmacien  ait  une  solide 
instruction. 

En  Hollande,  il  existe  deax  examens  :  d'abord,  celui  de 
pharmacien  et  ensuite,  celui  de  docteur  en  pharmacie.  Il  en 
résulte  que  toutes  les  officines  ont  à  leur  tête  des  praticiens 
de  mérite;  la  profession,  dans  notre  pays,  est  tenue  en  hon- 
neur. Un  de  nos  confrères  nous  a  dit,  tout  à  l'heure,  qne  le 
nombre  de  pharmaciens  est  trop  considérable.  Eh  bien! 
qu'on  exige  des  examens  rigoureux  et  on  arrivera  ainsi  à 
limiter,  d'une  façon  toute  naturelle,  le  nombre  des  pharma- 
ciens, ce  qui  s'est  passé  en  Italie  en  est  la  preuve  la  plus 
évidente. 

Le  pharmacien  doit  être  un  homme  de  science;  il  laut 
qu'il  trouve  dans  son  travail  une  juste  rémunération  de  ses 
peines.  Donnez-lui  une  bonne  instruction,  qu'il  passe  des 
examens  rigoureux  et  la  position  qu'il  occupera  dans  la  so- 
ciété sera,  à  la  fois,  brillante  et  lucrative. 

M.  LB  PiÉsinsHT.  —  Je  mets  aux  voix  le  second  vœu. 

—  Il  est  adopté  à  une  forte  majorité. 

M.  LE  PaÉsiDEni.  —  Voici  le  texte  du  troisième  vœu  : 

Dresser  un  programme  contenant  le  minimum  des  con- 
naissances à  exiger  des  pharmaciens  vraiment  dignes  de 
ce  nom. 

M.  Capcranï-Mothes  (Paris).  —  Ce  qui  nous  empêche  de 
voter  ce  paragraphe,  ce  sont  les  mots  :  «  vraiment  dignes 
de  ce  nom.  » 

Je  propose  au  Congrès  d'en  décider  la  suppression. 

M.  De  Nobklb  (GandJ.  —  Je  me  rallie  à  cet  amendement. 

M.  LE  pEBsiDBflt.  —  Je  mets  aux  voix  le  vœu  avec  l'amen- 
dement  y  apporté  par  M.  Capgrand-Hothes. 

—  Le  vœu,  ainsi  modifié,  est  mis  aux  voix;  il  est  adq>lé. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


l.'nf8BIG5BHEKT  phariicbduqoi  619 

M.  LE  PussiDKNT.  —  Nous  passoDS  BU  quatrième  vœu  : 
Dans  tous  les  pays,  remplacer  les  titres  actuellement  exis- 
tants de  pharmacien,  de  maitre,  de  chimiste-pharmaceu- 
tique, etc. ,  par  celui  de  docteur  en  pharmacie. 

M.  Depai«b  (Bruxelles).  —  Je  demande  que  le  Congrès  ne 
se  prononce  pas  sur  ce  titre.  Francbement,  je  le  trouve 
ridicule. 

Comment  voulez-vous  exiger  qu'on  donae  le  titre  de  doc- 
-  leur  en  pharmacie  à  un  chimiste?  Un  chimiste  ne  s'occupe  pas 
de  médicaments.  Que  signifie,  en  somme,  le  mot  :  pharma- 
cien? En  France,  vous  devez  bien  vous  le  rappeler,  on  a 
remplacé  par  ce  mot  celui  d'apothicaire. 

Le  mot  de  pharmacien  s'applique  à  celui  qui  s'occupe  de 
médicaments  et  non  pas  de  chimie  proprement  dite.  Nous 
avons  parmi  les  chimistes  des  hommes  qui  n'ont  jamais  appris 
quoique  ce  soit  de  ce  qui  concerne  la  pharmacie.  Laissez 
donc  à  ceux-là  le  litre  de  chimistes. 

Je  comprendrais  qu'on  donnât  le  titre  de  docteur  en  phar- 
macie, purement  et  simplemeut,  à  celui  qui  s'occuperait  de 
la  manipulation  des  médicaments,  mais  vouloir  assimiler  le 
chimiste,  proprement  dit,  au  docteur  en  pharmacie,  cela  me 
paratt  réellement  peu  fondé.  Je  propose  donc  de  ne  pas  voter 
ce  vœu. 

M.  Ob  NoiBLi  {Gand).  —  Ce  malheureux  paragraphe,  dont 
nous  nous  occupons,  a  rencontré  beaucoup  d'opposition  de  la 
part  de  M.  Depaire,  de  même  que  de  M.  O)nnizzaro. 

J'ai  entendu  avec  intérêt  les  arguments  qu'on  a  fait  valoir. 
Mais  comment  pourrions-nous  nous  y  rallier?  Le  quatrième 
vœu,  en  effet,  u'est  pas  conçu  avec  la  portée  que  ces  Mes- 
sieurs y  ont  attribuée.  Il  ne  s'agit  pas  de  savoir,  s'il  y  aura 
deux  catégories  de  personnes  exerçant  la  pharmacie;  les 
unes  ayant  fait  une  espèce  d'examen  maouel,  les  autres 
ayant  des  visées  plus  hautes,  qui  aspireraient  au  doctorat. 

Je  ne  demande  pas  d'organiser  deux  classes  de  pharma- 
cieus,  mats,  je  demande  que  dans  tous  les  pays  où  les  études 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


de  pharmacien  soat  devenues  les  égales  de  toutes  études  nni- 
versitaires,  on  accorde  un  diplôme  Goal,  portant  le  litre  de 
docteur  en  pharmacie.  En  un  mot,  qu'on  accorde  à  chaque 
pharmacien  le  même  litre  que  celui  qu'on  donne  à  tout  élève 
qui  a  terminé  ses  études. 

Ainsi,  lorsqu'un  avocat  ou  un  médecin  a  terminé  ses 
études  universitaires,  on  lui  accorde  un  diplâme  par  lequel 
on  lui  attribue  te  titre  de  docteur.  Pourquoi  n'en  ferait-on 
pas  autant  pour  le  pharmacien  ? 

Je  ne  vois  pas  en  quoi  les  études  en  pharmacie  soient 
inférieures  à  celles  que  font  les  médecins  et  les  avocats,  et 
dès  tors,  je  me  demande  pourquoi  l'on  ne  peut  pas  lui  accor- 
der un  diplôme,  mentionnant  un  litre  égalitaire  à  celui  que 
l'on  décerne  à  ces  derniers. 

M.  Depaire  a  critiqué  le  mot  de  chimiste,  que  j'ai  employé 
dans  le  leste  du  quatrième  vœu  de  mon  rapport.  Je  dois  lui 
faire  remarquer  que  je  me  suis  borné  à  la  traduction  du  mol 
anglais  pharmaceutical-chemist,  de  là  le  mot  de  chimiste, 
sans  y  attacher  le  sens  que  généralement  on  lai  donne  en 
français.  Du  reste,  j'ai  dû  rédiger  mon  rapport  très  rapide- 
ment; c'est  ce  qui  explique  pourquoi  je  n'ai  peut-être  pas 
employé,  dans  ma  rédaction,  le  mot  propre,  dont  j'aurais  dA 
faire  usage. 

M.  Dbpaibb  {Bruxelles).  —  Je  ne  vois  pas  pourquoi,  dans 
ce  cas,  l'honorable  rapporteur  n'a  pas  conservé  le  mol  anglais 
chemist,  i\  eut  été  préférable  d'employer  ce  terme,  plutôt 
que  celui  de  chimiste  qui  a  une  toule  autre  signification. 

M.  DiAGENDOEFF  (Dorpat).  —  Je  ferai  remarquer  qu'un 
vote  sur  le  vceu  en  discussion  mettrait  dans  une  situation 
très  fousse  les  délégués  et  les  autres  membres  du  Congrès 
qui  appartiennent  à  la  Russie,  au  Daiiemarck,  à  l'Allemagne, 
aux  Pays-Bas,  à  la  Turquie  et  à  bien  d'autres  pays  encore. 

Dans  tous  ces  Elats,  le  grade  de  docteur  en  pharmacie  ne 
comporte  pas  le  même  programme  d'études  scientifiques  que 
celui  de  pharmacien.  Il  en  est  de  oiême  pour  les  autres  pro- 
fessions; il  existe  des  degrés  différents.   C'est  ainsi  qu'en 


zed.yGOOglC 


L'EnSUfimMEHT  PHAHMàCKUTIQUI  631 

Russie,  OD  fait  ane  différence  entre  médecin  et  doctenr  en 
médecine,  entre  pharmacien  et  magister  en  pharmacie,  en- 
tre candidat  et  docteur  en  droit  et,  cependant,  le  grade  in- 
férieur, aussi  bien  que  le  grade  supérieur,  donne  droit  à 
exercer  la  profession.  Si  vous  adoptiez  un  titre  uniforme, 
cela  donnerait  lieu  à  des  inconvénients. 

Je  voudrais  que  ce  qui  existe  pour  toutes  les  professions 
scientiGques,  puisse  être  obtenu  pour  la  pharmacie.  C'est 
pourquoi,  j'insiste  avec  la  plus  grande  énergie  pour  l'intro- 
duction du  grade  de  docteur  en  pharmacie;  mais,  a&n  de  le 
rendre  pratique,  je  demande  une  somme  d'études  plus  con- 
sidérable à  ceux  qui  veulent  acquérir  ce  grade  qu'à  ceux 
qui  n'ont  pour  but  que  de  se  livrer  à  la  pratique  de  la  phar- 
macie. J'ajouterai  même  que  j'exigerai  plus  de  connaissances 
des  docteurs  en  pharmacie  que  des  jeunes  gens  qui  s'adon- 
nent à  toute  autre  branche  scienliQque  do  l'activité  hu- 
maine. 

Je  dois  cependant  vous  faire  connaître  qu'en  ce  moment, 
nous  devons  nous  attendre  d'autant  moins  à  un  changement 
dans  la  loi  générale  dea  études  supérieures  en  Russie,  qu'il 
n'y  a  guère  qu'une  année  qu'un  nouveau  règlement  univer- 
sitaire a  été  adopté  par  le  gouvernement  impérial  russe. 

M.  De  Nobblz  {Gand).  —  Il  est  évident  que  nous  ne  devons 
pas  enfoncer  une  porte  ouverte.  Dans  les  pays  où  l'éducation 
pharmaceutique  est  très  développée,  nous  devons  désirer 
qu'elle  reste  ce  qu'elle  est. 

M.  Dragendorff  vient  de  dire  qu'il  lutte  en  Russie  pour  la 
création  d'un  doctorat  en  pharmacie,  parce  qu'il  sent  le  besoin 
de  relever  la  pharmacie.  Je  comprends  la  distinction  entre  les 
grades,  dans  les  contrées  oii  il  existe  une  distinction  entre 
ceux  qui  en  sont  porteurs  et  ceux  qui  ne  le  sont  pas  ;  mais  là 
oh  tout  le  monde  est  sur  la  môme  ligne,  il  n'y  a  pas  d'intérêt 
à  ce  que  ce  grade  existe  seulemeut  pour  quelques  personnes; 
la  généralité  doit  le  posséder. 

M.  Capgband-Motbks  (Parts).  —  On  veut  faire  des  docteurs 
en  pharmacie.  Je  me  demande  quels  sont  les  raisons  qui 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


622  nowftaB  issnmti  geheuu 

etopôcheot  quelques  membres  à  se  rallier  aa  vœu  de  l'hoDO- 

rable  rapporteur. 

Vous  vous  êtes  prononcés  pour  l'obligatioD  d'études  pré- 
paratoires identiques  à  imposer  aux  aspirants-pharmaciens 
et  au^L  médecins.  Après  ces  études  préliminaires,  les  pre- 
miers aborderaient  des  sciences  d'un  ordre  plus  élevé.  Ils  y 
acquerraient  des  connaissances  spéciales,  et,  en&n,  ils  rece- 
vraient leur  diplôme,  tout  comme  les  médecins,  les  chirur- 
giens, les  avocats,  les  ingénieurs.  Pourquoi,  dès  lors,  ne 
leur  conférerait-on  point  le  titre  de  docteurs? 

Je  demande  donc  le  atainiien  du  paragraphe  (el  qu'il  est 
conçu  dans  le  rapport. 

M.  BiuRNBNCRABEH  /RostockJ.  —  Die  Annahme  des  Antrages 
wurde  fUr  Deutschiand  ebenso  unmOgiich  sein  wie  es  fur 
Russiand  der  Fall  ist.  Das  Studium  der  einzelnen  Disciplinen 
an  den  UniversitUten  Deutschiands  ist  in  der  Weisegeordnet, 
dass  die  StUdirenden  zuvôrderst  durch  das  ^ats-examen 
nur  erreichen  kfinnen,  entroeder  als  Jurist,  als  Mediciner, 
ala  Tbeologe,  u.  s.  w.,  aufirelen  zu  konnen. 

Wollen  dieselbe  den  Doctorgrad  erwerben,  sie  mUssea 
allen  noch  ein  besonderes  Examen  hestehen,  ebenso  ist  es 
mit  den  Pharmaceuten,  dièse  kOnnen  nur  durch  das  Staats- 
examen  ihren  Approbation  erlangen  und  mUsse  ein  eingenes 
Examen  vor  der  Philosophiscben  FacUltât  ablegen  wenn  sie 
auch  den  Doctorgrad  erlangen  v^^ollen. 

Traduction.  —  L'introduction  eu  Allemagne  de  ce  vœu, 
serait  aussi  impossible,  pour  le  moment,  qu'elle  l'est  pour  la 
Russie.  Actuellement,  en  Allemagne,  les  études  dans  les 
universités  sont  réglées  de  telle  sorte,  que  ceux  qui  étudient 
pour  devenir  juriste,  médecin,  théologien,  etc.,  passent  leur 
examen  d'état  {Staats-examen)  pour  pouvoir  pratiquer  leur 
profession.  Mais  s'ils  désirent  acquérir  le  titre  de  docteur,  ils 
doivent  passer  un  examen  supplémentaire  et  défendre  une 
thèse. 

Il  en  est  absolument  de  même  pour  les  pharmaciens  ;  ils 
peuvent  acquérir,  par  un  examen  d'état,  le  droit  de  prati- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'SHSElflHBUHT  PHAUUCBDTIQDB  623 

quer,  mais  s'ils  veulent  obtenir  le  grade  de  docteur,  ils 
doivent  subir  un  examen  supplémeulaire  et  défendre  une 
thèse  devant  la  faculté  de  philosophie.  Il  serait  bien  difficile, 
en  Allemagne,  de  renverser  ce  qui  y  existe  depuis  longtemps 
sous  ce  rapport. 

M.  Db  NoBKiE  {Gand).  —  Quelque  chose  d'analogue  existe 
en  Hollande.  On  y  a  aussi  le  Staats-examen,  mais  te  titre  de 
docteur  en  pharmacie  n'en  existe  pas  moins.  11  est  regrettable 
que  ce  titre  ne  puisse  s'obtenir,  en  Allemagne,  qu'en  se  pré- 
sentant devant  une  faculté  de  philosophie  qui  n'a  aucun  rap- 
port avec  la  pharmacie.  Cest  une  anomalie  qui  devrait 
disparaître.  Je  propose  de  modifier  la  rédaction  du  quatrième 
vœu  et  de  le  rédiger  comme  suit  :  a  Dans  tous  les  pays, 
remplacer  les  titres  actuellement  existant,  de  pharmacien 
ou  de  terme  synonyme,  par  celui  de  docteur  en  pharmacie.  » 

M.  LE  Président.  —  Si  personne  ne  désire  plus  prendre  la 
parole  dans  la  discussion  qui  nous  occupe,  je  déclare  la  dis- 
cussion close,  et  je  mets  aux  voix  le  quatrième  vœu,  modifié 
par  M,  le  rapporteur. 

—  Le  quatrième  vœu  est  mis  aux  voix;  il  est  adopté  à 
uoe  forte  majorité.  Quelques  membres  s'abstiennent. 

M.  LE  Président.  —  Messieurs,  il  est  cinq  heures  et  demie. 
Nous  ne  pourrons  pas  terminer  aujourd'hui  l'examen  du 
rapport  sur  l'enseignement  pharmaceutique,  je  vous  propose 
de  le  continuer  demain  et  de  lever  la  séance.  Nous  pourrions 
commencer  nos  délibérations  par  la  suite  de  celte  discussion, 
et  entamer  ensuite  la  question  des  eaux  alimentaires.  {Appro- 
bation unanime). 

—  \jt  séance  est  levée  à  cinq  heures  et  demie. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUATRIÈME  ASMKintfjfeR  GÉNÉRALE 
Vendredi,  i  t^ttembn  1883. 

La  séance  esl  ouverte  à  deux  heares  et  qaaii,  soas  la 
présideoce  de  M.  Vao  Baslelaer,  président  do  Congrès. 

M.  le  président  prie  MM.  Drageodorff,  Caries,  vod  Wald- 
beim,  Loize,  SebardI,  Petit,  Brunnengraber,  BrUnker  et  Brui- 
ner de  s'asseoir  à  ses  côtés,  au  bureau. 

Il  engage  les  antres  vice-présidents  étrangers  à  prendre 
place  sur  l'estrade,  derrière  le  bureau. 

M.  Li  PiisniiTT.  —  Avant  d'aborder  l'ordre  dn  joor,  ooas 
avons  à  approuver  le  procès-verbal  de  la  dernière  réaoion. 
Si  personne  n'a  d'observations  à  présenter,  je  le  déclarerai 
adopté. 

M.  HiFCciT  iCUrmonl-FerranS).  —  Je  dois  relever  que  le 
bulletin  n'exprime  pas  ma  pensée,  lorsqu'il  me  fait  dire  que 
les  occupations  du  pharmacien  l'empêchent  souvent  de 
s'occuper  des  questions  qui,  cependant,  intéressent  sa  {hd- 


H.  ut  PlisntiiiT.  —  Je  ferai,  à  M.  Hugnel,  l'observation  que 
j'ai  présentée  hier  à  propos  du  bulletin.  Il  s'imprime  la  nuit, 
les  corrections  sont  impossibles.  Le  compte-renda  officiel 
donnera  avec  exactitude  la  pensée  de  l'honorable  membre. 

—  Le  procès-verbal  esl  adopté. 

M.  Vin  DB  Vivm,  secrétaire-général.  —  Nous  avons  reçu 
un  long  mémoire,  en  italien,  de  M.  te  docteur  Gio-Battista 
Ronconi,  pharmacien  à  Padooe,  traitant  de  la  question  des 
eaux  potables  de  cette  cité.  Ce  mémoire,  qui  constitue  un 
manuscrit  de  64  pages,  est  one  longue  dissertation  sor  les 
eaux  de  cette  ville  italienne.  Il  n'a  que  des  rapports  éloignés 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


L'ufsziGNBmirr  pRi.BiuoiimQDB  625 

avec  la  question  qoi  nous  occupe.  J'ai  eu  l'honneur  d'en 
prendre  connaissance,  son  impression  intégrale  ne  me  semble 
pas  nécessaire,  nous  vous  demanderons  d'en  imprimer  un 
résumé  en  français,  que  M.  Jules  Rousseau  a  bien  voulu  en 
faire  à  notre  demande.  /Voir  annexe  XII). 

Nous  avons  également  reçu  un  travail  de  M.  Verstraeten, 
ingénieur  de  la  ville  de  Bruxelles,  et  se  rapportant  également 
à  la  question  des  eaux.  Ce  manuscrit  est  excessivement 
important,  mais  il  ne  traite  que  des  eaux  de  la  Belgique. 
Néanmoins,  il  contient  des  données  qui  pourront  servir  à  Ja 
discussion.  Je  le  déposerai  sur  le  bureau,  et  je  vous  en  pro- 
pose l'impression  dans  le  compte-rendu  des  séances.  Il  est 
impossible  de  vous  donner  lecture  de  cette  monographie,  vu 
sa  longueur,  mais  j'estime  qu'elle  figurera  avec  honneur 
parmi  les  travaux  du  Congrès,  (Voir  annexe  XIIIJ. 

M.  LB  Président.  —  Vous  savez  que  le  règlement  du  Con- 
grès, dans  un  article  spécial  relatif  aux  communications 
écrites,  prévoit,  pour  le  bureau,  la  latitude  d'apprécier  s'il 
convient  de  les  imprimer  dans  le  compte-rendu  de  nos  déli- 
bérations, et,  dans  le  cas  où  leur  impression  serait  décidée, 
de  statuer  s'ils  seront  insérés,  soit  in  extenso,  soit  en 
résumé. 

Nous  sommes  d'avis  qu'en  ces  matières,  il  y  a  lieu  d'être 
fort  large,  pour  que  l'œuvre  du  Congrès  reçoive  la  plus 
grande  extension  possible.  Je  vous  propose  donc  d'adopter 
les  propositions  de  M.  le  secrétaire-général.- 

—  Elles  sont  adoptées. 

M.  Bratimos  /Athènes/.  —  J'ai  lu  hier  une  note  sur  l'his- 
toire de  la  pharmacie  en  Grèce.  Je  tiens  à  déclarer  que  j'ai 
fait  cette  communication  comme  délégué  officiel  de  mon  pays 
et  comme  représentant  les  idées  des  pharmaciens  de  la  Grèce. 

M.  LB  PnÉsiDBitT.  —  Il  sera  tenu  bonne  note  de  celte  obser- 
vation. Nous  reprenons  la  discussion  qui  a  été  interrompue 
par  la  levée  de  notre  précédente  séance.  Nous  avons  à  voter 
sur  les  deux  dernières  conclusions  du  rapport  de  M.  De 
Nobele,  dont  le  n"  5  porte  ce  qui  suit  : 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


636  QUATutan  AMonUi  sSiitiAU 

En  l'absence  des  titulaires,  ne  permettre  le  service  des 
officines  qu'à  des  personnes  possédant  un  diplôme  de  can- 
didat ou  d'auxUiaire. 

M.  Pbtit  (Paris).  —  Je  propose  de  remplacer  cet  article 
par  la  disposition  suivante  : 

«  Le  titulaire  absent  pourra  être  remplacé  légalement 
t  par  une  personne  possédant  un  diplôme  de  candidcU  ou 
t  d'aucciliaire.  » 

Voici  pourquoi  :  Eq  mainleDant  la  rédaction,  telle  qae  l'a 
formulée  M.  le  rapporteur,  on  serait  en  droit  d'en  inférer 
qu'un  pharmacien  ne  pourrait  jamais  s'absenter  sans  être 
remplacé  par  un  auxiliaire  ou  par- un  candidat.  Il  me  semble 
que  cette  disposition  serait  extrêmement  dangereuse  et  de 
nature  à  limiter  de  beaucoup  la  liberté  des  pharmaciens. 

Il  est  évidemment  désirable  qu'en  cas  d'absence,  le  phar- 
macien soit  remplacé  par  quelqu'un  de  capable,  mais  il  peut 
se  faire  parfaitement  qu'un  homme,  qui  n'aura  pas  le  litre 
de  candidat  ou  d'auxiliaire,  soit  cependant  à  même  de  rem- 
placer convenablement  et,  certes,  parfois  plus  avantageuse- 
ment qu'un  auxiliaire  ou  qu'un  candidat,  te  pharmacien 
momentanément  absent.  Dans  ce  cas,  le  pharmacien  est  res- 
ponsable des  actes  de  son  remplaçant.  Je  ne  crois  pas  qu'il  y 
ait  lieu  de  prescrire  d'une  façon  formelle,  et  comme  pouvant 
remplacer  un  pharmacien  absent,  une  personne  ne  possédant 
pas  de  diplôme  de  candidat  ou  d'auxiliaire.  Ce  serait  absolu- 
ment contraire  à  ce  qui  existe  en  France,  oii  nous  pouvons 
nous  faire  remplacer  par  toute  personne  sans  diplôme,  ayant 
fait  ses  trois  années  de  stage  réglementaire  dans  l'ofiîcine. 

M  Ls  PiÉsiDENT.  —  En  l'absence  de  M.  Oe  Nobele,  je  suis 
chargé  de  vous  dire  quelle  est  réellement  sa  pensée  à  cet 
égard. 

Il  est  d'avis  que,  lorsque  le  pharmacien  absent  se  fait 
remplacer  dans  son  officine  par  une  personne  ayant  le 
diplôme  de  candidat  ou  d'auxiliaire,  il  devrait  ne  plus  en- 
courir la  responsabilité  légale  qu'il  assume  aujourd'hui, 
môme  pendant  son  absence.  C'est  afin  d'arriver  à  faire  adop- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Ii'EIfBUflNBaBKT  PHIMUOUTIQUE  627 

1er  cette  non- responsabilité,  qu'il  a  combiné  la  conclusion 
dont  nous  nous  occupons  avec  la  dernière  que  nous  avons 
encore  à  examiner  ;  et  je  crois  bien,  Messieurs,  que  vous 
ferez  chose  sage  de  discuter  en  même  temps  les  cinquième  et 
septième  conclusions  du  rapport.  Celle-ci  est  ainsi  conçue  : 
Créçr  partout  un  diplôme  d'auxiliaire  en  pharmacie  (ge- 
hûlfej. 

M.  PsTiT  /Paris/.  —  Je  suis  de  votre  avis  quant  au  rem- 
placement du  titulaire  d'une  officine.  Je  crois  qu'il  est  bon  de 
demander  qu'en  cas  d'absence,  il  soil  remplacé  par  quelqu'un 
ayant  les  condiiions  requises  et  assumant  la  responsabilité. 
Je  me  rallie  à  votre  proposition,  mais  il  semblait  que  l'on 
voulait  exclure  toutes  les  personnes,  n'ayant  pas  de  diplôme 
d'auxiliaire,  et  c'est  là,  je  crois,  une  exagération. 

M.  LE  Président.  —  C'est  l'idée  de  M.  De  Nobeie. 

M.  Petit  (Parts).  —  Cela  est  absolument  incompatible  avec 
l'organisation  des  études  pharmaceutiques.  En  France,  et 
,  dans  bien  d'autres  pays,  oii  l'on  admet  un  stage  môme  de 
trois  ans,  celui-ci  ne  se  fait  souvent  que  lorsque  l'aspirant- 
pharmacien  est  déjà  candidat.  Ce  n'est  réellement  qu'au  bout 
de  trois  ans  qu'un  jeune  homme  est  apte  à  remplir  tes  fonc- 
tions d'auxiliaire.  Il  est  évident  que  le  nommer  auxiliaire  au 
bout  d'une  année  et  lui  permettre  de  remplacer  le  pharma- 
cien absent,  ce  serait  le  mettre  sous  le  coup  de  condamna- 
lions  judiciaires.  On  demande  que  lorsqu'un  pharmacien 
s'absente,  it  puisse  être  tranquille;  qu'il  puisse  s'en  aller  avec 
sécurité,  parce  qu'il  a  laissé  la  gérance  de  son  officine  à  une 
personne  diplômée  qui  se  trouve  dans  certaines  conditions 
légales  de  responsabilité.  Je  trouve  cette  demande  très 
légitime,  pour  aulant  que  le  remplacement  soit  fait  par  une 
personne  capable  et  diplômée  ;  mais  ce  que  je  n'admets  point, 
c'est  que  le  pharmacien  ne  puisse  être  remplacé  que  par  des 
auxiliaires  ou  des  candidats  diplômés.  Car,  si  j'ai  bien  com- 
pris l'esprit  du  rapport  de  M.  De  Nobeie,  un  pharmacien 
s'absentant  et  qui  aurait  dix  élèves,  devrait  avoir  ces  élèves 
diplômés  comme  auxiliaires. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


6f8  QDATlAKE  ASSnBLBB  OtREBAIK 

M.  iB  Président.  —  Dans  l'idée  de  M.  De  Nobele,  un  seal 
auxiliaire  représente  le  pharmacien  ;  les  autres  élèves  peu- 
vent parfaitement  ne  pas  posséder  ce  diplôme. 

M  Petit  {Paris}.  —  Dites  alors  :  «  Le  titulaire  d'une  phar- 
macie ne  pourra  être  remplacé  légalement,  pendant  son 
absence,  que  par  des  personnes  possédant  un  diplôme 
d'auxiliaire.  » 

M.  LE  Présiusnt.  —  Ne  pensez-vous  pas  qu'il  y  ait  de 
l'amphibologie  dans  cette  rédaction,  et  ne  ferait-on  pas  mioax 
de  dire  :  par  une  personne? 

M.  PïTir  {Paris).  —  Oui,  par  une  personne. 

M.  LB  PaisiDBNT.  —  Voici  donc  définitivement  comment  le 
paragraphe  serait  rédigé  :  «  Permettre  au  pharmacien  titu- 
laire d'une  officine  de  se  faire  légalement  remplacer  pendant 
son  absence  par  une  personne  possédant  un  diplôme  de 
pharmacien  ou  d'auxiliaire.  » 

Uh  membre.  —  Qu'est-ce  qu'un  auxiliaire  et  quelle  sera  sa 
responsabilité? 

M.  LE  Pr^idskt.  —  Le  titre  n'existe  pas  en  France,  en  Bel- 
gique et  dans  d'autres  pays;  il  devra  être  créé.  Les  auxiliaires 
{gehûlfe}  rendent  de  grands  services  en  Allemagne,  en  Aa- 
triche-Hongrie,  etc.,  ils  passent  des  examens  et  doivent 
donner  des  preuves  de  capacité.  M.  le  rapporteur,  à  la  page  7 
(177  du  compte- rendu),  vous  fait  connaître  ce  que  l'on 
entend  dans  ces  pays  par  auxiliaire,  assistant-pharmacien  oa 
gehûlfe.  Il  est  évident  que  la  responsabilité  à  encourir  par  le 
remplaçant  sera  la  même  que  celle  qu'encourrait  le  pharma- 
cien remplacé. 

M.  Batteur  {Lille).  —  Le  diplôme  d'auxiliaire  mettrait-il  à 
couvert  la  responsabilité  du  pharmacien  en  cas  d'accident? 

M  Petit  (Paris).  —  C'est  ce  que  nous  désirons  et  deman- 
dons. 

M.  Batteur  {Lille).  —  Il  serait  désirable  d'en  émeUre 
le  vœu.  ^ 

M.  LE  pRÉsihBNT.  —  Ce  vœu  n'aurait  aucune  importance,  il 
ne  serait  jamais  appliqué. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'BflsiianmBiri  paiRiucBimQVB  629 

M.  Batteur  {Lille).  —  Alors,  le  diplôme  sera  absolument 
sans  valeur,  puisque  le  pharmacien  sera  responsable.  Celui-ci 
pourra  toujours  employer  l'élève  qui  lui  paraît  le  plus  capa- 
ble, et  dans  lequel  il  aura  le  plus  de  confiance. 

M.  Petit  (Paris).  —  Cela  n'est  pas  tout  à  fait  exact.  Si  le 
pharmacien  est  remplacé  par  quelqu'un  sans  qualité,  ce  phar- 
macien  est  responsable,  non  seulement  au  point  de  vue  des 
dommages  et  intérêts,  mais  encore  au  point  de  vue  pénal. 
Nous  voulons  supprimer  la  responsabilité  pénale;  or,  je  crois 
qu'il  serait  diflicile  à  un  pharmacien,  qui  a  toute  espèce  de 
responsabilité  à  subir,  de  lui  substituer  un  élève  qui  n'en 
aura  aucune. 

M.  LE  Président.  —  Je  ferai  remarquer  que  nous  nous 
écartons  du  point  en  discussion,  nous  nous  occcupons  en  ce 
moment  d'une  question  qui  se  rattache  à  l'exercice  de  l'art  de 
guérir.  Celle  qu'on  vient  de  soulever  pourra  être  disculée 
plus  tard,  mais  je  pense  que  nous  ferions  bien  de  nous  en 
tenir  aujourd'hui  à  l'enseignement  pharmaceutique. 

M.  HuctiET  [Clermont-Ferrand] .  —  Il  me  semble  que  nous 
nous  sommes  un  peu  occupés  de  tout,  excepté  de  la  question 
à  résoudre.  Nous  nous  sommes  occupés  de  changer  le  litre 
des  pharmaciens,  de  créer  le  grade  d'auxiliaire,  etc.,  mais 
de  l'enseignement  pharmaceutique  proprement  dit,  nous  n'en 
avons  presque  rien  dit. 

M.  LB  Président.  —  Le  règlement  a  prévu  ce  que  nous 
avions  à  faire;  nous  ne  pouvions  pas  nous  écarter  des  ques- 
tions qui  figuraient  à  notre  programme.  Je  ne  méconnais  pas 
cependant,  que  lorsque  nous  aurons  voté  la  dernière  conclu- 
sion du  rapport,  nous  n'aurons  fait  que  peu  de  chose,  car 
l'ensemble  des  conclusions  que  nous  aurons  admises  sera 
assez  vague. 

Nous  aurions  pu  discuter  le  programme  des  examens; 
nous  ne  l'avons  pas  fait,  el  il  est  trop  tard  pour  que  nous 
commencions  à  nous  en  occuper.  Le  temps  nous  manque  à 
à  cet  effet. 

Nous  avons  comparé  les  dispositions  relatives  à  l'enseigne- 


D,B,t,zed.yGOOgle 


630  QDlTIItalI  IBSBMBLÉI  GInÉRâLI 

ment  pharmaceutique  chez  les  diverses  nations  représentées 
au  Congrès.  Cet  esamen  nous  a  permis  de  discerner  ce  qu'il 
y  a  de  bon  ou  de  mauvais  dans  les  législations  concernant 
les  conditions  requises  dans  chaque  pays  pour  l'exercice  de 
la  pharmacie.  Il  nous  reste  évidemment  à  formuler  le  pro- 
gramme des  études  pharmaceutiques,  et  à  trouver  l'ensemble 
des  connaissances  qui  devront  élre  exigées  de  l'aspirant* 
pharmacien. 

Nous  aurions  été  heureux  si  nous  avions  trouvé  le  temps 
de  faire  ce  travail,  si  nous  avions  pu  dresser  ce  programme 
qui  aurait  pu  servir  de  programme-type,  et  que  tous  les  pays 
auraient  pu  adopter.  iVlais  il  est  hors  de  doute  que  celui-ci 
doit  être  rédigé  après  mûres  réflexions,  nous  ne  saurions 
nous  livrer  à  ce  travail  dans  cette  session,  et  je  suis  obligé 
de  vous  en  demander  la  remise. 

En  conséquence,  je  vous  propose,  Messieurs,  de  statuer 
sur  la  dernière  conclusion  du  rapport.  Ensuite,  nous  décide- 
rons que  le  prochain  congrès  mettra  à  son  ordre  du  jour 
l'étude  du  programme-type.  Nous  pourrons  résoudre  alors 
cette  question  qui  intéresse  si  vivement  le  monde  scientifique, 
et  sur  laquelle,  à  juste  titre,  chacun  a  l'œil  ouvert  en  ce 
moment. 

M.  HuGDET  (Clermont-Ferrand).  —  En  produisant  mon 
observation  tout  à  l'heure,  je  n'ai  pas  eu  la  moindre  intention 
d'incriminer  le  rapport  de  M.  De  Nobele  ;  il  est  d'ailleurs  très 
bien  faitet  très  intéressant.  Mais  je  dois  avouer  que  les  vœux, 
exprimés  à  la  fin  de  son  travail,  tombent  un  peu  comme  un 
paquet  de  cheveux  dans  la  soupe.  Qu'on  me  permette  cette 
expression  un  peu  auvergnate. (On  rit.)  J'aurais  désiré  qu'on 
s'occupât  un  peu  plus  des  matières  à  enseigner  aux  jeunes 
pharmaciens. 

M.  LB  Président.  — •  Je  vais  mettre  aux  voix,  dans  leur 
ensemble,  les  deux  dernières  conclusions.  Pour  bien  en  pré- 
ciser les  termes,  en  voici  la  rédaction  : 

«  Permettre  au  pharmacien  titulaire  d'une  officine  de  se 
i  faire  légalement  remplacer,  pendant  son  absence,  par  une 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L  raSEIBiraHEITT  PHÂUUCBDTIQDI  631 

»  personne  possédant  un  diplôme  de  pharmacien  ou  d'auxi- 
»  liaire.  Créer,  à  cet  effet,  partout  un  dipiôme  d'auacUiaire 

>  en  pharmacie  {gehûlfe).  » 

—  Ces  conclasioDS  sont  adoptées. 

M.  Bratihos  {Athènes).  —  Je  ferai  une  proposition  subsi- 
diaire que  je  soumettrai  à  l'assemblée. 

Puisque,  à  défaut  de  temps,  dous  n'avoas  pu  dous  entendre 
sur  la  rédaction  du  programme  des  études  pharmaceutiques, 
je  crois  que  dous  pourrions  désigner  un  certain  nombre  de 
délégués  qui  seraient  chargés  de  préparer,  pour  le  prochain 
congrès,  un  travail  complet  sur  ce  sujet.  Je  vous  soumets 
donc  la  proposition  suivante  : 

«  Nommer  une  commission  internationale  qui  serait  char- 
»  gée  de  poursuivre  les  décisions  du  Congrès,  en  ce  qui 

>  concerne  l'enseignement  pharmaceutique,  et  de  dresser 
»  un  programme  international  d'études,  b 

M.  HufiUET  iCUrmont-Ferrand).  —  Je  déclare  me  rallier  à 
la  proposition  de  M.  Bratimos;  seulement,  je  demanderai 
qu'elle  s'occupe  spécialement  de  la  question  de  l'enseigne- 
ment pharmaceutique. 

M.  BuTiNos  [Athènes).  —  Cette  commission  internationale 
serait  également,  comme  je  le  dis,  chargée  de  l'élaboration 
du  programme  des  études  préliminaires. 

M.  HuffluiT  iClermont-Ferrand).  —  Nous  sommes  du  même 
avis.  Je  trouve  que  les  conclusions  du  rapport,  telles  que 
nous  les  avons  adoptées,  no  sont  pas  assez  larges  et  n'in- 
diquent point  les  desiderata  de  l'assemblée. 

[M.  Van  Bastelaer  cède  la  présidence  à  M.  N.  Gille,  vice- 
présidenl.) 

H.  Van  B&stblaer  {Bruxelles).  —  Je  crois  que  les  décisions 
qui  ont  été  prises  par  le  Congrès,  en  grande  partie,  élucide- 
ront la  question;  mais  vous  savez,  par  expérience,  Messieurs, 
qu'il  ne  faut  pas  abuser  des  commissions  internationales. 
L'étude  de  ce  programme,  par  une  commission  internationale, 
est  presque  impossible.  Vous  pouvez  en  juger  par  ce  qui 
s'est  produit  dans  les  congrès  antérieurs.  Vous  aviez  chargé 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


633  QDATRlfcHB  1B8BMBLÉE  titnfiRALB 

une  commission  interaaiionale  d'élaborer  une  pharmacopée 
universelle,  il  a  fallu  l'énergie  de  M.  von  Waldheim  pour 
arriver  à  un  résultat.  Il  y  a  vingt  ans  que  la  décision  fut  prise, 
et  ce  n'est  que  lorsqu'une  individualité  a  pris  en  mains  ta 
rédaction  de  cette  pharmacopée,  qu'elle  a  vu  le  jour.  A  Lon- 
dres, on  a  discuté  la  question  de  l'enseignement  pharma- 
ceutique; chacun  des  délégués  a  exposé  la  méthode  suivie 
en  son  pays,  et  l'on  n'a  pu  aboutir.  C'était  pour  éviter  ces 
inconvénients  que  nous  avions  chargé  une  commission  spé- 
ciale, composée  de  trois  membres,  dont  un  rapporteur,  du 
soin  d'étudier  la  question;  nous  lui  avons  procuré  des  ren- 
seignements internationaux  et,  au  moyen  de  ces  éléments, 
nous  sommes  arrivés  avec  un  rapport  qui,  peut-être,  ne  con- 
tient pas  tout  ce  qu'il  aurait  pu  contenir,  il  ne  m'appartient 
pas  de  le  caractériser,  mais  qui,  en  tout  cas,  j'en  ai  la  certi- 
tude, a  une  grande  valeur.  Ce  rapport  vous  a  été  soumis 
avant  la  discussion,  vous  l'avez  étudié,  puis  vous  l'avez 
discuté,  et  il  m'a  semblé  que  vous  y  attachiez  beaucoup 
d'importance,  puisque  vous  avez  admis  presque  tous  les 
vœux  qu'il  vous  proposait  d'émettre.  Ces  vœux  indiquent 
quel  est  votre  sentiment  sur  les  divers  grades  qu'il  convient 
de  conférer;  vous  avez  jeté  les  bases  du  programme  des 
études.  Avant  de  dresser  celui-ci,  il  fallait  s'entendre  et  déci- 
der quels  étaient  les  diplômes  que  vous  vouliez  maintenir. 
C'est  ce  que  vous  avez  fait.  Vous  avez  décidé  de  'créer  des 
auxiliaires  qui,  jusqu'ici,  n'existent  point  dans  divers  pays. 
Il  y  aura  un  programme  d'études  à  fixer  pour  ceux-ci,  de 
même  que  pour  les  grades  de  pharmacien  et  de  candidat  en 
pharmacie.  En  procédant  comme  le  comité  l'a  fait,  nous 
avons  gagné  du  temps  et  je  vous  propose  d'agir  de  la  même 
façon  pour  la  rédaction  du  programme.  Confier  cette  rédac- 
tion à  plusieurs  personnes  de  nationalités  diverses,  c'est 
s'exposer  à  n'avoir  rien  de  fait  pour  le  prochain  congrès, 
tandis  que,  si  vous  donnez  cette  mission  à  une  commission 
composée  de  personnes  d'un  même  pays,  celles-ci  pourront 
se  réunir  facilement,  délibérer  en  commun,  et,  enfin,  nommer 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


L'KHSElGiraMSNT  PHARMAGIDTIQDE  633 

UQ  rapporteur  cbargé  de  coordonoer  les  idées  de  la  commis- 
sioa  et  de  les  ,  traasmettre  au  comité  organisateur  du  futur 
congrès,  qui  les  ferait  parvenir  aux  intéressés  de  tous  les 
pays  représentés.  Une  autre  considération  qui  milite  en 
faveur  de  la  proposition  que  j'ai  l'honneur  de  vous  faire,  est 
la  suivaute  : 

Il  est  évident  que  des  congrès  isolés  se  réunissant  à  des 
époques  plus  ou  moins  éloignées,  ont  beaucoup  moins 
d'influence  et  d'autorité,  imposent  moins  au  public  el  même 
aux  gouvernements,  que  s'ils  étaient,  en  quelque  sorte, 
permanents. 

Lorsqu'un  congrès  est  terminé,  il  a  pris  des  décisions, 
dont  l'exécution  peut  exiger  un  temps  assez  long,  même 
plusieurs  années.  Qui  sera  chargé  de  l'exécution  de  ces 
décisions?  Une  commission  internationale?  Mais  mille  exem- 
ples vous  prouvent  qu'elles  sont  impaissantes,  et  que,  par  le 
seul  fait  de  leur  composition,  par  l'éloignement  de  leurs 
membres  et  la  quasi-impossibilité  de  se  réunir  assez  fréquem- 
ment, elles  sont  réduites  à  l'impuissance.  Eh  bien,  ne  serait- 
il  pas  beaucoup  plus  rationnel  de  déclarer  en  permanence  le 
bureau  du  congrès  actuel,  et  de  lui  confier,  non  seulement 
l'élude  de  ce  programme  d'études,  mais  encore  l'exécution  de 
toutes  les  décisions  que  vous  prendrez. 

C'est  le  bureau  qui  me  semble  être  le  plus  apte  à  surveiller 
l'exécution  des  décisions  de  l'assemblée  actuelle  et,  lors  du 
prochain  congrès,  il  rendra  compte  de  sa  mission  et  il 
remettra  ses  pouvoirs  au  nouveau  comité  exécutif  de  celui- 
ci,  qui  continuera  l'œuvre. 

Ne  croyez-vous  pas,  Messieurs,  qu'il  soit  sage  de  procé- 
der ainsi?  Si  vous  partagiez  cette  manière  de  voir,  nous 
pourrions  déclarer,  dès  aujourd'hui,  la  permanence  de  votre 
bureau  et  le  charger  de  tout  ce  qui  concerne  l'exécution  des 
décisions  prises,  ainsi  que  de  la  rédaction  du  programme  des 
études  pharmaceutiques.  Je  puis  ajouter,  en  ce  qui  concerne 
cette  dernière  question,  que  le  bureau  a  en  mains  un  tra- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


63i  QUÀTUkn  ISaSMBLÂB  OiRÉBUI 

vail  qui  a  été  très  bien  étudié,  dont  il  suffit  de  foire  l'appLi- 
caiioD  aux  diâéreots  pays. 

M.  E.  Rahlot  (Bruxelles).  —  Nous  avons,  à  notre  ordre 
du  jour,  une  question  excessivement  grave,  c'est  celle  qui  se 
rapporte  aus  eaux.  Nous  o'avons  plus  qu'une  heure  et  demie 
à  consacrer  à  nos  travaux  de  ce  jour,  et  je  propose  que  la 
question  des  eaux  ait  la  priorité  sur  l'examen  de  la  proposi- 
tion qui  nous  est  faite. 

M.  CtPGBAND-MoTHEs  {Puris).  —  Je  me  demande  quelIc  sera 
l'autorité  des  décisions  que  pourra  prendre  le  bureau.  Nous 
avons  ici,  au  Congrès,  des  représentants  les  plus  autorisés  de 
tous  les  pays.  Les  décisions  que  nous  pourrions  prendre 
n'auraient-elles  pas  beaucoup  plus  d'autorité,  que  celles  que 
prendrait  on  bureau  isolé?  Et  les  délégués  des  divers  gouver- 
nements au  Congrès,  n'aura ienl-ils  pas  eu  plus  d'influence 
auprès  de  leur  gouvernement,  quant  à  l'exécution  de  nos 
décisions?  Le  bureau  pourra  certainement  surveiller  l'exécu- 
tion de  nos  décisions  sur  son  propre  terrain,  c'est-à-dire  en 
Belgique  ;  il  ne  le  pourra  pas  en  pays  étranger. 

M.  Vah  Bastbtabr  {BruxeUes}.  —  Ou  je  ne  me  suis  pas  bîdn 
fait  comprendre,  ou  l'on  n'a  pas  saisi  le  sens  de  mes  paroles. 
Le  bureau  aura  une  mission  officielle,  puisqu'il  sera  une 
émanation  du  Congrès,  dont  il  exécutera  les  décisions.  Il 
n'est  pas  une  commission  essentiellement  belge,  mais  une 
commission  ayant  un  caractère  international,  ayant  le  droit 
de  transmettre  aux  gouvernements  étrangers,  qui  nous  ont 
envoyé  leurs  délégués,  les  décisions  prises  par  le  Congrès, 
d'en  surveiller  l'application  et  de  continuer  à  faire  ce  qu'il  a 
fait  jusqu'à  ce  jour  :  à  réclamer,  par  la  voie  diplomatique,  les 
renseignements  dont  il  aura  besoin  ou  qui  pourront  lai  être 
utiles. 

Le  bureau  n'aura  pas  de  décisions  à  prendre  en  dehors  de 
sa  mission  officielle  ;  il  continuera  l'étude  des  questions  qui 
n'ont  pu  être  complètement  élucidées  dans  cette  seission,  et 
il  préparera,  pour  le  prochain  congrès,  celles  que  vous  indl- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


L'raaEieRnntT  PHAtuccungni  635 

qaerez  dans  votre  réunion   actuelle,    comme  devant  élre 
examinées  ou  discutées  prochaÎDement. 

M.  Zanhi  [Constantinople] .  —  En  ma  qualité  de  représen- 
tant étranger,  je  crois  être  l'interprète  de  vous  tous,  Mes- 
sieurs, en  vous  proposant  de  remercier  le  bureau  de  vouloir 
bien  accepter  cette  délicate  mission  de  continuer  notre 
œuvre,  et  d'en  surveiller  re:técutioQ  jusqu'à  la  réunion  du 
prochain  congrès;  et  je  vous  propose,  par  des  applaudisse- 
ments unanimes,  de  lui  déclarer  que  nous  lui  accordons, 
sous  ce  rapport,  toute  notre  confiance.  (Applaudissements 
prolongés.) 

M.  HuGUBT  {Ctermonl-Ferrand).  —  Je  crois  que  nous  nous 
trouvons  ici  devant  une  légère  confusion.  Le  bureau  perma- 
nent, dont  parle  M.  Van  Bastelaer,  ne  sera  pouvoir  exécutif, 
entendons-nous  bien,  que  pour  les  décisions  qui  auront  été 
prises  dans  le  Congrès  actuel.  Il  ne  pourra  pas  signifier  des 
résolutions  prises  par  lui,  ensuite  de  ses  délibérations.  Il  sera 
sans  droits  pour  appuyer,  auprès  des  gouvernements,  l'exé- 
cution de  décisions  que  nous  n'aurions  pas  prises  au  cours 
de  notre  session  actuelle. 

Plcsibubs  VOIX.  —  Évidemment. 

M.  lE  Peésidbht.  —  Je  mets  aux  voix  la  proposition  de 
M.  Van  Bastelaer,  ainsi  conçue  : 

«  Le  comité  d'exécution  du  6'  Congrès  international  est 
chargé  de  poursuivre  l'exécution  des  décisions  prises  par  le 
Congrès,  aussi  bien  celles  qui  concernent  l'enseignement 
pharmaceutique  que  celles  qui  se  rapportent  à  d'autres  ques- 
tions ;  il  préparera  la  continuation  des  discussions  qui 
n'auront  pas  été  épuisées  pendant  le  présent  Congrès,  et 
dressera  un  programme  international  d'études  pharmaceu- 
tiques. B  {Applaudissements.) 

—  Elle  est  adoptée. 

(M.  Van  Bastelaer  reprend  la  présidence.) 


D,B,t,zed.yCOO^IC 


636  QUITUÈKE  ASSSMBLfiE  «ANEKâLE 

M.  LE  Président.  —  L'ordre  du  jour  appelle  la  dîscnssioo 
des  rapports  sur  la  question  des  eaux  alimenlaireâ.  Je  don- 
nerai la  parole  à  M.  le  rapporteur. 

M.  Van  DE  Vïvere  (Bruxelles).  —  Messieurs,  vous  avez  pu 
vous  étonner  de  ce  que  deux  rapports  voua  aient  été  adres- 
sés au  sujet  de  cette  question;  le  premier  esl  celui  que  j'ai 
eu  l'honneur  de  vous  transmettre,  le  second  a  été  rédigé  par 
MM.  C.  Blas  et  Ed.  Van  Metckebeke. 

.    Voici,  Messieurs,  les  circonstances  qui  ont  donné  naissance 
à  l'impression  de  ce  second  rapport  : 

MM.  Blas  et  Van  Meickebeke  ne  partagent  pas  entièrement 
mes  opinions  au  sujet  de^  conditions  à  exiger  pour  les  eaux 
alimentaires;  s'ils  sont  d'accord  avec  moi  sur  les  caractères 
généraux  que  doit  posséder  «ne  bonne  eau  potable,  ils  sou- 
tiennent qu'on  ne  peut  pas,et  qu'on  ne  doil  pas, axer  des  nom- 
bres-limites généraux,  pour  les  matière»  contenues  dans  les 
eaux  qui  servent  de  boisson.  Nous  n'avons  pu  nous  mettre 
d'accord  sur  ce  point.  Comme  l'entente  était  impossible,  ces 
Messieurs  ont  jugé  opportun  de  produire  un  rapport  qui 
exprime  mieux  leur  manière  de  voir.  L'impartialité  comman- 
dait au  comité  d'imprimer  également  leur  travail,  afin  que 
vous  pussiez  prendre  connaissance  de  leur  opinion,  juger 
eotie  les  idées  qu'ils  ont  émises  et  celles  que  je  professe 
moi-même. 

J'avais  soumis  mon  rapport,  depuis  quelque  temps  déjà,  à 
Ces  Messieurs  ;  nous  l'avions  examiné  dans  des  réunions,  mais 
la  divergence  trop  grande  de  nos  idées  a  empêché  ces 
Messieurs  de  se  rallier  à  mon  travail,  et  comme  il  a  fallu  un 
certain  temps  pour  rédiger  et  ensuite  pour  imprimer  leurs 
observations,  ce  n'est  que  hier  que  le  rapport  de  mes  hono- 
rables collègues  a  pu  être  distribué. 

Je  tenais  à  vous  faire  cette  observation,  afin  que  vous  ne 
fussiez  pas  étonnés  de  recevoir  deux  rapports  sur  cette  ques- 
tion. Quant  à  moi,  je  suis  particulièrement  heureux  de 
l'apparition  de  ce  second  rapport.  Il  aura  pour  effet  de  mettre 
sous  vos  yeux  des  opinions  divergentes;  la  discussion  sur  les 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LBS  BADK  ALtlENTAUBS  637 

eaux  alimentaires  n'en  sera  que  plus  approfondie  et  plus 
sérieuse.  Il  est  inutile,  je  pense,  Messieurs,  de  vous  produire 
des  arguments  pour  démontrer  la  haute  iniporlance  de  la 
question  que  nous  allons  discuter,  je  bornerai  ici  mes  obser- 
vations et  je  me  réserve  de  reprendre  la  parole  lorsque  les 
objections  à  mes  idées  se  seront  produites. 

M.  Petit  (Pans).  —  Messieurs,  la  question  qui  nous  est 
soumise  aujourd'hui,  est  certainement  une  des  plus  graves 
qui  puissent  être  portées  devant  des  hommes  compétents. 

Celte  question  est  d'autant  plus  grave,  que  Ton  peut  dire 
que  l'obscurité  dont  elle  est  enveloppée,  résulte  des  diffé- 
rences d'appréciation  des  chiffres  mêmes  qui  ont  été  trouvés 
par  les  diveis  expérimentateurs.  Ainsi,  par  exemple,  il  fau- 
drait que  le  Congrès  déQnît,  d'une  façon  absolue,  ce  que  l'on 
entend  par  matières  organiques. 

Il  y  a  de  nombreuses  méthodes  pour  déterminer  les  quan- 
tités des  matières  organiques.  La  plus  usitée  est  certainement 
celle  qui  a  pour  base  leur  oxydation  par  le  permanganate  de 
polas-ium.  Du  poids  de  permanganate  détruit,  on  déduit 
celui  des  matières  organiques. 

Mais  dans  l'applicaiion  de  ce  procédé  et  dans  l'interpréta- 
tion des  résultats,  quelles  discordances  ne  voit-on  pas  se 
produire! 

Les  nns  chauffent  à  70°,  les  autres  à  100°.  Le  temps  que 
dure  l'opération  est,  suivant  les  opérateurs,  de  cinq  minutes, 
de  dix  minutes,  d'un  quart-d'heure,  d'une  demi-heure  et 
même  de  quatre  heures. 

Quand  on  veut  exprimer  la  quantité  de  la  matière  orga- 
nique, les  plus  grandes  dissidences  existent;  ainsi,  si  l'on  a 
opéré  d'après  le  procédé  Kubel-Tieman,  on  multiplie  par 
cinq  la  quantité  de  permanganate  détruit;  d'autres  évaluent 
ces  matières  en  acide  oxalique,  d'autres,  enfin,  en  oxygène 
absorbé  dans  la  réaction.  Il  est  évident  que,  si  jamais  il  y  a 
eu  nécessité  d'un  langage  uniforme,  c'est  bien  dans  le  dosage 
des  matières  qui  nous  occupent. 

Je  n'examinerai  pas  s'il  faut  agir  en  solution  acide  ou  en 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


638  QDAIUftin  ASSBXBLBI  UtlrtSlLB 

solution  alcaline,  mais  je  dis  qu'il  y  a  une  élude  complète  à 
faire,  élude  à  la  suite  de  laquelle  on  adoptera,  pour  ces  opé- 
rations, un  modus  faciendi  toujours  le  même.  Les  matières 
organiques  seraient  exprimées  d'une  manière  uniforme  dans 
tous  les  pays,  eu  les  rapportant,  par  exemple,  à  l'acide 
oxalique. 

.Voyous,  maintenant,  quelles  conditions  doit  remplir  une 
eau  pour  être  potable  et  pour  qu'on  puisse  l'employer  sans 
danger  pour  la  santé  publique. 

Je  crois  que  l'on  ne  peut  pas  déterminer,  d'une  façon  abso- 
lue, la  quantité  de  résidu  fixe  que  doit  renfermer  une  eau 
alimentaire.  Si  l'on  est  arrivé  à  une  quantité  de  50  centi- 
grammes par  litre,  rien  ne  dit  que  ce  doive  être  là  une 
quantité  6xe. 

La  preuve  que  l'usage  d'eaux,  dépassant  ce  chiffre  de 
0  gr.  50  de  résidu  par  litre,  est  sans  inconvénient,  nous  est 
fournie  par  l'emploi  prolongé  d'eaux  minérales,  dépassant 
beaucoup  ce  chiffre,  même  en  sels  alcalino-calcaires. 

Les  eaux  de  Contrexeville,  de  Vittel,  sont  six  fois  plus 
chargées  et  leur  usage  prolongé  ne  présente  aucun  inconvé- 
nient pour  la  santé. 

Il  y  a  des  faits  qui  indiquent  que  le  sulfate  de  chaux  n'est 
pas  dangereux,  comme  on  l'avait  cru.  On  avait  pensé  qu'il 
était  de  nature  à  provoquer  des  maladies,  or,  si  l'on  veut 
s'en  rapporter  à  ce  qui  se  passait  jadis  à  Paris,  oîi  l'on  n'avait 
à  sa  disposition  que  des  eaux  séliniteuses,  c'est  te  contraire 
qui  aurait  lieu. 

Je  suis  donc  d'avis  que  la  proportion  de  50  centigrammes 
pourrait  être  abandonnée  et  qu'on  peut  aller  jusqu'à  un 
grammede  matières  Qxes  par  liire,sans  danger  pourla  santé 
publique . 

Il  n'y  a,  du  reste,  pas  de  raison  pour  que  cette  quan- 
tité de  1  gramme  par  litre  soit  atteinte,  mais  on  pourrait 
l'accepter  comme  maximum. 

Ces  eaux  sont  d'ailleurs  une  exception,  elles  sont  généra- 
lement peu  abondantes,  et  quand  on  veut  approvisioDuer 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


LES   EAUX  ILnBNTAIRIS  639 

d'eau  une  population,  on  compreod  que  la  préférence  soit 
donnée  aux  eaux  faiblement  minéralisées  et  qui,  d'autre 
part,  conviennent  mieux  à  la  cuisson  des  légumes  et  aux 
autres  usages  domestiques. 

Entre  l'eau  de  consommalion  et  l'eau  qui  dissout  bien  le 
savon,  il  est  évident  qu'il  y  a  une  différence  considérable; 
mais,  en  tous  cas,  je  ne  serais  pas  effrayé  de  donner  à  ma 
famille  des  eaux  renfermant  un  gramme  de  matières  fixes 
minérales,si  elles  étaieai  aussi  pures, que  je  voudrais  qu'elles 
le  fussent.au  point  de  vue  des  matières  organiques.  Je  préfé- 
rerais de  beaucoup  donner  des  eaux  renfermant  un  gramme 
de  matières  fixes,  que  de  l'eau  de  Seine,  par  exemple. 

Ceci  dit,  je  crois  que  la  quesiion  qu'il  y  a  lieu  d'examiner 
sérieusement,  est  celle  de  savoir  quelle  est  la  quantité  de 
matières  organiques  que  peut  renfermer  une  eau  destinée  à 
la  consommation  publique.  Celte  quantité  de  matières  orga- 
niques peut  varier,  mais  il  me  semble  qu'il  y  a  des  limites 
qu'il  ne  faudrait  jamais  dépasser. 

Ainsi,  l'eau  en  amont  de  Paris  renferme  M  milligrammes 
de  matières  organiques,  exprimées  en  acide  oxalique;  au- 
dessous  de  Paris,  celte  quantité  va  jusqu'à  S5  milligrammes. 
J'ai  examiné  des  eaux  de  la  Loire,  elles  contenaienl  7  milli- 
grammes de  matières  organiques;  celles  de  la  Vanne,  3  mil- 
ligrammes. 

Ces  différences  sont  considérables,  elles  ne  sont  cependant 
pas  suffisantes  pour  constituer  une  eau  insalubre,  et  il  est 
certain  que  ce  dont  il  faut  se  préoccuper  avant  tout,  c'est  de 
la  nature  de  la  matière  organique  contenue  dans  une  eau. 

Ëli  bien,  la  partie  à  mon  sens  la  plus  importante,  celle  qui 
doit  le  plus  appeler  l'attention  diligente  et  des  chimistes  et 
des  administrations  publiques,  c'est  celle  qui  se  rapporte 
aux  matières  organiques  albuminoldes  non  encore  trans- 
formées. 

On  paraît  d'accord  pour  faire  cette  analyse  par  le  procédé 
Wanklyn  et  Chapmann,  qui  semble  présenter  des  garanties 
sérieuses  d'exactitude. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


640  QDATUfcHE  18SEMBLÈB  GÉHÉKALE 

J'ai  eu  l'occasion  de  Eaire  de  nombreux  dosages  dans  les 
environs  de  Paris  sur  des  eaux  excellentes.  Je  commence 
par  déclarer  qu'il  ne  faut  pas  être  trop  difficile,  ni  restreindre 
trop  les  limites  ultimes.  Ainsi,  M.  le  rapporteur  a  demandé 
que  la  limite  de  l'ammoniaque,  produite  par  les  matières 
organiques  albuminoïdes,  Mt  restreinte  à  un  dixième  de 
milligramme.  Ëb  bien,  dans  l'eau  de  la  Vanne,  qui  est  une 
eau  excellente  à  tous  égards,  j'ai  trouvé  plus  d'un  dixième 
de  milligramme. 

Il  faudrait,  par  conséquent,  d'après  les  conclusions  de 
M.  le  rapporteur,  s'interdire  l'emploi  de  l'eau  de  la  Vanne, 
ce  qui  embarrasserait  fort  les  habitants  de  Paris. 

Je  crois  qu'il  est  bon  de  (aire  un  dosage  total  de  l'azote, 
afin  de  déterminer  quelle  a  été  la  contamination  initiale  de 
l'eau,  mais  l'azote  des  nitrates,  des  sels  ammoniacaux,  n'est 
pas  dangereux  par  lui-même,  c'est  seulement  une  preuve 
d'une  contamination  antérieure. 

Certains  expérimentateurs  attachent  une  grandç  impor- 
tance au  dosage  de  l'oxygène. 

Cependant,  il  peut  exister  des  eaux  potables  excellentes 
qui  renferment  de  faibles  proportions  de  ce  gaz;  mais 
M.  Marié  Davy  attache,  avec  raison,  une  grande  valeur  au 
cacactère  suivant  : 

Une  eau  contenant  de  l'oxygène  et  placée  quelque  temps 
dans  un  milieu  à  25  ou  30",  doit  conserver  cette  proportion 
d'oxygène  dissous  Le  contraire  serait  la  preuve  que  celte 
eau  contient  des  matièies  organiques  en  voie  d'altération. 

Quant  aux  expériences  bactérioscopiques,  sans  contester 
leur  importance,  je  suis  porté  à  croire  qu'elles  ont  été  exa- 
gérées et  des  résultats  contradictoires  ont  été  obtenus  par 
les  personnes  les  plus  compétentes.  Je  citerai,  par  exemple, 
les  expériences  dans  lesquelles  on  a  vu  se  développer  plus 
de  colonies  dans  l'eau  de  la  Vanne  que  dans  celle  du  canal 
de  rOurcq,  qui  est  cependant  beaucoup  plus  impure. 

Je  tenninerai  en  disant  que  ce  qui  rend  l'eau   impropre 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LIS  UDX    AUHKNTAUBS  611 

aux  usages  alimentaireî;,  c'est,  avant  tout,  les  matières  albu- 
minoïdes. 

Leur  dosage,  souvent  répété,  permeUrait  certaiaement  de 
ranger  les  eaux  selon  leur  échelle  de  oocuité,  car  l'azote 
ammoniacal  et  nitrique  est  sans  danger,  ainsi  que  te  dé- 
montre l'emploi,  par  un  grand  nombre  de  personnes,  des 
eaux  d'égouts  de  la  ville  de  Paris,  dans  lesquelles  les  ma- 
tières albumiooïdes  ont  été  entièrement  transformées  en  ni- 
trates, par  leur  drainage  méthodique  dans  la  plaine  de  Gen- 
nevilliers. 

M.  Behgb.  —  Nous  sommes  tous  d'accoid  sur  ce  point, 
c'est  peut-être  te  seul,  c'est  que  la  question,  dont  nous  nous 
occupons,    présente  énormément  de  difficultés. 

Cependant,  je  crois  qu'il  y  a  moyen  de  faire  sortir  de 
nos  délibérations,  une  résolution  sérieuse  :  c'est  de  décider 
qu'une  eau  ne  sera  considérée  comme  bonne,  qu'à  la  con- 
dition de  réunir  rigoureusement  les  caractères  d'une  eau 
pure  au  point  de  vue  alimentaire.  L'eau  alimentaire  doit 
être  comme  la  femme  de  César,  elle  ne  doit  pas  être  soup- 
çonnée. 

Il  y  a  beaucoup  de  controverse  au  sujet  de  ta  qualité  des 
eaux  et  l'on  peut  soulonir  avec  quelque  raison  que  la  pré- 
sence de  telle  ou  telle  matière  dans  une  eau,  peut  être  tolérée 
sans  inconvénient. 

L'honorable  M.  Petit  prenait  la  défense  des  sulfates  dans 
les  eaux  ;  il  nous  citait  l'eau  que  boit  la  population  parisienne 
et  il  en  concluait  que  celte  eau  est  bonne.  Ce  n'est  pas  ainsi 
que  nous  devons  envisager  la  question;  nous  ne  devons  pas 
dire:  l'eau  est  bonne,  puisque  telle  ou  telle  population  en 
fait  usage;  nous  devons  dire  :  quelles  sont  les.  conditions 
qu'une  eau  doit  réunir  pour  <Hre  à  l'abri  de  tout  reproche, 
pour  qu'elle  soi!  incontestablement  bonne? 

Certaines  eaux,  sans  être  absolument  bonnes,  pourront 
n'être  pas  essentiellement  mauvaises;  il  y  aura  des  nuances, 
mais  nous  n'avons  pas  à  nous  en  occuper  ;  nous  devons  in- 
diquer quelles  conditions  absolues  une  eau  doit  réunir  pour 


D,B,t,zed.yGOOglC 


642  QDÀTUftHB  àSSBIILBB  GtHUALK 

élre  bonne.  C'est  ainsi,  du  reste,  que  la  question  a  été  el  doit 
■être  formulée.  C'est  le  seul  moyen  d'éviter  la  conrusion  qui 
pourrait  se  produire. 

Lorsque  t'hooorable  rapporteur  a  proposé  de  fixer  à  un 
demi-gramme  ta  quantité  de  matières  fixes  qu'un  litre  d'eau 
peut  contenir,  je  crois  qu'il  a  eu  raison;  ou  ne  peut  pas 
considérer,  comme  bonue,  une  eau  qui  en  contiendrait 
davantage. 

Est-ce  à  dire  qu'une  eau,  coDlenaot  plus  d'un  demi- 
gramme,  doive  être  absolument  condaoitDée?  Non,  car  elle 
pourrait  rentrer  dans  la  catégoiie  qui  forme  l'iatermédiaire 
entre  l'eau  bonne  et  l'eau  mauvaise. 

J'ai  reçu,  quelques  heures  avant  la  séance,  le  rapport 
rédigé  par  MM.  C  Blas  el  E.  Van  Meickebeke.  Ce  documeat, 
ne  m'étant  parvenu  qu'au  dernier  moment,  il  m'est  impos- 
sible de  pouvoir  entrer,  dès  maintenant,  dans  l'exameo  des 
nombreuses  questions  qui  sont  soulevées  dans  ce  rapport. 
Cependant,  j'ai  pu  m'apercevoir,  par  un  coup  d'œit  rapide, 
que  les  auteurs  du  contre-rapport  tenaient  à  voir  augmeuler 
cette  quantité  maxima  d'un  demi-gramme.  Jene  puis  admettre 
cette  quantité.  Certes,  je  conviens  qu'on  doit  tenir  compte  de 
la  nature  des  terrains  aquifères;  mais  soutenir  qu'en  en 
tenant  compte  on  puisse  tolérer  un  gramme  et  même  deox 
grammes  de  résidu,  c'est  une  opinion  que  je  combats  énei^i- 
quemeut. 

  Bruxelles,  si  l'on  procédait  comme  le  fait  M.  Blas,  on 
reconnaîtrait  que  la  quantité  d'un  gramme  est  très  souvent 
atteinte  et  qu'elle  est  même  souvent  dépaasée.  En  coo- 
cluera-t-on  que  la  limite  d'un  demi-gramme  est  une  quantité 
trop  faible?  Évidemment  non,  et  la  limite  d'un  demi-gramme 
doit  être  maintenue. 

Ce  qu'il  faut  voir  avant  tout,  c'est  la  nature  de  la  nappe 
souterraine,  lorsque  le  sol  est  vierge  de  toute  altération. 
Dans  les  vieilles  agglomérations,  l'eau  souterraine  n'a  pas 
conservé  sa  composition  normale;  elle  a  subi  une  altération 
profonde. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


us    EAUX  AUMEKTÂlUS  643 

Ainsi,  en  ce  qui  concerne  Bruxelles,  je  n'bésite  pas  à 
déclarer  que  la  composition  des  eaux  de  puits  ne  répond 
plus  à  la  composition  normale;  la  couche  souterraine  a  été 
fortement  altérée  dans  la  vieille  ville. 

Je  De  voudrais  pas  vous  accabler  sous  une  avalanche  de 
chiffres,  mais  j'ai  ici  des  renseignements  extrômemeat  inté- 
ressants, ce  sont  des  analyses  faites  dans  l'agglomération 
bruxelloise  et  dans  ses  environs. 

Il  résulte  de  ces  renseignements  que,  chaque  fois  que  l'on 
a  fait  l'analyse  des  eaux  de  source  provenant  des  environs 
de  Bruxelles,  la  quantité  de  résidu  a  été  faible;  elle  a  rare- 
ment atteint  le  chiffre  d'un  demi-gramme  que  l'on  propose. 
Chaque  fois  que  l'on  a  procédé,  au  contraire,  à  l'analyse  de 
l'eau  dans  l'agglomération  bruxelloise,  on  a  constaté  que  la 
quantité  de  résidu  était  beaucoup  plus  considérable.  J'ajou- 
terai que  l'analyse  des  eaux  provenant  du  vieux  Bruxelles 
accuse  une  quantité  de  résidu  plus  considérable  que  celle 
faite  d'eaux  provenant  des  pnrties  habitées  depuis  15  ou  âO 
ans  seulement. 

J'ai  été  appelé,  par  mes  fonctions,  à  faire,  depuis  10  ans, 
l'analyse  de  plus  de  3,500  échantillons  d'eau,  et  il  résulte 
de  l'ensemble  de  ce  travail  qu'il  y  a  à  peine  15  7»  de  ces 
eaux  propres  à  l'alimentation;  25  %  sont  d'une  nature  dou- 
teuse, et  60  %  sont  absolument  mauvaises. 

Quand  on  a  voulu  établir  la  première  distribution  d'eau  à 
Bruxelles,  on  a  fait  procéder  à  des  analyses,  et  c'est  M.  de 
Hemptinne,  savant  distingué,  décédé  aujourd'hui,  qui  a  été 
particulièrement  chargé  de  ce  travail. 

Il  a  examiné  soigneusement  tes  eaux  de  Bruxelles,  et  il 
est  arrivé  à  ce  résultat  :  que  les  sources  situées  hors  de 
Bruxelles  ne  donnaient,  comme  résidu,  que  des  quantités  qui 
étaient  toujours,  on  peut  le  dire,  inférieures  à  un  demi- 
gramme,  car  je  n'ai  trouvé,  dans  toutes  les  analyses  qui  ont 
été  faites,  qu'une  seule  exception,  elle  concernait  des  sources 
de  Saint-Gilles.  Mais  cette  commune,  bien  que  située  hors  de 
Bruxelles,  faisait  déjà  partie  de  l'agglomération  bruxelloise. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


6U  QDATUfcMB 

L'eau  des  sources  de  Sainl-Gilles  donnait  un  résidu  varianl 
deO  gr.  665  à  1  gr.  041, 

C'osl  la  seule  exception.  Toutes  les  autres  eaux  ont  donné 
des  quantités  de  résidu  s'élévanl  de  0,200  à  0,400. 

Dans  l'agglomération  bruxelloise,  la  quantité  de  0  gr.  500 
était  généralement  dépassée  et  de  beaucoup.  Ainsi,  à  l'hôpital 
Saint-Jean,  par  exemple,  on  a  trouvé  un  résidu  de  2  gr.  391 . 
Dans  les  casernes,  on  a  trouvé  :  caserne  Sainte-Ëlisabelh, 
1,350;  caserne  des  Annonciades,  1,433;  à  l'Alhénée,  1,450; 
à  la  pompe  publique,  rue  de  Namur,  1,419;  à  la  Monnaie, 
1,182;  à  la  porte  de  Ninove,  1,894. 

A  de  rares  exceptions  près,  les  eaux  prises  à  Bruxelles 
contenaient  toutes  plus  d'un  demi-gramme;  une  pompe  de  la 
ville  avait  donné  0,463,  mais  les  autres  donnaient  plus  d'un 
gramme,  La  nappe  souterraine,  à  Bruxelles,  en  l'année  18â1, 
était  donc  déjà  contaminée  dans  les  parties  agglomérées  et 
elle  était  encore  normale  dans  les  parties  moin.«:  habitées. 

Il  en  résulte  que  la  quantité  de  résidu  que  l'on  trouve 
dans  l'eau  n'est  pas  toujours  due  à  la  composition  de  la  nappe 
souterraine,  mais  bien  à  l'altération  du  sol,  aux  in6ltrations 
qui  s'y  produisent  et  aux  dissolutions  de  matières  étrangères 
qui  s'y  opèrent. 

L'ancien  congrès  international  d'hygiène  de  Bruxelles,  en 
1 8^'i,  a  donc  eu  raison  de  déclarer  qu'une  eau  ne  peut  don- 
ner plus  d'un  demi-gramme  de  résidu  par  litre. 

Certes,  lorsque  l'on  a  chez  soi  de  l'eau  qui  contient  plus 
d'un  demi-gramme  et  qu'on  ne  peut  s'en  procurer  d*autre,  il 
faut  bien  s'en  servir,  mais  ce  n'est  pas  une  raison  pour  dé- 
cider qu'elle  soit  bonne. 

On  objecteia  que  certaines  personnes  ont  pu  très  bien 
vivre,  en  buvant  des  eaux  mauvaises.  C'est  là  une  détes- 
table argumentation  Vous  savez,  en  effet.  Messieurs,  avec 
quelles  facilités  on  peut  s'habituer  à  un  certain  régime;  on 
^nit  par  s'acclimater  et  par  s'habituer  même  aux  poisons; 
telle  personne  peut  supporter  une  eau  très  mauvaise  et  n'en 
pas  subir  de  grands  dommages;  mais  la   même  immunilé 


D,B,t,zed.yGOOglC 


LB5  UDX  tXnDfTUUS  645 

exisle-t-elle  pour  tout  le  monde?  Evidemment  non!  II  faut 
que  l'eau,  par  sa  nature,  puisse  être  consommée  par  lont  le 
monde. 

Je  n'insisterai  pas  plus  longuement  sur  cette  partie  de  la 
question  des  eaux;  du  reste,  elle  doit  être  scindée. 

Je  ne  veux  envisager,  en  ce  moment,  qu'un  seul  point  de 
la  discussion,  je  ne  m'arrêterai  pas  à  la  question  des  nitraleset 
des  produits  ammoniacaux.  Ces  points  devront  être  examinés 
successivement  et  isolément. 

Je  crois  qu'on  doit  traiter  la  question  des  résidus  fixes  en 
premier  lieu,  en  ce  sens  qu'aussi  longtemps  qu'on  n'aura  pas 
résolu  la  première  question,  toutes  les  autres  ne  peuvent 
être  discutées. 

Je  suis  de  l'avis  de  M.  Petit,  lorsqu'il  dit  qu'il  faut  que  le 
résidu,  tout  en  ne  dépassant  pas  la  limite  voulue,  ne  con- 
tienne aucun  principe  nuisible. 

Nous  examinerons  quels  sont  les  principes  nuisibles  qu'il 
faut  éviter.  Pour  le  moment,  décidons  quelle  est  la  quantité 
de  résidu  total  qu'on  peut  tolérer  par  litre. 

M.  Hdcuet  (Clermont-Ferrand).  —  Je  commencerai  par 
donner  mon  avis  sur  une  des  conclusions  finales.  Nous  avons 
à  nous  prononcer  sur  la  question  de  la  détermination  des 
quantités  de  matières  calcaires. 

Comme  le  disait  l'honorable  M.  Berge,  l'eau  contient  plus 
ou  moins  de  matières  minérales.  Tout  ce  que  je  dirai  à  pro- 
pos de  ces  matières,  c'est  que  je  no  comprends  pas  que  la 
méthode  hydrotimétrique  continue  à  être  en  vigueur.  Elle 
pourrait  servir  à  donner  des  résultats  comparables,  si  les . 
procédés  volumt^triques  n'existaient  pas.  C'est  pour  cela  qu'il 
me  semble  irrationnel  île  se  servir  de  la  méthode  hydroti- 
métrique pourl'analyse  d'une  eau  au  point  de  vue  alimentaire. 

J'aborde  la  question  des  matières  organiques. 

On  les  divisait,  autrefois,  en  matières  azotées  et  en  ma- 
tières non-azotées.  Il  est  admis,  généralement,  que  les  ma- 
tières non-azo(ées  ne  sont  pas  dangereuses,  cependant,  on 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


64S  QDATRIkME  ASSEMBLtE  GSNBRÀLS 

n'est  pas  eocore  fixé  sur  le  caractère  oocif  des  eaux  prove- 
oant  du  rouissage.  Ce  qui  est  intéressant  avant  tout.  cVt  de 
savoir  si  les  matières  sont  albuminoïdes,  et  si  les  substances 
azotées  sont  dépourvues  de  bactéries. 

Si  l'eau  contient  des  bactéries,  l'essentiel  est  de  coanatire 
si  elles  sont  nocives  ou  iaoffensives.  Nous  ne  savons  pas  si 
les  effets  des  bactéries  sont  atténués  par  leur  séjour  dans 
l'eau  ou  s'ils  ne  le  sont  pas,  et,  dès  tors,  on  ignore  si  les  eaux 
qui  contiennent  ces  infiniment  petits  doivent  produire  des 
maladies  caractéristiques  des  bactéries. 

Quant  à  la  question  des  gaz,  nous  ne  sommes  pas  fixés 
encore  sur  leurs  effets.  Il  est  impossible  de  dire  :  voilà  une 
eau  dépourvue  d'oxygène,  elle  est  absolument  imputable, 
donc  impropre  à  l'alimentation.  Il  en  est  de  la  question  des 
gaz  comme  de  celle  des  matières  organisées  et  non  organi- 
sées; nous  n'avons  aucune  certitude  relative  à  leur  action, 
nous  n'avons  que  des  présomptions  que  l'avenir  démontrera 
être  réelles  ou  non  réelles. 

M.  ConifizzAio  (Rome).  —  Dans  la  troisième  section,  j'ai 
fait  une  proposition  qui  y  a  été  adoptée  et  qui  tendait  à 
émettre  le  vœu  de  voir  tous  les  gouvernements  procéder  à 
une  enqnéte  semblable  à  celle  qui  a  été  faite  en  Amérique, 
au  sujet  de  la  composition  des  eaux  alimeulaires  de  tous  les 
pays.  Il  serait  nécessaire  que  l'on  fixât  les  méthodes  à  l'aide 
desquelles  ces  analyses  seraient  opérées,  et,  de  cette  façon, 
on  pourrait  fairo  des  comparaisons  exactes,  au  sujet  de  la 
composition  des  eaux  dans  tous  les  pays. 

Cette  enquête,  qui  a  commencé,  en  1H80,  aux  Elats- 
Unis,  sous  la  direction  de  M.  Ma(bey,  continue  encore  au- 
jourd'hui, et  ce  savant  a  publié,  à  ce  sujet,  un  travail  otiTon 
rencontre  une  grande  unité  de  vues.  Aux  Etals-Unis,  on 
s'est  d'abord  occupé  de  l'analyse  des  matières  organiques 
qui  ont  fourni,  aux  opérateurs,  matière  à  des  comparaisons 
très  étendues.  Le  travail  n'est  pas  basé  sur  une  seule  mé- 
thode, mais  sur  plusieurs. 

A  Rome,  l'e&aœen  des  matières  ammoniacales  et  albuni- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LB8   UnX  ÀLIHITTÂnES  6i7 

Qoïdes  des  eaux  a  fait  l'objet  de  recherches  très  laborieuses. 
On  Y  a  publié  des  analyses  résultant  de  différentes  méthodes 
qui  nous  ont  permis  de  faire  des  cooiparaisoDs. 

Je  suis  d'avis  qu'il  faudrait  aller  un  peu  plus  loin  que  ne 
l'a  foit  la  commission  des  Etats-Unis;  car  je  crois  qu'elle  n'a 
pas  donné  aux  substances  minérales  toute  l'importance 
qu'elles  comportent. 

Dans  toutes  les  analyses  qui  ont  été  Tailes,  on  s'est  borné 
à  déterminer  la  quantité  de  résidu  fixe,  mais  on  ne  s'est 
guère  préoccupé  des  nitriles,  des  phosphates,  de  tous  ces 
sels  dont  il  importe  de  connaître  les  quantités  avant  de  se 
livrer  à  l'étude  biologique  des  eaux.  Très  souvent,  on  néglige 
de  pratiquer  les  opérations  qui  se  rattachent  au  dosage  du 
carbonate,  du  sulfate,  du  chlorure  de  calcium,  mais  il  me 
semble  que  celles-ci  doivent  être  faites  autant  que  possible. 

Souvent,  il  est  presque  superflu  de  faire  l'analyse  quanti- 
tative des  matières  minérales;  mais,  d'après  moi,  il  faut  la 
faire  toujours,  quand  il  s'agit  d'eaux  qui  doivent  alimenter 
une  agglomération  plus  ou  moins  considérable  d'hommes. 

J'insiste  également  pour  qu'on  examine  l'eau  au  point  de 
vue  de  la  présence  des  iodures,  auxquels  on  attribue  le 
goitre.  Ces  iodures,  paratl-il,  constituent  un  véritable  em- 
poisonnemeat. 

Quant  aux  matières  organiques,  on  ne  peut  pas  aller  plus 
loin  que  ne  l'a  fait  la  commission  américaine. 

Je  me  résume,  en  renouvelant  la  proposition  que  j'ai  taile 
au  début  de  mon  discours,  et  en  disant  que  je  crois  que  la 
seule  chose  pratique  que  l'on  puisse  faire  dans  l'état  actuel 
de  la  science,  c'est  de  proposer  aux  différents  gouvernements, 
de  nommer  une  commission  spéciale  d'enquête  qui  serait 
chargée  d'examiner  tout  ce  qui  se  rapporte  à  cette  question 
des  eaux,  et  de  proposer,  à  ce  sujet,  une  méthode  qui  pourrait 
être  uniformément  appliquée  partout. 

M.  Dbfaiu  [Bruxelles).  —  J'ai  un  mot  à  dire  relativement 
aux  matières  minérales. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


6i8  QDATKifeKE  ISBEKILéE  GfinéuLB 

Je  suis  toul  à  fait  de  l'avis  de  l'honorable  rapporteur,  que, 
pour  notre  pays  du  moins,  on  ne  peut  pas  considérer, comme 
bonnes,  les  eaux  qui  renferment  plus  d'un  demi-gramme  de 
matières  minérales  par  litre.  Oite  opinion,  je  la  base  non  sur 
des  écrits,  ni  sur  des  dires,  mais  sur  l'expérience.  J'ai  eu  l'oc- 
casion d'analyser  beaucoup  d'eaux,  non  seulement  dans  t'ag- 
gloraération  bruxelloise,  mais  dans  le  pays  entier,  et  je  dois 
dire  que,  dans  aucun  cas,  je  n'ai  rencontré  des  eaux  non  con- 
taminées renfermant  plus  d'un  demi-gramme  de  matières 
minérales. 

Je  crois  donc  que  ce  chiffre,  accepté  par  le  congrès  de  1 852, 
devrait  être  maintenu. 

Relativement  à  la  composition  de  ces  matières  minérales, 
OQ  a  parlé  de  l'action  Dulle,et  même  bienfaisante, du  sulfate  de 
chaux.  Mais  je  dois  rappeler,  à  ce  propos,  une  observation 
assez  curieuse. 

Autrefois,  on  disait  aux  voyageurs  qui  se  rendaient  a 
Paris  :«  Défiez-vous  de  l'eau  de  Parit;,  ne  lu  buvez  pas  pure, 
additionuez-la  de  vin,  sinon  elle  vous  produira  un  effet  laxa- 
tif.» Cet  effet  était  constaté  par  toutes  les  personnes  arrivant 
à  Paris.  Cette  eau  était  très  sélénileuse  et  nul  doute  que  l'effet 
qu'elle  produisait  était  dâ  au  sulfate  calcique  qu'elle  conte- 
nait. Celle  situation  a  changé  depuis  que  Paris  reçoit  des  eaux 
non  sélénileuses. 

Dans  certaines  parties  de  notre  pays,  on  n'a  pas  de  bonne 
eau;  il  en  est  qui  sont  entièrement  privées  de  sources,  no- 
tamment tes  districts  houillers. 

On  y  est  forcé  de  boire  de  l'eau  d'exhaure  qui  est  rejelée 
par  les  machines;  mais,  pour  éviter  le  mauvais  effet  de  ces 
eaux,  on  y  ajoute  du  thé,  du  café  ou  d'autres  condiments; 
on  ne  la  boit  jamais  pure. 

Quand  on  veut  juger  de  la  qualité  d'une  eau,  il  est  dan- 
gereux de  s'en  rapporter  à  l'appréciation  des  consommateurs. 
En  effet,  on  s'habitue  à  l'eau  de  mauvaise  qualité;  c'est  ainsi 
que  l'on  trouve,  à  Bruxelles,  par  exemple,  des  eaux  renfer- 
mant jusqu'à  2  et  3  grammes  de  matières  mioérales.  Ceux 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LES  UDX  iLU»NTA.IBES 


qui  la  consomment  ne  s'eo  plaignent  pas,  au  contraire,  ils  la 
trouvent  souvent  préférable  à  des  eaux  plus  pures,  mais  cela 
ne  signifie  pas  qu'elle  soit  bonne  au  point  de  vue  hygiénique. 

Il  m'est  arrivé  un  jour  de  me  trouver  dans  une  ferme  isolée 
de  toute  habitation,  d'y  demander  un  verre  d'eau  et  de  voir 
me  présenter  une  eau  jaunâtre  comme  du  purin.  Etonné,  j'ai 
demandé  qui  buvait  cette  eau,  el  ceux  qui  me  l'offraient 
n'ont  pas  hésité  à  me  déclarer  qu'ils  en  faisaient  une  consom- 
mation journalière. 

J'ai  poussé  plus  loin  mou  enquête;  j'ai  demandé  s'ils  la 
buvaient  pure,  ils  m'ont  repondu  négativement,  mais  ils 
ont  ajouté  qu'ils  s'en  servaient  pour  faire  leur  café  el  pour 
cuire  les  légumes. 

Relativement  aux  matières  organiques,  on  s'est  beaucoup 
étendu  sur  la  qualité  nocive  des  matières  qui  pouvaient  s'y 
trouver. 

Il  faut  établir  une  distinction  entre  les  matières  organiques 
nuisibles  ou  pouvant  le  devenir  et  celles  qui  ne  le  sont  pas. 

Nous  faisons  usage  tous  les  jours  de  liquides  chargés  de 
matières  organiques,  sans  qu'il  en  résulte  des  inconvénients 
pour  notre  santé.  C'est  ainsi,  par  exemple,  que  le  thé,  le 
café,  le  bouillon  sont  des  boissons  ou  des  aliments  dont  nous 
noua  servons  avec  avantage.  Mais  ce  qui  est  dangereux  dans 
les  eaux  alimentaires,  ce  sont  les  matières  organiques  en 
voie  d'altération.  Nous  devons  demander  que  l'eau  d'alimen- 
tation soit  exemple  de  matières  organiques,  parce  que  ta  pré- 
sence de  ces  matières  est,  le  plus  souvent,  ta  conséquence 
d'une  contamination  dangereuse  et  parce  que  l'eau  contenant 
ces  matières  peut  favoriser  le  développement  des  microbes 
si  redoutés  aujourd'hui. 

L'honorable  M.  Gonnizzaro  vous  a  fait  une  proposition 
qu'il  me  semble  convenable  d'accepter.  C'est  qu'il  soit  émis 
an  vœu  de  voir  ordonner  une  enquête  générale  sur  les  eaux 
dans  chaque  contrée. 

Cette  proposition  a  déjà  été  faite  à  plusieurs  reprises;  elle 
a  été  faite  au  Conseil  supérieur  d'hygiène  de  Belgique;  elle  a 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


650  QCiTRltaiE  ISBSOUl  fiÉREKALB 

a  été  reproduite  daus  presque  tous  les  cercles  médicaax  qai 
se  sont  occupés  de  la  questiou,  et  je  pense  que  le  Congrès 
fera  chose  bonne  d'adopter  également  cette  proposition.  Mais 
je  pense  que  ce  vœu  spécial  ne  doit  pas  avoir  pour  effet  de 
lais!>er  dans  l'oubli  les  propositions  qui  vous  ont  été  iaites 
par  l'honorable  rapporteur,  M.  Van  de  Vyvere. 

Je  pense,  au  contraire,  que  nous  ferons  chose  utile  d'exa- 
miner quels  sont  les  caractères  des  eaux  alimentaires  et  de 
fixer  quels  sont  les  meilleurs  procédés  pratiques  à  recom- 
mander pour  la  constatation  de  ces  caractères. 

M.  Battedr  {Lille).  —  A  propos  de  matières  minérales, 
nous  venons  d'entendre  des  opinions  diverses.  L'un  d'elles 
a  maintenu  le  chiffre  qui  a  été  adopté  par  le  congrès  de 
1853.  D'autres  trouvent  qu'il  faudrait  élargir  ce  chiffre.  Or, 
jusqu'à  présent,  on  n'a  envisagé  ce  chiffre  qu'en  bloc. 

On  pourrait  conserver  le  chiffre  des  sels  alcalins,  laisser, 
tels  qu'ils  existent,  les  quantités  de  sels  de  sodium  et  de 
magnésium,  mais  augmenter  le  chiffre  du  carbonate  de 
chaux.  Ce  dernier  sel  est  moins  nocif  que  beaucoup  d'autres 
produits  minéraux. 

Chaque  fois  qu'il  y  a  des  infiltrations  dans  les  grandes 
agglomérations  où  la  proportion  de  matières  minérales  aug- 
mente, les  quantités  de  sels  alcalins  et  de  magnésium  s'ac- 
croissent par  te  fait  même  des  contaminations,  tandis  que  le 
carbonate  calcaire  est  apporté  par  la  nappe  elle-même. 

M.  BosQiBT.  —  Nous  nous  sommes  beaucoup  occupés  do 
contenu,  mais  nous  nous  sommes  peu  occupés  du  contenant. 
Il  est  incontestable  que  très  souvent  l'eau,  quoique  bonne, 
devient  mauvaise  par  suite  des  fissures  qui  se  produisent 
soit  dans  les  puits,  soit  dans  les  étangs.  Il  conviendrait  que 
ta  question  fût  examinée  aussi  à  ce  point  de  vue. 

Trop  souvent  les  puits  ne  sont  pas  étanches  et  alors  l'eau 
qui  s'y  rend,  qui  était  très  bonne,  se  contamine  par  les  in- 
filtrations et  devient  mauvaise.  MM.  Berge  et  Depaire  vous 
ont  dit  tantôt  que  les  eaux  de  la  nappe  aquifère  de  Bruxelles, 
sont  très  bonnes,    mais  qu'il  est  rare  de  les  trouver  en  câ 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LES  UDX    UnUlITAllKS  651 

état  dans  la  ville  de  Bruxelles,  parce  qu'alors,  elles  ont 
subi  des  altératJoDs  par  suite  des  iafiltrations  qui  se  sont 
produites  dans  le  sol.  Je  pense  que  ces  iofiltratious  sont 
daes  au  mauvais  état  des  égouts,  des  puits,  des  fosses,  etc. 
J'ai  cru  qu'il  était  bou  d'attirer  l'attention  du  Congrès  sur 
ce  point  connexe  à  la  question  qui  nous  préoccupe. 

M.   DiLBAiB  (Bruxelles)  donne  lecture  du  discours  ci- 
après  : 


Cette  question  semble  être  actuellement  résolue  ;  on  en  est  géné- 
ralement arrivé,  aujourd'hui,  à  considérer  comme  impropre  à  l'ali- 
mentatioa  toute  eau  qui  renferme  plus  de  Ogr.50  de  subslauces 
inorganiques  par  litre. 

En  présence  des  hommes  éminents  qui  ont  érigé  ce  principe  en 
dogme,  j'hésite  à  remettre  cette  question  sur  le  lapis;  cependant, 
les  observations  que  j'ai  à  présenter  me  semblent  assez  fondées 
pour  foire  tomber  mes  scrupules.  Veuillez  en  juger.  Messieurs. 

La  majeure  partie  du  résidu  est  le  plus  habituellement  constituée 
par  les  sels  calcaires  ;  les  autres,  généralemuot  accessoires,  peu- 
vent cependant  devenir  prédominants  :  je  veux  parler  des  sels 
alcalins,  des  sels  ferreux  et  magnésiens  et  de  la  silice. 

Les  hygiénistes  qui  admettent  l'insalubrité  des  eaux  alimentaires 
riches  en  sels  calcaires,  prétendent  que  ceux-ci  constituent,  pour 
l'hématose,  un  milieu  anormal,  fotiguent  les  reins,  provoquent  la 
gravelle  et  des  incrustations  calcaires  autour  des  articulations  et 
dans  les  parois  des  vaisseaux.  C'est  là,  Messieurs,  à  mon  sens, 
une  profonde  erreur.  En  effet,  les  sels  calcaires  sont  éminemment 
analeptiques;  notre  alimentation  journalière  en  esl  chargée  :  les 
pois,  les  haricots,  les  lentilles,  les  légumineuses  eu  général,  en 
renferment  jusqu'à  deux  grammes  par  kilogramme,  et  cependant 
jamais  l'emploi  de  celles-ci  n'a  conduit  aux  résultats  sus-indiqués. 

On  ne  rencontre  la  gravelle  phospbatique,  la  seule  dont  il  y  ait 
à  tenir  compte  ici,  que  dans  les  cas  où  il  y  a  alcalinisation  de 
l'urine,  provoquée  soit  par  fermentation  de  celle-ci  (comme  cela 
se  produit  dans  les  cas  de  stase  de  l'urine  dans  le  récipient  vési- 
cal),  soit  par  hypersécrétion  du  mucus  alcalin,  conséquence  habi- 
tuelle de  l'inflammation  de  la  muqueuse  produite  par  un  corps 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


65S  QUiTRitn  iBsnaUE  otiiUALi 

étranger,  comme  cela  se  voit  souvent  dans  la  diathase  urique 
due,  comme  vous  le  savez,  plus  à  l'usage  exagéré  de  viande  et  de 
bourgogne  qu'à  l'emploi  abusif  de  légumineuses;  et  toi^ours  dans 
ces  cas,  vous  aurez  précipilatioD  des  phosphates,  sans  que  l'ali- 
meatation  intervienne  de  n'importe  quelle  façon. 

On  ne  rencontre  les  dépAts  lophacé3  autour  des  articulations  et 
les  incrustations  calcaires  des  parois  des  vaisseaux,  qu'à  la  suite 
d'inflammations  chroniques  de  ces  organes  et  comme  conséquence 
directe  de  celles-ci,  sans  que,  encore  une  fois,  l'alimentation  puisse 
y  jouer  un  réle  quelconque. 

Enfin,  loin  de  nuire  à  la  nutrition,  les  sels  calcaires,  faisant  d'ail- 
leurs partie  intégrante  de  notre  organisme,  la  favorisent  au  pre- 
mierchefet  s'ils  disparaissent  de  notre  alimenlaUon,  le  dépéris- 
sement et  la  cachexie  arrivent  promptement  et  sûrement,  comme 
des  expériences  nombreuses  l'ont  démontré. 

La  présence  des  sels  calcaires  n'est  donc  nullement  nocive  ;  loin 
de  là  :  la  proposition  inverse  serait  plus  feciiement  acceptable. 

Quant  aux  sels  de  sodium,  ils  ne  sont  pas  plus  dangereux.  A  pe- 
tite dose,  j'entends  par  là  de  1  à  1 0  grammes,  doses  que  nous  n'at- 
teignons jamais  que  dans  les  eaux  médicamenteuses,  à  petite  dose, 
dis-je,  ils  constitueni  des  excitateurs  puissants  de  la  nutrition;  ils 
entrent,  d'ailleurs,  en  quantité  considérable  dans  notre  alimenta- 
Uon  ;  et  on  peut  dire  qu'une  eau,  en  renferme-t-elle  un  gramme 
et  plus,  n'en  est  pas  moins  potable. 

Les  sels  de  potassium  peuvent  devenir  dangereux,  mais  ce  n'est 
qu'à  haute  dose;  ils  agissent  alors  comme  altérants  ;  mais  à  des 
doses  inférieures,  à  4  gramme,  par  exemple,  même  étemellemenl 
continuées,  ce  sont  des  excitants  de  la  nutrition  au  même  titre  que 
lés  sels  de  sodium;  comme  eux,  ils  âivorisent  les  échanges  orp- 
niques  ;  comme  eux,  ils  entrant  dans  la  composition  de  nos  tissas, 
mais  plus  spécialement  de  nos  éléments  organisés,  notamment  des 
globules  rouges. 

Pour  les  sels  ammoniacaux,  on  ne  peut  que  dire  la  même  chose, 
tant  leurs  propriétés  se  ressemblent  ;  et  quoique  ces  corps  pro- 
viennent de  la  décomposition  des  matières  organiques  et  que,  te 
plus  souvent,  il  en  reste  assez  de  celles-ci  non  décomposées  pour 
rendre  les  eaux  ammoniacales  insalubres,  il  n'en  est  pas  moins 
vrai  que,  par  eux-mêmes,  les  sels,  ammoniacaux  sont  complète- 
ment inoffensifs.  Les  expériences  de  Rabuleau  l'ont  péremptoire- 
ment démontré. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


Lfg  UDX  ALBU]TT41kB§  6K3 

Nous  De  trouvons  doDC,  dans  les  sels  alcalins,  aucune  contre-indi- 
cation à  l'emploi  des  eaus  qui  en  renferment.  Nous  ea  arrivons 
maintenant  aux  sels  de  fer. 

Personne  n'ignore  que  l'organisme  a  besoin  de  fer;  il  le  prend 
dans  les  alimenta  ;  la  chair  musculaire,  les  oeufs,  ie  lait,  les  haricots, 
les  lentilles  sont  ses  principaux  pourvoyeurs,  et  lui  en  donoeot 
assez  pour  la  transformation  des  'globules  blancs,  nécessaires  au 
remplacement  des  globules  rouges  détruits.  Ainsi  introduit  dans  le 
sang,  il  avive  la  nutrition;  c'est  donc  un  élément  indispensable. 
Les  quantités  minimes  que  peut  en  contenir  une  eau  alimentaire, 
agiront-elles  autrement?  Évidemment  non,  Messieurs,  et  les  effets 
ëicbeux  qui  peuvent  résulter  de  l'emploi  du  fer  et  qui  ont  été  invo- 
qués pour  proscrire  celui-ci  des  eaux  alimentaires,  tels  que  gastrite, 
gastralgie,  constipation,  pléthore  vasculaire,  ces  effets,  dis-je,  ne 
peuvent  être  que  la  conséquence  de  L'emploi  prolongé  d'eaux  ferru- 
gineuses très  riches,  c'est-à-dire  médicamenteuses. 

Quant  aux  sels  de  magnésie,  si  on  les  rencontre  à  cdté  du  phos- 
phate de  chaux  dans  les  calculs  et  les  produits  d'incrustation,  la 
cause  n'en  est  pas  à  la  surcharge  du  liquide  nourricier  par  ses  élé- 
ments, mais  il  &ut  la  chercher  dans  les  considérations  que  j'ai  fiiit 
valoir  à  propos  des  sels  calcaires.  On  ne  pourra  pas  plus  invoquer 
leur  action  purgative,  étant  données  les  doses  in&nitésîmales  que 
l'on  rencontre  dans  les  eaux  potables.  On  peut  donc  les  considérer 
comme  des  corps  inertes,  au  même  titre  que  la  silice,  celle-ci,  bien 
entendu,  donnée  à  petite  dose. 

En  effet,  les  silicates  sont  des  irritants  énergiques  à  la  dose  de 
S  à  3  grammes,  mais  on  ne  les  rencontre  jamais  qu'à  des  doses  de 
beaucoup  inférieures.  On  n'en  trouve  que  0,25  centigrammes  par 
litre  dans  les  eaux  médicamenteuses  les  plus  silicatées,  eaux  de 
Plombières,  d'Evaux  et  de  Sail  ;  enfin,  dans  les  eaux  potables,  les 
quantités  en  sont  toujours  minimes  et  ne  produisent  aucune  action. 

En  résumé,  dans  le  résidu  inorganique  des  eaux  alimentaires, 
nous  trouvons  des  éléments  réparateurs  de  la  nutrition  :  sels  cal- 
caires ;  des  éléments  excitateurs  de  celle-ci,  les  sels  de  soude,  de 
potasse,  d'ammoniaque  et  de  fer;  enfin,  des  éléments  indifférents  r 
âels  de  magnésie  et  de  silice.  Y  a-t-il  lieu,  dans  ce  cas,  à  maintenir 
à  0,50  par  litre  le  maximum  de  résidu  des  matières  inorganiques? 
Je  ne  le  pense  pas,  et  je  crois  qu'à  part  certains  cas  spéciaux  et 
d'ailleurs  très  rares  où  il  entre  des  éléments  étrangers  à  ceux  que 
je  viens  d'indiquer,  je  crois,  dis-je,  que  l'on  peut  franohemeot 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


65i  QBUMbKB  ASSBUL8B  SfiMbALE 

négliger  le  dosage  de  ces  éléments  et  chercher  dans  les  matières 
organiques  les  causes  de  l'insalubrité  des  eaux  alimentaires. 

M.  GiBABD  (Pans).  —  Messieurs,  il  me  semble  que,  poar 
résumer  la  question  qui  nous  est  posée,  il  faudrait  adopter, 
pour  chaque  détermination  de  substances  contenues  dans 
les  eaux,  une  méthode  qui  nous  permît  de  comparer  entre 
eux  les  divers  résultats  obtenus.  Cette  méthode  serait  perfec- 
tible; chaque  chimiste  pourrait  rechercher,  comme  il  l'enten- 
drait, les  moyens  de  la  perfectionner  et  on  pourrait  adopter 
les  perfectionnements  sérieux  qu'on  y  apporterait;  mais  il  est 
évident  que,  pour  certains  corps,  pour  les  corps  organiques 
contenus  dans  l'eau,  par  exemple,  it  faudrait,  pour  arriver  à 
un  but  utile,  adopter  une  méthode  unique  que  chacun  serait 
forcé  de  suivre.  Il  me  paraît  impossible,  en  ce  moment,  avec 
les  diverses  méthodes  préconisa  par  l'un  et  par  l'autre,  de 
dire  :  voilà  l'analyse  qui  a  été  faite  d'une  ean,  elle  est  com- 
parable à  une  autre. 

On  ne  peut  rien  déduire  des  expériences  telles  qu'elles  se 
font  aujourd'hui.  Les  uns  suivent  la  méthode  Wanklya,  elle 
a  donné  de  bons  résultats;  les  autres,  la  méthode  Kubel,  qui 
est  suivie  par  des  hommes  très  considérables  ;  mais  tontes  ces 
méthodes  ne  donnent  pas  des  résultats  comparables.  Il  faut 
donc  absolument  s'arrêter  à  un  modus  operandi  uniforme,  et 
alors  fixer  des  chiffres-limites. 

Est-il  pratique  de  dire  :  «  Voici  la  composition  d'une  eau, 
l'analyse  m'a  démontré  qu'elle  ne  renferme  qu'autant  de 
résidu  fixe,  de  matières  organiques,  me  fournissant  autant 
d'ammoniaque  albumtnoide,  décolorant  autant  de  permanga- 
nate, etc.  :  ces  chiffres  sont  inférieurs  à  ceux  indiqués  par  le 
Congrès?  »  Évidemment,  il  faut  tenir  compte  de  l'analyse 
complète  de  l'eau,  comparer  les  chiffres  obtenus,  puis  con- 
clure. Il  est  certain  qu'une  eau  qui  contiendrait  50  milli- 
grammes de  matières  fixes  par  litre,  et  qui  contiendrait  de 
l'arsenic,  devrait  être  réfusée.  Un  chiffre  ne  signifie  rien. 

M.  PniT  [Paris).  —  Je  me  rallie  au  vœu  que  vient  d'émettre 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


us  ElDÏ    UnfBTTUBBS  655 

M.  Girard.  C'est,  suivant  moi,  le  seul  moyen  qu'il  y  ail  de 
réaliser  le  vœu  émis  par  M.  GonDizzaro.  Il  esl  aécessaire  de 
s'entourer  de  tous  les  documents  voulus,  pour  que  l'on  puisse 
enfin  prendre,  au  sujet  de  la  question  des  eaux,  une  décision 
définitive.  On  sait  ce  que  l'on  dit  des  eaux  de  Paris.  Eh  bien, 
je  sais  par  expérience  personnelle  qu'il  en  est  qui  contiennent 
plus  de  50  centigrammes  de  matières  minérales  et  qui  sont 
excellentes . 

Il  y  a  sept  ans  que  j'habite  une  campagne  oit  l'eau  ren- 
ferme 70  et  80  centigrammes,  par  litre,  de  matières  miné- 
rales. Cette  eau,  filtrée,  convient  parfailement  à  l'alimen- 
tation, et  jamais  personne,  dans  ma  famille,  n'en  a-  été 
incommodé. 

M.  Cablss  (Bordeaux).  ~  Jusqu'à  présent,  nous  nous 
sommes  occupés  des  maarima;  mais  nous  avons  oublié  les 
minima.  Je  demanderai  de  vouloir,  pour  demain,  réfléchir 
à  la  quantité  minima  de  substances  minérales  qu'une  eau 
doit  renfermer.  Il  est  prouvé  que  l'eau  distillée,  de  même 
que  l'eau  de  pluie  ne  sont  pas  alimentaires,  parce  qu'elles 
ne  renferment  pas  de  matières  salines. 

M.  Vam  de  Vtvkbb  {Bruxelies).  —  Jusqu'ici  nous  n'avons 
guère  entamé  la  discussion  réelle  des  rapports.  Celle-ci  a  été 
des  plus  confuses  et  des  plos  embrouillées.  Chaque  orateur 
s'est  occupé  d'une  des  conclusions,  et  l'on  a  discuté  sans  la 
moindre  méthode. 

Je  crois  que,  pour  travailler  sérieusement,  pour  avan- 
cer et  tâcher  d'arriver  à  une  solution,  il  serait  bon  de  mettre 
de  l'ordre  dans  les  débats  que  nous  venons  d'entamer,  d'ou- 
vrir d'abord  une  discussion  générale,  d'examiner  ensuite 
séparément  chacune  des  conclusions  des  deux  rapports,  ainsi 
que  les  procédés  préconisés  pour  les  constatations  qui  ont 
amené  ta  conclusion,  sinon  nous  n'en  finirons  jamais. 

M.  Petit  a  sonlevé  diverses  objections  auxquelles  je  désire 
répondre  immédiatement.  Il  nous  a  mis  en  garde  contre  la 
diversité  des  résultats  que  l'on  obtient  dans  ta  détermination 
quantitative  des  matières  organiques,  suivant  que  l'on  em- 


D,B,t,zed.yGOOglC 


656  ODiTkifen  liSKUL^E  géhérau 

ploie  tel,  ou  tel  autre,  procédé  d'analyse.  Cest  pour  éviter 
ces  inconvénients  que  j'ai  indiqué  i",  pages  34-92,  un 
procédé  exécutif  (voir  sa  description,  pages  5H22)  et 
2°,  pages  30-98,  un  procédé  de  contrôle  (voir  sa  descrip- 
tion, pages  57-1 25)  pour  le  dosage  des  matières  organiques. 
Ces  deux  procédés  ont  regu  l'approbation  de  beaucoup  de 
chimistes  et  répondent  au  desiderata  de  M.  Petit. 

Cet  honorable  collègue  est  d'avis,  avec  moi,  que  le  procédé 
de  Chapmann  et  de  Wanklyn  présente  des  garanties  sérieuses 
d'exactitude  ;  mais  il  estime  qu'il  ne  faut  pas  être  trop  diffi- 
cile, ni  restreindre  trop  les  limites  ultimes,  et  cela  parce 
qu'il  a  trouvé  dans  les  eaux  de  (a  Vanne  plus  d'un  dixième 
de  milligramme  d'azote  albuminoïde.  Je  suis  d'accord  avec 
lui  sur  ce  point  et  j'ai  dit,  à  ce  sujet,  dans  mon  rapport,  que, 
si  la  quantité  d'ammoniaque  albuminoïde  dépassait  0,1  milli- 
grammes, il  fallait  avoir  égard  aux  quantités  d'ammoniaque 
libre  et  de  chlore;  que,  si  ceux-ci  se  rencontraient  en  même 
temps  dans  l'eau  en  quantités  minimes,  on  pourrait  tolérer 
cette  eau,  parce  que,  dans  ce  cas,  l'ammoniaque  albuminoïde 
proviendrait  de  matières  végétales  qui  entraînent  moins 
felalemeni  le  rejet  de  l'eau;  mais  que,  si  l'on  constatait  des 
pFoporlioos  assez  considérables  de  ces  corps,  on  devrait 
rejeter  l'eau,  l'ammoniaque  albuminoïde,  l'ammoniaque  libre 
et  le  chlore  indiquant,  dans  ce  cas,  la  présence  de  matières 
d'origine  animale.  Il  est  positif  que  l'on  ne  doit  pas  s'attacher 
à  un  seul  chiffre  brut  des  conditions  exigée  pour  l'eau 
potable,  il  faut  ne  tirer  des  conclusions  que  lorsque  l'analyse 
est  complète.  A  ce  sujet,  nous  avons  rapporté  l'opinion  même 
de  Wanklyn,  qui  dit  :  s  Ce  serait  une  erreur  de  juger  de  la 
salubrité  d'une  eau,  exclusivement  par  le  chiffre  brut  d'une 
analyse.  Ainsi,  l'eau  qui  a  traversé  des  terrains  tourbeux 
peut  contenir  jusqu'à  0,8  milligrammes  d'ammoniaque  albu- 
minoïde sans  qu'elle  soit  insalubre.  » 

Hes  honorables  collègues  MM.  Berge  et  Depaire  ont  déjà 
répondu  à  M.  Petit,  au  sujet  des  quantités  de  sels  minéraux 
et  de  la  présence  du  sulfate  de  calcium  dans  certaines  eaax 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LIS    BAtlI  UnUMTAIlBS  657 

qui  servent  à  ralimenlation.  Je  ne  reTieodrai  pas  snr  ce 
sujet  pour  te  moment,  mais  je  tiens  à  combattre  l'opinion  de 
M.  Petit,  lorsqu'il  nous  dit  qu'il  croit  qu'on  attache  trop 
d'importance  aux  essais  baclérioscopiques,  attendu  que  des 
résultats  contradictoires  ont  été  obtenus  par  les  personnes  les 
plus  compétentes.  Comme  preuve  de  son  opinion,  il  nous  a 
cité  des  expériences  dans  lesquelles  on  a  vu  se  développer 
plus  de  colonies  dans  l'eau  de  la  Vanne  que  dans  celle  du 
canal  de  l'Ourcq,  qui  est  cependant  beaucoup  plus  impure. 
J'ai  dit,  dans  mon  rapport,  que  le  degré  infectieux  des  eaux 
n'était  pas  en  rapport  avec  le  nombre  de  microbes  dévelop- 
pés, mais  plutôt  avec  la  puissance  que  les  microbes  possèdent 
de  liquéfier  la  gélatine  et,  comme  preuve,  je  donnais  le  même 
exemple  que  M.  Petit  vient  de  vous  soumettre.  Je  disais  que 
H.  Proust  avait  reconnu  que 

1  c.  c.  d'eau  de  la  Vanne  contenait  11,000  colonies 

j>         du  canal  de  l'Ourcq  contenait      8,000      » 
B  de  la  Seine  à  Clichy  (en  amont 

du  collecteur  contenait    .  116,000      » 
»  de  la  Seine  à  Sl-Ouen  (en  aval 

du  collecteur)  contenait    .     20,000       » 
mais  que  le  temps  nécessaire  pour  liquéfier  la  gélatine  avait 
été  pour 

1  c.  c.  d'eau  de  la  Vanne 10  jours 

»  du  canal  de  l'Ourcq 4     » 

»  de  la  Seine  (Clichy) 3     » 

»  »         (Sl-Oneu) 2     » 

Un  mot  à  M.  Huguet.  Je  partage  son  opinion,  relative  à 
l'hydrotimétrie,  je  suis  d'avis  que  cette  opération  n'a  sa 
raison  d'éire  qu'au  point  de  vue  industriel,  elle  ne  peut  ser- 
vir pour  reconnaître  la  qualité  de  l'eau,  une  eau  peut  mar- 
quer 60°  hydrottmétrique  et  élre  moins  insalubre  qu'âne 
autre  qui  n'en  titrerait  que  15*;  et  cela  si  le  carbonate  cal- 
caire prédomine  dans  la  première  et  le  sulfate  ou  le  chlorure 
de  calcium  dans  la  seconde.  On  sait  que  le  sulfate,  s'il  n'est 
pas  très  dangereux  par  lui-même,  se  transforme  souvent  dans 


D,B,t,zed.yGOOQle 


6flS  QDATUtaU  ISSUBLÉB  GCnâftALE 

l'économie  en  sulfure  et  en  hydrogène  sulfuré  et  produitalors 
un  trouble  sérieux  dans  l'actede  l'hématose.  Je  terminerai, 
eu  priant  M.  le  président  de  demander,  à  l'assemblée,  si  pei^ 
sonne  ne  désire  plus  prendre  la  parole  dans  la  discussion 
générale.  Dans  l'affirmative,  de  la  clore  et  de  passer  à 
l'examen  successif  des  conclusions  des  deux,  rapports. 

M.  BzRGi  {BruxeUes).  —  Je  me  rallie  parfaitement  aux.  con- 
clusions présentées  par  l'honorable  M.  Van  de  Vyvere,  sauf 
en  un  point,  sur  lequel  je  crois  utile  de  faire  une  observation, 
pour  éviter  la  confusion. 

L'honorable  M.  Van  de  Vyvere,  par  modestie,  vous  a  dit 
que  nous  devions  voter  sur  les  conclusions  du  rapport  qu'il 
nous  a  présenté  st  sur  celles  du  contre-rapport.  Or,  ce  n'est 
pas  ainsi,  me  semble-t-il,  qu'il  faut  procéder.  Il  faut  prendre, 
pour  base  de  la  discnssion,  le  rapport  de  M.  Van  de  Vyvere 
et  voter  sur  ses  conclusions. 

M.  u  PaisuiKT.  —  Pardon,  monsieur  Berge,  vous  ver- 
sez dans  une  erreur.  Il  est  nécessaire  que  je  la  rectifie. 

Le  rapport,  dans  toutes  les  autres  questions,  reflète  l'opi- 
nion d'une  commission  et  un  seul  rapporteur  est  chargé  de  la 
rédaction,  puisqu'il  n'y  a  aucun  dissentiment  entre  les  mem- 
bres de  la  commission.  Mais  ici,  !a  commission  a  été  divisée; 
elle  était  composée  de  spécialistes  qui,  sur  certains  points, 
n'ont  pas  les  mêmes  opinions  et  n'ont  pu  s'entendre.  Chaque 
fraction  a  tenu  à  soumettre  ses  idées  aux  membres  du  Con- 
grès, c'est  ce  qui  fait  qu'au  lieu  d'un  seul  rapport  officiel, 
nous  nous  trouvons  en  présence  de  deux. 

M.  Beigk  (BruxeUea).  —  Puisqu'il  y  avait  deux  rapports, 
il  fallait  qu'ils  nous  fussent  remis  tous  deux  en  même  temps. 
Je  n'ai  absolument  considéré,  comme  rapport  officiel  que  celui 
qui  nous  a  été  adressé  au  nom  de  M.  Van  de  Vyvere,  et  c'est 
ce  rapport  seul  qui,  nous  étant  parvenu  à  temps,  doit  nous 
fournir  matière  à  discussion.  Toutes  les  explications  qu'on 
pourra  nous  donner  sur  l'existence  d'un  autre  rapport,  seront 
peut-être  fort  ingénieuses,  mais,  quant  à  moi,  je  persiste  dans 
mon  appréciation. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


LES  unx  iLnEKTÂius  659 

M.  Lx  PsfaiBBNT.  —  M.  Berge  appréciera  comme  il  reDteo- 
dra  la  valear  des  (apports  qui  sont  soumis  à  l'asaemblée,  il 
les  considérera  comme  plus  ou  moins  officiels;  mais  l'assem- 
blée, elle,  doit  les  considérer  comme  officiels  tous  deux,  car 
ils  ont  réellement  ce  caractère. 

Si  tes  deux  rapports  n'ont  pas  paru  ensemble,  c'est  que  le 
comité  s'est  trouvé  devant  des  difficultés  qu'il  ne  peut  pas 
TOUS  détailler  en  ce  moment,  mais  dont  l'une  d'elles  résulte 
de  considérations  essentiellement  matérielles.  En  présence 
de  la  grande  quantité  de  documents  qu'on  a  dû  imprimer  en 
quelques  jours,  l'imprimeur  s'est  trouvé  dans  l'impossibilité 
d'aller  plus  vite  qu'il  ne  l'a  fait.  Le  deuxième  rapport  a  paru 
on  peu  tard,  cependant,  la  discussion  ne  doit  pas  en  souffrir. 

M.  Dbpaiu  (Bruxelles).  —  Quoique  nous  n'ayons  pas  eu 
le  temps  d'étudier  le  secoad  rapport,  je  ne  fais  pas  de  distinc- 
tion entre  un  rapport  officiel  et  un  rapport  non-officiel,  mais 
il  est  incontestable  que  le  deuxième  rapport  nous  est  arrivé 
trop  tard. 

U  est  regrettable  qu'il  n'ait  pas  été  publié  en  même  temps 
que  le  premier,  car  il  m'a  paru  qu'il  y  a,  dans  ce  deuxième 
rapport,  des  exposés  qui  sont  intéressants;  l'examea  des 
procédés  eàt  été  plus  facile,  si  l'exposé  en  avait  été  fiait  dans 
un  seul  ti'avaii.  Je  comprends  les  difficultés  que  l'on  a  eues  à 
réaliser  ce  desideratum,  il  faut  bien  prendre  les  choses 
comme  elles  sont,  et  puisque  les  deux  rapports  existent,  d'ici 
à  demain,  nous  examinerons  le  second. 

U  Li  Pbésivknt.  —  Quelqu'un  demande-t-il  la  parole  sur 
la  proposition  du  rapporteur,  qui  consiste  à  mettre  à  l'ordre 
du  jour  l'examen  des  différents  points  contenus  dans  les  deux 
rapports? 

M.  Bus  {Louvain).  —  Messieurs,  ainsi  qu'on  vient  de  le 
dire,  les  différences  entre  les  deux  rapports  ne  sont  pas  si 
considérables.  On  peut  dire  que  les  quatre  premières  con- 
clusions des  deux  rapports  sont  à  peu  près  identiques,  et 
que  la  différence  ne  se  produit  qu'à  partir  de  la  cinquième 
conclusion. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


660  QDATUUB  ISSEULâ  StHtKUl 

Ainai,  la  première  cooclasion  de  l'honorable  H.  Vao  de 
Vyvere  dit  que  l'eau  doit  être  limpide,  transparente,  inco- 
lore et  sans  odeur,  exemptu  de  miitières  en  suspension; 
nous  disons  la  même  chose  en  d'autres  mots. 

Nous  voyons,  plus  loin,  que  l'eau,  pour  être  bonne,  ne 
peut  renfermer  ni  matières  végétales,  ni  matières  animales 
nuisibles,  et  particulièrement  aucune  de  ces  substances  en 
voie  de  décomposition.  Nous  sommes  parfaitement  d'accord 
sur  ces  points  et,  sauf  les  termes,  nous  formulons  les  ni4}iues 
conclusions. 

Noos  arrivons  aux  conclusions  n-  5,  6,  7,  8,  etc.  Là,  le 
désacord  s'établit  d'une  manière  complète.  En  effet,  nous 
n'admettons  ni  le  principe  de  nombres-limtles  généraux,  ni 
aucune  des  limites  particulières;  celles-ci  peuvent  trop  faci- 
lement induire  en  erreur  l'expert  qui  en  ferait  usage  pour 
l'interprétation  des  résultats  obtenus  par  l'analyse  ;  la  plu- 
part de  ces  matières  ne  sont  pas  nuisibles  à  la  santé  et  leurs 
proportions  peuvent  varier  par  suite  de  circonstances  mul- 
tiples. 

Ainsi,  le  premier  maximum  qu'on  indique,  concerne  le 
résidu  fixe.  On  dit  :  l'eau  ne  doit  pas  renfermer  plus  d'an 
demi-gramme  de  matières  inorganiques. 

La  proportion  des  résidus  d'évaporation  peut  varier  sui- 
vant la  nature  des  terrains  et  des  réactions  chimiques  qui  se 
produisent  dans  le  sol.  C'est  ainsi  que  ces  résidus  peuvent 
varier  de  0,05  et  aller  jusqu'à  un  gramme  et  plus  sans 
qu'une  telle  eau  puisse  être  déclarée  a  non  potable!  >  La 
même  chose  se  rencontre  pour  l'acide  azotique.  Il  y  a  des 
eaux  naturelles  qui  en  renferment  beaucoup  plus  que  la 
limite  fixée  et,  selon  nous,  ces  eaux  ne  sauraient  être  décla- 
rées mauvaises  pour  cette  raison. 

Je  connais  des  terrains  sablonneux-calcareux  qui  reçoivent 
à  la  surfôce  de  fortes  proportions  de  matières  azotées  oi^- 
niques  de  toute  nature,  sans  que  l'eau  de  la  première  nappe 
qui  se  trouve  à  10  mètres  de  profondeur,  en  moyenne,  ren- 
ferme de  ces  matières  non  minéralisées;  mais,  ptir  contre. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


LU  unx  iUMnruikn  661 

cette  eau  est  Tortement  chargée  de  nitrates  et  de  carbonates 
alcaliDO-terreux.  Cela  provient  de  l'épaissear,  de  la  porosité 
et  de  la  nature  de  la  couche  du  terrain  Eltrant,  l'oxygène  et 
les  microbes  aërobies  y  brûlent  complètement  tes  matières 
organiques,  d'oîi  formation  d'anhydride  carbonique  et  d'a- 
cide nitrique.  Celui-ci  décompose  le  calcaire  et  fournit  du 
nitrate  calcique  soluble  et  de  l'acidu  carbonique,  lequel,  à 
son  tour,  dissout  d'autres  molécules  de  carbonate  calcique; 
eh  bien,  lorsqu'après  plusieurs  vérifications,  nous  aaroos 
acquis  la  certitude  que  cette  eau  ne  reçoit  pas  de  matières 
organiques  en  quantité  notable  et  surtout  qu'elle  ne  contient 
pas  de  matières  azotées,  comme  tellesoa  incomplètement  brû- 
lées, et  que  la  proportion  et  la  nature  des  microbes  ne  pré- 
sentent rien  d'anormal,  nous  concluerons,  même  si  cette  eau 
renfermait  une  quantité  de  résidu  dépassant  trois  à  quatre 
fois  le  demi-gramme  et  vingt  fois  et  plus  le  maximum  pro- 
posé de  deux  milligrammes  d'anhydride  azotique,  nouslïon- 
cluerioDS,  disons-nous,  qu'une  telle  eau  peut  être  CObsidéréé 
comme  a  eau  potable  ou  alimentaire  ;  »  nous  ajouterions, 
suivant  les  résultats  particuliers  de  l'analyse,  etc.,  des  qua- 
lificatifs comme  ceux-ci  :  «  eau  potable  de  qualité  inférieure 
ou  mauvaise,  »  «  potable  faute  de  mieux,»  etc.;  mais, enfin, 
nous  la  déclarons  potable. 

Des  observations  analogues  seraient  à  faire  pour  le  chlore 
et  pour  l'acide  sutfurique,  il  y  a  des  terrains  sablonneux  qui 
donnent  jusqu'à  50  milligrammes  de  chlore  au  litre;  nous  ne 
pouvons  pas,  pour  le  fait  seul  que  le  maximum  de  8  milli- 
grammes est  dépassé,  déclarer  qu'une  eau  soit  mauvaise. 

Autre  chose  est  de  fixer  les  caractères  en  quelque  sorte 
idéals  que  l'on  désire  pour  une  eau  potable;  là,  les  maxima 
établis,  jusqu'ici,  sont  valables,  mais,  dans  la  pratique,  la 
question  qui  se  pose  est  de  savoir  jusqu'oh  l'on  peut  aller 
avant  de  déclarer  qu'une  eau  est  mauvaise  ou  douteuse,  et, 
dans  ce  cas,  nous  croyons  qu'il  faut  complètement  abandon- 
ner les  maxima  généraux;  qu'il  ne  faut  s'en  servir  que 
comme  guide,  et  que,  si  l'on  désire  établir  des  maxima,  il 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


660  ODATUfeu  issnuLéi  atRtuu 

Ainsi,  la  | 
Vyvere  dit  c 
lore  et  sans 
□oqs  disons  ] 

Nous  voyc 
peat  reorerm 
Daisibles,  et 
voie  de  déco 
sur  ces  point 
conclusions. 

Nous  arri 
désacord  &'é 
n'admettons 
aucune  des  t 
lement  indu 
rinterprétatt( 
part  de  ces  D 
proportions 
tiples. 

Ainsi,  le 
résidu  fixe. 
demi-gramm 

La  propoi 
vaut  la  natui 
produisent  d 
varier  de  0 
qu'une  telle 
même  chost 
eaux  naturel 
limite  fixée  < 
rées  mauvais 

Je  connais 
à  la  surfôce 
niques  de  to 
qui  se  trouv 
terme  de  c6 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


i.uiiurtAiht8  661 

ie  de  nitrates  et  de  carbonates 
de  l'épaisseur,  de  la  porosité 
a  terrain  filtrant,  t'oxygène  et 
it  complètement  les  matières 
ihydride  carbonique  et  d'a- 
le  le  calcaire  et  fournit  du 
'acidtj  carbonique,  lequel,  à 
lutes  de  carbonate  calcique; 
véritîcatioDS,    nous   aurons 
ne  reçoit  pas  de  matières 
surtout  qu'elle  ne  contient 
esou  incomplètement  bru- 
ire des  microbes  ne  pré- 
Brons,  même  si  cette  eau 
dépassant  trois  à  quatre 
plus  le  masimoM  pnJ- 
ide  azotique,  nousbon- 
m  peut  ôlre  COtiaidéréè 
t;  j)  nous  ajouterions, 
nalyse,  etc.,  des  qua- 
*!  de  qualité  inférieure 
s,»  etc.;  mais, enfin, 

taire  pour  le  chlore 
ains  sablonneux  qui 
'■e  au  litre;  nous  ne 
ximum  de  8  milli- 
soit  mauvaise. 


DiQitized  .y  Google 


662  OGinitMi  iaaaaiis  fitirtiÂLE 

faut  des  maxima  différents,  suivant  les  localités  et  les  cir- 
coDstaoces;  il  faut  analyser  l'eau  dans  les  localités  ou  elle  est 
intacte,  il  faut,  par  exemple,  prendre  les  nappes  d'eau  aa 
dehors  de  la  ville,  sur  des  places  publiques,  il  faut  voir  quels 
sont  les  éléments  qui  y  sont  contenus,  en  établir  les  propor- 
tions et  prendre  ces  résultats  pour  points  de  départ. 

En  fait  de  maxima,  nous  voudrions  donc  voir  établir  des 
maxima  locatix,  suivant  les  terrains  ou  les  contrées  dans  les- 
quelles les  eaux  sont  recueillies.  D'ici  là,  il  faudrait  forma- 
1er,  d'une  manière  générale,  quelles  sont  les  qualités  exigées 
pour  l'eau,  en  distinguant  entre  les  qualités  indispensables 
et  les  qualités  désirables.  Sur  ce  point,  nous,  nous  rencon- 
trons avec  quelques  conclusions  de  notre  collègue  ;  ainsi, 
nous  disons  qu'il  est  indispensable,  pour  que  l'eau  soit  po- 
table, qu'elle  ne  renferme  pas  de  matières  animales  en 
décomposition. 

H.  u  PkAsidkhi.  —  L'heure  est  avancée,  je  propose  à 
l'assemblée  de  continuer,  demain  matin,  cette  discussion, 
et  je  déclare  la  séance  levée 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


ONQUIÈHB  ASSBUBliaS  GËNÂRALB 
Sanuii,  5  septmbn  188S. 

La  séance  est  ouverte  à  9  heures  et  ua  qnart,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès. 

M.  Li  PiÉsiDiNT.  —  Je  prie  MM.  Bratimos,  Schacht,  Mosca, 
ColigDon,  Hadsen,  Hiddletoa,  Fidler,  Carteighe  et  ÂDkersmit 
de  preodi-e  place  au  bureau  et  j'engage  tes  autres  membres 
d'hoDueur  à  venir,  sur  l'estrade,  occuper  les  chaises  qui  leur 
soDl  réservées. 

Avant  d'entamer  notre  ordre  du  jour,  je  demanderai  si 
personne  n'a  d'observation  à  présenter  sur  le  procès-verbal 
de  la  séance  d'hier. 

M.  DiFAiu  {BmoceUes).  —  Le  compte-rendu  de  la  séance 
d'hier  me  fait  dire  que  je  considère  comme  mauvaise  toute 
eau  contenant  plus  d'un  demi-gramme  de  résidu  fixe.  Or, 
j'ai  dit  que  je  ne  pouvais  pas  considérer  comme  bonne,  une 
eau  contenant  au-delà  d'un  demi-gramme  de  matières  salines 
par  litre.  Il  y  ^  là  une  très  grande  différence.  Entre  pas  bonne 
et  tout  à  fait  mauvaise,  il  y  a  une  marge  sensible. 

M.  LE  pRisiDKin.  —  Il  sera  tenu  compte  de  l'observation  de 
M.  Depaire,  je  lut  rappellerai  la  réserve  que  j'ai  faite  anté- 
rieurement, au  nom  du  bureau,  à  propos  de  la  rédaction  du 
Bulletin.  Si  personne  n'a  d'autres  observations  à  faire  sur 
le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  je  le  déclare  adopté. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  continuation  de  ta  discussion, 
que  nous  avons  entamée  hier,  sur  la  question  des  eaux  ali- 
mentaires. 

Je  crois  que  nous  gagnerions  beaucoup  de  temps.en  abor- 
dant immédiatement  la  discussion  des  articles,  j'estime  que 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


$6i  cimiiiElau  absubUi  adiftuu 

nous  pouvons  considérer  la  discussion  générale  comme  close, 
après  les  débals  d'hier. 

M.  Vu  n  Vtvbbe  {Bruxelles].  —  Je  crois  que,  pour  arriveT 
à  la  prompte  solution  de  la  question  qui  nous  occupe,  nous 
devons  mettre  beaucoup  d'ordre  dans  la  discussion.  Vous 
avez  pu  voir,  par  le  rapport  que  j'ai  eu  l'honneur  de  vous 
présenter,  que  je  préconise  l'usage  de  (oéthodes  uniformes 
en  vue  d'arriver  partout  aux  mêmes  résultats. 

Mes  honorables  collègues,  MM.  Blas  et  Van  Melckebeke, 
dans  leur  travail,  ont  adopté  les  mêmes  idées.  Chaque  re- 
cherche, chaque  dosage  est  caractérisé  par  une  méthode 
spéciale  d'opérer.  De  part  et  d'autre,  nous  estimons  qu'il  est 
impossible,  dans  la  question  qui  nous  préoccupe,  de  fixer 
des  chi&es  sans  procéder  par  des  méthodes  d'analyse  iden- 
tiques. 

Je  crois  qu'il  convient  de  discaler  d'abord  tes  méthodes,  et 
de  s'occuper  ensuite  des  chiffres.  Il  y  aura,  peut-être,  cer- 
taines conclusions  qui  ne  pourront  être  adoptées  immédiate- 
ment et  dont  la  solution  dépendra  des  décisions  prises  par  le 
Congrès  ;  mais,  si  l'on  juge  opportun  de  ne  les  résoudre  qu'après 
discussion  complète,  on  pourra  les  réserver  jusqu'alors. 

La  première  conclusion  est  relative  à  la  question  de  savoir 
si  l'analyse  chimique  doit  continuer  à  servir  de  base  aux 
recherches  nécessaires  en  vue  d'établir  les  conditions  sani- 
taires de  l'eau.  Gomme  je  l'ai  dit,  dans  mon  rapport,  difié- 
renles  opinions  se  sont  Taites  jour  à  cet  égard.  Les  uns 
admettent  qu'où  doit  uniquement  rechercher^  dans  les  eaux, 
les  matières  organisées  qui  sont  de  nature  à  fevoriser  le 
développement  des  maladies  ;  qu'on  ne  doit  analyser  les  eaux 
qu'au  point  de  vue  de  l'examen  bactérioscopïque.  Ils  sou- 
tiennent que  l'analyse  chimique  est  inutile,  qu'il  ne  fout  tenir 
compte  ni  de  l'acide  nitrique,  ni  de  rammoniaque,  ni  de 
l'acide  phoaphorique,  ni  même  des  mî^tjères  organiques,  à 
moins  qu'elles  soient  organisées  et  capables  de  développer  des 
affections  contagieuses.  D'autres  demandent  à  la  fois  l'analyse 
chiinique,  çaicroacopique  et  bactéripscopique. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


A  quel  systèppe  (loit-<i|)  tlpnner  la  préférence?  C'est  le  pre- 
mier point  à  élucide^-.  Pour  moi,  il  est  évide|)t,  ^1  je  ae 
pepsepas  que  je  serai  coolredit,  ^  ce  sujet,  (^^Dsl'a^seipblâe, 
qoe,  si  «  l'analyse  baetérioscopiqtte  et  l'examen  miçr<^0- 
pigue  peuvent  fournir  des  indications  pi'écieuses,  Us  ne  peu- 
vent servir  uniquement  de  base  aux  recherches  des  condi- 
tions sanitaires  de  l'eau  alimentaire.  L'analyse  chin^ique 
doit  continuer  à  avoir  sa  place  marquée  dans  les  opératioris 
destinées  à  établir  la  nocuité  ou  l'innocuité  (ies,  eaitps  ç^li- 
mentaires.  » 

M.  Biis(Louvain).  —  C'est  également  mpn  ayis. 

M.  Pbtit  (Parts).  —  Jl  ne  peut  y  avoir  de  doutes  dans 
l'esprit  de  personne  à  cet  égard. 

Dans  l'état  actuel  de  la  science,  les  deux  ordres  d'analyse 
doivent  être  combinés. 

M-  LB  Président.  —  Il  me  paraît  que  l'assemblée  est  d'avis, 
àraaanimité,  de  décider  quêtes  eaus  alimentaires  doivent, 
avant  d'être  déclarées  potables,  être  soumises  tant  à  l'iina- 
lyse  chimique  qu'aux  examens  microscopiques  et  bactérioa- 
copiqaes- 

Si  personne  ne  présente  d'objection  à  cet  égard,  nous  dé- 
clarerons que  le  Congrès  décrète  que  «  texamen  bactérioê- 
copique,  de  même  que  l'examen  microscopique,  peuvent 
fournir  des  indications  précieuses,  lors  de  l'analyse  des 
eaux,  mais  que  l'analyee  chimique  doit  continuer  à  servir 
de  base  aux  recherches  des  conditions  sanitaires  de  l'eau 
aiimentaire.  ». 

Puisque  l'assemblée  est  muette,  je  déclare  la  proposition 


M.  Vah  di  Vttxu  (Bmœelles).  —  Nou3  arrivons  à  la  pre- 
mière des  conditions  requises  d'une  eau  alimentaire;  elle 
est  admise  par  les  deux  rapports  ;  a  l'eau  po^r  être  potable, 
doit  être  limpide,  incolore,  transparente,  sans  odeur  et 
exempte  de  matières  en  su^nsion.  a 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


666  ciniîuiku  *■»■"'*»  tiÉnfiuu 

La  deuxième  coodilioD  se  retrouve  égalemeni  dans  les 
deux  rapports.  Le  rapport  de  MM.  Blas  et  Vaa  Heickebeke 
dit  que  c  la  température  de  l'eau  ne  peut  varier  que  dans 
des  limites  restreintes,  et  ne  pas  dépasser  iS'  centigr.  » 
Mon  rapport  porte  :  «  Elle  doit  être  fraîche,  d'une  saveur 
agréable;  sa  température  ne  doit  pas  varier  sensiblement  et 
ne  pas  dépasser  iS'  centigr.  b  Ce  sont  les  mêmes  principes 
eu  d'autres  mots.  On  peut  donc  considérer  ces  conclasîons 
comme  ideutiques. 

M.  LB  PrfsiBKiT.  —  Nous  mettons  aux  voix  les  deux  pre- 
mières conclusions  du  rapport  de  M.  Van  de  Vy  vere. 

—  Ces  conclusions  sont  adoptées  à  runanimiié. 

M.  Van  de  Vtvkbe  [Bruxelles).  —  La  troisième  conclusion 
de  mon  rapport  est  ainsi  conçue  :  s  eUe  doit  être  aérée  et 
tenir  en  solution  une  certaine  quantité  d'acide  carbonique. 
L'air  qu'elle  renferme  doit  contenir  30  à  33  p.  c.  d'oxy- 
gène. » 

MM.  Blas  et  Van  Meickebeke,  dans  leurs  conclusions,  ne 
font  pas  mention  de  cette  qualité.  J'ai  cru  devoir  l'indiquer, 
parce  que  la  présence  de  l'air  et  de  l'acide  carbonique  sont 
nécessaires  dans  l'eau,  d'après  l'opinion  de  la  grande  majo- 
rité des  physiologistes,  pour  que  celle-ci  ne  soit  pas  indi- 
geste; je  l'ai  indiquée  également,  parce  que  la  quantité 
d'osygène  libre,  renfermée  dans  une  eau  alimentaire  peut, 
d'après  certains  chimistes,  servir  de  base  de  contrôle  à  la 
quantité  des  matières  organiques  nuisibles. 

M.  Mehu  (Paris).  —  La  conclusion  dit  :  «  l'air  gu'eUe 
renferme  doit  contenir  30  à  33  p.  c.  d'oxygène  ».  II  vau- 
drait peut-être  mieux  d'indiquer  la  quantité  d'oxygène  que 
l'eau  doit  renfermer.  En  fixant  cette  quantité,  il  s'agit  de 
préciser  la  quantité  d'air  que  l'eau  doit  contenir,  en  tenant 
compte  de  la  plus  grande  solubilité  de  l'oxygène  dans  l'eau, 
rapportée  à  celle  de  l'azote.  Le  Congrès  pourrait  décider 
«  qu'un  litre  d'eau  doit  contenir  25  centimètres  cubes 
d'air  » .  Je  propose  donc  un  ameDdemenl  à  la  troisième  con- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


LES  BAUX  ALnSMTAnBS 


clusion  du  rapport  de  M.  Van  de  Vyvere,  tendant  à  la  ren- 
dre plus  précise  et  je  demande  qu'on  décide  quelle  est  la 
quantité  exacte  d'oxygène  et  partant  d'air  que  doit  contenir 
l'eau  :  le  chiffre  de  25  centimètres  cubes  par  litre  me  semble 
rationnel. 

M.  CoNNiziARo  {Rome).  —  Celle  question  de  l'air  dissout 
a  perdu  beaucoup  de  son  importance.  Il  s'aj^it  seulement  de 
savoir  quelle  est  le  rapport  qui  doit  exister  entre  la  quan- 
tité d'oxygène  et  l'azote.  Si  l'oxygène  manque,  c'est  un 
symptôme  de  l'existence  de  matières  organiques  nuisibles 
dans  l'eau. 

J'approuve  le  texte  des  conclusions,  ea  ce  sens  qu'on  ne 
peut  pas  fixer  quelle  est  la  quantité  absolue  d'air  qui  doit 
être  contenue  dans  l'eau,  tandis  que  l'on  peut  poser,  en  prin- 
cipe, qu'une  eau  de  bonne  qualité  doit  renfermer  une  quantité 
d'air  contenant  une  proportion  d'oxygène  plus  considérable 
que  celle  qu'on  rencontre  dans  l'air  atmosphérique. 

M.  DtLAGtnwnFF  {Dorpat}.  —  Je  crois  qu'il  serait  impossible 
que  le  Congrès  se  prononçât  sur  la  détermination  des  maxima 
et  des  minima  des  gaz  que  doit  conteair  une  eau  potable,  et, 
quant  à  moi,  je  ne  saurais  voter  la  troisième  conclusion  en 
ce  qu'elle  détermine  cette  quantité.  A  mon  avis,  l'étude  de 
cette  question  devrait  être  faite  par  un  congrès  composé  de 
médecins,  de  pharmaciens  et  de  chimistes.  J'estime  qu'un 
congrès  pharmaceutique  ne  peut  résoudre  une  question  aussi 
grave,  et  que  le  concours  de  tous  ceux  qui  s'intéressent  à 
l'hygiène  publique  est  nécessaire  pour  déterminer  quelles 
sont  les  conditions  exigées  d'une  eau  potable  pour  qu'elle 
soit  réellement  bonne. 

Quoique  étant  d'avis  qu'il  est  nécessaire  d'établir  des 
maxima,  je  réserverai  mon  vote  dans  la  solution  du  point 
scientifique  qui  nous  préoccupe. 

M.  LB  Président.  —  Je  crois  devoir  faire  observer  à  l'hono- 
rable  membre  que  le  Comité  organisateur  du  Congrès  a  fait 
appel  à  tous  les  spécialistes-hygiénistes  qui  s'occupent  de 
l'objet  en  discussion.  Nous  vous  avons  déjà  dit  que  nous 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


668  craQCitn  âsseibléb  uÉnbAU 

avions  porté  celte  question  à  l'ordre  du  jour,  parce  qoe  les 
pharmaciens  sont  plus  spécialement  que  les  autres  hygiénistes 
dans  une  situation  légale  pour  élucider  cette  question.  Leurs 
études,  disioDS-nous,  les  amènent  à  s'en  occuper  et  il  feut 
qu'ils  donnent  des  preuves  de  capacité  lors  de  leurs  examens; 
ces  épreuves  ne  sont  exigées  d'aucune  antre  classe  de  pra- 
ticiens. 

Seulement,  comprenant  que  l'étude  des  conditions  sani- 
taires  des  eaux  est  également  du  domaine  du  médecin,  du 
chimiste  et  de  l'hygiéniste,  le  Comité  a  décidé  de  feire  appel, 
en  vue  de  sa  solution,  à  tous  les  spécialistes  et  a  décidé  que 
ceux-ci  seraient  reçus,  au  même  titre  que  les  pharmaciens, 
au  sein  du  Congrès.  C'est  grâce  à  cette  décision  que  nous 
voyons,  au  milieu  de  nous,  les  éminenis  chimistes,  les 
illustres  médecins-hygiénistes,  etc.,  que  nous  avons  eu  l'oc- 
casion d'applaudir  pendant  le  cours  de  nos  travaux.  Leurs 
opinions,  leur  concours  nous  seront  évidemment  des  plus 
utiles  et  j'estime  que  le  Congrès  est  à  même  de  conclure. 

Je  demanderai  à  l'assemblée  si  elle  partage  l'opinion  que 
je  viens  d'exposer  à  cet  égard. 

L'assemblée,  à  la  presqu'unanimité,  décide  que  le  Congrès 
est  compétent  el  régulièrement  constitué  pour  l'élucidatioD 
de  cette  importante  question. 

M-  Dbpaibb  (Bruxelles).  —  Je  crois  qu'on  ne  peut  pas,  et 
qu'on  ne  doit  pas,  fîxer  la  quantité  d'air  atmosphérique  que 
doit  contenir  une  eau  potable.  Cette  quantité  varie. 

Mais,  si  cette  quantité  est  variable,  des  expériences  répé- 
tées ont  prouvé  qne,daos  une  eau  de  bonne  qualité,  la  quantité 
d'air,  quelque  minime  qu'elle  soit,  donne  constamment,  à 
l'analyse,  une  proportion  d'oxygène  supérieure  à  la  quantité 
du  même  gaz  contenu  dans  l'air  atmosphérique. 

S'il  m'était  donné  de  choisir  entre  les  deux  conclusions  qui 
nous  sont  proposées,  entre  celle  de  M.  Meho  et  celle  de 
M.  Van  de  Vyvere,  je  préférerais  celle  du  rapporteur.  Elle  a, 
du  reste,  été  adoptée  parla  Société  des  sciences  médicales  et 
naturelles  de  Bruxelles,  qui  s'est  occupée,  cette  année,  delà 


D,B,t,zed.yGOOgle 


LES  BAUX   AUMEHTAlBBg  669 

queâtioQ  des  eaux  potable».  Parmi  les  godcIusIods  qu'elle  a 
admises,  od  rencontre  celle-ci  :  «  L'eau  de  bonne  qualité  est 
aérée;  Pair  qu'elle  contient  renferme  plus  d'oxygène  que  l'air 
ambiant.  » 

C'est  uD  point  très  important  que  la  délermiaatioD  de  la 
quantité  d'oxygène  cooleoue  dans  aneeaa.  En  effet,  l'expé- 
rience a  démontré,  et  l'analyse  a  conârmé,  que,  dans  les  eaux 
qui  renferment  des  matières  organiques  en  assez  grande 
quantité  ou  en  voi^e  de  décomposition,  il  y  a  toujours  dimi- 
nution d'oxygène.  Par  conséquent,  cette  donnée  me  semble 
excessivement  importante,  et  j'estime  qu'elle  doit  être  main- 
tenue. 

M.  CoHNizzABo  {Rome}.  —  Après  les  observations  que  vient 
de  présenter  l'honorable  M.  Depaire,  je  déclare  que  je  suis 
parfaitement  d'accord  avec  lui.  Je  trouve  que  la  rédaction  de 
M.  Depaire  doit  être  préférée,  parce  qu'elle  entre  dans  moins 
de  détails. 

Il  y  a  parfois  des  matières  organiques  en  dissolution  qui 
n'ont  pas  pour  effet  de  diminuer  les  proportions  de  l'oxygène 
dissous  dans  l'eau.  Ainsi,  des  expériences  faites  par  la  com- 
mission anglaise  ont  établi  que  des  eaux  étaient  bien  aérées, 
bien  qu'elles  continssent  des  matières  organiques. 

Ce  fait  est  loin  de  constituer  une  règle  générale,  c'est  le 
contraire  qui  semble  plus  vrai  ;  mais  il  convient  de  dire  que 
l'eau  de  bonne  qualité  doit  contenir  de  l'oxygène  en  dissolu- 
tion et  d'ajouter  que  cette  quantité  d'oxygène,  provenant  de 
l'air  dissout,  doit  s'y  trouver  dans  des  proportions  plus 
grandes  que  celles  que  l'on  rencontre  dans  l'air. 

Certes,  il  y  a  des  eaux  de  puits  artésiens  qui  ne  contieuDent 
que  peu  ou  point  d'oxygène  et  qui  sont  excellentes,  lorsqu'on 
les  a  aérées,  d'autres  contiennent  de  légères  traces  d'acide 
sulfhydrique  et  ne  sont  pas  employées  pour  l'alimentation, 
parce  qu'elles  ne  renferment  pas  d'oxygène.  Mais  ce  fait  ne 
peut  influencer  sur  la  décision  que  nous  prendrons.  Ces 
eaux,  dès  qu'elles  seront  en  contact  avec  l'air,  s'aéreroot 
très  vite,  dissolverout  une  certaine  quantité  d'air  renfermaat 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


670  «HQndaa  issBDLti  fiAnfiRui 

proportionnel  lement  une  quantité  plus  grande  de  gaz  oxygène 
que  celle  qui  se  trouve  dans  un  œêiue  cube  d'air  atmosphé- 
rique. En  résumé,  on  peut  affirmer  que  l'eau  sera  d'autant 
meilleure  qu'elle  contiendra  une  quantité  d'oxygène  plus 
grande. 

M.  ZuflB  {Bruxelles).  —  M.  Depaire  a  dit  qu'il  faut  que 
l'eau  potable  contienne  toujours  une  certaine  quantité  d'air, 
composé  d'une  proportion  d'oxygène  supérieure  à  celle  con- 
tenue dans  l'air  atmosphérique. 

Je  me  permettrai  de  ne  pas  partager  entièrement  sob  avis 
et  de  lui  demander  s'il  connaît  un  travail  de  M.  Moore,  dans 
lequel  il  est  démontré  que  certaines  algues  vertes  développent 
des  quantités  considérables  d'oxygène.  Ce  chimiste  a  reconnu 
que  certaines  eaux  qui  contenaient  de  très  grandes  quantités 
d'algues  vertes,  renfermaient  des  quantités  d'oxygène  exces- 
sivement élevées,  cependant,  ces  eaux  ne  peuvent  être 
déclarées  potables. 

M.  Blas  [Louvain).  —  A  mon  avis,  cette  question  de 
l'importance  de  l'air  dans  l'eau  n'est  nullement  résolue.  Il  est 
naturel  de  conclure  à  priori  de  l'absence  de  l'oxygène  dans 
l'eau,  à  la  présence  de  matières  organiques  ;  mais  il  y  a  des 
matières  organiques  qiii  absorbent  l'oxygène  et  d'autres  qni 
ne  le  font  pas  et,  cependant,  rien  ne  prouve  que  les  unes 
soient  plus  nuisibles  que  les  autres.  Je  ne  pense  donc  pas 
qu'on  puisse  émettre,  à  cet  égard,  un  avis  absolu. 

Je  voulais  également  citer  les  puits  artésiens  qui  ne  ren- 
ferment pas  d'air  et  qui  pourtant  donnent  souvent  de  l'eau 
potable  de  très  bonne  qualité.  La  question  ne  me  paratt  pas 
résolue;  cependant,  comme  il  semble  qu'on  est  d'accord  pour 
préférer  l'eau  qui  renferme  de  l'air,  plutôt  que  celle  qui  n'eu 
renfeime  pas,  je  propose  de  dire  :  «  Il  est  désirable  qu'une 
eau  potable  renferme  de  l'air  en  solution.  » 

M.  Dbpairb  {Bruxelles).  —  On  me  demandait,  il  y  a  quel- 
ques instants,  si  je  connaissais  le  travail  de  M.  Moore,  relati- 
vement à  l'action  des  algues  vertes  sur  la  composition  aérifère 
de  l'eau. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LES  BAUX  iLnmmnBS  671 

Je  TOUS  ferai  remarquer,  d'abord,  qoe  nous  ne  considérons 
pas  comme  potables  les  eaux  renfermant  de  trop  nombreuses 
algues.  Une  eau  qui  contient  beaucoup  d'algues  n'est  pas 
claire,  elle  dépose.  Nous  n'admettons  pas  ces  eaux,  donc  on 
aurait  tort  de  s'arrêter  à  la  question  de  savoir  si  ces  eaux 
sont  bonnes,  parce  qu'elles  contiennent  de  l'oxygène. 

On  citait  également,  tout-à-I'heure,  certaines  eaux  qui  ne 
renrerment  pas  d'oxygène,  notamment  celle  provenant  de 
puits  artésiens  et  qui  sont  de  bonne  qualité.  Il  est  évident 
qu'il  ne  faudra  pas  les  écarter;  mais  il  faudra  rejeter  celles 
qui  contiennent  de  l'acide  sulfhydriqne,  parce  que  l'oxygène 
ne  peut  s'y  maintenir. 

.  L'eau  qui  contient  de  l'aride  sulfhydrique  est-elle  potable? 
Vous  êtes  tous  persuadés  que  personne  ne  l'accepterait. 

On  nous  citait  l'eau  du  puits  de  Grenelle.  Cette  eau  est 
excellente  pour  divers  usages  économiques  et  industriels, 
pour  le  lessivage  du  linge,  l'alimentation  des  chaudières  à 
vapeur,  etc.  ;  elle  ne  contient  presque  pas  de  matières  orga- 
niques, 38  contenance  saline  est  peu  élevée,  0,141  gr.  par 
titre.  Si  elle  contenait  de  l'oxygène  et  si  elle  ne  renfermait 
pas  des  traces  d'acide  sulfhydrique,  elle  constituerait  une 
excellente  eau  potable;  mais,  pour  ce  fait  même,  elle  fut  con- 
damnée par  M.  Dumas  et  Peligot.  On  ne  doit  donc  pas  s'ap- 
puyer sur  le  résultat  partiel  d'une  analyse  d'eau  pour  la 
juger. 

J'ajouterai  que  les  caractères  exigés  pour  qu'une  eau  soit 
potable  constituent  un  ensemble  ;  il  se  peut  fort  bien  que  des 
eaux  satisfissent  à  une  ou  à  plusieurs  des  conditions  que 
nous  voterons,  mais  laissassent  à  désirer  sur  un  ou  plusieurs 
autres  caractères  assignés  aux  eaux  de  bonne  qualité,  dans 
ce  cas,  il  faudra  les  répudier.  Les  analyses  d'eau  devront  tou- 
jours être  complètes,  car  nous  ne  connaissons  pas  un  carac- 
tère unique  sur  lequel  nous  puissions  nous  appuyer  pour 
conclure  à  la  bonne  qualité  des  eaux.  Lorsqu'une  eau  aura 
été  examinée  au  point  de  vue  de  tous  les  desiderata  de  l'hy- 
gièoe  et  que  les  résultats  obtenus  aurout  été  tous  satisfaisants, 


.y  Google 


678  OHQnitaa  asbodi^  aÉRéuu 

on  pourra  déclarer  qu'elle  réuoit  tous  les  caractères  de  l'ean 
potable. 

M.  Zdkb  {Bruxelles).  —  H.  Depaire  vient  de  nous  dire 
qu'il  y  a  un  ensemble  de  caractères  à  exiger  d'une  eau  pour 
qu'on  puisse  la  considérer  comme  étant  de  bonne  qualité.  Je 
me  demande  ce  que  l'un  de  nous  devrait  faire,  s'il  se  trouvait 
en  présence  d'une  eau  qui  ne  contiendrait  pas  d'algues,  mais 
une  très  grande  quantité  d'oxygène? 

M.  Bbigé  [Bruxelles).  —  Il  me  semble  qu'un  cbimiste  sé- 
rieux ne  sera  pas  embarrassé  du  tout.  Quand  il  rencontrera 
une  eau  qui  contient  une  quantité  d'oxygène  assez  considé- 
rable et  qui  ne  renfermera  pas  de  matières  organiques,  il 
pourra  la  recommander. 

Je  dirai,  comme  M.  Depaïre,  que,  dans  l'examen  d'une  eau, 
il  faut  tenir  compte  de  l'ensemble  des  caractères  qu'elle  pré- 
sente. Si  ces  caractères,  dans  leur  ensemble,  sont  bous,  od 
déclarera  que  l'eau  est  bonne.  Si  une  eau  contient  ta  quantité 
d'oxygène  voulue  et  si  les  autres  conditions  sont  remplies, 
peu  importe  le  voisinage  de  quelques  algues. 

M.  Vah  de  Vttbbb  {BruxeUe$j.  —  Je  me  rallie  à  la  proposi- 
tion de  M.  Depaire,  tendante  à  ne  pas  indiquer  :  1°  la  quan- 
tité d'air  que  doit  contenir  l'eau  ;  â°,  le  tapport  qui  doit  exis- 
ter entre  l'oxygène  et  l'azote  de  cet  air,  mais  d'affirmer  que 
la  proportion  d'oxygène  contenue  dans  cet  air  doit  être  pjus 
grande  que  celle  qui  existe  dans  l'air  ambiant. 

M.  LE  Président.  —  Ou  se  trouve  donc  en  présence  d'aae 
seule  formule. 

M.  Bus  {Louvain).  —  H  y  a  une  proposition  qui  va  plos 
loin;  c'est  la  mienne.  Elle  est  plus  vague;  elle  dit  :  €  Besl 
désirable  que  l'eau  de  bonne  qualité  soit  aérée,  o 

Il  fout  d'abord  voter  sur  la  conclusion  qui  s'éloigne  le  plus 
de  la  conclusion  de  M.  le  rapporteur. 

M.  LE  PaisiioitT.  —  Nous  allons  voter  sur  la  proposition  la 
plus  radicale  ;  elle  est  ainsi  formulée  :  9  II  est  désirable  gw 
Veau  de  bonne  qualité  soit  aérée,  b 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LIS  KIOX   AUMBRTAIIB  673 

H.  Yak  db  Vttdk  (BnixeUes).  —  Od  propose  de  dire  :  <  Il 
est  désirable  que. . .  »  Je  vous  avoue  que  je  ne  comprends  pas 
très  bien  la  portée  du  désir  qu'on  vous  engage  à  exprimer.  Il 
me  semble  que,  si,  au  point  de  vue  de  la  santé  publique,  ane 
chose  est  désirable,  il  feut  absolument  concentrer  tous  ses 
efforts  pour  qu'elle  le  soit;  s'il  est  désirable  que  l'eau,  pour 
être  bonne,  réunisse  certaines  conditions,  il  faut  déternainer 
ces  conditions  et  dire  qu'elle  doit  les  réunir. 

M.  Blab  (J^ouvain).  —  Le  mot  «  désirable  »  semble  expri- 
mer le  doute  qui  existe  encore,  à  mou  avis,  au  sujet  de  cette 
question  qui  n'est  pas  encore  résolue. 

M.  LE  Pbésidbhi.  —  La  discussion  est  close.  Je  mets  aux 
Voix  la  formule  proposée  par  M.  Blas;  que  ceux  qui  sont 
d'avis  de  l'adopter  veuillent  bien  lever  la  main. 

—  Elle  n'est  pas  adoptée. 

La  conclusion  de  M.  Depaire,  à  laquelle  s'est  rallié  M.  Van 
de  Vyvere,  porte  :  s  L'eau  de  bonne  qualité  doit  être  aérée 
et  tenir  en  solution  une  certaine  quantUé d'acide  carbonique. 
L'air  qu'eUe  renferme  doit  contenir  plus  d'oxygène  que  d'air 
ambiant.  * 

—  Cette  proposition,  mise  aux  voix,  est  adoptée. 
L'assemblée  passe  à  l'examen  de  la  quatrième  conclusion 

du  rapport  de  M.  Van  de  Vyvere. 

M.  Vah  db  Vtvbbi  {Bruxelles).  —  Il  y  a  certaine  corrélation 
entre  la  troisième  conclusion  du  rapport  de  MM.  Blas  et  Van 
Melckebeke  et  la  quatrième  conclusion  de  mon  rappoit;  seu- 
lement, ces  Messieurs  sont  beaucoup  plus  radicaux  que  moi. 
Ma  proposition  dit  :  «  Elle  ne  peut  renfermer  ni  matières 
animales,  ni  matières  végétales  nuisibles  et,  particHlièrement, 
aucune  de  ces  substances  en  voie  de  décomposition,  a 

Ces  Messieurs  disent  :  a  Elle  nepeut  renfermer  ni  matières 
azotées,  ni  les  produits  de  leur  décomposition,  d 

Voici  pourquoije  remplace  le  mot  t  azotées»  par  ceux-ci  ; 
«  ni  matières  animales,  ni  matières  végétales  nuisibles,  » 
c'est  qu'il  sera  excessivement  difficile,  sinon  impossible  de 


D,B,t,zed.yGOOgle 


67i  GUIQUIËMB  ÀSSBBBLfiE  GfilrtRlLX 

trouver  une  eau  exempte  de  matières  organiques  ;  il  y  en 
aura  toujours;  mais,  parmi  celles-ci,  il  y  eu  a  qui  sont  uui- 
sibles  et  d'autres  qui  ne  le  sont  pas  ;  il  n'y  a  que  les  pre- 
mières dont  il  faut  se  défier. 

M.  Bus  {Louvain).  —  Nous  sommes  d'accord  et  je  me  ral- 
lie à  la  rédaction  de  M.  Van  de  Vyvere. 

M.  LE  Prbsidebt.  —  Nous  sommes  donc  en  présence  d'une 
seule  proposition,  celle  qui  se  trouve  formulée  dans  le  rap- 
port de  M.  Van  de  Vyvere. 

M.  Bbatimos  {Athènes).  —  li  me  semble  qu'il  vaudrait  mieux 
dire  :  «  Elle  nepeut  contenir  ni  microzoaires,  ni  microphytes, 
tels  que  saprophytes,  leptotrix,  leptomites,  hyphéotrioc,  etc. 

M.  Petit  (Pans).  —  Je  me  demande  si  cette  quatrième 
conclusion  peut  être  adoptée  comme  elle  est  conçue.  Il  est 
certain  que  personne  ne  recommanderait  d'accepter  des  eaux 
contenant  des  substances  nuisibles. 

Il  faudrait  déterminer  ces  substances  nuisibles  et  dire 
pourquoi  elles  le  sont,  car  le  mot  «  nuisible,  »  au  point  de 
vue  de  la  science,  n'exprime  rien.  Je  préférerais  la  rédaction 
de  M.  Blas,  qui  prohibe  tes  substances  azotées  et  les  produits 
de  leur  à 


M.  Van  Hamel-Roos  [Amsterdam).  —  Je  ferai  remarquer 
qu'en  Hollande,  on  ne  considère  pas,  en  général,  comme  nui- 
sible les  eaux  contenant  certaines  algues.  J'ai  fait  des  cen- 
taines d'analyses  d'eaux  dans  lesquelles  j'ai  toujours  constaté 
la  présence  d'algues;  et  pourtant,  toutes  ces  eaux  n'ont  pas 
été  réfusées.  Je  ne  crois  donc  pas  que  cette  conclusion  soit 
exigible.  Du  reste,  comme  l'a  dit  l'honorable  M.  Petit,  qu'en- 
tend-on par  matières  nuisibles? 

M.  Van  db  Vtverï  {Bruxelles).  —  On  rencontre,  dans  les 
eaux,  deux  espèces  de  matières  organiques,  les  unes  sont 
nuisibles  et  les  autres  ne  le  sont  pas.  Les  eaux  qui  renfer- 
ment les  premières  doivent  être  rejetées.  Mais  celles-ci 
appartiennent  aussi  bien  au  règne  végétal  qu'au  règne  ani- 
mal. Il  serait  imprudent  de  désigner  les  matières  azotées 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LU  EADX  àuibutaius  675 

comme  constituant  les  premières,  tandis  que  les  substances 
hydro-carbonées  caractériseraient  les  secondes. 

On  peut  rencontrer,  dans  l'eau,  des  substances  azotées, 
telles  que  des  débris  de  laine,  de  soie,  des  oscillaires  et 
autres  matières  organiques  ou  orgaaisées  azotées  qui  ne  sont 
pas  nuisibles,  à  moins  qu'elles  ne  s'y  trouvent  en  trop  grande 
quantité;  comme  on  peut  y  trouver  des  matières  végétales, 
leptotrix,  leptomites,  etc.,  que  tout  le  monde  classe  parmi 
les  substances  dont  la  présence  dans  l'eau  a  pour  effet  de 
la  Faire  considérer  comme  n'étant  pas  de  nature  à  pouvoir 
servir  aux  usages  alimentaires.  Si  l'on  trouvait  de  ces  orga- 
nismes, on  devrait  considérer  les  eaux  qui  tes  contienoent 
comme  non  potables.  Il  y  a  certaines  algues  qui  ne  sont  pas 
nuisibles,  notamment  les  algues  vertes,  les  zygnemas,  les 
spiroggas,  etc.  D'autres  algues,  les  algues  blanches,  les  lep- 
totrix, les  leptomiles,  les  hyphéotrix  sont  regardées  comme 
nuisibles  et  ont  pour  effet  de  faire  condamner  les  eanx  qui 
en  contiennent. 

Voilà  pourquoi  j'ai  fait  une  différence  entre  les  matières 
végétâtes  et  animales  reconnues  nuisibles  et  celles  qui  ne  le 
sont  pas,  et  que  j'ai  dit  que  l'on  doit  rejeter  l'eau  qui  con- 
tiendra des  matières  animales  ou  végétales  nuisibles. 

J'ai  complété  ma  pensée  en  disant  et  a  particulièrement 
aucune  de  ces  substances  en  voie  de  décomposition  n  et  voici 
pourquoi  :  II  se  peut  que  des  substances  inorganiques  soient 
complètement  inoffensives,  mais  provoquent  la  formation  de 
produits  dangereux  lors  de  leur  décomposition,  c'est  ainsi 
que  des  matières  animales,  les  viandes,  le  bouillon,  etc., 
peuvent,  dans  certains  cas,  lorsqu'ils  se  décomposent,  don- 
ner naissance  à  des  ptomaïnes  et  autres  principes  très  insa- 
lubres, toxiques  mêmes.  Cette  considération  m'a  engagé  à 
rejeter  loute  eau  qui  contient  des  matières  organiques  en  voie 
de  décomposition. 

Je  dirai,  en  terminant,  que  je  ne  vois  aucune  raison  pour 
ne  pas  me  rallier  à  la  proposition  de  M.  Bratimos.  On  pour- 
rait réunir  les  conclusions  4  et  1S. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


676  cniQnikn  issihblAb  g^uu 

M.  Lx  PusiDinT.  —  M.  Blas  nous  transmet  nne  nonvelle 
rédaction  de  sa  conclusion  n*  3.  Elle  est  ainsi  conçue  :  c  EUe 
ne  peut  renfermer  ni  matières  azotées  en  décomposition,  ni 
leurs  produits  de  dédoublement.  » 

Vous  avez  entendu  également  ta  proposition  dé  H.  Brali- 
mos.  Je  vais  (es  mettre  aux  voix,  si  personne  ne  demande 
plus  la  parole. 

M.  DiPAiu  {BmxeUes).  —  A  la  Société  dea  sciences  médi- 
cales et  naturelles  de  firuxelles,  qui  est  composée  non-sente- 
meot  de  chimistes  et  de  pharmaciens,  mais  de  médecins,  on 
a  rejeté  toute  eau  qui  contient  des  matières  azotées  oi^ni- 
sées  ou  altérables.  La  rédaction,  qui  a  été  proposée  à  cette 
société,  se  rapproche  beaucoup  de  celle  qui  a  été  proposée 
par  M.  Blas. 

La  société  susdite  aadopté  «lesœatièresazotées,oi^nisées 
ou  altérables, ou  bien  les  produits  qui  en  dérivent  B.sans  tes 
spécifier  comme  ou  l'a  fait  à  l'art.  12  des  conclusions  do 
rapport. 

Nous  ferions  peut-être  bien  de  rester  dans  des  généralités 
et  de  parler  simplement  des  matières  azotées,  sans  spécifier 
celles  qui  figurent  à  l'art.  1 2  des  conclusions. 

M.  lePrbsidbht.  —  M.  Oepaire  admettrait-il  la  rédaction  de 
M.  Blas? 

M.  D%vA]w  {Bruxelles).  —  Certainement. 

M.  LB  Pbésidbrt.  —  Nous  nous  trouvons  donc  en  présence 
de  deux  propositions;  la  nouvelle  formule  de  M.  Blas,  accep- 
tée par  M.  Depaire  et  celle  de  M  Bratimos,  à  laquelle  s'est 
rallié  M.  Van  de  Vyvere. 

M.  Van  Hambl-Roos  (Amsterdam).  —  Je  voudrais  proposer 
le  rejet  de  toute  eau  contenant  des  substances  soit  végétales, 
soit  animales,  hydro-carbouées  ou  azolées,en  voie  de  décom- 
position. 

M.  Méhu  [Paris).  —  De  sobstances  organiques  et  organi- 
sées, susceptibles  d'entrer  en  décomposition. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LU  UDX  ÀimmAiiis  677 

'..  BuTwos  (Athènes).  —  On  poarail  se  borner  aux  matières 


M.  LB  PftisiiiKNT.  —  Ce  serait,  eo  résumé,  votre  première 
proposition. 

M.  MiHu  (Paris).  —  Il  n'est  pas  nécessaire  de  définir  les 
matières. 

M.  BtAiiKos  (Athènes).  —  Alors>  il  ne  fant  pas  accepter  la 
cinquième  conclusion. 

M.  LE  pRfetDBNT.  —  Daos  cotte  cinquièiue  conclasion,  il 
s'agit  d'un  maximum. 

M.  BiuTiMOs  (Athènes).  —  C'est  pourquoi  je  ne  veux  pas 
supprimer  cet  article  5. 

M.  LB  PusiDEKT.  —  RestoDs  à  l'article  i.  Noos  sommes  en 
présence  de  plusieurs  propositions  :  celle  de  M.  Bratimos, 
celle  de  M.  Blas,  celle  de  M.  Van  Hamel-Roos  et  celle  de 
M.  Méhu. 

M.  Van  db  Vtvehb  (Bruxelles).  —  H.  Blas  ne  peut  pas 
accepter  de  l'eau  ronfermant  des  matières  azotées  en  décom- 
position et  il  a  raison  ;  mais,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  il  y  a  des 
matières  non  azotées  qui  sont  insalubres,  il  y  a  des  matières 
non  azotées  qui  peuvent  donner  des  produits  de  décompo- 
sition nuisibles.  Si  nous  ne  parlons  que  de  matières  azotées, 
nous  allons  laisser  échapper  une  foule  de  substances. 

Il  y  a  non  seulement  des  sabslances  qui  renferment  très 
peu  d'azote,  mais  même  il  yen  a  qni  n'en  renferment  pas  et 
dont  il  faut  se  défier,  il  est  donc  excessivement  dangereux 
de  ne  parler  que  de  matières  azotées. 

M.  LE  Président.  —  Monsieur  Van  Hame]-RoQ3,  je  suppose 
qu'il  entre  dans  votre  pensée  que  les  matières  en  décomposi- 
tion sont  des  matières  organisées. 

H.  Vah  Hahbl-Roos  (Amsterdam).  —  Oui,  monsieur  le 
président. 

M.  Bijis  [Louvain).  —  Je  ferai  remarquer  à  M.  Van  Hamel- 
Boos  que  la  conclusion  4   primitive  rencontre  précisément 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


678  cDiQuiin  issiuLâi  gIhSrâu 

l'observation  qu'il  a  présentée.  Cette  conclnsion  i  porte  : 
Œ  Elle  ne  peut  renfermer  iii  matières  animales,  ni  matières 
végétales  nuisibles,  et  particulièrement  aucune  de  ces  sub- 
stances en  voie  de  décomposition,  b  Je  crois  que  l'on  pent 
ajouter  à  cet  arlicle  ces  mots  :  «  EUe  doit  être  exempte  de 
composés  toxiques.  » 

M.  LB  PnésiDENT.  —  Ce  paragraphe  t  primitif  a  été  aban- 
donné par  M.  Van  de  Vyvere,  ne  le  discutons  donc  pas.  Noos 
ne  pouvons  y  revenir  que  si  M.  Blas  veut  le  reprendre  pour 
son  propre  compte.  Comme  je  t'ai  dit,  il  ne  fait  plus  partie  de 
la  discussion  ;  l'addition  que  M.  Blas  propose  est  inutile.  H 
est,  du  reste,  évident  qu'un  composé  toxique  est  noisible. 
Je  demanderai,  à  M.  Van  Hamel-Roos,  s'il  admet  l'amende- 
ment de  M.  Méhu? 

M.  Vah  Haheh-Roos  {Amsterdam}.  —  Oui,  monsieur  le  pré- 
sident. Je  crois  qu'il  faudrait  dire  que  l'eau  ne  doit  pas  ren- 
fermer de  matières  en  décomposition,  à  moins  que  celle-ci 
n'y  intervint  qu'en  quantité  très  minime.  On  devrait  citer, 
notabiment,  que  les  eaux  ne  doivent  pas  renfermer  des  ma- 
tières fécales.  Quant  aux  produits  provenant  de  la  décompo- 
sition des  matières  animales  ou  végétales,  ils  pourraient  don- 
ner lieu  à  des  discussions.  Ainsi,  on  dit  :  il  ne  faut  pas  de 
produits  provenant  de  la  décomposition  des  matières  azotées 
et,  notamment,  de  l'ammoniaque;  mais  il  n'y  a  pas  d'eau 
ponr  ainsi  dire  qui  ne  renferme  de  l'ammoniaque.  Il  n'y  a 
pas  d'eau  dans  laquelle  on  ne  constate  la  présence  d'une  cer- 
taine quantité  de  nitrate  ou  de  nilrite  d'ammoniaque. 

M.  ScBogpp  (Maestricht) .  —  Il  y  a  des  eaux  qui  contiennent 
des  ammoniaques,  mais  il  en  est  d'autres  qui  n'en  contiennent 
absolument  pas  et  dans  lesquelles  on  n'en  trouve  même  pas 
de  traces. 

M.  Petit  (Paris).  —  Si  les  sels  ammoniacaux  ne  se  rencon- 
trent pas  partout  dans  l'eau,  il  en  est  cependant  beaucoup 
oîi  l'on  en  retrouve  la  trace. 

M.  LE  PaésiDBNT.  —  Je  crois  pouvoir  clore  la  discussion  de 
la  quatrième  conclusion  ;  nous  allons  passer  au  vote.  La  pro- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LES   B&DX  ÀLlKBimiKBB  679 

position  la  plus  radicale  est  ,sa  suppression.  Elle  a  été  fonnn- 
lée  par  M.  Bratimos,  qai  a  demandé  la  conjonction  des 
conclusions  4  et  1S.  M.  le  rapporteur  s'est  rallié  à  cette 
proposition. 

M.  Pirii  (Paris).  —  J'appuie  la  proposition  et  je  propose 
la  suppression  des  conclusions  figurant  sous  le  n*  i. 

M.  Berg^  (Brtixelles).  —  Je  me  rallie  également  à  cette 
proiiosition. 

M.  Bbatihos  {Athènes).  —  Nous  ne  pouvons  pas  voter  la 
suppression  radicale  de  l'article  i,  qui  vise  les  matières  orga- 
niques, sans  modifier  l'article  M  oh  il  s'agit  de  matières 
organisées,  d'ôtres  qui  vivent  dans  l'eau. 

M.  LE  Pb^idikt.  —  Nous  allons  voter  sur  la  suppression 
du  4*  ;  nous  examinerons  plus  tard  comment  il  faudra  modi- 
fier la  douzième  conclusion. 

—  La  suppression  du  paragraphe  4  des  conclusions  est 
mise  aux  voix;  elle  est  adoptée. 

H.  LE  PftJisivBNT.  —  Nous  allous  passer  à  l'examen  du  para- 
graphe 5  des  conclusions  du  rapport  de  M.  Van  de  Vyvere  : 
La  quantité  de  matières  organiques  ne  doit  pas  dépasser 
SO  miliigrammes  par  litre  et  'doit  être  évaluée  en  acide 
oxaligue;  elle  ne  doit  pas  être  azotée. 

M.  PBTtt  (Pans).  —  Messieurs,  je  reprendrai  ce  que  j'ai 
déjà  dit  hier,  quant  au  dosage  des  matières  organiques.  La 
proportion  de  20  milligrammes  de  matières  organiques  me 
semble  trop  forte. 

Je  voudrais  connaître  quel  est  le  procédé  opératoire  que  la 
commission  recommande,  car  il  y  a  plusieurs  modes  d'opérer 
et  d'évaluer  celle  quantité.  Il  serait  bon  que  l'on  indiquât 
notamment  le  temps  pendant  lequel  l'ébullition  doit  se  faire, 
ainsi  que  tout  le  modus  operandi.  Je  le  l'épèle,  la  quantité  de 
30  milligrammes  me  paratt  trop  considérable. 

M.  BiVié  (Bruxelles).  —  Au  contraire. 

M.  Pbiit  (Paris).  —  Les  eaux  de  la  Seine,  au-dessous  de 
Paris,  reçoivent  toutes  les  déjections  de  la  capitale.  Si  vous 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


060  CDIQIIltHI  iSSBUBLSB  GtnARALt 

adoptiez  le  chiffre  proposé,  elles  seraient  propres  au  service 
alimentaire,  puisqu'elles  ne  reufermeot  pas  SO  milligramnies 
de  matières. 

Dans  les  eaux  provenant  de  la  machine  élévatoire  do 
Marly,  j'ai  trouvé  15,  16  et  18  milligrammes  de  matières 
organiques. 

Les  analyses  des  eaux  de  la  Seine,  en  amont  de  Paris,  de 
la  Marne,  de  la  Loire,  de  la  Garonne  m'ont  toujours  dooné 
des  chiffres  inférieurs.  L'analyse  des  eaux  de  la  Vanne  m'a 
donné,  en  moyenne,  3  milligrammes;  il  s'ensuit  que  ces  eaox 
sont  magnifiques.  Les  eaux  du  canal  de  l'Ourcq  m'ont  donné 
8  milligrammes.  Il  m'est  même  arrivé  de  procéder  à  l'éva- 
luation des  matières  organiques  de  i'eau  d'un  égoutcollecieur, 
et  de  n'y  trouver  que  10  milligrammes  de  matières  oi^- 
Diques.  Dans  toutes  ces  analyses,  je  n'ai  jamais  atteint  SO  mil- 
ligrammes. 

Quand  on  procède,  d'après  la  méthode  d'analyse  de  Kubel 
et  de  Wood,  pour  indiquer  la  quantité  des  matières  oi^- 
niques,  on  multiplie  par  5  la  proportion  de  permanganate 
détruit.  C'est  sur  ce  point  que  je  veux  insister.  Tandis  que, 
si  vous  voulez  l'exprimer  en  acide  oxalique,  on  la  multiplie 
par  2,  on  obtient  ainsi  des  chiffres  complètement  différents. 

Quand  on  multiplie  par  2,  on  ne  se  sert  pas  de  la  même 
échelle  que  quand  on  multiplie  par  5.  Dans  le  premier  cas, 
on  évalue  ta  matière  organique  comme  ayant  un  rapport  avec 
l'acide  oxalique;  dans  le  second  cas,  on  suppose  que  cinq 
parties  de  matières  organiques  décomposent  une  partie  de 
permanganate  de  potassium. 

Il  est  indispensable,  je  le  répète,  que  l'on  se  mette  d'ac- 
cord sur  la  méthode  à  suivre,  sur  la  manière  de  procéder  et 
d'évaluer.  Je  demande,  toutefois,  la  réduction  dn  chiffre  pro- 
posé par  M.  le  rapporteur  et  je  vous  engage  à  ne  te  porter 
qu'à  10  milligrammes. 

M.  Van  ds  Vtvebb  [Bruœeilen).  —  Je  suis  vraiment  étonné 
des  observations  que  vient  de  nous  présenter  l'honorable 
M.  Petit. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LKB  BAUX  ÀLIKEin'AIBU  DBI 

L'évaluation  exacte  des  matières  oi^oiques  dans  les  eaux 
est  une  chose  impossible,  on  ne  peut  y  arriver  qu'approxi- 
mativement,  en  suivant  diverses  méthodes  qui  ont  été,  tour 
à  tour,  décrites  et  précoaisées.  De  toutes  ces  méthodes,  celle 
de  KubeUTiemann  eât,aty'ourd'hui,cellequi  semble  être  pré- 
férée par  les  chimistes  qui  s'occupent  d'analyses  d'eau. 

J'ai  dit,  dans  mon  rapport,  que  je  ne  suis  pas  partisan  de 
l'évaluation  des  matières  organiques  totales  d'après  cette  mé- 
thode, d'abord  parce  qu'elle  ne  permet  pas  de  distinguer  les 
matières  hydrocarbonées  des  matières  azotées  qui  sont  les 
plus  nuisibles,  et,  ensuite,  pour  d'autres  raisons  que  j'ai  énu- 
mérées. 

M.  Petit  nous  a  dit  qu'il  a  trouvé  des  eaux  qui  ne  conte- 
naient pas  10  milligrammes  de  matières  oi^auiques  et  qui 
doivent  être  rangées  dans  la  classe  des  eaux  insalubres, 
mais  je  lui  dirai  que,  quant  à  moi,  j'en  ai  trouvé  qui  conte- 
naient 30  et  même  35  milligrammes  de  ces  matières  et  qui 
étaient  parfaitement  potables  :  je  vais  m'espliquer.  Les  eaux 
de  M.  Petit  renfermaient  des  matières  albuminoldes,  azotées, 
ainsi  que  d'autres  substances  anormales  ;  les  eaux  dont  je 
viens  de  vous  parler  étaient  des  eaux  récoltées  dans  les  duues 
de  Middeikerke.  Ces  eaux  contenaient  des  quantités  très 
grandes  d'algues  vertes;  mais  sauf  cet  inconvénient  auquel 
on  obviait  par  un  filtrage  ou  décantation  après  dépôt,  elles 
présentaient  tous  les  caractères  d'une  excellente  eau  potable. 
Elles  avaient  une  saveur  fraîche,  non  salée,  étaient  très  oxy- 
génées, etc.  11  y  a  même  ceci  d'étonnant  que  c'est  le  seul  en- 
droit de  tout  le  littoral  belge  ou  l'on  trouve  de  l'eau  potable. 

Ceci  prouve,  une  fois  de  plus,  que,  dans  l'analyse  des 
eaux,  on  ne  doit  pas  s'en  tenir  exclusivement  à  un  seul  ca- 
ractère et  que  l'analyse  complète  est  toujours  nécessaire, 
lorsqu'il  s'agit  de  résoudre  la  question  de  savoir  si  une  eau 
est  potable. 

Tout  en  n'attribuant  qu'une  valeur  relative  à  la  détermi- 
nation des  matières  ethniques  par  le  procédé  Kubel-Tie- 
mano,  j'ai  cependant  partagé,  à  l'égard  de  ce  procédé,  l'opi- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


683  COIQtl^KB  jLSSBMBUB  GÉNtRALB 

□ion  de  mes  hoaorables  collègues  de  la  commission  qui  avait 
été  chargée  de  vous  préseoter  rapport  sur  la  queslioD  des 
eaux.  Je  cousidère  ce  procédé  comme  pouvant  nous  donner 
rapidement  une  idée  de  la  composition  organique  des  eaux  ; 
mais  il  est  évident  que,  comme  ce  procédé  ne  présente  rien 
.  de  précis,  il  faut,  pour  qu'on  puisse  comparer  les  résultats, 
qu'on  opère  de  la  môme  manière  et  que  les  résultats  qu'on 
obtient  se  traduisent  d'après  une  formule  uniforme,  d'après 
une  évaluation  identique. 

Nous  avons  décrit,  dans  notre  rapport  (page  54,  page  122 
du  compte-rendu),  dans  tous  ses  détails,  le  procédé  que  nous 
préconisons  comme  procédé  expéditif  pour  l'évaluation  des 
matières  organiques. 

Dans  la  description  de  ce  procédé,  nous  avons  dit  1°  que 
l'on  se  servait  d'une  dissolution  de  permanganate  de  potas- 
sium pur  dans  les  rapports  de  0,316  gramme  pour  1,000 
centimètres  cubes  de  solution;  2'  que  ces  0,316  gramme 
de  permanganate  oxydaient  complètement,  c'est-à-dire  trans- 
formaient en  eau  et  anUydride  carbonique,  très  approxima- 
tivement le  double  de  leur  poids  d'acide  oxalique  cristallisé 
pur,  soit  0,630  gramme  (ces  chiffres  correspondent  aux 
poids  atomiques  des  deux  corps)  ;  3°  que  ces  0, 31 6  gramme 
de  permanganate  de  potassium  pouvaient  fournir  0,08  gram- 
me d'oxygène  capables  d'oxyder  les  matières  oi^niqoes 
contenues  dans  les  eaux. 

Gomme  ce  procédé  ne  permet  pas  d'exprimer,  avec  exac- 
titude, numériquement  la  proportion  des  matières  organi- 
ques, parce  que  ces  dernières,  suivant  leur  nature,  réclame- 
ront une  proportion  plus  ou  moins  grande  de  permanganate 
pour  s'oxyder,  il  a  fallu  trouver  des  termes  de  comparaison, 
conventionnels,  pour  indiquer  les  proportions  de  matières 
organiques  ou  mieux  l'oxydabililé  de  ces  substances.  Poor 
exprimer  les  résultats  d'une  façon  comparable,  on  peut  indi- 
quer la  quantité  de  permanganate  de  potassium,  ou  la  quan- 
tité d'oxygène  disponible  pour  l'oxydation,  qu'il  faut  poor 
oxyder  la  matière  organique.  Mais,  au  lieu  d'indiquer  la 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


va    EAOX  AUMENTinBS  683 

quantité  de  permanganate,  on  indique  la  quantité  d'acide 
oxalique  correspondante,  ainsi,  au  lieu  de  dire  que  la  ma- 
tière organique  contenue  dans  un  litre  d'eau  a  exigé,  par 
exemple,  12  centimètres  cubes  de  la  solution  titrée  de  ca- 
méléon ou  0,003792  de  permanganate  de  potassium  pur,  on 
dit  que  la  matière  organique,  évaluée  en  acide  oxalique  cor^ 
respondantà  0,00379â  X  3  =  0,007584  gramme;  ou  éva- 
luée en  matière  organique  à  0,003792  X  ^  =  0,01 8960  gr. 
On  peut  aussi  prendre,  comme  base,  l'oxygène  que  repré- 
sente 1  centimètre  cube  de  caméléon.  Dans  ce  cas,  on  aurait 
employé  12  centimètres  cubes.  On  aurait  donc  0,0008  X  ^2 
=:  0,0096  gr.  =  96  milligrammes  par  litre  d'eau. 

M.  Bus  (Louvain).  —  Presque  tous  les  auteurs  sont  d'ac- 
cord pour  recommander  l'usage  de  la  oiétbode  au  caméléon 
en  solution  acide  sulfurîque,  avec  5  minutes  d'ébullition.  En 
effet,  suivant  que  l'on  chauffe  plus  ou  moins  longtemps,  on 
obtient  une  consommation  plus  ou  moins  grande  de  camé- 
léon, il  faut  donc  qu'on  opère  à  une  température  coDstante  et 
que  le  temps  soit  toujours  d'égale  longueur. 

H  faut  s'entendre  sur  tous  les  détails,  si  l'on  veut  doser  les 
matières  organiques,  d'après  celte  méthode. 

Quant  aux  maxïma,  pour  les  raisons  qui  sont  exposées 
dans  le  rapport  de  la  mtgorité  de  la  commission,  nous  n'en 
proposons  aucun.  Nous  pensons  qu'il  faut  rester  dans  des 
termes  généraux  et  ne  pas  indiquer  déchiffres. 

M.  Bebgé  {Bruxelles).  —  Messieurs,  je  crois  que,  quand 
notre  honorable  collègue,  M.  Petit,  dit  que  la  proportion  de 
20  milligrammes  lui  paraît  excessive,  il  se  trompe.  Je  ne 
suis  pas  de  son  avis.  Je  crois  qu'il  fait  erreur. 

Car,  en  réalité,  un  grand  nombre  de  chimistes  qui  ont  fait 
des  analyses  d.'eaux,  admettent  jusqu'à  50  milligrammes; 
Pettenkoferest  du  nombre.  M.  Kubel  admet  30  à  iO  milli- 
grammes. 

Je  m'étonne  qu'on  ait  trouvé  une  quantité  de  matières  or- 
ganiques aussi  faible  dans  les  eaux  de  la  Seine.  Cela  aurait 

40. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


684  aifQUIÈMB  ÀSSKlBLtE  SfiNfiiULB 

besoin  de  confirmatioa.  It  raudfait  vérifier  si  c'est  là  un  faii 
accidentel  ou  permanent;  car,  dans  les  analyses  des  eaux  de 
rivières,  de  sources,  on  a  constaté  des  quantités  très  varia- 
bles de  matières  organiques,  suivant  les  différentes  époqnes 
de  l'année. 

L'eau  de  la  Tamise,  servant  à  la  distribution  de  Chelsea,  a 
donné  de  18  à  58  milligrammes,  suivant  qu'elle  a  été  prise 
en  septembre  ou  en  mars. 

La  quantité  de  matières  organiques  dans  l'eau  des  grandes 
rivières  ou  des  fleuves  atteint  plus  de  100  milligrammes.  Un 
grand  nombre  d'eaux  de  sources  accusent  jusqu'à  30  milli- 
grammes. 

II  faut  donc  être  prudent,  et  ne  pas  fixer  un  chiffre  trop 
faible.  Celui  de  20  'milligrammes  me  semble  être  un  maxi- 
mum qui  est  bien  bas,  l'abaisser  encore  serait  impossible. 
Il  est  très  rigoureux,  mais  je  m'y  rallie,  parce  que  je  suis 
d'avis  que  nous  devons  absolument  fixer  des  maxima.  Pour 
moi,  c'est  la  seule  manière  de  procéder  qui  me  paraisse  ra- 
tionnelle. 

M.  DsAGENDOBFF  (i)orpat).  —  Comme  on  n'est  pas  encore 
arrivé  à  connaître  une  méthode  pour  l'évaluation  quantita- 
tive des  matières  organiques  dans  les  eaux  qui  donne  exac- 
tement et  rapidement  la  quantité  de  ces  matières  y  conte- 
nues, je  crois  devoir  insister  sur  la  nécessité  qu'il  y  a  d'opé- 
rer partout  au  moyen  de  procédés  opératoires  identiques, 
bien  déterminés,  afin  d'arriver  à  la  pins  grande  uniformité 
dans  les  résultats. 

M.  \jM^xiisL-Roo8  (Amsterdam).  —  Je  suis  loin  de  dire 
que  je  considère  le  chiffre  de  20  milligrammes  comme  trop 
élevé,  car,  à  Amsterdam,  nous  avons  des  eaux  que  nous  con- 
sidérons comme  très  bonnes,  et  dans  lesquelles  nous  trou- 
vons, par  litre,  une  quantité  de  matière  organique  capable 
dedétruire9,  lOetll  milligrammes  de  permanganate. 

D'après  moi,  il  n'est  pas  possible  de  fixer  des  chiffres 
maxima  exacts,  car  ils  doivent  différer  suivant  les  pays  et 
suivant  le  sol. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


■      LES  UDX  UJHBfTAIRBS  685 

Quant  au  procédé  d'analyse,  ne  pourrait-on  en  confier 
l'étude  à  une  commission  qui  nous  ferait  part  de  ses  travaux 
el,  alors,  tous  nous  opérerions  de  la  même  façon. 

M.  Berge  (Bruxelles).  —  Il  règne  une  véritable  confusion 
dans  la  discussion,  au  sujet  de  l'emploi  des  procédés  à  suivre 
à  l'aide  du  permanganate.  Il  me  semble  cependant  qu'il  est 
facile  de  s'entendre.  Quand  on  fait  le  dosage  à  l'aide  du  per- 
manganate, on  emploie  de  l'acide  sulfurique  dilué  (un  vo- 
lume d'acide  et  trois  d'eau  distillée  est  une  bonne  propor- 
tion). 

La  quantité  d'acide  oxalique  cristallisé  se  trouve  naturel- 
lement indiquée  par  l'équivalent  réduit;  elle  est  de  630  mil- 
ligrammes par  litre  d'eau.  C'est  cette  liqueur  d'épreuve  qui 
doit  servir  à  l'examen  du  permanganate.  La  solution  de  per- 
manganate est  faite  de  manière  à  contenir  Ogr.32  à  Ogr.33 
de  permanganate  par  litre  ;  mais  on  vérifie  si  cette  solution 
est  décolorée  par  un  volume  égal  de  solution  oxalique  nor- 
male. 

Si  on  opère  d'après  la  méthode  Wood,  toute  la  différence 
réside  dans  les  proportions  de  permanganate. 

On  établit  la  proportion  qui  résulte  de  la  différence  de 
concentration  du  réactif.  Tout  démontre  qu'une  partie  de 
solution  de  permanganate  correspond  à  une  partie  de  solu- 
tion oxalique.  Il  n'y  a  pas  là  la  moindre  confusion  pos- 
sible. 

Quant  aux  critiques  relatives  au  coefficient  S  à  5,  elles  ne 
sont  pas  justifiées,  car  on  rapporte  la  quantité  présumée  de 
matière  océanique  au  poids  atomique  de  l'acide  oxalique. 
On  dit  que  la  matière  organique  contenue  dans  un  litre  d'eau 
réduit  une  quantité  de  permanganate  égale  à  une  quantité 
donnée  d'acide  oxalique. 

C'est  le  seul  procédé  pratique  qui  existe  actuellement  pour 
déterminer  la  quantité  de  matières  organiques  contenues 
dans  les  eaux. 

M.  Cables  {Bordeaux).    —  Nous  sommes  d'accord  qu'il 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


686  an(}iiifeMi  asbimbl^  otiittiii 

Caut  parler  tous  la  mdme  langue  et  qu'il  ne  faut  qu'une  seule 
et  uoique  méthode  de  dosage. 

Od  parle  de  couSer  l'étude  de  cette  question  à  une  corn- 
missioD,  cela  me  paraît  inutile;  il  suffirait,  pour  coupw 
court  à  la  discussion,  que  MM.  tes  rapporteurs  nous  disent 
quels  sont  les  procédés  qu'ils  préconisent  et  nous  verrons 
s'il  y  a  lieu  de  les  adopter  d'une  fogon  générale. 

Il  suffirait  donc  qu'ils  nous  donnassent  un  léger  résumé  de 
leurs  méthodes. 

M.  Depaibb  {Bruxellee).  —  Un  mot  sur  la  proposition  qui 
tend  à  ne  pas  fixer  de  maximum.  Il  ne  faut  pas  oublier, 
Messieurs,  que  nos  délibérations  seront  étudiée  non  seule- 
ment par  les  savants,  mais  encore  par  les  administrations. 
Or,  si  vous  ne  fixez  aucun  maximum,  il  est  impossible,  au 
point  de  vue  administratif,  de  tirer  quelque  chose  de  vos 
délibérations  et  de  vos  conclusions. 

ËQ  effet,  quand  une  administration  foit  procéder  à  une 
analyse  d'eaa,  si  vous  abandonnez  à  l'opérateur  la  faculté  de 
dire  qu'il  admet  plutôt  10  milligrammos  que  SO,  il  sera  im- 
possible d'appliquer  vos  décisions.  Le  grand  reproche  que  je 
fois  aux  conclusions  de  la  majorité  de  la  commisaion,  c'est 
de  rejeter  tous  les  maxima. 

C'est  là  une  chose  très  facile,  mais  elle  n'est  pas  pratique. 
Ce  qu'il  nous  faut,  ce  sont  des  résultats  positifs,  établis  d'a- 
près des  données  scientifiques,  et  c'est  pourquoi  je  propose 
d'adopter  le  chiffre  qui  est  proposé  par  M.  le  rapporteur. 

M.  u  PRÉstDBKT.  —  La  première  question  que  nous  avons 
à  voter  est  donc  celle  de  savoir  s'il  faut  fixer  un  maximum. 
Je  mets  cette  question  aux  voix. 

—  Elle  est  adoptée  à  une  très  forte  majorité. 

M.  Carlbs  [Bordeaux).  —  D'après  quelle  méthode  établï- 
ra-t-on  ce  maximum?  Nous  nous  engageons,  du  reste,  tous 
à  adopter  la  méthode  qu'on  nous  indiquera. 

M.  Petit  (Paris).  —  Ces  Messieurs  ont-ils  établi  l'acidité 
de  la  liqueur  ;  ont-ils  indiqué  combien  de  temps  il  Enut  foire 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Lia  unx  ujintTUMs 


bonillir?  On  sait  qa'on  doit  employer  plua  ou  moios  de  Hquear 
de  permanganate,  suivant  que  le  temps  d'ébullitioD  se  pro- 
longe pins  ou  moins  longtemps. 

M.  Vak  SB  Vyvirr  {Bruxelies).  —  Le  procédé  opératoire, 
ainsi  que  tons  les  détails  réclamés  par  M.  Petit  sont  indiqués 
à  la  page5i  de  mon  rapport  (1S2  do  compte-rendu). 

M.  LB  Pbksidbkt.  —  Je  mets  aax  voix  le  procédé  Kubel- 
Tiemann  recommandé  aussi  bien  par  la  majorité  que  par  la 
minorité  de  la  commission. 

—  Le  procédé  est  adopté  à  l'unanimité. 

H.  u  Pb^bidehi.  —  Il  nous  reste  encore  à  déterminer  le 
maximum.  Vous  venez  de  voter  qu'il  y  avait  lieu  de  Bxer 
un  maximum,  nons  avons  à  choisir  entre  le  chiffre  présenté 
par  M.  le  rapporteur  et  celui  que  vous  propose  M.  Petit. 

H.  ScHOBPP  (Maestricht).  —  Je  crois  que  le  chiffre  de 
10  milligrammes  est  par  trop  restreint.  On  trouvera  beau- 
coup de  bonnes  eaux  qui  renferment  plus  de  10  milli- 
grammes de  matières  organiques. 

M.  Van  de  Vyvere  vous  a  dit  qu'il  a  trouvé,  daus  l'eau 
des  dunes,  jusqu'à  30  et  35  milligrammes  de  matières  orga- 
niques par  litre  et  que  ces  eaux  sont  fort  bonnes.  Je  sois  de 
son  avis  et  j'ai  constaté  les  mêmes  faits,  on  doit  tolérer  plus 
de  10  milligrammes  de  substances  organiques,  parce  que 
ces  matières  peuvent  ne  pas  être  nuisibles. 

Je  propose  20  milligrammes  par  litre,  conformément  aux 
conclusions  du  rapport  de  M.  Van  de  Vyvere  et  à  la  propo- 
sition de  M.  Berge. 

M.  Bbatihos  {Athènes).  —  Il  faut  prendre  20  milligrammes, 
parce  que  je  crois  également  que  l'eau  qui  contient  des  ma- 
tières organiques  non  azotées  n'est  pas  mauvaise. 

M.  LB  PBisiDBNT.  —  M.  Petit  maiutient-il  sa  proposition? 

M.  Pbtit  (Parts).  -  Oui,  monsieur  le  président. 

M.  u  PusiDEHi.  —  Dans  ce  cas,  je  vais  mettre  aux  voix 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


688  ûKQintau  usdulAi  atatiuA 

tes  deux  propositions.  Je  vous  prie  do  Voter  d'abord  sur  la 
proposition  de  M.  Petit. 
■  —  Cette  proposition  est  rejetée. 

M.  LE  Président.  —  Je  reprends  la  proposition  de  M.  Vao- 
de  Vyvere,  appuyée  par  M.  Berge,  qui  consiste  à  déclarer 
que  le  chiffre  maximum  de  matières  organiques  tolérées 
dans  un  litre  d'eau  sera  de  20  oiilligrammes. 

—  Cette  proposition  est  mise  aux  voix  et  adoptée  à  une 
forte  majorité. 

M,  LB  PsisiMST.  —  La  6"  conclusion  du  rapport  de  M.Vaa- 
de  Vyvere  est  ain.si  conçue  ;  «  La  matière  organique  azotée, 
brûlée  par  une  solution  alcaline  de  permanganate  de  polas- 
sium,  ne  doit  pas  fournir  plus  de  0  milligr.  i  d'azote  aibu- 
minoîde  par  litre  d'eau.  » 

M.  Petit  (Paris).  —  Je  demande  qu'on  relève  ce  chiffre, 
parce  que  j'ai  trouvé  énormément  d'eaux  de  très  bonne  qua- 
lité, fournissant  plus  de  1/10  de  milligramme  d'azote  albo- 
minoïde. 

Je  proposerai  1  milligramme  et  demi  ;  celte  proportion 
de  1  i/'t  milligramme  est  représentée  par  les  eaux  de  la 
Vanne.  En  procédante  des  analyses  de  cette  eau,  j'ai  trouvé 
1  milligr.  2,  1  milligr.  3,  1  milligr.  4.  D'après  ces  chiffres, 
elle  devrait  être  absolument  rejetée. 

Vous  venez  d'admettre  20  milligrammes  de  matières  or- 
ganiques, par  litre,  au  lieu  de  10,  il  serait  peut-être  sage  de 
ne  pas  trop  abaisser  la  quantité  d'azote  albuminolde. 

M.  Vah  m  Vïvebe  [Bruxelles).  —  J'ai  déjà  expliqué,  tan- 
tôt, le  motif  qui  m'avait  fait  admettre  le  chiffre  de  20  millï' 
grammes  de  matières  organiques  et  qui  me  pousse  à  être  ri- 
goureux pour  la  quantité  maxima  d'azote  albuminoïde.  1^ 
premier  peut  être  fourni  par  des  matières  inoffensives  ou  peu 
dangereuses,  le  second  est  toujours  le  résultat  de  l'action  des 
réactifs  sur  des  matières  dangereuses,  nuisibles  ou  favorisant 
la  production  de  principes  nocifs. 

M.  Petit  a  trouvé  1  1/2  milligramme  d'azote  albaminoïde 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


us  Biox  ALDiRirrAïus  689 

daos  d'excellentes  eaux,  cela  m'étonne  et  je  lui  demanderai 
s'il  s'était  bien  assuré  préalablement  que  la  soude  et  le  per- 
manganate employé  ne  continssent  pas  de  composés  ammo- 
niacaux. 

Je  crois  devoir  maintenir  te  chiffre  que  j'ai  mis  dans  'mes 
conclusions;  il  est  admis  partout,  même  au  laboratoire  mu- 
nicipal de  Paris. 

M.  LB  PBisiDiNT.  —  Je  mets  aux  voix  la  6'  conclusion  du 
rapport. 

—  Elle  est  adoptée. 

M.  LB  Pbésidbkt.  —  La  7*  conclusion  porte  :  «  Elle  ne  doit 
pas  contenir  plus  de  cinq  dixièmes  de  milligramme  d'am- 
moniaque par  litre.  » 

Comme  personne  ne  demande  la  parole  sur  les  termes  de 
cette  conclusion  ;  à  moins  d'observations  contraires,  je  ta 
considérerai  comme  adoptée.  Personne  ne  s'opposant  à  ma 
proposition,  je  la  déclare  adoptée  et  nous  allons  passer  à  la 
8*  conclusion  ainsi  formulée  : 

a  Un  litre  d'eau  ne  doit  pas  contenir  plus  de  Ogr.S  de 
sels  minéraux,  60  milligrammes  d'anhydride  sulfurigue, 
8  Tn^igrammes  de  chlore,  2  milligrammes  d'anhydride  azo- 
tique, 200  milligrammes  d'oxydes  alcalino-terreux,  SOmil- 
ligrammes  de  silice,  3  milligrammes  de  fer.  » 

M.  Dbpaikb  {Bruxelles).  —  Le  chiffre  de  500  milligrammes 
par  litre  a  été  établi  par  le  Congrès  international  d'hy- 
giène de  1852.  Depuis  lors,  il  a  été  admis  par  un  très  grand 
nombre  d'autorités  en  hydrologie;  c'est  le  seul  qui  soit  ad- 
mis d'une  manière  générale. 

Dans  ces  derniers  temps,  on  a  proposé  un  chiffre  plus 
élevé;  certains  chimistes  ont  même  proposé  d'aller  jusqu'à 
1,500  grammes. 

J'ai  cherché  en  vain  sur  quelles  raisons,  sur  quelles  ana- 
lyses on  avait  pu  se  baser  pour  admettre  ce  chiffre  énorme. 

L'honorable  M.  Blas,  l'un  des  membres  de  la  majorité  de 
la  commission,  dans  un  travail  qui  a  été  publié,  il  y  a  peu  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


&90  QKoiitlBn 

temps,  a  proposé  ce  chiffre  de  4gr.500.  J'ai  élé  étonné  de  ne 
pas  retrouver  ce  chiffre  dans  le  rapport  de  la  majorité  de  la 
commission,  de  MM.  Blas  et  Van  Meickebeke. 

Ceux-ci sesoDtsagement abstenus  d'indiquer  tout  maiimoai; 
mais,  comme  je  le  disais  lout-à -l'heure,  si  cela  est  com- 
mode, ce  n'est  pas  pratique  du  tout. 

Voyons  donc  sur  quoi  on  s'est  appuyé  pour  arrivera 
Igr.SOO, 

On  a  analysé  un  grand  nombre  d'eaux  de  puits  situés  dans 
les  villes,  dans  les  villages,  mais  toujours  dans  le  voisinage 
deâ  maisons  ou  de  leurs  dépendances.  On  a  analysé  fort  pea 
d'eaux  de  sources  mises  à  l'abri  de  toute  conlaminalion,  par 
suite  de  leur  éloiguement  des  habitations. 

J'ai  relevé,  dans  le  travail  de  M.  Blas,  l'analyse  de  66 
échantillons  d'eaux  pris  dans  les  puits  de  Louvain.  Or,  parmi 
ces  66  échantillons,  7  seulement  ont  donné  un  chiffre  infé- 
rieur à  Ogr.  ,500  ;  les  autres  se  sont  élevés  considérablement, 
et  il  y  en  a  même  qui  sont  arrivés  à  lgr.,300. 

On  a  examiné  les  eaux  d'autres  localités,  et  notamment 
5  échantillons  d'eaux  de  puits  de  Bruxelles;  on  a  trouvé,  en 
moyenne,  Ogr.,87â.  Mais  il  faut  remarquer  que,  dans  ces 
5  ^bantillons,  il  en  est  un  qui  n'a  donné  que  Ogr.,SiO. 

Le  maximum  que  M.  Blas  a  trouvé,  dans  ces  5  analyses,  a 
été  de  lgr.,039.  Je  dois  dire  qu'en  réalité,  ce  chiffre  est  un 
résultat  excessivement  favorable  pour  les  eaux  de  nos  puils 
qui,  en  moyenne,  donnent  igr.500  et  qui  s'élèvent  quelque- 
fois à  2gr.,â00  par  litre. 

L'honorable  M.  Blas  a  aussi  examiné  quelques  eaux  de 
sources.  Il  en  a  analysé  vingt.  Aucun  n'atteint  le  chiffrede 
lgr.,500  par  litre.  Le  maximum  des  matières  fixes  de  ces  eaai 
était  de  Ogr,i10,  donc  près  du  maximum  fixé  par  le  congrès 
de185S. 

M.  Blas  a  examiné  l'eau  des  sources  d'Heverlé;  elles  n'onl 
donné  que  Ogr,â90,  parce  qu'elles  ont  été  recueillies  dans 
des  conditions  de  pureté  absolue,  par  suite  de  la  disposil'ûD 
même  du  terrain. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LU  UUX  AUUKTilBH  69< 

Si  Dous  passons  aux  résultats  des  analyses  des  eaux  de 
puits  de  LoDvaÎD,  dous  coosiatons  des  chiffres  considérables 
de  résidus  par  litre. 

Que  fout-il  en  conclure? 

Mais,  évidemment,  que  les  eaux  de  puits  de  Louvain  sont 
altérées  par  les  infiltrations  du  sol.  Louvain  est  une  ville  an- 
cienne; les  fosses  d'aisances,  les  résidus  de  la  ville  prove- 
nant des  industries  se  sont  infîKrés  depuis  longtemps  dans  le 
sol,  et  de  là  provient  l'altération  des  eaux  de  la  ville  qai  sont 
fournies  par  la  même  nappe  que  celles  d'Heverlé. 

Telle  est,  me  semble-t-il,  la  conclusion  logique  qu'il  faut 
en  tirer,  et  l'on  n'était  pas  autorisé  à  conclure  de  l'examen 
de  ces  dernières  eaux  à  la  non-recevabilité  du  chiffre  qui  a 
été  admis  par  te  Congrès  d'hygiène  international  de  1 852. 

Je  crois  que  le  rapporteur  de  la  commission,  M.  Van  de- 
Vyvere,  en  admettant  le  chiffre  de  Ogr.  ,5,  a  bien  foit  et  qu'il 
n'y  a  aucune  expérience  bien  établie  qui  démontre  la  néces- 
sité de  modifier  ce  chiffre  et  de  porterie  maximum  à  Igr., 500. 

M.  Pbtit  (Paris).  —  Il  est  évident  qu'à  côté  des  usages 
alimentaires  auxquels  servent  les  eaux,  il  y  a  les  nsages  do- 
mestiques. Plus  l'eau  est  chargée  de  matières  minérales,  et 
moins  elle  peut  servir  aux  nettoyages,  aux  lavages  et  être 
employée  pour  dissoudre  le  savon  ;  par  conséquent,  dans 
l'emploi  de  l'eau,  il  y  a  deux  questions  absolument  dis- 
tinctes. Aussi  je  pense  que  l'on  pourrait  tolérer  des  eaux  pour 
les  usages  industriels  et  domestiques,  qui  con tiendraient  une 
quantité  plus  forte  de  matières  ot^niques  que  celle  que  vous 
venez  de  fixer;  de  même  qu'on  ne  devrait  pas  condamner  une 
eau  destinée  aux  usages  alimentaires  qui  contiendrait  un  peu 
plus  de  50  centigrammes  de  matières  salines. 

Vous  dites  qu'une  eau,  pour  être  potable,  doit  satisfôire  à 
des  conditions  déterminées.  Mais  il  est  évident  que,  si  des 
eaux  renfermaient  55  centigrammes  de  matières  inorga- 
niques, les  analystes  chargés  de  l'examen  de  ces  eaux  de- 
vraient cependant  pouvoir  déclarer  qu'elles  sont  bonnes. 

Leâ  eanx  employées  par  les  populations  sont  divisées  en 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


6n  OHQinkHB  imMutt  tftKtuu 

deux  grandes  catégories,  les  eaux  de  rivière  et  les  eaux  de 
puits. 

Toutes  les  eaux  de  rivières  contienoeat  moins  de  50  ceD- 
tigramioes  de  sels  fixes;  ou  n'a  pas  troavé  une  eau  couraDte 
ayant  même  30  milligramnies  de  matières  organiques.  Mais 
en  est-il  de  môme  des  eaux  de  puits?  C'est  tout  différent;  ces 
eaux,  grâce  aux  infiltrations  résultant  de  leur  proximité  des 
habitations,  peuvent  se  souiller  de  matières  organiques  azo- 
tées plus  ou  moins  en  voie  de  décomposition,  elles  peuvent 
dissoudre  des  matières  salines  provenant  de  terrains  plus  oa 
moins  saturés  par  des  eaux  de  ménage,  par  des  eaux  indus- 
trielles ou  par  des  déjections  humaines  ou  animales.  Il  s'en- 
suit que  leur  composition  est  variable.  Ces  eaux  peuvent  être 
minéralisées  par  suite  de  certaines  couches  géologiques 
qu'elles  traversent.  En  un  mot,  ces  eaux  peuvent  présenter 
diverses  compositions.  Il  peut  se  faire  que  ces  eaux  ne  ren- 
ferment que  peu  de  matières  organiques,  de  matières  albu* 
minoïdes,  mais  qu'elles  contiennent  plus  de  50  centigrammes 
de  sels  minéraux,  est-il  possible  que,  pour  ce  seul  tait,  elles 
soient  déclarées  impotables? 

Pour  moi,  les  eaux  de  puits,  dans  certaines  circonstances, 
quand  elles  ne  contiennent  pas  trop  de  matières  organiques, 
peuvent  dépasser  cette  limite  de  matières  salines  et  être,  ce- 
pendant, employées  pour  l'usage  alimentaire.  S'il  fallait  con- 
damner toutes  les  eaux  qui  contiennent  55  centigrammes  de 
matières  salines,  il  faudrait  proscrire,  dans  certaines  con- 
trées, l'usage  des  eaux  provenant  de  la  plupart  des  puits. 

Je  me  permettrai  donc  de  vous  engager  a  déclarer  que, 
pour  les  eaux  de  puits,  la  quantité  de  matières  fixes  peut 
atteindre  un  gramme. 

M.  Vak  m  Vtvbhb  [Brtixelles).  —  Les  observations  que 
vient  de  nous  présenter  M.  Petit  me  semblent  assez  inutiles. 
II  est  évident  que,  si  l'eau  d'un  puits  présente  tous  les  carac- 
tères d'une  excellente  eau  potable  :  absence  de  matières  or- 
ganiques,  de  nitrites,  de  nitrates,  de  sels  ammoniacaux,  etc., 
que  personne  ne  la  condamnera,  parce  qu'au  lieu  de  renfer- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LBSUtIX    tUMINTAIMS  693 

mer  an  chiffre  d6  matières  salines  inférieur  à  50  ceoti- 
grammes,  elle  en  contiendrait  55  centigrammes,  surtout  si 
cette  augmentation  est  due  à  du  carbonate  de  calcium,  on  oe 
dira  pas  que  cette  eau  est  mauvaifie,  comme  on  ne  la  quali- 
fiera pas  d'eau  de  première  qualité  ;  mais  le  même  fait  se 
présenterait,  si,  au  lieu  d'adopter  50  centigrammes,  on  ad- 
mettait 1  gramme  ou  1gr.5.  On  pourrait  présenter  les  mêmes 
observations,  au  sujet  de  n'importe  quel  chiffre  qu'on  adop- 
terait. Il  est  nécessaire  de  fixer  des  chiffres,  aSn  d'avoir  une 
limite,  mais  il  ne  s'en  suit  pas  que,  parce  qu'un  seul  de  ces 
chiffres  serait  dépassé  légèrement,  on  devrait  rejeter  celte 
eau  comme  impropre  à  la  consommation.  Je  l'aï  déjà  dit  et  je 
tiens  à  le  répéter,  on  doit  envisager  l'ensemble  des  résultats 
d'une  analyse  d'eau  pour  juger  de  sa  valeur  alimentaire. 

M.  Van  Eahbl-Boos  (Amsterdam).  —  Plusieurs  chimistes 
ne  consentiraient  pas  à  admettre  comme  potable  une  eau  qui, 
au  lieu  de  50  centigrammes  de  matières  inorganiques,  en 
contiendrait  70;  et;  cependant,  je  dois  déclarer  que  j'ai 
analysé  des  eaux  de  puits  qui  étaient  salubres  sous  tous  les 
rapports,  et  qui  pourtant  contenaient  70  el  même  80  centi- 
grammes de  matières  inorganiques  par  litre. 

M.  loixx (Sedan).  —  Je  partage,  en  partie,  les  idées  de 
M.  Petii.  Je  crois  que,  dans  certaines  lociililés,  il  serait  diffi- 
cile de  condamner  les  eaux  qui  contiendraient  plus  de  50  cen- 
tigrammes de  matières  salines. 

Pour  les  terrains  calcaires,  comme  ceux  de  Sedan,  par 
exemple,  on  obtient  des  résidus  satins  variant  de  60  à  70 
centigrammes  par  litre. 

Si  l'on  n'acceptait  pas  des  eaux  ayant  plus  de  50  centigr. 
de  résidu  fixe  par  litre,  toutes  les  eaux  de  Sedan  seraient 
proscrites. 

M.  Cablbs  (Bordeaux).  —  Avant  d'arrêter  les  chiffres 
maxima,  il  faudrait  se  mettre  d'accord  sur  le  degré  de  tem- 
pérature auquel  on  soumettra  le  résidu  de  l'évaporation  au 
bain-marie.  Esl-ceà  100%  à  HO',  à  130',  à  140%  à  180*? 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Le  rapport  semble  iadiqaer  qa'uDe  températare  à  400*  anffit, 
à  coDditioQ  qu'oD  iodiquele  degré. 

M.  GiuRD  {Pari$).  —  Il  conviendrait  de  se  mettre  d'accord 
sor  la  température  à  laquelle  on  dessèche  le  résida,  sinon 
nous  n'aboutirons  jamais  à  nne  coDclasion  utile. 

Je  ne  tiens  pas  plus  à  tel  degré  qu'à  tel  autre,  mais  il  me 
semble  nécessaire  d'arriver  à  l'uniformiié  de  méthode  et  de 
rechercher  à  quel  degré  nous  aurons  l'invariabilité  du  poids 
du  résida. 

M.  LE  Prîsidbht.  —  Nous  sommes  en  présence  d'une  pro- 
position qui  semble  admise  par  tout  le  monde,  seulement,  il 
faut  arrêter  un  chiffre;  je  demande  qu'on  l'indique. 

Un  iinkRB.  —  Je  propose  180*. 

M.  Beicé  {Bruccelles).  —  Je  ne  proposerai  pas  180';  mais 
100°  à  HO";  cette  température  me  paraît  suffisante,  elle  ne 
présente  aucun  inconvénient  et  ne  peut,  par  suite,  soulever 
aucune  objection. 

M.  Petit  (Paris).  —  Je  proposerai  120  degrés,  c'est  une 
température  qui  est  souvent  employée. 

M.  GiiAHD  (Paris).  —  Le  chiffre  de  1 80  degrés,  qu'on  pro- 
pose, est  absolument  nécessaire  A  une  température  moin- 
dre, on  n'obtient  pas  les  résidus  réels. 

A  1 1 0*  et  à  1 20*,  vous  n'avez  jamais  la  dessication  com- 
plète de  certains  sels;  c'est  pourquoi,  Wanklyn  a  proposé 
180  degrés. 

M.  Zdmb  {Bruxelles).  —  L'on  n'est  pas  d'accord  sur  le 
point  de  savoir  à  quelle  température  il  faut  dessécher  le 
résidu.  Comme  vous  venez  de  l'entendre  et  comme  vous 
avez  pu  le  lire  dans  le  travail  de  votre  rapporteur,  les  uns 
préconisent  100°,  les  autres  110",  120",  140'  160",  ou  ISO*. 
Eh  bien,  toutes  ces  lempératores  sont  bonnes  et  toutes  sont 
mauvaises;  cela  dépend  absolument  de  la  nature  du  résida. 

Si,  après  avoir  fait  l'analyse  qualitative  d'une  eau,  vous 
reconnaissez  qu'elle  contient  peu  de  matières  organiques, 
de  sels  ammoniacaux  et  autres,  décomposafales  par  la  cba- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


us  EAUX  ÀLntHTUlU  695 

leur,  qu'elle  est  très  chargée  de  sels  calcaires,  comme  l'eaa 
de  la  ville  de  Braxelles,  par  exemple,  vous  pourrez  des- 
sécher te  résida  à  toutes  les  températures  que  vous  vou- 
drez. 

J'ai  fait,  ces  jours  derniers,  dans  mon  laboratoire,  quel- 
ques expériences  à  ce  sujet.  Je  me  permettrai  de  vous  les 
citer  : 

I>e  résidu  de  l'évaporation  de  100  c.  c.  d'eau  a  été  des- 
séché complètement  à  la  température  de  100°;  il  pesait 
Ogr.0404. 

Je  l'ai  soumis  ensuite,  pendant  25  à  30  minutes  euviron, 
à  chacune  des  températures  suivantes  :  120",  H0%  160* 
et  180*.  Eh  bien,  ce  résidu  qui  est  resté  ainsi  à  l'étuve,  à  des 
températures  successivement  croissantes  pendant  2  heures 
environ,  pesait  toujours  Ogr.0404,  à  120%  140'  et  160"  et 
0gr.0i03à180*.  Il  n'avait  donc  perdu  que  1/10  de  milli- 
gramme et  encore  n'oserais-je  pas  affirmer  que  cette  perte 
est  due  à  la  dessication  plutôt  qu'à  toute  autre  cause. 

Par  contre,  je  suis  occupé,  en  ce  moment,  à  foire  l'ana- 
lyse d'une  eau  de  puits  employée  dans  une  brasserie,  oh 
toutes  les  bières  deviennent  malades.  Cette  eau  eat  très 
chargée  de  matières  organiques,  de  sels  de  magnésie,  etc. 
Elle  m'a  laissé  un  résidu  de  Ogr.604  par  litre,  résidu  séché 
à  100°.  Or,  après  avoir  chauffé  ce  résidu  à  180'  pendant  25 
à  30  minutes  environ,  il  ne  pesait  plus  que  Ogr.555,  soit 
environ  50  milligrammes  de  perte. 
Je  me  résume. 

Une  eau  chargée  de  sels  ammoniacaux,  de  sels  magnésiens, 
de  matières  organiques,  ne  donnera  jamais  un  résidu  exact, 
même  à  100*,  car,  à  cette  température  déjà  la  volatilisation 
de  ces  substances  est  très  considérable.  Il  y  a  plus,  c'est  que, 
pendant  l'évaporation  même,  que  vous  la  fassiez  au  bain  de 
sable,  au  baiu-marieou  autre,  les  sels  ammoniacaux  se  dis- 
socieront et  disparaîtront,  en  partie  du  moins,  avec  la  va- 
peur d'eau. 

Il  n'y  a  donc  qu'un  seul  moyen,  selon  moi,  d'obtenir  des 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


696  CINQnifcHE  ASSEMBLÉE  GAnisuE 

résultais  exacts,  mais  il  n'est  malheureuseoient  pas  très 
pratique  :  c'est  l'évaporalion  dans  le  vide.  En  prenant  de 
petites  quantités  de  liquide  et  en  faisant  usage  de  vases  en 
platine  présentant  une  surface  aussi  grande  que  possible, 
vous  obtiendrez  des  résultats  comparables  et  exacts,  mais 
c'est  le  seul  moyen.  Seulement,  je  le  répète,  ce  n'est  pas  très 
pratique  et  il  faudra  bien  s'en  tenir,  jusqu'à  plus  ample  in- 
formé, à  la  dessication  par  la  chaleur. 

Je  propose  donc  la  température  de  1 00  à  11 0°,  qui  a  élé 
indiquée  par  M.  Depaire,  dont  vous  ne  récuserez  pas  la 
haute  compétence.  Vous  ne  risquerez  pas  une  décomposi- 
tion du  résidu  aussi  profonde  qu'à  1 80°  et  vous  gagnerez 
du  temps,  car  la  dessication,  ainsi  que  je  m'en  suis  assnré, 
est  bien  plus  prompte  à  ces  diverses  températures,  qu'à  1 00*. 

Ainsi,  à  180°,  le  résidu  de  l'évaporalion  de  50  c.  c.  d'eau 
est  complètement  sec  au  boat  d'une  heure  environ,  tandis 
qu'il  faut  environ  70  à  80  mimutes  à  120-125°  et  près 
de  3  heures  à  100°. 

M.  GiRAHD  (Paris).  —  Pour  ma  part,  je  ne  puis  qu'appuyer 
ce  que  vient  de  dire  M.  Zune. 

M.  Dbfai&b  [Bruxelles).  ~-  Il  me  semble  difficile  de  fiier 
une  température  qui  serve  en  quelque  sorte  de  règle,  sans 
que  l'on  tienne  compte  de  la  nature  des  eaux. 

Il  faudra  aller  souvent  jusqu'à  150  degrés  pour  doser  exac- 
tement le  résidu  fixe.  Ainsi,  par  exemple,  le  nitrate  calcique 
ne  se  dessèche  qu'à  une  température  très  élevée;  c'est  pour- 
quoi, je  crois  que  le  rapporteur,  dans  te  travail  qui  est  sou- 
mis à  nos  délibérations,  propose  l'évaporation  après  l'addi- 
tion dn  carbonate  sodique  pur  eL  sec. 

On  dit  :  l'eau  peut  être  facilement  éliminée. 

Je  redoute  beaucoup  l'action  d'une  température  de  180' 
sur  le  résidu.  Elle  me  paraît  très  élevée,  en  présence  de  cer- 
tains composés  qu'on  rencontre  dans  les  eaux.  Si  l'on  voulait 
admettre  la  proposition  qui  est  formulée  dans  le  rapport, 
c'est-à-dire  l'addition  du  carbonate  sodique,  on  arriverait 
plus  facilement  à  un  résultat. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


8W- 

H.  Mbbd  (Paris).  —  Od  a  souvent  proposé  de  traDaformer 
toud  tes  sels  mioéraux  en  sulfales.  Je  pense  même  que  cette 
méthode  a  été  pratiquée  par  bien  des  spécialistes.  Elle  est 
facile  et  n'offre  pas  beaucoup  d'incoDvéDÎeDts. 

M.  ut  PuÉsiDENT.  —  Messieurs,  nous  devons  conclure.  Je 
vais  donner  la  parole  à  M.  le  rapporteur,  afin  qu'il  donne 
son  avis. 

M.  Van  di  Vtvibb  (Bruxelles}.  —  Il  me  paratt  que  nous 
sommes  tous  d'accord  et  que  nous  devons  permettre,  suivant 
la  composition  des  eaus,  des  températures  variables.  Le  pro- 
cédé avec  addition  de  carbonate  de  sodium  pur  et  sec  est  très 
pratique  et  pourrait  servir  de  base;  si  l'on  évapore  sans  ad- 
dition de  ce  produit,  on  devra  indiquer  la  température  à 
laquelle  on  aura  desséché  le  résidu. 

M.  LB  PiisiDUT.  —  Je  mets  aux  voix  la  solution  de  la 
question  de  procédé  à  adopter,  comme  elle  vient  d'être  pré- 
sentée par  H.  te  secrétaire-général. 

—  Elle  est  adoptée  à  la  presque  unanimité. 

M.  LB  PusiDinT.  —  Nous  reprenons  la  proposition  de 
M.  Petit,  relative  au  maximum  de  matières  fixes.  Voici  cette 
proposition  : 

c  Les  eaux  de  source  et  de  rivière,  pour  être  employées 
comme  eaux  alimentaires,  ne  doivent  pas  contenir  jdus  de 
500  milligrammes  de  matières  fixes.  Pour  les  eauxde  puits, 
cette  proportion  peut  atteindre  i  gramme.  » 

M.  BBKflï  (Bruxelles).  —  Je  crois  que  cette  proposition  ne 
peut  être  admise.  Il  y  a  des  cas  tout  à  fait  particuliers  qui 
peuvent  se  produire;  on  en  tiendra  compte.  Mais,  dans  un 
congrès  comme  le  nôtre,  on  doit  considérer  la  question  dans 
son  ensemble,  on  ne  peut  pas  s'arrêter  aux  exceptions. 

Il  peut  se  trouver  certaines  localités  où  il  n'y  a  que  des 
eau:t  médiocres,  mais  où  il  est  impossible  de  pouvoir  s'en 
procurer  de  meilleure,  on  devra  bien  s'en  contenter. 

Noos  n'avons  pas  à  nous  en  occuper.  Nous  devons  nous 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


698  cniQvitan  asbbhblbi  6bii^kalb 

borner  à  tracer  des  règles  générales,  les  cas  exceptionnels 
sont  tout  à  fait  en  dehors  de  la  discussion. 

M.  Li  PusuKHT.  —  Je  mets  aux  voix  la  première  partie  de 
la  proposition  de  M.  Petit. 

—  Elle  est  rejelée. 

H.  LE  PftisiDiNT.  —  Nous  passons  à  la  deuxième  partie  de 
la  proposition  :  t  pour  les  eaux  de  -puits,  cette  proportion 
peut  atteindre  i  gramme.  > 

M.  Okpaiu  {Bruxelles).  —  Je  crois  que  nous  ne  devons 
pas  faire  intervenir  ici  les  eaux  de  puits;  il  est  vrai  qu'elles 
sont  recueillies  dans  des  conditions  spéciales,  mais  nous  n'a- 
vons qu'une  seule  espèce  d'eaux  à  considérer,  qu'elle  soit  de 
rivière,  de  source  ou  de  puits,  c'est  l'eau  qni  réunit  les  con- 
ditions d'une  eau  alimentaire. 

Aussi,  les  raisons  qui  ont  fait  rejeter  la  première  partie 
de  la  proposition  de  M.  Petit,  doivent-elles  faire   rejeter  la 


M.  LB  PusiDBHT.  —  Je  prio  l'honorable  vice-présideot, 
M.  le  professeur  N.  Gille,  de  vouloir  me  remplacer  daas 
mes  fonctions  présidentielles.  Celles-ci  m'oblige  momenta- 
nément de  quitter  l'assemblée,  mais  avant  de  partir,  j'ém^- 
trai  les  considérations  ci-après  : 

M.  Vah  Bastklui  [BruxeUes].  —  Le  Congrès  vient  d'ad- 
mettre que  l'eau,  pour  répondre  aux  qualités  qu'on  exige 
d'elle  pour  servir  aux  usages  alimentaires,  ne  doit  pas  ren- 
fermer plus  de  cinq  décigrammes  de  matières  salines.  le  ne 
vois  pas  les  raisons  qu'on  |xturrail  faire  valoir  pour  foire 
une  exception  en  foveur  des  eaux  de  puits.  Si  le  chimiste- 
analyste  trouve  dans  une  eau  une  quantité  un  peu  supé- 
rieure à  ce  chiffre,  ce  sera  à  lui  de  décider  s'il  faut  tolérer 
cette  plus  grande  quantité  ;  mais  il  est  évident  que  nous  de- 
vons admettre  des  règles  fîxes,  c'est  à  cet  effet  que  le  CoD- 
grès  a  été  réuni;  et,  comme  le  disait  tantôt  M.  Berge,  nous 
sommes  ici  pour  poser  des  règles  6xes  et  non  point  pour 
rechercher  les  exceptions. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


LES    Bim  ÂLMEHTiIBBS  699 

M.  LB  PnKsiDENT.  —  Je  lïiets  aux  voix  la  première  partie 
de  la  conclusion  8°  de  M.  le  rapporteur,  ainsi  formulée: 
Un  litre  d'eau  ne  doit  pas  contenir  plus  de  5  décigramme$ 
de  sels  minéraux. 

Je  constate  qu'elle  est  adoptée  à  une  forte  majorité. 

Nous  allons  passer  à  la  détermination  des  chiffres  maxima 
des  divers  éléments  minéraux  que  l'on  peut  rencontrer  dans 
les  eaux. 

M.  ScBOBPp  [Maestricht].  —  En  Hollande,  on  trouve,  dans 
beaucoup  d'eaux,  une  grande  quantité  de  chlorure  de  so- 
dium, cela  lient  essentiellement  à  la  nature  du  terrain  qui 
fut  jadis  submergé  par  les  eaux  de  la  mer.  Celle  quantité 
va  jusqu'à  100  et  WO  milligrammes  de  chlorure  par  litre. 

Je  conçois  qu'on  ne  tolère  pas  celte  quantité  dans  les  eaux 
lorsqu'on  suppose  que  le  chlore  provient  des  infiltrations  de 
de  matières  excrémeotielies,  mais  lorsqu'il  est,  comme  ici,  le 
résultat  d'une  cause  nalure!le,  ne  présenlant  aucun  inconvé- 
nient au  point  de  vue  de  l'hygiène,  je  crois  qu'on  ne  doit 
pas  être  si  sévère. 

Je  voterai  l'article  tel  qu'il  est  formulé;  mais  je  tenais  ce- 
pendant à  faire  cette  observation. 

M.  BiRGi  {Bruxelles).  —  J'appuie  l'observation  de  l'hono- 
rable membre;  ce  n'est  pas  seulement  en  Hollande,  mais  en 
Belgique  qu'il  y  a  énormément  d'eaux  dans  ces  conditions, 
et,  cependant,  on  ne  peut  pas  les  considérer  comme  conta- 
minées; je  demanderai,  à  M.  le  rapporteur  et  à  l'assemblée, 
s'ils  voient  un  inconvénient  à  porter  à  10  milligrammes  le 
chiffre  maximum  da  chlore  à  admetire. 

M.  Van  bb  Vivbbb  (fîruxeites).  —  Si  l'assemhlée  n'y  voit 
pas  d'ol^lacles,  pour  moi,  je  ne  m'opposerai  pas  à  celle  lé- 
gèi-e  augmentation  de  chlore.  Les  chiffres,  que  j'ai  inscrits 
dans  mon  rapport,  sont  ceux  qui  ont  été  admis,  il  y  a  peu  de 
temps,  par  la  Société  royale  des  sciences  médicales  et  natu- 
relles de  Bruxelles. 

M.  ZuHE  (BruxelleB).  —  Je  demanderai  pourquoi  I'oh  n'a 

41. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


700  en QDitaR  uanoUs  aéirtuu 

pas  compris  uae  quantité  maxima  d'acide  phosphorique  d«ns 
la  nomenclature  qui  figure  à  l'article. 

M.  Van  txYivifiti  [Bruxelles].  —  Parce  que  je  n'ai  jamais 
trouvé  que  des  traces  de  cet  acide  dans  les  eaux 'que  j'ai  ana- 
lysées. Je  ne  vois  pas  d'inconvéuients  à  inscrire  cette  quan- 
tité, nous  pourrons  la  déterminer  plus  tard. 

M.  ZuNE  (BruxeUes).  —  De  nombreux  auteurs  admettent 
la  présence  de  petites  proportions  de  phosphates  de  calcium 
ou  de  magnésium  dans  les  eaux  potables. 

M.  ScHHiTT  {Lille}.  —  Ne  pourrait-on  pas  prendre  les  chif- 
fres indiqués  à  la  8*  conclusion,  comme  moyenne,  au  lieu 
de  les  prendre  comme  maxima?  Cela  nous  permettrait  une 
tolérance  au-dessus  ou  au-dessous  de  ces  chiffres. 

M.  LE  PiÉsiDEHT.  —  Nous  ne  le  pouvons.  Le  Congrès  a 
décidé  qu'il  fallait  fixer  des  maxima. 

M.  ScBMiTT  (Lille).  —  Alors,  je  m'incline. 

IM.  LB  Présidbdt.  —  Si  personne  ne  demande  plus  ta  pa- 
role, je  vais  mettre  aux  voix  la  seconde  partie  de  la  huitième 
conclusion  du  rapport  de  M.  Van  de  Vyvere.  II  est  entendu 
que  le  chiffre  de  8  mtiligrammes  de  chlore  estporté  à  iO  mil- 
ligrammes. 

—  L'assemblée  adopte  les  chiffres  à  la  presque  unanimité 
des  membres  présents. 

M.  LB  PiteiDBHT.  —  Le  n"  9  des  conclusions  porte  :  t-L'eau 
potable  ne  doit  renfermer  ni  nitrites,  ni  phosphates,  ni  hy- 
drogène sulfuré,  ni  sulfures,  ni  sels  métaUiquea  préàpitables 
par  l'acide  sulfhydrigue  ou  le  sulfhydrate  ammonique,  d 
l'exception  de  traces  de  fer,  d'aluminium  ou  de  manga- 
nèse, t 

M.  Défaire  {BruxéUes).  —  Je  propose  la  suppression  des 
mots  «  ni  phosphates  »,  par  la  raison  que  les  eaux  recueillies 
dans  les  sources  recouvertes  de  terrains  cultivés  renferment 
toutes  des  phosphates. 

M.  Zune  vous  a  proposé,  tantôt,  d'insérer  dans  la  8*  con- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LIS  UUX  ALnEHTAIKBS 


clusion  le  maxtma  d'anhydride  phosphorique  que  pourrait 
contenir  les  eaux,  je  partage  cette  idée  et  je  vous  propose 
d'admettre  un  maximum  de  lotéranced'un  demi-milligramme 
par  litre  d'eau. 

M.  Vas  dï  Vtvbiib  {Brtixeîles).  —  Je  me  rallie  à  cette 
proposition  el  je  propose  d'ajouter  les  mots  :  «  ni  hydro- 
gènes carbonés,  s 

M.  LE  pRisiitKHi.  — La  9*  conclusion,  ainsi  modifiée,  est- 
elle  adoptée? 

L'assemblée,  à  l'unanimité,  adopte  cette  conclusion. 

Nous  passons  à  la  suivante.  La  10'  conclusion  porte  : 
«  Elle  ne  peut  acquérir  une  odeur  désagréable  après  avoir 
été  conservée  dans  un  vase  fermé  ou  ouvert.  » 

M.  OoguisnE  {Leuze).  —  Cette  conclusion  me  parait  inu- 
tile, après  le  rejet  de  la  conclusion  4".  Cette  odeur  désagréa- 
ble dont  il  est  parlé  étant  la  conséquence  ordinaire  de  la  pré- 
sence de  substances  organiques  ou  azotées  en  décomposition. 
Je  demande  fonnellement  la  suppression  de  cette  conclu- 
sion. 

M.  LB  PHÉsrDENT.  —  Jo  mets  d'abord  aux  voix  la  proposi- 
tion de  M.  Duquesne.  Elle  n'est  pas  adoptée.  —  Je  metÀ  aux 
voix  la .10*  conclusion,  telle  qu'elle  est  formulée  par  M-  le 
rapporteur  Van  de  Vyvere. 

Je  constate  qu'elle  est  acceptée  par  la  presque  unanimité 
des  membres  du  Congrès. 

Nous  passons  à  la  1 1'  conclusion  :  «  Elle  doit  dissoudre  le 
savon  sans  former  de  grumeaux  et  bien  cuire  les  légumes. 
Son  titre  hydrotimélrique  ne  peut  être  supérieur  à  60°.  s 

M.  Van  de  Vïvere  {Bruxelles).  —  La  H"  cooslusion  dit  : 
«  son  titre  hydrotimélrique  ne  peut  être  supérieur  d  60'.  » 

Ce  titre  hyilrolimétrique  indique  une  quantité  supérieure 
à  Sdécigramijies  de  matières  calcaires  fixes  par  litre.  Seule- 
ment, comme  le  chiffre  de  60*  est  admis  généralement,  j'ai 
cru  devoir  le  conserver.  Je  tenais  à  voua  faire  remarquer 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


703  CDIQndaiB  ASSBKBLBB  OÉRÉULX 

cette  espèce  d'anomalie.  J'ajouterai  que  je  tiens  très  peu  de 
compte  du  degré  hydrotimétriqae;  il  n'a,  pour  moi,  aucune 
valeur  hygiénique. 

En  effet,  il  n'indique  pas  si  les  sels  alcalino- terreux 
qui  se  trouvent  dans  l'eau  sont  des  sels  calcaires,  inagnésiens 
ou  autres  sels  alcalino-terreux,  il  ne  renseigne  nullement 
sons  quelle  forme  le  métal  alcalino-terreux  se  Ironve  dans 
l'eau,  s'il  y  est  à  l'état  de  bicarbonate,  de  cblornre,  de  sul- 
fate, d'azotate,  etc.  Or,  on  sait  que  la  nocuité  de  ces  composés 
est  différente;  que,  si  les  bicarbonates  ne  présentent  que  pea 
de  dangers,  il  n'en  est  pas  de  même  des  azotes,  des  sul- 
fates, etc.  l'ai  indiqué  ce  caractère,  parce  qu'il  se  trouve  ren- 
seigné dans  la  plupart  des  traités  d'hygiène;  mais,  pour  moi, 
il  n'a  d'utilité  qu'au  point  de  vue  industriel  et  il  ne  nous  ap- 
prend presque  rien  au  point  de  vue  de  la  qualité  hygiénique 
de  l'eau. 

M.  LE  PaisiDïNT.  —  II  résulte  de  ce  que  vient  de  dire 
M.  Van  de  Vyvere  qu'il  ne  tient  pas  au  maintien  de  la  con- 
clusion figurant  sous  le  n°  1 1 .  J'en  propose  la  suppression  et 
je  la  mets  aux  voix. 

—  Cette  suppression  est  prononcée  par  une  forte  majo- 
rité. 

M.  LE  PiÉsiDEnr.  —  La  conclusion  n"  1S  porte  :  «  Elle  ne 
doit  pas  contenir  de  saprophytes,  de  leptotrix,  de  leptha- 
miles,  d'hyphéotrix  et  autres  algues  blanches,  de  nombreux 
infusoires,  de  bactéries.  »  Je  crois  devoir  vous  rappeler  que 
vous  vous  êtes  réservés  la  question  de  savoir  s'il  ne  fallait 
pas  combiner  la  i'  conclusion  que  vous  avez  rejetée  avec  celle 
que  nous  allons  discuter. 

M.  BuTiMos  {Athènes).  —  Je  propose,  par  amendement, 
de  dire  :  «  Elle  ne  peut  renfermer  ni  microzoaires,  ni  mi- 
crophytes,  tels  que  saprophytes,  leptotrix,  leptomites,  hy- 
phéotrix  et  autres  algues  blanches,  de  nombreux  infusoires 
et  bactéries,  et  particulièrement  aucune  substance  en  voie  de 
décomposition.  »  C'est  le  4*,  qui  a  été  supprimé,  que  nous 
reportons  ici. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


LES  UDI  AUMINTàIRU  703 

M.  Var  m  Vtviu  {BrtuceQes).  —  Je  me  rallie  à  cette  nou- 
velle rédaction. 

M.  LE  PaistDENT.  —  Je  mets  aux  voix  la  cooclusioa  ainsi 
amendée. 

—  Elle  est  adoptée. 

M .  LB  pKÉsiDBflT.  —  La  1 3*  conclusion  porte  :  «  l'addition 
du  sucre  blanc  ne  doit  pas  y  développer  des  pcngi-s. 

M.  Brbg^  (Bruxelles).  —  Il  faudra  appeler  d'une  Taçon 
toute  spéciale  l'attention  des  chimistes  sur  la  qualilé  du  sucre 
à  employer,  siaou  on  pourra  avoir  de  singulières  mé- 
prises. 

M.  Van  de  Vtvbu  {BrtixeUes).  —  Je  l'aï  fait  dans  mon  rap- 
port; il  est  évident  qu'on  doit  employer  du  sucre  blanc  raf- 
finé et  cristallisé. 

M,  LB  Pb^idkht.  —  Je  mets  aux  voix  la  conclusion  13. 

—  Elle  est  adoptée  à  l'unanimité. 

M.  LB  Président.  —  Nous  sommes  arrivés  à  la  M*  et  der- 
nière concluaioD  :  «  Cultivée  avec  de  la  gélatine,  eUe  ne  doit 
pas  donner  production  à  d' innombrables  bactéries  liquéfiant 
la  gélatine  en  moins  de  huit  jours.  » 

M.  Vam  db  Vtvkbb  (Bruxelles).  —  L'article  5  des  conclu- 
sions du  rapport  de  M,  Blas  dit  :  a  Elle  ne  peut  pas  conte- 
nir un  trop  grand  nombre  de  bactéries,  ni  aucune  bactérie 
pathogène  spécifique  (voir  chapitre  ;  analyse  bactériosco- 
pique). 

Ces  deux  conclusions  se  rapportent  au  même  caractère, 
elles  diffèrent  peu  entre  elles.  Comme  la  spécification  des 
bactéries  est  encore  très  difficile,  j'ai  cru  devoir  formuler  la 
conclusion  d'une  façon  générale.  On  pourrait  m'objecter  que 
certaines  bactéries  pathogènes,  celles  du  typhus,  par  exem- 
ple, ne  liquéfient  pas  la  gélatine;  mais  je  ferai  observer  qne 
les  eaux  contaniinée.s  contiendront  toujours,  à  côlé  de  bacté- 
ries ne  liquéfiant  pas  la  gélatine,  d'innombrables  proto-orga- 
nismes similaires  la  liquéfiant. 

M.  LB  PsÉtuDEni.  —  Ces  deux  conclusions  se  rapprochent 


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70i  ClHQDltalE  ASaSHBLtE  GÉHtULB 

eotre  elles.  Je  mettrai  d'abord  aux  voix  celle  du  rapport  de 
MM.  Blaset  Vaa  Meickebeke.  L'assemblée  ta  rejette.  Je  cod- 
sulte  mainteuaDt  l'assemblée  sur  la  conclusion  formulée  par 
M.  Van  de  Vyvere. 

—  Cette  conclusion,  mise  aux  voix,  est  ado|:tée. 

M.  Depaibb  [Bruxelles).  —  Dans  la  séance  d'hier,  l'hono- 
rable M.  Coanizzaro  a  lait  la  propoâilion  suivante  : 

Le  6'  Congrès  international  pharmaceutique  et  chimique 
émet  le  vœu  de  voir  tous  les  gouvernements  procéder  à  une 
enquête  semblable  à  celle  gui  a  été  faite  en  Amérique,  aux 
EtatS'Unis,  au  sujet  de  la  composition  des  eaux  alimen- 
taires de  toutes  les  parties  de  leurs  pays  respectifs. 

L'honorable  membre  vient  de  quitter  la  séance;  je  re- 
prends sa  proposition  sur  laquelle  je  prie  le  Congrès  d'émet- 
tre un  vote. 

M.  Var  m  Vtvbu  [Bruocelles).  —  J'appuie  cette  proposition, 
elle  très  importante  et  des  plus  utiles. 

M.  u  PiiisiDSNT.  —  Je  mets  aux  voix  celte  proposi- 
tion. 

—  Elle  est  adoptée  à  l'unanimité. 

M.  LB  PaisiDEST.  —  Messieurs,  je  suis  heureux  que  le  Con- 
grès ait  pu  terminer  l'examen  de  la  grave  question  à  laquelle 
vous  avez  consacré  deux  de  vos  assemblées  générales. 

Je  n'ai  pas  besoin  de  vous  le  faire  remarquer,  vous  venez 
de  résoudre  un  des  problèmes  les  plus  importants  de  l'hy- 
giène. Depuis. quelque  temps,  les  conditions  exigées  des 
eaux  alimentaires,  votées  par  le  congrès  international  d'hy- 
giène de  185S,  avaient  été  battues  en  brèche;  on  soutenait 
qu'elles  ne  répondaient  plus  aux  progrès  de  la  science. 
Après  une  discussion  des  plus  sérieuses,  vous  avez  confirmé 
les  résolutions  prises  par  nos  devanciers,  en  1852. 

Je  n'ai  pas  besoin  de  vous  rappeler  qu'elles  étaient  les  ré- 
sultats des  études  de  nos  mattres  eu  hygiène.  Mais,  depuis 
trente  ans,  la  science  a  progressé  et  vous  avez  complété  les 
indications  qui  guideront  dorénavant  ceux  qui  ont  charge  de 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


)  UDX  UaKSOTAlKEl 


fournir  des  eanx  alimentaires  aax  populatioDs  de  nos  villes 
et  de  nos  grandes  communes. 

Cette  question,  Messieurs,  on  vous  t'a  dit,  est  une  des  plus 
importantes  qu'un  congrès  international  puisse  élucider;  vous 
avez  vu  l'intérêt  que  le  gouvernement  et  les  chefs  des  di- 
verses administrations  communales  de  notre  pays  y  atta- 
chaient, la  plupart  des  gouvernements  étrangers  nous  ont 
envoyé  des  délégués  pour  prendre  part  à  nos  travaux  dont 
une  grande  partie  a  été  occupée  à  résoudre  ce  problème.  Je 
suis  certain  que  tous  vous  sauront  gré  de  vos  efforts. 

Quanta  moi,  Messieurs,  je  dois  vous  remercier  de  votre 
labeur  et  du  zèle  que  vous  avez  montré  jusqu'ici,  nos  Ira- 
vaux  approchent  de  leur  8r,  votre  présence  a  été  constante, 
toutes  nos  séances  ont  été  bien  remplies  et  les  résolutions 
que  vous  avez  prises  ont  été  l'expression  de  l'unanimité  ou 
de  la  grande  majorité  des  membres  du  Congrès. 

Il  est  midi,  nous  aborderons,  cette  après-midi,  l'examen 
du  projet  de  la  pharmacopée  internationale,  déposé  par  l'ho- 
norable M.  von  Waldheim. 

La  séance  est  levée. 


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SIXIÈME  ASSBlfBLÉE  GÉNÉRALE 
Samedi,  5  septembre  1 885. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures,  sous  la  présidence 
de  M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès. 

M.  LE  PBfeiBBHT.  —  Je  prie  MM.  von  Waldheim,  Forsmaon, 
Dittrich,  Méhu,  Wefers-BettiDck,  Hanseo  et  Greenisch  de 
prendre  place  au  bureau. 

Le  bureau  De  peut  vous  communiquer  le  procès-verbal  de 
la  séance  de  ce  matin,  le  temps  lui  a  manqué  pour  le  rédi- 
ger, il  sera  publié  ullérienrement  dans  le  d°  6  du  Bulletin  du 
CoDgrès. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  sur  le  projet  d'une 
pharmacopée  inlernationale,  présenté  par  M.  von  Waldheim, 
de  Vienne.  Nous  avons  reçu  quelques  communicaiioDs  sur 
cet  imporiant  sujet;  je  donnerai  la  parole  à  H.  le  secrétaire- 
général,  pour  vous  tes  faire  connaître. 

M.  LiSECRmiBB-oiNÉBAL.  —  Nous  avons  reçu  divere  docu- 
ments relatifs  à  la  pharmacopée  internationale.  L'Association 
lombarde  de  pharmacie  de  Milan  {Associazione  farmaceulica 
lombarda  in  Milano),  noas  adresse  les  réflexions  ci-après  : 

L'Association  lombarde  de  pharmacie,  qui  a  son  siège  à  Milan, 
n'ayant  pu  se  foire  représenter  par  des  déléguas  au  Congrès  actuel 
de  pharmacie,  lui  adresse  ce  mémoire  qui  s'occupe  de  la  question 
de  la  Pharmacopée  universelle  ;  elle  la  considère  comme  pratique 
et,  eu  même  temps,  d'une  haute  importance  scientifique. 

Tous  les  congrès  de  médecine  et  de  pharmacie  se  sont  occupés 
de  la  pharmacopée  universelle  ou  internationale;  deux  Milanais,  le 
docteur  De-Cristoforis  et  H.  Zambelettî,  pharmacien,  ont  été  les 


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PHàUUCOFBB  mmiUTKHUU  707 

premiflrs  à  démoDtrer  la  nécessité  de  ce  travail  international  an 
congrès  de  Vienne  en  1873,  où  la  question  a  été  largement  agitée. 
On  y  a  parlé,  en  effet,  de  la  haute  nécessité  d'avoir  an  procédé 
unique  pour  les  préparations  chimiques,  afin  que  le  médecin  ait 
toute  garantie  de  la  pureté  des  médicaments  et  de  l'unité  d'action 
thérapeutique;  de  la  nécessité  d'un  procédé  uniforme  de  prépara- 
tion pour  les  extraits;  de  l'unité  de  proportion  entre  les  éléments 
dans  la  préparation  des  teintures  simples  et  composées,  des'solu- 
tiona  titrées,  des  électuaires,  des  infusions,  des  décoctions,  des 
poudres,  des  onguents  et,  enfin,  de  toutes  les  préparations  gale- 
niques  ;  de  la  nécessité  d'un  poids  unique,  d'une  mesure  unique 
et   d'une  langue  unique. 

Ce  grave  et  important  sujet,  qui  a  largement  occupé  les  congrès 
de  pharmacie  de  Vienne,  de  Saint-Pétersbourg,  de  Genève,  de 
Paris,  de  Philadelphie,  etc.,  n'avait  cependant  pas  été  jusqu'ici 
l'objet  d'un  véritable  travail  décisif,  défini,  pratique. 

Ces l  pourquoi  l'Association  lombarde  de  Pharmacie,  s'associant 
à  tous  ceux  qui  voudront  par  leurs  travaux  soutenir  et  encourager 
la  formation  de  ce  Codex  international,  fait  des  vceux,afin  que,  dans 
le  présent  Congrès,  on  arrive  à  une  solution  pratique,  afin  que  le 
Codex  désiré  devienne  un  feit  accompli. 

Comme  il  résulte  de  tous  les  prucès-verbaux  des  différents  con- 
grès, dont  il  a  été  parlé  ci-dessas,  toutes  les  pharmacopées  pré- 
sentent un  chaos  de  formules  qu'il  serait  bien  difficile  de  réunir  et 
de  coordonner. 

Il  ne  s'agit  certainement  pas  ici  de  critiquer  l'une  ou  l'autre  des 
pharmacopées,  Tune  ou  l'autre  des  formules  ou  des  procédés  chi- 
miques des  différentes  pharmacologies.  Le  but  que  nous  voulons 
atteindre  aujourd'hui  est  purement  scientifique;  c'est  une  idée  de 
progrès  qui  l'inspire,  une  nécessité  que  les  chimistes  éprouvent, 
un  désir  qu'ils  ont  déjà  manifesté  depuis  longtemps  ;  nous  voulons 
parler  de  l'unité  de  la  pharmacologie. 

Pour  mieux  définir,  ou  pour  mieux  exprimer  notre  idée,  nous 
dirons  que  les  médecins  du  monde  entier,  en  se  servant  d'un  mé- 
dicament donné,  doivent  être  certains  que,  quel  que  soit  l'endroit 
où  il  a  été  préparé,  il  l'a  été  de  la  même  manière,  d'après  la  même 
unité  de  poids  ou  de  mesure,  qu'il  a  la  même  vertu,  la  même  force 
thérapeutique. 

Telle  doit  être  la  base  du  Codex  international,  de  l'unité  phar- 
macotogique,  pour  que  la  tentative  obtienne  partout  et  en  tout  des 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


708  siu 

résultats  unifonaes  ;  pour  qu'un  médecin,  de  quelque  contrée  que 
ce  soit,  puisse  se  foire  une  idée  de  la  valeur  des  expériences  théra- 
peutiques pratiquées  ailleurs. 

Le  travail  nécessaire  ponr  rédiger  ce  Codex  parait  difficile,  et  il 
l'est  en  effet,  il  ne  faut  pas  se  le  dissimuler;  mais  les  éléments 
intellectuels  dont  toute  nation  dispose,  les  progrès  des  sciences 
positives,  l'appui  des  médecins  expérimentés  et  des  chimistes  émi- 
nents,  surmonteront  certainement  tous  les  obstacles. 

Le  nouveau  Codex  inlemalional  acquerra  la  plus  haute  impor- 
tance quand  l'étude  réciproque  et  complète  de  la  Ihérapeutiquft  de 
chaque  nation  y  aura  contribué  par  l'apport  de  ses  éléments  scien- 
tifiques et  de  ses  lumières.. —  ABn  d'aboutir,  par  ce  Codei,  à  des 
résultais  véritablement  pratiques,  il  faudra  prendre,  avant  toal, 
comme  point  de  départ,  les  éléments  primitifs,  la  matière  première 
qui  est  la  base  d'une  préparation  chimique  ou  qui  fait  partie  d'uoe 
préparaUon  galénique,  conditions  qui  devraient  être  partout  les 
mêmes,  à  peu  de  chose  près,  car  nous  avons  besoin  d'être  sArs 
que,  non  seulement  les  procédés  de  préparation,  mais  le  produit 
lui-même,  le  médicament,  est  le  même  partout,  dans  tous  les  pays. 

Pour  que  les  alcaloïdes,  les  teintures,  les  extraits,  les  builesesseD- 
tielles,  les  poudres,  les  infusions,  les  décoctions,  etc.,  doués  d'uni- 
formité dans  la  proportion  de  leurs  ingrédients,  jouissent  aassi 
d'une  valeur  thérapeutique  identique,  il  feut  que  la  Pharmacopée 
inlemationnale  ait  à  prescrire,  avant  tout,  la  partie  du  végétal  la 
plus  propre,  puis  les  conditions  de  culture,  de  développement,  de 
localité,  de  saison,  dans  lesquelles  le  végétal  destiné  aux  susdites 
préparations  doit  se  trouver  au  moment  où  on  l'emploie  dans  la  pra- 
tique. 

Ces  prescriptions  devront  être  observées  le  plus  strictement  possi- 
ble, aussi  bien  par  les  chimistes  que  par  les  pharmaciens  ;  il  estdow 
nécessaire  d'établir  des  règles  précises  pour  ce  qui  concerne  la  flore 
dont  la  Pharmacopée  internationale  devra  s'occuper,  et  ces  règles 
seront  le  résultat  d'une  étude  comparative  des  diBërenles  flores,  de 
la  végétation  des  divers  pays,  dans  le  but  de  déterminer  si  l'on  doit 
exporter  le  végétal  d'une  localité  plutôt  que  d'une  autre  ;  si  la  cul- 
ture artificielle  est  acceptable,  ou  si,  au  contraire,  on  ne  doit  se  valoir 
que  de  la  culture  naturelle,  si  les  manipulations  pharmaceutiques 
d'un  végétal  donné  doivent  être  faites  quand  le  végétal  est  Nis,  ou 
bien  quand  il  est  sec,  etc.  Il  en  faut  dire  autant  des  drogues,  gommes? 
baumes,  aromates,  graisses,  métaux,  métalloïdes  et,  en  général,  de 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


rBUMACOPÈE  IHTERKATIONAU  709 

tous  les  produits  chimiques  dus  à  l'industrie.  Le  plus  haut  degré  de 
pureté  doit  être  une  toî  imposée  par  le  Codez  aux  chimistes  et  aux 
pharmaciens  préparateurs. 

Il  en  dérive,  en  conséquence,  une  autre  obligation  pour  la  Phar- 
macopée internationale;  celle  d'établir  exactement  dans  quelles  con- 
ditions doivent  se  trouver  toutes  les  substances,  afin  qu'elles  répon- 
dent aux  exigences  du  Codex. 

El  il  iaut,  pour  cela^  que  le  Codex,  qui  représente  la  science,  soit 
protégé  par  Ir^s  gouvernements,  afin  que  des  dispositions  officielles 
et  spéciales  règlent  le  commerce  de  toutes  les  susdites  substances, 
base  principale  de  la  Pharmacopée. 

En  résumant  en  peu  de  mots  ce  qui  vient  d'être  dit,  les  règles 
fondamentales  nécessaires  pour  une  application  pratique  de  l'unifor- 
mité pharmacologique,  seraient  : 

L'unité  des  conditions  pour  la  matière  première  ; 

L'unité  du  procécé  galénique  et  chimique  ; 

L'uniformité  des  proportions  entre  les  éléments  qui  constituent  un 
médicament,  une  même  espèce  d'éléments  pour  les  remèdes  com- 
posés. 

D'un  côté,  la  science,  pour  choisir  les  préceptes  les  plus  propres 
et  les  plus  avancés  que  doit  suivre  le  préparateur  ;  de  l'autre,  la  sur- 
veillance officiellle  intelligente,  pour  que  le  commerce  offre  au  mani- 
pulateur des  éléments  primitifs,  qui  soient  purs  et  répondent  en 
tout  aux  besoins  de  son  œuvre  technique. 

Les  deux  difficultés  qui  se  présentaient  relativement  aux  poids  et 
mesures,  et  à  la  langue,  ont  été  suffisamment  traitées  et  discutées 
dans  les  derniers  congrès  et  l'on  a  adopté  le  poids  et  la  mesure  déci- 
males et  la  langue  latine. 

Il  est  nécessaire  de  faire  une  autre  observation  sur  la  raison  d'être 
du  Codex  pharmaceutique,  c'est-à-dire  sur  la  neutralité  dans  laquelle 
devra  se  tenir  le  Codex  pour  ce  qui  se  rapporte  au  choix  des  mé- 
thodes et  des  formules,  sans  s'occuper  si  telle  ou  telle  autre  nation  y 
apporte  son  contingent  scientifique  et  pratique;  et,  pour  mieux  nous 
expliquer,  nous  dirons  que  le  nouveau  Codex  doit  être  le  recueil  de 
ce  que  la  science  cosmopolite  aura  sanctionné  comme  utile;  que  le 
nouveau  Codex  doit  se  limiter  aux  formules  fondamentales  et  d'un 
usage  commun,  en  laissant  à  chaque  Etat  le  soin  d'y  ajouter  un  ap- 
pendice pour  les  nécessités  et  les  habitudes  locales;  et,  enfin,  que  le 
nouveau  Codex  doit  être  réimprimé  à  une  époque  fixée  d'avance,  car 
il  ne  but  pas  oublier  que  la  science  marche  et  qu'il  bat  la  suivre. 


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740  uxi 

M.  Ed.  Schabr,  de  NeumUDster  (Zarich),  professeur  de 
pharmacie  de  la  section  pharmaceutique  de  l'Ecole  poly- 
technique fédérale  à  Zurich,  ancien  président  de  la  Société 
suisse  des  pharmaciens  et  membre  de  la  commission  de 
pharmacie  internationale  (élue  à  Londres  en  1881),  nous  a 
soumis  les  propositions  individuelles  suivantes,  concemaDt 
le  projet  de  pharmacopée  internationale. 

Le  CoDgrèa  pharmaceutique  doit  faire  tous  les  efforts  possibles 
pour  que  des  questions  d'une  importance  internationale  inconles- 
tables  soient,  après  délibération  dans  les  séances  du  Congrès,  por- 
tées à  la  connaissance  et  soumises  k  l'examen  des  gouvememeDb, 
admettant  que,  dans  le  cas  d'adhésion,  en  principe,  de  la  partd'oDC 
majorité  des  gouvernements,  la  Congrès  ou  le  bureau  du  Congrès 
invite  un  des  gouvernements  adhérents  à  faire  immédiatement,  au- 
près des  autres  Etats,  les  démarches  nécessaires  pour  la  formiitioa 
d'une  conférence  instituée  pour  la  matière  en  question  et  se  com- 
posantd'un  nombre  conveoablede  délégués  compétents  en  la  matière, 
élus  par  les  gouvernements  représentés.  Cette  conférence  auraitb 
compétence  de  former  des  commissions  pour  l'étude  de  questions 
spéciales  et  surtout  pour  l'élaboration  de  rapports,  projets  de  lois 
ou  autres  œuvres  littéraires  nécessités  par  la  matière  interDationalo 
à  traiter. 

Afin  de  rendre  pins  efScace  et  focile  les  rapports  du  Congrès 
pharmaceutique  avec  les  gouvernements  et  d'aplanir  les  difiicultés 
s'opposant  aux  ententes  internationales  en  matières  sanitaires,  If 
Congrès  aura  soin  d'examiner,  avec  la  plus  scrupuleuse  exactitude, 
les  matières  qui  pourraient  se  prêter  à  une  élaboration  et  législation 
internationale,  d'en  écarter  soigneusement  tous  les  détails  insigni- 
fiants et  propres  à  compliquer  et  détracter  la  question  principale  cl 
de  ne  présenter,  à  la  décision  des  gouvernements,  que  les  points 
cardinaux  d'une  façon  aussi  simple  et  lucide  que  possible. 

En  admettant  ces  principes  pour  la  question  de  la  pharmacopée 
universelle,  en  délibération  au  Congrès  actuel,  il  me  parait  incon- 
testable que  la  solution  de  cette  question  et,  par  conséquent,  la 
promulgation  de  l'œuvre  même  serait  de  beaucoup  facilitée  et  accé- 
lérée, si  le  Congrès  voulait  revenir  aux  propositions  foites  »  ce 
sujet,  lors  du  Congrès  de  Londres,  par  M.  Madsen,  de  Copenhague 
(ftepori  of  the  5th  internationale  phannacaut.  Congress,  Londoo 


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PBUKACOPÉI  IIITElNl.TI(mUA  711 

1881,  page  400),  par  M,  le  D'  Brunnengrâber,  de  Rostock  (voir 
Rep:)rt,  etc.,  page  IIS  et  suivantes),  et,  enfin,  par  le  soussigné 
(voir  Report,  etc.,  pages  67,  80,  95).  Si  ces  propositions  étaient 
adoptées  par  le  Congrès,  ce  dernier  aurait  immédiatement  à  se 
mettre  en  rapports  avec  les  gouvernements,  à  leur  soumettre  l'idée 
d'un  codex  international  pour  les  m^icamenta  héroïques,  à  provo- 
quer leurs  décisions  et,  ensuite,  à  demander  à  un  des  gouverne- 
ments de  vouloir  prendre  l'initiative  nécessaire  pour  la  création 
d'une  conférence,  qui,  dès  la  première  séance,  aurait  un  caractère 
officiel  et  une  beaucoup  plus  grande  autorité  et  compétence  que  la 
commission  actuelle,  composée  presque  exclusivement  de  membres 
délégués  par  le  congrès  de  Londres  ou  par  des  sociétés  de  pharmacie 
el  ne  contenant,  si  je  ne  me  trompe,  que  deux  seuls  délégués  de 
gouvernements  (Russie  et  Italie). 

Je  dois,  en  terminant  cette  proposition,  faire  ressortir  tout  sp^ 
ciaicment,  que  Je  maintiens,  plus  que  jamais,  la  conviction  déjà 
émise  à  Londres  et  appuyée  par  MU.  Madsen  et  Brunnengrâber  et 
autres,  c'est^-dire  que  l'idée  d'un  codex  international  fixant  les 
qualités  et  la  force  (le  titre)  des  médicaments  hértiiques  est,  pour  le 
moment,  seule  capable  de  se  réaliser  par  le  moyen  d'une  entente 
entre  les  gouvernements,  tandis  que  le  projet  d'une  pharmacopée 
universelle  dans  le  sens  ordinaire  du  mot,  ne  serait  appuyé  que 
par  une  très-faible  minorité  de  départements  sanitaires  européens. 


La  commission  interoationale  de  la  pharmacopée  noua  a 
transmis  le  procès-verbal  de  la  séance  qu'elle  a  tenue  le 
lundi,  31  août,  à  neuf  heures  et  demie  matin.  Elle  s'était 
réunie  également,  te  samedi,  29  août,  mais  les  occupations 
de  la  réunion  s'étaient  bornées  à  la  remise  du  projet  d'une 
pharmacopée  internationale  de  M.  von  Waldheim  et  à  l'é- 
change de  quelques  vues  sur  cet  important  ouvrage.  Par 
suite  de  la  non-arrivée  de  plusieurs  membres,  on  dut  remet- 
tre,  au  lundi  suivant,  la  suite  de  la  discussion. 

Voici  le  texte  de  ce  procès-verbal  : 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


Commission  pour  la  pharmacopée  internationale. 
Procèt-verbaldelatéanciduZi  août  4885. 

La  séance  est  ouverte  à  neuf  heures  et  demie  du  malin,  soas  ta 
présidence  de  H.  von  Waldheim,  président  de  la  commission  ioltu'- 
nationale. 

M.  G&deffroy  remplit  les  fonctions  de  seorélaire. 

Sont  présents  :  HH.  C.  Méhu.  A.  Forsmann,  D'  J.  Jarmaij,  IKAd- 
kersmilh,  Jacobus  Polak,  H.  Hadgen,  E.-G.  Lotze,  W.  Sebardl, 
M.  Walther,  C.  Bralimos,  S.  Diltrich,  N.  Gille,  L.  Gornélis,  A.  Petit, 
M.  Garteighe,  Th.  Redwood,  A.  von  Waldheim,  D' R.  Godeffroy. 

Le  président  présente^  à  l'assemblée,  MM.  I.uigi  Mosca  et  Ber- 
nocco,  comme  délégués  de  l'Italie  pour  lo  Congrès  ;  il  prie  l'as- 
semblée de  pennettre  à  ces  honorables  membres  d'assister  à  la 
séance. 

Le  secrétaire  lit  le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  qui  est 
adopté. 

Le  présideut  prie  l'assemblée  de  se  lever,  comme  témoignage  de 
profonds  regrets  pour  les  membres  défunts  de  la  commissioa: 
MM.  P.  Sjutre  (d'Angleterre),  SintmfierjAi  (d'Italie),  Landerer{ie 
la  Grèce)  et  EgresH  (de  Hongrie). 

Le  secrétaire  donne  lecture  d'une  lettre  des  délégués  d'Amérique, 
MM.  les  D'  Match  et  Rice.  Elle  contient  les  objections  présentées 
par  ces  délégués  sur  la  pharmacopée  internationale.  Ces  Messieurs 
désirent  : 

1*  Qu'une  méthode  efficace  de  communication  internationale  entre 
les  membres,  par  l'intermédiaire  du  président,  soit  organisée; 

i-  Que  le  président  soit  muni  des  fonds  nécessaires  pour  ineoep 
à  bien  cette  obligation. 

L'assemblée  décide  de  remettre  cette  lettre  à  la  commission. 

Le  président  prie  chaque  membre  de  l'assemblée  de  hire  leurs 
observations  sur  son  projet  de  pharmacopée  internationale. 

M.  Méhu  désire  jouter,  au  projet,  quelques  préparaUoDS  et 
drogues,  comme  ckininum  et  ses  sels,  etc.  Il  désire  que  la  quauiité 
d'eau,  pour  les  sels  cristallisés  commepourl'arséniate  de  soude,  les 
sels  de  morphine,  etc.,  soit  précisée.  Enfin,  il  désire  qu'on  indique 
l'aréomètre  pour  la  pharmacopée  internationale. 

M.  Petit  désire  spécifier  la  préparation  e(  les  caractères  de  l'oco- 
nitiae;  il  voudrait  que  le  titrage  de  Vacide  cyanh^driqvc  soit  de 


zed.yGOOglC 


PURMICOPÉI  INTEMATIONAU  7l3 

1  p.  c.  au  lieu  de  2  p.  c;  enfin,  il  demande  l'indication  du  densi- 
mèlre  el  de  ralcoolomëtre. 

M.  Commis  désire  que  tous  les  extraits  soient  évaporés  jusqu'à 
sicnté  complète  (excepté  ceux  qui  contienneut  de  l'huile  ou  autres 
produits  liquides).  Les  extraits  alcooliques, préparés  avec  les  feuilles 
fraîches,  doivent,  autant  que  possible,  avoir  la  même  efficacité  que 
les  extraits  préparés  avec  les  feuilles  sèches.  Daos  la  préparation 
d'un  extrait  obtenu  en  précipitant  une  solution  aqueuse  par  l'al- 
cool, il  faut  que  le  degré  de  l'alcool  résultant  du  mélange  soit  tou- 
jours le  même. 

Les  substances  employées  dans  la  préparation  des  teintures  doi- 
vent être  dans  un  état  de  siccité  absolue. 

Lorsque  les  substances  sont  très  actives,  il  &udrait  doser  la  quan- 
tité de  principe  actif. 

II  conviendrait  d'adopter  la  théorie  de  Berzeuds  pour  les  produits 
chimiques. 

M.  Gt//e  fait  la  proposition  suivante  : 

Les  membres  de  la  commission  de  la  pharmacopée  internationale 
n'ayant  pu  apprécier  suffisamment,  faute  de  temps,  le  projet  éla- 
boré par  son  président,  H.  von  Waldheim,  décident  qu'il  y  a  lieu  de 
présenter,  au  Congrès,  ce  projet  imprimé,  pour  servir  de  base  aux 
discussions  auxquelles  il  doit  donner  lieu  el  réservent  leur  appré- 
cialion  sur  l'ensemble  du  travail.  Ils  votent  des  remerciements  à 
leur  président,  pour  les  peines  qu'il  s'est  données  pour  produire  ce 
travail. 

M.Dittrich  appuie  cette  proposition:  il  demande,  en  outre,  que 
quelques  articles,  comme  kalium  iodatum  ou  bromatum,  etc.,  soient 
encore  éliminés  de  la  pharmacopée  internationale. 

M.  Bratimos,  après  avoir  lu  quelques  observations,  propose  : 

1"  D'accepter  ce  projet  comme  base  d'une  pharmacopée  interna- 
tionale, sous  la  condition  qu'il  soit  révisé  par  la  commission,  lors- 
que toutes  les  observations  se  seront  produites  ; 

S"  D'indiquer  les  formules  des  produits  chimiques; 

3>  D'indiquer  une  tolérance  de  pureté  pour  chaque  produit  ; 

i*  D'indiquer  une  méthode  d'essai  ; 

5°  D'indiquer  les  doses  maxima  et  minima. 

an.  S^rdt,  Porsmann,  Watther  et  Carteighe  ne  présentent  pas 
d'observations  pour  le  moment,  ils  les  communiqueront  ultérieu- 
rement. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


71  i  sud 

M,  Lotxe  donne  une  liste  de  préparations,  qui  devraient  être  éli- 
minées du  pi  ojet  ;  il  fait  remarquer  qu'on  ferait  bien  d'ajouter  le 
coctOnum  hydrochloratwn,  secale  comuttan  deoleatum  pulverattm 
et  le  cAimnum  sulphuricum. 

UM.  Ânkenmith  et  Polak  désirent  éliminer  beaucoup  de  médi- 
caments et  surtout  les  substances  chimiques,  dont  la  nature  est 
nettement  définie  ;  ils  préconisent  la  nomenclature  de  la  pharma- 
copée allemande. 

M.  Madien  propose  que  les  délégués  remettent  leurs  observations 
au  président,  à  une  époque  à  déterminer. 

M.  Jarmay  appuie  cette  proposition  et  demande  qu'on  introduise 
aussi  le  fer  dialyse  dans  la  pharniacopée  iolemaUenale. 

Après  quelques  échanges  d'observations,  l'assemblée  adopte,  à 
l'unanimité,  la  proposition  d&H.  Gîlle. 

D'après  les  vœux  de  l'assemblée,  le  président  fixe  la  prochaine 
séance  pour  le  samedi,  &  septembre,  après  la  clôturedu  Congrès. 

Bruxelles,  le  31  août  1885. 
la  tecrétairs,  La  prétidaU, 

Prof.  D^  GODEFFKOT.  A.  TOK  Waldhiix. 

U.  u  PiiBiDiKT.  —  J'estime,  Messieurs,  que  le  Congrès, 
dans  sa  présente  session,  ne  peut  se  livrer  à  l'examen  du 
projet  de  M.  von  Waldheim.  Beaucoup  d'entre  vous  ne  con- 
naissent ce  projet  que  depuis  un  jour  ou  deus,  d'autres  ne 
l'ont  pas  reçu,  soit  parce  que  les  exemplaires  de  ce  travail 
nous  sont  parvenus  tardivement,  soit  parce  que  nous  n'avoDS 
pu,  par  suite  du  chiffre  élevé  des  adhérents,  en  remettre  un 
exemplaire  à  chacun  de  vous.  Je  vous  propose  d'échanger 
aujourd'hui  quelques  réflexions  que  nous  auront  été  suggé- 
rées par  la  lecture  du  travail  de  M.  von  Waldheim  et  d'or- 
donner 800  impression  dans  le  compte-rendu  de  nos  travaux. 
Il  pourra  faire  ultérieurement  l'objet  d'études  spéciales  et 
chacun  de  voua  pourra  transmettre  ses  observations  à  l'au- 
teur qui  les  coordonnera  pour  le  prochain  congrès. 

M.  Dabhkn  (BruxeUes).  —  Messieurs,  si  je  me  permets  de 
prendre  la  parole  devant  cette  assemblée  qui  comprend  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PHABSACOPËE   INTEIlNATIOniLI!  719 

si  éminenles  personnalités  scleoliliques,  c'est  que  je  crois 
servir  l'œuvre  du  Coagrès,  en  lui  apportant  l'appui  très 
oiodesttide  mon  expérieDce,  déjà  longue,  dans  la  pratique  de 
la  pharmacie. 

Messieurs,  il  m'est  arrivé  souvent  d'avoir  à  exécuter  des 
ordonnances  qui  avaient  déjà  été  préparées  dans  d'autres 
pays;  pour  certaines  d'entre  elles,  en  employant  les  prépa- 
rations de  notre  pliarniacopée,  on  obtenait  des  médicaments 
qui  difTéraienl  de  ceujt  primitivement  préparés,  et  dans  leur 
activité  et  aussi  dans  leurs  caractères  physiques,  inutile  d'ea 
faire  ressortir,  devant  vous,  les  fâcheuses  conséquences. 

Dans  ce  Congrès,  nous  reconnaissons  tous  qu'il  est  très 
important  d'arriver  à  la  plus  grande  uniformité  possible  dans 
nos  préparations  pharmaceutiques;  et,  cependant,  les  com- 
missions instituées  pour  élaborer  des  pharmacopées  desti- 
nées à  devenir  officielles,  vous  ont  fait  jusqu'ici  des  ouvrages 
qui  sont  frappés  au  coin  de  leur  nationalité  respective,  S'il 
n'en  était  pas  ainsi,  est-ce  que  nous  verrions  que  les  alca- 
loïdes, lorqu'ils  sont  prescrits  sans  indication  spéciale,  doi- 
vent être  délivrés  chez  nous  à  l'état  amorphe  et,  en  France, 
à  l'état  cristallisé;  que  l'acide  prussique  médicinal  contient, 
chez  nous,  2  1/Â  p.  c,  en  France,  1  p.  c,  ailleurs  encore 
3  p.  c.  d'acide  anliyclrtque,  comme  le  disait,  dans  une  de 
nos  promenades,  mon  très  estimable  ami  M.  le  professeur 
Quinlan,  membre  de  ce  Congrès  ;  l'acide  sulfurique  dilué 
est,  chez  nous,  au  6"",  en  France  au  10°",  l'eau  de  Rabel  est 
ici  incolore,  en  France  elle  est  colorée  par  le  coquelicot;  les 
extraits  des  plantes  narcotiques  se  préparent,  en  France,  les 
uns  avec  les  feuilles  sèches  et  l'eau  (aconit  et  digitale),  les 
autres  avec  le  suc  épuré,  privé  d'albumine  et  de  chloro- 
phylle. Chez  nous,  ces  mêmes  extraits  seront  désormais  des 
produits  hydroalcooliques. 

Dans  la  préparation  du  laudanum  liquide  de  sydenbam, 
nous  employons  34  grammes  de  safran  pour  1,000  grammes 
de  laudanum,  la  pharniacopée  française  en  prescrit  66 
grammes. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


716  sixikn  ÀUtuLÉK  ctxiuuu 

Des  ciiatiotiâ  pareilles,  je  pourrais  eo  produire  encore  en 
très  grand  nombre,  mais  je  m'anéle,  persuadé  que  j'aurai 
motivé  sudiâariiiuent  le  vote  que  j'émettrai  tanlôl  en  Taveur 
de  l'adoplion  du  principe  d'une  pha<macopée  inleroalioDale. 

M.  Mébu  (Pans).  —  Le  projet  qui  nous  est  présenté  res- 
semble, en  tous  points,  à  celui  qui  a  été  proposé,  en  187i, 
à  Saint-Pétersbourg,  par  la  Société  de  pharmacie  de  Paris. 
Il  est  un  pou  plus  court.  On  en  a  supprimé  une  trentaine  de 
préparations  auxquelles  nous  ne  tenions  guère. 

Au  nom  de  tous  mes  compatriotes  ici  présents,  je  suis 
heureux  de  vous  dire  que  nous  approuvons  l'ensemble  de 
ce  projet,  et  que,  par  conséquent,  nous  le  voterons. 

M.  Gbeehisch  (Londres).  —  Les  congrès  précédents  ODl 
admis,  en  principe,  que  la  pharmacopée  iniernationate  ne 
serait  qu'un  court  compendium  qui  ne  comprendrait  que  les 
drogues  et  les  préparations  héroïques.  De  cette  façon,  une 
prescription,  contenant  un  niédicaEDenl  actif,  pourrait  être 
préparée  partout,  suivant  une  formule  uniforme;  le  malade 
ne  devrait  donc  pas  craindre  d'être  empoisonné  par  suite  de 
compositions  ditTérentes  résultant  de  formules  dîfférenies 
contenues  dans   les  diverses  [iharmacopées. 

Un  grand  nombre  de  préparations  peuvent  trouver  place 
dans  une  pharmacopée  nationale,  mais  elles  ne  doivent  pas 
être  introduites  dans  une  pharmacopée  internationale. 

M.  DiimicB  Prague).  —  Je  suis  également  d'avis  que  la 
pharmacopée  internationale  peut  être  plus  courte  qu'elle  ne 
l'est. 

J'estime  qu'une  foule  de  formules,  qui  y  figurent,  nede- 
vraient  pas  y  êtie;  mais,  en  préseiire  des  vues  qui  ont  été 
échangées  entre  un  grand  nombre  de  délégués  qui  ont  assisté 
à  la  discussion  de  la  plianiiacopéc,  en  section,  on  a  cru  qu'on 
ne  devait  pas  éliminer  ce  que  la  grande  majorité  des  délégués 
avait  voté. 

M.  QuiHLAN  {Dublin}  donne  lecture  du  discours  ci-après  : 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHABKACOFÉE  IHTBRHAnOHALI  717 

Sur  la  nécessité  d'une  pharmacopée  internationale,  au 
point  de  vue  de  la  profession  médicale,  par  le  profes- 
Bsur  F.  J.  B.  Ûuinlan,  M.  D.  à  Dublin. 

Au  commeDcement  du  dernier  quart  du  siècle,  nous  avions,  dans 
le  Royaume-UDi  de  la  Grande-Bretagne  et  de  l'Irlande,  trois  phar- 
macopées indépendantes,  c'est-à-dire  les  pharmacopées  de  Lon- 
dres, de  Dublin  et  d'Edimbourg.  Beaucoup  d'inconvénients,  et  par- 
fois même  desaccidenls,  en  résultèrent,  et  cela  malgré  ce  fait  que 
les  dilTéreDces  dans  l'action  physiologique  des  remèdes  les  plus 
actifs  n'étaient  pas  aussi  prononcées  que  celles  qu'on  constate  dans 
les  pharmacopées  européennes  actuelles.  Pendant  plusieurs  années, 
nos  mèdecina  les  plus  distingués  ont  exprimé  le  désir  de  voir  réu- 
nies nos  trois  pharmacopées  ;  mais  des  préjugés  locaux  et  un  faux 
esprit  de  nationalité  empêchèrent  toujours  cette  fusion,  et  il  est 
possible  que  cette  anomalie  existerait  encore  à  présent,  si  un  acte 
de  notre  Parlement  Impérial  n'avait  coupé  ce  noeud  gordien  et 
ordonné  la  création  d'une  seule  pharmacopée  générale  pour  le 
royaume  de  la  Grande-Bretagne  et  de  l'Irlande,  ainsi  que  pour 
toutes  ses  colonies  et  dépendances. 

Cet  ouvrage  fut  terminé  par  les  délégués  de  nos  trois  royaumes; 
et  aussitôt  on  se  demanda  pourquoi  nous  n'avions,  depais  long- 
temps, accompli  cette  fusion.  Le  médecin  irlandais  ou  écossais  qui 
entrait  dans  le  service  médical  de  notre  armée,  de  notre  marine  on 
même  de  nos  colonies,  n'était  plus  forcé  de  reprendre  ses  éludes 
pour  se  mettre  au  courant  d'une  pharmacopée  dont,  jusque-là,  il  ne 
connaissait  pas  les  formules. 

Le  touriste  anglais  qui  voyageait  en  Irlande  on  en  Ecosse,  et  qui 
emportait  avec  lui  une  de  ses  prescriptions  bvorites,  ne  se  trouvait 
plus  en  danger,  lorsqu'il  faisait  préparer  cette  prescription  par  un 
pharmacien  étranger  à  In  contrée  qu'habitait  son  médecin.  La  litté- 
rature médicale  de  la  langue  anglaise,  à  cause  de  l'existence  de  ces 
trois  pharmacopées,  avait  été  bien  confuse  jusqu'à  l'adoption  d'une 
pharmacopée  unique,  et  trouvait  à  chaque  instant  nécessaire  de 
rechercher  dans  quelle  pharmacopée  chaque  prescription  était  or- 
donnée. A  partir  de  cette  époque,  une  grande  uniformité  pharma-- 
ceulique  régna  partout  dans  la  Grande-Bretagne  et  ses  colonies. 
Nos  jeunes  médecins  no  se  souviennent  pas  des  trois  pharmacopées 
et  les  vieux  confessent  leur  erreur.  Nous  avons  nos  difQcultés  poli- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


718  BiukKB  ÀBsunUE  hshCrile 

tiques  dans  l'Empire  BrilanDÏque,  elles  existent  surtout  entre  l'An- 
gleterre et  l'Irlande,  et,  pendant  les  dernières  années,  ces  dtfTé- 
recces  sont  malheureusement  devenues  très  accentuées.  Mais  per- 
sonne ne  discute  la  pharmacopée  générale.  Je  ne  me  propnse  pas 
aujourd'hui  d'insister  en  thèse  générale  sur  la  nécessité  d'une 
pbaraiacopée  universelle.  Cette  proposition  a  été  fiiile,  pour  la  pre- 
laiëre  fois,  à  Brunswick,  en  IS65,  et  personne,  maintenant,  ne 
songe  à  la  réfuter.  Je  ne  me  propose  pas  non  plus  de  faire  des 
suggestions  sur  la  meilleure  manière  d'accomplir  cette  grande 
enu'/re  qui  a  occupé  l'attention  d~:  tous  les  congrès  pharmaceutiques, 
dopais  1863,  jusqu'au  congrès  d<j  Londres,  en  4881.  L'utilité  de 
ce  travail  a  été  parfaitement  démontrée  dans  les  trois  rapports  de 
M,  la  professeur  Norbert  Gille,  de  cette  ville,  qui  a  traité  le  sujet  à 
tous  les  points  de  vue  et  d'une  manière  si  complète  qu'on  peut  dire 
qu'il  l'a  épuisé.  Tous  les  pharmaciens  paraissent  être  d'accord 
sur  ce  point  :  4*  que  la  pharmacopée  universelle  doit  être  écrite  en 
langue  latine,  et  2*  que  le  système  métrique  et  l'échelle  thermomé- 
trique  de  Celsius  doivent  être  universellement  adoptés.  Personne 
DO  peut  combattre  ces  propositions  fonda  meuta  les. 

Je  désire  aujourd'hui  eiaminer  la  question  au  point  de  vue  de  la 
profession  médicale  et  démontrer  qu'il  fout  avoir  une  pharmacopée 
UL'iverselte  pour  le  monde  civilisé;  je  veux  prouver  que,  si  l'on  ne 
procède  point  à  sa  coordination,  une  partie  de  l'art  médical  la  plus 
utile  et  la  plus  progressive  (c'est-à-dire  la  thérapeutique  expérimen- 
tale) se  trouvera  arrêtée,  ou  tout  au  plus,  avancera  lentement  et 
inefficacement,  et  cela  pour  la  bonne  raison  que  la  profession  médi- 
cale ne  pourra  pas  la  cultiver  d'un  commun  accord. 

Il  est  absolument  nécessaire  d'élucider  la  création  de  ce  codex, 
parce  qu'il  a  été  quelquefois  négligé  par  la  profession  médicale  elle- 
même.  Dans  le  congrès  international,  convoqué  à  Londres,  en  1881, 
nous  eûmes  une  remarquable  section  de  pharmacologie  et  de  théra- 
peutique; et,  à  l'associalion  médicale,  assemblée  à  Belfast,  l'année 
dernière,  nous  eûmes  (pour  la  première  fo's)  une  section  semblable. 
A  la  réunion  récente  de  l'association  médicale  de  la  Grande  Bre- 
tagne, tenue  à  CardiS*,  en  juillet  dernier,  nous  eûmes  également  une 
section  dont  les  travaux  furent  couronnés  d'un  grand  succès;  mais, 
au  congrès  inlernsLional  de  médecine,  réuni  à  Copenhague,  l'année 
dernière,  il  n'y  eut  pas  de  section  pharmacologique,  et  cela  malgré 
mes  rédamatious  pressantes  adressées  à  MM.  les  président  et  secré- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


phàimacopGb  ramwATioiiiu  719 

taire-général,  appelant  leur  altention  sur  celte  omission  si  regret- 
table. 

Les  congrès  înLernationanx  auront  bienlAl  établi  une  fusion  inter- 
nationale entre  tous  les  membres  de  la  profession  médicale;  si  on 
continuait  à  conseiver  un  grand  nombre  de  pharmacopées  locales, 
il  se  présenterait  sans  cesse  des  liîflicultés  et  des  dangers  que  le 
monde  civilisé  ne  peul  pas  laisser  persister. 

Plusieurs  pharmaciens  courageux  ont  essayé  d'accomplir  cette 
réforme  ;  j'ai  vu,  entre  autres,  dans  l'établissement  de  M.  le  cheva- 
lier Sinimberghi,  de  Rome  (malheureusement  mort  depuis  peu),  des 
arrangements  très  intelligents  pour  la  préparation  des  ordonnances 
des  médecins  des  différents  états  européens.  On  peut  rencontrer  la 
même  chose  à  Bruxelles  et  dans  pl'isieurâ  autres  capitales  de  l'Eu- 
rope; mais  sauf  dans  ces  officines  peu  nombreuses,  il  y  a  du  danger 
à  faire  exécuter  des  ordonnances  étrangères. 

On  peut  se  demander  si  la  conservation  des  diverses  pharmaco- 
pées nationales  ou  locales  présente,  pour  la  science  ou  pour  t'huma- 
nilé  souffrante,  quelque  intérêt. 

Je  ne  pense  pas  que  quelqu'un  puisse  soutenir  cette  thèse.  On 
pourrait  cependant,  affirmer  que  l'emploi  de  ces  diverses  pharma- 
copées pourrait  donner  lieu  à  de  la  complexité,mais  qu'il  ae  saurait 
être  cause  d'un  Llan;.^cr  quelconque. 

Je  vais  démontrer  le  contraire. 

Si  nous  considérons  la  quantité  d'opium  contenue  dans  le  lauda- 
num (ou  teinture  d'opium)  de  la  pharmacopée  britanique,  nous  trou- 
vons que  le  laudanum,  préparé  en  France  et  en  Grèce,  est  deux  fois 
plus  fort;  que  celui  du  Portugal  est  presque  de  moitié  moins  fort. 
Si  du  Portugiil,  nous  passons  en  Espagne,  nous  trouvons  immédiate- 
ment un  iHudanum  espagnol  de  la  même  force  que  celui  de  la  phar- 
macopée anglaise.  Dans  le  vin  d'antimoine,  nous  avons  partout  des 
dilTérences  sérieuses.  La  teinture  de  noix  vomique  de  l'Allema- 
gne, delà  Russie  et  de  la  Scandinavie,  est  plus  forte  que  celle  de 
l'Angleterre;  deux  fois  plus  forte  que  celle  de  la  France  et  de 
l'Europe  méridionale  et  trois  fois  plus  forte  que  celle  des  Etats- 
Unis  d'Amérique.  Dans  les  préparations  iodées,  dans  celles  de 
la  digitale,  de  l'aconit,  dans  l'acide  hydrocyanique  et  dans  plusieurs 
remèdes  très  dangereux,  nous  trouvons  les  différences  les  plus 
grandes;  enfin,  pour  la  teinture  de  cantharides,  nous  trouvons  1 
pour  5  en  Autriche,  alors  que,  che;i  nous,  nous  préparons  le  même 
médicamentà  1,7â. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


7S0  snitaiE  issnoLtR  atKtKAU 

On  pourraîl  focilemenl  multiplier  ces  exemples,  mais  je  considère 
cette  énumératioQ  comme  superflue.  Gomme  eollaborateur  de  dos 
journaux  de  médecine  el  Iraductueur  des  publications  médicales 
étrangères,  je  mè  trouve  presque  constamment  en  lace  de  ces  diffi- 
cultés. 

Ud  médecin  an{;lais  lit  l'ouvrage  d'un  de  ses  confrères  étrangers, 
danslediaguosticet  le  traitement  se  trouve  un  accord  parfeit;  mais 
lorsqu'il  s'agit  du  traitement  thérapeutique,  tout  est  changé.  Il  est 
comme  un  navire  sans  boussole  ou  sans  gouvernail,  et  il  soit  l'en- 
seignement de  son  collègue  étranger,  à  travers  un  nuage  qui,  quel- 
quefois, le  conduit  à  des  erreurs.  Pour  cette  raison,  les  publications 
médicales,  d'un  caractère  international,  discutent  rarement  la  qaes- 
tion  thérapeutique,  et,  lorsnue,  dans  des  réunions  internationales, 
on  crée  une  section  thérapeutique,  cette  difficulté  se  représente  tou- 
jours. 

Certainement,  si  nous  n'établissons  pas  une  pbarmacopée  uni- 
verselle, la  thérapeutique  n'avancera  pas,  et  toutes  les  autres  bran- 
ches de  la  médecine  internationale  la  dépasseront. 

En  ma  qualité  de  partisan  de  la  médecine  internationale,  je  de- 
mande l'adoption  d'une  pharmacopée  internationale.  Les  obstacles 
sont  grands,  mais  ils  ne  sont  certainement  pas  insurmontables. 
Plusieurs  remèdes  sont  des  médicaments  simples,  ils  sont  très  irn* 
portants,  ils  sont  employés  tels  quels;  dans  ce  cas,  l'uniformité  de 
poids  suCBrait. 

Trente  grammes  de  sulfate  de  magnésie,  dissons  dans  quatre- 
vingt-dix  grammes  d'eau,  produiront  le  même  effet  sur  le  Russe  et 
le  Turc,  que  sur  l'Anglais  et  l'Arabe.  Mais  toutes  les  nations  de- 
vraient employer,  dans  la  pharmacie,  le  système  métrique. 

Les  congrès  pharmaceutiques  ont  déjà  commencé  à  accomplir 
cette  grande  œuvre,  et  je  pense  qu'il  serait  bon  que  ce  Congrès 
s'adressât  au  Roi  des  Belges,  pour  lui  démontrer  la  nécessité  de 
l'uniformité  pharmaceutique  et  l'engager  à  l'obtenir  par  la  voie  di- 
plomatique. Je  pense  aussi  que  les  représentants  éminenls  de  cha- 
que nation,  ici  présents,  doivent,  à  leur  retour,  adresser  la  méote 
demande  à  leurs  propres  gouvernements. 

Fortifié  par  la  décision  de  ce  Congrès,  dès  que  je  serai  de  retour 
dans  mon  pays,  je  recommanderai,  au  Collège  de  médecins  de  l'Ir- 
lande, dont  j'ai  l'honneur  d'être  le  délégué,  de  s'adresser  au  gou- 
vernement de  la  Reine,  par  une  pétition. 

Permettez-moi  encore  un  mot,  avant  de  terminer. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


nAUicoFÉg  iiimNinORU.s  781 

La  pharmacopée  doit  être  complète.  Une  œuvre  partielle  ne  poor- 
niit  pas  suffire.  Un  elfort  général  el  énergique  accomplira  notre  dé- 
sideraLum  et,  dans  ce  siècle,  les  vieux  médecins  seront  bientôt 
étonnés  qu'ils  ont  pu  supporter  un  tel  nombre  de  pharmacopées,  et 
leurs  jeunes  collègues  auront  le  bonheur  de  ne  connaître  que  l'uni- 
que pharmacopée  universelle. 

M.  LE  PiÉsiDBNT.  —  Veuillez  conclure,   monsieur  Quiolan. 

M.  QuiNUH  (Dublin).  —  Je  conclus  en  émetlant  les  vœux 
suivants  : 

i"  Qu'une  pharmacopée  unfque  inteindlionale  soit  rédigée 
pour  servir  de  codex  dans  foules  le.'^  contrées  civilisées  ; 

2°  Que  la  langue  latine,  ainsi  que  le  système  métrique, 
soient  adoptés  dans  celle  œuvre; 

3°  Que  cette  pharmacopée  inlernalionale  ne  mentionne 
pas  les  doses,  le  médecin  devant  être  seul  juge  en  cette  ma- 
tière. 

M.  WEFBas-BETTiKCK  (Utrecht). — Je  ne  partage  pas  l'opinion 
de  l'hoDoiable  orateur  que  nous  venons  d'eniendre.  On  doit 
d'abord  se  mettre  d'accord  sur  la  signification  du  mot  «  re- 
mède actif»,  et  n'intercaler,  dans  le  codex  international,  que 
les  médicaments  que  l'on  désigne  sous  ce  nom  ;  si  l'on  veut 
rédiger  une  pharmacopée  cornpièle,  je  doute  que  l'on  puisse 
aboutir,  car,  dans  chaque  pays,  il  existe  des  particularités 
qui  sont  propres  à  ces  pays  mêmes;  c'est  ainsi  qu'en  Eiipa- 
gne  et  en  France,  par  exemple,  on  prescrit  des  médicaments 
que  l'on  n'emploie  pas  ailleurs;  il  sera  inutile  d'inscrire  ces 
médicaments  dans  le  codex. 

Par  contre,  il  est  d'autres  médicaments,  tels  que  le  lauda- 
num, qui  sont  universellement  employés  et  que  les  médecins 
de  tous  les  pays  prescrivent.  Mai^  ces  médicaments  varient 
de  puissance  physiologique  suivant  qu'ils  sont  préparés  dans 
Ici  ou  tel  pays.  Le^  Tormules  consignées  dans  les  pharmaco- 
pées, diffêient  notablement.  Ainsi,  je  suppose  qu'un  phar- 
macien français  ait  à  prt'parer  un  de  ces  médicaments,  il 
prend  la  pharmacopée  française  ;   il  y  recherche  le  médica- 


D,B,t,zed.yGOOglC 


Tffl  aiXIkD  ASSEVILÉE  GÉBÉKALE 

ment  et  le  prépare  d'après  la  formule  prescrite  en  France. 
Le  pharmacien  belge  ou  hollandais  en  fera  de  même,  mais 
il  se  trouvera  que  ce  médicament,  qui  |Jorle  le  même  nom, 
aura  une  composition  dirérente,  suivant  qu'il  aura  été  |Té- 
paré  d'après  les  prescriptions  formulées  dans  les  codex  fran- 
çais, belge  ou  néerlandais;  el  il  se  fera  que  ce  même  médi- 
cament, suivant  qu'il  aura  été  délivré  en  France,  en  Bel- 
gique ou  en  Néerlande,  aura  une  action  physiologique  diffé- 
rente et  sera  plus  ou  moins  actif,  parce  que  la  quantité  d'o- 
pium qu'il  contiendra  variera  suivant  les  pays.  Si  un  méde- 
cin français  le  prescrit  en  France,  à  certaines  doses,  il  pourra 
arriver  ceci  :  c'est  que  le  clienl,  passant  en  Belgique  ou  en 
Néerlande,  reçoive  un  raédiramenl  plus  ou  moins  actif  que 
le  premier  et  que,  s'il  en  prend  la  même  dose,  ou  il  n'aura 
pas  l'effet  que  le  médecin  voulait  obtenir,  ou  l'effet  sera 
plus  considérable  et  pourra  même  amener  des  accidents. 

C'est  pour  ces  médicaments  qu'il  faudrait  des  prescriptions 
formulaires  uniformes,  ce  sont  ces  médicaments  qui  doivent 
composer  la  pharmacopée  internationale.  Celle-ci  ne  doit 
comprendre  que  les  médicaments  héroïques,  elle  sera  facile 
à  rédiger,  parce  qu'elle  ne  comporlera  qu'un  certain  nombre 
de  préparations,  tandis  que,  s'il  fallaii  faire  une  pharmacopée 
complète  qui  contentât  tout  le  monde,  on  n'aboutirait  ja- 
mais. 

M.  SitJiiH  (Bruxelles).  — Je  ne  puis  que  confirmer,  en  tons 
points,  le  discours  de  l'honorable  préopinanl,  de  même  que 
j'approuve  tout  ce  qu'a  dit  l'htnorable  M.  Daenen. 

Depuis  plus  de  40  ans  que  j'exerce  la  profession  de  phar- 
macien, j'ai  eu  l'occasion  de  devoir  préparer  de  nombreuses 
recettes  étrangères,  et  j'ai  pu  constater  la  parfaite  dissem- 
blance qui  existait  entre  la  composition  des  médicaments 
qui  en  formaient  les  éléments,  suivant  que  ces  prescriptions 
étaient  faites  d'après  la  pharmacopée  en  vigueur  en  Belgique, 
ou  suivant  qu'elles  étaient  préparées  avec  des  médicaments 
préparés  dans  les  formulaires  légaux  des  pays  où  habitaient 
les  praticiens  prescrivant  ces  ordonnances. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


*  PILUUIACOPBB   IKTOUfATIOllAU  7S3 

Ces  conditions  militent  sutUsamment  eo  faveur  de  la  créa- 
tion d'une  pharmacopée  universelle  iaternalionale,  compre- 
nant tes  médicaments  les  plus  artifâ. 

M.  Peiii  {Paris).  —  La  question  qui  surgit  ici  a  déjà  été 
traitée,  plusieurs  fois,  dans  les  congrès  internationaux  de 
pharmacie  et  jamais  elle  n'a  été  tranchée  d'une  façon  aui^si 
positive  qu'à  Londres.  Là,  en  effet,  on  avait  dit  qu'il  y  avait 
lieu  de  rédiger  un  formulaire  des  médicanient«  les  plus  éner- 
giques. Avant,  au  contraire,  on  avait  décidé  qu'il  devait  y 
avoir  une  pharmacopée  universelle  ou  internationale,  et  la 
société  de  Paris  avait  même  reçu  la  mission  du  congrès  de 
Vienne,  de  préparer  le  travail  de  cette  pharmacopée. 

Au  congrès  de  Londres,  on  a  cru  qu'il  valait  mieux  res- 
treindre le  travail;  on  a  chargé  une  commission  de  rédi- 
ger ce  codex,  on  a  prié  MM.  von  Waldheim  et  Godeffroy,  de 
s'enleudre  avec  les  représentants  des  divers  pays,  de  ma- 
nière à  en  unifier  la  rédaction. 

Malgré  les  décisions  de  Londres,  on  a  été  étonné,  lorsqu'il 
s'est  agi  de  coordonner  le  travail,  de  voir  les  délégués  nom- 
més insister,  chacun  en  ce  qui  le  concernail,pour  introduire, 
dans  celte  pharmacopée  qui  devait  être  restreinte,  des  for- 
mules et  des  substances  qui,  d'après  une  décision  primitive, 
De  devait  pas  s'y  trouver.  M.  von  Waldheim  s'est  incliné 
devant  la  majorité  et  a  admis  des  substances  qui  étaient 
réclamées  par  la  majorité  des  délégués. 

Vous  voyez.  Messieurs,  que  cette  question  n'est  pas  aussi 
claire  qu'on  a  semblé  le  cioire. 

On  était  parti  avec  l'idée  de  faire  un  formulaire  restreint, 
ne  mentionnant  que  les  médicaments  héroïques,  et  ou  est 
arrivé  à  en  maintenir  un  nombre  beaucoup  trop  grand. 

Je  suis  d'avis  qu'il  y  a  avantagea  avoir  une  pharmacopée 
unique  universelle,  et  à  uniformiser  les  médicaments  dans 
les  divers  pays,  de  façon  à  rendre  l'exécution  des  prescrip- 
tions possible  à  Paris,  à  Vienne,  à  Londres.  Si  ce  formulaire 
existait  légalement,  on  aurait  cet  avantage  qu'une  personne 
voyageant,  dans  diverses  contrées,  pourrait  se  faire  exécuter 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


SCS  ordonnances  dans  n'importe  quel  pays  et  recevrait  des 
préparaiioDs  identiques  et  coDleoant  les  mêmes  doses  d'a- 
gents thérapculiques  que  celles  préparées  dans  son  propre 
pays. 

Ces  considérations  m'engagent  à  croire  que,  toat  en  créant 
une  pharmacopée  restreinte,  limitée  aux  médicaments  bé- 
rolques,  il  conviendrait  cependant  d'élargir,  autant  que  pos- 
sible, le  cadre  de  cet  ouvrage.  Ceci  dit,  j'estime  qu'il  appa^ 
tient  à  la  commission,  nommée  à  Londres  par  le  5'  congrès 
international  pharmaceutique,  de  continuer  le  travail  qu'elle 
a  entrepris 

Elle  doit  s'adresser  aux  divers  représentants  des  Etats  qui 
constituent  les  membres  de  cette  commission  et  ne  pas  s'in- 
quiéter  trop  du  point  de  savoir  s'il  y  a  lieu  d'admettre  pne 
trentaine  ou  une  cinquaniaine  de  formules  de  plus  dans  la 
pharmacopée  internationale 

Pour  ma  part,  je  ne  vois  pas  le<  inconvénients  qui  pour- 
raient résulter  de  celle  augmentation  de  formules;  je  n'y 
vois,  au  contraire,  que  désavantages. 

M.  PATBooiLLitiD  (Gisors).  — S'il  m'était  permis  de  Taire 
quelques  observations  de  détail,  je  dirai  que,  dans  la  pré- 
paration des~  extraits,  on  ne  peut  pas  remplacer  un  extrait 
fait  avec  le  suc  de  la  plante,  par  l'extrait  alcoolique. 

M.  VON  Waidbbim  {Vienne).  —  Il  est  à  remarquer  que  les 
extraits  se  préparent  de  diverses  manières,  et  suivant  des 
formules  différentes. 

M.  Patrodillard  (Gisors).  —  II  faat  âtro  prudent,  car  il 
pourrait  y  avoir  des  erreurs. 

Il  semblerait  résulter  du  travail  que  nous  avons  sons  les 
yeux,  qu'on  peut  remplacer  l'extrait  des  feuilles  fraîches, 
par  l'extrait  alcoolique  des  feuilles  sèches.  Or,  on  sait  que 
les  produits  obtenus  sont  différents,  ceci  existe,  notaDunent, 
pour  les  préparations  de  l'aconit. 

M.  GoDCTMOT  {Vienne).  — M.  von  Waldheim,  dans  soD 
projet  de  pharmacopée  internationale,  établit  une  comparai- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


runuGortB  hitbiiutioiuu  7S5 

son  entre  l'extrait  d'aconit  provenant  des  feuilles  récentes  et 
celai  qui  provient  des  feuilles  sèches. 

Je  crois  qu'il  serait  beaucoup  plus  simple  de  n'avoir  qu'un 
extrait  d'aconit. 

M.  voD  Waldheim  a  cherché  dans  les  pharmacopées  des 
diyerâ  pays,  pour  se  renseigner  sur  la  manière  dont  on  faisait 
cette  préparation. 

Il  s'est  assuré  qu'en  France,  on  fait  ces  extraits,  soit  par 
l'épistation  et  la  pression  des  feuilles  récentes  et  par  extrac- 
tion des  feuilles  sèches,  et  c'est  alors  qu'il  a  proposé  l'adop- 
tion des  deux  méthodes;  ce  sera  à  la  commission  de  la  phar- 
macopée internationale  à  se  fixer  à  cet  égard. 

M.  Madsin  (Copenhague).  —  Il  y  a  25  ans  que  les  congrès 
s'occupent  de  celle  question  de  la  pharmacopée  internatio- 
nale. Les  difficultés  que  l'on  a  rencontrées  pour  ce  travail  ont 
été  réelles,  et  je  crois  pouvoir  proposer.au  congrès,  de  voler 
des  remerciements  à  la  commission,  qui,  enfin,  a  réalisé  ce 
travail,  et  particulièrement  à  son  rédacteur  H.  von  Wald- 
heim. 

Je  suis  d'avis  que  la  discussion  du  projet  de  cette  pharma- 
copée pourrait  nous  entraîner  fort  loin  et  que  plusieurs 
séances  n'y  suffiraient  pas. 

Il  comporte,  en  efi'et,  une  foule  de  petits  détails  que  nous 
ne  pouvons  aborder  en  ce  moment,  l'examen  doit  en  être 
fait  avec  méthode  et  circonspection;  je  vous  propose  d'en 
remettre  l'examen  à  un  autre  congrès. 

Le  projet,  qui  nous  est  soumis,  semble  répondre/suffisam- 
ment aux  besoins  de  toutes  les  nationalités,  et  c'est  pourquoi 
je  propose  à  l'assemblée  de  l'adopter. 

Une  seconde  proposition, que  j'émettrai,est  la  suivante  :  Je 
demande  qne  le  Congrès  déclare  que  tes  pouvoirs  de  la  com- 
mission lui  soient  continués,  qu'elle  soit  déclarée  en  perma- 
nence; chacun  de  nous  lui  adressera  les  observations  que  la 
lecture  du  projet  lui  suggérera,  ou  qu'il  croira  nécessaires, 
et,  dans  un  congrès  prochain,  nous  pourrons  alors  utilement 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


7S6  SlXlCn  ASSEMBLAI  GéHtIALI 

reprendre  la  discussion  de  cet  objet  et  arriver,eQfiD,àconsti- 
tuer  cette  œuvre  si  longtemps  attendue. 

M.  LE  Paësidem.  —  J'allais  précisément  proposer,  à  l'assem- 
blée.de  ne  pas  nous  tancer  plus  avant  dans  la  discusssion  d^ 
détails,  de  nous  borner  à  discuter  le  principe  de  la  créatioo 
de  la  pliarmacopée  internationale.  Il  est  évident  que  nous  oe 
pourrions  entamer.dans  ce  congrès, l'examen  de  toutes  les  for- 
mules consignées  dans  le  travail  de  M.  von  Waldheim.  J'es- 
time que  le  comité  du  Congrès,  qui  deviendra  comité  exé- 
cutif aussitôt  vos  travaux  terminés,  aura  pour  devoir  d'adres- 
ser, aux  principales  soriélés  de  pharmacie  du  inonde,  dd 
exemplaire  du  travail  de  M.  von  Waldheim, d'appeler  ratten- 
lion  sur  oe  projet  de  codex  et  de  prier  ces  collègues  de  lui 
transmettre  toutes  les  observations  auxquelles  aura  donoé 
lieu  l'examen  du  projet.  Ces  communications  pourront  élre 
adressées  ensuite  aux  membres  du  bureau  de  la  commission 
internationale  qui  le^  classera,  les  examinera  à  son  tour  et 
fera  rapport  sur  leur  valeur  dans  un  prochain  congrès.  La 
discussion,  alors,  pourra  être  fructueuse  et  on  arrivera  faci- 
lement à  l'adoption  des  diverses  formules  qui  constituerooE 
la  future  pharmacopée  internationale. 

Un  MEMBRE.  —  Je  ne  suis  pas  partisan  de  donner  une  appro- 
bation complète  au  projet  qui  nous  est  soumis.  Remarquez, 
Messieurs,  qu'il  s'agit  d'un  projet  que  vous  n'avez  pu  exa- 
miner à  fond,  ni  nous  non  plus;  or,  nous  devons  nous  réser- 
ver le  droit  de  l'examiner  à  tête  reposée,  de  le  discuter 
même,  dans  nos  journaux  de  pharmacie. 

C'est  ainsi  que  nous  rendrons  le  plus  de  services.  Cbacoa 
de  nous,  dans  nos  pays  respectifs,  fera  les  observations  qu'il 
croira  devoir  présenter,  et,  dans  un  prochain  congrès,  après 
une  discussion  approfondie,  nous  pourrons  procéder  alors  à 
quelque  chose  de  sérieux. 

J'aime  à  croire  que  personne  de  nous  n'a  la  prétention 
d'avoir  fait  quelque  chose  de  parfait,  et  je  ne  pense  pas 
qu'aucun  de  vous  veuille  faire  adopter,  sans  examen,  un  pro- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHAUUCOPéB  mrSKIf^TIONlLK  727 

jet  qui  nous  est  soumis  et  qui  doit  être  la  représentalion 
exacte  des  idées  du  Congrès. 

M.  Petit  (Pans).  —  Je  crois  que  nous  perdrions  beaucoup 
de  temps,  si  nous  voulions  toucher  aux.  bases  du  projet  qui 
a  été  déposé  par  M.  von  Waldheim.  Acceplons-le  comme 
base  de  nos  discussions  futures,  et  adressons-le  oûîcieltement 
à  toutes  les  sociétés  de  pharmacie  qui  sont  représentées  ici. 

Je  crois  que  toucher  au  travail  pour  le  modifier,  c'est  retar- 
der le  momi^Dt  que  nous  désirons  tous,  c'est-à-dire  celui  oii 
il  nous  sera  donné  de  pouvoir  adopter  des  formules  interna- 
tionales. 

M.  LB  Président.  —  On  a  proposé,  tout  à  l'heure,  de  ren- 
voyer le  travail  à  une  commission  permanente;  mais  il  ne 
sera  pas  sans  intOr^t  que  l'on  nous  indique  comment  elle 
aura  à  procéder  pour  subvenir  aux  frais  des  impressions,  etc. 
qu'elle  aura  à  faire. 

M.  Mébd  (Paris).  —  Toutes  les  sociétés  pharmaceutiques 
coDlribueront,  sans  aucun  doute,  à  ces  frais. 

M.  Madses  (Copenhague).  —  Je  crois  qu'il  conviendrait 
que  le  projet  fût  renvoyé  aux  membres  de  la  commission 
internationale,  el  que,  lorsque  les  représentants  des  divers 
pays  auront  produit  les  observa  lion.-}  que  ce  projet  leur  aura 
Buj^gérées,  l'ensemble  de  ces  observations  soit  remis  au  prési- 
dent, M.  von  Waldheim;  ce  travail  pourrait  être  terminé  six 
mois  après  l'envoi  du  comple-rendu  de  cette  session. 

Je  crois,  loulefois,  que  ce  qui  donnerait  surtout  de  l'auto- 
rité à  notre  travail,  ce  serait  une  déclaration  de  nos  gouver- 
nements respeclils,  par  laquelle  ils  s'engageraient  à  accepter 
toutes  les  formules  qui  sont  indiquées  dans  le  projet,  lors- 
qu'il s'agirait  de  réviser  les  pharmacopées  nationales. 

M  iB  Président.  —  I^  motion  de  l'honorable  orateur  tend 
à  limiter  le  temps  dont  pourra  disposer  la  commission,  aSn 
d'arriver  au  but  qu'elle  poursuit? 

M.  Madses  {Copenhague).  —  Non,  monsieur  le  président, 
j'ai  indiqué  six  mois  comme  tout  autre  temps,  mais  il  est 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


évident  qne  Ton  devrait  stipuler  uoe  époque  poar  la  rentrée 
de  toutes  les  obàervatioQS  qui  pourraient  se  produire.  Le 
prochain  Congrès  aura  probablemeni  lieu  dans  trois  ou  qua- 
tre ans  ol  il  faut  que  la  commission  internationale  ait  le  temps 
de  vérifier  la  valeur  des  objections  qu'on  lui  fera,  de  les  con- 
trôler et  de  présenter  des  amendements  éventuels  aa  projet 
aclael. 

M.  H08C&  {Turin).  —  Je  propose  de  voter  des  remerct- 
ments  à  la  commission  internationale  et  de  décider  que  nous 
lui  renverrons  le  projet  de  pharmacopée  internalionale.  - 

Le  caractère  de  ce  travail  n'admet,  à  aucun  poiat  de  vae, 
la  discQSsioQ  actuelle  de  chacun  des  articles. 

Il  feat  que  nous  ayons  entière  confiance  dans  la  commis- 
sion; je  suis  persuadé  qu'elle  arrivera  à  nous  présenter  an 
travail  qui  répondra  à  loules  les  exigences. 

M.  TOIT  Waldbrih  {Vienne).  —  Je  tiens  à  justifier  ce  goe 
la  commission  a  fait.  A  Londres,  on  nous  a  demandé  de 
rédiger  une  pharmacopée  universelle;  on  nous  a  dit  de 
prendre  l'avis  des  délégués  des  pays  qui  n'étaient  pas  re- 
présentés au  Congrès;  c'est  ce  que  nous  avons  fait.  Noos 
nous  sommes  adressés  à  tous  les  délégués  des  divers  pays 
qui  constituaient  la  commission  internationale;  ceux-ci  nous 
ont  répondu  en  nous  envoyant  une  liste  de  médicaments, 
que  nous  avons  cru  dignes  de  figurer  dans  la  pharmacopée 
internationale. 

C'est  afin  de  faire  connaître  les  désirs  des  délégués,  que 
vous  voyez  annotés  en  marge  de  cette  pharmacopée,  les  dé- 
sirs qui  ont  été  exprimés.  Nous  ne  croyons  pas  que  ceux-ci 
doivent  être  considérés  tous  comme  ayant  suISsammenl  de 
valeur,  pour  les  faire  admettre  d'emblée,  ce  sera  à  l'assem- 
blée à  prendre  une  déciâion  à  cet  égard. 

Je  crois  inutile  de  répondre,  en  ce  moment,  à  toutes  les 
observations  qui  se  sont  produites. 

Je  me  permets  d'espérer  que,  dans  an  avenir  très  pn>- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FHÀlMACOPdl  UIISflHlTUHIAUt  729 

chaÎQ,  nous  aaroDS  le  bonheur  d'assister  àlapublicaliond'une 
pharmacopée  inietnationale. 

M.  LE  Pbéside»t.  —  M.  N.  Gille,  membre  de  la  commis- 
sion de  la  pharmacopée  internationale,  nous  a  fait  parvenir 
la  proposition  suivante  : 

Les  membres  du  6"°*  Congrès  international  pharmaceu- 
ligue  n'ayant  pu  apprécier  suffisamment,  faute  de  temps, 
le  projet  élaboré  par  M.  von  Waldheim,  décident  gu'U  y  a 
lieu  d'accepter  ce  projet  pour  servir  de  base  aux  discus- 
sions auxquelles  la  question  de  la  pharmacopée  unioersetls 
doit  donner  lieu.  Ils  réservent  leur  appréciation  sur  l'en- 
semble du  travail  et  votent  des  remerciements  à  M.  von 
Waldheim,  pour  les  peines  qu'U  s'est  données  pour  produire 
ce  travail. 

M.  GoDEFFioT  (Vienne).  —  Cette  proposition  a  déjà  été 
adoptée  par  la  commission  internationnale. 

M.  LB  PefeiDEnt.  —  Il  convient  de  la  faire  adopter  par  le 
Congrès.  On  pourra,  alors,  renvoyer  le  projet  imprimé  à  la 
commission,  te  Congrès  doit  l'accepter  provisoirement, 
comme  base  de  ladiscusâion  future.  Je  mets  aux  voix  celte 
proposition. 

—  Ce  renvoi  est  prononcé. 

M.  le  Pbésidcnt.  —  11  nous  reste  à  voter  des  remercie- 
ments à  l'honorable  M.  von  Waldheim  el  à  la  commission 
qui  avait  été  chargée  de  ce  travail. 

M.  Madsen  a  proposé  de  limiter  le  temps  endéans  lequel  on 
devra  produire  tes  observations.  11  a  parlé  de  six  mois  après 
la  publication  du  compte-rendu. 

M.  voH  Waidheiii  (  Vienne).  —  Je  désirerais  faire  connaître, 
au  Congrès,  avant  que  M.  le  présent  mette  aux  voix  les  pro- 
positions qu'il  vient  de  formuler,  que  M.  le  Ministre  de  l'in- 
térieur de  l'empire  d'Aulriche-Hongrie  nous  a  donné  la  per- 
mission de  déclarer,  au  Congrès,  qu'il  tiendrait  compter  du 
travail  de  la  commission  internationale  et  du  Congrès,  lors 
de  la  prochaine  révision  de  la  pharmacopée  autrichienne. 


■D,B,t,zed.yGOOg[e 


730  sixitan  issemblée  géit^iàle 

M.  MadseD  a  proposé  que  les  membres  de  la  commission 
se  mettent  tous  en  rapport  avec  leurs  gouveroemenlâ  res- 
pectifs, pour  engager  ceux-ci  à  accepier,  dans  les  pharma- 
copées de  leurs  pays,  les  formules  de  la  pharmacopée  inter- 
nationale, ainsi  qu'on  le  fera  en  Autriche. 

M.  Li  Président.  —  Je  vais  mettre  aux  voix  ma  première 
proposition,  celle  de  voter  des  remercîments  à  la  commission 
internationale  chargée  de  la  rédaction  de  la  pharmacopée 
universelle  et  plus  spécialement  à  M.  von  Watdheim,  son 
président  et  auteur  du  projet  qui  vous  est  soumis.  (Acclama- 
tions.) 

Ensuite,  nous  aurons  à  nous  prononcer  sur  un  point  ca- 
pital, c'est  celui  do  la  nomination  de  la  commission  dont 
les  pouvoirs  sont  expirés.  Gomme  les  membres  qui  la  com- 
composent  sont  des  spécialistes,  je  vous  propose  de  les  re- 
nommer par  acclamation. 

—  Ces  deux  propositions  sont  adoptées  à  l'ananimilé. 

Vu  HBHBRB.  —  Je  demanderai  s'il  ne  serait  pas  possible 
d'appeler  dans  le  sein  de  la  commission  des  membres  de 
nationalités  qui  n'y  sont  pas  répré.'^eQlées  aujourd'hui,  par 
exemple,  M.  Zanni,  délégué  de  la  Turquie. 

M.  Méhu  (Parts).  —  Il  a  été  décidé  que  toutes  les  natio- 
nalités pouvaient  nous  envoyer  leurs  représentants. 

M.  tB  pHisiDEwT.  —  M.  Madsen  a  proposé  que  les  délégués 
envoyassent  à  la  commission  internationale,  endéaoâ  les  six 
mois,  les  renseignements  qu'ils  auraient  obtenus.  Je  crois 
qu'il  ne  faut  pas  limiter  ce  délai  sous  ce  rapport. 

M.  GoDBFFBOï  {Vienne;.  Je  pense  que  le  congrès  n'a  rien  à 
décidera  cet  égard. 

M.  LB  Prbsidbht.  —  C'est  également  mon  avis,  nous  devons 
laisser  sous  ce  rapport  toute  initiative  et  latitude  à  la  com- 
mission de  la  pharmacopée.  Elle  pourra  également  s'adjoin- 
dre M.  Zanni,  comme  délégué,  pour  la  Turquie. 

Mais  il  est  un  point  sur  lequel  je  désirerais  être  fixé;  il 
concerne  la  question  des  frais.  Je  propose  qu'il  soit  enlendv 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PHARIIACOPÉB  INTERNATIONILE  731 

que  les  frais  de  cette  commission  internationale,  ainsi  que 
ceux  de  la  commission  executive  du  Congrès,  pour  les  im- 
pressions, etc.,  soient  à  charge  des  sociétés  de  pharmacie 
dont  les  membres  sont  représentés  au  Congrès.  Le  comité 
exécutif  du  Congrès  est  également  chargé  de  transmettre  à 
la  commission  de  la  pharmacopée  tous  les  éléments  qui  pour- 
raient lui  être  nécessaires  pour  aboutir. 

Ces  propositions  sont  adoptées  à  l'unanimité. 

M.  LE  pRBsiDBflT.  —  Messieurs,  dans  quelques  instants, 
nous  aurons  terminé  nos  travaux..  Nous  aurons  à  voter  sur 
les  différents  rapports  qui  doivent  encore  nous  être  présen- 
tés, mais  sans  entrer  pourtant  dans  aucune  discussion.  Ua 
délégué  du  gouvernement  belge  assistera  à  la  séance; 
M.  Beco,  chef  de  cabinet  de  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  et  de 
l'instruction  publique,  directeur-général  de  la  section  d'hy- 
giène, a  bien  voulu  nous  prévenir  qu'il  honorera  notre  séance 
de  sa  présence.  Je  vous  prie  de  vouloir  assister  tous  à  celte 
dernière  réunion,  qui  ne  sera  pas  très  longue.  En  attendant, 
je  déclare  levée  celle  à  laquelle  nous  assistons. 

—  La  séance  est  levée  à  4  heures. 

N.  B.  Nous  donnons  ci-dessous,  comme  P.  S.,  le  procès- 
verbal  de  l'assemblée  générale  de  la  commission  internatio- 
nale de  la  pharmacopée. 

Celle-ci  s'est  réunie  à  l'issue  de  la  séance  de  clôture. 

Procès-verbal  de  la  séance  du  samedi,  le  5  septembre. 

IjE  séance  s'ouvre  à  5  heui-es,  sous  la  présidence  de  M.  A.  von 
Waldheim. 

Sont  présents  :  MM.  N.  Gille,  BrunneDgraber,  ForsmanD,  J.  Po- 
Iak,  docteur  Ankersmii,  W.  Sebardt,  G.  Hansen,  M.  Walther, 
C.  Bratimos,  N.  Madsen,  A.  Petit,  G.  Lotze,  C.  Schacbt,  von  Wald- 
heim et  Godeffroy. 

Les  résoluliona  suivantes  sont  prises  : 

Sur  la  proposition  de  M.  Madsen,  l'assemblée  décide  d'envoyer 
les  observations  faites  sur  le  projet  d'une  pharmacopée  interuatio" 
nale,  auasitdt  que  possible,  au  président. 

43, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


732  sizifim  AssnuLÉB  GËittSAU 

Rassemblée  nomme  de  nouveau  comme  président,  M.  von  Wald- 
heim,  comme  vice-présidents^  MM.  Petit  et  Martenson  et  comme  se- 
crétaire, M.  Godeffroy. 

M.  Carieigke  fait  observer  que,  si  un  des  délégués  ou  un  des 
membres  du  bureau  était  obligé  de  voyager  pour  produire  des 
communications  avec  d'autres  membres  du  comité,  les  frais  de  ce 
voyage  seront  mentionnés  sur  l'état  des  frais  de  la  commission  in- 
ternationale, payables  par  toutes  les  sociétés  de  pharmacie. 

M.  le  président  remercie  chaleureusement  l'assemblée  pour  sa 
réélection,  il  connaît  la  lâche  qu'on  lui  impose,  mais  il  espère  qu'il 
se  rendra  digne  de  la  confiance  que  la  commission  a  mise  en  lui. 

La  commission  ordonne  l'impression  des  procès- verbaux. 

M.  le  secrétaire  est  chargé  de  l'exécution  de  ce  vote. 

M.  le  président  déclare  la  séance  levée  et  la  session  close. 

Bruxelles,  le   5  septembre  1883. 

Le  secrétaire,  Le  président. 

Prof,  !>  GoDEPPftoy.  A.  von  Waldbeu. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SEPTIÈME  ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE 
Samedi,  5  septembre  1885. 

Séance  de  clôture. 

La  séaace  est  ouverte  à  quatre  heures  el  un  quart,  soas 
la  présidence  de  M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès. 

M.  ti  pRBSiDRHT.  ~~  Je  prie  M.  Beco,  délégué  du  gouverne- 
ment, chef  du  cabinet  de  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  et  de 
l'iDStraclioD  publique,  de  vouloir  prendre  place  à  mes  cdtés; 
j'adresserai  la  même  demande  à  MM.  Fidier,  von  Wald- 
heim,  Middieton,  Madsen,  Caries,  Lolar,  Connizzarro,  Dra- 
geadorff,  Sebardt  et  Hansen,  délégués  des  gouvernements 
d'Autriche-HoDgrie,  du  Chili,  du  Danemarck,  de  la  France, 
de  l'Italie,  de  la  Russie,  de  ta  Suède  et  de  la  Norwège.  J'en- 
gagerai les  autres  membres  d'honneur  et  membres  du  co- 
mité, à  vouloir  occuper  les  places  qui  leur  sont  réservées 
sur  l'estrade. 

Dans  quelques  instants,  Messieurs,  nous  allons  clôturer 
notre  Congrès.  Celte  dert>ière  assemblée  sera  pour  ainsi  dire 
un  résumé  de  nos  travaux;  nos  discussions  sont  terminées, 
il  nous  reste  à  affirmer  les  décisions  que  nous  avons  prises 
et  alors  commencera  le  rôle  du  comité  exécutif  du  Congrès, 
que  vous  avez  chargé  de  la  réalisation  de  vos  vœux. 

En  son  nom,  je  puis  vous  promettre  qu'il  ne  faillira  pas 
à  la  tâche  que  vous  lui  avez  imposée,  il  saura  se  vendre  di- 
gne de  la  confiance  que  vous  lui  avez  accordée  et  il  s'effor- 
cera, par  tous  les  moyens  en  son  pouvoir,  d'améliorer  la 
position  des  pharmaciens  et  de  faire  accorder  à  notre  profes- 
sion la  considération  et  l'estime  publique  à  laquelle  elle  a 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


73i  SBPTlbil  ASSEHBLAE  GÉIfâlALE 

droit  par  les  connaissances  scientifiques  et  les  services  ha- 
manilaires  que  l'on  réclame  de  ses  adeptes. 

M.  WBrERS-BBTiiaK  (Ulrecht).  —  Nous  touclioos  à  !a  fin 
du  Congrès.  La  plupart  des  questions  qui  y  ODt  été  traitées, 
ont  reçu  une  solution. 

Il  est  une  question  très  importante  qui  reste  à  décider, 
c'est  celle  de  la  localité  oii  aura  lieu  le  prochain  congrès. 

M.  LB  FaÉiiiDSNT.  —  Je  demanderai  à  l'honorable  membre 
de  vouloir  reproduire  son  observation  tout  à  l'heure. 

Nous  avons  d'abord  à  entendre  les  rapports  du  secrétaire- 
général  et  des  rapporteurs  des  sections. 

M.  Wbfbrs-Bettink  {Utrecht).  —  J'attendrai  le  moment 
convenable,  monsieur  le  président. 

M.  LE  PftÊsiDBHT.  —  L'ordre  du  jour  appelle  la  lecture  des 
rapports  sur  les  0[)érations  du  Congrès. 

M.  Van  db  Vtvbbb,  secrétaire-général,  donne  lecture  da 
rapport  ci-après  : 

Messiedrs, 

Nous  voici  arrivés  aux  termes  de  nos  travaux;  dans  qnelqiies 
instants  M.  le  Président  va  déclarer  que  le  6»  Congrès  inlematiMBl 
pharmaceutique  a  vécu  et  nous  allons  nous  disperser  dans  tous  les 
pays  du  monde.  Dans  quelques  jours,  il  ne  nous  restera  plus  que 
le  souvenir  des  bonnes  amiLiés  que  noua  nous  sommes  créées,  des 
aimables  relations  confraternelles  que  nous  avons  eues  et  des  réso- 
lutions que  nous  avons  prises. 

Ces  dernières  sont  des  plus  importantes,  il  est  de  notre  devoir  de 
les  allirmer  une  dernière  fois;  je  vais,  dans  quelques  instants,  éou- 
mérer  les  décisions  que  vous  avez  volées  en  assemblées  générales; 
Messieurs  les  rapporteurs  des  sections  vous  Terout  part  des  travaui 
accomplis  en  section. 

Mais  avant  de  passer  à  cette  énumération,  laissez-moi,  messieurs, 
vous  féliciler  de  l'immense  travail  que  vous  avez  accompli,  toutes 
les  questions  qui  vous  ont  été  soumises  ont  été  élucidées.  Ce  résul- 
tat, nous  le  devons  surtout  à  votre  assiduité  aux  séances,  i  votre 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


GtANCE  DE  CLOTUU  735 

zèle,  à  votre  amour  pour  le  bien-élre  de  l'humanité  et  de  vos  col- 
lègues. 

Notre  Congrès,  Messieurs,  a  eu  un  grand  succès,  un  succès  ines- 
péré; c'est  surtout  au  point  de  vue  de  la  science  qu'il  aura  été 
fécond  en  résultats  utiles.  Il  a  dépassé  de  beaucoup  les  congrès 
pharmaceutiques  antérieurs  et  par  ses  travaux  et  par  le  nombre  et 
la  qualité  de  ses  adhérents  ;  il  a,  pour  ainsi  dire,  régénéré  ces  rén- 
nious  en  agrandissant  les  cadres  des  sessions  de  Brunswick,  de 
Vienne,  de  Saint-Pétersbourg,  de  Paris  et  de  Londres. 

Nous  avons  été  heureux  de  l'extension  que  nous  avons  donnée  à 
nos  assises  internationales,  d'abord  nous  avons  atteint  le  but  anté- 
rieur des  congrès  de  pharmacie  et,  ensuite,  en  nous  occupant  d'au- 
tres questions,  hygiéniques  et  scientifiques,  nous  avons  afRrmé 
notre  droit  de  nous  préoccuper  de  tout  ce  qui  se  rattache  à  la  chi- 
mie analytique  et  à  l'hygiène;  j'ai  dit  notre  droit.  Messieurs,  parce 
que,  dans  beaucoup  de  pays  et  j'espère  que,  sous  peu,  cela  sera 
dans  tous  les  pays,  les  pharmaciens  sont,  de  par  leurs  connais- 
sances exigées  lors  des  examens,  les  seules  personnes  qui  aient 
donné  des  preuves  de  capacilé  pour  se  livrer  à  ces  études. 

Kn  donnant  à  tous  les  membres  le  droit  de  prendre  part  aux  dis- 
cussions et  aux  votes,  nous  avons  amené  à  nos  délibérations  de 
nombreux  et  savants  confrères  qui  s'étaient  toujours,  jusqu'ici, 
abstenu  de  paraître  à  nos  débats . 

Tons  égaux,  telle  fut  notre  devise  et  nous  l'avons  appliquée  dans 
toutes  les  résolutions  que  nous  avons  prises.  Celles-ci,  comme  nous 
vous  l'avions  dit  au  commencement  de  nos  assemblées,  n'ont  été 
considérées  comme  adoptées  que  lorsqu'elles  réunissaient  la  pres- 
que unanimité  des  suiïrages.  Les  décisions  qui  ont  été  prises  sont 
donc  celles  du  Congrès  et  non  celles  d'une  majorité  relative,  elles 
réOètent  l'opinion  de  la  grande  majoriLédes  membres,  je  pourrais 
presque  dire  de  l'unanimité. 

A  la  séance  d'ouverture,  je  vous  ai  fait  part,  Messieurs,  du  résul- 
tat de  notre  appel  au  monde  pharmaceutique  et  scientifique,  depuis 
cette  époque,  et  pendant  ces  huit  jours  de  débats,  nous  avons  en- 
core reçu  quelques  adhésions. 

Le  Congrès  a  réuni  728  adhérents,  231  étrangers  et  497  belges. 
Voici  comment  se  répartissent  cei  chiffres  :  l'Allemagne  nous  a  en- 
voyé 17  confrères;  l'Australie,  I;  l'Autriche-Hongrio,  <5;  le 
Cbili,    1  ;  le  Danemarck,  6  ;  l'Ile  Saint-Thomas  (Possession  Da- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


736  BBPTitaE   IHSEMBLtB  GÊlrtRAU 

noise),  1  ;  l'Espagne,  6;  l'Ile  de  Cuba  (Possession  Espagnole),!: 
les  États-Unis,  8;  la  France,  72;  la  Grande-Bretagne,  32;  la 
Grèce,  â;  l'Italie,  8;  le  Japon,  1;  le  Grand-Duché  de  Loxem- 
bourg,  i  ;  la  Principauté  de  Monaco,  1  ;  les  Pays-Bas,  21  ;  le  Porta- 
gal,  i<;  la  Roumanie,  3;  la  Russie,  5;  la  Suède  etNorwège.HJ 
la  Suisse,  I  ;  la  Turquie,  1  ;  la  Nouvelle-Zélande,  1  ;  la  Bel- 
gique, 497.  Des  pharmaciens  habitant  25  pays  différents  ont  adMré 
à  nos  travaux  et  sont  venus  prendre  part  à  nos  délibérations. 

Dix  gouvernements  se  sont  fAÎt  représenter  officiellement  par  des 
délégués;  79  Académies,  Universités,  Sociétés  de  chimie,  d'hy- 
giène ou  de  pharmacie,  ont  envoyé  des  délégués  au  Congrès  ;  27  so- 
ciétés empêchées,  soit  par  de  trop  fortes  distances,  soit  pour  d'an- 
tres raisons  n'ont  pu  se  faire  représenter  et  nous  ont  adressé  leur 
adhésion  morale. 

Ces  chiffres  démontrent  évidemment  la  grande  imporlaaee  de 
notre  Congrès  ;  je  pourrais  citer  quelques  noms  pour  vous  démon- 
trer qu'il  a  réuni  éf^alement  tout  ce  que  la  pharmacie,  tout  ce  que  te 
science  compte  de  plus  illustre,  mais  Je  m'en  absteindrai,  désirant 
ne  blesser  la  modestie  d'aucune  de  ces  illustrations  qui  nous  ont  si 
puissamment  aidés  à  élucider  d:;ux  des  problèmes  les  plusimpoi^ 
tants  de  la  science  :  la  répression  des  fraudes  en  matières  de  den- 
rées alimentaires  et  les  conditions  que  l'on  doit  exiger  de  toute  eaa 
destinée  à  servir  aux  usages  alimentaires. 

Le  Congrès  a  élucidé  les  quatre  questions  qui  devaient  être  exa- 
minées en  assemblée  générale  dans  cinq  séances.  Après  une  dis- 
cussion des  plus  approfondies,  il  a  pris  les  résolutions  ci-après  : 

La  première  question  qui  fut  examinée,  était  celle  rclalJve  c  à 
Fetaente  internationale  contre  la  falsification  des  denrées  alimen- 
taires et  des  boissons.  >  Elle  avnit  été  renvoyée,  par  le  comité  oi^- 
nisaleur,  à  une  commission  composée  de  HM.  G.  Vande  Velde, 
P.  Van  Pell  el  Th.  Belval,  rapporteur.  Vous  avez  adopté  les  vœux 
ci-après  : 

I.  La  législation  relative  à  la  falsification  des  denrées  alimen- 
taires et  des  boissons,  ainsi  que  sa  sanction  pénale  et  la  mise  en  pra- 
tique de  la  loi,  feront  l'objet  d'une  entente  internationale; 

U.  La  falsification  sera  législalivement  définie  dans  les  temtes 
fixés  par  accord  international  ; 

111.  A.  Dam  chaque  pays,  la  législation  précisera,  d'une  maniire 


D,!„t,zed.yGOO^Ie 


StAHCE  DE  CLOTUII  737 

nette,  formule  et  inéluctable,  les  circonitanees  Jan»  tesqttelles  on 
commet,  sous  quelque  dénonciation  ou  quelque  forme  que  ce  soit,  la 
tromperie  sur  la  nature  et  la  qualité  des  denrées  alimentaires  et  des 
boissons; 

B.  Cette  législation  donnera,  aux  autorités  administratives  et  sa- 
nitaires, les  pouvoirs  et  les  moyens  d'action  nécessaires  pour  recher- 
cher et  constater  les  falsifications; 

C.  Elle  armera  le  pouvoir  judiciaire  d'une  sanction  pénale  suffi- 
sante pour  que  la  répresion  soit  efficace  ; 

IV.  A.  Des  instructions  seront  données  dans  chaque  pays,  par  les 
soins  de  l'autorité  sanitaire,  pour  préciser  la  composition  moyenne 
des  denrées  alimentaires  et  pour  indiquer  les  méthodes  d'investiga- 
tions qui  paraissent  les  meilleures; 

B.  Ces  instructions  sertiront  de  base  pour  l'élaboration,  à  la  suite 
d'une  entente  entre  les  autorités  sanitaires  des  différents  pays  ou 
leurs  délégués,  d'un  codbi  uniforme,  fixant  les  mêmes  données  pour 
les  substances  d'un  intérêt  international.  Ce  codex  pourra  être  ré- 
visé chaque  année; 

V.  Il  sera  établi,  dans  chaque  pays,  un  service  d'inspection  pour 
la  surveillance  du  commerce  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons; 

VI.  Pour  faciliter  la  découverte  des  fraudes,  il  est  désirable  que 
les  échantillons  remis  par  le  public,  soient  examinés  gratuitement, 
lorsque  le  déposant  fera  connaître  son  nom  et  celui  du  vendeur; 

VII.  les  administrations  sanitaires  centrales  des  différents  pays 
se  tiendront  mutuellemeni  et  régulièrement  informées  des  constata- 
tations  opérées  par  les  services  nationaux  d'inspection  et  d'analyse. 
Elles  procéderont,  afin  d'en  assurer,  le  cas  échéant,  la  répression,  à 
la  vérification  des  fraudes  de  l'espèce  gui  leur  seraient  signalées 
comme  s'effectuanl  sur  leur  territoire. 

La  question  de  l'enseignement  pharmaceutique  fut  la  seconde 
question  traitée  en  assemblée  géoéralo.  Elle  avait  été  examinée 
préalablement  par  une  commission  composée  de  HM.  N.  Gille, 
Verbassel  et  De  Nobele,  rapporteur. 

Le  Congrès,  après  une  longue  discussion,  émit  les  vœux  sui- 
vants : 

1  o  Voir  établir  partout,  m  il  n'existe  pas  encore,  un  diplôme  don* 
nant  seul  droit  à  rexercice  de  la  pharmacie; 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


'38  SEFTI&HB  ASSntBLÉI  GfiHÉKÀLR 

î»  Exiger  des  aspirants- pharmaciens,  les  mêmet  études prépara- 
'.oires  que  des  médecins,  docteurs  en  sciences,  etc.  ; 

3"  Dresser  un  programme  contenant  le  minimum  des  cotmait- 
lances  à  exiger  des  pharmaciens. 

i"  Dans  tous  les  pays,  remplacer  les  titres  actuellemeTit  existant 
de  pharmacien,  ou  de  terme  synonyme,  par  celui  de  docteur  en  phar- 

5"  Permettre  au  pharmacien  titulaire  d'une  pharmacie  de  te  faire 
'■également  remplacer,  pendant  son  absence,  par  une  personne  pos- 
\t  un  diplôme  de  pharmacien  ou  d'auxiliaire; 

6"  Créer,  à  cet  effet,  partout  un  diplôme  d'auxiliaire  en  pharma- 
cie igehûlfe). 

Ces  conclusioDs,  Messieurs,  sonl  celles  du  rapporteur,  plus  on 
moins  amendées;  vous  pourrez  remarquer,  et  l'observation  en  a 
été  foite  pendanl  le  cours  des  débats,  qu'elles  ne  sont  pas  de  na- 
lure  à  élucider  complétemenl  loul  ce  qui  se  rapporte  à  l'enseigne- 
ment pharmaceutique.  Nous  n'avons  fait  que  commencer  l'exanicii 
de  cette  question,  nous  avons  comparé  les  dispositions  relatives  à 
l'enseignement  pharmaceutique  chez  les  diverses  nations  repré- 
sentées au  Congrès,  nous  avons  décidé  quels  seront  les  grades 
que  l'on  conférera;  cette  discussion  nous  a  permis  de  préparera 
programme  des  études  qui  seront  proposées  pour  chaque  grade  et 
de  déterminer,  plus  tard,  les  épreuves  à  faire  subir  aux  récépien- 
daires,  lors  de  leurs  divers  examens.  Il  appartiendra,  à  un  prochain 
congrès,  de  terminer  notre  travail  et  vous  avez  pris,  à  <^et  éfprd, 
des  dispositions  qui  faciliteront  la  continuation  de  ces  débats. 
Après  discussion  sur  les  mesures  qu'il  y  avait  à  prendre  à  cet  effet. 
vous  avez  décidé  que  a  le  comité  d'exécution  du  G"'  Congrès  inter- 
national est  chargé  de  poursuivre  l'exécution  des  décisions  prises 
par  le  Congrès,  awsi  bien  de  celles  gui  concernent  l'enseignement 
pharmaceutique,  que  de  celles  qui  se  rapportent  à  d'autres  questions.  H 
pr^iarera  la  continuation  des  discussions  qui  n'auraient  pas  été  épui- 
sées pendant  le  présent  Congrès  et  dressera  un  programme  interna- 
tioTiol  des  études  pharmaceutiques.  > 

Les  eaux  alimentaires  ont  lait  l'objet  de  longs  débats,  deux  rap- 
ports avaient  été  présentés  sur  cette  quostioti,  par  une  commission 
composée  de  MM.  Blas,  Van  Meickeboke  et  E.  Van  de  Vyvere,  rap- 
porteur; vous  avez  consacré  deux  séances  pour  résoudre  le  diffi- 
cile et  important  problème  :  déterminer  les  conditions  requises  poto" 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


SEANCE  DB  OOTOKI  739 

gu'wie  eau  puisse  être  considérée  comme  alimentaire;  voici  les  dé- 
cisions que  vous  avez  prises  : 

L'examen  bactérioscopique,  de  mime  que  i'eosamen  micrascopvpte, 
peuvent  fournir  des  indications  précieuses,  lors  de  l'analyse  des 
eaux,  mais  tanalyse  chimique  doit  continuer  à  servir  de  base  aux 
recherches  des  conditions  sanitaires  de  l'eau  alimentaire. 

Celle-ci,  pour  être  potable,  doit  satisfaire  aux  conditions  sui- 
vantes : 

i'  Elle  doit  être  limpide,  transparente,  incolore,  sans  odeur, 
exempte  de  matières  en  suspension; 

2'  Elle  doit  être  fraîche,  d'une  saveur  agréable,  sa  température 
ne  doit  pas  varier  sensiblement  et  ne  pas  dépasser  i  o"  centigrades  ; 

3"  Elle  doit  être  aérée  et  tenir  en  solution  une  certaine  quantité 
d'acide  carbonique.  L'air,  qu'elle  renferme,  doit  contenir  plus  d'oxy- 
gène que  l'air  ambiant; 

i°  La  quantité  de  matières  organiques,  déterminée  par  le  pro- 
cédé Kubel-Tiemann,  ne  doit  pas  dépasser  20  milligrammes  par  litre 
et  évaluée  en  acide  oxalique,  elle  ne  doit  pas  être  azotée; 

5*  La  matière  organique  azotée,  brûlée  par  une  solution  alcaline 
de  permanganate  de  potassium,  ne  doit  pas  fournir  -plus  d'un 
dixième  de  milligramtjie  d'azote  albuminoïde  par  litre; 

6°  Elle  ne  doit  pas  contenir  plus  de  cinq  dixièmes  de  mUligramme 
d'ammoniaque  par  litre; 

T  Un  litre  d'eau  ne  doit  pas  contenir  plus  de  5  décigrammes  de 
tels  minéraux, 

60  mUligrammes  d'anhydride  sulfurtque, 

10  id.        de  chlore, 

2  id.         d'anhydride  azotique, 

1/2  id.         d'anhydride  phosphorique, 

200  id.         d'oxydes  alcalino-terreux, 

30  id.  .  de  silice, 

3  id.        de  fer; 

8°  L'eau  potable  ne  doit  renfermer  ni  nitrites,  ni  hydrogène  sul- 
furé, ni  hydrogènes  carbonés,  ni  sidfures,  ni  sels  métalliques,  pré- 
cipitables  par  l'acide  sulfhydrique  ou  le  sulfhydrate  ammonique, 
à  l'exception  de  traces  de  fei-,  d'aluminium  ou  de  manganèse; 

9"  Elle  ne  peut  acquérir  une  odeur  désagréable,  après  avoir  été 
conservée  dans  un  vase  fermé  ou  ouvert  ; 

10"  Elle  ne  peut  renfermer  ni  microzoaires,  ni  microphytes,  tels 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


7i0  SBPTitn  IBBfMBLtB  StirtUU 

gve  tapropkytei,  lq>totria:,  leptomitet,  hyphéotrix  et  autres  dgt^ 
blanches,  de  nombreux  infiuoires  et  bactéries,  et  particulièremenl 
aucuw  substance  en  vote  de  décomposition  ; 

W"  L'addition  de  sucre  blanc  ne  doit  pas  y  développer  des  rvmm; 

42"  Cultivée  avec  de  la  gélatine,  elle  ne  doit  pas  donner  produc- 
tion à  d'innombrables  bactéries,  liquà/tant  la  gélatine  en  moins  de 
huitjouri. 

Le  Congrès  a,  en  outre,  décidé  qu'il  y  avait  lieu  d'exprimer  le 
voeu  ci-après  : 

Le  6""  Congrès  international  pharmaceutique  et  chimique,  émet 
le  vœu  de  voir  tous  les  gouvernements  procéder  à  une  enquête  ienv- 
blableàcellequia  étéfaite  en  Amérique,  aux  Etats-Unis,  au  sujti 
de  la  composition  des  eaux  alimentaires  dans  toutes  les  parties  de 
leurs  pays  respectifs. 

La  quatrième  question  était  celle  relative  à  la  rédaction  d'uoe 
pharmacopée  internationale.  Comme  vous  le  savez.  Messieurs,  elle 
fut  introduite  il  y  a  vin^t  ans  ;  elle  vieut  d'entrer,  enfin,  dans  la 
voie  de  la  réalisation;  un  projet  des  plus  sérieux  vous  est  soumis, 
il  ne  nous  était  pas  possible  de  l'examiner  en  détail  dans  celte 
session;  le  Congrès  a  voté  la  déclaration  ci-après  : 

Les  membres  du  6""  Congrès  international  pkarmaceutiqtK. 
n'ayant  pu  apprécier  suffisamment,  faute  de  temps,  le  projet  daborè 
par  M.  von  Waldheim,  décident  qu'il  y  a  lieu  d'accepter  ce  projet 
pour  servir  de  base  aux  discussions  auxquelles  la  question  de  la 
pharmacopée  universelle  doit  donner  lieu.  Ils  réservent  leur  appré- 
ciation sur  l'ensemble  du  travail  et  votent  des  remercimenti  à 
M.  von  Waldheim  pour  les  peines  qu'il  s'est  données  pour  produin 
ce  travail, 

La  simple  éuuméi-ation  de  tous  ces  vœux  et  décisions,  vous  a 
prouvé  que  nous  avons  le  droit  d'être  fiers  de  nos  actes;  certaine- 
ment, il  y  a  des  questions  qui  n'ont  pas  reçu  de  solution  complète, 
mais  telle  n'était  pas  l'intention  du  comité  organisateur.  Certaines 
questions  devaient  être  élucidées  complètement  et  résolues;  d'au- 
tres ne  devaient  élre  que  préparées  suffisamment  pour  être  réso- 
lues dans  un  prochain  Congrès:  notre  programme  a  été  entièreraeul 
rempli. 

Nous  pouvons  le  dire,  sans  emphase,  le  e™  Congrès  inlenwlio- 
nal  pharmaceutique  est  un  des  rares  congrès  qui  ail  produitquel- 
que  travail  utile  à  la  société,  il  ne  sera  pas  stérile  comme  la  plupart 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


stinca  DB  CLomi  -  741 

de  ces  assemblées  iolernatioDalea.  Les  gouverDements,  les  admi- 
nistrations communales,  les  sociétés  scientifiques,  les  particuliers 
mêmes,  trouveront  chacun,  dans  nos  travaux,  de  quoi  glaner  qui 
pourra  leur  être  utile  ou  profitable. 

L'innovation  que  vous  avez  iostitaée,  de  prolonger  les  pouvoirs 
du  comité  exécutif  jusqu'au  prochain  Congrès,  afin  de  donner  une 
sanction  à  vos  vœux  el  décisions,  aura  d'heureux  résultats.  Elle 
aura  pour  effet  de  laisser,  derrière  vous,  un  comité  chargé  de  pour- 
suivre votre  but  et  de  travailler  à  la  réalisation  de  vos  idées  et  de 
vos  vœux.  {Applaudissements  prolongés.) 

M.  LE  Pbésibekt.  —  Quelqu'un  désire-l-il  prendre  la  pa- 
role sur  le  rapport  de  M.  le  secrélaire-général? 

Votre  silence  peut  être  considéré  comme  un  acquiesce- 
meat  à  tout  ce  qu'il  renferme,  je  déclare  donc  comme  vœux  ' 
et  décisions  du  Congrès,  toutes  les  résolutions  indiquées 
dans  le  document  dont   M.  le  secrétaire-général  vient  de 
donner  lecture. 

Nous  allons  passer  maintenant  successivement  à  l'audi- 
tions  des  rapports  sur  les  travaux  des  différentes  sections. 
Les  décisions  prises  par  celles-ci  devront  être  approuvées 
par  l'assemblée  générale,  aSn  qu'elles  deviennent  aussi  des 
vœux  du  Congrès.  Je  mettrai  donc  aux  voix,  après  lecture 
des  communications  par  MM.  les  rapporteurs  des  sections, 
les  vœux  que  ces  rapports  renrermeront.  En  cas  d'improba- 
tion,  ils  seront  biffés.  Je  donnerai  d'abord  la  parole  à 
M.  Patrouillard,  rapporteur  de  la  première  seclion. 

M.  Patrouillard  ((risors).  —  Comme  rapporteur,  j'ai  l'hon- 
neur de  vous  faire  connaître  les  vœux  exprimés  par  la 
première  section.  Les  voici  : 

Sur  la  proposition  de  M.  Berquier,  en  ce  qui  concerne  la  pharma- 
cie vétérinaire,  la  première  section  a  admis  les  considérants  et 
exprimé  les  vœux  suivants  : 

1"  Considérant  que  la  médecine  vétérinaire  revêt  tous 
les  jours  un  caractère  plus  scientifique  et  se  rapproche 
ainsi  d'avantage  de  la  médecine  humaine; 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


742  lEPTtkHB  ASSEUIÉB  flÉHÉUU 

Considérant,  d'autre  part,  qu'elle  prend  une  importance 
d'autant  plus  grande,  qu'il  est  reconnu  aujourd'hui  que 
la  plupart  des  maladies  infectieuses  sont  transmissîbles  dt 
l'animal  à  l'homme; 

Considérant  que,  dans  ces  conditions,  les  soins  à  donner 
à  la  santé  des  animaxix  domestiques,  ne  peuvent  être  con- 
sidérés, comme  ne  répondant  qu'à  des  intérêts  privés,  mm 
bien  à  un  intérêt  public  de  premier  ordre,  et  qu'il  importe 
de  sauvegarder  par  une  ri^glementation  converuAle  des 
diverses  branches  de  l'art  de  guérir; 

Considérant,  en  ce  qui  concerne  spécialement  Vexerda 
de  la  pharmacie  :  que,  dans  tous  les  pays,  cet  exercice  est 
réglépar  des  lots  dont  le  but  est  d'assurer  la  bonne  gw^lé 
des  médicaments  ;  que  cette  bonne  qualité  des  médicatnenti 
n'est  pas  moins  nécessaire  lorsqu'il  s'agit  du  traitement  (fes 
animaux  que  lorsqu'il  s'agit  du  traitement  de  l'homme; 

Qv£,  d'autre  part,  les  médicaments  employés,  pour  If 
traitement  des  animaux,  ne  diffèrent  des  médicaments  em- 
ployés pour  le  traitement  de  l'homme,  ni  par  la  tiature  d« 
agents  thérapeutiques  qui  les  composent,  ni  par  les  procé- 
dés employés  pour  transformer  ou  combiner  ces  agents; 

Que,  dès  lors,  il  n'y  a  aucune  raison  de  les  séparer  dam 
la  réglementation; 

Qu'il  y  a,  au  contraire,  tout  avantage  à  entourer  kitné- 
dicaments  vétérinaires  des  garanties  reconnues  nécessaires, 
lorsqu'il  s'agit  de  médicaments  destinés  à  l'homme. 

Emet  le  vceu  : 

Que,  dam  tous  les  pays,  la  réglementation  concerruiiit 
l'exercice  de  la  pharmacie  soit  appliquée,  tout  aussi  Im 
aux  médicaments  uétérinaircs  qu'aux  médicame7its  des(in/f 
à  l'homme; 

Et  que,  pour  fadlUer  cette  application,  les  formulaires 
officiels  contiennent  un  chapitre  où  seront  réunies  les  for- 
mules plus  spécialement  vétérinaires. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


BEÂHCI  DI  aOTDU  7*3 

Plusieurs  vœux  ont  été  exprimés  sur  le  stage  pharmaceuUqae  et 
sur  la  position  des  aides  eu  pharmacie,  ce  sont  les  suivants  : 

iï  es*  facultatif,  aucc  pharmaciens  établis,  de  prendre 
à  leur  service  des  aides  de  toutes  nationalités;  par  aide,  on 
entend  celui  gui,  diplômé  ou  non,  dispense  sous  la  direction 
et  la  responsabilité  du  pharmacien. 

Lestage  légal  exigé  des  élèves  en  pharmacie,  sera  vala- 
ble dans  tous  les  pays,  après  constatation  que  ce  stage  a  été 
fait  chez  un  pharmacien  exerçant  légalement.  (Proposition 
foite  par  M.  Uans  Heger,  au  nom  de  la  Wiener  Pharmaceuten  Ve- 
rein.) 

Les  aides  en  pharmacie,  diplômés  comme  tels,  doivent 
être  personnellement  responsables  dans  la  dispensation  des 
médicaments.  Il  y  aura  à  décider  quelles  seront  les  connais- 
sances exigées  pour  obtenir  le  diplôme.  (Proposition  de  H.  Op- 
wijrda.) 

La  section  émet  le  vœu  de  voir  se  constituer  erUre  les 
pharmaciens  d'un  même  pays,  des  sociétés  d'assurance  con- 
tre les  risques  de  responsabilité  civile,  en  cas  d'accident  pro- 
venant d'une  erreur,  (proposition  de  M.  Rerlault.) 

Enfia,  de  la  discussion  d'un  mémoire  présenté  par  M.  Bratimos, 
ont  été  résumées  les  propositions  suivantes  : 

La  première  section  est  d'avis  que,  dans  tous  les  pays, 
l'intérêt  puilic  exige  la  limitation  du  nombre  des  officines. 

n  y  a  lieu,  pour  tous  les  gouvernements,  de  nommer  une 
commission  chargée  de  faire  un  rapport  sur  la  situation 
des  pharmaciens  dans  les  différents  pays,  et  de  rechercher 
les  avantages  de  la  limitation  du  Tiombre  des  officines. 

.  M.  LE  PBfeiBBiiT.  —  Vous  avez  entendu  les  divers  vœux  ex- 
primés  par  la  première  section,  je  vous  demanderai  si  qael- 
qa'uD  s'oppose  à  l'admission  de  ces  vœux,  comme  décisions 
du  CoDgrès. 

—  Le  président  donne  successivement  lecture  des  cinq 
vœux  exprimés  par  la  première  section;  ils  soDt  adoptés  à 
l'aDaDimité. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


74i  sxmÈMB  ASsnntfiR  utirti/iLi 

M.  Li  PiisiDEni.  —  Je  donnerai  la  parole  à  M.  E.  Ram- 
lot,  rapporteur  de  la  seconde  section. 

M.  Ramlot  (Bruxelles).  — 

La  deuxièmfl  sectioo  m'a  fait  rhooneur  de  me  Dommer  son  rap- 
porteur, j'ai  à  vous  rendre  compte  en  un  résumé  très  succiol,  dea 
importants  travaux  auxquels  elle  s'est  livrée,  ainsi  que  des  vceui 
qu'elles  décidé  de  voir  présenter  aux  divers  gouvernements. 

Deux  questions  principales  avaient  été  portées  à  l'ordre  du  joor 
de  la  deuxième  section,  mais  leur  étude  fut  jugée  si  sérieuse,  Us 
résolutions  è  prendre  d'une  gravité  telle,  que,  de  cMimmun  accord 
avec  la  quatrième  section,  les  meoabres  des  deux  sections  décidè- 
rent de  se  réunir  pour  se  livrer  ensemble  à  la  recherche  d'une  so- 
lution sage  et  approfondie.  La  première  question  était  celle-ci  : 
Le  d^it  des  médicaments  énergiques  dans  les  pharmacies. 

H.  le  docteur  Boettger,  de  Bunzlau  (Allemague),  avait  présenté  on 
rapport  sur  cette  question.  H.  Créteur,  au  cours  des  débats,  allin 
l'attention  sur  la  rédaction  de  la  première  question  du  tnvail  de 
H.  Boettger  (page  51,  au  bas);  il  fit  remarquer  que  la  tradadioo 
française  devait  être  changée  de  la  façon  suivante  : 

Le  Congrès  émet  le  vœu  :  i  '  Dans  l'intérêt  d'une  bortnt 
police  médicale,  la  vente,  en  détail,  des  médicaments  hérot- 
ques,  ne\doit  pas  être  tolérée  par  tout  un  chacun,  Us  tu 
seront  délivrés  que  par  les  pharmaciens,  aux  malades,  sur 
prescr^tion  du  médecin;  2*  on  entend  par  médicamei^ 
héroïques,  ceux  dont  la  nomenclature  se  trouve  publiée  dam 
Us  listes  des  pharmacopées  de  tous  les  pays. 

Pour  le  deuxième  point,  H.  le  rapporteur  Boëttger  avait  pro- 
posé au  Congrès  la  solution  suivante  : 

Le  Congrès  émet  le  vœu  de  voir  limiter  le  droit  de  répétition 
d'une  prescription  de  médecin,  aux  cas  suivants  : 

Recettes  qui  ne  pourront  être  délivrées  une  nouvelle  fois  lam 
autorisation  du  médecin  prescripteur. 

i'  Recettes  contenant  des  solutions  de  moi^hine; 

3*  Recettes  dans  lesquels  entrent  des  médicaments  actifs,  dé- 
passant la  dose  maxima  mentionnée  au  tableau  de  la  phanot- 
copée; 


zed.yGoog[e 


SÉAIfCI  Bl  CUPtOU  745 

3*  Les  médicaments  destinés  à  l'usage  interne,  tels  qtw  injec- 
tions, inhalations,  lavements,  etc.,  quand  ils  contiennent  une  des 
matières  suivantes  :  l'acide  arsénieux  et  ses  préparations,  l'aconit 
et  ses  sels,  le  nitrite  d'amyle,  l'atropine  et  ses  sels,  l'bydrate  de 
chloral,  le  chloroforme,  la  cooicine  et  ses  sels,  la  digitaline,  l'iodure 
mercureuK,  l'iodure  mercurique,  le  bi-chlorure  de  mercure,  le 
phosphore,  la  strychnine  et  ses  sels  ; 

i*  Que  les  lois  en  vigueur,  dans  chaque  pays  en  particulier,  fus- 
sent aussi  valables  pour  le  débit  à  l'étranger. 

Après  des  débals  très  animés  auxquels  ont  pris  part  HH.  Gré- 
teur.  Limousin,  Capgrand,  Ferré,  Bogelot,  Petit,  docteur  Pei- 
gneaux,  Zanai  et  Chassevant,  l'assemblée  a  décidé  ne  pouvoir  se 
ranger  à  l'avis  du  rapporteur  de  la  question  et  elle  a  adopté  la 
proposition  de  M.  von  Waldheim,  conçue  en  ces  termes  : 

Le  pharmacien  a  le  droit  de  répéter  chaque  prescription, 
excepté  dans  le  cas  où  le  médecin  aurait  spécifié  qu'elle  ne 
doit  pas  être  répétée. 

La  deuxième  question  :  Sur  les  spécialitét  pharmaceutiguet,  fut 
traitée  par  M.  Zanni,  pharmacien  à  Gonstanlinople.  L'honorable 
membre  concluait  à  la  nomination  d'une  commission  intemaUonale, 
chargée  de  réclamer  dea  gouvernements  une  loi  préventive  con- 
tre l'envahissement  des  spécialités. 

La  discussion  de  cette   question  donna  lieu  à  des  débats  assez 
irritants,   auxquelles   prirent    part    MM.    Crocq,    Wefers-Bettink, 
Zanni,  Kops,  Feigneaux,  Créteur,  Petit,  Van  Bastelaer,  Comélis,  etc. 
Trois  propositions   furent  remises  au   bureau  pour  être  sou- 
mises au  vote. 

La  première,  celle  de  H.  Zanni,  était  ainsi  conçue  : 
Le  6°"  Congrès  international  de  pharmacie  doit,  par 
entente  internationale  et  par  des  mesures  légales,  demander 
aux  gouvernements  l'interdiction  du  débit  des  remèdes  se- 
crets et  des  spécialités  pharmaceutiques  non  inscrites  dans 
les  formulaires  officiellement  reconnue. 

Quant  aux  spécialités  à  composition  connue,   elles  porte- 
ront une  étiquette  indiquant  leur  composition   réelle,  elles 
devront,   en  .  outre,  être  revêtues  du  cachet  du  pharmacien 
vendeur. 
Il  serait  désirable,  afin  de  parvenir  à  la  ioltUion  d'une 


.D,B,t,zed.yGOOg[e 


746  SBPTitan  iSSBMBLfil  flÉlrtUlB 

guestion  aussi  délicate,  que  le  Congrès  nommât  une  com- 
miasion,  composée  de  médecins  et  de  pharmaciens,  repri- 
aentant  toutes  les  nations. 

Cette  commission  élaborerait  un  projet  de  loi  gui  serait 
soumis  à  l'examen  du  prochain  congrès,  pour  y  être  adoft^ 
après  discussion. 

3*  Celle  de  M.  Créleur,  proposant  comme  moyea  terme  :  Çtie  ki 
spécialistes  fournissent  en  vrac j  aux  pharmaciens  des  diffé- 
rents pays,  leurs  produits  spéciaux;  l'acheteur  pourrait,  de 
la  sorte,  vérifier  la  qualité  du  produit. 

3*  Celle  de  M.  le  docteur  Feigneaux,  ainsi  formulée  : 

L'assemblée  émet  le  vœu  de  voir  la  proscription  ahsolut 
de  la  spécialité  pharmaceutique. 

Ce  fut  la  proposition  la  plus  radicale,  celle  de  M.  Feigneaui,  qui 
fut  admise  presque  à  l'uDanimité. 

Telles  sont  les  résolutions  qui  ont  été  prises  par  la  seconde  et  U 
quatrième  section  réunies. 

M.  Fbignsadi  {Bruxelles].  —  En  montant  à  cette  Iribane, 
j'y  viens  avec  des  idées  de  paix  et  de  concorde. 

Voas  savez  que  toutes  les  questions  qui  se  rattachent  aux 
intérêts  matériels,  sont  de  nature  à  soulever  des  discusdoDS, 
des  débals  parfois  animés.  C'est  ce  qui  eut  lieu  en  sectioD. 
Oublions  ici  nos  qnerellels. 

Dans  une  famille  dont  tous  les  membres  marchent  vers 
le  même  but,  si  un  nuage  passager  est  venu  assombrir  l'bo- 
rizon  de  l'amitié  qui  les  unissait,  il  faut  que  l'entente  com- 
munese  rétablisse  bientôt.  Oublions  donc  les  mots  un  pea 
vifs  que  nous  avons  pu  proférer  dans  la  discussion  et  bor- 
nons-nous d'adopter  le  vœu  émis  par  la  deuxième  section. 
{Approbation.} 

M.  LE  PEésiDKHi.  —  Je  propose,  au  Congrès,  d'appuyer  les 
conclusions  du  rapport  de  la  %"'  section,  et  de  laisser  an  co- 
mité permanent  du  Congrès,  le  soin  d'examiner  pour  les  spé- 
cialités, les  détails  d'exécution  de  la  proposition  quiestfaiic- 
II  le  fera  avec  toute  la  prudence  qu'exige  une  question  aussi 
grave.  (Approbation.) 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


siuKM  m  GLomo  747 

M.  Kops  (Bruxelles).  —  J'avais  l'iotenlion,  à  moins  d'inci- 
doDt  imprévu,  de  ne  plus  prendre  la  parole  aujourd'hui;  mais 
après  les  paroles  de  l'honorable  président,  je  me  vois  même 
obligé  de  renoncer  à  vous  présenter  quelques  observations  de 
détail;  j'aurais  voulu  entrer  dans  la  discussion  des  moyens 
d'exécution,  mais  puisque  le  bureau  est  chargé  de  ceux-ci,  je 
ne  dirai  rien  pour  le  moment.  Je  me  borne  à  cette  déclaration, 
c'est  que  j'ai  la  conviction  que  celte  question  des  spécialités 
fait  le  plus  grand  tort  à  la  cause  pharmaceutique. 

M.  LE  Phbsideht.  —  Je  mets  aux  voix  les  conclusions  du  rap- 
port. —  Elles  sont  adoptées. 

Je  donne  la  parole  à  H.  De  Naeyer,  rapporteur  de  la 
3"  section. 

M.  De  Nmi  (Bruxelles).  — 

Hbssiburs, 

La  chimie  dans  ses  rapports  avec  l'hygiëne  et  la  salubrité  publi- 
que a  Tait  l'objet  des  travaux  de  la  troisième  section  du  Congrès. 

L'ordre  du  jour  appelait  la  discussion  des  quatre  questions  sui- 
vantes : 

L  Du  danger  que  présente  l'emploi  des  tuyaux  en  plomb  comme 
conduites  d'eau  potable;  question  présentée  par  H.  HamoD,  de 
Boulogne. 

n.  La  felsiScation  des  denrées  alimentaires  ;  par  M.  Van  Hamet- 
Roos,  d'Amsterdam. 

liL  Le  plâtrage  des  vins  ;  par  M.  E.  Van  de  Vyvere,  de  Bruxelles. 

IV.  Le  filtrage  des  eaui;  par  M.  Maigoeu,  de  Londres.  Expé- 
riences démonstratives. 

La  deuxième  section  s'est  occupée,  en  premier  lieu,  de  la  question 
soulevée  par  M.  Hamon.  Elle  a  pris  les  conclusions  suivantes  : 

c  L'usage  des  tuyattx  en  plomb  pour  la  conduite  des  eaux  alimeti' 
«  taires,  doit  être  condamné  dans  les  localitét  où  l'analyse  et  les  eX' 
*  périmces  directe*  auroiU  dêmontréV attaque  du  métal  parces  eaux.  » 

Etendant  son  examen  à  l'emploi  des  autres  métaux  dangereux 
pour  la  santé  publique,  la  section  a  adopté  les  conclusions  sui- 
vantes qu'elle  soumet  à  l'approbation  du  Congrès  : 

L  II  y  a  lieu  d'interdire  la  vente  des  poteries  à  enduits  plombi- 
fères,  solubles  dans  les  substances  alimentaires. 

i4. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


7i8  SBPTikflE  ASSIUlLtl  CtntRALB 

II.  Il  y  a  lieu  de  mettre  le  public  pn  garde  contre  l'emploi,  pour 
le  lavage  des  bouteillea,  de  la  grenaille  de  plomb,  qui  peut  être 
avanlageusement  remplacée  par  des  grenats  ou  d'autres  substances 
inoRensîves. 

ni.  Dans  fêtât  actuel  de  la  question,  il  n'y  a  pas  lieu  de  lever  la 
prohibition  de  l'emploi  des  sels  de  cuivre,  pour  le  reverdissage  des 
denrées  alimentaires. 

IV.  Doit  être  interdit  l'emploi  des  substances  toxiques  à  la  con- 
fection ou  à  la  coloration  des  objets  usuels,  tels  que  :  tissus,  ten- 
tures, Ûenrs  artificielles,  jouets  d'enfants,  pains  à  cacheter,  etc.,  etc. 

V.  L'élain  qui  doit  être  en  contact  avec  des  substances  ali- 
mentaires, doit  être  pur. 

Après  un  eiposé  très  lucide,  feit  par  H.  Van  de  Vyvere,  do  la 
ques^on  du  plâtrage  des  vins,  la  section  a  adopté  les  coocIusîods 
oi-après  : 

4*  71  est  désirable,  au  point  de  vue  de  l'hj/gtène,  que  le  pkUrage 
des  vins  soit  supprimé; 

2°  La  tolérance  du  plâtrage  des  vins  doit  être  temporaire,  et  li- 
mitée à  %  grammes  de  sulfate  de  potassium  par  litre; 

3*  Le  plâtrage,  dans  ce  cas,  ne  peut  être  opéré  qu'avec  du  plâ- 
tre pur. 

La  troisième  section  s'est  ralliée  aux  paroles  de  H.Connizzaro  qui  a 
émit  le  vœu  que  tous  les  gouvernements  procèdent,  au  sujet  des 
eaux  alimentaires,  à  une  enquête  analogue  à  celle  qui  a  été  ordon- 
née par  le  gouvememeut  des  Etats-Unis,  enquête  consistant  dans 
l'analyse  de  toutes  les  eaux  qui  servent  comme  boissoOs  dans 
l'Union. 

La  troisième  section,  après  avoir  entendu  la  communication  de 
H.  le  docteur  Van  Hamel-Roos,  d'Amsterdam,  sur  la  falsiQcation 
des  denrées  alimentaires,  en  a  adopté,  à  l'unanimité,  les  conclu- 
sions. Celles-ci  préconisent  la  publication  d'un  journal  intemadon- 
nal  de  falsiBcatîons. 

La  section  a  considéré  que  la  création  de  cet  organe  serait  le 
premier  pas  vers  l'entente  internationale,  premier  vœu  de  notre 
Congrès. 

La  section  a  chargé  son  rapporteur  de  communiquer  ce  voeu  au 
Congrès,  réuni  en  assemblée  plénière,  et  de  lui  exprimer  l'espoir 
qu'elle  a  de  voir  celui-ci  contier  l'exécution  de  ce  vœu  à  la  com- 
mission permanente  exécuUve  du  Congrès. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


sËAflci  m  CLOiuKi  749 

La  troisième  section  a  également  entendu  une  intéressante  com- 
munication de  M.  Girard,  a  sur  l'étude  biologique  des  eanx  >  et  de 
H.  Nihoul,  n  sur  l'essai  des  beurres  et  sur  les  moyens  d'empdcber 
sa  falsification.  * 

Elle  a  également  assisté  à  des  expériences  démonstratives  da 
filtrage  des  eaux,  par  le  système  Maigaen,  du  plus  haut  intérêt. 

M.  Vam  Havel-Roos  (Amsterdam).  —  Voici,  Mesaîears, 
la  proposition  telle  que  je  l'ai  rormalée  : 

«  1°  Le  Congrès  pharmaceutique  international  de  Bra- 
»  xelles  exprime  le  voeu  qa'une  revue  ioterDationale  soit 
i  fondée,  traitant  de  la  Talsiâcation  des  denrées  alimentaires 
»  et  des  produits  commerciaux  en  général. 

»  2'  Cette  revue  publiera  les  observations  relatives  aux 
»  falsifications  qui  auront  été  constatées,  les  communica- 
B  tions  sur  les  méthodes  à  suivre  pour  déceler  celles-ci  et 
»  les  compositions  moyennes  à  exiger  pour  les  produits 
s  commerciaux  dans  les  différents  pays.  » 

M.  Van  BASTELAEa  {Bruxelles).  —  Cette  proposition  a  cer- 
tainement un  intérêt  capital,  au  point  de  vue  de  la  répres- 
sion des  falsiScaiions  des  denrées  alimentaires.  Il  s'agit  de 
créer  un  journal  international,  s'occupant  spécialement  d'une 
des  matières  qui  a  été  soumise  aux  délibérations  du  Con- 
grès. 

Cette  proposition  est  de  nature  à  être  acceptée,  mais  je 
crois,  cependant,  qu'il  vaudrait  mieux  que  le  journal  s'oc- 
cupât de  toutes  les  matières  que  nous  venons  d'examiner. 

11  faut  des  moyens  d'exécution  ;  vous  avez  nommé  une 
commission  que  vous  avez  chargée  de  tous  les  détails;  vou- 
lez-vous modifier  un  peu  la  proposition  qui  tous  est  faite, 
charger  le  comité  central  permanent  d'examiner  la  question, 
et  lui  confier  la  mission  de  commencer  l'exécution,  le  cas 
échéant? 

Je  crois  que  vous  ferez  chose  sage. 

M.  CoNNizzAHo  (Rome).  —  La  discussion,  en  section,  sar 
l'objet  dont  il  vient  de  vous  être  fait  rapport,  a  été  fort  li- 


D,B,t,zed.yGOOgle 


SEPTIfcn  àBBINBLÊE  UtirtlALB 


mitée.  Je  crois  également  que  le  joaroal  qa'îl  s'agirait  de 
créer,  devrait  comprendre  toutes  les  matières  qui  nous  in- 


M.  LE  Peésident.  —  Je  mets  aux  voix  la  proposition  la  plas 
large,  c'est-(t-dire  la  création  d'un  journal  qui  s'étendrait  à 
toutes  les  matières  dont  le  Congrès  s'est  occupé. 

Cette  proposition  est  adoptée.  La  commission  executive 
permanente  du  Congrès  est  chargée  de  son  exécution. 

Je  donne  la  parole  à  M.  Fourdrain,  rapporteur  de  la  qua- 
trième section. 

M.  FouKoiAiti  {BruxeUes).  — 

Hrssuuhs, 

La  qualnëme  section  s'est  occupée  de  la  question  qui  lui  avait 
éti  soumise  par  H.  Hadsen,  de  Copenhague.  Elle  était  relative  aa 
débit  clandestin  de  la  morphine. 

Après  discussion,  elTe  a  pris  la  décision  de  se  réunir  à  la  deo- 
xième  secUon,  pour  discuter  ensemble  les  conclusions  du  rapport 
de  l'honorable  M.  Bfadsen,  qui  se  rapprochent  de  celles  présentées 
par  H.  Boëttger,  dans  son  travail  «  sur  le  débit  des  médiaaneiitt 
aetift.  » 

La  section  a  également  examiné  le  travail  de  H.  Patrouîllard,  de 
Gisors;  elle  aémis  le  vœu  que  tous  les  pharmaciens  prirent  eux- 
mêmes  leurs  médicaments,  mêmes  ceux  de  composition  chimique. 
Elle  a  cependant  tait  quelques  exceptions  en  faveur  des  bromare 
et  iodure  de  potassium,  du  sulfate  de  quinine,  de  la  digîlaliae,  ele., 
que  le  phanuaciea  ne  pourrait  préparer  aussi  bien,  ni  à  si  bas  prii 
que  le  commerçant  en  gros  qui  en  foit  sa  spécialité.  Le  pharmacifli 
anra  à  contrôler  la  pureté  et  la  valeur  physiologique  de  ces  pro- 
duits. 

La  section  a  entendu  une  très  intéressante  communication  ver- 
bale de  H.  Lotze,  a  sur  l'essence  de  cannelle  de  Chine,  >  et  elle  a 
assisté  à  quelques  expériences  pratiques  explicatives  de  l'honorable 
conseiller  d'Etat. 

M.  le  rapporteur  de  la  seconde  section  vous  ayant  communiqué  le 
résultat  des  travaux  faits  en  commun  avec  la  seconde  section,  je  me 
bornerai  à  vous  les  rappeler. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SBilfCB  Mt  CLOTUU  7ft1 

M.  LE  Président.  —  Je  mets  aux  voix  le  vœu  formulé  par 
la  quatrième  sectioD.  Il  est  adopté  à  ruDanimilé. 

M.  Wbfbrs-Bïtiisk  iUtrecht).  —  Les  travaux  du  Congrès 
sont  terminés.  Il  me  semble  qu'il  nous  reate  un  devoir  à 
remplir;  c'est  d'adresser  nos  remerciements  les  plus  sincères 
aux  Belges,  pour  tout  ce  qu'ils  ont  fait,  afin  d'assurer  ta 
réussite  du  Congrès.  Nous  remercierons  d'abord  S.  M.  le  Roi 
de  ce  qu'il  a  bien  voulu  accorder  sou  Haut  Patronage  à  notre 
œuvre.  Nous  remercierons  les  ministres  qui  ont  bien  voulu 
faciliter  la  marche  Congrès.  Nous  remercieroas,  enSn,  le  gou- 
verneur du  Brabant  et  l'administration  communale  de  la  ville 
de  Bruxelles,  qui  nous  a  reçus  dans  son  splendide  Hôtel-de- 
Ville. 

Enfin,  je  vous  propose,  Messieurs,  d'adresser  nos  sincères 
remerciements  au  président  du  Congrès,  M.  Van  Baslelaer, 
qui,  par  le  tact  qu'il  a  mis  à  diriger  nos  travaux,  a  su  en 
écarter  toutes  les  discussions  irritantes.  Il  a  réussi  à  mener  à 
bien  noire  œuvre  commune,  il  a  droit  à  toute  notre  recon- 
naissance. {Applavdissements  prolongés.) 

Nos  remerciements  à  M.  le  secrétaire-général,  à  MM.  les 
questeurs  et  à  tous  les  membres  du  comité  organisateur. 
(^Applaudissements.) 

M.  LE  Président.  —  Au  nom  du  comité  tout  entier,  je  vous 
remercie  des  applaudissements  qui  ont  couvert  la  motion 
de  notre  honorable  collègue  néerlandais,  nous  avons  fait  ce 
que  nous  avons  pu,  chacun  dans  notre  sphère.  L'hono- 
rable orateur  vient  de  m'adresser  des  remerciements  pour 
la  direction  que  j'ai  imprimée  aux  débats  de  vos  assem- 
blées, je  l'en  remercie  personnellement;  mais  je  tiens  à 
déclarer  que,  si  le  succès  du  Congrès  a  été  grand,  il  font 
l'attribuer  non  pas  à  ma  direction,  mais  surtout  à  la  sagesse 
des  membres  du  Congrès. 

Nous  avons  été  heureux  et  fiers  de  voir  tant  de  savants 
illustres  assister  à  nos  délibérations  et  être  accourus  ici  pour 
traiter  de's  questions  qui  se  rattachent  à  l'intérêt  général  de 
l'humanité.  (Applaudissements.) 


D,B,t,zed.yGOOg[e" 


7SS 

U  00U8  reste  un  dernier  point  à  traiter,  Messieurs,  c'est 
celui  qui  se  rattache  an  lieu  et  à  la  date  de  notre  procfaaio 
congru. 

H.  Ci.snKBt  {Londres).  —  Je  propose,  au  Congrès,  qne 
le  président  et  les  vice-présidents  du  Congrès  désignent, 
atyourd'hui,  le  lieu  et  la  date  de  la  réunion  du  prochaùi 
congrès. 

H.  LE  PiÉsutBHT.  —  Je  crois  qu'il  conviendrait  de  suspen- 
dre la  séance,  afin  que  le  président  et  vice-présidents  poifr- 
sent  s'entendre  sur  cet  objet.  {Aj^robation.) 

—  La  séance  est  suspendue  pendant  cinq  minutes. 

M.  u  pRÉsioEiiT  fait  connaître  que  la  commission  a  décidé 
que  la  prochaine  réunion  du  congrès  aurait  lieu  dans  trois 
ans,  àMilao.  {Applaudissements.) 

Je  proposerai,  à  l'assemblée,  de  charger  M.  Coonizzaro 
d'être  rinterprète  du  Congrès  auprès  de  la  Société  de  pbar- 
macie  de  Milan,  des  sentiments  de  satisfaction  que  nous 
éprouvons  de  pouvoir  nous  réunir  dans  la  localité  où  elle  a 
son  siège.  (Approbation.) 

M.  CoNKizzABo  (Rome).  —  Je  demande  que  le  comité  per- 
manent soit  chargé  de  corroborer  les  démarches  que  je  ferai 
auprès  de  la  Société  de  pharmacie  de  Hilao,  aussitôt  qa'il 
aura  terminé  son  travail  du  compte-rendu. 

M.  u  PiisutntT.  — 


LflB  devoirs  et  les  soins  multiples  de  ces  derniers  jours  m'ont 
emp^hé  de  polir  des  phrases  et  de  composer  un  discours.  Je  me 
présente  à  vous  sans  périodes  ronflantes,  mais  le  cœur  rempli  de 
sentiments  qui  s'y  pressent  et  qu'il  me  suffira  do  laisser  déborder. 

Je  commence  par  vous  demander  pardon,  Messieurs,  de  la  trop 
grande  imperfection  que  j'ai  apportée  dans  la  lâche  si  difficile  de 
diriger  les  travaux  d'une  assemblée  aussi  nombreuse.  Parfois,  mal- 
gré mea  efforts,  je  suis  resté  en-dessous  de  cette  tâche.  Pardaa- 
nez-moi  s'il  est  arrivé  que  ma  main  serrât  la  barre  du  gouveroail 
qui  lui  était  confié;  c'est  que  je  croyais  voir  au  loin,  bien  loin  sur 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


SÉAHCB  DE  CLOTUU  793 

notre  route,  un  écueil  léger  que  ma  sollicitude  grandissait  à  mes 
yeux.  BieDtAt  je  m'apercevais  que  je  n'avais  rien  à  craindre;  avec 
des  rameurs  aussi  vigoureux  et  surtout  aussi  unis,  le  nautonier  se 
joue  des  écueils  et  la  tempête  même  ne  pourrait  empêcher  d'arri- 
ver heureusement  au  port. 

Hais  que  parlé-je  de  tempête,  Messieurs,  l'orage  n'était  pas  là; 
et  je  vous  félicite  de  la  cordialité  entière  qui  a  présidé  à  tous  vos 
débats,  auxquels  cependant  ranîmation  et  le  mouvement  n'ont  pas 
manqué.  Vous  avez  su  dire  avec  éloquence  et  dire  vite  :  j'admire 
vraiment  qu'en  aussi  peu  de  temps,  vous  soyez  arrivés  à  discuter 
tant  de  questions  importantes  et  à  leur  donner  une  solution  sage 
et  puissante.  Sage,  puisque  toujours  vous  avez  su  trouver  la  for- 
mule propre  à  satisfoire  tout  le  monde,  puissante,  puisque  vos 
votes  se  firent  tous,  peuL-on  presque  dire,  à  l'unanimité  du  con- 
grès. Quel  argument.  Messieurs,  pour  l'application  des  vœux  que 
vous  avez  émis,  quelle  force  à  l'appui  des  mesures  executives  que 
prendront  les  gouvernements  pour  utiliser  les  principes  que  vous 
avez  admis. 

Qu'il  est  beau  de  voir  une  assemblée  aussi  nombreuse,  compo- 
sée de  l'éiite  de  la  science  du  monde  entier,  délibérer  dans  notre 
petite  Belgique  et  transmettre  ses  avis  et  ses  conseils  à  tous  les 
Etals  attentifs!  Comme  notre  pays  en  est  fierl  Hais  à  ce  bonheur, 
Messieurs,  et  à  cette  fierté  que  tous  les  Belges  doivent  éprouver, 
il  se  mêle  une  ombre  de  tristesse.  A  peine  s'est-on  connu  qu'il  fout 
se  quitter!  Ces  journées  si  bien  remplies  ont  été  bien  courtes,  et 
tantél  nous  nous  donnerons  les  dernières  poignées  de  mains. 

Au  nom  des  Belges,  de  tous  les  Belges,  laissez-moi,  Hessienrs, 
supprimer  ce  triste  mot  d'étrangers  et  nommer  simplement  amis 
ceux  qui  sont  venus  du  dehors.  Nos  chère  amis,  en  arrivant  chacun 
dans  vos  pays,  dans  vos  villes,  dans  vos  familles,  dites  bien  aux 
vêtres  que  vous  n'avez  trouvé  chez  nous  que  des  cœurs  amis. 
Dans  vos  familles,  parlez  souvent  de  nous.  Pai-lez  souvent  des 
Belges  à  vos  chers  enfants,  à  vos  jeunes  gens,  à  vos  épouses  et 
dites-leur  bien  que  nos  cœurs  sont  avec  vous. 

Mais,  Messieurs,  nos  relations  peuvent-elles  finir  ainsi,  peuvent- 
elles  même  être  interrompues?  Eh  bien,  non,  si  vous  voulez  m'en 
croire,  nos  relations,  notre  liaison  ne  peuvent  cesser.  Nous  avons 
volé  tant  de  vœux,  tant  de  décisions,  votons  une  dernière  fois  et 
faisons-le  par  acclamation,  jetons  les  bases  d'une  Fédération  inter- 
nationale pharmaceutique.  (Applaudissement»  unanimes.) 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


TOI  SBPTitaB  ASBBMBLÂB  atHÂRAU 

Vons  laissez  derrière  vous, ici,  un  Bureau  permanent,aiie  éman»- 
Uon  de  votre  autorité,  qui  durera  jusqu'au  prochain  congrès.  Je 
vous  propose,  Messieurs,  de  charger  ce  comité  d'élaborer  un  pro- 
jet, et  lors  de  dos  prochaines  assises,  nous  nous  présenterons  de- 
vant vous,  avec  ce  projet  en  mains,  et  nous  le  soumettrons  à  vos 
délibérations.  (Appûiudissements.) 

Messieurs,  je  dois  considérer  ces  applaudisseoienls  ebaieareoi 
comme  l'approbation  de  mon  idée.  Au  nom  du  bureau,  je  vous  re- 
mercie de  cette  marque  de  conBance  et  je  vous  promets  qa'elte  ne 
sera  pas  trompée. 

Mes  chers  compatriotes,  qui  vous  êtes  unis  aux  paroles  émues 
que  je  viens  d'adresser  à  nos  amis  d'autres  pays,  je  vous  remercie 
maintenant  d'être  venus  si  nombreux  à  nos  réunions  et  d'avwr 
aidé  si  puissamment  à  la  réussite  du  congrès;  vous  avez  rempli  di- 
gnement votre  devoir  et  vous  avez  ajouté  un  nouveau  lustre  à  ' 
gloire  de  notre  patrie. 

3e  vous  donne  à  tous  une  chaleureuse  poignée  de  mains  et 
vous  donne  rendez-vous  en  septembre  1888,  à  Milan,  puisque  là 
doit  avoir  lieu  notre  prochain  eoagrbs. {Applaudissements  prolonge,) 

Je  déclare  que  le  sixième  congrès  international  pharmaceutique 
est  clos, 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures  et  quart. 

Le  secrétaire-général,  Le  président, 

E.  VAN  DE  VYVERE.  D.-A.  VAN  BASTELAER. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


VI 

SÉANCES  DE  SECTIONS 


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SÉANCES  DE  SECTIONS 
prb:mié:r£]  ssotion 

Questions  professionnelles. 

SAince  du  1"  septembre  *885. 

La  séance  est  ouverte  à  neuf  heures  du  matin. 

MM.  H.  Verbassel,  président;  F. Van  Peit,  suppléant;  C.Ao- 
neessens,  A.  Delacre  et  E.  Vanden  PuUe,  secrétaires,  dési- 
gnés par  le  comité  organisateur  comme  membres  du  bureau 
provisoire,  installent  la  section. 

M.  Vbrhassel  (Anvers).  —  Messieurs,  le  comité  organi- 
sateur du  Congrès  nous  a  prié  de  procéder  à  l'installation  de 
votre  section  ;  répondant  à  ce  désir,  nous  prenons  provisoi- 
rement place  au  bureau  ;  vous  aurez,  tantôt,  à  nommer  votre 
bureau  définitif. 

Les  questions  à  l'ordre  du  jour  de  ta  section  sont  les  sui- 
vantes : 

I.  La  pharmacie  vétérinaire,  —  Rapport  de  M.  Berquier,  prési- 
dent de  la  Société  des  pharmaciens  de  Seine-et-Marne. 

II.  De  toutes  les  lois  actuellement  existantes  sur  l'exercice  de  la 
pharmacie,  quelle  serait  la  meilleure  au  point  de  vue  de  l'intérêt 
général  ? 

Ne  serait^il  pas  de  la  plus  grande  utilité,  pour  l'humanité  toute 
entière,  qu'une  loi  internationale  réglât  l'exercice  de  la  pharmacie? 

Étant  admis  le  vole  affirmattf  du  Congrès  sur  cette  deuxième 
question  et  l'ulililé  de  cette  loi  internationale  étant  consacrée  en 
principe,  il  y  aurait  lieu  de  nommer  une  commission  internatio- 
nale chargée  d'élaborer  le  projet  de  la  dite  loi  et  de  la  soumettre 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


7S8  siijfCEs  m  ncnoii 

à  la  sanction  du  Congrès  suivant,  qui  devrait  en  fixer  la  teneur 
définitive  et  l'envoyer  sous  Torme  de  vœu  aux  gouvernements  de 
tous  les  pays.  —  Proposition  feite  par  la  Société  de  pharmacie 
d'Athènes. 

m.  Sur  la  nécessité  d'une  pharmacopée  internationale  au  point 
de  vue  de  la  profession  médicale.  ' —  Rapport  du  D'  Quinlan,  de 
Dablin. 

IV.  Le  stage  pharmaceutique  doit  pouvoir  s'exercer  dans  tous 
les  pays.  —  Rappporl  de  la  Weiner  Apotheker^Verein. 

V.  Le  stage  pharmaceutique  au  point  de  vue  administratir  (lois, 
règlements,  formalités  légales)  et  au  point  de  vue  social  (rapports 
entre  les  élèves  et  les  patrons,  contracts  d'apprentissage,  coalomes 
diverses.)  —  Rapport  de  H.  Patrouillard,  de  Gîsors. 

VI.  La  position  des  aides-pharmaciens.  —  Rapport  de  H.  R.-J.  Op- 
wijrda,  de  Nimègue. 

Vn.  Société  d'assurances  entre  les  pharmaciens  d'un  même  pays 
contre  les  risques  de  responsabilité  civile  en  cas  d'accident,  prove- 
nant d'une  erreur.  —  Rapport  de  H.  Berlault. 

D'après  le  règlement  général  du  CoDgrès,  vous  êtes  aolo- 
risés,  Messieurs,  à  introduire  d'autres  questions  à  la  suite  de 
cet  ordre  du  jour,  vous  avez,  à  cet  effet,  toute  initiative.  Ces 
nouvelles  questions  seront  examinées  après  celles  dont  je 
viens  de  vous  donner  lecture. 

Avant  la  nomination  du  bureau,  je  dois  appeler  votre 
attention  sur  les  articles  du  règlement  général  et  du  règle- 
ment d'ordre  intérieur  du  Congrès,  qui  concernent  tout  spé- 
cialement les  sections.  Tous,  vous  avez  reçu,  dans  le  n*  1 
du  Balletio  do  Congrès,  ces  deux  règlements  ;  je  vous  de- 
manderai d'abord  de  les  adopter. 

Si  personne  n'a  d'observations  à  présenter  sur  les  stipula- 
tions réglementaires  des  articles  qui  régissent  les  travaux 
des  sections.  Je  les  déclarerai  adoptés. 

Nous  avons  maintenant  à  procéder  à  la  nomination  des 
membres  du  bureau. 

M.  Petit  (Paris).  —  Le  bureau  provisoire  s'est  occupé, 
jusqu'ici,  de  la  direction  à  imprimer  aux  débats  de  ta  sec- 
tion, il  a  examiné  les  travaux  qui  lui  ont  élé  transmis  et 


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QDESnORS  PBOFESSIOmBLLSI  7S9 

mieux  qu'aucun  de  nous  il  conuait  l'esprit  que  le  comité  cen- 
tral organisateur  désire  imprimer  aux  débats,  je  vous  propo- 
serai donc  de  maintenir  déQnilivement,  comme  président, 
M.  H.  Verhassel  ;  comme  vice-président,  M.  F.  Van  Pell  et, 
comme  secrétaires,  MM.  C.  Anneessens,  A.  Delacre  et 
Ë.  Vande  Pulte.  (Applaudissements.) 

M.  Vbebassel  (Anvers).  —  Au  nom  du  bureau,  je  remercie 
les  lioDorables  membres  de  la  section  de  la  marque  de  con- 
fiance qu'ils  viennent  de  nous  donner,  j'ose  espérer  que  les 
charges  des  fonctions  qu'ils  viennent  de  nous  imposer  nous 
seront  rendues  légères,  par  le  désir  qui  vous  anime  tous  de 
rendre  fructueux  les  travaux  de  notre  réunion  internatio- 
nale. 

D'après  le  règlement  d'ordre  intérieur,  les  sections  ont  le 
droit  de  nommer  plusieurs  présidents  et  vice-présidents,  je 
vous  propose,  en  conséquence,  Messieurs,  de  conférer  les 
attributions  de  la  présidence,  pour  les  pays  étrangers,  à  titre 
honorifique,  à  MM.  A.  Petit,  de  Paris  et  A.  von  Waldheim, 
de  Vienne.  {Applaudissements.) 

Ed  vertu  de  l'article  7  qui  nous  oblige  à  rendre  compte, 
au  Congrès,  dans  la  séance  de  clôture,  de  tous  les  travaux 
que  nous  aurons  accomplis,  nous  avons  à  nommer  un  rap- 
porteur de  section.  Je  vous  proposerai  de  désigner,  à  cet  effet, 
M.  Palrouillard,  de  Gisors.  (Applaudissements.)  Cette  propo- 
sition est  acceptée  par  des  applaudissements  unanimes  ;  j'es- 
time qu'il  est  inutile  de  passer  aux  voix.  Je  prierai  MH-  Petit, 
von  Waldheim  et  Patrouillard  de  prendre  place  au  bu- 
reau. 

Messieurs,  nous  avons  reçu  de  notre  émînent  confrère, 
l'historiographe  D' D.  Carlos  Mallaina,  de  Briviesca  [Espagne), 
une  lettre  assez  longue  dont  je  vais  vous  donner  le  ré- 
sumé. 

L'honorable  collègue  regrette  de  ne  pouvoir  répondre  à 
l'invitation  que  le  comité  organisateur  du  Congrès  lui  a 
adressée,  il  se  croit  obligé  de  rester  au  milieu  de  ses  col- 
lègues, surtout  en  ces  moments  d'épidémie;  s'il  lui  avait  été 


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760  SËiKCES  DE  BBCTIOn 

permis  de  se  rendre  à  Bruxelles^  il  aurait  démontré  la  néœs- 
sité  d'enseigner  l'histoire  de  la  pharmacie  aux  jeunes  aspi- 
rants-pharmaciens et  il  aurait  fait  voir  l'utilité  de  sérieuses 
études  pratiques.  M.  Mallaina  donne  ensuite  un  aperça  his- 
torique de  la  situation  de  la  pharmacie  en  Espagne,  îl  la 
montre  considérée  et  en  pleine  estime  au  commencement  du 
siècle  ;  aujourd'hui,  dil-il,  il  n'en  est  plus  de  même,  la  con- 
currence illimitée  et  inconvenante  de  certains  pharmaciens 
devient  insupportable.  Cette  profession  s'est  livrée  à  on 
mercantilisme  honteux  et  inconscient  de  plus  en  plus  irré- 
médiable; son  indépendance,  qui  était  déjà  reconnue  du 
temps  de  Fernand  IV,  tend  à  disparaître  et  l'abaissement 
scientifique  la  gagne.  Il  voudrait  voir  une  réorganisalioD 
complète  de  la  pharmacie  et  pour  cela  il  préconise  un  ensei- 
gnement des  plus  complets,  la  disparition  du  charlatanisme, 
du  commerce  immoral,  attentatoire  à  la  santé  publique,  des 
remèdes  secrets,  etc. 

M.  Mallaina  nous  a  également  adressé  une  brochore  : 
a  Eiogio  historicco  0.  D.  Ramon  Barboila  y  Guindal,  pre- 
cedido  de  algunas  consideraciones  pertinecientes  al  ejerido 
de  laprofesion  farmaceutica.   » 

Je  vous  propose,  Messieurs,  d'adresser  cette  brochure  au 
comité  central,  pour  qu'il  la  dépose  dans  la  salle  de  iedore 
et  d'exposition.  {Approuvé.) 

M.  le  D'  Fernandez  Iparraguirre  vient  de  déposer,  sur  le 
bureau,  un  travail  manuscrit  «  sur  les  causes  et  remèdes  du 
mépris  que  l'on  porte  partout  sur  la  classe  pharmaceutique. 
Je  crois  que  nous  pourrions  voler  l'impression  de  ce  travail 
dans  le  compte-rendu  du  Congrès.  (Adopté.)  [Voir  an- 
nexe IX.) 

Nous  abordons  notre  ordre  du  jour.  Le  premier  objet  que 
nous  avons  à  examiner  est  le  rapport  de  M.  Berquier,  prési- 
dent de  la  Société  des  pharmaciens  de  Seine-et-Marne,  sw 
<i  la  pharmacie  vétérinaire.  »  J'ouvre  la  discussion  et  je  donne 
la  parole  à  M.  le  rapportbur.  [Voir  rapport,  annexe  n*  I.) 

M.  Bebqduib  [Provins].  —  Un  grand  nombre  de  membres 


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QDisnoH»  raonssionnBtXBS  761 

du  CoQgrès  ont  peut-être  reçu  trop  lard  mon  rapport  pour 
qa'il  lear  fût  possible  d'en  prendre  coDQaissance,  je  le  résu- 
merai donc  en  quelques  mots.  L'importance  de  la  médecine 
vétérinaire  devient  tous  les  jours  plus  grande,  cela  est  dû  sur- 
tout au  capital  énorme  que  représentent  tes  animaux  domes- 
tiques, et  au  trafic  toujours  de  plus  eo  plus  considérable  qu'on 
en  fait,  grâce  aux  nombreux  moyens  de  transport  dont  on 
dispose  dans  tous  les  pays  du  monde.  Les  animaux  transpor- 
tent avec  eux  des  maladies  spéciales  à  leur  pays  d'origine.  Il 
en  résulte  que  partout  oo  a  reconnu  la  nécessité  d'une  police 
sanitaire,  et  celle-ci  a  été  jugée  d'autant  plus  nécessaire  qu'il 
est  prouvé  que  certaines  maladies  infectieuses  sont  transmis- 
sibles  de  l'animal  à  l'homme.  Il  n'est  plos  possible,  quand  des 
intérêts  aussi  majeurs  sont  en  jeu,  de  considérer  la  médecine 
vétérinaire  comme  ne  répondant  qu'à  des  intérêts  privés.  Sa 
réglementation  s'impose  tout  aussi  bien  que  celle  de  la  méde- 
cine humaine.  La  médecine  vétérinaire  n'est  pas  de  notre 
domaine,  mais  la  pharmacie  vétérinaire,  qui  touche  de  si 
près  la  pharmacie  humaine,  ne  peut  vous  être  indifférente.  Je 
fais  connaître  dans  mon  rapport  la  situation  actuelle  de  la 
pharmacie  vétérinaire  dans  les  différents  pays  de  l'Europe,  et 
j'en  déduis  celle  conclusion  :  qu'il  est  de  notre  devoir,  de 
réclamer  l'assimilation  complète  de  la  pharmacie  vétérinaire 
à  la  pharmacie  humaine. 

J'ai  l'honneur  de  voua  proposer  d'émettre  un  vœu.  ainsi 
conçu  :  «  Le  Congrès  international  pharmaceutique  émet  le 
vœu  ; 

Que,  dans  tous  les  pays,  la  réglementation  concernant 
l'exercice  de  la  pharmacie,  soil  appliquée  tout  aussi  bien  aux 
médicaments  vétérinaires,  qu'aux  médicaments  destinés  à 
l'homme;  que,  pour  faciliter  celte  application,  les  formu- 
laires officiek  contiennent  un  chapitre  où  seront  réunies 
les  formules  plus  spécialement  vétérinaires.  9 

M.  Patrouillard  {Gisors}.  —  J'appuie  la  proposition  de 
M.  Berquier.  Il  est  nécessaire  de  réglementer  la  dispensation 
des  médicaments  vétérinaires.  .Les  subsuinces  employées 


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763  «ftiRCBS  m  staïQH 

aojonrd'hai  par  les  vétérinaires  ne  diffèrent  plas  de  celles 
prescrites  par  les  médedias.  Les  una,  de  même  que  les  autres, 
emploieat  les  medicameats  les  plos  actifs,  les  alcaloïdes  les 
plus  violents.  Ces  substances  se  trouvent  chez  les  vétéri- 
naires à  la  disposition  du  premier  venu,  souvent  ce  sodI  des 
servantes,  des  domestiques  ou  des  incapables  qai  les  maiû- 
pnlent  ;  cet  état  de  chose»  constitue  un  très  grand  danger 
contre  lequel  il  est  nécessaire  de  prendre  des  mesures. 

M.  Petit  (Paris).  —  La  question  que  nous  discatons  a  aoe 
importance  capitale  pour  les  pharmaciens  des  campagnes. 
Dans  beaucoup  de  villages  où  la  pharmacie  humaine  ne 
donne  pas  au  pharmacien  des  ressources,  des  moyens  d'exis- 
tence suffisants,  celui-ci  pourrait  très  bien  subvenir  à  ses 
besoins,  s'il  lui  était  permis  de  compter  sur  les  bénéfices  qu'il 
pourrait  retirer  de  la  vente  des  médicaments  vétérinaires. 
Bien  des  localités  sans  pharmacien,  aujourd'hui,  en  posséde- 
raient an,  si  on  améliorait  les  conditions  d'existence  de 
ceux-ci,  et  on  rendrait  ainsi  service  à  de  nombreuses  popala- 
tions,  en  mettant  à  leur  portée  les  médicaments  qu'elles  doi- 
vent actuellement  aller  chercher  au  loin.  En  ne  permettant 
le  débit  des  médicaments  que  par  les  pharmaciens,  on  doo- 
nerait  également,  au  public,  la  garantie  que  les  médicameots 
administrés  aux  animaux  sont  de  bonne  qualité. 

En  France,  les  vétérinaires  brevetés  ont  seuls  le  droit  de 
prescrire  des  poisons.  Au  point  de  vue  de  la  question  qui 
nous  occupe,  les  vétérinaires  français  se  sont  divisés  en  deux 
groupes  ;  les  uns  demandent  à  être  assimilés  aux  médecins, 
les  autres  désirent  continuer  à  délivrer  les  médicaments.  H 
est  certain  que  des  accidents  sont  inévitables,  si  la  vente  des 
poisons  par  les  vétérinaires  n'est  pas  interdite  ;  il  fôat  abso- 
lument que  la  loi  empêche  que  n'importe  quel  habitant  de  la 
campagne  puisse  se  procurer  chez  ces  praticiens  des  quantités 
souvent  très  grandes  de  substances  toxiques. 

M.  Bbrsdibk  (Provins).  —  Cela  est  d'autant  plus  vrai  qae 
les  vétérinaires  français  prétendent  avoir  le  droit  de  vendre 
des  médicaments  sans  aucun  contrôle. 


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QDtSnONS  PaOFESSlOlfKELLSS  763 

M.  BiRNocco  {Turin].  —  En  Italie,  pour  ce  qui  concerne  la 
délivrance  tlnà  méJicaïuenU,  les  vétûrinaireâ  sool  assimilés 
aux  médecins. 

M.  xos  WxLmtm  (Vienne)  —  En  Aulriche,  les  métlicaments 
fournis  par  les  vétérinaires  ne  sont  soumis  à  aucun  contrôle. 
Ceux-ci  devraient,  il  est  vrai,  acheter  les  médicaments  dans 
une  pharmacie  ;  mais  peu  d'entre  eux  se  conforment  à  la  loi. 

M.  QuiMis  {Dublin].-  Lu  science  vétérinaire  se  développe 
tous  les  jours  et  devient  une  science  exacte,  comme  l'est 
la  médecine  humaine.  Pourquoi  cotilinuerait-on  à  faire  une 
distinction  entre  les  deux  ? 

M.  Pan  {Paris].  —  Je  crois  devoir  in.sister  sur  le  dévelop- 
pement scicnlili(|ue  de  la  médecine  vétérinaire.  Aujourd'hui 
que  celle-ci  est  dovenuo  une  science  vérilable  ;  il  devient 
diQîcile  à  un  seul  homme  de  posséder  complètement  celte 
science  et  d'avoir  en  mi^me  temps  toutes  les  connaissances 
exigées  du  pharmacien. 

M.  u  Président.  —  Massieurs,  puisque  personne  ne  désire 
plus  prendre  la  parole  sur  le  remarquable  rapport  de 
M  Berquier,  je  vais  vous  donner  lecture  des  conclusions  ainsi 
conçues  : 

c  Considérant  que  la  médecitie  vétérinaire  prend  une  importance 
d'autant  plus  grande  qu'il  est  reconnu  aujourd'hui  que  la  plupart  des 
maladies  infectieuses  sont  transmissibles  de  ranimai  à  l'homme  ;  d 

I  Comidératti  que  dans  ces  conditioTis,  les  soins  à  donner  à  la  santé 
des  animaux  domestiques  ne  peuvent  être  considérés  comme  ne 
répondant  qu'à  des  intérêts  privés,  mais  bien  à  un  intérêt  public  de 
premier  ordre,  et  qu'il  importe  de  sauvegarder,  par  une  réglementa' 
tion  convetuible,  des  diverses  branches  de  l'art  de  guérir;  v 

«  Considérant,  en  ce  qui  concerne  spécialement  l'exercice  de  la 
pharmacie  :  que,  dans  tous  les  pays,  l'eaercice  de  la  pharmacie  est 
réglé  par  des  lois  dont  le  but  est  d'assurer  la  bonne  qualité  des  médi- 
caments; que  cette  bonne  qualité  des  me:iicaments  n'est  pas  moins  né- 
cessaire lorsqu'il  s'agit  du  traitement  des  animaux  que  lorsqu'il  s'agit 
du  traitement  de  l'homme. 

>  Quê,  d'autre  part,  les  mtàiicoments  employés,  pour  U  traitement 

U. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


764  itÀncn  di  sictuk 

det  animaux,  ne  diffèrent  des  médicaments  employés  pour  le  traite- 
mmt  de  l'homme,  ni  par  la  nature  des  agents  thérapeutiques  qui  la 
composent,  ni  par  les  procédés  employés  pour  transformer  ou  combi- 
ner cet  agents.  ■ 

«  Que,  dès  lors,  il  n'y  a  aucune  raison  de  les  séparer  dans  la  régle- 
mentation. » 

«  Qu'ilya,  aucontraire,  tout  avantage  à  entourer  Ut  médtcamesUs 
vétérinaires  des  garanties  reconnues  aécessairet,  loriqu'U  t'agit  des 
médicaments  dettinét  à  l'homme.  » 

«  Émet  le  v<eu  : 

>  Que,  dans  tout  les  pays,  la  réglementation  concernant  l'exercice 
de  la  pharmacie  soit  appliqua,  tout  aussi  bien  aux  médicaments 
vétérinaires  qu'aux  médicaments  destinés  à  l'homme.  * 

t  Et  que,  pour  faciliter  ceLte  application,  les  formulaires  officiels 
conlienneot  un  chapitre  uù  seront  réunies  les  formules  plus  spécia- 
lement vétérinaires,  s 

Je  mel3  aux  voix  ces  cooclusions.  ~~  Elles  sont  adoptées  à 
runaaimité. 

La  seconde  question  à  l'ordre  du  jour  est  celle  qui  doqs  a 
élâ  présentée  par  la  Société  de  pharmacie  d'Athènes,  c  De 
toutes  les  lois  actuellement  existanteB  sur  l'exercice  de  Ut 
pharmacie,  quelle  serait  la  meilleure  aupoint  de  vue  de  Ttn- 
térét  général  f 

»  Ne  aerait-il  pas  de  la  plus  grande  utilité,  pour  l'huma- 
nité toute  entière,  qu'une  loi  internationale  réglât  l'exeràce 
de  la  pharmacie9 

B  Étant  admis  le  vote  affirmatif  du  Congrès  sur  cette 
deuxième  question  et  l'utilité  de  cette  loi  internationale  étani 
consacrée  en  principe,  il  y  amait  lieu  de  nommer  une  com- 
mtssioft  internationale  chargée  d'élaborer  le  projet  de  la  dite 
loi  et  delà  soumittred  la  sanction  du  Congrès  suivant,  qui 
devrait  en  fixer  la  teneur  définitive  et  l'envoyer  sous  forme 
de  voeu  aux  gouvernements  de  tous  lespays. 

M.  Bratimos,  délégué  de  la  Société  de  pharmacie  d'Atbènea, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


QUESTIONS   FROFESSIONHELLES  765 

m'a  prévenu  qu'il  ne  pourra  asHsier  à  la  séance  ds  ce  malin, 
nouA  remet  Irons  donc  à  une  réunion  ultérieure  la  question 
qui  nous  eM  soumise  par  nos  rollèj^ues  d'Alliènes.  (Adopté.) 

Mous  passerons  au  troisième  otijet  à  l'ordre  du  jour  :  «  Sur 
la  nécessité  d'une  pharmacopée  internationale  au  point  de 
vue  de  la  profession  médicale.  »  Rapport  de  M.  le  D' Quia- 
laa,  de  Dublin. 

La  parole  est  à  l'Iionorable  rapporteur. 

M.  QuiKUN  {Dublin)  donne  lecture  de  son  rapport  (voir 
comple-rendu,  pa^e  717).  Il  fait  ressortir  les  avantages  de 
l'adoption  d'une  phainiaiopce  inlernalionale  au  point  de  vue 
delà  lliérapeuiique expérimentale  et  ciie  les  diverjjencesde 
composition  et  d'aciiun  de  diverti  inédiraments  très  employés, 
tels  que  le  laudanum,  elc  ;  ces  diveigences  ont  pour  effet  de 
rendre  très  perplexe  le  médecin  qui  suit  le  mouvement  scien- 
tiii(|ue  deson  leinps.iliiesauraitappliqiier  les  Torniulespréco- 
nisées  en  pays  étranj^ers,  parce  qu  il  n'est  pas  certain  de  l'ac- 
livilé  des  médicaments  qu'il  prescrirait. 

M.  Behkocco  (Turin).  —  Je  parlage  complèlement  l'opinion 
de  M.  Quintan  et  je  Tais  des  vœttx  en  laveur  de  l'adoption, 
par  le  tlungràs,  d'une  ptiannacopée  inlernalionale.  L'utilité  et 
même  la  néce-ssitt*  d'un  codex  univers?!  se  présentent  claire- 
mentà  l'e-^prUde  lou.i.Jen'in-.isleraidonc  pas, je  me  bornerai 
à  voHS  rappeler  que.  souvent,  une  grande  différence  existe 
actuellement  enlie  l'activité  du  mémo  médicament,  suivant 
qu'il  a  été  préparc  dans  tel  ou  tel  payi.  Un  médicament 
prescrit  par  un  méde^'in  allomand  et  fourni  en  France  peut, 
dans  cerlains  ras,  piésenter  des<IaMgers,  parce  que  la  puis- 
sance physiologique  du  médicament  français  sera  plus  grande 
que  celle  du  luéilicaiiicnt  allemand.  A])i-ès  l'adoption  d'une 
ph.i rmuci>|)ce  universelle,  ces  dan;^js  disjiaraîlront,  e(  toutes 
les  prescii;  lions  pourront  éirc  exécutées  d'une  manière  uni- 
forme dans  te  monde  entier. 

M.  Capcbasd  (Paris).  —  Je  propose  l'impression  du  rapport 
et  sa  dijcudâiou  dans  ano  prochaine  séance. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


766  StAHCU  DE  BECnOlt 

M.' LB  Pb^idsit.  —  Je  crois,  Kfojsieitrs,  que  le  barean  ne 
peut  pas  accepter  celle  proposiiion,  il  ne  pcutgaranlir  que  la 
publication  (lu  travail  <le  M.  Quinlan  pourra  <Mre  laite. 
Comme  la  question  de  la  pliari)iarûp(''e  internationale  doit 
être  examinée  pu  asseiiilil^e^i^nérale. J'estime  que  M.  Quialan 
fera  chose  utile  en  y  représentant  son  Iravuil. 

M.  QuiKLA»  (Dublin).  —  C'est  légalement  mon  avis,  mon- 
sieur le  président  Je  suis  lieuroux  de  l'approliation  quela 
section  a  donnée  à  mes  idées  et  je  soulèverdi  la  motion  que 
j'ai  faite  ici,  lors  de  la  discussion  relative  an  projet  de  la 
commission  internationale  de  la  pharmacopée  uaiverselle. 
{Adopté.) 

H.  le  PiîsiDEirr.  —  l.e  quarto  de  l'ordre  du  jour  C3t  la  pro- 
position Taite  par  la  Wiener- Pharmaceuten  verein  :  c  I^^Mge 
pharmaceutique  doit  pouvoir  se  faire  dans  tous  les  pays.  > 

M.  Hahs  Hegeb  {Vienne).  —  Au  nom  de  la  Wiener-Pliar- 
maceuten  verein,  j'ai  l'honneur  de  soumeltro,  au  6*  Congrès 
iuternational  phanuaceaiique,  les  propositions  suivantes  : 

Considérant  que  ceux  qui  exercent  une  profession  scîentiGqDs 
telle  que  la  pharmacie,  devraient  pouvoir  pratiquer  partout  leur 
art,  en  vue  de  se  perfectionner,  sans  distinction  de  oalionaiit^  on 
du  lieu  où  ils  ont  foit  leurs  études  ; 

Attendu  que  la  pharmacie  étant  par  essence  un  art  intemslioiul, 
on  ne  peut,  sans  nuire  à  son  développement  et  à  ses  progrès  not- 
mauz,  lui  tracer  d'autres  limites  que  celles  du  monde  civilisé; 

Attendu  qu'il  est  démontré  que,  si,  dans  cerlains  pays,  il  ya 
surabondance  de  pharmaciens,  dans  d'autres,  l'insufTisance  de  leur 
nombre  se  fait  vivement  sentir;  que,  do  plus,  Ih  même  où  In  pro- 
portion est  normale  dans  les  conditions  liahittielles,  cerLariiescir- 
constances,  telles  que  la  guerre  pendant  Liquetle  te  pharmacien  dut 
concourir  A  la  défense  de  sa  patrie  comme  tous  les  autres  ctloyem, 
peuvent  modifier  cette  siluation  l'avorable  ; 

Attendu  que,  dans  cerlains  pays,  Tadmlssion  des  étrangers  ani 
examens  d'auxiliaires  a  é:.é  défendue  ; 

Se  t>asanl  sur  les  considérations  qui  précèdent  et  après  un  eu- 
men approfondi  dd  !a  quesiion,  l'Association  des  pharmaciens  vien- 
nois exprime  l'avis  que  la  faculté  do  laisser  aux  candidats-pbarma- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


ciens  la  latitude  de  faire  leur  sla;;e  en  quelque  lieu  que  re  soit, 
serait  hautement  désirable  dans  l'intérêt  du  progrès  normal  de  la 
proFession  pharmaceutique,  la  Wiener-Pbarmaceuten  vereio  pro- 
pose : 

4"  Que  les  élèves  en  pharmacie  soient  autorisés  à  Taire  leur  stage 
dans  les  ofHcinesdu  monde  entier; 

%"  Que  le  stage  des  élèves-pharmaciens  étrangers  puisse  se  faire 
sous  condition  : 

A .  De  passer  un  examen  sur  la  langue  et  sur  la  pharmacopée  du 
pays  où  ils  voudraient  pratiquer  ot,  le  cas  échéant,  sur  les  tarifs 
obli}iatoires; 

B.  De  prouverpar  des  certificats  ou  dipIAmes,  au  besoin  en  copies 
ou  traductions  légalisées,  sa  qualité  d'auxiliaire. 

Vienne,  8  juin  1885. 

Le  Secrétaire,  P-  le  Présidmt, 

A.Bbestotski.  Georgib  KLm. 

Je  délire,  Messieurs,  ajouter  quelques  mots  au  sujet  de 
celte  proposition,  qui  me  semble  assez  imporlanle  pour  nous 
y  arrôler  quelques  tnsinnts,  Les  inolifs  qui  ont  guidé  la  So- 
ciélé  qui  soumet  relie  motion  it  voire  appréciation,  sont  in- 
spirée par  l'amour  de  notre  art  et  le  di^^ir  de  permettre  à  ses 
adeptes  de  s'y  perfeclionner  au  plus  haul  àey.rà  possible. 
L'art  pharmareulique  est,  rnmnie  l'url  thérapoutique,  uni- 
versel et  internai innal,  c'est  un  ln%or  pn'cieux  acquis 
par  les  elTortâ  et  les  travaux  d'un  gnmd  nombre  de  savants 
pendant  plusieurs  siècles,  qui  l'ont  di-bairassé  peu  à  peu  des 
inepties  dont  elle  émaillait  et  qui  étaient  le  résultat  de  la 
superstilion  d'une  foi  par  trop  naïve.  Jadis,  la  pharmacie, 
dans  son  sentiment  très  développé  pour  le  mystérieux,  de- 
mandait des  remèdes  aux  choses  les  plus  extravagantes; 
mais  depuis,  elle  est  devenue,  grâce  au  concours  de  la  chi- 
mie, un  aide  puissant  à  la  médecine,  et,  quoi  qu'on  en  dîsp, 
indispensable  au  monde  civilisé, 

L'hUipire   nous  démontre  que  la  manière  de  vivre  et  les 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


768  stARces  de  secrioit 

mœiirE  des  peuples  différaient  essoniicllement  dans  les  temps 
passés,  de  même  les  malailies  et  les  remèdes  élaieot  iliDë- 
renls.  Aujourd'hui,  les  mœurs  lendent  à  s'unifier,  gi-àceaas 
relations  inlernalionales.  La  civilisation  a  Tait  de^  progrès 
incessants,  elle  tinil  les  peuples  unirorménient  sous  son  scep- 
tre proiecleiir  et  elle  efface  {'eu  à  peu  les  rudesses  et  les  ioé- 
galilés  les  plus  saillanies;  malgi'étoul  cela,  l'art  de  guérir  el 
surtout  celui  de  préparei' dos  remèdes  offi-ent  toujourà  des 
difTérences  remarquables  dans  les  différents  pays. 

Ces  différences  ne  soni  pas  énormes,  i(  est  viai  ;  mais  elles 
exislenl  toujours,  de  même  qu'elles  exis'ent  pour  tout  autre 
art  ou  métier.  Ces  différences  sont  l'expression  la  plus  vraie 
de  l'individualité  des  peuples  et.  comme  telles,  elles  ne  dis- 
paraîtront probablement  jamais  complètement.  Connaître  Cfô 
différences,  c'est  approfondir  son  art,  acquérir  une  exfé- 
rience  et  un  savoir,  dont  l'art  lui-même  et  l'bumanité  entière 
tireront  profit. 

Voici  quels  sont  les  molirs  qui  ont  guidé  ma  Société  à  vous 
faire  la  proposition  que  j'ai  en  l'honneur  île  vous  exposer. 
D'abord  le  désir  d'assurer,  à  no.-:  jeunes conrrères  qui  veulent 
augmenter  leurs  connaissances  en  exerçant  leur  art  daos 
différents  pays,  les  moyens  d'apincndre  ces  diffi-renccs  dont 
je  parlais,  et,  ensuite,  do  fucdilcr  leurs  éludes  et  de  renilre 
service  non  seulement  à  eux-mêmes,  mats  à  la  pharmacie 
toute  entière.  —  On  me  dini,  peul-élre,  que  les  inégalités 
des  études  pharmaceutiques,  dans  les  différents  pays,  sont 
trop  grandes  pour  admettre  qu'un  aide-[tharmacien  d'un  jays 
puisse  pratiquer  librement  dans  un  autre  pays.  Mais  je  ré- 
pondrai, à  celte  objection,  qtie  cette  d.ffoience  n'est  |>as  si 
grande,  ni  surtout  si  insurmontable  qu'on  le  croit  gi'nérale- 
ment,  el,  ensuite,  que  la  question  d'unirornitser  l'onseigne- 
menl  pharmaceutique  doit  f^trc  traitée  pa**  le  Congrès  et  que 
j'espère  qu'on  trouvera  moyen  de  remédier  à  ces  inconvé- 
nients. 

Je  dois  dire  encore  que,  dans  plusieurs  pays  —  comme, 
par  exemple,  dans  le  mien,  en  Autriche,  —  l'on  s'occupe  lo- 


DiQitized.yGOO'^IC 


QranMW  raonssKRiiRius  769 

toellement  d'ane  réforme  des  études  pharmaceutiques;  eh 
bien,  je  crois  qu'où  pourrait  facileiueol  se  uieltre  d'accord 
sor  celte  queslion. 

Je  crois  que  les  argtiments  que  je  viens  d'émelire  vous 
donneronl  une  preuve  de  l'irlilitt^,  on  penl  niériie  dire  de  la 
nécessité  de.-i  mesures  pro[)os(^es  [mr  ma  Sw^iéle  et  je  me 
borne  à  vous  prier.  Messieurs,  de  |>rendro  sa  proposition  eo 
sérieuse  considération  el  d'y  donner  une  suite  conforme  à 
DOS  aspirarions, 

M.  Bmhocco  {Turin).  ~  Je  demande  l'impression  el  la  dis- 
tribution de  cette  pro[>osition.  On  pourrait  l'ajourner. 

M.  Li  pRÉsrDïsi.  —  Je  ferai  observer  à  M.  Bernocco  que  la 
proposition  de  la  Wiener-Pliarmaceuten-veiein  a  été  impri- 
mée, elle  a  été  adressée  à  tous  les  membres  du  Congrès, 
comme  supplément  du  Bulletin  n*  2,  que  vous  avez  reçu  ce 
malin. 

M.  Pirrr  (Paris).  —  Je  [«nse  que  la  proposition  est  trop 
simple  pour  qu'on  puisse  en  demander  l'ajournement.  La 
demande  de  dos  confrères  viennois  se  réduit  à  ceci  :  «  Le 
stage  peut  se  faire  dans  tous  les  pnys.  » 

M.  PATROuuLAnD  (Gisors).  — La  question  est  plus  compli- 
quée que  ne  le  croit  M.  Petit.  D'après  moi,  celle  question  du 
^tage  ne  peut  élre  séparée  de  celle  du  programme  des 
études.  Dans  certains  puys,  le  slage  |>récède  l'examen  scien- 
tifique, dans  d'autres,  il  le  suit;  dans  d'autres  encore,  il  est 
contrôlé  par  des  épreuves  |)ral:ques.  Il  faut  donc  que,  ilans 
la  discussion,  nous  tenions  compte  de  l'élément  ensei- 
gnement. 

M.  Peut  {Paris).  — Je  n'ai  pas  prétendu  que  la  question 
n'était  pas  imporlanle,  au  contraire,  j'ai  dit  que  la  proposi- 
tion présentait  un  très  grand  intérêt  pour  nos  futurs  collè- 
gues; mais  qu'elle  est  compréhensible  pour  tous,  et  que  tous 
nous  pouvons  en  saisir  ininiédiaicmont  la  portée.  J'ai  com- 
battu l'ajournemeni.  Je  demande  qu'on  passe  à  la  discussion 
de  la  proposilioD  de  nos  confrères  de  Vienne. 


D,B,t,zed.yGOOglC 


770  stiticïs  DK  sccnoK 

M.  lePbbsidikt.  —  Je  consulte  l'assemblée  bdf  l'ajoirBe- 
ment.  —  A  une  Toile  majorité,  on  décide  de  pass^  à li 
discussioa. 

M  Petit  (Paris).  —  J'appuie  la  proposiiron  de  nos  col- 
lègnes  de  Vienne.  Je  la  iroux'e  juste  ei  éi|oitaIile.  Plusienn 
pays  onl  inslilué  un  examen  de  sfage  [tar  des  é[)reuves  Ihéft- 
riques  et  pralique.s;  on  conslale  .si  iu  jeu  e  homme  a  les  con- 
naissances nécessaires  à  l'exercice  de  la  pharmacie.  Cet  eu- 
men  est  tiès  utile  et  je  souluite  qu'on  l'exige  parloul;  tats 
il  importe  peu  de  savoir  où  le  récipiendaiie  a  arquis  ses  con- 
naissances, dans  son  pays  on  à  l'élrangcr.  La  seule  chose 
qu'on  puisse  exiger,  c'est  qu'il  donne  des  preuves  de  capa- 
cité. Je  pense,  touleroi.S',  que  l'un  [louirait  y  ajouter  c^le 
coodilion,  c'est  que  l'élève  ni!  rempli,  au  iiioinent  oii  il  com- 
mence  le  slage  à  l'élranger,  le:«  presn-iplions  que  son  pays 
lui  in)|>ose  pour  le  faire  chez  lui.  Si  chaque  élève  se  con- 
forme aux  usages  de  son  pays,  je  ne  vois  que  des  avaala^ 
dans  l'adoption  de  cette  proposition. 

M.  Pairouulaud  ((?/sors).  —  Je  désire  qu'on  examine  11 
question  en  discu.ssion,  conjointement  avec  ma  pro|)osilion  : 
«  Le  slage  phannaceuUque  au  point  de  vus  administi-atil et 
au  point  de  vue  aocial.  »  Les  deux  questions  peuvent  flre 
discutées  avantageusement  en  même  temps.  (Adhésion.) 

M.  Petit  (Paris).  —  Il  serait  inlcressant  de  .«avoir  quelles 
sont  les  conditions  que  le  stagiaire  doit  remplir  dans  le»  dif- 
férents pays.  J'exprimerai  le  désir  de  voir  nos  coliques 
étrangers  nous  donner  quelques  renseignements  sur  ce  qoe 
l'on  entend  par  stage  dans  leurs  pays  respectirs. 

Si  on  pouvait  arriver  à  unifier  partout  les  conditions  re- 
quises pour  le  slage,  on  arriverait  facilement  à  l'unité  des 
examens. 

.  M.  GoDBFFROY  {Vie/ine}.  —  Depuis  plusieurs  anni^,  on  ne 
peut  occuper  comme  aides-pharmaciens,  en  Autriche,  que 
des  jeunes  gens  ayani,  au  préalable,  fait  onze  annéesclas- 
siques.  Nous  demandons  que  les  aides  qui  ont  terminé  leors 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


étude!!  puissent  pratiquer  dans  tous  les  pays,  après  avoir 
subi  un  exaineD  âui-  la  pharinacopée  de  co  pays. 

M.  pBTri  {Paris).  —  Qu'enlend-oo  par  aide? 

M  PAnomiunti  (Gisors).  —  En  Allemagne,  l'aide  (gehûïfe) 
ou  l'aiisiâiuni-itliarniai-ien  doit  ^  soumettre  à  troîd  épreuves. 

Le  lilre  n  exi^le  [ws  en  Franre. 

Dans  Dolie  [lays,  de  in^me  (pren  Belgique,  l'aide  est  une 
personne  qui  n'a  donné  aucune  garantie  de  capacité,  dont  on 
n'exige  aucun  degré  d'inâtruclion,  qu'on  Inlère  dans  nonibi'e 
de  pliarntaries,  mais  dont  tous  les  aclessont  couverts  par  la 
responsabilité  du  pliaripucieii  titulaire.  Tout  aide  allemand 
peut  se  meure  en  pharmacie  en  France,  il  n'en  eU  pas  de 
mt^me  pour  Icit  aided  Trancais  en  Allemagne.  Ceux-ci  doivent, 
s'ils  veulent  y  être  considéré;)  comme  gehûlfe,  se  conrormer 
aox  preâcri[>lions  de  la  loi  germanique. 

Je  demande  qu'on  intlique,  d'une  façon  claire  et  nette,  ce 
qu'on  eniend  parle  mol  aide. 

M.  Bnaocco  [Turin).  —  En  Italie,  les  élèves  passent  les 
examens  universitaires  et  font  ensuite  trois  années  de  stage. 
Je  propose  que  le  stage  puisse  se  faire  dans  tous  les  pays  oU 
il  existe  une  école  de  pharmacie  régulière. 

M.  Rrittheb  {Galatz).  —  Ne  confondons  pas  des  questions 
bien  distinctes  :  le  stage  avec  J'exercice  de  la  pharmacie.  Je 
suis  grand  partisan  de  l'uniformité  des  éludes  dans  les  difië- 
renls  pays  et  j'eàiime  que  l'on  devrait  exiger,  pour  les  aspi- 
rants-pharmaciens, une  instruction  première,  égale  à  celle 
que  l'on  impose  aux  étudiante  en  médecine. 

M.  GoDEFFKOT  {Vienne).  —  Un  enseignement  uniforme  ponr 
tous  les  pays  est  un  dédir  qui  me  semble  être  partagé  par 
nous  tous.  Si  cet  enseignement  existait,  il  aurait  pour  consé- 
quences de  permettre  à  tout  pharmacien  qui  aurait  passé  ses 
examens  et  qui  aurait,  par  conséquent,  le  droit  de  pratiquer 
dans  son  pays,  de  s'établir  dans  un  pays  étranger. 

M.  LB  PiifeiwKT.  —  Il  est  de  l'intérêt  de  tous  d'écarter  toute 
équivoque.  Je  prie  les  dilTéreols  orateurs  de  vouloir  bien 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


déterminer  ce  que  chacun  d'eux  entend  par  «  aide-pkani»- 
cien,  »  par  «  pharmacien,  »  par  «  pratiquer  lapharmacit.t 
Les  membres  aiiachent  à  ce  mot  un  seas  difTérenl,  suivaoi  te 
pays  au(|uel  ils  ap|)arlicnnent. 

Ainsi,  en  Bel^iijtie,  tout'  élève  qui  a  passé  ses  examens, 
qui  3  fini  son  stage  peut  s  oiublir  dans  n'importe  quel  endroit 
du  pays  et  y  pralii[uer  la  pliarmucie;  <lans  d'autres  conirpes, 
en  Altemaijne,  en  AulricliP,  oii  la  pliarmarie  est  limitée,  le 
jeune  pharmacien  qui  a  leiniini^  »es  ctuiles  et  son  sla^e  peol 
pratiquer  la  pharmacie  ;  mai^  il  ne  peut  s'établir,  il  lauldonc 
bien  préciser  les  mots,  car  il  est  pnsilifqae,  si  l'on  permet- 
tait dans  un  pays  ce  que  l'on  dérend  dans  un  autre,  cela  don- 
nerait naissance  à  <\e^  inconvénients  trè.^  graves. 

M.  Pmi  (Parts).  —  Ne  confondons  pas  deux  qoeslions 
qui  doivent  rester  complôtument  distinctes  :  celle  du  stage  ei 
celle  des  aides  en  pharmacie.  Le  »iage  ne  (icul  être  le  même 
pai'lcut  que  pour  autant  que  les  éludes  soient  les  marnes. 
lime  semble  que  nous  rerions  mieux  de  ne  discuter  celle 
question  que  lorsque  nous  aurons  admis  que  les  éludes  doi- 
vent éti-e  identiques  dans  tous  les  pays. 

31.  ScnviTT  {Lille).  —  Je  crois  que,  pour  donner  satisbc- 
lion  à  la  demande  de  nos  confrères  EulrichJens,  nous  poD- 
vons  émellre  le  vœu  suivant  :  «  Tout  pharmacien  légalisent 
reçu  pourra  exercer,  comme  aide-pharmacien,  dans  to"* 
les  pays,  à  la  condition  de  passer  un  examen  sur  la  langut 
et  la  pharmacopife  de  ce  pays.  » 

M.  Van  Pelt  {Anvers}.  —  En  Belgique,  le  pharmacien  est 
libre  de  prendre  pour  tide  toute  personne  qui  lui  convient, 
quelle  que  soit  sa  nalionalilé.  L'aide  travaille  sous  la  respon- 
sabilité du  |>harinacien.  Il  appartient  à  ce  dernier  seul  de 
juger  si  les  garanties  que  lui  oiïre  son  employé  sont  suffi- 
santes, pour  lui  permettre  d'accepter  la  responsabilité  des 
actes  qu'il  pose  dans  l'ofTcine.  En  d'autres  termes,  la  société 
n'exige  aucune  garantie  légale  de  l'aide.  Je  propose  doncde 
voler  la  pioposition  suivante  :  «:  Les  pharmaciens  peuvent 
prendre  à  leur  service  des  aides  de  n'importe  çueUe  nattowt- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QtnuTKXts  nonsaioininxn  773 

lité.  Par  aidey  on  entend  un  employé  diplômé  ou  non,  qui 
ne  peut  dispenser  que  sous  la  direction  et  la  responsabilité 
dupharmacien  titulaire.  » 

M.  LB  Président.  —  Je  mets  aux  voix  la  proposition  sui- 
vante : 

«  Il  est  facultatif,  aux  pharmaciens  établis,  de  prendre 
à  leur  service  des  aides  de  toutes  nationalités  ;  par  aide,  on 
entend  celui  gui,  diplômé  ou  non,  dispense  sous  la  direction 
et  la  responsabilité  du  pharmacien.   » 

—  Celle  proposition  est  adoptée  à  ruDanimilémoinsquatre 
voix. 

M.  Petit  [Paris).  —  Je  désire  revenir  sur  la  question  du 
stage. 

Dans  rei'tains  pays,  on  Tnit  le  stage  avant  de  passer  l'exa- 
men de  pharmaciei).  On  Tait  ainsi,  en  Kranre,  trois  années  de 
slajje.  Il  n'en  est  pas  de  même  partoul;  rar,  si  je  ne  me 
trompe,  les  i-liarmaciens  de  Vipone  demandent  que  le  stage 
puisse  se  faire  dans  tous  les  pays,  api'ès  que  l'élève  aura 
passé  l'examen  universitaire  de  pharmacien.  Que  l'exainen 
précède  ou  suive  le  slajte,  cela  est  de  peu  d'importance;  il 
faut  que  te  Ma^'C  soil  vulalile  dans  quelque  endroit  qu'on  le 
fosse.  Un  Français  poiirniit  ainsi  faire  son  stage  en  partie  en 
Anjjletcrre,  en  |  arlic  en  Allemagne,  en  partie  en  Bussie,etc.; 
Diais  il  passerait  toujours  l'oxanien  de  validation  en  France. 

Je  deinanilc  donc  que  les  années  de  staf^e  conipienl  quand 
on  le  lai),  soil  à  l'éliaiigcr,  soit  dans  son  propre  pays. 

M.  Bekkocco  {Tarin).  —  Je  propose  l'oidre  du  jour  que 
voici  :  (t  Le  stage  pharmaceutique  peut  être  fait  dans  tout 
pays  où,  il  existe  une  école  de  pharmacie  régulière.  » 

M.  GonzftMx  (Vienne). —  Lorsqu'un  élève  en  pharmacie 
autrichien  désiie  faire  son  stage  à  Paris,  il  demande  l'aulori- 
ealionau  minislèio,  el celui-ci  ne  la  refase  jamais. 
-  M.  CBArTUiE{Lyon).  —  Ce  n'est  là  qu'une  permission  -qui 
peut  être  refusc'e  d'un  jonr  à  l'autre.  Ce  qui  n'est  que  facul- 
-talif  devrait  être  1^1. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


ni  MUM»  h  «tUM 

M.  Hvavtj  (CiermonifFerrand).  —  Aux  BI^Is-Ums  (qnel- 
qaes  villes  exœpiée^),  l'exercice  (le  la  pharimicie  est  libre. 
Comment  rera-l-on  pour  coDsialer  le  sl«t{e  dans  ce  paya? 

M.  PiTiT  {Paris].  —  £n  exigeant  de  l'élève  uoeépreanet 
en  disant  que  le  slage  doit  èlre  Tait  «  chez  un  {ibarimcia 
Ic^galemenl  reçu  »  ou  «  cliez  un  [iliuiiiiacieD  muni  d'an  di- 
plûme;  »  nouâ  rions  au-devanl  de  loule  objection.  i*ai  l'boii- 
oeur  de  déposer  l'ordre  du  jour  suivant  :  c  Lestage  Ugd 
exigé  des  élèves  en  pharmacie  sera  valable  dans  tous  lu 
pays,  après  constatation  que  ce  stage  a  été  fait  chez  un 
pharmacien  légalement  reçu.  > 

M.  LE  PiÉsiDBNT.  —  Je  mets  aux  voix  retordre  do  joor.  - 
n  est  adopté  à  l'unanimilé  moins  six  voix. 

Vu  l'absence  de  M.  Opwijrda,  de  Nioiègue.  rapportear,  je 
propose  l'ajournement  de  la  discussion  sur  «  laposHiarida 
aides-pharmaciens.  (Adopte). 

Nous  passons  à  l'examen  de  la  7*  question  :  t  Soà^ 
d'assurances  entre  les  pharmaciens  d'un  même  pays,  wnfn 
les  risquas  de  responsabilité  civile,  en  cas  d'accident  provt- 
nant  d'une  erreur.  » 

Je  donne  la  parole  au  rapporteur,  M.  Bertault,  pbanni- 
cien  à  Laroclie  s/Yon. 

M.  Bertauit  (/.arocfie  s/yon).  —  Depuis  quelques  annite, 
on  a  vu  se  former  des  soci(^t<^â  d'assurances  entre  pharma- 
ciens d'un  même  pays,  contre  les  ri^(|ups  de  responsabililé 
civile,  en  cas  d'accideni  provenaiil  d'une  erreur.  CessociilÉs 
sont  appelées  à  rendre  de  grands  services.  11  existe  des  com- 
pagnies qui  assurent  contre  les  méinas  risques  ;  mai;*,  en  m 
de  sinistre,  la  compagnie  dierclie  toujours  à  diminuer  Pio- 
demnité  à  payer. 

Cela  n'arriverait  pas,  si  la  w)ci(^té  s«  comTKWBtt  Dniqg^ 
-nentde  pbarmaciens;  car  tous  voudraient  venir  en  aideiM 
confrère  malheureux. 

Un  autre  avantage  serait  celui  de  voir  Iraitof  oes  qoK- 
tions  au  sein  du  corps  pharmaceutique  j  le  public  ne  s'enaè- 
lerait  pas  et  le  malheur  ne  serait  pas  éhniUé  ooaiae  tnJDa^ 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


QUBmcRis  PTOrassioimun  T75 

d'bui.  Voilà  les  moUTa  qui  m'ont  engagé  à  demander  que  le 
Congrès  émelle  un  vœu  en  favpur  de  la  rn^alion,  dans  tous 
les  pays,  d  une  société  ccnirale  nouvelles  d'ussurances. 

M.  Petit  [Paris].  —  1^  quediion  n'a  rien  d'îniernational. 
Nous  avons  laissé  à  chaque  j>ayâ  la  libellé  de  la  résoudre, 
suivant  ses  préférences.  L'existence  de  ces  sociétés  est  cer- 
tainement uiile.  Toul  ce  que  nous  pouvons  faire,  c'est  d'eo 
recommander  la  création. 

M.  LB  PaéstDBNT.  —  Je  mets  aux  voix  la  proposition  sui- 
vante :  «  La  section  exprime  le  vœu  de  voir  se  consHtuer, 
entre  les  pharmaciems  d'un  mfime  pays,  une  société  d'assu- 
rances contre  les  risques  de  responsabilité  civile,  en  cas  d'oc- 
ddent  provenant  d'une  erreur,  s 

-^  La  proposition  est  adoptée  â  runanimilé. 

La  séance  est  levée  à  onze  heures  trois  quarts. 

Le  teerétaire,  Le  prMdeiU, 

E.  VANDEN  PCTTE.  h.  VERHA9SEL. 


Séaaee  du  3  tepiembre  1885. 

La  séance  est  ouverte  à  9  heures  ei  demie,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Verhassel. 

M.  le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
séance  du  \  "  sefiteiubre  ;  la  rédaclion  en  est  approuvée. 

M.  LE  Présidekt.  —  La  premiète  question  à  l'ordre  du  jour 
est  celle  de  t  la  position  des  aides  pharmaciens.  » 

C'est  à  la  demande  de  M.  Opwijrda,  de  Nimègue,  qu'elle 
a  été  inscrite  au  programme  du  Ojif^rèi^. 

M.  OrwiJiiDA  fiVimAj7He).  —  .Mon-^ieur  le  président,  il  me 
serait  assez  diflicilede  bien  m'expliqueren  français;  quoique 
je  comprenne  cette  langue,  je  n'ai  pas  l'habitude  de  la  ma- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


776  atiHCES  sk  eECnoii 

DÎer,  aussi  Je  tous  detnnndcrai  s'il  csl  permis  de  me  scnrir 
d*un  autre  iilidme,  dti  m'erluDdiiis,  ma  l)in;^ue  oi(ilernel!e. 

M.  u  PiBsiBBST.  —  Le  lèijk'iiicni  iirôvoil  la  réponse  à  faire 
à  la  demande  de  aotre  liononiblu  collè..{iie,  danâ  :>un  urli- 
cle  10;  il  eil  ainsi  conçu  :    «    liicn  que  la  langue  rraiiçaîse 

>  soit  celle  dans  la(|uelle  serant  conduites  les  séances,  les 
»  oraleurâ  auioiit  lu  tibetUi  du  choix  de  lu  langue  pour  leurs 
»  discours  ou  comuiunii-aiions.  Dans  ce  cas,  les  membres 
»  qui  ne  se  seront  pas  cx[)riiiiés  en  Trançais  i-emetironi  la 
»  Iraduclion  inléj^riilo  ou  résumée  de  leurs  disi-oui-s  aux 
»  secrétaires  des  sC'anceset.  autant  que  (lossiblc,  le  sens  de 
»  leurs  paroles  sera  traduit  immédiulcmcnt  et  somuairp- 

>  ment  par  l'un  des  meinbteâ  de  la  rt'union.  > 

En  vertu  de  cet  article,  M.  Opwijrda  peut  Taire  usage  de 
la  langue  néerlandai:ie,  comme  M>l.  les  Allemands,  Autri- 
chiens, etc.,  peuvent  s'expliquer  dans  leurs  langues  mater- 
nelles, des  mesures  ont  été  prises  |K>ur  traduire  leurs  pen- 
sées. Je  me  réserve  de  vous  traduire  moi-même  le  discours 
de  M.  Opwijrda. 

M.  OiwuHB*  {Nirnègue).  (Traduction.)—  Les  pharmaciens, 
comme  les  médecins,  ont  une  vie  d'abnégation  et  de  travail. 
Les  uns  comme  les  antres  doivent  être,  à  tout  instant,  à  la 
dis|K)sition  du  public  ;  car  les  niuludes  doivent  pouvoir  se 
procurer  des  médicaoïciils,  la  nuit  comme  le  jour,  pendant 
les  jours  de  fôte  comme  pondant  les  jours  ouvmbles.  Le 
pharmacien  peut,  louterois,  charger  une  autre  peisonne  d'une 
partie  de  ses  occu]'alions,  par  exempte,  de  la  préfai-aiion  et 
de  la  délivrance  de  certains  inédicamcnlâ  galéniques.  Ce 
remplaçant  est  dési};n6,  dans  certains  (lays,  sous  le  nom 
d'aide-j'harmacien;  dans  d'autres,  des  jeunes  gens  faisant 
leur  stage  légal  servent  aiiis-i  d'aiiles;  mais  coux-ci  lesleol 
généralement  peu  de  temps  dans  la  mt^me  [ilianiia<-ie.  ce  qui 
ne  peut  que  nuire  à  la  [irospcrilé  de  cellc-'-i  Dans  les  Pays- 
Bas,  il  existe  une  classe  de  [>er^^)nnes  qui  cxen-ent  la  (iro- 
fession  d'aide-pliarmacicn.  Ce  sont  g/'oOralemciit  des  Jeunes 
gens  peu  forluDés,  d'une  instructiou  jieu  développée,  tuaisqai 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


QUEsnons  riOFessio»nELi.Es  777 

doivent  cependant  stibir  un  examen  ayant  pour  objel  la  pré- 
paratioa  des  niédiraiiicnls  c-t  loiit  le  qui  s'y  >'a[)porle.  La  pos^i- 
tion  des  aide^-pliarmacicns  ei-l  1res  précaire  el  je  suis  d'avis 
qu'elle  doit  éircaiiiûlioi'i^e,  si  l'on  veut  que  ceux-ci  rendent 
tous  les  services  qu'on  devrait  atlendie  d'eux. 

Il  raudiail  qu'ils  fussent  mieux  payés;  qu'ils  fussent  tou- 
jours à  l'abri  de  la  misère;  qu'ils  pussent  soigner  poi.r  lear 
vieillesse  :  j'esliuie  que  l'inslilulion  d'une  caisse  de  secours 
serait  tràt  utile  |)0iir  eux.  On  pourrait  alors  exiger  des  aides 
un  examen  )ilus  diflîcilH;  ce  qui  peinicUrait  aux  pliarniaciens 
de  compter  coni|iloleiiient  sur  eux,  et  de  leur  abandonner 
toute  la  besogne  courante.  Le  pliarniacien  aurait  plus  de 
temps  à  consacrer  à  l'examen  des  uiédicaments  et  aux  tra- 
vaux scienti  tiques. 

M.  u  PiBsiDEKT.  — Je  ferai  remarquer  que  celte  question 
n'a  pas  le  caradèie  inlernalional  ;  il  faut  laisser  chaque  paya 
la  résoudre  t>uivanl  ses  préfci-ences. 

M.  IpARUGriRRE  {Guadalajaia}.  —  On  ne  peut  pas  mettre 
le  pharmacien  dans  l'obligaiion  de  prendre  des  aides  ayant 
fait  des  éludes.  Rien  n'empéclie  la  création  du  grade  <  d'aide 
en  pharmacie;  »  mais  il  faut  laisser  au  pharmacien  la  liberté 
de  prendre  à  son  service  un  aide  diplôuié  ou  non  dî- 
pldmé. 

M.  CoDEmioT  {Vienne).  —  Je  propose  de  renvoyer  la  dis- 
cussion de  cette  question  après  celle  de  l'enseignement  phar- 
maceutique. 

M.  Hans  Heqzk  {Vienne).  —  Lorsque  la  question  de  l'ïn- 
struclion  à  exiger  des  aides  sera  ré.-olue,  on  pourra  rendre 
ceux-ci  responsables  des  erreurs  commises  par  eux. 

M.  PATaouiLLARD  {Gtsoys).  —  En  France,  le  pharmacien  est 
toujours  responsable  de  loui  ce  qui  se  passe  dans  son  oQî- 
cine;  l'élève  nu  l'est  jamais. 

M.  Opwijrda  (Niinf^gue).  —  Il  n'esl  pas  question  ici  des 
personnes  qui  se  deslincnl  h  la  profession  de  phaiinacien; 
mais  seulement  de  celles  dont  la  profession  consiste  à  être 
aide-pharmacien.  On  peut  pas  rendre  un  aide  responsable 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


778  «tAIlCU  Dl  ucnoH 

des  accidents  provenant  de  l'impureté  des  mt'dicanients; 
mais  bien  de  ceux  qui  ont  pour  cause  une  erreur  commise  par 
lui  dans  la  diapeD:>alion. 

M.  Cailbs  liordeaua.^.  —  Il  serai)  utile  de  poser  ainsi  fa 
question  :  i  Y  a-t>-U  lieu  de  crfer  dei  aides- pharmaciens 
re$pOH$ai)ks?  >  J'y  répoods  d'une  façon  afîinuative,  pour 
autant  que  l'on  exige  que  les  aides  ne  pui^îscnl  exercer  la 
pharmacie  sans  uo  examen  pn'-alal.le. 

En  effet,  le  pliaruiarien  a  t;(^n(''ralement  peu  de  loisirs;  il 
lui  est  rarement  permis  de  s'abdenicr  de  chez  lui.  Il  n'est  pas 
jusU)  qu'une  erreur  commise  par  un  ai<le,  [x'ndant  une  des 
rares  distractions  que  le  pliarnmcicii  peut  prendre,  entraîne, 
pour  celui-ci,  tes  peires  les  plus  8i!'\ôro.s.  la  porte  de  sa  pro- 
fession et  souvent  la  ruine.  Il  faut  r|uc  nous  ayons  des  aides 
responsablei  de  leurs  actes.  J'ajoute  que  ceilc  rcâponsabitilé 
ne  doit  {«s  ôtre  trop  giandc;  car.  alors,  li;  pliarmacicn  alian- 
donnerait  trop  aisément  les  devoirs  qui  lui  inc(\nil«nl,  il  Taut 
surtout  qu'il  ne  soit  pas  rcs[)onsalile  au  point  de  vue  pénal. 

M.  OrwtjHDA  (Nimègue).  —  Je  propose  à  la  section  d'émel- 
Ire  le  vœu  suivant  :  t  La  première  aectioii  émet  le  voeu  que 
Us  aides  soient  peraonncUement  resjionseUjles  dans  la  dispen- 
taHon  des  médicaments.  Il  y  aura  à  décider  quelles  serut 
les  connaissances  exigées  pour  obtenir  le  diplôme. 

M.  Li  PaistDuiT.  —  Je  mets  aux  voix  cette  proposition.  — 
Elle  est  adoptée.  —  Messieurs,  la  deuxième  section  s'oo- 
cupe,  en  ce  moment,  de  la  quei^iion  des  spécialités  phan&a- 
ceutiques.  Celte  question  est  très  impoitante,  et  notre  ordre 
du  jour  est  épui.-<é;  nous  pourrion.s  nous  livrer  à  d'autres 
travaux,  mais  je  pense  aller  au-devant  de  vos  désirs,  en  clô- 
turant nos  discussions  de  ce  jour.  J'engage  donc  tons  les 
membres  de  la  première  seL-lioo  à  se  rendre  dans  la  deuxième 
section. 

La  séance  est  levée  à  dix  heures  et  un  quart. 

Lesecrétaire,  Lepré^ieiit, 

£.  VAM)EN  PUTT&-  S-  VEBaASSEL 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


QUESTIONS  PROFESBIDKHILLKS 


Séance  du  i  s^tembre  i  885, 


La  séance  est  ouverte  à  neuf  heares  et  qd  quart,  sous  la 
présidence  de  M.  Petit . 

M.  le  secrétaire  doaoe  lecture  du  procès-verbal  de  la 
séaDce  du  2  septembre.  La  rédaction  eu  est  approuvée. 

M.  LB  PsésiDENT.  —  L'ofdre  du  jour  appelle  la  discussion 
dn  rapport  de  M.  Bralimos  :  «  Etat  comparatif  des  prin- 
cipes des  lois  actuelles  sur  l'exercice  de  la  pharmacie,  suivi 
de  quelques  considérations  sur  la  nécessité  d'une  loi  inter- 
nationale réglant  cet  exercice.  »  Ce  rapport  est  le  dévelop- 
pement de  la  seconde  proposition  de  notre  ordre  du  jour, 
faite  au  nom  de  la  Société  des  pharmaciens  d'Athènes. 

M.  BiATiHOs  (Athènes).  —  La  Société  de  pharmacie 
d'Athènes  s'est  occupée  de  l'étude  comparative  des  lois 
réglant  l'exercice  de  la  pharmacie.  Ces  lois  peuvent  être 
classées  en  deux  catégories  :  la  première  laisse  l'exercice  de 
la  pharmacie  libre,  sous  la  garantie  du  diplôme;  la  seconde 
règle  le  nombre  des  pharmaciens  d'après  la  population.  Nous 
avons  été  amenés  à  conclure,  après  une  étude  approfondie  de 
la  question,  que  la  seconde  catégorie  de  lois  est  à  la  fois  fa- 
vorable au  pharmacien  et  à  la  santé  des  populations;  tandis 
que  la  première  ne  sauvegarde  les  intérêts  ni  de  l'un,  ni  de 
l'autre.  Mais  obtenir  l'unité  de  la  législation  pharmaceutique 
n'est  pas  la  besogne  d'un  jour;  nous  entendons  aujourd'hui 
poser  un  premier  pas,  et  c'est  pourquoi  nous  demandons  que 
la  section  se  prononce  sur  la  question  suivante  :  «  Est-il 
avantageux  et  utile  pour  l'humanité  toute  entière  qu'une  loi 
internationale  réglât  l'exercice  de  la  pharmacie.  9 

Cette  idée  une  fois  admise,  et  l'utilité  de  cette  loi  recon- 
nue, notre  société  propose  que  le  Congrès  nomme  une  com- 
mission iniernationale,  chargée  d'élaborer  le  projet  de  la 
dite  loi.  Ce  projet  serait  examiné  et  discuté  dans  le  prochain 
congrès  et  lorsqu'il  aurait  été  accepté  et  qu'on  en  aurait  fixé 
la  teneur  définitive,  il  serait  transmis,  sous  forme  de  vœu, 
-aux  gouvernements  de  tous  les  pays. 

M. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


780  stÀ5CES  DE  SEcnon 

Je  me  permettrai  d'ajouter  quelques  considérations  en 
faveur  de  la  limitatioa  du  nombre  des  phar.nacies.  il  est 
évident  que  lorsque  des  pharmaciens  se  trouvent  sons  l'em* 
pire  de  la  nécessité,  lorsque  la  misère  ou  la  gène  étreiat  leurs 
familles, que  ceux-ci  peuvent  devenir  coupables  à  la  première 
occasion,  qu'ils  peuvent  ne  pas  dispenser  des  médicameols 
cbers,  les  remplacer  par  des  substances  de  moindre  qualité, 
de  même  par  des  matières  inertes,  ces  fraudes  sont  d'aotaol 
plus  à  craindre  que  leur  constatation  est  souvent  difficile  à 
faire.  En  pharmacie,  il  ne  devrait  jamais  être  questioo  de 
liberté  commerciale  ou  de  libre  concurreoce,  car  œlles-à 
n'ont  d'autres  résultats  que  de  nuire  à  la  santé  des  popala- 
tioDS.  La  concurrence  appliquée  au  débit  des  médicameutsne 
peut  ni  améliorer  leur  qualité,  ni  augmenter  ta  consomoia- 
lion  ;  le  médicament  ne  doit  pas  être  d'une  qualité  inférienre, 
il  doit  en  tous  temps  être  délivré  avec  les  propriétés  que  loi 
assigne  le  codex,  sans  cela  la  thérapeutique  ne  peut  se  baser 
sur  son  usage.  La  concurrence  en  pharmacie  est  un  fléau,  elle 
amène  le  charlatanisme  et  toutes  ses  conséquences. 

Je  conclus  en  disant  qu'au  point  de  vue  des  intérêts  de  la 
société,  du  progrès  et  de  la  science,  il  y  a  (ieu  de  limiter  le 
nombre  des  officines. 

H.  LB  ^ci^Aiu.  —  j'ai  à  vous  communiquer,  Messiears, 
quelques  considérations  qui  nous  ont  été  transmises  par 
M.  Dumont,  pharmacien  à  Boussu.  J'ex.trais  de  sa  lettre  le 
passage  suivant  :  i Le  vœu  formulé  par  M.  Bratimos,  d'Athè- 
nes, relatif  à  la  limitation  du  nombre  des  officines,  est  celui 
de  tous  les  pharmaciens,  il  sauvegarde  les  intérêts  de  la 
société  et  relève  la  considération  due  à  notre  profession. 

»  Il  est  évident  que  les  lois  qui  limitent  le  nombre  des 
pharmacies  au  prorata  de  la  population  sont  les  meilleures  et 
qu'il  n'y  a  que  ce  moyen  qui  puisse  mettre  certains  phar- 
maciens à  l'abri  du  besoin  et  des  privations.  » 

»  La  limitation  existe  pour  les  notaires  qui  ne  s'occupent 
que  des  intérêts  matériels  de  la  société,  elle  devrait  à  for- 
tiori, exister  pour  les  pharmaciens,  qui  gèrent  une  fortune 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDESTIONS  PaOFESSlOKNILLSS  784 

bien  plus  précieuse  :   la  saolé  qui  seule  nous  permet  de 
jouir  des  avantages  que  l'argent  procure.  » 

Le  Congrès  a  également  reçu  un  mémoire  de  la  Société 
italienne.  «  Associazone  Tarmaceutica  lombarda,  in  Milano,  » 
sur  la  limitation  des  officines.  (Voir  annexe  XI.) 

M.  Defaiu  (Bruxelles).  —  La  limilatioQ  des  officines  aa 
point  de  vue  des  intérêts  des  pharmaciens,  serait  désirable; 
mais  nous  avons  autre  chose  à  voir  que  l'intérêt  profession- 
nel; dans  un  congrès,  comme  le  ndlre,  nous  ne  pouvons  pas 
nous  renfermer  dans  des  limites  aussi  restreintes;  nous  devons 
envisager  l'mtérét  public,  et  en  tenir  compte. 

Voyons  ce  qui  se  passe  dans  les  contrées  où  les  pharma- 
cies sont  limitées.  Nous  y  voyons  que  les  pharmacies  sont, 
en  général,  dans  un  état  très  prospère;  mais  cela  n'est  pas 
compatible  avec  les  opinions  qui  prévalent  dans  les  différenls 
pays.  Si  vous  proposiez  aux  Chambres  belges  de  limiter  le 
nombre  des  pharmaciens,  jamais  vous  n'obtiendriez  leur 
assentiment,  parce  que  nous  sommes  dans  un  courant  de 
libertés.  Si  je  voulais  vous  dire  toute  ma  pensée,  je  vous 
déclareraisque  suivant  moi,  d'ici  à  peu  d'années,  nous  auroDS' 
la  liberté  des  professions  libérales;  nous  y  courons  directe- 
ment et  peut-éire  plus  vile  que  nous  ne  le  pensons.  Dans 
mon  opinion,  les  diplômes  spéciaux  de  pharmaciens  et  de 
médecins  seront  supprimés  en  Belgique  avant  peu  de  temps. 
Telle  est  ma  manière  de  voir. 

Je  pense  donc  que,  tout  en  émettant  le  vœu  que  le  nombre 
des  pharmaciens  soit  limité,  nous  ne  pouvons  pas  le  proposer 
aux  différentes  nationalités  qui  sont  représentées  dans  cette 
assemblée.  Remarquez  du  reste  que  certains  pays,  où  la 
limitation  existe,  demandent  qu'elle  disparaisse. 

Des  voii  :  Non,  non  ! 

M.  Klobb  {Nancy).  —  Nous  avons  deux  questions  à  exa- 
miner, celle  concernant  les  études  pharmaceutiques  et  celle 
ayant  pour  objet  la  limitation  du  nombre  des  officines.  11 
serait  utile  de  séparer  ces  deux  questions. 

M.  LE  PsisiDBNT.  —  Ces  deux  questions  ont  de  grands  rap- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


788  stiHCES  n  stcrtoH 

ports  ealre  elles.  Je  crois  que  nous  arriverions  à  un  meillear 
résultat  en  les  discutant  en  même  temps. 

M.  Seutis  {Bruxelles).  —  Permettez-moi,  Messieurs,  de 
vous  faire  pari  de  quelques  idées  que  j'espérais  pouvoir  pré- 
senter en  assemblée  générale;  elles  se  rapportent  à  deux 
sujets  différents.  La  première  question  que  je  désire  exami- 
ner a  pour  objet  la  limitation  des  pharmacies.  Cette  question 
a  été  appréciée  par  l'éminent  professeur  M.  Depaire.  Celui- 
ci  croit  la  limitation  impossible  en  Belgique  et  dans  d'aalres 
pays;  comme  je  ne  partage  pas  sa  manière  de  voir,  je  désire 
lui  présenter  quelques  objections. 

Le  second  objet  dont  je  désire  vous  entretenir  est  relatif 
aux  connaissances  que  doit  posséder  le  jeune  homme  qoi 
veut  entrer  à  l'université  pour  y  commencer  les  éiaàts 
pharmaceutiques. 

Le  27  septembre  1 835,  comme  l'a  dit  M.  De  Nobele  dans 
son  rapport  sur  l'enseignement  pharmaceutique,  on  promul- 
gua, en  Belgique,  une  loi  sur  l'enseignement  supérieur. 

La  pharmacie,  toujours  reléguée  au  dernier  plan,  y  fol 
oubliée;  et  ce  ne  fut  que  14  ans  après,  en  1849,  qu'oo 
enleva  aux  commissions  médicales  leur  droit  d'examen,  en  ce 
qui  concerne  notre  profession,  pour  le  donner  aux  jurys  uni- 
versitaires. Pour  être  admis  à  l'université,  l'étudiant  devait 
avoir  subi  un  examen  préparatoire  à  celui  de  candidat  en 
pharmacie. 

En  1861,  on  créa  le  graduât  en  lettres  pour  les  jennes 
gens  qui  se  destinaient  au  droit  et  à  la  médecine;  et  on  sti- 
pula que  les  aspirants-candidats  en  pharmacie  passeraient  od 
examen  équivalent,  mais  qui,  en  réalité,  était  beaucoup  moins 
sérieux.  Cette  différence  de  sévérité  pour  les  deux  catégories 
d'étudiants  eut  le  résultat  suivant  :  Les  jeunes  gens  qui  se 
sentaient  incapables  de  passer  leur  graduât  et  ceux  qui 
échouaient  dans  cet  examen  se  lançaient,  malgré  eux.  dans 
la  carrière  pharmaceutique.  Comme  conséquence,  nous 
eûmes  une  infériorité  scteniiQque  manifeste  ponr  notre  pro- 
fession qui  fut  envahie  par  tous  les  cancres  de  la  médeciM' 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


QtmSTlOm  PBOFBflSIOmiELLES  783 

Cette  situation  fut  dénoncée  par  les  pharmaciens,  jaloux  de 
leur  art,  mais  le  gouvernement  n'y  apporta  aocuD  remède. 
L'épreuve  exigée  jusque-là  et  qui  avait  eu,  au  moins,  pour 
effet  de  dérendre  la  profession  contre  l'invasion  d'hommes 
complètement  incapables,  fut  abolie.  La  loi  de  1876  fut 
promulguée;  elle  ouvrit  toutes  larges  les  portes  de  l'univer- 
sité au  premier  venu,  sans  s'inquiéter  si  celui,  qui  y 
pénétrait,  avait  reçu  la  préparation  nécessaire  pour  faire  des 
études  supérieures.  Autant  la  loi  de  1861,  malgré  ses  imper- 
fections, était-elle  comparativement  utile  et  favorable  aux 
professions  libérales,  autant  celle  de  1876  leur  a  été  néfaste 
et  pernicieuse. 

Si  l'état  actuel  des  choses  devait  se  prolonger,  nous  aurions 
à  désespérer  d'une  profession  qui  a  rendu  et  rend  tous  les 
jours  encore  les  plus  grands  services  à  l'humanité  et  qui 
avait  le  droit  de  compter  sur  uno  certaine  protection.  Voilà 
notre  situation  en  Belgique,  je  sais  qu'elle  n'est  guère  plus 
brillante  dans  d'autres  pays  ;  aussi  je  vous  conseille  de  ne  pas 
vous  abandonner  à  de  chimériques  espérances,  mais  de 
compter  sur  nous-mêmes,  sur  nos  efforts  réunis.  Ne  cessons 
de  réclamer  auprès  de  nos  gouvernements  le  redressement 
de  nos  griefs  ;  demandons-leur  que  la  loi  détermine  que  les 
conditions  d'acceptation  aux  universités  soient  les  mêmes 
pour  les  aspirants  pharmaciens  que  pour  les  aspirants  méde- 
cins, que  tout  pharmacien  reçoive,  avec  son  diplôme,  le  titre 
de  docteur  en  pharmacie,  et  qu'on  exige  de  lui  toutes  tes 
connaissances  nécessaires  pour  le  rendre  digne  de  porter 
celui-ci.  On  relèvera  ainsi  notre  profession,  on  formera 
d'excellents  pharmaciens  qui  marcheront  sur  les  tnces  des 
savants  distingués  qui  les  ont  précédés. 

Quelques  mots  sur  la  limitation  des  pharmacies.  Le  nombre 
des  pharmaciens,  dans  certains  pays,  n'est  plus,  depuis  long- 
temp.s,  en  rapport  avec  le  chiffre  de  la  population  ;  il  en  est 
résulté  cette  triste  et  déplorable  concurrence  qui  a  engendré 
les  plus  grands  abus  ;  abus  capables  de  porter  atteinte  au 
crédit  et  à  la  considération  de  la  pharmacie. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


784  BÉAifos  DE  sscnoH 

Une  pharmacie,  Messieurs,  doit  être  bien  lenne  ;  chaque 
année,  beaucoup  de  médicaments  doivent  dire  renouvelés. 
Cela  se  fera-t-ij  si  la  clienlèle  fail  défaut,  si  la  vente  n'est 
pas  ce  qu'elle  doil  élre?  Et  cette  vente  sera  toujours  insuffi- 
sante aussi  longtemps  qu'il  existera  plus  de  pharmacies  dans 
une  localité  que  n'en  comporient  les  besoins  de  la  population. 

Celte  situation  déplorable  se  présente  aujourd'hui  en 
Belgique,  en  France  et  dans  d'autres  pays.  Le  mal  existe 
partout,  dans  les  grandes  villes  comoie  dans  les  petites  loca- 
lités; s'il  est  moins  apparent  dans  les  premières,  il  n'en 
est  pas  moins  réel.  Aucun  pharmacien  des  graude^s  villes  ne 
me  contredira.  Le  seul  remède  à  cette  situation  est  la  limita- 
tion du  nombre  des  officines. 

On  ne  manquera  pas  de  m'objecter,  comrae  l'a  déjà  fait 
l'honorable  professeur  M.  Uepaîre,  qu'une  mesure  semblable 
serait  contraire  à  nos  libertés.  Ne  croyez  pas.  Messieurs, 
qu'un  vieux  combattant  de  1830  vous  la  recommanderait,  si 
on  pouvait,  avec  justice,  lut  taire  un  tel  reproche.  A-t-on 
porté  atteinte  à  la  liberté,  en  limitant  le  nombredes  notaires? 
Non.  Qu'a-t-on  voulu,  si  ce  n'est  sauvegarder  la  fortune 
publique?  Une  disposition  semblable  en  faveur  de  la  phar- 
macie ne  se  justifierait-elle  pas  mieux  encore?  La  santé 
publique  exige-t-elle  moins  de  garanties  que  la  fortune  publi- 
que? Et  notez  bien  que  le  notariat  n'intéresse. qu'une  miDime 
partie  de  la  population,  celle  qui  possède;  la  pharmacie  est, 
an  contraire,  en  rapport  avec  la  |>opulation  toute  entière  ^ 
aurait,  par  conséquent,  bien  plus  de  droits  que  le  notariatà  la 
limitation,  ije  système  que  je  préconise  n'est  d'ailleurs  pis 
nne  nouveauté.  Il  a  été  adopté  depuis  longtemps  en  Allema- 
gne, en  Autriche^  en  Russie  et  y  donne  d'excellents  résultats; 
car,  dans  ces  pays,  où  la  pharmacie  possède  la  protection  a 
laquelle  elle  a  droit,  toutes  les  officines  sont  tenues  d'une 
façon  parfaite  et  irréprochable. 

En  1 861 ,  j'ai  publié  une  brochure  dans  laquelle  j'appelais 
l'attention  des  membres  de  nos  Chambres  législatives  belges 
sur  l'augmentation  toujours  plus  forte  du  nombre  des  pbar- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Qcnnoin  pioFM8ioinmti.u  785 

maciens.  La  silaation,  déjà  mnuvaise  à  cette  époque,  s'est 
empirée  sartout  depuis  le  vote  de  la  loi  de  1876. 

En  1861,  je  demandais  «  qu'aocun  pharmacien  ne  pnisse 
s'établir  qa'après  aulorisalion de  la  Députallon  permanente; 
celle-ci  prenant  une  décision  après  avoir  consulté  l'autorité 
locale.  »  Je  Tais  la  même  demande  aujourd'hui.  [Applaudis- 
sement). 

H.  u  PusiDBHT.  —  Il  serait  utile  que  des  membres  appar- 
tenant à  des  pays  ou  la  limitation  existe  en  fasse  coDoattre 
les  avantages  et  les  inconvénients.  En  France,  nous  avons 
peur  de  l'inlrusioo  de  l'admioi^tration  dans  nos  affaires. 

M.  GoDBFFROT  (Vienne).  —  En  Autriche,  l'obtention  du  grade 
de  pharmacien,  magisler,  comme  on  dit,  demande  des  études 
longues  et  difficiles.  Le  diplôme  ne  donne  p^s  le  droit  de 
s'établir.  Dans  les  villes,  il  n'existe  qu'une  pharmacie  pour 
une  population  de  10,000  habitants;  dans  les  campagnes,  on 
tolère  un  pharmacien  par  i.OOO  habitants.  Quand  il  y  a 
vacance  ou  que  la  population  augmente,  tes  habitants  peu- 
vent demander  l'ouverture  d'une  officine  nouvelle.  On 
demande  l'avis  des  pharmaciens  déjà  établis.  Si  la  demande 
est  appuyée,  les  pharmaciens  présentent  trois  candidats 
parmi  lesquels  le  ministre  est  obligé  de  choisir.  L'adminis- 
tration indique  au  nouveau  pharmacien  l'endroit  oii  il  doit 
s'établir.  Si  l'avis  des  pharmaciens  est  déravorable,  le  postu- 
lant peut  en  appeler  au  ministre,  même  à  l'empereur,  le 
nouveau  pharmacien  ne  peut  s'établir  à  côté  des  officines  de 
ses  collègues.  Chaque  année,  une  commission  des  sociétés  de 
pharmacie  de  l'empire  dresse  un  tarif;  le  ministère  publie 
cette  «  taxe  »  à  laquelle  tout  pharmacien  est  tenu,  sous  peine 
d'amende,  de  se  conformer.  L'inspection  est  très  sévère, 
mais  elle  n'a  rien  de  vexaloire. 

M.  JUakiw  (Frameries).  — J'avais  cru  prendre  la  parole 
dans  la  séance  plénière  de  mercredi  et  traiter  les  deux 
questions,  de  l'enseignement  pharmaceutique  et  de  la  limita- 
tion du  nombre  des  pharmacies  ;  l'assemblée  ayant  décidé 
de  scinderces  deux  sqjets,  j'ai  préféré  les  traiter  en  section. 


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786  stiNCU  DE  BEenm 

Nous  avons  ici,  devant  nous,  un  temps  plus  long  et  j'espère 
que  le  bureau  voudra  me  laisserdonner,  à  mou  sujets  loas  )es' 
développements  que  comporte  celte  question  que  j'ose  qua- 
lifier de  vie  ou  de  mort  de  la  pharmacie. 

Malgré  toute  l'aulorité  scientifique  et  la  grande  expérience 
de  l'honorable  M.  Depaire,  je  me  vois  forcé  de  déclarer  que 
je  ne  puis  admettre  le  programme  qu'il  a  Tormulé  à  la  der- 
nière séance;  il  rendra,  en  effet,  la  limitation  pharmaceutique 
impossible  à  (eut  jamais. 

Je  m'explique  :  D'après  le  projet  que  l'honorable  profes- 
seur a  soumis  au  conseil  académique  de  l'université  de 
Bruxelles,  les  futurs  pharmaciens  seront  parqués  en  deai 
camps,  les  pharmaciens  et  les  docteurs  en  pharmacie,  ou, 
comme  le  disait  mon  ami,  M.  De  Nohele,  les  pharmaciens 
mineurs  el  les  pharmaciens  majeurs. 

Cette  disposition,  quoique  article  de  Paris,  n'a  pas  le 
cachet  de  la  nouveauté.  Elle  n'est  que  l'imitation  pure  el 
simple  du  système  français,  où  nous  rencontrons  les  pharma- 
ciens de  première  classe  et  ceux  de  deuxième  classe.  Rien 
n'est  plus  facile,  Messieurs,  que  de  s'assurer  des  résuliatsde 
celte  organisalion.  Celle-ci  a  eu  sa  raison  d'âtre  à  une  époque 
déjà  reculée,  ou  le  nombre  des  pharmaciens  n'était  pas  en 
rapport  avec  les  besoins  de  la  population  ;  mais  nous  savons 
qu'à  l'heure  présente,  cette  distinction  est  vivementcritiquée; 
et  deux  orateurs  sont  viinus  nous  dire  que  le  corps  pharma- 
ceutique français  réclamait  l'abolition  de  ces  grades  difiérents. 
Et  pourquoi  ferions-Dous  ici  ce  qu'on  veut  défaire  ailleurs? 

Je  sais  bien  que  les  rares  partisans  de  cette  distinction 
diront  que  le  client  se  soucie  peu  du  grade  obtenu  à  l'exa- 
men, et  qu'il  ne  se  souciera  pas  plus  de  savoir  si  son  pharmacien 
est  ou  n'est  pas  docteur  en  pharmacie.  Tant  qu'il  n'existera 
qu'une  catégorie  de  pharmaciens,  le  client  ne  s'informera  pas 
si  on  a  passé  avec  ou  sans  distinction;  mais  si  vous fatles 
deux  catégories,  les  porteurs  du  diplôme  de  docteur  auront 
intérêt  à  faire  ressorlic  leur  titre,  et  vous  verrez  surgir  la 
réclame  qui  existe  en  France,  où  les  pharmaciens  des  écoles 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


787 

supérieures  inscrivent,  partout  oîi  ils  le  peuvent,  «  un  tel 
pharmacien  de  première  classe,  ou  pharmacien  de  l'école 
supérieure  de  Paris.  »  Et  ferez-vons  un  grief  à  l'homme  de 
science  de  se  prévaloir  du  titre  qu'il  a  acquis  par  ses  éludes 
et  par  son  travail?  Non,  mille  lois  non;  c'est  uqg  réclame^ 
soit,  mais  c'est  aoe  réclame  de  bon  aloi.  Et  partout  où  il  y 
aura  deux  grades,  partout  vous  aurez  cette  réclame  juste  et 
légitime. 

H.  Depaire  nous  a  dit  en  quoi  consisteront  les  éludes  des 
futurs  docteurs  ;  et  sans  être  aussi  explicite  à  l'égard  des 
pharmaciens  ordinaires,  il  nous  a  laissé  entendre  que  les 
études  seraient  simpliGées  et  moins  complètes  que  dans  l'état 
actuel.  Plus  de  toxicologie,  nous  a-l-il  dit  ;  c'est  une  arme 
dangereuse;  on  ne  fait  pas  un  toxicologue  en  deux  ans.  Je 
ne  répondrai  pasâ  celle  affirmation;  notre  confrère  français, 
M.  Genevoix,  s'est  chargé  de  ce  soin,  quand  il  disait,  à 
M.  Depaire  :  a  Et  vous,  comment  avez-vous  fait?  Avez-vous 
été  professeur  avant  d'être  élève?  »  Je  me  conlenterai  de  lui 
dire,  dans  un  langage  plus  simple  :  <  Hais,  M.  Depaire,  on  ne 
vient  pas  au  monde  tout  grand.  » 

Donc,  les  études  de  pharmacien  ordinaire  seront  plus  faciles 
que  les  études  actuelles;  donc  encore,  le  nombre  des  phar- 
maciens qui  sortiront  des  universités  sera  plus  grand  que  le 
nombre  actuel;  et  l'on  trouve  déjà  maintenant  qu'il  est  con- 
sidérable et  de  beaucoup  supérieur  au  chiffre  nécessaire  pour 
combler  les  vides.  Voulez-\'ous  un  exemple  de  l'encombre- 
ment qui  existe?  Dans  une  commune  rurale  du  Hainaut,  à 
Kaisin,  dont  la  population  est  de  1 ,700  habitants,  le  phar- 
macien étant  décédé,  a  été  remplacé  par  trois  jeunes  pharma- 
ciens. Donc,  trois  pour  un. 

Ce  n'est  pas  tout.  M.  Depaire  nous  a  dit  encore  :  «  Soyez 
tranquilles;  avant  peu,  il  n'y  aura  plus  de  diplôme  légal  ; 
l'exercice  de  la  pharmacie  sera  libre;  nous  marchons  tout 
droit  vers  cet  évécement;  c'est  le  système  américain  qui 
prévaudra.  »  Voilà  l'avenir!  Voilà  le  mot  de  la  fin!  C'est  le 
cas  de  dire  «In  caudavenenum.  » 


D,B,t,zed.yGOOgle 


788  BhRcn  se  ucnoH 

Je  me  plais  à  croire,  pour  ma  part,  qae  cet  avenir  n'esl 
pas  aussi  proche  qu'on  veut  bien  le  dire;  et.eo  conséquence, 
il  y  a  lieu  de  rechercher  les  moyens  d'opposer  une  digue  aa 
flot  qui  nous  envahit. 

Personne  ne  contestera  que  le  nombre  des  officines  est 
déjà  trop  élevé;  et  si  ce  nombre  s'élève  encore  un  pea,  le 
pharmacien  ne  trouvera  plus,  dans  l'exercice  honnéle  de  sa 
proression,  des  moyens  suffisants  d'existence.  Placé  alors 
entre  sa  conscience  et  son  devoir  d'un  côté,  le  manque  da 
nécessaire  de  l'autre,  Dieu  sait  ce  qui  adviendra.  Prenez 
garde,  la  faim  est  mauvaise  conseillère. 

Le  moyen  de  parer  à  ce  déplorable  état  de  choses  est  lool 
indiqué  :  c'est  la  limitation  du  nombre  déjà  trop  considérable 
des  officines.  Nous  sommes  tous  d'accord  sur  ce  point  et 
M.  Depaire  lui-même  reconnaît  que  c'est  le  seul  moyen 
d'améliorer  matériellement  la  position  du  pharmacien.  Mais 
on  cesse  d'être  d'accord  quand  on  examine  la  manière  dont 
se  fera  cette  délimitation.  Prendra-t-on  modèle  sur  l'Allema- 
gne oii  la  nomination  du  titulaire  d'une  officine  appartient  an 
gouvernement?  C'est  le  système  qui  fonctionne  en  Belgique 
pour  te  notariat.  Il  est  possible  que,  dans  certains  pays,  une 
réglementation  semblable  ait  des  chances  d'être  admise;  mais, 
en  Belgique,  oii,  généralement,  on  est  partisan  d'une  grande 
somme  de  liberté,  les  idées  restrictives  font  difficilement  leur 
chemin.  Je  doute,  comme  l'a  dit  encore  H.  Depaire,  qneDOS 
chambres  législatives  adoptent  jamais  un  projet  de  loi  conçn 
dans  ce  sens. 

Il  convient  donc  de  rechercher  un  autre  système.  Celui  qne 
je  préconise  m'a  été  suggéré  par  le  discours  qu'a  prononcé, 
mercredi  dernier,  l'honorable  professeur  italien  M.  Cannic- 
zaro.  En  Italie,  qui  est,  parait-il,  la  terre  promise  de  la 
pharmacie,  le  nombre  des  praticiens  est  trop  peu  élevé  pour 
répondre  aux  besoins  de  la  population,  au  moins  d'après  ce 
que  nous  dit  M.  Cannizzaro.  Le  gouvernement,  pour  faciliter 
aux  jeunes  gens  l'accès  de  la  profession,  pour  les  encourager 
même  à  embrasser  cette  carrière,    a  diminué  de  quelqacs 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDtstiom  raofBsnoiraiLLBS  7S9 

années  les  étodes  préalables  à  la  pharmacie.  Eb  bien,  ren- 
versons celle  propostiion  et  disons  :  s'il  est  vrai  que,  pour 
augmenter  le  nombre  des  pharmaciens,  il  faut  abréger  la 
durée  des  études,  il  est  également  vrai  que,  pour  diminuer 
ce  nombre,  il  faut  allonger  la  durée  de  ces  mêmes  études. 
Mon  système  consiste  donc,  non  pas  dans  la  limitation 
comme  on  la  pratique  en  Allemagne,  mais  dans  la  raréfaction 
des  pharmaciens  par  suite  de  la  durée  des  éludes  préalables 
et  aussi  des  éludes  professionnelles,  en  d'autres  termes,  il 
faut  rendre  l'accès  de  la  profession  plus  difficile. 

Je  conclus  donc  à  six  années  d'études  humanitaires, 
quatreannées  d'études  théoriques  (sciences  et  pharmacie)  et, 
enfin,  deux  années  de  stage  suivies  d'un  examen  pratique. 

En  terminant,  je  formule  ainsi  ma  proposition  :  «.Il  y  a 
lieu  de  restreindre,  dans  certains  pays  et  principalement  en 
Setgique,  le  nombre  des  pharmaciens,  et  le  moyen  d'atteindre 
ce  but,  c'est  de  relever  le  niveau  des  études,  afin  de  rendre 
Vaccès  de  la  profession  plus  difficile.  » 

M.  Klobb  {Nancy).  —  Il  y  a  donc  deax  façons  de  diminuer 
lo  nombre  des  pharmaciens;  en  restreignant  le  nombre  des 
officioes  d'après  le  nombre  d'Iiabilauts ;  ou  bien,  en  rendant 
les  études  plus  fortes.  Je  crois  qu'il  sera  bien  difficile  d'obte- 
nir ane  loi  internationale  réglant  celle  question.  En  France, 
on  a  déjà,  plusieurs  fois,  refusé  de  supprimer  les  pharmaciens 
de  2'  classe. 

M.  Bratihos  {Athènes).  —  Nous  ne  pouvons  oublier  l'im- 
pression que  produirait,  sur  la  population,  la  limitation  des 
officines.  Dans  les  villes,  cela  passerait  inaperçu  ;  en  serait-U 
de  même  dans  les  campagnes  où  les  pharmacies  sont  souvent 
situées  à  une  grande  dislance  l'une  de  l'autre? 

M.  GoDBFFBot  {Vienne).  —  Comme  je  l'ai  dit,  dans  les 
campagnes  d'Autriche,  il  peut  y  avoir  un  pharmacien  pour 
une  circonscription  de  4,000  habitants.  Dans  les  localités  oti 
il  n'existe  pas  de  pharmacie  et  qui  se  trouvent  dans  les 
conditions  d'éloignemenl  voulues,  c'est-à-dire  à  quatre  lieues 
au  moins  d'une  officine,  le  médecin  a  le  droit   de  délivrer 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


790  BâAIia»  DI  SSCtlOR 

les  médicaments,  mais  il  a  l'obligatioD  de  se  procurer  cenx-d 
chez  un  pharmacien.  En  Aatriche,  le  pharmacien  n'est  pro- 
priétaire de  son  officine  que  du  jour  oii  il  a  un  fils. 

M.  Klobi  {Nancy}.  — On  a  essayé,  en  France,  d'établirdes 
bottes  de  secours  dans  les  petites  localités.  Cela  n'a  pas  en 
de  succès. 

M.  Bratuos  (Athènes).  —  Le  public  aurait  tort  de  protester 
contre  la  limitation  des  officines.  Celte  mesure  procurerait 
une  bonne  clientèle  aux  pharmaciens  qui  pourraient  doDuer 
de  bons  médicaments  à  des  prix  inrérieurs  à  ceux  d'aujoar- 
d'bui. 

M.  Mo«Kki>-K%OE«  (Bergen).  — Dans  mon  pays,  en  Nor- 
wège.lenombre despharmaciens  estlimité.  Ilya,  pourtonlle 
pays,  1 50  pharmaciens;  parmi  ceux-ci,  il  y  en  a  50  seulement 
de  1"  classe  et  qui  possèdent  ce  qji'on  appelle  «  un  privilège 
réel.  »  Le  nombre  de  ces  derniers  ne  peut  être  augmenté;  le 
nombre  des  autres  est  calculé  à  raison  de  un  pharmacien  par 
12,000  habitants.  Ceux-ci  ne  peuvent  vendre  leur  pharma- 
cie; après  leur  mort,  la  pharmacie  retourne  au  gouvernement. 
Si  la  population  augmente,  le  public  peut  demander  oo 
nouveau  pharmacien.  Si,  après  avoir  consulté  les  phariDacieo.« 
établis,  le  gouvernement  accède  à  la  demande,  l'antoriié 
communale  présente  trois  candidats  au  choix  du  Roi.  On  ne 
peut  être  nommé  sans  posséder  un  diplôme  de  pharmacien. 

Pour  se  présenter  comme  élève,  il  faut  être  badielier  ès- 
lettres.  Pour  subir  l'examen  de  pharmacien,  on  n'a  pas  à 
prouver  qu'on  a  passé  par  les  facultés,  il  suffit  de  bien  sobir 
l'examen. 

Une  commission  nommée  par  le  gouvernement  établit  an 
tarif  officiel  que  tout  pharmacien  doit  suivre. 

Les  officines  de  1"  classe  peuvent  être  vendues;  celles  de 
2'  classe  ne  peuvent  l'être. 

Un  pharmacien  de  â*  classe  nouvellement  nommé,  doit 
s'établir  à  l'endroit  qu'on  lui  indique. 

M.  LoTZB  (Odetise).  —  M.  Krohn  vous  a  Tait  une  commnni- 
cation  sur  la  situation  de  ta  pharmacie  en  Norvrège;  je  me 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


QUESTiom  PKOFBSsiomnuxn  791 

propose  de  vous  faire  connaître  ce  qaj  se  passe  en  Danemark. 
La  Norwège  fut  unie  au  Danemark  jusqu'en  1815,  elle 
a  conservé,  à  peu  près,  les  mêmes  institutions  que  les  noires. 
La  population  du  Danemark  se  monte  à  2  millions  d'habitants 
et  il  y  a  1  âO  pharmacies.  84  d'entre  elles  ont  le  privilège 
réel;  elles  appartiennent  à  l'occupant,  qui  peut  les  vendre; 
elles  sont  sa  propriété  individuelle.  Leur  nombre  ne  peut 
être  augmenté. 

55  ont  le  privilège  personnel;  celles-ci  sont  soumises  au 
concours.  Le  collège  royal  de  médecine  en  dispose  d'après 
l'ancienneté  des  pétitionnaires,  et  celui  qui  en  obtient  la 
concession  la  garde  jusqu'à  sa  mort.  Jusqu'à  mainlenant,  la 
veuve  a  obtenu  la  permission  de  garder  la  concessioa  sous 
l'administration  d'un  candidat  en  pbarmacie,  et  même  de  la 
douner  en  Termage;  mais  lorsqu'elle  prélère  se  retirer,  alors 
la  concession  est  déclarée  vacante  et  le  nouveau  concession- 
naire est  obligé  d'acheter  le  matériel  et  les  marchandises, 
d'après  une  évaluation  impartiale. 

Il  y  a,  en  outre  : 

Unepharmacie  filiale.  D'une  origine  ancienne,elle  peut  être 
vendue  à  volonté  par  le  propriétaire. 

Onze  pharmacies  auxiliaires.  Dans  les  endroits  où  une 
pharmacie  indépendante  ne  pourrait  pas  exister  par  elle- 
même,  parce  que  la  population  n'est  pas  assez  nombreuse,  le 
collège  royal  peut  prendre  l'initiative  de  l'établissement  d'une 
pharmacie  auxiliaire.  Elle  doit  élre  établie  par  la  pharmacie 
la  plus  proche,  qui  en  obtient  la  concession,  mais  seulement 
pour  dis  ans.  Au  bout  de  ce  temps,  le  pharmacien  qui  l'a 
établie  obtient  une  bonification,  et  elle  est  déclarée  vacante. 

Pendant  les  dix  ans  de  concession,  le  pharmacien,  qui  a 
établi  la  pharmacie,  a  la  responsabilité  de  son  administration. 

Cejit  vingt  médecins  distribuants.  Ceux-ci  obtiennent  une 
permission  de  délivrer  eux-mêmes  les  médicaments  à  leurs 
malades;  mais  ils  doivent  les  prendre,  préparés  et  cachetés, 
dans  la  pbarmacie  la  plus  proche.  Le  prix  du  tarif  officiel  est 


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792  sÉincES  db  sbctioh 

inscrit  snr  chaque  médicament,   et  le  médecin  obtient  an 
rabais  de  20  à  35  p.  c. 

Le  tarif  officiel  est  fixé  lous  les  ans,  le  1"  juillet,  parle 
collège  royal  de  médecine,  mais  le  prix  des  médicaments  les 
plus  importanis  (sulfate  de  quinine^  les  préparations  de 
l'iode,  etc.]  peut  être  modifié  au  cours  de  rannée>  d'après  les 
fluctuations  des  prix  coûtants.  Le  tarif  du  Danemark  est  le  plos 
bas  de  tous  ceux  qui  sont  adoptés  dans  les  divers  pays.  Cela 
a  été  prouvé  par  une  taxalion  faite  par  des  pharmaciens  des 
divers  étals  de  l'Europe  el  de  l'Amérique,  de  25  formules 
identiques  qu'on  avait  adressés  à  chacun  d'eux. 

M.  Zashi  (Consfanimople).  — Pour  ma  part,  je  ne  pais 
partager  les  idées  de  M.  Uepaire,  relatives  à  la  liberté  de  pra- 
tiquer la  pharmacie.  Le  principe  de  la  liberté  est  très  géné- 
reux et  j'en  suis  partisan;  la  liberté  du  commerce  me  sourit 
particulièrement,  mais  je  crois  qu'elle  ne  peut  s'appliquera 
la  pharmacie,  colle-ci  n'est  pas  un  commerce.  Je  pourrais  dé- 
montrer aisément  à  quels  effets  pernicieux  et  à  quelles  tristes 
conséquences  le  libre  exercice  de  la  pharmacie  a  donné  lien  ; 
je  pourrais  invoquer  les  intérêts  de  la  santé  publique,  la 
nécessité  dans  laquelle  se  sont  trouvés  l'Angleterre  et  les 
Ëtats-Unis,  de  réglementer  la  profession,  mais  je  me  borne- 
rai à  vous  démontrer  ce  que  je  disais  tantôt  :  «  La  pharmacie 
n'est  pas  un  commerce,  a  Et,  en  effet,  quel  est  le  râle  d'an 
commerçant?  Il  vend,  en  se  contentant  d'un  bénéfice  d'autant 
pour  cent,  soit  une  substance  naturelle,  soit  une  substance 
fabriquée  par  lui  ou  par  un  autre.  Il  n'a  pas  à  s'inquiéter  des 
quantités  qu'il  fournit,  des  erreurs  qu'il  pourrait  commettre, 
s'il  fournit  une  substance  pour  l'autre,  s'il  donne  trop  ou  trop 
peu  de  la  marchandise,  on  réclame,  et  tout  est  fini.  Tout  indi- 
vidu peut  s'adonner  à  une  besogne  de  l'espèce,  mais  il  n'en 
est  pas  de  môme  de  celui  qui  se  livre  à  la  pralique  de  la  phar- 
macie. Celui-ci  doit  avoir  fait  de  sérienses  études  moyennes, 
il  doit  avoir  fréquenté  l'université,  il  doit  avoir  passé  par  la 
dure  école  de  l'apprentissage,  il  doit  avoir  été  occupé  an  ce^ 
tain  temps  comme  stagiaire  dans  une  pharmacie,  il  doit 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


QtnsnoHS  raonssionNEUis  793 

posséder  des  diplômes  qui,  tout  en  lui  donnaDt  te  droit  de 
pratiquer,  lui  assument  une  terrible  responsabilité. 

Le  législateur  a  compris  l'importance  de  la  pharmacie  et 
c'est  pour  cela  qu'il  en  a  soumis  l'exercice  à  des  condi- 
tions spéciales;  mais,  par  ce  Fait  même,  le  législateur  lui  a 
reconnu  la  forme  professioaaelle.  Lorsque  le  pharmacien 
exécute  une  prescription,  il  ne  se  fait  pas  payer  comme  négo- 
ciant, il  réclame,  à  côté  des  pris  de  la  matière  première  dont 
il  a  eu  besoin  pour  effectuer  la  prescription,  un  montant 
d'honoraires  aussi  bien  que  le  médecin,  l'avocat,  l'ingé- 
nieur, etc. 

Mais  on  m'objectera  que  le  nombre  des  pharmaciens  ne 
doit  pas  plus  qae  celui  des  médecins,  des  avocats,  des  ingé- 
nieurs, être  limité  et  que  tes  premiers  ne  doivent  pas  avoii 
dtoit  à  des  dispositions  légales  spéciales. 

Je  répondrai,  en  démontrant  qu'il  y  a  une  différence  mar- 
quée entre  ces  professions  et  la  pharmacie.  Le  pharmacien,en 
exerçant  son  ait,  délivre  des  médicaments  dont  dépend  la 
guérison  du  malade;  le  médecin  se  contente  d'examiner  son 
malade  et  de  lui  appliquer  des  remèdes  dont  le  choix  et  la 
préparation  exigent  des  soins  tout  particuliers. 

La  concurrence  peut  être  quelquefois  utile  pour  les  arts  et 
pour  les  autres  professions,  mais  elle  ne  saurait  jamais  l'être 
pour  la  pharmacie.  Le  pharmacien  n'a  pas  le  droit  de  délivrer 
des  substances  autres  que  celles  qui  présentent  les  caractères 
que  lui  attribue  le  codexofHciel;  il  devra  donc  toujours  fournir 
le  même  médicament  que  son  confrère. 

Si  vous  admettez  la  concurrence,  il  faut  admettre  des  prix 
de  vente  différents,  et  il  se  fait  alors  que  le  bénéfice  devenant 
moindre  pour  celui  qui  vend  moins  cher,  il  se  trouve  bientôt 
acculé  entre  son  devoir,  sa  conscience  et  la  nécessité  de  vivre. 
Celle-ci  l'emporte  le  plus  souvent  au  détriment  de  la  santé 
publique. 

Je  pense  donc  avoir  suffisamment  démontré  qu'il  est  de 
l'intérêt  public  que  tous  les  pharmaciens  jouissent  d'une 
hoDDÔte  aisance,  parce  que,  dans  ce  cas,  ils  ne  se  laisseroDt 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


794  stARCBS  Ds  sicnoH 

pas  entraîner  à  acheter  des  produits  de  seconde  qualité,  à  ne 
pas  remplacer  an  médicament  cher  par  une  substance  moins 
cbère,  etc, 

Or,  pour  arriver  à  donner  celle  aisance  à  tous  les  pharma- 
ciens, que  faut-il  faire,  eu  augmenter  le  nombre  ou  restrein- 
dre celui-ci,  l'abaisser  au  chiffre  strictement  nécessaire  aux 
besoins  des  populations?  Je  ne  répondrai  pas  à  cette  interro- 
galion,  elle  démontre  que  la  limitation  est  une  nécessité. 

Si  nous  examinons  la  silnalion  des  pharmaciens  dans  les 
divers  états  de  l'Europe,  nous  affirmerons  encore  que  la  limi- 
tation s'impose. 

En  France,  en  Belgique  et  en  Angleterre,  oii  la  liberté 
professionnelle  existe,  ces  pays  possèdent  quelques  pharma- 
ciens riches;  mais  le  grand  nombre  de  nos  confrères  s'y 
trouvent  dans  une  situation  peu  aisée. 

Le  contraire  existe  en  Allemagne,  en  Autriche,  en  Russie, 
oii  le  nombre  des  officines  est  limité.  On  ne  trouvera  pa3,dans 
ces  pays,  un  seul  pharmacien  pauvre. 

En  Bulgarie,  la  pharmacie  libre,  sous  le  régime  turc,  est 
limitée  aujourd'hui;  et  les  confrères  qui  vivaient  autreToîs 
dans  la  misère,  se  trouvent  aujourd'hui  dans  une  situation 
très  prospère. 

Prenez  garde!  Ne  persistez  pas  dans  le  système  actuel,  si 
celui-ci  ne  donne  plus,  aux  pharmaciens,  de  quoi  vivre.  La 
noblesse  oblige,  dit-on;  oui,  mais  ce  qui  oblige  davantage, 
c'est  la  misère;  et  le  public  en  subit  les  conséquences. 

Avant  1863,  le  nombre  des  pharmaciens  était  limité  en 
Turquie.  L'enseignement  laissant  à  désirer,  le  gouvernement 
a  demandé  l'assistance  de  professeurs  étrangers.  Ceux-ci  ont 
rédigé  un  nouveau  règlement  supprimant  la  limilation,  et  le 
résultat  a  été  celui-ci  :  malgré  l'enseignement  peu  développé 
d'autrefois,  l'ancien  corps  pharmaceutique  était  meilleur  que 
celui  d'aujourd'hui. 

Si  M.  Cannizzaro  avait  une  officine,  s'il  connaissait  les 
nécessités  pratiques  de  la  profession,  il  ne  raisonnerait  pas 
Comme  il  l'a  fait  à  la  dernière  assemblée  générale;  qu'il  exa- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


QVBSIIOHS  PROFISSIORHBLLBS  795 

mine  la  situation  de  la  pharmacie  en  Italie.  Elle  qui  était 
autrefois  eu  si  grand  honneur,  témoin  la  préparation  de  la 
thériaque  de  Venise,  n'est  plus  guère  considérée  aujourd'hui. 

Nous  voulons  Ions  relever  la  profession  pharmaceutique; 
nous  n'y  arriverons  qu'en  limitant  le  nombre  des  officines,  ta 
limitation  entraîne  l'établissement  d'un  tarif.  J'ai  l'honneur  de 
déposer  les  conclusions  suivantes  : 

<  Le  nombre  des  officines  est  limité  dans  tous  les  paya  ; 
t'antorité  compétente  de  ceux-ci  est  loutefois  libre,  si  la  néces- 
sité (résultat  d'une  statistique  récente-  et  constatant  une 
augmentation  d'habitants)  se  présente,  de  permettre  l'ouver- 
ture d'une  pharmacie  nouvelle;  l'autorité  consulterait,  bien 
entendu,  dans  ce  cas,  les  pharmaciens  tenant  officine.  Les 
gouvernements  de  chaque  pays  dresseront  un  tarif  obliga- 
toire. > 

M.  Bbbhocco  {Turin).  —  Certaines  parties  de  l'Italie  possè- 
dent, à  peu  de  chose  près,  la  même  loi  sur  l'exercice  de  la 
pharmacie,  que  l'Autriche-  Elles  ont  une  pharmacie  pour 
S0,000  habitants,  possèdent  un  tarif,  et  défense  est  faite 
aux  médecins  de  délivrer  des  médicaments. 

M.  VA^DBI(  PtiTTB  {BrttxeUes).  —  Nous  venons  d'entendre 
exposer  quelle  est  la  situation  de  la  pharmacie  dans  divers 
pays  de  l'Europe.  Celte  situation,  sans  être  magnifique  par- 
tout, est,  en  général,  favorable.  Pourquoi  ne  pouvons-nous  en 
dire  autant  pour  la  Belgique?  Pourquoi  celle-ci  conserve-t-elle 
une  loi  utile  autrefois,  mais  bien  surannée  aujourd'hui,  ce 
qui  n'existe  plus  qu'ici.  Les  médecins  ont  le  droit  de  délivrer 
des  médicaments  dans  tout  le  pays,  à  l'exception  des  grandes 
villes.  La  Belgique  possède  des  localités  de  1 0,000  habitants, 
des  circonscriptions  de  S0,000  habitants,  où  on  ne  trouve 
pas  un  pharmacien,  parce  que  les  médecins  délivrent  tous 
des  médicaments. 

Dans  tout  le  pays  flamand,  comprenant  une  grande  moitié 
de  la  Belgique,  on  ne  trouve  pas  un  pharmacien  en  dehors 
des  villes  ;  et  pas  un  n'oserait,  dans  l'état  actuel  des  choses, 
s'établir  dans  une  commune  rurale.  Les  rares  confrères  qui 

47. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


796  stixas  de  sectioh 

se  sont  installés  daas  les  campagnes  flamandes  ont  toas  dd 
s'éloigner,  en  présence  de  l'hostilité  qu'ils  rencontraient  de  la 
part  des  médecins.  La  Hollande  avait  autrerois  la  inâme  loi 
que  nous  ;  elle  l'a  supprimée.  Malgré  nos  plaintes  réitérées, 
nos  gouvernants  conservent  cette  loi! 

Demandons  des  études  plus  fortes,  demandons  la  limitation 
des  odiciaes,  cela  peut  être  très  utile.  Mais  ce  qui,pour  aons, 
Belges,  a  une  importance  plus  grande,  c'est  d'obt^ir  que 
défense  soit  faite  aux  médecins  de  délivrer  des  médicaments. 
Nous  demandons  une  chose  juste  et  que  nous  sommes  seals 
à  De  pas  posséder.  On  devra  nous  l'accorder. 

M.  ScBHiTi  (Lille).  —  Je  crois  que  nous  ne  pouvons  limiter 
le  nombre  des  officines  qu'en  relevant  le  niveau  des  études. 
Il  y  avait  autrefois, à  Strasbourg,  1i  pharmaciens  de  fêlasse. 
Tout  y  allait  bien  sans  l'arrivée  de  pharmaciens  de  2' classe. 
Dès  lors,  l'entente  fut  rompue  et  la  situation  devint  pénible. 
Sans  disposition  législative  particulière,  nous  y  mîmes  ordre, 
la  limitation  se  Ût  de  fait.  Nous  nous  montrâmes  difficiles  pour 
les  admissions,  et  le  nombre  des  pharmaciens  diminua. 

Le  pharmacien  ne  doit  pas  être  dans  la  gène,  car  le  niveau 
moral  de  celui-ci  dépend  de  sa  position  matérielle. 

M.  Wefbbs-Bettink  {(Jtrecht).  —  Je  déclare  que  je  partage 
l'opinion  de  M.  Schmilt.  Depuis  30  ans,  on  exige  des  phar- 
maciens hollandais  un  examen  sérieux.  Depuis  cette  époqoe, 
la  population  du  royaume  a  augmenté  de  500,000  habitants, 
et  le  nombre  des  pharmaciens  est  descendu  de  800  à  600, 
Un  pharmacien  hollandais  gagne  toujours  de  quoi  vivre;  el 
les  médecins  ne  peuvent  lui  porter  préjudice,  car  ils  ne  sont 
autorisés  à  délivrer  des  médicaments  que  dans  des  localités 
privées  d'une  officine. 

Le  résultat  obtenu  en  Hollande,  au  bout  de  vingt  ans,  on 
peut  l'obtenir  partout,  en  rendant  les  études  plus  difficiles.  Je 
me  prononce  donc  en  faveur  du  système  préconisé  par 
MM.  Martin  et  Schmitt. 

M.  Klobb  (Nancy).  —  J'ai  l'honneur  de  déposer  l'ordre  da 
jour  suivant  : 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


QUBBTIOKS  FIOFESSIOKKBLLES  797 

«  Le  Congrès  émet  un  vœu  en  faveur  de  la  limitation  de 
la  pharmacie.  En  conséquence,  il  invitera  les  associations 
pharmaceutiques  à  transmettre  d  leur  gouvernement  respec- 
tif, leur  avis  sur  la  manière  la  plus  convenable  de  réaliser  ce 
vœu,  soit  par  une  limitation  proportionnelle  au  nombre  des 
habitants,  soit  par  l'unité  du  diplôme,  soit  par  l'élévation  du 
niveau  des  études.  Les  gouvernements  se  réserveraient  la 
liberté  d'adopter,  pour  leur  propre  compte,  l'un  des  trois 
systèmes  ici  préconisés,  d 

M.  LB  Pbésidbnt.  —  La  discussion  peut  se  résumer  ainsi  : 
Tous  les  orateurs  désirent  la  timilation;  les  uns  veulent  y 
arriver  en  déterminant  le  nombre  des  officines  qui  auront  le 
droit  d'exister;  lea  autres  préfèrent  rendre  les  études  plus 
fortes,  pour  diminuer  le  nombre  des  pharmaciens. 

Noassoramestousd'accordsur  le  but  à  alteindre.maisnoas 
différons  sur  les  moyens  d'exéculioo. 

Je  crois  que  nous  pouvons  tous  voter  une  proposition  ainsi 
conçue  : 

a  La  i"  section  décide  que  Tintêrêt  public  exige  la  limi- 
tation, dans  tous  les  pays,  du  nombre  des  officines.  t> 

—  Cette  proposition  est  adoptée  à  runanimité. 

Le  président  met  encore  aux  voix  la  proposition  suivante  : 

«  n  est  désirable  que  les  gouvernements  nomment  une  com- 
mission chargée  de  faire  un  rapport  sur  la  situation  des 
pharmaciens  dans  les  différents  pays  et  de  montrer  l'utilité  de 
la  limitation  du  nombre  des  officines.  La  section  demande, 
au  Congrès,  de  vouloir  nommer,  pour  former  celte  commis- 
sion, un  représentant  de  chaque  pays.  » 

Cette  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité. 

M.  Ipmbacuibb  (Guadalajara).  —  Messieurs,  vous  venez  de 
voter  la  limitation  des  pharmacies,  et  j'estime  que  c'est  une 
excellente  chose  au  point  de  vue  de  l'intérêt  public;  les 
malades  ne  pourront  qu'y  gagner,  parce  que,  lorsque  le 
pharmacieu  sera  dans  une  aisance  comparative,  il  n'y  regar- 
dera point  à  rejeter  des  médicaments  surannés,  ou  de  qualité 
inférieure.  Mais  il  est  une  chose  que  l'on  devrait  absolument 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


798  stisaa  di  biciioii 

défendre,  c'est  l'exploitation  d'ane  pharmacie  par  une  per- 
sonne non  pharmacien,  par  l'intermédiaire  d'an  pharmacien 
diplômé,  ce  dernier  n'a  pas  sa  liberté  d'action  suffisante  pour 
gérer  conveDablement  et  consciencieusement  nne  officiae; 
une  pharmacie  ne  pourrait  être  exploitée  que  par  le  pharma- 
cien propriétaire,  sa  veuve  ou  sas  orphelins. 

Il  ne  serait  fait  d'exceplion,à  cette  règle,  que  pour  les  phar- 
macies ayant  un  but  de  bienfaisance.  Les  établissements 
publics,  hôpitaux,  ou  autres,  les  communautés  laïques  ou 
religieuses,  les  sociétés  de  secours  mutuels,  les  soci^és 
commerciales  et  industrielles  possédant  un  nombreux  person- 
nel, pourraient  avoir  une  pharmacie,  mais  pour  leur  usage 
particulier  seulement,  et  sous  la  condition  expresse  de  la  faire 
gérer  par  un  pharmacien  diplômé,  qui  en  aurait  la  direction 
effective  et  exclusive.  II  serait  interdit  formellement  à  ces  éta- 
blissements, hôpitaux,  communautés,  associations  et  sociétés, 
de  vendre  et  de  distribuer  au  dehors,  aucun  médicament 
d'aucune  sorte  et  ces  officines  ne  pourraient  pas  être  ouvertes 
au  public. 

M.  LE  Président.  —  Rien  ne  s'oppose  à  prendre  en  conàdé- 
ration  la  proposition  de  M.  Iparraguire,  je  la  trouve  juste  et 
je  vous  engage,  en  conséquence,  à  appuyer  la  motion  de 
noire  honorable  collègue  espagnol.  —  Adopté. 

M.  LB  pRÉsiABHT.  ~~  Messieurs,  notre  ordre  du  joor  est 
épuisé,  il  me  reste  à  vous  remercier  du  concours  que  vous 
avez  apporté  pour  résoudre  les  questions  qui  vous  ont  été 
soumises.  Quelques-unes  sont  de  la  plus  haute  importance, 
j'espère  que  les  décisions  que  vous  avez  prises,  seront  adop- 
tées par  le  Congrès.  Je  déclare  terminés  les  travaox  de  la 
première  section. 

La  séance  est  levée  à  onze  heures  et  demie. 

Le  secrétaire,  LeprétidaU, 

E.  VANDEN  PUTTE.  A.  PETIT. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


Questions  de  pharmacie  théorique  et  pratique. 


Séance  du  i» septembre  1886.  (*) 

La  séance  est  ouverte  à  9  heures  du  matin. 

M.  Gornélis  (président],  L.  Créteur  (suppléant},  C.  Jonas, 
Oeletter,  E.  Ramiot  et  Renkin,  secrétaires,  prennent  place  au 
bureau. 

H.  CoKK^is  [Diest).  —  Messieurs,  le  comité  d'organisation 
Doua  a  prié  de  proc^er  à  l'installation  de  la  section,  c'est 
donc  en  qualité  de  membres  du  bureau  provisoire  que  mes 
collègues  et  moi,  nous  avons  pris  la  liberté  d'ouvrir  vos  dé- 
bats; lorsque  nous  aurons  procédé  aux  préléminaires  de  l'ins- 
tallation, nous  vous  prierons  de  passer  à  la  nomination  du 
bureau  définitif  et  nous  engagerons  ceux  d'entre  nous  qui 
auront  obtenu  les  suffrages  de  leurs  collègues  de  vouloir 
bien  prendre  notre  place. 

Avant  d'entamer  notre  ordre  du  jour,  j'ai  à  vous  demander, 
Messieurs,  d'adopter  le  règlement  général  da  Congrès  et  le 
règlement  d'ordre  intérieur.  Je  prie  les  honorables  membres 
de  la  section  qui  auraient  des  observations  à  faire  sur  les 
articles  de  ces  règlements  de  vouloir  les  produire.  —  Je 
constate  qoe  personne  ne  présente  d'objection  à  l'adoption  de 
ces  r^lemenis,  nous  les  déclarerons  donc  adoptés. 


(']  Les  notes  qaj  onl  élé  fournies  aa  secrétairs-gânâral  du  Congrès,  pour  la 
rédaction  du  compte-rendu  des  traviui  de  IsdeniiëDie  section,  étaient  trbi 
incooipièteS'  Hons  prions  les  membres  da  CongrËs  de  nous  eicnser,  s'ils  consta- 
taient quelque  omission  invoiontaire  dans  les  pages  qui  roat  sulTre. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


800  SÉANCES  DE  gECTKHI 

Je  VOUS  prie  maiDteoant,  Messieurs,  de  vouloir  bien  ptxé- 
der  à  la  nomination  du  bureau  définitif. 

M.  Leokbn  {Dûsseldorf}.  —  Je  vous  propose.  Messieurs,  de 
maintenir  le  bureau  provisoire  dans  ses  fonctions  et  de  le 
déclarer  par  acclamation  bureau  définitif.  (Applaitdissements 
prolongés.) 

M.  GoBNÂLis  {Diest).  —  Au  nom  des  membres  du  bareaa 
provisoire,  je  remercie  l'honorable  M.  Leukea  et  les  adhé- 
rents de  la  deuxième  section  de  la  marque  d'estime  et  de 
bienveillance  qu'ils  viennent  de  nous  dooner.  L'honneur  que 
vous  nous  faites  ne  sera  pas  une  sinécure,  nous  comprenons 
la  tâche  que  vous  venez  de  nous  imposer,  nous  savons  d'a- 
vance qu'elle  sera  lourde,  mais  nous  espérons  que  tous  vous 
nous  aiderez  à  l'alléger. 

Je  vous  prierai,  Messieurs,  de  compléter  votre  bureau.  Je 
vous  propose  d'abord  de  nous  adjoindre,  comme  membres 
effectifs,  MM.  A.  Jonas  et  A.  Herlant,  en  qualité  de  vice- 
présidents.  {Applaudissements.)  Ensuite,  je  vous  demanderai 
d'acclamer,  comme  présidents  étrangers,  MM.  Leuken,  pour 
l'Allemagne,  Fidier,  pour  l'Autriche-Hongrie,  Lotze,  pour  le 
Danemark,  Chassevant,  pour  la  France  et,  comme  vice-pré- 
sidents étrangers,  MM.  Boëttger,  pour  l'Allemagne,  Gree- 
nisch,  pour  l'Angleterre,  Baëlde,  pour  la  France  et  Fors- 
manu,  pour  la  Russie.  {Applaudissements  prolongés.) 

D'après  le  l'èglemeat,  nous  avons  encore  à  procéderais 
nomination  d'un  membre  rapporteur;  celui-ci  sera  chaude 
faire  rapport  sur  nos  travaux  ot  de  consigner  les  décisicms 
que  nous  prendrons,  pour  les  communiquer  au  Congrès,  en 
séance  de  clôture,  afin  que  les  vœux  que  nous  émettroos,  en 
section,  deviennent  vœux  du  Congrès.  Je  vous  engage,  Mes- 
sieurs, à  désigner,  à  cet  effet,  M.  Bamlot,  notre  secrétaire. 
(Aj^laudissements .  ) 

Les  questions  à  notre  ordre  du  jour  sont  les  suivantes  : 

1.  Le  pharmacien  peut-il  délivrer  des  médicaments  com- 
posés, soit  sur  la  demande  de  l'acheteur,  soit  en  ratant  les 
prescriptions  médicales  9  Peut-U  exécuter  plusieurs  fois  lu 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


QUESnOIlS  DE  PHARKACIS  TRÉOIIQUE  Et  PBAnQUE  801 

même  prescription?  —  Rapport  de  M.  Boëttger,  de  Bunziaa 
[Berlin). 

n.  Lecture  d'un  travail  de  M.  G.  Lotze,  sur  l'essence  de 
cannelle. 

ni.  Nouveau  mode  de  préparation  des  injections  hypoder- 
miques, par  S.  Limousin,  pharmacieo  à  Paris. 

IV.  Les  spécialités  pharmaceutiques.  —  Rapport  de  M. 
Zanoi,  de  Constantinople. 

V.  La  réciprocité  du  libre-échange  ou  de  la  prohibition 
absolue  ou  partielle  entre  les  divers  pays,  dans  les  transac- 
tions commerciales  relatives  aux  médicaments  composés. 
Question  présentée  par  la  Société  royale  de  Pharmacie  de 
Bruxelles. 

Nous  aborderons  la  première  question  de  notre  pro- 
gramme :  iLe  pharmacien  peut-il  délivrer  des  médicaments 
composés,  soit  sur  la  demande  de  l'acheteur,  soit  en  répétant 
les  prescriptions  médicales  9  Peut-il  exécuter  plusieurs  fois  la 
même  prescription  9  » 

Je  donnerai  la  parole  au  rapporteur,   M.  Boëttger,  de 


M.  Bonrcn  {Bunzlau).  —  La  question  que  j'ai  soumise, 
au  Congrès,  est  Irès-importante  au  point  de  vue  de  la  pra- 
tique de  la  pharmacie. 

Il  s'agit  de  savoir  si  le  pharmacien  peut  délivrer  des  médi- 
caments composés,  à  la  demande  de  l'acheteur  et  s'il  peut 
répéter  plusieurs  fois  la  même  prescription.  Gomme  je  v^us 
l'ai  déjà  indiqué  dans  te  rapport  que  j'ai  eu  l'houneurde  vous 
soumettre,  notre  discussion  a  pour  objet  d'élucider  ces  ques- 
tions. 

En  France,  d'après  une  interprétation  récente  des  articles 
5  et  6  de  l'ordonnance  du  â9  octobre  1846,  ou  peut  exiger 
des  malades  une  nouvelle  ordonnance,  toutes  les  fois  que 
ceux-ci  désirent  se  procurer  un  médicament  compris  au 
tableau  annexé  au  décret  du  8  juillet  1850, 

Dans  d'autres  pays,  eu  Belgique,  on  peut  procéder  indéfi- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


802  StASCEB  DE  EECnon 

nimeot  à  la  répétition  des  ordonnances.  En  Allemagne,  il  y  a 
de&  restrictions. 

Pour  moi,  l'une  et  l'antre  pratique  a  ses  inconvénients  :  la 
première  restreint  trop  la  liberté  du  pharmacien  et  du  clieDt, 
ia  seconde  a  pour  effet  de  permettre,  au  premier  venu,  de  se 
procurer,  d'après  une  recette  donnée,  de  la  morphine,  de 
l'atropine,  etc. ,  dans  one  préparation  quelconque  et  en  telle 
quantité  que  cela  lui  platt. 

Cest  pour  régler  ces  questions  que  je  demande  : 

1  "  Que  le  Congrès  émette  l'avis  qu'il  est  de  l'intérêt  d'une 
bonne  police  médicale,  que,  dans  le  cas  oii  l'on  ne  lolérerail 
pas  la  vente  en  détail  des  médicaments  actifs  accessibles  à 
chacun,  de  ne  laisser  délivrer  des  médicaments  anx  malades, 
que  contre  ordonnance  du  médecin. 

Le  Congrès  déclare  expressément  que  cette  stipulation  est 
faite  par  mesure  de  police  médicale  et  nullement  ponr  sauve- 
garder les  intérêts  de  la  profession  médicale. 

2°  Que  le  Congrès  émette  le  vœu  de  voir.Umiter  le  droit 
de  répétition  d'une  prescription  de  médecin,  aux  cas  soi-  . 
vants  : 

Recettes  qui  ne  pourront  être  délivrées  une  nouvelle  fois, 
sans  autorisation  du  médecin  prescripteur. 

1.  Recettes  contenant  des  solutions  de  morphine. 

S.  Recettes  dans  lesquelles  entrent  des  médicaments  actifs 
dépassant  le  maximum  de  la  dose  mentionnée  au  tableaa  de 
la  pharmacopée. 

3.  Les  médicaments  destinés  à  l'usage  interne,  tels  qu'in- 
jections, inhalations,  lavements,  etc.,  quand  ils  contienoeDt 
une  des  matières  suivantes  :  acide  arsénieux  et  préparations 
arsenicales;  l'aconit  et  ses  sels,  le  nitrite  d'amyle,  l'atropise 
et  ses  sels;  l'hydrate  de  chloral,  le  chloroforme,  la  cooidae 
et  ses  sels,  la  digitaline,  l'iodure  mercureux,  l'iodure  mer- 
curique,  le  bichlorure  de  mercure,  le  phosphore,  la  strych- 
nine et  ses  sels. 

M.  CBteuB  (Bruxelies).  —  Je  demanderai,  à  M.  BoëUger, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


QDEBTIOIIB  DE  PHAMICIB  THCOUQCB  ET  PRATIQUI  803 

s'il  ne  s'est  pas  glissé  une  errear  dans  la  IradactioQ  française 
du  rapport  allemand  de  M.  Boëttger  (page  5S,  lignes  1,  2,  3 
d  u  comple-renda)  ;  je  crois  que  ces  lignes  devraient  être  rec- 
tifiées comme  suit  : 

s:  Le  Congrès  émet  l'avis  qu'il  est  de  l'intérêt  d'une  bonne 
»  police  médicale  que  l'on  ne  tolère  pas  la  vente  en  détail 
»  des  médicaments  actifs  à  chacun  et  qu'on  ne  les  délivre 
»  aux  malades  que  sur  ordonnance  du  médecin.  » 

J'estime  que  la  première  partie  de  la  phrase  est  inutile,  dès 
le  moment  oii  il  existe,  dans  le  pays,  une  police  médicale; 
car  nous  devons  admettre  une  surveillance  absolue;  au  con- 
traire, si  on  admet  la  tolérance,  il  n'y  a  plus  de  jurispru- 
dence possible. 

M.  Dbioosb  (Bruxelles).  —  Je  pense.  Messieurs,  qu'il  est 
très  dangereux  de  limiter  le  droit  de  débit  du  pharmacien, 
de  même  qu'il  serait  peut-être  périlleux  de  restreindre  la 
liberté  du  public  de  se  procurer  le  médicament  qui  lui  con- 
vient. Je  suis,  comme  vous,  partisan  d'empêcher  le  débit 
des  poisons  au  premier  venu  ;  mais  je  pense  qu'il  Faut  lais- 
ser, au  pharmacien,  le  droit  de  délivrer  des  médicaments  qui 
lui  sont  nominativemenl  demandés.  Vous  ne  pouvez  empê- 
cher personne  de  se  traiter  comme  bon  lui  semble,  ni  de 
prendre  des  médicaments  qu'il  croit  capables  de  te  guérir. 
Si  le  malade  a  confiance  dans  l'efficacité  d'un  remède,  vous 
ne  pouvez  l'empêcher  de  se  le  procurer,  parce  qu'il  ne  trou- 
verait pas  de  médecin  pour  lui  écrire  l'ordonnance. 

M.  Limousin  {Paris).  —  Je  partage  la  manière  de  voir  de 
l'honorable  M.  Deloose,  j'estime  que  l'on  ne  doit  pas  res- 
treindre le  droit  du  public,  aussi  je  suis  partisan  d'accorder  à 
celui-ci  la  plus  grande  latitude  au  point  de  vue  médical;  si 
vous  ne  voulez  pas  lui  débiter  ce  qu'il  croit  utile  à  sa  guéri- 
son,  à  tort  ou  à  raison,  il  tâchera  de  se  procurer  le  médica- 
ment quand  même.  N'apportez  pas  des  entraves  inutiles  à 
cette  vente,  car  vos  obstacles  n'auront  qu'un  effet,  c'est  de 
faire  passer  la, vente  des  médicaments  interdits  dans  des 
mains  moins  scrupuleuses  et  d'en  faire  bénéScier  les  dro- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


S04  sBarcbs  de  sBCnon 

gnisles,  les  marchands  de  coateurs,  les  coiffeurs,   les  épi- 
ciers, etc. 

D'après  moi,  il  faut  laisser  à  la  sagesse  et  à  la  sagacité  da 
pharmacien  le  soÎd  de  résoudre  la  question  de  savoir  dans 
quel  cas  il  doit  s'abstenir  de  délivrer  telle  ou  telle  sob- 
stance. 

M.  Deloose  ne  peut  admettre  la  pensée  d'édicter  de  nou- 
velles mesures  restrictives  pour  le  pharmacien  ou  poarle 
client.  Je  pense,  comme  lui,  que  le  Congrès  ne  peut  conseil- 
ler aux  gouvernements  de  mettre  en  vigueur  des  lois  on  des 
arrêtés  qui  restreignent  davantage  la  liberté  proFessionaelle 
du  pharmacien. 

M.  Fhrxé  (Paris).  —  Pour  ma  part,  je  considère  l'expres- 
sion de  <  médicaments  actifs  ^  comme  trop  vague,  je  suis 
d'avis  qn'on  devrait  la  remplacer  par  «:  médicaments  toxt- 
gttes.  B  On  dresse  des  listes  de  ces  médicaments  dans  tous 
les  pays  ;  ces  listes  devraient  servir  de  base  à  la  restriclioD 
que  l'on  peut  apporter  au  débit  de  certaines  préparations  bé- 
roïques,  je  vous  propose  donc  de  déclarer  que  «  seuls  Us 
médicaments  toxiques  ne  pourront  être  vendus  que  sur^^es- 
cHptions  médicales.  » 

M.  Cbbtiu»  {Bruxelles).  —  Il  me  paraît  évident  que 
M.  Boetlger  n'a  pu  avoir  en  vue  que  les  médicaments  toxi- 
ques, il  n'y  a  que  ceux-ci  dont  la  répétition  puisse  donner 
lieu  à  des  inconvénients,  je  dirai  même  que  je  suis  d'avis 
que  la  répétition  de  prescriptions  contenant  de  ces  médica- 
ments peut  présenler  certains  dangers,  surtout  actuellement 
que  les  préparations  diffèrent  suivant  les  formules  inscrites 
dans  telles  ou  telles  pharmacopées.  1^  répétition  des  pres- 
criplions  est  donc  dangereuse  dans  des  pays  étrangers,  parée 
que  les  malades  pourront  absorber  des  doses  plus  ou  moins 
élevées  de  médicaïuents  héroïques  et  parce  que  l'action  phy* 
siologique  de  ces  méclicamenls  pourra  même  différer,  en  rai- 
son de  certaines  causes  climatologiques. 

M.  LoTZB  (Odense).  —  J'ai  entendu  répéter  plusieurs  fois 
le  mot  «  médicaments  actifs,  m  je  crois  que  celle  expression 


Digitized^yGOO^Ie 


J 


QUBSnOIfS  DB  PHàMUCIK  THtOUQlIE  R  PUTIQDB  805 

est  mal  choisie  ;  je  ne  suis  pas  plus  amateur  du  a  médica- 
ment toxique.  B  Pour  moi,  tout  médicament  est  actif  ;  mais, 
en  dehors  des  médicaments  toxiques,  il  y  en  a  d'antres  qui 
peuvent  devenir  dangereux.  Je  demande  donc  que  l'assem- 
blée remplace  le  mot  «  médicaments  actifs  »  par  s  médica- 
ments hérmques.  » 

M.  LE  PRisiDENT.  —  Comme  personne  ne  demande  plus  la 
parole  sur  la  première  conclusion  du  travail  de  H.  Boëttger, 
je  vais  mettre  d'abord  aux  voix  l'amendement  que  M.  Lotze 
propose  d'y  ajouter;  si  cet  amendement  est  adopté,  je  vous 
prierai  de  voler  sur  la  proposition  elle-même,  qui  sera  alors 
formulée  comme  suit  :  Le  Congrès  émet  le  vœu  suivant  : 
dans  l'intérêt  d'une  bonne  police  médicale,  la  vente  en  dé- 
tail des  médicaments  hér<ngues  ne  doit  pas  être  tolérée  à 
tout  un  chacun,  ceux-ci  ne  seront  délivrés  que  par  les  phar- 
maciens aux  malades  sur  ordonnance  du  médecin. 

—  La  section  adopte  l'amendement  de  M.  Lolze  et  la  pro- 
position modifiée  du  travail  de  M.  Boëttger. 

M.  LB  Phésidint.  —  M.  Féron,  secrétaire  de  la  quatrième 
section,  vient  d'être  dépêché  auprès  de  la  deuxième  section, 
afin  de  vous  faire  une  proposition. 

M.  Fbeon  {Saint- Josse-ten-Noode].  —  Messieurs,  les  mem- 
bres de  la  quatrième  section  viennent  de  commencer  l'exa- 
men de  la  question  relative  aux  restrictions  à  apporter  à  la 
vente  de  la  morphine.  L'assemblée  a  cru  devoir  étendre  la 
prohibition  de  la  vente  aux  produits  similaires  et  elle  estime 
que,  posée  ainsi,  elle  a  une  connexion  intime  avec  la  ques- 
tion qui  vous  a  été  soumise  par  M.  Boëttger.  La  quatrième 
seclioD  pense  qu'il  serait  opportun  que  tes  deux  qu&^tions 
soient  réunies,  examinées  et  discutées,  deuxième  et  qua- 
trième sections  réunies. 

M.  Zanni  {Constantinople).  —  Il  y  a  également  une  corré- 
lation entre  le  4°  et  le  5°  de  notre  ordre  du  jour,  entre  ma 
proposition  et  celle  de  l'honorable  Société  royale  de  Phar- 
macie de  Bruxelles,  je  crois  qu'on  pourrait  les  fusionner 
avantageusement. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


806  SÊAKCSS  DE  SSCTION 

M.  Capgrand-Motbks  (Paris).  — Je  sais  d'avis  que  l'eu- 
meo  de  la  question  soulevée  par  M.  Boëttger  et  que  nous 
discutons  en  ce  moment  doit  être  poarsaivi  aujourd'hui,  on 
ne  doit  pas  intervertir,  sans  nécessité  absolue,  lea  divot 
objets  à  l'ordre  du  jour. 

M.  LE  Pbbsident.  —  Messieurs,  je  vais  mettiv  aux  voii  les 
diverses  propositions  qui  viennenl  de  vous  être  présentées 
Je  consulte  d'abord  l'assemblée  sur  la  proposition  de  M.Cap- 
grand-Mothes.  —  Elle  est  rejetée. 

Je  mets  aux  voix  la  proposition  qui  nous  est  forte,  par 
l'entremise  de  M.  Féron,  par  messieurs  les  membres  delà 
quatrième  section.  — Cette  proposition  est  adoptée.  —Je 
mets  également  aux  voix  la  motion  de  M.  Zanni.  —  Adoptée. 

M.  Mbhu  (Paris).  —  Je  demanderai,  à  l'assemblée,  puis- 
qu'elle interrompt  son  ordre  du  jour  de  cette  réunion,  de 
vouloir  m'autoriser  à  lui  communiquer  un  travail  inédit  que 
j'avais  réservé  pour  en  faire  hommage  au  Congrès.  Il  est 
relatif  à  la  «  Solubilité  du  biiodure  de  mercure  dara  ks 
corps  gras  et  dans  quelques  autres  dissolvants,  jt 

M.  LE  PnÉsiDBNT.  —  Je  suis  certain  que  l'assemblée  tOQle 
entière  écoutera  avec  plaisir  la  communication  de  l'honorable 
M.  Méhu  et  d'avance  je  le  remercie. 

M.  Méhu  {Paris)  donne  lecture  de  son  travail.  (Voir  ao- 
nexe  XIV.) 

M.  LE  PaÉsiDBNT.  —  Je  vous  propose,  Messieurs,  d'ordonner 
l'impression  de  la  note  dont  M.  Méhu  vient  de  nous  donner 
lecture  dans  le  compte-rendu  des  travaux  du  Congrès.  — 
Adopté. 

Le  second  objet  à  l'ordre  du  jour  est  la  lecture,  pv 
M.  Loize,  d'Odense,  d'un  travail  sur  l'essence  de  cannelle. 
M.  Lotze  m'a  demandé  de  remettre  celle  lecture  à  demain, 
nous  passons  donc  à  l'examen  du  rapport  de  M,  Zanni,  oe 
Constantinople,  sur  les  spécialités  et  sur  les  propositions  de 
la  Société  royale  de  Pharmacie  de  Bruxelles  se  rapporicnl  à 
la  réciprocité  du  libre-échange  ou  de  la  prohibition  absolue 
ou  partielle  entre  les  divers  pays,  dans  les  transactions  com- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


QDKSTIOm  DB  PUKMACIB  THÉOUQUR  IT  PUTKtUB  807 

merciales  relatives  aux  médicaments  composés.  La  parole 
est  à  M.  Zanoi. 

M.  Zanhi  (Constantinopk).  —  Messieurs,  le  comité  d'or- 
ganisation du  Congrès  a  résumé  et  arrangé  le  rapport  que  j'ai 
eu  rbonoeur  de  lai  adresser,  vous  l'avez  tons  reçu.  [Voir 
annexe  IV,  page  55.)  Mon  premier  devoir  est  de  remercier 
ceux  de  dos  collègues  belges  qui  eut  bien  voulu  se  charger 
delà  révision  de  mon  travail.  Je  crois  inutile.  Messieurs,  de 
vous  donner  lecture  de  toutes  les  considérations  qui  ont  mo- 
tivé la  production  de  ce  rapport,  je  pense,  toutefois,  qu'il 
serait  bon  de  vous  en  indiquer  quelques-unes  et  de  les  faire 
suivre  des  conclusions  que  je  désire  voir  adopter  par  la 
deuxième  section  dn  Congrès. 

Tout  d'abord,  je  dois  vous  déclarer  que  je  n'englobe  pas 
dans  le  même  anathème  toutes  les  spécialités,  il  y  a  des  pré- 
parations spécialisées,  telles  que  les  capsulages,  etc.,  qui, 
certes,  ne  doivent  pas  encourir  nos  malédictions  à  égnl  litre 
que  certaines  autres.  Je  m'élève  surtout  contre  les  remèdes 
secrets  et  empyriques,  contre  les  spécialités  mensougères 
qui  ne  renferment  point  ce  qu'elles  doivent  contenir,  contre 
ces  produits  qui  servent  à  l'exploitation  éhontée  du  public  et 
dont  la  seule  efficacité  est  celle  qu'une  réclame  sans  ver- 
gogne veut  bien  leur  attribuer.  Je  le  dis  et  je  le  répète,  Mes- 
sieurs, les  spécialités  constituent  la  honie  de  la  pharmacie, 
car  tous,  nous  devons  être  capables  de  préparer  les  médica- 
ments qu'on  nous  prescrit.  Aussi  je  n'hésite  pas  à  vous  en- 
gager à  rechercher  les  formules  des  spécialités,  que  ceux 
d'entre  vous  qui  les  découvrent  les  publient  et  tous  les  phar- 
maciens pourront  alors  les  préparer  eux-mêmes  et  les  déli- 
vrer sous  leur  propre  étiquette..  Je  ne  vous  en  citerai  que 
quelques-unes  en  passant,  tous  les  pharmaciens  ne  sont-ils 
pas  aussi  capables  que  MM.  Follet,  Labélonye,  Churchill,  etc., 
de  préparer  du  sirop  de  chloral,  do  sirop  de  digitale,  da 
sirop  d'hypophosphite  de  soude  ou  de  chaux? 

Je  dis,  Messieurs,  que  tous  nous  préparerons  aussi  bien  et 
souvent  même  mieux,  que  messieurs  les  spécialistes,  les  pré- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


808  sttnais  de  bbctioh 

parafions  que  cenx-ci  débitent,  et,  en  les  préparant  nons- 
mémes,  nous  aurons  an  moins  la  certitude  que  nous  ne  troni- 
peroDs  pas  le  public,  comme  beaucoup  de  ceux-ci  le  font  et 
nous  pourrons  nous  rendre  responsables  de  leur  composition, 
au  même  titre  que  de  celle  des  autres  préparations  que  nous 
débitons  au  malade. 

Pour  moi,  j'estime  que,  si  l'on  veut  mettre  fin  à  l'envahis- 
sement des  spécialités  dont  la  plupart  ne  valent  rien,  il  doit 
nous  être  permis,  soit  de  les  préparer  nous-mêmes,  soit  de 
les  examiner  consciencieusement  et,  à  cet  effet,  il  Tandrait 
qu'elles  soient  revêtues  d'une  étiquette  mentionnant  lear  com- 
position. 

Je  demande  donc  que  le  Congrès  veuille  adopter  la  propo- 
sition suivante  :  Le .  Congrès  international  de  pharmacie, 
réuni  à  Brtiûselles,  doit,  par  entente  internationale  et  par 
mesures  légales,  demander  aux  gouvernements  l'interdic- 
tion, dans  le  commerce,  des  remèdes  secrets  et  des  spéciaUUs 
pkarmaceuiigues  non  inscrites  au  codex  officiellement  re- 
connu. Quant  aux  spécialités  à  composition  connue,  eOes 
porteront  une  étiquette  sur  laquelle  sera  indiquée  leur  com- 
posiiion  réelle  et  eUes  seront  revêtues  du  cachet  du  phar- 
macien. 

Il  serait  désirable  qu'afin  de  parvenir  à  la  solution  voulue 
d'une  question  aussi  délicate,  le  Congrès  nommât  nne  com- 
mission dans  laquelle  entreraient  les  représentants  de  toutes 
les  nations  et  qui  serait  composée  de  pharmaciens  et  de  mé- 
decins. Cette  commission  élaborerait  un  projet  de  loi  qui 
serait  soumis  à  l'examen  du  prochain  congrès,  pour  y  ^re 
adopté. 

M.  LnionsiH  (Parts).  —M.  Zanni  vient  de  proférer  qud- 
ques  paroles  que  je  considère  comme  très  r^rettables  el 
que,  quant  à  moi,  je  ne  puis  laistier  passer  sous  silence,  sans 
protester. 

M.  Zanni  préconise  des  encouragements  à  ceux  qui  feront 
de  bonnes  imitations  des  spécialités,  à  ceux  qui  se  livreront 
à  la  contrefaçon  des  produits  spécialisés.  J'espère  que  peu 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUISnORS  DE  PlUHKiClE  TBÉ0BIQU2  XI  NATIQUE  S09 

de  confrères  partageront  sa  manière  de  voir,  car  je  ne  pais 
supposer  que  la  probité  professionnelle  existe  moins  chez 
les  pharmaciens  que  chez  les  autres  négociants. 

M.  GHASSEVAnr  (Paris).  —  Je  ne  puis  admettre  que  l'on 
accuse  d'improbité,  comme  ou  semble  le  foire,  un  grand 
nombre  de  collègues  ;  il  est  incontestable,  jusqu'à  preuve  du 
contraire,  que  la  grande  majorité  des  pharmaciens  est  i  l'abri 
de  toute  suspicion, 'an  point  de  vue  de  l'honorabilité;  chez 
nous  comme  partout,  des  brebis  galeuses  se  rencontrent, 
mais  elles  constituent,  heureusement,  de  très  rares  excep- 
tions. 

Si  quelques-uns  d'entre  nous  préparent  des  médicaments 
d'une  manière  spéciale,  avec  des  soins  tout  particuliers  et  en 
se  servant  d'instruments  perfectionnés,  pour  quels  motifô  ne 
pourraient- ils  pas  proâtet  des  perfectionnements  qu'ils  au- 
raient apportés  à  leurs  préparations  ;  si  d'autres,  après  des 
recherches  qui  leur  auront  coûté  du  temps  et  de  Fai^nl, 
parviennent  à  composer  de  nouveaux  remèdes  dont  l'effica- 
cité aura  été  constatée,  pourquoi  ne  pourratt-il  exploiter 
leurs  inventions  aussi  bien  que  les  autres  inventeurs. 

Du  moment  que  les  médicaments  sont  bien  préparés  et 
qu'ils  le  sont  par  des  confrères  honorables,  nous  devons 
pouvoir  avoir  confiance  en  eux.  Permeltez-moi  d'ajouter 
qu'il  n'y  a  que  les  bons  médicaments  qui  réussissent  à  se 
foire  de  la  vogue,  de  même  que,  parmi  les  pharmaciens  qui 
ne  préparent  que  sur  prescriptions,  il  n'y  a  que  ceux  qui  ont 
la  coD&aoce  du  public  et  qui  préparent  convenablement  les 
médicaments  qui  auront  une  grande  clientèle.  Les  spécialistes 
honnêtes  ont,  aussi  bien  que  les  non-spécialistes,  droit  à 
l'estime  de  tous. 

M.  FiiGRBAuï  {Bruxelles).  —  J'ai  entendu  proférer,  par  les 
deux  orateurs  qui  viennent  de  parler,  de  singulières  idées 
sur  la  pharmacie  et  les  pharmaciens.  J'ai  entendu  les  mots 
négoce,  commerçants,  négociants,  inventeurs,  etc.  ;  j'ai  tou- 
jours cru  que  la  médecine  et  la  pharmacie  doivent  être  con- 
sidérées comme  un  sacerdoce,   mais  du  moment  que  vous 


D,B,t,zed.yCOOgle 


810  StlNCES  t»  SECTION 

ravalez  la  profession  au  rôle  de  celle  d'un  marchand  de 
denrées  coloniales,  je  comprends  que  l'on  n'hésile  plus  à  faire 
fi  de  cette  dignité  professionnelle,  si  chère  à  nos  devanciers 
et  qui  ne  devrait  jamais  nous  quitter. 

E.  FsRBi  (Paris).  —  Dans  le  rapport  que  nous  apréseolé 
M.  Zanni,  je  remarque  qu'il  Tait  peu  de  différeDces  entre  le 
prodifit  vendu  sous  le  nom  d'un  pharmacien  dont  l'étiquette 
en  indique  la  composition  exacte  et  le  remède  dit  a  secret,  i 
Or,  cette  différence  est  fort  importante  et  si,  comme  lui  et 
comme  tous  les  pharmaciens  français,  je  suis  prêt  à  proscrire 
la  vente  du  rem^e  secret,  dans  le  sens  grammatical  du  mot, 
je  crois  qu'il  faut  admettre,  pour  le  pharmacien,  le  droit  de 
vendre,  sous  son  cachet  et  sous  sa  responsabilité,  des  médi- 
caments simples  ou  composés  dont  la  formule  est  clairement 
indiquée  sur  l'étiquette. 

Cette  question  a  donné  lieu,  en  France,  à  de  loogue 
controverses. 

Je  me  contenterai  de  vous  rappeler  qu'en  i  880,  noire 
ministre  du  commerce,  désirant  donner  satisfaction  au 
pharmaciens  français,  en  déposant  à  la  chambre  un  projet  de 
loi  depuis  si  longtemps  réclamé,  les  engagea  à  se  concerter 
entre  eux  et  à  lui  présenter  une  note  aussi  complète  que 
possible  dont  le  texte,  basé  sur  des  concessions  réciproques, 
pourrait  être  de  nature  à  satisfaire  tous  les  intérêts. 

A  cet  effet,  les  sociétés  constituant  l'association  générale, 
élurent  des  délégués  réguliers  qui  se  réunirent  à  Paris,  et 
dans  ses  séances  des  2  et  3  mai  1882,  l'assemblée,  ainsi 
constituée,  vota  un  projet  de  loi  qui,  dans  la  pensée  de  ses 
auteurs,  devait  être  une  transaction  eutre  les  libéraux  elles 
autoritaires. 

C'est  ce  projet  de  loi  qui  a  servi  de  base  aux  Iravans  de 
la  commission  dont  M.  te  docteur  Naquet  a  été  le  rapportear 
Ce  rapport  a  été  déposé  au  bureau  de  la  chambre  des  dépu- 
tés, le  9  juin  1883  et  la  question  des  spécialités  y  a  été 
résolue  comme  suit  : 

Art.  9.  «  Tonte  substance  constiuant  un  médicament  sim- 


D,B,t,zed.yGOOgle 


QUESTIONS  DE  PHABMACIE  TntORIQUE  ET  PRATIQUE  811 

«  pie  OU  composé,  sous  quelque  roime  que  ce  soit,  peut, 
«c  saaft'exœptioQ  prévue  par  l'article  suivant,  âlre  libreuienl 
«  délivi-ée  par  le  pharmacien  avec  son  étiquette  et  sous  sa 
«  responsabilité,  sur  la  demande  expresse  de  l'acheteur,  et 
«  ce,  sans  qu'il  puisse  être  dérogé  aux  lois  sur  l'exercice 
«  illégal  de  la  médecine.  » 

f  Le  médicament  ainsi  vendu  devra  porter  sur  l'étiquette 
a  le  nom  et  la  dose  de  la  substance  ou  des  substances  actives 
a  qui  en  forment  la  base.  » 

Art.  10.  v  Sont  exceptées  des  dispositions  de  l'article  pi-é- 
«  cèdent,  les  substances  toxiques  désignées  dans  le  décret 
<  du  S  juillet  1850  et  celles  de  même  nature  que  le  règle- 
c  ment  d'administration  publique,  prévu  à  l'arlicle  21  de  la 
t  présente  loi  on  des  décrets  ultérieurs,  pourront  y  ajouter,  d 

«  Ces  substances  et  les  médicaments  composés  dont  elles 
a  formeraient  la  base,  ne  pourront  être  délivrés  par  les  pliar- 
«  maciens  que  sur  la  prescription  qui  en  sera  Taile  pai'Ies 
«  médecins  ou  ceux  qui  ont  le  droit  de  signer  une  ordon- 
«.  nance.  Ils  devront  porter  une  étiquette  spéciale  jaune- 
«  orange  poilant  le  mot  dangereux.  » 

Art.  10.  a  Nul  autre  que  Ici  pharmaciens  ou  les  personnes 
a  dament  autorisées  par  la  présente  loi  ne  peut  tenir  en 
«  dépôt,  vendre  ou  distribuer  au  détail,  pour  l'usage  de  la 
€  médecine,  aucune  préparation,  tant  simple  que  composée, 
a  destinée  à  l'homme  ou  aux  animaux,  et  à  laquelle  on 
«  attribue  des  propriétés  curalives,  non  plus  qu'en  annoncer 
«  la  vente  par  la  voie  des  journaux,  brochures,  prospectus 
«  ou  autrement.  » 

La  rédaction  de  ces  trois  articles  me  parait  donner  toute 
satisfaction  aux  phaimaciens.  Quant  à  ceux  qui,  trompant 
sur  la  nature  de  la  marchandise,  vendraient  des  produits 
autres  que  ceux  indiqués  sur  l'étiquette,  ou  qui  débiteraient 
des  médicaments  toxiques  autrement  que  sur  ordonnance 
de  médecin,  nous  appelons,  comme  vous,  sur  leurs  têtes 
toutes  les  sévérités  de  la  loi,  mais  nous  réclamons  haute- 
ment, pour  le  pharmacien  honorable,  le  droit  de  vendre, 

iS. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


m  SÉAHGES  DB  BECnOR 

SOUS  la  garaotie  de  son  diplôme,  tant  au  public  qu'à  ses  con- 
frères, les  médicaments  qu'il  prépare,  en  foisaot  conoallre 
sar  l'étiquette  le  nota  et  la  dose  des  substances  actives  qoi 
forment  la  base  du  dit  médicament. 

J'espère,  Messieurs,  que  vous  vous  rangerez  à  mon  avis 
et  que,  dans  ce  Congrès,  vous  vous  garderez  bien  d'émellre 
un  vœu  qui  aurait  pour  conséquence  de  limiter,  outre  me- 
sure, l'usage  que  tout  pharmacien  bounéte  a  le  droit  de  faire 
d'un  diplôme  acquis  au  prix  de  tant  d'efforts  el  de  sacrifices. 

En  ce  qui  concerne  un  genre  de  publicité  faite  par  certains 
pharmaciens,  je  le  réprouve  comme  vous,  mais  je  ne  pois 
admettre  que,  sous  prétexte  de  faire  disparaître  un  abus,  en 
prétende  interdire  l'usage  d'une  liberté  inscrite  dans  la  loi 
belge,  comme  dans  la  loi  française.  Je  veux  parler  de  li 
liberté  de  la  presse. 

Tous  les  citoyens  ont  le  droit  d'user  de  la  presse,  etceni 
qui  en  abusent  sont  les  premières  victimes  des  exagérations 
de  langage,  auxquelles  ils  se  livrenl. 

Les  exemples  de  ce  que  j'avance  sont  nombreux,  ils  sont 
connus  de  noua  tous,  et  seules  les  spécialités  honnêtes  el 
honnêtement  conduites,  i-ésistent  à  l'action  du  temps. 

En  France,  la  société  de  médecine  légale,  consultée  sur  la 
question  de  l'annonce  des  médicaments,  a  été  d'avis  qu'on 
ne  peut  interdire  au  pharmacien^  pas  plus  qu'à  tout  antre 
commerçant,  l'annonce  honnéle  des  produits  de  son  com- 
merce, et  que  l'on  ne  saurait  considérer  le  fait  de  l'annonce 
comme  conslituant,  pour  le  pharmacien,  un  acte  de  consul- 
tation et  d'exercice  illégal  de  la  médecine. 

En  Belgique,  la  cour  de  Bruxelles,  en  1881,  a  consacré 
cette  doctrine,  par  un  arrêt  confirmant  la  sentence  des  jnges 
d'Anvers. 

M.  Zanni  estime  à  un  chiffre  de  105  millions,  suivant 
M.  le  docteur  Lereboulet,  l'exportation  annuelle  des  spécia- 
lités pharmaceutiques,  faite  par  la  France. 
.  Ces  chiffres  sont  absolument  inexacts.   —  Je  me  sois 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIONS  DE  PBARHICIB  IBBORIQUE  ET  PBjtTIQDII  813 

procuré,  au  ministère,  un  relevé  de  l'exporlalion  directe  des 
spécialités  françaises,  et  ce  relevé  s'élève  à  1  i  millions. 

Je  veux  bien  admettre  que,  dans  des  colis  de  drogueries 
et  de  produits  chimiques,  des  spécialités  françaises  soient 
exportées  sans  figurer  dans  les  statistiques  officielles,  mais 
en  doublant  ce  chltTre  de  14-  millions,  on  est  certainement 
au-dessus  de  ta  vérité. 

Par  suite,  quand  M.  Zanni  vient  nous  dire  que  la  France 
exporte,  en  Orient,  pour  16  millions  de  spécialités,  il  a  été 
fort  mal  renseigné. 

L'Orient  ne  consomme  pas,  à  beaucoup  près,  ta  trentième 
partie  du  chiffre  indiqué  par  M.  Zanni.  —  Je  parle  des  pro- 
duits authentiques  et  non  des  imitations  61  des  contrefaçons, 
dont  M.  Zanni,  à  mon  grand  élonnement,  semble  vouloir 
prendre  la  défense, en  disant  «  que  les  imitations  valent  mieux 
s  que  les  originaux  fournis  par  le  commerce,  et  qu'il  ne 
«  faut  pas  jeter  la  pierre  aux  contrefacteurs.  » 

M.  Zanni  regrettera  cerlainement  la  phrase  qu'il  a  écrite 
à  l'adresse  de  ses  confrères  de  France. 

M.  Zanni,  pour  justifier  son  agression,  prétend  que  les 
produits  français  sont  fabriqués  par  des  ouvriers. 

Evidemment  les  hommes  de  peine  qui  travaillent  dans 
nos  laboratoires,  ne  sont  pas  diplômés;  mais  tes  préparations 
délicates,  les  pesées  et  les  mélanges  sont  faits  par  des  phar- 
maciens, et  les  manœuvres  n'interviennent  que  dans  des 
travaux  pour  lesquels  ils  ont  les  aptitudes  voulues. 

Ce  genre  d'accusation  n'est  pas  sérieux,  il  pourrait  être 
adressé  à  tous  les  pharmaciens  sans  exception,  et  si  M.  Zanni 
voulait  être  logique,  il  devrait  demander  que  tout  homme 
employé  à  un  titre  quelconque  dans  une  pharmacie,  fût 
pourvu  d'un  diplôme.  Or,  M,  Zanni  n'ira  pas  jusque-là,  car, 
si  la  pharmacie  était  soumise  à  une  pareille  exigence,  l'exer- 
cice de  notre  profession  serait  absolument  impossible. 

Dans  l'avant-dernier  paragraphe  de  son  rapport,'  M.  Zanni 
demande  la  suppression  de  l'étiquette  et  du  cachet  du  phar- 
macien vendeur.  —  A  cela,  je  réponds  que  nul  n'est  obligé 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


81  f  SdANCES  DE  SECTION 

de  vendre  un  produit  spécialisé,  mais  qae,dès  l'iDstant  qu'on 
le  vend,  on  ne  peut  détruire  l'étiquette  et  le  cachet  du  fabri- 
cant, car  l'étiquette  et  le  cachet  constiluent  ce  que  tes  lois 
internationales  désignent  sous  le  nom  de  marques  de  fabri- 
que, —  Or,  tes  marques  sont  l'objet  d'une  législation  spéciale 
qui  les  protège,  et  tant  que  les  conventions  actuelles  existeroU 
entre  les  divers  pays,  il  sera  interdit  de  supprimer  une  mar- 
que de  fabrique,  en  y  substituant  la  sienne. 

Telles  sont,  Messieurs,  les  réflexions  que  m'inspire  le 
rapport  qui  vous  a  été  présenté  par  M.  Zanni,  et  j'espère 
qu'il  voudra  bien,  d'abord  reconnaître  que,  dans  cette  cod- 
troverse  confraternelle,  sa  plume  a  dépassé,  dans  une  large 
mesure,  les  limites  du  juste  et  du  vrai,  puis  renoncer  a  ses 
conclusions. 

M.  Gk^eijr  (Bruxelles).  —  Puisque  H.  Zanoi  semble  vou- 
loir livrer  ses  conclusions  en  pâture  aux  spécialistes,  pennel- 
tez-moi  de  prendre  la  défense  de  son  rapport,  en  ce  qui 
concerne  la  proposition  d'une  commission  inlernalionale, 
pour  la  réglementation  de  la  vente  des  spécialités.  Celle 
proposition,  touchant  de  près  à  la  question  soulevée  par  moi, 
au  sein  de  la  Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles,  el 
que  je  ne  retrouve  pas  inscrite  parmi  les  questions  soumises 
au  Congrès  (1},  il  importe  que  je  la  ressoulève  dans  votre  sec- 
tion :  je  veux  parler  du  traité  de  commerce  franco-belge. 

Dans  le  dernier  traité  de  commerce  entre  la  France  et  11 
Belgique,  te  gouvernement  belge  a  sacriûé  les  intérêts  da 
corps  pharmaceutique,  aubénéSce  de  nos  confrères  français. 
En  effet,  aux  termes  de  cette  convention,  malgré  nos  récla- 
malions,  tous  tes  produits  pharmaceutiques,  simples  on 
composés,  peuvent  librement  entrer  chez  nous;  tandis  qae 
les  produits  de  môme  nature  ne  peuvent,  sous  quelque  raison 
qae  ce  soit,,  entrer  en  France,   Dune  part,   libre  entrée, 


(I]  Cette  question  constitue  le  V»  de  l'ordre  dn  jour  de  la  seclloa.  BlieiHi 
génénlwée,  decominuD  iccord,  srec  la  SocfâlA  de  PbtrmBcie  deBraieltUt 
le  comité  ayant  jugé  opportun,  en  Tertu  du  règlement,  de  ne  laisser  prJsMter 
aucune  proposition  qui  ne  revêtirait  pas  un  caractère  international. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


THËOBIQUE  ET  FRÀTIQnS  815 

d'autre  pari,  prohibilion!  Cet  état  de  choses  ne  touche  pas 
seulement  à  nos  inlérêts  matériels  et  vitaux,  il  touche  encore 
à  nos  intérêts  moraux.  En  effet,  Messieurs,  pré  tend  ra-t-OQ 
que  les  produits  belges  sont  inrérieurs  aux  produits  étran- 
gers? Ce  serait  prétendre  un  état  d'infériorité  dans  les  études 
et  partant  dans  les  connaissances;  ce  serait  porter  atteinte  à 
DOS  écoles  de  pharmacie,  qui  jouissent  du  plus  grand  renom 
dans  le  monde  entier.  Il  y  a,  dans  le  traité  do  commerce,  de 
la  part  des  contractants  belges,  un  oubli  impardonnable  de 
nos  intérêts,  que  je  n'hésite  pas  à  taxer  de  lèse-justice! 

C'est  là  le  premier  point  que  je  voulais  soulever  et  qui  se 
rallacbe  directement  aux  conclusions  du  rapport  de  M.  Zanni, 
au  sujet  des  spécialités. 

Nous  sommes  inondés  de  produits  étrangers.  La  proposi- 
tion de  M.  Zanni  a  cela  de  bon, pour  moi,  ce  serait  d'apporter 
une  modification  à  cetélat  de  choses. 

Je  reprendrai  maintenant  le  travail  de  l'honorable  rappor- 
teur qail  me  permettra  bien  volontiers,  j'en  suis  certain,  de 
défendre  pour  lui,  car  le  travail  n'est  point  si  criminel 
qu'on  voudrait  le  faire  croire.  En  faisant  le  procès  aux  spé- 
cialités pharmaceutiques  et  aux  annonces  burlesques  qui 
n'en  sont  que  les  compagnes  naturelles  et  inséparables, 
M.  Zanni,  j'en  suis  certain,  n'a  eu  en  vae  que  les  remèdes 
secrets,  et  je  trouve  que  son  rapport  n'est  pas  trop  sévère  à 
leur  égard. 

Mais  laissons  de  côté  les  sortes  de  trafics  plus  ou  moins  . 
honnêtes,  pour  reprendre,  en  discussion,  les  spécialités. 

Une  modification  (l)  apportée  récemment  par  le  gouverne- 
ment belge,  à  la  loi  de  <818,  porte  :  «  qu'à  l'avenir, 
l'Académie  de  médecine,  sur  le  rapport  d'une  commission 
nommée  à  cet  effet,  désignera  tes  spécialités  qui  pourront 
être  vendues  dans  nos  pharmacies.  » 

Mais    ce    qni   est   plus  extraordinai rement  drôle,   c'est 


(1)  Cette  modiOcsIlun  a  été  rapportée  par  arrêté  royal  eo  date  da  12 noTem- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


816  siiNCes  DE  secTioH 

qu'une  disposiiiou  spéciale  du  mt^me  arrêté  dous  impose  de 
couvrir  de  ootre  cachet,  celui  de  l'inventeur  du  produit  étran- 
ger. Une  commission  et  une  académie  peuveni  parfailemeot 
déclarer  qu'un  produit  désigné  par  elles  est  boa,  sans  aucun 
doute,  mais  à  une  condition  que  le  produit  désigné  soit  bien 
préparé  et  bien  conservé.  Pour  ma  part,  je  le  déclare  ouver- 
tement, ce  D'est  jamais  de  cœui-joie,  que  je  délivre  uoe 
spécialité  sous  cachet,  qui  m'est  demandée,  car,  en  vérité,  je 
ne  sais  jamais  sûrement  ce  que  je  délivre,  et  ma  conscrmce 
n'est  pas  tranquille.  Et,  dans  l'état  actuel  de  nos  dispositioiu 
légales,  si  un  accident  venait  à  se  produire  à  l'aide  d'une 
spécialité  autorisée,  qui  serait  rendu  responsable,  l'Académie 
ou  le  pharmacien?  Four  moi,  ce  serait  l'Académie  qui  aurait 
à  prendre  soo  recours  contre  l'inventeur  étranger! 

En  e0el,  nous  ne  pouvons  être  rendus  responsables  que 
des  produits  que  nous  avons  préparés  nous-mêmes,  et  la 
loi  nous  oblige  à  les  pi-éparer  nous-mêmes,  sous  notre  sur- 
veillance et  responsabilité,  et, d'autre  part,  une  réglementation 
spéciale,  contraire  à  l'esprit  des  législateurs  des  lois  de  germi- 
nal  et  de  la  loi  roudamenlale  hollandaise  qui  nous  régissent 
en  Belgique,  nous' autorise  à  délivrer  des  produits  dont  nous 
ne  connaissons  que  le  nom  et  le  cachet  du  producteur.  — 
Pareille  disposition  nous  relève  de  toute  responsabilité,  Itml 
en  exposant  le  malade  à  des  erreurs  funestes! 

Oii  est  l'esprit  de  garantie  qui  a  présidé  à  la  confection 
des  lois  médicales?  Où  est  la  sécurité,  oti  est  la  police  médi- 
cale? Je  ne  tes  trouve  plus,  et,  dans  ce  cas,  j'ai  le  droit  et  le 
devoir  d'endosser  ta  responsabilité  à  ceux  qui  m'ont  autorisé 
à  délivrer  des  produits  sans  pouvoir  et  sans  devoir  en  vérifier 
la  nature  et  la  conservation. 

Et,  dans  une  prescription  magistrale  d'une  spécialité,  en 
cas  d'erreur,  qui  reste  responsable,  du  médecin  ou  du  phar- 
macien? 

Ne  vous  y  trompez  pas.  Messieurs,  c'est  le  pharmacien, 
car  la  loi  impose  cette  garantie  de  la  bonne  exécution  des 
ordonnances,   sans  se  soucier  si,  oui  ou  non,  le  uiédecia  a 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


QUBST10N8  D8  PHARXAUB  TRftOBIQCli  ET  PR1T1QU&  DW 

prescrit  un  remède  étranger;  c'est  à  nous  de  vérifier  si  (e 
remède  est  bien  préparé.  Mais,  je  vous  le  demande,  comment 
pouvons-nous  encore  faire  cette  vérification,  devant  les  nou- 
vellesdispositions  concernant  l'introduction  de  la  pharmacopée 
belge,  prescrivant  de  revêtir  l'enveloppe  d'une  spécialité 
étrangère  de  notre  cachet,  sans  examen  préalable  de  la 
DBtore  da  produit?  Il  y  a  là  quelque  chose  qui  révolte  la 
coDscieuce  bonoéie  et  a^iblit  notre  dignité  proressionoelle. 

Il  ne  me  convient  pas  de  vendre  un  cachet,  je  veux  déli- 
vrer, et  rester  certain  de  délivrer  un  médicament;  c'est  ainsi 
que  j'entends  l'exercice  de  la  profession  de  pharmacien.  Je 
demande  donc  le  .contraire  des  nouveaux  règlements  belges, 
je  demande  qu'aucune  spécialité  ne  puisse  être  vendue,  ni 
exposée  en  vente,  enveloppée  et  cachetée,  jedemande,en  un 
mol,  qu'elles  soient  livrées  en  vrac  dans  le  commerce. 

Les  raisons  de  cette  proposition  sont  nombreuses.  La  pre- 
mière, et  aussi  la  plus  importante,  c'est  de  pouvoir  vérifier, 
en  tons  temps,  la  nature  du  produit,  ainsi  que  sa  conser- 
vation, sans  autre  préjudice  pour  le  pharmacien  que  d'ouvrir 
un  bocal  et  d'analyser  une  partie  du  produit  qui  s'y  trouve, 
prise  au  hasard.  La  seconde,  c'est  de  pouvoir  vendre,  sous 
mon  étiquette  et  mon  cachet,  et  de  pouvoir  rester  responsa- 
ble, vis-à-vis  du  médecin  et  du  public,  du  produit  que  je 
délivre.  La  troisième,  les  médecins  sérieux  et  Jaloux  de 
leur  art,  m'en  seront  reconnaissants,  c'est  d'empêcher  le 
charlatanisme  de  s'introduire  partout  à  l'aide  des  annonces, 
et  le  public  de  s'administrer  des  produits  le  plus  souvent 
dangereux;  mais  toujours  sans  résultat. 

Oh!  j'entends  qu'on  me  soulève  la  question  des  annonces, 
par  la  voie  de  la  presse!  J'ai  la  presse  en  très  haute  estime, 
et  je  suis  certain  d'être  dans  le  vrai,  en  disant  que  ta  presse 
est  honnête.  C'est  vous  dire  que  j'ai  confiance  en  elle. 

Quand  la  presse  verra  qu'il  s'agit  d'une  question  de  santé 
publique,  elle  n'insérera  pas  certaines  annonces,  elle  s'arrê- 
tera. Aucune  pres.<>e  périodique  ne  consentirait  à  publier  une 
annonce  immorale,  et  vous  trouverez,  comme  moi,  qu'il  est 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


818  SlANCFJ  DE  SECTION 

immoral  de  publier  certaioes  annonces  ne  revêtant  qu'an 
véritable  caractère  de  duperie!  Au  surplus,  tous  les  législa- 
teurs n'ont  en  vue,  dans  la  confection  des  lois  concernant  la 
pratique  de  la  médecine,  que  d'assurer  la  santé  des  citoyens. 
Le  rapport  de  MM.  Thouret  et  Fourcroy,  du  46  ventôse, 
an  XI,  Taisait  un  effrayant  tableau  des  conséquences,  daes  à 
ces  hordes  d'empiriques  qui  assiégeaient  les  places  dans  les 
cités,  exposant  partout  la  vie  des  citoyens  crédules  à  l'em- 
poisonnement! 

Je  n'ai  pas  à  m'inquiéter  des  intérêts  privés  de  certaina 
spéculateurs,  j'ai  à  me  soucier  de  la  santé  et  de  la  vie  de 
mes  semblables,  j'ai  à  chercher  la  conservation  du  caractère 
sacré  de  la  profession  médicale,  en  criant  arrière  a  ceux  qui 
voudraient  ta  jeter  dans  le  domaine  des  spéculations  malhoo- 
nétes  et  criminelles. 

En  nous  conférant  un  titre,  la  loi  nous  a  revêtus  d'un 
caractère  de  garantie  aux  yeux  de  la  société,  et  celte  garan- 
tie, la  société  a  le  droit  de  nous  la  réclamer,  et  nous  avons 
pour  devoir  de  la  lui  offrir  en  tous  temps. 

Cest  pourquoi,  j'appuie  les  conclusions  du  rapport  de 
M.  Zanni  et  qu'avec  lui,  je  demande  au  Congrès  d'émettre 
le  vœu  de  voir,  à  bref  délai,  une  loi  réglant  la  vente  des 
spécialités. 

M.  LiMocsiiï  {Paris}.  —  Je  ne  puis  partager  toutes  les  idées 
que  M.  Gréteur  vient  de  vous  développer;  M.  Créleur  voit 
l'idéal  de  la  pharmacie,  il  n'en  est  malheureusement  pas 
ainsi,  beaucoup  de  pharmaciens  ne  travaillent  plus,  beaucoup 
n'ont  plus  même  un  laboratoire,  ils  se  trouvent  dans  l'im- 
puissance de  préparer  convenablement  leurs  préparations  ; 
d'autres,  soit  par  paresse,  soit  par  ignorance,  les  demandent 
aux  droguistes.  {Rumeurs  diverses.)  N'est-il  pas  préférable 
que  ceux-ci  débitent  des  médicaments,  préparés  par  des 
confrères  honnêtes,  que  des  drogues  infectes,  préparées  par 
d'igna  res  droguistes? 

M.  iK  Prbsimni.  —  Je  crois  devoir  protester  contre  les  pa- 
roles de  M.    Limoasia.  {Applaudissements  prolongés)  Je  ne 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIONS  DE  PHARMACIE  TBfiOftlQtlE  ET  rSATIQUE  819 

puis  accepter,  pour  mes  collègues,  les  reproches  qu'il  vient 
de  leur  adresser;  ces  reprocher, surtout  comme  arguments  en 
faveur  tle  la  spécialité,  ne  prévaudront  pas. 

L'heure  est  assez  avancée,  il  nous  sera  impossible  de 
terminer  la  discussion;  je  vous  propose  d'en  renvoyer,  à 
demain,  la  suite.  —  Adopté. 

La  séance  est  levée  à  midi. 

Le  Secrétaire,  Le  Président, 

E.  RAHLOT.  L.  GWtNÉLIS. 


Séance  du  'i  septembre  1886. 

La  séance  (*]  est  ouverte  à  neuf  heures  et  un  quart,  sous  la 
présidence  de  M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès. 

Sont  au  bureau  :  MM.  Cornélis,  président  de  section, 
Créieur,  De  Nobele,  Boeitger,  Dragendorff,  ainsi  que  MM.  les 
secrétaires  Ë.  Ratulot,  C.  Jonas,  Oeletler. 

M.  LE  Président. — J'estime,  Messieurs, que  l'assemblée  ferait 
bien  de  poursuivre,  avanl  tout,  la  discussion  de  la  question 
relative  aux  spécialités,  cette  question  pourrait  soulever 
encore  un  assez  long  débat;  comme  il  est  très  important 
qu'elle  soit  élucidée,  je  vous  proposerai  de  la  tranclier  avant 
toute  autre,  mais  avant  de  donner  la  parole  à  un  des  ora- 
teurs inscrits,  je  vous  engagerai  à  modérer,  autant  que 
possible,  la  passion  qui  pourrait  vous  entraîner.  Je  le  sais, 
la  question  qun  nous  allons  aborder  soulèvera  encore  des 
débats  vifs  et  animés,  mais  écartons,  de  ceux-ci,  tout  ce  qui 
peut  être  personnel,  froisser  certaines  susceptibilités,  ou  ne 
pas  pouvoir  être  accepté  par  une  partie  de  l'assemblée. 

(')  X.  R.  Va  rimpartnnce  tle  la  questtnn,  l'anlmalion  des  débats  et  le  grand 
niiiubre  de  membreB  présents  à  la  dernière  séance,  H.  le  président  du  Cungrèa 
a  dtclilé  que  la  2"  spctimi  siègern  dorUnavsnt  dans  la  grande  salle  de  l'Académie 
lie  méilFcine.  Presque  tous  les  membres  des  autres  sections  ee  sont  joints  k  la 
2°  seciluD.  1^  séanue  est,  de  fait,  une  assemblée  générale. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


BZO  StUfCES  DE  SECnOU 

Je  donne  ta  parole  à  M.  le  ly  Crocq. 

M.  Cboco  {Bi-naelles).  —  Messieurs,  je  suis  un  adversiiire 
des  plus  acharnés  de  la  spécialité,  et  je  vais  vous  en  donoer 
les  raisons.  D'abord,  la  plupaii  des  spécialités  a'oni aucune 
valeur  thérapeutique  ou  n'ont  qu'une  valeur  moindre  que  les 
mêmes  préparations  officinales  du  codex.  Il  n'est  pas  de 
jour  que  l'un  ou  l'autre  médecin,  essayant  l'action  physiolo* 
gique  d'une  spécialité,  ne  constate  qu'elle  oe  produit  aucun 
effet;  il  n'est  pas  de  jour  que  l'un  ou  l'autre  chimiste  ne 
découvre,  en  procédant  à  l'analyse  d'une  spécialité,  qu'Ole 
ne  contient  aucun  des  produits  qu'elle  devrait  contenir,  oa 
qu'elle  renfeniie  d'autres  produits  ou  des  substances  dange- 
reuses. N'avons-nous  pas  vu  les  sirops  de  iactucarium  ne 
renrermer  aucune  parcelle  do  Iactucarium,  mais  contenir,  au 
conlraire,  des  proportions  plus  ou  moins  grandes  de  mor- 
phine; dei  injections  au  matico,  qui, d'après  le  prospectus:, ne 
peuvent  contenir  aucune  matière  minérale  et  n'être  composées 
que  de  matières  végétales,  n'élre  qu'une  solution  aqueuse  de 
sulfate  de  zinc;  des  sirops  de  quinquina  ferrugineux,  ne 
contenir  ni  quinquina,  ni  fer;  des  granules,  ne  renfermer 
aucune  parcelle  de  matière  active,  elc.  ;  en  second  lieu,  la 
spécialité  n'est  pas  digne  de  la  profession  pharmaceutique. 

\Xi  pharmacien  qui  la  prône  prouve,  ou  son  incapacité,  ou 
son  ignorance  ou  sa  paresse.  En  effet,  Messieurs,  si  votre 
diplôme  est  une  preuve  de  capacité,  vous  avouez,  d'un  autre 
côté,  en  débitant  telle  ou  telle  spécialité,  que  M  X.  ouZ. 
est  plus  capable  que  vous,  et  seul  capable  de  préparer  le 
médicament  qu'il  a  spécialisé;  ainsi, si  vous  vendez  do  quina 
Laroche,  au  lieu  de  débiter  le  vin  de  quinquina  préparé  par 
vous  d'après  le  codex,  ou  même  une  dissolution  de  quioa 
dans  du  vin  de  Malaga,  vous  avouez  implicitement  être  moins 
capable  que  M.  Laroche  de  préparer  ce  vin.  Tous  vous  devez 
être  capables  de  préparer  les  médicaments  au  même  litre,  le.^ 
spécialités  n'ont  pas  de  raison  d'être.  Elles  n'ont  d'autre  but 
que  le  gain,  on  en  invente  tous  les  jours  de  nouvelle?,  on  se 
soucie  très  peu  de  leur  action  thérapeutique;  le  grand  art, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QURSnOffS  DE  PBAMACIB  TntOMQtlB  ET  PRATIQDB  SU 

c'est  de  leur  donner  de  la  vogue,  et,  à  ces  Iïds,  on  emploie 
l'aDDonce.  Si  encore  on  n'y  employait  que  des  réclames  hon- 
nêtes, on  dirait  que  ces  annonces  ne  présentent  d'autres 
inconvénients  que  de  rendre  leurs  auteurs  coupables  d'exer- 
cice illégal  de  la  médecine;  mais,  le  plus  souvent,  ces  annonces 
sont  Tallacieuses,  trompeuses,  si  pas  dangereuses  et  allant 
même  jusqu'à  offenser  la  morale  et  la  pudeur  publique.  El, 
pour  vous  en  donner  une  preuve,  je  vais  vous  donner  lecture 
d'une  de  ces  annonces  monstrueuses,  parues  dans  un  grand 
journal  politique  et  dont,  j'en  suis  persuadé,  aucun  de  vous 
ne  permettrait  la  lecture,  ni  à  ses  filles,  ni  à  sa  femme. 

[L'orateur  donne  lecture  de  l'annonce.  {Mouvements  d'in- 
dignation.) 

Voilà,  Messieurs,  oii  en  arrivent  les  spécialistes.  Je  le  dis 
hautement,  de  telles  machinations,  pour  assurer  la  vente 
d'un  produit,  constituent  une  honte  pour  ceux  qui  les 
emploient. 

Je  n'hésite  donc  pas  à  le  déclarer,  l'avenir  de  la  pharmacie, 
l'avenir  de  la  médecine,  dépendent  de  la  suppression  de  la 
spécialité;  la  maintenir,  c'est  courir  à  la  déconsidération  de 
nos  deux  professions,  qui  ne  doivent  avoir  en  vue  que 
l'humanité;  c'est  ravaler  le  pharmacien  et  le  médecin;  c'est 
permettre,  au  premier,  de  se  complaire  dans  une  inqualifiable 
paresse,  au  second,  d'oublier  et  d'ignorer  toutes  les  notions 
de  thérapeutique  et  de  posologie. 

Je  conçois  que  l'on  spécialise  la  préparation  de  certains 
alcaloïdes,  de  certains  glucosides,  de  certains  extraits  même, 
parce  que  souvent,  ces  matières  se  préparent  mieux  et  moins 
cher  danj  certaines  proportions,  mais  encore,  je  ne  ne  puis 
comprendre  leur  débit  qu'en  vrac,  sans  mélange  avec  d'au- 
tres substances,  et  dans  un  état  tel  que  l'acheteur  puisse 
toujours  en  constater  la  valeur. 

Car,enlin,  le  pharmacien  est  responsable  de  ce  qu'il  débite, 
et  il  lui  est  interdit  de  s'assurer,  le  plus  souvent,  des  ingré- 
dients que  contiennent  les  spécialités,  il  lui  est  même  impos- 
sible de  rechercher  si  cerlains  produits,  qui  se  conservent 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


633  SSANCXS  de  SECTKKf 

mat,  lets  que  les  préparalioDs  d'ergotine,  les  emplâtres  vési- 
canls,  etc.,  possèdent  encore  Teotièreté  de  leurs  propriôtés 
thérapeutiques,  il  ignore  depuis  quand  Us  sont  faits,  com- 
ment ils  ont  été  faits,  etc. 

On  nous  objectera,  peut-être,  que  beaucoup  de  pharma- 
ciens soulfrent,  que  le  nombre  en  est  trop  grand,  que  la 
concurrence,  le  besoin  de  vivre  engendrent  la  spécialité  qui, 
le  plus  souvent,  fait  plus  de  mal  à  la  bourse  qu'à  la  santé. 
A  ceux-là,  je  répondrai  que  le  pharmacien  ne  doit  pas  être 
un  homme  de  lucre,  mais  un  homme  de  science;  que  si  la 
position  que  loi  a  faite  la  société  ne  lui  permet  plus  de  subsis- 
ter honnêtement,  son  devoir  lui  commande  de  demander,aux 
gouvernements,  des  mesures  efficaces  pour  parer  à  ces  in- 
convénients. Qu'ils  suivent  l'exemple  des  pharmaciens  alle- 
mands; qu'ils  s'efforcent  de  relever  la  dignité  professionnelle. 
Ils  le  feront,  en  travaillant  eux-mêmes,  en  prohibant  la 
spécialité  de  leurs  officines  et  en  la  considérant  comme  un 
objet  mercantile,  indigne  d'entrer  chez  eux.  Je  termine  en 
affirmant,  une  fois  de  plus,  que  l'intérêt  de  l'humanité  souf- 
fi'ante  exige  la  proscription  de  la  spécialité,  d'une  façon 
absolue. 

M.  Gbnbvoii  (Pans).  —  Je  n'avais  pas  l'inlenlion  de  pren- 
dre ta  parole  dans  cette  discussion,  et  cela  d'autant  plus  qu'il 
y  a  trente  ans  qu'on  agite  constamment  celte  éternelle  ques- 
tion de  la  spécialité.  Déjà,  lors  du  congrès  de  Brunswick,  en 
1864,  lors  de  notre  première  réunion  internationale,  j'enten- 
dis retentir,  pareil  au  Velenda  Carthago,  ces  mots  :  guerre 
à  la  sp<^cialité,  proscription  de  celle-ci.  Mais  toutes  ces  pro- 
testations n'eurent  aucun  rûsullat.  1^  spécinlilé,  au  lieu  de 
disparaître,  s'estmultipNûeet,  peu  à  peu,  on  dutaccepter  son 
intrusion  comme  un  fait  accompli.  Ses  plus  redoutables  ad- 
versaires duient  fléchir  et  retirer  lesexcommunications  qu'ils 
avaient  lancées  contre  leurs  préparateurs,  une  sorte  de  com- 
promis intervint  et  le  silence  se  Gt  bientôt  autour  de  ces  pré- 
parations. Pour  ma  part,  je  regrette  qu'on  soit  revenu  aujour- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIONS  Dl  PHARMACIB  THfiORIQDE  IT  PRATIQUE  8S3 

d'hui  sur  une  question  qui  ne  peut  avoir  d'autre  résultat  que 
d'amener  une  scission  dans  le  corps  pharmaceutique. 

D'un  autre  côté,  je  me  demande  si  M.  Crocq,  notre 
acharné  adversaire,  ne  pourrait  pas,  tout  le  premier,  au 
nom  de  ses  confrères,  faire  son  mea  eulpa.  Il  est  incontes- 
table que  la  spécialité  n'existerait  pas  sans  le  médecin,  c'est 
lui  qui  l'a  fait  naître.  Ce  sont  les  médecins  qui  la  prescrivent 
pour  s'épargner  la  peine  de  formuler,  ce  sont  eux  qui,  sou- 
vent même,  l'inspirent,  la  soutiennent,  en  font  la  vogue  et 
j'ajouterai,  en  vivent,  en  retirent  bénéfices. 

Ne  voyons-nous  pas,  loua  les  jours,  tel  ou  tel  médecin 
recommander  à  ses  clients  d'aller  chez  un  tel  pharmacien, 
unique  détenteur  d'une  préparation  qu'il  prescrit,  uni- 
que dépositaii-e  de  telle  ou  telle  spécialité?  Et  pourquoi  en 
agit-il  ainsi?  Par  intérêt,  évidemment.  Nous  savons  que  plus 
d'un  médecin  a  touché  quinze,  vingt  et  même  cent  mille 
francs  pour  soutenir  et  prôner  certaines  spécialités. 

N'est-ce  pas  un  médecin  belge  qui  a  créé  la  dosimétrie, 
cette  autre  spécialité  à  granules  souvent  si  inefTicaces,  dont 
nous  a  parlé  M.  Crocq? 

Que  û'a-t-elle  rapporté,  à  son  auteur,  cette  lèpre  de  la 
spécialité  qui  permet,  aux  médecins,  de  faire  de  la  pharma- 
cie illégale? 

Je  regrette  que  l'on  ait.  admis,  dans  'notre  Congrès  de 
pharmacie,  et  dans  la  discussion  importante  qui  se  fait  en 
cette  enceinte,  des  médecins  qui  sont  ainsi  juges  et  partie  et 
ont  à  satisfaire  un  intérêt  tout  personnel  dans  la  question  des 


M.  Vah  Bastelaee  (Bruxelles).  —  Comme  président  du  Con- 
grès, il  m'est  impossible  de  laisser  l'orateur  s'engager  dans 
cette  voie  d'agression.  Jfe  le  prie  de  rester  dans  la  discussion 
générale  des  spécialités,  sans  introduire  d'ftcrelé  dans  le  dé- 
bat. Nous  avons  voulu  que  notre  Congrès  réunît  toutes  les 
conditions  possibles  d'autorité  et  d'importance,  pour  la  dis- 
cussion et  la  décision  des  questions  qui  sont  à  nos  ordres 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


834  gfiAncEs  DE  sEcnoN 

du  jour.  Nos  décisions  en  auront  d'autan!  plus  de  force 
et  de  valeur  réelle.  Noire  question  des  eaux  alimentaires  est 
traitée  par  des  pharmaciens,  des  chimistes  spéciaux,  des  hy- 
giénistes et  des  médecins;  la  question  des  spécialités  doit 
l'être  par  des  pharmaciens  et  par  des  médecins  qui  y  ont  une 
indiscutable  compétence.  C'est  le  vr^i  moyen  de  donner  aux 
vœux  de  notre  Congrès  une  valeur  qui  a  fait  défaut,  jus- 
qu'ici, à  nos  assemblées  spéciales. 

M.  Gbsbvoix  (Parts).  —  Je  désire  ne  blesser  personne.  Je 
me  conformerai  aux  observations  de  M   le  président. 

On  a  parlé  de  spécialistes  condamnés  pour  avoir  vendu 
des  sirops  et  d'autres  produits  ne  renfermant  pas  les  médi- 
caments y  annoncés;  mais,  tout  comme  vous,  Messieurs, 
nous  répudions  ces  pharmaciens,  nous  les  mettons  au  ban 
de  notre  corporation  et  nous  les  rejetons  de  nos  sociétés 
scientifiques  et  professionnelles;  comme  nous  appliquons  la 
révocation  à  ceux  qui  font  des  annonces  scandaleuses. 

Je  termine  en  vous  disant  que,  dans  mon  opinion,  la  ques- 
tion des  spécialités  e.'^t  une  de  ces  questions  qu'il  est  impru- 
dent de  soulever,  elles  sont  insolubles,  et  amènent  des  dis- 
cussions stériles.  La  proposition  de  M.  Zanni  ne  me  parait 
pas  pratique  et  je  vous  propose  de  ne  pas  l'accepter. 

M.  pETtT  {Paris}..  —  Messieurs,  en  entrant  dans  la  discus- 
sion, je  parle  comme  délégué  de  l'Association  Générale  des 
Pharmaciens  de  France  et  non  comme  délégué  de  la  Société 
de  Pharmacie  de  Paris. 

La  Société  de  Pharmacie  de  Paris  a,  en  effet,  depuis  long- 
temps, cessé  de  s'occuper  de  cette  question  si  irritante  des 
spécialités!...  Elle  renferme  des  spécialistes, mais  des  spécia- 
listes honorables  et  c'est  pour  elle  une  question  d'existence 
de  laisser  discuter,  dans  d'autres  enceintes,  les  détails  des 
projets  de  loi  sur  l'exercice  et  la  réglementation  de  la  phar- 
macie. 

Il  y  a  vingt  ans,  les  hommes  distingués  qui  étaient  à  la 
tête  de  la  pharmacie  française  s'exprimaient  contre  la  spécia- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


QUESTIONS  DE  PHIKHICIS  IHÉOUQUE  ET  FSITIQUB  82S 

lité  avec  la  même  véhémence  que  les  oralears  qui  m'ont 
précédé. 

Qu'en  est-il  résallé?  C'est  qu'imposée  par  le  public  et  par 
les  médecins,  la  spécialité  a  vécu  et  prospéré. 

Dans  les  critiques  qui  lui  sont  adressées,  les  unes  sont 
justes  ei  les  autres  ne  le  sont  pas.  Les  annonces  exagérées, 
honteuses,  forment  une  très  faible  exception.  Il  en  est  de 
même  des  spécialités  où  I'od  trompe  sur  la  nature  de  la  chose 
vendue  et  qui,  par  parenthèse,  tombent  sous  le  coup  des 
lois  de  droit  commun. 

Il  est  très  facile  d'affirmer  que  les  spécialités  sont  mal 
préparées,  mais.en  ce  qui  concerne  les  spécialités  françaises 
tout  au  moins,  il  est  absolument  certain  que  généralement 
le  plus  grand  soin  y  est  apporté  el  que.pour  les  combattre, il 
faut,  pour  être  dans  le  vrai,  avoir  recours  à  d'autres  moyens. 
J'ajouterai  que  les  spécialistes  sont  trop  intelligents  et  trop 
habiles  pour  agir  autrement. 

Remarquez  bien.  Messieurs,  que  je  ne  me  fais  pas  ici  te 
champion  de  la  spécialité.  Si  nous  avions  à  organiser  nous- 
mêmes  la  pharmacie,  il  est  probable  que  je  ne  serais  pas 
disposé  à  aider  au  développement  de  la  spécialité,  mais  tel 
n'est  pas  le  cas  et,  selon  moi,  dans  les  pays  oii  la  limitation 
n'existe  pas,  où  le  pharmacien  subit  la  libre  concurrence  de 
ses  confrères,  il  n'existe  aucun  moyen  pratique  de  réglemen- 
ter les  spécialités. 

Sur  la  demande  de  M.  le  ministre  du  commerce,  l'As- 
sociation Générale  des  Pharmaciens  de  France  a  chargé, 
il  y  a  quelques  années,  une  commission  d'élaborer  un  projet 
de  loi  sur  l'exercice  de  la  pharmacie. 

La  majorité  des  membres  de  cette  commission  dont  j'avais 
l'honneur  de  faire  partie,  était  peu  favorable  à  la  spécialité. 

Pendant  de  longues  séances,  nous  avons  recherché  les 
moyens  de  remédier  aux  abus  qu'elle  est  susceptible  d'engen- 
drer. 

Nous  étions  arrivés  à  proposer  : 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


8z6  bEarcgs  de  SECnOK 

i'  L'inscriptioQ  complète  de  la  formule  sur  les  divers 
produits  ; 

2°  L'interdiction  de  faire  des  annonces  dans  les  journaux 
politiques  ; 

3*  La  cooslitulion  de  Chambres  syndicales  disciplinaires. 

Ces  diverses  mesures,  à  l'efficacité  desquelles  je  crois 
encore,  ont  été  repoussées  pour  divers  motifs.  Certains  con- 
frères très  disposés  à  réglementer  les  spécialités  trouvaient 
gênant  de  mettre  la  formule  intégrale  sur  les  produits  qu'ils 
livrent  à  leurs  clients.  Au  nom  de  la  liberté,  ils  protestaient 
contre  ta  création  des  chambres  disciplinaires  et  se  deman- 
daient si,  pour  remédier  à  des  abus,  il  était  sage  de  suppri- 
mer,pour  le  pharmacien, un  droit  aussi  précieux  que  celui  de 
la  liberté  de  la  presse.  D'autres  affiimaient  que  de  tels  vœux 
n'avaient  aucune  chance  de  recevoir  satisfaction,  et  que  te 
gouvernement  n'accepterait  jamais,  dans  l'intérêt  d'une  seule 
profession,  l'abrogation  partielle  de  lois  aussi  importantes. 

Bref,  la  commission  n'est  arrivée  à  aucun  résultat  et  il  est 
resté  démontré,  pour  elle,  que  la  réglementation  est  impos- 
sible. 

Je  pense,  en  outre,  qu'il  serait  injuste  d'empêcher 
l'auteur  d'une  découverte  d'en  tirer  parti  en  mettant  une 
préparation  à  la  disposition  du  public,  puisqu'on  a  cru  utile 
d'interdire  de  breveter  les  médicaments. 

Je  conclus  en  disant  que  la  spécialité  existe,  qu'elle  a  été 
l'œuvre  non  seulement  du  pharmacien,  mais  aussi  du  méde- 
cin et  du  public  et  que,  faute  de  pouvoir  trouver  une  réjjle- 
mentation  équitable,  le  mieux  est  de  s'en  rapporter,  pour 
supprimer  les  abus,  au  bon  sens  de  tous,  et,  dans  les  cas 
graves,  à  l'application  des  lois  du  droit  commun. 

M.  C«ocQ  {Bruxelles}.  —  Je  désire  présenter  quelques  ob- 
servations aux  deux  orateurs  qui  viennent  de  défendre, 
plus  ou  moins,  les  spécialités.  Vous  avez  parlé  de  spécialités 
honnêtes,  qu'entendez-vous  par  spécialités  honnêtes,  sont-ce 
des  préparations  du  codex,  des  remèdes  connus,  spécialisés? 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QOESTIOnS  DE  PHABHACIB  TBtOBIQDE  ET  PRiTIQDE  827 

Mais  celles-ci,  si  elles  ne  pn^senlent  pas  de  dangers,  on 
quand  mâm^  des  Inconvéuienls,  elles  s'annoncent  dans  les 
journaux,  et  leurs  fabricants  sont  coupables  d'exercice  illé- 
gal de  la  médecine.  Le  malade  ne  doit  pas  savoir  ce  qu'on 
lui  donne,  la  pharmacîi.''  et  la  médecine  ne  doiveni  pas  âlre 
assimilées  à  l'induslrie  et  au  commerce;  la  spécialité,  môme 
sous  des  dehors  honnôtes,  fait  du  mal  à  ta  science  et  jette  la 
médecine  dans  le  domaine  public. 

Quant  aux  médecins  malhonnêtes,  dont  nous  a  parlé  M.  Ge- 
nevoix,  je  sais  que,  malheureusement,  il  en  existe,  mais  je 
dis  qu'ils  sont  indignes,  qu'ils  méritent  d'âtre  monti'és  au 
doigt.  Nommez-les,  faites-les  connaître,  afin  que  nous  leur 
jetions  la  pierie  et  que  nous  les' stigmatisions,  au  nom  de  la 
moralité  publique. 

Un  mot  à  M.  Petit.  Il  nous  a  dit  :  poursuivez  les  fabricants 
de  spécialités  malhonnêtes,  qui  consiitueht  des  fraudes  sur  la 
qualité  vendue,  appliquez-leur  la  loi  commune,  la  loi  les 
condamne;  mais  vous  savez  tous  que  les  tribunaux,  en  ces 
matières,  appliquent  bien  rarement  la  loi,  les  délits  sont 
souvent  difficiles  à  être  constatés,  et  les  coupables  trouvent 
mille  moyens  pour  passer  entre  les  mailles  de  la  loi. 

M.  Fbignhaux  {Bruxelles).  —  Messieurs,  après  les  discours 
que  nous  venons  d'entendre,  il  n'est  pas  douteux  que  la  ques- 
tipn  des  remèdes  seci-ets  et  des  spécialités  pharmaceutiques 
appelleront,  avec  les  mêmes  convictions,  sur  le  terrain  de  la 
discussion,  ses  défenseurs  qui,  en  1876,  lors  de  l'exposition 
d'hygiène  et  de  sauvetage,  prolestèrent  contre  la  mise  hors 
concours  de  ces  produits;  et  ses  adversaires  qui  préconisaient 
alors  ces  mesures;  les  uns  pour  défendre  de  sérieux  intérêts 
matériels  engagés,  que  j'appellerai  volontiers  intérêts  indus- 
triels basés  sur  la  crédulité  publique  ;  les  autres  pour  sauve- 
garder la  dignité  et  la  responsabilité  professionnelle. 

Quant  à  moi,  j'appartiens  à  cette  dernière  catégorie,  parce 
que  je  n'admets  point  ces  matières  simples  ou  composées,  ces 
produits  chimiques  ou  pharmaceutiques,  ces  matières  alimen- 
taires, pi-éseotés  au  public,  sous  forme  spéciale^et  recoDiman- 

i9. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


8S8  SfiAKCES  DE  SBCTlOIf 

dés  par  voix  d'annoaces,  comme  réalisant  un  progrès  en 
pharmacie  oa  comme  offrant  des  avantages  tfiérapeutiques 
spéciaux;  ajouloas.touterois,  que  nous  ne  confondons  jamais, 
avec  ceux-ci,  une  catégorie  de  préparations  chimiques  qui 
jouissent  de  propriétés  physiologiques  connues,  et  qui  sont 
préparées  par  des  chimistes  ou  des  pharmaciens  et  dont 
l'utilité  est  incontestée  et  incontestable. 

Pour  rester  dans  la  discussion  générale,  je  m'abstiendrai 
de  spécifier  les  uns  et  les  autres  de  ces  produits,  ils  sont 
suffisamment  connus.  Je  crois  inutile  de  rappeler  les  raisons 
qui  ont  été  invoquées  par  les  partisans  et  par  les  adversaires 
des  spécialités  :  elles  sont  multiples  et  visent  autant  à  l'intérêt 
public  qu'à  la  défense  de  la  dignité  scientiBque  et  profes- 
sionnelle du  médecin  et  du  pharmacien. 

Je  me  bornerai  à  vous  dire  qu'à  tous  les  points  de  vue,  it 
est  regrettable  d'être  obligé  de  constater  que  des  pharmaciens 
et  des  médecins  eux-mêmes,  se  nuisent  en  favorisant  la  vente 
de  ces  remèdes  mystérieux,  qui  n'offrent  d'autres  garanties 
que  le  cachet  du  fabricant,  l'étiquette  de  la  maison  de  com- 
merce, dont  ils  sont  enroulés,  et  le  prospectus,  souvent 
menteur,  qui  les  accompagne;  j'ajouterai  que,  si  la  vogue 
acquise  aux  spécialités  est, en  grande  parlie.le  feitde  certains 
médecins,  ceux-ci  oublient  le  respect  qu'ils  se  doivent  à 
eux-mêmes  et  à  la  profession,  en  patronant  des  remèdes, 
dont  ils  ignorent,  et  la  composition,  et  les  efièts. 

Cette  sitoalion  est  grave,  dangereuse,  anti-légale. 

Mais,  comment  résister  à  l'envahissement  de  ce  mercanti- 
lisme pharmaceutique. 

La  solution  du  problème  est  difficile,  je  le  sais. 

Néanmoins,  si  nous  avons  souci  de  notre  art,  il  est  de 
notre  devoir  de  réagir  et  de  faire  tendre  tous  nos  efforts 
vers  la  suppression  radicale  des  spécialités. 

Je  ne  me  fais  point  illusion  sur  la  portée  de  cette  propo- 
sition; mais  permettez-moi  de  faire  le  vœu  que  ce  Congrès, 
qui  centralise  ce  que  la  science  possède  de  savant  dans  le 
monde  entier,  étudie  consciencieusement  cette  question,  afin 


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QtESTIOHB  DE  PBÂBMACIB  TRfiCttlQUE  ET  PB&TIQOB  829 

de  prendre  une  décision  solennelle,  qui  portera,  aux  spécia- 
lités, une  atteinte  morale  qui  sera  le  prélude,  espérons-le, 
des  réformes  qui  mettront  un  frein,  sinon  un  lerniG,  à  l'en- 
vahissement compromettant  des  spécialités,  que  je  considère 
comme  le  plus  grand  fléau  de  la  phaimacie  et  de  la  théra- 
peutique modernes. 

Je  conclus  donc,  en  priant  le  Congrès  d'émettre  le  vœu 
suivant  :  L'assemblée  émet  le  vœu  de  voir  la  proscription 
absolue  de  la  spécialité. 

M.  KoK  [Bruxelles].  — Ennemi  des  spécialités  pharma- 
ceutiques, en  général,  je  veux  cependant  admettre  qu'il  y 
en  a  de  deux  espèces  ;  celles  que  je  veux  bien  appeler 
honnêtes,  parce  qu'elles  contiennent  ce  qu'elles  annoncent 
et  celles  que  je  qualifierai  de  malhonnêtes,  qui  ne  contien- 
nent rien,  ou  toutes  autres  substances  que  celles  annoncées, 
ce  sont  les  remèdes  secrets.  Nous  ne  nous  arrêterons  pas 
davantage  à  ces  dernières,  parce  qu'elles  ne  font  point  partie 
de  la  pharmacie;  elles  sont  du  domaine  commercial;  que 
dis-je,  leur  débit  n'est  pas  même  un  commerce  honnête  ;  je 
n'hésite  pas  à  le  déclarer,  ceux  qui  les  débitent  se  rendent 
coupables  d'une  véritable  escroquerie. 

Revenons  donc  à  ce  que  j'ai  appelé  la  spécialité  honnête. 
En  quoi  consiste-t^elle?  A  nous  présenter  des  médicaments 
nouveaux,  inconnus  jusqu'à  ce  jour,  ou  préparés  par  des 
procédés  perfectionnés'?  S'il  en  était  ainsi,  le  spécialiste  ne 
serait  déjà  plus  un  homme  de  science,  qui  ne  peut  avoir  de 
secrets,  quand  il  s'agit  du  bien  de  l'humanité. 

Non,  il  débite,  tout  bonnement,  ce  que  nous  connaissons 
tous,  et  ce  que  tous  les  pharmaciens  savent  préparer. 

Seulement,  il  nous  présente  le  médicament  sous  une 
forme  plus  délicate,  peut-être,  mais,  en  tous  cas,  plus  at- 
trayante. Un  petit  flacon  bien  lait,  une  boîte  plus  luxueuse, 
et  le  médicament,  plus  ou  moins  doré  ou  sucré,  avec  force 
réclame,  voilà  la  spécialité  honnête. 

Jusqu'ici,  le  mal  n'est  pas  bien  grand,  et,  si  ce  n'était  cette 
façon  insolite  de  se  lancer  dans  le  monde,  elle  pourrait 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


830  StlHCES  DE  sccnoR 

peul-étrè  encore  trouver  grâce  devant  nous.  Mais  elle  a  le 
graad  tort  d'exploiter  nos  faiblesses  humaines,  la  paresse 
surtout.  Ld  Qiédecin  ne  prescrit  plus,  il  oublie  sa  matière 
médicale  et  l'art  de  formuler.  Le  pharmacien  ne  prépare 
plus,  il  oublie  son  art  et  perd  de  vue  sa  responsabilité,  qui 
l'expose  à  de  graves  m^omptes,  à  des  démêlés  possibles 
avec  la  justice. 

Ajoutez  à  cela,  que  le  public  s'habitue  à  se  traiter  lui- 
même,  au  grand  dam  de  ses  intérêts,  et  au  plus  grand  pré- 
judice eucore  de  ta  santé  publique;  car  n'oubliez  pas  que 
l'annonce  contient  ordinairement  les  usages  multiples,  ce 
qui,  soit  dit  entre  paranlbèse,  et  quoi  qu'on  en  pense,  consti- 
tue   une   incursion  illégale   sur  notre  domaine,   à  nous. 


Ahl  je  sais  qu'on  peut  noos  répondre  que  les  médecins 
n'ont  qu'à  ne  pas  prescrire  les  spécialités,  qne  les  pharma- 
ciens ne  sont  pas  obligés  de  les  vendre,  et  que  le  public,  s'il 
les  achète,  les  prend  sous  sa  propre  responsabilité.  Mais 
qui  de  nous  ne  connaît  l'influence  de  l'annonce,  dans  notre 
siècle,  et  combien  cette  influence  n'augmenle<t-elle  pas, 
quand,  au  bas  du  boniment,  se  trouve  une  signature  et  un 
qualificatif,  qui  viennent  inspirer  conBance?  Ce  n'est  pas  en 
flattant  les  faiblesses  humaines  et  ea  exploitant  les  travers 
du  siècle,  qu'on  fait  le  bien  de  l'humanité.  Mais  cela  remplit 
la  caisse;  voilà  le  secret! 

Aussi,  Messieurs  les  spécialistes  ne  sauraient  nier  que,  si 
j'ai  voulu  leur  faire  l'honneur  de  ne  pas  les  confondre  avec 
les  marchands  de  remèdes  secrets,  ils  ont,  cependant^  avec 
ceux-ci,  certains  points  de  contact. 

Ils  sont  entachés  du  même  péché  originel.  Est-ce  de  la 
science  qu'ils  ont-voulu  faire?  Non,  c'est  du  commerce,  du 
commerce  honnête,  je  le  veux  bien,  mais  du  commerce  tout 
pur.  Ah!  je  le  sais,  ils  ont,  pour  eux,  une  excuse,  c'est  que 
le  métier  s'encombre;  que  le  strûggle  for  live  devient,  de 
jour  en  jour,  plus  ardent.  Mais  cela  n'empâche  qu'ils  n'ont 
pu  résister  à  la  tentation,  à  l'appât  du  gain,  et  ils  ont  quitté 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QtJKBTIOnS  DB  PRÂUUaE  THfiOUQDE  ET  PUTIQUE  8d1 

les  voies  si  pures  et  si  sereines  de  la  science,  pour  se  lancer 
dans  un  mercaotilisme  que  je  puis,  sans  exagération,  taxer 
d'effréné.  On  ne  se  contente  plus  de  prospectus  plus  on 
moins  ronflants;  nous  avons,  aujourd'hui,  des  commis-voya- 
geurs en  spécialités,  nous  vantant  la  supériorité  de  leurs 
produits. 

Comme  les  marchands  de  vin,  ils  deviennent  obséquieux, 
et,  renchérissant  sur  ceux-ci,  ils  nous  offrent  les  échantillons 
de  leurs  marchandises.  C'est  ainsi  que,  dernièrement  encore, 
plusieurs  médecins  de  Bruxelles,  ont  reçu  une  grande  caisse 
toute  remplie,  valeur  marchande  200  francs  au  moins. 

Et  voyez  à  quelles  tristes  conséquences  nous  mène  cette 
intrusion  du  commerce,  dans  te  domaine  scienti&quel  Nous 
avons  entendu  tantôt,  à  l'adresse  du  corps  médical,  une 
accusation  bien  grave,  qui  m'a  fait  bondir  sur  mon  siège  et 
me  force,  pour  ainsi  dire,  à  prendre  la  parole  dans  cette 
enceinte.  Comment,  il  y  a  des  médecins  qui  ont  reçu  des  1 5, 
des  20,  et  même  plus  de  20  mille  francs,  pour  prôner  des 
spécialités.  Jusqu'à  présent,  nous  n'avions  que  des^présomp- 
tioDS  et  nous  ne  pouvions  comprendre  comment  des  méde- 
cins, des  médecins  de  renom  quelquefois,  puissent  prescrire 
de  la  marchandise. 

Aujourd'hui,  le  doute  n'est  plus  possible,  l'accusation  est 
formelle;  il  y  a  des  médecins  qui  se  sont  laissés  corrompre. 

Quiconque  donc  prescrit  des  spécialités,  peut  élre,  à  bon 
droit,  soupçonné. 

Ah!  Messieurs,  celte  seule  pensée  me  révolte;  je  ne  sais 
si,  pour  flétrir  ces  médecins,  mes  paroles  seront  à  la  hauteur 
de  mes  sentiments.  Plus  coupable  que  les  spécialistes,  le 
médecin  qui  se  vend  est  un  lâche  et  un  infâme;  on  doit  le 
mettre  au  ban  de  la  corporation,  comme  on  met  hors  de  la 
société,  la  femme  qui  se  vend.  Ce  n'est  plus  un  médecin, 
c'est  un  prostitué. 

Arrière  celui  qui  a  souillé  son  diplôme! 

C'est  bien  le  cas  ici.  Messieurs,  de  regretter  de  ne  pas 
avoir,  comme  les  avocats,  des  conseils  de  discipline  et  de 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


833  stiNCES  ta  sectiom 

ne  pouvoir  abaUre  ce  membre  gangrené  qui  vient  si  miséra- 
blement conipromelire  notre  noble  profession. 

En  allendanl  que  ce  pouvoir  nous  soît  accordé,  usons,  au 
moins,  de  la  pression  morale  dont  nous  disposons.  Excluons 
le  médecin  coupable  de  nos  cercles  et  sociétés;  cessons,  avec 
iui,  toute  relation  d'amitié  et  d'alTaires.  C'est  notre  droit,  que 
dis-je,  c'est  notre  devoir. 

Nous  avons,  dans  notre  pays,  une  institution  que  je  vous 
recommande  à  tous,  une  institution  qui  a  [tourbut  non  seu- 
lement de  cimenter  l'union  et  la  confraternité,  mais  aussi  de 
tenir  haut  et  ferme  le  drapeau  de  l'honneur  et  de  la  dignité 
médicale.  J'ai  nommé  la  Fédération  Médicale  belge,  dont 
j'ai  l'honneur  de  faire  partie. 

Que  les  accusateurs  sérient  de  leur  mutisme,  qu'ils  aban- 
donnent leurs  réticences,  qu'ils  nomment  les  coupables,  s'il 
y  en  a,  et  nous  saurons  faire  notre  devoir,  quelque  haut  pla- 
cés que  soient  ceux-ci. 

Voua  le  voyez,  et  je  termine  ici  :  ignorance,  mercanti- 
lisme, escroquerie  et  corruption  :  voilà  le  bilan  de  la  spé- 
cialité. 

A  vous.  Messieurs  les  pharmaciens,  à  vous  de  prendre, 
dans  ces  assises  solennelles,  des  résolutions  viriles  et  d'op- 
poser une  barrière  infranchissable  à  ce  mercantilisme  funeste 
qui  nous  mène  à  de  si  tristes  résultats.  Il  y  va  de  votre 
existence,  comme  de  la  nôtre. 

M.  Ctii.TEvtL  {Bruxelles).  —  Vous  voyez,  devant  vous,  un 
bien  grand  coupable,  celui  qui,  en  défendant  le  rapport  de 
M.  Zanni,  a  mis  le  feu  aax  poudres  de  certaines  spécialités. 

Mais,  Messieurs,  si,  aux  yeux  de  certains,  ma  culpabilité 
est  grande,  elle  trouvera  son  pardon  dans  les  graves  inté- 
rêts mis  en  cause,  intérêts  de  premier  ordre,s'il  en  fût,  ceux 
de  la  santé  publique.  C'est  sur  ce  terrain  que  j'aurais  désiré 
voir  circonscrire  le  débat,  et  je  ne  m'attendais  pas  à  y  voir 
des  intérêts  de  bas-étage  s'y  mêler,  c'est-à-dire,  des  intérêts 
de  boutique,  toujours  trop  personnels. 

J'ai  beau  retourner  la  question  des  spécialités  mise  en 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIOtlB  Dl  PHAKMàaB  TBÊOIIIQtE  ET  FliTIQUIl  S33 

regard  de  la  pharmacie,  je  n'y  vois  qu'une  question  de 
science  pure,  claire,  airiancliie  de  toute  idée  commerciale. 

On  a  dit  que  la  pharmacie  est  un  commerce,  mais  le 
caractère  scientifique  du  véritable  corps  pharmaceutique 
n'admettra  jamais  la  hideuse  spéculation  faite  au  détriment 
de  ta  vie  humaine.  A  ceux.-là  qui  prétendent  que  nous 
sommes  commerçants,  je  leur  répondrai  :  a  Nous  sommes 
pharmaciens  diplômés,  nous  avons  pour  profession  un  art 
et  non  un  commerce.  C'est  être  bien  ignorant  des  lois  qui 
nous  régissent,  que  de  prétendre  que  nous  faisons  actes  de 
commerce  dans  nos  pharmacies.  Nous  ne  sommes  pas  plus 
négociants  que  le  chirurgien  qui  applique  un  bandage  ou 
un  appareil  qu'on  lui  a  confectionné  et  qu'il  a  acheté. 

Comme  lui,  nous  sommes  opérateurs,  nous  matérialisons 
les  prescriptions  médicales.  Nous  ne  vendons  pas  le  produit, 
nous  faisons  payer  notre  art,  absolument  comme  le  chirur' 
gien,  comme  le  médecin. 

On  ne  vend  pas  un  médicament,,  on  le  délivre.  Tandis  que, 
dans  le  commerce,  la  vente  est  libre  ;  dans  la  pharmacie  la 
délivrance  des  médicaments  est  soumise  à  des  restrictions 
légales,  auxquelles  nous  devons  nous  soumettre.  La  patente 
de  négociant  se  délivre  sur  la  simple  demande  d'un  parti- 
culier, celle  du  médecin  ou  du  pharmacien  ne  se  délivre 
qu'après  le  visa  du  diplôme.  Je  ne  veu.\  pas  m'élendre  da- 
vantage sur  ce  sujet,  je  n'ai,  du  reste,  voulu  répondre  qu'à 
un  argument  qui  avait  été  soulevé. 

Un  honorable  préopinant  a  dit  que  l'interdiction  ou  la 
vente  des  spécialités  tuerait  In  pharmacie.  Je  me  permettrai 
de  lui  répondre  que  la  vente  des  spécialités  a  lue  la  dignité 
du  pharmacien,  tout  en  tuani  la  thérapeutique.  Le  médecin 
qui  prescrit  des  spécialités  oublie  son  devoir,  et  le  pharma- 
cien qui  vend  des  spécialités,  oublie  sa  dignité,  il  outrage 
le  souvenir  des  maîtres  qui  lui  ont  enseigné  son  art.  De  deux 
choses  l'une,  ou  bien  les  spécialités  doivent  nous  offrir  un 
perfectionnement  de  préparations,  ou  bien  des  propriétés  cu- 
ratives  appréciables.  Dans  le  premier  cas,  je  dis  que  tous  les 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


834  bCakces  de  skctioh 

pbarmacieus  doiveal  trouver,  dans  leurs  connaissances  pra- 
tiques, ce  pcrfectionneaient  dans  l'art  d'une  préparation 
pharmaceulique,  quelle  qu'en  soit  la  forme. 

C'est  par  le  travail  qu'on  y  arrive,  c'est  dans  le  travail 
qu'on  se  perrectlonne.  Dans  le  second  cas,  c'est  à  la  méde- 
cine, c'est-à-dire  au  médecin,  qu'il  appartient  de  juger  de  la 
valeur  et  des  propriétés  d'ua  remède,  et  non  à  en  proclamer 
les  vertus  par  des  annonces  fallacieuses.  Nos  maîtres  ont 
réclamé  de  nous,  des  connaissances  pratiques  dans  nos  exa- 
mens, ces  connaissances,  c'est  à  nous  de  les  cultiver  et  de 
les  élever  à  la  hauteur  des  progrès  incessants  de  la  science. 
C'est  de  celte  façon  qu'on  devient  spécialiste,  dans  le  vrai 
sens  du  mot.  C'est  de  cette  façon  aussi  qu'on  ne  devient  pas 
tributaire  d'autrui,  tout  en  oubliant  son  art. 

Est-ce  à  dire  que  je  jette  la  pierre  à  toutes  les  spéciali- 
tés? Evidemment  non.  L'honorable  D'  Kops  disait,  il  y  a  un 
instant,  qu'il  y  avait  des  spécialités  honnêtes  et  des  spécia- 
lités malhonnêtes.  Je  trouve,  au  contraire,  qu'il  y  a  trois 
espèces  de  spécialités  :  (es  honnêtes,  les  malhonnêtes  et  les 
dangereuses. 

J'appelle  spécialité  honnête  celle  qui,  ne  revêtant  aucun 
caractère  charlalanesque,  sert  de  base  à  une  prépara- 
tion pharmaceutique,  les  cachets  Limousin,  par  exemple, 
si  utiles  et  si  commodes  dans  la  pratique  pharmaceu- 
tique. Les  spécialités  qui  offrent  des  garanties  de  bonne 
préparation  et  de  bonne  conservation,  tels  sont,  les  papiers 
sinapisés,  etc. 

Parmi  les  spécialités  que  je  considère  comme  peu  honnê- 
tes, je  rangerai  celles  qui  annoncent  des  vertus  curalives 
les  plus  diverses,  s'appliquant,  à  la  façon  de  Molière,  à  la 
rogne,  comme  à  la  gale  ou  à  la  descente]  A  celles-ci,  je 
demande  si  c'est  le  contenu  ou  le  contenant  qui  possède 
toutes  ces  propriétés?  Si  c'est  le  cachet  que  je  délivre  au 
client,  comme  propriété,  ou  le  produit  qui  se  trouve  caché 
sous  l'enveloppe?  Si  je  me  pose  cette  question,  c'est  que 
c'est  le  cachet  de  l'inventeur  qu'on  me  demande  et  qu'on 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDEgTIOnS  bS  PHIRUCIB  THtiOUQDB  ET  PRITIQUS  836 

exige,  et  non  l'étal  dans  lequel  peut  se  trouver  le  médica- 
ment el  dont  je  ne  puis  m'assurer. 

Je  vous  le  demande,  Messieurs,  donneriez- vous  quittance 
à  un  débiteur  qui  vous  présenterait  une  bourse  cacbelée, 
sous  prétexte  qu'elle  contient  la  somme  due,  sans  vous  assu- 
rer, au  préalable,  que  la  somme  est  intégrante?  Je  ne  le 
pense  pas,  quelle  que  soit  l'honorabilité  de  votre  débiteur, 
vous  compteriez,  et  vous  auriez  raison.  Cependant,  ici  le 
préjudice  ne  pourrait  être  porté  qu'à  votre  bourse,  et, 
lorsqu'il  s'agit  de  la  santé,  de  la  vie,  on  délivre  les  spécia- 
lités, sans  s'inquiéter  non  seulement  de  la  valeur,  mais  de 
la  nature  du  produit!  Convenez,  avec  moi,  que  cela  n'est  pas 
honnête.  Agir  de  cette  façon,  c'est  poser  un  acte  de  lèse- 
humanilé!  Le  législateur  nous  a  rendus  responsables,  en 
nous  demandant  des  garanties,  et  nous  transgressons  les  lois 
en  délivrant  des  produits  sous  on  cachet  étranger. 

Les  spécialités  dangereuses  sont  celles  qui  n'indiquent 
non  seulement  les  maux  auxquels  elles  sont  destinées,  mais 
aussi  lu  manière  de  s'en  servir.  C'est  livrer  la  santé  publi- 
que au  plus  grand  danger  que  de  permettre  pareille  licence 
aux,  spécialistes.  C'est  mettre  des  armes  terribles  entre  les 
mains  des  ignorants,  et  c'est  permettre  à  des  esprits  crimi- 
nels d'user  de  produits  dangereux.  Nous  ne  pouvons  pas 
délivrer  des  toxiques,  à  l'usage  de  l'industrie,  sans  une 
demande  écrite  et  signée;  et  on  autoriserait  la  vente  des 
granules  contenant  des  alcaloïdes  les  plus  énergiques!  Cela 
n'est  pas  compatible  avec  l'esprit  des  lois  qui  nous  régissent. 
J'ai  vu  des  accidents  se  produire,  dans  le  service  du  célèbre 
D'  Ricoi'd,  par  l'usage  immodéré  des  biscuits  Ollivier;  com- 
bien d'accidents  n'ont  pour  origine  l'usage  de  certaines 
spécialités  délivrées  à  des  gens  ignorants?  IVous  ne  te  saurons 
jamais.  C'est  pourquoi  je  dis  que  notre  honorabilité  doit 
proscrire  les  spécialités  ;  leur  vente  est  du  charlatanisme 
ambulant,  l'empoisonnement,  l'assassinat. 

On  m'objecte  que  le  pharmacien  n'arrivera  jamais  à  don- 
ner, à  certaines  préparations,  le  ânî  d'exécution,  auquel  sont 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


836  BbKCBB  DE  EECnOH 

arrivés  certains  spécialistes.  Soit,  je  le  coocède  ;  mais  je  de- 
mande si  la  médecine,  ou  plutdt  la  thérapeutique,  attend  un 
effet  plas  grand  d'un  beau  produit  que  d'un  bon.  Les  pro- 
duits du  laboratoire  seront  toujours  plus  sûrs  que  ceux  de 
l'usine.  Je  dis  encore  que  je  n'ai  pas  à  me  soucier  des  inté- 
rêts de  certains  spéculateurs,  j'ai  à  conserver  mon  intérêt 
personnel  et  ma  dignité,  et  j'estime  que  je  conserverai  l'un 
et  l'autre,  en  n'abandonnant  pas  mes  connaissances  scienti- 
fiques, acquises  après  de  nombreuses  années  de  labeur,  i^  la 
rapacité  de  certains  spéculateurs.  Si  on  autorise  la  vente  de 
certains  de  ces  produits,  je  veux,  que  ma  responsabilité  soit 
couverte,  je  veux, ce  que  les  lois  réclament  de  nous,  pouvoir 
contrôler  ces  produits  avant  leur  délivrance  :  c'est  pourquoi 
je  propose  que  tous  ces  produits  ne  puissent  se  trouver  qu'en 
vrac,  dans  les  pharmacies. 

Oh!  je  sais  très  bien  que,  de  cetteifaçon,  je  tue  t'annonce, 
mais  si  je  tue  l'annonce,  c'est  pour  détruire  le  cbarlalanisme, 
c'est  pour  rendre  à  la  médecine  son  véritable  caractère,  c'est 
pour  empêcher  la  pharmacie  de  tomber  dans  le  domaine 
public,  c'est  pour  conserver  ma  dignité,  en  assurant  la  sanlé 
de  mes  semblables. 

Pour  ma  part,je  le  déclare  hautement  et  fièrement  qu'aussi 
longtemps  que  les  lois  qui  nous  régissent  exisleronl,  je  n'a- 
bandonnerai pas  les  prérogatives  qu'elles  me  confèrent,  en 
me  faisant  l'agent  inconscient  d'un  commerce  dangereux.  En 
agir  autrement,  ce  serait  faire  abandon  du  dernier  des  senti- 
ments humains,  ce  serait  déclarer  son  incapacité  scientifique 
et  professionnelle,  en  reniant  son  enseignement  supérieur. 

Je  conclus  en  vous  faisant  la  proposition  suivante  : 

Le  Congrès  émet  le'  vœu  que  les  spécialistes  fournissent, 
aux  pharmaciens  des  différents  pays,  letirs  produits  spéciaux 
en  vrac;  l'acheteur  pourrait,  de  la  sorte,  vérifier  la  guaUté 
du  produit. 

M.  Zasmi  {Constantinople).  —  Je  remercie  chaleureuse- 
ment les  médecins  et  les  pharmaciens  belges  de  l'appui  qu'ils 
ont  donné  à  mes  efforts  pour  exlirquer  de  l'art  de  guérir  la 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


QUBSTIOHB  DE  PBÀIUliaE  THAOUQUI!  KT  PRATIQUE  837 

plaie  des  spécialités.  Il  est  évident  que,  si  nous  voulons  arri- 
ver à  une  solution  radicale  de  la  question  qui  nous  préoccupa, 
il  nous  faut  le  concours  des  médecius  ;  ceux-ci  doivent  dé- 
conseiller à  leurs  malades  l'emploi  de  ces  panacées  univer- 
selles et  même  leur  faire  voir  les  dangers  auxquels  s'exposent 
ceux  qui  oni  l'imprudence  de  les  absorber.  I^rtainemeat,  il 
y  a  des  applications  ingénieuses  dans  la  forme  des  médica- 
ments, tels  que  le  papier  Rigoltot,  les  cachets  Limousin,  etc.; 
mais  pourquoi  spécialiser  ces  découvertes?  Que  les  gouver- 
nements, parl'eDlremiâe  des  Académies  de  médecine  ou  des 
Conseils  de  santé,  récompensent  l'inventeur  ;  qu'ils  admet- 
tent la  limitation  des  pharmaciens,  ils  auront  une  action  dis- 
ciplinaire plus  directe  sur  tes  pharmaciens  qui  ne  pourront 
pas  arguer  que  ce  sont  les  besoins  de  l'existence  qui  leur 
font  inventer  les  spécialités  et  on  aura  mis  6n  à  ce  honieax 
trafic  spéculant  sur  la  faiblesse  humaine. 

M.  Petit  (Paris).  — Je  regrette,  une  fois  de  plus,  tout  ce 
qui  vient  d'être  dit  dans  cette  assemblée.  Si  certaines  spé- 
cialités sont  fallacieuses,  il  faut  cependant  avouer  que  la  plu- 
part des  produits  français  sont  des  préparations  honoétes, 
dont  la  composition  est  généralement  indiquée  sur  l'étiquette; 
on  ne  peut  pas  dire  qu'elles  ne  renferment  rien,  elles  ren- 
ferment toujours  le  produit  annoncé  et  contiennent  souvent 
ce  qu'elles  ne  disent  pas.  Quant  à  la  responsabilité,  mais  te 
spécialiste  la  réclame  toujours;  el,  devant  les  tribunaux,  il 
est  toujours  facile  de  trouver  le  vrai  coupable. 

Notre  confrère,  M.  Créteur,  dans  un  langage  indigné,  qui 
a  certainement  outrepassé  sa  pensée,  a  considéré  la  vente  de 
la  spécialité  comme  une  mauvaise  action,  mais  il  me  sera 
facile  de  répondre  aux  arguments  tonitruants  qu'il  a  émis,  en 
lui  (lisant  :  vous  êtes  libre  de  ne  pas  commettre  cette  mau- 
vaise action,  ne  vendez  pas  do  spécialités! 

Nous  serions  heureux  de  voir  une  commission  nommée 
pour  vérifier  ces  produits,  nous  la  demandons  comme  vous  ; 
qu'elle  sévisse  contre  les  spécialités  menteuses,  qu'elle  les 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


838  shncBS  m  Bscnoii 

dénonce  et  nous  vouerons   leurs  vendeurs  an   pilori   de 
l'indignation  publique. 

M.  ■WBFBM-BïrriNK  (Utrecht).  —  Je  suis  heureux  de  voir 
mes  collègues  belges  avoir  tant  de  soucis  de  la  dignité  pro- 
fessionnelle. En  Néerlaode,  nous  avons  inatitué  une  immense 
association  contre  le  charlatanisme,  dans  laquelle  nous  dé- 
nonçons toutes  les  turpitudes  de  certains  spécialistes.  Que  les 
spécialités  soient  bonnes  ou  mauvaises,  honnêtes  ou  trom- 
peuses, elles  auront  toujours  pour  effet  de  déclarer  l'incapa- 
cité ou  la  paresse  de  celui  qui  les  vend  ;  la  pharmacie  ne  doit 
pas  procéder  comme  les  autres  professions,  le  pharmacien  ne 
doit  pas  prostituer  son  art  et  sa  science  dans  le  mercanti- 
lisme. Tous  les  pharmaciens  doivent  élre  capables  de  prépa- 
rer les  prescriptions  qu'on  leur  présente,  ils  doivent  le  faire 
avec  tous  les  soins  voulus,  les  médicaments  de  premier  choix 
doivent  élre  utilisés  à  leur  confection.  Ils  faut  qu'en  toutes 
circonstances,  les  médecins  soient  persuadés  de  trouver  des 
médicaments  sans  reproches  pour  leurs  malades,  que  jamais 
ils  ne  puissent  arguer  de  l'incapacité  du  pharmacien  et  alors 
la  spécialité  ne  trouvera  plus  sa  raison  d'être. 

M.  Van  Bastelaer  {Bruxelles).  —  La  question  qui  nous  oc- 
cupe est  une  de  celles  qui,  toujours,  ont  eu  pour  effet  de  sus- 
citer de  vifs  débats;  de  tous  temps, elle  a  eu  ses  défenseurs  et 
ses  accusateurs,  je  ne  compte  prendre  rang  ni  parmi  les  uns, 
ni  parmi  les  autres  dans  les  circonstances  présentes;  mais  il 
est  un  point  sur  lequel  je  veux  attirer  votre  attention,  c'est 
celui  de  la  responsabilité  qui  nous  incombe,  de  par  la  loi. 
La  loi  nous  rend  responsables  de  tous  les  médicaments  que 
nous  délivrons.  Cette  responsabilité,  nous  l'encourons  cons- 
tamment danii  l'inlérét  primordial  de  la  société  qui  doit  être 
sauvegardée  des  méprises,  des  erreurs,  des  mauvaises  pré- 
parations auxquelles  elle  peut  être  exposée.  Cette  responsa- 
bilité, nou.s  l'invoquons  nous-mêmes  comme  le  principal 
argument  de  la  nécessité  de  nos  privilèges.  Enlevez-la  et  il 
n'y  a  plus  de  raison  pour  ne  pas  permettre  le  débit  des  médi- 
caments par  le  premier  venu,  il  faut  donc  qu'elle  soit  sé- 


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QUBSTIOlfg  DB  PHAkUaS  THÉORIQUE  ET  PBITIQDS  839 

rieuse  et  non  superficielle.  Mais,  pour  qu'elle  le  soit,  il  faut 
que  le  pharmacien  puisse  sufGsammenl  examiner  toul  ce  qu'il 
débite,  il  faut  que  le  contrôle  qu'il  doit,  de  par  la  loi,  exer- 
cer sur  toutes  les  préparations  qui  sortent  de  son  officine,  ne 
soit  pas  illusoire. 

Ces  considérations  m'amènent  à  vous  présenter  une  pro- 
popositioQ  iocidenle,  sur  laquelle  la  section  pourrait  émettre 
UD  vole.  La  voici  : 

<  Considérant  que  le  pharmacien,  dans  l'intérêt  de  la 
Bociété,  doit  être  respon&ahle  des  médicaments  qu'il  dé- 
bite; 

a  Considérant  gtie  cette  responsabilité  ne  peut  être  sé- 
rieuse, et  tombe  d'elle-même,  si  le  pharmacien  ne  peut  exa- 
miner l'état  et  la  qualité  du  médicament  qu'il  fournit. 

«  La  section  décide  : 

«  i'  Qu'il  y  a  lieu  de  lui  interdire  le  débit  de  tout  médi- 
cament portant  le  cachet  d'autrui; 

«  S°  Qu'il  sera  proposé,  au  Congrès,  de  formuler  un  vœu 
dans  ce  sens.  » 

M.  Gbsbvoix  (Paris).  —  Avant  de  passer  au  vole  sur  toutes 
les  propositions  qui  vous  sont  soumises,  je  désire  appeler, 
une  dernière  fois,  votre  attention  sur  l'importance  de  la  ques- 
tion que  nous  avons  à  résoudre.  Ne  prenons  pas  de  résolu- 
tions à  la  légère,  ne  prenons  pas  de  décisions  dont  nous 
pourrions  nous  repentir  plus  tard,  ne  lâchons  pas  la  proie 
pour  l'ombre.  Pour  ma  part,  je  vous  engage  à  nous  en  tenir 
au  projet  de  loi  présenté  au  gouvernement  français,  par  la 
chambre  syndicale.  Ses  articles  répondent  à  la  plupart  des 
aspirations  du  corps  pharmaceutique. 

M.  LB  Prbsidbnt.  —  Messieurs,  nous  nous  trouvons  en  pré- 
sence de  quatre  propositions  nettement  formulées. 

La  proposition  la  plus  radicale  est  celle  de  M  Feigneaux, 
elle  affirme  le  principe  de  la  suppression  absolue  de  la  spé- 
cialité et  la  responsabilité  absolue  pour  le  pharmacien  et  le 
médecin  qui  s'en  servent.  Elle  est  ainsi  formulée  :  L'assemblée 


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8i0  gfilRCBB  DB  SBCnON 

émet  le  vœu  de  voir  la  proscription  absolue  de  la  spécialUt. 

La  secoode  proposition  vous  a  été  exposée  par  M.  Créleur, 
elle  est  rédigée  daas  les  termes  suivaats  :  L'assemblée  émt 
le  vœu  que  les  spécialistes  fournissent,  aux  p?iarmaeiensdis 
différents  pays,  leurs  produits  ^éciaux  en  vrac;  l'acheteur 
pourrait,de  la  sorte,  vérifier  la  qualité  du  produit. 

La  (roisième  proposition  constitiie  la  conclusion  du  rapport 
de  M.  Zanni.  Le  Congrès  doit,  par  entente  internation^  et 
par  des  mesures  légales,  demander,  aux  gouvememeais, 
l'interdiction  du  débit  des  remèdes  secrets  et  des  spéciaîità 
pharmaceutiques  non  inscrites  dans  les  formulaires  officiel- 
lement reconnits.  Quant  aux  spécialités  pharmaceutiques  à 
composition  connue,  elles  porteront  une  étiquette  indiquant 
leur  composition  réelle,  elles  devront,  en  outre,  être  revétutt 
du  cachet  du  pharmacien  vendeur.  Il  serait  désirable,  a^t 
de  parvenir  d  la  solution  voulue  d'une  question  aussi  déU- 
catBj  qu4  le  Congrès  nommât  une  comm^ission  compoiée  à 
pharmaciens  et  de  médecins  réprésentant  toutes  les  nations. 
Cette  commission  élaborerait  un  projet  de  loi  qui  serai 
soumis  d  l'examen  du  prochain  congrès,  pour  y  être  ad<fpiè 
après  discussion. 

La  quatrième,  formulée  par  M.  Vaa  Bastelaer,  est  ainsi 
conçue  :  Considérant  que  le  pharmacien,  dans  l'intérêt  de 
la  société,  doit  être  responsabh  des  médicaments  qu'U  déb^: 

Considérant  que  cette  responsabilité  ne  peut  être  sérieuit, 
et  tombe  d'elle-même,  si  le  pharmacien  ne  peut  examiner 
l'état  et  la  qualité  du  produit  qu'il  fournit. 

La  section  décide  : 

i°  Qu'U  y  a  lieu  de  lui  interdire  le  débit  de  tout  médica- 
ment portant  le  cachet  d'autrui; 

2"  Qu'il  sera  proposé,  au  Congrès,  de  formuler  un  vau 
dans  ce  sens. 

Je  mettrai  d'abord  aux  voix  la  proposition  la  pins  radi- 
cale, c'est  celle  de  l'honorable  M.  Feigneaux. 

M.  Wefess-Bbttinck  {Utrecht}.  —  J'appuie,  de  toutes  me 
forces,  cette  proposition  et  je  m'y  rallie  complètement. 


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QUESTIONS  DE  PHÀIVÀUE  THtOBlQUB  ET  PBATIQOB  844 

M.  Kops  (Bruxelles).  —  Je  suis  également  trèa  partisan  de 
celle  proposition  et  je  la  volerai  avec  enthousiasme,  cepen- 
dant, je  ne  veux  pas,  toutefois,  exclure  la  proposition  de 
M.  Zanni. 

M.  tB  Pbésidbnt.  -~  Je  mets  aux  voix  la  proposition  de 
M.  Feigneaux.  —  Je  constate  qu'elle  est  adoptée  à  la  pres- 
que unanimité  des  voix.  {Applaudissements  prolongés.) 

L'adoplion  de  cette  proposition  a  pour  conséquence  de 
faire  exclure  les  autres;  comme  il  est  midi,  je  lèverai  la 
séance,  el  nous  poursuivrons  notre  ordre  du  jour,  vendredi 
prochain,  4  septembre,  à  neuf  heures  du  matin. 

La  séance  est  levée. 

Les  secrétaires.  Les  présidents, 

E.  RAMLOT.  D.  A.  VAN  BASTELAER. 

G.  JONAS.  L.  COBTfÉLlS. 


Séance  du  vendredi,  4  s^t&nbre  1885. 

La  séance  est  ouverte  à  neuf  heures  et  an  quart,  sous  la 
présidence  de  M.  De  Nobele. 

MM.  E.  Ramiol,  Féron,  C.  Jonas,  Deletter  prennent  place 
au  bureau,  comme  secrétaires. 

M.  LB  PflÉsiDEHT.  —  Ëu  vertu  de  la  décision  prise  par  la 
deuxième  et  quatrième  sections,  les  sections  susdites  se  sont 
réunies  pour  examiner  le  rapport  de  M.  fioëtiger  et  de 
M.  Madsen. 

M.  Créleur  a  fait  connaître,  par  lettre,  qu'il  ne  pourra  se 
rendre  que  tardivement  à  la  séance;  il  prie  ses  honorables 
collègues  de  l'excuser. 

Le  secrétaire  E.  Ramiol  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  séance  du  2  septembre.  Il  est  approuvé. 

M.  Kops  {Bruxelles).  —  Je  demanderai,  toutefois,  la  pa- 
role, au  sujet  de  ce  procès-verbal.  L'assemblée  a  volé  la  pro- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


843  SiAKCES  DB  SECnOIt 

position  de  M.  Feigaeaus,  mais  il  me  semble  que  nous  avons 
encore  à  passer  au  vote  sur  les  conclusions  du  rapport  de 
M.  Zanni,  ou  tout  au  moins  sur  la  seconde  partie  de  ces  con- 
clusions, celles  relatives  à  la  nomination  d'une  commission 
internationale.  L'assemblée  n'a  pas  émis  son  opinion  relati- 
vement à  celte  mesure  qui  semblait  rencontrer  beaucoup  de 
sympathie  et  dont  les  conséquences  seraient  un  sérieux  exa- 
men de  toutes  les  préparations  vendues  aujourd'hui  comme 
spécialités. 

M.  LmousiR  (Paris).  —  Je  suis  d'avis  que  nous  n'avons 
plus  à  nous  occuper  de  celte  question,  elle  a  été  tranchée 
d'une  façon  radicale,  par  l'adoption  de  la  proposition  du 
docteur  Feigneaux.  Si  nous  y  revenons,  nous  risquons  de 
rouvrir  les  discussions  irritantes  de  ces  jours  derniers  ; 
actuellement  tout  est  6ni,  la  prohibition  a  été  votée  à  une 
très  forte  majorité  et  ce  vote  exclut,  par  conséquent,  toute 
autre  mesure.  Je  demande  que  M.  le  président  consulte  l'as- 
semblée sur  le  point  de  savoir  si  elle  est  d'avis  de  revenir 
sur  son  vote  d'avant-bier. 

M.  N.  Gjlle  {Bruxelles).  —  J'estime  également  que  l'adop- 
tion de  la  proposition,  formulée  par  M.  Feignaux,  a  eu  pour 
conséquence  le  rejet  de  toutes  les  autres,  et  même  du  vœu 
à  émettre  pour  la  nomination  d'une  commission  interna- 
tionale. Il  appartient  maintenant  au  comité  du  Congrès  de 
prendre  les  mesures  qu'il  jugera  opportun,  pour  mettre  à  exé- 
cution le  vote  du  Congrès.  Je  ne  suis  pas  partisan  des  commis- 
sions internationales,  elles  se  réunissent  difficillement  et,  la 
plupart  du  temps.ne  font  rien,  à  moins  que  l'un  des  membres 
ne  se  charge  de  toute  la  besogne.  Nous  en  avons  une 
nouvelle  preuve  dans  la  commission  internationale  de  la 
pharmacopée  universelle.  Nommée  à  Londres  en  1881,  elle 
s'est  réunie.pour  la  première  fois,  en  1 885;  si  M.  le  président 
von  Waldheim  n'avait  pas  fait  seul  le  travail  qui  lui  avait 
été  confié,  il  est  probable  que,  dans  cinquante  ans,elle  n'eût 
encore  rien  produit.  Je  suis  d'avis  que  la  discussion  est  close, 
après  l'adoption  du  vœu  de  la  prohibition. 


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QDBSTIOItS  DE  PBABmCIE  rBËOBIQUE  ET  PRATIQUE  843 

M.  LE  Président.  —  Je  consulte  l'assemblée  sur  le  point  de 
savoir  si  elle  désire  rouvrir  une  discussion  sur  la  proposi- 
sion  ultime  de  M.  Zaoni,  «.  de  décider  la  nomination  d'une 
commission  internationale,  s  je  prierai  les  partisans  de  la 
nomination  d'une  pareille  commission  de  vouloir  lever  la 
main.  Je  constate,  Messieurs,  que  cette  manière  de  voir  est 
rejetée  à  une  très  forte  majorité. 

Nous  poursuivrons  donc  notre  ordre  du  jour  et  nous 
commeucerons  l'examen  du  travail  de  M.  Boettger. 

Dans  voire  séance  du  1"septembre,vous  avez  examiné  la 
première  partie  de  ce  travail,  celle  relative  à  lu  vente  en 
détail  des  médicaments  héroïques,  et  vous  avez  résolu  que 
ce  débit  ne  pourra  se  Taire  que  sur  ordonnance  du  médecin. 

La  seconde  partie  du  travail  de  M.  Boëttger  a  pour  objet 
de  remédier  à  l'abus  que  Ion  pourrait  faire  de  ces  ordon- 
nances ;  celles-ci  pourraient  être  présentées  dans  différentes 
pharmacies  et  on  pourrait  ain^i  se  procurer  des  quantités 
relativement  considérables  de  toxiques. 

La  deuxième  conclusion  du  rapport  de  M.  Boëttger  tend  à 
empêcher  cet  abus  ;  elle  est  ainsi  conçue  : 

t  Le  Congrès  émet  le  vœu  de  voir  limiter  le  droit  de  répétition 
(  d'une  prescription  de  médecin,  aux  cas  suivants  : 

ff  Recette:;  qui  ne  pourront  être  délivrées  une  nouvelle  fois,  sans 
<  anlorisatioD  du  médecin  prescripleur. 

c  1.  Recettes  contenant  des  solutions  de  morphine. 

I  %.  Recettes  dans  lesquelles  entrent  des  médicaments  actifs 
(  dépassant  le  maximum  de  la  dose  mentionnée  au  tableau  de  la 
t  pharmacopée. 

c  3.  Les  médicaments  destinés  à  l'usage  interne,  tels  qu'injec- 
c  tiens,  inhalations,  lavements,  etc.,  quand  elles  contiennent  une 
c  des  matières  suivantes:  acide  arsénieux  et  préparations  arseni- 
c  cales;  l'aconiline  et  ses  selsj  le  nitrite  d'amyle,  l'atropine  et  ses 
c  sels;  l'hydrate  de  chloral,  le  chloroforme,  la  conicine  et  sessels, 
c  la  digitaline,  l'iodure  mercureu):,  Piodure  mercurique,  lebichlo- 
«  rure  de  mercure,  le  phosphore,  la  strychnine  et  ses  sels,  s 

La  quatrième  section  nous  a  prié  d'examiner  cette  conclu- 

&0. 


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8ti  SÉ&KCES  DE  BRCTIOn 

sion,  en  même  temps  que  celles  da  rapport  de  M.  Madsen 
(voir  annexe  VI,  page  65).  M.  Madseo,  effrayé  des  maux 
occasionnés  par  le  morphinisme,  voudrait  voir  restrein- 
dre la  vente  de  la  morphine  par  le  pharmacien.  Vous  avez 
adhéré  à  la  demande  de  nos  collègues  de  la  quatrième  section, 
je  réunis  donc  les  précédentes  conclu=Jons  à  celles  de 
M.  Madsen;  elles  constituent  les  lois  restrictives,  actuellement 
en  vigueur  en  Danemarck  : 

«  a)  La  morphine  et  tes  sels  de  morphiDe,  ainsi  que  les  autres 
c  alcaloïdes  contenus  dans  l'opium, et  leurs  sels,  qu'ils  soient  desti- 
c  nés  à  l'usage  interne  ou  externe,  ne  doivent  être  délivrés 
c  qu'une  seule  fois  sur  la  même  ordonnance.  Pour  démontrer  que 
«  la  préparation  de  celle-ci  en  a  eu  lieu,  on  devra  munir  l'ordon- 
a  nance  d'un  timbre  d'annulation  appliqué  de  telle  manière,  qu'il 
c  couvre  l'ordonnance, 

I  b)  L'opium  et  ses  préparations  officinales  ou  non,  ordonnés 
t  pour  usage  interne  ou  pour  usage  externe,  ne  doivent  pas  être 
t  délivrés  plus  d'une  fois  sur  la  même  ordonnance,  quand  la  dose 
(  en  dépasse  5  centigrammes  ou  quand  toute  la  quantité  prescrite 
a  d'opium  pur  dépasse  1  gramme.  Ces  ordonnances  seront  traitées 
s  suivant  la  manière  stipulée  à  l'article  a  pour  la  morphine  et  ses 
c  sels.» 

M.  Madseh  (Copenhague).  —  M.  le  président  vient  de  vous 
donner  lecture  des  restrictions  que  M.  Boettger  et  moi  nous 
voudrioQS  voir  apporter  au  débit  des  médicaments  héroïques, 
la  proposiliop  de  M.  Boétlger  est  généralisée,  la  mienne  est 
[imitée  uniquement  au  débit  de  l'opium  et  de  la  morphine 
qui,  depuis  quelques  années,  font  d'innombrables  victimes, 
surtout  dans  la  bonne  société.  Les  morphiomanes  augmentent 
tous  les  jours  et  il  est  temps  de  mettre  des  entraves  à  leur 
propagation;  comme  il  est  difficile  de  se  procurer  des  prépa- 
rations de  morphine,  les  amateurs  névropathes  se  font  faire 
une  prescription  d'une  solution  de  cet  alcaloïde,  se  la  passent 
mutuellement  et  la  font  répéter  quand  le  désir  leur  prend  de 
se  livrer  à  leur  passion  favorite.  En  Danemark,  grâce  aux 
mesures  prescriptes,  ces  agissements  ne  sont  plus  possibles, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUBSTIOKB  DE  PBABKA.CIE  THBOHIQDE  ET  PHITIQUE  845 

Diais,  dans  les  pays  où  aucune  restriciion  analogue  n'existe, 
on  peut  se  procurer  aiosi  des  quantités  assez  considérables 
de  solution  de  morphine. 

M.  N.  GiLLB  {Bruxelles).  —  On  a  parlé  de  médicaments  lié- 
rolques,  de  médicaments  actifs  et  de  médicaments  toxiques, 
tous  ces  termes  peuvent  s'appliquer  à  un  même  médica- 
ment; j'estime  que  la  prohibition  ne  devrait  s'appliquer  qu'à 
ceux  qui  sont  classés  dans  cette  dernière  catégorie. 

M.  Db  LKns.ji  [Bruxelles].  —  En  Belgique,  nous  avons  le 
droit  de  débiter  toutes  les  préparations  et  tous  les  médica- 
ments qui  nous  sont  nominativement  demandés,  sauf  ceux 
qui  contiennent  des  narcotiques  ou  d'autres  substances 
toxiques  mentionnées  sur  une  liste  dressée  en  vertu  de  la 
loi;  ils  peuvent  i^tre  délivrés  autant  de  fois  que  le  client  le 
voudra,  du  moment  qu'ils  sont  prescrits  par  un  médecin.  La 
seule  prescription,  signée  du  docteur  en  médecine,  suGfît,  à 
moins  que  les  doses  maxima  ne  soient  dépassées,  pour  enle- 
ver toute  responsabilité  an  pharmacien  et  lui  permettre  la 
répétition,  à  l'inGni,  de  la  prescription. 

M.  Miav  (Paris).  — Les  termes  «actifs,  héroïques  et  to- 
xiques »  ont  été  employés,  dans  cette  discussion,  pour  dési- 
gner les  mêmes  substances  ;  je  crois  que  nous  devrions  nous 
eo  tenir  exclusivement  au  mot  «  toxique.  »  La  liste  des  mé- 
dicaments toxiques  est  dressée  dans  les  diverses  pharmaco- 
pées de  l'Europe  et  pourrait  servir  de  base  à  t'exclusioa 
qu'on  voudrait  établir  pour  la  vente  des  médicaments. 

M.  Deloosb  {Bruxelles].  —  Je  suis  d'avis  que  l'on  ne  doit 
pas  diminuer,  pour  le  pharmacien,  le  droit  de  renouveler  un 
médicament,  du  moment  qu'une  prescription  a  été  formulée 
par  un  médecin,  et  que  les  doses  ne  dépassent  pas  les  ma- 
xima généralement  adoptés,  il  fitut  laisser  au  malade  le  droit 
de  se  renouveler,  autant  de  fois  que  cela  lui  plaît,  sa  potion, 
ses  poudres,  ses  pilules,  que  son  médecin  lui  a  prescrites 
contre  telle  ou  telle  affection. 

M.  Vo«  Waldheiii  {Vienne).  —  Je  partage,  soua  ce  rapport, 
l'opinion  de  l'honorable  préopinant,  je  pense  comme  lui,  que, 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


846  BtincBS  SI  sscratK 

l'on  ne  doit  pas  mettre  d'obstacle  à  la  liberté  du  malade  et  à 
la  liberté  du  pharmacien,  c'est  à  ce  dernier  à  juger  si  on  peut 
faire  mauvais  usage  des  médicaments  qu'il  délivre,  et,  le  cas 
échéant,  de  les  refuser.  Mais,  dans  les  circonstances  ordi- 
naires, il  faut  laisser  au  malade  le  droit  de  renouveler  une 
prescription,  vous  ne  pouvez  l'obliger  à  retourner  chaque 
fois  chez  son  médecin,  payer  une  visite  pour  obtenir  uoe 
nouvelle  recette.  Si  le  médecin  juge  qu'une  prescription  ne 
peut  être  renouvelée,  it  sera  facile,  pour  lui,  de  l'indiquer 
aa-dessus  ou  en-dessous  de  la  date  ;  alors  le  pharmacien,  en 
examiuant  la  date,  verra  la  mention  et  refusera  la  livraison. 
Je  propose  donc,  au  Congrès,  d'émettre  le  vœu  suivant,  qui 
semble,  tout  à  la  fois,  donner  satisfaction  au  médecin,  au 
pharmacien  et  au  client. 

«  Le  pharmacien  a  le  droit  de  répéter  chaque  pre$cription, 
«  excepté  dans  le  cas  où  le  médecin  aurait  inscrit  qu'il  doit 
(L  en  être  autrement.  » 

M.  LB  PiisiDENT.  —  La  proposition  de  M.  von  Waldbeim 
doit  avoir  la  priorité  sur  les  conclusions  des  rapporteurs 
MM.  Boëttgeret  von  Waldbeim.  Je  vais  la  mettre  aux  voix; 
si  elle  est  votée,  elle  entraîne  le  rejet  des  autres  proposi- 
tions. —  Je  constate.  Messieurs,  qu'elle  est  adoptée  à  une 
très  forte  majorité,  il  n'y  a  que  trois  opposants. 

M.  LiMOusiM  (Paris).  —  Notre  honorable  collègue,  M.  Lolze, 
n'étant  pas  encore  arrivé,  je  vous  prierai  de  m'autoriser  à 
vous  donner  communication  d'un  procédé  pour  préparer  et 
conserver  les  solutions  hypodermiques.  Vous  connaissez 
toutes  les  difficultés  que  l'on  épmuve  à  conserver  intactes, 
avec  le  même  pouvoir  physiologique,  les  solutions  hypoder- 
miques d'alcaloïdes;  c'est  aux  Qns  de  remédier  aux  inconvé- 
nients que  présentent  ces  solutions  que  je  prends  la  liberté 
de  vous  r6:lamer  quelques  instants  d'aUention.  (Voir  an- 
nexe n"  XV.)  Le  procédé  que  j'ai  imaginé  et  que  je  vais  vous 
décrire  est  une  application  de  la  méthode  de  M. Pasteur,  pour 
la  conservation  des  liquides  à  l'abri  des  germes  contenus 
dans  l'air. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


(ttnSTIOnS  DB  PBABNâCIS  TRioRIQDE  ET  PBiTIQUI  847 

Par  mon  procédé,  je  suis  parvenu  à  conserver  indéfini- 
ment des  solutions  d'ergotine  et  de  morphine,  sans  qu'elles 
aient  subi  ia  moindre  altération. 

(L'orateur  donne  lecture  de  son  travail.) 

M.  LB  PaÉsiDBMi.  —  Au  nom  de  la  section,  je  remercie  l'ho- 
norable M.  Limousin  de  son  intéressante  commuaication.  Je 
suis  persuadé  que  sa  méthode  présente  divers  avantages  et 
surtout  uae  utilité  pratique,  celle  de  mettre  constamment  à 
la  disposition  du  médecin  des  solutions  titrées  d'alcaloVdes  et 
de  principes  actifs  jouissant  de  toute  l'entièreté  de  leur  force 
physiologique  et  ne  contenant  aucun  de  ces  microbes  dont 
l'iojeclion  dans  le  torrent  circulatoire  peut  être  des  plus  dan- 
gereux. Le  procédé  de  M.  Limousin  est  facile,  il  pourra  aisé- 
ment être  répété  par  nous  tous,  nous  devons  lui  savoir  gré 
de  ce  perfectionDement  dans  l'art  pharmaceutique. 

M.  Lotie  (Odense).  —  Messieurs,  le  comité  a  bien  voulu 
m'autoi'iser  à  vous  donner  lecture  de  quelques  observations 
sur  l'essence  de  cannelle  de  Chine,  j'ai  cru  devoir  faire  suivre 
ma  communication  verbale  de  quelques  expériences  prati- 
ques et  de  quelques  démonstrations  botaniques.  J'espère  ne 
pas  abuser  de  vos  moments  et  je  vous  remercie  d'avance  de 
l'attentioD  que  vous  m'accorderez.  (Voir  annexe  n'  XVL) 

(M.  Lotze  donne  lecture  de  son  travail  et  fait  suivre  cette 
lecture  de  quelques  réactions  avec  le  perchlorure  de  fer, 
l'acide  azotique,  l'iode,  la  benzine,  etc.) 

M.  is  Président.  —  Le  travail  que  M.  Lotze'Vient  de  nous 
communiquer  est  également  très  intéressant,  je  suis  sûr  d'al- 
ler au-devant  de  vos  désirs,  en  remerciant  l'honorable  con- 
seiller d'Ëtat  et  en  vous  proposant  l'impression  de  son  tra- 
vail. —  Adopté. 

Messieurs,  notre  ordre  du  jour  est  épuisé,  j'ai  à  vous  de- 
mander si  personne  de  vous  ne  désire  prendre  la  parole 
pour  une  communication  ou  une  proposition.  Dans  la  néga- 
tive, je  dois  vous  remercier  du  concours  actif  que  vous  avez 
apportée  l'élucidation  des  questions  qui  se  trouvaient  à  l'or- 
dre du  jour.  Je  dois  surtout  vous  féliciter  de  la  manière  dont 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


848  stinCEs  de  sectioh 

vous  avez  compris  la  dignité  professionnelle  par  les  mesures 
que  vous  avez  prises  et  de  la  niodéraiion  que  vous  avez  ap- 
portée à  la  discussion  de  questions  esseaiiellemeat  irri- 
tantes. 

La  séance  est  levée  à  onze  heures  et  demie. 

Les  tecrétaires.  Le  président, 

G.  JONAS.  L.  DE  NOBELB. 

E.  RAMLOT. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


TROISIÈME  SECTION 

Questions  de  chimie  dans  ses  rapports  avec  l'hygiène  et 
la  salubrité  publique. 


Séance  du  t"  septembre  1885. 

La  séance  est  ouverte  à  oeuf  heures  et  demie. 

Parmi  les  personnes  qui  ont  signé  la  liste  de  présence,  on 
remarque  MM.  Antoine,  Belval,  Borreaians,  Cannizzaro, 
Colignon,  Ciismer,  Crocq,  Culot,  De  Malte,  De  Myltenaere, 
De  Naeyer,  Fourdrain,  Frey,  E.  Gille,  N.  Gille,  Giot,  Gi- 
rard, Herlanl,  Huguet,  Jorissenne,  Lamouroux,  Lorge,  Ma- 
chelart,  Maignen,  Martin,  Métiu,  Michelin,  Mirland,  Luidgi 
Mosca,  Nihoul,  Oltevaere,  Petit,  J.  Pilley,  J.  Polak,  Richard- 
son,  Salmon,  Schachi,  Schaenffèle,  Schmitt,  Seutin,  Vaa  de- 
Vyvere,  Van  Hamel-Roos,  Wauters,  Zanni,  etc. 

Prennent  place  au  bureau,  M.  Belvat,  vice-président  du 
Congrès,  délégué  pour  inâlaller  la  section;  M.  Martin,  sup- 
pléant et  MM.  De  Naeyer,  Giot  et  Lorge,  faisant  fonctions  de 
secrétaires. 

M.  Bblval  {Brtticelles].  —  Messieurs,  j'ai  eu  l'honneur  d'être 
chargé,  par  le  comité  d'organisation  du  Congrès,  de  présider 
à  l'installalion  de  la  3°"  section,  avec  le  concours  de  M.  Mar- 
tin, président  suppléant,  et  de  MM  les  secrétaires  Denaeyer, 
Giot  et  Lorge.  Celle  installation  est  opérée  par  le  fait  de  l'ou- 
verture de  la  séance  et  de  la  signature  de  la  liste  de  présence. 
Il  ne  me  reste  qu'à  vous  prier  de  vouloir  bien  adopter  les 
règlements  et  de  procéder  à  la  nomination  de  votre  bureau. 

M.  ScBABUFFÈu  {France}.  —  Je  propose  le  maintien  du  bu- 
reau provisoire,  en  qualité  de  bureau  définitif  {AssenUment 
général.) 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


6S0  8Ë1NCBS  DK  SECTION 

M.  Bblval.  —  Puisque  la  section  est  unanime  à  le  désirer, 
nous  assumerons  la  tâche  honorable  que  vous  voulez  bien 
oous  confier  et  je  me  fais  l'interprète  de  mes  collègues,  en 
vous  assurant  que  nous  nous  efforcerons  de  rendre  profitables 
à  la  science  les  quelques  heures  que  nous  avons  à  passer 
ensemble. 

Je  vous  propose  d'adjoindre  au  bureau,  en  qualité  de 
vice-présidents  d'honneur,  MM.  le  commandeur  Stanislas 
Cannizzaro,  sénateur,  professeur  à  l'université  de  Rome; 
le  commandeur  Luidgi  Mosca,  doyen  de  la  Société  de  phar- 
macie de  Turin;  D'  Schacht,  président  de  la  Verein  der 
Apotheker-Berlins;  et  D'  Schaeuffèie,  pharmacien-major  de 
1"  classe  de  l'armée  française.  {Applaudissements.)  L'accueil 
chaleureux  Fait  à  celte  proposition,  suffît  pour  la  ratifier. 
L'examen  de  la  liste  de  présence  nous  amènera,  probable- 
ment, à  vous  faire  ultérieurement  d'autres  propositions  ana- 
logues. En  attendant,  j'invite  les  honorables  vice- présidents 
à  prendre  place  au  bureau. 

—  Ces  Messieurs  prennent  place  au  bureau. 

M.  LE  Président.  —  Je  dois  d'abord  soumettre  à  votre  vole 
les  articles  du  règlement  qui  concernent  les  sections.  Si  per- 
sonne ne  fait  opposition,  nous  les  considérerons  comme 
adoptés.  Aux  termes  de  ces  règlements,  que  vous  avez  tous 
reçus,  la  section  est  appelée  tout  d'abord  à  désigner  un  rap- 
porteur, chargé  de  présentera  la  séance  de  clôture  duCongrès, 
une  analyse  des  résolutions  qui  auront  été  prises  par  la  sec- 
tion. Je  vous  propose  de  désigner,  en  cette  qualité,  un  de  nos 
secrétaires,  M.  Denaeyer,  dont  l'activité  et  le  dévouement 
nous  sont  parfaitement  connus.  {Assentiment.} 

—  M.  Denaeyer  est,  en  conséquence,  désigné  comme 
rapporteur. 

M.  LB  pBÉsmENT.  —  M.  Colignon  a  demandé  à  ne  faire  qu'à 
notre  prochaine  séance,  sa  communication  sur  l'hygiène  et 
les  eaux  alimentaires  à  Monaco,  et  MM.  Maignen,  Van  Ha- 
mel-Roos,  Vande  Vyvere  et  Zanni  ont,  de  leur  côté,  émis  le 
désir  de  ne  présenter  leuis  travaux  respectifs  que  dans  la 


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QDKSTIOIIS  DE  CHIMIE,  D'HIGI&HE  KT  DR  S&LUBBITÉ  PDBUQCB  831 

séance  de  vendredi-  Je  voqs  propose  d'accéder  à  la  demande 
de  nos  honorables  collègues.  {Assentiment).  Il  en  résultera 
que  nous  nous  trouvons  ainsi  ne  plus  avoir,  en  ce  moment, 
à  notre  ordre  du  jour,  que  le  travail  envoyé  par  M.  Hamon 
sur  le  danger  que  présente  l'usage  des  tuyaux  de  plomb 
comme  conduites  d'eau  potable.  Mais  la  question  soulevée  par 
notre  honorable  correspondant  ouvre  un  vaste  champ  d'é- 
tudes sur  lequel  j'appelle  toute  votre  attention.  Si  l'on  incri- 
mine le  plomb  en  contact  avec  l'eau  potable,  à  plus  forte 
raison  faudrait-il  le  proscrire  pour  le  débit  de  liquides,  comme 
la  bière  et  le  vin,  qui  l'attaquent  beaucoup  plus  activement. 
En  Belgique,  noua  n'avons  pu,  jusqu'à  ce  jour,  parvenir  à 
faire  interdire  l'emploi  des  tuyaux  de  plomb  pour  le  débit  de 
la  bière.  Le  plomb  se  trouve  aussi  très  souvent  dans  l'étamage, 
dans  les  enduits  de  poteries,  etc.  Outre  le  plomb,  d'autres 
métaux  sontà  redouter,  parce  qu'ils  s'introduisent  subreptice- 
ment dans  une  foule  d'objets  d'un  emploi  usuel  quotidien.  La 
section  pourrait  donc,  mesemble-t-il,  si  toutefois  elle  le  juge 
convenable,  consacrer  à  l'examen  de  ces  questions  les  instants 
dont  elle  disposerait  après  avoir  discuté  le  travail  de  M.  Ha- 
mon, dont  un  de  Messieurs  les  secrétaires  va  vous  donner 
lecture,  en  l'absence  de  ce  membre. 

Les  tuyaux  en  plomb  comme  conduites  d'eau,  par 
M.  Hamon,  de  Boulogtiesur-Mer. 

On  sait  que  la  coutume,  pour  les  branchements  et  colonnes  mon- 
tantes, est  d'employer  des  tuyaux  de  plomb.  On  sait  aussi  que  les 
sels  de  plomb  absorbés  par  nous  sont  éminemment  toxiques.  Outre 
les  empoisonnements  aigus  causés  par  ses  sels,  il  y  a  les  intoxica- 
tions chroniques  qui  sont  Tort  redoutables.  L'ingestion  continue  de 
quantités  infinitésimales  de  plomb  présente  de  graves  dangers  ; 
certaines  formes  de  folie,  certaines  lésions  de  la  moelle  et  de  l'encé- 
phale, certains  troubles  du  grand  sympathique,  en  un  mot,  beaucoup 
de  manifestations  nevropathiques  sont  l'expression  d'un  saturnisme 
latent.  Certains  troubles  de  la  nutrition,  l'anémie,  la  misère  physio- 
logique peuvent  compter,  comme  un  des  facteurs  évidents  de  leur 
étiologie  complexe  et  quelque  peu  variable,  les  plus  petites  qaan- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SÉANCES  DE  SECTION 


tilés  de  plomb  introdailes  dans  notre  oi^nisme.  Les  travaux  d'un 
grand  nombre  de  savants  tant  français  qu'étrangers  Tonl  prouvé 


Il  est  donc  indiscutable  que  le  plomb  est  un  métal  toxique  qui 
s'introduit  dans  notre  organisme  de  différentes  manières.  Les  eaux 
qui  sont  distribuées  à  l'aide  de  tuyaux  de  plomb,  sont-elles  une 
cause  d'introduction  dans  nos  organes  de  ce  métal  per&de? 

Nous  répondons  oui. 

En  effet,  les  nombreuses  analyses  d'eau  faites  par  des  chimistes 
tels  que  Chevallier,  Gérard,  Fordos,  Gautier,  Popper,  Pappenheim, 
Reickardt,  Steiner,  Lissauer,  PetlcokoTer,  Frankland,  Hoffmann, 
Smith,  Hedlock,  Chandler,  Dunance,  Van  de  Vyvere,  etc.,  etc.,  ont 
prouvé  que  les  eaux  potables,  quelle  que  soit  leur  origine,  ont  une 
action  chimique  sur  le  plomb. 

Suivant  la  composition  de  ces  eaux,  il  se  Tonne  du  carbonate  de 
plomb  ou  de  l'azotate  ou  du  sulfote.  Le  composé  chimique  qui, 
croyons-nous,  se  forme  le  plus  souvent,  est  le  carbonate  de  plomb. 
Une  des  causes  d'activité  de  l'action  de  l'eau  sur  le  plomb  est,  sans 
contre  dit,  la  présence  alternative  de  l'air  et  de  l'eau.  Nous  savons 
tous  que,  dans  nos  distributions,  il,arrive  souvent,  pour  ne  pas  dire 
chaque  jour,  que  le  robinet  ouvert,  il  ne  vient  pas  d'eau,  à  certains 
moments,  parce  que  la  consommation  dépasse  le  débit.  L'air  pénètre 
alors  dans  les  tuyaux  et  on  se  trouve  dans  le  cas  d'une  action  chi- 
mique plus  active.  Guérard,  Manouvriez,  Eoques  et  beaucoup 
d'autres  ont  remarqué  que  le  contact  de  métaux  différents.  Ter  et 
plomb,  cuivre  et  plomb  activaient  aussi  l'action  chimique  de  l'eau 
sur  le  plomb.  Ces  savants  ont  attribués,  avco  raison  selon  nous, 
cotte  suractivité  à  la  naissance  d'un  courant  gnlvanique.  Quoi  qu'il 
en  soit  de  la  cause  île  cette  suractivité,  elle  n'en  existe  pas  moins  ; 
or,  dans  les  distributions  de  nos  villes,  les  tuyaux  de  plomb  sont  en 
contact  permanent  avec  les  tuyaux  de  fer  et  les  robinets  de  cuivre. 
On  est  donc  dans  une  excellente  condition  pour  l'attaque  chimique 
du  plomb  par  l'eau  distribuée'. 

11  n'est  donc  pas  douteux  que  les  eaux  distribuées  à  l'aide  de 
conduites  en  plomb  ne  contiennent  des  sels  de  ce  métal. 

Aussi  présentent-elles  des  dangers  pour  la  santé  publique.  On  a 
constaté  des  cas  d'intoxication  saturnine  bien  caractérisés  dûs  à  cet 
usage.  Nous  en  avons  rapporté  quelques-uns  dans  notre  c  Elude 
sur  les  eaux  potables  et  le  plomb  ;  >  d'autres  sont,  depuis,  arri'/és  à 


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QDBSII0H3  DE  CHIMIB,  u'HIGltHS  ET  PI  SiLUBBlTÉ  PC9UQUB  853 

notre  connaissance.  Tels  sont  ceux  de  Huddersfleld,  de  Géradmer 
(qui  noua  a  étécommuniquépar  le  savant  G.  A.  Hirn),  de  Keighley, 
de  Sbelbume,  etc.,  etc.  Si  le  nombre  des  intoxications  saturnines 
constatées  n'est  pas  relativement  considérable,  c'est  que  souvent  on 
on  méconnaît  l'origine.  La  mulliplicité  d'altérations  que  produit  le 
saturnisme,' ses  nombreuses  et  diverses  manifestations  l'expliquent 
fort  bien. 

La  connaissance  de  tous  ces  Tails  a  amené,  en  1874,  907  médecins 
de  Paris  it  demander,  par  voie  de  pétition, la  proscription  des  tuyaux 
de  plomb;  c'est  ainsi  que  le  conseil  supérieur  de  salubrité  an- 
glais, différents  conseils  d'hygiène  de  France,  le  congrès  d'by- 
giène  de  1876,  les  conseils  d'hygiène  de  Prague,  de  Naplea,  de 
Rio  de  Janeiro,  les  corps  des  médecins  de  l'état  de  Hassachusels, 
l'Académie  de  médecine  de  Barcelone,  etc.,  l'ont  demandé. 

II  nous  semble  que  toutes  les  villes  devraient,  comme  Prague, 
Utrecht,  Vienne,  Rio  de  Janeiro,  un  grand  nombre  de  cités  des 
États-Unis,  etc.,défeDdre,  au  nom  de  la  salubrité  publique,  l'emploi 
des  tuyaux  de  plomb  pour  les  conduites  d'eau  destiné  à  l'alimen- 
tation. 

M.  Cannizzaro  (iîome).  —  L'opiaion  émise  par  M.  HamOD 
est  beaucoup  trop  générale.  Ainsi,  à  Rome,  des  analyses 
ODt  été  faites  par  ordre  de  la  municipalité,  et  elles  ont  dé- 
montré que  les  eaux  calcaires  n'exercent  pas  d'action  dissol- 
vante sur  le  plomb.  Celle  eau,  laissée  pendant  longtemps  en 
conlacl  avec  de  ta  poussière  de  plomb,  ne  l'a  pas  attaquée.  Il 
est  vrai  que  ces  eaux  ne  contenaient  pas  de  nitrates  qui  peu- 
vent Tavoriser  l'attaque  du  métat.  L'eau  qui  alimente  Naples, 
vient  d'une  grande  distance.  Là,  il  y  a  eu  doute;  mais  l'eau 
est  aérée.  En  réalité,  on  ne  saurait  établir  de  règle  générale 
sur  ce  point  et  il  faut  laisser  à  l'expérience  le  soin  de  décider 
là  ob  l'emploi  des  tuyaux  de  plomb,  pour  la  conduite  des 
eaux  polables,  doit  être  prohibé. 

En  Italie,  l'usage  des  tuyaux  de  plomb  est  interdit  pour 
la  conduite  de  la  bière;  et,  pour  les  vases  d'étain,  la  tolérance 
est  ao  maximum  de  1/S  p.  c. 

M.  Seutin  (BruxeUes).  —  L'eau  distillée,  privée  d'air,  dis- 
sout le  plomb.  Après  avoir  laissé  séjourner^  pendant  plusieurs 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


854  StiHCXS  DI  BICTIOK 

mois,  de  l'eau  distillée  dans  une  fiole  contenant  du  plomb, 
j'ai  constaté  ta  formation  d'un  hydrate  iissez  sotuble  dans 
l'eau,  pour  me  permettre  d'obtenir  la  réaction  du  sulfure  de 
plomb.  Des  expériences  semblables,  opérées  avec  des  eaux 
chargées  de  sels,  n'ont  pas  abouti  au  même  résultat.  MM.  Che- 
vallier et  Baudrimont  disent  que  l'eau  potable  ne  dissout  pas 
le  plomb  et  que  l'usage  des  tuyaux  de  ce  métal, pour  la  con- 
duite des  eaux,  peut  être  toléré. 

M.  CoLiGHos  (Monte-Carlo).  —  Les  eaux  de  Paris,  après 
un  séjour  d'un  mois  dans  des  tuyaux  en  plomb,  ne  conte- 
naient pas  de  traces  de  ce  métal. 

M.  MoscA  [Rome).  —  Je  partage  l'avis  de  M.  Cannizzaro. 
Mais  la  température  semble  avoir  une  influence  sur  l'attaque 
du  métal,  Dans  une  eau  potable  provenant  d'un  tuyau  en 
plomb  accolé  à  une  cheminée,  on  a  constaté  la  présence  de 
plomb. La  question  ne  peutdoocétre  tranchée  d'une  manière 
absolue.  On  se  souvient  qu'au  château  de  Claremoul,  alors 
habité  par  la  famille  d'Orléans,  il  y  a  eu  empoisonnement  par 
l'usage  d'une  eau  de  pluie  qui  avait  séjourné  dans  un  réser- 
voir en  plomb. 

M.  EuG.  GiLLB  (Bruxelles).  —  Je  regrette  l'absence,  motivée 
probablement,  de  noire  secrétaire-général.  Gimme  vous  l'a 
dit  M.  Hamon  dans  son  mémoire,  l'honorable  M.  Vande  Vy- 
vere  s'est  occupé  tout  spécialement  de  l'action  de  l'eau  aérée 
sur  le  plomb  métallique.  Sou  travail,  publié  en  1 87i,  soumis, 
par  la  Société  royale  des  sciences  médicales  et  naturelles,  à 
l'examen  de  M.  Melsens,  a  fait  l'objet  d'un  rapport  des  plus 
favorables,  toutes  les  expériences,  cotées  dans  le  travail,  ont 
été  répétées  dans  le  laboratoire  de  cet  éminent  chimiste  et 
trouvées  exactes. 

Voici  quelles  étaient  les  conclusions  de  M.  Vande  Vyvere  : 

i'  Chaque  Fois  que  le  plomb  se  trouve  en  présence  de  l'eau 
aéri'e,  il  y  a  oxydation  du  métal  et  formalion  d'hydrocarbonale  ; 

2"  Lorsque  la  réaction  a  lieu  dans  l'eau  de  pluie  oa  dans  l'eau 
distillée,  l'azolile  ou  l'azolate  ammoniqne  que  renferment  presque 


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QDKSTIOire  DE  CRDIie,  D'BIGItnB  ST  DE  BlLDBRITfi  PDBUQCB  S5K 

toujours  ces  liquides  a  pour  effet  d'augmenter  l'action  oxydante  et 
de  dissoudre  l'hydrate  formé.  Ces  mftmes  eaux  réagissent  peu  sur 
le  plomb,  dans  le  cas  où  elle  ne  renferme  aucune  trace  d'azotate  ou 
d'azotile  ; 

3*  Dans  les  eaux  de  source,  qui  contiennent  du  carbonate  calcaire 
et  même  de  l'acide  carbonique  en  excès,  le  composé  de  plomb 
formé  s'empare  de  l'acide  carbonique  libre  et  se  transfonne  en  car- 
bonate insoluble  dans  l'eau,  et  le  fait  de  la  formation  du  carbonate 
de  plomb  et  de  la  fixation  de  l'acide  carbonique  a  pour  efTet  d'en 
diminuer  la  quantité  et  d'occasionner  la  précipitation  du  carbonate 
calcaire  dissous  à  la  bveur  d'an  excès  de  cet  acide  carbonique. 

Dans  le  cours  de  son  travail,  M.  Vaude  Vyvere  a  démontré 
que  le  carbonate  calcaire  emprisonnait  pour  ainsi  dire  le 
carbonate  de  plomb  ;  ces  sels  se  déposent  sur  les  tuyaux  et  y 
forment  une  croûte  qui  préserve  le  plomb  de  l'attaque  de 
l'eau.  Au  bout  de  quelque  temps,  la  croûte  calcaire  est  assez 
épaisse  pour  préserver  complètement  le  plomb  de  toute 
oxydation. 

M.  Vande  Vyvere  a  également  prouvé  que  les  eaux  qui 
contienDent  une  proportion  assez  notable  de  sels  ammonia- 
caux peuvent  dissoudre  le  plomb,  malgré  la  présence  du 
carbonate  calcaire,  les  sels  ammoniacaux,  en  général,  sont 
d'excellents  dissolvants  des  sels  insolubles  du  plomb;  ainsi, 
le  sulfale  de  plomb  se  dissout  complètement  dans  une  solu- 
tion de  tartrate  ammonique,  etc. 

Je  crois  que  les  tuyaux  de  plomb  offrent  peu  de  danger, 
lorsqu'ils  servent  de  conduites  pour  les  eaux  calcaires  qui  ne 
renferment  pas  de  composés  ammoniacaux,  mais  qu'ils  sont 
dangereux  lorsque  les  eaux  reofermeut  peu  de  principes 
minéralisés,  surtout  calcaires, ou  lorsqu'elles  contiennent  des 
éléments  à  base  ammonique. 

M.  ScHAKcrrtu  {Paris).  —  De  l'eau  qui  ne  contient  qu'un 
peu  de  silice,  n'attaquera  pas  le  plomb  On  ne  peut,  dans 
un  cas  semblable,  défendre  l'emploi  de  ce  métal  dans  la  oa- 
nalisatioD. 

M.  Cbishbb  {Liège).  —  L'honorable  H.  Gannizzaro  ne  pour- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


8K6  sftincis  db  sbchon 

rait-il  pas  faire  connattre  les  résullats  des  analyses  des  eaux 
qui  exerçaient  ou  n'exerçaient  pas  d'action  sur  le  plomb? 

M.  Cahsiziabo  {Rome).  —  Les  eaux  potables  calcaires  et 
carbonatées  paraissent  exercer,  sur  ce  métal,  une  action  dis- 
solvante moins  énergique  que  les  autres.  Avant  d'établir  une 
canalisation,  il  est  indispensable  de  vériSer  si  l'eau  oe  con- 
tient pas  de  nitrates.  Mais,  à  l'analyse,  il  faudrait  ajouter 
l'essai  direct,  en  Taisant  circuler,  dans  des  tuyaux  de  plomb, 
la  même  eau  qui  serait  en  outre  agitée  avec  de  la  grenaille 
de  plomb.  Ce  n'est  qu'ainsi  qu'il  sera  possible  de  s'assurer 
si  cette  eau  altaqne  ou  n'attaque  pas  ce  métal. 

M.  Girard  (Paris).  —  Ce  que  vient  de  dire  M.  Cannizzaro 
est  parfaitement  exact.  Le  simple  contact  de  l'eau  avec  le 
plomb  ne  suffit  pas.  Par  l'écoulement,  l'eau  dissout  de  l'acide 
carbonique  de  l'air  et  peut  attaquer  le  mêlai.  C'est  donc  cette 
condition  ordinaire  qu'il  faut  reproduire  dans  l'expérience. 
Et  il^se  produit,en  même  temps,  une  action  mécanique  dont 
il  faut  tenir  compte. 

M.  LB  PnisiDBiiT.  —  Si  l'assemblée  est  suffisamment  éclairée 
par  la  discussion  qui  vient  d'avoir  lieu,  je  crois  que  ta  rédac- 
tion suivante  tient  compte  des  opinions  qui  ont  été  émises  : 

L'usage  des  tuyaux  de  plomb  pour  la  conduite  des  eaux 
alimentaires  doit  être  condamné  dans  les  localités  où  l'ana- 
lyse et  les  expériences  directes  auront  démontré  l'attaque  du 
métal  par  ces  eaux. 

—  La  conclusion,  ainsi  rédigée,  est  mise  aux  voix  et  adop- 
tée à  l'unanimité. 

M.  LE  Préstdbkt.  —  Le  rapport  sur  l'entente  internationale 
contrela  falsification  des  denrées  alimentaires  que  vous  aurez 
à  discuter  tantôt  en  assemblée  plénière,  n'a  pu  s'occuper  que 
des  conditions  générales  d'organisation  du  service.  Toutes 
les  questions  particulières,  relatives  aux  falsifications  et  aux 
altérations  de  ces  substances,  rentrent  donc  dans  le  cadre 
de  vos  délibérations. 

Il  en  est  de  même  de  toutes  les  autres  circonstances  où, 
dans  un  ordre  d'idées  parallèles,  l'emploi  des  métaux  fait 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESnONS  DE  CBDUE,  d'rTGIËMB  ET  DE  BU.DBBITÉ  PUBLIQUE  857 

courir  UQ  danger  à  la  sanlé  publique.  La  section  veut-elle 
continuer  la  discussion  sur  ces  questions?  {Adhésion). 

M.  Maionin  {Londres).  —  On  ne  devrait  point  admettre 
l'usage  des  objets  en  plomb  pour  la  préparation  et  la  conser- 
vation des  boissons  et  des  aliments.  L'étain  seul  devrait  être 
adopté  pour  cet  usage.       V 

M.  LE  Pbésident.  —  Je  ferai  observera  l'honorable  membre 
qu'il  ne  parait  pas  possible  d'entrer  dans  celte  voie.  On  peut 
condamner  l'emploi  d'un  métal  reconnu  nuisible;  mais  ou  ne 
pourrait,  sans  avoir  l'air  de  favoriser  un  monopole,  demander 
l'usage  obligatoire  d'un  autre  métal.  On  doit  rester  libre 
d'employer  ceux  que  l'on  veut,  pourvu  qu'ils  soient  inef- 
fensifs. 

M.  Gi&ARD  (Pans).  —  A  Paris,  pour  l'étain  employé  à  la 
fabrication  des  comptoirs  des  marchands  de  vin,  on  admet 
une  tolérance  de  10  p.  c.  de  plomb;  mais,  dans  l'étain  des- 
tinée rétamage,  on  n'en  admet  pas  pllis  de  1/^  P-  c. 

M.  Canhizziso  {Rome).  —  Les  hygiénistes  sont  d'accord  sur 
le  danger  de  la  présence  du  plomb  dans  l'étain  A  Rome,  les 
règlements  prescrivent  l'emploi  d'étain  exempt  de  plomb 
pour  l'étamage  des  vases  destinés  aux  usages  alimentaires. 
Mieux  vaut  le  cuivre  non  étamé  qu'un  mauvais  étamage. 
Alliés  dans  certaines  proportions,  le  plomb  et  l'étain  se  dis- 
solvent en  plus  ou  moins  grande  quantité.  Pour  les  usages 
domestiques,  il  ne  faut  admettre  que  l'emploi  d'étain  exempt 
de  plomb. 

M.  CoLiGHON  {Monle~Carlo).  —  On  ne  peut  étamer  avec  de 
l'étain  chimiquement  pur.  L'étain  ne  coule  pas  suffisamment. 
On  a  parlé  de  faire  ce  dépôt  par  l'électricité,  mais  cela  n'est 
point  pratique. 

M.  Sbutin  (Bruxelles}.  —  L'étamage  a  souvent  été  rendu 
responsable  d'accidents  que  d'autres  personnes  attribuaient 
aux  composés  cuivriques.  Je  crois  que  la  section  doit  porter 
son  attention  sur  cette  question  de  l'innocuité  des  sels  de 
cuivre.  M,  Dumoulin  a  affirmé  avoir  avalé  60  centigrammes 


D,B,t,zed.yGOOglC 


858  stANCES  Di  secnoH 

de  sulfole  de  cuivre  et  n'en  avoir  ressenti  aucun  effet  toxique. 

Par  contre,  les  rapports  d'Orfila  et  de  Tardiea  signalent  le 
cuivre  comme  étant  un  métal  toxique.  Il  est  important  de 
savoir  si  ces  rapports  n'ont  plus  de  valeur.  Dans  uu  grand 
nombre  de  conserves  alimentaires,  on  a  constaté  la  présence 
du  cuivre.  M.  le  professeur  Depaire,  entre  autres,  en  a  trouvé 
et  s'est  prononcé  contre  cette  altéraiion.  Mais  les  assertions 
de  M.  Dumoulin  ont  déterminé  des  acquittements.  Il  est  dan- 
gereux, au  point  de  vue  de  la  chimie  légale,  de  rester  devant 
ce  doute  dont  les  &lsiûcateurs  ne  manquent  pas  de  se 
prévaloir. 

M.  CoLiGNON  (Monte-Carlo).  ~-  Je  suis  heureux  de  voir  sou- 
lever cette  question.  A  l'appui  de  l'innocuité  des  sels  de 
cuivre,  on  peut  citer  des  expériences  oii  des  chiens  nourris 
de  viande  saupoudrée  de  sulfate  de  cuivre  n'en  ont  éprouvé 
aucun  effet.  En  France,  les  conserves  de  Truits  et  de  légumes 
sont  fréquemment  reverdies  avec  ce  composé,  et  produisent 
rarement  des  accidents.  En  raison  de  ces  faits,  il  y  a  lieu 
d'examiner  de  près  la  question. 

M.  Gandiizabo  (Rome).  —  Des  empoisonnements  par  le 
cuivre  suivis  de  mort  ont  été  constatés  d'une  manière  authen- 
tique et  ont  donné  lieu  à  des  condamnations.  Si  l'on  déclare 
les  sels  de  cuivre  inoffensifs,  sous  prétexte  que  la  quantité 
employée  dans  les  conserves  est  minime,  les  préparateurs  de 
ces  produits  abuseront  de  cette  déclaration,  cela  est  à  crain- 
dre. Tant  que  des  expériences  concluantes  n'auront  pas  été 
faites,  il  n'est  pas  possible  de  se  prononcer  formellement. 

J'estime  que  les  sels  de  cuivre  ne  sont  pas  sans  danger,  et, 
dans  le  doute,  je  suis  d'avis  qu'il  faut  interdire  leur  emploi. 

M.  CouGKON  [Monte-Carlo).  —  La  section  ne  peut  pas  se 
prononcer  dans  un  sens  absolu.  Beaucoup  de  produits  conte- 
nant du  cuivre  sont  répandus  dans  le  commerce.  Les  ouvriers 
qui  travaillent  ce  métal  en  sont  saturés  et  l'on  n'observe  pas 
d'accidents. 

M.  Makim  (Frameries).  —  Je  partage  la  manière  de  voir 
de  l'honorable  préopinant;  les  physiologistes  n'ayant  pu  éta- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIONS  DR  CHIMIE,  d'hYGIËNE  ET  OE  SALUBaiTS  PUBLIQUE  859 

blir  la  toxicité  du  cuivre,  la  queslioa  doit  rester  en  suspens. 

M.  Sbutik  {Bruxelles}.  —  J'eslime  que  la  manipulalioD  du 
cuivre  n'est  pas  sans  danger  pour  les  ouvriers.  J'en  ai  vu 
souvent  malades  ou  atteints  de  paralysie  dans  une  fabrique 
de  l'espèce  établie  daaâ  inon  voisinage.  Je  demanderai  si,  en 
France,  l'emploi  des  sels  de  cuivre  est  admis  pour  le  rever- 
dissage des  substances  alimentaires. 

M.  GiRABD  (Paris).  —  Le  cuivre,  en  France,  est  prohibé 
pour  semblable  usage.  En  fait,  certains  estomacs  semblent  le 
supporter  et  d'autres  pas.  L'albuminate  de  cuivre  se  dissout 
difiicilemenl  dans  le  suc  gastrique.  On  a  constaté  que  les 
petits  pois,  selon  leur  degré  de  maturité,  absorbent  plus  ou 
moins  de  cuivre.  Il  n'est  donc  pas  possible  d'arriver  à  ta  to- 
lérance d'un  minimum  de  ce  métal.  Aujourd'hui  on  emploie 
la  chlorophyle  pour  le  reverdissage  des  légumes. 

M.Lahoi'boui  (Paris).  —  Il  me  parati  utile  de  rappeler,  à  ce 
propos,  que,  pour  éviter  les  accidents,le  gouvernement  fran- 
çais exige  que  la  soudure  des  boites  de  conserves  soit  faite  à 
l'extérieur. 

M.  Ganmzzabo  (Borne).  —  Tous  les  traités  de  toxicologie, 
ou  peu  s'en  faut,  considèrent  le  cuivre  comme  vénéneux. 
Jusqu'à  preuve  du  contraire,  on  ne  peut  en  autoriser  l'emploi 
pour  cet  usage. 

M.  LE  Pbésideht.  —  Deux  propositions  sont  parvenues  au 
bureau  :  l'une  propose  l'ajournement  pur  et  simple  de  la 
question;  l'autre  tend  à  déclarer  le  cuivre  nuisible,  en  atten- 
dant que  le  contraire  soit  prouvé.  En  présence  des  affirmations 
contraires  à  l'opinion  généiale,  qui  ont  été  récemment  pro- 
duites et  qui  ne  paraissent  pas  avoir  convaincu  l'assemblée, 
ne  pourrait-on  dire,  afin  de  laisser  la  question  entière  : 

Dans  l'état  actuel  de  la  question,  il  n'y  a  pas  lieu  dt  lever 
la  prohibition  de  remploi  des  sels  de  cuivre  pour  le  reverdis- 
sage  des  denrées  alimentaires. 

—  Les  deux  premières  propositions  sont  retirées.  La  rédac- 
tion dernière  est  mise  aux  voix  et  adoptée  à  l'unanimité. 

61. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


860  stinCEa  de  brctioh 

M.  Martin  [Frameries].  —  J'appelle  l'atlention  de  la  section 
sur  le  danger  que  présente  le  oelloyage  des  bouteilles  au 
moyen  de  la  grenaille  de  plomb.  Je  n'ai  pas  besoin  d'ioâister 
sur  cet  inconvénient  que  tout  le  monde  apprécie.  On  importe 
mainienani,  d'Allemagne,  pour  cet  usage,  des  grenats  qui 
remplissent  parfaitement  cet  office  el  je  proposerai  d'émettre 
UQ  vœu^  en  ce  sens,  dans  les  (ermes  suivants  : 

Il  y  a  lieu  de  mettre  le  public  en  garde  contre  Remploi, 
pour  le  lavage  des  bouteilles,  de  la  grenaiUe  de  j^omb  qui 
peut  être  avantageusement  remplacée  par  des  grenats. 

—  La  prcposilion  de  M.  Martin  est  adoptée  à  l'unanioiité 
avec  l'addition  des  mois  :  oit  d'autres  substances  inoffensives. 

M.  Lamouboix  [Paris).  —  Les  poteries  à  enduits  piombi- 
fàres  solubles  dans  les  acides  acétique  ou  nitrique  dilué  doi- 
vent être  rejetées.  £n  France,  la  vente  de  ces  poteries  à 
glaçuresmal  cuites  est  interdite. 

M.  CouGNOB  QAonte-Carlo).  — Les  émaux  aux  silicates 
alcalino -terreux  ou  aux  borosilicates  remplaçant  avantageu- 
sement les  enduits  plombifères,  il  y  aurait  lieu  de  rejeter  ces 
derniers. 

M.  GiRAHfl  [Paris).  —  Je  suis  entièrement  de  cet  avis  el  je 
dépose  la  proposition  suivante  : 

Ilya  lieu  d'interdire  la  vente  des  poteries  à  enduitspUitn- 
bifères  solubles  dans  les  denrées  alimentaires. 

L'assemblée  s'occupe  ensuite  de  la  coloration  des  objets 
usuels  par  des  substances  toxiques. 

M.  Mbbu  (Paris).  —  Certains  objets,  peints  avec  des  cou- 
leurs toxiques,  sont  recouverts  ensuite  d'un  vernis  qui  rend 
la  peinture  inoSensive.  Je  ne  crois  pas  que  des  mesures  pro- 
hibitives doivent  atteindre  la  vente  des  produits  de  cette 
catégorie. 

M.  Seuiin  (Bruxelles).  —  Beaucoup  de  jouets  d'enfants 
sont  coloriés  à  la  détrempe  et  n'offrent  pas  de  trace  de  ver- 
nis. D'autres  sont  enduits  d'un  vernis  qui  s'écaille  au  moindre 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIONS  DB  CBIIIIB,  U'HTGIÈNE  ET  DE  SALUBRITÉ  PUBUQUB  861 

frottement  Tels  sont,  par  exemple,  les  jouels  en  métal.  Les 
particnles  de  vernis,  qui  se  détachent,  entraînent  la  couleur 
et  peuvent  produire  des  effets  toxiques,  lorsqu'elles  sont 
absorbées. 

Vu  l'heure  avancée,  l'assemblée  charge  le  bureau  de  la 
rédaction  d'une  résolution  à  voter  à  la  prochaine  réunion. 

La  séance  est  levée  ft  midi. 

La  secrétaire.  Le  président, 

A.  DE  NAEYER.  D' Ta.  BELVAL. 


Séance  du  2  septembre  18^5, 
Présidence  de  U.  Belyâl, 

La  séance  est  ouverte  à  neuf  heures  et  demie. 

Parmi  les  personnes  qui  ont  signé  la  liste  de  présence, 
nous  remarquons  :  MM.  Belval,  Cannizzaro,  M.  Carteighe, 
Colignon,  Crismer,  Culot,  De  Mytienaere,  De  Naeyer,  Frey, 
Giot,  Girard,  Herlant,  Lorge,  Maigaen,  Martin,  Méhu,  Mi- 
chelin, Mirland,  Luidgi  Mosca,  Pilley,  Scbaeuffèle,  Seutin, 
Van  Hamel-Roos,  Wauters,  etc. 

Prennent  place  au  bureau,  MM.  Cannizzaro  et  Luidgi 
Mosca,  vice-présidents  d'honneur  et  MM.  Dcnaeyer,  Giot 
et  Lorge,  secrétaires. 

Il  est  donné  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  du 
1"  septembre.  La  rédaction  en  est  approuvée,  après  que 
M.  le  président  a  fait  rectifier  les  erreurs  commises  dans 
l'impression  du  n"  3  du  Bulletin  du  Congrès. 

M.  LB  PkâsiDBHT.  —  Je  proposa  d'adjoindre,  au  Bureau,  eu 
qualité  de  vice-président  d'honneur,  M.  Girard,  directeur 
du  laboratoire  municipal  de  Paris.  {Applaudisaemenls.) 

—  M.  Girard  prend  place  au  Bureau. 

M.  LE  Pbésidbnt.  —  Conformément  à  la  décision  prise  dans 


'D,B,t,zed.yGOOg[e 


862  sbnCBS  ne  sicnoii 

la  précédente  séance,  le  bureau  a  rédigé  ane  conclusion  rela- 
tive au  dernier  objet  dont  la  section  s'est  occupée.  La  voici  : 

Doit  être  interdit  l'emploi  des  substances  toxiques  à  la 
confection  ou  à  la  coloration  des  objets  usuels,  tels  que  : 
tissus,  teintures,  fleurs  artificielles,  jouets  d'enfants,  etc. 

M.  Girard  (Paris).  — J'approuve  la  rédaction;  mais  je 
propose  d'ajouter,  à  cette  nomenclature,  les  painaà  cacheter. 

—  La  rédaction,  avec  cet  ameadement,  est  mise  aux  voix 
et  adoptée  à  l'unanimité. 

M.  LE  Président.  —  Je  dois  signaler,  à  l'assemblée,  une 
omission  dans  notre  discussion.  J'en  suis  coupable  et  je  vous 
prie  de  la  réparer.  Nous  n'avons  pas  voté  de  conclusions  re- 
lalivemenl  à  l'emploi  de  l'étain. 

M.  dnnizuBo  (Rome).  —  J'estime  que  l'étain  destiné  aux 
ustensiles  appropriés  à  l'alimentation  doit  être  pur. 

M.  Mbbu  (Paris).  —  L'étain  employé  pour  l'étamage  des 
grandes  pièces  contient,  en  général,  5  p.  c.  de  plomb.  Il  est 
toujours  à  craindre  que,  par  l'absence  de  plomb  dans  l'étain, 
il  ne  se  produise  des  soufflures  pendant  le  travail  de  l'éta- 
mage. 

M.  Seuii»  (Bruxelles).  —  Les  ouvriers  déclarent  qu'il  est 
impossible  d'étamer  à  l'étain  pur. 

M.  ScBAEurràLB  (Parts).  —  Je  ne  crois  pas  aux  dires  de  ces 
ouvriers.  Le  travail  est  peut-être  moins  Tacile.  Mais,  pour  le 
service  de  la  marine,  nous  sommes  arrivés  à  obtenir  l'éta- 
mage de  nos  ustensiles  avec  de  l'étain  fin  Banca.  La  présence 
du  plomb  n'est  donc  pas  indispensable  pour  cette  opération. 

M.  Mbhu  (Paris).  —  Les  étains  fins  employés  ne  sont  pas 
toujours  cbimiquemeni  purs. 

M.  Maionen  (Londres).  —  Permettez-moi  de  vous  signaler 
incidemment  que  nous  sommes  parvenus  à  faire  exécuter  des 
écrous  en  étain  parfaitement  purs  pour  certains  appareils  de 
filtration  dont  j'aurai  l'iionneur  d'entretenir  la  section,  dans  sa 
prochaine  séance. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QimTIOlfB  DE  CBUIB,  d'bIGIËHB  ET  DU  SlLtlBRlTÉ  PCBUQUB  863 

M.  Crishbr  (Liège).  —  Il  est  indispensable  de  se  mettre 
d'accord  sur  ce  que  l'on  entend  par  étain  an.  Cela  ne  signifie 
pas  étain  pur  complètement  exempt  de  plomb.  En  Belgique, 
on  tolère  1  à  â  p.  c.  de  plomb. 

M.  GiBARD  (Paris).  —  En  France,  on  poursuit  l'emploi  de 
tout  étain  contenant  du  plomb.  Il  est  interdit  de  s'en  servir 
pour  rétamage. 

M.  ScHAEUPrtLE  (Paris).  —  M'appuyant  sur  les  Tails  que  j'ai 
cités,  j'émets  le  vœu  de  voir  exiger  l'emploi  exclusif  de  l'élain 
pur  toutes  les  fois  qu'il  est  destiné  à  venir  en  contact  avec  les 
aliments. 

M.  Gehard  (Paris).  —  On  pouriait  dire  :  L'étain  qui  doit 
être  en  contact  avec  des  substances  alimentaires  et  des  bois- 
sons, doit  être  chimiquement  pur. 

M.  CoLiGNos  (Monte-Carlo).  —  Je  propose  de  dire  :  étain 
fia,  au  lieu  de  :  i^tain  chimiquement  pur. 

M.  Cam4izzaro  (iîome).  —  La  qualification  d'élain  fin  peut 
donner  lieu  à  des  interprétations  difTérentes.  On  pourrait 
employer  les  mots  :  exempt  de  plomb  ou  d'autres  substances 
vénéneuses. 

—  L'assemblée  adopte  à  l'unanimité  la  rédaction  suivante  : 
L'étain  destiné  à  être  en  contact  avec  des  substances  ali- 
mentaires ou  des  boissons  doit  être  pur. 

M.  LE  Président.  —  La  parole  est  à  M.  le  D' Colignon,  pour 
donner  lecture  de  son  travail  sur  l'hygiène  et  les  eaux  ali- 
mentaires de  la  principauté  de  Monaco. 

M.  CoLiGKON  (Monte-Carlo).  — 

HBSsiEims, 
Les  savants  organisateurs  de  ce  Congrès  pharmaceutique  ont 
établi,  à  côté  de  sections  od  l'on  s'occupe  de  questions  purement 
proressionnelles,  une  section  de  chimie  et  d'hygiène  publique,  à 
laquelle  se  rattaclie  l'élude  des  eaux  potables  et  de  leur  composi- 
tion. Us  se  sont  rappelés,  en  agissant  ainsi,  que  la  chimie  était 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


864  SilNCES  DB  SECTlOn 

restée  partout  IVipanage  du  pharmacien,  In  base  de  son  art,  et  que, 
dans  les  comités  qui  ont  pour  mission  de  veiller  à  la  santé  publi- 
que, nous  étions,  grâce  à  la  connaissance  de  celle  science,  les  mem- 
bres  les  plus  écoutés. 

A  ce  litre.  Messieurs,  la  description  des  travaux  exécutés  dans 
la  principauté  de  Monaco,  pour  éloigner  de  ce  pays  les  germes  de 
toutes  les  maladies  ioTectieuses,  inLéressera,  je  l'espère,  les  mem- 
bres de  ce  Congrès.  Je  serai,  du  reste,  dans  le  cours  de  ce  mémoire, 
appelé  à  m'occuper  surtout  de  l'étude  des  eaux  alimentaires,  de 
leur  analyse  chimique,  de  leur  distribution  dans  une  ville,  autant 
de  sujets  qui  rentrent  dans  le  cadre  des  travaux  de  votre  associa- 
tion. 

Dans  l'ancienne  ville  de  Monaco,  qui  n'était,  à  proprement  parler, 
qu'une  place  forte,  on  s'était  déjà  occupé  d'une  Taçon  toute  parti- 
culière des  eaux  d'alimentation  et  les  princes  qui  régnaient  au 
moyen-Age,  soit  en  prévision  de  sièges,  soit  pour  subvenir  aux 
besoins  des  habitants,  avaient  doté  la  place  de  citernes  vraiment 
immenses.  Celles  seules  du  palais  contenaient  1500  mètres  cubes 
d'enu;  d'autres  situées  sur  la  versant  des  rochers  qui  dominent  la 
mer,  avaient  presque  la  même  cnpacité  et  en  outre  chaque  habitant 
avait  à  sa  disposition  une  citerne  particulière.  Mais  tout  le  inonde 
sait  que  les  eaux  de  citernes  sont  loin  d'élre  considérées  commo  des 
eaux  potables  sans  reproche.  Elles  ne  sont  pas  toujours  recueillies 
avec  les  soins  voulus  et  elles  entraînent  souvent  des  produits  orga- 
niques qui,  donnant  lieu  plus  tard  à  l'éclosion  de  germes  innombra- 
bles, rendent  ce  liquide  peu  propre  è  l 'alimentation.  Elles  sont 
d'ailleurs  crues  et  indigestes. 

Pources  diverses  raisons,  à  mesure  que  le  pays  se  développait  et 
que  sa  prospérité  croissante  amenait  de  nouveaux  étrangers  vers 
nos  régions  hospitalières,  on  dut  songer  à  faire  venir  une  eau  qui 
n'offrit  aucun  inconvénient  pour  les  usages  domestiques. 

Ce  furent  d'abord  les  eaux  du  Tenao  qui,  des  flancs  des  derniers 
contre-forts  des  Alpes- Maritimes,  furent  amenées  sur  le  rocher,  oit 
est  bâtie  la  ville  de  Monaco. 

Mais  les  quartiers  bas  de  la  Condamine  se  peuplaient  de  villas, 
sur  la  cdte  des  spélugues  s'élevaient  de  nombreux  hétels  ;  il  fallait 
encore  de  l'eau.  Une  première  machine  ëlevatoire  de  la  force  de  20 
chevaux  vapeur  et  pouvant  élever  300  mètres  cubes  d'eau  par  jour, 
fut  établie  sur  le  bord  de  la  mer.  Elle  aspire  l'eau  d'une  source 


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QUUnOHS  DE  CHtMlE,  D  BIGIfilfB  ET  DE  StLDBBITfi  PUBLIQUE  865 

d'uD  débit  considérable,  mais  qui  a  l'inconvéaieut  d'émerger  a  un 
niveau  à  peine  supérieur  à  celui  de  la  mer,  de  sorte  que,  malgré 
tous  les  travaux  exécutés,  elle  est  toujours  associée  à  une  petite 
quanUtée  d'eau  salée,  ce  qui  en  rend  l'usage  domestique  peu  agréa- 
ble. L'eau  de  la  source  Marchessaui,  à  cause  de  ce  déraut,  a  été 
réservée,  par  une  canalisation  spéciale^  à  l'arrosage  des  rues  et  des 
jardins  publics. 

'  Depuis  quelques  années,  une  autre  source  d'un  débit  de  300  à 
iOO  mètres  cubes  par  jour  a  été  captée.  L'eau  de  la  source  Marie 
est  élevée  par  deux  machines  A  vapeur^  l'une  de  45,  l'autre  de  32 
chevaux,  dans  des  réservoirs  situés  à  environ  80  mètres  d'altitude 
et  de  là  elle  est  distribuée  dans  toute  la  Principauté. 

Cette  eau  est  très  appréciée  des  habitants  à  cause  de  ses  qualités 
excellentes.  Elle  est  intermédiaire  par  sa  composition  chimique  entre 
les  eaux  de  la  Garonne  et  celles  du  Rhin.  L'analyse  chimique  qui 
en  a  été  foite  par  le  savant  professeur  Armand  Gaultier,  de  la 
Faculté  de  médecine  de  Paris,  a  donné  les  résultats  suivants  : 

La  température  à  la  source  le  S  juin  1882  par  une  température 
extérieure  de  21'  égale  13"  5. 

Densité  =  1.000ié  le». 

Elle  est  neutre  aux  papiers  sensibles. 

Elle  est  sans  odeur,  limpide  et  incolore. 

Le  résidu  sec  à  160°  a  été  de  0  gr,  928  par  litre,  lequel  est  formé 
do: 

Carbonate  de  chaux Ogr.1278 

—        de  magnésie 0  gr.0468 

Sulfete  de  chaux egr.0255 

Peroxyde  de  fer Traces. 

Silice 0gr,0080 

Chlorures  alcalins Ogr.0200 

Matières  organiques Traces. 

Total 0  gr.2281 

Le  résidu  à  160'*  brunit  à  peine  quand  on  le  porte  au  rouge 
sombre,  en  vase  clos.  II  ne  réduit  ni  le  chlorure  d'or,  ni  celui  de 
palladium.  11  en  résulte  que  les  matières  organiques  solubles  y  sont 
en  petite  quantité.  L'application  de  la  méthode  inaugurée  par 
Wurlz,  en  1881-82,  pour  l'étude  do  ces  subtances  dans  les  eaux 


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866  StAHCES  DE  SEaiON 

d'égout  de  la  ville  de  Paris,  a  permis  d'élablir  que  les  eaux  de  la 
source  Marie  contenaient  par  litre: 

Ammoniaque Ogr.00083 

Acide  nitrique Ogr.OOil 

Pour  la  recherche  des  matières  organiques  non  dissoutes,  en 
suspension  dans  l'eau,  M.  Armand  Gaultier  a  mis  en  pratique  la 
méthode  pastorîenne  pour  les  cultures  des  bactéries  et  les  pro- 
duits de  ces  cultures  ont  été  inoculés  k  des  animaux,  sans  résul- 
tat. Après  une  analyse  aussi  minutieuse  de  ces  eaux,  leur  va- 
leur ne  saurait  être  contestée. 

Le  débit  des  sources  que  nous  veuons  de  mentionner  donnait 
déjà  environ  100  litres  d'eau  potable  par  jour  et  par  habitant; 
mais,  en  prévision  du  développement  futur  de  la  Principauté,  on 
a  pensé  que  cette  quantité,  qui  metlîiit  notre  petit  pays  au-dessus 
de  villes  qui  passent  pour  être  lari^eraent  alimentées,  n'était  pas 
suffisante  encore  et  on  a  traité  avec  la  compagnie  générale  des  eaux 
qui  a  amené  en  ville  une  partie  de  l'eau  de  la  Vésubie,  laquelle 
sert  également  à  l'alimentation  de  Nice.  Cette  eau  arrive  dans  la 
Principauté  après  un  parcours  de  50  kilomètres.  Elle  est  clarifiée 
avant  sa  sortie  du  territoire  de  Nice.  La  compagnie  fournit  à 
Monaco  1850  mètres  cubes  par  24  heures,  soit  32  litres  par  se- 
conde. Les  réservoirs  de  provision  cubent  3î>00  mètres  et  ils  sont 
établis  à  85  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Voici  le  résultat  de  l'analyse  hydrotimétrlque  de  l'eau  de  la 
Vésubie,  EaiteparH.  le  pharmacien-major  de  l'hôpital  militaire  de 
Nice: 

Degré  hydrotimétrique 48"  5 

Substances  organiques 0  gr.0042 

Acide  carbonique 0gr.(H50 

Carbonate  de  chaux Ogr.0513 

Sulfate  etautres  sels  de  chaux     .     .     Ogr.HdO 
Sulfate  de  magnésie  ......     Ogr.0230 

La  compagnie  distribue  son  eau  au  domicile  même  des  particu- 
liers, les  autres  eaux  étant  réservées  pour  les  services  publics. 

Eu  résumé,  la  ville  reçoit  par  jour,  de  ces  diverses  sources, 
environ  3500  mètres  cubes  d'eau,  ce  qui  fait  280  litres  d'eau  par 
léte  et  par  jour,  c'est-à-dire  une  quantité  plus  de  deux  fois  supé- 
rieure à  celle  qui  est  distribuée  a  Paris  par  habitant. 


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OrESTlOHS  DE  CBmtB,  D'BÎGIËHB  et  DK  StLVBUTfi  PUBLIQUE  S67 

On  comprend, après  cela,  que  l'état  hygiénique  du  pays  se  soit 
amélioré.  Les  promenades  et  les  routes  sont  arrosées  hiver  el  été, 
les  rues  de  la  ville  subissent,  deux  fois  par  semaine,  au  véritable 
lavage  qui  entraîne,  dans  les  égouts,  tous  les  détritus,  toutes  les 
matières  en  décomposition  el,  malgré  la  dépense  énonne  qu'il  en 
résulte,  des  réservoirs  placés  en  lieux  élevés  sont  constammenl 
teEus  pleins  pour  pouvoir  procéder  régulièrement  à  des  chasses 
dans  les  égouLs.  Ctis  chasses  se  font  au  moyen  de  vannes  ayant  30 
centimètres  de  diamètre  et  que  l'eau  franchit  avec  une  grande 
pression.  Les  égouts,  partie  importante  du  système  d'assainisse- 
ment d'une  ville,  ont  été  construits  d'après  les  derniers  types.  Ils 
ont  I  mètre  iO  de  hauteur,  sont  de  sections  ovoïdes  et  ont  une 
pente  suffisante,  ils  sont  pourvus  en  plusieurs  endroits  de  sypbons 
automatiques  ;  mais  il  est  superflu  de  donner  ici  le  détail  de  leur 
construction,  qui  a  demandé  parfois  un  travail  considérable,  notam- 
ment sur  la  place  du  Palais  où  il  a  fallu  creuser  dans  la  roche  vive 
une  tranchée  de  6  mètres  pour  établir  le  radier  au  niveau  voulu. 
Le  système  du  tout  à  l'égout  a  été  écarté  et,  après  une  délibération 
du  iconseil  d'bygiène,  les  fosses  sont  devenues  obligatoires.  Les 
matières  sont  transportées  à  la  mer. 

Les  bienfaits  de  cette  nouvelle  installation  n'ont  pas  été  longs  à 
se  faire  sentir.  Des  épidémies,  légères  en  général,  de  diphthérie, 
de  variole  et  de  fièvre  typhoïde  se  développaient  presque  annuel- 
lement dans  le  pays.  En  1883,  une  véritable  épidémie  de  fièvre 
typhoïde  sévit  dans  la  vieille  ville  qui  ne  possédait  pas  encore 
d'égout  et  qui  était  peu  approvisionnée  d'eau,  300  sujets  sur 
une  population  de  1 200  habitants  furent  atteints  par  le  fléau.  Il  y  eu 
une  vingtaine  de  décès.  Depuis  les  travaux  d'assainissement  que 
nous  venons  de  relater  si  rapidement,  toutes  ces  épidémies  ont 
disparu  el,  quand  il  se  présente  un  cas  d'afièction  contagieuse,  il 
reste  isolé  et  ne  se  communique  pas  aux  environs. 

Cette  amélioration  de  l'étal  hygiénique  est  établie  d'une  façon 
irréfutable  par  la  statistique  suivante  qui  est  le  relevé  des  décès, 
à  l'état  civil. 

Pendant  la  période  quinquennale  de  1874  à  1879,  il  y  a  eu  665 
décès,  ce  qui  fait  une  moyenne  de  433  décès  par  an  ou  un  décès  sur 
47  habitants  3, 

Pendant  la  période  quinquennale  de  1879  à  1884,  en  disant  le 
même  calcul,  nous  obtenons  un  décès  sur  49  habitants  9. 

Ainsi  le  nombre  des  morts  a  diminué  depuis  l'adduction  des 


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868  IfiÀNCES  DE  BECDOH 

eaux  et  la  création  des  égouls.  Hais,  Messieurs,  où  nous  avons  pa 
apprécier  la  valeur  de  l'hygiène  bien  comprise,  c'est  l'année  der- 
nière, lorsqu'une  grande  épidémie  de  choléra  éclata  à  Toulon  et  k 
Marseille.  Toutes  les  villes  du  littoral  Méditerranéen  ont  été  pina 
ou  moins  contaminées  ;  Menton  et  Nice,  nos  plus  proches  voisines, 
ont  eu  quelques  cas;  mais  chez  nous  il  n'y  en  a  pas  eu  ao  seul, 
malgré  le  voisinage  du  camp  italien  de  cholérique^  de  Vinlimille,  et 
notre  situation  sur  une  voie  ferrée  parcourue  par  les  émigrants 
qui  quittent  Marseille  en  grand  nombre  en  temps  d'épidémie. 

Celte  constatation,  Messieurs,  a  une  grande  valeur  et  je  ne  crois 
pas  qu'il  ait  été  inutile  de  démootrer,  au  milieu  de  cette  réunion 
de  pharmaciens  et  de  chimistes  presque  tous  membres  de  conseils 
d'hygiène  et  de  salubrité,  qu'une  ville  qui  s'est  teoue  au  courant 
de  tous  les  progrès  accomplis  dans  l'art  d'assainir  les  cités,  a  vu 
diminuer  en  véritable  proportion  sa  mortalité  et  s'est  vue  épargnée 
par  l'épidémie  qui  sévissait  à  cété  d'elle. 

Nous  devons  ajouter  enfin  que  ce  remarquable  résultat  n'a  pu 
être  obtenu  aussi  rapidement  que  grâce  à  la  haute  protection  que 
notre  Souverain  accorde  à  toute  idée  pouvant  concourir  au  bien- 
être  de  ses  sujets. 

M.  Canniziauo  {Rome).  —  La  communicatioD  très  intéres- 
sante qui  vient  d'être  faite  par  l'honorable  membre,  m'engage 
à  vous  parler  immédiatement  de  celle  que  j'avais  rintention 
de  vous  présenter,  relativement  au  service  des  eaux  de  la 
ville  de  Rome.  Une  analyse  générale  des  eaux  a  été  exécutée 
par  le  laboratoire  de  chimie  de  l'iDstitut  d'hygiène  manici- 
pal.  Ce  travail  vient  d'être  publié  dans  le  Bolletino  délia 
Commissione  spéciale  d'Igiene  del  municipio  di  Romo;  nu- 
méro d'août.  Il  comprend  un  exposé  complet  des  recherches 
avec  pians  et  tableaux  à  l'appui.  Il  a  été  constaté  que  la  pro- 
portion des  nitrates  et  des  chlorures  était  beaucoup  plus 
considérable  dans  les  nappes  du  sous-sol  de  la  ville  que 
dans  les  nappes  des  terrains  avoisinants;  les  matières  orga- 
niques également,  ainsi  que  les  organismes  modîGant  la 
gélatine.  En  présence  de  ces  résultats,  la  municipalité  a  pris 
la  résolution  de  faire  fermer  tous  les  puits  en  communicatioa 
avec  ces  nappes  contaminées.  Il  n'a  pas  été  possible  d'arriver 


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QDBSIIORB  Dl  CHIMIE,  D'HIGltDB  R  Dl  SlLOMITl  PUBUOUI  869 

à  fixer  la  limite  maxitna  poar  la  teneur  des  eaux  [Wlables 
en  résidu  fixe.  Pour  la  teneur  eu  nitrates,  il  y  a  des  diffé- 
rences suivant  la  source  d'ob  provienl  l'eau.  Ainsi,  eu  ana- 
lysant les  eaux  des  alentours  de  Rome,  oîi  les  terrains  varient, 
où  il  y  a  des  terrains  volcaniques,  on  a 'trouvé  certaines 
quantités  de  nitrates,  de  phosphates,  etc  ;  ces  sels  ne  pro- 
viennent donc  pas  uniquement  du  sous-sol  urbain.  Il  est, 
dès  lors,  impossible  de  poser  des  chiffres  fixes;  il  faut  faire 
un  grand  nombre  d'analyses  très  précises  et  connaître  par- 
faitement les  terrains  que  les  eaux  traversent.  Alors  seule- 
ment, on  pourra,  loua  ces  éléments  réunis,  arriver  à  fixer  la 
composition  de  l'eau  dans  une  localité.  Pour  arriver  à  un 
résultat  réellement  profitable  à  l'hygiène  générale,  la  seule 
marche  il  suivre  est  celle  qui  a  été  adoptée  par  les  Etats- 
Unis.' Une  vaste  enquête  a  été  entreprise;  on  a  procédé  à 
l'analyse  des  eaux  dans  toutes  les  parties  du  territoire  et  le 
rapport,  soumis  aux  différents  comités  sanitaires  du  pays, 
permettra  de  rechercher  la  relation  qui  existe  entre  les  faits 
constatés  et  les  données  de  la  statistique  médicale.  Dans  le 
cours  de  ce  travail,  on  a  comparé  les  différentes  méthodes 
d'analyses  préconisées  et  l'on  a  constaté  que  l'on  devait  re- 
courir à  diverses  méthodes  pour  contrôler  les  résultais.  Les 
recherches  biologiques  n'ont  pas  été  omises  non  plus  dans 
cette  circonstance.  Rien  ne  doit  être  négligé  pour  déterminer 
tout  ce  qui  peut  avoir  une  influence  nuisible  sur  l'organisme. 
Je  propose  d'émettre  le  vœu  que  tous  les  gouvernements  pro' 
cèdent,  au  sujet  des  eaux  alimentaires,  à  une  enquête  ana- 
logue à  celle  qui  a  été  ordonnée  par  le  gouvernement  des 
Etats-Unis,  enquête  consistant  dans  l'analyse  de  toutes  les 
eaux  gui  servent  comme  boissons  dans  l'Union. 

M.  LE  Président.  —  Je  suis  persuadé  d'être  l'interprète  de 
la  section,  en  remerciant  M.  Colignon  et  M  le  professeur  Can- 
nizzaro  de  leurs  très  importantes  communications.  {Assenti- 
ment général.) 

le  crois  devoir  rappeler,  au  sujet  de  ce  que  vient  de  dire 
l'honorable  membre,  que  M.  le  professeur  Depaire  a  égale- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


870  b8«ncb8  db  ssgtioh 

menl  signalé,  à  Bruxelles,  la  oécessité  d'établir  la  corrélatioa 
entre  la  composition  des  eaus  en  dehors  de  la  ville  et  dans  le 
sous-sol  de  celle-ci,  comme  le  seul  moyen  d'avoir  une  idée 
exacte  des  influences  qu'elles  subissent  dans  ce  dernier. 

M.  Girard  [Parts].  —  Je  suis  d'avis  qu'il  faudrait,  dans  te; 
analyses  des  enquêtes  proposées  par  M.  Cannizzaro,  suivre, 
autant  que  possible,  les  mêmes  méthodes,  pour  arrivera 
faciliter  la  comparaison  des  résultats.  Je  signalerai  incidem- 
ment que,  lors  du  choléra  à  Paris,  mes  analyses  m'ont  bit 
constater  la  présence  d'une  proportion  assez  considérable  de 
nitrites  et  de  nitrates. 

—  La  proposition  de  M.  Gannizzaro,  mise  aax  voix,  est 
adoptée  à  l'unanimité. 

M.  LB  Président.  —  Kn  raison  de  l'excursion  i  laquelle  tous 
êtes  conviés,  je  suis  forcé  de  lever  la  séance.  Mais  j'ai,  annt 
cela,  à  remercier  M.  Caanizzaro  pour  l'hommage  qu'il  vint 
de  faire  à  la  section  des  importantes  publications  dont  ilsen 
fait  mention  à  l'index  bibliographique. 

La  séance  est  levée  à  onze  heures  et  demie. 

Le  Secr&aire,  te  PréatUnt, 

A.  DE  NAEYER.  D'  TH.  BELA'AL. 


Séance  du  i  septen^re  1 885. 
Présidence  de  M.  Beltil; 

La  séance  est  ouverte  à  neuf  heures  et  demie. 

Ont  signé  la  liste  de  présence  :  MM.  Batteur,  Belnl, 
Berquier,  Blas,  Cannizzaro,  Caries,  Daenen,  De  Myttenacre. 
DeNaeyer,  DeMandre,  Frey,  N,  Gille,  Giot,  Girard,  HerlaDi. 
Hersch,  Hagaet,  Janssens,  Kneef,  Lamouroux,  Leuken,  Lo- 
ret,  Lorge,  Maignen,  Maillard,  Michel,  Michelin,  Laid^ 
Mosca,  Mirland,  Pilley.Proot,  Schacht,  Sacré,  Salmon,Vand^ 
Vyvere,  Van  Hamel-Roos,  Van  Meickebeke,  Wauters,  elc 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDSmom  DB  CBIUR,  D  HieiftHB  ST  DE  SAIOBUTÉ  PCBLIQDB  Wli 

Prenneat  place  aa  barean  :  MM.  Cannizzaro,  Girard  et 
Mopca,  vice-présidents  d'honneur,  et  MM-  De  Naeyer,  Giot 
et  Lorge,  secrétaires. 

Il  est  donné  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  du 
S  septembre  ;  la  rédaction  en  est  approuvée  sans  observation . 

M.  LE  Peésidhit.  —  Le  premier  objet  à  notre  ordre  du  jour 
est  la  communication  de  M.  Van  Hamel-Roos  sur  les  falsifi- 
cations des  denrées  alimentaires. 

M.  Vam  ïÎAïiit-Roos  (Amsterdam).  — 


Si  je  prends  la  liberté  de  faire  appel,  pour  quelques  moments,  à 
votre  attention,  ce  n'est  certes  pas  pour  lâcher  de  traiter  à  fond  un 
sujet  si  important  que  a  la  falsification  des  denrées  olimentaires  s, 
ni  de  vous  indiquer  les  remèdes  efficaces  contre  cette  maladie  so- 
ciale qui,  j'en  suis  convaincu,  exigera  la  coopéraUon  assidue  et 
sérieuse,  non  seulement  de  tous  les  gouvernements  et  de  tous  les 
hygiénistes,  mais,  en  général,  de  tous  ceux  qui  veulent  sacrifier  une 
grande  partie  de  leurs  propres  intérêts  à  l'humanité  enlière^  au 
bien-être  de  la  sociélé. 

Je  n'ai,  en  ce  moment,  que  l'IotenLion  de  vous  communiquer 
quelques  cas  intéressants  de  falsifications  d'aliments  et  de  produits 
commerciaux,  observés  en  Hollande  ou  dans  ses  colonies,  et  d'y 
ajouter  quelques  observations  concernant  l'entente  internationale 
contre  la  falsification. 

Quant  aux  lois  qui  ont  rapport  à  la  feilsiâcation  des  vivres  en 
Hollande,  je  me  bornerai  à  observer  que  le  nouveau  code  pénal; 
arrêté  le  3  mars  1881,  mais  qui  n'est  pas  encore  en  vigueur,  doit 
remplacer  les  anciennes  lois  de  1 829  du  code  Napoléon,  et  que  sur- 
tout la  felsifîcation  des  produits  avec  des  substances  inoffensives, 
mais  tendantà  diminuer  la  valeur  des  marGh8udise3,est  punissable 
en  vertu  de  cette  nouvelle  loi. 

L'absence  de  règlements  ou  de  lois  sévères  pour  cette  répression 
est  cause  qu'en  Hollande,  la  statistique  fournit  des  preuves  écla- 
tantes de  différentes  fraudes  de  ce  genre. 

11  ne  s'en  suit  pas  que,  dans  la  Hollande,  le  nombre  de  malbi- 
teurs  et  de  falsificateurs  soit  plus  grand  qu'ailleurs  —  statistique, 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


873  sSarces  de  sbctioh 

du  reste,  difficile  à  établir;  —  mais  il  est  évident  que,  plus  les 
pays  voisins  iotroduiaent  des  lois  rigoureuses  à  ce  sujet,  plus  les 
bbncauls  tâchent  de  vendre  leurs  produits,  mauvais  ou  falsifiés, 
à  l'étranger,  c'est-à-dire  dans  les  pays  où  les  lois  ne  s'opposent  pas 
à  cette  introduction. 

Je  vous  cite,par  exemple  :  les  cretonnes  arsenicales.  Eh  bien,  ou 
en  a  vendu,  en  Hollande,  des  milliers  de  mètres,  labriqués  soit  en 
Allemagne,  soit  en  Angleterre,  pays  où,  comme  on  sait,  la  vente 
de  ces  mauvais  articles  est  défendu.  Ce  n'est  que  par  des  avis 
réitérés,  publiés  dans  les  journaux  par  les  autorités  médicales 
ou  par  des  chimistes,  que  le  public  s'est  abstenu  de  l'achat  do  ces 
articles,  qui  ont  déjà  occasionné  des  accidents  fâcheux,  surtout 
chez  les  personnes  bibles  ou  les  jeunes  enfants. 
y  Cn  bit  très  curieux  de  blsification  d'une  matière  employée,  ell&- 
méme  pour  folsifier,  fait  que  j'ai  eu  l'occasion  de  constater,  il  y  a 
quelque  temps,  consistait  dans  la  transformation  du  sucre  en  cou- 
leurs d'aniline.  On  veDdait.à  rtle  deJava,àSemarangetà  Soerabaya, 
de  la  fuchsine,  pour  colorer  les  vins,  les  limonades,  etc.,  à  plusieurs 
florins  le  Idlo,  celle-ci  n'était  que  du  sucre  cristallisé,  trempé  dans 
une  solution  concentrée  de  fuchsine.  Je  me  permettrai  de  vous 
montrer  cet  échantillon  comme  une  des  plus  curieuses  &lsilîca- 
tions. 

Quant  à  la  falsification  des  vins,  en  Hollande,  elle  ne  consiste,  en 
général,que  dans  le  mouillage  et  dans  l'emploi  de  dusses  étiquettes. 

Maintes  fois  j'ai  pu  constater,  dans  les  vins,  des  quantités  de  sul- 
fete  de  potasse  (provenant  du  plâtrage)  qui  déliassait  la  quantité  de 
deux  grammes  par  litre  (chiffre  admis  en  France).  Evidemment,  ces 
vins, interdits  pour  la  vente  en  France,  avaient  été  jugés  assez  bons 
pour  la  Hollande.  Un  de  ces  vins  présentait  la  composition  suivante  : 
Alcool  15,5  p.  c,  extrait  sec  3,10  p.  c,  cendres  0,65  p.  c,  sulfiUe 
de  potasse  par  litre,  4,775  grammes. 

Un  autre  cas  de  falsification  assez  grave,  a  été  observé,  il  y  a 
quelques  semaines,  à  rétablissement  chimique,  sous  ma  direction. 

J'ai  trouvé  dans  les  petits  pois  conservés,  la  quantité  notable  de 
143milligr  de  cuivre  par  kilo,  correspondant  à  environ  un  tiers  de 
gramme  de  vert-de-gris.  Quoique  celte  falsification  ait  été  déjà  plu- 
sieurs fois  observée,  je  crois  que  la  quantité,  dans  ce  cas-ci,  sur- 
passe les  chiffres  constatés  jusqu'à  présent. 

Par  rapport  aux  produits,  qui,  quoique  non  folstfiés  dans  le  vrai 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDXniONS  DE  CBIHIE,  D'HTGlb»  Vt  M  SiLUBBtTÉ  PUBLIQI»  873 

sens  du  mot,soat  nuisibles  par  une  préparation  non  soignée,  je  cite, 
entre  autres,  les  pommes  desséchées  introduites  de  l'Amérique,  et 
qui,  selon  les  analyses  Imites  à  Amsterdam,  contiennent  une  quantité 
assez  notable  de  sels  de  zinc  (malates).  parfois  jusque  5  p.  c,  et  qui 
ont  déjà  déterminé  plusieurs  cas  d^empoisonnement  sérieux.  Cest 
par  suite  du  procédé  de  dessication  sur  des  plaques  de  zinc,  que  se 
forment  ces  combinaisons  de  sels  nuisibles. 

Des  eaux  minérales  artificielles,  analysées  il  y  a  quelques  se- 
maines, contenaient  aussi  des  sels  de  zinc,  en  petite  quantité.  J'ai 
essayé  de  trouver  l'origine  de  ces  impuretés  et  voici  ce  que  j'ai  pu 
constater.  Les  fobricants  de  caoutchouc  semblent  se  permettre,  d'a- 
jouter, à  leurs  produits,  un  percentage  de  plus  de  SO  p.  c.  de  blanc 
de  zinc,  et,  comme  les  anneaux  en  caoutchoux  servent  pour  la  fer- 
meture des  syphons  et  des  flacons  à  boule  d'eau  gazeuse,  il  est 
évident  que  l'oxyde  de  zinc  des  surfaces  de  ces  anneaux  peut  entrer 
dans  la  composition  des  eaux. 

Parmi  les  produits  du  pays,  je  citerai  principalement  le  beurre, 
qui  est  sujet  à  felsiËcations.  C'est  surtout  depuis  l'essor  qu'a  pris 
la  fobrication  du  beurre  artificiel,  —  industrie  du  reste  fort  hono- 
rable en  elle-même,  —  que  les  falsificateurs  ont  profité  de  la  bonne 
réputation  que  notre  pays  possédait  par  rapport  au  vrai  beurre, 
pour  introduire  dans  le  commeree  plusieurs  produits,  consistant 
enti^ment  ou  partiellement  en  margarine. 

Les  liqueurs  fines  et  les  genièvres  si  renommés,  folsifiés  aupara- 
vant par  l'eau  ou  par  l'acide  sulfurique,  ne  sont  presque  plus  sujets 
à  ces  fraudes,  comme  différentes  analyses  à  diverses  époques  l'ont 
prouvé. 

Je  vous  ai  cité  des  cas  de  falsifications:  1*  où  les  échantillons 
étaient  falsifiés  dans  le  but  même  de  fraude,  et,en  second  iieu,DÙ 
les  produits  étaient  nuisibles  par  une  préparation  mal  soignée;  il 
me  resta  à  vous  communiquer  un  cas  qui  peut  se  présenter  quel- 
quefois, où  le  fabricant  agit  tout-b-fait  de  bonne  foi  et  produit  néan- 
moins un  article  mauvais  et  nuisible,  même  quand  il  est  convaincu 
de  suivre  toutes  les  règles  que  l'hygiène  lui  prescrit.  C'est,  par 
exemple,  la  fabrication  des  émaux  pour  les  ustensiles  de  cuisine, 
qui  entre  dans  cette  catégorie.  Il  y  a  quelque  temps,  on  trou- 
vait des  casseroles  qui  contenaient  dans  l'émail  des  sels  solubles 
de  plomb.  Par  des  recherches  répétées,  je  suis  parvenu  à  en  décou- 
vrir l'origine.  Comme  vous  savez,  on  ajoute  quelquefois  des  sels  de 
plomb  aux  émaux,  dans  le  but  de  diminuer  le  point  de  fusion  et 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S7i  8i*NCES  »B  SECnOH 

d'éparf^er  ainsi  le  combastible.  Ce  n'était  nullement  le  cas  ici,  et 
je  trouvais,  en  examinant  minutieusement  toutes  les  matières  pre- 
mières de  la  fabricittioQ,  qae  c'était  la  cryolithe  —  entrant  dans  la 
composition  de  l'émait  —  qui  contenait  des  quantités  notables  de 
plomb. 

Or,  la  cryolithe  qui  se  trouve  surtout  dans  le  Cro4!nland,  est 
quelquefois  accompagnée  de  filons  plombifërus.  De  cette  manière, 
on  s'explique  que,  par  le  moulage,  le  plomb  puisse  entrer  dans  la 
cryolithe  du  commerce. 

Je  n'abuserai  pas  de  votre  bienveillante  attention.  Messieurs,  en 
vous  énumérant  toutes  les  falsifications  observées  en  Hollande, 
dans  les  derniers  temps.  Je  pourrais  vous  citer  de  longues  listes 
d'analyses  d'échantillons  suspects,  faites  soit  par  les  conseils  médi- 
caux, soit  dans  les  laboratoires  particuliers;  mais,  comme  ces 
échantillons  proviennent  maintes  fois  de  la  même  partie  falsifiée, 
on  peut  former  naturellemenl  de  cette  parLie  une  quantité  pres- 
que illimitée  d'échantillons  qu'on  soumet  quelquefois,  dans  divers 
laboratoires,  à  l'expertise;  je  suis  d'avis  que  les  statistiques  d'ana- 
lyses exécutées  n'ont  qu'une  valeur  relative.  Pourjugerde  l'étendue 
de  la  l^lsiBcation  dans  un  pays,  Je  crois  qu'il  faut  surtout  lâcher  do 
découvrir  l'origine  du  mal  et  composer  une  statistique  des  ma- 
tières falsifiées,  plulât  que  du  nombre  d'analyses  exécutées. 

C'est  avec  un  vif  intérêt,  que  j'ai  pris  connaissance  de  l'excellent 
rapport  du  docteur  Belval  sur  l'entente  internationale  contre  la  &lsi- 
fication  des  denrées  alimentaires  et  des  boissons,  et  c'est  surtout  en 
tenant  compte  des  &its,  comme  j'en  ai  pu  observer,  il  y  a  quelque 
temps,  à  Amsterdam,  —  l'introduction  de  l'Italie  de  a  farine  de 
riz  B  contenant  plus  de  33  p.  c,  de  poussière  de  marbre;  —  que 
l'on  doit  se  réjouir,  qu'enfin, les  hommes  do  science  de  tous  les  pays 
font  des  efforts  efTicaces  pour  s'opposer  à  ce  grand  mal  social. 

Quant  aux  projets  énoncés  dans  le  rapport  mentionné,  je  prendrai 
la  liberté  d'y  ajouter,  non  pas  une  proposition,  mais  seulement 
ridée  suivante  ;  N'y  aurait-il  pas  moyen  de  se  réunir,  pour  consti- 
tuer un  journal  international,  publié  en  français  dans  une  des  capi> 
taies  de  l'Europe,  el  ayant  pour  but  spécial  d'avertir  le  public  de 
tous  les  pays,  contre  les  falsificatians  constatées,  de  fociliter  les 
communications  entre  les  hygiénistes  et  les  chimistes,  afin  qu'i  Is  soient 
de  plus  en  plus  d'accord  sur  les  méthodes  d'analyse  et  sur  les  chiffres 
normaux  à  fixer  pour  la  composition  des.  différentes  denrées  ou 
produits  commerciaux?  Tout  en  laissant  leur  valeur  aux  excellents 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QOBSTIOHS  DK  CHIMIE,  D'hTGIËNE  ET  DE  SALUBRITÉ  PUBLIQUE  875 

bulle^QS  et  journaux  scieotiliques  qui  existent  dans  les  divers  pays, 
je  suis  convaincu  qu'un  lien  inlemational,  par  un  lel  journal,  serait 
très  désirable  el  que  surtout  sa  distribution  gratuite,  sur  une 
grande  échelle,  aurait  des  suites  salutaires  pour  le  public. 

En  Hollande,  il  existe,  depuis  le  mois  d'août  188i,  un  <  Joumai 
contre  la  fabrication  des  denrées  alimentaires  et  produits  commer- 
ciaux >,  en  même  temps  voué  aux  intérêts  hygiéniques  et  indus- 
triels, sous  ma  rédaction,  et  c'est  avec  une  grande  salîsraclion  que  je 
puis  constater  que,  quoique  ce  joumai  soit  à  peine  entré  dans  sa 
deuxième  année,  il  y  a  déjà  obtenu  d'immenses  résultats;  grâce  au 
concours  puissant  de  presque  toute  la  presse  ;  on  a  dénoncé  plu- 
sieurs falsiScations  et  les  fabricants  ou  vendeurs  ont  été  oliltgés  de 
cesser  la  vente  des  produits  incriminés. 

Je  parle  donc  un  peu  d'expérience,  et  j'attends  une  grande  amé- 
lioration d'un  journal  international,  surtout  si,  sans  perdre  ou 
sacrifier  le  ton  sérieux  et  scientifique,  les  faits  sont  communiqués 
d'une  manière  tout  à  fait  compréhensible  pour  le  public,  de  telle 
sorte  que  les  grands  journaux  européens  puissent  insérer  les 
articles  populaires  dans  leurs  colonnes,  sans  être  obligés  de  changer 
le  texte. 

Je  n'hésite  pas  à  croire  que,  nonobstant  les  difficultés  qui  s'oppo- 
seront à  la  réalisation  de  mon  idée,  tous  les  hygiénistes  voudront 
s'associer  à  cette  lutte  internationale.  S'il  est  vrai  que  chaque  homme 
de  science  est  un  soldat  dans  la  grande  et  belle  phalange,  qui  a  pour 
devise,  sur  ses  drapeaux,  <Ie  bien-être  de  l'humanité  »,  el  s'il  est 
vrai  que  cette  a  Armée  du  salut  »,  dans  le  bon  sens  du  mot  -  -  a 
pour  but  de  vaincre  le  monde,  sans  l'aide  des  canons  Krupp  —  eh 
bieni  Messieurs,  soyons  de  braves  soldats  ;  serrons  les  rangs  et  unis- 
sons-nous tous  pour  combattre,  avec  les  armes  légales  de  la  justice 
et  de  la  science,  les  ennemis  de  notre  sanlél 

M.  Cables  [Bordeaitx).  —  Tout  en  approuvant  l'idée  d'une 
création  de  ce  genre,  il  est  un  point  auquel  je  ne  puis  me 
rallier.  C'est  ta  proposiiion  de  répandre  celte  publication  dans 
le  public.  Il  ne  faut  pas  effrayer  iDUtilement  celui-ci  par  la 
relation  des  fraudes  qui  se  commettent.  Ce  journal  doit  s'a- 
dresser uniquement  au  monde  scientifique. 

M.  LE  PnÉsiBENT.  —  Saus  vouloir  entrer  dans  la  discussion, 
je  me  contente  d'appeler  l'attention  sur.l'iDsoqciaace  ordi- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S76  sÉincis  SI  siCTion 

oaire  du  public  à  cet  égard.  Peut-êire  n'y  aurait-il  pas  de 
mal  à  lui  nioDlrerla  Décessité  de  Taire  exauiiDer  les  prodaite 
douteux  i]u'oa  lui  vend. 

M.  CtNNizzAiio  [Rome].  —  Une  revue  de  ce  genre  serait 
très  utile.  Le  public,  ne  lisant  généralement  pas  les  revues 
scientifiques,  celle-ci  serait,  par  le  fait  même,  spécialement 
destinée  aux  taboràloires.  Elle  serait  le  premier  pas  dans  la 
voie  de  l'eatenle  internationale  contre  la  falsification  des  den- 
rées alimentaires,  le  premier  vœu  de  noire  Congrès.  II  serait 
désirable,  à  tous  les  points  de  vue,  que  l'initiative  de  cette 
publication  TAt  prise  par  les  laboratoires  de  Paris  et  de 
Bruxelles.  Les  laboratoires  des  autres  pays  ne  larderaient  pas 
à  entrer  dans  l'alliance. 

M.  Van  Hauec-Roos  [Amsterdam).  —  Je  serai  heureux  de 
voir  la  section  se  prononcer  sur  la  proposition  que  j'ai  eu 
l'honneur  de  lui  soumettre. 

M.  Caklss  (Bordeaux).  Je  demande  qu'elle  vote  aussi  sur 
mon  amendement. 

H.  Canhizzaio  (Rome).  —  On  ne  saurait  empêcher  le  public 
de  lire  celle  revue. 

M.  Carlbs  (Bordeaux).  —  La  question  est  de  savoir  si  elle 
s'adressera  spécialement  au  public  ou  bien  aux  chimistes. 

M.  Van  Hahel-Roos  (Amsterdam).  —  La  revue  pourrait 
contenir  des  articles  indiquant  au  public  des  moyens  faciles 
pour  reconnaître  les  fraudes. 

M.  Battedr  (LUle).  —  Le  public  n'a  pas  besoin  d'être  initié 
aux  manipulations  chimiques  propies  à  déceler  les  fraudes. 

M.  Wauteis  (Ixelles).  —  Il  ne  saurait  d'ailleurs  en  faire 
usage.  Ce  sont  les  chimistes  seuls  qui  sont  à  même  d'utiliser 
les  indications  données  dans  une  revue  de  ce  genre,  celles- 
ci  pourraient  même  être  dangereuses  si  elles  étaient  livrées 
au  public,  vu  son  incapacité. 

M.  Van  Hamkl-Roos  (Amsterdam).  —  Cette  manière  de  voir 
ce  modifie  pas  le  principe  de  ma  proposition. 


zed.yGOOg[e 


QUESTIONS  DE  CHUin,  U'bIOIËNE  ET  DE  SALDBHITS  PUBLIQUE  877 

M.  LE  PitâsiDEKT.  —  J'allais  pi-écisément  faire  remarquer 
qu'il  y  avait  là  une  question  d'application  dislincle  de  l'idée 
principale.  Si  celle-ci  se  njalise,  la  revue  sera  nécessaire- 
ment scientifique,  comme  l'a  dit  l'honorable  M.  Cannizzaro, 
et  comme  le  désirent  MM.  Caries,  Batteur  et  Wauters;  mais 
ta  presse  quotidienne  el  les  journaux  de  vulgarisation  y  pui- 
seront des  indications  de  nature  à  signaler  au  public  les 
altératioDS  et  les  falsifications  dont  il  eal  utile  qu'il  se  préoccupe. 
Si  MM.  Van  Hamel-Roos  et  Caries  n'y  font  pas  d'opposition, 
le  principe  de  la  création  pourra  être  soumis  au  vote  de  la 
section.  {Assentiment.) 

—  La  proposition  d'émettre  un  vceii  en  faveur  de  la  créa- 
tion d'une  revue  internationale  des  falsifications  des  denrées 
alimentaires  et  des  boissons  est  mise  aux  voix  et  adoptée  à 
l'unanimité. 

M.  LE  PRBstDSHT.  —  Jo  remcrcie,  au  nom  de  ta  section, 
l'tionorable  M.  Van  Hamel-Roos  pour  sa  communication  el 
son  utile  initiative. 

M.  Vande  Vyvere  a  désiré  soumettre  à  la  section  la  ques- 
tion du  plâtrage  des  vins.  Avant  de  lui  accorder  la  parole, 
je  propose  à  la  section  d'inviter  l'honorable  secrétaire-géné- 
ral du  Congrès  à  prendre  place  au  bureau, comme  témoignage 
de  félicitations  et  de  remercîments  pour  te  dévouement  avec 
lequel  il  s'est  consacré  à  l'œuvre  d'organisation  du  Congrès. 
(Applaudissements.) 

M.  Vande  Vtvkre  {Bruxelles).  —  Je  vous  remercie.  Mes- 
sieurs, de  cette  marque  d'estime  dont  je  suis  vivement  flatté, 
elle  m'est  une  précieuse  récompense  pour  la  part  que  j'ai 
prise  à  celte  organisation. 

J'ai  cru  devoir  appeler  l'attention  de  la  section  sur  te  plâ- 
trage des  vins.  Je  regrette  que  le  temps  m'ait  manqué  pour 
vous  pr-ésenter  on  rapport  sur  cette  queMion,  je  me  bornerai 
donc  à  vous  exposer  brièvement,  à  ce  sujet,  mes  obser- 
vations : 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


87S  SÏAIICES  DE  BECTIOn 

Celte  opération  est  assez  commune,  des  lois  et  ctes  ordonoaDces  de 
police  divers  la  régissent.suivantlespays;  toléréed'aborden  France, 
elle  vient  d'y  être  soumise  à  une  réglementation  spéciale  qui  a  ea 
pour  effet  de  Taire  rejeter  dans  les  pays,  comme  la  Belgique  et  la 
Néerlande,  les  vins  plâtrés  dont  la  consommation  n'est  pas  permise 
en  France,  ce  qui  prouve,  une  fois  de  plus,  la  nécessité  de  lois  et  de 
dispositions  uniformes  dans  tous  les  pays,  pour  tout  ce  qui  concerne 
le  débit  des  denrées  ou  boissons  alimentaires,  altérées  ou  blsifiées. 

Le  plâtrage,  comme  nous  le  disions,  fut  d'abord  toléré  en  France, 
ensuite  d'un  rapport  de  MM.  Michel  Levy,  Raynaud,  Wurtz,  Barbier, 
Ville  et  Bussy,  rapporteur,  qui  conclut  :  (■  que  rien  dans  les  feits 
connus  jusqu'alors,  n'autorisait  à  considérer  le  vin  plAtré  comme 
pouvant,  dans  l'usage  habituel,  apporter  quelque  trouble  apprécia- 
ble dans  la  santé,  i'  qu'il  n'y  avait,  à  ce  point  de  vue,  aucune  raison 
d'en  interdire  la  vente  et  la  circulation;  <)•  que  l'emploi  du  plâtre, 
dans  la  fabrication  du  vin,  ne  saurait  être  assimilé  aux  mixtions 
nuisibles  à  la  santé  que  la  loi  a  mission  de  poursuivre  et  de 
réprimer. 

Ensuite  de  ce  rapport,  la  méthode  de  Sirane  fut  permise  et  on 
la  mit  bieniét  en  œuvre  dans  tout  le  midi  de  la  France  que  l'oïdium 
venait  d'envahir. 

Les  viticulteurs  trouvaient  d'énormes  avantages  au  plâtrage  des 
vins  médiocres,  ils  reconnurent  que  cette  opération  favonsait  la 
conservation  des  vins,  avait  pour  effet  de  les  clarifier,  d'aviver  leur 
couleur,  de  réduire  les  lies  et  de  prévenir  les  altérations  que  leur 
ferait  subir  le  transport.  Si  certains  vins  n'étaient  pas  pUtrés,on  ne 
saurait  les  fôire  voyager  et  ils  ne  pourraient  même  se  conserver  sur 
place;  le  plâtrage  permet  le  transport  au  loin,  il  permet  de  les 
garder  et  de  les  produire  sur  les  différents  marchés. 

Les  conclusions  du  rapport  de  la  commission  furent  bientôt  bat- 
tues en  brèche  et  M.  Poggiale,  dans  une  note  sur  les  changements 
que  le  plâtrage  peut  apporter  dans  la  composition  chimique  du  vin, 
démontra,  comme  t'avaient  déjà  fait  HM.  Bérard,  Chancel  et  Lamy, 
que  le  plâtre  en  poudre,  soit  qu'on  le  jette  sur  le  raisin,  au  moment 
du  foulage  de  la  vendange,  soit  qu'on  le  mette  directement  dans  le 
vin,  a  pour  effet  de  décomposer  le  bîtartrale  de  potassium,  l'un  des 
principes  les  plus  utiles  du  vin,  do  le  transformer  en  sulfote  de  po- 
tassium et  en  Eartrate  de  calcium,  qui  se  précipite.  Cette  transfor- 
mation introduit  dans  le  vin  un  sel  purgatif  à  la  dose  de  8  à 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIONS  DB  C&IMIB,  D'hYGIÈHB  ET  DE  SALDBKITt  PUBLIQDI  879 

t2  grammes  et  qui  a  une  action  irritante^  se  traduisant  par  des 
diarrhées.  Après  Poggiale,  Eugène  Delpont  prouva  que  le  plâtrage 
produit,  dans  la  composition  du  vin,  une  altération  nuisible  à  la 
santé  du  consommateur,  il  démontra  également  qu'il  est  inutile  aux 
vins  de  bonne  qualité,  qu'il  est  particuliëremont  appliqué  aux  vins 
de  mauvais  goât,  dépourvus  de  force,  provenant  de  raisins  moisis 
ou  non  parvenus  à  maturité,  ou  bien  encore  aux  vins  trop  colorés 
ou  trop  riches  en  tartre. 

Bussy  et  Buignet  poursuivirent  leurs  rechercbes  sur  le  plâtrage  et 
démontrèrent  que  l'immunité,  accordée  aux  vins  plâtrés  par  circu- 
laire de  H.  le  ministre  de  la  justice,  en  date  du  SI  juillet  1858, 
devait  être  absolument  rapportée. 

En  1878,  ensuite  d'un  rapport  de  M.  Gallard,  adressé  au  comité 
d'hygiène  publique,  le  ministre  de  la  justice  nomma  une  commission 
chargée  de  le  renseigner  sur  les  inconvénieuls  de  la  présence  du 
sulfate  de  potassium  dans  les  vins  du  commerce,  qu'elle  résulte  du 
plâtrage  du  moût,  du  mélange  direct  du  plâtre  ou  de  l'acide  sulfu- 
riquQ  au  vin,  ou  qu'elle  résulte  du  coupage  du  vin  non  plâtré  avec 
du  vin  plftlré.  Cette  commission,  composée  de  MM.  Bussy,  Bergeron, 
Lhéritier,  J.  Rochard,  Portier,  Ville  et  Legouest,  rapporteur,  émit 
les  opinions  suivantes  :  La  présence  du  suinte  de  potassium,  dans 
le  vin,  en  quantité  dépassant  5S3  milligrammes,  constitue  une 
altération  de  ce  liquide.  Le  plâtrage  dénature  le  vin  qu'on  y  sou- 
met. Les  présomptions  scientifiques  les  mieux  fondées  autorisent 
à  considérer  l'ingestion  j'ournalière  et  prolongée  de  doses  de  sulfate 
de  potassium,  telles  que  celles  que  l'on  trouve  dans  les  vins 
plâtrés  à  la  vendange,  comme  pouvant  exercer  une  influence  fâ- 
cheuse sur  les  voies  digestives  et  en  rapport  avec  les  dispositions 
parUculières  des  suj'ets. 

I^s  conclusions  du  rapport  furent  ainsi  formulées  :  i  Pour  ces 
t  motifs,  le  comité  est  d'avis  :  4°  que  l'immunité  absolue  dont 
I  jouissent  les  vins  plâtrés,  en  vertu  do  la  circulaire  do  M.  le  mi- 

<  nistre  de  la  justice,  en  date  du  21  juin  4858,  ne  doit  plus  f>tre 

<  officiellembnt  admise;  â°  que  la  présence  du  sulTate  de  potassium, 

<  dans  les  vins  du  commerce,  ne  doit  pas  être  tolérée  que  dans  la 
t  limite  mazima  de  %  grammes  par  litre.  > 

Poggiale  reconnut  é.galement  que  le  phosphate  do  potassium,  sel 
naturel  du  vin,  est  également  décomposé  par  le  plâtre  et  que  celui- 
ci,  saturant,  en  partie,  les  acides  du  moût  du  raisin  ou  du  vin,  en 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


8S0  StAKCES  DE  UCDON 

précipitait  les  phosphates  de  calcium  ou  de  magnésium  dissous  à 
la  faveur  de  ces  acides,  de  sorte  que  les  vins  plâtrés  ne  conte- 
Daient  plus  que  des  traces  de  cet  acide,  si  nécessaire  à  l'orga- 
nisme. 

Il  fit  des  expériences  qui  démontrèrent  que  le  sulfate  de  potas- 
sium, h  une  dose  de  10  à  13  grammes,  peut  souvent  amener  des 
résultats  alarmants;  et  même  provoquer  la  mort^à  une  dose  de  15  à 
20  grammes,  en  produisant  un  affaiblissement,  une  paralysie  mus- 
culaire, le  ralentissement  du  cœur,  la  réfrigération  consécuUveâ 
ce  ralentissement  et  (a  mort  par  syncope. 

Ensuite  de  ce  rapport,  M.  Cazol,  garde  des  sceaux,  adressa  une 
circulaire  aux  procureurs-généraux,  leur  ordonnant  de  poursuivre, 
à  titre  de  falsificateurs,  les  débitants  de  vins  contenant  une  quantité 
de  sulfate  de  potassium  aupérioure  à  i  grammes  par  litre. 

Celte  décision  souleva  des  récriminations  générales  et  M.  Jar- 
laud,  président  de  la  chambre  syndicale  des  marchands  de  vin, 
demanda  de  surseoir  aux  poursuites,  jusqu'à  l'écoulement  du  stock 
actuel. 

Cette  demande  fut  accordée,  mais,  aujourd'hui,  l'interdiction  est 
formelle.  Elle  existe  également  en  Italie,  en  Allemagne  et  dans  les 
cantons  de  Zurich  et  do  Genève. 

Uais,  Messieurs,  si  le  plâtrage  offre  des  dangers,  le  déplâtrage  en 
présente  de  bien  plus  grands  encore.  Un  de  nos  plus  savants  adhé- 
rents,  H.  le  professeur  Caries,  de  Bordeaux,  a  découvert  que  l'on 
employait,  à  cet  effetj  le  chlorure  de  barium,  afin  de  substituer  du 
chlorure  de  potassium  au  sulfate  de  potassium,  existant  dans  le  via 
plâtré.  L'addition  d'un  excès  de  ce  sel  peut  provoquer  des  empoi- 
sonnements, H.  le  D'  Courtez,  de  Bordeaux,  en  a  constaté,  récem- 
ment, un  chez  une  dame  âgée  de  i5  ans.  La  transformation  du 
sulfate  de  potassium  en  chlorure  de  potassium  n'est  guère  plus 
favorable,  puisque  Stuarl,  Cooper  et  Bouchardat  ont  démontré  que 
ce  sel  est  bien  plus  toxique  que  l'iodure  de  potassium.  D'après 
UH.  Caries,  Gayon,  Larnaudie  et  Btarez,  si  le  plâtrage  des  vins  est 
une  mauvaise  pratique,  au  point  de  vue  de  la  santé  publique,  le  dé- 
plâtrage l'est  encore  davantage,  1°  parce  que  le  vin  déplâtré  peut 
renfermer  des  sels  de  barium  toxiques,  %'  parce  que  ce  même  vin 
contient  du  chlorure  de  potassium,  sel  qu'on  ne  peut  prendre  impu- 
nément d'une  façon  suivie. 

Je  conclus  donc  en  engageant  la  section  d'émettre  le  vœu  : 


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QUBSnOIfS  DE  CaiMIE,  D'HTQlfelfl  ET  SB  BALEBRITt  PUBLIQUE  881 

1°  Qu'il  ett  désirable,  au  point  de  vue  de  l'ht/giine,  que  te  plâtrage 
det  vin»  toit  supprimé; 

i'  Que  la  tolérance  du  plâtrage  soit  temporaire  et  limitée  à  deux 
grammes  de  sulfate  de  potassium  par  litre; 

3"  Que  le  déplâtrage  soit  formellement  interdit; 

i'  Que  cesmesttres  fassent  l'objet  de  dispositions  réglementaires  dans 
tous  ks  pays. 


M.  Cahkimaio  {Rome).  —  En  Italie,  contrairement  à  ce 
qu'on  a  dit,  les  vins  sont  plâtrés  ou  ne  le  sont  pas,  en  raison 
de  lenr  préparation.  Le  conseil  d'hygiène  ayant  déclaré  que 
le  suirate  de  calcium  n'était  pas  nuisible,  le  gouvernement 
italien  a  adressé  une  circulaire  aux  municipalités,  pour  les 
engager  à  ne  pas  considérer,  comme  falsifiés,  les  vins  plâ- 
trés. Quelques  villes,  Milan,  entre  autres,  se  sont  refusées 
à  se  conformer  à  cette  circulaire.  Dans  ces  conditions,  j'es- 
time que,  jusqu'à  plus  ample  information  sur  la  nocivité  do 
sulfete  de  chaux,  on  peut  admettre  une  tolérance  de  deux 
grammes  par  litre,  ainsi  que  cela  est  autorisé  en  France. 

M.  Girard  (Parts).  —  On  ne  peut  exabrupto  imposer,  aux 
viticulteurs,  de  préparer  des  vins  complètement,  sans  l'in- 
tervention du  plâtre,  quoique  les  expériences  démontrent 
que  cette  substance  n'est  pas  une  nécessité  dans  la  prépara- 
tion des  vins.  En  principe,  cependant,  on  ne  doit  rien  intro- 
duire dans  le  vin,  el  il  faudrait  repousser  le  plâtrage;  mais, 
en  pratique  et  vu  les  usages  de  cette  industrie,  on  peut  ad- 
mettra une  tolérance  de  deux  grammes  de  sulfate  de  potas- 
sium, au  maximum. 

M.  LuiDGi  MoscA  (Turin).  —  Pour  le  moment,  il  serait  dan- 
gereux de  condamner  absolument  le  plâtrage.  Tous  les  viti- 
culteurs sont  accoutumés  à  l'employer  et  sont  convaincus  que 
leurs  produits  ne  supporteraient  pas  le  transport  sans  cette 
intervention.  Ils  devraient  modifier  leurs  procédés  de  prépa- 
ration, sans  avoir  la  certitude  de  réussir  et  il  y  aurait  inévi- 
tablement énormément  de  mécomptes.  Il  est  indispensable 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


888  sÉinCBs  de  SECnoN 

de  niaintenir  tout  au  moins  la  tolérance  de  deux  grammes  par 

litre. 

M.  G&NHinAio  {Eotne).  —  Je  suis  absolument  de  l'avis  de 
M.  Girard,  qu'en  principe,  on  ne  doit  rien  introduire  dans 
le  vin,  qui  ne  provienne  du  raisin. 

J'ai  le  fei  me  espoir  qu'on  peul  arriver  à  se  passer  du  plâ- 
trage. En  Italie,  le  gouvernement  a  institué  un  prix  pour  la 
rabricalion  des  vins  exempts  de  plâtre.  Plusieurs  proprié- 
taires ont  réussi;  d'autres  oni  perdu  leurs  vins.  Je  désire 
donc  voir  rejeter  le  plâtrage  en  principe,  tout  en  admettant 
momentanément  la  tolérance  de  deux  grammes,  au  maxi- 
mum, par  litre. 

M.  Vab  tK\xitAE  (Bruxelles).  —  Je  partage  complètement 
l'opinion  de  M.  Cannizzaro. 

M.  CiNBiïuio  {Rome).  —  La  méthode  de  préparation  des 
vins,  sans  l'intervention  du  plâtre,  est  différente  de  celle  qui 
emploie  celte  matière.  La  fermentation  se  produit  d'une  ma- 
nière différente  dans  l'un  ou  dans  l'autre  cas.  Maïs,  avec  les 
Qiéthodes  actuelles,  il  est  des  vins  qui  ne  se  conservent  pas 
sans  le  plâtrage.  C'est  pourquoi  l'on  ne  peut  condamner,  dès 
maintenant,  l'usage  du  sulfate  de  chaux  d'une  manière  ab- 
solue. Il  faut  que  les  viticulteurs  cherchent  et  arrivent  à  mo- 
diSer  leurs  procédés.  Mais,  au  point  de  vue  de  l'hygiène,  on 
doit  rejeter  l'emploi  du  plâtre  qui  exerce,  sur  l'économie, 
une  action  irritante.  Par  double  décomposition  entre  le  sul- 
fate de  chaux  et  le  biiarirate  de  potasse,  il  se  forme  du  bi- 
sulfate de  potasse  dont  l'action  n'est  pas  sans  danger.  Il  ne 
peut  y  avoir  là  qu'une  tolérance. 

M.  ViH  DB  Vtv8iie  (Bru-xelles).  —  Il  est  d'autant  plus  im- 
portant de  condamner  le  plâtrage  qu'il  s'emploie  spéciale- 
ment pour  les  vins  communs,  les  vins  ordinaires  qui  se  pren- 
nent en  plus  grande  quantité  que  les  vins  6ns. 

M.  GiRAiD  {Paris}.  —  La  proposition  à  voter  par  la  section 
devrait  mentionner  que  le  plâtre  employé  par  tolérance  doit 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QlTKSTIOIfg  Dl  CHinB,  D'HVGlim  ET  DE  SALDBUTt  PUBLIQUE  883 

être  pur;  et,  en  outre,  que  la  tolérance  du  plâtrage  ne  peut 
être  que  temporaire. 

M.  Mosa  (ITunn).  —  Les  vins  Don  plâtrés  se  troublent 
fréquemment.  II  ne  &ut  pas  être  absolu  dans  la  condamna- 
tion du  plâtrage. 

M.  BmQmtt.  (Provins).  —  Les  chimistes  allemands  admet- 
tent également  la  tolérance  de  deux  grammes. 

M.  LE  Pk^ident.  —  La  .«section  paraissant  d'accord  pour  re- 
jeter, en  principe,  le  plâtrage,  tout  en  admettant  une  tolé- 
rance, pourrait  peut-être  voter  tout  d'abord  la  conclosion 
suivante  : 

1'  Il  est  désirable,  au  point  de  vue  de  Thygiène,  que  le 
plâtrage  des  vins  soit  supprimé,  (dissentiment.) 

—  Cette  première  conclusion,  mise  aux  voix,  est  adoptée 
à  l'unanimité. 

M.  LB  pRSsiDBNi.  —  Une  deuxième  conclusion  pourrait  élre 
formulée  de  la  manière  suivante,  en  tenant  compte  des  opi- 
nions émises  par  la  plupart  des  orateurs  : 

â*  La  tolérance  du  plâtrage  doit  être  temporaire  et  limi- 
tée à  deux  grammes  de  sulfate  de  potassium  par  litre. 

M.  Fbei  [Douai).  —  Je  propose  la  suppression  du  mot 
temporaire. 

—  L'amendement  de  M.  Frey,  mis  aux  voix,  est  repoussé 
à  l'unanimité,  moins  deux  voix. 

I.a  deuxième  conclusion,  proposée  par  M.  Van  de  Vyvere, 
est  mise  aux  voix  et  adoplée  à  l'unanimité,  moins  une  voix. 

M.  LE  Pbbsidbht.  —  En6n,  pour  satisfaire  à  l'observation 
de  M.  Girard,  il  y  aurait  lieu  de  dire  : 

3'  Le  plâtrage,  dans  ce  cas,  ne  peut  être  opéré  qu'avec 
du  j^tre  pur. 

—  Cette  troisième  conclusion,  mise  aux  voix,  est  adoptée 
à  l'unanimité.  Il  en  est  de  même  de  la  4*  et  5*  conclusion  de 
M.  Van  de  Vyvere,  qui  ne  soulèvent  aucune  ot^ection. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


884  B<iifci8  SE  stcnoN 

M.  LB  pBisisBHT.  —  Les  différentes  conclusions,  adoptées 
par  la  section,  seront  communiquées  au  Congrès,  dans  sa 
séance  de  clôture,  par  M.  le  rapporteur  Denayer.  Je  ne  doute 
nullement  qu'il  n'y  soit  fait  bon  accueil. 

J'ai  à  signaler  l'envoi,  à  la  section,  de  deux  mémoires. 
L'un  est  de  M.  Zanni,  de  Constantinople,  et  s'occupe  des 
moyens  pratiques  pour  arriver  à  la  mise  à  exécution  deTeo- 
lente  internationale  contre  ta  falsiBcation  des  denrées  alimen- 
taires, conformément  aux  décisions  prises  par  le  Congrès,  en 
assemblée  générale.  M.  Zanni  préconise  tout  d'abord  la  no- 
mination d'une  commission  intematiouale  qui  serait  chargée 
de  préparer,  pour  le  prochain  congrès,  un  programme  des 
mesures  pratiques  propres  à  atteindre  ce  but. 

En  l'absence  de  M.  Zanni,  je  vous  propose  de  renvoyer  ce 
travail  au  comité  du  Congrès,  avec  prière  de  le  prendre  en 
sérieuse  considération.  {Adhénion  générale.)  {Voir  an- 
nexe XVJI.) 

Le  deuxième  est  de  M.  Nihoul,  à  Hornut  (Belgique),  et 
expose  le  système  établi  dans  le  pays  de  Hervé,  pour  empê- 
cher la  falsiScatiOn  du  beurre.  Ce  travail  pourrait  être  utile- 
ment recommandé  à  l'allention  du  comité  exécutif,  avec 
prière  d'insertion,  en  annexe,  au  compte-rendu  des  séances. 
(Adhésion  générale.)  {Voir  annexe  XVIII.) 

M.  Girard  vient  de  déposer  une  notice  sur  l'examen  hiolo  - 
gigue  des  eaux.  {Voir  annexe  ,Y/X  )  Je  vous  propose  de 
renvoyer  également  ce  travail  au  comité  de  publication  et 
de  voter  des  remerciements  à  notre  savant  collègue,  pour 
l'hommage  qu'il  veut  bien  faire  en  même  temps,  à  la  section, 
de  son  bel  ouvrage  :  Documents  sur  les  falsifications  des 
denrées  alimentaires,  dont  je  n'ai  plus  à  vous  faire  l'éloge. 
{Applaudissements.) 

La  parole  est  è  M.  Maignen,  pour  la  communication  sur  la 
filtration  des  eaux  et  la  démonstration  expérimentale  des 
résultats  que  donnent  ses  nouveaux  61tres. 

H.   MiiCREH  {Londres)  donne  lecture  de  son    mémoire 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDnnoiiB  Di  CHmB,  d'hygiëm  et  db  bàldbiitI  pdbliqdë       885 

(^Voir  annexe  XX)  et  fait  suivre  celle  lecture  de  diverges 
expériences  démonstratives  très  iatéreseantef). 

M.  LE  P^feiDiRT.  —  En  félicitant  et  remerciant,  au  nom  de 
la  section,  M.  Maignen,  pour  aoa  importante  commanica- 
tion ,  je  crois  qu'il  est  de  toute  justice  de  constater  que  toutes 
les  expériences  qu'il  a  faites,  ont  parfaitement  réussi  et  que 
ses  démonstrations  sur  le  filtrage  des  eaux,  du  vin,  de  l'u- 
rine, des  solutions  métalliques  se  sont  opérées  exactement 
comme  il  le  mentionne  dans  sa  communication.  {Approbation 
générale.) 

Messieurs,  nous  sommes  arrivés  à  la  Un  des  travaux  de  la 
section,  nous  pouvons  avoir  la  couvictiou  de  n'avoir  pas 
perdu  les  quelques  heures  que  nous  avons  pu  consacrer  en- 
semble à  l'examen  de  questions  de  chimie  appliquée  à  l'hy- 
giène. Il  me  reste  à  remercier  les  auteurs  des  différentes 
propositions  sur  lesquelles  la  section  a  été  appelée  à  délibé- 
rer, ainsi  j^ue  les  membres  qui  ont  aidé,  par  leurs  savantes 
observations,  à  l'élucidation  de  ces  questions.  Il  me  reste 
également  un  devoir  bien  agréable  à  remplir,  c'est  d'adresser 
nos  plus  chaleureux  remerciements  aux  membres  étrangers 
qui  ont  bien  voulu  franchir  de  longues  distances,  pour  nous 
apporter  le  concours  de  leur  science,  lis  ont  largement  con- 
tribué à  éclairer  nos  discussions.  Nous  leur  en  sommes  pro- 
fondément reconnaissants  ;  et  je  suis  persuadé  d'être  l'organe 
de  tous  mes  confrères  belges  de  la  section,  en  leur  donnant 
l'assurance  des  sentiments  de  haute  estime  et  de  profonde 
sympathie  qu'ils  nous  ont  inspirés  et  dont  nous  conserverons 
toujours  le  meilleur  souvenir. 

Je  déclare  terminés  les  travaux  de  la  troisième  section. 

—  La  séance  est  levée  à  midi. 

le  secrétaire,  Le  préndetU, 

A.  DE  NAEYER.  D-  Ta.  BELVAL. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


aUATRIÈÎMH!  SECTION  (') 

QuestionB  relatives  à  la  chimie  générale,  appliquée, 
llîologique  ou  légale. 


Séance  du  i"  teptembre  1885. 

La  séance  est  ouverte  à  neafheares  et  an  quart. 

MM.  De  Nobele,  président;  Féron  et  Fourdrain,  secré- 
taires, désignés  par  le  cooiité  organisateur  comme  membres 
du  bureau  provisoire,  installent  la  section. 

M.  De  Nobblb  (Gand).  —  Le  comité  d'organisation  du  Con- 
grès nous  a  chargés  de  la  mission  d'installer  la  quatrième 
section,  c'est  en  son  nom  que  nous  avons  l'honneur  de  dé- 
clarer ouverts  les  travaux  de  la  quatrième  section  el  que  nous 
prenons  provisoirement  place  au  bureau;  vous  aurez,  avant 
d'entamer  les  discussions,  à  adopter  le  règlement  général  et 
le  règlement  d'ordre  intérieur,  en  ce  qui  concerne  les  sec- 
lions,  et  à  procédera  la  nomination  du  bureau  définitif. 

Voire  ordre  du  jour  ne  comprend  que  l'examen  des  ques- 
tions suivantes  : 

I.  Faut-il  restreiodre  la  vente  de  la  morphine  par  le  pharmacien 
pour  empêcher  la  propagation  du  morphinisme?  Peut-on  Apporter 
des  lois  restrictives  à  la  vente  de  cet  alcalofde?  —  Happort  de 
M.  Madsen,  de  Copenhague. 

IL  Les  alcaloïdes  et  les  glacosides  vénéneux  ou  très  actiTs  de~ 


(*)  Lei  potes  qui  ont  été  fournies  su  secrets Ire-g^ndrel  du  Congres,  ponr  la 
Tédscllon  dn  compte-rendD  des  travaux  de  la  qustriime  section,  étalent  très 
IncMDplètee.  Hoas  prions  les  membres  du  Congrèa  de  nous  eicuser,  s'il  coosta- 
laleot  i|uelqae  omission  in*o1onta)rs  dans  les  pages  qui  Toni  saivre. 

E.  V. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDBsnons  RiUTiTis  k  ik  cnnu  aÉNtsiiK  SS7 

vraient  toujours  être  vendus  par  les  fobrieants  avec  l'indication  de 
leur  activité  physiologique.  —  Rapporteur,  H.  Madsen,  de  Copen- 
hague. 

III.  Y  a-t-il,  pour  le  pharmacien,  plus  d'avantages  à  préparer  lui- 
même  tous  les  médicaments  qu'il  emploie,  même  les  médicaments 
chimiques,  à  quelques  exceptions  près,  qu'à  les  acheter  tout  pré- 
parés dans  le  commerce?  —  Rapport,  de  M.  Patrouillard,  de  Gisors. 

D'autres  questions  poarroQt  être  proposées,  en  vertu  da 
règlement. 

Je  vous  demanderai  d'abord,  Messieurs,  si  quelqu'un  d'en- 
tre vous  a  une  observatioD  à  présenter  sur  les  divers  articles 
du  règlement,  relatifs  aux  réunions  de  sections.  —  Je  con- 
sidère votre  silence  comme  un  acquiescement  aux  stipula- 
tions de  ces  règlements  et  je  les  déclare  adoptés. 

Je  vous  prie,  Messieurs,  de  passer  à  la  nomination  du  bu- 
reau provisoire  du  Congrès. 

M.  Mabsbh  {Copenhague).  —  Je  vous  propose,  Hessienra, 
de  maintenir  les  membres  actuels  du  bureau  provisoire  dana 
leurs  fonctions  regpectives,  comme  membres  du  bureau  dé- 
finitif. [Applaudissements.] 

M-  Dx  NoBBU  (Gand).  —  Je  vous  remercie,  Messieurs,  au 
nom  de  mes  collègues  et  au  mien,  de  la  marque  de  sympa- 
thie et  de  la  conGance  dont  vous  nous  honorez,  nous  nous 
efforcerons  de  nous  rendre  dignes  do  choix  que  vous  venez 
de  Taire.  Le  bureau  effectirde  la  section  se  compose  donc  de 
MM.  De  Nobele,  président;  Gys,  vice-président;  Allewaert, 
Féron  et  Fourdrain,  secrétaires. 

Mais,  à  ces  noms,  je  vous  demanderai  de  joindre,  en  qua- 
lité de  présidents  d'honneur  de  section,  MM.  von  Waldheim, 
de  Vienne;  Walther,  de  Skien;  Drageodorff,  de  Dorpat; 
Lotze,  d'Odense;  Madsen,  de  Copenhague;  Brunnengraber, 
de  Rostock  et  Patrouillard,  de  GimTs.{Applaudi»sements  pro- 
longés.) Je  prie  ces  honorables  membres  de  vouloir  prendre 
place  au  bureau. 

Messieurs,  la  première  question  à  notre  ordre  du  jour  est 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


888  stincES  dk  sicnoii 

la  suivante  :  Faut'il  restreindre  la  vente  de  la  morphine  par 
le  pharmacien  pour  empêcher  la  propagation  du  morphi~ 
nismef  Peut-on  apporter  des  lois  restrictives  d  la  vente  de 
cet  alcaloïde? 

M.  Madsen,  deCopeDhague,  a  fait  rapport  sur  cette  ques- 
tion ;  je  vais  lui  donner  la  parole  pour  exposer  te  sujet. 

M.  Mai»bn  (Copenhague)  donne  lecture  du  discours  ci- 
après: 

MusiEtnta, 

De  tout  Iemp9  l'homme,  d'aussi  loin  qae  s'étandeot  nos  connsis-- 
SBDces  historiques,  ne  s'est  pas  contenté  des  aliments  nécessaires 
à  son  existence,  mais  il  s'est  servi  d'excilanls  divers,  et  surtout  de 
l'alcool  sous  toutes  ses  formes,  depuis  la  plus  simple  eau-de-vie, 
jusqu'au  vin  le  plus  fin,  depuis  l'arack  jusqu'au  kummel.  te  vin,  le 
thé,  le  café  constituent  de  nos  jours  des  nécessités  de  la  vie,  nous 
ne  saurions  nous  en  passer:  et  quoique  l'on  ne  puisse  pas  dire 
qu'ils  soient  directement  nutritifs,  on  ne  saurait  prétendre  qu'ils 
aient  un  efTet  nuisible  sur  l'organisme,  si  l'on  n'en  fait  pas  un  usage 
immodéré.  II  en  est  autrement  d'une  série  de  substances  qui  assu- 
rément agissent  d'une  façon  nuisible  sur  l'organisme,  telles  que  le 
haschisch,  l'opium  et  un  des  alcaloïdes  qui  s'y  trouve,  la  morphine. 
L'abus  de  l'opium  se  fait  surtout  en  Orient;  le  Coran  défend  le  vin, 
mais  les  Musulmans  ont  su  se  procurer  un  stimulant  qui  les  trans- 
porte, d'une  manière  encore  plus  facile  et  intensive,  dans  la  félicité  ; 
ils  n'ont  qu'è  aspirer  quelques  bouffées  de  leur  pipe,  et  tout  leur 
apparaît  couleur  de  rose.  L'opium  a  fait  de  terribles  conquêtes  ;  des 
nations  entières  se  sont  courbées  sous  son  joug,  témoin  :  les  Chi- 
nois; mais  l'opium  s'attaque  aussi  aux  nations  éclairées  de  l'Occi- 
dent, et  beaucoup  de  monde  succombe  des  suites  de  cet  affreux 
poison.  Je  me  bornerai  à  appeler  votre  attention  sur  la  manière  fecile 
dont  les  mères  tranquillisent  leurs  enfonts  dans  les  grandes  villes 
maiiu&cturières  d'un  des  plus  grands  pays  du  monde,  pendant 
qu'elles  s'en  vont  à  leur  travail  :  elles  leur  font  prendre  un  sédatif 
c  ioofAAty  sirup  >,  avant  de  quitter  leur  maison,  et  l'enfant  reste 
tranquille,  grAce  au  poison  que  lui  a  administré  sa  mère.  Les  opio- 
phages  et  les  morpbiuistes  existent  depuis  longtemps,  mais  la 
maladie  de  la  morpbiomanie  est  nouvelle.  Qu'est-ce  que  la  mor- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QtiEsnons  ulàtitbs  a  là.  couie  GÈnfisALs  889 

phiomaniet  Cest  un  désir  ardent  et  maladir  de  se  faire  une  petite 
pitjùre  dans  la  peau,  d'y  introduire  uae  petite  seringue  de  Pravaz  et 
de  communiquer  à  l'organisme  une  solution  de  morphine.  Wood  et 
Pravaz  ont  associé  leurs  noms  à  cette  découverte,  que  tes  médecins, 
an  commencement,  ont  utilisée  d'une  façon  fort  méritoire  pour  faire 
cesser  de  fortes  douleurs  et  pour  procurer,  à  leurs  malades,  un 
soulagement  prompt  et  sâr.  Maintenant,  ce  remède  est  sorti  des 
mains  des  médecins  et  est  devenu,  non  seulement  la  stimulant  Jt 
la  mode  du  monde  comme  il  fout,  du  grand  monde,  des  riches,  mais 
il  est  également  employé  par  toutes  les  classes  de  la  société.  Chaque 
cas  a  ses  raisons  spéciales,  mais  lu  résultat  est  le  même  pour  tous  : 
une  décadence  complète,  au  moral  et  au  physique.  Se  n'ai  pas  ici  à 
foire  la  description,  en  détail,  de  la  morphiomanie,  elle  est  du  do- 
maine de  la  médecine,  et  je  regrette  beaucoup  qu'une  discussion, 
qu'un  médecin  français  avait  promis  d'ouvrir,  au  congrès  médical 
de  Copenhague,  n'ait  pas  été  faite,  ce  médecin  n'ayant  pu  venir. 
D'un  antre  cété,  il  me  semble  correct  que  cette  question  soît  traitée, 
ici,  aous  sa  forme  actuelle  et  que,  si  l'on  veut  démontrer  la  nécessité 
urgente  de  mesures  préventives  contre  un  abus,  qu'alors  on  démon- 
tre aussi  que  cet  abus  existe  et  se  répand  de  plus  en  plus.  Chaque 
pays  a  sa  littérature,  sur  ce  sujet,  qu'il  serait  trop  fatiguant  de  com- 
muniquer ici.  Je  me  tiendrai  à  quelques  exemples  seulement.  — 
Pour  ce  qui  concerne  l'Allemagne,  HH.  Burkart  et  Levinstein  ont 
montré  combien  la  morphiomanie  est  répandue  dans  ce  vaste  pays, 
8!  riche  en  recherches  scientifiques.  Ils  ont  prouvé  spécialement  que, 
tandis  qu6  l'alcool  est  le  stimulant  dont  se  servent  ceux  qui  s'occu- 
pent de  travaux  physiques,  la  morphine  constitue  le  stimulant  des 
savants,  et  que  plus  d'une  étoile  brillante  a  succombé  à  ce  vice. 
En  1S7i,  Fiedler  était  déjà  en  état  de  citer  une  série  de  cas  de  ma- 
ladies provenant  de  l'abus  de  la  morphine,  et,  en  4880,  Burkart  et 
Levinstein  avaient  traité  jusqu'à  140  morphinomanes.  Quant  à  la 
France,  Laborde  et  Bail  ont  beaucoup  contribué  à  éclaircir  ce  sujet. 
Je  ne  puis  m'empècher  de  citer  quelques  paroles  de  M.  le  docteur 
Regnard,  prononcées  au  grand  amphithéâtre  de  la  Sorbonne,  repro- 
duites de  la  manière  suivante  par  un  auditeur,  et  qui  nous  montrent 
jusqu'à  quel  point  on  a  poussé  ce  vice  à  Paris. 

f  Nous  ne  connaissons  pas  tous  les  moutons  de  Panurge.  Imaginez- 
vous  que  certaines  gens  s'amusenl  à  s'empoisonner  parce  qu'à  cAté 
d'eux  d'autres  gens  s'empoisonnent.  Entrez  chez  ces  gens,  vous 
trouverez  sur  la  table  une  série  d'écrins  des  plus  brillants,  dorés 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


■BAKGBS  Bl  SKTIOK  890 

OU  argentés,  bronzés  ou  nacrés.  Vous  croyes  1res  naïvement  être 
en  présence  d'un  étalage  de  bijouterie  :  vous  n'y  êtes  point,  regar- 
dec  de  plus  près.  Vous  avez  devant  vous  une  admirable  collection 
de  seringues  :  oui,  tous  ces  objets  brillants,  dorés,  ce  sont  des 
seringues  à  injection.  Les  unes  sont  renTermées  dans  de  jolis  porte- 
cigarettes,  les  autres  sont  contenues  dans  de  charmants  petits 
nécessaires,  dans  des  flacons  à  sels,  etc.  Ces  différents  étuis  servent 
à  masquer  l'instrument  et  la  fiole.  Et  pourquoi  cette  seringue?  et 
pourquoi  cette  fiole?  Cet  outillage  luxueux  est  destiné  aux  heureux 
du  Tout-Paris  qui  ne  peuvent  plus  trouver  dans  le  théâtre,  dans  le 
jeu,  dans  les  courses,  dans  les  orgies,  les  émotions  dont  ils  sont 
avides.  Ce  sont  ces  gen»-U  qui  acbëteat  des  étuis  merveilleux  qui 
doivent  leur  rendre  un  peu  d'élasticité,  s'ils  ne  peuvent  leur  refriser 
lea  circonvolutions  cérébrales. 

iLes  fioles  contiennent  une  solution  de  morphine  ;  les  seringues 
servent  A  injecter  cette  solution  sous  la  peau.  Voulez-vous  savoir 
comment  on  devient  morpbiomane  dans  le  grand  monde  ?  Deux 
amis  ou  deux  amies  se  font  de  mutuelles  confidences;  l'une  «voue 
à  l'autre  qu'elle  est  las  des  joies  habituelles,  que  les  plaisirs  les 
plus  vifs  ne  lui  procurentancune  réaction.  L'amie  répond  qu'elleaussi, 
elle  s'est  trouvée  dans  cette  situation  désespérante,  .et  elle  raconte 
qu'elle  a  rencontré  une  consolation  dans  l'usage  de  la  morphine,  que 
l'emploi  de  cette  drogue  lui  a  rendu  du  ton,  du  brillant. 

Il  n'en  fout  pas  plus  pour  que  l'homme  blasé  ou  la  femme  ner- 
veuse deviennent  aussitét  morpbiomane.  Mais,  comme  il  faut  dis- 
simuler, comme  il  feut  garder  le  sentiment  de  la  coquetterie,  on 
achète  un  de  ces  luxu^ix  étuis  avec  la  seringue  en  or.  Aussi,  alors 
que  la  modeste  seringue  de  Pravat  coftte  6  francs,  nous  voyons  des 
seringues  mondaines  coûter  jusqu'à  360  francs  ;  celles-ci  sont  d'ail- 
leurs souvent  offertes  à  titres  de  cadeau  de  jour  de  l'an  ou  de  jour 
de  fête.  C'est  avec  cet  instrument  qu'ils  portent  toujours  sur  eux 
que  monsieur,  dans  son  cercle,  que  madame,  dans  sa  loge  à  l'Opéra^ 
cherchent  à  raviver  leurs  sensations  éteintes  et  leurs  désirs  étiolés. 

I  C'est  la  mode,  c'est  la  fontaisie  qui  provoquent  ces  intoxications 
abominables.  Il  y  a,  à  cAté  des  morphiomanes  qui  se  sont  peu  à  peu 
habitués  au  poison  pour  diminuer  les  violentes  douleurs  d'une  gas- 
tralgie ou  d'une  névralgie  Aciale,  toute  une  cat^nes  d'individus 
qui  s'empoisonnent  par  simple  caprice.  Ceux-là  sont  les  plagiaires 
dea  fumeurs  d'opium  chinois.  Les  morphiomanes  se  divisent  en 
deux  groupes  :  les  uns  s'empoisonnent  à  la  manière  honnête,  les 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTI(»(S  HEUTITES  a  la  CniHIR  GENERALE  891 

autres  à  la  manière  mondaine.  La  facilité  déplorable  avec  laquelle 
il  est  possible  de  se  procurer  les  solutions  de  morpfiinej  favorise  le 
développement  de  cette  nouvelle  maladie  parmi  les  oisifs  et  les 
dégénérés  de  la  haute  société,   d 

Cette  situation  n'est  pas  meilleure  dans  les  petits  pays,  ma  patrie 
en  est  la  preuve.  HH.  les  docteurs  fiùdde  et  Poaloppidan  ont  mon- 
tré^ dans  leurs  écrits,  combien  le  morphinisme  s'est  répandu  en 
Danemark.  En  très  peu  de  temps,  ils  avaient  traité  envinm 
trente  cas. 

Ud  mal,  dont  la  propagation  se  bisait  avec  une  telle  rapidité, 
devait  naturellement  attirer  l'attention  de  tout  le  monde  ;  la  presse 
médicale  le  signala  et  bientôt  la  presse  politique,  à  son  tour,  le  fit 
connaître.  Aujourd'hui,  on  peut  lire  partout  des  arlicles  qui  prou- 
vent l'intérêt  que  prend  le  public  à  combattre  ces  manies,  oo  voit 
surgir  partout  des  asiles  spéciaux  pour  la  guérison  des  morpbio- 
manes,  et  la  plupart  des  hôpitaux  admettent  journellement,  daos 
leurs  services,  des  malades  atteints  de  cette  affectioD. 

Il  est  du  devoir  des  autorités  sanitaires  d'examiner  ce  qu'il  est 
possible  de  faire,  par  voie  législative,  pour  arrêter  l'abus  de  l'em- 
ploi de  la  morphine.  Dans  la  plupart  des  pays  civilisés^  — ■  je  puis 
presque  dire  dans  tous  —  il  y  a  des  lois  qui  règlent  la  vente  des 
poisons,  et  même  dans  les  pays  les  plus  libres,  comme  en  Angle- 
terre, il  y  a  une  tendance,  en  ce  moment,  à  rendre  plus  sévères  les 
dispositions  réglementaires,  relatives  au  débit  des  poisons  et  à  mo- 
nopoliser celui-ci  entre  les  mains  des  pharmaciens.  Il  est  indiscu- 
table que  plus  les  lois  contre  le  débit  des  poisons  soat  sévères,  plus 
le  nombre  des  empoisonnements  diminue,  et  cela  pour  deux  rai- 
sons :  d'abord,  parce  que  les  poisons  destinés  à  être  vendus  ne 
tombent  pas  entre  les  mains  de  personnes  ignorantes  el  que,  par  là, 
on  empêche, en  partie, les  méprises;  ensuite, parce  que  c'est  toujours 
une  entrave,  pour  les  gens  qui  veulent  se  procurer  du  poison  dans 
UQ  butcriminel,que  d'être  forcés  de  feiredes  détours  pour  l'obtenir. 

II. 

Pour  me  rendra  compte  exactement  des  lois  restrictives  actuelles 
dans  les  différents  pays,  j'ai  commencé  par  adresser  une  ©irculaire 
aux  bureaux  des  sociétés  pharmaceutiques.  Dans  cette  circulaire, 
je  posais  les  deux  questions  suivantes  : 

c  f  '  Quelles  sont  les  lois  ou  mesures  administratives,  dans  votre 

53. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


89S  BSlNCES  DE  BSCTIOH 

pays,  concernant  le  débit  de  la  morphine,  de  l'opium  et  de  leurs 
préparations?  > 

<  S"  Quelques-unes  de  ces  préparations  peuvent-elles  être  déli- 
vrées par  les  pharmacies,  sans  ordonnance  du  médecin,  et  les- 
quelles? s 

J'ai  déjà  eu  l'honnenr  de  remercier,  par  écrit,  mes  collègues  de 
Tempressemeni  que,  pour  la  plupart,  ils  ont  mis  à  me  répondre  ;  je 
saisis  l'occasion  pour  répéter  ces  remerciements,  aujourd'hui,  de 
vive  voix. 

Après  avoir  étudié  ces  réponses,  il  fout  que,  dans  cette  question 
comme  dans  plusieurs  autres  relatives  à  la  pharmacie,  je  fasse  une 
sévère  distinction  entre  les  pays  où  l'exercice  de  la  pharmacie  est 
monopolisé  et  ceux  où  il  est  ou  complètement,  ou  presque  libre. 

La  monopolisation  de  l'exercice  de  la  pharmacie  existe,  lorsqsa 
l'Etat  prête  son  appui  de  telle  façon  qu'il  faille  une  autorisation  spé- 
ciale de  l'Etat,  pour  établir  et  diriger  une  pharmacie,  lorsque  celte 
concession  ne  se  donne  qu'à  ceux  qui,  par  différents  examens  éta- 
blis par  l'Etat,  se  sont  montrés  capables  d'entreprendre  une  telle 
administration.  Dans  la  première  catégorie  de  ces  pays,  il  existe,  en 
général,  des  prescriptions  restrictives  pour  la  délivrance  de  la  mor- 
phine; dans  les  derniers,  au  contraire,  ces  restrictions  de  vente 
sont  très  rares. 

J'appellerai  l'attention  sur  la  première  catégorie  et  je  commence- 
rai par  VAllemagne. 

Il  n'y  a  qu'une  seule  prescription  générale,  celle  de  considérer  la 
morphine  comme  un  poison  qui  ne  doit  être  délivré  que  sur  l'or- 
donnance du  médecin.  Chaque  Etat  a  ensuite  ses  lois  spéciales.  Je 
citerai  les  plus  importantes. 

AfliuLT^  6  février  1876  :  f  Les  sels  de  morphine,  tant  en  poudre 
»  qu'en  solution,  ne  doivent  être  délivrés  qu'une  fois  sur  la  même 
»  ordonnance.  —  Les  ordonnances  sont  retenues  à  la  pharmacie.  > 

Sui,  18  ootU  1876  :  t  Tout  liquide  devant  servir  aux  injections 
»  hypodermiques  ne  doit  être  délivré  qu'une  fois  sur  la  même  or- 
»  doonance.  >  —  Annulé  en  partie  par  rescrit  du  2i  mars  1 877. 

Pbossb,  Berlin,  3  juin  1878  :  c  Les  ordonnances  de  médecins 
»  prescrivant  des  solutions  de  sels  de  morphine  pour  l'usage  hypo- 
1  dermique,  doivent  être  renouvelées  chaque  fois;  il  en  est  de 
>  même  de  celles  qui  prescrivent  de  la  morphine  pour  l'usage  în- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIONS  HBLilTIVES  A  Lk  CRtMIE  GËNfiRALE  893 

»  tarne  ou  pour  lavements,  quand  elles  surpassent  0,03  centi- 
»  grammes.  > 

BRtiflswj»,  i8  décembre  1878:  <  Les  ordonnances  contenant  de 

>  l'opium  ou  de  ses  alcaloïdes  doivent  être  renouvelées  quand  la 

>  poids  de  ces  substances   surpasse  la  dose  singulière   maxîma 

>  lixée.  B 

Oldehboukg,  34  mat  1870  :   a  Les  solutions  de   morphine  pour 

>  usage  hypodermique  ne  doivent  être  délivrées  qu'une  fois  sur  la 
»  même  ordonnance.  » 

Hecklemboubg,  26  mat  1879  :   a  L'opium  et  ses  préparations  ne 

>  peuvent  être  délivrés  qu'une  fois  sur  ordonnance,  quand  le  poids 
s  surpasse  la  dose  singulière  maxima.  s 

Hesse,  Carlsruhe,  29  mai  1 880.  —  Même  loi. 

Wurtemberg,  Z  décembre  1875  :  «  La  répétition  des  ordonnances 
s  contenant  de  la  morphine  ou  de  l'opium,  ainsi  que  celles  prescri- 
9  vanl  des  solutions  de  morphine  pour  l'usage  hypodermique  n'aura 
B  lieu  qu'une  fois,  à  moins  qu'il  n'y  ait  urgence  et  rieu  de  sus- 
B  pect.  > 

Quant  à  la  Russie,  il  n'y  existe  pas,  que  je  sache,  de  loi  spéciale 
pour  le  débit  de  la  morphine,  mais  les  lois  contre  les  poisons  y  sont 
si  rigoureuses  et  la  délivrance  des  médicaments  y  est  entourée  de 
telles  précaulioDS,  —  toute  ordormance  étant  retenue  dans  les  phar- 
macies—  que  celles-ci  deviennent  superflues.  Les  poisons  se  divi- 
sent en  deux  classes  :  les  forts  et  les  moins  forts.  Les  forts  poisons 
doivent  être  gardés  sous  clef  et  pesés  uniquement  par  la  personne 
qui  a  la  clef  de  l'armoire  où  on  les  serre.  Quand  un  de  ces  poisons 
entre  dans  une  composition,  l'ordonnance  est  copiée  et  elle  ne  peut 
pas  être  délivrée  de  nouveau,  à  moins  que  le  médecin  ne  l'ait  ex- 
pressément indiqué  et  n'ait  revétuj'autorisation  de  sa  signature. 

A  cette  classe  appartiennent  la  morphine  et  les  autres  alcaloïdes 
usités  de  l'opium.  La  délivrance  des  remèdes  à  action  héroïque,  sur- 
tout les  opiats  pour  usage  interne,  est  régie  par  les  mêmes  lois.  On 
délivre,  sans  ordonnance,  les  médicaments  suivants  :  tioctara  opii 
benzoïca  ;  tinclura  opii  ammoniata. 

En  Suède,  en  Nokvëge  et  en  Danemiki,  il  y  a  aussi  des  lois  restric- 
tives, mais  elles  diffèrenl  pourtant  les  unes  des  autres  :  celles  de 
Danemark  sont  les  plus  sévères.  Ha  Suède,  les  preacriptîons  conte* 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


89i  SÊANCBS  DE  SECTION 

nant  de  la  morphine  et  de  l'opium,  pour  usage  interne,  pour  les 
yeux,  ou  en  suppositoires,  ne  doivent  Mre  délivrées  qu'une  fois. 
Il  est  pourtant  permis  de  délivrer,  sur  une  ordonnance  délivrée 
déjà  une  fois,  en  cas  d'urgence,  où  l'on  no  peut  obtenir  la  signature 
du  médocin,  la  quantité  de  morphine  ou  d'opium  qui  correspond  à 
la  dose  maxima.  On  délivre,  tans  ordonnance,  la  teinture  Thiele- 
mann,  qui  contient  (0  p.  c.  de  teinture  d'opium.  Poar  la  Norwège,  il 
y  a  des  lois  analogues,  le  médecin  y  a  pourtant  le  droit  d'écrire  sur 
80D  ordonnance,  prescrivant  de  l'opium  ou  de  la  morphine,  qu'elle 
peut  être  renouvelée  trois  fois,  et  sur  l'étiquette  de  la  fiole  vide, 
qu'elle  peut  élre  délivrée  encore  une  fois.  Le  sgrupus  opiatus  et  le 
liquor  ophtalmicus  se  vendent  sans  prescription. 
■  Concernant  la  GnfcCE,  M,  le  docteur  Landerer  m'écrit  :  c  Les  prépa- 
rations d'opium  et  les  solutions  de  morphine  ne  peuvent  être  déli- 
vrées que  sur  ordonnance  du  médecin.  Toute  infraction  est  punie  en 
vertu  de  la  loi.  > 

Je  ne  ferai  que  mentionner  l'étal  des  choses  en  Tubquie.  Le  même 
correspondant  donne  une  description  1res  animée  des  cafés  d'opium 
à  Constantinople,  dans  lesquels  on  mange  et  fume  l'opium  jusqu'à 
s'endormir  d'un  profond  sommeil  ou  se  disputer  comme  des  bétes 
féroces.  Je  ne  sais  si  la  morpbiomanie  a  pénétré  également  dans  ce 
pays,  mais  cela  n'est  guère  nécessaire,  l'opiummanie  y  fait  assez 
de  ravages. 

En  Prince,  il  n'y  a  point  de  lois  spéciales  contre  le  débit  de  l'opiam 
et  de  la  morphine,  mais  ces  substances  sont  comptées  parmi  les  poi- 
sons, selon  l'ordonnance  du  roi,  du  S9  octobre  <8t6.  D'après  cette 
ordonnance,  il  n'est  permis  de  délivrer  aucune  préparation  de  mor- 
phine ou  d'opium,  sans  prescription  du  médecin.  Celles-ci  doivent 
être  inscrites  dans  un  journal  et  ne  sont  pas  délivrées  au  public, 
mais  il  parait  que  les  malades  peuvent  renouveler  la  médecine, 
d'après  la  prescription  inscrite. 

Les  lois  restrictives  de  la  Suisse  sont  les  mêmes  que  celles  de  la 
France. 

Dans  tous  les  pays  que  je  viens  de  nommer,  le  débit  de  l'opium 
et  de  la  morphine  dépend,  ou  des  lois  spéciales,  ou  des  lois  géné- 
rales contre  les  poisons,  et  exige,  en  tous  cas,  l'ordonnance  du 
médecin.  Je  passerai  maintenant  aux  pays  où  cette  ordonnance  n'est 
point  nécessaire,  oùj  pour  ainsi  dire,  te  débit  de  ces  substances  est 
libre.  Au  premier  rang  de  ces  pays  sont  l'Angleterre,  ta  Hollande, 


D,B,t,zed.yCOOgle 


QmSTIOm  RKUT1TB8  k  LA  CHIMIE  GÉHÉRALI  895 

la  Belgique  et  l'Amérique  du  Nord.  L'opium,  ses  préparations  ainsi 
que  la  morphine  rcssortissenl,  dans  tous  ces  pays,  à  la  législation.  [I 
n'y  faut  aucuno  ordonnance  de  médecin  pour  délivrer  ces  substan- 
ces, on  exige  seulement  que  celui  qui  fait  le  débit  de  la  substance 
sacbeà  qui  il  la  vend,  que  le  nom  du  poison  ainsi  que  le  nom  et 
le  domicile  de  l'acheteur  soient  inscrits  dans  un  livre  ad  hoc;  le 
pharmacien  doit  exiger  l'indication  de  l'usage  qu'on  en  fera. 

Quant  à  la  Belgique,  je  me  bornerai  à  citer  la  seule  loi  qui  régît 
cette  vente  : 

«  Il  ne  pourra  être  fourni  aucune  substance  vénéneuse  ou  sopori- 
fique qu'en  vertu  d'une  ordonnance  écrite  et  dûment  signée  par  un 
docteur  en  médecine,  chirurgien,  accoucheur,  pharmacien  ou  autre 
personne  connue,  et  lorsque  ces  substances  sont  destinées  à  un 
usage  connu,  sous  peine  d'une  amende  de  cent  florins,  qui  sera 
doublée  à  chaque  récidive;  et  seront  les  vendeurs  ou  fournisseurs 
desdites  substances  vénéniiuses  ou  soporiflques  tenus  de  conso  ver 
ces  ordonnances  pour  leur  responsabilité,  sous  peine  de  23  florins 
d'amende.  » 

Cette  loi  est  d'aulant  plus  surprenante,  qu'on  y  voit  le  mot  a  or~ 
dimnance  »  qui  ne  s'applique,  en  général,  qu'aux  prescriptions  des 
médecins,  employé  dons  un  sens  bien  plus  étendu,  puisque  toute 
personne  connue  peut  signer  une  autorisation  h  délivrer  ces  [Ktisons. 

m. 

Par  ce  qui  précède,  j'ai  fait  voir,  à  larges  traits,  l'étendue  de  la 
morphiomanie  et  les  lois  établies,  réglant  le  débit  de  la  morphine. 
Plusieurs  questions  connexes  se  présentent  maintenant;  entre  au- 
tres choses,  on  se  demande  principalement,  si  les  lois  restrictives 
arrêtent  les  abus  ou  non;  si  les  pays  où  l'on  obtient  facilement  la 
morphine  sont  plus  mal  placés  vis-à-vis  de  la  propagation  de  la 
morphiomanie,  que  ceux  qui  sont  protégés  par  une  législation 
sévère.  Et  enfin,  quelles  expériences  a-t-on  faites  dans  les  pays  où 
régnent  les  lois  sévères? 

A  la  première  question,  je  crois  pouvoir  répondre  par  un  t  oui 
absolu  u,  L't  la  preuve  en  est  que  les  méJcciits,  qui  sont  les  meilleurs 
juges  dans  cette  affaire,  recommandent  sans  réserve  et  conseillent 
tes  lois  rigoureuses,  quoique  celles-ci  leur  rendent  toujours  leur 
Uche  plus  difficile.  Hais  il  en  est  ainsi  dans  la  nature  des  choses, 
quand  on  compare  la  morphiomanie  aux  autres  vices  ;  ce  qui  s'ap- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


896  sbHcn  m  sicnon 

plique  à  l'an,  doil  aussi  pouvoir  s'appliquer  à  l'autre.  On  ne 
saurait  empêcher  l'ivrognerie  au  moyen  des  lois,  mais  l'Etat  et 
l'initiative  privée  Tont  leur  possible;  on  met  de  gros  impAts  sur 
l'alcool  et  des  sociétés  de  tempérance  se  forment  partout.  On  ne 
peut  empêcher  les  gens  de  voler,  mais  chacun  cherche  à  défeodre 
son  bien,  et  l'Etat  punit  le  crime.  On  ne  peut  empêcher  le  suicide 
au  moyen  du  poison,  mais  l'Etat  publie  des  lois  qui  règlent  la 
vente  des  poisons,  ot  diminue  par  là  la  danger  que  court  le  public. 
Bien  des  morphiomanes  maudissent  la  raciiité  avec  laquelle,  la 
première  fois,  ils  ont  eu  de  la  morphine,  facilité  qui  leur  a  coûté 
bien  cher;  le  grand  nombre  de  médecins  et  de  pharmaciens  qui, 
chaque  année,  grossissent  les  rangs  des  morphiomanes,  en  sont 
une  preuve  incontestable.  Quant  à  prouver,  par  la  statistique,  que 
l'état  des  choses  est  meilleur  dans  les  pays  protégés  que  dans  les 
autres,  je  ne  saurais  le  faire,  car,  malheureusement,  il  n'existe  pas 
encore  une  pareille  statistique.  Je  donnerai  pourtant  quelques  indi- 
cations qui  prouvent  l'utilité  de  ces  lois,  mais  j'avoue  qu'elles  no 
constituent  pas  une  preuve  suffisante.  Dès  la  première  année,  après 
l'introduction,  en  Danemark,  en  tS82,  des  lois  plus  sévères  contre 
la  vente  de  la  morphine,  la  plus  grande  maison  de  commerce  qui 
tient  les  seringues  à  morphine,  à  Copenhague,  n'en  vendit  que  la 
moitié  du  nombre  qu'elle  était  habituée  à  vendre  ;  quoique  ce  nom- 
bre ait  augmenté  un  peu  après,  le  débit  des  seringues  de  Pravaz, 
aux  particuliers,  a  presque  cessé  depuis.  J'ose  môme  dire  que  la 
consommation  de  la  morphine,  en  Danemark,  s'est  amoindrie  depuis 
ce  temps. 

Cette  affirmation  est  peut-élre  illusoire,  car  mes  observations  et 
celles  de  plusieurs  de  mes  collègues,  en  Danemark  et  à  l'étranger, 
ont  démontré  que  les  lois  sévères  sont  éludi^es  de  différentes  ma- 
nières. D'abord,  une  prescription  contenant  de  la  teinture  d'opium 
peut  être  délivrée  plusieurs  fois,  sans  qu'elle  ait  besoin  d'être 
renouvelée,  quand  la  quantité  d'opium  qui  s'y  trouve  est  fort  petite; 
on  en  proBle  pour  accumuler  de  grandes  quantités  de  gouttes  d'o- 
pium et  on  en  prend  à  plusieurs  reprises.  Il  y  a  encore  deux  autres 
manières  d'éluder  les  lois,  qui  sont  communes  à  tous  les  pays.  Les 
morpbiomanes  contrefont,  par  exemple,  les  ordonnances  des  méde- 
cins et  commettent  par  là  un  faux.  La  morphiomanie  est  un  vice  qui 
efface  singulièrement  les  notions  de  la  vérité  et  du  mensonge.  Le 
morphiomane  menl  presque  toujours;  quand  on  lui  demande  s'il 
se  sert  de  morphine,  il  nie.  11  ne  craint  aucun  moyen  pour  tromper 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDIBTIOIIS  ULATITBS  A  LÀ  CHIM»  OtHfiULI  807 

le  pharmacien  et  le  médecin,  pourvu  qu'il  puisse  avoir  son  stimu- 
lant. J'ai  gardé  bon  nombre  d'ordonnances  fausses,  écrites  par  des 
personnes  haut  placées  dans  la  société,  qui,  en  toute  autre  circon- 
stance,  auraient  honte  de  commettre  quelque  chose  d'illégal.  Je 
n'ai  jamais  douté  un  instant  que  les  tribunaux  ne  condamnassent 
comme  un  faux  une  telle  nction. 

Une  mesure  importante  qui  contribuerait  surtout  à  écarter  les 
inconvénients  inhérents  au  débit  de  la  morphine,  serait  d'exiger 
que  chaque  ordonnance  fût  munie,  non  seulement  du  nom  du  méde- 
cin, mais  encore  de  son  timbre.  Celte  mesure  ne  coûterait  guère  de 
peine,  ni  d'argent  au  médecin  et  aurait  une  grande  utilité  au  point 
de  vue  de  la  santé  publique.  Le  commerce  illégal  de  la  morphine 
et  de  l'opium  est  pourtant  ce  qui  contribue  le  plus  à  la  propagation 
de  ce  mal.  Partout,  dans  toutes  les  villes,  le  nombre  des  droguistes 
s'est  considérablement  accru  et  s'accroît  toujours.  Au  lieu  de  s'en  tenir 
au  débit  des  substances  qui  leur  sont  permises  par  la  loi,  ils  exer- 
cent en  secret  la  pharmacie,  bravant  souvent  même  presque  publi~ 
quement  la  loi.  A  Berlin,  à  Saint-Pétersbourg  et  dans  toutes  les 
grandes  villes,  on  se  plaint  de  ce  que  des  quantités  d'ordonnances 
sont  délivrées  dans  ces  magasins,  où  l'on  ne  fait  aucun  cas  des  lois 
sévères,  -lUi  devraient  Être  une  garantie  pour  l'Etal  et  le  public. 
Des  ignorants  eifroutés  font  circuler  des  poisons  avec  une  hardiesse 
sans  égale,  et  c'est  pour  ce  motif  que,  nous  autres  pharmaciens, 
nous  devons  exiger  de  l'Etal  qu'il  fasse  respecter  les  lois.  Nous 
devons  remplir  nos  devoirs^  comme  l'Etat  doit  maintenir  les  lois. 

Mais  à  quoi  bon  toutes  les  mesures  que  prend  chaque  pays,  à 
rinlérieur  de  ses  propres  frontières,  quand  un  morphiomane  peut 
librement  s'adresser  au-delà  et  obtenir,  à  l'étranger,  la  quantité  de 
morphine  qu'il  veut,  pourvu  seulement  qu'il  ait  de  quoi  payer.  La 
faculté  de  pouvoir  s'adresser  aux  pharmaciens  et  aux  droguistes  de 
l'étranger,  où  il  n'y  a  point  de  lois  qui  empêchent  de  vendre  de  la 
morphine  aux  particuliers,  contribue  à  propager  le  morphinisme 
dans  les  classes  aisées.  Il  esl  donc  urgent  que  l'on  prenne  des  mesu- 
res internationales  contre  cet  abus,  et  îl  est  du  de  /oir  du  Congrès  de 
travailler  a  ces  fins.  J'ai  de  nombreuses  lettres,  qui  prouvent  com- 
bien ce  trafic  est  répandu.  Je  me  contenterai  de  vous  faire  connaître 
que  des  morphiomanes  suédois  et  norwégiens  font  venir  leur  mor- 
phine du  Danemark  et  que  des  morphiomanes  danois  achètent  le 
leur  à  Hambourg  et  à  Londres. 

Je  ne  crois  pas  que  l'on  puisse  aller  plus  loin  dans  ces  désirs,  sous 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


898  iÉÀKCES  DE  SECTION 

ce  rapport,  que  d'espérer  une  résolutioo  par  laquelle  les  lots  en 
usage,  concernant  la  délivrance  des  poisons, Tussent  aussi  appliquées 
envers  les  particuliers  eu  pays  étranger.  Le  public  y  gagnerait 
beaucoup. 

Je  viens  de  développer  la  question  du  morphinisme  devant  Tho- 
norable  assemblée,  il  me  reste  à  vous  formuler,  en  quelques  mots, 
de  quelle  manière  Ton  pourrait  le  mieux  frapper  les  morpbiomanes 
et  mettre  des  entraves  à  la  vente  de  la  morphine  et  à  la  passion  du 
morphinisme.  Je  propose  que  : 

1*  La  morphine  et  ses  sels,  l'opium  et  ses  préparations  ne  se 
vendront  qu'en  détail,  et  seulement  dans  les  pharmacies,  et  sur 
l'ordonnance  d'un  médecin  autorisé; 

S"  L'ordonnance  devra,  non-seulement  mentionner  la  date  et  être 
munie  de  la  signature  du  médecin,  mais  elle  devra  porter  un  timbre 
contenant  le  nom  et  le  domicile  de  celui-ci  ; 

3*  Les  prescriptions  contenant  de  la  morphine  ou  de  ses  sels,  les 
préparations  d'opium  ou  les  teintures  qui  en  renferment,  ainsi  que 
toutes  leurs  compositions  à  action  héroïque,  ne  devront  être  déli- 
vrées qu'une  seule  fois  sur  la  même  ordonnance.  Quand  l'ordon- 
nance aura  été  préparée  dans  une  pharmacie,  on  devra  la  munir 
d'un  timbre  d'annulation  ; 

4"  Ces  lois  seront  de  vigueur  dans  les  relations  avec  l'étranger. 

Je  finis  en  prenant  la  liberté  de  m'adressor  à  l'honorable  assem- 
blée pour  qu'elle  '/euille  appuyer  la  question  que  je  lui  ai  soumise 
et  qu'elle  en  déclare  l'urgence.  Je  le  fais  avec  d'autant  plus  de  con- 
fiance,  que  je  me  trouve  dans  un  pays  où  toute  proposition,  visant 
au  bien-être  de  l'humanité,  est  toujours  favorablement  accueillie, 
et  dans  une  capitale  où  la  science  et  l'industrie  se  disputent  le 
premier  rang,  dans  un  royaume  dont  l'illustre  monarque,  le  haut 
protecteur  de  notre  Congrès,  marche  à  la  tête  de  la  civilisation. 

M.  Dracehdorff  [Dorpat].  —  Messieurs,  je  remarque  qu'il 
y  a  plusieurs  points  connexes  dans  les  rapports  de  MM.  Mad- 
sen  et  Boettger;  oolre  collègue  danois  demande  que  les 
ordonnances,  prescrivant  l'opium  el  ses  préparations  offici- 
nales, la  morphine,  les  autres  alcaloïdes  de  l'opium  el  leurs 
sels,  ne  puissent  être  répétées;  de  même,  M.  Boettger  de- 
mande que  le  Congrès  émette  le  vœu  de  voir  limiter  le  droit 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUISnORB  UUTITU  A  U  CBOUB  fitRlBAUt  899 

de  répétitioD  d'une  prescriplioD  de  médecÏD,  aux  cas  sui- 
vants :  1  '  recettes  contenant  des  solutions  de  morphine  ; 
2°  recettes  dans  lesquelles  entrent  des  médicaments  actifs 
dépassant  le  maximum  de  la  dose  mentionnée  au  tableau  de 
la  pharmacopée;  3*  les  médicaments  destinés  à  l'usage  ioteroe 
quand  ils  contienneut  une  des  matières  suivantes  :  acide 
arsénieux,  etc. 

Il  est  évident  que  les  propositions  de  notre  confrère  alle- 
mand ne  sont  que  la  géaéralisatioa  de  la  demande  foite  par 
M.  Madsen,  non  seulement  elles  comprennent  cette  dernière, 
mais  s'adressent  à  tous  les  produits  analogues;  il  me  semble 
que  les  deux  questions  pourraient  être  discutées  en  même 
temps,  et  qu'on  ferdit  chose  utile  en  demandant  la  réunion 
des  deux  sections  qui  doivent  discuter  ces  objets;  afin  de  les 
examiner  conjointement,  je  vous  propose  donc  de  décider  que 
le  bureau  soumette  le  cas  à  l'appréciation  des  membre  de  la 
seconde  section.  On  pourrait  se  réunir  demain,  et  examiner 
en  commun  les  conclusions  des  deux  rapports. 

M.  Li  Phbsidbnt.  —  M.  Dragendorff  vient  de  présenter  une 
proposition  qui  me  paraît  très  rationnelle.  Comme  la  seconde 
section  discute,  fort  probablement  en  ce  moment,  le  travail 
de  M.  Boëltger,  nous  pourrions  dépêcher  un  des  secrétaires 
auprès  de  nos  collègues,  pour  les  prier  de  réserver  à  demain, 
l'examen  de  la  seconde  partie  de  ce  travail. 

M.  BRUNKiRGitABBt  [Rostock],  —  J'appuie  cette  proposition, 
et  je  demande  que  la  section  passe,  pour  aujourd'hui,  à  un 
autre  objet  de  son  ordre  du  jour. 

M.  LB  PusiMHT.  —  Je  mets  aux  voix  la  proposition  de 
M.  Dragendorff.  Je  constate  qu'elle  est  adoptée  à  l'unanimité. 
En  conséquence,  je  prierai  M.  Féron  de  se  rendre  à  la 
3*  section  et  de  présenter  la  motion  que  la  section  vient  de 
voter.  Nous  passons  à  la  seconde  question.  Elle  a  égale- 
ment pour  rapporteur  M.  Madsen. 

M.  MiDSEK  [Copenhague].  —  Messieurs,  je  n'ai  pu  me 
préparer  suffisamment  pour  la  discussion  de  cette  proposi- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


960  MutcBS  DB  sicram 

tion,  je  ne  pensais  pas  que  la  section  en  commeDcerait 
l'examen  aujourd'hui.  Je  demanderai,  à  M.  le  Président, 
de  ta  remetlre  à  demain.  —  Adopté. 

M.  LE  PkésiDENT.  —  En  ce  cas,  nous  passerons  au  3°  de 
notre  ordre  du  jour.  Notre  honorable  collègue  de  Glsors, 
M.  Patrouillard,  en  a  demandé  l'inscriplion  au  programme 
du  Congrès;  il  a  adressé  au  comité  d'organisation  un  rapport 
(voir  annexe  II)  sur  la  question  conçue  en  ces  termes  :  Y 
a-t-il,  pour  le  pharmacien,  jjIus  d'avantages  à  préparer 
tui-méme  tous  les  médicaments  qu'il  emploie,  même  les  mé~ 
dicaments  chimiques,  à  quelques  exceptions  près,  qu'à  les 
acheter  tout  préparés  dans  le  commercef  Je  donnerai  la  pa- 
role à  l'honorable  rapporteur. 

M.  PAiBourLUHB  (Gisors).  —  Messieurs,  dans  une  autre 
section  on  doit  discuter  demain  la  question  des  spécialités. 
Je  suis  persuadé  que  les  anti-spécialisles  se  baseront  surtout 
sur  cette  prescription  légale,  la  responsabilité  directe  du 
pharmacien,  pour  combattre  le  Iléau  de  la  spécialité  dont 
l'extension,  toujours  croissante,  est  contraire  à  la  dignité  et 
aux  intérêts  de  la  profession.  Je  me  servirai  du  même 
argument  pour  faire  prévaloir  mes  idées,  relativement  à 
l'obligation  du  pharmacien  de  préparer  lui-même  loua  les 
médicaments  galéniques. 

Le  pharmacien  est  difeclemenl  responsable  de  tous  les 
produits,  de  tons  les  médicaments  qui  sortent  de  son  officine  ; 
tel  est  l'esprit  de  la  loi,  or,  je  me  demande  s'il  est  possible, 
pour  des  produits  qui  n'ont  pas  une  composition  chimique 
définie,  pour  les  poudres,  sirops,  teintures,  extraits,  etc., 
que  le  pharmacien  ait  une  certitude  suffisante  de  leur  effica- 
cité, s'il  ne  les  prépare  lui-même.  S'il*  lui  est  possible  de 
choisir  avec  grand  soin,  dans  le  commerce,  les  matières 
premières,  il  lui  est  impossible  de  s'assurer  une  fois  ces  ma- 
tières travaillées,  si  elles  n'ont  pas  subi  une  altération  ou  une 
sophistication. 

Généralement,  tous  les  pharmaciens  soucieux  de  l'accom- 
plissement de  leurs  devoirs  préparent  eux-mêmes  tous  ces 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


QDISTIOIfS  BELATITES  k.  LÀ.  GHIKE  GÉITSBALE  901 

produils,  mais  it  n'en  est  pas  de  même  des  préparations  chi- 
miques. Jadis,  nos  prédécesseurs  préparaient,  dans  leurs 
laboratoires,  tous  ces  produits;  tous  les  pharmaciens  étaient 
cbimisles  et  avaient  un  laboratoire  suffisamment  installé  pour 
procédera  la  préparation  des  médicaments  chimiques  préco- 
nisés en  thérapeutique;  mais  au  fur  et  à  mesure  que  ceux-ci 
ont  augmenté,  leur  préparaiion  a  glissé  dans  les  mains  de 
certains  industriels;  d'immenses  usines  de  produits  chimiques 
se  sont  élevées  et  on  s'est  mis  à  préparer  tous  les  ingrédients 
chimiques  employés  tant  en  industrie  qu'en  médecine. 

La  facilité  de  se  procurer  ces  produits  à  bon  compte  a  eu 
pour  résultat  de  faire  naître  la  paresse  chez  nos  contempo- 
rains et  bien  peu  de  nos  collègues  préparent  encore,  aujour- 
d'hui, une  quantilé  de  produits  chimiques  dont  la  préparation 
nécessite  à  peine  des  instruments  et  des  installations  primi- 
tives; ils  se  contentent  de  les  acheter  dans  le  commerce  et 
délaissent  de  plus  en  plus  le  travail  du  laboratoire  si  désirable, 
parce  qu'il  contribue  au  perfectionnement  des  produits,  à  un 
apprentissage  plus  fructueux,  à  l'éducation  pratique  des 
élèves,  au  progrès,  à  la  prospérité,  à  la  considération  de  la 


M.  YovuDRkK  (Bruxelles).  — Je  partage  l'opinion  que  vient 
d'émettre  l'honorable  M.  Patrouillard.  Il  est  un  fait  incontes- 
table, les  jeunes  pharmaciens  se  prélassent  aujourd'hui  dans 
un  dolce  far  niente,  ils  se  contentent  d'acheter  leurs  produits 
dans  le  commerce  et  do  préparer  les  prescriptions  qui  se  pré- 
sentent, fiien  peu  d'entre  eux,  même,  se  donnent  la  peine  de 
les  analyser  soigneusement  :  les  uns  se  contentent  d'un  exa- 
men physique,  d'autres,  un  peu  plus  scrupuleux,  leur  font 
subir  une  analyse  sommaire,  et  cela,  faute  de  réactifs  ou 
d'instruments;  l'intime  minorité  se  donne  la  peine  de  pousser 
ses  investigations  assez  loin  pour  être  persuadé  que  les  pro- 
duits sont  chimiquement  purs,  ou  suffisamment  purs,  pour 
l'emploi  thérapeutique;  du  reste,  ces  analyses  sont  souvent 
difficiles,  délicates  et  exigent  des  appareils  compliqués. 

Cette  situation  a  également  eu  pour  conséquences  de  ré- 


D,B,t,zed.yGOO^Ic' 


903  StANCU  Dl  SBCnON 

duire  le  stage  pharmaceutique  à  la  routioe  du  service  de 
l'officine,  à  rendre  monotone  l'apprentissage  professionnel  et 
à  diminuer  rattachement  que  nos  jeunes  confieras  devraient 
avoir  pour  leur  profession.  Comme  M.  Patrouillard,  je  Tais  des 
vœux  pour  que  le  corps  pharmacaulique  revienne  aux  an- 
ciennes habitudes  de  nos  ancêtres,  des  Pelletier,  des  Scheele 
et  de  (aut  d'autres  qui  ont  enrichi  la  science  par  leurs  décou- 
vertes. 

M.  Daesbb  {Bruxelles}.  —  Comme  vous  l'a  démontré  notre 
honorable  collègne  M.  Patrouiltard,  les  pharmaciens  ont  tout 
avantage  à  préparer,  dans  leurs  laboratoires,  certains  pro- 
duits chimiques,  ils  les  prépareront  d'abord  à  plus  bas  prix 
et  ensuite  ils  auront  la  certitude  que  les  produits  qu'ils  auront 
obtenus  seront  préparés  avec  tous  les  soins  voulus,  avec  loule 
garantie  de  pureté.  Il  est  évident  que  le  commerce  procurera 
certaines  substances  chimiques  à  des  prix  très  inférieurs  à 
ceux  auxquels  on  pourrait  les  produire,  mais  ces  produits  se- 
ront rarement  purs.  Je  prendrai,  comme  exemple,  le  sulfate 
de  zinc.  Le  commerce  vous  livre  ce  produit,  à  raison  de  40  à 
50  centimes  le  kilo,  mais  ce  produit  est  toujours  souillé  par 
des  matières  étrangères,  il  contient  du  fer,  de  l'arsenic,  du 
manganèse,  etc.  Si  vous  devez  le  purifier,  il  vous  demandera 
pas  mal  de  temps  et  vous  coûtera  bien  plus  cher  que  si  vous 
le  prépariez,  directement  vous-même.  Si  vous  achetez  le 
produit  chimiquement  pur,  il  vous  reviendra  bien  plus 
que  si  vous  laviez  obtenu  vous-uiôme.  Ce  qui  est  vrai  pour 
le  sulfate  de  zinc  l'est  pour  une  foule  d'autres  produits,  il  n'y 
a  d'exceptions,  à  cet  égard,  que  pour  quelques  médicaments 
que  certains  industriels  ont  spécialisés  et  que  le  pharmacien  ne 
saurait  jamais  obtenir  avec  les  mêmes  facilités  :  tels  sont,  par 
exemple  :  le  bromure  et  l'iodure  de  potassium,  le  sulfate  de 
quinine,  la  plupart  des  sels  d'alcaloïdes,  elc.  J'appuie  donc  de 
toutes  mes  forces  la  proposition  de  l'honorable  collègue  de 
Gisors,  tendante  à  ce  que  le  (kingrès  émette  te  vœu  de  voir 
les  pharmaciens  préparer,  le  plus  possible,  lorsqu'ils  le  pour- 
ront, les  médicaments  dans  leurs  laboratoires. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QUESTIOrtS  BEUTITSS  A  U  CBUIIB  GtnËKÂLE  903 

M.  LR  Président.  —  Je  mets  aux  voix  la  proposition  de 
M.  Patrouillard.  «  Il  est  désirable,  à  tous  les  points  de  vue, 
que  les  pharmaciens  préparent  eux-mêmes  les  médicamenû 
galéniques  et  chimiques  dans  leurs  laboratoires;  ne  sont  ex- 
ceptés de  cette  règle  que  les  produits  qui  ne  pourraient  être 
préparés  aussi  bien,  ni  à  aussi  bas  prix  que  par  certains 
spécialistes,  industriels  en  gros.  » 

Messieurs,  la  propositioD  de  M.  Patrouillard  est  adoptée  à 
ruDantmité.  —  Notre  ordre  du  jour  de  cette  séaoce  est  épuisé. 
Nous  examiDeroDs,  demain,  la  proposition  de  M.  Madsen, 
relative  à  l'activité  physiologique  des  alcaloïdes  et  des  gln- 
cosides. 

La  séance  est  levée. 

le  Secrétaire,  LePrésûietU, 

A.  F0URD8AIN.  L,  DE  NOBELE. 


Séance  du  2  teptembre  1 885. 

La  séance  est  ouverte  à  9  heures  et  demie,  sons  la  prési-' 
<tence  de  H.  De  Nobele. 

MM.  Féroa  et  Fourdrain  remplissent  les  fonctions  de  secré- 
taires. 

M.  Fourdrain  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance 
du  l*'  septembre,  la  rédaction  en  est  approuvée. 

M.  li  Président.  —  Messieurs,  j'ai  à  vous  annoncer  qae  les 
membres  adhérents  de  la  2°  section  ont  accefjté  la  proposi- 
tion qui  leur  a  été  faite  de  votre  part,  par  l'intermédiaire 
de  votre  honorable  secrétaire,  M.  Féron.  Le  rapport  de  l'ho- 
norable M.  Madsen  sera  discuté  aujourd'hui  ou  demain, 
lorsque  la  S'  section  aura  terminé  la  discussion  entamée  à 
propos  des  spécialités.  Nous  avons,  à  notre  ordre  du  jour, 
l'examen  du  rapport  de  M  Madsen,  sur  ta  nécessité  d'indi- 
quer l'activité  physiologique  de  certains  alcaloïdes  ou  glu- 
cosides,  lors  de  leur  vente. 

Je  donnerai  la  parole  à  M.  Madsen. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


904  SftUfCBS  DE  SKCnOH 

M.  Madsbn  (Copenhague).  —  Messieurs,  j'ai  demandé  Tins- 
criplioQ  de  celte  question  au  prograiiiine  du  Congrès,  parce 
que,  comme  je  l'ai  relaté  dans  le  rapport  que  je  vous  ai 
présenié  sur  ce  sujet  (voir  annexe  n**  Vj,  une  même  sub^îlance 
peut,  suivant  sa  préparation,  présenter  des  eBets  physiolo- 
giques plus  Ou  moins  énergiques.  Dans  ces  derniers  temps, 
j'ai  vu  des  acooitines  posséder  une  activité  quatre  fois  plus 
coDsidérable  que  d'autres  qui,  aussi  bieo  qus  les  premières, 
ut  mieux  peut  être,  présentaient  tous  les  caractères  d'excel- 
lents produits  médicamenteux;  j'ai  vu  une  même  maison 
offrir,  à  ses  clients,  des  aconitines  dont  l'une  avait  une  acti- 
vité double  de  l'autre,  je  dirai  môme  que  j'ai  obtenu  ce 
glucoside  avec  des  différences  énormes,  au  point  de  vue  toxi- 
que, suivant  que  je  l'avais  préparé  avec  des  racines  provenant 
de  la  Suisse  ou  des  Vosges. 

Jusqu'ici,  plusieurs  accidents,  plusieurs  décès  même,  sont 
dûs  par  suite  de  la  différence  d'action  physiologique  que 
présentent  ces  produits;  it  en  est  de  méoie  de  la  digitaline, 
de  l'émétine,  etc.  Il  y  a  donc  nécessité  de  mettre  les  médecins 
et  les  pharmaciens  en  garde  contre  les  inconvénients  qui  ré- 
sultent de  ces  variations  de  puissance  thérapeutique.  M.  Bunt- 
zen  et  moi,  dans  un  travail  que  j'ai  l'honneur  de  vous  pré- 
senter (voir  annexe  XXIj,  nous  avons  établi  qu'il  n'y  a  guère 
de  réaction  qualitative  qui  puisse  indiquer  ces  différences 
d'action;  nous  nous  sommes  assurés  également  que  l'analyse 
élémentaire  ne  saurait  donner  des  renseignements  exacts 
que  dans  des  mains  très  exercées  et  que  le  seul  moyen  de 
prévenir  les  accidents  regrettables  que  l'on  a  eu  à  constater, 
consiste  à  essayer  l'action  physiologique  de  chaque  portion 
de  ces  glucosides,  au  fur  et  à  mesure  qu'on  les  obtient,  sui- 
vant certaines  règles  données.  Cette  puissance  constatée,  elle 
serait  inscrite  sur  l'étiquette  que  porterait  le  flacon.  Les 
pharmacopées  pourraient  indiquer  la  puissance  physiologique 
de  chaque  produit  de  l'espèce  et  il  serait  alors  bien  facile,  aux 
pharmaciens, de  se  guider  avec  les  préparations  qu'ils  achè- 
teraient. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QDESTIOKS  RELATIVES  A  LA  CHIKIB  QSKSRALE  905 

Je  propose  donc  qoe  le  Congrès  émette  le  vœu  que  le  seul 
moyen,  stBcace  pour  le  moment,  d'éviter,  en  médecine,  les 
accidents  dûs  à  l'u^-age  de  l'aconiline  et  de  certains  produits 
analogues  à  effets  variables,  serait  d'obliger  les  Tabricanls  de 
œs  produits  1°  à  Faire  faire  l'analyse  expérimentale  de  l'effet 
toxique  des  alcaloïdes  ou  glucosiiles  qu'ils  préparent  ;  2"  à  ne 
leur  permettre  la  vente  de  ces  produits  que  dans  des  flacons 
cachetés  dont  l'étiquette  porterait  le  nom  du  produit  et  l'io- 
dicalion  de  la  dose  léthale  pour  les  animaux  qui  auraient 
servi  aux  expériences,  ainsi  que  la  dose  maxima  pour  les 
hommes  adultes. 

M.  LE  pRisiDBf4T.  —  Si  personue  ne  demande  la  parole,  sur 
ou  contre  la  proposition  de  M.  Madsen,  je  mettrai  aux  voix 
les  conclusions  que  vient  de  vous  présenter  cet  honorable 
collègue.  Je  vous  proposerai  également  de  décider  l'impres- 
sion de  son  travail  sur  les  aconitines,  dans  le  compte-rendu 
du  Congrès.  —  Je  constate,  Messieurs,  que  ma  proposition 
ne  soulève  aucune  objection,  je  déclare  donc  adoptées  les 
deux  propositions  que  je  vous  ai  faites  et  je  remercie,  en 
votre  nom,  M.  Madsen  de  son  intéressante  communication. 

Notre  ordre  du  jour  est  terminé,  nous  allons  nous  rendre 
à  la  seconde  section  pour  y  examiner  et  discuter  les  travaux 
de  MM.  Madsen  et  Boëttger;  je  vous  engage,  Messieurs,  à 
prendre  tous  part  aux  travaux  de  cette  section,  elle  vient 
d'entamer  la  discussion  sur  la  question  des  spécialités,  et  je 
pense  que  votre  présence  sera  des  plus  utiles  pour  cet  examen . 

La  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire,  Le  PrétidetU, 

A.  FOURDRAIN.  L.  DENOBELE- 


zed.yG00gle 


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VII 
ANNEXES 


DiBim.d, Google 


D,B,i..d,Coo'^le 


LA  PHARMACIE  VÉTÉRINAIRE 


Rapport  de  M.  A.  Berqiiier. 

Pharmacien  de  1"  classe,  président  de  la  Société  des  Pharmaciens 
de  Seine-et-Marne,  etc. 


La  médecine  vétérinaire  prend  tous  les  jours  une  importance 
plus  {grande.  Cette  importance,  elle  la  doit  non-seulement  au  capi-' 
lai  énorme  que  représente  la  masse  des  animaux  domestiques,  mais 
encore  et  surtout  aux  conditions  nouvelles  d'exploitation  qu'a  fait 
naître  la  facilité  croissante  des  transports.  Aujourd'hui,  les  animaux 
domestiques  ne  sont  plus  cantonnés  dans  une  région,  soumis  tou- 
jours aux  mêmes  influences  et  ne  présentant  par  suite  qu'un  cadre 
nosologique  restreint;  ils  sont  l'objet  d'un  commerce  inlernational 
considérable,  et  transportent  avec  eux  les  maladies  spéciales  à 
leur  pays  d'origine  et  aussi  celles  que  font  nattre  les  méthodes  em- 
ployées pour  leur  donner  rapidement  la  plus  grande  valeur  pos- 
sible. De  là,  la  nécessité  d'une  police  sanitaire  qui  est  devenu  un 
service  public  important,  d'autant  plus  Important,  qu'il  est  reconnu 
aujourd'hui  que  la  plupart  des  maladies  infectieuses  sont  transmis- 
sibles  de  l'animal  à  l'homme  et  que  la  transmission  se  fait  non-seu- 
lement par  contact  direct,  comme  dans  la  rage  ou  la  morve,  mais 
aussi,  ce  qui  est  bien  plus  dangereux,  par  l'intermédiaire  de  pro- 
duits livrés  à  la  consommation,  comme  la  viande  trichin^e,  ou  le 
le  lail  de  la  vache  pommelière. 

Dans  ces  conditions,  il  est  impossible  de  considérer  la  médecine 
vétérinaire  comme  ne  répondant  qu'à  des  intérêts  privés,  et  sa 
réglementation  non-seulement  se  jusljfie,  mais  s'impose  par  des 
raisons  d'intérêt  général,  analogues  à  celles  qui  ont  amené  la  régle- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


2  U  FHARKiOB  TÉliRnAtBB  (uiHBU  K'  \)  2 

mentation  de  )a  médecine  humaine.  Aussi  partout,  ou  presque  par- 
tout, les  empiriques  sont  remplacés  aujourd'hui,  ou  seront  rempla- 
cés demain,  par  des  vétérinaires  dipMmés,  sortant  des  écoles  spé- 
ciales où  ils  reçoivent  une  instruction  de  plus  en  plus  élevée. 

Nous  ne  pouvons  qu'applaudir  à  ce  progrès  et  nous  n'avons  pas 
à  nous  immiscer  dans  les  questions  de  médecine  vétérinaire  pro- 
prement dite,  mais  ils  nous  est  impossible  de  rester  indifTérenls 
à  l'organisation  de  la  pharmacie  vétérinaire,  qui  touche  de  si  près 
i\  la  pharmacie  humaine,   qu'elle  nous  en  semble  inséparable. 

Les  médicamenls  employés  pour  la  médecine  vétérinaire,  ne 
sont-ils  pas  les  mêmes  que  ceux  qui  sont  employés  pour  la  méde- 
cine de  l'homme? 

Il  suffit,  pour  s'en  convaincre,  de  parcourir  un  traité  de  pharma- 
cie vétérinaire.  Non-seulement  les  agents  thérapeutiques  employés 
parles  deux  médecines  sont  les  mêmes,  mais  les  Tormu  les  données 
par  les  traités  de  pharmacie  vétérinaire  sont,  le  plus  souvent,  em- 
pruntées aux  pharmacopées  rédigées  en  vue  de  la  médecine  hu- 
maine. Il  est  temps  d'ailleurs  d'en  finir  avec  ce  préjugé,  que,  pour 
.traiter  les  animaux,  on  peut  se  contenter  de  médicaments  de  rebut, 
de  drogues  épuisées  ou  de  balayures  de  magasin.  Qu'il  s'agisse  des 
animaux  ou  qu'il  s'agisse  de  l'homme,  pour  faire  de  bonne  méde- 
cine, il  faut  de  bons  médicaments,  et,  pour  avoir  de  bons  médica- 
ments vétérinaires,  il  faut  entourer  leur  choix  et  leur  préparation 
des  mêmes  garanties  que  lorsqu'il  s'agit  de  médicaments  des- 
tinés à  l'homme. 

Ayant  eu  à  m'occuper  de  cette  question  au  sujet  d'un  projet  de 
loi  sur  l'exercice  de  la  pliarmacie,  présenté  aux  Chambres  fran- 
çaises et  qui  assimilait  complètement  la  pharmacievétérinaire  à  la 
pharmacie  humaine,  j'ai  pensé  qu'il  n'était  pas  sans  intérêt  de  l'é- 
tudier au  point  de  vue  intcrnationnal  et  j'ai  proposé  au  comité  d'or- 
ganisation du  Congrès  de  Bruxelles,  de  la  mettre  à  son  ordre  du 
jour.  Le  comité,  partageant  ma  manière  de  voir,  m'a  chargé  de  pré- 
senter, sur  ce  sujet,  un  rapport  préparatoire,  et  je  me  suis  mis  im- 
médiatement il  l'œuvre. 

Li  base  de  mon  travail  devait  néccssairemeiit  être  une  enquête 
sur  le  fonctionnement  do  la  pharmacie  vétérinaire  dans  les  divers 
pays.  Cette  enquête,  qui  devait  être  faite  dans  un  laps  de  temps  re- 
lativement court,  m'a  d'abord  présenté  des  ditBcultés  telles,  que 
j'avais  renoncé  h  la  poursuivre  dans  les  conditions  imposées  par 
les  circonstances;  mais  le  comité  d'organisation  ayant  insisté  et, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3  L^  PBAIlMAaB  VâTfiaiNAIKB  (aNNEXB  N*  1)  3 

d'autre  part,  les  renseignements  arrivant  plus  nombreux,  je  me 
suis  remis  à  la  besogne  et  je  crois  pouvoir  présenter  aujourd'hui 
un  ensemble  qui,  sans  être  complot,  suffira,  je  l'espère,  pour  don- 
ner une  i  Jéc  générale  du  mode  de  fonctionnement  de  la  pliarmacie 
vétérinaire  au  moins  en  Europe. 

Les  pays  pour  lesquels  j'ai  obtenu  des  renseignements  sont,  par 
ordre  alphabétique  :  l'Allemagne,  l'Angleterre,  l'Autriche,  la  Bel- 
gique, le  Danemark,  l'Espagne,  les  Etats-Unis,  la  France,  la  Hol- 
lande, l'Italie,  la  Roumanie,  la  Russie,  la  Serbie,  la  Suède,  la 
Suisse. 

En  Allemagne,  la  situation  n'est  pas  identique  dans  tous  les  Elats 
delà  con fédération,  mais  on  peut  dire  que,  partout,  les  grandes 
lignes  restent  les  mêmes.  Par',out,  le  monopole  de  la  pharmacie 
appartient  à  des  pharmncicns  diplâmés  et  titulaires,  en  même  temps 
de  pharmacies  en  nombre  limité.  Le  monopole  des  pharmaciens  s'é- 
tend à  tous  les  médicaments,  même  vétérinaires,  mais  il  est  fait  une 
exception  en  faveur  des  vétérinaires  diplâmés  qui,  sans  pouvoir 
tenir  officine  ouverte,  ont  cependant  le  droit  de  fournir  les  médi- 
caments nécessaires  au  traitement  de  leurs  malades.  Cette  faculté, 
donnée  aux  vétérinaires  de  fournir  des  médicaments  pour  le  trai- 
tement de  leurs  malades,  entraîne  nécessairement  des  abus  et  le  mé- 
dicament n'est  pas  toujours  délivré  en  raison  d'une  consultation 
■  donnée  par  le  vétérinaire  ;  la  pharmacie  du  vétérinaire  devient  sou- 
vent une  officine  ouverte  en  dépit  du  règlement.  Do  plus,  à  côté  dii 
vétérinaire,  il  y  a  l'empirique,  qui  ne  peut  être  vétérinaire  d'Etat, 
mais  qui,  par  suite  de  tolérance,  n'en  fait  pas  moins  de  la  clientèle 
vétérinaire,  et  ne  se  fait  pas  faute  lui  non  plus  de  fournir  des  mé- 
dicitmenls,  sans  y  être  autorisé  par  aucune  disposition  de  la  loi. 

Comme  variantes  dans  la  réglementa  lion,  disons  qu'en  Prusse, 
dans  le  Brunwick,  à  Hambourg,  il  ne  parait  y  avoir  aucune  restric- 
tion au  droit  du  vétérinaire  de  fournir  des  médicaments  dans  sa 
clientèle;  dans  le  duché  de  Bade,  le  vétérinaire  ne  peut  avoir  de 
pharmacie  qu'avec  l'autorisatioa  du  Ministre  de  l'intérieur;  en 
Wurtemberg,  la  pharmacie  du  vétérinaire  ne  doit  contenir,  en  fait 
de  poisons  ou  mémo  de  médicaments  énergiques,  que  la  quantité 
nécessaire  pour  parer  à  un  cas  urgent;  dans  tel  état,  le  vétérÎDaire 
est  tenu  de  prendre  ses  médicaments  dans  une  pharmacie  ;  dans 
tel  autre,  il  se  les  procure  où  bon  lui  semble.  En  Saxe,  les  phar- 
macies des  vétérinaires  sont  soumises  à  l'inspection  du  vétérinaire 
d'arrondissement;  ailleurs,  elles  sont  inspectées  par  le  médecin 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


i  LA  PHUUUai  ytlÉRIHAIBB  (aKHEXE  H°  4  )  4 

d'arrondissement;  ailleurs  encore,  dans  le  duché  de  Bade,  par 
exemple,  i>ar  les  pharmaciens  inspecteurs  ;  dans  le  Brunswick,  elles 
ne  sont  pas  inspectées  du  tout,  ce  sont  là,  du  reste,  des  points  se- 
condaires dans  la  question  qui  nous  occupe. 

En  Angleterre,  la  réglementation  de  la  pharmacie  est  encore  à 
l'état  embryonnaire,  si  je  puis  m'exprimer  ainsi.  Avant  '1868, 
l'exercice  de  la  pharmacie  y  était  absolument  libre;  il  existait  bien 
un  Collège  de  pharmacie  donnant  l'instruction  pharmaceutique  et 
délivrant  des  diplàmes  après  examen,  mais  ces  diplAmes  ne  don- 
naient aucun  droit  autre  que  celui  de  prendre  le  titre  de  pharma- 
ceulical  chemist,  alors  que  les  pharmaciens  non  diplômés  étaient 
désignés  généralement  sous  le  nom  de  Chemist  and  Druggist.  En 
1868,  sous  la  pression  de  l'opinion  publique,  le  Parlement  rendit 
un  acte  en  vertu  duquel,  à  l'avenir,  nul  ne  pourrait  prendre  le 
titre  de  Chemist  and  Druggist,  s'il  n'avait  passé  des  examens  prou- 
vant qu'il  possédait  les  connaissances  nécessaires  pour  exercer  la 
pharmacie  et  s'il  n'était  régulièrement  enregistré.  Au  Chemist  and 
Druggist  enregistré  était  réservé  la  vente  d'un  certain  nombre  de 
poisons  désignés. 

Le  but  du  Parlement  avait  été  évidemment  de  donner  au  pu- 
blic anglais  une  sécurité  qui  lui  manquait,  en  assurant  le  service 
de  la  pharmacie  par  des  hommes  compétents,  mais  ce  but  n'a  nul- 
lement été  atteint,  l'expérience  l'a  démontré;  plus  que  jamais,  en 
Angleterre,  la  pharmacie  est  surtout  pratiquée  par  des  hommes 
ne  présentant  aucune  garantie  et  à  qui  il  suffit,  pour  se  mettre  en 
règle  avec  la  loi,  de  ne  pas  prendre  le  titre  de  Chemist  and 
Druggist  (1). 

Dans  ces  conditions,  médecins  et  vétérinaires  ont  toute  latitude 
pour  cumuler  l'exercice  de  la  médecine  et  de  la  pharmacie,  ce  dont 
ils  ne  se  Tont  pas  foute. 

En  n'interdisant  pas  l'exercice  de  la  pharmacie  à  tout  autre  qu'au 
pharmacien  diplômé,  le  Parlement  anglais  a  voulu  éviter  de  créer 
un  monopole  ;  mais  nous  ferons  remarquer  que  le  monopole  n'existe 
réellement  qu'avec  la  limitation  du  nombre  des  pharmaciens,  et, 
dans  ce  cas,  il  y  a,  pour  correctif,  le  tarif  imposé.  Là  où  le  nombre 
des  pharmaciens  n'est  pas  limité,  où  quiconque  peut  exercer  la 
pharmacie  i^  la  condition  d'avoir  donné  les  preuves  de  capacité 

(1)  Vgir  ù  ca  iqjet  IR  brocbare  b  The  future  sapply  of  Drugs  to  Ihe  publie  by 
proraiiarAtifield, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


5  u  pBÀiuaB  vtrÉiiiiAiu  (iKMinxB  h"  4)  S 

dont  le  diplôme  est  la  conslalation,  il  n'y  a  plus  monopole,  et,  dans 
les  pays  placés  sous  ce  régime,  les  pharmaciens,  bien  souvent,  ne 
connaissent  que  trop  la  concurrence  dont  le  monopole  serait  la 
négation.  En  revanche,  le  cumul  des  fonctions  de  médecin  et  de 
pharmacien  que  permet  si  largement  le  régime  anglais,  offre,  lui, 
au  plus  haut  degré,  tous  les  Inconvénients  du  monopole,  puisque 
celui  qui  prescrit  le  médicament,  c'est-à-diro  qui  l'impose  sans 
contrôle,  en  est,  en  même  temps,  le  marchand  sans  concurrence 


En  Autriche,  en  Bohême,  le  nombre  des  pharmaciens  est  limité 
comme  en  Allemagne.  Le  monopole  du  pharmacien  comprend  aussi 
toutes  les  catégories  de  médicaments,  mais  il  est  bit  des  exceptions 
en  foveur. 

1"  Des  médecins  aliopathes  oxerçant  dans  une  localité  où  il  n'y 
a  pas  de  pbarmacien  ; 

2°  Des  médecins  homœopalhes  : 

3*  Des  vétérinaires  diplômés. 

Les  uns  et  les  autres  sont  autorisés  à  fournir  des  médicaments  à 
leurs  clients,  sans  toutefois  avoir  officine  ouverte. 

L'exception  faite  en  faveur  des  médecins,  en  général,  lorqu'its 
exercent  dans  une  localité  où  il  n'y  a  pas  de  pharmacie,  se  justifie 
làcilement.  L'absenciï  de  pharmacie  dans  la  localité  où  le  voisinage 
crée  une  sorte  de  cas  de  force  majeure,  par  suite  de  la  nécessité  de 
secours  immédiats  dans  certains  cas.  La  loi  est  donc  sage  lorsqu'elle 
autorise  le  médecin  à  remplacer,  dans  certaines  limites,  le  phar- 
macien trop  éloigné;  mais  cette  exception  doit  logiquement  être 
limitée  aux  cas  où  elle  est  justifiée  par  l'urgence  et  l'élotgnement  de 
toute  pharmacie. 

L'exception  spéciale  feite  en  faveur  dos  médecins  komœopathet 
s'explique,  je  ne  dis  pas  se  justifie,  par  cette  prétention  des 
homœopathes  que  les  médicaments  homœopathiques  sont  d'une 
nature  tellement  délicate,  qu'ils  ne  peuvent  supporter  la  promis- 
cuité avec  les  médicaments  allopathiques  ;  de  là,  la  nécessité  de  les 
préparer  dans  des  maisons  spéciales,  qaturellement  peu  nom- 
breuses, voir  même  de  ne  pas  les  laisser  séjourner  dans  les  phar- 
macies ordinaires.  II  n'y  a  qu'en  Autriche,  croyons-nous,  qu'au 
point  de  vue  de  la  réglenfentation  pharmaceutique,  il  soit  fait  une 
difTérence  entre  les  médecins  aliopathes  et  les  médecins  homœopa- 
thes. En  France  et  en  Belgique,  pareille  prétention  des  homceopa- 
thes  a  été  repoussée. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


6  LiFBlUUClBTËTtRlHillB(inKBXBIf'>  1)  6 

Mais  qu'il  s'agisse  d'allopathes  ou  d'homœopathes,  le  médecin  qui 
fournil  des  médicaments,  h  ses  clients,  est  l«uu  de  les  prendre  dans 
une  pharmacie.  La  garante  donnée  par  le  diplôme  du  pharmacien  ne 
disparaît  donc  pas  complètement. 

Il  n'en  est  pas  do  même  pour  le  vétérinaire  qui,  lui,  puise  les  mé- 
dicaments où  bon  lui  semble. 

Eu  Belgique,  le  nombre  des  pharmaciens  n'est  pas  limité.  L'exer- 
cice de  la  pharmacie  est  réservé  aux  pharmaciens  diplômés  qui 
sont  tt^'nus  seulement  de  faire  entériner  leur  diplôme  et  de  le  faire 
viser  par  la  commission  médicale.  L'exercice  de  la  pharmacie  com- 
prend la  vente  de  tous  les  médicaments,  mais  il  est  fait  des  excep- 
tions en  feveur. 

1*  Des  médecins  du  plat  paya,  c'est-à-dire  de  la  campagne  et 
des  villes  qui  y  sont  assimilées  ; 

S"  Des  vétérinaires  en  général,  qu'ils  exercent  dans  les  villes 
ou  dans  le  plat  pays,  peu  importe. 

Lorsqu'il  s'agit  d'autoriser  le  médecin  à  fournir  des  médicaments 
à  ses  clients,  nous  comprenons  très-bien  la  distinction  entre  les 
localisés  où  il  existe  une  pharmacie  et  celles  où  il  n'en  existe  pas, 
mais  que,  sans  se  préoccuper  de  l'exislenco  d'une  phannacie,  on 
divise  le  pays  en  plat  pays  ou  villes  assimilées,  et  villes  proprement 
dites,  qu'on  autorise  le  médecin  à  se  substituer  au  pharmacien 
établi  dans  sa  propre  localité  dans  le  plat  pays,  alors  qu'on  le  lui 
défend  dans  les  villes,  cela  ne  me  parait  nullement  rationnel. 

Pareille  distinction,  du  reste,  n'existe  pas  pour  les  vétérinaires. 
Ni  médecins,  ni  vétérinaires  ne  peuvent  avoir  officine  ouverte.  Les 
uns  et  les  autres  n'en  sont  pas  moins  astreints  lorsqu'il  veulent 
fournir  des  médicaments  à  leurs  clients,  à  avoir  chez  eux  une 
série  de  médicaments  portés  sur  une  liste  oITicielle.  Ces  listes 
indiquent,  en  même  temps,  quels  sont  ceux  de  ces  médicaments 
que  médecins  et  vétérinaires  peuvent  se  procurer  dans  le  com- 
merce, quels  sont  ceux  qu'ils  sont  tenus  de  prendre  chez  un 
pharmacien.  Cette  dernière  catégorie  comprend  toutes  les  prépa- 
rations officinales  et  un  ccrlain  nombre  de  subsUinces  simples  des 
plus  actives.  I.'^'S  pharmacies  ainsi  composées  sont  soumises  à 
rinspeclioQ  de  la  commission  médicale. 

En  Danemark,  le  nombre  des  pharmaciens  est  limité.  La  création 
d'une  pharmacie'  dépend  d'un  privilège  royal.  Le  pharmacien  doit 
être  muni  d'un  diplôme  obtenu  à  la  suite  d'examens.  Le  vétérinaire 
doit  être  également  porteur  d'un  diplôme.  Il  ne  peut  avoir  officine 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


?  LÀPHUUUCIBrtTBMMAnB(iUnfBXe  tr>  1)  7 

ouverte,  mais  il  csl  autorisé  à  fournir,  à  ses  clients,  les  méât- 
cameats  qu'il  prescrit.  U  est  libre  de  s'approvisionner  de  ces 
médicaments  où  bon  lui  semble,  sauf  pour  l'arsenic  qu'il  est  tenu 
de  prendre  dans  une  pharmacie. 

En  Espagne,  le  nombre  des  pharmaciens  n'est  pas  limité;  l'exer- 
cice de  la  pharmacie  est  réservé  aux  pharmaciens  diplâmés.  Il  n'y 
a  d'exceptions  en  faveur,  ni  des  médecins,  ni  des  vétérinaires  di- 
plômés, qui  seuls  ont  le  droit  d'exercer  la  médecine  vétériraire, 
mais  non  de  fournir  dos  médicaments. 

Aux  Etats-Unis,  il  y  a  bien  un  dipidme  de  pharmacien  délivré 
par  l'université  de  Philadelphie,  mais  ce  diplâme  n'est  obligatoire 
que  pour  la  ville  de  Philadelphie.  Il  ne  l'est  pas  même  pour  le 
reste  de  l'Etal  de  Pensylvanie.  Il  existe  aussi,  en  création,  une 
école  vétérinaire,  section  de  l'université  de  Philadelphie,  mais 
cette  école,  qui  n'a  que  deux  années  d'existence,  n'a  pas  encore  dé- 
livré de  diplômes.  De  cette  situation  résulte  forcément  la  liberté  de 
la  ftiédecine  et  de  la  pharmacie  vétérinaires. 

En  France,  te  nombre  des  pharmacies  n'est  pas  limité  ;  l'exercice 
de  la  pharmacie  est  réservé  aux  pharmaciens  diplômés  qui  seuls 
ont  le  droit  de  préparer,  vendre  ou  débiter  les  médicaments.  II 
n'est  fait  d'exception  qu'en  faveur  des  médecins  habitant  les  com- 
munes dépourvues  de  pharmacie  qui,  sans  pouvoir  tenir  officine 
ouverte,  peuvent  cependant  fournir  des  médicaments  à  leurs 
clients,  lorsque  ceux-ci  se  trouvent  eux-mêmes  dans  des  localités 
dépourvues  de  pharmacie.  Mais  la  loi,  qui  date  du  commencement 
du  siècle,  ne  lait  aucune  mention  des  vétérinaires.  Cela  n'a  rien  de 
bien  étonnant,  puisque,  au  commencement  du  siècle,  s'il  y  avait  déjà 
des  écoles  vétérinaires,  on  peut  dire  cependant  que  la  médecine  vété- 
rinaire n'existait  pas  encore  réellement,  De  ce  silence,  les  tribunaux 
ont  conclu  que  la  loi  sur  la  pharmacie  ne  s'appliquait  qu'aux  mé- 
dicaments destinés  à  l'homme;  l'exercice  de  la  pharmacie  vétéri- 
naire serait,  par  suite,  complètement  libre,  si  une  ordonnance  de 
{8i6,  réglementant  la  vente  des  poisons,  n'était  venu  dire  :  La 
vente  des  substances  vénéneuses  ne  peut  être  faite,  pour  la  méde- 
cine, que  par  les  pharmaciens  et  sur  la  prescription  d'un  médecin, 
chirurgien,  oQicier  de  santé  ou  d'un  vétérinaire  breveté.  Cette  fois, 
le  vétérinaire  n'a  pas  été  oublié,  et  les  choses  ont  été  remises  a 
leur  place,  au  moins  en  ce  qui  concerne  les  substances  vénéneuses. 
Ajoutons  que,  d'après  la  jurisprudence,  il  sufCt  qu'un  médicament 
contienne  une  substance  vénéneuse,  pour  que  la  vente,  par  le  vé- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


8  La  rHÀUUCu  TtitunÀiu  (anksxe  k"  1  )  8 

térÎDaîre,  en  soit  interdite  et  que,  dans  ces  conditions,  la  pra- 
tique de  la  pharmacie,  par  le  vétérinaire,  serait  à  peu  près  impos- 
sible. 

L'Âlsace-Loraine  est  encore  soumise  à  la  loi  française  en  ma- 
matière  pharmaceutique,  avec,  touterois,  la  limitation  du  nombre 
(les  officines  qui  est  la  règle  en  Allemagne. 

Eu  HtAlande,  \e  nombre  des  pharmacies  n'est  pas  limité;  l'exer- 
cice de  le  pharmacie  est  réservé  aux  pharmaciens'  déplAmés,  mais 
il  est  fait  des  exceptions. 

!•  En  faveur  des  médecins  établis  dans  les  localités  où  il  n'y  a 
pas  de  pharmacie,  exception  de  droit; 

2*  En  &veur  des  médecins  établis  dans  les  localités  où  il  n'y  a 
qu'un  seul  pharmacien.  Dans  ce  cas,  l'exception  n'est  pas  de  droit, 
elle  ne  peut  exister  que  par  suite  d'un  privilège  royal,  concédé 
dans  certaines  conditions.  Nous  avouons  ne  pas  comprendre  l'uti- 
lité de  cette  exception  que  ne  justifie  pas  le  cas  d'urgence  et  qui 
nous  parait  soumise  au  régime  du  bon  plaisir  ; 

S"  Enfin,  en  faveur  des  vétérinaires  qui,  sans  avoir  pharmacie 
ouverte,  peuvent  délivrer  à  leurs  clients  tous  les  médicaments  pres- 
crits par  eux. 

En  Italie,  l'exercice  de  la  pharmacie  est  réservé  aux  pharmaciens 
diplômés.  Le  nombre  des  pharmaciens  y  est  limité  dans  certaines 
provinces,  en  Piémont,  en  Lombardie,  en  Vénétie  ;  il  ne  l'est  pas 
dans  d'autres,  en  Toscane,  par  exemple,  où  tout  pharmacien  di- 
plômé peut  ouvrir  une  pharmacie.  11  n'y  a  d'exception,  ni  en  feveur 
des  médecins,  ni  en  faveur  des  vétérinaires. 

En  Houmanie,  le  nombre  des  pharmaciens  est  limité.  Le  pharma- 
cien diplémé  a  seul  le  droit  d'exercer  la  pharmacie;  il  n'est  fait 
d'exception  en  faveur  du  vétérinaire  comme  du  médecin,  que  dans 
les  localités  où  il  n'y  a  pas  de  pharmacien. 

En  Kussie,  le  nombre  des  pharmaciens  est  également  limité. 
Toute  pharmacie  doit  être  dirigée  par  un  pharmacien  diplômé, 
responsable,  qui,  à  la  vérité,  peut  n'être  pas  le  propriétaire  de  cette 
pharmacie,  mais  la  diriger  pour  le  compte  du  propriétaire.  Le  mo- 
nopole du  pharmacien  comprend  tous  les  médicaments  même  vété- 
rinaires. Aucune  exception  n'est  faite  au  monopole  du  pharmacien, 
ni  en  faveur  du  médecin,  ni  en  faveur  du  vétérinaire. 

En  Serbie  comme  en  Roumanie,  l'exercice  do  la  pharmacie,  même 
vétérinaire,  appartient  aux  pharmaciens  diplômés,  propriétaires 
de  pharmacies  en  nombre  limité.  Médecins  et  vétérinaires  ne  sont 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


9  U  PH&UUCIE  TtrËRINAOtE  (iiniBXE  H**  1)  9 

autorisés  à  foiiroir  des  médicaments,  à  leurs  clients,  que  dans  Us 
localités  où  il  n'y  a  pas  de  pharmacie. 

En  Suède,  le  nombre  des  pharmacies  est  limité.  Le  diplôme  est 
obligatoire  pour  tous  ceux  qui  veulent  esercer  la  pharmacie,  qu'il 
s'agisse  de  médipaments  destinés  aux  animaux  tout  aussi  bieh 
que  de  médicaments  destinés  à  l'homme.  Il  n'est  fait  d'exception  en 
faveur,  ni  des  médecins,  ni  des  vétérinaires,  Toutefois,  les  méde- 
cins et  les  vétérinaires  qui  voyagent  à  la  campagne  peuvent  foucair 
des  médicaments  à  leurs  clients,  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  pharmacie 
dans  la  localité,  à  la  condition  de  prendre  ces  médicaments  dans  une 
pharmacie. 

En  Suisse,  il  existe  un  diplôme  fédéral  qui  donne  le  droit  d'exer- 
cer la  pharmacie  dans  tous  les  cantons  de  la  fédération.  Ce  diplôme 
tend  à  remplacer  les  diplômes  canlonnaux  qui  n'étaient  valables 
que  pour  le  canton  où  ils  avaient  été  délivrés,  mais  la  réglementa- 
tion de  la  pharmacie  est  restée  cantonale.  U  en  ré«ulte  qu'elle  varie 
d'un  canton  à  l'autre  et  tandis  que,  dans  certains  cantons,  le  nom- 
bre des  pharmacies  est  limité  et  qu'il  n'en  peut  être  établi  do  nou- 
velles qu'après  une  enquête  établissant  l'utilité  do  cette  création, 
dans  d'autres  l'enquête  ne  porte  que  sur  l'aménagement  de  la  phar- 
macie à  ouvrir,  dans  d'autres  il  n'y  a  plus  d'enquête  du  tout,  s'éta- 
blit qui  veut,  à  condition  d'étro  diplômé;  dans  quelques  cantons, 
enfin,  la  liberté  do  l'exercice  de  la  médecine  ayant  été  proclamée,  la 
liberté  de  l'exercice  de  la  pharmacie  semble  en  avoir  été  la  consé- 
quence, bien  que  les  règlements  antérieurs  concernant  l'exercice  de 
la  pharmacie  n'aient  pas  été  abrogés.  Des  différences  analogues  se 
rencontrent  nécessairement  dans  les  prérogatives  réservées  aux 
pharmaciens,  comme  aussi  dans  les  exceptions  faites  en  faveur  des 
médecins  et  des  vétérinaires.  Ainsi,  tandis  que,  dans  certains  nom- 
bres de  cantons,  médecins  et  vétérinaires  établissent  librement  des 
pharmacies  privées  à  côté  des  pharmacies  publiques  et  légalement 
reconnues  ;  dans  d'autres,  au  contraire,  médecins  et  vétérinaires  ne 
peuvent  délivrer  de  médicaments  à  leurs  clients  qu'à  une  distance 
déterminée  de  toute  pharmacie.  Chose  remarquable,  i!  eu  est  ainsi 
surtout  dans  tes  cantons  de  la  Suisse  Romande,  cantons  en  grande 
partie  montagneux,  tels  que  Neufchâtel,  Fribourg,  Vaud,  Valais, 
où  la  facilité  donnée  aux  médecins  semble  le  mieux  justifiée,  tandis 
que  la  liberté  illimitée  leur  est  accordée  mémo  au  sein  des  villes 
dans  la  plupart  des  cantons  du  Centre  et  de  l'Est.  Nous  ne  voyons 
nulle  part  qu'il  soit  fait  de  distinction  entre  le  médicament  vétéri- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


10  LA  PHIUUOB  TfrrtBIHUIB  (iHDEXI  H*  I)  10 

naire  et  le  médicamenl  destiné  à  l'homme,  seulement,  dans  les  can- 
tons où  les  règlemeats  conceroant  l'exercice  de  la  pharmacie  ne  sont 
que  très-imparraitemcDt  exécutés,  Tanarchie  est  surtout  complète 
en  ce  qui  concerne  la  pharmacie  vétérinaire. 

Tels  sont  les  reoseignements  que  nous  avons  pu  obtenir  en 
adressant  un  questionnaire  à  un  certain  nombre  de  pharmaciens 
des  divers  pays.  Nous  adressons  ici  tous  nos  remerciemenlâ  aux 
confrères  qui  ont  bien  voulu  répondre  à  ce  questionnaire  et  sont 
ainsi  devenus  nos  collaborateurs. 

Si  maintenant  nous  cherchons  à  les  résumer,  nous  laisserons 
d'abord  à  part  les  Etats-Unis,  où  la  réglementation  des  diverses 
branches  de  l'art  do  guérir  n'exista  encore  qu'en  germe,  pour 
nous  occuper  de  l'Europe. 

Là,  nous  trouvons,  partout,  à  cAté  du  médecin,  le  pharmacien 
dipl6mé  ayant  seul  droit  de  tenir  ofGcine  ouverte  pour  la  prépara- 
tion de  tous  les  médicaments,  droit  qu'il  a  acquis  en  justiRaol  des 
connaissances  théoriques  et  pratiques  nécessaires  au  choix  judi- 
cieux des  matières  premières  employées  en  pharmacie,  à  leur 
titrage,  à  leur  transformation  et  à  l'exécution  de  toutes  les  formules. 

A  cAté  du  médecin  de  l'homme,  nous  trouvons  encore  le  médecin 
des  animaux  domestiques,  le  vétérinaire,  qui,  lui  aussi,  a  acquis 
un  diplôme  par  des  études  spéciales,  parallèles  à  celles  du  mé- 
decin. 

Mais  nulle  part,  il  n'existe  de  diplôme  de  pharmacien  vétérinaire 
et  cela  pour  cette  excellente  raison  qu'il  n'y  a  pas,  à  proprement 
parler,  de  pharmacie  vétérinaire,  il  n'y  a  que  des  formules  vétéri- 
naires dont' l'exécution  est  soumise  aux  mêmes  règles  et  nécessite 
les  mêmes  connaissances  que  celle  des  formules  de  médicaments 
destinés  à  l'homme. 

Si  le  diplôme  de  pharmacien  existe  partout,  les  prérogatives  qui 
y  sont  attachées  ne  sont  cependant  pas  partout  les  mêmes.  Ainsi, 
en  Angleterre,  en  Belgique,  en  Espagne,  en  France,  en  Hollande, 
dans  une  partie  de  l'Italie  et  de  la  Suisse,  il  suffit  d'être  pharmacien 
pour  avoir  le  droit  d'ouvrir,  de  créer  une  officine,  tandis  qu'en 
Allemagne,  en  Autriche,  en  Danemark,  dans  une  partie  de  l'Italie, 
en  Roumanie,  en  Serbie,  en  Suède,  il  fout,  de  plus,  être  propriétaire 
de  pharmacies  dont  le  nombre  est  limité.  En  Russie  seulement, 
croyons-nous,  le  propriétaire  de  la  pharmacie  peut  n'être  pas  phar- 
macien diplômé,  mais,  dans  ce  cas,  la  pharmacie  doit  être  dirigée 
par  un  pharmacien  diplômé. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 1  U  PUIXiCEE  VÉTtKINlIU  (iHIUXB  R*  1  )  11 

D'autre  part,  le  domaine  réservé  au  pharmacien  u'est  pas  non 
plus  toujours  le  mémo.  Il  est  réduit  à  sa  plus  simple  expression  en 
Angleterre,  où  il  ne  se  compose  que  des  poisons,  partout  ailleurs,  il 
comprend  les  médicaments  en  général,  mais  il  est  toute  une  série 
de  substances  qui,  n'étant  pas  exclusivement  des  médicaments,  sont 
classées  tantôt  avec  les  médicaments,  laatdt  en  dehors  des  médi- 
caments.' En  France,  par  une  bizarrerie  singulière  résultant  de 
Pexhumation  d'un  vieux  texte  de  loi  où  le  mot  médicament  était 
suivi  de  ces  autres,  a  entrant  au  corps  humain  s,  le  médicament 
destiné  aux  animaux,  n'est  pas  considéré  comme  médicament,  à 
moins  qu'il  ne  contienne  un  poison,  auquel  cas  l'ordonnance  sur  la 
vente  des  poisons  l'assimile  au  médicament  destiné  à  l'homme  et  le 
fait  rentrer  dans  le  domaine  des  pharmaciens. 

Enfin,  et  c'est  là  surtout  le  point  sur  lequel  doit  porter  notreattea* 
tion,  il  est  failen  faveur  des  vétérinaires  et  des  médecins  des  excep- 
tions au  privilège  des  pharmaciens,  dans  certaines  conditions  déter- 
minées qui  varient  avec  le  paya.  Ces  exceptions  ne  comportent 
jamais,  pour  eux,  le  droit  d'avoir  une  pharmacie  ouverte  au  publie, 
mais,  seulement,  celui  de  fournir  les  médicaments  qu'ils  pres- 
crivent à  leurs  clients,  médicaments  que  souvent  même  ils  sont 
tenus  de  se  procurer  dans  une  pharmacie. 

Ce  droit  leur  est  accordé  d'ordinaire  dans  les  localités  où  l'éloi- 
gnement  de  toute  pharmacie  et  l'urgence  d'administrer  sans  retard 
le  médicament,  rendent  cotte  mesure  nécessaire.  En  ce  qui  con- 
cerne les  médecins,  cette  règle  est  générale,  sauf  pour  une  partie  de 
la  Belgique,  (plat  pays  et  villes  assimilées)  de  la  Hollande,  (loca- 
lités où  il  n'y  a  qu'un  seul  pharmacien)  et  peul-étre  aussi  pour 
quelques  cantons  de  la  Suisse.  Mais  elle  ne  parait  plus  exister 
lorsqu'il  s'agit  de  vétérinaires.  Ainsi,  en  Allemagne,  en  Autriche,  en 
Belgique,  en  Danemark,  en  Hollande,  les  vétérinaires  sont  autorisés 
à  fournir  des  médicaments  à  leurs  clients,  sans  se  préoccaper  de 
l'existence  des  pharmacies  publiques.  Dans  ces  conditions,  ils  ne 
tardent  pas  à  considérer  comme  leurs  clients,  non-seulement  ceux 
qui  leur  demandent  une  consultation,  mais  encore  ceux  qui  veulent 
simplement  se  procurer  un  médicament  quelconque  et  leurs  phar- 
macies privées  deviennent  ainsi  de  vérilables  pharmacies  publi- 
ques non  autorisées,  mais  souvent  tolérées  à  câté  des  pharmacies 
légalement  établies. 

Pourquoi  cette   différence  entre   les   médecins    et   les   vétéri- 


zed.yGOOglC 


J 


-42  uPHiHMicu  vtrtiiitiiu(inRsu  H*  1)  H 

Les  raisons  qui  font  iolerdire  aux  médecins  le  cumul  do  la  méde- 
cine et  de  la  pharmacie  sont  surtout  les  deux  suivantes  : 

1°  L'exercice  de  la  pharmacie  nécessite  des  conoaissauces  spé- 
ciales théoriques  et  surtout  pratiques,  que  le  médecin,  absorbé  par 
les  études  médicales,  ne  peut  acquérir.  Le  médecin  n'est  pas  com- 
pétent en  pharmacie.  De  plus,  les  soins  de  sa  clientèle,  qui  le 
forcent  à  être  constamment  hors  de  chez  lui,  sont  incoacili ailles  avec 
les  travaux  sédentaires  du  laboratoire  ; 

2°  il  importe  à  la  dignité  professionnelle  et  à  l'intérêt  public  que 
celui  qui  prescrit  le  médicament,  c'est-à-dire  qui  l'impose  sans 
coDtréle,  n'eu  soit  pas  marchand. 

Ces  raisons  n'exîstent-elles  pas  en  ce  qui  concerne  les  vétéri- 
naires? 

Au  congrès  international  vétérinaire  de  Bruxelles  de  4883,  la 
question  de  la  pharmacie  vétérinaire  ayant  été  mise  à  l'ordre  du 
jour,  au  sujet  du  projet  de  loi  dont  j'ai  déjà  parlé,  H.  Quivogne, 
vétérinaire  français,  s'exprimait  ainsi  : 

€  Le  principal  argument,  le  plus  important  que,  en  France,  nous 
t  puissions  opposer  au  projet  qui  tend  à  interdire  aux  vélérinaires 
»  ta  vente  des  médicaments,  est  qu'on  n'enseigne  la  pharmacie 
s  vétérinaire  que  dans  les  écoles  vétérinaires;  partout,  dans  tous 
»  les  pays,  les  pharmaciens  ne  connaissent  que  la  pharmacie  hu- 

Ainsi,  non-seulement  les  vélérinaires  sont  aptes  à  &ire  de  hi 
pharmacie,  mais,  eux  seuls,  ont  les  connaissances  nécessaires  pour 
préparer  les  médicaments  vélérinaires!  En  présence  d'une  telle  af- 
firmation, j'ai  eu  la  curiosité  de  rechercher  en  quoi  consistait  l'en- 
seignement pharmaceutique  dans  les  écoles  françaises,  auxquelles 
fait  surtout  allusion  M,  Quivogne  el  voici  ce  que  j'ai  trouvé  : 

An  cours  de  leurs  quatre  années  d'études,  les  élëvesy  sont  réu- 
nis duc /i)is,  du  15  avril  au  1"  juillet  de  la  troisième  année,  pour 
des  exercices  pratiques  do  pharmacie,  précédés  de  quelques  expli- 
cations sur  les  procédés  généraux  de  préparation,  et  c'est  tout.  U 
n'y  a  pas  d'autre  cours  de  pharmacie,  alors  que  les  exercices  pra- 
tiques de  maréchalerie,  par  exemple,  occupent  quatre  séances  par 
semaine,  pendant  les  deux  premières  années,  deux  séances  par  se- 
maine, pendant  la  troisième  année,  quatorze  séances  pendant  la 
quatrième  année,  soit,  en  supposant  30  semaines  dans  l'année  sco- 
laire, un  total  de  31  i  séances  I  11  y  a  aussi,  en  seconde  année,  un 
cours  de  matière  médicale  ;  ce  cours  se  fait  en  6  leçons  (je  dis  six). 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


13  U.  FHAKMACIE  TËTtBIKAIRB  (AmSU  If>  f)  43 

Ces  leçons  sont  suivies  de  12  visites  au  droguier,  où  les  élèves  ap- 
prenneot  à  reconnaître  les  médicaments  usuels  ;  et  les  voilà  ferrés 
sur  la  matière  médicale,  capables  d'apprécier  les  médicaments  qui 
leur  passent  entre  les  mains!  Evidemment,  cet  enseignement  ne 
peut  être  pris  au  sérieux  ;  il  n'est  pas  même  l'équivalent  du  cours 
de  matière  médicale  et  de  pharmacologie  des  facultés  de  médecine. 

Peut-on  prendre  plus  au  sérieux  cette  aBirmation  que  les  phar- 
maciens ne  connaissent  que  la  pharmacie  humaine? 

Mais  quels  sont  donc  les  arcanes  de  la  pharniacie  vétérinaire  qu'i- 
gnore ainsi  le  pharmacien?  Nous  l'avons  dit  précédemment,  les 
agents  thérapeutiques,  employés  par  la  médecine  vétérinaire,  sont 
les  mêmes  que  ceux  qui  sont  employés  pour  la  médecine  de 
l'homme,  les  règles  qui  président  à  leur  choix,  à  leur  titrage,  à  leurs 
transFormations,  sont  exactement  les  mêmes;  il  n'y  a  pas,  à  propre- 
ment parler,  de  pharmacie  vétérinaire,  il  n'y  a  que  des  formules 
vétérinaires,  que  le  pharmacien  comme  le  vétérinaire  trouve  dans 
les  recueils  spéciaux.  En  France,  il  n'y  a  même  plus  besoin  d'avoir 
recours  aux  recueils  spéciaux;  le  Codex  contient  aujourd'hui,  un 
chapitre  affecté  aux  formules  vétérinaires  et  rédigé  avec  là  colla- 
boration d'un  professeur  de  l'école  d'Alfort,  Nous  ne  doutons  pas 
que  cet  exemple  soit  bienlAt  suivi  partout,  au  grand  avantage  de 
la  médecine  vétérinaire,  qui  verra  ainsi  se  régulariser  le  fotras  de 
formules  empiriques  qui  figure  encore  dans  la  plupart  (les  recueils 
spéciaux. 

La  proposition  de  M.  Quivogne,  reprise  sous  une  autre  forme  par 
M.  Bouley,  n'avait  pas  été  sans  provoquer  un  certain  étonnement 
au  sein  du  congrès  et  M.  LydUn,  du  grand  duché  de  Bade,  s'ex- 
primait ainsi  : 

s  II  y  a  un  certain  nombre  de  vétérinaires  de  TAUemagne  et 
»  d'autres  pays,  situés  plus  à  l'Orient,  qui  ne  peuvent  accepter  les 
»  considérants  proposés  par  H.  Bouley.  Ceux-ci  ont  sans  doute 
s  leur  raison  d'être  pour  la  France,  pour  la  Belgique,  pour  quel- 
B  ques  pays  de  l'Allemagne  et  pour  d'autres  Etats,  mais  ils  ne 
s  s'appliquent  pas  à  toutes  les  parties  de  l'Allemagne,  et  encore 
»  moins  à  la  Serbie  et  à  la  Roumanie. 

B  La  situation  à  laquelle  ces  considérants  répondent  n'existe 
B  pas  dans  ces  pays,  car  les  vétérinaires  n'y  sont  pas  plus  aptes 
B  que  les  pharmaciens  à  vendre  des  médicaments  pour  la  clien- 
>  t^le  vétérinaire. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


H  LÀ  PHàUAQS  TÏTSEIH Jl»B  (tKNBXB  K*  1  )  14 

>  M.  QuiroGNB.  —  Où  enseignera-t-DQ  alors  la  pharmacie  vété- 
»  rioaire? 

»  M.  Ltdtin.  —  On  n'enseigne  pas,  dans  toutes  les  écoles  vélé- 
s  rinaires,  la  pharmacie  proprement  dite. 

>  M.  RossronOL.  —  Alors,  il  Taut  qu'on  mette  l'enseignement  de 
X  la  pharmacie  dans  le  programme,  s 

Nous  pensons,  comme  M.  Rossignol,  qu'il  faut  mettre  l'enseigne- 
ment de  la  pharmacie  dans  le  programme  d'études  de  toutes  les 
écoles  vétérinaires,  parce  qu'il  est  indispensable  que  le  vétérinaire, 
comme  le  médecin,  puisse,  dans  vne  certaine  mesure,  remplacer  le 
pharmacien  dans  les  cas  d'urgence  et  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  pharma- 
cien dans  la  localité  ;  mais  de  ce  que  l'enseignement  de  la  phar- 
macie figure  dans  ces  programmes,  il  ne  résulte  nullement  que  i  les 
vétérinaires  seront  plus  aptes  que  les  pharmaciens  à  vendre  des  mé- 
dicaments pour  la  clientèle  vétérinaire  »,  suivant  les  expressions  de 
H.  Lydtin.  L'examen  que  nous  avons  fait  de  la  question,  en  ce  qui 
concerne  la  France,  nous  autorise  à  affirmer,  au  contraire,  que  la 
part  faite  à  l'enseignement  pharmaceutique,  dans  les  écoles  vétéri- 
naires où  cet  enseignement  figure  dans  le  programme,  part  qui  ne 
peut  que  diminuera  mesure  que  les  études  médicales  proprement 
dites  y  prendront  plus  d'importance  et  deviendront  plus  scienti- 
fiques, est  tout  à  foit  insufTisante  pour  donner  au  vétérinaire  les 
connaissanees  théoriques  et  surtout  pratiques,  nécessaires  à  l'exer- 
cice sérieux  de  la  pharmacie.  Pas  plus  que  le  médecin,  le  vétéri- 
naire n'est  réellement  compétent  en  pharmacie,  pas  plus  que  le 
médecin  non  plus,  il  n'a  la  situation  sédentaire,  nécessaire  au  tra- 
vail de  laboratoire. 

Est-il  mieux  placé  au  point  de  vue  de  cette  autre  objection  i  ce^- 
lui  qui  prescrit  le  médicament  ne  doit  pas  en  être  marchand  ? 

L'opinion  publique  flétrit,  non  sans  raison,  ces  associations  qu'on 
rencontre  dans  certaines  grandes  villes,  d'un  médecin  et  d'un  phar- 
macien, le  premier  donnant  des  consultations  soi-disant  gratuites, 
qu'il  fait  payer  largement  chez  son  associé  le  pharmacien,  sous  le 
couvert  de  prescriptions  dont  il  se  montre  singulièrement  prodigue. 
Le  médicament,  dans  ce  cas,  joue  le  râle  du  lot  de  marchandises 
dont  l'usurier  consent  à  se  défaire,  en  représentation  d'une  partie 
de  l'argent  qu'il  est  censé  prêter.  Celui  qui  cumule  les  fonctions  de 
médecin  ou  de  vétérinaire  avec  celles  de  pharmacien,  n'est-il  pas 
dans  les  mêmes  conditions  que  ces  associations?  Sans  doute,  il 
pourra  ne  pas  en  abuser,  mais  la  pente  est  bien  glissante. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


15  LA  PHABIUai  TtTÉRinAIRB  (xMinXB  IT  1)  15 

La  concurreoce,  aidant  le  médecin  ou  le  vétérinaire,  arrive  fatale- 
ment, dans  ce  cas,  à  abaisser  le  prix  de  ses  honoraires,  jusqu'à  des 
limites  parfois  invraisemblab'es  et  se  voit  ainsi  forcé  de  .trou  ver, 
dans  la  fourniture  des  médicaments,  une  compensation  qui  échappe 
au  conrdle  de  son  client.  Je  n'insiste  pas  sur  cette  situation  délicate, 
ni  sur  les  dangers  qu'elle  fait  courir  tout  à  la  fois  à  la  dignité  pro- 
fessionnelle et  à  l'intérêt  public.  Dans  le  projet  de  loi  sur  l'exer- 
cice de  la  pharmacie,  présenté  aux  chambres  Trançaises,  il  en  avait 
été  tenu  un  tel  compte,  que  non-seulement  toute  association  entre 
médecins  ou  vétérinaires  et  pharmaciens  était  interdite,  mais  que 
le  cumul  des  deux  professions  était  défendu  même  à  celui  qui  aurait 
possédé,  tout  à  la  fois,  les  diplômes  de  médecin  ou  de  vétérinaire, 
et  de  pharmacien. 

Malgré  ces  raisons,  le  con^^rës  international  vétérinaire  de  Bru- 
xelles n'en  a  pas  moins  émis  le  vœu  suivant,  que  nous  repro- 
duisons avec  ses  considérants. 

Le  congrès  international  et  vétérinaire  de  Bruxelles  : 

c  Considérant  que  le  droit  de  préparer  et  de  vendre  des  médiea- 
1  ments  spécialement  destinés  au  traitement  des  animaux  malades 
«  est  indispensable  pour  que  les  médecins  vétérinaires  aient  à 
1  leur  disposition  extemporanément  et  puisse  livrer  h  bas  prix,  à 
D  leur  client,  tous  les  médicaments  que  réclame  le  traitement  des 
»  malades  qu'ils  sont  appelés  à  soigner; 

s  Considérant,  en  outre,  que  les  vétérinaires,  par  les  études 
»  techniques  qu'ils  font  dans  leurs  écoles,  sont  initiés  à  la  posologie 

>  que  comporte  l'administration  des  médicaments  destinés  aux 
»  diGTérentcs  espèces  et  qu'à  ce  point  de  vue,  ils  présentent  beau- 
»  coup  plus  de  garanties  que  les  pharmaciens,  d'éviter  les  dangers 

>  qui  peuvent  résulter  de  prescriptions  erronées  ; 

t  Considérant  qu'une  loi  prohibitive  de  la  vente  des  médica- 

>  ments  par  les  vétérinaires  serait  anti-libérale,  anti-économique  ; 
»  Exprime  le  vœu  ; 

»  Que,  dans  tous  les  pays,  les  vétérinaires  aient  te  droit  de  pré- 
t  parer  et  de  vendre  les  médicaments  destinés  au  traitement  des 
»  animaux  malades  au  moins  dans  les  limites  de  leur  clientèle  ; 

s  Qu'il  soit  interdit  aux  pharmaciens  et  aux  droguistes  de  vendre 

>  ces  substances  aux  empiriques,  v 

Dans  tous  ces  considérants,  y  a-t-il  quelque  chose  qui  vienne 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


1  i  l.k  PBÀMACI8  VfrrÉBIKAIBB  (aKNEXB  N"  1  )  1 1 

»    M.  QniTOGNE.   —  OÙ  enseignera-t-on  alors  la  pharmacie  vélé- 

>  rinaire? 

B    M.  Ltdtin.  —  On  n'enseigne  pas,  dans  toutes  les  écoles  vél^ 
ï  rinaires,  la  pharmacie  proprement  dite. 

>  M.  RossronoL.  —  Alors,  il  faut  qu'on  mette  renseignement  de 

>  la  pharmacie  dans  le  programme,  s 

Nous  pensons,  comme  M.  Rossignol,  qu'il  faut  mettre  l'enseigne- 
ment de  la  pharmacie  dans  le  programme  d'études  de  toutes  les 
écoles  vétérinaires,  parce  qu'il  est  indispensable  que  le  vétérinaire, 
comme  le  médecin,  puisse,  dans  une  certaine  mesure,  remplacer  le 
pharmacien  dans  les  cas  d'urgence  et  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  pharma- 
cien dans  la  localité;  mais  de  ce  que  l'enseignement  de  la  phar- 
macie figure  dans  ces  programmes,  il  ne  résulte  nullement  que  t  les 
vétérinaires  seront  plus  aptes  que  les  pharmaciens  à  vendre  des  mé- 
dicaments pour  la  clientèle  vétérinaire  »,  suivant  les  expressions  de 
M.  Lydtin.  L'examen  que  nous  avons  fait  de  la  question,  en  ce  qui 
concerne  la  France,  nous  autorise  à  affirmer,  au  contraire,  que  la 
part  faite  à  l'ensei.^nement  pharmaceutique,  dans  les  écoles  vétéri- 
naires où  cet  enseignement  figure  dans  le  programme,  part  qui  ne 
peut  que  diminuer  à  mesure  que  les  études  médicales  propr^"'^'^ 
dites  y  prendront  plus  d'importance  et  deviendront  plus  scienti- 
fiques, est  tout  à  fait  insuffisante  pour  donner  au  vétérinaire  ''-'^ 
connaissances  théoriques  et  surtout  pratiques,  nécessaires  à  1 1'^'" 
cice  sérieux  de  la  pharmacie.  Pas  plus  que  le  médecin,  le  vi 
naire  n'est  réellement  compétent  en  pharmacie,  pas  pli>? 
médecin  non  plus,  il  n'a  la  situation  sédentaire,  néceasaii' 
vail  de  laboratoire. 

Est-il  mieux  placé  au  point  de  vue  de  cette  autri'  > 
lui  qui  prescrit  le  médicament  ne  doit  pas  en  être  ni  - 
'    L'opinion  publique  flétrit,  non  sans  raison,  ces 
rencontre  dans  certaines  grandes  villes,  d'un  ii' 
macien,  le  premier  donnant  des  consultation^ 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


(5 

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j  véiéri- 

,  est  lenu 

.ùl  et  de  la 

pratique"? 

'•  latitude  de 

client;  mais 

'  des  questions 

^  ne  veux  pas 

rendant  compta 

uc.  vétérinaire  de 

si  fournis,  seront 

l'inaire  que  par  le 

lui  de  H.  Quivogne, 
l'obablement  pas  aussi 
ic  en  pharmacie  du  vété- 
i  la  posologie  qui,  à  notre 
)osologie  est  nécessaire  à 
ixécute  l'ordonnance.  Le 
sances  en  posologie' pour 
exécutera  sans  se  préoc-  ' 
d'après  la  taille,  l'âge,  le 
a  maladie.  Eu  supposant 
'estimation  de  la  dose  à 
ême  délivrera  le  médica- 
sa  femme,  sa  servante  ou 
tion  pourra  âtre  réparée, 
harmaciea  n'a  jamais  à  se 
dation  du  médecin,  il  ne 
raduisant  par  des  doses 
rit  dans  la  plupart  des 
,  il  n'a  nul  besoin  d'avoir 
H.  Quivogne  veut  bien 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


16  U  PBAUUCD  TtrtKDUIM  (imiBXI  If  f)  46 

infînner  les  raisons  que  nous  avons  données  contre  l'exercice  de  la 
pharmacie  par  les  vétérinaires?  Pas  le  moins  du  monde. 

Le  premier  nous  dit  que  le  droit  de  préparer  et  de  vendre  des 
médicaments  est  indispensable  apx  vétérinaires,  pour  lui  per- 
mettre de  délivrer  extemporanément  à  ses  clients  les  médicaments 
que  réclame  le  traitement  des  animaux  malades.  Hais  le  droit  de 
fournir  des  médicaments  d'urgence  n'a  jamais  été  contesté  au 
médecin  et  nous  n'avons  jamais  eu  l'idée  de  le  contester  au  vétéri- 
naire dans  les  mêmes  conditions.  Ce  que  nous  demandons  seule- 
ment, c'est  que  cette  faculté  soit  limitée  aux  cas  d'urgence  résultant 
de  l'élu ignement  de  toute  pharmacie,  a  Le  vétérinaire  qui  est  en 
course,  >  disait  H.  Berdez  au  Congrès  de  Bruxelles,  «  trouvant  un 
k  cas  urgent,  envoie  chercher  des  médicaments  chez  lui,  et  c'est  sa 
V  femme,  sa  servante  ou  son  domestique  qui  va  prendre  les  médi- 
»  caments  dans  les  tiroirs  et  les  mélange.  Où  est  la  garantie  dans 
»  ce  cas?  » 

Cette  garantie,  que  réclame  M.  Berdez,  on  la  trouvera  en  s'adres* 
sant  au  pharmacien,  s'il  y  en  a  un  dans  la  localité.  L'urgence  existe 
tout  aussi  bien  lorsque  (e  malade  esl  un  homme  que  lorsque  c'est 
un  animal  domestique;  elle  est  prévue  dans  la  réglemenlalion  en 
vigueur  dans  les  divers  pays,  lorsqu'il  s'agit  de  pharmacie  humaine  ; 
nous  demandons  que  les  mêmes  règles  soient  applicables  à  la  phar- 
macie vétérinaire,  et  voilà  tout. 

Le  considérant  ajoute  que  la  faculté  de  fournir  le  médicament, 
laissée  au  vétérinaire,  lui  esl  indispensable,  pour  lui  permettre  de 
le  livrer  à  son  client  à  bas  prùr.  Nous  ne  voyons  que  deux  façons, 
pour  le  vétérinaire,  de  livrer  le  médicament  à  bas  prix  :  c'est  ou  bien 
de  livrer  des  médicaments  de  qualité  inférieure  qui,  dans  ce  cas, 
seront  toujours  payés  trop  cher,  ou  bien  de  renoncer  au  bénéfice 
que  doit  normalement  lui  laisser  la  vente  du  médicament,  et  ce 
serait  alors  lui  supposer  un  désintéressement  que  nous  ne  croyons 
pas  devoir  être  bien  commun.  Le  vétérinaire  ne  sera-t-il  pas,  au 
contraire,  toujours  tenté  d'augmenter  le  chiffre  de  ses  bénéfices,  en 
fournissant  le  plus  de  médicaments  possible  et  au  prix  le  plus  élevé, 
d'autant  que  son  client  sera  complètement  incapable  d'apprécier  et 
l'utilité  du  médicament  et  sa  valeur  réelle?  Lorsque,  au  contraire,  il 
prescrira  le  médicament  sans  le  fournir,  ne  sera-tril  pas  dans  les 
meilleures  conditions  pour  réduire,  le  plus  possible,  les  dépenses  en 
médicaments,  en  ne  prescrivant  que  le  nécessaire?  Hais,  objectera- 
t-on,  si  ce  n'est  pas  le  vétérinaire  qui  prélève  un  bénéfice  exagéré, 


D,B,t,zed.yCOOgle 


17  L*  PHAKMACIt  VtreRINAIRB  (aNKBXE  N*  1)  17 

ce  sera  le  pharmacien.  Nous  répondrons  que,  dans  la  plus  grande 
partie  de  l'Europe,  dans  lous  les  états  où  le  nombre  des  pharma- 
ciens est  limité,  il  y  a  un  tarif  officiel  du  prix  des  médicaments;  que, 
dans  les  pays  où  il  n'y  a  pas  de  tarif,  le  nombre  de  pharmaciens 
n'est  pas  limité  et  que  l'exngèration  des  bénéfices  y  amènerait  forcé- 
ment l'augmentation  du  nombre  des  pharmaciens  et,  par  suite,  la 
conourreoce.  Lorsque  le  vétérinaire  fournit  lui-même  le  médica- 
ment, peut-il  y  avoir  un  tarif  applicable?  En  Roumanie,  le  vétéri- 
naire, qui  fournit  des  médicaments  dans  les  cas  d'urgence,  est  tenu 
d'écrire  sa  prescription,  de  la  taxer  d'après  le  tarif  officiel  et  de  la 
conserver  chez  lui  à  la  disposition  de  qui  droit;  est-ce  pratique? 
Et  y  eùt-il  un  tarif,  le  vétérinaire  n'a-t-il  pas  toujours  la  latitude  de 
fournir  des  médicaments  parfaitement  inutiles  à  son  client;  mais 
qui  lui  laisseront,  à  lui,  un  bénéfice.  Ce  sujet  soulève  des  questions 
délicates  de  probité  professionnelles  sur  lesquelles  je  neveux  pas 
insister,  je  me  contenterai  de  dire,  avec  H.  Gagny,  rendant  compte 
du  congrès  de  Bruxelles  dans  le  Journal  de  médecine  vétérinaire  de 
Lyon:  a  On  prétend  que  les  médicaments,  ainsi  fournis,  seront 
B  toujours  vendus  meilleur  marché  par  lé  vétérinaire  que  par  lé 
t  pharmacien.  Est-ce  bien  vrai?  9 

Le  second  considérant  n'est  autre  que  celui  de  M.  Quivogne, 
modifié  par  H.  Bouley.  M.  Bouley  n'étant  probablement  pas  aussi 
convaincu  que  H.  Quivogne  de  la  supériorité  eo  pharmacie  du  vété- 
rinaire sur  le  pharmacien,  fait  intervenir  ici  la  posologie  qui,  à  notre 
avis,  n'a  rien  à  voir  dans  la  question.  La  posologie  est  nécessaire  à 
celui  qui  prescrit,  mais  pas  à  celui  qui  exécute  l'ordonnance.  Le 
vétérinaire  se  servira  donc  de  ses  connaissances  en  posologie' pour 
écrire  son  ordonnance,  que  le  pharmacien  exécutera  sans  se  préoc-  ' 
cuper  de  savoir  si  la  dose  est  bien  calculée  d'après  la  taille,  l'âge,  le 
tempérament  de  l'animal  et  la  nature  de  la  maladie.  En  supposant 
que  le  vétérinaire  se  soit  trompé  dans  l'estimation  de  la  dose  à 
administrer,  ce  n'est  pas  parce  que  lui-môme  délivrera  le  médica- 
ment, ou  parce  qu'il  le  fera  délivrer  par  sa  femme,  sa  servante  ou 
son  domestique  que  son  erreur  d'appréciation  pourra  être  réparée. 
Lorsqu'il  s'agit  de  médecine  humaine,  le  pharmacien  n'a  jamais  à  se 
préoccuper  de  relever  les  erreurs  d'appréciation  du  médecin,  il  ne 
relève  que  les  erreurs  matérielles  se  traduisant  par  des  doses 
excessives,  dépassant  le  maximum  inscrit  dans  la  plupart  des 
pharmacopées,  et  pour  relever  ces  erreurs,  il  n'a  nul  besoin  d'avoir 
fait  des  études  spéciales  de  posologie.  H.  Quivogne  veut  bien 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


18  LA  PBARKACIE  TËTSHIKAIHE  (aNKEIB  N"  1)  Ift 

admcitre  que  le  pharmacien  a  tontes  les  connaissances  nécessaires  à 
l'exercice  de  la  pharmacie  hitin;'ine,  mais  le  pliarmacicn  n'a  pas 
plus  èluilio  la  posologie  humaine  que  la  posologie  vétérinaire,  au 
moins  en  France,  ce  qui  ne  l'empêche  pas  de  relever  de  fréquentes 
erreurs  matérielles  dans  le  texte  des  ordonnances. 

Le  troisième  considérant  nous  parait  bien  vide;  il  renferme  de 
grands  mots  sur  l'efiet  desquels  on  a  paru  compter,  mais  il  ne  sulTît 
pas  de  dire  qu'une  loi  est  sinti  libérale,  (parce  qu'elle  assimile  le 
vétérinaire  au  médecin?)  qu'elle  est  anti-économique,  (parce  qu'elle 
refuse  au  vétérinaire  un  monopole  dont  il  pourrait  abuser  sans  con- 
trôle?) il  faut  encore  le  prouver,  et  il  faut  surtout,  quand  on  réclame 
pour  soi  In  liberté  absolue,  se  bien  garder  de  demander  «  qu'il  soit 
«  interdit  aux  pharmaciens  et  aux  droguistes  de  vendre  des  médi- 
s  cjments  aux  cnipiriqucs,  s  cela  sous  peine  de  ne  pas  voir  pren- 
dre son  libéralisme  au  sérieux. 

Que  conclure  de  loutco  qui  précède^  Alors  que  la  médecine  vété- 
rinaire lendà  se  faire  une  place  do  plus  on  plus  importante  à  côté 
de  la  médecine  humaine,  devons-nous  rester  indiffêrenls  â  ce  qui 
se  passe,  et  laisser  le  vétérinaire  revendiquer  les  doubles  fonctions 
de  médecin  et  de  pharmacien?  Devons-nous,  au  contraire,  récla- 
mer l'assimilation  complète  de  la  pharmacie  vétérinaire  à  la  phar- 
macie humaine?  L'hésitation  ne  nous  semble  pas  possible,  et  nous 
vous  proposons  d'émettre  un  vœu  ainsi  conçu  : 

Le  Congrès  international  pharmaceutique  réuni  â  Bruxelles  en 
<885, 

Considérant  que  la  médecine  vétérinaire  prend  une  importance 
d'autant  plus  grande  qu'il  est  reconnu  aujourd'htii  que  la  plupart 
des  maladies  infectieuses  sont  iransmissibles  de  l'animal  à  l'homme; 

Considérant  que,  dans  ces  conditions,  les  soins  a  donner  à  la 
santé  des  animaux  domestiques  ne  peuvent  être  considérés,  comme 
ne  répondant  qu'à  des  intérêts  privés,  mais  bien  à  un  intérêt  public 
de  premier  ordre,  et  qu'il  importe  desauvegarder,  par  une  règlement 
lation  convenable,  des  diverses  branches  de  l'art  de  guérir; 

Considérant,  en  ce  qui  concerne  spécialement  l'exercice  de  la 
pharmacie  :  que,  dans  tous  les  pays,  l'exercice  de  la  pharmacie  est 
réglé  par  des  lois  dont  le  but  est  d'assurer  la  bonne  qualité  des  médi- 
caments; que  cet  bonne  qualité  des  médicaments  n'est  pas  moins  né- 
cessaire lorsqu'il  s'agit  du  ti-aitemenl  des  animaux  que  lorsqu'il 
s'agit  du  traitement  de  l'homme. 

Que,  d'autre  part,  les  médicaments  employés,  pour  le  traitement 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


19  LA  ratRHACie  TtTSaiNAiiB  (annexe  n*  1)  19 

des  animnus,  ne  difîùrcnt  des  mèdîcatnenls  employés  pour  le 
irailemcnl  de  riiumme,  ni  p:ir  ta  nalure  des  agents  IhérapetiLiques 
qui  les  composent,  ni  par  les  procédés  employés  pour  transformer 
ou  combiner  CCS  agents. 

Que,  dès  lors,  il  n'y  a  aucune  raison  de  les  séparer  dans  la  régle- 
mentation. 

Qu'il  y  a,  au  contraire,  toulavantageà  entourer  les  médicaments 
vétérinaires  des  giiranties  reconnues  nécessaires,  lorsqu'il  s'agit  des 
médicaments  destinés  â  l'homme. 

Émet  le  vœu  : 

Que,dans  tous  les  pays,  la  réglementation  concernant  l'exercice  de 
la  pharmacie  soil  appliquée,  tout  aussi  bien  aux  médicaments  vété- 
rinaires qu'aux  médicaments  destines  à  l'homme. 

Et  que,  pour  facililur  cette  application,  les  formulaires  ofTicicIs 
contiennent  un  chapitre  oii  seront  réunies  les  formules  plus  spécia- 
lemoDt  vétérinaires. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


DiBim.dayGOO'^le 


M  U  PIMMIl  m  ilÂliTS  CHIiiES 


DANS  LES  LABORATOIRES  DES  PHARMACIES 


Rapport  de  M.  Ch..  PatroiUllard, 

Pharmacien  à  Gtsors  /France/. 


Le  pharmacien  est,  de  droit,  dircclemeut  responsable  de  tous  les 
produits,  de  tous  les  médicaments  qui  sortent  de  son  officine;' il 
ne  doit  les  délivrer  au  public  que  sous  son  étiquette,  et  jamais  sous 
celle  d'un  autre  quel  qu'il  soit. 

Les  conséquences  do  l'application  rigoureuse  de  ces  principes 
seront  :  1"  la  suppression  de  la  spécialité  dont  l'extension  toujours 
croissante  est  contraire  à  la  dij^nité  et  aux  intérêts  de  la  profession  ; 

S"  l'obligation  pour  tous  les  pharmaciens,  ou  de  choisir  avec  le 
plus  grand  soin  les  produits  qu'ils  se  procureront  dans  le  commerce 
et  chez  les  fabricants,  ou  bien  de  tes  préparer  dans  leurs  labora- 
toires. 

Cest  sur  ce  dernier  point  que  je  désire  attirer  un  instant  l'indul- 
gente attention  des  honorables  membres  du  Congrès. 

Il  serait  superflu  d'insister  sur  la  nécessité  qui  s'impose  aux 
pharmaciens  de  préparer  eux-mêmes  tous  les  médicaments,  qu'en 
France,  nous  appelons  ^a/^tçues,  et  qui  comprennent  les  poudres, 
les  sirops,  les  teintures,  les  eaux  distillées,  tes  extraits,  les 
onguents,  etc.,  en  résumé,  tous  ceux  qui  n'ont  pas  une  composition 
chimique  définie;  les  pharmacologistes  sont  complètement  d'accord 
sur  ce  point  avec  tous  les  pharmaciens  soucieux  de  l'accomplis- 
sement de  leurs  devoirs. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


îi  KËDIUÏEKTS  CBIMICUES  (aKHEXE  K"  2)  î 

Mais  le  sens  de  cet  accord  d<!vienLU>ut  différent,  lorsqu'il  s'agit 
de  la  préparation  des  médicaments  chimiques.  Djs  proTcsseurs,  des 
pharmacologistes,  et,  avec  eux,  la  plupart  des  pharmaciens  pra- 
ticiens, ont  exprimé  l'opinion  qu'il  élail  désormais  inutile  de  nous 
en  occuper  dans  nos  laboratoires,  et  que  c'était  maintenant  à  l'in- 
dustrie à  nous  en  approvisionner,  parce  qu'elle  pouvait  les  Tournir 
plus  purs,  et  à  meilleur  marché,  que  ceux  que  nous  Tertons  nous- 
mêmes.  Et  do  fait,  à  quelques  rares  exceptions  près,  on  ne  prépare 
plus  de  produits  chimiques  dans  les  laboratoires  des  pharmacies  ; 
on  analyse  seu'emcnl  ceux  qu'on  achète. 

lime  parait,  au  contraire,  et  c'est  aussi,  je  crois,  l'avis  de  M.  le 
professeur  Allfield,  de  Londres,  que  le  véritable  intérê',  du  phar- 
macien, serait  d'être  son  propre  préparateur  jiour  le  plus  grand 
nombre  de  substances  possible,  sans  cependant  généraliser  d'une 
mantèi'e  absolue;  et  Je  vais  exposer  brièvement  les  avantages  dont 
lui-même  et  aussi  la  profession  devraient  alors  profiter. 

D'abord,  dans  bon  nombre  de  cas,  ce  serait  un  avantage  pécu- 
niaire. Plusieurs  pharmaciens  distingués,  M.H.  Klie  et  J.  Ucrcein, 
en  Amérique,  M.  Perreos,  en  France,  ont  affirmé,  et  même  prouvé 
par  des  chiffres  (I)  que,  pour  beaucoup  de  ces  produits  chimiques, 
le  pri\  de  revient  dans  leur  laboratoire,  laissait  un  bénétice  plus 
large  que  les  proiJuits  du  commerce.  Plusieurs  fois,  j'ai  pu  vérifier 
par  moi-même  cette  assertion  ;  et  s'il  arrive  que,  par  exemple,  pour 
l'oxyde  de  fer  hydraté,  l'oxyde  de  zinc,  le  phosphate  do  chaux, 
l'acétate  de  potasse,  etc.,  l'avantage  se  trouve  du  cAlé  des  prix 
établis  par  le  commerce,  c'est  qu'alors,  celui-ci  ne  livre,  le  plus 
souvent,  que  des  produits  impurs,  des  résidus  de  fabrication  dont 
î)  se  débarrasse  en  les  vendant  à  bon  marché  ;  et  si  l'on  veut  obtenir 
les  mêmes  produits  tout-à-fait  purs,  il  faut  alors  les  payer  plus 
cher  que  ceux  que  l'on  ferait  soi-même. 

Considérant  maintenant  la  question  sous  un  autre  point  de  vue, 
si  l'un  des  principaux  devoirs  du  pharmacien  doit  être  l'analyse  des 
produits  qu'il  tire  du  commerce,  pour  avoir  une  connaissance 
suffisante  de  tous  ceux  qu'il  doit  employer,  il  lui  faudra,  à  coup  sur, 
un  outillage  beaucoup  plus  dispendieux,  et  souvent,  beaucoup  plus 
de  peine  que  n'en  aurait  demandé  leur  fabrication. 

Je  prends  comme  exemple,  l'aconitine  ;  de  l'avis  de  M.  le  docteur 
Wright,  de  Londres,  on  ne  peut  être  lout-a-fait  certain  de  l'identité 

(1)  Vulrplus  loin  les  lableaax. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3  MtDICiNBNTg  CBIMIQtlES  (ANNEXE  H*  2)  33 

de  cet  alcaloïde,  comparé  à  la  pscudaconiline  et  à  la  japaconi^ne, 
que  par  son  anajyse  élémentaire.  Une  telle  opération  Décessite  des 
appareilscompliqués,  etsurtout  délicatsàmanier,  et  une  habileté 
dans  les  manipulations  que  la  plupart  des  pharmaciens  n'ont  pas 
eu  l'occasion  d'acquérir.  Faudra-t-ii  alors  que,  pour  la  valeur  de 
médicaments  aussi  énergiques,  ils  s'en  rapportent  entièrement  aux 
fabricants  qui  les  leur  offriront?  Mais  plutdt,  ne  serait-il  pas  plus 
simple  de  les  préparer  soi-même  en  appliquant  avec  exactitude  ies 
procédés  inscrits  dans  les  pharmacopées,  à  condilion  de  perfec- 
tionner ces  procédés  s'ils  sont  défectueux? 

II  est  vrai  qu'il  y  a,  aujourd'hui,  une  propension  fortement 
accentuée  à  supprimer  des  pharmacopées  les  modes  de  préparation 
des  médicaments  chimiques,  et  à  les  remplacer  par  renonciation  de 
leurs  principaux  caractères.  Certes,  cette  propension  ne  peut  pas 
être  admise  comme  un  progrès;  la  pharmacie  semble  par  là  se 
déclarer  publiquement  tributaire  de  l'industrie,  tributaire  le  plus 
souvent  de  non-pharmaciens.  II  faudrait,  au  contraire,  que  les 
pharmacopées  de  chaque  pays  rendissent  témoignage  des  efforts 
faits  et  des  progrès  réalisés  par  les  pharmaciens  dans  toutes  les 
directions  de  leur  art. 

Comment  ceux-ci  rempliront-Ils  cotte  lâche,  si  leurs  laboratoires 
ne  sont  pas  constamment  actifs,  s'ils  réduisent  chaque  jour 
l'étendue  de  leur  champ  d'aclion  ;  s'ils  ne  s'e.\crcont  pas  avec 
ardeur  aux  opérations  mémo  les  plus  simples  qui,  souvent,  pour 
un  observateur  attentif  et  expévinientÂ,  mcltent  sur  la  voie  de  per- 
fectionnements et  même  de  découvertes  d'une  grande  importance? 
Comment  pourront-ils  acquérir  l'habileté  profussionnelle  par  ta- 
(|uelle  ils  devieniiront  capables  d'e\écutcr  toutes  sortes  de  prépa- 
rations avec  le  moins  de  dépense  possible,  tout  en  améliorant  leur 
éilucation  et  aussi,  en  élevant  de  plus  en  plus  leur  rang  social  ? 

II  y  a  un  demi-siècle,  alors  que  l'on  n'avait  pas  oncoro  eu  l'idée 
de  créer  de  grandes  fabriques  de  médicaments,  comme  celles  qui 
existent  à  présent,  la  pharmacie  française,  en  particulier,  complaît 
une  pléiade  d'Iiommes  célèbres,  Boullay,  Pelletier,  Planche,  fiou- 
tron,  Boudet,  etc.,  dont  les  laboratoires  attiraient  a  eus  des  élèves 
de  toutes  les  nations.  Cette  aflluence  prouvait  d'une  manière  posi- 
tive que  l'activité  du  laboratoire  était  aussi  l'intérêt  de  l'élèvo. 

Depuis  cette  époque,  les  habitudes  professionnelles  s'élant  consi- 
dérablement transformées,  le  stage  des  élèves,  en  France,  du 
moins,  a  perdu  la  plus  grande  partie  de  sa  valeur,  parce  qu'au- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


24  hBdiuxents  chimiqvbs  (arrub  v  2)  i 

jourd^huî,  l'apprentissage  comprenant  principalement,  sinon  pres- 
que uniquement  le  service  de  l'officine,  c'est-à-dire  le  débit  des 
médicaments,  il  ne  paratt  plus  nécessaire  d'astreindre  les  jeunes 
gens  à  apprendre  cette  routine  pendant  une  période  de  trois  années. 
Il  résulte  de  ce  système  d'éducation,  d'abord  que  ces  jeunes  gens, 
dont  l'intelligence  a  été  développée  par  des  études  classiques  très- 
étendues,  s'ennuient  de  la  monotonie  de  leur  apprentissage  et  ne 
conçoivent  aucun  attachement  sincère  pour  la  profession  qu'ils 
vont  embrasser;  ensuite,  que  cette  éducation  est  tout  à  fait  insuf- 
fisante, qu'elle  ne  sera  pas  complétée  pendant  la  période  scolaire 
dont  le  but  n'est  pas  le  même,  et  qu'en  définitive,  les  élèves  pour- 
ront devenir  des  savants,  mais  qu'ils  ne  seront  probablement 
jamais  de  vériUibles  pharmaciens. 

En  résumé,  le  retour  aux  anciennes  habitudes  de  travail  au 
laboratoire  est  possible,  parce  que  le  pharmacien  y  trouvera  le  plus 
souvent  un  avantage  matériel  dont  l'importance  dépendra  de  son 
habileté,  laquelle  ne  se  développera  que  par  un  exercice  jour- 
nalier. 

Ce  retour  est  désirable,  parce  qu'il  contribuera  à  l'amélioration 
des  pharmacopées,  qu'il  offrira  aux  élèves  un  apprentissage  plus 
fructueux  que  celui  qu'ils  font  aujourd'hui,  et  qu'il  aura  pour  con- 
séquence de  décharger  la  période  scolaire  de  l'étude  des  prépara- 
tions au  profit  de  manipulations  plus  délicates,  telles  que  les 
analyses  chimiques.  Enfin,  le  perfectionnement  des  pharmacopées 
et  de  l'éducation  pratique  des  élèves  contribuera  puissamment  aux 
progrès  et  à  la  prospérité  générale  de  la  profession. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


HiDICÀMBHTS  CHDUQDIS  (aKNEXB  fl"  2) 


n7a.t>lea'aLx« 


I.  Prix  comparatifs  des  préparations  chimiques,  ache- 
tées dans  le  commerce  et  préparées  dans  le  labora- 
toire du  pharmacien,  par  O-.-H.  Chas.  Klie. 

fAmerican  Journal  of  Pkarmac^,  1876,  p.  398.J 


PRIX  DE 
REVIENT  DU 
tlBOR*' 

TOIHB 


POUB  CENT 


Acidephosphoriquedilué 
Bromure  d'ammonii"— 
Oxyde  d'anlimoinô 
Hypophosphilo  de  chaux 
Collodion 
Citrate  de  fer 
Tartr.  de  fer  et  de  potasse 
Pyro phosphate  de  fer 
Citr.  de  fer  et  de  quinine 
Biiodurede  mercure 
Protoiodure  de  mercure 
Morphine 
Acétate  de  potasse 
Bromure  de  potassium 
lodure  de  potassium 
Tartrate  da  potasse 
Fui  mi-coton 
Tannate  de  quinine 
Valérianate  de  quinine 
Résine  de  Jalap 
Hypophosphite  de  soude 


0.30 
1.00 
1,00 
3.00 
1.10 
1.-15 
1.00 
1.35 
8.50 
0.50 
0.45 
4.75 
0.60 
0.70 
2.75 
0.60 
0.50 
2.30 
6.-10 
0.75 
3.00 


0.20 
0.75 
1.15  3/4 
2.63 
0.76  1/2 
0.30  1/4 
0.42  3/4 
0.00  3/4 
5.29 
0.20 

4.35  1/2 

0^68  1/2 

2.84 

0.58 

0.16 

1.27 

4.65 

0.41 

2.70 


0.10 

0.25 

0.15  3/4 

0.37 

0.33  1/2 

0.14  3/4 

0.57  1/4 

0.25  1/4 

3.21 

0.30 

0.13 

0.39  3/5 

0.08 

0.01  2/3 

0.09 

0.02 

0.34 

1.03 

1.75 

0.34 

0.30 


Prof.33.33 

25.00 

Per.  15.75 

Prof.  12.33 

B     30.45 

B     10.17 

■a    57.25 

»     18.70 

B     37.14 

>     60.00 

»     28.88 

B       0.08 

B     13.33 

»      0.02 

Per.    0.03 

Prof.  0.03 

»    68.00 

»    44.78 

B     27.34 

B    45.33 

B     10.00 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


26  MtDlCAMEIlTS  CHIMIQUES  (aNNEXE  If  2)  6 

II.  Tableau  des  médicaments  Chimiques  que  le  phama- 
cien  peut  préparer  lui-même  avec  profit,  par  James 
B.  Mercein. 
{Proceedings  af  tke  American  Pharmaceutical  associatiott, 
4878,  jî.  791) 


Collodion. 

PrépHrations  liquides  de  i^r. 

Ferrocyanide  du  for, 

Lactiite  de  fer. 

OxHlate  dcfiT. 

Hydrate  de  sesquoxyde  de  fer. 

Soua-carbonate  de  fer. 

Cilratede  fer. 

—  et  d'ammoniaque. 
Tarlratede  fer. 

—  et  de  potasse. 
Citrate  de  fer  et  de  quinine. 

—  ctdestrychnine. 


P  roloio  iure  de  mercure. 
Oxyde  jaune  de  mepuure. 
Sulfate  di!  mercure. 

Craie  avec  mercure, 
lo'lure  de  plomb. 

—  de  soufre. 

—  d'arsenic. 

Soufre  proi-'ipité. 


AIui 


:ak-in< 


Peroxyde  de  fer  calciné. 


m.  Prix  comparatifs  des  préparations  chimiques  ache- 
tées dans  le  commerce  et  préparées  dans  mon  labora- 
toire. —  Ch.  Pathouillard. 


COHMEHCE 

DDLAEO- 
■ATOITE 

POUR  CEH.T 

Acétate  de  plomb  liquide 
lodure  de  fer 

Kgr.      0.80 
»       30.00 

0.45 
14.04 

Prof.  43.70 
»     53.30 

Biiodurede  mercure 

«      40,00 

18.95 

»     52.10 

lodure  de  soufre 

»      30.00 

lâ.OO 

»     46.60 

Sulfure  de  mercure  noir 

»      10.00 

4.60 

»     54.00 

Bisulfate  de  mercure 

»        5.50 

3.60 

»     34.50 

Bromhydrate  de  morphine 
Salicylate  de  quinine 
Fulmi -coton 

Gram.  0.75 

»        0.65 

Kgr.    40.00 

0.71 
0.50 
15.00 

»  5.30 
»  23,00 
»     62  50 

Collodion 

D        8.00 

5.00 

»     37.50 

Acétate  de  potasse 

»        3.75 

5.00 

Perte  25.00 

DiBim.d, Google 


7  mëdicahents  chimiques  (annexe  k"  2)  37 

Nota.  —  Dans  tous  les  prix  qui  figurent  sur  les  tableaux  précé- 
dents, il  n'a  pas  été  tenu  compte  des  frais  de  main-d'œuvre,  parce 
que  l'on  a  supposé  que  les  préparations  auxquelles  ces  prix  se  rap- 
portent, étaient  faites  par  le  pharmacien  lui-même  ou  par  son 
élève. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


D,Biln.d,GOO>^IC 


IN  DEN  APOTHEKEN 
voa  J>'  BÔttger,  in  Bunzlan.  (Deutschland.) 


EJoe  Streitrrage,  welche  wohl  verdienle,  der  Erwàgiing  eines 
interna  lionabo  pharmaceulischea  Congresses  unterbreitet  zu  wer- 
den  ist  die  : 

«  Darf  das  Arzoeiabgabereoht  des  Apothekers  aus  medizinalpoli- 
zeilicheo  GrQnden  beschraeokt  werden?  s 
und  bejaheDden  falls  : 

a  Id  welchen  Grenzen  haben  sich  dièse  Beschrâakungen  zu  hallen, 
daiiiit  die  Inletessen  der  Medicinalpolizei  einerseits,  die  des  Apo- 
thekerund  der  ArzneicoasumeDleii  andererseits  gleichmâssig  gowabrt 
bleiben?  b 

Die  Prage  ob  dem  Arzaeiabgaberecht  des  Apothekers  aus  medi- 
zinalpolizeilichen  Grllnden  gewisse  EinschrâDkuDgen  aurzuerlegeo 
siud,  ist  wohl  zweifellos  zu  bej'ahen  ;  denu  zu  den  Arzneieu  im 
eigentlichen  Siuno  des  Wortes  gehiirt  auch  eine  Aiizahl  der  stark- 
wirkendsten  Gifte,  dei'eu  Zabi  namentlich  durch  die  Euldeckung 
-  uud  Darsletlung  der  Alkaloïde  erhebiich  zugenommeu  hat  uud  es 
wUrdedenGrundsâtzen  jeder  ratioaellen  Uedizinalpolizei  zuwider- 
laufen.  wenn  es  dem  Apotheker  gestattet  sein  sollte,  Stoffe  wie 
Morphin,  Digltalin,  Atropin,  Strychnin  im  Handverkauf  an  jeder- 
mann  ohne  besondere  arztliche  Anweisung  abzugcben.  Indcss  nicht 
ailein  dicse  Stoffe,  uber  derenAbgabcbedingungen  schon  die  all- 
gemcine  Geselzgebung  liber  den  Girthandel  Bestimmungen  treffen 
kûnnle,  erheischen  behiirdlicbo  Vorkehrungen  gegen  falulfissigen 
oder  verbrecberischen  Missbraucb,  sondera  noch  eîae  grosseAa- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


30  STAHKWIBKKnDEH  MEVICAMEMTEN  (AmBXS  N"  3)  2 

ziihl  aDdercr  nichl  rlirecl  giTLig  aber  doch  slark  und  geRihrIich  wir- 
kcnder  Arzneien  bat  Anspruch  auf  dieselbe  yi.iLMcliâ  Beachtung  : 
die  an  die  SpiUe  gestcllte  Haupifriige  isl  demnach  zweifellos  zu 
bejahen. 

Schwieriger  ist  die  Frnge  nach  dem  Uinfange  der  Grenzcn,  inner- 
baib,  deren  die  hier  ais  notwendig  ertannle  BeschraoLung  des 
pharmaceulischen  Arzneiabgaberechles  sich  zu  bewegen  hal.  Zu- 
nachst  in  formeller  Bèziehung.  Die  McdizitialgcsetzgebuDg  einzel- 
ner  Slaaten  macht  einen  Untcrschied  zwischen  Ai'zneien  und  Giflen 
nicht,  sondera  regeit  dio  Abgabc  von  Girien  und  Arzneien  in  ^iner 
gemeinsamen  Verordming,  in  der  die  starkwirkendt'n  Arzneien 
Ic.liglich  unler  den  GinbegriR  subsummirt  werden,  anderc  Medi- 
zinalgeselzgebiingen  trennen  die  slark wirkenden  ArzneistofTe  von 
den  zu  lechnischen  Zwecken  dicnenden  Gilten  und  regein  jode 
Malerie  besonders. 

Zu  den  Staalen,  in  denen  die  erstere  Praxis  gill,gehurt  England. 
In  der  dem  Parlament  vor  kurzem  vorgelegten  «  Bill  toregulale  the 
sale  or  poisons  n  wird  Tolgendes  beslimmt  : 

^.  Nieniand  soll  einen  lier  in  eincm  der  beislebenden  Verzetch- 
nîsse  aurgezabllen  Stoffu  verkauTen  durfen  obne  dass  die  BUchse, 
Flasche,  das  GcFàss  odor  diu  Umbilllung  mit  dcrn  Nnmen  der 
Substanz,  die  sic  entliaitcn,  dem  Wori  a  Gifl  B  und  mit  dem  Namen 
und  Wohnorl  des  belr.  VerkunTers  duullîcb  bezoiclincl  ist. 

3.  Die  genannten  StolTe  dtlrfen  nur  an  Personen  aLigegcben  wer- 
dcn,  welcbe  der  Verk^uTer  kennt  oder  durch  eine  von  ihm  bekannte 
Person  legitimirt  sind. 

3.  Jeder  Verkauf  eines  der  genannlon  SlofTe  ist  in  ein  beson- 
deres  Gtflbuch  einzulragen,  unler  Angabe  van  Datum,  Name  und 
Sland  des  Eâufers,  Namc  und  Menge  des  Gifles  und  Zweck  seiner 
Anwcndung. 

i.  Enlhalt  eine  Arznoi  oder  I)roge  einen  der  in  den  beigebcn- 
den  Verzeichnissen  angegehenen  StofTe  in  ciner  solcben  Menge,  dass 
die  Arznet  oder  Droge  nichl  gîTlig  wirkl,  wenn  sie  nach  der  vor< 
geschricbenea  Gebrauchsanweisung  eingenommen  wird,  dass  sie 
abergiflig  wirkt,  wenn  sie  in  griisseren  Dosen  odor  in  anderer  Art 
eingenommen  wird,  3o  darf  dieselbe  nor  ahgegebcn  werden,  wenn 
sie  âusserlicb  ein  Etikelt  mil  der  Aufschrift  trSgt  :  Mit  Vorsicbt  zu 
gebraucben. 

5.  Die  vorslcbenden  Beslimmungen  finden  aufdie  Abgabe  van 
ArzneieD,  welche  vod  Arzteo  oder  auf  ârztUche  Verordaung  hin 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


STARKVIRKEintGN  nDICAMfNTEN  (aKUBXB  V  3) 


31 


abgegeben  werden,  sorernc  dieselben  mit  einer  deutlicbcn  Signa- 
lui'  verscben  s'rnd,  wciche  Niimen  uiid  Adr(>sse  des  Verkaufers 
enlliâlt  und  sorern  die  Iteceple  in  cinem  hierzu  bestimmten  Bûche 
copierl  werden.  Kndlich  habun  die  zum  ausseriicben  Gebraucbe 
dienenden  Arzneien,  weiche  einen  der  in  den  geiiannten  Verzeicb- 
nissen  a ufgeruhrlen  SIofTe  oder  ûhnliche  enlhallen,  die  Aufschrift 
«Gin  szu  Iragen. 

Die  zu  dieser  <  Bill  s  gebdrigen  Verzeichnisse  lauten  im  engli* 
schen  Originallexl,  dur  wcil  allgeniein  verstândlich,  wohi  beibe- 
halien  werden  kann  : 


1. 


Arsenic  and  ist  préparations. 

Ëmeliclartar. 

Corrosive  sublimale. 

Prussic  acid  and  its  prepara- 
lion. 

CyanidcsoT  polossium  and  ail 
melallic  cyunidtis  and  Iheir  pré- 
parations. 

Aconitc  and  ist  préparations. 


Strychnine  and  ail  poisonous 
vegelable  alkaloids.  tlK-ir  salts 
and  préparations  except  those 
nienlioned  in  Ihe  second  part  o( 
thisschedule. 

Digilulin  and  ils  préparations. 

Savin  and  its  préparations. 

Ergot  of  rye  and  its  prépara- 
tion. 

Cantharides. 


Préparations  of  corrosive  su- 
blimale. 

lied  oxide  ot  meroury  {com- 
raonly  known  as  red  precipilale 
ormercory). 

Ammoniated  mercury  (cnm- 
monly  known  os  white  precipi- 
taleof  mercury). 

Oxalic  acid  and  soluble  oxa- 
lates. 

Chloroform. 

Chloral  bydrale  and  its  pré- 
parations. 

Niirubenzol  and  ist  prépa- 
rations. 


Ëssenlral  oil  of  almonds  un- 
lessdeprived  of  its  prussic  acid. 

Opium  and  ail  préparations  of 
opium  or  of  poppies. 

Préparations  of  morphine. 

Nux  vomica  and  its  prépara- 
tions. 

Belladonna  and  its  prépara- 
tions. 

Lobeiia  and  its  préparations. 

Digilalis  and  ist  préparations. 

Indian  hempand  its  prépara- 
tions, f 

The  tincture  and  ail  liquid 
vesicating  préparation  of  can- 
tharidus. 


Sulphuric  acid. 
Ilydrocbloric  acid. 
Nitrio  acid. 


Butler  of  antimony. 
Carbolicacid. 

Chloride  of  zinc  and  its  solu- 
tions. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


32  SUIKWIKKRNDBK  MBDICAIIEIfTEN  (AffflEXB  fT  S)  .  ( 

Nach  der  eogl  i  schen  Geselzgebung  islsomit  dem  Apotbeker  der 
Verkauf  aller  starkwirkeaden  Hedikamente  gestsiltet,  nur  halder- 
selbe  sich  bestimmlea  VorschrJftea  bei  der  Abgabe  derselben  za 
UDterwerreD.  Bei  Beaclitung  derselben  triigl  er  f(lr  etwaigen  Hiss- 
brauch  der  Gifte  keine  Verantworllichkeit. 

Die  franzusische  Gesetzgebung liber den  Arznei  und Gifthandel 
ist  tiiedergelegt  itn  Art.  33  des  Ges.  vom  J.  XI  und  in  den  Gesetzen 
betr.  den  Verkauf  van  Giflen  vom  25  Juli  1845  bezw.  der  Ordo- 
nance  vom  â9  Okt.  18(6. 

Der  erste  Arlikel  verbietet  den  Apolbekem  die  Abgabe  von  za- 
sammengesetzten  Arzneimilleln  und  Geheimmittel  ohne  aerztliche 
Verordoung  ganz  im  Allgemeinen.  Die  Ordonanz  vom  36  Okt  1846 
bestimmt  : 

Art.  5.  Der  Verkauf  der  Oiftsloffe,  welcbe  zum  medizinischen  Ge- 
brauch  dienen,  darf  nur  auE  Verordnung  eines  Arzles  oder  Thier- 
arzles  geschehca, 

Art.  6.  Die  Apolhekerhaben  derarzlige  Verordnungen  in  einbe- 
sonderes  Giftbuch  einzulragen.  Die  Apotbeker  dUrfen  die  belr. 
YerordDungen  nur  mit  ibrem  Siegel  verschen  und  mit  dem  Ver- 
merk  des  Datunis  der  Abgabe,  der  laufenden  Nummer  und  der  Ein- 
tragung  în  das  Giftbucli  zurtlckgeben. 

Art.  7.  Vor  der  Abgabe.der  Arznei  hat  der  Apotbeker  derselben 
ein  Ëtiquellanzubeftcn,  welchcs  Namen  und  Wohnsitz  des  Apo- 
tbekers,  sowie  Bestimmung  des  Medicamenles  angiebt.  Nach  dem 
Min.  Erlass  vom  35  Juni  1853  bat  jede  zum  âusserlichen 
Gebraucbe  beslJmmte  Arznei  ein  Ëliquett  mit  der  Âufscbrift: 
s  Hédicamenl  pour  l'usage  externe  »  zu  Iragen. 

Im  Jahre  1883  balte  das  Franz,  Parlament  eine  Commission  zur 
Aufstellung  eine  Kntwurfes  zu  einer  neuea  Apotbekerordnung 
ernannt  und  der  von  dem  BericbtersIaLter  Abg.  Naquet  erstatete 
Bericbt  tlieilt  mit  dass  die  Frage  aus  folgenden  Gesicblspuakten 
eniscbieden  worden  set  : 

6. Frage:  Arznei-undGebeimmitlelbandel  der  Apotbeker 
Der  Artikel  3^  des  Gesetzes  v.  J.  XI  schreibt  don  ApotJiekern  vor, 
Arzneipruparate  nur  auf  ilrzlliche  Verordnung  abzugeben,  wSb- 
rend  er  den  Verkauf  von  Geheimmittetn  ganz  untersagt.  Kein 
Mitglied  der  Commission  war  filr  Beibehallung  dièses  Artikels; 
er  ist  unausfUhrbar  und  es  ist  ubel,  in  einem  Geselze 
Vorsohriftenzugeben,  welcbe  nichtausfuhrbai'stDd. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


5  STARKWllEENDBI  «DlCAllEirTBH  (iNHEU  IT*  3)  33 

Zum  Ersatz  dessetben  wurden  drei  verscbiedeoe  VorschISge  ge- 

IDilcht. 

Nach  detn  oinen  sotileo  die  Bestimnoungea  des  Art.  32  im  allge> 
meinen  Sinne  bBibeh.ilten,  aber  eine  AusDabme  gemacht  werden  zu 
Gunslen  einer  Reibe  einfacher  und  zusammengeseizter,  unschfidlt- 
cher  Arznetmittel,  die  in  einem  besonderen  Verzeicbnisse  na- 
mealiich  aurgefUhrL  werden  solltea.  la  diesem  Sinne  suchte  der 
VOD  dem  Staalsrathe  aurgestellle  Enlwurf  die  Prage  zu  lôsen. 

EId  zweiles  Syslom  verwarf  den  Worllaut  des  Regierungs- 
enlwurFs.  Es  gab  im  Aligemeinen  die  Freiheit  des  Apothekers,  jede 
ArzneJsubstnnz  auT  ausdrUcJLliches  Erfordero  des  Kâufers  unter 
seiner  VerantwurLliclikeil  zu  verkaufen,  eu,  wollle  jedoch  eiDe 
Ausnahme  bezUglicii  aller  gifligen  Substanzen  gemacht  und  ver- 
ordnet  wissen,  dass  aile  Hedicamenle  deroD  Basis  eine  sotcho 
giflige  oder  slarkwirkende  Subslanz  bildel,  nach  wie  vor  Dur  auf 
&rz.liche  Verordnung  abgegeben  werden  dUrren. 

Das  dritle  Syslem  endlich  besiand  in  der  dem  Apotheker  zu 
gewfihrenden  absoiulen  Freiheit,  jede  giftige  oder  DÏchtgiflige 
Subslanz,  im  erslcrea  Falle  gegen  EmpfaogsbescbeiniguDg  des 
KSufers,  abzugeben. 

Die  CummtssioD  batte  sich  antBnglioh  lelzterem  Vorscblage  an- 
gescblossen.  Seiae  Anbânger  macbten  geliend,  dass  die  Situation 
seit  d.  J.  XI.  sich  erheblich  geânderl  habe  und  der  Apotheker- 
stand  wie  die  Bevâlkerung  seibst  jelzt  viel  gebilileter  als  frllher 
seien.  Ein  Apolbeker,  welcher  die  Eigenschaften  der  von  ihm  ver- 
kauften  Arzneien  grllndlich  kenne  und  fiir  etwaigen  durch  seine 
NachISâsigkeit  verscbuldele  Vor^lle  veranlworllich  set,  werde  in 
der  Abgabe  derselben  stels  sehr  vorsichtig  sein  und  giflige  sub- 
stanzen nur  nach  reiûicher  Erwâgung  verkanTen.  Die  Freigabe  des 
Arzneihandels  sei  im  Uebrtgen  nur  die  Sanction  eines  trolz  der 
Verbote  allgeraein  gewordenen  Gebrauchs.  Ausserdem  hat  es  uns 
geschienen,  dass  jeder  Mensch  das  Recbt  baben  inUsse,  sich  seibst 
zu  bebandeln,  uud  dni^  es  ein  monstroser  Missiiraueh  w&re, 
Jemandeoiden  Gebrauch  eines  Hittels  zu  versagen,  zudetn  er  Ver- 
trauen  hat,  blos  weil  er  keineu  Arzt  Bndet,  der  es  ihm  versohreibt. 
Die  AnbSnger  einer  absoiulen  Verkau^freiheil  machen  fernergel- 
tend,  dass,  wenn  aus  ihrem  VorschLige  keine  >.iefahr  fUr  den  siets 
vom  Apotheker  gewarnlen  VerkâiiFur  resultirt,  man  ebensowenig 
die  Vervieliâlli]jung  der  Selbsfmorde  und  Verbrechen  zu  fUrchtea 
braucbe.  Ohoe  zu  prtlTen,  ob  die  GeseDscbaft  l^itimerweise  eiaoa 


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31  SUKKWIUKHUBf  ■EMCAMKHTEN  (aRNBIB  IT  3)  6 

geislesgesunden  HeDschen  am  Test  besclilossenen  Seibstmord  hin- 
dorn  kann,  schien  es  der  Hajorilat  der  Commission,  aïs  ob  îo 
Dolobeo,  Revolvern,  Kohtenbecken  so  ziihlreiche  TôdlangsiDStru- 
meate  vorhandea  seten,  dass  man  nichl  zu  besorgen  braucha, 
durch  Freigabe  der  Pharmacie  die  Seibslmorde  zu  vermehren. 
Aocb  die  angeblicben  Erleichterungen  der  Verbrecben  wurden  nicht 
erastgenommen.  Abgesehdn  davon,  dass  bereitsjetzt  vieleza  lech- 
nischen  Zwecken  dienende  Gifte  im  ôfTenUicbea  Verkehr  seîen, 
kônae  man  sich  aucb  GJfl  vom  Apotheker  verschafTen,  indem  man 
eia  aaTein  stark  wirkendes  Médicament  lautendes  Reoept  sicb  ia 
10  verschiedenen  ApolhekenaDreriigen  lâssl.  "Deiin  kann  man  ver- 
uQnnigerweise  rortfahren,  zu  verbmgen,  dass  der  Eranke  jedesmal 
eio  neues  Srztliches  Recept  bringl?  £s  faiesse  dies,  von  deoi 
Eranken  eine  véritable  Steuer  zu  Gunsten  des  Arztes 
erbeben,  obne  dass  darin  eine  Garantie  tSga,  da  ein  Verbrecher, 
indem  er  sich  an  mehrere  Aerzte  hintereinander  wendet,  doch 
schliessiicb  die  gewulUe  Zabi  Beceple  erhaell.,. 

Die  Gegner  der  absolulen  Freilieit  leglen  auf  die  Vermehrung  der 
Seibslmorde  und  Morde  allerdtngs  auch  kein  grosses  Gewicht;  viel- 
mehr  war  ihr  Hauplbedenken  ein  andures.  Sie  vi^iesen  darauf  hin, 
dass  dadurch  dum  Apotlieker  die  Muglicbkeit,  wenn  nicbl  das  Becht 
der  AusUbung  der  Médecin  gegeben  winl  und  somit  beide  Prufes- 
sionen,  die  durch  die  BesLinimung,  dass  Niem<ind  Hedicio  und 
pharmacie  gleichzeilig  ausUben  diirf,  gelrenni  waren,  nun  wïeder 
vermischt  werden.  Durcbdiesen  Einwand  fuhile  sich  die  Hajoriiat 
der  Commission  indoss  zunachsl  nicht  berllhrl,  da  die  AusUbung 
der  Medicin  nicht  im  Arznei-handei,  sondern  in  der  Beralhung  des 
Eranken  besteht.  Es  wurde  vielmehr  die  absolute  Frciheit  des  Arz- 
neifaandeis  unter  der  Garantie  des  Diploms  und  die  Aufhebung  des 
Gesetzes  vom  10.  Julî  4849  und  der  sich  hieran  anschliessenden  De- 
krete  votirl. 

Die  Commission  fuhlle  sich  iodcss  veranlasst,  das  Gulachten  des 
Handeisministers  liber  diesen  Punkt  vor  definitiver  Enischuidung 
einzuholen.  Dieser  erklarte  sich  mil  einer  die  Gifle  ausnehmenden 
ArzneihandeIsfreiheiL  einverslanden,  glaubteder  Commision  aber 
bis  zur  AbschnICung  des  Gesetzes  von  ISto  nicht  fol^en  zu  kijnnen. 
Obnezu  verkennen,  dass  der  Apolheker,  seibst  bei  Nichtrreigabeder 
Gifle,  die  illégale  AusUliung  der  Medicin  belreibun  und  dass.  so 
betrachtet,  aucb  die  b'reiheit,  welche  wir  gtiwaehren,  dom  Hiss- 
braucbe  di«  ThUr  ôffoen  kann,  gab  der  Hinister  zu,  dass  bei  Nioht* 


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7  sTAtKwnKsrotH  nmiciMKRnir  (ahioxb  h"  3)  35 

freignbe  des  Gifthandels  dièse  Hissbraache  nichl  so  sobwere 
fiedenken  bôten  um  aur  di«  Vortheile  der  Preiheit  ganz  zu  ver- 
zichtea.  Die  Hissbraeache  wUrdeo  aber  wioAS  EraohteDSvielbedea- 
tendere  DimensrooeD  annehmen,  v/ana  auch  die  Gifle  dem  freiea 
Verkehre  Uberlasseo  wUrden.  AndererseîLs  glaabte  der  Hinister, 
dass  eioe  Belorm  des  Ges.  v.  J.  XI  Dothig  sei,  dass  wir  aber  den 
Werth  dieser  Reform  in  Frage  slelltea  durch  eine  so  radikale 
Aunderung  wie  die  beschlossene,  die  aach  io  der  Ôffenllicben  Mei- 
noDg  keîDen  RUckhall  finde. 

Dièses  lelztere  Bedenken  schlug  bei  einigenHilgliederD  der  Com- 
mission durch  und  letzlere  enlschloss  sich,  die  Freiheit  als  allge- 
meines  Princip  zwar  anzunebmeo,  iodess  sie  bezUglicb  des  Uandels 
mit  Girien  zu  beschraenken. 

Die  Kômission  formulirte  die  hier  gerassten  Beschlosse  eodlioh 
wie  foigt  : 

Art.  9.  Jede  Arznei,  welcbe  ein  einfaches  oder  zusammenge- 
selzles  Medikament,  gleichviel  in  welchur  Form,  enth&il,  kdnn,  bis 
auf  die  im  Arl.  tO  vorgesebene  Ansnahme,  vun  dem  Apotheker  un- 
ter  seiner  Verantwortlicbkeit  aut  ausdrllcklichen  Wunsch  des  KSu- 
fers  verabfoigtwerden,  ohne  dass  der  Apotheker  desswegen  wegen 
ungeseizlicher  AusUbung  der  Hedicin  bestrafl  werden  kann. 

Das  so  verkaufle  Hedikameal  bat  aurderEtikelte  Namen  und  Do- 
sis  der  wirksamen  Substanz,  welche  esenthâlt,  anzugeben.  Indess 
findet  dièse  Beslimmiing  auf  diejenigen  Hedikamente,  welche  fUr 
einen  beslimmten  Fall  aufârzlliche  Verordoung  zubereiLel  werden, 
keine  Anwendung.  sofern  die  Verordnung  so  abgefusst  isl,  dass  sie 
in  jeder  Apotbekeausgeftlbn  werden  kann. 

Die  Beslimmung  findet  ferner  keine  Anwendung  auf  die  im  Codex 
aufgenommenen  Hedikamente,  unler  der  Bedingung,  dass  sia  uater 
ihren  oDîciellen  Namen  verkaufl  werden. 

Art.  tO.  Ausgenommea  von  dem  im  Art.  9  zugelaHsenen  freiaa 
Verkauf  sind  dieimDekret  vom  8.  Juli  1850  geoannten  Gifle  und 
diejenigen  Arzneistoffe,  welcbe  die  Verwaltungauf  Grund  des  Art. 
SI  dièses  Geseizes  als  solche  bezeichnen  wïrd.  Dièse  Subslanzen  so- 
wiedie  zusammengesetzten  Mille!,  deren  Basis  sie  bildeo,  dUrfen 
von  den  Apotbekern  nur  auf  Hrztlicha  Verordnung  und  mit 
einer  orangegelben  Eiiketle  versehen,  welche  die  Bezeichnung  „daa- 
gereux"  IrSgl.  abg^geben  werden. 

Die  in  Decrel  von  8  Juli  1850  genannteD  Gifte  sind  :  Cyanwasser- 
itoSUure,  Alkalolde,  giftige  und  ihre  Saize,  Araenik  nod  sein« 


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36  BTIUWIRKBHDEN  MBDIUHBHrBR  (àHREXE  IC  3)  8 

PrSparnle,  Belladona  Eslrnct  unil  Tinklur,  Canth«nden  in  Sab- 
stHiiz,  Pulver  iinil  Extriict  ;  Chlofororm  ;  Cuniuin.  Extrint  und  Tink- 
lur; Digiliilis.  Exlnicl  und  Tinklur;  Hyosci jcnus  lixtract  und  Tinclur, 
Stramonium  Extrncl  und  Tinclur;  Hydrargyrum  cynnatum,  Hydrar- 
gyruin  nilricmn.  Hydrar^yrutn  bivhtorum  corrusiv.,  Eiilium  cyanal; 
Opium  und  Opiuin-extracl.  Phospbor,  Secdle  cornutum,  Tartar 
slibiatus. 

Die  beslehende  franzosische  Geselzgebung  reservirlsomil  eioe 
Anzabl  slarkwirkender  Arzneien  auschliessllcb  fUr  die  Verordouni; 
des  Arzles  und  die  genanale  Parla menlscommission  bat  gejtlaubt 
aucb  in  einem  neu  zu  erlasseodea  Gesetze  sich  vod  diesem  Wege 
niclitenirernen  zu  dUrfen. 

Im  deutscken  Retche  isl  dieHaLerie  bisber  einbeillioh  nicbt  ge- 
regelt;  indess  slimmen  die  Geseizgebungen  aller  Einzel-SUa- 
len  d.irin  Ubcreîn,  dass  eine  beslinimte  Anzabl  slarkwirkender 
Arzneimiuel-nucb  der  preussischen  Geselzgebung  (Min.  Verf.  vom 
3  Juni  1878)  nicbt  weniger  als  442  —  zu  Ileiizwecken  nur  auf 
firzllicbe  Verordnung  abgegeben  werden  dlirfen.  Die  einheitliche 
fur  das  ganze  deutscbe  Reich  gUllige  Regeiung  der  Uaierie  be- 
schSfligl  gegenwanig  die  Heichsbeborde  und  hal  eine  im  vorigen 
Jahre  den  Landesbebôrden  zur  Begulachtung  vorgele;rler  Entwurf, 
weloher  von  der  mil  der  Ausarbeilung  der  pharmacopœ  beauf- 
(ragten  Commission  fertig  gestellt  worden  war,  folgenden  WorllanL  : 

1.  Die  in  dea  beiliegenden  Verzeicbnissen  aurgerubrlen  Stor(« 
dUrfen  in  den  Apolbeken,  unbeschadet  der  fur  den  gewerblicben 
Verkehr  mit  Giflwaarea  massgebenden  Vorscbriflen  nicbt  obne 
scbrirtiicbe  Ordination  (Recept)  eines  approbirten  Arzles  (Wund- 
arztes,  Zabnarzles,  Tbierarztes)  su  Beilzwecken  an  das  Publikuni 
abgegcbeu  werden. 

11.  Polgende  Arzneien  dilrfen  nur  auf  scbriftliche,  mil  Datum 
undUnterscbrin  versehene  Anweisungdes  Arzles  &fter  als  einmal 
angeferligt  werden  : 

1)  Brecbmittel  (oder  die  vomArzteals  Brecbmillel  bezeicfanelen 
Verordnungen), 

2.  Zu  subcutaneninjectionen  verordnete  Arzneien. 

3.  Arzneien,  wel-be  zum  innerlicben  Gebraucb,  zu  AugenwSs- 
sein,  Inbalalionen,  KlysUerttn.  Supposilorien  bcslimml  sind,  wenn 
sie  einen  der  iu  dem  beiliegenden  Verzeicbnisse  I.  bezeicbneten 
Sloffe  enthallen. 

i.  Zuai  inaerlicbeD  Gebraucb  verordnete  Arzoeira,   wena  m 


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9  STAlKVntKEKDin  KEDIUKIHTIIf  (jtniffSB  iC  3)  37 

eine  oder  mehrere  der  in  àem  beiliej^enden  Verzeichnisse  II.  auf« 
gefubrten  Slofle  in  einer  solchen  Hen^e  enihalten  dass  bei  ibrem 
beslimmungsmassijçen  Gebraucbe  die  Haetfle  der  Fur  dièse  Stofie 
vorf;eschriobenen  maximalen  Einzelgabe  ubârschritlen  wird. 
Die  dem  Entwurf  beigef;ebeaen  Verzeicbnisse  laulea  : 
VerzeicbDissI.  Acidum  arsenicosum.  Acidum  hydrocyanicum 
Aconilinumetejtis  salîa,  Amyliam  nitrosum,  Arsenicum  jodatunt, 
Alropinum  et  ejus  salîa,  Brucinum  el  ejas  salia,  CaDlbaridioum, 
Chininum  arsenicicum,  Cbloralum  bydratum.  Cbloroform  (unge- 
tnischles),  Golchîcinum,  Coniinum  et  ejus  salia,  Curareet  ejus  praO' 
parai»,  Digitalinum,  Folia  drgitalis,  Hiimatropinuai  el  ejus  salia^ 
Hydrargyrum  brchloraUim,  bijodiitum,  cyanalum,  Hyosciaiium  el 
ejus  salia,  Hyoscynum,  Joi]oi'<rmiiim,  Kalium  cyanatum,  Liquoi 
Katii  arsenicusi,  Natrium  arsenicicum,  Nicotinum  et  ejus  salia, 
Oleum  Amygdalarutnaelbereiim.  Oleuin  Crolonis,  Oleum  phospho' 
ratum,  Pbusphorus,  Physostigminum  bt  salia  ejus,  Pitiroloxinum, 
Pilocarpinum  et  salia  ejus,  Strychninum  et  salia  ejus,  Veratrinum, 
Zincum  cyanatum. 

Verseichniss  II.  Acetum  Colcbici  3,0,  Acetum  Digilalis  8,0, 
Acetum  Scillae  9,0,  Apomorpbinuœ  bydrochloricum  .0,01,  Aqua 
Amygdalar.  amar.  2,0,  Argenlum  nilricum  0,03,  AuroNatrium 
cblaratum  0.05,  Bromaium  bydratum  0,3,  Bromum,  Bulbus  Scil- 
lae 0,5,  Butyl-chluralum  bydratum  1,0,  Caotbarides  0,05,  Codei- 
num  et  ejus  salîa  O.OS,  Eupburbium,  Eitractum  Aconiti  0,02,  Extr. 
Betladonnae  0,05,  Estr,  Cannabis  indicae  0,1,  Estr.  Colocynlfai- 
disO,05,  Extr.  Colocynih.  compogilum  0,1,  Eilr.  Conii  0,3.  Extr. 
Digitalis  0,2,  Extr.  FabaeCalabjric  0,02,  Extr.  Gratiolœ  0,5,  Extr. 
Hyoscyami  0,2,  Extr.  Ilyoscyami  e  semin.  0,1.  Extr.  Ipecacuan- 
hae  0.3.  Extr.  Laclucae  virosae  0,5.  E\lr.  Opii  0,15,  Extr.  Pulsatil- 
lae  0,3,  Extr  Sabinae  0,2,  Extr.  Scillae  0,3,  Extr.  Secalis  cornuti 
0,2,  Extr,  Slramonii  0,1,  Extr.  Slr^m  e  semin.  0,05,  Extr.  Slrycbni 
aquosumO.S,  Eilr.  Strycbni  (spiriluosum)  0.05,  Paba  Calabarica 
0,03,  Folia  Betladonnae  0,2,  Folia  Joborandi  5.0,  Fructus  Culocyn- 
tbidis  0,3,  Prucl.  Golocyntb.  praeparati  0,3,  Gutti  0,3,  Herba  can- 
nabis indic.  0,2,  Herba  Graliolae  ro,  Herba  Hyoscyamy  0,3,  Herba 
Lobeliae  1,0,  Hydrargyrum  chloratum  1,0,  Hydr.  jodatum  0,05, 
Bydr.  otlricum  0,02,  Hydr.  oxydatum  0,03,  Hydr.  praecipitatum 
album,  Kali  causlicum  fusum,  Kalium  jodatum  3,0,  Laclucarium 
0,3,  Liquor  Ferri  sesquicblorati  0,5,  Liquor  Hydrargyri  oxydulati 
niir.,  Horphium  etejos  salia  0,03,  Narceinum  0,10,  Nalrium  joda- 


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38  STiaxwiunDtii  MKDiuiUNnN  (iinnu  H*  3)  40 

'  tum  3,0,  Oleom  SabinaeO,f,  Opium  0,(5,  Plumbum  aceticnm  0,1, 
Plumbum  jodatum,  0,8,  Pulvis  Ipecacuanhae  opialus  1,5.  Radix 
Belladonnae  0,1.  RAdix  Gelsemii  0,3,  Rndix  Hellebori  viridis  0.3, 
Radix  Ipecacuanhae  1,0,  Had.  ScammoniaQ  0,05,  Rhizoma  Veratri 
0,3,  Sapo  jalapious  4,0,  Sccale  cornutuui  1,5,  Semen  Colchtci  0,3 
Semen  Slramonii  0,3,  Setnen  Strycbni  0,2,  Sulfur  jodaium,  Sum- 
mitâtes Sabinae  4,0,  Syrupus  opiains  5,0,  Tartarus  stibiatus  0,S, 
Tinctura  Aconîti  0,5,  Tiocl.  Belladonnae  1 ,0,  Tioct.  Cannabis  iodic. 
3,0.  Tinct  GaDthariduniO,5,Tinct.  Colcbici  2,0,  Tincl.  Colocyothi- 
disS.O,  Tinct.  Digitalis  4,5.  Tinci.  Digilalis  aeth.  1,0,  Tincl.  Eor 
phorbii,  TiDCt.  Gelsemii  3,0,  Tinct.  Helleborî  virîdî.<!  1,5,  Tioct. 
Ipecacuanhae  1,0,  Tinct.  Lobeliae2,0,  Tincl.  Opiicrocata  4,5,  Trnot. 
opii  simple!  1,5,  Tinct.  Resinae  Jalapae  3,0,  Tinct.  Scillae  3,0, 
Tinct.  Secalis  cornuti  1 ,5,  Tincl,  Slramunii  1 ,0,  Tinct.  Slrychni  1 ,0, 
Tinct.  Strychni  aeth.  0,5,  Tinct.  Veratri  3,0,  Tubera  Aconiti  0,10, 
Tub.  Jalapae  0,3,  Unguenlum  arsenicale  Hellmundi,  Ungt.  Hydrar< 
gyri  rubr.,  Ungt.  Tarlari  slibiati,  Ungt.  Veralrini,  Vinum  Colchicî 
2,0,  Vinum  Ipecacuanhae  5,0,  Vinum  stibiatum  1 ,0. 

In  dem  vorliegenden  Entwurre  haben  wir  aiso  zwei  BèscJirftD- 
knngen  des  Arzneiabgaberechls  der  Apoiheker,  naemlich  : 

4,  Die  Bestimmung,  dass  eine  Aozahl  namentlich  genanoler 
AnmeimitteL  nur  auf  aerzlttche  Verordnung  abgegeben  werden 
darf. 

2.  Die  Bestimmung,  dass  eine  aerzllicbe  Verordnung,  welcha  auf 
ein  starkwirkendes  Arzneimitlel  lautet,  ohne  Wisscn  und  Wol- 
len  des  Arzies  vom  Apotheker  nichl  i-epelirt  werden  durf. 

Dieerste  Bestimmung  enlhâll  die  franziisische  geselzgebung  wïe 
obea  mitgeleill,  ebenfalls,  wahrend  aie  in  der  engliscben  fublt. 
Dur  Verfasser  ial  der  Ansicht  dass  ans  medicinalpolizeilichea 
RUcksichlen  hier  der  Tranzôsiscb-deutscben  Geselzgebung  der 
Vorzug  zu  geben  ist  und  er  gestatlet  sicb  daher,  dem  Congresse 
folgeode  erste  Thèse  zur  Annahme  vorzuscblagen. 

Der  Congress  fUgl  indess  ausdrUclLlichhinzu,  dass  er  eine  die- 
serAnsichl  enlsprecbende  BësLimmung  ausschliesslicbalseineme< 
dicinalpolizeiliche  Hassregel,  nichl  aber  ats  eine  Massregel  zuu 
Schutze  der  Srzllichen  Gewerbsinleressen  anTgefassl  wîsseo  will. 

Thèse  I.  Der  Congress  sprichl  die  Ansicht  ans,  dass  es  ioa  me- 
dicioalpolizeiticben  Interesse  licgl,  wenn  die  starkwirk.eDi)en  Arz- 
neimiUet  nicbt  jedermana  int  Detailverkaafe  zugaaglich  gemaeht, 


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14  SUlKWIRKKHDDt  HBDIUMEDTBN  (AimiXI  N*  3)  39 

sondera  Dur  dem,  vom  Arzte  festgestellten  KrankenbedUrfoisse 
entsprechend  auf  ârztlichu  Verordnung  abgegeben  werdeo  dUrfen. 
Der  Congress  TUgt  indess  ausdrUcklich  binzu,  dasa  er  eiae  dieser 
Ansicht  enlsprechonde  Bôsliiamung  aussc'iliessljcb  als  eioe  medï- 
cinalpolizeilicbe  Uassregel  zum  Schulze  der  Srzllichea  Gewerbsio- 
teressBD  aurgefassL  wissen  wjll. 

Der  zweile  Puokl  betriffl  die  wicUtige  Frage  :  ob  und  w'ie- 
weit  ârzllicbe  VerordoungeD  obne  Vorwissen  des 
Arztes  wiederholl  vom  Apotbeker  angefertigl  werden 
dUrfen.  Auch  dièse  Frage  ist,  ausser  in  ddoi  deulscben  Entwurfe 
und  dartin  anschliessend  in  der  deulscben  Tacbpresse  in  Frank- 
reicb  und  Belgien  in  letzter  Znil  erârlert  worden.  England  besitzt 
darllber  keine  geselzlicheo  Bëslitniiiungen;  slarkwirkende  Arznei- 
miUel  dUrfen  dasuibsl  auf  ârztliche  Verordnung  wiederhult  ange- 
fertigl werden,  jede  derartige  Arzneiabgabe  ist  indess  ins  Giftbuch 
einzulragen. 

Es  febit  nicht  an  Vertretern  der  Anschauung,  dass  das  arztliche 
Recepl  Uberbaupt  ein  geistiges  Eigentbum  des  Arztes  sei,  das 
ohne  Ermaecbtigung  des  Ëigenthumers  von  dem  Inbaber  weder  za 
wiederhollemArzneibezug  fur  sich  beautzt,  noch  an  Andere  weiter 
gegeben  werden  dart.  Dièse  Anschauung  bat  sich  indess  bisher 
weder  in  der  Wissenschaft  noch  in  der  Praxis  Geltung  zh  ver- 
scbafiên  gewusst.  Die  Thatigkeit  des  Arztes  bestebt  darin,  dass  er 
auf  Ansucheu  des  Patienten  demselben  auf  Grund  der  von  ihm 
erlerolen  Heiiwissenschaft  und  gegen  Bezahiung  einen  firztlichea 
Balh  in  Form  eines  Receptes  eribeiU.  Das  eigcntlich  intellectuelle 
Moment  bierbei  bestcht  in  der  richiigen  Erkennung  der  Krankheit, 
ia  der  Diagnose  und  dièse  kijnnle  man  im  gewissen  Sinne  das 
geistige  Eigentbum  des  Arztes  nennen;  die  Hiitel  indess,  welche 
gegen  dièse  oder  jene,  einmal  richtig  erkannle  Krankheit  anzo- 
wenden  sind,  sind  beulzutage  Gemeingut  der  wissenschaftiicbea 
Medizin.  Der  Arzt  schafît  somit  in  seinem  Recepte  kein  neues  Gut, 
auf  das  ihm  das  Recht  der  ausschliesslichen  okonomiscben  Benut- 
zung  zusiande,  sondern  er  macht  nur  vou  den  in  seiner  Wis- 
senschaft langsl  bekannten  Erfahrungen  zn  bestimmien  Zwecken 
Gebrauch.  Der  Arzt  ist  auf  Grund  seiner  Approbation  verpflichtet, 
diejenigen  Arzneimillel  zu  kennen,  die  die  Uedizin  gegen  be- 
stimmle  Krankheiten  anwendet  und  er  kaun  uornoglicb  ein  geisliges 
EigeQlhuiDsrechl  an  einein  Becept  postuliren,  das  in  ejoer  gege- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


40  stuKwnKEinnM  kedicuuktsn  (ahiou  k"  3)  12 

benen  Krankheit  ein  der  Gesammibeit  bekanntes  ArzncimiUel 
verordnet.  Diesem  Gedankengange  entsi>rt!chend  hat  auch  die 
deuisclie  Rèchlsprechung  dabin  entscbieden  :  «  Recepte  zu  be- 
sEimniten  Heilmttteln  geniessen  keinen  Bechlscbutz  gcgen  Nacbah- 
mung.  > 

In  Frankreicb  emannte  i  die  Gesellschftft  Tui-  genchllicbe  Hedî- 
zin  >  aiilasslich  des  gerichtitchen  Einscbreilens  gegen  eineo  Apo* 
theker,  welcher  auf  ein  ailes  Recept  hin  eine  grossere  Dosis  Cho- 
ralhydrat  abgegeben  batle,  eine  Commission  zur  Prtlfung  der 
Frage  ,,  ob  der  Apotheker  berecbUgl  sei  eine  arzlliche  Verordnung 
wiederholt  auEzuTUbren.  i  Der  Bèricblerslatler  H.  Muyel  sjirjch  sinh 
wie  Tolgl  dartlber  aus  : 

s  Es  ist  bekaont,  dass  eine  gewisse  Zahl  von  Aerzien  geneigl  isl, 
zuzugeben,  dass  die  VerpQichlung  des  ,,Visum"  auTdiejenigen 
Receplebescbranktwerden  kann,  wolche  einen  der  in  dem  Dekret 
vom  8.  Juli  1850  genannten  Stoffe  enlhallen.  Indess  fîndet  man 
beim  Nachdenken,  dass  dem  grosse  Bedenken  enlgegensiehen,  de- 
ren  hauptsachlichsles  das  ist,  dass  di-r  Kranke,  wenn  die  Répétition 
ciner  Arznei  in  derApotbeke  verweigert  nird,  zu  dem  Olauben 
kommt,  dass  irgend  eine  gefahrlicbe  Kur  mil  ibm  vorgenommen 
wird.  Ha»  siehl  daraus,  welcho  Verdriesslichkeilen  nicht  Dur  fur 
den  Kranken,  sondem  aurb  fUr  Arzt  nnd  Apotbeker  aus  dem  Ses- 
Ireben,  die  Freiheil  des  Kranken  und  des  Apotbekers  zu  bescfaran- 
ken,  erwachsen. 

Uubrigens  sind  die  Faite  sebrsellen,  wo  aus  der  dem  Apotheker 
gelassenen  Freiheit,  unler  seiner  Veranlwortlichkeit,  arzlliche  Re- 
zeple  mehr  oder  weniger  haufig  zu  repetiren,  Ungldcksfalle  ent- 
standen  sind.  Gegen  Hissbrauche,  aus  UnklugheiL  odtir  Hangel  an 
Umsicbt  eines  Apotbekers,  bielet  das  Geselz  aber  liereits  jelzl  Hand- 
baben. 

Ich  bin  daher  der  Ansicht,  dass  das  iirzlliche  WohI  durch  die 
kgl.  Ordonnanz  v.  J.  18i6  uber  den  Verkauf  der  Gifte  genilgend 
gescbutzl  is  ;  dass  kein  Vortheil  darin  liegt,  wenn  man  dem  Apo- 
theker Beschrankungen  in  der  Repelition  der  Rozeple  auferlegt; 
dass  im  Gégenlheile  diesc  Mussregel  schweie  Bedenken  beztlglich 
der  Regelmassigkeit  der  Medicamenlalion  gegen  sich  bat  und  einen 
ernslen  Eingriff  in  die  Freiheit  einer  Person  enthalt,  welche  ein 
ibrgehôrendes  Recept  benUIzen  will;  dass  endiich  der  Apotheker 
durch  die  Wissensproben,  welche  er  in  der  PrliFuDg  abgelegl  hat 
und  durcfa  die  Bestimmungen  des  Geselzes,  wonach  kein  ApoUie- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


13  STÀBKWnXBiniEN  MEDICAXEITTE11  (illHBXI  If°  3)  41 

ker  vor  zurilchgelegloni  95.  Lebensjnbre  sich  etabliren  darf,  gentl- 
gendes  Vertrauen  in  seine  Rlugheil  und  UrasicbleinflSssen  sollte, 
alsdasses  nocberrurdurlich  sei,  sciner  Freiheit  weilere  Bescbrao- 
kun};en  aufzuerle^en.  Icb  beanlrage  dnher  :  ,,die  Geselischaft  fUr 
gerichllicbe  Med  cin  wolle  ihre  Ansicbl  aussprechen,  dass  keîn 
Grund  vorliege.  der  beslehenden  pharmaceutischen  GeselzgebuDg 
neue  gesetziiche  Bosliminungen  hinzuzufUgen.  > 

Die  Gesellschaft  fassle  iniiess  bezUglich  <lar  Repetilioa  der  Re- 
cepte  fulgenden  Beschiuss  : 

<  Losun^en  zu  subculanen  Injeclionen  dUrfen  in  keinein  Falleobae 
specielle  Ërlrtubniss  des  Arzles,  welcher  sie  verordnel  bat,  wie- 
derholt  anj^eferligt  werden.  s 

In  Belgien  besteben  keine  geseteliuben  Vorschriften,  welohe 
die  Repetilton  einer  arzllichi-n  Verordnung  dem  Apolbeker  un- 
Icrsagen.  Dièse  Tbatsache  wurde  î.  J.  1883  seilens  der  „UDioD 
pbarmaceutique  de  Cbai'leroi"  conslalirt,  die  in  ibreoi  Bericht  je- 
docb  bimufllgt  : 

,,Indess  sol!  der  ApotheVer  nicbt  vergessen,  dassihm  eine  PQicht 
obliegt,  wenn  die  Verordnung,  um  deren  Repelition  es  sich  han- 
delt  einen  narkolischen  oder  loxischen  StoffenlhalL;  dièse  Pflicht 
istidje  (Ur  die  Abgabe  von  GiRen  vorgeschriebenea  Formalitateii 
zu  erfullen,  die  sich  iD  der  Unterschrift  einer  bekaanten  Person 
resumieren.  » 

Es  unterliegt  keinem  Zweifel,  dass  ebenso  wie  die  Abgabe  von 
slarkwirkenden  Arzneien  uberbaupl,  so  auch  die  RepeliLion  von 
Recepten,  welche  solche  MiUel  enlhalten,  der  niedizinalpolizeili- 
chen  Contrôle  unlerstehen  tnuss,  da  andererseits  os  jedermano 
leicbl  waere,  sicb  auf  ein  besLimmles  Recept  Morphin,  Atropin,  etc. 
io  beliebiger  IHenge  zu  verscbaffen.  So  berechtigt  indess  dieser 
Gesichtspunkt  einerseits  ist,  so  unberecbtigt  ist  die  ungeheure  Ans- 
debnung,  welcbe  dernselbcn  in  der  deuLschen  Verordnung  gegeben 
ist.  Ein  Verbot  der  Répétition  von  Receplen,  welche  Atkaloide  uod 
dgl.  enlhallen,  mit  denen  leicht  ein  Veibrechen  begangen  werdea 
kann  bat  seine  Berechtigung,  waehrend  das  Verbot  und  zwar  das 
abslracte  Verbot  der  wiederbollen  Abgabe  von  Mitl^la  wie  ViDum 
Colcbici,  Acetum  Digitalis,  Acelum  Sctilae  und  aholicher  Hitlel 
entwoder  eine  scbwere  gescbsfliiche  Schaedigung  der  Pbarmacte 
einschliesst  oder  aber  ein  toter  Buchslabe  bleibt. 

Der  Verfasser  (;eslattet  sich,  dem  Congresse  als  Thesa  II.  fol- 
geode  Résolution  vorzuscblagen  : 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


■  ii  BTARKviuRHDDt  ■niuummi  (iKinxi  ir  3)  14 

Thèse  H.  Der  Congress  spricht  die  Ansicht  aus,  dass  auch  das 
Rechi  zur  Bepotilion  antlicber  Reœple  einer  meiliciDalpolizeilicheo 
Beschraenkung  bedarfin  dcr  ftichluag  dass  fulgondea  : 

Receple  nicbtohne  jedesmalige,  arzlliche  Genebmiguag  wieder- 

holt  angeferligt  werden  dUrren  : 

1.  Receple,  welche  Horphium  lôsungen  enthalten. 

S.  Receple,  in  deDeo  starkwirkende  Ancneimiite]  ia  eiaer  die  Ma- 
ximal dosenlabelle  der  pharmacopœ  ubcrschreilendeo  Dosis 
verordnet  sind. 

3.  Arzneien,  welcbe  zum  innerlichen  Gebrauch,  zu  Injectionen, 
Inhalationen  und  Klystieren  besiiinmt  sind,  wenD  sie  einen  der 

folgenden  Sloffe  eathatiea  :  Acid.  arsenicos.  et  prep.  arseiiicalia; 

Acunitinum  et  ejus  saiia;  Amylium   Dilrosum,  Alropioum  et  ejus 

salia,  Cbloralum  faydratuin,  Cblurorormium  iomiiluni,  Coniinuin  et 

ejus  salia,  Digitaliuum,  Hydrargyrum  bijodatum,  bichlor,  iodalum, 

Pbosphorus;  Strychoin.  et  ejus  salia. 


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IIDEBITDESMEDICAIEliTSEiiEKGIQllS  DANS  LES  PMRIIACIES 

par  le  D*  Bdttger,  de  Bunslan  (Allemagne). 


La  brûlante  queslion  suivanie  me  semble  bien  digae  des  délibé- 
rations d'un  congrès  tnternalioDal  de  pharmacie. 

c  Le  droit  de  débit  des  mèdioimenls  par  les  pharmacioDs  doit-il 
être  limité  par  des  mesures  de  police  médicale?  > 

Dans  lafQrmative  : 

«  Gomment  limiter  ce  droit  de  débit  de  façon  à  sauvegarder,  à  la 
fois,  les  inlèréis  de  la  police  médicale  et  les  intérêts  du  pbarma- 
eien?  » 

Il  y  a  lieu  de  résoudre,  dans  le  sens  de  l'affirmative,  la  question 
tendant  h  établir  des  restrictions  formelles  au  droit  absolu  de  débit 
du  pharmacien,  puisque  parmi  les  médicaments  proprement  dits, 
on  comprend  quantité  de  poisons  violents,  dont  le  nombre  n'a  fait 
qu'augmenter  depuis  la  découverte  et  la  préparation  des  alcaloïdes. 
'  Ce  serait  marcher  à  l'encontre  de  toute  notion  rationnelle  de  police 
médicale,  que  de  permettra  au  pharmacien  la  vente,  au  premier 
venu,  de  matières  comme  la  morphine,  la  digitaline,  l'atropine,  la 
strychnine  sans  prescription  formelle  du  médecin.  S'il  existe  des 
dispositions  réglementaires  générales  relatives  au  débit  des  poi- 
sons, il  convient  aussi  de  prendre  des  mesures  elficaces  pour 
empêcher  les  négligences  ou  les  crimes.  11  y  a  môme  une  grande 
quantité  de  produits  dont  l'action  toxique  n'est  pas  directe,  mais 
qui  n'en  sont  pas  moins  dangereux  et  qui  ont  droit  à  la  protection 
administrative.  La  question  portée  en  tête  de  ce  travail. exige  donc 
une  solution  affirmative. 

Il  en  ost  autrement  de  la  limite  à  assigner  à  la  défense  de  débiter, 
à  plusieurs  reprises,  des  médicaments  prescrits. 

La  législation  sur  la  matière,  dans  certains  £tats,  n'établit  pas  une 
distinction  précise  entre  les  médicaments  et  les  poisons,  mais  elle 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


4i  It  VÈBn  Sn  HtDIUHDITS  ICTin  (jUdfBXB  H*  3)  16 

comprend  le  débi  tdes  poisons  et  des  médicaments  énergiques  dans  une 
réglementation  générale.  On  y  dasse  ces  médicaments  dans  la  caté- 
gorie des  poisons.  Ailleurs  on  sépare  les  médicaments  actifs  des 
poisons  destinés  à  des  besoins  industriels  et  on  règle  chaque  ma- 
tière d'une  façon  spéciale. 

L'Angleterre  se  trouve  parmi  les  Etnts  où  la  première  de  ces  pra- 
tiques est  en  vogue.  La  loi  réglant  la  venta  des  poisons  {Bill  to  rtgù- 
laU  the  tc^  of  poisons)  récemment  soumise  au  Parlement  conlitint 
les  dispositions  suivantes  : 

1 .  Personne  ne  pourra  vendre  une  des  matières  portées  sur  la 
tisle  annexée,  sans  que  le  contenant,  boite,  bouteille  ou  enveloppe 
ne  mentionne  le  nom  de  la  substance,  l'indication  f  poison  >  et  la 
désignation  exacte  du  nom  et  du  domicile  du  vendeur. 

S.  Les  matières  indiquées  ne  peuvent  être  délivrées  qu'aux  per- 
sonnes connues  du  vendeur  ou  recommandées  par  une  personne 
connue. 

3.  La  vente  de  ces  matières  doit  être  inscrite  sur  un  registre  spé- 
cialement destiné  aux  poisons,  avec  mention  de  la  date,  du  nom.  de 
la  profession  de  l'acbeleur;  du  nom  el  de  la  composition  du  poison 
avec  l'usage  auquel  le  poison  est  destiné. 

4.  Si  un  médicament  ou  une  drogue  contient  une  des  matières 
indiquées  dans  une  préparation  qui  lui  enlève  son  caractère  toxique, 
et  qu'il  agit  comme  poison  lorsqu'on  s'écarte  de  la  prescription 
donnée,  qu'on  le  prend  en  plus  forte  dose  ou  d'une  autre  façon,  on 
ne  peut  la  délivrer  qu'avec  une  étiquette  portant  la  mention  :  <  à 
employer  avec  précautions.  > 

5.  Les  mômes  mesures  doivent  être  prises  pour  les  médicaments 
prescrits  par  des  médecins  ou  par  des  ordonnances  spéciales  qui  ne 
peuvent  être  délivrées  que  pour  autanl  qu'elles  soient  revêtues  de 
signatures  lisibles,  les  médicaments  doivent  porter  l'adresse  du 
vendeur  et  les  ordonnances  élre  copiées  dans  un  Wvroad  hoc.  Enfin, 
les  médicaments  pour  usage  externe  contenant  les  produits  prohi- 
bés, à  l'état  simple  ou  composé,  seront  pourvus  de  la  mention  : 
(  poison.  > 

Les  matières  prohibées  indiquées  dans  ce  bill,  sont  les  suivantes  ; 
nous  les  donnons  dans  le  texte  original,  d'ailleurs  facile  à  com- 
prendre. 


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U  DtaT  DIS  MBDiaUBNTS  ACTIFS  (uflRXI  lC  3) 


I. 

Arsenic  and  its  preparalions. 

Emelrc  larlar. 

Corrosive  sublimata. 

Prussic  acid  and  ist  prépara- 
tion. 

Gyanides  or  potassium  and  ail 
metallic  cyanides  and  their  pré- 
parations. 

Aconile  and  ist  préparations. 


Strychnine  nnd  ail  poisonoos 
vegeliibla  alkaloids.  therr  salts 
and  préparations,  except  thoso 
menlioned  in  the  second  par  of 
ihisschedule. 

Digitalin  nnd  tts  préparations. 
Savin  nnd  ist  préparations. 

Ergol  of  rye  and  ist  prépara- 
tion. 

Cantharides. 


Préparations  of  corrosive  su- 
blimité. 

Bed  oxide  of  mercury  (com- 
ODonly  knows  as  red  precipilale 
of  mercury). 

Ammoninted  mercury  (ootn- 
monly  known  os  wbile  precipi* 
taie  of  mercury). 

Oxalic  actd  and  soluble  oxa- 
lates. 

Ghlorororm. 

Cbloral  hydrate  and  its  pré- 
parations. 

Niirobeozol  and  its  prépa- 
rations. 


Essentiel  oil  of  almonds  un- 
lessdeprtvedof  its  prussioacid. 

Opium  anil  ail  prepapattons  of 
opiunior  of  poppies. 

Préparations  of  morphine. 

Nuxvomîca  and  ils  prépara- 
tions. 

Belladonna  and  ils  prépara- 
tions. 

Lubelia  and  its  préparations. 

Di^italis  and  its  préparations. 

Indian  hemp  and  its  prépara- 
tions. 

The  tinctnre  and  ail  liquid 
vesicating  préparation  of  can- 
tharides. 


Sulpburic  acid. 
llydrochloric  acid. 
Nitrio  acid. 


Butler  of  anlimony. 
Garbolie  acid. 

Chloride  of  zinc  and  ils  solu- 
tions. 


D'après  la  réglementation  anglaise,  le  pharmacien  peut  délivrer 
tous  ces  produits  à  la  condition  de  se  soumettre  aux  règles  pres- 
crites. En  les  observant,  il  n'est  pas  responsable  des  usagos  abusifs 
de.*!  poisons. 

Les  mssures  légaks  françaises  sur  le  débit  des  médicaments  et 
des  poisons  sont  formulées  dans  l'art,  33  de  l'ordotmance  de  l'an  XI 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


46  U  »taT  BS8  XfDICUUCITS  ACTITS  (iRlIlIB  R*  3)  18 

et  dans  les  ordonnnnces  concernant  la  venle  des  poisons  des  S5  joil- 
let  1843  et  99  oclahre  1846. 

L'article  i"  défend,  d'une  manière  générale,  le  débit  par  le  pbAC- 
macien  de  produits  médicaux  et  de  remèdes  secrets,  sans  prescrip- 
lioo  du  médecin. 

L'ordonnance  du  26  octobre  1846  dispose  : 

An.  5.  La  vente  de  poisons  destinés  aux  usages  médicaux  ne 
peut  s'effectuer  que  sur  l'ordonnance  d'un  médecin  ou  d'un  vêté- 
rioaire. 

Arl.  6.  Les  ordonnances  des  mêdecius  doivent  4tre  inscrites  dans 
on  registre  spécialement  affecté  aux  poisons.  Les  pharmaciens  doi- 
vent revêtir  ces  ordonnances  de  leur  sceau  et  y  mettre  la  date  de 
In  délivrance,  le  numéro  et  la  constatation  de  l'inscription  parmi  les 
poisons  vendus. 

Art.  7.  Avant  de  délivrer  les  médicaments,  le  pharmacien  doit  y 
mettre  une  étiquette  indiquant  le  nom  et  l'adresse  du  vendeur  ainsi 
que  la  destination  des  médicaments.  Ensuite  d'une  prescription 
ministérielle  en  date  S5  juin  1855,  tout  médicament  ponr  usage 
externe  doit  porter  ces  mots  :  c  médicament  pour  l'usage  externe  ». 

Le  Parlement  français,  en  18M3,  a  nommé  une  Commission  pour 
l'élaboration  d'un  nouveau  rë;^lement  pharmaceutique.  Le  rappor- 
teur de  cette  Commission,  H.  Naquet,  député,  nous  apprend  que 
les  questions  qui  ont  été  soumises  à  cette  commission,  ont  éiê  réso- 
lues de  la  manière  suivante  : 

Sixième  question.  ViirrE  vm  us  PuuAans  dis  MÉoiCiBlins  n 

BIS  lUtDES  SECSETS. 

L'article  'èi  de  l'ordonnance  de  l'an  XI  prescrit  nus  pharmadeas 
la  délivrance  des  médicaments  rien  que  sur  prescription  de  méde- 
cins et  défend  absolument  la  vente  de  remèdes  secrets. 

Aucun  membre  de  la  Commission  ne  s'est  montré  favorable  au 
maintien  de  cet  article.  7/  est  inexécutable,  et  U  ne  faut  pat  mettre 
dans  une  ordonnance  des  stipulations  inexécutables. 

Pour  le  remplacement  de  cet  article,  il  y  a  eu  trois  propositions 
différentes  : 

L'une  d'elles  tend  à  maintenir,  dans  un  sens  général,  les  disposi- 
tions de  l'article  3i,  avec  des  exceptions  en  faveur  d'un  ensemble 
de  matières  à  l'elat  simple  on  composé,  de  nature  înofTensive,  qui 
donneraient  lieu  a  des  prescriptions  spéciales  en  ce  qui  coDceme  le 
droit  de  débit.  C'est  dans  le  sens  de  cette  proposition  que  la  ques- 
tion soalevëe  par  l'Etat  parait  devoir  ttre  résoluo. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


19  LE  stBiT  on  MtDiuMms  1CTTP3  (innixi  If  3)  47 

Un  secoRd  système  est  contraire  à  l'énoncà  du  projet  gouverne- 
meala).  Cq  système  accorde,  en  général,  la  liberté  de  vendre  tonte 
substance  pharmaceutique,  sur  demande  expresse  de  l'achelear, 
sous  93  propre  responsabilité,  hormis  les  poisons.  Il  est  stipulé, 
dans  ce  système,  que  tout  médicament  à  base  toxique,  ou  préparé 
avec  une  substance  dangereuse,  ne  pourra  être  délivré  que  par 
ordre  écrit  d'un  médecin. 

Enfin,  le  troisième  système  proclame  la  liberté  absolue  pour  ta 
vente  des  médicaments,  poisons  ou  non,  sur  le  simple  reçu  de 
l'acheteur. 

La  commission  s'était  d'abord  montrée  favorable  à  ce  dernier 
système.  Ses  partisans  avaient  fait  valoir  comme  arguments  que 
]a  situation,  depuis  l'an  XI,  était  complètement  changée,  et  que  la 
position  du  pharmacien  s'était  beaucoup  améliorée.  Le  pharmacien 
connaît  malmenant  la  nature  des  produits  qu'il  débile,  et  comme  il 
est  responsab  e  de  ses  négligences  ou  de  ses  méprises,  il  mettra 
une  grande  circonspection  à  vendre  les  matières  dangereuses. 

D'ailleurs,  la  liberté  pharm;^ cent  1  que  ne  serait  qu'une  sanction 
donnée  à  l'usage,  qui  ne  s'inquiète  point  de  la  défense  fuite.  Au 
surplus,  ii  nous  semble  que  chacun  doit  avoir  le  droit  de  se  traiter 
soi-même,  et  qu'il  serait  monstrueux  d'enlever  un  moyen  de  gué- 
ribOD  à  celui  qui  aur  lit  confiance  dans  l'eSicacite  d'un  remède,  pour 
l'unique  raison  qu'il  ne  trouverait  pas  de  médecin  pour  lui  écrire 
l'ordonnance. 

Les  partisans  de  la  liberté  disent  aussi  que  du  moment  qu'il  n'y 
a  plus  de  danger  pour  l'acquéreur,  agissant  maintenant  sous  le 
couvert  du  pharmacien,  il  n'y  aurait  plus  celte  multiplicité  de  sui- 
cides et  de  crimes. 

Sans  examiner  si  la  société  a  Je  pouvoir  légitime  d'empêcber  le 
suicide  d'un  homme  denidè  ô  le  commettre,  et  sain  d'esprit,  la 
commission  a  pensé  qu'on  ne  doit  pas  s'arrêter  à  l'idée  que  le 
nombre  de  crimes  pourrait  s'augmenter,  surtout  en  ce  moment,  où 
chacun  trouve  sous  la  main  des  poignards,  des  revolvers,  des  ré- 
chauds à  charbon  de  bois,  etc.,  si  on  laissait  toute  liberté  â  l'exer- 
cice de  la  profession  de  pharmacien. 

Il  en  est  des  suicides  absolument  comme  des  autres  crimes. 
D'abord,  beaucoup  de  poisons  se  trouvent  â  la  portée  de  chacun 
pour  les  besoins  de  l'industrie.  Ensuite,  si  on  le  veut,  on  peut  léga- 
lement se  procurer  du  poison,  en  cherchant  un  médicament  violent 
dans  des  pharmacies  ^iSerentes. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


46  LE  Dtui  on  MtDicumTB  urm  (kntaxt  n*  3)  30 

On  objectera,  non  sans  raison,  qu'on  n'ira  pas  demander  à  ud 
médecin  dix  foi»  la  même  recelte.  Ce  serait  trop  mclli-e  le  mèdeciD 
à  coiilribuUoD  ;  mais  qui  empêchera  le  criminel  de  Iruuver  le  uioyen 
de  se  procurer  le  nombre  voulu  d'ordonnances? 

Les  partisans  de  la  liberté  absolue  n'attachent  d'ailleurs  pas 
d'importance  à  l'objection  concernant  la  multiplicité  des  crimes  ou 
des  suicides,  convaiocus  qu'ils  sont  que  le  système  de  la  liberté 
seul  peul  empêcher  cette  multiplicité.  Puisque  le  pharmacien  ne 
peut  écarter  l'art  de  guérir  et  que  la  profession  de  pharmacien  et 
oelle  de  médecin  ne  peuvent  être  pratiquée  simultanément,  le  phar- 
macien ne  se  trouve  guère  dans  la  possibilité  d'emfreindre  la  loi. 

La  commission  estime  que  l'exercice  de  la  médecine  ne  consiste 
point  dans  le  débit  des  médicaments,  mais  dans  le  traitement  des 
malades.  Elle  a  préféré  voter  la  liberté  absolue  de  commerce  des 
médicaments  sous  la  garantie  du  diplême,  et  le  retrait  du  règle- 
ment du  10  juillet  et  des  décrets  qui  s  y  rattachent. 

La  commission  a  donc  cru  devoir  appeler  In  sollicitude  du  minis- 
tredn  commerce  sur  le  système  de  la  tolérance  absolue. 

Le  ministre  déclarant  qu'il  .tarait  disposé  à  se  rnllier  h  ce  sys- 
tème, avec  une  exception  pour  les  poisons,  la  commission  duvait 
abandonner  son  projet  de  poursuivre  la  suppression  du  règlement 
de  184K.  Sans  prétendre  que  le  pharmacien,  même  quand  on  le 
prive  du  droit  de  débiter  les  poisons,  peut  exercer  illégalement 
l'art  de  guérir,  et  que  la  liberté  préconisée  peut  ouvrir  la  porte  aux 
abus  aussi  bien  que  la  non  liberté,  laquelle  ne  donne  réellement 
pas  sujet  à  réclamation,  le  ministre  ne  voit  pas  la  nécessité  de  pro- 
oiamer  le  système  de  liberté  absolue. 

D'après  lui,  tes  abus  prendraient  réellement  de  graves  propor- 
tions, SI  le  débit  des  poisons  était  sans  entraves.  Le  ministre  estime 
néanmoins  qu'une  réforme  du  décret  de  l'an  XI  est  nécessaire,  mais 
il  lui  parait  qu'on  compromet  la  réalisation  de  cette  reforme  par  une 
modification  radicale,  que  l'opinion  publique  ne  semble  pas  ré- 
clamer. 

Cette  dernière  objection  a  prévalu  dans  l'esprit  de  quelques 
membres  de  la  Commission,  qui  s'est  décidée  à  proclamer,  en  prin- 
cipe, le  régime  de  la  liberté  avec  la  restriction  pour  la  vente  des 
poisons.  La  Commission  formule  sa  décision  de  la  fiiçon  suivani«  : 

Art.  9.  Tout  médicament  contenant,  û  l'état  simple  ou  composé, 
n'importe  sous  quelle  forme,  un  produit  quelconque  désigné  sur  la 
liste  annexée  à  l'art.  40,  peut  être  délivré  par  le  pharmaoîen  à  la 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


2f  LI  DtBIT  DES  MâDICAXENTS  /iCTIFS  (iNNEXB  N"  3)  49 

demande  expresse  de  l'acheteur,  sous  sa  respODsabilité,  sans  que  le 
pharmacien  puisse  être  poursuivi  pour  exercice  ill^al  de  l'art  de 
guérir.  Le  médicament  délivré  de  la  sorte  doit  porter,  sur  une  éti- 
quette, le  nom  et  la  dose  de  la  substance  active.  De  cette  disposition 
se  trouvent  exceptés  les  médicaments  délivrés  sur  ordonnance  da 
médecin,  à  condition  que  cette  ordonnance  soit  rédigée  de  façon  h 
permettre  la  délivrance  par  n'importe  quel  pharmacien. 

Il  en  est  de  même  des  médicaments  renseignés  au  c  codex  >  et 
vendus  sous  leur  nom  officiel. 

Art.  10.  Sont  exceptés  de  la  tolérance  stipulée  par  l'art.  9  ci* 
dessus,  les  poisons  renseignés  par  la  décret  du  8  juillet  1850,  et  les 
produits  pharmaceutiques  considérés  comme  tels  par  l'art.  21  de  ce 
décret. 

Ces  substances,  ainsi  que  les  médicaments  composés  au  moyen 
de  ces  substances,  no  peuvent  être  délivrés  par  les  pharmaciens 
que  sur  prescription  du  médecin,  et  doivent  porter  une  étiquette 
jaune -orange  avec  la  mention  «  dangereux.  » 

Les  poisons  désignés  par  décret  du  8  juillet  1850  sont  : 

L'acide  cyanhydrique  liquide;  les  alcaloïdes  vénéneux  et  leurs 
sels;  l'arsenic  et  les  préparations  arsenicales;  l'extrait  et  la  teinture 
de  belladone;  la  cantbaride  en  nature,  en  poudre  ou  en  extrait;  le 
chloroforme;  l'extrait  et  la  teinture  de  ciguë,  de  jusquiame,  de  digi- 
tale, de  stramoine;  le  cyanure  de  mercure,  le  nitrate  de  mercure,  le 
sublimé  corrosif;  le  cyanure  de  potassium;  l'opium  et  son  extrait; 
le  phosphore,  le  seigle  ergoté,  le  tartre  stibié. 

Les  dispositions  légales  en  France  subordonnent  aussi  le  débit  de 
plusieurs  médicaments  violents,  à  la  condition  de  la  prescription 
médicale.  La  commission  n'a  donc  pas  cru  devoir,  par  de  nouvelles 
dispositions,  s'écarter  de  la  voie  officiellement  tracée. 

La  matière  n'est  pas  réglée  encore  pour  toute  l'étendue  de  l'empire 
d'Allemagne.  Les  règlements  spéciaux  des  différents  Etats  s'accor- 
dent pourtant  pour  soumettre  la  délivrance  d'un  certain  nombre  de 
médicaments  violents  ii  la  garantie  de  la  prescription  médicale. 
(Disposition  ministérielle  prussienne  du  3  juin  1878.)  Ce  nombre 
de  médicaments  s'élève  à  142.  La  seule  disposition  légale  r^issant 
la  matière  pour  tout  l'empire,  élaborée  par  la  commission  de  la 
pharmacopée,  est  la  suivante  : 

Dans  riatérét  du  public. 

1,  Les  matières  désignées  ci-dessous  ne  peuvent  être  délivrées 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


50  u  DtuT  i«s  ■ÉDicunns  «.cnrs  (akiiui  h*  3)  SS 

dans  les  pharmacies,  sans  recette  spéciale  d'un  médecin  rAconou 
d'un  chirurgien,  denliste  ou  vétènoaire. 

1)  Vomitif  (ou  les  receties  rormuiées  par  le  médecin  comme  vo- 
mitifs); 

S)  Les  injections  soas-catanées  ; 

3)  Les  médicaments  d'usage  interne,  collyres,  inhalations,  clys- 
lères,  suppositoires,  quand  ces  médicaments  contiennent  des  sub- 
stances renseignées  à  l'annexe  I. 

4)  Les  médicaments  pour  l'usage  interne  désignés  dans  l'an- 
nexe II,  à  l'élal  simple  ou  ceux  formant,  A  l'étal  composé,  an 
mélange  contenant  plus  de  la  moitié  du  maximum  prescrit  par 
l'élal  simple. 

La  liste  jointe  au  projet  contient  : 

Annexe  l.  —  Aoidum  arsenicosum.  Acidum  bydrocfanicum,  Aoo- 
nilinum  et  ejus  salia,  Amylium  nilrosum,  Arsenîcum  jodatum, 
Atropinum  et  ejus  salia,  Brucinum  et  ejus  salia,  Cantharidinum, 
Chininum  arsenicicum,  Chloralum  hydralum.  Chloroform  (unge- 
mischles),  Colchicinum,  Coniinum  et  ejus  salia,  Curare  et  ejus  prae- 
parala,  Digilalinum,  Folia  digitalis,  Humalropinum  et  ejus  salia, 
Hydrargyruin  bichloratum,  bijodalum,  cyanatum,  Hyoscîanum  et 
ejus  salia,  Hyoscynum,  Jodolnrmium,  Kalium  cyanatum,  Liquor 
Kalii  arsenicosi,  Nalrium  arsenicicum,  Nicotinum  et  ejus  salia, 
Oleum  Amygdalarum  aetfaereum,  Oleum  Crotonis,  Oleum  phospbo- 
ralum,  Phuspborus,  Physostigmînum  et  salia  ejus,  Picrotoxinum, 
Pilocarpinumetsatia  ejus,  Slrychninum  et  salia  ejus,  Veratrinum, 
Zincum  cyanatum. 

Annexell. —  Acetum  Colchici  3,0,  Acetum  Digitalis  8,0,  Ace- 
tum  Scillae  5,0,  Apomorphinum  hydrochloricum  0,01 ,  Aqua 
Amygdalar.  amar.  2,0,  Argenlum  nitricum  0,03,  Auro-Natrium 
chloralum  0,05,  Bromatum  hydratum  0,3,  Bromum,  Bulbus  Scil- 
lae 0,5,  Butyl-cliloralum  hydratum  1,0,  Canlbarides  0,05,  Codei- 
num  et  ejus  salia  0,05,  Euphurbium,  Extractum  Aconiti  0,0i,  Extr. 
Belladonnae  0,05,  Extr.  Gnimabis  indicae  0,1,  Extr.  Colocynthi- 
dis  0,05,  Extr.  Colûcynth,  composilum  0,1,  Extr.  Conii  0,2,  Extr. 
Digitalis  0,2,  Ëxtr,  PabaeCalaban'c  0,02,  Extr.  Gratiolse  0,5,  Extr. 
Hyoscyami  0,2,  Extr.  tiyoscyami  e  semin.  0,\.  Extr.  Ipecacuan- 
hae  0,3,  Extr.  Laclucae  virosae  0,5,  Extr.  Opii  0,1 5,  Extr.  Pulsalil- 
lae0,2,  Extr.  Sabinae  0,2,  Extr.  Scillae  0,2,  Extr.  Secalis  cornuli 
0,S,  Extr.  Stramonii  0,1 ,  Extr.  Stram.  e  somin.  0,05,  Extr.  Strychni 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S3  LB  DÉBIT  DBS  IIDIUXZHTS  ICTIFS  (lanEZK  H*  3)  51 

aquo8ninO,2,  Eztr.  Strychni  (spiriluosum)  0,05,'Faba  Calabarica 
0,02,  Folia  Belladonnàe  0,2,  Folia  Joborandi  5,0,  Fruclus  Colocyn- 
Ihidis  0,3,  Fruct.  Colocynth.  praeparati  0,3,  Guiti  0,3,  Herba  cao- 
nabisîadic.  0,2,  HerbaGratiolae  1,0,  Herba  Hyoscyami  0,3,  Herba 
Lobeliae  1,0,  Hydrargyram  chlDratum  1,0,  Hydr.  jodatum  0,05, 
Hydr.  uitricum  0,02,  Hydr.  oxydatum  0,03,  Hydr.  praecipitalum 
album,  Ka)i  causticum  fusum,  Ealium  jodatum  3,0,  Laclucarium 
0,3,  Liqiior  Ferri  sesquichlorati  0,5,  Liquor  Hydrargyri  osydulati 
nilr.,  HorphiuiD  elejus  salia  0,03,  Narceinum  0,10,  Natrium  joda- 
tum 3,0,  Oleum  SabinaeO,!,  Opium  0,15,  Plumbum  aceticum  0,1, 
Plumbum  jodatum,  0,2,  Pulvis  Ipecacuanhae  opiatus  1,5,  Radix 
Balladoonae  0,1,  [BadixGelsemii  0,3,  Radix  Hellebori  viridis  0,3, 
Radix  IpecacuaDhae  1 ,0,  Rad.  Scammoniae  0,05,  Rhizoma  Veratrî 
0,3,  Sapo  jalapinus  1,0,  Secale  cornulum  1,5,  Semen  Golchici  0,3 
Semen  Stramouii  0,3,  Semen  Strychni  0,2,  Sulfur  jodatum,  Sum- 
mitatesSabinae  1,0,  Syrupus  opiatus  S,0,  Tartarns  stibiatus  0,S, 
TÏDctura  Aconllt  0,5,  Tiocl.  Belladonuae  1 ,0,  Tinct.  Cannabis  indic. 
ft,0.  TinctCantharidum  0,6,  Tinct.  Golchici  2,0,  Tinct.  Cotooyntbi- 
dis2,0,  Tinct.  Digilalls  1,5,  Tinct-  Digitalis  aelh.  1,0,  Tinct.  Eu- 
phorbii,  Tincl.  Gelsemii  3,0,  Tinct.  Hellebori  virtdis  1,5,  Tinct. 
Ipecacuanhae  1,0,  Tinct,  Lobeliae  2,0,  Tinct.  Opiicrocata1,5,  Tinot. 
opii  simpicx  1,5,  Tinct.  Resinae  Jalapae  3,0,  Tinct.  Scîllae  2,0, 
Tinct.  Secalis  cornuli  1,5,  Tinct,  Slramonii  1,0,  Tinct.  Strychni  1,0, 
Tinct.  Strychni  aeth.  0,5,  Tincl.  Veralri  3,0,  Tubera  Aconiti  0,10, 
Tub.  Jalapae  0,3,  Unguentum  arsenicale  Hellmundi,  Ungt.  Hydrar- 
gyri  rubr.,  Ungt.  Tartari  slibiati,  Ungt.  Veratrini,  Vinam  Golchici 
S,0,  Vinum  Ipecacuanhae  5,0,  Vinum  stîbiatum  1 ,0. 

Dans  le  projet  présenté,  nous  avons  donc  deux  restrictions  au 
droit  de  débit  du  pharmacien  : 

1'  La  disposition  en  vertu  de  laquelle  certains  médicaments  dési- 
gnés ne  peuvent  être  délivrés  que  sur  prescription  du  médecin. 

2°  La  disposition  en  vertu  de  laquelle  un  médicament  considéré 
:;omme  médicament  actif,  ne  peut  être  délivré  par  le  pharmacien, 
;ans  la  volonté  expresse  du  médecin. 

La  première  disposition  se  trouve  dans  la  réglementation  frao- 
lise;  elle  manque  dans  la  législation  anglaise. 

'  auteur  du  présent  travail  a  l'intention  de  proposer  au  Gongrès 
)nner  la  prérèrence  aux  mesures  françaises  et  allemandes,  et  de 
lettre  à  la  délibération  les  questions  suivantes  : 
Mttion  I.  Le  Congrès  émet  l'avis  qu'il  est  de  l'intérM  d'ans 


D,B,t,zed.yGOOgle 


52  LE  DtBIT  DB8  ■EDlClIBItTS  iCTIN  (aHIIKIE  H"  3)  2t 

bonne  police  médicale,  que  dans  le  cas  où  l'on  ne  lolèrerait  pas  la 
vente  en  delail  des  médicameiiLs  actiTsaccessibles  à  chacun,  de  De 
laisser  délivrer  des  médicamenls  aux  malades,  que  contre  ordon- 
nance du  médecin. 

Le  Congrès  déclare  eipressément  que  celte  stipulation  est  faite 
par  mesure  de  police  médicale  et  nullement  pour  sauvegarder  tes 
ntérëts  de  la  profession  médicale. 

Le  second  point  se  rapporte  à  l'importante  question  que  voici  :  le 
pkarmacien  peut-il  délivrer,  à  plusieurs  reprises,  des  recettes  sans 
y  être  autorisé  par  le  médecin  prescripteur? 

Cette  question  est  une  de  celles  réservées  par  le  projet  allemand. 
Elle  a  été  traitée  dans  les  publications  spécialistes  de  France  et  de 
Belgique. 

L'Angleterre  n'a  pris  sur  ce  point  aucune  décision.  Dans  ce  pays, 
on  peut  répéter  la  délivrance  des  médicaments  actifs  sans  ordre  àa 
médecin,  à  condition  que  toute  délivrance  soit  meutionoée  au  livre 
spécial  de  la  vente  des  poisons. 

Il  ne  manque  pas  de  gens  qui  prétendent  qu'une  ordonnance  de 
médeciD,  est  la  propriété  du  médecin  ;  que,  par  conséquent,  un  phar~ 
macien  ne  peut  s'approprier  la  recette  prescrile  sans  autorisation  du 
propriétaire,  et  qu'il  lui  est  interdit  de  la  transmettre  à  d'autres. 

Cette  opinion  n'est  sanctionnée  ni  par  la  pratique,  ni  par  la  Ihéorie. 
L'acte  du  médecin  consiste  à  fournir,  à  ta  demande  du  patient  qui, 
sur  la  foi  des  connaissances  que  celui-ci  lui  suppose,  et  moyennant 
paiement,  un  conseil  sous  forme  de  recette.  Les  moyens  de  com- 
battre les  maladies  sont  le  bien  commun  de  la  science. 

Le  médecin,  par  son  ordonnance,  ne  procure  pas  une  matière 
nouvelle  lui  donnant  droit  à  une  garantie  de  propriété.  Il  se  sert 
tout  simplement  de  son  savoir  pour  un  usage  déterminé.  Le  méde- 
cin est  censé  connaître  les  moyens  de  guérison  que  prescrit  la  pra- 
tique de  l'art  pour  certaines  maladies,  mais  il  n'a  point  droit,  pour 
cela,  à  la  propriété  intellectuelle  ou  matérielle  d'une  recette  quel- 
conque qui  appartient  à  ions  les  médecins. 

Cette  théorie,  d'ailleurs,  est  admise  par  la  jurisprudence  alle- 
mande, qui  a  stipulé  <  que  les  médicaments  destinés  à  la  guérison, 
ne  jouissent  pas  de  droits  de  propriété.  > 

Kn  France,  la  société  de  médecine  l^ale,  saisie  du  cas  d'un  phar- 
macien qui  s'était  emparé  d'une  ordonnance,  en  y  ajoutant  une  dosa 
plus  grande  d'hydrate  de  chloral,  a  Dommé  une  commission  pour 


D,B,t,zed.yG0pg[e 


S5  LE  DÉBIT  DU  KtDIUmiTS  ACnFS  (ANHIXt  H*  3)  K3 

examiner  cetle  question  :  «  un  pharmacien  est-il  ea  droit  de  se  ser- 
vir plus  d'une  fois  d'une  ordonnance?  • 

Le  rapporteur,  M.  Hayet,  s'exprime,  sur  ce  sujet,  dans  les  termes 
suivants  : 

Il  résulte  de  l'interprétation  des  articles  5  et  6  de  l'ordonnance 
du  29  octobre  1846,  pour  les  pharmaciens,  l'obligation  d'exiger  de 
leurs  malades  une  nouvelle  urdonaance,  toutes  les  fois  que  ceux-cî  ' 
désirent  se  procurer  un  médicament  compris  au  tableau  annexé  au 
décret  de  8  juillet  1850. 

La  société  de  médecine  légale  n'a  pas  contredit  cette  thèse  juri- 
dique, mais  elle  a  émis  l'opinion  que,  en  fait,  il  était  inadmissible 
d'imposer  aux  pharmaciens  une  semblable  obligation. 

La  Société  de  médecine  l^le  a  recherché  comment  les  choses  se 
passaient  dans  la  pratique;  elle  a  compris  qu'il  serait  exorbitant 
d'obliger  un  malade  à  retourner  chez  un  médecin  pour  lui  deman- 
der une  nouvelle  ordonnance,  attendu  qu'il  est  possible  que  la  po- 
sition de  fortune  de  ce  malade  ne  lui  permette  pas  de  faire  les  frais 
d'une  noavelle  consultation,  chaque  fuis  qu'il  a  besoin  de  renouve- 
ler le  médicament. 

On  pourrait,  il  est  vrai,  obliger  le  médecin  à  inscrire  sur  ses  or- 
donnances la  mention  :  c  à  renouveler  une  fois  ou  bien  un  nombre  . 
de  fois  déterminé  »;  c  mais  comment  amënera-L-on  le  médecin  à 
t  s'astreindre  à  cette  précaution,  h  défaut  de  laquelle  le  malade 
»  sera  gêné  diins  son  traitement,  qu'il  lui  faudra  quelquefois  inter- 
»  rompre  d'une  manière  inopportune,  pour  remplir  les  formalités 
t  nécessaires  au  renouvellement  du  médicament? 

>  D'un  autre  cAlé,  ajoute  U.  Mayel,  le  lait  se  présente  fréquem- 
1  ment  où  un  malade  vient  de  la  province  à  Paris  pour  consulter 
»  un  médecin,  soit  qu'il  n'ait  pas  une  conSance  absolue  dans  le 
s  praticien  de  sa  localité,  soit  qu'il  ne  veuille  pas  faire  connaître 
»  dans  son  entourage  la  nature  de  sa  maladie.  Si,  avant  de 
1  s'en  retourner  dans  son  pays,  il  désire  faire  à  Paris  même  une 
1  provision  pour  son  traitement,  il  sera  bien  difficile  au  médecin  de 
»  prévoir,  d'une  manière  quelque  peu  approximative,  la  durée  de 
»  la  provision,  et  d'ailleurs,  le  malade  voudra  peut-être  continuer 
>  son  trailement  en  faisant  venir  ses  médicaments  de  Paris,  ou 
s  bien  encore,  la  provision  est  épuisée,  et,  pour  un  motif  quelcon- 
»  que,  le  malade  ne  peut  pas  revenir  à  sou  médecin  consultant  : 
»  devra-t-îl  lui  écrire  qu'il  se  trouve  bien  du  régime  prescrit,  et 
»  lui  demander  de  lui  envoyer  l'autorisation  de  faire  préparer  une 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


Ki  U  DtllT  DBS  MÉDICiimiTS  ACTIFS  (UIHBXB  K"  3)  S6 

>  nouvelle  quantité  de  piédicaments?  Hais  cilors,  le  médecin  sera 
»  assailli  de  ces  sortes  de  demandes  qui  seront,  pour  le  malade,  un 
s  prétexte  pour  obtenir  une  nouvelle  consultation  gratuite;  et 
s  chaque  fois,  il  y  aura  des  difficultés  ou  des  atermoiements.  > 

En  définitive,  la  Société  de  médecine  légale  est  d'avis  qu'il  y  ju- 
rait inconvénient,  et  pour  le  malade,  et  pour  le  médecin,  et  pour  le 
pharmacien,  à  obliger  ce  dernier  à  exiger  une  nouvelle  ordonnance 
lors  de  chaque  fourniture. 

En  conséquence,  elle  a  émis  l'opinion  qu'il  n'y  aurait  aucun 
avantage  a  rendre  plus  explicile  l'ordonnance  de  1Si6  et  à  rempla- 
cer les  textes  législatifs  actuels  par  des  textes  sévères  rédigés  avec 
plus  de  précision  ;  elle  a  pensé  que,  la  liberté  dont  Jouissent,  en 
fail,  les  pharmaciens  n'ayant  causé  que  très  rarement  des  accidents, 
les  textes  actuels  étaient  suffisants  pour  servir  à  la  repression  des 
abus  résultant  de  l'imprudence  ou  du  manque  de  circonspection 
d'un  pharmacien. 

La  Société  de  médecine  légale,  tout  en  reconnaissant  au  pharma- 
cien le  droit  de  renouveler  les  ordonnances  des  médecins,  fait  une 
exception  à  l'égard  des  prescriptions  concernant  les  solutions  de 
morphine  destinées  à  être  employées  en  injections  hypodermiques, 
et,  en  cela,  elle  est  absolument  d'accord  avec  nous. 

De  plus,  pour  les  prescriptions  concernant  les  substances  toxi- 
ques autres  que  la  morphine,  la  Société  de  médecine  légale  voudrait 
que  lea  proscriptions  médicales  présentées  chez  les  pharmaciens, 
pour  être  renouvelées,  fussent  l'objet,  au  moment  de  chaque  renou- 
vellement, d'une  nouvelle  transcription  sur  le  livre  spécial  et  d'une 
nouvelle  apposition  de  cachet. 

Nous  trouvons  indiqués  dans  le  rapport  de  H.  Uayet  les  motifs 
qui  ont  inspiré  laSociété  de  médecine  légale,  lorsqu'elle  a  demandé 
l'accomplissement  de  ces  formalités  :  «  Si  l'on  admet  qu'une  or- 

>  donnance  puisse  être  renouvelée  sans  être  soumise  aux  forma- 

>  lilés  que  doit  remplir  le  pharmacien  quand  il  délivre  le  médica- 
»  ment  pour  la  première  fois,  il  pourra  arriver  que  la  pi-escription, 

>  faîte  une  deuxième  ou  une  troisième  fois  chez  un  ou  plusieurs 

>  pharmaciens,  ne  porte  qu'un  seul  cachet  et  une  seule  date,  et 
»  que   les  mélicamenls  délivrés   postérieurement  â   la   première 

>  inscription  amènent  des  accidents  qui  feront  peser  la  responsa- 
s  bilité  sur  le  premier  pharmacien,  qui,  seule,   se  sera  conforme 

>  il  la  loi.  > 


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37  LB  D&BIT  DSS  MEDIUMENTS  ACTIFS  (ARIfBXB  If  3)  55 

Ces  considérations  sont  fort  judicieuses,  mais  nous  avons  quel- 
que peine  à  nous  imngiuer  la  possibiliiè  de  placer  sur  une  ordon- 
nande,  surtout  si  elle  est  petite,  une  série  do  trente  ou  quarante 
cachets,  à  moins  de  coller  à  cette  ordonnance  une  feuille  de  papier 
spécialement  destinée  à  l'application  des  cachets. 

En  terminant,  nous  reproduisons  textuellement  les  cooclusious 
du  rapport  de  H.  Hayel,  et  nous  ferons  remarquer  que,  en  adop- 
tant ces  conclusions,  la  Société  de  médecine  légale  n'a  pas  eu  d'au- 
tre prétention  que  celle  de  donner  aux  pharmaciens  un  conseil 
utile  et  do  leur  indiquer  la  ligne  de  conduite  qu'ils  ont  à  suivre  pour 
ne  pas  engager  aventureusement  leur  responsabilité. 

<  La  Société  de  médecine  légale  émet  le  vœu  : 

I  1*  EJi  ce  qui  concerne  les  médecins,  que,  lorsque  l'un  d'eux 
t  prescrira  une  médication  susceptible  d'occasionner  des  accidents 
»  toxiques,  soit  par  suite  d'erreur  dans  l'emploi  du  médicament, 

>  soit  par  l'abus  qui  pourrait  en  être  fait  volontairement,  l'ordon- 
s  nance  porte  en  toutes  lettres,  selon  le  texte  de  la  loi,  la  quantité 
»  prescrite  de  la  substance  toxique,  le  mode  d'administration  du 
1  médicament  et,   lorsque  cela  lui   paraîtra   possible,  le  nombre 

>  de  fois  nu  maximum  que  l'ordonnance  pourra  être  exécutée  sans 
»  un  nouveau  visa. 

>  S°  Toutes  les  fois  que  le  pharmacien  exécutera  une  prescription, 
t  alors  même  qu'elle  serait  déjà  inscrite  sur  son  registre,  il  devra 
ï  apposer  de  nouveau  son  cachet  et  un  nouveau  numéro. 

s  3°  Enfin,  que  les  solutions  pour  injections  hypodermiques  ne 
s  devront  en  aucun  cas  être  renouvelées  sans  autorisation  spéciale 
»  du  médecin  qui  les  à  prescrites,  s 

En  Belgique,  il  n'existe  pas  de  prescriptions  légales,  défendant 
la  reproduction  des  recettes.  Cela  est  consigné  dans  l'avis  de  l'Union 
pharmaceutique  de  Charleroi,  ainsi  conçu  : 

j)  Le  pharmacien  n'oubliera  pas  que  son  devoir  l'oblige,  lors- 
qu'une prescription  ou  un  médicament  contient  une  substance 
narcotique  ou  de  nature  toxique,  à  n'en  faire  la  délivrance  que  pour 
autant  que  les  formalités  prescrites  soient  accomplies.  Il  en  sera  de 
même  lorsqu'il  procédera  à  la  répétition  d'une  ordonnance.  Ces  for- 
malités se  réiument  dans  la  signature  d'une  personne  connus. 

II  est  hors  de  doute  que  la  delivr.inee  de  médicaments  actifs,  en 
gênerai,  et  la  répétition  des  prescriptions  qui  contiennent  de  pareils 
médicaments  doivent  subir  une  réglementation  spéciale,  sans  cela 
chacun  pourrait  se  procurer,  d'après  une  recette  donnée,  de  la  mor- 


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66  LE  BtBTt  DU  HADiCjURirra  kcras  (&nmxB  te  3)  3S 

phioe,  de  l'alropine,  etc.,  dans  une  préparatian  quelconque.  Si  ju- 
dicieux que  soit  ce  principe,  aussi  peu  logique  est  l'incroyable  sti- 
.  pulatioD  de  la  mesure  prescrite  en  Allemagne. 

La  défense  de  répéter  des  recettes  contenant  des  alcaloïdes,  etc., 
avec  lesquels  on  peut  commettre  un  crime,  a  sa  raison  d'être,  tandis 
que  la  défense,  surlout  la  stricte  défense,  de  délivrer  une  deuxième 
fois  des  médicament  dans  lesquels  entre,  soit  le  vin  de  Colchique, 
soit  le  vinaigre  de  digitale,  soit  le  vinaigre  de  scille,  soit  d'autres 
substances  semblables,  fait  un  torl  grave  à  la  profession  du  phar- 
macien. Du  reste,  le  but  poursuivi  reste,  le  plus  sonvent,  à  l'étal  de 
letire-morie. 

L'auteur  du  présent  travail  se  propose  de  soumettre,  au  Congrès, 
ta  résolution  suivante  : 

Question  II.  Le  Congrès  émet  le  vœu  de  voir  limiter  le  droit  de 
répétition  d'une  prescription  de  médecin,  aux  cas  suivants  : 

Recettes  qui  ne  pourront  être  délivrées  une  nouvelle  fois,  sans 
autorisation  du  médecin  prescripteur. 

1 .  Recettes  contenant  des  solutions  de  morphine. 

3.  Recettes  dans  lesquelles  entrent  des  médicaments  actifs  dépas- 
sant le  maximum  de  la  dose  mentionnée  au  tableau  de  la  pharma- 
copée. 

3.  Les  médicaments  destinés  à  l'usage  interne,  tels  qu'injections, 
inhalations,  lavements,  etc.,  quand  elles  contiennent  une  des  ma- 
tières suivantes  :  acide arsènieux  et  préparations  arsenicales;  l'iico- 
nit  et  ses  sels,  le  nitrite  d'amyle,  l'atropine  et  SCS  sels;  l'hydrate  de 
chloral,  le  chloroforme,  la  conicine  et  ses  sels,  la  digitaline,  l'iodure 
mercurieux,  l'iodure  mercurique,  le  bicfalorure  de  mercure,  le 
phosphore,  la  strychnine  et  ses  sels. 


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SUR  LES   SPÉCIALITÉS  PHARMACEUTIQUES 

Rapport  (résitmi)  de  M.   Zanm, 

PhAIHàUEN  a  ConSTjlHTlNOFLB. 


En  ce  moment  oà  des  voix  autorisées  s'élèvent  Ae  toutes  parts 
contre  les  annonces  trompeuses  que  l'on  rencontre  dans  les  jour- 
naux politiques  et  autres  et  qui  nous  ToDt  connaître  l'apparition  de 
l'un  ou  de  l'autre  nouveau  spèciGque  destiné  à  guérir  l'humaDité  de 
tous  les  maux  qui  l'accablent,  notre  dignité  devrait  nous  taire  com- 
prendre que  nous  devons  cesser  d'être  les  simples  dépositaires  de 
ces  panacées  merveilleuses. 

Toutes  ces  préparations  pseudopharmaceutiques,  connues  sous 
le  nom  de  spécialités  ou  de  remèdes  secrets,  sont  enfermées  dans  de 
splendides  cartonnages,  dans  des  flacons  originaux  et  affublées  de 
certificats  ou  de  prospectus  de  toutes  couleurs.  La  vente  et  l'éta- 
lage de  ces  produits  ont  enlevé  à  nos  pharmacies  leur  caractère  de 
simplicité  sévère  et  digne,  ainsi  que  tout  cachet  scientifique;  elles 
ne  se  distinguent  plus  que  par  un  aspect  théâtral  et  des  plus  foo- 
tastiques. 

On  voit  là  un  péle-méle  de  toutes  sortes  :  Un  régénérateur  des 
cheveux,  une  eau  de  beauté,  des  capsules  pour  guérir  en  trois  jours 
au  plus  les  maladies  secrètes  les  plus  invétérées,  un  dentifrice  pour 
rendre  les  dents  plus  blanches  que  le  marbre,  etc.,  etc.,  enfin,  une 
quantité  innombrable  de  fioles  et  de  boites  revêtues  d'enveloppes  et 
d'étiquettes  riches  et  dont  ta  décoration  absorbe  les  deux  tiers  de 
la  dépense.  Toutes  renferment  des  remèdes  qui  ont  la  singulière 
propriété  de  guérir  les  maladies  dont  la  science  a  été  incapable  de 
reconnaître  la  nature. 

Cependant,  ces  promesses  effrontées  sont  bien  accueillies  par  cer- 


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58  SUE  LES  SPÉCIALlTfiS  PHAIMlCHtlTIQURS  30 

taÏDS  peuples,  surtout  par  ceu\  d'Orient  doal  la  crédulité  égale 
l'imagioalion. 

La  meilleure  preuve  que  les  spécialistes  réalisent  d'énormes  bé- 
néfices, ce  sont  les  fortunes  colossales  amassées  par  quelques  mai- 
sons, malgré  les  Trais  d'annonces  et  de  réclames  qui  s'élèvent  à  des 
centaines  de  mille  francs.  Ces  établissements,  dont  le  principal 
foyer  est  la  France,  ont  rendu  à  leurs  pays  d'immenses  services 
financiers  par  le  mouvement  commercial  qu'ils  ont  provoqué, 
mais  ils  ont  dégradé  et  anéanti  le  prestige  de  cette  profession  que 
la  science  des  Théophraste  et  des  Diascoride  avait  ennoblie. 

Dans  l'exposé  de  motifs  du  projet  de  loi  qu'il  avait  soumis  en 
1875,  à  l'assemblée  nationnale,  H.  de  Lorgeril  estimait  à  130  mil- 
lions de  francs  le  chiffre  de  la  vente  annuelle,  en  France,  de  spé- 
cialités pharmaceutiques  et  à  plus  de  80  millions  le  montant  des  ex- 
portations; mais,  d'après  le  docteur  Lereboulet,  ces  chiffres  seraient 
de  beaucoup  en-dessous  de  la  vérité,  la  France  exporterait  pour 
105  millions  de  ces  médicaments. 

L'Angleterre  encaisse  aussi,  tous  les  ans,  60  à  70,000  livres  sler- 
lings  pour  patentes  délivrées  de  ce  chef.  En  187S,  il  a  été  introduit 
en  Suisse,  de  France,  d'Allemagne  et  d'Italie,  1,50S  quintaux  mé- 
triques do  remèdes  secrets  et  préparations  pharmaceutiques. 

On  en  confectionne  en  France  rien  que  pour  l'Orient,  pour  16  mil- 
lions de  francs. 

Les  analyses  de  ces  drogues  mystérieuses,  qui  ont  été  publiées, 
en  ont  dévoilé  la  composition  et  elles  démontrent  de  quelle  manière  on 
spécule  sur  la  crédulité  publique;  elles  ont  fait  voir  aussi  que  la 
valeur  intrinsèque  de  ces  produits  est  de  très  peu  d'importance. 

Il  est  plus  que  temps,  dit  H.  Zanni,  que  le  charlatanisme  échevelé 
soit  retenu  dans  certaines  bornes  ou  qu'il  soit  extirpé  complète- 
ment, la  société  entière  ne  pourrait  qu'y  gagner. 

Il  est  regrettable  de  devoir  constater  que  nous  nuisons  à  nous- 
mêmes  en  favorisant  la  vente  de  ces  remèdes,  par  l'appui  que  nous 
prétons  aux  réclames  qui  se  publient  dans  les  journaux  politiques, 
quand  nous  y  laissons  insérer  notre  nom, 

L'Europe  et  l'Amérique,  grâce  aux  traités  de  commerce  qui  leur 
sont  favorables,  ont  jeté,  dans  notre  pays,  depuis  une  trentaine  d'an- 
nées, une  avalanche  de  spécialités,  sans  que  le  gouvernement  otto- 
man dispose  de  moyens  pour  réagir  conti'e  cette  invasion.  Le  corps 
pharmaceutique  a  proteste,  à  différentes  reprises,  contre  cet  état 
de  choses,  mais  sans  rien  obtenir.  Malgré  ces  échecs,  la  jeune  société 


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31  SCÏ  LCS  SPtCULlTBS  PBAMUOinTIQUBS  59 

de  pharmacie  de  Gonstantînople  n'est  pas  découragée,  elle  est  prête 
à  entreprendre  la  lutte  contre  ce  trafic,  afin  d'assurer  à  la  profession 
un  avenir  plus  heureux.  Si  nous  n'y  parvenons  pas,  elle  deviendra 
de  plus  en  plus  une  profession  mercantile  et  nus  élèves,  aa  lieu  de 
se  familiariser  avec  les  préparations  officinales  et  magistrales,  ne 
seront  plus  que  de  simples  commis,  de  même  que  les  élèves  en  mé- 
decine deviendront  docteurs  sans  avoir  appris  à  bien  faire  une  or< 
donnance. 

L'apparition  des  spécialités  dont  le  pays  d'origine  est  la  France, 
est  due  en  partie  à  la  non  limitation  du  nombre  des  pharmaciens, 
celle-ci  a  amené  une  concurrence  effrénée  etce  seraient,  en  quelque 
sorte,  les  besoins  de  l'existence  qui,  aa  début,  auraient  engendré 
ces  produits. 

Le  succès  que  les  premières  tentatives  obtinrent,  dépassèrent  les 
espérances  des  fabricants  et  le  public,  ajoutant  foi  à  leurs  pro- 
messes, acheta  leurs  remèdes  sans  marchander.  11  en  est  résulté 
que  tout  le  monde,  pharmaciens,  médecins  et  même  des  personnes 
étrangères  aux  professions  médicales,  se  sont  mises  à  inventer  des 
Spécialités  dont  il  nous  en  ont  laissé  un  héritage  de  quelques 
milliers. 

Que  faul-il  entendre  par  spécialités?  Sous  cette  dénomination, 
nous  devons  comprendre,  comme  l'a  bien  dit  le  docteur  Lereboulet, 
toute  matière  simple  ou  composée,  tout  produit  chimique  ou  phar- 
maceutique, toute  matière  alimentaire,  qui  est  présenté  au  public 
sous  une  forme  particulière  et  par  voie  d'annonces,  comme  réali- 
sant un  progrès  de  notre  art  ou  offrant  des  avantages  thérapeuti- 
ques spéciaux.  Cest  là  la  définition  générale  qui  se  rapporte  aux 
spécialités  ordinaires  ou  remèdes  secrets,  mais  il  ne  faut  pas  con- 
fondre avec  ceux-ci  toute  une  catégorie  de  préparations  chimiques 
qui  jouissent  do  propriétés  physiologiques  reconnues;  telles  sont 
la  pilocarpine,  la  puniciae  et  d'autres  auxquelles  ceux  qui  les  ont 
découverts,  ont  commencé  par  donner  une  forme  spéciale.  Ces 
corps,  préparés  par  des  pharmaciens  ou  des  chimistes,  au  moyen 
de  procédés  particuliers,  sont  souvent  très-utiles  au  progrès  de  la 
science  en  même  temps  qu'a  l'humanité  et  sont  le  résultat,  dans  la 
plupart  des  cas,  de  recherches  très-longues  et  de  grands  sacrifices. 

Quant  aux  autres  spécialités,  ce  sont,  en  général,  des  préparations 
magistrales  :  pilules,  sirops,  etc.,  que  l'on  rend  plus  ou  moins  at- 
trayantes par  une  belle  décoration  extérieure,  mais  que  tout  phar- 
macien est  à  même  de  préparer.  On  devrait  même  avoir  plus  de  con- 


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60  BOR  LU  SPAGULITCS  PflAKHACEUTIQDH  32 

fiance  dsos  celles  qui  sont  confectionnées  dans  nos  officines  que  dans 
celles  qui  sortent  d'une  fabrique  où  elles  sont  faites  par  des  ou- 
vriers. Le  cachet  seul  du  spécialiste  n'offre  pas  une  garantie  suffi- 
sante pour  le  public,  ni  pour  le  pharmacien  qui  est  responsable  de 
la  bonne  qualité  des  médicaments  qui  sortent  de  son  officine  et  qu'il 
ne  peut  vérifier  s'il  les  délivre  tout  cachetés  tels  qu'il  les  achète.  Il 
ne  faut  donc  pas  jeter  la  pierre  à  celui  qui  contrefait  ces  produits; 
le  plus  souvent,  il  les  perfectionne  et  les  bonnes  imitations  valent 
mieux  que  les  originaux  qui  sont  fournis  par  le  commerce. 

DéGons-neus  surtout  des  spécialités  débitées  sous  forme  oapsa- 
laire  ou  enrobées  dans  une  substance  quelconque,  car,  outre  l'in- 
convénient  que  présentent  ces  enveloppes  pour  la  digestion  et  pour 
l'absorption  du  médicament,  elles  ne  servent  parfois  qu'a  masquer 
quelque  fraude.  Si  cependant  un  médecin  lient  à  administrer  une 
drogue  de  cette  manière,  rien  ne  nous  empêcherait  de  fabriquer  des 
capsules  ou  d'en  acheter  des  vides  et  d'y  introduire  nous-mêmes 
la  substance  médicamenteuse.  Cela  offrirait  plus  de  garantie  et  un 
avantage  matériel  pour  la  personne  qui  doit  s'en  servir  et,  au  point 
de  vue  moral,  le  médecin  y  trouverait  aussi  son  profit. 

Il  est  arrivé  que  les  spécialistes  attribuaient  les  propriétés  de 
leurs  remèdes  à  des  principes  végétaux,  tandis  qu'ils  les  devaient 
a  quelque  ingrédient  du  règne  minéral  ;  c'est  ainsi  que,  dans  certain 
sirop  dépuratif,  on  a  rencontré  du  sublimé  corrosif. 

La  vogue  que  les  spécialités  ont  acquise,  est  aussi  un  peu  le  fait  de 
quelques  médecins.  Ils  oublient,  dit  H.  Zanni,  le  respect  qu'ils  doi- 
vent à  leur  profession  en  conseillant  l'usAge  de  remèdes  dont  ils  ne 
connaissent  ni  la  composition,  ni  l'eBet.  Les  annonces  qu'ils  lisent  à  la 
quatrième  page  des  journaux,  leur  inspirent  la  plus  aveugle  con- 
fiance. Il  n'est,  dès  lors,  pas  étonnant  que  le  publia  crédule,  croyant 
être  initié  aux  notions  de  la  médecine  par  la  lecture  des  prospectus 
ronOants  que  l'on  distribue  à  profusion,  se  passe  des  soins  d'un 
homme  de  l'art  et  éprouve  un  engouement,  en  quelque  sorte  irré- 
sistible, pour  les  spécialités.  Enfin,  une  autre  cause  de  la  multipli- 
cité de  ces  remèdes,  dit  l'auteur,  c'est  la  grande  concurrence  qui 
existe  entre  les  pharmaciens  depuis  que  leur  nombre  n'est  plus 
limité. 

La  fantaisie  de  faire  des  réclames  et  de  lancer  des  circulaires 
s'est  introduite  jusqu'en  Turquie,  grâce  à  l'inobservation  des  règle- 
ments et  au  peu  de  moralité,  ainsi  qu'au  défaut  d'instruction  de 
quelques-uns  d'entre  nous.  Le  pharmacien  modeste,  probe  et  ins- 


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33  BOR  LES  SPSCULlTtS  PBABMICEDTIQOBS  61 

truit  à  qui  il  répugne  de  se  livrer  à  ces  pratiques,  végète  et  voit 
SOD  nveoir  et  ses  intérêts  compromis. 

Après  avoir  détaillé  tout  ce  qui  est  relatiT  au  commerce  des  spé- 
cialités, il  Q0U3  reste  k  indiquer  les  moyens  à  mettre  en  œuvre 
pour  nous  en  débarrasser.  C'est  la  jeune  Société  de  pharmacie  de 
Gonslantinople  qui  prend  sérieusement  celte  affaire  eu  main  et 
nous  avons  l'espoir  qu'elle  réussira  dans  son  entreprise,  en  mettant 
à  exécution  les  principes  qu'elle  a  adoptés  lors  de  sa  fondation,  et 
par  les  réformes  qu'elle  tâchera  d'obtenir  du  gouvernement.  Le 
moment  pour  réclamer  une  loi  répressive  est  des  plus  favorables, 
attendu  que  les  traités  de  commerce  avec  les  diverses  puissances 
européennes  doivent  être  prochainement  renouvelés. 

Outre  les  conditions  à  imposer  à  l'entrée  des  spécialités  étran- 
gères, conditions  qui  devraient  être  étudiées,  nous  devrions  de- 
mander l'interdiction  de  l'emploi  de  l'étiquette  et  du  cachet  du 
fabricant  et  les  faire  remplacer  par  ceux  du  pharmacien  respon- 
sable. 

Afin  de  satisfaire  autant  que  possible  aux  justes  exigences  de  la 
.  sécurité  publique  et  de  notre  propre  garantie,  la  société  impériale 
de  médecine  et  celle  de  pharmacie,  devraient  nommer  une  com- 
mission permanente,  composée  de  médecins  et  de  pharmaciens,  qui 
aurait  pour  mission  de  vérifier  la  nature  chimique  et  les  propriétés 
thérapeutiques  de  tons  les  remèdes  exotiques. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


„Google 


Les  «kaloldes  et  les  glneosides  véiéneDX  «a  très  aetirs 

dSTraient  toujoiirs  être  vendus  par  les  Tabricants  avec 
l'indicatioa  de  leur  activité  physiologique. 

Rapport  de  M.  Madsen,  de  Copenhague. 


1 .  Au  Congrès  médical  de  Londres,  H.  le  proresseur  Plugge  rap- 
porta le  malheureux  accident  si  connu  de  Winshoten,  où  ï'admi- 
oislration  d'une  aconiline  française  fui  suivi  de  mort,  le  médecin, 
qui  lui-même  fut  victime  de  cette  méprise,  ne  connaissant  que 
l'aconitine  allemande-.  On  sait  qu'il  existe  une  très  grande  diSé» 
rence  d'action  entre  ces  deux  préparations,  quant  à  leur  toxicité, 
et  que  l'une  est  bien  plus  active  que  l'autre. 

Depuis  lors,  ta  nécrologie  a  eu  à  enregistrer  divers  accidents  de 
l'espèce. 

i.  De  nombreuses  expériences  physiologiques  ont  été  faites  avec 
l'aconitine  et  spécialement  depuis  que  l'attention,  à  la  suite  de  ces 
incidents,  a  été  appelée  sur  cette  substance.  Parmi  les  savants  qui 
se  sont  occupés  de  cette  question,  il  faut  surtout  citer  la  commis- 
sion anglaise,  composée  de  HM.  Groes,  Williams  et  Wright,  dont 
le  rapport  sur  l'aconitine  fui  présenté  à  la  conférence  anglaise  phar- 
maceutique ;  MH.  Laborde  et  Duquesne,  doal  le  grand  ouvrage  sur 
l'aconit  et  l'aconitine  est  le  fruit  de  plusieurs  années  de  travail  ; 
H.  Lauggard,  qui  s'est  surtout  occupé  de  l'injection  sous-culanée 
de  l'aconit  japonaise  et  de  la  japoaconiline;  M.  Drageadorff,  qui  a 
fait  des  recherches  sur  l'acooitum  lycoctonum  ;  les  différents  Irai- 
lés  de  M.  Husemann  ;  les  expériences  physiologiques  de  MM.  Har- 
nack  et  Meunicke  et,  dans  ces  derniers  temps,  l'intéressant  ouvrage 
de  M.  Haudelin. 

3,  Il  n'y  a  guère  de  réaction  qualitative  particulière  à  l'aconitine, 
et  quand  même  l'analyse  des  produits  de  décomposition  :  l'acide 
beozolqae  et  l'aconine,  dans  des  mains  très  exercées,  poumit 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


64  ws  tLCUXftom  et  us  gldcosides  rhtfiKBtnc  36 

donner  des  renseignements  ezacls  sur  la  pureté  de  cette  substance, 
cette  méthode  serait  pourtant  trop  coûteuse  et  trop  longue  pour 
être  généralement  adoptée. 

L'analyse  expérimentale  physiologique  seule  peut  donner  une 
idée  certaine  de  l'cfTet  toxique. 

4.  H.  le  docteur  Buntzen  et  moi,  nous  avons  fait  en  4883  et 
en  1884  plusieurs  expériences,  que  nous  avons  communiquées  au 
Congrès  médical  de  Copenhague  et  pendant  lesquelles  nous  avons 
observé  l'effet  physiologique  de  l'aconitine,  de  l'aconitum  napellus 
de  la  japoaconitine,  ainsi  que  de  l'aconitine  de  l'aconitum  ferox. 
Ces  alcaloïdes  étaient  en  partie  de  fabrication  étrangère,  une  autre 
partie  avait  été  préparée  directement  par  nous-mêmes. 

Nos  expérÎHices  ont  démontré  qu'il  y  a  encore  une  grande  diffé- 
rence entre  les  préparations  qui  circulent  dans  le  commerce  et 
qu'il  est  de  cette  manière  fort  dangereux  de  les  employer  les  unes 
pour  les  autres. 

5.  La  même  différence  que  l'on  trouve  entre  les  préparations 
d'aconit  dans  le  commerce,  se  trouve  encore  entre  plusieurs  des 
alcaloïdes  et  des  glucosides  vénéneux  ;  je  me  bornerai  ici  à  nommer 
la  digitaline  et  l'émétine.  Il  nous  semble  donc  qu'il  est  opportun 
que  : 

6.  Le  6™  Congrès  international  pharmaceutique  émette  son  opi- 
nion, que  la  seule  manière  cerlaine  pour  le  moment  d'éviter,  en 
médecine,  des  malheurs  dans  l'usage  de  l'aconi^ne  et  d'autres 
substances  analogues  à  effets  variables,  serait: 

Que  chaque  fabricant  fût  obligé  de  foire  l'analyse  expéri- 
mentale de  l'effet  toxique  des  alcaloïdes  et  glucosides  susnommés 
et  d'autres  de  toxicité  semblable  qu'il  prépare;  celle  obligation 
serait  prescrite  chaque  fois  qu'il  préparerait  une  nouvelle  quantité 
de  ces  produits.  Le  produit  ne  devrait  être  conservé  et  ne  pourrait 
être  vendu  que  dans  des  flacons  dont  l'étiquette,  collée  au  verre, 
porterait  ta  dose  léthale  pour  les  animaux,  qui  auraient  servi  aux 
expériences,  ainsi  que  la  dose  maxima  pour  les  hommes  adultes. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Faut-il  reslreiidre  la  vente  de  la  Borphiie  par  le  pbarnacieB. 

pour  ampéchsr  la  propagation  du  morphinisme  ?  Peut- 
on  apporter  des  lois  restricbiTes  à  la  vente  de  cet 
alcaloïde.  —  Des  mesuras  internationales  &  prendra 
pour  combattre  le  morphinisme. 


Rapport  de  M.  Madsën,  de  Copenhague. 


1 .  L'usage  de  Topiuin  et  celui  de  la  morphine  ont,  depuis  long- 
temps, engendré  des  abus,  et  il  y  a  longtemps  qu'il  existe  des 
opîophages  et  des  morphinistes  ;  mais  les  injections  sous-cutanées  à 
elles  seules  ont  fait  augmenter  à  un  tel  degré  le  nombre  des  mor- 
phinistes,  qu'il  en  est  résulté  que  partout,  en  ce  moment,  on  dis- 
cute, tant  dans  la  presse  médicale  que  dans  la  presse  politique, 
sur  les  moyens  de  mettre  un  frein  au  flot  envahissant  des  morphi- 
manes,  déjà,  les  autorités  ont  dA  prendre  des  mesures  contre  ces 
abus. 

2.  L'opium  et  ses  préparations,  ainsi  que  la  morphine,  ne  sont, 
en  général,  il  est  vrai,  délivrés  au  grand  public  que  par  les  phar- 
macies ;  mais  les  mesures  restrictives  contre  le  débit  de  ces  sub- 
stances sont  fort  différentes. 

3.  D'après  les  réponses  que  j'ai  reçues  aux  circulaires  que  j'avais 
envoyés  dans  différents  pays,  on  peut  dire  comme  règle  que,  dans 
les  pays  où  les  pharmacies  sont  sous  la  protection  de  l'Etat  —  sont 
monopolisées,  —  il  y  a  des  lois  restrictives  spéciales,  tandis  que 
l'opium  et  la  morphine,  dans  tous  les  autres  pays,  sont  compris  dans 
les  lois  générales  sur  les  poisons  t't  peuvent  même,  dans  plusieurs 
Etats,  se  vendre  sans  l'orilonnance  d'un  méJecin. 

(.  Les  lois  restrictives  suivantes,  qui  sont  à  présent  eu  vigueur 
en  Danemark,  pourraient  être  citées  comme  exemple  : 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


66  U  TBRB  DR  Là  MOlPaiNB  3 

a)  La  morphine  et  les  sels  de  morphine,  ainsi  qae  les  autres 
alcalordes  conlenus  dans  l'opium,  et  leurs  sels,  qu'ils  soient  desti- 
nés ë  l'usage  înlérieur  ou  extérieur,  no  doivent  être  délivrés  qu'une 
seule  fuis  sur  la  même  ordonnance.  Pour  démontrer  que  l'expédi- 
tion en  a  eu  lieu,  il  faudra  munir  l'ordonnance  d'un  timbre  d'an- 
nulation appliqué  de  telle  manière,  qu'il  couvre  Tordonnance. 

b)  L'opium  et  ses  préparations  ofGcinales  ou  non,  ordonnés  pour 
usage  intérieur  ou  pour  usage  extérieur,  ne  doivent  pas  être  déli- 
vrés plus  d'une  fois  sur  la  même  ordonnance,  quand  la  dose  en 
dépasse  5  centigrammes  ou  quand  toute  la  quantité  prescrite 
d'opium  pur  dépasse  1  gramme.  Ces  ordonnances  seront  traitées 
suivant  la  manière  stipulée  à  l'article  a  pour  la  morphine  et  ses 
sels. 

5.  Quant  aux  pays  où  l'on  cherche  à  combattre  le  morphinisme 
par  des  décrets  restrictifs,  ceux-ci  deviennent  en  partie  illusoires 
par  le  foit  que  les  morpbinîstes  n'ont  qu'à  s'adresser  à  des  phar- 
maciens ou  à  des  droguistes  étrangers  pour  avoir  les  quantités  qu'ils 
désirent  de  composés  opiacés  ou  de  morphine, 
'  6.  En  présence  du  danger  que  présente  la  liberté  de  débiter 
l'opium  et  ses  alcaloïdes,  nous  proposons  au  6~°  Congrès  pharma* 
ceutique  international  d'émettre  le  vœu  : 

a)  De  voir  introduire  aux  lois  et  règlements  des  restrictions  ana- 
logues pour  tous  les  pays  concernant  le  débit  de  la  morphine  et 
celui  de  l'opium  et  de  ses  préparations  ;  et 

b)  que  les  lois  en  vigueur  dans  chaque  pays,  en  particulier, 
fussent  aussi  valables  pour  le  débit  à  l'étranger. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Socitli  d'issinnces  enlre  les  phirnicieis  d'Di  nème  pays 

contre  les  risques  de  responsabilité  oirile  en  cas  d'Etool- 
dent,  proTeuaut  d'une  erreur. 


Mapportde  M.  Bertault,  pharmacienà  Laroche  s/Yon. 


Nous  pensons  qu'il  est  inutile  de  feire  ressortir  tes  avantages 
moraux  et  matériels  d'une  telle  assurance? 

11  y  a,  en  France,  des  compagnies  qui  font  une  assurance  contre 
les  mêmes  risques,  jusqu'à  une  concurrence  de  dû;  mt/Ze  francs  ; 
mais,  en  cas  de  sinistre,  les  résultats  sont  bien  différents,  la  com- 
pagnie ne  cherche,  par  tous  les  moyens,  qu'à  diminuer  l'indemnité 
qu'elle  pourra  être  appelée  à  payer,  tandis,  qu'une  assurance  entre 
les  pharmaciens  d'un  même  pays,  ferait  son  possible  pour  proté- 
ger de  toute  bçon  le  malheureux  confrère. 

Un  autre  point  qui  milite  en  faveur  de  la  création  de  la  société 
d'assurance,  c'est  le  suivant  :  En  cas  de  sinistre,  les  choses  se  pas- 
seraient dans  le  sein  même  du  corps  pharmaceutique,  le  public 
ne  s'en  mêlerait  pas  el  le  malheur  ne  serait  pas  ébruité  comme 
lorsqu'il  s'agit  de  réclamer  des  indemmités  à  une  société  d'assu- 
rance ordinaire. 

Nous  proposons  la  création,  dans  tous  les  pays,  d'une  société  cen- 
trale mutuelle  d'assurance. 

Afin  de  bien  faire  comprendre  le  fonctionnement  de  ces  sociétés,   . 
nous  leur  proposons  le  règlement  suivant  à  modifier  daprès  les 
as  et  coutumes  des  divers  peuples,  les  lois  existantes,  etc. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


68  locitTt  D'iBsriAircBB  iimi  les  PHiiMAcmis  2 

Stilflls  de  la  Sociélé  aalielle  d'assnraDces  conlre  les  accideils 
tt  pharnacle. 


Constitution,  objet,  siège  et  durée  de  la  Société. 

ABTiaB  1«.  II  est  formé,  sous  le  litre  de  Société  mutudle  d'asau- 
rance  contre  les  accidents  en  pharmacie,  uoe  Société  anonyme 
d*as9urance  mutuelle  ayant  pour  objet  de  garantir  ses  membres 
contre  ies  risques  pécuniaires  qu'ils  pourront  encourir,  h  la  suite 
des  accidents  provenant  d'une  erreur  commise  soit  par  eux,  soU 
par  leurs  élèves  ou  leurs  préposés. 

A».  9.  Ladite  Société,  fondée  sur  l'initiative  et  sous  le  patronage 
de n'assure  que  les  pharmaciens  de....,  faisant  partie  de  l'Asso- 
ciation et  exerçant  la  pharmacie  de  détail. 

Les  pharmaciens  qui  vendraient  à  la  fois  au  détail  et  en  gros 
n'auront  droit  aux  avantages  de  la  Société  que  dans  les  cas  où  l'ac- 
cident sera  survenu  à  la  suite  d'une  vente  faite  au  détail. 

Akt.  3.  Le  siège  de  la  Société  est  établi  à 

Akt.  4.  La  durée  de  la  Société  est  fixée  Ji  dix  années  qui  courroDt 
à  partir  du  jour  où  la  Société  sera  déRnitivemenl  constituée  ;  cette 
constitution  aura  lieu  lorsque  le  nombre  des  adhérente  aura  atteint 

le  chîflre  de Elle  ne  sera  définitive  qu'après  le  versement  du 

droit  d'admission  de mentionné  dans  l'article  13  et  après  l'élec- 
tion du  Conseil  d'administration  en  Assemblée  générale. 

Chaque  année  formera  un  exercice  qui  commencera  le  4"  janvier, 
pour  finir  le  34  décembre.  Lo  premier  exercice  comprendra  seu- 
lement le  temps  à  courir  depuis  le  jour  de  la  constitution  définitive 
delà  Société  jusqu'au  31  décembre. 

A  l'expiration  de  la  période  de  dix  années  mentionnée  au  pre- 
mier paragraphe  du  présent  article,  la  durée  de  la  Société  pourra 
être  prorogée  en  vertu  d'une  délibération  prise  en  Assemblée 
générale,  dans  les  conditions  prescrites  par  l'article  21 . 

CHAPITRE  H. 

Conditions  de  l'assurance. 
ÂKT.  5.  L'assurance  sera  contractée  pour  dix  années  par  les  phar- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


3  BOCitTt  D  ASSriANCES  EiniE   ISS   PUBluaSRS  69 

maciens  qui  s'assureront  dès  le  début  de  l'existence  de  la  Société; 
pour  ceux  qui  s'assureront  ullérieuremeot,  le  terme  du  contrat 
d'assurance  corocidera  avec  le  terme  de  la  Société. 

Art.  6.  Par  dérogation  au  précédent  article,  le  contrat  d'assurance 
sera  résilié  de  plein  droit,  lorsque  l'assuré  aura  cessé  d'exercer  sa 
profession  et  fermé  définitivement  son  officine,  ou  bien  lorsqu'il 
aura  cessé  de  faire  partie  de 

En  cas  de  décès  de  l'assuré,  sa  veuve  ou  ses  héritiers  seront 
obligés  de  continuer  l'assurance;  mais  la  résiliation  aura  lieu  de 
plein  droit  après  un  délai  d'un  an  à  partir  du  jour  de  la  mort  du 
titulaire  de  l'officine. 

Le  contrat  d'nssurance  sera  résilié  en  cas  de  non-payement  de  la 
prime  annuelle,  ainsi  qu'il  est  expliqué  à  l'ar'.icle  1 5. 

Apres  chaque  sinistre,  la  Société  aura  le  droit  de  prononcer,  s'il 
y  a  lien,  la  résiliation  du  contrat. 

Art.  7.  Lorsqu'un  assuré  cédera  son  fonds,  le  contrat  d'assu- 
rance sera  résilié  de  plein  droit;  toutefois,  si  le  cessionnaire  fait 

partie  de ,  on  s'il  demande  à  en  liiire  partie  su  moment  de  la 

cession,  le  cédant  devra  l'obliger  à  continuer  sa  police  pendant  le 
temps  restant  à  courir.  La  veuve  ou  les  héritiers  d'un  assuré  décédé 
qui  céderont  une  officine  dans  les  conditions  prévues  par  le  deu- 
xième paragraphe  de  l'article  6,  devront  imposer  la  même  obliga- 
tion au  cessionnaire.  Dès  que  la  cession  sera  faite,  le  cédant 
deviendra  déchargé  de  toute  responsabilité  vis-à-vis  de  la  Société. 

Art.  8.  La  résiliation  du  contrat  d'assurance,  résultant  de  l'appli- 
cation des  clauses  contenues  dans  les  précédents  articles,  ne  don- 
nera lieu  à  aucune  restitution  au  profit  de  l'assuré. 

Art.  9.  La  police  d'assurance  ne  recevra  son  effet  que  le  len- 
demain du  jour  où  ladite  police,  revêtue  de  la  signature  de  l'assuré, 
sera  parvenue  au  Président. 

CHAPITRE  m 
Des  sinistres. 

Ait.  10.  En  cas  d'accident,  l'assuré  devra  en  donner  avis  au 
Président  de  la  Société  dans  les  vingt^quatro  heures  de  la  consta- 
tation de  l'accident  et  lui  indiquer  le  nom  et  l'adresse  de  la  victime, 
les  circonstances  et  la  gravité  do  l'accident. 

En  cas  de  procès,  l'assuré  devra  en  laisser  la  direction  à  la  So- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


70  soaiTi  D'AssuxufOs  iirru  uu  pbàuuobiis  i 

ciélé.  Il  devra,  dans  tous  les  cas,  suivre  l'avis  qui  lui  sera  donoé 
par  la  Société,  sous  peiue  d'être  décbu  de  ses  droits. 

En  cas  de  IraoBaction  possible,  il  devra  eu  soumettre  les  condi- 
tions à  l'appréciation  do  la  Société. 

Abt.  1 1 .  Les  indemnités  fixées  par  une  transaction  et  celles  qni 
sont  allouées  par  les  tribunaux  seront  payées  à  qui  de  droit  par  la 
Société;  mais,  dans  aucun  cas,  la  Société  ne  payera,  pour  un  sinis- 
tre, plus  de  dix  mille  francs,  indemnité  et  tous  frais  compris. 

Ait.  f2.  Dans  le  cas  où  l'assuré  serait  condamné  à  payer  une 
rente  viagère  à  la  victime,  la  Société  sera  obligée  d'assurer  le  ser- 
vice de  celte  rente.  Le  capital  à  ce  destiné,  dont  le  maximum  sera 
calculé  de  manière  à  ne  pas  dépasser  le  chiffre  fixé  par  l'article 
précédent,  sera  pris  sur  le  fonds  de  réserve  mentionné  dans  l'ar- 
ticle 13;  en  cas  d'insuOisance  du  fonds  de  réserve,  le  capital  sera 
constitué  par  tout  autre  moyen  qu'adoptera  le  Conseil  d'adminis- 
tration, au  mieux  des  intérêts  de  la  Société. 

CHAPITRE  IV 

Droit  d'admissioa.  Prime.  Fonda  de  réserre. 

Ait.  13.  Chaque  assuré  payera,  en  entrant  dans  la  Société,  an 
droit  d'admission  de 

La  somme  produite  par  le  payement  de  ce  droit  constituera  un 
fonds  de  réserve,  au  moyen  duquel  la  Société  payera  les  indem- 
nités dans  le  courant  de  chaque  exercice. 

Après  la  première  année  écoulée,  et  à  la  fin  de  chaque  année  sub- 
séquente, les  indemnités  payées  dans  le  courant  de  l'exercice,  les 
frais  d'administration  ou  autres  seront  totalisés.  La  somme  ainsi 
obtenue  sera  répartie  entre  lous  les  assurés  dans  les  conditions 
fixées  par  l'article  U.  La  prime  que  les  assurés  auront  à  acquitter 
annuellement  comprendra,  en  outre  de  la  somme  calculée  ainsi 
qu'il  vient  d'être  dit,  une  somme  fixe  de  cinq  francs  destinée  au 
fonds  de  réserve. 

Les  primes  annuelles  seront  exigibles  après  la  cidture  de  chaque 
exercice,  et  quelle  que  soit  l'époque  à  laquelle  l'assuré  aura  con- 
tracté son  assurance,  le  droit  d'admission  ne  donnant  droit  à  l'assu- 
rance que  pour  le  temps  à  courir  jusqu'au  31  décembre  de  la  même 
année. 

Ait.   14.  Afin  de  répartir  proportionnellement  aux  risques  le 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


5  BOCItrt  D'iSSDkiNCBS  RHTEI   US   FBAIIUCIBIIS  71 

montant  des  sinistres  et  des  Trais  d'administration  ou  autres,  les 
assurés  seront  classés  en  quatre  catégories,  suivant  le  nombre  des 
élèves  ou  des  aides  en  pharmacie  qu'ils  emploieront. 

Le  pharmacien  assuré  n'ayant  pas  d'élève  ou  ayant  un  seul  élève 
sera  considéré  comme  représentant  une  tète;  celui  ayant  deux 
élèves  sera  compté  comme  deux  télés  ;  celui  ayant  trois  élèves, 
comme  trois  têtes;  celui  ayant  plus  de  trois  élèves,  comme  quatre 
têtes.  En  divisant  la  somme  à  répartir  par  le  nombre  total  de  têtes 
représenté  par  les  assurés,  on  obtiendra  la  somme  due  pour  chaque 
lête,  et  chaque  assuré  payera  autant  de  fois  cette  somme  qu'il 
représentera  de  tètes. 

Akt.  1 5.  ËD  cas  de  non-payement  de  la  prime,  la  Société  aver- 
tira le  retardataire,  soit  au  moyen  d'un  acte  extrajudiciaire,  soit  au 
moyen  d'une  lettre  recommandée  dont  la  réception  vaudra  mise  en 
demeure.  Si,  dans  le  mois  de  la  mise  en  demeure,  l'assuré  ne  s'est 
point  libéré,  l'effet  de  son  assurance  sera  suspendu  de  plein  droit 
jusqu'au  payement,  sans  préjudice  du  droit  qui  sera  accordé  à  la 
Société  de  prononcer  la  résiliation  définitive  du  contrat  dans  le  cas 
de  non-payement  de  deux  primes  échues. 

En  cas  de  suspension,  le  payemsnt  de  la  prime,  après  un  sinistre, 
ne  donnera  droit  aux  avantages  de  l'assurance  que  pour  les  sinis- 
tres postérieurs  à  cette  libération. 

AsT.  16.  Lorsque  le  fonds  de  réserve  aura  acquis  une  impor- 
tance suffisante,  la  Société  pourra  suspendre  ou  supprimer  le  paye- 
ment de  la  somme  de mentionnée  dans  l'article  13.  Cette  mesure 

sera  prise  eu  Assemblée  générale,  mais  elle  ne  pourra  être  mise 
aux  voix  que  sur  la  proposition  du  Conseil  d'administration. 

CHAPITRE  V 
Conseil  d'administration. 

Art.  17.  La  Société  sera  administrée  par  un  Conseil  d'adminis- 
tration composé  des  membres  du  Conseil  d'administration  de ,  qui 

seront  eux-mêmes  assurés. 

Le  Président  et  les  autres  dignitaires  du  Conseil  d'administration 
de...  conserveront  leurs  fonctions  dans  le  Conseil  d'administration 
de  la  Société  d'assurance. 

Dans  le  cas  où  le  nombre  des  membres  assurés  du n'atteindrait 

pas  le  nombre  de....,  l'Assemblée  générale  des  assurés  complétera 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


79  socdrt  D'AUciiRcis  m»  lu  PBAUuanB  6 

le  Conseil  d'administration  de  la  Société  d'assurance,  de  manière 
que  le  nombre  des  membres  de  ce  Conseil  soit  de 

Les  dignitaires  du  Conseil  d'adminislration  de qui  ne  seraient 

pas  assurés  reront  remplacés  par  d'autres  dignitaires  élus  par 
l'Assemblée  générale  des  assurés. 

Les  membres  élus  dans  les  conditions  ci-dessus  déterminées 
seront  nommés  pour  cinq  années,  et  ils  seront  rëéligibles. 

Abt.  t8.  Les  délibérations  prises  par  le  Conseil  d'adminislration 
ne  seront  valables  que  si  le  nombre  des  membres  présents  est  au 
moins  égal  au  tiers  du  nombre  des  membres  du  Conseil. 

Les  décisions  du  Conseil  seront  prises  à  la  majorité  absolue  des 
membres  présents. 

Art.  19.  Le  Conseil  d'administration  sera  autorisé  b  s'adjoindre, 
en  cas  de  besoin,  un  ou  plusieurs  agents,  dont  les  émoluments  figu- 
reront au  compte  des  frais  généraax  de  la  Société. 


Assemblées  générales. 

Akt.  80.  Les  assurés  seront  convoqués  chaque  année  en  As- 
semblée générale  par  le  Conseil  d'administration,  qui  rendra  compte 
des  opérations  de  la  Société  et  soumettra  sa  gestion  à  l'approba- 
tion  des  assurés  présents. 

Deux  membres  du  Conseil,  spécialement  désignés  par  l'Assem- 
blée générale  des  assurés,  seront  chargés  de  présenter  à  l'Assem- 
blée générale  de  l'année  suivante  un  rapport  sur  les  opéraUons  de 
la  Société  et  sur  la  rsituation  financière. 

La  date  de  l'Assemblée  générale  coïncidera,  autant  que  possible, 
avec  celle  de  l'Assemblée  générale  de 

Le  Conseil  pourra,  en  cas  d'urgence,  provoquer  des  Assemblées 
générales  extraordinaires. 

Art.  si.  Les  assurés  pourront  se  faire  représenter  aux  Assem- 
blées générales  par  d'autres  assurés.  Les  Présidents  ou  Délégués 
des  Sociétés  ou  Syndicats  pharmaceutiques ,  pourront  repré- 
senter les  assurés  faisant  partie  de  leur  groupe,  mais  à  condition 
d'être  munis,  soit  de  l'autorisation  écrite  et  individuelle  de  chaque 
Msuré,  Boit  d'une  autorisation  collective  à  eux  conférée  par  une 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


7  SOCIÉTS   D'ASSDKAIfCES    ENTRE  LES    PB1BK1CIEH9  73 

délibération  prise  en  Assemblée  générale  par  lesdttes  Sociétés  ou 
Syndicats  pharmaceutiques. 

La  possession  d'une  police  au  nom  d'un  assuré  quelconque  équi- 
vaudra à  une  autorisation  donnée  au  porteur  par  l'assuré  titulaire 
de  cette  police. 

Les  Assemblées  générales  ne  pourront  valablement  délibérer  que 
si  elles  réunissent  au  moins  le  quart  du  nombre  total  des  assurés  ; 
si  ce  nombre  n'est  pas  atteint,  uae  nouvelle  convocation  sera  Taite^ 
et  cette  Assemblée  pourra  alors  valablement  délibérer,  quel  que 
soit  le  nombre  des  assurés  présents. 

Les  décisions  qui  seront  prises  devront  réunir  la  majorité  ab- 
solue des  suffrages,  sauf  lorsqu'il  s'agira  de  statuer,  soit  sur  une 
modification  aux  Statuts,  soit  sur  la  dissolution  de  la  Société. 

Les  votes  ont  lieu  par  assis  et  levé,  à  moins  qu'une  demande  do 
scrutin  secret  ne  soit  déposée  sur  le  bureau  par  dix  assurés,  au 
moins,  présents  à  la  réunion. 

Art.  22.  Dans  les  Assemblées  générales  ordinaires  ou  extraor- 
dinaires, il  ne  pourra  être  valablement  délibéré  que  sur  les  ques- 
tions portées  à  l'ordre  du  Jour.  Un  assuré  pourra  toujours  obtenir 
qu'une  question  quelconque  soit  portée  à  l'ordre  dujour,  à  condi- 
tion toutefois  que  cette  question  réclame  une  solution  immédiate, 
et  pourvu  qu'il  notifie  son  intention  au  Président  de  la  Société  trois 
jours  au  moins  avant  l'Assemblée  générale. 

Akt.  23.  Il  sera  dressé,  par  les  soins  du  Bureau,  une  liste  auf 
laquelle  seront  portés  les  noms  des  assurés  présents  ou  représen- 
tés dans  les  Assemblées  générales,  avec  l'indicaliou  de  leur  do- 
micile. 

CHAPITRE  VII. 

Modification  des  Statuts. 

Art.  24,  Les  présents  statuts  pourront  être  modifiés  sur  l'ini- 
Uative  du  Conseil  d'administration  ou  à  la  demande  de  dix  assu- 
rés au  moins.  Dans  ce  dernier  cas,  la  proposition  de  modification 
devra  être  adressée  au  Président  de  la  Société  deux  mois  au  moins 
avant  l'Assemblée  générale  annuelle. 

Les  dispositions  mises  aux  voix,  ne  deviendront  statuaires  qu'a- 
près avoir  réuni  les  deux  tiers  au  moins  des  suffrages  des  assurés 
présents  ou  représentés. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


7i  BociiT^  s'issmiAflCtfl  ntTKi  LU  puuuGiiim  8 

Les  modifications  aux  Statuts  devront  être  portées  à  la  connais- 
sance de  tous  les  assurés. 

CHAPITRE  VIII 
Dissolution  de  la  Société. 

Art.  25.  La  dissolution  de  la  Société  ne  pourra  être  prononcée 
que  par  une  Assemblée  générale  convoquée  spécialement  à  cet  effet, 
et  à  'aquello  la  moitié  au  moins  des  assurés  seront  présents  ou 
représentés. 

Pour  être  valable,  la  décision  devra  réunir  les  trois  quarts  au 
moins  des  suffrages  exprimés. 

L'Assemblée  qui  aura  voté  la  dissolution  décidera  de  l'emploi  du 
fonds  de  réserve,  après  un  vote  émis  dans  les  conditions  prescrites 
par  le  présent  paragraphe. 


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ANNEXE  VIII. 

comparatif  des  principes  des  lois  actuelles  sur  l'exercica 
de  la  pharmacie,  suivi  da  quelques  coasidérations  sur 
la  nécessite  d'une  loi  internationale  réglant  l'exercice 
de  la  pharmacie,  fait  au  nom  de  la  Société  de  phar- 
niacie  d'Ai.hènes, 

par  CONSTAN'HN-P.  BRATIMOS, 

son  délégué    au    Congrès  international  pharmaceutique, 
tenu  à  Bruxelles,  le  31  août  1885. 


Le  but  de  t'inslmction  des  lois  sur  la  pharmacie  est,  comme  celui 
de  loutes  les  lois  en  générai,  la  défense  des  intérêts  de  la  société. 
C'est  là  le  mobile  do  toutes  les  lois  et  il  s'ensuit  naturellement  que 
la  meilleure  des  lois  est  celle  qui  protège  le  mieux  ces  intérêts. 

Nous  nous  proposons  d'examiner  ici  quelles  sont,  de  toutes  les 
lois  actuelles  sur  l'exercice  de  la  pharmacie,  celles  qui  protègent, 
d'une  manière  plus  parfaite,  les  intérêts  de  la  société. 

Il  est  bien  connu  que  le  but  que  se  proposent  les  lois  sur  l'exer- 
cice de  la  pharmacie,  est  d'assurer  la  santé  et  la  guérison  des  habi- 
tants des  pays  où  elles  sont  en  vigueur. 

Or,  que  faut-il  exiger  des  pharmaciens  pour  que  ee  but  soit  rem- 
pli ?  Que  les  médicaments  qu'ils  fournissent  soient  préparés  exac- 
tement d'après  les  ordonnances  des  médecins  et  selon  les  progrés  de 
la  science,  Cest  ce  que  tachent  d'assurer  ces  lois. 

Ce  but  est-il  atteint  par  l'application  des  lois  existantes  ?  Et  parmi 
ces  lois,  quelles  sont  celles  qui  remplissent  ce  but  d'une  manière 
plus  parfeiite?  Voilà  la  question. 

Toutes  les  lois  actuellement  en  vigueur  sur  l'exercice  de  la  phar< 
macie,  peuvent  se  diviser  en  deux  grandes  catégories  : 

1"  Catégorie  de  lois  permettant  le  libre  exercice  de  la  pharmacie 
sous  la  garantie  d'un  diplôme  ; 

S°  Catégorie  de  lois  qui  restreignent  le  nombre  des  pharmacies 
en  le  réglant  sur  la  population. 

Quelle  est  celle  de  ces  deux  catégories  qui  Tavorise  le  mieux  le  but 
que  se  propose  la  loi  ?  Selon  nous,  il  est  hors  de  doute  que  c'est  la 
seconde,  c'est-à-dire,  celle  qui  consacre  le  nombre  limité  de  phar- 
macies et  cela  parce  qu'elle  offre  plus  de  garanties. 

En  elfet,  outre  les  garanties  communes  aux  deux  catégories  de 


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76  LOI    ttflUHT    L'iXUCtCI    Dl    Là    PBàlMlCU  (AnHIXX  I(°  8) 

lois,  à  savoir  :  la  garantie  du  dipMme,  celle  de  l'inspection  et  celle 
proveDsot  de  la  crainte  des  lois  pénales,  cette  seconde  catégorie 
offre  une  autre  sorte  de  garantie,  c'est  celle  qui  découle  de  l'état 
prospère  des  afTaires  du  pharmacien  et  de  l'assuraace  du  gain. 

On  nous  objectera  peut-être  qu'une  telle  garantie  n'est  pas  d'une 
grande  importance.  Nous  répondrons  que  celui  qui  se  borne  à  un 
examen  superficiel  sur  t'importaace  de  cette  garantie,  ne  la  verra 
pas  d'abord,  car  elle  ne  se  inoutre  pas  à  première  vue,  mais  no 
examen  plus  profond  ne  tarde  pas  à  la  faire  voir  dans  tous  son 
jour.  Selon  nous,  cette  garantie  est  des  plus  importante  et  voilà  les 
réflexions  qui  nous  ont  conduit  à  cette  opinion. 

Le  pharmacien  est  un  homme  semblable  aux  autres,  il  a  donc., 
comme  eux,  des  vertus  et  des  défauts,  des  besoins  et  des  désirs. 
Cela  posé^  nous  nous  demandons  :  quel  sera  parmi  les  pharmaciens 
celui  qui  violera  plus  facilement  les  lois  protectrices  des  intérêts 
de  la  société,  soit  en  felsiiiant  ou  préparant  mal  les  médicaments, 
soit  en  s'entendant  avec  le  médecin  pour  exploiter  ses  clients,  soit 
en  empiétant  sur  les  droits  du  médecin  par  l'exercice  illégal  de  la 
médecine,  actions  qu'on  voit  se  répéter  si  souvent  ;  quel  sera,  di- 
sons-nous, parmi  les  pharmaciens  celui  qui  voudra  prêter  son  mi- 
nistère pour  devenir  l'organe  du  vice,  en  fournissant,  par  exemple, 
les  moyens  nécessaires  à  un  avortement  eu  à  un  empoisonnemeni 
coupable  (nous  avons  dernièrement  appris,  par  les  découvertes  du 
Pall-Mall  Gaaetle,  qu'à  Londres,  en  employait  le  chloroforme  pour 
endormir  des  jeunes  filles  qu'on  violait  dans  cet  état),  sera-oe 
celui  dont  les  affaires  prospèrent  et  dont  la  position  est  digne  d'en- 
vie. On  peut  répondre,  croyons-nous,  par  un  non  bien  marqué  à 
cette  question.  Hais  pourra-t-on  faire  la  même  réponse  s'il  s'agis- 
sait d'un  pharmacien  qui,  après  avoir  passé  la  plus  belle  partie  de 
sa  jeunesse  enfermé  dans  un  laboratoire  ou  courbé  sur  les  livres, 
après  avoir  fait  servir  tout  son  patrimoine  à  établir  une  pharmacie 
avec  l'espoir  de  s'assurer  un  avenir  par  son  travail,  verrait  toutes 
ses  espérances  s'évanouir  de  jour  en  jour,  et  la  misère  s'avancer 
vers  lui  à  grands  pas.  Non,  serait  encore  la  réponse  en  sens  con- 
traire ;  et  quelle  que  fut  la  probité  de  cet  homme,  un  jour  viendrait 
sans  doute  où  il  serait  forcé  de  recourir  aux  moyens  dont  nous 
avons  parlé,  pour  échapper  à  l'indigence. 

Nous  n'entendons  pas  parler  ici  de  quelques  hommes  de  forte 
volonté  pour  qui  la  mort  est  préférable  à  toute  action  indigne;  ni 
de  ces  natures  dépravées  pour  lesquelles  la  conscience  n'existe  pas 


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LOI    IfiCLANT    L'BXnCICE  DE  U   PHARMACIE  (aRKEIE  R'  8)  77 

ot  qui  tâchent  toujours  de  fnire  le  mal  sous  D'importé  quelle  loi. 

Nous  entendoDs  parler  seulement  du  commun  des  hommes  dont 
te  caractère  est  ordinairement  faible,  qui  règlent  leur  conduite  sur 
les  événements  et  qui  ne  savent  guère  opposer  une  généreuse  ré- 
sislance  au  besoin;  c'est  là  le  caracLëre  de  la  grande  majorité  des 
hommes  et,  par  suite,  de  la  grande  majorité  des  pharmaciens. 

Or,  il  est  certain  que  ces  hommes-là  ne  s'abandonneront  pas  aux 
prévarications  et  aux  crimes,  tant  que  les  circonstances  où  ils 
vivent  seront  régulières  et  qu'ils  peuvent  aisément  gagner  leur  vie 
dans  une  honnête  position  ;  ce  ne  sera  donc  que  dans  des  cas  extrê- 
mement rares,  pour  ne  pas  dire  jamais,  car  l'absolu  n'est  pas  de  ce 
monde,  qu'ils  se  résoudront  à  Taire  usage  des  moyens  illicites  cités 
plus  haut,  pour  gagner  plus  que  ne  leur  permet  leur  position. 

Mais  si  ces  hommes  ne  sont  pas  contents  de  leur  élAt,  s'ils  se 
trouvent  sous  l'empire  de  la  nécessité,  ils  peuvent  alors  devenir 
coupables  a  la  première  occasion  qui  se  présentera  à  eux  el  cela 
d'autant  plus  facilement,  qu'il  s'agit  ici  d'hommes  exerçant  la  phar- 
macie où  la  fraude  et  le  crime  sont  très  difficiles  à  découvrir. 

Voilà  les  réflexions  qui  nous  ont  portés  à  regarder  la  garante 
qui  a  sa  source  dans  l'aisance  du  pharmacien  et  dans  l'assurance  du 
gain,  comme  une  des  plus  sérieuses  dans  l'exercice  de  la  pharma- 
cie, et  à  admettre,  par  conséquent,  que  les  lois  qui  limitent  le  nom- 
bre des  pharmacies  et  le  règlent  sur  la  population,  sont  les  meil- 
leures; car, il  n'y  a  que  ce  moyen  qui  puisse  mettre  les  pharmaciens 
à  leur  aise  et  leur  assurer  un  gain  proportionné. 

On  opposera  peut-être  à  ces  réHexions  la  liberté  du  commerce  et 
de  l'industrie  et  les  beaux  résultats  obtenus  par  la  concurrence; 
mais  nous  répondrons  encore  en  invoquant  les  intérêts  de  la  so- 
ciété :  à  quoi  bon  une  liberté  nuisible?  Nous  comprenons  fort  bien 
la  liberté,  nous  l'aimons  et  désirons  la  voir  régner,  mais  là  seule- 
ment où  elle  peut  être  utile;  nous  comprenons  très  bien  aussi  la 
valeur  de  la  concurrence  quand  elle  a  des  résultats  heureux,  mais 
nous  sommes  d'avis  que  l'une  et  l'autre  ne  peuvent  avoir  d'autres 
résultats  dans  l'exercice  de  la  pharmacie,  que  de  nuire  à  la  santé 
de  la  population,  en  favorisant  la  fraude  sous  le  patronage  du  dieu 
des  marchands. 

.Nous  voudrions  que  tout  le  monde  fût  bien  convaincu  de  cette 
maxime  que  l'exercice  do  la  pharmacie  ne  peut  être  regardé  comme 
un  tratic  et  que,  par  conséquent,  on  ne  peut  y  appliquer  les  théo- 
ries du  commerce. 


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78  LOI    RÉGUnT    l/BUiCICE   DE   LA   PHAHMAai  (ilfmU  If*  8) 

Quels  sont,  en  effer,  les  heureux  résullals  que  pourrait  apporter 
ta  concurreQce  appliquée  au  débit  des  médicaments?  Pourrait- 
elle  contribuer  à  l'améliorBLion  do  leur  i]ualité,  à  en  foire  baisser 
le  prix,  ou  à  ea  augmenter  la  consommation,  comme  cela  a  lieu  pour 
le  commerce  et  l'industrie?  Non,  certainemenl. 

Le  médicament,  en  effet,  n'a  rien  de  commun  avec  un  produit 
quelconque  de  l'industrie,  nécessaire  aux  besoins  de  la  vie  et  qui 
peut  être  d'une  qualité  inférieure  nu  supérieure  sans  neo  perdre 
de  sa  propriété.  Un  vêtement,  par  exemple,  peut  être  en  soie,  en 
lia  ou  en  laine,  sa  coupe  peut  être  différente  de  celle  d'un  autre 
sans  perdre,  pour  cela,  sa  propriété  de  vêtement,  ce  sera  toujours 
un  vêtement  avec  la  seule  différence  qu'il  sera  plus  ou  moins  riche, 
plus  ou  moins  de  longue  durée. 

Il  n'en  est  pas  do  même  d'un  médicament,  il  est,  ou  au  moins  il 
devrait  être  toujours  de  la  même  qualité,  il  n'est  pas  susceptible 
d'amélioration  ou  de  perfectionnement,  toute  amélioration  ou  toute 
modification  en  chanf^e  les  propriétés,  ce  n'est  plus  le  même  médi- 
cament, c'en  est  un  autre  avec  d'autres  propriétés  et  servant  à 
un  autre  usage  dans  la  thérapeutique.  Le  vêtement  au  contraire, 
quelle  que  soit  sa  qualité,  sert  toujours  au  même  usage,  c'est-à-dire 
à  se  vêtir. 

Qwand  je  dis,  ou  plutôt  quand  le  médecin  prescrit  du  sulfate 
de  quinine,  de  l'onguent  mercuriei,  de  la  teinture  d'opium,  etc.,  il 
entend  ei  il  veut  dire  l'onguent  mercuriel  connu,  le  sul&te  de 
quinine  connu,  la  teinture  d'opium  connue,  dont  la  préparation  et 
les  propriétés  sont  connues  et  rapportées  dans  les  livres  de  méde- 
cine, et  non  pas  une  autre  espèce  de  sulfate  de  quinine,  d'onguent 
mercuriel,  de  teinture  d'opium  d'une  qualité  supérieure  ou  infé- 
rieure; il  entend  et  il  veut  qu'on  donne  la  qualité  connue  et  non 
une  qualité  meilleure,  quand  même  elle  existerait,  parce  qu'il  con- 
naît la  force  et  la  valeur  de  cette  qualité  et  c'est  cette  force  et  cette 
qualité  qu'il  veut  utiliser,  et  il  ne  permet  pas  au  pharmacien  de 
faire  une  autre  préparation  que  celle  prescrite,  car  il  pourrait  être 
ainsi  la  cause  de  la  non-réussite  de  la  cure. 

Il  est  donc  bien  clair  que  la  concurrence  ne  peut  rien  quant  à 
l'amélioration  des  médicaments.  Elle  est  également  impuissante  à 
contribuer  a  l'augmentation  de  la  consommation  ou  à  la  réduction 
des  prix  des  médicaments.  Il  est  facile  de  convenir,  en  effet,  que 
les  médicaments  ne  sont  pas  des  denrées  qui  puissent  attirer  des 
consommateurs  en  raison  do  la  baisse  des  prix  ou  de  l'amélioration. 


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LOI  HtflUIlT  L'RSeiCICe  DE  LA  PBAntCtE  (iiniEIE  IT*  8)  79 

La  consommation  ne  peiil  ici  jamais  franchir  les  limites  de  la  néces- 
sité, car  il  ne  s'agit  pas  de  vêtements,  de  comestibles,  de  boissons. 
II  n'est  pas  souvent  difficile  de  persuader  un  homme  qu'il  lui  faut 
avoir  deux  vêtements  au  lieu  d'un,  qu'il  doit  manger  davantage, 
faire  usage  de  plus  de  vins,  etc.,  etc.  ;  mais,  demandons-nous, 
peut-on  jamais  persuader  uu  homme,  en  pleine  santé,  qu'il  lui  faut 
avaler  un  médicament? 

On  voit,  par  là,  que  la  concurrence  dont  les  résultats  peuvent 
être  si  heureux  pour  le  commerce  et  l'industrie,  n'a  rien  de  bon 
dans  la  pharmacie.  Hais  ce  n'est  pas  tout,  elle  peut,  au  contraire, 
selon  nous,  avoir  des  effets  nuisibles  pour  la  société,  car  outre  ceux 
que  nous  avons  énumérées  plus  haut,  n'est-ce  pas  à  la  multiplica- 
tion des  pharmacies  qu'il  faut  attribuer  l'accroissement  du  charla- 
tanisme et  la  multiplication  de  ces  médicaments,  de  ces  spécialités 
presque  toujours  inellicacos,  portant  des  noms  pompeux,  contenus 
dans  des  enveloppes,  des  vases  ou  des  fioles  artistement  travaillés 
et  qui,  sauf  quelques  exceptions,  ne  servent  qu'à  faire  rire  aux 
dépeins  des  médecins  qui  les  prescrivent,  à  changer  en  méprisables 
revendeurs  les  pharmaciens  qui  les  débitent  et  à  épuiser  la  bourse 
des  malheureux  malades. 

Les  médicaments  ne  ressemblent  pas  aux  autres  produits  qui  sont 
nécessaires  aux  besoins  de  la  vie  et  dont  chacun  peut,  à  peu  près, 
apprécier  la  valeur  et  le  prix  par  l'usage  qu'il  en  fait.  Ainsi,  chacun 
peut  juger,  plus  ou  moins  de  la  valeur  d'un  vêtement,  de  la  qualité 
d'an  comestibles,  etc.,  etc.  ;  mars  peut-on  juger  de  même  de  la  va- 
leur d'un  médicament  dont  souvent  on  ignore  la  composition  et  qui 
quelquefois  n'a  pas  même  du  nom  dans  le  langiige  commun  ?  Et,  à 
plus  forte  raison,  on  ne  peut  pas  juger  de  l'utilité  d'un  médica- 
ment, car  cette  utilité  dépend  d'une  infinilé  de  circonstances  ; 
souvent  le  même  médicamenl  a^it  fortement  sur  une  personne  et 
fort  peu  sur  une  autre.  Outre  cela,  il  y  a  encore  dans  l'appréciation 
des  médicaments  une  certaine  incertitude  que  la  science  la  plus 
profonde  n'a  pas  pu  encore  dissiper  et  dont  le  grand  architecte  de 
l'univers  n'a  pas  encore  voulu  nous  découvrir  le  mystère.  Nous 
voyons  souvent  aussi  la  science  la  plus  haute,  le  plus  grand  dé- 
vouement ne  pas  pouvoir  parvenir  au  but  de  leur  désir,  c'est-à-dire 
a  la  guérisDii  du  malade.  De  vastes  connaissances  sont  donc  néces- 
saires, connaissances  spéciales  que  tous  ne  peuvent  avoir,  même 
ks  personnes  les  plus  instiuitus,  et  d'autant  plus  le  commun  dos 
hommes. 


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80  LOI  lËCLAMT  l'exercice  DE  LA  PHAIMAai  (umE»  If*  8) 

Si  donc  les  hommes,  en  général,  ne  pouvant  uonnatire  d'une 
manière  positive  la  véritable  valeur  H  la  vérilable  utilité  des  médi- 
caments, confiant  aveuglément  au  pharmacien  ce  qu'il  y  a  de  plus 
précieux  pour  chacun,  j  our  la  patrie,  pour  l'humanité  entière,  il 
s'ensuit  que  ceux  qui  sont  chargés  àe  veiller  au  bien  de  la  société, 
c'est-à-dire  les  législateurs  et  les  préposés  à  l'exécution  des  lois,  ont 
le  devoir  de  choisir  d'abord  avec  un  soin  extrême  les  hommes  aux- 
quels la  santé  publique  sera  confiée,  puis  d'accorder  à  ces  hommes 
tous  les  moyens  possibles  de  leur  Taire  toutes  les  facilités  pour 
qu'ils  puissent  se  mettre  h  couvert  de  la  nécessité  et  qu'il  ne  soient 
jamais  forcés  de  dévier  du  droit  chemin.  Ces  hommes,  de  leur  cAté, 
élant  seuls  en  état  déjuger  delà  valeur  et  du  prix  des  médica- 
ments, doivent  ofTrir  toutes  les  garanties  possibles  quant  à  l'accom- 
plissement rigoureux  de  leur  devoirs. 

Par  tout  ce  qui  précède,  nous  croyons  avoir  assez  feit  voir  que, 
selon  nous,  la  meilleure  des  lois  sur  l'eiiercice  de  la  pharmacie  et 
celle  qui  offre  le  plus  de  garanties  est  justement  celle  qui  consacre 
le  principe  du  petit  nombre  de  pharmacies,  c'est-à-dire  qui  règle  le 
nombre  des  pharmacies  sur  le  nombre  des  habitants. 

Notre  société,  partant  du  principe  que  la  restriction  du  nombre 
des  pharmacies  en  raison  du  nombre  des  habitants  est  relativement 
meilleure  que  celui  qui  ne  limite  pas  ce  nombre,  au  point  de 
vue  des  inléréts  de  la  société  et  de  celui  aussi  du  progrès  de  la 
science  ;  voyant,  d'autre  part,  que  ce  principe  est  souvent  com- 
battu, et  qu'il  existe  une  certaine  tendance,  dans  les  pays  mêmes 
où  il  esten  vigueur,  à  proclamer  la  liberté  de  l'exercice  de  la  phar- 
macie, a  cru  qu'il  ne  serait  pas  inutile  de  soumettre  à  la  discussion 
du  Congrès  international  la  question  suivante  :  Quelle  est  la  meil- 
leure des  lois  actuellement  existantes  sur  l'exercice  de  la  pharmacie 
au  point  de  vue  de  l'iotérfit  général  de  rhumanilé  ?  Afin  que  cotte 
question,  qui  sans  doute  n'est  pas  nouvelle  puisqu'elle  a  été  sou- 
vent  discutée,  mais  non  encore  épuisée,  soit  de  nouveau  mise  en 
discussion  dans  un  Congrès  international  dont  les  conclusions  ou 
même  la  solution  de  cotte  question  ne  peuvent  certainement  qu'être 
en  plein  accord  av^c  les  progrès  que  fait  l'humanité  à  pas  de  géants 
pour  parvenir  à  l'idéal  de  sa  perfection. 

Sous  l'inspiration  d'idées  plus  générales,  notre  société  a  jugé  qu'il 
serait  également  utile  de  soumettre  aussi  à  la  discussion  du  Congrès 
une  autre  question,  ou  plutôt  (si  l'expression  est  permise)  de  jeter 


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LOI  KtGLAHT  l'kURUCK  DI  L1  PHÂUUCII  (aNKSU  K*  8)  84 

dans  ce  Congrès  une  idée^c'esl-à-dire  ;  celle  d'une  loi  internationale 
qaî  réglerait  l'exercice  de  la  pharmacie. 

Nous  avons  conçu  cette  idée  en  réfléchissant  qu'une  loi  interna* 
tionale  réglant  l'exercice  de  la  pharmacie  pourrait  offrir  plus  de 
garanties  pour  l'accomplissement  des  devoirs  des  pharmaciens  et 
pour  la  sûreté  de  s'^s  droits,  et  aussi  sous  l'influence  du  désir  de 
voir  la  pharmacie  régie  par  des  lois  permanentes. 

Une  loi  internationale,  avons-nous  pensé,  surtout  si  elle  consacre 
le  principe  du  nombre  limité  des  pharmacies  en  raison  de  la  popu- 
lation, ne  peut  que  contribuer  beaucoup  au  progrès  de  la  science  et 
être  fort  utile  au  le  point  de  vue  de  la  santé  des  populations. 

Elle  contribuera  beaucoup  au  progrès  de  la  science,  parce  qu'elle 
sera  sévère  sur  le  choix  des  personnes  et  qu'elle  exigera  des  con- 
naissances beaucoup  plus  étendues  de  la  part  des  pharmaciens 
qu'on  en  exige  aujourd'hui,  elle  voudra  que  le  pharmacien  soit  un 
homme  de  science  dans  toute  l'acceptation  du  mot  et  un  homme 
aussi  de  grande  pratique.  Le  pharmacien,  alors,  c'est-à-dire  celui 
qui  aura  reçu  la  permission  d'élablir  une  pharmacie,  étant  an 
vrai  savant  et  un  praticien  expérimenté,  ne  négligera  pas  la  science 
pour  s'adonner  uniquement  au  commerce,  comme  cela  a  lieu  mal- 
heureusement très  souvent  aujourd'hui;  mais,  étant  habituée  au 
travail  scientifique  et  à  l'élude,  il  cultivera  avec  soin  l'un  et  l'autre, 
et  il  n'y  a  pas  de  doute  que  cette  culture  sera  très  utile  au  progrès 
de  la  science.  Le  zèle  des  pharmaciens  sera,  du  reste,  excité  aussi 
par  les  droits  que  la  loi  leur  accordera,  droits  qui  seront  sévère- 
ment maintenus  et  ne  seront  pas  foulés  aux  pieds  si  facilement 
qu'ils  le  sont  aujourd'hui. 

Elle  contribuera  aussi  beaucoup,  avons-nous  dit,  à  la  santé  des 
habitants  et  voilà  comment  :  en  se  montrant  très  sévère  sur  le  choix 
des  personnes,  elle  organisera  peu  à  peu  un  excellent  corps  phar- 
maceutique au  point  de  vue  social  et  scientifique,  d'autre  part, 
cette  loi  offrant  toute  les  facilités  nécessaires  au  développement  de 
ce  corps  et  veillant  aussi  sur  lui  sévèrement  pour  punir  toute  con- 
travention, elle  préviendra  tout  le  mal  que  l'exercice  défectueux 
de  la  pharmacie  pourrait  causer  aux  habitants. 

On  nous  dira  peut-être  qu'une  loi  internationale  ne  serait  pas 
nécessaire  pour  cela  et  qu'il  suffiraît  que  chaque  nation  fit  chez 
elle  une  loi  sévère  dans  le  sens  que  nous  entendons  et  qu'elle  la 
mtt  en  vigueur. 

Nous  ne  nierons  nullement  la  précision  de  ce  raisonnement. 


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LOI  KÉGuni  E'ixniciCE  Dk  L*  PHAimas  (ârhsxs  ir  8)  82 

mats  on  ne  nous  niera  pas  non  plus  la  supériorité  d'une  loi  inter- 
nationale sur  une  loi  nationale.  Une  loi  na^onale  peut  quelquefois 
être  violée  par  un  gouvernement,  sous  la  pression  d'un  parti,  cela 
se  voit  chez  toutes  les  nations;  une  loi  internationnale,  au  con- 
traire, ne  peut  être  si  facilement  violée  ;  cela  est  incontestable. 

En  examinant  maintenant  la  question  sous  un  autre  point  de 
vue,  nous  trouvons  celle  loi  inlernationnale  presque  nécessaire.  Ce 
point  de  vue,  c'est  celui  de  l'intérêt  que  chaque  nation  doit  sentir 
pour  ses  nationaux,  voyageant  à  l'étranger  ou  qui  y  sont  domici- 
liés. 

Comme  les  gouvernemeuls  prennent  soin  de  la  vie  et  de  la  for- 
tune de  leurs  sujets  h  l'étranger,  ils  doivent  également  prendre 
soin  de  leur  santé  qui  est  la  vie  même,  la  fortune  même  et  qui,  in- 
eonteslablement,  dépend  des  pharmaciens.  Ils  doivent  respective- 
ment s'intéresser  à  l'état  du  la  pharmacie  chez  les  diverses  nations, 
comme  ils  s'intéressent  à  la  sAreté  publique  chez  les  autres  na- 
tions, et  comme  ils  demandent  des  garanties  pour  la  seconde,  ils 
doivent  également  en  demander  pour  la  première.  Or,  quelles  meil- 
leures garanties  pourraient-ils  avoir  que  celle  donnée  par  une  toi 
commune  qui  régirait  l'exercice  de  la  pharmacie? 

Ces  réflexions  nous  ont  portés  à  soumettre^  au  Congrès  interna- 
tional, la  question  suivante  :  S'il  serait  d'une  grande  utilité  pour 
l'humanité  tout  entière,  <|u'une  loi  internationale  régMt  l'exercice 
de  la  pharmacie. 

Celte  idée,  une  fois  admise,  et  l'utilité  de  celte  loi  reconnue,  noire 
société  proposerail  que  le  Congrès  nommât  une  commission  inter- 
nationale choisie  parmi  ses  membres  et  chargée  de  la  rédaction 
d'un  projet  de  loi  inlemnlionalc  sur  l'exercice  de  la  pharmacie, pro- 
jet qui  serait  discuté  au  Congrès  prochain  et  qui,  lorsqu'il  aurait 
été  accepté  par  le  Ongrès,  serait  transmis  aux  divers  gouverne- 
ments, sous  la  forme  d'un  vœu. 

Nous  ne  jugeons  pas  nécessaire  de  plaider  plus  longuement  ca 
sujet,  parce  que  nous  sommes  persuadés  que  vous  sentez  tous  la 
nécessité  d'un  meilleur  avenir  pour  la  pharmacie.  La  position  so- 
ciale où  elle  se  trouve,  n'est  pas  de  celle  où  elle  devrait  se  trouver  et 
dans  laquelle  ses  devoirs  élevés  lui  donne  le  droit  de  se  placer.  La 
pharmacie  non-seulement  est  aujourd'hui  une  science  complète, 
mais  elle  est,  de  plus,  un  ministère  auquel  tout  le  monde  s'intéresse, 
car,  à  raison  de  son  emploi,  elle  peut  être  très  utile  ou  très  nui- 
sible à  la  société. 


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Causes  et  remèdes  du  mépris  que  l'on  porte  partout  à 
la  classe  pharmaceutique, 

Par  M.  le  docteur  Feshànuez  IPARBAGUIRRE. 


Le  rail  lamentable  qui  motive  la  suscrile  épigraphe  n'exige  pas, 
de  ma  part,  un  grand  effort  pour  sa  démonstration,  puisqu'elle  est 
dans  tous  les  esprits,  el  que  ce  n'est  pas  dans  tel  ou  tel  endroit, 
mais  partout,  qu'on  considère  le  pharmacien  plutdt  comme  un  mar- 
chand instruit  qui  vend  trop  cher  ses  marchandises  que  comme  un 
homme  d'études,  dont  il  faut  solliciter  et  payer  les  connaissances 
scientifiques. 

Mais  s'il  y  a  un  pays  où  cette  idée,  aussi  erronée  que  déplorable, 
soit  enracinée  et  admise  comme  un  axiome,  c'est  en  Espagne;  pré- 
cisément là  où  celte  profession  est  ofiiciellemenl  mise  au  niveau  des 
autres  carrières  universitaires  et  professionuelles,  el  ou  les  pharma- 
ciens donaenl  de  constantes  et  remarquables  preuves  de  leur 
amour  pour  ta  science  et  de  leur  aptitude  à  la  cultiver. 

Il  ne  sera  pas  inutile  que  je  vous  décrive,  quoique  très  briève- 
ment, la  très  triste  situation  que  traverse  la  proression  en  Espagne, 
et  les  vexations  dont,  dernièrement,  nous  avons  été,  el  nous  som- 
mes encore  les  victimes  ;  parce  que,  entendex-le  bien,  c'est  l'étincelle 
qui  produit  l'incendie,  el  quand  celui-ci  atteint  toulo  la  nation  et 
arrive  aux  Pyrénées,  il  n'y  a  pas  de  raison  pour  qu'il  s'arrête  là. 
C'est  donc  un  cri  d'alarme,  de  même  qu'une  plainte  amère,  que  je 
viens,  aujourd'hui,  pousser  devant  le  6*  Congrès  international  phar- 
maceutique. Et  c'est  dans  l'intérêt  de  tous  d'écouter  et  de  tâcher  de 
remédier  au  mal,  autant  qu'il  est  possible. 

Je  n'ai  pas  ic  besoin  de  vous  rappeler  le  progrès  qui  s'est  toujours 
produit,  dans  ma  chère  pairie,  en  pharmacie,  et  surtout  à  la  fin  du 
derniersiècleelau  commencement  du  siècleacluel,je  peux  présenter 
comme  un  éloquent  monument  les  deux  éditions  de  la  pharmacopée 
madrilène,  que  vous  connaissez  tous,  et  la  brillante  histoire  des  Col- 


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Si  lAPPOBT  DR  M.  F.  IPÂlRlGUnKB  (iNIfEtB  K>  9) 

lèges,  surtout  celle  du  Collège  des  Pharmaciens  de  Madrid,  pendant 
les  cent  quarante-huit  années  de  son  existence,  histoire  dont  je  vous 
présente  le  résumé  au  nom  de  cette  illustre  société  que  j'ai  l'hoaueur 
de  représenter.  Vous  savez  très  bien  que  l'enseignement  profes- 
sionnel, développé  rapidement,  atteignit  bientdt,  en  Espagne,  uno 
place  honorable  parmi  les  autres  facultés,  dont  aucune  ne  le  sur- 
passe aujourd'hui  officiellement.  Il  est  vrai  aussi  que  nos  con- 
frères d'au-delà  des  Pyrénées  ne  s'endorment  pas  sur  leurs  lauriers, 
et,  après  avoir  employé  o  ou  6  ans  pour  le  baccalauréat,  5  au  moins 
aussi  pour  l'étude  consciencieuse  de  l'histoire  naturelle  complète, 
pour  la  matière  médicale  des  trois  règnes,  pour  la  chimie  inorgani- 
que et  organique,  pour  les  prépartions  galéniques  et  pour  pratiquer 
toutes  ces  connaissances  théoriques,  ainsi  qu'un  cours  pour  l'ana- 
lyse chimique  appliquée  aux  sciences  médicales  et  pour  l'histoire 
de  ces  sciences,  point  d'union  avec  la  Faculté  de  médecine  qui  cons- 
titue notre  doctorat,  ils  s'adonnent,  pendant  qu'ils  exercent  leur 
profession,  à  l'élude  des  sciences  physiques,  chimiques  et  natu- 
relles, a  renseignement  public,  dont  ils  occupent  les  chaires  dans 
plusieurs  villes,  à  la  publicaiion  d'excellents  ouvrages,  revues  et 
journaux  eu  nombre  considérable.  Ils  ont  ouvert,  dans  les  derniers 
temps,  une  très  importante  Exposition  scientifique  professionnelle, 
présidée  par  le  Roi  et  admirée  par  tous,  ils  ont  réuni  un  Congrès 
national  et  ils  ont  organisé  des  sociétés  comme  la  Pharmaceutique 
espagjule  à  Barcelone,  qui  m'a  honoré  aussi  de  sa  représentation, 
en  réalisant  partout  un  vrai  et  positif  progrès  d'union  et  d'indépen- 
dance industrielle,  sur  lequel  vous  pouvez  vous  renseigner  par  les 
documents  et  les  rapports  que  j'ai  l'honneur  de  vous  offrir. 

Hais  si  tous  ces  efforts,  faits  sans  arrières  pensées  et  avec 
la  plus  grande  spontanéité,  ont,  dans  quelques  moments,  provoqué 
l'admiration  et  les  applaudissements  du  monde  scicnLilique,  ils  n'ont 
pas  eu  assez  de  force  pour  enlever  la  défavorable  idée  que  le 
vulgaire  se  fait  de  nous,  et,  malheureusement,  il  faut  donner  ici  au 
mot  mdgaire  une  extension  très  considérable,  pour  y  placer  à  cAté 
des  ouvriers  et  des  domeUiques,  qui  sont  le  plus  souvent  venus 
à  nos  débits,  le  général  et  le  ministre  qui,  peut-âlre,  parce  qu'ils 
ne  les  fréquentent  pas,  ignorent  ce  que  nous  devons  savoir  et  pra- 
tiquer. 

Comment  comprendriez-vous  autrement  qu'on  ait  pu  décréter,  en 
Espagne,  l'ouverture  au  public  des  pharmacies  des  bApilaux  mili- 
taires, servies  par  les  pharmaciens  du  corps  de  santé,  qui  ont  leurs 


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lAPPOBT  BE  M.  F.  IFAKKAGUISSE  (àIITIEXE  N'  9)  SK 

appoiatements  pour  vivre;  celles-ci  ressortent  du  gouvememeat  ou 
de  l'admiaistralion  militaire,  qui  n'ayant  pas  besoin  de  vivre  du 
bénéfice  comme  le  pbarmacieQ  civil,  donne  les  médicaments  au  prix 
de  revient  ou  avec  40  p.  c.  de  bénéfice?  ())  Qu'est-ce  qui  en 
résulte?  Que  le  public,  assez  prévenu  contre  nous  et  habitué  à  voir 
dans  le  prix  des  médicaments,  plutôt  que  tes  honoraires  de  l'homme 
de  science,  le  bénéâce  du  marchand^  ouvre  les  yeux  et  observe  que 
le  sulfate  de  quinine,  par  exemple,  qu'il  trouve  chez  nous  à  deux 
francs  le  gramme,  coûte  seulement  dans  les  pharmacies  mililaîres 
35  ou  30  centimes.  Et  comme  il  n'est  pas  facile  d'empêcher  que 
tout  le  monde  s'adresse  à  ces  pharmacies  et  qu'on  ne  l'empêche 
pas;  dans  un  avenir  très-prochain  il  faudra  fermernos  pharma- 
cies, et  alors  l'existence  ae  sera  possible  que  pour  les  pharmaciens 
militaires  qui  n'ont  pas  su  se  rappeler  que,  dans  cette  occasion,  ils 
devaient  être  plutôt  pharmaciens  que  militaires,  et  qu'ils  devaient 
se  refuser  à  un  service  qui  n'est  pas  dans  leurs  devoirs,  puis- 
que les  lois  d'Espagne  disposent  que  les  pharmaciens,  leurs  veuves 
ou  leurs  orphelins  peuvent  seuls  tenir  ouverte  une  pharmacie, 
et  que  les  hêpitaus  ne  le  peuvent  que  pour  leur  service  exclusif. 

Le  bit  vous  étonnera  parce  que  vous  ne  pouviez  penser  à  UD  sem- 
blable abus,  vous  protesterez  unanimement  et  avec  l'énergie  avec 
laquelle  nous  l'avons  fait  ;  mais  ne  vous  contenterez  pas  de  cela, 
parce  que  celui  <^i  méconnaît  les  droits  d'une  classe  et  les  foule  aux 
pieds  ne  peut  que  rire  de  votre  protestation.  Cherchez  plutôt, 
avec  moi,  la  cause  principale  qui  a  rendu  possible  cet  abus,  et  vous 
la  trouverez  dans  l'injuste  et  humiliante  idée  qu'en  Espagne,  plus 
qu'ailleurs,  on  a  de  la  classe  pharmaceutique. 

Voilà  pourquoi  je  vous  disais  tout  à  l'heure  que  le  malheur  qui, 
aujourd'hui,  mine  les  pharmaciens  espagnols,  est  pour  vous,  pour 
tous,  une  menace,  parce  que,  pendant  qu'où  ne  vous  considère  au- 
tant  que  vous  le  méritez,  vous  avez  le  danger  qu'on  vous  foule  aux 
pieds  et  qu'on  vous  ruine  comme  nous. 

Revenons  donc  aux  causes  de  notre  décadence.  Sera-t-elle  peut- 
être  due  à  l'insuffisante  illustration  de  la  classa  pharmaceutique?  Loin 
de  là,  je  crois  et  je  le  dis  sans  modestie,  nous  savons  tout  ce  qu'il 
nous  fout  et  davantage.  Pourquoi  donc  méconnalt-on  notre  aupério- 

(I)  Gela  se  tait  pour  protéger  la  classe  mililDire  qni,  ce  ri  ai  ne  rue  ni,  mérite  et  a 
beeDÎn  de  cette  protection,  mais  II  y  a  des  moyeDa  pins  directs  et  plus  positlFs 
et  qui,  BurtDut,  ne  ruinent  paa  une  claeae  pour  en  favoriser  une  autre. 


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S6  UPPOKT  DB  1.  P.  IPAIRAflinilB  (uNIXE  11*  9) 

rilé  et  ooua  égale-  t-on  au  marchand?  La  raison  est  très  simple  à 
mon  avis  :  c'est  parce  que,  comme  luij  nous  exer^ns  une  profes- 
sion. De  même  que  les  anciens  apothicaires  qui  ne  faisaient  pas 
d'études,  nous  avons  des  boutiques  ouvertes  au  public,  avec  des 
devantures,  des  comptoirs  et  même  des  vitrines,  tout  un  chacun 
y  pénètre,  sans  difiiculté,  toute  personne  peut  y  demander,  par 
écrit  ou  verbalement,  10  ou  5  centimes  de  n'importe  quelle  sub- 
stance, dont  elle  connaît  la  valeur,  très  inférieure  à  cellj  qu'on 
exige  d'elle;  elle  croira  avoir  même  le  droit  de  marchander,  et 
nous  ne  serons,  pour  le  vulgaire  (il  fout  ne  pas  oublier  Teitension 
du  mot  vulgaire),  que  des  marchands,  et  encore  des  marchands 
qui  réalisent  un  bénéfice  exagéré. 

Il  n'y  a  doue,  à  mon  avis,  d'autre  remède  que  de  changer  radica- 
lement la  foçon  d'exercer  la  profession. 

Pourquoi,  au  lieu  d'avoir  une  boutique  ouverte  au  public,  n'au- 
rions-nous  pas,  comme  l'avocat,  le  médecin,  un  cabinet  de  consulta- 
tion où  l'on  payât  d'abord  des  honoraires  plus  ou  moins  élevés, 
mais  toujours  comme  honoraires  de  consultation  '  Les  médicaments 
devraient  être  soumis  au  prix  de  revient,  et  c'est  ainsi  que  le 
public,  tout  à  bit  étranger  à  nos  laboratoires,  saurait,  qu'en  péné- 
trant dans  notre  cabinet,  il  paierait  la  science  du  savant  et,  plus 
lard,  quand  il  recevrait  le  médicament,  rétribuerait  la  dépense  faite 
pour  la  préparation.  C'est  de  cette  bçon  qu'il  se  convaincrait  qu'on 
ne  lui  vend  pas  cher,  mais  qu'on  lui  fait  payer  la  science  du  phar- 
macien, comme  ou  lui  foit  payer  la  science  du  médecin,  de  l'avocat, 
etc.  Ce  serait  donner  aux  choses  leur  vrai  nom  et  les  mettre  à 
leur  juste  place. 

Mais  on  me  dira  qu'il  est  impossible  de  faire  payer  des  droits  de 
oonsullation  à  celui  qui  demande  seulement  un  peu  de  fleur  de 
mauve  pour  guérir  un  rhume.  Eh  bien,  la  fleur  de  mauve,  comme 
tous  les  médicaments  naturels  el  inofTensifs  devraient  être  vendus 
par  les  droguistes  ou  herboristes,  et,  au  contraire,  les  médicaments 
composés  et  même  les  simples  qui  ont  une  action  marquée,  devraient 
toujours  être  demandés  par  prescription  écrite  d'un  médecin,  livrés 
seulement  dans  nos  pharmacies  et  tout  à  fait  préparés  pour  les  ap- 
pliquer ;  c'est-à-dire  qu'il  faudrait  supprimer  ce  que  l'on  appelle  la 
médication  domestique  dans  tous  les  cas  où  il  s'agit  d'une  substance 
active,  et  je  pense  que  le  malade  n'y  perdrait  rien.  Quant  aux  spé- 
cialités, ni  le  pharmacien,  ni  personne  ne  devrait  les  livrer  :  des 
médicaments  secrets  de  composition  constante,  peut-être  altérés, 


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UPPORI  DE  M.  F.  IPIBBAGUIRRB  (uNEXE  If"  9)  87 

ne  peuvent  poiot  être  employés  au  Dom  de  la  science  qui,  d'ail- 
leurs, n'admet  pas  même  les  spécialités  connues,  puisque  dans 
chaque  maladie,  dans  chaque  malade  et  dans  chaque  moment,  il 
Ikut  rigoureusement  changer  les  médicaments,  changer  les  doses  et 
foire  de  conslantes  variations. 

Si  vous  croyez,  mes  chers  et  honorables  confrères,  que  ces  idées 
sont  d'une  réalisation  difTicile,  ce  n'est  pas  une  raison  pour  lus  aban- 
donner, pourvu  qu'elles  soient  efficaces;  il  faut  toujours  aux  grands 
uuiux  de  grands  remèdes.  Si  vous  pensez  qu'elles  sont  insuffisantes, 
alors  cherchez  d'un  autre  cdté,  je  ne  trouve  que  cela  pour  y  remé- 
dier. Si,  enfin,  vous  jugez  qu'ils  sont  irréparables...,  alors  marchons 
résignés  à  la  mort,  mais,  en  embrassant  noire  drapeau ,  mourrons  en 
proclamant  que  nous  sommes  Als  de  la  science,  et,  au  nom  de  la 
science,  protestons  énergiquement  contre  l'ignorance  qui  la  mécon- 
naît  et  la  Toule  aux  pieds. 


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SPâOUkOlN 


FALSIFICATION  DE  LA  CHICORÉE 

par   E.  Van  de  Vvyere,  pharmacien,  à  Bruxelles. 


Sa  nature  et  sa  préparation. 

La  chicorée  du  commerce  est  le  produit  de  la  moulure,  en  poudre 
plus  ou  moins  fine,  de  la  racine  torréBée  du  Cichoriutn  ititt/but 
(Linné)  de  la  Emilie  des  synanthérées. 

Les  racines  destinées  à  ta  torréfaclion  sont  arrachées  à  la  fin  de 
l'automne,  on  les  monde  de  leurs  feuilles  el  on  les  place  en  tas  dans 
des  silos  que  l'on  recouvre  de  paille  pour  les  préserver  de  la  gelée. 

Lorsque  la  récolte  est  faite,  on  les  coupe  d'abord  longitudînale- 
ment,  puis  transversalement,  et  on  les  porte  dans  les  lourailles  ou 
séchoirs. 

La  section  et  la  dessication  des  racines  se  fait  aujourd'hui  sans 
laver  celles-ci;  jadis,  on  leur  enlevait  la  terre  adhérente  par  un 
lavage  soigné;  cette  opération  a  été  abandonnée;  les  fobricants  de 
chicorée  torréfiée  prétendent  qu'elle  leur  enlève  une  partie  de  leur 
valeur.  Celte  allégation  n'a  aucun  fondement,  elle  n'a  d'autre  but 
que  de  favoriser  l'introduction  dans  la  chicorée  du  commerce  d'une 
partie  de  matières  terreuses. 

Les  racines  desséchées  prennent  le  nom  de  cassettes. 

On  passe  ces  cossetles  à  l'aide  de  claies  et  on  sépare  ainsi  les 
racines,  des  radicelles,  des  parties  menues  des  racines,  d'une  grande 
partie  de  la  terre.  Ces  passures  ont  reçu  le  nom  de  touraillons  de 
chicorée.  Ils  ont  une  valeur  six  ou  sept  fois  moindre  que  celle  des 
cossettes. 

La  racine,  après  dessication,  est  torréâée,  puis  moulue.  Oq  blute 
le  produit  de  la  mouture  et  oa  sépare  la  poudre,  des  graina  plus  on 


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90  VAUlFlUnON  U  U  CHICOKftK  (ÂmEXl  N*  1 0) 

moioa  volumineux.  Le  blutage  donne  la  chicorée  en  poudre,  la  chi- 
corée semoule  et  la  chicorée  tapioka,  suivant  que  les  parties  moulues 
présentent  la  grandeur  des  grains  de  semoule  oU  de  lapioka.  Nos 
fabricants  font  presque  tous  cinq  numéros  de  chicorée  : 
Chicorée  tapioka  gros  grain. 

<  <      petit  grain. 

c        semoule  gros  grain. 

c  f       petit  grain. 

c        en  poudre. 

Falsiûcations  de  la  chicorée. 

La  chicorée  est  l'objet  de  nombreuses  lâlsificalions  ;  les  matières 
les  plus  usuelles  qui  servent  à  l'adullération  de  ce  produit  sont  :  les 
matières  terreuses,  la  tourbe  et  la  pulpe  épuisée  de  betteraves 
torréfiées. 

D'autres  matières  ont  été  signalées  comme  servant  à  fôlsifler  la 
chicorée;  ce  sont  :  le  marc  de  café  épuisé;  le  pain  torréfié;  les 
cariopses  d'orge,  de  maïs,  d'avoine;  les  graines  de  pois,  de  féve- 
roles,  de  lupins,  de  haricots  torréfiés  ;  les  débris  de  semoule  ou  de 
vermicelle  torréfiés  ;  les  glands  de  chêne  torréfiés  ;  les  touraillons 
de  brasseries  ou  de  distilieiies;  les  pulpes  de  semences  de  ricin; 
le  noir  animal  épuisé  (résidu  des  raffineries)  ;  le  charbon  de  bois  ; 
le  bois  carbonisé  et  moulu  ;  les  coques  de  cacao  ;  la  poudre  de 
vieilles  écorces  ;  les  débris  de  carottes  et  de  raves. 

On  la  colore  souvent  avec  de  l'ocre  rouge,  dite  rouge  de  Prusse. 

Ces  dernières  falsifications  sont  ptUs  rares,  plusieurs  d'entre  elles 
ne  présenteraient  aucun  avantage  pour  les  négociants  malhonnêtes, 
attendu  que  leur  prix  de  revient  est  aussi  élevé,  sinon  plus  élevé, 
qae  celui  du  la  chicorée. 

Caractères  physiques  et  chimiques. 

La  chicorée  bien  préparée  doit  se  présenter  sous  forme  d'une 
poudre  plus  ou  moins  tenue,  d'une  couleur  brune  rougoâlre;  elle 
ne  peut  pas  être  trop,  ni  trop  peu  torréfiée,  ni  adhérente,  ni  poisseuse. 

Elle  ne  peut  pas  contenir  plus  de  12  à  13  p.  c.  d'eau. 

£lle  doit  renfermer  de  i5  à  65  p.  c.  de  matières  solubles  dans 
t'eaa  bouillante. 

Après  incinération,  elle  ne  peut  pas  laisser  plus  de  7  p.  c.  de 
cendres. 


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Falsification  de  u  cbicoMi  («hhbie  ir  1 0)  91 

Lorsqu'on  la  traite  par  )e  chlorororme  bouillant,  il  ne  Taul  pas  que 
ce  liquide  lui  enlève  ane  matière  bilumineuse. 

La  décoction  de  chicorée  diluée  ne  peut  bleuir  par  l'addition  d'un 
peu  d'eau  iodée. 

La  même  décoction  ne  doit  pas  prendre  une  teinte  noire  ni  verdâ- 
tre,  lorsqu'on  y  ajoute  quelques  gouttes  d'une  dissolution  de  sulfate 
de  peroxyde  de  fer. 

La  chicorée  doit,  lorsqu'on  la  projette  sur  de  l'eau,  gagner  rapi- 
dement le  fond  du  vaae  qui  contient  l'eau. 

Moyens  usuels  et  faciles  pour  reconnaître  si  une 
chicorée  est  pure. 

L'acheteur  pourra  reconnaître  difficilement  si  la  chicorée  qu'il 
achète  est  pure;  toutefois,  il  rejetera  comme  impure  toute  chicorée 
renfermant  plus  de  t3  p.  c.  d'eau;  toute  chicorée  qui  renfermerait 
moins  de  45  p.  c.  de  matières  solubles;  toute  chicorée  qui  renfer- 
merait trop  de  matières  terreuses  ou  qui,  lorsqu'on  la  projetterait 
sur  de  l'eau  ne  gagnerait  pas  le  fond  du  vase. 

A  ces  Qns,  nous  conseillons  aux  ménagères  les  opérations  sui- 
vantes :  elles  prendront  1 00  grammes  de  chicorée  qu'elles  étendront 
sur  une  assiette  plate.  Elles  prendront  le  poids  de  l'assiette  et  de  la 
chicorée,  puis  l'introduiront  dans  un  four  dont  la  température  ne 
dépassera  point1$0°  C.(1).  Lorsqu'elles  auront  constaté,  après  plu- 
sieurs pesées,  que  la  chicorée  ne  perd  plus  de  son  poids, elles  note- 
ront le  poids  perdu  qui  correspondraàlaquaDtité  d'eau  hygroscopique 
de  la  chicorée.  Cotte  quantité  ne  doit  pas  être  supérieure  à 
13  grammes. 

Elles  introduiront  dans  une  bourse  à  café  bien  sèche,  100  gram- 
mes de  chicorée  et  pèseront  le  sac  et  son  contenu.  Elles  tiendront 
note  de  ce  poids  (supposons-le  égal  à  330  grammes).  Puis  elles 
verseront,  sur  la  chicorée,  de  l'eau  bouillante  aussi  longtemps  que 
le  liquide  qui  s'en  écoule  est  coloré.  Lorsque  l'infusion  sera  inco- 
lore, elles  mettront  la  bourse  h  sécher  dans  un  four  dont  la  tempé- 
rature est  au  moins  de  100°  et  n'excède  point  180".  Lorsqu'elles 
auront  constaté,  après  quelques  pesées,  que  la  bourse  ne  perd  plus 
de  son   poids,  elles  en  feront  une  pesée  exacte  (supposons  qu'elle 

(1)  Noas  Indiquons  t8(>>  C.  parce  que  c'est  à  ceue  tempéraiare  sealement  que 
'on  peut  obtenir  la  dessicatioa  complète  de  la  tourbe. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


9S  FusmuTioii  m  là  caicoxti  (umxi  ir  10) 

pèse  S<6  grammes).  Sonstrayanl  alors  ce  poids  du  premier,  tlb 
auront  la  quantité  de  matières  solubles  d3.ns  l'eaa.  Ce  chiSn  k 
devra  pas  être  inférieur  à  i5. 

(Dans  l'occurence,  nous  aurons  î'àd  —  216^  34.  Ce  qui  indiqai 
que  la  chicorée  couteuait  seulement  34  p.  c.  de  matières  sohtblij 
et  que  par  suite  elle  est  mauvaise.)  • 

Un  troisième  essai  pratique  consiste  à  projeter  une  certaine  qniï- 
tilé  de  chicorée  dans  de  l'eau  contenue  dans  un  verre  à  champi^ 
ou  à  bock. 

La  chicorée  non  graissée  et  les  matières  terreuses  gagoeronlle 
fond  du  verre  ;  s'il  y  a  des  matières  étrangères  l^res,  elles  sur- 
nageront. Il  pourra  arriver  cependant  que  les  parties  Bbreoseidii 
collet,  si  elles  n'ont  pas  été  enlevées,  surnagent. 

Lorsqu'on  les  aura  enlevées,  on  pourra  agiter  fortement  les  par- 
ties submergées,  puis  les  laisser  se  déposer.  Les  matières  terrenss 
ajoutées  gagneront,  généralement,  le  fond  du  verre  avant  les  parti- 
cules de  chicorée. 

Lorsque  le  depdt  sera  effectué,  on  décantera  l'eau,  oo  enlèvera  Is 
parties  organiques  et  on  pourra  s'assurer  assez  approximatireaKit 
de  la  quantité  de  matières  terreuses  ajoutées. 

Moyens  scientiâques  pour  recherchar  les  £&lsiflcatiaiis 
de  la  chicorée. 

Pour  s'assurer  de  la  pureté  de  la  chicorée,  on  devra  la  soQmellK 
à  une  série  d'examens  chimiques  et  microscopiques. 

Une  première  opération  consiste  dans  le  dosage  de  l'eau.  ft>  pcM 
une  cerlaioe  quantité  de  chicorée,  1 0  grammes  par  exemple,  et  m 
b  soumet  à  une  dessication  prolongée  dans  une  étuve  où  la  tempé- 
rature se  rapproche  de  180°  G.  Lorsqu'elle  ne  perd  pins  île  son 
poids,  on  la  pèse  et  la  différence  de  poids  indique  la  lenenreo  eaa 
Ce  poids  ne  doit  pas  excéder  12  à  13  p.  c.  Si  la  chicorée,  sans  vtK 
mouillée,  indique  une  teneur  plus  considérable  d'humidilé,  il  ; 
aura  de  fortes  présomptions  qu'elle  contienne  de  la  tourbe.  La  toarbt 
renferme,  même  lorsqu'elle  est  bien  desséchée  à  l'air,  (6  à  iO  p- 1. 
d'eau,  souvent  même  30  p.  c,  qu'on  no  peut  dégager  qu'à  cellt;  irni- 
pérature  d'environ  180'C. 

Une  seconde  opération  servira  à  déterminer  la  quantité  decenilKS 
que  laisse  une  chicorée,  et  les  éléments  dont  se  compose  teOt 
cendre.  A  cet  effet,  on  pèsera  10  grammes  de  chicorée,  parfaUemat 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


PILSIFICATIOH  DE  LA  CHICORfiE  (aHHEXB  If  10)  93 

léchée,  et  OD  les  90umetlra  à  l'incinératioD.  Cette  opératioD  [>eut  se 
faire  dans  une  capsule  en  porcelaine,  chauffée  dans  un  Tourneaa  à 
gaz  ou  au  moyen  d'un  bec  de  Bunsen  ou  d'une  bonne  lampe  à 
alcool. 

Lorsque  la  masse  est  transformée  en  charbon,  on  laisse  le  char- 
bon se  consumer  lentement,  puis  on  cbaufTe  les  cendres  jusqu'à 
destruction  complète  de  toutes  les  parties  charbonneuses  et  jusqu'à 
ce  que  la  calcinalion  ne  fasse  plus  perdre  de  poids  au  contenu  de 
la  capsule. 

Le  poids  des  cendres  ne  doit  pas  être  supérieur  à  7  p.  c. 

La  plupart  des  auteurs,  fiolley,  Hassail,  Heuzé,  admettent  qu'âne 
chicorée  pure,  séchée  à  100°,  laisse  de  4  à  6  1/S  p.  c.  de  résidu  à 
l'incinération. 

M,  le  professeur  Swarts,  de  Gand,  a  fait  plusieurs  déterminations 
de  cendres.  Les  chicorées  semoule  et  tapioka,  ainsi  que  les  chicorées 
préparées  avec  des  racines  lavées  lui  ont  laissé  une  teneur,  variant 
de  3,7  à  4,5  grammes  p.  c.  En  analysant  de  bonnes  chicorées  du 
commerce,  il  est  arrivé  à  6  ou  6,5  p.  c.  de  cendres. 

H.  Swarts  conclutque  la  teneur  moyenne  et  normale  d'unechico- 
rée  bien  préparée  et  exempte  de  terre  adhérente  est  de  i  p.  c.  de 
cendres.  Il  admet  S, 5  p.  c.  supplémentaires,  comme  tolérance  pour 
le  sable  qui  peut  adhérer  aux  racines. 

M.  Feneulle  a  constaté  que  la  cossetle  brossée,  pulvérisée  et 
séchée,  laissait  i,5  p.  c.  de  cendres. 

La  chicorée,  mondée  et  lavée  avec  soin,  a  donné  à  HH.  Lassaigne 
et  Chevalier,  un  produit  ne  contenant  que  2,7  p.  c.  de  matières  mi- 
nérales. 

Les  quantités  do  cendres,  fournies  par  des  chicorées  exemptes 
de  matières  terreuses  adhérentes  dans  diverses  expériences  entre- 
prises par  .M.  Lassaigne,  oscillaient  entre  3,7  et  i,9  p.  c. 

M.  Chevalier,  fils,  a  trouvé  une  moyenne  de  7  à  8  p.  c.  de  cen- 
dres pour  les  semoules  et  lapiokas,  et  de  10  à  12  p.  c.  pour  les 
poudres. 

Nous  estimons  que  ces  cfaiffres  sont  trop  élevés,  nos  expériences 
personnelles  ont  confirmé  les  quantités  constatées  par  M.  le  profes- 
seur Swarts. 

Nous  croyons  qu'en  indiquant  comme  extrême  limite  de  pureté  le 
chiffre  entier  de  7  p.  c,  nous  restons  dans  les  limites  de  la  tolérance 
rationnelle. 

Une  instruction  du  2iS  juillet  1813,  publiée  par  le  minisbv  de 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


9i  riLSiriUTioH  de  là  cbicorés  (juinexb  ir  40) 

l'agricullure  de  France,  porte  que  la  chicorée  en  poudre  est  pars 
quand  elle  ne  donne  pas  au-delà  de  5  à  6  p.  c.  d'ane  cendre  gri- 
sâtre, après  avoir  été  incinérée. 

Malgré  celte  instruction,  les  tribunaux,  en  France,  ont  admis  que 
les  quantités  de  cendres  ne  doivent  pas  dépasser  10  à  ii  p.  c.  Ce 
chiffre,  trop  élevé  cependant,  dit  M.  Girard,  a  dû  être  adopté  par  les 
tribunaux,  vu  les  réclamations  des  Tabricants  qui  ont  prétendu  qu'il 
leur  était  complètement  impossible,  même  par  plusieurs  lavages,  de 
débarrasser  les  racines  de  chicorée  de  la  terre  adhérente.  On  a  fait 
droit  à  leur  demande  et  on  a  toléré  un  complément  d'environ  5  p.  c. 

11  est  certain  qu'on  pourra  trouver  des  chicorées  fournissant  des 
proportions  beaucoup  plus  considérables  de  cendres,  sans  que  pour 
cela  il  y  ait  falsilication  proprement  dite.  Des  fabricants  pourront 
travailler  des  racines  forlemeut  chargées  de  boue  séchée,  sous  pré- 
texte que  le  lavaf^e  des  racines  n'est  pas  entré  dans  la  pratique 
industrielle  ou  altère  la  qualité  des  racines;  ils  pourront  même  ajou- 
ter une  certaine  quantité  de  touraillons  et  augmenter,  de  cette  foçon, 
la  proportion  de  cendres,  mais  cette  Taçon  d'agir  produira  évidem- 
ment une  marchandise  d'une  qualité  inférieure,  d'une  valeur  réelle 
moindre  et  qu'il  ne  devrait  pas  être  permis  de  vendre  comme  de 
la  chicorée,  sans  qu'elle  ne  porte  une  mention  spéciale  qui  la  bsse 
distinguer  de  la  chicorée  pure  (1). 

La  moralité  industrielle  exige  que,  dans  ce  cas,  on  mentionne  aar 
la  marchandise  qu'elle  n'est  point  de  première  qualité. 

Nous  pensons  qu'une  disposition  légale  devrait  forcer  les  fobri- 
cants,  lorsque  leur  chicorée  renfermerait  plus  de  7  p.  c.  de  cendres, 
d'inscrire  sur  leurs  factures  et  étiquettes  f  chicorée  renfermant 
autant  de  matières  étrangères.  > 

Tonte  quantité  de  cendres,  supérieure  à  7  p.  c.  indique  donc  une 


(I)  Le  fait  s'est  passé  A  firnielles,  il  y  a  qnelqnes  années.  Dn  négociant  fat 
poursuivi  ponr  SToirvendiideta  chicorée,  it ans  laquelle  l'analyse  avait  dëmoo- 
tri4  la  présence  d'envlion  20  p.  c.  de  matières  terreuses  (elle  lalsssit  de  30  t 
26  p.  c.  de  cendres). 

Le»  fabricants.legsienrsT.deB.,  soutinrent  qu'ils  r'ajoutsient  aucune poKlon 
de  mallires  terreuses  i  leurs  proijuils.  De  la  chicorée,  contenant  une  certaine 
quantité  de  touraîllans  TuttorréOée,  en  présence  de  lémdns,  puis  moulue  et 
blutée.  Le  blutage  donna  'ii  p  c.  de  pouilre.  Celle  poudre  contenait  toute  la 
matière  terreuse  de  la  masse,  elle  Inissn  38  p.  c.  de  résidu.  Les  69  p.  c.  de  se- 
moule et  de  laploka  ne  donnèrent  que  7  p.  c  ,  en  moyenne,  de  réildu.  La  pour- 
suite fut  abandonnée  en  présence  dece  résultat. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


FALSinCATION  DE  LA  CHlCOBtE  (llfnEU  H*  1  0)  95 

allératioD  de  produit.  Cette  augmenlation  peal  être  le  résaltat  d'un 
excès  de  matières  terreuses. 

Elle  peut  aussi  provenir  de  la  présence  d'une  certaine  quantité  de 
tourbe.  Toutefois,  certaines  tourbes  fouruissent  peu  de  cendres, 
c'est  ainsi  que  des  tourbes  ne  donnent  que  5  à  6  p.  c.  de  résidus  et 
que  d'autres  laissent  de  8  à  20  p.  c.  de  cendres. 

La  présence  de  la  pulpe  épuisée  de  betteraves  torréBées  aura 
presque  toujours  pour  résultat,  d'augmenter  les  quantités  de  cen- 
dres. 

Cette  pulpe  épuisée  est  presque  uniquement  composée  de  matières 
organiques  insolubles,  contenant  un  peu  de  sucre  et  beaucoup  de 
sels,  parmi  lesquels  domine  l'oxalate  de  calcium  qui,  ensuite  de  la 
décomposition  subie  pendant  la  torréfôctîon,  se  transforme  en  carbo- 
nate de  calcium. 

La  pulpe  épuisée  de  betteraves  laisse,  en  moyenne,  après  calci- 
nation,  18  p.  c.  de  résida  lîie. 

L'analyse  des  cendres  fournira  souvent  des  données  précieuses. 
La  cbicorée  donne  une  cendre  dont  la  composition  centésimale  se 
rapproche  des  chiffres  suivants  : 

Potasse de  2i,88  à  3S,07 

Soude S,Oi  h   3,81 

Chaux 5,00  à    9,60 

Magnésie 3,i2  à    7,22 

Alumine 3,43  à    5,82 

Acide  sulfurique     ....  5,38  à  10,53 

Chlore 3,23  à    4,68 

Acide  carbonique    ....  2,80  à    3,19 

Acide  phosphorique               .  6,65  à  11,27 

Silice 2,61  à  i2,75 

Les  cendres  de  la  tourbe  présentent  la  composition  moyenne  ci- 
après  : 

Potasse_^ 1,93 

Soude  " 0,99 

Cbauï 31,08 

.Magnésie 2,10 

Oxyde  de  fer 15,07 

Alumine 33,93 

Acide  phosphorique i,ii 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


96  FAUtnUTIOH  DB  U  CBICOItB  (iRMXE  H*  10) 

Acide  sulTurique 6,83 

Chlorure  de  sodium 0,06 

Silice 3,55 

La  pulpe  de  betleraves  épuisée  donne  une  cendre  presque  uni- 
quement composée  de  carbonate  ie  calcium,  d'un  peu  de  phos- 
phate de  calcium,  de  magnésie,  d'alumine  et  d'oxyde  de  fer.  Les 
chlorures  et  sels  alcalins  s'y  trouvent  en  proportions  très  minimes, 
attendu  qu'ils  sont  éliminés  dans  le  suc  de  la  betterave,  lorsqu'on 
exprime  la  pulpe  ou  lorsqu'on  soumet  la  racine  à  la  dialyse. 

Toute  cendre  de  chicorée  qui  ne  fournirait  pas,  au  moins,  30  p.  c. 
de  sels  alcalins  solubles,  doit  être  considérée  comme  suspecte. 

Si  l'alumine  domine  dans  les  sels  insolubles,  il  y  a  présomption 
de  la  présence  de  la  tourbe,  si,  au  contraire,  le  carbonate  de  calcium 
s'y  trouve  en  forte  proportion,  on  pourra  craindre  la  présence  de  la 
pulpe  épuisée  de  la  betterave. 

Un  troisième  essai  aura  pour  but  de  déterminer  la  quantité  de 
matières  solubles  que  renferme  la  chicorée. 

A  cet  effet,  on  prend  10  (grammes  de  la  chicorée  séchée  et  on  la 
verse  sur  un  filtre  taré,  desséché  à  lOO'C,  ou  mieux  dans  l'appareil 
à  filtration  rapide  de  H.  Bunsen.  On  épuise  ces  4  0  grammes  de  chico- 
rée par  de  l'eau  distillée  bouillante.  Quand  le  liquide  s'écoule  inco- 
lore, on  dessèche  le  résidu  et  quand  il  est  bien  sec,  on  le  pèse.  Par 
différence,  on  obtiendra  la  quantité  do  matières  extractives  qui  ne 
pourra  être  inférieure  à  45  p.  c. 

Une  diminution  de  matières  extractives  indiquera  toujours  une 
folsification,  toutes  les  substances  employées  à  la  sophisticalion  de 
la  chicorée  donnent  des  proportions  de  matières  extractives  infini- 
ment inférieures. 

Pour  rechercher  si  une  chicorée  renferme  de  la  tourbe,  on  pourra 
suivre  le  procédé  indiqué  par  M.  Swarts.  On  prend  10  à  ÎO  gram- 
mes de  chicorée  suspecte,  bien  desséchée,  el  on  l'épuisé  par  du 
chloroforme  bouillant.  Trois  effusions  de  1 00  grammes  suETtsent.  La 
liqueur  filtrée  est  évaporée  d'abord  dans  un  petit  appareil  distilla- 
toire,  et  finalement  à  1 00  ",  dans  une  capsule  tarée.  Si  le  résidu  est 
huileux  après  refroidissement  et  ne  représente  pas  au-delà  de  1  p.  c. 
du  poids  de  la  chicorée  employée,  on  peut  conclure  à  l'absence  de  la 
tourbe,  mais  s'il  pèse  davantage,  et  si  sa  consistance  varie  de  celle 
du  saindoux  à  celle  du  suif,  il  est  presque  certain  qu'il  y  a  de  la 
tourbe.  Pour  séparer  alors  la  matière  bitumineuse  d'avec  l'huile,  on 


.y  Google 


FiLsincATion  M  LA  chicobGb  (anhbib  ir  10)  97 

reprend  ce  résidu  par  5  centimètres  cubes  d'un  mélange  bouillant 
d'alcool  et  d'élher.à  parties  égales  ;  la  graisse  reste  en  solution,  la 
matière  bitumineuse  se  dépose  par  le  refroidissement  et  se  réunit, 
noD  en  stries  huileuses  comme  les  graisses,  mais  en  petits  grumeaux 
isolés.  On  recueille  ceux-ci  sur  un  petit  filtre,  on  les  lave  avec 
quelques  gouttes  d'essence  de  pétrole  et  on  les  laisse  sécher.  Ils  se 
transforment  alors  en  plaques  jaunâtres,  résineuses,  qui  brûlent  en 
répandant  l'odeur  de  la  tourbe. 

La  matière  bitumineuse  contient  une  résine  acide  dont  la  solution 
alcoolique  a  la  propriété  de  précipiter  en  jaune  brun,  par  une  solu- 
tion d'acétate  de  cuivre. 

En  disant  bouillir  20  grammes  de  cbicorée  dans  une  certaine 
quantité  d'eau,  filtrant  le  décocté,  le  décolorant  au  charbon  animal 
et  l'étendant  sufTisamment  pour  que  sa  couleur  ne  soit  pas  trop 
foncée;  on  pourra  reconnaître  par  l'action  de  l'eau  iodée  sur  ce 
décocté  si  la  chicorée  renferme  une  matière  amylacée  et  notamment 
du  pain  torréfié,  des  graines,  cariopses,  de  graminées  torréfiées, 
des  semences  de  légumineuses  torréfiées,  des  débris  de  vermicelle 
ou  de  semoule  terré  liées,  de  s  glands  de  chêne  torréfiés,  des  touraît- 
tons  de  brasseries  ou  de  distilleries  de  grains  torréfiés. 

Dans  ce  cas,  l'eau  iodée  communiquera  au  décocté  une  teinte 
bleue  marquée. 

La  présence  des  glands  de  chêne  et  de  vieilles  écorces  pourra  être 
caractérisée  dans  le  même  décodé  par  la  teinte  noire  ou  verdâtre 
qu'il  acquerrait  par  l'addition  de  quelques  gouttes  d'une  dissolu* 
tion  de  suinte  ferrique. 

Pour  reconnaître  dans  la  chicorée  la  poudre  de  charbon  de  bois 
et  le  bois  carbonisé  et  moulu,  M.  Van  Bastelaer  recommande  le  pro- 
cédé suivant: 

Il  pèse  100  grammes  de  chicorée  parfaitement  desséchée.  Il  la 
désagrège  complètement.  Il  délaie  alors  vivement  le  tout  dans  de 
l'eau,  où  le  produit  se  sépare  en  deux  parties  distinctes;  la  chico- 
rée, mouillée  a  l'instant  même  de  l'immersion,  s'est  précipitée  au 
fond  du  vase  el  lu  charbon  de  bois  ou  le  bois  carbonisé  et  moulu  se 
soutient  à  la  surface  par  suite  de  sa  légèreté  spécifique.  Aussitôt  la 
séparation  opérée  et  sans  attendre  qu'une  partie  du  charbon,  en  se 
mouillant,  puisse  tomber  au  fond  du  liquide,  on  décante  l'eau  supé- 
rieure qui  enlratno  le  charbon  moulu  surnageant. 

En  passant  la  liqueur  décantée  par  une  étamine  serrée,  il  sera 
facile  d'isoler  la  poudre  charbonneuse  et  de  la  distinguer. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


98  FtLsinuTK»  DB  u  cncoitE  (unnxB  tr  1 0) 

Elle  est  moins  compacte  et  moins  dense  que  le  charbon  prove- 
nant de  la  racine  de  cbicorée,  elle  sera  moins  taisante  que  ce  der- 
nier et  ne  présentera  surtout  pas  la  cassure  anguleuse. 

On  s'assurera  ensuite  par  l'incinération  de  la  matière  séparée,  si 
elle  est  constituée  par  du  charbon  de  bois.  Celui-ci  ne  laisse  à  l'in- 
cinération que  1  ,i  à  3,5  p.  c.  de  cendres  bien  blanches,  tandis  que 
les  racines  carbonisées  de  chicorée  laissent  6  à  7  p.  c.  de  cendres 
grisâtres. 

La  présence  du  noir  animal  épuisé  se  reconnaîtra  par  la  pesan- 
teur spécifique  plus  considérable  du  mélange  et  par  les  petits  points 
noirs  brillants,  croquant  sous  la  dent  comme  le  sable,  qu'on  y  ren- 
contre. Traitée  par  l'eau  bouillante,  cette  chicorée  laisse  précipiter 
une  poudre  noire,  pesante,  présentant  tous  les  caractères  du  noir 
animal.  Les  cendres  de  cette  chicorée  renferment  une  proportion 
anormale  de  phosphate  de  calcium.  L'incinération  est  longue  et  dit 
ficile. 

Le  sable,  la  brique  pilée  et  l'ocre  rouge,  se  trouveront  dans  le 
prodnit  de  l'incinération. 

Examen  microBCOpique. 

L'examen  microscopique  est,  pour  les  TalsiticaLions  de  la  chico- 
rée, d'un  grand  secours.  Les  réactions  chimiques  pourront  guider 
l'expert  chargé  de  constater  l'adultération  de  cette  substance  ali- 
mentaire; mais  il  lui  sera  indispensable  de  caractériser  par  l'inves- 
tigation microscopique,  les  diverses  substances,  ajouléos  par 
fraude  au  produit  de  la  torré&ction  de  la  racine  du  Chicorium  m- 
tffbus. 

M.  Eug.  CoUio,  pharmacien  à  Verdun,  a  étudié,  an  microspope, 
la  structure  anatomique  des  principales  substances  qui  servent  à 
la  felsification  de  la  chicorée.  Ces  études  peuvent  servir  à  la  dé- 
termination de  l'espèce  de  fraude. 

La  tourbe  et  la  pulpe  de  betteraves  épuisée  et  torrifiée,  con~ 
slituent  les  substances  qui  servent  le  plus  communément  à  la  fol- 
sifîcatiou  de  la  chicorée. 

Pour  constater  la  tourbe,  au  moyen  du  microscope,  on  prendra 
une  certaine  quantité  de  chicorée  qu'on  aura  soin  de  bien  désagré- 
ger et  de  sécher,  on  la  tamisera  alors  au  moyen  d'un  tamis  en 
crin,  dont  les  mailles  ont  environ  un  millimètre  carré  de  super- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


PÂUIFICATIOlf  DB  LA  CHICOItt  (iUNKIB  H*  1 0)  99 

ficie.  On  obtieodra  aiaai  deux  parties  de  poudres.  L'ane  plus  fine, 
l'autre  plus  grossière. 

On  projettern  la  poudre  la  plus  grossière  dans  de  l'eau  aiguisée 
de  t/20  d'acide  cblorhydrique  pur,  d'après  les  conseils  de  M.  Letel- 
lier. 

La  poudre  de  chicorée  gagnera  rapidement  le  Tond  du  vase  et 
les  matières  suspectes  surnageront.  La  poudre  de  tourbe,  quoique 
plus  dense  que  l'eau,  flottera  cependant  à  la  surfoce  par  suite  d'un 
eftet  de  capillarité.  On  les  décantera  rapidement  sur  un  filtre  et  on 
les  épuisera  avec  de  l'eau  distillée,  jusqu'à  ce  que  le  liquide  s'é- 
coule incolore. 

On  les  mettra  tremper  dans  une  solution  de  potasse  caustique 
pour  en  feire  des  préparations  microscopiques. 

Pour  la  poudre  fine,  on  se  contente  de  la  délayer  dans  une  cap- 
sule avec  environ  trente  fois  son  poids  d'eau  aiguisée  d'acide  chlor- 
hydrique,  de  décanter  le  mélange  sur  un  grand  filtre  et  d'épuiser 
la  masse. 

Lorsque  la  liqueur  sera  presque  incolore,  on  versera  le  tout  sur 
le  filtre,  en  agilantassez  fortement  le  mélange,  le  filtre  étant  rem- 
pli avec  de  l'eau,  on  laissera  la  masse  se  déposer  lentement.  La 
chicorée  gagnera  le  fond  du  filtre  et  les  matières  oi^niques  étran- 
gères se  réuniront  dans  les  couches  supérieures  et  y  produiront 
un  véritable  feutre  après  dessicatîon. 

On  enlèvera  ce  feutre  et  on  le  laissera  se  ramollir  dans  une  so- 
lution de  potasse  caustique. 

Il  existe  plusieurs  espèces  de  tourbes.  Elles  ont  une  struc- 
ture difi'érente,  provenant  de  la  transformation  de  divers  végé- 
taux au  sein  des  eaux  ;  elles  peuvent  présenter  des  aspects  va- 
riables. 

Les  tourbes  récentes  ont  une  structure  herbacée  ou  feutrée,  dans 
laquelle  on  reconnaît  encore  les  végétaux  qui  ont  concouru  à  leur 
formation,  elle  sont  formées  de  racines,  de  fibres  et  de  parties  vé- 
gétales encore  très  reconnaissables. 

La  seconde  modification  présente  une  matière  brune  plus 
foncée,  où  Ton  ne  dislingue  plus  que  quelques  éléments  végé- 
taux. 

La  troisième  modification,  les  tourbes  très  anciennes,  n'offrent 
en  général  qu'une  substance  noire,  homogène,  habituellement 
molle  ou  poisseuse. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


m 


FILSVICITION  DE  LA  CBlCOltK  (aNMIXE  H*  1 0) 


Dans  les  Flandres,  on  se  sert  parfois,  pour  ta  falsification  de  )a 
chicorée,  de  tourbes  rejelées  par  la  mer,  Cette  espèce  appartient  à 
la  seconde  catégorie.  Elle  renferme  souvent  de  nombreux  petits 
cristaux  de  chlorure  de  sodium. 

Les  plantes  qui  concourent  le  plus  à  la  formation  des  tourbes  sont 
les  sphaignes,  certaines  conferves  et  d'autres  petites  plantes  vivant 
au  milieu  des  eaux. 

MM.  Swarts,  Rickx  et  Collin  ont  déterminé,  dans  les  tourbes,  des 
espèces  du  genre  Spkagnum  et  Hypnum  dont  la  structure  est  carac- 
téristique. Dans  les  tourbes  à  couleur  foncée,  ils  ont  reconnu  dos 
espèces  du  genre  Dicranum. 

La  constatation  de  ces  végétaux  est  parfois  assez  difGcile. 

M.  Collin,  après  avoir  laissé  macérer  la  tourbe  dans  une  solution 
de  potasse  caustique,  recommande  d'examiner  les  fragments  les 
plus  volumineux. 

On  retrouve,  dit-il.  dans  la  préparation  microscopique,  une 
grande  quantité  de  débris  d'Aypium  et  de  spkagnum. 

La  présence  de  ces  aeotylé- 
donés  est  constante  dans  tou- 
tes les  tourbiîs  et  permettra 
toujours  de  constater  d'une  fa- 
çon sAre  la  falsification  de  la 
chicorée  au  moyen decette  sub- 
stance. 

■*  ^^S  ^^^  espèces  du  genre  hyp- 

gP^  num  sont  caractérisées  par  la 
^^^  forme  de  leurs  cellules,  généra- 
SBgS  lemcnt  rectangulaires  ou  quel- 
■^^  qucfois  terminées  en  cône  d'un 
câté. 
Cellules  Ile  l'Hipiiuni,  Les  parois  de  ces  cellules  va- 

rient de  grosseur.  Dans  quel- 
ques-unes, ces  parois  sont  très  tenues  et  incolores;  mais  plus 
généralement  elles  sont  très  épaisses  et  colorées  en  brun-rou- 
geâtre. 

Les  Spiwgnum  sont  très  nettement  caractérisés  par  la  forme   de 


i 


DiBim.d, Google 


FUSIFlUnOM  DB  LA  CHICOSËB  (aNHBIE  TP  \0)  I  01 

leurs  cellules  dont  les  pa- 
rois sont  généralement  as- 
sez épaisses.  Ces  cellules 
paraissent  être  divisées  en 
sept  ou  huit  compartiments 
par  des  cloisons  très  min- 
ces. Tantôt  ces  cellules  spi- 
ralées  sont  terminées  en 
pointe  à  leurs  extrémités, 
tantôt  elles  sont  arrondies. 
Tantôt  assez  larges,  elles 
diminuent  considérable- 
ment et  deviennent  fusi- 
formes,  tout  en  conservant 

fi  ,|"*lpr'  Cellule  de  Sphagnçro  '^""^  P^™'^  ^^^^^  épaisses 

^^^m^w^^^  f^^^^JJ^^J^^  grossie,     et  les  cloisons  qui  les  ca- 

C«llules  de  Sphagnum.  ,.   .        ,  ^ 

ractensent. 

Souvent  aussi  on  rencontre  dans  la  préparation,  des  éléments 
isolés  et  un  peu  différents  à  parois  colorées.  Ces  éléments  repré- 
sentent des  fragments  de  sphagnum  coupés  diins  le  sens  de  leur 
épaisseur. 


Les  Dicranum 


rapprochent  des  Sphagnum  par  la  forme  de 
leurs  cellules. 

Une  autre  variété  d'a- 
cotylédonés  qu'on  trouve 
dans  les  tourbes  est  carac- 
térisée par  la  forme  de  ses 
cellules  qui  sont  ovales  à 
parois  épaisses  et  colorées. 
Elle  est  souventrecouverte 
de  son  épiderme  composé 
de  quatre  ou  cinq  rangées 
de  cellules  rectangulaires 
allongées  dans  la  direction 
tdngenticlle. 

Enfin,  on  rencontre  par- 
fois encore  des  cellules  al- 
longées comme  celles  des 
Sphagnum,  mais   présea- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


109  ruBmanoN  di  la  chicoiAi  (imnu  ir  10) 

sentant  des  parois  dentelées,  comme  celles  qu'on  observe  quel- 
quefois dans  les  farioes  non  blutées  d'oi^e. 

La  pulpe  ^msée  de  betterave,  par  suite  do  sa  minime  valeur,  sert 
fréquemment  à  la  falsification  de  la  chicorée. 

Depuis  l'emploi  de  l'osmose  dans  les  sucreries,  le  pouvoir  nu- 
tritif de  cette  substance  a  considérablement  diminué  pour  l'ali- 
mentation du  bétail. 

La  pulpe  de  betterave,  après  torréfaction  et  mouture,  a  beaucoup 
de  ressemblance  avec  la  chicorée. 

Une  diminution  dans  la  quantité  de  matières  extractives  et  une 
augmentation  de  cendres,  plus  blanches,  seront  des  présomptions 
de  sa  présence,  surtout  si  les  cendres  renferment  une  propor- 
tion anormale  de  carbonate  de  calcium,  provenant  de  l'oxalate  de 
calcium,  que  la  pulpe  do  betterave  relient  en  assez  grande  quan- 
tité. 

Aucun  réactif  chimique  ne  peut  servir  à  déceler  cette  fraude. 

Le  microscope  sera,  pour  cette  recherche,  d'un  grand  secours. 

Pour  séparer  les  fragments  de  pulpe,  on  procédera  comme  pour 
la  tourbe. 

En  examinant  cette  pulpe  au  microscope,  on  pourra  constater  la 
présence  des  cellules  épi  der- 
miques de  cette  racine.  Ces  cel- 
I  Iules  sont  assez  régulièrement 
polyédriques.  Elles  se  distin- 
J  I  guent   du  parenchyme   sous- 

f*  jacent,  non-seulement  par  leur 

forme,  mais  par  l'épaisseur  de 
leurs  parois.  La  substance  in- 
terne est  formée  de  cellules 
polyédriques,  au  milieu  des- 
quelles on  observe  de  nom- 
breux vaisseaux,  juxtaposés, 
qui  ont  quelque  ressemblance 
avec  les  vaisseaux  de  la  chico- 
rée, seulement,  dans  la  bette- 
Fnlpe  d.  KettsriTe.  ^^^^  ^^^  vaisseaux  sont  géné- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


FiLsmuTion  M  u  cbicokBs  (ânhexb  ir*  4  0) 


io; 


TaiBseEnrorlement        Cellale  renfer- 
groBBi  de  la  betterave,    maot  des  cris- 
Uni  (be  tiers  Te) 


Vaiiieanx  de  la  cbicorée. 


TaisttBu  roTtement  grossi  de  la  chicorée. 


ralemeDt  plus  étroits  que  dans 
la  chicorée. 

Dans  un  examen  microsco- 
pique fait,  il  y  a  quelque 
temps,  avec  H.  le  professeur 
Lorge,  de  l'Ecole  vétérinaire, 
nous  avons  reconnu  que  ces 
vaisseaux  étaient  réticulés,  à 
rainures  presque  aunelées  el 
assez  larges,  tandis  que  les 
vaisseaux  de  la  chicorée  sont 
scalari  formes  à  rainures  pres- 
que ponctuées. 

Nous  avons  également  cons- 
taté dans  la  pulpe  de  betterave 
de  nombreuses  trachées  bifur- 
quéea  et  quelques  cellules  ren- 
ferment des  cristaux  (druses) 
composés  d'oxalatede  calcium. 


Les  autres  felsifications  de  la  cbicorée  sont  moins  communes. 


CellDles  dQ  parenchyme  du  café. 


On  reconnaîtra  le  marc  de  co/^  par  les  cellules  du  parenchyme  el 
surtout  par  la  présence  des  cel- 
lules du  tégument  argentin  qui, 
n'étant  pas  altérable  à  la  tem- 
pérature nécessaire  pour  la  tor- 
réfaction du  café,  se  retrouve 
avec  ses  caractères  dans  toute 
leur  netteté  et  avec  leur  trans- 
parence au  milieu  des  débris 
colorés. 


Les  cellules  du  parenchyme 
sont  très  régulières. 

Les  parois  de  ces  cellules 
sont  assez  épaisses  el  parais- 
sent avoir  en  tous  points  la 
même  épaisseur,  quand  on  exa- 


fié 


ji   r« 


DiBim.dayGOO'^IC 


1 0i  PUSIPICâTIOH  m  u  chigokSi  (ahkixb  lt°  1 0) 

mine  la  préparation  à  ua  grossissement  de  ISO  diamètres.  Mais 
H.  Collin  a  remarqué  qu'observées  à  300  diamètres,  les  parois  se 
reoQeQt  à  certains  endroits  et  prennent  ane  forme  bosselée  caracté- 
ristique.. 

_  Le  tégument  argentin  est  for- 

mé de  cellules  aplaties,  ponc- 
tuées, fusi  formes  et  à  parois 
assez  épaisses.  Ces  cellules  se 
réunissent  ordinairement  en 
amas  plus  ou  moins  volumî- 
Cellnles  du  tégument  argentin  du  calé,  neux,  ressemblant  a  des  bd  ton  s 
juxtaposés  dans  le  sens  de  leur 
longueur  et  terminés  en  pointes  à  leurs  deux  extrémités. 

La  présence  de  Porge,  du  maïs,  de  l'avoine  et  des  autres  graines  de 
graminées,  ainsi  que  des  débris  de  sejnoule,  de  vermicelle,  etc.,  des 
résidus  de  distilleries  et  de  brasseries  se  reconnaîtra  par  la  forme  des 
grains  d'amidon,  etc.  Les  enveloppes  de  ces  graines  pourront  éga- 
lement servir  à  les  reconnaître. 

Vorge  employée  à  la  falsifi- 
cation de  la  cliicorée  est  pres- 
que toujours  encore  munie  de 
ses  différentes  enveloppes;  car 
un  emploie,  à  cet  effet,  les  ré- 
sidus do  la  fabricalion  de  la 
bière. 

Le  péricarpe  de  ces  grains 
Fragment  de  Ja  graine  dotge.  est  très  mince,  formé  d'une  ou 

de  deux  rangées  de  cellules  pe- 
tites et  aplaties;  le  mésocarpe  est  constitué  par  un  tissus  très 
compact,  dont  les  cellules  fortemout  aplaties  sont  allongées  tan- 
gentiellement  ;  la  couche  de  gluten,  composée  généralement  de 
deux  ou  trois  rangées  de  cellules  rectangniaireg,  allongées  dans  le 
sens  radial  et  remplies  de  granulations  fines.  Ces  cellules  sont  plus 
petites  que  celles  de  la  couche  sous-jacentequi  constitue  l'albumen. 
Les  cellules  de  la  balle  sont 
caractérisées  par  leurs  parois 
de  forme  irrégulière  et  dente- 
lées comme  les  dents  d'une 
Celtale»  de  la  balle  d'orge.  S*^'^. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


oo 


Amidon  d'orge. 


FilSlRICATlOIl  DE  11  CHICOBÉE  (aNNEXE  H«  10)  105 

Les  granules  d'amidon  d'orge  onL  une  sphéricité  irrégulière  et  les 
bords  sinueux  ondulés,  ils  sont 
comme  bosselés. 

Leur  hile,  peu  visible,  est  à 
trois  ou  quatre  rayons. 

Le  mais  se  reconnaît  par  les 
cellules  du  péricarpe  assez 
grandes  qui  ont  leur  paroi  ex- 
térieure, colorée  en  jaune.  Les 
cellules  du  mésocarpe  vont 
constamment  en  diminuant  de 
grandeur  à  mesure  qu'elles 
s'éloignent  6e  la  circonférence. 

Les  cellules  de  l'endocarpe 
sont  très  condensées  et  apla- 
ties dans  le  sens  tangenllel  ; 
celles  du  gluten  sont  allongées 
radialement. 


Pragnient  de  «raine  de  mais. 


Cellules  de  l'albumen  du  a 


Amidon  do  maïs. 


L'albumen  est  caractérisé 
par  la  forme   polyédriqae 
de  ses  cellules,  qui  sont  al- 
longées   dans   le   sens   du 
rayon  et  remplies  de  cor- 
puscules amylacés. 
L'amidon  du  maïs  est  très  fa- 
cilement  reconnais  sable   à    la 
forme  polyédrique  de  ses  gra- 
nules à  base  hexagonale,  ayant 
au  centre  un  hile  en  fente  ou 
en  étoile.  Ces  grains  sont  isolés 
ou  réunis  en  masses  polyédri- 
ques. 


ïragmenl  de  griine  d'arolne. 


L'awiM  se  caractérise  par 
son  épiderme  composé  de  deux 
rangées  de  cellules  assez  régu- 
lières; par  une  couche  sous- 
Jacente,  formée  de  cellules 
aplaties,  alloogées  taogantielle- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


106 


PALSinunoH  DE  u  cmcoBÉa  (uiiibu  ir>  4  0) 


ment,  par  une  couche  de  gluten, 
cellules  rectaugulaires,  allongées 
fermant  uue  matière  granuleuse 
tèrisée  par  la  forme  polyédrique 
ment  et  remplies  de  corpuscules 


Fragment  de  graine  de  légu mineuse. 


Cellnles  hexagnnales  cif^s  Ifpmninensea. 


Corpuicnles  utnylacéa  des  légumii 


Tnme  cellDlalre  dei  tégnmiaeuaw. 


formée  d'une  seule  rangée  de 
dans  le  sens  radial  et  ren- 
par  l'albumen,  qui  est  carac- 
de  ses  cellules  allongées  radiale- 
amylacées  de  grosseur  variable. 
Lei  semences  de  légumineuses, 
pois,  fiveroles,  lupins,  haricots, 
se  reconnai Iront  par  les  cellules 
prismatiques  de  l'épi  derme, 
très  allongées  dans  le  sens  ra- 
dial et  à  parois  épaisses;  aux 
cellules  carrées  ou  légèrement 
allongées  dans  le  sensdu  rayon, 
qui  contiennent  chacune  des 
cristaux  simples  ou  mélangés 
d'oxalate  de  chaux  ;  par  les 
grosses  cellules,  régulièrement 
hexagonales,  de  la  substance 
des  cotylédons,  cellules,  qui 
renferment  les  corpuscules 
amylacés ,  reconnaissables  à 
leur  volume  qui  les  rapproche 
du  grain  de  fécule  et  par  leur 
aspect  caractéristique;  ces  gra- 
nules sont  réniformes,  ovoïdes 
et  cylindriques;  ils  ont  un  bile 
longitudinal,  irrégulièrement 
déchiré,à  la  manière  d'une  arête 
de  poisson.  Ils  présentent  la 
croix  noire  persistante  à  la  lu- 
mière polarisée,  alors  même 
qu'elle  est  intense. 

En  soumettant  un  fragment  à 
l'action  de  la  potasse  caustique 
en  solution, la  matière  amylacée 
se  gonfle,  disparaît  et  laisse 
voir  la  trame  cellulaire  hexago- 
nale, caractéristique  par  la  té- 
nuité de  ses  parois,  des  graines 
de  légumineuses. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


FALBinunOlt  DB  Là  obicoiSb  (aniieu  ir>  1 0) 


<07 

Le$  glands  de  chêne  torréfiés  se  reconoaissent  à  une  malti- 
iude  de  cellules  ovales,  à  con- 
tour très  nettemeot  défini,  tan- 
Ut  isolés,  tantAt  réunis  en 
groupes  plus  ou  moins  volu- 
mineux. 


Cellule*  OTsIei  do  gland  de  ahéat. 


Amidon  du  gland  dechâne. 


Les  granules  amylacés  du 
gland  de  chêne  ont  une  forme 
spéciale,  ils  sont  très  irrégu- 
liers, assez  grands  et  ne  pré- 
sentant aucun  point  de  compa- 
raison avecceuz  des  graminées. 


La  pulpe  de  semence  de  ricin  a  été  indiquée  par  H.  V.  Orman, 
d'Anvers,  comme  servant  à 
iklsifier  le  café  et  la  chi- 


pa ren  et  ymi 


Nous  estimons  que  cette 
fraude  doit  être  peu  com> 
mune. 

Le  microscope  servira  à 
la  déceler  facilement.  On  re- 
connaîtra la  pulpe  de  ricin  à 
la  structure  anatomique  de 
la  pellicule,  composée  d'un 

parenchyme  à  cellules  très 
icfn.        "^ .  '  ,       , 

minces  marquées  de  ponc- 
tuations arrondies.  Au  milieu  de  ce  parenchyme,  on  observe  un 
certain  nombre  de  trachées  déi'oulables  qui  le  sillonnent  en  diffé- 
rents sens  et  qui  sont  très  reconnaissables  à  leur  forme  et  aux 
raies  qui  constituent  les  trachées  déroulables. 

L'albumen  est  formé  de  cel- 
lules arrondies,  à  l'intérieur 
desquelles  on  constate  la  pré- 
sence d'une  grande  quantité  de 
corpuscules  amylacés.  En  hu- 
mectant la  préparation  avec  un 
peu  d'eau  iodée,  la  substance 


CellnleB  de  l'albnnien 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


4  os  FALSinUTIOR  DB  U  CBICOlBB  (lltinXB  It*  10) 

de  l'albumen  prend  une  coloration  bleue  intense,  tandis  que  la 

pellicule  prend  une  teinte  brune. 

Les  coques  de  cacao  se  recon- 
naliront  par  leur  parenchyme, 
composé   de   cellules  presque 
arrondies  et  de  vastes  lacunes 
•  qui  sontlimitées  par  une  quan- 

tité considérable  de  petites  tra- 
chées, réunies  en  groupes  plus 
ou  moins  nombreui.  sur  une 

coupe  transversale. 
Coqae  lie  cacso  avec  épiderme. 

Ces    trachées     apparaissent 

sous  la  forme  de  petits  cercles, 
il  contours  bien  définis,  mais, 
en  faisant  une  préparation  un 
peu  oblongue,  on  aperçoit  par- 
iailement  les  trachées  dérou- 
lables  caractéristiques  de  l'é- 
corce  de  cacao. 


Les  écorces  se  distinguent  : 
en  coupes  transversales,  on  ob- 
serve au  milieu  d'un  paren- 
chyme à  cellules  rectangulaires 
desamas  de  cellules  pierreuses, 
plus  ou  moins  épaisses  el  des 
Bcorce  de  cl<£ne  [coupe  transversale],  foisceaux  fibreux.  Les  cellules 
pierreuses  ont  des  parois  très 
épaisses  et  un  lumen  très  ré- 
I  tréci.Ccscellulus,  commecelles 

qui  constituent  le  parenchyme 
au  milieu  duquel  on  les  ob- 
serve, sont  dirigées  langenliel- 
lement. 
En  coupes  longitudinales,  on 
Ecotce  de  chêne  (coupe  iongitudiosie).     observera  les  fibres  ligneuses 
limitées  et  bordées  par  des  cel- 
lules à  cristaux,  très  reconnaissables  à  leur  structure  anatomique. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


FlLSinUTlON  DE  LA  CHICOREE  (âKNEXE  N°  tO)  109 

Les    débris   de   carottes   préseotent    un   parenchyme   coDstitué 
par  des  cellules  polyédriques, 
au  milieu  desquels  se  rencoo- 
i.  trenljuxtaposés,un  grand  uom- 

bro  de  vaisseaux  qui  difièrent 
de  ceux  de  la  chicorée  par  leur 
dimension  plus  étroite  et  par  la 
nature  des  raies  dont  ils  sont 
marqués. 


Les  vaisseaux  de  la  chicorée 
sont  scalariTormes  à  rainures 
presque  ponctuées. 

Ceux  de  la  betterave  sont 
réticulés  à  rainures  presque  an- 
nelées.  Ceux  de  la  carotte  sont 
annulaires. 

Indépendamment  de  cette 
distinction,  il  y  a  les  caractères 
de  l'épiderme,  formé  de  gran- 
des cellules  tabulaires,  alloa- 
gées  longitudinalement  et  de 
parois  plus  épaisses  que  celles 
des  cellules  qui  constituent  la 
substance  même  de  la  racine. 


.e  rurtement  grosïl. 


Cellaies  de  répiileruie  de  la  ci 


Les  raves  sont  formées  d'un 
parenchyme  lèche,  à  cellules 
polyédriques  ou  légèrement  ar- 
rondies, au  milieu  duquel  sont 
juxtaposés  des  vaisseaux  sem- 
blables à  cu^x  de  la  chicorée; 
ils  se  distinguent  cependant  de 
ces  derniers,  dans  ce  sens 
qu'ils  sont  plus  étroits  et  com- 
posés de  tubes  moins  longs  ;  ils 
paraisseut  aussi  plus  tortueux. 
Ce  caractère  est  d'ailleurs  suf- 
fisant pour  distinguer  la  chico- 
rée de  la  rave. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


„Google 


Observations  relatives  à  la  limitation  du 
nombre  des  pliarmEtcies, 


par  L'AssoaAzoNE  FARMACBUTicA  LoHBARDA,  in  MUano. 


La  question  relative  à  la  limitatioQ  de  l'exercice  de  la  pharmacie 
a  été  examinée  par  TAssociatioD  lombarde;  elle  a  l'houDetir  d'appeler 
votre  attention  sur  quelques  considérations  qu'elle  croit  importantes 
et  graves.  Elle  n'ignore  pas  que  la  cause  qu'elle  défend  trouve  de 
puissants  adversaires  (dans  cette  illustre  assemblée),  mais  elle  a 
une  si  grande  coufiaoce  en  votre  dévoùmeut  au  bien  général  et 
aux  exigences  suprêmes  de  la  santé  publique,  qu'elle  vient  à  vous 
sans  se  préoccuper  des  difficultés  de  l'entreprise  qu'elle  s'impose. 

Le  projet  d'établir  un  Codex  sanitaire  est  inspiré  par  un  principe 
auquel  l'Association  s'honore  de  rendre  hommage. 

La  liberté  de  l'industrie  n'est  autre  chose  qu'une  forme  spéciale 
de  la  liberté  générale,  sur  laquelle  se  fondent  nos  institutions  poli- 
tiques; et  ce  ne  sont  certainement  pas  les  hommes  qui  cultivent  les 
sciences  pharmaceutiques  qui  voudront  s'opposer  à  un  principe  dont 
l'application  est  le  Fondement  de  la  prospérité  publique  comme  de 
la  prospérité  privée. 

Mais  la  question  qu'il  s'agit  maintenant  de  résoudre  (qu'il  nous 
soit  permis  de  le  dire)  n'a  pas  été  bien  formulée.  En  s'associant  aux 
éloquentes  déclamations  sur  la  liberté  industrielle  el  commerciale,  tl 
faut  toutefois  poser  une  question  ;  —  Croyez-vous  que  la  liberté 
doit  être  appliquée  toujours,  en  tout,  sans  limite  et  sans  aucune 
exception? 

L'Association  a  une  trop  haute  idée  de  votre  bon  sens  et  de 
votre  expérience  de  la  chose  publique  pour  pouvoir  douter  de 
votre  réponse.  Il  sufilït  de  jeter  un  coup-d'œîl  sur  nos  institu- 
tions administratives  pour  se  convaincre  que  l'Etat,  quand  il  le  croit 


D,B,t,zed.y.GOO^IC 


112  unTATiON  DU  nonu  ois  pubmacus  (axusii  tf  11) 

nécessaire  pour  des  fins  qui  lui  sont  propres,  ou  pour  le  bien  pu- 
blic, déroge,  sans  hésiter,  au  principe  de  la  liberté  industrielle  et 
commerciale. 

Sans  entrer  dans  l'examen  des  monopolos  économiques  que  quel- 
ques Etats  se  sont  réservés  (1^^  ^^Is,  les  labacs,  la  poudre,  les 
cartâs,  etc.),  et  qui  établissent  des  limitations  très  onéreuses  au 
principe  de  la  liberté  économique,  nous  citerons  un  cas  très  impor- 
tant, où  la  limitation  de  la  liberté  est  sévèrement  maintenue,  quoi- 
que, aux  yeux  des  hommes  pratiques  et  compétents,  elle  ne  semble 
pas  entièrement  justifiée. 

La  circulation  fiduciaire,  considérée  économiquement,  n'est  antre 
chose  que  l'esercicc  d'une  fonction  commerciale,  elle  devrait  done 
être  libre  sous  les  règles  du  droit  commun. 

Et  cependant,  dans  l'intérêt  public,  pour  empêcher  les  fraudea, 
et  aussi,  nous  le  croyons,  pour  la  tutelle  des  positions  que  quelques 
établissements  de  crédit  ont  acquises,  l'Etat  a  maintenu  en  leur 
faveur  l'émission  du  papier  monnaie,  et  il  a  été  refusé  aux  émissions 
d'autres  établissements  tout  caractère  légal. 

Or,  si  dans  le  seul  but  d'éviter  des  inconvénients  qu'il  est  plus  ou 
moins  possible  do  prévoir,  l'Etat  intervient  dans  une  fonction  éco- 
nomique, et  que  sans  imposer  aucune  charge  aux  institutions  privi- 
légiées, il  leur  accorde  les  avantages  immenses  qui  dérivent  de 
l'émission  légale,  il  sera  permis  de  conclure  que  l'exercice  de  la 
pharmacie  ne  peut  être  mis  dans  des  conditions  différentes  et  même 
plus  désavantageuses  au  grand  préjudice  du  bien  public,  de  la 
marche  régulière  de  la  profession  et  des  intérêts  légitimes  de  ceux 
qui  l'exercent. 

Aux  autres  dérogations  au  droit  commun  que  nous  pourrions 
citer,  nous  ajouterons  celle  qui  est  faite  pour  l'exercice  du  notariat; 
auquel  on  impose  non-seulement  le  dipidme,  mais  une  circonscrip- 
tion limitée,  et  cela  dans  l'intérêt  public  bien  plus  que  dans  celui 
des  notaires. 

S'il  était  démontré  que  le  libre  exercice  de  la  pharmacie  pourvoit 
mieux  à  l'hygiène  publique  que  l'exercice  légalement  limité,  nous 
n'aurions  plus  un  seul  argument  valable  en  foveur  du  projet  dont 
nous  poursuivons  la  réalisation. 

Mais  un  examen  attentif  des  raisons  avancées  en  faveur  du  libre 
exercice  démontre  qu'elles  ne  sont  pas  conformes  à  l'étal  réel  des 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LmiTlTION  DU  nOMBRB  DBS  PBAUUaiS  (lUNEXI  rp  H)  113 

L'art  ou  l'industrie  de  la  pharmacie  a  un  caraclère  particulier  qui 
la  distingue  d'une  foule  d'autres.  Ses  produits  ne  sont  pas  à  la  libre 
disposition  de  quiconque  les  demande,  et  ils  ne  sont  pas  soumis  à 
la  loi  économique  de  l'oiFre  et  de  la  demande.  —  Nul  ne  peut  les 
acquérir  sans  des  ordonnances  précises  qui  en  déterminent  la  qua- 
lité, (a  quantité,  la  mesure.  Et  le  pharmacien  est  lellement  tenu  à 
observer  strictement  les  formules  qui  lui  sont  prescrites,  que  la 
plus  légère  violation  entraîne  pour  lui  une  très  grave  responsabi- 
lité et  peut  mettre  en  danger  la  santé  et  même  la  vie  des  per- 
sonnes. 

Ainsi,  tandis  que  tout  industriel  ou  producteur  qui  ouvre  un 
magasin  et  vend  ses  produits  sans  obligation,  sans  conditions,  et 
sans  autre  règle  que  son  propre  intérêt,  peut  donner  le  plus  grand 
développement  à  son  commerce^  le  pharmacien  qui  agirait  de  même 
violerait  les  lois  et  ses  devoirs. 

Il  y  a  plus. 

Tout  négociant  ou  industriel  peut  tenir  dans  ses  magasins,  ou 
produire  dans  ses  ateliers  tels  articles  qui  lui  conviennent  et  dans 
la  proportion  qui  lui  parait  la  plus  profitable  ;  il  leur  consacre  telle 
partie  qu'il  lui  plaira  de  son  capital  sans  que  personne  puisse  s'ingé- 
rer dans  ses  affaires. 

En  est-il  de  même  du  pharmacien  ?  Ouvrons  un  Codex  sanitaire 
et  nous  y  lirons  que  :  «  Tout  pharmacien  doit  être  pourvu  de  toutes 
t  les  substances  médicinales  décrites  dans  la  pharmacopée.  Toute 
1  officine  doit  être  pourvue  d'un  exemplaire  de  cette  pharmacopée. 

a  Toute  infraction  à  cet  égard  est  passible  d'amende. 

«  L'amende  atteint  également  les  pharmaciens  qui  tiennent  des 
s  produits  médicinaux  imparfaits,  gâtés  ou  nuisibles,  s 

Nous  ne  parlons  pas  des  autres  restrictions  et  règlements  apportés 
par  d'autres  articles  du  projet  au  libre  exercice  de  la  pharmacie,  et 
qui  sont  suggérés  par  l'intérêt  public;  ce  sont  des  dispositions  excel- 
lentes, personne  ne  le  conteste;  mais  elles  prouvent  que  l'exercice 
de  la  pharmacie  est  soustrait,  par  la  loi,  au  droit  commun  dans  l'in- 
térêt de  la  santé  publique. 

Si  pour  pourvoir  à  cet  intérêt,  la  loi  déroge  au  droit  commun,  il 
est  clair  que  ses  disposilions  seraient  inefficaces  si  les  mesures 
qu'elle  impose  n'étaient  pas  complètes.  Cela  explique  pourquoi  la 
législation  de  la  grande  majorité  des  Etats  civilisés  interdit  absolu- 
ment le  libre  exercice  de  la  pharmacie. 


D,B,t,zed.yGOQ^IC 


114  LIMITàTIOII  du  NOMnE  des  PHAIUCIEB  (iSIISXE  ir  11) 

La  détermination  du  nombre,  de  la  situation  des  pharmacies,  des 
substances  qu'elles  doivent  contenir,  visent  à  ud  but  essentiel,  qui 
est  de  pourvoir  aux  besoins  de  la  santé  publique.  Une  pbarm  icie 
revétainsi  le  caractère  d'un  établissement  public  et  non  d'une  indus- 
trie privilégiée;  et  ce  caractère  serait  complètement  dénaturé  par  la 
la  libre  concurrence. 

Qu'esL-ce  que  la  libre  concurrence  en  matière  de  pharma- 
cie?—  C'est  un  combat  acharné;  une  lutte  ardente  entre  phai^ 
maciens,  qui  se  traduit  en  elforts  continuels  des  uns  et  des 
autres  pour  arriver  a  un  ;;rand  débit  de  produits  médicinnux. 
Débit  rendu  nécessaire  par  le  besoin  où  se  trouvent  les  concur- 
rents de  foire  face  aux  fortes  dépenses  qu'exige  l'installation  d'une 
pharmacie. 

Qui  subira  les  conséquences  de  cette  lutte  acharnée?  La  santé 
publique  ;  et  cela  se  comprend. 

Le  pharmacien,  comme  nous  l'avons  observé  plus  haut,  n'a  pas  la 
faculté  de  procéder  an  libre  écoulement  de  ses  produits.  Il  y  a  donn 
une  limite  déterminéepar  les  conditions  sanitaires  de  telle  circons- 
cription. Ces  conditions  s'imposent  malgré  l'intérêt  k  vendre  beau- 
coup. 

Si  le  libre  exercice  ne  nuisait  qu'à  ceux  qui  entendent  exercer 
sérieusement  la  pharmacie,  ses  adversaires  pourraient  être  soup- 
çonnés d'être  mus  par  l'intérêt  personnel. 

Mais  il  n'en  est  pas  ainsi.  —  Les  conséquences  de  la  libre  concur- 
rence se  traduisent  par  un  danger  permanent  pour  la  santé  publi- 
que; car  il  est  évident  qu'une  lutte  semblable  pour  le  débita 
outrance  de  substances  médicinales,  plus  ou  moins  suspectes,  ne 
peut  se  soutenir  sans  oiTets  pernicieux. 

Que  l'on  fasse  une  enquête  attentive,  consciencieuse,  sur  la  façon 
dont  la  pharmacie  est  exercée  dans  les  provinces  où  le  libre  exercice 
fonctionne  déjà;  que  l'on  compare,  avec  soin  et  impartialité,  ios 
résultats  de  cette  enquête,  avec  les  conditions  imposées  à  l'art  de  la 
pharmacie  et  à  la  santé  publique  par  le  régime  de  l'exercice  limité 
en  vigueur  dans  les  autres  provinces,  et  il  sera  facile,  moyennant  la 
preuve  évidente  des  faits,  de  se  persuader  de  la  justice  de  notre 
cause. 

Pourquoi  donc  n'a-t-on  jamais  foil  et  ne  ferait-on  pas,  même 
aujourd'hui,  une  semblable  enquête?  Ne  trouverait-elle  pas  sa 
raison  et  sa  justification  dans  l'opporlune  et  sage  méthode  expéri- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LUIITIIIO!!  DDMOXRU  DU  PH1UIAC1E8  (ÀlflOU  If  H)  115 

mentale  qui  s'applique  anjoard'hui  à  tout  enseignement,  à  toute 
science? 

Qu'on  ne  dise  pas  que  l'on  peut  écarter  le  danger  par  les  visites  et 
la  surveillance. 

Les  visites  sont  nécessairement  rares  et  seraient  d'autant  plus 
rares,  que  les  pharmacies  seraient  plus  nombreuses. 

Les  visites  ont  difficilement  quelque  efficacité  quand  il  y  a  on 
intérêt  à  les  rendre  illusoires.  Et  si  ce  n'est  pas  l'intérêt  du  pharma- 
cien sérieux  et  considéré  qui  n'est  pas  entraîné  dans  des  luttes  ora- 
geuses, ce  sera  toujours  l'intérêt  de  celui  qui  est  contraint  à  tirer 
des  profits,  non  de  l'exercice  honnête  et  légal  de  sa  proression,  mais 
d'un  commerce  qui  le  déshonore.  Cest  ici  que  nous  pouvons  exami- 
ner de  ^nt  les  deux  systèmes  opposés,  celui  du  libre  exercice  et 
celai  de  la  limitation  légale. 

Dans  le  système  de  la  limilation  légale,  le  gouvernement  et  le 
public  ont  une  première  garantie  dans  la  facile  détermination  des 
responsabilités.  —  Chaque  pharmacie  devient,  comme  on  l'a  dit, 
un  établissement  de  caractère  public,  qui  a  assumé,  devant  les 
autorités  publiques,  des  devoirs  clairs,  précis,  qu'il  doit  observer 
sous  la  sancUon  sévère  des  lois. 

La  visite  des  pharmacies,  soua  le  régime  de  la  limitation  légale,  a 
une  efficacité  pratique  et  sérieuse,  attendu  que  les  commissions  de 
visite  ne  se  trouvent  pas  devant  l'inconnu,  à  la  recherche  de  phar- 
macies improvisées,  ouvertes  aujourd'hui,  fermées  demain,  mais 
bien  devant  des  établissements  qu'on  sait  où  trouver,  qui  ont  géné- 
ralement un  passé,  un  nom  qui  les  couvre,  et  une  tradition  d'hon- 
neur à  conserver. 

Il  y  a  plus.  —  La  pharmacie  régulièrement  constituée,  sous  l'utile 
garantie  d'une  circonscription  exclusivement  assignée,  peut  accepter 
les  obligations  elles  charges  qui  lui  sont  imposées,  sans  en  être 
écrasée,  grâce  aux  avantages  qui  en  résultent. 

Qu'on  admette  le  libre  exercice  ;  et  alors  intervient  l'ardente  lutte 
pur  l'existence,  the  striiggle  for  live  de  Darwin,  et  chaque  pharma- 
cien, obligé  de  foire  face  à  des  dépenses  de  tout  genre,  voulant  se 
récupérer  des  dépenses  foites,  des  capitaux  engagés,  se  livrera 
à  des  manœuvres  équivoques  qui  sont  la  honte  de  la  phar- 
macie, et  que  toutes  les  lois  et  règlements  du  monde  ne  sauraient 
empêcher. 

Et  qui  pouna  reprocher  au  pharmacien  de  recourir  à  toute  espèce 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


116  LIMITATIOH  DD  DOUEE  DIB  rMUMÀOIB  (AimXB  H*  11) 

de  trafic  quand,  sous  l'aiguillon  implacable  de  la  concurrence,  il  sera 
forcément  obligé  de  demander  à  des  artifices  industrieux  ces  profils 
que  l'exercice  régulier  de  la  pharmacie  ne  pourra  plus  lui  procurer? 

On  a  cité  l'exemple  de  quelques  Etats  où  la  pharmacie  est  libre, 
mais  on  peut  citer  aussi  les  noms  de  quelques  autres  Etats  non 
moins  civilisés,  non  moins  libres,  où  de  hautes  considérations 
d'utilité  publique  ont  sanctionné,  pour  les  pharmacies,  le  principe 
d^nn  jii$  tingolare ;  jus  singolare  qui,  ainsi  que  l'unseigne  la  sagesse 
romaine,  contra  tmorem  rationis  propter  aliquam  tttilatem  avctori- 
tate  costitwntium  introductum  est. 

Devant  ces  considérations  dont  la  gravité  ne  saurait  échapper  aux 
esprits  éclairés  qui  siègent  dans  celte  éminente  assemblée,  l'Asso- 
ciation croit  pouvoir  conclure  : 

i'  Que  le  principe  de  la  libre  concurrence,  vrai  ou  juste  en  Ini- 
méme,  n'est  pas  toujours  applicable;  parce  que  dans  les  choses 
humaines  il  n'y  a  rien  d'absolu,  tout  est  relatif,  et  c'est  à  la 
sagesse  des  hommes  d'Etat  de  discerner  les  distinctions  et  les 
tempéraments  qu'il  faut  observer  dans  l'application  des  prin- 
cipes, suivant  les  mœurs  du  temps,  les  nécessités  publiques  et 
l'intérêt  général  ; 

S*  Que,  de  même  que  l'Etat,  en  vue  du  bien  public,  a  dérogé  au 
principe  de  la  libre  concurrence  pour  l'exercice  du  notarial,  pour 
les  émissions  fiduciaires,  et  dans  d'autres  cas  où  il  ne  s'agit  que 
d'intérêts  pécuniaires,  de  même,  et  avec  plus  de  raison,  il  devra 
étendre  cette  dérogation  à  l'exercice  de  la  pharmacie,  où  il  s'agit  de 
la  santé  publique; 

3"  Que  c'est  une  très  grande  erreur  de  considérer  comme  un  pri- 
vilège la  limitation  de  l'exercice  de  la  pharmacie  ;  car  suivant  l'idée 
ordinaire  et  commune  du  privilège,  il  équivaut  à  une  dérogation  au 
droit  commun  institué  par  la  loi,  au  profit  de  quelqu'un  ;  tandis  que 
l'exercice  de  la  pharmacie  est,  sous  bien  des  aspects,  un  vrai  mtmus 
ptMicum,  dont  les  avantages  correspondent  à  dus  charges,  et  les 
uns  et  les  autres  sont  déterminés  par  des  motifs  d'utililé  pu- 
bliqne. 

L'Association  lombarde  de  pharmacie  résidant  à  Hilan  ne  doute 
pas  que  l'honorable  président  du  Congrès  de  Bruxelles  ne  prenne 
en  sérieuse  considération  ces  raisons  d'utilité  publique  et  d'un  si 
grand  intérêt  pour  toutes  les  nations.  Elle  est  persuadée  que  du  tra- 
vail assidu,  inleliigeDl  et  constant,  apporté  consciencieusement  par 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LDDTàTIOH  un  HOMBO  DES  PBÀlHiCBS  (jUfnXI  If  1 1  )  117 

tous  les  membres  qui  feront  partie  de  la  commission  chargée  d'nne 
mission  si  délicate  et  si  importante,  il  résultera  bienUtt  pour  toutes 
les  nations  un  Codex  ofiliciel,  qui  portera  le  nom  d^Intemational. 
Elle  est  convaincue  que,  persuadé  par  tout  ce  qui  a  été  exposé  au 
sujet  de  l'exercice  de  la  pharmacie,  le  Congrès  émettra  un  vœu  fa- 
vorable à  la  Limitatvm  légale. 

Le  Secrétaire,  Le  Président, 

LODOVICO  SERBELLONl.  G.  DOMENICOPESSINA. 

Le  Rapporteur, 

LODOVICO  ZAMBELETTI. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


„Google 


APERÇU  D'UN  TRAVAIL  SDR  LKS  EAUX  POTABLES  BT  ALIMENTAIRES, 
I)ar  le  D'  Gio  Battista  Ronconi,  pharmacien  à  Padoue. 
{Résumé, traduit,  par  3.  Rousseau,  candidat  en  pharmacie). 


Dans  une  courte  introduction  adressée  au  comité  du  6*  Congrès 
international,  l'auteur  annonce  que  son  travail  est  le  résultat  de  ses 
observations  personnelles,  qui,  quoique  limitées  à  la  plaine  de 
Venise  et  surtout  de  Padoue,  peuvent  néanmoins  s'appliquer  à  d'au- 
tres régions. 

Il  exprime  son  admiration  pour  les  travaux  des  congrès  précé- 
dents et  considère  le  bien  qu'ils  auraient  apporté,  si  les  réformes 
proposées  eussent  été  mises  à  exécution. 

Il  regrette  que  l'Italie  n'ait  pas  encore  pris  de  décision  à  cet 
égard. 

Le  manuscrit  est  divisé  en  sept  chapitres  que  nous  examinerons 
chacun  en  particulier. 

§  1.  ~  Deiiz  mots  de  préfoce. 

Après  avoir  exposé  les  raisons  qui  l'ont  engagé  à  entreprendre 
son  travail,  raisons  toutes  personnelles,  l'auteur  lait  connaître  qu'il 
va  aborder  la  question  des  eaux  des  puita  de  Padoue,  qu'il  a  déjà 
effleurée  dans  de  précédents  discours,  mais  qu'il  traite  ici  plus  am- 
plement. 

N'afGchanl  aucune  prétention,  il  veut  seulement  rassurer  ceux 
qui  ont  quelque  doute  sur  la  salubrité  des  eaux  de  Padoue  ;  il  dira 
ensuite  quelques  mots  des  sources. 

g  II.  —  Dérivation  de  l'eau  dea  puits. 

Il  est  nécessaire  de  parler  des  eaux  souterraines  aussi  bien  que 
des  eaux  qui  coulent  à  la  surËice  de  la  terre.  Les  eaux  qui  tombent 


D,B,t,zed.yGOOgle 


120  SDl  us  UDX  POTlkLBS  ET  ÀLIMINTÂIkEg  (iKNBXB  n°  12) 

De  se  perdent  pas  :  les  unes  forment  les  fleuves  ;  les  autres  s'îdGI- 
trent  dans  les  terres  et  y  formeot,  de  même  qu'à  le  surfoce,  des 
torrents,  des  rivières  el  des  lacs  souterrains. 

L'eau  qui  s'inGItre  par  l'action  de  la  pesanteur  s'arrête  quand 
elle  rencontre  un  terrain  imperméable  et  donne  lieu  à  la  formation 
des  couches  aqnifêres. 

La  plaine  de  Venise  étant  inclinée  vers  la  mer,  la  partie  supé- 
rieure possède  moins  d'eau  que  les  terres  inférieures. 

Le  voisinage  d'un  fleuve  influe  sur  la  quantité  de  l'eau  que  con- 
tiennent les  puits. 

Sittiation  géologique  de  Vicence,  Trévise  et  Padoue  :  Padoue  est 
située  dans  un  fond,  entre  deux  fleuves,  et  par  ce  fait,  l'eau  y  est 
très  abondante, 

L'auteur  fait  ici  une  petite  digression  sur  le  cimetière  de  Padoue 
qui  est  trop  rapproché  du  fleuve  et  dont  les  cadavres  sont  toujours 
baignés  dans  l'eau. 

Padoue  reçoit  aussi  l'ean  des  montagnes  par  les  infiltrations  des 
terrains  supérieurs. 

La  ville  a  donc  deux  sortes  d'eaux  :  les  eaux  des  terrains  supé- 
rieurs qui  occupent  les  couches  les  plus  basses,  et  les  eaux  d'infil- 
tration locale  qui  occupent  les  couches  supérieures. 

Gomme  la  bonne  qualité  des  eaux  dépend  des  terrains  au  travers 
desquels  elles  filtrent,  les  eaux  profondes  seront  meilleures  que  les 
eaux  superficielles. 

Hais  à  Padoue,  la  plupart  des  puits  sont  peu  profonds  et  le  terrain 
y  est  formé,  en  grande  partie,  de  détritus  accumulés  depuis  des 
siècles,  aussi  l'eau  y  est  de  mauvaise  qualité;  les  quelques  puits 
profonds  qui  y  existent  donnent  une  eau  excellente. 

C'est  pourquoi  l'auteur  préconise  l'approfondissement  des  puits 
et  le  revêtement  de  leurs  parois  avec  de  l'argile  à  briques  pour 
empêcher  les  infiltrations  des  couches  supérieures  du  terrain.  Il 
voudrait  que  l'on  n'utilisât  que  les  eaux  inférieures  ;  et  il  base  son 
desideratum  sur  ce  fait,  que  plus  les  couches  que  l'eau  traverse 
sont  épaisses,  mieux  elle  est  filtrée  el,  par  conséquent,  plus  pure 
elle  est. 

La  mauvaise  qualité  de  l'eau  est  considérée  aujourd'hui  comme  la 
cause  primordiale  d'un  grand  nombre  de  maladies;  aussi  doit-on 
veiller  à  donner  aux  populations  des  villes  et  dos  campagnes  une 
eau  salubre. 


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8UB  LU  UDX  rOTABLIS  KT  ALDHnTAIRBS  (ufmZB  IT  19)  191 

g  m.  ~  Minéralisation  de  l'eau  des  puits. 

L'eau  commencfl  à  se  miaéraliser  dans  l'air  ;  dans  la  terre  elle 
dissout  des  sels  qu'elle  peut  abandonner  ensuite  (dép6ts,  concré- 
ItoQs,  incrustations).  Sa  composition  change  d'un  lieu  h  un  autre; 
cette  transFormatioD  se  tait  par  l'action  de  l'oxygënej  de  l'azote,  etc. 

Les  eaux  souterraines  étant  soustraites  à  l'action  des  éléments 
qu'on  rencontre  dans  l'air  et  à  la  sur&ce  du  sol,  leur  composition 
diffère  de  celle  des  eaux  superficielles,  celle-ci  est  plus  fixe  et  mieux 
déterminée. 

§  IV.  —  Les  sources. 

Origine  des  sources.  Padoue  n'a  pas  de  sources  proprement  dites. 

Les  sources  se  forment  dans  les  montagnes  ;  les  unes  sont  conti- 
nues, les  autres  intermittentes. 

Sources  thermales  :  Leurs  eaux  acquièrent  la  température  des 
couches  qu'elles  traversent  et  y  dissolvent  des  principes  minéraux. 
Elles  n'ont  aucun  rapport  avec  les  volcans,  comme  on  le  croit  vul- 
gairement. 

§  V.  ~  Les  puits  commu.as  et  les  ptiits  artésiens. 

Si,  en  perforant  la  terre,  on  descend  jusqu'aux  couches  que  suit 
le  courant  des  eaux  souterraines,  on  produit  une  issue  à  ces  eaux 
qui  viennent  effleurer  h  la  surfece  :  c'est  ce  qui  a  lieu  dans  les  puits 
ordinaires. 

La  recherche  des  sources  et  des  courants  souterrains,  tentée  par 
quelques  hydrologues,  présente  d'immenses  difficultés  et  est  pluldt 
servie  par  le  hasard  que  par  la  science. 

L'eau  accumulée  dans  las  couches  prorondes  éprouve  parfois  une 
pression  considérable  :  c'est  cette  pression  qui  donne  lieu  aux  puits 
jaillissiints,  dits  puits  artésiens.  Les  eaux  des  puits  artésiens  sont 
très  pures,  mais  elles  ne  sout  pas  aérées,  manquent  de  sels  miné- 
raux et  ont  presque  toujours  une  température  élevée. 

Les  terrains  absorbent  plus  ou  moins  d'eau  selon  leur  nature  ;  les 
sables  en  absorbent  le  plus,  mais  ils  renferment  souvent  des  ma- 
tières organiques  qui  les  souillent. 

§  VI.  —  Les  terrains  d'alluvions. 

lia  peuvent  être  formés  par  des  dépôts  chimiques  ou  par  l'action 


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ISS  sut  LIS  UUZ  POTABLES  ET  ALlMEltTAlIBS  (àNKEXE  IT  1S) 

mécanique  des  eaux  ;  il  s'en  forme  eocore  actuellement.  Le  terrain 
de  Padoue  est  formé  surtout  d'argile  et  de  sable. 
■     L'influence  des  terrains  d'alluvions  sur  les  eaux  varie  avec  leur 
nature. 

Les  roches  en  géoéral,  et  principalement  les  rocbesalumineuses, 
36  désagrègent  et  forment  des  boues  que  les  eaux  entraînent. 

Les  alluvions  pouvant  se  succéder  assez  rapidement  pour  ne  pas 
permettre  à  la  vie  animale  ou  végétale  de  s'y  fixer,  dans  ce  cas,  elles 
De  peuvent  être  une  cause  de  souillure  pour  les  eaux. 

Il  existe  d'ailleurs,  dans  les  terrains  d'alluvions,  des  bancs  de  gra- 
vier et  de  sable  purs  qui  fournissent  des  eaux  alimentaires  excel- 
lentes; des  bancs  semblables  doivent  exister  dans  le  sous-sol  de 
Padoue  ;  on  les  atteindraient  en  approfondissant  les  puits. 

Disposition  des  alluvions  Les  terrains  inférieurs  au  terrain  de 
rapport  ne  peuvent  pas  avoir  de  mauvaise  influence  sur  la  qualité 
de  l'eau. 

L'auteur  termine  ce  chapitre  en  exprimant  sa  conviclion  que  les 
eaux  des  puits  ne  peuvent  pas  être  exclues  du  nombre  des  eaux 
alimentaires,  exceptées  celles  des  puits  peu  profonds  recevant  les 
eaux  du  terrain  de  rapport,  inconvénient  qui  peut  être  évité  par 
l'approfondissement. 

§  VII.  —  Le  terrain  de  rapport  et  conclusion. 

Rien  ne  se  perd  dans  la  nature;  décomposition  des  matières  orga- 
niques :  Les  uns  prétendent  que  les  matières  organiques  ne  souillent 
pas  les  eaux  souterraines,  d'autres  soutiennent  que  les  microorga- 
nismes, que  renferment  ces  matières,  ne  sont  pas  détruits  et  qu'ils 
s'infiltrent  avec  les  eaux. 

L'auteur  cite  dos  puits,  creusés  dans  des  cimetières,  qui  donnent 
une  eau  très  pure.  Si  quelques  puits  sont  contaminés,  c'est  par  suite 
d'infiltrations  supérieures  de  matières  organiques  en  vole  de  décom- 
position, de  fumiers  ou  de  matières  fécales.  Il  cite  l'opinion  du 
professeur  Magi^i,  qui  prétond  que  certaines  bactéries,  loin  de 
souiller  l'eau,  l'assainissent  en  détruisant  L-s  matières  organiques; 
d'ailleurs,  ajoute  ce  professeur,  si  l'on  doute  de  la  bonté  des  eaux 
renfermant  des  micrococcus,  on  ne  doit  pas  pousser  l'exagération 
jusqu'à  exclure  les  eaux  qui  n'ont  jamais  produit  de  maladies. 

D'après  Maggi.  les  eaux  de  Padoue  ne  sont,  pas  potables  dans  la 
stricte  acception  du  mot,  suivant  les  exigences  des  hygiénistes, 


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SOI  us  B4UX  POTABLia  tT  AUMIHTIIKIS  (àHKIU  IT  IS)  123 

msis  elles  peuvent  ôtre  placées  au  second  rang,  parmi  les  bwabUt. 
Les  eaux  de  Padoue  sont  donc  alimentaires  et  salubras, 

f  Cette  conclusion  surprendra  les  détracteurs  de  nos  eaux  et 
même  la  société  d'hygiëue  de  Padoue  qui  les  a  déclarées  mauvaises, 
mais  qui  ignore  que,  depuis  des  siècles  et  des  siècles  qu'on  les  boit, 
nos  eaux  n'ont  jamais  occasionné  aucune  maladie. 

«  Maggt  déclare,  et  c'est  aussi  mon  opinion,  que  les  eaux  peuvent 
et  doivent  ëire  assainies.  Pourquoi  alors  détourner  les  sources  des 
hauteurs?  Leurs  eaux  sont  inférieures  aux  nôtres,  i 

On  doit  s'élonner  que,  malgré  les  conditions  insalubres  dans  les- 
quelles se  trouve  Padoue,  elle  possède  des  eaux  potables  et  salubres, 
comme  le  prouve  l'analyse  microscopique. 

Le  travail  de  décomposition  de  la  matière  organique  est  incessant. 
De  cette  décomposition  naissent  des  êtres  unîcellulaires  qui  unissent 
leur  action  purifiante  à  la  propriété  filtrante  des  terrains. 

L'auteur  conclut  sou  travail  en  répétant  que  les  eaux  potables  de 
Padoue  proviennent  surtout  des  puits  profonds. 

a  C'est  mon  opinion,  »  ajoute-t-ii,  s  qu'en  approfondissant  les 
puits,  au  moins  à  la  profondeur  du  niveau  de  la  mer,  les  eaux  de 
tous  nos  puits  deviendraient  meilleures,  et  j'aurais  ainsi  gagné  la 
cause  que  J'ai  défendue.  > 

Dans  un  dernier  paragraphe,  il  montre  que  le  but  de  son  mémoire 
est  d'empêcher  l'exécution  d'un  projet  de  détoumemenl  des  sources 
des  hauteurs  qui  ne  fourniraient  qu'une  eau  passable,  tandis  que  les 
puits  peuvent  en  fournir  une  excellente. 


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QUALITÉ  DES  EAUX  BELGES 

par  M.  Th.  Verstraeten,  ingénieur,  directeur  du  service 
des  eartx  de  la  viUe  de  Bruxelles. 


Plus,  dit-on,  l'eau  est  pure,  mieux  elle  vaut.  Assurément,  mais 
encore  feut-îl  s'entendre  sur  le  mot. 

Dana  un  sens  absolu,  l'eau  pure,  formée  d'oxygène  et  d'hydro- 
gène, est  fode,  indigeste,  non  potable  et  encore  moins  abordable. 

Elle  ne  vaut  donc  rien,  pratiquement  parlant. 

L'eau  de  pluie  recueillie  dans  les  plus  parfaites  conditions  n'est 
jamais  pure,  car,  selon  les  espaces  traversés,  elle  accuse  : 

Comme  malière  organique,de  10  à  25,  à  60  milligrammes  au  litre; 

Comme  substance  minérale,  de  10  à  30,  exceptionnellement 
à  100  milligrammes; 

Elle  est  d'ailleurs  très  aérée,  et  sa  crudité  relative  et  moyenne 
monte  à  3*  environ. 

L'eau  de  citerne  est  moins  pure  encore,  puisqu'elle  délave  nos 
toits  fréquemment  malpropres;  et  s'altère  dans  ses  récipients  trop 
souvent  négligés. 

Hais  pour  peu  qu'on  y  veille,  on  la  conservera  toujours  limpide, 
presque  sans  odeur  et  sans  goût,  d'une  température  variant  seule- 
ment de  8  à  1i*  centigr.  ;  sa  dose  de  matière  organique  atteindra 
ÏO  milligrammes  à  peu  près,  et  sa  crudité  6  degrés. 

Telle  est  mon  eau  de  citerne,  en  pleine  agglomération  bruxelloise  : 
elle  est  fraîche,  lessivante,  bonne  pour  le  pot-au-feu,  et  n'était  la 
souillure  organique  qui  inquiète  et  dont  la  proportion  n'est  point 
excessive  d'ailleurs,  je  ne  vois  vraiment  pas  le  reproche  qu'on 
pourrait  lui  foire.  • 

Si  au  lieu  de  s'abattre  sur  les  toits,  la  pluîe  ruissellatt  sur  des 
roches  nues  très  difficilement  dissoutes  par  l'eau,  comme  les  grès, 
les  schistes,  les  quartzo-schisteux,  formés  des  déments  do  saMe 


zed.yG00gle 


J 


4 IS  '    QUAurt  BU  uni  wa/as  (iinmi  n*  1 3) 

et  de  l'ar^le,  elle  ne  Terait  que  s'aérer,  se  purifier  davantage, 
sous  la  double  action  bienfaisante  de  l'air  et  de  ta  lumière,  et 
reçue  au  bas  d'un  long  versant,  elle  constituerait  sans  doute  une 
eau  de  premier  ordre. 

Hais  cette  montagne  modèle  n'existe  point  dans  nos  contrées  ;  la 
roche  qui,  avec  le  temps,  se  désagrège,  se  recouvre  d'un  léger  man- 
teau de  terre  et  par-dessus  vient,  dans  les  parages  déserts,  une 
végétation  folle  qui  en  mourranl  abandonne  ses  restes  pour  le  bien 
d'une  végétation  ftiture. 

La  pluie  qui  se  répand  sur  pareille  étendue  doit  donc  s'altérer 
davantage  :  elle  coule  sur  la  pellicule  terreuse  chargée  de  débris 
végétaux  en  décomposition,  y  filtre  en  partie,  rencontre  plus  d'élé- 
ments divisés  qui  favorisenl  l'assimilation  des  substances  rencon- 
trées, et  agit  physiquement  pour  entraîner  des  troubles,  d'auUint 
plus  abondants  qu'elle  tombe  en  plus  grande  masse,  avec  plus  de 
vitesse. 

On  aura  donc  dans  cette  situation  des  eaux  de  compositions 
diverses,  dépendant  des  conditions  toujours  variables  au  milieu 
desquelles  elles  se  seront  produites,  mais  leurs  qualités  moyennes 
sont  assez  déterminables  à  l'avance. 

Considérons,  par  exemple,  notre  région  ardennaise,  formée,  elle 
aussi,  de  roches  allant  du  grès  au  schiste.  Les  portions  non  habitées 
deviennent  de  plus  en  plus  restreintes,  et  il  en  est  très  peu  d'aussi 
favorables,  au  point  de  vue  de  l'ean,  que  le  bassin  hydrographîqQe 
de  la  Gileppe  qui  s'étale  sur  i,500  hectares  de  superficie. 

Cest ainsi  qu'un  échantillon  de  ce  petit  torrent, soumis  à  l'analyse, 
par  la  ville  de  Verviers,  en  1859,  accaaa  les  très-faibles  teneurs  que 
voici  : 

En  matière  organique,  7  milligrammes  au  litre  ; 

En  substance  minérale,  13  milligrammes; 

Et  comme  titre  hyd  rôti  m  étriqué,  1  à  2". 

Voilà  donc  une  eau  tombée  dans  un  milieu  de  broussailles,  de 
bruyères  et  de  bois,  et  qui,  arrivée  au  fond  de  la  vallée,  recèle 
moins  d'éléments  étrangers  que  la  pluie  reçue  au-dessus  du  sol 
dans  un  vase  irréprochable. 

El  cependant  cette  eau  de  la  Gilejipe  s'était  trouvée  en  contact 
prolongé  avec  de  la  terre,  mêlée  à  des  déchets  organiques,  mais  par 
contre,  elle  avait  ruisselé  è  l'air. 

Les  résullatsque  je  viens  de  citer  sont  assurément  exceptionnels; 
ilgcoQcement  l'eau  courante  prise  dans  un  moment  fovorable,  par 


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QDlUTl  DES  l&DI  BELGES  (iKHBXB  II*  1  3)  1S7 

un  tempâ  calme  el  sans  pluie,  alors  que  le  ruisseau  se  réduit  à  un 
tîlet  scintillant  de  clarté;  et  il  n'est  pas  un  instant  douteux  qu'une 
composition  touLe  dJfTércnte  serait  coDSlalèe  à  la  suite  d'un  orage, 
quand  les  eaux  se  précipitant  avec  force  des  flancs  de  la  montagne, 
engeudrenL  ua  torrent  tumultueux  et  trouble. 

Dès  que  ilans  la  même  région  quartzo-schisteuse  on  envisage  des 
étendues  plus  notables,  on  y  découvre  ta  culture,  riadustrie.  des 
agglomérations  d'hommes  et  partant  des  conditions  moins  bonnes 
pour  l'élaboration  des'  eaux. 

L'Ëau-Noire,  par  exemple,  dont  le  bassin  ardeonais  offre  plus  de 
13,000  hectares  el  qui  est  très  peu  habité,  décela  en  juin  1873,  au 
professeur  M.  Jouret,  une  teneur  totale  de  30  à3l  milligrammes  au 
litre,  el  fui  taxée  de  non  potable  à  cause  de  sa  saveur  marécageuse 
très  prononcée,  due  à  des  souillures  organiques. 

Celle  eau  est  donc  très  pure  —  le  mot  yiure  étant  pris  dans  un 
sens  absolu  ;  —  elle  n'en  fut  pas  moins  jugée  inacceptable  pour  la 
boisson,  mais  elle  reste  excellente  avec  une  telle  composition,  pour 
lous  les  usages  détersifs  et  la  plupart  des  industries. 

Les  Deus-Ourlhes  qui  ont  été  soumises  à  quelques  intéressantes 
constata  lions,  sont  desservies  par  un  bassin  hydrographiquecomplé- 
(ement  ardennais  d'environ  75,000  hectares  el  qui  porte  29  com- 
munes d'une  population  totale  de  25,000  âmes. 

Les  échantillons  furent  relevés,  en  1873,  par  HH.  De  Paire  et 
Jourel,  alors  que  la  rivière  coulait  tranquille  et  limpide,  et 
ces  chimistes  découvrirent,  bn  aval  d'HoulTalize  : 

Des  matières  organiques  allant  de  17  à  34  milligrammes  au  litre, 

Des  substances  minérales  allant  de  8  a  2S. 

Et  comme  résidu  total,  30  à  it  millionièmes. 

Dans  ce-'  diverses  circonstances  l'eau  ne  trahit  ni  odeur,  ni 
saveur;  elle  affecta  généralement  une  teinte  jaunâlre  et  laissa 
déposer  des  flocons  de  même  couleur. 

A  ne  con'^idérer  que  ces  données,  l'Ourthe  est  moins  pure  que 
l'Eau-Noire  ;  ju^ée  par  nos  organes,  elle  vaut  mieux,  et  chimique- 
ment, elle  est  plus  souillée.  Mais  nous  ne  connaissons  pas  plus 
l'une  que  l'autre-,  et  des  rivières  lorrenlielles,  exposées  à  changer 
profondément  d'état  à  quelques  heures  d'intervalle,  qui  d'ailleurs 
reçoivent  les  déchets  plus  ou  moins  abondants  et  dangereux  de 
nombreuses  communes,  doivent,  avant  d'être  appréciées,  être  son- 
mises  à  une  suite  très  longue  d'observalions  minutieuses. 

Tels  sont  les  cas  les  plus  simples  que  présente  le  pays. 


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138  QOAUIt  DM  UCX  BIL6ES  (âHIIZXB  R*  13) 

A  mesure  ^ue  la  rocbe  se  complique  et  dès  qu'elle  comprend  des 
éléments  focilement  absorbés  par  l'eau,  comme  la  substance  calca- 
reuse,  par  exemple,  alors  les  phénomènes  hydrologiques  se  com- 
pliquent à  leur  tour. 

C'est  ce  qui  a  lieu  dans  notre  région  coudrusienne,  autre  étendue 
rocheuse  qui  descend  de  l'Ardenne  à  la  vallée  générale  Sambre- 
Meuse-et-Vesdre. 

Ici  le  manteau  de  terre  est  toujours  plus  épais,  de  nature  plus 
complexe,  souvent  chargé  de  carbonate  de  chaux;  la  contrée  est  plus 
riche,  plus  populeuse,  mieux  cultivée,  fortement  mouvementée,  et 
cette  prospérité  est  déravorable  aux  rivières  qui  la  traversent. 

Aussi  communique-t-elle  beaucoup  plus  de  troubles  à  l'eau,  elle 
accroît  les  teneurs  en  souillures  organiques  et  Ait  monter  leur 
crudité  relative.  Cest  ainsi  que  les  petits  cours  d'ean,  exclusivement 
alimentés  par  la  zone  condrusienne,  titrent  10,  15,  SO*  et  plus, 
selon  les  endroits,  et  de  pareilles  eaux  deviennent  de  moins  en 
moins  potables,  tout  en  continuant  k  servir  largemeat  l'industrie. 

Les  eaux  de  nos  régions  rocheuses  ne  sont  pas  simplement  super- 
ficielles. 

Il  en  est  qui  descendent  assez  profondément,  par  les  fissures  qui 
leur  sont  ofTertes,  pour  se  rassembler  souterrainemenl,  et  reparaîtra 
au  jour  sous  forme  de  sources  parfois  volumineuses. 

L'Ardenne  est  asser.  pauvre  en  sources  par  la  raison  que  ses 
roches  sont  peu  crevassées  ;  la  zone  condrusienne  beaucoup  plus 
disloquée  en  crée  davantage,  et  leurs  qualités,  leurs  propriétés, 
leur  constance,  dépendent  des  éléments  avec  lesquels  elles  se  sont 
trouvées  en  contact  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long. 

C'est  dans  la  Belgique  terreuse,  au  N.  de  la  précédente  contrée, 
que  les  sources  sont  les  plus  générales  et  les  plus  abondantes. 

A  part  la  zone  fortement  argileuse  du  sud-ouest  qui  entoure 
Ypres,  Henin,  Tournai,  Leuze,  tout  le  reste  du  pays  est  formé  de 
couches  supérieures  plus  ou  moins  perméables,,  reposant  à  des 
profondeurs  très  variables,  sur  des  bases  compactes  ;  et  les  vallées 
qui  sillonnent  ces  étendues  sont  aulanl  de  drains  naturels  au  fond 
desquels  jailliasenl  d'innombrables  sources. 

Cette  portjon  du  territoire,  si  l'on  en  excepte  les  dunes  de  la 
Campine,  est  incomparablement  la  mieux  cultivée  et  la  plus  riche- 
ment dotée  de  fumure. 

Toute  pluie  qui  la  touche  contracte  la  corruption  et  c'est  en 
général  sous  l'aspect  d'un  liquide  limoneux  qu'elle  gagne  le  bas  des 


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QOiUTt  DBS  Bavz  bblgbs  (ahhezb  IT  13)  f  99 

versants  :  c'est  assez  dire  à  quelles  souillures  sont  exposées  nos 
rivières  de  région  terreuse. 

L'eau  qui  pénètre  dans  le  sol  se  divise  aussitAt,  et  se  répand  dans 
toute  la  couche  superficielle  remplie  d'air  qni  la  vivifie,  mais  aussi 
d'engrais  et  d'amendements  qui  la  corrompent. 

Si  les  particules  liquides  ainsi  empoisonnées  ne  trouvent  plus 
alors,  en  descendant,  que  peu  de  terre  sableuse  avant  de  tomber 
sur  la  nappe  aquifère,  l'eau  de  cette  nappe  sera  partout  souillée  et 
assez  profondément  pour  ne  constituer  qu'un  breuvage  dangereux. 

Or  nous  rencontrons  dans  le  pays  de  vastes  campagnes  qui 
présentent  ces  conditions.  En  parcourant  les  champs  admirables  de 
nos  Flandres,  nous  trouvons  presque  partout  les  parcelles  de  terre 
bordées  de  petits  fossés  de  deux  à  trois  pieds  de  profondeur,  qu'é- 
gaient des  roseaux  ou  des  aunes,  et  au  fond  desquels  dorment  des 
eaux  d'un  verl-noir.  Ce  sont  autant  d'affleurements  de  la  nappe 
liquide  de  ces  terrains,  et  c'est  la  proximité  de  cette  nappe  par  rap- 
port à  la  surface  qui  est  la  cause  principale  de  la  ferliîité  naturelle 
du  sol.  Si  la  nappe  s'élevait,  on  aurait  un  sol  humide  et  bientdt  des 
marais,  si  elle  descendait,  la  couche  superâcielle  deviendrait  sèche 
et  mobile  en  perdant  dans  une  ferle  mesure  sa  faculté  de  produire. 

Cest  cependant  dans  ces  eaux  souterraines  que  puisent  les  habi- 
tants des  zones  basses;  ils  y  trouvent  une  eau  presque  toujours 
claire,  de  nuance  verdâtre,  relativement  fraîche,  d'un  goût  maréca- 
geux, parfois  lessivante  et  toujours  chargée  de  matière  organique. 
Aussi  boit-on  peu  d'eau  dans  les  Flandres. 

Du  moment  où  le  terrain  s'élève  par  rapport  à  l'eau  des  vallées, 
que  les  fossés  deviennent  profonds  et  secs,  et  que  l'on  arrive  aux 
chemins  creux,  dès  lors  les  eaux  souterraines  s'améliorent  :  c'est 
que  les  pluies  qui  ont  traversé  le  sol  descendent  longuement  en 
sous-sol  et  s'épurent  d'autant  mieux  des  souillures  contractées  à  la 
surlace,  gréce  à  l'air  et  aux  éléments  minéraux  rencontrés  dans  une 
très  lente  filtration. 

Toute  la  Campine  ondulée  répond  k  ces  conditions:  le  terrain  y 
est  sableux  avec  un  peu  de  fer  et  de  chaux;  la  nappe  liquide  s'y 
rencontre  à  une  profondeur  approximative  et  moyenne  d'une  dizaine 
de  mètres  ;  et  l'on  obtient  des  sources  d'une  clarté  franche,  excel- 
lentes au  goût,  fraîches  et  constantes,  recelant  très  peu  de  macère 
organique  et  d'une  crudité  relative  de  5  à  10,  à  15°. 

Ces  eaux  sont  donc  très  bonnes  pour  la  maison  et  aussi  pour 
l'industrie. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


130  QCAUTl  DEH  UCX  lELGIS  (unEU  IT  13) 

Il  y  a  des  territoires  de  la  Belgique  terreuse  où  les  fillres  naturels 
sont  plus  considérables  encore,  ce  sont  :  l'Entre-Senne-et-Geete,  le 
bassin  du  Geer,  les  parties  supérieures  du  bassin  de  la  Mébaignu  et 
de  la  Haine. 

Sous  ces  étendues  la  nappe  liquide  glt  rréquemment  à  plus  de 
50"  de  profondeur  ;  les  terrains  sont  formés  d'éléments  silicieux, 
argileux,  calcareux,  ferrugineux;  les  particules  aqueuses  filtrent 
dans  ces  milieux  complexes  pendant  des  mois  entiers,  suivent  des 
trajets  de  plusieurs  centaines  de  mètres,  et  ressortent  après  avoir 
subi  une  transforma  lion  complète. 

Les  sources  de  ces  contrées  ont  été  analysées  souvent  et  à  diverses 
époques,  par  MM.  De  Hemplinne,  Slas,  De  Paire,  Berge  et  d'autres; 
elles  jouissent  de  toutes  les  qualités  extérieures;  leur  constance 
comme  température  et  composition  est  une  conséquence  évidente 
de  leur  long  cheminement  dans  le  sein  de  la  terre;  c'est  la  cause  de 
l'élimination  quasi-complète  des  souillures  originelles,  mais  c'est 
aussi  la  raison  d'être  He  la  grande  dose  d'éléments  minéraux  qu'elles 
se  sont  assimilés. 

Ces  eaux  recèlent  de  .100  à  (00  milligrammes  au  litre  de  sub- 
stances salines,  ne  trahissent  que  de  1  a  8  millionièmes  de  matières 
organiques,  souvent  mémo  des  traces  seulement,  et  leur  crudité 
monte  de  90  à  30  degrés. 

Partout  les  populations  de  ces  parages  vantent  ces  eaux  comme 
parfaitement  saines  et  excellentes  h  boire  ;  nulle  part,  nulle  nfTec- 
tion  ne  leur  fut  jamais  imputée;  il  faut  les  considérer,  tant  pour  le 
présent  que  pour  l'avenir,  comme  élant  à  l'abri  de  toute  modifica- 
tion quelconque,  soit  en  bien,  soit  en  mal;  el  c'est  par  des  sources 
de  ces  provenances  que  se  sont  alimentées  tes  villes  de  Bruxelles, 
de  Liège,  de  Hons  et  plusieurs  communes  importantes  du  bassin 
deCharleroi. 

Cela  ne  veut  assurément  pas  dire  qu'elles  soient  parfaites  —  des 
eaux  parfaites  il  n'y  en  a  point  —  car  avec  leurs  20  h  30  degrés 
elles  cuisent  mal  les  légumes,  sont  peu  lessivantes  et  ne  conviennent 
pas  à  toutes  ies  indusiries.  Mais  —  c'est  une  remarque  importante 
à  faire  —  que  presque  partout,  en  dépit  de  leurs  défauts,  on  les 
voit  préférées,  pour  le  pot-au-feu,  a  la  meilleure  eau  de  citerne, 
malgré  les  qualités  de  celle-ci  et  à  cause  des  craintes  qu'inspire  à 
la  ménagère  la  malpropreté  des  toits. 

Quant  aux  rivières  de  la  région  terreuse,  l"alimentation  perma- 
nente leur  vient  des  sources  ;  par  les  périodes  humides  s'y  ajoutent 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QCALrrt  DES  IIDX  BELKIS  (aHHEXI  IT  13)  13t 

les  raissellemeols  superficiels;  et  eu  tout  temps  de  volumiueux 
déchets  solides  et  liquides  y  sont  rejetés  par  les  campagnes,  les 
villes  et  riadustrie. 

Les  sources  soQt  eo  géuéral  médiocres  aux  étendues  basses,  fevo- 
rables  dans  les  zones  ondulées,  iDiiis  les  eaux -de  surrace,  presque 
toujours  empoisonnées,  impriment  aux  rivières  de  ces  contrées  un 
degré  de  pollution  parfois  extraorilinaire. 

C'est  ainsi  qu'au  rapport  de  H.  Swarts,  la  Lys,  avec  ses  souillures 
organiques  dont  les  teneurs  varient  dans  l'espace  de  quelques 
semaines  de  50  à  plus  de  200  milligrammes  au  litre,  est  de^renne  un 
cloaque  souvent  fétide  qui  menace  gravement  la  santé  comme  les 
intérêts  des  populations  riveraines. 

Le  Haut-Escaut,  au  sujet  duquel  on  ne  possède  que  peu  d'indica- 
tions positives,  n'accuserait,  en  temps  ordinaire,  que  30  degrés 
environ,  avec  dose  en  matière  organique  de  30  à  40  millionièmes. 

Hais  qu'est-ce  que  cela  nous  apprend?  Quelles  sont  les  variations 
subies?  Quel  mal  (ail  le  voisinage?  El  n'est-ce  pas  pilié  que  d'être 
forcé  d'avouer  notre  ignorance  au  sujet  d'une  grande  artère  si  pré- 
cieuse au  pays  I 

La  Dendre  en  amont  de  Termonde,  et  selon  que  ses  débits  étaient 
abondants  ou  bibles,  a  présenté  une  dureté  totale  de  19  à  Si*, 
des  doses  allant,  pour  les  éléments  fixes,  de  390  à  360  millio- 
nièmes, et  pour  la  substance  organique  de  36  à  60  millionièmes. 

Ces  résultats,  constatés  sur  de  l'eau  clariSée  par  le  repos,  mettent 
en  évidence  son  amélioration  notable  par  les  périodes  pluvieuses, 
surtout  en  ce  qui  concerne  les  souillures  les  plus  dangereuses. 

Voilà  des  renseignements  sérieux  ;  ils  sont  dûs  aux  chimistes  de 
rhdpital  militaire  de  Termonde. 

La  Senne  en  amont  de  Bruxelles  est  beaucoup  moins  favorable. 
Dans  une  suite  d'analyses,  le  laboratoire  de  l'Hdtel  de  ville  y  décou- 
vrit, en  1883-83,  une  dureté  totale  de  33  à  38%  un  résidu  salin 
de  330  à  400  millionièmes,  de  la  matière  organique  à  raison  de  90 
à  60  millionièmes  ;el  jusqu'ici  les  bibles  débits  paraissent  y  exagérer 
également  les  souillures. 

La  Dyle  en  amont  de  Louvain  et  en  temps  ordinaire,  a  décelé  à 
U.  le  professeur  filas  qui  poursuit  ses  investigations  à  ce  sujet,  une 
crudité  de  18  à  33',  de^  résidus  Bxes  de  315  à  380  millionièmes,  et 
des  souillures  organiques  qui  varient  de  30  à  40  millionièmes  seu- 
lement. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


i  32  QOiUTt  H8  UDt  ULGIS  (udOXE  K°  1 3) 

Le  Démer,  de  Hasselt  à  la  Dyle,  oBre  un  titre  moyen  de  20  degrés 
è  peu  près. 

En  septembre  1883  —  conditions  normales  —  le  laboratoire  de 
'  HasBelt  y  découvrit  : 

A  3  f/2  kilomètres  en  amont  de  la  ville,  une  dose  oi^niqae 
de 60  millionièmes. 

Et  près  de  la  ville 41  > 

M.  Blas  nous  apprend  que,  de  décembre  1876  à  avril  1877  — 
période  pluvieuse  —  il  trouva  : 

En  amoDt  de  la  ville ,  une  dose  moyenne  organique 
de 50  millionièmes. 

Et    en  aval 115  » 

H.  De  Paire  releva  en  avril  1873  -~  conditioQS  moyennes  : 

A  l'amout  de  Diest,  une  teneur  organique  de      80  millionièmes. 

A  l'aval 100  » 

Et  è  vingt  kilomètres  plus  bas 75  > 

Ces  résultats  ne  permellenl  point  d'apprécier  l'influence  météo- 
rologique, mais  ils  mettent  en  évidence  l'action  puissante  de  l'air  et 
de  la  lumière  pour  amender  les  eaux  courantes. 

La  Nelhe,  près  de  Waelhem  et  à  mi-marée  descendante,  fut 
examinée  par  H.  Angenol,  d'Anvers,  pendant  l'hiver  moyennement 
pluvieux  et  pendant  l'été  très  sec  de  I87i  ;  il  trouva  : 

Des  titres  allant  de  12  à  18', 

Des  doses  minérales  de  138  à  287  millionièmes, 

Et  organiques  de  6  à  72  millionièmes. 

Ces  analyses  prouvent  l'influence  considérable  du  temps  sur 
l'état  de  salubrité  de  cette  rivière  alimentée  par  un  bassin  exclusi- 
vement sableux,  et  que,  dans  un  intervalle  de  quelques  mois,  les 
souillures  organiques  y  ont  monté  dans  le  rapport  extraordinaire 
de  1  à  12. 

La  Sambre  est  alimentée  au  versant  gauche  par  des  zones  ter- 
reuses et  au  versant  droit  par  des  étendues  rocheuses. 

En  amont  du  bassin  houiller  de  Charleroi,  H.  le  chimiste  Destrée 
observa  : 

Qn'en  eau  abondante  et  belle,  la  rivière  titrait  12*  1/2  seu- 
lement. 

Qu'en  eau  moyenne,  sa  dureté  s'élevait  à  1 7-. 

Et  qu'en  eau  très  basse,  elle  atteignait  22*  1/2. 

Prise  dans  ce  même  voisinage,  M.  Puttemans  n'y  découvrit,  comme 


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OTÀLiTt  ns  unx  belges  (iimn  m*  13)  133 

Bouillare  organique,  qu'une  dose  de  fi  millionièmaa,  eu  eau  quel- 
que peu  abondante;  mais  plus  bas,  des  communes  importantes  et 
leur  grande  industrie  exercent  des  effets  TAcheux,  et  la  teneur 
monte  à  près  de  50  millionièmes  dans  les  circonstances  ordinaires. 

Enfin,  perlons  de  la  Meuse,  la  seule  grande  rivière  du  pays  qui 
ait  fait  l'objet  de  longues  observations. 

Alors  que  l'Escaut  est  un  fleuve  de  région  basse  et  lerranse,  riche- 
ment cultivée  et  portant  Tune  des  populations  les  plus  denses  qui 
existent,  la  Meuse  belge,  au  moins  jusqu'à  Namur,  s'alimente  de 
contrées  montagneuses,  et  ses  eaux  roulant  avec  vitesse,  largement, 
sous  &ible  couche,  dans  un  lit  rocailleux  et  inégal,  subissent  d'au- 
tant mieux  l'action  épurante  de  l'air  et  de  la  lumière. 

Ed  amont  de  Namur  les  observations  sérieuses  font  débat,  mais 
oD  sait  touterois  que  sa  crudité  peut  être  estimée  à  1 5*  environ. 

En  aval  elle  reçoit  la  Sambre  et  ses  souillures  abondantes  ramas- 
sées dans  son  cours  au  travers  d'une  des  vallées  indus^ielles  les 
plus  actives  du  monde. 

Plus  loin,  c'est  la  Hehaigne,  rivière  capricieuse  de  zone  terreuse, 
et  le  Hoyonx,  torrent  de  montagne,  dont  les  rives  inférieures  sont 
bordées  d'usines  importantes. 

Enfin  de  Namur  à  Liège,  les  carrières  sont  nombreuses,  les  ver- 
sants couverts  d'agglomérations,  et  près  de  la  dernière  cité, 
l'Ourthe,  avec  ses  contingents  de  l'Amblève  et  de  la  Vesdre,  se  pré- 
cipite dans  le  fleuve. 

En  aval  de  ce  confluent,  M.  Philippart  lui  trouva,  dans  l'année 
exceptionnellement  sèche  de  1864  :  une  dose  de  matières  dissoutes 
réduite  à  194  milligrammes  au  litre,  et  une  crudité  relative  de  14° 
seulement. 

Ces  quelques  notes  éparses  nous  apprennent  peu  de  chose  encore  ; 
mais  ici  se  classent  les  précieux  résultats  de  HM.  les  professeurs 
Sprioget  Proost,  de  l'université  de  Liège. 

Ces  chimistes  observèrent  minuUeusement  le  fleuve,  au  pont  de 
la  Bouverie,  dans  Liège,  et  pendant  365  jours  à  partir  de  novem- 
bre 1885;  ils  relevëvent  chaque  jour  son  niveau,  sa  vitesse,  sa 
température,  ses  matières  suspendues  et  dissoutes,  tant  minérales 
qu'organiques,  elconstruisirent  avec  toutes  ces  données  des  tableaux 
et  des  diagrammes  qui  font  lumineusement  ressortir  la  relation  des 
temps  avec  la  composition  de  l'eau,  et  l'état  du  fleuve  avec  aes 
qualités. 


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13i  QDALITt  DBS  EAUX  BOfiBS  (aHUEZB  IT  13) 

Cest  ainsi  qu'on  voit  se  manî  Tester  l'influence  prépondériDlr  de 
débits. 

Aux  plus  basses  eaux,  l'oxygène  libre  et  dissous  tombe  i  3  lit. 7! 
par  mètre  cube,  tandis  qu'aux  deux  plus  fortes  crues^  il  dfpswb 
proportioD  de  15  litres,  et  qu'eu  moyeune  générale  on  obtint  im 
prèsde  9  litres. 

Les  matières  en  suspension  n'atteigoent  pas  1,8  milligramme  m 
litre  aux  niveaux  les  plus  bas  de  la  rivière,  mais  è  chaque  entti 
notamment  après  celles  qui  suivent  immédiatement  une  pênode 
sècbe,  les  troubles  abondent  jusqu'à  fournir  il7  millionième, d 
en  moyenne  la  teneur  se  lient  à  35  environ. 

Les  substances  dissoutes  totales  ont  des  fluctuations  rnoim  pro- 
noncées, et  k  l'inverse  des  précédentes,  elles  se  réduisent  à  meson 
que  les  niveaux  se  relèvent. 

C'est  ainsi  qu'aux  plus  faibles  débits  la  doseatteigoait  379  millio- 
nièmes, qu'elle  s'abaissait  à  86  lors  de  la  pins  grande  enie  e(  qiK 
la  moyenne  fut  de  31 1. 

La  matière  organique  dissoute  et  suspendae  de  l'eau  déeanl» 
par  le  repos,  monte  et  baisse  en  concordance  avec  les  débits  :  s« 
minimum  s'est  réduit  à  moins  de  1  millionième,  le  maitmom  i  J!, 
et  la  moyenne  à  7,2. 

Ainsi  le  fleuve,  après  tant  de  produits  souillants  tombés  dans  sa 
eaux  depuis  la  Sambre,  n'accuse  en  moyenne  que  7  mîllionièmei 
d'éléments  organiques,  alors  que  nos  rivières  ardennaises  « 
trahissent  quatre  fois  plus  dans  leurs  conditions  les  plus  hvorablej: 
et  si  la  Meuse  possède,  à  Liège  même,  de  telles  qualités,  il  panll 
certain  qu'en  amont  de  Namur,  elle  doit  ôlreplus  avantageuse  eocore. 

Voilà  une  élude  approfondie  telle  qu'il  en  feudiaît  pourlousoM 
cours  d'eau  de  quelque  importance,  et  telle  surtout  qu'on  eût  dû  u 
bire  pour  les  rivières  proposées  pour  ralimenlaiion  des  villes. 

Ces  recherches  consciencieuses  montrent  ce  qu'il  faut  de  doniiW 
pour  apprécier  une  eau  courante,  et  les  dangers  qu'on  coanait  »> 
en  l'absence  d'observations  scrupuleuses  el  prolongées,  on  con»- 
craît,  comme  on  a  cru  pouvoir  le  proposer,  des  dizaines  de  miilioin 
k  la  dérivation  de  certaines  rivières. 

Cest  ce  que  j'écrivais  déjà  en  4  881 ,  et  ce  que  je  répétais  en  18*^- 
dans  mon  onvrage  sur  l'hydrologie  de  la  Belgique. 

Parmi  toutes  les  eaux  que  nous  venons  de  passer  en  nm, 
quelle  est  donc  la  plus  convenable?  Encore  ane  fois  cela  dépend  du 
but  qu'on  se  propose. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


qdalitA  des  eaux  belges  (annexe  n*  13)  135 

Toutes  servent  à  l'industrie,  et  l'Escaut  et  la  Lys,  si  étrangement 
pollués  par  intervalles,  sont  d'un  secours  immense  à  la  cité  gantoise 
qu'ils  sillonnent  en  tous  sens. 

Pour  les  manufactures  en  général,  it  n'importe  guère  que  l'eau 
soit  pure  de  souillures  organiques,  et  mieux  vaut  qu'elle  recèle  peu 
de  substances  minérales;  mais  pour  l'eau  destinée  aux  maisons,  la 
tatubrité  est  la  condition  première. 

Tout  le  monde  convient  que  les  eaux  irréprocbables  sont  bril- 
lantes, sans  nuance,  franches  d'odeur  et  de  goût;  qu'elles  sont 
rafraîchissante  s,  désaltérantes  et  inspirent  pleine  confiance  ;  qu'elles 
sont  très  peu  variables  de  température  et  de  composition,  qu'elles 
sont  légères  et  tendres,  aussi  convenables  pour  la  lessive  que 
comme  boisson  et  pour  la  préparation  des  aliments. 

L'eau  qui  parait  réunir  le  plus  de  suirra,^e8  est  purgée  complète- 
ment de  matières  organiques  et  recèle  de  100  à  300  milligrammes 
au  litre  de  substance  saline  bienfaisante  donnant  un  litre  de  10 
à  20  degrés  hydrotimélriques, 

Pour  qu'une  eau  naturelle  satisfasse  à  de  pareilles  conditions,  il 
fout  nécessairement  qu'elle  ail  longuement  filtré  pendant  plusieurs 
mois  consécutifs  dans  un  sous-sol  complexe,  puissant,  tout  à-foil 
favorable;  et  je  ne  vols,  dans  toute  l'étendue  dupays,  que  les  admi- 
rables sources  d'AnderJues — plateau  de  1 ,200  hectares  seulement — 
qui  offrent  à  peu  près  cette  perfection. 

C'est  assez  dire  que,  si  l'on  voulait  être  rigoureux  sous  ce  rapport, 
il  n'y  aurait  point  de  distribution  d'eau  possible  eu  Belgique  ;  aussi 
feut-il  céder  aux  nécessités  et,  suivant  les  contrées,  les  hygiénistes 
admettent,  en  général,  qu'une  eau  peut  demeurer  saine  encore  avec 
des  teneurs  : 

De  2  à  8  millionièmes  de  chlore, 

de  2  à  63  millionièmes  d'acide  sulfurique, 

de  4  millionièmes  d'acide  nitrique, 

de  180  à  200  mitliouièmes  de  chaux  et  magnésie, 

de  5U0  à  600  millionièmes  de  résidu  salin, 

de  10  à  QO  millioaièrnes  de  matière  organique. 

Au  point  de  vue  de  la  santé  publique,  ce  sont  ces  derniers  élé- 
ments qu'il  importe  le  plus  d'éviter,  et  une  eau  distribuée  aux 
ménages  n'est  vraiment  pure  et  rassurante,  qu'à  la  condition  de  n'en 
pns  contenir. 

Tel  est  le  sentiment  de  tous  les  hygiénistes  et  c'est  celui  de  notre 
Société  roycUe  des  sciences  médicaUs  et  naturelks  de  Bmxeltes,  qui, 


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136  QDunt  BU  uuz  bblgsb  (iinnzi  rf  13) 

aa  commencement  de  cette  année,  s'est  livrée  à  une  dtscnssion  vive* 
ment  intéressante,  touchant  la  question  des  eaux  poiabies.  Tous  les 
membres  de  la  docte  assemblée  redoutent  la  matière  or^nique  dans 
l'eau  destinée  à  l'alimeotation  des  hommes  ;  tous  y  voient  des  causes 
de  maladies,  d'épidémies  dangereuses;  et  cerlains  d'entre  eai  — 
M.  le  docteur  Crocq  par  exemple  —  vont  jusqu'à  proscrire  absolu- 
ment les  eaux  qui  en  trahissent  des  proportions  quelconques. 

Ce  jugement,  théoriquement  irréprochable,  est  trop  sévère  en 
fait,  car,  rigoureusement  observé,  il  nous  placerait  dans  une  situa- 
tion intenable. 

C'est  ce  qu'a  compris  la  Soàité  royale  dans  ses  conclusions,  où  je 
relève,  notamment,  qu'on  peut  considérer  comme  étant  de  bonne 
qualité,  l'eau  qui  ne  contient  pas  une  proportion  supérieure  à  : 

60  milligrammes  par  litre  d'acide  sulfurique  supposé  anhydre, 
8  >  »        de  chlore, 

S  »  >        d'acide  nttriqae, 

0,5         >  1        d'ammoniaque, 

&00  t  >        de  sels  minéraux, 

SOO  >  t        de  chaux  et  de  magnésie, 

et  SO  s  >        de  matière  organique  non  asotée. 

Nous  avons  vu  que,  seules  les  sources  abondantes  et  constantes 
de  nos  régions  terreuses  et  ondulées,  se  renferment  dans  ces  li- 
mites, et  que  notamment  celles  des  zones  bruxelliennes,  dont  se 
fournit  la  capitale,  seraient  parfaites,  n'était  leur  crudité  relative  de 
«5  à  30'. 

Assurément  tout  le  monde  les  souhaiterait  plus  lessivantes;  mais 
qui  donc  les  voudrait  telles  aux  dépens  de  la  salubrité? 

A  l'égard  des  rivières  de  quelque  volume,  il  n'y  en  a  pas  une 
seule  qui,  sans  préparations,  sans  amendements,  puisse  être  livrée 
aux  habitants. 

Toutes  celles  des  r^ons  terreuses  recèlent  par  intervalles  des 
proportions  excessives  de  matière  organique  dangereuse,  et  leur  cru- 
dité atteint  ou  dépasse  20  degrés,  sauf  dans  la  Campine,  où  l'on 
constate  10  à  15"  environ. 

Les  grands  torrents  de  nos  régions  rocheuses  sont  indéterminés. 
Ce  qu'on  en  sait  c'est  que  leurs  eaux  sont  claires  aux  bibles  débits, 
limoneuses  aux  grands,  toujours  lessivantes,  maïs  chargées  de 
souillures  dans  une  mesure  inquiétante,  et  susceptibles  de  provo- 
quer des  maladies  épidémiques  par  le  transport  des  résidus  em- 
poisouBés  des  nombreuses  communes  sises  dans  leurs  bassins. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


QXSÀLnt  DRS  UDX  BBL&IS  (lIlKB»  H*  1 3)  1 37 

La  Meuse  paraît  être  de  beaucoup  le  cours  d'eau  le  plus  fovorable 
du  pays,  même  dans  l'état  où  elle  se  trouve  à  Liège;  elle  convient 
aux  usages  détersifs  et  industriels  ;  et  tout  porte  à  croire  que,  puisée 
en  amont  de  Namur,  elle  serait  sensiblement  meilleure  encore. 

Ma  conclusion,  aujourd'hui  comme  il  y  a  cinq  ans,  c'est  que  nous 
devons  avouer  notre  ignorance  sur  ce  sujet  capital  de  la  qualité  de 
nos  eaux;  qu'il  n'est  permis  à  personne,  dans  l'état  actuel  de  nos 
connaissances,  de  proposer  des  adductions  dispendieuses,  sous  peine 
d'exposer  les  populations  engagées  à  des  conséquences  graves,  et 
les  exploitants  à  des  pertes  énormes  ;  que  c'est  au  gouvernement, 
enfin,  à  organiser  les  moyens  d'étude  et  de  recherche  capables  de 
nous  Taiie  sortir  de  l'obscurité  où  nous  errons  è  ce  propos. 

Je  propose  donc  au  Congrès  d'émettre  le  vœu  que  l'Etat  se  charge 
de  rendre  su  pays  ce  service  important. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


„Google 


ANNEXE  XIV 


Sur  la  solubilité  du  biiodure  de  mercure  dans 
les  corps  gras  et  dans  quelques  autres  dis- 
solvants. 

par  M.  le  D'  C.  MÉHU,  pharmacien^   à  Paris. 


Les  mélanges  des  corps  gras  avec  la  plupart  des  produits  chi- 
miqiie»,  les  pommades,  par  exemple,  sont  assez  généralemeol  des 
préparations  peu  homogônea,  instables  el  de  médiocre  qualité. 
L'eau  et  l'alcool,  (jue  l'on  emploie  d'ordinaire  à  dissoudre  les  corps 
chimiques  en  vue  de  rendre  intime  leur  mélange  avec  les  corps 
gras,  se  volatilisent  plus  ou  moins  complètement,  d'où  l'apparition 
de  cristaux  parfois  volumineux,  irrégulièrement  disséminés  dans  la 
matière  grasse;  enfin,  sous  l'influence  de  l'eau,  des  réactions  chi- 
miques prennent  naissance,  lesquelles  modifient  profondémeat  la 
composition  première  du  mélange. 

J'ai  souvent  tenté  de  substituer  dans  ces  préparations  la  solu- 
tion (1)  au  simple  mélange,  sans  dissolvant  intermédiaire,  el  plus 
d'une  Tois  avec  un  plein  succès.  Cette  note  a  pour  objet  d'appeler 
plus  particulièremenl  l'attention  sur  la  solubilité  du  biiodure  de 
mercure  dans  les  huiles,  l'axonge,  la  vaseline  et  quelques  autres 
dissolvants. 

Huile  d'amandes  douces.  —  L'huile  d'amandes  douces  dissout 
assez  de  biiodure  de  mercure  pour  satisfaire  à  la  plupart  des  besoins 
de  la  thérapeutique.  Les  expériences  qui  suivent  vont  donner  une 
idée  assez  précise  de  ce  pouvoir  dissolvant. 

Si  l'on  triture  dans  une  capsule  de  porcelaine  placée  sur  un  bain 
de  vapeur  un  mélange  de  63  centigrammes  de  biiodure  de  mercure 
amorphe  et  de  50  grammes  d'huile  d'amandes  douces,  au  bout  d'an 


()]  En  l8liS,Je  signalais  U  solubilité  du  benzonte  de  fer  et  du  rilëriinate  de 
Eincdans  les  huiles  grasses  [  Inhicei  giiiéraUt  Ht  médtfiitt,  18%,  t.  XII,  p.  KM}) 
e  Cerrlqaa  dans  les  bulles, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


UO         SDB  U  SOLOHLITt  DU  mODUU  DB  KnCDlB  (ARiaXK  IT  1  i) 

quart  d'heure  environ  on  obtient  une  solution  complète.  On  ne  peut 
pas  dépasser  notablement  cette  quantité  d'iodure  mercurique,  c'esl- 
à-dire  i  3  grammes  pour  t  ,000  grammes  d'huile,  même  à  l'aide  d'une 
trituration  plus  prolongée. 

Abandonnée  au  rerroidissement,  celte  solution  dépose  assec  rapi- 
dement les  deux  tiers  environ  du  biiodure  qu'elle  contenait,  en  cris- 
taux jaunes  et  rouges  de  formes  1res  nettes. 

L'huile  d'amandes  douces  chauffée  vers  ISO*  dissout  environ  80 
grammes  de  bîîodare  de  mercure  par  1,000  grammes.  Dès  que 
cette  solution  est  abandonnée  au  refroidissement,  elle  dépose  de 
nombreux  cristaux  de  biiodure  mercurique  d'un  jaune  de  soufre  ; 
ce  dépdt  est  déjà  très  considérable  quand  le  liquide  est  refroidi 
à  1 50°  C.  Recueillis  sur  un  filtre,  ces  cristaux  jaunes  passent  assez 
rapidement  à  la  modification  rouge. 

L'huile  d'amandes  douces  contenant,  à  chaud,  8,  7  et  6  grammes 
de  biiodure  par  1,000  grammes,  dépose  la  plus  grande  parUe  de 
son  excédent  de  biiodure  avant  son  complet  refroidissement. 

J'ai  conservé  sans  dépét  de  biiodure  et  pendant  plusieurs  jours  à 
la  température  de  S5°  C  ,  de  l'huile  d'amandes  contenant  9  grammes 
de  biiodure  par  1,000  grammes;  mais  cette  huile  a  déposé  une 
notable  quantité  de  biiodure  quand  la  température  s'est  abaissée 
vers  <8"  G. 

L'huile  d'amandes  douces  ne  contenant  plus  que  4  grammes  de 
biiodure  mercurique  par  1,000  grammes,  a  séjourné  pendaat  cin- 
quatne  jours  dans  une  cave  fraîche  sans  déposer  la  plus  minime 
trace  de  biiodure.  On  peut  donc  considérer  cette  dose  de  i/1000 
comme  ne  devant  pas  être  dépassée  dans  la  pratique. 

Dans  ces  essais,  en  vue  d'assurer  la  plus  parfaite  conservation  du 
produit,  je  me  suis  servi  d'huile  d'amandes  douces  préalablement 
surchauffée  pendant  quelques  minutes  entre  320 — i^d'  C,  et  filtrée 
après  un  refroidissement  complot.  C'est  de  cette  huile  que  j'avais 
déjà  fait  usage  pour  obtenir  l'huile  phospborée  stable  (1)  qui  figure 
aujourd'hui  dans  la  pharmacopée  française.  Mais  l'huile  d'amandes 
douces  du  bonne  qualité,  bien  filtrée  et  non  surchauffée,  donne  des 
résultats  très  satisfaisants. 

Pour  charger  l'huile  d'amandes  douces  d'une  plus  grande  quantité 
de  composé  mercurique,  on   peut   l'ocourir  à  divers    composés. 

(1)  Journal  lit  Pkarmaei»  tt  da  Chimii,  (4),  Vlll.  p.  37,  1868j  t.  IX,  p.  13 
et  94,  VSm;l.  XI,  p.  401,  18T0. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


SDt  Ll  80LDNUTS  DD  lUODCHE  DB  MKICDIR  (aHKEXB  H°  U)  1 41 

L'îodure  de  potassium,  par  exemple,  accroît  la  solubilité  du  biiodura 
de  mercure  dans  l'huile  d'amandes  douces.  On  peut  dissoudre  plus 
de  âO  grammes  de  la  combinaison  (Hgl)*,  RI  dans  1,000  grammes 
d'huile  d'amandes. 

C'est  ainsi  que  2  grammes  de  biiodure  de  mercure  et  73  centi- 
grammes d'iodure  de  potassium  ayant  été  dissous  à  la  température 
du  bain  (le  vapeur  dans  50  grammes  d'huile  d'amandes,  après  six 
semaines  de  séjour  à  la  cave,  cette  solution  n'avait  déposé  que  quel- 
ques  minimes  cristaux  de  biiodure  mercurique  dûs  probablement 
à  l'insufTisante  pureté  de  l'iodure  de  potassium  du  commerce. 

J'ai  élevé  la  quantité  d'iodhydrar^yrate  de  potassium  au-delà  de 
75  grammes  par  kilogramme  d'huile,  sans  dépôt  sensible  pendant 
le  refroidissement  ni  même  après  huit  jours. 

Huile  d'olives.  —  A  100°,  l'huile  d'olive  se  comporte  à  peu  près 
comme  l'huile  d'amandes  douces  vis-à-vis  du  biiodure  de  mercure  ; 
elle  dépose  lentement  l'excédant  de  biiodure,  et  ne  parait  pas  en 
conserver,  à  froid,  plus  que  l'huile  d'amandes. 

Huile  blanche.  —  Vers  100-,  l'huile  blanche  dissout  notablement 
plus  de  biiodure  de  mercure  que  l'hoîle  d'amandes  douces;  à  celte 
température  j'ai  dissous  45,35  grammes  de  biiodure  dans  1000  gram- 
mes d'huile  blanche.  A  froid,  l'huile  blanche  conserve  en  solution 
une  quantité  trois  fois  plus  forte  de  biiodure  de  mercure  que 
l'huile  d'amandes  douces- 

Une  solution  à  10  grammes  de  biiodure  mercurique  pour 
1,000  grammes  d'huile  blanche  ne  s'est  pas  troublée  même  après 
avoir  séjourné  pendant  dix  jours  à  la  cave.  Cette  expérience  a  été 
faite  deux  fois. 

Huile  de  noise.  —  Vers  100°,  l'huile  de  noix  dissout  15  grammes 
de  biiodure  par  1,000  grammes.  A  froid,  l'huile  de  noix  conserve 
environ  13  grammes  de  biiodure  en  dissolution  par  kilogramme 
d'huile. 

L'huile  blanche  et  l'huile  de  noix  sont  toutes  deux  siccatives;  elles 
se  distinguent  de  l'huilo  d'amnndes  douces  et  de  l'huile  d'olives  par 
un  pouvoir  dissolvant  un  peu  plus  grand  à  chaud,  et  presque  trois 
fois  plus  grand  à  froid,  que  celui  de  chacune  de  ces  huiles  non 
siccatives. 

Huile  de  riàn.  —  L'huile  de  ricin  est  un  des  plus  puissants  dis- 
solvants du  biiodure  de  mercure.  Au  bain  de  vapeur  d'eau  dans 
une  capsule  de  porcelaine,  en  s'aîdant  d'un  petit  pilon  de  verre 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


1  iS  BDR  LA  BOLVBtLITË  DU  BlIODDaB  DE  lieiCDIE  (iNHBIB  N*  4i) 

servant  d'agitateur,  on  parvient  à  dissoudre  1  gramme  de  biiodure 
de  mercure  dans  Î5  grammes  d'huile,  ou  iO  grammes  de  biiodure 
par  1,000  grammes  d'huile  de  ricin  cbaufTée  vers  IOO°C.  Abandonné 
au  refroidissement,  ce  liquide  ne  dépose  que  la  moitié  du  biiodure 
de  mercure  dissous. 

Une  solution  de  {  gramme  de  biiodure  de  mercure  dans 
40  grammes  d'huile  de  ricin  dépose  encore  lentement  des  cristaux 
rouges  de  biiodure  de  mercure. 

Une  solution  de  1  gramme  de  biiodure  de  mercure  dans 
50  grammes  d'huile  de  ricin  ne  se  trouble  pas  pendant  son  refroi- 
dissement, et,  même  après  un  mois  à  la  température  ordinaire,  elle 
demeure  absolument  limpide.  Celle  solution  contient  donc  un  cin- 
quantième de  son  poids  de  biiodure  de  mercure,  ou  20  grammes 
par  1000  grammes.  Elle  me  paraît  pouvoir  satisfaire  à  toutes  les 
exigences  de  la  thérapeutique. 

La  combinaison  du  biiodure  avec  le  bichlorure  de  mercure  se 
dissout  facilement  dans  l'huile.  A  la  température  du  bain  de  vapeur, 
il  est  aisé  de  dissoudre  80  grammes  de  biiodure  de  mercure  et 
quarante-huit  grammes  de  bichlorure  de  mercure  dans  1 ,000  gram- 
mes  d'huile  de  ricin.  Il  ne  se  sépare  qu'une  assez  faible  partie  du 
mélange  pendant  le  refroidissement;  le  dépôt  contient  une  combi- 
naison cristalline  blanchâtre  des  deux  composants. 

L'huile  de  ricin  relient,  à  froid,  près  de  10  p.  c.  d'un  mélange  à 
équivalents  égaux  de  biiodure  (équiv.  ^liEâT)  et  de  bichlorure  de 
mercure  (équiv.  =:  135, â);  il  se  sépare  à  la  longue  des  traces  seu- 
lement de  la  combinaison  cristalline  d'un  blanc  légèrement  jaunAtre 
déjà  mentionnée. 

L'iodure  de  potassium  accroît  considérablement  la  solubilité  du 
biiodure  de  mercure  dans  l'huile  de  ricin.  A  une  température  voi- 
sine de  100%  au  bain  de  vapeur,  j'ai  dissous  aisément  deux  cents 
grammes  (200  gr  )  du  composé  (Hgl)'  Kl  dans  mille  grammes 
(1  ,OO0gr.)  d'huile  de  ricin.  L'iodhydrargyratc  de  potassium  (llgl)'  Kl, 
qui  contient  73,1  p,  c.  de  son  poids  de  biiodure  de  mercure,  se 
dissout  donc  dans  cinq  fois  son  poids  d'huile  de  ricin,  à  une  tempé- 
rature voisine  de  100  degrés;  la  solution  conservée  pendant  trois 
semaines,  â  la  température  de  20  degrés,  n'a  donné  que  des  traces 
d'un  composé  jaune  cristallin.  La  solubililé  de  l'iodhydrargyrateest 
donc  la  même  a  chaud  et  à  froid. 

Àxonge.  —  Si  l'on  fond  de  l'axonge  au  bain  de  vapeur  dans  une 
capsule  de  porcelaine,  et  que  l'on  ajoute  1,35  gr.  de  biiodure  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


B1JI  U  SOLDBILlTt  DU  BIIODUtE  DS  MEICUU  (àNNBXB  N*  4i)  113 

mercure  pour  100  grammes  d'axoti-çe,  en  tritaranl  ce  mélange  avec 
UD  petit  pilon  de  verre,  on  parvient  à  dissoudre  tout  le  biiodure;  la 
solution  est  limpide,  incolore;  abandonnée  au  refreidissement,  elle 
devient  rosée  en  se  solidifiant  et  elle  dépose  du  biiodure  de  mer- 
cure qui  apparaît  très  nettement  cristallisé  au  microscope. 

Quand  cette  solution,  à  12gr.,5  de  biiodure  p.  1,000  grammes 
d'axonge,  est  diluée  avec  son  poids  d'axonge  (soit  6gr.,29  de  biio- 
dure par  1,000  grammes  d'axonge),  elle  devient  encore  rosée  en  se 
solidifiant  et  elle  dépose  des  cristaux  de  biiodure  mereurique. 
L'axonge  qui  ne  contient  plus  que  i  grammes  et  demi  de  biiodure 
de  mercure  pour  1,000  grammes  d'axonge  ne  dépose  plus  de  cris- 
taux de  biiodure  eo  refroidissant. 

Vaieline.  ~-  La  vaseline  dissout  peu  de  biiodure  de  mercure, 
même  à  chaud.  Au  bain  de  vapeur  d'eau,  en  s'aidant  d'un  petit  piton 
de  verre  servant  au  broyage  du  composé  mereurique,  on  ne  par- 
vient pas  à  dissoudre  sensiblement  plus  de  2  grammes  de  biiodure 
par  1,000  grammes  de  vaseline,  soit  1  gramme  de  biiodure  par  EtOO 
grammes  de  vaseline. 

La  solution  est  limpide,  incolore;  abandonnée  au  refroidissement, 
elle  devient  fortement  rosée  ;  elle  dépose  même  du  biiodure  sur  les 
parois  de  la  cnpsule  bien  avant  sa  solidification. 

J'ai  graduellement  augmenté  la  quantité  de  vaseline.  Lasolu'Jon 
à  1/1000  prend  en  refroidissant  une  teinte  chair  de  saumon,  et 
dépose  de  nombreux  cristanx  de  biiodure.  La  solution  à  1/1 KOO 
refroidie  est  d'une  teinte  rose  orangée  très  marquée,  elle  dépose  des 
cristaux  do  biiodure  d'une  grande  netteté. 

De  la  solution  îi  1/3500  il  se  sépare  encore  pendant  le  refroidisse- 
ment du  biiodure  en  cristaux  parfaitement  nets  et  en  quantité  suffi- 
sante pour  colorer  en  rose  léger  le  mélange  froid. 

En  abaissant  la  quantité  de  biiodure  de  mercure  à  I  gramme  pour 
4,000  de  vaseline,  on  est  certain  que  le  liquide  refroidi  ne  déposera 
plus  la  moindre  trace  de  biiodure. 

A<Me  phénique.  —  Chauffé  vers  1 00",  l'acide  phénique  dissout  un 
peu  plus  de  20  grammes  de  biiodure  de  mercure  par  1,000  grammes. 
Abandonnée  au  refroidissement,  cette  solution  dépose  plus  de  la 
moitié  du  biiodure  qu'elle  contient;  la  détermination  exacte  delà 
quantité  déposée  n'est  guère  possible  en  raison  de  l'état  solide  du 
mélange  froid. 
Bmzine. —  1,000  grammes  de  benzine  rectifiée   du  commerce 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


tii       sra  u  soLinaiTl  dd  biiodoie  di  mebcdie  (uihku  n*  U) 

dissolvant  30  grammes  de  biiodure  de  mercure  à  ane  température 
voisine  de  l'ébullitioD  ;  à  la  température  ordinaire,  la  benzine  ne 
garde  en  solution  que  t  grammes  de  biiodure  par  1 ,000  grammes. 

Compotes  mercuriqua  diveri.  —  En  Angleterre,  en  Amérique,  ou 
a  souvent  employé  l'oléate  de  mercure  en  solution  dans  les  huiles. 
On  obtient  ce  composé  en  triturant,  de  préférence  à  Troid  pendant 
Si  heures,  ou  en  chauffant  à  une  température  n'excédant  pas  7i*, 
un  mélange  de  1 0  parties  d'oxyde  jaune  de  mercure  et  de  90  parties 
d'acide  olérque  purifié  (1).  Cette  préparation  se  conserve  d'autant 
plus  mal,  qu'elle  est  moins  chargée  d'oxyde  de  mercure;  elle  dé- 
pose du  mercure  métallique  en  même  temps  que  l'acide  oléique  se 
transforme  en  acide  oxyoléique.  Aussi  rocommande-t-on,  comme 
étant  de  meilleure  conservation,  l'oléate  à  20  p.  100  d'oxyde  de 
mercure,  que  l'on  dilue  avec  de  l'acide  oléique  ou  de  l'huile  d'olives 
an  moment  d'en  faire  usage.  Les  observations  de  Squibb  (Z),  de 
Parsona  (3)  et  de  Tichbome  (4),  démontrent  la  grande  instabilité 
de  ces  mélanges  qui  ne  sont  nullement  comparables  à  des  prépa- 
rations officinales  définies  et  stables,  telles  que  les  solutions  de 
biiodure  de  mercure  dans  les  huiles  que  je  viens  de  décrire. 

Mettant  à  profil  des  essais  que  j'ai  faits  il  y  a  une  vingtaine  d'an- 
nées en  vue  d'introduire  dans  les  huiles  des  composés  métalliques, 
j'ai  dissous  dans  les  huiles  grasses  le  benzoate  de  mercure  et 
d'autres  composés.  Mes  recherches  sur  ce  point  sont  peu  nom- 
breuses; elles  m'ont  d'ailleurs  conduit  à  des  résultats  qui  me 
paraissent  d'une  valeur  bien  inférieure  k  celles  des  solutions  de 
biiodure  mercurique. 

(1)  Pkamaeepii  dn  Étatt-Vnit 
macepotia  de  Ch.  Rice.  new-Iork, 
p.  S!3. 

(2]  lHoniUur  Mtinhfiqui,  ISS»,  p.  !«. 

(3)  DruggUI  Cireutar  and  ehiinicitl  Caulh,  jSDvfer  laSS,  et  PkarmanuHeal 
Journal,  14  février  ISBS. 

(4)  PharmofuHcal  Journal.  17  Janvier  1BBS. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Nouveau  mode  de  préparation  des  IziJectLons 
liypodennlques. 


par  S.  Limousin,  pharmacien  de  Paris. 


L'intéressante  question  de  la  bonne  conservation  des  solutions 
destinées  aux  injections  hypodermiques  a  toujours  préoccupé  les 
médecins  et  les  pharmaciens.  Les  uns  et  les  autres  ont  imaginé  et 
préconisé  différents  moyens  pour  arriver  à  ce  résultat. 

La  plupart  des  procédés  proposés  :  eaux  distillées  aromatiques 
employées  comme  agents  dissolvants,  addition  d'alcool,  de  glycé- 
rine, d'acide  salicylique,  etc.,  présentent  l'inconvénient  d'ajouter  à 
la  substance  médicamenteuse  des  agents  qui  peuvent  changer  ou 
modîQer  l'action  des  alcaloïdes  simplement  dissous  dans  l'eau. 

Les  injections  estemporanées,  qui  ont  aussi  été  proposées  sous 
forme  de  pilules,  de  pastilles  ou  de  plaques  gélatineuses,  qu'on 
dissout  au  moment  du  besoin,  présentent  les  mémos  inconvénients, 
et  presque  toujours  ces  préparations  donnent  des  solutions  qui  ne 
soQl  ni  claires,  ni  limpides. 

La  minime  proportion  de  liquide  qu'il  fanl  ajouter  pour  les  dis- 
soudre ne  permet  pas  do  recourir  à  la  fîltralion,  car  presque  toute 
la  solution  resterait  emprisonnée  dans  le  filtre. 

Tous  les  médecins  et  tous  les  pbarmacologistes  prescrivent  les 
plus  minutieuses  précautions  pour  la  préparation  des  injections 
hypodermiques,  pour  éviter  la  présence  des  corps  étrangers  dans  les 
dissolutions,  aussi  est-Il  surprenant  qu'un  procédé  aussi  dérec- 
tueux  sous  ce  rapport  ait  pu  être  sérieusement  préconisé. 

Cependant  l'utilité  d'avoir  sous  la  main  une  injection  hypoder- 
mique toute  préparée  et  pouvant  être  administrée  immédiatement 
dans  des  cas  urgents,  est  incontestable. 

Tous  les  moyens  proposés  et  que  jo  viens  d'énumérer  sommaire- 
ment avaient  pour  but  d'atteindre  ce  résultat. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1i6     MODI  bl  PItPABATlOIl  DBS  IflJECnONB  flîPOBlUnQtrBB  (aHIIEU  11°  15) 

Les  solutions  ordinaires,  préparées  à  l'avance,  ont,  en  effet,  l'in- 
convénient de  s'altérer  rapidement,  maïs  presque  toujours,,  après  un 
laps  de  temps  relativement  court,  en  outre  de  l'altération  qui  se 
produit  par  le  développement  des  conferves  et  des  moisissures  qui 
les  envahissent,  il  survient  un  affaiblissement  du  titre  de  la  solution 
due,  soit  à  la  cristallisation  du  sel  le  long  des  parois  du  flacon,  soit 
au  grimpementdescristaux,  qui  se  produit  entre  le  col  du  vase  et  le 
bouchon  qui  le  ferme. 

C'est  pour  obvier  à  ces  inconvénients  et  pour  fournir  aux  méde- 
cins des  injections  toutes  préparées  et  dans  de  bonnes  conditions  de 
conservation  que  j'ai  préparé  les  ampoules  hypodermiques  que  j'ai 
l'honneur  de  soumettre  à  votre  appréciation. 

Ces  ampoules  ont  la  forme  d'un  ballon  minuscule  de  forme  un  peu 
ovoïde.  Elles  sont  terminées  par  un  tube  de  verre  efiîlé,  presque 
capillaire,  et  leur  contenance  habituelle  est  un  peu  supérieure  à 
un  centimètre  cube. 

Je  stérilise  l'intérieur  de  ces  petits  récipients  par  le  procédé  de 
M.  Pasteur,  en  les  soumettant  dans  une  éluve  à  la  température 
de  200  degrés  environ.  Je  les  remplis  ensuite  avec  la  solution  médi- 
camenteuse, soit  en  introduisant  la  pointe  de  l'ampoule  chauffée 
dans  le  liquide  froid,  soit  en  injectant  le  liquide  chaud  avec  un  petit 
injecteur  è  pointe  très  effilée. 

L'ampoule  étant  remplie.  Je  la  ferme  à  la  lampe  oxydriqae,  en 
portant  le  bout  du  petit  tube  qui  la  termine  dann  le  jet  de  la  flamme. 

La  solution  se  conserve  donc,  dans  ces  conditions,  à  l'abri  des 
germes  de  l'aJr,  et  sans  qu'elle  puisse  être  modifiée,  soit  par  évapo- 
ration  d'une  partie  du  liquide,  soit  par  grimpemmt  du  sel. 

Les  dissolutions  sont  préparées  à  chaud  avec  de  l'eau  ordinaire 
bouillie  et  préalablement  filtrée  au  filtre  Chamberland. 

Je  n'ai  jamais  hecours  à  l'eau  distillée,  car  l'expérience  m'a  prouvé 
que,par  suite  de  l'absence  des  sels  contenus  normalement  dans  l'eau 
de  source  ou  de  rivière,  elle  était  bien  plus  rapidement  envahie  par 
les  conferves  et  les  moisissures  que  cette  dernière. 

Pour  pratiquer  l'injection  avec  une  de  cesampoules,  voici  comment 
on  procède  :  on  donne  un  petit  trait  de  scie  d'horloger  ou  de  lîme 
fine  à  la  partie  inférieure  du  col,  qu'on  brisera  alors  avec  les  doigts, 
avec  la  plus  grande  facilité  ;  on  fixe  ensuite  le  réservoir  sur  une 
petite  griffe  métallique  qui  fait  office  de  support,  puis,  on  absorbe 
le  liquide  avec  la  seringue  de  Pravaz,  en  y  introduisant  l'aiguille  et 
en  produisant  l'aspiration  par  la  manœuvre  du  piston. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


KODB  DS  PRfiFARATIO:^  DES  INJECTIONS  HTPODEKHIQUBS  (aNNBXB  N°  1  5)    1i7 

On  peul  n'introduire  dans  la  seringue  qu'un  tiers  ou  la  moitié  de 
la  solution,  suivant  la  dosn  qu'on  désire  administrer. 

C'est  surtout  pour  les  injections  d'ergotine  et  de  chlorhydrate  de 
morphine  que  ce  procédé  offre  de  grands  avantages,  bien  qu'il 
puisse  être  appliqué  aux  injections  hypodermiques  de  tous  les  alca- 
loïdes. 

J'ai  conservé,  dans  ces  ampoules,  dos  solutions  d'ergotine  (extrait 
de  seigle  ergoté  de  Boujean)  qui  sont  restées  absolument  intactes, 
depuis  le  commencement  de  l'hiver,  tandis  que  ces  mêmes  solutions, 
renTermées  dans  des  flacons  bouchés  à  l'émeri,  étaient  altérées  au 
bout  de  cinq  à  six  jours.  —  Celles  que  je  mets  sous  vos  yeux  ont  été 
exposées  pendant  six  semaines,  en  juin  etjuillet,à  lachaleurelà 
la  lumière  du  soleil  sur  une  fenêtre,  et,  comme  vous  pouvez  le  voir, 
elles  ne  présentent  pas  trace  d'altération. 

J'ai  conservé  également,  depuis  plus  de  18  mois,  des  solutions 
de  chlorhydrate  de  morphine  qui  n'ont  subi  aucune  altération,  sauf 
cependant  la  nuance  de  la  liqueur  qui  est  devenue  plus  foncée  en 
vieillissant. 

Si,  pendant  l'hiver,  sous  l'influence  d'une  très  basse  température, 
il  se  produit  de.s  cristaux  dans  les  ampoules,  il  suffit  de  chauffer 
légèrement  h  la  flamme  d'une  lampe  à  alcool  ou  d'une  bougie  pour 
les  dissoudre,  et  on  rend  ainsi  au  liquide  sa  transparence  primitive. 

En  terminant,  je  dois  dire  que  c'est  à  l'instigation  de  mon  excel- 
lent ami  et  collègue  le  D'  Duhomme,  président  de  la  Société  de 
thérapeutique,  que  j'ai  entrepris  le  petit  travail  que  je  soumets  à 
votre  compétente  appréciation. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


„Google 


ObservaUoiia  sur  l'essenoe  de  cannelle  de  Olilne 

■par  GuSTAv  LoTZE,  cormeiller  d'État ,  présidera  de  la 
«  Danmarks  Apothekerforening .  » 


L'essence  ou  huile  essentielle  de  cannelle  de  Chine  est,  comme  le 
nom  l'indique,  un  produit  chinois,  et  par  cette  raison  la  qualité  de 
cette  essence  est  très  variable,  comme  les  produits  chinois  le  sont 
géuéralement.  Les  Chinois  sont  des  falsificateurs  érudits,  et,  à  cet 
égard,  il  suffit  d'appeler  l'atlention  sur  la  felsificatiou  du  musc, 
dans  laquelle  ils  ont  acquis  une  telle  adresse  que  dans  beaucoup 
de  cas,  il  peut  être  impossible  de  dire,  avec  certitude,  si  cette 
matière  précieuse  est  falsifiée  ou  non.  Pourtant,  à  l'égard  de  l'es- 
sence de  cannelle,  je  crois  que  l'infériorité  de  la  qualité  est  plus 
souvent  due  à  une  production  primitive,  mal  exécutée  et  à  des 
matériaux  pas  assez  soigneusement  choisis  qu'à  une  falsification 
directe,  cette  opération  étant  pratiquée  plutét  en  Europe  qu'en 
Chine.  D'autre  part,  les  Chinois  exportent  leur  essence  sans  l'exa- 
miner scrupuleusement. 

L'essence  de  cannelle  est  obtenue  en  distillant  les  rameaux,  les 
feuilles,  les  fleurs,  les  fruits  et  l'écorce,  bref,  tout  l'arbre  du  cinna- 
momum  cassia,  le  cannellier  de  Chine,  elle  est  exportée  de  ce 
pays  et  de  Cochinchine  en  eslagnons  cylindriques  en  plomb  allié 
d'étain,  et  contenant  à  peu  près  7  1/2  kilos.  La  densité  de  l'esseUce 
dépend  de  la  quantité  de  feuilles  et  de  fleurs,  qu'on  »  prise  pour  la 
distillation,  car  celles-ci  semblent  contenir  l'essence  la  plus  pesante, 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


150  OBSEKTlTIOirS  RDI  l'rSBBNCK  DB  CANNELLS  DE  CBIHI  (AlflfBXE  N*  16) 

tandis  que  l'écorce  et  les  fruits  du  caunellier  produisent  une 
essence  d'une  densité  moiadro.  La  consistance  et,  à  un  certain  degré 
aussi  la  densité,  dépendent  de  l'âge  de  l'essence  et  du  degré  d'oxy- 
dation dans  laquelle  elle  se  trouve.  Quelquefois  l'essence  peut  être 
d'une  consistance  très  épaisse  par  suite  de  l'acide  cinnamique,  pro- 
duit par  l'oxydation,  qu'elle  renferme  et  j'ai  vu  des  cas  où  Tesla- 
gnon  renfermait  à  peu  près  la  moitié  des  cristaux  de  cet  acide. 

On  s'explique  facilement  que,  dans  ces  circonstances,  la  densité 
de  l'essence  de  cannelle  peut  être  fort  différente;  du  reste,  les  indi- 
cations des  divers  auteurs,  qui  l'ont  examinée,  donnent  beau- 
coup de  latitude  à  la  densité.  Mierzinsky,  par  exemple,  indique 
1,025— <,0S3;  selon  Zeller,  l'essence  pèse  i,0i8  —  1,090;  Hagera, 
dans  son  commentaire  de  la  pharmacopée  germanique,  édition  pre- 
mière, 1,030—1,090,  mais,  dans  l'édition  seconde,  1,045—1,065— 
certainement  une  grande  différence.  La  température  d'ébullilion  est 
aussi  variable  et  indiquée  à  220— 22» — 240  degrés  centigrades. 

Ainsi  la  densité  varie  d'après  les  différents  auteurs  de  1,025 — 
1,090.  Biais  je  fus  étonné,  un  jour,  do  trouver  une  densité  encore 
moindre  pour  une  essence  importée  en  emballage  original,  et  dont 
la  densité  était  seulement  1 ,009.  La  dite  esseuce  était  limpide,  avait 
une  bonne  odeur,  se  dissolvait  facilement  dans  le  chloroforme  et 
l'éther,  et  donnait  l'odeur  caractéristique  d'essence  d'amandes 
amènes  avec  l'acide  nitrique.  Tout  était  normal,  excepté  la  solution 
dans  l'alcool  à  90%  qui  était  trouble,  tandis  que  la  dissolution  dans 
t'alcool  absolu  se  faisait  facilement  en  toute  proportion.  Cette  densité 
si  petite  indiquait  cependant  quelque  chose  d'extraordinaire,  elle 
peut  être  expliquée  par  la  présence  d'une  essence  plus  légère. 
Comme  j'ai  déjà  dit,  l'essence  était  parfaitement  claire  et  limpide, 
mais  je  fus  grandement  étonné  en  la  voyant,  quelque  temps  après, 
séparée  en  deux  couches  distinctes,  la  surnageante  pAle-jaunâtre  et 
l'inférieure  brune-claire. 

Je  croyais  d'abord  que  je  m'étais  trompé,  mais  voilà  qu'en 
agitant  le  flacon,  les  deux  liqueurs  séparées  se  mêlaient  tout  de 
suite,  et  la  dissolution  limpide  était  rétablie.  En  mettant  le  flacon 
dans  l'eau  à  10-12°  et  en  l'agitant  de  nouveau,  je  pouvais  à  volonté 
séparer  et  réunir  ces  deux  essences.  Pour  démontrer  cette  particu- 
larité, je  mettrai  en  circulation  des  flacons  avec  des  essences  lim- 
pides et  séparées,  après  cela  je  les  agiterai,  et  les  séparerai  de 


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MSBETjtnam  sdk  l'bssbhcb  de  uhmellb  db  cbuie  (ajckexb  ir  16)  151 

nouveau  en  mettant  les  flacons  dans  l'eau  à  10-12*  degrés;  dans 
IVspace  de  25-30  minutes,  la  séparation  sera  finie  (1). 

Séparées  à  l'aide  d'une  pipette,  l'essence  surnageante  a  UDe  den- 
sité de  0,967,  et  la  couche  inférieure  pèse  1,031  eta  toutes  les 
qualités  qu'on  demande  d'une  bonue  essence  de  cannelle,  sauf  uoe 
solubilité  complète  dans  l'alcool  à  90°,  causée  par  une  petite  quan- 
tité d'essence  légère  encore  adhérente.  Cette  essence  légère  ne  peut 
être  ni  de  la  benzine,  ni  de  l'élber  de  pétrole,  ni  de  l'huile  de 
parafBne,  parce  que  ces  liquides  ne  se  mêlent  pas  avec  l'essence 
de  cannelle,  et  l'inflammabilité  difficile,  même  au  moyen  d'une 
allumette  enflammée,  ne  permet  pas  de  supposer  la  présence  de 
l'alcool. 

L'essence  a  une  odeur  pénétrante  de  cannelle,  ce  que  l'on  constate 
en  bouillant  15  grammes  de  l'essence  avec  de  l'eau,  renouvelée  à 
mesure  qu'elle  s'évapore.  Du  commencement  Jusqu'à  la  lin,  l'odeur 
des  vapeurs  était  la  même  odeur  pénétrante  de  la  cannelle,  et  l'es- 
sence était  entièrement  volatile,  à  l'exception  d'un  petit  résidu  d'une 
matière  résineuse  ;  après  cela,  il  ne  peut  être  question  d'une  huile 
grasse. 

Hais  qu'est-ce  donc  que  cette  essence  légère?  Est-elle  une  ftilsi- 
fication,  ou  une  espèce  d'essence  de  cannelle  anormale  ? 

Je  m'efforcerai  de  répondre  à  ces  questions.  Parmi  les  essences, 
dont  les  &lsificateurs  se  servent  pour  la  falsification  des  huiles  essen- 
tielles, il  y  en  a  une,  qu'il  est  assez  difficile  de  découvrir,  c'est 
l'huile  essentielle  de  baume  de  copahu.  C'est  une  essence  à  peu 
près  inodore,  qui  se  mêle  bien  avec  les  autres,  et  dont  le  prix, 
lorsqu'elle  est  distillée  du  baume,  dit  oriental,  permet  de  s'en  servir 
pour  la  ^Isification  de  l'essence  de  cannelle,  tandis  que  l'essence  de 
baume  d'Amérique  méridionale  coûte  trop  cher. 

Un  mélange  d'essence  de  cannelle  pure  et  d'essence  de  baume  de 
copahu  ne  se  trahit  pas  par  l'odeur  du  dernier,  la  densité  est  pres- 
que la  même  que  celle  de  l'essence  de  cannelle  anormale  qui  nous 
occupe,  c'est-à-dire  1 ,009,  et  la  solubilité  dans  l'alcool  à  90°  est 


(1)  Je  Décrois  pssque  petleproprlélésoii  suffisamment  eiaminée.  Seulement, 
on  cas  semblable,  mais  pourUnt  dlfférenl,  est  venu  «  ma  connaissance,  concer- 
nant une  solDtloa  titrâe  d'alcali  canstique  normal  pour  analyse  rolnmétrlqne, 
qui  était  préparée  parlailemeni  titrée  avec  un  acide  normal,  et  trouvée  exacte; 
raais.après  quelque  temps,ll  y  avait  une  dilTérenceconeid^rable  pour  la  solution 
du  détins  et  cella  du  fond  du  Qaoon. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 53  obsbitàtiods  bub  l'sssircs  db  umtLU  de  cbihb  (iknexe  ro  1 6) 

semblable;  mais  il  y  a  uqq  différeace:  lorsqa'on  traite  le  dit 
mélange  et  l'essence  originale  d'après  la  méthode  indiquée  par 
H.  le  professeur  Dragendorff,  de  Dorpat,  avec  du  chloroforme 
bromée.  Ce  réactif  produit  une  couleur  bleue- viuletle  avec  l'essence 
de  baume  de  copabu,  landis  que  l'essence  légère  surnageante  d'es- 
sence de  cannelle  prend  une  couleur  mordorée,  identique  à  celle 
que  prend  Tesseoce  origioale  avec  le  même  réactif.  Au  contraire, 
un  mélange  d'essence  de  cannelle  pure  et  d'essence  de  baume  de 
copabu  garde  la  môme  couleur  avec  le  dit  réactif  que  l'essence  de 
cannelle  pure  seule,  c'usl-à-dire  d'abord  brunâtre,  mais  peu  après 
rose,  tandis  qu'une  petite  addition  d'essence  légère  a  pour  effet  de 
changer  la  couleur  en  un  mordoré  foncé,  caractéristique,  pour 
l'essence  originale. 

La  réaction,  propre  à  cette  essence,  est  de  se  séparer  en  deux 
couches  distinctes,  lorsque  la  température  s'abaisse  au  dessous  de 
10-12  dégrés;  on  ne  peut  obtenir  ce  résultai  avec  un  mélange 
d'essence  de  cannelle  pure  et  d'essence  do  baume  de  copahu,  même 
en  refroidissant  le  mélange  jusqu'à  5  degrés  et  en  le  laissant 
tranquille  plus  longtemps;  elles  ne  se  séparent  pas.  Après  ces 
essais,  il  faut  conclure  que  l'essence  légère  surnageante  est  une 
essence  produite  par  la  distillation  de  l'essence  en  Chine  de  maté- 
riaux d'une  origine  inconnue,  mais  pris  probablement  d'une 
variété  de  cannellicr. 

J'ai  l'honneur,  Messieurs,  à  cette  occasion,  de  vous  présenter 
quelques  espèces  de  raunelliers,  prises  dans  ma  propre  collection 
des  plantes  médicinales  tropicales,  que  Je  cultive  en  serre;  ce  sont 
le  cinnamonitim  cassia,  l'espèce  chinoise,  lecannella  alba,  le  can- 
nellier  blanc  des  Indes  occidentales  et  le  laurus,culUawan,  dont  on 
obtient  l'écorce  de  culilawau,  maintenant  inusité.  —  Je  regrette 
que  le  vrai  cannelier  de  Ceyian  de  ma  collection,  qui  cependant 
ressemble  beaucoup  au  cannelier  chinois,  soit  mort. 

Afin  de  préciser  ce  que  l'essence  de  cannelle  de  Chine  doit  élre, 
et  afin  de  fixer  à  nouveau  la  densité  entre  des  limites  plus  étroites 
ainsi  que  les  autres  caractères  distinctifs,  J'ai  examiné  les  réac- 
tions de  plusieurs  essences  de  cannelle  de  Chine  provenant  de 
diverses  maisons  de  drogueries  recommandées.  Pour  contrôler  ces 
expériences,  j'ai  distillé  moi-même  une  quantité  assez  considérable 
de  cannelle  de  Chine  et  j'en  ai  retiré  50  grammes  d'huile  esscnUelle. 
Il  ne  fïiut  pas  être  trop  exigeant,  car  l'essence  de  cannette  de  Chine 
est  un  produit  mercantile  provenant  de  difiérentes  parties  du  can- 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


OXSEKTlTrONS  BUI  t'sSSBITGE  DE  CANIIZLLE  DR  CHDf E  (limXB  tP  1  6)  1 63 

nellier,  elle  n'est  pas  une  essence  pure,  retirée  de  l'écorce.  Mon 
but  est  de  faire  connaître  ce  que  l'essence  d'écorce  doit  être,  afia 
qu'on  puisse  mieux  régler  ses  demandes,  lorsqu'on  connaîtra  l'es- 
sence pure. 

J'ai  examiné'  cinq  essences  et  j'ai  trouvé  pour  leur  densité  les 
chiffres  suivants  : 

1.  Essence pesante,séparéedereaseDce surnageante  légère  4,031 

i.  Essence  de   Copenhague,   B.     '. 1,058 

3.  Essence  de  Copenhague,  L 1,039 

i.  Essence  de  Leipzig 1,051 

5.  Essence  (1)  de  ma  propre  distillation 1,03d 

Voilà  sans  doute  de  grandes  différences!  Pour  constater  si  les 
essences  étaient  pures  et  non  fôlsifiées  par  d'autres  essences  ou 
liquides,  dont  on  se  sert  d'ordinaire  pour  cet  usage,  tels  que  l'al- 
cool, le  chloroTorme,  l'essence  de  girofle,  l'essence  de  sassafras  et 
les  huiles  grasses,  je  les  ai  essayées,  mais  je  les  ai  trouvées  toutes 
sans  aucun  mélange.  L'alcool  et  le  chloroforme  sont  faciles  à  décou- 
vrir; leur  volatilité  permet  leur  séparation  par  distillation,  l'essence 
de  cannelle  ne  bout  qu'à  SâO-240  degrés.  L'essence  de  girofle  se 
trahit  par  la  couleur  bleue  ou  violette,  que  sa  solution  spiritueuse 
prend  avec  le  perchlorurc  de  fer,  tandis  que  l'essence  de  cannelle 
avec  le  même  réactif  devient  brune.  Avec  l'acide  nitrique,  l'essence 
de  cannelle  se  cristallise,  mais,  falsifiée  avec  l'essence  de  girofle,  elle 
laisse  une  huile  brunâtre.  L'essence  de  térébenthine  détonne  forte- 
ment lorsqu'on  l'additioaDe  d'iode,  l'essence  de  sassafras  exhale 
des  vapeurs  en  s'écbauffant,  mais  l'essence  de  cannelle  dissout 
l'iode  en  restant  tout-à-&it  tranquille  et  sans  s'échauffer.  C'est 
déjà  une  différence,  mais  la  solubilité  de  l'essence  de  sassafras 
ainsi  que  d'autres  essences  dans  la  benzine,  qui  ne  dissout  pas  l'es- 
sence de  cannelle,  permet  une  séparation  par  ce  réactif. 

Les  huiles  grasses  donnent  au  papier  une  tache  de  graisse,  qui  ne 
disparaît  pas,  même  quand  le  papier  est  placé  sur  un  objet  chaud, 
et  le  mélange  d'essence  de  cannelle  et  d'huile  grasse,  exposé  a  une 
température  basse,  se  trouble  après  peu  de  temps,  mais  elle  ue  se 
sépare  pas, 


(1)  Piiur  ["essence  île  cannelle  île  Ceylnn,  ilonl  ta  ileniilé  est  indiquée  entre 
1,00}— 1,090,  J'b<  trouréuneilensiiË  île  1,039,  Is  même  ijue  puur  le  n'S,  essence 
dlttillée  de  r^corce  seule, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


ISi  OBSEKTiTIOKS  SUS  l'eSMHCB  DE  UKNBLLB  SE  CBRIB  (uROXB  K*  16) 

La  coQclusioD  de  ces  expériences  aéra  donc  : 

L'essijnce  de  caDDelle  de  Chine  doit  avoir  les  caractères,  dont  j'ai 
fait  mention,  et  avoir  une  densité  de  1,039-1,050.  Une  densité 
moindre  ou  plus  forte  rend  l'essence  suspecte,  et  il  fout  l'examiner 
avant  de  l'employer.  En  tout  cas,  la  densité  plus  grande,  lors- 
qu'elle est  produite  par  la  formation  d'acide  cinnamique,  repré- 
senta toiq'ours  une  perte  d'essence. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


ANNEXE  XVII 


Rapport  de  M.  P. -A.  Maignen,  de  Londres. 


On  peut  diviser  l'art  du  filtrage  eo  deux  parties  :  la  clarificatioD 
el  la  purification  des  liquides.  Dans  le  premier  cas,  on  sépare  des 
liquides  seulement  les  matières  en  suspension  ;  dans  le  second^  on 
enlève  à  ces  liquides  non-seulement  les  subtances  qui  ont  un  corps, 
mais  aussi  certaines  matières  qui  sont  tenues  en  solution. 

Dans  le  laboratoire,  il  n'y  a  pas  de  procédé  plus  fréquent  que  le 
filtrage,  et  que  serait  l'art  du  chimiste  sans  ses  entonnoirs  et  ses 
filtres  ? 

C'est  la  clarification  des  liquides  qui  a,  jusqu'à  présent,  passé  sous 
le  nom  de  filtrage  ;  mais  nous  désirons  particulièrement  attirer 
l'attention  des  membres  du  Congrès,  sur  \a purification  des  liquides 
par  le  filtrage. 

Il  serait  inutile  de  décrire  les  moyens  bien  connus  que  l'on  a 
employés,  jusqu'à  nos  jours,  pour  clarifier  les  liquides.  Ce  sont  les 
feuilles  de  papier  à  filtrer  et  les  chausses  de  feutre  dans  le  lobora- 
toire,  et  les  lils  de  sable  dans  les  entreprises  qui  fournissent  les 
eaux  aux  villes. 

Les  inconvénients  de  ces  procédés  primitifs  sont  bien  connus. 
Ainsi,  quand  on  se  sert  d'un  papier  dans  un  entonnoir,  tout  le 
poids  du  liquide  est  sur  la  petite  partie  pliée  qui  se  trouve  au  fond 
de  l'entonnoir;  c'est  aussi  la  seule  surface  filtrante,  car  le  papier 
adhère  aux  câtés  de  l'entonnoir. 

L'opération  se  fait  donc  toujours  très  lentement  et  les  accidents 


D,B,t,zed.yGOOglC 


156  LE  FILTUGE  (UIHEU  II*  17) 

arrivent  souvent  ;  le  papier  crevant  l'opératioD  est  gâtée.  De  plus, 
le  papier  a  ce  qu'on  peut  appeler  des  pores  fixes  et  jusqu'à  ce  que 
tes  trous  soient  masqués  par  des  particules  de  matières  solides  con- 
tenues dans  le  liquide,  la  claridcation  n'est  pas  parfaite. 

Il  est  arrivé,  au  professeur  Tyudall,  de  passer  des  infusions  à 
travers  50  et  même  100  feuilles  de  papier,  sans  obtenir  une  clarifi- 
cation parfoite.  De  même,  quand  on  use  de  la  chausse  en  feutre,  on 
nepeutarriver  à  une  clarification  parfaite  qu'après  avoir  retourné  le 
liquide  très  souvent  dans  le  filtre.  La  moindre  gaucherie  de  la  part 
de  l'opérateur  dérange  la  surfoce  filtrante.  Le  filtrage  se  bit  très 
lentemenL  et  la  chausse  ne  peut  pas  être  nettoyée  convenablement, 
ni  maintenue  en  bon  éldt.  De  plus,  certains  liquides  perdent  beau- 
coup de  leur  valeur  à  être  exposés  à  l'aîr  comme  ils  le  sent,  quand 
on  se  sert  des  chausses. 

C'est  l'observation  de  tous  ces  inconvénients  qui  nous  a  amené  à 
inventer  le  procédé  que  nous  avons  maintenant  l'honneur  de  sou- 
mettre à  votre  altention. 

Pour  la  clarification  des  liquides  de  valeur,  nous  préférons 
employer  la  pâte  de  papier. 

Nous  assurant  d'abord  que  le  papier  en  feuille  est  de  bonne  qua- 
lité, nous  délayons  et  lavons  la  quantité  nécessaire  dans  de  l'eao, 
de  telle  façon  qu'il  y  a  à  peine  deux  fibres  adhérant  l'un  &  l'autre. 
Les  matières  étrangères,  telles  que  la  poussière,  la  chaux  ou  autre 
substance  capable  de  se  dissoudre  dans  l'eau  pure  ou  acidulée, 
sont  ainsi  enlevées  eL  il  ne  reste  que  les  fibres  purs  comme  matière 
filtrante.  Dans  les  opérations  délicates,  un  lavage  semblable  est,  on 
le  comprend  facilement,  do  grande  utilité.  On  exprime  l'eau  et  on 
délaye  les  fibres  ainsi  préparés  dans  une  portion  du  liquide  que 
l'on  veut  filtrer.  On  jette  le  mélange  dans  le  filtre,  le  liquide  passe, 
mais  la  matière  filtrante  est  arrêtée  sur  la  toile  de  notre  appareil  et 
forme  là  une  couche  plus  ou  moins  épaisse,  bouchant  ou  masquant 
les  pores  fixes  de  la  toile  et  ne  laissant,  pour  le  passage  du  liquide, 
que  des  porea  légèrement  mobiles  existani  entre  les  différents  fibres 
de  papier  se  rétrécissant  sous  le  poids  ilu  liquide  el  offrant  ainsi 
une  barrière  trop  fine  pour  laisser  passer  les  parties  solides  et  assez 
poreuse,  poiirpermettre  aa  liquide  de  suinterau  travers.  Si,  au  lieu 
d'employer  50  feuilles  de  papier  à  filter,  le  professeur  Tyndall  en 
avait  délayé  5  et  s'en  était  servi  dans  l'appareil  que  nous  avons 
l'honneur  de  vous  présenter,  il  aurait  parfaitement  clarifié  ses  infu- 
sions en  quelques  instants. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LE  FATUGB  (aHHEZE  Jf  17)  157 

PREMIÈRE  EXPÉRIENCE 

Le  montage  d'un  filtre  à  papier.  Le  filtrage  de  plusieurs  liquides  de 
valeur  et  de  produits  ckimiques  aj/ant  un  précipité  très  tenu, 
démontrant  la  puiuance  de  la  clarification  mécanique  du  papier 
dans  nos  appareils . 

Nous  avons  appliqué  ce  procédé  sur  une  grande  échelle  en  Angle- 
terre. Un  seul  appareil,  mesurant  3  mètres  de  long,  I  mèlre  et 
demi  de  haut  et  1  mètre  de  large,  en  ce  moment  clarifie  50,000  litres 
de  bière  par  jour. 

Depuis  deux  ans,  plus  de  5,000  marchands  de  vin,  en  Angle- 
terre, ont  adopté  ce  procédé  pour  clarifier  leurs  vins  et  spiritueux, 
laissant  de  c6Lé  les  chausses  et  les  collages. 

Nous  nous  sommes  étendu  sur  la  clarification  des  liquides  de 
valeur  plus  que  nous  n'en  avions  rintsntion.  L'importance  de  la 
question  seule  est  notre  excuse. 

C'est  la  purification  des  eaux  qui  va  maintenant  occuper  notre 
attention. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  nous  préoccuper  des  divergences 
d'opinion,  ni  des  savants  qui  suivent  Eoch,  ni  de  ceux  qui  suivent 
Klein,  au  sujet  du  virgula  badUus.  Que  co  bacille  soit  la  cause  ou 
l'effet  du  choléra,  il  est  incontestable  que  cette  maladie  terrible  fait 
le  plus  de  progrès  là  où  on  le  rencontre  dans  l'eau  potable.  El  on 
ne  met  plus  en  doute  que,  99  fois  sur  100,  les  épidémies  de  fièvres 
typhoïdes  sont  dues  à  la  mauvaise  qualité  des  eaux.  Dans  les  rap- 
ports érudits  de  M.  Van  de  Vyvere  et  de  MM.  filas  el  Van  Melcke- 
beke,  on  nous  montre  clairement  quelles  sont  les  impuretés  que 
l'on  ne  peut  pas  tolérer  dans  les  eaux  potables.  Malheureusement 
on  ne  peut  pas  toujours  changer  de  sources.  Qu'elles  soient  prises 
à  une  rivière,  à  un  ruisseau,  ou  dans  un  puits,  nous  ne  pouvons 
jamais  ëtresùrs  qu'elles  ne  contiennent  pas  de  substances  recon- 
nues nocives. 

Nous  espérons  pouvoir  montrer  comment  on  peut  enlever  toutes 
ces  impuretés  et  rendre  n'importe  quelle  eau  que  l'on  trouve  bonne, 
propre  à  l'alimentalion  elaux  industries. 

On  peut  diviser  les  substances  nocives  qui  se  trouvent  ordinaire- 
ment dans  les  eaux,  en  trois  classes  :  !■  Les  matières  solides  orga- 
niques et  inorganiques  qui  se  trouvent  en  suspension  et  qui 
comprennent  toutes  les  variétés  de  bactéries,  de  bacilles  vivants  et 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


<58  LR  FiLiuGi  (ahhiih  r*  17) 

moris;  2°  les  matières  orjjaDiqucseQ  solution  résultant  de  la  décom- 
position des  corps  végétaux  et  aolmaux,  et  3"  les  minéraux  et 
composés  métalliques  dissous  dans  l'eau. 

Si  on  fait  bouillir  l'eau,  on  peut  détruire  la  vitalité  de  cerlaÏDS 
organismes,  mais  on  ne  les  détruit  pas  tous  et  l'eau  demeure  souillée 
de  toutes  les  matières  en  suspension,  elle  est  privée  d'air  et  d'acide 
carbonique  et  elle  n'est  ni  agréable  à  boire,  ni  digestive. 

Si  on  la  distille^  —  un  procédé  qui  est  très  dispendieux  et  géné- 
ralement impraticable,  —  on  n'obtient  qu'un  résultat  médiocre.  Si 
l'eau  est  impure,  certains  gaz  et  composés  volatils  passent  avec  la 
vapeur  et  occasionnent  une  corruption  très  rapide  de  l'eau  distillée. 
Plusieurs  savants  nous  disaient  tout  à  l'heure,  notamment  le 
D'  Ttchbome,  que  certains  micro-organismes  sont  emportés  avec 
la  vapeur  et  retrouvés  dans  l'eau  distillée. 

Il  n'y  a  donc  de  pratique  que  le  filtrage  bien  compris,  pour  enle- 
ver à  l'eau  les  impuretés  organiques  et  inorganiques  en  suspension, 
ainsi  que  celles  en  solution. 

Pour  enlever  à  l'eau  les  substances  minérales,  telles  que  les  sels 
de  chaux  et  de  magnésie,  le  filtrage  doit  être  précédé  de  l'application 
d'un  procédé  chimique. 

C'est  la  meilleure  manière  d'obtenir  ces  résultats  que  nous  allons 
maintenant  étudier. 

D'abord,  examinons  ce  qui  a  été  fait  Jusqu'ici  pour  purifier  Jes 
eaux  potables  en  grand  et  en  petit. 

On  connaît  la  construction  des  6Ures  des  grandes  entreprises 
d'eau  :  un  lit  dont  la  couche  inférieure  consiste  en  de  gros  cailloux 
sur  lesquels  est  superposé  du  gros  sable  et,  plus  haut,  du  gravier 
fin.  L'eau  admise  à  la  surface,  passe  à  travers  ces  différentes  couches, 
laissant  sur  son  passage  la  plus  grande  partie  des  matières  en  sus- 
pension et  un  peu  des  matières  en  solution  au  commencement  du 
filtrage.  Mais  ce  filtre  ne  saurait  arrêter  les  plus  dangereuses  impu- 
retés en  solution,  ni  les  germes  morbifiques. 

Le  piofesseur  Pumpelly  a  démontré  qu'une  couche  de  cent  pieds 
de  sable  fin  ne  pouvait  empêcher  les  bactéries  ou  les  spores  de 
passer  et  nous  allons  démontrer  l'impuissance  du  sable  pour  arrêter 
les  métaux  en  solution. 

DEUXIÈME  EXPÉRIENCE 

Filtrage  d'eau  ferrugineuse  à  travers  du  s(^le,  pour  démontrer  que 

le  sable  n'enlève  pas  le  fer  en  solution  dartë  Veau. 

Ce  système  de  lits  filtrantsest  non-seulement  impar&itj  il  manque 


D,B,t,zed.yGOOgle 


LE  FILTIAGE  (iNHEXE  N*  17)  159 

aussi  d'être  économique.  T)e  vasles  terrains  sont  nécessaires.  La 
chaleur  de  l'été  facilite  le  développement  des  herbes  et  des  ani- 
maux dans  les  réservoirs  filtrants,  et  il  se  produit  toujours  une 
évaporation  considérable.  De  plus  il  est  excessivement  difficile  de 
se  procurer  un  sable  pur  en  assez  grande  quantilé  pour  que  l'on 
puisse  le  changer  souvent  etalors  on  se  sert  de  sable  souillé,  lavé 
plus  ou  moins  bien.  Nous  connaissons  certaines  compagnies  d'eau 
qui  se  servent  du  même  sable  depuis  vingt  ans. 

Tous  les  huit  ou  quinze  jours,  on  enlève  deux  ou  trois  centimètres 
de  la  couche  supérieure  du  sable  fin  qui  a  arrêté  les  impuretés. 
Après  avoir  été  entassé  pendant  quelques  semaines  ou  quelques 
mois,  le  sable  est  lavé,  on  le  met  dans  un  treuil  à  plan  incliné,  et 
on  dirige  un  jet  d'eau  dessus,  la  boue  qui  est  plus  légère  que  le 
sable  forme  écume  el  s'échappe  avec  l'eau.  On  peut  facilement  com- 
prendre que  ce  procédé  ne  peut  constituer  qu'un  nettoyage  partiel 
et  qu'il  reste  adhérent  au  sable  une  quantité  notable  des  im- 
puretés. Le  sable  ainsi  mal  lavé  est  encore  entassé  pour  servir 
à  nouveau  quand  on  refait  le  lit  filtrant. 

La  construction  des  filtres  de  ménage  a  été  jusqu'ici  bien  primi- 
tive et  feutive,  à  tel  point  que  les  gens  les  plus  sensés  se  sont 
gardés  de  les  employer. 

En  effet,  un  filtre  qui  arrête  les  impuretés  devrait  être  nettoyé 
fréquemment,  sinon  l'eau  d'aujourd'hui  passe  à  travers  les  impu- 
retés d'une  période  plus  ou  moins  longue,  et  le  moment  doit  venir 
où  les  matières  filtrantes  sont  tellement  saturées  des  impuretés 
qu'au  lieu  de  purifier  l'eau,  elles  la  souillent.  Tout  filtre  dont  la 
matière  filtrante  ne  peut  être  facilement  renouvelée  à  des  périodes 
assez  fréquentes,  doit  être  condamné. 

Dans  cette  catégorie  se  trouvent  les  filtres  en  pierre  poreuse,  en 
porcelaine  dégourdie  et  en  charbon  aggloméré  ou  pressé,  el  sans 
exception  tous  ceux  dont  la  matièro  filtrante  est  scellée.  On  dira, 
peut-être,  que  parmi  ceux-là,  il  y  en  a  qu'on  peut  nettoyer  en  bros- 
sant la  surface,  ou  en  souillant  â  travers,  mais  n'en  croyez  rien. 
L'intérieur  des  pores  fixes  se  remplit  d'impuretés,  et  si  l'on  soufQeâ 
travers,  certains  passages  s'ouvrent,  les  autres  demeurent  bouchés 
par  les  impuretés.  Et  ainsi  que  la  force  d'une  chaîne  est  égale  à  son 
anneau  le  plus  faible,  de  même  la  qualité  d'un  filtre  dépend  de  sa 
plus  foible  partie  ou  de  son  plus  grand  pore  à  travers  lequel  l'eau 
passe  le  plus  vite,  emportant  avec  elle  les  impuretés  les  plus  dan- 


zed.yGOOQlC 

^'        J 


460  LB  riLTKjlGI  (iRHIXB  H*  17) 

Nous  avons  montré,  au  commencement  de  notre  rapport,  l'appli- 
catioD  de  notre  procédé  à  )a  clarificatioD  des  liquides  de  valeor,  et 
nous  avons  vu  comment,  à  l'aide  d'une  couche  de  fibres  de  papier, 
on  pouvait  arrêter  les  matières  en  suspension  les  plus  tenues. 

Cela  ne  peut  pas  suffire  pour  purifier  l'eau  potable.  De  plus, 
la  toile  de  fibres  végétaux  qui  sert  à  retenir  le  papier  dans  les 
filtres  purement  clarificateurs  dont  nous  nous  servons  pour  les 
liquides  de  valeur  et  que  l'on  nettoie  tous  les  jours  ne  conviendrait 
pas  quand  il  s'agit  de  purifier  t'eau,  principalement  parce  que 
l'action  dissolvante  de  l'eau  ferait  pourrir  cette  toile  ainsi  que  le 
papier  dans  un  rien  de  temps. 

Toute  matière  organique,  telle  que  le  coton,  la  laine,  le  chanvre, 
le  lin  et  les  éponges  ne  conviennent  pas  au  filtrage  de  l'eau,  ni  en 
grand,  ni  en  petit. 

Nous  nous  servons  d'un  drap  purement  minéral,  c'est-à-dire,  feit 
de  fibres  d'amiante  pure. 

Le  tissage  de  l'amiante  était  connu  des  Romains,  mais,  dans  ce 
temps,  comme  d'ailleurs  aujourd'hui  chez  la  plupart  des  fobricanls, 
on  mêlait  des  fibres  d'origine  végétale  pour  donner  de  l'adhésioD 
aux  fils  d'amiante  qui,  comme  on  le  sait,  sont  parbitement  unis  et 
ainsi  très  difficiles  à  tisser.  Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  dire 
que  nous  possédons  le  secret  de  tisser  te  drap  d'amiante  que  nous 
soumettons  à  votre  examen,  sans  avoir  à  employer  aucune  fibre 
étrangère.  Et  c'est  ce  qui  augmente  de  beaucoup  la  valeur  de  notre 
invention. 

Nous  avons  donc  une  surface  filtrante  de  drap  minéral  inaltérable 
avec  des  pores  si  fins,  ou  plutôt  des  passages  si  serrés,  que  pas  une 
seule  particule  de  la  matière  filtrante,  que  nous  employons  et  qui 
est  extrêmement  tenue,  ne  peu),  passer  au  travers. 

Nous  voilà  donc  en  possession  d'un  moyen  d'arrêter  toutes  les 
impuretés  en  suspension,  si  petites  qu'elles  soient. 

Nous  avons  dit  qu'il  ne  suffisait  pas  d'enlever  à  l'eau  les  miatières 
en  suspension,  même  les  germes  et  les  spores  les  plus  petits,  mais 
qu'il  fallait  aussi  enlever  à  l'eau  les  matières  en  solution  qui  sont 
nocives. 

A  ces  fins,  nous  nous  servons  d'un  carbone  pulvérisé  au  plus 
haut  degré,  que  nous  appelons  carbo-calcaîre  à  cause  de  sa  prépa- 
ration spéciale.  Nous  le  délayons  dans  la  première  eau  vers^  dans 
le  filtre. 

L'eau  passe  à  travers  le  drap  d'amiante,  et  laisse  à  sa  surfece  une 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LB  PIITIUGE  (iiraEIE  IT  <7)  <«4 

couche  plus  ou  moins  épaisse  (suivant  la  quantité  que  l'on  emploie), 
mais  toujours  régulière  et  offrant  partout  la  même  résistance  aux 
impuretés  de  l'eau. 

Pour  augmenter  la  puissance  dufiltrage  et  pour  arrêter  les  grosses 
impuretés,  nous  mettons  au-dessus  de  cette  couche  de  carbone 
pulvérisé  une  quantité  de  carbone  en  grain;  mais,  comme  noas 
allons  le  voir,  c'est  la  couche  fine  qui  fait  le  travail  le  plus  intéres- 
sant. 

TROISIÈME  EXPÉRIENCE 
Montage  d'un  filtre  à  eau,  filtration  d'eaud'égout  et  d'étang.  Nettoya^ 

d'un  filtre  qui  a  servi  pour  voir  où  ze  sont  d^)osée3  les  impuretés. 

C'est  ici  que  nous  désirons  arrêter  particulièrement  voire  atten- 
tion. 

Tâchez  d'imaginer,  si  vous  pouvez,  la  mesure  des  pores  à  travers 
lesquels  l'eau  passe. 

Les  parUcuIes  de  carbone  pulvérisé  se  son,t  entassées  les  unes  sur 
les  autres,  s'accordant  naturellement  de  façon  à  offrir  à  l'eau  le 
mémo  passage  dans  un  endroit  que  dans  l'autre  et  pas  plus.  Nous 
voilà  en  présence  d'un  phénomène,  disent  les  uns;  d'une  cause  natu- 
relle, dirent  les  autres.  Nous  allons  mettre  dans  de  l'eau  une  quan- 
tité d'urine,  nous. dissoudrons,  dans  d'autres  vases  d'eau,  un  sel  de 
plomb,  de  fer,  de  zinc,  de  cuivre,  et  d'arsenic  même.  Nous  passe- 
rons tous  ces  mélanges  dans  les  filtres  et  l'eau  filtrée  ne  contiendra 
pas  la  moindre  trace  de  ces  substances  étrangères.  Nous  les  retron~ 
verons  déposées  sur  la  couche  de  carbone  pulvérisé. 

QUATRIÈME  EXPÉRIENCE 

Filtrage  d'eaux  souillées  d'urine,  de  composés  de  plomb,  de  zinc,  d» 

fer,  de  cuivre  et  d'arsenic. 

A  quoi  devons-nous  attribuer  ce  résultat?  Nous  avouons  que  nous 
n'en  avons  pas  découvert  la  cause.  Le  devons-nous  à  ce  qu'on 
peut  appeler  une  attraction  moléculaire  mécanii;ue  ou  à  l'action 
chimique  connue  sous  le  nom  d'oxydation?  C'est  peut-être  à  ces 
différentes  actions  combinées  que  nous  devons  les  résultats  que 
vous  venez  de  voir  et  nous  pouvons,  sans  crainte  de  beaucoup  nous 
tromper,  leur  donner  le  nom  de  pbysico-chimiques. 

La  théorie  d'oxydation  est  la  plus  nouvelle  et  la  plus  intéressante. 
On  sait  que  le  carbone  a  la  propriété  de  condenser,  dans  ses  pores 
et  sur  ses  surfoces,  l'oxygène  de  l'air  ou  celui  qui  se  trouve  libre 
dans  l'eau,  et  c'est  probablement  cet  oxygène  condensé  qui  brûle, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


1 69  u  viLTUOB  (ininxB  h°  <  7) 

pour  ainsi  dire,  ou  autrement  décompose  la  matière  organique  de 
l'urine.  L'action  qui  se  produit  dans  nos  appareils  ressemble  à  celle 
du  noir  de  platine  qui  à  cause  de  sa  porosité  extrême  convertit  le 
vin  en  vinaigre  par  l'effet  seul  de  la  filtralion  ;  ou  encore  c'est  cet 
oxygène  qui  se  combine  avec  les  métaux  des  sels  en  solution,  le 
résultat  étant  un  oxyde  insoluble  qui  ne  peut  passer  à  travers  la 
couche  de  notre  carbo-calcaire  en  poudre. 

En  effet,  it  serait  facile  de  démontrer  que  l'eau,  en  se  filtrant,  a 
perdu  de  son  oxygène.  Hais  alors,  nous  approchons  d'une  autre 
considération  qui  vaut  la  peine  d'être  observée.  La  conslructioii  de 
nos  appareils  est  telle  qu'aussitdt  que  l'eau  a  passé  au  travers  des 
matières  filtrantes,  elle  se  trouve  en  présence  d'un  courant  d'air 
qui,  la  prenant  à  l'état  de  division  extrême,  lui  rend  autant  et  quel- 
quefois plus  d'oxygène  que  la  quantité  qu'elle  vient  de  laisser 
dans  la  matière  filtrante. 

En  dernier  lieu,  permettez-nous  d'ajouter  que  notre  but,  en  con- 
struisant tous  nos  appareils,  a  été  d'avoir  une  très  grande  surface 
filtrante  dans  un  petit  espace  ;  cette  surrace  filtrante  étant  arrangée 
de  façon  à  permettre  un  dépdt  partit  du  carbone  pulvérisé  et  un 
nettoyage  feciie  qui  peut  se  Taire  par  le  plus  simple  personnage. 

CINQUIÈME  EXPÉRIENCE 
Démonstration  de  notre  procédé  d'adoucir  les  eaux  dures. 

II  nous  reste  maintenant  à  décrire  le  procédé  par  lequel  nous 
enlevons  à  l'eau  dure  les  carbonates  et  les  sull^tes  de  chaux  et  de 
magnésie. 

On  connaît  très  bien  le  procédé  de  Clark  qui  consiste  à  mélanger 
une  certaine  qnantité  d'eau  de  chaux  ou  de  lait  de  chaux  avec  les 
eaux  à  adoucir.  Ce  procédé  fait  précipiter  les  bi-carbonates  solubles 
de  chaux  seulement.  L'acide  carbonique  qui,  par  son  excès  dans 
l'eau  dure  tient  la  chaux  en  solution,  su  joint  a  la  chaux  vive 
que  l'on  y  ajoute  et  il  en  résulte  un  précipilé  de  mono-carbonate 
calcique. 

Ce  procédé  ne  prive  l'eau  que  d'une  certaine  portion  de  sa  dureté. 
De  plus,  le  procédé  de  Clark  est  très  dinicilc  pour  sou  application,  il 
demande  beaucoup  d'espace  et  souvent  laisse  à  l'eau  un  goût  alcalin 


Notre  procédé  présente  une  grande  amélioration  sur  celui  de  Clark. 
Nous  nous  servons  de  trois  réactifs  réduits  en  poudre  très  fine. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LE  FILTRAGE  (inNBXB  n*'  17)  f63 

que  nous  appelons  anli-calcaire,  et  qui  sont  jetés  dans  l'eau  soit  à 
la  main,  soit  au  moyen  d'un  appareil  aulomattque. 

Ces  réactifs  agissent  successivement  sur  les  différents  sels  de 
chaux  et  de  magnésie  qui  sont  généralement  trouvés  dans  les  eaux 
dures  et  produisent  un  précipité  qui  se  dépose  rapidement. 

Ce  n'est  pas  tout.  Le  précipité  que  nous  obtenons  est  utilisé  par 
nouSj  de  telle  sorte,  que  le  coût  de  l'application  de  notre  procédé 
est  excessivement  peu  coûteux. 

Nous  nous  mettons  à  la  disposition  de  Messieurs  les  membres  du 
Congrès,  pour  leur  donner  les  plus  amples  renseignements  qu'ils 
pourraient  désirer. 

Voici  maintenant  la  description  des  appareils  de  filtrage  des  eaux 
que  nous  avons  l'honneur  de  soumettre  à  votre  examen.  Nous  com- 
mencerons par  les  appareils  militaires  dont  s'est  servi  l'armée 
anglaise enËgypte,  lors  des  dernières  compagnes.  La  figure  1  repré- 
sente le  filtre,  dit  de  camp,  ou  à  baquets,  il  ne  pèse  que  huit  kilos 
et  peut  filtrer  de  35  à  50  litres  d'eau  par  heure.  On  ne  se  sert,  pour 
cet  appareil,  que  de  carbo-calcaire  en  poudre,  1/4  de  kilo  suffit 
pour  le  charger  une  fois.  On  le  renouvelle  toutes  les  semaines  ;  une 
boite  contenant  la  matière  filtrante  de  six  semaines  va  dans  le  filtre 
même.  Chaque  bateau  de  lord  Wolseley,  sur  le  Nil,  avait  un  de  ces 
filtres  et  une  provision  de  matière  filtrante  pour  deux  ans. 
Fig.  1,  Fig,  2. 


Filtre  (lecnmp  en  flcli'in 
Voici  maintenaut  le  filtre  qui  sert  a  ux  hôpitaux  de  campagne. 


D,B,t,zed.yGOOglC  I 


46i  Li  nLTUfii  (âhmixi  ir  17) 

On  les   attache  aux  selles  des  mulots  au  moyen  de  deu  pebis 

chaînes  qui  se  trouvent  au  derrièredu  panier.  La  poche  E  coaticn' liu 

carbo-calcatre  en  poudre  et  la  poche  E<  du  carbo-calcaire  en  ^i. 

Ces  filtres-là  sont  chargés  ou  montés  avec  les  deax  Doin  et  at 

F'8-  3.  soQt  nettoyés  qu'une  fois  pv 

mois. 

Relativement  aux  serrictsm- 
dus  à  l'armée  anglaise  pndul 
leur  difficile  expédltiao  sork 
Nil,  nous  avons  recn  lei  pliB 
complets  témoignages, doUd- 
menl  aae  lettre  autographe  do 
général  lord  Wolselej-  dari 
dont  voici  la  traduction  : 

c  J'ai  beaucoup  de  plaisir  i 
constater  que  les  filtres,  it 
M.  HaigneDj  qui  ont  été  m- 
ployés  lors  de  l'expédilioD  w 
le  Nil,  ont  donné  des  résalut^ 
très  satisfaisants.  Ils  ont  filtré  l'eau  rapidement  et  parraitefflent,  rt 
ont  été  fort  appréciés  par  nos  soldats.   > 

Signé:  Wolselbt.  (Hill  St.,  28  juillet  1885.) 

Nous  montrons  ici  en  ac^on  un  modèle  eu  verre  qui  r^réseoi' 
Fig,  4.  les  grands  appareils  doot  x 

sert  l'armée  anglaise  pour  fil- 
trer l'eau  en  grande  quan- 
tité à  la  base  des  opén- 
lions. 

On  voit  la  molliplication  lif 
la  surface  filtrante,  fig.  4.cto 
un  petit  espace  —  aussi  l'ipp*- 
reil  représenté  dans  les  fie  i 
et  3  mesure  1  mètre  30  ^ 
long,  i  mètre  de  lani*  ?• 
1  mètre  60  de  hauteur,  il  a  ^^ 
pieds  carrés  de  surfilée  fiHfïnl* 
et  peut  purifier  de  î,îW  j 
5,000  litres  à  rbcure. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LE  fiLTUGi  (iininat  tr  17) 

Flg.  s. 


Pour  les  officiers  on  a  choisi  notre  filtre,  dit  de  montre,  parce 
''"■  "■  qu'il  ressemble  à  cetobjet et  n'est 

pas.beaucoup  plus  grand  qu'une 
montre. 


Pour    les  soldats,  on  se  sert  d'un  filtre  plus  petit  et  de  (brme 
cylindrique  qu'on   peut  porter  dans  la  poche  ou  dans  le  sac. 

Les  anciens  filtres  de  poche,  employé  jusqu'à  présent,  omsis- 
taient  simplement  en  un  bloc  de  charbon  avec  un  luyau  de  caou- 
chouc.  Le  blocs  s'encrassait  et  ne  pouvait  pas  se  nettoyer,  et  si  le 
caoutchouc  se  perdait  le  fil- 
tre ne  pouvait  plus  servir. 
NNos  filtres  de  poche  peuvent 
!  nettoyer  facilement,  on 
renouvelle  la  uiatiëre  fil- 
trante tous  les  huit  ou  quinze 
jours,  ce  qui  occasionne   un  coût  de  un  ou  deus  centimes  et  si  le 


D,B,t,zed.yGOOglC 


166  LE  piLTuai  (uraKU  k*  1 7) 

tuyau  de  caoutchouc  venait  à  se  perdre  le  filtre  serait  encore  pvât 
et  pourrait  être  utilisé  tout  de  même  en  s^eo  servant  comme  ifc 
biberon. 

Nous  avons  trois  autres  modèles  à  l'étude  poar  l'armée  u^bis 
Un  filtre  pour  la  cantine,  un  pour  les  casernes  et  le  InHsièiiKpoc 
attacher  aux  tonneaux  d'eau. 

Voici  OkaintenaDt  les  appareils  pour  l'usage  domestique.  D'ibv. 
ceux  qu'on  remplit  à  la  main,  dits  cottage,  et  bijou ,  D. 


Les  illustrations  montrent  la  section  de  ces  appareils,  ainsi  qo'  '' 
manière  de  monter  le  filtre,  c'est-à-dire  la  façon  de  déposer  le  ari^- 
calcaire  en  poudre  sur  l'amiante  en  le  mélangeant  avec  la  pmii<^ 
eau  que  l'on  jette  sur  le  filtre;  on  voit  aussi  la  manière  simpl<!  > 
nettoyer  celui-ci  en  dirigeant  un  Jet  d'eau  sur  la  surbee  fillnci' 
pour  enlever  ainsi  la  vielle  matière  filtrante  et  les  imparelés^ 
ont  été  arrêtées  par  celle-ci. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LE  FllTliSB  (àKOTXB  B"  *7>  <67 


Les  figures  9  et  10  représeoteot  ce  que  bous  appelons  le  t  ser- 
vice »  et  le  <  nouveau  service  ».  Le  premier  est  sans  réservoir,  le 
second  a  un  réservoir  pour  l'eau  filtrée  ;  tons  lès  deux  peuvent  éga- 
lement élre  attachés  aux  tuyaux  de  conduite.  Un  flotteur  placé 
dans  le  filtre  arrête  l'eau  quand  il  est  plein. 

Nous  avons  aussi  un  autre  modèle,  dit  à  basse  pression,  qui 
s'attache  au  robinet  ou  aux  tuyaux  do  service  et  pour  lequel  on  n'a 
pas  besoin  de  flotteur.  Enfin  un  filtre,  dit  d'exportation,  qui  peut 
être  rempli  à  la  main.  Ce  modèle  s'emballe  dan»  un  très  petit 
espace,  il  est  solide  et  léger  comme  poids. 

11  nous  reste  encore  à  attirer  votre  attention  sur  les  grands  appa- 
reils qui  rendront  les  plus  grands  services  aux  villes,  aux  villages 
et  aux  grandes  industries.  C'iist  ce  que  nous  appelons  les  filtres  à 
grand  débit;  nous  en  avons  déjà  vu  un  exemple  dans  les  fig.  4  et  5. 

Ces  appareils  ont  une  surface  filtrante  considérable,  ainsi  notre 
Q"  11,  qui  occupe  trois  mètres  de  long  sur  un  mètre  de  large  et  un 
mètre  6^  dé  haut,  il  est  capable  do  purifier  de  quatre  à  douze  mètres 
cubes  d'eau  par  heure.  Le  nettoyage  peut  avoir  lieu  tous  les  deux 
ou  trois  mois. 

L'installation  de  dos  appareils^  dans  une  ville  ou  dans  un  village, 
ne  coûterait  pas  beaucoup  plus  que  celle  des  anciens  lits  de  sable 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


LB  PtLTUGR  (umiE  Tf  17) 


D,B,t,ze<J:>yCOOg[C 


u  ranifiB  (ucikxb  h»  17)  469 

et  parfois  moins,  surtout  là  où  il  y  a  de  la  difficulté   à  se  pro- 
curer les  terrains  nécessaires  pour  les  réservoirs 

L'eau  serait  mieux  purifiée  et  maÎDlenue  à  une  température  con^ 
venable.  Le  coût  de  maintien  en  bon  état  ne  dépasserait  pas  de 
beaucoup  celui  du  sable,  et  on  aurait  la  certitude  que  l'eau  serait 
bien  filtrée. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


D,Biin.d,Goo'^le 


ANNEXE  XVm 


Mesures  éprendre  Intemationalement  oontre 
la  ralsifloation  des  denrées  allmezitalres. 

parti.  Zanm,  phanitacien,  à  Constantinople. 


C'est  avec  un  vif  ioLérét  que  j'ai  lu  le  sa  van  l  rapport  de  H.  Bel- 
val,  concernant  t'entenle  internationale  contre  là  faisilicalion  des 
denrées  alimentaires  et  des  boissons. 

Il  résulte  de  l'exposé  de  noire  confrère  que,  malgré  les  lois  on 
les  dispositions  relatives  au  commerce  des  denrées,  des  bois- 
sons, etc.,  dont  sont  dotés  presque  tous  les  pays  de  l'Europe, 
l'organisation  nationale  d'un  service  pour  la  répression  des  falsi- 
fications, n'est  pas  complète  et  qu'elle  laisse  encore  beaucoup  plus 
à  désirer  au  point  de  vue  législatif.  M.  Belval  arrive,  avec  raison, 
à  des  conclusions  qui  devraient  être  prises,  par  le  Congrès,  en  sé- 
rieuse considération.  Cesl  sur  quelques-uns  des  sept  points  propo- 
sés par  notre  savant  confrère,  que  Je  me  permets  de  faire  quelques 
réOexioDs. 

Ayant,  à  différentes  reprises,  en  Turquie,  rempli  les  fonctions 
déconseiller  médical,  ou  d'inspecteur  d'bygiène  (comprenant  l'in- 
spection des  médicaments  et  des  denrées  dans  la  capitale),  juste- 
ment dans  un  pays  où  les  différentes  nationalités  se  rencontrent 
à  cbaque  instant;  et  où,  en  cas  de  contestation  entre  elles,  l'au- 
torité turque  est  fort  embarrassée,  par  le  fait  que  chaque  puis- 
sance européenne  interprète,  à  sa  manière,  lo  mot  de  falsification, 
par  manque  d'une  législation  définie;  je  suis  le  premier  à  recon- 
natlre  l'importance  d'une  entente  et  d'une  organisation  interna- 
tionale sur  ce  point. 

Je  proposerais  seulement  que  cette  législation  comprit  aussi  les 
substances  médicamenteuses. 

Il  m'est  arrivé  plus  d'une  fois,  à  Constantinople,  d'être  attaqué 
par  des  personnes  intéressées  bu  débit  d'une  substance  tnédica- 


D,!„t,zed.yGOO^IC   ' 


ns  urro»  DB  «.  zunn  (aotixi  ir>  1 8) 

menteuse  ou  alimanlaire,  plus  ou  moins  impare,  qui  adoptaient, 
dans  leur dialribe,  rexpression  suivante  :  Le  pioduit  ou  la  sub- 
stance débitée  par  nous,  n'est  pas,  il  est  vrai,  chimiquement  pur^ 
mais  il  l'est  comme  article  de  commerce.  C'est  une  expression  fort 
élastique,  qui  a  donné  lieu,  chez  nous  surtout,  à  des  malentendus 
fort  déagrëables.  Ces  malentendus  ont  engendré  des  explications 
entre  le  gouvernement  impérial  du  Sultan  et  les  chefs  des  missions 
européennes,  A  Constantinople.  Le  mot  ËiIsiBcatiun  doit  être,  avant 
tout,  défini  d'une  manière  fort  explicite  et  légale. 

Voici,  d'après  moi,  la  définition  d'une  substance  faIsîBée  :  J'en- 
tends que  toute  substance  alimentaire,  médicamenteuse  ou  bois- 
son, qui  décèle  à  l'analyse  la  présence  simultanée  d'une  autre 
substance,  ne  revenant  pas  à  sa  composition  chimique,  doit  être 
considérée  comme  bisifiée. 

On  ne  doit,  en  second  lieu,  jamais  se  servir  de  l'expression 
(  produit  ou  substance  alimentaire  de  commerce  pure  •  ;  mais  dire 
tout  simplement  que  telle  substance  est  pure  ou  impure. 

Je  crois  que,  pour  parvenirau  but,  on  devrait  étudier  le  projetdd 
H.  Belval  dans  une  commission  internationale,  qui  remettrait  son 
rapport  BU  prochain  Congrès.  Cette  commission  se  mettrait  ac- 
tuellement en  rapport  direct  avec  les  gouvernements,  pour 
prendre  complètement  connaissance,  par  voie  officielle,  des  lois 
et  des  dispositions  répressives  déjà  en  vigueur  :  des  hommes  de 
loi  devraient  aussi  faire  partie  de  cette  commission.  Une  fois  ce 
travail  accompli,  on  devrait  instituer,  dans  cbaque  pays,  un  con- 
seil central  de  salubrité  publique,  qui  aurait  pour  mission  l'in- 
spection des  denrées  et  boissons  alimentaires,  des  substances  mé- 
dicamenteuses, etc.  Plusieurs  pays  de  l'Europe  possèdent,  il  est 
vrai  des  conseils  congénères,  mais  leur  organisation  laisse  encore 
beaucoup  à  désirer.  Les  pharmaciens-chimistes  n'y  sont  d'abord 
presque  pas  représentés,  ce  qui  est  une  grande  omission  au  dé- 
triment des  intérêts  publics;  car  le  médecin  le  plus  instruit, 
n'est  pas  apte  à  élucider  les  questions  du  domaine  de  la  chimie 
pratique,  autant  qu'un  bon  pharmacien  qui  a  étudié  plus  spécia- 
lement celles-ci. 

Chaque  conseil  sanitaire  central  se  mettrait  alors  (c'est-à-dire 
après  la  convocation  du  prochain  congrès  gouvernemental)  en  rela- 
tion avec  une  commission  permanente  qui  devrait  poi^er  le  nom  de 
bureau  international  de  la  salubrité  publique.  C'est-à-dire  que  le  ser- 
vice de  l'inspection  sanitaire  se  ferait,  par  entente  internationale,  de 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


uppoiT  m  ■.  ziHin  (iHinxx  ir  1 8)  1 73 

la  mAme  maDièrsqn'aliea  aujourd'hui  le  service  des  post«s,etc.  Des 
bulletins  périodiques,  publiés  en  trois  langues  (français,  allemand 
et  anglais)  par  ledit  bureau  central,  rendraient  compte  des  résultats, 
des  statistiques  sanitaires  de  chaque  pays. 

Le  goavemement  de  chaque  pays  doit,  en  attendant,  s'occuper 
du  service  de  l'hygiène  publique  nationale. 

La  Turquie,  grâce  à  TinitiaUve  de  Sa  Majesté  Impériale  le  Sul- 
tan Abdul-Hamid,  qui  porte  un  vif  intérêt  aux  questions  hygié- 
niques et  accepte  avec  empressement  toute  réforme  sérieuse,  pos- 
sède, depuis  bientôt  trois  ans,  un  conseil  supérieur  de  salubrité 
publique,  présidé  aujourd'hui  par  le  ministre  de  l'intérieur.  Ce 
conseil  se  divise  en  plusieurs  sections,  il  est  composé  essentielle- 
ment de  médecins,  de  quelques  fonctionnaires  de  la  Préfecture  de 
la  ville,  d'un  ingénieur  et  d'un  chimiste-pharmacien.  Il  ne  fout 
pas  confondre  ce  conseil  avec  celui  qui  porte  le  nom  de  conseil  sa- 
nitaire ioternalional  des  quarantaines,  dont  la  mission  (à  la  suite 
d'une  entente  internationale)  est  de  surveiller  le  service  des  qua- 
rantaines et  qui  ne  s'occupe  de  rien  d'autre. 

Un  décret  impérial  de  S.  M.  le  Sultan  a  créé,  i)  y  a  à  peine  quel- 
ques mois,  un  corps  d'inspecteurs  d'hygiène  publique  qui  dépen- 
dent du  conseil  supérieur  de  salubrité  publique.  Ce  nouveau 
corps  d'inspection  se  compose  de  sept  personnes,  dont  six  méde- 
cins et  un  pharmscien-chimiste.  Un  des  médecins  foisaut  partie  de 
l'inspection  en  est  le  chef,  et  il  remet  régulièrement  ses  rapporta  an 
conseil.  Les  inspecteurs  ont  pour  mission  d'inspecter  les  pharma- 
cies, les  drogueries,  les  épiceries,  les  abattoirs,  les  substances  ali- 
mentaires, les  boissons  et  les  médicaments  a  leur  arrivée  à  la 
douane  comme  en  ville.  J'ai  tenu  à  donner  ces  renseignements, 
d'autant  plus  que  le  rapport  de  M.  Belval,  faute  peut-être  de  rensei- 
gnements, ne  fait  pas  mention  de  la  Turquie. 

Comme  on  le  voit,  la  Turquie  est  un  des  pays  les  plus  avancés  au 
point  de  vue  de  la  question  théorique  de  l'hygiène;  elle  rencontre 
seulement  a  u  point  de  vue  pratique,  des  difficultés  inouïes,  surtout 
lorsqu'il  faut  agir  contre  un  sujet  étranger  ;  alors  la  question  des 
capitulations  consulaires  de  puissances  européennes,  avec  la  Su- 
blime-Porte, se  présente  comme  une  pierre  d'achoppement.  La 
Turquie  serait  donc,  d'après  moi,  la  première  puissance  à  profiter 
des  dispositions  internationales  proposées  par  H.  Belval. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


DiBim.d, Google 


IPalslfloation  du  beurre. 

Lettre  adressée  à 

Monsieur    le  président   de   la  3*   section   du  Congrès 
pharmaceutique. 

n  ne  m'a  pas  été  possible  de  réunir,  en  temps  utile  pour  la  dis- 
CDSsion,  les  renseignements  suivants  que  j'ai  l'honneur  de  vous 
transmettre. 

Comme  le  principe  de  )a  nécessité  de  rechercher  les  moyens  les 
pins  pratiques  pour  arriver  à  faire  cesser  la  fraude  est  inscrit  dans 
notre  programme. j'ai  cru  utile  d'appeler  un  instant  votre  attention 
sur  un  essai  tenté  dans  une  contrée  belge,  et  destiné  à  supprimer 
une  folsification  :  je  veux  parler  de  la  f<ilsif)calion  du  beurre. 

Depuis  longtemps  déjfi,  ii  s'élevait  dans  le  pays  de  Hervé  des 
plaintes  de  plus  en  plus  vive3,et  malheureusement  trop  fondées,  au 
sujet  de  la  falsification  du  beurre.  Et,  remarquez-le,  ces  plaintes 
n'émanaient  pas  seulement  du  consommateur,  mais  également  du 
cultivateur;  car  le  cultivateur  honnête  voyait  son  produit  éga- 
lement déprécié  par  suite  de  ia  méfiance  existante.  La  société 
agricole  s'émut,  à  juste  titre,  de  la  crise  imminente  qu'allait 
occasionner  cet  état  de  choses  :  nul  n'ignore,  en  effet,  que  le  com- 
merce de  beurre  est,  pour  ainsi  dire,  la  seule  ressource  du  pays 
de  Berve. 

En  conséquence,  elle  décida  la  création  d'une  société,  d'un  syndi- 
dicat  qui  aurait  pour  mission  de  réprimer  les  abus,  tout  en  fovori- 
sant  la  vente  des  bons  produits.  Je  ne  puis  mieux  faire  comprendre 
cette  institution,  qu'en  citant  l'exposé  des  statuts  présentés. 

A  la  tête  de  l'association  est  placée  une  commission  composée  de 
neuf  membres.  Cette  commission  comprend  : 

l'et  2"  Le  président  et  le  secrétaire  de  la  section  agricole; 

3"  Six  membres  nommés  par  l'assemblée  générale  des  adhérents: 

i"  Un  expert-chimiste,  nommé  par  les  huit  autres  membres  de  la 
commission. 

Les  adhérents  s'engagent  à  ne  livrer  au  public  que  du  beurre 
extrait  du  tait,  et  exempt  de  toute  falsification;  les  consommateurs 
se  fournissant  auprès  des  adhérents  ont  le  droit  de  lïtire  foire  gratui- 


zed.yG00gle 


J 


176  MppoiT  M  m.  RiBoin.  (Airnin  n*  19) 

tement  deux  fois  par  an,  par  le  cbimiste-expert  attaché  ft  la  aoaiéth, 
l'analyse  du  beurre  acheté;  en  outre,  la  coœmissioa  peat  prélever, 
en  toDs  temps,  chez  les  adhérents,  des  échantillons  de  beurre  pour 
les  feire  analyser.  Tout  adhérent,  reconnu  comme  folsifiant  son 
beurre,  est  immédiatement  déréré  à  la  justice,  et  rayé  de  la  liste  des 
adhérents. 

Vous  comprenez.  Messieurs,  le  mode  d'action  de  cette  société  :  si 
une  Traude  est  découverte,  si  un  mélange  de  margarine  ou  de  toute 
autre  substance  étrangère  est  révélé  par  l'analyse,  la  commission 
défère  à  la  justice  le  falsificateur;  impossible,  pour  le  délinquant, 
d'écbapper  à  la  juste  répression  qu'il  a  encourue.  Il  ne  pourra  pré- 
tendre qu'il  a  vendu  te  beurre  pour  ce  qu'il  est,  noni  En  acceptant 
les  slaluLs,  en  consentant  à  foire  partie  du  syndicat,  il  s'est  engagé 
à  ne  livrer  que  du  beurre  pur.  Son  nom  figure  sur  une  liste  portée 
à  la  connaissance  du  public,  pouraverlir  le  consommateur  qu'il  peut 
en  confiance  s'adresser  à  lui,  parce  qu'il  s'engage  à  livrer  du  beurre 
pur  ei  à  ne  livrer  que  du  beurre  pur. 

Et  pour  le  producteur,  quel  avantage  que  de  faire  partie  d'une 
semblable  association  I  d'être  classé  parmi  les  producteurs  d'élite, 
vraiment  dignes  de  la  confiance  de  tous,  qui  ne  veulent  rien  avoir 
de  commun  avec  la  fraude  I  Et  avec  la  confiance  du  public,  quelle 
juste  et  méritée  plus-value  pour  ses  produits  I 

Aussi,  le  comité  de  la  section  agricole  du  pays  de  Hervé  engage- 
t-il  les  cultivatenrs  du  pays  à  foire  partie  de  cette  association,  et 
priè-t-il  les  administrations  communales  de  foire  des  règlements 
concernant  la  vente  des  beurres  mélangés. 

Voilà,  Messieurs,  ce  que  j'ai  cru  devoir  vous  communiquer i  titre 
de  renseignements. 

Veuilliei  agréer.  Messieurs,  mes  civilités  empressées. 

Edg.  Nibodl, 
pharmacien-chimitU  à  Satamt  {Liège). 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


ETUDE  BIOLOGIQUE  DES  EAUX 

LA  NUSIÉBATION  DES  MICROBES, 

par  M.   Ch.  Girard,   directeur  du  laboratoire  municipal 
de  Paris. 


On  admet  généralement  aujourd'hui  que  la  pureté  d'une  eao  est 
en  rapport  constant  et  inverse  avec  le  nombre  des  infiniments  petits 
qui  y  vivent  et  s'y  développent. 

Jusqu'à  ces  temps  derniers,  il  avait  été  impossible  de  se  faire 
une  idée  exacte  de  leur  nombre,  à  peine  parvenait-on  à  l'aide  du 
microscope  à  les  déceler  et  à  les  reconnaître. 

Une  méthode  applicable,  quoique  bien  imparraite  encore,  est 
venue  combler  cette  lacune  :  si  dans  une  solution  de  gélatine,  od 
ajoute  un  volume  connu  d'eau  à  essayer,  si  on  laisse  cette  solution 
se  prendre  en  gelée,  au  bout  d'un  temps  plus  ou  moins  long,  on  voit 
apparaître  dans  cette  gélatine  un  certaia  nombre  de  points  blan- 
châtres. Chaque  bactérie  s'est  reproduite,  elle  est  devenue  la  souche 
d'une  colonie  de  microbes  qui  apparaît  sous  la  forme  d'un  point 
opaque  plus  ou  moins  volumineux;  ces  colonies  se  développante 
leur  tour,  finissent  par  liquéfier  complètement  la  gelée  de  gélatine 
dont  elles  se  sont  nourries.  Si,  avant  la  liquéraclion,  on  compte  les 
colonies  isolées,  on  a  le  nombre  de  micrnbes  vivant  dans  la  quantité 
d'eau  introduite.  Le  procédé  paraît  assez  simple,  mais,  quand  on 
cherche  à  le  mettre  en  pratique,  on  se  heurte  à  des  difDcultés  plus 
apparentes  que  réelles,  car  elles  sont  faciles  à  surmonter  en  suivant 
une  marche  méthodique.  C'est  pourquoi  nous  croyons  intéressant  de 
décrire  ici  la  méthode  suivie  au  laboratoire  municipal  de  la  ville 
(le  Paris  pour  la  numération  des  microbes  contenus  dans  les  eaux. 

On  dissout  dans  un  litre  d'eau  40  grammes  de  gélatine  blanche  et 
3  grammes  de  phosphate  de  soude,  on  ajoute  un  blanc  d'oeuf  batta 
dans  an  peu  d'eau,  on  met  au  bain-marie  jusqu'à  coagulation  com- 
plète de  l'albumine,  on  filtre,  et  le  liquide,  parfoitement  limpide 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


478  tnn>i  noiogiqui  dbs  kkvi  (imnxa  ir  20) 

obtenu,  est  stérilisé  à  l'autoclave  à  une  température  de  IIK'à  120*. 

Ainsi  préparée,  la  solution  de  gélatine  se  conserve  indéfiniment 
sans  altération,  elle  se  prend  en  geléo  à  la  température  ordinaire,  et 
seliquéfieà  environ  30°  ou  31'. 

On  introduit  dans  des  Goles  coniques,  parfaitement  propres,  à 
fond  plat  (diamètre  de  fond  9  centimètres),!  0  centimètres  cnbes  de 
la  solution  de  gélatine  ;  on  forme  avec  un  bouchon  à  deux  trous  dont 
l'un  est  traversé  par  un  tube  de  verre  bourré  de  coton  et  l'autre  par 
nne  petite  burette  graduée  permettant  d'introduire  une  quantité 
connue  du  liquide  à  essayer.  Les  fioles  ainsi  préparés  sont  al^rs 
portées  dans  une  étuve,  où  elles  sont  chauffées  au  moyen  de  la 
vapeur  d'eau  à  la  température  de  H 5°  à  1S0°  pendant  90  minutes. 

Ainsi  privées  de  tout  germe,  les  fioles  peuvent  être  employées 
aux  essais  des  eaux. 

L'eau  à  essayer  est  étendue  au  500*  avec  de  Teau  bouillie,  puis, 
dans  la  fiole  stérilisée  dont  on  a  liquéfié  la  gélatine  èi  l'aide  d'uoe 
douce  chaleur,  on  introduit  une  quantité  connue  (1  centimètre  cube) 
d'eau  diluée,  soit  1/500  de  centimètre  cube  de  l'eau  primitive,  au 
moyen  de  la  petite  burette  jaugée.  On  porte  la  fîole  dans  une  éluve 
où  elle  est  maintenue  à  la  température  constante  de  Si"  à  35°.  Da 
jour  au  lendemain,  on  voit  apparaître  les  petits  points  blanchâtres, 
on  suit  régulièrement  leur  développement;  quTind  on  ne  voit  plus 
leur  nombre  augmenter,  ce  qui  arrive  ordinairement  le  deuxième 
jour  après  leur  apparition,  on  compte  le  nombre  des  colonies  for- 
mées ;  pour  éviter  de  compter  plusieurs  fois  les  mémos,  on  quadrille 
le  fond  de  la  fiole,  ou  on  applique  sur  ce  fond  un  papier  quadrillé 
transparent;  le  nombre  des  colonies  trouvé,  multiplié  par  500 
donne  le  nombre  des  microbes  contenus  dans  un  centimètre  cube. 
Od  reporte  alors  la  fiole  à  l'étuve  et  on  note  le  jour  où  toute  la  géla- 
tine est  devenue  liquide. 

Le  temps  nécessaire  à  la  liquéfaction  varie  forcément  avec  la 
nature  des  cellules  vivantes  contenues  dans  l'eau,  leur  nombre,  leur 
rapidité  de  reproduction,  les  températures,  etc. 

Pour  que  les  résultats  puissent  être  comparés,  il  est  nécessaire 
que  la  solution  de  i^élatinc  ail  toujours  la  même  composition  et  que 
les  fioles  ensemencées  soient  maintenues  à  la  même  température. 

Certaines  eaux  qui  contiennent  un  assez  i^rand  nombre  de  mi- 
crobes, liquéfient  diflicilement  la  gélatine;  il  se  forme  à  la  surface 
de  celle-ci  des  points  durs,  parfaitement  limités  qui  s'étendent 
lentement.  D'autres  eaux,  au  contraire,  qui  ne  contiennent  pas  un 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


tniDI  BIOLOGIQUE  DIS  UOX  (llRnU  II*  SO)  t79 

plus  grand  nombre  de  microbes,  liquéfient  la  gélatine  avec  une 
rapidité  prodigieuse,  on  voit  les  colonies  apparaître  aussitôt  après 
l'ensetnencetnenl,  se  développer,  s'étendre  et  liquéGer  la  gélatine 
eu  quelques  heures.  Elles  se  présentent,  au  sein  de  la  gélatine,  sous 
la  forme  de  petites  lentilles  opalines,  ayant  des  contours  ronds  ou 
dentelés. 

On  considère  surtout  comme  dangereux  et  nuisibles  ces  microbes 
qui  agissent  aussi  épergiquemeat  sur  la  gélatine. 

Il  noua  reste  à  décrire  l'autoclave  et  l'éluve  où  se  font  les  stéri- 
lisations et  les  cultures. 

L'autoclave  est  une  grande  étuve  en  fer  d'une  capacité  de  3ft0  li- 
tres environ;  il  est  divisé  en  deux  compartiments  ayant  chacun  une 
hauteur  de  35  centimètres,  et  60  centimètres  de  cAté.  Pour  chauffer 
cette  étuve,  on  fait  arriver  dans  l'intérieur  de  la  vapeur  d'eau  sous 
une  pression  qui  peut  atteindre  2  atmosphères,  ce  qui  correspond 
à  une  température  de  1 20°.  La  vapeur  est  fournie  par  un  générateur 
d'une  capacité  de  100  litres.  Ce  générateur  peut  supporter  une 
pression  de  1 0  atmosphères  et  fournir  de  la  vapeur  pour  les  distil- 
lations dans  la  vapeur  d'eau  surehauffée;  il  sert  de  plus  à  produire 
l'eau  distillée  nécessaire  nux  besoins  du  laboratoire. 

L'étuve  à  fermentation  est  formée  de  trois  compartiments  super- 
posés, elle  est  chauffée  par  un  Ibermo-siphon  qui  passe  successive- 
ment à  la  partie  supérieure  des  deux  compartiments  les  plus  bas. 
La  température  est  de  31°  a  25°  dans  le  compartiment  inférieur  et 
de  28"  a  29o  dans  les  deux  autres;  elle  est  rendue  constante  par  un 
régulateur  d'Arsonval  qui  commande  l'arrivée  du  gaz. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


„Google 


Sur  l'action  comparée  des  différentes 
aconitines, 

par  le  D'  i.  BUNTZiiN  et  H.  P.  Madsen,  de  Copenhague. 


HUSIIDU, 

Sur  l'invitation  du  comité  delà  section  de  médecine,  nous  devons 
rendre  compte  de  la  situation  de  la  question  de  l'acouitineencemo- 
ment.  Vous  vous  souviendrez  sans  doute  que  cette  question  a  déjà 
été  traitée  au  dernier  congrès  international  de  Londres,  et  que  ce 
furent  spécialement  HH.  Plugge  et  Huisinga  qui  contribuèrent  d'une 
manière  importante  à  l'éclaircissement  de  celte  question.  De  plus, 
il  faut  nommer,  pendant  ces  dernières  années,  les  importants  tra- 
vaux de  MH.  LaboTde  et  Duquesnd,  et  les  recherches  lozîcologiques 
de  MM.  Anrep,  Hamaek,  Mmnicke  et  Kobert, 

Malgré  toutes  ces  recherches,  il  reste  la  même  dangereuse  incer- 
titude pour  les  différentes  sortes  d'aconiline  en  circulation  dans  le 
commerce,  et  Ton  met  constamment  en  vente  de  nouvelles  prépa- 
rations, dont  les  effets  sont  bien  des  fois  augmentés. 

C'est  pourquoi  il  feut  que  ce  soit  notre  but  de  trouver  un  moyen 
de  nous  préserver  des  dangers  dont  ce  poison  menace  l'humanité. 
S'il  n'était  question  que  d'un  remède  peu  employé  et  superflu  qui 
pût  focilemenl  se  remplacer  par  d'autres,  le  plus  simple  serait  ds 
défendre  complètement  la  vente  de  ce  remède  pour  l'usage  théra- 
peutique. GuAfer  et  bien  d'autres  après  lui  ont  cependant  démontré 
que,  dans  cette  substance,  on  trouve  un  excellent  remède  sympto- 
matique  contre  une  des  plus  tourmentantes  et  douloureuses  mala- 
dies à  laquelle  l'humanité  soit  sujette,  la  névralgie  du  trijumeau, 
le  tic  douloureux.  Nous  avons  bien  souvent  pu  nous  rendre  compte 
par  nous-méœe  des  excellents  effets  de  ce  remède  dans  un  cas  invé- 
téré, rebelle  à  tous  les  autres  traitemeots. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


48S  sn  l'actiou  compâiSb  des  nirrtiMTM  Acomnins  (iimiu  ir*  SI) 

Nous  devons  rechercher  la  cause  particulière  de  l'incertitude  des 
effets  du  remède  dsns  la  circonslance  que  la  préparation  chimique 
de  l'acouitine  n'est  pas  encore  complètement  pure.  On  trouve  trois 
espèces  d'aconîtine  qui  difièreut  dans  leur  composition  chimique; 
malgré  cela,  elles  ont  cependant  les  mômes  effets  physiologiques. 
GrAce  à  M.  Duquesnel,  on  a  cerlaînement  Tait  de  grands  progrès  vers 
la  purification  de  la  préparation  de  l'aconitine,  mais  comme  il  ne  se 
trouve  aucun  moyen  focile  d'en  examiner  la  pureté,  et  comme 
cette  préparation  présente  beaucoup  de  difficultés,  il  se  trouve  mal- 
heureusement encore  bien  d'importantes  difTérences  entre  les  pré- 
parations qui  circulent  dans  le  commerce.  Il  n'est  même  pas  pos- 
sible d'être  sbr  que  les  produits  d'un  même  &bricant  soient  toujours 
de  la  même  valeur. 

Si  la  formule  chimique  élémentaire  était  exactement  déterminée, 
nous  pourrions,  en  l'analysant,  nous  rendre  compte  de  la  pureté  du 
remède;  mais,  malgré  les  excellents  ouvrages  du  comité  anglais 
sur  l'aconitine,  il  ne  semble  pas  que  la  formule  soit  déterminée 
avec  une  exactitude  suffisante.  II  n'y  a  que  les  expériences  phy- 
siologiques qui,  à  présent,  nous  donneront  un  point  d'appui  pour 
juger  ces  effets,  et  c'est  aussi  dans  cette  voie,  que  ce  sont  engagés 
la  plupart  des  savants.  Il  est  possible  que  l'effet  observé  sur  la 
lumière  polarisée  par  MH.  Laborde  et  Duquesnel,  puisse  élre  em~ 
ployépour  juger  de  la  pureté  du  remède.  Hais  ceci  exige  une  dé- 
monstration expérimentale,  il  faudrait  prouver  que  la  déviation  de  la 
lumière  polarisée  est  en  relation  directe  avec  la  toxicité  de  la  sub- 
stance. La  quantité  de  la  substance  miseà  notre  disposition, ne  nous  a 
pas  encore  permis  de  poursuivre  ces  recherches. 

Notre  honorable  ami  et  collaborateur,  H.  le  pharmacien  Madsm, 
a  foit  une  série  de  préparations  des  différentes  drogues  en  circula- 
tion dans  le  commerce,  que,  d'après  son  invitation,  nous  avons 
examinées.  En  même  temps  nous  avons  examiné  les  plus  impor- 
tants alcaloïdes  purs  en  vente  dans  le  commerce.  Ce  sont  les  résul- 
tats de  ces  examens  que  nous  allons  avoir  ici  l'honneur  de  vous 
exposer. 

Les  préparations  examinées  par  nous  sont  : 

1.  L'aconitine  cristallisée  pure  de  H.  Duquesnel,  à  Paris. 
3,  L'aconitine  cristallisée  pure,  préparée  d'après  la  méthode  de 
Duquesnel,  par  M.  Pelit,  à  Paris. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


sot  L'icnoH  coKPuÉB  D8S  DiFPËKBiniss  àcoHimns  (Aintns  If  21)  183 

3.  1  L'acouitiDe  cristallisée  1 

t.  j  L'a»ailine  amorphe      j  P"  «•  """''■  *  "«""'•'l'- 

.'  J  Les  mêmes  préparations,  par  H.  Gehe,  à  Dresde. 
7.  i  L'aconiline  cristallisée  des  racines  des  Vosges, 
6.  I  L'aconitioe  cristallisée  des  raciues  suisses,  préparées  par 
H.  Uadsen,  à  Copenhague. 

L'examen  a  été  foit  par  le  procédé  suivant  : 

La  substance  a  été  desséchée  et  pesée  soigneusement,  dissoute 
dans  une  solution  de  sel  marin  à  un  demi  pour  cent,  en  y  ajoutant 
une  trace  d'acide  nitrique,  et  ensuite  délayée  à  un  degré  uniforme. 
Nous  avons  injecté  cette  solution  sous  la  peau  du  dos  de  la  gre- 
nouille; l'espèce  dont  nous  nous  sommes  presque  exclusivement 
servis  a  été  la  c  fiana  temporaria  »,  et  les  animaux  en  général  ve- 
naient d'être  pris  peu  de  temps  auparavant.  Dans  les  tableaux  dis- 
tribués, vous  voyez  maintenant  la  dose  mortelle  des  différentes 
sortes  exprimée  en  mitligi-ammes  d'acooitine  pour  un  kilogramme 
du  poids  de  ta  grenouille.  Pendant  que  le  tableau  à  l'intérieur  donne 
ta  dose  en  chiffres,  celui  du  dessus  présente  la  relation  grapliique 
des  doses  mortelles.  U  vous  suffira  d'y  jeter  un  regard  pour  vous 
rendre  compte  de  la  grande  différence  existant  entre  les  prépara- 
tions que  nous  avons  examinées.  L'aconitine  amorphe  de  Gehe  à 
Dresde  est  la  première  en  eOicacité  et  nous  pourrions  ici  absolu- 
ment confirmer  les  résultats  de  M.  Kobert,  qui  a  examiné  ta  même 
préparation.  Immédiatement  après  viennent  les  préparations  de 
H.  Hadsen  des  racines  des  Vosges  et  ensuite  viennent  tes  prépara- 
tions cristallines  de  Gehe,  Petit,  Merck  et  les  préparations  de 
H.  Madsen  des  racines  suisses,  MM.  Uarnack  et  Mennicke  ont  aussi 
examiné  les  préparations  de  Merck  et  Duquesnel;  mais  tandis  que 
nosexpérieucescoDcernantlaconitine  de  Merck  s'accordent  bien  avec 
celle  des  savauUi  que  nous  avous  nommés,  il  se  trouve  dans  l'aco- 
niliue  Duquesnel,  que  nous  avons  employée,  un  effet  moindre  assez 
im[tortaul.  Quant  a  l'action  de  laconitine  dus  racines  des  Vosges  et 
des  racines  suisses,  nous  soniiiics  aussi  aa  désaccord  avec  MM.  La- 
borde  et  Duquesnel,  Tandis  qu'ils  déclarent  avoir  trouvé  que  l'aco- 
nitine des  racines  suisses  devrait  avoir  un  effet  plus  actif  que  celle 
lies  racines  des  Vosges,  nous  sommes  cependant  arrivés  au  résultat 
contraire.  Dès  le  commencement,  les  préparations  de  M.  Hadsen 
n'ont  pas  été  très  actives;  mais  par  une  suite  de  cristallisations. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


iSi   SUE  L'icnon  coKPAiei  des  DtFftKBHTU  ACOifimTEa  (imnxi  H*  34) 

Dous  avons  réussi  à  préparer  une  acooitine  des  racines  des  Vosges 
extrêmement  acUve,  pendant  que  le  même  procédé  employé  sur  les 
racines  suisses  ne  donnait  aucun  résultat.  Lorsque  MM.  Duquesnel 
et  Laborde  croient  pouvoir  affirmer  que  la  différence  du  lieu  de 
provenance  et  de  l'Age  sont  capables  de  provoquer  des  différences 
daos  l'effet  de  l'aconiline,  nous  ne  pouvons  paa  être  du  même  avis. 
Au  contraire,  nous  sommes  sûrs  que  la  différence  dans  la  force  ne 
résulte  que  de  la  plus  ou  moins  grande  facilité  avec  laquelle  l'al- 
caloïde peut  élre  séparé  des  substances  inaclives.  Mais  il  est  juste 
de  supposer  qoe  la  quantité  de  celles-ci  peut  varier  selon  le  lieu  de 
provenance  ou  Vi(t,e  de  la  drogue. 

Quand  nous  rapprochons  les  résultats  que  nous  avons  obtenus 
avec  les  recherches  précédentes  et  surtout  avec  celles  de  M.  Plugge, 
nous  voyons  que  ce  sont  surtout  les  préparations  allemandes  qui 
ont  fait  de  grands  et  heureux  progrès,  mais  l'on  n'a  pas  encore 
réussi  à  obtenir  une  préparation  d'une  action  toujours  égale.  En  les 
employant  sans  distinclion,  on  obtiendrait  une  action  tantôt  trop 
forte,  tantôt  trop  faible,  dans  les  deux  cas  au  détriment  des  ma- 
lades. Nos  expériences  ont  aussi  démontré  qu'on  n'est  pas  plus  sûr 
en  employant  l'aconitine  d'une  seule  fabrique.  Les  préparations  de 
Duquesnel  ont  donné  auparavant  aui  examinateurs  des  résultats 
bien  plus  satisfaisants  que  ceux  que  nous  avons  pu  obtenir.  Il  est 
bien  possible  que  ce  soît  un  vieil  échantillon  qui  nous  est  tocabé 
entre  les  mains.  Nous  ne  doutons  pas  que  M.  Duquesnel,  quia  tant 
de  mérite  de  la  préparation  de  l'aconitine,  ne  soit  en  état  d'obtenir 
d'excellents  produits,  mais  ce  qui  sort  de  chez  lui  pour  entrer  dans 
le  commerce  n'est  pas  toujours  de  la  même  force. 

I^  même  chose  se  répète  quand  nous  observons  les  préparations 
japonaises.  Nous  avons  examiné  ici  une  aconitinc  de  Merck  et  une 
de  Madsen  ;  tandis  que  celle  de  Mudsen  montrait  une  très  grande 
intensité  d'action^  celle  de  M.  Merck  était  presque  sans  effet.  La 
japeconîline  deH.  Madsen  dunne  la  m.rl  à  une  dose  de  0,7  milli- 
grammes par  kilo,  tandis  que  la  préparation  de  M.  Herck  ne  produit 
qu'un  léger  empoisonnement  à  la  dose  de  3,33  milligrammes.  Des 
expériences  précédentes  faites  avec  un  autre  échantillon  par 
HU.  Harnackct  Mennicke  ont  cependant  montré  que  la  japacoDilioe 
examinée  par  eux  agissait  mortellement  à  une  doseda1,iO  par 
tilo.  Nous  voyons  encore  ici  que  dans  le  commerce  les  préparations 
peuverU  différer  sensiblement. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


mn  l'âctioit  cokfuSb  des  DiFFÉBEnrEs  icoNirnfES  (AimBzB  ir>  31)    f  85 

On  a  cru  antériearement  que  l'alcaloïde  extrait  de  la  racine  in- 
dienne, la  pseiidacoDÏtine,  était  le  plus  toxique.  Nos  expériences 
ne  nous  ont  pas  permis  d'affirmer  cette  hypothèse,  parce  que  des 
doses  relativement  fortes  ne  produisent  que  de  longs  et  violents 
empoisonnements,  mais  noa  la  mort.  La  petite  quantité  de  sub- 
stance qui  nous  restait  de  ce  remède^  ne  nous  a  pas  permis  de 
poursuivre,  jusqu'à  la  fin,  nos  opérations  physiologiques. 

Le  résultat  de  dos  recherches  prouve  donc  qu'il  y  a  de  sensibles 
différences  dans  l'aclivilé  des  différentes  sortes  d'aconitine.  Comme 
le  remède  fait  partie  de  ceux  qui  ont  une  influence  très  forte 
sur  l'organisme  humain,  il  se  fait  que  cette  incertitude  constitue 
un  grand  danger  au  point  de  vue  de  l'empoisonnement.  Pour 
éviter  ces  dangers,  on  a  conseillé  de  se  servi  uniquement  des  pré- 
parations galéoiques,  mais  nous  ne  voyons  pas  qu'on  puisse  par 
là  gagner  quelque  chose,  car  il  est  évident  que  les  dragues  peuvent 
varier  beaucoup  d'après  le  lieu  de  provenance  et  l'âge,  et  nous  y 
trouvons  donc  la  même  incertitude  qu'en  employant  l'aconitine 
pure.  Le  seul  remède  pour  éviter  ces  inconvénients  est  de  faire 
subira  chaque  préparation  du  febricant  une  recherche  physiolo- 
gique expérimentale.  C'est  pourquoi  nous  croyons  qu'il  serait 
nécessaire  et  des  plus  utiles  que  les  médecins  de  tous  les  pays 
exigassent  un  contrôle  de  l'aconitine  du  commerce  par  des  autorités 
compétentes.  Dans  les  pays  où  l'aconitine  est  adoptée  par  le  codez, 
il  serait  nécessaire  d'adopter  pareille  décision,  et  il  faudrait  ab- 
solument exiger  que  chaque  livraison  du  fabricant  fût  soumise 
à  pareil  examen.  Alors  seulement  nous  pourrions  employer  l'aco- 
nitine avec  sécurité. 

Pour  ce  qui  concerne  les  effets  physiologiques,  il  existe  de  grands 
désaccords  entre  les  savants.  Nous  croyons  qu'une  grande  par- 
lie  de  ces  différences  est  due  aux  diverses  sortes  de  préparations 
employées,  et  il  ne  pourra  cesser  que  lorsqu'on  aura  réussi  à  foire 
une  préparation  tout  à  ftiit  pure.  Nous  voulons  seulement  faire 
ressortir  ici  que  nos  expériences  ont  démontré  que,  ce  qu'on  ap- 
pelle période  d'excitation,  n'existe  qu'avec  les  préparations  mal 
purifiées.  Plus  l'alcaloïde  est  pur,  plus  ces  phénomènes  dimi- 
nuent, et  avec  les  préparations  les  plus  fortes,  nous  n'avons  pas  pu 
les  observer.  Quant  à  l'action  sur  les  nerFs  moteurs,  nous  nous 
bornerons  à  faire  remarquer  que,  dans  nos  recherches,  l'irritabilité 
du  nerf  moteur  a  persisté  à  une  période  d'intoxication  où  l'ac- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


186  BuB  L'icnoif  coiFub  DES  DtPFÉiBiins  ACOimiND  (iimm  r  SI) 

tioD  du  cœur  et  du  système  nerveux  central  était  presque  loUle- 
ment  suspendue. 


Les  alcaloïdes  des  différentes  espèces  d'aconit  sont  connus  etaïu- 
lysés  depuis  longtemps.  Cest  surtout  Duquesnel  qui  a  créé  la 
méthode  usité  à  préseul,  qui  a  donné  comme  résultat,  un  prodiiil 
cristallisé;  ce  fut  la  commission  anglaise  composée  de  MM.  Groves, 
Williams  et  Wrighl  (qui  en  1877  ont  donnée  à  la  conférence  phar- 
maceutique d'Angleterre,  un  rapport  sur  les  alcaloïdes  d'aconit 
considérés  au  point  de  vue  chimique),  qui  eut  l'honneur  de  faire 
des  analyses  exactes  des  différenles  espèces  d'acouitine  et  d'attirer 
l'attention  sur  cette  question.  Néanmoins,  ces  Iravaui  n'ocl  pas 
fait  leur  effet  dans  la  vie  pratique,  les  faits  constatés  n'ont  pas  eu 
d'inDuence  sur  les  pharmacopées,  et  c'est  le  cas  connu  de  Winscbo- 
ten,  dont  M.  Pluiige  a  fait  part  au  dernier  congrès  de  Londres,  qui 
de  nouveau  a  soulevé  la  question  et  donné  naissance  à  une  littéra- 
ture étendue  sur  les  préparations  d'aconit  et  à  une  série  d'eipé- 
riences  pour  préparer  Taconitine  aussi  pure  que  possible.  Au  point 
de  vue  des  écrits,  ce  sont  surtout  MM.  Laborde  et  Duquesnel  qui, 
dans  un  grand  ouvrage  sur  les  aconits  et  l'acooitine,  ont  recueilli 
les  fruits  des  travaux  de  plusieurs  années;  M.  Langgaard,  qui  s'est 
occupé  des   racines  d'ac     '     '  --    -  .    "•  — 

de  publier  un  examen  de 
et  enlin  MM.  Hartnack  e 
logiques  ont  surtout  ait 
cation  de  l'aconitine,  on 
glaise,  française,  alleman 
son,  était  seule  considén 
active,  actuellement  les 
sont  considérées  comme 

Et,  ce  qui  est  curieux, 
de  l'aconitine,  n'ajusqu'i 
caces;  mais  les  fobriqui 
spécialement  celle  de  Gel 
antérieures  n'ont  pas  été 
tine  y  a  presque  été  aban< 

Le  but  des  expérieocei 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


80B  LlCnOK  COMPtlSE  DES  DIFFÉRENTES  ACONITINES  (aNNBXB  M*  21)     187 

hoDorable  ami,  M.  le  docteur  Buntzen,  el  qui  ont  eu   lieu  dans 
l'espace  d'une  année  environ,  a  élé  triple  : 

t"  de  préparer  de  l'aconiLioe  crislaltisée  sous  la  forme  la  plus  pure 

a)  de  Taconitum  napetlus,  des  racines  françaises  et  des 
suisses, 

b)  de  l'aconilum  japoniciim. 

c)  de  l'aconilum  feroi, 

telle  que  celle  drogue  se  trouve  dans  le  commerce. 

2°  de  faire  l'essai  physiolo;;ique  de  ces  préparations  et  de  les 
comparer  à  l'aconiLino  des  fabriques  les  plus  grandes  et  les  plus 
importantes  de  la  France  el  de  l'Allemagne. 

3°  de  trouver  la  meilleure  manière  de  les  utiliser  comme  remèdes. 

Plus  lard,  ces  expériences  se  sont  étendues  partie  à  la  détermi- 
nation de  la  quantilé  d'aconiline  des  diverses  préparations  d'aconit 
officinales  dans  les  différcnlcs  pharmacopées,  partie  à  l'examen 
physiologique  de  leur  eflicacilé. 

Le  procédé  dont  je  me  suis  servi  pour  toutes  les  préparations  est 
originellement  celui  de  Duqucsnel  ;  mais  contrairement  à  MM.  Du- 
quesnel  et  Laborde,  qui  transforment  l'aconiline  en  nitrate  d'aconi- 
tine,  nous  n'avons  Iravaillé  qu'avec  l'alcaloïde  pur,  et  trouvé,  ce 
qu'ont  constaté  les  expériences  physiologiques,  que  la  plus  grande 
pureté  dépend  de  la  quantité  de  fois  que  Ton  répète  la  purilicatioD 
de  l'alcaloïde,  préparé  selon  la  mètliode  Duquesnel.  Pour  la  plupart 
des  préparations  que  nous  avons  faites,  nous  avons  purifié  jusqu'à 
six  fois.  Il  est  impossible  de  constater  la  pureté  au  moyen  de  réac- 
tions chimiques  (1),  tandis  que  l'expérience  physiologique  est 
convaincante.^  L'alcaloïde  doit  se  présenter  sous  la  forme  de  cristaux 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


48ft  SUR  l'aCTioh  covpuCe  des  DiFrtiKims  icoiinraBB  (iinim  n*  31) 

tion  du  coeur  el  du  système  nerveux  central  était  presque  totale- 
ment suspoadue. 


Les  alcaloïdes  des  différeiittis  espèces  d'aconit  sont  connus  etaoa- 
lyséa  depuis  longtemps.  C'est  surtout  Duquesnel  qui  a  créé  la 
méthode  usité  à  présent,  qui  a  donné  comme  résultat,  un  produit 
cristallisé;  ce  fut  la  commission  anglaise  composée  de  MM.  Grèves, 
Williams  et  Wright  (qui  en  1877  ont  donné,  à  la  conférence  phar- 
maceutique d'Angleterre,  un  rapport  sur  les  alcaloïdes  d'aeooit 
considérés  au  point  de  vue  chimique),  qui  eut  l'honneur  de  faire 
des  analyses  exactes  des  différentes  espèces  d'aconitine  el  d'attirer 
l'attention  sur  cstto  question.  Néanmoins,  ces  travaux  n'ont  pas 
fait  leur  effet  dans  la  vie  pratique,  les  faits  constatés  n'ont  pas  eu 
d'inQuence  sur  les  pharmacopées,  et  c'est  le  cas  connu  de  Winscho- 
ten,  dont  M.  Plugge  a  fait  part  au  dernier  congrès  de  Loodres,  qui 
de  nouveau  a  soulevé  la  question  et  donné  naissance  à  une  littéra- 
ture étendue  sur  les  préparations  d'aconit  et  à  une  série  d'expé- 
riences pour  préparer  l'aponiitne  aussi  pure  que  possible.  Au  point 
de  vue  des  écrits,  ce  sont  surtout  MH.  Laborde  et  Duquesnel  qui, 
dans  un  grand  ouvrage  sur  les  aconits  et  l'aconititie,  ont  recueilli 
les  fruits  des  travaux  de  plusieurs  années  ;  M.  Langgaard,  qui  s'est 
occupé  des  racines  d'aconit  japonaises,  M.  DragendorfT,  qui  vient 
de  publier  un  examen  de  l'aconit  lycoctone  (aconitum  lycoctODUm)^ 
et  enh*n  MM.  Harlnack  et  Mennicke,  dont  les  expériences  physio- 
logiques ont  surtout  attiré  l'attention  générale.  Quant  à  la  fobri- 
cation  de  l'aconiline,  on  bit  une  disIincLion  entre  l'aconitine  an- 
glaise, française,  allemande;  et  tandis  que  l'anglaise,  celle  de  Mor- 
son,  était  seule  considérée,  dans  le  temps,  comme  l'espèce  la  plus 
active,  actuellement  tes  préparations  de  HH.  Duquesnel  et  Petit 
sont  considérées  comme  les  meilleures. 

Et,  ce  qui  est  curieux,  l'AIllemagne,  qui  pourtant  est  le  berceau 
de  l'aconitine,  n'a  jusqu'ici  fourni  que  des  préparations  assez  ineffi- 
caces; mais  les  fabriques  allemandes,  surtout  celle  de  Herck.  et 
spécialement  celle  de  Gebe,  ont  montré  que  si  leurs  préparations 
antérieures  n'ont  pas  été  très  efficaces,  la  raison  en  est  que  l'acooi- 
Une  y  a  presque  été  abandonnée. 

Le  but  des  expériences  que  j'ai  &ites,  avec  l'assistance  de  mon 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


SOI  L'ACnOIf  COHPIKËB  DES  OIFFBRBNTES  ACOHITINES  (AHmtE  tT  24)      187 

hoDorable  ami,  M.  le  docleur  Buntzen,  et  qui  oat  eu  lieu  dans 
l'espace  d'une  année  environ,  a  été  triple  : 

l' de  préparer  de  l'aconitiDe  crislallisée  sous  la  forme  la  plus  pure 

a)  de  l'aconitum  napellus,  des  racines  françaises  et  des 
suisses, 

b)  de  l'acoDitum  japouicam. 
g)  de  l'acouilum  ferox, 

teiie  que  cette  drogue  se  trouve  dans  le  commerce. 

3*  de  Taire  l'essai  physiolo.^ique  de  ces  préparations  et  de  les 
comparer  h  l'aconitine  des  Tabriques  les  plus  grandes  et  les  plus 
importantes  delà  France  et  de  l'Allemagne. 

3'  de  trouver  la  meilleure  manière  de  les  utiliser  cpmme  remèdes. 

Plus  Lard,  ces  expériences  se  sont  étendues  partie  à  la  détermi- 
nation de  la  quantité  d'aconiline  des  diverses  préparations  d'aconît 
ofiGcinales  dans  les  différentes  pharmacopées,  partie  à  l'examen 
physiologique  de  leur  efQcacilé. 

Le  procédé  dont  je  me  suis  servi  pour  toutes  les  préparations  est 
originellement  celui  de  Duquesnel;  mais  contrairement  à  HM.  Du- 
quesnel  et  Laborde,  qui  transforment  l'aconitine  en  nitrate  d'aconi- 
tine,  nous  n'avons  travaillé  qu'avec  l'alcaloïde  pur,  et  trouvé,  ce 
qu'ont  constaté  les  expériences  pliysiologiqucs,  que  la  plus  grande 
pureté  dépend  de  la  quantité  de  fois  que  l'on  répète  la  purification 
de  l'alcaloïde,  préparé  selon  la  méLhode  Duquesnel.  Pour  la  plupart 
des  préparations  que  nous  avons  faites,  nous  avons  purifié  jusqu'à 
six  fois.  11  est  impossible  de  constater  la  pureté  au  moyen  de  réac- 
tions chimiques  (1),  tandis  que  l'expérience  physiologique  est 
coQvaincante.^L'alcaloïde  doit  se  présenter  sous  la  forme  de  cristaux 
blancs,  donnant  une  solution  claire  et  rapide  dans  l'eau  acidulée. 

L'épreuve  absolue  de  la  pureté  de  l'aconitine  se  fait  par  la  déter- 
mination des  produits  décomposants,  l'aconine  et  l'acide  benzoïque, 
que  l'on  obtient  en  chauffant  a  l'eau  de  1 40'. 

Pour  les  expériences  physiologiques,  nous  nous  servîmes  d'une 
solution  faible  de  chlorure  de  sodium  de  1/2  p.  c.  Dans  15  centi- 
mètres cubes  de  celle  solution  furent  dissout  5  grammes  d'aconiline, 
en  y  ajoutant  une  goutte  d'acide  nitrique.  Il  faut  que  l'aconitine  en 
quelques  minutes  y  donne  une  solution  parfaite.  Les  préparations 


(l)Lft  beJle  rénc 
BQore,  pobliëe  ceti 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


188  Bm  L'kcnon  cautAtÈs  du  niFFARKNng  icoifimsa  (imnn  WH) 

impures  d'acoaitine  se  diasolvenLlenlement  et  donnent  une  solu^on 
laiteuse. 

Quant  aux  drogues  dont  nous  nous  sommes  servis,  j'ai  évité  à  des- 
sein de  prendre  des  racines  de  choix  ou  récoltées  pour  ce  but  spé- 
cial. Les  racines  françaises  m'ont  été  envoyées  par  un  ami  de  Paris  ; 
elles  proviennent  des  Vosges.  Elles  semblaient  ne  pas  être  bien 
fraîches,  elles  étaient  piquées  des  vers.  Les  racines  suisses  venaient 
de  Gehe  à  Dresde  ;  elles  étaient  d'une  structure  analogue  à  celle  des 
A'ançaises,  mais  un  peu  plus  grandes.  Quand  aux  racines  japonaises 
et  de  l'Himalaya,  les  premières  appartenaient  aux  petites  espèces 
japonaises,  aux  Rusa-uzu,  dont  la  plante  originale  n'est  pas  encore 
déterminée,  mais  tient  d'assez  près  à  l'aconit  napel.  D'après  les  ob- 
servations de  M.  Langgaard,  elle  est  fort  vénéneuse,  ce  qui  s'accorde 
parfaitement  avec  les  nôtres.  La  racine  dont  je  me  suis  servi  étail 
belle  à  voir,  et  a  la  cassure,  et  dans  tout  son  extérieur,  mais  elle 
étail  sans  doute  fort  vieille.  11  en  est  de  même  pour  l'aconit  ferax- 
Cette  drogue  provient  de  l'aconit  Ferox,  de  l'aconit  napel  et  d'autres 
variétés,  qui  ne  s'éloignent  pas  beaucoup  de  ce  dernier.  L'aspect 
corneux  de  la  racine  quand  ou  y  ^il  une  incision  transversale  mon- 
tre qu'elle  a  été  fortement  chauffée.  Hanbury  dit  dans  la  pharma- 
cographia  :  «  [1  est  gt'néralement  admis  que  cet  aconit,  appelé  fiish 
dans  sa  patrie,  est  le  plus  vénéneux,  conviction  qui  s'est  maintenue 
jusqu'à  ces  derniers  temps  et  qui  a  été  confirmée  par  le  fait  que 
l'on  présumait  que  l'aconiline  de  Morson,  qui  jusqu'à  l'apparition 
des  préparations  Duquesnel  était  la  plus  active,  était  préparée  au 
moyen  de  i'aconit  ferox.  Nos  expériences  ont  constaté  que,  quoique 
l'aconitine  que  l'on  extrait  soit  très  eSicace,  elle  est  inférieure  à  la 
japonaise  aussi  bien  qu'à  l'aconiUne  suisse  et  à  cell'e  des  Vosges. 
Hais  cela  est  parfaitement  d'accord  avec  ce  que  l'on  eût  pu  prédire 
d'avance  ;  car  une  condition  nécessaire  pour  la  préparation  de  l'aco- 
niline dans  toutes  les  phases  de  ce  long  procès  est  d'éviter  autant 
que  possible  la  chaleur.  Aussi  appeIle~l-on  la  méthode  Duquesnel 
K  méthode  à  basse  température  a.  Si  les  racines  dans  leur  pays  sont 
soumises  à  une  forte  chaleur,  peut-être  au  grillage,  on  conçoit  faci- 
lement qu'une  partie  de  l'alcaloïde  se  décompose  et  que  ses  qualités 
vénéneuses  diminuent  (1).  Je  ferai  encore  observer  que  je  n'avais 
pas  préparé  de  grandes  quantités  de  l'aconitine  japonaise  et  férox, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


Bim  L'Acnon  compabBe  des  diffIrertes  AcoNiTiNEs  (ankiie  n"  21)   189 

par  suite,  je  n'ai  pu  leur  fâirc  subir  une  purification  aussi  complète 
que  celle  de  l'acoDitine  française  et  suisse.  L'aconitine  française  fut 
puriRée  7  fois,  l'aconit  ferox  el  la  japonaise  4  fois  seulement.  Com- 
parons maintenant  ces  faits  : 

1)  Les  trois  drogues  principales  dont  ou  prépare  l'aconitine  pro- 
viennent de  l'aconit  bleu  et  sont  extraites  soit  de  l'aconit  napel,  soit 
des  variétés  de  celui-ci  qui  en  rapprochent  (tels  que  le  Fiscbieri, 
l'unicatum  et  le  ferox);  les  racines  se  ressemblent,  quoique  de 
grosseur  différente; 

2)  Le  ferox  agit  moins  fort  lortiqu'il  a  été  exposé  à  ta  chaleur. 

On  peut  conclure  de  ce  que  nous  venons  d'exposer,  que  l'alca- 
loïde, préparé  de  la  même  manière  de  ces  trois  espèces  différentes, 
produit  presque  les  mêmes  effets  physiologiques. 

Je  n'ai  pu  trouver  la  grande  différence  uutre  les  racines  suisses  et 
celles  des  Vosges,  que  montre  le  tableau. 

Pour  juger  si  les  racines  sont  bonnes  et  propros  a  la  bbricatiou 
de  l'alcaloïde,  on  en  préparc  une  toute  petite  tranche  et  on  la  place 
sur  la  langue  :  il  doit  en  résulter  un  picotement  prolongé.  Nos  expé- 
riences ont  montré  qu'il  y  a  uoe  différence  enlro  l'action  des  trois 
sortes  d'aconitines,  quoique  pas  grande,  et  mon  idée  d'une  action 
uniforme  n'est  qu'une  hypothèse,  basée  partie  sur  l'importance  des 
puriflcations,  partie  sur  des  essais  de  contrôle  fait  avec  des  teintures 
préparées  des  mâmes  racines  que  les  alcaloïdes  correspondants. 
Les  teintures  ont  été  préparées  comme  la  teinture  d'aconit  selon  la 
pharmacopée  des  Etats-Unis,  au  moyen  de  la  percolation  en  ajou- 
tant un  peu  d'acide  lartrique  el  en  employant  deux  parties  de 
racine  d'aconit  pour  cinq  parties  de  teinture,  on  obtient  une  prépa- 
ration très  forte.  Pour  les  expériences  physiologiques,  nous  ftmes 
évaporer  l'alcool  à  une  très  faible  chaleur  et  dissoudre  le  résidu 
dans  de  l'eau.  Ces  essais  font  croire  qu'il  y  a  uniformité  d'action 
excepté  pour  l'aconit  ferox,  qui  ici  encoro  s'est  montré  plus  faible. 

Quelle  préparation  d'aconit  faut-il  employer  dans  la  pratique? 
Cest  une  chose  difficile  a  décider.  A  Londres,  M.  Petit  a  soutenu 
qu'au  tieu  de  se  servir  de  l'alcaloïde,  il  fallait  revenir  aux  prépara- 
tions galéutques,  surtout  à  la  teinture  Trois  raisons  parlaient  en 
faveur  de  son  opinion  : 

1)  La  différence  de  préparation  de  l'aconitine  dans  tes  différents 
pays  el  par  conséquent  les  différents  effets  ; 

2)  la  grande  exactitude  de  la  part  des  pharmaciens  en  faisant  lo 
pesage  de  ces  petites  quantités,  et 


DlB,t,zed.yGOO^IC 


190     SUI  L'ACTIOM  COMPlHtK  DES  DlPrtBENTBS  ACOTriTIHES  (aHKIIB  B*  %i) 

3)  l'amoindrissement  de  l'efficacité  de  l'aconitine  quand  elle  est 
dissoute  dans  l'eau. 
On  peut  objecter  à  ces  remarques  : 

1)  Mainteniint  que  la  question  de  l'aconitine  est  soulevée  depuis  8Î 
longtemps,  que  beaucoup  d'expériences  sontacquises  en  cette  ma- 
tière, et  que  l'attention  des  médecins  s'y  est  portée,  nous  avons  en 
ces  faits  mêmes,  une  garantie,  qu'à  l'avenir  on  obtiendra  des  prépa- 
rations efficaces,  dont  les  fabricants  doivent  avoir  déterminé  l'acUon 
physiologique,  et  dont  ils  doivent  répondre, 

2)  Nos  essais  ont  constaté  que  l'acouitine  en  solution  aqueuse 
s'altère  et  que  la  lumière  et  la  chaleur  contribuent  à  sa  décomposi- 
tion. Hais  il  en  est  de  même  de  la  teinture,  qui  selon  d'autres 
observations  n'est  pas  stable  non  plus,  de  sorte  qu'il  n'y  a  aucune 
raison  spéciale  de  la  préférer. 

3)  Si  le  médecin  ordonnait  chaque  fois  l'acoDltine  en  petites  doses, 
il  serait  d'abord  difficile  pour  le  pharmacien  d'en  faire  le  pesage,  et 
il  en  résulterait  des  inexactitudes.  S'il  n'y  a  pas  de  formules  qui 
puissent  se  trouver  toutes  prêtes  dans  la  pharmacie,  même  si  ce 
n'est  qu'en  petite  quantité,  l'emploi  de  l'alcaloïde,  au  lieu  des  prépa- 
rations galéniques,  en  deviendra  difficile.  Nous  proposons  les 
compositions  suivantes,  sans  en  avoir  pourtant  fait  l'essai  assez 
longtemps  pour  pouvoir  affirmer  que  l'alcaloïde  ne  s'altère  pas. 

Aconitine  cristallisée,  5  centigrammes. 
Alcool  pur,  50  grammes. 

Si  le  malade  se  sert  du  compte-gouttes,  introduit  dans  le  nouveau 
codex  français,  ou  la  pointe  du  comple-gouttes  a  trois  millimètres, 
chaque  goutte  de  ce  liquide  contiendra  environ  1/60  de  milligramme 
d'aconiline,  et  15  gouttes  équivaudront  à  1/4  de  milligramoie, 
ce  qui  est  une  dose  ordinaire.  Comme  pilules  on  peut  se  servir  de  la 
formule  suivante  : 

Aconitine  cristallisée,  25  milligrammes. 

Sucre  blanc  et  mucilage  tragacanth  :  8  grammes, 

divisé  en  100  pilules, 
chaque  pilule  contient  1/i  de  milligramme. 
Ces  formules  peuvent  être  préparées  dans  chaque  pharmacie  et 
extemporanément. 

Une  dernière  raison  qui  milite  en  faveur  de  l'emploi  de  l'alcaloïde 
c'est  la  divergence  des  préparations  galéniques.  Les  préparations 
d'aconit  sont  une  preuve  de  la  grande  nécessité  d'une  pharmacopée 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


8DI  l'àCTIOH  COMPUtE  DBS  DirFtBEHTEB  1C(»ITINBS  (aNNBXB  n°  H)     191 

internationale;  car  tandis  que  beaucoup  de  pharmacopées  ont  une 
teinture  préparée  au  moyen  de  fleurs  et  de  feuilles  de  l'aconit,  d'au- 
tres en  ont  qui  sont  faites  au  moyen  de  la  racine,  ce  qui  fait  une 
différence  considérable.  Il  en  est  de  mâme  du  mode  de  préparation, 
qui  est  très  divergent,  et  de  la  composition  des  différentes  teintures. 
Tandis  que  les  pharmacopées  européennes  combinent  une  partie  de 
substance  avec  40  parties  d'alcool  —  deux  parties  de  racine  et  cinq 
parties  d'alcool  officinal  dans  la  pharmacopée  des  Etat-Unis  donnent 
une  préparation  très  efficace  et  vénéneuse. 

Comme  preuve  de  la  différence  que  l'oû  trouve  entre  les  prépara- 
tions des  diverses  pharmacopées,  et  même  entre  celles  &ites  d'après 
les  mêmes  pharmacopées,  ce  qui  pourrait  provenir  des  altérations 
subies  postérieurement,  j'ai  déterminé  la  quantité  d'aconitine  dans 
une  série  de  préparations,  bites,  en  partie,  dans  mon  laboratoire, 
dchetées,  en  partie,  à  l'étranger.  Le  résultat  de  ces  recherches  se 
trouve  dans  le  tableau.  Je  dois  observer  que  l'aconiline  obtenue 
n'est  pas  pure. 

J'ai  été  assisté  dans  mes  travaux  par  mes  collaborateurs  MH.  Gam 
et  Hoist,  que  je  remercie  de  leur  bonne  assistance. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


TABLEAU 
représentant  la  composition  des  préparations  ^aton^Utt  ifa n 


■Il 
1- 

■km 

Eilract.  aconili  Ph.  DaDÎca 
efoliis.  gardé  uaan. 

50  gr. 

0,159 

0,304 

«,Mi 

o.w 

Exlracl.  aconiti  Ph.  Danica 
DouvetlemeDt  préparé  de 
feuilles  choisies. 

50  gr. 

0,959 

0,518 

O.ISi 

l* 

Extracl,  aconiti  Ph.  Germaaica 
e  radiée,  gardé  un  an. 

50  gr. 

0,(79 

0,3U 

0,111 

0.» 

Extract,  aconiti  Ph.  GermaDÎca 
e  radice,  autre  préparation. 

50  gr. 

0,091 

0,183 

1,051 

m 

Exlracl.  aconiti  Pb.Oermanica 

50  gr. 

0,937 

0,47» 

0,lî 

0.» 

*)Tinct.  aconiti  Ph.  Danica 
e  rolitBj  DouvellemeDl  préparé. 

500  gr. 

0,89» 

0,1784 

0,6«3 

0,1» 

Tinct.  aconiti  Ph.  Germanica 
préparée  par  H.  Hadsen  avec 
des  racines  des  Vosges. 

500  gr. 

0,798 

0,4596 

0,K 

0.1» 

Tinot.  aconiti  Ph.  Germanica 
e  radiée. 

500  gr. 

0,159 

0,0304 

«,l»l 

t,oiir 

Tincl.  aconiti  Ph.  U-S 

100  gr. 

0,<96 

0,496 

O.lfS 

0,IS 

préparée  parM.Madsen  avec 
des  racines  des  Vosges. 

*)  Àconitlne  obtenue  presque  tDScine. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


DiBim.dayGOO'^le 


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DiBim.d, Google 


DiBim.d, Google 


INDSX  BTBTJiOCÏRAPIIIClUS: 


Liste  des  outhages  ct  des  jodbuaux  opfebtb  ad  CokoiBs. 

Report  of  theprocediogs  of  the  fifth  inlernational  pharmaceiiUcal' 
GoDgress,  Loodon  1881. 

Journaux  et  puUicationa  périodiques  : 

Pharmaceutiscke  Zeittmg.  Centriil-orgaii  Tur  die  gewerblichen  und 

wisseoschaFllichen   Inleressen  der  Pharmacie  und  verwandter 

Berufs-und  Geschfiftzweigen. —  Rédacteur  D' Boettger  îd  Buuz- 

lauand  Berlin. 
Ckemiker-Zeitung,  rédacteur  D'  G.  Krause  in  Cothen. 
Pkarmaceutische  Poat.   Wochenschrifl   fur  die  gesammlinteressea 

der  Ptiarmacie,   Hersusgegeben  und  redigirt  von  ïf  Haas  Heger. 
Allgetneiae    Oesterreichiscke    Literaturzeitung ,    cbef-redacteur  : 

J,  Singer. 
Der  Pharmaceut,  correspondenzblatt  und  officielles  Organ    der 

Deutschen  Pharmaceulen-Vereins.  J.  Neumann.  Neudamm. 
Skandinaviens  k&nisk-tekniske  œntratblad,  Danmark,  Norge,  Sve- 

rîge  do  Finland.  Gentral-Organ  for  Apolbekere  0.  S.  V.  Undgivet 

afCand.  Phil.  G.  Âdolf  Schmidt,  i  Kjobenbavn. 
Boletin  farmaceutico,  Organo  oficial  de  la  Sociedad  fermaceulica 

espaoola  —  Barcelona,  tallers  S2.  —  Director  D'  D.  Ramoa  Co- 

dina  Lânglin  —  Jefe  de  rcdactiQa  D'  D.  José  Ganudas  y  Salada. 
Boletim  de  Pharmacia  do  Porto,  redigido  por  J.  P.  d'Alméida 


iJis  Avisos  medicina,  fannacia  etc.,  director  D.  Pablo  Pernandez  Iz- 

quierdo.  Madrid. 
&Testaurador  jarmaceutico,   fundado  en  tSii  par  D.  Pedro  Galvo 

Asenslo.  Barcelona 
Semanario  farmaceutico  dirigida  por  Don  Vicente  Martin  de  Ar- 

geata.  Madrid. 
La  Enciclopedia,  revista  mensuel  de  medicioa,  fannacia,  agricul- 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


198  liniSZ  BtBUOGUPBlQm 

tura,  y  cieacias  fisico-quimicaa  y  natorales,  dirigida  por  loi  Ak- 

tores  Carlos  de  la  Torre  y  Huerta  y  Antonio  Gonialu  y  Garquije, 

Hubana. 
Répertoria  de  farmacia.  —  Hedactores  :  Hannol  de  Vargu  IbdiBii 

y  Joaé  de  Jésus  Eovira.  —  Habana. 
Eco  cientifico  de  lot  Villas.  ~  DIrector  D'  Agas^n  W.  Sbjcs,  S>- 

gua  la  Grande,  (Cuba). 
Anales  de  la   real  Academia  de  cieneiat   medicat,  ySricatyufi- 

rales  de  la  Habana.  —  Directores  D.  Antonio  Heslre  y  D.  Felipe. 

F.  Bodriguez.  Habana. 
Pharmaceutische  Rundschau  and  Zeitung  fUr  die  wisseischilli- 

chen  und  gewerblichen  interessen  der  Pharmacie  and  vcnrend- 

ten  Berurs-und  gescfafiftzweige  in  den  vereJaigteo  Slaalea.  -Btr- 

ausgegeben  von  D^Fr.  Hoffmann.  New-York. 
American  Journal  ofPkarmacy,  published  by  autborily  of  tbe  Phi- 
ladelphie collège  ofPharmacy.   EditorJohn.  H.  Haiseb.  Plûl)- 

delphie. 
Journal d'hi/giène popidaire.  OrgfiTuooi&ciél  delà  société d'Eiy^'^ 

de  la  province  de  Québec.  Editeur  D'J.  DesrocbesàKoDtràl. 
Journal  de  Pharmacie  et  de  Chùnie,  contenant  les  tiavaux  de  la  f^ 

ciété  de  Pharmacie  de  Paris.  Paris. 
Bulletin  des  travaux  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Bordma.  tt- 

deauz. 
StiiUtin  de  Pharmacie  de  Lyon.  Organe  des  sociétés  phinnxw- 

tiques  de  Lyon  et  de  l'Est.  Lyon. 
Archives  de  Pharmacie.  Recueil  pratique  dirigé  par  G.  CHikhi. 

Paris. 
Compte-rendu  des  travaux  du  Cercle  pharmaceutique  de  la  Uwk 

Beims. 
Compte-rendu  des  stances  de  la  Société  de  Pharmade  dtlBn 

Evrem. 
Journal  de  Pharmacie  d'Alsace- Lorraine.  Strasbourg. 
Les  Nouveaux  Remède.  Journal  bi-mensuel,  rédigé  parIQi. D'*'' 

Bardet  et  Delpecb.  Paris. 
L'Eclaireur  pharmaceutique.  Directeur  Ed.  Gapmartin.  Bliyt-Bor 

deaux. 
Le  Monde  pharmacaOique  et  médical,  publié  sous  la  diredioiid' 

M.  Edm.  Rousset.  Paris. 
Le  Moniteur  des  produits  chimiques  et  delà  droguerie,  temleor- 

gérant  Gh.  Pottier.  Paris. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


niDIZ  UBUOGUPKIQBE  199 

Le  Journal  d'hygiène  publié  par  le  D'  Prosper  de  Pietra  Santa.  Paris. 
Cotmùs.  Les  mondes.  Revue  hebdomadaire  des  sciences  et  de  l'in- 

dustrie^  par  l'abbé  H,  Valette.  Paris. 
Le  Journal  Barrai.   Revue  scientifique.  Paris. 
Union  médicale  ei  seimiifique  du  Nord-Est.  Directeur  D*  Lauglet. 

Reims. 
La  Nature.  Revue  des  sciences.  Rédacteur  Gaston  Tissaadrier. 

Paris. 
The  Britisch  and  Colonial  Druggist.  London.  E.  C. 
The  Ckemist  and  Druggist.  London. 
The  Pharmaceutical  Journal  and  Transactions. 
Periodicon  thé  en  Athénais  pharmaceytices  Etaîriat.  Athènes. 
Le  Galenos.  Athènes. 
Vidrologia  e   la  climatologia   medica,  diretta   dai  signori.  ProT. 

L.  ChimiDelli  e  dott.  G.  Faralli.  —  Firenze. 
BuUetino  de  la  Commissione   ytéciale  d'Igiene  del  muoicipio  di 

Koma.  Roma. 
Gazzetta  médico  di  Roma,  fondata  e  diretta  dal  dott.  Filippo  Car.  — 

Cerasi.  Roma. 
L'Orosi.  Giomale  di  chimica,  ^rmacia  e  scienze  affini  pubbticato  per 

cura  délia  Associazionechimico-rarmaceulica  fiorenlina.  Firenze. 
Pharmaceutisch   Weekblad  voor  Nederland,  rédacteur  R.  J.  Op- 

wijrda,  à  Nimëgue. 
Weekblad  voor  Pharmacie,  oader  redactie  van  L.  Cock,  T.  Vandyck, 

H.  Vangelder^  J.  Degroot,  H.  Van  Ledden-Huischosch,  G.  Schmidt 

en  D.  Toessen.  —  Leeuwarden. 
Nieuw  ttfdschrift  voor  de  Pharmacie  in  Nederland^  tevens  orgaan  van 

de  Nederlandsche  Maatschappy  ter  bevordering  der  pharmacie 

onder  redactie  van  P.  J.  Haaxman  en  W.  Legebeke.  —  Rotterdam. 
Maanblad  tegen  de  vervalsching  van  Uvemmiddelen  en  handels  arti- 

kalen.  —  Rédacteur  D' P.  E.  Van  Hamel-Roos.  —  Amsterdam. 
BuUelin  de  la  Société  des  sciences  médicales  du  Grand-duché  de 

Luxembourg.  —  Luxembourg. 
Gazeta  de  Pharmacia  de  Lisboa.  —  Director  Emilio  Fragoso. 
Spitalul.  —  Revista  medicala.  —  Bucuresci. 
Pharmaceutische  Zeitschrifi  fiir  Russland.  —  Herausgegeben  von 

der  Allerhôchst  bestâligten  pharmaceut-GeselIschaft  zu  S'  Peters- 

burg. 
Wiadomosd  Parmaceutyczne.  —  Warszawa.  —  Varsovie. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


100  iHDix  BiH.iMuniQiri 

Antnuoeufùi  Tidukr^  redigeret  af  Horten-Nyegaard.  —  Ghriatia- 

DÎa. 
Der  Forltekritt.  —  Le  Progrès.  —  Rédacteur  B.  Reber,  pharmacien 

à  Genève. 
La  Gazette  médicale  d'Oriera,  publiée  par  la  ^iélé  impériale  de 

médeciae  de  Constaatinople. 
Journal  de  Pharmacie,  publié  par  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers. 
Bulletin  de  la  Société  royale  de  Pharmacie  de  Bruxdlet. 
Rmue  pharmaceutique.  ~  Organe  de  l'Union  pharmaceutique  de  la 

Flandre  0  rien  laie. 
Journal  de  Pharmacologie,  publié  par  la  Société  royale  des  Sciences 

médicales  et  naturelles  de  Bruxelles. 
L'Art  médical.  —  Organe  des  intérêts  sociaux,  scientifiques  et  pro- 
fessionnels des  médecins,  pharmaciens  et  médecins-vétérinaires. 

Rédacteurs  D' Feigneaux  et  E.  Vende  Vyvere,  —  Bruxelles. 
Le  Mottvement  hygiénique,  rédacteur  principal  D*  Th.  Belval.  — 

Bruxelles. 
Le  Moniteur  du  praticien,  rédacteur  en  chef  M.  A.  Zune.  —  Bruxelles. 
Le  Moniteur  de  la  pharmacie  belge,  directeur  Jules  De  Heeus.  — 

Bruxelles. 
Aiiociation  générale  des  Phormadent  de  Frtmce.  —  Annuaires  et 

compte-rendus.  —  Paris. 
Association  générale  pharmaceutique  de  Belgique.  —  Procès-  verbaux 

des  séances  et  rapports  divers 
American  pharmaceutical  association.  —  Procedings  of  the. 
Bagnanti  {Guida  Pet).  —  Analisi  chimiche  di  Telese  —  Napoli. 
Benvenuti  {Giovanni  Battista).  —  La  coudizioae  giuridica  del  far- 

macisla.  —  Pirenze. 
Bruinsma  {1. 1.)  —  Over  Koningsnagelen. 
Conniszaro  {Stani^oa).  —  Sopraalcuni  derivati  dell'  acido  santonîco. 
Idem  Relazione  sulle  analisi  di  alcune  acque 

potabilï  fatte  per  incarico  del  munieipio 
di  Padova. 
Idtm  Sni  prodotti  di  decomposîzioae  dell'  acido 


/dam  Nécrologie    del   defunlo   socio  straniero 

A.Wurlz. 
Idtm  Gommemorazione  del  socio  straniero  Giam 

Battista  Dumas. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


UTDEI  BIBLIOGBÀPBIQITE  201 

Catmizzaro,  St.,  et  L.  Valente.  —  Sopra  alcuDi  derivati  délia  sauto- 

nina. 
Cannizzaro  St.  et  G.  Camelotti.  —  Sopra  i  dne  isomeri  della  santo- 

ntoa  chiamali  melasantonine. 
Cannizzaro, St.,  présidente  della  R.  Commissioneperraccertaraento 
della  pro  gcnerica  nei  reati  di  veneficio.  Helazione  delle  espe- 
rieoze  faUe  nel  laboratorio  spéciale  della  cominiasione  suite  cori 
detle  ptomaJne  ni  ruguanio  aile  perizie  toxicologiche.  —  Borna. 
Cannizzaro,  St.,  diretto  dell'  islitulo  chiuiico  della  R.  Uoiversita.  — 
Relazione  sulle  analisi  cbimicbe  delle  acque  del 
fioltosuolo  di  Koma  eseguile  por  incarico  del  mu- 
nicipio    dal    dotl.  Prancesco  MariTio  Zuco  coll' 
ajulo  di  Guido  Fabris. 
Idem  Analisi  chimica  delle  acque  polabili  della  citta  di 

Roma,  eseguita  per  incaricu  del  municipio   dal 
proT.  Francesco  JUauro  e  dai  dotl.  RafaSlo  Nasini 
el  Augmto  Piceini. 
Chapelle,  F.  et  F.  Saint-Ci/r.  —  Le  colostruni  et  la  fièvre  de  lait  chez 
les  femelles  de  nos aoiinaux  domestiques  et  parlicalierement  chez 
la  vache. 
Deutsche  chemische  gesellschafl  berichte  der. . . 
Da  SUva  Machado,  Alfredo,  elucidario  aos  Easaios  das  subslancias 
médicinales    recommendados   na    pharmacopea  portugueza.  — 
Lisboa. 
De  Nobele,  L.F.  —  De  l'emploi  des  engrais  chimiques  en  horticul- 
ture. 
Fliickiger,  P.  A.  —  Der Pharmaceutische  Unterrichl  iu  Deutschland. 

Halle. 
Formiguero  et  C  Sociedad  farmaceutica  espanola.  —  Hemorla  de  la 
junUi  gênerai  ordinaria. 
Idem  Acta  de  la  jiinta  gênerai  ordinaria. 

Friîli,  Tommaso.  —  Progetlo  di  codice  sanitario  (Parte  relativa  ail' 

esercizio  farmaceulico). 
Gareia  y  Sïdra  Andrès.  —  Reseno  historica  del  colegio  de  Tarcnaceu- 

ticos  de  Madrid. 
Garrido  Luciano,  D.  —  Reseno  hislorica  del  colegio  de  fànnaceuti- 

C03  de  Madrid  (Continuada). 
Girard,  Ch.  —  Documents  sur  les  TalsiScations  des  denrées  alimea- 
taires  et  sur  les  travaux  du  laboratoire  municipal  de  Paris. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


30S  IIIDIX  BIBLIOGltPHIQCS 

Iparraguirre  Pr.  Fernande^.  —  Discurso  sobre  las  pretendidas  dîvi- 

siones  de  la  naturalcza  y  de  la  cieocia. 
Iparraguirre  Fr.  Femandez  et  C.  Thomas  Escrkke  y  Mieg.  —  Nocio- 

□es  de  gramatica  gênerai,  —  Guadalajara. 
Joly,  Ch  —  Les  eaux  d'égout  à  Paris. 

Lamberge,  Anastase.  —  Xemikè  analysis  bin  en  Alginë  iamaticon 
ydaton . 
Idem  Xemikè  analysis  ton  en  Antbro  iamalicoy 

ydatoa. 
Langlebert,  A.  —  Du  lin,  du  sésame.  Propriétés  des  graines  muci- 

lagineuses. 
Langlebert,  A,  —  Note  sur  le  Convallana  raaïalis. 

idem  Du  CoDvallaria  maralis. 

talieu  Alf.  —  Manuel  d'oialîmélrie  ou  méthode  de  titrage  Tondée 

sur  l'emploi  combiné  de  Pacide  oxalique  et  du  permanganate  de 

potasse,  applicable  à   l'essai   des  substances  médicamenteuses, 

alimentaires,  etc. 
Lalieu,  Alf.  —  Supplément  au  manuel  d'oxalimétrie. 
Loret.  —  Considérations  pbarmacologiques  sur  les  extraits  narco- 

liques  privés  de  matières  inertes  (cliloropbylle,  amidon,  albumine, 

matières  grasses).  Dosage  de  ces  extraits  par  les  principes  actirs. 
Loret.  —  Du  dosage  des  extraits  narcotiques  par  la  matière  rësî- 

DOlde. 
Maignen,  P.  A.  —  Water  prevenlable  disease  and  filtration. 
MaÛaina  Carlos,  de  Briviesca.  —  Elogio  bislorico  du  D' Ramon  Bar- 

bolla  y  Guindal,  procedido  de  algunas  coosideracîones  pertene- 

cientes  al  cjercicio  de  la  proFesion  farmaceulica . 
Martin,  A ,  J.,  D',  et  L.  Masson.  —  Les  maisons  i  salubre  et  insa- 
lubre >  à  l'exposition  internationale  de  Londres. 
Mazzara,  G.  et  E.  Patemo.  —  Analisi  cbimica  dell'  acque  termale  ili 

Termini  Imerese.  —  Palerme. 
MoUer,  H.  J.  —  Some  remarks  upon  modem  pbarmaceutical  study. 
MoUer.  H.  J.  —  Nogle  bemeerknioger  om  den  nuvoerende  pharma- 

ceutiske  Uddannelse.  —  KJobenhavQ. 
Opwyrda,  R.  J.  —  Vergelijkend  overzicht  der  geneesmiddelen, 

voorkomende  in  de  eerste  en  Iweede  uitgave  der  Pharmacopoea 

Neerlandica. 
OpMjyrdo,  Jî.  /.  —  Latijnsch-Nedcrlandsch  Woordenboek  op   de 

Pbarmacopœa  Neerlandica,  Editio  11,  met  beknopte  omschrijvÎQg 

van  kunslwoorden  en  eigennamen. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


INDEX  BIBLIOORAPHIQUI  803 

Opwijrda,  R,  J.  —  Handleiding  voor  Adsistenten  in  dû  Apotheek. 
(Apolhekers-Bedienden),  bevaltende  tevens  eeoe  beknopte  be- 
schrijving  der  zoogenaarade  «  simplîcia  ». 

OpwiJTda,  R.  J.  —  Rationeele  prijsbepaling  der  recepteo, 

Plugge,  P.  C,  D'  —  Hoogleraar  aan  de  Rijks-Universîleit  te  Gro- 
DiDgen.  —  Overzicht  van  de  Wisselende  chimische  Samestelling 
en  pharmacodynamische  waarden  van  eenige  belangrijke  ge- 
neesmiddeleo. 

Pharmaceutical  Society  ofAustralasta.  —  Annoal  Report 

idem  Memoroadum  and  articles 

oTAssociaLion. 

Pharmacy  Board  of  Victoria.  —  TLe  pbarmacy  act  and  régulations. 

Pharmaceutical  Society  of  Ireland.  —  Tbe  Calendar  of  the  Régula- 
tions for  the  miidical  département  of  her  Hajesly's  Army. 

ReinviUiers,  A .  —  empoisonnement  des  eaux  potables  par  le  plomb. 

Reports  médical  ofthe  impérial  maritime  customs.  —  China,  Sanghaï. 

Report  annuel  ai  \iie  central  sanitary  bureau  of  the  home  départe- 
ment of  the  impérial  japanese  government. 

Report  ofthe  Parmarcy  Board  of  Victoria. 

Requena  {D.  Ramon  Aparicio).  —  Proîjecto  di  organizacion  farma- 
ceulica  0  sea  arregio  gênerai  del  ejercicio  practico  de  la  fermacîa 
en  Espana. 

itoTiconi  (/)' Gt'o  £a/0  Appunti  alla  relazîone  del  municipio  di  Pa- 
dova  sugli  studi  dell'acqua  polabile  délia 
citta. 
Idem.  Impressioni  supra  il  progetto  di  condotla  del- 

l'acqua  potabi  per  le  citta  di  Vicenza  e  Pa- 
dova. 
Idem.  Di  quale  liberla  dell'esercizio  farmaceutico. 

Société  des  Pharmaciens  de  l'Aveyron.  Compte-rendus,  etc. 

Syndicat  des  Pharmaciens  de  Lyon  et  du  Rhône.  Statuts. 

School  of  Pharmacy  ofthe  Uniuersity  of  Michigan.  Annuel  an  nouri- 
cernent. 

Symons  et  Huygen.  Ëtuve  à  désinfection.  Destruction  des  organis- 
mes  pathogènes. 

Tedeschi  {Joré).  Discurso  lido  no  sessao  solemne  no  sociedade 
pharmaceutica  Lusîlana. 

Tommasi-Eruddi.  C.  Sopra  alcune  opère  di  boaificamento  deU'a- 
gro  romaoo. 

Toicani,  David.  La  saison  d'hiver  il  Rome. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


soi  ihdbx  bibliogbaphiqde 

Van Bastelaer,D. A. Klvdes   comparatives  et  commentaires  sur  la 
Pharmacopœa  belgica  nova  et  sur  le  codex 
médicameDtarius,  Pharmacopée   française. 
Idem.  Ëtudits,  discours  et  mémoires  relatifs  à  la  phar- 

macie, comprenant:  Essai  sur  les  médica- 
ments de  la  nouvelle  pharmacopée  belae,  qui 
sous  des  noms  anciens,  représentent  des 
médicaments  nouveaux  ou  notablement  mo- 
difiés. —  Faul-il  étendre  l'emploi  médiÈal 
des  principes  immédiats  et  chimiquement  dé- 
finis Gl  en  multiplier  les  préparations  dans 
les  pharmacopées,  etc. 
Idem.  Rapports,  mémoires  el  articles  de  botanique, 

de  chimie,  d'hygiène  et  de  toxicologie,  com- 
prenant: Des  vases  vitrifiés  et  vitriferes,  au 
point  de  vue  de  Phygiôno.  —  Valeur  de  l'a- 
cide acétique  et  de  l'acétate  de  plomb  triba- 
sique  comme  réactifs,  dans  la  recherche  des 
falsifications  des   denrées   allimenlaires.  — 
Recherches  d'un  réactif  spécial  propre  à  con- 
stater la  pureté  de  la   farine  de  riz  et  y  dé- 
celer un  mélange  quelconque  de  farine  étran- 
gère. Note  sur  les  moyens  de  séparer,  dans 
dans  les  recherches  toxicologiques,  le  phos- 
phore libre  des  matières  graisseuses  et  de 
le  recueillir  à  l'état  de  corps  simple,  pur,  etc. 
Vande  Vyvere  E.  Sur  la  recherche  des  couleurs  dérivées  de  l'aniline 
dans  les  sirops,  liqueurs,  etc. 
Idem.         Sur  le  lait  de  vache,  sa  composition  et  les  moyens 
pratiques,  considérés  au  point  de  vue  légal,  d'en 
reconnaître  la  falsification. 
Idem.         Quelques  mots  à  propos  des  sirops  artificiels  de- 
fruits  (groseilles,  framboises,  ctc  ) 
Idem.         Notice  bibliographique  sur  Ant.  Ed.  Jean  Vander- 
Heyden,  président  de  la  Société  de  Pharmacie 
d'Anvers. 
Idem,         Observations   relatives  h   l'action  de  l'eau  aérée 

sur  le  plomb  métallique. 
Idem.        Réflexions  sur  l'emploi  du  sulfate  de  cuivre  dans 
le  pain. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


INDEX  BIBUOGRAPBIQUE  S05 

Idem.         Nouveau  [irocédéde  dosage  de  l'alcool  méthylîque 

dans  l'alcool  ordinaire  ou  ethylique. 
Idem.         Quelques  mots  sur  l'analyse  des  urines. 
Idem.         Observations  relatives  à  la  présence  do  lalloxan- 
tino  dans  l'inLcslm  d'une   personne  empoison- 
née par  l'acido  oxalique. 
Idem.         Etudes   scientilîques    8;ir   l'Exposition     nationale 

de < 880. 
Idem.         Rapports  divers  :  sur  l'enseignement  pharmaceu- 
tique, sur  la  qOeslioQ  des  spécialités,  etc. 
Vidal,  I.  Du  service  des  eaux  alimentaires  dans  les  campagnes. 
Valleip.  Ricardo  torres).  Resumen  de  las  tareas  y  actos  del  cole- 

gio  de  farmaceuticos  de  Madrid. 
Vniversidad  de  la  Habana.   Oracion   inaugural  pronunciada  en  la 

solemne  apertura  del  cursoacademico. 
Year-Book  of  Pharmacy  and  transaction's  of  Ihe  britiscb   pharma- 

ceulical  conTerence. 
Zanni.  Règlement  du  Conseil  médical  pour  les  affaires  civiles.  Con- 

slantinople. 
Idem.  Quelques  nouveaux  essais  des  beurres  fondus. 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


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ERRATA  (<)■ 


e  iT,  ligne  19,  au  lieu  de  6  décembre  1885,  lisez  :  6  décem- 

bre 1884. 
xni,        ligne  24,  au  lieu  de  furent  adjoint,  lisez  :  furent  ad- 
joints. 
zxi,         ligne   6,  au  lieu  de  CoQDÎzzarro,  St.,  lisez  :  Canniz- 

zaro  (2). 
xxxuii,    ligne  16,  au  lieu  de  Pilaltte,  lisez  :  Pilalte. 
xxxxin,       e     33,         s         Lamary,  lisez  :  Lamury. 
Lxiu,  s     23,         »         Apother,  lisez  :  Apotheker. 

Lxx,  B    20,        >         Pbamaceatical,  lisez  :  Pharmaceu- 

(ical. 
Lxxxii,     ligne    2,  au  lieu  de  Feryman,  lisez  :  Freyman. 
Lxxix,        »      7,        >         Ghastre-Ville,  lisez  :  Chastre-Vil- 

lerouz. 
Lxxxxm,  ligne  18,  an  lieu  de  Trazegnies,  lisez  :  Belœil. 
;e     8,  ligne  33,  au  lieu  de  en  vertus,  lisez  ;  en  vertu. 
12,      »    19,  B         destinées,  iistiz  :  destinés. 

32 juin  1822,  lisez:  22  juin  1882. 
prononce,  lisez  :  prononça. 
infinies,  lisez  :  infinitésimales, 
qu'en  dedans,  lisez  .  en  dedans. 
fondé  de  croire,  lisez  :  fondé  à  croire, 
commence  par,  lisez  :  commence  à 
rendu,  lisez  :  résidu. 
K  lo  pour  un  litre  H*o,  lisez  :  R  I  pour 

un  litre  HtO. 
soudium,  lisez  :  sodium. 


56, 

8, 

78, 

87, 

75, 

H, 

75, 

30, 

78, 

2, 

88, 

31. 

(1)  Non»  n'»Tona  pas  relevé  toutes 
Irop  allonger  Ibb  errata. 

(2)  Le  nom  Caoniiiaro  a  été  écrit  Conniizaro  dans 
compts-rendii,  nos  lecteora  feront  en x-mémea 


Iles  d'impression,  «Un  de  ne  pas 
i  grande  partie  du 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


422, 

3, 

U9, 

7, 

252. 

(«, 

255, 

29, 

255, 

37, 

260, 

6, 

379, 

25, 

398, 

28, 

403, 

9, 

438, 

4, 

477, 

(6, 

483, 

8, 

486, 

26, 

487, 

<(, 

509, 

36, 

525, 

(», 

539, 

29, 

698, 

20, 

7(2, 

30, 

7(4, 

28, 

715, 

23, 

746, 

23, 

747, 

28, 

75(, 

(0, 

762, 

4, 

760. 

27, 

768. 

2, 

787, 

28, 

8(0, 
827, 

36, 
(, 

S,  s         complète,  lisez  :  complexe. 

iî,  *         Nesseler.  lisez  :  Nessier. 

37,  >         azolique,  lisez  :  azoleax 

43,  >         bariim,  lisez  :  barium. 

18,  >         alcalines,  lisez  :  alcalioa, 

36,  >         comme  potables,  lisez  :  comiK  m 

potables. 
7,  »  maugantse,  lisez  :  inaDganèse. 

dosages,  lisez  :  dosage. 

comme  bonnes,  lisez  :  bonnes. 

trop  nouveau,  lisez  ;  trop  DDavan. 

synonimie,  lisez  :  synonymie. 

galléniques,  lisez  :  galéniqaes. 

trop  connues,  lisez  :  trop  cdddds. 

que  vous  aviez,  lisez  :qnevooi9Ta. 

lis  sont  pr^ts,  lisez  :  il  est  prit. 

où,  lisez  :  ou. 

d'acclamer,  lisez  :  à  acclamer. 

principales,  lisez  :  principaux. 

Moas,  lisez  :  Hont  '/MarchieDne. 

à  relever,  lisez  :  de  relever. 

j'ai  été  surpris,  lisez  ;  j'ai  été  tnpp- 

les  prémices,  lisez  :  celles-ci. 

prévaleraient,  lisez  :  prévaudniW- 

Je  propose,  lisez  :  Je  suppose. 

m'obli^ie,  lisez  :  m'obligent. 

faire  leurs,  lisez  :  faire  ses. 

réHexioQS  que,  lisez  :  réflexions  qu' 

anhydrique,  lisez  :  anhydre. 

querellets,  lisez  :  querelles. 

deuxième,  lisez  :  troisième. 

marche   Congrès,  lisez  :  marche  du 
Congrès. 

que  le,  lisez  :  de  décider  que  le. 

mépris  sur,  lisez  :  mépris  pour. 

médedins,  lisez  :  médecins. 

Kaisin,  lisez  :  Roisin. 

constiuant,  lisez  :  coastiluant. 

on,  lisez  :  ont. 

cotées,  lisez  :  notées. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


euàta  209 

»   871,     1    a,         »        si,  lisez  :  aussi. 
>    871,     »    13,  s         olimflDtaires,  lisez  :  alimentaires. 

ï    875,     B      6,  >         fabricatioD,  lisez  :  Talsification. 

Annexes.  Pages  56,  ligne  25,  au  lieu  de  aconit,  lisez  :  Bconitine. 

»      56,     >    27,  ■         mercurieux,  lisez  :  mercu' 


1 51  t  1 .  Nous  avons  laissé  le  mot  filtrage,  em- 
ployé par  H.  Haignen,  au  lieu  de  fil- 
(ration;  l'opération  indiquée  par  cet 
auteur  constitue  une  Rltration  et  épu- 
ration. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


„Google 


TABLE  GlNÉMLE  DES  lATIEBES 


PtgeB. 

l.  Orginisition  du  Cohgbës , I 

Comilé  d'organisation  du  Congrès nr 

Questions  à  discuter  pendant  le  Congrès vm 

Circulaire  du  Comité  d'organisation a 

Règlement  général  du  Congrès n 

Présidents  et  Secrétaires  provisoires  de  sections     ...  xir 
Arrêté   royal   insUtuant  une  commission  de  patronage 

du  Congrès xt 

Règlement  d'ordre  intérieur  du  Congrès xvii 

Programme  des  travaux,  Tètes,  visites,  excursions.     .     .  xx 

Liste  des  hembhes xxiv 

Haut  Protectenr xxvi 

Présidents  et  vice-présidents  d'hoDueur xxvi 

Membres  d'honneur xxmi 

Commission  do  patronage xxxn 

Commissaire  général  du  Gouvernement xxxiv 

Secrétaire  du  commissariat-général  du  Gouvernement     .  xxxnr 

Comité  exécutif  du  Congrès ,     .     .  xxxT 

Délégués  des  Gouvernements,  Universités,  Sociétés,  etc.     .  xxxviii 

n        de  l'Allemagne ixxviii 

>        de  l'Australie xxxnn 

s        de  l'Autriche-Hongrie ixxrni 

9        de  la  Relgique xixx 

»        du  Chili xxxxiT 

s        du  Danemarck xxxxir 

B         de  l'Espagne xxrxT 

B        des  Etats-Unis sixxt 

»        de  la  France xxixvi 

V        de  la  Grande-Rretagne ui 

»        de  la  Grèce lit 

n         de  l'Italie uv 


D,B,t,zed.yGOOgle 


SIS  TABLE  GÉnftlÀU    DES    KATIÈHEB 

«        de  Is  principauté  de  Monaco lv 

»        des  Pays-Bas lt 

>  du  Portugal lti 

>  de  la  Russie ltii 

1        de  la  Suède  et  Norwége ltu 

>  de  la  Turquie ltiii 

Sociétés  qui  a'ayaut  pu  envoyer  des  délégués,  ont  adressé 

leur  adhésion  morale  au  Congrès   .     , lix 

Membre!  effectifs  adhérents  au  Congrès lxi 

[d.         de  l'Allemagne LZi 

[d.        de  l'Australie lxo 

Id.        de  l'Âutriche-Hoogrie Lsn 

Id.        du  Chili liui 

Id.        du  Danemark Lxm 

Id.        des  Possessions  Danoises  (Ile  Saint-Thomas)     .  um 

Id,         de  l'Espagne lxit 

Id.        des  Possessione  Espagnoles  (Ile  de  Cuba)     .     .  ixir 

Id.        des  Etats-Unis Lxrr 

Id.        de  la  France Lxv 

Id.        de  la  Grande-Bretagne ux 

Id.        de  la  Grèce uxn 

Id.        de  l'Italie lxxiu 

Id.        du  Japon lxxui 

Id.        du  Grand-Duché  du  Luxembourg Lxiut 

Id.        de  la  Principauté  de  Monaco lxxui 

Id.        des  Pays-Bas lixui 

Id.        du  Portugal lixt 

Id.        de  la  Roumanie Lixn 

Id.        de  la  Russie uxn 

Id.        de  la  Suède  et  de  la  Norwège lxxti 

Id.        de  la  Suisse lxxtti 

Id.        de  la  Turquie nïvii 

Id.        de  la  Nouvelle-Zélande Lxxrn 

Id.        de  la  Belgique lxztqi 

il.    BirPORTB  PRSLIMmAIlBS  DBS  QUESTIONS     DISCUTÉBS    EK    ASBEII- 

«MS    GfintRU.ES Cl 

L'entente  itaemationale  contre  la  falsification  des  denrées 

aIim«fUairese(d«&otMoru,(Rapport  de  M.  Belval.)  1 

Organisation 4 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


TkïïlX  CtnttlLE  DIS  iutiBhis  313 

Législation 5 

Mise  en  pratique  de  la  législation Il 

Examen  des  échantillioos 18 


Conclusions 28 

Annexes.  Documents.  —  {Allemagne).  Loi  relative  au 
commerce  des  denrées  alimentaires,  des  épices  et  des 

objets  de  consommation  (1 4  mai  1 879) 38 

Ordonnance  du   1"  mai  1888,  concernant  l'emploi   des 

couleurs  vénéneuses 35 

I  Hinistériell  verfUgung..  >  (Ordonnance  ministérielle  du 

28  janvier  1884,  réglant  le  commerce  du  lait)     ...         35 
{Angleterre).  The  Public  Health  Act  (Loi  de  santé  publique) 

de  1875 37 

Loi  du  11   août  1875,  relative  à  la  vente  des  substances 

alimentaires  et  pharmaceutiques 38 

Forme  de  certificat  de  l'analyste 44 

{Belgique).  Loi  àa  i9  mm  ^8^9 44 

Loi  du  17  mars  1856,  réprimant  la  Msification  des  denrées 

alimentaires 46 

Code  pénal(du  8juiû  1867) 47 

(France).  Loi  du  27  mars   1851,  tendant  à  la  répression 
plus  efficace  de  certaines  fraudes  dans  la  vente  des  mai^ 

chandises 49 

Loi  du  5  mai  1885 50 

Code  pénal  (modifié  par  la  loi  du  13  mars  1863)  ....         50 

Code  de  justice  militaire  (du  9  juin  1857) 31 

Code  de  justice  maritime  (du  i  juin  1 858) 52 

{Hongrie).  Loi  xiv  de  Tan  1876  sur  l'organisation  de  l'hy- 
giène publique 32 

(Italie).  Loi  de  1865 

Règlement  du  6  septembre  1874 53 

Turin.  Règlement  du  18  septembre  1874 53 

{PtyrtugaC).  Loi  du  3  décembre  1860,  sur  l'organisation  gé- 
nérale de  l'hygiène  publique 

Lisbonne.  Règlement  du  service  d'hygiène,  du  SSaoùt  1 881 .         55 
Lisbonne.  Laboratoire  municipal  d'hygiène.  Instruction 

provisoire  du  22  juin  1882 56 

{Roumanie).  Loi  du  8  juin  1874,  sur  l'organisation  sani- 
taire         57 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


3fi  f  ÀBLB  GËKdBALB  DES    UTifeBES 

Administralion  sanitaire  à  Bucharcst 57 

.  {Bussie).   Rëglumeiit  complet  {Ougtav)  iaisant  partie   du 

code  do  186Î 57 

(Serbie)  Loi  du  30  mars  4881,  relative  à  l'organisation  de 

l'administra  lion  sanitaire  et  d'hygiène  publique.     .     .  58 
(Suéde).  Loi  du  S5  septembre  <87i,  sur  le  service  de  salu- 
brité du  royaume 59 

Loi  de  1876,  sur  les  matières  toxiques 60 

(?^oru;é9e).Règlementsani(airedeCbrisliania(Umars  f87i)  60 

(Suisse).  Règlement  du  canton  de  MIe-Ville 61 

Règlement  du  canton  de  Zurich 61 

(Amérique).  Règlement  du  district  de  Colombie  ....  61 

Règlement  de  l'Rlal  de  Massachusets 61 

»           »          de  New-York 62 

Loi  pour  empêcher  la  tromperie  dans  les  ventes  des  pro- 
duits des  laiteries 62 

Bibliographie 67 

Les  eaux  altmejttaires.  Quels  sont  les  caractères  des  eaux 
alimentaires  :  dans  l'état  actuel  de  la  science,  quels  sont 
les  meilleurs  procédés  pratiques  à  recomtnander  pour  la 
constatation  de  ces  caractères.  Rapport  de  M.  Van- 

deVyvere 69 

Considérations  générales 69 

Considérations  sur  les  diverses  opinions  relatives  à  la  pu- 
reté des  eaui 75 

Analyse  chimique  de  l'eau  et  détermination  des  quantités 

des  matières  étrangères  qu'elle  peut  contenir  ....  86 
Prise  de  l'échantillon,  essai  préliminaire  et  analyse  chimi- 
que qualitative 87 

Analyse  chimique  quantitative 89 

Résidu  solide 89 

Dosage  des  matières  organiques 91 

Dosage  de  l'ammoniaque  libre  et  à  l'état  de  sel  ....  100 

Dosage  de  l'acide  azotique 10S 

Dosage  de  l'acide  nitrcux lOi 

Dosage  du  chlore 1 06 

Dosage  de  l'acide  phosphorique 1 06 

Dosage  de  l'acide  sulfurique 107 

Dosage  de  la  silice 107 

Dosage  de  l'hydrogène  sulfuré 107 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


TIBLK  fifaltULB   DBB  K1TIËBB8  3f  5 

Appréciation  de  la  qualité  d'une  eau,  au  point  de  vae  chi  - 

mique.  —  Nombres  limites 108 

Dureté  de  l'eau 111 

Alcaninité  de  l'eau 113 

Dosage  de  l'air  et  des  gaz  dissous  dans  l'eau 113 

Analyse  microscopique  et  baclérioscopique 113 

Conciusions lâO 

Annexes.  Procédé  de  Kubel-Tteman,  dosage  des  matières 

organiques 1  âS 

Procédé  de  Wanklyo  et  Cbapmaon H& 

Dosage  de  l'ammoniaque  par  le  procédé  de  Nesaler ...  1 25 
Hétbode  de  Marx  pour  le  dosage  de  l'acide  oitrique.     .     .  127 
Procédé  de  dosage  des  azotates  de  Perd.  Jean     ....  138 
Procédé  de  dosage  de  Frommsdorf  pour  le  dosage  de  l'a- 
cide nitreus 1S8 

Procédé  de  Griess  pour  le  dosage  des  nitntes    ....  130 

Procédé  de  dosage  du  chlore  à  l'état  de  chlorure.     ...  132 
Eaucc  alùnentaires.   Rapport  âe   MM.  Ch.  Blas  et 

Eâm.  VanMelckebeke .  133 

Analyse  des  eaux  alimentaires 134 

Propriétés  physiques  et  organoleptiques 134 

Analyse  chimique 135 

Résidu  d'évaporatioQ 135 

Diîgré  hydroti métrique 136 

Degré  d'alcalinité 136 

Matières  organiques 137 

Ammoniaque 139 

Acide  nitrique 141 

Acide  nitreux 141 

Chlore 142 

Acide  sulfurique 142 

Acide  carbonique  c^imbiné 143 

Chaux  .    .    , 143 

Magnésie 144 

Potasse,  soude,  manganèse,  fer,  acide  phosphonque,  etc.  144 

Gaz  libres 1 44 

Interprétation  des  résultats  de  l'analyse  chimique  ...  145 

Teneur  en  minigrammes ISO 

Analyse  microscopique  et  bacténoscopique 1 52 

Méthode  de  l'analyse  bactérioscopique IgQ 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


St6  TÂSLS  GBIrtlALB  MB  lUnUltS 

Ustensiles  et  réactifs 1S7 

Prise  d'essai <  S9 

Essai  prélimioaire  etessai  de  coloralioa 160 

Essai  de  culture 164 

iDterprétatîoD  des  résultats 165 

Conclusions Ifid 

L'En»eignem«nt  pharmaceutique.  QueUes  doivent  être  les 
connaitsances  préalables  aux  étxtdes  pharmaeeutiqtiet  ; 
tes  étudet  pharmaceutiquet  sdenti/iquet  ;  les  applicatiotu 

profesiionnelles.  Rapport  de  M.  De  Nobele    ...  171 

Allemagne.  —  Examen  du  pharmacien 155 

Eiamen  d'assistant  pharmacien    ....  177 

Autriche 179 

Examen  d'assistant  pharmacien    ....  179 

Maîtrise  en  pharmacie 180 

Doctorat  en  pharmacie 182 

Belgique 182 

Candidature  en  pharmacie 184 

Examen  de  pharmacien 184 

Doctorat  en  sciences  pharmaceutiques   .     .  185 

Brésil 185 

Examen  du  pharmacien 187 

Danentarfc 187 

Candidature 487 

Examen  de  pharmacien 187 

Espagne 188 

Etats-Unis 489 

France 494 

Pharmacien  de  deuxième  classe    ....  4  95 

>         de  première  classe    ....  1 96 

»          supérieur 196 

Grande-Bretagne 1 98 

Examen  préliminaire 1 99 

1      majeur    . 200 

Grèce 800 

Italie 202 

Eludes  de  pharmacien 203 

Doctorat  en  pharmacie  el  chimie  ....  303 

Japon 206 


DiQitized  ./Google 


TABLE  QÉntiliI,E  DBS  MÀTIÈKBS  SI  7 

Mexique 206 

Grade  de  pbarmscien 206 

Néerlande  {Royaume  de  Hollande) S07 

Dociorat  en  pharmacie SOS 

Examens  d'Etal S09 

Norwèfie 209 

Aspirant-élève 210 

EUidiant  en  pharmacie  (auxiliaire)     .     .     ,  210 

Pharmacien  axaminé  (candidat)    ....  210 

Pharmacien  pratiquant S1{ 

Portup! SU 

Eludes  de  pharmacien  de  première  classe  .  SIS 

B  de  deuxième  classe.  213 

République  Argentine 2(3 

Licence  en  pharmacie 213 

Doctorat  en  pharmacie 21  i 

Républiques  de  l'Amérique  centrale 214 

Russie ,  215 

Grade  de  compagnon 216 

Commis-pharmacien S17 

Mal  Ire- pharmacien 218 

Suède 220 

Premier  examen  (pbarmaciae  studiosus).     .  221 

Deuxième  examen  (Provisor) 22S  ' 

Suisse 222 

Certificat  de  maturité 223 

Commis-pharmacien 2Si 

■   Maîtrise 225 

Turquie 226 

Etudes  du  pharmacien  de  première  classe    .  2S7 

»  de  deuxième  classe  ,  228 

Vœux 230 

Project  der  intemationalen  pkarmacopœ  mit  vorrede  und 
nùtkigen  erl&uterungen,    verfasst  ïon   Anton  von 

■Waldheim 233 

Erlâuterungen S38 

Projet  d'une  pharmacopée    internationale,  rédigé  par 

Antoine  von  "Waldheim 247 

Préface 247 

Explications Sâl 


D,g,l,zed.yCOOglC 


318  TISLE  GÉlrtSUJ  DES    KATitUS 

Projeclum    pharmacopopae     inlernationalis,    medicamina 
simplicia  et  composila  conlinens,  lam  heroTcae  indolis, 

cum   majore   vi   praedila 264 

Abbreviationes 264 

Textum 262 

[ndox  pharmacopœae  InlematioDalis 363 

IV.  CoarTEUKsin]  des  ntcEPTiONS,  pfiTKS,  excursions,  visites,  etc.  373 

Réception  à  l'Hôtel  de  Ville  de  Bruxelles 375 

Discours  de  M,  l'échevin  Walraveos 377 

B          de  M.  Van  Bastelaer,  président  du  Congrès     .     .  379 

«          de  H.  Zanni,  de  Conslantinople 380 

Allocution  aux  Néerlandais 381 

Réception  des  membres  du   Congrès  par  la  Société  rot/aie 

de  pharmacie  de  Bruxelles 382 

Séance  à  l'Université 382 

Discours  de  M.  L.  Créteur,  président    .......  383 

Notice   historique  sur  la  Socie'.é  royale  de  pharmacie  de 

Bruxelles,  par  M.  V.  Boding 385 

Proclamation  de  membres  d'honneur 395 

Id.          de  membres  associés 397 

Fête  offerte  h  l'Hôtel  Mengelle 398 

Concert,  raoût 399 


Visite  à  l'école  de  pharmacie  de  Bruxelles 404 

Excursion  champêtre  ou  Bois  de  la  Cambre 403 

Concert  par  la  musique  du  régiment  royal  des  grenadiers.  40â 

Excursion  à  Gand 407 

Réception  par  les  membres  de  l'Union  pharmaceutique 

de  la  Flandre  Orientale 407 

Visite  de  qut;lquGS  monuments  de  la  ville 408 

Discours  de  M.  Gys,  président  de  l'Union  pharmaceutique.  410 

»  de  M.  Lippcns,  Bourgmestre 444 

B  de  M.  Van  Baslelaer,  président  du  Congrès     .     ,  442 

Toast  de  M.  le  Bourgmestre 414 

Séance  solennelle  de  l'Union  pharmaceutique  de  la  Flandre 

Orienlale 444 

Discours  de  H.  Gys.  président 444 

>  de  H.  Pilatt«,  secrétaire 445 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


TUU  IdlrtULB    M»  MATIttKS  Sf  9 

Proelamatioa  des  vice>présidents  d'honneur 434 

B             des  membres  d^hoaneur 434 

•                        >           correspondants 42% 

Ovation  taile  à  M.  Van  de  Vyvere,  secrétaire-général  dn 

Congrès 435 

Discours  de  M.  Van  Bastelaer 435 

>  de  M.  Dumoulin 436 

>  de  M.  Van  de  Vyvere 486 

VisitederHôtelde  Ville,  de  l'église  Saint-Bavon,  etc.   .     .  '438 

Concert  au  Jardin  Zoologique 430 

Visite  des  ouvrages  d'assainissement  de  la  Senne  et  des 

égouts  collecteurs  de  Bruxelles 431 

Visite  du  nouveau  Palais  de  Justice 433 

Banquet  du  Congrès,  au  Palais  de  la  Bourse 43S 

Réception  des  autorités 436 

Concert  pendant  le  banquet 437 

Toast  du  président  à  S.  M.  le  Roi  et  la  femille  royale     .     .  437 

1                >         au\  Ministres 438 

Réponse  de  M.  le  Ministre  des  affaires  étrangères     .     .     .  438 
Toast  du  s ecréla ire-général  au  Gouverneur  du  Brabant  et 
aux  membres  de  l'administration  communale  de  Bru- 
xelles       439 

Réponse  de  MM.  Vergote  et  Walravens  .     ...'..  439 

Toast  de  M.  V.  Redingàla  presse     ........  440 

Réponse  de  M.  G.  Lematre,  rédacteur  de  l'Etoile  belge.     .  440 
Toasts  de  MM.  Petit,  Dragendorff,  Brunnengraber,  Cartei- 

ghe,  Brllnker,  Michelin 440 

Réponse  de  S.  M.  le  Roi 441 

Excursion  à  Anvers 441 

Réception  par  les  membres  du  bureau  de  la  Société  de 

pharmacie  d'Anvers 441 

Discours  de  M.  Verhassel,  président  de  la  Société  de 

pharmacie  d'Anvers 443 

Réponse  de  M.  Van  Raslelaer,  président  du  Congrès.     .     .  443 

Séance  solennelle  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers.     .  443 

Discours  de  H.  Verhassel,  président 443 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


izO  TABLE  aÉIIÉIUI.E  DES   ■ÀTIËRBS 

Rapport  deM.  G.  Anneessens,  sur   les  travaux  de  la  So- 
ciété de  pharmacie  d'Anvers t*6 

Rapport  de  M.  F.  VanPeIt,  sur  les  résultats  du  concours 

institué  par  la  société,  â  l'occasion  de  soncinquaaleoaire.  456 

Proclamation  de  M.  Cornélis  comme  lauréat i57 

»  des  membres  d'honneur i57 

>  »  correspondants i59 

Excursion  sur  l'Escaut i63 

Visite  à  l'HAtel  de  Ville  et  au  musée  Planlin i6i 

Banquet  au  Grand  llûtel 465 

Toast  de  M.  Verhassel,  président,  à  S.  M.   le  Roi     .     .     .  466 

B  »  »        aux  étrangers ....  467 

Réponse  de  M.  DragendorfT 467 

Toast  de  M.  Van  PelL,  aux  Sociétés  de  pharmacie.     .     .     .  467 

Réponse  de  M.  Van  Basletaer 468 

Toast  de  .M.  G.  Anneesscns  aux  autorités  médicales  et  à 

l'union  des  médecins  et  des  pharmaciens 469 

Réponse  de  H.  G.  Van  de  Velde ,    .     .     .  470 

>  de  M.  Herloghe 47) 

Toast  de  M.  Créteur  â  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers    .  472 

«     de  M.  Michelin  à  la  ville  d'Anvers 473 

»     de  MM.  Godeffroy.Genevoix,  Seutio 473 


V.    ASSEULSES    GËNfiKAUS 475 

Première  assemblée  générale 477 

Séance  solennelle  d'ouverture.  Lundi,  31  août  1885  .     .     .  477 

Réception  des  autorités 

Discours  de  H.  le  prince  de  Caramaa-Ghimai,  Ministre  des 

affaires  étrangères 479 

Communications  Taites  par  H.  le  Secrétaire-général.     .     .  482 
Discours  de  M.  A.  D.  VanBastelaer,  président  du  comité 

organisateur 483 

Propositions  faitesparM.Van  de Vyvcre, secrétaire-général.  493 

Nomination  de  membres  d'Iionncur  étrangers     ....  494 

Rapport  de  M.  Van  de  Vyvere,  secrétaire-général    .     .     ,  496 
Nomination  du   bureau  du  Congrès.   —  Pro{M)sition   de 

M.  Méhu 499 

Discours  de  M.  Van  Bastelacr 499 

Nomination  de  secrétaires-adjoints 500 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


nSLE  UENËBALK    DBS  MATIfiBES  231 

AdoptioD  du  règlement.  Discours  de  MM. Ditlrich,  VanBas- 

telaer,  von  Waldheim 500 

Allocution  de  H.  Van  Basteiaer 303 

Deuxième  assemblée  générale.  Mardi  K"  teptem- 

6re  1885     ...     ■ 505 

Communications  faites  par  .M.  Van  Basteiaer,  président.     .      505 
»                    B          M.  K.   Van  de  Vyvere,  secré- 
taire-général    505 

Nomination  de  membres  d'honneur  étrangers.  Proposition 
de  MM.  Van  Basl^laer.  Godeiïroy.  Réponse  deM.  Diltrich.       506 

Discussion  du  rapport  de  M.  Belval,  sur  l'entente  interna- 
tionale contre  les  falsifications  des  denrées  alimentaires  .      508 

CommunicaLion  deM.  Ed.   SchaiT 509 

Débat  :  Disconrs  de  MM.  Belval,  E.  Van  de  Vvvcre,  Van 
Basteiaer,  Berge,  Diltrich,  Iluguet,  Petit,  Depaire,  Can- 
nizzaro,  Comar,  Champigny,  Zanni,  Girard     .     .     .509  à  561 

Troisième  assemblée  générale.  Mardi,  3  septem- 
bre 1885 562 

Communications  faites  par  M.  A.  Van  Basteiaer,  président.       563 
>                    >          M.   E.   Van  de  Vyvere,  secré- 
taire-général   563 

Suite  de  la  discussion  relative  aux  falsifications  des  denrées 
alimentaires  :  Discours  do  .MM,  Bulval,  Dupaire,  Van  Bas- 
teiaer, Cupgrand-.Molhes,  /auni,  Cannizzaro,  Caries, 
Genevois 563  à  569 

Discussion  du  rapport  de  M.  De  Nobele,  sur  l'enseignement 
pharmaceutique 569 

Communication  de  M.  le  proTosseur  StoëJer 569 

»  deM,  le  professeur  Schaiîr 572 

»              de  l'Association  Lombarde  de  pharmacie  .       573 
»  de  M.  J.  Colin 57* 

D^t  :  Discours  de  M.M.  Bralimos,  Pserhofer,  Schlosser, 
Godeffroy,  Van  Basteiaer,  De  Nobelo,  Zanni,  lluguet, 
Depaire,  Cannizïaro,  Ramiol,  Van  de  Vyvere,  Sebardt, 
Genevoîx,  von  Waldheim,  Méhu.  Madscn,  Wefers-Bet- 
tinck,  Capgrand-Molhes,  Dragendorff,  Brunnengrâber.  575  A  623 

Quatrième  assemblée  générale.  Vendredi,  i  septem- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


2St  TlMJt  GÉHtlïLB  DBS  MÂTIÉtES 

breiSSS 624 

RéclsmalioD  deH.  Huguet,  de  Clermont-Ferrand     .     .     .       621 
Communications  faites  par  M.  E.  Van  de  Vyvere,  secré- 
taire-général    63i 

Présentation  d'un  travail   de  M.   le  docteur  Gio-Battista 

RoncoDÎ. 644 

Présentation  d'un  travail  de  M.  Verstraeten 625 

Observation  de  M.  Bratimos 625 

Suite  de  ladiscustion  relative  à  l'enteigttement  pharma- 
ceutique   626 

Discours  de  MM.  Petit,  Van  Bastelaer,  Batteur,   Huguet, 

Bratimos,  Ramiol,  Capgrand-Molhes,  Zanni   .     .     .    626  à  636 
Discussion  des  rapports  sur  la  question  des  eaux  ali- 
mentaires   636 

D^>at  :  Discours  de  MM.  Van  de  Vyvere,  Petit,  Berge, 
Huguet,  Cannizzaro,  Depaire,  Batteur,  Bosquet,  Det- 
haie,  Girard,  Caries,   Van  Bastelaer,  Blas.     .     .     .  636à662 

Cinquième  assemblée  générale.  Samedi,  5  sep- 
tembre. 4885 

Réclamation  de  M.  Depaire 663 

Suite  de  la  discussion  des  rapports  sur  la  question  des 

eaux  alimentaires 664 

Débets  :  Discours  de  MM.  Van  de  Vyvere,  Blas,  Petit,  Van 
Bastelaer,  Méhu,  Canoizzaro,  Dragendorfr,  Depaire. 
Zune,  Bratimos,  Van  Hamel-Roos,  Schoepp,  Berge, 
Caries,  Leret,  Girard,  N.  Gille,  Scbmitt,  Duquesne.     664  à  705 

Sixième  assemblée  générale.  Samedi,  â  septem- 
bre 1885 706 

Discussion  sur  le  projet  d'une  pharmacopée  internationale.      706 

RéQexions   transmises    par    l'Association   Lombarde   de 

pharmacie  de  Milan 706 

Propositions  lelalives  à   la  pharmacopée    internationale, 

TaitesparM.   Ed.  Schaiir 710 

Procès-verbal  de  la  séance  de  la  commission  de  la  pharma- 
copée internationale,  tenue  le  31  août  1885    ....       712 

D^Mits  :  Discours  de  M."!!.  Van  Bastelaer,  Daenen,  Méhu, 
Greeuîscfa,   Dittricfa,  Quinlan,  Wefers-Bettinck,  Seatin, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


TABLB  GinftRtLB  DES  MATIfcRIS  223 

Petit,  Palrouillard,  von  Waldbeim,  Godeffroy,  Madsen, 

Hosca 71 4  à  731 

Procès-verbal  de  la  séance  de  la  commission  de  ta  phar- 
macopée internationale,  tenue  le  5  septembre  1885   .     .  731 

Septième  assemblée    générale.  Séance  de  clôture. 

Samedi,  5  septembre   1885 733 

Allocution  du  président  M.  Van  Bastelaer 733 

Proposition  de  M.  Wcfers-Bettinck 734 

Rappi»rt  de  M,  Van  de  Vyvere,  secrétaire-général   ,     .     .  734 
Conclusions  du  Congrès,  relatives  à  l'entente  internationale 

contre  la  falsification   des  denrées  alimentaires  .     .     ■  736 
Conclusions  du  Congrès,  relatives  à  l'enseignement  phar- 
maceutique        738 

Conclusions  du  Congrès,  relatives  aux  eaux  alimentaires  .  739 
Conclusions    dn   Congrès,   relatives    a    la    pharmacopée 

universelle 740 

Rapport  de  M.  Palrouillard,  rapporteur  de  la  1"  section    .  741 

»          de  M.  Ramlot,                >          de  Ia2«        >        .  744 

Discours  de  H.  Feigneaux 746 

»          de  M    Kops 747 

Rapport  de  M.   De  Nayer,  rapporteur  de  la  3<  section  .     .  747 
Proposition  de  M.  VanHamcl-Roos,  relative  à  la  création 

d'un  journal  international 749 

Discussion   de  celte   proposition  :   Discours  de  MM.  Van 

Bastelaer,  Cannizzaro 749 

Rapport  de  H.  Fourdrain,  rapporteur  de  la  4"  section  .     .  750 

Propositionde  remerciement  Taite  par  M.  Werers-Bettinck.  751 

Réponse  de  M.  Van  Bastelaer,  président 752 

Proposition  de  M.  Carteighe,  relative  au  7'  Congrès  inter- 
national pharmaceuti(|uu 752 

Désignation  de  la  ville  et  de  la  date  de  la  réunion  du  pro- 
chain Congrès 752 

Discours  de   clôture  de  M.   Van  Bastelaer,  président  du 

Congrès 752 

VI.  SAirces  de  secTions 755 

Première  section.  Questiong professionnelles.  Stàmcedu 

\"  septembre  \S85 757 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


9S4  TABLE  fitnClIlLB  DKS  MATlfiBES 

Allocution  de  H.  Vcrhassel,   président 757 

Proposilion  de  M.  Petit 758 

Constitution  du  bureau 759 

Lettre  do  M.  le  docteur  Carlos  Hallaina  de  Briviesca     ■     .       7S9 
Travail  de  M.  F.  Iparraguirre  :  sur  les  causes  et  remèdes 
du  mépris  que  l'on  porte  partout  pour  la  classe  pharma- 
ceutique      760 

Discussion  du  rapport  de  M.  Berquier,  sur  la  pharmacie 

vétérinaire 760 

Débais:  Discours  de  MM.  Berquier,  Patrouillard,  Petit,  Ber- 

nocco,  von  Waldheim.  Quinlan,  Verhassel     ,     .     .     760  à  764 
Eosamen  du  rapport  de  M.  le  docteur  Quinlan,  sur  la  nécea- 
cessité  d'une  pharmacopée  internationale,  au  point  de 

vue  de  la  profession  médicale 765 

D^mts  :  Discours   de  MM.  Quinlan,  Bernocco,  Capgrand- 

Mothes 765 

Proposition  de  M.  Hans  Heger,  relative  au  stage  pharma- 
ceutique       766 

Discussion.  Discours  de  MM.  Bcrnocco,   Verhassel,  Petit, 
Patrouillard,  GodelTroy,    Bretlner,  SchmiU,  Van  Peit, 

Chappelle.  HugueL 766  â  77* 

Examen  du  rapport  de  M.  BertauU,  sur  les  sociétés  (fassu^ 

ronces  entre  pharmaciens 77* 

Discussion  :  Discours  de  MM.  BertauU,  Petit,  Verhassel.     .       775 

Séance  dut  septembre  \S^^ 775 

Support  de  M.  Opwyrda,  sur  la  position  des  aides-pharma- 
ciens  775 

Discussion  :  Discours  de  MM.  Opwijrda,  Verhassel,  Ipar- 
raguirre, Godeffroy,  Hans  Heger,  Patrouillard,  Caries.  775  à  778 

Séance  du  i  septembre  1885 779 

Lois  sur  l'exercice  de  la  pharmacie.  Rapport  deM.  Bratimos.      779 
Limitation  du  nombre  des  pharmaciens.   Proposilion  de 

M.  Bratimos 780 

Lettre  de  M.  Dumont,  relative  à  cette  proposition    .     .  780 

Mémoire  de  rAssocialton   pharmaceutique   Lombarde  de 

Milan,  sur  la  limitation  des  pharmacies 781 

Discussion  ;  Discours  de  MM.  Dcpairc,  Klobb,  Verhasselj 
.    Seutin,  Godeffroy,    Martin,    Bratimos,    Monrad-Krofan, 
Zanni,  Bernocco,    Vande  Putte,    Kchmitl,   Werers-Bet- 
tinck 782à797 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


TABLE  GÉNÉRALE  OEB  HATI&BIS  2Î5 

Proposition   de  M.  Iparraguirre,  relative  à   l'exploitation 

d'une  pharmacie  par  une  personne  non  pharmacieu.     .  797 

Adoption  de  celte  proposition ^^(^ 

Deuxième  section.  Quettions  professiottnelUs.  Séance 

du  i"  septembre  iS85 799 

Allocution  de  M.  Cornélis,  président 799 

Proposition  de  M.  Leuken 800 

Nomination  des  membres  du  bureau 800 

Examen  du  rapport  de  M.  Boettger,  sur  la  répétition  des 

prescriptions  médicales 80< 

Discussion  :  Discours  de  MM.  ito<;itger,  Deloose,  IJmousin, 

Ferré,  Gréleui,  I.olze,  Cornélis 804  à  805 

Proposition  de  M.  Féron,  secrétaire  de  la  i»  section.      .     .  805 

■           deM.  Zanni 805 

y>           de  M.  Capgrand-Holhes 806 

Communication  de  M.  Méhu,  sur  la  solubilité  du  bilodurc 

de  mercure  dans  les  corps  gras,  etc 806 

Examen  du  rapport  de  M.  Zanni,  sur  les  spécialités  phar- 
maceutiques       807 

Disi^ussion  :  Tiiscours  de  MM.   Zanni,  Limousin,  Cha.sse- 

vant,  FeigneauT,  Ferré,  Créteur,  Limousin,  Cornélis.  808  à  8<9 

S^nce  du 'î  septembre  iftftti 819 

Suite  de  la  discussion  relative  aux  spécialités 819 

Discours  de  MM.  Van  Bastelaer,  Crocq,  Genovoix,  Petit, 

Feigncaux,  Kops,  Créteur,  Zanni,  Wefers-Bettinck.     81 9  à  841 

Séance  du  vendredi,  i  septembre  i9B'6 841 

Communication  de  M.  DuNobele,  président 841 

Observation  de  M.  Kops  ,     .     .     , 841 

»          de  M.  Limousin ^42 

1.          de  M.  N.  Gille 842 

Examen  de  la  deuxième  conclusion  du  rapport  de  M.  Boett- 
ger, relative  à  la  répétition  des  prescriptions  médicales   .  843 
Discussion:  Discours  de  MM.  Boettger,  Madsen,  N.  Gille, 

Dolelter,  Méhu,  Deloose,  von  Waldheim,  De  Nobele.    843  à  846 
Communication,  par  M.  Limousin,   d'un  procédé  pour  con- 
server les  injections  hypodermiques 846 

Communication  de  M.  Lotze,  sur  l'essence  de  cannelle  de 

Chine 847 


D,B,t,zed.yGOO^IC 


IS6  TJttLB  GÉHBUU  DtB  MâTIËBES 

Troisième  section.  Questions  de  chimie  dans  ses  rap- 
ports avec  l'kt/giène  et  la  salubrité  publique.  Séance  du 

I^JCpt^mérfilSSS Ki9 

AllocutioD  de  M.  Belvat,  président 849 

Proposition  de  M.  Schaeufl^le 8(9 

Nomination  des  membres  du  bureau 850 

»         du  rapporteur 830 

Sur  les  dangers  que  présente  l'usage  des  tuyaux  de  plomb, 

comme  conduites  d'eau  potable,  par  M.  Hamott .     .     .     .      85 1 
Discussion  :  Discours  de  MM.  Cannizzaro,  Seutin,  Colignun, 
Mosca.Eug.Gille,  Scbœufrèle,Crismer,Girard,  Belval.  852à856 

Étamage  avec  de  l'étain  plombifère 836 

Observations  Taites  par  MM.  Maignen,  Belval,  Girard,  Can- 

□izzarro,  Colignon,  Seulin,  Martin,  Girard,  Lamouroux   .       837 
Emploi  des  sels  de  cuivre  pour  le  reverdissage  des  denrées 

alimentaires 8.59 

Nettoyage  des  bouteilles  au  moyen  de  la  grenaille  de  plomb. 

Observation  el  proposition  Taite  par  M.  Martin.     .     .     .       860 
Poteries  à  enduits  plombîfires.  Observations  de  MM,  La- 

mouroux,  Colif^non,  Girard 860 

Objets  peints  avec  des  couleurs  toxiques.  Observations  de 

MM.  Méhu,  Seutin,  Belval  etGirard 860.  86â 

Séance  du  i  septembre  188.5 861 

Conclusion  reiative  à  f  emploi  de  l'étain 862 

Observations  de  MM,  Belval,  Cannizzaro,  Mébu,   Seutin, 

Schaeuffèle.  Maignen,  Crismer,  Girard,  Colignon  ,     .     .       863 
Hygiène  et  eaux  alimentaires  de  JUonaco,  communication 

TaiteparM.  leD'Coli.qnon 863 

Proposition  de  M.  Cannizzaro,  relative  aux  eaux 868 

Séance  du  4  s^tembre  188,5 870 

Communication  de  M.   Van  Hamel-Roos,  sur  les  falsifica- 
tions des  denrées  alimentaires  871 

Proposition  de  H.  Van  Hamel-Boos,  relative  â  la  création 

d'un  journal  international 873 

Observations  de  M.M.  Cartes,  Belval,  Cannizzaro,  Batteur, 

Wauters 876-^77 

Le  plâtrage  des  vins 877 

Rapport  verbal  de  M.  E.  Van  de  Vyvere 877 

Discussion  :  Discours  de  MM.  Cannizzaro,  Girard,    Mosca, 

Van  dp  Vyvere,  Berquier,  Frey 877  à  884 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


287 

Mémuire  deM.  Zanni,  relatif  ji  la  falsification  des  denrées 

alimentaires 884 

Lettre  de  M.  Nîhoul,  relative  à  la  folsificalion  du  beurre     .  884 

Notice  sur  l'examen  biologique  des  eaux,  par  H.  Girard     .  884 

Filtralton  des  eaux,  par  M.  Haignen 884 

Allocution  de  M.  le  président  Belval 886 


Qu&trième  section.  Qveslions  relativM  à  la  chimie  gé- 
nérale appliquée,  biologiqueou  légale.  Séance  du  \"sep- 

tembre  1885 886 

Allocution  de  M.  De  Nobele,  président 886 

Proposition  de  M,  Madsen        886 

Nomination  du  bureau 887 

Examen  de  la  proposition  de  M.  Madsen  :  faut-U  restrein- 
dre la  vente  de  la  morphine?  888 

Discours  do  M.  Madsen 889 

Discours  de  MU.  Dragendorff,  De  Nobele,  Brunnengrâber  .       898 
Examen  de  la  proposition  de  M.  Patrouillard.   Ya-t-U, 
pour  le  pharmacien,  avantage  à  préparer  tui-méme  torts 

let  médicaments,  etc 901 

Discours  de  HM.  Patrouillard,    Fourdrain,    Daenen,   De 

Nobele 902 

Séance  du  2  septembre  \  885 

Sur  la  nécessité  d'indiquer  l'activité  physiologique  de  cer- 
tains alcaloïdes.  Rapport  de  M.  Madsen 903 

Discours  de  H.  Madsen 904 


VU.  Ankeies. 

La  pharmacie  vétérinaire.  —  Rapport  de  M.  Berquier.     ,     .         I 
De  la  préparation  des  médicaments  chimiques  dans  les 
laboratoires  des  pharmacies.  —  Rapport  de  H.  Patrouil- 
lard          2< 

l)er  verkehr  der  starkwirkenden  medicamenteo  in  den 

apotheken  ;  von  D^  Roëttger 29 

Le  débit  des  médicaments  énergiques  dans  les  pharmacies. 

—  Rapportde  H.  leD'Boettger 43 

Sur  les  spécialités  pharmaceutiques.  —  Rapport  (résumé) 

de  H.  Zanni 57 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


9%  TltLE  dSKBIAU  BEB  HlTlftUS 

Les  alcaloïdes  et  glucosîdes  vénéneui  très  actifs  devraient 
toujours  être  vendus  par  les  fabricants  avec  l'indication 
de  leur  activité  physiologique,  —  Rapport  de  M.  Mad- 
sen 63 

Paat-îl  restreindre  la  vente  de  la  morphine  par  le  pharma- 
cien, pour  empocher  la  propagation  du  morphinisme. 
—  Aappurlde  M.  Madsen 65 

Société  d'assurances  entre  les  pharmaciens  d'un  même 
pays,  contre  les  risques  de  responsabilité  civile,  en  cas 
d'accident  provenant  d'une  erreur.  —  Rapport  de 
M.  BertauU 67 

Rapport  comparatif  des  principes  des  lois  actuelles  sur 
l'exercice  de  la  pharmacie.  —  Rapport  de  H.  C.  Broti- 
mos  . 75 

Causes  et  remèdes  du  mépris  que  l'on  porte  partout  à  la 
classe  pharmaceutique.  Communication  faite  par  M.  le 
D'  Pemandez  Ipariaguire 83 

Falsification  de  la  chicorée.  Communication  feite  par  M.  Ë. 
VandeVyvere 89 

Observations  relatives  à  la  limitation  du  nombre  des  phar- 
macies, par  l'Associazooe  farmaceutica  Lombarda.  in 
.Milano H1 

Aperçu  d'un  travail  sur  les  eaux  potables  et  alimentaires, 
par  le  D' Gio  Battista  Ronconi,  résumé  traduit  par  H.  J. 
Rousseau IIS 

Qualité  des  eaux  belges,  par  Th.  Verstraeten 125 

Sur  la  solubilité  du  biTodure  de  mercure  dans  les  corps 
Kras  et  dans  quelques  autres  dissolvants,  par  H.  leD' 
C.  Méhu 13» 

Nouveau  mode  de  préparation  des  injections  hypodermi- 
ques, par  S.  Limousin   U5 

Observations  sur    l'essence  de   cannelle  de  Chine,   par 

G.  Lolze 143 

Le  filtrage.  —  Rapport  de  M,  P.-A.  Maigoen 155 

Mesures  à  prendre  internationalement  contre  la  falsifica- 
tion des  denrées  alimentaires. —  Rapport  de  M.  Zanni  .       171 

Falsification  du  beurre.  Lettre  adressée  au  président  de  In 

troisième  section,  par  M.  Eug.  Nihoul 175 

Etude  biologique  des  eaux,  La  numération  des  microbes, 
parM.  Ch.  Girard 177 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


TUU  OftlTERAU  DS8  UTltlES  339 

Sur  l'aclion  comparée  des  différentes  aconitines,  par  HM. 

J.  BuDLzen  elH.  D.  Hadsen 481 

Index  bibliographique 197 

Errala «07 

Table  générale  des  matières «f  4 

Index  des  autours  et  des  orateurs 230 

Index  des  matières «38 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


INDEX  DES  AUTEURS  ET  DES  ORATEURS 


Ankertmith.  Pharmacopée  intAmatioDale,  714. 

Anneestera,  C.  Excursions  à  Aavers,  446,  469. 

Armttnmg.  Eaux  alimentaires,  13S. 

Btataur.  EnseigmnMot  pharmaceutique,  628,  629.—  Eaux  alimen- 
mentaireg,  650.  —  Jaonal  Julernational,  876. 

Belval,  Th.  Rapport  sur  renl«nte  intenkationala  contre  les  TalsiBca- 
Lions  des  deurées  alimentaires  et  des  boissons,  1 ,  2S.  —  Essai 
sar  l'oigaiùsation  générale  de  l'hygiène  publique  (législation 
sanitaire  comparée)  Bruxelles,  1876,  67.  —  Falsification  des  den- 
rées alimentaires,  509,  SU,  6S6,  534,  944,546,548,  549,550, 
553,554,  555,  556,559,  560,563,564,565.  —  Séances  de  la 
3' section,  849. —  Sur  le  danger  des  tuyaux  de  plomb  comme 
conduites,  851,  856.  —  Etain  plombifôre,  857,  863.  —  Sels  de 
cuivre,  859.  —  Enduits  plombifëres,  860.  —  Couleurs  toxi- 
ques, 860.  —  Journal  international,  877.  —  PIAtrage  des 
vins,  883.  ~  Allocution,  885. 

Berge-  Falsification  des  denrées  alimentaires,  515,  529,  543,  547 
548,553,554,559.  —  Eaux  alimenlaires,  641,  658,  672,  679, 
683,  685,  694,  697,  69»,  703. 

Bemocco.  La  pharmacie  vétérinaire,  763.  —  Pharmacopée  inter- 
nationale, 765.  —  Stage  pharmaceutique,  769,  771,  773.  —  Li- 
mitation des  pharmacies,  795. 

Serquier.  La  pharmacie  vétérinaire,  760,  762.  Plâtrage  des 
vins,  883.  —  Pharmacie  vétérinaire.  Rapport  (an.)  1 .  (1). 

BertauU.  Société  d'assurances,  774.  —  Rapport  idem,  (an.)  67. 

jBttM.  Eaux  alimentaires,  92,  103, 117  132,  125, 133.  —  Eauxali- 
mentaires,  659,  665,  674,  677,  683. 

(1)  (An.)  devant  no  cUffreiadiqne  qoe  Upigioation  se  rapports  auxaiiDczei. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


mnx  m»  ïlctbijib  et  dbb  ounuis  231 

Bo«(jer.  Répétition  des  prescriptions  médicales,  801,  843.  —  Ré- 
l^^tition  des  médicameats  héroïques.  Rapport  allemaDd  (an.)  29. 

—  Traduction  (an.)  43. 
Bosquet.  Eaux  alimentaires,  650. 

Boutron  et  Bovdet.  Eaux  alimentaires,  112, 436,  143. 

Bratimos.  Ensei(;nenient  pharmaceutique,  97S,  635,  631 .  —  Eaux 
alimenlaires,  674,  677,  687,  702  —  Pharmacopée  ÎDleroatio- 
nale,  713.  —  Loi  réglant  l'exercice  de  la  pharmacie,  779.  —  Li- 
mitation des  pharmaciens,  780.  789.   —  Rapport  idem,  (an.)  75. 

Brettner.  Stage  pharmaceutique,  771. 

Brun,  J.  Eaux  alimentaires,  153. 

Brunker.   Banquet  de  clôture,  440. 

Brtmnengr&ber.  Banquet  de  clôture,  440.  —  Enseignement  phar- 
maceutique, 622.  —Restrictions  à  la  vente  delà  morphine,  899. 

Canniszaro.  Falsilicalion  des  denrées  alimentaires,  546,  549,  550, 
--i-")î,  554,  355,  556,  558,  559,  560,  566,  567.  —  Enseignement 
pharmaceuliquo,  605,  617.  —  Eaux  alimentaires,  646,  667,  669. 

—  Journal  interternational,  749. — 7' congrès,  752.  —  Sur  les 
dangers  des  conduites  de  plomb,  853,  856.  —  Elaiu  plombi- 
fère,  857,  862,  863.  —  Sels  de  cuivre,  858,  859.  —  Analyses 
d'eaux,  869.  —  Journal  international,  876.  —  Plâtrage  des 
vins,  881,883. 

Capgrand-Mothes.  Falsification  des  denrées  alimentaires  564.  — 
Enseignement  pharmaceutique,  618,621,  634.  — Stage  phar- 
maceutique, 765.  Répétition  des  prescriptions  médicales,  806. 

Caries.  Falsilicstioa  des  denrées  alimentaires,  566,  567.  —  Eaux 
alimentaires,  655,  685,  686,  693.  —  Aides-pharmaciens,  778.  — 
Journal  internalioDal,  875,  876. 

Carteighe.  Banquet  de  clôture,  440.  —  Pharmacopée  internatio- 
E8le,  713,  732.  —  7°  congrès  international  pharmaceutique,  752. 

Certes.  Eaux  alimentaires,  114,  153. 

Ckampigny.  Falsifici)tion  des  denrées  alimentaires,  550,  55t,  552, 
553,  560. 

Ckapfnann.  Eaux  alimentaires,  98, 125, 138. 

Chapelle.  Stage  pharmaceutique,  773. 

Chassevant  Spécialités  pharmaceutiques,  809. 

Colignon.  Sur  les  dangers  des  conduites  de  pfomb,  854.  —  Etain 
jilorabifère,  857,  863.  —  Sels  de  cuivre,  858.  —  Hygiène  et  eaux 
alimentaires  de  Monaco,  863. 

Colin,  J.  Enseignement  pharmaceutique,  574. 


D,B,t,zed.yGOOgle 


aaZ  IMDKZ  DES  AUTBORS  BT  DBS  OHATICBS 

Comar.  Falsification  des  denrées  alimentaires,  3*9,  550. 

Cornait.  Excursion  à  Anvers,  457.  —  Pharmacorée  interoalio- 
nale,  7i  3,  —  Séance  de  la  deuxième  section,  799.  —  Répétilion 
des  prescriptions  médicales.  805.  —  Spécialités  pharmaceu- 
tiques, 818. 

Cnrg.  Eaux  alimentaires,  99. 

Crétew,  L.  Discours  de  réception  à  l'université,  383.  —  Excursion 
à  Anvers,  472.  —  Répétition  des  prescriptions  médicales,  803.  — 
Spécialités  pharmaceutiques,  844,  832. 

Crismer.  Sur  les  dangers  des  conduites  de  plomb,  855.  —  Elain 
plombifère,  863. 

Crocq,  J.  Spécialités  pharmaceutiques,  820,  826. 

Daenen.  Pharmacopée  internationale,  714.  —  Avantages  pour  le 
pharmacien  à  préparer  ses  médicaments,  902. 

de  Caraman-Chimai,  ministre  des  affaires  étrangères.  Banquet  de 
clôture,  438.  —  Séance  d'ouverture,  discours,  479. 

De  Letter.  Répétition  des  prescriptions  médicales,  845. 

Delhaie.  Eaux  alimentaires,  6ôt . 

De  Loûse.  Répétition  des  prescriptions  médicales,  803,  845. 

De  Naeyer.  Rapport  sur  les  travaux  de  la  troisième  section,  747. 

De  Nobele,  L.  Rapport  sur  l'enseigne  ment  pharmaceutique,  171.  — 
Enseignement  pharmaceutique,  387,  618,  619,  621,  623. —  Séance 
de  la  quatrième  section,  886,  887,  900,  903,  905. 

Depaire.  Falsification  des  denrées  alimeolaircs,  539,  544,  545,  547, 
550,  553,  555,  564.  —  Enseignement  pharmaceutique,  598,  619, 
620.  —  Eaux  alimentaires,  647,  659,  663,  668,  670,  676,  686, 
689^  696,  698, 700,  704.  —  Limitation  des  pharmacies,  781 . 

Dittrich.  Séance  d'ouverture,  500.  —  Deuxième  assemblée  géné- 
rale, 506,  —  Falsification  des  denrées  alimentaires,  520.  —  Phar- 
macopée internationale,  713,  716.  [  , 

Dragendorff.  Banquet  de  clôture,  440.  —  Excursion  à  Anvers,  467. 
—  Enseignement  pharmaceutique,  620.  —  Eaux  alimentaires,  667, 
684.  —  Restrictions  à  la  vente  de  la  morphine,  898. 

Dum'ont.  Limitation  des  pharmacies,  780. 

Dumoulin.  Réception  à  Gand,  426. 

Duquesne.  Eaux  alimentaires,  701. 

Eberth.  Eaux  alimentaires,  76,  80. 

£/Aafl.  Eaux  alimentaires,  105. 

Feigneaux.  Spécialités  pharmaceutiques,  746,  809,  827. 

Féron.  Restrictions  à  la  vente  de  la  morphine,  805, 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


INPKX  Dits  AOTBOKS  BT  ItWB  OIATIUIB  833 

Perré.  Répétition  des  prescriplions  médicales,  804.  —  Sp^iaiîtés 
pharmaceutiques,  810. 

Fischer.  Eaux  alimentaires,  405. 

Felk,  Eaux  alimentaires,  97,  10). 

Plilgge.  Eaux  alimentaires,  77. 

Podor.  Eaux  alimentaires^  76. 

Porsmann.  Pharmacopée  internationale,  713. 

Pourdrain.  Rapport  sur  les  travaux  de  la  4°  section,  750.  —  Avan- 
tages pour  le  pharmacien  à  préparer  ses  médicaments,  903, 

Pranktand.  Eaux  alimentaires,  77,  97,  99,  438,  440. 

Prey.  Plâtrage  des  vins,  883. 

Gaultier  de  Claubry.  Eaux  alimentaires,  74 ,  TS. 

Gautier,  Armand.  Eaux  alimentaires,  69,  90. 

Genevoix.  Excursion  à  Anvers  473.  —  Falsification  des  denrées 
alimenlaires,  567.  Enseignement  pharmaceutique,  644.  —  Spé- 
cialités pharmaceutiques,  833,  824,  839. 

Gerardin.  Eaux  alimenlaires,  96. 

Gille,  E.  Sur  les  dangers  des  conduites  de  plomb,  854. 

GiUe,  N.  Rapport  sur  la  ralsifîcation  des  denrées  alimentaires  à 
l'assemblée  nationale  scientifique  de  4880,  67.  Eaux  alimen- 
taires, 698,  700,  704,  702,  703,  704.  —  Pharmacopée  interna- 
tionale, 743,729.  ^Spécialités  pharmaceutiques,  842.  —  R&- 
pétition  des  prescriptions  médicales,  845. 

Girard.  Documents  sur  les  falsifications  des  matières  alimentaires 
et  sur  les  travaux  du  laboratoire  municipal,  Paris,  4883.  67.  — 
Eaux  alimenlaires,  90.  ^  Falsification  des  denrées  alimen- 
taire, 557,  559.  —  Eaux  alimenlaires,  654.  694.  —  Sur  les  dan- 
gers des  conduites  de  plomb,  856.  —  Etain  p]ombil%re,857. — Sels 
decuivre,  859. —Plâtrage  des  vins,  884,  882.  —  Etude  biolo- 
gique des  eaux,  884. 

Godeffroy.  Excursion  à  Anvers,  473.  —  Enseignement  pharma- 
ceutique, 586.  —  Pharmacopée  internationale.  712,  7S4,  729, 
732.  —  Aides-pharmaciens.  770,  771 ,  773, 777.  —  Limitation  des 
pharmaciens,  785,  789. 

Graebe.  Eaux  alimentaires,  402. 

(ïranc^u.  Eaux  alimentaires,  103. 

Gran^Mï/.  Eaux  alimentaires,  102. 

Greenisch.  Pharmacopée  internationale,  747. 

Grtesj.  Eaux  alimentaires,  105,  430,141. 

Gveneaude  Mussy.  Eaux  alimenlaires,  76, 

H 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


33i  «DIX  BU  iDTSDBS  KT  DBS  OKÀTBIJU 

Gtfs.  RéceptioD  à  Gand,  ilO,  i15. 

Samon.  Sur  le  danger  des  tuyaux  de  plomb  comme  conduites,  85i . 

Seger,  Hans.  Stage  pharmaceutique,  766.  —  Aides-pharma- 
ciens, in. 

Beisch.  Eaux  alimentaires,  119. 

Hertoghe.  Excursion  à  Anvers,  i71. 

Hirl.   Eaux  alimentaires,  1 1 5. 

Muguet.  Falsifications  des  denrées  alimentaires,  530,  5-38.  —  En- 
seignement pharmaceutique,  o89,  624,  629,630,  631,  635.  — 
Eaux  alimentaires,  6i5.  — Stage  pharmaceutique,  774. 

Iparraguirre,  Fem.  Mémoire,  760.  —  Aides-pharmaciens,  777.  — 
Limitation  des  pharmaciens,  797.  —  Communication  (an.)  83. 

JUger.  Eaux  alimentaires,  78. 

JarmaiJ.  Pharmacopée  internationale,  7U. 

Jean,  Perd.  Eaux  alimentaires,  lOt,  128. 

Klebt.  Eaux  alimentaires,  76. 

Klobb.  Limitation  des  pharmaciens,  781,  789,796. 

JPocA.  Eaux  alimentaires,  75,  79,  113,  116,153. 

Kops.  Spécialités  pharmaceutiques,  747,  829,  841. 

KiAel-Tiemann.  Eaux  alimentaires,  92,  129, 

tamouroua:.  Etamage,  étain  plombifère,'859. 

Leuken.  Séances  de  la  2'  section,  800. 

Limousin.  Répétition  des  prescriptions  médicales,  S03.  —  Spé- 
cialités phaiToaceotiques,  808,  818,  842.  —  Solutions  hypoder- 
miques, 846.  —  [dem  (an.)  1 45, 

tippent.  Réception  à  Gand,  411,  41 4. 

toret,  Eaux  alimentaires,  6^, 

Lotze.  Phannseopée  inlernalioDale,  71 4.  —  Limitation  des  pharna- 
ciens,  790.  — Répétitions  des  prescriptions  médicales,  804. — 
Communication  sur  l'essence  de  cannelle  de  Chine,  847, 

JVfuften.  Enseignement  pharmaceutique,  617.  — Pharmacopée  in- 
lemationate,  714,  72S,  727,  731.  —  Restrictions  à  la  vente  de 
la  morphine,  844,  888  (an.)  65.  —  Activité  physiologique  des 
alcaloïdes,  903,  904  (an.)  63. 

Maignen.  Etain  plombiTëre,  857,  862.  —  Fillralion  des  eaux  884. 

—  Le  filtrage,  rapport  (an.)  155. 
Jf(ur<}t.  Eaux  alimentaires,  79,  152. 
Mallaina,  C.  Lettre,  759. 

Martin,  A .  Limitation  des  pharmaciens,  785.  —  Sels  de  cuivre,  858. 

—  Grenaille  de  plomb,  860. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


'  vaax.  vus  àutiums  wt  des  oiatiuu  S3S 

Martin,  À.-J.  {D').  Etude  sur  l'administra  lion  sanitaire  civile  à 
l'étranger.  Paria,  188i,  67.  —  L'étude  et  les  progrès  de  l'hygiène 
en  France,  de  1878  à  4888.  Paris,  1882,  67. 

Marx.  Eaux  alimenlalresj  103,  127. 

M4hu,  C.  Eaax  alimentaires,  114,  430,  131.  —  Enseignement  phar- 
maceutique, 647.  —  Eaux  alimentaires,  666,  676,  677.  — 
Pharmacopée  interna lionale.  718,  716,  727,  730.  —  Solubilité  du 
biïodure  de  mercure  dans  les  corps  gras,  806.  —  Répétition  des 
prescriptions  médicales,  8io.  —  Etain  plombifôre,  862. 

Michelin.  Banquel  de  clôture,  4iO. —  Excursion  à  Anvers,  473. 

Monrad-Krohn.  Limitation  des  pharmaciens,  790. 

Mohr.  Baux  alimentaires,  143. 

Mosca.  Pharmacopée  internationale,  7S8.  —  Sur  les  dangers  des 
conduites  de  plomb,  854.  —  Plâtrage  des  vins,  881,  883. 

Napias.  L'étude  et  les  progrès  de  l'hygiène  en  France,  de  1878  à 
188S.  Paris,  1882,  07. 

Nessler.  Eaux  alimentaires,  100,  1S5. 

Nihoul,  Falsification  dn  beurre,  884. 

Opwyrda.  Rapport  sur  la  position  des  aides-pharmaciens,  775,  776, 
777,  778. 

Pagliani.  Renseignements  sur  la  réglementation  relativeà  la  répres- 
sion de  la  falsification  des  denrées  alimentaires,  67. 

Pasteur.  Eaux  alimentaires,  76,  79. 

j'afrouîUarcf.  Pharmacopée  internationale,  734.  — Rapport  sur  les 
travaux  de  la  première  section,  741.  —  Pharmacie  vétéri- 
naire, 76 1 .  —  Stage  pharmaceutique,  769,  770,  771 .  —  Aides- 
pharmaciens,  777. —  Avantagea  pour  le  pharmacien  à  préparer 
ses  médicaments,  902. 

Perrin,  B.  Renseignements  sur  la  répression  dea  folsiScationa  des 
denrées  alimentaires,  67. 

Petit.  Banquet  de  clôture,  440.  —  Falsifications  des  denrées  alimea* 
taires,  521,  538,  556. —  Enseignement  pharmaceutique,  636, 
627,928,  629.  —  Eaux  alimentaires,  637,  654,678,  679,687, 
688,  691 ,  694.  —  Pharmacopée  internationale,  71 2,  723,  727.  — 
Séances  de  la  première  section,  758.  —  Pharmacie  vétén~ 
naire,  762,  763.  —  Stage  pharmaceutique,  769,  770,  772,  773, 
774.  —  Société  d'assurances,  795.  —  Spécialités  pharmaceu- 
tiqnes,  824,837. 

PUatte.  Réception  àGand,  415. 

Polai.  Pharmacopée  internationale,  71 4. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


'  236  mtBX  ras  itmou  bt  dis  oumms 

/Votut,  jl.,Eaaz  alimentaires,  80,  117. 

Pserhofer.  Euseignement  pharmaceutique,  58). 

Quinlan,  Pharmacopée  ioternatioDale,  716,  731.  —  Pharmacie 
vétérinaire,  763.  —  Nécessité  d'une  pharmacopée  internatio- 
nale, 765.  766. 

Ramlot,  E.  Enseignement  pharmaceutique,  609,  634.  —  Séance 
de  clôture,  rapport  sur  lus  travaux  de  la  2*  section,  74i. 

Reding,  V,  Notice  historique  sur  la  Société  royale  de  pharmacie  de 
Bruxelles,  383.  Banquet  de  clôture,  440. 

Bedtoood.  Pharmacopée  britannique,  505. 

Bonconi,  Gia  Battista.  Eaux  alimentaires,  634. 

Aofues.  Eaux  alimentaires,  92. 

SchaËr.  Falsification  des  denrées  alimentaires.  509.  —  Enseigne- 
ment pharmaceutique,  572.  —  Pharmacopée  internationale,  740. 

Schaeuffèle.  Proposition,  849.  —  Sur  les  dangers  des  conduites  de 
plomb,  855.  —  Elain  plombifère,  862,  863. 

ScÂ/oenru;.  Eaux  alimentaires,  103,141. 

Schlotser.  Enseignement  pharmaceutique,  5S3. 

Sckmitt.  Eaux  alimentaires,  700.  —  Aides-pbannaciens,  77Î.  — 
Limitation  des  pharmaciens,  796. 

ScAoe/ip.  Eaux  alimentaires,  678,687. 

Schultse.  Eaux  alimentaires,  93,  103,  104,  138- 

Sebardt.  Enseignement  pharmaceutique,  61 3.  —  Pharmacopée  in- 
ternationale, 713. 

Seutin.  Excursion  à  Anvers,  473.  —  Pharmacopée  internatio- 
nale, 722.  —  Limitation  des  pharmaciens, 782.  —  Sur  les  dangers 
des  conduites  de  plomb  pour  les  eaux,  853.  — Etain  plombi- 
fère, 857,  862.  ~  Sels  de  cuivre,  859.  —  Couleurs  toxiques,  860. 

Smith,  Angus.  Eaux  alimentaires,  79,  82,  99,  118. 

Spring.  Eaux  alimentaires,  132. 

Slas.  Eaux  alimentaires,  70,  71,73,  408,123. 

Stoeder.  Enseignement  pharmaceutique,  669. 

TromrTudor/'.  Eaux  alimentaires,  104,128,441. 

Vallin.  Eaux  alimentaires,  7S. 

Van  Bastetaer,  />.  ^.  Discours  à  l'Hôtel  de  Ville,  379.  —  Réception  à 
Gand,  442,  435.  —  Banquet  de  clôture,  437,  438.  —  Excur- 
sion à  Anvers,  443,  468.  —  Séance  solennelle  d'ouverture,  483, 
494,  499,  500,  504 ,  502.  —  FalaiScation  des  denrées  alimen- 
taires, 515,  533,  536,  538,  543,  544,  545, 547,  563,  565,  568.  — 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


niDIX  us  ACTIURH  ET  DB  OIATBDBS  237 

Eoseigoement  pharmaceulique,  S69,  574,  386,  609,  6i7,  618, 
619,  623,  625,  627,628,  629,  630,  631,  63i.  —  Eaux  alimen- 
taires, 636,  658,  659,  663.  665,  667,  673,  674,  675,  676,  677, 
678,  679,  686,  687,  688,  689,  694,  697,  698.  —  Pharmacopée 
inlernalionale,  7U,  626,  727,  729,  730,  731.  —Séance  de  cl6- 
lure,  733,  741,  749,  751,  752.  —  Discours  de  clôture,  752.  — 
Spécialités  pharmaceuliques,  819,  823,  738. 

Vanden  Broeck.  Des  mesures  législatives  et  de  police  à  prendre 
pour  reprimer  efficacemeot  la  folsificatton  des  denrées  alimen- 
taires, Bruxelles  1865,67. 

Vanden  Putte.  Limitalion  des  pharmaciens,  795. 

Vafide  Velde,  G,  Falsification  des  denrées  alimentaires,  41 .  —  Ex- 
cursion à  Anvers,  470. 

Van  de  Vyvere,E.  Rapport  relatif  aux  falsifications  des  denrées 
alimentaires  à  l'assemblée  nationale  scientifique  de  1884,67. — 
Rapport  sur  les  eaux  alimenlaires,  69.  —  Réception  à  Gand,  426. 
Banquet  de  clâture,  439.  —  Séance  solennelle  d'ouverture,  482, 
493,  496,  —  Deuxième  assemblée  générale,  505.  —  Falsification 
des  denrées  alimentaires,  512,554.  —  Troisième  assembléegé- 
nérale,  563.  —  Enseignement  pharmaceutique,  609.  —  Qua- 
trième assemblée  {générale,  624.  —  Eaux  alimentaires,  636,  655, 
664,665,666,672,673,674,675,676,  677,588,  687,  688,692, 
697,  699, 700,  701 .  703,  704.  —  Séance  de  clôture,  rapport,  734. 

—  De  l'action  de  l'eau  aérée  sur  le  plomb,  854.  —  Plâtrage  des 
vins.  Exposé  et  rapport,  877,  882. 

VanErmengen.  Eaux  alimentaires,  79. 

Van  Hamel-Roos.  Eaux  alimentaires,  674,  676.  677,  678,  684,  693. 

—  Journal  international,  749,  876.  —  Falsification  des  denrées 
alimentaires,  874. 

Van  Melckebeke,  Edm,  Eaux  alimentaires,  134. 

Van  Pelt,  F.  Falsification  des  denrées  alimentaires,  31 .  — >  Excur- 
sion à  Anvers.  456,  467.  —  Stage  pharmaceutique,  772. 

Verhasiel,  H.  Excursion  à  Anvers,  442,  443,  466,  467.  —  Séances 
délai"  section,  757,  759.  —  Pharmacie  vétérinaire,  763.  — 
Stage  pharmaceutique,  765,  769,  771,  773,  774.  —Sociétés  d'as- 
surances. 775.  —  Aides-pharmaciens,  775,  776,  777,  778.  — 
Limitation  des  pharmaciens,  779,  781,  785,  797.  798. 

Verstraeten.  Eaux  belges,  625. 

Waldheim  (won),  Ant.  Pharmacopée  internationale,  233.  —  Séance 
d'ouverture,  506.  Enseignement  pharmaceutique,  616.  — Pbar- 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


S38  tHDBx  DIS  AtnDis  ET  DU  ouncu 

naeopèe  internationale,  71S,  7U,  72i,  738,  729,  732.  —  Phar- 
macie vétérinaire,  763.  —  Répétition  des  prescriptions  médi- 
cales, 8i5. 

Walravmt.  Discours  à  l'Hôtel  de  Ville,  377.  —  Allocution  aux 
Néerlandais,  381.  —  Banquet  de  clâture,  439. 

Walther.  Pharmacopée  internationale,  713. 

Wanklyn.  Eaux  alimenlaires,  96,  98,  104,  129. 136,  UO. 

Warrigton.   Eaux  alimentaires,  105,  141. 

Wauters.  Rapports  du  comité  de  salubrité  d'Ixelles,  1882  à 
1884,67. —  Journal  international  des  falsifications,  676. 

Wefert-Bettinck.  Enseignement  pharmaceutique,  6(6.  —  Pharmaco- 
pée internationale,  721.— Séance  rie  clôture.  734,751.  —  Limita- 
tion des  pharmaciens, 796. — Spécialités  pharmaceutiques, 838, 840. 

WUdenstein.  Ëaax  alimentaires.  107,  142. 

Willen.  Eaux  alimentaires.  112. 

ITowf.  Eaux  alimentaires,  92,  193,  123. 

Zonnt.  Discours  à  l'IIALel  de  Ville,  380,  —  Falsifications  des  denrées 
alimentaires,  553,  358,  563,  566.  —  Enseignement  pharmaceu- 
tique, 587,  634.  —  Limitation  des  pharmaciens,  792.  —  Spécia- 
lités pharmaceutiques,  805,  807,636.  — Falsification  des  denrées 
alimentaires  (Mémoire),  664. 

Zune.  Eaux  alimentaires,  670,  672,  694,  699,  770. 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


INBEX  DES  MATIÈRES 


Acide  azotique  dans  teseaaz  (doaage),  102,  127, 1  il. 

Acide  carbonique  dans  les  eaux^  1i3. 

Acide  nilreux  dans  les  eaux  (dosage),  104, 1S8,  430,  UO. 

Acide  phosphorique  dans  les  eaux  (dosage),  106, 14i. 

Acide  sulfurique  dans  les  eaux  (dosage),  106,  HS. 

Action  comparée  des  diverses  aconilines,  (an.)  181  (I). 

Aides-pharmaciens,  743,  77S;,  774,  775. 

Air  et  gaz  dissous  dans  l'eau,  113,  666. 

Alcaloïdes  el  glucosides.  Activité  physiologique,  886,  904  (au.),  S3. 

Ammoniaque  libre  ou  àl'étatde  sels  dans  les  eaux  (dosage),  100, 
125,  139. 

Analyse  bactérioscopique  des  eaux,  113, 159, 156,  665. 

Analyse  chimique  quantitative  des  eaux,  89,  135, 666. 

Analyse  microscopique  des  eaux,  113, 15S,  666. 

Assemblées  générales,  477. 

Chicorée  (felsiâcation  de  la)  (an.),  89. 

Chlore  dans  les  eaux  (dosage),  106, 131, 148. 

Circulaire,  u. 

Comité  d'oi^DisalioD,  it. 

Comité  exécutif  du  Congrès,  zx*. 

Commission  de  patronage,  xt,  zxzn. 

Cuivre  (sels  de  cuivre)  dans  les  denrées  alimentaires,  746, 857. 

Débit  des  médicaments  actifs,  760,  30  (an.),  43  (an.). 

Délégués  au  Congrès  xxxvin. 

Dureté  de  Teau,  111,136. 

Eaux  alimentaires.  —  Rapport  de  H.  Van  de  Vyvere,  69.  —  Rap- 
port  de  HH.  Blas  et  Van  Heickebeke,  1 33,  —  Eaux  alimentaires  à 
Padoue,  624,  (an.)  119.  —  Eaux  alimentaires  belges,  625, 
(an.)  1 26.  —  Discussion  en  assemblée  générale,  636,  663.  — 

(1]  (Ad.)  devant  un  dàtn  Indique  que  la  paglnttlao  le  rapporte  lai  tnneiea. 


Digitized^yGOOgle 


9^0  aatti  DB3  unftus 

Conditions  requises  pour  qu'une  eau  puisse  èU«  conàdm 
comme  alimentaire,  adoptées  parle  Congrès,  739.  —  Eiuid 
conduites  de  plomb,  851 .  —  Eaux  alimentaires  de  ta  pnoeipiitt 
de  Monaco,  863.  —  Enquête  relative  aux  eaux  aiimenlaircs.  K). 
Examen  biologique  des  eaux  alimentaires,  884,  (an.)  177  — EJui 
potables  et  alimentaires  à  Padoue,  (an.)  119.  —  Qualité  desau 
belges,  (an.)  ISS.  —  Numération  des  microbes  dans  les  wi, 
(au.)  177. 

Enduits  plombifëres,  860. 

Enseignement  pharmaceutique.  —  Rapport  de  M.  De  Nobele,  l'I. 

—  Lettre  de  M.  Stoeder,  569.—  LeUre  de  M,  ScbaSr,  57î.  -Dis- 
cussion en  assemblée  générale,  57t,  625.  —  Conclasions  pri» 
par  le  Congrès,  737. 

Essence  de  cannelle  de  Chine,  750,  (an.)  149. 

Etain  en  contact  avec  les  substances  alimentaires,  748, 85Ï,  86.1 

Excursions,  xx.  —  Excursion  cbampèlre  au  Bois  de  la  Cambre,  l')3. 

—  Excursion  à  Gand,  i07.  ^  Excursion  à  Anvers,  441. 
PalsiBcation  des  denrées  alimentaires.  — Rapport,  I.  Législitioa. i 

Répression,  S6.  —  Discussion  en  assemblée  générale,  509, 5S^I  - 
Mesures  prises  par  le  Congrès,  i^G.  —  Falsification  des  deorw 
alimentaires,  par  M.  Van  Hamel-Roos,  748,  871.  -  Falwfioù* 
de  la  chicorée,  (an.)  89, —  Falsifîcalions,  mesures  inlCTiialioMlf*. 
(an.)  ni .  —  Falsification  du  beurre,  (au.)  175. 

Fêtes,  XI.  —  Réception  à  l'HoteUde-Vilie,  373.  —  Réception  psf  :> 
Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles,  382.  —  FélemBoi' 
de  la  Cambre,  403.  —  Réception  par  l'Union  pbarmateutique  dr 
la  Flandre  orientale,  41)7.  —  Banquet  au  Palais  de  la  fioant,  > 
Bruxelles,  435.  —  Réception  è  Anvers,  par  la  Société  de  plar- 
macie  d'Anvers,  441. 

Piltration  des  eaux,  884,  (an.)  153. 

Grenaille  de  plomb,  860. 

Hydrogène  sulTuré  dans  les  eaux,  107. 

Hygiène  et  eaux  alimentaires  de  la  principauté  de  Monaco,  863. 

Injections  hypodermiques,  (an.)  145. 

lodure  (bi)  de  mercure,  sur  sa  solubilité  dans  les  wq»?». 
(an.)  139. 

Limitation  du  nombre  des  pharmacies,  743,  780,  (an.)  Kl. 

Liste  des  membres,  xxt. 

Loi  internationale  réglant  l'exercice  de  la  pharmacie,  7(i,  "i^- 
(an.)  75. 


D,B,t,zed.yGOO^Ie 


IHDKI  DU  lUTIÈIIS  m 

Lois  restrictivesà  la  vente  de  la  morphine,  844,  886,  (aD.)'65. 
Matières  colorantes  toxiques,  862. 

Matières  organiques  dans  les  eaus  (dosage),  91,  ISS,  137,  637. 
Membres  associés  de  la    Société    royale    de  pharmacie   de  Bru- 
xelles, 397. 
Membres  du  Congrès,  xxt. 

Membres-correspondants  de  l'Union  pharmaceutique  de  la  Flandre 
orientale,  423.  —  Id.  de  la  Société  de  pharmacie  d'Anvers,  461 . 

Membres  effectiTs,  lii. 

Membres  d'honneur,  xxTtii.  —  Membres  d'honneur  de  la  Société  de 

pharmacie  de  Bruxelles,  395.  —  De  l'Union  pharmaceutique  de  la 
Flandre  orientale,  424.  —  Membres  d'honneur  de  la  Société  de 
pharmacie  d'Anvers,  458.  —  Membres  d'honneur  du  Con- 
grès, 494,  506. 

Nécessité  d'une  pharmacopée  internationale,  71 7,  766. 

Nombres-limites  pour  les  eaux,  108. 

Organisation  du  Congrès,  i. 

Pharmacopée  internationale.  Projet  de  M.  A.  von  Waldheim,  233, 
Î47, 261 . —  Discussion  en  assemblée  générale,  706. — Résolutions 
prises  par  le  Congrès,  740. 

Pharmacie  vétérinaire,  741,  757,  760  (an.)  1. 

Plâtrage  des  vins,  748.  — Rapport  sur  les  inconvénients,  878. — 
Discussion,  881. 

Pol«ries  à  enduits  plombirères,  860. 

Préparation  des  médicaments  chimiques,  900,  (an)  21 . 

Presse,  ivih. 

Questions  proressionnelles,  757. 

Rapports  préliminaires,  1 . 

Règlement  du  Congrès,  xi,  500. 

Règlement  d'ordre  intérieur,  xvii,  500. 

Remèdes  secrets,  745,  807. 

Répétition  des  prescrip^ons  médicales,  744,  801,843,  (an.)  30, 
(an.)  43. 

Revue  internationale  des  felsiBcations  des  denrées  alimen- 
taires, 749,  877. 

Séance  solennelle  d'ouverture,  477. 

Séance  de  clâlure,  731 . 

Séances  de  sections,  755.  —  Première  section,  757.  —  Deuxième 
8ection,799.  —  Troisième  section,  849. —  Quatrième  section,  886. 

Silice  dans  les  eaux  ( 


D,B,t,zed.yGOOg[e 


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