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CONGRÈS
GÉOLOGIQUE INTERNATIONAL
HUITIEME SESSION
1900
CONGRES
GÉOLOGIQUE INTERNATIONAL
COMPTES RENDUS
DE LA
Vlir SESSION, EN FRANGE
DEUXIÈME FASCICULE
Pages ()'j3 à i3i(;, Plaiiclics XII à XXJI
PARIS
IMPRIMERIE LE BIGOT FRÈRES, LILLE
1901
Q^
67"3
LA GÉOLOGIE ET LA PALEONTOLOGIE
DE MADAGASCAR,
DANS L'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNAISSANCES
par M. Marcellin BOILE.
Depuis quelques années, les collections de Paléontologie du
Muséum lie Paris se sont enrichies d'un grand nombre de fossiles
de Madagascar. Ces fossiles ont été envoyés ou rapportés par des
voyageurs naturalistes, par des ingénieurs, par des olficiers
de nos armées de terre ou de mer. Leur étud(^ complète
sera longue et dillicile. Elle exigera la collal)oration de plusieurs
spécialistes. Je me suis attaché toutefois à déternùner les plus
importants d'entre eux au fur et à mesure de leur arrivée,
aliu d'avoir sur la géologie de Madagascar quelques notions
moins incomplètes que celles que nous possédions et j'ai publié,
à leur sujet, un certain nombre de notes dans le Bulletin du
Muséum et le Bulletin de la Société géologique de France.
En même temps, je repérais aussi soigneusement que possible,
sur une carte, les points où ces iossiles avaient été trouvés.
En raccordant ces divers points et en utilisant les indications
que j'ai relevées dans les travaux antérieurs, notamment dans
ceux de MM. Baron et Newton, j'ai pu dresser une esquisse
de carte géologique de l'île (PI. .\II).
Je n'ai pas besoin de dire ((ue cette esipiisse, ou plul«'tt
cette ébauche, ne représente qu'ime première approximation.
Il ne saurait en être autrement, Madagascar étant plus vaste
que la France. Pourtant elle a l'avantage de montrer, d'un
coup d'o'il, l'état de nos coiniaissances, au commencement de
ce siècle, sur une région naguère à peu près inconnue au
point de vue géologique : elle marque les progrès consick'rables
acconqslis depuis quelques années seulement ; elle permet de
()74 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUK
modifier certaines idées en cours sur les grands problèmes de
lu paléogéographie, A ces divers titres, elle mérite, je crois,
d'attirer l'attention du Congrès international des géolosfues.
CIkxkhalités
M. Alfred Grandidier (i) a le premier reconnu que Mada-
gascar se divise en deux régions toutes différentes : 1° une
région centrale et orientale, comprenant la chaîne des montagnes
qui forme l'ossature de File et constituée par des roches cristal-
lines (granités, gneiss, schistes, etc.) ; a» une région occidentale,
de plateaux et de plaines, formée de terrains sédimentaires.
Nous avons appris depuis qu'une troisième catégorie de
terrains. comi)osés de roches volcanicjues, se rencontrent un
peu partout dans l'île, aussi bien dans la région cristalline
([ue dans la région sédimentaire.
Je nai rien à dire de personnel sur les régions cristalline
et volcanique. Nous savons, par les travaux de Baron (2),
Cortese (3), E. Gautier (4), Villiaume (.5), etc., que la région
cristalline est formée de gneiss, de micaschistes, d'amphibolites,
de cipolins , etc. , avec des granités . des granulites , des
pegmatites. des porphyres, des diabases, etc. M. Lacroix (6).
qui a étudié beaucoup de matériaux pétrographiques rapportés
par les voyageurs et qui a publié diverses notes à leur
sujet, a bien voulu me fournir les moyens de reporter sur la
carte un certain nombre de gisements intéressants. D'après
M. Baron, la direction générale des schistes cristallins est
ordinairement X. X. E. comme la direction d'allongement de
l'île elle-même.
(1) Madagascar (/i«//. Suc. (jeofjr. de Paris, série VI, vul. II, p. SU).
12} Baron. Notes on the geology of the interior of Madagascar. Antaiianarifo
Annual, 1883, n° 9. Quaterly Journal, 1889, t. 43, p. 303 ; id. 1893, vol. 31,
p. 37, etc.
(3) Cortese. Osservazioni geognostiche sul Madagascar tBol. Associât, geol. ita-
lienne, vol. XVIll et vol. XIX.
(4) E. Gautier. Annales de Géographie, 1893, lb94, 1893, 1897. Bulletin du
.Muséum d'Eistoire naturelle de Paris, 1893. Notes, reconnaissances et explora-
tions, 1897, 1898, etc.
(3) in Douvillé. Bull. Soc. (jéoloij. de France, t. XXVII.
(G) Lacroix, in Comptes-rendus de l' [cadémie des Sciences, 1900 et Bull, du
Muséum, à partir de 1898.
MARCELLIN BOULE GjS
Je ne parlerai pas non plus des filons minéraux, des
gites métallifères ou des produits de décomposition suba-
rienne des roches cristallines qui jouent un rôle si important
à Madagascar.
J'entrerai, au contraire, dans quelques détails sur les terrains
sédimentaires pour exposer l'état de nos connaissances sur ce
sujet.
La ligne de séparation des couches sédimentaires et du
massif cristallin est assez facile à tracer dans ses grands traits,
car elle est bien marquée sur les cartes topographiques, surtout
dans la partie centrale de l'île, où les terrains cristallins se
terminent brusquement par la haute falaise des montagnes
dites Bongo-Lava. M. Gautier a fourni, sur ce point, des rensei-
gnements précis. Dans le Nord, ce sont surtout les publica-
tions de M. Baron, qui nous ont pennis de iixer approxi-
mativement cette limite. Dans le Sud, elle est encore fort
vague. Il résulte des dernières observations d'un voj^ageur
naturaliste du Muséum, M. Bastard, et de l'examen des échan-
tillons qu'ils nous a soumis, que cette ligne s'avance beau-
coup vers l'Ouest, dans la région encore inexplorée du j^ays
des Mahafaly et l'on peut se demander si, dans le Sud
de Madagascar, la ceinture sédimentaire arrive jusqu'au cap
Sainte-Marie. Nous verrons plus loin que, contrairement à
toutes les prévisions, on a découvei't des calcaires crétacés au
milieu de la côte orientale de l'île, à Fanivelona. Cette côte
est encore à peu près inconnue au point de vue géologique : il
est possible que les explorations nouvelles permettent d'étendre
ce curieux gisement.
Nous devons à M. E. Gautier (i) des données précieuses sur
la constitution géologique de l'Ambongo, qui se termine du
côté de la mer par le cap Saint-André. Nous aurons l'occasion
d'y revenir à propos du Lias. Pour le moment, il faut signa-
ler la présence, dans cette région, d'une grande étendue de
schistes cristallins, qui prohjngent vers l'O. les schistes de la
région montagneuse et divisent la ceinture sédimentaire en
deux grands bassins de sédimentation, le bassin de Majunga
au N. et le bassin de Morondova-Tullèar au Sud.
(1) Mlai< de l'Ambongo, sans lieu ni date, mais projjaljleincnl impriniL' à
Tananarive en 1899.
6^6 vm'" coNGUKS géologique
Terrains primaires
Jusqu à prc'seut U>s terrains primaires sont inconnus à
Madagascar. Los premiers tiépôls secondaires, qu'il est vrai-
scml)hil)le de ra])porter au Trias, s'ai»puieiit ou reposent
partout directement sur les roches cristallines. Mais, dans
l'intérieiu' même de la région granito-scliisteuse, on a signalé
la présence de schistes ardoisiei's. de phyllades et de cipolins.
dans lesquels il est très possible qu'on trouve un jour des
fossiles paléozoïques.
Tei'.raixs secondaires
Les terrains secondaires sont au contraire très développés;
ils rormeul la plus grande partie de la bande sédimentaire.
Ce sont des grès, des argiles, des marnes, des calcaires,
mais on peut dire, d'une manière générale, que les roches
à texture grossière, il'origine nettement détritique, y dominent,
ce qui indique qu'elles se sont formées non loin d'un rivage,
prohahlcment constitué de tout temps par les massifs cristallins
de l'Est.
Trias. — Une [u-emière formation de grès, de conglomérats,
de schistes, [»articulièrement iléveloppée le long du massif
cristallin sur lequel elle s'appuie, joue un grand rôle dans
la constitution de l'île, car elle forme une ceinture ininter-
rompue au pied des montagnes, et même il semble c{u'elle
reparaisse plus près de la mer, dans la chaîne du Bemaraha,
par exemple, autour des schistes cristallins de rAmbongo. et
jusqu'à Xossi-Bé.
Il est probable que cette vaste formation est un complexe
de couches détritiques d'âges très variés et que plus tard, on
distinguera diverses époques dans cet ensemble. Jusqu'à présent
on n'y a trouvé, en fait de fossiles, que des troncs d'arbres
siliciiiés. dont l'étude scientilique n'a pas été entreprise : on
ne peut que raisonner par analogies. A ce point de vue, il
parait assez naturel de rapprocher, au moins la partie infé-
rieure du vaste système détritique de Madagascar, de la
Karoo formation du Cap et de la Gondivana formation de
ITnde. La ressemblance entre les terrains du Karoo et ceux
de Gondwana est telle, aux divers points de vue pétrogra-
MAHCELLIN BOULE (rt'JJ
phique, stratigraphique et surtout paléontologiquo, que les
géologues les plus autorisés ont émis l'hypotlièse d'un eontinent
ayant relié autrefois l'Inde et l'AlVique du Sud, ce qui
paraît vraisemljlable, au moins pour l'époque du Trias. Dans
cette hypothèse, Madagascar aurait ftiit partie de ce continent
aujourd'hui disparu ; les conglomérats, les grès, les schistes
de la bordure cristalline seraient du même âge que ceux
du Cap ou de l'Inde. Mais il va sans dire que cette suppo-
sition demande à être conlirmée par des découvertes de
fossiles. D'autant plus que, nous allons le voir tout à l'Iieure,
certains grès et schistes, avec lits de combustible, qu'on
aurait ])u croire faire partie de lensendjle dont je viens de
parler, sont d'un âge un peu différent.
Lias. — La présence du Lias à Madagascar a d'abord été
soupçonnée par Fischer (i). d'après des fossiles rapportés de
Morondava par M. A. Grandidicn* : je dis soujxonnée ])bitôt
([n'indiquée, parce que les fossiles étudiés étaient mal conservés
ou de signification peu nette. Il en est de même de quelques
échantillons rapportés en 1889 par le Rév. Baron et étudiés
par R. B. Newton (2).
Les fossiles de Morondava, actuellement dans les collections
de Paléontologie du Muséum, comprennent, d'api-ès Fischer :
Ammonites Jîmbriatns, Sow. Astarte cï. de /l. «Z^a, Goldl'.
Mauvais fragment. Episniilia Gramltdieri, Froni. (es-
A. (lu groupe de V A . heterophyl lus pèce nouvelle).
Sow. exemplaire usé. Isastrœa Fischeri Froiu. (espèce
y lieu la ovalis, Zieten. nouvelle).
Les fossiles déterminés i)ar R. B. Newton, provenaient
des environs d'Ankaramy et d'Andranosamouta, dans h^ Noi'd-
Ouesl. Ce sont :
Waidlieiniia pcrforatd, Pielle. Acrosalciiid, sp.
liliyiiclioiieUa cX. feti-aedra. Sow. Isastv<ca, sp.
Penlacriniis, sp.
Il y a deux ans, M. F. (lautier i-apporla. de son voyage
d'exploration dans l'Ambongo. un grand n()nd)i'e de lossiles
caractéristiques du Lias : nous y avons reconnu, avec des
Ammonites du genre llarpoceran et des Brachiopodes du genre
(I) ('i)niptrs-ri'ii(liis (le l'Acad. tics Sriciicrs, {. 7(1 (187:5), p. 111.
CI] OiKtiin-hj Jouniat, t. 4") (ISS'.)), p. :yA\ .
678 VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Spiriferina, qui ne sont pas encore déterminés spécifiquement
des représentants des g-enres suivants :
Lepidotiis (écailles), Nautilus, Natica, Osfrca. Lima, Nuciila,
AstaT'te, Opis. Terehratiila, Rhynchonella, etc.
Tous ces fossiles proviennent des environs d'Ankilahila, de
couches calcaires formant de grands plateaux analogues à nos
Causses du Centre et du Midi de la France et reposant sur
les terrains cristallophylliens du Cap Saint-André, par l'inter-
médiaire de la formation gréseuse que nous avons rapportée
en partie et dubitativement au Trias.
Le Lias est encore connu sous un autre aspect, car il faut
lui rapporter les couches charbonneuses de Nossi-Bé et de la
baie d'Ampasindava, tour à tour considérées comme primaires,
comme secondaires ou comme tertiaires.
M. le D"" Joly a d'abord envoyé au Muséum des empreintes
de plantes étudiées par M. le professeur Bureau (i) et apparte-
nant au genre Equisefum {E. Jol)'i), mais ces empreintes étaient
insuflisantes pour établir l'âge du gisement. Quelques mois après.
M. Villiaume lit parvenir à l'Ecole des Mines une collection
importante de fossiles qui furent étudiés par MM. Douvillé
et Zeiller (2). Les plantes sont des Fougères, des Prêles, des
Cycadées, des Conifères, dont les espèces peuvent être rappro-
chées d'espèces liasiques de l'Europe et de l'Inde ou même
identifiées avec elles. M. Douvillé a reconnu trois espèces
d'Ammonites très voisines des formes qui, en France, carac-
térisent le Lias supérieur : Ammonites cf. metallarius, Dum.,
A. cf. serpentinus. Rein.. ^4. cf. Damortieri. ThioUière. Des
couches calcaires, immédiatement superposées aux schistes
charbonneux, renferment la même espèce de Spiriferina que
les calcaires d'Ankilahila avec des coquilles de divers genres
de Lamellibranches.
Une partie tout au moins des grès et des schistes de la
grande formation de base des terrains sédimentaires de Mada-
gascar est donc plus récente que le Trias, mais ce fait ne
saurait autoriser à affirmer qu'il en est de même de toute la
formation et il est bien probable qu'on trouvera un jour, sur
quelque point de l'île, les curieux fossiles de Ivaroo ou de
Gondwana .
(1) Comptes-rendus de l.'Àcad. des Sciences, Ij février liVJO.
(2) Comptes-rendus de l'Acad. des Sciences, 5 juin 1'.)00.
MARCELLIN BOULE ClJÇ)
OoLiTE. — L'oolitc est bien représentée à Madagascar : la
plupart des étages de d'Orbigny sont aujourd'hui connus. En
1873, P. Fischer (i) a décrit une série de fossiles récoltés par
M. A. Grandidier aux environs de TuUéar et de Morondava :
Ammonites Parkinsoni Sow. Astarte cl', mini/na Phillips.
Astarte excavata Sow. Rhrnchonella concinna Sow.
RhyiichoneUa tetraedra Sow . de la Grande Oolite
MonUwauUia trochoides M.-Edw. R/ryncholites cf. gigantea d'Orh.
et Haimc. Cerithium cL Eribote d'Orb.
du Bajocien Cerithium Russiense d'Orb.
Solarium cf. polrg'o/iiim d'Arch. Astarte cf. de pressa iMunst , etc.
Trochus cf. Ibbetsoni Morria. <le l'Oxfordien.
Natica canaliculata Morris cl Xatica dahia Honier.
Lycett. du Kimeridgien.
Fn 1877, Richardson recueillit près d'Aborano, à TE. de
Tulléar. quelques fossiles qui furent attribués par erreur au
Néoconiien et dont Newton a repris Tétude en 1889, en inènie
temps qu'il décrivait une collection assez nombreuse recueillie
sur divers points par le Rév. Baron (2).
En 1895, le même paléontologiste anglais a publié un second
mémoire sur de nouvelles récoltes faites par Baron (3). Il est
inutile de reproduire ici les listes qu'il a données. Qu'il nous
sulîise de dire que ces listes nous ont fait connaître le Bajo-
cien à Iraony, à l'Est de la baie de Narendry, à Ankoala et
Ambohitrombikely. dans la vallée de la Belsiboka et aux envi-
l'ons d'Aborano (gisement de Richardson). En même temps,
d'autres fossiles signalaient la présence du Callovien au Sud
d'Ankaramy. dans le N.-O., au S. de la baie d'Ampasindava,
el l'Oxfordien, un peu plus au S. dans la même région, près
d'Andranosanu)nta.
En même tcnqis, M. Newton (4) décrivait une uuuuliludc (h-
Steneosaurus d'espèce nouvelle (St. Baroiii) découverte i)ar h"
zélé missionnaire anglais à Andi-anosamonla, dans la nuMiic
roche qui renferme des Mollus((ues du Bajocien.
(1) Op. cit.
(2) Qnalerly Journal Geological. Sociclij u[ Londoii, l. 4:'> ( INS".)). p. ;i:?l-:U),
avec uno planclu;.
(3) Qualeiiu Journal, l. l'A [iHÏÏ.]), p. 71 !)1, 2 pi. — (:«• travail i-cnfcrmc 1111. ■
lixcellentc lnblio;L;raplnc palc(.ntol(>,i;i(iuo île Madagascar et iiiic listf ilc tous les
fossiles rrciicillis jusqu'à ce inonicnt dans l'ilc.
(4) Ccolofjical Magaiine. mai IS'.KJ, p. liKJ-l'.li;. uno pi.
68o vnr congrès géologique
Vers la même époque, M. Stanislas Meunier (i) signalait
quelques fossiles de l'Oolite provenant de Belalitra et d'An-
dranomena. En iHgS, j'ai publié (-2) une première note sur
des fossiles ra|)portés de Madagascar par M. E. Gautier. Les
plus intéressants parmi ceux de l'Oolite provenaient de Betsabori.
localité située dans le liassin du Morondava, sur le versant
oriental du Tsiandava. Ils com|»rennent des espèces de Céplia-
lopodes qui se retrouvent presque dans le monde entier dans
le Callovien ou dans des niveaux très rapprochés de cet étage.
Ce sont :
BelemnitcH siilratm, Mill. Macrocephalites macrocephalus,
n. sp. Schl.
Phylloceras Pnsclii, Oppel. Cosrnoceras ci". Calloi'iense ,
Phj'lloceras du groupe de V/iete- Sow.
rophyllam .
En 1889. M. Bastard nous a apporté de nombreux fossiles
de Beraketa. dans le bassin de la rivière SaUondry. située à
l'Est de TuUéar (3). Ces fossiles, enfermés dans un calcaire
oolitique, très ferrugineux, présentent des ressemldances véri-
tablement extraordinaires avec ceux de nos gisements oxfor-
diens des Ardennes et dt^ Normandie : ce sont :
BeJeninites sp. Pecten niimmularis Phil.
Perisphincfes phcatilis Sow. var. Pecten, grande espèce.
Martelli Opp. Periia quadrilatcra d'Orb.
Macrocephalites subcompressiini, A\.'icula sp.
espèce de l'Inde qu'on peut Lima proboscidea Sow.
considérer comme une simple Lima rigida Desh.
variété du M. mocrocephalus . Myoconcha sp,
Plenrotomaria Miinsteri, Ronier. Arca sp.
Aloria cf. semiunda, Héb. et Desl. l'nicardium sp.
Ostrea Marshii Sow. Trigonia cf. monilifera.
Gryphea sp. Astorte, plusieurs espèces.
Pecten annulatiis Sow.
En même teuips je disais quelcpies mots sur certaines
Ammonites recueillies par MM. les capitaines Ardouin et de
(1) le NaturalUle, 1" août 1S9.3.
(2) Bull, du Muséum d'histoire nalvirlle, n" 3, juin ISito.
(3) M. Boule. Note sur de nouveaux fossiles secondaires de Madagascar (B»//.
du Muséum d'histoire naturelle, 1899, n" 3, p. 130).
MARCELLIN BOULE (l8l
Bouvic, près d'Anibalia, sur la rivo droite de la Mahajamba
et se rapportant au Jurassique supérieur :
Haploceras dpplanatiini Wan^f. bipiex. Forme trapue, slépha-
Espèce du Kinieridgien de nocéroïde, à tours arrondis,
l'Inde (Katrol group), très voi- qui se retrouve avec de noni-
sine de 1'//. erafo d'Orb . l)reuses variations dans le
Perisphinctes trimeras Oppel. de Jurassique supTrieur de notre
la zone À Oppelia tenailobata. pj^ys. de la Russie, du Cau
Perisphinctes du groupe de VAm. case, de l'Inde, etc.
M. Munier-Chalnias. dans une ujte un peu plus récente (i),
a également appelé Tattention sur ce gisement. 11 a considéré
que les Perisphinctes d'Anibalia (ou d'Apandramahala) présentent
beaucoup d'adinités avec les Virgatites du Portlandien du
Nord de FKurope ; il a assimilé une des formes au P. Bey-
richi Futterer, de l'Est de l'Afrique, et signalé encore la pré-
sence d'un Aspi loceras voisin de certaines formes du Titho-
nique alpin.
Dans une note très intéressante, parce qu'elle décrit la
première grande coupe géologique qui ait été relevée à
Madagascar, M. Dou ville (2) a fait connaître des fossiles bajo-
ciens et batboniens. notamment Nerinea bathonica, dans cette
même région du Bemaraha. où Fischer avait cru reconnaître
des fossiles du Lias et où j'avais moi-même signalé Macro-
cephalites niacrocephalum.
Les divers gisements dont nous venons de parler s'échelomient
régulièrement du Nord au Sud de Madagascar, de telle façon
qu'on ])cut aiTirmer que les divers étages de l'Oolite forment
une bande à peu près continue et occupent une position inter-
médiaire entre la grande formation de grès et les terrains
crétacés dont nous allons maintenant parler.
CuÉTAcÉ. — Les terrains crétacés paraissent être au moins
aussi développés que les terrains jm*assiques : leurs couches
allleurent généralement, nous venons de le dire, à l'Ouest des
couches jurassiques, c'est-à-dire plus près de la mer.
Nous connaissons des gisements de fossiles iufracrétacés.
MM. Baron et Newton (3) ont signalé de nombreuses Bélenniites
M) Bull. Soc. tjéol. de France, ]II« série, t. 27 (180!)), p. t2:i.
(2) Douvillé. Sur uno eoupo, de Madagiisrar donnée par M. Villianine Bull,
de la Société (jéal. de France, 'A" série, t. XXVII, p. IJSa.
(:3) Op. cit.
682 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
néoconiiennes aux environs de Majunga,à Beseva, Ankaroalîata et
M. Bastard nous a envoyé, d'une localité appelé Besarotra,
dans la rég^ion du Sakondry. des Ammonites énormes dont
l'aspect général rappelle celui des Pachydiscus, mais dont les
premiers tours révèlent une forme d'Acanthoceras se rattachant
au groupe des Nodoso-Costati du Gault. Nos échantillons,
aux tours à peine contigus, ressemblent singulièrement à une
Ammonite de l'Inde rapportée par Waagen au Crioceras
australe Moore.
Ce sont les récoltes de M. E. Gautier qui nous ont permis
de signaler pour la première fois l'existence du Génomanien
à ^Madagascar (i). Cet habile géographe a trouvé, sur les bords
de la rivière Sakondry, une faunule comprenant des espèces
caractéristiques du Génomanien d'Europe et offrant également
des rapports remarquables avec celles du gi'oupe inférieur
(Otatoor gToiip) de l'Inde, dont la faune est très voisine de celle
du Natal décrite par Griesbach.
Belemnites sp. Pleurotomaria, plusieurs espèces.
Acanthoceras rhotomag-ense Del". Fasuscï. RenaiLxianiis d'Orh.
Pachydiscus sp. Rostellaria sp.
Holcodiscns sp. Cerithiiim sp.
Tnrrilifes cl', tnbercidaliis Rose. Inoccramits cf. concentricus Sow.
Bacnlites bacidoides Mantell. Astarte et Modiola sp.
Dès 1895, nous avions reconnu, dans le lot de fossiU's de
M. Gautier, im échantillon de Desnioceras planiilatuin Sow.
provenant de Soromaraïana, sur une ondulation qui précède
le Tsiandava, entre la mer et le Bemaraha.
En 1899. 1 étude de quelques échantillons remis au Labora-
toire de Paléontologie du Muséum par M. Magcr nous prouva
que le Génomanien existait aussi dans le X. de l'Ile à la
montagne des Français, sous un faciès calcaire, crayeux, assez
dilTérent de celui de la région de Tulléar. Ces échantillons
se rapportaient à :
XantUiis cf. elef>-ans d'Orb. Schhvnbachia propinqiia Stol.
Phj'lloceras ^^elleda' (VOrh. Acteon oviim Duj .
Quelque temps après, M. Haug (-j) faisait connaître plusieurs
nouvelles espèces également des environs de Diego-Suarez : il les
(1) Bulletin du Museuiii, I89ij, n" 3.
(2) JSull. delà Soc. ijéol. de France, 3^ sério, t. XXVII (1899), p. 393.
MARCRLLIN BOULE 6S3
répartissait entre le Cénomanion inférieur et le Génomanien
moyen .
M. l'ingénieur Schneebli nous a rapporté dernièrement un
lot de fossiles recueillis à la montagne des Français et dans
un état admirable de conservation. Nous devons citer un
mag-nifique exemi)laire de Schlœnhachia inJJafa i>arni de
longues é])ines et un échantillon de Pachydisciia rotaliniis.
Stol. forme curieuse qui n'était connue jusqu'à ce jotir que
par un exemplaire de la Craie de l'Inde {Otatoov group).
Cette région de Diego-Suarez et de la Montagne des Fran-
çais est extrêmement riche en beaux fossiles de tous les étages
du Crétacé supérieur.
M. Cotteau (i) et surtout M. Lambert (2) ont décrit plusieurs
formes d'Echinides sénoniens des environs de Diego-Suai-ez.
Puis M. H. Mager nous a apporté, de la montagne des Français,
un exemplaire de Schhi'nbachia (Barroisia) Hahevfellnevi Hauer,
espèce que nous avons retrouvée dans l'envoi plus récent de
M. Schneebli, en coni])agnie de Holcodiscus Theobaldianus Stol.
de hi Craie de l'Inde, de Placenticeras cf. s)'rtale Moi'ton,
de Placenticeras placenta Dekay, de Tiirrilifes polyplocus
Riuner, etc.
MM. de Grossouvre (3) et Haug (4) ont même augmenté
cette liste de : Naiitilus Boiichardi d'Orb., de ])lusieurs foi-mes
de Scaphites, d'Hauericeras, de Drahniaites. etc.
Mais le Crétacé supérieur n'est pas sevdement connu dans
l'extrême Nord de l'ile. Il paraît occuper de grands espaces
dans la région de Majunga, oîi MM. Baron et Newton nous
l'ont d'abord fait connaître. M. Stanislas Meunier (5) a décrit
plus tard quelques huîtres provenant de Mahamovo, au N. de
Majunga, et nous-même (6) avons déterminé, de ce nuMne
gisement : Ostrea cf. proboscidea d'Arch., Ostrea cf. hiauri-
ciilata Lamk., Ostrea Deshayesi Fisch. (= O. santonensis d'Orl».).
Ostrea ungulata Schlot. Cette dernière espèce est très répandue:
nous l'avons d'un grand nombre de localités de la région
N.-O. de Madagascar.
(1) Bull. Société zonloij. de France, vol. XIV (188!)), p. S7-.S'.).
(2) Bull. Société géologique de France, t. XXIV (18î)o), p. ;!i;{.
l3) Bull, delà Soc. géol. de France, t. XXVII (1899), p. 378.
(4) Loc. cit.
(fi) Le Naturaliste, août 1893, p. ITii.
(H) Loc. cit.
^4 VII1« CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Enfin lannée dernière, M. le Capitaine Condaniy nous a
envoyé une belle collection de fossiles recueillis sur divers
])oints de la région comprise entre les lleuves Manamholo et
Tsirihilîina. à l'Ouest de la chaîne Beuuiraha. Ces échantillons
sont encore à l'étude. Ils comprennent, avec Schlœnbachia
HnhcrfeUneri et Turrilites polj-plocus, (ViyeviCii espèces d'Ammo-
nites de la Craie sujjéric-ui-e de llnde, ainsi (jue : Ostrea ungii-
lata, O. proboscidea, Inoccranuis Crispi. etc.
Mais le gisement le plus curieux et le plus intéressant des
fossiles du Crétacé supérieur est celui de Fanivelona , à 3o
kilomètres au nord de Mahela. au hord du (leuve Sakaleou.
sur la côte orientale de l'île. Un lieutenant irini'anterie de
marine. M Marius Grillo. nous a fait parvenir, de cette localité,
une petite collection comprenant des espèces du Crétacé tout à
fait supérieur de l'Inde :
Lytoreras Indra, Forbes. Strombiis rra.ssico.statiis Xœll.
Tnrritella difficilis d'Orb. Ostrea uni>^ulala LaniU.
Turritella sp. Ostrea sp.
Cerithinm sp. Spondylns cf. calcaratiis Forbes.
Pleiirotomaria sp. Cardium. Cj'therea, Pano/xi'a,
Aporrhais sp. Aiintina, Serpula.
Fiiscns excavatus Blanl'. lialhaster sp. et E/iiaster sp.
Fiisiis ou Fasriolaria sp.
Cette faunule est nettement sénonicnne. Les espèces que je
viens de citer se trouvent : les unes dans 1(< Crétacé tout à fait
supérieur de l'Inde orientale, les autres dans le Crétacé supé-
rieur de l'Ouest de llnde et du Balouchistan. Quelques-unes
sont cosmopolites.
On avait admis. jus([u"ii aujourd liui. que la cote orientale de
Madagascar était dépourvue de tous dépôts sédimentaires de
l'ère secondaire et cette croyance a joué un grand rôle dans
les théories émises par divers savants : Oldham, Neumayr.
Owen. Kossmat, etc. sur l'ancienne répartition des terres et des
mers et sur l'existence, pendant le Secondaire, d'un continent
reliant l'Afrique avec 1 Inde {Lémuric des zoologistes).
Cette hypothèse paraît fondée pour l'époque de Trias, car
il y a des rapports étroits, tant au point de vue paléontolo-
giquc qu'au point de vue stratigraphique, entre les dépôts de
l'Inde et ceux du Sud de FAlrique (faune à Reptiles Dicyno-
dontes. flore à Glossopteris) : mais elle ne s'impose déjà plus à
l'époque jtu'assique pour diverses causes qu'il serait trop long
MAUCELLIN BOULE (385
d'indiquer ici. Quant à l'époque crétacée, la découverte, sur
la côte orientale, des fossiles cités plus haut, doit faire admettre
que Madagascar était déjà une île. Les afrmités des fossiles
de Fanivelona avec ceux de l'Ouest, aussi bien qu'avec ceux
de rinde. viennent à l'appui de cette conclusion.
Avant de ([uittcr les terrains secondaires, je dois dire un mot
des gisements de Din )sauriens. C'est un paléontologiste anglais,
Lydekker (i) qui a fait connaître les premiers débris de ces
animaux. Ces restes avaient été rapportés par M. Last, et pro-
venaient d'une localité située à 20 milles environ de la baie
de Narendry. Ils consistent en un certain nombre de vertèbres
que M. Lydekker a attribuées au genre Bothriospondyliis créé
par Owen pour ((uelques vertèbres du Jurassique d'Angleterre.
Plus tard, M. Depéret (2) eut l'occasion d'étudier quel([ues
échantillons provenant de Mevarana, sur la rive droite de la
rivière Betsiboka, à 4*^ kilomètres au Sud de Majunga.
Quelques mois après, M. Bastard. voyageur du Muséum,
nous adressa un grand nombre d'ossements provenant, les uns
des environs de Majunga, les autres, plus noud^reux et mieux
conservés, d'ime région située à '25o kilomètres environ au
Nord-Est de la première et à l'Est de la baie de Narendry. Ces
échantillons dont j'ai donné une première et courte descri[)-
tion (3) appartiennent les uns au Jurassique, les autres au
Crétacé ; ils nous permettent d'espérer, pour l'avenir, de belles
découvertes.
Terkaixs teutiaikes
Nos connaissances sur les terrains tertiaires de Madagascar
se réduisent à peu de choses.
En i855, Herland, faisant la géologie de Xossi-Bé. découvrit,
sur la côte Nord-Ouest, un calcaire à Nunimuliles formant le
plateau de Tafiambiti.
En 1871, M. Gi-andidier rapporta, des montagnes qui douii-
nent la baie de Saint-Augustin, aux environs de TuUcai-. une
collection de fcjssiles éocèiws, qui fui'ciit étudiés par le docteur
(1) (JiKtIrrIii Joitnidl, vol. ;il (1895), p. :i2U.
(2) Hull. de ta Soc. géoL, 3 Série, t. XXIV (18%), p. ITO.
(3) Hulleliii (tu Miispuiii de Paris, 189tJ, n' 7.
686 vin^ CONGRÈS géologique
Fischer (i). Gétaient des Alvéolines, des Orbitoïdes, et autres
ForaminiCères identiques aux espèces des terrains nunimuli-
tiques d'Europe ou du Calcaire grossier des environs de Paris.
En 1889, Newton décrivit, de la région située au Nord de
la baie de Mahajaiuba. un grand nombre de Nummulites et
d'autres Foraniinifères. Enfin, nous même avons reçu de
M. Goridon, ancien trésorier-payeur à Diego-Suarez, un bel échan-
tillon de calcaire à Nummulites présentant de bonnes sections
de Numnmliles et de Floseulines et provenant des environs de
Diego-Suarez .
Ces divi^rs gisements sont très éloignés les uns des autres
et nous portent, par suite, à croire que les terrains secon-
daires de Madagascar sont bordés d'une ceinture plus ou
moins continue de terrains numraulititiues, en retrait sur les
précédents, suivant la disposition généi-ale que nous avons
indiquée et allant jusqu'aux bords de la mer, où elle est
recouverte souvent, soit par des formations coralligènes, soit
par des dunes.
Nous ne savons rien de lOligocène. du Miocène et du
Pliocène et cette ignorance est très lâcheuse ; c'est quand on
connaîtra les llores et les faunes malgaches des temps
tertiaires, qu'on aura îles idées précises sur les affinités de
Madagascar et des continents voisins.
Il n'est pas douteux qu'on trouvera un jour des Mammifères
fossiles des é[)oques tertiaires à Madagascar. 11 y a peut-être des
dépôts lacustres. M. Gautier a cru retrouver, dans la partie
moyenne de l'île, une vaste étendue de terrains de cette
nature, qu'il a conqxu'és à ceux de la Limagne d'Auvergne.
Il est probable que les plateaux calcaires ou causses de la
colonie renferment, comme ceux de la métropole, des exca-
vations ou des grottes riches en ossements fossiles. Nous
savons aussi que les tufs ou projections volcaniques renferment
souvent des empreintes de plantes ou des restes d'animaux.
Je ne saurais insister ici sur les dépôts récents qui sont
nombreux et d'origine variée : récifs de polypiers, plages
soulevées, dunes, etc.
Il est probable qu'il faut aussi considérer comme de date
récente, la disparition des grands lacs connue celui qui occu-
(1) ComptPS-rendus Académie des Sciences, 1871, p. 1392.
MARCELLIN BOULK
687
pait autrefois la plus grande partie de la vallée du Mangoro,
et dont le lac Alatroa actuel représente les derniers restes ;
nous savons, par M. Baron, qu'au-dessus des marais qui bor-
dent le lac. on voit des lignes de terrasses anciennes et des
cordons de galets jusqu'à près de 400 mètres au-dessus des
eaux actuelles. On peut comparer ces phénomènes à ceux que
l'on connaît depuis longtemps dans l'Amérique du Nord.
C'est dans ces lacs et ces marais qu'on recueille, en un
grand nombre de points, les ossements de cette ancienne
faune récemment éteinte, que nous connaissons surtout grâce
aux explorations et aux travaux de MM. A. et G. Grandidier.
et sur laquelle nous n'avons pas à insister ici.
PhÉi\omï:nes volcaniques et Conclusions
La coupe schématique de Madagascar ( fig. i ) montre
l'importance que nous croyons devoir faire jouer aux failles
dans l'explication de l'orographie et de la tectonique de lîle.
Ouest
CANAL
DE
MOZAMBIQUl
Massif volcaniqua
d'Ankaratra
'^Vl^^fi^^^ " ^'-'^
Est
OCEAN
INDIEN
Fig. 1. — Coup<> transversale sclit-nia tique de l'ile de, Madagascar.
C'est à la faveur de ces failles et, probablement, à des
époques diverses, que des volcans se sont établis un peu
partout le long de ces cassures, aussi bien dans la région
cristalline que dans la région sédimentaire.
Les roches volcaniques les plus répandues sont des l)asal-
tes ; il y a aussi des trachytes, des phonolites : les andésites
paraissent être assez rares. Nous avons reporté sur la carte les
l)rincipales indications que nous avons pu recueillir à ci* sujet.
Telle est, dans létat actuel (h* nos connaissances, la
constitution géologique de Madagascar.
688 VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
11 est proljuble que les ten-aiiis cristallins ont joué, dans
l'arehiteeture de l'Ile, le rôle de niasse solide, résistante, ou de
liorst par rapport aux contrées voisines et que tout s'est
etlondré autour deux, à une épo([ue que nous ne pouvons
actuellement détei-niiner.
Ainsi s'expliquent les traits les plus caractéristiques de
l'orographie de Maolagascar : la dissyniétrie de la chaîne cen-
trale par suite de l'efTondrcnient plus l)rus([ue de la partie
occidentale, le long- de lénoruic falaise îles Bongo-Lava : la
disposition étagée du versant oi'iental, disposition qui a frappé
tous les voyageurs : la présence de grandes vallées longitu-
dinales, coinnu' celle du Mangoi-o, laquelle doit être un i-om-
partiment de la chahie cristalline eflbndré entre deux comparti-
ments exhaussés ou restés en i>lace. Dans la région occidentale,
au contraire, la chaîne du Bemaraha représente, au moins
d'après ce qu'il nous est permis de supposer d'après la coupe
publiée par M. Douvillé. une ]ai'g<' bande surélevée par rap-
port aux plaines voisines.
Ainsi ([ue l'a déjà l'ait remar([uer M. Stanislas Meunier,
cette disposition l'apix-Ue. dans son ensemble, d'une manière
vraiment frappante, celle du Massif central de la France,
i
GStj
MEMOIRE
SUR L'ORDRE DE FORMATION DES SILICATES
DANS LES ROCHES IGNÉES
par M. J. JOLI
Les températures de fusibilité des silicates qui constituent
les roches, telles qu'elles sont généralement acceptées et qui
ont fourni le point de départ de diverses théories, ont été
déterminées sans tenir compte de la viscosité de ces subs-
tances. Nos expériences, présentées dans ce mémoire, mon-
treront que des mesures plus exactes font disparaître diverses
anomalies entre les températures de fusion et Tordre de
consolidation de ces corps visqueux, en même temps qu'elles
augmentent la portée des phénomènes de leur fusibilité. Les
expériences dont nous avons Thonneur de présenter les
résultats au congrès ne sont encore c[ue préliminaires.
Expéï'iences sur la viscosité cl la cristallisation de la silice.
On considère comme une anomalie, cpie le quarz soit le
dernier minéral consolidé, dans les roches granitiques, puisque
son point de fusion est plus élevé que celui des autres
silicates constituants. Mais la température admise pour ce
point de fusion, et (^lont dépend la tlite anomalie, parait très
discutable, depuis mes expériences sur la viscosité des fibres
de quai'z (i).
Dans ces expériences, j'ai étiré horizontalement une fibre
de silice en fusion, en la fixant à une extrémité, tandis que
l'autre extrémité libre était attachée à un pendule, que je
déviais de la verticale. Ce pendule, qui étire la fibre, est
formé duu lil de soie suppoi^tant un léger plateau, que l'on
peut charger de poids. La fil)re est introduite dans un tube de
platine de 2""" de diamètre, long de 10 cent., qui permet de
la chauffer à volonté, par le passage d'un courant dans cet
étui. Ce tube est soutenu dans la pince d'un meldomètre (2).
(1) .1. July : Proc. Royal Dublin Suc. Vol. IX. (N.-S), p. 288.
(2) Lo meldomètre, Instrument qui a servi a peu prés exclusivement à
ces recherches, est décrit dans les Proc. Royal Irish Academy 3' Ser.
Vol. II, p. 38 ; Vol. IV, p. :i99.
690 Vlll' CONGRÈS GÉOLOGTQUE
de façon à pouvoir mesurer sa température par l'observation
de sa dilatabilité calorifique.
Deux microscopes, armés de micromètres, sont placés aux
deux bouts du tube, l'un observe l'extrémité fixe de la fibre
pour éviter toute erreur due à un déplacement possible ;
l'autre mesure l'allongement de cette fibre. Des points de repère
sont fournis par les grains de poussière sur la fibre. On
obtient ainsi des mesures d'une extrême délicatesse.
Le tableau ci-après (tableau i), donne les résultats acquis.
Nous les avons en outre résumés d'une façon graphique (Fig. i)
en une courbe, où les températures d'observation sont prises
pour abscisses, et le taux de l'allongement, par minute et
par unité de tension (un kilog. par centimètre carré), de la
fibre de silice de 10 centimètres, comme ordonnées.
Le premier coup d'œil sur le tableau donne déjà des
résultats imprévus. Ainsi on remarquera d'abord que la silice
fondue ne peut plus être considérée comme un corps solide
doué de rigidité aux températures de 700° à 800°. mais
quelle possède alors une certaine plasticité, c'est un fait sur
lequel nous reviendrons plus loin.
D'autre part, les nombres portés dans la colonne 8 appren-
nent qu'aux températures de 'jio'^ et ^Sô" le taux de l'allon-
gement est sensiblement constant, pendant le temps de l'obser-
vation (i). A la température de 785° le taux de l'allongement
augmente, quand on prolonge l'expérience. On notera que la
force de la tension a été variée dans des limites très étendues,
au cours de ces expériences (voir colonne 7). Les résultats
obtenus aux températures de 915° (voir col. 9, 10, 11) mon-
trent, si on néglige la première, dont la variation paraît due
à une tension d'une faiblesse exagérée, que l'allongement
décroit rapidement quand on poursuit ainsi l'expérience. Aux
températures de 940° et 1040°, la diminution de fluidité est si
grande (col. 4)» que le taux de rallongement devient indéter-
miné : j'ai cependant représenté, par la courbe, les résultats
de ces dernières mesures, après 10 et 5 minutes d'observation
respective. Ils semblent coïncider avec celles trouvées aux
températures de 915» et 920° pendant des périodes d'obser-
vation plus longues.
(1) Les expériences sont portées au tableau, dans l'ordre où elles ont été faites,
les barres correspondent aux moments où l'on a introduit de nouvelles fibres.
691
TABLEAU I
VISCOSITÉ DE LA. SILICE FONDUE
1
2
3
4
5
6
7
8
c
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»
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0.0028
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0.00167
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»
10
0 . 00265
»
»
»
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10
0.00272
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0.00192
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8.5 X 10-7
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10
0 . 00204
»
»
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0.00166
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10
0.00128
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»
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20
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10
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»
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692
VIII« CO>GRKS GEOLOGIQUE
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800?
S009
10009
J. JOLY 693
Enfin, à iioo" la fibre file rapidement et se brise. On cons-
tate, d'autre part, que les fibres qui ont servi pendant un
certain temps à ces expériences se rompent toujours en se
refroidissant, même quand le refroidissement s'opère d'une
façon graduelle ; les fibres ainsi cassées montrent des fentes
transverses et parfois des fissures longitudinales.
Ces faits apprennent que des déplacements moléculaires se
produisent dans la fibre au cours des expériences. Aux tem-
pératures élevées, sa substance modifie continuellement ses pro-
priétés, soit qu'elle devienne plus rigide, ou qu'elle diminue
sa viscosité par une contraction partielle.
Un phénomène de cristallisation sullirait à expliquer la
diminution de l'allongement, ou de la viscosité, en raison de la
rigidité propre aux édifices cristallins et aussi peut-être en
parlie, à cause de la diminution de volume pouvant cor-
respondre à ce changement d'état.
Mais on peut préciser davantage. On constate, en effet,
sous le microscope, que la fibre qui a été ainsi portée à 940° et
cl io4o" présente des traces superficielles de fusion. En lumière
polarisée, elles sont par places, anisotropes. et laissent passer
le rayon lumineux entre les niçois croisés. Bref, pendant l'expé-
rience, la iil>re siliceuse a été ramollie et elle a cristallisé
par places. Des poi'tions de la même fibre, i-estées en dehors
du tube de platine et qui n'avaient pas été portées à la même
tempéj'ature, ne présentaient aucune des modifications indi-
quées ; et il en est de même de fibres chauffées à 800", dont
l'examen n'a jamais donné que des résultats négatifs.
En résumé, nous avons constaté que la silice nous a ofTert
des propriétés normales de viscosité jusqu'à 7i5'', puis, qu'elle
se ramollit et cristallise à 1040°. Nous allons donner d'autres
exenqîlcs de ces faits et la confirmation de ces chiffres.
Expériences sur la fusion et la recristallisation du (juarz,
et nouvelles expériences sur la silice
On peut constater directement, ce que l'expérience précé-
dente permet de prévoir, <|ue la température de fusion du
quarz, en tenant compte de ses propriétés visqueuses, sous la
pression normale, coïncidera approximativement avec la tem-
pérature de cristallisation de la silice, c'est-à-dire qu'elle aura
lieu à peu près à iioo''.
Pour connaître, en ellél, les cai-actèrcs de fluidilé d'une
694 VIII*^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
substance quelconque, à une température donnée, on peut à
volonté la soumettre à des forces puissantes agissant pendant
un temps court, ou à des actions moins puissantes prolongées
pendant plus longtemps. La première méthode est possible à
l'aide d'appareils appropriés, mais diflicile. La seconde peut
être employée directement. Pour la réaliser, il suffît de
réduii'e la substance à essayer en fines particules, et de la
maintenir pendant quelques heures à la température de son
point de fusion. La même force moléculaire superficielle qui
donne à tout liquide, de petit volume, sa forme de moindre
surface, agit lentement, dans ce cas, pour révéler l'état de
liberté moléculaire de la substance.
Ainsi quand on prend du cristal de roche limpide, qu'on
le pulvérise et qu'après l'avoir traité à l'acide chlorhydrique
bouillant, lavé à plusieurs reprises dans l'eau distillée, passé
au mortier d'agate, on le chaufte sur la lame du meldomètre
à une température de 1200° pendant 2 à 4 ^' ^^ constate
qu'il est liquéfié au point de montrer des formes sphéroïdales.
une coalescence partielle des fines particules voisines, et
l)arfois un véritable écoulement de quarz fondu sur le platine,
La fusion du quarz est ici indiscutable.
Je considère comme fondus ces globules sphéroïdaux qui
se trouvent dans un état physique tel que la matière y obéit
servilement aux tensions superficielles (i).
Il n'est pas nécessaire de pousser aussi loin l'expérience.
Il suffit de chauffer le quarz à iioo" pendant 4 heures, pour
observer des traces de semblable fusion. A loSo», par contre,
on n'observe plus le phénomène de fusion : peut-être parce
que les grains de quarz, au sortir du mortier d'agate, pré-
sentent déjà une forme ellipsoïdale, assez difficile à distinguer
des globules de fusion. La température de fusion du quarz
n'est donc guère inférieure à iioo<^. pendant le temps considéré.
La même expérience a été refaite avec des grains de quarz
blanc extraits d'un granité, et le résultat a été le même. De
la silice pure, préparée chimiquement, fondit plus rapidement
sur le meldomètre à iioo*^. en s'écoulant sur le platine. Du
cristal de roche fondu au chalumeau oxydhydrique, puis réduit en
(1) On doit se srarder de confondre dans la pratique cette fusion avec
l'adhérence que présentent parfois les poudres fines avec la lame du meldomètre;
elle est due à un ramollissement du platine même, qu'on peut constater avec les
poudres infusibles, zireon, chaux, etc.
J. JOLY
695
poudre fine, fondit un peu plus librement que le quarz cristallin.
Dans la chaleur blanc-jaune du brûleur ordinaire de Bunsen
on obtient la fusion du quarz réduit en poudre fine, en
8 heures. La lame de platine se trouve alors tapissée de par-
ticules en fusion et le restant de la poudre parait agglutiné.
Nous avons pu continuer nos essais au meldomètre sur la
cristallisation même du quarz. provenant par fusion et recris-
tallisation soit du cristal de roche, ou du quarz du granité,
ou de la silice chimiquement pure.
Dans ce but nous avons chauffé la substance pendant
18 heures, à une température d'abord de 12000, et diminuant
progressivement jusqu'à 9I5^ à mesure que le courant s'affai-
blissait. Nous avons ainsi obtenu des formes sphéroïdales
de quarz, présentant la croix noire sous le microscope. Ces
sphérules diversement juxtaposées et rapprochées, présen-
taient des dimensions variées ; elles étaient cimentées dans
une plage de quarz fondu, adhérente à la lame du meldo-
mètre. Associées à ces sphérules, on trouve parfois des formes
cristallines d'apparence rhomboédrique, présentant des troncatures
sur les angles, et d'autres formes à six côtés, non encore
déterminées : elles rappellent la tridymite, mais peuvent être
rhomboédriques .
0
ce
KiL
Formes du quarz, oblonues par (usinn if^mec à 1200'
el refroidissement à 91o"
Elles sont associées à d'autres formes, figurées (fig. 2),
résultant du groupement des particules fondues, sous des
angles de 120"^ : trois ou un plus grand nouibrc de ces parti-
Qç^Q vin' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
ouïes peuvent se rapprocher, pour délimiter un contour
hexagonal, plus ou moins parfait, ci'eux ou plein au centre.
r^es fio^ures (fig. 2) montrent un certain nombre des grou-
pements hexagonaux obtenus (d. f. g.)- ainsi que quelques sphé-
rolithes et d'incertaines formes rhomboédriques ; la fig. h montre
des formes squelettiques, de cristallisation par fusion, de silice
préparée chimiquement.
Nous attribuons les modifications de la fibre siliceuse aux
températures élevées à des phénomènes intimes de cristallisa-
tion. La cristallisation ne se développe pas par agencement de
nouvelles molécules cristallines autour d'un premier noyau,
mais par une orientation simultanée ou progressive de ces
molécules dans toute la masse. C'esl de cette façon que le
quarz grenu a dû prendre naissance, dans les granités et les
syénites quarzifères. Dans les porphyres quarzifères. au con-
traire, les cristaux de quarz se seraient formés par accrétions
moléculaires autour de centres servant de noyaux. Quelques
grains observés sur la lame du meldomètre peuvent avoir ce
même mode de formation. Ces deux modes de genèse doivent
être en relation avec les conditions variables de la tempéra-
ture, les états cristallins plus parfaits dépendant de la plus
grande fluidité du milieu.
Une autre expérience a été faite à la températui'c de iico-
et a été poussée pendant ifi heures 1/2. jusqu'à ce que la
température fût graduellement descendue à 870". La recristal-
lisation du quarz dans ces circonstances ne fut pas aussi
nette : elle était cependant indiquée par le développement de
petits noyaux (?) semi-angnleux. en forme de petits tumuli
placés à égales distances, sur le platine de l'appareil, comme
si la poussière de quarz était entrée en fusion et s'était
agrégée autour de ces centres. On pouvait encore reconnaître
sur la lame des indices de l'autre mode de cristallisation,
décrit plus haut, par groupement de particules suivant des
lignes anguleuses. Xous devons noter la rapidité relative avec
laquelle se développent ces formes de cristallisation, à une
température tombant de 1200" à ç)i5o.
Pour observer ces apparences de fusion et de cristallisation
sur la lame du meldomètre. il faut les examiner au micros-
cope, à un fort grossissement (objectif n" 5 de Leitz) et avec
un bon éclairage, en lumière réfléchie.
On peut conclure de ces observations que lorsque le quarz
.T. JOLY 697
se refroidit lentement, après avoir été porté à une température
de iioo», il fond et présente des traces de cristallisation,
dans une courte période de quelques heures. Les phénomènes
de fusion sont plus avancés quand on opère sur de la silice
amorphe. Les fibres de quarz montrent mie cristallisation
définie à io4o ' et des traces de modification cristalline à 940° :
ces chang-ements s'accomplissent donc à des températures
supérieures à celle où la silice fondue devient visqueuse.
Températures de fusion des silicates cristallisés
Les silicates cristallisés des roches ont pris naissance, pour
la plupart, dans des magmas. Ils n'ont donc jamais existé à
l'état de verres indépendants, uuiis se sont développés par
empilements moléculaires (i).
Nous montrerons que l'étude des points de fusion de ces
silicates révèle rinfluence de la température, sur leur équi-
libre moléculaire, plutôt qu'elle ne fixe les températures où ils
se séparent du magma. Il est cei)endant évident que les
anomalies indiquées dans l'ordre de consolidation des silicates
des roches, disparaîtrait, si l'observation de leurs points de
fusibilité faite dans des conditions uniformes venait à montrer
qu'ils sont d'accord avec leur ordre de consolidation. Ainsi
par exemple, si nous venions à reconnaître que la leucite
fond à io3o" et l'augite à 1040», il n'y aurait aucune anomalie
à ce que des cristaux d'augite soient inclus dans des cristaux
de leucite. Or, c'est ce qui se produit dans les conditions
normales.
Les expériences préliminaires exécutées jusqu'ici, pour
déterminer les points de fusion des silicates, ont été menées
de la même façon et concurremment avec nos recherches sur
la fusion de la silice. La lame du meldomètre, longue de
10 centimètres, peut porter à la fois 10 à i5 échantillons
minéraux différents, sans qu'il se produise de mélanges entre
eux, tant sont faibles les quantités de substance requises
pour ces essais. Il y a un avantage évident, quelque soin et
quelque précision qu'on apporte à ces mesures, à faire les
essais d'une façon comparative.
U) Au cours fies recherches sur la consoliflation postérieure du quarz. dansles
roches, on a quelquefois employé, l'équation thermodynamique, donnant les
relations dp/dt avec le changement de volume et la chaleur latente, (^n ignore
ici les relations de volume des substances dissoutes et du dissolvant.
698 via' COiNGKÈS GÉOLOGIQUE
Nous avons donc recherché les relations de fusibilité des
divers silicates, ainsi placés simultanément et juxtaposés sur
la lame du meldomètre, en des temps égaux de 4 heures, et
à des températures successives de 1200", tiSo», iioo", etc.
Puis nous avons enlevé la lame du meldomètre, et après
l'avoir fixée sur un porte-objet, nous avons examiné les pré-
parations au microscope, en lumière rédéchie.
On constate ainsi, qu'à mesure qu'on applique des tempé-
ratures moins élevées, le nombre dos substances qui présentent
des phénomènes de fusion diminue progressivement: on mesure
ainsi comparativement leur ordre de fusibilité. Les tensions
superficielles, auxquelles sont ducs les apparences initiales de
fusion, sont sutfisamment constantes parmi les divers silicates,
et assez indépendantes de la température, pour que les résul-
tats obtenus soient comparables.
Les températures ainsi relevées ne sont, il (>st vrai,
qu'approximatives ; mais dans des cas intéressants, on pour-
rait préciser autant qu'on voudrait, en renouvelant des expé-
riences entre les températures observées. Il serait préiérable,
dans ces mesures, déviter la perte de chaleur qui peut se
produire par radiation ; mais, outre qu'elle est nécessairement
très faible, en raison de l'extrême ténuité des poussières
essayées, je construis actuellement, pour continuer ces recher-
ches, un nouveau meldomètre, où cette cause d'erreur sera
éliminée, en superposant à la lame du meldomètre une autre
lame parallèle de même section , traversée par le même
courant.
Le tableau suivant (n" 2) donne les résultats numériques
obtenus par cette méthode. Les pourcentages de la silice ne
sont que des moyennes, entre des chiffres parfois assez aber-
rants. Les températures de fusion rapide ont été déterminées
par M. Cusack et par moi (i).
En comparant les températures de l'usion normales, avec
celles obtenues après avoir chaufle les substances pendant 4
heures, on ne devra pas perdre de vue les conditions diffé-
rentes des deux observations. En effet, les premières mesures,
constatant les premières traces de fusion, sont prises au micros-
cope pendant que la lame du meldomètre se trouve à une
haute température : l'observation de ces apparences ne laisse
(1) Trans. Roy. Irish Acad., loc. cit.
<599
pas que d'être assez délicate. Dans le second cas, au contraire,
l'observation se fait dans de meilleures conditions optiques, la
TABLEAU II
TEMPÉRATURES DE FUSION DES SILICATES
Almandine
Sodalite (Vésuve)
Olivine (Vésuve)
Elâeolite (Norwège)
Néphéline
Hornblende syénilique (Lamwig)
Hornblende
Hornblende (Friedericksliaabe) . . .
Augite
Diallage
Labrador (Groenland) ......
Leucite (Vésuve)
Actinote
Tremolite
Oligoclase (Ylerby)
Spoduniene (Killiney)
Adulaire
Albite
Ouarz
cu S
35
37
40
44
44
45?
45?
45?
5o
5o
53
55
57
58
62
65
65
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1199
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1296
1220
1220
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1175
1175
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1000
Il 00
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1100*
10 10*
1140
1210
1040
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1140
1070
1070
1070
io3o
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40
40
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90
190
2(38
i56
i5o
i5o
io3
145
125
325
* Montre des signes de décomposilion.
lame étant placée à froid, dans un microscope bien éclairé. 11
est donc vraisemblable que des corrections seront faites à ces
mesures, et leur résultat sera de diminuer d'une quantité cons-
;70O VII1« COAGRÈS GÉOLOGIQUE
tante, les différences indiquées entre nos 2 séries de mesures.
Un résultat capital se dégage cependant déjà de la com-
paraison de ces deux séries de mesures, c'est qu'après une
longue chauffe, les différences entre elles sont moindres pour
les silicates basiques que pour les acides. Ce fait est sans
doute en relation avec la viscosité moins prolongée des pre-
miers, les silicates acides restant visqueux à des températures
plus basses. Quant au quarz, il conserve sa viscosité dans des
limites plus étendues que tous les silicates.
Tel est le cas général. Il ne faudrait pas cependant conclure
du pourcentage de la silice, à la durée de la viscosité. Ainsi,
les limites de la viscosité sont plus étendues pour l'adulaire
que pour l'albite. bien que le pourcentage de la silice dans
l'adulaire soit moindre que dans l'albite. On pouvait s'y
attendre : car. si les molécules de silice acquièrent dans les
silicates des propriétés phy.siques additionnelles (i). les autres
constituants doivent aussi faire sentir leur influence (2).
Une conclusion paraît bien établie, c'est que les limites
de température entre lesquelles les silicates restent visqueux,
sont très étendues pour les acides, plus restreintes pour les
basiques. Ainsi en comparant les 5^^ et 2«= colonnes, on voit
que pour les 8 premières espèces minérales examinées, y
compris le diallage. la différence des points de fusion dans
les deux mesures est moindre que 100" : il n'y a d'exception
que pour l'olivine. Dans toute cette série, le pourcentage de
silice est inférieur à 5o. D'autre part, on voit dans ce tableau,
que du labrador à l'albite, cette différence est plus grande que
loo». le pourcentage de silice variant de 53 à (ûj. Quant au
quarz. il donne une difl'érence de 325°.
Cette marge considérable dans les limites de fusibilité des
divers silicates, a pour résultat que le point de fusion du
quarz est parfois inférieur à ceux du grenat, de l'olivine, de
quelques hornblendes. du diallage, de l'augite, de l'actinote. Il
paraît même logique de croire qu'une action plus prolongée
ferait encore baisser davantage le point de fusion du quarz,
(\] .Mendeleeff présenle des remarques à ce propos dans ses Principes de
Chimie, au chapitre de la silice.
(2) Il faut noter que la viscosité parait ici une propriété propre à la silice;
les autres éléments communs, alumine, chaux, magnésie, sont des substances
qui cristallisent vite et énergiquement aux hautes températures.
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^02 Vlll* CONGRÈS GÉOLOGIQUE
relativement à celui des silicates. J'ai même des observations
qui dénotent des propriétés plastiques pour la silice fondue, à
des températures intérieures à celles de toutes les fusibililés
portées dans la colonne 4 du tableau (adulaire, leucite, néphé-
line) : elle pourrait même cristalliser à une température infé-
rieure à io4o°.
Avant d'interpréter les résultats de ces expériences, nous
les grouperons sous forme d'un diagramme.
Ce diagranune (Fig". 3), montre qu'aux températures de fusion,
telles qu'elles sont indiquées suivant la ligne supérieure, les subs-
tances essayées sont dans un état physique tel, qu'elles
obéissent aux forces moléculaires dans un intervalle de 2 à
3 minutes; elles n'obéissent à ces forces qu'en 4 heures, aux
températures de fusion portées sur la ligne inférieure du
diagramme. J'admets que cette force reste sensiblement égale aux
deux températures considérées. La viscosité est ainsi très
différente à ces deux températures. On pourra donc prendre
l'axe vertical du diagramme pour échelle de la viscosité, ou
plus simplement de la fluidité, réciproque de la viscosité.
Nous prendrons ici comme unité de cette échelle, le degré
de fluidité qui pei^mettrait à la particule de présenter ses
caractères de fusion en i minute ; et, dans ce cas, on voit
que les températures de fusion normale, observées après 2 ou
3 minutes, auraient un degré de fluidité égal à 1/2 ou i/5,
et les températures indiquées sur la ligne inférieure du dia-
gramme, observées après 240 minutes de chaufle, auraient
pour degré de fluidité 1/240, La rigidité absolue aurait pour
formule et la fluidité complète , ou le changement
s'effectuerait en un temps infiniment petit.
La ligne qui joint en haut et en bas les températures
de fusion de chaque substance, donne par sa courbe en chaque
point, le taux auquel la fluidité (à la température correspon-
dante) varie avec la température. Grâce à ce mode de repré-
sentation, les résultats offrent plus de précision qu'ils ne sau-
raient en avoir autrement.
Les expériences faites sur la viscosité de la silice donnent
des indications sur la courbe de fluidité d'une substance
minérale. Et les courbes obtenues dans mes recherches sur
de dilatabilité thermique de l'augite, de l'orthose, du tachylite
(verre basaltique), à l'état plastique, offrent des formes sem-
J. JOLY 703
blables (i). Aussi longtemps toutefois qu'on n'aura pas déter-
miné un plus grand nombre de points de ces courbes de
fluidité, la figure devra conserver sa forme diagrammatique.
pour la portion de ces courbes comprise entre les températures
observées. Le problème touche à la stabilité, comme solides,
de corps cristallisés.
La différence la plus aberrante, entre les températures de
fusibilité extrême, est fournie par la leucite. comme le montre
notre diagramme.
La leucite, réputée infusible dans les essais au chalumeau,
nous a donné avec un pourcentage de silice de 55, une difle-
rence de i3oo-io3o, dans les températures de fusion de nos
expériences. On se rappelle que la leucite a souvent été
citée comme exemple d'un corps très infusible, contenant comme
inclusions, d'autres minéraux de fusibilité moins élevée, comme
l'augite, la néphéline. Son point de fusion normal est, en effet,
supérieur de loo"^ à celui de l'augite, et de 34o" à celui de la
néphéline ; mais nos expériences sont venues apprendre que
lorsqu'on laisse à la viscosité de la leucite le temps de se
développer, elle entre en fusion à une température inférieure
de 110° à celle de l'augite, et à peu près équivalente à celle
de la néphéline.
On peut interpréter de la même façon les relations jusqu'ici
inexplicables, de la sodalite avec les feldspaths, dans les syénites
elîeolitiques, les phonolites et les trachytes. Les déterminations
que nous donnons de ses fusibilités deviennent assez voisines
de celles de l'elœolite, pour que de très petites perturbations
expliquent leur ordre variable de cristallisation dans les roches ;
son idiomorphisme, relativement à la néphéline. dans les pho-
nolithes et trachytes, dépend directement des différences de
leurs points de fusion.
Les résultats fournis par la hornblende montrent que les
différentes espèces de ce minéral présentent une grande varia-
tion dans l'étendue de leui" viscosité, qui est probablement
liée à leurs dilférences de composition chimique. Une horn-
blende sombre, provenant d'une syénite à gros grains, nous
a fourni une différence de 90" entre ses points de fusion :
elle montrait des signes de décompostion, à une température
un peu inférieure à celle du point de fusion. Un autre échan-
(1) Trans. Roy. Soc. Dublin, vol. VI, sér. II, p. 283.
Jo4 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
tillon de hornblende nous a fourni les mêmes différences entre
les deux extrêmes, mais à une température plus basse. Une
troisième hornblende, vert-sombre, brillante, clivable, et dont le
point de fusion normal n'a pas été déterminé, nous a montré
des apparences de fusion jusqu'à 1000°. Ces apparences étaient
précédées de signes préliminaires de décomposition, donnant au
minéral un aspect charbonneux ; il passait ensuite à l'état lluide,
sous forme d'un verre de couleur claire, ambrée, contenant des
ségrégations de magnélite en octaèdres, et d'une substance en
lamelles hexagonales, transparente, rouge sombre (biotite ? ou
peut-être hématite micacée). Les ordres variables de succession
de l'hornblende et du pyroxène, de l'hornblende et de l'olivine
dans certains basaltes, sont vraisemblement dus à des variations
analogues dans les propriétés physiques de ces minéraux. Les
variations de composition chimique de diverses augites permet-
tent également de prévoir des résultats un peu aberrants. Ils
devront être l'objet dune étude spéciale, pour pouvoir com-
prendre les ordres variables de consolidation des pyroxènes et
des plagioclases dans diverses roches plutoniques et les diabases.
On remarquera encore les grandes ditférenees relevées
entre les températures de fusion de l'olivine, à bas pourcen-
tage de silice ; elle descend en dessous de celle de certaines
hornblendes. Il est vrai que l'observation du point de fusion
de l'olivine présente des difficultés spéciales, mais nos chitfres
nous paraissent assez exacts (1). L'échantillon essayé était une
olivine jaune de miel du Vésuve.
L'albite, le labrador, l'oligoclase, présentent des caractères de
fusibilité analogues, convergeant vers 1040° ; la fusion visqueuse
de 1 adulaire descend davantage, et celle de l'orthose un peu
plus bas encore, d'après des essais provisoires, non reportés ici.
Les limites si étendues de la fusibilité du cjuarz nous
apprennent qu'à moins d'une sorte d'arrêt brusque, qu'on ne
peut supposer, dans le développement de cette propriété, elle
doit arriver à devenir inférieure à celle même des silicates
les plus fusibles. Cette conclusion est d'ailleurs confirmée
par les mesures de viscosité prises sur les fibres de silice,
à des températures relativement peu élevées.
Il ne semble pas que le contact du platine, dans les
expériences précédentes, ait pu affecter chimiquement ou de
(1) Voyez les observations de M. Cusack, loc. cit.
.1. JOLY 705
toute autre façon, les silicates essayés aux hautes températures.
Nous nous sommes assurés que les phénomènes de fusion et de
cristallisation partielle du quarz se produisaient approximati-
vement de la même façon à 1200° sur une lame de palladium.
Le platine dont il a été fait usage dans ces expériences était
très pur, et cependant, aux forts grossissements, il permet-
tait de reconnaître, après usage, de petites lames cristallines
enclavées, de couleur orange, restées indéterminées. Elles se
montraient également réparties dans les points où le platine
avait porté du silicate en fusion, et dans, les points où il était
resté à nu. Le quarz en fusion pouvait couler sur elles, sans
les affecter (i).
Les minéraux ferro-magnésiens m'ayant présenté dans ces
essais une décoloration qu'on pouvait attribuer à une oxyda-
tion, jai répété pour eux l'expérience dans une atmosphère
d'anhydride carbonique. Il n'y eut guère de différence dans les
apparences de fusion.
Portée de ces expériences pour la connaissance des
différenciations cristallines des magmas
Nous sommes actuellement en mesure de discuter de plus
près, l'influence des températures de fusion des minéraux, sur
la différenciation cristalline des magmas. Nous avons, en effet,
reconnu que les températures de fusion des silicates baissent
quand on fait intervenir leurs propriétés de viscosité et que les
différences entre leurs points de fusion ont pour conséquence
de les ranger dans un ordi'e distinct de l'ordre admis, fourni
par la fusion normale ; et cet ordre est plus d'accord avec
celui qui est observé dans la consolidation des silicates.
Il ne faut pas ici perdre de vue que les données expéri-
mentales acquises sur les températures de consolidation des
silicates n'impliquent nullement que ces températures soient
aussi basses que celles des fusions inférieures obtenues dans
nos expériences. C'est ce que tendent à établir, par exemple,
la cristallisation de la leucite, dans un magma à la tempé-
(1) On peut rapprocher de l'observation de ces petites lamelles oran{,'e, celle de
petites projections siliceuses, produites parfois dans les expériences prolonjjées,
et qui montrent sur les bords une teinte rougeâlre ; elles paraissent, au micros-
cope, contenir de petites quantités d'une substance offrant des rellels rouges en
lumière réfléchie, et bleus en lumière transmise. Aucun composé connu de quarz
t^t de platine ne répond à cette dcsci-iption.
7o6 VIIl" CONGRÈS GÉOLOGIQUE
rature de fusion de l'acier, et celle de l'olivine à la tempé-
rature de ramollissement de l'acier, obtenues dans les mémorables
expériences synthétiques de MM. Fouqué et Michel-Lévy.
Bien que dans ces expériences, nous ne sachions pas exacte-
ment à quelle température les ségrégations cristallines se
sont produites, il est hors de doute qu'elles eurent lieu à des
températures notablement supérieures à celles des points de
fusion indiqués dans nos expériences. De même dans nos
expériences précitées sur les fibres de quarz, nous avons
reconnu que la cristallisation se produisait à une température
plus élevée que celle où se manifestait la viscosité ; dans une
de ces expériences le quarz était cristallisé à 12000. Ces faits sutli-
sent à établir que les températures de fusion, données dans ce
mémoire, ne correspondent pas aux limites supérieures, aux-
quelles les silicates peuvent se séparer du magma et cristalliser.
On aurait pu le supposer, et penser qu'un état de liberté
moléculaire, sulllsant, pour permettre à la matière d'obéir
aux tensions superficielles, devait aussi lui permettre de dif-
fuser, fut-ce lentement, dans un magma : il semblerait ainsi
que la cristallisation ne puisse être possible à ces tempé-
ratures, à moins de lintervention d'agents dynamiques. Il
n'en n'est rien cependant. La tension superficielle est capa-
ble de produire des distorsions et des déplacements molécu-
laires à des températures où des édifices cristallins se déve-
loppent dans les magmas. Les conditions requises à cet effet,
étant que, le nombre des molécules diffusant dans la zone
de l'attraction cristalline, en un temps donné, soit plus
grand que le nombre de celles qui échappent à l'influence
de cette zone. D'ailleurs les tensions superficielles de ces corps
sont diminuées quand ils sont plongés dans un magma, et
de fait elles doivent être même à peu près nulles, en raison
de la similitude chimique et physique du magma et des
agrégats cristallins. Il n"y a donc pas d'impossibilité maté-
rielle à ce que la cristallinité se développe dans un magma,
à la température de sa fusion, ou même à des températures
plus élevées ; la masse possède alors à la fois des caractères
de cristallinité et de fluidité. Bref, ces expériences sur la
fusion ■ visqueuse nous révèlent les températures où les
substances acquièrent une grande liberté, ou plus exactement,
une grande instabilité moléculaire : elles ne fixent nullement les
limites supérieures de la température où peuvent s'opérer les con-
J. JOLY ■joj
solidations : elles n'en sont pas moins intéressantes pour éluci-
der les relations mutuelles des produits de la difléreneiation .
L'étude de la leucite en fournira un exemple. Nous avons
constaté que cette espèce minérale fond à io3o", tandis que
Taugite, qui s'y trouve généralement en inclusions, fond à ii4o°.
quand on a laissé le temps à la viscosité de se développer.
L'ordre de consolidation est donc ici en harmonie avec l'ordre
de fusibilité, et les relations de ces minéraux dans la roche
témoignent de la valeur de notre méthode de mesure des
points de fusion. De cette observation, et de la comparaison
de leur fusibilité, nous concluons que l'augite est plus stable
que la leucite à 1140» ; la leucite n'acquiert un égal degré de
stabilité (mesurée par sa résistance aux tensions superficielles),
que quand la température est descendue à io3o°. (J'emploie
ici le terme de stabilité, comme représentant le degré de résis-
tance de l'édifice cristallin à la désagrégation, dans des condi-
tions de températures diverses). Il s'en suit que le développe-
ment des cristaux d'augite, par difl'usion dans le magma, est
plus favorisé à 1140°, que celui des cristaux de leucite, par
les conditions de la stabilité. L'individualisation des premiers
pourrait ainsi s'accomplir, avant que celle des autres ait
commencé, ou ait terminé sa diflérenciation. Aussi dans ce
cas, trouve-t-on les cristaux d'augite inclus dans ceux de
leucite, et ils sont disposés en zones, si les premiers conti-
nuent à se former.
Toutefois ces points de fusion ne sont pas les seuls que
nous ayons à prendre en considération, en étudiant les rela-
tions mutuelles de ces deux espèces cristallines, sous l'inUuence
de variations de température très étendues. Leurs températures
de fusion rapide sont en eflet très diflerentes. A i3ooo, la
fiuidité de la leucite est la même que celle de l'augite à 1200°,
et beaucoup plus complète alors que celles qu'elles présentent
respectivement à io3oo et à 1140». Or, nous savons que la
cristallisation, non seulement peut se développer dans des
milieux à l'état fiuide, mais qu'elle a été réalisée expérimenta-
lement dans ces conditions, pour la leucite et le quarz.
Que devons-nous prévoir en conséquence, des relations qui
s'établiront entre la leucite et l'augite, aux hautes températures?
A ces températures, la liberté moléculaire de la leucite est
moindre que celle de l'augite, mais sa stabilité, en tant que
solide cristallin, est plus grande. Si donc on considère leurs
7o8 Vm"^ CONGRÈS GÉOLOGIQUK
relations à un luomenl donné, soit à 1280'^' par exemple, la
leucite sera, à cette température, très visqueuse, mais n'aura
pas encore atteint son point de fusion normale : l'augite de
son côté sera tout à fait fluide, puisqu'il aura dépassé de 80°
son point de fusion normale. L'agrégation par diffusion des
molécules du magma et leur groupement cristallin sera alors
en faveur de la leucite, au détriment de l'augite. Ainsi, dans
un magma en voie de refroidissement de hautes températures,
des cristaux de leucite peuvent poursuivre leur croissance,
avant même que l'augite ait pu commencer à se ségréger à
l'état cristallin, ou à dépasser tout au plus l'état microlitique.
Un coup d'oeil sur le diagramme (p. 701) montrera ces relations :
leurs courbes de fluidité ne se croisent, et leur stabilité cris-
talline ne coïncide qu'à une seule température qui corres-
pond au point de leur intersection. Au-dessous de cette
température, l'augite est plus stable que la leucite ; au-dessus
la leucite est plus stable que l'augite. Il s'en suit qu'un
magma maintenu à une liante température doit permettre
l'individualisation de la leucite avant celle de l'augite, et qu'à
mesure de son refroidissement, toutes les relations de succes-
sion sont possibles entre ces espèces. Toutefois la cristallisa-
tion se fera plus lentement dans un milieu plus froid.
Nous sommes ainsi amenés graduellement à cette notion,
que le développement des structures pegmatiques et autres
structures enchevêtrées analogues, est favorisé par les tempé-
ratures d'égale stabilité, celles qui correspondent aux points
d'intersection de nos courbes. Le quarz peut également se
séparer sous formes de grains cristallins idiomorphes, à de
hautes températures, quand sa stabilité vient à dépasser celle
des autres silicates ; il se consolidera comme un résidu de
cristallisation, à de basses températures, quand sa stabilité
moléculaire sera moindre que celle de la plupart, ou de tous
les silicates. La ségrégation rapide de l'olivine peut aussi
s'interpréter de la même façon.
Il resterait peut-être à considérer quelle influence exercent
sur les phénomènes d'instabilité magmatique, manifestés par
l'altération des minéraux, leur résorption ou corrosion, les
modifications de stabilité des produits de la différenciation, à
mesure que la températui^e décroit ? Mais ici de nouvelles
expériences nous paraissent nécessaires.
Les expériences actuelles se bornent à analyser la stabilité
J. JOLY 709
comparée, en tant que solides, de divers silicates cristallisés,
à des températures différentes. On voit dans cet ordre d'idées,
que le temps requis pour produire la fusion à une tempéra-
ture quelconque, donne en quelque sorte la mesure de la
stabilité moléculaire, à cette température. Cette stabilité est
d'autant plus grande, qu'il faut plus de temps pour produire
une déformation, sous l'elVort des forces superficielles. Le dia-
gramme (]). 701) devient ainsi, en réalité, un tableau des stabili-
tés moléculaires à différentes teuipératures, puisque les ordonnées
verticales correspondent à la fois à la mesure de la stabilité
et à celle de la fluidité. Dans le premier cas, les ordonnées sont
portées en descendant, à partir de l'axe horizontal supérieur.
Le plus souvent c'est l'ordre de consolidation normale qui
finit par prévaloir dans les individualisations minérales, et la
raison en est que cet ordre est celui de la plus grande stabi-
lité, pour les silicates cristallisés, dans l'échelle descendante
des températures. Cet ordre normal sera donc favorisé, à mon
avis, quand le refroidissement s'opérera lentement, ou quand
la température se maintiendra long'temps au niveau inférieur
de fusion. L'intervertissement de cet ordre aura parfois ses
causes dans les différences de stabilité cristalline des divers
silicates aux températures élevées, notamment quand il y a accé-
lération des derniers temps de la consolidation. Mais d'autres
facteurs interviendront ici, tels, par exemple, que la stabilité
chimique des molécules composées à diverses températures, et
à diverses pressions. Il est probable que la formation de la
molécule précède, et peut-être précède immédiatement, le
moment de l'individualisation cristalline. La discussion de cette
idée nous entraînerait trop loin du but.
Nous conclurons, en notant que les résultats des expé-
riences précédentes, sur les points de fusion des silicates,
s'accordent assez bien avec les théories de M. Rosenbusch,
suivant lesquelles l'ordre de consolidation des silicates est
fonction de leur degré de basicité. Nous rappellerons enfin
que nous étions déjà arrivés à cette même solution (i),
d'après des vues purement théoriques, et avant d'avoir entre-
pris ces recherches expérimentales.
(1) Tlieory of tho order of forniHtion of silicatos in itrneous rocks, loc. cil.
710
LE MECANISME INTIME DE LA SEDIMENTATION
par M. .1. JOLY
On sait depuis longtemps que la présence de sels en
dissolution dans Teau accélère la précipitation des matières
fines, telles que argile, etc.. qui s'y trouvent en suspension.
Mais on ne paraît pas cependajit avoir attribué à ce phéno-
mène, toute l'importance qu'il mérite en géologie physique.
La répartition même des sédiments marins, le transport des
sédiments d'un continent à l'autre, leur dispersion de la terre
ferme dans les diverses parties de l'océan, seraient, sans
l'action de ce facteur, bien diflérents de ceux que nous obser-
vons. Je me contenterai de résumer ici les résultats de mes
recherches sur la nature de ce phénomène.
Nous devrons d'abord faire observer, contrairement aux
idées de M. Je vous (i), que la cessation du mouvement bro^v-
nien (Pedésie) ne produit pas directement la précipitation,
mais que c'est la flocculation des particules en suspension,
cause et facteur de la précipitation, qui arrête ce mouvement.
Celui-ci toutefois peut encore se continuer postérieurement
pour de fines particules libres, suffisamment ténues. Ce n'est
donc pas la cessation de la pédésie qui produit la flocculation
mais bien la flocculation. au contraire, qui arrête le mouve-
ment pédétique de la plupart des particules. 11 nous a paru
que les travaux faits dans ces dernières années sur la coagu-
lation des corps colloïdes trouvent ime application dans
l'étude du pouvoir précipitant des sels.
Partant de cette idée, que pour produire l'agrégation de
particules colloïdes, une certaine charge électrique minima
doit être mise à portée des groupes colloïdes, et que la con-
jonction minima d'ions nécessaire pour produire cette charge
doit se trouver répartie dans la solution ; et d'autre part, que
la charge électrique de l'ion est proportionnelle à sa valence.
M. Whetham (2) est arrivé à exprimer dans la formule sui-
(1) Quart. Journ. Science, avril 1878.
(2) Phil. Ma^. v. 48, 1899, p. 74.
J. JOLY 711
vante, les pouvoirs coagulants relatifs de solutions équivalentes
de sels monovalents, bivalents et trivalents :
Il s'en suit que les pouvoirs coagulants vont s'accroissant
rapidement avec la valence. Si, par exemple, pour comparer
la formule aux expériences de MM. Linder et Picton (i), on
suppose X = 32, l'accroissement de la valence sera indiqué
par la série i : 82 : 1024. Cette série implique le principe,
qu'on exprime la probabilité qu'un ion est à la portée effective
d'un point fixe, par une fraction dont le numérateur serait
le volume « de la sphère ionique d'influence ». et le déno-
minateur, le volume total du liquide ; la certitude étant
exprimée dans ce cas par l'unité. Il s'en suit que pour n ions,
la probabilité de conjonction sera n fois le produit des chances
séparées, et sera exprimée par (AC)", où A est une constante
et G la concentration.
Ces considérations théoriques permettent de croire, si l'on
eu juge par l'accord des données numériques avec l'expé-
rience, que leurs postulata physiques sont vraiment des approxi-
mations de la réalité. C'est-à-dire qu'il y a une charge élec-
trique minima requise pour déterminer la coagulation, et que
cette charge n'est atteinte que pour les très petites particules
de matières colloïdes, par la conjonction accidentelle d'ions,
incapables par eux-mêmes de produire la coagulation. Nous
ne pouvons actuellement que deviner quelle doit être cette
chai'ge électrique minima.
Si la double couche électrique de Helmholtz et Quincke.
dont l'existence est nécessaire à l'explication de l'endosmose
électrique et des phénomènes électriques présidant à la circu-
lation de leau dans des tubes capillaires, produit normalement
des répulsions mutuelles entre les particules, on comprend
que la charge libre de l'ion puisse servir à décharger celle-
ci, ou à la réduire de telle sorte que la conjonction entre les
particules soit rendue possible. Ceci étant établi, l'action de
la tension superficielle minima aura pour résultat de mainte-
nir les particuk^s réunies. Les expériences de M. Hardy (2)
confirment l'idée que ces phénomènes se produisent réellement
(1) Chemical Soc. .lourn., vol. H7, 1895, p. G!à.
(2) Proc. Roy. Soc, Vol. 66, p. 110.
-12 VII1° CONGRÈS GÉOLOGIQUE
ainsi, puisqu'il a reconnu que les ions qui déterminent la
décharge, sont de signe opposé à ceux qui sont révélés dans
l'endosmose électrique par les particules de la matière colloïde.
Ainsi une particule colloïde se déplaçant suivant le courant
devrait être électro-positive. Ces particules seront coagulées
par les ions électro-négatifs : et celles qui se meuvent en sens
inverse du courant, sei'ont coagulées par les ions électro-
positifs. Une autre et très élégante confirmation est en outre
fournie par l'observation de MM. Linder et Picton, que l'ion
métallique peut être précipité avec le colloïde. Il me semble
que cette idée que l'action consiste essentiellement en la neu-
tralisation de la couche électri([ue interne, est bien d'accord
avec les expériences de M. Hardy, et autres savants. Je revien-
drai sur ce point.
Telle est donc la théorie, pour les ]>articules colloïdes de
très petites dimensions. Mais les sédiments se déposent en
réalité dans la nature, avec des dimensions plus considérables.
Les grosses particules des sédiments, voire celles des substances
les plus insolubles, présentent comme on le verra des phéno-
mènes de précipitation, dus à des sels en solution, qui sont
en relation avec la valence des ions et avec leur signe élec-
trique. Il y a donc lieu de cluM'cher en premier lieu, en quoi
la valence peut allecter la vitesse de précipitation des parti-
cules de grandes dimensions, c'est-à-dire grandes relativement
à la répartition des ions du liquide.
Soit U la composante de la vitesse ionique moyenne de
diffusion perpendiculaire à l'unité de surface dans le liquide, et
N ' . ,
— s — le nombre d'ions, de signe approprié, a composante
dirigée vers cette surface, le nombre de collisions sera U x ,,-
dans l'unité de temps, X étant le nombre total d'ions de signe
approprié, dans l'unité de volume. Ou, prenant U pour cons-
tante = K N (i).
Mais les effets produits par 2 \ trivalents. 3 X divalents.
(î X monovalents, sont les mêmes, attendu que la charge
pour chacun est proportionnelle à la valence. Si donc les
(1) En comparant les effets des acides et des alcalis, les vitesses exceptionnelles
de H et HO ne peuvent Hre né?lii,'ées. De même, la n sphèr3 ionique d'influence >■
doit être regardée comme plus grande pour H et pour HO, dans des expériences
comparatives, soit qu'on s'occupe de particules colloïdes ou d'autres.
J. JOLY 7i3
solutions sont de même degré de concentration (c'est-à-dire
s'il y a le même nombre d'ions dans l'unité de volume des
solutions trivalentes, divalentes et monovalentes), les effets
électriques produits en des temps égaux, dans les diverses
solutions (c'est-à-dire la quantité d'électricité libre fournie à
l'unité de surface) seront dans la proportion :
K N'" K N^ KN'
2 • ~3 • 6
Si N dépasse une certaine valeur dans ces rapports, la
. KN'
valeur instantanée de — ^ — pourra représenter une quantité
suffisante pour décharger des particules voisines en suspension.
. , , K N" K N •
tout aussi bien que les quantités plus grandes — ^ — ou .
Dans ce cas, on n'observera aucun effet imputable à la valence,
et la sédimentation se produira indifféremment de la nature
chimique des sels en solution.
Si la valeur de KN est suffisamment petite, les phéno-
mènes précités ne se manifesteront pas, et l'effet produit sera
directement proportionnel à la valence. Enfin, s'il existe dans
le liquide des causes de restauration, c'est-à-dire qui restau-
rent continuellement aux particules leurs couches électriques,
la sédimentation ne sera pas influencée, à part le cas où KN
dépasse une certaine valeur. On doit prévoir que pour des
solutions de concentration différente, il se produira des effets
intermédiaires entre la flocculation égale dans des solutions
semblablement concentrées de sels monovalents, divalents,
trivalents. et l'indifférence absolue.
A mesure que la finesse des matières en suspension augmente,
le pouvoir flocculant des valences inférieures diminue, pour les
raisons données par Whetham. Les sédiments les ])lus fins se con-
formeront à la loi du carré et du cube, en raison de l'élémenl
de probabilité, qui opère même dans les fortes concentrations.
Les résultats obtenus, par l'observation, sur les vitesses de
dépôt des matières en suspension dans les solutions plus con-
centrées sont compliqués par l'influence de la viscosité et de la
densité ; un autre élément perturbateur existe dans les courants
thermiques internes, difficiles à éliminer.
La méthode expérimentale suivie consiste à mettre dans
de l'eau distillée, des matières minérales finement pulvérisées,
telles que charbon, kaolin, quarz. obsidienne, basalte, etc., et
^l4 VIII' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
à les y laisser séjourner quelques heures, ou quelques jours,
pour qu'elles commencent à s'y déposer : au bout d'un certain
temps, on décante la partie la plus claire du liquide, où ne se
trouvent plus en suspension que les particules les plus ténues.
C'est le liquide opalescent, ainsi décanté, qui servira à l'étude,
et on l'expose à l'action des sels, au repos, et à une tempé-
rature uniforme. La quantité employée est de loo cc\ placés
dans une large éprouvette. Les diverses éprouvettes sont placées
côte à côte, suspendues dans un réservoir en verre, rempli d'eau ;
on les regarde sur un fond noir, en les éclairant par en haut,
et par derrière, avec une lumière d'égale intensité. Les éprou-
vettes ainsi immergées, ?ont tenues à leur partie supérieure
par une planche trouée, qui recouvre le réservoir.
J'ai récemment communiqué, à la Société Royale de Dublin,
un aperçu sommaire de mes expériences (i). Dans ces pre-
mières recherches, j'avais été surtout préoccupé de vérifier
l'idée que les matières en suspension, les plus insolubles,
devaient se comporter de la même façon que les corps colloïdes
étudiés par les auteurs. Mais depuis j'ai reconnu que ce plan
d'études n'apportait pas pleine lumière à la question, et je
me suis efforcé de suivre les effets produits par les sels mono-
valents, divalents et trivalents. à divers états de concentration.
En présentant les résultats de ces récentes expériences, j'aurai
parfois à rappeler les précédentes, à titre accessoire.
Le choix des méthodes employées est assez limité. Car la
nature même des phénomènes envisagés empêche les mesures
quantitatives, les quantités infinitésimales des substances étu-
diées excluent les méthodes graviniétriques, la méthode pho-
tométrique paraît seule applicable. Aussi me suis-je borné à
des mesures photométriques, basées sur des observations com-
paratives, faites à l'œil. J'ai comparé la translucidité, après
quelques heui'es de sédimentation, dans des éprouvettes juxta-
posées, de solutions de concentration variée, chargées de par-
ticules en suspension de même densité et de même grain.
J'avais choisi, comme étalon dans ces mesui'es, un sel déter-
miné, le chlorure de magnésium, et préparé une série de
solutions contenant :
o o.ooi, 0.002, o,oo4 .... 4 -096
grammes-équivalents de ce sel par litre, suivant une progression
(i) Proceed. Roy. Dublin Soc, vol. IX (nov. ser.) Part. 3, p. 325.
J. .TOLY 7l5
géométrique. J'eus aussi à choisir des types, pour les matières
en suspension. Je m'arrêtai dans ce choix, aux fines particules
des plus purs kaolins du commerce, et à de fines particules
d'obsidienne pilée au mortier d'agate : je mettais 20 grammes
de ces poudres dans un litre d'eau distillée, laissais reposer
18 heures, et séparais alors le dépôt.
Le liquide trouble est jaugé dans des éprouvettes de 100 c. cb.,
où on ajoute successivement dans les diverses éprouvettes,
des quantités proportionnelles du sel étalon, qui s'y dissolvent.
On a soin de conserver une des éprouvettes, sans addition du
sel. Ce sont ces tubes ainsi préparés qu'on compare entre eux
après 18 heures de repos, et qu'on continue à comparer entre
eux, s'il le faut, pendant 48 heures.
L'observation se fait de la façon suivante. Prenant comme
point de départ la sohition la plus transparente fournie par
les matières en suspension dans le chlorure de magnésium,
après 18 heures de repos, on assigne à cette transparence une
certaine valeur linéaire, qu'on exprime par lo divisions d'un
papier gradué. Les degrés de concentration de la solution
sont portés sur ce papier, à intervalles égaux, suivant une
ligne horizontale, et on élève sur cette ligne l'ordonnée de
la transparence maxima, au point de concentration, qui lui
correspond. Les divers degrés d'opacité intermédiaires entre
celui-ci et le sédiment dans l'eau pure, sont répartis entre les
10 divisions verticales ménagées, en tâchant de donner à ces
ordonnées des longueurs proportionnelles au degré de transpa-
rence. De la sorte la ligne de base devient le o de la sédimen-
tation, et si un sel exerce une action retardatrice, la courbe
obtenue en joignant les sommets de ces ordonnées, devra
passer sous cette ligne de base, aux points de concentration
correspondant aux retards.
J'ai donc dressé d'abord une courbe typique, pour les
transparences des diverses solutions de chlorure de magné-
sium, en en contrôlant l'exactitude par des expériences répétées.
Les éprouvettes fournissant les ])oints de cette courbe sont
devenues les étalons qui m'ont permis de repérer toutes mes
observations sur les divers sels monovalents, divalents ou
trivalents. La comparaison des courbes est rendue possible
l)ar l'intercalation parmi la série des éprouvettes du sel à
l'étude, d'éprouvettes contenant les concentrations voulues
de Mg Cl-2. Avec un peu d'habitude, cette méthode louniil
Jl6 VIII<; CONGRÈS GÉOLOGIQUE
des résultats suffisamment précis pour le degré de certitude
requis. Parfois la formation de courants thermiques internes
force à refaire une expérience, mais ils se produisent rare-
ment dans une chambre non chaud'ée, à l'abri des influences
extérieures.
Il se présente toutefois, dans ces expériences, une compli-
cation singulière. On constate en eilet, qu'en dessous de cer-
taines limites de concentration d'un sel, le mode du dépôt n'est
pas le même qu'au dessus de ces limites. Ainsi par exemple,
pour la plupart des sels divalents, quand la concentration est
inférieure à 0.016 grammes équivalents par litre, le dépôt s'ef-
fectue par couches stratifiées ; quand elle est supérieure à cette
proportion, le liquide montre une opalescence uniforme, ou
devenant parfois plus transparente dans sa partie supérieure.
La stratification du dépôt des sels divalents peut être considérée
comme un fait exceptionnel au-dessus d'une concentration de
0.016. Quant aux sels monovalents, Na Cl par exemple, la
stratification du dépôt se produit quand il y a moins de 0.128
grammes-équivalents par litre ; dans les solutions plus concen-
trées, le dépôt devient uniforme. Cette particularité oblige à
interpréter d'une façon spéciale les dépôts des liquides peu
concentrés et à tenir compte dans ce cas du niveau atteint par
le sommet du trouble nuageux. Cependant en mélangeant dou-
cement les dépôts ainsi obtenus, on les rend comparables à
ceux des solutions plus concentrées ; mais on interrompt alors
la suite des observations pour ces éprouvettes.
Avant de passer à la description des principales courbes
obtenues, il importe de signaler un phénomène intéressant, qui
met bien en évidence l'acte de la flocculation. Si l'on examine les
matières en suspension dans le liquide pur, sans sels dissous,
après 12 à 18 heures de sédimentation, on reconnaît que tout
le précipité formé s'est accumulé dans le fond de l'éprouvetle,
dans sa concavité centrale, sous forme d'une lentille circulaire
plan-convexe: il n'y a pas trace d'adhérence dans la portion
convexe. Si Ion examine ensuite le dépôt qui s'est formé
dans les solutions les moins concentrées, on observe une tache
analogue au fond des éprouvettes, dans leur partie concave :
on constate au contraire son absence, dans les solutions con-
centrées. Dans les éprouvettes contenant ces solutions, le dépôt
envahit tout le fond, sous forme d'un précipité blanc, très adhé-
rent aux parois et qui s'élève jusqu'aux parties verticales du
J. TOLY 717
récipient. Quand on considère les variations de forme du dépôt
dans ces solutions diversement concentrées, on voit le diamètre
de la tache hémisphérique diminuer, à mesure que s'étend le
précipité adhérent au verre, dans des solutions de concentra-
tion croissante.
L'existence de cette tache nous indique que les ions n'ont pu
déterminer l'adhérence des particules au verre, ni probablement
des particules entre elles. La tache ne doit, en effet, sa forma-
tion, qu'à l'accumulation des particules au fond, sous l'influence
de la pesanteur. L'absence de tache décèle l'action de l'ion,
réduisant les répulsions entre les particules et le verre. On
pourrait, semble-t-il, baser une méthode de mesure des phéno-
mènes de la sédimentation, sur l'observation de ces processus
de suspension.
Les courbes reproduites sur la figure (iig. i), ont été obte-
nues de la façon indiquée plus haut, elles donnent les résultats
essentiels d'une longue série d'expériences.
Prenant comme point de départ la courbe typique fournie
par Mg CL', on voit que la solution de ce sel n'affecte en
rien le dépôt en dessous de o.ooi et qu'à partir de ce
moment, il entre en action de 0.004 à 0.016, atteignant son
maximum d'action précipitante à o.o'ia. Son action se maintient
un certain temps, pour les solutions plus concentrées, en
diminuant insensiblement jusqu'à o.5i2 où elle est redescendue
au même niveau que de 0.008 à 0.016. Au delà de cette
limite, le degré de concentration paraît indiflérent. Il est
probable que dans ces solutions concentrées, la viscosité et
l'augmentation de la densité interviennent, pour retarder la
vitesse de précipitation. Les autres sels divalents se comportent
à peu près comme Mg Gl.> ; ils agissent plus ou moins
activement, mais suivent des courbes sensiblement parallèles ;
on remarque cependant que Ba ( NO3 ) 2 conserve son action
précipitante à des concentrations exceptionnelles. Les sels
divalents étudiés se rangent dans l'ordre suivant, d'après
l'intensité de leur action ;
1 . Ba ( NOa ), ; Ba Cl.- ;
2. MgGl2 ;
3. CaCL ;
4-
Mg SO4.
Nous avons tracé les courbes fournies par deux sels
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J. JOLY "Jl^
monovalents Na Cl, KNO3 : comparées aux précédentes, elles
montrent un contraste remarquable. Au degré de concentration
où les sels divalents exercent leur action maxima, le sel
monovalent ne produit aucun effet sur la précipitation, le
résultat atteint en ce moment étant à peu près le même que
dans l'eau distillée. Ce n'est qu'à 0.064 ^1^6 l'action de ces
sels monovalents commence à se dessiner ; elle augmente
lentement avec la concentration jusqu'à 2.048, puis au delà
et jusqu'à la saturation, elle reste fixe ou diminue insensi-
blement.
Un fait mérite ici d'être noté : la courbe des sels mono-
valents croise celle des sels divalents. Il y a donc un degré
de concentration, pour ces solutions, où l'action des sels
monovalents et divalents sur la précipitation sera la même.
Pour Na Cl et KCl (qui agissent à peu près de même), ce
degré de concentration est entre o.Sia et 1.024. Pour KNO 3
l'expérience n'a pas montré semblable coïncidence avec Mg Cl 2.
Passons aux sels trivalents, où la difficulté de trouver des
solutions appropriées a limité notre étude à l'examen de Al t
Cl 6 et Al 2 (SO 4)3 . Ce sont deux sels très acides, circonstance
qui, d'après les résultats obtenus par MM. Linder et Picton,
et par M. Hardy, doit compliquer leurs effets. Le chlorure pré-
sente, en fait, des particularités très remarquables, des variations
d'action, dont la cause m'échappe. Elles ressortent facilement
de la comparaison des courbes de ce sel, en diverses expé-
riences portées sur notre figure. Ainsi on verra, vers le
centre du diagramme, que tantôt les courbes de ce sel
indiquent qu'il n'exerce aucune action sur la précipitation, ou
qu'il agit comme un sel monovalent, et que tantôt ces courbes
témoignent, entre 0.002 et 0.004, d'actions aussi intenses que
celle des sels divalents. Je ne trouve d'explication de ce fait
ni dans la nature des particules en suspension (les deux obser-
vations peuvent se faire avec le kaolin), ni dans la température
(les trois courbes représentées ont été obtenues en expérimentant
à une même température de i5 c), ni dans la densité, ou le
degré de ténuité des matières en suspension. Il est vraisemblable
que l'explication doit être cherchée dans le sens du signe élec-
trique des particules en suspension dans la solution. Le sel
employé était de même origine dans les trois expériences portées
sur le diagramme. Les trois courbes coïncident, en montrant une
action mininia à la concentration 1.024, au-delà de laquelle
720 VIII^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
l'effet produit sur la précipitation est un retard. 11 faut encore
noter l'action momentanée, singulièrement active, développée à
la concentration si basse de 0.00004, et la cessation brusque
de cette action à la concentration voisine de 0.00008, qui
même peut provoquei' un retard sur la précipitation normale.
Le sulfate d'aluminium présente des faits analogues à ceux
qui ont été relevés dans l'étude de l'action du chlorure d'alu-
minium, mais à l'inverse de celui-ci il ne perd jamais son
action sur la précipitation, dans les limites du diagramme où
agissent les sels divalents. Gomme le chlorure, il présente un
maximum d'action, passager, aux basses concentrations ; la
ligne ponctuée correspond à une variante assez fréquente. La
courbe au-delà de ce point descend brusquement, et l'action
du sel sur la précipitation peut même devenir nulle ; à ce
moment, la tache blanche est très visible en fond, elle n'existe
qu'alors. On l'observe à 0.00004, tandis qu'elle n'existait pas à
o.ooo.ooo.
Revenant à la courbe du diagramme, on constate que pour
les concentrations croissantes, l'action de la solution reprend
graduellement et présente deux niaxima consécutifs à o.oooSa
et à o.oSa. Au-delà de ce point elle devient parallèle à celle
des sels divalents, pour tomber avec elle, quand la concentra-
tion de la solution devient élevée. On voit donc qu'il y a une
sorte de périodicité dans le mode d'action des sels trivalents.
On devra peut-être rapporter, comme j'essaierai de le mon-
trer, à l'influence d'un changement du signe électrique des
particules, la diminution et parfois l'absence de toute action de
la solution sur la précipitation, à certains dégrés de concen-
tration. C'est une question qui mériterait de nouvelles recher-
ches expérimentales, mais nous devons à regret les remettre
à plus tard.
Les courbes que nous venons de dresser nous paraissent
obéir, pour divers degrés de concentration, à la loi qui régit
la coagulation des corps colloïdes. C'est-à-dire que si nous
prenons le pouvoir flocculant de Na Cl comme unité, celui du
sel divalent devra être 32 fois plus fort, et celui du sel
trivalent loaS fois, ou, si l'on appelle C un degré déterminé
de concentration de Xa Cl. les concentrations -5- des sels
divalents, et tt des sels trivalents, devront asfir avec la
' I023 ' »
J. JOLY 721
même intensité. Or, si on se reporte au diagramme des
courbes, on constate qu'en effet, l'action d'un chlorure mono-
valent à la concentration 4-09<J est approximativement équivalent
à celle d'un chlorui'e bivalent à — ^5 = 0.128, et à celle
il'un sulfate ti'ivalent à -- — — = 0.004 ; ^^ plus, le rapport
lies concentrations peut être bien reporté sur la gauche du
diagramme, en conservant cependant sensiblement les mêmes
pouvoirs llocculants, pour les trois catégories de sels. Cette
observation est en accord avec l'opinion que le métal est l'ion
etiectif.
Il faut cependant reconnaître que cette loi ne suiïit pas
à grouper harmoniquement tous les phénomènes observés.
Elle ne s'applique pas également à tous les degrés de con-
centration, comme sufïisent à le montrer à première vue les
formes variées des courbes. Elle ne vaut que comme une
approximation, applicable à certains degrés de concentration ;
elle ne s'applique pas, notamment, au voisinage des points de
rencontre des courbes des divers sels monovalents, divalents
et trivalents, car ici. des concentrations égales amènent des
résultats à peu près identiques. Les points d'action nulle
échappent aussi à cette loi.
Quoi qu'il en soit, il ne demeure pas moins une remarqua-
ble coïncidence des faits avec la théorie. Ainsi, dans les
solutions très concentrées, il n'y a guère, ou pas du tout, de
dilférences entre l'action des sels monovalents, divalents et
Irivalents. C'est même un fait général, si l'on fait abstraction du
cas de Al 2 Cl o- Les solutions ti^ès concentrées, dépassant le degré
o.5i2, agissant d'une façon identique sur la précipitation des
matières en suspension, quelle que soit la conqjosition chimi-
que du sel dissous. Peut-être la viscosité et la densité de ces
solutions entrent-elles en jeu dans ces conditions ; mais les
viscosités relatives des divers sels monovalents, divalents et
trivalents ne sont pas assez distinctes, pour qu'on puisse leur
attribuer ce résultat. Il est plus probable que la cause de l'éga-
lité de llocculation doit, dans ce cas. être cherchée dans un
balancement des effets de la valence par une extrême concen-
tration des i(jns.
Dans cette hypothèse, le parcours des courbes représenterait
les ellets intermédiaires entre deux c(jnccnlrations extrêmes.
^22 VIll'^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
L'une sudisante pour submerger les cllets de la valence, l'autre
trop faible pour que la loi des hasards daclivité ionique ne
s'applique plus, car les effets des charges ioniques ne parais-
sent pas pouvoir s'accumuler. Il y aurait donc des actions
(( restauratives ». Reconnaissons cependant que nos notions
concernant le mécanisme intime de ces phénomènes sont encore
insuffisantes, pour permettre de voir dans l'expression de ces
idées, autre chose que de simples indications. La courbe aber-
rante fournie par AL» CL , les activités extérieures et les points
«l'action nulle des sels d'alumine, suffiraient à nous rappeler
que beaucoup nous échappe encore dans cette étude.
Un point surtout nous paraît devoir être élucidé, celui de
r influence de la densité et de la ténuité des matières en sus-
pension. Il semble évident en effet ({ue ces facteurs ne sauraient
être négligés. Ainsi, j'ai reconnu que quand les matières en
suspension sont plus fines, les courbes sont déviées à droite
du diagrannne ; observation qui tendrait à montrer qu'il faut
une solution plus concentrée pour produire une action donnée sur
un sédiment tin. que sur un sédiment relativement grossier. Il
faut donc prendre en considération la dimension des parti-
cules, pour évaluer leurs chances de rencontre avec les
ions. De même il faudrait aussi tenir compte de la densité
ou du nombre des particules dans un volume déterminé,
puisqu'il influe sur la rapidité de formation de grosses
particules.
Le petit nombre d'expériences réalisées jusqu'ici ne permet
guère d'aller plus loin. On peut encore noter que les diffé-
rences de forme et de nature des particules insolubles essayées,
paraissent sans action appréciable sur les résultats obtenus. Il
est possible que l'assortiment des sédiments dans certains
dépôts marins ait été influencé aussi par les causes qui ont pro-
voqué des différences dans les précipitations des éprouvettes.
Une des particularités remarquables des expériences de
M. Hardy est d'avoir appris les effets différents des acides et
des alcalis sur les particules des corps colloïdes. 11 a donné
la preuve expérimentale directe, que les acides donnent aux
particules colloïdes le caractère électro-positif, et les alcalis
le caractère électro-négatif. Il a montré de plus, que quand
les particules colloïdes sont électro-positives, l'ion effectif est
le radical du sel. c'est-à-dire l'ion électro- négatif. Lorsqu'au con-
traire les particules colloïdes sont électro-négatives, l'ion effectif
J. JOLY 723
est le métal, c'est-à-dire l'ion électro-positif. Prenant ces
résultats en considération, j'ai |)u reconnaître expérimentale-
ment, qne dans une solution acide de K:; SOs la précipitation
se produit plus vite que dans une solution alcaline du même
sel. Si l'ion actif est SC)'," dans le premier cas, et K' dans le
second, les différences de charge ionique sullisent à expliquer
le résultat. J'ai également reconnu que la précipitation
s'effectue plus rapidement dans des solutions alcalines de
Mg CL et de Ba Cl.' que dans des solutions acides de ces
mêmes sels. Ce fait est encore en relation avec un change-
ment de signe dû à l'acidité on à l'alcalinité, car ici le radical
est monovalent et le métal divalent.
On peut encore noter une variation dans la vitesse de
précipitation des particules, dans les solutions acides ne com-
portant pas d'autre électrolyte. et dans les solutions alcalines.
Dans celles-ci, les particules restent parfois indéliniment en
suspension, se déposant beaucoup moins vite c|ue dans l'eau
pure. Dans les solutions acides, au contraire, il y a accéléra-
tion dans le dépôt.
Il est encore bien dillicile actuellement d'esquisser une théorie
adéquate pour le groupement de tous les faits observés relati-
vement à la coagulation des corps colloïdes, l'endosmose
électrique et autres phénomèmes connexes. On a déjà inter-
prété un certain nondjre d'entre eux, et non sans succès, en
supposant lexistence de couches électriques répulsives. On ne
peut dire si l'existence de semblables couches devrait être
attribuée à quelque source inconnue de séparation électrique
agissant à la limite des liquides et des solides, ou plus simple-
ment, à des arrangement et aggrégation d'ions sous linlluence
d'une tension superficielle dissymétrique. Le fait que des bulles
de gaz prennent part à l'endosmose électrique, et possèdent
par conséquent une couche électrique interne, aussi bien que
des j)articules solides ou liquides en suspension, tendrait à
montrer que la présence d'un solide, sec ou mouillé, n'est pas
indispensal>le au phénomène, mais que celui-ci dépend, au moins
en partie, de l'existence d'une surface limite liquide ou de forme
courbe acentuée. Ajoutons que les expériences de MM. Reinold
et Uïuker (i) sur la résistance de lames de savon, laissent inex-
pliqiu' un degré anormal de conductibilité, auquel ou pouri-ail
(1) Fhil. Trans. 1893, p. iJUli.
J24 VIIl« CONGRÈS GÉOLOGIQUE
jipparemiuent altcindi'e par ragrégation superficiclh* des ions.
Dans cette inteqjrétation, lliydroxyle constituerait iiabituel-
lement l'ion interne, attendu qu'en général dans les phénomènes
de ce genre (endosmose électrique, ellets électriques développés
par le mouvement de l'eau dans les tubes fins, ellets de contact
de métaux et de l'eau pure), c'est la couche interne qui est
normalement électro-négative. Mais que cette hypothèse ionique
soit ou non admissible, il faut cependant en outre, l'aire encore
intervenir quelque rétention superficielle d'ions, pour com-
prendre les données expérimentales.
Si la particule est électro-négative, nous supposons que des
ions positifs agissent sur cette couche interne, en se com-
binant avec l'hydroxylc, ou en apportant de l'électricité
positive. Il semble que parmi des ions monovalents positifs.
Ihydrogène. se distingue, quant à ses ellets, par sa grande
vélocité ionique et par sa capacité de combinaison avec l'hy-
droxyle, le fixant pour ainsi dire dans une combinaison
faiblement ionisée. D'autre part, parmi les ions monovalents
négatifs, H-O se distingue aussi par sa plus grande vélocité
ionique, et par sa propriété de renverser l'équilibre des ions
positifs et négatifs existant habituellement dans l'eau pure.
Dans ces conditions, l'action essentielle des acides et des
alcalis consisterait à apporter H et H-O. Ils neutralisent, quand
c'est un acide, la couche interne, si elle est négative ; et même
la changent de signe par l'agrégation des ions positifs à la
surface — si on suppose l'existence d'une tension superficielle
retenant l'ion. Ils produisent les effets opposés, quand c'est
un alcali, l'hydroxyle négatif, constituant alors l'ion actif.
Dans l'un et l'autre cas, nous attribuons aux acides la dimi-
nution d'une couche électrique interne négative, ou son chan-
srement, et aux alcalis, le renforcement de la couche interne. Le
premier effet peut hâter la précipitation, et le second la
retarder, comme l'apprend l'observation.
Si Ion vient à comparer les quantités requises pour pro-
duire la coagulation dans les expériences de M. Hardy, avec
celles qui seraient théoriquement nécessaires dans l'hypothèse
que la neutralisation d'une couche interne négative est la
condition essentielle de le coagulation (ou de la flocculation)
dans le cas de particules normales électro-négatives, et celle
d'une couche interne positive dans le cas de particules élec-
tro-positives, on découvre entre elles un accord remarquable.
J. JOLY 72D
Ainsi, les effets des acides sur des particules électro-néga-
tives devraient varier proportionnellement à la valence de
l'acide. Or M. Hardy a trouvé, dans ses expériences sur le
mastic-^omnie colloïde, que HGl doit avoir une concentration
de I gramme équivalent en 260 litres, tandis qu'il suffît à
H2 SO4 de I gramme équivalent en 4^0 litres, pour produire
des coagulations équivalentes. Les sels agissent par leur
ion positif, et c'est ce que montrent les résultats acquis :
Mg SO4 (i en 68). Ba GI2 (i en 86), Na Cl (i en 8). Ne SO4
(i en 8). Les alcalis monovalents peuvent très bien n'avoir
aucune action coagulante, apportant dans H-O, un ion négatif
plus actif que leur ion monovalent positif. Ainsi NH4 HO n'agit
pas sur la coagulation, tandis que KHO et Na HO, qui n'ont
pas d'action sur la gomme, agissent un peu sur l'or colloïdal.
Quand toutefois il s'agit d'un alcali bivalent, le métal doit préva-
loir : et en réalité Ba (HO).- agit dans la proportion de i en 40. 8.
Quand les acides agissent sur des particules électro-posi-
tives — c'est-à-dire qui ont une couche interne positive. — l'action
des électrolytes peut être très différente. Leur effet sera très
faible si cet acide est monovalent, puisqu'il n'a plus ici
l'avantage de la grande vélocité ionique de leur ion H. S'il
est bivalent, leur radical, en vertu de la loi du carré et
du cul)e. devra être très actif. M. Hardy trouve que HCl et
HNO3 nécessitent des concentrations de i en 1.8 pour pi^oduire
les mêmes effets de coagulation que Hi^ SOi en proportion de
I en 1000. Les sels, dans ce cas, agissent par leur ion négatif
et l'effet sur la valence peut s'exprimer de la façon suivante :
Ko S O4 (i en 3200), Ba CI2 (i en 6), Na Cl (i en 20). Les alcalis
doivent agir puissamment en raison de leur hydroxyle, et leur
action doit croître avec leur valence ; et il arrive en effet que
Ba (HO)2 en proportion de i en 2000 est aussi actif que NHO
en proportion de i en 1000.
n faut probablement attrii)uer aux déplacements chimiques
complexes, qui président à la solution dans l'eau de sels acides,
tels que les sidfates et les chlorures d'abunininm. les carac-
tères anormaux de leur effet sur la coagulation Ils peuvent,
en effet. f(uand ils dépassent une certaine concentration, et eu
ég rd à la charge relativement élevée des ions trivalents, ren-
v^erser le signe des nialières en suspension, en développant
de nouvelles conditions de répulsion ; quant au chlorure, où
il n'y a (|u'un ion monovalent de signe opposé, le développe-
726
VIII« CONGRES GÉOLOGIQUE
ment de ces nouvelles conditions peut préserver les particules
en suspension et expliquer de la sorte le retard observé. Il
peut se faire également pour le sulfate, ([ue l'action de lion
trivalent. non compliquée d'effets de renversement, soit la
source principale des effets observés aux liasses concentrations.
Dans tous les cas, les particules voisines adhèrent, con-
formément à la théorie, quand les conjonctions accidentelles
des ions amènent une neutralisation. Il semble cependant, du
moins pour la flocculation. que l'union peut se produire, sous
l'influence d'un rapprochement mécani(iue. Ainsi, on constate
([ue les matières en suspension. t|uand elles existent en abon-
dance, se déposent plus vite, et offrent une apparente floccu-
lation, quand on les secoue ou les mélange brusquement ;
mais on ne peut, dans ce cas. obtenir de clarification com-
plète du liquide. Quand le contact entre particules s'est pro-
duit, il doit se maintenir en raison de la tendance des moindres
surfaces (la production des surfaces déterminant une dépense
d'énergie). L'influence de l'agitation sur la flocculation a dû
influencer par conséquent la formation des sédiments.
Les observations précédentes, quelque incomplètes et insuf-
fisantes qu'elles soient, suflîsent cependant à apprendre que le
mécanisme intime de la sédimentation est réglé par les lois
de la physique moléculaire, de la chimie et de l'électricité.
Il devient hasardeux d'aller actuellement plus loin dans cette
voie, puisqu'on ne saurait émettre que de simples spéculations-
Il semble établi par l'influence des valences sur l'action pré-
cipitante des sels, même en présence de complications secon-
daires, que l'ionisation des dissolutions salines règle leur
action sur la précipitation. Les solutions contenant des
molécules non ionisées, comme celles du sucre de canne ou
de raisin, ne produisent en effet aucun efl'et sur la précipi-
tation, à part un petit retard, attribuable à la viscosité,
quand elles sont très concentrées.
Si enfin, nous cherchons à appjiquei" ces données à la
géologie, on est frappé de leur importance. Nous voyons,
comme nous l'annoncions en débutant, que la distribution des
sédiments marins serait toute autre qu'elle n'est, sans l'inter-
vention des charges ioniques dans la flocculation et la préci-
pitation des troubles en suspension. Sans elle, le Gulf-stream
qui traverse l'Atlantique dans une période de 80 à 100 jours,
aurait pu transportei' les boues du Mississippi sur les côtes
JOLY
727
occidentales d'Europe. Sans l'influence des électrolytes. les
continents formés essentiellement de débris élastiques marins,
n'auraient pas admis les accumulations de sédiments qu'on y
observe, et leurs altitudes actuelles s'en seraient ressenties.
De nos jours, l'océan contient en solution les principaux sels
suivants, en gramme-molécules et gramme-équivalents par kilog :
NaCl.
Mg eu
Mg SOi
GaS04
K2 SO4
GRAMME-MOLECULES
0.472
0.040
0.014
0.009
o.oo5
GRAMME-EQUIVALENTS
o 472
0.080
0.028
0.018
O.OIO
La comparaison de ces chillVes montre, d'après la loi du
carré et du cube, que Mg Cl.- se trouve dans l'eau de mer
avec un plus grand pouvoir coagulant que Na Cl : que
Mg SO4 ne lui est qu'un peu supérieur, en raison de son
inonisation inférieure : et que Ca SO4 a un pouvoir supérieur
à celui de Na Cl, si l'on attribue à Ca SOi un coefticient
d'ionisation un peu inférieur à celui du Na Cl présent.
Les expériences comparatives, faites sur des solutions
salines ditïérentes, aux degrés de concentration précités,
apprennent que ces sels se classent dans l'ordre suivant,
relativement à leur activité (locculante : Ca SOi en première
ligne, puis Mg SOi Mg CL , Na Cl à peu près égaux, et
K2 SO4 à peu près sans eûét.
Mais dans la nature, on est en présence d'électrolytes
mélangés. Or MM. Picton et Linder ont trouvé que les actions
coagulantes de mélange de sels du même groupe de valences,
s'ajoutaient, tandis que ces actions ne s'ajoutaient plus, quand
on faisait intervenir des doses de sels de valences dilférentes. Jai
reconnu que dans des proportions équi-llocculantes, le mélange
de Mg CL à Ba CL' était plus actif, que celui de Mg CL' à
Na Cl. L'efl'et inhihitoirc signalé par MM. Piclon et Linder
(1. c, p. 67), serait donc ici reconnaissable. Il est probable
que de semblables eflets inhibitoires influencent aussi l'activité
propre des électrolytes répandus dans la mer.
Les |)etites quantités des métaux entraînées, d'après
MM. Picton et Linder, par les particules colloïdes, doivent éga-
lement être [)riscs en considération dans l'étude des sédimenta-
tions. Il Aiut leur attribuei- les ions des valences les plus élevées.
728 Vllie CONÇUES GÉOLOGIQUE
Il fait aussi remarquer, à ce propos, que les effets coagula nts des
ions sur les hydrates d'aluminium sont probablement plus ou
moins causes de l'absence de sels d'aluminium dans la mer.
D'autres phénomènes de la sédimentation trouvent encore
ici leur explication. Ainsi on peut attribuer la compacité plus
grande des sédiments marins, aux actions flocculantes développées
par l'activité électrique des ions en déchargeant ou neutralisant
les couches électriques répulsives : La production de cette com-
pacité entraîne diverses conséquences. Ainsi, si on vient à
secouer une éprouvette renfermant un dépôt flocculé. dérivé
d'une solution saline, on verra qu'il est impossible de faire
reprendre à ces flocons leur état pulvérulent primitif. On ne
peut donc reproduire mécaniquement le phénomène inverse de
la flocculation. C'est une raison pour laquelle les sédiments
ballotés par les vagues dans les estuaires marins, arrivent à
se redéposer avec une si grande rapidité. Ce fait a dû contri-
buer à diminuer la dissémination lointaine des sédiments.
Les causes qui président aux sédimentations dans la nature
sont multiples, elles varient avec la grosseur des sédiments.
On peut les répartir de la façon suivante :
1 . — Sédiments à gros grains, les grains étant trop gros
pour qu'il puisse se produire de flocons. Le dépôt, dans ce
cas, est soumis aux seules lois de la pesanteur, agissant indé-
pendamment sur les divers grains ; il s'opère plus rapidement
dans l'eau douce, que dans l'eau salée.
2. — Sédiments fins, à grains suflisamment gros, pour qu'ils
se déposent lentement dans une eau douce tranquille. Le dépôt,
dans ce cas. est accéléré dans les eaux marines par le déve-
loppement des flocons.
3. — Sédiments très fins, assez fins pour rester indéfiniment
en suspension dans une eau douce à l'état de repos. La pré-
cipation se produira alors dans les eaux marines, déterminée
par la seule influence des actions ioniques.
Entre ces trois cas. il y a naturellement tous les intermé-
diaires. Nombre de grès doivent uniquement leur formation à
la pesanteur : mais la flocculation a pu intervenir plus ou
moins dans la formation des grès à grains fins. La plupart
des argilites. schistes et phyllades ont été formés sous l'influence
des actions considérées dans ce mémoire.
l'i\)
PRÉSENTATION
DE LA CARTE GÉOLOGIQUE DE LALGERIE
(3e ÉDITIOX). .
par M. E. FICHEIR
J'ai riiouneur de présenter au Congrès Liternational, au
nom de M. Pouyanne, hispecteur général des Mines. Directeur
du Service Géologique de l'Algérie, la troisième édition de la
Carte géologique de cette contrée, à réchelle du 800.000e.
Cette CaiHe, établie sur les 4 feuilles de l'État-Major, oll're
un résumé de l'état actuel de la géologie algérienne , et
comporte, relativement à l'édition précédente, un ensemble de
rectifications d'une importance assez réelle, en même temps
(fue le comblement d'assez de lacunes, pour justifier la sup-
pression du terme de « provisoire » appliqué aux Cartes
d'ensemble antérieurement publiées. Il est bon de l'appeler en
quelques mots les grandes étapes des progrès réalisés dans
nos connaissances sur l'Algérie.
La première édition provisoire de la Carte générale au
800. ooo', publiée en 188 1, se composait de deux parties :
l'une comprenant les départements d'Alger et d'Oran, préparée
[)ar les soins de MM. Poniel et Pouyanne, l'autre renfermant
le département de Constantine, établie par M. Tissot. Malgré
de nombreuses lacunes et des limites souvent indécises, ces
caries présentaient pour la première fois un ensemble, dessi-
nant les grandes lignes stratigraphiques, et servaient de canevas
aux travaux ultérieurs.
En 1889. à l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris,
une deuxième édition provisoire , rectifiée et unifiée par
MM. Pomel et Pouyanne. réalisait des progrès consid('M-ables.
en restreignant de plus en phis les lacunes et en établissant
dans la série sédimentairc la succession des divisions strati-
graphiques en harmonie avec les classifications adoptées.
La carte actuelle a été établie d'après les travaux eflcclui-s
73o Vine CONGRÈS GÉOLOGIQUE
de 1890 à 1900 par les collaborateurs, qui se sont efTorcés,
chacun dans la région qui leur a été spécialement confiée,
de combler les lacunes, et de rectifier les interprétations
antérieures basées sur des observations rapides, que l'absence
ou la défectuosité des Cartes topographiques, aussi bien que
les difficultés de parcours, avaient rendues forcément très
sommaires. C'est grâce à la réunion de ces travaux, joints aux
documents précédemment constitués par nos devanciers, au
premier rang desquels se placent Pomel et Tissot, que nous
pouvons offrir aujourd'hui, avec cette carte, une unité suffi-
samment précise pour la géologie générale de l'Algérie.
CoLLABOiîATiON, — Chacuu des Collaborateurs a fourni à
cette œuvre une part importante, tant par des études régionales
que par des recherches détaillées sur des questions spéciales
de stratigraphie et de tectonique. Les diverses régions sont
devenues de jour en jour plus accessibles à l'investigation,
et les études précises ont été rendues abordables grâce à la
publication progressive des feuilles de l'Etat-major au So.ooo"
pour le Tell, au 200.000'= pour les plateaux et la cliaine saha-
rienne : nous en souhaitons le prochain achèvement.
M. Blayac a été chargé de la révision d'une partie de la
province de Consfanfine. dans la région de Guelma et le
bassin de YOiied-Cherf: il a étendu ses études aux régions
voisines de Soukahras. de Tébessa et d'Aïn-Beida. et a fourni
de nombreuses rectifications sur différents points de la
Province. Ses travaux se sont portés principalement sur le
Crétacé et l'Éocène, et ont donné une contribution importante
à l'étude du Trias.
M. Brivefi s'est occupé d'une façon toute spéciale et avec
une activité digne des plus grands éloges, de la bordure du
Bassin du Chêlif et de la chaîne du Dahrn. depuis la région
de Médéa jusqu'à la plaine de rHal)ra. Les terrains néogènes,
qui ont fait l'objet de ses recherches détaillées, lui ont fourni
des documents précieux pour la classification, mais les ques-
tions se rattachant à la stratigraphie et à la tectonique des
terrains secondaires de la chaîne littorale ont obtenu également
d'importantes solutions.
M. Flamand a consacré de longues et patientes recherches
à l'étude des terrains secondaires du Sud-Oranais. depuis la
région de Sa'ida jusqu'au Sahara. Les chaînons des Plateaux
E. FICHEUR 731
Oranais, et toute la chaîne des Ksour, depuis rextrémité occi-
dentale du Djebel-Amour jusqu'à la frontière marocaine, lui
ont donné des résultats nouveaux et fort intéressants sur le
Jurassique et le Trias. Il a su conduire à bonne fin les tracés
géologiques qui ont permis de modifier d'une fa(,on radicale
la carte de ces régions, à peine entrevues avant lui. En outre,
les dépôts alluvionnaires des Bassins des Gliotts Oranais oui
été l'objet d'une classification nouvelle, qui a été appliquée à
une grande partie du Sahara-Oranais.
M. Gentil a conduit d'une façon remarquable ses études sur
les régions volcaniques d'Aïn-Temoiichent et de la Basse-
Tafna. en étendant ses investigations aux terrains tertiaires
de ce Bassin jusqu'au voisinage de Tlemcen. Il a poursuivi
ensuite de proche en proche ses recherches aux environs
d'Oran, dont les terrains schisteux ont reçu une interprétation
nouvelle. Une contribution importante a été apportée par ses
études à la question des terrains triasiques. Dans le dépar-
tement (M Alger, il a obtenu des résultats intéressants dans
la région de Miliana.
M. Repelin a entrepris l'étude du massif important de
V Oiiarsenis . dont les terrains crétacés et tertiaires, depuis
la région de Teniet-el-Had jusqu'à la Mina ont été méthodi-
quement classés. Ses travaux ont amené des modifications
très notables dans la Carte de ce massif, notamment pour
toute la partie méridionale, par le développement, inconnu
jusqu'alors, des terrains éocènes et miocènes.
M. Hitler a mené à bonne fin l'étude stratigraphicjue et
tectonique de la partie centrale de l'Atlas Saharien, compre-
nant le Djebel-Amour et les Monts des Oaled-NayU entre
les Plateaux d'Alger et le Sahara de Laghouat. Ses tracés
géologiques ont mis en relief, d'une façon très claire , la
structure régulière de ces chaînons, et amené quelques modi-
fications relatives aux terrains jurassiques.
M. Joly, dans une collaboration récente, a fourni des
documents nouveaux sur la région de Chellala. et une partie
des Plateaux d'Alger.
Enfin, poui- ma part, tlans le Département d'Alger, j'ai
cherché à débrouiller la tectonique si complexe du massif de
Blida, et je me suis oc-cupc'^ de la région de Médéa et des
monts du Titteri. Dans lEst, j'ai étudié le Bassin de Cons-
I (lutine et établi la classification des assises oligocènes ; la
732 VIII' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
révision de la région de Batna et du massif de VAiirès a
donné lieu à une étude tectonique. Ma tâche a eu principa-
lement pour but la rectification, en diverses régions, des
attributions stratigraphiques et de nombreuses questions de
détail rendues abordables par les documents cartographiques
récents.
Modifications principales. — De vastes régions, dont la
géologie avait été à peine ébauchée jusqu'alors , ont été
l'objet d'une transformation complète ou de rectifications pro-
fondes qui leur donnent un aspect entièrement nouveau sur
la carte ; je citerai en particulier la chaîne saharieime, dans
les parties centrale et occidentale, les plateaux oranais et
algériens. Sur d'autres points, bien que des modifications ne
s'appliquent qu'à des surfaces plus restreintes, elles n'en ont
pas moins la i)lus grande importance. Les tracés actuels
éclairent d'une façon précise les grandes lignes directrices de
l'orographie générale.
Au point de vue stratigrapliique, les données nouvelles
les plus saillantes ont trait à la reconnaissance des terrains
anté-jurassiques, principalement <lu Trias, et aussi des forma-
tions oligocènes continentales aussi bien dans le Tell que
dans la cliaîne saharienne, et au Sahara.
Ces principales modifications seront indiquées en suivant
la série des formations géologiques.
I. Schistes ancikxs : Archéen et Précambrien. — La série
des schistes cristallins et des schistes argileux plus ou moins
détritiques, se trouve étroitement unie dans les massifs anciens
de la zone littorale depuis le Bouzaréa (Alger) jusqu'à Bône,
en sorte qu'il paraît rationnel, au point de vue descriptif, de
réunir dans un même groupe ces deux systèmes :
1° Sy.stènie Archéen : Scliistes cristallins ; micaschistes,
gneiss granulitiques, calcaires cristallins et schistes micacés.
2° Système Précambrien : Schistes argileux et phyllades
avec quarzites et conglomérats ; schistes granulitisés et cal-
caires cristallins. — Ces assises ont été séparées de l'Archéen
dans une partie des massifs de la Kabylie et de Djidjelli.
Aucune indication ne permet jusqu'ici d'assigner un âge à
ces schistes , qui représentent peut-être un ou plusieurs
termes de la série primaire ?
E. FICHEUR 733
II. Terrains Primaires : i» Système Silurien? Sc/iisies et
quarzites des Traras. — De nombreux lambeaux de cette
formation ont été reconnus, jalonnant une longue traînée
depuis la frontière marocaine (Garroul)an) jusqu'au massif de
Blida, le plus fréquemment en rapport avec les pointements
de calcaires liasiques qui bordent la dépression du Chélif, à
TEst d'Orléansville : le ïémoulga, le Doui, le Zaccar en
présentent des aflleurements importants ; dans le massif de
Blida on retrouve ces schistes, avec les mêmes caractères que
dans les Traras, développés sur une grande puissance dans
Taxe principal {Schistes de la Chiffa).
Ces assises paraissent jusqu'ici dépourvues de fossiles, en
sorte que leur attribution à l'un des termes de la série pri-
maire reste hypothétique ; par leur faciès, ces schistes rappellent
le Cambrien de la Montagne-Noire. Ils sont, d'autre part,
entièrement distincts des schistes précambriens, dont ils se
montrent complètement indépendants. Les lambeaux, éclielonnés
suivant la dépression du Chélif, paraissent les témoins d'une
ancienne chaîne, démantelée avant le Crétacé.
a» Sj^stème Permien ; Poiidingues et schistes du DJebel-
Kaha7\ — Nous attribuons au Permien, suivant lopinioii
ancienne de Poniel, les poudingues et grès grossiers rouges
et ferrugineux, surmontés de schistes violacés et verdàtres,
qui sont le mieux caractérisés au Djebel-Kahar (Montagne
des Lions d'Oran), et à l'Ouest des Traras (poudingues des
Beni-Menir de M. Pouyanne). Par le fait d'une superposition
anormale, les conglomérats surmontant, sur le liane sud du
Djebel-Kahar, les schistes d'Oran, avaient été attribués au
Trias ou à l'Infralias dans la carte de 1889 ; ils sont en
réalité nettement inférieurs à ces schistes reconnus depuis
comme jurassiques et infra-crétacés.
C'est par analogie avec le Permien du Var que nous
plaçons dans ce système ces assises détritiques qui se montrent
du reste indépendantes des couches triasiques, sauf en un
point de la région de la Tafna, où l'on a reconnu un très
petit lambeau qui paraît bien antérieur au Trias. Plusieurs
témoins importants de cette formation ont été reconnus, tou-
jours compris, comme dans les Traras, entre les schistes silu-
riens et le Lias ; d'abord à Garrouban, schistes violacés, puis à la
Cascade de Tifrit (Saida) et enfin au Djebel Doui et au Zaccar.
Ces relations indiquent dans la série primaire, les mêmes
^34 VIII'" CONGRÈS GÉOLOGIQUE
lacunes, dans toute cette zone (lui s'étend sur la moitié occi-
dentale de l'Algérie.
m. Terrains Secondaires : 1° Système Triasiqiie : L'attii-
jjution au Trias des pointemcnts gypso-salins, avec leur cor-
tège d'argiles irisées, de cargneules. souvent accompagnés
de roches ophitiques, qui existent en si grand nombre dans
toutes les régions, montagnes du Tell , plateaux et chaîne
saharienne, est maintenant démontrée par la présence des fos-
siles, découverts au Ghettaha (Constantine) par M. Goux. et
sur quelques points dans lEst (Soukahras) (MM. Blayac
et Gentil) et dans l'Ouest (Ain-Nouïssy, près Mostaganem)
(M. Flamand). En outre les relations stratigraphiques ne peu-
vent laisser aucune hésitation pour les lambeaux de la Tafna
et du Sud-Oranais.
des importants résultats sont une des heureuses consé-
quences de la Réunion de la Société Géologique de France
en Algérie en octobre 1896 : c'est sous l'impulsion donnée par
M. Marcel Bertrand que les recherches détaillées ont mis hors
de doute l'existence du Trias, jalonné par ces pointements
dont l'arrivée au jour au milieu de terrains de tout âge laisse
encore subsister plus d'une énigme.
Nous avons rattaché à ce terrain, les masses de sel gemme
(Rochers-de-Sel), si curieuses des Plateaux et de l'Atlas saha-
rien.
Les lambeaux les plus importants se trouvent indiqués
dans l'Est de la province de Constantine. à Soukahras, au
Djebel Zouabi, sur les Plateaux d'Aïn-Yagout (M. Blayac).
dans la région de Chellala (M. Joly), dans la Tafna (M. Gentil),
au sud de Relizane (M. Brives) et dans le Sud-Oranais
(M. Flamand), où ces affleurements apparaissent au centre de
dômes elliptiques, dont les lianes sont formés par l'un des
termes de la série jurassique et même par l'Infrà-Lias (Djebel
Malah).
A Soukahi'as, les argiles irisées et cargneules sont liées
intimement à la partie supérieure à des calcaires à Mytilus.
paraissant se rapporter à l'Int'rà-Lias.
Les schistes d'Oran, désignés antérieurement comme triasi-
ques, appartiennent au Lias supérieur et à l'Oxfordien ; ceux
du massif d'Arzeu doivent être attribués en majeure partie au
Xéocomien.
E. FICHEUR 7*35
2° Système Jurassique : A. Série liasique : L'Infrà-Lias
a été reconnu à Tilrit (Saïda) par M. Flamand ; il est
caractérisé par des dolomies, calcaires siliceux et grès à
Gardinies , surmontés des calcaires à spiriférines du Lias
inférieur. Des assises analogues existent à la base du Lias,
et au-dessus du Trias au Djebel-Malah de Naàma (Sud-Oranais).
L'importance de ces lambeaux a paru nécessiter une dis-
tinction en laveur de ces assises.
Le Lias intei'ieur et moyen, composé de calcaires massifs
plus ou moins siliceux, que surmonte le Lias supérieur formé
de marno-calcaires et petits bancs calcaires souvent très fossi-
lifères, joue un rôle de premier ordre dans la constitution
des chaînes saillantes du Tell. Outre les zones précédemment
connues, la carte signale une série de pointements calcaires,
accompagnant généralement les schistes siluriens dans les chaî-
nons saillants de la ligne du Chélif. Ces lambeaux commencent
au sud dOrléansville, s'échelonnent vers l'Est par le Témoulga,
les collines des Attafs, le Doui, le Zaccar, et se retrouvent
disséminés en grand nombre dans le massif de Blida.
La zone calcaréo-dolomitique, attribuée anciennement au
Dogger, dans la chaîne du Touggour (Batna), se rapporte éga-
lement au Lias, d'après la découverte de fossiles, faite dans
lune des excursions de la Société Géologique en 189G ; il en
est de même de la zone axiale du Bou-Thaleb,
Dans le Sud-Oranais, le Lias supérieur, très fossilifère à
Ain-Ouarka, occupe de longues et étroites bandes au Djebel-
Malah, et à la base des dolomies de la chaîne du Djebel
Antar-Guettar (M. Flamand).
B. Série Jurassique. Divisée en trois groupes : Dogger,
Jurassique mojen du Callovien au Séquanien inclus ,
Jurassique supérieur. — Ges divisions ne pouvaient pas
être appliquées d'une manière uniforme par suite de la
grande diversité des faciès de la série jurassique. Nous avons
maintenu, pour le massif de Saida-Tlemcen, les quatre divi-
sions antérieurement établies d'après des caractères lithologi-
ques bien tranchés, en séparant l'Oxfordien, des assises gré-
seuses du Séquanien qui s'y rattachent insensiblement. Les
limites ont été modifiées par les études récentes qui ont fait
reconnaître comme Grétacé une partie du nuissif entre Saïda
et Daya, de même qu'à l'Est de Frenda. Dans la région de
Ghellala, les difïéreuts étages depuis le Dogger ont été dis-
^36 VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE
tingués (M, Joly), mais rextension indiquée précédemment a
été très l'éduite par la reconnaissance du Crétacé dans le
Djebel Kosni.
Dans le Saliel d'Oran, une partie des schistes qui paraissent
inférieurs au Lias par suite de déversement, a été attribuée
à rOxl'ordien traprès la découverte de fossiles faite par
M. Doumergue. Par analogie, des couches analogues dans le
massif des Traras ont subi la même attribution.
Dans la province de Gonstantine. la faible extension en
largeur des bandes jurassiques de la chaîne du Touggour
(Batiia), a conduit à les réunir en une seule zone. Plu-
sieurs aflleurements de calcaires dolomitiques du Djebel Mes-
taoua, attribués antérieuremenl au Jurassique, ont été rattachés
au Néocomien.
Dans le Sud-Oranais, les assises jurassiques jouent un
rôle de plus en plus important en avançant vers l'Ouest et
le Nord, et dessinent les axes principaux. En dehors de
quelques îiones nettement attribuées au Bathonien par de belles
séries de fossiles (M. Flamand), la série jurassique jusqu'au
Séquanieu inclus, se compose d'assises de faciès semblable,
grès et calcaires gréseux, peu fossilifères, et dont la limite
supérieure est indiquée par le Kimeridgien fossilifèi'e de Géry-
ville. — G'est à ce groupe supérieur que nous continuons à
attribuer les axes jurassiques des chaînons du Sud-Algérien.
^■^ Sj'stème Crétacique. — A cause de rimportance des
fornuitions crétacées eu Algérie, la division en trois groupes
a été conservée, parce que chacun d'eux correspond à un
ensend^le de caractères lithologiques bien tranchés, et que les
tlillérents étages, nettement délimités dans les chaînons de
lAtlas Saharien, dessinent de la manière la plus expressive
la structure des diverses sections orographiques. Pour la
majeure partie de la chaîne Saharienne, dans le Sud-Algérien
et le Sud-Oranais, nous avons jugé utile d'établir une subdi-
vision dans la série infracrétacée, en séjjarant l'assise des grès
albicns (grès à dragées de Poinel), dont l'influence est si
remarquable, par son développement, sur le relief et la cons-
titution générale du pays.
A. Série Infvacrétacique. — A Fexception de la séparation
indiquée pour les grès albiens de la chaîne Saharienne, la
série infracrétacée comporte les termes du Néocomien, de
E. FICHEUK 787
lAptien et de l'Albien, dans le Tell, où la division en étages
n'est pas toujours facile. L'analogie de faciès de l'Albien
argilo-gréseux avec l'Aptien, et même avec certaines assises
du Néoconiien. a conduit à séparer cet étage de la série
niédio-crétacée, à laqiielle il avait été réuni dans l'édition
antérieure, leur distinction étant très nette par le changement
aI>solu de faciès.
13. Série Médio-crétaciqae. — Le Crétacé moyen comprend
le Gënomanien et le Turonien, constitués par des assises de
marnes et calcaires ; ces derniers jouent un rôle saillant dans
l'orographie.
C. Série Suprà-crétaci(jiie. — Un ensemble d'assises
de marnes et de calcaires, à faciès variés dans le Tell ou
dans la Chaîne saharienne, comprend tous les termes du
Crétacé supérieur, du Santonien au Danien. L'assise supérieui'e
qui termine le Crétacé sur le littoral, à l'ouest de Bougie,
est formée d'argiles et grès, rapportés au Maestrichtien.
D'importantes rectitications ont été établies dans la distri-
bution des assises crétacées. Dans le Tell, le massif de
Miliana, l'Atlas Métidjien. le massif de l'Ouarsenis ont été
profondément modifiés dans leur aspect géologique.
Le Tell des provinces de Constantine et d'Oran a donné
lieu également à des changements notables, dans la répartition
des étages.
Dans la chaîne saharienne. Sud-Oranais, et Sud-Algérien,
grâce aux études méthodiques, les lignes orogéniques sont
nettement dessinées, et se trouvent en harmonie avec les
grandes zones de la partie orientale (Aurès, etc.).
IV. Terrains tertiaires. — ï° Système Eocène. A. Eocène
inférieur = Paléocèiie. — Les limites de ce groupe ont
été rectifiées dans la majeure partie de la province de Cons-
tantine. où les recherches sur les terrains à phosphates ont
donné lieu à des études détaillées (.M. Blayac). Des modifica-
tions concernant la séparation avec le Crétacé su[)érieur ont été
faites dans une grande étendue du Tell Constantinois.
Dans la région médiane, l'extension de l'Eocène inférieur
a été reconnue sur tout le liane sud du massif de l'Ouarsenis
(M. Repelin) se poursuivant dans la région oranaise, Bel-Abbès
et Tafna (M. Gentil). La grande zone s'étend ainsi de la fron-
r,38 VIll^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
tièi-e mai'ocaiiie à lextréinité de la Tunisie, avec des lacunes
très réduites, dues principalement à la transgression miocène.
La limite septentrionale atteint le bord de la plaine du Ghélif.
et s'applique au Xord de Gonstantine au massif ancien.
B. Eocène nioj-en. — Les limites de la zone étroite de
la Kabylie et des lambeaux qui jalonnent cette série dans
la région littorale à la bordure du massif ancien nont subi
que des modifications sans grande importance.
G. Eocène supérieur. — Les argiles et grès à t'ucoïdes,
classés dans cette série, paraissaient, sur la carte de 1889,
limités du côté de lOuest par une ligne qui restait à l'Est
du méridien d'Alger. La reconnaissance que nous avons faite
de ces terrains vers l'Ouest, d'abord dans la région de Boghar,
puis dans celle des Matmalas et de Teniet-el-Hàd, a été com-
plétée par les observations de M. Repelin, indiquant l'extension
de l'Eocène supérieur dans la partie Xord du massif de
l'Ouarsenis jusqu'en bordure de la plaine du Ghélif (Oued-
Fodda, Oued-Riou).
De récentes observations avec M. Brives nous ont fait
reconnaître l'existence des grès de cette série dans la région
littorale, à l'Ouest de Tenès, sur le versant 'Sovd du Dahra.
Enfin, dans l'Ouest, M. Gentil a signalé la présence de cette
formation dans le chaînon du Sebà-Ghiouk, à l'Est de la
ïafna. Ges diverses constatations de l'Eocène supérieur dans
l'Algérie occidentale permettent de jalonner vers le Maroc, le
prolongement de cette formation, à laquelle devra probable-
ment se rattacher la zone des grès et argiles à fucoïdes de
Tanger (Goquand).
Sur toute l'étendue de la région tellienne en Algérie et en
Tunisie, où nous avons pu l'observer au Sud du Zaghouan,
cet étage de l'Eocène supérieur, que nous avons distingué
sous le nom de grès de la Medjana, présente un faciès abso-
1 u ment uniforme .
Quant à l'étage supérieur, grès de Xumidie, réuni au
précédent sur la carte au 1/800.000% il occupe une surface
bien plus restreinte, limitée à la région littorale de la Pro-
vince de Gonstantine, et ne parait pas dépasser à l'Ouest
l'entrée de la Kabylie (Ménerville).
2° Système oligocène. — Nous avons distingué dans ce
groupe la formation marine et les dépôts d'origine continen-
E. FICHEUR ^39
taie, dont limportant développement constitue l'une des modi-
fications les plus apparentes de cette carte.
A. Oligocène marin. — Les dépôts marins, qui parais-
sent devoir se rapporter au Tongrien. sont confinés dans
la zone littorale de la Kabylie (poudingues et grès de
Dellys). Nous continuons à y rattacher les lambeaux d'assises
détritiques disséminés en qxielques points élevés de la chaîne
des Babors, depuis la vallée de la Soummam jusqu'au flanc
du Tamesguida.
B. Oligocène continental. — Cette formation lacustre
et alluvionnaire comprenant, à la base une assise d'argiles
gypseuses à hélices dentées, et au sommet une puissante
série de couches détritiques, conglomérats, grès et argiles, de
coloration rouge parfois très accentuée, occupe de vastes sur-
faces dans les diverses régions de l'Algérie. Elle est repré-
sentée surtout dans les grandes dépressions, vallées anciennes
et cuvettes comblées par les alluvions de l'époque aquita-
nienne. Les témoins isolés, parfois à de grands intervalles,
indiquent l'extension de ces dépôts principalement dans la région
des Plateaux et les Chaînes sahariennes. Les relations avec
le Miocène inférieur marin ne laissent aucun doute sur
l'attribution de la majeure partie des lambeaux indiqués.
Dans l'Est, le Bassin de Constantine, le Bassin de Guelma,
la bordure du Hodna, les dépressions de l'Aurès, et très
probablement toute la bordure du Sahara, sont occupés en
grande partie par ces assises.
Dans le département d'Alger, la longue bande de terrains
détritiques qui s'étend depuis la vallée du Chélif (Amoura),
par Médéa et les Béni Slimane, en continuité sur le flanc sud
du Djurjura jusqu'à la vallée inférieure de la Soummam (terrain
séparé sur l'édition de 1889 sous la désignation de Miocène
Bouïrien) appartient à l'Oligocène.
Sur les plateaux algériens, dans la région de Chellala, à
la bordure des Zahrez, et dans le Djebel Amour, des témoins
importants jalonnent ces dépôls.
Dans l'Ouest, le Dahra présente des assises analogues,
avec quelques couches marines à la partie supérieure, en
discordance sous le Miocène inférieur (M. Brives).
Dans le Bassin inférieur de la Tafna . on retrouve des
assises analogues fortement colorées.
;74o VIII'" CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Dans les chaînes du Sml-Oranais. les dépressions sont occu-
pées, sui' des points nombreux, par des terrains alluvionnaires
de même origine, mais ici les i-elations avec le Miocène marin
font défaut.
G, Mio-Oligocène. — Sous la désignation à'Alluvions
des Gour, M. Flamand a i-éuui des terrains caillouteux
rouges occupant les falaises des Ghotts oranais et les berges
de tous les ravins entaillés dans le plateau . de même que
les falaises qui bordent les vallées des grands oueds sahariens.
Il parait très vraisemblable que ces dépôts correspondent, au
moins pour la partie inférieure, à l'Oligocène des plateaux du
Centre et de l'Est, mais Ténorme superposition que présentent
ces assises au Sahara, et l'absence de comparaison avec les
formations miocènes laisse supposer, à juste raison, que l'accu-
mulation de ces conglomérats a dû se poursuivre durant une
partie de la période Miocène. Cette considération a provoqué
sur la carte la distinction sous un indice spécial.
3" Sj'stème Miocène. — Les trois divisions de la série
Miocène, si nettement définies par le regretté Pomel, ont été
confirmées par les études de détail récentes, notamment par
les travaux de M. Brives dans le Dahra. Ces étages ont été
séparés avec plus de rectitude dans le Bassin du Chélif et le
Dahra, dans le Sud du massif de l'Ouarsenis, et dans la
Basse-Talha.
Une^ partie des assises gréseuses attribuées antérieurement
au Miocène inférieur et moyen, dans différentes régions du
Centre et de l'Ouest, a été reconnue comme devant se ratta-
cher à l'Eocène infériem^ (grès de Boghari) ou supérieur (grès
de la Medjana). Ces nouvelles délimitations ont modifié prin-
cipalement l'aspect géologique du massif de l'Ouarsenis, et de
la région de Teniet-el-Hàd.
A. Miocène inférieur lacustre. — Nous avons distin-
gué, dans l'étage inférieur, les dépôts lacustres du Bassin
de Cottstantine, supérieurs aux poudingues aquitaniens, et qui
paraissent vraisemblablement l'équivalent do l'étage Cartennieu
(argiles à lignites du Smendou).
Des calcaires et marnes d'origine lacustre paraissant un
faciès latéral du miocène inférieur de la région de Chellala
(M. Joly), ont été séparés sous le même indice ; la faune en est
jusqu'ici inconnue. L'importance de la séparation de cette
E. FICHEUR 74 1
zone de terrains lacustres se justifie par rincUeation des
limites du bassin maritime du Miocène inférieur.
B. Miocène inférieur: Cartennien Pomel. — En dehors de
la rectification des limites et de l'attribution à cet éta^^e d'une
nouvelle zone très importante reconnue au Sud de l'Ouarse-
nis, nous avons rapporté au Cartennien la majeure partie de
la formation marine miocène de la province de Constantine,
que de nombreux fossiles permettent d'assimiler aux assises
analogues du département d'Alger ; cette distinction s'applique
à la bordure du Bassin du Hodna, au Miocène du Bou-Thaleb,
de la région de Batna, de l'Aurès, etc.
C. Miocène moyen ; Helvétien. — L'Helvétien de Pomel
correspond au i^ étage méditerranéen ; c'est le Vindobonien
•le M. Depéret. Son extension a été réduite, par suite de la
confusion reconnue avec les terrains éocènes (inférieur et
supérieur) des assises de grès qui étaient rattachées à l'Helvé-
tien dans les cartes antérieures. En dehors de la zone de
Tiaret, il ne paraît pas démontré que la mer helvétienne se
soit étendue sur la région des Plateaux.
L'assise supérieure, grès du Gontas. a pour équivalent
latéral les calcaires à lÀthothanniium de la vallée du Ghélif,
qui représentent le sous-étage Tortonien, ainsi que l'a montré
M. Brives. mais qui ne peuvent être en aucune raison assi-
milés à l'étage suivant, dont la superposition est manifeste,
D. Miocène supérieur (Sahélien Pomel). — Cet étage
est caractérisé dans la vallée du Chélif et le Dahra, par
les marnes bleues renfei'mant la faune de Carnot à Cardita
lœciplana Depéret. L'analogie si complète de faciès et de
relations, avec le Pliocène, a conduit à rapporter à cet étage
les marnes bleues de la Basse Kabylie et du Sahel d'Alger.
La présence de plusieurs espèces miocènes, entre autres
Pecten fsarmenticins. a confirmé M. Gentil dans l'attribution
à cet étage des assises de calcaires et marnes crayeuses du
Sahel d'Oran. conformément aux idées de Pomel.
4° Système Pliocène : A. Pliocène marin. — Les limites
de ce groupe comprenant deux étages, ont été complète-
ment modifiées dans la vallée du Chélif (M. Brives), oîi
l'étage inférieur seul est d'origine marine, l'étage supérieur
comprenant des assises détritiques de formation alluvionnaire.
^42 vin'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Le Pliocène supérieur marin n'existe que sur le littoral
(Sahel d'Alo^er. Sahel de Djidjelli).
B. Pliocène Jacustre et continental. — Cette division com-
prend les calcaires lacustres du bassin de Gonstantine : tra-
vertins dAïn-el-Hadj-Baba et travertins de Mansourah.
Des alluvions anciennes, déposées dans des bassins et des
dépressions indépendantes des vallées actuelles, ont été consi-
dérées comme pliocènes et séparées sur de vastes surfaces, en
suivant l'exemple de Tissot dans ses cartes g'éologiques de
Gonstantine. On y rattache par analogie des terrasses assez
élevées au-dessus des dépressions récentes, témoins souvent
très réduits de nappes importantes, que M. Ritter, dans les
sillons de l'Atlas Saharien d'Alger, est porté à considérer
comme se rapportant à la fois au Pliocène et au Pliocène. Les
terrasses anciennes du bassin du Hodna. des Zahrez ont été
rattachées à cette période.
G. Pliocène-Pleistocène. — Cette désignation a été attri-
buée à un ensemble de dépôts alluvionnaires caillouteux,
souvent couverts d'une carapace calcaire, et qui sont plus ou
moins remaniés par les alluvions plus récentes, dont il est
difficile de les séparer, si ce n'est par des études détaillées
et une classification systématique.
Les grandes plateformes des Hamada du Sahara prennent
place dans cette catégorie.
Terrains éruptifs. — Avec l'aide et la compétence de
M. Gentil nous avons groupé les terrains d'origine interne en
une série que nous nous sommes efforcés de mettre en har-
monie avec les classifications les plus récemment adoptées.
En dehors des divisions établies pour la carte de 1889.
par MM. Curie et Flamand, des données nouvelles d'une grande
importance pour les roches éruptives ont été précisées par les
remarquables études de M. Gentil dans le Bassin de la Tafna
et la région d'Oran.
Nous signalerons encore les modifications faites par M. Ritter
dans la distribution des roches du massif de l'Oued-Marsa
(Bougie).
:43
LA CARTE GEOLOGIQUE DU PORTUGAL
par MM. J. F. X. DEL04D0 et P CHOFFAT "
Les trois quarts de la surface du Portugal appai'tiennent à
l'extréniité occidentale de la Meseta ibérique. Cette surface
est bordée à l'ouest et au sud par une lisière de terrains
mésozoïques et cénozoïques, tandis que dans l'Océan, à l'ouest
de cette lisière, se trouve un quatrième trait géotectonique
fondamental, les îlots granitiques des Berlengas et des Faril-
lîôes. prouvant que le massif ancien s'étendait jadis plus à
l'ouest et qu'il a été coupé, du nord au sud. par un fossé dans
lequel les mers mésozoïques ont formé leurs dépôts.
La serra de Cintra, autre affleurement de granité, au bord
occidental de la lisière secondaire, ne peut pas être considérée
c )nnne un fait du même ordre, car son éruption est posté-
rieure au Crétacique.
Un cinquième fait de grande importance est la présence
d'une grande surface de terrains cénozoïques. comprenant les
régions inférieures des Ijassins du Tage et du Sado. Elle
s'étendait probablement à travers toute la bande paléozoïque.
La Meseta est formée par de grandes masses de roches
éruptives : granité, porphyres et diorites. et par des roches
paléozoïques, formant des bandes dirigées vers le S.-E. et
qui, par exception, s'infléchissent vers le Nord et vers l'Est.
Les affleurements des lisières mésozoïques ont au contraire
une direction moyenne S. W. c'est à -dire diamétralement
opposée, passant à N. S., à E. W. et même exceptionnellement
à S. E., ce qui est le cas poui" l^eaucoup de failles transver-
sales aux plissements.
Sur les bords de la Meseta. les terrains secondaires ont
été plissés avec les roches paléozoïques, et à la hauteur de
Coimbre. le Sénonien, formé par des grès à végétaux, s'avance
assez loin dans la Meseta. qu'il a peut-être entièrement traversée.
En plus des grandes étendues dont il a été question, nous
retrouvons des roches éruptives diverses, sous forme de
nombreux liions, aussi bien dans la Meseta (|ue dans les
lisières mésozoïques.
(1) Hin-cvrio ilos TrHbnlhos ^'éolof^icos. Cai'la fieu'o^iL'ii ilt> Portugal, por
.1. F. N. Delgado o Paul CholTat, 1809. Echelle : 1.300 000, 2 fouilles. En com-
mission chez M.Ch. Biîranf,'fr(Haudry et C"-), à Paris, et MM. Friedlànder u. Sohn,
à Berlin.
;744 VUI'' CONGRÈS GEOLOGIQUE
Dans la première région, nous mentionnerons encore un
massif d'assez s^randes dimensions formé par la Foyaite
(TVlontachique), et dans les deuxièmes, les dômes de roches
ophitiques. qui se trouvent en partie au milieu de marnes
gypsifères infraliasiqnes, et en partie au milieu de Jurassique
supérieur. Enfin, une nappe de basalte a une grande extension
au Nord du Tage.
U Archaïque réunit des scliistes divers ne contenant pas
encore d'éléments détritiques. Le gneiss y est compris.
La partie inférieure du Cambr'ujiie est formée par des
schistes et des g-ramvackes n'ayant pas fourni de fossiles,
tandis que la pai'tie supérieure contient la faune primordiale.
Le Silurique a aussi été divisé en deux sections : l'infé-
rieure, généralement fossilifère, contient surtout des Trilobites,
des Lamellibranches, des Brachiopodes et des Bilobites, tandis
que la section supérieure ne contient guère que des empreintes
de Graptolites.
Les Schistes à Néréites sont rangés dans le Dévonique,
qui contient en outre des schistes à faune marine.
Le Carbonique inférieur est formé par des schistes conte-
nant des Posidonomyes. des Goniatites et des Calamités. Le
Carbonique supérieur et la base du Per/nique, intimement liés
paléontologiquement et lithologiquement , sont séparés des
couches inféineures par un grand hyatus. Ils sont principale-
ment composés de conglomérats avec argile et grès subor-
donnés, et forment trois afllenrements de petites dimensions,
dont deux appartiennent au Stéphanien inférieur, tandis ([ne
la flore du 3^ représente l'Autunien.
Un des afllenrements stéphaniens donne lieu à une exploi-
tation d'anthracite, considérée jadis comme silurienne : les
deux autres afllenrements ne présentent que quelques bancs
de houille, de peu d'épaisseur.
Les terrains mésozoïques présentent une trop grande variété de
faciès pour que nous puissions entrer dans des détails (i). Cette
variété est due au voisinage d'un continent, aussi voit-on
souvent une assise de calcaires marins passer à des grès et
à des conglomérats, sur une distance relativement faible .
Le Trias est formé par des grès ne représentant proba-
blement pas sa partie inférieure : à leur sommet, ils passent
(1) Voyez à ce sujet : Coup d'œil sur Ips /«p/'s mpsnzdiqne^ du Portutjnl.
(Vierteljalirssclirift der Naturforschenden Gesellschaft in Zurich, 1896).
DELGADO ET CHOFFAT "45
par contre insensibleinent à rinfralias et celui-ci au Sinémurien.
Le passage du Jurassique au Cvétacique est insensible
dans la région de Cintra, où tous deux sont constitués par
des calcaires à faune marine, tandis qu'en général la base
du Crétacique est formée pai* des grès sans fossiles marins,
ou bien manque complètemenl.
Le Cénomanien et le Turonien ont évidemment couvert la
totalité des aires mésozoïques, tandis que le Sénonien n'existe
dans le littoral qu'au nord du Mondégo, mais il pénètre dans
la région paléozoïque au nord de la cordillère Lusitano Castillane,
ce que ne font pas les autres membres du Crétacique.
Le Tertiaire structural est divisé en formation basaltique.
Oligocène, Miocène marin et Miocène lacustre.
La nappe basaltique est formée par une alternance de
basalte compact, de tufs et de marnes contenant des nids de
gastropodes terrestres. Sa puissance totale varie de o à 200 mètres
sur une distance de quelques centaines de mètres.
Dans les environs de Lisbonne, où la nappe basaltique pré-
sente son plus grand développement , elle est directement
recouverte par Y Aquitanien à faune marine, ou bien il y a
entre deux une intercalation de conglomérats puissants, et
comme il semble y avoir une liaison entre ces conglomérats
et l'Aquitanien, on peut les considérer comme oligocènes, ce
qui serait probablement aussi l'âge du basalte. On n'a pour-
tant pas de données pour exclure la possibilité de l'âge éocène.
A l'Aquitanien succèdent le Burdigalien, YHelvétien et le
Tortonien. Ils sont formés par une alternance d'argile, de
molasse, de grès et de sables à faune marine, avec dépôts de
végétaux flottés. Leur puissance totale à Lisbonne est approxi-
mativement de 25o mètres (i).
Les affleurements à faciès marin se groupent en une bande
littorale, commençant au Nord de Lisbonne, et s'étendani
jusqu'à l'extrémité de l'Algarve. Au-delà de cette bande se
trouvent des dépôts arénacésqui représentent l'Oligocène, et aussi
le ^Miocène, comme le pi^ouvent les restes de vertébrés quils
ont fournis dans la vallée du Tage : Eipparion gracile. Mastodon
angustidens, etc.
Sous le nom de Pliocène, la carte réunit des dépôts super-
(1) L'otudf détaillée, du Tertiîiiro do Lisbonne a été faite par M. .1. C. Rerl<cley
Cutter.
^^6 VlII^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
ficiels, arénacés. dont il a rarement été possible de fixer l'âge
exact, vu la grande pénurie de fossiles.
Ils forment une bande littorale au nord du système lusitano-
castillan. une énorme étendue comprenant la partie inférieure
des bassins du Tage et du Sado, et plus au sud des bandes lit-
torales s'étendant jusqu'à l'extrémité de l'Algarve. Dans le nord,
quelques affleurements sont indiqués vers la frontière espagnole.
Dans l'affleurement littoral du nord, on peut distinguer
deux bandes parallèles à la côte. La bande occidentale, qui
a beaucoup d'analogie avec les sables des Landes de la
Gascogne, est formée par des sables lins, blancs, avec des
lentilles d'argile réfractaire contenant des végétaux : quelques
localités m'ont en outre fourni une faune marine, à Terehratula
grandis, qui paraît être du Pliocène supérieur. La bande orien-
tale est formée par des graviers peu consistants, ayant aussi des
lentilles d'argile réfractaire et des lits de lignites à flore pliocène.
Au sud du Tage. il est principalement composé de graviers
plus ou moins argileux, ayant fourni près de Lisbonne des
empreintes de mollnsqnes marins et de plantes charriées,
indiquant un Pliocène ancien.
Il est parfois dillicile de faire la distinction entre les dépôts
quaternaires, les dépôts ])liocènes et même les dépôts actuels.
Tel est le cas pour les alluvions des principaux fleuves qui con-
tiennent, à une certaine profondeur, des coquilles marines, en
des points fort éloignés de la limite actuelle de l'eau salée.
Des plateaux de travertins se trouvent dans des positions
où ils ne pourraient plus se former actuellement. Ils sont
quaternaires, car l'un d'eux a fourni des restes d' Hippopotamus
major et d'Elephas. mais le tuf continue à se former sur les
versants de ces collines.
Les dunes ne laissent aussi un certain doute, car à côté des
dunes actuelles, qui malheureusement ne se développent que
trop, se trouvent des dunes évidemmen' plus anciennes.
Mentionnons encore les dépôts glaciaires , dont l'existence
parait incontestable dans la serra dEstrella et dans la vallée
du Mondégo. en amont de Coimfjre. En aval de cette localité,
jai signalé un grand nombre de blocs d'arkose. dispersés entre
Condeixa et Aveiro. Leur disposition rappelle parfois celle
des moraines, mais je n'ai pu nulle part constater la présence
de la boue {glaciaire.
7^7
LA GÉOLOGIE DE LA PATAGONIE
par M. W. B. SCOTT
De 1896 à 1899, ^^- J- ^- Hatcher a dirigé trois missions
scientifiques, envoyées au sud de la Patagonie, par l'Université
de Princeton. Le but spécial de ces missions était la recherche,
pour les collections de l'LTniversité, de débris des remarquables
mammifères tertiaires, indiqués dans ces régions, et la déter-
mination précise de l'âge des couches où on les rencontre.
La succession des niveaux fossifères était peu connue, et leur
corrélation avec les étages stratigraphiques septentrionaux incer-
taine. Les expéditions de ^L Hatcher ont été très fructueuses,
il a rapporté de ses voyages de riches collections des horizons
crétacés et tertiaires. Il reste certes beaucoup à faire avant
que ces vastes régions soient bien connues, mais dès à pré-
sent les grands traits sont tracés et on peut dire que l'histoire
géologique de la Patagonie a perdu le caractère exceptionnel
qu'on s'était plu à lui attribuer.
Les formations les plus anciennes où des fossiles aient été
rencontrés sont des couches marines d'âge crétacé : elles affleu-
rent dans la chaîne des collines au pied des Cordillères. Les
fossiles recueillis ont été étudiés par AL J. W. Stanton, qui les
rapporte au Gault, et signale les analogies de cette faime
avec les TJitenhage-beds du Sud de l'Afrique.
Les couches tertiaires marines inférieures du jiays ont été
rencontrées près de Punta Arenas dans le Détroit de INIagellan,
d"où le nom de Magellanien, qui leur a été donné par iNL A.
(^rtmann. Leur faune les rattache à l'Eocène supérieur ou à
rOligocène. Filles sont surmontées par le Patag'onien. Corma-
li(»n très étendue superficiellement, d'origine marine et très
fossilifère. AL le D"" Ortmann a décrit 200 espèces d'in^'erlébrés
marins recueillis dans cet étage, au cours des missions, et
il a conclu qu'il fallait le rapporter au Miocène inférieur. La
faune du Patagonien présente de curieuses analogies avec celles
"48 VII1= CONGRÈS GÉOLOGIQUE
qui vivaient k ces époques en Australie et dans la Nouvelle-
Zélande : elles révèlent des connexions anciennes entre ces
régions. M. Ortniann a enfin montré que les différences
signalées entre les couches patagoniennes et les couches supra-
patagoniennes ne sont en réalité cpie des différences de faciès
et qu'on ne peut considérer ces couches comme distinctes
dans le temps.
Les couches de Sanla-Criiz, d'origine terrestre ou d'eau douce,
recouvrent les couches ])atagoniennes ou parfois alternent avec
elles. Leur richesse en restes de mammifères tertiaires, espèces
et individus, est immense. Les traits essentiels de leur faune
sont, en première ligne, son isolement absolu, la différence
profonde et radicale, qui la distinguent des faunes mammalo-
giques miocènes d'Europe et de l'Amérique du Nord, et enfin
les relations quelle révèle avec celle de F Australie. Elle apporte
ainsi Un témoignage en faveur de l'idée de Riitimeyer pour
qui il aurait existé un centre de dissémination animale, dans
les régions australes.
Enfin les couches de Santa -Cruz sont recouvertes par un
dernier étage, d'origine marine, et discordant sur lui : cest celui
des couches du Cap Fainveather de M. Ortmann, à fossiles
d'âge pliocène.
On peut dès à présent conclure, grâce aux recherches de
M. Hatcher, que la succession des couches tertiaires, en Pata-
gonie, rentre facilement dans les Systèmes établis dans l'hémi-
sphère septentrional.
749
DE LA PROGRESSION DES GLACIERS,
LEUR STRATIFICATION ET LEURS VEINES BLEUES
par M. Harry-Fieldiug REID.
Déjà en 1897 (i), à Saint-Pétersbourg-, j'ai exposé devant le
Congrès géologique international mes idées sur la progression
(les glaciers, montrant qu'il fallait distinguer dans leur mouve-
ment, une composante normale à la surface de la glace, dirigée
de haut en bas dans le j^éservoiv, et de bas en haut dans le
dissipateur des glaciers. Pour c[ue le glacier atteigne son état
déquilibre, il faut que la valeur de ces composantes soit égale
à l'accumulation, dans le réservoir, et à l'ablation, dans le
dissipateur.
Echelle 100.000"
fjiniife rrppr-o.rùnntir^r du Ne ne
Fig, 1. — Plan du glacier de Forno.
Ces propositions trouvent une confirmation dans l'étude du
Glacier de Forno, en Suisse. Cest un glacier simple, étroit,
long de 7.5 kil. Sur ce glacier, nous avons planté, comme le
(1) Congrès Géologique international, Comptes-Rendus de la VIP Session,
Saint-Pétersbourg 1897, p. CLXXXIII ; et H. F. Reid : Méchantes of Glaciers I,
Journal otGeoiogy 1896. Vol. IV, p. 912-928. Ces lois du mouvement des glaciers
ont été également mises en lumière par M. le Professeur .^. Finslerwaldner :
Der Vernagtferner, Wissenschaftliche Ergânzungshefte zur Zeitschrift des
D. u. 0. Alpenvereins. I Ed., I Heft. Graz, 1897.
:5o
Vlll'' CONGRES GEOLOGIQUE
l'ait voir l'esquisse ci-dessus, cinq rangées de jalons (D. G. B.
A. O. de la fîg. i), et cinq autres jalons furent placés dans le
réservoir même (N de la fîg. i) ; leurs mouvements horizon-
taux et verticaux furent relevés pendant les étés de 1896 et
de 1897, en même temps tpie furent mesurés les produits de
l'alimentation et de l'ablation du glacier. Dans le second été
toutefois, il n'y avait plus que deux jalons, dans le réservoir.
Les résultats trouvés sont les suivants :
Dans ce tableau, les signes — dans les 3"^ et 4® colonnes,
indiquent que le mouvement est de haut en bas, et le
signe + qu'il est de bas en haut, relativement à la sm*face.
Dans la 5^ colonne, le signe — marque l'ablation, et le
signe -f l'alimentation. Tous les chiffres correspondent à des
moyennes fournies par les diverses rangées de piquets.
La comparaison de ces chiffres montre que le déplacement
normal à la surface atteint son maximum à l'extrémité inlé-
rieure du glacier, où la fusion est la plus active, et qu'il est
nul à l'extrémité supérieure du glacier, à la ligne des névés,
où la fusion est nulle ; dans le réservoir, où se produit l'ali-
mentation, le mouvement se produit de haut en bas.
Déplacement annuel des jalons.
Désignation
des jalons
sur le
diagramme.
Déplacement axncjel
Alimentation ou
ablation
normalement
à la surface.
Composante
horizontale.
Composante
normale
à la surface.
Angle entre
mouvement
et surface.
Ni
Nô
D
C
B
A
0
2;°^
28
3o.6
32
33.4
22.9
10.7
- LQ-"
— 1.5
0.0
-^ 1.2
^ 2.3
+ 3.0
-^ 2.5
- 4 1/2°
- 3 3/4
+ 0.0
-h 2
^ 4
- : 1/2
- i'3 1/2
- 3.6"»
+ 3.0
-f- 1.2
- 0.1
- 1.4
-4.1
- 5.5
Les sommes algébriques des nombres compris dans les
3* et 5e colonnes du tableau, donnent la mesure des change-
H. -F. REID
701
ments dépaisseur du glacier. On constate ainsi qu'il samincit
à son extrémité inféi'ieure, tandis qu'il s'épaissit à son extré-
mité supérieure. La lign(^ de jalons O a été mesurée au moyen
des deux jalons latéraux.
Je passerai maintenant à l'étude des Veines bleues des Glaciers,
dont le mode de genèse a été déjà l'objet de tant d'inter-
[)rétations diflerentes, depuis quAgassiz les attribua à la
stratification primitive, Forbes aux mouvements inégaux de
la glace, et Tyndall à des effets de pression. Il ma semblé
qu'un moyen d'élucider la question était de suivre, sur le
glacier même, la trace des affleurements des diverses nappes
depuis l'extrémité supérieure du glacier, et la ligne des névés,
où la stratification est certaine, jusqu'à l'extrémité inférieure
du glacier où le développement des l^andes bleues est évident,
et de chercher ainsi, de visu, s'il y avait un passage graduel
entre ces deux états de la glace, et si, dans ce cas, il était
en relation avec les conditions diverses auxquelles la glace
est successivement soumise dans sa descente.
J'ai entrepris ces délicates observations, et les ai pour-
suivies avec grand soin, sur les glaciers de Forno et de
rAar-inférieure« Le résultat de ces recherches a été de cons-
tater que la stratification de l'extrémité supérieure du glacier
est en relation avec les veines bleues de l'extrémité opposée,
et que ces apparences passent insensiblement de l'une à
l'autre. On pourrait s'étonner que des observateurs aussi
persévérants qu'Agassiz, Forbes, Tyndall soient arrivés, à ce
propos, à des conclusions si aberrantes, et nous en avons
cherché la raison. Agassiz eut la bonne fortune de poi'ter
plus spécialement ses études sur le glacier de l'Aar inférieure,
où les connexions entre la stratification initiale et les bandes
bleues sont particulièrement évidentes, et cela nous explique
la netteté de ses conclusions. Forbes et Tyndall, au con-
traire, choisirent comme champ d'étude, la Mer de Glace
de Chamonix ; et ce glacier offre cette particularité, de pré-
senter une chute très accentuée, suivant la ligne des névés.
Cette chute interrompt absolument la continuité des nappes :
elle empêche de voir lem^s relations, et les nappes présen-
tent des caractères tout à fait différents, de part et d'autre
de la dénivellation. Il n'est pas nuitériellement possible ici,
de suivre pas à pas, les passages des bandes de stratifica-
tion aux bandes bleues : on ne peut donc se convaincre, en ce
^52 Vlll" CONGRÈS GÉOLOGIQUE
point, de la réalité du phéiiuiiiéiiL'. D autre part, Forbes
s'était fait cette idée fausse, que lorsqu'il existe une grande
chute, connue c'est le cas pour le glacier du Uhône, les
traces de la stratification initiale disparaissaient au delà du
point de chute ; on sait au contraire, depuis les observations
méthodiques, faites sur ce même glacier, sous la direction
de la Société helvétique des sciences naturelles, que la
régularité du mouvement du glacier n'est pas dérangée par
la chute. Cette observation permet de penser que la partie
superficielle seule du glacier est disloquée au nlA^eau de la
chute, que ces parties superficielles bouleversées fondent rapi-
dement pendant le mouvement de descente, que sous elle
apparaissent des glaces peu dérangées, montrant encore des
traces de la stratification initiale. Forbes prétendait que la
glace des glaciers remaniés montrait les veines bleues ; l'ob-
servation minutieuse de ces glaciers m'a convaincu de la
justesse de l'opinion d'Agassiz, qui n'y voyait que les indices
des strates successives, correspondant aux chutes glacées.
Quant à Tyndall, il a fait son travail, sous l'empire d'idées
théoriques, cherchant à trouver dans les glaciers la confir-
mation des découvertes de Sharpe et Sorby, qui établissaient
que la schistosité des roches était le résultat de la pression.
11 crut ainsi avoir trouvé, à l'appui de cette théorie, d'accord
avec certains de ses devanciers, que les veines bleues étaient
toujours orientées normalement à la direction de la plus
grande pression : il se trompait cependant, comme aussi
quand il pensait que des couches horizontales ne pouAaient
pas acquérir une inclinaison élevée, en descendant une pente
raide. On a en efl'et la preuve de ce fait dans les glaciers de
la Forêt-Noire, près du col de la Grande-Scheideck. Tyndall
attribuait également une grande importance à la constatation,
qu'il aurait faite, de la coexistence, en certains points, des
veines bleues et de la stratification, et de leur croisement sous
des angles divers. Mais ici. je rappellerai que des veines bleues
sont produites, dans certains cas, par des phénomènes d'infil-
tration secondaii'e, ou par la soudure d'anciennes crevasses, que
d'autre part, les murs des crevasses montrent parfois des
apparences trompeuses de stratification, et enfin que Tyndall
ne cite que deux exemples de ce fait, qui aurait été confirmé
depuis par d'autres observateurs, si son observation avait été
juste.
H. -F. RE11> 700
Ainsi les observations d'Agassiz ne sont pas concordantes
avec celles de Forbes et de Tyndall ; et ces derniers se séparent
également, par la manière difterente dont ils interprètent les
mêmes faits. Le désaccord entre les observations de ces savants
peut être attribué à ce qu'ils n'étudièrent pas les mêmes gla-
ciei'S, attendu que pour certains glaciers il est fort aisé de
reconnaître la dépendance des bandes bleues et de la stratifi-
cation, tandis que c'est réellement impossible, pour d'autres.
Et cependant, si les veines bleues dérivent de la stratification
dans certains glaciers, elles doivent en dériver dans tous les
glaciers, car elles sont bien un trait caractéristique, général à
tous les glaciers.
La commission internationale des glaciers a aussi entrepris
l'étude des oscillations des glaciers et de leurs causes. C'est un fait
bien établi que la variabilité du régime des divers glaciers ; cer-
tains glaciers voisins, pouvant même être sinmltanément dans des
phases opposées. Mais on n'explique pas encore très bien le
remarquable allongement éprouvé par certains glaciers, et nous
présenterons à ce propos quelques observations complémen-
taires.
M. le Professeur Ricliter a indiqué depuis des années, qu'il
y avait en moyenne équilibre entre les quantités qui s'accu-
uiulent annuellement dans le réservoir, et celles qui disparaissent
dans le dissipateur des glaciers ; soit entre l'alimentation, et
l'ablation. Mais, lorsqu'il y a des années humides et froides,
la neige s'accunmle en plus grande quantité dans le réser-
voir d'alimentation, et l'étendue superficielle de ce réservoir est
augmentée, en même temps que l'épaisseur de la neige va en
croissant.
A cette première cause d'accroissement du glacier, il faut
en joindre une autre qui lui est d'ailleurs connexe : on remarque
en effet, qu'à mesure que la ligne des névés s'abaisse, en raison
de l'accroissement superficiel du réservoir, la superficie du
dissipateur se trouve diminuée d'autant ; pour établir une
compensation et faire de la place, il faudra donc nécessaire-
ment que le glacier avance vei's son extrémité inférieure.
Des mesures précises prises d'une façon continue dans les
Alpes-Orientales (i), ont appris que les précipitations atmos-
phériques avaient dépassé de 17.8 "/o la moyenne, pendant les
(1| Richter : Uer Obersulzbach Gletscher. Zeit. d. D. u. 0. A. V. 1883.
■j!)/^ V1H'= CONGRÈS GÉOLOGIQUE
années iH^i-iS.")!, el cruelles étaient restées intérieures ii ees
moyennes, de iG.8 "/o pendant les années i85^-i86i, accusant
ainsi une variation totale de plus de 3o "jo. Et M. le professeur
Ricliter déclare que l'étendue entre les isohypses 2400™ et
ujoo™ est indéterminé, appartenant tantôt au réservoir et tantôt
au dissipateur du glacier. Ce sont toutefois des limites extrêmes
poui- la position de la ligne des névés, et elles sont exception-
nellement réalisées ; elles permettent toutefois de déterminer le
niveau de 2600'" comme altitude moyenne de la ligne des
névés (i), et d'accepter des oscillations de 5o°^ de part et d'autre
de ce niveau, pour les séries d'années humides ou sèches. Ces
chiflres nous permettent de mesurer les changements du gla-
cier, et nous apprennent que la partie supérieure du dissipa-
teur se trouve ainsi moditiée d'environ i5o hectares, ce qui
entraine, pour maintenir Téquililjre, une modification inverse à
son extrémité inférieure.
Mais les variations observées réellement ne sont pas aussi
étendues, et il faut admettre, ou que nous avons attribué des
déplacements trop grands à la ligne des névés, ou que la série
des changements climatériques éprouvés, n'a pas été assez
longue pour permettre au glacier de prendre son état d'équili-
bre. Ces deux causes d'erreur enti-ent probablement en jeu, et
il faut encore y en ajouter une autre, découlant de ce que
nous n'avons considéré les variations de l'alimentation et de
l'ablation, qu'en tant qu'elles affectent la position de la ligne
des névés.
Toutefois, les indications ainsi obtenues sont assez frap-
pantes, pour montrer que les déplacements de la ligne des
névés sont susceptibles de faire prévoir les changements desti-
nés à se produire à l'extrémité inférieure du glacier. 11 y a
donc une importance réelle à repérer chaque année la position
de cette ligne. On pourrait y arriver aisément au moyen de
photographies prises d'une station déterminée, vers la fin de
l'été. Par ce moyeu, encore, on eni'egistrerait les variations
annuelles de l'accumulation dans les réservoirs, bien plus faci-
lement, qu'en allant mesurer les épaisseurs des champs de
névés.
La forme des glaciers et la position de leur ligne des névés
exercent une grande action sur leurs variations. Ainsi, par
(1) Richter : Gletscher der Ustalpen, Stuttgart, ISSS, p. 2i-2.
II. -F. KEIU
7.)£
exemple, un glacier comme celui d'Obersulzbach, qui est situé
dans un large bassin, et possède un émissaire limité à une
vallée étroite, ainsi qu'une longue ligne des névés à son extré-
mité supérieure, subira une très grande diminution dans reten-
due de son dissipateur, pour un abaissement de niveau, même
minime, de sa ligne des névés. Au contraire, un autre glacier,
comme celui de Forno, en Suisse, dont la ligne des névés se
trouve resserrée dans la partie étroite du parcours, ne présen-
tera guère de modification dans son étendue, pour un même
déplacement de ce niveau. C'est d'ailleurs ce qu'on observe
réellement pour ces deux glaciers.
Enfin, les glaciers dont la ligne des névés se trouve sur une
pente douce, montreront do plus grands changements dans
l'étendue relative de leurs réservoirs et dissipateurs, sous
l'influence d'une précipitation donnée de neige, que les glaciers
dont la ligne des névés est sur une pente escarpée.
On voit de la sorte que l'étendue des oscillations des gla-
ciers ne dépend pas seulement des variations météorologiques,
mais encore des conditions topographiques de leur ligne des
névés ; et ainsi, des glaciers voisins peuvent se modifier de
façon très différente, bien qu'actionnés tous deux par les
mêmes précipitations neigeuses.
^oC
LES PROGRÈS DE LA CONNAISSANCE
DU CRÉTACIQUE SUPÉRIEUR DU PORTUGAL
par M. Paul CHOFFAT
Loi'squ'en i885 (i). je publiai mon premier mémoire sur le
Crétacique portugais, je n'avais étudié que les environs de
Lisbonne, et me basant en partie sur l'absence apparente de
Blradiolites dans les bancs à Rudistes d'Alcantara, en partie
sur lanalogie de la faune du toit et du nmr de ces récil's, et
aussi sur les idées ayant cours à cette époque dans les autres
pays, je rangeai ces récifs dans le Cénomanien, et comme la
petite couche qui les surmonte forme la partie supérieure de
tout le Crétacique de la région, je restai convaincu que la
contrée ne contient pas de strates siqjérieures au Cénomanien.
Plus tard, j'étudiai TAlgarve (2), où le Crétacique supérieur
est limité à un afïleurement à fossiles mal conservés et insigni-
fiants, puis les environs de Torres-Vedras (3), où le doute
commença à naître, par suite de la découverte de nombreux
Bivadiolites dans des strates évidemment parallèles à celles
d'Alcantara.
Je portai ensuite mes observations sur les régions situées
plus au Nord, et dès 1895 (4), je pouvais annoncer la décou-
verte dune faune ammonitique d'âge turonien, parallèle aux
récifs de Rudistes d'Alcantara, et celle dune série de strates
tluvio-mai'ines, à faciès garumnien, supérieure à tout ce qui
était connu dans le Crétacique portugais.
(le
çùes
(1) Recueil de Monographies stratigruphiifues. etc.. l" étude, Contrées
Cintra, de Betlas et Lisbonne. (Méin. Commission Géol. du Portugal, 4", 1885).
(2) Recherches sur les terrains secondaires <iii Sud du .sVu/o. (Communicaçô
(la Commissào dos Irabalhos geologicos, t. I, 1887).
(3) Note sur le Crétacique des environs de Torres-Vedras, de Péniche et de
Cerca/.(Communicaçôes da Commissào, etc., t. II, 1891).
(4) Coup d'œil sur les mers mésozoïqnes du Portugal. (Vierteijahrssclirift der
Nalurforsclienden Gesellschaft in Zurich, t. XLI, 1896).
PAUL r.HOFFAT ".'l^
J'avais en outre l'avantage de pouvoir soumettre une partie
de mes récoltes à de savants spécialistes, et de voir paraître
à leur sujet une série de mémoires venant renforcer la base
sur laquelle s'appuyaient mes études (i).
Ce sont MM. Sauvage pour les Vertébrés, Douvillé pour
les Rudistes, de Loriol pour les Echinodermes, Schlumberger
pour les Foraminifères, de Saporta et W. de Lima pour les
Végétaux, Bleicher et Masthauni pour l'étude lithologique et
chimique des roches (2).
Le Crétacique n'allleure au Sud du Tage que dans deux
régions, l'Algarve et l'ArraJjida : mais le Supra-crétacique
n'existe que dans la premièi'c , et encore n'y est-il que très
mal représenté, comme nous l'avons dit plus haut, tandis
que dans le littoral situé au Nord du Tage, il forme une
série d'affleurements plus ou moins éloignés les uns des autres,
s'étendant depuis l'embouchure de ce fleuve jusqu'au Vouga.
Le Crétacique du Portugal se divise naturellement en
4 massifs, jouant des rôles essentiellement diflerents : 1° le
groupe néocomien, comprenant le Barrémien, auquel a succédé
un retrait de la mer : 2" un massif de grès et de marno-
calcaires. représentant TAptien, l'Albien, le Vi'aconien et une
grande partie du Cénomanien ; 3" un massif de calcaires plus
ou moins purs, comprenant la zone supérieure du Cénomanien
(assise à Neolobites Vibrayeanus) et le Turonien ; 4° des strates
limniques fluvio-marines, et marines, séparées des précédentes
par une lacune importante, et se rattachant au Sénonien, et
probablement aussi au Danien.
1. — GuOUPK XÉOCOMIEX
Immédiatement au Nord du Tage, sur le pourtour de la
serra de Cintra, la partie supérieure du Jurassique et le
groupe néocomien sont formés par des calcaires à faune
(I) Recueil, de moiioij rapines slruligraphiques. 2' Etude, Le Crélacique
supérieur au Nord du Taç/e. Lisbonne, 1900, in-4, 287 p., 11 pi.
(2i On trouvera des renseignements sur ces différents ouvrages dans l'inlroriur-
(ion au mémoire eité à la note suivante. Voyez aussi : Choffat, HrcueH d'rliidrs
pdleoiitnlofiiqurs sur la faune crétacique du Portuqal, 188f) et 1898.
-58 Vllic CONGRÈS GÉOLOGIQUE
marine. Le passage entre deux est insensible, aussi bien au
point de vue pétrographique, qu'au point de vue paléontolo-
gique.
En se dirigeant vers le Nord, on voit des sables remplacer
peu à peu les calcaires. Dans la contrée de Torres Yedras,
les grès du Crétacique inférieur, sans fossiles marins, succèdent
aux grès jurassiques qui en sont aussi privés, et pourtant il
ne semble pas y avoir de lacune entre deux, ce qui est par
contre le cas quelques kilomètres plus au Nord. Cette lacune
s'accentue, et il est bientôt évident que le groupe néocomien
n'est plus du tout représenté. De son coté, le Jurassique
supérieur disparaît et. au Nord du Mondégo, les grès créta-
ciques reposent sur le Dogger. sur le Lias et même sur le
Trias.
Les grès du groupe néocomien ont fourni la belle flore
de Cryptogames et de Conifères décrite par Heer et de
Saporta. Dans le gisement de Cercal, cette flore est accompa-
gnée par des organismes plus élcAés, que M. de Saporta a
attribués aux Proangyospermes, aux Monocotylées. et même
aux Dicotylées,
II. — Massif marno-calcaire, aréxacé,
Aptien-Cénomaxiex (partim).
Le 2® massif ne i)résente nulle part un faciès marin de la
base au sommet, sa base (couches d'Almargem) étant toujours
formée par des grès à végétaux terrestres, qui ne présentent
d'intercalations marines que dans les régions les plus rappro-
chées du Tage. Ce sont des calcaires marneux, à Myacées,
Ostracées et quelques Rudistes. accompagnés naturellement
])ar Orhitolina concava.
Au dessus se développe le Bellasien, qui présente quatre
assises dans les environs de Lisbonne : niveau à Placenti-
ceras Uhligi et Schloenbachia infJata. niveau à Polyconites
sub-verneuili, niveau à Ostren pseur/o africana (t). et /«i niveau
à Pterocera incerta.
(1) Un fait intéressant au point de vue de la géographie de cet âge ressort des
déterminations de M. le D' Sauvage. C'est la présence d'un reptile d'eau douce,
Oiceniasuchus Lusitanicus, et d'un serpent terrestre, Symnliophis Velgadoi, au
milieu d'une dizaine de poissons marins. Il prouve la proximité relative de la
côte.
PAUL CHOFFAT nSç)
Les deux premiers représentent le Vraconnien et peut-être
aussi FAlbien, tandis que les deux assises supérieures sont à
rattacher au Génomanien proprement dit.
Les trois premiers niveaux présentent partiellement le
faciès marneux à Rudistes et Myacées, comme les intercalations
dans les couches d'Almargem.
Ces Rudistes disparaissent rapidement vers le Nord ; dans
la contrée de Torres-Vedras, il ne reste que les Myacées.
])uis rensablement envahit les trois assises inférieures et la
majeure partie de l'assise supérieure, et les fossiles animaux
sont remplacés par la magnifique flore décrite par le Marquis
de Saporta, dans laquelle les Cryptog'aïnea et les Coni fermes
des couches précédentes sont accompao-nés par des Cycadées
et une grande variété de Dicotyléeft.
Au Nord du parallèle des Rerlengas. ces g"rès ou graviers
se chargent de galets et de blocs de quarzites atteignant et
dépassant même un mètre de diamètre. D'après la position du
Silurique ayant fourni ces blocs, ils ont subi un transport
qui est au minimum de i8 kilomètres, et le transport de
ceux de Nazareth, qui atteignent o™3o, est au minimum de 60
kilomètres.
Au Nord du Vouga. les sables crétaciques remplissent les
anfractuosités du Paléozoïque ; ils contiennent des blocs de
quarz n'ayant subi qu'un transport insignifiant, mélangés à
des blocs de quarzites, complètement arrondis.
Le i^r NIVEAU A Pterocera ixcerta demande à fixer notre
attention pendant quelques instants.
Dans les affleurements les plus rapprochés de l'embouchure
du Tage, il présente un faciès dolomitique, et la faune est
remarquablement pauvre.
La bande qui succède au Nord et au Nord-Est, présente par
contre, le faciès m arno -calcaire des assises inférieures du Bel-
lasien. La faune en est ])ourtant moins riche et les Rudistes
et les Orhitolines y font complètement défaut. Nous y voyons
par contre Ostrca Africana Lam., et quelques rares espèces
apparaissant à ce niveau et passant au massif calcaire (Géno-
manien supérieur et Turonien).
Ge faciès est limité par une ligne irrégulière, dirigée du
Nord au Sud, ou plutôt au S.S.E., à l'Est de laquelle l'ensa-
blement envahit la base du i^'" niveau à Pterocera incerta.
Les caractères litliologiques et paléontologiques de la partie
"JÔO Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUK
non envahie sont, en outre, profondément modifiés. Ce ne sont
])Ius comme dans le Bellasien. des marno-calcaires argileux, gris
foncés, à Myacées. mais par contre des calcaires marneux,
jaime clair, avec quelques bancs oolithiques. La faune, abon-
dante en individus, est pauvre en espèces, surtout en espèces
provenant des autres assises du Bellasien. Tandis que les
Exogyra sont très abondants dans ces dernières, et que les
Ostrea s. s. y sont très rares, c'est le contraire qui a lieu à l'Est
de la ligne précitée, si bien que le fossile le plus caractéris-
tique et le plus abondant est un Ostrea s. s., auquel j'ai
donné le nom de Ostrea Ouremensis.
Remarquons encore que l'épaisseur de ces couches marines
diminue rapidement vers l'Est, autrement dit, en se rappro-
chant de l'ancien rivage, disparaissant même complètement
dans les affleurements les plus orientaux, tandis qu'elle atteint
une cinquantaine de mètres à l'Ouest de la ligne précitée.
L'épaisseur du massif arénacé est irrégulière, et il est rare
qu'on puisse la mesurer, mais il semble qu'elle augmente
aussi de l'Est vers l'Ouest. Je citerai deux exemples : a)
^5 à 200 mètres près d'Ourem, et 3oo à 4^0 près de
Nazareth, 4*'^ kilomètres plus à l'Ouest ; b) 54 mètres près
de Barcoiço. et 200 à Figueira-da-Foz, 35 kilomètres au S. AV.
III. — Massif calcaire, cénomano-tuuomen.
Ce massif est composé de l'assise à Neolohites Vibrayeaniis
et du Turonien. Il se distingue, dès sa base, du Bellasien sur
lequel il repose par une prédominance de calcaire blanc, au
lieu de la prédominance des calcaires argileux et des sables,
et par une faune nouvelle, qui se maintient de la base au
sommet, même dans les points où l'argile a fait une réapparition.
Il est évident que ce changement de faciès correspond à un
envahissement brusque des eaux de la mer. le mouvement le
plus général qui se soit fait sentir en Portugal pendant le
Crétacique, et peut-être même dès la base du Jurassique.
Il est aussi hors de doute que si les limites stratigraphiques
avaient été établies en premier lieu en Portugal, on n'aurait
jamais songé à faire passer ime division d'étage entre l'assise
à Neolohites Vibrayeamis et les couches qui la recouvrent,
car l'enchaînement de la faune est intime, de la base au
PAITI, CHOFFAT "(îl
sommet, sauf pour les Céphalopodes qui. dans cotte assise,
appartiennent à des espèces cénomaniennes du reste de l'Europe,
tandis qu'ils ont un cachet tnronien dans les couches recou-
vrantes.
Dans lexamen de ce complexe, nous aurons à considérer
deux régions, septentrionale et méridionale, la deuxième étant
caractérisée par des récifs de Hiidistes. ou au moins par une
tendance au faciès récifal qui manque plus au Nord.
Ces deux régions sont séparées par une ligne courbe,
dirigée à i)eu près du IV. W. au S. E.. et passant au Nord
de Leiria et à l'Ouest d'Ourem, mais la position de cette
ligne varie légèrement pour chaque niveau.
L'assise a Neolobites Vibrayeanus est constituée pai* un
calcaire blanchâtre, assez dur, mais divisé en fragments
l'ognoneux, les intervalles étant remplis par une marne jaunâtre.
Ses esi)èces principales sont Neolobites Vibrayeanus, d'Orb.,
Nantihis Miinieri Chof.. Pferocera incerta d'Orb., Pinna
Ligeriensis d'Orb.. Janira Duifujei Coq., Janira laevis Drouet,
Osirea biauriciilata Lam., Ostrea coliimba Lam.. Heterodia-
flema Ouremense P. de L. , Hemiaster Lusitaniens P. de L..
et des polypiers turbines.
A ces espèces, qui se trouvent partout plus ou moins
abondantes, viennent s'associer quatre espèces à' Acanthoceras .
toujours i'ort rares : A. pentagonuni J. B. et Hill. .4. navi-
culare Mantell, A. cfr. Rotomagense Defr., A. cfr. Mantelli
Sovv.
L'âge cénomanien est donc indubitable.
Cette assise ne présente pas de récifs de Rudistes, mais
dans la région méridionale, sa faune annonce leur ai^rivée par
certaines modifications.
Dans la région septentrionale, les bancs de calcaire
rognoneux sont accompagnés de bancs de calcaire crayeux,
la puissance totale de l'assise étant uniformément de 4 m .
sauf dans les aflleurements les ]>lus orientaux on elle n'atteint
que 2 mètres.
Dans ces derniers, l'influence du rapprochement de la terre
se fait sentir par le mélange de matières flottées, argile,
mica, et même d'un peu de sable, à la base du moins : néan-
moins la faune y est à peu près la même.
La faune de la région sept(>ntrionale présente (pielques fos-
siles ([ui, plus au Sud, ne se trouvent que dans le Turonien :
7^2 VUr CONGRÈS GÉOLOGIQUK
ce sont des Tylostomea, des Cyprines, Plicatnla Batnensift
Coq., Ostrea Olisîponcnsis Sharpe, Micropedina Olisiponensifi
Forbes, Archiacia Delgadoi P. deL., des Holeclypiis et des
Hemiaster. En général, les Oursins y sont plus fréquents
que dans la région méridionale.
En se dirigeant vers le Sud, la puissance de l'assise
augmente peu à peu, par suite de l'intercalation de bancs de
calcaire dur, non rognoneux, contenant quelques fossiles à
faciès récifal. Il est probable que des récifs de Rudistes
existaient plus au Sud ou au Sud-Ouest.
Quelques-uns de ces fossiles spéciaux à la région niéi'i-
dionale sont cantonnés dans l'assise, mais la plupart passent
au Turonien. Dans le premier cas se trouvent Alveolina
cretacea d"Arcli., Pholadowj-a Foninnnesi Cbof., et dans les
environs de Lisbonne, quelques rares débris de Rudistes appar-
tenant pi'obablement aux genres Poly'conites et Monopleiira .
Dans le deuxième cas. nous voyons des Opisthohranches de
petite taille, des Xérinées, Janira Fleiiriaiisana d'Orb. En
outre les couches rognoneuses présentent de grands bivalves,
surtout des Arca, qui manquent plus au Nord.
En général, l'assise à Neolohites Vihrqyeanus repose sans
transition sur le i'^'" niveau à Ptevocera incerta, mais j'ai vu
quelques rares exceptions. Ce sont des colonies de fossiles
du massif cénomano-turonien dans le niveau précité, et une
colonie de fossiles bellasiens dans le massif cénomano-turonien.
Turonien. — Le Turonien est divisé en trois sous-étages.
Dans le sens horizontal, la région septentrionale, ou non
récifale, présente six faciès ou types différents : le type cal-
caire h Ammonites, le type argilo-sableux. micacé, à Ammo-
nites, le type argileux à Térébratules. le type argileux à
Echinodermes, le type à épaisseur totale très réduite et le
type à ensablement presque complet.
Une petite carte, qui accompagne le nu-moire. montre Taire
occupée par chaque faciès. On y voit que cest le type cal-
caire à Ammonites qui occupe la ivgion littorale, les autres
faciès s"échelonnant plus à l'Est, parallèlement à l'ancien
rivage.
J'ai distingué deux assises dans le Turonien inférieur : à
la base, le niveau à Anorthopygus et au-dessus un niveau
caractérisé par une grande abondance à' Ostrea columha.
espèce qui y atteint généralement sa plus grande taille
PAUL CHOFFAT "63
(car. major), mais qui se montre déjà dans l'assise à Neolohites
Vibrqyeanus, et qui passe localement dans le Turonien
supérieur.
Ces deux niveaux, surtout le niveau inférieur, forment un
excellent repère pour la division du massif cénomano-turonien.
depuis les afïïeui'ements les plus septentrionaux jusqu'au Nord
de Torres-Vedras, donc jusque vers le milieu de la région
récifale. C'est grâce à eux que l'on peut préciser le parallé-
lisme des couches à Ammonites avec les récifs de Rudistes.
La puissance totale des deux assises est comprise entre
3 et 4 mètres.
Le niveau à Anorthopygiis est formé par un calcaire
blanc, plus ou moins oolithique, à faciès subcorallien, devenant
très compact et non oolithiqiie dans ses affleurements les plus
méridionaux. La faune est surtout composée de Gastropodes,
encore mal connus et probablement de peu d'importance,
mais son fossile le plus caractéristique est Anorthopygus
Michelini Cott., qui, dans les bancs marneux, passe à Anortho-
pygus orbicularis d'Orb.
A partir du niveau à Ostrea columba, les faciès se multiplient.
Dans la région à type calcaire à Ammonites, cette phase voit
l'apparition du genre Vascoceras, qui se développe dans le
Turonien moyen et se montre encore dans le Turonien supérieur.
Les Céphalopodes n'existent pas à ce niveau dans les
autres faciès, mais on le reconnaît facilement à la présence
d'un certain nombre de fossiles, principalement par Pholado-
mya siibdinensis d'Orl).. Panopaea siibsiriata d'Orb. et Tere-
bratula phaseolina Lam.
Le Turonien inférieur augmente d'épaisseur de Tori'es-Vedras
vers le Sud, mais les Anorthopj'gus manquent, et l'on ne peut
plus distinguer les deux niveaux qui forment l'assise.
Il présente une alternance de couches à Gastropodes et de
couches à Lamellibranches, dans lesquelles Ostrea colomba
affecte une position irrégulière.
A Lisbonne, nous voyons encore cette alternance à la base,
tandis que le sommet de l'assise contient un banc de Rudistes.
C'est dans la vallée du Mondégo que le faciès ammoni-
tique du Turonien moyex présente son phis beau développe-
ment. Il y existe deux couches à Ammonites nombreuses,
séparées par des calcaires, où elles sont fort rares.
La faune ammonitique inférieure n'est qu'un développemeiil
7f>4 viiip coxr.nÈs géologiol'f,
«le celle du niveau à Ostren cohimba, mais les Vascoceras y
présentent une plus grande variation de formes, et on y voit
en outre un Puzosia et deux Acanthoceras.
Le banc supérieur est encore plus riche : nous y voyons
les Vascoceras globuleux, un Pseudotissotia, un Pach)'discus.
des Puzosia. et parmi les Lamellibranches, une espèce précieuse
pour la comparaison avec le reste de l'Europe : Inoceramus
lahiatus Scldoth.
Cest surtout ù ce sous-étage <[uc s'applique la distinction
des différents types énumérés plus haut. Je ferai remarquer
que le type argileux à Brachiopodes est le seul qui ait fourni
des Rudistes dans la région septentrionale (2 exemplaires de
SphaeruUtes), ce qui est d'autant plus curieux que cette région
est la plus éloignée de la région à Rudistes.
Les affleurements les plus septentrionaux sont formés par
des sables ne contenant que quelques couches ou lentilles de
marnes ou de marno-calcaires. A en juger par les quelques
fossiles qu'ils ont fournis, les uns représentent le niveau à
Neolobiies Vibra)'eanus. d'autres le niveau à Anorthopygus ou
le Turonien moyen.
Le faciès à Rudistes est principalement formé par un calcaire
presque entièrement composé de Rudistes et de leurs débris,
principalement de Caprinula et de Sauvagesia. les Sphaeru-
lites et les Biradiolifes étant moins nombreux.
Malgré l'analogie que ces récifs présentent d'un bout à
l'autre de la région, il y a pourtant des difiérences curieuses
d'une localité à l'autre et aussi entre les différents bancs d'une
même localité. Tantôt la roche est un calcaire pur. entière-
ment formé par les débris des Rudistes, subcristallin, d'une
blancheur éclatante, très dur, ou se laissant au contraire
écraser entre les doigts, contenant de nombreux rognons de
silex, ou en étant dépourvu, tantôt cest un banc de calcaire
avec marne, dans lequel les Rudistes sont isolés au lieu d'être
fondus en une masse, tantôt il y a des intercalations de bancs
crayeux sans traces de Rudistes. ou encore des lagunes, ayant
déposé des calcaires feuilletés conservant des empreintes de
végétaux terrestres ou de poissons (i).
La puissance du sous-étage varie entre six et une vingtaine
CI) Evprcfs marines, ayant dfs analowMiPs ilanfs le Supra-rri-laciqur lio l'Allr-
magne, il'apros M. Sauvage.
PAUL GHOFFAT jOÔ
de mètres. L'apparition du faciès à Rudistes parait être subite,
dans toute l'épaisseur du Turonien moyen, mais sa partie
supérieure s'étend vers l'Est, au-dessus du faciès argileux à
Oursins, dans les aflleurements les plus occidentaux de la région
d'Ourem.
La faune du faciès à Rudistes se distingue de celles des
autres faciès par l'absence totale des Céphalopodes, des Téré-
bratules et des oursins, à l'exception de Goniopxg'us Menardi
Ag. et d'un exemplaire à'Anorthopj^gusC^), par la présence
des Rudistes, des Janii'a de grande taille (Janira cjv. Fleu-
riausana d'Orb. /. Lapparenti Ghof., J. inconstans (Sharpe)
et d'Ostrea Joannae Ghof.. type tout spécial sur lequel nous
reviendrons plus loin.
Les variations régionales sont plus accentuées dans le Turo-
\iE\ SUPÉRIEUR que dans n'importe quelle autre assise, et elles
se font parfois sentir à des distances très faibles.
Les Rudistes y existent depuis le ïage jusqu'aux aflleure-
ments les plus éloignés, mais dans la région septentrionale,
ce ne sont que des individus plus ou moins isolés, soit dans
les calcaires, soit dans les sables, tandis que dans la région
méridionale on trouve des lits qui en sont presque entièrement
composés. Ce ne sont pourtant pas des récifs calcaires, comme
dans le Turonien moyen, mais au contraire des bancs de mai'ne,
généralement minces, presquentièrement formés de Biradiolites .
L'assise est formée, dans les allleurements les plus septen-
trionaux, par un sable à peu près pur, n'ayant fourni qu'un
ou deux fossiles à la base, tandis que près de Coimbre, le
sable se charge d'argile et de mica et contient, à 3o mètres
de sa base, une couche de grès argileux à faune très riche
(Zouparria), dans laquelle nous distinguons un fragment de
Vascoceras, de grands Acteonelia Grossouvrei Cossmann,
Trochacteon giganteum (Sow.), de nombreuses espèces de
Gastropodes et de Lamellibranclies . parmi lesquels un exem-
plaire de Biradiolites, tandis que l'abondance de Ostrea columba
et de Janira laevis nous rappelle le Turonien inférieur, et
même l'assise à Neolobites Vibraj'eanus.
A l'Est et au Sud de ces allleurements arénacés, les sables
sont remplacés par des calcaires tantôt oolithiques, tantôt très
compacts, mais contenant des grains de quarz roulés. Excep-
tionnellement, ils se chargent de mica et passent à un sable
micacé.
-iM> VIII^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Cest dans les environs do Lciriu (jue les Rudistes com-
mencent à former des bancs marneux, mais les matières char-
riées s'y montrent encore, soit à létat de bancs de sable, soit
à l'état de grains empâtés dans les calcaires, tandis qu" elles
disparaissent complètement plus au Sud (de Runa au Tage).
Notons, comme l'ait exceptionnel, que les affleurements les
plus méridionaux (Lisbonne et Monte-Serves) sont couronnés
par une couche de marne à Lameilibi-anches. sans Rudistes.
qui, pour la contrée, est Tunique niveau où se montre (Jstvea
Olisiponensis Sharpe. espèce qui, dans la région septentrionale,
apparaît dans Tassise à Neolobitea Vihraj-eanus. Au Monte-
Serves, cette couche a fourni le seul échantillon dAmmonile
de la région récifale, un Vascoceras Gainai, espèce se
trouvant déjà dans le Turonien inférieur.
Le cai'aclère le plus saillant du Turonien supérieur consiste
dans la réapparition des Opisthobranclies de grande taille, qui
se trouvent dans toute l'extension de l'assise, sauf dans les
affleurements de Lisbonne.
Nous mentionnerons ensuite la présence des Rudistes dans
la région septentrionale, et l'abondance de Bit adiolites Arnaiidi
Chof. et des Spliaerulites Lusitaniens Bayle et Peroni Chof.
dans la région méridionale. La première de ces espèces appa-
raît, il est vrai, dans le Turonien moyen, mais elle ne s'y
trouve que dans une aire fort limitée et n'y est représentée
que par une variété spéciale. C'est aussi le niveau principal
de Toucasia Favrei Sharpe. de Janira inconstans Sharpe et
de Ostrea Joannae Chof. qui sont fréquents, et de Eulima
amphora dOrb. et Dolium ? (Gen. nov.) Aîmesensis Chof.,
espèces relativement rares.
Comme espèces spéciales à l'assise, nous citerons Acteo-
nella Grossouvrei Cossm., Trochacteon giganteum Sow. (avec
presque toutes les variétés signalées à Gosau), Voliita Renau-
xiana d'Orb.. Cerithium cfr. Haidingeri Zek., Nerinea Oure-
ineiisis Choi'., Glauconia eonoidea So^w, Sigaretus sp.. Pholado-
niyasp. nov.. Cyiena cfr. solitaria Zitt , Cardiiun cfr. exulans
Stoll., Caprimiia cjr. BoissjH ? d'Orb., C. Orhignj-i Sharpe,
SphaeruUtes Peroni Chof. (bien voisin de Sph. Lefebvrei
Bayle, du Turonien supérieur de l'Algérie, sinon identique),
SphaeruUtes Lusitanicus Bayle. Biradiolitcs Arnaudi Chof.
(type), B. Riinaensis Chof., Arca Ligeriensis d'Orb.. Cyphosoma
Alcantarense P. de L.
PAUL CHOFFAÏ ^(î;;
Les Céphalopodes n'y sont représentés que par deux échan-
tillons de Vascoceras,se trouvant déjà dans le Turonien inférieur.
L'ensemble de la faune a un caractère plus récent que
celui des assises antérieui-es, rappelant Uchaux et Gosau,
mais cette l'aune contient de nombreuses espèces qui la relient
non seulement aux assises moyennes et inférieurs du Turo-
nien. mais aussi à l'assise à Neolobites Vibraj'eanus.
C'est ici le cas de faire remarquer que la division du
Turonien portugais en trois sous-étag-es a une grande inq^or-
tance pour ce pays, mais qu'au point de vue de la corrélation
avec le reste de l'Europe, les deux sous-étages inférieurs
sont à rattacher au Ligérien, tandis que les espèces à carac-
tère plus récent du Turonien supérieur me portent à le consi-
dérer comme représentant l'Angoumien.
Remarques suk la falne céaomano-turomexne. — Dans
les pages qui précèdent, j'ai souvent appuyé sur la continuité
de l'aune qui existe depuis l'Aptien présumé jusqu'au sommet
du Turonien, malgré la modilication profonde ayant résulté du
mouvement liydrocratique de la phase à Neolobites Vibraj'eanus.
Nous avons aussi vu que les passages d'espèces d'une
assise à l'autre dépendent beaucoup de l'analogie ou de la
diirérence de faciès, un bon nombre d'espèces étant limitées
à certain niveau dans une région donnée, et passant par
contre à des assises plus récentes dans d'autres régions où
elles afl'ectent le même faciès pétrographique (p. ex. Oslrea
Olisiponensis). D'autres espèces se trouvent au contraire dans
les faciès les plus opposés ; citons par exemple Ostrea columba,
aussi fréquente dans certains bancs de calcaire très compact
de la région méiùdionale, que dans les marno-calcaires ou les
argiles arénacées de la région septentrionale.
A côté de ces espèces à grande extension verticale, nous
en voyons au contraire d'autres qui sont intimement liées à
un niveau restreint.
Trois points sont surtout à faire ressortir dans la faune
cénomano-turonienne du Portugal : les Ammonées, la faune
récifale et les Echinides.
Les Ammonées (i) ne sont représentées dans le Cénomanien
(1) Choilat. Les Ammonées du Bellasien des couches -à ^<'o lob ite^t Vibrayeanii^.
du Turonien et du Sénonien. 4" Lisbonne, 1898.
I
•jdS Vlir CONGRÈS GÉOLOGIQUE
inférieur que par un échantillon de Turrilites costatiis Lani.
et dans l'assise à Neolobites ViOfoyeanus par les cinq formes
mentionnées plus haut.
Xeolobilt's Vibrayeanus se trouve en France, de la Sarthe à
la Provence, et en outre dans le Nord de l'Afrique et dans
le Liban. Acanthoceras penfag-onum et A. naviciilare ont une
extension encore plus grande ; on les signale depuis l'Angle-
terre jusque dans l'Inde.
Parmi les espèces turoniennes se trouvent quelques formes
se rapprochant d'espèces connues de l'Algérie et de l'Inde,
mais le groupe le plus important est celui que j'ai fait
connaître sous le nom de Vascoceras. et auquel on peut
rapporter quelques formes d'Algérie, du Brésil et de l'Inde.
Il est donc hors de doute que c'est du Sud qu'est venue
la faune qui a accompagné le mouvement hydrocratique de
la phase de Neolobites Vibrayeanus.
— Les Riidistes forment, dans le Crétacique portugais, une
chaîne qui ne présente que de petites intei-ruptions. Dans
rUrgonien. ils sont représentés par des Requienia : dans les
couches d'Almargem et l'assise à Placenticeras Uhligi. par
quelques rares échantillons de Toucasia et de Poljxonites.
qui deviennent abondants au niveau à Polyconites sub-ver-
neiiili appartenant peut-être encore au N'raconnien. Il contient
en outre les genres SphaevuUtes, Capi'ina et Horiopleura.
Nous voyons encore un banc analogue au niveau à Osirea
pseiido-at ricana, qui appartient incontestablement au Génoma-
nien. mais Polyconites siib-verneuili est remplacé par P. oper-
ciilatus et il contient en outre Ichthj'O sarcoliihes triangularis.
La faune récifale bellasienne s'éteint avec cette phase, qui
est la dernière où l'on rencontre les Orbitolina.
Trois échantillons paraissant avoir appartenu aux genres
Monopleur a et Polj'conites proviennent des affleurements de
l'assise à Neolobites Vibraj-eanus situés au Nord du Tage.
Ils semblent indi([uer que. pendant cette phase, il existait plus
au Sud, des bancs de Rudistes. qui auront été détruits par la
dénudation, ou sont actuellement recouverts par le Tertiaire,
ou par les eaux de l'Océan.
Entin le sommet du Turonien inférieur nous montre un
vrai banc de Rudistes, mais il a une faune bien dilférente
de celle du Bellasien. et elle se maintient à travers le
Turonien moyen et même jusqu'à la base du Turonien supé-
PAUL CHOFFAT 769
rieur. Cette faune est principalement formée par les genres
Caprinula et Sauvagesia. 11 est intéressant de constater que
le genre Hippurife.s paraît manquer complètement en Portugal,
même dans le Sénonien.
Nous avons vu que les bancs de Biradiolites du ïuronien
supérieur se trouvent dans des marnes, et qu'ils alternent
avec des bancs de sable. Ce n'est donc pas au charriage
d'argile et de sable qu'il faut attribuer l'absence des Rudistes
dans la région septentrionale.
La position des affleurements argileux d'Ourem, entre le
rivage oriental et les récifs de Rudistes de L(^iria et de
Nazareth, nous montre ([ue ceux-ci n'étaient pas forcément
liés au rivage, à moins qu'ils n'aient entouré un continent,
dont les îlots granitiques des Berlengas seraient les derniers
témoins. Cette explication s'appliquerait aussi aux Alveolina,
qui sont censés n'avoir jamais été trouvés à une grande dis-
tance du rivage.
Pai'mi les formes liées aux faciès à Rudistes, se trouvent
les grands Janira, qui se montrent dans la couche à
Polyconites sub-verneuili, et se retrouvent à partir de l'assise à
Neolobites Vihraj^eanus. Comme les Orhitolina, ils s'éten-
daient un peu en <lehors des l)ancs de Rudistes. annonçant
ainsi leur voisinage.
Ce n'était pas le cas pour Ostrea Joannœ Chof. (1886)
grande espèce plate à valves très minces, qui se trouve dans
les Caprinula Lime Beds du Texas et dans une couche à
Caprinules des Alpes vénitiennes {Ostrea Munsoni Hill, Pinna
Ostraefoririis Futterer). Elle ne se i-encontre qu'avec les
Rudistes et a son niveau principal dans le Turonien supérieur.
Avant de quitter les récifs, je mentionnerai encore les
nodules de silex qui paraissent provenir de Spongiaires, et se
montrent le plus abondamment aux environs de Lisbonne, c'est-
à-dire dans les gisements les plus au S.-E., qui semblent
avoii" été les plus éloignés du rivage.
Les EcHiNODERMEs joucut le même rôle que les autres fos-
siles. Ils forment une série ininterrompue depuis la base du
BeHasien jusqu'au Turonien supérieur. Chaque assise n'a qu'un
petit nombre d'espèces spéciales ; la plupart de celles qui parais-
sent être caractéristiques d'une assise dans une région donnée
se montrent à des niveaux différents dans d'autres régions,
lorsque ces niveaux affectent le même faciès pélrographique.
I
770 Vlll^ GONG'RÈS GEOLOGIQUE
Le Tui'onieii a l'ourni 44 espèces, donl 20 sonl connues à
l'étranger ou y sont représentées par des formes voisines. Sur
i5 espèces se trouvant à la fois dans le Turonien portugais et
à l'étranger, 11 sont signalées dans le Cénomanien, 3 dans
le Cénomanien et le Turonien, et une seule est franchement
turonienne et passe mènie au Sénonien.
La faune échinitique du Turonien portugais a donc un
faciès essentiellement cénomanien. M. de Loriol a fait remar-
quer que, tout en ayant une certaine spécialité, elle est reliée
à celle de l'Europe centrale et à celle de l'Algérie.
IV. — Sénomen (s. l.)
Depuis le Tagc jusqu'à Torres-Vedras, le Turonien supérieur
est recouvert par un manteau basaltique, recouvert lui-même
par des dépôts oligocènes. Plus au Nord, dans les environs de
Nazareth et de Leiria, la nappe basaltique est remplacée par
des conglomérats contenant Biilimus Ribeiroi Tournouer, espèce
de la nappe basaltique de Lisbonne, Les grès qui les recou-
vrent sont par conséquent tertiaires, et il n'y a pas de strates
crétaciques plus récentes que le Turonien.
Le Sénonien se trouve par contre dans le littoral au Nord
du Mondégo, où nous distinguerons trois catégories d'affleure-
ments, et plus à l'Est dans la région paléozoïque.
A. — Suite d'affleurements dont la hase repose sur le
Turonien. — A Mamaroza, le Turonien se termine pai- un
grès micacé, ayant fourni quelc[ues fossiles. Il est surmonté
par i4o mètres de sables et de grès grossiers, peu consis-
tants, sans fossiles, auxquels succède un complexe d'argile et
de grès dune dizaine de mètres d'épaisseur, se terminant par
un banc à faune marine.
Cette faune est principalement composée de Gastropodes
et de Lamellibranches, ayant une grande analogie avec ceux
du Bellasien des environs de Lisbonne : abondance des Glau-
conia, des Protocardia, des M)'tilus et des Anomia. mais
les Ammonites plats y sont représentés par des Hemitissotia.
au lieu des Placenticeras, et Cj'clolithes scutellum Reuss,
imprime aussi un caractère plus récent. Les vertébrés sont des
types maestrichtiens et daniens. et même tertiaires (Sargus) !
Au banc à Hemitissotia succède un complexe de marnes
rouges et bleues et de grès calcaril'ères, paraissant avoir 3oo
mètres de puissance. Les assises qui le forment sont en partie
PAUL CHOFFAT 7^1
purement saumâtres, mais elles contiennent généralement un
mélange de formes marines. La faune présente des passages
de la base au sommet, et est même l'eliée avec celle du
banc à Hemitissotia. Il y a aussi des lits à végétaux terres-
tres, en général mal conservés.
Parmi les poissons, nous retrouvons le genre Sarg-iis à
côté d'espèces crétaciques. Les Gastropodes, nous ollrent un
genre marin, Glauconia, mais la plupart des formes est sau-
màtre, Pyrgulifera, Melania, Hydrobia, Paliidina ; une localité
nous présente même avec abondance une grande espèce
terrestre, Bulimiis Gaudryi Ghof., tandis que les Lamellibran-
ches sont en majeure partie marins.
Le sommet du complexe sénonien est formé par les graviers
d'Esgneira , ayant au minimum ."io mètres d'épaisseur. La
grosseur de leurs éléments n'a pas permis la conservation
des organismes qui vivaient lors de leur dépôt, sauf à la
base, où des marnes m'ont fourni des empreintes de végétaux
nombreux, mais peu variés : fougères, conifères, et dicotylées,
et où un lit de grès fin contient des empreintes de Cyclas (?)
B. — Outliers du littoral Jonnés par des sables à végétaux.
Une grande surface de Pliocène s'étend entre les affleure-
ments précités et d'autres ailleurements situés plus à l'Est,
près de Mira. Ils ont fourni quelques écailles de poissons
{Osmeroides) , des moules de Cyrena, et une belle Hore
terrestre.
Beaucoup plus au Sud. en se rapprochant de la serra de
Buarcos, se trouvent d'autres affleurements entourés de Pliocène.
Ils sont aussi riches en végétaux et pauvres en espèces ani-
males, sauf celui de Vizo. qui a fourni d'abondants débris de
vertébrés, décrits par M. Sauvage. A côté de genres à carac-
tères exclusivement mésozoïques, nous y voyons Crocodilas
Blavieri Gray, des couches de Fuveau et les genres tertiaires
Clastes et Bufo.
Il est évident que ces outliers appartiennent au conq^lexe
Ihivio-marin, mais je n'ai pas pu reconnaître h' niveau auquel
ils correspondent.
G. — Outlier à faune franchement marine. — A peu (U^
distance des gisements phylaliens de Mira, dans les terres
inondées qui précèdent les dunes, se trouvent deux petits aHleu-
rements d'un grès lin. à faune marine, riche en Gastropodes
et en Lamellibranches. Ces fossiles n'ont que peu d'alUnités
I
77- Vlll'' COiNGKÈS GÉOLOGIQUE
avec les luniics laariiies des eoiiclies à lleiuilissotia. ou du
complexe lluvio-nuu'iii. mais ils sullisent par eux-mêmes poui'
montrer leur âge sénonien.
Les Céphalopodes y sont rares, sauf Hoplites Vari, var.
MaiToti Coq. : je citerai en outre comme importants au point
de vue stratig-raphique: un IVagment de Baciilites. Inoccraniii.s
Crispi iMant. el Meandropsina Larazeti Munier-Ch.
Les Rudistes n'y sont représentés que par quelques échan-
lillons apj)artenant à Chaîna Haueri ZiU., Caprotlna aJJ . striât a
d"(Jrl)., el aux genres Spliaerulites, Bourbonia et Radiolites .
Hoplites Marroti assigne à cette couche Tàg-e du Campa-
nien moyen, uiais je n ai pas de données stratigraphiques pour
la rappoi'ter à Tune ou à l'autre des assises alUeurant plus
à l'Est. Il semble probable qu'elle a sa place dans le massif
arcnacé cpii sup[)orte les grès à Hemitissotia.
D. — Oiittiers reposant sur le Paléozoique. — Les grès
reposant sur le l^aléozoïque n'ont fourni ([ue des végétaux, et
dans trois localités seulement. L'une d'entre elles présente un
caractère tout spécial, une autre n'a fourni que trois espèces
déterminables, mais la troisième a livré une flore abondante
qui, d'après M. W. de Lima, est semblable à celle de Mira.
Il y a donc lieu de considérer ces grès comme sénoniens.
Xous n'avons que peu de données pour comparer le Séno-
nien portugais au Sénonien du reste de l'Europe, Les grès à
Hoplites Marroti sont à rapporter au Sénonien moyen, ce qui
serait probablement aussi le cas pour la couche à Hemitissotia,
quoique M. Pt ron considère ce genre comme étant principale-
ment du Sénonien inférieur.
Le complexe lluvio-marin, malgré son cachet garumnien, ne
contient qu'une forme seule du reste de l'Europe : c'est une variété
de Pj-rgiilifera arniata Math., des couches de Rognac.
La llore du Sénonien contient des espèces qui se trouvaient
déjà dans le groupe néocomien, tout en présentant un caractère
beaucoup plus récent que les llores du Cénomanien el du Turo-
uien, ayant même jusqu'à un certain point un caractère ter-
tiaire. C'est donc un mélange analogue à celui que nous avons
mentionné pour les vertébrés.
Les formes anciennes prennent le dessus dans certains
gisements et porteraient le paléontologiste à leur attribuer un
PAUL CHOFFAT --3
âge plus ancien. C'est le cas pour les gisements phytaliens de
la base des graviers d'Esgaeira.
Les mouvements de la mer pendant le Crétacique sont la
continuation de ceux du Jurassique supérieur ; c'est vers
l'extrémité S. AV., c'est-à-dire vers la région au Nord de l'em-
bouchure du Tage que la mer semble avoir pris le plus de
profondeur.
Pendant le Néo-Jurassique, nous voyons se dessiner un
retrait de la mer vers ce point S. S. W., mouvement qui
continue pendant le Crétacique inférieur, et atteint son
maximum pendant l'époque d'Almargem (Aptien présumé).
11 a été suivi par un mouvement hydrocra tique, ne produisant
un envahissement général qu'à partir de l'assise à Neolobites
Vibrayeaniis (Cénomanien supérieur).
Un nouveau retrait se dessine pendant le Turonien supé-
rieur, et il semble avoir abouti à un émergement complet.
Les conditions changent pendant le Sénonien : toute la
région située au Sud du parallèle de l'embouchure du Mondégo
est dépourvue de dépôts de cet âge, tandis qu'ils existent dans
le littoral au Nord du fleuve, et que, plus au S. E.. ils
envahissent même la région paléozoïque qui semble avoir
émergé pendant tout le reste du Mésozoïque.
Les dépôts sénoniens ont un caractère d'autant ]ilus marin
qu'ils sont situés vers l'Ouest, mais un nouveau mouvement
géocratique se fait sentir, et tout le pays émerge jusqu'à
l'époque oligocène.
A cette époque, un afl;\issement dirigé de nouveau vers le
S. S. W. permet la formation de conglomérats et de grès,
mais ce n'est qu'à partir du Miocène que nous voyons de
nouveaux dépôts marins, qui, vers le Nord, ne dépassent i)as
les environs de Lisbonne.
Faisons encoi-e i-emarquer l'importance tectonique des lam-
beaux de Sénonien pénétrant dans l'aire paléozoïque, et s'y
Irouvant sur les sommets aussi bien que dans les dépressions.
Cette constatation vient s'ajouter aux autres faits qui prouvent
que la Meseta a pris part aux plissements de l'ère tertiaire.
TA
p:xpériences sur la dénudation par dissolution
dans l'eau douce et dans l'eau de mer
par M. J. JOLY
Les expériences suivantes ont été faites dans le but d'élu-
lider la question encore négligée, des effets dissolvants relatifs
de l'eau de mer et de l'eau douce sur les roches et les sili-
cates formant les roches.
Matériaux emploj'és. — Quatre substances sont employées
dans ces expériences préliminaires : basalte , hornblende ,
obsidienne et orthose.
Le basalte est un spécimen typique, noii\ linement gienu.
compact, avec petits grains d'olivine, originaire de la Chaussée
des Géants, en Irlande. La hornblende est la variété alumineuse
vert noirâtre, bien cristallisée, clivable, de Friedrickshaabe.
L'obsidienne est une rhyolite typique vitreuse de Monte Pelato,
Lipari. L'orthose est très clivable, fraîche, de couleur rose
pâle.
Mode d' expérimentation. — Nos expériences sont toutes com-
parables, entre elles, d'égales ([uantités des substances précitées
ayant été soumises à la dissolution dans l'eau distillée et l'eau
de mer. dans les mêmes conditions. Leau de mer employée a
été prise à la côte rocheuse de Killiney (Co. Dublin), partie de
la côte éloignée de tout courant ou d'écoulement de rivière
Les expériences sont de deux genres. Dans les premières on
a cherché à assurer les effets de l'aération sur la rapidité de
la solution.
A cet effet, lo grammes du minéral, finement réduit en
poudre, sont placés en même temps que looo''"'^ du dissolvant
dans un flacon de verre d'Iéna de la forme conique Erlenmeyer.
Le flacon a une capacité de iioo''"^. Un courant d'air continu
est dirigé par un tube de verre d'Iéna au fond du flacon,
l'air s'échappant en bulles, s'élève à travers le liquide et
.1. JOLY 77^
grâce à l'agitation ainsi occasionnée maintient le sédiment
en suspension. L'air qui entre est débarrassé de sa poussière
en filtrant à travers du coton et chargé d'humidité par son
passage à travers des tours de galets mouillés, par de l'eau
de mer dans le cas d'expériences avec de l'eau salée, et par
de l'eau douce dans le cas d'expériences avec de l'eau douce.
Huit flacons ont été exposés de cette manière, chacun à un égal
courant d'air, quatre contenant de l'eau douce et quatre de
l'eau de mer. La durée de l'expérience a été de trois mois,
durant lesquels le courant d'air a continué nuit et jour, avec
quelques jours seulement d'interruption. Chaque fois que les
flacons étaient agités on constatait le lendemain que les solu-
tions d'eau de mer étaient déjà à peu près clarifiées, tandis
que les solutions d'eau douce restaient troubles, effet normal,
qui dans la nature est de grande importance.
Le second mode d'expérimentation a été seulement appliqué
à un spécimen de basalte. Dans cette expérience, la matière
en gros grains et en fragments du poids d'environ i8o gram-
mes, est placée dans un tube en TT, où grâce à un arrange-
ment qu'il n'est pas nécessaire de décrire ici, un volume de
i.ooo'"' du dissolvant était forcé de traverser le tube dans des
directions opposées, passant d'un flacon de verre d'Iéna d'Erlen-
meyer placé au-dessous, à un auti*e placé au-dessus; ce système
étant continuellement retourné, sens dessus-dessous, pendant le
jour. L'air du laboratoire entre, à travers des tubes qui le
l'endent humide, dans les flacons supérieur et inférieur alterna-
tivement, lors du départ du dissolvant.
L'action sur la matière dans le tube en IT peut être con-
sidérée comme très semblable à celle qui s'exerce sur les
plages de la mer ou dans le lavage par une rivière, car après
chaque passage de l'eau dans le tube en LT, vers le haut, fair
entre librement entre les particules les plus grosses, dans la
branche du tube débarrassée de son eau. A l'achèvement du
mouvement vers le bas, l'autre branche du tube est à son
tour, débarrassée de son eau, en grande partie. Les particules
sont ainsi exposées au lavage du dissolvant dans les deux
directions et au départ partiel et périodique du dissolvant
qui les entoure. Il n'y a ce])endant aucune usure ])ar frotte-
ment.
Le temps nécessaire au passage de l'eau vers le haut, esl
de 7 à 8 minutes, et d'environ 8 à 9 minutes pour ]o pas-
--6 VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
sage vers le bas. Les flacons et tubes en U sont montés en
double, les tubes en U étant attachés côte à côte ; l'un ren-
ferme du basalte traversé par de l'eau douce, l'autre du basalte
traversé par de leau de mer. le courant est maintenu à tra-
vers ces tubes par un même arrangement hydraulique.
La durée de cette expérience a été de quatre mois. Pendant
la nuit le mouvement de l'eau était arrêté, mais les particules
restaient submergées.
Surface exposée à la solution. — Il est bien certain que
dans ces expéinences. le degré de mouvement du dissol-
vant n'a, dans certaines limites, qu'une légère influence. De
même il est très probal)le que des variations dans la quantité
du dissolvant n'aflecteraient pas sérieusement les résultats. Le
facteur essentiel paraît être la stabilité des matériaux solides :
par conséquent l'étendue de la surface que ces matériaux expo-
sent à l'action du dissolvant est la mesure la plus im])ortante
à déterminer. On a souvent l'habitude fâcheuse de considérer
dans ce genre d'expériences, les quantités entraînées en solution
comme un pourcentage de la masse totale du solide. Or. cette
dernière quantité n'a guère en elle-mêinc de signification ;
nous avons dû chercher un mode de mesure plus précis.
Dans la dernière exi)érience décrite, les matériaux introduits
dans les tulles en U ont été tamisés, à maille mesurée.
Ainsi les quantités suivantes de basalte ont été introduites
dans chaque tulje en U :
25 grammes passés à o.ôô'""'. arrêté par la maille de 0.45'""'
^o » » 0.45 » » 0.35
L^o » » 0.35 » » 0.20
On a ajouté à chacun d'eux io3 grammes de fragments
grossiers ayant un diamètre moyen d'environ 5""\
.le suis arrivé à fixer une valeur minimum i)our la surface
totale d'attaque, en supposant que les particules sont sphériques et
([u'elles ont des diamètres correspondant aux valeurs moyennes
des mailles qui laissent passer les particules et de celles qui
les arrêtent. Cette supposition est également étendue aux
io3 gr. des plus gros fragments. En faisant les calculs néces-
saires, nous arrivons au résultat que la surface exposée n'est
pas inférieure à ©"^'iSog. La surface réelle est supérieure à
cette valeur minimum. Les particules sont rarement arrondies,
j. JOLA' 777
plus souvent rectangulaires ou à angles aigus et rugueuses.
La supposition que ces particules sont cubiques laisserait encore
la surface au-dessous d'un mètre carré. Nous ne sommes donc
pas loin de la valeur réelle en supposant que la surface
totale exposée dans chaque tube est approximativement d'un
mètre carré.
Dans le cas des premiers essais, opérés sur des quantités
de lo grammes, les mesures ne furent prises qu'à la fin de
l'expérience. Dans ce but, les diverses charges des poudres
employées étaient assorties par suspension dans l'eau, en cin([
degrés de grosseur. Puis, les lots ainsi obtenus ont été soi-
gneusement pesés et les diamètres moyens ont été déterminés
par des mesures micrométriques (on a fait de dix à vingt
mesures pour chaque catégorie) ; enfin les surfaces totales ont
été calculées en supposant que les particules étaient de forme
cubique. Les chiffres suivants sont les résultats en mètres
carrés : Basalte 1,209 ' Orthose 1,799 ; Obsidienne i,i63 ;
Amphibole 0,791.
C'est sur ces données, que le tableau, inséré plus loin,
a été préparé, en calculant les quantités de matières enle-
vées dans chaque cas, en une année, sur une surface d'iui
mètre carré.
En ce qui concerne l'attaque chimique sur la sui'face du
verre, exposée dans chaque vase, elle ne peut causer qu'une
faible erreur. En effet, le verre employé (sauf celui des tubes
en U des expériences pour le basalte) est celui d'Iéna. Ce
verre a été l'objet d'essais, faits à l'Institut technique de Char-
lottenbourg, que les fabricants ont publié et qui s'appliquent
à la quantité de Na^O mis en liberté dans des conditions
variées. Ils montrent que la surface de 5ooc""i exposée dans
le flacon n'abandonnerait, même dans les circonstances les plus
favorables de solution, pour de l'eau à 20" ' . que o gr. 00017
de Na'^O en trois mois. Comme il n'est pas supposable que le
taux primitif de la perte se maintienne et que la température
moyenne n'a pas dépassé 12" ''■, l'erreur peut être considérée
comme négligeable. La surface du verre est d'ailleurs petite,
comparée à celles des particules minérales.
Résultats chimiques. — Les analyses chimiques ont été
faites dans le laboratoire chimique de la Société royale de
Dublin, sous la surveillance de M. R. .T. Moss, analyste de la
7 "8 VIII^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Société, auquel je dois mes meilleurs remercîments. M. Stone,
l'assistant, a apporté les plus grands soins à la tâche très
diflîcile d'évaluer les petites quantités trouvées, pour l'estimation.
Malheureusement la détermination des alcalis, dans le cas
de solutions dans l'eau de mer. d'après les méthodes indi-
rectes employées et en présence des quantités écrasantes de
sodium et de potassium préexistantes, ne put être ellectuée
avec une exactitude suHisante. La chaux a été déterminée
dans les cas où la nature du minéral rendait sa solution
probable. Une analyse partielle de l'eau de mer employée a
été également faite.
Nous avons suivi pour les analyses hi marche ordinaire. La
chaux a été pesée comme oxyde, en brûlant l'oxalate ; on n'a
pas essayé de séparer davantage les impuretés qui peuvent
dans le cas de leau de mer, comme l'a établi Dittmar. s'éle-
ver à 9 "jo de MgO, Na-(), etc. La présence de TiO- dans
la silice précipitée n'a pas été cherchée, la pesée, après la pré-
cipitation ordinaire par HCl et calcination, étant calculée
entièrement en silice.
Les colonnes I se i-apportimt au basalte traité par la
seconde méthode d'expérience, la substance étant relativement
à gros gi'ains, et soumise à un courant d'eau alternatif dans
des directions op])osées. Les valeurs indi(juées dans les colonnes
se rapportant à l'eau de mer, ont toujours été diminuées des
([uantités de silice, alumine et chaux, reconnues dissoutes, dans
l'eau de mer employée.
La température moyenne pendant les expériences IL III. IV
et V a été de y ' : et de I2" ••. pendant l'expérience I. A la lin
des expériences l'eau de mer montrait dans chaque cas une
réaction alcaline distincte et croissante vers le tournesol ; l'eau
douce montrait également une très faible réaction alcaline vers
le tournesol.
Considérations des résultats. — Le principal problème,
vaste et bien complexe, posé par les expéi'iences précédentes,
est d'arriver à fixer si l'eau de mer est un agent de dis-
solution et (le dénudation plus actif que l'eau douce. Cette ques-
tion ne parait pas avoir été tranchée jusqu'à présent. En effet, les
expériences bien connues de Daubrée (i). avec du chlorure de
(1) Géologie expérimentale, vol. 1, p. 'IM.
779
TABLEAU I
Poids dissous dans iooo "n-: d'eau
I
II
III
BASALTE
BASALTE
ORTHOSE
Eau douce
Eau de mer
Eau douce
Eau de mer
Eau douce
Eau de mci'
Si O- .
o.oioSi
0.01189
o.oiiSii'i
0.00 364
0 . 0090.5
0.20819
AI-' ()•> .
abs.
0.00027
—
abs.
abs.
O.OOIOI
Fe- O' .
abs.
abs.
trace
abs.
abs.
—
CaO. .
o.oSaio
0.16437
—
0 . 22062
—
—
MffO. .
0.00909
—
—
—
—
—
Na^ O .
0.01127
—
—
—
—
—
K8 0. .
trace
—
—
—
0.00694
—
0.0G827
0.17643
—
0 . 22426
0.01499
0 20920
IV
OBSIDIENNE
V
HORNBLENDE
VI
-^ *-.^,--_—
^-^-^ — -
EAU DE MER
Eau douce
Eau de mer
E.iu douce
Eau de met'
Si O- .
0 . oo'356
0 ooioi
0 . 00406
0.00689
0 00100
Al^ O-' .
abs.
O.OOIOÇ)
trace
0.00884
o.ooi3o
Fe2 0 • .
abs.
abs.
abs.
trace
abs.
CaO. .
abs.
0.01962
trace
o.i3i6i
0.69701
MgO. .
trace
—
abs.
—
—
Na- O .
0.00169
—
0.01092
—
—
K-'O. .
abs.
—
trace '-)
—
""
o.oo5i5
0.02222
0.01998
0. 1463.5
-
(Il La s
jlution a été malheui
'eusement presque r<
inpiètemcnt perdue
ap
rcs cette détermina tior
1.
(-) Spec
Lre faible de K et Li.
:8o
Vlir CONGRES GEOLOGIQUE
TABLEAU II
Poids en grammes,
em.evés par dissolution par mètre carré et par année
I
II
III
BASALTE
BASALTE
ORTHOSE
¥aw doucp
Eau de mer
Eau douce
Eau de mer
Eau douce
P^au de mer
SiO^ .
o.o4:4
0 . o35~
0 . 0290
0.0091
o.oiSi
0.3470
A1-" O-^ .
—
0.0008
—
—
—
0.0017
Fc2 O:^
—
—
—
—
—
—
CaO. .
0.0963
0.4931
—
o.55i4
—
—
MgO. .
0.0273
—
—
—
—
—
Na-' O .
0.0338
—
—
—
—
—
K^' O. .
—
—
—
—
—
—
0 . 2048
0.529G
—
0 . 56o5
().020U
0.3487
IV
V
OBSIDIE.N.NE
HORNBLENDE
Eau douce
E.iii (le mer
Eau douce
Eau de mer
Si O-' .
0.0089
0 . oo34
0.0102
0.0222
AU' O > .
—
0 . 002;
—
f).o33i
1
Fe- 0> .
—
—
—
—
;
CaO. .
—
0 . 0490
—
0 . 4936
MgO. .
—
—
—
—
Na- O .
0.0040
—
O.OÔ9-
—
K:; o. .
—
~~
1
0.0129
0 . o556
0.0749
0.5489
.1. iOL\ j8i
sodium et de l'eau agissant sur de i'orthose soumis à un
mouvement violent, dans un vase tournant, ne s'appliquent qu'à
lactivité d'une seule substance dissoute. De plus, le résultat
négatif obtenu par Daubrée, n'est pas en apparence d'accord
avec ceux de Beyer (i), que les l'eldspatlis se décomposent
rapidement dans l'eau renfermant du chlorure de sodium.
Daubrée, toutefois, s'était borné à examiner la réaction finale
— alcaline ou non ? Je n'ai pas trouvé d'autres documents se
rapportant directement à la question essentielle traitée. Dana,
il est vrai, a exprimé le sentiment que l'eau de mer avait une
action protectrice plus grande sur les roches basaltiques, — soit
lout à fait recouvertes, soit simplement lavées par les embruns,
— que sur celles exposées aux actions alternatives de l'humidité
et de la sécheresse. Merrill (u), en commentant cette opinion,
remarque avec justesse que les actions érosives dans de pareils
cas doivent imprimer une apparence trompeuse de fraîcheur
à la roche. Il est cependant d'avis qu'il n'y a pas d'objec-
tion à faire aux vues de Dana concernant les roches com-
plètement immergées .
Gustave Bischof (3) a donné des raisons d'ordre chimique
pour croire que les silicates alcalins, feldspaths, etc.. se dissol-
vent plus activement dans l'eau contenant des dissolutions de
sels de calcium et de magnésium. Cette opinion est basée sur
le fait que les silicates alcalins sont décomposés en présence
des sulfates et chlorures de calcium, les silicates terreux failile-
nient solubles étant précipités.
Si cette théorie s'applique aux silicates cristallisés, silicates
relativement insolubles, qui se rencontrent dans la nature el
dans lesquels l'alumine fait partie de la molécule, l'eau de
mer contenant Mg So ^% Ca So* et Mg Cl- en quantité, accé-
lérerait la décomposition des feldspaths.
Les résultats de la réaction avec les silicates alcalins
paraissent être, d'après Bischof, la formation de silicates de
chaux et de magnésie et de sulfates et chlorures d'alcalis. Le
silicate de chaux est redécomposé s'il y a de l'acide carbonique,
la silice se sépare et se précipite et le carbonate de chaux
(1) Mentionnés par G. P. Merrill dans Rocks, Rock-weathering and Soils,
p. 178.
(2) Loc. cil., p. '2'Sd.
(3) Géologie chimique, vol. i, p. 12.
^82 VIII*- CONGRÈS GÉOLOGIQUE
])rend naissance. Le silicate de magnésie n'est cependant pas
décomposé par l'acide carbonique.
D'après ces réactions, quand l'eau de mer agit sur des sili-
cates contenant des silicates alcalins, en présence de l'acide
carbonique de l'atniospbère. comme c'est le cas dans nos expé-
riences, la décomposition est accélérée : le silicate de magnésie
est précipité, le bicarbonate de cliaux formé est retenu en
solution (ou précipité si la quantité de CO- est insuffisante), la
silice est précipitée, des chlorures solubles et des sulfates
d'alcalis sont formés. Ces réactions ne siiHiraient pas à elles
seules, à expliquer la présence de la quantité relativement
grande de silice en solution, révélée par la réaction avec
l'orthose (exp. III). à moins <[ue des silicates alcalins solubles
ne restent en solution ou ^piun hydrosol ie silice ne soit
formé. Toutefois, elles apprennent (juc les résultats linaux
dans la nature (ou dans les expériences), en ce qui concerne la
mise en solution des matériaux des roches, ne représentent
qu'une partie de la réaction totale sur les roches. En d'autres
termes, le résultat de la décomposition qui s'effectue actuel-
lement est seulement indiqué par la mise en solution de
certain des constituants. Ce fait, qui pourrait être illustré par
beaucoup de phénomènes bien connus de la décomposition
naturelle des roches, implique un cM'ct conservateur de grande
importance dans la nature : ou ne doit pas le perdre de vue,
quand on considère des expériences telles que celles qui ont
été etfectuées par nous, sur des matériaux frais. Le procédé
qui consiste à enlever les constituants solubles et à laisser les
insolubles, ou ceux de foi-mation secondaire, doit déterminer
une diminution rapide de l'activité de la surface du solide.
Dans nos expériences, sauf hi remarquable exception de
lorthose, la proportion de silice dissoute dans leau de mer
est à peu près égale, et parfois su[)érieure (basalte et obsi-
dienne), à celle de dissolutions dans leau douce.
L'obsidienne, comme on peut l'observer, sest montrée de
tous les matériaux employés le plus résistant dans tous les
dissolvants. Daubrée notait de même, parmi ses résultats, la
remarquable résistance à l'attaque, de cette substance (i). La
solution finale dans ce cas, écrit-il, montre à peine une réac-
tion alcaline.
(1) Loc. cit., p. 2.T6.
J. JOLY j83
Une conclusion remarquable de nos résultats est la quan-
tité beaucouj) plus grande de chaux dissoute dans l'eau de
nier. D'après Biscliol", cela peut être expliqué, ainsi que nous
la vous vu, comme le produit de la réaction secondaire accom-
pagnant la mise en liberté des silicates alcalins. Cette réac-
tion si)écialeinent remarquable dans le cas du basalte (où il y
a dissolution à la fois dans l'eau douce et leau de mer), mar-
che de pair avec le dépôt bien connu de carbonate de chaux,
dans les roches basiques ignées, en décomposition. Lalumine
en solution n"a été reconnue que dans les eaux salines, et en
minime quantité dans chaque cas. L'absence presque complète
du 1er dans les solutions est remarquable. Lessai délicat par
le sulfocyanure dammonium n'en révélant qu'une trace.
En regardant les chiffres au bas des colonnes des tableaux
1 ou II, nous observons que dans chaque cas la quantité
totale prise en solution par l'eau de mer excède considérable-
ment celle qui est enlevée par l'eau douce. Si les alcalis (et
parfois la magnésie) enlevés par l'eau de mer étaient addition-
nées, la prépondérance serait encore plus grande. Elle établit
que l'eau de mer dissout de deux (obsidienne) à quatorze fois
(orthose), la quantité dissoute par l'eau douce.
Ces expériences, bien qu'elles soient incomplètes, répondent
à la principale question posée. Elles montrent que dans les
conditions de l'expérience : température juodérée, matériaux
frais, aération abondante, circulation active, absence de frotte-
ment, la dénudation par dissolution marine excède en activité
celle de l'eau douce ; elle est trois fois plus grande dans le cas
du basalte, huit fois dans le cas de la hornblende, quatre fois
dans le cas de ïobsidienne. quatorze fois dans le cas de
Xoj'tliose. Bref, en tenant compte des alcalis et de la magnésie
(ainsi que nous l'avons vu, il y a quelque raison de croire
que MgO n'entre pas lai'gement en solution dans le cas de
leau de mer), la prépondérance dans l'eau de mer se main-
tient entre quatre fois (basalte) à dix-sept ou dix-huit fois
(orthose). Avec le tenqjs, à mesure que la surface des solides
est épuisée en substances les plus solubles, il doit s'établir
une convergence et un rapprochement des deux taux.
Il est intéressant de mettre en regard les chiUres obtenus
dans nos expériences sur la dissolution par l'eau douce, eX les
estimations qui ont été basées sur les analyses d'eaux de
rivière.
j84 Vlll*^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
M. T. Mellai-d Rende a pu ainsi estimer que la déiiudation par
dissolulioii en Angleterre et dans le Pays de Galles abaisse la
surl'ace du pays d'un centimètre en 4^" ^"'S. Cette proportion
représente l'enlèvement d'environ Go granunes. i)ar mètre carré,
par année. Le Mississipi tirant ses matériaux de régions expo-
sées à des extrêmes climatériques 1res étendus et aux dépens
de toutes les variétés de roches et de sols, abaisse son bassin
d'un centimètre en 833 ans, ce qui représente un enlèvement
de 3o gr. par mètre carré et par année. Comparant ces chillres
avec leux des expériences, nous trouvons qu'un lavage continu
et actif de i'<'s surfaces si elles étaient composées de roches
fraîches, ne poui-rait fournir (piun fail)h' pourcentage des quan-
tités indi(|uées. En elfet. la ujoyenne îles chilfres au bas des
colonnes sappliquant à la dénudation par leau douce (tableau II),
montre qm^ 0.08 gr. scîulement sont enlevés par mètre carré
et par année, ce qui corres|)ond ù o,3 pour cent de la quan-
tité estimée par M. Mellard Heade et à o.i5 pour cent de la
quantité enlevée pai- \c Mississipi.
La coiui>ai'aison de ces deux modes de dénudation met bien
en évidence l'étendue des surfaces exposées dans les sols (elle
atteint 5oo mètres carrés par litre) ; «die montie aussi l'influence
dissolvante des acidc^s ([ui dériv<'nt de hi végétation, la solution
plus i-apide des roches calcaires, et les efléts des alternatives
d'humidité et de séchei'esse, de gelée et «le luniière solaire.
785
LES PLATEAUX DES HAUTES-PYRENÉES
ET LES DUNES DE GASCOGNE
par M. L. A. FABRE
l. — Les plateaux : Le réseau hydrographique des pla-
teaux des Hautes-Pyrénées, anciens cônes lluvio-glaciaires ,
commande au drainage superficiel de presque toute la plaine
gasconne, si bien individualisée dans la France sous-pyrénéenne.
Une étude physique de hi région, sommairement présentée (i),
a permis de constater les faits suivants :
I" Le Deckenschotter pyrénéen alluvionné à la suite de plu-
sieurs glaciations, s'étale très au Nord de la chaîne avec des
puissances qui peuvent atteindre loo mètres, sur un substratum
essentiellement argileux et inqjerniéable à des grandes profon-
deurs (2). Il est constitué par des argiles ocreuses, arénacées,
englobant les cailloutis ; ces derniers sont polygénicjues dans les
couches superficielles, siliceux dans les autres.
2° L'évolution du réseau hydrographique, divergent vers le
Nord, et à régime torrentiel, déterminée en principe par les
formes seules du terrain, s'est poursuivie sous linfluence prépon-
dérante des vents pluvieux du N. AV., véritable lame éolienne
dont l'attaque sur les versants de rive droite fut la cause ori-
ginelle de la dissymétrie des vallées (3), si bien que dans
certains d'entre elles, orientées SW.-NE., l'abrasion de vastes
secteurs superficiels est résultée de l'étalement constant des
[)rofils en travers.
Le creusement des profils en long est au contraire limité
par renrochement spontané des lits. Dans ceux-ci, les galets,
triés spécifiquement, et réduits en dimensions, au fur et à
mesure quon s'éloigne de la chaîne, ne laissent plus subsister
au loin, à l'état de graviers, de sables, que l'élément siliceux
(1) E. Marchand et L.-A. Fabre. Les érosions torrentielles et subaériennes
sur les Plateaux des Hautes-Pyrénées. Congrès des Soc. Sav. de 1S99. Compte-
rendu des Sciences, p. 182, etc., 3 pi.
(2) A. Leymerie. Etude sur l'étage inférieur du bassin sous-pyrénéen et sur
la nature probable des roches qui lui servent de fond, 1868.
(3) L.-A. Fabre. Déviation vers l'Est des cours d'eau qui rayonnent du
Plateau de Lannemezan. C.-R., Juillet 1 98.
;H6 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
(il résistant ilii Dcckcnscliottci' : (jiuir/. ([iiaivites. pouciingues
ou gTès siliceux, pbtanites, etc., qu'on a pu suivre jusque sur
les roches de Gordouan (i).
IL — Le drainage girondin
D'après M. Baumgarten (2), les apports limoneux annuels
de la Garonne seule seraient de 5.2o3.44o mètres cubes :
il ne paraît pas avoir été tenu compte des sables dans ce
calcul (3). Le service des Ponts-et-Chaussées évaluait en i88j,
les apports annuels de la Dordogne au quart de ce cliififre (4).
D'après les expériences de M. Hautreux (5), la Gironde
expulse en débit moyen 100,000 tonnes de vases par jour,
tenues en suspension dans les eaux, ce qui correspondrait à
une évacuation de vases tassées et sèches de 25 millions de
met. cub. par an.
Aucune évaluation na été donnée pour les crues excep-
tionnelles telle que celle de 1875, qui, en Gironde, suréleva les
niveaux d'étiage de i3 m. (6) ; on sait que c'est surtout en
temps de crues que se font les charriages.
Les courants actuels ne paraissent pas déplacer les graQiers.
Les sables Jins (diam. =o"''"5 et au-dessous) analogues à ceux
des dunes mais plus micacés, qui cheminent non dans la masse
du courant, mais sur les fonds, par saccades irrégulières, en
temps de hautes eaux et suivant des lois encore ignorées, sont
d'une observation très difficile,
M. Hautreux a trouve qu'ils représentent environ 5 p. "/o
du charriage sur les fonds de la Gironde, en temps ordinaire,
ce qui équivaudrait sensiblement à une expulsion annuelle de
i million de met. cub., s'il était juste d'appliquer cette propor-
tion à la niasse limoneuse totale expulsée. Il est encore impos-
sible de préciser un chiffre à cet égard ; mais il est certain que
le volume des sables expulsés est considérable, les sources aré-
nacées détritiques étant exceptionnellement puissantes sur tout
le parcom*s des torrents gascons, des cours d'eau dérivant du
Plateau Central.
(t) V. Raulin. Notes Géologiques sur l'Aquitaipe, i8ot», p. XLVI.
(2) Notice sur la Garonne, etc., Atin. d. Ponts et Ch., 1848, p. 48.
(3) A. Duponchel. Traité d'Hydraulique et de Géologie agricoles, 1868, p. \'6o.
(4) R. de Volontat. Ports maritimes de la France, VI, p. 523 et s.
(0) Hautreux. Sables et vases de la Gironde {Société des Sciences de
Bordeaux, i8S6, p. 338).
(6) Fallot. Notice relative à la carte géologique de Bordeaux, 1895, p. 47.
L.-A. FABKR ^8;
La présente note a pour bul, en étudiant le mode détale-
nient des sables sur le littoral gascon et les sources diverses
qui peuvent leur être attribuées, de rechercher s'il n'existe
pas une relation spéciale de cause à elVet, entre les deux
phénomènes d'érosion et d'alluvionnement décrits ci-dessus,
qui évoluent sur le même flanc d'un grand bassin hydro-
graphique et sur la même trajectoire de grands courants
atmosphériques.
III. — Le LrrTOUAL CtAscox
La Plate- forme sons-marine (i).
Le fond marin, le socle immergé auquel a ient aboutir notre
littoral océanique dans le golfe de Gascogne, est une plate-
Ibrme très peu déclive terminée à l'ouest par un escarpement
plongeant subitement vers les fonds de 2.000 à 3. 000 mètres.
Les premiers ressauts se dressent assez près de St-.Tean-de-Luz
pour s'orienter vers le N. N. W. en s'étalant toujours de plus
en plus. A hauteur du parallèle de Gordouan, la retombée
vers les grands fonds se fait à 200 kilom. de terre et sous
i5o mètres de profondeur : la pente générale est donc des plus
faibles.
A part la Fosse de Gap Breton, aucun accident important
n'y est signalé jusqu'ici ; aucune dépression notable, ayant le
caractère de vallée sous-marine, ne parait se trouvei- dans le
prolongement direct des grandes vallées continentales (2).
Quelques rares pointements rocheux ont été relevés au
milieu des vases plus ou moins sableuses uniformément étalées.
Dans la zone littorale, le raccord des pentes avec le Plateau
landais se fait insensiblement, sans autre ressaut que celui des
Dunes, dont l'alignement suit presque le méridien sur plus
de 200 kilomètres.
La Côte
Sur la côte gasconne, s'étalent en cordons des masses coii-
(1) E. Reclus. La Terre, II, p. l('). — V. Kaulin. Note sur l'orographie sous-
marine au-devant de l'Aquitaine, p. lOil. — Delesse. Lithologie du fond des mers,
1871, p. 16. — Bouquet de la Grye. Kecherches hydrographiques, XllI" cahier,
p. 234. — Harié. Sur l'altitude du département delà Gironde. Dut. Soc. Géol. Fr.,
1895, p. 536. — J. Thoulet. Ohs. océanog. Campagne du Caudan. An. de Géog.,
1899, p. 353, etc.
(2) Une sorte de fosse peu accentuée a été signalée récemment au large du Cap
Ferrel. — llautreux. Côte des Landes. Bul.Soc. Géog., nov. IHOO, p. t7(;.
^88 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
sidérables de sables siliceux où Ion retrouve des minéraux
et des roches dures de la zone montagneuse : magnétite,
lydiennes, quarz, silicates divers, rarement des micas (i).
Les apports marins sont permanents ; sous l'inlluence de
remaniements éoliens, les sables progressent vers l'Est et édi-
lient les dunes dans l'ensemble desquelles on a observé des
âges divers, caractérisés par des orientations, des réédifica-
tions diflérentes (2).
On s'accorde généralement à représenter le littoral de 1 an-
cienne Spano-A asconie comme une région à sol sablonneux,
découpée d'anses, de golfes, parfois lagunaire, plus ou moins
boisée (3) : plusieurs ports s'y échelonnaient, quelques-uns
armaient pour la grande pêche (4).
Vers le XYI^ siècle, peut être même avant, les auteurs ont
commencé à signaler l'envahissement de la terre ferme par
les sables marins qui, en trois siècles, ont englouti forêts,
ports, anciens rivages, sans que leur constante progression
paraisse avoir eu d'autres limites que la portée des vents du
large à travers J(^ Plateau landais.
On a évalué de -20 à 3o kilom. cubes, la masse des sables
littoraux gascons (5). Cette évaluation comprend nécessairement
des dunes de « toutes formations », à l'exclusion des dunes
« continentales » et de la couverture arénacée de la plaine
landaise.
(1) A. de Lapparent. Traité de Géologie, 1900, I, p. 14o. — Goursaud. Les
landes et les dunes de Gascogne. Revue des Eaux et forets. Janvier à Mai, 1880,
passim. — Delesse. Littiologie, etc., p. 75 et s. — Duffart. La magnétite des dunes
de Gascogne, 1898.
(2) Laval. Mémoire sur les dunes de Gascogne. Ann. des Ponts et Chaussées.
Sept. 1847, p. '231-233 (note), etc. — Goursaud. Op. cit. Janv. 1880, p. 13.—
Durègne. Age des dunes de Gascogne. ('. H., 1890, p. 1000. — P. Butlault. Etude
sur la côte et les dunes du Médoc, 1897, p. 99. — G. Grandjean. Les landes et
les dunts de Gascogne, 1897, p. 33. — Dullarl. Distribuiion geograpliique des
dunes continentales de Gascogne, 1898. — Durègne. Fixation des dunes, 1897, etc.
— J. Bert. Note sur les Dunes de Gasc. Imp. Nat. 1900, p. lo, etc — L.-A. Kabre.
Les ensablenienls du littoral gascon, etc. C. R., 23 Juillet 1900.
(3) A. tie Lapparent. Op. cit. 1, p. 147-240, etc. — E. Reclus. La Terre. II,
p. 251 et s., La France, p. 100 et s. — C. Duffart. La baie d'Anciiise. Bul. Soc.
Géog., Bordeaux, Janvier 1895. — Id. Anciennes baies de la côte de Gasc. de la
Gironde à lAdour, loc. cit. Février 189(1. — Dutrail. Topog. du Bas Médoc, loc.
cit. Janvier 1896, etc.
(4) Lenthéric. Côtes et ports français de l'Océan. Revue des Deux-Mondes
Décembre 1899, p. 901 . — B. de b' Jours. Fort d'Albret, 1900, etc.
(5) A. de Lapparent, loc. cit. I, p. 145.
L.-A. KABRE ^89
Vents. Courants. Marées. Lames (i).
Le régime météorologique du littoral est celui des vents d'entre
Ouest et Nord-Ouost. au moins pour toute la côte au nord de
l'Adour jusqu'à Cordouan : vers le sud, les vents du S.-E.
dominent, il parait en èti-e de même au Nord de la Coubre.
La résultante de ce régime est de créer un courant marin
énergique « d'ordre météorologique » portant vers l'Est, qui
fait de la côte landaise, un lieu d'échouage remarquable pour
les éi)aves du Golfe. Ce courant superficiel aurait de lo à 12'"
de ])rofondeur en temps ordinaire. Un second courant moins
intense « d'ordre thermique » règne au-dessous de lui sur une
hauteur de loo"" environ et porte vers l'ouest.
Au large des côtes, le courant de masse, dérive du Gulf
Stream, dit « de Rennel », porte du S.S.E. au N.N.W.
Les marées doublent presque d'amplitude de Biarritz à
Cordouan. Tous les observateurs sont unanimes pour signaler
sur la côte un cheminement des sables du Nord au Sud, qui
peut être attribué à l'action d'une composante du courant
météorologique ci-dessus. Comme le littoral s'aligne sensible-
ment suivant le méridien, il semble que la tendance à l'équi-
libre de l'onde de marées doive faire naître un courant
« côtier » aidant à ce cheminement (9).
La « lame » de l'Atlantique a. surtout dans le fond du
golfe, une puissance toute sj)éciale, très étudiée par M. Bouquet
de la Grye : elle serait susceptible de déplacer des saisies
même à 80'" de i)rofondeur (3), par les gros temps.
TV. — ÛRKiiNE DES Sables
Le sable des Dunes peut avoii- trois sources : des adduc-
tions venues du large, l'érosion propre du littoral, le drainage
détritique de la dénuda tion continentale.
(1) Delesse. Lithologie, etc., p. 2H, etc. — Bonqiietde la (jrye. Rech. hydro?.,
XIII» cahier, passim. — id. Dynamique de la Mer. Régime des Pertuis, À. F. A. S.,
1882, p. 1147. — Hautreiix. Cotes des Landes et bassin d'Arcachon. Bordeau.x,
189."). — Id. Courants de l'Atlanliqne nord et épaves flottantes, 1898. — Déviation
locale des vents dans le Golfe de Gascogne, 189<3 — Thoulet. Observation océa-
nographiques faites pendant la cannpagnedu Caiidan dans le Golfe de Gascogne.
A tut. de Géog.,\896, p. 353.
(2) D'anciennes observations tendraient à prouver l'existence de ce courant
(Laval, loc. cit. page 224, note (i) .
(3) Rechei-ches hydrog., Xlllf cahier, p. 237. Élude sur la baie de S'-Jean-de-
Luz. — Daguenet et Aul)é. Ports maritimes, loc. cit., p. 932.
JCJO VIll" CONGHÈS GÉOLOGIQUE
a) Adductions du large.
Les roches en place étudiées aax abords de la côte gas-
conne ne permettent pas d'y trouver les matériaux siliceux
capables de fournir des sables aux Dunes. Les recherches
océanographiques opérées dans le golfe ont fait reconnaître,
très au loin des côtes surtout des vases, les sables y sont
analogues à ceux du littoral.
La présence de la « magnétite » observée dans les fonds
marins du Golfe (i) et attribuée à une provenance cantabrique,
ne saurait prouver que les sal)les gascons où on la trouve éga-
lement, proviennent du large, par charriage sous-marin. Les
sables des cours d'eau du Plateau Central, de tous ceux des
Pyrénées françaises dont les charriages sont autrement consi-
dérables que ceux des Pyrénées septentrionales espagnoles,
renferment souvent en abondance, de la magnétite.
Les fonds de la Fosse de Cap-Breton, demeurent essentiel-
lement vaseux jusqu'à 2 ou 3oo mètres de la côte landaise (2) ;
à la naissance de cet accident, le phénomène des dunes ne pré-
sente aucune particularité.
L'origine cantabrique des sables ne saurait s'exjdiquer avec
la marche actuelle des courants marins, non plus qu'elle ne
donnerait la raison des formations multiples des dunes.
b) Erosions littorales.
Déboisements littoraux. — La végétation s'implante sponta-
nément sur la dune languedocienne dont elle fixe les sables (3) :
son installation sui* la dune gasconne rencontre les plus grandes
difficultés. La mobilité extrême des sables siliceux incessamment
entraînés vers IKst, rend la surface du sol inapte à une prise
de possession spontanée par la végétation.
La dune reste blanche et « marche ». On s'ingénie à pro-
téger le sol par tous les moyens pour arriver à son boise-
ment. Dans la zone marine, on conduit les atterrissemcnts
éoliens, de manière à leur faire édifier une dune dite « litto-
rale », sorte de rempart contre la progression immédiate des
sables exondés ; à son amont, se trouve une zone relative-
(i) J. Thoulet. Étude sur la distribution de la mafjnétite dans les fonds du
Golfe de Gascogne, liul. Soc. Géog., Bordeaux. Mars 1898.
(2) Daguenet. Port? maritimes, etc., loc. cit., p. 108.
(3) Flahaut et Combes. — Rôle du cordon littoral dans l'exhaussement actuel
du delta du Rhône. — Biil. de Géog, Hist. et Descrip., 1895, p. II.
I
L.-A. FABKE 791
ment abritée du vent où l'on peut entreprendre le boisement
et le conduire de proche en proche vers l'Est.
En Gascogne, les déboisements littoraux modernes ont cer-
tainement rendu la mobilité vers lEst à des sables primitive-
ment boisés, mais, la fixation des dunes n'a pu avoir aucune
action sur la « source » même des sables. Ces déboisements ne
sauraient donc à eux seuls rendre compte de l'ensablement
contemporain de la côte gasconne. La présence d'(( anciennes »
dunes boisées ne peut s'i^xpliquer que de deux manières :
soit par l'intervention de l'honmie avec tout l'appareil artificiel
que nous avons mis de longues années à découvrir ou avec
des procédés perdus, soit par le boisement spontané.
Les anciennes populations gasconnes n'ignoraient pas l'art
de fixer les sables (i), elles plantaient du gourbet pour défendre
certains points menacés. C'étaient des pêcheurs, des pasteurs
à la vie simple et primitive. Est-il permis de voir en eux des
planteurs prévoyants, des ingénieurs judicieux capables d'ap-
pliquer un s^-stème de protection raisonné à toute une région ?
Cehi paraît bien difficile.
Les anciens gascons trouvèrent les dunes boisées, les sables
fixés : leurs descendants n'ont ([u'une part restreinte dans les
ensablements consécutifs aux incendies qui anéantirent les forets
des dunes anciennes à partir du moyen-âge. Sur tout le litto-
ral océanique de l'Europe (2), on signale des forêts plus ou
moins ensablées : les anciennes montagnes des Landes sont
un cas particulier de ce phénomène général, répercussion évi-
dente de l'action « culturale » de l'homme sur l'ensemble des
bassins hydrographiques.
Oscillation des lignes de rivage. — Un rivage sableux tel
que celui de la cote gasconne, qui s'affaisserait d'une manière
continue, livrerait à l'érosion marine des masses arénacées
toujours nouvelles susceptibles d'être remaniées pour constituer
des dunes.
Partisan résolu de la lixité actuelle des lignes de rivage,
M. E. Suess conclut (3), (|ne de « Haparanda jusqu'en Breta-
gne, il ne s'est produit, depuis l'époque du bronze, aucun sou-
lèvement ou affaissement authentique de la terre ferme. »
(1) Laval. Loc. cit., p 231.
(2) ,1. Gii-Hi-J. — Toposrapliie comparée des côtes de l'Océan et de la Manche.
Rev. de Geog., ISSt 1" et 2° s'en)., passim. — D' Kraiise. Carte de la Flore de
rAllemaj,Mie(lu Nord. Peterm-Miltheil, 1892, passim.
(3) E. Suess. — La Face de la Terre, 1900, II, p. 698-7G3.
^0)2 Vlll^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Moins alTirmatif. M. A. de Lapparent admet la possibilité (i)
des oscillations dans la région littorale gasconne.
On a considéré parfois l'ensablement comme pouvant déter-
miner un affaissement par la surcharge qu'il faisait subir à la
côte (.2). Cette objection tombe d'elle-même s'il n'y a pas
apport effectif de matériaux A'enus de loin et s'il s'agit d'un
simple déplacement latéral des lignes de sables.
L'absence de vallée sous-marine dans le prolongement de
Vestuaire girondin est contraire à l'hyiiothèse de l'affaissement
qui aurait pour elle diverses constatations tirées : de considé-
rations paléontologiques ou stratigraplii((ues (3). dérosions
locales (4). de submersion de nappes ligniteuses (5), de modi-
fications dans la relation entre les altitudes de certains monu-
ments historiques et l'étiage actuel de la Garonne (6). de la
réduction qu'on a cru reconnaître dans hi portée des feux de
certains ])hares (7), etc.
On admet généralement (8). que ces divers indices ou obser-
vations sont insuffisants ])our conclure à un réel déplacement
de lignes d'un rivage que des faits locaux d'érosion ou d'allu-
vionnement ont pu modifier sur certains points, sans avoir eu
jusqu'ici une signification générale.
L'affaissement de bancs de lignites, de tourbes, de sédiments
peu consistants, n'est point une ])reuve de l'afTaissement d'un
littoral (9). Dans le bassin d'Arcachon où des observations de
cet ordre ont été faites, il n'a jamais été constaté que la petite
île des Oiseaux menaçât d'être submergée.
Le niveau d'étiage d'un fleuve à grand charriage tel que la
Garonne ne peut être stable. La Loire, à son embouchure, exhausse
son lit de o™ 35 par siècle: le Xil. son delta, de o"M2 (10).
(1) A. de Lapparent. — Loc. cit., I. p. I4S à ri"):î .
(2) Delessp. — Op. cit., p. W4.
(3) E. Harlé. — Loc. ciL. p. 33(3. — E. Fallot. loc. cit.. p. 43.
(4) Delfortie. — Actes Soc. Lin. Bordeaux, 1876, p. 79. et s
10) E. Thoulet. — Le Bassin d'Arcachon. Rev. de Deu.i-Monde^, l.j août 1893,
p. 919.
(6) Histoire de Bordeaux. — Ferret et fils. .Mouvements du sol, p. 221.
(7) Artiffue. Étude sur l'estuaire de la (Taronne. etc. Actes Soc. Lin., Bordeaux
1877, p. 287.
(H) J. Girard. — Topographie comparée, etc. Rer. de Geogr., 1883, 1, p. 3S. —
V. Baulin. Notes séolog. sur IWquitaine. — Orographie sons-marine,etc., p. 116. —
E. lie Beaumont. Leç. de Gèol. prat . I., p. 209-210. — Delesse. Loc. cit.. p. 439.
(9) E. Suess. Antlitz, etc.. 11. p. 670. — Ch. Barrois. Phénom. littor. act. du
Morbihan, .1». .Soc. Génl. du Xord, XXIV, p. 198.
(10) Lenlhéric. Côtes et ports français de rOcéan, 19<)1, p. 203. — De \'olontat.
Ports maritimes, etc., loc. cit., p. 322.
L.-A. FABUE 79"i
A proximité de certains estuaires, le régime de lames, très
influencé i)ar la sédimentation, peut être modifié à la longue (i)
et faire varier les niveaux d'étiage.
Cha(|ue année, il jiasse au bec d'Ambez, une masse de
matériaux qui, réunis, foiMueraient une colline de i kilom. carré
de base et de 7 à 8™ de hauteur (2) : un peu plus de la
moitié de cette masse sort de l'estuaire, le reste s'y fixe et ne
peut être évacué que mécaniquement.
Les données fournies par les variations de portée des phares
ne sont ni assez anciennes, ni assez précises pour permettre
de conclure à un affaissement du sol.
Peu de questions sont aussi délicates à trancher que celles
du déplacement des lignes de rivage.
On a fréquemment cité les 3o.ooo équations à 4^ inconnues.
(h>nt plusieurs avaient 4'> centimètres de long, que iNI. Bouquet
de la Grye eut la science de résoudre ])our établir qiu' h>
sol du port de Brest s'exhaussait de i millimètre ]»ar an.
Tl seml>l(» donc pi'udent de ne i)as faire état du très i)ro-
bh'matique affaissement du littoral gascon.
La dune se forme sur la côte saintongeoise bien voisine de
celle des Charentes où cependant il existerait des indices d'un
exhaussement relativement récent au sol (3).
La multiplicité de formation des dunes littorales conduirail
dans cet ordre d'idées à admettre une succession d'oscillations
de sens inverse les unes des autres, bien inexplicable.
Erosion de vallées côtières sous-marines ou d'îles préconti-
nentales. — La découverte récente des anciennes cartes de
l'ingénieui" hydrographe Masse (4), et diverses recherches hydro-
gra])hiques, ont été le point de départ de très intéressantes
études sur les transformations des fonds sous-marins au large
de la côte gasconne, l'érosion de vallées sous-marines, le déman-
(1) A. de Lapparent. I.oc. cit. p. .iW. — On a remarqué que depuis le XIV'
siècle, le flux a avaiK^é d'une heure an pont de Londres, ce qui fait élever le niveau
moyen de l'ean de 30 centimètres. .1. Girard. Topographie, etc. Rev. de Géofi..
i88i, I., p. 124. — Voir: Hautreux. Mouvements des sahles dans la (iironde
depn's 100 ans, 1898, et les passes de la rivière de Bordeaux, passim.
(21 Bouquet de la Grye Recherches, etc., XIII" cahier, p. 83.
(3) A de Lapparent. Tr. de Geol., 1000. I. p. o77. — Bouquet de la Grye.
Dynamique, etc., loc. cit., p ll.iS.
(4) Dufïart. — Cartes de Masse, Bordeaux. \8'.)< - Haulreux. Cartes manuscrites
de Masse, 1898. — Duiïarl. Orif,Mne des sables ayant contribué aux formations
(oliennes quaternaires du plateau Landais, etc. Bull. Geng. Rist. et Descrip.. 1899,
p. 163.
^94 VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
tèlement d'iles sableuses précontinentales. La l'onnation des
dunes modernes a été rattachée à ces transformations.
Il n'est pas prouvé ([ue les courants marins dont l'intensité
décroit avec la profondeur (i), soient capables de « creuser des
vallées », comme le ferait un véritable torrent. Le travail de
la mer en côte plate est essentiellement créateur (2), il tend
surtout à l'émoussement des pointes, aux grands alig-nements,
résultats atteints en Gascogne : on sait d'ailleurs que l'érosion
marine est infiniment moins active que l'érosion continentale (3).
L'action combinée de la « lame », des tempêtes de « fond
et de vent », a pu et peut encore déterminer des érosions
locales et constantes sur la côte, sans que le phénomène géné-
ral et intermittent des dunes puisse lui être rattaché.
La fixation des dunes n"a d'ailleurs nullement réduit le
cheminement littoral des sables qui continuent comme par le
])assé à o])struer boucaux et éticrs, à rendre de plus en plus
précaires les passes d'Arcachon (4) et périlleuse l'accès de
l'Adour (5). Dans la région de l'ancien delta médullo-santo-
nien (6), les atterrissements siliceux furent toujours considérables,
tout aussi importants sinon ])lus, que purent l'être les arase-
mens de l'ancienne côte l'ocheuse et calcaire. L'obstruction
des émissaires, parmi lesquels était peut-être l'ancienne
« MeduHa » (7) non encore identifiée et qui servaient à évacuer
les eaux continentales, s'est faite avec les mêmes sables aréna-
cés qui alluvionnent encore la côte gasconne ; ils ont tous une
origine commune : le drainage continental ([ui se prête à
rinterj)rétation de toutes les phases de l'évolution des dunes.
(1) J. Thoulet. Consid. sur les eaux abyssales, sur l'immobilité des eaux océani-
ques profondes. C. R., 1891, p. H44 ; 1892, p. 1144
(2) E. Suess. Antlitz., etc.. II. p. 703. — A. de Lapparent. Leç. de Géog. phys.,
1898, p. 268-283, Traité de Géolog., 1900, 1, p. 246-250.
(3) A. de Lapparent. Phén. de sédiment., Bull. Soc. Géol. de Fr., 1889-90,
p. 3o3, Lee. de Géog. Phys., 1898, p. 289.
(4) DufTarl. Le bassin d'Arcachon, 1896. — Clavel. Ports maritimes, etc., loc.
cit., p. 839, etc.
(5) Daguenel et Aube. Ports maritimes, etc., loc. cit., p. 913, etc. — Duffirt.
Les embouchures et lits de l'Adour. 1897.
(6) P. Bufïault, loc. cit., passim. — C. Lenthéric. Côtes, etc., p. 73. — Outrait.
Topog. nnc. et mod. du Bas Médoc et de l'emb. de la Gironde, Bul. Soc. Géogr.,
Bordeaux, Janv.-Fév., 1898.
(7) .1. F. Bladé. Géogr. pol. du ?.-0. de la Gaule Franque, Rev. de Géog. ,i8'è2.
Il, p. 33«, etc.
L.-A. FABKE 795
c) La dénudation continentale.
Le voisinage des grands estuaires facilite sur les côtes la
formation de dunes (i). L'Adour n'en édifie plus aujourd'hui.
La Leyre et la Lège encombrent de vases le bassin d'Arca-
chon (2) : les cours d'eau landais ne charrient pas de sables.
L'évacuation détritique de la Gironde demeure donc à priori
la cause saillante de l'alluvionnement des dunes « modernes »
que l'honnne a vues se tbrmer.
T^es masses vaso-arénacées de son cône de déjections,
brassées par des marées de 5 mètres sur des fonds essen-
tiellement plats de i5 à lîo mètres, sont triées par la lame et
les courants au sortir de l'estuaire. Les vases, impalpables et
légères, précipitées, au contact des eaux marines (3), colorent
très au large la masse expulsée par le jusant : elles vont
obstruer les pertuis saintongeois. combler les baies poitevines,
alluvionner l'estuaire de la Loire et se répandre jusqu'aux
confins armoricains, couvrant deux millions d'hectares sous un
« platin » de 20 milliards de mètres cubes (4).
Les sables relativement lourds, ne cheminent que sur les
fonds : ils sont en partie dispersés sur les liants fonds insta-
bles du large, en partie repris par les courants <( atmosphéri-
ques et côtiers », d'intensité relative considérable, qui les
alignent sur le littoral où ils édifieront les dunes.
La formation des dunes « anciennes et continentales » s'ex-
plique si l'on tient compte de l'immense étalement détritique
qui recouvrit la plaine gasconne, à la fin de l'alluvionnement
des cônes fluvio-glaciaires : nous n'en voyons pins aujourd'hui
que des lambeaux, à la naissance des trois grands plateaux des
Hautes-Pyrénées.
Le charriage détritique montagneux fut toujours ici consti-
tutionnel, permanent : la plaine gasconne, presque tout entière
issue des Pyrénées, n'est que le vaste lit de déjections des
II) A. Duponchrl. Hydraulique et GiJolog. agricoles, l8S8,p. lil. — D' Labal.
Dune>i marilimos et sables littoraux, Bull. Soc.Géol. de Fr., 1889-00, p. 267. —
A. Parrau. Dunes littorales, etc., Bull. Soc. Géol. de Fr., 1889 90, p. 2'i-S. —
Ch. Barrois. Phénomènes actuels littoraux, loc. cit., p. 192.
(i) Clavel. Ports maritimes, loc. cit., p. 853. — Ilautreux. Côte des Landes,
loc. cit, p. 483.
(3) Delesse. Lithologie, etc., p. 7. — .1. Thoulet. Attraction s'exercant entre
les corps en dissolution et les corps solides immergés, etc., f. lî., I88.Ï. p 1072;
1890, p 619.
Cl) Bouquet de la Grye. Dynaiui(iue, etc., loc. cit., p. 1154-1136, etc.
79<i VIII» CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Gaves. Depuis l'époque lutétienne (i). ils en ont expulsé la
mer. faisant converger leurs cônes vers cette vaste cuvette
qu'ils comblèrent de marnes lacustres, dargiles sableuses ou
caillouteuses, sous des puissances considérables (2).
Le plateau actuel de Ger est une partie du sommet de
Y ancien cône llavio-glaciaire du Gave tronqué par l'érosion.
Le réseau divergent de torrents de Chalosse est la souche
hydrographique, mutilée par les captures, d'une puissante
gerbe toi-i'entielle, analogue à celle que les torrents d'Arma-
gnac sculpleiit encore aujourd'hui dans les argiles du Lanne-
inezan. L'Adour et tout le l'éseau torrentiel d'Orignac, prolongés
bien au nord, rejetaient le cours de la Garonne dans la vaste
concavité dessinée entre Port-Sainte-Marie et Langon. Tout cet
ancien ensemble hydrographique, issu du front montagneux,
sema le cailloutis pyrénéen, sur les plateaux, à la base du sable
des Landes (3). dans une série d'estuaires échelonnés du
Médoc à la Mareinne (4). et put ainsi directement ensabler
les fonds marins de la côte gasconne, préparer lenvasement
de la plateforme précontinentale, des pertuis, baies et golfes
des côtes saintongeoises et poitevine.
A la longue, les captures, la progression latérale des
thalwegs, les érosions torrentielles et subaériennes consécutives
à l'attaque constante du sol par la « lame éolienne ». déter-
minèrent le décapage de la partie inférieure du cône dOrignac.
l'abrasion de toute la base de celui du Ger plus ex])osée à
l'action directe des vents d'ouest. Ces derniers alluvionnèrent alors
(1) A. do Lappnrent. Traité «le Géol.. loc. cit., p. 1146, etc.
(2) Constant Prévost. Formations fluvio-marines; Gisement du Sauran, C. R.,
1843, I, p. 18.30 et 1848, II. p. Go. — Matrnan. Aperçu sur le? érosions et les failles.
Bull. Soc. Géol. (le Fr., XXV, p. 718, etc. — G. Bleicher. Essai de Géolog.
comp. du Plateau Central et des Vosges. 18~0, p. 101. — J. Seunes. Rech. Géol.
sur les terrains second., etc., du S.O. de la France, 1890, p. 217, etc. — F.
Schradcr et E. de Margerie. Aperçu des formes et du relief des Pyrénées ; Aperçu
de la structure géolog. des Pyrénées. .1;(. C. À. F., 1892, p. 438 ; 1891, p. 567. —
A. Leymerie. Géol. et Paléont. de la Haute-Garonne ; Le Bassin s/pyrénéen. Tou-
louse, 1881, p. 883, etc.
(3) E. Fallot. loc. cit., p. 40, etc. — V. Raulin. Stat., etc., du département des
Landes, 1897, p. 373. — L. Carez. Pyrénées. Terrains sédim. Notice Congrès Géol.
International, 1900. passim.
(4) A. Delbecque. Les lacs français, 1898, p. .390. T. R., 1896, 1, p. 49.— Dutïart.
Embouchures de l'Adour. loc. cit. ; Les lacs de Cazaux, 1899 : .\nciennes baies de
la côte de Gascogne, 1896, Bnl. Soc. Geocj., Bordeaux, etc. — Outrait. Topogra-
phie des étangs d'Hourtin, etc., loc. cit.
L.-A. FABRE
797
les sables littoraux sur la « plaine landaise » que la capture
de l'Adour par le Gave individualisa définitivement ; ils y
édifièrent les dunes « continentales ». Le charriage détritique
de la Garonne qui devait pourvoir à la formation des
dunes « anciennes » du littoral, se réduisit nécessairement,
ajtrès le boisement continental qui permit aux « montagnes »
des Landes, aux dunes de première formation, de S(^ boiser à
leur tour.
Cette période de calme dura jusqu'au jour où la destruction
« culturale et pastorale » de la couverture forestière à Tamont,
consécutive à la prise de possession du sol par l'homme,
donna naissance à une « nouvelle ère de dunes gasconnes »
à Tatterrissement vaseux moderne du Golfe du Poitou, des
anses charentaises, des pertuis.
Il semble inutile d'insister ici sur les faits conteuqiorains
de dénudation et d'érosion dans la zone montagneuse pyré-
néenne : depuis trente ans, ils sont devenus un lieu comnmn
sur lequel plus l'ien n'est à dire.
Dans la haute région prépyréncenne, sur les argiles du
Lannemezan. la couverture forestièi-e du sol, souveraine et
unic[ue régulatrice du ruissellemenl. a disparu sur des milliers
d'hectares pendant ces dernières années (i).
Les observateurs les moins dis[)osés à admettre son action
tutélaire, ont parfois envisagé l'utilité que pouirait avoir sa
restauration pour ralentir le formidable diniinage qu'ex] )ul se en
Garonne la gerl)e des torrents d'Armagnac (2).
L'action géologique de la « dénudation culturale » si souvent
envisagée par la science (3) n'a jamais eu sa répercussion
littorale plus accusée, comme aussi ses effets n'ont jamais été
plus désastreux, c[u'en Gascogne.
L'étude physique des Plateaux lluvio-glaciaires si caractéris-
tiques de la région sous-pyrénéenne, permet ainsi d'ébauchiu"
une filiation des dunes gasconnes sans faire intervenir les
apports arénacés considérables i|ue le Plateau Central envoie
(i) L. A. Fabre. Les Landes, etc., sur les Plateaux des Hautes-Pyrénées. Con-
grès international de Sylviculture de 1900. (\ R., p. 361.
(2) H. de Lapparent. Voyage d'études dans les hauts pâturages de la chaîne
des Pyrénées. But. minisl., de l'Agr., Janv. t89i, p. 32.
(3) A. de Lapparent. loc. cit., 1, p. 160. — Stanislas Meunier. Les Causes
actuelles en Géologie, 1879, p. 111. — E. ttisler. Géologie agricole, 188i, p. 3j6. —
A. Penck. Morphologie der ErdoberUâche, 1894, p. 241. — H. Monin. La région
du Bas-Rhône. Rec. de Géog., 1883, p. 283, etc. -
-(jS VIII' CONdKÈS GÉOLOGIQUE
aujoui'd liui, sous les uièiiies inllueucos (léiiudatriees, aussi bien
dans la Gironde que dans la Loire (i).
Les dunes se manifestent donc en Gascogne non pas comme
un instrument de mesure du temps, un « chronomètre » (2),
mais comme une sorte de jauge des progrès ou pour mieux
dire des abus « culturaux ».
V. — Conclusions
Le charriage gii-ondin occasionne au pays une perte maritime
annuelle et progi-essivc <{ii'on évaluait à '3 )iiillions de iVancs
il V a -20 ans; il menace d'obslruclion complète, et dans un
avenir qui n"esl pas 1res éloigné, le port de liordcaiix : il
alluvionne jusqu'à l'estuaire de la Loire (3).
Cest au chitl're t'ormidaljle de 8 millions de Iraucs que sest
élevé pendant ces 12.") dernières aimées le tribut annuel prélevé
sur la fortune publique pai- le cortège des fléaux consécutifs
aux déboisements, aux dégazonnemenls inconsidérés du sol.
dans la région ])yrénéenne (4).
Si le péril des ilunes parait aujourd'hui conjuré, persomie
n'ignore quel prix et condùen de temps on a mis à obtenir une
sécurité relative, ilont la garantie exige une vigilance et des
soins incessants. Il est inutile d'insister sur le lamentable
souvenir des existences humaines périodiquement englouties,
sur la menace j)ermanente qui ressort avec tant d'évitlence des
désastres passés.
Un seul remède existe : accunuiler sur place la force-vive
du ruissellement superticiel. protéger le sol : le lioiser.
(Ij E. Bureau. Origine et formation des sables de la Loire, 1897, p. 9, etc.
2) E. de Beaumont. Leç. de Géol. pratique, I, p. 218.
(3) Bouquet de la Grye. Canal des Deux Mers. Recherch . Hydroij., etc., XIII'
Catiier, 1880, p. 93.
(4) Bouquet de la Grye. loc. cit. — Chambrelent. C. R., Séance du 0 mars 1893
de r.Acad. des Se, CXVI, p. 47U. — M. Trulat. Les Inondations dans les Pyrénées
Centrales. Toulouse, 1898, p. 37.
799
SUR LE RÔLE DE LA GÉOLOGIE
DANS L'UTILISATION DES SOURCES D'EAUX POTABLES
par M. Léon JANET.
On il pensé pendant longtemps que leau fournie par les
sources présentait toutes les garanties pour la santé publique.
Lorsqu'on avait alimenté une agglomération en eau de source,
on croyait avoir tout fait pour protéger ses habitants contre
les maladies d'origine hydrique.
Il a fallu beaucoup rabattre de ces idées. La microbiologie
a démontré que certaines sources, très pures d'apparence, pou-
vaient momentanément être contaminées de la manière la plus
grave. Une réaction s'est alors produite, et l'on a vu certains
auteurs condamner nettement l'eau de source, en préconisant
l'eau épurée par des procédés artificiels.
Le but de cette courte communication est de montrer que la
vérité est dans un juste milieu et qu'il est presque toujours
possible, par des travaux convenables, d'améliorer beaucoup
la qualité de l'eau d'une source déterminée. C'est essentiellement
au géologue qu'il appartient d'indiquer ces travaux.
Trop souvent, lorsqu'on veut utiliser une source pour l'ali-
mentation d'une ville, on se borne à nettoyer le bassin d'émer-
gence et à l'entourer d'un pavillon fermé. On recueille ainsi
l'eau telle qu'elle sort du sol, sans se préoccuper ni de son origine
ni de son circuit souterrain.
C'est cependant ce cii'cuit souterrain dont l'étude est essen-
tielle avant toute utilisation, parce que c'est de lui que dépend
principalement la qualité de l'eau d'une source.
La nature du circuit souterrain peut variei* beaucoup avec
les conditions géologiques de la région. En règle générale
cependant le circuit souterrain des molécules d'eau tombant
800 VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
SOUS Ibrnie de pluie, et ressortant sous l'orme de source, com-
prend trois parties principales.
Tout d'abord l'eau, après avoir plus ou moins iniisselé à la
surlace du sol, s'y infiltre dès qu'elle trouve une zone perméa-
ble, et descend jusqu'à ce qu'elle arrive à une couche imper-
méable qui retient les eaux, en formant mu» nappe souterraine.
En second lieu, l'eau effectue un certain tiajet dans la nappe
souterraine elle-même, en suivant son gisement géologique.
Enfin l'eau (piilte le gisenuMit géologique de la nappe , et
gagne la surtacc du sol en loriiiant une source.
Pour mettre une source à l'ahi-i de toutes les contaminations
[)ouvant se produire au voisinage du point d'émergence, et
spécialement dans la troisième partie du circuit souterrain,
c'est-à-dire dans le trajet que l'eau eflectue entre le gisement
géologique de la nappe souterraine et la surface du sol, il faut
établir un bon captage.
Juscpi'à présent cette question de captage n'a guère été étudiée
que pour les eaux minérales. 11 est sans doute essentiel d'em-
pêcher ime eau caractérisée ])ar une conq^osition ou une ther-
malité spéciale de se mélangei- avec des eaux ordinaires, mais
il est encore plus iiulispensablc d'enqjêcher une bonne eau
potable de se mélanger avec des eaux suspectes.
On doit donc toujours applique]' aux sources d'eaux potables,
les méthodes enq>loyées poui' le captage des eaux minérales.
Celles-ci sont caractérisées, soit par leur composition, en raison
de la dissolution, dans le circuit souterrain, de substances ne se
rencontrant pas dans les eaux ordinaires, soit par la thermalité.
qui résulte tle ce que le circuit souterrain atteint une grande
profondeur, mais les principes qui règlent leur circulation sou-
terraine sont les mêmes que pour les eaux ordinaires.
Beaucoup de sources d'eaux potables se font jour, soit à travers
des éboulis. soit à travers des alluvions. Un bon captage
consistera généi-alement à faire abstraction du point naturel
d'émergence et à aller chercher l'eau dans son gisement géo-
logique, au moyen de puits, de forages, (tu de galeries.
Ces principes ont été récemment appliqués au captage de
certaines sources des vallées du Loing et du Lunain utilisées
pour l'alimentation de Paris, que le Congrès géologique inter-
national est allé visiter le a4 Août 1900.
11 s'agissait d'eaux circulant dans des diaclases de la ci^aie
sénonienne, recouverte par une épaisseur variable d'alluvions
I.ÉON JANFT 8oi
anciennes, formées de graviei's roulés, et d'alluvions moder-
nes tourbeuses. Certaines de ces sources, jaillissant au milieu
d'infects marais, se trouvaient dans des conditions si défavo-
rables que le Comité consultatif d'hygiène avait cru devoir
les écarter. Leur captage a pu cependant être effectué, dans
d'excellentes conditions, au moyen de forages tubes descendus
en pleine craie en place, à travers une dizaine de mètres
d'alluvions, à une profondeur d'environ 20 mètres. Là où
l'épaisseur des alluvions était moins considérable, le captage
a été eifectué au moyen de puits à grande section, creusés
jusqu'à la craie en place, et cimentés dans toute la traversée
des alluvions.
Lorsqu'il s'agit de capter une souixe jaillissant à liane de
coteau, provenant d'une nappe retenue par une couche imper-
méable allleurant, et se faisant jour à travers des éboulis, il
faut aller chercher l'eau dans son gisement géologique par
une galerie à peu près horizontale.
Un bon captage n'est malheureusement pas toujours suffi-
sant pour donner une eau à l'abri de toute contamination. Si
la nap[)e souterraine se trouve dans une couche sableuse, l'eau
est parfaitement filtrée dans le parcours qu'elle effectue dans
cette couche, et arrive très pure à la base de l'ouvrage de
captage. Il est alors tout à fait inutile de se préoccuper des
conditions d'alimentation de la nappe. Mais lorsque la nappe
est çauclusienne, c'est-à-dire lorsque l'eau circule dans des
roches fissurées, par exemple dans des calcaires, il ne se
produit plus souterrainement qu'une filtration par décantation,
et les germes pathogènes peuvent parcourir un grand nombre
de kilomètres. Il faut alors avoir recours à des mesures de
protection pour améliorer la qualité de l'eau de la nappe,
au point où elle pénètre dans la base de l'ouvrage de
captage.
La première étude qui s'impose, et qui est d'ailleurs des
plus délicates, consiste à déterminer le périmètre (V aliinenta-
tion de la source, c'est-à-dire la zone dans laquelle une molé-
cule d'eau pluviale, tombant sur le sol, }>eut arriver au point
d'émergence.
En réalité il s'agit de tracer les limites du bassin sou-
terrain, qui peut être tout à fait différent du bassin super-
ficiel.
Lorsqu'il s'agira d'une nappe mince reposant sui- une
802 Vlll* CONGRÈS OÉOLOOIQUE
assise imperméable, ce sont les anticlinaux de cette assise
imperméable qui formeront les limites du bassin souterrain.
Lorsque l'assise imperméable est située à une grande pro-
fondeur, et que toute la roche perméable se trouvant au-dessus
du niveau des vallées est saturée, les ondulations de l'assise
imperméable ne jouent plus de rôle, et les limites du bassin
souterrain ne dépendent que de la cote et de la position
des vallées qui fonctionnent comme de véritables tranchées
de drainage.
Pour déterminer les lignes de partage des eaux souterrai-
nes, il faut sefforcer de construire les courbes de niveau de
la surface piézoniétrique de la nappe, ce qui n'est facile que
lorsqu'il y a dans la région un grand nombre de puits venant
s'alimenter à cette nappe. Très souvent, d'ailleurs, une source
n'a pas un bassin d'alimentation qui lui est spécial, mais
elle le partage avec d'autres sources. Fréquemment dans une
vallée principale et dans les vallées aflluentes on observe une
série de sources, entre lesquelles les molécules d'eau tombant
dans le périmètre d'alimentation peuvent se répartir, sans
qu'il soit possible de distinguer de périmètre correspondant à
une source déterminée.
Ce sont ces considérations qui expliquent pourquoi il n'est
pas possible de calculer la surface du périmètre d'alimentation,
en comparant le débit de la source et la tranche d'eau tom-
bant dans la région considérée, même en supposant connu
le coefficient d'utilisation à adopter. Il faudrait pour cela que
la source étudiée soit l'unique exutoire de la nappe souterraine.
L'étude des degrés hydrotimétriques ne peut conduire à
aucune conclusion précise. Lorsqu'on trouve pour leau d'une
source et l'eau d'un puits s'alimentant à une nappe souterraine
des degrés hydrotimétriques tout à fait différents, il ne faut
nullement en conclure, comme on est trop souvent porté à
le faire, que la nappe du puits ne concourt pas à l'alimen-
tation de la source, c'est-à-dire que le puits se trouve en
dehors du périmètre d'alimentation. Rien n'est plus variable
que le degré hydrotimétrique d'une nappe donnée. Si une
nappe se trouve dans des calcaires tissures, le degré hydroti-
métrique est faible dans les parties à circulation lente, il est
élevé dans les parties à circulation rapide, la quantité de
carbonate de chaux dissous dépendant, au moins jusqu'à la
teneur limite, du temps pendant lequel l'eau reste en contact
LÉON .lANET 8o3
avec les parois calcaires. 11 est intéressant, lorsqu'on dispose
d'un assez grand nombre de puits dobservation, de construire
le lieu géométrique des points où le degré liydrotimétrique
est le même, qui est une courbe que j'appelle isogradliy-dro-
timétriqiie : l'allure des courbes isogradhydrotimétriques de
lo'', 20°, 3o°. etc., donne des indications assez précises sur
les zones de circulation lente et rapide des eaux dans la
nappe souterraine.
L'examen des variations de température peut encore moins
fournir des indications à cet égard. La température d'une
source dont la nappe est à une faible profondeur, diffère tou-
jours peu de la température de l'année dans la région consi-
dérée, et les variations, généralement minimes, qu'on observe,
résultent de ce que la durée du parcours souterrain des molé-
cules d'eau n'a pas été assez grande pour leur permettre de
prendre la température du sol.
Lorsqu'on a pu déterminer approximativement les limites
du périmètre d'alimentation de la source, il importe d'examiner
attentivement la manière dont s'opère l'absorption des eaux
dans le périmètre d'alimentation.
Si tout le périmètre est uniformément perméable, les eaux
pluviales s'infiltrent presque innnédiatement dans le sol sans
ruissellement.
Si le périmètre comprend une zone perméable en aval d'une
zone iuqjerméable, les cours d'eau formés dans la zone imper-
méable disparaîtront, ou tout au moins diminueront de débit
dans la zone perméable, soit peu à peu en suivant un lit
régulièrement poreux, soit brusquement en pénétrant dans un
gouffre ou bétoire. Un bétoire est donc un point d'absorption
deau par lequel un courant d'un débit plus ou moins impor-
tant, peut gagner rapidement la nappe souterraine.
Il existe d'auti*es abîmes, n'ayant plus de rôle liydrologique
actif, mais établissant des communications entre la surface du
sol et la nappe souterraine ; les uns creusés de haut en bas,
résultent de lélargissement de diaclases par des eaux qui venaient
s'y engouffrer à des époques géologiques antérieures ; les autres
d'origine interne, ont été produits par l'effondrement de cavernes
souterraines. La dissolution accroissant les dimensions de celles-
ci d'une manière continuelle, il arrive un moment où la solidité
du ciel est insuflisante, t;t où un entonnoii' se pi-oduit à la
surface du sol.
8o4 Vin« CONGRÈS CÉOLOOIQUE
Ces phénomènes deHondrement, assez rares dans les cal-
caires jurassiques durs, se produisent sur une vaste échelle
dans la craie du bassin de Paris.
L'emploi de matières colorantes, comme la fluorescéine, est
tout indiqué pour démontrer la matéi'ialité de la communication
entre im bétoirc cl une source. On i)eut allei' beaucouj) plus
loin et se servii- i\r la lluorescéine pour étudier la marche des
eaux dans une nap[»e souterraine. Il suHit d'observer un grand
nombre de puits et de sources salimentant à cette nappe dans
la région du bétoire où Ion a versé la solution de fluores-
céine et de noter, dune matière précise, lai^parition de la
coloration aux divers points d'observation considérés. Le lieu
géométrique des divers })oints où la matière colorante arrive
dans le même intervalle de temps est une courbe que j'appelle
isochronochroinalique . En construisant ces courbes pour une
durée de lo heures, 20 heures. 3o heures, on arrive à donner
immédiatement idée de la manièi'e dont leau absorbée par un
bétoire se répartit dans une nappe souterraine. Les courbes
éloignées les unes des autres indiquent une circulation rapide,
les courl)es rapprochées, une circulation lente. L'application
fréquente de cette méthode fera vraisemblablement faire de grands
progrès à la question, encore si obscure, de la circulation de
l'eau dans les nappes souterraines.
Les expériences à la fluorescéine établissent bien la maté-
rialité de la communication enlre un bétoire et une source,
mais elles ne démonti'cnt j»as que celte coiunnuiication est dan-
gereuse : la fluorescéine. sidjstance dissoute, peut jîasser là où
des bactéries i)athogènes seraient arrêtées. Il est donc très
utile de vérilier directement si des organismes introduits dans
le bétoire se retrouvent à la source. L'expérience ne peut, il est
vrai, être faite que par lui micrographe, mais c'est au géologue
qu'il appartient d'indiquer les divers points d'absorption où
elle présente le plus d'intérêt. De très intéressantes expériences
ont été récemment faites, dans la région de Paris, avec le
saccharomj'ces cerevisiœ, vulgairement levure de bière,
cellule inolfensive. d'une dimension un ])eu supérieure à celle
de la plupart des bactéries }>athogènes.
Lorsque ces divei'ses expériences ont établi une communica-
tion dangereuse entre un certain nombre de bétoires et la
source à utiliser, il est indispensable de remédier à la situa-
tion, par exemple en entourant les bétoires d'un rempart
LÉON .TAN ET 8o5
imperméable assez élevé pour empêcher les hautes eaux d'y
parvenir. II peut arriver parfois que l'eau, oblig^ée d'aller plus
loin, se perde <lans d'autres bétoires. que l'on est également
conduit à entourer. Entin, certains lits poreux, où la diminu-
tion du débit s'effectue peu à peu, peuvent cependant être
dangereux, et on peut être amené à faire au cours d'eau un
lit artificiel cimenté jusqu'à hi limite du périmètre d'alimen-
tation.
Quant aux effondrements ([ui n'ont pas de rôle hydrolo-
gique, il suffit de veiller à ce qu'ils ne servent pas, comme
cela arrive trop souvent, de décharge publique.
Les puits absorbants dans lesquels on envoie directement
à la nappe les eaux résiduaires de certaines exploitations
agricoles ou industrielles sont particulièrement dangereux lors-
qu'ils se trouvent dans le périmètre de l'alimentation. Ce
sont de véritables bétoires artificiels, recevant des eaux plus
contaminées que les bétoires naturels, et l'introduction, dans
la législation, de dispositions interdisant le fonçage de puits
absorbants dans le périmètre d'alimentation des sources servant
à l'usage public, me paraît s'imposer à l'attention de tous les
peuples civilisés.
Sans doute, il ne faut pas espérer obtenir des garanties
absolues par les travaux de ce genre, mais il est certain que
d'importantes améliorations peuvent être apportées à la situa-
tion actuelle.
8o6
LES ROCHES BASIQUES ACCOMPAGNANT
LES LHERZOLITES ET LES OPHITES DES PYRÉNÉES
par M. A. LACROIX.
Planches XIII h Wlll.
Les Membres du Congrès qui ont suivi l'excursion des
Pyi'énées, ont visité plusieurs gisements d'ophites et de Iherzo-
lites. Les relations géologiques et l'âge de ces roches ont sus-
cité les discussions des minéralogistes et des géologues depuis
plus d'un siècle ; mais on n'a jamais cherché à relier entre eux
au point de vue de l'origine ces deux grou])es de roches, si dif-
férentes par leur composition minéralogiquo et leur structure.
Je me suis attaché dans une série de mémoires antérieurs (i),
à fixer les détails de l'histoire minéralogique et géologique des
Iherzolites et des ophites et à montrer notamment que les
unes et les autres sont des roches intrusives, constituant une
même famille géologique ; elles ont modifié d'une façon pro-
fonde et comparable les sédiments secondaires avec lesquels
elles se trouvent en contact.
Malgré toutes mes recherches, il m'a été cependant impos-
sible de ti'ouver des passages minéralogiques entre les Iher-
zolites, qui sont des péridotites. renfermant du diopside, de la
bronzite et du spinelle. et les ophites. dont le type moyen
est une diahase lahradorique (l«ihrador et augite) et parfois
andésitiqiie . Il existe bien quelques ophites à olivine. mais ce
minéral y est peu abondant : les roches qui le renfernxgnt se
rencontrent d'ailleurs dans des gisements dépourvus de Iher-
zolite.
De même, bien que les oyjhites et les Iherzolites existent
souvent dans les mêmes localités et que leurs affleurements
y soient parfois distants les uns des autres de fpielques mètres
seulement, jamais aucun contact immédiat, des deux roches
n'a été observé et l'âge respectif de leur mise en place reste
indéterminé.
(1) Nouvelles Archives <hi Muséum, VI, 281», 1894: et Bull. Carte géol., n" 4i,
1894 : Comptes-rendus CXX, 388, 1893, etc.
A. LACROIX 8o"
Au cours des études que je poursuis depuis treize ans dans
les Pyrénées, j'ai observé dans des gisements très divers, de
nombreuses roches, extrêmement variées au [)oint de vue miné-
ralogique, qui sont associées soit à des ophites, soit à des
Iherzolites. Peu importantes par leur masse, quand on les
considère individuellement, elles constituent par leur réunion
un ensemble qui vient jeter de la lumière sur la liaison géné-
tique qni unit les Ihei'zolites et les ophites. Leur étude constitue
ce mémoire.
J'ai considéré successivement dans deux chapitres distincts :
I" Un nouveau groupe de roches ([ue j'appelle ariégites.
toujours associées aux Iherzolites ;
2*^ Une série de roches, très variées à tous points de vue,
mais présentant toutes le caractère commun de renfermer
comme élément essenti<d, de la liornblende, minéral qui manipie
normalement à la fois aux ophites et aux Iherzolites : ces
roches constituent des filons dans la Iherzolite ou de petites
bosses intrusives indéj)endantes. voisines de gisements simi-
laires d'oi)hites ou de Iherzolites ;
"3" Un dernier cha])itre est consacré aux conclusions.
La composition et la structure des Iherzolites et des o])liites
est trop connue maintenant i)our qu'il soit nécessaire d'y
revenir, je renvoie du reste i»our le i-ésumé de nos coimais-
sances à cet égard au Lwret-guide du CiOngrès. dans lequel
j'ai donné une esquisse de cette question, en exposant le pro-
gramme des excursions ([ue jai dirigées dans quelques-uns
des gisements (Wjnt il va être question plus loin (i).
I. — Groupe des Ariégites.
La Iherzolite, vue en masses, ne présente pas toujours
l'homogénéité des échantillons de collections. On distingue ti'ès
souvent sur les falaises Iherzolitiques une sorte de ruba-
nement d'origine primaire, consistant essentiellement dans
(1) Depuis la publication du Livret, j'ai fait de nouvelles observations {Comptes-
rendus Ac , août 1900), qui ont modifié mon opinion au sujet de la brèche
Iherzolitique, sur laquelle je m'étais appuyé pour établir l'antériorité de la Iher-
zolite au jurassique supérieur. .J'ai pu montrer en eiïet que cette brèche est une
brèche de friction postérieure à l'intrusion do la Iherzolite. J'ai constaté d'autre
part que dans (juelqucs gisements, l'infracrétacé, qui surmonte la Iherzolite a
été métamorphisé par elle. L'intrusion de la Iherzolite est donc postérieure à
l'iiifracrr'taci', mais son ;We absolu rc^stc à déterminer.
8o8
VIIF CONGRES GEOLOGIQUE
ralignement suivant des directions paralltlos aux éléments
possédant les couleurs les plus vives (fig. i) : le diopside
chromifère vert éme-
\ -'^TT-r' ~;-7v-5^ raude et la picotite
noire, qui tranchent
par ces teintes sur
le jaune de rouille
que présente aux
affleurements l'oli-
vine plus ou moins
complètement rubé-
fiée.
Parfois, l'orien-
tation se précise.
Fig. 1. _ Lherzolit. rie Prades montrant une eon- ^^^ éléments non
centration des éléments pyroxéniques qui présen- péridotiques se réu-
tent une ariégite pyroxénique. nissent dans des
zones toujours rec-
tilignes, à contours parfois indécis, mais souvent extrêmement
nets (fig. 2), il en résulte des lits essentiellement pyroxéniques
qui, dans certains _
cas, alternent |)lu-
sieurs fois sur une
épaisseur de quel-
ques décimètres et
qui, dans d'autres,
atteignent jusqu'à
presqu'un mètre
d'épaisseur.
Le phénomène
est fréquemment
plus compliqué : on
trouve en effet, éga-
lement sous forme
de lits, des roches
dépourvues de péridol comme les précédentes, mais dont les
éléments dominants appartiennent à des variétés de pyroxène
différentes de celles qui caractérisent la Iherzolite, ou même à
des minéraux qui n'existent pas dans celle-ci. On y voit appa-
raître et souvent dominer la hornblende noire : parfois il
existe un grenat rose pâle. Ces roches, comme toutes les
Fig. 2. — Lherzdiitc de l'Escourgeat renfermant
trois lits d'ariégite pyroxénique.
A. LACROIX 809
précédentes du reste, oil'rent comme caractéristique constante
d'être extrêmement riches en spinelle. Beaucoup d'entre elles
paraissent en outre constituer dans la Iherzolite de véritables
filons indépendants : moins altérables que celle-ci. elles restent
en relief aux affleurements.
J'ai donné antérieurement (i) une (lcscri[)tion sonnnaire de
ces roches, que j'ai découvertes d'abord dans l'Ariège, à Prades.
dans la vallée de Suc (à l'îlscourgeat), à l'étang de Lherz et
que j'ai retrouvées depuis lors dans un très grand nondjre
d'autres gisements pyrénéens. Je les ai désignées sous le nom
de pyroxénoUtes et àe hornblendites à cause de leur com[)osition
mincralogi(pu'. Depuis h:irs, j'ai recueilli de nombreux maté-
riaux nouveaux et à la suite de leur étude chimique dont
les résultats vont être donnés plus loin, j'ai été conduit à les
détacher du groupe des pyroxénolites j)our en taire une famille
spéciale que je désigne sous le nom d'ariégites : je vais en
donner la descrij>tion minéralogique et chimique.
Leur caractéristit[ue minéralogique réside essentiellement
dans la constance dr l'association dun ou plusieurs pyroxènes
et du spinelle : l'introduction de grenat et de hornblende
conduit à diverses variétés. La structui-e des ariégites est holo-
cristalline et grenue comme celle de la Iherzolite.
On peut les classer de la façon suivante d'ai)rès leur com-
position minéralogique.
/ , . \ OL . normales
l»vroxeni(iu('s
l ' • ' / p . a grenat
Ariégites } pyroxcMiiques et \ a . normales
I amphiboli(pu's ) [3 . à grenat
\ auqihiboliques . . à gi-enat
Ariégites pyroxéniques.
Les ariégites pyroxéiiicpics sont constituées pai- lassocialion
d'un pyroxène numocliniffue (généralement acconq)agné de
bronzite), à un spinelle très abondant.
On peut établir deux variétés suivant la nature du pyroxène
monoclinique ; dans l'mie. c'est un diopside gris verdàtre ou
vert, toujours moins chi-oniifère ([ue celui de la Iherzolite ou
plus souvent pas chromifèrc du lotit. Il nest pas très i-are de
(1) Nouvelles Archives Muséum ut HulL carie (jeoL, loc. cil.
SlO Vnr CONGRÈS GÉOLOGIQUE
rencontrer au contact arec la Iherzolite une zone étroite dans
laquelle au contraire est accumulé du diopside chromifère.
Dans l'autre type, le pyroxène est un (Hallage brun plus ou
moins foncé, possédant des [)lans de séparation suivant ^i (loo);
tandis que les ariégites à dio])side ont un grain à peu près
semblable à celui de la Iherzolite. dans celles à diallage, au
contraire, la grosseur des élénu^nts est de beaucoup plus grande,
et à Moncaup, i)ar exemple, les lames de diallage atteignent
<> cm. de jdus grande dimension, c'est une roche pegmatoïde.
Quant au spinelle. ce n'est plus une picotite brune en lames
minces comm(> dans la Iherzolite. mais un spinelle d'un vert
plus ou moins foncé.
Ces roches ne renferment qu'accidentellement un peu doli-
vine. de hornblende, dans les types de passage au groupe
suivant. Sauf de rares exceptions, le pyroxène monoclinique
domine sur \c rhombique. ce dernier minéral se renconti'ant
en plus grande quantité dans les i-oches à diopside que dans
celles à tliallage.
Ariég-iics pyroxéniqiies normales. — Ce type abonde surtout
dans les gisements des environs de Prades (Ariège). bien qu'il
exist(^ aussi dans la vallée de Suc. à l'étang de Lherz, et au
Moun Caou dans les Basses-Pyrénées, etc.
La structure est la même que dans la Iherzolite. Quand le
pyroxène est du diallage, celui-ci présente avec une très grande
fréquence les macles polysynthétiques suivant /?'. La bi'onzite
est en moyenne antérieure au diopside, le spinelle est d'ordi-
naire postérieur à ces deux éléments (PI. XIIL Fig. i) qui ne
le renfennent que rarement sous forme d'inclusions. Lorsqu'il
est très abondant, les pyroxènes sont pait'ois poecilitiques au
milieu de lui.
C'est à Prades que doit être étudiée la structure normale
lie ces roches : elle y est en général peu (m pas déformée par
les actions mécaniques (PI. XIII, Fig. i). Il n'en est pas de
même dans la vallée de Suc et à l'étang de Lherz où les
actions dynauiicpies ont été extrémeuient puissantes, chaque
cristal étant séparé de son voisin par un agrégat grenu résultant
de leur commune trituration.
C'est à ce groupe d'ariégites que je rapporte une roche
que j'ai recueillie sous forme de blocs éboulés du Tue d'Fss
sur la route de Portet. Je n'ai pu malheureusement l'observer
en place, cette partie du Tue étant entièrement boisée. On
A. LACROIX 8ir
y distingue à l'oeil nu de gros cristaux de diopside et de
bronzite, entourés par des parties compactes vertes ; l'examen
microscopique montre que celles-ci ont une constitution singu-
lière, elles sont en etiet formées par de grandes plages dentel-
liformes de [lyroxène incolore englobant de petits grains ou
des larmes de spinelle vert ; les jours de la dentelle ainsi
formée sont remplis par de grandes plages d'anorthite ou de
bytownite.
Ces plages pyroxéniques sont tant»M globuleuses et orien-
tées sur le diopside de la roche quand elles se trouvent à son
contact (PI. XIII. Fig i). et tantôt disposées en grand nombre
contre lui. rentourant ainsi d'une sorte d'enveloppe kélyphi-
tique. Il est à remarquer que. contrairement à ce qui se
passe dans toutes les roches feldspathiques qui seront décrites
l>lus loin, celle-ci ne présente ]>as trace d'actions mécaniques.
.Tai rencontré enfin ce même type pétrographique au Moun
Caou. près Louvie-Juzon (Basses-Pyrénées). La roche a subi
des actions mécaniques puissantes : c'est dans les zones offrant
la structure en mortier et notamment au voisinage des grands
cristaux de spinelle que l'on rencontre de petites plages de
plagioclases basiques, trop petites pour être déterminées avec
précision ; au milieu d'elles se détache une dentelle de diop-
side et de spinelle. Il n'est pas douteux que ce développement
de kélyphite ne soit contemporain de la déformation dynamique
de la roche. Tous les silicates de cette roche renferment en
([uantité ]irodigieuse des inclusions liquides à bulle.
Ce sont les ariégites pyroxéniques normales à diopside et
bronzite, que l'on voit se former par concentration ]>i*ogres-
sive des éléments pyroxéniques de la Iherzolite (fig. i).
Ariégites pyroxéniques à grenat. — Les meilleurs échan-
tillons de ce type jtroviennciit des environs de Pi'ades ; je l'ai
rencontré aussi dans la vallée de Siu*. à l'étang de Lher/. La
variété à ti'ès grands éléuuMits est caractéristique du gisement
(le Moncaup (Haute-Garonne).
De nuMue c[ue ])our les types non grenatifères. le pyroxène
est tantôt un diopside d'un vert pâle et tantôt du diallage. Les
roches à diopside (Lheiv,. Prades, Escourgeat) sont de couleur
claire : sur un fond ])yroxénique d'ini gris vert pâle, se détachent
des grains de grenat rose. Ce minéral est moins apparent
dans les ariégites à diallage brun de Prades; il (>st au contraire
très distiru'l dans celh' de Moncau]), il y foi-nie des grains
8l2 VIII^ CONGRES GEOLOGIQUE
(Vun rose de chair, atteignant la grosseur d'une noisette au
milieu de grandes plages de diallage gondolées ayant jusqu'à
() cm. Ce grenat est tout à fait monoréfringent, il renferme
assez fréquemment de Unes aiguilles ayant la couleur, la l'éfrin-
gence et la biréfringence du rutile, mais présentant une extinction
très oblique : ])eut-être est-ce là un rutile offrant un allonge-
ment anormal suivant une arête b^l- h^'-, semblable à celui que
j'ai signalé il y a quelques années dans la cassitérite.
Les ariégites à grains fins i)euvent être assez riches en
bronzite ou être entièrement dé])ourvues de ce minéral : elles
renferment ]>arfois cà et là quelques grains d'olivine et de
hornblende dans les tjq^es de passage au groupe suivant.
La structure est la mêm«' que dans les roches sans grenat
(PI. XIII. fig. i). le pyrope joue le même rôle cpie le spinelle
auquel il est souvent accolé : parfois englobé dans les pyro-
xènes, on le voit souvent les mouler. Le feldspath est abso-
lument absent des roches à structure non déformée (Prades) :
on le A'oit appai'aître au contraire dans les ariégites fortement
dynamométamorphisées de la vallée de Suc et de Lherz, dans
celles de ^loncaup. A Lherz et à TEscourgeat. la roche pré-
sente un remarquable déveloi)pement de la structure en mortier:
les grains de spinelle et surtout de grenat sont entourés par
une zone kélyphitique souvent extrêmement régidière. constituée
par xme dentelle de pyroxène ivnfermant du spinelle vermi-
culé, des plus élégantes : elle est englobée par des grains
d'anorthite. Dans quelques échantillons, la zone kélyphitique
devient extrênu'uient (ine et il n'est plus possible d'en déter-
miner avec précision les éléments ; dans certains cas, le pyroxène
est ouralitisé et dans d'autres (Prades) chloritisé.
L'ariégite pegmatoide de Moncaup permet d'étudier plus
facilement encore ces associations kélyphitiques : les grands
cristaux de diallage. renfermant parfois des bandelettes de
l)ronzite. englobent les gros grains de grenat dont il a été question
plus haut. Des actions mécaniques extrêmement puissantes
les ont tordues comme si elles avaient constitué une matière
plastique ; c'est le long de leurs cassures et tout autour des
grains de grenat, entre ceux-ci et leur hôte, que s'est déve-
loppée une délicate kélyphite (PI. XIII. Fig. 2). dans laquelle
on distingue, comme dans les cas précédents, du pyroxène
coloré en vert par de délicates vermiculisations de spinelle.
sur un fond d'anorthite finement maclée. Dans quelques cas,
A. LACROIX 8l3
la zone kélyphitique est exclusivement constituée par des libres
vertes très serrées, dépourvues au moins en apparence de
feldspath et de spinelle, elles paraissent être constituées par de
la hornblende ; peut-être faut-il les considérer comme le résultat
de la décomposition de la kélyphite décrite plus haut.
Ariégites pyroxénkfucs et amphiboliqiies.
Les roches de ce g-roupe se rencontrent presque exclusi-
vement à létang de Lhei'z et dans la vallée de Suc. Ce sont
elles qui semblent constituer le plus nettement des filons dans
la Iherzolite. Malheureusement l'état des alïleurements llierzo-
litiques, toujours plus ou moins ruiniforines, ne permet guère
de les suivre au-delà de quelques mètres. Ce sont des roches
de couleur foncée, généralement compactes, dans lesquelles la
hornblende d'un brun noir parait jouer un rôle beaucoup plus
important que celui qu'elle a en réalité. Elle est quelquefois
distribuée d'une façon régulière dans la roche, mais le plus
souvent, elle s'y concentre par taches ou constitue de grands
cristaux qui donnent à la roche un aspect porphyroïde.
Ariégites pj'roxéniques et arnphiboliques normales. — Au
microscope, on constate au sujet des proportions relatives
de la bronzite et du pyroxène monoclinique les mêmes
vai'iations que dans les types précédents. L'olivine y apparaît
plus souvent, le spinelle y est fréquenunent plus abondant;
quant à la hornblende, elle appartient au type basaltique,
elle est extrêmement pléochroïque dans les teintes suivantes :
ng = jaune d'or, n,,, = jaune rougeâtre, Up = jaune pâle pres-
que incolore. Elle est, avec le spinelle, le dernier élément
consolidé de la roche et englobe fréquemment ce minéral.
Ces ariégites provenant de la région de Lherz. où toutes
les roches ont subi des déformations mécaniques intenses,
je n'ai pu rencontrer un seul échantillon à structure intacte.
La structure cataclastique, les phénomènes de torsion et de
macles secondaires dans les pyroxènes monocliniques et rhom-
biques peuvent y être particulièrement étudiés. La hornblende
a été spécialement maltraitée et quand elle est abondante, on
la voit former une partie importante du ciment en mortier
réunissant les débris anciens de la roche.
Dans quelques échantillons, apparaissent des plages de
feldspath triclinique toujours très petites, rarement délermi-
8l4 Vlll'' CONGRÈS GÉOLOGIQUK
iiables (i). Elles sont localisées dans les parties très déformées
de la roche, et moulent les fragments constituant la structure en
mortier.
Ariégites pyroxéniqiies et amp/iiboliqucs à grenat. — Ces
ariég-iles se dillérencient de celles qui viennent d'être décrites
par l'abondance du grenat et par celle du feldspath qui paraît
en être la conséquence ; en elfet, dans ces roches extrêmement
déformées par action mécanique, le grenat très brisé est
parcoui'u de fissures nombi'euses, remplies par une kélyphite
de spinelle vert et de feldspath : Ses grains sont séparés des
minéraux voisins par des feldspaths, parfois en grandes plages
et dont souvent la structure intacte et la grandeur contrastent
avec rémiettement de tous les individus qu'ils englobent
(PL XIV, lig. n). La variété que présente la structiu'e de ces
plages feldspathiques, renfermant des grains corrodés de
spinelle, de grenat et de pyroxène, la diversité des groupe-
ments kélyphiliques qui les accouipagnent, défient toute des-
cription.
La complication augmente encore par suite du développe-
ment secondaire de dipyre qui, parfois, fait disparaître le
feldspath. Dans quelques échantillons cependant, et notamment
dans un de ceux dont l'analyse est donnée plus loin et qui
est le plus feldspathique que j'ai eu l'occasion d'étudier, le
feldspath a été lui-même déformé par actions mécaniques. Con-
trairement à ce qui a lieu pour les roches à kélyphite décrites
plus haut, le feldspath est dans certains cas relativement acide :
j'ai observé en effet dans l'un d'eux un angle de Sn^ = -o",
qui correspond à une andésine-oligoclase.
Ariégites ampidboliques.
Ariégites amphiboliques à grenat. — Les ariégites exclu-
sivement amphiboliques constituent une rareté que je n'ai
rencontrée, sous forme de filons minces, qu'à l'étang de Lherz.
Ce sont des roches à grands éléments, dans lesquelles on ne
distingue à l'œil nu que de la hornblende brune, quelques
paillettes de mica et de gros grains de grenat rouge. L'examen
ndcroscopique y décèle en outre l'existence d'un peu de
magnétite, de spinelle. Dans un petit filoimet. que j'ai observé
(1) Ces feldspaths, apparaissent dans les plaques minces comme des trous faits
à l'emporte-pièce au milieu des silicates plus réfringents, ils rappellent un peu
parleur disposition les feldspatlis et la niaskelynite des météorites (chondriteaj.
A. LACROIX 8l5
sur la crête du massif Iherzolitique de Lherz, la hornblende,
la biotite et fort peu d'olivine constituent exclusivement la
roche ; la hornblende englobe tous les autres minéraux, la
structure cataclastique y est extrêmement développée : cette
roche établit le passage des ariégites aux hoi-nblendites.
La comparaison des analyses données page 833, montre que
les caractéristiques chimiques des ariégites résident dans une
teneur faible en silice et une grande richesse en alumine pour
une roche non feldspathique. Elles sont riches en magnésie
et en chaux, avec en général prédominance souvent considé-
rable de la pi'emière sur la seconde. La teneur en alcalis est
constante et peut devenir relativement grande. Au point de vue
de la proportion du fer, les ariégites se divisent nettement en
deux groupes, le premier, ne contenant guère plus que 5 "jo
d'oxydes de fer, comprend toutes les ariégites non amphibo-
liques, alors que la proportion en oxydes peut atteindre presque
i3 °/o dans les types très riches en amphibole ; la teneur
en Fe^O' croît en généi'al plus vite que celle en FeO. Les
alcalis sont eux aussi surtout abondants dans les types
amphiboliques, ce qui s'explique aisément du reste. On voit,
comme on pouvait s'y attendre, que le type le plus pauvre en
silice, le plus riche en alumine, en fer et en alcalis (notamment
en potasse), est l'ariégite amphibolique contenant de la biotite.
C'est essentiellement cette richesse en alumine, en chaux,
la présence des alcalis et une faiblesse consécutive en magné-
sie qui, au point de vue chimique, dilïerencient les ariégites
des Iherzolites. C'est leur richesse en alumine qui nécessite
leur séparation des pyroxénolites anciennement connues, dans
lesquelles la teneur en alumine est en moyenne plus faible
encore que dans les Iherzolites.
Par tous leurs caractères chimiques, les ariégites se rappro-
chent des gabbros dont elles se différencient par une teneur
beaucoup plus grande en magnésie. Ce sont donc, au point
de vue chimique, des gabbros ultramagnésiens, alors qu'au
point de vue minéralogique, elles possèdent une personnalité
extrêmement nette. Leur caractéristique réside en résumé dans
une composition minéralogique excluant les feldspaths comme
éléments essentiels et une composition chimique qui, à priori,
pouvait faire supposer que ces minéraux jouaient un rôk' impor-
tant dans leur constitution.
8l(t Vlll'' CONÇUES GÉOLOGIQUE
Ces considérations m'ont conduit à entreprendre sur ces
ariégites toute une série d'expériences synthétiques par la voie
purement ignée.
L'observation des roches volcaniques d'une part et d'une
autre les expériences faites sur les magmas fondus, notamment
par M. Morozewicz. montrent que les spinelles ne se produisent
dans ceux-ci que lorsqu'ils sont sursaturés dalumine. Les
analvses données plus haut et notamment les diagrammes
représentés par les figures 3 à r8, pages 835 à 837, et construits
par le procédé de M. Michel-Lévy, font voir nettement que
les ariégites renferment une quantité dalumine trop grande
pour saturer leurs alcalis et leur chaux. Il était donc théori-
(juement évident que placées dans les conditions de la fusion
purement ignée, elles ne donneraient pas naissance à du spinelle,
mais à des roches feldspathiques. par suite de la combi-
naison de leur alumine avec la silice, la chaux et les alcalis :
A fortiori, on devait s'attendre à voir la fusion du grenat
produire également de nouvelles combinaisons minéralogiques.
L'expérience est venue vérifier ces déductions.
Les ditférents types dont l'analyse a été donnée plus haut
ont été fondus au four Forquignon et Leclercq et transformés
ainsi en un verre homogène qui a été recuit pendant en moyenne
douze heures ; il cristallise avec la plus grande facilité, donnant
des produits assez différents suivant les conditions de ce
recuit. Je me réserve d'en publier ultérieurement les résultats,
me bornant pour l'instant à signaler la facilité avec laquelle
il est facile d'obtenir (notamment avec les types dariégites
dont l'analyse est donnée en y et en l) des roches essen-
tiellement constituées par de la bytoAvnite en grandes plages,
maclées suivant la loi de l'albite. englobant en grande quantité
des microlites d'augite.
Ces expériences nous amènent donc à cette conclusion,
que la forme d'épanchement des ariégites serait un basalte
limburgitique .
11. — Groupe des PÉKiDOTriEs a hornblende, Horxblendites.
Gabbros et Diorites.
Les roches que je réunis dans ce groupe sont caractérisées
par la constance de la hornblende brune comme élément essen-
tiel : les unes ne se trouvent qu'en liions minces dans la Iherzo-
lite, les autres constituent de petites masses intrusives distinctes.
A. LACROIX Si 7
a) Hornblendite feldspathique, péridoiiquc et pyi^oxénique
du col dEret (Ariège).
J'ai découvert dans la haute vallée d'Ercé et tout près du
col d'Eret, permettant de passer de cette vallée dans celle de
rétang de Lherz, un pointement d'une roche remarquable ;
elle constitue au pied du port une butte entièrement gazonnée,
ne laissant voir que çà et là le rocher en place. Il n'est pas
possible de déterminer avec précision ses rapports avec les
calcaires jurassiques voisins, mais il est probable que ce sont
les mêmes que ceux que l'on peut observer au contact de
la Iherzolite de l'étang de Lherz, situés à i km. environ à
vol d'oiseau ou au contact d'une ophite normale qui se
rencontre à quelques centaines de mètres de là en aval sur
le bord du ruisseau d'Ercé. Les déchirures profondes qui
entament le fond du ravin d'Ercé montrent au-dessous de
notre roche, mais non en contact avec elle, un lambeau de
gneiss (gneiss à pyroxène, scapolite, etc.), recouvert par la
brèche du jurassique inférieur dont les blocs calcaires sont
riches en minéraux métamorphiques (dipyre (i), etc.).
La roche est très dense, d'un noir verdàtre à très grands
éléments, parmi lesquels on observe en premier lieu d'énormes
plages de hornblende, montrant à l'œil nu, sur ses clivages,
la structure pœcilitique ; les éléments blancs y sont très
clairsemés ou même ne se distinguent qu'à peine. Il existe
des variétés à grains plus tins, plus feldspathiques, dans
lesquelles les grands cristaux de hornblende jouent le rôle
d'un élément porphyroïde. Très résistante au choc et à l'action
des agents secondaires, cette roche forme en aval de son
gisement dans le lit du ruisseau, d'énormes blocs arrondis
contre lesquels se brisent sans les entamer, les marteaux les
mieux trempés.
L'examen microscopique fait voir que les éléments consti-
tutifs sont les suivants : apatite, olivine, augite, hornblende,
biotite, magnétite, et enfin plagioclases basiques. L'olivine est
grenue ou plus souvent auloiuorphe, présentant les formes
habituelles du péridot des basaltes [p (ooi), g' (oio), A' (loo),
(1) Celui-ci est parfois accoiiipagn('; de forsterite et de spincllc ; ces deux
minéraux épigénisent aussi le dipyre d'une façon curieuse : j'ai donné des
pliolograpliies de ces pseudoinorplioses dans une note récente (Jiiill. Suc. frunç.
miner. XXIV, 14, 1901).
8l8 Vlir' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
g' (i2o)] : elle est très riche en inclusions ferrugineuses
filiformes, orientées parallèlement à l'axe a d'allongement : il
existe aussi des inclusions globulaires ou octaédriques de
magnétite (PL XYI, fig. i).
Le pyroxène est une augite toujours automorplie. offrant
les formes habituelles au minéral : elle est parfois rosàtre
et un peu pléochroïque (rose suivant Ug ; vert clair presque
incolore, suivant n,,, «'l Up). L'amphibole et la biotite ont la
même couleur brune et sont très pléochroïques : la hornblende
devient verte par altération secondaire ; l'angle dextinetion
maximum dans la zone d'allongement est d'environ i5" pour
les parties brunes et de quelques degrés plus grand dans les
parties vertes qui sont en même temps un peu moins biréfrin-
gentes. Quant aux feldspaths, ils sont d'ordinaire extrêmement
zones, le centre des cristaux étant toujours beaucoup plus
basique (labrador-l)yt()wnite) (|ue la péiùphérie qui peut allei"
jusqu'à loligoelase-andésine. La plupart des éléments renferment
des inclusions liquides à bulle.
La structure de cette roche est intéressante : l'olivine.
l'augite foi-ment des cristaux automorphes, englobés ])oecilitique-
ment par dénorines plages de hornblende (PI. XV, lîg. i) : la
biotite joue le même rôle, mais en cristaux plus petits, souvent
englobés eux-mêmes par de l'amphibole. (Juand le feldspath
est très peu abondant il forme i;à et là des ])lages d'assez
grande dimension i{ui renq)lissent les vides laissés par les
éléments ferromagnésiens. (^uand il est plus abondant, il peut
constituer des plages plus grandes englobant poecilitiquement
l'olivine et l'augite (PL XV. lîg. -i). Enfin dans quelques échan-
tillons très peu feldspathiques et moins amphiboliques que les
précédents, l'augite n'a pas de formes géométriques et forme
comme la hornblende, de très grandes plages qui englobent
l'olivine.
Pour terminer, je signalerai dans quelques échantillons à
grains fins un renversement dans l'ordre relatif des feldspaths
et de l'amphibole : les feldspaths s'aplatissent suivant g^ . ils
sont mélangés à des grains d'olivine et de pyroxène, en
partie postérieurs au feldspath, et tous ces éléments sont englobés
par de grands cristaux porphyroides de hornblende, atteignant
y centimètres et oll'rant ainsi l'association des structures poeci-
litique et ophitique.
Au point de vue structural, cette hornblendite feldspathique
A. LACKOIX ,Sl()
est donc intéressante, elle montre des variations entre la structure
granitoïde et la structure ophitique. De toutes les roches
péridotiques étudiées dans ce mémoire, c'est la seule dans
laquelle l'olivine soit automorphe ; il existe cependant dans
les Basses-Pyrénées, à Adé, une roche que l'on peut comparer
à celle du port d'Eret mais qui est beaucoup plus riche en
olivine. elle aussi automorphe: c'est une véritable péridotite
à hornblende, parfois légèrement i'eldspatliique qui est à rap-
procher des picrites de Moravie. Elle mélamorphise le Crétacé
supérieur, lui imprimant des transformations, très différentes
de celles qui caractérisent les contacts des roches qui m'occu-
pent dans ce mémoire et il est probable qu'elle ne fait pas
partie de la même série géologique. Je jnen occuperai dans
un travail ultérieur.
La composition chimique de cette roche donnée page 833,
indique qu'elle doit être rapportée au gi'oupe des gabbros,
dont elle représente un type mélanocratique, caractérisé par
la très grande prédominance de la magnésie sur la chaux et
en outre par la faiblesse de la teneur en alumime. Sa pau-
vreté en feldspath me conduit à donner à cette roche le nom
de hornblendite feldspathique plutôt que celui de gabbro amphi-
bolique mélanocratique.
Lexamen de quelques blocs éboulés et non en place, me
fait du reste penser que le pointement du port d'Eret est aussi
inhomogène au point de vue de la structure et de la compo-
sition minéralogique que celui du port de Saleix, mais c'est ici
le type hornblendite qui domine. L'un de ces blocs est une
diorite à hornblende brune dont le feldspath est une andésine
basique (Sn,, = (35"). La roche à grands éléments renferme un
peu de biotite ; elle est très déformée par actions mécaniques
et imprégnée de calcite.
b) Gabbro amphibolique du port de Saleix {Ariège).
Le versant oriental du Port de Saleix, faisant conumiiiicfucr
la vallée de Suc et celle d'Aulus, est en partie constitué par
un pointement de gabbro, recouvert par la bi'èche du Jurassique
inférieur.
C'est uiu- roche noire, très cristalline, présentant deux
variétés dans lesquelles on ne voit guère à l'œil im que de la
hoinblende presque noire ; elle est traversée par des liions
minces dune l'oche noire, coujpacte. qui en représente la forme
SaO Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
microgrenue ou niicrolitique. L'examen microscopique fait voir
que cette roche est intermédiaire au point de vue de la struc-
ture et de la composition entre les opliites et les hornblendites
du col d'Eret.
Les éléments constitutifs essentiels sont la hornblende brune,
laugite et le labrador, auxquels il l'aut adjoindre conmie élé-
ments essentiels, l'anq^hibole, le sphèiie, l'ilménite, la biotite et
enfin l'olivine.
La liornblende brune renferme de longues inclusions ferru-
gineuses rappelant celles du diallage : le labrador contient
souvent de ti-cs fines inclusions ferrugiin'uses (filiformes), que
Ton rencontre moins souvent dans les feldspaths des ophites
que dans ceux des gabbros, mais qui n'y sont cependant pas
très rares (Aucassein, Serreing en Sentenac, etc.).
La hornblende brune devient verte par altération et prend
ainsi la même couleur que celle qui ouralitise l'augite ; elle est
parfois accompagnée par de la biotite.
La structure est très variable : elle oscille entre un type
grenu dans lequel l'olivine, laugite. la hornblende sont en
partie postérieures au feldspath dont elles moulent les plages
plus souvent arrondies qu'aplaties ; et un type franchement
ophi tique.
Au point de a ne de la structure, ce gabbro diffère de celui
du col d'Eret par l'absence des grandes plages poecilitiques
de hornblende et au point de vue minéralogique par la rareté
relative tle l'olivine et en général l'abondance plus grande des
feldspaths : il existe cependant des échantillons très peu
feldspathiques.
Quant aux roches liloniennes compactes qui traversent ce
gabbro , elles sont constituées par du labrador, de l'augite et de la
hornblende ; ces deux minéraux sont souvent automorphes ;
le labrador est un peu aplati ou grenu. Dans cette pâte sont
disséminés des phénocristaux de labrador. Cette roche possède
donc une structure holocristalline . intermédiaire entre la
microgrenue et la niicrolitique ; je l'appelle microgabhro ain-
phiboliqiie et la compare, au point de vue structural, à la
Gabbroporphyrit de Frankenstein (Odenwald).
Le second type est encore holocristallin, mais à éléments
plus fins ; la hornblende d'un brun un peu verdàtre est l'élé-
ment prépondérant, constituant des cristaux allongés, grenus,
globuleux ou spongieux : elle est associée à des lamelles de
A. LACROIX 821
biotite et à quelques grains d'augite ; les phéuocristaux sont
peu abondants, ils consistent en petits individus d'augite et
en pseudomorphoses en augite et amphibole d'un minéral
disparu dont les formes sont trop vagues pour pouvoir être
déterminées. Cette roche est un microgabbro amphibolique
mélanocratique ; elle se rapproche de Yodinite (Chélius) de
Frankenstein, sans lui être identique, et de la roche que j'ai
trouvée (i) en filons dans le gabbro des environs du Pallet
(Loire-Inférieure) .
Un caractère commun à toutes les roches de ce gisement
réside dans la transformation remarquablement fréquente des
plagioclases en dipyre. Cette épigénie s'effectue d'une façon
régulière, transformant un ])lus ou moins grand nombre de
cristaux de labrador en im individu unique de dipyre. C'est
ce qui a lieu notamment pour le microgabbro. dans lequel il
n'existe souvent plus trace de feldspath ; un même cristal de
dipyre occupe alors une surface de beaucoup supérieure à
celle du champ du microscope et englobe poecilitiquement
un nombre considérable de cristaux de silicates ferromagné-
siens.
Je nïnsisterai pas sur cette dipyrisation que j'ai décrite en
détail dans un mémoire antérieur (2).
c) Diorites de Serreing-en-Sentenac, des Comères-en-Seix
et du Tac des Comères en Castillon (Ariège).
J'ai observé dans les Iherzolites serpentinisées de Serreing-
en Sentenac et du Tue des Comères en Castillon, des fdons
très minces d'une diorite mélanocratique, qui a été également
rencontrée, il y a quelques années, aux Comères-en-Seix dans
un sondage. Cette roche est d'un noir verdâtre ne laissant voir
à l'œil nu que de la hornblende.
Au microscope, on voit qu'elle contient en outre de l'ilmé-
nite en partie transformée en sphène, un feldspath grenu géné-
ralement non maclé ou [»résentant çà et là quelques bandes
extrêmement fines de la loi de l'albite, avec extinction presque
(1) Bull. Carte Géol. France, n" (57, X. 1890.
\2) Bull. Soc. Minéi ., XIV, 16, 1891, pi. 1. Dans cette note j'ai appelé cette
roche diabaite, employant alors ce terme dans le sens que lui ont donné
MM. F«)U(nié et Michel Lévy, dans leur Minéraloqie inicrographique. .le réserve
aujourd'hui ce nom aux roches holocristallines à structure ophitique, com-
pisée par des plaiiiorlascs et un pyroxène (Voir page 27, ISull. Carte géol.
France, n» tJ7, X, 1899.
822 VIII" CONCUKS (JKOLOGIQUK
longitudinale. Ce feldspath appartient au groupe de l'oligo-
clase : il est le plus souvent transformé plus ou moins eomplè-
tement en dipyre. L'amphibole, iVéquennnent maclée suivant/?',
est brune (avec l)ordure bleuâtre au Tue de Comères), riche en
inclusions ferrut^ineuses, j)arfois transformée en rutile ou en
sphène. Par altération, cette hornblende devient verdàtre.
L'amphibole est très nettement antérieure au feldspath ;
quelques échantillons offrent une tendance à la structure niicro-
litique : ils renferment souvent alors des cristaux plus g-rands
d'augite en partie transfomnée en une hornblende brune,
dépourvue d'inclusions.
Cette roche est très inhomogène, ne présentant par places
presque plus de feldspath et passant par suite à de véritables
hornblendites. La roche du Tue de Comères est rubanée par
action secondaire comme la diorite du Tue d'Ess décrite plus
loin ; elle renferme parfois un plagioclase basique.
d) Péridofite. hornhlendite et diorite d'Argein (Ariège)
M. Caralp a découvert dans la Bellongue une hornblendite
dont il a bien voulu me communiquer des échantillons et qui
présente un vif intérêt en ce qu'elle montre dans un massif
indépendant de la Iherzolite normale une roche faisant
partie de la série que nous étudions ici et qui, dans tous
les autres gisements, ne forme que des filons minces au
milieu de la Iherzolite elle-même.
D'après la description publiée par M. Caralp, la hornblen-
dite en question forme, sur la rive droite de la Bouigane,
près Argein, une masse allongée de l'Est à l'Ouest, dont la
superficie dépasse lo hectares ; elle ne se trouve qu'à quelques
kilomètres du gisement précédent. Sa bordure méridionale est
en contact avec une série de grès et de tufs attribués par
M. Caralp au Carbonifère, et sa bordure septentrionale avec
des calcaires marmoréens à dipyre qui paraissent être l'.équi-
valent du lias d'Aucassein, semblal^lement métamorphisé au
contact d'une ophite (i).
M. Caralp décrit cette hornblendite comme formée en grande
partie par une hornblende presque noire, associée à un peu
de mica, de feldspath et de sphène. Elle est sillonnée par
des filons d'une diorite andésitique constituée par de l'am-
(1) Bull. Soc. Géol. France, 3« série, XVIII, 606, 19UU.
A. LACROIX 823
phibole, un feldspath tricliniqiie (olia^oclase-albite) et du sphène.
L'étude de la série d'échantillons que m'a remis M. Caralp
me i)ermet d'ajouter à cette description les détails suivants :
Il y a lieu de considérer : i" une péridotite à hornblende ;
2° une hornhlendite ; 3° une diorite.
Péridotite à hornblende. — Cette roche à grands élé-
ments montre à l'œil nu de la hornblende noire et des
paillettes de biotite englobant poecilitiquement des grains
vitreux d'olivine d'un vert noirâtre. L'examen microscopique
ne fait voir en outre de ces éléments qu'un peu de mag'nétite
et quelques minéraux cryptocristallins d'altération de l'olivine
(talc, produits serpentineux colloïdes). La roche est du reste
très fraîche, bien que traversée çà et là par des filonnets de
calcite. Comme cela a lieu si souvent dans les péridotites
poecilitiques , la proportion d'olivine est incomparablement
plus considérable que ne le ferait penser le seul examen à l'œil
nu. L'olivine en grains dépourvus de formes géométriques,
ne renferme en inclusions que de la magnétite (grains et
octaèdres) : elle est moulée par des plag-es plus g'randes du
même minéral. Elle est englobée poecilitiquement par de larges
lames de biotite et ensuite par de très grands cristaux lamel-
leux de hornblende : biotite et hornblende ont la même couleur
brune. Ces deux minéraux renferment des inclusions acicu-
laires orientées de magnétite, l'olivine est très riche en inclu
sions gazeuses, liquides et même solides (à aspect scoriacé).
La composition chimique de cette roche, très analogue à celle
de la Iherzolite, est donnée page 834-
Hornblendite à pyroxène. — La hornblendite ne monti-e
guère à l'œil nu que de la hornblende. Au microscope, on
constate que la roche est essentiellement constituée par une
augite d'un gris verdàtre, par de la hornblende brune et par
un ])eu de sphène, d'a|)atite : il existe enfin souvent un feld-
sj)ath triclinique peu ou pas maclé, appartenant au groupe des
oligoclases.
L'apatite et l'augite sont les plus anciens éléments de la
roche et sont englobés pai" hi hornblende qui est elle-même
(^nvelo])pée par de grands cristaux à formes nettes de sphèn(^
et par des plages xénomorphes de fehNpatli. Il existe souviMit
sur h^ boi-d de la hornblende, une zone de sphène noyée dans
le fel(ls])alli.
Tandis (pic h-s crislaux d'apatite englobés par la horn-
83 'î VlIie CONGKÈS GÉOLOGIQUF.
blende ot l'augiie ont des formes nettes, ceux que l'on observe
dans les feldspatlis sont au contraire corrodés. Enfin, pour
terminer, il me reste à signaler quelques lamelles de l)iotite
et des grains d'ilménite.
Cette roche présente des traces extrêmement nettes de
déformations mécaniques qui cependant ne sont jamais sulfi-
santes pour faire disparaître la structure originelle. Par alté-
ration, le feldspath se transforme en dipyre et la calcite prend
naissance dans les fissures des divers minéraux.
En résumé, cette roche doit être considérée comme une
hornblendite pyroxénique un peu feldspathique, se rapprochant
de la diorite mélanocratique du Tue d'Ess, qui elle, est plus
feldspathique et ne contient pas de pyroxène.
Il est probable que cette hornblendite et la péridotite à
hornblende constituent des variations d'une même roche : l'état
des affleurements ne permet pas de l'aflirmer.
Diorite andé si tique. — Quant à la roche à structure peg-
matique qui forme des filons dans les précédentes, elle est
constituée par des cristaux de hornblende atteignant lo cm.
de plus grande dimension, englobés par de l'oligoclase-albite
(densité 2.03) très analogue comme aspect à celui du Tue
d'Ess et présentant les mêmes déformations mécaniques et les
mêmes altérations. Ce feldspath est en partie transformé en
scapolite grenue et non en dipyre comme dans les autres gise-
ments pyrénéens. La biotite paraît produite par voie secondaire
dans les clivages de l'amphibole. M. Caralp a signalé en
outre de gros cristaux automorphes de sphène.
Cette roche est une diorite peg'matoïde andésitique, inter-
médiaire comme composition entre V anm^thosite et les diorites
mélanocratiques du Tue d'Ess qui vont être décrites.
e) Diorites, hornblendite s et anorthosite du Tue d'Ess
{Haute-Garonne')
La Iherzolite du Tue d'Ess en Coulédoux est traversée par
quelques filons très minces d'une roche rubanée, noire, analogue
à celle du Tue des Comères et ressemblant plus encore que
celle-ci à une amphibolite des gneiss : elle en ]iossède la compo-
sition, mais elle est en moyenne encore moins feldspathique. Le
feldspath dominant est une oligoclase ; mais dans quelques
échantillons, on trouve aussi uu plagioclase basique (bytoAvnite),
présentant de fines macles suivant les lois de Falbite et de la
A. LACROIX 820
péricline, il est très altéré et se transforme en produits
colloïdes, en dipyre et enfin en zéolites (chabasie. stilbite).
J"ai considéré autrefois (i) la structure rubanée de cette
roche comme primaire ; les noml)reux échantillons nouveaux
que j"ai étudiés depuis et leur comparaison avec les schistes
ampliilîoliques accompagnant le gabbro <hi Pallet ont modifié
cette manière de voir. J'ai rencontré des échantillons à sti'uc-
ture cataclastique très nette dans lesquels on voit de grands
cristaux de liornldende brisés dont les débris englobent de
petits grains feldspathiques ; les actions dynamiques sont du reste
très intenses dans la Iherzolite du Tue d'Ess et plus consi-
dérables encore dans les roches dont il me reste à parler (2).
La composition chimique de cette diorite donnée page 83i2 est
très analogue à celle du gal)l)ro de Saleix. et du gabbro à horn-
])lende de Lindenfels (Odenwald).
Les figures i et 2 de la planche XVIII représentent le t pe
])auvre et le type riche en feldspath de ces deux roches : dans
le tirage de cette planche, la teinte de l'amphibole a été inexac-
tement représentée, elle est en réalité d'un brun verdàtre.
Au Tue d'Ess. et notamment auprès des maisons appelées
les Comères, la Iherzolite renferme des filonnets dune roche
feldspathit[ue, mais qui est très analogue à celle d'Argein dont
il a été question plus haut. C'est inie roche à structure i)eg-
matique, essentiellement formée par de l'oligoclase-albite d'un
gris bleuâtre ou violacé. ])arfois translucide ; elle est très
désagrégée et il est facih^ d'en extraire par places des blocs
de feldspath homogène fournissant des clivages p (001), finement
striés, ayant jusqu'à 10 centimètres de plus grande dimension.
Le plus souvent, les clivages ne sont pas plans, mais
extrêmement gondolés et brisés : ils sont cimentés par une
masse feldspathique saccharoïde. qui. au microscoi)e, se montre
formée i)ar une mosaïque de j)etits grains triturés du nu^'ine
minéral qui l'cmplit toutes les fissures des débris des grands
cristaux.
Au voisinage du contact de cet olig(K-hise et de la Ihei-zolite,
(1) lin II. Carte gi'ol. Franc, op. cit., p. 39.
(2) J'ai recueilli à Moncaup dans l'un des petits ravins creusés dans la
iherzolite, un bloc éboulé d'une diorite très riche en hornblende, dépourvue de
structure cataclastique qui paraît fournir le typ- strui-tiiral intact des diorites du
Tue d'Fss. La diorite bien connue d'Kup appartient peut-être i\ cette série : elle
est parfois riche en anataso secondaire.
826 VII1'= CONGRÈS GÉOLOGIQUE
il existe^ un peu d'une amphibole vcri cliiir. qui. dans les
échantillons laminés, s'oriente snivani des plans parallèles et
olFre ainsi la structure des hornblendites décrites plus haut. De
même que la hornblendide, cette roche feldspathique renferme
cà cl là du di])yre. de la trémolitc et des zéolites secondaires.
Elle doit être considérée comme une véritable anorthusite,
constituée essentiellement par un feldspath très acide ; c'est
le ]»ole acide de la séine sodocalcique dont la hornblendile
constitue le pôle basiqu(\ Le terme moyen ne paraît pas
exister en quantité notable dans ce gisement." contrairement
à ce qui ari'ive à Argein.
f) Hornhlenditp. prroxéniqae (Avezacite) d Avezac-Prat
(Hautes-Pyrénées).
JjC iielil village d'Avezac-Pral. situé au Sud-Ouest de la
station de Lannemezan, est adossé à une butte de calcaire
blanc, attribué à la limite de l'Albien et du Cénoinanien ])ar
M. Carez. ([ui a signalé ce gisement à mon attention. T^ne
vieille tour est bâtie sui- un rocher calcaire au contact duquel
se trouve un jjointement d'une roche éruptive extrêmement
altérée dans ia(pielle a été jadis ouverte une ])etite carrière.
Cette roche érui)tive a été en grande partie ex])loitée poui'
lamendement des terres, elle est transformée en une nuisse
cloisonnée de caleite. dans laquelle il est difficile de trouver
de loin en loin des fragments qui permettent de constater qu'elle
était à l'origine constituée par une i)éridotite. Les cpielques
débris intacts que j'y ai observés semldent indiquer que cette
roche est ])lus riche en bronzite. plus ])auvre en dioi»side que
la Iherzolite. mais son état de décompositi<»n est tel qu'il est
impossible de tirer de ces faits aucune (•(•nclusion définitive.
Aussi la péridotite d'Avezac-Prat ne inéi'itei"ait-elle pas d'attirer
l'attention, si <dl(» n'était traversée de nombreux filonnets jiou-
vant atteindrt» (fuelques décimètres d'épaisseur, d'une roche
noire, qui offre au contraire le plus haut intérêt.
Dans cette roche, on distingue à Idil nu, au milieu dune
jtàte noire, finement cristalline, de la liornblende basaltique, dont
les cristaux dépassent souvent un décimètre suivant l'axe vertical,
et des grains arrondis, souvent ovoïdes, de sphène vitreux,
jaun<\ à éclat gras.
La roche est très dense et très fragile. Les blocs éboulés
se délitent en menus fragments sous le choc du marteau et
A. LACUOIX 82^
font croire à un état de profonde décomposition qui n'est géné-
ralement qu"ai)parent. car. sauf le cas où la roche est imprégnée
de calcite. on ne voit i)as de produits secondaires. Cette fragi-
lité est la conséquence des phénomènes mécaniques auxquels a
été soumise la roche et qui ont i)rofondément modifié sa structure.
L'examen microscopique montre les éléments suivants ((ui
se présentent tous en individus xénomorplies : apalite, si)hène.
titanomagnétite et ilinénite, augite. hornblende, et très excep-
tionnellement, dans quekjues plaques seulement, de lolivine et
de la hiotite.
L'a[)atite constitue des grains arrondis ou irréguliei'S creusés
de golfes plus ou moins ju'ofonds. Il n'existe pas de clivages,
mais des cassures inégales ; des inclusions liquides, quelquefois
disposées en traînées, parallèles à l'axe vertical, sont fréquentes ;
il est facile de constater que le minéral est à un axe négatif et
possède la réfringence et la biréfi-ingence de Fapatite normale.
Le sphène est linq)ide, souvent très fendillé, riche en plans de
séparation, accompagnés de macles ))olys;sTithétiques. qui parais-
sent être ceux qui ont été décrits par AVilliams et qui ont eu li(Mi
parallèlement à ô 'A^ (221) et sont toujours dorigine secondaire.
Ces macles présentent souvent entre les niçois croisés, en lumière
])arallèle. des bandes brillamment colorées, tout à fait identiques à
celles de la macle b^ de la calcite ; lanalogie est rendue jîlus grande
]»ar les teintes grises des gammes supérieures de l'échelle de
Newton, que i)résente le sphène tout comme la calcite.
Il existe dans quelques cristaux des inclusions noires o})a-
ques, filiformes, de magnétite ou d'ilménite.
Le minéral noir opaque, qui est extrémtMuent abondant dans
certains échantillons, est constitué ])ar de Tilménite.
Le pyroxène est une augite d'mi gris vei'dâtre.
L"am|>hibole est une hornblende brune très pléochroï([ue.
elle est parfois accompagnée de ti'ès petites paillettes de biotile
qui sont d'origine secondaire.
Les échantillons les moins frais sont fissurés et hnirs f(Miles
rem]»lies de limonite cl de calcite,
La structure de cette roche est au plus haut point cataclastique ;
il me seud)le tout à fait évident qu'elle était à grands éléments et
comparable à celle des pegmatites. C'est par laminage qu'a été
])roduite la structure ])seudo-])oi'])hyrique actuelle.
Les gros ci'istaux de hornblende et de sphène sont les der-
niers témoins de la structun* primaire. Fort souvent, les indi-
S28 VIIl" CONT.RÈS GÉOLOGIQUE
vidus arrondis do sphène atteiîçnent la taille d'niK^ noisette, se
montrant au microscojio formés \m\v un agrégat de i)etites plages
peu déviées dans lesquelles on pressent une commune orientation
originelle, elles sont cimentées par leurs débris (PI. XVI, fig. 2).
Il en est de même des grands cristaux de hornblende, d'augite
et d'apatite qui s'émiettent sous le choc et offrent au microscope
la même structure.
L'examen microsco])ique de la pâte qui englobe les grands
cristaux montre une analogie de structure tout à fait frappante
avec celle de certaines météorites pierreuses : l'ilménite joue
le même rôle que le fer métallique de ces dernières. Le
sjihène. la hornblende, le pyroxène en grains arrondis, globuleux.
])arfois ovoïdes, sont motilés par des grains plus petits des
mêmes substances, accompagnées d'apatite : l'ilménite enve-
loppe le tout, formant exceptionnellement une trame continue
sur une petite surface.
L'ordre de succession originel de ces divers minéraux est
difficile à établir : l'apalite n'est que très l'arement incluse
dans la hornblende et l'ilménite dans le sphène et dans
l'apatite.
Une même préparation microscojtique offre souvent un
rubanement très net par suite de la localisation dans des lits
distincts de l'un des éléments précités, et notamment de l'au-
gite ou de la hornblende, à l'exclusion presque complète de
tout autre (PI. XVIT. fig. i). Cette structure ])araît résidter de
l'écrasement sur place de grands cristaux de l'un ou l'autre
de ces minéraux et de leur mélange inqtarfait avec les débris
des cristaux voisins. La grandeur des éléments primordiaux de
cette roche explicpie très aisément les faits observés.
Les résultats de l'analyse donnée i)age 882, montrent que
la roche d'Avezac possède une composition chimique très
exceptionnelle : de toutes les roches grenues connues, c'est de
beaucoup la ])lus pauvre en silice, et jiour trouver quelque chose
qui lui soit comparable, il faut chercher dans les lits très
basiques des gabbros de Druini an Eidhne. dans l'île de Skye.
décrits par MAT. Geikie et Teall (1). Parmi les roches d'épan-
't) Oitarterl. Joiini. GpoI. Soc. L. finM. 1S9't : Lits constUuPs Par do l'ausito,
<\f la maenf'titi' rt dti labrador. SiÔ? = 40.2. TiO'^ = 4,7. \\^ 03 =9.*) Fc- 0^ =9.7.
FoO = 12.2. MnO ^ 0,4. MtrO = 8,0. CaO = 13.1. Na? O = O.S K^- O = 0.2.
FoS:; = 0,4. Perle au feu = 0,n. Total = 99.7 Densité ^ 3,36. La composition chi-
mique des lits essentiellement feldspattiiciues et ausitiques île ce même irabbro
ofïre la plus grande analogie avec celle de l'opliite de Pouzac, type moyen des
ophites des Pyrénées.
A. LACROIX 829
cliement, cette roche pourrait être rapprochée par sa basicité
des mélilitites (basaltes à mélilite) dont elle diilère cependant
par une trop grande pauvreté en alcalis. La richesse en ma-
gnétite titanifère et en apatite explicpie aisément la haute
teneur en ïiO" et P^O', ainsi que la pauvreté en silice, qui
est aussi une conséquence de la très grande richesse en
hornblende.
A peine est-il besoin de l'aire ressortir les ditierences
considérables qui séparent notre roche des pyroxénolites ou
hornblendites actuellement connues, toujours beaucoup plus
riches en silice, moins alumineuses, moins lerriieres, moins
calciques et beaucoup plus magnésiennes. La richesse en
apatite, en sphène, en ilménite et ferro-magnétite constitue
aussi une caractéristique minéralogique dont il y a lieu de
tenir compte. Pour toutes ces raisons, il me semble néces-
saire de désigner cette roche sous un nom spécial et j'emploiei'ai
celui Ci avezacite pour rappeler son gisement.
Si l'avezacite n"a son équivalent dans aucun autre gisement
pyrénéen et se différencie très nettement des quelques pyroxéno-
lites connues dans d'autres régions, elle otlre par contre la
parenté la plus étroite avec les nodules à augite et hornblende
constituant des enclaves homéogènes dans un grand nombre de
roches volcaniques basiques et notamment dans les basaltes du
Plateau Central de la France (i). C'est dans cette parenté que
réside surtout le grand intérêt de la roche qui nous occupe.
Comme l'avezacite, ces nodules sont constitués par de la
hornblende basaltique et de l'augite, l'un ou l'autre de ces
minéraux prédominant suivant les échantillons ; comme elle, ils
sont fréquemment riches en apatite et en fer titane et parfois
aussi en sphène (S""-Anne, près le Puy-en-Velay). Quant à la
structure normale de ces nodules, elle est souvent holocristal-
lintî grenue, à grands éléments, et telle qu'on peut conce-
voir celle d'Avezac avant les actions dynamiques qui l'ont
déformée.
IIL — Conclusions.
J'ai l'ail connaître dans ce mémoire une série de l'oches
qui, pouf la jduparl, étaient inconnues dans h's Pyrénées et
dont quelques-unes constituent même des ly])es pétrographi-
(1) /.f's Enclaves div roches volcaniques . MAt-on, 1893, p. 48.'j.
83o Vai" CONGRÈS OÉOLOOIQUE
ques nouveaux, remarquables aussi bien au point de vue
chimique que minéralogique.
Gisement. — Parmi ces types, les ariégites méritent la pre-
mière place: ces roches sont intimement lices aux Iherzolites,
ne se trouvent jamais en dehors d'elles, constituant dans leur
masse, tantôt des tramées (véritables ségrégations ou manifes-
tations dune hétérogénéité primordiale du magma) et tantiM
de véritables filons.
De même que les ariégites. les dioriies de Serreing. du Tue
d'Ess, etc.. l'avezacite sont éti'oitejuent unies géologicpiement
aux Iherzolites qu" elles traversent, sous forme de liions minces.
A Argein, il semble, bien que le fait demande vérification,
que les diorites mélanocratiques et la péridotite à hornblende
ne soient que des cas particuliers d'une même roche, formant
un pointement voisin, mais distinct dune ophite.
Le gabbro amphibolique de Saleix et la hornblendite d'Eret
ne sont en contact ni avec des Iherzolites, ni avec des ophites,
mais forment à côté de celles-ci et comme elles, de petites
bosses intrusives distinctes: elles métamorphisent les mêmes
calcaires secondaires et de la même façon.
L'observation sur le terrain conduit donc à cette convic-
tion que toutes ces roches si intimement associées aux Iher-
zolites et aux ophites. constituent avec elles un ensemble
géologique des plus nets. Quelques-unes d'entre elles (ariégites)
ne peuvent même être distinguées, connue corps géologique,
des Iherzolites elles-mêmes.
Dans aucun des gisements où coexistent la Iherzolite et
l'ophite. je n'ai pu toucher du doigt le contact des deux roches,
bien qu'on les observe souvent (vallée de Freychinède, Tue
d'Ess, etc.). à quelques mètres seulement de distance. Il n'est
donc pas possible de connaître quel est l'ordre relatif de la
mise en place de ces deux roches. On a vu plus haut que tous
les types feldspatlii([ues. étudiés dans ce mémoire, qui ont été
observés en contact avec la Iherzolite. traversent celle-ci en
liions : or ces roches étant celles qui se rapprochent le plus des
ophites, il est permis d'en conclure que ces dernières ont été
elles-mêmes mises en place après les Iherzolites. La démons-
ti'ation directe de cette hypothèse reste à faire, elle est rendue
diflicile par ce fait que dans aucun des gisements ophitiques
connus, dans la région où existent des Iherzolites, les ophites
ne se présentent en filons, elles forment toujours des bosses
A. LACKOIX 83l
intrusives. Cette postériorité des types feldspathiques aux péri-
dotites serait du reste cont'ornie à ce que Ion a observé
dans bien des gisements (Piémont, Ile d'Elbe, Grèce, Nouvelle-
Calédonie, etc.), où des filons minces de gabbros, de pyroxéno-
lites, d'iiornblendites, etc., traversent les massifs péridotiques.
Composition minéralogique et striictare. — Si maintenant
nous considérons la composition minéralogique de nos roches,
en y comprenant les opliites et les lliei'zolites, nous constatons
de très grandes dillérences qui nuisquent parfois au premier
abord leurs véritables atlinités.
Les unes sont feldspathiques et les autres dépourvues de
feldspath ; et, cependant parnd ces dernières, il en est dont la
composition chimique se rapproche beaucoup plus des types
feldspathiques que des péridotites.
Les roches feldspathiques sont des ophites (diabases), for-
mées du plagioclases et daugitc, des gabbros anipliiboliqiies,
renfermant des plagioclases, plus ou moins basiques, avec de
l'augite, de la hornblende brune, de la biotite et parfois de
Tolivine ; des diorites constituées par des plagioclases, souvent
acides et de la horidjlende brune, prédominante, qui fait passer
progressivement la loche à des types non feldspathiques.
Les roches non feldspathiques se divisent en quatre groupes.
i" Des hornblendites, les unes riches en olivine, en augite et
contenant un peu de feldspath basique (Eret), les autres {ave-
zacite) dépourvues d'olivine, riches en [)yroxène, apatite, sphène,
ilménite et inagnétite ; un troisième type ne renferme guère
que de la hornblende, avec un peu de plagioclases acides et
passe aux diorites (Ai'gein, Tue d'Ess), alors qu'un dernier
type contient de la horidjlende bi^une , de la biotite , du
pyroxène, des spinelles et établit ainsi une transition avec le
groupe suivant, celui des aiiégites (Lherz),
2° Les ariégites sont caractérisées par l'absence des felds-
paths et de l'oliviae comme éléments essentiels, par la constance
de l'association d'un ou plusieurs pyroxènes (diopside, diallage,
bronzite) à beaucoup de spinelle et souvent à du grenat pyroi)e
(calcique et ferreux) et à de la hornbh'ucic.
3" Les péridotites olfreiil deux types : le phis lial)ituel csl
la Iherzolite (olivine, bronzite, diopside, peu de spinelle avec
très rarement un peu de horid)lende); le pbis i-are est cons-
titué (Ai'gein) par une péiidotile à hornblende ne renfermant
que de l'olivine, de la hornblende l)rnne et un peu de
832
ViU^ CONGRÈS r.ÉOLOr.lQUE
biotite : la Iherzolite à hornblende de Gaiissou est un terme
intermédiaire entre ces deux types.
Au point de vue minéralogique. on voit donc que les varia-
tions sont grandes et que le seul minéral qui peut se rencontrer
dans à peu près tous les types, à l'exception de lopliite, est
la hornblende brune. Encore faut-il faire quelques réserves,
en ce sens que la hornblende des ariégites ne me paraît
pas absolument identique à celle des autres roches.
Quant à la structure, elle est holocristalline, grenue, dans
tous les types, sauf dans les ophites. où elle est ophitique : les
gabbros à hornbh'udc présentent des passages ménagés entre
la structure grenue franche et lophitique.
Des exemples remarquables et variés de structure cataclas-
tique et de structure ridninée ou schisteuse secondaire s'ob-
servent dans toute cette série ; elles sont fréquemment accom-
pagnées de recristallisation, dont les détails minéralogiques
ont été passés en revue plus haut.
Coinposifion chimique. — La composition cliimique permet
d'établir trois groupes dans cette intéressante série pétrogra-
phique. Les analyses suivantes, à quelques exceptions près,
ont été faites par M. Pisani.
1° Groupe a chaux prédominant sur i,a magnésie (ophitogabbroïque).
a
b
c
d
Si02
'ôi.O
47.4a
45 20
31.80
TiO-'
»
1 .55
0.41
3.25
A12 03 ...... .
17.2
18.42
20.30
10.96
Fe2 03
■>.l
0.50
4.74
12.23
FeO ........
7.7
G. 55
5.20
9.79
CaO
12.3
11.80
11.20
17.34
MgO
3.9
7.95
8.75
8.40
Nai' O .
2.7
3.37
3.01
0.66
K2 0
0.4
0 92
0.57
0.27
Perte au feu ...
2.0
0.75
1.00
1.50
P-' 03
Traces.
Traces.
Traces.
3.32
100.9
99. 2()
100.38
99.4(1
(i) Ophite de Pouzac (par M. Arsandaux)
/») Gabbro amphibolique de Saleix ;
(• ) Diorite du Tue d'Ess ;
(I) Avezacite d'Avezac-Prat.
S33
2" Groupe a magnésie prédominant sur la chaux
SiO-' .
Al 2 ()i
Ve'2 ()3
FeO. .
CaO .
Mgt) .
Na-^ O.
K:; o .
Perte au
feu
47.09
10.99
1 62
:vm
9.20
19 92
0 50
0.25
0.83
100.00
a) Groupe des ariég-ites.
44.90
17.25
1.71
4.30
10.89
20.41
1 .22
0.56
0.33
101.57
V
0
44.38
47.29
17.60
16.93
1.42
1.58
3.91
2.67
16.03
8 56
15.14
21.01
0.78
1.17
0.15
0..39
0.59
0.29
100.00
99.89
38.95
19.80
3.01
4.54
12.05
16.42
0.89
0.37
3 36
99.39
42.32
15.41
2.69
5.^6
11.97
19.25
1.04
0.24
1.23
100.11
''■l
6
X
42.68
38.58
46.0
18.36
20.42
10.9
5.27
7.60
1.7
7.02
5.91
9.3
10.05
9.43
13.1
12.89
12.93
15.2
1.69
2.29
1.5
0.51
1.39
0.3
2.50
1.25
2.0
100.97
99.80
100.0
a. Ariégite pyroxénique normale de l'élang de Lher/..
p . Ariégite pyroxénique à kélyphile du Tue d'Ess.
y. Ariégite pyroxénique à grenat de l'étang de Lherz.
0. Ariégite pyroxénique à grenat (ieldspathique).
c. l. Ariégite pyroxénique et aniphibolique normale (e. renferme
un peu d'olivine et de calcite, ^. un peu de feldspath).
V| . Ariégite pyroxénique et amphibolique à grenat de l'Escourgeat,
(un peu de feldspath).
0. Ariégite amphibolique à grenat de Lherz.
A. Hornblendite du col d'Erel (par M. Arsandaux).
b) Groupe des l/ierzolites.
SiO-' ....
Ti02 . . .
Al-' 03 . .
Fe2 o:) . .
FeO ....
CaO ....
MgO. .
Na2 O . . .
K2 O. . . .
Perte au feu
A
B
G
44.64
41.. 50
39.25
0.20 (Cpi' O»)
»
0.77
5.85
6.93
5.39
2.85
2.19
2.60
4.50
6.69
8.90
2.47
5 80
4.55
38.76
35.90
.33.72
»
1.37
1.18
n
0.30
0.60
0.30
»
2.83
99.57
101.00
99.79
A) Lherzolite de Lherz ;
B) Lherzolite à hornblende de Caussou (par M. Brunet) ;
C) Péridotite à hornblende d'Argein.
Fii:. :!.
Fi". 4.
Fig. 3. — Ophile (le Pouzac (unalyso a,\ V\ii 4. — Gabbro ;iinpliiljolii)iit'
Saleix (analyse //) , Fig. o. — Diorile du Tiic tl'Ess ''analyso •); Fii:. li
Avezacito d'Avc^ac Prat (analyse ((].
'Sio"
Fis
Fiij. S. Fi-. •». Fiij. 10. Fi-. 11
Fi». 7 à 11. — Ariéffilos (analyses a a i).
Fig. 7. - Ariéffite de l'étang de Lherz (analyse a) ; Fig. 8. — Ariégite du Tue
d'Ess (analyse p) ; Fig. 9. - Ariégite de l'étang de Lherz (analyse y) ; Fig. 10.
— Ariégite à grenat, feldspathique (analyse 5) ; Fig. 11. — Ariégite normale,
avec olivine et calcite (analyse i).
Fig. 12.
Fig. 1^ à 14.
*2.68
JSi O"
38 58
Fis. 13. Fis- 14
Ariégiles (analyses '^ k h) ; Fi,^
du col (l'Eret (analyse ■/.)
'tB.n
Fig. lo.
I.'i. — Hornblendilt
-*Slo2
Fig. 16. Fig. 17. Fig. 18.
Fig. 16. — Llierzolite de Lhcrz ; Fig. 17. — Lherzolite à hornblende do Cinissou ;
Fig. 18. — Péridotite à hornblende d'.\rgeiii (analyses A à C).
Si() VIII* CONGRÈS r.ÉOLOr.IQUE
La teneur eu silice de ces diverses roches varie peu si l'on
en excepte les deux tjq)es extrêmes (ophite de Pouzac et
avezacite).
Les ditïerences caractéristiques résident dans les proportions
relatives d"alumin<'. de chaux et de magnésie et enfin d'alcalis.
Ces derniers sont toujoui's peu abondants, toujours inférieurs
à la chaux l'eldspathisable : la soude prédomine de beaucoup
sur la potasse.
Les alcalis se ti'ouvent en quantité la plus grande dans le
groupe riche en l'eldspath, coinme on devait s'y attendre
(gi'oiipc ophito-gabbroïque) : hi chaux y (k)niiiie de beaucoup
sur la luagiu'sie ; ou voit par la considération des ligures 3, 5
et /J que cenc-ci. inl'érieure à hi chaux feldspathisal)le dans
l'ophite, atteint légalité dans la diorite, puis la dépasse dans
le gabbro. La teneur la plus élevée en alumine s'observe dans
le type c, le plus pauvre en silice parmi les types feldspa-
thiques de cette série. Les caractéristiques de ce groupe (« à c)
sont au point de vue chimique celles des gabbros, alors que
la composition minéi-alogique oscille entre celle de la diabase
à structure ophitique (labrador et augite), des gabbros à
hornblende et olivine et des diorites à feldspath acide très riches
en hornblende. A cause de sa haute teneur en chaux, l'aveza-
cite peut se rattacher à ce groupe dans lequel elle constitue
un type sans feldspath, remarquable par sa basicité, sa richesse
en TiO* et P^O', en fer, et au contraire sa pauvreté en alumine
et en alcalis. Elle joue par rapport aux types normaux de ce
groupe lin rôle comparable, à certains égards, à celui de la
hornblendite dEret, vis-à-vis les ariégites.
Dans les ariégites, la teneur en silice et en alumine,
souvent en fer, est comparable à celle des types gabbros et
diorites du groupe précédent, mais la caractéristique réside
dans la prédominance très marquée de la magnésie sur la
chaux (à l'exception de y où la chaux est faiblement domi-
nante), dont la teneur est en même temps plus élevée que
dans les gabbros. Par contre, les alcalis sont moins abondants
que dans ces dernières roches. Le caractère lamprophyrique
des ariégites est mis en évidence par les épures ~ à 14.
La caractéristique essentielle de ces roches réside dans
l'absence du feldspath, malgré le grand développement du
triangle feldspathique de ces épures, conséquence de l'abon-
dance du spinelle, du grenat, etc. Ces roches sont bien elles-
A. LACROIX 837
mêmes et constituent le type le plus remarquable de la série.
Une diminution dans la teneur en alumine conduit à la
hornblendite du col d'Eret (lig. i5), qui néanmoins, cela paraît au
premier abord quelque peu paradoxal, est toujours feldspa-
tique : il est vrai que ni le j^renat, ni le spinelle ne s'y
rencontrent : l'olivine y devient abondante , alors qu elle
manque dans les ariégites ayant une teneur analogue en
magnésie.
Le groupe Iherzolitique offre les caractéristiques habituelles
des péridotites et en particulier la pauvreté en alumine,
l'écrasante supériorité de la magnésie sur la chaux et la
pauvreté en alcalis. Les types amphiboliques renferment cepen-
dant autant de soude (et de potasse) que la moyenne des
ariégites ; la teneur en silice est un peu plus faible que
dans ces dernières roches. Il y a lieu de signaler Tassez faillie
différence de composition chimicpie entre la péridotite d'Argein
(analyse C et la Iherzolite de Caussou, moins riche en amphibole.
La silice varie relativement peu dans ces trois groupes. La
chaux et les alcalis décroissent, de l'ophite à la Iherzolite, en
même temps que croît la magnésie ; à ce point de vue, les
ariégites occupent bien une place intermédiaire entre les deux
groupes. L'alumine vai'ie peu du gi'oupe ojdiitogabbroïque au
grouj^e ariégite, mais tombe brusquement dans le groupe des
Iherzolites ; la hornblendite du col d'Eret établit nettement une
ti'ansition entre les ariégites et les Iherzolites et je suis per-
suadé que l'étude chimique des diverses variétés de diorites
mélanocratiques du type de celle d'Argein fournira une chaîne
continue permettant de relier mieux encore ces diverses roches.
En résumé, de l'étude géologique, minéralogique et chimi-
que de toutes h^s roches décrites dans ce mémoire, on peul
conclure qu'elles sont éti'oiteinent ap])arentées les unes avec les
autres et qu'elles constituent des variations d'un même magma
]»ro('on(l. En ce qui concerne les ariégites. on a vu qu'elles
l'ormenl souvent dans les masses de Iherzolite de véritables
ségi-égations (dilFérenciations) distribuées en bandes parallèles,
et ])ar suite ne pouvant être considérées comme dues à un
phénomène de refroidissement ]>ériphérique.
Dans l'état actiud de nos connaissances, cette famille pétro-
grai)hicfue. riche en roches diverses, ne renferme dans la région
étudiée ({ue des types basiques, à l'exception toutefois des filon-
nets d'anorlhosite du Tue d'Ess et peut-être d'Ai'gein, qui du
838 VIII'' CONGKÈS GÉOLOGIQUE
reste ne paraissent constituer que des curiosités minéralogi-
ques négligeables comme masses, quand on les compare, même
aux moins abondantes des roches exceptionnelles, décrites dans ce
mémoire. T'n travail en cours d'exécution montrera s'il faut ou
non rapprocher de cette série les quelques pointements de
syénite alcaline, de syénite néphélinique, de ii^ranite de divers
t^isements situés ])lus à l'ouest de la chaîne, dans les Hautes et
les Basses-P)Ténées ; ces roches accompao^nent en petites masses
ou en filons des roches basiques à faciès ophitique et d'autres
à faciès teschénitique.
En terminant, il me reste à ra]ipeler combien est grande
l'analogie des gabbros amphiboliques de Saleix. des Iherzolites
de Caussou et de Lherz et enfin de l'avezacite. avec les
enclaves homéogènes qui abondent dans les tufs basiques de
tant de régions basaltiques et notamment de celles du Plateau
central de la France, enclaves homéogènes composées de
gabbros et de diorites grenus, de nodules à olivine avec ou sans
hornblende et enfin de nodules à hornblende et pyroxène.
Cette analogie de composition et d'association est la mani-
festation, en même temps que la démonstration, de la parenté
génétique qui lie ces diverses roches non seulement entre
elles, mais encore aux basaltes. Notons en effet que des expé-
riences effectuées par fusion iiurcincnt ignée et recuit permettent
de faire recristalliser dans le lal)oratoire tous les types du
groupe feldspatliique et du groupe des ariégites, qui viennent
d'être décrits, sous forme de roches microlitiques. essentiellement
constituées par de l'augite, associée à des proportions variables
defplagioclases.' et souvent d'olivine. La forme d'épanchement
de toutes' ces roches serait donc des basaltes, oscillant au
point de vue de leur composition minéralogique, entre le
basalte normal et des types basaltiques très limburgitiques.
s%
DÉCOUVERTES GÉOLOGIQUES RÉGENTES
DANS LA VALLÉE DU NIL ET LE DÉSERT LIBYEN (i)
par M. Huffh J. L. BEADIVELL
l'hmdic XIX.
Ce travaiL publié avec l'autorisation du Sous-Secrétaire
d'État et du Directeur Général du Survey, a pour but de faire
connaître brièvement les découvertes les plus intéressantes et
les plus importantes que j'ai faites. })endant les trois ou quatre
dernières années, dans la vallée du Nil et les oasis du Désert
Libyen ou désert occidental d'Egypte.
Pour me renfermer dans les limites restreintes de cette
notice, je n'entrerai pas dans de minutieux détails sur les
localités dont il sera question, préférant insister sur des faits
nouveaux d'intérêt général, spécialement sur les observations
qui m'ont amené à des conclusions diflerentes de celles des
auteurs, qui, antérieurement à moi. ont traité le même sujet.
L'oMivre la plus importante sur la géologie de l'Egypte,
avant l'établissement du GeologicaJ Siirver en 1896. était, on
le sait, celle de M. von Zittel, l'éminent géologue et paléon-
tologiste, qui a traversé, en iSi-j3-i8'j^, comme géologue de
l'expédition Rohlfs, une grande partie du pays et spécialement
la région à l'W. du Nil. En publiant (2) les résultats géologi-
ques de cette expédition, M. Zittel appelle l'attention, d'une
façon spéciale, sur l'absence de toute séparation nette entre
les dépôts crétacés et éocènes. Il mentionne ce fait comme un
des plus importants résultats obtenus (3). <( Dans le désert
)) Libyen, dit-il. il n'y a pas de ligne de démarcation tranchée
)) entre l'Eocène et le Crétacé. Ni discordance de stratification.
» ni intercalation de dépôts d'eau douce, ni interruption dans
)) la sédimentation, rien ne marque cette coupure importante
11) Le prési'nt mémoire à été lu au Concirès, dans la séance ilu 21 août,
(levant la Section de Stratigraphie et de Paléontologie (Note du Secrétariat).
12) Paleontographica, XXX : Géologie und Paléontologie (1er fAbi/schen
Wiisie, I Theil, 1883.
Ci) /.or. fil. p. no.
84o VllI^ CONGKÈS GÉOLOGIQUE
» dans l'histoire de la terre, l'époque où prend fin le règne
)) des reptiles, et où commence le règne des manmiifèi'es.
)) Il est très rare qu'un changement dans les caractères litho-
» logiques marque la limite des deux étages. Jamais d'autre
» i)art les nummulites ne se trouvent dans le Ca'étacé et jamais
» les formes crétacées ne se rencontrent dans la Série nummuli-
» tique. » Plus loin, l'auteur continue (i) : « Avec l'accroissement
inespéré de nos connaissances sur la faune du Crétacé supérieur
dans le Désert Libyen, la constatation de la liaison étroite entre
l'Eocène et le Crétacé, complètement marins tous deux, cons-
titue le résultat géologique le plus important de l'expédition
Rohlfs. »
Il ne peut y avoir d'ambiguïté et le professeur Zittel était
évidenmient tout à fait convaincu de l'exactitude de ses con-
clusions qui furent admises par tous les géoloques.
Des recherches plus étendues m'ont permis de distinguer,
d'une manière incontestable, deux régions au moins, dans le
Désert Libyen : Abou Roach et l'oasis de Beliarieh, où, au lieu
de ce passage parfaitement graduel au point de vue paléon-
tologique et lithologique, des dépôts crétacés les plus élevés au
Tertiaire le plus ancien (2) sans aucune discordance, on peut
observer une discordance bien nette, correspondant à un
long espace de temps dans le ])rocessus de la sédimentation.
Le Crétacé pendant ce temps était exondé et formait une
région élevée, souvent plissée et faillée d'une façon intense,
qui a subi une dénudation considérable, avant qu'un mouve-
ment d'affaissement ait amené la submersion générale ou
partielle de la région et ait permis le dépôt transgressif des
assises successives de l'Eocène.
Ainsi que je l'ai montré (3), dans les coupes examinées par
M. Zittel, la séparation était toujours très difllcile ou impos-
sible à établir et au Crétacé le plus élevé succédait l'Eocène
le plus inférieur de la série égyptienne ; il est liors de doute
que si un observateui- aussi habile, avait visité les régions
d'Abou Roach ou de Beharieh. où la séparation est beaucoup
plus frappante, il aurait reconnu ce fait.
(1) Loc. cit. p. 9t.
(2) Tpxt hookof Comparative Geoloijy de Kayser-Lake, 2' édition, 1895, p. 337.
(3) Reports on the Odsps of Farafrn uiid Dukhln. — Publications du
Geotoijical Siirvey of Eçiypt. 1900-1901.
H. J. L. BEADNELL 84l
Nous allons maintenant décrire brièvement les deux régions
en question. Le tableau suivant, résume la stratigraphie du
désert libyen et de la vallée du Nil, il a été établi surtout
d'après l'œuvre du professeur Zittel et les travaux du Géolo-
gie al S lire e y d'Egypte.
Abou Roach
Suivant M. Fourtau (i). la découverte des allleurements du
Crétacé dans cette région est due à l'oilicier de la marine
française Lefebvre. f[ui visita l'Egypte en i835 et annonça,
dans une lettre à la Société Géologique de France (2), qu'il
avait découvert, dans les environs du Caire, un massif calcaire
surmonté par des assises à Nérinées, Acléonelles et Rudistes.
Depuis cette date, cette région est demeurée dans l'oubli,
tout à fait inconnue, jusqu'à ce que le professeur Sch^veinl'urth
la redécouvrit en 1884. Elle a été, depuis, étudiée par
divers explorateurs et géologues. Le professeur Mayer-Eymar.
de Zurich, a étudié ces assises en 1886 (3), et. en 1887,
Schweinfurth et le professeur Walther ont visité la même
région.
Peu de tenqjs après, ce dernier publia un mémoire
intitidé : « L'apparition de la craie aux environs des Pyra-
mides (4) ». Il déclare dans ce mémoire qu'il a, sans diffi-
culté, reconnu que le Crétacé a été surélevé, par suite de dislo-
cations extraordinaires, et apparaît au jour d'une façon imprévue
d'après le travail de M. Zittel, qui insistait sur l'uniformité du pla-
teau libyen, M. Walther ajoute (5) : « L'existence du Crétacé
en ce point est d'autant plus surprenante que la craie y est
en contact immédiat avec les assises de l'Eocène supérieur à
Carolia, Plicatala polymorpita, Solen iinicostatas, Agassizia.
et autres fossiles typiques des couches brunâtres du Mokattam.
11 n'y a pas trace de l'étage nummuliticiue inférieur. Il csl
dillicile de supposer t[ue. dans une région si voisine du MoUat-
tam, l'Eocène infc'-ricMU' n'a pas été développé et que l'Eocène
(1) Les environs des Pyramides deGhizeli : Bull. Soc. Khédiv. de géographie.
Le Caire, Juin 1899, p. 19L
(2) Bull. Soc. géol. de France, 18:59.
(3) Zur Géologie Egyptens. Zurich, 1886.
(4) Bull. Institut Egyptien, n" 8, 1887.
(5) Loc. cil. p. K».
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H. J. L. BEADNKLI. S/J'}
supérieur a recouvert toute la région, se déposant immédiate-
ment et en discordance sur le Crétacé. Nous devons supposer
que toute la i-égion est entourée de failles. »
Plus loin (i), M. Waltlier essaye d'assigner un âge définitif
aux failles d'Abou Roach en les comparant avec celles qui ont
souvent déterminé le cours des ouadis du désert de TEst. Il
conclut ([u'elles sont de même âge ou d'âge plus récent que la
vallée du Nil.
Sur les cartes et dans les coupes accompagnant ce mémoire,
le contact de l'Eocène et du Crétacé est marqué par de grandes
et puissantes failles, l'auteur considérant que le Crétacé a été
amené par failles, à travers TEocène. dans sa position actuelle.
Ces idées continuèrent à avoir cours jusqu'au printemps de
1897 : à cette époque, j'étudiai le pays et ma première traversée
de la région suffît à me convaincre que la théorie des failles
était absolument insoutenable ; un examen plus attentif de la
limite de l'Eocène et du Crétacé, en presque tous les points
où le contact est visible, au lievi de faire concevoir l'existence
de failles, montrait, au contraire, avec une incontestable évi-
dence, leur absence totale et une discordance bien marquée.
Depuis lors, j'ai pu. à différentes reprises, continuer l'étude
sur le terrain, dresser avec ([uelques détails la carte de la
région et comme je pense que le résultat de ces études sera
bientôt prêt îi paraître (2) je donnerai ici une description géné-
rale du contact du Crétacé et de rEocène,
En un point, situé à peu près à moitié chemin entre les
pyramides de Gizeh et la chaîne de collines connue sous le nom
de Geran el Foui, on voit apparaître les assises crétacées
immédiatement au dessous d'un escarpement dont la plus
grande partie est formée par les couches à Nnmmiilites
^■izehensis de l'Eocène moyen.
Le Crétacé est, en ce point, constitué par des couches peu
résistantes de craie blanche, qui ont facilement cédé à la
dénudation, il en résulte que la roche apparaît seulement à
nu çà et là, cachée presque partout par des sables et d(^s
graviers plus récents. Son contact avec l'Eocène est mal-
heureusement invisible, la partie inférieure de l'escarpement
étant couverte par une accunmlation d'éboulis et par des
(1) Loc. cit. p. 12.
(2) Geol. Surcer Egypt. 11K)0-19(J1.
844
VIII' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
sables apportés par les vents du Nord. 11 est vraisemblable
qu'ici, comiDe ailleurs dans la région, TEocène repose en dis-
cordance sur le Crétacé. L'importance de cette localité particulière
réside dans ce fait, que les couches éoeènes, qui surmontent
ici le Crétacé, sont les calcaires à Nummulifes gizehensis de
l'étage du Mokattam intérieur, tandis qu'un peu plus loin à l'Est
et sur tout le reste du contact, c'est toujours l'étage du Mokat-
tam supérieur (Parisien supérieur) qui surmonte le Crétacé.
A Geran el Foui, le contact du Crétacé et de l'Eocène est
visible dans la vallée qui limite au S. la chaîne de collines (fig. a).
Le premier a une inclinaison de i5" à i3" vers le S., il est
recouvert par les assises du Mokattam supérieur qui sont hori-
zontales ou presque horizontales (inclinaison i" ou 2" S.). Au
contact, dans l'état actuel, les couches éoeènes se montrent
sableuses, caillouteuses et contiennent fréquemment des frag-
ments roulés du calcaire crétacé très cristallin de Geran el Foui.
Le contact est bien visible, à la limite occidentale de
lallleurement crétacé, au sommet de l'escarpement qui borde
la dépression connue sous le nom de Sidr el Khamis (fig. i). La
Fis. 1. — Contact du Crétacé et de l'Eocène au Sidr el Khamis.
Lkgknde.
I — Cires oligocène inférieur.
-. — Couches à Ostrea ,
;! — Couches à Carolia placunoldes. [
4 — Calcaire s,'réseux et calcaire fossilifère 1
o. — Conglomérat à galets de calcaire crétacé.
6 — Calcaire blanc. ,
". — Couches à ammonites. '
8 — Couches à plicatules et huitres. )
limite actuelle tles deux terrains est très irrégulière et cela
seul su Hit pour montrer qu'il n'y a pas de faille. La discor-
MokallHin supérieur (Kocène
moyen).
Crétacé supérieur.
H. 3. L. HKAnNELL 845
dance est bien marquée, la différence d'inclinaison varie de
5 à io°, ou plus ; parfois même les plongements des deux
séries sont à angle droit, l'un par rapport à l'autre. Pour
plus d'évidence encore, il suffît d'examiner de près le contact
en quelques points où il est très net. Là, on voit que la
surface supérieure de la craie blanche est érodée, irrégulière,
couverte d'une couche de cailloux roulés qui a quelquefois un
mètre d'épaisseur et cette couche de cailloux est surmontée par
une puissante assise de calcaire coquillier éocène contenant
toute une série de fossiles du Mokattam supéi'ieur.
D'après la carte schématique intitulée : Plan des principales
failles du terrain crétacé, à VOiiest des grandes pyramides,
dressé d'après les relèvements de M. Schweinfurtk, par J .
Walther, annexée au travail de M. Walther, déjà cité, on voit
que leur Camp, en i88y, était situé dans cette partie de la
dépression de Sidr el Khamis où le contact et la discordance
du Crétacé et de l'Eocène sont particulièrement remarquables
et où l'évidence sur le terrain est absolument concluante. Pour-
tant ces auteurs indiquent un contact par faille sur leur carte
et dans une coupe passant par ce point, bien qu'on ne puisse
savoir d'une façon précise sur quels faits ils ont basé leurs
conclusions.
Au Nord de la région d'Abou Roach, le contact des forma-
tions éocènes et crétacées est semblable à celui que nous venons
d'indiquer et il nest pas nécessaire de le décrire en détail.
Nous en avons assez dit pour montrer que l'Eocène et le
Crétacé, dans cette région, sont en superposition discordante.
Les couches éocènes d'ailleurs sont toujours horizontales ou,
tout au moins, plongent très faiblement, très régulièrement,
sans montrer aucun des accidents de plissement ou de fractui'e
si caractéristiques du Crétacé de cette région. Ce fait et
l'absence de dépôts éocènes sur tout le massif, sauf sur les pentes
les plus basses, paraît montrer, d'une façon évidente, que la
masse s'est élevée au-dessus de la mer après le dépôt des
assises supérieures de la craie blanche, et pendant cette période
d'élévation, a été fortement plissée et faillée. Depuis le Crétacé,
il est probaljle que la partie la plus haute du massif n'a
jamais été recouverte par la mer. A l'Kocène, il y a eu une
submersion partielle, suffîsante seulement pour permettre aux
dépôts de cet âge de s'effectuer sur les pentes les plus basses.
Ces dépôts sont donc non seulement en discordance, mais
84()
VUl* CONGRES (iEOLOOlQUE
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même d'une façon bien nette en régres-
sion ; c'est ce que contirme l'étude de
la région (tig. 2).
Avant de quitter cette contrée, nous
devons rappeler que les recherches
paléontologiques de MM. Walther ,
Schw'einl'urth et Fourtau ont montré,
dans ces massifs, l'existence du Céno-
manien, du Turonien, et du Santonien.
A ces divisions on peut très probable-
ment ajouter le Danien, car j'ai trouvé,
dans les assises supérieures, des fos-
siles apparemment identiques avec ceux
de la (( craie blanche » qui forme,
ainsi que je l'ai indiqué, l'assise la
plus récente du Crétacé de Beharieh
et qui occupe la même position stra-
tigraphique que la « craie blanche »
de l'oasis de Faral'reh dont M. Zittel
à montré l'âge danien. Au point de
vue lithologique aussi, ces couches
sont tout à l'ait semblables.
Oasis i>e Beharieh
Cette oasis est située dans le désert
libyen, à environ 180 kilomètres de la
vallée du Ail. La route que j'ai choisie
est celle qui part de Kasr el Loum-
loum, petit village situé à la limite du
désert à l'W. de Fechn. A partir de
ce point, la route, ou plutôt le che-
min de chameaux, se dirige S. S.-W.,
à travers une plaine, plus ou moins
nivelée, d'environ 20 kilomètres, jus-
qu'à ce qu'elle ait atteint l'escarpe-
ment éocène, formé ici par l'étage du
Mokattam inférieur (i) ; cet escarpe-
(1) L'auteur a atteint l'oasis de Beharieh en
Octobre 1897 . y a séjourné jusqu'au mois de
décembre de la même année.
H. J. L. BEAUNELL S47
ment n'a d'ailleurs ici qu'une hauteur insignifiante et n'est pas
comparable aux falaises qui limitent à l'Est la vallée du Nil.
Après avoir franchi cet escarpement, la route traverse un
plateau monotone, horizontal, ou doucement ondulé, formé de
sables et de cailloux, de la même formation, surmonté par
des lambeaux résistants de graviers silicifiés sans fossiles, mais
probablement identiques aux assises similaires du N. du Fayoum
et du Gebel-Ahmar, qui sont d'âge oligocène.
Nous mentionnerons ici les points les plus intéressants sur
cette route : Le deuxième jour, à environ /\o ou 4^ kilomètres
de la vallée, nous avons franchi un dyke d'andésite, qui forme
une colline noire peu importante mais bien visible, parce
qu'elle tranche sur l'ensemble du paysage désertique. Ce dyke
est évidemment en étroite relation avec le grand allleuremenl
de la même roche, que j'ai trouvé au printemps 1899 à l'W.
de la ville de Behneseh.
Le quatrième jour, nous avons traversé le Bahr belà Ma,
rivière sans eau, que quelques auteurs ont supposé être un
ancien cours du Nil partant du Sud, à travers l'oasis de Dak-
hel et traversant cette partie du désert jusqu'au Fayoum.
Comme l'a montré Zittel, cette hypothèse ne repose sur
aucune preuve. Le Bahr consiste simplement en une série do
dépressions sans importance, discontinues, résultant de l'action
érosive des sables poussés par le vent ; ces dépressions sont
ici creusées dans les couches du Mokattam inférieur.
A partir du Bahr belà Ma, jusqu'à ce qu'on atteigne
l'oasis de Beharieh, le plateau du désert est formé surtout
par un calcaire blanchâtre, éocène, dont la surface a été
découpée en petites collines, par l'action érosive du sable
poussé par le vent ; l'aspect de ce [)lateau rappelle la surface
ondulée d'une mer agitée (tig. 3).
A peu de kilomètres du Bahr, on rencontre la première
chaîne de dunes. Cette bande de sable a une largeur de
5 kilomètres et se dirige approximativement N.N.W.-S.S.E, (i).
Son origine est beaucoup plus au Nord, probablement à
l'W. de l'oasis de Moghareh, elle se poursuit jusque dans
la dépression de Khargeh doù. après une petite interruption.
(1) C'est la direction noriiiale liu vent eu Egypte, la cunclusion natui'elle
est que ce sable vient du N. quoiqu'on ait dit l'inverse. La dénudalion des
assises arénacées de l'Eocène supérieur, de l'Oligocène et dos périodes plus récentes
fournit en abondance les éléments de ces ilunes.
848
Vllie CONGKÈS GÉOLOGIQUE
elle continue vers le sud. Sa longueur est certainement de
plus de 35o kilouiètres. Les dunes sont composées d'un sable
jaune-blond à grains bien arrondis ; le côté le plus escarpé
est celui qui fait face à l'ouest ; sa pente est d'environ 3o" à 31° ;
on rencontre la dernière crête sableuse, au voisinage de l'oasis.
C'est un remarquable point de vue : cette étroite bande de sable
s'étend au loin en plein désert, presque exactement en ligne
droite, avec une largeur uniforme, et des i>ords aussi nets que
sils avaient été tracés au tire-ligne (fig. 4)-
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CLICHÉ DE H- J- L* BEADNEL
Kig. ',). — CalcaiiX'S crislallins ravines par 1 actinu du sable poussé parle vent.
Le dernier jour, avant d'atteindre l'oasis, au S. de la route,
on observe un grand nombre de buttes coniques de minerai
de fer et de sable ferrugineux silicilié, reposant sur les cou-
ches du Mokattam. Nous verrons plus loin l'importance de
ces buttes, qui sont en relation avec des dépôts similaires trou-
vés à l'intérieur de l'oasis.
Topographie de l'oasis de Beharieh (i). — L'extrémité N.
(1) Je dois dire que, dans la courte description géologique et minéraiogique
qui suit, mes observations personnelles se rapportent seulement à la région
W. de la dépression. Le travail topographique été fait par mon ami M. Gor-
ringe. i'our la région E. de l'oasis, le travail du Survey était confié à
MM. le docteur Bail et G. Vuta.
BEADiNELL
8l9
(le la dépression est à cinq journées de marche, à dos de cha-
meau, de la vallée du Nil. approximativement à i8o kilomètres.
Depuis le bord du plateau, l'observateur aperçoit une grande
dépression s'étendant vers le S., bordée par des falaises escar-
pées de 120 à i5o mètres de hauteur, dans l'intérieur de cette
dépression quelques collines sombres, aux formes aplaties, et,
dans les parties les plus basses, des régions cultivées et des
bosquets de palmiers.
Fig. 4. — Dune de sable typique tlu Désert Libyen Vue prise à 25 kil. W.
(lu Birket el Ourun.
La dépression a une longueur maximum de 96 kilomètres.
Son grand axe est dirigé N.N.E.-S.S.W., sa largeur vai'ie
considérablement de 4 ^^ 3o kilomètres. C'est une dépression
sans issue, entourée d'escarpements et de falaises, sans écou-
lement d'eau à l'extérieur. Les falaises qui la bornent vers l'W,
sont les plus irrégulières, elles forment, par leur allure décou-
pée, de longues et étroites baies que séparent des plateaux
allongés. Dans les parties médianes et méridionales de la dépi'cs-
sion, il y a de nombreuses collines, coniques, d'un noir som-
bre, d'un aspect frappant : tlans la partie septenlrionale. on
r.i
850 Vlll^ CONÇUES Gl-:OI-0(;iQUE
voit des montagnes plus espacées, formées de grès, couronnées
de basalte.
Le fond de la dépression est habituellement sableux ; les
régions basses portent une misérable végétation sauvage, tandis
que les parties tout à fait basses sont, le plus souvent, occupées
par des cultures, des bosquets de palmiers qu'arrosent de nom-
breuses fontaines, dont l'eau sort des couches de sable.
Disons, en passant, qu'il y a dans l'oasis cinq villages avec
une population de 6000 habitants environ et que la surface des
champs de palmes et des terres cultivées est de 9 à 10 kilo-
mètres carrés. On exporte seulement les dattes, mais les indi-
gènes cultivent également le riz, le blé. l'orge, le trèfle et pos-
sèdent de nombreuses espèces de fruits.
Travaux géologiques antérieurs. — Le professeur Zitlel
divise le Crétacé des oasis de l'Ouest de la manière suivante,
(In sommet à la base :
I. — Calcaires bien lités et craie terreuse,
u. — Argiles verdàtres ou gris de cendre, schisteuses.
3. — Couches à Exog-yra Overwegi.
Quoique M. Zittel n'ait pas personnellement visité Beharieh,
l'examen des fossiles recueillis par le professeur AschersDn lui
permit d'établir qii(> le fond de lOasis était constitué par des
o-rès. des marnes, etc.... présentant une ressemblance considé-
rable avec la partie inférieure des couches à Ostrea Overwegi.
mais comme les grès nummulitiqnes leur succédaient de très
près, ce qui excluait la présence dos couches crétacées les plus
élevées, sinon sous une forme très atténuée, il concluait que ces
couches du fond de l'oasis devaient être d'âge tertiaire.
Quelques années plus tard, le capitaine H. G. Lyons (i)
découvrait quelques échantillons rapportés à Exogj^ra Ocer-
wegi (2). monti'ant ainsi que ces couches étaient crétacées.
Cette nouvelle manière de voir a été adoptée dans la der-
nière édition de la carte de Zittel. où le fond de la dépression
a été indiqué comme formé d'assises crétacées, complètement
entourées par un plateau éocène. Le plateau tout entier entre
Beharieh et les oasis de Farafreh au S., a été également colorié
comme éocène.
(1) On the Straligraphy and Physiography of tho Libyan Désert of Egypt.
Qvart. Jour. GeoL Soc, vol. L (1894), p. iiSo.
(2) Il est possible, par comparaison avec mes collections, que ce soient des
spécimens d'i". flabelUtta, Mermeti ou oUsiponensis.
II. J. L. BEADXELL 85l
Travaux GÉoLOCriQUEs récents
Des observations plus étendues m'ont montré que l'aire
couverte par les dépôts crétacés comprenait, non seulement
la dépression du Beharieh, mais aussi une grande partie du
Désert Occidental d'Egypte et tout le plateau du désert entre
Beharieh et Farafreh ; en outre, le crétacé de Beharieh, loin
d'être représenté simplement par une suite d'argiles et de grès,
pratiquement sans fossiles permettant d'établir leur corrélation,
consiste en une série bien définie dans laquelle les divisions
suivantes sont nettement marquées de haut en bas :
I . — Craie blanche, passant à un calcaire dur, gris, cris-
tallin, 4o "i- (Danien).
•2. — Calcaires et grès bigarrés, 4-^ 'n-
3. — Grès, argiles et marnes. 13:0 m. (Cénomanien).
Nous allons décrire brièvement ces assises crétacées;
I. CÉNOMANIEN. Gf'ès, ûrgUes et marnes. — Ces assises,
les plus inférieures, forment le fond et l'enceinte de la dépres-
sion. Elles sont surtout développées et bien visibles à l'extré-
mité N., où elles atteignent une épaisseur de 170 mètres, et
sont recouvertes en discordance par les calcaires éocènes (i).
Quoique, d'une manière générale, ces assises ne soient pas
fossilifères, en plusieurs points les fossik^s y sont communs,
ce sont des gastéropodes et des lamellibranches parmi lesquels
se trouvent surtout des Exogj'ra ; on rencontre fréquemment
des ammonites du genre Neolohites et çà et là des nautiles.
En outre, on trouve des dents de poissons, des vertèbres et
d autres os, des bois silicifiés, des empreintes de plantes et
surtout de feuilles.
Du caractère lithologique de ces assises à stratification
entrecroisée, de la présence de bois et de débris végétaux,
on peut conclure, avec vraisemblance, qu'elles se sont déposées
dans des eaux peu profondes, comme dans un large estuaire.
Le docteur Blanckenhorn a pu, dans un examen préli-
minaire, déterminer les espèces suivantes : Exogjyra Jlabel-
(1) Celte discordance ne peut être prouvée que i)ar des observations faites sur
une grande étendue ; une coupe ordinaire au N. de l'oasis montre une apparente
concordance entre ces assises crétacées et les calcaires numinulitiques qui les
recouvrent.
852 VIIl* CONGKÈS GÉOLOGIQUE
lata. E. Merntcti, E. olisiponensis, Neolohites Vihraj'ei (i).
2. — Couches de passage, du Cé.vomaxien au Sénoxien ?
Calcaires et grès bigarrés. — Cette série intermédiaire est sur-
tout développée vers lextrémité S. de l'oasis. Elle recouvre
les couches cénonianiennes. formant un second escarpement,
auquel fait suite un plateau de largeur variable. Elle contribue
aussi à former dans l'intérieur de la dépression, une chaîne de
collines, due à l'existence d'un remanjuable synclinal, qui
abaisse ces assises jusqu'au niveau du fond de la dépression.
On peut subdiviser cette série de calcaires et grès bigarrés
en un certain nombre d'assises, dont quelques-unes peuvent
être suivies sur une étendue considérable. On y trouve des
échinides, des ammonites, des gastéropodes et des lamelli-
l)ranches {Turritella, Ostrea, Exogj-ra). des masses de serpules.
ainsi (luo du ])ois fossile et des i'ragments dos. Ces calcaires
semblent avoir été déposés dans des eaux plus profondes
(pie les gi'ès cénomaniens. Le D"" Blanckenhorn a reconnu :
Xeolohites Vihruj-ei, Heniiasler lusitanicus (=- roacliensis ?).
Heterodiadema lih)-cuin. Plicatula Tiej'nesi. Tylostonui s]-riara
et Pac/i)'disciis pcramplus.
3. Damen : Craie blanche. — Cette assise recouvre en con-
cordance le calcaire supérieur de la série précédente et, à
l'extrémité S. de Toasis, l'escarpement qu'elle i'orme touche
presque à la dépression, tandis qu'il s'en éloigne vers le Nord.
Cette craie blanche couvre une sui'face considérable du Désert de
l'Ouest, où elle est caractérisée par de nombreuses dépressions,
érodées par les sables poussés jiar le vent. Les restes orga-
niques qu'on y rencontre sont de nombreux polypiers (Paras-
milia) des Pecten, Inocsramus. Ostrea, Spirorbis. des dents de
squales : les échinides et les nautiles sont moins communs. Cette
(1) .\vant que ces fossiles aient été envoyés au British Muséum pour y être
spécifiquement déterminés d'une façon précise, ma collection de Beliarieh avait
été l'objet d un e.xamen préliminaire du D'^ Blanckeniiorn.Ce paléontologiste aurait,
d'après le compte rendu d'une communication faite par lui, réclame pour lui-
même la priorité de la découverte de ces assises. Je ne pouvais laisser passer
cette réclamation sans rectification el je renverrai le lecteur à la correspondance
sur ce sujet publiée par le Geological Magazine, n°^ 427-i.50-4ô2 [Janvier-Arril-
Juin i900}. Il est bors de discussion que c'est le docteur Blanckenhorn quia fixé l'âge
définitivement cénomanien de ces fossiles des coucbes inférieures, mais je réclame
pour moi-même la priorité delà découverte, puisque j'ai fait la carte et reconnu
les divisions du Crétacé dans celte oasis.
H. J. L. BEADNELL 85'3
formation atteint une puissance de 4^ mètres ; elle a été évidem-
ment déposée dans des eaux d'une profondeur considérable.
Le D' Blanckenhorn y a reconnu : Exogyi-a Overwegi, Grj'-
phœa (^esiciilaris, Pectenfarafrensis, Corax pristodontas .
EocÈNE. — A l'extrémité N. de Toasis, les assises crétacées
les plus inférieures de grès et argiles du Cénonianien, qui for-
ment l'enceinte de la dépression, sont surmontées par une assise
calcaire contenant des Nuviniiilites, des Opevculina, etc. Quand
on traverse le plateau à TAV. de Baouitti, ou franchit égale-
ment ces calcaires à operculines et à nummulites. Ces assises
appartiennent sans aucun doute à l'Eocène inférieur. Dans
notre traversée du désert nous n'avons pas rencontré de dépôts
crétacés depuis Fechn jusqu'à l'oasis, en sorte que sur les
bords N., N.-E, et W. de la dépression, nous trouvons le cal-
caire éocène (d'âge Londinien ou Libyen supérieur) recouvrant
directement les assises inférieures du Crétacé, les argiles et
grès du Cénomanien ; la superposition est très différente loin
vers le S. et le calcaire éocène à Operculines, Nuinniiilites.
Lucina, Gastéropodes y recouvre la craie blanche du Crétacé
tout à fait supérieur ; il en est de même à une distance
considérable à lOuest de la dépression.
Il lésulte clairement de ces faits, qu'il y a, entre le
Crétacé et l'Eocène, une remarquable discordance, les dépôts
éocènes recouvrant successivement les différents étages du
(îrétacé.
Dépôts posïéogknes. — Le lait topographique le plus
frappant est le grand nombre de collines coniques noires, qui
se dresseut sur le fond de l'oasis. Ces collines sont formées
de grès et argiles du Cénomanien inférieur, et doivent leur
existence et leur couleur foncée à une coifle protectrice de
(|uarzites, de grès siliciliés ferrugineux souvent associés à de
la limonite. Tout d'abord, j'étais enclin à les considérer comme
des assises ferrugineuses et siliciliées des grès situés en dessous.
Mais, après un examen attentif de ces dépôts sur une région
étendue, je suis arrivé à les regarder comme plus récents que
le Crétacé supérieur et l'Eocène (i). Les principaux faits qui
m'ont amené à cette conclusion sont les suivants :
Ces dépôts ne forment pas une couverture concordante sur
(1) Il est probable qu'une étude plus parfaite de la région éclaircira l'histoire
de ces dépôts.
854 '^'l'ï' COXCRÈS r.KOLOGlQUE
les assises crétacées, ils les recouvrent en discordance : ils
surmontent, en effet, généralement, dans les collines isolées,
les grès et argiles du Cénomanien inférieur, mais en divers
points du plateau ils recouvrent la couche calcaire qui. elle-
même, surmonte ces grès et argiles.
En outre, on ne voit jamais, dans les murailles de l'oasis,
les graviers ferrugineux silicifiés passer sous le calcaire, bien
qu'on les trouve tout près de là coiffant les collines de grès,
ce qui aurait lieu si le dépôt qui nous occupe représentait le
sommet des grès et argiles et, en second lieu, on ne trouve
jamais le calcaire sous les graviers ferrugineux et silicifiés.
dans les collines coniques isolées, comme cela aurait lieu si
ces graviers étaient une couche régulière de la série strati-
graphique, située au dessus du calcaire.
De plus, ces couches se trouvent toujours au même niveau
que le calcaire, ce qui tout d'abord fait penser cpi'il peut y
avoir entre elles et le calcaire quelque relation, mais ces
assises sont si complètement différentes qu'on ne peut conce-
voir une telle altération dans un si petit espace. S'il en était
ainsi, d'ailleurs, on verrait la transformation graduelle du
calcaire.
Quelque difliculté que présente l'histoire de ces dépôts, je
suis arrivé, après un examen consciencieux des faits, à cette con-
clusion, qui paraît provisoirement de quelque valeur : que ces
dépôts ferrugineux se sont formés dans un lac. occupant ici une
dépression peu considérable, creusée dans lEocène et le Cré-
tacé, antérieurement à l'érosion qui a sculpté la dépression
actuelle.
L'abondance du fer dans ces assises, leui* caractère général,
indiquent un dépôt d'eau douce et un dépôt de précipitation.
Elles ressemblent exactement, au point de vue lithologique.
aux assises oligocènes du Fayoum et du Gebel Ahmar et aux
dépôts que nous avons signalés, près du chemin que nous
avons suivi de Feehn à l'oasis. Il est possible que tous ces
dépôts soient de même âge.
Roches ignées. — On trouve en quatre points de l'oasis
de Beharieh. du basalte et de la dolérite, couvrant une sur-
face totale de 14 kilomètres carrés. Ces roches sont intru-
sives et pénètrent dans les assises crétacées entre les grès
inférieurs et la couche la plus inférieure de calcaire. Sur les
collines de Mandicheh, les assises supérieures ont été enlevées
H. J. L. BEADNELL 855
par l'érosion et la dolérite est demeurée comme un revête-
ment protecteur. Plus loin, au S., là où le contact avec le
calcaire qui surmonte la roche éruptive est visible, ce calcaire
a été fortement métamorphisé, il est devenu d'une belle couleur
rouge et très cristallin. Ce caractère cristallin est probablement
dû, d'ailleurs, en partie, aux plissements que ces l'oches ont
subis. Le grès, au contact de la roche ignée, est habituellement
durci, et, au contact avec le dyke de basalte, il a, plus loin
au S. subi, aussi bien que la roche ignée elle-même, une
altération considérable. En quelques points, on peut voir les
cheminées verticales par lesquelles la roche a pénétré. On
voit que la roche était apparemment forcée de sortir suivant
les plans de stratification plus faibles, quand elle rencontrait
la couche résistante du calcaire.
Les roches ignées de Beharieh sont post-crétacées et il
paraît raisonnable, comme l'a fait Mayer-Eymar (i) de leur
attribuer comme âge l'Oligocène, en contemporanéité avec les
nappes de basalte du Fayoum. d'Abou Roach, du Désert de
r Ouest, et d'Abou Zabel. Il paraît probable que les andésites du
Désert de l'Ouest, de Behneseh, Gara Soda, et du Gebel
Gebail sont du même âge.
Plissements. — Les phénomènes de plissements dans cette
région sont très intéressants et très importants. Le plus marqué
est un synclinal à angle aigu dirigé approximativement N. E.-
S. W. et plus ou moins parallèle au grand axe de la dépression.
11 commence un peu au S. de Baouitti et on peut le
suivre, jalonné par une ligne de collines, jusqu'à ce qu'il pénè-
tre dans le plateau de l'W. à environ 4^ kilomèti'es plus au S.
Dans ces collines, les assises moyennes du Crétacé, les
grès bigarrés qui forment, comme nous l'avons vu plus
haut, un escarpement et un plateau en dehors de la dépres-
sion, sont abaissées ici au niveau du fond de la dépres-
sion par un pli étroit en forme de rigole, l'inclinaison des
couches variant, de part et d'autre de ce synclinal, de 3o° à
80°. La craie blanche elle-même est probablement représentée
dans ce pli par un calcaire gris très cristallin.
Il semble que le plissement ait produit une série de cuvettes
elliptiques séparées, plutôt qu'un pli continu en forme de
(I) Mayer-Eymar. I.e Tonf^rien et \o Ligurien en Egypte, B. S. (i. F. [8],
X.XI- 189:5.
856 vm° coNGKÈs géologique
rigole . le plongement étant surtout considérable pour ces
cuvettes synclinales. perpendiculairement à leur grand axe.
Les couches crétacées, dans leur ensemble, forment un
large anticlinal, qui est bien visible à l'extrémité S. : l'incli-
naison vers rW. est d'envii'on .5" . Cela confirme l'opinion
émise par le capitaine H. G. Lyons (i). il y a quelques
années, que les oasis de Beharieh et de Farafreli sont sur un
anticlinal à peu près perpendiculaire à celui de Dakhel et
Khargeh.
L'axe de cet anticlinal est à peu près parallèle à celui du
synclinal déjà décrit: il se poursuit vers l'extrémité N. de
Farafreh où le plongement des couches vers l'E. est bien mar-
qué et voisin de 2 à 3'^ . Les assises éocènes qui forment le
plateau sont, en général, tout à fait horizontales, même dans
le voisinage immédiat des assises crétacées inclinées. D'après
ce fait et d'api'ès la discordance que nous avons indiquée
entre l'Eocène et le Crétacé dans tout le désert libyen et que
MM. Barron et Hume ont retrouvée dans le désert de TE., il
semble certain ([ue les couches crétacées, après le dépôt de
la ci'aie blanclie danienne. ont subi un soulèvement, une
dénudation et finalement un affaissement, avant le dépôt des
couches tertiaires les plus anciennes de la région.
Il semble que la terre crétacée, submergée par les eaux
tertiaires, avait la forme d'une longue crête, déprimée, irrégu-
lière, formée par un anticlinal s'étcndant depuis l'oasis de
Dakhel, à travers les oasis de Farafreh. Beharieh et Abou Boach.
L'extrémité la plus septentrionale de cette longue crête a été la
dernière submergée, et ainsi la dernière recouverte par les dépôts
éocènes. On s'explique ainsi qu'à Farafreh le Crétacé est recou-
vert, en discordance, par les argiles schisteuses d'Esneh, de
l'Eocène inférieur, à Beharieh par les calcaires du Libyen supé-
rieur, à Abou Boach par les assises encore plus récentes du
Mokattam inférieur et supérieur.
On trouve en un point, des nummulites et d'autres fossiles
éocènes dans le pli synclinal et on peut voir sur le plateau AV.
de Baouitti, un anticlinal parallèle à ce synclinal affectant les
couches éocènes : il y a donc eu une autre période de plisse-
ment postérieure à l'éocène : elle a été peut-être plus impor-
tante encore que la première. On peut, sans invraisemblance,
(1) Loc. cit., pp. ;i3"-o40.
H. J. L. BEADNELL SoJ
la rattacher à l'importante série de mouvements de l'écorce
teri*estre qui. au Pliocène, a donné naissance, dans le N. E.
de l'Afrique, aux accidents essentiels de la topographie de
cette région, tels que les vallées du Nil, du Jourdain et la
série de lacs qui les accompag-nent.
Érosion et causes de la formation ue la uépression de
Beharieh. — Il faut se souvenir d'abord que la dépression de
Beharieh est sans issue, sans écoulement dean à l'extérieur.
Les matériaux désagrégés n'ont donc pas été enlevés, ici, par
les cours d'eau^, suivant le mode habituel.
La région est, au total, formée d'un grand anticlinal
surbaissé, constitué par des couches crétacées, accompagné
dun synclinal aigu qui lui est parallèle, le tout est recouvert
par des assises de calcaire éocène à peu près horizontales.
Depuis que cette partie de l'Afrique a été exondée, est devenue
terre ferme, la dénudation l'a sans cesse aplanie. La dénudation
est due surtout actuellement, dans le désert libyen, aux varia
tions de température et au saille i)oussé par le vent, dont
l'action érosive très puissante frappe, au preuiier abord, le
naturaliste qui voyage dans ces régions. Mais il a dû y avoir
dans le passé, on peut même dire qu'il y a eu probablement,
d'autres agents d'érosion qui ont aussi agi sur cette portion de
l'Afrique. Qu'on imagine l'aplanissemcnt de la contrée se fai-
sant petit à petit, pendant un long temps, l'anticlinal crétacé et
ses sédiments peu résistants, grès et argiles, sera linalement
atteint par l'érosion et son sommet mis à nu. Dès ce moment,
la dénudation entaillera rapidement ces matériaux tendres dont
les pluies, les variations de température, les gelées hâteront
la destruction et le vent enlèvera les sables et la poussière
qui résultent de cette destruction. Tel parait être le mode de
formation de ces étonnantes dépressions.
En généralisant, nous pouvons dire que partout où il y
a eu de grands dépôts peu résistants, que la dénudation a
mis ensuite à nu. il s'est formé de vastes dépressions. La
cause première de la formation de la dépression de Beharieh
est l'existence de dépôts cénomaniens, tendres, gréseux et argi-
leux, la d(>struction des argiles schisteuses d'Esneh a produit la
dépression de Farafreh, tandis (|ue celle de Dakhel est formée
dans une épaisse série de couches daniennes tendres. Les autres
oasis et dépressions doivent probablement, pour la [)lupart,
leur existence à la même cause.
858 VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Oasis de Farafreh et de Dakhel
Les faits nouveaux que j'ai reconnus dans l'oasis de Farafreh
sont plutôt géographiques que géologiques. Dans mon rapport
sur cette oasis (i), j'ai cherché à montrer que les argiles fos-
silifères, qui affleurent sur la route entre Kasr Farafreh et
Kasr Dakhel, sont d'un âge probablement plus récent que ne
l'avait estimé M. Zittel. Il les avait considérées comme appar-
tenant au même horizon que les bancs supérieurs des « argiles
verdàtres et gris de cendre, » inférieures à la craie blanche.
Personnellement, je les regarde comme des bancs intercalés
presque au sommet de la craie blanche ou même comme supé-
rieures à cette craie, constituant ainsi le dernier terme du
Crétacé dans le désert libyen.
Cette manière de voir semble confirmée par l'existence à
la base des falaises, à l'AV. de Kasr Farafreh d'un banc
d'argile, supérieur à la craie blanche et inférieur aux argiles
schisteuses d'Esneh (Eocène inférieur) dans lequel se trouvent
des fossiles, qui semblent spécifiquement identiques aux fossiles
de la route de Farafreh à Dakhel, mais n'ont pas été l'objet
d'une étude critique. Le contact de cet affleurement d'argile
crétacée avec les couches éocènes des argiles schisteuses ilEsneh
(Esna Shales). situées au-dessus n'était pas encore reconnu ;
cela montre combien dans une telle coupe il est (liffieilc
d'observer une discordance.
A l'oasis de Dakhel le fait géologique nouveau le pins impor-
tant est la reconnaissance d'un bone-bed puissant et très riche
en phosphate de chaux dune valeur commerciale considérable (2).
Fayoum
Ou sait (pie la vaste dépi*ession du Favuuni. une tles plus
belles provinces d'Egypte, est située dans le Désert Libyen, non
loin au S. du Caire, dans le voisinage immédiat de la vallée
du Xil. Dans cette province irx'iguée par le Bahr Yousef. grand
canal venant du Nil. se trouvait. 2000 ans avant Hérodote, le
célèbre lac Moeris dont la situation exacte a donné lieu à tant de
discussions. L'opinion généralement admise était celle de l'ingé-
(1) Be.vdnell: Farafra l)a!<t^. Its Topoijraphy and Geology. Geol. Surv.
Egypt. Publicat. 1900.
Idem. — Dakhla Oasis. Its Topography and Geology. idem 1900.
(2) Pour plus de détails, voy. le Report on llie Phosphate deposits of Efivpt.
(ieol. Survey, P. W. D.,CHiro. 1900.
H. J. L. UEADNELL 85;)
nieur Linant de Bellefonds, qui considérait que le lac occupait
la position du lac actuel, la partie la plus haute du fond de
la dépression du Fayoum. c'est-k-dire une surface s'étendant
loin au S. des villages de Médinet El Fayoum, Edoua, etc..
qu'elle entoure.
Le major Brown a montré clairement (i) que Ihypothèse
de Linant de Bellefonds ne pouvait être soutenue et il a
prouvé, d'une façon évidente, que le lac occupait la partie la
plus basse de la dépression, celle où est situé maintenant le
Birket el Keroun et une partie considérable de la région
basse environnante.
La surface du Birket el Keroun est actuellement à 4'^
mètres au dessous du niveau de la mer : son niveau, dû à
une irrigation perfectionnée, s'abaisse chaque année. Il ne
parait pas douteux qu'il représente les restes de l'ancien lac
Moeris. On trouve en edet sur une grande partie du désert
environnant, surtout au N. et au N.-E. des argiles contenant
des coquilles d'eau douce, des restes de poissons, appartenant
aux espèces qui vivent actuellement dans le lac. L'extension
de ces argiles prouve que le niveau du lac a été autrefois
plus élevé et sa surface beaucoup plus considérable. En fait,
la limite septentrionale des argiles concorde presque exacte-
ment avec la limite que le major Brown assignait, au N..
à l'ancien lac, en se fondant principalement sur la considéra-
tion du niveau.
EocÈXE suPKRiEuu, Oligocène, Pliocène, etc.. du Fayou^[.
Dans tout le désert qui borde le Fayoum au Nord, les
couches éocènes du Mokattam supérieur sont recouvertes, en
concordance, par une série, épaisse de 200™. de sables et
argiles sableuses avec quelques bancs minces de calcaire plus
ou moins gréseux, fossilifère (2).
La nature de ces assises, et leur faune portent à croire
qu'elles se sont déposées dans une région lluvio-marine
rappelant l'Oligocène du ILimpshirc et d'autres régions.
Au sommet de cette série, on trouve des coulées de
l)asalte contemporaines, intercalées dans les assises inférieures
de l'Oligocène, et qui peuvent être suivies pendant 3o ou
40 kilomètres. Au dessus, viennent les grès qui contiennent
(1) The Fayum and Lake Moeris, par M. U. H. IJrown.
(2) Le D' Blaiickenhorn a reconnu les «enres Cerithium, Lanistes. Unin,
eLc, dans ma collection, el considère ces conciles comme appartenant à l'P^orène
supérieur. Voy. .Mayer F]ymar, PLililicaliois diverses sur le Ton;j;rien en Éj;yplc.
86o
VIII'' CONOnÈS (ilioLOGlQUE
des bois silicifîés et qui sétendent au N. dans le désert jus-
qu'au delà de la latitude du Caire. Il semble que les assises
oligocènes diminuent beaucoup d'épaisseur, en allant du S.
vers le N. . car il n'y a plus, auprès du Caire, que quelques
mètres de grès entre l'Eocène et les assises supérieures.
A l'intérieur de la dépression du Fayoum, à un niveau
élevé sur les pentes, ou au sommet des crêtes qui l'entourent,
on rencontre de grandes masses de graviers plus ou moins
agglomérés, formés d'éléments variés, principalement de cail-
loux de rÉocène, de fragments de calcaire, de bois silicifîés,
de blocs de grès de l'Oligocène, avec sable et petits fragments
de roches (fig. 5).
CLîCHr DE H- J-
Fig, 5. — Calcaires de l'Eucéne moyen, recouverts en discordance par des
graviers et conglomérats, dans le Désert entre la Vallée du Nil et le Fayoum.
Il csl probable que ces dépôts élevés sur les pentes sont
du Pliocène marin et doivent être rapportés à l'époque où la
mei- s'étendait dans la vallée du Nil au moins jusqu'à Esneh.
Ajoutons que dans le Fayoum, à certains niveaux, les roches
présentent des perforations remarquables,' qui ont été autant
qu'on en peut juger, faites par des mollusques marins.
H. J. L. BEADNELL 86l
Les éléments que j'ai recueillis dans ce pays, pendant quel-
ques mois employés à en dresser la cai'te, n'étant pas encore
complètement mis en oeuvre, nous passerons outre, sans en parler
davantage maintenant.
La Vallée du Nil.
Je voudrais, avant de terminer, faire connaître brièvement
quelques faits relatifs à la géologie de la vallée du Nil et les
conclusions qu'on en peut tirer.
Depuis 1896, on a pu éttidier une grande partie de la vallée
du Nil, au point de vue topograpliique et géologique et en
dresser la carte. Quoique le travail ne soit pas encore accompli
de façon très détaillée, il est sunisamment avancé pour nous
permettre de nous faire au moins un idée générale de l'his-
toire de cette intéressante région. Avant 1896. la vallée était
à peine connue, à l'exception de la région cultivée et habitée.
IjCS vastes plaines s'étendant depuis la zone cultivée jusqu'aux
falaises qui limitent la vallée (lig. G), ces falaises elles-mêmes et les
vastes baies de terrain qu'elles entourent étaient pratiquement
inconnues et inexplorées, sauf en un petit nombre de localités
favorisées, au voisinage des grandes villes, ou sur les chemins
de caravane allant vers la mer Rouge ou vei-s les oasis (hi
Désert occidental.
La portion de la vallée du Nil dont l'étude m'a été contiée.
pendant ces dernières années, comprend toute la région occi-
dentale entre le Caire et Esneh et la rive orientale entre
Keneh et Minieh.
Failles. — Dilférents savants avaient, à plusieurs reprises,
émis l'hypothèse que la vallée du Nil était due à des failles
ou, au moins, était en relation avec des failles ; mais on avait
apporté si peu de preuves, à l'appui de cette hypothèse, que
la vallée n'avait jamais été regardée que comme une vallée
d'érosion ordinaire, sauf peut-être par un petit nombre d'obser-
vateurs isolés.
Souvent, dans la littérature récente, on a dit que la vallée
présentait des terrasses fluviatiles à différents niveaux et avait
été creusée par le Nil, le fleuve. f[ui. aujourd'luii, en occupe
le fond.
Au commencement de 189^, en dressant hi carte de la
région W. entre Esneh et Assiout, on vit que les falaises
qui limitent la vallée étaient souvent déterminées par des
H(r2
vin*' CONGIIES GKOLOGIQUE
failles bien nettes. Le fait est particulièrement frappant entre
Esneh et Keneh où les failles limitent, non seulement la prin-
cipale ligne de falaises, mais aussi les baies irrégulières qui
s'étendent au loin dans le plateau AV.
A la même époque. M. Barron. poursuivant ses travaux
entre Esneh et Keneh. sur la rive opposée, découvrait des
faits semblables.
Fig. 6. — Falaises limitant la vallée du Nil à Deir el Bahari, l'un des temples
de Thèbes. L'escarpement est formé par le calcaire éocène inférieur, reposant sur
les argiles schisteuses d'Esneh.
Au nord de Keneh, j'ai pu voir, d'une manière évidente,
la continuation de failles identiques qui se prolongent à une
grande distance vers le N. et, en 1899, sur la rive droite du
Nil, en dressant la carte de la bordure du désert entre Assiout
et Keneh j'ai reconnu qu'après avoir dépassé la latitude de
Sohag. ces failles deviennent de plus en plus fréquentes jusque
vers Keneh, et qu'on peut les tracer d'une façon presque con-
tinue tout le long de la ligne de falaises.
Au Nord de la latitude de Girgeh et Sohag, on ne voit plus
avec évidence, sur le terrain, de failles de quelqu'amplitude ;
H. J. L. BEADNELL 863
il n'y a plus que les caractères des falaises et des baies et
Tabsence des terrasses d'alluvions, pour en indiquer Texistence
possible.
Il est important de noter, d'autre part, qu'à partir du
Caire juscjuà une distance considérable au S. d'Helouan, sui'
la rive orientale, la vallée occupe un pli monoclinal dont
l'effet est d'amener au niveau de la plaine cultivée les couches
qui, depuis Helouan, vers le Sud, se trouvent au sommet des
falaises orientales. Bien que la carte de cette contrée n'ait pas
encore été faite par le Siirvey. on peut avancer comme une
probabilité, que ce pli expliquera l'absence de falaise sur la
rive gauche du Nil dans cette région. On regarde le plus
souvent la différence d'altitude des assises éocènes de pai't et
d'autre de la vallée, au Caire, comme résultant d'une faille, mais
il est possible aussi qu'elle résulte du plissement que nous
venons de signaler.
La direction générale N.-S. de la vallée du Nil en Egypte,
les hautes falaises, semblal)les à des muraillles, qui la bordent,
l'absence de vrais dépôts lluviatiles attribuables au Nil à un
niveau notable au-dessus du fleuve, l'absence presque complète
de collines ou de lambeaux détachés du plateau dans la vallée,
la découverte certaine de grandes failles de bordure le long
d'une grande partie de la vallée, nous portent à considérer cette
gorge, non comme une vallée d'érosion ordinaire, mais comme
le résultat de failles, de rifts, d'importantes fractures et de
(lexures (i).
DÉPOTS DE LA VALLÉE DU NiL. — Le foud de la vallée du
Nil, entre le Caire et Assouan, est en grande partie recouvert
par des dépôts, d'âge relativement récent, qui peuvent être
divisés de la façon suivante :
Dépôts marins : Pliocènes.
Dépôts lacustres : Pleistocènes.
Dépôts fluviatiles : Récents.
Pliocène. — Les dépôts pliocènes marins dans la vallée du
Nil, au-delà du Caire, ont été pour la première fois, je crois,
reconnus par M. Barron et par moi. Travaillant entre Esneh
(1) Il est probable que des failles ont largement contribué aussi à la formation
des grands ouadis et des baies que nous avons signalés, si même ces accidents
topographiques ne sont pas dus complètement à des failles. Quelques uns des
plus petits ouadis doivent leur origine à des synclinaux qui appartiennent à la
même série de mouvements tectoni(iues. J'espère qu'un travail détaillé sur ces
questions avec description de la vall(!(; du Nil pourra être bientôt publié.
864 ^'"ï'' CONGRÈS GÉOLOGIQUK
et Keneh, l'un sur la rive droite, l'autre sur la rive gauche du
lleuvo, au commencement de 1897, nous avons, l'un et l'autre,
découvert et tracé sur la carte une série épaisse et très inté-
ressante de calcaires et de conglomérats interstratifiés. Ces dépôts
forment une zone allongée entre les alluvions cultivées de la
rivière et les falaises éocènes, ils s'appuient en discordance
sur les assises horizontales de ces falaises ou sur les masses
de calcaire éocène faille, qui se rencontrent habituellement
tout le long de cette partie de la vallée. La découverte de fora-
minifères dans ces assises, faite d'abord par M. Barron, puis
par moi, chacun de notre côté, foraminifères déterminés par
M. Chapman (i), prouva l'existence, à l'époque pliocène, sur
l'emplacement de la vallée du Nil. d'un fjord marin, qui s'éten-
dait au moins jnscju'à la latitude d'Esneh et probablement beau-
coup plus loin. Parmi ces foraminifères nous citerons : Textiilaria
sagittula. T. agglutinans, Glohigerina conglohata, G)'psina
vesiculaiis. Amphistcgina Lessoni, Operculina ainnionoides. Ils
sont si abondants et dans un si parfait état de conservation
qu'il semble invraisemblable qu'ils puissent provenir des dépôts
éocènes ; d'ailleurs quelques-unes de ces espèces, au moins, ne
sont connues nulle part, dans les couches inférieures au Pliocène,
et. au surplus, aucune d'entre elles n'a été. jusqu'à présent,
observée dans l' Eocène d'Egypte.
En 1899. sur la rive droite du Xil, la série de ces cal-
caires et conglomérats, a pu être suivie dans la vallée bien
au delà de Keneh.
Dépôts lacustres pleistocènes. — Dans la vallée du Nil, au
Nord des dépôts marins que nous venons de signaler, entre
Keneh et le Caire, les plaines qui séparent la région cultivée
des falaises éocènes sont surtout formées de dépôts lacustres
de nature très variable : graviers, conglomérats, argiles, marnes
calcaires et tufs. Cette formation est plus récente que la série
des dépôts marins pliocènes. mais il n'est pas facile de
déterminer leurs relations d'une façon précise, et quelques
assises semblent montrer quil y a eu passage de l'une à
l'autre. Bien que ces dépôts lacustres ne soient en général
pas fossilifères, les couches les plus calcaires contiennent en
quelques points, de nombreuses coquilles appartenant aux
genres Planorhis. Melania. etc. ; elles ont été déterminées,
(I) Egyplian Foraminifera (Palellina Limestone),Geo/. i/avrtr.No 427. Janv. 1900.
H. ,1. L. HEADXELL (S()5
au point do vue spécifiiiue, par M. Bullen Newton (i) qui a
reconnu leur âge postpliocène.
Le fait le plus intéressant est l'existence d'un dépôt
épais et étendu de tufs calcaires, remplis, par places, de
merveilleuses empreintes végétales, spécialement développés à
r\V. de Sohag. Girg-eli et Farcliout. Ces empreintes nous mon-
trent que la contrée a été autrefois très hoisée. A Isaouieh
les calcaires sont exploités et ont une grande importance
économique ; ils servent notamment à l'édification de la
nouvelle digue, en construction à Assiout.
A cette série appartiennent aussi des dépôts de graviers de
roches ignées qu'on peut voir de part et d'autre de la région
cultivée à Keneli, à Helouan (a) et en quelques autres points.
Dépôts Jlmnatiles, récents. — Quoique le groupe précédent
contienne quelques dépôts tluviatiles, on doit en séparer un
troisième groupe qui comprend les dépôts limoneux et sableux
constituant, à proprement parier « le limon du Nil » auxquels
on peut réunir les graviers apportés à la même époque par
les ouadis environnants.
Conclusions générales
Voyons rapidement comment, dans l'état actuel de nos con-
naissances, nous pouvons concevoir l'histoire de cette partie de
l'Afrique depuis l'Eocène.
Dans le Nord de l'Egypte, les dépcHs oligocènes succèdent
très régulièrement à l'Kocène, et si entre le dépôt des deux
séries, il s'est écoulé un peu de temps, ce qui est douteux,
cette lacune est sans importance. Les rapports de l'Oligocène
et du Miocène ne sont pas très nets, mais nous savons et
c'est le fait important pour nous, que le Miocène, dans le
golfe de Suez et en d'autres points, a été disloqué et plissé.
Il semble donc certain que les mouvements orogéniques n'ont
pas commencé avant la tin du Miocène.
La présence du Pliocène supérieur dans la vallée du Nil,
au moins jusqu'à Ksneh, montre, sans aucun doute, que la
(1) l'iiocene and Post-pliocene shells from Egypt, Geol. Magaz N» 423,
Sept. 18'.)U.
(2) Les sondages ont montré que ces graviers se trouvent aussi dans le Delta;
on peut expliquer leur présence, comme l'a fait M. Barron, en admettant qu'ils
ont été enlevés par le lleuve aux depuis lacustres qui avoisinent Keneh, quand
celui-ci a commencé à creuser son chemin à travers les couches pliocenes et
pleistocènes de la vallée.
866 VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE
gorge était formée avant cette période, la vallée était alors un
bras de mer. On peut donc dire que la vallée du Nil s'est
Ibrmée lors ilu Pliocène intérieur.
11 est possible et même infiniment probable que la gorge
du Nil est due aux grands mouvements orogéniques, si bien
décrits par M. Suess et M. Gregory, qui ont déterminé les
principaux traits de la géographie physique de rAfri((ue N.-E.
et d'une partie de lAsie, tels que la vallée du Jourdain, la
mer Moi-te. l'isthme de Suez, le golfe d'Akabah, et la Mer Rouge,
les lacs Rudolf. Tanganyika, Raringo. etc.
Apres le dépôt du Pliocène, nous pouvons supposer qu un
soulèvement progressif a amené le retrait graduel de lu mer ;
la vallée a été occupée alors par une série de lacs d'eau douce
(jui, probablement, communiquaient entre eux, par drainage.
Dans les parties les plus tranquilles de ces lacs, à peu de
distance de k urs rivages, se foi*maient des tufs et des dépôts
analogues, ensevelissant les feuilles et les branchages qui
venaient des forêts dominant le lac. En même temps les
courants qui creusaient les ouadis sur le plateau, déposaient
près des bords du lac leur apport de gravier et de sable,
c'est lorigine des belles brèches que nous voyons aujourd'hui
alignées le long des rives actuelles.
Au bas des plus grands ouadis, comme le Ouadi Keneh (i),
l'apport de graviers , était considérable, les cailloux de roches
ignées de cet ouadi lui-même s'étalaient largement, en éventail,
en travers de la vallée, ce qui prouve bien qu'il n'existait à
cette époque aucun cours d'eau important dans le fond de la
vallée. Enfin ces lacs se desséchèrent, soit par comblement,
soit par suite de changements dans le relief du pays.
Postérieurement, à la fin du Pleistocène, un drainage a dû
s'établir dans le fond de la vallée, et un fleuve, le jeune
« Pater Nilus », commença sa carrière en creusant un chenal
à travers les dépôts antérieurs de la vallée, déposant enfin,
couche par couche, le limon du Nil. et formant ainsi la longue
bande de terrain cultivable et habitable sans lequel l'Egypte
fertile que nous connaissons, n'existerait pas.
(I) Cf. Publications du Geological Siirvey nf Egypt. — Hapports et mémoires
(le .\1M. Bauro.n et Himk sur le Désert Je l'Est. — Cf. nussi !a communication de
.M.M. Hanon et Hume au 8« Congrès géologiijue.
86;
NOTES SUR LA GÉOLOGIE DU DESERT ORIENTAL
DE L'EGYPTE
par MM. T. BARRO\ et W. F. HUME
Planches XX e.\ XXI
Grâce à la bienveillante autorisation du gouvernement égyp-
tien, que nous ont accordée Sir AVilliam Garstin, sous-secré-
taire d'Etat pour les Travaux publics, et le capitaine H. G.
Lyons, directeur du « Survey Department », il nous est pos-
sible de donner ici un résumé des résultats scientifiques conte-
nus dans nos « Reports » actuellement en publication. Dans
une contrée aussi peu étudiée (i), les faits nouveaux sont nom-
breux ; nous examinerons seulement ici les points les plus
importants que nous exposerons dans l'ordre suivant :
PREMIÈRE PARTIE
r,j . , . i a. Graviers de roches ignées et conglomérats.
1 . 1 i6isioccn& l o <y
r h. Dépôts de plages récentes et anciennes.
2. Pliocène : Calcaires et conglomérats des vallées.
3. Miocène.
4- Eocène : Calcaires et argiles schisteuses.
5. Crétacé : Calcaires.
G. Argiles schisteuses et grès de Nubie.
DEUXIÈME PARTIE
-. Roches ignées et métamorphiques.
8. Résumé général.
PREMIÈRE PARTIE : TERRAINS SÉDIMENTAIRES
Graviers ue roches ignées et conglomérats
C'est un fait bien connu (ju'il existe tout le long de la
vallée du Nil, au pied de la falaise qui la borde à l'Est, des
(1) 1813. DoLOMiEU : Sur la conslilulion physique de l'KfiypIe. Journal de
Physique. XLII.
1815-lH. Caii.liaud F. : Voyage à l'oasis de Thè.hes et dans les déserts, rédigé
et publié par M. Jomard. Paris, i8:Jt.
868 VIII' CONOUÈS GÉOLOGIQUK
graviers et des conglomérats contenant des fragments de silex
et de calcaire. Quand on approche de Keneh, leur composition
change et leurs principaux éléments sont du granité, du gneiss
et beaucoup d'autres roches ignées, qui ne peuvent provenir
que de la région centrale des Collines de la Mer Rouge. Ces
graviers de roches ignées ont été reconnus et délimités par le
« Survey )) dans le (3uadi Keneh. mais tandis qu'ils sont abon-
dants tout le long d(> la ligne principale d "écoulement des eaux,
sur les cotés de la vallée, les graviers contiennent seulement
des cailloux de silex: il en est de même dans le Ouadi Gareya
qui, aujourd'hui encore, vient directement du massif granitique.
L'explication de ce fait parait être la suivante : A l'Est de
Keneh, le plateau éocène se décompose en une série de lam-
beaux isolés qui, jusqu'à une date tout à fait récente, ont été
réunis par une longue crête, la percée de ce seuil correspond au
passage du Ouadi Keneh, entre le plateau principal et le lam-
beau d'Abou Had. Il semble qu'avant cette percée, le Ouadi
Keneh se terminait au Sud, en une baie dans laquelle se sont
déposés les conglomérats à cailloux de silex et les calcaires plio-
cènes que nous allons décrire ; mais après que la coupure dont
nous venons de parler se lut ouvei-te, l'écoulement des eaux
venant des 0)llines de la Mer Rouge, put se faire par cette
coupure jusqu'à Keneh. où en pénétrant dans la vallée du Nil,
les graviers s'étalent en éventail. Tandis que ces graviers sont
ainsi limités sur le versant W. des Collines de la Mer Rouge,
dans cette chaîne de collines même, les dépôts de cette sorte
sont abondants dans beaucoup de hautes vallées et. du côté de
la mer Rouge, ils recouvrent les larges plaines (]ui s'étendent
jusqu'au pied de la chaîne principale.
Il y a peu de temps qu'il a été possible de se former une
idée, encore vague, de làge de ces assises. Avant l'examen
microscopique des calcaires des environs d'Erment, dont nous
parlerons plus loin, et la détermination des fossiles recueillis
par le D' Blanckenhorn plus au Xord, on considérait les
assises de la vallée du Xil comme post-miocènes, mais sans
aucune preuve évidente, sinon (|ue ces assises étaient posté-
rieures à la faille qu'on regardait comme datant du Miocène
supérieur ou comme postérieure au Miocène. Depuis lors,
d'ailleurs, on a reconnu que ces assises de la vallée du Xil
étaient pliocènes, et partout où les coupes sont favorables, il
y a entre elles et les graviers une discordance marquée : ces
T. BARRON ET W. F. HUME 869
derniers sont donc soit du Pliocène très récent, soit du Pleis-
tocène. Si les graviers du versant oriental des Collines de la
Mer Rouge sont du même âge que ceux de la vallée du Nil,
ce qui est très probable, ils sont donc pleistocènes. En etï'et,
à l'embouchure du Ouadi Setageh, où on les rencontre, et dans
d'autres localités au Nord de Kosseir; ils sont à la fois au
dessus et au dessous de calcaires contenant des coraux carac-
téristiques du Pleistocène et des spécimens de Laganiim. Ils
font ainsi intimement partie de la série pleistocène et sont de
date très récente.
Age du Nil. — En 1897, M. Beadnell, relevant la carte géo-
logique de la rive gauche du Nil à Dcndera. remarqua (ce fait
avait aussi frappé Newbold et Dawson) que les graviers de
roches ignées s'étendaient sur cette rive occidentale du Nil.
(|u"ils étaient apparennnent en continuité avec ceux de la rive
orientale et qu'ils contenaient des roches qui vraisemblablement
venaient des Collines de la Mer Rouge. Le cours du Nil est
donc postérieur au dépôt de ces graviers dans lesquels il a
creusé son lit et que ses alluvions recouvrent sur les deux
rives et le ileuve n'a pas commencé à couler suivant son trajet
actuel avant les derniers temps du Pleistocène.
Quand le Nil creusa son lit à travers ces graviers, le
courant descendant vers le Delta dut entraîner une grande
quantité de cailloux : or, Leith Adams et d'autres auteurs ont
montré (jue le courant du Nil a été plus violent à son début
qu'aujourd'hui et il est parfaitement possible que des cailloux
aient été charriés sur une distance aussi considérable que celle
de Keneh au Delta. Nous avons là l'explication de la présence
de cailloux de roches ignées, signalés par le professeur Judd,
dans le sondage de la Société Royale à Zagazig et dont le
professeur Zittel avait reconnu la ressemblance avec des roches
des Collines de la Mer Rouge (i). — Ces cailloux de roches
ignées ont été, d'après le mémoire de M. Judd, trouvés à
36™ 5, à 5i'" 8, à 63™ 4 ^t à 76'Ti 5 ; il y avait également des
roches métamorphiques : toutes les roches qu'il énumère peu-
vent être attribuées aux graviers des environs de Keneh et
on les trouve aussi dans les collines drainées par les ouadis
afïluents du Ouadi Keneh. Il est impossible d'admettre que ces
(I) Second lirpori on a séries nf spécimens o/' Deposifs of Nile Delta, par
le |u-(>f.'ssi-iir .1 \\'. .hiild, tS!»7.
8^0 VIII'" COXr.BÈS r.KOLOGI<)UF,
graviers proviennent des ouadis qui drbonchent dans la vallée
du Xil au Nord de Keneh. car jamais on n'a trouvé dans aucun
d'eux des cailloux de roches ignées et rien ne prouve qu'aucun
d'eux ait jamais reçu les eaux de la région de roches ignées
des Collines de la Mer Rouge. Comme nous le verrons plus
loin, l'extrémité méridionale du Ouadi Keneh était formée au
Pliocène supérieur, coupant tout cours d'eau qui aurait pu se
frayer vers l'W. une route vers le Nil, il n'y avait ])as en
outre de connexion entre les Collines de la Mer Rouge et le
trajet du Nil, par la vallée dont nous avons parlé plus haut,
jusqu'à une époque postérieure au dépôt du calcaire sableux
pliocène. Les assises de cailloux de Keneh sont donc la seule
origine possible des spécimens qui ont été décrits et rencon-
trés dans le sondage de Zagazig.
Quant à saA'oir si ces graviers ont été déposés dans l'eaii
douce ou dans un bras de mer, c'est là une question diflicile à
trancher à cause du manque de fossiles. La première hypo-
thèse semble pourtant plus vraisemblable, car M. Beadnell a
trouvé au Sud de Keneh des argiles contenant des coquilles
d'eau douce et il a indiqué sur la carte, au Nord, dans toute
la vallée de Keneh à Hélouan, des tufs contenant en beaucoup
de ])oints, de nombreuses impressions végétales et beaucoup
de Gastropodes d'eau douce. Il est probable qu'après le retrait
de la mer. une série de lacs s'est formée dans la vallée du
Nil, los graviers de roches ignées se sont déposés dans l'un
de ces lacs : puis, par suite d'un changement tectonique, les
barrages qui existaient entre ces lacs ont disparu et leurs eaux
se sont écoulées, en formant le lit du fleuve actuel (i).
Plages soulevées et récifs coralliens
Nous venons de voir qu'il y a eu au Pleistocène des chan-
gements physiques aussi importants que la rupture du plateau
éocène qui a eu pour résultats en premier lieu, la réunion des
portions Nord et Sud du Ouadi Keneh. en second lieu, la for-
mation de la vallée transverse du Ouadi Gareya et enfin, la
création de la dernière partie de la vallée du Nil elle-même.
Les mouvements ont été également importants sur les bords
de la mer Rouge, à la même époque, comme le prouve la dis-
tribution des récifs coralliens.
(i) Voy. dans ce volume le mémoire de M. Beadnell.
T. BARRON ET W. F. HUME 87 1
En examinant ceux-ci entre Kosseir et Ras Gharib. nous
pouvons y distinguer cinq séries, dont la plus récente est au
niveau de la mer (ou au dessous de ce niveau), tandis qUe les
autres s'étagent à une altitude d'autant plus élevée qu'elles
sont plus éloignées de la côte. Leur succession est la suivante :
1. Récifs actuellement en formation dans la Mer Rouge.
2. Plages soulevées et récifs qui bordent la côte et dont
l'altitude varie de o à 25 mètres, comme à Abou Schigeli.
3. Série de récifs plus élevés, situés à une distance moyenne
de la mer de 4^7 kilomètres, à une altitude variable voisine
de ii5 à lyo mètres.
4- Récif de coraux disloqué, qui a parfois une inclinaison
de 20° vers l'E. et qui. en apparence, est en étroites i^e la lions
avec les précédents.
5. Enfin, récif ancien dont les allinités sont plus méditer-
ranéennes qu'érythréennes et que nous considérons maintenant
comme probablement d'âge miocène.
Nous ne nous occuperons pas ici du récif le plus récent
et passerons directement aux plages soulevées et récifs coral-
liens inférieurs (N° 2). Le rivage est couvert, par places, de
coquilles de toutes formes, disposées en longs cordons parallèles
à la côte, ou recouvrant de grandes étendues de terres basses
marécageuses qui paraissent avoir été récemment abandonnées
par la mer. Ce sont des espèces de la zone peu profonde
qu'on rencontre le plus communément, quelquefois rassemblées
en amas confus, d'autres fois réparties de telle façon que cer-
taines espèces occupent une aire spéciale.
Ainsi, pour prendre un exemple typique, au pied dii Gebel
Zeit (à Zeit Ray), on trouve, sur le rivage en pente douce,
toujours imprégné de sel et marécageux, des coquilles d'un
Strombe de dimension moyenne, très abondantes, qui sont rem-
placées en s'approcliant de la mer par Anadara, Dcntalium et
Murex tenuispinatus (ce dernier atteint parfois une longueur
de 10 "" 5). Plus loin de la mer. en s'approcliant des collines,
ce sont les espèces de Hemicarclinm et Dosinia cpii semblent
prédominer, tandis que dans des passes desséchées de la baie,
on trouve par milliers des petits PireneUa. IjCS apports des
vagues de tempêtes sont dignes de remarque, Echinonietra
lucunter se rencontre çà el là avec ses piquants intacts, il est
accompagiK'. ])ar pbices. d un (Jidaris à grandes l'adioles, de
8^2 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
coloration i-oiigeàtrc. atteignant parfois 8 a lo centimètres
(Phrllncanthus impej'ialis).
A l'Est du plateau d'Abou Schaar. il n y a pas moins de
trois de ces plag-es l'ormant des gradins bien martpiés, dont
chacun est couvert de co(iuilles l)risées et plus ou moins
altérées.
Mais si riche en coquilles que soit le rivage, sa faune ne
peut être comparée avec celle des écueils bas ou des falaises
de la plage soulevée, qui se tiennent de 6 à 25 mètres au-
dessus du niveau de la mer et qui sont par places (par
exemple au (lebel Zeit. Ras Gharib et Ras Gimsah) recouverts
d'une multitude de beaux échantillons de Gastropodes délica-
tement ornés et de Bivalves, dont l'un de nous, seul, a
recueilli plus de i5oo exemplaires (i). Les coraux ne sont pas
ici aussi communs ([ue dans les récifs situés à une altitude
plus élevée, mais ils ne sont pas rares. Les formes caractéristiques
sont: Gonîasfrœa sp., Porites soUda. Cœloria arabica, des Orbi-
cella, des Cj'phnsttrpa et des Siderastrcra. Certains oursins ont
une large répartition : Laganum depressum et les radioles aplaties
du grand Heterocentrotus mamillatus, se trouvent en abondance
dans le calcaire en certains points. Ces assises, malgré la richesse
extraordinaire de leur faune qui charme le collectionneur, ne
contiennent, en somme, que des coquilles d'âge récent et ne
sont à coup sûr pas antérieures au Pleistocène.
Elles contrastent considérablement avec les récifs plus
élevés (N" 3). situés loin de la mer, à une altitude de ii5 à
170 mètres, qui. au lieu de Laganum et Hefei'ocentrotus. ren-
ferment Brissuscarinatus, étroitement allié à Bî'issiis cpgj'ptiacus
du Miocène supérieur, et Clypcaster humilis. qui présente une
ressemblance remarquable avec Clypeaster Priemi. également
du Miocène supérieur (2).
Les coraux sont aussi différents : Dans les plages élevées
d'Abou Schaar et Ouadi HamraAvein. les Goniastrœa et Porites
sont remplacés par des formes de Leptastrœa et de Favia.
dont la plupart des espèces sont récentes, quoique quelques-
unes aient un caractère à coup sûr prépliocène. Cette troisième
série n"a pas seulement subi le mouvement d'élévation directe
(1) Wo'wBuHoi Neicton,\n Geological Magazin«,Nov. et Dec. 1900, pp. ^OO-'Mi.
et d44-o60.
(2) Voir pour celte étude des Coraux et des Oursins le travail dr M. Gkegouy,
sous presse, dans le Geological Mcajazinc.
T. BARRON ET W
HUME 8^3
des couches à Laganiim. mais elle a aussi été affectée par
les mouvements qui ont produit les crêtes parallèles du Gebel
Eftch (N' 4). de sorte ([ue la détermination de son âge est
d'une grande importance pour fixer l'époque où se sont pro-
duites quelques-unes des principales failles de la région.
En se l)asant sur les recherches du docteur Gregory. il
semble possil>le de conclure que ces assises ont été formées
à une période très ancienne du Pleistocène. dor.t la faune
présente des types anciens, associés à des espèces qui vivent
encore actuellement.
Nous en avons dit assez pour montrer cfu'il y a ici une
inversion, dans l'ordre stratigraphique, semblable à celle qu'on
observe dans les terrasses de rivières : les dépôts qui sonl
les plus élevés sont en même temps les plus anciens. Cette
manière d'exjiliquer les faits implique la conclusion que les
récifs coralliens ont »Hé formés pendant une période de soulève-
ment séculaire, ainsi que l'ont reconnu, il y a longtemps déjà.
Klunzinger et d'autres auteurs. On a vu aussi qu'il s'est, appa-
remment, écoulé un temps très long entre la formation de deux
récifs. Ces faits nous suggèrent l'explication suivante :
Le premier grand mouvement de l'ère tertiaire, dans la
région de la Mer Rouge, paraît dater du Miocène inférieur,
il est, du moins, postérieur à l'Eocène. puisqu'il affecte, en
les faillant, les assises éocènes des Collines de la Mer Rouge. Des
couches que l'on considère comme appartenant au Miocène
inférieur se sont déposées dans les espaces produits par la dislo-
cation (fig. I. 2). Plus tard, probablement durant le Pliocène,
et à la suite de mouvements postérieurs du sol, les récifs
coralliens ont commencé à se former sur le versant de la
chaîne granitique et gneissique : mais aussitôt que. comme
conséquence du soulèvement et de la dénudation continus,
les vallées ont pris naissance dans la plaine, les torrents
ont apporté des matériaux détritiques et les conditions sont
devenues défavorables pour la formation de vrais récifs ; il
y a eu alors production scnlement de graviers de roches ignées.
Cette manière de voir présume l'existence d'un régime de pluies
difféi'cnt du régime actuel, comme l'ont indiqué déjà Dawson.
Hull. Lyons. etc.. C'est seulement quand l'état désertique
actuel, sans pluies, prit naissance, que les récifs coralliens
l'ecommencèrent à s'édilier sans troid^le. Telle parait cti'c
l'explication la meilleui^e et la ])lus naturelle \m\\\v rendre compte
874
VIII' CONGRÈS GEOLOGIQUE
des deux périodes d'activité corallienne : l'élévation séculaire
explique aisément les ditïérences d'altitudes actuelles des diverses
formations.
Coupes schématiques montrant la formation du bassin miocène.
Fig.l.
Fig. 2
Légende commune aux fioukiîs 1 et 2.
1. Calcaire miocène. 4. Calcaire crétacé.
2. Eocène. .">. Grès de Nubie.
3. Couches d'Esncli . F, Failles.
En résumé, pour le Pleistocène, les principaux faits que
nous avons cherché à mettre en évidence dans ce mémoire, sont :
I" La rupture et la destruction de la bai'ricre éocène entre
le |)lateau principal et AI)ou Had, donnant naissance au Ouadi
Keneh, tel que nous le connaissons aujourd'hui, permettant le
passage des cailloux et graviers, qui vcMiaicnt des massifs de
l'oches ignées et se s )ut déposés probablement dans un hic :
9" Le dépôt de graviers de roches ignées dans la partie
la plus basse du Ouadi Keneli et sur la rive opposée du Nil ;
i" L'i rupture de cette barrière de graviers pour forir^er.
la vallée du Nil (d'après les travaux de M. Beadnell) ;
4" La formation de la vallée transversale du Ouadi Gareya
à la suite de la rupture de la barrière qui joignait Abou
Had au Gebel Serrai ;
T. BAKRON ET AV. F. HUME 8^5
5" La formation de récifs coralliens dans la Mer Rouge
et leur élévation subséquente à l'altitude de 170 m. au-dessus
de la mer :
6" La formation principale du Gebel Esch parallèlement à
la Mer Rouge, dont l'âge est mis en évidence par l'incli-
naison (200 vers FEst) du récif corallien pleistocène, sur le
tlanc de la chaîne graniti([ue.
Graviers pliocénes, conglomérats et calcaires.
En 1886, le professeur Mayer-Eymar, dans un mémoire
intitulé : » Ziir Géologie .L^gvptens (i) », appelait l'attention
sur l'existence de perforations de Lilhodomiis, etc., et de bancs
d'huîtres, au pied du Mokattam. vers l'Est, et réexaminait la zone
à Clypeastres bien connue, auprès de Gizeh. Dans des sables,
tout près de là. il trouva de nombreuses espèces de mollus
ques, qui, pour plus de la moitié, appartiennent à la faune médi-
terranéenne actuelle, mais coujprennent aussi quelques formes
mio-plioccnes ou nouvelles. Il conclut que, d'après tous les faits
observés, la vallée du Nil était recouverte par les eaux de la
mer, au moins jusqu'à Assouan, à une époque très récente, soit,
par exemple, il y a 6000 ans. Dawson considère aussi d'ailleurs
les vallées du Nil et du Jourdain comme de longs et étroits bras
de mer, durant sa (( période pluviale )) (2). M. Mayer-Eymar
va plus loin, il n'est pas possible, selon lui, que la mer dilu-
viale égyptienne ait été limitée à la vallée du Nil et il dit
avoir trouvé lui-même des formations marines caractérisées
(MeeresgerôUe) à i5o m. environ au-dessus du niveau de la
mer, au N.W. de Minieh, dans une des larges vallées qui
s'ouvrent là. Cela le conduit beaucoup plus loin encore : Non
seulement, dit-il, la mer recouvrait tout le Sahara, mais encore
cette mer avait avec l'Océan Atlantique une autre communi-
cation que le détroit de Gibraltar, car la faune qu'il a trouvée
en Egypte au Ouadi El MeUaha est composée d'espèces spé-
ciales aujourd'hui \\ h\ côte de Séncgand)ie ou tout au moins
très comuuines sur cette cote. Les formes égyptiennes sont,
il est vrai, de plus petite taiUe, mais M. Mayer-Eymar
admet pour expliquer ce fait que l'eau de la mer était
exceptionnellement froide. Il conclut finalement que, pendant
(1) Vierleljatiischr. Zurich Aalurf. (icscUsc/uift. - AoiU 1880.
(2) Modem Science in Bihle-lands .
8j6 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
la période du Grand Glaciaire, les plus hautes montagnes
d'Egypte étaient couvertes de neige et de glace, au moins
durant la majeure partie de l'année, et que le Nil, qui se
jetait dans la mer à Assouan. charriait de la glace pendant la
môme période.
Quoiqji'on puisse penser de la seconde partie de ces con-
ceptions théoriques, l'œuvre du « Survey » a. par l'étude des faits,
prouvé que la mer s'est étendue au moins jusqu'à la latitude
d'Esneh (aS» N.). En i896 M. Barron a le premier trouvé, dans
la vallée, près d'Erment (tout près de Louqsor), un calcaire
contenant, outre des traces de coquilles de Lamellibranches et
des radioles d'Echinides, de nombreux Foraminifères appar-
tenant aux genres : Textiilaria, Globigerina, Gypsina, Amphis-
tpgina et Operrulina. Quant à leur âge, deux des cinq espèces
nommées par M. Chapman (i) ne se rencontrent pas dans des
assises antérieures au Miocène et l'une. Operciilina ainmonoi-
dea. n'est pas connue juscfu'ici dans des assises antepliocènes.
de sorte que ces Foraminifères ne proviennent, à coup sur.
pas des calcaires éocènes ou crétacés abrasés (2).
Un peu plus tard, M. Beadnell a découvert les mêmes
assises près de Thèbes.
Cette note n'a d'ailleurs pas pour but principal d'étudier la
distribution de ces dépôts dans la vallée du Nil, mais plutôt
leur extension dans la grande vallée latérale du Oiiadi Keneli.
Autour Keneh le voyageur peut voir au Nord, au Nord-Est
et à l'Est, trois groupes de plateaux escarpés. A la base de
ces plateaux s'étendeut deux longues terrasses basses qui sont
l'objet de notre étude actuelle.
Tout d'abord, au voisinage uièrae de Keneh, elles sont
recouvertes de fragments de roches ignées, mais bientôt après
la sortie de la ville, la terrasse méridionale se modifie et
elle est constituée par un conglomérat superficiel de cailloux
de silex reposant sur des marnes et grès fissiles. Il n'en
est pas de même vers le Nord, car la terrasse qui fait face
à la vallée est presque entièrement constituée par des blocs
de roches ignées : mais si l'on franchit la falaise et si l'on
traverse le plateau qui s'étend dans la direction du Gebel Arras,
(1) Geolog. Ma','azine,n" 427. New Séries Décade IV, Vol. III, n" I, 1900,pp. 14-17.
(2) Bien que les nsultats flr M. Chapman aient été contestés par M. Hlanciien-
liorn (Z. d. D. g. G.), qui rattache ces assises à ses couches k Melania, nos riécou-
vertes des calcaires d'Ouadi Keneh nous empêchent de le suivre.
T. BARRON ET W. F. HUME 877
on observe un rapide changement dans les assises qui sont unique-
ment composées de matériaux provenant des collines éocènes.
Depuis le sommet du Gebel Arras, on voit un long" plateau
blanc qui s'étend au pied de l'escarpement d'Abou Had, et entre
cette dernière chaîne et le Gebel Serrai; on peut reconnaître, en
l'examinant de plus près, que ce plateau est formé par des
calcaires reposant sur des marnes gypseuses jaunâtres.
En résumé et d'une manière générale :
i» Entre le Gebel Abou Had et le Gebel Serrai, à la base de
ces escarpements, s'étend un plateau constitué par des conglo-
mérats à silex, surmontant un calcaire blanc qui recouvre lui-
même des marnes et grès fissiles. Cette série varie beaucoup,
les calcaires, surtout vers l'Est, étant lenticulaires et diminuant
rapidement d'épaisseur.
2° Cette série se termine à l'Est d'une façon très abrupte
au sommet d'une crête basse qui s'étend N.-S. du Gebel Abou Had
au Gebel Serrai : on peut en inférer qu'il y avait une ligne de
faîte continue, joignant les deux plateaux, au moment du dépôt
de cette série pliocène,
3° L'existence de cette ligne de faîte est prouvée d'autre
part par le fait que le conglomérat a une plus grande puis-
sance et que ses éléments sont plus gros vers le bord Est du
dépôt de graviers, et par le fait, plus frappant encore, que les
roches ignées n'entrent pas dans sa composition, tandis qu'elles
sont actuellement communes dans le Ouadi Gareya qui ti'averse
cette ligne de faîte.
4" Les conglomérats ont pour origine directe la dénudation
des calcaires et marnes éocènes qui forment leur substratum ;
la faible résistance de ces assises a rendu l'érosion particuliè-
rement rapide.
Si, quittant le Ouadi Keneh, nous faisons une coupe E.-W. de
ces assises, en descendant du Gebel Serrai vers la vallée du
Nil, nous voyons, à partir du contact avec l'Eocène, la succes-
sion suivante, de haut en bas :
1. Au contact, brèche de calcaire à silex et à chéris avec
de minces lentilles calcaires interstratiiiées.
2. Conglomérat à éléments bien arrondis.
3. Calcaire blanc pur, quelquefois faiblement siliceux,
4. Marnes et argiles.
5. A la limite de la zone cultivée, argiles sableuses conte-
87<S VUl'- CONORÈS GÉOLOGIQUE
liant une forte proportion de eliaux et très employées comme
amendement.
Autant que nous avons pu en juger, les couches ne sont
pas inclinées, les assises observées à la limite de la zone
cultivée sont donc les plus inférieures de la série, La succes-
sion est celle qu'on observe dans une région en voie d'affais-
sement où se déposent d'abord les sables et les argiles, dans
l'eau peu profonde, puis les marnes et les calcaires, quand l'eau
est devenue plus claire et le bassin plus profond. L'épaisseur
de ces assises est inconnue puisqu'on n'a pu observer leur
base, mais il ne parait pas douteux quelles s'étendent en tra-
vers de la vallée du Nil sous les alluvions du fleuve.
Il y a trois motifs principaux pour considérer ces assises
comme pliocènes : En premier lieu, elles n'ont pas de ressem-
blance avec les dépôts miocènes connus en Egypte ; en second
lieu, elles sont identiques, dans toutes leurs particularités essen-
tielles, aux couches à Foraminifères de la Vallée du Nil :
enfin, elles sont plus anciennes que les graviers pleistocènes
qui les recouvrent en discoi-dance.
Ces faits et surtout l'origine marine probable des calcaires
du Ouadi Keneh, nous ouvrent de vastes horizons sur les
mouvements tectoniques qui ont eu lieu dans cette région,
avant et après le dépôt de ces couches. Avant les travaux
du « Survey » dans cette contrée, l'existence d'un fjord marin
dans la Vallée du Nil était prouvée seulement par la présence,
auprès du Caire, à l'altitude de 70 mètres, d'une plage per-
forée par des mollusques lithophages et d'une autre plage à
l'entrée du Fayoum. On en pouvait conclure que la mer
s'était avancée jusqu'au voisinage de Girgeh, mais cela n'im-
pliquait pas la présence de dépôts marins dans le Ouadi
Keneh et plus au Sud. Si l'on considère leur épaisseur dans cet
Ouadi, il faut admettre que la sédimentation n'a pas été
uniforme : en effet, M. Beadnell a trouvé des calcaires de
même âge dans la vallée du Nil, sur une étendue considé-
rable au N. de Keneh. mais on ne les observe pas plus au
Nord, dans la plaine de Keou, par exemple, et il faut arriver
près du Fayoum, pour les rencontrer de nouveau ; il semble
donc probable qu'il y a une ligne de faite ou un anticlinal
E.-W. (correspondant aux régions où ces calcaires n'ont pas
été observés) de part et d'autre duquel, au N. et au S., les
calcaires se sont déposés dans des eaux plus profondes.
T. BARRON ET W. F. HUME 879
Revenons maintenant au Ouadi Keneh, nous avons constaté
que les calcaires sableux s'y trouvaient à plus de 3oo mètres
au dessus de la mer, il est par suite évident qu'il y a eu un
soulèvement relatif supérieur à ce chiiïre, il faut donc se
demander quelle a été l'amplitude du mouvement d'aflaisse-
ment dans la région ; la base de ces dépots pliocènes n'a
jamais été observée, tout tend à prouver qu'ils ont une
épaisseur considérable. Puisqu'ils sont à présent à plus de
3oo mètres au-dessus du niveau de la mer, il faut admettre
un afl'aissement égal ou supérieur, car il est certain que le
calcaire n'a pas été la dernière assise déposée, à moins qu'il
y ait eu un brusque mouvement d'élévation, ce que rien ne
justifie, tout tendant au contraire à prouver un afl'aissement
et une élévation graduels, et l'un d'entre nous, M. Barron,
pense même que l'épaulement du Gebel Arras (qui est
à 4^2 m. au-dessus du niveau précédent) et peut-être même
son sommet, étaient sul)mergés : ce qui expliquerait la ressem-
blance des fragments de calcaire qu'on rencontre à la surface
avec la belle brèche rouge, qui se trouve au contact de ces
assises pliocènes et du calcaire éocène.
On sait maintenant que le jnouvement de fracture qui a
été l'origine de la Vallée du Nil a produit aussi le Ouadi
Keneh. 11 est très probable que les failles qui nous occupent
sont de la même période et on peut à juste titre supposer
que, avant que la mer pût atteindre le Ouadi Keneh par la
Vallée du Nil, un lac d'eau douce s'était formé ici, dans
lequel ont été charriés et se sont déposés les sables, les
calcaires et les marnes inférieurs de la série. Quand la mer
s'est avancée dans la vallée, ce lac a été englouti par elle
et des assises marines ont succédé aux assises lacustres.
D'après le niveau occupé aujourd'hui par ces assises, elles
se seraient étendues bien au N. dans le Ouadi Keneh et à
l'E. dans le Ouadi Nagateir. A cet égard, il est intéressant
de trouver, dans une ancienne excavation romaine, une coupe
montrant des sables stratifiés semblables à ceux qu'on a ren-
contrés dans les sondages de la vallée du Nil; mais, jusqu'à
présent, on ignore d'une façon précise quelle est l'extension de
de ces sables, en remontant le Ouadi Keneh.
Quelques vues théoriques qu'on adopte, il est certain en
fait, que ces assises résultent directement des mouvements de
fracture, qui ont relevé le plateau éocène aux environs de
88o VIll* CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Keneli et. inversement, comme nous savons qu elles sont d'âge
pliocène, nous pouvons dire que 1 ensemble des failles est
également d'âge pliocène (lig. i, 2). On arrive à la même
conclusion pour les fractures (riffs) principales de la Mer Rouge.
Ainsi, si le Pleistocène est essentiellement une période de
changements terminaux qui annoncent létat de choses actuel,
le Pliocène, dans cette partie de l'Egypte, nous montre un
tableau très dillerent dans ses premières périodes de ceux
qui l'ont précédé ou suivi, cai* il est essentiellement caracté-
risé, par la formation, non seulement de vallées de fracture
de second ordre, mais surtout de grandes fentes (rifts) qui
sont des traits caractéristiques essentiels de la région du N.-E,
de l'Afrique, telles que la Mer Rouge (avec l'invasion des
faunes des mers plus méridionales), le golfe de Suez, le
grand escarpement des Collines de la Mer Rouge avec ses
chaînes parallèles, la direction principale de la vallée du Nil
et du Ouadi Keneh, ces derniers formant en partie des bras
de mer qui s'étendaient loin dans les tei-res.
Miocène
Dans son rapport sur la Géologie et le Pétrole de Ras Gimsah
et du Gebel Zeit, M. Mitchell (i) discute l'existence de couches
du Miocène supérieur dans ces régions, en se basant sur les
déterminations faites par le professeur Mayer-Eymar de fos-
siles recueillis par lui, et il établit la large extension des
dépôts de cet âge entre les Collines de la Mer Rouge et le
golfe de Suez. Nous ne pouvons guère ajouter que des détails
aux observations de ces auteurs. En 1899, M. R.-B. Newton
a rapporté au Tortonien les liuîtres recueillies par nous :
Ostrea Girgensis. O. crassissima, O. (Alectryonia) Virleti,
ainsi que Chlamj^s acabrella; Mayer-Eymar avait aussi, d'ailleurs,
reconnu la plupart de ces espèces.
Ces assises n'en sont pas moins très intéressantes pour
l'histoire de la terre, car bien qu'on ne connaisse leurs affleu-
rements que dans les vastes plaines situées entre les Collines
de la Mer Rouge et le golfe de Suez, où elles ont été pré-
servées sans doute parce quelles occupent le centre d'un
bassin synclinal, elles demeurent là comme un témoin de
l'ancienne extension dune Méditerranée qui s'étendait vers le
(I) Report oti the (teoloqy and Petroleum o/' Rns Geinsali. — lb87, p. jifi.
T. BARROX ET W. F, HUME 88l
Sud presque jusqu'au 'j^' degré de latitude N. ; en même
temps, l'absence presque complète de représentants de la l'aune
érythréenne, parmi les fossiles de ces assises, nous montre que
la grande période de fractures n'avait pas encore commencé (i).
EocÈNE
Nous avons vu déjà que les assises éocènes forment un pla-
teau continu au nord de Keneh. entre le Nil et le Ouadi Keneh,
tandis qu'au Sud et à l'Est de cette ville elles constituent des
lambeaux isolés généralement limités par des failles.
Une étude plus approfondie montre qu'on peut les diviser
en deux séries principales : a) un groupe épais de calcaires
auxquels on peut donner le nom de calcaires du Serrai parce
que leur succession est bien visible dans ce massif, et h) un
groupe épais d'argiles schisteuses, marnes et calcaires marneux
que nous avons nommé argiles schisteuses cl'Esneh (Esna
sliales).
Les caractères lithologiques des Calcaires du Serrai sont
constants dans toute la région éocène qui environne Keneh. Leur
succession est la suivante :
1. Au sommet du plateau, un calcaire contenant généralement
une petite Nummulite.
2. Calcaire nodulaire qui l'orme une falaise distincte, abrupte
autour de l'escarpement; sa puissance au G. Serrai est environ
de 3 mètres.
3. Calcaires avec bancs de silex épais de plus de 200 m.
Ce sont ces calcaires qui forment les beaux précipices qui ren-
dent si diflicile l'ascension de l'exti'émité méridionale du Gebel
Abou Had.
4° A la base, calcaire crayeux, rose quand il est exposé à
l'air, équivalent exact de la couche dans laquelle sont creusées
les « Tombes des Rois » à Thèbes.
Les argiles schisteuses d'Esneh sont surtout développées
vers l'extrémité Sud du G. Abou Had. Ce groupe est formé, à
la base, de calcaires jaunes, auxquels succèdent les argiles
schisteuses vertes, divisées elles-mêmes en deux par un cal-
caire jaune supérieur qui recouvre le calcaire inférieur et les
argiles.
(1) Geol. Magazine, Mai 1899, p. 204. Depuis notre communication, M. Blan-
ckeniiorn a rapporté ces couclies au Miocène inférieur, et exprimé des opinions
sur lesquelles nous reviendrons dans notre « Survey Report ».
882 Vm^ CONGRÈS GKOLOGIQUE
L'épaisseur totale de TEocène aux environs de Keneh est
de 347 m., se décomposant comme il suit:
' Calcaire nummulitique. ^
„ , . 1 ,, , Calcaire nodulaire. , ^
Calcaires du Serrai {/-,,. , ■ •■ / 220 mètres.
Calcaire avec bancs de silex.
Calcair
e rose.
Schistes verts. )
Argiles schisteuses d'Esneli I Calcaires jaunes et [ 122 mètres.
/ Marnes à Pecten. )
La détermination de la position stratigraphique de ces
assises paraît n'ofl'rir aucune dillîculté. puisque tous les fossiles
qui y ont été trouvés et tous ceux qui ont été recueillis
au même niveau dans le voisinage sont des espèces du
Libysche Slufe de Zittel. c'est-à-dire du Suessonien. Leur
attribution première à rÉocène, est due à Delanoue (i). On
a trouvé, en assez grande abondance, de petits nautiles à la
partie supérieure des argiles schisteuses vertes, mais les assises
les plus caractéristiques de la série inférieure sont les « Marnes
à Pecten » qui forment la base des dépôts éocènes, à la fois
sur le versant E. et sur le versant AV. des collines de la Mer
Rouge.
Autant que nous pouvons en être certains, il semble que
l'existence de dépôts éocènes sur le versant Est des Collines
de la Mer Rouge, ait passé généralement inaperçue jusqu'à
notre expédition à Aradia, qui a eu pour résultat la décou-
verte des assises crétacées du Ouadi Hammama et des Esna
shales qui les recouvrent en discordance, et qui nous a montré
l'extension actuelle de cet Eocène, à peu près complètement
dépourvu de fossiles. 11 est important d'ailleurs de reconnaître
que le D^^ Schweinfurth (2) mentionne la présence de roches
de l'Eocène inférieur au dessus des grès de Nubie dans le
Ouadi Gasus au N. de Kosseir.
Régions éocènes faillées au Sud de la latitude 2y° N. —
Tandis qu'à l'W. des Collines de la Mer Rouge, les affleure-
ments éocènes sont plus ou moins continus, ils constituent à
l'Est de cette chaîne une série de lambeaux isolés, très éloi-
gnés les uns des autres, préservés par suite de grandes failles,
(1) Delanoue : Comptes-Rendus Ac. Se, 18G8, lxvii, p. 701.
(2) AUe Baureste und hierog lyphUche Ivschriften im ]\'(i(li (ra^nis. Abhiind.
Kôn. preuss. Akad. Wisspnsch. zu Berlin, 188"t.
T. BARRON ET ^\• . F. HUME 883
dont les sti^ates sont généralement lortement inclinées en sorte
qu'ils nont plus l'aspect habituel de plateaux.
Le plus important de ces affleurements est le massif du
Gel)el Duwi. près Kosseir. Vers le Sud. il l'orme une l'alaise
blanche escarpée, visible du centre des Collines de la Mer Rouge
tandis que. vers le Nord, il s'abaisse en une pente rapide de
i5 à 20° ; cette pente est d'ailleurs brisée par une crête secon-
daire qui résulte de failles.
Toute la chaîne est, en réalité, le résultat de plissements
complexes et de ruptures intenses (i), les couches à silex plon-
geant quelquefois de 4^*^ et reposant successivement sur le grès
de Nubie, les roches métamorphiques, le granité, comme dans
le Gebel Hamrawein. Nous avons dit que les fossiles ne sont
pas communs, pourtant au Gebel Nakheil, colline située au N,
de Duwi, qui est en réalité un synclinal crétacé et éocène.
le sommet est constitué par un calcaire nummulitique, qui
surmonte une série d'assises rappelant absolument la suc-
cession observée près de Keneh. Dans les points où le contact
est visible, ces assises reposent en discordance sur les couches
crétacées qu'elles recouvrent.
D'autres lambeaux éocènes ont été observés au Ouadi
Hamrawein. dans la région Nord du Ouadi Sageh et au point
de rencontre du Ouadi Sefageh et du Ouadi Ouasif, au N.-W.
du Ouadi Om Tagher, mais ils ne diffèrent de ceux que
nous venons de décrire que par des détails et, comme eux,
ils sont d'âge londinien (Suessonien).
Éocène dans la chaîne calcaire de Mkllaiia.
PRÈS DU Gebel Zeip
Au Nord de la latitude de 27° N,, les assises éocènes réap-
paraissent en masse, mais, fait assez curieux, elles ont été
jusqu'ici presque entièrement ignorées, probablement à cause
de l'absence de fossiles. C'est ainsi que M. Zittel, dans sa
carte dressée à la suite de l'expédition de Schweinfurth,
rapporte toute la série au Crétacé à Grj-phœa vesicu/aris
et Ostrea larça, parce que ces assises se rencontrent à la
(1) M. Fraas a signalé en séance du Congrès, qu'il avait égalenionl reconnu
ces failles. (Z. iJ. d. g. G. 52. 1-50. 1900).
884 VITI'' CONGRÈS GKOLOr.IQUE
base (i). Mitchell déclare ncttemciil (( que dans les deux
plaines qu'il a explorées, il ne semble pas qu'il y ait eu un
dépôt quelconque d'âge éocène, les assises du Miocène supé-
rieur étant superposées directement au Crétacé ». Aussi avons-
nous été surpris de lire dans un mémoire récent, publié par
le D' Blanckenhorn (2) que « sous le calcaire du Ouadi Dhib
à Grj'phd'a i'c'.sieitlnri.s. Protocardia biscriata et Plicafula et
sous les « Talle Maris » éocènes viennent, suivant Mitchell (3).
des grès, des calcaires siliceux, des argiles et des schistes ».
Tous les détails contenus dans cette citation sont inexacts,
puisque Mitchell ne connaissait aucun des fossiles indiqués
et ne les a jamais mentionnés : quant aux (( ïalle Maris »
on en chercherait en vain l'indication dans son mémoire par
la simple raison que le D' Blanckenhorn doit avoir pris le nom
de « Tafla Maris « dans nos notes de courses, ce nom étant
celui que nous avions donné en premier lieu à ce c[ue nous
appelons maintenant « Esna shales and maris » (argiles schis-
teuses et marnes d'Esneh), parce que le tei'me précédent était
trop général. Comme fait certain, la chaîne calcaire (appelée
par nous, chaîne calcaire de McUaiia), qui court parallèlement
à la chaîne de roches ignées du Ge]>el Kscii, etc., pendant un
grand nombre de kilomètres, est principalement constituée par
des assises éocènes telles que nous venons de les décrire. Le
sommet et la plus grande partie de la ligne de faîte sont
formés de calcaires éocènes à silex, qui surmontent la série
dEsneh, montrant à sa base les marnes à Pecten, contenant
Pecten Maj-er-Ej'mari ^ Newton, et sous cet ensemble de cou-
ches éocènes, au pied des collines, on trouve une riche faune
crétacée.
Résumé. — Le fait le plus important, dans ce qui précède,
est l'uniformité des dépôts éocènes, dans toute la région que
nous avons examinée, de sorte que la mer a dû s'étendre
sur toute la surface du Désert arabique, au Nord de la latitude
(Ij Scliweinfurtli d'ailleurs prévoyait l'existence de cet Eocène quand il disait
dans son important méiiioire Terra incognita dell Egilto (I/Exploratohe anno II
fasciculL IV V, VI, p. 4ti),qui est un brillant résumé de ses reclierches étendues :
(( Quest'argine, che consiste di strati inferiori délia formazione nunimulilica, lascia
videre, al suopiede, la creta bianca colla (rryp/m'a tesicitlaris ».
(2j Zeitschr-Deutsch. Geol. Gesellsch. Jlir-. lyOO. - Note p. 41.
(3) lias Gemsah and Gebel Zeif, Report on their Geology and Petroleun»
Cairo, 1887, p. 24.
T. BARUON ET \V . F. HUME 885
2(5° N. Les sédiments éocènes ont été ensuite entièrement enle-
vés par la dénudation, sauf dans les points où ils avaient
été abaissés par failles. Ces assises peuvent être, au point
de vue lithologique, divisées en deux groupes, bien qu'au
point de vue paléontologique ces deux groupes soient entière-
ment d'âge Suessonien ou Libyen. Ils diffèrent considérablement
l'un de l'autre : le supérieur (faciès du Serrai) est surtout com-
posé de calcaires à nunnnulites, nodulaires ou contenant en
abondance des bandes de silex, tandis que l'inférieur (marnes
et argiles schisteuses d'Esneh) est, comme son nom l'indique,
composé d'argiles schisteuses vertes, de marnes, de calcaires
marneux jaunes, contenant en abondance, à la base, Pecteii
Maj^er-Ej'niavi. Gonnne nous allons le voir avec plus de détails
dans le chapitre suivant, il y a le plus souvent discordance
de stratification entre l'Eocène et le Crétacé.
Calcaires crétacés
On connaissait depuis longtemps l'existence de couches
du Crétacé dans le Désert arabique, mais on n'avait que peu
de détails sur ces assises : le travail le plus complet sur la
question était celui de ]M. Zittel. dans lequel on trouvera,
d'ailleurs, un résumé des publications antérieures (i). Les faits
signalés les plus importants étaient ; l'existence d'épaisses séries
du Cénomanien et du Sénonien indiquées d'après les observa-
tions et les collections du D' Sclnveinfurth, près du couvent
de Saint-Antoine, la découverte faite par le même explorateur
de couches à Gryphaea vesiciiJaiis dans la chaîne calcaire à
l'ouest du Gebel Esch et la présence près de Kosseir, d'assises
crétacées reconnues d'après des fossiles rapportés par Klun-
zinger et déterminés par M. Zittel. Dans la vallée du Nil, des
marnes, des calcaires et des argiles ont été trouvés par Figari
Bey et Sclnveinfurth, au dessus des grès de Nubie ; l'examen
des huîtres d'espèces variées et abondantes qu'ils contiennent
portaient M. Zittel à les considérer comme étroitement liées
au Campanien et au Dordonien d'Algérie.
Tel était l'état de nos connaissances quand, en 1H97, l'un
de nous commença l'étude géologique de la région comprise
entre Keneh et Esneh et montra que certaines couches conte-
nant des restes de poissons, (jue Figari Bey avait mentionnées,
(1) lieil. Zur Gcol. und l'aleoiit. des libyschen Wnstc pp. LXXVI-I..XVII,
886 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
étaient en réalité des couches phosphatées, ayant probablement
une valeur commerciale. En même temps, il recueillait des
fossiles parmi lesquels M. BuUcn NeAVton décrivait une
nouvelle espèce, Trigonarca multidenlata et d'autres formes
crétacées. A l'automne de la même année, la découverte, au
dessus du bone-bed, de couches à Ptychoceras. à l'Est de Keneh,
nous permettait d'établir la succession stratigrapldque sur une
base satisfaisante et nous donnait le moyen d'interpréter, non
seulement les assises crétacées à l'Est de Keneh, mais aussi
celles qui se trouvent près de Kosseir et sur le versant Est
des Collines de la Mer Roug^e.
Les collections recueillies par nous ont été envoyées au
Caire, où elles ont été étudiés par le D*" Blanckenhorn, alors
paléontologiste du « Survey ». qui a précisément publié son
opinion dans le mémoire précédemment cité. Sa principale
conclusion est que la plupart des couches crétacées de la
région sont d'âge Campanien. Nous devons toutefois relever
ici l'usage qui a été fait ainsi de matériaux choisis dans
nos « reports » non encore publiés. M. Blanckenhorn aurait
d'ailleurs évité quelques erreurs, s'il nous avait soumis des
épreuves avant la publication; cela était d'autant plus néces-
saire qu'il n"a pas visité lui-même la région dont il s'occupe
dans ce travail. Ce n'est donc pas sans quelque autorité
que nous appelons l'attention sur quelques-unes des erreurs
ainsi mises en circulation et que nous cherchons à les
corriger. Dès le début, (i) l'auteur déclare que le grès de
Nubie est directement recouvert par le Sénonien fossilifère
dans les localités suivantes « à TW. du Gebel Zeit,
près de Bir Mellaha, dans la portion centrale et infé-
rieur edu Oiiadi Keneh, à l'AV. de Kosseir dans le Ouadi
Beda, au Ouadi Hamamat et près d'Abou Qeh et d'El
Gayitha. » Pour ce qui concerne la portion centrale et inférieure
du Ouadi Keneh, on peut immédiatement établir que nulle
part il n'y a des couches sénoniennes. recouvrant le grès
de Nubie par la simple raison que (à coup siir dans la portion
inférieure) ces assises n'affleurent pas du tout à la surface ;
les assises éocènes et le Pliocène ou les graviers de roches
ignées s'y montrent seuls. De même, le Ouadi Hamamat ne
contient pas trace de couches sénoniennes. Il est clair que
(I) Loc. cit. p. 29.
T . HAURON ET W . F . HUME 887
l'auteur a confondu la localité ignorée près de laquelle nous
avons tout d'abord découvert les couches à Ptychoceras avec
le Ouadi Haniamat. vallée bien connue où passe la route
de Keneh à Kosseir. — Les pages suivantes ont trait à des
questions qui sont en dehors de notre région d'études, mais,
à la page 4i» M. Blanckenhorn revient sur cette région et il
cite comme des gisements distincts Bir El Beda et Bir El
Inglisi qui sont deux noms diiïerents d'une même localité. —
A la même page, il semblerait que les couches à phosphate
de chaux se trouvent « suivant les recherches de Bai'ron et
Hume seulement à l'ouest de la chaîne côtière arabique, sur
le plateau de Ouadi Hamamat etenire Om Tagher et le Ouadi
Sefageh. » Cette façon de présentei" notre opinion est totalement
inexacte, puisque nos remarques subséc^uentes vont montrer
que les couches phosphatées se trouvent partout où les dépôts
crétacés sont des dépôts d'eau peu profonde ; en réalité,
comme lait positif, ils existent à la fois à l'E. et à l'W. de
la chaîne Arabique. En outre, ces dépôts n'existent pas sur
le plateau du Ouadi Hamamat mais dans le Ouadi Hammama,
l'eiTeur que nous avons signalée plus haut, se renouvelant ici.
— De même encore, p. 4^- tandis qu'il mentionne les décou-
vertes de Fraas à Hegaza, près de Qus. Blanckenhorn a com-
plètement ignoré que la nouvelle espèce, Trigonarea inulti-
dentata, décrite par M. Newton, provenait de collection recueillie
pour le « Survey » dans ce voisinage par M. Barron.
Nous allons indiquer maintenant les résultats les plus
importants de nos recherches. A l'Est de Keneh existe une ligne
de faîte joignant le G. Abou Had au G. Serrai; vers l'E., cette
chaîne s'abaisse rapidement vers la vaste plaine de Markh
de Hammama, et formée de ce côté par des calcaires d'aspects
variés, découpés de ravins étroits et escarpés.
A la base de cet escarpement, on observe un plateau bas
de 3o à 5o mètres de hauteur au-dessus de la plaine. La suc-
cession des assises est :
I. Au sommet du plateau, un calcaire cristallin, dur, bleuâtre,
dont la surface arasée montre de nombreux spécimens de
céphalopodes crétacés {Ptychoceras, Baciilites, Anisoceras) (i)
de petits gastropodes (comme Actœon et Natica) et des pélé-
cypodes {Proto cardia. Arctica) passant inférieurement à un
calcaire moins fossilifère. Epaisseur totale o"'45.
(i| Ouelijues liacuiilfs dépassent 15 cenlimèlres de tougueur.
888
Vlir CONGRES GEOLOGIQUE
12. Sous ce calcaire est un autre calcaire plus clair, alter-
nant avec des lits de Cher/, qui contient, dans ses couches
supérieures, de beaux nioides de Ptychoceras. Epaisseur i à
2 mètres.
3. Un bone bed ou plus exactement un coproUie bed, qui,
sur la cassure, montre un grand nombre de fragments blancs,
arrondis, fragments d'os de poissons, dents, etc.. L'épaisseur
totale de cette couche est d'environ i mètre, elle est séparée en
deux par un banc de calcaire siliceux de 3o centimètres.
4. A la base un calcaire à Ostracées épais, de i à 2 mètres,
recouvrant une grande épaisseur d'argiles schisteuses, vertes
ou charbonneuses qui, par places, atteint 3o mètres.
Nous avons délimité ces assises pendant plus de 20 kilo-
mètres vers le Nord, elles forment une falaise abrupte de 4^
mètres de hauteur, tournée vei's le Sud, tandis qu'au Nord leur
inclinaison, qui est en ce point d'environ 4°- l^s fait passer
sous la plaine de] Nagateir.
Fig. 3. — Coupe schémalique montrant la discordance du Crétacé et de l'Éocéne
Légende :
1. Calcaire nummulitique.
2. Argiles schisteuses d'Ksneh.
3. Calcaires crétacés.
4. Schistes de Nubie.
U. Liijne de discordance.
Discordance des assises crétacées et éocènes. — En examinant
ces assises sur le plateau, au-dessus du Ouadi Hammama,
nous avons tout d'abord rencontré un mince conglomérat formé
de cailloux roulés du calcaire à Ptj'choceras, qui nous a fait
pressentir l'existence d'une discordance entre les deux forma-
tions. Cette discordance est nette dans la petite vallée qui va
du Ouadi Hammama à Om Sellimat. On y voit, en effet, les
calcaires crétacés plonger vers l'W. d'environ 8°. tandis
que les assises éocènes plongent d'environ 3° dans le même
sens, la ligne de contact étant marquée par un sillon peu pro-
fond (fig. 3).
Ainsi la coupe de Hammama nous montre, en résumé, que :
1° Il y a une discordance n.ette entre les calcaires crétacés
et les calcaires éocènes ou les couches d'Esneh.
T. BAKRON ET W . F. HUMR 889
1" Les calcaires à Ptyclioccras ou calcaires à céphalopodes
forment le sommet d'un plateau qui s'étend loin au N.-W.
3° Le bone bed, situé au-dessous de ce calcaire, est phosphaté
(une analyse donne 5o "/„ d'acide phosphoriffue).
4*^ La couche à Ostracées est ici au-dessous et non au dessus
du bone bed comme dans la coupe de Fia^ari-Bey.
Crétacé de VEsf, aux environs de Kosseir (i). — A l'Est
des Collines de la Mer Rouge, on voit le même escarpement
crétacé limitant un plateau secondaire au pied de la grande
falaise éocène du Gebel Duwi. mais les assises qui le compo-
sent diffèrent un peu de celles que nous venons d'étudier dans la
région de Keneh. Les assises supérieures ne contiennent plus de
Ptychoceras mais de grands nautiles associés à Lihj'voceras
Ismaeli. elles passent vers le bas à des calcaires contenant
un bivalve particulier à test épais, Trigonarea multidentata ,
répandu çà et là à la surface du plateau avec des moules
d'espèces plus petites et particulièrement Protocardia bise-
7'iata, et Arctica Barroisi. Dans des assises un peu plus infé-
rieures, on trouve, en abondance, Ostrea Villei, magnifiquement
étalée en éventail et fortement costulée. Au-dessous de ces
couches à O. Villei, se trouve le bone-bed. La discordance
est ici encore bien marquée, les couches crétacées plong-eant
de 3o" vers le N. N. E. sous l'Eocène qui plonge de 8'^
dans la même direction.
On trouve, dans la même région, de nombreux laml)eaux
crétacés résultant d'un ensemble de failles complexes. On observe,
en outre, au confluent du Ouadi Sefageh et du Ouadi Ouasif.
un remarquable calcaire l'empli de Baculites.
Crétacé de VEst, près du Gebel Esch et de Bir Mellalia. —
Le Dr Schweinfurth a signalé, dans les Collines les plus basses
parallèles aux Collines de la Mer Bouge, la présence d'une roche
blanche crayeuse à Gryphœa oesicularis et Ostrea serrata. Nous
n'avons guère que des détails à ajouter pour ce (fui concerne
ces assises. Ainsi, près de Bir Mellaha, on peut voir des assises
à silex (qu'il ne faut pas confondre avec l'escarpement éocène)
renfermant eu abondance des Gastropodes, qiie nous avons pi'o-
visoirement, dans nos notes de campagne, rapportés aux g'enres
Natica, Nerinea et Scalaria, ainsi ([ue Ostrea Lyonsi, Proto-
aardia f;p.. Arctica sp.. et une ammonite, Schlambachia aff.
(\) La Carte de cctti' n'i^ioii a ctr dn^ssiso par noire eollèujue M. Greon.
890 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
rarians (suivant Blanckenhorn). Ces calcaires sont surmontés
par les marnes à Pecten de la série d'Esneh ; la discordance
n'a pas été ol)servée nettement ici. Plus au Nord, le même
calcaire crétacé contient de nombreux spécimens de Gryphœa
vefiiculcij'is et PHcatiila spinosa.
Bien que ces assises aient été étudiées de moins près que
celles des environs de Keneh et de Kosseir, cela suffît pour
bien montrer qu'au point de vue litholojoique elles sont
d'un type absolument semblable. On peut, dans les ti'ois
régions, noter l'importance et l'abondance des bone-beds, on y
peut sifi^naler l'existence de bancs de silex et le grand déve-
loppement des couches à Ostracées : d'autre part, les Ptycho-
ceras, Anisoceras; et Heteroceras ne sont abondants que
dans les calcaires de Hammama ; à DuAvi, au contraire,
on peut trouver par milliers Osfrea Villpi et Tri^onarca
multir/enfata : les grands nautiles sont communs, mais on
n'y a ])as ti-ouvé un seul Pfvchoccras ou autre forme
analogue : enfin, à Mellaha. on rencontre presque partout
Gryphœa vefticularis et Pficnfnla sprnofia. mais les genres
précédents, s'ils ne manquent pas totalement, sont du moins
très rares. Le contraste est encore plus frappant si on compare
ces assises crétacées avec celles décrites par le professeur
Zittel au monastère de Saint-Paul, un peu plus au Nord, d'après
les coupes et la correspondance du docteur Schweinfurth. Là
les calcaires, an lieu d'avoir, comme dans nos coupes, 5o
mètres au plus d'épaisseur, atteignent au moins 38o mètres.
On chercherait en vain dans la liste des fossiles qui provien-
nent de ces calcaires, la plupart des espèces qui sont caracté-
ristiques au Sud. tandis que la présence de Hemiaftter cubicus.
Pfieiidodiadema rartolarp et Heterodinflema Jibyciim montre
qu'on n'est pas là en présence dune faune sénonienne d'eau
peu profonde, mais qu'il s'agit d'un dé])ôt de mer profonde
qui a commencé dès le Génomanien. En d'autres termes, les
dépôts crétacés de Saint-Panl. comme ceux du Sinaï orien-
tcil et occidental ffue nous décrirons plus loin. ai)parliennent
à la grande série de calcaires crétacés qui doivent être rangés
sous la dénomination générale de (( faciès africano-syrien » créée
par Zittel. Les couches variables décrites ci-dessus trouvent leurs
analogues les plus proches dans le Sud de l'Algérie : beau-
coup des espèces principales sont identiques.
Le mémoire du docteur Blanckenhorn est la première ten-
T. liARRON ET W. F. HUME 89I
tative faite pour subdiviser ce Crétacé, par la considération
des fossiles. Il résulte de son étude ffue la plupart des
calcaires que nous venons de décrire doivent être rapportés
au Sénonien ou Canipanien, à la zone à Ostrea Villei. Dans
ses listes, il indique, en outre, la présence du Danien à Abou
Zéran. où lun de nous a trouvé Libycocerus Ismaeli (i).
Malheureusenienl. on no peut maintenir cette déterininatiou
d'étage, car l'ainmonitc en ([uestion est intimement associée
avec de grands nautiles, qu'on rencontre au sonnnet du
plateau, au-dessus de Bir El Beda, immédiatement sur une
assise à Ostrea Villei ; de sorte qu'elle est au demeurant
associée avec les espèces typi([ues du Campanien.
Résumé. — En résumé, les calcaires crétacés (|ue nous
venons de décrire ont été déposés dans une mer moins pro-
fonde que ceux qui se trouvent au Nord (monastère de Saint-
Paul) et d'après les déterminations actuelles ils sont proba-
blement entièrement d'âge campanien. Ils sont caractérisés
par l'abondance de leurs huîtres, leur bone-bed remarquable
et leur faible épaisseur.
Partout où l'on peut les observer dans de l»onnes conditions,
on constate qu'il y a discordance entre ces assises et les
schistes éocènes qui les surmontent.
La diversité des assises crétacées dans toute cette région
contraste, d'une façon nette, avec l'unilormité des assises
éocènes.
Dépôts gj-pseiix an çoisinag'e de la Mer Rouge. — L'abon-
dance du gypse, souvent en étroites relations avec les dépots
de plages, est un fait frappant, près du bord de la Mer
Rouge. On l'a observé tout d'abord près de Kosseir, où il
atîleure, émergeant des dépôts de plages qui forment ici un
escarpement abrupt s'élevant à i52 mètres au-dessus de la
mer. La ligne de démarcation entre le gypse et ces dépots
est partout très nette.
Le gypse lui-même forme une série de collines à la cime
arrondie, de couleur chamois, s'étendant loin vers le Nord,
dont la surface est couverte d'etllorescences eoralloïdes qui
rendent la marche très pénible. II peut être dangereux de
(I) l/éclumlillon type de cette. Ammonile a ôté trouvé par M. Orcen, M. A ,
chargé du travail topigraphique dans la partie luéridion le de la contrée que nous
étudions dans ce mémoire. M. Dillon accouiplissail le même liavaii dans les régions
septentrionale et orientale.
892 VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
grimper dans ces collines car les ravins qui, de là s'éloignent,
vers des vallées plus larges, se terminent par des précipices
abrupts et les escarpements qu'il faut escalader, sont formés
de gypse, en aiguilles, cpii, à cause de sa fragilité, est un
perfide appui.
Si on étudie de plus près les rapports des dépôts de
])lages et des roches gypseuses, la première idée qui se pré-
sente à l'esprit est que le gypse a été d'abord recouvert par
ces premiers dépôts, mais qu'ensuite, il a résisté mieux que
le calcaire à la dénudation et que c'est ainsi qu'il s'élève len-
tement au-dessus de lui. Cette manière de voir est d'ailleurs
appuyée par le fait que l'altitude des collines de gypse, dans
toute la région, varie à peine d'un mètre, évoquant ainsi
l'idée d'une (( plaine de dénudation marine ».
C'est peut-être dans le Gebel Zeit que ces assises ont leur
plus grand développement. Les roches ignées de couleur
foncée avec leurs cimes aiguës s'élevant abruptement parmi
les pentes d'un blanc mat de ces assises gypseuses forment
un tableau aux contrastes saisissants. Là. la succession strati-
graphique ne laisse aucun doute sur lorigine des assises
gypseuses, ces assises reposent en effet directement sur les
grès de Nubie et contiennent, à leur partie supérieure, des
bancs de schistes verdàtres : le tout est surmonté par le cal-
caire rose transformé en gypse. En fait, le gypse résulte donc
d'une modification chimique des calcaires du Crétacé et de la
série d'Esneh, modification qui a lieu seulement dans la région
occupée par les plages soulevées. Nous développerons davan-
tage ce sujet dans notre mémoire sur le Sinaï occidental, où
l'un de nous a pu éclaircir particulièi^ement la question.
Grès dk Nubie
Le grès d'un ])rnn rouge foncé, si largement développé en
Nubie, occupe une surface considérable dans la région qui
nous occupe, ovi il a été soigneusement étudié par de Hozicre(T).
Par ses caractères litliologiques. c'est même un des l'acteurs
importants de la topographie de cette région.
|i) De Rozirro : Description de l'Egypte, Hist. nat., Vol. 2. 1813. et Vol. XX-
XXI. 1824 26.
Lartet, L. : Sur une formation particulière du grès rouge en Afrique et en Asie,
B. S. G. F. 1868.
T. BARRON ET \V . F. HUME Sq3
En effet, les argiles schisteuses vertes et charbonneuses et les
marnes, qui fréquemment se trouvent au-dessous des calcaires
ci'étacés, résistent moins bien aux agents atmosphériques et,
de leur décomposition plus rapide, l'ésulte la production de
plaines ou de longues vallées, telles que les vastes étendues
qui bordent à l'est le plateau éocène et ses lambeaux iso-
lés (Abou Had) et constituent les plaines de Nagateir, Markh,
Hamniama, etc., nettement délimitées par la dénudation plus
active de ces assises tendres. Dans la chaîne d'Esch, la longue
vallée où est situé Bir Mellaha a la même origine, elle est
bordée à l'W. par le calcaire et à l'E. par une chaîne de
roches ignées ,
Les assises inférieures de la série situées au-dessous de ces
argiles schisteuses et marnes, sont plus compactes et à l'Est
de Keneh, forment des plateaux de plus de 90 mètres de hau-
teur dans lesquels sont creusées des vallées profondes, dont les
parois verticales abruptes présentent souvent des colorations
variées d'une grande beauté. Ces assises sont constituées sur-
tout par des grès et dalles psammitiques, montrant des ripple-
marks, des fentes de retrait au soleil, des marques de gouttes
de pluie, des traces de vers. C'est seulement dans les parties
tendres, près du sommet, qu'on a trouvé des fossiles ; à l'em-
bouchure du Ouadi Gedami, il y avait quelques moules en
creux de vertèbres de Mosasaiiriis et. sur les plateaux bas de
la plaine de Hamniama, on rencontre, à la surface, des échan-
lillons de l)ois bien conservés, montrant encore distinctement
les faisceaux vasculaires et le tissu du bois. Le grès de la
base repose, en général, par l'intermédiaire d'une roche arénacée
compacte contenant des lits de cailloux de quarz (atteignant
parfois 2 cm. de diamètre) sur la surface arasée et aplanie
des roches ignées très variées : granité, diabase, dolérite, etc.
(fig. 4-)- Les dykes intrusifs qui sont nombreux dans la région,
sont aussi nettement tranchés, au contact des grès de Nubie.
Dans la région orientale du désert, près de Kosseir, le grès
de Nubie est encore largement développé. 11 occupe la même
position stratigraphique entre le Crétacé et la série métamor-
phique, recouvert, en concordance, par les argiles scliisteuses
vertes auxquelles il passe insensiblement au pied des escar-
pements crétacés, et recouvrant, d'une façon nette, les roches
métamorphiques au sud du massif de Duwi. Il joue encore
un grand rôle dans la l'égion du Gcbel Zeit, sur la bordui'e
«94
Vlll' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
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des Collines de la Mer Rouge et dans les chaînes parallèles,
mais ces détails seront exposés dans une autre publication.
11 nous reste à résoudi-e deux ques-
tions générales importantes : i^ Quel est
lage de ces grès ? et a" Les roches ignées
sous-jacentes sont-elles intrusives dans les
grès ou bien ceux-ci les recouvrent-ils en
discordance ? Il est facile de résoudre la
première question, car, d'une part, au
Sud de la latitude 28° N., le grès de
Nubie ne contient aucune trace de la
faune carbonifère, et d'autre part, comme
il est surmonté de calcaires crétacés, on ne
peut, ainsi que lavait suggéré M. Fraas.
le regarder comme d'âge tertiaire (i). En
découvrant les calcaires à Ptj'choceras,
nous avons compris que, quelqu'àge qu'on
leur assignât, cette découverte fixerait
l'âge des grès de Nubie dans une région
étendue (tout au moins l'âge de leurs
bancs supérieurs). Le docteur Blancken-
horn a. depuis, assimilé au Campanien les
calcaires à Ptychocevas, il n'est donc pas
surprenant, que, dans son dernier mé-
moire, il ait rapporté au Santonien ou
Sénonien inférieur, les huîtres recueillies
par MM . Barron et Fraas à' El Gayitha
(Ostrea Boachej'oni et O. Bourgiiignati).
Cette conclusion est bien d'accord avec
les observations sti atigraphiques.
11 n'y a, à notre avis, qu'une réponse
possible à la seconde question : Le grès
de Nubie a été déposé sur la surface
arasée d'un ancien sol formé de roches
ignées, aussi bien ici que dans le Sinaï.
On peut observer, dans de nombreuses
coupes, des dykes qui traversent le gra-
nité ou les roches métamorpliiques et qui
sont tranchés nettement au contact des
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(1) Les récentes observations de M. E. Fraas. fils, sont ici d'accord avec les
nôtres.
T. BAKRON ET W. F. HUME 896
grès qui surmontent ces roches. Cela n'exclut pas l'existence
d'intrusions, mais ces dernières sont très rares, nous nous en
occuperons dans le chapitre suivant.
DEUXIÈME PARTIE
Roches ignées eï mkïamorphiques
Ces roches forment la chaîne, connue sous le nom de Col-
lines de la Mer Rouge (Red Sea Hills), qui s'étend parallèle-
ment à la mer Rouge et au Golfe de Suez. Le parallèle de
latitude •2']" N. coïncide avec une limite géologique importante,
car au N. de cette ligne les granités jouent un rôle considé-
rable dans la constitution de la chaîne montagneuse, tandis
qu'au S., en approchant de la route Keneh-Kosseir, ce sont les
roches métamorphiques qui prédominent largement. Le granité
forme des sommets isolés, saillants, qui s'élèvent, a])rupts, au
milieu des collines basses de diabases schisteuses ou de schistes.
Dans la région S. de la carte, les gneiss et les schistes
constituent la chaîne de Meeteg dont les pics hérissés domi-
nent la portion supérieure du Ouadi Sodmein.
Roches métamorphiques. — Nous ne ferons que résumer
ici les faits nouveaux les plus importants.
Gneiss^ etc., des environs de Kosseir. — La route de
Keneh à Kosseir par le Nord, après avoir traversé une région
de granité et de dolérite, entre tout à coup dans une région
constituée par une roche grise, légèrement schisteuse, qui se
divise par le choc en longs éclats, traversée de nombreux
filons de quarz. de calcite et de carbonate de fer, qui ont
été l'objet de travaux d'exploitation étendus. Ces schistes, qui
ont un aspect lustré et saline spécial, forment des lignes
de faîte basses, sur le versant occidental des deux hautes
chaînes de El Rebschi et de Meeteg, leur plongement est
rapide vers le S.-W.. A la base du premier de ces massifs
montagneux, on voit apparaître, en dessous de ces schistes,
des phj'llades verts, contenant de nombreux dykes de dolérite
et des liions de quarz également fréquents.
Le massif principal du Gebel Meeteg est lui-même formé pai-
une série encore plus ancienne de schistes micacés et quar-
zeux dont les plus récents sont de couleur jaunâtre et se
divisent sans peine, sous le choc, eu blocs plus ou moins
cubiques. De petits filons de granile pénètrent dans ces schistes :
près de la base de la montagne, en quelques endroits ils sont
pinces en forme de lentilles entre les schistes.
S[)() Vllie CONGRÈS GKOLOGIQUE
Le noyau de la ehaine est formé' par un gneiss massif
rouge avec des bandes grises serrées, qui, dans une belle
coupe bien visible dans la portion supérieure du Ouadi
Soduiein. est recouvert successivement par un gabbro, des
micaschistes, une dolérite massive sombre, des schistes à
amphibole, des schistes ardoisiers rougeàtres bigarrés de
blanc. Un peu au Nord de ce point, la vallée entre dans un
labvrinthe de collines de couleur grise et verte, formées de
schistes micacés, chloriteux, amphiboliques, surmontés par des
dolérites et des diabases.
DiABASES SCHISTEUSES ET DOLERITES. La COUpC du Ouadi
Sodmein a l'avantage de jnontrer làge relatif des gneiss, des
diabases schisteuses, des cinérites et autres produits volcani-
ques, qui s'étendent dans la portion méridionale des collines de
la Mer tiouge, sur environ aSoo kilomètres carrés, formant les
éléments principaux de la région située au N.-W. de Kosseir,
sauf là où apparaissent par failles des dépôts sédimentaires.
Les diabases .schisteuses et les produits volcaniques cendreux
cohérents se montrent surtout dans cette région ; mais plus
loin à r\\'.. comme au Ouadi Atolla, elles sont remplacées
par des dolérites massives qui, en beaucoup d'autres localités,
sont étroitement associées à des produits volcaniques de divers
types. Cette série volcanique n'est nullement limitée à la
région que nous venons de signaler, on la retrouve dans toute
la région de la Mer Rouge aux endroits les plus inattendus. C'est
ainsi que. dans la chaîne centrale, des dolérites et autres roches
basiques couronnent quelques-unes des plus hautes montagnes
granitiques, elles subsistent là comme un mince revêtement qui.
ailleurs, a été presque entièrement enlevé par la dénudation.
D'autre part, la base de la même chaîne est entourée par
une bordure irrégulière de roches du même type, dont la
présence est due probablement pour une large part à des mou-
vements de faille.
Tandis qu'au Sud de la latitude 2;^ N, ces roches constituent
seulement des collines basses, au Nord de cette latitude elles
contribuent d'une façon plus grandiose à la constitution du
paysage, s'élevant 1800 m. au Gebel Dokhan et constituant quel-
ques-unes des principales chaînes longitudinales qui limitent à
l'Est les collines de la Mer Rouge.
La composition de cette série volcanique diflêre un peu de
la précédente, des andésites foncées ont un rôle plus impor-
T. BAUKON KT W. F. IIUMK 897
tant que les dolérites, avec lesquelles elles sont associées,
tandis que les diabases schisteuses sont remplacées ici par
des tufs et des cendres beaucoup moins compactes que dans
les environs de Kosseir. Les conglomérats et les brèches sont
très remarquablement développés dans la chaîne d'El Ourf où
Ton trouve, parmi les fragments de roches, des blocs rappe-
lant le « porpliyre impérial ».
Le terme le plus intéressant de cette série est en réalité le
« porphyre impérial du Gebel Dokhan » dont le type est une
andésite contenant de la whitamite. Le même minéral se
trouve d'ailleurs dans quelques tufs.
Age relatif des roches i>olcaniques . — Nous avons établi
déjà que les dolérites, les diabases, etc., surmontent les schistes
et les gneiss métamorphiques et leur sont postérieures comme
âge. On peut montrer d'autre part que les granités et diorites
gneissiques qui, sur une vaste étendue, sont inférieurs à cette
dernière série, sont d'âge plus récent.
Ainsi, dans le Ouadi Esch, près de Kosseir, les flancs de
la vallée sont formés d'un granité gris qui est recouvert par
la dolérite compacte, mais il y a de nombreuses veines de
la roche granitique dans cette dernière. On trouvera d'autres
exemples dans notre « Report », mais l'un des meilleurs est situé
près du défilé qui va du Ouadi Oni Sidr, au Ouadi Om Messaid.
On voit là, un dyke de microgranite rouge dans l'andésite,
qui, pendant un certain temps, a empêché un autre filon de
granité gris de pénétrer dans la lave andésitique, mais fina-
lement, après s'être dirigé parallèlement pendant une petite
distance, le filon de granité gris a réussi à s'élancer au travers
du premier et a envoyé de longs prolongements ramifiés dans
la roche porphyrique.
Granité. — Les roches granitiques, dans les Collines de la
Mer llouge, appartiennent à deux types distincts, donnant lieu
chacun à un aspect physique très diflerent. I>a variété la plus
répandue est un granité rouge à grands éléments, pauvre en
mica, qui forme, au N. de la latitude 2j", quelques-uns des
sommets les plus aigus, caractérisés par leurs pentes escarpées.
Toute la région basse environnante est formée par des crêtes,
également couvertes de blocs de granité gneissique à mica noir
et à hornblende, dont la limite S.-E. est une ligne joignant Ras
El Rarud à Messikat El Guch. Ce granité gneissique est traversé
par de nombreux dykes de quarz et de dolérite, dont la direc-
898 VIII^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
tion ffénérale est N.E.-S.\V. La différence de résistance aux
agents atmosphériques de ces dykes et de la roche encaissante
donne lieu à une alternance typique de vallées sableuses et de
crêtes parallèles, de sorte qu'on peut appliquer à cette région
le nom de Pays des Dykes.
Là, oii les deux variétés de granité sont en contact, on peut
voir clairement que le plus jeune des deux est le granité rouge.
RÉCAPITULATION GÉNÉRALE
Nous résumerons en quelques paragraphes, la géologie du
Désert d'Arabie entre le Gebel Ghai-ib et la ligne qui joint
Keneh à Kosseir,
1 . Les roches métamorphiques sont plus anciennes que les
roches ignées.
2. Le gneiss de Meeteg est le plus ancien terme de cette
série, puis viennent ensuite des schistes ardoisiers. des
grauwackes, des diabases schisteuses et des dolérites.
3. L'activité volcanique a connuencé à se manifester pendant
la période de formation des grauwackes et des schistes
ardoisiers. car les diabases schisleuses sont par places étroi-
tement associées avec ces roches anciennes, mais la masse
pi'incipale des dolérites est plus jeune que les schistes
ardoisiers. Le dernier terme de la série volcanique est cons-
titué, dans le Sud. surtout par des dolérites ; dans le Nord,
par des dolérites et des andésites avec leurs brèches et tufs.
4. Ces roches sont recouvertes et souvent injectées par
une troisième série de diorite quarzifère ou de granité gris
souvent gneissique.
5. A travers les roches volcaniques et le granité gris
s'élèvent des masses de granité rouge, approximativement
contemporain des dykes de quarz et de dolérite. qui traversent
en grand nombre les roches de la série précédente.
6. Le granité l'ouge est fréquemment traversé par des
dykes de diabase.
7. L'ensemble de ces roches plutoniques. volcaniques et
métamorphiques (à peu d'exceptions près) a été aplanie par
l'érosion marine et les grès de Nubie se sont déposés sur
leur surface arasée.
8. Le grès de Nubie est d'âge crétacé supérieur (Santonien)
et il ne paraît pas y avoir dans cette région de dépôts
crétacés plus anciens.
9. Ce grès est recouvert par des calcaires crétacés qu'on
T. BARRON ET W. F. HUMK 8t)9
doit rapporter principalement au Sénonien inférieur (Campa-
nien). Ces calcaires présentent trois faciès :
I. — Faciès deDuwi, à Ostrea Villei, et Trigonarca miil-
tidentata, qui réapparaît plus au sud, sur le Nil.
II. — Faciès de Hammania. riche en Céphalopodes (Pt)'-
choceras, Heteroceras, etc.).
III. — B'aciès de Mellaha à Grj^pliœa vesiciilaris et Pli-
catiila spinosa.
Tout l'ensemble paraît avoir été déposé dans des eaux peu
profondes.
10. On peut, au point de vue lithologique, diviser les
assises éoeènes en un groupe supérieur de calcaires nodulaires,
crayeux (Calcaires de Serrai) et un groupe inférieur dargiles
schisteuses, marnes et calcaires marneux (Schistes d'Esneh)..
L'uniformité de ces assises éoeènes est remarquable dans toute
la région du Désert arabique considérée dans ce mémoire et
montre que la mer éocène a couvert l'ensemble de la région.
11. L'Oligocène parait faire complètement défaut.
12. Les assises miocènes à grandes huîtres, développées près
du rivage W. du golfe de Suez, ont, par leurs fossiles, un
caractère septentrional et méditerranéen qui met en évidence
une extension considérable de la faune méditerranéenne vers
le Sud ; on n'y a pas rencontré la faune érythréenne.
i3. Le Pliocène semble avoir été une époque de perturbations
dont les résultats ont été : l'ouverture de la vallée du Nil et du
Ouadi Keneh, la formation des Collines de la Mer Rouge et du
Golfe de Suez. La mer. venant du Nord, s'étendait sur la vallée du
Nil et l'extrémité méridionale du Ouadi Keneh, en même temps
que la faune érythréenne (récifs de coraux, etc.), s'établissait dans
la Mer Rouge et le Golfe de Suez. A cette période appai'tiennent
les conglomérats lluviatiles et les calcaires du Ouadi Keneli.
14. Le Pleistocène est marqué par un retrait de la mer,
qui abandonne la plupart de ces longues dépressions, ainsi que
par plusieurs dislocations importantes, dont le résultat a été
la formation des graviers de roches ignéees du Ouadi Keneh.
Les mouvements de fracture {rifl inoveinents) se sont accentués ;
c'est ainsi que les récifs coralliens pleistocènes sont relevés par le
mouvement qui a produit la chaîne du Gebel Esch parallèle au
Golfe de Suez. Il paraît probable que ces changements étaient
aicompagnés par le passage d'un régime pluvial au régime
désertique, si accentué aujourd'hui.
900
LES RIFT VALLEYS DE LEST DU SIXAÏ
par M W. F. HFME
Pl.incli.- XXII.
L'obligeante autorisation du Gouvernement égyptien me
permet, grâce à Sii* \V. Garstin , sous-secrétaire d'Etat aux
Travaux Publics, et au capitaine H. G. Lyons, R. E., directeur
du Survey, de présenter au Congrès un exposé sommaire de
(|uelques-uns des résultats acquis par nous, dans nos récentes
campagnes à l'Est du Sinaï.
Nos observations ont pour point de départ, les excellentes
cartes de M. H. G. Skill, encore inédites.
L'Est du Sinaï a été négligé par la plupart de ceux,
voyageurs ou savants, qui ont visité la montagne sacrée ; on
parcourt généralement le liane ouest de la péninsule, ou on
se contente de la traverser du Sinaï à Akaba. La partie S.E.
comprise entre Dahab et Clierm, dont nous nous occuperons
spécialement, est la moins connu(\ Les seuls explorateurs qui
méritent une mention sont, avant 1842. Ruppell et Burkhardt :
Russegger . qui en 1847, publia une carte de la Syrie et de
l'Arabie Pétrée. montrant le caractère montagneux du pays
et lexistence d'une longue vallée parallèle au golfe d'Akaba
de Noweiba à Xebk. En 1868, F. AV. Holland. de lOrd-
nance Survey, releva, sous la direction de Sir C. Wilson
et du capitaine Palmer, la topographie de l'est de la
Péninsule, en publia une petite carte dans les Proceedings de la
Royal Geographical Society. Elle est encore la meilleure que
Ion possède et a été suivie jiar l'Amirauté pour la région
limitrophe de la Mer Rouge : il en résulte cependant un curieux
contraste topographique entre les côtés Est et Ouest, contraste
que feront dis})araitre nos observations. La région des failles
décrites par le [)rofesseur Hull limite au \. la région qui fait
l'objet de notre étude.
Topographie du Sinai ofiental
Quand on débarque à Tor pour se rendre au Sinaï. on voit
devant soi une chaîne de montagnes dirigée du N.-AV. au S.-E.,
\V. F. HUME 901
et qui se prolonge à perte de vue ; sa régularité n'est inter-
rompue que par quelques sommets, le Serbal au N. avec ses
cimes nuiltiples, le sombre massif du Gebel Katherin ou de Zébir,
et en lace Tor, la masse hardie du Gebel Om Schomer. Cette
chaîne constitue le dernier contrefort vers l'ouest du massif qui
fait l'objet de cette étude ; elle doit son origine à un grand
accident tectonique. Le professeur Fraas (i) l'a décrite comme
sortie des ondes, dès l'origine des choses, respectée par les mers
du Silurien au Crétacé, et encerclée d'une couronne de coraux
dans les eaux de la Mer Rouge. Pour nous, elle correspond à la
lèvre relevée d'une faille, atteignant au moins i5oo m. d'ampli-
tude à W. du Serbal, où le mur granitique s'élève d'un jet à
i25() ui. au-dessus des plaines d'El Gaa ; dans cette plaine
(uululent des collines et plateaux de marnes et calcaires crétacés,
en couches redressées (2). Cette dénivellation est certe posté-
rieure à l'Eoeène. et ])robablement pliocène, [à en juger par
l'âge des Collines de la Mer Rouge. C'est un point qui sera
élucidé i)ar les recherches en cours de M. Barron. La chaîne
principaU' est formé en réalité d'une série de crêtes étroites,
entre lesquelles il n'y a qu'un jietit nond^re de cols, deux seule-
ment sont accessibles aux chameaux chargés (du Ouadi Isleh.
par le col de Tarfi^h vers le Ouadi Nasb. eti)ar le Ouadi Hebran
à Solaf et Ouadi Feiran). Les altitmh's descendent de aSoo'" au
Gebel Zebir et au Gebel Om Shomer, à i5oo'" au Gebel Sahara,
et plus rapidement vers Ras Mohannned. La ligne de partage
des eaux ne correspond qu'excei>tionnellement avec la ligne
des sommets ; elle est situé à l'est, au N. du Gebel Eth Thebt,
et à l'ouest, au S.
Quand on a traversé cette chaîne, et fait l'ascension du Sinaï, la
vue s'étend au loin. Au N. E., la longue muraille blanche de
calcaire du Gebel Gunneh court de E. à W., pour s'égrener au
loin à l'Est, en une série de blocs isolés, dont le dernier est
le beau cône tronqué du Gebel El Ain. En face d'elle et parallèle-
ment à cette ligne, s'étendent (h's jdaines sal)leuses avec des
l)lateaux abrupts de grès, découpées par des ravins jjrofonds et
sinueux ; tandis que plus près, se déroule un ])lateau granitique
sensiblement i)lan où font saillie la crête de Derawi Er Roghah,
le Pic d'Habshi et quelques autres sommets isolés
Au S. W.. la vue est bornée par une longue ride nionla-
(1) Aus (leni Orient, p. 7.
ii) J. VVallhcr. — Korallunritk' dcr Sinaïhalbiiiscl, p. 45:2.
()'y2 VIIl" COXGRES GEOLOGIQUE
gneuse. continue de la chaîne centrale au golfe d'Akaba, où
elle se termine par des escarpements : elle cache les contrées
qui se trouvent au sud. et constitue le trait topographique
le plus saillant de TEst du Sinaï. C'est une lig-ne de partage
transcerse, et elle mérite une attention très particulière,
parce qu'elle sépare deux contrées de type différent, contrées
qui (du moins à l'ouest) se trouvent à des altitudes très
différentes, offrant une chute brus(pie au sud. Cette ligne
transverse présente des caractères constants sur son parcours
et des altitudes régulièrement décroissantes de W. à E.
Ainsi. Ferch-Cheikh-el Arab, près la chaîne centrale, dépasse
2. 000"": Gebel-Gnai. près le golfe d'Akaba. n'a (jue i.ooo™ : la
ligne de partage des eaux décrit en même temps des sinuo-
sités dont nous aurons à rechercher les causes. Cette ligne
présente cinq cols dont deux faciles, les autres ne pouvant
être suivis que par des chameaux légèrement chargés ; nous
allons insister spécialement sur ces cols parce qu'ils présentent
tous le fait remarquable . ffue les l'allées avec lesquelles ils
sont en rapport forment cinq lignes approximativement droites,
toutes parallèles entre elles et au golfe dWkaha qui s'étend
dans une direction quelque peu S. S. W.
Quelle est l'origine de cette structure et quels caractères
ces dépressions présentent-elles ?
Nous allons d'abord en étudier deux, qui sont, jusquà un
certain point, déjà dessinées sur la carte actuelle et auxquelles
nous appliquerons respectivement les noms de Rift Om Raiyig-
Schelala et de Rift Melhadge : il sera facile de démontrer
qu'elles a])])artiennent à la catégorie des Rift-Valleys dont le
golfe d'Akaba est lui-même un frajijiant exemple, mieux connu,
vallées dues à des actions dynamiques, dont le caractère, l'ex-
tension et l'âge peuvent être plus ou moins exactement déter-
minés. D'abord, nous rappellerons que ces vallées ne sont pas
nécessairement des dépressions simples, mais plutôt une série de
bassins, séparés par des barrières, plus hauts que la vallée prin-
cipale, mais pas très élevés par rapport aux montagnes qui les
bordent.
Il y a, dans le Sinaï oriental, deux yunncipaux sN^stèmes de
vallées longitudinales de cette sorte, qui croisent et s'étendent
loin, au X. et au S., de la ligne transverse de partage ;
l'Om-Raiyig-Schelala sera d'abord étudié.
En descendant le Ouadi Xasb. l'aspect de la région grani-
W. F. HUME <)o3
tique est d'une grande beauté : des montagnes hardies sont
déc'oui)ées par des gorges sauvages, où s'ouvrent des ravins
profonds et étroits, parfois [)ourvus dun fond sableux plat, et
cpie sillonnent seulement des cours d'eau secs, peu i»rofonds :
tandis c[u"en d'autres jjoints, de petits bois de tanuiris et de
l)almiers, ou des fourrés d'herbes et de joncs ajoutent encore
à la beauté du s})ectacle ; l'elVet du contraste est très frappant
([uand. aux portes de Nasb. le chemin est barré par des mon-
tagnes vert sombre, aux jjrofds plus doux, et qu'on débouche
dans une vallée dirigée à angle droit et formant un T avec
la [)ren)ière. Ce changement dans la géologie et la topogra-
phie est trop marqué pour écliap))er à l'observateur le plus
inexpérimenté : mais il y a un autre accident qui mérite de
fixer l'attention, c'est la présence d'une ])etite masse de grès
jaune, située de l'autre côté de la vallée, contre les num-
tagnes ignées, qui la dépassent de 600 mètres.
L'intérêt de ce lambeau de grès est due à ce que le grès
de Nubie, le plus rapi»roché, en est distant de 10 km. et qu'il
se trouve non dans la vallée, mais couronnant mi plateau gra-
niticpie. Dans le Ouadi Schelala. au Sutl. le même grès se
rencontre à l'ouest de la vallée, puis il barre le chemin, en
s'étendant à travers la vallée comme luu' bariière de couleur
brillainuieul nuancée ou d'un blanc éclatant, dressée comnu'
une falaise haute de 100 mètres, ([ui forme la ligne de i)artage
des eaux en ce point. Une récente étude de la distribution du
grès de Nubie a montré que ce lambeau qui a tous les carac-
tèr(^s typi([ues de la roche du jjlateau principal au nord, est des-
cemlu d'au nujins ;700 mètres, de la hauteur des montagnes ignées
qui le limittmt des deux côtés. Quand on a franchi la muraille,
on voit le rift se continuer au sud suivant une ligne droite
})resque régulière croisée obliquement par des vallées transver-
sales, au sud desqu(dles se trouve dans chaque cas un col: de
la sorte le sillon n'est i)as une vallée continue, nuùs se décom-
jtose en plusieurs vallées, séparées ))ar des lignes de pai^tage des
eaux, peu élevées. Au-delà de la grande ligne de drainage de
Kid, le rift est finalement intercepté par le Ouadi el Tema. qui
s'incurve pour rejoindre le Ouadi Kid à travers le Ouadi el
Beda.
En retournant en arrière, et en se portant au nord des
portes de Nasb. on r(Mnarque la natui'C escar|tée des niui'ailles
liniiles (pii scdeNcnl de eliaciue côté à 5oo nièlres: ce n Cst qu'en
<)04 Vlll" CONGKÈS GÉOLOGIQUE
approchant de la terminaison de TOuadi Oni Raiyig — qui
continue la boucle de Nash vers le Nord — qu'on ohservc
un autre point crintérêt si»écial : cest une arête calcaire avec
grès blanc à la base, bloc[uant absolument la route et enfermée
entre deux murailles de grès de Nubie, qui repose sur le gra-
nité ; elle forme la montagne de Om Raiyig (fig. i).
Fiu;. l. — Coupe du Gebcl oui Raiyig.
G.C. Calcaires crétacés; G.N. Grès de Nubie: Gr. Granité; F. Faille.
Du côté nord de cette vallée, la dépression se continue encore
jusqu'au pied du plateau calcaire crétacé, la limite normale
étant le grès de Nubie qui tantôt repose sur du granité, ou forme
la totidité delà falaise j>eu élevée — la liauteur de ces mui'ailles,
formant limite, diminue rapidement au nord de Ouadi Nash,
mais dans le rift lui-même des conditions différentes prédominent
avec une condjinaison curieuse d'ini oullier et dun inlier très
rapprochés l'un de l'autre, cai* en quittant Om Raiyig et en se
dirigeant vers le nord, après avoir ])assé une seconde colline
crétacée, nous nous trouvons soudainement en présence d'une
crête granitique, dirigée du nord au sud et s'élevant avec une
pente rapide au-dessus des sédiments environnants. On voit
donc que le Rift Schelala Om Raiyig est caractérisé par :
i) Sa longueur d'environ ya kilomètres :
2) Sa rectitude presque jiarfiiite. car il n'existe qu'une
légère courbure à l'endroit où le Ouadi Nash tourne à l'est,
près le confluent du Ouadi Om Raiyig :
3) Par les pentes rapides des collines qui le limitent dans
toute l'étendue de son parcours :
4) Par la diversité accidentelle de la com|)osition géologique
des deux côtés, particulièrement marquée là où il sépare la
chaîne granitique d'Ashara, des collines felsitiques de Ferani ;
5) Par la chute des couches plus récentes, le long de cette
ligne, de sorte cpie les strates ont été abaissées de 200 à
600"^ au moins : il en résulte que le calcaire ct^étacé et le grès de
Nubie réapparaissent au sud. loin de leur principal aflleuremenl :
AV. F. HUME ()00
6) La présence de granités anciens, entourés de roches sédi-
nientaires plus récentes.
Rift Raib-Melhad ge . — Le second rift a aussi une inlluence
remarquable sur la physionomie de la contrée : il est plus
long" que le précédent, mais il ne ]>ossède pas les caractères
de rit't, marqués dans toute sa longueur, bien que ceux ci
soient sulïisants pour qu'il soit indiqué sur la carte de
llussegger comme une vallée ininterrompue, s'étendant du
nord de Dahab. jusque tout près de Nebk. Le premier point
(|ui frappe le voyageur allant d'Ain el Hadern à Dahab
par le Ouadi Uaib (appelé par erreur Ouadi Zal, par Hol-
land) est que la chaîne granitique s'étend bien plus loin,
au N., sur la rive E. que sur la rive W.. trait déjà mis en
évidence sur la carte de Kussegger. Les flancs est et ouest
de la partie haute de cette vallée sont ainsi en contraste
frappant ; à l'est, est une muraille escarpée et continue,
tandis qu'à l'ouest le pays, beaucoup plus complexe au point
de vue géologique, présente des traces manifestes de perturba-
tions considérables. Des crêtes de calcaire cénonuuiien et des
plateaux de grès de Nubie surmontant des niasses granitiques
se succèdent les unes aux autres de telle façon, qu'on doit
attribuer la disposition de leur ensemble à un résultat de;
l)lissements et de failles.
Ainsi dans une vallée latérale. Ouadi ()m Rowah. la dis-
position est due à reHondrement d'un pli anticlinal, dont le
centre a été faille. Des deux côtés de cette vallée se trouvent
des talus de granité, peu élevés, surmontés du grès rouge
sombre, appelé ici Nubien inférieur : le centre de la vallée est
occupé par des roches d'âge beaucoup plus l'écent, crêtes de
calcaire cénomanien, reposant sur les grès blancs du Nubien
supérieur qui se trouvent à une altitude inférieure au niveau
du granité, dans les murailles limitantes. Tl a fallu un eflondi-e-
ment d'au moins 200 uu'tres ])(»ur ])roduire cet eflét. Dans la
vallée i)rin<'ij)ale elle-même, le résultat est plus frap])ant encore:
les bancs de calcaires crétacés formant luie crête basse, plon-
gent i'ai>id(Mnent à l'est, vers le granité, ([ui s'élève verticale-
ment au-dessus de lui, à une hauteur de ])lus de 3oo m. Kn
descendant le Ouadi Raib, les conditions deviennent plus sim-
ples et son mode d'origine devient de plus en ])lus évident :
le Nubien est remplacé à l'om^st par des falaises granitiques et
la vallée devient nn(> large voie, bordée de chaque cê)té ])ar
<J06 Vlir CONC.BÈS GÉOLOGIQUE
(1rs hauteurs à ])ic-. On trouve cependant tout le long de cette
fosse, de basses collines de grès nubien et en un point du
calcaire cénomanien, d'où il résulte cette curieuse conséquence
(jue Von recueille des fossiles crétacés dans un f>isement cal-
caire, des deux côtés duquel s'élèvent des falaises de granité, à
une hauteur de plus de 5 oo mètres : V amplitude de la disloca-
tion étant ici d'au moins yoo mètres.
Ainsi il n'est pas douleux que le Oua«li Raib, et son exten-
sion E. (lu Ouadi Nasb ne soit \in ri II ; d'autre part son paral-
It^lisnie avec la ligne dOni Raiyig el le golfe d'Akaba montre
que ces lignes constituent un système de fractures conjuguées,
dépendant dun même mouvement.
A rembouchure du Ouadi Aboukscheib. se trouve le dernier
outlier nubien, sous forme d'une belle masse haute de loo'" :
au-delà, le caractère fissuré disparaît dans la région basse gra-
nitique, quoiqui^ les vallées formant lai route de Cherm courent
parallèlcmciil au Golfe dAkaba et soient les seules voies |)rati-
cables |>our les chameaux. A l'origine du Ouadi Gnai, qui se
dirige du nord au sud. la ligne de partage transverse est tra-
versée par un col, au sud duquel s'étend le long et étroit sillon
de Melhadge, (pii se dirige, au loin, en d coite ligne, à travers
une sombre chaîne de collines métamori)hiques hautes de 3oo
à 4oo mètres. Celles de l'est pi'ésentent un intérêt particulier,
parce qu'elles forment ime ligne côtière de partage des eaux
bien définie, dirigée parallèlement au rift. Gette ligne n'est pas
toutefois continue, car dans la région granitique basse ])rès Nebk
elle est interronqme par les deux grandes vallées du Ouadi Kid
et du Ouadi Om Aduwi, et plus au sud, près Letih, elle n'est
formée que d'une terrasse de gravier haute de 6"". En se rappro-
chant de la chaîne centrale, elle devient de nouveau plus ap))a-
rente et atteint son maximum de hauteur dans le contre-fort
escarpé de Gebel Haimar. Cette particularité échai)pa à Holland,
(pii ]>arle d'un chemin facile, allant au golfe d'Akaba. à travers
l'origine de plusieurs vallées; mais il aurait (ni à traverser un col
chatjue fois (|u"il aurait essayé d'atteindre la mer. De incmc il
fait couler le Ouadi I.etih au sud vers Cherm, alors qu'il est
dévié au nord par cette ligne de partage des eaux et devient
tributaire du Ouadi Om Aduwi. La dépression nord-sud, peut
être ti'acée jus([u'à Ouadi Letih inclusivement, interrompue
seulement i)ar linsignitiante ligne de ]»artage du Ouadi Merari.
Des trois rifts qu'il nous reste à décrire, le pi'incipal se
W. F. HUME 90-
trouve à égale distance des deux précédents, et entre eux ;
invisible au nord, dans le district homogène du grès nubien,
il se poursuit comme un fossé profond, à travers le plateau
granitique situé au nord de Ouadi Nasb, puis traversant cette
vallée, va former la limite orientale de la chaîne de Feraui :
enfin il s'incurve au sud-est dans Ouadi Madsus <»ii il traverse
des collines schisteuses. Ici encore la dépression est limitée
dans la plus grande partie de son parcours par des murailles
escarpées et traversée [)ar plusieurs arêtes basses ; sur Tune
d'elles, entre Ouadi Om Shokeh et Ouadi Aboukscheib un
petit îlot de grès nubien est encore préservé. Les deux autres
rifts présumés, sont déterminés par leur parallélisme avec
ceux qui ont été précédemment décrits, mais leur extension
vers le nord n'a pas encore été étudiée, tandis qu'ils sont
arrêtés tous deux au sud, par la ligne transversale de Ouadi
Kid. Ces vallées se trouvent à l'ouest de la fracture de Sche-
lala, à un niveau beaucoup plus élevé que cette vallée ;
elles ne renferment pas trace de couches plus récentes, ense-
velies : mais on en a dit suflîsamment pour montrer, qu'un
système de rifts parallèles au golfe d'Akaba, a donné nais-
sance aux plus importantes vallées longitudinales dans le
Sinaï oriental. Leur présence ne paraissait pas avoir été soup-
çonnée jusqu'ici : M. Hull avait reconnu vers le nord, des
failles. Bien ([ue nous ne les ayons observé que de loin, il
semble bien, que des rifts de nature similaire soient déve-
loppés, sur une échelle plus grande encore, sur le côté est
du golfe , où une large plaine sépare deux chaînes de mon-
tagnes l'emarquablement accidentées.
Origine et corrélation des Rifts du Sinnï oriental
avec ceux des districts environnants
Comme les rifts de l'Est du Sinai dépendent d'un sys-
tème complexe . il est nécessaire de considérer leur relation
avec ceux du côté ouest et des régions immédiatement avoi-
sinantes avant de pouvoir discuter leur àare et leur origine.
En jetant les yeux sur la carte de l'Ordnance Survey. on
viiit de suite, une ligne importante dirigée N. S . suivant le
34° E. de longitude et (pii s(^ continue sur 20' de latitude :
elle est franchissable pai- des chauKMUX chargés.
La ])arlie explorée de vvWv (]épr(>ssion débute au nord ]>ar
la remarquable brèche de El Watiyeh, ouverte à travers une
908 VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
luuraillo de granité et diriiîéc un ])ou au N.-E.. De ce point,
Ouadi el Scheikh se dirige au sud, en ligne droite ; il se
prolonge dans Ouadi Sebaiyeh. d'où un passage facile mène
dans Ouadi Rahabeh et un autre à Ouadi Tarfah. A la jonction
de celui-ci avec Ouadi Isleh, le caractère rectiligne disparaît,
uiais Ouadi Eth Themnin et Theman réunis par un col étroit
ne sont pas trop détournés de leur dirintion ])rédoininante et
il est possible qu'ils puissent être attribués au même mouve-
ment. L'importance de cette ligne tient à ce qu'on peut la consi-
dérer comme constituant la séparation entre deux systèmes de
vallées ; celles du type Akaba ci-dessus mentionné, situées à
Test ; celles du tyi)e Suez, situées à W., et dirigées N.-W. à S.-E,
La carte to])ographique du Sinaï montre qu'une ligne semblable
est grossièrement dessinée de Ouadi Entisli à Ouadi Sheiger et
Hargus, le long de l'escarpement calcaire. Il y en a encore un
exemple ]>lus frap|)ant. qui commence au Ouadi Suwig à 29^2'
de latitude Xoi-d et ([ui. se dirigeant à travers l'origine de
ïayiba donne naissance à plusieurs vallées, Lebweh, Berrah.
etc., pour atteindre finalement la muraille de granité limitant
au nord le bassin du Sinaï central.
Il devient ainsi du plus haut intérêt de reconnaître que la
passe Nagb Hawa, la seule entrée de la région du Sinaï. en
dehors de celle d'El Watiyeh, soit précisément sur le ])rolonge-
uient de cette ligne : ce rift se prolongeant plus loin dans la
plaine de la Loi, Er-Rahab. la vallée du couvent et par un col
déprimé à Es Scheikh. L'existence de ces dislocations dans la
région du Sinaï central était inconnue, comme on peut le
constater dans la ct)nqnlation du D' Blanckenhorn (i) pour
le Festschrift en Thonneur du Baron de Richthofen, où
aucun des rifts susmentionnés nest cité.
L'étude de la côte occidentale de la Mer Rouge et du
Désert Arabique, faite par mon collègue M. Barron et par moi.
établit rénorme importance du système de rifts du tyjjc Suez,
?S.-W. à S.-E.: ils ont non seuhMiient donné naissance à la
pente abrupte occidentale du Sinaï et au golfe de Suez, mais
encore à la ])arrière escarpée des collines de la Mer Rouge
et aux deux chaînes ignées tle Gebel Esh et (lebel Zeit,
ipii s'étendent parrallèlement entre ces collines et le golfe.
La même série de dislocatiiuis a probablement donné naissance
(1) (' Die Struktur-Linicn Syriens iind dos Rothens Meeres. » Berlin, 1893.
W. F. HUME 909
aux drainages long-itudinaux du centre des collines de la Mer
Rouge, à l'ouest d'Abou Harba, et de la chaîne de Gattar,
car il y a là un chemin encore inexploré traversant le centre
des Collines septentrionales de la Mer Rouge. En jetant un cou[>
d'oeil sur la carte géologique de l'Egypte de Zittel, basée sur
le travail de Schweinfurth, on reconnaît immédiatement le
parallélisme général de Ouadi Keneh et celui de la vallée du
Nil suivant cette direction dominante.
A l'est de la ligne N.S., Es Sheikh ^= (longitude 34" E), le
type Akaba existe seul, bien que les failles signalées par M.
Hull, au nord de la latitude 29* N., dans le Sinaï oriental,
soient indiquées comme exactement dirigées N.S. Mais j'incline
à penser qu'une mesure plus précise rectifierait cette direction,
vers le Nord un peu Est, parallèlement au golfe d" Akaba. Du
côté Est, les belles chaînes escarpées de Midiun, visibles des
sommets du Sinaï. avec la large plaine qui les suit parallèle-
ment, ont, selon toutes probabilités, la même origine ; le
système de rift d' Akaba étant à ce pays ce que le type Suez
est à l'Egypte. Malheureusement cette partie de l'Arabie n'est
pas jusqu'à présent lavoruble à des investigations scientitiques.
Il existe un troisième type de dislocation qui n'a pas encore
été discuté et qui peut néamnoins jouer un rôle non moins
important dans la structure de la péninsule.
M. Walther, (i) en se basant sur les cartes de Nares et
Moresby, île l'Amirauté, a appelé l'attention sur le caractère
commun de la Mer Rouge, du Golfe de Suez et du Golfe
d'Akaba et aussi sur le remarquable accroissement brusque de
la profondeur au sud du détroit de Jubal, près le Golfe de
Suez, et signalé une différence tranchée analogue à l'ouverture
du Golfe d'Akaba. C'est là que Blanckenhorn a tracé une
fracture transversale au sud de l'Ile de ïiran, et que M.
Hull a décrit des failles analogues E.M'., au nord de lat. 29",
à angles droits avec ses déplacements N.S. On ne peut
raisonnablement supposer que le S.K. du Sinaï n'ait pas pris
part à ces mouvements ; ses traits physiques essentiels sont
même dus à leur existence. Leur résultat le plus imi)ortant est
probablement la formation de la ligne transverse de partage
elle-même, car le lli^ eau général de la conti-ée au nord de ce
(t) Die Korallennlïc der Sinai-Jlalbinsel, vol. XIV. AhliandI. Matli. Fliys.
Classe, Konigl. Sachs. Gesell. der Wissenschaften.
<)|() Vlir CONCKKS GEOLOCIQUE
trait physique est plus élevé que le niveu au Sud. De même les
larges c;)ntreforts et les chaînes transversales qui se détachent
de la chaîne centrale ont eu la même origine et Gebel Safara.
au sud de Cherm, est sans doute le résultat elune l'aille trans-
versale. Sous ce rapport, un trait notable est la régularité
et le parallélisme des cUrections de vallée — autres que les
ril'ts h)ngitudinaux déjà mentionnés. Ainsi à l'est de la chaîne
princi]»ale. i7 vallées sur a5 montrent une direction nette S.E.,
toutes se jetant dans le goUe d'Akaba. Dautre part, 6 autres
vallées indiquées sur la carte, suivent une direction N.E.,
toutes étant situées au nord de la ligne transverse de partage
et à l'ouest du rift d'Oni Raiyig-Schelala. contre lequel elles se
terminent dune l'at.on a])rupte. En résumé, nous dirons pour
généraliser les notions acquises, que dans l'espace compris
entre la ligne dt; partage. Es Slieikh et les rifts de Schelala,
les directions de vallées sont N.N.E. à S. S. AV., ou N.E., et que
dans toutes les autres parties de la péninsule, les vallées domi-
nantes sont dirigées N.N.E. à S.S.W. ou S.E.
On peut noter que sur le coté opposé ou oriental de
la piincii)alc chaîne, les vallées se dirigent N.W., S.E. ou
S.W . Plusieurs de ces vallées se distinguent par la beauté de
leurs gorges, ce qui est particulièrement vrai pour les vallées
au nord de la ligne trans verse de partage, Ouadi-Nasb et Goura
étant de profondes fissures bordées de montagnes abruptes
hautes de plus de 600 mètres.
Résumé général de la structure du Sinaï oriental.
Les principaux résultats de cette investigation peuvent èti'c
ainsi résumés :
i) La principale chaîne de montagne, de Sinaï à Eth Thebt.
ne se confond pas avec la ligne centrale de pai'tage des eaux,
qui est située à une petite distance à Vest.
2) La i>rincipah' chaîne de montagne du Sinaï. de Eth ïhebt
à Ras Mohammed, se confond rarement avec la ligne centrale
de partage des eaux, qui est en grande partie à ïouest de
cette chaîne.
3) Le princij)al système des montagnes de la péninsule du
Sinaï consiste en luie série de longues crêtes, séparées par de
hautes gorges, et se dirigeant N.W.-S.E. : elles s'abaissent
graduellement, de 2600'" au nord, jusqu'au niveau de la jner. à
Ras Mohammed. La chaîne principale est bordée par un
W. F. HUME Ç)iT
système longitudinal secondaire, plus bas que le premier, dans la
moitié septentrionale de la région, mais aussi élevé que lui
dans la moitié méridionale, ainsi que les contreforts E.W. qui
s'en détachent. De Ouadi Hebran à Ras Mohammed il nexiste
que deux cols faciles, à travers cette chaîne.
4) A Test de Ferch Cheihk el Arab. un système ti-ansversal
s'éteml de ^V . à E. jusqu'au golfe d'Akaba. le niveau géné-
ral du pays au Nord étant plus élevé que celui au Sud.
Ce pays est formé dune série de masses montagneuses, hautes
de 2IOO"' à Ferch Cheikh el Arab et s'abaissant à environ
500"" près du Golfe.
5) La ligne de partage transverse des eaux coïncide avec
la chaîne montagneuse transverse, au moins pour les points
les plus importants.
6) La chaîne transversale est traversée par cinq cols, dont
deux utilisables pour les chameaux chargés de bagages ; ils pré-
sentent ce trait commun remarquable, que les vallées reliées
par ces cols, forment cinq sillons grossièrement rectilig-nes.
tous parallèles les uns aux autre» et au golfe dWl^aba,
c est-à-dire suivant une direction N.N.E. à S.S.W.
']) Une ligne de partage des eaux, côtière, interrompue en
deux points, longe le golfe d'Akaba, puis la plaine centrale,
jusqu'à ce qu'elle rejoigne le contrefort du Gebel Haimar.
qui se détache de la chaîne principale.
8) La chaîne transversale sépare deux districts différents :
l'un septentrional, conservant encore son caractère primitif
de plateau, avec un niveau moyen de plus de 1.200 mètres, et
qui n'est entrecoupé que par des gorges profondes et
étroites ; l'auti'e méridional, découpé en une multitude de chaînes
et de pics et dont les vallées n'atteignent i.ooo mètres qu'à
leur origine, au pied de la chaîne principale.
9) En conséquence, les montagnes du Nord, bien que plus
hautes au point de vue absolu, sont relativement moins élevées
au-dessus des vallées, qu'elles ne dépassent que rarement, de plus
de 600 mètres ; celles du sud au contraire, s'élèvent communément
de 600 à 1.200 mètres au-dessus des vallées, à leur origine.
10) Dans les districts montagneux, la dureté des dykes
ignés a inq)rimé au paysage un caivictèi'c [»ropre : Dans ce
Pays des Dykes, des fdons résistants, parallèles les uns aux
autres, ont donné naissance à des crêtes parallèles, séparées
par des vallées peu profondes.
4)12 Vllie CONGRES GEOLOGIQUE
11) Toutes les principales chaînes de montagnes du S.E.
sont comprises entre les lignes du partage des eaux ci-dessus
mentionnées, en dehors desquelles il n'y a que des collines
basses, des plaines côtières ou simplement des récifs frangeants.
12) Les trois principales vallées, à direction orientale, pré-
sentent entre elles un contraste marqué; ainsi le Ouadi ^sasb
reçoit du nord pres([ue tous ses aHluents. le Ouadi Kid draine
le pays à la fois au nord et sud, tandis que le Ouadi Om
Aduwi reçoit tous ses tributaires les plus importants du sud.
r3) Il existe six vallées dirigées X.S.. ou rifts, consistant en
profondes dépressions rectilignes, encaissées entre des collines
à pic : ces Rifts sont des fossés d'effondrement, où on retrouve
descendus et conservés des ))aquets de terrains assez récents.
i4) On distingue jiai'mi ces vallées trois directions domi-
nantes : au Sud de la chaîne transversale les vallées courent
au S.E. : au nord de cette chaîne et à l'ouest de Schelala
rift, elles se dirigent au X.E. ; tandis que le troisième sys-
tème est celui qui est mentionné plus haut.
i5) A Tinverse de celles-ci, la direction prédominante sur
le côté ouest de la principale chaîne est N.AV. à S.E., au nord
de la péninsule: elle devient S.W. sur le coté sud-ouest de
la chaîne principale.
COXCLUSIOX GÉNÉRALE
Les principaux traits du Sinaï méridional ont été produits
par dislocation plutôt que par érosion ; trois directions de
fractures ont été reconnues, soit directement, soit par analogie,
et ont déterminé la structure générale du pays.
Ce massif coïncide au point de rencontre de deux grands
systèmes de rifts longitudinaux, respectivement parallèles au
golfe de Suez et au golfe dAkaba. traversés par un troisième
type transversal : et le résultat de cet entrecroisement est un
dédale embrouillé de crêtes aiguës et de vallées profondes,
caractéristique de cette région.
9i'i
SUR LA GEOLOGIE Dl SINAÏ ORIENTAL
par M. W. F. HIIIE
L'importance de la Rift-Slructure dans le Sinaï oriental
ayant été spécialement exposée dans une communication
précédente (i), nous nous proposons d'eflleurer ici divers
autres problèmes géologiques sur lesquels la région peut jeter
quelque lumière et qui nous paraissent actuellement à l'ordre
du jour. Le pays sur lequel nous appelons l'attention est
cette partie de la péninsule du Sinaï qui s'étend entre aj' ^i,
et 29' de lat. N.. entre 34" de long. E. et le golfe d'Akaba.
Considérée dans son ensend)le, sa structure géologique est com-
parativement simple, les districts montagneux de la moitié sud
étant entièrement composés de roches ignées et métamorphiques
qui, au nord du Ouadi Nasb. sont couronnées par le grès de
Nubie. Dans le voisinage d'Ain El Hadern, le grès de Nubie
forme une bande de bas plateaux, de larges plaines et de col-
lines arénacées escarpées s'étenuant au pied de l'escarpement
tle Gunneli C[ui consiste lui-même en grès clairs, couronné
près du sommet par des calcaires cénonianiens. Cette succes-
sion normale est considérablement disloquée par failles et frac-
tures ; il en résulte une production de conditions topographi-
ques extrêmement complexes.
La géologie sera étudiée dans l'ordre suivant :
I. Graviers caillouteux, travertins, etc.
II. Récifs coralliens.
III. Calcaires crétacés, d'âge cénomanien.
IV. Grès de Nubie.
V. Hoches ignées.
1. Graviers caillouteux
la. — Rien ne frappera plus fortement le voyageur attentif
dans les gorges étroites des montagnes du Sinaï, que le
(1) Voir plus tiaut les Rift Vallcys de l'Kst du Sitiai, et la plancho XXII qui
accompagne ce mémoire.
Ç)l4 VIU' CONGRÈS GKOLOr.IQUE
grand développement des hautes terrasses de graviers dans
les vallées principales, mesurant souvent 20 mètres de hauteur
et composées soit de matériaux de consistance variée, très
grossièi'ement stratifiés, soit plus souvent des débris des
montagnes ignées, mélangés d'une façon plus ou moins chaotique.
Fraas fut particulièrement frappe par ces terrasses, qu'il crut
devoir considérer comme des moraines, laissées par d'anciens
glaciers (quoiqu'il ne pût rien dire concernant leur âge) ; cette
idée n'est pas aussi invraisendilable qu'elle le paraît, car
actuellement la neige persiste sur les sommets des monta-
gnes du Sinaï quelquefois pendant plusieurs jours. Ainsi en
décembre 1898, quand nous avons fait l'ascension de Gebel
Sabbagh. il était couvert d'une couche de neige qui navait
pas dis})aru après plusieurs jours de soleil, la température du
sommet à midi dépassant à peine 0° centigrade. Si la tempé-
rature ici a été abaissée dans la même proportion qu'elle le
fut en Europe, durant l'époque glaciaire, la petite quantité de
névé qui se serait accumulée dans les plus hautes montagnes
et l'action torrentielle croissante qui en aurait résulté, pour-
raient bien avoir été un facteui^ dans la formation de ces
dépôts.
Distribution des grmviers. — Elle présente les particula-
rités suivantes : des graviers de plus ou moins grande épais-
seur se trouvent dans presque toutes les principales vallées,
dans un grand nombre de tributaires latéraux et spécialement
près des points où des dépressions longitudinales et transver-
sales s'entrecroisent. Nous citei'ons comme exemple, le Ouadi
Isleh qui émerge dans la plaine d'El Gaa entre des falaises de
graviers de 4^ niètres de hauteur ; les couches de galets s'éten-
dent également dans la plaine, sur de nombreux kilomètres
dans la direction de Tor. Citons encore le Ouadi Aboukscheib,
quand il sort de la chaîne de Ferani ; et aussi la crête qui
barre partiellement le Ouadi Kid. un peu an sud de sa jonc-
tion avec le Ouadi Melhadge.
Age des graviers. — L'âge des graviers est mieux déterminé
sur le côté du Golfe d'Akaba, où on les trouve au dessus de récifs
coralliens soulevés à Ras Attentour ; des morceaux de granité
et de schiste, leur sont associés, cimentés entre les coraux
astréens, qui sont accompagnés de formes typiques pleistocènes
ou récentes comme Laganuin depressiim, Heterocentrotus
mammiUatus et Tridacna. En ce point, les graviers ne sont
W. F. UVMK 9l5
donc pas plus anciens que le Pleistocène, conclusion qui est
tout à fait d'accord avec les résultats obtenus pour les couches
similaires sur le côté ouest de la Mer Rouge.
Caractères des graviers. — Les graviers ci-dessus men-
tionnés sont caractérisés par le fait qu'ils contiennent des
fragments de toutes formes et de toutes dimensions, dérivés
des montagnes avoisinantes et noyés tlans un ciment sableux
de même origine ; leur source est ainsi absolument locale. En
ce qui touche la question de leur origine, les mouvements du
sol auraient pu facilement, en refoulant les torrents des mon-
tagnes, déterminer la formation de lacs ; en effet, la plus
grande partie du Sinaï du Sud-Est constitue encore une région
presque complètement fermée, limitée sur trois côtés par des
lignes de partage d'eaux montagneuses, dont une seulement est
coupée par deux vallées. Les caractères de ces graviers indi-
quent une plus grande abondance de pluie que de nos jours ;
actuellement, les orages, quoique fréquents en hiver, sont de
courte durée et les torrents qui en résultent sont actifs dans
le travail d'érosion plutôt que dans celui de la sédimentation,
qui s'opère surtout en remplissant les plus petites vallées
d'énormes boulders, familiers à tous ceux qui ont gravi les
montagnes de la péninsule.
Mais un des faits les plus frappants en rapport avec ces
plateaux de graviers est la forme aplatie de leur surface supé-
rieure, même dans les hautes vallées, caractère tout à fait
incompatible avec une formation par des courants violents,
mais qui s'accorde avec l'hypotlièse de leur genèse dans des
lacs ou des fjords marins. L'absence de coquilles marines,
dans les couches détritiques de la portion centrale du Sinaï,
tend à attribuer leur formation au dépôt dans des lacs de
matières dérivant des montagnes avoisinantes, plutôt qu'à
une accumulation dans des bras de mer.
Ib. — Graviers caillouteux manganésifères : Tandis que la
majorité des l)aies de la côte d'Akaba sont de larges anses
s'avançant dans les terres entre des falaises de calcaire jaune-
blanchatre formés de récifs coralliens soulevés, Cherm se dis-
tingue par la couleur à la fois rouge et noire de l'escarpement
dominant la baie à l'ouest et au sud. Cette apparence excep-
tionnelle est due à la présence d'un conglomérat dont les
éléments constituants sont cimentés par l'oxyde noir hydraté
(le manganèse, psilomélane, ayant quatre mètres d'épaisseur
()!(') VIIl° CONT.KKS r.KOLOr.IQUK
par endroits, tandis qu'au-dessous il y a des eouches eolorées
en rouge par de l'ocre. Ces graviers sont étroitement en rap-
port avec un noyau de granité rouge, et disparaissent brus-
quement au nord, quand le noyau cesse d'être exposé à la sur-
face. Enfin ils ne recouvrent le granité que dans les points où
celui-ci fait face à la mer. et ne s'étendent qu'à une petite dis-
tance dans la vallée : on ne les trouve i)as au sud de la chaîne
transversale du Gebel Zafara. Il est intéressant de noter que
le va[)eur « la Pola » de la marine autrichienne a dragué des
(h'pôts manganésifères en formation sur le fond du Golfe
d'Akaha lui-même, fait qui confirme l'opinion, que ces gra-
viers sont d'origine marine, quoiqu'on n'y ait observé aucun
reste organique.
le. — Dépôts ooUtJnqiies des p«/Zees ; J. Walther (i) appelle
l'attention sur le fait que près de Suez, et spécialement sur
le bord du désert de ïih, il trouva des grains oolithiques,
alors qu'il n'avait pas observé de roches oolithiques soit dans
le Sinaï soit dans le désert arabique. De son examen, il
conclut que ces oolites, rencontrés spécialement à l'embouchure
du Ouadi Dehése. sont réellement une fornuition récente à
l'état naissant. Une étude plus complète lui montra que ces
grains consistent en granules de quarz. enfermés dans une
enveloppe calcaire, et que lorsqu'il existe plusieurs zones, il
y a une bande plus noire entre l'intérieure, noire jaunâtre,
et la coque de calcite claire, extérieure. Parmi les minéraux
observés comme noyaux se trouvent le l'eldspath. le grenat,
le magnétite et des fragments de Foraminifères , la conclusion
est que les grains minéraux viennent du désert et ont été
transportés par des vents terrestres dans une mer peu profonde
où de petits animaux variés contribuent à la formation de ces
grains calcaires.
Ces observations intéressantes peuvent être étendues ; une
roche oolithique de la même nature se montre très développée
dans les collines au nord de Ras Mohammed, où elle forme
une remarquable roche sableuse calcaire de couleur claire,
limitant le Ouadi Haschubi et remplissant ])resque les petites
vallées tributaires qui. dans beaucoiqi de cas. sont réduites à
d'étroits ravins pareils à des canons. Walther a appelé cette
(1) Die Korallenrilïe der Sinaïhalbinsol. IJtl. XVI. Abliand. matlj. phys
Konigl. Sachs. Gesellschaft der Wissenschaften, pp 481-48i.
W. F. HUME 917
roche sur sa carte « Dunensandstein d'Haschubi ». Les particula-
rités signalées en rapport avec ce dépôt sont :
i) La roche sableuse consiste en g-rains de quarz et d"or-
those cimentés par du carbonate de chaux qui. en beaucoup
de points, les enveloppe en une série de couches concen-
triques.
2) Les strates de cette roche pk)ngent dans toutes les
directions étant souvent plaquées contre les lianes des mon-
tagnes, ou formant des couches horizontales coupées vertica-
lement par des ravins. Par endroits, elles montrent des
traces de ripple-tnarks. de très belles fentes de retrait dues
au soleil et de nombreuses longues cavités tubulaires.
Dans la partie la plus basse du Ouadi Haschubi. elles
sont très épaisses et horizontales, montrant en quelques
points une stratification torrentielle très marquée et renfer-
n]^ant des niasses lenticulaires de galets.
La hauteur à laquelle la roche sableuse s'observe est
aussi un fait intéressant : il y en a un exemple typique, sur
le col entre le Gebel Abouzag et le Gebel Hedemia, à 66g^
au-dessus du niveau de la mer:
A l'origine de la vallée partant de ce point, on constate
un exemple de la structure en canon ; les couches d'une
couleur claire y forment des murailles crénelées presque verti-
cales, d'environ 4^"' de haut (percées de trous la ])lupart
semi-circulaires), surplombant un plateau sableux qui est à son
tour coupé par des ravins étroits et sinueux, c£ui descendent
eux-mêmes profondément dans le granité sous-jacent.
L'origine de ce remarquable dépôt est encore mal élucidée ;
on n'a pu encore établir son origine marine par la découverte
d'organismes marins. Néanmoins les résultats obtenus par
Waltlier sont en faveur de cette liypothèse ; elle suppose un
mouvement différentiel de ;yOo"" au moins, pour le niveau de
la terminaison méridionaU^ de la ])éninsule. à une épo([ue rela-
tivement récente, résultat saisissant, qui cependant est d'accord
avec ce qu'on sait des régions voisines.
Tr/. — (iraviers cimentés par la calcite : Nous n'avons
[)as encore éjDuisé lu série des dépôts su])erficiels : on trouve
dans la partie la plus basse du Ouadi Nasb et spécialement
tout près (le sa jonction avec Ouadi Aboukscheib, des ter-
rasses reposant sur le givs de Nubie et sur le granité ; elles
contiennent des « bouldcrs » de syénite, gneiss à biotite, fel-
9l8 Vm'' CONGKÈS GÉOLOGIQUF
site et granité rouge (souvent de plus d'un mètre de diamètre),
cimentés par de la calciie cristallisée sous forme de cristaux
scalénoèdres bien développés. La provenance de la calcite qui
a joué le rôle de ciment, est attribuée à des couches qui appa-
raissent aux endroits les plus inattendus, c'est-à-dire dans le
travertin (le).
le. — Travertin et conglomérat cimenté par le travertin :
En effet les montagnes ignées, où on les rencontre, sont pro-
bablement la dernière place à laquelle on s'attendi'ait à trouver
des dépôts de ce caractère. La pi^emière découverte d'un tra-
vertin calcaire typique à texture spongieuse garnissant les
parois d'un ravin granitique ou couloir, est due à M. Skill,
et depuis nous l'avons fréquemment observé soit dans des
positions similaires, soit sur les seuils des précipices, chemins
des cascades en temps de pluie. Dans ces points, le conglo-
mérat contient des galets d'origine ignée, la substance recou-
vrante étant du carbonate de chaux compact. Dans un bel
exemple qui se trouve au puits du Ouadi Om Schokeh, à plus
de 5oo mètres au-dessus du niveau de la mer, les restes du
conglomérat s'attachent aux parois du ravin au niveau le plus
élevé de la pente. On doit alors se demander d'où vient la
calcite qui a formé ces couches ? Trois solutions possibles se
présentent d'elles-mêmes.
1. Des calcaires crétacés déposés dans le Ouadi Raib et encore
abondants à son origine, ont pu fournir aux torrents régionaux
du carbonate de chaux en solution. Il n'y a cependant aucune
preuve de la présence de ces calcaires en beaucoup d'autres
places où le travertin est de commune occurrence.
2. La production de la calcite peut être attribuée à la décom-
position de la partie feldspathique des dykes diabasiques. Jus-
qu'à quel point cette source est-elle active, c'est ce qui ne
peut être établi que par des analyses des eaux de torrents,
travail qui devra être entrepris par les futurs voyageurs.
3. Il faut enfin considérer la possibilité d'une dépression
marine s'étendant jusqu'à 700 m. et qui aurait placé au-dessous
du niveau de la mer toutes les vallées dans lesquelles on a
observé le travertin. S'il en était ainsi, aucune recherche future
ne serait nécessaire pour déceler la source du carbonate de chaux.
RÉSUMÉ
On voit, par ce qui précède, que l'étude des graviers, etc.,
W. F. HUME 919
indique des changements considérables de niveau et des condi-
tions dilTérentes de celles qui prévalent à l'époque actuelle,
où l'érosion l'emporte sur la sédimentation.
Les déductions théoriques qui aident à expliquer leur
présence peuvent être ici brièvement rappelées :
1. Au Sud-Est du Sinaï des mouvements du sol ont pro-
duit trois lignes élevées de partage des eaux dont une seule-
ment est maintenant interrompue. Si elles ont pris naissance
à la mèuie époque toutes les eaux drainant le bassin qu'elles
circonscrivent se seraient réunies pour former des lacs étroits.
Ce cjui expliquerait :
a) Le caractère plat des plateaux :
b) L'absence d'organismes marins.
2. L'hypothèse d'une dépression marine résultant de l'inva-
sion de la mer et sélevant à 700 m. au moins peut être
également suggérée ; elle expliquerait mieux :
c) Les couches oolithiques du Ouadi Haschubi ;
d) Les graviers manganésifères de Cherm :
e) Les travertins des plus hautes vallées :
f) Les graviers de Nasb, cimentés par de la calcite (i).
Le caractère plat des plateaux n'est pas incompatible avec
cette hypothèse.
3. Un exhaussement ultérieur accompagné par les mouve-
ments du sol qui déterminèrent le soulèvement des récifs coral-
liens a marqué la fin de ces traits spéciaux ; les graviers des
montagnes se trouvèrent irrégulièrement distribués à la surface,
couvrant les couches oolithiques par places, et intercalés dans
les récifs coralliens pléistocènes.
IL — Récifs cora.lliens et plages soulevées.
D'après Walther (-2) « Le cordon littoral riche en coraux,
manque entièrement dans le golfe d'Akaba. On trouve seule-
ment à l'est de Ras Mohammed de petits récifs frangeants
(Schirmriffe), contre les pentes escarpées des falaises ; on y
observe aussi des récifs plus étendus d'âge tertiaire récent.
Dans le golfe principal, il y aurait enfin de petits agrégats de
coraux aux embouchures du Ouadi Nasb et du Ouadi Ghasaleh.
(1) M. Beadnell en a observe d'analogues dans la vallée du Nil, en relation
avec des couches lacustres.
(2) Loc, cit. 440.
.J20 Vm^ CONGHÈ.S r.ÉOLOOlQUE
Au delà du rivag-e. on atteint ra])i(leinent des profondeurs de
6o-i5o brasses, et à la sortie du détroit de Tiran, le fond n"a
été touché qu'à 694 brasses.
Ainsi le golfe d'Akaba se présente eomnie une i)rofonde
fissure, limitée par des pentes abruptes et pauvre en récifs. »
Notre expédition n'a pu confirmer l'opinion ci-dessus men-
tionnée, car M. Skill a relevé sur la carte, un récif continu
de Dahab à Ras ^lohammed, partout où il a été possible
d'aborder; le récif formant une frange presque ininterrompue
qui rend dangei'euse l'approche de la côte, même pour de petits
bateaux, si ce n'est en un petit nombre de localités, telles que
Cherm, Dahab. Nebk.
Le récif frangeant et la série corallienne inférieure.
Le récif frangeant est en réalité une des particularités les
plus remarquables du golfe ; il s'étend du rivage comme un
écueil étroit, généralement sous-marin, dont le bord extérieur
est marqué par une longue ligne de ressac au-delà de laquelle
l'eau est d'une couleur bleue intense, due aux grandes pro-
fondeurs. On observe en outre un second récif, étroitement
associé au premier, mais situé à un niveau plus élevé et qui
forme au nord, des terrasses isolées atteignant 25 mètres de
haut; elles sont peu distantes du bord de l'eau. Au nord de
Nebk, cette série corallienne inféi'ieure est seulement visible
en trois points :
1 . A l'extrémité septentrionale de la péninsule de Dahab,
2. Dans une des baies montagneuses du sud de Dahab,
3. Formant la pointe de Ras Attentour à la terminaison
septentrionale de la plaine maritime. Au sud de Nebk, les
terrasses croissent en épaisseur et en hauteur au-dessus du
niveau de la mer et s'étendent avec quelques interruptions seule-
ment jusqu'au voisinage de Ras Mohammed. L'âge de cette
série ne présente aucune difficulté, cai- le calcaire est rempli à
sa partie inférieure de formes typiques, telles que les épines
aplaties de Heterocentrotus mammillatiis, Laganiiin depressum.
Tridacna, Nullipores. etc.. Cœloria et Fungia. A Dahab et Ras
Attentour le lit le plus élevé est un calcaire compact, consis-
tant en coraux astréens complètement agrégés ; dans la pre-
mière de ces localités, la roche qui sert de base est composée de
graviers granitiques, avec gros galets de roche ignée, près de
leur jonction au calcaire corallien : dans la seconde localité les
W. F. H MME 9'2l
calcaires reposent sur des marnes salées tendres, contenant un
banc d'huîtres brisées.
Plages soulevées. — Des plages soulevées sont étroitement
associées aux calcaires de la « série corallienne inférieure ».
partout où les falaises ne s'élèvent pas directement de la mer.
Beaucoup de leurs coquilles sont identiques à celles des ter-
rasses voisines : quand les côtes sont rocheuses, les coquilles
de grands Pteroceras hryonia et Tridacna, associées à de
nombreux et beaux oursins, se rencontrent parmi les galets.
Calcaire corallien supérieur ou récif fossile ancien de Walther
Au sud de Nebk, un second récif corallien borde le précé-
dent et parait même le recouvrir, mais il est évidemment de
date plus ancienne, les coraux étant très altérés. C'est ce même
récif qui a été décrit par Walther (i) qui en a donné une très
bonne figure et a interprété les relations probables des
couches.
Les caractères de la roche sont de nature extrêmement
poreuse. rapjH'lant à ce point de vue le caractère caverneux
d'un récif moderne, mais avec cette différence que dans le
récif ancien les cavités sont remplies de coquilles et de frag-
ments calcaires brisés ; il dill'ère en outre du récif plus
jeune par sa couleur brun sale, due principalement à la
lente transformation en dolomie. si fréquemment observée parmi
les coraux soulevés.
Grâce à sa parfaite horizontalité, il a déterminé la forma-
tion d'un plateau plat, qui s'étend à une longue distance
entre la mer et la plaine septentrionale de Gherm, et qui
n'est pas interrompu par la plus faible élévation. Au Sud de
Cherm, il est moins visible, mais nullement perdu ; enfin au
cap même il atteint une hauteur maximum de 90 mètres, c'est-
à-dire un niveau très différent de celui du golfe de Suez, oii
Walther donne 2*3o mètres comme sa hauteur au Gebel Hammam
Musa, au Nord de Tor.
Ces calcaires renferment non seulement (h's formes astréeinies
typiques, mais aussi de nonil)reux spécinums méandroïdes (pii
sont j)r()visoirement rappoi'tés aux Cadoria. T^e genre le i)lus
important dans le calcaire corallien supérieur est pi'obablenienl
le geni'c Orhicrlla.
(1) Loc. cil., p. Wi, cl n" o, tiir. iO, p. 4(j,ï.
922 VIII''" CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Les meilleures coupes sont telles que ion voit immédiate-
ment au Nord de Clierm, et dont on i)ent donner la succession
ty)»ique suivante, commençant jiar le haut :
I. Calcaire caverneux qui a subi une altération dolomitique
et contient Orhicella et trois autres types astréens. Cœloi'ia
Anadara. noml)re de grands gastéropodes, nullipores. Epais-
seur I mètre (récif corallien le plus ancien).
•1. Calcaire à coraux et inilIe[)ores. formant par places une
petite falaise verticale et se transformant à Test, en une craie
blanclie compacte, dans laquelle il y a des moules de grands
l)ivalves. Venus reticulata. 4 mètres.
3. Couche à huîtres et pectens (i), remplie d'huîtres, Pecten
Vasseli, Lag-anum depressurn, Chiamys latissima, le petit
Echinas verriiculatus, précéd<unment signalé à lîle Maurice
(d'après le professeur Gregory).
4- Marnes sah'-es brunes et vertes. Elles font suite en appa-
rence à une
5. Roche à nullipores (Récif récent).
6. Calcaii-e avec grandes Venus ornées, Cyprœa. Tridacna
et un grand Tr'ochus.
7. Calcaire riche en gastéro[)odes, etc., renfermant le
Stromhns rayé, Conus, Dentaliuni, épines d'Oursins (Hetero-
cen(rofus). Goniastraea et plusieurs espèces de Fungia.
8. Ce calcaire est séparé de la côte par deux plages, la
plus élevée, formée» par de grands exenq^laires (VEchinometra
lucunter sans épines, associés avec Haliotis. tandis que la
plus inférieure est formé de petites variétés des mêmes
oursins, encore couverts de leurs épines.
Les numéros i à 4 constituent la série des récifs coral-
liens anciens, le terme le i>lus ancien est formé par le n'^ 4
et le plus jeune par le n'' i.
Les numéros 5 à 7 forment une seconde terrasse c[ui comprend
la série des récifs coralliens les plus récents, le numéro 7
étant plus jeune que le numéro i. mais plus vieux que 6 et 5.
Enfin le n° 8 est tout à fait récent.
Au sud de la baie d'Aad. une série de couches plus
anciennes fait son apparition ; elles diffèrent des précédentes,
parce qu'elles sont inclinées sous de grands angles, parce que
(1) Bullen Newton : R. Shells from Raised beaclies, Red Sea. Geol. Mag.
Vol. VII, 500-514, 544-560, 1900.
W. F. HUME 923
dans plusieurs cas elles se trouvent loin de la mer et qu'elles
ont subi une grande altération. Au sud-ouest de la baie
d'Aad, elles forment une petite colline remarquable, qui s'élève
à 52"* au-dessus de la terrasse la plus supérieure (celle du
récif corallien ancien), et où les couches de calcaires semi-
cristallin plongent de 4° '^^^ sud-est et montrent encore des
traces de coraux. Au Sud du Gebel Safara, remarquable
crête dirigée E.W. près Gherm, ces couches sont encore mieux
développées, elles forment une série de collines jaunes, le long
des roches ignées et s'élevant presque à 200 mètres au-dessus
de la mer. Ici les couches présentent une grande inclinaison,
atteignant dans quelques cas 3o à 60° E ; elles sont apparem-
ment en relation avec une importante faille longitudinale. L'ap-
parence générale de ces couches rappelle les récifs coralliens
altérés ; elles contiennent encore des huîtres et des lits de
Pecten, mais il n'y a pas encore actuellement de preuve suffi-
sante pour établir si elles sont d'âge pléistocène ou prépléis-
tocène, ce qui serait important pour la discussion des mouve-
ments du sol dans cette région.
Des détails précédents, on peut dégager les points essen-
tiels suivants :
Les récifs coralliens du golfe d'Akaba sont distribués de la
façon suivante : au sud de la baie d'Aad et de Cherm il y a
de remarquables collines coralliennes, formées de couches incli-
nées et deux terrasses horizontales, représentant des récifs
pléistocènes d'âge différent. En allant au nord, entre Nebk
et la baie d'Aad. les deux dernières seulement peuvent se
suivre, les couches inclinées étant absentes. Enfin, au nord
de Nebk, on n'observe })lus que la terrasse la plus basse qui
est seule, c'est-à-dire le récif corallien le plus jeune et les
récifs frangeants récents, il n'y a plus là aucune trace de couches
coralliennes soulevées sur les pentes des montagnes, comme
on l'a signalé sur la côte de la Mer Rouge. En d'autres
termes, les vécijs coralliens anciens nexisient qu'à la termi-
naison sud du golje d'Akaba.
Récijs coralliens jorrnés dans une résçion de soulèvenienl .
Les détails ([ui précèdent ne permettent ([u'une conclusion,
a savoir (fue les récifs coralliens de cette résrion toute entière
ont été formés pendant un mouvement de soulèvement, les
plus anciens étant en même temps les plus élevés, de telle
9'■^^ vin° coNGHÈs géolocique
sorte que la ferrasse supérieure est composée de couches plus
âgées que celles qui constituent la terrasse inférieure. Cette
élévation est démontrée par Taltitude actuelle du récif corallien
qui est au moins de 200 mètres.
On peut se demander si ce mouvement se continue encore?
Pour le golie d"Akaba. la réjjonse est plutôt néii^ative : AValtbei-
en eti'et y a découvert un récif qui. daprès sa teinte l)lanche
frappante, est ]>robablement mort, et qui se trouve à un niveau
inférieur à un récif sous-marin vivant actuellement : cette
observation implique l'idée d'une dé})ression locale d'environ
six mètres et la même conclusion permet d'ex])liquer pour-
quoi tant d'anses du golfe ne sont cjue des avancées de la
mer dans les embouchures des vallées. Ainsi les baies de
Gliazlani. Cherm. Aad et Xasb sont toutes de cette nature. On
pourrait peut-être attribuer le fait à l'influence des alluvions
descendus des montagnes par les ))luies et f[ui ont un efTet
défavorable sur la croissance des récifs, mais beaucou}> dobjec-
tions peuvent être élevées contre cette théorie. Il semble donc
quon puisse conclure quune petite dépression locale ((i mètres
d'après AValther) se produit actuellement dans le golfe d'Akaba.
A ce point de vue. il différerait des régions voisines.
Il y a un intérêt général à consid<M'er successivement les
cinq cfuestions posées par AI. AValther lui-même et à chercher
jusqu'à quel point le golfe d'Akaba nous conduit à accepter ou
à rejeter ses conclusions.
ï. Quelle épaisseur les récifs coralliens peuvent ils atteindre ?
A ce point de vue. notre accord, avec le professeur AValther est
absolu, c'est-à-dire qu'un récif corallien n'atteint pas une grande
épaisseur. Ainsi au nord de Cherm. une couche principalement
composée de coraux a une épaisseur qui ne dépasse guère un
mètre et si l'on prend en considération les calcaires et couches
à Pecten sous-jacents. six mètres est le maximum noté. La plus
grande épaisseur de calcaire soulevé dans le golfe est de 54
mètres, dans la coupe décrite page 922 : un examen des roches
comi)osantes montre que dans ces couches, les vrais récifs coral-
liens sont relativement rares, des strates composés de mille-
l)ores. d'algues calcaires et des fragments brisés d'oursins,
mélangés avec d'innombrables gastéropodes, étant les éléments
les plus apparents.
II. Quelle est la base d'un récif corallien ? Les récifs sou-
levés fournissent, en général, de bonnes occasions pour étudier
AV. F. HtJNtK ()25
la base sur laquelle repose rédifice calcaire corallien et l'on
voit ainsi que cette base varie beaucoup en différentes loca-
lités. Ainsi à Dahab, elle consiste en graviers de granité qui,
presque à la jonction, sont pleins de gros galets de roches
ignées, tandis qu'à Attentour, on ne voit que des marnes salées
tendres sous le calcaire corallien. De Dahab à Attentour,
aucune roche de base n'a été observée, mais h^ récif s'appuie
directement à des montagnes com[)osées de gneiss et de granité
à hornblende, et immédiatement au-delà, le fond s'enfonce à des
grandes proi'ondeurs, de sorte qu'il est probable que les coraux
se sont développés directement sur les matériaux détritiques
des montagnes voisines.
Immédiatement au nord d(; Cherm, un autre contact se
montre admirablement développé ; le récif corallien est dis-
cordant et horizontal sur la roche sableuse sous-jacente (pro-
bablement le grès de Nubie) qui plonge ici de quatre degrés,
tandis qu'ailleurs il recouvre une rociie sableuse gypseuse ou
une marne. M. Walther, après une discussion approfondie des
relations du récif corallien (i). avec sa base, répond à la question
comme il suit : « Les récifs coralliens fossiles et probablement
aussi les vivants de la péninsule du Sinaï reposent sur les
affleurements (Schichten-Kopfen) d'une roche compacte sédimen-
taire (l'italicpie est de nous) : ils manquent sur les roches
cotières les plus tendres et les plus friables de la péninsule du
Sinaï. )) La discussion de cette conclusion suggérerait que les
roches ignées forment peu de soubassements à la foi-mation
récifale. mais si telle est l'interprétation exacte de l'opinion
du Professeur Walther, une importante exception doit être
indiquée ici à cette limitation, qui rendrait impossible d'expli-
quer l'existence du récif frangeant Ijordant les montagnes au
Sud de Dahab. A l'ouest de la Mer Rouge, sur le bord est
du Gebel Esli. où le récif corallien est incliné à plus de vingt
degrés sur les versants de montagnes ignées, le calcaire n'est
séparé du granité sous-jacent, que par un mince conglomérat
granitique : et près de Kosseir, il y a même rarement de
matériaux détritiques entre les diabases et la couche coral-
lienne superposée. Nous devons donc dire, loin d'admettre
une limitation, qu'en général, la formation d'un récif coral-
lien est pratiquement indépendante de la nature de la roche
I I) Lue. cit. pp. 496-498.
920 VIII'' CONf'.KÈS r.ÉOLOr.lQUE
formant sa base. D'après notre propre expérience, il faut éga-
lement eoni[)rendre parmi les roches de base, granité rouge,
diabase. roche sableuse, marnes et probablement gneiss et
granité à hornblende.
m. Quel rôle jouent les nuitériaux détritiques de remplissage
dans le récif vivant? Pratiquement il n"y a rien à ajouter aux
indications du professeur AValther. Il remarque très justement
la fragilité des Madrépores et rinq)ortanee des Algues calcaires
telles que Lithothamnium et Lilhop/tj'llum, cfui agglutinent les
fragments brisés ou forment une croûte sur le fond sableux
où peut être fixée la base d'un récif corallien. On peut encore
noter celte observation de l'auteur précité, sur l'importance
pour les récifs, du rôle des crabes, qui brisent les restes orga-
niques et produisent le sable calcaire fm. remplissant les cavités
entre les tiges de coraux mourants.
IV. Quelles sont les altérations subies par les sédiments
récifaux quand ils sont finalement émergés ?
Les effets du changement ne sont que trop rapidement
visibles, le récif vivant aux couleurs brillantes est remplacé près
de la côte, par une surface blanc-mat si familière à tous ceux
qui ont étudié les dépôts coralliens. L'observateur ne peut
manquer d'être frappé, dès l'abord, par l'absence de beaucoup
de formes qui, sur le rivage même, paraissent être les princi-
paux termes de la faune. Ainsi, on y chercherait en vain les
traces de crabes, bien qu'ils se trouvent par milliers sur la
plage ; de même les beaux Phj'Uacanthus, les grands Hetero-
centrotus et beaucoup d'autres jolis oursins ne sont représentés
que par des épines à des degrés variés de conservation. Quoique
les ophiures pullulent dans chaque flaque d'eau, ils ne laissent
aucun vestige après eux ; et n'était l'abondance des mollusques
et des coraux, il ne resterait presque rien dans le récif mort,
pour rappeler la vie et le mouvement de la faune tropicale.
Aucun doute que cette disparition ne soit due dans une
large mesure à Yinstabilité de Yaragonite composant le sque-
lette de beaucoup des animaux ci-dessus mentionnés ; dans
les parties les plus élevées du récif, la formation progressive
de moules de coquilles de Strombus, etc., peut être suivie pas
à pas. Mais ce n'est pas le seul changement auquel un récif
corallien est soumis; déjà la terrasse la plus élevée a perdu sa
blancheur et pris une apparence d'un gris poussiéreux, indice
d'une altération chimique plus avancée, c'est-à-dire qu'elle mon-
W. F. HUME 927
tre le passage du calcaire à la dolomie, par enrichissement en
magnésie.
Ce changement est trop bien connu pour insister davan-
tage et les analyses de Walther montrent jusqu'à quel point
il est avancé dans quelques-uns des récifs. Le résultat est
que la structure des coraux s'est pratiquement oblitérée et
dans les plus vieux récifs pour lesquels une détermination
précise des fossiles composants serait de première importance,
le collectionneur ne trouve que des moules indéterminables ou
tout au plus, les dernières traces des calices et des septas.
V. On a répondu précédemment autant que possible à la
dernière question, relative au changement produit au cours de
l'histoire géologique dans la forme et l'extension des récifs ?
Nous rappellerons seulement qu'à part certains calcaires
inclinés dont l'âge est encore incertain, les deux récifs sou-
levés horizontaux ne })araissent pas être plus anciens que
le Pleistocène.
III. IV. — Calcaires crétacés et grès de Nubie
Les strates sédimentaires les plus anciennes n'apparaissent
que dans la partie noixl de la région étudiée, mais dans le
voisinage d'Ain el Hadern elles donnent naissance à des
effets scéniques très variés.
Les principales divisions reconnues sont en commençant
par le haut :
i) Calcaires crétacés d'épaisseur considérable , pauvres en
fossiles, formant le sommet du plateau de Gunneh ; ils jouent
un rôle similaire dans les outliers variés descendus dans
les rift-vallées, comme on l'a décrit dans lu note qui traite
de ces occurrences.
2) Au-dessous de ces calcaires, on trouve une série très
caractéristique de marnes vertes qui contiennent des fossiles
cénomaniens typiques comme Hemiaster ciibicus, Pseudodiadema
variolare et Heterocidaris libyciim.
3) Ces marnes couronnent une série éj)aisse de sables
blancs dont la uuisse entaillée par des sillons verticaux jusqu'à
sa base, s'élève maintenant comme des monuments isolés,
fragiles et incohérents, de plus de 100"' de haut, bordés de
tous les côtés par des murailles verticales.
4) Ils reposent sur des soubassements larges, bas et
unis, formant un plateau incliné doucement vers le nord,
()2S Vin" CONGKF.S f.KOLOniQUE
constitué par une couche ferrugineuse, surmontant des grès fer-
rugineux de couleur variée, eux mêmes déposés sur une surface
plane de granité.
L"escar[)ement de Gebel Gunneh fournit une bonne section
jtour la mesure des épaisseurs ; on trouve les valeurs sui-
vantes :
(ialcaires compacts, à fossiles peu reconnaissables,
provisoirement rapportés au Cénomanien . . loo mètres.
Marnes et calcaires à faune cénomanieiine typique,
renfermant de grandes Exogyra et Natica.
Heniiaster cubicus, Heferodiaclenia lybicum . ao »
Sables blancs et grès fei'rugineux 207 »
Epaisseur totale 827 mètres.
Les indications fournies par la série sédimentaire en ce
point, sont très brièvement indiquées comme il suit :
I. Le granité a été nivelé et le grès de Nubie s'est déposé
régulièi*ement sur la plaine de dénudation marine. Dans cette
région, il n'y a aucun exemple de dykes passant dans le gi'ès ;
quoiqu'ils soient si abondants dans le granité, ils sont tranchés
net au point de jonction. Le grès, à sa base, est brillamment
coloré, ferrugineux et à fausses stratifications ; il passe à une
grande épaisseur de sables friables blancs, supportant à leur
tour des marnes et des calcaires contenant une faune céno-
uianienne. qui appartient à la série africano-syrienne de Zittel.
La découverte de M. Beadnell d'un groupe de fossiles cénoma-
niens à Beharieh démontre leur énorme extension au nord de
20° de lat. N. — Le Calcaire carbonifère disparaît à l'Est; aucune
preuve en effet, ne permet de rattacher une partie du grès d'Ain
el Hadern au Carbonifère, mais comme on n'a trouvé aucun
fossile dans la masse de 200 mètres qui le constitue, on ne
peut donner aucune réponse décisive sur ce point.
L'histoire du S.E. du Sinaï, depuis et y compris l'époque
crétacée, montre plusieurs lacunes, puisque l'Eocène, le Miocène,
et peut-être le Pliocène manquent encore ; cependant les
vestiges reconnus suffisent pour montrer que pendant la période
cénomanienne a commencé le mouvement de dépression, d'abord
marqué par des grès et roches sableuses, graduellement rem-
placés par des marnes fossilifères et des calcaires. L'inclinaison
et la position actuelle des couches nubiennes sufiiraient jDour
"\v. F. nuiviE 929
indiquer leur extension primitive sur toute la région nionta-
g-neuse ignée actuelle, si niènu^ on ne les avait pas trouvées
en lambeaux failles, au cœur de ces montagnes. Ce nest qu'aux
époques Pliocène ou Pléistocène, que la stratigraphie trouve de
nouveaux documents ; on n'observe plus alors d'atl'aissement ni de
dépôts tranquilles, uuus on lit une histoire de tempêtes et de vio-
lences, de soulèvement de montagnes et de gigantesques fractures
[)roduisant des vallées, entaillant profondément les plateaux et
tlonnant naissance à une énigme topographique que nous espé
rons avoir partiellement élucidée et qui sera plus clairement
comprise quand la carte géologique préparée par M. Skill aura
été publiée.
Comme résultat de ces mouvements, le golfe d'Akaba s'est
formé et une jonction s'est opérée avec l'Océan Indien, par la
Mer Rouge ; les récifs coralliens et les graviers décrits dans
les pages précédentes témoignent de l'étendue des alfaissements
et des soulèvements ressentis.
V. — Notes additionnelles
Les Roches ignées du Sinaï oriental.
La péninside du Sinaï a été justement décrite par le
capitaim^ H. S. Palmer, dans les termes suivants (i) : « La
péninsule du Sinaï, ou dans tous les cas sa plus gi-ande
partie, est en réalité une des régions des plus montagneuses et
des [dus embrouillées de la surface de la terre : le sable
s'y l'encontre rarement, les plaines sont plutôt l'exception
que la règle, les routes raboteuses sont souvent en pente
rapide et serpentent pour la i)lupart dans un lal^yrinthe de
vallées étroites, encaissées parmi les rochers. C'est certai-
nement un désert, dans le sens le plus complet du mot,
mais un désert de roches, de graviers et de galets, de pies
décharnés, de montagnes lugubres, de vallées et de plateaux
arides, dont l'ensemble forme une scène de désolation
sévère qui mérite pleinement sa définition de Désert grand et
l<M'ri])le. Le toi)ogra[)he hésite devant la tâche de relever ses
innombrables complications ». Ces [)aroles n'ont rien d'exagéré;
[)endant une période de sept mois, M. Skill et l'auteur ont
fait l'ascension de plus de 54000 mètres au cours de leur
travail quotidien, la hauteur moyenne des sommets gravis
(1) Orrlnance Survey of Peninsulii of Sinaï, Part. 1, pajje 17.
99.
<)'5o Vm'' CONOUKS r.KOLOOlQl'E
pendant ([uati'O mois et demi, étant de 4^0 mètres jiai' jour.
La structure géologique détermine; dans ce paysage, les
principaux changements de scène ; des montagnes de granité
s'élèvent, avec des précipices abrupts ou avec des pentes
douces, au-dessus de l'avins prolbnds et se découpent en pics
aigus ou en crêtes finement dentées. Ailleurs, connne dans la
chaîne de Ferani, des felsites ont produit de hauts phiteaux,
seulement laihk^ment ondulés au sommet, mais qui se ter-
minent de tous les côtés en l'alaises sévères, dominant des
vallées sinueuses, encombrées de roches et de galets, parcou-
rues en temps d'orage par des torrents impétueux et des
cascades écumanles. Du sonnnet central dAbou Mesoub, en
regardant vers le golfe d'Akaba, l'aiil est attiré par une masse
sombre et confuse de montagnes principalement composées de
schistes, qui contrastent fortement avt^c h' granité qui les enve-
loppe (h- tous les côtés; c'est inie des régions les plus arides
de toute la ])éninsule. avec des crêtes stériles dominant (h's
gorges sinueuses oîi végète un lu'rbagc chiirsemé.
De rimportance des dj^kes sur le paj-sage, etc. — Quicon-
que voyage dans le Sinaï et létudie, est immédiatement iVappé
par la slrucUii'c spéciale de tout c(; l)ays, duc à des dykcs de
couleur varial)l(', sillonnant les montagnes, montant sur les plus
hauts pics cl restant parfaitement parallèles les uns aux auli'es,
avec un [)arallélisme persistant sur des kilomètres.
Nos observations montrent que ces filons s'étendent à travers
toute la région ignée, continus sur de nombreux kilomètres,
sans une interruption perceptible, dans leur continuité ; pai' leur
dureté, ils déterminent la direction de beaucoup de chaînes.
Quand ils sont composés de roches basiques, ils produisent
souvent des rigoles, qui lornicnt fréquemment la seule route par
laquelle on peut escalader les escarpements les plus rapides.
Ces dykes monti'ent presque toutes les variétés des felsites
quarzifères grossiers et des felsites à grains fins, que l'on
trouve si connnunément dans les régions granitiques, ainsi que
des dolérites noires, des diabases sphéroïdales qui, dans les
districts métamorphiques, sont quelquelois si rapprochés, qu'ils
masquent conqdètement les i-oches schisteuses comprises entre
eux. Ce sont évidemment les termes les plus jeunes de la
série ignée, tous les autres types de roches étant coupés par
eux ; mais comme on l'a précédemment indiqué, aucun de ces
filons ne traverse le grès de Nubie, qui repose sur leurs tran-
w. F. HUME 93i
clies et les arrête brusquement. Ainsi, dans le Sinaï oriental,
tous les tlykes paraissent être [)ré-cénomaniens et bien proba-
blement pré-carbonifères, si on en juge par les régions voisines.
Double système de dj'kes. — Tandis que la direction géné-
rale du principal système de dykes est N.-N.-E. àS.-S.-W., il y a
fréqueunuent un second système, approxinuitivement à angle droit,
qui dans quelques cas montre des ditlérences nuirc[uées, mais
non suffisamment constantes pour établir aucune règle générale.
Les dykes varient considérablement d'épaisseur, parfois
ils n'ont que quelques centimètres, tandis que plus communé-
ment, ils varient de lo mètres (bandes dlsleh à Beidha) à
Ténornu; dyke de loo mètres de large, qui monte en pente rapide
le talus granitique, opposé à Gebel Geraimcleh, près Daliab.
Dans leurs grands traits essentiels, les montagnes de Sinaï
ressemblent aux montagnes du côté opposé de la Mer Rouge,
quoique les roches fondamentales de Taxe central de la pénin-
sule soient des gneiss granitoïdes et des granités à hornblende
et non le granité rouge qui forme les principaux sommets des
Collines de la Mer Rouge. Celui-ci est cependant aussi large-
ment distribué dans la péninsule et spécialement dans sa moitié
nord et par endroit il a été possible d'indiquer sur la carte la
ligne de jonction des deux types. Les couches d'andésites, de
tufs et d'agglomérats qui forment quelques-uns des principaux
sommets recouvrant le granit et le gneiss, ont un intérêt parti-
culier. Cette série volcanique, ([ui rappelle celle de Gebel
Doklian, couronne les hautes chaînes des Gebel Katherin, G.
Abou Mesoub et G. Ferani ; elle ne forme, en général, qu'un
recouvrement superficiel.
On trouve étroitement associé avec elle, un type métamor-
phique, donnant naissance à une série de chaînes, à pentes
escarpées, limitant des vallées profondes, stériles, désolées
et sans eau. A l'Ouest, au-dessus du Ouadi Kyd, ces roches
sont spécialement des schistes tachetés. « Knotenschiefer » ren-
fermant de gros galets de quarz c[ui ont été recimentés et des
variétés siliceuses conq)actes d'un gris jaunâtre. Plus loin, à
l'est, elles sont renqjlacées par de vrais schistes vert sombre,
chloriteux et amphiboliques, percés près du golfe d'Akaba par
d'innombrables dykes de dolérite et bordés vers la mer par une
bande de gneiss gris et rouge ; la jonction du gi-anite et des
schistes est brusque et tranchée, dans h's montagnes au nord
de Nebk.
C)'32 VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Nous citerons panui les faits spéciaux les plus frap]»ants
qui aient été observés, les suivants :
a) Dans le Ouacli Om Gerat, à une courte distance de la
jonction des gneiss granitoïdes et des schistes, on trouve de
vrais gneiss, bien caractérisés, en bandes n'ayant que quelques
mètres d'épaisseur ; ils alternent avec des schistes à hornblende
vert l'oMcé ou noir, admirablement développés. Cette structure
nettement feuilletée semble être purement locale, le caractère
gneissique étant ordinairement plus obscur, quoique clairement
marqué sur une plus petite échelle, en beaucoup de ])oints du
Ouadi Islch.
b) Dans le Ouadi Theman Ja jonction des gneiss granitoïdes
et des schistes est marquée par une bande d'un gneiss parti-
culier qui paraît être couqjosé des deux termes complètement
interlaminés, suggérant l'idée que le granité a été injecté à
l'état fluide, entre les feuillets de la roche schisteuse.
c) Tandis que les sommets principaux de la chaîne méridio-
nale sont formés d'un granité avec peu de quarz et beaucoup
d'hornblende aciculaire (presque une syénite), le contrefort de
Haimar et le Gebel Aad consistent principalement en un gra-
nité à tourmaline, dont la relation précise avec le précédent
n'a pas été déterminée.
d) Les gneiss semblent principalement limités aux chaînes
élevées, le pays bas au sud étant essentiellement formé de vrai
granité riche en phénocristaux de feldspath. Au nord du Ouadi
Nasb les espaces occupés par ces deux types de roches sont
nettement séparés, formant des régions ditlérentes par leur cou-
leur et leur physionomie ; ainsi le pays du vrai granité est
ordinairement d'un aspect plus âpre et se distingue par des
tons roses caractéristiques.
e) Les J'elsiies sphériilitiques sont très abondants dans le
district; ils font partie de dykes, coupant le granité, etc., et ne
constituent pas d'épanchement sous forme de laves, à la surface.
f) On n'a trouvé aucune preuve de l'existence du basalte
dont Burckhardt a indiqué la présence près de Cherm. La
seule roche noire de quelque importance qui existe dans le
voisinage est le gravier manganésifère précédemment décrit.
Comme conclusion de ces observations, on notera que les roches
ignées et métamorphiques du Sinaï, fournissent un vaste champ
de réflexion et d'étude ; elles seront plus complètement étudiées
quand on aura fait des lames minces des spécimens recueillis.
SIXIEME PARTIE
COMPTE-RENDU DES EXCURSIONS
FAITES PENDANT LE CONGRÈS
COMPTE-RENDU DES EXCURSIONS
FAITES PENDANT LE CONGRÈS
Les excellents résultats, si universellement appréciés, des
voyages exécutés lors des congrès antérieurs, faisaient un
devoir, au comité d'organisation du VIIP Congrès Géologique, de
concentrer son principal effort, sur la prépai'ation des excur-
sions, offertes aux congressistes.
Dans ce but, il organisa, dans les diverses régions de la
France. 35 excursions distinctes, dont la liste et les itinéraires
furent donnés en diverses circulaires, reproduites p. 80 de ce
volume. Il pul>lia. en mai 1900, un Livret-Guide, illustré
(1(^ nombreuses planches et figures , contenant des notices des-
ci'iptives des régions visitées. Par le nombre et le choix de ces
contrées, ce guide fournit une description de tous les terrains
du sol français : il est dû à la collaboration des géologues
qui dans ces dernières années se sont occupés de recherches
sur le terrain, en France.
Le comité, s'inspirant d'un vo3u exprimé par le Conseil du
Congrès de St-Pétersbourg, avait organisé des excursions simul-
tanées de deux sortes : les unes, générales, ouvertes au plus
grand nombre ])ossil)le ; les autres réservées aux s])écialistes et
auxquelles ne itouvaient prendre part plus de 20 personnes.
Ces excux'sions avaient été groupées en jikisieurs séries, avant,
l)en(laiit et ajjrès le Congrès, afin de permettre de suivre suc-
cessivement 2 ou 3 tournées différentes.
Cent j)ersonnes ont pris jiart aux excursions autour de Paris,
(piati'c ceiil cincfUiiiite aux excursions pkis éloignées, dans les
aiili'cs parties de la France.
Onire ces voyages sni- h- lorrain, le comité d'organisation
avait pi'épai'é luie autre série d'excursions, dans les principaux
Musées et CoHeetions géologiques de Paris, ainsi que dans les
sections <h' l'Exposition ]U'ésentant un intérêt spécial pour la
géoh)gie.
9*i<i VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Le Muséum d'histoire naturelle fut visité par un grand nombre
de congressistes, guidés dans la galerie de paléontologie par
M. A. Gaudry et M. M. Boule, dans la galeine de géologie par
M. Stanislas Meunier, dans la galerie de ]ialéontologie végétale
par M. Bureau et M. Renault, et dans la galerie de minéralogie
par ^I. A. Lacroix.
A l'École nationale supérieure des mines, M. de Launay fit
les honneurs de la collection d(^s gîtes minéraux et métallifères:
M. Termier. de la collection de minéralogie : M. Douvillé. de
la collection de paléontologie ; M. Zeiller. de la collection de
paléontologie végétale.
M. Munier-Chalmas montra les collections de géologie et
de paléontologie de la Sorhonne : M. de Lapparent. celles de
l'école des Hautes-Études scientifiques. M. E. Pellat eut le plaisir
de recevoir les spécialistes qu'intéressaient ses collections
paléontologiques.
Des notices sur tous ces musées et collections, rédigées par
les conservateurs mêmes, avaient été insérées dans le Livret-
Guide.
Les tournées géologiques conduites dans l'intérieui- de l'Ex-
position eurent assez de succès pour que le nombre d'excur-
sions primitivement prévu dût être augmenté, afin de diviser
les congressistes et rendre leur visite plus profitable. Cette étude
avait été considérablement facilitée pour tous, par une notice,
préparée par M. Thevenin, secrétaire du congrès, sur les
documents géologiques réunis à l'Exposition. Cette notice,
distribuée avant le congrès à tous les membres . donnait
l'indication des échantillons, instruments, plans, cartes expo-
sés, et présentant pour les géologues un intérêt spécial. Elle
devait suppléer à l'absence des expositions spéciales, installées
lors des derniers congrès, et qui ne pouvaient trouver une
place indépendante au sein de l'Exposition.
Les géologues français qui voulurent bien se mettre à la
disposition de leurs confrères et diriger les diverses excursions
du congrès parmi les expositions les plus intéressantes pour
la géologie, la minéralogie ou l'art des mines, furent MM. de
Lapparent, de Launay, A. Laci'oix, Ramond. Thevenin.
Aux nombreuses excursions précitées, annoncées dans les
circulaires préliminaires, et décrites dans le Livret-Guide, le
dévouement de deux de nos confrères, MM. Pellat et de Launay,
a permis d'ajouter deux excursions supplémentaires, offertes
1
COMPTE-RENDU DES EXCURSIONS O'i;
aux congi'essistes peu avant le congrès. L'une, à St-Remy et
aux Baux, a fait l'objet d'une notice descriptive spéciale,
imprimée, suivant la demande de l'auteur, dans le format du
Livret-Guide et adressée lors du cong'rès, à tous les membres.
L'autre, dans les Gîtes miniei's de France, avait été décidée
trop tardivement pour qu'il fiit possible de préparer la notice
descriptive, avant le coupures : cette notice, due à la plume de
M. de Launay. est insérée dans le présent volume des comptes-
rendus.
Le développement pris par les communications faites en
séances, a donné à ce livre de telles dimensions, que nous
avons dû nécessairement restreindre l'espace consacré, dans la plu-
part des congrès antérieurs, au Compte-Rendu des excursions.
Cette nécessité matérielle nous a forcé d'abréger quelques-unes
des relations qu'avaient bien voulu écrire, à notre prière, les
conducteurs d'excursions. Leur nombre d'ailleurs était resté
petit, malgré de pressantes instances ; la grande majorité de
nos confi'ères ayant estimé que les exposés détaillés du Livret-
Guide enlevaient tout intérêt d'actualité à de nouvelles descrip-
tions de ce genre.
Mais, tous les organisateurs, se sont trouvés unanimes,
pour exprimer le désir de voir conserver, en ces pages,
le témoignage de leur gratitude envers les Autorités qui ont
honoré les excursions de leur présence, les Compagnies de
chemins de fer qui ont si libéralement facilité nos parcours,
les Villes et les Personnes qui ont rehaussé par leur hospitalité
le charme de nos réunions. A leurs remerciements, le Con-
seil du congrès a joint, à diverses reprises, l'expression de sa
reconnaissance, envers tous ceux qui ont collaboré au succès
des excursions du Congrès, qui ont ainsi aidé le progrès de
la géologie et contribué à l'épanouissement des sentiments de
confraternité qui unissent les savants du monde entier.
Le Secrétaire général du Congrès,
Charles Barrois.
d'38
EXCURSION A QUELQUES GÎTES :\ITXÉRAUX
ET MÉTALLIFÈRES DU PLATEAU CENTRAL
l.ai M. L. I)E LAINAY
Cette excursion, improvisée après l'impression du Livret-
Guide, avait pour but de montrer rapidement cfuelques gîtes
minéraux et métallifères français. Nos principales mines
étant disséminées sur toute l'étendue du territoire de la France,
il a fallu, pour ne pas employer tout le temps de la course
en trajets de chemin de iev. se borner à une région du Plateau
Central, qui en présentait rassemblés un assez grand nombre,
il est vrai pas tous de premier ordre comme importance
industrielle, mais néanmoins intéressants par leur genèse ou
par les minéraux ([ue Ton y rencontre (t).
Minières de fer en grains du Berry (-j).
L'excursion a c )nsisté à suivre la tranchée du chemin de
fer de Lunery à Rosières et à visiter les exploitations de
Chanteloup et l'usine de Rosières (feuilles de Bourges et
d'Issoudun).
Industriellement, les exploitations si anciennes des minerais
de fer du Berry uOnt. depuis longtemps, qu'une existence
(1) Ayant eu l'occasion de décrire presque tous ces gisements dans mon Traité
des Gites minérnux et métallifères et d'en donner alors la bibliographie, j'insis-
terai surtout ici sur ce qu'il peut y avoir de nouveau à en dire. Pour la des-
cription du filon de (juarz de S'Maurice, voir en outre : Les Roches carbo-
nifères de la Creuse. (Bull. Serv. Carte géologique, 19011. L'étude des anti-
moines de la Creuse se rattache à un travail d'ensemble sur les Antimoines du
Plateau Central, qui paraîtra prochainement dans les Annales des Mines. Enfin
la description complète de la mine de Sain-Bel a été insérée dans la Zeitschrift
filr praktische Géologie (mai 1901 1, où elle fait suite à une série de travaux de
M Vogt, sur les autres grands gites pyriteux du monde. Il n'en sera donc pas
question ici.
(2) Collection Kcole des Mines, n' t3"8. Feuilles au ;,ô~onô" '^^ Bourges,
Issoudun et Montluçon.
L. DE LAUNAY y"}«)
précaire, intermittente et provisoire. Après une période de
prospérité vers 1848. on avait, en 1886, fermé la dernière
minière ; on en a rouvert quelques-unes en 1890 et. cette
année là, le déj^artement du Cher a produit 5^. 000 tonnes de
minerai valant 4^0.000 francs : en i8()8. la statistique porte
seulement 19.700 tonnes valant 177.000 francs ; en 1900. on
a dii arriver à environ 3o.ooo tonnes. Le caractère même des
o^isements, qui sont des remplissages de ])oches restreintes et
superficielles, fait que les exploitations se déplacent constam-
ment et qu'il est difficile d'en suivre l'histoire. Il faut s'imaginer
que, dans un cercle d'au moins 80 kilomètres de diamètre
autour de Bourges, ces poches sont dispersées de tous côtés,
sans être en général visibles au jour. Jadis, les affleurements
ont pu être beaucoup plus nombreux ; mais on a commencé
naturellement par épuiser les poches apparentes. Actuellement,
pour en rencontrer de nouvelles, on est obligé de faire, un peu
au hasard, des quantités de petits puits presque contigus de
10 à So"" de profondeur, qui, tantôt ne trouvent rien, tantôt
rencontrent un amas plus ou moins gros, qu'on vide par quel-
ques galeries. Autrefois, la Société de Gommentry-Fourcham-
bault a fait, autour de la Chapelle Saint-Ursin, des travaux
importants, abandonnés en 1896, repris en un point en 1899
(3ooo tonnes d'extraction) et encore une fois abandonnés. Pré-
sentement, il peut y avoir, en résumé, dans le Berry, sept ou
huit points exploités par une cinquantaine d'ouvriers (i).
Parmi ces points, il faut compter d'abord ceux des environs
de Rosières, de Ghanteloup, près Lunery, à 10 kil. de la Clia-
pelle S* Ursin et de Primelles, qui fournissent environ 12,000 t,
à l'usine de Rosières, alimentée en outre par les minerais de
Mehun-sur-Yèvre ; puis ceux qu'exploite l'usine de Mazières,
d'importance à peu près égale. Ces deux petites usines, dont
la première a un haut fourneau fonctionnant, moitié au charbon
de bois, moitié au coke, représentent seides l'industrie sidé-
rurgique de la région. TTn autre haut-fourneau au bois, ([ui
existait encore à Bigny. près de S'-Amand. vers 1887. a été
éteint à ce moment.
(1) En outre, une exploitation nouvellement reprise et qui a pris, depuis 1899,
un sérieux développement, est celle des minerais de fer néocomiens de Mennctoux
(niveau de Vassy), dans le nord du département (extraction de 30 000 tonnes en
1899) : minerais qui n'ont aucun rapport avec les fers en grains, dont nous nous
occupons ici. M. de Tipossouvrc les a siL'nalés en 1886.
94o VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
La composition moyenne des minerais est la suivante:
Silice Alumine Peroxyde de fer Manir.inèse Chaux Soufre Phosphore
io,6o 12. lo 58,70 non dosé 1,20 traces 0,20
TTn tableau danalyses, donné par M, de Grossouvre, montre
que la teneur en alumine peut s'élever jusqu'à près de 23 "/o,
avec II, 5o % de silice (minerais de S'-Florent).
Ces minerais ont donc le défaut d'être trop alumineux et
difïiciles à fondre (mines froides des anciens), avec une teneur
en phosphore intermédiaire entre celles des minerais purs et
celle des minerais phosphoreux proprement dits (i),
Géoloo^iquement, on observe, dans des poches de corrosion
du calcaire jurassique (Astartien à Lunery). des formations
d'argile bariolée, avec concentrations locales d'oolithes ferru-
gineuses d'un diamètre pouvant atteindre 839 mm,, parfois
soudées par de la calcite. Ces poches à minerais de fer ne
sont qu'un cas particulier d'une très importante formation,
dite sidérolitique. qui s'étend sur le Clier. l'Indre, la Vienne.
l'Allier (feuilles de Bourges . Issoudnn . St-Pierre. ^Moulins.
Montluçon, etc.) et qui. par lambeaux disséminés, s'élève même
très haut sur les pentes de roches cristallines plus au Sud (2)
en allant probablement rejoindre le terrain tertiaii^e probléma-
tique iixoc dépôts gypseux de Gouzon (3) (feuille d'Aubusson>.
Il est donc impossible d'envisager la genèse des minerais de
fer sans considérer, au moins sommairement, l'ensemble de
cette formation, dont l'âge relativement ancien, se trouve nette-
ment déterminé par ce fait qu'on trouve souvent, au dessus
(1) Les minerais île fer on trrains anaIoii:ues de Meurlhoet-Mosellf S(int très
pauvres en phosphore : ce qui distintrue aussitôt ces formations des minerais des
marais, avec lesquels leur structure aurait pu faire soni^'er à les comparer. Il
existe encore des minerais en i-rains dans la Franche-Comté, la Bourgogne, le
Poitou, le Pcrigord, etc.
(2) Voir, à ce sujel, outre le mémoire capital de M. de Grossouvre. dans les
Ànnale>i défi Mine» de 1880 qui contient p. 33 A 57 et p. 89, une description de
la région visitée, mon travail sur la Vallée du Cher dans la région de Montluçon
[Bulletin du Service de la Carte (jéalogique n°30, avril 1892, p. .30 à 39, avec carte
de ces terrains tertiaires au Sud de Bourges, pi. V).
'3) Le gypse se rencontre en divers points de cette formation, dite sidérolithique,
au milieu dp ses argiles ou de ses sables: ainsi à Verneuil, sur les bords de l'Auron,
à la Croix-Maupiou, dans les bois de Meillant, près de la route de Dun-le Roi à
Paint-Amand (de Grossouvre, loc. cit. p. 10). Pans les minières de Berna y (groupe
de l'Aubois) des cristaux de gypse se trouvent dans l'argile empâtant les grains
de minerai.
L. DE LAUNAY 9^1
d'elle, des calcaires lacustres rattachés au calcaire de Brie
oligocène (i).
En général, on a atïaire à des argiles sableuses plus ou moins
compactes et plus ou moins silicifiées, mais toujours sans
traces de stratification, qui reposent transgressivement sur les
terrains les plus divers depuis le micaschiste jusqu'au juras-
sique et remplissent toutes les dépressions de lormes variées
du substratum. La nature de ce dernier a toujours eu une
influence directe sur les caractères de ce terrain, qui parait
s'être formé presque sur place et contient souvent de nombreux
galets anguleux, parfois soudés par un ciment de silice secon-
daire.
Dans ces argiles, on observe, presque partout, un commen-
cement de concentration de l'oxyde de fer et de l'alumine,
formant des noyaux arrondis de couleur jaune foncé ou rouge,
ayant jusqu'à i ou 2 centimètres, qui se détachent visiblement
sur le fond plus clair du terrain. Ces concentrations ferrugi-
neuses amènent, par transitions insensibles, aux véritables ooli-
thes ferrugineuses, qiù constituent le minerai et sur l'allure
desquelles je reviendrai bientôt.
En outre, dans la région de Montluçon, on voit, sur certains
points et surtout à la partie supérieure de ces ai'giles dites
sidérolithiques, la teneur en chaux s'accroître localement et l'on
arrive à des bancs d'un calcaire lacustre, généralement très
cristallin, pauvre en fossiles et mélangé de bancs siliceux
ou de veines et rognons calcédonieux , qui constitue, de ce
côté, le niveau du calcaire de Brie. Dans les environs de
Bom"ges, où se trouvent les minerais de fer, il y a parfois
aussi un passage semblable; mais, souvent, au contraire, le
calcaire est bien distinct de l'argile. A Lunery, ce calcaire
contient beaucoup de lyninées, avec des veinules de calcite
secondaire, qui ont souvent cristallisé dans les vides laissés par
ces fossiles.
Quelques points, dans cette formation, présentent un intérêt
spécial pour la genèse des minerais et méritent qu'on s'y
arrête.
1° Tout d'abord, dans son ensemble, elle all'ecte évidemment
le caractère de dépôts en eau peu profonde, sans sédimenta-
tion active, ayant succédé à une longue période d'émersion.
(1) Pour les détails, voir les deux mémoires cités plus haut.
i)^2 VIII" CONGRÈS GÉOLOC.IQDF,
Ces dépôts dépendent de leur substratuni immédiat, dont
ils semblent souvent n'être qu'un produit d'altération sur
place. Les problèmes, qui se posent à leur occasion, sont du
même ordre que ceux qui existent poui- les podies phosphatées
de divers pays et les phosphorites du Quercy, les poches à
minerais de manganèse, parfois avec phosphate de chaux,
ailleurs avec barytine, qu'on trouve notamment dans le
Nassau, les bauxites, etc. (i).
Il est à remarquer que, dans cette lorniation si étendue et
répartie sur tant de terrains divers, on trouve seulement, à
ma connaissance, dans le Berry connue dans la Vienne, le
minerai de Ter au-dessus des calcaires et, tout spécialement, comme
la remarqué M. de Grossouvre (loc. cit. p. 91) des calcaires
lithographiques du sommet de loolithe et qu'il y est accom-
pagné d'argiles plus ou moins colorées, analogues, dans une cer-
taine mesure, à celles que produit un peu partout la déconqjosition
des calcaires : par exemple, sur les plateaux de craie ou
dans les grottes. L'alumine, qui est en proportion anormale
dans ces minerais et supérieure à celle de la silice (12 "/^ ^^^
moyenne), les rapproche des bauxites et il est très probable
qu'en cherchant un peu on trouverait de la bauxite proprement
dite dans ces formations sidérolithiques de l'Indre et de
l'Allier.
2° En second lieu, les vides des calcaires, qui contiennent
l'argile à nùnerai de fer, \nc paraissent le résultat dune
attaque superticielle, analogue à celle qui a produit, plus au
Sud et au voisinage des amas phosphatés du Quercy, les
grottes si nombreuses des Causses, dont ce rapprochement
aiderait peut être à préciser l'âge. Il y a complète identité
entre les formes très variées de ces grottes et avens et celles
des poches à minerai. Autour du vide rempli par l'argile, on
voit que le calcaire a subi une altération intense, prélude de
la décomposition plus complète, qui la fait disparaître, dans le
vide même, en laissant seulement un résidu argileux ; sa stra-
titication a disparu; il est divisé, éinietté et souvent prend un
air concrétionné, qui tient à des dépôts de calcite secondaire,
La poche est toujours limitée à la base, ou, si elle se pro-
longe un peu au-dessous de la profondeur ordinaire de i5 à
(1) Voir, sur ces questions, ma Coalribuliou à l'élude des giles niélallifères
(Ann. d. Mines, août 1897, p. 40^
L. DE LAUNAY 943
20 mètres, c'est par des étranglements analognes à ceux qui
relient des grottes successives dans les coupes relevées avec
tant de soin par M. Martel; elle est, comme ces grottes mêmes,
le simple élargissement de diaclases du calcaire et je ne puis
voir dans son ouverture aucun caractère filonien.
Quant à l'argile qui renq)lit la poche, elle présente deux
types principaux, pouvant également contenir des grains de
fer: i" argile ocreuse et veinée de blanc, ou parfois teintée
légèrement de vert (terrage) ; a" argile rouge. Cette ditférence
tient évidemment à létat d'oxydation plus ou moins avancé du
fer qu'elle contient et correspond avec les deux formes d'alté-
ration superficielles, aujourd'hui reconnues dans les calcaires (i) :
forme de simple décalcification, forme de peroxy dation, qui
tiennent à la nature des eaux avec lesquelles ces calcaires se
sont trouvés en contact, surchargées d'un excès d'acide carbo-
nique ou très oxygénées. Je reviendrai plus loin sui' l'analyse
chimique de ces gangues.
Les grains de minerai de fer, à structure nettement pisoli-
thique sont particulièrement abondants, à la base de l'argile ;
ils peuvent pourtant aussi se trouver dans ses parties hautes;
tantôt ils y sont dissénùnés et nécessitent une préparation méca-
nique (débourbage, etc.), pour en être isolés ; la teneur ordi-
naire des terrages ainsi exploités est, en général, en minerai
net de ^o à 60 "/o ; tantôt ils se ra[)prochent assez les uns
des autres pour former de véritables blocs de limonite, où un
phénomène de recristallisation secondaire peut menu* avoir
fait disparaître partiellement la structure oolithique primitive ;
enfin, sur la périphérie des poches, il peut exister une zone,
où les oolithes ont été soudées par de la calcite secondaire
et constituent alors un « castillard » trop pauvre pour être
utilisé au haut fourneau.
Voici, par exemple, la coupe actuelle d'un des puits d'exploita-
tion de Ghanteloup :
Calcaire lacustre tertiaire, riche en lymnées . iS™.
Argile rouge, plus calcaire à la base . . . . i5'".
Minerai en grains i™5o.
Calcaire jurassique.
(1) J'ai insisté ailleurs récemment (Géologie pratique, p. o4), sur la distinc-
tion entre ces doux zones, de peroxydation et de décalciflcation, ordinairement
superposées, mais parfois aussi enclievêtrées par suite de circonstances locales.
944 Vm' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
D'après M. de Grossouvre {loc. cit. 'p. '90), on a observé
dans cette région, deux niveaux ferrugineux : le niveau supé-
rieur ren fermé dans une argile d'un rouge très vif (mine
rouge) : le niveau inférieur dans une argile ocreuse (mine jaune).
On peut voir, en ellet, certaines poches où largile rouge, très
chargée de grains de fer, passe à la base à une argile d'un
jaune verdàtre.
Le calcaire tertiaire, qui recouvre les minerais de Lunery,
forme une strate très nettement distincte de ces formations
d'argiles à minerais de fer.
3" Si l'on passe maintenant à un examen plus détaillé des
minerais et de leur gangue, on voit que les grains de minerai
présentent généralement la foj'me et la grosseur d'un i)ois
{Bohnerz des Allemands), avec une sui'face extérieure brillante
et une série de couches concentriques enveloppant, au centre, un
granule de sable ou d'argile. La reproduction de semblables
pisolithes s'obtient aisément par la précipitation de sels en
dissolution dans une eau agitée, autour de corpuscules servant
de centres dattraction. L'analyse de ces grains indique, comme
je lai déjà fait remarquer plus haut, une concentration d'alu-
mine non moins remarquable que celle d'oxyde de fer (12 à
2*3 p. "/o d'alumine, contre 5o à 65 d'oxyde de fer et. en moyenne,
II p. Yo de silice.) On est encore loin de la bauxite, qui i-en-
ferrae ^o à 80 p. "/o d'alumine avec o à 20 d'oxyde de fer
et où la teneur en silice descend parfois au dessous de 4 "/o •
mais on voit néanmoins aussitôt la relation entre les deux
minerais : il existe, d'ailleurs, au sud des Baux, des variétés
formées de grains pisiformes, tenant 60 p. '7° d'oxyde de fer
et 3o p. "/o d'alumine, qui sont de véritables fers en grains,
La teneur en phosphore est assez faible, depuis de simples
traces jusqu'à 0,40 p. /o au maximum ; mais on remarque,
dans les réactions métallurgiques ou sur certains points de
concentrations locales, la présence de quelques corps accessoires,
intéressants à signaler : par exemple le cobalt et le manga-
nèse, qui forment, en des points exceptionnels, des mine-
rais noirs, dits mines brûlées, comparables, à la richesse près,
aux « truffes » des argiles rouges à nickel en Nouvelle Calé-
donie. ou encore aux veines noires d'oxydes de cobalt et
de manganèse à Voel Hiraddog (Flintshire) ; puis le zinc, avec
des traces infinitésimales de plomb. Peut-être, si l'on avait
recherché le vanadium, l'aurait-on trouvé comme dans les
L. DE LAUNAY 9^5
oolithes de Mazenay (Saône-et-Loire), utilisées à cet égard par
le Greusot.
La gangue de terrage ocreux veiné de blanc a donné à
l'analyse (voir de Grossouvre, loc. cit., p. 8i):
Silice AliiiiiiiU' l'eruxyde de fer Chaux Magnésie Alculis Perle par calcination
68,60 i3,6o 3,60 o,3o 0,60 traces 12,60
soit un excès très fort de silice libre sur la composition
théorique d'une argile, où l'alumine entre pour i^o, contre 4^
de silice, prouvant qu'on n'a pas simplement allaire à une
argile de lévigation mécanique, résultat d'une action directe-
ment exercée sur des roches cristallines ou des schistes antérieurs,
mais qu'il a dû y avoir séparation de la silice d'avec le fer et
l'alumine, par dissolution.
Cette proportion de silice s'accroît jusqu'à 89 p. "/o dans
les argilolithes de Mehun, qui finissent par passer à l'opale.
Ailleurs, on a des halloysites à 49 fis silice et 39 d'alumine,
des montmorillonites à 5o de silice et 2a d'alumine, et on peut
remarquer, dans ces argiles, la présence d'une certaine quan-
tité de titane sous forme de rutile microscopique. Dans la
bauxite, la teneur en acide titanique peut atteindre jusqu'à 2
et 4 p. "/o.
4" Enfin, les réactions secondaires, peut-être très récentes
parfois, ont joué, dans tout cet ensemble, un rôle incontes-
table; il est visible quelles ont amené des recristallisations de
calcite en veinules et c'est ainsi qu'en un point où ces terrains
reposaient directement sur le ndcaschiste, près de la Ghape-
laude, j'ai observé, dans ce micascliiste, à la base du calcaire
lacustre, des simili-filons de calcaire concrétionné, où, avec un
peu de bonne volonté, on aurait pu voir des dépôts de grif-
fons hydrothermaux (i). Les rognons et les veines de silex,
passant à la meulière, qu'on trouve fréquemment dans les par-
ties calcaires, doivent avoir une origine analogue et il peut en
être de même pour certaines altérations sur la périphérie des
poches à minerais.
En résumé, sans pouvoir me prononcer avec certitude sur
l'origine premières du fer, mais en ayant aujourd'hui quelque
tendance à y voir un simple résidu d'attaque superficielle, je
crois, de plus en plus, à la formation per descensii/n de ces
dépôts, dans des cavités, qui, loin d'être en relation avec un
(1) Loc. cit., p. 30.
946
VIIl' CONOHKS GKOLOr.IQUE
MINKS
DE
MONTE BRAS
Plan des ll'a\aiix
ail l^.^Nncau
Les hachures represenienl ~
les parties dépiLees *;
NORD
Mdg'neLique
\;\^\N"\ AmbLygortite.
£c/u'//<
Fig. 1,
L. DE LAUNAY 94y
phénomène de dislocation profond, résultent simplement de
cassures calcaires élargies, comme celles où circulent, près de
la surface, toutes les eaux souterraines des plateaux calcaires,
comme celles également des cavernes et des grottes (i).
Mais cela ne veut pas dire que la formation des argiles
sidérolitiques puisse être, en aucune façon, assimilée à celle
des simples argiles de décalcification, qui résultent, en terre
ferme, d'une infiltration d'eau pluviale ; il a dû y avoir là,
bassins lacustres, vasques d'eau (nécessaires pour la concrétion
des oolithes), sédimentation restreinte, etc. Il semble même
qu'il ait dû exister, dans ces lacs, une proportion spéciale d'acide
carbonique, pouvant tenir à des sources du genre de celles de
Vichy, puisque les éléments du terrain déposé ne sont pas le
produit d'une simple lévigation mécanique comme les argiles
ordinaires, mais le résultat d'une précipitation opérée sur des
éléments en dissolution : ce qui a amené la silice à se concen-
trer : d'un côté, dans les argiles, au point de former même des
argilolithes et des opales, tandis que, de l'autre, le fer et
l'alumine constituaient les noyaux pisolithiques.
Il ne serait pas impossible qu'une abondance spéciale d'acide
carbonique eût, d'abord, contribué également à faciliter le creu-
sement même des poches.
La mine d'amblygonite de Montebras (Creuse)
(Fig. I).
Le gisement de Montebras (12), jadis exploité pour étain, cons-
titue aujourd'hui, dans le monde, la seule source industrielle
d'amblygonite, minéral utilisé lui-même pour la production de la
lithine, dont il renferme 6 a 8 °/o. Cette industrie de la lithine,
à peu près monopolisée à Bonn, en Allemagne, consomme, en
outre de Tamblygonite, des micas lithinifères, venant, soit de
Zinnwald en Saxe, soit de Moravie, soit d'une exploitation
nouvellement organisée dans le Plateau central à Chédeville
(St-Sylvestre), près de Limoges (3).
(1) La présence, dans ces argiles, de certains minéraux, tels que le rutile, n'est
nullement une preuve de leur caractère éruptif ; car le rutile microscopique se
trouve constamment dans les argiles et les schistes. Le cobalt, le manganèse, le
zinc, etc., ont été constatés également à l'état de traces dans divers terrains sédi-
mentaires et les réactions secondaires ont toujours pour effet d'amener leur con-
centration.
(2) Coll. École des Mines, n" 1805. Feuille au „ qq„ de Montiuçon.
(3) Coll. École des Mines, n" 2320.
Ç)48 Vlir CONGRÈS r.ÉOl.OGIQUR
La i)roduction d'ainblygonite à Montebras est d'environ
loo toinics par an. qui sont vendues à raison d'à [)oii près
looo fr. la tonne.
Géologiquement. on sait que la lithine est un élément fréquent
dans beaucoup de granulites et spécialement dans cette caté-
gorie de granulites qui accompagnent les liions d'étain, comme
c'est le cas à Montebras (i). Elle passe de là dans les sources
thermales carbonatées, dont l'eau a pu traverser des granulites
semblables et leur comnmnique des propriétés appréciées. Dans
l'amblygonite, la lithine, accompagnée de soude et d'alumine,
est combinée en un iluophosphate et se rapproche par là de cet
autre iluophosphate, abondant dans la même catégorie de roches,
l'apatite, ainsi que d'autres phosphates également présents dans le
gisement de Montebras, la Avavellite et la turquoise (phosphates
dalumine). L'amblygonite parait donc être, dans ce gisement
staunifère en relation directe avec des granulites porphyroïdes,
un cas particulier dune venue fluo-phosphalée, comme, ailleurs,
au Groenland, le gisement, aussi à peu près unique dans son
genre, d'Evigtok, contient ce fluorure double d'aluminium et
de sodium . dont la présence à Montebras n "aurait rien eu
d'étonnant, la cryolite. Cela correspond bien avec la double
intervention qu'on est porté à admettre dans les sécrétions
stannifères des granulites : dune part, le lluor et le phosphore
(auxquels on pourrait ajouter parfois le bore, accompagnant le
tluor et la lithine des tourmalines) : de l'autre, l'excès d'alcalis,
soude et lithine.
Les exploitations d'amblygonite de Montebras ont consisté,
pendant longtemps, à fouiller les haldes de l'ancienne mine
d'étain ; il y a peu de temps qu'on travaille directement sur
les liions mêmes, où ce minéral s'est déposé et les galeries
de mines ne sont guère encore sorties de la zone superlicielle,
décomposée, kaolinisée, altérée par des réactions secondaii-es,
bouleversée parfois par les anciens travaux, en sorte qu'il
reste quelque obscuiité dans la nature du gisement (voir le
plan ci-joint, iig. i).
Autant qu'on on peut juger, il semble que l'amblygonite
se trouve associée avec du quarz et de la cassitérite dans des
veines irrégulières, recoupant une granulite porphyroïde à quarz
(1) Les micas argentins de la granulite des Colettes (Allier), qui produit le
Kaolin, dont je parlerai plus loin, donnent, d'après Daubrée, la réaction de la
lithine .
L. DE LAUNAY 949
de première consolidation bien nette (que Ton a pris l'habi-
tude à Montebras d'appeler un porphyre quand elle est dure
et un elvan quand elle est décomposée) (i). Cette même granulite,
qu'on rencontre avec des discontinuités dans une zone assez
étendue (iBoo"' sur 800 environ), et qui est légèrement stannifère
dans toute sa masse, renferme ailleurs d'autres filons de la
même venue, où tantôt domine l'apatite, tantôt la cassitérite.
Quand l'amblygonite apparaît, généralement la wavellite abonde
au voisinage.
La principale veine, où l'on recherche l'amblygonite, a enAÙron
une douzaine de mètres de long, sur 3 à 4 uiètres de large ;
elle paraît avoir une structure pegmatoïde à très gros éléments,
en sorte que. le feldspath ayant été transformé en boue par la
kaolinisation, on y voit des morceaux épars, comme bréchi-
formes, de quarz anguleux et d'amblygonite. La cassitérite,
relativement rare et associée avec le quarz, est souvent englo-
bée dans l'amblygonite elle-même. Dans l'altération, des
éléments manganésifères se sont parfois concentrés autour du
quarz, qu'ils revêtent d'un enduit noir.
A ces courtes notes sur l'industrie actuelle de l'amblygonite,
je crois utile d'ajouter la description (encore inédite) des roches
de cette région, au milieu desquelles se trouve le gisement, et
du peu que l'on connaît, sur la formation stannifère elle-même.
Ces roches sont de diverses natures :
1° Quand on quitte la station de Lavaudfranche, on est,
presque jusqu'à la mine, dans un granité à mica noir, à
pinite abondante et à très rares et fines paillettes de mica
blanc, mais où ce mica blanc, souvent accolé aux cristaux
antérieurs de quarz et de feldspath, ne fait jamais défaut (9).
Sur la feuille de Montluçon j "ai noté cette roche granité g ranii-
litiqiie (yi y' ) pour la distinguer du granité proi)rement dit,
qui ne contient ])as ces paillettes de mica blanc. Cette roche
se continue jusqu'aux ateliers de la mine et persiste même
dans une tranchée creusée jtar les travaux. Elle se distingue
aussitôt extérieurement d(^ la granulite, qui forme les coteaux
de Montebras, Grand-Roche, etc., par son peu d'altération
superficielle. On la retrouve, à i8oo"> au sud de Montebras,
(1) Voir plus loin, la description do cetto roche, qui sera figurée dans mon
travail sur les Roches carbonifcres de la Creuse.
{!) Près de la gare de Lavaudfranche, on l'on est presque au contact du gneiss,
ces fines paillettes de mica blanc sont particulièrement rares.
05o VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE
vers Chateux, un peu plus près au S.-E. après Vendoueix,
puis à Sounians, Fontbier, la Garde, Chazeix, Saint-Martial,
la Comniaiulcrie. etc.
2" Une roche toute différente, qu'on peut observer à
Chateux et qui se développe surtout vers l'Est dans la
direction de Grand-Roche et du Mouscau, ou, vers l'Ouest, en
allant à Toulx Sainte-Croix, est la graniilite proprement dite
(ou granité à deux micas, avec mica blanc abondant). Au sud
de Montebras, elle est rose et à grains assez fins. Sur la rive
gauche de ht petite Creuse, vers le j)oint ^iÇ> ou sur la route de
Lavaudfranclie k Soumans, elle est du même type, mais à grains
plus volumineux. Le mica blanc y est de même dimension et
souvent plus abondant que le mica noir : les quarz de première
consolidation sont lré(juents ;
3° Enfin, les gisements d'étain et damblygonite se trouvent
dans une roche sjjéciale, quOn peut observer aux sommets
marqués 4^4 et 4^1 ■ des deux côtés du village de Montebras
et également dans les travaux de la mine, où elle constitue
un mamelon de 3oo"' de long sur 4© de ]ai"ge, dirigé N. 5o° E.
avec plongement Ouest.
C'est une roche à pâte presque porphyrique et qu'en effet
les anciens auteurs ont appelée \\w ])orphyre, quand ils ont
j>u l'observer à l'état frais, sans la kaolinisation qui y est fré-
quente. Elle est à fine pâte rose, avec des cristaux de quarz
nettement isolés et contient très peu de mica blanc. Je l'ai
désignée sous le nom de graniilite porphyroïde, en raison
de la forme d(^ passage curieuse qu'elle présente entre la gra-
nulite et la microgranulite. Son analyse brute donne une
teneur déjà élevée de o,5i % de lithine (i). Les lavages
portant sur les parties kaolinisées ])i'ouvent qu'elle contient,
presque partout, des traces d'étain.
Une tranchée, où l'on a ex])loité cette roche décomposée
comme sablon kaolinisé près du ])oint 4'^4i 1^ montrait, en
1889. entièrement kaolinisée, avec tles reines très minces (i cent.)
de quarz enfumé, des filonnets de fine granulite rose elvanique et
d'autres de greisen à quarz isolés au milieu de micas jaunes
(1) M. Michel Lévy a, depuis longtemps, signalé la granulite du Puits du
Champ k Montebras, comme exceptionnellement riche en topaze microscopique,
qui contient de petits octaèdres de spinelle en inclusions et des inclusions de fer
oxydulé, avec auréole à biréfringence nettement augmentée sans polychroïsme
apparent (C. R., 23 déc. 1889).
L. DE LAUNAY 90I
verdâtres. Cette roche présentait un aspect bréchoïde (avec des
ai)parences de blocs de quarz anguleux pris dans un éboulement),
dont j'ignore la cause exacte, mais qui est également frappant
dans les travaux actuels plus profonds (1900), où l'on cherche
l'amblygonite.
Les dernières exploitations pour kaolin ont parfaitement
fait voir que, par un phénomène analogue à celui que nous
retrouverons aux Colettes, l'altération kaolinique a visiblement
suivi un filon de quarz stannifère, passant au greisen, de direc-
tion environ Nord-Sud, pris dans cette granulite.
Cette altération est en rapport avec une imprégnation d'eau,
qid se manifeste de tous les côtés dans la roche, même au
sommet de la colline et qui se traduit par des sources, dès
qu'on fait une tranchée ou un sondage quelconque.
Des débris de semblables filons de quarz sont fréquents à
la surface du sol. dans tous les environs de Montebras, notam-
ment au Nord de la petite Creuse (N.W. du point 4oi)-
4" En fait d'autres roches, la micro granulite proprement
dite, si abondante à l'Est et au Sud, entre Montluçon, Prémillat
et Gouzon, est presque inconnue dans cette région. Cependant
on peut en observer un filon (E.W.) à l'Ouest de Bordessoules,
sur le bord de la route, dans un granité à fin mica blanc,
passant déjà à la granulite proprement dite.
J'ai déjà signalé les greisen, qui accompagnent l'étain (i); le
long de la granulite porphyroïde de la mine, il existe aussi un
beau filon de 3"'5o à 4"^ tle large, formé de granulite riche en
orthose rouge.
5 ' L'on doit encore mentionner les lambeaux de tertiaire
oligocène, rattachés au bassin du Cher et du Berry, qui se
présentent de divers côtés, sur la crête de Montebras et sur les
pentes voisines.
Les débris de quartz, signalés plus haut au Nord de la
Petite Creuse, sont. j)ar une association que j'ai eu souvent
l'occasion d'observer dans le nord du Plateau central, accom-
I)agnés d'une argile brun rouge tertiaire (oligocène?), formant
quelques bancs durcis.
Il existe d'autres afileurements disséminés du même terrain,
sous forme d'argiles sableuses de couleurs variables plus ou
moins agglutinées. Un petit affleurement d'arkose en roche
(I) On retrouve des roches très analogues'àVèd'lé\'bi§i'ùiitli']ét;''le 'tuiigst4iiiè''de
Moymac (Corrèzc).
|c'i î {•■■•■■'■ \i\ \:\ 'Mllliii^ I i * I' il.
912 vin' CONÇUES GÉOLOGIQUE
jaune bien caractérisée est au nord-ouest de Vendoueix (i);
autour fie Soumans. on retrouve des arg'iles jaunes ou parfois
g'rises, avec sfrains de quartz, qui sont parfois difficiles à
distinp^uer de la simple décomposition sur ]dace des j^ranites ou
granulites ; il en est de même. ])lus au sud. un peu au nord
du village de Bornet. où l'arj^ile jaun(\ assez sableuse, est à
taches grisâtres.
Les affleurements tertiaires situés à l'ouest, par exem])le au
nord et à l'est des Piei^res Jaunâtres, sont. eux. beaucoup plus
caractéristiques. Ainsi, à l'Est de cette montagne, vers le point
428. c'est une roche blanche dure à nombreux grains de quartz
anguleux, semblable à celles qui se développent le long de la
vallée du Cher, en descendant vers le Berry.
6" En ce ([ui concerne les veines stannifères proi)rement
dites, les travaux anciens, faits dans mi esjirit de systémati-
sation théorique trop ]^énétré des idées d'alignement pentagonal.
renseignent moins qu'ils ne le devraient. Ces veines, très irré-
gulières comme tous les stockwerks stannifères. ont été comptées
connue une cinquantaine de filons distincts, dont 4o recou])aient
le granité granulilicpu^ et les autres la granulite ])or|)hyroïde.
On avait distingué des fdons N.-S.. d'autres N. 3o" W. et deux
groui)es de filons à peu ])i'ès Est-Ouest, différents de i5".
Les travaux ont été poussés jadis jusqu'à 137 mètres de pro-
fondeur avec le puits N" 5. sans ju-oduire, en somme, une
quantité bien notable d'étain.
Au i^"" niveau, on a exploité une sorte de pegmatite stan-
nifère à mica vert de 3o centimètres de large, suivie, sur
40 mètres de long, depuis le jour et recoupée par une autre
veine de granulite.
Au 30 niveau, il y avait, entre le granité granulitique et la
granulite porphyroïde, un fdon de greisen A-ert. contenant de la
cassitérite avec de petits ])rismes d'apatite bleue (1) ; un autre
fdon de quarz, feldspath et cassitérite pénétrait dans la granulite.
D'une façon générale, il semble bien que les veines à
cassitérite. comme les veines à amblygonite. ne soient qu'un
(1) Il a été oublié à l'impression sur la feuille de Moritiuçon. On doit le placer
à 2™™ au nord de l'u du mot Venloueix. Il en est de même du filon de microgra-
nulite de Bordessoules, signalé plus haut.
(2) On trouve, assez fréquemment, à Montebras, des veines à petits cristaux
d'apatite bleue, un peu analogues d'aspect aux trachytes à apalite du cap de Gâte
en Espagne. J'ai déjà signalé la présence de la topize, de la wavellite, etc.
t.. 1)K I,AUNAY 95'i
cas particulier de i)eg'inatites. dans iescfuelles ces minéraux
utilisables jouent le même rôle que le quarz. le feldspath et
le mica blanc. Il est à remarquer, d'ailleurs, que, dans les
veines jiegniatoïdes proprement dites de Montebras, même quand
l'étain n'a]>parait pas, ce métal existe, presque toujours, finement
disséminé dans le quartz, en quantité suiUsante pour le rendre
impropre à la verrerie (i).
Mine d'antimoine de Montignat (près Marcillat) Allier.
Le ])etit gisement antimonieux de Montignat (2) n"est intéres-
sant que connue spéciuien des très nouibreux gisements de stibine,
qu'on trouve disséminés dans le Plateau Central et auxquels
je dois consacrer })roc]iainement une monog'raphie spéciale.
Exploité d'abord au siècle dernier et abandonné en i;;8'3 (3),
il a donné lieu, à diverses repi'ises, mais surtout depuis 1887, à
des travaux, qui ont auiené l'obtention dune concession, à la
suite de laquelle on a exploité, avec une certaine activité, en
1899, et même organisé une petite usine pour faire sui' ])lace
de l'oxyde d'antimoine et un ])eu de régule. En 1900, l'exploi-
tation, considérablement ralentie, n'a occupé que (> ouvriers et
l'usine a été arrêtée.
Le gisement ex[>loité est situé sui- un coteau, qui domine
la rive droite du Cher, à environ 2 kil. en amont de
Chambouchard .
Il existe là. au milieu d'un gneiss très g'ranitique. à struc-
ture g'renue |)eu zonée, et souvent diflicile à distinguer d'un
granité ])roprement dit, un (ilon d'iuie granulite spéciale
(1) Lh bibliographie de Montebras, que j'ai donnée autrefois très incomplète-
ment, est la suivante : 1859. Mallard. Sur la découverte de l'étain à Montebras
(liul. Soc. Se. nat. de la Creuse). — 1863. Décret de concession de Montebras
(.1)))!. dex M., C)\ t. 7, p. 318). — 1807. Mallard. Sur les gisements stannifrres
du I^imousin et de la Marche et sur quelques fouilles qui paraissent s'y rattacher
(Atiii de.'i M., 6*. t. 10, p. 321). — 1867. Moissenet. Sur une nouvelle espèce
minérale rencontrée dans le gîte d'étain de Montebras {C. R., 31 juillet 1871 ;
t. 73, p. 306 et Ann. des M., 6% t. 20, p. 1). — 1871. Des Cloizeau.x. Sur la
montebrasite {C. R , t. 73, p. 327 et Ann. des ¥., 6% t. 20, p. 22i. —1891.
A. Lacroix. Note préliminaire sur un minerai nouveau de Montebras [Bul. Soc.
min., t. 14, p. 187). — 1892. De Launay. Feuille de Montluçon.
(2) Coll. École des Mines, n» 2382. Feuille au g^-Qôô d'Aubusson.
(3) Une analyse de Vauquelin {Ann. phys. et chimie, t. VII, p. 32), sur un
minerai d'antimoine voisin de Montluçon s'applique peut-être à lui, bien que le
minerai analysé par Vauquelin soit exempt de sulfure de fer.
9-54 VIU' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
(a382-io), sur la nature do laquelle jaui'ai bientôt à revenir,
lilon dont la largeur peut atteindre, au maximum, 8 mètres et
dans lequel la stibine se trouve strictement localisée, sous
forme d'un stockwerk de quarz à stibine. Ce filon est dirigé
à 4o° Nord, avec plongement Est très accentué, faisant avec
la verticale un angle d'environ 20" ; il a été reconnu, sur
3oo à 400 mètres de long, par deux galeries, en direction.
Lui-même est très régulier ; mais dans sa masse, les veinules
antimonieuses sont, au contraire, très irrégulières, comme c'est
le cas de la plupart des gisements d'antimoine ; leur largeur
est le ]>lus souvent de 1/2 à 2 centimètres ; la stibine
y est associée pêle-mêle avec le quarz et un peu de mis-
pickel et, tantôt l'un, tantôt l'autre des deux premiers miné-
raux domine ; plus rarement on peut avoir de la stibine sur
une épaisseur de 2 à 6 centimètres, parfois même des renfle-
ments, des lentilles plus épaisses. (Ech. 2382-1 à 6).
Aux affleurements, le dyke granulitique, ti'ès altéré, se pré-
sente sous la forme d'une glaise rouillée et jaunie, avec un peu
de sénarmontite, mais surtout avec une variété de stibine, qui
a perdu une partie de son soufre et est comme brvilée (2382,7).
Environ i kil. à l'Est, sur le coteau de la Gaborne, on a
fait également des recherches sui* un autre gisement ])lus pauvre,
qui se présente dans des conditions analogues.
Enfin, d'après des renseignements que je n'ai pu contrôler,
en aurait ti'ouvé. en se rapprochant du Cher vers l'Ouest, des
traces d'étain et de tungstène.
Le granulite à antimoine de Montignat est d'un tyi)e spécial,
([ue j'ai eu souvent l'occasion d'observer au voisinage des filons
d'antimoine dans le Nord du Plateau Central, par exemple à
lîoursoneix, entre la Dapeyre et Parsae (5() kil. à l'ouest de
Montignat), à Mérinchal (26 kil. au Sud, etc.) et je ne lui laisse
le nom de granulite que faute dun terme plus approprié ; car
elle me paraît se rattacher au groupe des microgranulites et
peut-être, comme celles ci, recouper leDinantien. En réalité, c'est
Tine pegmatite grenue, comme gréseuse, formée de qnai^z et de
feldspath (généralement altéré) sans mica blanc, où la pyrite
apparaît fréquemment, sinon à Montignat, du moins dans d'autres
gîtes. Des roches du même genre existent en divers points de
la même région : par exenqjle. en remontant vers l'Est de
Montignat. vers Marcillat et traversant la rivière au village de
Saint-Pardoux, ou encore à l'est de Ghambon, sur la route de
L. DE LATJiVAY 955
CJiarabon à Evaux. à la limite du Dinantien et du gneiss :
elles sont très loin de contenir toujours de l'antimoine, mais
elles peuvent servir d'indice pour le rechercher.
D'autres stibines, dans la Creuse, l'Allier et la région
contiguë du Puy-de-Dôme, apparaissent au contact immédiat des
microgranulites proprement dites.
L'âge de ces stibines semble intermédiaire entre le Dinantien
et le Stéphanien et leur relation avec les microgranulites peut
être comparée à celle qui, dans la même contrée, associe
Tctain. le tungstène ou l'urane (i) avec des granulites plus
anciennes.
Carrières de kaolin des Colettes (Allie?').
Les exploitations de kaolin des Colettes (Fig. 2), portent sur
des zones altérées dans un massif de granité à mica blanc (grà-
nulite, Zweiglimniergranit des Allemands), isolé au milieu des
micaschistes. Il y a là deux groupes de travaux, ceux des
CiOlettes, qui occupent environ 260 ouvriers et produisent de
3o à 5o tonnes par jour, et ceux de Beauvoir, près d'Echas-
sières. d'une importance plus faible.
Ayant déjà décrit autrefois ces gisements, je ne veux ici
mentionner qu'un l'ait, très intéressant pour leur genèse, que
l'approfondissement des tranchées a mis en parfaite évidence :
c'est la limitation très nette de la kaolinisation en ju'ofondeur.
On sait que. dans une théorie très répandue et notanunent
développée par Daubrée. la kaolinisation serait un phénomène
ancien, résultant de l'action des fluorures stannifères : il est
impossible de conserver cette idée en présence des faits: la
kaolinisation. qui est ici le simple produit d'une altération sur
l)lace de la granulite. est en rapport incontestable avec la
superficie actuelle et avec la circulation des eaux. Si les veines
fluorées anciennes ont eu une influence, ce ne peut être que par
les traces de fluor et de chlore, laissées dans les roches : traces
qui facilitent peut-être cette attaqiu^ superflcielh^ des feldsi>aths.
Mais, dans la princijiale tranchée des Colettes. qui a aujour-
d'hui 3o mèti'es au dessous de son boi-d le plus bas, 4^ îm
(I) .le signale incidemment quatre points, voisinsde Monlignat, 011, soit la chal-
colito, soit l'uranite verte, apparaît dans des granulites : Colombaroux, près Com
mentry, Marignon, près Montlurun (Coll. 2.'5S(;), un point à l'Ouest de l'Harpe, ai;
Nord de Mareillat, sur une direction de faille marquée par une traînée de culm ;
enfin Montebras.
956
VIII'" CONGRÈS GÉOLOGKIUE
dessous du plus élevé, on a vu, progressivement, à mesure
qu'on descendait, reparaître la granulite dure inaltérée et cesser
le kaolin. Le kaolin ne saurait donc avoir une origine ancienne
et profonde.
Fig. 2. — Carrière de Kaolin 'des Colettes.
On peut y ajouter, comme je l'ai déjà fait remarquer autre-
fois, que cette kaolinisation a suivi trois filons de quarz prin-
cipaux, dirigés N. 25° E. à X. 4o° E. et épais de o™8o à 2"^ de large,
que l'exploitation a ménagés, et qui apparaissent aujourd'hui
en relief dans la carrière. Ces filons sont recoupés par des
croiseurs jîlus étroits et l'intersection marque un accroissement
de la kaolinisation. évidemment causé par une circulation plus
active des eaux et conqiarable aux enrichissements bien connus
des filons métalliques dans le même cas.
Ce sont des faits en rapport avec ce que Ion sait, d'une
façon générale, sur la concentration des eaux souterraines le
long des filons quarzeux. En fait, le long de ces filons, dans
la grande tranchée des Colettes, les sources sont aujourd'hui
encore tellement abondantes, même au mois d'août, qu'elles
suffisent à alimenter la préparation mécanique.
Ces filons de quai*z renferment de superbes géodes de quarz
cristallisé en yrands cristaux.
L. UE LAUNAY 95^
On aurait pu se demander si, au lieu d'être la cause de
la kaolinisation, ils n'en seraient pas la conséquence, cette silice
étant un résidu de la décomposition des feldspatlis ; mais il paraît
bien démontré qu'ils se poursuivent dans la granulite inaltérée
et sont un dei'nier terme ancien de ces formations granulitiques.
Dans une nouvelle tranchée connuencée en i9oo, on peut
voir également ini lilon de quarz N.5o"E. de ©"^So de large,
qui forme Taxe de la zone kaolinisée.
Les tranchées de Beauvoir, beaucoup moins nettes à cet
égard, sont aussi beaucoup moins profondes ; on y manque deau
en été, ce qui force à arrêter le travail pendant la saison sèche
et cette circulation plus faible des eaux souterraines paraît, en
effet, correspondre à une kaolinisation plus limitée. Dans l'une
de ces carrières, on peut remarquer un fait intéressant, c'est
la présence de fragments de micaschiste pinces dans la gra-
nulite : on est, en effet, presque au contact des micaschistes.
Ajoutons que les carrières classiques de St-Yrieix, près
Limoges, se distinguent de celles des Colettes en ce que la
roche altérée est là. une pegmatite proprement dite et non une
granulite : doù une pureté plus grande ; mais la kaolinisation
est, là aussi, limitée en profondeur.
Mine de houille de Saint-Elqy.
Le bassin houiller de Saint-Eloy (i) fait partie de cette longue
traînée rectiligne si caractéristique, qui coupe en diagonale
tout le Plateau Central français et dont la continuité apparaît
de plus en plus complète à mesure que les études sur le
terrain se poursuivent : cette continuité étant parfois établie
par un simple sillon charbonneux de quelques mètres ou
même de quelques centimètres de large (comme entre St-Eloy
et Montmarault).
Les récentes découvertes de houille dans le prolongement
de ce bassin vers le Sud (2), les recherches qu'on vient
d'entreprendre sur son prolongement vers le nord, dans l'an-
cienne concession de Noyant, lui prêtent un intérêt d'actualité
spécial. Son histoire géologique est, en outre, des plus inté-
(1) Voir feuille au de Gannal. — Comptes-rendus des tournés de 1893 et
^ s 0.000
1893 dans le bulletin du Service de la carie géologique. — Massif de Saint-Saulj^e
{liul. Serv.carte geol.,t. VIII, p. 12).
(2) M. Angles d'Auriac doit les étudier procliainement dans les Annales des
mines.
958
VIll^ CONGRÈti GÉOLOGIQUE
ressantes ; il serait trop long de l'exposer ici ; mais je veux
au moins insister sur deux points, que les membres du congrès
out pu étudier pendant leur visite.
m Couche ditToit au supérieiire . v°! a'"\\ CoucAe du. Centra ou. inférieure. L A Terrain piinviti/'.
Fig. 3. — Plan du bassin houillor de Saint Éloy, d'après M. de Morgues.
En premier lieu, j'ai déjà fait remarquer ailleurs qu'il ne
fallait pas voir, dans ce sillon houiller, comme dans beaucouj)
d'autres traînées houillères du Plateau Central, le simple
remplissage d'un synclinal ancien, ayant formé un ou plusieurs
lacs alignés. Cette traînée est souvent tout à fait transver-
sale aux plis anciens, qu'elle a pu épouser localement, mais
qu'en général elle rejette. Elle paraît être le résultat d'un
grand décrochement, datant de l'époque intermédiaire entre
le Dinantien et le Stéphanien, contemporain par suite de
l'ouverture des nombreux filons de microgranulite et, pro-
Ijablement aussi, de cette longue crête quarzeuse, que l'excui--
sion d'Evaux, Chàteau-sur-Cher et Saint-Maurice a donné l'oc-
casion d'examiner (i). Il y a eu. d'une façon manifeste.
(1) L'existence, à l'ouest de cette traînée, tout à fait parallèlement à elle, sur la
feuille de Gamat^ de dykes granulitiques, semblerait montrer que cette direction
avait déjà été esquissée trèsantérieurement, au moment de la venue decesgranu-
lites. D'autre part, à l'est, elle est suivie par des filons de porphyres pétrosili
ceux ou microgranulites et des lambeaux de Dinantien englobés dans des failles,
montrant bien l'existence du grand mouvement post-dinantien, dont je suppose
l'intervention ici.
L DE LAUiNAY
9^9
Coupes du bassin houiller de Saint Éloy.
Coupe AB
Xhtraii dti .»■
Fig. 4.
Coupe CD
Fig. 5.
Coupe EF
''^"^.^^ILJ^" -^o/ P" ou MANOIR
Fig. 6.
Coupe GH
N^ive/tii du sol
Couche du Toit
^Couche Centra/a
Il au .nfcricu^e
Ttr.-3,n
1 ii'l primitif
Fig. 7.
96o
VlU'^ CONGKES OtOLOGIQUE
déplacement relatif des deux lèvres de cette fissure, avec
torsion des gneiss, micaschistes, schistes sériciteux, etc., au
contact. Pendant le dépôt du houiller supérieur, les mouvements
ont dû être considérables ; ils Tout été également après ce
dépôt, soit pendant le Perniien, entre l'Aquitanien et le Thurin-
gien, séparés dans nos régions par une complète discordance,
soit même pendant le Tertiaire, et il sullit, pour s'en rendre
compte, de voir des coupes comme celle de la tranchée de
Morny, qui montre actuellement un beau pli synclinal, et
comme la série de celles que nous reproduisons d'après M. de
Morgues (fig. 3 à 8). Ce bassin a subi une compression trans-
versale très prolongée et très intense, qu'on ne saurait négli-
srer en étudiant sa constitution.
rou|>c \iN()i'
Fig. 8. — Coup»' tlu bassin houilifr do Saint Éloy.
Quand on examine des coupes comme A B ou C D, on ne peut
songer à les interpréter par des phénomènes de dépôt torrentiel,
si irréguliers qu'ils aient pu être. Par exemple, sur la coupe
A B, la couche de houille développée atteindrait une largeur
de i3oo'" alors qu'avec ses plissements répétés, elle est resserrée
sur Goo mètres de large ; on observe des renversements, des
introductions de la couche dans le toit, des sinuosités en patte
d'oie, etc. En même temps, des coupes comme EF, ou G H
sembleraient indiquer que la couche de houille, pendant sa
compression, était maintenue par en haut : car elle ne dépasse
pas un certain plan horizontal, sous lequel les voûtes anticli-
nales paraissent s'être aplaties.
Le terrain, contrairement à ce qui existe dans d'autres
bassins du Plateau Central (Commentry, etc.), est pauvre en
poudingues : il est formé presque uniquement de grès avec
quelques bancs de schistes ; les poudingues, quand ils existent,
L. DE LAUNAY 961
contiennent surtout des galets de gneiss. La houille est surtout
un charbon à longue flamme quasi ligniteux, bon pour les
usages domestiques, qui forme les couches dites du toit et
du centre (plus la couche du nmr inexploitée). Cette houille
est accumulée en lentilles dans la partie nord du bassin voisin
de S'-Eloy (plan ci-joint, tig. 3); plus au sud, j'ai déjà dit qu'on
venait d'en retrouver vers Gouttières et S^-Eloy.
Au nord, le bassin se rétrécit brusquement et paraît dispa-
raître entre S'-Eloy et La Peyrouse ; mais une investigation
du terrain suflisamment minutieuse permet, presque toujours,
de retrouver sa trace, généralement sous la forme d'une argile
noirâtre. En arrivant vers Puy-Giraud (feuille de Moulins), on
a, par exemple, sur la voie du chemin de fer économique,
une veine dont la largeur est exactement de o'"6o, entre un
gneiss granitiiiue à l'ouest et un micaschiste à l'est ; un peu plus
au nord, le même sillon a 3'"5o de large et comprend, de l'est à
l'ouest, o"i6o de boue charbonneuse, puis des argilolithes
grises, de l'argile noire avec quelques cailloux de quarz et
enfin de l'argile brune et rouge. A Montmarault (Gh. de Sarre),
le teri-ain houiller reprend avec une largeur de loo à i5o mètres
et s'élargit de plus en plus jusqu'à la hauteur de Noyant,
où il atteint son maximum de largeur, c'est-à-dire plus de 3 kilom.
En second lieu, il y a lieu de noter, dans le terrain houiller
de St-Eloy, l'existence de liens blancs ou gores, qui jouent
un vole analogue à celui des porphyrites de Commentry. Le
principal accompagne à son toit la couche de houille du toit.
Au contact, le charbon paraît durci, graphitisé, et M. Ver-
iiadsky y a remarqué la présence de veinules de barytine
cristallisée , dans des conditions déjà étudiées par lui en
Westphalie : barytine qui pourrait provenir des orthoclases
du gore blanc (i). Un autre lien blanc est au mur de la
couche du mur; enfin deux plus petits sont dans la houille
même, près des deux premiers, l'un en haut de la couche du
toit, l'autre en bas de la couche du mur.
Mines d'asphalte de Pont-du-Château {Puy-de-Dôme).
Les gisements de bitume et d'asphalte sont nombreux (2) dans
(1) Une veine tle barytine suit la traînée houillère, plus au Nord, à l'embranche-
iiient delà ligne économique de Montmarault, à la Faye.
(2) V'oir Michel Lévv. Peuille de Glermonl-Ferrand au . Notes sur la chaîne
^ •' 80.000
des Puys, le .Mont-Dore, etc. {Bu,l. Soc. GéoL, 1891, p. 887). — De Launay. Gites
minéraux et métallifères, tome 1, p. 200 à 209. — (.'olL Ecole des mines, n 2380.
962
VI ne CONGRKS GEOLOGIQUE
la région comprise entre Clermont-Ferrand, Riom et l'Allier
(voir la petite carte ci-jointe), dans un carré d'environ i6 kilo-
mètres de côté.
^^\Ço^fL^^^^^j
+' '^f/+^-^;* ■^.
^S^-t^I-Wl^
%^ Concejrsion^ de- iztzi^ie-
■////A ev oj-pTialte'.
Zimize.r (ie.r terrahid- cri.rfaZli^ureC
du tertùure de- 7j:z. Zù,
•luujT'ie-.
Fig. 9. — Carte des gisements bitumineux de la Limagne.
Échelle 1/320. UOO.
Ainsi que le montre la carte, ces gisements sont, pour une
cause quelconque, localisés dans les divers niveaux du terrain
tertiaire au voisinage des basaltes les plus récents et souvent au
contact même des pépérites basaltiques (Lussat, Malintrat,
Pont-du-Chàteau, Puy de la Poix. etc. Quand on sort de la zone
à expansions basaltiques vers le nord, les mêmes terrains ne
renferment plus de bitume, tandis qu'au sud on en trouve,
soit dans les calcaires à Hélix Ramondi (Aquitanien) à Pont-
du-Chàteau et aux Roys, soit dans les marnes inférieures
L. DE LA UN A Y 1)63
au Puy de la Bourrière (Tongrien supérieur), soit dans les
sables et arkoses sannoisiens à Lussat et à rEseourchade,
soit dans les pépérites elles-mêmes à Malintrat, au Puy de la
Poix, etc. (i).
A Lussat, on a exploité, jusqu'en i885, une poche de bitume
dans le sable bitumineux, afin de l'utiliser dans la fabrication
du mastic asplialtique ; le mastic, obtenu ainsi, avait le défaut
d'être trop gras et les difficultés de boisage dans la mine étaient
très grandes. A Malinti*at, on cherche des fissures pleines de
bitume dans la pépérite, sans imprégnation proprement dite.
A Pont-du-Château l'imprégnation asphaltique est très net-
tement localisée dans un banc de calcaire concrétionné à
Hélix Raniondi, épais àe [^ k Q mètres, sous une couche de
calcaire marneux gris (2) et au dessus de bancs de calcaires
marneux (3) alternant avec des lits sableux, bancs qui eux-
mêmes reposent sur des pépérites.
Il est incontestable que cette imprégnation est postérieure
au dépôt des calcaires imprégnés, indépendante de ce dépôt
et seulement localisée au milieu d'eux par suite de circons-
tances physiques et chimiques, l'argile qui existe dans les
terrains superposés ou sous-jacents étant, d'après un dicton
des mineurs, la grande ennemie du bitume. On rencontre
toutefois, immédiatement au mur. quelques petites tissures
bitumineuses, beaucoup plus rares au toit. Ce bitume est donc
venu d'en bas, soit par un phénomène primitif, soit par une
simple remise en mouvement secondaire, toute naturelle avec
une substance aussi essentiellement mobile : ce que je
n'examine pas ici.
Sa montée est même en rapport très net avec deux fractures
nord-sud, distantes de i5o mètres lune de l'autre, fractures
bien visibles dans la mine, par lesquelles il coule du bitume
en quantités assez abondantes pour couvrir le sol de toutes les
galeries avoisinantes (4) et à partir desquelles l'imprégnation
dans les calcaires va en décroissant assez vite.
Lune de ces fractures, par exemple, met en contact avec le
(1) Au voisinage de l'Escourchade, on a même constaté des imprégnations bitu-
mineuses dans le granité, lors des creusements des tranchées du chemin de fer de
Tulle (in Michel Lévy, loc. cit. p. 887).
(2) Ech., 2380-1.
(3) Ech., 2380-2.
(4) Ech., 2380-6.
964 via* CONGRÈS GÉOLOGIQUE
calcaire à hélix imprégné, un calcaire marneux non imprégné,
ou, en d'autres points, une partie plus argileuse du calcaire à
hélix, quia également échappé à cette imprégnation. Cette tissure
a de 3o à 4^ centimètres de large et, quand on l'aborde dans
les travaux, on la voit, dans toute sa partie haute, absolument
vide, le bitume en étant déjà écoulé, tandis qu'à sa base le
bitume monte comme une source : il ariive même que la tissure,
très visible sur le sol et un peu sui' les parois latérales de la
galerie, soit invisible à la voûte, où elle se sera refermée.
Au voisinage de la fracture, on voit, de tous les côtés, dans
les parois des galeries, des stalactites de bitume suinter des
pores du calcaire (i) ; puis, en s' écartant on a une imprégna-
tion plus régulière (u) et sans cet excès de bitume anormal,
formant des aspiialtes proprement dits, et l'on arrivt^ progres-
sivement à des calcaires stériles.
Dans la zone d'imprégnation, qui peut avoir 6 à 800 m. de
long sur lôo à '200 mètres de large, il y a. d'ailleurs, une très
grande irrégularité, tenant à la constitution du calcaire ; les
Hélix Rainondi remplis de bitume y sont abondants. La zone est
limitée par une érosion quaternaire.
Gomme substances accessoires, on peut remarquer que le
bitume renferme mie tx'ès faible proportion de gaz, dont on cons-
tate la présence en promenant une lampe sur le ruisseau de
bitume soliditié. qui couvre le sol de quelques galeries. Un
échantillon, analysé sur ma demande à l'école des mines,
contenait .2.69 «/o, de soufre. Quant à la silice, elle est très rare,
bien qu'on ait trouvé, en un seul ]>oint. de la silice concré-
tionnée.
Mines de Manganèse de Romanèche (Saàne-et-Loire).
Les gisements de Romanèche (3). divisés entre deux sociétés,
(1) Ech., 2380-3.
(2) Ecb., 2380-5.
(3) Coll. Ecole (les niiiies.n" 2379. Gîtes nnncraux et métallifères, t. II, p. 13
à IH, avec bibliog. à compléter par : 1796. Dolomieu , Journal des m ines) — déc. 1827 ;
de Bonnard Anii. des Se. nat.J — \838. Fournet. Sur quelques circonstances de la
cristallisation des filons jAun. des Elèves de St-Etieiine' 1838 et Soc AgricuUiire,
1846) — Berthier. Analyses de minerais de Romainèche i Ira i té des essais par voie
sèche, II, 164) — 1842. Dufrénoy. Analyse de l'arséQio!îidérite {Ann. d. M , 1842.
'■')' liv. p. 343) ; 1837. Drouot. Gites de manganèse de Romanèche (un vol. et atlas)
— Michel Lévy et Delafond. Feuille de Bourg au 1/80. 000. M. A. Lacroi.x doit
publier prochainement, sur Romanèche, un mémoire détaillé dans le Bulletin de
la Société des Sciences naturelles d' A ut un.
I,. DR LAUNAY 966
dont la principale appartient à MM. Daniel Chamussy et C'^
produisent environ ii.ooo tonnes de minerais de manganèse
par an. Ces minerais, qui ne renferment ni phosphore ni
soufre et à peine des traces d'arsenic, sont surtout utilisés
jiour la métallurgie ; la verrerie consomme, en outre, une
petite quantité de minerais riches à 55 °/o. qu'on lui vend
pulvérisés .
La découverte des gisements remonte à 1750, la [)remière
concession et le forage du puits des Métériers à iSaS. Les
exploitations actuelles, que je déci^irai seules ici, ])ortent sur
deux gisements de nature absolument différente : t " un gîte
primitif en filons dans le granité ; 2 ' un gîte en amas dans
les terrains sédimentaires accolés au granité, gîte dont l'allure,
encore incomplètement éclaircie, semble manifester surtout des
remises en mouvements secondaires et superficielles. On peut
ajouter, comme caractères généraux, que l'association de la
baryte avec le manganèse est assez constante et assez intime
à Romanèche pour prouver l'existence d'une forme spéciale
de psilomélane. Celle-ci est associée avec de la barytine. de
la fluorine et de la silice ; la calcite manque, au contraire,
totalement dans les filons et n'apparaît dans lamas que par
réaction secondaire. Un dernier fait très remarquable est la
disparition du manganèse vers 80 à 100 mètres environ de
profondeur par substitution progressive du fer au manganèse :
à 80 mètres, les minerais ne contiennent plus que 8 "/„. de
manganèse. Ce caractère superficiel des gisements de manga-
nèse, comme des gisements de baryte qui leur sont si sou-
vent associés, ici en particulier, est des plus fréquents ; on
n'en a pas encore donné d'explication tout à fait satisfaisante,
bien que le rôle des actions secondaires et superficielles, dans
ce cas aussi, semble très vraisemblable.
Comme preuve de l'action intense des eaux dans toutes les
parties du sol atteintes par les travaux de mine, on peut remar-
quer que, jusqu'aux profondeurs les plus grandes de l'exploitation
(soit 80 mètres), le granité, qui encaisse les filons, est absolument
décomposé : quant au calcaire à gryphées. qui touche aux amas,
il tombe littéralement en bouillie. Les eaux sont, d'ailleurs, très
abondantes dans la mine et remarquables par leur forte teneur en
chlorure de sodium et même de magnésium (2 gr. 5 de chlonn'<'
de sodium par litre) : soit que ces sels aient été empruntés an
Trias voisin, soit qu'ils préexistent dans le gisement même.
966 Vlll* CONGRÈS GÉOLOGIQUE
OU leur origine serait alors la même que celle du (Inorure de
calcium, gangue ordinaire du minerai.
Je vais maintenant décrire successivement les deux formes
de gisement.
I" Filons. — Il existe deux filons, encaissés dans le granité.
qui vont se relier Tun à l'autre par un stockwerk, dit grand
filon. Dans l'ensemble, ce système de fractures N.E.-S.W. paraît
limité ]>ar deux grands filons de quarz stériles perpendiculaires,
très visibles sur les crêtes de Thorins, Moulin à Vent et
Fleurie, filons dont l'épaisseur peut atteindre une quarantaine
de mètres et qui forment, par endroits.de véritables murailles (i).
Dans les travaux du puits des Métériers, au niveau 4^ sud.
on peut suivre le filon de psilomélane. épais au maximum de
2"". parfois disparaissant pour être remplacé par une simple
veine dargile rouge (2). ailleurs se bifurquant en nombreuses
veinules englobant des fragments de minerai, qui, roses dans le
minerai noir, mettent en évidence son caractère bréchiforme (3).
Au niveau 56, le même filon i, près du puits de Verchères.
est rempli de géodes vides, dont quelques-uns atteignent
plusieurs mètres de long. Autour de ces géodes, le minerai est
souvent concrétionné. mamelonné ou même stalactitiforme (4) '•
ce qui paraît bien caractériser la remise en mouvement. Il y a.
sur lui, des enduits de calcédoine, de petits cristaux de
fluorine blancs à axe dévié, des cristallisations tubulaires de
barytine. parfois saupoudrées de fluorine. On a cru remarquer
que, là où la barytine apparaissait, le minerai était plus pauvre,
comme si le manganèse avait manqué pour saturer la baryte.
En aval du niveau 56, sur le même filon n° i. on trouve
encore d "autres géodes avec quarz, fluorine violette et barytine
en cristaux bruns (5). Le filon, tantôt se ramifie en stock"v\-erk
et tantôt englobe des brèches granitiques à tout petits frag-
ments, très serrés les uns contre les autres. Ailleurs encore,
la coupe du filon donne l'impression d'une série de croûtes
parallèles, laissant enti^e elles des délits vides, comme si les
eaux métallisantes avaient coulé d'en haut. Certains minerais
(1) Vers Vaux Renard (ouest de Fleurie) on a exploité autrefois un filon de
fluorine verte avec barytine, quarz et manganèse.
(2) Ech. 2379 -n° 18.
(3) Ech. 2379 nM 6.
(4) Ech. 2.379- il à 13.
(3) Ech. 2379-20 à 26.
L. DE LAUNAY 967
sont a^ris bleu, com]^acts comme de l'acier : (Vautres forment
des boules concrétionnées, dont l'extérieur est noir bleuâtre
et l'intérieur brun (i), etc., etc.
Enfin, dans la zone en stockwerk, où les deux filons se
rapprochent, on a, dans un espace de 5 à 6 mètres de large,
au milieu du granité, d'innombrables veinules et mouches de
manganèse (associé avec beaucoup de fer au niveau 5o).
En résumé, l'impression générale est que, jusqu'au fond
des exploitations, on a affaire à une forme secondaire et
non à l'aspect primitif du gisement, qui commence peut-être
])récisément au dessous des travaux, dans la partie que l'on
n'exploite pas parce qu'elle contient seulement 8 "/" ^^^ manga-
nèse : il y aurait eu, dans les parties hautes, disparition du
fer et dépôt secondaire avec concentration du manganèse.
Ce caractère est encore bien plus accentué, comme nous
allons le voir, dans la seconde forme du gisement en amas.
•2" Amas. — Un amas, exploité autrefois, a été décrit en
1857 par Drouot et a servi à pi'éciser l'âge de la venue man-
ganésifère, regardée comme rliétienne ])ar divers géologues
avec une certitude apparente, qui est peut-être en réalité
moins grande qu'on ne l'a dit (2).
Récemment, M. Chamussy vient de retrouver, au N.-E., sur le
prolongement du filon n" 2, un même amas, qui constitue une
richesse précieuse })our l'avenir.
Ce gisement met le minerai en relation avec le Trias, le
Rhétien et le Toarcien, dans des conditions qui prouvent une
remise en mouvement très accentuée.
La figure 10, représente, en coupe transversale, la façon
dont M. Chamussy interprète l'allure de cet amas.
La coupe des terrains paraît comprendre de haut en bas :
i'^ Calcaire à gryphées arquées (Toarcien) ;
2" Lit de manganèse :
/ T à 2"* de grès arkose ;
3° Rhétien < 5 à 8'" grès et couches marneuses à aspect de
f briques cuites.
4' Marnes irisées ; argiles colorées avec calcaire et gypse.
(1) Ech. 2379-14.
(2) Cet amas, découvert en 1847, était considéré par Drouot comme une forma-
tion remaniée occupant une centaine de mètres de long, 60 mètres de large et 30 de
profondeur, le long de la faille limite du granité et des terrains sédimentaires.
gm
VIII' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
11 semblerait que, postérieurement au dépôt du filon n i. il
y ait eu, le long de ce filon, une faille ayant intluencf tous
les terrains du Keuper au Toarcien, faille aceompagnée de petits
rejets parallèles en échelons. L'ouverture (ou plutôt la réouver-
ture) de cette faille est postérieure au Toarcien, qu'elle influence
visiblement ; mais cela n'implique aucune donnée sur l'âge du
remplissage manganésifère, car nous ne savons, ni à quelle
époque s'est ouverte pour la première fois la fracture, ni quand
l'incrustation métallifère s'est déposée dans ce filon, qui a cer-
tainement rejoué plusieurs fois.
Filon faille
N?t
B/,
ûcs orises
Miiieiuii très dùloaue
clans f '^-
/it/p o fh p/iqi/f^
dufilouN?Z
m.
^^i Remaniement quaternaire.
Calcaire à gryphées, disloqué.
Grès rliétien.
+ + +
+ 4.
Marnes irisées.
Granité.
Minerai de man-
ganèse.
Fig. 10. — Amas de manganèse de Romanèche,
D'autre part, dans le travers bancs DE. vers le point E,
j'ai pu oJîserver la disposition représentée sur la fig. 10, dispo-
sition qui paraît correspondre à un lit de manganèse, d'abord
intercalé entre le grès rliétien et le calcaire toarcien, puis cul-
buté avec les terrains encaissants dans une faille.
Cette position du minerai de manganèse entre le Rhétien et
le Toarcien est très fréquente, notamment entre E et H ; avec
L. DE LAUNAY 96t)
les données dont on dispose aetuellenient. elle peut s'interpré-
ter de deux façons : ou bien, comme on l'a supposé en géné-
ral, par un dépôt réellement intermédiaire entre celui de ces
deux terrains, ou bien par une circulation d'eaux souter-
raines, chargées de manganèse par dissolution secondaire, pour
lesquelles le contact du calcaire avec les grès immédiatement
superposés aux argiles triasiques aurait constitué im niveau de
facile pénétration.
Il est certain que, sous la couche exploitée (composée sur-
tout de noyaux de minerai pauvre, empâtés dans une argile do
décomposition), on trouve seulement de rares veinules dans les
argiles, puis plus rien dans les argiles bariolées sous jacentes
(nécessairement rebelles à toute imprégnation).
S- N,
Calcaire à ffrj/phées Ar<jilc rouge Minerai CaJc.à
gryphées
Fig. 11. — Vue d'une paroi Nord-Sud à l'étage de SS"".
Ce qui complique beaucoup les études, c'est que. dans la
zone exploitée (entre 28 et 38 m. de profondeur), on est cons-
tamment en pleine décomposition des terrains, avec rejets et
failles, dont on ignore souvent l'origine et l'importance. On a.
par exemple, à l'étage 38, sur une paroi de galerie, la coupe
de la figure 11. On peut suivre là les stades successifs de
l'altération du calcaire à gryphées, d'abord blanc quand il est
intact puis jaune ou rougeâtre avec les gryphées restées blan-
ches (i), enfin entièrement rouge, les gryphées elles-mêmes
ayant disparu dans l'altération et laissant seulement rap])arence
d'une argile rouge non fossilifère. Ce genre d'éboalis est parti-
culièrement visible en AB (fig. 10), où l'on est directement sous
une i)oche d'érosion quaternaire. Il ne faut pas oubliei' que
le changement de volume, résultant de l'altération, a dû contri-
l)iier à disloquer le gite. Dans ce gisement en amas, on trouve
parfois de l'arsénio-sidérite en cailloux jaunes à section rou-
geâtre nbreuse transversalement ('.2), |)arfois aussi de la calcile
(1) Ech., 2379-6 à 10.
(2) Ech., 2379-27 et 28. — Dufri'noy, (!n 1842, a donné dans les Annales des
Mines, une analyse de cette arsénio-sidérite.
giJO VIll'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
secondaire, non dans le minerai, mais dans le calcaii^e avoisi-
nanl (i). Le minerai est encore une psilomélane, mais qui ne
renferme jamais de fluorine, de barytine. ni de silice. Les
minerais terreux sont toujours empâtés d'argile. 11 est assez
curieux que. dans ce minerai en contact constant avec des cal-
caires, on ne trouve jamais le carbonate de manganèse, si fré-
quent dans d'autres gites, par exemple à Las Cabesses (Ariège) ;
mais, en admettant mènu> que ce carbonate se fût formé, il eiit
été transformé par altération en bioxyde.
COMPTE-RENDU DE L" EXCURSION DANS LA GIRONDE
par M. E. FALLOT (2)
Après avoir consacré la journée du 3 août à l'étude des
collections géologiques de Bordeaux, les excursionnistes se
sont rendus en bateau à Roque de Tau. pour suivre la coupe
qui permet d'étudier toute la série tertiaire depuis le Calcaire
à Astéries (Tongrien) jusqu'au Calcaire grossiei" inférieur de
Blaye (Lutétien). Les couches indiquées dans le Livret-Guide
ont été explorées point i)ar point : à noter, comme fait inté-
ressant, l'abondance de V Echinocyamus piriformis. Ag. . à la
base du Calcaire à Astéries, au liant de la montée de Gauriac
(roTite de Roque de Tau à Bourg-sur-Gironde).
Le deuxième jour nous avons visité d'abord le lambeau
crétacé de Landiras. Le calcaire jaunâtre du Maestrichtien
s'est montré très pauvre en fossiles. M. le professeur Hœrnes
y a pourtant trouvé un polypier de grande taille du groupe
des Astraeidae.
Puis nous avons vu l'Aquitanien des environs de Chourriou :
les marnes gris-bleuâtre à Cérithes (Aquitanien inférieur) nous
ont donné une récolte abondante.
(1) Ech., 2379-29.
(2) Les membres du Congrès ayant pris part à cette excursion sont : MM.
Angermann, Arné, Canu, Fallot, Gottsclie, Hœrnes, Lerictie, Oppenlieim. Reyt
et Roman.
E. FALLOT 971
Après le déjeuner à Langon. nous avons gagné Sto-Croix-
(lu-Mont, où la visite si curieuse des caves de M. Minvielle,
qui nous avait fait préparer une réception des plus aimables,
nous a permis de constater la puissance des bancs d'Ostrea
undata, Lamk., qui forment toute la partie supérieure de
TAquitanien moyen en ce point.
En revenant à Langon. où nous avons couché, nous avons
pu voir les couches à Bryozaires et à Sciitella siibrotiinda,
M. de Serres, qui caractérisent le sommet des assises du Cal-
caire à Astéries exploitées dans les carrières situées à l'ouest
de Saint-Macaire.
La troisième joui'née s'est passée dans le Bazadais. Nous
étant rendus directement à la Saubotte, nous y avons étudié les
couches marines de l'Aquitanien moyen ; il s"y montre très
fossilifère, et il y est surtout caractérisé par TiirriteUa vasa-
tensis, Tourn. et Coniis aq iiitaniciis , May.
A Noaillan. l'Aquitanien inférieiu' d'eau douce nous a donné
d'abondants Planofhis cornu, Brong. var. et d'autres espèces
que nous avons retrouvées à Villandraut, où nous avons déjeuné.
L'après-midi a été rempli en majeure partie par l'explora-
tion des environs d'Uzeste. Vers Labène, nous avons trouvé
un falun à Polypiers avec espèces marines qui paraît se ratta-
cher au niveau du Moulin de Gamachot, considéré comme
occupant la base de l'Aquitanien moyen. En allant vers Uzeste,
les espèces mai^nes font place insensiblement à des formes
saumàtres qui pourraient occuper un niveau un jieu inférieur.
En revenant, nous avons pu admirer rim])osant château de
Boquetaillade, dont le soubassement est constitué par des bancs
d'Ostrea aginensis. Tourn. appartenant à l'Aquitanien moyen.
La quatrième journée avait ])Our but l'exploration de la
vallée de Saucats, où chacun a pu voir les couches de l'Aqui-
tanien supérieur et celles qui lui font suite jusqu'à l'Helvétien.
Celui-ci seul, invisible maintenant à Gasenave. n'a |)u être
étudié. Le gisement de Pont-Pourquey (partie supérieure du
Langhien) surtout a donné de très abondantes récoltes.
Dès le matin du 5""" jour, nous étions à Leognan. Si le falun-
type du bois du Goquilla (partie moyenne du Langliien) n'est
plus aussi riche qu'autrefois, il nous a fourui cependant de
nombreuses espèces. Sa base se voit dans une ancienne car-
rière sur la rive droite du iniisseau où elle est très fossilifère.
Les Acéphales y sont particulièrement abondants, et nous y
972 VIII" CONGRÈS GÉOLOGIQUE
avons niêmp rencontré le Cardiiim discrepans Basl., espèce
rare dans les i'aluns de la Gironde.
La superposition de ces couches sur la Mollasse de Leo-
gnan est très nette, et les carrières qui y sont taillées sont
assez exploitées en ce moment, pour que les Congressistes aient
pu remporte!' de nombreux échantillons de ScuteUa subro-
tunrla. Lanik.. espèce si caractéristique de cette Mollasse. Enfin
l'Aquitanien inférieur, visible dans les berges du ruisseau, à
I kilomètre en amont du bourg, nous a procuré quelques bons
spécimens de la 'Lacina giohiilosa. Desh.
p]n revenant à Bordeaux, nous nous sommes k)nguement
arrêtés dans les exploitations du Calcaire à Astéries à Madère-
Sarcignan. Nous avons pu y voir la petite faune à test bien
conservé dont il est question dans la notice du Livret-guide.
Nous avons pu également rapporter de ce même niveau
Sciitella striatula, M. de Serres, et Echinolampas Blainviïlei. Ag.
Enfin, le sixième jour a été consacré aux assises helve-
tiennes des environs de Salles. L'exploration du falun du
Moulin Débat a été satisfaisante. La couche à Pecten sallo-
inacensis. May. du Château de Puységur, par laquelle nous
avons terminé l'excursion, s'est montrée très fossilifère comme
toujours.
C'est là queurent lieu la dislocation de la caravane et les
adieux définitifs. Comme les uns se rendaient à Arcachon, les
autres à Bordeaux, nous avions dû reporter à la soirée pré-
cédente le repas offert par le Comité d'organisation du Congrès.
Des toasts nombreux et pleins d'humour ont exprimé les
sentiments de cordialité et de bonne confratei'nité qui n'avaient
cessé de régner entre les congressistes pendant cette semaine
si bien remplie.
COMPTE-RENDU DE LEXCL RSION EN BRETAGNE
par M. Cil. BAKR0I8
Vingt congressistes ont pris part à l'excursion de Bretagne,
conformément aux tei'uies du règlement, du Comité : une seule
CH. BARROIS 973
place avait été réservée à un nieiiibre français, M. P. Léon,
qui avait accepté les fonctions de Trésorier et nous a prêté
dans la conduite de cette excursion, le concours le plus
dévoué et le plus eflicace.
Pendant cette tournée, il a été possible de se faire une
idée sommaire de la géogra[)liie physique de la Bretagne et
des traits fondamentaux de sa géologie. La série stratigra-
phique tout entière a été traversée, depuis les micaschistes
et paragneiss archéens, jusqu'aux formations carbonifères :
leurs caractères et leurs faunes ont été reconnus, leur super-
position indiquée, et une attention spéciale donnée aux roches
éruptives contemporaines des diverses époques.
Les roches intrusives en filons et en laccolites ont été
visitées, et les phénomènes de ditlerenciation fournis par les
kersantons et les aplites ont été examinés sur place.
Pendant la seconde partie de l'excursion, on suivit à l'in-
térieur du pays, les affleurements d'abord distingués avec leurs
caractères normaux dans les falaises, et on reconnut leurs modiii-
cations, sous linlluence des masses des roches granitiques de
l)rofondeur. La connaissance de la stratigraphie de ces régions
granitisées, profondément dénudées, nous a permis de jjénétrer
un peu dans le mécanisme de ces appareils profonds, et de
montrer des relations entre la structure des roches métaraor-
phisantes et leur gisement. On constata ainsi que les roches
intrusives cantonnées clans les aires synclinales les plus [)ro-
fondes étaient généralement des roches de laccolite et de
tilon, tandis que les roches de pi*o fondeur (granités et diorites)
étaient concentrées dans les zones anticlinales voisines, décapitées
par les dénudations séculaires.
Va parmi ces massifs profonds, les uns n'ont déterminé au
contact, dans les roches encaissantes, que des déplacements
moléculaires, ou combinaisons nouvelles des éléments préexis-
tants (Pontivy). tandis que les autres présentent des phéno-
mènes d'a[)port, d'injection, ayant ajouté à certains schistes, des
éléments granitiques (gneiss granulitiques), tout en respectant
parfois des lits inteiralés (quarzites de Brest, de Saint-Brieuc) .
Ces actions différentes sont en rapport avec les pressions
subies dans les divers réservoirs ; une preuve en est fournie,
dans les relations observées au cours de l'Excursion, entre les
processus divers du métamorphisme et l'épaisseur di's couver-
tures sous lesquelles s'opérèrent les consolidations des dilférents
culots granitiques, grenus ou gneissiques.
9^4 VIU^ CONUHÈS GÉOLOGIQUE
Les savants qui ont pris part à cette excursion ont
exprimé, à diverses reprises, leurs remerciements au Service
des Ponts-et-Chaussées, qui en avait facilité la préparation ; à
M. le Comte de Limur. qui leur a fait les honneurs de sa
collection minéralogique , et à Fx^miral Barrera, Commandant
le 2® arrondissement maritime, Préfet maritime de Brest, qui
avait mis un vapeur à leur disposition, pendant 2 joui's.
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION D'ARGENTEUIL
par M. Léon JAMT (i)
Dans la uiatinée, on s'est rendu à la plàtrière de Vau-
celles, appartenant à la Société des Plàtrières Réunies, montrant
les assises bartoniennes du Calcaire de St-Ouen, formées de
calcaires siliceux, de calcaires marneux, de gypses, et de mar-
nes violettes magnésiennes. Les calcaires marneux ont fourni
de nombreux fossiles. Lymnœa longiscala, Planorbis goniobasis,
Hj'drobia pusilla, graines de Char a. Un banc formé à la
base de gypse, et à la partie supérieure de calcaire siliceux,
indique la substitution de lagunes lacustres à des lagunes
d'évaporation.
Une excavation a montré les Sables de Cresnes et les
Marnes à Pholadonv}'a liidensis avec Cardium graniilosum,
Psammobia negiecta, Pholadomj-a ludensis, Potamides trica-
rinatus, Voluta Fabri et de nombreuses boules de gypse cris-
tallisé, en partie calcifié.
La masse inférieure de gypse, actuellement en exploitation,
comprend de nombreux lits cristallisés en pieds d'alouettes. Le
Congrès a recueilli ensuite, entre les deux petits bancs de gypse
existant à la base de la masse moyenne, des feuillets de marne
couverts de Lucina inornata. La niasse moyenne a attiré l'at-
(1) Les personnes ayant pris part à cette excursion sont :
MM. Anloula, Caillas, Credner, Dziuk, Franzenau, Fùtlerer, Gougelet, Halbfass,
Heckrnann, De Inkey, Janet Léon, Keilhick, Mûller, Pavlow, M"" Pavlow, Scheibe,
Schenck, Trusledt, Zimmerniann.
LÉON .TANET t)^5
ttmtion par ses beaux lits de gypse cristallisé en pieds d'alouettes.
De nombreux silex ménilite, de la grosseur d'un œul" de pigeon^
ont été trouvés dans le banc de marne surmontant la masse
moyenne.
Le Congrès a pu observer, dans cette carrière, un grand
pli synclinal des couches sannoisiennes, résultant de la disso-
lution des gypses Indiens sous-jacents, rempli de sables stam-
piens, et d'âge ante-pleistocène.
L'après-midi, le Congrès s'est rendu au bureau de la plâtrière de
Gode, exploitée par M. Dorliat, puis à la plâtrière des Cloviers.
Le Congrès est ensuite allé examiner la composition des assises
sannoisiennes, à la plâtrière de Vollambert.
Il a remarqué dans les marnes bleues l'existence de petits
bancs de gypse, déposés dans des lagunes d'évaporalion, et
de plissements secondaires, résultant du remplissage de poches
de dissolution dans la masse supérieure de gypse.
Au-dessus des marnes blanches les marnes à Qyrènes ont
montré à la partie inférieure Cyrena convexa, et à la partie
supérieure, Cerithium plicatum et Psammobia plana.
Les glaises vertes présentent de petits lits sableux intercalés
indiquant l'envahissement, par des courants rapides, des lagunes
oîi elles se déposaient. Au-dessus, on a observé plusieurs
bancs de gypse, d'aspect lenticulaire par suite de dissolution
partielle, et de nombreux moules de Cytherea incrassata, et
Cerithium plicatum.
Le Congrès a observé ensuite un banc de calcaire siliceux
avec Ostreo iongirostris à la partie inférieure, constituant la
base de l'étage stampien ; quelques mètres plus haut, dans
des couches marno-sableuses, il a recueilli de très nom-
breuses Ostrea cyathula, en même temps que Cerithium
plicatum, Cerithium trochleare, Natica crassatina.
9:^>
COMPTE-RENDU
DE L'EXCURSION A MONTIGNY,SUR-LOING
par M. Léon JANET (i)
L'excursion avait pour but d'examiner certaines des sources
récemment captées par la ville de Paris dans les vallées du
Loing et du Lunain.
Dans la matinée les congressistes ont visité les sources
des Signons de Bourron et du Sel, dans la vallée du Loing,
dont le captage non encore terminé a été opéré au moyen de
forages de ©'"ao cent, de diamètre descendus à une vingtaine de
mètres de profondeur, dans la craie sénonienne en place et qui
ont presque tous donné de l'eau jaillissante. Le Congrès a exa-
miné les échantillons des terrains rencontrés dans les forages,
et a constaté que la craie était recouverte d'une épaisseur de
lo à 112 mètres d'alluvions, et était partiellement remaniée à
sa partie supérieure. — Le volume d'eau obtenu aux deux
groupes de sources était de 80 litres par seconde environ,
alors que le volume visible avant les travaux n'était que de
40 litres.
L'après-midi, le Congrès s'est rendu aux sources de Saint-
Thomas et des Signons du Coi g net, situées dans la vallée du
Lunain. L'épaisseur des alluvions recouvrant la craie étant
beaucoup moins grande que dans la vallée du Loing (4 à 5
mètres) le captage, entièrement achevé, a été opéré au moyen
de puits à grande section, descendus, avec épuisement jusqu'à
la craie sénonienne en place, soit à 8d^^o à Saint-Thomas, et
12^10 aux fiignons du Coignet. Les Congressistes ont pu voii%
au fond des puits, à travers une épaisseur d'eau de 8 à 11
mètres, les diaclases de la craie fournissant l'eau. Le débit
est d'environ 200 litres à la seconde.
Par ces deux méthodes de captage, on est ainsi allé chercher
l'eau dans son gisement géologique, en l'amenant au jour par
(1) Les personnes ayant pris part à l'excursion sont : MM. Antoula,
Babinet, Bigot, Convert, Dollot, Uramarii, Dziuk, M""= Fleming, Geslain, Gosselet,
Guerreiro, Halbfass, Heusler, Huet, iwanow, Janet, Lecœuvre^ Lemoine,
.Marboutin, Niedzwiedzki, Regnault, Sôhle, Souquières, Stephanos, Trustedt.
LKON JANF.r 977
des conduits imperméables, de manière à éviter toute com-
nmnication avec des nappes superficielles.
En revenant à la gare, le Congrès s'est arrêté quelques
instants à lusine élévatoire de Sorques, destinée à refouler
Teau à une altitude suffisante pour qu'elle puisse arriver à
Paris par la seule action de la gravité.
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION A ROMAINVILLE
par M. Léon JANET (i).
L'excursion a commencé par la plàtrière du Goulet, à
Romainville, appartenant à M. Vanderlieyd. Des cristaux de
gypse en fer de lance ont été recueillis dans les marnes sépa-
rant la niasse moyenne de gypse de la masse supérieure.
M. Vanderheyd u bien voulu otirir quelques ossements de
mammifères provenant de la masse supérieure de gypse.
De là le Congrès est allé visiter la partie inférieure de
la plàtrière de Bétliisy, à Romainville, appartenant à la Société
des Plâtrières Réunies. — Des cristaux de gypse en fer de
lance et des ossements de mammifères provenant de la masse
supérieure de gypse ont été olferts aux congressistes par M. Pers,
directeur de la carrière.
Le Congrès s'est ensuite rendu à la plàtrière du Parc, à
Romainville, appartenant à M. Gauvain, et après un examen
rapide des diverses masses de gypse et de marne les séparant,
a abordé fétude des assises sannoisiennes, qui était le but
principal de fexcursion.
L'attention du Congrès s'est ensuite portée sur une couche
de sulfate de strontiane de o™io d'épaisseur existant à la base
des marnes à Cyrènes. Cette couche est postérieure au dépôt
des marnes qui la. surmontent, car elle les a fortement plissées.
(1) Les personnes qui ont pris part à cette excursion sont :
MM. Bauermann, Bodart, Bôclvh, Foote, M'"= Foote, MM, Hazard, Haciimann,
Henry, Hess von VVichdorli, Janet Léon, Von Kœnen, Louis, Millier, Henier, Sclia-
farzik, Schliiter, Sclinabl, SemenoD, Sinioens, Steplianos, Stirrup, de Szadeczky,
Takudzi-Ogavva, Wagner, Wittich, Yamasaki.
9^8 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
11 est probable que le sulfate de strontiane provient des glaises
vertes, a été entraîné par les eaux malgré son peu de solu-
bilité, et s'est déposé plus bas, peut-être par suite de la ren-
contre d'un banc de gypse. Quelques congressistes ont émis
Ihypothèse que la strontiane se trouvait dans les glaises vertes
à l'état de carbonate, avait été dissoute par les eaux d'infil-
tration, et qu'une double décomposition s'était produite à la
rencontre dun banc de gypse, amenant la précipitation du
sulfate de strontiane.
Les marnes à Qyrènes sont bleues, contiennent des lits de
pyrite, et présentent de beaux pliénomènes de retrait, indiquant
que les couches ont été fréquemment émergées. Elles présentent
une douzaine au moins de lits fossilifères.
Les glaises vertes se présentent avec leur aspect habituel ;
elles sont surmontées par le calcaire de Brie.
Les Congressistes se sont ensuite rendus à la partie supé-
rieure de la Plâtrière de Béthisy, dont ils avaient déjà examiné
la partie inférieure.
On y observe, à la base des glaises vertes, un cordon de
nodules aplatis de sulfate de strontiane, présentant souvent à
l'intérieur de belles fissures de retrait.
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION A ARCUEIL-CACHAX
ET BAGNEUX
par M. Gustave F. «OLLFIS (i)
A. Gentilly-Laplace, les membres ont étudié la glaisière
de la Société Boisset, Chauvot, Lucet et C''' , où ils ont
recueilli des spécimens d'argile plastique de couleur très variée.
M. Coleman a rappelé qu'il existait au Canada des argiles gla-
ciaires d'aspect fort analogue. Puis ils ont visité la grande
carrière dite du Cimetière, appartenant à Mii<" Schmauch, qui
(1) Les membres du Congrès ayant pris part à l'excursion sont : MM. .J.
Boclv, A. Coleman, P. Fossé, Konrad Keilhaclv, R. Langlassé, La Ville, J. Nic-il/-
wiedzki, M"" Marie Pavlow, MM. Alb. von Reinacli, G. Svveet.
G. F, UOLLFUS 9^9
a tenu à en taire elle-même les honneurs à la Société et
dans laquelle la série de l'Eoeène inférieur et moyen de la
région est visible au complet.
M. Niedzwiedzki a signalé l'analogie minéralogique éton-
nant du calcaire grossier de Paris, avec la Molasse miocène
de la Galicie.
On s'est dirigé ensuite sur Bagneux. La carrière supé-
rieure, très intéressante, a retenu l'attention des membres fort
longtemps. Des débris de poissons ont été découverts par
jyjme Pavlow dans les Marnes blanches supérieure du gypse
qui ont fourni également le Forbesia inflata Duch. sp. {Melania).
La formation des rognons calcaires dans l'argile verte (dits
rognons strontianifères) a été vivement discutée, l'impression
générale est qu'on se trouve en présence de nodules analo-
gues aux Poupées du Loess, à un dépôt anciennement formé
par la concentration, à quelque mètres de la surface, d'un
carbonate de chaux descendu par dissolution de la région
supérieure.
A six heures du soir les membres rentraient à Paris par le
tramway d'Arpajon au Luxembourg.
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION
A EÏRECHY, JEUR, MORIGNY ET ETAMPES
par M. «astave F. DOLLFUS (i)
Arrivés à Etrechy, la visite à la ferme Vintué n'a fourni
que peu de fossiles. Dans le trajet pour gagner Jeur, où
M. le comte de Saint-Léon, propriétaire de la carrière, nous
avait donné toute facilité pour etfectuer des fouilles, la société
s'est intéressé à une coupe de limon et de diluvium, où les phé-
nomènes de décalcarisation étaient d'une remarcjuable netteté.
(1) Les membres du Congrès ayant pris part à l'excursion, sont :
MM. A. Baltzer, Coleman, J. Félix, B. Hobsun, E. liugi, Von Kœnen, Lacau,
R. Langlassé, U. Lepsius, Lcricht', T. Ogawa, Ed. Pellat, VV. Rice, A. Riche,
F. Sacco, J. Todd, W. Schnabl, Vullmer, E. Witlicb, V. Yamasaki.
980 Vlir CONGRÈS GKOLOGIQUE
Le diluvium gris, non décalcifié, formé de cailloux très
variés, était rubéfié par poches décalcifiées qui présentaient
l'aspect trompeur d'un ravinement. M. Sacco a reconnu qu'en
Italie cette explication pouvait s'appliquer à bien des dépôts
et n'avait pas encore fixé suffisamment l'attention ; M. Goleman
a rappelé qu'au Canada certains dépôts glaciaires présentaient
des phénomènes analogues.
La sablière de Jeur a fourni bon nombre de Natica cras-
satina. La sablière de Morigny a donné beaucoup de fossiles,
un trou de i'"5o de profondeur au point le plus bas a rencontré
les couches de Jeur nettement reconnaissables. De Morigny à
Etampes, la carrière du faubourg St-Pierre a montré un contact
excellent de calcaire de Beauce sur les sables de Fontainebleau ;
un grand nombre d'échantillons minéralogiques curieux, con-
crétions siliceuses à la base de calcaire de Beauce, marnes
silicifiées, sables et lignites, ont été recueillis.
Dans la vallée de la Chalouette, une grande carrière de grès
de Fontainebleau a été visitée avec le plus grand intérêt.
Toute une partie île la table gréseuse supérieure présentait à
la surface une nmlliluile de petites pustules saillantes gréseuses
formées par l'agglutination du sable par des infiltrations
calcaires supérieures relativement récentes, le ciment du grès lui-
même est exclusivement siliceux, celui des pustules est calcaire.
La couche marneuse de la base du calcaire de Beauce renfer-
mait en abondance Potamides Laniarcki.
COMPTE RENDU DE L'EXCURSIOJN
A AUVERS-SUR-OISE
par M. Gustave F. DOLLFIS (i)
Après avoir donné un coup d'oeil à la carrière de Calcaire
grossier du vallon sec du Bois du Roi, on est arrivé à la sablièi'e
(1) Les membres du Congrès ayant pris part à cette excursion sont : MM. A.
Baitzer, Joseph et Baltliazar Braun, A. Dziuli, Adrien DolHus, M"" Anna Dollfus,
MM. J. Félix, P. Fossé, xM^e M. Fleming, MM, E. Godbille, E. Hugi, B. Hobson,
C. Gottsche, L. Latinis, P. Marie, J. Niedzwiedzlii, A. Riche, K. Regnault,
Schubart, 0. Vorwerg.
MARCELLIN BOULE 981
d'Auvers, le propriétaire, M. Jean Piaudet, de Pontoise, avait
bien voulu donner toutes les autorisations nécessaires aux
recherches. La faune a étonné par sa variété, mais bien des
exemplaires sont malheureusement roulés et en mauvais état.
M. Marie a découvert Niwiinulites laevigata , foraminifèrc
remanié du calcaire grossier inférieur; chacun a aidé M. Félix
à former une collection de Polypiers qui présentaient pour lui
un intérêt spécial.
COMPTE-RENDU
DE L'EXCURSION DANS LE MASSIF CENTRAL
par M. Blarcellin BOULE (i)
Cette excursion avait pour but l'étude comparée des trois
grands districts volcaniques de l'Auvergne et du Velay.
Le ju-emier jour, l'ascension du Puy de Dôme a été faite
en compagnie du groupe de l'excursion XIV, sous la direc-
tion de M. Michel Lévy. La vue du magnifique ]>anorama
dont on jouit du sommet de cette montagne a permis de se
faire um» idée d'ensemble de la géologie de cette partie de
l'Auvergne et d'étudier les caractères de la chaîne des Puys,
avec leurs cratères parfaitement conservés et leurs cheires ou
coulées de laves.
Le soir, la Municipalité de Clermont, assistée des repré-
sentants de l'Université et des principales notabilités de la
ville, a reçu les Membres du Congrès dans la salle des fêtes
de l'Hôtel de ville, décorée pour la circonstance. Une musique
(1) Les membres du Congrès ayant pris part à cette excursion sont : M.
Adams, M'"* Adams. MM. Allorge, Ambrosioni, Angermann, Bêla de Inliey, Boule,
Brunliuber, Costin Vellea, Cottron, Credner (R.), Eyssèric, Fabre (G.), Miss Fleming,
MM. Friederichsen, Ciaudry (A.), M"" Gaudiy (A.), MM Giraud, Glangeaud, Gros-
ser, Habets, Halbfass, Heiinbrodt, Miss .lolinston, MM. Leriche, Martel, Mendcs-
Guerreiro, Philippi, Rice, Ries. Sage, Schenck, Schlûfer, Scbnabl, Scbubart.
Schunke. Thomas, ïhevenin, Vernière, Wichdorf (Von), Wagner, Miss Whitley,
M. Yamasaki.
()Sa VIII« CONGRÈS GÉOT.Or.lQUE
militaire contribuait à l'éclat de cette soirée dont nous avons
tous g'ardé un souvenir reconnaissant (i).
Le lendemain, nous prenions le train pour La Bourboule
où nous allions étudier les éruptions de roches acides, rhyo-
lites, trachytes, phonolites qui sont les ]iroduits les plus anciens
du volcan du Mont-Doi^e. T/ai)rès-midi fut consacré à l'ascension
du pic de Sancy. Du sommet de cette montap^ne. la plus
élevée de la France centrale, l'œil découvre un panorama aussi
instructif pour le c^éos^raphe que j^our le p^éologue ; le rec^ard
s'étend sur la plus «^rande partie du Massif central.
Le matin, dès notre arrivée au Mont-Dore, M. le Maire et
M. le Directeur de l'établissement thermal nous avaient très
aimablement accueillis. Le soir, des fauteuils pour la représen-
tation théfitrale furent mis à notre disjiosition ; nous eiimes le
plaisir de boire à la prospérité de la station thermale du
l\Iont-Dore et de ses administrateurs.
Le jour suivant, la traversée du Mont-Dore et des plateaux
à topop^raphie s^laciaire a vivement intéressé les Congressistes
qui ont pu photographier de beaux exemples de roches mou-
tonnées et apprécier à leur juste valeur l'intensité vraiment
extraordinaire des phénomènes d'érosion et de transport gla-
ciaires en Auvergne pendant le Pliocène.
A Bort. l'ascension des Orfrues de ])honolite nous a permis
d'embrasser d'un coup d'œil le jianorama des trois massifs volca-
niques du Mont-Dore. du Cézailler et du Cantal, de comparer
leurs caractères topographiques et d'apprécier, par la profondeur
des vallées venant s'ouvrir dans l'énorme sillon où coule la
Dordogne. les changements topographiques survenus dans toute
cette région du ^lassif central depuis les temps pliocènes et
quaternaires.
A la gare d'Aurillac. M. le D'" Fesq. maire de la ville,
nous souhaite la bienvenue et nous invite à une soirée donnée
en notre honneur à l'Hôtel de ville. Il est difficile d'imaginer
une fête plus cordiale, un accueil plus sympathique. La plupart
des notabilités de la ville avaient tenu à i»rendre part au vin
d'honneur des géologues ; la population tout entière, groupée
sur la place de l'Hôtel-de-Ville autour d'une musique militaire,
(1) La Société des Amis de l'Université de Clermont a eu l'aimahle attention
de faire remettre à ctiaqiie excursionniste un exemplaire d'une brochure intéres-
sante de notre confrère M. Vernière : Les Voynqrurs ri les Naturalistes en
Axivergne depuis le XV!" Siècle.
MAHCELLIN BOULE ijSj
cloiiuait à cette maiiilcsialioii seieiilifique un caractère i)opu-
laire et encore plus intime.
Tous les membres de l'excursion garderont de cette soirée
le plus charmant souvenir. Le Directeur est heureux d'inscrire
ici ses sentiments do reconnaissance à l'égard de ses compatriotes.
L'exploration du Cantal a commencé par une excursion
dont le but principal était de montrer l'importance des érup-
tions miocènes et le rôle énorme que jouent, dans le Cantal,
certains agglomérats volcaniques dont l'origine exacte est encore
discutée. Sur ])lus de 20 kilomètres, la route est presque toujours
pratiquée dans ces tufs, ou brèches, ou conglomérats. A Cabanes,
près de Cariât, un grand escarpement montre des agglomérats
identiques à ceux de Perrier, dans le Puy-de-Dôme, qu'on a
considérés parfois comme étant d'origine glaciaire. A Cabanes,
cette hypothèse n'a rencontré aucune adhésion, M. P. Grosser,
de Bonn, qui a visité beaucoup de volcans actuels de nature
andésitique, n'a pas hésiter à regarder les conglomérats de Cabanes
comme ayant une origine purement volcanique. M, Yamasaki
a exprimé la même opinion en faisant remarquer la ressem-
blance de ces terrains avec ceux de tous les grands volcans
du Japon.
La visite du Rocher de Cariât au pied duquel un savant
géologue cantalien, Rames, dort son dernier sommeil, a été
aussi très instructive, le lit de rivière pliocène sur lequel le
basalte s'est é[)anché dominant aujourd'hui de 3oo'" les ravins
environnants.
MM. P. Marty et le D"" Chibret avaient bien voulu faire
pratiquer des fouilles au célèl)re gisement de plantes fossiles
de La Mougudo, près de Vie. Tous les excursionnistes ont pu
recueillir quelques empreintes, admirablement conservées dans
une fine cinérite, des plantes qui ombrageaient les flancs du
volcan au début ou vers le milieu de l'époque pliocène.
En quittant La Mougudo une nouvelle surprise nous atten-
dait : La compagnie des chemins de fer d'Orléans, après avoir
facilité notre voyage par diverses mesures très gracieuses, n'a
l)as voulu nous laisser passer devant son bel hôtel de Vie
sans nous laisser un souvenir agréable. Par les soins de
M. l'Ingénieur en chef Brière. un lunch avait été préparé; les
congressistes lui firent grand honneur.
La traversée du Cantal par k^ Col du Lioran et l'ascension
du Puy-Mary nous permii-ent d(> compléter l'étude du grand
<)84 Vlir CONORÈS GÉOLOGIQUE
volcan et de faire une collection à peu près complète des roches
du massif. L'immense panorama qu'on découvre du sommet du
Puy-Mary et surtout la vue du cercle des montagnes qui repré-
sentent les ruines de l'ancienne région des cratères ont paru
à tout le monde très instructifs. Le Puy-Mary offre une coupe
des principaux éléments dont se compose le Cantal ; elle a
été vérifiée avec soin. Cette excursion, marquée par divers
incidents pittoresques et récréatifs, n'a pas peu contribué à
augmenter encore la cordialité qui régnait déjà parmi les
géologues de tous pays.
Le lendemain nous traversions la plaine tertiaire de Brioude,
la chaîne de volcans basaltiques pliocènes du Velay et, à
midi, nous arrivions au Puy. Nous avons retrouvé ici les
mêmes sentiments et les mêmes manifestations sympathiques
qu'en Auvergne. A la gare, M. le maire Boudignon, M. l'adjoint
Canard et plusieui^s conseillers nnmicipaux. M. Pélissier, pré-
sident du syndicat d'initiative du A^elay. nous attendaient pour
nous souhaiter la bienvenue et nous conduire à nos hôtels res-
pectifs aux joyeux accords de la musique municipale.
Le Velay est une région volcanique tout à fait différente
de l'Auvergne. Les environs du Puy, que nous avons visités
le premier jour, sont remarquables par leur richesse en
ossements fossiles, aussi bien dans les tufs volcaniques et
les alluvions pliocènes que dans les calcaires du célèbre
gisement de Ronzon. En outre les brèches basaltiques forment des
rochers isolés du plus pittoresque effet. La ville du Puy possède
un important Musée d'histoire naturelle que nous avons visité
avec profit sous l'aimable direction de son conservateur
M. Dreyfus.
Deux journées entières ont été consacrées à l'étude des massifs
du Mégal et du Mézenc. Ici encore le paysage volcanique ofl're
un aspect tout nouveau. Les produits de projection ou les agglo-
mérats de diverses natures, si répandus au Mont-Dore et au
Cantal, ne jouent qu'un rôle tout à fait effacé, tandis que, par
leur abondance, les phonolites impriment à la région un carac-
tère tout particulier. Le 8 septembre au matin, de très bonne
heure, nous fîmes l'ascension du Mézenc. le sommet le plus
élevé du massif. C'est une montagne phonolitique, du haut de
laquelle on découvre un immense panorama, non-seulement sur
les volcans du Massif central, mais encore sur les Cévennes.
sur la profonde coupure de la vallée du Rhône et sur la chaîne
E. A. MARTEL
.)85
des Alpes. Malheureusement, nous ne fûmes pas aussi favorisés
par le temps que les Journées précédentes. Pendant la nuit un
orage avait accumulé des brumes dans les ravins de l'Ardèche
et la vallée du Rhône. Les Alpes ne furent visibles qu'un mo-
ment, pour les excui'sionnistes les plus matinaux.
Le retour au Puy s'est effectué par le Monastier où nous
avons pu étudier les dépôts à chailles jurassiques avec fossiles
marins. Ce terrain, dont l'âge est encore mal précisé, est très
intéressant parce qu'il nous montre que les mers jurassiques
ont dû s'étendre dans le Massif central de la France bien au-
delà de leurs affleurements actuels.
Le samedi 8 septembre, eut lieu au Puy le banquet offert
aux membres du Congrès par le Comité d'organisation. Le Syn-
dicat d'initiative du Velay voulut prêter à cette réunion l'appui
de ses ressources matérielles et morales. Par ses soins, le banquet
couronna dignement les ditférentes manifestations des habitants
du Puy en faveur de leurs hôtes ; il eut un caractère à la fois
solennel et charmant ; solennel par la présence de notre cher
Président et des plus hautes autorités de la Haute-Loire ;
charmant par l'expansive cordialité qui ne cessa d'y régner.
Douze discours ou toasts célébrèrent les charmes de la géologie,
la noble mission de la science, les sentiments de confraternité
qui unissent les savants du monde entier et aussi les traditions
de généreuse hospitalité qui sont au cœur des habitants du Puy.
Le lendemain matin, nous quittions cette aimable et pitto-
resque cité pour traverser la chaîne du Velay, voir de près
ses cratères encore bien conservés et gagner une région toute
diflerente. celles des Causses jurassiques et des gorges du Tarn
où MM. Fabre et Martel allaient prendre la direction de
l'excursion.
COMPTE-RENDU DE LEXCURSION DES CAUSSES
par M. E. A. MARTEL
De Mende, les congressistes se rendent à S^''-Enimie. En
montant la côte de Balsièges, vue d'ensemble de la vallée
986 Vllt* CONC.RÈS GÉOLOGIQUE
vallée du Lot, des petits causses de Changefègc. Mende,
Barjac, ete. de la cuineuse silhouette rocheuse dite Lion de
Balsièges ; la traversée du causse de Sauveterre, larj^fe ici de
8 kilomètres, a bien montré l'aspect de ces sortes de déserts de
pierres, avec leurs anciens thalwegs desséchés, leurs dépressions
fermées (sotchs), qui ont été ou sont encore des points
d'absorption des eaux fluviales, colmatés ])ar les argiles rouges
de décalcification; à un kilom. N. de la Baraque de l'Estrade
commence la merveilleuse descente, le long du ravin de
Molines, sur Ispagnac et la gorge du Tarn. Avant de quitter
le causse, M. Fabre montre et explique, de ce favorable
observatoire, les grandes failles qui ont ici bouleversé et
découpé la masse des causses.
La journée s'achève par la descente en voiture de la
première partie du canon du Tarn, jusqu'à S''-Enimie. A
l'entrée même de la gorge, vers Chambonnet, un récent
cboulement de terrains avait complètement coupé la route,
montrant avec quelle puissance les ruissellements contemporains
exercent leurs effets destructeurs sur les formations jurassiques
et liasiques des causses.
Mardi 11 septembre. — Descente du Tarn; à Saint-Chély-
du-Tarn, on observe que les deux exutoires de la source,
échappée ici de la base du Causse Méjean, sont complètement
troubles et jaunes : M. Martel insiste sur la rareté du l'ait.
Mercredi 12 septembre. — Vallée de la Jonte et grotte de
Dargilan ; de Dargilan à Meyrueis, et en aval du Moulin de
Capelan. M. Fabre attire l'attention sur la trouvaille qu'il a
récemment faite, au bord uiéme de la route, d'un lit de galets
roulés entre deux strates calcaires, témoin indiscutable d'un
ancien rivage bathonien.
Jeudi i3 septembre. — Bramabiau et l'Aigoual : pendant
celte excursion, les congressistes témoignent leur admiration
pour les magnifi([ues et salutaires travaux de reboisement
exécutés depuis vingt ans dans cette région. Le soir, banquet
foi t réussi, dans l'observatoire de l'Aigoual.
Vendredi 14 septembre. — Descente sur le Vigan.
Samedi i ô septembre. — Montpellier-le-Vieux est, sur le
bord méridional du Gausse Noir, un chaos rocheux bien plug
important que ses similaires du Bois de Païolive (Ardèche)
et de Mourèze (Hérault), Au-dessus du très-beau canon de la
E. A. MAIUTL
98:
Dourbie et à 12 kilomètres à Test de Millau, c'est un des plus
remarquables phénomènes d'érosion et de dénudation qui
existent au monde. Ce site extraordinaire est, en réalité, une
sorte de ville de rochers, partagée en cinq enceintes ou
cirques, où des accumulations de rues, de tours, d'arcades, de
colonnades naturelles figurent de véritables ruines drapées de
lierre et envahies par une végétation toufTue. T.a dolomie
sableuse bathonienne, rongée par les agents atmosphériques,
constitue ces rochers pittoresques.
On n'est pas d'accord, et d'ailleurs la discussion s'engage
sur place, quant au processus de cette destruction. M. Fabre
et la plupart des géologues pensent qu'elle a une origine toute
locale, due à l'érosion des pluies et à la corrosion des mé-
téores: M. Martel, au contraire, veut qu'elle ait été produite
par un ou plusieurs bi'as de rivières, coulant du nord ou du
nord-est. peut-être le courant tertiaire du Tarn oudelaJonte.
([uand ils fluaient à la surface des Causses ; il invoque à
l'appui de sa thèse la forme allongée des ruelles et cirques
vers le sud. l'aspect des sorties de ces cirques taillées en
gorges étroites comme les Klamme des Alpes (Fier, Trient, etc.)
et surtout les encorbellements rocheux de l'intérieur) en tout
semblables à ceux des rives actuelles du Tarn et de la Jonte ;
à quoi M. Fabre réplique qu'il faudrait rencontrer, dans cette
hypothèse, parmi les sables de Mon tpellier-le-Vieux, des galets
de quarz roulés, comme ceux qui lui ont permis de jalonner à
l'extrémité oinentale du Causse Noir l'ancien lit tertiaire de la
Jonte ; à cet instant précis de la conversation, un des con-
gressistes trouve à ses pieds un gros caillou de quarz qui
semble donner raison à ^NI. Martel : mais ce témoin unique
peut avoir été monté sur le plateau par les néolithiquPis qui,
on le sait, peuplèi'cnt jadis les alentours immédiats, sinon Mont-
pellier-le-Vieux lui-même : il faudrait lui trouver un certain
nombre de similaires pour trancher définitivement la question.
Le même soir nous couchions à Rodez ayant eu juste
assez de joui*, au départ de Millau, pour contempler au-dessus
«le Rivière, les remarquables escarpements basiques du Roc de
Suèges, etc.
Dimanche 16 septembre. — La descente du TindouL jugée
inutile et dangereuse, n'a pas été ellectuée. M. Fabre a constaté
(|u'il n'y a pas de faille à l'orifice du gouffre et que la déni-
vellation des deux lèvres est uniquement due à la pente du
goo Vlll" CONGRÈS GÉOLOGIQUE
terrain. Au contraire, sous le viaduc de la station du chemin
de fer de Salles-la-Source, c'est une très remarquable faille qui
fait buter les grès rouges du Trias contre les calcaires dolomi-
tiques du Bajocien. La résurgence des eaux du Tindoul à Salles
s'opère au contact de ces calcaires et des marnes du Toarcien.
La hauteur totale des trois terrasses de tuf, dont les matériaux
ont été enlevés aux entrailles du Gausse, n'atteint pas moins
de iio mètres; leur largeur dépasse 5oo mètres; avec leurs
cascades, grottes, stalactites, tunnels naturels, sourcettes, etc.,
leur ensemble est de beaucoup supérieur en pittoresque aux
cascatelles de Tivoli ; colorés à la iluorescéine, les jeux de l'eau
s'y sont montrés absolument féeriques. Coucher à Gramat au
lieu d'Alvignac. indiqué au programme.
Lundi l'j septembre. — Visite du goulfre de Padirac et de
Rocamadour.
gompte-rp:ndu de lexgursion dans le bassin
de la loire
par M. C. ORAND'EURY (i)
Les excursions avaient été organisées pour que les membres
du Gongrès. ayant manifesté l'intention de venir à Saint-Etienne,
pussent se rendre compte de deux choses : i'' des circonstances
de gisement des tiges debout enracinées et des racines formant
les forêts et sols de végétation fossiles ; a» de la nature des roches
et de l'arrangement des dépôts formant le terrain houiller.
(1) Les membres du Congrès inscrits pour cette excursion, étaient:
MM. Dziuii (Auguste), Heusler (Conrad), Macco (AU)erl), Kralmiann (Max),
Potonié (H.), Slirrup (M), Sùhle (Ulrich), Bayet (L.). Bodard (Maurice), de Brouwer
(Michel), Cornet (J.), Habets (père), Habets (fils), Lejeune de Schiewel, Lohest (Max),
Renier, Uhlenbroeck (Gysbert), Vaës (Henry), Ami (Henry), Lester Ward, While
(L C), Barrois (Charles), Bertrand (C. Eiig.), Faure (.loseph), Fayol (Henri), C.audry
(Albert), Gaudry (Madame Valérie Albert), Grand'Eury (C), Olivier (E.), Voisin
(Honoré), Vello (Alfred), Alimanestiano (C), Alimanestiano (M"'^), Abraniotl (Théo-
dore), Chovansky (Jacob), Lazarctï (Waldemar),Gouro\v (Alexandre), Molengraaf (G.).
c. grand'eury 989
A cet effet, l'aile Nord, l'aile Sud et le Centre du bassin
de Saint-Etienne ont été successivement visités.
A laile Nord, on constate, à Saint-Priest, l'existence de plu-
sieurs bancs épais de calcédoine interstratidés dans le terrain
houiller, au-dessus de la brèche de base que les congressistes
ont eu toute facilité de bien voir à l'Etrat.
Là, dans une tranchée du chemin de fer départemental de
Saint-Etienne à Saint-Héand, la brèche est formée au détri-
ment de micaschistes chloi'iteux sur lesquels elle repose en
discordance. Cette formation, d'une épaisseur de plus de 400 mètres,
renferme des blocs de o'^ôo et de i mètre de côté ; elle est
néanmoins stratifiée dans l'ensemble et comprend dans le
milieu de la série une assise de poudingues, grès et schistes.
Des convois de brèches alternent d'ailleurs avec des poudin-
gues. L'idée émise que ces dépôts représentent un delta, à
été révoquée en doute, lorsqu'on les a vus sur la carte de
Gruner, s'étendant tout le long de la lisière Nord du bassin.
A iMontraynand, au-dessus de la brèche on retrouve les
calcédoines de Saint-Priest, englobant une quantité importante
de Dadoxj'loii silicifiés, la plupart avec leurs tissus parfaitement
conservés.
Au-dessus de l'horizon des calcédoines, se développe une
puissante alternance de poudingues et de grès quarzo-micacés
formant le substratum du terrain houiller productif de Saint-
Etienne.
Arrivé à la carrière de l'Etang du Cros, ouverte au toit
de la i5e couche, on est frappé du caractère nouveau que
revêtent les roches, les grès étant quarzo-feldspathiques et
blancs, et les schistes argileux. Dans les grès on remarque
des brèches de schistes remaniés provenant de la destruction
du terrain houiller. On s'arrête devant des grès schisteux tra-
versés normalement à la stratification par des Calamités Suckowil
Br. ; et devant un massif de grès compact où git couchée une
longue et grosse tige de Syringodendron paraissant se ratta-
cher au Sigillaria spinulosa Gei'.
L'excursion sur laile Sud du bassin s'est faite à la Bérau
dière et à Montmartre.
A la Béraudière, le tei'rain houiller productif est attaqué
du haut en bas d'une colline élevée. Les roches encaissant la
I"" crue, la couciie des Littes et la couche des Trois-Gores sont
à nu. La première couche recouverte d'un banc d'argilophyre
990 VIIl^ CONGRÈS GEOLOGIQUE
se trouve comprise entre des poudingues micacés, la couclie
des Littes et la couche des Trois-Gores gisent entre des roches
bien ditlei^entes, des grès feldspathiques blancs et des schistes
noirs argileux encombrés d'empreintes végétales. La couche
des Ïrois-Gores repose sur une argilophyre identique à celle
qui accompagne la couche dite i'^^ crue.
Au Crêt-de-Mars, où le Congrès se transporte, on retrouve
cette dernière couche surmontée dun fort banc d' argilophyre,
au contact et voisinage duquel les grès sont silicifiés. Les
poudingues inférieurs à cette couche, qui ont au moins 3o mètres
dépaisseur à la Croix-de-FOrme, sont représentés au Grêt-de
Mars par quelques mètres de schistes micacés seulement.
Au mur de la i'^'^ crue, au Grêt-de-Mars, et sous un banc
de charbon isolé, les paléontologistes remarquent des racines
en place.
Après avoir passé devant des argiles traversées dans tous les
sens par des pistes de vers, innombrables, ils peuvent observer
à Taise, à Montmartre, dans une carrière en activité, des tiges
di'essées perpendiculairement à des bancs de grès, et des sols de
végétation fossiles. Les tiges se rapportent en majorité aux
Calamités et Arthropitus ; ces derniers sont entom'és à la base
dun cône de racines adventives. Les racines des sols de
végétation ont visiblement poussé sur place, étant entières et
descendant à travers des schistes et grès fins alternants.
La 3*^ excursion a lieu au Gentre du bassin, à l'Eparre où
sont nombreuses et variées les tiges debout et racines, in loco
natali. On y enlève par gradins droits tout un coteau dont
les roches sont descendues dans la mine pour servir de
remblais. Sur le gradin supéi'ieur une demi douzaine de
S^ringodendron sont visibles, lun deux est dégagé jusqu'aux
racines. Au gradin inférieur, se voient fortement penchés au
Nord des Calamités, Calamodendron et Psaronius, et au gra-
din intermédiaire des troncs de Cordaites enracinés. Sur trois
gradins on attaque des roches micacées, et plus haut et plus
bas des roches granitogènes. Et tandis que dans les roches
micacées les tiges penchent au Nord, dans les autres elles
penchent, quoique plus faiblement, au Sud. D'où il suit que
les premières ont été apportées du Sud et les secondes du Nord,
La présence, dans toutes, de tiges enracinées montre non moins
évidemment quelles se sont déposées en général à peu de
profondeur deau sui" un fond qui s'aflaissait.
W . KILIAN 991
Au retoui" de l'excui^sion, on visite les carrières du Treuil
où quoique anciennes, on a encore pu distinguer à difféi'entes
hauteurs, un certain nombre de tiges debout.
Le 3'^ jour sur leur demande, les géologues, sont conduits
à Villeboîuf où aMleure le terrain rouge stérile qui couronne
la formation houillère. Ils sont frappés de sa ressendjlance
avec le rothliegende d'Allemagne et d'Amérique.
Beaucoup d'échantillons recueillis à l'intention des congres-
sistes sont soumis à leur examen, savoir les différentes espèces
de roches élastiques et d'origine geysérienne et éruptive dont
est composé le bassin de la Loire, et surtout un grand
nombre de fossiles.
Avec les argilophyres, à tous les degrés de modification,
et les Calcédoines de Grand'Groix à débris végétaux inclus,
fixés et conservés dans la silice , sont étalés devant eux
tous les organes souterrains et aériens du Cal. Suckowii,
provenant d'une forêt fossile enfouie en quelque façon sur
place, les organes souterrains étant représentés par la base
de tiges dressées et des rhizomes avec leur racines entières
dans leur position naturelle de croissance, les organes aériens
par des Cal. Cistii, des branches et rameaux munis de
feuilles, et des épis.
Les paléobotanistes passent ensuite en revue des argiles
schisteuses, traversés par des racines et radicelles complètes
de Stigmaria, de Calamodendron, de Psaroniiis, de lîhizu-
mopteris, de Cordaites, etc. Ils s'assurent qu'elles ont poussé
dans la roche, quelques-unes, les plus consistantes, y traver-
sant des empreintes végétales couchées à plat.
Enfin des graines fossiles de toute espèce sont mises à la
disposition des membres du Congrès.
COMPTE-RENDU DE LA RÉUNION A GRENOBLE
par M. W. KILIAN.
Le 3o août 1900. se réunissaient à Grenoble, les géologues
participant aux excursions alpines. Les congressistes, au nombre
1)92 VIII' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
de 42, ont été reçus le matin, à la Faculté des Sciences, par
MM. VV. Kilian, Professeur de Géologie et de Minéralogie à
l'Université de Grenoble, P. Termier. Professeur à lEcole
nationale des Mines de Paris. P. Lory. Sous-directeur et
V. Paquier. Préparateur au Laboratoire de Géologie de la
Faculté des Sciences de l'Université de Grenoble, auxquels
s'était joint M. Gevrey, conseiller à la Cour d'appel, géologue
amateur.
Un bureau de renseignements était installé à l'entrée de la
Faculté, et chaque membre du Congrès y recevait un pro-
gramme détaillé de la journée et plusieurs brochures concer-
nant les Alpes dauphinoises, en particulier une Notice géolo-
gique de MM. W. Kilian et P. Lory, servant de complément
au Livret-Guide olliciel du Congrès. Les congressistes étaient
informés également que M. le Recteur de l'Académie avait
mis au Lycée une série de lits à la disposition de ceux d'entre
eux qui ne trouveraient pas à se loger dans les hôtels de
la ville.
La matinée fut consacrée à la visite des collections de la
Faculté des Sciences. L'après-midi, une intéressante conférence
de M. Primat, Ingénieur des Mines, sur l'Industrie des Ciments
en Dauphiné , réunissait dans le Grand Ampliithéàtre de la
Faculté, la plupart des congressistes et un certain nombre
d'habitants de Grenoble.
Le reste de la journée a été employé à des visites indi-
viduelles ou par groupes, au Muséum d'histoire naturelle de
Grenoble (séries remarquables de fossiles de la région, réunies
jadis par Albin Gras, et collection minéralogique d'Emile
Gueymard) et de la collection Gevrey, dont le possesseur retint
plusieurs de nos confrères à dîner. La journée se termina par
un vin d'honneur, oft'ert par la Municipalité de Grenoble, dans
les salons et les jardins brillamment illuminés de l'Hôtel-de-
Yille. A cette soirée que M. Albert Gaudvj', Président du
VIII*^ Congrès géologique international, ainsi que M""* Gaudi'y
avaient bien voulu honorer de leur présence, avaient été invités,
outre les géologues présents, toutes les personnes de la région
qui ont participé par leurs dons à l'organisation du Congrès
et de la réunion de Grenoble, et dont nous rappelons ici les
noms :
M. le Recteur, Président du Conseil, de l'Université de Gre-
noble : MM. Duhamel, à Gières (Isère) ; Fredet, à Lancey
W. KILIAN 99^
(Isère) ; Gratier, Libraire à Grenoble ; Mottet, Conseiller de
Préfecture ; Grammont, Industriel à Pont-de-Chéruy (Isère) ;
W. Kilian, Professeur à lUniversité ; P. Lory, Sous-directeur
de laboratoire à l'Université ; Paquier, Préparateur à l'Uni-
versité ; Gevrey, Conseiller à la Cour : Bonnet-Eymard, négo-
ciant à Grenoble : Thorrand et G'« (Ciments), à Grenoble ;
Allard, Ingénieur à Voreppe (Isère) ; Capitant, Professeur à
rUniversité : de Renéville (C'*' des Mines de la Mure (Isère) ;
Rossignol et Delamarche, Industriels (Ciments) ; Rerolle, Con-
servateur du Muséum de Grenoble ; Chion-DucoUet, Maire de la
Mure (Isère) ; Allier frères. Imprimeurs à Grenoble ; Sebelin,
Architecte à (Grenoble ; Primat, Ing-énieur des Mines à Greno-
ble ; Fr. de Maisonville, Publieiste à Grenoble ; Sainson, à
Grenoble ; Rivoire-Yicat, Ingénieur des Ponts-et-Chaussées ;
Félix Viallet, Ingénieur-Constructeur : Ch. Petin, à Vourey
(Isère) ; Bonneton, Entrepreneur à Grenoble : Brenier, Indus-
triel, Président de la Chaml)re de Commerce à Grenoble ;
Terray, Industriel ; Vicat et C'« (Ciments) à Grenoble ; Pelloux
père et fils. Industriels (Ciments) à Grenoble ; Gaillard père
et fils. Banquiers à Grenoble : Thibaud, Dourille et ïrillat,
Hôteliers à Grenoble ; Thouvard-Martin, Banquiers à Grenoble ;
P. Viallet, Avocat à Grenolde ; Truc, Imprimeur à Grenoble ;
Raymond, Industriel à Grenoble ; Falque et Perrin, Libraires
à Grenoble : Robert, Libraire à (Grenoble ; Charpenay et Hey,
Banquiers à Grenoble ; Armand, Industriel à Grenoble ; Ber-
thelot, Industriel (Ciments) au Guà (Isère) ; Rouault, Profes-
seur d'Agriculture à Grenoble ; le Directeur du Crédit Lyonnais
à Grenoble ; Leborgne, Industriel à Grenoble ; Blancliet et
Kleber, Industriels à Rives (Isère); De Beylier, Président du
Tribunal de Commerce (i).
Un grand nombre de ces souscripteurs s'étaient rendus à
la réception et entouraient les membres de la Municipalité de
Grenoble, pour recevoir nos hôtes étrangers. Des discours
furent prononcés par M. Ch. Rwail. Adjoint au Maire (en
l'absence de ce dernier, empêché), Albert Garnir y. Membre
de l'Institut. Président du Congrès ; M. W. Kilian, Professeur à
l'Université de Grenoble et P. Terniier, Professeur à l'Ecole
(l) Nous sommos heureux de remercier ici publiquement M. (kisiivir Faiire,
de Grenoble, dont le dévouement a puissamment contribué au succès de la sous-
cription organisée dans le Daupliiné en vue du Congrès.
994 VIII^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE
nationale des Mines. — L'éclat de cette lete était rehaussé par
le concours de la musique du 4'' Hégiuient du Génie.
A la suite de cette réception, M. le Président du Congrès
a adressé une lettre à M. le Maire de Grenoble, pour remercier
oUiciellement la municijvalité de Grenoble et les souscripteurs
ilauphinois de Taccueil empressé qu'ils ont fait aux géologues,
et de l'intérêt qu'ils ont témoigné à l'organisation du VHP Congrès
géologique international.
COMPTE-RENDU
DE L EXCURSION DANS LES ALPES DU DAUPHINÉ
par M. W. KILIAN
Celte excursion, à laquelle ont pris [)arl '3o congressistes,
s'est eUectuét* confbrmément au programme annoncé. On a
parcouru successivement les [»rincipales zones de la chaîne
alpine (à l'exception de la zone du Piémont), de façon à donner
une idée nette de la structure des Aljies dauphinoises. A côté
de l'intérêt tectonique considérable qui en constituait le prin-
cipal attrait, cette excursion a présenté aux stratigraphes et
aux paléontologistes, de multiples sujets d'étude. Ces der-
niers notamment, ont pu. grâce aux fouilles exécutées pi'éa-
lablement aux frais du Congrès et avec le concours de
M. Bois. Agent-voyer à Pont-en-Hoyans, mis à notre dispo-
sition par M. Murât. Agent-voyer en chef du département de
l'Isère, dans le Miocène du Pont-de-Manne et de Rencurel.
l'Hauterivien de Choranche, le Gault de la Balme de Rencurel
et le Tithonique supérieur d'Oisy-sur-Nogarey, faii-e de très
abondantes i-écoltes. M. Georges Birou , Maître de carrières
à l'Echaillon. avait eu l'attention de préparer à l'intention du
Congrès une riche moisson <le fossiles recueillis par ses
ouvriers et d'olfrir à nos confrères une collation dans son
usine. Les sentiments de reconnaissance pour ce gracieux
accueil furent chaleureusement exprimés par M. le prof. Lep-
sius (de Darmsiadt), au nom des congressistes réunis autom-
PIERRE LORY 995
de M. Biron, et dont le groupe, photographié au pied du
Hocher de l'Echailloii. ilemeurera poui' tous le souvenir d'une
agréable journée.
Des photographies (i'orniat 18 X 24), au nombre (^rune ving-
taine, représentant les accidents géologiques les plus curieux
de la contrée parcourue, ont été distribuées en cours de route
à chacun des membres de lexcursion.
Après avoir parcouru les gorges de la Romanche avec
leurs schistes granitisés, leurs liions d'aplite. les synclinaux
hercyniens du Freney dOisans et leurs intercalations ortho-
[)hyi'iqucs. la caravane put admirer l'imposant massif cristallin
de la Meije et ses glaciers, puis consacrer deux journées à
étudier la série stratigraphicpie et les dislocations si curieuses
de la zone du Briançonnais (\ allon du llif, Aiguillette, Galibier).
Le 5 septemljre, les excursionnistes réunis pour le repas
du soir à l'Hospice du Lautaret ('joôo"^ d altitude), admiraient
des menus illustrés de charmantes vignettes par un artiste
dauphinois, M. Tézier: au Champagne, des toasts turent prononcés
par iMM. Kilian, Marcel Berti-and, Prof. Baltzer (de Berne),
Maltirolo et Zaccagna (de Ucune), 7> Grisel.
Le 6 au soir la première jjartie de la course prenait lin à
Saint-Michel de Maurienne, et M. Marcel Bertrand pr«^nait la
direction de la caravane pour la guider dans le massif du
Mont-Blanc.
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION
DANS LE MASSIF DE LA MURE ET LE DÉVOLU Y
par M. Pierre LORY (i)
/
Massif de la Mure. — De Jarrie-\ izille l'excursion a gagné
le massif de la Mure par la ligne si pittoresque qui s'accroche
(1) Les membres du Congrès ayant pris parla cette excursion sont:
MM. Aguilera, Auric, Bôse, von Kd-iien, Lory, Paquier et Sayn ; en outre,
quelques géologues rie la région l'ont en partie suivie: MM. l'.-J. et II. Itier,
Lambert et David Martin.
996 Vlir COXGBÈS GÉOLOGIQUE
aux parois du canon du Di-ac : elle sest arrêtée à la Motte-
d'Aveillans. où elle a vu notanmient le Houiller et le Lias à
faciès néritique. M. Bouvier, directeur des mines d'anthracite,
a fait aimablement visiter le musée de la Compagnie, inté-
ressant par ses nombreux échantillons de la llore du Stéphanien.
Les Lamellibrandies que cet étage a fournis, et que M. Grand-
Eury avait dénommés Unio, ont paru à JNI. von Kœnen être
des Anthracosiidés. fossiles qui pour lui sont marins : dans
cette opinion, le Houiller de la chaîne de Belledonne serait
donc une formation marine ou laguno-marine. et non pas
lacustre comme on l'admet jusqu'ici.
Grâce à la bienveillance de M. Rolland, directeur de la
ligne, la caravane a retrouvé ses bagages à la station du
Peychagnard. d'où elle a gagné Laffrej'.
On a examiné Taprès-midi les traces des diverses phases
orogéniques anciennes : ravinement avec conglomérat de base
des schistes cristallins par le Houiller (tranchée de la Festinière),
du Houiller par le Trias et de celui-ci par le Lias moyen
(falaise du Grand-Lac de LalTrey).
Le lendemain, le retour à Jarrie-Vizille par Champ montrait
des Mélaphyres (Spilites) en nappe dans le Trias, et le
contraste entre les deux manières d'être du Lias, mince
assise de calcaires à entroc[ues à LaiFrey, énorme épaisseur
de calcaires argileux à Bélemnites dans le géosynclinal subalpin.
BocHAiXE ET DÉVOLU Y. — La lignc de Gap. remontant
les combes oxfordiennes du « Bord subalpin », entre au col
de la Croix-Haute dans la cuvette synclinale de Lus : l'après-
midi a été consacrée à y visiter les coupes, décrites dans le
Livret-Guide, du Merdarit et des Amayères.
Le mercredi matin, la caravane gagnait le col du Pendu,
en examinant la série sénonienne du Rioufroid, et notamment
le conglomérat de sa seconde assise. Elle descendait dans la
Combe de Durbon, dont le gisement hauterivien (couches à
Crioceras Duvali) fournit de nombreux fossiles, entre autres
Duvalia dilatata et Pygope triangulus.
Les marnes valanginiennes des ravins de Saint-Julien-en-
Bochaine, trop souvent fouillées, n'ont donné qu'une assez
faible récolte de leurs ammonites pyriteuses. Même pauvreté
relative dans le Berriasien, que l'on a visité à Saint-Julien
et à la Faurie et que, en outre, ]M. l'instituteur de Saint-Julien
avait fouillé à Monthama. à l'intention des Congressistes
PIERRE LORY 997
pourtant, la Faurie a été l'un des plus riches gisements de
la zone à Hoplites Boissieri. Heureusement, on a été dédom-
magé par le Valanginien inférieur de la même localité : en
un point, indiqué par M. Lambert, les Hoplites notamment
sont très variés (//. Roubaiidi, Tliiirmanni, neocomiensis et
formes voisines) et Ton a rencontré, localisés dans un mince
niveau, nombre de ces Oxynoticératidés du groupe de Am.
heteropleiirus que M. Sayn a appelés Garnieria {G. aff. hete-
ropleiira, G. cardioceroides).
Durant le trajet en voiture de Saint-Julien à la Faurie, un
bon éclairage a permis dadmirer un exemple de plis antésé-
noniens, le plus net que Ton puisse voir depuis une des
grandes routes des Alpes : on voit, en effet, un synclinal
d'Aptien et un anticlinal de Malm, que la vallée coupe, aller
s'enfoncer en discordance sous le manteau horizontal du Séno-
nien de Durbonas.
Au débarquer du ti'ain à Veynes, le Jeudi, des voitures
emmenaient la caravane vers la vallée de la Béous. La visite
du riclie gisement hauterivien des Bernards a mené jusqu'au
déjeuner, pour lequel on s'est installé dans une pi'airie ombragée.
Sur les marno-calcaires à Hoplites gr. de neocomiensis et
Plij'lloc. Tethys, sommet du Valanginien, on a récolté la faune
de l'Hauterivien inférieur (Duvalia dilatata, Oxynoticeras
clj'peifornie. Hoplites castellanensis , Holcostephanus Jeannoti :
des Holcodisciis. un Criocevas à crosse : 6V. Sat-tousi ?, quel-
ques Cr. gr. de Diwali, etc.). Plus haut, les gros bancs où les
Crioc. du gr. de Duvali ont leur maximum, fournissent aussi
des Desinocevas et des Holcodisciis.
La pente est couronnée par une mince barre de calcaire
zoogène, reste minime du faciès iirg-onien, qu'on avait vu si
puissant encore à Lus.
En coupant, juste au point où il surgit, un des brachyan-
ticlinaux qui accidentent la région, on atteint la selle des Turins,
où l'on constate la superposition, dans les marnes valanginiennes,
des deux zones à Duvalia lata. Hoplites Roiibaudi et à Duvalia
Emerici, Saynoceras verrucosiim Holcostephanus Sqyni.
Enfin <m atteint aux Hauts-Etroits l'entrée du Dkvoluy, et
l'on pénètre dans le synclinal oligocène.
Il est l'heure du i-etoui' : tandis <(ue les voitures redescen-
dent, le coucher du soleil vient euipourprei" l'Aurouze et le
paysage dv ravins et d'c-houlis. allristani et pi-esque laid tout
998 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE
à l'heure, revêt d.ans sa désolation une impressionnante beauté.
Le soir à A eynes. le Champagne l'ut ollert au nom du comité
d'organisation, et M. von Koenen exprima la satisfaction des
participants pour la double moisson d'oljservations et de fos-
siles recueillis durant cette première partie de Texcursion.
Les voitures reprirent le vendredi la route de la veille, mais
seulement jusqu'à La Madeleine, le seul bon gisement du Séno-
nien supérieur en Dauphiné : dans la récolte de fossiles, citons
un beau Cardiaster granulosus, trouvé par M. Aguilera. Au
débouché, dans la cuvette synclinale du Montmaur. du prolon-
gement du Dévoluv, on examine l'achevêtrement des faciès
« Mollasse rouge » et « Nagelfluh » de l'Aquitanien. Au-desso"us
on trouve le Nummulitique (Priabonicn) : les dépôts de ce ter-
rain présentent en Dévoluv un de leurs maxima d'avancée
vers l'Ouest.
M. P.-J. Itier. qui déjà la veille avait eu l'obligeance de
mettre une voiture à la disposition du groupe . l'invitait à
visiter l'après-midi, au château de A éi-as. les belles séries de sa
collection. Les Ammonites oxfordiennes du voisinage y sont par-
ticulièrement bien représentées : on a pu en visiter un gisement
sous la conduite de M. H. Itier. puis on s'est assis pour un
lunch, dont M""' Itier a fait gracieusement les honneurs; M. von
Koenen a exprimé la gratitude de tous pour une si aimable
réception.
co:mpte-rendu de lexcursion du diois
par M. \. PA^IIER.
La première course permit d'observer dans la cluse du Buecli.
en amont de Serres, l'intercalation. dans le Barrémien inférieur,
de petites lentilles calcaires à Orbitolines qui renfermaient
en outre des radioles de Cidaris clunifera, Goniopygus delphi-
nensis, Niicleopygus Roherti.
Le lendemain, à Montclus, les mamelons dénudés de marnes
valanginiennes montrèrent le niveau supérieur du Valanginien
V. PAQUIER 999
fossilifère. i\\ec Saynoceras oerriicosum. d'Orb. sp.. Oppelia
folgariaca, Op]). s])., Paquiericeras paradoxum, Sayu.
On a ensuite traversé l'interminable série des calcaires
marneux du Xéocomien, qui ne cesse que près de Lépine,
pour faire place aux marnes aptiennes. La montée du Col de
la Tourette commence alors, on s'élève lentement sur les
pentes de l'anticlinal de Lépine . et peu à peu on découvre les
limites de la vaste dépression synclinale de Rosans.
La descente sur Montmoiin commence ensuite par une
route en lacet, sur les marnes oxfordiennes de l'axe de l'anti-
clinal de Lépine, puis on franchit un lambeau étroit de Titho-
nique, redressé et découjjé en hautes aiguilles, pour aboutir
au Néocomien de l'aire synclinale de la Gharce.
Les marnes aptiennes reparaissent, formant le fond de la
vallée. Bientôt on se dirige vers la Charce. examinant i-api-
dement les masses de calcaire sénonien, et peu avant la Charce,
dans le ravin de l'Archette, on commence l'étude détaillée de
la série néocomienne.
Grâce à la complaisance de M. Magnan. de la Motte-Cha-
lancon, un carrier a été mis à la disposition des congressistes
qui doivent plus d'un fossile à ce concours.
L'Aptien inférieur très mince, et le Barrémien supérieur
peu fossilifères sont bientôt traversés pour atteindre le Barré-
mien inférieur, où l'on recueille une riche faune d'Holcodisciis
{H. Kiliani, Paquier), de PiichelUa et de Crdoceras.
La zone à Hoplites angulicostatus est reconnue, ainsi que
le niveau à Desmoceras Sayni.
L'Hauterivien inférieur à Crioceras Diivaii fournit alors sa
récolte habituelle de fossiles. A citer non loin de sa base,
la présence assez constante A'Ani. clypeifor^mis. On se dirige
ensuite sur Bottier où des blocs fournissent la faune à Rhyn-
c/ionella peregrina de l'Hauterivien. De là on g'agne rapide-
ment la Motte-Chalancon.
Dinianche g Septembre. — Repassant par la Charce les
congressistes ont visité le gisement classique du Château, puis
ils sont allés au col de Prémol. i-iche gisement valanginien
marno-pyriteux s'étendant, sur de vastes étendues. Indépen-
damment des formes (h' P/iyl/oceras. Lj'toccras, Haploceras,
Hoplites et Holcostephanas déjà signalées, on a pu déterminer
la situation exacte du niveau à Ox)-noticeras (Gai'nicria) afl".
keteroph'iiriun N. et Uhl. ; on a elfectué ensuite la descente,
lOOO Vni^ CONGKÈS GÉOLOGIQUE
admirant dans le fond, la terminaison S. du Vercors et
l'imposante masse du Glandasse, puis dépassant rapidement
Luc on sest rendu directement au Claps.
Lundi lo Septembre. — De.scente de la vallée de la
Drôme, près de laquelle on a vu la mine de smithsonite de
Menglon. Après avoir traversé Châtillon. les congressites ont
accordé un rapide examen aux g^orges des Gas ; le reste de la
matinée a été consacré à l'étude de la colline de l'Adoue dans
laquelle la zone à Hoplites angiilicostatus de THauterivien
s'est montrée particulièrement nette.
Le gisement de Chamaloc a été ensuite visité : les couches
fossilifères y représentent le Valanginien tout à fait inférieur,
et contrairement à ce qui se voit au col de Prémol, c'est le
niveau à Oxynoticeras qui termine la série fossilifère.
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION DU ^'ALENTINOIS
par M. G. SAYN
Réunie le mardi malin à la gare de Crent, la caravane se
rend en voiture dans la vallée de la Lize, sous la direction
de M. G. Sayn. La journée a été consacrée à l'intéressante
coupe de Cobonne ; on y a récolté de nombreux Ammonitides
du Barrémien inférieur (calcaires avec glauconie à Piilchellia et
Crioceras) et du Barrémien supérieur (couches à Heteroceras :
calcaires, puis marnes à fossiles pyriteux).
Après le déjeuner, qu'un propriétaire du pays avait obli-
geamment invité à prendre chez lui, on visite la fabi'ique
de billes et les calcaires qu'elle exploite : ils comprennent à
la base des couches à Hoplites angiilicostatus. avec déjà
certaines des espèces qu'on avait trouvées dans le Barrémien.
On rentre à Crest assez tôt pour monter à la colline de
la tour, qui. placée aux confins des Alpes et de la région
rhodanienne, offre un très instructif panorama, en même
temps qu'elle contient un gisement miocène classique.
Le soir, le banquet de clôture, ollerl au nom du Comité.
W. KILIAN
fournit à M. von Kœnen et à M. Sayn, l'occasion de se
féliciter une fois de plus de ces quelques journées, également
profitables aux géologues étrangers et à ceux de la région.
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION
DANS LA MONTAGNE DE LURE ET APT
par M. W. KILIAX
Le rendez-vous des Congressistes inscrits pour cette excur-
sion était fixé à Grenoble pour le ii septembre. Sur les 26
géologues qui ont pris part à la course, un assez grand nombre
venant d'autres excursions ne l'ejoignirent néanmoins la cara-
vane que le 12 septembre à Sisteron.
La journée du 11 septembre, à Grenoble, fut consacrée à la
visite des Collections de la Faculté des sciences, du Muséum
d'histoire naturelle, dont le conservateur M . Rérolle avait fait
reclasser spécialement les collections géologiques et minéralo-
giques en vue de la visite des congressistes, enfin à l'examen
des belles séries de fossiles de notre confrère M. Gecrej-.
dont plusieurs de nos invités purent apprécier la courtoisie et
aimable hospitalité. Un vin d'honneur avait été gracieusement
pi'éparé par la municipalité de Grenoble.
Le 12 septembre la caravane se trouve au complet à Sisteron,
où un l)anquet, réunissant 2.5 convives, se termina par une série
d'allocutions de MM. Kilian. Prof, von Koenen (de Goeltingue) et
Steinmann (de Fribourg). M. von Koenen remercia en termes
éloquents la Ville de Grenoble, son Université et sa Muni-
(•i[)alité de l'accueil fait aux membres du Congrès. Une petite
collection de vues photogi'aphiques de la Montagne de Lare,
exécutées d'après les remarquables clichés de M. St-Marcel-
Ej'sséric, de Sisteron, fut remise ensuite à chacun des membres
de l'excursion.
Du 12 au 17 septembre, l'itinéraire annoncé dans le Livret-
Guide fut exactement réalisé; grâce au dévouement l)ien connu
de M, G, Tcirdieu, de Sisteron. (|ui avait bien voulu surveiller
I002 VIII" CONGRES GEOLOGIQUE
les préparatifs matériels de la course, ce petit voyage s'effectua
dans d'excellentes conditions.
Des fouilles préalablement faites aux frais du Comité
d'organisation ilu Congrès, et par les soins de M. Pic, Conduc-
teur des Ponts et Chaussées à St-Etienne-des-Orgues. mis à
notre disposition par M. Zûrcher. Ingénieur en chef, à
Morteyron et Combe-Petite, au sommet de la chaîne de Lure,
assurèrent à tous une belle et abondante récolte de fossiles
barrémiens.
La transformation latérale de l'Aptien inféi'ieur, de faciès
vaseux, en calcaires de faciès zoogène (Lrgonien). à Matheronia
Toucasia et Caprininées (Simiane), les nombreux gisements
de fossiles, la structure de la chaîne de Lure, les appareils
lluvio-glaciaires et même les détails géographiques de la région
ont sensiblement intéressé les excursionnistes.
Cette première partie se termina à Cavaillon (Bouches-du-
Rhône) où des toast de MM. Kilian. Prof. Frech (de Breslau),
Prof. Baltzer (de Berne) et Herin. Goll (de Lausanne), furent
joyeusement arrosés de Champagne.
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION A ORGON,
CHATEAUNEUF-DU-RHONE
par M. Y. PAQUIER
M. le professeur Leenhardt. qui devait conduire les excur-
sionnistes au Mont Ventoux et à Orgon, ayant malheureusement
été empêché de prendre la direction de cette course, M. V.
Paquier guida les congressistes à Orgon et à Chàteauneuf-du-
Rhône, où ils pm-ent étudier TUrgonien et les Rudistes qu'il
contient.
Plusieurs membres de cette excursion revinrent séjourner à
Grenoble, à la suite de cette excurion, pour se livrer, dans le
Laboratoire de la Faculté des Sciences, à la détermination de
leurs nombreuses trouvailles.
SEPTIEME PARTIE
LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE
PREPARE PAR
M. F. LOEWIIVSOIV-LESSIIVG
publié avec le concours de divers pétrographes,
sons les auspices de la Commission Internationale de PétrogTai)liif
du VIII« Congrès Géologique International.
AVANT-PROPOS
DliS ÉPREUVES ENVOYÉES EX I9OO PAU LE COMITÉ d'oRGANISATIOX DU CONGRÈS,
AUX MEMISRES DE LA COMMISSION INTERNATIONALE
Paris, le i"^' Juin 1900.
Ces pages ont été imprimées en conformité du vote de la
Commission internationale de nomenclature des roches (i) nom-
mée successivement à Zurich et à Saint-Pétersbourg par le
Congrès géologique international, et réunie à Paris, en octobre
1899, sous la présidence de AI. Micliel-Lévy.
En présence de la difliculté de trouver actuellement une
base commune d'entente pour Funification de la nomenclature
pétrographique. cette commission a exprimé le vœu, pour éviter
les synonymies et contribue)- à la précision des définitions,
que le prochain congrès publiât un Lexique pétro graphique
international dans le geni*e de celui de M. La>Avinson-Lessing.
ou plutôt une réédition, mise à jour, de celui-ci (2).
Le Comité d'organisation du Congrès de Paris a déféré à
ce vœu, en préparant, avec l'autorisation de l'auteur, une
nouvelle édition du Lexique Pétrographique de M. Lœwinson-
Lessing. Il a l'honneur d'ollrir les épreuves préliminaires, dès
à présent, avant l'ouverture du Congrès, aux Membres de la
Commission internationale de Nomenclature, et aux Pétrogi*a-
phes, inscrits comme devant prendre ])art à ce Congrès, dans
l'espérance de faciliter l'anivre de leur assemblée.
Le Congrès international, réuni en séance à Paris, sera
appelé à décider l'insertion de ce Lexique, dans le volume de
(1) Cette Commission était constituée comme suit: Allemagne: MM. Koch, Rosen-
buscli, Zirkei ; Autriche-Hon{;ne : MM. Becke, Uoelter, Tschermak; Belgique:
MM. A. [Renard, de la Vallée- Poussin ; Brésil : M. Hussak ; Espagne : MM. Mac
Pherson, Calderon ; Étals Unis : MM. W. Cross, van Hi«e, Iddings; France:
MM. BaiTois, Fouqtié, Lacroix, Michel-Lévy ; Grande-Bretagne: Sir A. Geikie,
MM. Judd, Teall; Italie : MM. Cossa, Mattirolo, Sabatini, Struver ; Mexique:
M. Barcena ; Pays-Bas: MM. Behrens, Wichmann, Lorié; Portugal : M. Ben Saude ;
Roumanie: .M. Mrazek; Russie: MM. Karpinsky, de Khroustchow, Lœwinson-
Lessing, Lagorio, Ramsay, Sederholrn ; Suède et Norwôge : MM. BrOgger, Reusch,
Tôrnebohm; Serbie: M. Zujovic ; Suisse: MM. Duparc, Goliiez, Grubenmann,
Schmidt.
ii) Petrographisches Lexikoit, zusammengestellt von F. Lœwinson-Lessing,
Professor der Mineralogif^ und Géologie an der Universitât Jurjew (Dorpat).
I Theil, 1893; II Theil, 1894; Supplément. 1898. Jurjew, Druck von C. .Mattiosen.
lOOl) Vllic CONGRÈS GEOLOGIQUE
son compte-rendu olliciel. Il aura à statuer sur la convenance
de son impression intégrale ou partielle, soit en le complétant
l)our divers pays, soit en le limitant plus strictement aux
définitions des roches.
Ces épreuves préliminaires, sur pa])ier teinté, com[»ortent
des })ag^e5 vides, intercalées ; elles sont destinées à recevoir
les annotations des pétrographes qui jugeraient des observations
désirables, ou qui vomiraient touruir des documents complémen-
taires concernant leurs pays respectii's. Le Secrétaire général du
Comité d'organisation centralisera toutes les épreuves corrigées
({ui lui seront retournées par les pétrographes, et les transmet-
tra, lors de l'ouverture du Congrès, au Président de la section
de Lithologie. Ainsi, les congressistes pourront mieux apprécier
la mise au point tlu Lexique et l'opportunité possible de sa
révision, avant l'insertion dans les Conqites-Kendus du Congrès.
Le présent travail est IVeuvre personnelle de M. F. Lœwinson-
Lessing. professeur de minéralogie à l'Université de loui'ieAV.
La traduction française en a été laite par le Secrétaire-Général du
Comité d'organisation du ^ IIP Congrès ; il a en outre, conformé-
ment au vote de la Commission internationale, fait suivre les
noms des roches, du nom de l'auteur et de la date d'émission,
suivant l'usage courant des naturalistes.
Pour le Comité d'Organisation du Congrès :
Le Président du Comité, Membre de l'Institut : Albert Galurv.
Le Secrétaire général : Charles Barrois.
Les épreuves françaises du Lexique Pétrographique, annoncées
dans l'Avant-Propos précédent, furent tirées à cent exemplaires
et distribuées avant l'ouverture du Congrès de Paris, aux
Membres de la Commission internationale de nomenclature
des roches et aux Pétrographes. membres du VHP congrès.
Le Congrès dans sa séance du 120 août (voir p. i38. du
présent volume) décida, sur l'avis unanime des membres de
la Section de minéralogie et de pétrographie (voir séance du
17 août, p. r-3), que le Lexique Pétrographique. dont les
épreuves lui étaient soumises, serait inséré dans les Comptes-
Rendus de la session. Il chargea M. Barrois de solliciter les
observations des pétrographes. et MM. Lœwinson-Lessing et
Barrois de centraliser toutes les annotations qui seraient
adressés par les raeuibres delà commission jusqu'au i^r avril 1901.
LEXIQUE PETROGKAPHIQUE lOO^
Il vota que l'impression du Lexique, révisé par les nienibres
du Congrès, serait mise en train à cette époque, et que
l'œuvre de M. Lœwinson-Lessing paraîtrait ainsi, en français,
sous les auspices du Congrès géologique international.
Trente épreuves du Lexique Pétrographique ont été retournées
au Secrétaire général du congrès, avec des annotations, par les
savants dont les noms suivent : MM. F. Adams. Baldacci^
Ch. Barrois, Barvir, (îohen. Crenville Cole. \Vliitman Ch'oss.
Doelter, Harker, Iddings, Karpinsky. A. Lacroix. Mattirolo,
Milch, Novarese, Osann. Pirsson, W. Ramsay. Rulley, Sahatini,
Spurr, Stella. H. Teall, Turner, Washington, Wiclunann,
Zaccagna, Zezi, Zujovic. Enlin M. Ldnvinson-Lessing a de
nouveau enrichi son ouvrage d'un certain nond)re de délinitions
nouvelles.
Le Secrétaire général s'est ainsi trouvé en mesure de
remettre à l'imprimeur les épreuves corrigées du Lexique à
la date du i""' mai i()oi. Il a cru devoir prendre la responsa-
bilité d'un certain nombre de suppressions, demandées à
divers titres, par des membres de la commission, et aussi
celle du choix entre les diverses délinitions, parfois envoyées,
pour un même mot. Grâce au concours des pétrographes précités,
le Lexique de M. Lœwinson-Lessing s'est augmenté d'un assez
grand nombre d'expressions, tirées notamment des langues
anglaise, italienne et française ; et cette édition française
constitue plutôt une seconde édition qu'une simple traduction
de l'œuvre originale de notre confrère.
Le Secrétaire général du \'n\^ Congrès,
Ch. B.vuRois.
Paris i*"' Mai 190 1.
ABREVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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1890. — Die EruptivgL'steine der Kristiania-Gel>ietes : I Die
Gesteine der Grorudit-Tinguait Série 1894 ; U. Die Eruptions
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Z. F. K. — Zeitschrift t'iir Krystallographie und Minéralogie, publié par
P. Groth.
A
Aasby-Diabas , Tôrneholini, ^^'J'j- — Diabase à olivine ,
dépourvue de ehlorite ; elle renferme labrador, augite ,
olivine, ilménite, biotite, apatite. (K. Svensk. Vetensk. Akad.
Forhàndl., xiv, n" i3).
Abkuhllngsdifferentiation, Lœwinson-Lessing, 1898. — Liqua-
tion qui se produit dans les magmas en fusion, pendant leur
mouvement ascensionnel, ou après leur intrusion dans les
fissures, laccolites, etc., antérieurement au moment des indi-
vidualisations cristallines =^ Ascensions-Dill"., Anabantisclic
DifF., Laccolitliische Dillerentiation. (Aciditats Goellicient,p.i89).
Abrasion. — Action destructive exercée par la mer, enva-
hissant peu k peu une côte, sujette à un affaissement
plus ou moins continu ; cette abrasion crée une plaine
de (lénudation marine.
Absarokites, Idding's, iS[p. — Mendjres basiques d'une série
de roches basaltoïdes, en filons ou en coulées, tantôt porphy-
riques, a[)hanitiques ou [»hanérocristallines. La masse fon-
damentale varie de létal vitreux à l'état presque phanéro-
cristallin. Les cristaux porphyriques d'olivine et d'augite
sont nombreux, ceux de feldspath manquent. La masse
fondamentale renferme oi-tbose, leucite, augite, olivine,
magnétite, apatite. Os roches constituent une série avec
les Shoshonites vA les lîanakilcs ; elles appartiennent au
groupe des Tephrites, Basaniles, (Journ, cf. Geol., m, p. 935).
Absonderung. — Divisions naturelles déterminées dans les roches
par des systèmes réguliers de fissures (soit par suite de
retrait lors de la consolidation, ou de dessiccation).
1010 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE ABY
Abyssale (aire). — Aire profonde des nappes océaniques
(au dessous de 5oo"), à température trrs froide et cons-
tante au dessous de 1800 m.
Abyssiques (roches) Brôgger == Roches de profondeur.
Accessoires (éléments). — Eléments dont la présence n'est pas
essentielle pour caractériser une roche, et dont l'absence
ne modifie pas le nom systématique assigné à la roche.
AccRETiONs, Johnston- Lavis, i8g4. — Produits concrétionnaires
formés aux dépens de solutions, par déjiôt graduel autour
d'un noyau (oolites) ou sur une surface (amygdales). Pour
cet auteur, les concrétions ])ropremenl dites seraient des
agglomérats formés mécaniquement autour d'un noyau cen-
ti'al. (Scient. Trans. Roy. Dublin Soc, v, sér. 11, j). 276).
AcHONDRiT, Cohen. — Météorite pierreuse, pauvre en 1er,
caractérisée par l'absence de chondres = Polyédrite.
Acides (roches). — Roches donl la teneur en silice est supé-
rieure à celle des feldsjjaths acides, orthose (65 à 66 "/> ),
ou aibite (68 à 69 "/o).
Acidité, v. Cotta, 1864. — Désignation d'ensemble employée par
Yon Cotta pour les roches éru])lives acides, c'est-à-dire celles
qui sont riches en silice (N. J., p. 824).
Acidité (Coefficient d') = Aciditaets (^oeflicient, Lœwinson-
Lessing, 1897. — Nombre caractéristique des diverses roches
éruptives, et que l'on déduit de leurs proportions moU'-
culaires. Ou l'obtient en divisant le nombre d'atomes d'oxygène
contenus dans les oxydes, par le noml)re d'atomes d'oxygène
combinés dans la silice = Silicatstufe. (P. G.).
Actinolite-Magnetite slate, W. Baile)', 1893. — Schistes
amphiboliques avec 5o à 90 -/o de magnétite. (Am. journ.,
xlvi, p. 176).
Actinolite slate = Schiste actinolitique.
Ada:mellite, Cat/wein. 1890. — Variété de Tonalité du Monte
Adamello, composée essentiellement de feldspaths monocli-
nique et triclinique, quarz, muscovite, et un peu de biotite.
Terme de passage du granité à la diorite considéré par
Cathrein comme un Riotithoi'nblende-granit riche en pla-
gioclase. Brogger désigne ainsi les monzonites quarzifères
acides, c'est-à-dire des granités à orthose et plagioclase,
roches de la famille intermédiaire, introduite par lui,
entre celle des granités vrais (R. à orthose), et celles des
diorites quartzifères (R. à plagioclase) ^ Plagioklasgranit,
Pyroxengranit, Ouarzmonzonit (Cathrein: N.J.,i, jS).
ADD LEXIQUE PÉTROGUAPHIQUE lOII
Additionstheorie. — Métamorphisme par injection, par péné-
tration.
AdelogÈiNes (roches), Haiij-, 18212. — Roches argileuses, consi-
dérées comme formées d'espèces minérales non définissables.
Ce nom est actuellement employé, comme synonyme d'aplia-
nitique, de cryptomère, etc., pour les roches dont les
éléments composants ne se distinguent pas à l'œil nu.
Adergneiss, Sederhohn, 1899. — Gneiss, micaschistes, etc.,
déjà décrits par Durochcr, injectés par un lacis si serré
de tilonnets et de veinides de granité, qu'on n'en peut
plus séparer les deux roches conq)osantes. (B.C. g, F. ,6, i3'3).
Aderx. — Fissures et tentes des minéraux et des roches,
remi)lies de substances minérales. Ces produits de sécré-
tion sont dits fdoniens, quand leur masse acquiert des
dimensions plus importantes =^ Trûmer, Vein.
Adiagnostisches (Struktur), F. Zirkel, 1893. — Structure
des roches cristallines, dont les éléments composants ne
sont plus distincts. (Petrogr., i, p. 454)-
Adinole, Haussmann, 1847. — Modilication de contact des
schistes au voisinage des diabases ; roche cornée, com-
pacte, à aspect de silex, de couleur grise ou blanc-jaunàtre,
composée essentiellement de ([uarz. chlorite et albite. Quand
elle a une structure schisteuse, on l'appelle AdinolschieJer.
(Haussmann. Minéralogie, i, 654-
AuLERsïEiNE. — Concrétion de limonite clans le grès.
Adouk, Russell, 1889. — Limon calcareux brun-jaunàtre, fin et
[>oreux, formé par désagrégation sur place d'argiles scliisteuses,
ou par sédimentation limnique avec apports éoliens (G. M.).
AouLARPROTOGiNE. — Grauilc (voyez Protogingranite) à adulaire
au lieu d'orthose.
Aegirine-Arfvedsonite-PhOxNOlite, Cross et Penrose, 1894.
(xvi, Ann. Rep. U. S. geol. surv.). Voir Phonolito.
Aegirine (à), Fouqué et Michel-Lévj'. — Qualificatif des roches
microlitiques renfermant des phénocristaux d'œgyrine ; se
dit aussi des roches grenues (syénites, etc.), contenant le
même minéral.
Aegirine-Augite Svenite. — Voir : Syénite à aegirine et augile.
AEGiRiiNBOSTONrr, Rosenbuch, 189G. — Probablenu^nt identique
à quarzlinguaite, ou grorudile (4^^).
AEGiRiNDrrROiTSGHiEFER, Brôgger. — Ditroit'e à .egirine schis-
teuse avec structure [uoloclastique (p. 112).
I0I2 VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE AEG
Aegirinfoyait, Lœwinson-Lessing-, 1898 -— Tinguait. (A. G., 80).
Aegirixgramt. — Voir granité à aegirine.
Aegirinijolith = Urtite à fegirine.
^GiRiNiQUES, Fouqué et Michel-Lévj-. — Qualificatif des
roches microlitiques (trachytes. ]»honolites), renfermant des
niicrolites d'eegyrine.
AEGiRiXQUARZK:ERATOPHYR,Lœ«^.-Zess.. = Grorudit. (A. G., 86).
Aegirixe-Syexiïe, /. F. Williams, 1890. — Syénites pyroxé-
niques, à grains gros ou lins, dont les éléments colorés sont
l'œgirine et l'augite œgirine. (Ann. Rep. of. the geol survey of
Arkansas for, 1890, 1891).
AÉROLiïE. — Terme tantôt employé comme synonyme de
météorite, tantôt de météorite pierreuse.
AÉRO-siDEROLiTE. — Voir Sidérolite (Maskelyne).
Aetxabasalt, Lang, 1891. — Types basaltiques qui contiennent
5o "/o de silice, plus de chaux que d'alcalis, et parmi
ceux-ci, plus de soude que de potasse.
Agalisiques, Brongniart, 1827. — Brongniart nomme ainsi les
roches qu'il croyait formées par dissolution et cristallisation
(schistes cristallins ?)
Agents minéralisateurs, Elie de Beaumont, 1847. — Corps,
émanations volatiles (Eau, lluor. cldore. acide ])orique. etc.),
qui, sans entrer dans la constitution délinitive des miné-
raux, pei-mettent facilement leur cristallisation ; elle ne
s'obtient pas sans leur aide, quel que soit, du reste,
l'impuissance où l'on se trouve aujourd'hui à préciser le
mécanisme de l'intervention de beaucoup d'entre eux. De
nombreux géologues croient, à la suite de MM. Fouqué et
Michel-Lévy, que ces corps remplissent un rôle d'une
grande importance dans la cristallisation de roches pluto-
niennes, et notamment dans la production de la structure
grenue, granitique, si caractéristique des roches de pro-
fondeur. (B. S. G. F., 1249).
Agglomeratlavex. — Voir : Brèches ignées.
Agglomérats. — Accumulations en couches plus ou moins
étendues, de roches ou débris minéraux non cimentés entre
eux. Les tufs en fournissent un des meilleurs exemples.
Agxostogex, Lœwinson-Lessing, 1898. — Roches dont le
mode d'origine est encore incertain, comme les roches
schisto-cristallines archéennes , les hâlleflints, les porphy-
roïdes, etc. = Aphanogènes. (Aciditàls Goefficient, p. a/jS).
AGR LEXIQUE PÉTROGKAPHIQUE loTi
Agrégats. — On désigne sous ce nom la disposition de
minéraux groupés. Dans les lames minces, la polarisation
d'agrégat caractérise un ensemble d'éléments cristallins
juxtaposés sans ordre.
Agrégp:es (roches), Brongniart, 1827. — Nom donné par
Brongniart aux roches élastiques = Roches élastiques,
roches clastogènes. (J. d. M., xxxiv, 3i).
AiGLiTE, Stanislas-Meunier, 1882. — Météorites du type de
l'Aigle. (Météor. du Muséum, 1882).
AiLSYTE, Heddle, 1897. — Microgranite à riebeckite d'Ailsa
Craig, Ecosse = Paisanite. (Trans. Edin. geol. Soc, vu, 260).
Akerit, Brôgger, 1890. — Syénite augitique, quarzifère. Roche
cristalline, grenue, à orthose, i)lagioclase abondant, mica
noir dominant, augite voisin du diopside et quartz. (Z. f.
K., 1890, XVI, p. 45).
Akertïporphyr, Rosenbiisch, 1893. — Roche de la famille
des Syenitporphyrs alcalins, décrite par Eakle. (Am. j., xii, 3i).
AKMITTRA.CHYT. — Voir : Trachyte à akmite.
Aktixoliïhdiallagperidotiï , Saytzew, 1892. — Peridotite
formée d'olivine, actinote, diallage, chlorite, magnétite, ser-
pentine. Voir : Uralitgneiss.
Aktinolitiiexstatitperidotit, Saytzew, 1892 = Harzburgite
actinolitique. (Mem. com. géol., 1892, xni, n» i).
AKTiNOLiTnPERiDOTiT . — Variété de pikrite à amphibole
(Hornblendepikrite) avec hornblende fibreuse.
Aktinolitiiperidotit . Saytzew, 1892. — Peridotite formée
d'olivine, actinote, antigorite et divers autres. Dépend des
Hornblendepikrites ou Cortlandites. Voir : Uralitgneiss.
Aktinolithscuiefer. — Voir : Schiste actinolitique.
Aktinolithserpentin. — Aktinolithperidotit transibrinée en
serpentine, et comprenant des agrégats d'actinote noyés
dans une masse serpentineuse.
At.abradoriïe, Senft. 1857. — Roches cristallines composées
(])armi lesquelles Senft range avec l'itacolumite, des gneiss,
des micaschistes, etc.), dépourvues de labrador, et compre-
nant un feldspath alcalin, avec beaucoup de quarz.
Alasktik. Spurr, 1900. — Roclies ignées formées de feldspath
alcalin et de quarz, avec peu ou pas d'autres minéraux,
il comprend ;i la fois des l'oches holocristallines et leurs
équivalents chimiques vitreux. Leur caractéristique chi-
mique est k'ur teneur élevée en silice, leur pauvreté en
fer et en chaux. (Am. geol., 210) = Feldspathgreisen.
10 14 VIIK CONGKÈS GÉOLOGIQUE A LA
Alaunsteix. — Voir : Alunite.
Albâtre. — Variété de p^ypse saccharoïde lin, blanc translucide.
Albertite (Albeht-Kohle). Hoa\ iHCx). — Variété d'asphalte,
à cassure conchoïdale, noire, imprégnant les schistes, et con-
crétionnée en veines dans les schistes bitumineux du Culm
dHillsborough (Nouveau Brunswick). (Amer. Journ., xxx, 78).
Albitdiortt, Lœwinson-Lessing: tS()8. — Diorite en filon
formée d'hornblende, de plagioclase (albite prédominante),
et présentant la composition chimique d'un magma diabasique
im peu acide, riche en FeO. pauvre en MgO. (A. G., p. 384).
Albite phylladifère, de la Vallée Poussin et Renard, 1879. —
Variété de i)orphyroïde. (Mém. roches plut, de l'Ardenne).
Albitgxeiss. — Gneiss dont le feldspath est Talbite.
Albitgranit. — Granité sodique à all)ite prédominant.
Albitite, Tiirner, 1896. — Roche grenue composée essentielle-
ment d'albite, en filons dans la Sierra-Nevada (Cal.). (17""
Ann. Rep. U. S. geol. Surv., 728).
Albitltfarit, Rosenbiisch, 1887. — Liparites qui contiennent,
comme cristaux porphyroïdes, d«' lalbite et non de la sani-
dine = Natronliparit. (p. 528).
Albitophyre, Coquand, 1857, — Porpliyre quarzilëre où les
cristaux anciens sont de lalbite : la masse fondamentale
montre de nombreux microlites d'albite et quelques mici'O-
lites d'orthose. (Traité des roches, 78).
Albitphyllite. — A'ariété de phyllade feldspathique.
Albitporphyrite, John, 1900. — Pori)hyrites quarzifères com-
posées d'albite et de quarz (J. g. R. A., xlix, .56i).
Albitporphyroïde. — Porphyroïdes. présentant comme cristaux
porphyriques. quarz et albite abondante.
Albitic schtst. /. Wolff. 1891. — Schiste métamorphi([ue. où
l'albite a pi'is naissance comme formation secondaire, aux
dépens d'éléments élastiques. (Bull. Mus. Comp. Zool., xvi, 173).
Alboranit, Bêche. i8()(). — Andésite à hypersthèiie, riche en
chaux, de l'île d'Alboran. Pour LœAvinson-Lessing, basalte à
hypersthène sans olivine. (T. M. P. M., xvni, 525, xix, 177).
Alcaltplètes (roches). Brng'g'er. — Roches cristallines riches
en alcalis.
Alcaliptoche, Lœwinson-Lessing, T900. — Désignation des
roches presque déi)ovirvues d'alcalis, ])ar o|)position aux
roches alcaliplètes. Ex. : Microgablji'os ultrabasiques, (Nal.
Petersb., xxx, 2^1 ).
ALE LEXIQUE pétro(;raphique ioid
Aleutite, Spwr. 1900. — Variété strucluralc de la Belugite,
avec laquelle elle est dans les mêmes relations que l'andé-
site avec la diorite. (Ain. geol.).
Alios. — Grès de couleur brun sombre, que l'on rencontre
dans les plaines sableuses, formé par l'aa^glomération des
grains de quarz ])ar substances organiques infdtrées d'en
haut, et limonite = Ortstein.
ALKALiGRANniT, Rosenhiiscli, 1895. — Granitites riches en alca-
lis, dont l'élément coloré est un amphibole (ou pyroxène)
alcalin, riebeckite. arfvedsonite, œgirine. (1895, p. 56).
Alkalisyenitporfhyr, Rosenbusch. 189.5. — Représentants
porphyriques fîloniens des syénites alcalines ; syénites dont
les éléments colorés sont amphibole ou pyroxène alcalins.
Les éléments principaux sont un feldspath perthitique et
une hornblende sodique = Bostonitporphyr. (p. 425).
ALLALiNrr, Rosenbusch, 1895. — Gabbros saussuritisés, formés
de smaragdite et saussurite en grands individus idiomorphes.
et qui ont conservé leur structure initiale malgré leur
complète transformation minéralogique. Ils se distinguent,
par là des Flasergabbros métamorphiques (1895, p. SaS).
Allalinitschiefer. — Schiste amphibolique à zoïsite, finement
fibreux, développé aux dépens du gabbro. Voir : Allalinit.
Allgovit, g. Winkler, 18.59. — Roche d'Allgau, composée
de labrador gris sombre ou rouge, augite. fer magnétique ;
(N. J., 640. Gûmbel la regardait comme un mélaphyre.
Elle comprend des porphy rites augitiques et des mélaphyres.
Allogènes. — Voir allothigènes,
Alloite. Cordier, 1816. — Tufs volcaniques blancs et jaunes,
faiblement cimentés (du type des tufs ponceux).
Allomorphes = Xénomorphcs.
Allothigex. Kalkowsky, 1880. — Nom donné aux éléments
originels des roches, nés lors de la cristallisation de la
roche même. (N. J., I. p. 4)-
Allotuimorph, Milch, 1894. — Nom donné aux débris rocheux,
pi'ovenant de formations anciennes, et qui n'ont pas changé
de forme dans les formations élastiques récentes où on les
trouve. Le même nom s'applique aux speudomorphoses
minérales, qui se trouvent transportées dans une roche
élastique, sans changcM" leur forme initiale. Voir: authiklastich.
Allothi-stereomorpu, Milch, 1894. — Roches formées de débris
transportés, à l'état solide, du point de leur genèse à un
ioi6 viir con(;rks géologique ALL
autre point ; leur forme date du premier gisement, ou du
transport, et non du dernier, où s'est opérée la solidification,
Ex. : sédiments mécaniques, tufs. Voir : archaiomorph.
Ai.LOTRioMORPH, Rosenb., 18837 — Xénomorphes. (M. G., p. 11)
Alluvion. — Dépots de terres, sables, graviers, galets, etc.,
apportés et laissés par le charriage des cours d'eau. On y
exploite lor. le platine, fétain et diverses pierres précieuses
(minerais d'alluvions).
Alnôite, Rosenbusch. 1887. — Koclie lilonienne analogue au
basalte à mélilite. découverte pur Tôrnebohm à Alno dans
la syénite elaeolitique. (Melilithbasalt frân Alno, Geol. Foren.
i. Stock. ForhandI, 1882, vi, 240. — Rosenbusch, M. G., p. 8o5).
Ai.PEXGRAxiT, Stiider. — Granité avec talc des Alpes, appelé
Granite-protogine par .Turine. (Geol. der Schweiz, i, 286).
Alsbachit, Cheliiis, 1892. — Roche aplitique grise, brune ou
rouge, en filons dans le granité de Melibocus. Souvent gre-
nat! fère. elle présente fréquemment une structure porphyri-
que, et des modifications cataclastiques. Ces roches pourraient
être des Quarzkeratophyrs (porphyres sodifères), très pauvres
en éléments colorés. (Nolizbl. d. Ver. L Erdkunde, Darnistadt,
IV F., i3H., 1892).
Altératioxs atmosphériques. — Les désagrégations des roches
produites par les agents atmosphériques, donnent souvent
naissance à des néoformations minérales.
Alum-shale = Schiste alunifère.
Alunite, Cordier, 1868. — Roche imprégnée par le sulfate
double d'alumine et de potasse = Aluininit, Alaunstein.
Alvïiolke (structure) = Maillée.
Amas. — Disposition de certains gîtes miniei'S = Stock.
Amausite = Granulite.
Amrre. — Résine fossile jaune ou Ijiun-rouge, dure, contenant
3 à .5 "/o d'acide snccinique = Rernstein.
Amiaxtschiefer = Schistes actinolitiques.
Amiatit, O. Lang, 1891. — Type proposé i)ar O. Lang, dans
son système chimique des roches éruptives, pour les roches
à prépondérance alcaline, où la quantité de la potasse
l'emporte sur celle de la soude, et sur celle de la chaux.
Le rapport de Ca O : Na^ O : K- O = i. i : i : i, 8.
C'est à ce type qu'appartiennent les dacites. les trachytes.
(T. M. P. M., 1891, XII, 3, p. 236).
A MO LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1017
Amorphe. — Sans structure, par opposition à cristallin, s'em-
ploie pour les minéraux et les roches.
Ampélite. Brongniart, 1807 = (De Ampelos, vigne, parce que
c'est un amendement pour cette plante). Schiste argileux
noir, pénétré de substance charbonneuse et imprégné de
pyrite ferreuse : passe au schiste bitumineux . (Traité de
miner, i, p. 56i). = Alaunschiei'er, O. Erdmann, i8'32. Schiste
alumineux, Schiste alunifère.
Ampélite giîaphique, crOmaliiis = Zeichnenschiefer .
Amphiboladinole. — Roche microcristalline formée de quarz
et plagioclase, avec un peu de hornblende, épidote, fer
magnétique. Variété de schiste métamorphique, cornes vertes.
Amphiboladinolschiefer. — Hoche de la série des schistes
aniphiboliques, gris-vert, compacte ou à grains tins ; elle
présente de fins lits alternants de schistes sombres à amphi-
bole et épidote vert, avec schistes clairs d'adinole amphi-
bolique = Felsitschiefer, cornes vertes.
Amphibolandesit = Voir Andésite.
Amphibolcontactgxeiss, Salomon, 1890. — Gneiss à amphi-
bole, dont la genèse et les caractères sont dus au métamor-
phisme de contact. (Z, d. g. G., 1890, p. 485).
Amphibole (a). — Voir : hornblende (à),
Amphiboleklogit. — Voir : Eclogite.
Amphibole-ouachitite. J.-F. Williams. — Monchiquite à
amplùbole et biotite, sans olivine(Igneous rocks of Arkansas).
Amphibole PYROXEXE rock, Tiirne7\ i8()8). — Roche grenue à
amphibole pœcilitique, dans une masse fondamentale formée
de grains de pyroxène et d'amphibole avec un peu de pyr-
rhotite. (Am. journ. Se, v, 423).
Amphibolfels — Hornblendite.amphibololith. roche à amphibole.
Amphiboleoyait. — Voir : Foyaite.
Ampiiiboloabbro, Tarassenko. — Roche finement grenue, à
plagioclase, diallage, et hornblende primaire, appartenant à la
Gabbro-syenit-formation du S. de la Russie = Gabbrosyenit.
Amphibolic-oabbko, Howitt, 18-9. — Hoche de la série des
péri<Iotites, identique au Schillerfels. et formée d'olivine,
amphibole, hypersthène, diallage, et un peu de biotite.
(Royal Society of Victoria, Melbourn).
Amphibolgramt = Granité à amphibole.
AMPHiROL(iHAMTrr. Rosenhiisc/i . 1SS7. — Granité à biotite avec
amphibole comme élément essentiel. (M. G., p. 32).
lOlS VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE AMP
A:\iPHiBOLGRLNSTEiN, Seiifl ^= Aiiipliibolil (Sentt). roches à
amphiboles, grenues, porphyriques et schisteuses, comprenant
des diorites, porphyrites, épidosites.
Amphiboliques. Fouqué et Michel-Léi>j\ 1H79. — (hialificatil'
des roches microlitiques (trachytes, andésites, etc.), renfer-
mant des microlites dampliibok*.
A:mphibolite. Brongniart. 182;;. — Agrégat grenu ou schisteux,
d'hornblende vert foncé ou noire, ou dactinote vert pâle.
Sous ce nom, divers auteurs ont compris des diabases, des
gabbros, et des diorites modifiées, des schistes à quarz et
hornl)lende, jadis appelés Hornblendegesteine. Le service
de la carte de France désigne, sous ce nom. des roches
schisto-cristallines, grenues, à amphibole, plagioclase, quarz.
qui se distinguent des schistes amphiboliques, par l'état de
l'amphibole et la richesse en feldspath =: Gneiss amphi-
bolique.
Ampiiibolitschiefer = Schistes amphiboliques.
Amphibolitische Schiefer. — On a désigné en Allemagne, sous
ce nom, des diabases et gabbros modifiés mécaniquement,
schisteux, fîJ)reux, où Taugite et le diallage sont transformés
en hornblende = Flaserdiabase, Flasergabbro.
Amphibolitserpentix, Kalhoivshy. 188(1. — Schistes à amphi-
bole actinolitiqiies. où ramjjhibole est ti*ansformée en ser-
pentine, et qui passent ainsi aux serpentines. (E. L., p. 209).
AMPHiBOT.r.nrBURGiT, van Werveke, i8j(). — Limburgite riche
en liornblende. (N. J., p. 481).
Ampiiibolmagneteisensteix =: Fer aimant amphibolitpie.
Ampiiiboloïde = Diorite.
Ampiiiboeolithe. a. Lacroix, 1895. — Groupe de roches énip-
tives holocristallines. grenues, essentiellement formées
d"amphiJ)ole = Hornblendite. Amphibolite ])art.. Horblende-
gestein part (C R., cxx. N" i3, p. -Sa).
Amphibololivixfels. Becke. 1882. — Péridotite formée dacti-
note et olivine. avec divers éléments accessoires. Pour
Haramer. l'oche de la série des gneiss. Voir : Cortlandite
(T. M. P. M., IV, p. 33;).
Amphibolorthophoxite, i\ Lasaulx, 1870 = Foyaite.
Amphibolorthophyr. Rosenbasch, 1887. — Porphyres sans
quarz. correspondant aux trachytes à amphibole, et dont
l'élément ferro-iiiagnésien est la hornblende. (M. G. ,428).
Amphiboi.peridotit = Amphibolpikrit.
AMP LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IOI()
Amphiholporphyk, Stache et John, i8()(|. — Dioritporphyv
filonien, formé de cristaux de feldsi)ath, hornlilende. pyro-
xène monocline, biotite, dans une masse fondamentale
holocristalline. princii)alement feldspathique et c[uai'tzifère.
Rosenbusch lui donna aussi le nom de Augitdiorit-por-
phyrit. (1899, p. 44o- — J- K- K- ^- ^ A., 1879, xxix, p. i'i-).
Amphibolpouphyrit -— Hornblendeporphyrit.
Amphibolpyroxexhorxfels. Ratnsay, 1894. — Roches line-
ment grenues, à hornblende, pyroxène, feldspath, parfois
quarz, accessoirement magnétite. apatite, oligiste : gisement
au contact des Neplielinsyenit. (Fennia, n, 2, 1894, p. 62).
Amphibolpyroxent, Lœwinson- Lessing, 1900. — Roches érup-
tives grenues composées de pyroxène et d'amphiboles en
pro|)ortions égales ; termes de jjassage entre les pyroxé-
nolites et les amphibololites. (Nal. Petersb., xxx, 220).
Amphibolsyenit = Syenite.
AMPHiBOLVoGEsrr. — Roches fdoniennes lamprophyriques, for-
mées essentiellement d'orthose et d'hornblende. Voir :Vogesite.
AMPHiGÉxrrE, Cordiei\ 1868. — Roche basaltique à éléments
microscopiques composés d'augite, de leucite (amphigène),
de labrador et dilménite, avec phénocristaux de leucite =
Leucotéphrite.
Amphilogitschiefer, SchafhàiilL \^\\. — Micaschiste blanc-
verdàtre, finement écailleux. du Zillerthal (Tyrol). (Ann. d.
Chem. u. Phann., i843, xlvi, p. 3'32, 335).
Amphisylenschieeer. = \o'\v Klebschiefer. Argile feuilletée,
Ampiiogex. La'win.son-Lcssing-, 1893. — Roches sédinicntaires
d'origine semi-organique et semi-incjrganique, occupant une
place intermédiaire entre les sédiments organogènes et
anorganogènes, telles que diverses roches calcaires ou sili-
ceuses, Itoues des graniles profondeurs, etc. (C. L.)
Amphoterer graukr gneiss. Millier, i85o. — Variétés de gneiss
intermédiaires (Mittelgnciss). contenant G8-70 "/„ de silice,
à l'époque où o\\ établissait une distinction nette entre les
gneiss acides et neutres, les rouges et les gris. (N. J., p- 092).
AMPHOïERrr, Tschennak, i883. — Météorites pierreuses, com-
posées essentiellement de bronzite et d'olivine, (Sitz. Ber.
Wien. Akad., i, 88, p. 363).
Amphoterogex. Lœmnsun Lessing: 189H. — Sédiments d'origine
mixte, résultant du mélange de dépôts chimi([ues et méca-
niques. Ex. : Marne, Lôss. (A. C, p. 245).
I020 VIII° CONORES GEOLOGIQUE AMY
A:n[ygdalaire. Haiiy. iS-2'2 = Mandelsteinarticr.
Amygdales. — Noyaux elliptiques, ronds ou aplatis, remplis
de minéraux cristallisés, silice, calcite. chlorite, zéolites. et
qui occupent les pores des roches huileuses = Mandeln.
Amygdai.oïdes, Brongniart, i8i3. — Vieux nom déjà employé
par Gronstedt et Wallerius (Saxum globulosum) et accepté
par AVerner : il est devenu caractéristique d'une structure. On
comprenait sous ces noms des roches éruptives huileuses
(porphyrites, mélaphATes, basaltes, etc.), dont les huiles
rondes ou elliptiques sont remplies par des produits concré-
tionnés infiltrés. Il y a donc des Basaltmandelstein, des
Diabasmandelstein = Roches amygdalaires, Mandelstein.
Amygdaloïde (structure). — Structure des roches éruptives
poreuses, dont les pores sphériques ou ellipsoïdaux sont
remplis de produits secondaires d'infiltration, géodiques
= Amyo-daloidisch.
Amygdalophyr, Jenzsch, i8."S3. — Porphyrite micacée de
Weissig. elle est souvent amygdalaire. Parfois employé
comme synonyme de Mandelstein. (N. J, p. 386).
AxABAXTiscHE DiFFERENTiATiox = Diff. due au refroidisscment.
AxAGÉxiTE, Haûy. 1822. — Conglomérat à petits éléments
quarzeux, avec ciment schisteux, micacé.
AxALCiMiTE, C. Gemmellaj'O, i84."> = Analcimfels. Basalte des
Iles Cyclopes, très riche en analcime. en gros nids
visibles à l'œil nu, ou même en cristaux discernables.
(Atti Acad. Gioenia di Se. nat., Catania, 2- sér., 11, i845).
AxALciTE-RASALT. LiiuloTen, 1890. — Roche distincte des
Monchiquites de Rosenhusch, en ce que sa Itase incolore,
d'apparence vitreuse, est de Tanalcime, d'origine primaire
d après Pirsson. C'est donc une roche l)asaltique analogue
aux basaltes à leucite, à néphéline, à mélilite. Voir :
Analcitit. (Lindgren, Proc. Calif. Acad. of Science, 1890, m, p, 01).
AxAEciTE-DiABASE, Fairhanhs. 189."). — Diahase grenue, en
fihm. contenant de lanalcime : ce minéral s'y est sans
doute formé, connue dans les Augitteschenit, aux dépens
de la néphéline = Augit-Teschenit. (Bull. Départ, of Geol.
Univ. of California, 1895, i, p. 2^3; voir aussi : Teall, British
Pelrography, pi. .\xn,lig. i).
AxALciTE-TixGUAiTE, Washington. 1898. — Variété de tinguaite
à analcime primaire, avec néphéline et feldspaths alcalins.
(Am. J.,vi, 18;).
AN A LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I02I
Analciïite, Pirsson, 1896. — Basalte à analcime sans olivine
Fourchite. (Journ. ofGeol.,iv, n» 6, p. 690).
Anamesit, Leonhard, i8'32. — Désignation générale de lu
structure des basaltes à grains Uns. Primitivement, on
détinissait les anamésites comme des dolérites (voir ce
mot), dont les éléments étaient dillicilement discernables à
l'œil nu ; ils sont intermédiaires, par leur grosseur, entre
ceux des dolérites et des basaltes. (Basaltgebiide, i832) .
Ancienne (série éruptive) — Désignation employée pour dési-
gner l'ensemble des roches éruptives antétertiaires. Syn.
partim : paléo volcaniques = Alteruptive-gesteine.
Andalousite (à). — Qualificatif des roches renfermant l'An-
dalousite comme élément essentiel.
Andalusitglimmerfels. — Cornéenne à gros grains, où l'on
distingue à l'oeil nu l'andalousite et le mica.
Andalusitgraxulit. — Leptynite rouge avec grenat, sillima-
nite, disthène, andalousite.
Andalusiïhornfels. — Cornéenne riche en andalousite de
l'auréole de contact des schistes, près le granité.
Andalusitthonschieker. — Scliiste à andalousite.
Andendioriï, a. Stelzner, i885. — Diorite uugitique, quarzi-
fère, récente. (Beit. zur Geoi. der Argenlinischen Republik, i).
Andengesteine, Stelzner, i885. — Roches éruptives récentes à
habitus granitique et dioritique. L'expression avait été aupa-
ravant employée par Darwin, concurremment avec celles de
granité et porphyre des Andes, pour des roches, réputées
à albite, des Cordillères. (Beitr. z. Geol. d. Argent, Republik,
I, p. 194. — Darwin : Voyage of the Beagle, m, 1846).
Andengestein, O. Lang, 1891. — type de ses roches à pré-
pondérance de métaux alcalins, où Na < Ca > K.
Anuengraxit, Stehner, i885. — Granité à amphibole du Chili,
dont le feldspath et le quarz contiennent à la fois des inclu-
sions liquides et vitreuses. Voir : Andengesteine. (Beitràge
zur Palaîout. d. Argentin. Republik, i, i885).
Andenporphyr, W. Miwicke, 1891. — Porphyre quarzifère, à
aspect de liparite, du Chili. (T. M. P. M., 1891, xii, p. 197).
Andésinite, Tarner, 1900. — lloche éruptive grenue, composée
presque entièrement daiulésine. (J. ofGeol., vm, io5).
Andesiïbasalt, Bùricii}-, 18^3. — Basalte à néphéline ou à
leucite, plus généralement désigné sous le nom de basanite.
(Petrog. Studien a. d. Basaltgesteinen Bohmens. Arb. d. geol.
\i)ÎJ Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE AND
Ablh. d. Landesdurchforschung Bohmens, ii, 1873). — On
emploie souvent ce nom, avec Diller, pour les roches inter-
médiaires entre les andésites et les basaltes, comme les
andésites à olivine, les basaltes sans olivine. et les labra-
dorites des auteurs français.
ANDÉsn'E, C. F. P., 1900. — Roche à sti'ucture microlitique,
composée de feldspaths calcosodiques. oscillant autour de
l'andésine, avec ou sans mica, amphiboles, jtyroxènes ou
olivine. On distingue parmi ces roches des Amphibol — ,
x\ugit — . Biotil — , Hronzit — . Hornblende — . Hypersthen
dacit, suivant la nature de l'élément l'erro-magnésien domi-
nant. Dans la nomenclature de Fouqué et Michel-Lévy. ces
roches sont dites Andésites à augite, Andésites augi tiques, etc.,
suivant que l'élément ferro-magnésien est en phénocristaux
ou en microlites = Andesit, L. de Bach, 1826. Nom
créé par L. de Buch, pour des roches trachytoïdes des
Andes, dont le feldspath fut successivement considéré
comme tle Talbite et comme de l'oligoclase. (Pogg. Ann.,
XXXV, i836, p. 188): il a été redéfini par Roth, en i8(5i.
ANOEsrrGLÀSER. — Termes vitreux des andésites, cor)'es])ondant
aux obsidiennes, aux pechsteins, tlune autre série =
Hyaloandésite, Vitroandésite .
Andésitiques, Fouqué et Michel-Lévjy, 1^79- — Qualificatif
des roches éruptives (diabases, diorites, gabbros, porphyri-
tes), dont le feldspath dominant ajjpartient à la série acide
oligoclase-andésine.
AxDEsrroDAcrrE, Lœwinson-Lessing; 1898, — Termes de passage
entre les andésites et les dacites. Andésites (parfois voisines
des trachytes) sans cristaux individualisés de quarz, mais à
masse fondamentale acide = Dacitandesit. Latit, Quarz-
Trachyt- Andesit. (A. C, p. 867, 382).
Andesittrachyte. — Voir : Gauteit.
Anfiboliti sodiche, Franchi, 1890. — Roches métamorphiqui^s
à amphibole sodique du groupe de la glaucophane ou de
l'arfvedsonite, plus ou moins riches en épidote ou en
lawsonite, avec chlorite, albite, oligiste, sphène, rutile,
calcite, comme éléments accessoires (Bull. R. com. geol. ilal., igS).
Angrit. — Météorite, dépourvue de chondres, et formée
d'augite, avec olivine accessoire.
Anhedral, Firsson, 1896. — Qualificatif des minéraux cons
tituants des roches quand ils ne sont pas limités par des
contours cristallographiques. (Amer, journ,, i, p. i5o).
AN H LEXIQUE PÉTROGUAIMIIQUE lOa'i
Anhedrox, Pirsson. 1896. — Corps présentant l'arrangement
moléculaire et les propriétés physiques des cristaux, mais
non leurs contours géométriques. (Bull. geol. Soc. Amer., 7, 492).
Anhyduite. — Agrégat grenu ou compact de sulfate de chaux
rhombique, anhydre ; Ijlanc, gris, bleu = Karstenite.
Anhydritgyps, Hammerschniidt. — Anhydrite partiellement
transformée en gypse =^ Gy[)sanliydrite.
AxHYDuoLYTE, Seiift. — Hoclies simples insolubles ou diffici-
lement solubles dans Teau : l'auteur y range en outre les
verres volcaniques, les talcshistes, les schistes argileux.
Amsomèhes (roches cristallisées), Brong-niart, 18127. — Roches
formées en tout ou en [)artie, par voie de cristallisaticn
confuse ; une partie dominante servant de liase, pâte ou
ciment aux autres. Brongniart y rangeait, gneiss, micas-
chistes, phyllites, variolites, porphyres, trachytes,etc., bien
que la délinition corresponde plutôt à la structure porphyrique.
Anisométhiqui:. — Structure des roches grenues, dont les
grains sont de différentes grosseurs.
Ankeritthoxschiefeu. — Schiste à ankérite, associé aux
Schalsteins.
Anogexer metamorphismus, Haidinger. — Haidinger distingue
le métamorphisme anogène, plus oxydant, agissant dans
le sens électro -négatif, de bas en haut, vers la surface, et
le métamorphisme katogène , plus réducteur, agissant dans
le sens électropositif, vers les profondeurs, (Nauuiann,
Lebrb. d. Geogn., i, p. ^55).
Anogènes. — Roches formées par ascensum, et par conséquent
roches éruptives.
AxoRGAXOGÈNEs. — Rochcs d'origine minérale, inorganique.
Anorganolithes. — Roches anorganiques, formées exclusivement
de minéraux anorganogènes.
AxoRTHiQUEs, Fouçué et Michel-Lévx, 1879. — Qualificatif des
roches éruptives holocristallines grenues (diorites. gabbros),
dont le feldspath ilominant a[>partient à la série bytownite-
anorthite.
ANORTHiTAUGrrGESïEiN. — Voir Eukrite.
ANORTurroiABAS = Eukrite.
ANORTHiTDioRrr = Corsite.
AxoRTniTDiORrrscHiEFER, Becke, iSS-i. — Diorites grenues, schis-
teuses, zonées, composées d'anorthite et d'amphibole. (T. M.
P. M., IV, p. 246).
I024 VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE A NO
AxoRTHiTE (GxEiss a), A. LacroLx, 1889. — Roches gneissiques
H 90 "/o danorthite, rappelant les anorthosites. (B. S. M., 1889,
C. R., cviii, 1889, p. S-^'S).
Anorthitk (lave a), Fouqué, 1879. — Hoches à anorthite, hypers-
thène, augile, olivine, sphène, inagiictite et souvent verre : l'un
des types d'enclaves endopolygènes de A. Lacroix (B. G. F, ,1900 ;
Santorin et ses éruptions, 1879).
Anorthitfels, NauckhoJJ\ i8;4- — Enclaves grenues d'anorthite
avec graphite et spinelle dans le basalte à fer natif d'Ovifak.
(T. M. P. M., 18-4, p. 109).
Anorthitgabbro. — Roche formée d'anorthite et de diallage.
AxoRTHiTGESTEiNE. — Roclies éruptivcs telluriques ou météoriques,
dont le feldspath est essentiellement lanorthite ; il y est associé
à l'augite ou à la hornblende. (Corsiles, Eukrites, Matraites).
AxoRTiirrnoio,BLEXDEGESTEiXE. — Volr : Corsite, Matraite.
AxoRTHiTiTE, Tumer. igoo. — Roches éruptives grenues formées
presque entièrement d'anorthite (J. cf. geol., viii).
AxoRTHiTTL FF. Forchammcr, i845. — Tufs palagonitiques bruns
avec cristaux d'anorthite et daugite. (N. J., i84o, p. 098).
AxoRTHOsiTE, Sterrj'- HuTit , i863. — Gabbros américains, pauvres
en pyroxène, presque essentiellement formés de feldspath
triclinique. C'est le faciès ultraleucocrate, presque entièrement
dépourvu de pyroxène, des roches de la famille des gabbros et
des norites = Labradorites. oligoclasites, plagioclasites des
auteurs russes et allemands. Ce nom avait été primitivement
créé par Délasse, pour des roches à feldspath, autre que l'orthose.
(Geol. cf. Canada, p. 478 ; Adams. N. J. vui, B. B. 419, 1893.
Anorthosite-gxeiss. Coomara-Swamj', 1900. — Roche gneissoïde
formée de quarz, plagioclase, et un peu de biotite. (Q.J.,6oi).
Axotérite. ou roches anotériques, /.-/. Sedei'holni. — Granités
de Finlande, caractérisés par la régularité de leur grain,
lidiomorphisme prononcé de leur quarz. Ce nom leur a été
donné par Sederholm parce qu'ils « cristallisèrent probablement
dans des niveaux élevés. » (ï. M. P. M., Bd. xii, i, Hefl).
AxTHOPHYLLiïE (gxeiss à), ^4. Lacj'oix, 1889. — Gneiss à oligoclase,
quarz, anthophyllite, rutile l)run abondant et zircon. (B, S.
franc, miner., 1889.
AxTiiopiiYLLiTSCHiEFER. — Schistc du groupc dcs schistcs amphi-
boliques, formé essentiellement de quarz et anthophyllite.
AxTHRAciDE. — Cliarbous minéraux et roches alliées.
Axthracifère. — Ancien nom de létale du Culm.
ANT LEXIQUE PKTROGKAPHIQUE - I025
Anthracite. — Charbon fossile contenant plus de 90 % de car-
lione, à éclat vitreux ou semi-métallique, cassant, gris à rouge-
noir, cassure écailleuse, brûlant avec une faible flamme et peu
de fumée. Poids spécifique 1,4-1.7. (Haidinger).
ANTHRAcoLniiE, Cordiev, 1868 = Anthraconite.
Anturacomte. — Calcaire riche en carbone et par suite coloré en
noir ; se trouve habituellement en nids, veinules, lentilles,
sphères rayonnées, etc. Voir : Lucullan.
Antigoritserpentin. — Roche ser])entineuse, avec antigorite et
talc, formée aux dépens de roches augitiques (sans olivine ?) =
Stubachitserpentin.
Anwachsschichten (Streifung). — Se dit des revêtements concen-
triques, zonaires, superposés, qui constituent certains minéraux.
Apachit (Osann), 189G. — Phonolite des monts Apaches, érigé en
type indépendant en raison de sa richesse en minéraux amphi-
boliques récents, et de sa teneur en microi)erlhite et en énig-
matite. Les éléments colorés sont principalement des pyroxènes
et amphiboles alcalins. (T. M. P. M., xv, p. 894).
Apatitbasalt, Chroustclioff, 1886. — Basalte en filon, sans olivine,
si riche en hornblende et en apatite cfue ce dernier minéral doit
être considéré comme élément essentiel. (Arbeit. Sl-Petersb.
Naturf. Ges., xvn, i, 62).
Apatiïgabbro. — Gabbro de Suède, riche par places en apatite
et minerais = Olivinhyperit (Vogt).
Apatitschiefer, Osann. — Quarzite disposé en petites forma-
tions lenticulaires, et formé de quarz, apatite (5o '/o), et
accessoirement tourmaline, grapliite, rutile. (Mitth. grossherz.
Bad. geol. Landesanst, n, i, p. 378).
APENNiNrrE, Gastaldi, 1878 = Besimaudit. (Mem. ac. d. Lincei, 3, n).
Aphanite, d'Aubuisson, 1819, — D'après Haiiy, roches com-
pactes, d'apparence homogène, vert-sombres ou noires, dont
les éléments couiposants sont indiscernables à l'œil nu.
Souvent cepentlant on y trouve des cristaux porphyriques
de feldspath, pyroxène, hornblende ; parfois elles sont
vésiculeuses, amygdalaires. Hauy les définissait comme for-
mées d'amphibole conqjacte et de feldspath, fondus imper-
ceptiblement l'un dans l'autre ; avec apparence homogène
et une couleur noirâtre. Le progrès des études microscopiques
a fait distinguer des Diabasaplianit, Dioritaphaidt, etc. De
nos jours, l'adjectif aphanitique désigne la structure des
roches compactes, dont les éléments constituants ne sont
pas distincts à l'œil nu. (Traité de Géogn., n, i47).
Oo.
I026 VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE APH
ApirvxiTMAN'DELSTEiN. — Porphyrite auti^itique aphanitique, à
amygdales remplies de calcite, zéolites, etc. Voir : Spilite,
Variolite du Drae.
Aphanitporpiiyr. — Vieux nom pour les Griïnsteins aphani-
tiques (porphyrites) à cristaux anciens porphyriques.
Aphanitschiefeu. — Expression vieillie pour diverses roches
diabasiques schisteuses, schistes verts et analogues.
ApHAMT^vACKE. — Expressiou vieillie pour des roches aphani-
tiques, à décomposition terreuse, du groupe des diabases
et des porphyrites augiticpies.
AphaxoctEX. — Voir : Agnostogen.
Aphanogènes, Lœwinson- Lessing, iSc)3. — Nom d'ensemble des
roches schisto-cristallines dont la genèse est encore problé-
matique, telles que gneiss, granulite, micaschiste, etc. (G. L.).
Aphyriqle, Lœwinson-Lessing; 1900. — Structure des roches
porphyriques dépourvues de phénocristaux. (Trav. nat.
Saint-Pélersb., xxx^ 5, 242).
Aplite, Betz. — Roches granitiques très pauvres en mica.
Rosenbusch désigne sous ce nom des granités à musco-
vite, qu'il considère comme d'origine fdonienne. On l'ap-
plique en général à des granités à muscovite et à des
microgranites à grains tins.
Aplitische ganggesteixe, Rosenbusch, 189."). — Roches de
fdons, habituellement acides (Aplite, Bostonite, Tinguaite,
Syenitaplite, Solvsbergite, Malchite, etc.) et présentant les
caractères généraux suivants : grains fins ou compacts,
régression des éléments colorés et par suite couleur claire
de Teusemble, sti*ucture panicUomorphe grenue avec ten-
dance peu marquée à l'individualisation de cristaux porphy-
riques, structure miarolitique développée. (1896^ p. 458).
Aplitporphyp,, Rosenbusch, 1898 = Granitporphyr (196).
Apoandesiï, F. Bascom, 1893. — Roches éruptives anciennes,
que l'on peut considérer comme des andésites dévitritiées ,
Voir : Aporhyolite.
Apobasalï. F. Bascom, 1893. — Equivalent ancien dévitrilié
des basaltes. Voir : Aporhyolith.
Apophyse. — Branches latérales ou diverticulums, qui se déta-
chent des filons, nappes et massifs.
Aporhyolite, F. Bascom, 1893. — Nom donné aux porphyres
dérivés de roches primitivement vitreuses, par Mademoiselle
Bascom ; elle réserve le nom de porphyres-quarzifères, aux
ARA LEXIQUE PETROGUAPHIQUE lOa^
porphyres anciens ou récents, primitivement hypoci'istallins
(Journ. of Geol,, 1, n' 8, 1893, p. 8^8). La particule « apo »
doit être réservée pour désigner les roches dérivées d'autres
par dévitrification, comme apoperUte, apooljsidienne, etc.
Ar.vbeskensphaerolith, Rosenbiisch. — Voir : ara]>esqui tique.
Arabesquitique (structure) i?oric^-, 1882. — Structure de cei*tains
porphyres, dont la masse fondamentale d'apparence homo-
gène est imprégnée de poussières ocracées, et se partage
sous les niçois croisés en portions découpées en arabesques
capricieuses, formées de feldspath et de quarz globulaire,
orientés optiquement (Pelrog-. Stud. Porphyrgest. Bohiu., 44)-
Archaiomorph, Milch, 1894. — Hoches dont les éléments compo-
sants ont été formés en place et ont conservé leur forme origi-
nelle. Ex : Les roches éruptives. (N. J. ix, B. B., i33).
ARCULriE, F. Rutley, 1^91- — Agrégats de cristallites arqués
(squelettes). (Noies on Crystaililes, Minerai. Mag., ix, p. 261).
Ardoises. — Schistes fissiles, tinement feuilletés, employés pour
la couverture des maisons ^ Schistes tégulaires, ardoisiers,
Dachschiefer.
Arénacées (rocues). — U. incohérentes, formées de grains de sable.
Arène (granitique). — Sable formé de l'altération sur place
du granité, du gneiss. Voir : Haidesand.
Arfvedsonite (a). — Qualificatif des roches renfermant de larfved-
sonite (granité, syénite, trachyte, etc.).
Arfvedsonitgranit, Ussing; 1894. — Granité sodique dont l'élé-
ment coloré est l'arfvedsonite. (Meddelelseoin Grijnland, xiv, 192).
Arfvedsomtsôlvsbergit, Rosenbiisch, 189G. — Filons dans les
syénites éléolitiques, formés essentiellement de feldspath et
d'arfvedsonite. (M. G. p. 477)-
Arkvedsonittrachyt. — Trachyte avec arfvedsonite comme élé-
ment essentiel.
Argile. — Roche sédimentaire, versicolore, formée d'un sili-
cate d'alumine hydraté, ou de plusieurs silicates associés,
mélangés avec du sable, (ùe sont généralement des produits de
décomposition de roches feldspathiques et autres, dont elles
renferment des déljris rcconnaissables. Les variétés en sont
nombreuses, distinctes par leur plasticité, leur composition,
leur couleur, etc. Voir : Pélite.
Argile a blocaux. — Terme employé en Belgique pour argiles
avec cailloux = Boulder clay, Till.
Argile alunifère. — Argile imprégnée de fines particules de
I028 VIIl"^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE ARG
pyrite de ler, de bitume, grise ou noire, et propre à la fabri-
cation de l'alun = Alaunerde, //. Millier, i853. (Journ. t. prak.
Chem. Liv, i853, p. 25;).
Argile a silkx. — Argile rougeàtre, résultant en grande partie de
la dissolution des calcaires à silex = Terra rossa. L" argile
rouge des cavernes a la même origine.
Argile plastique. — Argile faisant pâte avec Teau, infusible,
donnant au feu la terre cuite des potiers = Argile figuline.
Argile uéfhactaire. — Argile sans chaux ni alcalis, résistant au
feu des fours à poteries = Fire clay.
Argile salikèke. Humholdt. — xVrgile sombre, parfois noire,
imprégnée de sel et parfois de gypse et d'anliydrite = Salzthon.
(Schai'haull : Mûnch. Gel. Anz. 1849, n. i83, p. 128).
Argile smectique. — Argile magnésienne = Terre à foulons,
fullers earth.
Argiliïe. — Roche formée d'argile combinée à un excès de silice
qui la rend compacte = Schiste argileux.
Argiloïde, Senft, 1867. — (iroupe des schistes argileux, schistes
bitumeux. îirgiles schisteuses, etc. (G. p. 43).
Argilolithe, Brongniart, 1827. — Roches et tufs porphyriques
correspondant à la pâte des argilophyros.
Argilopiiyre, Brongniart, i8i3. — >som des Thonporphyrs,
c'est-à-dire les porphyres dont la pâte est décomposée et
réduite en argile. (J. d M. xxxii, 32i)
Argiloschiste, Coquand. iSSj. — Schiste argileux d'origine
métamorphique (Traité des roches 3o;).
Ariégites. a. Lacroix, 1901. — Roclies éruptives holocris-
tallines grenues, essentiellement constituées par des pyioxènes
(diopside. diallage, bronzite) et du spinelle, avec ou sans
grenat pyrope (calcique et ferrifère) et hornblende ; ce der-
nier minéral i)ouvaat devenir prédominant. Les ariégites
ont donc la composition minéralogique de pyroxénolites, mais
leur composition chimique est celle de gabbros très magné-
siens : par fusion et recuit, elles donnent des roches formées
de bytownite et d'augite. Elles accompagnent les Iherzolites
des Pyrénées (G. R. Gongrès p. 807).
Arkesixe. Jurine, i8o(). — Nom donné par Jurine, à un
granité à hornblende, chlorite, et séricite du Mont-Rlanc.
Peut-être une protogine ? On a aussi ajîpelé ainsi une variété
très cristalline du gneiss de l'AroUa, à masse fondamentale
grise, compacte, avec cristaux d'orthose de la grosseur du
A R K LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IO29
pouce, grains de quarz, hornblende, sphène, un peu de
plagioclase, mica brun (Dent blanche, glacier d'Arolla) ;
et aussi, une sorte de porphyroïde des Alpes de Wallis.
(J. d. M. XIX, 1806, p. 375).
Arkose, Al. Brongniart, iSaS. — Grès formé de quarz, orthose
abondante, autres feldspaths, et souvent mica ; dérive de
roches granitiques = Feldspathpsammit. (Dictionn. d'hist.
nat. p. 498).
Arkose CHORiTiFÈRE, Diimont, 1847- — Arkose formée de grains
de quarz, orthose et chlorite abondante : Dumont distingue
des variétés pisaire, miliaire. massive et feuilletée.
Arkosengneiss, Becke, 1880. — Gneiss avec feldspath élastique
décomposé, quarz cristallin authigène, mica et chlorite ;
épidote secondaire. Peut-être des brèches gneissiques ?
(T. M. P. M., II, 1880. p. 61).
Arnôgranit, Tôrnebohm. — Granité grossier, grisâtre, porphy-
roïde, assez riche en quarz. Suède.
Akthrolitiie, /. Tschersk)', 1887. — iConcrétions cylindriques
segmentées transversalement, que l'on trouve dans les
argiles et les marnes. (Arb. d. Saint-Pétersb. Naturf. Ges. 1887).
AsciiAFFiTR, C. Gumhel. i865. — Roche filonienne intermé-
diaire entre la kersantite et la minette (de Stengert, près
Aschatlenbourg), et dont la richesse en enclaves de quarz et
de feldspath doit provenir des débris arrachés aux gneiss
traversés. (Bavaria, vi, 11 Heft, p. 23, i865).
AscHENTUFFE, Hibsch, 1896. — Tufs formés de fines cendres volca-
niques, généralement stratifiées et contenant des débris végé-
taux. On donne le nom de Sandtiijfe aux tufs formés de cendres
et lapilli un peu plus gros, et celui de Brockentuffe, à ceux plus
gros encore. (T. M. P. M., xv, 1896, p. 234).
AscENSioNSDiFFEREiVTiATioN. = Abkûhluiigsdifferentiation.
Aschenstruktur, Miïgge, 1893. — Aspect particulier bariolé
des tufs kératophyriques ; ils sont formés de cendres modi-
fiées, avec éclats de cristaux et grains pisolitiques. Ils
jiaraissent identiques aux tufs pisolitiques de Lœwinson-
Lessing. (N. J., B. B. vn, p. 648).
AscHisTE Ganggesteine, Brogger, 1894. — Roches hypoabys-
siques, paraissant en filons, mais qui, loin d'être des produits
de différenciation dans des fentes, sont des représentants du
magma profond non différencié, affectant la forme filonienne
hy[>o-abyssique. Elles correspondent aux roches filoniennes
lo3o VIII" CONGRÈS GÉOLOGIQUE ASC
granito-phorpliyriques de Rosonbusch, considérées comme type
opposé à ses roches lampropliyriques et aplitiques (p. laS).
AscLKRTNE, Cordier. t868. — Nom donné par Cordier aux
])onces, ol)sidiennes décomposées, etc.
AsH (voLCANic) = Cendres.
AsHBED-DiABASE, Piiuipelly . — Porplivrilc aui;itique. compacte,
claire. i;ris-s<>nd)re. ou noire, de Keweenaw-Point, caracté-
risée par la subordination de rauj;il(' et sa l'orme en j^frains
arrondis. (Geol. et Wisconsin, m, p. 32).
AsH-sLATE, Hutching'S, 189a. — Schist«'s formés aux dépens de
tufs volcaniques métamorphisés (Geol. Mag. 109).
AsiDÈREs. Daiibrée, 1867 — Météorites pierreuses dépourvues
de fer. c'est-à-dire celles qui. avec des structures et des
compositions variées, sont composées essentiellement par
des silicates (rarement charbon), et sans fer métallique.
(C. R. 65, p. 60) = Asidérites.
Asphalte. — Bitume compact.
AsPHALTSANDSTETN. — Grès pénétré d'asphalte, ou sable cimenté
par asphalte. A'^ariété de ^rès bitumineux.
Assimilation (iiYPOTiif:sE de l') Michel-Lévy. 1893. — Hypo-
thèse d'après laquelle la digestion des salbandes et des terrains
traversés aurait joué un rôle important dans la formation des
masses granitiques. (B. CF. n" 36, t. v).
AsTiTE, Salomon, 1898. — Hoi'nfels formés de mica et d'anda-
lousite. (c. R. c. 346).
AsTEROLiTH. — Voir : Météorite.
AsTEROLiTHOLOfTiE,.S^e/)rt/Y/ — Metcoriteulvunde, Pétrographie des
météorites.
Atacamite. Stanislas Meunier, 1882. — Météorite du type de la
météoi-ite d'Atacama. (Météor. du Muséum, 1882).
Atatchite. Mor'ozecicz, 1901. — Yitro-orthophyre à sillimanite et
cordiérite. Roche noire compacte à structure hyalopilitique.
avec orthose. augite, biotite, magnétite, sillimanite. cordiérite
dans une base vitreuse. (Méni. com. géol., Russie, xvni, i).
Ataxite, Lœwinson-Lessing-, 1888. — Laves bréchoïdes. où des
débris anguleux d'une lave sont enclavés, disséminés sans ordre,
dans une autre lave ; ces débris étant dus à la ditTérenciation
et non à des enclaves énallogènes. Voir : Taxite, Schlieren.
(T. M. P. M., 1888, 029). Récemment Brezina a donné ce même
nom aux météorites ferreuses, bréchiformes. (Die Meteoriten-
Sammlung^des Hofmuseums in Wien, 1896).
AT H LEXIQUE PÉTUOGRAPHIQUE Io3l
Athrogènes (roches). Renevier. — Roclies élastiques d'origine
volcanique (cendres, lapilli, tufs, etc.)
AïMOGÈNES. — Formations dues à l'action de fumerolles. Parfois
aussi pris comme synonyme d'p]olien.
AïOMZAHL, Rosenbusch, 1890. — Rosenbusch appelle nombre
atomique, la somme des atomes de métal et d'oxygène contenus
dans l'unité de poids d'une roche. Ces nombres sont, d'après
lui, caractéristiques pour les diverses roches, et il les met à
profit pour établir la classification chimique des roches
éruptives. (T. M. P. M., xi, 1890, p. 144.)
AuGEN =: yeux. — Glandules ellipsoïdaux, de composition variée,
isolés porphyriquement dans diverses roches.
AuGENDiTROiTE, W. Rrôgg'er. — Ditroite avec glandules primaires
caractérisée par la structure protoclastique, contenant en outre
des éléments ordinaires, lepidomélane, œgirine, albite (p- no).
AuGENGNEiss. — Gueiss fibreux où sont isolés des glandules
ellipsoïdaux ou lenticulaires, porphyroïdes, de feldspath, ou de
feldspath avec quarz. et montrant, en section, un contour en
forme d'œil = Gneiss glanduleux.
AuGENGR.VNULiT. — Granulïtc avec gros individus arrondis ou
lenticulaires, porphyroïdes, de feldspath, grenat, ou de l'un et
l'autre avec quarz ^= Leptynite glanduleuse.
AuGENSTEiNE. — Concrétious, sphériques ou ellipsoïdales à plis
et rides concentriques, souvent accolés à deux ou plusieurs.
AuGiïANDEsiTE. — Voir audésitc.
AuGiTAUGEN Môhl, 1873. — Assemblage, dans certaines roches, de
gros cristaux daugite, sous forme de concrétions arrondies,
noyées et cimentées dans une masse fondamentale sombre,
compacte. (Die Basalte und Phonolite Sachsens, p. 7).
AuGiTDiABASiT = Augitporphyr,
AuGiïDioRiT, A. Streng- et KIoos.iS'j'j. — Roche granitoïde à
hornblende secondaire, augite et oligoclase. Elle contient
du quarz. et est plus acide que les diabases, (N. J. 117).
AuGrrDiouiTPouPHYRiT. — Voir Ortlerite et Pseudovintlite.
Augite (a), Fouqiié et Michel-Lév)' , 1879. — Qualificatif des
roches microlitiqvu's (trachytes, andésites, etc.) renfermant des
phénocristaux d'augite : se dit aussi des roches grenues,
contenant le même minéral (syénite à augite).
Augite-aphamte, Grenville Cole. — Roches éruptives compactes,
holocristallines, présentant les caractères minéralogiques
d'andésites basiques, ou de dolérites sans olivine.
I0'32 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE AUG
AuGiTE-BiOTiTE-GRANiTE, T'eaZ/^Granititeaugitique (G.M.,i885,i 12).
AuGiTE-TESGHENiTE, Fairhanks. — Diabaso en filons, chargfée
d'analcinie. A^oir : Analcitediabase.
AuGiTFELS. — Ancien nom donné aux Iherzolithes et autres
roches augitiques grenues ou compactes. II correspond aux
pyroxénites de AVilliams.
AuGiTGAiîBRO. Roscnbiisch, 1895. — Gahbro dont le pyroxène
ne présente pas les caractères du diallage. Syn. : Gabbro-
diabas, peut-être aussi Augitdiorite. (1895, p. 297).
AuGiTGLiMMERPOKPnYRiT. — Porpliyrlte micacée augitique.
AuGiTGNEiss, Becke, 1882. — Gneiss dont l'élément coloré est
l'augite. (T. M. P. M. 1882, p. 365).
AuGiTGR.VNiT. — Granité dont l'élément ferrifère. coloré, est
essentiellement ou exclusivement l'augite.
AuGiTGRAMTiT, — Grauitite à mica noir riche en augite
AuGiTGRANi'LiT, Cveclner, 1884 ^= Trappgranulite. (Das Sachsische
Granulitgebirge, 8 et 16). = Gneiss granulitique à pyroxène.
AuGiTGRÛNSCHiEFER = Schiste pyroxéuiquc. Diabaschiefer.
AuGiTGRfNSTEiNE.^:: Diabase.Diabasite. dans le système de Senft.
AuGiTHYALOMELAx. won LasQulx, 187.1 = Linil>urgite. (E.P.,p 23o).
AuGiTiQUE, Fouqué et Michel-Léçj-. 1879. — Qualificatif des
roches microlitiques (trachytes, andésites, etc.), contenant des
microlites d'augite.
AuGiTiTE, Doelter, 1882. — Roches vitreuses, néovolcaniques, de
la série dont les péridotites représentent le type grenu : augite et
fer magnétique dans une base vitreuse brune, avec néphéline,
biotite, etc., comme éléments accessoires. Roche d'abord
appelée pyroxénite par Zujovic =- Magmabasalt. Augithyalo-
rnelan. Limburgite. (Verhandl. d. K. K. geol. Reichsanstalt, 1882,
Uo 8, 143). Pour C. F. P. 1900 : Roches à structure microli-
tique composées de pyroxène et de verre sodique, avec ou sans
amphibole et mica.
AuGiTKERSAXTiTE. — Kcrsantite riche en augite (malacolite).
AuGiTMELAPHYR Kûlkowskj'. 1886 = Augitporphyritc.
AuGiTMiNETTE, Rosenbuscli, 1887. — Roche filonienne syénitique.
holocristalline-porphyrique. à orthose, l)iotite, et augite essen-
tielle (p. 3i8).
AuGiTMONzoxiT. — Voir : Monzonite.
AuGiTXORTT. Rosenhusch. 1895. — Norites dans lesquelles l'augite
monoclinique non diallagique, est en proportion plus grande
que le pyroxène rhombique (p. 3o5).
AUG LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1033
AuGiTOLiviNiT. — Voir : Olivinite.
AuGiTOPHYRE, Scttcchi, i852 = Augitpoi'phyr, Augitoporphyr.
Scacchi a donné ce nom anx laves leucitiques, où on ne
voit pas la leucite à l'œil nu.
AuGiTOPHYRLAVA, Scaccliî, i852. — Roclic du volcan Vulture.
connue également sous le nom de Haûynophyre. (Délia
re^^ione vulcanica del M. Vullure. i85i2.
Al CtItorthophyh, Rosenbiisch, 1887. — Porphyres sans quarz,
correspondant aux trachytes augitiques, et dont l'élément
pyroxénique est essentiellement l'augite (p. 428).
AuGiTPERiDOTiTE. Sttj'tzew, iSq'j. — Péindotite à olivine et ouralitc
avec débris d'augite = Pikrite. Voir : Uralitgneiss ,
AuGiTPiKRrr. Voir : Picrite.
AiGrrpoRPnvK von Buch, 1824. — Jadis roches paléovolca-
niques compactes, vert foncé ou noires. Augit — ou Diabas
porphyrites, à cristaux porphyroïdes d'augite abondants.
Aujourd'hui le terme est encore employé pour les Labra-
dorporphyrs à augite prédominante. (Leonhard's Taschen-
buch 1824, II, p. 289. 372. 437. 371).
AuGiTPORPHYRiT. — Roclics cilùsives paléovolcaniques, corres-
pondant aux Augitandésites récentes, et iormées d'augite,
plagioclase, avec base auiorphe. Structure porphyrique
variée = Augitporphyr, Labradorporphyr, Spilite, etc.
AuGrrpROPYLiï. ron Richthofen, 1868. — Propylite riche en
augite. par conséquent une Augitandésite à faciès de
Grùnstein ancien. (Z. d. d. g. G., xix., p. 668).
AuGiT()UARZDiORiT. — Voir : Quarzaugitdiorit.
AuGiTQUARziTscHiEFER, Beuecke et Cohen, 1881. — Schiste
quarziteux gris-verdâtre, avec un minéral micacé et de
l'augite claire dans la proportion de i/3. (Geogn. Besch.
derUmgeg. von Heidelberg, p. 26).
AuGiTSCHiEFER Wulff, 1887. — Rochcs schisteuscs vert sombre,
formées de quarz et augite, avec un peu de hornblende,
oi'those, plagioclase, et beaucoup de sphène. Elles appar-
tiennent à la série des schistes à liornblende. des schistes
diabasi([ues, etc. (ï. M. P. M., viii, p. 233).
AuGiïSERiciTScniEFER. Losscn. — Phyllites séricitiques, ressem-
blant à des schistes amphiboliques, et où e isolent des
cristaux d'augite.
AuGiTSERPENTiN. — Péri<h)tite augitique serpentinisée..
AuGiTSYENiT, i\ Rcit/i, \S()~) . — Rochc grenue, à orthose et
augite, avec plagioclase ; très variable, habituellement asso-
Io34 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE AUG
ciée aux syénitcs élcolitiques, présentant comme éléments
accessoires biotite, hornblende, olivine, et autres. Le type
provient du Monzoni, où il est associé à la diabase = Monzonit,
Gabbrosyenit. (Z. d. g. G., xxvii, 343-357).
AuGiTSYEXiïPORPHYR. Tschermak. 18^5. — Modification por-
phyrique des augitsyénites. Syn. : Orthoklas-augitporphyr.
(T.' M. P. M., i33-i39).
AuGiTTACHYLiT, (>. LttsaiiLx , iS^Ô. — Magiuabasalt. (E. P. 23o).
AuGiTTRACHYT, Roseubusch, 1887. Voir Trachyte. — Trachyte
dont les cristaux porphyriques sont la sadinine et Taugite,
et où la biotite manque = Trachyte du type Ponza.
AuGiTviTROPHYRiT, Roseiihusch, 1887. — Variété dAugitporphy-
rites à masse fondamentale vitreuse prédominante, (p. 806).
AuGiTVOGEsiT. — Roclie filonienne lamprophyrique, consistant
essentiellement d'orthose et d'augite. Voir : Vogesite.
AuMALiTE. Stanislas- Meunier. 1882. — Météorite du type de
la météorite dWumale. (Météor. du Muséum, 1882).
Auréole de contact. — Etendue de la zone influencée et modifiée,
autour d'elle, par le contact d'une masse éruptive = Contacthof.
AusBLÙHUXGEX = Efllorcscences.
Ausfûllungsmineralien, Tôrnebohm. 1882. — Éléments appar-
tenant aux derniers temps du magma, et dérivant peut-être
même par voie secondaire des minéraux antérieurement
formés ; ils ne sont ainsi à proprement parler, ni entièrement
primaires, ni secondaires. Ex. calcite. microcline de quelques
granités. (Geol. Fôren. i Stockhohu Forh. vi, 1882-1883, p. i4o).
^ Uttfyllningsmineralier.
AusscHEiDUXGEX. — Voir monomère et polymère Auschei-
dungen. ^ Enclaves homoeogènes, Constitutionsschlieren.
AusscHEiDUXGSTRiMER. — Vcinulcs ramifiées, lilandres d'origine
primaire, sillonnant des roches volcaniques, et formées
lors de la consolidation, par différenciation et liquation.
AusTRALiT. Fj\ Suess, 1898. — Variété des météorites vitreuses
(J. g. R., 1900,4, P- 19^)-
AuswïîiCHUXGSCLivAGE, ^4. Heim. — Schistosité produite par
actions dynamiques. Syn. : fausse schistosité, transversale
ou diagonale (Mechan. d. Gebirgsbildung, ii, p. 53).
AuswuRFBRECciE, Boclwe/'-Beder. 1898 ^= Eruptionbreccie (N- J-
B. B, XII. 265^.
AuTHiGÈNEs, Kalkowsk)^ 1880. — Eléments secondaires déve-
loppés en place, dans les roches, par nouveaux arrangements
moléculaires. (N- J., 1. p. 4)-
I
A UT LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE lo35
AuTHiKLASTiscH, MUch, 1894. — Débris authimorplies, brisés par
les actions orogéniques. (N. J., ix, B. B., p. 109).
AuTHiLYTOMORpn, MUch, 1894. — Roches dont les parties cons-
tituantes ont acquis leur forme librement, là où nous les trou-
vons, mais dont les éléments qui la composent proviennent de
roches antérieures. Telles sont les roches provenant de disso-
lutions. (N. J. IX. 109).
AuTHiMORPH, MUch, 1894. — Roche élastique partiellement
altérée, et de telle sorte que les parties composantes ont
conservé leurs positions relatives tandis que leur forme seule
est altérée : Taltération étant d'ailleurs consécutive à la conso-
lidation de la roche élastique. (N. J. ix. 109).
AuTiiixEOMORPii, MUch, 1894. — Roclies métamorphiques, dont
les éléments ont recristallisé sur place, en modifiant leur
forme sans apport du dehors. Ex. Roches de contact métamor-
phique ou régional. (N. J. ix. 109).
AuTOCLASTic, Van Hise, 1894. — Roches élastiques nées sur
place, quand les actions mécaniques subies n'ont pu que les
fragmenter, sans les rendre plastiques, faute de charge suffi-
sante. On peut y distinguer deux catégories : les brèches
dynamométamorphiques, et les pseudoconglomérats. Syn. :
Brèches de Iriction mécanique (partim). Contusivefrictions-
gebilde. (XVI Ann. Rep. U. S. geol. Survey, p. 679).
Autochtones. — Formations produites sur place, comme la tourbe.
On peut appliquer cette désignation aux éléments des roches.
AvTOMORViiK, Rohrbach. — Terme s'appliquant aux éléments des
roches pourvus de formes géométriques = Idiomorphe,
automorphe (T. M. P. M., vu, p. 18, 1886).
AvEZACiTE, .4. Lacroix, 1901. — Roche holocristalline, grenue,
ultrabasique, formant des filons minces dans la Iherzolite
d'Avezac-Prat (Hautes-Pyrénées), et formée par augite, horn-
blende, beaucoup d'ilménite, magnétite, apatite et sphène
(C. R. Congrès, p. 826).
AviOLTTE, Salonion, 1898. — llornfels formés de mica et cordiérite
(C. R. C, 346).
AxiOT.iTiiE, ZirkcL 1870. — Formations sphérolitiques, où les
libres, au lieu de rayonner autour d'un point, sont fixées autour
d'une ligne, droite ou courbe. (Microscopical Petrography, 1876,
p. 167. — Ber. sâchs. Ges. d. Wiss. 1878, p. 214).
Io36 VIII' GOiNGRÈS GÉOLOGIQUE BAC
B
Bacillite, F. Rutley, 1891. — Cristallites en bâtonnets, com-
posés d'un assemblage de longulites disposés parallèlement
à lem^ longueur. (Minerai. Magaz., ix, p. 261).
Backkohle. — Variété de houille.
Backofexstein. — Ancien nom des Trachytconglomerate. Voir
aussi Triimmerporphyr.
Baggertorf. — Tourbe brun-noiràtre. en bouillie, dépourvue
de structure végétale, et que Ion doit recueillir avec des
fdets, en Hollande et divers autres pays.
Balkenstruktur. — Structure cloisonnée propre aux serpen-
tines, formées aux dépens des pyroxènes. La substance
forme un cloisonné rectangulaire, à fibres transversales.
Ball and SOCKET, STRUCTURE = S. en bilboquet, cup and bail
structure.
Baxakite. Iddings. i8()5. — Nom des membres feldspathiques
les plus acides, produits par différenciation, de la série
Absarokite-Shoshonite-Banakite. Ils sont caractérisés par la
présence de l'orthose dans la masse fondamentale, et du
plagioclase parmi les phénocrystaux : il y a des variétés
quarzifères et d'autres avec leucite. Les éléments colorés
principaux sont biotite, augite. Roches de filons et de
coulées. Comparables aux minettes et aux téphrites leuco-
crates. Voir : Absarokite.
Baxatit, V. Cotta. — Roche à plagioclase, récente, associée
intimement aux gisements métallifères du Banat : elle
contient généralement quarz et augite. Syn. : Quarzdiorit
(partim). Brôgger emploie ce terme pour désigner une
monzonite quarzifère d'acidité moyenne, c'est-à-dire une roche à
plagioclase et orthose, granitodioritique. à 63-66 % de
SiOa. Voir : Adamellite.
Baxded (structure) = Rubanée.
BvxDHORNFELs. — Homfcls fomié de bandes alternatives
foncées et claires.
Baxdjaspis. — Roche siliceuse compacte, à couleurs disposées
en bandes ou en stries. Voir : Basaltjaspis.
Baxdpgrphyr. — Felsitporphyre avec bandes ou zones alter-
nantes, diversement colorées, feldspathiques et quarzeuses.
Bandschiefkr. — Voir Desmosite.
Banustruktur = Rubanée (structure).
BAN LEXIQUE PÉTltOGHAPHlQUE Io37
Banjite, Stanislas Meunier, 1882. — Météorites du type
Soko Banja (Sarbonoyac, Alexinac). (Méicor. du Mus., 1882).
Bankbreccien, R. Credner, 187G. — Brèches de Grûnstein
disposées en bancs irréguliers entre des lits de Grûnstein
nettement stratifiés (Zeits f. d. gesammlen Naturw., Bd 47).
Bardellone, Brocchi. — Grès niicacé schisteux des Apennins.
Barolite, WadswoiHh. — Famille des sédiments chimiques
comprenant la barytine et la célestine.
Barra vermelho, Hochstetter, 1886. — Nom brésilien pour
un lehm sableux rouge, correspondant exactement à la
latérite et produit par la décomposition de masses gneis-
siques. (Geol. d. Novara Expedil., 11, p. i3).
Barsowitgesteix, Karpinsk)', 1874- — Roche éruptive grenue,
de Kyshtym dans l'Oural, formée de corindon et de bar-
sowite (anorthithe). Syn. : Kyshtymit. (Verh St-Petersb.
Minerai Ges., 1874, v. p. xLvni).
Barytgestein, p. Dechen, i845. — Roche compacte, sombre,
gris-noir, composée de barytine, avec silice, célestine,
oxyde de 1er. (Kasten's u. v. Dechen's Archiv, xix, 748).
Basalte. — Un des plus anciens noms usité des pétrographes.
Ce terme dérive probablement du mot éthiopien basai,
roche ferrugineuse, ou bselt, bsalt, qui signifie cuit : Pline
nous apprend que les premiers basaltes connus furent
importés d'Ethiopie. On considéra le basalte, comme une
sulîstance simple, jusqu'à l'introduction du microscope en
lithologie ; depuis Cordier on y vit un équivalent compact
des dolérites. De nos jours on les définit comme des
roches efî'usives, à structure variée généralement porphy-
rique, contenant comme éléments essentiels plagioclase,
olivine, augite, magnétite. Compactes, ou finement grenues,
sombres ou noires, présentant souvent des divisions pris-
matiques remarquables. Zirkel a distingué les basaltes à
leucite et à néphéline ; Stelzner, les basaltes à méli-
lite, dans lesquels le plagioclase est remplacé par l'un
des minéraux indiqués ; Dœlter des basaltes sans olivine.
Sous le nom de roches basaltiques, on réunit souvent les
divers basaltes, les basanites, téphrites, et autres roches
analogues. Syn. : Basait, Trapp, Basanite, Basaltite, et autres
vieilles dénominations tombées en désuétude, et peu précises.
Les auteui's français appellent basalte les roches à microlites
de plagioclase et d'augite, contenant des pliénocristaux
d'olivine = Basaltites à olivine (C. F. P. 1900, p. 200).
lois Mil' CONGRÈS GÉOLOGIQUE BAS
Basaltglâser. — Représentants vitreux des basaltes, comme
tachylite, hyaloniélane = Hyalol)asalt, Vitrobasalt.
Basaltiques (Divisions). — Divisions en (•f)lonnes prismatiques
à 6 pans, développées dune façon typique chez les basaltes
et qu'on retrouve chez d'autres roches volcaniques.
Basalïiïe, C. F. P., 1900. — Roches microlitiques composées
de feldspaths calcosodiques oscillant autour nu lal^rador,
de pyroxène, avec ou sans anqthibole ou mica (p. 200).
Basalïite, c. Raumer, 1857. — Nom tombé en désuétude,
et qui avait deux sens distincts. Von Raumer donna ce
nom à des roches de Silésie voisines des l)asaltes, rangées
depuis parmi les mélaphyres, puis parmi les porphyrites.
Senft (CF. 62) l'employa comme une dénomination générale
pour tout le groupe des roches basaltiques (Basait, Doleril.
Nephelinljasalt, Leucitbasalt, etc.). Von Lasaulx propose de
réserver ce nom aux basaltes proprement cbts, compacts,
d'apparence homogène (p. 23i).
Basaltjaspis. — Scliistes argileux ou grès marneux, trans-
formés au contact des basaltes en jaspe, dur, opaque,
clair ou foncé, à cassure conchoïdale ^=^ Systyl.
Basalt LiMBURciiT, Kûlkowsk)', 1H86 = Limburgite, dont ce
nom montre les relations avec les basaltes (i3;).
Basaltobsidian. — Verre basaltique dépourvu deau, que Ton
peut ranger parmi les sidéromélanes ou hyalomélancs.
quand on n'adopte pas le nom d" obsidienne, comme nom
de genre, pour tous les verres volcaniques anhydres, pauvics
en cristaux, quelle que soit leur composition chimique.
Basaltoïde, a. Lacroix, 1893. — Ensemble des roches volca-
niques basiques, noires, à faciès basaltique (Encl. des r. vole).
Basaltpeperin. Kalkowsk)', 1886. — Tufs basaltiques riches en
grands cristaux porphyriques (E. L., t38).
Basaltporphyr. — Ancienne dénomination des variétés de basalte
à structure porphyrique très marquée par le développement de
phénocrystaux dolivine et d'augite. = Porphyrartiger Basalt.
Basaltprismatisaïion. — Développement dans certaines roches
sous l'influence de la chaleur, de divisions prismatiques.
Basalttrachyt, Vogelsang-, 1872. — ïrachyte avec hornblende
et augite. (Z. d. g. G., p. 542).
Basalïvitrophyr, Rosenbusch, 1877. — Basaltes vitreux et vei'res
basaltiques. Syn. : Hyalobasalt et Vitrobasalt (p. 445).
B/\S LEXIQUE PÉTKOGUAPUIQUE Io3cj
Basaltwacke. — Basalte Iransformé en argile par altération
superficielle. Masse terreuse compacte, gris-verdâtre, ou noir-
brunàtre, montrant des débris conservés du basalte.
lîASAMTE. Brong-niart, i8i3. — Brongniart employait ce mot dans
le sens de basalte à grands cristaux ; il a été restreint à lu
signification actuelle par Fritsch et Reiss, puis par Rosenbusch.
Roche néovolcanique, ellusive, composée de feldspath calco-
sodique, augite, olivine, avec leucite ou néphéline, ou les deux
à la ibis. On distingue des Leucitbasanite. Nephelinbasanite,
Leucit-néphelin-liasanite. Les anciens auteurs appliquaient
parfois ce nom à des phtanites. (Gaesalpinius, de metallicis 1696).
Basaxitoïd, Bûcking, 1881. — Roches basaltiques sans néphéline,
mais où la néphéline est remplacée par une base riclie en soude,
gélatinisant dans les acides. C'est donc en quelque sorte une
variété de basanite (Jahrb. d. K. K. preuss. Landesanst.); Gûmbcl
emploie ce terme comme une désignation d'ensemble pour
les roches basaltiques, basaltes, limburgites, augitandésites.
Roches à pâte aphanitique sombre, avec parties amorphes,
plagioclase, néphéline, leucite, augite ou pyroxène rhom-
bique, fer magnétique et fer titane, avec ou sans olivine (p- 88).
Basanus. — Terme tombé en désuétude pour les phtanites.
Basiophitische Struktur, Lossen. — Structure ophitique i)r(»-
prement dite, où Faugite remplit l'ollice de substance interser-
tale, par opposition à la structure oxyophitique.
Basiques (roches). — Catégorie de roches éruptives, relativement
pauvres en silice, et dépourvues de silice libre. La limite
exacte, entre ces roches dites basiques et les neutres, ne
coïncide pas pour les divers auteurs ; on fait descendre
cette limite, suivant les avis, à Go "/«i ^^ % ^^ jusqu'à
40 % de Si O2 = Basite.
Basis, Zirkel. 1878. — Résidu de cristallisation amorphe et
isotrope (vitreux et microfelsitique), dans la masse fonda-
mentale des roches semi-cristallines et vitreuses. Syn. :
Mesostasis, Zwischenklemmungsmasse, Magma, Pâte amorphe.
Cette expression Basis. due à Zirkel, avait déjà été employée
par Brongniart. (J. d. M., xxxiv, 3i).
Basische Hornfelse, ou Basisghe Contakte, Lœwinson-
Lessing. 1896. — Formations cornées, rappelant la hornfels,
que l'on observe au contact des schistes avec les diabases
et les porphyrites. et qui semblent dériver de la lùsion
des schistes. Voir Mikrolithit.
Io4o Viue CONGRÈS OKOLOGIQUE BAS
Basite, i>. Cotta, 1864. — Désii^nation du groupe des roches
basiques (N. J. 1864, p. 824).'
Basitporphyk, Volg-elsang-, iS'ja. — Nom donné au groupe des
roches i)orphyriques à néphcline et à leucite. Basitporphyrite
a été eni[)loyé par le même auteur, dans le même sens.
Basitïypus, Vogelsang, iS^ja. — Groupe comi)renant les roches
à néphéline et les roches à leucite. (Z. d. g. G. 1872, p. 533).
(Z. d. g. G 1872, 542),
Bastitfels. — Pyroxenite formé de hastite, résultant de la
décomposition d'un pyroxène rhond)ique.
lÎATHOLiTE, Suess, 1888. — Masses des roches de profondeur
(granité, diorite, gabbro) de grandes dimensions et de
formes irrégulières, consolidées dans les profondeurs et
n'affleurant à la surface actuelle que par l'action consécu-
tive des dénudations ou des dislocations du sol. Les
réservoirs souterrains occupés par ces batholites peuvent
préexister à l'intrusion, ou être attribués à l'action du
magma même, lors de son ascension. (Antlitz der Erde) .
Batholithite, Lagorio, 1887 = Batholithe. Tiefen — Intrusive —
Irruptive — Plutonische Gesteine, Plutonite (Warschauer
Uaiversitâtsnachrichten, 1887).
Bathvillite, Williams, i86'3. — (charbon très bitumineux de
Bathville, voisin de l'asphalte (Jahresb. d. Chem., p. 846).
Baïhygenes (sédiments). — Sédiments des mers profondes.
Bauliï, Forchhammer, i843. — Variété des Rhyolithes dislande.
(Jour. f. prakt. Chem, p. Sgo).
Baulitghamt, Lang. — Un des types de ses roches à prédomi-
nance alcalimétal, ou Ga < K > Xa. \o\v : Doleritdiorit.
Bauxite. — Argile rouge, composée d'alumine, oxyde de fer,
eau, et un peu de silice. Son nom vient des Baux, près Arles.
Beerbaghit, Cheliiis, 1894. — Roches filoniennes panidiomorphes,
grenues et miarolitiques, que l'on trouve dans le gabbro. Elles
sont formées de labrador, diallage, magnétite abondante,
hypersthène subordonnée et souvent hornblende et olivine.
Voir : Gabbro-Aplite. (Xotizbl. d. Ver. f. Erdk., (4), i5, p. 3i).
Belajite, Stanislas-Meunier , 1882. — Météorite du type Belaja
Zerkow. (Météor. du Mus. 1882).
BELASTUXGSMETAMORPHisMrs, MUcIi. 1894. — Transformations
des roches dépendant du métamorphisme régional, produites
par l'action de la pesanteur et de la pression, mais sans
dislocations, — ce qui les distingue des transformations dues
au Dislokationsmetamorphismus. (N. J. IX, 126).
BEL LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Io4l
Belomte, Vog-elsanij. 18712. — Mierolites aculéiforines. à pointes
émoussées ou arrondies.
Belonosphérites, h. Vogelsang. 1872. — Petites l'ormations
sphérolitiques, à filtres rayonnantes (Arch. néerland, vu, p i34).
Belugite, Spiin-, 1900. — Roches intemiiédiaires entre les diorites
et diabases, à feldspath compris entre l'andésine et le labrador
(Ani. geol., 1900).
Beresit, g. Rose, 1840. — Granité à muscovite de Beresovsk, en
filons, souvent riche en pyrite de fer, et traversé de fdonnets
quarzeux aurifères. D'après Karpinsky, il y aurait aussi des
beresites sans feldspath. Arzruni a décrit ces roches. (Reise
nach dem Ural. 1, p. 586).
Bergmehl., — Roche meuble, terreuse ou crayeuse, blanche,
grise ou jaune, et formée de débris de diatomées siliceuses.
Syn. : farine fossile. Diatomeenpelit, Kieselguhr, Kieselmehl.
Bergol. — Voir Naphte.
Bergtheer. — Pétrole brunâtre, plus ou moins visqueux.
Bernsteix = Ambre.
Berstschiefer = Argile feuilletée.
Bertholite, Pinkerton, 181 1. — Calcaire siliceux. (Petralogy,
vol. 2, p. 55).
Besimaudite, Zaccagna, 1887. — Roche séricitique, gneissoïde,
du mont Besimauda, résultant du métamorphisme de diverses
roches, d'âge perniien inférieur, notamment de porphyres
quarzifères, d'après Franchi. (Bull. Com. geol. d'ilalia, 395).
Bétoihk. — Entonnoir rempli d'argile à silex dans les calcaires de
Normandie.
BÉTONNÉE (structure) =^ Mortier (structure en).
BiLLiTONiT, Fr. Siiess, 1900. — Variété des aérolites vitreuses.
Voir : Australit.
BiMAGMATiscHE (Structur), Lœwin.son-Lessing; 1888. — Struc-
ture des porphyrites, et quelques autres roches porphy-
riques, montrant une niasse fondamentale pour ainsi dire
double, issue de deux générations. (Arb. d. Si.-Petersb.
Nalurf. Ges. xix).
BiMSTEi.NPORPHYR. — Poiice tracliytique à gros pliénocristaux.
BiMSïEiNTRACHYT. — ïracliyte poreux, riche en substance
vitreuse, formant passage aux ponces.
BiMSTEiNTUFF. — Tuf jauiic OU gris blanchâtre, terreux ou
compact, formé de la trituration de ponces en fines par-
ticules et où on trouve souvent, en outre, des pisolites et
débris de minéraux et de roches divers.
1942 VlU' CONGKÈS GÉOLOGIQUE B I N
Bi.NARY GRANITE. Cil. Keyt's. iSqS = Granité à 2 uiica
(i5"i Ann. Rep. U. S. Geol. Survey, 714)- IN 0111 donné aux
variétés de granité formées de quarz et feldspath.
Bi.NDEMiTTEL = Ciment.
BiNNENLAGER, Lconhcircl, . 1823. — Couche présentant les mêmes
caractères au toit et au imir (p. ii).
BiOEiTHE. Eh7-enher<^\ — Hoches fornu-es exclusivement de
débris organi(j[ues. Syn. : Boches organiques, organolithes.
BiOTiNAKTiNOLiïHscHiEFER, Inostranzcf)\ 1879. — Schiste formé
de chlorite, actinote, quarz. biotite, épidote, oligiste (p. 4")-
BiOTn.vMPHiBaLrr. — Boches de passage entre les amphi-
bolites et les micascliistes, riches en Ijiotite et générale-
ment quarzifères.
BiOTiTAXDEsiT. — \ o'w Andésite.
BioTiTAPLiT. Andrene, i()oo. — Aplitc riche eu bi(jtite
(Mitth. Roeuier Mus. xiu).
BiOTiTCAMPTONu . — Camptonitc à biotite au lieu d'amphibole.
BiOïiTDAciT. — Voir Dacite.
Biotite (à), Foiiqué et Michel- Lé i[)\ i8jç). — Uoclves niicro-
litiques (trachytes, andésites, etc.) renfermant des phénocris-
taux de biotite.
B10TITE-I.TOLITE. Washington, i()0(). — Ijolite de lArkansas,
avec biotite et pyroxène (Bull. geol. Soc. Americ. xi. 400 •
BiOTiTE-ViLsiMTE. Washington. i8()y. — A'ariété de A'ulsinite,
où la biotite abondante remplace le pyroxène. (Journ. geol. v. 200).
BiOTiT-FELSiTPORPHYR = Biotitporphvr.
BiOTiTFOYAiT = Miascit.
BioTiTGABBRO. — 11 cst avcc le gaI)bro ordinaire dans les
mêmes relations ([ue la diorite micacée par rapport à la
diorite ; c'est donc un gabliro dont l'élément pyroxénique
est pour la majeure partie remplacé pai- de la biotite.
BiOTiTGLiMMERScHiEFER. — Micascliiste à biotitc, sans autrc mica.
BiOTiTGXEiss. — Gneiss à mica noir, sans museovite.
BioTiTGRAMT, Benecke et Cohen, 18-8. — Voir : granité.
BiOTiTGRANULiT, Lekmann. — Leptynite riche en biotite et
pauvre en grenat, passant ainsi aux gneiss.
BiOTiTHORNFELs. — Coriiéeiine caractérisé par sa grande richesse
en piles de biotite.
BiOTiTMOXCHiQUiT. — Moucliiquite, contenant biotite comme
élément essentiel.
BIÔ LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUÈ ÏO^'Î
BioTiTORTHOPHYR, Rosenbusc/i, 1887. — Porphyres sans quarz,
correspondant aux Glimmertrachytes, et dont rélément
coloré essentiel est la biotite. Syn. : Biotitporphyr (428).
BiOTiTPECHSTEix. — Peclistein avec phénocristaux de biotite.
BioTiTPERiDOTiT. Rosenbiisch. 189."). — Péridotite, formée essen-
tiellement de biotite etolivine (p. 345).
Biotitporphyr, Tokelr, i885 = Felsitporphyres, avec seuls
phénocristaux de biotite. (J. K. K. geol. Reichsans., vi, p. 2o3).
= Biotitfelsitporphyr, Biotitorthophyr.
BiOTiTPORPHYRiT, Staclie et John, 1879 = Glimmerporphyrit.
(J. g. R. A.^ XXIX, p. 400).
BiOTiTSALiTSCHiEFER. — Scliistes cristallins, compacts ou à grains
fins, comprenant comme éléments essentiels biotite, sahlite,
quarz, et souvent feldspath.
BiOïiTscHiEFER. — Voir : Micaschistes.
BiOTiTSYENT = Glimiiiersycnit.
BiOTiTTRACHYT. — Voir : ïrachyte.
BisoMATiscH, Lœwinson-Lessing-, 1893. — Roches filandreuses
formées de l'association intime de deux variétés enchevêtrées.
BisoMATiscHE-LAVEN,Z^ffa'i/i.so/î-Zessm^,i893.=Taxite(A.c..p.245).
Bitumineux. — Roches imprégnées d'hydrocarbures, principale-
ment d'origine animale et donnant par distillation une huile
minérale analogue au pétrole. Il y a des calcaires, des marnes,
des schistes, des argiles, des grès bitumineux =bituminôs.
BiTUMixiT, Wadsworth = Charbon bitumineux. Voir Laxite.
Blagk-band. — Nom donné en Ecosse à un lit de sphérosi-
dérite charbonneux.
Blacolite, Pinkerton 181 1. — Serpentine avec cristaux de
bastite, etc. (Pelralogy. 2, p. 53).
Blatterxstein, — Voir Wacke.
Blatterkohle. — Var. de lignites.
Blatterthon = Argile feuilletée.
Blattertof = Tourbe papy racée, Papiertorf.
Blasenraume = A'^acuoles. Cavités sphéroïdales ou ellipsoï-
dales engendrées dans les laves lors du dégagement des
gaz et vapeurs contenus.
Blasensan'dstein. — Grès à gros grains, vacuolaire, ou caver-
neux, par altération el disparition de parties argileuses.
Blasig. — On donne le nom de vacuolaires aux roches
volcaniques caractérisées par la présence de nombreux
pores plus ou moins ellipsoïdaux, engendrc-s par le
dégageuient des vapeurs lors de la consolidation.
Io44 Vlll* CONGKÉS (iÉOLOGlyUr: BLA
Blatternarbio. — Expi'imc l'aspect des roches variolitiques
à taches claires arrondies dans une masse plus sombre ,
mais convient surtout aux surfaces altérées de ces roches,
quand les varioles, plus résistantes que la masse, y l'ont
saillie, comme des boutons.
Blatterstein. — Nom ancien des diabases amygdalaires, ou
variolitiques.
Blattkrsteixschiefer. — Tul's diabasiques ou porphyrites
altérées schisteuses, devant une apparence porphyrique à
des sphérules calcaires incluses. Voir Spilite, Variolite du
Drac, Schalsteinschiel'er, Schalstein.
Blattkohle. — Variété de lignite.
Blauquarz, Reusch, i883. — Quarzite coloré en noir par
charbon ou fer magnétique ou transformé, par dynamomé-
tamorphisme, en une brèche de friction. (N. J. ii, i8o).
BLALscniEFER. V. Holger — Calcschiste micacé. = Kalkglimmers-
chiefer (Zeils. f. Phys. von v. Holger, vu, l'i).
Blaustein. — Calcaire gris, devenant bleu quand on l'équarrit.
Blaviérite, m unie r-Ch aimas, 1862. — Roche altérée décrite par
Blavier et Jannettaz comme stéatite ; elles contient pini-
toïde, feldspath, quarz et se rapproche des porphyroïdes .
(Œhlert, Notes géol. sur la Mayenne, p. i36).
Blitzrohrex = Fulgurites.
Blocklava, Heim, 1873. — Laves accompagnées d'abondants déga-
gements volatiles, et divisées par suite, lors de leur conso-
lidation, en nombreux blocs ou débris ; ces sortes de mottes
rendent bréchoïde ou élastique la surface des coulées. Syn. :
Schollenlava (Z. d. g. G., xxv, I).
Blocklehm. — Argiles et Lehms diluviens, gris et rouges, plus
ou moins riches en blocs étrangers de diverses grosseurs, de
I mm. à plusieurs mètres cb.
Blôcke-glasirte, c. Dechen. — Concrétions luisantes, comme
polies, qu'on trouve dans le sable et autres roches meubles, et
formées de grès siliceux dur. de conglomérat siliceux, etc.
Blocs (volcaniques). — Débris de bombes volcaniques, de
grosseurs très variées.
Blle-clay. — Argile bleue des profondeurs =^ Tiefseeschlamm.
Bluemex, gelbe. — Nom donné par les ouvriers aux petits trous
remplis d'une substance terreuse jaune, dans le Trass.
BLUMEXGUAxrr. V. Cotta, 18612. — Variété de pegmatite où le felds-
path abondant dessine des sortes de tiges de tleurs (p. i44)
BOG LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 10^5
BoGHEAD. — Chai'bon hituniineux, formée de spores et (Falg-ues.
BoGHEDiTE, Cordier, iHGS ^= Bojj^liead.
BoG-iROX-ORE = fer des marais.
BoHXERZ. — Variété de limonite. argilo-siliceuse. en masse-
sphéroïdales, de la grosseur d'un pois ou dun haricot, formées
d'écaillés concentriques vert sale ou jaune docre : ces sphérules
sont libres ou assemblées en conglomérat.
BoKKEVELiTE, Stunislas Meunier, 1882. — Météorites du type
Cold Bokkeveld. (IVIétéor. du Mus. 1882).
Bol. — Argile très ferrugineuse, brune, rouge, ou jaune, en
nodules dans les basaltes.
BoLSENiT, O. Lang, 1891. — Type de ses roches à prédo-
minance de potasse, dans son système chimique des roches
éruptives. CaO > Na-O. SiO- ^= 55 «/.,.
Bombes (volcaniques). — Portions de laves projetées du cra-
tère et consolidées en l'air, en aflectant des formes sphé-
riques, ellipsoïdales, gauches.
BoNE-BED. — Lits d'ossements, connus à divers niveaux strati-
graphiques ; l'un des plus célèbres appartient au Keuper.
BoNiMT, Petersen. i8()i. — Variété de Bronzit-andesit des
îles Bonin, à olivine, diallage augitique, riche en matière
vitreuse, sans feldspath, ("/est donc un verre andésitique.
Syn. : Bronzit-LimI)urgit (ou Augitite). (Jahrb. d. Hamb.
Wissensch. Anstalten. viii)
BoROLANiTE, Teall, 1892. — Roche intrusive cambrienne de
Borolan (Sutherlandshire), à structure massive, formée
essentiellement d'ortliose et mélanite, avec biotite, pyroxène.
des produits d'altération de néphéline, sodalite ? et enfin
sphène, apatite, magnétite. Teall croit devoir la ranger
parmi les syénites éléolitiques. (Trans. Roy. Soc. of Edinb.,
vol. xxxvii. Part, i, no 11, p. i63).
BoROLAMTPORPHVR, Bosenbiisck. 1895. — Leucitporphyr, avec
masse fondamentale à grains moyens de feldspath, néphéline
et mélanite, et phénocristaux de feldspath, néphéline altérée,
pseudoleucite, et mélanite (p. 4^5).
BoRSZEGiT. — Variété riche enfer deeorsite.de Bogoslo\vsk,Borszégh.
BoRZOLiTE, Issel, 1880. — Boche amphibolique, à amygdales
calcaires associée aux serpentines. (Boll ^^eol. d'Ilalia, p. 187).
Boss. — Xoin anglais des masses constituées par une roche ignée,
présentant des contacts discordants avec les terrains encais-
sants = culol, typhon, stock.
I046 VIII" CONGRÈS GÉOLOGIQUE BOS
BosTONiT, Rosenbusch, 1882. — Roche filonienne syénitique avec
phénocryslaux d'anoi'thosc dans une niasse fondamentale à
grains Uns, formée presque uniquement de feldspath. Syenilpor-
phyr leucocrate presque totalement dépourvu de base. Primi-
tivement décrit comme trachyte (»u comme kératophyre.
BosTONiTPORPHYR, Rosenhuscli, i895. — Alkalisyenitporphyre,
extrêmement voisine des bostonites (p. 425).
Boue terrigènk, Renard. — Sédiment littoral des mers peu pro-
fondes, comprenant sables, graviers, cailloux, débris organi-
ques, dans une boue grise, bleue, verte, brune, rouge ■=
Gontinentalschlamm. (jontinenlal mud.
BouLDER-CLAY. — Argile à blocs erratiques d'origine glaciaire,
dans le N. de l'Angleterre = argile à blocaux.
Boules (Division en). — Mode de division de certaines roches
volcaniques (Augitporphyrite, basalte, dacite, etc.), de granités,
de grès. La masse est partagée par des fissures courbes, en blocs
sphériques plus ou moins gros, présentant souvent un noyau et
des écailles concentriques. L'altération met en évidence ce
mode de division, souvent associé aux divisions prisma-
tiques. Il est superposé souvent à la structure sphérique. Syn. :
Kugelige, Kugelfôrmige, Sphaeroïdale Absonderung.
BouTEiLLENSTEiN. — Pcrlcs et uoyaux plus gros, i^dés, de véritable
verre, vert olive foncé, qui se trouvent en Bohème. Sorte
d'obsidienne. Pour F. E. Suess, variété des météorites
vitreuses. Syn. : Moldawit, Pseudochrysolilh.
Bracka. — Nom des mineurs Suédois pour les divers schistes
amphiboliques, des formations archéennes. Syn. : Skaru.
Brahinite, Stanislas Meunier, 1882. — Météorite du type Rakita
(Bragin). (Météor. du Mus. 1882).
Branderz. — Schiste cuivi^eux très bitumeux.
Brandschiefer. — Marne schisteuse combustible, imprégnée
de substance organique. Couleur jaune, brun, noir.
Brauneisensteine. — Divers minerais ferrugineux d'oxyde de
fer hydraté, de couleur jaune-brun à poussière brune ;
compacts, terreux, fibreux, etc. = Limonite.
Braunite. Stanislas Meunier, 1882. — Météorites du type de
Braunau. (Méléor. du Mus. 1882).
Braunkohle. — Charbons minéraux, bruns ou noirs, compacts
ou terreux, brûlant facilement, généralement très bitumi-
neux, contenant moins de 78 «/o, de carbone, et pré-
sentant encore des débris végétaux reconnaissables. =^ Lignite.
BRA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Io47
Braunwacke, Liebe. — Grauwacke colorée en brun, par les
altérations secondaires.
Bread-crust STRUCTURE, J ohnstOTi-Lavis, 1^88. — Nom donné
à la croûte de certaines bombes volcaniques d'aspect sco-
riacé, et traversée de fissures de contraction (Nature, xxxix,
p. no.).
Breccia ^ Brèche, Breccie.
Brecciato (di Serraveza) Savi, i83o. — Brèche calcaire de
Carrare, à ciment calcaréo-ferrugineux , et fragments de
calcaire revêtus d'un enduit séricitique et cliloriteux. (Ann.
d. se. natur., xxl, p. 68).
Brecciendolomit et Breccienkalk. — Morceaux anguleux de
dolomie ou calcaire, cimentés par roche de même nature.
Brecciole. Brongniart. 1823. — ïufs basaltiques du \ icentin,
rappelant les grès, et d'une façon générale brèches dont les
fragments sont de la grosseur d'un pois. (Méni. sur les terrains de
séd. sup. du Vicentin, iSaS).
Brèche. — Désignation générale (dérivée du mot italien
Breccia), pour les roches élastiques formées de fragments
anguleux, de nature uniiorme ou variée, réunis par un
ciment. Il y a des brèches volcaniques, à ciment d'origine
éruptive, et des brèches neptuniennes à ciment concré-
tionné, dû à des actions secondaires hydro-chimiques.
On distingue en outre des brèches monogènes et poly-
gènes, suivant que les fragments proviennent d'une ou
de plusieurs espèces de roche. Voir : Katogènes (brèches),
Reibungsbreccien, Agglomeratlaven, etc.
Brèches ignées. — Laves qui contiennent des fragments de
de la lave mcuie, ou d'une autre lave, déjà consolidée.
Elles se rangent ainsi parmi les brèches de friction volca-
niques = Agglomeratlaven. Reiss. (Fritsch. et Reiss, Geol.
Beschreib. Ins. Tenerife, 4ï5).
Bréchoïde. — Rappelant les brèches par leur structure = Brec-
cienartig.
Brettelkohle, Fleck et Geinitz. — Variété de houille bitumeuse
voisine de l'asphalte, du boghead, etc. (Steinkohlcn, 11, 286).
Brewsterlimt, Dana. — Nom donné par Dana à certaines
inclusions des minéraux, reconnues depuis comme formées
d'acide carbonique liquide.
Brillensteine. — Voir Augensteine.
Briz t= Lôss.
Io48 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE BRO
Brocatelle. — Nom de marbre bréchoïde, à fragments anguleux
diversement colorés =^ Brocatello, Broccato.
Brockengesteine. — Brèclies à ciment abondant, très cristallin.
Brockexstein. — A'^oir granité.
Brockentuffe. Hibsich. 1896. — Variétés de tufs volcaniques
formées de petits lapillis, de blocs de laves plus gros,
arrondis ou anguleux, réunis par un ciment de la nature d'un
tuf cinéritique=: Schlackenagglomerate (T. M. P. M. xv p. 235).
Bronziïandesit. — Voir Andésites.
Bronzitbasalt. — Basalte avec fer, du Groenland, contenant
bronzite. Ces basaltes à bronzite sont toujours rares.
Bronzitdiabas. — Voir Enstatitdiabas et Ilyperitit.
BroiXzitdiorit, Schaefer, 1898. — Terme de passage entre
les norites et les diorites à mica et à hornblende. Syn. :
Valbellit, Hornblendenorit.
Bronzitgabbro, Stelzner, 1876. — Roche cristalline, finement
grenue, formée de plagioclase, bronzite, et un peu de
mica noir. Schaefer désigne ainsi (Voir Valbellit). des
norites à diallage et bronzite, c'est-à-dire des termes de
passage des norites aux gabbros (Z. d. G. xxvni, p. 323).
Bronzitite, a. Lacroix. — Voir Pyroxénolite.
Broxzitlimburgit = Boninit.
Bronzitxorit, — Norite à bronzite au lieu denstatite.
Bronziïoliyixfels. — Peridotite formée essentiellement d'olivine
et bronzite. Voir Harzburgite.
Bronziïperidotite. — Voir Harzbui'gite et Saxonit.
Bronzitserpentin. — Serpentine dérivant de pyroxénite ou de
bronzitperidotit, et où les cristaux de bronzite sont conservés.
BucHiT. — Grès vitrifié au contact, ou en enclave dans le basalte.
BucHoxiT, F. Sandberger, 1872. — Téphrite à néphéline, horn-
blendifère. Roche volcanique basaltique, formée de néphéline,
hornblende, plagioclase, augite, biotite. magnétite (Sitz. Berl.
Akad. 1872. Juli, p. 2o3 ; ibid., i8;3, vi).
BucHSTEix. — Voir Nagelflue.
BuHRSTOXE, Hitchcock, i838. — Quarzite à grains fins, à pores
allongés parallèlement aux strates, exploité pour pierres meu-
lières dans le Tertiaire des Etats-Unis. Dana le considère
comme formé par Taction d'une solution siliceuse sur un
calcaire fossilifère. Syn. : Meulière. (Rep. Geol. cf. Mass., ^v).
BuxDXER-ScHiFFEis, Stiidev. 1837. — Roches sédimeutaires d'âge
jurassique qui. par suite d'un métamorphisme intense, ont
BUR LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Io49
acquis les caractères de roches schisto-cristallines. Leur
composition est très varial)le. Il faut encore leur rapporter les
Grûnen-Bûndner-Schiefer qui, d'après K. Sclimidt. sont des
diabases transformées par dynamométamorphisme en schistes
verts. (Denkschr. d. Schweiz. naturf. Ges. iHS^-Sg).
BuRLiNGTONiTE, Stamslas Meunier, iHH-2. — Météorite du type
Burlington. (Météor. du Mus. 1882).
BuRRSTEiNE. — Meulière deau douce.
BusïiT, Tschermak i883. — Météorite pierreuse formée de diop-
side etd'enstatite(Type Bustee). (Silz.Ber.Wien.Akad 1, 88, p. %-j).
BuïsuRiTE. Stan. Meunier, 1882. — Météorite du type Butsura.
Bysmalith, Iddings, i89(). — Masse rocheuse intrusive, dis-
tincte des lacolites, par sa forme cylindrique, et limitée
par des terrains failles (Mon. 32 U. S. geol. Surv.),
C
Car. — Nom du Greisen dans les Gornouailles.
Cabook, Alexander, 187a. — Nom donné à Geylan à la latérite,
considérée par les uns comme résultat d'altération des
gneiss, par les autres comme une arkose, ou comme un
produit de volcan boueux. (ïrans. Edinb.geol. Soc 11, p. ii"3).
Gaillases. — Couches lacustres ou saumàtres dans féocène
du bassin de Paris, présentant des calcaires compacts et
crayeux, des lits de silex carié, des marnes et du gypse.
Gaillite. Stan. Meunier, 1882. — Météorite du type la Gaille.
Galcaike. — Désignation générale des roches à base de
carbonate de chaux plus ou jnoins mélangé de substances
étrangères, argile, l>ituine, fer ou silice. Il en est d'amorphes,
de clasticjues, d<* coralliennes, de cristallines, de schisteuses,
les unes sont foi-mées dans les eaux marines, d'autres
dans les eaux douces = Kalkstein, Limestone.
Calcaire DE TRANSITION = Mittelkalkstein. UcbergangsUalkstein.
Calcaire grossier. — Calcaire éocène. riche en loraminifères
du Bassin de Paris, très ein])loyé coiuiue pierre de taille.
Calcareous Ttfa =^ 'Iravertin.
Calciphyre, a. Brongniart. i8i3. — (kdcaire grenu avec cris-
taux porphyroides de grenat, pyroxène, feldspath.
Calciplktes. rociiks, Brôgger. — Roches crislallines. massives,
riches en chaux.
I050 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE CAL
Calcitamphibolit. Kalkowskj', 1886. — Roches aniphiboliques
peu répandues, riches en calcite. (E. L., p. 211).
CALciTCTLiMMERscHiEFj:R,/va//i-ou'.S'A-;', i886==Kalkgliraiiiei*schiefer.
Calcitphyllit =^ Calcschiste.
Calcsghiste, Brongniart, 1827. — Schistes cristallins calcareux
(J. d. M. XXXIV, 3i) =^ Calschiste. Calcescisto. Kalkschiefer.
Schieferkalkstein.
Calico-rock. Gôtz. 1886. — Schiste quarzitique, magnétique,
grossier, zonaire. (N. J. Beii. B. iv, p. i84).
Calp. — \oni irlandais pour des roches carbonifères, intermé-
diaires entre l'argile feuilletée et le calcaire, employées dans
les constructions de Dublin.
Campbellite. Stanislas Meunier, i88a. — Météorite contenant du
carbone, du type Campbell Q\
Camptonite, lîosenbusch. 1887. — ?S()m d'un groupe de lampro-
pliyres dioritiques. en liions. Roches compactes noires, d'aspect
basaltique : niasse fondamentale formée essentiellement de
microlites de feldspath, et de petits prismes d'amphibole brune,
un peu de Inotite. augite verte, apatite. fer titane, et traînées
de verre métamorphisé ; Phénocristaux d'hoi'nblende basaltique
plagioclase rare, analcime. (M. G., p. 3"i3). Ces roches avaient été
antérieurement décrites par Hawes. comme « basic diorites » et
« porphyritic diorites. » (Miner, and Lithol. of Xew-Hamps, 18-8).
Camptonitproterobas. W. Brôgger, 1882. — Roche fi Ionienne
appartenant au groupe des diabases. et formant par sa structure
un passage des gabbroproterobases granitiques, aux campto-
nites lanipro})hyriques. (Die Silur. Elag^en au. 3 , p. 202. 3i6-3i8).
Cancrinit.ïgirinsyemt, Tôrnehohm. i883. — Roche du
g'roupe des syénites augi tiques. (Geol. Foren. i Stockh. For.,
VI, n"So, 383).
Caxcrixitsyexit, Ramsa}', 1890. — Syénite hypidiomorphe,
semi-porphyrique. avec cristaux d'orthose, néphéline, pegi-
rine, sphène. apatite. et cancrinite primaire. Syn. : Can-
crinit-^^gii'in Syenit (Tôrnebohm). Sârnait. (Bull. d. la
Comni. Géol. de la Finlande, n" i).
Caxdelit = Cannel coal.
Caxgagua. Siemiradzki. — Masse tuffacée argileuse avec
gypse et alun, répandue dans l'Ecuador. (N. J. iv, B. B., p. 217).
Caxellite. Stan. Meunier, 1880. — Météorite du type Canellas.
Canxel coal ^= Houille à gaz, formée d'algues et de spores.
Cannel dans le Lancashii^e signifie chandelle.
CAN LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Io5l
Cannelit = Kânnelkohlc, (îannel-coal.
Carbonas, /. A. Phillips. — Nom usité dans le S.-W. de
l'Ang^leterre pour désigner les lentilles de minerai, en
gisement dans le granit. (Ore deposits, i896, p 170).
Carbonatées (roches). — Carbonates divers de chaux, de
magnésie, de fer, qui constituent, isolément ou réunis,
d'importantes masses rocheuses.
Carbonite = Houille, Schwarzkohle.
Carbonolite, Wadsworth. — Famille des charbons et résines
minérales.
Carbonspathgneiss, Kalhowsky, i88(). — Gneiss avec calcite
ou dolomie primaire.
Carbophire, Ehraj'. — Ensemble des roches éruptives qui
ont traversé le terrain Cai-bonilere . (B. S. G. m, p. 291).
Carclazyte, Collins, iS'jS ■=. Kaolin.
Cargxeule. — Dolomie caverneuse et cloisonnée, formée par
décalcification de calcaires dolomiques =^ Carniole.
GARMELoriE. Lawson, 1893. — Augitandésite riche en pseudo-
morphoses d'olivine ; elles sont formées par un minéral,
riddingsite, C|ui remplace souvent aussi Taugite. (Départ cf.
Geol. Univ. of California, Bull. 1.)
Garrockite, Groom. 1889. — Nom al>andonné pour la salbande-
vitreuse du gabbi'o de Garrok-Fell. (G. M. p. 45).
Garstoxe. — Grès ferrugineux.
Garvoiera, von Escluvege, 1882. — Nom brésilien pour une
roche formée de quarz et tourmaline, que l'on trouve au
voisinage de l'Itacolumite. Beitr. zur Gcbirgsk. Brasiliens,p. 178).
Gaïaclase. — Gassures produites par dynamoniétamorphisme.
dans certains ou tous les éléments des roches, dans des
massifs entiers ou seulement sur leur bordure.
Gaïaclasïique (structure). Kjerulf. — Structure caractérisée
par l'état fragmentaire, déformé, écrasé, des cristaux, et
produite par l'action de forces dynamométamorphiques. =
Mylonite. (Nyt. Mag., xxix, 3, 269).
Gatarinite, Stanislas Meunier, 1882. — Météorite du type Santa-
Gatarina. (Méléor. (Ui Muséum, 1882).
G.\ta\vbirite, O. Lieber. — Roche formée de talc et 1er magné-
tique, très répandue dans la Garoline du Sud.
Gatlixite. — Terre à pipe d'Amérique, riche en carbonate de
magnésie et chaux.
Gécilite. Cordier, 1868. — Roche à faciès basaltique composée de
I052 VIll* CONGRÈS GÉOLOGIQUE CEL
néphéline, niélilite, augite. leiifito. feldspath, ilménite. =
leucilite (fie Capo di bove).
Celluleuse (sti'ucture). — Structure poreuse, <[uand les pores de
la roche sont irréguliers, lisses, assez gros -^^ zellig.
Gelyphiïe = Kelyphit.
Cenchrit = Oolite. Rogenstein.
Cendres PYRITEUSES. — A^ariété de ligniles d'âge éocène, exploitée
pour ramendement des terres dans le nord de la France.
Cendres volcaniques. — Lave pulvérisée, sortie du cratère
avec la va]»eur d'eau, et retombée autoui" à l'état pulvérulent.
Elle est composée de particules de verre, et de délnns de
cristaux = Asche (vulcanisch).
Centralgneiss. — Désignation des gneiss des parties centrales
des Alpes, dans l'hypothèse qu'ils appartiennent à la série
fondamentale des terrains schisto-cristallins. Weinschenk
en fait du granité à l'Est des Alpes.
Centralgranit, Weinschenck, 1894. — Roches intrusives gra-
nitiques, gneissoïdes, constituant le centre des Alpes orien-
tales. (Abhandl. K. Bayer. Akad. d. Wiss., xviii, p. 69)
Centrische-strukturen, Becke, 1878. — Nom densemble pour
les groupements minéraux réguliers autour d'un centre, qu'ils
soient sphérolitiques, variolitiques, pisolitiques, oolitiques.
Ceraïophyre = Keratophyr.
Ch ailles. — Concrétions siliceuses de la grosseur du poing,
en lentilles aplaties, dans les calcaires ou les marnes.
Chalk =. Craie, Kreide.
Chamoisite. — Minerai de fer siliceux.
CHANTONNiTE..S^a/i. Meuniej\ 1882. — Météorite du typeChantonnay.
Chapopote = Asphalte de la Trinité.
Charbon. — Combustible fossile, formé par oxydation incom-
plète sous l'eau, de débris végétaux = houille, Kohlen.
Charbonneuses (Roches). — Roches formées de carbone avec
proportions variables d'hydrogène, oxygène, azote et sels
divers. Voir : Anthracite, Houille, Lignites.
Charbonneux (Schiste). — Schiste coloré en noir par substance
charbonneuse, et plus ou moins chargé de quarz et de
mica = Kohlenschiefer.
Charnockite, Holland 1898. — Nom donné à un groupe de
roches plutoniques à hypersthène. allant de variétés acides, à
d'autres basiques, et dont le type est un granité à hypers-
thène. (Journ. Asi. Soc. Beng. i84'i. ^ ol. lxu, p. 162; Mem. geol.
Soc. Ind. 1900. Vol. xxvni, p. \%).
CHA LEXIQUE FÉTROGRAPHIQUE Io53
Chassigmï. g. Rose. i8()3. — Météorites pierreuses du type de celle
de Chassigny, formées d'olivine et fer chromé. (Abh. Berl. Akad.).
Gheihes. — Non donné en Auvergne à la surface rugueuse, dé-
chirée, crevée, de certaines coulées de laves. Syn. : Sciara,
Sciarre en Sicile.
Chkmischk struktur ::=: Structure stochiométrique.
CHEMiscHMETAMcmpn , Ldt'winson-Lessi'ng , 189H. — Structures
métasomatiques inq)utal)les à des actions chimiques ou
hydrochimiques. Voir Katalytisch.
CiiERT. — Silex calcédonieux avec opale.
CniASMOLiT, Kriikenberg-, 1877. — Cristallites arqués et
fourchus. (Microg. d. Glasbasalte vou Hawaii, 1877. Tubingen).
CiiivsTOLiïE (scniSTK v). — Schiste compact, versicolore, avec cris-
taux de chiastolite. = Schiste maclifère : (]hiastolithschieier.
Ghibinit, W. Ramso)-, 1894. — \ ariété de syénitenéphélinique =
Chibinà-Typus. (Fennia, 11,2,80, Helsingfors, 1894; ibid., 10, 2, i5.)
Ghina-Clay = Kaolin.
CHLADNrr, G. Rose, i8(33. — Météorite pierreuse de Bishopville,
formée d'un silicate alumineux. pyrite magnétique, fer
nickelifère, et un nouveau silicate magnésien, la shepardite.
La shepardite ayant été depuis reconnue pour de l'enstatite,
le nom de Ghladnit est resté pour les météorites formées
d'enstatite et d'un peu d'anorthite. (Abh. Berl. Akad.) Primiti-
vement le nom avait été donné par Shepard à un minéral.
(Ani. Journ. i, 2, p. 33"]).
Ghloritdiorit. InostianzeJj\ 187;). — Diorite métamorphisée.
riche en chlorite (p- 107).
GuLORrrEPiDosiT, Inostî'anzefJ , 1879. — Roches métamorphiques,
dérivant des diorites, formées de chlorite, épidote. et un peu
de quarz avec abondance d'oligiste (p. 120).
Chloritepidotdiorit, Inostranzejtf', 1879. — Diorite altérée riche
en chlorite et épidote (p. io5).
Ghloritfei,s. Weinsclienk. — Uoche chloi-ileuse. non schisteuse,
accompagnant la Stubachitserpentine. Voir Stubachit.
GHLORiTGLiMMERDiORrr. — Iiiostranzeff, 1879. — Diorite trans-
formée, riche en chlorite et en biotite secondaires (p. iio).
Ghloritglimmerschiefer. — Micaschiste riche en chlorite, avec
parfois un peu de feldspath.
Chloritgîs'eiss, von Rath, 1862. Gette roche est un gneiss chargé
de chlorite et de talc. (Z. d. g. G. xiv, 893), pour Giimbel un
chloritoschiste chargé de quai'z et feldspath.
10Ô4 VIIl" GONGKÈS GÉOLOGIQUE CHL
(aiLORTTGRiiNSCHiEFER, Kalkowslcy, i(S8(). — Grûnschiefer avec
hornblende ou épidote, et cliloritr primaire. (E. L., p. 217).
Chloritoidk (Schiste à), Barrois. tS83. — Schiste avec chloritoïde,
quai'z. biotite, épidote, et autres éléments. (Ann. Soc géol.
du Nord, xi, p. 18)
Chloritoidschist, Sterry-Hunl. iSfii. — Schiste chargé de
chloritoïde du Canada. (Am. journ. xxxi, 358).
Chloritoidthonscuiefer, Kalkowsky, i88(). — Schiste à phé-
nocrystaux de chloritoïde. (E. L., a6i).
Chloritosciiite. — Roche verte, de la série des schistes
cristallins, schisteuse, grenue ou écailleuse, formée de chlo-
rite, quarz. et souvent talc, mica, l'eldspath, grenat, actinote,
fer magnétique = Schiste chloriteux, Chloritschiefer.
Chloritphylliïe. — Roches de passage entre le phyllite et le
chloritoschiste, riches en chlorite.
Chloritschiefer = Chloritschiste.
CHLORiTSMARA(iDiT(jrESTEi.\, Luedccke. i'6'j(S. — Roche de la
série des micaschistes, formée de smaragdite. et chlorite,
r avec un peu de glaucophane, omphacite. épidote grenat,
muscovite, sphène, rutile (Z. d. g. G. 1876, xxvm. p. 286).
Chlorittalkgestein, Inostranzeff, 1879. — Produit de la trans-
formation de la diorite, contenant clilorite, talc, microlites
d'hornblende, et feldspath en débris (p. 118).
Chlorogrisoxit, Rolle, 1879. — Schistes verts de Biindner.
avec plagioclase, et surtout épidote, actinote ou chlorite. On
distingue diverses variétés : Valrheinit, Cucalit, Gadriolit,
Paradiorit, Hypholith. (Mikopelr. Beitr. a d. rhât. Alpen)
Culoroutconglomer.vte, Senft = Diabasitconglomerat (p. 3x4).
Chloromélaniïite, Franchi. 1900. — Roche formée de chloromé-
lanite, associé à gi-enat, mica blanc, zoïsite, plagioclase, ilnié-
nite, pyrite et amphiboles secondaires (Boll. R. Coin, liai., 119).
CiiLOROFHYRE, DuniOTit. — Dioritc porphyrique ou dioritpor-
phyrite quarzifère de Quenast et Lessines (Belgique).
Chloroimtschiefer. Gûmbel. — Tuf diabasique schisteux, riche en
chlorite. Syn. : Schalsteinschiefer (partim).
Chloroscuiste, Delesse. i856 =^ Chloritschiefer. Chlorittopfstein.
Choxdkes = G. Rose, 1864. — Formations arrondies sphéroli-
tiques, propres aux météorites, formées d'anorthite.de bronzite,
ou de Fun et l'autre, ou d'olivine. Structure radiaire =
Chondrit (Beschreib. u. Eintli. d. Meleoriten).
CinuisTiAMT, O. Lang-, 1891. — Nom de son type des roches à
CHR LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE lOÔÔ
prédominance alcaline, à 69 90 '/o de Si O-, contenant ])lus
d'alcali que de chaux, plus de potasse que de soude.
Chromdolomit, Breithaupt. — Dolomie de Nijnetagilsk, chro-
mifère, et colorée en vert par de l'oxyde de chrome.
Chromitdunit , Chromitsaxonit , Vog-t, 1894. — Termes de
passage entre la tlunite (ou saxonite) et ses noyaux formés de
fer chromé. La chromit-saxonit contient 5o "/„ de chromite.
etSo °/ocVolivine et eustatite. (Zeilsch. f. prakl. Geol., 1894. Oct.).
Chromocrates , Polenov, 1899 = mélan(jcrates (Trav. nat.
St-Pétersb. xxvii. v. 405).
Ghysiogènes, Renevier. — Roches éruptives laviques. Syn. :
Laves, Roches effusives, Ergussgesteine, Porphyrische Ges-
teine. Roches trachytoïdes.
Cicatrisation des cristaux. — Les cristaux constituants des
roches, brisés ou corrodés, sont souvent cicatrisés par de
nouvelles accrétions moléculaires, orientées comme les
premiers noyaux.
Ciment. — Substance qui, dans les roches élastiques, réunit
les divers fragments constituants en un tout cohérent. La
composition et les apparences de ces ciments sont très
variables = Cément, Bindemittel, Kitt, Zwischenmasse, etc.
CiMiNiTE, Washington, iS^fy. — Roclie intermédiaire entre les
trachytes et les basaltes, composée approximativement de
parties égales d'orthose et de feldspath calco-sodique, avec
pyroxène et olivine (Journ. Geol., iv., 838).
CiNÉRiTE, Cordier. — Ce mot, ainsi que spodite, sont des
désignations d'ensemble des cendres volcaniques.
CiPOLiN. — Calcaire marbre riche <'ii silicates cristallisés,
souvent riche en mica ■= CipoUino.
Circularsph.4':rolithe, von Lasaulx. — Sphérolites dont les par-
ties constituantes sont disposées en zones concentriques (]». m)-
Clastiques (roches). — Roches détritiques, formées de frag-
ments brisés de roches antérieures ; par exemple brèches,
grès, conglomérats, tufs ■:= Trûmmergesteine, regenerirte
Ges-teine, klastische Gesteine.
CLASTo-A:\irHiiJoi.K sLATE, B. Koto, 1889. — Schistc actinolitique
gris avec épidote, feldspath, chlorilc ; habitus élastique.
(Journ. Imp. Univ. Japan, vol. ii, 112).
Clastogène, Renevier, 1881. — Roches clastiques grossières,
telles que conglomérats, brèches. (Classif. pétrogénique, 1881)
Clasto-Pyroxenite Koto, i889. — Roches tulTacées à grains
I056 Vm" CONGKÈS GÉOLOGIQUE CLA
fins ou compacts, plus ou moins stratifiées, gris ou vert,
foncé, formées d'augite avec un peu de quarz, de plagio-
clase, Sortes de Schalstein dépendant des gabbros. et contenant
des Radiolaires. (Journ. Univ. Japan, n.)
Clastozoïque, Renevier, 1881. — Structure de calcaires zoogènes.
GLAVALrrE, F. Rutley, 1891. — Gristallites longulitiques, à tètes
renllées comme des altères. (On Cryslallites,Miii. Mag. ix,no44).
Clay ^= Argile, Thon, Lehm.
Clay-ironstone = Sidérite.
Clay-slate. — Nom généralement donné aux schistes ne présen-
tant pas sur leurs laces de clivage l'aspect lustré des phyllades.
t= Schiste, Schieferthon.
Geay-stone, voir : Argilophire, Thonporphyr.
Gleavage-foliation, Sorhy, i85.5. — Schistosité due aux
actions mécaniques de pression, par oj)position à la schistosité
due à la stratification. (Rept. Bril. Assoc, p. 9O).
Glinksïone = Phonolite.
Glivage. — Schistosité développée dans les roches, par l'action
des forces mécaniques, orodynamiques, orogéniques, qui ont
engendré les pressions =^ Gleavage.
Glod-coal. — Nom écossais pour la houille altérée pulvérulente.
Glose -.loiNTS-CLEAVAGE, Sorby. iSS^. — Structure particulière
des schistes, déterminée non par leur feuilletage intime, mais
par le développement de nondsreux petits joints parallèles
= Ausweichungsclivage (Rep. Bril. Assoc. 1807, p. 92).
Glysmy'ques (roches). Brongniart, 1827. — Roches sédimentaires
formées par inondations, et rattachées au Diluvium. Ex. :
Lehm, Limon.
GocAiiDENGNEiss. A. Stelziier, i885. — Gneiss à hornblende,
à masse fondamentale subordonnée finement grenue, de
feldspath, quarz, hornblende : phénocristaux de plagioclase,
(piarz, entourés d'un cadre sombre de hornblende et quai'z, qui
h'ur a valu leur nom. (Beilr. Geol. Argentin, p. 23).
GoccoLiTKs. — Hnxle}\ i858. — Petits corps discoïdes d'oi'igine
organique, répandus dans la craie et les dépôts calcaires de
mer profonde (Rep. deep sea dredg. Atlantic, p. 64).
GoLi.rviAL (deposit) Hilgard et Merrill, 1897. — Accumulation,
sous l'action de la pesanteur, de débris de roches. Ex. : talus,
avalanches (Trealise on rocks, ^19).
GoLU^iNAR STRUCTiRE. — Divisions prismatiques = Golumnar
jointing.
COM LEXIQUE PÉTHOGKAI'HIQUE Io57
CoMBY-sTRUCTUKE. — Désignation anglaise pour la structure
zonée ou feuilletée des filons.
CoMENDiïE, Bei'tolio, 189.5. — Liparite à legirine-ariVedsonite.
D'après Hosenbusch, les comendites, parallèles aux paisanites,
sont des formes d'épanchenient des granités alcalins à a^girine
et arfvedsonite. Pour Lu-winson-Lessing, roches de passage
entre les liparites et les [)antellerites = Pantelleritliparit.
(Rendiconti d. R. Accad. dci Lincei, 189.5. iv, (5) 48).
CoMPAcïK. désigne la structure des roches sans pores, massives.
Expression dont le sens sest modifié avec les progrès des
méthodes d'examen. On désigne souvent par là, les roches
dont les éléments ne sont discernables ni à la loupe, ni au
microscope. On distingue parmi les roches compactes, les
cryptocristallines, les microcristallines, les adiagnostiques.
etc. =- Aphanitiques, adiagnostiques, adelogènes, Dichte.
CoMPLEMKXTAKY RocKS OK DYKES, Broggev, i8g3. — Roches
de dilférenciation, d'origine commune, issues d'un seul et
même magma, et dont le mélange, en pro[)ortions détermi-
nées, fait réciproquement connaître la composition initiale
du maguia avant sa difiérenciation. Les "représentants
aplitiques et lamprophyriques, ou mélanocrates et leuco-
crates, d'un même type lithologique, sont des roches com-
plémentaires. (I, p. 120, et Q. J. G. S. 5o, 1893, ]). 3i).
Composite bykes, Jiidd, iHgS. — Filons remplis de deux ou
plusieurs espèces de roches éruptives dillerentes. disposées
méthodiquement, ou non. et le plus souvent, de telle
sorte que. les plus basiques sont aux salbandes et les plus
acides au centre. Nombre d'auteurs (Rosenbusch, Brogger)
tiennent les diverses roches de ces filons jiour des produits
de différenciation, de liquation. du magma injecté dans
ces fentes ; d'autres pensent avec Judd que les diverses
roches correspondent parfois à des intrusions successives
= Gemischte-Gange. (Q. J. G. S., xlix, 536).
CiONCRÉTK).Ns. — Noyaux engendrés par la concenti-ation d'un
minéral, d'une espèce dilTérente de celles de la i-oche
enclavante. En se formant ils élargissent leur place, à
l'inverse des sécrétions. Croissance de dedans en dehors,
généralement autour d'un corps étranger comme centre.
Co.VE-iN-Co.\E STKUCTUHE. — Structure concrétionnée répandue
dans les nuirnes, argiles, charbons, et caractérisée par la
foiMualiou de cornets coniques emboîtés ^^ Tutenmergel.
lo5S VlU'' COAGKÈS GÉOLOGIQUE CON
CoxGLOMEKATGNEiss. Sedefliolm, 1S9; ^^ Lavialitc.
GoNGLOMÉHAT. — Rochc clastiquc à gros éléments, roniiéc dt'
galets roulés, ciiiientés par un cinient cohérent = Ana-
î^énite, Pséphite, Poudingue. Puddingstein.
CoNGLOMERATscuiKi'KH. Sederliolm. iS()7. — Conglomérats à
ciment cristallin (;t scliisleux. (Bull. coin. Fiai., n" (i).
GoNSANGiixiïY. Iddings. 1892. — Relations communes des
roches éruptives dun même district volcanique, qui sont
toujours issues dun magma connnum =3 Province pétrogra-
phique, Gauverwandschat't, Bhitvei'wandschaft. Regionalc-
verwandschait, Gesteinsserie, air de iamille. (Ori>^in of igneous
rocks, Bull. phil. Soc. Washington. \n, p. 89).
GoNsoi.iDATio.N. — On ilistingue diverses phases de conso-
lidation (Versfestigung) dans la cristallisation d'un magma
en fusion ; les pétrograi)hes français séparent un i'^' et un
2°*'' temps, cori-espondant aux phases de cristallisation
intratellui'ique et ell'usive du magma.
GoxsTiTUTioNsscHLiEREX. — Traluécs produites par luic li([ui-
dation au sein de la masse éruptive, due à des dillcrcnces
dans le iftélange primitif, ou à la non-uniformité du magma
même ; elle détermine des dill'érences dans la composition
et la constitution des diverses parties.
GoNSTiTiTioxsTAXiT, LcBW .-Lessing, iDoo. — Taxitcs dont les
parties constituantes se distinguent par leur composition, par
opposition aux Strukturtaxit. (Trav. nat S'-Fétcrsb xxx. V. 253).
GoxTACTAMpniBOLri'. Coxtac:tgxeiss, Goxtacïpyuoxexit, etc..
Salomon, i8t)0. — Roches identicpies aux Amphiholit. Gneiss,
Pyroxenit. etc., par leurs caractères ininéralogiques. mais que
la considération de leur gisement amène à interpréter comme
des roches métamorphiques de contact. (Z. d. g. G., 1S90, p. 4^5,
et N. J. vu, B. B. i8yi, p. 482).
GoNTACTGLiM>iERscHiEFER, SalomoTi. 1890. — Micasclùstes i>ro-
duitsaux déi)ens de schistes, au contact de la Tonalité. — Cîneiss
de contact, pauvres en feldspath. (Z. d g. G., p. 028).
CoxTACïGXEiss. Salomoii. — Roches schisteuses formées de
feldspath, quarz, biotite, un peu de muscovite. et foi'mées au
contact de la Tonalité.
CoxTACTSAXDSTEix. SaloiHon, 1891. — Grès modifié au contact de
la tonalité, et chai^gé de biotite. magnétite. tourmaline, etc.
CoxTACTSTRUKïUREX, Sulomon, 1891. — Structures [)roduites par
le métamorphisme de contact. (N. J. B. B. vu, 1891).
CON LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IoSq
Continentale (boue) = Boue terrigène.
CoNTRACTioNSFORMEN ^= Foi'mes de retrait.
CoNTUsivE FRicTiONSGEBiLDE, Naïunann, 1849. — Roches de fric
tion. engendrées in situ, par le frottement, le fractionnement et la
trituration de terrains ou de massifs rocheux entiers ; elles
ressemblent aux brèches de friction qui se forment sur les
bords des failles. (Lehrb. d. Geog. 690).
CoPROLiTHE. — Excréments de vertébrés fossilisés, formant parfois
des roches, comme le guano.
Corallien (sable). — Sable formé de la trituration de polypiers
auprès des récifs coralliens = Korallensand, Coral-sand. Le
Coral-sand, lin (Murray, 1891) passe au Coral-mud. (Rep. soi.
Challenger, p. :244)-
CoRALLiGÈNE (calcaire). — C^alcaires d'origine construite, coral-
lienne =^ Koralligen.
CoRDiERiTANDESiT, Osan/i, 1888. — Andésite micacée avec
pyroxène rhombique. hornblende. augite, et masse
fondamentale riche en substance vitreuse, avec cordiérite et
grenat. (Z. d. g. G. 1888, j). 694).
CoRDiERiTcoNTAGTFELs, Scilonion, 1890. — Kochc inétamorphitfue
à cordiérite, andalousite, biotite. quarz, et accessoirement
plagioclase, corindon, grenat, décrite au contact de la Tonalité.
(Z.d. g. G. 1890, p. 528).'
CoROïKRiTE (a). — Roches diverses, granités, gneiss, schistes
micacés, renfermant de la cordiérite comme élément essentiel.
CoRDiERiTENEVADiTE, Matteiicï, iSi)'j . — Liparltcs holocristallines
(nevadites) plus ou moins riches en cordiérite. (Boll. Soc.
geol. Ital. 1897, X, fasc. 4 5 ^t Rosenbusch, 1890, p. 589).
CoRDiERiTFELS, Naumanu. — Roche filonienne à feldspath,
cordiérite, grenat, mica. (Erlaut. geol. Karte. Sachsen, i3).
CoRDiERiTauMMKRiioRNFELs, Pelikan, 1891 ^ Cordierithornfels
micacé (T. M. P. M., XII. iG4).
CoRDiERiTGNEiss. — Guciss riclies en cordiérite, d'aspect varié,
généralement grossiers, fibreux, associés aux granulites.
Cordierithornfels, Salomon, 1890. — Hornfels formée aux
dépens des schistes quarziteux, au contact de la tonalité et
consistant pour moitié de cordiérite et biotite, le reste étant
(le l'andalousite. quarz, sillimanite, ilinénite. zircon.
CoRDiERiTLiPARiT. Hose/ibu.sc/i . 1891). — Li[)arite avec coi'diérilc
l)riinaire, souvent épigénisée en pinite. (1896, p. 079).
(]ori)ii:ritvitroimiyrit, Molen^yaaf. i8()4- — l*orpliyrit(^ augi
to6o Vint COiNGRÈS GEOLOGIQUE COR
tique viti'euse, en filons, avec cordiérile, spinelle, et sque-
lette traug'ite. L'analyse chimique ten<l à montrer qu'il y
eiil (lincstion de roches étrangères. (N. J. i8()4, t. |». 91).
C^ohnkknm:, lirong-. 1827. — Schiste métaniorphisé au contact du
granité (et aussi d'autres roches intriisives). Il pei'd sa fissilitc,
devient coi'né, cristallin, compact, à cassure conchoïdale, et
prend une teinte gris. brun. Les nouveaux minéraux déve-
lo[)pcs sont quarz, biotit»'. magnétite, andalousite, orthose.
grenat, am[)liibole, pyroxène, silimanite =^ (îornes, Hornfels.
CouNÉriK, Gusselet, 1888. — Schiste noir, dur. tenace de
l'Ardenne, formé de quarz gr<'rui recristallisé et de mica
(bastonite). (L'Ardcinie, 76;).
Cornes. — Schistes ou calcaires motliliés au contact des diabases.
=^ Adinole.
Cornets calcaires EMUorrÉs. — Structure spéciale, en cônes con-
centriques, présentée par des groupements de calcite cristalli-
santdans des calcaires marneux =Tulen. Cone-in-cone structure.
CoRNSTONE. — Nom donné à divers calcaires noduleux (Buckland,
Trans, geol. soc, v, 5 12).
CoRNUBiANiTE, Bouse. — Kochcs sédimentaires métamorphiques,
formées de mica, feldspath, quarz, et à stratification plus
ou moins voilée. (Trans. of the geol. Soc. of Cornwall, iv,
390. — Nauniaini : Geogn. Beschrelb. d. Konigr. Sachsens).
Salomon réunit sous ce nom les roches métamorphiques
de contact, de Tauroole interne, quand elles sont cornées ;
et distingue sous le nom de leptynolites celles qui sont
schisteuses. (C. 11. C, %3).
CoRNUBiANiTGNEiss = Cornublault.
CoRNWALLGRANiT, O. Laug, 1891. — ^^'V^ tlc SCS roclics à pré-
dominance potassique, où la proportion de la soude est plus
grande que celle de la chaux.
CoRRAsiON. Gilbert, 183/6. — Action mécanique produite par les
débris rocheux, sous l'inlluence des agents atmos[)hériques
divers, sur les roches dures sous-jacentes. qui deviennent
polies, striées, usées (Am. Journ. glu, 89).
Corrosion. — Modifications produites sur les cristaux et
débris anciens enclavés dans les laves et porphyres, pai-
fusion directe, ou action chimique du magma en fusion.
Corrosion (quarz de) Fouqiié et Michel-Lévy. 1879 = quarz
vermiculé.
CoRROsiONSzoNE. — Croùtcs d'aspect varié, zonaires, qui
COR LEXIQUE PÉTROGHAPHIQUE I061
recouvrent divers pliénocristaux, et qui i)roviennent, soit
d'une véritable corrosion de ces cristaux, par le magma
en fusion, soit d'une altération métamorphique plus récente.
CoRsiLiTE, Pinkerton, 1811. — Gahbro à smaragdite et saussurite
= Euphotide (Petralogy, Vol. 2, p. 78).
CoRsiïE, Collomb, i853. — Roche grenue, à anorthite et horn-
blende, avec remarquable structure globuleuse, c|ui se trouve
en Corse. Syn. : Diorite globulaire, orbiculaire, napoléonite-
Kugeldiorit, Anorthite-diorite. (B S. G. F. p. 63).
CoRïLAXDTiTE. H. WilUains, 1886. — Péridotite formée d'horn-
blende et olivine. = Hornblende-Peridotite. (Amer. Journ.,
1886, XXXI, p. 16). Cohen a donné à cette roche le nom de
Hudsonite. (N. J. i885, i, p. 242).
CoRUNDOLiTE. Waclsu'oiHh. — Familles des roches sédimentaires
comprenant le corindon, l'émeri.
CoRUNDRocK. Jiidd . — Roche essentiellement formée de corindon,
qui se trouve en couches puissantes, aux Indes. Les éléments
accessoires sont rutile, picotite, tourmaline, disthène.
CoscHiNOLiTE, Issel, 1880. — Borzolitc vacuolaire. (Boll. Com.
geol. ital., 1880, p. 187).
CoTicuLE. — Schistes à repasser. Roches compactes, feuil-
letées, quarzeuses, claires, à cassure écailleuse ou esquil-
leuse, parfois grenatifères = Goticule, Novaculite, Wetz.
schiefer. (Baur : Karsten. u. Dechen's, Archiv. xx, p. 376).
CouEÉE. — Le coulée est le mode de gisement caractéristique
des laves, elles sont souvent longues et étroites = Strôm.
Craie. — Calcaire marin blanc, friable, traçant, d'origine
zoogène, formé de débris de coquilles de mollusques, fora-
mifères (Uotalia, Textularia, Pianulina), coccolithes, dis-
colithes, rhabdosphères. ■=- Kreide, Schreibkreide. En se
chargeant d'argile, la craie devient marneuse ; elle est
noduleuse, quand elle est durcie par places ; souvent elle
contient des grains de glauconie, de phosphate de chaux.
On donne le nom de Scluvarze Kreide à une argile bitumi-
neuse noire du Lias d'Osnabrûck ; et celui de Craie de
Briançon à une variété traçante de talc.
Crape STKUCTriîE. Blake, 1888. — Structure développée <lans
les roches par [)ression, et consistant en un système de
fissures irrégulières généi'alenu?nt coui"I)es, (iucs et très
serrées. (Rep. Bril. Assoc, j> 385).
CuENiTic, llypothesis, Sterr)--Ilunt. — Hypothè.se émise par
1062 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE CRE
Sterry-Hunt. pour expliquer l'origine des roches schisto-
cristallines. par Taction de sources minérales chaudes,
sur des sédiments antérieurs.
Grenogène. Renevier, 1882. — Dépôts des sources incrustantes.
Grentlite. F. Riitle}', 1891. — Microlithes fourchus, allongés
et crénelés aux extrémités. (On CryslalHtes, Min. Mag. ix).
Greta. — Nom vulgairement donné, en Italie, à toutes les
roches argileuses, argiles plastiques, terres à modeler, etc.
Griolithe. — Roche sédimentaire, lïlanche ou grise, jaune ou noire,
présentant comme composition chimique Al- F'' + 3 Na F.,
et que l'on trouve en couches au Groenland et en quelques
autres pays.
Griptocristallin. — Structure des roches dont les éléments com-
posants cristallins sont de dimensions si ténues qu'ils ne sont
plus distincts. On désigne parfois aussi sous ce nom des
roches compactes dont les caractères cristallins sont douteux,
et pour lesquels Zirkel a proposé la désignation de « dubiokrys-
tallinisch » ^= Kry{)tokrystallinisch.
Griptofelsite ^= Mikrofelsit.
Griptomere. — Structure des roches composées, dont les divers
éléments ne sont pas distincts en raison de leurs petites dimen-
sions. Syn. : Adelogène. adiagnostique, aphanitique compacte.
Griptoxilite, Dana. — Nom d'un liquide rencontré dans les
enclaves liquide des minéraux.
Griptosiderite. Daubrée. 1867. — Météorites pierreuses, conte-
nant dans leur masse de la substance silicatée. du fer en petite
quantité, visible au microscope (G. R.,p. 60.)
Griptozoique, Ren évier, i882. — Galcaires dont l'origine orga-
nique n'est pas visible directement à l'œil, comme par exemple
les calcaires lithographiques, les calcschistes cristallins, etc.
Gristallix. — Nom des minéraux cristallisés, par opposition aux
minéraux amorphes ; on emploie ce mot en pétx'Ographie pour
les roches composées de cristaux.
Gristallixe metamorphism, Dana, 1886. — Passage de roches
diverses quelconques, à l'état cristallin, tel celui du grès au
quarzite, etc. (A. J. 1886, xxxn, p. 69).
Gristallixes (roches). — Roches formées essentiellement de
minéraux cristallisés.
Gristallite. /. Hall, 1797. — Nom donnée en 1797 par Sir James
Hall à la masse fondue cristalline qu'il avait obtenue en refroidis-
sant lentement le basalte fondu. Vogelsang définit les cristallites
Cri lexique pétrographique io63
comme des produits inorganiques, présentant un arrangement
ou un groupement régulier, sans montrer dans leur ensemble,
ni dans leur détail, les caractères généraux des corps cristal-
lisés, notamment par leurs contours polyédriques. Ce sont
donc des formes rudimentaires de cristallinité. déjà figurées
comme grains et bâtonnets, mais non encore individualisés
comme cristaux, ni comme espèce minéralogique définissable.
Divers auteurs emploient ce terme, à tort, dans un sens plus
étendu, en y comprenant les microlithes et petits cristaux
microscopiques. (Arch. néerlandaises v, 1870.)
Gristallitique (structure,) de Lapparent. — Structure caracté-
risée par la dévitrification par cristallites des roches vitreuses.
Voir : Globulite, trichite. dévitritieation.
Cristallophyllikns (Terrains) (TOnialius d'Hallo)-. — Ter-
rains formés de roches cristallines feuilletées, caractérisant
la série primitive.
Cristulite, Cofdier . 186S. — Nom toml)é en désuétude
dune variété poreuse de rhyolite et de porphyres pétro-
siliceux. dans la pâte de laquelle Cordier avait distingué
au microsco[)e. des rudiments de cristallisation.
Croûte des météorites. — Écorce noire, résultant d'une fusion
superficielle de la masse, et caractéristique de ces corps.
= Rinde der Météorite,
Crush-breccia , Bonne}'. — Brèches formées in situ , par
fragmentation mécanique et transformations chimiques, on
pourrait ainsi les nommer cata élastiques. Voir : Brèches
de friction (partim), contusive Frictionsgesteine.
(Irish-conolomekate, Lamplugh, 1895. — Conglomérats cata-
clastiques. fibro-schisteux. (Q. .1. G. S., 1895, li. p. 563).
Crustification. Posepnj', i8t)5. — Structure des gîtes miné-
raux concrétionnés symétriquement. (Gen. d. Erzlagerst, i5).
Cryptocristaleine (structure). — Structure finement grenue,
discernable au microscope.
Cryptographic structure, Har/,er\ 1896. — Structure enche-
vêtrée, graphique, de feldspaths et quarz, extrêmement fine
et souvent rayonnante. (Q. J. G. S., li, p. 129).
CiRYPTosiDÈRKs, Daiibrée. i8()7. — Météorites pierreuses, con-
tenant dans leur masse de la substance silicatée, du fer
en petite quaulilé, et seulement visible au microscope.
(G. R. 65, ]). 60, 1867). = Kryptosiderite.
Crystallizer, Iddings. = Minéralisateur.
1064 VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE CUC
CucALiTE, Rolle. — Variété de chloriloschite (Chloro-grisonit).
GuMBERLANUiTE, Wadswovth. 1884. — Pallasite contenant du
fer oxydé. (Mem. of Havard Collège, xi, p. 80.)
Cumulative (zersetzung), v. Richthofen. — Mode d'altération
des roches archidéconiposées sur place, de telle sorte que
leurs produits iragmentés et attaqués montrent encore la
structure primitive de l'ensemble. (Fûhrer, p. 112).
CuMULiTE. H. Vogelsang, 1872. — Agrégats sphériques,
ellipsoïdaux de globalités, représentant les plus simples des
formations sphérolitiques. (Arch. Néerland. vu).
CuMULOSE DEPOsrr, Merrill, 1897. — Accumulations de restes
organiques avec débris rocheux en petit nombre. Ex. : Sol des
marais (Treat. on rocks, 3oo-3i'3.)
Cup-AND-BALL STRUCTURE. — Structure en bilboquet que pré-
sentent les sections des colonnes basaltiques, une face
concave reposant sur une face convexe.
CuRRENT-BEDDiNG = Stratification entrecroisée.
CusELiTE, Bosenbiisch, 1887. — Augitpox-phyrites correspondant
aux leukophyrs. (Mass. Gest., 1887, p. 5o3).
Cyanitglimmerschiefer. — Micaschiste riche en disthène,
deux micas, grenat, et un peu de feldspath.
Gyamtgraxulit. Kalkowskj-, i88(3. — Variété peu répandue de
leptynite, caractérisée par abondance du disthène, et dimi-
nution du grenat.
Cyamtit = Roche à disthène, Cyanitfefs, Disthenfels.
Cyaxitschiefer. Romanowskj-, 1867 = Disthène (roche à)
(Verh. russ. minerai. Ges. ni, p. 285).
Gyatholitiie. — Sortes de petits disques rentlés. que l'ana-
lyse microscopique dévoile dans la craie.
D
Dachschiefer = Ardoise.
Dacite, C. F. P., 1900. — Roches à structure microlitique
composées de feldspaths calcosodiques et de quarz avec
mica. ami)hil)oles ou pyroxènes (p. 200). La nomenclature
est la même que celle des andésites (voir ce mot). Pour
Zirkel, les dacites sont des andésites quarzifères, contenant,
pour Lœ^vinson-Lessing, sanidine et microtine, à peu près
en proportions égales. Von Hauer et Stache emploient ce
DAC LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IO60
terme pour des trachytes quarzifères anciens à oligoclase
dominant et amphibole.
Dacitliparit, Suenoniiis. — Terme intermédiaire entre dacite
et liparite, c'est-à-dire une liparite avec un plagioclase
comme élément essentiel ou une dacite avec sanidine. =
Plagioclasrhyolite, Dellenite. (Gol. For. Handl., x, p. 278).
Dalles = Flaggs, Quader.
Damascene structure, F. Ratley. 187g. — Structure entrelacée
de diverses obsidiennes, rappelant les ornements des aciers
damasquinés. (Sludy of rocks, 181).
Damouritisation, ^4. Lacroix, 1896. — Transformation de divers
silicates, feldspaths, etc., en damourite. (Min. France, 11, p. 40-
Dampfporen. — Enclaves gazeuses, sous l'orme de petits pores.
dans les minéraux =■ Gaseinscldùsse.
Decken. — Forme affectée par les coulées volcaniques très
fluides. = Nappes.
Deckexbasalte, Hazarcl. 1894. — Basaltes à olivine proprement
dits, qui sont en dômes et en coulées, par opposition aux
basaltes à hornblende (Stielbasalten). (T. M. P. M. xiv, 3o"i).
Deesite, Stanislas Meunier, 1882. — Météorite du type Sierra di
Deesa (Copiopo). (Meteor. du Muséum, 1882).
Déflation Walther. — Dénudation éolienne par ablation et
transport. Voir Ablation.
Degeneration, Merrill, 189- = Désagrégation des roches (Treat.
on rocks, i"]^).
DÉLITS (des roches). — Division naturelle des roches, en blocs
plus ou moins réguliers = Zerkluftung.
Dellenite, \V. C. Brôgger, i896. — Roches effusives acides à
orthose-plagioclase, intermédiaires entre les dacites et les
liparites = Dacitliparit, Plagioclasrhyolit. (p. 59-60).
Demorphismus, von Lasaulx. — Désignation des processus de
décomposition des roches, par opposition à leurs processus de
transformation = Dialyse, Altération (partim).
Dendrites. — Arborisations variées, élégantes, d'oxydes métal-
liques, fer, etc., de couleur sombre, brune ou noire, qui se
ramifient et s'étendent sur les fentes, joints et autres surfaces
de division des minéraux et des roches.
Dendrolitiie. — Divisions (•yliiulri<[ues, fibreuses (h's roclies,
en foi'ine d"arl)i'es.
Dentellikormk (structure), a. Lacroix, 1900. — Structure i-ésul-
tant de l'association pegmatique de deux minéraux : h' minéral
1066 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE DÉN
englobé n'ayant pas de formes géométriques mais des contours
curvilignes etdentelés. (B. C. F., n" 71, p. 38).
DÉxuDATiox. Poulett-Serope, 1820. — Résultante de Taction des
agents atniosphéri([ues sur les affleurements des roches
(Consid. on Volcanoes, 221).
Dkpots iîl<)(:.\ii>lkux. d'OniaUus cVHalloj^, 1848. — Sédiments
uieubles remplis de débris anguleux de roches. (B.S.G., v,74)-
Derivaïe, D.Forbes, l86y = K. sédimentaires (Pop. .sci. Rev. 358).
Désagrégation (des roches). — Preuiier résultat de l'action
lente des agents chimiques de l'atmosphère, sur les roches.
= Verwitterung. désintégration.
Désert Varxish, Gilbert. — Croûte d'oxydes de fer et de manga-
nèse, associés à matières organiques, ([ui i-ecouvre les affleu-
rements rocheux dans les déserts.
Des^iosite. Zincken, 1841. — Schiste mélamorphisé, présentant
des bandes divei-sement coh)rées, au contact des diabases.
(ivarsten's u. v. Dechen's Archiv, xv, 1841, p. ig^).
DÉTRITIQUES (roches). — Sédimeuts mécaniques abandonnés par les
eaux courantes, tels qu'argile, sable, boue, etc. = Détritus.
Deuterodioritk, Lœwinson-Le.ssing-. i89i . — Roches dioritiques
catalytiques. et parfois cataclastiques, dérivées par métamor-
phisme des diabases et gabbros. et non d'origine primaire.
= Metadiorit, Epidiorite (partim). Diabasamphibolit (pai--
tim). (Verh. d. St. Petersb. Min Ges.)
Deuteromorph, Lœmnson-Lessing, i893. — Modifications des
éléments des roches, produites par actions secondaires. On
les répartit en L)-tomorphes, produites par l'action de dissolu-
tions aqueuses ; Tectomorphes, produites par corrosion et fusion
magmatiques ; Clastomorphex, produitespar agents mécaniques ;
Schizomorphes, cataclastiques, dynamométamorphiques ; Neo-
morphes. régénérées par concrétionnement de nouvelles subs-
tances venues à l'état de solution (hydroiiéomorphes) ou de
fusion ignée (tektoneoinorphes). (Aciditâts GœfBcient, p. 226.)
Deuterosomatisch, Lœivinson-Lessing, 1893. — Roches régéné-
rées, semi-clastiques et semi-cristallines, telles que schistes,
phyllades, ainsi cpie roches de contact, comme Fleckschiefer,
Adinole, Hornschiefer, etc. (C. L.)
Deuterotektisch, Lœwinson- Lessing , 1898. — Roches et magmas
complexes, produits par la réunion de magmas déjà mélangés
(heterotektischen). (Acidilàls Cœfïicient, p. 109).
DÉviTRiFicATiox. — Développement graduel de produits cris-
DIA LEXIQUE PÉTROGRAI'HIQUE I067
tallins dans le sein d'une masse vitreuse, qui se transforme
ainsi insensiblement en une roche lithoïde, de plus en plus
cristalline. C'est Réaunmr qui le premier à étudie la trans-
formation du verre, convenablement chaullé, en une masse
d'apparence pierreuse =- Promorpliisme, Entglasung.
DiABASAMPHiBOLiT. — Diabase transformée en scliitc amphi-
bolique par dynamométamorphisme ; la structure est devenue
feuilletée, et l'augite est transformée en amphibole.
DiABASAPnvxiT. — Vieux nom des diabases compactes (nos
augitporphyrites actuelles), à éléments indistincts à l'œil nu.
DiABASDioiuT, Rosiwal, 1874- — Roelie intermédiaire entre
diorite et diabase, voisine des Nadeldiorit et des Tesche-
nit= Proterobas. (Verh. geol. Reichsanst., 1874)-
Diabase, Brongniart. 1807. — D'abord donné par Brongniart
aux roches appelées depuis, diorites par Haûy ; ce nom
désigne, depuis Haussmann, des roches éruptives anciennes
à plagioclase. augite,et chlorite. à structure souvent ophitique.
On distingue des diabases proprement dites et des diabases
à olivine. Elles contiennent généralement en outre des miné-
raux précédents, enstatite, quarz, chlorite, fer magnétique,
ilménite, apatite. En Angleterre et en Amérique les diabases
sont considérées connue des basaltes altérés = Dolérites.
(Traité de minéral., 1807, i, 456)
DiVBASFELsrr, Lœwinson-Lessing, 1888. — Roches compactes,
formant passage des porphyrites vraies aux microdiabases,
elles conservent toujours un peu de base vitreuse dans
leur masse fondamentale grenue, fibro-rayonnée, pilitique,
mais ne contiennent pas de phénocristaux (Arb. d. S'-Pelersb.
Naturf. Ges., xix, p. 'MV5) .
DiABASGLAs. — Fomic vitreusc des porphyrites augitiques.
Voir : Sordawalite.
DiABASHOR.NFELs, Losseii. 1882. — Modifications métamor-
phiques des diabases, au voisinage des massifs granitiques,
caractérisées par l'ouralitisation de l'augite, transformation
du labrador en albite, saussurite, prehnite, et agrégats cor-
nés, disparition de la chlorite, appai'ition de biotite, et
changement de la structure. (Erlaût. zu Blatt llarzgerode).
DiABAsiscuKORNiGE SïRUKTUR. = Structure ophiticjue.
DiABAsiTCONdLOMERATE , Sciift . — Conglomérats de diabase.
Voir : Grûnsteinconglonu;rat. Cldorolithconglomerat ([). 3i4)-
DiABAsiTE, Senft, 1857. — Nom générique proposé par Senft pour
lo68 Vlll' CONGRÈS GÉOLOGIQUE DIA
toutes les roches à labi'ador-aug'ite comprenant le groupe des
diabases (sensu latiori), avec diabasc. augitporphyrit, variolite.
etc. Gleve appelle ainsi les vitrophyrites microlitiques (Diabas-
pechstein) de la l'aniille des diabases et porphyrites augitiques
de Garlberg, près Stockholm, décrits par Tornebohm comme
Trapp vitreux. (Miueralaïudytiska Undersokningar, p. 12). Ce
nom a été donné par Mac Pherson et Galderon à des diabas-
porphyrites du S. de l'Espagne, aphanitiques, à base vitreuse
et phénocristaux imparlaitcment développés (i884). Pour
Cordier (1868), roche grenue composée essentiellement de
diopside et de felspath blanchâtres, avec quarz, etc. = granité
aplitique à diopside (A. Lacroix, B. C. V.,n° 64, 3i, 1898).
DiABASKERSANTiT, Ru,seiibiisch, iHqO. — Filons de diabases et
proterobases lamprophyriques à olivine quarz, biotite (p. ii4o).
DiABASMANDELSTEiN. — Ancienne dénomination comprenant les
porphyrites augitiques amygdalaires, et les Kalkdiabase.
DiABASoïDE, Gûmhel, 1888. — Nom du groupe formé par les
diabases, mélaphyres, augitporphyrites, roches sombres,
noir verdàtreou grises, généralement aphaniticjues ou finement
cristallines, formées essentiellement de plagioclase, augite, fer
titane, fer magnétique, dans une masse fondamentale à
caractères variables (p. i"]).
DiABAsoPHVRE, de Lapparent, i88,") = Diabasporphyrite (p. 63i).
DiABAsoPHYRiTR, Polenoi\ 1899. — Diabasc filonienne à structure
porphyrique. D'une manière générale M. Polenov propose de
désigner toutes les roches éraptives lîloniennes à structure
porphyrique, par les noms correspondants des roches de
profondeur, que l'on ferait suivre de la terminaison phyrite,
tels, dioritophyrite, gabbrophyrite, etc. (Trav. nat. S'-Pclersb.
xxvii, V, 465).
DiABASPKcnsTEiN. — Augitporpliyritc vitreuse = Sordawalit,
Augitvitrophyrite.
DiABASPEGM viiT, Brôgi^^cr. — Diabase à structure pegmatique. où
le plagioclase et laugite ont cristallisé simultanément.
DiABASPORPHYR. — Noui ancien appliqué aux roches porphyriques
de la famille des diabases et augitporphyrites, où des cristaux
de pyroxène et de pagioclase sont ségrégés porphyriquement.
DiABASPORPHTRiT. — Porphyritcs augitiques à masse fondamentale
holocristalline.
DiAB.vspsAMMiT, Ahich, 1867 = Diabassandstein. (Geol Beob. aul".
Reiseu i. d. Gebirgsland. zwischen Kur u. Araxes, 47).
DIA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE ^069
DiABASscHiEi-'KR. MUcfi, 1889. — Roches diverses, plus ou
moins schisteuses, leuilletées, fibreuses, issues des dial>ases
et diabasporphyrites par dynanioniétamoi phisme. Structure
initiale parfois reconnaissable. — Eléments composants :
plag-ioclase, augite et minerais, j^this ou moins complètement
transtormés en feldspath, amphibole, épidode, chlorite, séri-
cite, carbonates, quarz. minéraux titanifères. Dans le Taunus.
on peut les répartir en trois groupes suivant quelles
contiennent actinote et épidote, anqihibole bleue, ou
chlorite = Augitschiefer. Dial)asaugitschiefer. Sericitkalk-
phyllite. Hornblendesericitschiefer. Grûnschiefer (partim).
(Z. d. g. G. 41, 1889, p. 4o4).
DiABAssTRUKïUR. — Cette structure commune aux diabases et
dolérites, est hypidiomorphe grenue, caractérisée par rallon-
gement microlitique des plagioclases, et par l'existence de
grands cristaux allotriomorphes daugite cimentant entre
eux les i'eldspaths (Mesostasis). Les microlilhes feldspathi-
ques aflectent souvent une tendance au groupement radiaire.
=: Structure ophitique, doléritique. diabasich-kornige ,
di vergentstr ahlig-kô rn ige .
DiVBASSYENrrpoRPHYR, W . C. Bt'ogg'er, i89o. — Roche en
nappes, à masse fondamentale basi({ue, sonibre ; elle forme
le passage entre les porphyrites augitiques et les rhom-
benporphyres. (Z. f. K., 1890, p. 28).
DiABASïUFFrrK, Pe/i^rt/MSgg.^ Schalstein (S. B. Ak.\Vicn,io8,7i4).
DiABAsviTROPHYR ^Verre diabasique,Diabaspechstein.Sordawalit.
DiACLASEs, Dauhrée, 1882 := Cassures de Técorce terrestre
qui ne sont pas accompagnées de rejet. Diaklas.
DiACLivKS, T/uirmann. i856. — Fentes transversales dans les
strates sédimentaires.
DiAGENÈsE, Gûmbel, 1888. — Gûmbel proposa sa théorie de
la diagenèse pour expliquer le mode de formation des
roches schisto-cristallines. Elle est fondée sur faction d'eaux
chaudes ou surchaulfées agissant sur des sédiments élastiques
divers ; c'est ainsi, en ([uelque sorte, \c métamorphisme
d'un sédiment, datant de ré[)oque de sa lithogenèse.
(Oslbayer. Grenzgeb. 1888, p. 383). Walther comprend [)ar
diagenèse. l'ensemble des modilications physiques et chi-
miques éprouvées par un sédiment depuis le moment de
son dépôt, en dehors de celles qui dépendent des pressions
orogéniques et de la chaleur volcanique. Elle (Uffcre ainsi
10;0 VIllC CONGRÈS GÉOLOGIQUE DIA
du métainorpliisine, puisqu'elle ne fait appel qu'aux causes
actuelles ordinaires (émersion, cinieutation. durcissement,
dissolution de sels, etc.) pour transformer un sédiment en
pierre. A'oir : métasomatose.
DiAdONALE ScHic.nTUNG. — Yoii' stratiticatiou entrecroisée.
DiALi.AGA^iPHiBOLiT. Kalkoii'sk)', 1886. — Roclics amphiboliqucs,
à i)hénocristaux et noyaux de diallage. (E. L., 210).
DiAi.LAdAXDEsiT. voti Dra.sc/ie, iS-'l. — Andésite dont l'élément
pyroxénique est le diallage. (T. M. P. M., 1873, p. 3)
DiAi.LA(iAPLiTE. Aud/eœ, 1896. — Roches filoniennes à grains
fins, formées de grains arrondis, subanguleux, de labrador
et de diallage prédominant = Beerbaehit ? (Mitt. aus d.
Rœmer-Museum, Hildesheini, n* 5, 1896).
DiALLAGBASALT. — Basalte dont l'élément pyroxénique est princi-
palement le diallage : il correspond ainsi au gabbro.
DiAi,i.A<ii)iABAs. Kalkou'sk)'. 1886. — Diabase à diallage, seul ou
plus ou moins associé à pyroxène. (E L., p. 119).
DiALLAGUioKiT. Hus.sak\ 1881. — Gabbro à hornblende souvent
quarzifère = (iabbro-diorit. (Silz. ber. Wien. Akad, 82, 1, i;^).
Diallagk-Skri'KNiink. Ransome. i8()4. — Serpentine à giauco-
phane, formée aux dépens du diallagite. Roche de contact.
(Bull of Ihe Deparliii. ofgeol., Univ. of Calitbrnia, p. 193).
DiALLAGiïE, Des Cloizeaux, i863. — Xom proposé pour désigner
les roches grenues formées de diallage et de labrador. Gordier
la employé (18G8) dans son sens actuel, pour définir les roches
grenues non feldspathiques. essentiellement constituées par du
diallage. (A. des Cloizeaux. B. S. G. F., x\i, 108.
DiALLAGGNEiss, Sveclniark i88,"). — Gneiss à hornblende avec
diallage et plagioclase abondant =r Syenitgneiss, Diorit-
schiefer. (Sverig. geol. Undersokn. Sér. C. n" 78, 7, 162.)
DiALLAGGRAXAïGESïEix, Bccke, 1882. — Rochcs fomiées de
diallage et grenat, gisant en blocs parmi les anqtliibolites
grenatifères de la Basse- Autriche. (T. M. P. M., iv, 32i).
DiAi.LAGGRAXULiT. — Gusiss gpanulitique à diallage.
DiAi.i.A(iMELAPHYi5. — Xoui souveut appliqué aux palatinites ou
porphyrites à enstatite.
DiALLA(iPEmuoTiTE, Suytzeff ^^ Wehrlite (\'oir Uralitgneiss).
DiALLA<vsAi.iTFELS, Hussci/t, 1882. — Pvroxénite massive formée
de diallage et de sahlite; parfois elle présente une structure
schisteuse. (T. M. P. M. 1882. v, p. (ii).
DiALLAGsYENiT, Kaj'/iinsk)-, 1880. Roche grenue composée d'or-
DIA LEXIQUE PÉTROGRA.P11IQUE lO^I
those, plagioclase, diallage = Augitsyenit (jjart). (Journ. d. min.
russe, 1880, I, p. 90).
DiALLAGTONALiTK, Stciclie et Joliii, ï^J"]- — Koc'lies graniti-
ques grenues, formées de feldspath, diallage, hornblende,
quarz ; elles sont voisines des tonalités et des diorites.
(J. g'. Reichsanst., 1877, p. i()4)-
DiALYSK (i)i:s uocnEs). Nauniann, i84«j. — Transformations des
roches produites par leui* décomposition, par opposition à
celles qui résultent de pseudomorphoses ou métamorphoses
=^ Uemorphismus. Vei'witterung (partim). (Geogn.. ;5o )
DiA^iANTFELs, L. de Bach. — Calcaire carbonifère de Silésie, à
géodes tapissées de cristaux de ([uarz.
DiAMORFHisME, Delesse , i858. — Modilications endomor|)lies pro-
duites dans le magma, avant sa consolidation, par les agents
minéralisateurs. (Etudes sur le Métaïu., i85S).
DiAscHisTE GksteiiNe, Brôggei\ 1894. — Hoches de dilférenciation;
c'est-à-dire, roches hypoabyssiques formées par liquation d'un
magma, qui, de son côté, s'est cons<didé sous forme de roche
abyssique. (Grorudile, p. I25).
DiASTROMES, Daubrée. — Divisions naturelles des roches suivant
leurs plans de stratitication. (B. S. G. F. (3), x, 137).
Diatomées (Terre a). — Hoche siliceuse pulvérulente, formée de
frustules de diatomées. Voir Tripoli, Handannite, l*olirschiefei',
Diatomeenpelit, Diatomit, etc.
DiCHROiTFELS. — \'oir Cordierittels.
DicuRoiTGNEiss. — Voir Cordierite (gneiss à).
DiELSïEiN. — Trass grossier bréchoïdc.
DiÈvES. — Nom des mineurs pour les marnes crayeuses, dans le
N. de la France.
Différenciation — On distingue sous ce nom, les processus en
opération dans un magma en fusion, ou en voie de cristalli-
sation, pour déterminer sa liquation en portions, ou roches
différentes. On a délini diverses catégories de dilférenciations,
profonde, laccolitique et cristalline, suivant qu'on a considéré
la localisation de la liquation dans le magma initial, dans
le magma déjà évolué dans les liions, ou tlans le magma en
voie de cristallisation ~- Dili'erenzirung, Difterentiation.
Digestion (GUANiTi(nTE). Michel-Lévj'. i8()'3. — Voir Assimilation.
DiLUViUM. — Nom général appliqué à tous les dépôts pleistocènes
(quaternaires) produits par le travail des cours d'eau.
DiMoiu'iiooLiTiiE, Gninbel, i8-'3. — Oolites formées extérieure-
10^2 VIII' CONGKÈS GÉOLOGIQUE DIO
nicnl (le couches concentriques et qui. à l'intérieur, sont creuses
ou remplies de cristaux. (N- J. 1873, p. 3o3).
DioCtKmtk. Tscherinah-. i883. — Météorite |)ierreuse formée
de bronzite (on d'hyperstliène). et aiitérieurcMuenl api)clée
Manegaumit. Son nom actuel rappelle celui de Diogène
d'A])ollonia, qui le premier eut la notion claire de l'oi^gine
cosmique des météorites (Sitz. Ber. Wien, Akad., 1 883-88, p. 363).
DiopsiDCRAMT. Rosenbusch. iHc)."). — Granité à pyroxène, riche
en chaux, pauvre en alcalis, et dont le pyroxène est un
diopside vert = Malakolithgranit. (189.5, p. 69).
DioPSiDiTE, A. Lacroix. — Pyroxénolite formée de diopside.
DioPSiDKALKSCHiEFER, 1878. — Calcscliistc vcrt, écaillcux. fibreux,
avec calcite. diopside, sphène, puis quarz. orthose, plagioclase,
hornblende, mica, vésuvienne. Schumacher le nomme Kalk-
dioi)sidschiefer (Z. d. g. 1878, xxx,p. 948).
DioRrrAPiiAMT. — Ancien nom des porphyrites à horblende
et des dioritporjihyrites compactes.
DioPiiTAPMTE. Brôgger. i8ç)4- — Roches de liions à j^rains fins,
formées de plagioclase et hornblende. Kosenbusch comprend
sous ce nom des diorites aplitic[ues (c/est-à-dire pauvres en
éléments coloi'és). à grains tins, et en filons. Schâfer (voir Val-
bellite) désigne sous ce nom les roches panidiomorphes,
formées de plagioclase acide et quarz, gisant en filons ou en
alternances parmi les Hornblendediorites.
DioRiTDiAiîAs. Wiik. 187.5. — Porphyrite à augite et horn-
blende des îles Pargas. correspondant aux proterobases
grenues. (Muieral. oeh petrog. Meddelanden, 1870). On emploie
aussi ce terme dans le sens d'Augitdiorit. O. Lang désigne
sous ce nom ses roches à prédominance calcique, où les
proportions de la soude l'emportent sur celles de la potasse.
Lacroix, des difierenciations intratelluriques grenues d'an-
désites, composées de feldspath triclinique. hornblende,
pyroxène. parfois biotite. apatite. et magnétite.
DiORimoLERrr. O. Lang, 1891. — Type de ses roches à prédo-
minance de calcium, où la soude l'emporte sur la potasse.
DioitiTE, D'Aubuisson, 1819. (Trait, de Géogn. n, p. i46). — Roche
intrusive ancienne, grenue, à plagioclase et amphibole, ou à
plagioclase-biotite-amphibole. avec ou sans quarz. On dis-
tingue parmi elles, les diorites quarzifères et les diorites
proprement dites, qui se divisent également à leur tour, en
diorites micacées, hornblendiques, augitiques. (Hai'iy: Traité de
DIO LEX.IQUE l'ÉTKOGHAPHIQUE lOj'S
Minéralogie, 182:2, iv, p. 54i). Pour (C. F. P. 1900, p. aôo). Roche
holocristalUne grenue, composée de feldspaths calcoso-
diques, d'amphibole ou de biotite, avec ou sans quai'z. Judd
et divers auteurs anglais limitent ce nom à des l'oches
intermédiaires d'origine plutonique ; ils rangent parmi les
gabbros, toutes celles (jui sont l)asiques (qu'elles soient à am-
phibole ou à py roxène).
DiOKiTE MICA.CÉE, Delcsse, i8.")i. — Diorite grenue, ([uarzilère, riche
en mica noir = Diorite sélagite (Haûy), micacite (Hogard).
(Ann d. Min., i85i, p. i55).
DioiuTGABBHO. — Rochcs anciennes grenues, à plagioclase.
diallage, hornblende, formant passage des diorites aux gabbros.
On désigne encore sous ce nom des gaijbros métamor[)liisés.
à diallage partiellement transformé en hornblende = Uralit-
gabbro, Gabbrodiorit.
DioRrniXEiss, Coller, i88(). — (Ineiss à grains moyens ou gros et
formé d'orthose, plagioclase. quarz, hornblende, sphène, biotite.
C'est une diorite quarzifère riche en orthose, a[>pelée Diorit-
gneiss. en raison de son gisement parmi les gneiss (N. J. B. B,
IV, 1899, p. 489) = Tonalitgneiss.
DioiuTic incKi'iE,PosUcthwaite, 1891^. — Roches à gros grains, méta-
morphiques, formées de diverses hornblendes. quarz, feldspath,
serpentine, calcite ; elles appartiennent aux amphibol[>icrites,
ou à des diorites métamorphisées. (Q. J. G. S. xlvui, p. 5o8).
DioiunxE, Cordier, 1816. — Michel-Lévy rattache aux porphyrites
micacées, cette roche en filons, de Commentry.
DiORiTiïE, Polenov. 1899. — Voir Syenitite.
DioRiïLiMBURGiT, Lœwirison - Lessing\ 1898 == Cain[)tonite a
olivine. daprès sa conq)osition chimique (A. C. p. 81).
DioRiïoïDE, Gûmbel, 1888. — Ensend^le des iliorites et des {K>r-
phyrites à amphibole : roches grenues cristallines, vertes,
formées essentitdlement de plagioclase, amphibole ou l)iotite
avec ou sans quarz (p. 87).
DioRrroPHYRiTE, Polenoç, 1899. — Voir Diabasophyrite.
DtORiTPEGHSTEiN. — Pori)hyi'ite à masse fondamentale vitreuse
prédominante = Vitrophyrite.
DioRiTPORPHYR. Vogelsang, 18712. — Ensend)le des porphyrites.
quarzporphyrites . oligoklastrachytes , hornblendeandesites,
dacite ; nom spécialement donné par l'auteur, aux Diorit- et
llornblende-porphyrites. (Z. d. g. G., 54o).
DioHiTPORPHYR, Stacke et John, 1879. — Roches porphyriques
08.
I074 V'il'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE DiO
holocristallines, voisines des diorites. généralement dési-
gnées sous le nom de Dioritporpliyrite (J. g. R., xxix, 317).
DiORiTPORPHYRiT. — Poi'pliyrites à hornblende à masse fonda-
mentale holocristalline, ellusives et liloniennes.
DiouiTscHiEFER. — Diorites schisteuses dynamométamorphiques,
ou schistes amphiboliques.
DiORiTSULDKNrr, O. Lan g-, 1891. — Désignation de son type à
prédominance de calcium, avec Na > K.
DioRiTTRACHYT, Vogelsaug. 1872. — Un des types de ses
dioritporphyi-es récents. (Z. d. G , 1872, p. 542).
DiPYRUiABAs, Sji)gren. i883. — Voisine du Dipyrdiorit. cette
roche est formée de dipyre et d'augite voisine du sahlite.
DrPYHDioRrr, H. Sjogren. r883. — Koche formée de dipyre et
horblende, résultant de la transformation du gabbro au con-.
tact d'un iilon d'apatite de Norwège. (Geol. Foren . i
Stockholm Forhanld., 188J, vi, 447)-
DiPYRisATioN .4. Lacroix. 1896. — Transformation des plagio-
clases en dipyre. (Miner. France, u, 2129).
DiPYRS(:uiKi''KK. — Variété de schiste riche en dipyre.
DiscissioNSRÂi'MK Posepix)". 1895. — (Cavités d'origine méca-
nique occupées par des gites minéraux = Dislocationsrâume.
(Gen. d. Erzlagers. 16).
DiscoLiTKS. Huxley. — Formations calcaires discoïdes, circu-
laires ou ellipti(|ues, concave-convexes, à couches concentri-
ques, répandues dans les boues océaniques calcaires des
profondeurs en compagnie des cyatholithes ; on en trouve
d'identiques dans la craie.
DisLOCATi()NSMKTAMt)RPuis:Mi s, Lossc/i. 18G9. — Modifications
produites dans les roches par l'action des forces orogéni-
ques = Mechanische Metamorphismus. Dynamométamor-
phisme, Druckmetamorphose , Frictionsmetamor})hismus,
Stauungsmetamorphismus. Metapepsis. (Z. d. g-. G., xxi, 282).
DisLoc VTioNSKÀi ME ^= Discissiousraûme.
DissoEi'TioNSRÀUME, Posepu)', 1895. — Cavités formées par voie
de dissolution chimique et occupées par des gites minéraux
=^ Corrosionsraiime (Gen. d. Erzlagersl., i()).
DisoMATiscHE Kr YSTAi.Li;, Seijj'er et Sochting. — Cristaux qui
contiennent en inclusion des cristaux d'une autre espèce.
DisTHÈNE (Hoche à), Virlet dWoust, i833. — Roches schisto-
cristallines stratifiées de l'Ile de Syra. associées à Eclogites,
et formées de disthène, seul ou associé à grenat, smai'ag-
Dit lexique pétrographique 1075
dite, muscovite ^== Cyanitfels, Cyanitite (B. S. G. F., 3,
p. aoi), Disthenschieler, Gfubenmann.
DiTROÏï, Zirkel, i86(). — Syônite élaéoliti({ue à mica et horn-
blende de Ditro (Siebenbùrgeu,) riche en niicrocline, sodalite,
avec cancrinite. zircon, perowskite, et d'abord appelée
Haùynfels par Haidini;er. (Lehrb. d. Petrog., i, 1866, 095).
Brog-g^er définit par ce mot la structure des syénites néphé-
liniques hypidiomorphes grenues, tandis qu'il applique celui
de Foyait aux syénites néphéliniques à structure trachytoïde.
DlVKRGENTSTRAHLIGKORNIGE STRUKTUU, LoSSe/l = S. OpIlitiqUC.
DoELO, Mac-Pherson, 18S1. — Nom vulgaire, en Gabce, d'une
pierre de construction, formée de giobertite, talc, chlorite,
magnétite, et voisine des lalcschistes. Les proportions de
silice et de carbonate y présentent de grandes variations.
(Anal. Soc. Espan. de Hisl. nal., x).
DoLERi.NK. Jurine. — Talcschiste avec feldspath abondant et
chlorite, des Alpes Pennines = Stéaschiste feldspathique.
(Journ. des Mines, xix, 374)-
DoLERiïBASALT, Rotli. — Roclics basaltiqucs compactcs, ou porphy-
riques = Feldspathbasalt, ou Plagioclasbasalt. (Geol., n, 336).
DoLERriDioRiT. O. Luiig', 1891. — Type des roches à prédond-
nance de calcium, avec Na > K. Wnv Diorit-Dolerit (Mengen-
verhaltniss von Na, Ga et K, als Ordnungsmittel der Eruptivgesleine,
(Bull. Soc. Belge géol., i8yi. v, p. i44)-
DoLÉRiTE, Haiiy. — Roche basaltique à grains moyens ou gros,
de labrador, augite. et de fer magnétique titanifère. Ce terme
caractérise également une structure. Les Anglais l'appliquent
aux diabases des Allemands. Sandberger l'applique aux
basaltes avec l'er titane, pour les distinguer des basaltes
proprement dits, à fer oxydulé. Les dolérites pour ((]. F. P.,
1900, p a5o), sont des roches holocristallines, à structure
ophitique, constituées par des feldspaths calcosodiques et du
pyroxène avec ou sans amphibole et olivine. Le terme dolévite
est destiné à remplacer celui de diabase qui est employé
actuellement avec des significations tro[> diftérentes. (^uant
aux passages si fréquents des dolérites holocristallines aux
types microlitiques correspondants, passages ellectués par
l'intermédiaire de roches à structure intersertale plus ou
moins riches en résiilu vitreux, ils seront, suivant la nature de
leur feldspath dominant, désignés sous le nom d' andésites ou
de hasaldtes doléritù/iies.
lO-() Vlll'^ CONGHÈS GÉOr.OGIQUK DOL
Doi.KiuKiAHiiiu). O. Lang, 1891. — Un type de ses roches à
préJoiiiiniinee de calcium. Voir : Doléi-ite-diorite.
DoLOMiK. de Saussure, 1791. — Nom général pour des l'oches
analogues au calcaire, grenues, sableuses, saccharoïdes, for-
mées de cristaux de doloniile, à un é([uivalent de carl)onate
de chaux, et à un de carbonate de magnésie. Nommé d'après
Doloniieu qui les décrivit le premier. (Journ. de Physique. 1791,
xxxix, j) 3 ; de Saussure : Voy. dans les Alpes, iv, 17, 109).
DoLOMiTAscHE. — Dolouiie terreuse, grise, im[)ure.
Doi.OMrnvi.niMKUsciuKKKR. — A'(»isin des calcschisles micacés,
mais où la doiomie occupe la place de la chaux.
DoLOMiTiQUE (cALi-.AïuK). — Calcaire transformé en doiomie par
apport de magnésie, et contenant à Tanalyse plus de carbonate
de chaux que la doiomie. On y reconnaît, juxtaposés, des
cristaux de calcite et de dolomite.
DoLOMrris.vTioN. — ^létainorphose des calcaires en dolomies. ou
en calcaires dolomiti([ues.
DoLOMiïscHiKFEH. luostraiizeff', i^!;*)- — Koche dolomiti([ue
schisteuse, contenant argile et granules de quarz (1H79, p. 5).
DoMAMK, ^4. l'on Keyseriing\ 1846. — Nom des Naturels de
la Petschora (Uclita), pour des chistes bitumineux, tins,
brunâtres, foncés, très développés dans le Dévonien de
cette région. (Wisseusch. lieobacht. auf einen Reise in das
Pelschoraland, 1846, p. 396).
Dôme. — Forme des montagnes ou intumescences du sol,
attribuées à lintrusion de roches d'origine interne = Kuppe.
DoMiTE. — Trachyte à oligoclase. partiellement décomposé, et
imprégné doligiste, du Puy-de-Dôme (c. Buch. Geogn.
Beobacht. auf Reiscn, etc.. u, p. 243). Les auteurs français
donnent ce nom aux trachytes à biolite ou à hornblende du
Puy-de-Dôme, pauvres en éléments colorés. Washington a
proposé d'appliquer ce nom aux trachyandesites d'acidité
moyenne, y compris les trachytes à oligoclase =^ Domit,
L. von Buch.
DoppELTSPHAERiscHE Struktur. — Structure répandue chez les
porphyrites augitiques amygdalaires, et montrant des sphéro-
lites disposés concentriquement suivant des surfaces sphéroï-
dales, correspondant aux divisions faciles de la roche.
DoppLEurr, Z)emeZ, 18812. — Tourbe très homogène, ou substance
minérale subordonnée à la tourbe. D'après Friih, elle est
formée d'humates avec sulfates et silicates (N. J. 1884, 1, 34i) ;
DRI LEXIQUE PÉTROGHAPHIQUE IO77
(l'apivs Demel. Je sels calciques de divers acides hiiniiques
(Jahresber. Ghem.. 1882, 1078).
Dhift-bk])Dixg. Sorby. iS^ç) == Stratification entrecroisée (Geolo-
gisl II, 140).
Drift structure. — Stratification entrecroisée des sables =
Complicirter discordante r Parallelstructur, Cross-stratification.
Druckbreccien = Brèches élastiques.
Druckdiorit. — Roche dioritique formée par dynamométa-
morphose aux dépens de diabases ou de gabbros =
Metadiorite, Deuterodiorite. Epidiorite.
Druckfugen, .9<2/omon. 1899. — Fentes des roches, formées par
dynamométamorphisme. (Sitz. B. Akad., Berl., 27).
Druckmetamorphose, Brôgger ■=. Dynamométamorphisme.
Druse. — Cavité incrustée de minéraux cristallisés.
DrusenciRAXit. — Granité contenant des cavités irrégulières,
miarolitiques. tapissées de cristaux, qui datent des derniers
temps de cristallisation de la roche.
Drusenrâume. — Voir géodes.
Drusige Struktuh. — Voir Drusite géodique, Drusengranite.
Drusite. de Fedorow. 1896. — Nom proposé pour le groupe
des roches à structure nettement centrée ou drusique, telle
qu'on l'observe parmi les granités, gabbros, hypérites.
L'auteur distingue la véritable structure drusique, de la
structure drusitique : la première, monti'e les éléments
groupés en sphèi-es conccMitriques. autour d'un grain ancien ;
l'autre, autour d'un agrégat de minéraux. Voir Centrische Sruk-
tur, Hyperitische Struktui". (Annal. Inst. agron. Moscou 168, 227).
DuBioKRYSTALUiMscH. Zirkel. 1893. — Aspect des roches cryp-
tocristallines, dont la cristallinité reste incertaine ou dou-
teuse, même sous le microscope. (L. P, p. 455)-
DucKSTEiN. — Voir ïrass.
DuNiT, von Hochstetter, 1864. — Roche formée dolivine et de
chromite. souvent associée aux serpentines ; grou[)e des ])éri-
dotites. (Geol. v. Neuseeland, 218 ; Z. <i. g. G., p. 34i).
DuNSTONE. /. H. Teall. — Nom local de roches volcaniques
de l'est des Cornouailles. cori'espoiidant à des diabases
amygdaloïdes. (Bril. Petrog., p. 23d).
DupPELScHiEFER, Gûmbel. 1868. — Phyllade grenatifère (Geogn.
Beschr. d. Oslbayer Grenzgeb., 1868).
DuiiBAcniiT, A. Sauer. — Variété de syénite micacée, que l'on
trouve autour de massifs de granité à mica noir. Elle est formée
1078 vni« CONGRÈS GÉOLOGIQUE DUR
d'un tissu entrelacé de biotite en grandes lames, de grains
d'orthose, et de grands cristaux d'orthose alignés fluidale
ment dans la masse fondamentale. Relativement pauvre en
SiO- . riche en alcalis, cette roche contient assez bien de
CaO et MgO. (Miltheil. d. grossh. bad. geol. Landesansl., n,233).
DuRCHFLOCHTEXE Struktur. — Sorte de structure fibreuse, à
lentilles obliques = Structure entrelacée.
DuRCHScHMELZUNGSHYPOTnESE = Assiinilationshvpothese.
DuRCHTRÛMERT. — Structure des roches traversées de nondjreuses
fentes et veines.
DuRCH^vAcusuNGSTRÛMER. — Vcincs dont le remplissage minéral
est conteuiporain de la consolidation de la roche même. =
Primârtriimer, Gonstitutionschlieren .
Dykks. — Filons stériles, généralement volcaniques, et souvent
mis en relief par la dénudation des roches encaissantes.
Dykite, Lagorio, 1887. — Nom général donné aux roches filo-
niennes. (Berichle d. Univ. Warschau).
Dyxamofll'idal. — Voir ^leladuidal.
Dynamométamorphisme. — Modifications apportées dans les
roches par les agents mécaniques orogéni([ues. Pour les uns,
elles sont purement mécaniques, pour les autres, elles
.sont aussi chimiques. = Dislocationsmetamorphismus. Druck-
met.. Mechanischer met.. Metapepsis, Stauungsmet., Frictions
met.. Pressure Metamorphism.
Dysodile. Cordier. 1808. — Variété de lignite, formée de
feuillets ou membranes minces, facilement séparables. élas-
titjues, tenaces, couleur gris-brun : elle contient bitume, argile,
silice, et passe aux schistes bitumineux = Papierkohle.
E
EcAiLLEUSE (Structure). — Structure de certaines roches feuille-
tées, due à la disposition du mica ou autres minéraux
phyllitiques, groupés en champs discoïdes, au lieu d'être
réunis en membranes continues = Schuppig.
EcKERGNEiss, Losseu. 1888. — Roche formée de quarz, felds-
path, en grains fins, en agrégats, feuilletée par des lits
de mica. Elle se trouve dans la zone de contact du massif
granitique du Brocken (Harz). et est comme les Grau-
wackenhornfels qui l'accompagnent, un sédiment très ineta-
morphisé de l'âge du Culm. (J- g. L. A. xxxv).
ECL LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1^79
Et.LO(iiTE, Haiij'. — Roche schisto-cristalline formée d'ompha-
cite. smaragdite, grenat = Oniphacitfels, Smaragditfels.
(Taité de miner., iv, 548).
Kdoijte, Salomon, i898. — Hornfels formés de mica et feldspath ;
on distingue encore des édolites à andalousite et des
édolites à cordierite (G. R. C, 346).
Effusivdecken = Nappes d'épanchement.
Kkfisivk Krystallisationsphase. — Phase de cristallisation
des laves, consécutive à l'émission, pendant laquelle se
consolide la masse fondamentale de ces roches.
Effusives (Roches). — Roches éruptives venues au jour en
fusion, par des fissures de la croûte terrestre, et qui se sont
consolidées à la surface, après s'y être étalées en coulées
et en nappes = Ergussgesteine, Vulcanische Gesteine.
par opposition aux Plutonische Gesteine, laves, roches vol-
caniques exogènes, roches extrusives. (H. Rosenbusch : N. J.
1882, n, p. I 17).
Egeranschiefer, Reuss, i852. — Roche à grains fins, finement
schisteuse, voisine des Kalksilicathornfels, formée de calcite.
trémoiite, mica, egerane. grenat, etc. (Abh. K. K. g. R. 26).
Ehrwaldit, Pichler, 18^5. — Nom générique proposé par
Gathrein pour les roches basaltiques du groupe des augi-
tites, avec pyroxènes rhombique et monoclinique, et fré-
quemuient ampliibole. Pichler avait antérieurement employé
le nom pour ces mêmes roches d'Ehrwald, considérées
comme des augitpoi^phyrs. (J. g. R- 16. 5o3).
Einschlûsse. — Voir : enclaves et inclusions.
EixsPRENGLiNGE = PhénocHstaux.
Eisexbasalt, Steeyistrup, 1876. — Basalte du Groenland avec
enclaves, noyaux et rognons de fer natif. (Z. d. G., xxvin, 226).
EiSENFELS. — Voir Itabirit.
EiSEXGLiMMERGNEiss, Cottci, 1862. — Guciss OU le mica cst rem-
placé par des lamelles de fer oligiste. (Gesteinslehre, 16).
EiSEXGNEiss. — \o\T Eisenglimmcrgneiss.
Etsengranit. — Granité avec oligiste.
EisENKALKSTEiN. — Calcairc riche en oligiste ou limonite, carié.
EiSENNETZMETEORiTE, Sieiiiasc/iko. i89i. — Météorite du type
Pallasite, formée d'un réseau de fer enclavant des silicates.
Ce sont donc des mésosidérites à masse ferreuse continue.
(Gâtai, d. 1. Goll. de Météor., 1891).
EisENQUARTZiTE, Piatïiitzk)^ , 1898. — Roches sédimentaires
Io8o VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE EIS
(dépôts chimiques) formées de quarz et oxydes de fer.
Svn. : Magnetit-quarzitsehiefer, Calicoroek. (Recherches sur
les chisles cristallins de la Russie méridionale, p. 3oo).
EiSENQUARZiTSCHiEFER. — Quaivitc scliisteux oligistifère.
EisENROGENSTEiN = Oolltc ferrugineuse.
EisENsr.iiiissiGER Sandstein. — Grès à ciment d'oligiste ou de
limonite, souvent argileux et calcaire == Eisensandstein .
EiSENSPiLiT — Nom ancien des spilites, diabases, mélaphyres.
EisENïHOX. Wcrnei-. — Masse fondamentale tendre, brunâtre,
des basaltes et Melaphyrmandelsteins altérés.
EisEXTRÛAniERGKSTEiNE, Scfift . i'60'j . — Rochcs clastiques for-
mées de grains de quartz ou de fragments de minerai de fer.
cimentés par limonite ou oligiste (Tapanlioacanga. Eisen-
sandstein, Eisenoolith). (Glassif. d. Felsarten, i85;, p. -o).
EiECTAMENTÀ = Projcctions,
Ektogexe Gkmexgïheile, Giimbel, 1886. — Enclaves de roches
étrangères, pincées dans certaines roches, comme par exemple
les noyaux d'olivine dans les basaltes (p. •j!\).
El.î:olite EELsiTE, /. F. Williams. 1890. — Variétés très compactes
de porphyres éléolitiques (Ann. Rep. of Arkansas).
El^olïte-garnet-porphyry. /. F. Williams. — Roche du groupe
des porphyres éléolitiques. à phénocristaux d'éléolite. diopside.
mélanite. Voir Elœlite felsite.
El^olite-garxet-syexite. /. F. Williams. — Roches du groupe
des syénites eheoliliques. granitiques, grenues, avec néphéline.
mélanite, essentiels, et diopside. biotite. ilménite, magnétite.
Voir : Fourchite.
El.î:olithglimmersyexit = Miascite.
EL.ï:oLiTHSYExrrpEGMAïrrE, Brôgger. 1890. — Roches à gros
grains, granitiques ou trachytiques, célèbres par leur richesse
en minéraux rares. On y distingue deux groupes, suivant la
prédominance du lépidomélane (Glimmerfoyaite) ou de Ffegi-
rine (.ïlgirinfoyaite). (Z. f. Iv.. xvi).
Elaeolithsyknitporphyr. — Roches de lilon, porphyriques.
formées d'ortliose. élaeolite. hornlilende. mica. Voir Giesec-
kiti)orphyr et Liebeneritporphyr.
Elaeolitk)!!-: (syéxite). — Roches de profomleur grenues, an-
ciennes, formées d'ortliose, elœolite. et une ou plusieurs
variétés de pyroxène, amphibole et mica ^= Syénite néphéli-
nique, Miascite, Ditroite, Foyaite, Elaeolithsyenit (Bium, M. J.
1861, 426). Rlum appliquait ce nom d'Elaeolithsyenit à sa
ELA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I081
foyaite ; Rosenbusch le donne à l'ensemble des roches grenues
à orthose et elaeolite, sans quarz.
ElastischerSandstein, von Mar^itts=:Itacoluniite (R. inBrasil.,ii).
Eléments constituants des roches. — Ensemble des minéraux
ou des pàtes amorphes, qui constituent les roches. On
distingue parmi ces éléments composants des roches : les
essentiels, les accessoires, les primaires et les secondaires
= Gemengtheile ou Bestandtheile der Gesteine.
Eléments essentiels (des roches). — Eléments des roches com-
posées, dont la présence est caractéristique pour la définition
de ces roches = Hauptgemengtheile.
Eleuteromorph, Milch. 1894. — Néoformations des roches
métamorphiques, présentant des formes propres, non détcM*-
minées parcelles des minéraux antérieurs. (N. J., ix, 107).
Eleuteromorph-flaserig, Milch, 1894. — Structure libreuse,
déterminée par les néoformations elcuthéromorphes. groupées
autour des plus gros éléments composants (p. uo).
Eluvium, Traiitschold. — Roches provenant dune décomposi-
tion sur place, par altération superficielle de roches antérieures.
Elvan (Elvanite). — Nom des mineurs des Cornouailles pour
des quarzporphyres et des granitporphyres.
Embryonnaires (cristaux). — Formes minérales qui. au lieu de
constituer de gros individus cristallins sim[)les, sont une
résultante de l'agrégation de nombreux petits individus
cristallins, ou cristallites. simples ou maclés. disposés paral-
lèlement ou symétriquement les uns par rapport aux autres.
Cristaux naissants. Krystallskelette. Skeletoncrystals.
Emeri. — Agrégat de corindon en grains fins, avec hématite, etc..
gisant en lentilles dans les talcschistes, calcaires, micaschistes
= Smirgel. Emery-rock.
EnalloCtÈnes (encxaves), Lacroix, 1893. — Enclaves étrangères
au magma, trouvées dans les roches volcaniques. (Les enclaves
des roches volcaniques, p. 17).
Enclaves, ^4. Lacroix, 1893. — Fragments de roches inclus dans
d'autres roches ; le nom (Vinclusions est réservé pour les
minéraux et les bulles solides, liquides ou gazeuses, englobés
l)ar les minéraux. Les enclaves sont divisées en enallogènes,
homoeogènes. polygènes et pneumatogènes = Einschlnsse
(partim), Xenolith, Enclosures. (Les Enclaves des roches volca-
niques, Màcon).
Enclosures = Enclaves.
lo82 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE END
Endoc.ontagtgesteine, Polenov, i8ç)(). — Nom d'ensemble des
roches éruptives filonienues dont les caractères propres de
structure et de composition seraient en relations avec des
phénomènes de contact endomorphes (assimilation, etc.)
(Trav. nal. S'^-Pelcrsb.. xxvn, V, 460-
Endogène gontactehscheiiNUNgen. — Voir Endomoi-phose.
Endogène gemengïheile. GïmibeL i88() = Authigene Geni. (p. 74).
Endogène gesteine, von Hiimboldi. — Roches massives intru-
sives, dont le gisement est en batholites, laccolites et filons,
d'après von Richthofen (Kosinos, i, p. 457) = Tietengesleine.
Endogène Einschlûsse, Sauer. 1884. — Fragments anguleux de
roches, enclaves dans certaines roches intrusives, et qui sont
considérés comme des consolidations anciennes du masrma,
venues de zones plus profondes = Enclaves homœogènes,
Gonstitutionsschlieren. (Secl. Wiesenthal d. geol. Karte von
Sachsen, p. 70.)
Endo3iohphisme ou métamorphisme de contact endomorphe,
Fournet, 1867. — Modifications produites dans des roches
éi'uptives, suivant leur contact avec les roches qu'elles traver-
sent; ce sont notamment des diminutions dans la grosseur du
grain, des salbandes vitreuses, des corrosions, des néofor-
mations, etc. Une action semblable, produite immédiatement
par les émanations qui accompagnent l'éruption, constitue
le diamorphisme. (B. S. G. F. (2) iv,i). 243).
Endopolygènes (enclaves), a Lacroix. 1900. — Voir Polygènes.
Enmydres. — Géodes de calcédoine remplies d'eau, de l'Uruguay.
ENSTATrrANDEsiTE, LœwJnson-Lessitig. 1896. — Voir andésites.
ENSTATrrAUGrrPKuiDOTiT. Krotow, 1888. — (Mem. com. géol.
Russ., VI, 3oo).
Enstatitbasalt. Moroziewitsch. — Roche artificielle dont la
masse fondamentale est formée de pyroxène monoclinique,
plagioclase, magnétiteet des restes de basis ; les phénocristaux
sont enstatite et olive. — Voir Kyshtymit.
Enstatitbronzitomphacitfels, Schranff, 1882. — Roche grenue
du groupe des Pyroxénites de Williams (Z. F. K., vi, p. 826).
Enstatitbronzitperidotit, Krotow, 1888. — (Mem. com. géol.
Russ., VI, 3oi).
ENSTATrrniABAs. Rosenhusch, 1887. — Diabase avec pyroxène
rhombique (enstatite, bronzite) et pyroxène monoclinique,
souvent quarzifère. (Mass. Gest., 1887, p. 204).
Enstatitdiorit, Kalkowskj-, 1886. — Diorite avec enstatite et
diallage (Edem. d. Lithol., p. 99).
EIVIS LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Io83
Ensïatite dacite, F. W. Hiitton, 1889. — Pyroxenandesit quar-
zifère avec enstatite. (Roy. Soc. ot N. S. Wales 1889. 7 Aug.).
Ensïatite syenite, Teall, 1888. — Syénites dont rélément
coloré est essentiellement l'enstatite. Il fait rentrer dans ce
groupe la roche à orthose, andésine, hyperstliène. et un [khi
de biotite, décrite par Williams comme norite. (Brit. Petrog.,
1888, p. 293. — Williams : Amer. Journ. 1877, xxxin, i38).
Enstatitfels. Stren<>\ 1864. — Roche g-renue associée aux
gabbros, et formée d'anorthite et d" enstatite = Proto-
bastitfels. Il serait préférable de iimitei- ce terme, comme
le font les Russes pour leurs roches de l'Oural, aux i>yro-
xénites formées entièrement denstatite. (N. J., p. 36o).
Enstatitgranit, Vogt. — Granité à pyroxène à grains moyens,
de couleur sombre.
Enstatitmelaphyr, Kalkon'skx, 1886. — Roches antérieurement
rapportées aux Enstatitporphyrites et Palatinites.
Enstatitnorit. — Norite dont le pyroxène essentiel est l'cins-
tatite. Voir : Protobastitfels, Norite.
Enstatitperidotite. — Harzburgite dont l'enstatite est l'élément
pyroxénique essentiel .
Exstatitporhyrit, Rosenbasch, 1887. — Porphyrites dont le pyro-
xène essentiel est l'enstatite ^^ Palatinite ([)artim) (p. 475).
Enstatitpy'roxenit, Kal/.-owskr, i88(). — Pyroxénite avec phé-
nocristaux d'enstatite. sahlite, actinote et spinelle =^ Ens-
tatitgestein (p. 235).
Entglasung = Dévitrification.
Entogâe-gesteinsbildung, O. Lang-, 1873. — Consolidation cen-
tripète de la croûte terrestre par consolidation graduelle du
magma, refroidi par suite du rayonnement. O. Lang cite le
gneiss comme type de ce mode de formation. (Z. f, d. ges.
naturwiss. Halle, p. 33, 38).
Entogàisch, o. Lang, 1891 = Intratellurique (T. M. P. M. 1891,
xu, p. 2o3).
Entoolithe, Giimbel, 1878. — Grains oolitiques. analogues à
ceux des sources de Carlsbad. s'accroissant de dehors en
dedans et généralement creux à l'intérieur, ou remplis par
infiltrations de substances cristallisées. (N. J.. p. 3o3).
Entroques (calcaire a). — Calcaire formé d'articulations de
crinoïdes = Entrochal marble.
EoDACiT, O. Nordenskjôld. — Dacites archéennes métamor-
phisées. Voir: Eorhyolite.
Io84 via' CONOHÈS GÉOLOGIQUE EOR
EoRHYOLTTK. O. Nordenskjôld, i893. — Porphyres archéens de
Surde, i)rc'sentant les caractrrcs «l'IIalloninls porphyriques
compacts, el considérés comme des l'hyolites métamoi*])liisées.
Voir Aporhyolites. (Bull. Univ. ol'TJpsala, i5'3).
Eo^'ULK.\NIS(:II. O. NordensLjold . — Roches d'épanchemenl
archéennes. Voir : Eorliyolite.
EozooNALE STRUCTURE. Structure des veines alternantes de marbre
ei serpentine, à trahécuh^s transverses, qui rappellent parfois
l'aspect remarquable de l'Eozoon canadense. de Dawson.
Johnston-Lavis en a reconnu dans les blocs de la Somma,
produits par le métamorphisme du magma igné, sur le calcaire.
Epaisseur (des couches). — On appelle épaisseur des couches,
la A^aleur de la verticale élevée de leur face inféi'ieure. à leur
face supérieure.
lù'AXCHEMENT (rocues d") — Lavcs dc tous Ages en coulées et en
nappes. Roches lellui'icpies éruptives. arrivées au jour par des
fentes de la croule tei-restre, et épanchées en coulées à la
surface = Effusivgesteine (Rosenbusch, 1887).
Epicuastic. TealL 18^^. — Roches détritiques superficielles
formées par la division en fraguients de roches ])réexistantes
=^ Glastiques. (GjoI. Ma^., n • 49"^)-
Epiclive, T/iiuviumn, tS5(). — Surface sup. d'une strate (Jura).
Immchisiallins (dkpôts). St<ich(\ 18S4. — l^'acies scliisto-cristallin
des dépôts siluriens des Alpes, dépendant des conditions
originelles de la sédimentation et de la consolidation, et non
d'un métamor[>hisme l'égional consécutif (/. d. g G., xxvi, 355).
Epidiabas, Issel, 1892. — Nom pi'oposé à la place d'épidiorite,
pour désigner les diabases métamorphisées à augite amphi-
bolitisée. Zirkel considère aussi ce terme comme préférable à
celui d'épidiorite pour désigner les diabases transformées
secondairement en diorites. Roven^to décrit une épidiabase,
qu'il identifie au gabbro rosso. Polenov emploie les termes
épidiabase, épiproterobase, pour les diabases et proterobases
à pyroxène et amphibole épigénisés par ouralite, amphibole,
chlorite. (Issel : Liguria geologica, i, p. 324).
Epidiorite, Gûmhel. 1874- — Roche filonienne à amphibole
fibreuse verte, et augite brune ou verte, distinguée par Gûmbel.
du groupe des diabases. Hawes reconnut son origine secon-
daire ; elle représente un stade de transformation par ourali-
tisation, des diabases aux amphibolites. (Die palaëolilischen
Fruplivgesteine des Fichtelgebirges, 1874).
EPI Ll'.XKjUli tJliTK(JGKAFHIQUK Io8Ô
Ki^ii)t)sciiisri:. — Uoclie schislciisc, i-irlie en i;i'ains d'ôpidole.
Epiuosit. Reiclu'iibach, i834. — Roches scliisto-cristHllines
roi'iuées cré|>icl()tc et de ([uarz ; parfois elles sont grenues,
massives. Pilla les rattache aux gahbros ^ Pistacitl'els.
(Geogn, Darstellung d. LJuigeg'. v. Blansko, i8'i4, p. ôo).
EpiD()TA>rpnii$o[.iT. Kalkoivsk)'. i<S()o. — Koches schisto-cristal-
lines, feuilletées, à grains moyens. formées d'épidot(>,
hornhlemle, et peu distinctes des schistes amphiboliques et
des Grûnsteins. Salonion y voit des roches de contact schis-
teuses ; elles sont souvent ([uarzifères, avec hiotite, rutile,
coninu^ éléments accessoires. (Z. d. j^. G., lyou, p. 5"35).
Epidotamphibolitschiefer, Naumann. — Schiste à grains lin,
avec épidote, plagioclase, actinote ~^ Grûnschiefer.
Epiuotculorituiorit, Iiiostranzeff, 1H79. — Diorites altérées,
avec chlorite et épidote, épigénisant riiornblende. (p. 107).
EpinoTCHiAHUTGESTKiN, lîiostranzeff, 1879. — Prodnit de trans-
formation des di<jrites, consistant notamnu'nt en chlorite,
épidote, quarz (p. no).
EpiuoTUiourr. Inostranzeff. i^7i)« — Mêmes diorites à épidote.
p]pii)OTiTK, Cordier, i8G8. — Roche sciiisteuse ou grenue, formée
d'épidote et ([uarz = Epidotgestein ; pour luostranzeff, 1879,
roches métamorphiques, aphaniti(iues, soudures, à é[»idote,
débris d'oligoclase, dhorblende, oligiste abondante, miné-
raux accessoires divers, et qui dérivent des diorites (p. ii3).
EpiDOT(>LiM:\rEUDiourr, Inostranzejf, 1879. — l^iorite transformée
où riiornblende est épigénisée [)ar épidote et biotite (p. m).
Epidotuneiss, Tôi'iiebohm, i88"3. — Gneiss à épidote [U'imaii-e.
de Suède (N. J. i883, 1, 245).
EpiDOTGUAxrr. — Granité altéré riche en é[)idote secondaire.
EpiDOTt>RUNSc:nn:EKU. — Griinschiefer où l'épidote iirédomine
sur hornblende et chlorite. Voir Epidot amphibolschiefei'.
Epidotifère (Schiste). — Schiste formé d'épidote. chlorite
mica, feldspath, et quarz -^ Epidc^tschiefer.
EpiDOTQUARZiT, Kalkowshy, 188G. — Ouarzite schisteux à cris-
taux primaires de quarz, et é[»idote (p. 272).
EpigÉnique. — Formation de minéraux secondaires, produits
par transformations lentes et déplacements moléculaires :
les nouveaux produits sont dits épigéniser le minéral [)rimitif.
Epigneiss, Reiisch. — Gneiss d'origine secondaire, formés [)ar
métamorphisme de sédiments, par opposition aux gneiss
urchéens proprement dits = Gneiss granulitiques.
I086 VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE EPI
Epimagmatique, Graber, 1897. — Graber groupe, sous ce nom,
les minéraux des roches grenues, l'orinés dans une époque
postérieure à la consolidation, pour les distinguer des miné-
raux plus anciens formés à Tépofpie magmatique, celle-ci, à
son tour, comprend trois phases, pi'ééruptive, éruptive et
postéruptive. (.T. i?. K. A. xlvii, 281).
Epiproïerobases, Polcnov, 1899. — Voir : Epidiabase.
Epontes. — Nom des parois (|ui limitent les fdons; celle qui par
suite du défaut de verticalité, s'appuie sur l'autre, porte le
nom de toil, tandis que la seconde s'appelle mur.
Epso.mites, Vantixem ■= Stylolites.
Erbsenstein. — Oolite calcaire à ciment calcaire lai-e ou
absimt, structure libi'ij-rayonnée et concentri([ue. tonnée
d ai'agonile ou de clypeite ■= Pisolite. Pea-slone.
Erdiivhze. — Résines fossiles, comme ambre. Tasmanite. etc.
Erdpecii — Voir Asphalte.
Ergero.n ^^ Loss sableux.
Erinite. /. T/wnifion. ^^'Mi. — Argile siliceuse provenant de la
décomposition du basalte, et d'aboi'd décrite* comme une
espèce minérale. (Outlines of Miner., i, p. '34il.
Erlanfees. — Roche d'Erlan. avec augite, feldspath, quarz ; se
trouve dans le massif granulitique de la Saxe.
Erratiques (blocs). — On nomme blocs erratiques avec
lirongniai't. les galets étrangers ([ue l'on trouve en grand nom
bre dans les couches de diluvium et dans les moraines.
ERSTARRU.VGS(iESTEii\E. — Voir ei'uptives (roches).
ERSTARRUN(iSKKUSTE DEK EuDE. — La première croûte de refroi-
dissement du globe, conservée et représentée, suivant J. Roth
et quelques autres auteurs, par les roches schisto-cristallines.
Eruptionsschutt, Scnft. — Roches A'olcaniques meubles, telles
({ue Lapilli, cinérites. projections. Syn. : A'ulkanenschutt.
Eruptivergesteinsschut, Naamaiin. — Projections volcaniques
meubles (1, p. 654).
Eruptives (roches). — Ensemble des roches intrusives ou efïu-
sives, formées aux dépens d'un magna à l'état de fusion ignée.
Certains auteurs limitent cette désignation aux roches etTusives,
ou roches volcanicpies pro])reinent dites =^ Erstarrungs — .
Eruptiv — , Ellusiv — . Plutonische — . Vulcanische — , Ghysio-
gene — , Pyrogene — , Exotische Gesteine.
Eruptivtuffe. von Richfhofen. — Roches tutfacées, dépendant
(les augitpor|)hyres. Leur mode de formation est attribué à
ERX LEXIQUE PÉTROGKAPHIQUE I087
un remaniement par les eaux superficielles du produit d'érup-
tions au moment de leur venue et de leur consolidation. Les
débris ainsi réunis se sont accumulés près des points de sortie,
en bancs épais = Schlammstrome (i>artim).
Erxlebenite, St.-Mennie/% 1882. — Météorites du type Krxleben.
Erzgabbro. Lœwinson-Lessing-, i9oo ^^ Magnetitgabbro.
EssExrrÈ, Sears, 1891. — Hoche dioritique à olivine et augite,
intimement alliée aux syénites elœolitiques (Bull. Essex
lastitute, xxeu, 1891). Rosenbuscli les définit comme des roches
sans quarz, liypidiomorphes grenues, à proportions également
élevées d'alcalis et doxydes des métaux l)ivalents avec teneur
en silice moyenne ou basse, généralement riches en éléments
colorés, olivine et apatite abondantes.
EsTERELLrrE, Micliel-Lév)\ 189^. — Hornblendeporphyrite quarzi-
fère ou Dioritporphyrite de TEsterel, distincte par sa compo-
sition chimique des porphyrites typic[ues. (B. G. F. ix, 11" 57).
EuDiAGNOSTiscH, ZivkeU 1893. — Texture des roches cristallines
à éléments distincts et déterminables. (L. P. i, p. 4''>4)
Eui)iALYTiAT.iAiTRrr. — Lujaurite riche en eudialyte.
EuDiALYTORTHOPHONM', Lasdiilx. 1876= Eudialytsyeuit (K.P iai).
EuDiALYTSYKiXrr, Vrba, 1874- — Syénite éléolitique à a^girine
du Groenland, de Kola, avec eudialyte et eukolite. (Sitz. Ber.
Wien. Akad. 1874, lxix, 1).
EuGRANrrist:n, Lossen =- Structure cristalline grenue des auteurs.
= granuliti([ue, eugranitique.
EuKRiTE, G. Rose. i835. — Météorites et roches teliuriques
(gabbros et diabases) tormées d'anorthite et d'augite ; il en
est aussi à olivine. (Pogg. Aan., "35, p. i).
EuKïOLrr, Rosenbiisch,iSc)^ =Venanzite (Sitz. B.Berl. Akad.vn, no).
P^ULYsrr, Erdmann, 1849. — Roche interstratifiée dans les gneiss,
et définie comme formée de fer oxyikilé, olivine. pyroxène vert
et grenat rouge-brun. R. à olivine-dia liage gi-enatifère, dynamo-
métamorphique, ou variété de Wehrlite ? (Fiirsiik. lill en geogii.
Beskrifn. (ifver Tunabergs Saken, 11).
EuPHOLiTK, Cordier, i8()8. — Variété d'cuphotide renfermant du
talc =Gabbro saussuritisé.
EuPHOTiDE, Haà)\ i88'2. — Roche conq)osée de (Hallage et de
saussurite =^ gabl)j'o saussuritisé. Ce terme a été employé
depuis Haùy pour désigner les gabbros en général.
EuPORPHYRE, EupoRPHYRiTE. Lœwiîison-Lessing; 1898. — Struc-
ture d'ensemble des roches porphyriques, montrant l'association
de phénocristaux et d'une pâte. (A. C, 277).
HxSS VIII* COiN(;l«ÈS GÉOLOdlQUK EUR
Enu n:. D'Aubuisson, 1819. — Nom donné à la pâte fondamentale
des porphyres compacts, el synonyme du mot felsite, proposé
parderhard: déjà d'Anbuissim la reconnut comme un mélange
intime de feldspath et de quarz. Hrongniart distingua (1827)
des euriles porphyroïdes et des eurites compactes. Actuellement
on désigne sous ce nom. des porphyres compacts sans phéno-
eristaux (en France), ou des granulites compactes (Erdmann)
== Felsit. ])etrosilex. (Traité de géogn., 1819, I, p. 112, u, p. 11;).
EuRiTEPOiU'HYKOïuE, Brongnuirt ^= Felsitporphyres des pétro-
graphes actuels.
FuuiTiNK. — Tuf élastique formé par le remaniement sous l'eau de
roches euritiques ^=^ pierre carrée.
EuRiTKMK. — Structure felsitique, ci'yptogranitique des roches
massives =^ Microgranitique, felsitique.
EuuiTPOiKPHYR. — Voir Felsitporphyr.
EuJAXiT, Fritsch el Reiss. 1868. — Nom d'abord appliqué aux
laves phonolitiques de Ténérilfe. paraissant bréchoïdes, par la
répartition en bandes de deux mélanges d'aspect différent,
dont lenscmble forme la roehe. Ce nom a été depuis généralisé,
comme type de structure, à toutes les roches volcaniques
analogues. (Geol. Beschreib. d. Insel Tenerife, i8(>S).
EiTAxrnsc.HK stuuktuh. — Structure de i-oches volcaniques,
montrant deux ou plusieurs portions de conq^osition ou de
structure différentes, ordonnées en bandes ou en stries.
EvKusr: mktamouphosk. Cotta. — Modifications éprouvées par les
roches encaissantes au c(jntact dune roche éi*uptiAe =^
Exomorphose, Métamorphisme exomorpheou exogène (Grundr.
d. Geogn. u. Geol., lo'i).
ExoGKS. von Huinboldt. — Roches éruptiveselfusives(Kosnios, 1,407).
EXO.MOKPHISME, METAMORPHISME EXOMORPHE. Foumet. 1867.
Modifications produites dans les roches encaissantes par les
roches éruptives qui les traversent. = Everse Métamorphose.
ExooEiTHiscH, GiimbeL 1873. — Colites formées par dépôts
concentriques de dedans en dehors, autour d'un corps étranger
= extoolithisch. (N. J., i8y*3, p. '^'6).
ExopoLYGÈXES (ENCLAVES). ^4. Lac/'oïx, i<)Oi. — Voir poly-gènes.
Expansion structure, Pirsson. 1899. — Structure des roches
porphyriques. dans laquelle les microlites de la pâte sont
disposés parallèlement aux faces des phénocristaux. indiquant
ainsi qu'ils sont repoussés par ces cristaux, lors de leur accrois-
sement. (Amer. Journ. Sci., vu, 277).
EXP LEXIQUE PÉTUOORAPHIQUE lo8()
KxPLOsioxsBRECciE, Walt/wr. — Brèche volcanique d'origine
spéciale. Elle devrait sa formation à une éruption débutant
par une explosion qui disloquerait les strates superposés, dont
des débris se retrouveraient mélangés, sous forme de brèche,
dans la roche éruptive. (Ablation, p. 691).
Exsui)ATioNSTuuMEKs=.Segregationstriimer,Constitutionsschlieren.
ExTHUsiVE. — Nom donné par des pétrographes anglais et
américains aux roches de coulées ^= roches d'épanchement.
Eye, Marr, 1888. — Cristal ou portion de roche lenticulaire,
grenue, dans une roche schisteuse ==^ glandule, Auge, phacoid,
(Geol. Mag., p. 218). Cette structure caractérise notannnent des
gneiss, eye-gneiss, gneiss œillé, Augengneiss.
F
Faciès (éruptifs). — Types divers d'une même masse de consoli
dation, distincts par leur structure ou par leur composition
chimique, et dilFérenciés les uns des autres par une liquation
primaire, ou par les conditions de cristallisation.
Faciessuite, Brôgger, 1894. — Brôgger désigne ainsi les enchaî-
nements lithologiques, dont les divers termes n'appartiennent
pas à des éruptions successives indépendantes, et ne sont
pas le résultat d'une diderenciation dans le réservoir magma-
tique (ceux-ci sont ses séries lithologiqiies), mais proviennent
au contraire d'une même venue. Ils appartiennent à une
même éjaculation du magma, et c'est le résultat de la dilléren-
ciation du produit de cette éjaculation, en massif central et en
faciès de bordures, qui constitue ses suites de faciès
{Faciès suites). Exemple : Akerite eugranitique, syénite à
grains tins, syénite quarzifère porphyroïde, Porphyre
quarzifère proprement dit. (i, p. 179).
Fahliîaxdes. — Imprégnations fines de inagnétite ou de pyrite
ferrugineuse, dans certains bancs de gneiss, sur de grandes
étendues F'ahlbander.
FvKEs. — Nom donné en Ecosse à des grès micacés.
F'alsciie-schieferu.ng = Stratification entrecroisée.
F'alse-bedding = Stratification entrecroisée.
F'alse cleavage, Harker, 1895. — Désignation des structures
fissiles développées par de très fins plis ou fentes de la roche ;
elles simulent par leur linesse le véritable slatj' cleavage
oa
IO.)0 VIU* CONGHKS GKOI.or.IQL'E FAL
déterminé par la structure intime de la roche même (Petrol. l'or
Sludenls, p. 211).
Faltenglimmekschii:ker. — Micaschistes présentant des lins
plissements suivant ses surfaces de division.
Falux. — Sable riche en calcaire, d'âge tertiaire.
Farewell-Rock. — Nom des mineurs anglais poin* le millstone-
grit qui annonce la fin de leurs veines.
Fayaliïe (rocue de), a. Lacroix, 1900. — Uociic de la série
des micaschistes essentiellement constituée par de la fayalite,
de la grûnerite, du grenat almandin, de la magnétite (G.R.).
FEiXKORXKi. — Structure des roches grenues à petits grains
cristallins, encore reconnaissables à l'œil nu.
FELDSPATHAKTixoLrrnscHiEFER. Sq)'tzeJJ\ 1887. — Roches com-
compactes gi'is-vert, i'orniéos d'actinole, feldspath, muscovite,
biotite, quarz, chlorite, calcite. (Uralitgneiss, p. 90).
FELDSPATUAMPninoLrr. Saiier, 1884. — Amphibolile contenant
dans un lacis de petits ci'istaux d'amphibole sombre, des
grains de feldspatli, avec un i»eu de grenat, du l'er titane
et du rutile (i884, P- 28).
FELDSPATUAMJ'niBOLiTE, Rwa, 1897. — Amphibolitcs métamor-
phiques, issues de laltération de diabases, et formées
d'albite, épidote, amphibole verte, glaucophane, magnétite,
sphène, grenat. (Relaz. int. aile Roce raccoite nelle adiacenze di
Cremolino e del ïurchino, 1897, p. 5).
Feldspathbasalt. Borickj-, 1873. — \'ariétés de basaltes
riches en feldspath. Est aussi employé comme nom dis-
tinctif des basaltes proprement dits, relativement aux
Xephelinbasalte et aux Leucitbasalte.
Feldspathbimsteix, von Lasaulx, 18'jb. — Ponce rendue por-
phyrique par les phénocristaux quon y observe : on les
classe en ponces à sadinite et à plagioclase. (E. P., p. 228).
Feldspathchloriïschiefer , Saj^tzeff, 1887. — Roches à gros
grains ou compactes, gris- vert, formées de feldspath (géné-
ralement plagioclase), chlorite, épidote, quarz, parfois cal-
cite, mica, et accessoirement minerais de fer ou de cuivre,
tourmaline. (UraUtgaeiss, p. b9).
Feldspathepidosite, Riva. — Roche du groupe des amphibo-
lites, épidosites, prasinites métamorphiques, formée dépi-
dote, zoïsite, albite, et comme éléments subordonnés chlo-
rite, muscovite, quarz.
Feldspathgesteix. Jasche. — Roche composée de feldspath,
F EL LEXIQUE PKTKOORAIMIIQUE IOÇ)I
avec quarz, wernerite. graphite. (Miner. Schriften, i). Variétés
d'Ornoïte formées exclusivement d'oligociase, orthose et
microcline . Harker emploie ce mot comme désignation
générale pour les labradorites, anorthosites, et autres faciès
des gabbros, pauvres ou dépourvus de pyroxène.
Feldspatugreisen, Jokel)', i858. — Hoche voisine des pegmatites,
formée de feldspath et de quartz. (J. g. H., p. 5G7).
FKLnsPAïnnoRNBLENDrr, Lœwinson-Lessing\ 1900. — Amphibo-
lolite avec diallage, diopside, plagioclase, à structure zonée.
(ïrav. nat. St.-Pétersbourg, xxx, v, 225).
FELDSPATiinoRNFELs. — Scliistc ayant perdu sa structure feuilletée,
cristallin et feldspathique, au contact de roches intrusives.
Feldspathides, Michel Lévy. — Equivalents pétrographiques et
leurs remplaçants dans les roches, des feldspaths, à savoir :
néphéline, leucite, mélite, etc.
Felbspathisaïion, Fournet. — Imprégnation de schistes et autres
roches analogues par le feldspath, au contact des roches
éruptives, par néoformation ou injection. (Ann. d. Gh. et de
Phys. T. 60, p. 3oo).
Feldspaïhose Hoknblende-Sghist, B. Koto. — Schistes amphi-
boliques, gris, formés d'actinote, épidote, et un agrégat grenu
de feldspath. (Journ. of Ihe Univ. of Japan, n, p. 112).
Feldspatuperidotit. Lœwinson-Lessing , 1900. — Terme de pas-
sage, comme les Feldspathpyroxénites, entre les péridotites
ou pyroxénites et les gabbros ou norites mélanocrates.
(Trav. nat. S' Pétersb., xxx, ii3).
Feluspatuphonolit, von Lasaiilx, 1875. — Phonolites dont la
masse fondamentale ne contient que des cristaux de sanidine et
d'oligoclase. (Eleni. der Pelrog., 1870, p. 284).
FEEDSPATnpuYLLiTE. — Phylladcs ne contenant qu'une faible
proportion de feldspath, et intermédiaires entre les
phyllades et les gneiss.
Feldspathporphyr. — Porphyres sans quarz, oii les seuls phéno-
cristaux sont des cristaux de feldspath.
Feldspaïuporphyiut. — Ancien nom des porphyrites à phéno-
cristaux de feldspath, seuls ou prédominants.
Feldspatupsammit =^ Arkose.
Feldspathsandsïein = Arkose.
FELnsPATiivERTRETER = Fcldspatludes.
Feldspatic magma, Hague, 1892. — Le magma acide partiel, issu
de la différenciation d'un magma fondamental et correspondant
1092 Vlll^ CONOISKS gkoi.ocique FEL
exactement au magma trachytique normal de Bunsen.
(Monogr. oi" Ihe U. S geol. Survey, xx, 1892, p. 255).
Fkldsteinpokpiiyr. — Nom ancien des felsitporphyrs à masse
fondamentale, compacte, massive, plus cristalline cependant
que celle des Hoi-nsteinporphyrs.
Felsi-doleiutk, Ward, 187."). — Laves formées de plagioclase,
ortliose. augite, magnétite, et masse fondamentale felsitique,
constituant un passage des feisitcs aux l)asaUes ^^^ Trachy-
dolerite. (Q. j. g. S. 1870, 3i, p. 417).
Felsit, Gerhard =^ Pctrosilex.
Felsitfels. — Nom ancien des felsitporphyrs dépourvus de
phénocristaux et réduits à leur pàte= Pétrosilex.
Felsitic lavas, F. Riitlej\ — Obsidiennes. pitchstones dévitrifiés.
Felsitisiuung, Sauer, 1888. — Transformation du pechstein en
felsite. (Z. d. g. G. 1888, p. 602).
Felsitkugeln, Sauer. — Formations sphérolitiques. de o.ooi
à 0.20 de diamètre, du pechstein de Spechtshausen ; elles
présentent un noyau central isotrope, de couleur claire,
jaune à brun, une zone pcri[)héi'i(jue grenue, noire, et une
zone extérieure d'un rouge intense.
Felsitoid (rocks), Geilàe . — Roches compactes ressemblant à la
felsite, telles que hallellint, adinole (Text-book of geol., i3o).
Felsitpechstein. — Voir Retinite.
Felsitpouphyk, Naurnann, 18^9. — A peu près synonyme de
quarzporphyr. avec masse fondanu;ntale (felsite) micro- ou
crypto-cristalline. (Geogn., i, 608).
Felsitsandstein. Senjt. — Employé par Senft pour désigner
des porphyres bréchoïdes, des agglomérats porphyriques.
(Felsarten, p. 67).
Felsitsciiiefeu , Nauniann. 1849. — Roches facilement fusi-
bles . ressemblant aux Kieselschiefer , formées d'après
Schnedermann. de silice, chaux et un peu de fer oxydulé
(Geogn., I, 55i). Lehraann désigne sous ce nom des roches
halleflintoïdes. compactes, schisteuses, très métamorphisées,
dérivant de roches massives.
Felsittufe. — Tufs porphyriques bariolés, pelitiques, com-
pacts, à cassure terreuse = Thonstein.
Felsodaciïe, Rosenhiisch , 1887. — Dacites à masse fondamentale
microfelsitique et cryptocristalline. (Mass. Gesl., p. 640).
Felsogkanophyk, Vogelsang. — Porphyres intermédiaires par
leur masse fondamentale, entre les felsitporphyres et les
granophyres = Felsophyr, Granofelsophyr.
PE1_ LEXIQUE PÉTKOr.RAPHlQUE IOqS
Felsokeratophyh. Mûgo-e, 1893. — Nom des anciens Lenne-
porphyres, qui sont, d'après lui, des kératophyres sans
phénocristaux de quarz. Il présentent diverses variétés mas-
sives, scliisteuses, et tulTacées. (N. J. — B.B. vni, p. 699).
Felsolipariï, Rosenbusch, 1887. — Liparites à masse fondamen-
tale microfelsitique. partiellement cryptocristalline (M. G., 543).
Felsonevadiï, Rosenbusch. 1887. — Nevadites riches en micro-
felsite. souvent sphérolitiques. Voir : Felsoliparit, Lithoidite.
Felsophyr, Vogelsang\ 1867. — Porphyres ([uarzifères à masse
fondamentale felsitique (microfelsitique) ; on a depuis appli-
qué aussi ce nom à des porphyres à masse fondamentale
cryptocristalline. (Philos, d. Geol., 1867).
Felsophyrite, Vogelsang; 1872. — Felsophyres sans phéno-
cristaux. (Z. d. g., G., 1872, p. 534). Pour Boricky, Felsophyres
contenant plus de soude que de potasse (1882).
Felsosphaerite. Vogelsang. 1867. — Nom donné aux sphé-
rolites rayonnées, ou à écailles concentriques, que l'on trouve
dans les porphyres, les liparites ; ils sont formés de substance
felsitique, et ne peuvent être rapportés à aucun autre type de
sphérolites. (Philos, d. Geol., 1867).
Felsovitrophyr, Vog-elsang-, 1867. — Porphyres caractérisés par
les caractères de leur masse fondamentale, en partie felsitique
et en partie vitreuse. Ils passent aux vitrofelsophyres par la
prédominance des parties vitreuses.
Felspar-trapp, Vicary, i865. — Nom ancien donné à des laves
du Devonshire, qu'il convient de rapporter aux basaltes.
(Trans. Devon. Assoc. i8G5, i, iv, p. 4^)-
Felstone Judd. 1874. — Vieux nom usité en Angleterre pour
diverses roches volcaniques de couleurs claires, variées, à
grains très fins. Elles forment un groupe comprenant princi-
palement des andésites et propylites d'après Judd, mais aussi
quelques basaltes, liparites, trachytes. (Q. J. G. S., 1874, 3o,
236; 1890, 46, p. 39).
Fenesthée (structure). — Structure particulières de serpentines
provenant de la transformation de l'amphibole ou pyroxène
= Fensterstruktur, Gitterstruktur.
Ferrite, Vogelsang; 1867. — Grains et écailles de petites dimen-
sions, brunes, transparentes, d'oxyde de fer, contenus dans
la masse fondamentale des l'oches porphyriques.
FKHitor.iTE, Wadsworth, i8()2. — Roches constituées par des
minerais de fer. (Rep. Slalc Geol. Michigau, 1892).
I094 VIII« CONGRÈS GÉOLOGIQUE FER
Ferrutr.vchyï, Lang-, 1891. — Un type de ses roches à prédomi-
nance alcali-métal, où Ca < K > Na. Voir : Dolerit-Diorite.
Feuehsteix = Silex, Flint.
Feuilleté. — Roches ou structures feuilletées, qui se divisent faci-
lement en feuillets lisses, à faces planes. Peu distincte de la
structure schisteuse = Hlatlrig.
FiBuoÏDE (devitrificaïiox), Brauus, 1889. — Verre diabasique à
petits grains noirs, présentant des divisions alvéolaires ayant
pour centre un microlitc de feldspath (Z. <1. g. G., 5x3).
FiBROLiTE ROCK, Judd, id>^7>. — Roclic forméc presque entière-
ment de cristaux prismatiques de fibrolite. (Min. Mag,, 56).
Flbrolithglimmersciiiefer ^ Micaschiste sillimanitique.
FiBROLiTiiGNEiss. — Giiciss pauvre en feldspath, avec noyaux et
écailles membraneuses, fibreuses, de fibrolite.
Filamenteux =: Flaserig.
FiLO MASTRO. — Nom donné parles ouvriers de Baveno aux plans
de divisions faciles, suivant lesquels le granité se fend en
tables étendues, à surfaces planes, qui sont mis à profit pour
l'exploitation ^^ Ilate, lil, master-joint, pelo di cava.
FiLOxs. — Remplissages de fentes de la croûte terrestre, par
des matières minérales, arrivées par voie hydatogène ou
pyrogène = Giinge.
FioRiTE. — Tuf siliceux, nommé d'après Santa Fiora en Toscane.
FiRE-CLAY =^ Argile réfractaire. Argiles généralement micacées,
d'après Hutchings, du terrain honiller d'Angleterre.
FiRE-sTOXE. — Grès lustré calcarifère du Cénomanien d'Angleterre,
= Malm rock des Anglais.
FiRX (FiRXEis). — Nom donné dans les Alpes à la glace grenue,
qui se forme dans les grandes altitudes, et qui est meuble, ou
stratifiée et ahérente = Névé, Kôrnerschnee.
FiscHKOHLE, Kalkowsky. 1886. — Charbon formé de débris de
poissons (Elein. d. Lithol.).
FissiLiTÉ. — Propriété qu'ont certaines roches, particulièrement
les schistes et phyllades, de se découper suivant des plans
parallèles, seml)lables à des plans de clivage.
FissuRE-ERUPTioxs = Massenausbrûclie.
Flâciiexparallelismus. Naumann, i85o. — Ensemble des divi-
sions planes, des roches. (Lehrb. d. Geogn., i, p. 464)
Fladexlava, Heini. — Lave visqueuse, consolidée lentement, sans
dégagement appréciable de vapeurs, et présentant des surfaces
mamelonnées ^= Gekrôselava.
PL A LEXIQUE PÉïUOr.RAPHIQUE 1096
Flags = Dalles, (^)uader.
Flammendolomit, Quenstedt. — Dolomies caverneuses sombres,
flambées de jaune, de l'àg-e du Keuper.
Flammengneiss. — Gneiss grenus écailleux, où le plagioclase et
la biotite prédominent sur orthose, muscovite, grenat, horn-
blende; à mouches ou flammes formées de quarz et plagioclase.
Flammenmergel, Haussmann. — Marne feuilletée bleue ou gris-
jaune, à flammes sombres, de l'âge du Gault supérieur,
Flaserdiabase. — Diabases dynamométamorphisées, à structure
devenue filandreuse, traversées de fissures, suivant lesquelles
les minéraux sont triturés. I.es néoformations minérales sont
hornblende fibreuse, quarz, albite.
Flasergabbro. — Gabbros dynamométamorphisés comme les
diabases précédentes.
Flasergranit. Lôwl. i8()(). — Nom du granité laminé, feuilleté,
gneissoïde, qu'il convient de distinguer, d'après Lôwl, du
gneiss : ce dernier nom devant être réservé d'après lui à
des sédiments feldspathiques. Ce flasergranit. quand il est
très feuilleté, recevrait le nom de Schiefergranit = Gneiss
granulilitique, Granitgneiss, Gneisgranit, Klastogneiss. (J. g.
R. A. 45, 1896, p. 6i5).
Flaserige struktitr. — Naiimann. iSSa. — Structure répandue
pamiii les gneiss, granités, gabbros, où elle est due à des
actions dynamométamorphiques. Elle est caractérisée parce
que de minces couches ou lentilles, formées de minéraux
grenus, sont séparées par d'autres couches plus minces encore,
de minéraux lamelleux, écailleux, allongés parallèlement,
(flasern) qui alternent avec elles, et les entourent en les
enlaçant = Structure glanduleuse ou filandreuse.
Flaserkalk. — Calcaire divisé en lames par des membranes
schisteuses ondulées, entrelacées = Kalknierenschiefer.
Flaskrx. — Ecailles ondulées filandreuses, de minéraux phyl-
liteux, caractérisant la structure flaserige (filandreuse).
Flaserporphyre =^ Porphyroïde.
Flaserporpuyroïd. — Porphyroïde à éléments disposés en
filandres glanduleux.
Flatschex. — F'ormes de division des roches dues à la com-
pression, caractérisées par leurs surfaces courbes, fibreuses,
striées, ou lisses et brillantes.
Fleckengranulit. — Leptynitcs présentant des sortes de taches,
dues au mode de groupement des cristaux d'amphibole.
1096 VIU" CONGRÈS GÉOLOGIQUE pLg
Fleckemmergel, Gûmhel. — Schiste marneux tacheté par la
présence de fucoïdes.
Fleckenporpiiyr. — Porphyre quarzifère dont la masse fonda-
mentale ofi're des taches vermiculées de couleur et de
structure spéciales = Kattun])orphyr.
Flkokschiefeu. — Schistes tachetés = Scisto macchiato.
Flimmerschiefer, GûmheL 1879. — Scliistes cambriens lustrés
du Fichtelgebirg-c. (Fichlelgeb. 1879, p. 274).
Flint ^= Silex.
Flixt-conglomerate. — Galets de silex réunis en conglomérat
par un ciment.
Flinten. — Nom vulgaire donné en Westphalie aux galets.
Flinz. — Oligistc en très petites paillettes.
Flôtze. — Veines de substances minérales exploitables, que l'on
peut suivre parmi les couches encaissantes. Kohlenllotz =
Veine de houille, coal-seam.
Flôtzgui NSTEix. — Nom tombé en désuétude = Dolérite.
Flôtztrappporphyr. — Voir Hornsteinporphyr. Eurite.
Flow-brecciatiox. Raisin, 1893. — Brèches formées par la frag-
mentation de parties consolidées d'un magma, par des por-
tions encore liquides de ce même magna, en mouvement =
Spaltungsbreccien, Taxite. (Q. j g'. S., xlix, p. i5i).
Flow-structure. — Voir structure fluidale.
Flucans. — Fissures remplies jjarde l'argile, dans le Killas.
Fluctuatioxsstruktir, Zirkel. 18^7 = Fluidale (structure).
Fluidale (structure).— Structure déterminée par l'écoulement du
magma en mouvement, lorsque les cristaux commencent à
s'individualiser dans sa masse. Elle se traduit dans les roches
porphyriques. par des bandes étirées, ondulées, entraînant
dans leur remous des fdes et des groupes de microlithes =
Fluctuationsstruktur, mikrofluidalstruktur (Vogelsang, Phil. d.
Geol , 1867, p. i38).
Fluoltth, Haiiei\ 18.V4. — Pechstein vert-noir d'Islande
(Sitz. Ber. Wien. Akad., xii, p. 485).
Fli ssiGKEiTSEixsciTLi ssE. — Porcs rcuiplis de liquides quon ren-
contre dans divers minéraux, inclusions liquides.
Flussstruktur = Structurefluidale. Fluctuationsstr.. Rhyotaxis.
Fluxiox-gxecss, Gregory, i894- — Gneiss intrusifs, injectés
à l'état visqueux, n'ayant produit au contact que de faibles
actions métamorphiques, mais y ayant acquis leur schisto-
sité Huidale. (Q. J. G. S., 266).
F LU LEXIQUE PÉTKOGRAPHIQUE TOv)7
Fluxion-structure = Structure fluidale.
Flysch. — Ensemble de sédiments gréseux et argileux, plus
ou moins schisteux, caractérisés par des algues, déposés
dans des lagunes étroites le long de la chaîne alpestre.
Foliation, Darwin, 1846. — Terme employé pour désigner
le feuilleté des schistes (Geol. Obs. S. America, p. 166).= Lami-
nation, Echte Schieferung. Sorby distingue entre les
Stratification-foliation et Cleai>age-foliation .
FoiiELLKXGRANiLiT, Daf/w. 1882. — Lcptyiiitc qui doit son
nom et son apparence, à la disposition en taches mou-
chetées de l'amphibole (Dathe, Z. d. g. G., xxiv, 35).
FoRELLENSTEix, çom Ratk. — Roche formée de labrador, oli-
vine et rare pyroxène (diallage. enstatite, etc^ ; le pyro-
xène manque parfois, et c'est alors un gabbro à divine.
Son nom indique la ressemblance avec la peau de truite, que
présentent les variétés à masse fondamentale formée de petits
grains d'anorthite, où se détachent des taches sombres,
arrondies, d'olivine transformée en serpentine = Troctolite,
Ossipite, (Poggenrl. Ann. Bd. gS, p. 002).
FoRELLENSTEiNALLALiMT. — Allalinitcs, pauvrcs en smaragdite,
montrant de la saussurite et des taches caractéristiques
rondes ou elliptiques, irrégulières, rappelant parfois la
forme de l'olivine, formées d'un agrégat grenu de grenat,
actinote, talc et d'un mica cassant.
FoRTi'NiTE, R. Adan de Yarza, 189G. — Roche éruptive som-
bre, d'âge tertiaire, de Fortnna (Murcie), formée d"olivine.
mica clair, dans un magma vitreux abondant, chargé de
microlites de mica et de bélonites indéterminés très biré-
fringents = \^erit. (Bol. com. Mapa geol. de Esp., 20).
FouRciiiTE, /. F. Williams, i89o. — Roche de filon que Ton
peut regarder comme une monchiquite sans olivine. à biotite,
augite, hornblende, seuls ou associés, dans une base très
vitreuse. (Geol. Surv. of Arkansas, Ann. Rep., n, p. 107).
FoYAiT, Bliim, 18G1. — Roche cristalline à grains gros ou fins,
formée d'orthose, élœolite. hornblende, d'abord observée dans
la Sierra de Monchique (Monts Foya et l*icota), i)rovince d'AI-
garve (Portugal). On a récemment reconnu que le minéral
attribué à hornblende devait être rapporté à l'augite et à l'cegi-
rine. Nom générique des syénites éheoliticpies à hornblende ;
pour Foyait de Rrogger, voir Diti-oït (N. J. 1861, 426).
FoYAiTM.\rTMA, Rosenbiisch, 189(5. — Magma des phonolites et des
syénites élœolitiqucs. Voir Atomzahl.
1098 VIIl« CONGRÈS GÉOLOGIQUE FOY
FoYAiTPE(iMAHT, Bf'ugge/-, i8y4- — S.véïiite à néphéline, à
structure trachytoïde, avec l'elds[)aths disposés en ordre,
subparallèles ou rayonnants. Brogger distingue des a^girin-
foyaitpegmatit et des Glimmerfoyaitpegmatit, suivant quà
Torthose et à l'éla'olite viennent se joindre Tœgirine ou le
lépidoniclane, comme éléments prédominants (p. 126).
Fracture-cleavage, Blake, 1888. — Structure simulant le clivage,
due au développement de fines fissures très rapprochées (Rep.
Bril. Assoc, p. 381).
Fhaidroxite. E". Dumas. iS'jG. — \ariété de minette (Gliimners-
syenit). (B S. G. ni. p.5:;2).
Freestoxe. — Nom donné, en Angleteri-c. aux roches, grès ou
calcaires tendres, faciles à travailler, qui ne manifestent aucune
tendance à se diviser dans un sens plutôt <|ue dans un autre.
Frictioxsgesteine (éruptives). Naiimann. t8'Î9. — Brèches de
friction, et conglomérat de friction volcaniques, formés ])ar le
magma dans son ascension, quand il emballe des débris
arrachés aux cheminées, ou des fragments de la roche
éruptive antérieurement consolidés. On appelle « Contusive
Frictions Gesteine » {-^ Crush-Breccia) les brèches de friction,
formées en place, par dislocations et fragmentations des
roches, dans des failles au autres déplacements de portions
de la croûte terrestre. (Geogn., 1849, i- 690)
Frictiox (métmorphisme par). Gosselet, i883. — Mode particulier
de dynamométamorphisme. (Ann. S. G. Nord, x, 202)
Frittuxg. — Action des laves, basalte, etc., au contact des grès,
argiles, qu'ils traversent ; ces sédiments sont cuits, vitrifiés, ou
effrités parla masse en fusion.
Froschsteix. — Voir Ranocchiaja.
Fruchtgxeiss. — Roches métamoridiiques de contact ressem-
blant aux Fruchtschiefer, dont elles ne se distinguent que
parce qu'elles contiennent du feldspath.
Fruchtschiefer. — Schistes tachetés, métamorphiques (Fleck-
schiefer) dont les taches sont des concrétions ressemblant à
des grains de blé.
Fuchsitglimmerschiefer. — Micaschistes contenant un mica
chromifère vert (Fuchsite).
FuLGURiT-AxDESiT, ^4 6ic/«. — Audésitc du sommct du petit Mont-
Ararat, traversée de tubulures de fulgurites.
FuLGURiTE. — Tubulures irrégulières produites par Faction de la
foudre ; formées dans les grès, de grains de sable réunis par
FUL LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IO()()
une substance vitreuse et dans les gneiss, les schistes, de
verre de couleurs variées, résultant de la fusion des éléments
de ces roches = Blitzrôhren .
Fuller's earth =^ Argile sniectique, Walkerde, Fûllererde.
FuNDAMENTALGNEiss = Guciss fondamental.
FuRCULiTE, F. Rutley. 1891. — Cristallites fourchus (squelettes
cristallins), correspondant à l'une des formes de chiasmolite
de Krukenberg'. (Notes on cristallites. Miner. Mag. 1891, p. 261).
FusAiiN ^ Charbon résultant de la combustion incomplète du bois.
FussGRANiTHYPOTHESE, Brôggei'. 1894. — Hypothèse d'après
laquelle le granité, en profondeur, pourrait fondre et digérer
des portions des terrains encaissants. (n,p. 120) = Assimilation.
G
Gabbrite, Folenov. 1H99. — Voir Syénitite.
Gabbro, L. von Biic/i, 1810. — Roche holocristalline grenue
composée de feldspaths calcosodiques, de pyroxène, avec
ou sans olivine ou biotite. (C F. P., 1900. — L. de Buch :
Magaz. d. Gesellsch. naturforsch. Freunde zu Berlin, 1810, Bd.
IV, p. 128). En Angleterre, on désigne sous ce nom. toutes
les roches grenues à feldspaths calcosodiques. et pyroxène
monoclinique (augite ou diallage) ; Judd y joint les roches
basiques à amphibole. Le mot gabbro est une désignation
populaire en Toscane, pour les roches de ce groupe.
Gabbro AMPHiBOLiTE. — Gabbro avec amphibole secondaire,
développé par suite de dynamométamorphisme.
Gabrroapl(te, Cheliiis. — Roche de iilon. panidiomorphe
grenue, formée de plagioclase et diallage, parfois avec
hornblende et olivine = Beerbachite.
Gabbrobasalt, O. Lang, 1891. — Un type de ses roches à
prédominance de calcium, où Na > K.
Gabbrodiabas, Brôgger\ 1890. — Roches de profondeur, inter-
médiaires entre gabbros et diabases. Lœwinson-Lessing
a donné ce nom à des diabases intrusives à structure gra-
nitique, ou à des gabbros où l'augite remplace le dial-
lage = Diabases granitoïdes (h' Michel-Lévy, Augitdiorit
(partim). Augitgabl)ro. (Z. f. Kr. 1890, \vi, p. 22).
Gabbuodiouiï. — Expression enq)loyée (Uins deux acceptions
différentes : tantôt pour des gabbros à diallage amphiboli
tisé et un peu d'hornblende primaire (ïornebohm), ou
HOO VIII" CONÇUES CÉOI.OOIQUE GAB
tantôt pour un ternie inlei-niédiaire entre le gabbro et lu
diorite. et qui contient avec le diallage, beaucoup d'hornblende
primaire. Dans le premier cas, synonyme de Uralitgabbro.
Gabbrodolerit. O. Lang, 1891. — Un type de ses roches
à pr(klominance de chaux, où Na > K.
GABnuoiKLsiT, Lehmann, 1884. — Roches compactes, d'aspec-
felsitique, présentant la composition mincralogique des Gal)-
bros ou Ga])bro-granulit. Le mot t'elsite ne désigne ici, pour
Lehmann, (|u'une a[>pai'ence, que peuvent présenter les
roches irrésolubles à \\v'\\ nu, (juelle que soit leur compo-
sition intime = Galjbros com[)acts (p. 256).
GAiJBiuxiNKiss. Lehmann, 1884. — Gabbros schisteux à structure
gneissique. Le mot gneiss ne signifie pour Lehmann, que lindi-
cation d'une structure, quelle que soit d'ailleurs la composi-
tion minéralogi([ue = Zol)tenite.
GabbroCtRanit, Tôrnebohm. — Roches granitoïdes, en masses,
formées de plagioclase. orlhose, biotite, diallage. hornblende,
quarz, intermédiaiies entre granités et gabbros = Plagioklas-
granit. Pyroxengranit, Quarzmonzonite. (Mellersta Sveriges
Bergslag, Bl. 7, p. 21).
Gabbroïdk, Giimhel. 1886. — Désignation d'ensemble pour les
gabbros et norites.
Gabbro xkpiiélimque C. F. P., i()oo. — Roche holocristalline
grenue à feldspaths calcosodiques, néphéline, pyroxène,
amphibole, mica, avec ou sans minéraux du groupe haûyne-
sodalite. Les noms de teschénite et de thévalite, proposés
pour désigner ces roches, ne semblent devoir être conservés ni
l'un ni l'autre, la feschénite de Teschen ne renfermant pas
de néphéline et la théralite pas de feldspatli calcosodique,
au moins en proportion notabh; (p. aôi)
Gabbroxorit. — Gabbro, ou l'oche syénitique voisine, de
Norwège (Hitterii), formée de plagioclase, orthose, hypers-
thène ou diallage. et un peu de quarz. Nom généralement
appliqué aux Gabl)ros. qui, en outre du diallage, contiennent
un i)yroxène rhondiique (p. 28o^
GABBRONORnroiii'iiYHiT, Morozîewifsch , i89'3. — Nom donné à hi
Volhynite, Gab])ro noritique pori»hyrique, présentant deux
générations d'augite, pyroxène rhondjique, plagioclase, orthose,
quarz et hornlîlende. (Zur Pétrographie von Volhynien, 1893, p.
i63, Nachrichl. d. Universitât Warschau).
GABBRO-PEdMATM'E, Fox et Teall, 1893. — Gabbros à gros éléments
GAB I.EXIQl'E PÉTROGKAPHIQLE IIOI
pegmatiques (Q. J. G. S. 1893, xlix, p. 206), parfois à labrador
et liypersthène (lie Paul, Norwège).
Gabbrophyr ^=- Odinite.
Gabbroporphyr, Chelius. — Porpliyrite en filons, à masse fonda-
mentale fine panidioinorplie, avec phénocristaux de diallage,
labrador, magnétile, peu distinct du Labradorfels de Chelius.
G VRBROPORPHYRiT, Roseubusch, i8()(3 = Gabbroporphyr (p. ^55).
Gabbroporphyrite, Polenov, 1899. — Diabasophyrite.
Gabbroproterobase, Brôgger, 1894. — Gabbros riches en
hornblende basaltique. (Q. J. G. S., 1894, l, 15).
Gabbro-rosso, Savi, 1882. — Vieux nom donné en Toscane à des
diabases altérées et roches associées (D'Achiardi et Funaro, Pro-
cessi verb. Soc. Tosc. Scienz. nat. Vol. 3, 142).
GvBBROscniEFER. — Gabbros rendus schisteux par dynamo-méta-
morphisme, et identiques aux Diabasschiefern.
Gabbrosyeniï, Tarassenko, 1895. — Roches de passage entre gab-
bro et syénite qui, avec le plagioclase, contiennent beaucoup
d'orthose, et se trouvent dans la Labradoritformation du sud de
la Russie = Monzonite (Brogger), Yogoit, Orthoklasgabbro
(sur les gabbros de Kiev., 16.)
Gabbro-verde. — Vieux nom toscan des diabases non altérées,
GADRioLiT,/?o/^e. — Variété de ses chlorogrisonites(chloritoschistes).
Gaize, — Grès poreux, tendre et léger, avec argile calcaire et silice
soluble, chargé de débris siliceux d'origine animale.
Galets. — Débris élastiques de roches dont les angles ont été
émoussés, usés, arrondis, roulés par des actions mécaniques
=3 GerôUe, pebbles.
Galets impressionnés. — Galets de quarz trouvés dans certains
conglomérats à pâte gréseuse, et dont la surface montre des
corrosions, des facettes = Facettirte Gerolle.
Gallinace, Cordiet\ 1868. — Basalte vitreux, de couleur sombre,
ainsi nommé à cause de sa couleur, rappelant celle du gallinazo,
oiseau noir des xVndes (Faujas de S'-Fond, Recli. vole, éleinls,
1778, p. 172).
Gamaicu, nom anciennement donné aux variolites rapportées
d'Amérique.
Gamsigradit, Breit/iaupt, 1861. — Variété d'hornblende de la
Timazite.
Gangandesit, Szadeczk)', i898. — xVndésite en filon.
Gaxgart. — Matière remplissant le filon, que ce soit une espèce
minérale ou un agrégat.
II02 VIII" COXORKS GKOI.Or.IQUK GAN
Gangauslâufeu. — Voir Apophyses,
Ctange = Filons.
Ganggefolgschaft, Rosenbusch, 1896. — Série de roches filo-
niennes dépeiulant d'un même rései*voir profond, et formée à
ses dépens par différenciation.
Gaxggesteine, Rosenbusch, 1887. — Roches éruptives dont le
gisement général ou habituel est en liions ^ Dykite.
Ganggramt. — Nom donné i)ar certains auteurs au granité en
filons, pour le distinguer du granité en masses.
GwGMELAriiYK, Bûcklng. — Roches de filons diabasiques, à
augite brune et augite incolore, et accessoirement biotite, quarz,
hornblende, et base vitreuse. Voir Hysterobase.
GAXGTuoxscnir.KEH. — Nom donné dans le Harz aux schistes
triturés quon trouve sur les liions de minerais.
Gaxgtrûmer. — Les fissures des roches cicatrisées par for-
mations secondaires.
Gangues. — Minéi-aux stéiàles qui accompagnent les minéraux
utiles ou minerais, des filons.
Gaxgulmen =^ Epontes.
Gaxgwàxde = Salbandes.
Gaxxistek. — Roche argilo-siliceuse compacte, du terrain
houiller inférieur, dans le N. de l'Angleterre.
Garbexschiefeu. — Schistes métamorphiques tachetés, voisins
des micaschistes. Ils présentent des concrétions, en forme de
gerbes ou d'épis, d'une substance vert-noir ou brun-noir,
à grains fins = A'ariétés de Fruchtschiefer.
GvHdAxiTO, Viola rf di Stefano, 1898. — Roche de filon,
formée d'augite, hornblende, et feldspath potassique, et
qui devrait porter le nom de Augitamphibolvogesite,
d'après Rosenbusch. Les salbandes sont formées d'Olivin-
kersantite avec beaucoup de biotite et d'horblende (Boll.
R. Gom. Geol. d'italia, 1893, p. 129 ; 1894, n» 4).
Gashveixs, /. Whitney. — Lithoclases des calcaires et dolomies.
limitées à ces roches, et correspondant aux fentes de retrait
des roches éruptives.
Gasschiefer, Feistmantel, 1872. — Schistes bitumineux don-
nant beaucoup de gaz par distillation sèche ^ Brettelkohle.
(Jahrb. geol. Reichsanst., 1872, xxii, p. 3o8).
GvsïALDiT-EKLOGrr, Franchi. 1900. — Eklogite à gastaldite déri-
vant par ouralitisation d'éclogites à pyroxène sodique (Boli. R.
com. liai., 119).
Q,P^\J LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IIo3
G AUTEiT, /Tt&sc/j, 1897. — Termes de passage entre les trachytes
et les andésites, ou roches traeliytiques ou andésitiques dans
lesquelles la sanidine et le feldspath calcosodique sont en
mêmes proportions = Andesittrachyt, Trachy tandesit, Vulsinit.
(T.M. P. M., xvn,p. 84).
ClvuvERWANDTSCHAFï, O. Laug . 189Q. — Air de famille que
présentent entre elles les roches éruptives d'une région déter-
minée = Province pétrographique. (T. M. P. M., xn, p. i65).
Gayat = Jais, gagat.
Gkbândert. — Structui'e des roches zonées. ou bandées.
Gkbiet =: Massif.
Gebirgsarï = Roche.
Gkdriïampiiibolit. — Amphibolite peu répandue, formée d'horn-
blende et de gédrite.
Geesï, de Luc, iSiG. — Produits de décomposition ou de désagré-
gation des roches en place ; cette désignation tombée en
désuétude a été reprise par Mac Gee (Abrégé Géol. 121; Mac Gee,
iiiiiAnn. Rep. U. S. geol. surv., 1891, p. 279).
Gkfâi-ïelïe Struktur. — Structure froncée des couches stratifiées,
schisteuses, plissées.
Gefiige =^ Structure, texture.
GEGENSTYLOLiïHEiN, Quenstedt, 1837. — Stylolites retond^ants,
c'est-à-dire lixés à la roche surincombante, pendants, à l'inverse
des vrais stylolites. (N. J., p. 496).
Gehàngelehm, çon Richthofen. — Limon de lavage, lîn, coloré
par limonite, résultant de l'altération atmosphérique de roches
éruptives ou sédiments divers, et entraîné dans les dépressions
et les parties déclives des vallées par les eaux de ruissellement.
(Fûhrer fur Forschungsreisende).
Geklafterï, Savtorius von Wartevshaiisen. — Structure des
liions à divisions prismatiques horizontales.
Geknetete Struktur, Baltzer, 1880. — Structure malaxée,
produite par la pénétration mécanique de certaines roches
dans d'autres, ainsi transformées en sortes de brèches, qui
rappellent les injections de roches éruptives dans certains
sédiments. (Der mechan. Gonlact in Berner Oberland).
Gkkroselava. — Laves provenant d'un magma visqueux, refroidi
de telle sorte, que les coulées, loin de présenter une surface
mottelée, paraissent contournées, relevées de circonvolutions
complexes = Fladenlava.
Gelberde = Ocre jaune.
llo4 Vlll'' CONGRÈS GÉOI.OGIQUK GEL
Gelexkquarz, von Martius =■ Itacolumite.
Gemexgte gestei.ne. — Uoclies éruptives, comprenant, dans leur
composition, plusieurs espèces minérales = hétérogène,
ungleicliartig, lieteromer, anisomcr.
Gemisghte Gâ.n'gk =^ Composite dykes.
Gems, Stelzner, 1884. — Nom donné à Freiberg aux gneiss
altérés, désagrégés, argileux. (N. J . i, p. 272).
Gemmes (sable a), Barrois, 1898. — Sable l'orme en majeure
partie de fer magnétique titanifère et de quarz, avec mica,
grenat.augite, etc., et contenant souvent or et argent =^ Magnel-
titaneisensand, Iserin.
Gexerelle METAMORPHOSE, Gunibel, 1876. — Processus de trans-
formations et de speudomorphoses dialytiques (p- 3;!).
GÉODES. — Cavités plus ou moins globuleuses, rencontrées
dans les minéraux et les roches, et dont les parois sont
tapissées de cristaux, à sommets dirigés vers le centre de
la géode = Geoden.
Gequetschï. — Désignation donnée aux roches transformées
mécaniquement, devenues fibreuses, laminées, schisteuses,
par dynamométamorphisme.
Geschiehe. — Débris classiques de roches, dont les angles
émoussés ont été moins arrondis que ceux des galets
roulés = blocaux, galets subanguleux.
Geschiefert. Dathe, i8gi. — Nom donné aux roches deve-
nues schisteuses par djTiamométamorphisme (granité. etc.) =
Gequetscht (partim). (Jarhrb. preuss. geol. Landesanst., xn, p. 224).
Gesteinsbasis = Base des pâtes.
Gesteixsbildexde-Minervliex. — Minéraux constituants des
roches, remplissant un rôle important dans leur composition.
Gesïeixsserie. Brugg-er, 1894. — Ensemble dun nombre de
types rocheux, alliés entre eux par tous les passages.
Ensemble tel, que les divers types composants, qu'ils soient
eugranitiques, hypoabyssiques ou superficiels, conservent
les mêmes grands traits structuraux. Ils présentent, en
outre, des caractères minéralogiques et chimiques com-
muns, en même temps qu'ils révèlent par leur composition,
l'existence d'une chaîne de variations continues, d'une extré-
mité à Tautre de la série. Comme exemple, d'une Gesteins-
serie, on peut citer un ensemble de roches, également
caractérisées par leur richesse en soude et la présence de
l'aegirine, qui forment entre la Tinguaite et la Grorudite,
G ES LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Ilo5
pris comme pôles op[)osés, une succession continue, ordon-
née suivant les pro[>oi'tions croissantes de la silice.
Gesïiuîckte Struktur. — Structure étirée, à éléments alignés
parallèlement dans des directions déterminées, et souvent
déformés, fragmentés, tronçonnés dans le sens de leur
allongement par des actions mécaniques.
Gestrickte Struktupi. — Structure réticulée ^= Marsclien-
struktui" .
Getigert. — Phyllades où les piles de biotite décrivent à la
surface des taches particulières.
Gewundene linear-parallklk Struktur, Kalkosvskj- , 1886. —
Structure linéaire parallèle, discontinue, à direction chan-
geant insensiblement ; elle est visible à l'œil nu et rappelle
la structure microscopique de Mikrofluctuation (E. L., p. 18).
Geysérite. — Dépôts siliceux d'opale, cohérents ou meubles,
tullacés, stalactitiformes.des sources d'eaux chaudes (geysers) ;
ils contiennent un peu d'alumine, d'alcalis, etc. = Fiorite,
Perlsinter, Sinteropal.
Ghiandonr. — Granité ou gneiss à grands cristaux porphy-
roïdes = Augengneiss.
GiADEiTiTE, Franchi. 1900. — Hoche à pyroxène sodique, voisin
de la jadéite. présentant des passages aux chloromélanites
et aux éclogites '-^=^ Jadeitit de Mrazec.
GiESECKrrroRPHYR. — Voir Liebeneritporphyr.
GiGANTG.NEiss. — Guciss d'Etscli, aiusi nommé du volume de
ses éléments composants, qui atteignent plusieurs centimètres.
G1TTERSTRUKTU.R. Weigand, 1875. — Structure treillisée ou
fenestrée que présentent diverses roches, notamment les
serpentines à hornblende, et qui est due à l'agencement
des éléments composants. On l'observe également parfois
sur les feldspaths altérés. (T. M. P. M. 1870, p. 198).
Glaise (terre). — Variété impure d'argile, mélangée de calcaire.
Glanduleuse (structure) ^ Structure commune parmi les
roches schistocristalliues el métamorphiques, et due au
groupement sous forme de lentilles, de ganglions ou d'yeux,
des éléments grenus de la roche, entourés à leur tour, par
des éléments feuilletés, librcux, qui les isolent à la façon
d'un œil == Augenstruktur.
Glanzsghiefer =^ Schistes lustrés.
Glasbasalt. Eichstàdt, 18812. — Roches basaltiques vitreuses,
parfois avec ([uel(|U(îs rares cristaux de plagioclase ;
1I06 Vlll" CONGKÈS GÉOLOGIQUE G LA
Rosenbuscli les range parmi les Liinl)urgites. (Skànes
basaller mikroskopisk undersokta ocli beskrit'na, 1882). Voir :
Basaltglâser, Hyalobasalt. Vitrobasalt, Magmabasalt.
Glasbasis ^= Basis.
Glasporex. = Glaseinschbisse, enclaves vitreuses.
Glastephrit. Hihsch. 1896. — Modification vitreuse de contact,
d'une téphrite à népbéline, montrant l)ase vitreuse verte,
avec phénocristaux de magnétite et daugile icgirine (T. M.
P. M. XV, 1896, p. 2()l).
Glasurleum. — Limon contenant des particules de feldspath.
Glaswacke. — Vieux nom des grcs siliceux dont les grains
agglomérés j)ar un ciment corné ne sont plus distincts.
Glaucopuane (Eclogite à) Barrois, i883 = Glaukophan, eklogit.
Glaucophane-iiabhro. Bonne)-. 1879. — Uoclie à glaucophane
dérivant d'un gabbro, associée à serpentine (G. M., JGa.)
Glaucopiiane-gnkiss, Mac Pherson. 1881. — Gneiss à hornblende
formé dOrthose. pagioclase, glauco])hane. zircon. (Anal. Soc.
Esp. d. Hist. nat. X, 1881).
Gl-vucopuane (Micaschiste a). Bai-rois, i883.Voir : glaucophanite.
Glaucopuane (schiste a). Barrois, i883. — Amphibolite schis-
teuse riche en glaucophane. avec ou sans quarz ^= Glaukophan-
schiefer.
Glaucophanite, M. Kispatie, 1887. — Roche voisine des amphi-
bolites, formée de glauco[)hane. épidote. rutile, et souvent
c(uarz et grenat = Glaukophanit (Die Glaukophangesleine der
Fruska Gora in Kroatien. J. g. R.. 3" Bd. 1 Heft, 3"]).
Glaukophanepidotsciiiefer. Becke, 1880. — Schiste amphibo-
lique, avec glaucophane, épidote. chlorite (ou biotite), orthose.
oligiste (T. M. P. M. (2). Il, p. -2).
GLEicHAPvTifTCiESTEiNE. Lconliard. 1823. — Roches simples, appa-
remment formées d'une seide espèce minéralogique (cristal), ou
lithologique (verre) (Gharakter. d. Felsarten, 1823, 4i)-
Gleighkormg. Sederholm. 1899 = Isométrique.
Glimmeraktinolithgesteix. Inosiranzeff, 1879. — Roches for-
mées d'actinote, Inotite, quarz, et produites par altération de
diorites (p. 19J.
Glimmerandesite. — \ oir Andésites.
Glimmerbasalt, von Lasaulx. 187."). — Basaltes particulièrement
riches en mica (Elem. der. Pelrog., 1870, p. 247).
Glimmerchloritdiorit, Inostranzejf, 1879. — Diorite altérée,
riche en chlorite et biotite.
(jLI lexique pétrographiqûe iio;j
Glimmkkcfiloriïgestein, Inostranzeffr 18^9. — Formée de biotite.
chlorite, actinote, quarz, par altération de diorites (p. n5).
Glimmerdiabas. — Dialjase plus ou moins l'iche en biotite.
Glimmeiidiorit. — Diorites cristallines, grenues, à biotite,
oligoclase, et plus ou moins d'ortliose.
GLiMMERi)iORiTPORPHYRiT,i?o.se/ièM.s'r/?, 189(3. — Dioritporplivrite, en
filons, contenant, comme phénocristaux, biotite et plagioclase.
Glimmerepidotuiorit, luostranz-eff, i8;j9. — Diorite moditiée,
avec épidote abondante et biotite (p. io5).
Glimmerfelsitporpiiyr, Zirkel, iSOG. — Felsitporphyre avec
piles de mica parmi les phénocristaux (L. P. 848).
Glimmerfoyait, Brôgger^ 1894. — Syénites néphéliniques trachy-
toïdes à grains gros ou moyens, dont l'éléuient coloré est le
mica; correspondent aux Gliunncrtiuguaites à grains (ins (1,118).
Glimmerg VBBRO, Eichstàdt. 1887. — Gabbros où la biotite
remplace plus ou moins le diallage, avec quarz, ortliose et
plagioclase acide. (Bih. Svenska Vel. Akad. Handl., xi, i4).
Gliaimeroneiss, Naumann. 1849. — (Tneiss proprement dit, formé
de mica, ortliose. quarz. Cotta restreignit ce nom aux variétés
très micacées. (Lehrb. Geogu., i, p. 546).
GuMMERGRANrr, Vogelsaug. 18-2. — Synonyme de granité, i)ar
opposition à granité à liorl)lende (,/. d. g. G., 1872, p. 537).
GLiMMERGRANULrr, Kalkoivskj', i88(). — Leptynite voisine des
gneiss, où le mica remplace en jiartie le grenat = leptynite
micacée (en France).
Glimmergreisen, Jokel)\ i858. — Roche de la famille des
pegmatites. formée de mica et quarz. (.T. K. K. g. R. A.,
p. 067, 1808) "=■ Hyalomycte.
Glimmerhy'persthendiorit . Rosenbusc/i , 1895. — Diorites
micacées, décrites pai' Merian en i885, riches en hypers-
thènc et augite diallagisant (1890, p. 233).
Glimmerletten. — Argiles schisteuses riches en paillettes de
muscovite.
Glimmermalcuit, Rosenbusch, 189.5. — Roches de liions asso-
ciées aux malchites, dont la masse fondamentale est une
mosaïque d'oligoclase et quarz, avec lamelles de biotite
verte à disposition lluidale. Rares phénoci'istaux de labrador.
Ce sont ainsi des quarzglimmerporphyrit (1896, j». 4l)0'
Glimmermelaphyr. Senft. — Ancien nom des Glimuier-
porphyrites. D'après KalkoAvsky, ce sont des diabases
comi)actes (Augit[)Oi'[)liyrites ou Mélaphyres, d'a[)rès sa
11<)8 Vlll" CO.NdKÈS GÉOLOl.lQUK GLI
l('iMiiiiiol»)!4i('), (jiii «01111011116111 mica, aligilc et hornbk'ii<l«'.
Gi.mMi:uMEU(TEL. — Manie chargée de [)aillettes micacées,
(iLi.M.Mr.iJouTMOKLASpoupiivK = ( IHiii iiiei'oi'tli«»|thyi-, Gliiumer-
porpliN r.
GiAMyiEiionTiioi'iiosii:, i'on Lasaulx, i8^5 -== Miascite. (E. 1*. 'iu)).
GLiMMKitinKKopiiYit. Bofic/çj', i8;;8. — Koche (iiiement grenue
loniu'e (le mica (phlogopile). pyroxèm-, oliviiie, iiiagnétite,
avec des i-esles de base, et rangée par Boricky parmi les
PikrilporpliYi'iles. Pour Rusenbusch, Augilminetle grenue
à olivine = Porpliyrile micacée. (T. M. P. M, 49^)-
(JLi.MMiiiii'iioNoLiT, Kalkuii^slij' , i8SG. — Phouolites dont lélé-
nienl coloré essentiel est la biotite. (p. i45)-
Glim-MKKPoupuyk Schinidl, i88o. — Porphyrites à plagioclase,
biotite, augite {■= Augitglimmerporphyrit). On donne plus
généralement ce nom aux porphyres sans quarz, avec mica
.parmi les pheiiocrislaux. Dans cette acception, il est synonyme
de Glinimerorthokkisporphyr, Glimmerorthophyr. (Die Quarz-
freien Porphyre d. cenlr. Waldgeb. u. i. Begl. i88o).
GLniMEKPORPHYUiT. — Roches paléovolcaniques, porphyriques.
essentiellement formées de plagioclase et mica, parfois avec
quarz. Ce sont réellement ainsi des porphyrites à biotite.
Glimmerproterobas. Folenof, 1899. — Diabases filoniennes à grains
tins, admettant parfois des phénocristaux, avec plagioclase,
augite, hornblende, biotite et accessoirement olivine (Trav. nat.
St Pétersb. xvn, v. •26^).
Glimmerpsammit. — Grès en plaquettes, dont les délits sont sau-
poudrés de paillettes de muscovite, couchées à plat.
Glimmerquarzorthophyr. — Granitporphyres tiloniens, que
Rosenbusch rattache comme tUons aux Xordmarkites (p. ^lô).
Glimmersericitschiefer. — Roche schisto-cristallinc du Tamius,
formée de quarz . muscovite , séricite . chloritoïde , et un
peu de feldspath.
Glimmersyemt. — Roches compactes, ou p<»rphyriques, sombres,
à grains fins, formées dOrthose ou de biotite. avec
hornblende, augite, apatite, etc. Le nom fut d'abord donné
à des roches tUoniennes, et était alors synonyme de minette,
ortholite. On a dû l'appliquer depuis à des roches de
profondeur, en masse, et c'est dans ce sens que l'emploie
Rosenbusch (Masb. Gesl., 1893, p. 68).
Glimmersyemtporphyr, Rosenbusch, 188 7. — Roches filoniennes
sombres, à masse fondamentale compacte ou finement grenue,
GLI LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUR II09
essentiellement feldspathique, dont l'élément coloré est la
biotite, avec phénocristaux de biotite. et quelques-uns
de fedspath = Minette sans plagioclase (partim). (Mass.
Gest., 1887, p. 299).
Glimmerthoxschiefer, Naumann, 1849. — Naumann appelle
Glimmerthonschiefer les schistes micacés voisins des mica-
schistes, et Thonglimmerschiefer. ceux qui sont plus voisins des
schistes que des micaschistes = Phyllade micacé.
G1.1MMERTINGUAITE Andreœ. 1890. — Tinguaite panidiomorphe,
grenue, à grains fins ou compacte, dont les éléments essentiels
sont orthose. néphéline, biotite. (Verh. d. naturf. u. nied. Ver. zn
Heidelber^, N. F. IV, 1890).
Glimmertrachyt, Rosenbiisch. 1880. — Voir Trachyte, Selagit.
(N. J. Il, p. 206).
Glimmertrapp, Naumann. — Vieille désignation d'ensemble pour
les minettes, kersantites. Glimmerporphyrit. et autres roches
analogues ; parfois appliquée aussi à des variétés de gneiss.
Glimmera^itrophyrit, Rosenbiisch, 188;. — Porphyrites à phé-
nocristaux de biotite et d'oligoclase. dans une masse fonda-
mentale abondante, vitreuse ou globulitique. dévitrifiée.
(Mass. Gest., 1887, p. 468).
Globigérixes (boue à). — Nom de la boue à globigérines qui
s'accumule dans les grandes profondeurs de l'Océan r=
globigerina ooze, Globigerinschlamm.
Globosph VERITE. Vogelsanf>, 1877. — Sphérolites formés de
globulites ou cumulites, groupés radiairement.(Arch.Néeii.,vn).
Globulaire (texture). — Texture de roches porphyriques. où
la pâte, confusément ci'istallisée. renferme des globules ou
sphérolites.
Globular FELSiTE, M«c Ciilloch. 18T9. — Fclsitc ('(mtenant des
sphérolites bien visibles.
Globuleuses (roches). Delesse. — Roches comprenant des struc-
tures centrées, rayonnées. sphérolitiques, diverses.
Globulite, Vogelsang. — Cristallite sphérique, en foruie de
gouttelette, représentant le premier rudiment de l'indivi-
dualisation cristalline. (Die Krystalliten, p. i%).
GEOBruTisciiK K\T<TLAsrxfT. ODER KoRXELUXG. — Modc de
diflerenciatiou caractérisé pai- le développement de globu-
lites dans le veri'c.
Globulitischer K vlk. von liirhlhofcn. — Calcaire oolitique cam-
brien de Chine.
IIIO VIII'" CONGRÈS GÉOLOGIQUE GLO
Glockensteine, Pohlmann, 1898. — Concrétions de magnésite
déposées snr la côte à Juan P'eriiandez. — Piedras l)lancas
(Verh. deutsch. wiss. Ver. Santiago, 1893, 11, p. 820) .
Gloméiroplasmatiquk (structure), Lœwinson-Lessing-, 1900. —
Structure granitoïde. caractérisée par des agglomérations de
certaines espèces minéralogiques, qui ressortent sur le fond
grenu de la roche, par leur composition distincte de celle de la
roche en bloc (Trav. Soc. nat. Sl-Pétersb., xxx, v. 208).
GLOMERO-PORPiiYRrric, JudcL i88(3. — Structure des roches por-
phyriques où les ségrégations porphyroïdes sont représentées
par des agrégats grenus (Q. J. G. S., 71).
GLUTENirt:, Pinkertou, 181 1 ■= Roches élastiques (Petralogy, i, l'iS).
Gneiss. — Vieux nom des mineurs saxons. Il s'applique aux
roches schisteuses ayant la composition minéralogique des
granités, et par conséquent à des roches schisto-cristallines, à
grains tins, gros, ou porphyroïdes, formées essentiellement
d'orthose, quai'z. et l'un ou plusieurs des minéraux suivants :
biotite, muscovite, liornblende. augite.On peut distinguer ainsi
les gneiss à biotite, à muscovite, à hornblende, à 2 micas, etc.
Leur gisement est intimement associé à celui des granités et des
micaschistes =^ Gneuss. Kneiss.
Gneiss a scapolite, Wulff, 1887. — Gneiss de la mine de cuivre
de FHereroland (Afrique méridionale), formé d'augite, scapo-
lite, avec un peu de plagioclase, quartz, apatite, muscovite
= Augit-Skapolitgneiss (Beitr. z.Petrog. d. HererolandesinS.W.
Africa, T. M. P. M., 1887, p. 2t4).
Gneissglimmerschiefer, Lehmann, 1884. — Roches formées par
injection (addition) de granité dans le micaschiste, et présen-
tant la gradation des micaschistes francs à deux micas, à des
micaschistes feldspathiques, à des micaschistes avec flammes et
glandules de granité injecté, et enfin à des gneiss riches en
mica (Unters. ûberd. Entslehung d. Altkryslall. Schiefergest . ) .
Gneissgranit, Lepsiiis. — Gneiss éruptifs, dont les feuillets sont
d'origine primaire, et dus au mouvement fluidal et au frotte-
ment de la matière granitique à travers les roches traversées.
Gnkissgraxulet. — Gneiss grenatifères, associés sur le terrain
aux granulites = leptynites (non, gneiss granulitique).
Gneiss granulitique, Michel Léi^y, i8;-9. — Gneiss formé de lits
micacés alternant avec des lits feldspathiques, présentant la
composition et la structure de la granulitc. On peut distinguer
plusieurs variétés, à pyroxène, à amphibole, etc.
GNE LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE II II
GxEissiQUE (Faciès des Granités). — Il faut distinguer deux
catégories parmi ces faciès gneissiques du granit. Les premiers
soûl formés par dynamométamorphisme, aux dépens du
granité (écrasement, lamination, schistification), ce sont les
Klastog-neiss. Les seconds sont des modifications primaires de
portions des massifs granitiques, déterminées par l'orientation
initiale de certains éléments, tels que mica, hornblende
(iluctuations opérées dans le magma) : ce sont les Granit gneiss.
(i.\EissiT,Co^^a,i862. — Nom proposé par von Cotta,pour les gneiss
rouges, qu'il regarde comme des variétés feuilletées de granité.
Haberle a appliqué ce nom à des granulites gneissiques. Il
correspond aux gneiss granulitiques des pétrographes français.
(Die Gesteinslehre, 1862, p. 169).
Gneissphyllit. — Voir Phyllitgneiss.
Gneissporphyr, Sandherger. 1869. — Gneiss à grains fins, à
niasse fondamentale formée de quarz, oligoclase, un peu
d'orthose, mica, apatite, zircon, avec phénocristaux de micro-
cline. quarz, mica. (N. J. 1869, 22*3).
Gneiss pyroxénique, A. Lacroix, 1889. — Gneiss à structure
granulitique renfermant des pyroxènes, parfois de la horn-
blende, du dipyre, de la scapolite, etc. ; cette roche, parfois
quarzifère, contient les feldspaths les plus variés ; elle est
en relation fréquente avec les cipolins = Gneiss pyroxé
nique à wernerite, gneiss à pyroxène, pyroxénites (de
quelques auteurs), Pyroxengranulit, Trappgranulit, Zobtenit.
(B. S. M , xii, 83).
Gneissquarzit. — Quarzite contenant des cristaux d'orthose.
Gneisssandstein, Dathe, 1892. — Conglomérat gneissique méta-
morphique de l'âge du Culm, très semblable aux gneiss à
deux micas. (Abhandl.d.Kôn. pr. gcol. Landesanst., i892,xiii, p. 38).
G0MPH0LITE. Brongmiart. 1827. — Poudingue à ciment calcaire
= Nagelfluc. (Classif. d. roches, 1827).
Gore. — Variété de tuf volcanique, élastique, de couleur claire,
des gisements houillers du centre de la France.
GouR. — Cratère lac en Auvergne.
Grahamiï, Tschermak, i883. — Météorites feri'ugineuses avec
silicates d'espèces variées (=^ Mesosiderites), plagioclase,
bronzite, augite. (Sitz. Ber. Wien. Akad., i883, I. 88, p. 354).
Grammatitschiefer. — Variété rare de schiste amphibolique.
contenant de la calcite, à amphibole grammatite.
Grammatitserpentjn. — Voir Hornblendeserpentin,
TIT2 Vnr CONGRÈS GÉOLOGIQUE GRA
Granatamphibolit. — Roche à gros grains, avec hornblende.
grenat abondant, un peu de feldspath, quarz. biotite.
Gra]\'ataphamte, von Lasaulx, i8;j5. — Roche tîlonienne
d'Auvergne, cornée, compacte, formée de grenat, rpiarz.
feldspath, hornblende, chlorite.
Granatbiotitfels. — Schiste micacé gr<Miatifère, riche en bio-
tite, pauvre en quarz.
Graxatbiotitschikfer. — Micaschistes grenatifères.
Granaïbronzitgabbro. Schaefer. 1898. — Gabbro à bronzite
avec agrégats de grenat de la grosseur du pouce.
Graxatcordieritgneiss, Tôrnebohm. — Gneiss avec grenat et
cordiérite, comme minéraux accessoires.
Granatdiorit, Giimbel. 1868. — Amphibolile chargée de grenat
et feldspath. (Oslbayer. Grenzgeb. 1868, p. 348, oi^).
Graxatfels. — Roche schisto-cristalline grenue à grenat seul,
ou associé à hornblende et magnétite.
Graivatglimmerfels. — Gneiss à muscovite pauvre en felds-
path, riche en muscovite et grenat.
Granatglimmerschiefer. — Variété de granulite sans feldspath.
Granatgxeiss, Erdmann. — Gneiss de Suède, riches en grenat.
à rapprocher du groupe des granulites. Parfois on désigne
ainsi les gneiss grenatifères, intermédiaires entre les gneiss
et les granulites,
Graxatgranulit. — Granulite proprement dite, au sens des
pétrographes saxons = Leptynite. des pétrographes français.
Granatgraphitgxeiss. Hebenstreit, 1877. — Gneiss à oligo-
clase abondant, grenat, et graphite = Kinzigite. (Beitr. z.
Kenntn. d. Urgest. d. u. 0. Schwarzwaldes, 1877).
Granathornfels. — Cornéenne riche en grenats.
Graxatix, Hermann. 1867. — Roche compacte gris-cendré,
formée de grenat (57,4 %). et de serpentine (42,5 0/0).
(Bull. Soc. nat. Moscou, 1867, n° 14, p. 47^)«
Granatmuscovitfels. — Micaschiste grenatifère très pauvre
en quarz.
Grax'itnorit, Schaejer, 1878. — Norite grenatifère. Voir Valbellite.
Graxatolivinfels. — Péridotite formée dolivine, pyrope, picotile.
Roche de la série des gneiss, d'après Hammer.
Graxaïottrelithschiefer. — Schistes ottrélitifères, formés
dottrélite, quarz. séricite, chlointe, et grenat.
Graxatperidodit. — Variétés grenatifères de péridotites.
Graxatphyllit. — Phyllade grenatifère.
GRA LEXIQUR PÉTROGRAPHIQUK IIl3
Granatpikrit. — Roche l'orinée d'augite. enstatite, olivine.
mélanite, très voisine des Augitites ou des Pikrit-jioi'pliyi'ites.
Gr VXATPORPHYR, Stache et John, 1877. — Roche Ibrmée de
grenats, en cristaux, dans une roche grenue à grains fins
blanche ou bleuâtre. (J. ^. R. A. xxvn, p. 194).
Granatporphyrit. Cathrem. — Porphyrite à niasse fondamen-
tale holocristalline, avec grenats abondants parmi les sj)hé-
nocristaux avec plagioclase, hornblende.
Granatpyroxenit. — Pyroxénite (Williams) massive, grenatifère.
Granatserpextin. — Péridotite grenatifère dont Tolivine est
transformée en serpentine.
Granatsillimanitgneiss, Schaefer. — Gneiss filandreux à
grains assez fins, avec orthose, microcline. quarz, biotite.
grenat et fins délits de sillimanite.
Granatskarn, Kalkowsk)', 1886. — Granatfels compact à
srrains fins, d'àgre archécn. en lits alternants avec couches
de fer magnétique. (Eleni. d. Lithol., iSSfi, p. 122).
Grand. — Sable à gros grains.
Granelliïe, Lœwinson-Lessing-, 1887. — Nom des petits gra-
nules noirs, distincts des globulites, qui se trouvent souvent
en grand nombre dans les bases vitreuses, et peut-être
synonyme de l'opacité de Vogelsang (T. M. P. M., 1887. p. 67).
Graniliï. — Ancien nom des granités à grains très fins,
Granitamiatit. O. Lang, 1891. — Un type de ses roches à pré-
dominance de potassium, avec Na < Ca (voir Dolerit-Diorit).
Granitandesit. O. Lang, 1891. — Un type de ses roches à
prédominance alkali métal, où Na = K > Ca.
Granitbreccien. — Brèches granitiques, dans lesquelles le
ciment est lui-même un granité d'origine primaire.
Granité (de l'italien granito, à cause de sa structure grenue).
Le granité, proprement dit, au sens de G. Rose. Rosen
busch, Roth, est le granité à 2 micas ; c'est une roche de
profondeur, grenue, formée d'orthose, oligoclase subor-
donné, quarz, biotite et muscovite. Dans le début, ce nom
s'appliquait probablement à toutes les roches gren"es ; son
origine est ancienne : Gesalpinus le décrit déjà (de Metal-
licis, 1096), ainsi que Piton de Touriiefort (Relation d'un voyage
au Levant, 1698). Les Granités, pour G. F. P.. sont des
roches holocristallines à structure grenue, composées de
quarz, de feldspaths alcalins, de micas (biotite, muscovite).
d'amphibole ou de pyroxène, avec ou sans feldspaths
IIl4 VIU' CONGRÈS GÉOLOGIQUE GRA
calcosodiques. Les grandes divisions secondaires peuvent
être empruntées au caractère minéralogique : Granités
alcalins à l'cld spath potassique ; granités alcalins à feldspath
et autres minéraux sodiques ; Granités normaux à felds-
paths potassiques el calcosodiques.
GiiAMTE A AEGiRiNE ■=- Brôggev. 1884. — Variété de granité à
pyroxène, riche en soude, avec aegirine. comme élément coloré
^ jegiringranit (Nyl. Magaz. for Nalurvid., xxvni, p. 253).
GRANrrELLo. — lîrèclie calcaii'e à petits éléments. — Ii'ving a
employé ce nom pour un granité augitique à plagioclase (U. S.
•fcol. Survey, Monog. V, iS8'i, p. ii.")).
Gkamtes lîuÉcHiFORMEs. Charpentier. — Cîi-anites répandus daus
les Pyrénées, et ailleurs, formés de nombreux morceaux angu-
leux ou arrondis d'un granité très micacé à grains fins, dans lui
granité, à gros grains, pauvre en micas, servant de ciment
(B. S. G. F. 2% 1, p. 385)= Granitbreccicn.
Granitgneiss. — Gneiss à stratification ou schistosité obscures, à
structure granitique, grenue, parfois filandreuse, intermédiaire
entre celles du gneiss et du granité.
Graxitghanulit. Cotta. i8()2. — Granulite plus grenue cjue schis-
teuse (Gesteins)ehre, 1862, p. 166).
Grantigreisen. JokeJy. 1859 = Feldspathgreisen.
Gramtification, Delesse, i852. — Développement des minéraux
mêmes du granité dans les roches qui entourent les massifs
granitiques (B. S. g. F., 2, ix, p. 479)-
Graxiïin = Aplite.
Granitique (structure). — Structure cristalline, grenue, où tous
les éléments sont xénomorphes.
Granitiscuer Uhyolith =; Xevadite.
Granitite, g. Rose, 1857. — Granité riche en oligoclase, avec
orthose rouge, quarz, peu de mica noir-verdàtre, et pas de
mica blanc (Z. d. g. G., 185^, p. 5i3). Granité à biotite, au sens
actuel de Rosenbusch (Mass. Gest.) et J. Roth (Allg. u. Chem.
Geol.), formé essentiellement d'oi'those, plagioclase. quarz,
biotite seule. Pour Boricky, granités plus riches en feldspaths
calcosodiques qu'en feldspath potassique (1880, p. 10).
Gra>,'ititgxeiss. von Lasaulx, i8^5. — Gneiss riche en oligo-
clase. (Elem. d. Pelrog., 1874, P- 342)
GRA>fiTMARMOR, Sckaffiàutl. 1864. — Calcaire sableux, à grains
et taches d'aspect granitique, rempli de petits coraux et
de nummulites (N. J. 1864, p. 65o).
GRA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IIl5
Granito di Gabrro. — \'ieux nom italien du Gabbro.
Granitoïde. — La structure granitoïde est synonyme de cristal-
line-grenue. Gûmhel a employé ce mot comme nom générique
pour le gi'oupe des granités, syénites et felsitporphyres.
GRANiTOÏDriE, Bonne}'. — Roches présentant la com[)Ositi()n
d'un granité, mais paraissant d'origine métamorphique.
Granitone. — Dénomination toscane i)our Gabbro. Daubrée
l'a employée dans ce sens (iSt>7).
Granitophyr, Gunibel. — Felsitpor[>hyre à masse fondamen-
tale holocristalline, correspondant par conséquent aux
microgranites et aux granit-porphyres (p- m) : île Lapparent
emploie ce terme dans le sens de mici-ogranulite (1900).
Graniïoporphyrisch = Holokrystallinporphyriscli,
Granitotrachytisch , t'o/î Lasaulx ==■ Structure ophitique .
considérée comme intermédiaire entre les structures grani-
tiques et trachytiques. (Ein. i. d. Gesteinslehre, p. a'i.)
Granitpechstein. — Voir Pechstein.
Graniïporphyr. — Désignation employée à la fois pour les
roches granitiques porphyroïdes, et pour les porphyres
quarzifères à masse fondamentale holocristalline. Composition
identique à celle des granités, avec phénocristaux d'orthose,
quarz, biotite, hornblende. Roth limite la désignation aux
granités porphyroïdes (Allg. Geol. II, p. 100). Rosenbusch
l'applique aux roches de filons granitiques holocristallines-
porphyriques. (Mass. Gest. 1887, p. 2S6).
GRANrrpoRPHY'RiscHE Ganggesteine, Rosenbusch, i894. — Roches
fdoniennes porphyriques, de couleur claire , formées d'une
masse fondamentale holocristalline, à grains fins, avec
phénocristaux des éléments blancs (plus rarement des colo-
rés). Le granitporphyr peut être cité connue le type.
GRANn'RHYOLiTH, O. Lciug, i8()i. — Un type des roches acides
de cet auteur (granité, porphyre, liparite), de sa classe des
roches à prédominance de potasse où Na > Ca, et o\i
CaO : Na-0 : K^O = i : 4 : 14 (Versuch einer Ord. d.Eruptiv-
gesteine n.ihrem chem.Beslande, T. M. P. M. xn, 3, p. "îiy, 1891).
Granittrachyt, O. Lang, 1891. — Un de ses types à prédomi-
nance alkali-metal, où Na = K > Ca. (voir : Dolerit-Dioril).
Granizo ni TiERRA. — Ciuérites formées de petits sphéroïdes,
qui constituent les tufs pisolitiques.
GRANODioRriE, Beckev. — Granités pauvres en potasse de la
Sierra-Nevada, auparavant appelés Quarzbiotitdiorit. Equi-
valent de Quarzmonzonite.
IIl6 VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE GRA
Graxodiokitisciier KERX, i?o.seA(6//.sr/j. 1890. — Nom du magma
intermédiaire granitique-diori tique. Xo'w : Atomzahl.
Graxofelsophyh. — Voir Felsogranophyr.
Graxoliparites, de Lapparrnt, i<)oo. — Granité récent à
feldspaths vitreux.
Graxoeite, Turner. i()oo. — Le U. S. geol. Surv. désigne ainsi
les roches ignées grenues, par o])position aux porphyrifjues.
Graxomeuite, Vogelsang-, 187^. — Roclies cristallines grenues
sans masse fondamentale crvptomère (Z. d. g. G., xxiv, 533).
Graxophyue. Vogelsang. 18(17. — Structui-e de certains porphyres
quarzifères avec masse fondamentale holocristalline. Rosen-
busch assigne aux granophyres un arrangement régulier des
éléments constituants, quarz et orthose. qui se pénètrent
réciproquement. (Z. d. d.g. G. 1872, wiv ■i34) = micropegmatite.
Graxoimiyijh . Vogelsang. 1872. — Roches porphyriques dépour-
vues de phénocrislaux (Z.D. G. G. 1872. |). .53'î).
Graxophyrstuiktih. Rosenbusch . 189!). — Structure caractérisée,
par ce que les éléments se pénètrent réciproquement, en
présentant des formes idiomorphes = micropegmatite.
GRAXOsPHAEiiriE. Vogelsûiig, 1872. — Sphérolites formés de grains
cristallins disposés en rayons et en cercles concentriques.
(Arch. Néerland., vu).
Graxulit. Woiss. — Nom donné, en Allemagne, aux roches
variées, décrites par Justi comme Namiester-Stein, et voisines
des gneiss, dont elles se distinguent surtout i)ar la présence du
grenat. Ce sont des roches schisto-cristallines claires, à grains
fins, à orthose. quarz. grenat, et plus ou moins de biotite.
hornblende ou augite = Leptynite, eurite schistoïde. ^Veisstein
(AVernei"). Namiester Stein, Amausit. mâhrischer halb-
edelstein. (Weiss, Neue Schriften naturlorsch. Freunde in Berlin.
B.4. p. 35o). En France, suivant Michel Lévy. les granulites sont
des granités à muscovite, à quarz idiomorphe. En Angleterre,
microgranites blancs à grains fins, de quarz, feldspath,
muscovite, grenat. En Suède, on désigne sous ce nom. l'étage
supérieur du terrain fondamental.
Graxulttgabbro. Aordenskjôld, 189."). — Roche brécliiforme,
com])osée de morceaux de granulite. quarz. feldspath, chlorite,
et grenat. (Geol. Fôren. Stockholm Fôrh., 17, 523).
Graxulitgneiss. — Gneiss grenatifères associés aux gneiss et aux
granités, et formant passage des granulites aux gneiss. Voir ;
gneiss granulitique.
GRA lexique PÉïROGRAPHIQUE iii^
Granulitr; (jabbko. Geikie et TealL 1894 = Pyroxciii^ruiiulit.
(Q. J. G. S. 2. 65o).
GuANUHTic STKUCTUiîE. ,/«(/</, i88(>. — JutldJélinil une structure
graimlitique des dolérites et basaltes, pai' o[»positioii à leur
structure ophitiquc. quand l'augite y est développée en grains,
compris dans les intervalles entre les cristaux de l'elds[»atii
(Q. J. G S. xui. 68).
Granulitiqle (structure), Michel Lév}\ 1879. — Structure cris-
talline grenue, avec éléments automor[)hes. notamment le
«ruarz. (Structures et classil". des roches éruptives, p. 24-09).
Granulophyres, de Lapparcnt, i885. — Microgranulite à grains
fins. (Traité, p. (ioa).
Graphique (PE(;]MATrrE). — Formée de gnjs cristaux de leld-
spath, criblés de longs cristaux de quarz, à section trigonale,
disposés avec ordre, à la t'açi^n de caractères cunéiformes.
Gisement en liions, ou en petites masses = g'ranite
hébraïque, pegniatite (Haûy), Schriftgranit.
Graphische Verwachsungex --^= Structure pegmatique, pegnia-
tite g-rapliique, gra[)hic intei'growths, Im[)licationsslruktur,
Symplektische Verwachsungen.
Graphitbasalt, Steenstrap, 1875. — Basalte du Groenland
avec grai)hite. (Z. d. g. G. xxxni, p. aaS).
Graphitgestein. — Agrégats g'raphitiques (pie Ton trouve en
masses lenticulaires dans les gneiss et les granités.
Graphitgneiss. — Variétés de gneiss où le graphite remplace
plus ou moins le mica.
GRAPHiTGRAxrr. — Variétés de granité où le graphite accom-
pagne ou remplace le mica.
Graphitiques (schistes) Schistes quarzeux, riches en graphite,
pauvres en mica, interstratifiés dans les lorniations schisto-
ci'istallines.
(ÎRAPIHTKALKSCHIEFER. — (^lalcschistc coloré en noir |)ar du gra-
phite à l'état de fine division.
Grapiiitoïdgneiss, Roseiibiiscli, 1898. — Gneiss av(;c gra[)hitoïde
(=■ schungite). 11 y a de même des Graphitoïdglimmerschieter,
Graphitoïdquarzit, etc.
Graphitoïdschieeer, Rosenbusch, 1898. — Phyllades quarzeux à
graphitoïde, pauvres en mica ^^ schistes graphitiques (Eleiu. 437).
Graphitquarzit, Kalkoivsky, 188G. — (^uarzites contenant des
noyaux de graphite. (Eleni. d. Litliol., 1886, p. 271).
Graphitschiefer = Graphitiques (schistes).
1H8 Vlir CONGRÈS GÉOLOGIQUli GRA
Graupenbasalte. — Basaltes présentant des surfaces grenues,
taclietées. anguleuses, suivant les plans de division.
Grauwacke. — Grès argileux, grenu, gris ou brun par altération,
polymorphe, élastique, à grains de quarz, fedspath. calcite, et
autres, réunis par un ciment argileux ■=- Greywacke.
Grauwacke.nhorxfels, Lossen. 18M8. — Grauwacke de l'âge
du Culm, métamorpliisée au contact du granité du Brocken
(Harz). et qui se ti'ouve associée à lEckergneiss. (J. ^Landesan.
tûr i8»8, p. 5, xxxvn ; 1889, 5, xxvi).
Grauwackensaxusïeix. — Grauwackes gréseuses à grains tins.
Gruwackexschiefer. — Grau\va(;kes dures, micacées, à grains
lins, [)assant aux .schistes.
Gravier =gravel, ghiaia.
Greexsand ■= Sable glauconilère. très développé dans le
Crétacé d'Angleterre.
Greexstoxe = Grûnstein.
GuEEXsroxE Asn, De la Beclie, 1837. — Vieux ]U)ms di's lut's
diabasiques ^= Grûnsteintull', Diabastnll". Sclialstein. Trappean
ash (Geol. Rep. on Cornwall, i8'3~).
Greisex, Werner. — Roche cristalline, grenue, formée de quarz
et mica, pouvant être considérée avec Rosenbusch comme
une variété de granité sans feldspath. C'est un vieux nom
donné par les mineurs à ces roches généralement stanni-
fères =^ Hyalomicte, Graisen. Gi-eisstein, etc.
GrenatiI'Èiîes (schistks). — Scliistes métamorphiques, riches en
grenat.
Grexatite. — Roches d'origine souvent métamorphique, formées
de grenat, avec minéraux accessoires et caractères très
variables -^^^ Granatiti. Granalit.
Grexue (structure). — Structure caractérisée par l'état cris-
tallin aHotriomorphe de la totalité ou de la plupart des
éléments conij)Osants. Elle n'admet pas de base vitreuse, ni
ne montre d'opposition entre une masse fondamentale et
des phénocristaux = Granitique, saccharoïde.
Grexzfacies = Faciès de contact, Randfacies.
Grès. — Nom général de sédiments élastiques, plus ou
moins cohérents, formés de petits grains minéraux ou
rocheux, anguleux ou arrondis, réunis par un ciment. Sou-
vent on désigne sous le nom de grès, proprement dit. le
grès quarzeux commun, formé presque exclusivement de
grains de quarz. Le ciment des grès est très variable.
GRÉ LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IIIÇ)
argileux, calcai^eiix , i'errugineux , siliceux, glauconieux ,
ou bitumineux = Sandstein.
Grès bigarré, de couleurs bariolées, développé dans la divi-
sion inférieure du Trias.
Grès calcareux. — Grès à ciment calcaire ; on l'appelle cal-
caire-sableux quand le calcaire domine sur les grains de
quarz ;= Kalksandstein.
Grès micack. Barrais, i884- — Grès niétamorphisé au con-
tact du granité, avec biotite et quarz recristallisé ::= Glini-
merquarzit. (Ann. Soc. géol. Nord, 1884, xi, xii, io3, I).
Greystone, p. Scrope, iHaS. — Andésite augitique du Mont-
Dore ^= Trachydolerit (Considérations on Volcanos, p. 86).
Greywacke =: GrauM'acke.
Gries. — Grains de roches clasti(iues meubles, intermédiaires par
leurs dimensions entre graviers et galets.
Griffelformige Absoxdehung. — Voir Grillelscliieler.
Griffelschiefer. — Schiste qui se clive facilement en bâtonnets
ou crayons d'ardoise.
Griotte (marbre). — Marl)re ricbe en goniatites du Dévonien el
du Carbonifère des Pyrénées.
Grit =: Variété de grès : Grès calcareux, pour les uns ; grès
grossier, grès à grains anguleux, grès à ciment compact, pour
les autres (J. A. Phillips, Q. J. G. S.,xxxvn, p. <), i88x).
Grobkalk =: Calcaire grossier.
Grobkôrnk;. — Structure des roches cristallines grenues, dont le
grain atteint les dimensions d'un pois.
Grorudite, Brôgg-er, i8*J4. — Roches liloniennes granitiques, for-
mées d'orth ose et quarz, en grains isomères, et d'aiguilles d'aegi-
rine, avec phénocrystaux de microcline et d'œgirine = ^ïlgirin-
granitporphyr. Quarztinguait, ^girinquarzkeratophyr (p. (»<)).
Grundaggregai', Pelikan, i<S98. — Agrégats secondaires de ([uarz
et d'albite dont sont imprégnés les chloritoschistes (Sitz. B.
Wien. Akad., 107, 547).
Grundmasse =^ Magma du second temps.
Grundstrukturen, von Lasaulx. — Ces structures fondamen-
tales des rociies, d'après von Lasaulx, seraient les structures
amor})hes, cristallines, clasti({ues. etc., tandis que les struc-
tures grenues, porphyriques, etc., ne constitueraient pour
lui que des variétés de structure (p. (jg).
Grundteig = Magma, Basis, Grundmasse.
1I20 Via'' CONGKÈS GÉOLOGIQUE GRU
Grûneudecalciïgestein. — Produit d'altération des niélaphyres
et autres roches semblables.
Gkuxsciiikkeu. — Schistes variés, verts, ehloriteux. corres-
pondant à divers produits d'altération : tufs de Grûnstein.
Grïiustein dynanioniétaïuorphisé. Diabasschiefer, Hornblen-
deschiefer, etc. Xauinann employait le nom comme synonyme
d l^pidotamphibolschiet'er, Kalkowsky le limite à des roches
à grains tins de la iormation archéenne, riches en quarz,
avec feldspath, épidote, chlorite. hornblende: et y distingue
les Epidotgrûnschiefer, les Hornblendegrûneschiefer, Chlo-
ritgrùnschiefer, et Prasinites ou Griinschiefer proprement dits.
Grûnschlamm. — Voir : boue des mers profondes.
Grûnstein. — Ancienne dénomination appliquée à toutes
les roches plagioclasiques. généralejnent colorées en vert
par tle la chlorite, et (jui depuis ont été réparties pai-mi
les iliabascs. diorites. porphyrites, etc. Cet ancien groupe
était conipaiable à ceux des granités, trapps, niélaphyres, etc.
Grûnstkim'oiumiyi!. — Ancien nom donné aux Grùnsteins por-
phyricjues. actuellement rangés parmi les Labiadorporphyres,
Augitporphyrites. etc.
Grûnsteinpsammit, Nauinann, i849- — Grès psammitique. à
débris de Grûnstein. (Geogn. 1849, ^. P- 7o4)-
Grunsteinschieker. — Voir : Diabasschiefer, Dioritschiefei-.
GRÛ^'SïEINïRACHYT. voTi Richthofen. — Roches vertes porphy-
riques du Tyrol formées de horni)lende. oligoclase. actuel-
lement désignées sous le nom d'Hornblendeandesit.
Grûnsteintuff. — Dénomination générale pour les tufs de
diabase, augitporphyrite, juélaphyre.
Gruss =^ Arène.
Guano, Terres phosphatées (Iles C^hinclia. Pérou) provenant
des déjections doiseaux marins.
(typsdolomit. Schillbach, iHgS. — Dolomie gypsifère. où le
gypse est tantôt concentré en rognons, et tantôt disséminé
en paillettes, en veinules (Gypsdoi. iuiRôlhd. Uaigeg. Jena).
Gypserde. — Gypse blanc pulvérulent.
Gy'psmeroel. — Marne schisteuse pénétrée de gypse.
Gy'pss vNDSïEiN. — Grès pénétré de gypse, ou sable cimenté
par sulfate de chaux.
H
Haidesand. — Xoin, dans le Harz, du granité transformé en arène.
|-|/\|_ LEXIQUE PETROGtîAPHIQUE II31
Halbklastische Gesïeine. — Nom donné aux roches, telles que
schistes, argiles, tufs, formées à la fois de débris élastiques et
de néo formations cristallines.
Halbkrystallinisgh, Zirkel, 1873. — Structure des roches qui
montrent un assemblage de parties cristallines et d'une
substance non individualisée. (Résidu de cristallisation, ou
Basis). Tels sont les porphyres dont la masse fondamentale
n est pas holocristalline. (iMik. Besch. Min. u. Gest),
Halbooliihe, Gw/n^é'^, 188G. — Calcaire de composition ordinaire,
contenant dans sa masse des grains calcaires arrondis,
analogues aux oolites, mais ne présentant pas la disposition
en écailles concentriques (p. i^S),
Halbphyllit, Loretz, 1881. — Schiste métamorphique de la
haute vallée de Schwarza, cai^actérisé par de gros grains
de quarz allothigène et par la présence de la biotite.
(Jahrb. preuss. geol. Landesanst.. 1881, p. i^S).
Halda. — Nom d'argiles salifères (Salzlette) à Wieliczka.
Halit = Sel gemme.
Hàlleflinta. — Nom donné en Suède, à des roches compactes
ou à grains fins, associées aux gneiss, à cassure homogène et
conchoïdale, parfois porphyroïdes, formées essentiellement de
quarz et felspath, avec hornblende, chlorite, magnétite, oligiste
accessoires, couleur grise, verte, rouge, noire, souvent zonée,
bandée, ou feuilletée.
Hâlleflintagneiss. — Nom jadis donné en Suède, conmie celui
d'eurite. aux roches actuelhunent désignées sous le nom de
granulite, dont elles ont la composition ; structure compacte,
fixement grenue, schisteuse = Leptynite.
Hàlleflintporphyr, O. Nordenskjold, 1895. — Nom de Halleflints
d'origine éruptive (Geol. Fôren. Stockh. Fôrh. 17, C53).
Halogènes, Reneviei\ 18812. — Dépôts chimiques salins formés
dans les eaux tranquilles, comme sel gemme, gypse, etc.
HALOinriE, Wadsworth. — Famille des sédiments chimiques,
dont le type est le sel gemme (Halit).
Hàmatitpuyllit. — Phyllade oligistifère, rouge ou violacée.
Hangendes. — Désignation des lits rocheux, qui reposent sur
d'autres strates de ï^oches.
llAPLrr = Roche granitique formée de quarz et d'orthose == Aplite,
Feldspathgreisen ,
Haplopuyr. — Nom donné dans les Alpes à certains granités
présentant la structure bétonnée (Mortelstructur), à gros
ir22 VIU' CONGRÈS GÉOLOGIQUE HAR
grains de quarz et de feldspath, entre lesquels se trouvent
des grains lins de ces mêmes espèces. Stache et John avaient
d'abord donné ce nom à des roches granitiques à structure
intermédiaire entre les granités et les porphyres (J. G. Reich-
sanst. xxvu, p. 189.
Hardpan, Hilgard, 1892. — Sous-sol endurci par carbonate de
chaux, zéolites, etc. (Relat. of soil, 1892).
HARMOPUANrrE, Cordier, 1848. — Roche composée presque entiè-
rement de feldspath lamellaire = Aplite et leptynite (pro parte).
Haunische = Paroi vernissée, Rutschdâchen,
Harzburgit, Rosenbusch, 1887. — Péridotites formées essen-
tiellement d'olivine et cnstatite, ou bi'onzite = Saxonit,
Bronzit-olivinfels. (Mass. Gest., p. 2(39).
Haselgebirge. — Brèche des Alpes formées d'argile, de gypse,
de sel gemme et de fragments d'autres roches.
HATHERLrrE, Henderson. 1898. — Syénite composée essentielle-
ment d'anorthose, avec un peu d'hornblende brune, pyroxène
vert et biotite (Transvaal norites, p. 46).
Haupïgneiss. — Gneiss libro-grenu répandu dans l'Erzgebirge
saxon, et contenant comme éléments essentiels orthose,
plagioclase, quarz, biotile. et plus ou moins de muscovite.
Hauptgranit, Giimbel. — Granité à d(5ux micas (p. io5).
Haûyine Basalt, Trimmer, 1841. — Basalte où la leucite rem-
place le feldspath (Pract. geol. and miner., p. 172).
Haûynandesit, Molli, 1874- — Andésite à Haûyne (N. J., p. 700).
Haûynbasalt, Vogelsang, 1872. — Basalte néphélinique à
leucite, riche en haûyne = Haûynophyre. (Z. d. g. G., p. 542).
Haûynfels. Haidinger. — Nom donné par Haidinger aux
roches élœolitiques à sodalite, qui reçurent plus lard le
nom de Ditroite (Jahrb. K. K. geol. Reichsanslalt, xn, p. 64).
Haûyxophyu, Raininelsherg. 1860. — Basalte à augite, haûyne,
un peu d'olivine, mica, leucite. Ancien nom des laves
riches en haûyne = Haûynporphyr, Augitophyrlava (Z. d. g.
G. xH, p. 273).
HAÛY'XPHONOLiTH,ZasaMZx. — Phonolithe riches en haûyne (p. 284).
Haûynporphyr, Ahich, 1889 = Haûynophyr. (N. J. 1839, P- 3^7)-
Haûyntachylyt, Molli, 1875. — Verre basaltique, rangé actuel-
lement parmi les augitites, contenant dans une masse
isotrope brune, haûyne, augite. hornblende, apatite, sphène
(N. J. 1875, p. 719).
H AU LEXIOI'E PÉTROGKAI'HIQUE II23
Haûyxtkphrit, Fritsch ii. Reiss, 18G8. — Laves riches en liâuyne,
rapportées par von Lasaulx aux Haûynbasalt, par Rosenbusch
aux Haûyandesites. (Geol. Beschr. d. Insel Tenerite, 1868).
Zirkel et Hibscli donnent ce nom aux Téphrites où la
hàuyne remplace la néphéline. Roches porphyriques, avec
feldspath (sanidine et plagioclase), hornblende, augite, œgi-
rinaugite, 1er titane, etc., présentant des passages aux phono-
lites et aux trachytes.
Haûyntraghyïe, Palmieri et Scacchi, i853. — Roches leuci-
tiques de Melfi , à haûyne , leucite sanidine , mélanite ,
augite dans une masse compacte claire. (Z, d. G.; V, 21).
Heathen. — Nom donné par les carriers anglais aux enclaves
sombres des granités.
HEBRAÏscnER Stein = Peguiatite.
Hedrumite, W. C. Brôggev, 1890. — Roche syénitique du
gi'oupe de la Foyaite, pauvre en élœolite, ou sans élœolite,
à masse fondamentale trachytoïde. (Z. f. K., 40, xvi).
Heidestein = Granité.
Hellefors-Diabas, Tôrnehohin. — Variété de diabase à divine
de Suède. Voir Aasby-Diabas.
Hemidiasghiste, Lœuinson-Lessing-, 1900. — Roches granitoïdes,
notamment gabbros et norites, à zones i^ubanées ; les diverses
zones étant formées par des termes plus ou moins leu-
cocrates ou mélanocrates (Trav. nat. S* Petersb., xxx, 224).
Hemidiorit, Dana, i883. — Nom distinctif des diorites mica-
cées, pour limiter celui de diorite aux types à horblende.
=^ Hemidiorit. (Amer, journ., 3« ser., xxv, i883, p, 478).
Hemiklastiscue Gesteine, Senft. — Nom donné aux tufs et
conglomérats volcaniques. (Felsarten, p. 71).
Hemii^rystallin = Semicristallin.
Hemilisiques, Brongniart, 1827. — Roches formées en partie
par les agents mécaniques et par les agents chimiques.
HEMrrnRÈNE, Brongniart, i8i3. — Roche formée d'amphibole
et de caîcite, comprenant soit des cipolins à amphibole,
soit des roches telles que celles du Puy-de-Dôme, étudiées
par Von Lasaulx. (N. J. 1874, p. 23o), qui sont des roches
éruptives à amphibole, calcifiées.
Herghenberglava, Lang, 1891. — Type de ses roches à pré-
dominance de chaux, avec le rapport Ca O : Na-O : K-O =
3,1 : 1,1 : I. (T. M. P. M. 1891, xn, p. 235).
HERCYNri'FELs, Kalkowsk)' ^ 1887. — Roche du groupe des am-
II24 Vnr CONdKÈS GÉOLOGIQUK HER
pliibolites, avec hercynite, 1er magnétique, corindon, rutile
(Z. d. g. G. 1881, XXXIII, p. 536).
HERCYNiTtiRANULiT. — Lcptyiiite filandreuscassez Hche cnhercynitc.
Heronite, Coleman, 1899. — Roche de filon, où lanalcite cons-
titue la moitié des éléments constituants, avec orthose,
labrador, œgirine (Rep. Dur. ofmin. Toronto, vu, p. ijz).
Hessleite, Nordenslijôld, 1881. — Ce nom réunit en un groupe
naturel, de même origine, les météorites de Lixna, Pillist-
fer, Erxleben, Blansko, Ohaba, Dundrum, Hessle, Orvinio,
Stalldalen. Voir: Kûgelchenchondrit, (Z. d. g. G., xxxiii, p. ai).
HeterogkiX :^= composé,
lÏETEROKOKKiTE, Gumbel, 188G. — Roches composées, cristallines,
grenues, formées d'espèces minérales diverses (p. 85).
HÉTÉROMERE = Anisomcr.
Heterophyllolithe, Gûmbel, 1886. — Schistes cristallins formés
de plusieurs espèces minéi'ales distinctes (p. t53).
Heterotektisguk, Lœwinson-Lessing, 1898. — Les roches ou
magmas heterotectiques, sont ceux formés de deux ou plu-
sieurs magmas monotectiques (Acidiluls Coefficient, 108).
Hetkrotypisciie AussciiEiDUNGEN — Voir isotypische.
Hexaëdrisciii: Eisen, G. Rose. — Météorites ferreuses, dépourvues
de croûte.
HiEROGLYPHENKALK, Lusser. — Galcaires de Suisse oii les sections
de Rudistes dessinent des caractères hiéroglyphiques.
HlRSClIHORNSTEIN = Goticulc.
HiRSEXSTEiN = Calcaire oolitique à grains tins.
HisLOPiïE, S. Haughton, 1859. — Calcaire grenu, vert, glau-
conieux. (Phil. Mag. 1859(17), p. 66).
lloLLow-spiiERULiTEs, Icldings, 1888. — Sphépolitcs creux, à
grande cavité centrale due à un phénomène de l'etrait (17'^ Ann.
Rep. U. S. geol. Surv., 266).
HoLocRiSTALLiNE (roghe). — Roclic entièrement cristalline, par
opposition aux roches amorphes ou vitreuses. Structure des
roches cristallines, formées en totalité de grains cristallins, ter-
minés ounonpardes faces cristallographiques =^ VoUkrystallm.
HoLODiAscHisTE, Lœwinsoïi-Lessing, 1900. — Roches granitoïdes,
notamment gabbros et norites, à zones rubanées, plus différen-
ciées que les hémidiaschistes; les différentes zones étant formées
presque exclusivement soit de feldspaths, soit d'éléments ferro-
magnésiens (Trav. nat. St-Pétersb., xxx, 224).
HoLOKL vsTiscuE Gesïeine, Senft, 1857. — Roches élastiques nep-
HOL LEXIQUE PÉTKOGBAPHIQUE 112.5
tuniennes vraies, conglomérats, brèches, par opposition aux
roches hémiclastiques (Felsarten, p, 78) .
HoLOKRYSTALLiN-PORPHYRiscH, Roseubiisch, i8c)^. — Structure des
roches porphyriques, caractérisées par la coexistence d'une
pâte fondamentale et de phénocristaux, et chez lesquelles la
pâte est cristalline grenue.
HoLOSiDÈRE, Dauhrée, 1867. — Météorites dépourvues de subs-
tances pierreuses, de silicates = Sidérite, Sidérolithe, Eisen-
meteorite (C. R. 65. p. 60, 1867).
HoLZERDE. — Charbon terreux, bitumineux, amorphe, brun, gris
ou noir.
HoLZGLiMMERscHiEFER. — Micaschistcs fibrcux, à bandelettes de
quarz interstratifiées.
HoLZGXEiss. — Gneiss étiré, où le quarz s'assemble en bandelettes
ou bâtonnets = Stengelgneiss.
HoLZTORF. — Tourbe formée principalement de débris de
tiges et de racines d'arbres.
HoMOEOGÈNES (enclaves), LacroLx, 1893. — Enclaves généra-
lement grenues, rarement vitreuses, présentant essentielle-
ment la composition des roches éruptives qui les renferment
(Enclaves homœgènes complètes) ou plus basiques que
celles-ci (ségrégations). Elles sont le résultat de consolida-
tions intratelluriques = Enclaves endogènes. (Les enclaves
des roches volcaniques, p. 35i).
HoMOKOKKiTE, Gûinhel, 1886. — Roches simples, cristallines,
formées d'une seule espèce minérale cristalline (p. 85).
HoMOMiKTE. — Les conglomérats ou brèches homomictes, sont
ceux dont les éléments constituants sont d'une seule et
même roche =■ Monogène.
HoMÔOKRYSTALLix. — Roclies greuucs à grains sensiblement
d'égale grosseur. Voir : isométrique-grenu.
HoMOPHYLLOLiTHK, (jûinbeL i88(). — Schistes cristallins formés
d'une seule espèce minérale (p. i5'3).
HoxE-STONE = Novaculite.
lîoonoo. — Nom répandu dans le N. W. de l'Amérique pour
désigner les rochers laissés par l'érosion.
lïoppKiss. — Nom donné dans l'Etat de NcAV-York à des épi-
génies en grès, de tréjuies de sel.
lIoRNBLENDE.iKERiT. — Voir AkcHt.
Hornblende (hoches a), Fouqué et Michel-Léi>)', iSjÇ). —
Roches micri)lilicjues (trachytes, andésites, etc.) renfermant des
JI26 VIII= CONGRÈS GÉOLOGIQUE HOR
phénocristaux de hornblende : roches granitiques contenant
le même minéral.
HoRNBLKXDEBASALT. Rosenbiisch. 1887. — Basalte feldspathique
à phénocristaux dhornblendc. (Mass. Gest. 1887, p. 738).
Voir : Stielbasalt et Kulait.
HoRXBLENDEBAsiTK. Lœwinson-Lessing'. 1900. — Roches intrusives.
gabbros ou gabbrodioritiques, en batholites ou filons, ultra-
basiques, riclies en anorthite, hornblende, et très pauvres en
alcalis. (Trav. nat. St-Pétersb., xxx, v, 2i5).
HoRNBLEXDEBiOTiTGRAXiT = Graultlte richc en hornblende.
HoRNBLEXDE-BioTiTEscnisT, B. Koto, 1893. — Micascliistc
fifneissique à hornblende abondante, et riche en feldspath.
(Journ. ofthe univ. ofJapan. V, m, 1893, p 2,5r).
HoRXBLEXDEDiABAS. Streng, i883. — Diabase porphryoïdeà
phénocristaux d'hornblende basaltique (XXII Ber. d. Oberhess.
Ges. f. Natur. u. Heilkunde. i883. p. 232).
HoRXBLEXDEDiALLAGiT. LœwinsoTi-Lessing'. 1900. — Diallag-ite à
amphibole (Trav. nat. St Pétersb., 220)
HoRXBEXDEDiALLAGPERinoTiTE, Saytzeiv. i892. — Péridotites
grenues, formées de diallage. hornblende, olivine, formant le
passage des wehrlites aux amphibolpikrites (Mem. Corn. geol.
1892, xn,n° i).
HoRXBLEXDEDioRiT ^= Diorite proprement dite.
HoRXBLEXDEEXsTATiTFELS. Cossa. — Pvroxénitc (Williams),
formée d'enstatite, et riche en hornblende.
HoRXBEEXDEEPiDOTSCHiEFER. — Schistes à hornblende, épidote.
chlorite, feldspath, quarz et calcite.
HoRXBLEXDEFELs. — Rochcs massivcs composées d'une ou
plusieurs espèces d'amphibole.
HoRXBLEXDEGABBRO. — Gabbros riches en amphibole, formant
ainsi passage des gabbros aux diorites ; pour d'autres
auteurs, ces gabbros ne sont enrichis, qu'après coup, par
métamorphose, en amphibole secondaire : ils sont syno-
nymes dans ce sens d'Uralitgabbro.
HoRNBLEXDEGESTEix. — Yoir : Amphibolite.
HoRXBLEXDEGLnnrERSCHiEFER. — ^licaschistc à hornblende.
HoRXBLEXDEGXEiss. — Gueiss avcc hornblende, quarz, feld-
spath, et parfois mica.
HoRXBLEXDEGRAxiT. NaumanTi. 1849. — Granité à feldspath,
hornblende, quarz. sans mica. (Geogn., n, p. 194) •
HoRXBLEXDEGRAxiTPORPHA'R. — Granitporphyi'c offrant la com-
position du granité amphibolique.
HOR LEXIQUE PÉTUOGRAPHIQUE II27
HoRNBLENDEGR^VNULiT. — Leptynite OÙ la hornblende remplace
le mica.
HoRNBLENDEGRÛNSCHiEFER. — Grûnsclîiefer dont l'élément coloré
pyroxénique est remplacé par hornblende.
HoRNBLENDEGRÛNSTEiNE, Seuft = Ampliibolite.
HoRNBLENDEKERSANTiT, AudreŒ, 1892. — Rochc de filon, à grains
moyens, gris-noir, panidiomorphe grenue, formée de plagio-
clase, hornblende primaire verte, un peu de mica, quarz =
Spessartit. (Z. d. g. G., 1892).
HoRNBLENDELiMBUR&iT ^=- Dioritlimburgit.
HoRNBLENDEMELAPHYR. — Equivalent des basaltes à hornblende
dans la série ancienne. Senft appliqua le premier ce nom à des
hornblendeporphyrites. (Z. d. g. G., x, p. 3i5).
HoRNBLENDEMiNETTE, Rosenbusch, 1887. — Syéuites micacées,
qui, en outre d'orthose et de biotite. contiennent l'amphibole
comme élément essentiel. (M. G., p i38).
HoRNBLENDEMONZONiT, Kalkowskj% 1886. — Mouzonitc OU l'amphi-
bole remplace le pyroxène. (E. L., p. 85).
HoRNBLENDENORiT, Cafhrein, 1890. — Norite à hornblende primaire,
considérée par l'auteur comme intermédiaire entre norite et
diorite = Noritdiorit. (N. J., i, p, 80).
HoRNBLENDEOLiviNBRONZiTGESTETN, Stelzner. T87G. — Péridotitc
grenue =Valbellite. (Z. d. g. G., xxvni, p. 624, 1876).
HoRNBLENDEOLiviNiT. — Voir Oliviuit.
HoRNBLENDEPERiDOTiTE = Auiphibolpikrite.
HoRNBLENDEPHOxoLiTH. Doelter. 1882. — Phouolitc à horn-
blende. (Die Vulkane der Capverden u. ihre Producten, 1882).
HoRNBLENDEPHYLMT, Beckc. 1878. — Auiphibolite formée d'acti-
note. avec un peu d'orthose. quarz. (T. M. P. M. i, 255).
HoRNBLENBE-PicRiTE, Bonne)', 1881. — Nom proposé pour les
péridotites massives, à olivine et hornblende, antérieurement
décrites par Howitt = Hudsonitepart., Cortlandite. (Q.J.G.S.,
1881, xxxvn. 137. — Howitt : The diorites and granits of Swifts
Creek and their contact zones wilh noteson the aurif. depos.,1889).
HoRNBLENDEPORPHYH. Naiimann. 1849. — Ancien nom des
porphyrites à hornblende. Naumann désigne par ce nom
une variété de porphyre sans quarz. (Geogn. 1849, ^ !*• 612).
HoRNBLENDEPORPHYRiTE. — Roclics paléovolcaniques, corres-
pondant aux hornblende-andésites, et présentant la compo-
sition des diorites. Les éléments essentiels sont un plagio-
clase acide et hornblende ; structure porphyrique, à masse
112S Vlll« CONGRÈS GÉOLOGIQUE HOR
fondamentale polymorphe, variant des types microcristal-
lins aux vitrophyriques.
HoRNBLENDEPROPYLiT. — Facies propylitique des andésites
amphibolitiques .
HoRNBLENDESCHiEKER. — Scliistcs amphiboliqucs = Strahlstein-
schiefer, Amphibolite.
HORNBLENDESERICITSCIIIEFER, Kocll, 1880. Scllistc du TaunUS
à grains cristallins fins, formé de séricite, hornblende et
autres minéraux = Diabasschiefer. (Geol. Specialkarte d. k.
preuss . Landesanstalt) .
HoRNBLENDESERPENTiN. — Serpentine formée aux dépens de
l'amphibole, ou de roches à amphibole et olivine.
HoRNBLENDESYENiïPORPUYR, Rosenhusch. 1887. — Porphyres.
syénitiques, en filons, avec hornblende, comme élément
coloré, seul, ou très prépondérant. Equivalents porphyri-
ques des Hornblendesyenit, proprement dites (1887, p. 299).
HoRNBLENDiTE, /. Datia, 1880. — Roclic intrusive grenue for-
mée uniquement d'hornblende, ou d'une autre amphibole t=
Amphibololite. Pour(C F. P., 1900). — Roches holocristallines
grenues, essentiellement constituées par de la hornblende,
avec ou sans mica ou olivine (|>. a53).
HoRNFELs =r Coméennc.
HoRNFELSTRACHYT. — Tracliytes à masse fondamentale fine-
ment grenue ou compacte.
HoRNKALK, Hoffmann. 1828. — Calcaire gris très dur, conte-
nant des oolites isolées ou des grains disséminés de calcite.
(Geogn. Beschr. d. Herzogth. Magdeburg, iSaS, j). ^i).
HoRNMERGEL. Freieslûben, 1807. — Calcaires compacts, gris,
à oolites disséminées dans un ciment dur prédominant
(Geogn. Arbeiten, 1807, i, p. la'i).
HoRNQUARzcoxGLOMERAT, co/i Welt/iewi. — Rochcs ti'ès cohé-
rentes à gros galets de quarzite et ciment siliceux dur.
HoRNscHiEFER, R. Cveclner. — Autrefois, on désignait sous
ce nom des roches dures diverses, schisteuses ou com-
pactes. Aujourd'hui, on tend à limiter ce nom aux schistes
métamorphisés au contact des diabases (Rosenhusch) et qui
présentent des caractères intermédiaires à ceux des S])ilo-
sites et des Adinoles. Les schistes ont perdu leurs traits
primitifs et se sont chargés de formations nouvelles. Ils
se distinguent des Hornfels par la conservation de leur
fissilité ; des spilosites par la distribution égale des éléments,
HOR LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 112*)
non concrétionnés en amas spéciaux. Le nom a d'abord été
employé en Suède = Amphiboladinolschiefer, Cornes vertes.
HoRNSTEiN. = Silex.
HoRNSTEiNPORPHYR. — Ancien nom des Felsitporphyres à masse
fondamentale compacte, cassure osquilleuse, aspect corné.
HoRNSïEiNscniEi'KR, HeiiTi. — Schistes siliceux cornes. (Thûr.
Wald., n, 4, Abth., p. 167).
HoRNSTONE. — Nom tombé en désuétude, employé j)ar les anciens
auteurs anglais pour des roches felsitiques compactes.
Houille. — Roche combustible, formée par une combinaison
de carbone, d'hydrog-ène et d'oxygène, avec une certaine
quantité de matières étrangères dont le total varie de 2 à
10 "0. Elle est composée de débris végétaux à divers
états d'altération, renfermant dans leurs interstices une subs-
tance humique secondaire =^ Coal, Kohlen.
Houille grasse. — Houille contenant jusqu'à aS "/o de matières
volatiles = Goking coal. Household coal.
Houille maigre. — Houille contenant jusqu'à 10 "/o île matières
volatiles = Steam coal.
Houille sèche. — Houille contenant jusqu'à 4^ "/o de matières
volatiles = Flenu, Cannel-coal.
HowARDiï. G. Rose, i863. — Métécnùtes pierreuses cristallines
formées essentiellement d'anorthite, olivine, bronzite. (Ahh.
Ak. d. Wiss., Berlin, i863).
Hraftinna ^= Obsidienne (Nom islandais).
HuDsoNiT. Cohen. i885. — Roche grenue à olivine, hornblende
•= Amphibolpikrite, Gortlandtite (Williams). Nom déjà
employé en minéralogie pour une variété de diallage.
(N. J. i885, 1 p. 245).
Hullite, Hardman, 1878. — D'abord décrite comme une
espèce minérale, cette substance, associée au basalte, est
d'après G. Gole. une palagonite, ou verre basaltique hydraté
(Proc. R. Irish Acad., 2, m, p. 161).
Hunne-Diabas, Tôrnehohm . — Diabase à sahlite de Suède, con-
tenant un peu de quarz, hornblende, biotite, souvent porphy-
rique. Voir Aasby-Diabas.
HuRONiTE, Coleinan. 189(1. — llochc lioloci-istalHnc composée
d'analcite 47 "/•■, orthosi; 28 "/„. labrador i"5 "/„, a;girine 4 "/o-
avec calcite .■) % et liinonilc (.lourn Geol , vu, 4'^i)- Ge nom
avait été antérieurement donné par Thonq)Son à un phigio-
clase saiissuritisé d'un galet diluvien (N. J. M., 1897, '» 4^o)-
Il3o Vlir CONGRÈS GÉOLOGIQUE HYA
Hyalix. — Structure des corjis amorphes comparable à celle
du verre : structure hyaline, roche hyaline.
Hyalinokrystallix, Zirkel. — Roches semi-vitreuses à base
vitreuse rare et phénocristaux abondants, par opposition aux
roches crystallinohyalines (ex. obsidienne), où les cristaux
sont plus rares, (i, P- 9)-
Hyalite Gnrnbel, i88r). — Roches vitreuses ou verres volca-
niques = Hyalolithe. (p. 89).
Hyaloandesit, Rosenbusch, 188;. — Représentants vitreux des
andésites = Andesitg^lâser. A'itroandesite.
Hyalobasalt, Rosenbusch, 1887. — Basaltes où le verre pré-
domine dans hi niasse = Basaltglaser, Vitrobasalte.
Hyalodacit Rosenbiisch. 1887. — Verre dacitique (M. G. 642).
Hyalodiabase. Piolti, 1894. — Forme vitreuse des diabases
= Verre diabasique, Sordawalit. (Accad. R. délie Science di
Torino. 189/4-95, p. 160).
HYALOLiPARrr. Rosenbiisch, 1887. — Liparite vitreuse. (M. G. 555).
Hyalolithe. Senft. 1857. — Verres volcaniques naturels =
Hyalite. (Felsarlen, p. 46).
Hyalomelax, Haiissmann. 1847. — Nom des verres basaltiques,
])rovenant du gisement classique de Bobenhausen : il fut
d'abord, comme tous les autres verres volcaniques, tenu pour un
minéral déterminé. Il fut aussi appelé Augite scoriacée. Voir
Tachylit. Sideromélane, Hyalobasalt (1847).
Hyalomelaphyr ^= Hyalodiabas. Sordawalite. Tra])p vitreux,
verre diabasique.
Hyalomicte. Rrongniai't. i8i3. — Roche formée de quarz et mica
blanc = Greisen.
Hyalonevadtt. ^ose«/?M,s'<?^. 1887. — Nevadites décrites par vom
Rath. riches en base vitreuse (Liparites vitreuses), et contenant
de nombreux cristaux dorigine intratellurique (p. 54i).
Hyalophoxolith, Rosenbiisch. 1887. — Phonolites vitreuses,
toujours rares = Phonolithvitroi)hyr. (M. G., p. 627).
Hyalophyr. Giimbel. — Roches porphyriques à masse fonda-
mentale plus ou moins riche en verre.
HYALOPiLiTiQrE(sTRi(:Ti"RE). Roseubiisch . 1887. — Structure carac-
téristique des andésistes, où la masse fondamentale est formée
par une association intime demicrolites aciculaires disséminés,
etdej>arties vitreuses: c'est ce type que Zirkel définit « un
feutre demicrolites imprégné de verre. »
Hyaloophitique (structure), PolenoQ, 1899. — Voisine de la struc-
HYA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Il3t
ture intersertale, elle s'en distingue parce que la pâte amorphe
est plus abondante et continue (Trav. Nat. St-Pélerb.,xxvn, 4:3).
Hyaloplasmatique (structure), Lœwinson-Lessing, 1888. — Struc-
ture des Augit[)orp]iYrites aniygdaloïdes, à plagioclases corrodés
par le magma, en profondeur, micro litcs aciculaires d'augite et
restes de verre, en grains. (Arb. d. Si-Péiersb. Ges.,p. 363).
Hyalopsit, Giimbel, i88(> =^ Verre minéral, verre volcanique.
Hyalotourm ALITE, Daubvée, 1841. — Nom donné à une roche
formée de schiste, avec quarz et tourmaline, (i- d. M. ni,
T. 20. 1841, p. 84).
Hyalotrachyt, Rosenbiisch, 1887. — Forme vitreuse des tra-
chytes, (Mass. Gesl. 1887, p. 602).
Hybrides (roches), Diwocher, 1857. — Roches éruptives neu-
tres (syénite, porphyre, trachyte) qui, d'après sa définition,
devaient être regardées comme le résultat du mélange de
deux magmas, l'un acide, et l'autre basique (A. d. M., 1867,
p. 221, 258).
Hydatogenes (roches), Reiieçier, 1882. — Roches formées
sous l'influence de l'eau, comme sédiments ; Renevier limite
le nom aux précipités chimiques : sel gemme, gypse, etc.
Hydatokaustich, Bunsen. — Processus de transformation
des roches, sous l'influenee de l'eau à haute température ;
ils ont été appelés plus récemment hydatomorphes. (Ann.
d. Chemie u. Pharm., Bd. 62, p. 16).
Hydatomorphismus. — Voir Hydatomorphose.
Hydatomorphose. — Ensemble des transformations métamor-
phiques produites dans les minéraux et les roches, sous
l'influence de l'eau = Formations, développement hydato-
morphes, etc.
Hydatopyrogènes. — Conditions qui ont présidé au dévelop-
pement des formations éruptives, sous l'influence de l'eau.
Hydatopyromorphismus. — Voir Hydatopyromorphose.
Hydatopyromorphose, Daubrée, 1859. — Désignation générale des
métamorphoses des minéraux et des roches, produites i)ar
l'action simultanée des eaux et dissolutions aqueuses sur-
chaufl'ées, ou de la chaleur c^t des processus hydro-chimiques
z= Formation, développement hydatopyromorpbe, elc. (Expcr.
synthélh. sur le métamorphisme, A M. xiv, i55).
Hydatothermisch, Bunsen ■= Hydatomorpli. (Ann. d. Gheni. u.
Pharm., Bd. 62, p. 16)
Hydraiu.i()T'e (calcaire). — Calcaire argilo-siliceux, donnant ])ar
calcination de la chaux hydraulique.
II 32 vin* CONGRÈS GÉOLOGIQUE HYD
Hydrolyïe, Senft, 1857. — Hoches simples t'acilement solubles
dans l'eau ; sel gemme, glace. (Felsarten, p. 87).
Hyduo-mica-schist. — Micaschistes avec mica hydraté : mar-
garodite, damourite.
Hydroneomorpii. — Voir Deuteromorph.
IIydroplutoniscii = Hydatopyrogène.
Hydrotachylyt, Petersen, 18(19. — Tachylite hydraté, facilement
décomposé, de coulem* vert bouteille, contenant zéolites et
carbonates. (N. J., 1869, p. 33).
Hyloi.ogie des roches, Naumnnn. 1849. — L'étude des propriétés
générales des roches, et celle de leurs composants chimiques
et minéraux. Gûmbel définit sous ce nom, la partie de la
géologie qui s'occupe de la matière constitutive du globe
(Geogn. 1849, 1' P- 418).
Hypoabyssique, Brôgger, 1894- — Roches caractéristiques des
contacts, des filons, des ])etits laccolithes, et qui se rangent
d'après leur structure, plutôt porphyrique. entre les roches de
profondeur et les roches efVusives = Ganggesteine de
Rosenbuscli (partim).
Hyperit.\:mi'iiirolite. Rosenbusch, 1887 = Hyperitdiorite.
(Mass Gcsl.,p. 160).
HYPEniTmoRiT, Tôrnebohm, 1877. — Tei-iiie de passage entre les
gabl)ros. olivingabbros, et norites. d'une part et les ami)hi-
bolites d'autre part. Gabbros altérés, riches en lu>nil)lende
fibreuse secondaire (trémolite).
Hypérite, Elie de Beauinont. — Roche grenue formée d'hy-
persthène et de labrador =^ norite. Tornebohm les consi-
dère comme des gabbros à hypersthène ou bronzite, et
olivine, où les relations de ces éléments varient en toutes
]»roportions. Senft donne ce nom aux roches grenues à
diallage (hypersthène), labrador ou grenat : gabbros, hypers-
thénites. éklogites. En Angleterre, roches de profondeur,
intermédiaires ou basiques, à plagioclase. hypersthène, augite,
contenant dans les var. intermédiaires, quarz et biotite.
(Oin sveriges viglibare Diabas ocli gabbro-arter — Kon. Svenska
Vetensk. Akad. Vôrliandl., xiv. n" i3. Stockholm, 1877).
Hyperitit, Tôrncbohin, 1877. — Roche formée de labrador, augite»
bronzite. 1er titane, apatite. et désignée \ûns tard par
l'auteur sous le nom de Bronzildiabas. La roche se dis-
tingue de l'Hypérite en ce qu'elle ne contient pas d'olivine,
l'augite est dépourvu d'interpositions sombres, le pyroxènc
rhombique est incolore.
HYP LKXIQUE PÉTROGHAPHIOUE II 33
Hyperitstruktur. — Structure spéciale aux hypérites, montrant
autour des cristaux d'olivine un manteau d'amphibole
fibreuse, dans les points où ils sont en contact avec les
pagioclases.
Hyperitwacke. Liidwig. — Porphyrite diabasique d'après Scliauf.
Hyperphork: (changes), A. Irving, 1889. — Changements des
roches dus à l'apparition d'un élément nouveau, ou à la
disparition plus ou moins complète d'un minéral ancien.
Tels sont les phénomènes de dolomitisation, la transfor-
mation dune dolérite bulleuse en une amygdaloïde, la
sédimentation du sel gemme, etc. (Voir Metataxis).
Hypersïhenakerit. — Voir Akerit,
Hypersthenandesit, Niedziciedski, 1872. — Andésite avec
hypersthène seul, comme élément pyroxénique, ou associé
à l'augite. (T. M. M. iv, 253).
Hypersthenaugitandesit. — Voir Andesit.
Hypersthenbasalt, Diller, 1887. — Roches intermédiaires entre
basalte et andésite ; basaltes hypocristallins, riches en
matière vitreuse avec hypersthène parmi les phénocristaux.
(Amer. Journ. 1887, xxviu^ p. 202).
Hypersthendiabas. — Diabase avec proportion notable d'hypers-
tliène. Voir Enstatitdiabas.
Hyperstiiendiallagperidotit = Lherzolite.
Hypersthenfels. — Voir Hypersthenit, Norite.
Hypersthène- G ABBRO, G. H. Williams, 1886. — Gabbros à grains
de grosseurs diverses de bytownite, diallage, hy[)ersthène, et
comme éléments accessoires, hornblende, magnétite, apatite.
(U. S. Geol. Survey, Bull., n° 28, 1886). Pour F. Ghester, roche
intermédiaire entre gabbro et hypersthénite, grenue avec dial-
lage, hypersthène et plagioclase.
Hypersthengranit, Necker, 1889. — Roches des Alpes rangées
par G. Rose parmi les gabbros (Bibl. univ., Oct. 1839).
Hypersthenit (Hypersthenfels), G. Rose. i835. — Roche à grains
tins ou gros, à labrador et hypersthène; consolidée en profon-
deur, ancienne, alliée aux gabbros. Elle appartient aux Norites
dans la classification de Rosenbusch (Ueber Hypersthenit, Pogg.
Annal. i835, xxxiv, p. 10).
Hypersthennorit TelLer et John, 1882. — Nom employé dans le
sens d'Hypersthenit (J. g. Reichsanst, xxxn, 1882, p. 647).
Hypersthensyenit, ZirkeL 1898. — Norite à orthose. andesine,
hypersthène, avec un peu de biotite, apatite, minerai de fer,
décrite par Williams en iBjj (11, p. 3i7).
1134 '^I" CONGRKS (JÉOLOdlQUE HYP
Hypholith, Rolle. — Variété des chlorogrisonites, distinguées par
lui parmi les Grûnschieier.
Hypidiomorphivornig. Rosenbusch, 1887. — Structure des roches
profondes, caractérisée parce que les éléments idiomorphes n'y
sont représentés qu'en petit nombre, relativement aux éléments
sub-idiomorplies et allotriomorphes = granitique. (M . G . , p . 1 1) .
Hypobasite, Lœwinson-Lessing', 1898. — Roches ultrabasiques,
dont le coefficient d'acidité est inférieur à i.4; elles contiennent
une grande proportion du noyau monosilicaté, et n'ont conmie
éléments blancs que les feldspaths les plus basiques, presque
toujours des ieldspathides, et souvent beaucoup d'olivine
(Aciditâts Coefficient, p. ^2, 43) .
Hypoclives, Thurman, i8.56. — Surface inférieure des strates.
Hypogene, Lj'cU, i833. — Hoches formées à l'intéi-ieur du globe,
et qui n'ont acquis à la surface, ni leur structure, ni leurs
caractères = Roches de profondeur (Principles of geology, ui).
Hypogene-metamorphic, Lyell, i833. — Roches des formations
primitives, les plus internes de la croûte solide du globe, dans
l'hypothèse que leui* métamorphisme s'est propagé de bas en
haut.
Hypokrystallin. — Roches formées par l'association d'éléments
cristallins et de substance amorphe, comme les laves, les por-
phyres, etc. = semi-cristallin.
Hypokrstallin-porphyrisch, Rosenbusch, 1887. — Structure
porphyrique des roches qui contiennent des débris de base
amorphe, dans leur masse fondamentale.
Hypometamorphic, Callawq/y. — Structures intermédiaires
entre les scliistes argileux (slates) et les schistes cristal-
lins (schists).
Hysterobase, Lossen, 1886. — Diabases mésoplutoniennes
(Mésodiabases), à amphibole primaire, biotite, quarz. parfois
feldspath alcalin ; elles sont voisines des Dioritporphy rites
et correspondent aux Proterobases, dans une série plus
ancienne. On pourrait les appeler des Mesoproterobases.
Rosenbusch en forme un groupe indépendant de roches de
liions, comme les minettes et les kersantites. (Z. d. g. G., 925).
Hysïerogexetisch, Zirkel, 186G. — Zones ou filandres qui repré-
sentent dans certaines roches éruptives les derniers produits
de cristallisation, et correspondent généralement aux parties
les plus acides.
Hysïerogenit, Posepny, i845. — Gîtes secondaires de minéraux
élastiques. (Gen. Erzlagerst. 21).
HYS LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE ll35
HvsTEROKRYSTALLisATON, Naumanu, i858. — Cristallisation
secondaire, par processus hydrochiniiques, de roches pri-
mitivement amorphes ou compactes. Ce terme avait une
application dans la théorie de Bischoff, de la formation des
roches éruptives cristallines. (Lehrb. d. Geogn., i, i858, p. 695).
Idiochromatiques. — Minéraux qui ont une couleur propre.
Idiogenites (gîtes), Posepnj-, 1895. — Gites minéraux dont
les minéi^aux constituants sont autochtones, indigènes, en
relation génétique avec ceux de la roche encaissante. (Gen.
d. Erzlagerst, 12).
Idiomorphe, Rosenbiisch, 1887 = automorphe.
Igastite, Stanislas-Meunier, 1882. — Météorites du type
d'Igast. Si le type, comme on l'a dit, n'est qu'une pseudo-
météorite, le nom n'a plus de raison d'être.
I.70LIÏE, C F. P., 1900. — Roche holocristalline à structure
grenue conqjosée de néphéline et de pyroxène (p. 252) =^
Ijolith (Ramsay et Berghell).
Ijoliïh Ramsay et Berghell, 1891. — Roche granitique gre-
nue, présentant la composition minéralogique des néphe-
linites (Geol. Foren. i Stockholm Forhandl., n" iS^, Bd. xui,
Helf4, p. 3oo; Hackman, Bull. com. géol. Finlande, u, 1900).
Ilmengranit, Menge. — Nom donné par Menge à la roche
appelée depuis Miaskite.
Ilmenitenstatitiï, Vogt, i893. — Roches subordonnées aux
hypérites, formées d'ilmcnite ou fer magnétique titanifère
et pyroxène rhombique (enstatite). Elles forment la transition
entre l'hypérite même, et les ségrégations de minerais qui
s'y sont isolées. (Z. i". p. G. Jan-Apr.).
Ilmenitgabbro, Vogt, 1893. — Gabbro très riche en ilménite.
Ilmemtnorit, Vogt, i893. — Roche du groupe des hypérites,
gabbros, norites, contenant 20 à 80 °/„ d'ilménite, avec hyper-
sthène et labrador. C'est une norite riche en ilménite. Voir :
Ilmenitenstatitit.
IlyogÈxNe, lienevier, 1881. — Roches argileuses élastiques,
roches limacées = limmatische Gesteine. (Classif. pélrogén.)
iMAiNDRiT, Jiamsar et Hackmann, 1894. — Roche formée d'al-
bite et quarz à structure granophyrique, dérivant peut-
Il'ÎG VIIl^ CONORKS C.KOT.OOIQUE I M A
être de grauwackes par métamorphisme : on la trouve au
contact des syénites élœolitiquos. (Fennia, n" 2).
Imatkasteink, Hoffmann, i83". — Concrétions grisâtres en
rognons arrondis, ou aplatis, ;i lignes ondulées superfi-
cielles, formées de carJ)onate de chaux avec sable et argile.
On les trouve près les chutes d'Imatra, en Finlande, dans
un limon grisâtre feuilleté. (Geogn. Beobacht. auf einer Reisc
von Dorpat nach Abo, iS'ij)
Implicationsstruktur, Zirkel, 1894. — Structure que présen-
tent au microscope les associations intimes, régulières, de
deux substances minérales différentes, consolidées en même
temps, et analogues à celles qu'offrent, à Iceil nu, le quarz
et le feldspath des pegmatites graphiques. On pourrait
conserver ce nom comme expression générale, pour ces
consolidations simultanées de cristaux, régulières (pegma-
tiques), ou irrégulières (pœcilitiques) = Pénétrations
symplectiques. (Lelirb. d. Pelrog. 1894, i,4t>9).
Imprâgnationsmetamorphose, Becke, 1898 = Métamorphisme
par injection. (T. M. P. M. 1893, p. 338).
Imprégnation, Xaiiniann^ 1849. — Pénétration intime d'une
pierre ou d'un minéral par une substance étrangère. Nau-
mann a employé ce mot dans le sens de métamorphisme
d'injection. (Geogn. 1849, i» P- "94) = Imprâgnation.
Inclusions. — Minéraux, gouttelettes solides ou liquides, et
bulles gazeuses renfermées dans divers minéraux = Einsch-
lûsse. En anglais, ce mot s'applique à la fois aux inclusions
des minéraux et aux enclaves (xenolithes) des roches.
Voir : Enclaves.
Inclusions gazeuses. — Pores ronds, ovales, cylindiiques, ou
de forme irrégulière, remplis de gaz, enclavés en plus ou
moins grand nombre dans divers minéraux = Gasporen.
Inclusions liquides. — Liquides divers, eau pure, eau salée,
acide carbonique liquide, qui occupent des cavités dans
divers minéraux et datent de l'époque de leur cristallisation.
Inclusions vitreuses. — Inclusions vitreuses ou microfelsi-
tiques provenant du magma en fusion, enclavées dans
nombre de minéraux des roches pyrogènes : leurs formes
et leurs dimensions sont très variées = Glaseinschlûsse.
Individualisation. — Le magma ou base vitreuse est dit indi-
vidualisé, lorsqu'au lieu de rester à l'état amorphe en se
refroidissant, il donne naissance à des minéraux divers.
||\|D LEXIQUE l'ÉTKOGHAlMlIQUE 113^
iNuusiENKALKSTEiiV. — Culcaire (l'eau douce, tullacc, traversé
de tubes calcaires d'indusies.
Infusorienkiesel, Senftj=^ Tripoli, Trippel, Kieselguhr, Infuso-
rienerde, Diatomecnpelit. (p. 4o)-
Infusorienmeiil. — Voir Bergmehl.
Infusorienpelit = Diatomeenpelit.
Infusoriolite, Senfl = Roches dures ou terreuses, formées
de coquilles microscopiques de diatomées, d'après Wads-
wortli = Tripoli (Felsarten, p. 82).
LxGENrrE, D. Forbcs, i86;7 = Roches éru[)tives (Pop. Soi. Rev., 358).
Ix.iEcïiox (Théorie de 1"). — Phénomène par lequel des roches
intrusives pénètrent dans des cavités souterraines ou des
l'entes béantes ; la pression a été parfois suffisante pour
permettre aussi leur écoulement à l'état solide. Voir : Pene-
trationsmetamorphismus.
Injection (métamorphisme d'), Michel-Léçy, 1888. — Métamor-
phisme des sédiments anciens, par injection et pénétration de
roches intrusives = Impragnation (B. S. G. F.,xvi, p. 102).
In.iectionsgânoe. — Roches liloniennes de nature éi'uptive.
Injectionsschlieren. — Filandres glanduleux des roches volca-
niques, formés par accidents intrusifs.
Inkohlung. Gûmbel, i883. — Formation de la substance char-
bonneuse aux dépens des matières végétales dans la tourbe ou
le charbon. (Sitz. Ber. Akad. Mûnehen, 190).
Inset, Blake, 1888 = Phénocristal (Rep. Brit. Assoc, p. 399).
Intermédiaires (roches), Michel Léçjr = Roches neutres, Inter-
mediate rocks, Mésites. (B. S. G. F., m, p. 199).
Interpositionen = Enclaves.
IxTERSERTALE (STRUCTURE), Zifkel, 18^0. — Structure caractérisée
par l'insertion d'autres substances minérales, entre des
touffes divergentes de microlithes feldspathiques =^ Structure
ophitique, doléritique. (Basallgesleinc, p. m).
Intratellurische Einsprenglinge. — Phénocristaux formés dans
les laves et les roches pori^hyriques, dans une phase intratel-
lurique ancienne de cristallisation.
Intratellurische Krystallisationsphase. — Première phase de
consolidation des magmas des laves et roches porphyriques,
accomplie dans l'intérieur du globe antérieurement à l'émis-
sion et sous des conditions spéciales de pression, de tem[)éra-
ture, et en présence de vapeurs = Entogiiisch.
lljy Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE |NT
l2<TmTi:, Pinhorton, i(Si i = Structure porypliyriquc (Peiralogy,i,i32).
Intrusion. — Pénétration des magmas en état de fusion ignée,
dans les cavités souterraines préexistantes, ou dans des joints
ouverts par la masse intrusive même.
Inthusivdacit. Lœwinson-Lessing-. i898. — Adamellites, corres-
pondant par leur composition chimique aux granités à plagio-
clase(Stud. ûb. ErupUvgcsl).
Intrusive gesteine. — Roches intrusives consolidées dans la
profondeur, et non parvenues juscju'à hi surface, à létat de
fusion = Irruptiv — Plutonisch — Granitisch — Endogen —
Tiefen gesteine, Batliolitliite et Laccolitliile.
Intrusive nachsciiûbe, Rej^ev. — Pénétration de nouvelles pous-
sées de lave, dans des laves en parties consolidées, provenant
de venues antérieures. Cette expression s'applique à des injec-
tions de roches elfusives (Theoret. Geol.).
Intrusivlager ou intrusivdecken. — Filons-couches de roches
intrusives, injectées et paraissant interstratiliées entre des
couches sédimentaires plus anciennes quelles. Ces filons-
couches, plus ou moins étendus, montrent souvent leurs rela-
tions avec les masses ou filons dont ils dépendent, notamment
parmi les diabases, mélaphyres, porphyrites ^= filons-couches,
Lagergange, sills, intrusive-sheets.
Inverse métamorphose, Cotta, 1862. — Action réciproque des
roches ti'aversées sur la roche éi-uptive qui les coupe = Endo-
morphisme, Endormorphe Contactbildung, Endogène Contact-
erscheinung (Grund. Geogn. u. Geol., p. io3).
Iron-clav. — Scliiste avec sidérose.
Iron-sand. — Sable et grès ferrugineux.
Irruptia'. — Voir : Intrusiv.
Isenit, Ber'tels. 1874- — Andésites à haûyne et à néphéline. La
présence de haûyne et néphéline dans lisénite. ayant été depuis
mise en doute. Rosenbusch a défini la roche comme une andé-
site basique à amphibole, biotite et olivine. avec tendance vers
les roches basaltiques. F. Sandberger, sans lui avoir imposé un
nouveau nom, avait déjà décrit antérieurement dans le Nassau,
des andésites à noséane (Verhandl. d. Wiirzburger phys . nied.
Ges., Neue Folge, viii).
IsERiN = Sable magnétique. Magneteisensand.
Isomères (roches cristallisées), Brongniavt, 1827. — Roches
simples, cristallines-grenues (J. d. M. xxxiv, p. 3i).
Isométrique. — La structure isométrique est celle que présen-
ISO LEXIQUE PÉTROGUAPHIQUE II 39
tent les roches grenues, quand tous les grains ont à peu
près les mêmes dimensions = homookrystallin.
IsoPHYR = Obsidienne.
IsoTEKTiscHE (Miscliuiigen oder Magmen) Lœwinson-Lessing\
1898. — Séries litliologiques susceptibles d'être considérées
comme des mélanges de deux termes extrêmes, en diverses
proportions : ils sont analogues, par conséquent, aux mélanges
isomorphes. = Gesteinsserie. (Aciditâts GoefTicient, p. 109).
Isotrope = Monoréfringent.
IsoTYPiscHE AusscHEiDUNGEN, Stûche et Jokii , iSj'^ . — Les
individualisations sont dites isot/ypiques ou hétéroij'piques ,
suivant que les phénocristaux d'origine intratellurique, des
porphyrites et autres roches analogues, sont de même
espèce que ceux de la roche même, ou s'ils y sont rares ou
absents. (J. g. Reichsanst, xxix, 1879, p. 384).
Itabirite, Esclnvege (du nom d'Itabira, localité du Brésil). —
Quarzite schisteux du Brésil avec grains d'oligiste, écailles
de muscovite, et or natif en petites paillettes. Voir Itacolumit.
Itacolumit, de Hiimholdt. — Esclnvege donne ce nom à un
quarzite schisteux d'itacolumi (Brésil), élastique, blanchâtre,
avec talc, mica, chlorite, regardé comme le gisement
originel du diamant = Flexible sandstone, Elastischer
Sandstein, Gelenkquarz (Gis. des roches, p. 89).
Ittnérite (roche à), a. Lacroix. — Agrégat granitoïde d'haûyne
(Ittneri te), grenat, pyroxène, en enclave dans les phonolites.
IzÉMiQUE (formation), Brongniart, 1827. — Roches élastiques,
formées par dépôts mécaniques.
Jacotinga, Heiisser et Claraz,, 1869. — Itabirite toud>ée à
l'état d'arène pulvérulente. (Z. d. g. G., 1859, xi, 448).
Jacupiraxgite, Derby, 1891. — Roches variées, généralement
schisteuses, parfois à gros grains, associées au Brésil, aux
syénites élœolitiques dont elles sont peut-être des produits
de différenciation, à la façon des olivinites, etc., de Scandi-
navie. Une variété est composée d'augite titanifère avec
magnétite, ilménite, néi)héline, perowskite ; une autre montre
la prédominance des minerais sur l'augite, et d'autres sont
même formées de fer titanifère presque pur, avec simples
II/^O VIII" CONGRÈS GÉOLOGIQUE JAD
"■raiiis (raiigiU- dissémines, comme dans les J*allasiles =^
Magnetitpyroxonit. (Am. jour. 1891, p. 3ii, 022).
Jadéite. — Roche formée de pyroxène jadéite, associé tantôt
à plagioclase ou à néphéline d'après Bauer (N, J., 1896,1).
Jadéitiïe. Mrazec, 1898 ^^ Jadéitpyroxenit. (B. S. S. Bucharest,
va, 18;).
Jadéitpyroxenit, Berwerth, 1890. — Jadéile eu roche (Die Neprit-
jadeil Frage, Mittheil. d. Anlrop. Gcs., Wien., xx, 1890, p. ir,).
Jais = Jet. Jayet (llaûy), J*eehkohh!, (Vagat.
Jaspe. — Roclie cornée, dure, opaque, mate, de couleurs variées,
vr\'es, formée d'un méhmge de quarz et de silice amorphe
soluble , avec un peu d'oxyde de fer, alumine, calcaire
= Jaspis diaspro.
Jaspilite, Wadsworth — Jaspe.
Jaspissciiiefer. — Schiste voisin des cornes et phtanites, avec
l'aspect du jaspe, dout il présente les couleurs vives, bariolées.
Jayet = Jais, Gagat.
Jerbogxeiss, £'. Ei'dmann.. iSGj. — Gneiss de Suède, schisteux
ou massif, à grains moyens, formé d'orthose, plagioclase,
quarz, mica, horiiLlende, talc, épidote.
Jerxgxeiss, Tôrnebohm, 1881. — Gneiss à grains Uns, pauvre en
mica, avec fei' magnétique = Magnetitgneiss. (Stockh.geol.
Foren. Fi'irhandl. V. i88i. 568).
Jewellite, Stanislas- Meunier, 1882. — Météorites du type de
Jewell-Hill. (Météor. du Muséum, 1882).
Joints = Délits, Kliifte.
Joséphite, Szadeczk}', 1899. — Roche holocristalline micro-grenue,
à augite et olivine (transformées en serpentine et calcite), en
liions dans le granité dAssouan. Pikrite tilonienne, d'après
Lœwinson-Lessing. (T. M. P. M. xix, 169).
JuNGERUPTiv. — Désignation générale souvent donnée à l'ensemble
des roches éruptives récentes et tertiaires = Neovulkanisch.
Juxtapositionsmetamorphose = Métamorphisme de contact.
Kainit. — Roche de Kalusz (Galicie). consistant en G2 "/o
kainit, 20 "/o sel gemme, 10 '^/o sylvine, 8 "/o argile, CaCl-, etc.
K\iNOTYPEGESTEiNE. Brôggev, 1894. — Nom proposé pour les
roches éruptives de type structural récent, indépendamment
KAL LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Il4ï
de leur âge ; ainsi une l'oche dévonienne de type récent
devra s'appeler basalte, comme certaines roches tertiaires,
d'aspect ancien, pourront s'appeler diabases.
KaliCtRAniï. — Voir gr'anite.
Kalikeratopiiyr, Rosenbusch, i8(,6. — Kératopliyres potas-
siques, passant aux ortliophyres types, augitiques. (p. 442).
Kaliliparit, Rosenbiisch, 1896. — Liparite proprement dite,
dont le feldspath est essentiellement la sanidine. (p. 528).
KALisYExrr, Ivaligranit. Kai.it.ipariï, etc. — Syénites, gra-
nités, liparites, à potasse dominant sur la soude, et dont
le feldspath est essentiellement l'orthose, la sanidine.
Kalk = Calcaire.
Kalkalab aster. — Nom donné aux vainétés, colorées élégam-
ment, des tufs à gros grains spathiques.
Kalkaphamï. — Nom ancien des roches diabasiques compactes,
ou plutôt des augitporphy rites, contenant dans une masse
fondamentale verte, colorée par chlorite, de nombreuses
concrétions globulaires de calcite = Kalktrapp, Kalkdiabas,
Kalkvariolite, Spilite (partim), Amygdaloïde, etc.
Kalkaphanitschiefer. — Kalkaphanite schisteuse.
Kalkdiabas. — Voir : Kalkti'a[)p. Kalkaphanit.
Kalkdiopsidschiefer, Schumacher. — Nom donné à un lit de
calcaire impur, avec bandes stratiformcs de biotite, quarz,
diopside, vésuvienne, feldspath, grenat, hornblende, inter-
stratifié parmi les quarzites archéens de Silésie.
KALKniORrr, Senft, i858. — Diorite en fdon, micacée, impré-
gnée de calcite (Z. d. G. G., i858, 3o8).
Kalkeisexstein. — Voir : Sidérose.
Kalkglimmerschieeer. — Schistes formés de quarz, mica, et
calcaire grenu lenticulaire = Blauschiefer.
Kalkgranit, Tornehohm, 18^6. — Granité de Suède où le quarz
est remplacé par de la calcite d'origine i)rimaii'e (Om Kalk-
granil, Geol. Fôren. i Stockh. Forhandl. 1876, ni, n" 35, p. 210).
KALKGRAPnrrscHiEFEU. — Calcaire schisteux, à feuillets graphi-
tiques interstratifiés.
Kalkguhh, Ehrenberg, i83(). — Boue calcaire line, dorigine
organique, formée de ])etits bâtonnets articulés =: Berg-
mihli, Mondmilch. (Pogg. Ann. i836, xxxix, p. io5).
Kalkhorneels. Kalkowsk)\ 188G. — Calcaires cl dolomies méta-
morphisés au contact de roc-hes éruptives profondes, et où
se sont dévehjppés <U's cristaux de grcnal, vésuvienne,
Il42 VII1« CONGRÈS GÉOLOGIQUE KAL
scapolite, amphibole, pyroxène et autres silicates = Kalksi-
licathornfels, Cipolins. (p. 288).
Kalkknotenschiefeu. — Calcaires scliisteux et schistes calca-
reux avec nodules calcaires concrétionnés plus ou moins
fossilifères =^ Schistes à nodules.
Kalkmergel. — Marne où la proportion de calcaire l'em-
porte sur la proportion d'argile.
Kalknagelfluh , Stiider. — Variété de Nagelflue formée
essentiellement de galets de calcaire et de grès.
Kalkpelite, Kalkowsky , 1886. — Désignation générale pour les
boues calcareuses fines, d'origine organique qui se déposent
dans les profondeurs des océans (p. 287).
Kalkphyllite. — Phvllade riche en calcite, parfois en sidé-
rose, et généralement coloré en noir par graphite,
IvALKPisTAcrrscjiiEFEu, PoHh, 1857. — Schistes de Bohême,
formés de calcite, pistazite, mica, et comme minéraux
accessoires, albite, quarz, fer magnétique, oligiste. (J.g.,p.7o3).
Kalkschalsteix. — Schalsteins riches en chaux, fossilifères,
formés par le mélange de tufs diabasiques sous-marins
avec des sédiments calcaires d'âge dévonien.
Kalkschiefer. — Calcaires en plaques minces, compacts, à
grains très fins.
Kalksilicatfels et Kalksilicatschiefeu, Becke, 1898. — Couches
grenues ou schisteuses, que l'on trouve en alternances dans
les gneiss, et qui rappellent, par leurs caractères, les Kalksi-
licathornfels ; leur mode de formation ne peut se rapporter
de même à des phénomènes de contact. Elles sont formées
de feldspath, hornblende, sphène, et en moindre abondance
de pyroxène. quarz. calcite, zoïsite, biotite, clinochlore,
etc. (T. M. P. M., 1893, p. 455).
Kalksilicatiiorxfels. — Calcaires métamorphisés au contact
des roches granitiques, en roches grenues, microcristallines,
avec grenat, vésuvienne, malacolite, actinote. wollastonite.
et quelques autres minéraux =: Cornubianite calcaire.
Kalksinter. — Voir : Kalktutf.
Kalktalkschiefer. — Roche schisteuse des Alpes, de couleur
claire formée de calcaire et de talc blanc-verdàtre.
Kalkthonschiefer. — Schistes imprégnés de calcaire.
Kalktrapp, Opperniann. — Désignation donnée aux diabases
compactes (actuellement appelées Augitporphyrite) impré-
gnées de calcite et contenant des grains arrondis de calcite.
KAL LEXIQUE PÉTKOGUAPHIQUE Il43
Kalktuffite, Pelikan, 1899 = Tuf diabasique calcareux,
Kalksclialstein.
Kalk vAuioLiT,À7///.o<(Vs'/,-; % i88'3. — Augite porphyrite amygdalaire.
à structure sphérique répétée. Elle présente en effet la division
naturelle en sphères, et chaque grosse sphère ainsi délimitée
est parsemée d'amygdales, montrant parfois même la struc-
ture variolitique = Kalkdiabas. Kugeldiabas, Diabasman-
delstein (Kalkowsky, p. 128.)
K.\LMÏiNZERSTEiN = Dioritc.
Kamacit, Reichenhach. — Nom des parties de l'alliage de
nickel et de fer, qui se montrent dans les météorites sous
forme de rayures, ou de cloisons, se coupant sous des angles
de 6o'\ Sc^, 120'^ = Balkeneisen, Camacite.
Kames. — Eminences laissées en p]cosse, par les anciens glaciers.
Kammsteix. — Nom de la serpentine, en Saxe.
Kamptomorpu, Milc/i, i8()4- — Eléments composants élastiques,
authimorplies des roches élastiques, ayant modifié leur forme,
sans qu'il y ait eu de discontinuité dans le mode de formation
de la roche. (Voir Archaiomorph, j). 109).
Kânelkohle. — Houille compacte, visqueuse, mate=Cannel-Coal.
Kânolithe. — Nom souvent donné aux roches éruptives récentes.
Kaolin. — Argile pur(^ 2IIO-, Al-O'. aSiO', provenant de la
décomposition du feldspath (dans les granités et les i)or[)hyres)
ou de celle des scapolites, beryll, etc. Elle forme des masses
blanches, parfois l)rinies, jaunes ou vertes. Le nom jirovient
de l'expression chinoise Kao-Ling =• Terre à porcelaine,
Porzellanthon, China-Clay, etc.
Kaolinpie. — Minéral formant par l'accumulation de ses paillettes
ci'istallines le kaolin pur. Pour Semiatchensky, argiles formées
de kaolin ou d'autres silicates alumineux hydratés. Le terme
argile est appliqué par cet auteur, sans égard pour leur
composition chinuque, à toutes les roches à grains fins qui
forment avec l'eau une niasse plastique. (Arbeit. der St. Petersb.
Nalurf. Ges., Abth. f. Geol. 1896).
Kaolinitgestein, Karpiiiskj", i8y8. — Roche conq^acte à structure
micro- ou cry])lo-(ristalline conqiosé de ka<>linite.(Komanowsky,
Malcr. z. Geol., v. Turkestan, i, S'Petersb., 1880, p. 28).
KAoï.iNiTscHiEFErî, Kaf'pin.sk)~. — Roclie schisleuse comi)osèe
principalement de kaolinite.
Kaolinsandsteix. — Grès dont le ciment est du kaolin plus ou
moins pur. Il contient souvent encore des débris de feldspath
el passe aloi's à l'arkose.
Il44 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE KAR
Karsténite = Anhydrite.
Kataklasstruktur = Cataclastiquo.
Kataklastische Frictionsgkbilde = Contusivc Frictionsgebilde.
Kataklastuffe = Tufs élastiques, Klastotuffe.
Katalytisch, Lœwinson-Lessing , 1888. — Structures secondaires
des roclies métamorphiques, ressemblant aux cataclastiques,
mais qui, au lieu d'être dues à des fragmentations élas-
tiques, sont des résultantes de processus chimiques de
dissolution et de transformation. Comme exemple de ces
roches, on peut citer les Flaserdiabases. (Arbeit. d. St. Petersb.
Naturf. Ges., xix).
IvATOftEX. — Roches sédimentaires, formées par l'action de la
pesanteur. Les broches catogènes sont donc celles qui ne
sont pas volcaniques. Haidinger opposait son métamor-
phisme catogène à son métamorphisme anogène ; il était
plus réducteur, et agissait dans le sens électropositif,
vers les profondeurs.
Katophorit-Trachyt, Rosenbusch, 189G. — Roches des Açores,
auparavant décrites coni'ne Akmittrachyt. (p. 769).
Kattunalab ASTER. — Mélange de gypse et calcaire bitumineux.
Kattunporphyr. — Voir Fleckenporp hyr.
Kattunschiefeu = Ratistschiefer.
Kaustische METAMORPHOSE. — Transformations produites sur
les roches traversées ou les fragments inclus, par l'in-
fluence de la haute température d'un magma à l'état de
fusion ignée, telle que carbonisation, vitrification, fusion,
etc.. Voir : Pyromorphose.
Keilgneiss, Baltzer, 1880. — Gneiss avec fausse-schistosité
et clivage oblique aux stratifications primitives, confuses ;
il en résulte dans la roche des divisions en coin (Beitr. z.
geol. Karte d. Schweiz, xx, 1880, p. ii3, 124).
Kelso-Porphyrite, Teall. 1884. — Roche d'Ecosse du groui)e
des diabases à olivine. (X. J. i, p. 73).
KÉLYPHiTiQUE (Structure). — Structure centrée, dans laquelle
des cristaux de grenat se montrent entourés d'une auréole
d'aiguilles rayonnantes d'augite ou de hornblende. \o\v :
Kelyphite-Rinde.
Kelyphit-Rixde, Schrauf. i88fi. — Nom donné aux formations
cristallines, radiées ou arborescentes de pyroxène. liorn-
blende, spinelle, qui entourent les grenats des péridotites
et de fpielques autres roches. Parfois on ne voit que des
KEN LEXIQUE PJÉTROGRAPHIQUE 11^5
sphères de kelypliite, sans débris de grenat en leur centre.
{Z. f. K. VI, p. 321).
Kentallenite , mil et Kynaston , 1900. — Roche basique,
holocristalline, d'Ecosse, voisine des syénites, monzonites,
shonkinites, mais phis riche en mag-nésie i5 "/,,. avec
olivine, augite, biotite, phigioclase, orthose, etc. = Olivine-
monzonite. (Q. J- G. S. lvi, p. 532).
Kenyte, /. W. Gregor)\ 1900. — Roclie voisine des pantellerites,
mais pkis basique ; le type provient du mont Kenya
(Afrique orientale). Il est formé de phénocristaux danorthose,
dans une pâte vitreuse ou hyalopilitique ; minéraux acci-
dentels, œgirine, augite, olivine. Absence de quarz et
d'œnigmatite (Q. J. G. S. lvi. 1900, p. 214).
KÉKAL1TE, Cordier, 1868. — Roche adélogène composée de
biotite et de pétrosilex = Cornéenne et quarzites micacés.
Kératite, Dolomiea = Hornstein.
Keratitporphyr, Reuss, 1840. — Phonolite schisteuse vert-
soinbre, altérée, tachetée de jaune et de rouge, et présentant
un aspect corné. (Umgeb Tepliz u. Bilin, p. igS).
Keratophyr, Giunbel, 1874- — Roche à orthose et plagio-
clase, à masse fondamentale compacte, cornée, finement
grenue, contenant des microlites de feldspath raccourcis à
section rectangulaire, des taches (non des cristaux) de
quarz, des grains de fer magnétique, des paillettes isolées
de mica brun, et des débris d'iiornblende décomposée.
Lossen définit le keratophyre, comme un porphyre syéni-
tique sodifère paléoplutonien. Rosenbusch y crut reconnaître
d'abord des tufs de porphyre qviarzifère ; mais plus tard,
il le délinit comme une roche })aléovolcanique eflusive, paléo-
zoïque, avec ou sans quarz, et caractérisée par l'abondance
des feldspaths alcalins. Ce sont par conséquent des quarz-
porphyres et des orthophyres sodifères. (G. Gûmbel, Die Pala-
eolith. Eruplivgest. des Fitchlelgebirges, 1874^ P- 43, 48).
Kerau.noide, Washui<>ton, 1896. — Nom donné aux cristaux
microliliques bifur([ués. ])ennés. Icls que ceux d'augite,
feldspath et autres, dans diverses l'oches éruptives =;
Sphœrocristaux (partim). (Am. journ. Sci. i. 38o).
Kerxdiabas, Bmlincr-Bedcr, 1898. — Diahase grcniue.
Kerxtiieorie, Rosenbusch, 1890. — Théorie de Rosenbusch,
suivant huf vielle la diversité des roches éruptives. quant à
leur composition chimique, serait due à ce que 1(^ magma
Il46 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE KER
initial possédât la propriété de se dillerencier, plus ou
moins, jusqu'à cei'tains îioyaux irréductibles. Toutes les
roches éruptives connues seraient de semblables noyaux, ou
des mélanges de ces noyaux, c'est-à-dire des magmas incom-
plètement dilTérenciés. Rosenbusch admet ainsi l'existence
de 6 noyaux qu'il définit sous les nom de l'oyaitique, gra-
nitique, granito-dioritique. gabbrique, péridotique, et tliéra-
litique. (T.M.P.M., xi, 1890 p. i44).
Kkrosexe slate. Dixon et Liversidge, 1881. — Torbanite
brun-noir à gris-sombre, de Hartley (Nouvelle-Galles du
Sud), à -o à 80 *^/n de matières volatiles = Wachsschierer,
Wollongongit. (Journ. chem. Soc. xxxix, p. 980).
Keusaxtite. Delesse, i85i. — Roche lainprophyrique des environs
de Brest. Rosenbusch comjjrend sous ce nom toute une classe
de roches filoniennes. caractérisée par leur richesse en mica
noir et plagioclase. avec ampliibole ou pyroxène = Kersanton
(Ann. d. Mines, xix, i64, i8'3).
Kersaxitte-porphyrite, Bonne}'. — Lampi-ophyies filoniens dio-
ritiques.
Kerzaxtox. Rivière. 1844. — Dioritc micacée en liions, nommée
d'après la localité où on la trouve en Bretagne = Kersantite
(B. S. G. F. I, p. 538).
Kettoxstoxe. — Nom anglais, du calcaire oolitique de Ketton.
KiEs. — Arène grossière.
Kieselbreccie, Senft, i85^. — Roche élastique quarzeuse. à galets
et fragments irréguliers de quarzite dans une pâte dure, sili-
ceuse, souvent ferrugineuse (p. (i2).
KiESELEisEXSTEix (Kicseleisenerz). — Minerai de fer stratifié, sou-
vent oolitique, formé essentiellement de silice, oxyde de fer, et
autres cond:)inaisons ferrugineuses, argile, calcaire. Voir : Cha-
moisite, Thuringiteisenerz.
KiESELFELS, Haidinger, 1^85. — Nom donné à Ihorufels. quand
elle était considérée comme une roche à masse fondamentale
de hornstein. avec quarz. argile, et autres éléments étrangers
(Entwurf einer systeniatischen Eintheilung der Gebirgs- Arien, 178.5).
KiESELGUHR =^ Tripoli, Diatomeenpelit. Tripel.
KiESELKALK OU IvTESELK ALKSTEix. — Calcaircs couipacts. impré-
gnés de silice solul)le, tantôt dune façon intime dans sa masse,
tantôt en nids, veines, ou géodes avec silex et calcédoine.
KiESELMEHL = Diatomcenpelit.
KiESELSAXDSTEix. — Grès formé de grains de quarz réunis par un
ciment siliceux solide = Glaswacke. Quarzite (partim).
KIE LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Il47
KiESELSCHiEFER = Plitanitc.
KiESELSCHiEFERFELS, Freicsileben. = Kieselschiefer.
KiESELsiNTER. — Tuf blaiic, léger, poreux, siliceux, opalin,
meuble ou cohérent, déposé comme incrustations ou stalactites
]iar des sources minérales ^= Kicseltufl". Geyserite, Perlsinter.
Fiorit, Sinteropal, Siliceous sinter.
KiESELTUFF = Kieselsintcr.
KiÉSERiTE.— Couches de Mg-SOi-H^O, accompagnant à Stasslurt
les couches de sel gemme.
KiLLAS, De la Bêche, 1829. — Roche schisteuse des Cornouailles,
cornée, modifiée au contact du granité, où elle est parfois
stannifère. (Rep. Geol. Gornwall p. 171).
KiMBERLiTE, H. CarvUl Lewis. 1887. — Roche appartenant au
groupe des Péridotites (ou Pikritporphyrites), compacte, bré-
choïde outufFacée et diamantifère dans le sud de l'Afrique. Les
variétés compactes sont formées d'une masse fondamentale ser-
l>entineuse,a\ec phénocristaux d'olivine(idiomori)he, mais avec
corrosions magmatiques), de biotite accessoire, bronzite, ilmé-
nite, perowskite. pyrope. Elles présensent parfois une structure
rappelant celle des chondres. D'autres variétés sont des brèches
l)olygènes. d'après Ronney. (Geol. Mag. 1887, iv, p. 22).
KiNNEDiABAs, Tôi'nehohin, 1877. — Diabase à olivine de Suède
avec un peu de quarz primaire, et masse intersertale
transformée en matière chloritique. (N. J. 1877, p. 258).
KixzTfiiT. H. Fischer. t8()0. — Gneiss à gros grains, grenatifère,
en lits interstratiliés, formé d'oligoclase, mica noii-, graphite et
grenats ; sans orthose et pauvre en quarz = Granatgraphit-
gneiss. (N. J. 1860, p. 796).
Kir. — Roche résultant de la consolidation du naphte, par actions
superficielles.
Klastoamphibolitschiefer. = Clasto-amphibol-slate.
Klastogneiss. Lepsiiis. — Gneiss cataclastiques secondaires et
granités transformés en gneiss, ainsi broyés et laminés par des
pressions mécaniques. (Voir Metagneiss).
Klasïokrystaleixisch. Lœwinson-Lessing , 1891. — Roches
volcaniques, à structure primaire, et présentant cependant des
caractères élastiques. Voir: Taxites. Schlieren. (Note sur les
Taxites, Bull. Soc. Belg. d. Geol., v, 1891).
Klastomorph. — Voir: Deuteromorph.
Ki.ASTOPORPHYRoïi), Losscii. — Tufs popphyriques dynamométa-
niorphiques. peu distingual)les de porphyres quarzifères
dynamométamorphisés et de vi-ais porphyroïdes.
H48 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE KLA
Klastotuff, Lœwinson-Lessing, 1888. — Roches d'aspect tuflacé,
formées aux dépens de roches cristallines par dynaniométa-
niorphisnie et trituration des éléments com])osants = Kata-
klastufl", tuf dynamométaniorphi(|ue.
Klauseniï, Cathrein, 1898. — Dioriles,norites, <>al)l)i'osave(' quai'z,
des Alpes-Orientales (Z. d. d. g G., L. 274).
Klebschiefeu. — Amphisvlenschiefer.
Klingsteix ou Klixksïein, Weruc/'. — Nom sous lequel
Werner désip^nait la phonolite.
KoxociiLouscuiEFEU =^ Chloritosclustc .
Klippen. — Rochers ou lambeaux discontinus d un terrain, au
milieu d'un autre terrain.
Klotdioiut, Holst et Eich.stâdt, 1884. — Nom des sphères
basiques, à grains dhornblende, mica, i)lagioclase, sphène,
qui se trouvent dant le granite-à-sphères de Slàtmossa. (Geol.
Foren. i Stockholm F(")rhandl. 1884, vu, p. i34.)
Klotgraxit, Bâcfistrôni. — Kui^elgranit. (Geol. Foren, xvi).
Klufïbuecciex, 7?. Credner. i87(). — Brèches de Grïmschiefer,
d'origine mécanique, qui reni] dissent des fentes et des
failles, et se ])rolongent jusqu'à la surface du sol, en se
terminant en i)ointe. ou en fourche (Zcits. d. gcsammt.
Naturwissenscb., Bd. ^"j, 1876, p. 127),
Klûftixg, Kli ETE. — Faccs suivant lesquelles s'effectuent les
divisions naturelles des roches.
Kneuss. — Gneiss.
Knocuensand. — Sables avec débris de vei-tébrés carnivores.
KxoLLEXGXEiss, Jokcl)', iS6'j . — Gneiss porphyroïde, à pâte
finement g-renue, où s'isolent des rognons formés de plu-
sieurs individus de feldspath. (J. g. Reichsanst., 1807, p. 021).
KxoppEFJÂLLsciXEiss, Tômehohiu, 1870. — Gneiss rouge, riche
en mica, généralement glanduleux.
Knotexerz. — Grès argileux avec grains nombreux de galène.
KxoTEXGi.nnrERscHiEFER. — Micaschiste avec taches et con-
crétions sombres, comme celles des Knotenschiefer.
Knotexgneiss. — Voir Knollengneiss.
KxoïEXHORXEELs. — Hornfcls de contact formé de quarz, Idotite,
un peu de magnétite, tourmaline, parfois muscovite et anda-
lousite : il présente un aspect tacheté dû à des parties vert-
noir ou violet-brun, sur un fond gris-violet pâle.
KxoTEXivALKSTEix (Knotcnkalk). — Calcaires présentant des
nodides calcaires dans une pâte calcaire ou inanieuse, et
passant ainsi aux calcaires amygdalins.
KNO LEXIQUE PÉTKOGHAPHIQUE n4()
KxoTENPHYLLiT, R. Rûclemann, 1887. — Phyllades métamor-
phisés au contact du granitc, et caractérisés par des nœuds
ou concrétions de couleur sombre de la substance piginen-
taire (minerais de fer ?). (N., J., B. B., V. 1887, P- ^09) ,
Knotenschiefeu = Schistes noduleux.
KxoTENTHONscHiEFER. — Schistcs uiodifiés, situés dans la zone
la plus éloignée de l'intluence du granité, présentant des
taches sombres, dues à des accumulations de granules
pigmentaires = Schistes noueux, schisto noduloso.
KxoTiG, Cotta. — Structure noueuse des roches qui présentent
dans leur masse des concrétions arrondies, ovales, ou lenticu-
laires dune substance plus compacte, solide. Voir : Varioli-
tisch — , Blatternarbig — , Knoten schiefer (p. 38) .
Knoïtex. — Nom des mineurs pour les ]3oches ou noyaux dans
lesquels s'accumulent certains minerais (galène, etc.).
Knoïtexsaxdsteix. — Grès contenant des noyaux de galène et de
carbonate de plomb.
KoHLEXBLENDEScHiEFER, Esckev. — Ancien nom des micaschistes
charbonneux.
KonLENBiîANDGESTEiNE. — Roclies calcinées dans les incendies des
houillères, argiles brûlées, scories, Porzellanjaspis.
KouLEXEisENSTKLX, Schnfihc'l, i85(). — Sphérosidérite argileuse
mélangée de charbon (ia-35 "/o) (Verh. naturb. Vereins d. Uheinl.
u. Weslph., i85o, vu. p. 209).
KouLEXQUAuzn' , Piatnitzk)'. — Quarzite avec charbon et
spinelle. ^\)ir Eisen([uarzit (p. 247).
KoHLiGE MEiEoiiriE. — Météoritcs noires, peu dures, riches en
carbone comme celles de Bokkeveldt et d'Orgueil,
KoKKiTE, Giiinhei, i88(). — Nom d'ensemble des roches à élé-
ments cristallins prédominants, non schisteuses ; il comprend
les roches éruptives à l'exception des verres, et les roches
neptuniennes simples (sel gemme, gypse, calcaire, etc.) (p. 85).
KoKKOLrrHSïiîucTuu. — Cette structure se rencontre chez les
néphélinitcsetleucicites altérées; ces roches se divisent alors en
grains polyédriques arrondis tle la grosseur de pois, ou présen-
tent des taches arrondies et ont alors un aspect variolitique.
KoLLAxrrE, Pinkcrtoii, 181 1. — Poudingue formé de galets de
silex dans un ciment siliceux (Pelralogy, n, p. 98).
KoLM, Toriiquist, i883. — (Charbon i-iche en hydrogène de
Hannuni, en Suède. (Geol. Forcn. Stock. Forh., vi, no 82, p. 608).
KoNGADiAijAs. Tôi'iwbohm, 1877. — Diabase quarzifère à grains
Il.M) Vllie COXGKKS GÉOLOGIQUE KON
lins, qu'on trouve en Suède en liions ou eu nappes, et est
formée d'un feldspath basique, d'augite jaune-brun (sahlite) et
dequarz, comme éléments essentiels. (Kongl. Svenska Vetensk.
Akad. Fôrh., xiv, n' li).
KoNiTE, Pinkerton, iHi i . — (lalcaire à grains tins, un peu argileux.
(Pelralogy, i, p. 4:29).
Koralli:nschlamm. — Sable corallien très lin.
KôRXELGXEiss, Gumbel, 18G8. — (îneiss grenu libreux, en lits
alternants à grains gros et lins, l'oi-mé d'orthose, quarz,
beaucoup de biotite, un peu de muscovite. grenat, rare
hornblende. (Oslbayer. Grenzgebirge, 1868, p. 221).
KôRNELUNG, Bàckstrôm, 1893. — Aspect chagriné spécial que
présentent les feldspath des enclaves étrangères corrodées dans
un mao-ma diabasique. (Bibang lill K. Svenska Vetensk, Akad.
Handlingar, iSgS, xvi, n° i).
KoRNEiuiXEiss. — Gneiss plus grenu que schisteux.
KouNEuscHXEE = Xévé, Fim.
KôRNiGE ODER oLOBULrnsGHE ExTGLASuxG. — Mode de dévitriti-
cation de certaines roches éruptives, caractérisé par de
nombreux globulites dans la base amorphe.
KoRUXDAXORïuiïGESïEix = Kychtvmit.
KoRUXDGLiMMERSYEXiï, MorozieHncz, 1897. — Hoche à grains
moyens, à corindon, orthose, mica. (Voir Kyschlymit, p. 22;).
KoRUXDFEGMATrr, MoroziewLcz, 1897. — Hoche lilonienne formée
de corindon el, d'orthose. (Voir Kyschtymit, p. 227).
KosMiscHE GESTEiXE. — Météoritcs. 11 y a aussi des poussières
fines, d'origine cosmique (Kosmischer Staidî). \o'\v Kryokonit.
Krabliï, Forchhammer, i843. — Projections meubles du Krafla,
en Islande. S. de AValtersliausen les a rapportées à un felds-
path, et au terme le plus acide de cette série. Zirkel y a
reconnu les caractères d'une roche cristalline grenue. Elle
présente une structure holocristtiUine avec sanidine. plagio-
clase, augite (et quarz ?) et se rapporte aux liparites :=
Baulite. (Journ. 1". prakt. Gheni., 390J.
Kramenzelsteix. — Nom ilonné en AVestphalie aux schistes
ou calcaires noduleux, avec nombreuses lentilles ou glan-
dules calcaires entrelacés = Calcaire amygdalin,
Kramexzelstructur. — Structure des calcaires amygdalins,
où des lentilles et nodules calcaires aplatis sont enlacés
par un tissu de membranes schisteuses.
Kràuseluxg. — Structure plissée finement. Getaltete Structur.
KRA LEXIQUE PÉTROGItAPIIIQUE H5l
Kràuterschikfek. — Schistes riches en impressions végétales,
ou schistes charbonneux,
Kreide ^= Ci'aie.
Kreidetuff = Craie tutl'eau.
Kreiskohle. — Lignite dont les })laques présentent des divisions
plus ou moins circulaires.
Krithischer Gneiss, Becke. 1880. — Gneiss pauvre en quarz et
mica, réduits à des enduits sur les grains de felspath. gros et
ronds, que l'altération de la roche fait ressortir davantage.
(T. M. P. M. 11,1880, p. 4'3).
Krithisghe STRUCirR, Becke, 1880. — Structure réalisée dans
les micaschistes et les gneiss, et montrant des grains dorthose
enveloppés par de minces feuillets de quarz et mica.
T. M. P. M. 1880, Bd II, p. 43).
Kriwoserit, 6'. Schrnidt, 1882. — Dolomite avec orthose et
hornblende, du Gouvernement d'Olonetz. (Beitr. z. Kennt. d.
russisch. Reichs. 11 Folge. Bd. V).
Kr()tenstein. — Voir: Toadstone.
Krvokomt, Nordenskjold. — Poussière cosmique noire, à petits
corps solides pulvérulents d'origine cosmique, trouvée dans
les régions polaires = Kryonit? (Pogg. Ann. 6 R. i5i-io4j.
D'après WûUing, elle contient en outre, feldspath, quarz, mica,
hornblende, d'origine éolienne, associés à un peu de matière
organique. (N. J. f. M., m, 1890, i52).
Kryptoge.n, Xaïunann., 1849. — Roches dont le mode d'origine est
inconnu ou hypothétique. Renevier donne ce nom aux roches
de profondeurs intrusives et aux schistes cristallins,
Kryptoklastisch. — Nom proi)osé pour les roches élastiques
paraissant compactes à l'œil nu.
Kryptoleucitlava, Leonhavd. — Ancien nom des laves
leucitiques, à cristaux microscopiques (p. 4^0).
KuYPTOMOHPii, Giïmhel, 1888. — Structure des roches, intermé-
diaire entre l'état cristallin et l'état amorphe, comprenant les
microfelsitiques et les microcristallines. (Grundz. Geol. 71),
Kryptoolitiiische strucïur. — Structure oolitique peu tranchée,
qu'on ne distingue qu'au microscope.
Krystallgranit, — Granité porphyroïde,
Krysïallinischer Sandstein = grès cristallin.
Krysïaleimschkornig. — Structure des roches cristallines, à
éléments cristallins allotriomorphes et serrés sans ordre les
„ uns près des autres = granitique, saccharoïde (partim).
ix'yj VIllc CONdKÙS GÉOLOGlQUi: KRY
KuYSïALLiNOHYALiN, Zirkel. 1894. — Uoches qui contiennent des
cristaux individualisés, plus ou moins nombreux, dans une
masse vitreuse ou vitroïde =■ Hyalinokrystallin, Halbglasig,
Semikrystallin, Vitrophyrisch, Mcrokrystallin, etc. (Lehrb. d.
Pelrog. 1894, I, p. 9).
KuYSTALLixoKLASTiscH. — Rochcs clastiqucs semicristallines, où
les cléments élastiques sont cimentés par une pâte cristallisée
avec lormations cristallines secondaires.
KuisTALLisATioNsroLGE. — Successiou suivant laquelle les éléments
d'une roclie éruptive se sont individualisés dans le magma.
Kr.vsTALLisAïioNsi'UAsEN. — Tcmps de cristallisation et processus
de solidification des roches volcaniques, porphyriques et des
laves, tels qu'ils sont réglés par les agents physico-chimiques.
On distingue deux temps principaux de cristallisation, le pre-
mier intratelluî'ique, précède l'éruption, et le second cffusif, la
suit.
KiivsTALLisATioNssPATiUM, Bi'ôgger, 1894. — Broggcr appelle
intervalle de cristallisation, d'un élément de roche éruptive,
les limites de variations chimiques du magma, compatibles
avec la cristallisation de cet élément, limites en deçà et au delà
desquelles cet élément ne peut plus se former (i. p. i84).
Krystalltsch, Lchmann, 1884. — Terme proposé pour les
définitions cristallographiques. par opposition à Krystallix
réservé aux définitions pétrograi)hiques (Unters. ûber die
allkrystall. Schiefergesteine 1884, p. 207).
Krystallisirter Saxdsteix. — Grès contenant des cristaux de
calcite remplis de grains de quarz, comme à Fontainebleau.
On connaît des cristaux de gypse formés dans les mêmes
conditions.
Krystalloïd. — Nom donné aux grains cristallins allotrio-
morphes primaires ou secondaires.
Krystalloïde. Ehrcnberg. — Formations microscopiques sans
contours cristallographiques d'après A ogelsang, mais agis-
sant sur la lumière polarisée ; elles occupent ainsi une
position intermédiaire entre les cristallites et les micro-
lithes. Ehrenberg désigne aussi sous ce nom ses morplio-
lithes ; Roth la employé dans le sens de pseudocristaux.
(N. J., 1840, p. 6;9).
Krystallolith, Lchinann. — Nom des grains cristallins.
Krystallophyllitisch. — \oiv : Gristallophylliens.
Krystallporphyre. — Quarzporphyres riches en phénocrystaux,
correspondant aux Névadites.
KRY LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Il53
KuYSTALLSAjVDSTEix. — Gvès contenant des cristaux de quarz
plus ou moins cristallins, devant parfois leurs contours
cristallins à des néot'ormations.
Kkysïalltuffe. — Tul's volcaniques riches en cristaux, ce
qui les distingue d'autres tufs, vitreux, ou pisolitiqvies.
Ku<iELBASALT. — Basalte en blocs sphériques.
KuGELCHELCHOxDRiï, Tsclieriiiak, i883. — Chondrites caracté-
risés par des parties différentes, de nombi^eux cliondres
finement fibreux, bruns, durs, et une masse fondamentale
tendre et fragile. (Silz. Ber. Wien. Akad. i88"3, i, 88, p. 347).
KuGELDiABAs. — Nom souvcnt donné aux augitporphyrites
qui se divisent en sphéroïdes.
KuGELDioRiT ^= Corsite, Kugclfels, Kugelstein, Kugelgrûnstein.
KuGELGABBRO,i?/'0^"^e/' é*^ Bàckstrôiii, 1887. — Roches de Suède
formées de hornblende, bronzite, plagioclase, grenat, compre-
nant dans leur masse des sphères de 0,01 à 0,10, à écailles
concentriques, de bronzite(hypersthène). (Geol. Fôrcn. i. Stock-
holm Forhaiidl. 188;, ix, p. 32i, 343).
KuGELGRAMT. — Granites qui se divisent en masses sphéroïdales,
ou dont la structure est globuleuse, par le groupement des élé-
ments en sphères rayonnantes ou en écailles concentric[ues.
KuGELGRAUWACKE, E. lIuJfiiMn/i, 1870. — Grauwackc offrant des
tissures de retrait sphéroïdales. au contact de l'Augitporphyr.
(Mater, geol. Kart. d. Ural. Geb. 3).
KuGELJASPis. — Jaspe en rognons arrondis.
KuGELPEcusTEix, A. Siiiier et R. Beck, 1891. — Variété de porphyre
globuleux, c'est-à-dire de porphyre plus ou moins dévitrifié,
avec nonibreuses sphères de felsite, à diamètre de 0,001 à 0,20.
(Erlâut.zu Sect. Tharaudt d. geol. Specialkarte von Saclisen. 1891).
KucvELPORPHYR. — Felsitporphyrcs présentant à la fois des
divisions sphéroïdales et la structure sphérolitique. Les sphé-
rolites, noyés dans la masse felsitique, atteignent parfois le
volume de la tête ; ils sont fibro-rayonnés, ou creux, géodiques,
fendillés, avec minéraux concrétionnés dans les fentes.
KuGELSANDSTEix. — Variétés de grès présentant dans une masse
uniforme, des concrétions sphériques de grès, plus dures.
KuGELSTRUKTUR = Structure globuleuse.
KuKUKscHiEFER. — Variété de schiste tacheté, de Fleckschiefer.
KuKUKSTEix. — Vieux nom des schistes tachetés.
IvLLAiTE. Washiiig-to/i, 1894. — Membre basique de la série
des latites ou trachydoléritcs, formé d'orthose et iVddspatli
Il54 V1I1« CONGKKS (JÉOLOGIQUE KUL
calcique eu égales proportions, coristituaut la moitié de la
roche, avec 12 à 10 '\h. de iiépliéline, hornhleude ou pseudo-
liorublcnde, et quelquefois oliviue. Parfois la leiieite remplace
Torthose = Hornblendeleucittei)hrit. (Journ. Geol. vni, 610).
KuLiBixrr. Stchégiov. — Peelistein du felsitporphyr de Nerts-
chinsk. riche en uiicrolites et autres produits de dévitriti-
cation. Nommé en 1827, il fut considéré comme un minéral
voisin de laugite : Jen^mejell" reconnut ses relations avec les
pechsteins, et Meluikolf donna la tlescri])tion niicros(îopique.
KuLMizERSTEix = Dioritc.
KuPFEHBRAXD. — Schistes cuivreux bitumineux combustibles.
KuPFEKLETTEN. — V^iriété du schiste cuivreux, fragile, modifié.
KuPFERSANDEnz. — Xoui douué aux rochcs im})régnées de cuivre.
KuPi'EHSGHiEEKi!. — Sclùstes uiameux bitumineux cuprifères,
répandus dans le Zechstein.
KuppE = Dôme.
Kychtymit Moroziewicz- 1897. — Kociie cristalline grenue de
rOural. formée d'anortbite. biotite. corindon, et présentant
la couiposition ciiimique duu uiagma sursaturé d'alumine
= Korundanortliitgestein, liarsowitgestein. (Vers. ûb. Bild. d.
miner., T. M. P. M. 224).
Labradite, Tiiniei-, 1900. — Roches éruptives grenues formées
essentiellement de labrador = Labradorite (Jour. geol. vni, io5).
Labradophyre. Coqnand, 1867 ^= Porphyrite à labrador,
Labradorporphyr, .Vugit])Oi'phyrit. (Traité des roches, 78-87).
Labradorbasaete, Naiiinann. — Nom proposé pour les basaltes
pi'oprement dits, pour les distinguer des Néphélinbasaltes.
LABRADORDiORrr, voii Lanaiiix. 187.5. — Diorites dont le felds-
path est le labrador (p. 3o2).
Labradorfels, Cotta, 1862. — Nom employé par divers auteurs
(Cotta. Kjerulf) pour désigner des roches formées essentielle-
ment ou uniquement de labrador.
Labradorgesteine (Cotta), 1862. — Roches à plagioclase dont le
feldspath est le labrador. Ex. : Basalte, Diabase, Mélaphyre.
Labrauoriques, Fouqiié et Michel Lév}\ 1879. — Roches
éruptives, diabases, diorites, gabbros, porphyrites etc.. dont
le feldspath dominant appartient à la série du labrador.
Labradorite, Senfi, iSÔj. — Pour Fouqué et Michel-Lévy,
LAB Lexique pétrographique ii55
Roche microlitique dont le feldspath est le labrador (Miner,
raicrog., 1879, p. 170) =: Augitandesit p. p.. OlivinlVeiebasalt
p. p. — En Russie, te nom est donné aux roches de Yolhynie
et de Kiew à beaux cristaux de labrador, qui sont des
norites, des gabbros ultraleucocrates, c'est-à-dire des anor-
thosites =. Anorthosite , Perthitophvre (Barbol de Marny,
Verh. d. Russ. min. Ges., 186;), iv, 2 Ser., j). 35i). Senft appelle
labradorites les roches cristallines composées, avec labrador
ou oligoclase, et sans quarz, ni orthose. En Angleterre,
aux Etats-Unis, ce nom est donné au feldspath labrador, même.
LabradoritctAbbro, Kolderap. 189G. — Roche formée de labra-
dor avec un pyroxène monoclinique ou rhombique, peu
abondant. Kolderup a également distingué une Labradorit-
norit (Bergens Mus. Arborg, v, 2'3).
LABRADORMELAroRPHvr., Sc/iff. iH^j. — Variété de ses Méla-
porphyres (Mélaphyres-porphyriques), i-oches éruptives, som-
bres, sans quarz. du Thuringerwald.
Labradorporphvr (Labi-ddorpOTphj-pit). — Nom ancien des
diabases porphyriques (Diabasporj)hyr). qui contiennent des
cristaux poi'phyriques de labrador dans une masse fondamen-
tale aphanitique ou à grains fins. Rosenbusch restreignit le
nom à un groupe d'Augitporphyrite, à masse fondamentale
hypocristalline (non hyalopilitique) et rectifia le mot, pour en
faire ses Labradorporphy rites.
LABRADORTRArpK, Seiift, iS.")". — Rasaltitcs de Senft, corres-
pondant aux basaltes à feldspath des autres pétrographes.
à l'exclusion de ceux à leucite où à néphéline (p. 272).
Labradosite, Danbrée. 1ÎSO7 = Anorthosite.
Laccolite. Gilbert, 1880. — Masses ou amas de roches érup-
tives. en forme de champignon, consolidées en profondeur,
sans arriver jusqu'à la surface du sol, et relevant les
couches au-dessus d'elles, en dôme. (Geol. otthe Henry M*")-
Laccolithite, Lagorio, 1887. — Roches dont le gisement est
en laccolites (Berichte d. Univ. Warschau, 1887).
Lacustres (dépots), — Sédiments ellectués dans des lacs.
LADiiRES. — Grès éocènes, abandonnés sur les plateaux par
la dénudation. autour du bassin de Paris = Sarseii stones.
L vc.KXEoRMKi. Xaiiinann. — Structure des roches formées de
l'alternance de dcAix couches de composition minéralogi(iuc
diilérente. Dans un sens ])Iiis ('tendu, cette structure est
caractérisée pai" l'alternance de couches dillcrentes par
Il56 VlU^ CONC.KÈS GÉOLOGIQUE LAG
leur composition, leur couleur ou leurs autres caractères.
L.uiENGLiM.Mt;HscHiKKKr,. — Micascliistes l'orinés de lins lits
alternants, riches en mica, et riches en quarz.
Lagkng.neisse. — Gneiss caractérisés [)ai' leurs stries ou bandes
dues aux alttuMiances en bancs parallèles, de lits minéralojj^i-
quemenl dillérents, ou de lits l'iches et de lits pauvres en quarz.
Lageuukecciex, Rotlipietz, 1879. — Brèches, en niasses dépourvues
de stratification, comme les brèches de Grûnschiefer dans
le système des schistes à actinote (Z. d. g. G., xxxi, p. 391).
Lagekgm.iss. — Gneiss typique à feuillets plans.
Laoeugka.mt. — Nom des jj^ranites. disposés en strates entre les
gneiss et autres roches archéennes.
Lauspokimiyu, Kocli. — \'ariétc de Iveratophyre.
Laïmen = Lehni.
Lakkolithische DiFiEitENziKLNG odcr Spaltung, Brôgger, 18^)4-
— l*rocessus de litjuation par les(|uels les diverses formations
des laccolites (Constitutionsfaciesbildungen) naissent suivant
les bords de ces laccolites (i, p. i53).
Lamuulhije. — Nom local pour une variété tendre à gros grains
du Calcaii'e grossier de l Kocène parisien.
La^iellite, GûinOel, 188G. — Microlites en minces et petites
lamelles = Microplakite, Microphyllite.
Lamixated (sxklctlue), Iddingn. 1887. — Cette structure est
manifestée dans les roches éruptives telles que les liparites,
parce que les diiférentes lames qu on y observe sont disposées
parallèlement entre elles et au substratum sur lequel coulèrent
ces laves = Lamiuation (Amer. Journ. 1887, xxxni, p. 43).
Lami NATION (anglais). — Fine stratification analogue à celle des
shales. ^'oil• : Lagensti'uktur.
Lamprophylliï-Lujavriï, Ramso}'. — Lujavrites riches en laui-
prophyllite. Voir : Umptekite.
Lampropuyke (Lamprophyr), Giiinbel, 1887. — Nom général pour
un groupe de roches liloniennes, caractérisées par leur gise-
ment, et formées de feldspath alcalin et calco-sodique, mica
nori", hornblende, augite, magnétite, pyrite, apatite. Elles ont
une structure granitique ou compacti;, une tendance à se
diviser en boules écailleuses, des altéi'ations faciles, et ne sont
associées ni à des tufs ni à des roches amygdalaires. Ce groupe
comprend ainsi des roches diiférentes. (^Die Palœolilh. Erupliv-
gesteine d. Fiehlelgeblrges 1879, p. 3oS). Rosenbusch modifia le
nom, lui donna une signification générale; il est adopté par
LAN LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE llSy
beaucoup de pétrographes ]>our distinguer l'ensemble des
roches grenues, microgrenues et niicrolitiques. caractérisées
par une grande aliondance d'éléments ferromagnésiens (et en
particuliei" de la biotite et de la hornblende) associés à des
feldspaths ou à des feldspathides ; les éléments ferromagné-
siens existant aux deux tem])s de consolidation dans les types
microgrenus et microlitiques.(C. F. P. 1900, 253) = mica traps.
Landscapk marble. — Calcaire argileux à concrétions dendroli-
tiques, produisant des aspects de paysages, sur les roches polies.
Landschiefer. — Vieux nom du Banat. pour les micaschistes.
Lapilli. — Blocs de lave, huileux, scoriacés, ronds ou polygo-
naux, de la grosseur d'une noisette, projetés avec cendres et
bombes et formant des couches meubles ■= Ra])i]li. Ra])ello.
Lapis gabinus = Peperino.
Lardaro = Talcschiste.
Lassexit. Wafl^worth = Ponce.
Latenter :META:MoRPHis>irs, Morlot. 1847. — Nom donné à la
transformation des sédiments élastiques en schistes cristallins.
Ce terme, qui corresitond assez bien aumétamori)hisme régional
de la sci(Mice actuelle, était opposé au niétanuiri>liisme de
contact (Ber. ûber die Miltheil. v. Freunden der Naturwiss. p. 39).
Lateralsecreïion. — Processus de dissolution. o]H^rés sur les
murailles des fentv's, et suivis du concrétionnement des
substances dissoutes, sous formes de nouvelles combinaisons
cristallines (minerais), dans les l'entes et fissures.
Latérite. Jinc/ianan. j^o~. — Argile rouge ou jaune, à taches
blanches, répandue aux Indes, en Afrique, et généralement
dans les régions tropicales à pluies abondandes. Elle est un
résultat d'altération de diverses roches. Gneiss, etc. (Journey
from Madras Ihrough Mysore, Canara and Malabar, ii,44<^>-
Latite. Ranfioine. 1898. — Roches extrusives. intermédiaires
entre les trachytes et les andésites, comprenant les vulsi-
nite et ciminite : équivalents volcani({ues des monzonites. Le
mot latite est dérivé de Latium. (Amer. jour. Sci., v, 356).
Lattice Strt'cture =r Structure treillisée.
Lat RDAi.rr. /trno-^-er. i8(|4- — Syénites néphélini([ues à gros
grains du sud de la Xoi'wège. avec microcline sodique hypi-
diomorplie. ou ortliose sodique, néphéline, sodalite, un ou
plusieurs minéraux du groiqx" du pyroxène, ;unphil)ole.
hiotite, et souvent aussi olivine.
Laiiîa iKir. lii-oi^-i^cf. i^^<)4- — Syénite augitique <lu S. de la
Il58 VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE LAV
Norwège avec ortliose sodique, diopside, segirine, biotite,
hornblende, et souvent néphéline et sodulite.
Lavabrecciex. C. Fiichs. 187 1. — Brèches dont les fragments
enclavés et le ciment sont à la fois des laves = Erup-
tivebreccien, Reibungsbreccien. Ataxitc (partini). Agglo-
meratlaven. etc. (T. M. P. M. 1891, p. -3).
Lava d acqta. — Nom donné en Italie aux coulées boueuses,
formées par l'entraînement, sous rinfluence du ruisselle-
ment des eaux pluviales, des cendres et autres matièi'es
meubles du cône volcanique.
Lava di fuoco. — Nom donné en Italie aux coulées d'origine ignée.
Lavakuchen. — Bombes discoïdes, aplaties, en raison de leur
chute sur le sol, avant le moment de leur soliditication.
Lavasand = Sable volcanique.
Laa ASTROi. — Voir : Coulée.
L^YE. — Roclie sortie d"un volcan et arrivé au jour à l'état
de fusion ignée, quelle que soit d'ailleurs sa comi>osition
ou sa structure. Le nom est ancien : il vient du mot
italien lavare (laver).
Lavezstein = Stéatite.
Layezzi = Pierre ollaire.
Laviai TiT. Sodevhohn. \^\)Z- — Conglomi-rat métamorphisé et
ayant l'aspect d'un micaschiste ou d'un gneiss ^ Conglomérat-
gneiss, Laviagneiss, Laviagestein(Bull. com geol. Fini, n- (î. 55).
hwoisiTr.. Pinherf on, 181 1. — Calcaii-e avec gypse (Petralogy.u. p. .54).
LAxrrE. Wadsivord/i. 189G. — Xom des sédiments meubles, non
agglomérés, comme sable, argile, tourbe, craie, etc.
LeafCtXetss, F. Aciaùis, 1896. — Gneiss à quarz et feldspath rou-
geàtre, où le quarz est disposé en petits feuillets parallèles
parmi des grains de feldspath, fins et égaux.
Leberep.z = Alunite.
Leberstein. — Employé en di\ ei-s sens : Serpentine, trass. argile
salifère, et tantôt mélange de gypse avec calcaii'e bitumineux.
Lphm. — Ai'gile jaune, grise, brune, rouge d'ocre, mélangée
à sable, limonite. et souvent décalcifiée — Limon.
Leistexgxeiss. — Gneiss porphyriques. à pâte fibro-schisteuse
et cristaux d'orthose porphyroïdes en forme de bandelettes
(Leistein) = Pseudoporphyrischer gneiss.
Lenartite .S'^. Meunier. 1882. — Météorite du type de Lenarto.
Lexxeporphvr, von Dechen. — Nom d'abord donné aux
divers porphyres de la vallée de la Lenne en Westphalie,
LEO LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE IISq
décrits par von Dechen. D'après les récentes recherches de
Mûgge, il faudrait les rapporter à des Kératophyres, et à
des tufs de Kératophyrc^s (N, J., B. B. vm, iSg'i, p. 535).
Leopardite, Genth. — Quarzites blancs à grains fins, feldspa-
thiques, ou porphyres quarzifères. de l'Amérique du Nord,
avec taches noires d'oxyde de manganèse. (Mineralreichthum
V. Nord-Carohna).
Lepidomelangneiss. — Gneiss à lépidomélane au lieu de
hiotite, Forêt-Noire.
Lepidomelanschiefer, Kalkowsk)', 1886. — Micaschiste à lépido-
mélane (p. 196).
LEPTrr. — Voir Hâlleflinta et Leptynite.
Lkptite. Ifumrnel, 1875. — Schistes sédimentaires archéens, de
couleur claire, à grains fins, riches en feldspath. Quand
ils s'enrichissent en mica, ils passent aux phyllades ; en
quarz, aux quarzites. Ce sont des grès métamorphiques, à
aspect de granulite dépourvue de grenats — Hâlletlints
sédimentaires ou à grains lins, Leptynolites , Hâlleflint-
schiefer (partim). (Bih. till Sv. Iv. Vet. Akad. Handl).
Leptoclases, Daiihr'ce. 1881. — Fentes peu étendues, sans rejet,
qui divisent en fragments la croûte terrestre ; elles com-
prennent les synclases et les piésoclases, suivant qu'elles
sont dues à des phénomènes de retrait ou à des efforts
de compression. (B. s. g. F. x, p. i36).
LEPTo:NroRPH, GtimbcL 1879. — Eléments constituants des roches
cristallisées, dépourvus de leurs contours polyédriques cris-
tallographiques . et paraissant ainsi amorphes. Ex. : la
néphéline dans la masse fondamentale des verres néphé-
liniques (Fichlelgebirge, 1879, p. 240 ; et Grundzûge, p. 72).
Leptynite, Haiïy, 1822. — Roche subgranulaire essentiellement
constituée par du feldspath, avec micas, grenat, disthène
accessoires. Ce terme est employé actuellement pour désigner
les lits gneissi([ues à structure granulitique, souvent grena-
tifères =■ Granulit (des géologues allemands).
Leptynolite, Covdier, 1868. — Schiste grossier métamorphisé
au contact du granité, avec abondant développement de
mica. Pour Barrois, hornfelse schisteuse très micacée : Lacroix
réserve ce nom aux variétés feldspathisées.
Lestiw VISITE, Jiosenbusc/i. 1896. — Hoche lilonienne aplitique
décrite par Ramsay (voir Umptekitei, de la famille des
syénites néphéliniques. La masse de la roche est un
ll6o Vine CONGRÈS GKOLOOIQUE LET
agrégat grenu de microcline et d'albite, associés à oligo-
clase, œgirine, arfvedsonite. sphène et quelques autres
minéraux rares (n, p. 464)-
Letten ODER ScHiEFERLETTEX. — Argiles rouges et bariolées.
Lettenkohle. — Lignite du Keuper d'Allemagne, contenant beau-
coup de parties terreuses, et passant aux schistes bitumineux.
Leucitbaxakite. — Leucotéplirite leucocrate. Voir Banakite.
Leucitbasalï, Zlrkel, 1870. — Basaltes dans lesquels la leucite
remplace le feldspath. (Basaltgesteine, 1870) = Leucitite à
olivine, Leucitbasaltite (von Lasaulx. 1875).
Leucitbasanit. — Basaltes avec plagioclase et leucite : ce sont
ainsi des laves récentes formées essentiellement de leucite.
plagioclase. augite, olivine, magnétite, et un reste de subs-
tance vitreuse = Lencotéphrite à olivine.
Leucitbasite. Vogelsang, 1872. — Ensemble des roches leuciti-
ques ultrabasiques, comprenant les Leucitbasaltes, Leucitba-
sanites, et une partie des Leucitites. Pour Vogelsang, Basaltes
à leucite (Z. d. g. G., 1872. p. 542).
Leucitdolerit = Basalte à leucite à gros grains. Rare.
Leucite-porphyry, Derby, 1887. — Groupe parallèle aux ELiPolit-
porphyres, comprenant des roches du Brésil, à pâte gris-
verdàtre. finement grenue, et cristaux idiomorphes d'orthose,
néphéline, iegirinaugite, un peu de cancrinite, et gros pseudo-
cristaux de leucite (Derby : Q. J. G. S. xliii, 457 ; et xLvn, p. 201).
Leucitfels. — Ancienne désignation de diverses laves leucitiques.
Leucithaûyngesteine. — Roches leucitiques du lac de Laach,
contenant la haûyne en proportion importante.
Leuciïhaûynphoxolith ^= Leucitnoseanphonolith.
Leucitiques (roches). — Xom donné aux roches contenant la
leucite comme élément essentiel, avec ou sans feldspath : par-
fois limité aux roches sans feldspath, à leucite seule.
Leucitite, C. F. P., 1900. — Roche à structure microlitique,
formée de leucite et de pyroxène. avec ou sans olivine (p. 252).
Leucitkulait. — Voir Kulait.
Leucititlimburgit, Kalkowsky. 1880, — Roches vitreuses asso-
ciées aux basaltes leucitiques, qui renferment augite. olivine,
magnétite et un peu de leucite dans une pâte vitreuse (p. i5i).
Leucititobsidiax, Kalkowsky, 1886. — Revêtement viti-eux,
leucitique, des coulées de laves leucitiques. ou salbandes des
filons de Leucitite (p. i5i).
Leucititpalagonitti^ffe, Kalkowsky, i88(>. — Tufs de TEifel.
à grains de palagonite, augite, leucite, magnétite (p. i52).
LEU LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Il6l
Leucitmonchiquitk, Rosenhnsch, 1S96. — Monchiquito à leucite.
sans olivine (p. 54o).
Leucitnephelixit, Zirkel, i8()G. — Nephelin-leucitporphyros où
lanéphéline l'empopte sur la leucite (n, p. '-^00).
Leucitnephelinphonolitii, Borick}\ 1874- — Variété de Pliono-
lite à leucite = Leucitophyr (Rosenbusch). (Arch. d. Nat. Lan-
desdui'chf. Bohmens m, Abtli. 11, llclft i).
LeucitxephelinsanidixctEsteine, Zirkel, i86() = Leucitophyi'e.
Leucitnephelintephrit. — Roches efiiisives néo-volcaniques
formées essentiellement de leucite, néphéline, plagioclase.
augite, magnétite, et pâte vitreuse (Rasis).
Leucitnephelintinguaitpohphyr, Rosenbusch. 1896. — Tinguaite
décrite par Derby, à structure por[)hyrique, avec gros phé-
nocristaux de feldspath (microcline, orthose). néphéline.
œgirinaugite et pseudocristaux de leucite.
Leucitxoseaxphoxolith, Boricky. iS~^. — Variété de phonolilc
à leucite et vioséane.
Leucitoïde. — Agrégats isotropes, à contours ai-rondis ou irré-
guliers, dont l'attribution à la leucite repose sur des analogies
superficielles, et non sur des indications positives.
Leucitoïdbasalï, E. Boricky. 1873. — Roches leucitiques
(basaltes) où la présence de la leucite n est pas visible, non
évidente, maisprobable.(Petrog Stud.Basaltgest.B(')hmens.Prag.).
Leucitophyre. Coqnand. 1857. — Primitivement on désignait
sous ce nom les roches à leucite, notamment celles qu'on
appelle aujourd'hui leucitites (Traité des roches, 147). Gra-
duellement cette appellation a été limitée aux phonolites
avec leucite et népliéline. (Rosenbusch. Mass. Gest. 1877,
p. 235). Boricky et Vogelsang donnent ce nom aux leucit-
basaltes ; Fouqué et Michel Lévy aux phonolites. leucitiques
(Minéral, microg., p. 171) ; von Lasaulx aux dolérites
leucitiques = Amphigénite (Cordier),
Leucitphoxolith. — Phonolite à sanidine avec leucite, sans
néphéline, comme éléments blancs = Nenfro.
Leucitpseudokrystai.le, Hiissak. 1890. — Nom donné par Hussak
aux noyaux holocristallins à gros gi-ains. de la gi-osseur
de o.oi à 0.20. décrits dabord par Derby, dans la Tin-
guaite de la Sierra de Tingua au Brésil. Ces noyaux ])ré-
sentent la l'orme extérieure de la leucite, et se montrent
fonnés intérieurement d'un assend)lage de néphéline et
orthose. D'après lui, ce seraient tantôt de \ raies para-
Il62 Vlll* CONGRÈS GÉOLOGIQUE LEU
morplioses de leucite . par sanidine , néphéline , et les
éléments de la roche, et tantôt des pseudoniorphoses. par
voie humide, d'analeime. (.Derby. Q. J., 188O, iS; ; HussakN. J.
1890, 166; 1892, n, p. 108).
Leucitsaxidixgesteixe := Leucittrachyte.
Leucitsanidiniï. — Voir Sanidinite.
Leucitic-syenite, j. F. Williams, 1890. — Syénites éléolitiques
de l'Arkansas, olVrant une apparence porphyrique due à la
présence de gros pseudoeristaux de leucite, paramorphosés
par un mélange de néphéline et sanidine (Ann. Rep. geo\.
Surv. Arkaiisas, 1890, n, 1891).
Leuc[TSYexitporphyr, Zirkel, 1894. — Xom donné par Zirkel,
aux roches à leucite i)aléozoï(pies. de Sibérie, analogues
aux phonolites, décrites par de ChrustschoU" (Zirkel : 1894,
II, 426; von GhrustscholT : N. J. 1891, 11. p. a24).
Leucittephrit. — Laves néovolcaniques, à structure porphy-
rique . formées de plagioclase . leucite , augite , et base
vitreuse. Elles appartiennent géologiquement aux basaltes,
sensu latiori, et minéralogiquement aux leucitites et aux
andésites = Leucotéphrite.
Leucittinguait, Rosenbusch, iH<.)C). — Tinguaite avec leucite
comme élément essentiel (p. ^jS).
Leucittixguaitporphyr. Pirsson. 1895. — Tinguaite présen-
tant dans une pâte à felspath. néphéline et oegirine, des
phénocrystaux de sodalite, pseudocristaux de leucite. et
quelques autres minéraux (Amer, journ. i><95, l, 394).
Leucittixguaitvitrophyr, Hackmann. — Illon traversant la
syénite éla'olitique de Monchique, formé de microlites de
feldspath, de sphérolites leldspathiques et dun peu de
mica, dans une pâte apparemment vitreuse. Pas de leucite.
Prédominance de la soude sur la potasse.
Leucitïrachyt. \'om Rath. — Nom souvent donné aux tra-
chytes à leucite, roches intermédiaires entre les trachytes
vrais et les phonolites. et formées de leucite. augite, sani-
dine, plagioclase, magnétite CL. D. G. G. 20, i89"3. p. 243).
Rosenbusch les rattache aux leucitphonolites (p. 800). Roches
récemment décrites par Rucca. qui y distingue des leucit-
trachytes avec leucite rare ou accessoire et des leucito-
phyres à leucite abondante, même dans la pâte (Alli Accad.
Gioenia, Se. nat. Catania (4), v, 1893).
Leucittrapp, Senft, i85- = Leucitbasall (partim).
LEU LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Il63
Leucittuffe. — Tufs gris ou jaunes, contenant des cristaux de
leucite, augite, sanidine, biotite, etc.. en outre de fragments
de roches leucitiques.
Leucocrates (roches), Bi'ôg^-ei\ 1896. — Désignation générale
pour les roches ou faciès de dilférenciation, riches en
feldspath ou feldspatliides, et pauvres en éléments colorés,
comme par exemple Labradorite, Anorthosite, Lindoïte,
Feldspathgreisen, etc. — Synonyme en partie des Aplites.
Leucophonolite, C. F. P., 1900. — Roches microlitiques à
feldspaths alcalins, leucite, pyroxène, avec ou sans néphéline
et minéraux du groupe haûyne-sodalite (p. 261 ).
Leucophylliïe, Sta/'/d, i8K3. — Sciiistes séricitoïdes blancs ou
vert-clair, formés de leacopliyllite et quarz. (J. g- R- A. 653).
Leucosïine, Dolomieii, i794- — Nom tombé en désuétude
correspondant à l'ensemble des phonolites, certains trachytes
et andésites. (Distrib. méthod. des subst. volcan, dites eu masse).
LEUcosTrrE, Cordier, 1868. — Nom tombé en désuétude dési-
gnant certaines variétés d'andésites, de trachytes. ainsi que
l'esterellite.
Leitcotéphrite. — CF. P., 1900 = Roche à structure microlitique
composée de feldspaths calcosodiques. de leucite, de pyroxène,
avec ou sans amphibole, mica et olivine (p. 252) =^ Leukote-
phrit, Leucittephrit, Leucitbasanit.
Leukogranophyr, Hijssak, i9oo^Leucitgranitporphyr(N. J., i.,27).
Leukophyr, Ctfnnhel, 1874. — Diabase de couleur claire à
plagioclase saussuritisé, augite vert sale, et abondante chlorite.
Rosenbusch restreint ce nom aux diabases pauvres en felds-
path. (Die palâeolithischen EruptivgcsteinedesFichtelgebirges).
Lhkuzolink, (Cordier, r8()8. — Roche considérée, par Cordier.
comme une variété microgrenue de Lherzolite. C'est une
Lherzolite incomplètement altérée. (A. Lacroix).
Lherzolite, Lelicvrc, 1787. — Péridotite grenue formée d'olivine,
diopside chromifère, bronzite et de spinelle picotite. Roche de
l'étang de Lherz, dans les Pyrénées, d'abord regardée comme
une variété de chrysolite. (Journ. de Physique).
Libelles. — Bulles de gaz ou d'air contenues dans les inclusions
liquides ou solides des minéraux.
LiEREXERiTPORPnvK. — Elu'olithsyenitporphyres dont les plié
nocrystaux d'éléolite sont transformés en Libenerite.
LiEGENDES. — Couches ou masses rocheuses, sur lesquelles
reposent d'auti*es couches ou d'autres masses rocheuses.
Il64 VIII« CONGRÈS GÉOLOGIQUE LIG
LiGXiLiT. — y cil" : Stylolith.
Lignite. — Gharl)on compact, terreux, lig-neux ou fibreux, moins
riche en carbone que la liouille (55 à ^5 o/'.) d'âge généralement
mézozoïque ou cénozoïque r= Lignit, Braunkohle. Holzkohle.
LiiMSTEEX. — Craie à coralliaires =r=: Korallen Kreide.
LniACÉES (Roches). — Voir Iliogen.
LiMBURGiTE, Roscnbusch, 1872 r= Magmabasalt de Boricky (Pelrog.
Sludien a. d. Gest. d. Kaiserssthuhls (N. .1. 1872. p. .53). Pour
(C. F. P. 1900. p. 252). Augitite à olivine.
LiMERicKiTE. Stanislas Mennici-. 18H2. — Hoclie forinée. d'après
Cohen, de divers silicates magnésiens.
LiMMATiscHE GESTEiNE. Zirkel. iHfiG = Argile (n. i). (k)8).
LiMXiscHE BiT.DiNCrEN. — Dépôts dVau douce.
LiMNOcALciT. — Calcaire d'eau douce, versicolore, terreux, com-
pact, feuilleté ou poreux, riche en coquilles et débris de
plantes palustres = Siisswasser-Kalkstein.
LiMXOQUARZiT. — Meulière d'eau douce, poreuse, caverneuse,
formée d'un mélange de silice amorphe et cristalline.
LiMOX. — Argile jaune très fine, formée de grains de quarz très
ténus, argile et carbonate de chaux avec divers mélanges
(limonite, mica) : elle contient des concrétions calcaires (Lôss-
pûppchen). Ce nom, d'abord limité à certains lehms de la
vallée du Rhin, est actuellement. api)liqué à diverses forma-
tions éoliennes, ou de moraines profondes, de même composi-
tion minéralogique. Le limon (^= Lelim) passe au Loess, en se
chargeant de chaux.
LiMURiïF., Zirkel, 1887. — Roche formée d'axinite (Oo 7,,), pyro-
xène, amphibole, quarz. sphène, calcite. pyrite, pyrrhotine :
elle fut d'abord considérée comme appartenant à la série des
roches schisto-cristallines, jusqu'à ce que A. Lacroix reconniit
qu'elle appartenait à la zone de contact du granité et du
calcaire (N. J. 3-9; G. R., cxil, 1892, p. 905).
LixDôiT. Brôgger, 1884. — Sôlvsbergite riche en feldspath, très
potassique et pauvre en éléments colorés. C'est le faciès leuco-
crate de la Sôlvsbergite.
LixEAR Parallei.tsmus. Naumann. — Arrangement régulier des
éléments des roches suivant une direction linéaire, arrange-
ment distinct du Flàchenpavallelismus . où il est ordonné par
rapport à un plan. Dans les deux cas ce sont des parallel Struk-
tur, par opposition aux structures dites massives (1, p 4<54)-
Ltxea.R-Parallelstruktur (Linear Sti-eckung). — Disposition et
LIN LEXIQUE PÉTKOGRAPUIQUE Il65
Ibrnie particulières des éléments des roches, allongés dans une
direction déterminée par étirement mécanique.
LiNSKNEiiz ^=^ Oolites ferrugineuses.
LixsE-NsTRLKTUK, Rotli, 1861. — Slriuture déterminée par la
présence, dans les schistes cristallins, de lentilles d'amphibo-
lite, éklogite, eulysite, ter magnétique, et dont Torigine est pro-
bablement due à une lente consolidation de ces schistes.
LiPARiT, Roth, 1861. — Trachytes les plus récents, homologues
des granités et lelsitporphyres. On leur rapporte les roches
récentes eftusives, quarzilères, à feldspath alcalin, homologues
des porphyres quarzifères, à feldspath alcalin, quarz, mica,
ou plusieurs minéraux du groupe amphibolo-pyroxcnique, et
pâte vitreuse. Structure porphyriquc = Rhyolite.
LiPARiïBiMSTEix. — Voir Liparitglâser.
LiPARiTGLÂSER. — ^ Foruic vitrcusc des liparites, c'est-à-dire
obsidiennes, ponces, perlites, qui, géologiquement et chimique-
ment appartiennent aux liparites = Hyaloliparite,Vitroliparite.
LiPARiTGRANiT, Lciiig, 1891. — Noui duu de ses types des roches
à prédondnance de potassium, où Ca < K et que Na,
(Bull. Soc. Belge de Géol. 1891, v, p v%).
LiPARiTOBSiDiAN, — Voir Liparitgliiser.
LiPARiTPECHSTEiN. — Voir Liparitglâser.
JjIPAhitperut. — Voir Liparitglâser.
LiPAROPHYRES, lie Lcipparent, 1900 ■:= rhyolites à phénocristaux.
LiPARORÉïiAiTEs, de Lapparent, jc)oo. — Obsidiennes de rhyolites.
LiQUATioN (théorie DE LA), DiiTochei\ — Théorie dabord émise
par Durocher, d'après laquelle les dilférences des roches érup-
tives d'un même foyer volcanique sont attribuables à une
liquation, analogue à celle qu'on observe dans les alliages de
métaux (Ann. des Mines, xi, p. 217). Dans ces derniers temps,
Bâckstrom a montré que les apparences de liquation de deux
liquides, qui ne se mêlent pas complètement à des tempéra-
tures déterminées, peuvent être invoquées pour l'explication
des dillérenciations magmatiques (Journ. of. Gcol. 1893, p. 7^3).
LisTw.vNiT, G. Rose. — Nom donné à Beresowsk et autres points
des Monts Ourals, à des roches schisto-grenues, vertes ou
jaunes, ressemblant à des talcschistes, mais riches en ([uarz,
avec dolomie (Keise u. d. Ural, 0^9).
LiTcHFiELDiTE, Boylc)^, i'6\)-2. — Syénitcs éléolitiques d'Amérique,
formées d'albite, lepidomélane, éléolite ; l'éléolite est rem-
placée par orthose, cancrinite, sodalite.Ges syénites éléolitiques
Îl66 VII1« CONGRÈS GÉOLOGIQUE LiT
correspondent ainsi, parmi les syénites, aux granités sodifères,
et aux kératophyres (Xatronporphyres) de Rosenbuscli, de la
famille des granités (Bull. geol. Soc. America, Vol. 3, p. 24"3).
LiTHiCAL CHARACTERS (of rocks), Flctcher, 1890. — Fletcher a
distingué parmi les caractères lithologiqucs, ceux qui s'obser-
vent sur des échantillons (lltldcal), et ceux qui ne s'observent
qu'en grand (petrical) (Introd. sludy of rocks, p. 25).
LiTHiOMTGRAMTi:. Roscnbusc/i. 1887. — Granité à deux micas
avec muscovite et litliionile. contenant souvent cassitérite et
tourmaline (188;, p. 3i).
LiTHioMTGRANiTiTK, lioHCTihiiscli , i88;. — Grauitite où le mica
lithionite rcMuplacc; la biotite (1887, p. "32).
LiTHOCLASEs, Daubrée. 1882. — Cassures de l'écorce terresti-e.
LiTHOCREioLOGiE, Katzer. — Science de l'application des
roches. (Z. i". p Geol).
LiTHOGRAPHiQiE PiERRE. — Calcaire, fin. blanc ou gris, à
grains serrés, en dalles, avec 5 à 6 "/o de silice et d'argile.
LiTHoïDE. Beudaiit. — Ce mot qui signifie « pierreux » est
employé par opposition à « vitreux », pour désigner des
roches amorphes , d'aspect compact . 11 est aussi usité en
Italie pour désigner les tufs durcis, employés comme maté-
riaux de construction.
LiTHOÏDES ROCHES, Reiievler, 18812. — Nom du groupe des argil-
lites, porcellanites, thermandites, et roches analogues.
LiTHoÏDiïE. von Richthofen. 18G0. — Liparites dont la masse
fondamentale a une structure intermédiaire entre les felsiti-
ques et les hyalines, une cassure incomplètement con-
choïde, un peu esquilleuse, aspect gras peu prononcé ou
cireux, éclats non transparents sur les bords, ('e sont ainsi
des roches compactes, d'aspect pierreux et non vitreux, et
dont la masse fondamentale est riche en microfelsite ou en
parties cryptocristallines (J.g. R. 1860, 14, p. i74)-
LiTHOiDiTPORPHYR = Rhyolitporphyr.
LiTHOPHYSES, von Richtlwfen, 1860. — Formations sphérolitiques
cloisonnées, répandues dans les liparites, partagées en
loges par des cloisons concentriques ou autres. (J. G. R., p. 180).
LiïHOPHvsExviTuoPHYR, Poklig. 1886. — Pechstciu de couleur
gris-perle, dépendant des felsitporphyres. et dont les cris-
taux d'orthose sont traversés de filonnets de pechstein
noir (Sitz. Ber. niederrhein. Ges. in Bonn., 1886,278).
LiTHosiDÉuiTE, Stunislus Meunier, 1882 = Syssidérites (Daubrée),
LOA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I167
Lo.vM. — Nom donné, en Angleterre, à une terre argilo-sableuse,
plus ou moins chargée de substance organique.
LocALJiETAMoiuniosK. Gûiiibel, i88()=Contactmetamorphose(37i).
LouRANiTE, Stanislas Meunier, 18812. — Météorites (Mesoside-
rites) du type de Lodran. Fin réseau de fer natif enclavant des
cristaux d'olivine et de bronzite.
LoGRONri'E, Stanislas Meunier, i88a. — Météorite (Mésosidérite)
du type de Logroùo (Barea).
LoNGRAix. — Nom donné par les carriers des Ardenues, aux
divisions des roches dues à la schistosité transversale. Jan-
nettaz les attribue à l'action de la pression. Voir Gritl'el-
struktur. (B. S. G. F., S""* sér., 1884, xn, p. 211).
LoNGULiTE. Vogelsang\ 18^0. — Cristallites cylindriques, coni-
ques, allongés, formés par la soudure de plusieurs globulites.
(Die Krystallilen, p. 21).
LôscH = Lôss ou houille fuligineuse.
Lôss = Limon.
LôssKiNOEL = Lôsspûppchen.
LôssPÛPPGHEN. — Concrétions de carbonate de chaux dans le Lôss.
LôïHERDE = argile.
LouKASTEiNE, Reichenbacli. — (concrétions d'aragonite sphé-
riques, rayonnées. de Suclia-Louka en Moravie et d'abord
nommées Hydnospath. (Glocker : Z. d. g. G.— V, i853, p. 638).
LozERO. — Tuf porphyrique du Mexique, qui se divise en
plaques : il est exploité à Guanajuato comme pierre de taille.
LucÉiïE, Stanislas Meunier. 1882. — Météorites du type Lucé.
LuGHssAPHiR. — Variété de Cordiérite.
LuciiT, Chelius. 1892. — Roche de fdon, panidiomorphe grenue,
ou hypidiomorphe grenue, dioritique. à grains fins, formée
essentiellement de plagioclasc et hornblende, parfois avec
quarz. Elle est voisine des nialchites, et rangée |)ar Ro-
senbusch parmi les fdons apliti([ues (Notizbl. d. Ver. f. Erd-
kunde, Darmstadt, 1892, 4- Heft i3, p. i).
LuciiTPORPHYRiT, Chelius, 1897. — Luciite à structure porphy-
rique (Notizbl. d. Ver. Erdk. Darmst., i4).
LucuLLAN = Anthraconite, Stinkkalk. calcaire bitumineux.
LuiJALîRiï, Z>Vo^''^er, 1890. — Nom donné aux roches syénitiques
néphéUniennes, décrites par Ramsay. avec eudialyte et riches
en œgirine, contenant rarement des minéraux titanifères
et zirconifères. (p. io4) := Lujavrit (W. Ramsay, 189^})
Z. C. K. XVI, I.S90, p. 2o4). Syénite néphélinique à grains
Il68 VIU* GONGKÈS GÉOLOGIQUE LUJ
moyens, à jegirine, eudialyte idioiiiorplie, et à structure
parallèle, ti-achytoïdale = Lujaurite. (Das Nephelinsyenitgebiet
auf (1er Halbinsel Kola i, Fennia, ii, n" 2, 1894. P- 89; ibid.,
XV, 2, 1898, p. 3).
LujAVRrri'EGMATrr. — Lujavrite porpliyrique à g^rains extrême-
ment gros.
LuJAVRiïPORiMivu, Ramsa}', 1894. — Lujavrite compacte, porphy-
rique ; ou Tinguaite, avec structure de lujavrite.
I^UMACHELLE. — Calcaircs formés essentiellement de coquilles de
lamellibranches.
LisTKu-MOTTLiNd, PdiiipcLL)-, i8^8. — Surlaccs à reflets brillants
de certaines pierres, rappelant les reflets caractéristiques de
la bastite. du Scliillertels. etc. = Structure pœcilitique,
schillerisation ? (Procecd. Amer. Acad. 1878, xm, p. 260).
LuxsAPHYR = Luchssaphir = Obsidian.
Luxi LiAXE Pisani. 1864. — Granité à tourmaline, porphyrique,
en lîlon, de Luxulion (Gornouailles). D'autres auteurs donnent
ce nom à des granités lithinifères riches en tourmaline ou
presque sans mica. (C. R. lix, p. 9i3).
LuxiLiAXiTE. — Voir : Luxuliane.
LYCHxrrEs. — Nom donné par les Grecs dans Tantiquité à des
sortes de marbres blancs, purs, transparents, recherchés dans
les constructions.
Lydienne, D'Aubaisson. — Roches silico-schisteuses noires, très
compactes et dures = Pierre de touche, lydienne, phtanite,
Lydit. Kieselschiefer.
Lythomorph. — Voir : Deuteromorpli.
Lythomorphe. TkiirniaiLii, i856. — Etat des sédiments pélo-
morplies endurcis. Voir : Pélomorphe.
M
Macigno, Broiigiiiarl . 182^. — Nom vulgaire donné en Italie à un
grès calcareux argileux, micacé =^ Pietra serena.
Macheères (schistes). — Schistes à chiastolite.
Maclixe. — Nom donné en France aux schistes maclil'ères,
schistes noueux, tachetés et autres, modifiés au contact du
granité = Gornubianit, schistes maclifères.
Macro-cleavage, Harker, 1880. — Divisions des pseudoclivag-es,
visibles à l'œil nu (Brit. Assoc. Rep. i885, p. 837).
IVIAC LEXIQUE PÉTlîOGRAPHlQUE I iHç)
Maci{<)(.iustall[n := à gi'os ci'istuux, grobkrystallinisch,
grosskiystallinisch.
Macroscopique (Examen). — Examen des roches à l'œil nu ou à
la loupe, par opposition à l'examen microscopique = Mégas-
copique, plianéromère .
Mâdchknstein, Sc/iôsser ^=- Gypse grenu.
Madupite, Whitman Cross, 1897. — Roche gris-jaunâtre à grains
fins, formée de diopside, phlogopile, leucite, noséane, et miné-
raux accessoires en petites proportions. Le diopside et la phlo-
gopite forment les 2/3 de l'ensemble. Le type du seul gisement
connu, des Leucite Kills (Wyomiiig), montre une base vitreuse,
dont la composition chindque calculée correspond à celle de la
leucite avec un peu de noséane (noselite). Hiche en chaux,
magnésie, potasse, très pauvre en alumine, et en soude. Ses
relations intimes avec wyomingite et orendite sont accusées
par les caractères de ses silicates ferromagnésiens, diopside et
phlogopite, ainsi que par la grande prépondérance de la potasse
sur la soude (Amer, journ. Soi., i\, ii5).
Maërl. — Sables calcaires à Nullipores. des côtes de Bretagne.
Magma. — Dénomination générale des bains en fusion aux dépens
desquelles les laves et les autres roches éruptives se sont
formées. On emploie aussi ce nom dans le sens de Basis, ou
pâte vitreuse (Arch. néerl. vu, p. 42; — M. J. 1872, p. 07).
Magma du 2*^ temps. — On appelle ainsi, dans les roches porphy-
riques, la masse fomlamentale ou pâte grenue, semi-cristalline
ou vitreuse, paraissant compacte à lœil nu, dans laquelle sont
enclavés les pliénocristaux. Les caractères de cette masse fonda-
mentale sont assez variés, elle est parfois grenue et entièrement
cristalline, ou cristalline et vitreuse à la fois, ou formée de
verre et de microfelsite. Depuis Zirkel, on distingue dans cette
masse fondamentale, sous le nom de Basis, les portions qui
ne sont pas arrivées à l'état cristallin (Mik. Besch. d. Min. u.
Gest. 1873, p. 267) -- Grundmasse, pâte.
MAG:MAiiASALT, Bof'ick)', 1872. — Roches elïusives récentes, sans
feldspath, contenant dans une [>àte vitreuse ou micro felsitique
de nombreux cristaux dolivine, d'augite, de magnétite ou
d'ilméniteetd'apatite=Liniburgite(Silzungs.b(')hm.Ges.Wissens).
Magmamelaphyk, Zirkel, 1894. — Nom donné aux anciens
Limburgites et Magmabasaltes du groupe des mélaphyres
(Lehrb. d. Pelr. 1894, n, p. 856).
Magmatische pakamohphosex. — Pliénocristaux paramorphosés,
IIJO VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE MAG
par l'action du magma, ou par les conditions spéciales de
pression et de température accompagnant sa consolidation.
Tels, les cristaux de leucite de nombreuses laves, remplacés par
un mélange de sanidine et néphéline, en respectant les contours
cristallins de la leucite.
Magnesian limestone = Dolomie;
Magnésienne (marne) = Dolomitmergel.
Magnesite. — Roche sédimentaire formée de carbonate de magnésie,
souvent mélangé à quarz. et feldspath. Brongniart donne ce nom
à la sepiolite ; Senft à l'ensendjle des roches formées essentiel-
lement de silicates magnésiens, telles que serpentine, etc. (1^07).
Magneteisenstein. — Roche grenue, compacte ou schisteuse,
formée de fer magnétique, souvent mélangée de chlorite, fer
chromé, grenat, ou débris d'autres minéraux résistants, dérivés
des roches d'où proviennent ces minerais magnétiques.
Magnetitbasalt, Sandbei-ger, 1870. — Nom proposé pour séparer
les basaltes à magnétite, de ceux à ilménite (N. J., 206).
Magnetitdiallagit, Wichmann. — Roche du Labrador, formée
presque uniquement de iliallage et riche en magnétite.
MAGNETiT(iABiîHo, Lœivinson-Lcssin<>\ 1900. — Gabbro ultraba-
sique riche en magnétite ; terme de passage entre le gabbro
et les ségrégations magmatiques de magnétite des gabbros
rubanés. ^Trav. nal. S'-Petersb., xxx).
Magnetitglimmekschiefeu. — Micaschiste riche en magnétite.
Magneïitgneiss. — Gneiss riche en magnétite =^ Jerngneiss.
Magnetitgranit. — Granité riche en magnétite.
Magnetit.mikrodiorit, Lœwinson-Lessing; 1900. — Roche micro-
grenue, à plagioclase. hornblende, augite. magnétite, en
liions minces dans les gabbros, dunites. pyroxénolites. Série
des microgabbros ultrabasiques. (Trav. nat. S'-Peters., xxx, 238).
MAGNETiTOLivENrr, Sjôgven, i8;jG. — Ségrégations basiques avec
minerais, de Taberg en Suède, comprenant fer magnétique
titanifère et olivine. Vogt les appelle avec raison des Titano-
magnetitolivenit. (Geol. Fôren. Stockholm Fôrhandl., 3).
Magnetit pyroyeniï = Jacupirangite, Ilmenitenstatitite. etc.
Magneïitquarschiefer, Gôtz-, 1886. — Roches grossièrement
feuilletées, zonées. où les lits de quarz et de magnétite (parfois
transformée en hématite) alternent entre eux = Calicorock
(N. J., B. B. IV, 188O, p. i64).
Magnetitschiefer = Schistes aimantifères.
Magnetit spinellit, Petersson, 1893. — Couche de fer magné-
M A G LEXIQUE PÉTROGRAPIIIQUE Ii;^!
tique riche en spinelle vert, interstratifiée dans le horn-
blende-g-abbro métamorphique de Routivare (Norbotten).
(G. F. i. Stockholm, Forh. iSq'J, xv, 45). Voir aussi Sjôgren.
Magnetitic slates, Irv'uig et çaii Hise. — Schistes sombres,
noirs ou clairs, zones, formés de quarz, actinote, hématite
et magnétite (io^'> Ann. Rep. of the U. S. geol. Surv., p. 389).
Mahlsand. — Nom de sables très fins.
Maillée structure. — La structure maillée s'observe dans la
serpentinisation de l'olivine, où des débris d'olivine se
montrent encadrés par le réseau de la serpentine. Sauer à
aussi employé cette expression pour la structure de cer-
tains hornfels, caractérisés par la forme polyédrique du
quarz et du mica, limités par des contours rectilignes, sans
indentations =^ Maschenstruktur, Structure alvéolée, Bienen-
wabenstruktur.
Makroklastisch, Nawnann. — Roches élastiques formées de
gros éléments.
Makromerite, Vogelsang: — Nom des granomérites à gros
grains, c'est-à-dire des roches cristallines-grenues sans pâte
cryptomère (Z. d. g. G., xxiv, p. 534).
Makrovahiolitisgh, Chi'oustschoJJ', 1894. — Structure de
diverses roches globuleuses (Méin. Acad.St-Pétersb., xlii, n° 3).
Malakolithdiabas, Lo.ssen, i885. — Nom attribué par Lossen
à la Salitdiabas de Tornebohin, l'aspect incolore du pyro-
xène en lame mince ne sullisant pas pour le rapporter au
sahlite, tandis que ses produits d'altération sont plutôt
ceux de la malacolite (N. J. i885, ii, p. 86).
Malakolithfels. — Roche grenue, formée de malacolite, du
groupe des pyroxénites de Williams.
Malakolithgranit. — Granité riches en chaux, avec pyroxène
vert, paraissant un diopside = Diopsidgranit.
Malakolithornfels. Chelius et Klemm, 1894. — Hornfels
formé de quarz. plagioclase, biotite, hornblende et mala-
colite (Blatt Neustad-Obernburg d. geol. Karle von Hessen).
Malakolithlager, a. Erdmaiin, i85i. — Masses de Malaco-
lite, interstratifiées parmi les gneiss et les calcaires, avec
rares éléments subordonnés. (Z. d. g. G. i85o, 11, i34).
Malbstein. — Nom d'une couche de dolomie de Souabe
dépendant du Muschelkalk = Nagelfels, Mehlstein.
Mai.ciut, Osann, 1892. — Roches de filons, qui sont, par
rapport aux diorites, ce que les aplites sont aux granités.
11^2 VIII« CONGRÈS GÉOLOGIQUE MAL
Filles préseiitoiil une pâte gi-cimc de quarz . leldsp.ilh,
lioi-nblonde. avec phénocristaiix de plagioclase, hornblende,
biolile ; parfois le grenat est abondant. Structure pani-
diomorphe ou hypidiomorphe = Quarzhornblendeporphyrit,
Kersantite?, Lamprophyr (Milth Bad. gcol.Landesansl,n,p.38o).
Maligmti;, Lawson, 1896. — Oroupe de roches de profondeur
(en laccolites) , basiques , holocristallines , du bassin de
la rivière Maligne. KUes sont riches en oi'those. avec
a'girinaugile. biotile, amphibole sodic^ue. néphéline. niéla-
nite, sphène, apatite. Lawson distingue des Malignités à
aniphil)ole, à grenat et pyroxène, à néphéline et pyroxène.
Les Malignités sont en relations étroites avec les augitsyé-
nites basiques (monzonites), les nephelinsyénites, les leuci-
tophyres et les borolanites. Elles représentent le faciès
niélanocrate des syénites néphélini([ues. (Univ. of Calit'ornia,
liull. ci" Ihe Dep' of Geol., I, n» 12, 1890, p. 33-).
M.vMuiooMiTE. Stanislas Meunier, 188^. — Météorite (Oligosi-
dérite) du type de Manbhoom.
MAXuiiLSTEiN = Amygdaloïdo.
Maxdelsïeinarïige Struktur = Structure amygdalaire.
Manegaumit, Tschermak, 1872. — Météorites blanchâtres, tuffa-
cées, formées de bronzite ; le fer y est à peine visible.
(Sitz. Ber. Wien. Akad., 1872).
Maxgaxesite, Wadswoj'fh. — Nom proposé pour les minerais
de manganèse.
Manganolite, Wailsworth. — Famille des minerais de manganèse.
Marbre. — Nom général des divers calcaires susceptibles de
recevoir le poli, et propres à la décoration des édifices ou à la
sculpture. Le nombre des variétés de marbre est immense, et
ces variétés portent dans le commerce des noms particuliers
= marble, marmor.
MAREKAxrr. Klaproth, 1812. — Verres liparitiques d'Ochotsk
(obsidienne, perlite, eutaxite). (Abh. Berlin. Akad. Phys. Kl., p. 49)-
Marekaxit obsidian, Petersen, 1898. — Obsidienne perlitique de
Nicaragua. (N. J , n, i56).
Margarite, Vogelsang, 1870. — Groupements de globulites,
en chapelet, en chaîne et autres dispositions linéaires.
(Kristalliten, p. 19).
Marl = Marne.
Marlekor. — Concrétions marneuses, analogues aux pierres
d'Imatra, lenticulaires, discoïdes, diversiformes, déjà recon-
IVIAR LEXIQUE PETROGHAPHIQUE Il^J
nues en Suède par Linné (Toplius ludus) et décrites par
Erdniann = Niikkebrod. (N. J., i85o, p. '34).
Maulme ^Calcaire bitunieux.
Marl-slate. — Marne feuilletée du Permien de Durliam.
Marmo brecciato. — Voir: Triïmniermarmor.
Marmorosis, Geikic, 1882. — Processus de transformation du
calcaire en marljre cristallin. (Texlbook et Goology, 1882, p. 5;;)
= Marniorisirung-.
Marne. — Mélange intime d'argile, avec calcaire ou dolomie.
Roche compacte, terreuse, feuilletée, à grains fins, de couleur
généralement claire, contenant souvent des concrétions
calcaires. Elle resseml^le aux argiles, mais est moins plastique
et présente les mêmes variétés qu elles ^ Mergel.
Marno-calcaires . Kilian et Lory. — Alternances régulières
de lits de marne et de calcaire marneux.
Marnolithe. — Mélange d'argile et de marne endurci par un
ciment siliceux = septaria.
Martôrv, Forchaiiimei% 1841. — Nom de la tourbe marine
stratifiée et presque schisteuse de Jiitland, contenant souvent
des branches et des troncs aplatis, et souvent recouverte de
sables des dunes. (N. J. 1841, p, i3) = Meertorf.
Maschenstruktur = S. maillée.
Masegna. — Trachyte des monts Euganéens.
Massenausbrûche, von Richthofen. — Emissions directes, par
des canaux ouverts au dehors, de roches elfusives, sortant
directement d'un réservoir magmatique interne, sans appareil
volcanique superficiel. Ce mode de sortie a fourni des nappes
étendues de roches elfusives, en nombre de bassins tertiaires.
Pour Judd, ces vastes nappes ne proviendraient pas d'épan-
chements suivant des fentes, mais correspondraient à une
superposition de coulées, émises par une série de volcans
alignés. Ces écoulements en masse peuvent être subaériens ou
sous-marins =: Fissure-éruptions, Masseneruptionen, Massen-
ergûsse. (Trans. Acad. Science Calitbrnia, 1868).
Massin ES (roches). — Les roches éruptives sont dites massives,
par opposition aux sédimentaires, (|ui sont stratifu'es
= Massengesteine.
Massive (structure). — Nom donné par beaucoup de pétrographes
(Lasaulx, Kalkovvsky, Roth, etc.), après Naumann, aux roches
en masse, à cause du maiu[ue d'orientation de leurs éléments.
TI7I Vlll" CONOFtÈS GÉOLOGIQUE MAS
Massuî.ar, Collins, 1888 — isométrique.
Matuattk, Szaho. — Roches éruptives récentes, homologues des
corsites, formées essentiellement d'anorthite et hornblende.
Matrix. — Souvent employé dans le sens de gangue, de pâte (Basis)-
On désigne également par ce nom le ciment des conglomérats.
Mechanischer metamorphismus. lialtzoï- ^= Dynamométamor-
phisme (Der Glaernisch, 1878, p. 58).
Meeresschlick. — Boue argileuse actuelle des profondeurs marines.
Meertorf Olartorl), Fovcharnmer, iH'Ji. — Tourbe fossile des
rivages danois, formée de plantes palustres et recouverte par le
sable des dunes (N. J., p. i3) = Tourbe formée d'herbes
marines = Algentorf.
Megascopic = Macroscopique, macroskopisch.
Mehlkalk. — Calcaires fins, poreux, tenaces, jaune-sale, gris ou
rouge = Schaumkalk.
Mehlsand. — Sable fin pulvérulent.
Melanocrates (roches). Brôgg-cr, \^ç)(\. — Faciès de dilTérencia-
tion des roches, riches en éléments colorés, notamment en
silicates ferro-magnésiens, comme les Shonkinites, Mali-
gnités, etc. ■= Alelanokrate Gesteine.
MÉLAPHYRE, Brongniart, i8i3. — Pâte noire d'amphibole pétrosili-
ceuse enveloppant des cristaux de feldspath. L. de Buch
appliqua ce nom aux Augitporphyres. Hosenbusch les consi-
dère comme des équivalents palcovolcaniques des diabases à
olivine, formés essentiellement de feldspath calco-sodique,
augite, olivine avec pâte plus ou moins abondante. Ce nom de
mélaphyre a été usité dans des acceptions très diverses : tantôt
on l'a donné à un agrégat d'oligoclase, augite et magnétite,
tantôt aux variétés de diahase compactes (diabases, porphy-
rites — Kalkowsky). Lossen Aoulait réserver ce nom comme
désignation géologique, pour les diabases, augitporphyrites, et
roches basaltiques, d'âge carbonifère ou permien (mesodiabases,
mesodolérites, etc.), pour les distinguer des diabases anciennes,
et des basaltes récents. Il considérait Melaphyr comme syno-
nyme d'Augitporphyrit, et distinct d'Olivinmelaphyr (Z. d. g.
G., 1886, p. 925; J. pr. g. Landesanst. 1880, p. 10). Fouqué et
Michel-Lévy Font employé pour distinguer les basaltes antéter-
tiaires (1879). Pour rhistori([ue de ce nom, voir Zirkel
(i86fi) et Hosenbusch (1877).
Melapiiyrbasalt. Borickr, 1878. — Basalte à feldspath peu
abondant, ne formant pas plus du tiers de la roche. Lang
M EL LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE II75
(loHiie ce nom à un typi^ de ses roches à prédoniiuaiice
calcium, où K > Na. (Boricky, Petrog. Sludien a. d. Basalt-
gesteinen B(')hmens, 1873).
Melaphyrpechsïein. — Ancien nom des Augitvitrophyrites,
employé parfois aussi pour les Magmabasalt.
Melaphyrporphyr, Sfreng; 1877. — Augitporphyrites de Duluth
(Minnesota) du type des Labradorporphyrites. Antérieure-
ment on désig"nait sous ce nom des mélaphyres porphy-
roïdes. (Steng, N. J. p. 41 )•
MELAPHYR^vACKE. — Mélaphyres altérés, transformés en une
masse argileuse correspondant au Basalt^vacke.
Melaporphyr. Senft, iSS^. — Désignation peu précise pour
des roches appartenant à diverses familles, Melaphyr,
Labradorporphyr et Glimmerporphyr, de Cotta.
Melilite :monchiquite Hett, 1900. — Roche de filon, à phéno-
cristaux d'olivine et d'augite daus une pâte d'augite, biotite,
et melilite (Trans. Roy. soc. Edinb., xxxix, p. 296).
Melilithaugitgestein, Cohen, 1890. — Roche formée de meli-
lite. d'augite, et d'une pâte granuleuse brune, opaque ; on
ne peut l'identifier aux Melilithbasaltes. (T. M. P. M. xiv. 189).
^Telilithbasalt, Stehner, 1882. — Nouveau groupe de basaltes,
où le felspath est remplacé par la melilite. Il est formé de
roches effusives néo volcaniques, porphyriques, à aug'ite,
olivine, melilite, avec biotite. apatite, magnétite, chromite.
Melit.itite. C. F. P. 1900. — Roche à structure microlitique,
composée de melilite et de pyroxène, avec ou sans néphé-
line, leucite et olivine = Mélilitite, .4. Lacroix. 1898,
Melilithbasalt (Enclaves roc. vole. 1893, p. 627).
Meltlithgesteixe. — Petit groupe où la melilite occupe une
place importante ; il comprend les Melilithbasaltes et Alnoïtes.
Membro. — Calcaire bréchiforme, à grains fins, dur, grisâtre,
de l'éocène d'Italie, estimé comme pierre de taille.
MEXAKAxrr, Wfrnor. — Sable magnétique titanifère du gabbro
de Menachan.
Menit.ite, Dolomieii, 179". — Nodules d'opale de Ménilmon-
tant. — Argile feuilletée silicifiée.
MÉxiTE, Stanislas Meunier, 1882. — Météorite (Oligosidérite) du
type Klein-MenoAv.
Mergee = Marne.
Mergeeerde = Marne argilo-terreuse.
Mergeeschiefer. — Marnes schisteuses, souvent bitumineuses.
II 76 VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE MER
Merocrystalline, Flefcher. i8()5. — Roches éruptives possé-
dant une pâte vitreuse = semikrystallin , halbglasig, hemi-
krystallin, etc. CAn Introduct. to the study of rocks, p. 35).
Mesh-structure = Maillée (structure).
Mesite, Lœwinson-Lesaiiig, 1898. — Roches neutres, c'est-à-dire
celles qui sont saturées de silice combinée, et possèdent un
coefUcient d'acidité entre 2 et 12,5. (Aciditâts-Goeflîcienl, p. ^1-^3).
Mesminite. Stanislas Meunier, 1882. — Météorites (Oligosidé-
rites) du type Saint-Mesmin.
Mesodiabas, Lossen, i885. — Nom proposé par Lossen pour
les diabases d'âge carbonifère, dyasique, etc. , qu'il consi-
dérait comme des faciès diabasiques de mélaphyres. Il n'y
avait pas, pour lui. de diabases vraies, plus récentes que
le Dévonien. Il rangeait sous ce même nom les palatinites.
(Z. d. g. G. 1886, XXX vni, p. 921).
Mesodiohit, Gunihel, t88o. — GiimbeJ a donné ce nom à une
diorite à grains fins d'âge triasique = Mikrodicrite (Lepsius).
(Sitz. Bar. d. Mûnch. Akad. 1880, 11).
Mesodolerit. Lossen, 1886. — Mesodiabase à pâte intersertale,
incomplètement cristalline, offrant le faciès doléritique des
mélaphyres carbonifères et permiens.
Mesokeratophyr, Lossen, 1886. — Augitortophyre kératophy-
rique, amygdaloïde, et riche en phénocristaux d'orthose
(mici'operthite).
Mesoliparit. — Voir : Mezo-Liparit.
Mesolitisch. — Epithète parfois appliquée aux roches éruptives
de l'ère mésozoïque.
Mesoplutonisch, Lossen, 188O. — Roches éruptives du Carbo-
nifère et du Permien.
Mesoporphyr, Lossen, 1886. — Porphyres mesoplutoniens. Voir :
mesoplutonisch .
MÉsoPYREs (roches), Durocher. 1857. — Roches éruptives méso-
zoïques (A. d. M. 1867, p. 208).
Mesosiderit, g. Rose. 1864. — Météorites ferreuses, formées
d'un agrégat grenu de fer, pyrite magnétique, olivine, àugite.
On comprend habituellement sous ce nom, les météorites
formées de grains assemblés de silicates et de fer météorique.
(Abh. Berlin. Akad., 1864, p. 28).
Mesostasis, GiJmbel, 1886. — Nom de l'auteur pour désigner les
pâtes (Basis),
Metachemic Metamorphism, Dana, i88(3. — Nom donné aux
IVIET LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE II77
changements de composition chimique qui se produisent dans
les roches. (Amer. J. 1886, xxxii, p. 70).
Metacuasis, Bonne)', i88(). — Nom donné à une catégorie de
métamorphoses hydrochimiques, telles par exemple que la
transformation d'une boue, en une masse de quarz, avec micas
et autres silicates (Proced. geol. Soc, p. 09).
Meïadiabase, Hawes, 187G = Epidiorite. Voir Metadiorite
(Amer. Journ. i3o-i32l.
METADioRrrE Dana. — Nom répandu en Amérique, pour les
diorites formées par voie secondaire, par auiphibolitisation du
pyroxène, aux dépens des diabases, gabbros, etc. Whitman
Cross donne ce nom à toutes les roches voisines des diorites
])ar leur conqiosition et leur structure, et dérivées par voie
métamorphique d'une autre roche, reconnaissable ovi non
(Proceed. Colorado soi. Soc, 1893, 290).
Metafluidale Stuuctur, Lœwinson-Lessing: 1898. — Disposi-
tion parallèle de divers éléments dans des roches dynamo-
métamorphiques : cette disposition d'origine secondaire se
distingue de la structure fluidale des roches éruptives, en
ce que ses éléments iluidaux sont tous alignés dans une même
direction, qui est celle de l'étirement de la roche = dynanio-
iluidal (Acidilats-GoefTicient, p. 3oo).
Metagénétiques (gîtes). — Gîtes métallifères formés i)ostérieure-
ment à la roche encaissante.
Metagneiss, Lepsius. — Gneiss dont l'origine peut être attri-
buée au métamorphisme de roches sédimentaires (Notizbl. d.
Ver. f. Erdkunde, Darmstadt, iv, p. 1).
Metallatomzaul, Rosenbusch, 1890. — Nombre des atomes-
métal contenu dans l'unité de poids de la roche, déduit des
nombres relatifs des proportions moléculaires (que l'on trouve
])ar l'analyse chimique), rapportés à 100. Ce nombre est repré-
senté i)ar la formule MAZ et réputé constant pour toutes les
roches éruptives. (T. M. P. M., 1890, xi, p. i44).
Metallisirun(t, Naiiniann. — Imprégnation des roches par les
minerais ; c'est-à-dire développement de grains, nids, veines,
etc. de minéraux métalli([ues, dans les roches encaissantes, au
voisinage des Idons minéralisés =métallisation (1, p- 811).
METALLMETEORrrE, Shcparcl. — Nom d'ensemble pour les
météorites ferreuses ou mésosidérites.
Mktallschiefer =; Kupl'erschiefer.
Meta:siikte (Amorphe Korper), Iiroi>gei-. — Corps amorphes
dérivés de substances primitivement cristallines, par des
II78 Vm' CONGRÈS GÉOLOGIQUE MET
déplacements moléculaires secondair<>s. Kx. : Gadolinito. orthite.
Métamorphiques. — On appelle avec Lyell. roches métamor-
phiqiies. celles qui ont subi, depuis l'époque de leur
consolidation, des changements suffisants pour voiler leur
état et leur com])osition primitifs. Quand on ne peut même
plus reconnaître leur mode d'orifçine, elles sont dites
cryptogènes. Gotta n'appelle roches métamorphiques que les
schistes cristallins, d'autres donnent ce nom au granité et
roches analogues, enfin il en est (Haidinger, Durocher,
etc., voir Naumann I.), qui appellent ainsi, toutes les roches
qui ont subi une transformation f[uelconque et ne sont
plus ce qu'elles ont été primitivement.
MÉTAMORPHISME, Lyell, i833. — Altération des terrains, des
roches ou des minéraux par des réactions postérieures à
leur formation, notamment par l'intervention de venues
intrusives postérieures, de simples phénomènes mécaniques
(dynamo-métamorphisme), ou de réactions superficielles,
infiltrations d'eau, etc. On a graduellement établi des
catégories parmi ces transformations, et distingué le métamor-
phisme régional, le métamorjdiisme de contact, le métamor-
phisme mécanique, comjirenant : latenter — allgemeiner —
regionaler — unabhângiger — freier — nachbarlicher —
mechanischermetamorphismus. Contactmetam. . .Tuxtaposi-
tionsmetam.. Meta]>sis. Metastasis. Metataxis, Metatropie.
Pneumatolyse . Paroptesis. anogener — katogener — krys-
tallinischer — metachemischer — lokalermetamorphismus.
Pressionsmet.. Dynamomet.. Druckmet.. everser — inver-
ser — pyrokausticlier — hydatokausticher — hypogen —
hydrochemischer — hydatochemischermetamorphismus .
liyromorphos — hydatomorph — hvdatopyromorph —
frictionsmetamorphismus. etc.. Lyell désignait par là, les
changements subis par les strates sédimentaires les plus
anciennes, par suite de la chaleur interne, agissant de
bas en haut : et il expliquait ainsi la formation des roches
schisto-cristallines ( Metamorphic or stratified crystalline
rocks (Principles of Geol. i833),
.Métamorphis:me de contact. — Transformations lu'oduites sur
les terrains traversés, ou les blocs arrachés et enclavés,
par les roches intrusives, lors de leur venue (métamor-
phisme exomorphe). Les roches éruptives injectées subis-
sent, de leur côté, des modifications, suivant les contacts
IVIÉT LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE II79
(métamorpliisnio endomorphe) = Métamorphisme de juxta-
position, Contactmetamorphismus .
Mktamouphisîme de friction, Gosselet, 1884 — Dynainométa-
morphisme (Ann. soc. géol. Nord, ix, 588).
MÉTAMORPHOSES. — Les métamoi'phoses des pierres sont leurs
divers aspects de transformation.
Mktapepsis, Kinahaii, 18^8. — Processus de mrtamorphisme
développés sous Faction d'eaux surchaullees ou de vapeurs.
(Geol . of Ireland) .
Metapyric gneiss, Gregoi')', 1894. — Gneiss dérivé de roches
éruptives modifiées, et distinct des clastic gneiss (sédiments
métamorphisés) et des lluxiongneiss, formés par injection.
(Q. J. G. S., 266)
Mktasomatiques (Structures), Lœwinson- Lessing. — Structures
secondaires produites par dynamoniétamorphisme ou par
réactions chimiques. Voir Katalytisch.
Metasomatische Breccien, LœH'insoii-Lessing, 188^. — Brèches
dynamométamorphiques, ou neptuniennes, non volcaniques.
(T. M. P. M., V., p. 523).
^Ietasomatiscue Umwandlungen. — Voir : Metasomatose.
Metasomatisme. — Nom parfois donné aux changements chimiques
dépendant du métamorpliisme.
Metasomatose. — Toutes transformations des minéraux ou des
roches opérées après leur formation, ou individualisation ^=
Metliylosis. metasomatische Unnvandlungen. Il conviendrait
de réserver ce nom, avec Slerry-Hunt, qui le proposa, aux
seules transformations accompagnées d'un apport ou d'une
perte de certains éléments chimiques et de distinguer sous le
nom de diagénèsc. les transformations produites dans les
roches, par recristallisation ou simple réarrangement des
mêmes éléments.
Metastasis, Bonne)', 1886. — Transformations lithologiques, de
caractère paramorphe, telles que cristallisation des calcaires,
dévitrification des verres (Q. J 1886, p. 59).
Metataxis, .4. Irving, 1889. — Modifications mécaniques pro-
duites lors de la métamorphose des roches, tels, les clivages
transversaux. Voir : metatropy.
Metataxite, Lœwinson-Lessing: 1898. — Formations schisteuses,
produites par dynamométamorphisme aux dépens de roches
éruptives, telles que les clasto-gneiss, metadiorites schisteuses,
Griinc Schiefer, etc. (Aciditi'Us-CoclHcicnt, p. 245].
Metathétk^ue, Sfelzncr =z métagénélique.
IlSo Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE MET
Metatropy, a. living, 1889. — Processus métamorphiques,
consistant en changements physiques et où les actions chi-
miques n'entrent que pour une part iaible ou superficielle.
Exemples : la dévitrification, l'hydratation de certains élé-
ments, les translbruiations polymorphes, etc. (Chem. andphysic.
Sludics in ihc melauiorphism of l'ocks. 1889, p. 5).
Metaxite (métaxyte), Haûy, 1822. — Grès blanc très micacé, de
composition variée ; et aussi, arkose à feldspath kaolinisé.
Meteoukisen = fer météorique.
INIÉTÉGRKjuE (fek). — Météoritcs ferreuses, formées de fer natif,
ou d'alliages de fer, avec cristaux de combinaisons simples, de
suUures, toujours dépourvues de silicates, et d'éléments pier-
reux. Quelques auteurs étendent celle dénomination aux météo-
rites formées de silicates et de fer (mésosidérites) et d'une
manière générale à celles qui contiennent du fer natif = Sidé-
rite, Sidérolithe, Eisenmeteorite.
MÉTKoiiiïEs. — Masses de fer ou de pierre, qui tombent de l'espace
sur la terre, avec bruit et éclat de tonnerre, à une température
élevée, et })résentant à la surfilée des preuves de fusion (croûte).
On distingue les aérolites (météorites pierreuses) et les sidéro-
lithes (météorites ferreuses).
Meteorsteine = Météorite.
Methylosis,/vi«^>- et Rowney, 1881. — Transformations chiuiiques
qui constituent une i)art du métamorphisme = Paramorphosis
(Irving),metachemischeMetamori)h.(Anold chapt.orgeol Record).
Meulière. — Roche caverneuse foruiée de silice concrétionnée,
appartenant aux terrains sédimentaires, ou provenant de la
sihcification de roches volcaniques.
Mezo-Andesite. — Voir Mezo-Dacit.
Mezo-Basalt, Lagorio, 1880. — Basaltes ressemblant à des méla-
l)hyres, du Néocomien de la Crimée (Vergleich. petrog. Studien
uber die massigen Gesteine der Krim., 1880, p. 53).
Mezo-D AGIT Lagorio, 1880. — Dacite du Néocomien de Crimée,
dont l'habitus rappelle autant les Griinsteinporphyrites que les
Propylites.
Mezo LiPARiT Lagoino, 1880. — Lii»arites néocomiennes de Crimée.
MiAGrrE, Pinkei-ton, 1881 = Diorite orbiculaire, Corsite,
Napoléonite (Pctralogy n, p. 63)
MiAROLiTE, Foiirnet, i844- — Nom des carriers de Baveno, donné
par Fournet à des granités drusiques de Lyon, de Baveno.
riches en oligoclase. Aujourd'hui employé comme désigna-
MI A LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I181
tion de structure pour les granités saccliaroïdes drusiques.
(MtMii. sur la géol des Alpes, ii, 24 ; B. S. G. (2) n. 495).
MiARoLiTiQUE STRUCTURE. — Structure des granités grenus sacclia-
roïdes comprenant de petits vides caverneux entre leurs
grains, et où viennent saillir les sommets des cristaux
composants (Rosenbusch, Mass. Gest. 1887, p. 89).
MiAsciT, G. Rose. — Syénite éléolitique micacée. (Reise nach
<l. Ural, Bd. n, p. 47- 9^, 535 ; et Poggend. Annal. Bd. 4;, p. S-ri) .
MiASKiTE = Miascit, miassit, miascite.
Mica (à). — Voir à hiotite (à).
Micacées, Foiiquc et Michel Lévy, 18-9. — Qualificatif de
diverses roches métamorphiques, ou microlitiques (trachvtes,
porphyrites) renfermant des microlites de mica.
MiCACiTE, Coi'dier, 1868 = Micaschiste, schiste à séricite.
MicALCiTE, Cordier, 1868 ■= cipolin à mica.
MicALYTE, Kinahan, 1877 = micaschiste pauvre en quarz.
MicANORTTE, G. H. WilUams, 1887. — D'après Rosenbusch,
norite qui contiendrait plus de biotite que de pyroxène rhom-
bique. Amer. j. 1887, xxxui, p. i3à, 191).
Mica-Peridotite, Diller, 1892. — Péridotite formée de serpentine
(dérivée d'olivine) et de biotite =^ Glimnierperidotit.
(Am. Journ. 1892, 44, P- 286).
Micaschiste. — Schiste cristallin formé de membranes de biotite,
muscovite, paragonite, avec grains de quarz, rare feldspath,
et divers minéraux accessoires = Glimmerschiefer.
Micaschiste eeldspathique. — Micaschistes h feldspath porphy-
rique, dilïiciles à distinguer des gneiss = Gneissgiim-
merschiefer. Feldspathglimmerschiefer.
Micasc;histe oligistu-ère. — Schiste formé de quarz et d'oligiste
en écailles = Kisenglimmerschiefer.
MiCAscisïi ECLOGiTici, Stella, 1894. — Micaschistes à glaucophane,
avec pyroxène sodifère (omphacite, jadéite, chloromélanite)
et grenat. Ils passent dans les Alpes occidentales aux éclogites,
jadcitites, chloromélanites (Bol. Coin. geol. liai., 358).
iNIuiASYTE, Kinahan, 1871 = Micaschiste.
Mica-Traps, lionne)'- et Haiighton, 1879. — Désignation anglaise
d'un ensemble de roches liloniennes assez variées, correspon-
dant aux Lamprophyres de Rosenbusch. (Minette, Kersantite,
Glimmersyenit, Glimmerdiabas, etc.). (Q. J. G. S., xxxv, 160).
MicopsAMMiT, Naaniann. — Grès en dalles micacées, voisin des
grauwackes schisteuses micacées. (Lehrb d. Geogu. i, 698).
Il82 Vm'= CONGRÈS GÉOLOGIQUE MIC
Microcristallin. — Caractère des roches cristallines grenues,
quand la grosseur des éléments composants est telle, qu'on ne
peut les déterminer que sous le microscope = mikrokrystal-
liniscli (von Lasaulx, iHG"). feinkrystallin, kleinkrystallin.
MicRODioRiTE, C. F. P., 1900. — Roche microgrenue ayant la
composition des diorites (p. 200).
MiCROGABBRo, C. F. P., 1900. — Roche microgrenue ayant la
composition des gabbros (p. aSo).
Mjcrogabbro xÉPMÉLiMQUE C. F. P., 1900. — Roclie microgrenue
ayant la composition des gab])i'os né[)héliniques (p. 201).
MiciioGRAMTKs, C. F. P., 1900. — Roclics holocristalliiics à struc-
ture migrogrenue ayant hi composition minéralogique des
granités (C F. P., p. 249).
MiCROGRAXLLiTE, Alk/iel-Lér)', iH'jô. — Porphyres quarzifères à
pâle grenue cristalline, formée d'une mosaïque de petits grains
de quartz et feldspath, polyédriques, automorphes = Grano-
phyr, Granulophyr.
MicROGRANULiTiQUE, Michel-Lévy , 1875. — Structure granulitique
imperceptible à l'œil nu, reconnaissable au microscope (B. S.
G. F. II, p. 117; III, p. 2o4).
MicROGRAPHic INTERGROWTH, Harker, 1895. =■ micropegmatite.
Microgrenue (structure). — Voir : Structures cristallines.
MicROLiTES Vogelsang, 1867. — Petits cristaux microscopiques,
aculéifornies ou prismatiques, composants des roches. Ce
nom a été généralement accepté, bien que Shepard l'eut
antérieurement appliqué à une variété de pyrochlore. En
général on entend par ce mot tous les petits cristaux microsco-
piques, déterminables, ce qui les distingue des cristallites.
Certains auteurs (Rosenbusch, Cohen) ne distinguent pas entre
ces deux catégories. Cohen donne ce nom à tous les éléments
cristallins, figurés au microscope (Phil. d. Géologie, 186;).
MicROLiTiQUE, Fouqué et Michel Lév)\ 1879. — Structure des
roches porphyriques, à pâte vitreuse plus ou moins chargée de
microlites. Elle comprend comme formes typiques, les struc-
tures hyalopilitique et pilotaxitique de Rosenbusch (Minéral,
microg. 1879). Voir : Sructures cristallines.
MicRONORiTE, C. F. P., 1900. — Roche microgrenue ayant la
composition des norites (p. 200) .
MiCROXTOGÈNE, Reneviei\ 1882. — Roches formées de débris
organiques siliceux ou ferrugineux, microscopiques.
Miciioi'KG.MATKjuE (structure), Micliel-Léçj\ 1875. — Structure
MIC LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Il83
enchevêtrée, par cristallisation simultanée et pénétration
régulière de deux espèces minérales, telles qu'orthose et
quarz, et visible seulement au microscope.
MicROPEGMATiTK=Porphyre à structure pegmatique, microscopique.
MiCROPEGMATOïuE, Michel Lévy, i^74- — Structure micropeg-
matique microscopique (B. S. G. F., m, p. igy).
MicROPERTHiTE, Becke, 1881. — Ortliose paraissant striée, par
suite de l'association intime de celte espèce, avec un felds-
palli triclinique (albite, oligoclase). (ï. M. P. M. p. 197).
jMicROpnANEROCRisïALLiNE. — Structurc des roches paraissant
conqjactes, à l'œil nu, mais nettement cristallines au micros-
cope, où l'on distingue bien les divers grains cristallins —
milsirokrystallin eudiagnostisch.
MiCROPHYTAL, LapiVortk, 1888. — Sédiments formés de petits
organismes de nature végétale comme les roches à diatomées.
MiCROPOEciLiTic, G. II. Williams, 1898. — Structure pœcili-
tique udcroscopique, où certains cristaux paraissent en
lames ndnces criblés d'enclaves d'une autre espèce, sous
l'orme d'un semis de granules = gouttelettes de corrosion,
mikropoikilitic. (Jourii. ofGeol.; 1893, i, p. 176, Chicago).
MiCROPYROMÉRiDE, Mic/iel-Léç}' = Felsitporphyre sphérolitique.
MicRosANiDiNiïE, A. Lucroix, 1893. — Sanidinites trouvées à
l'état d'enclaves homœogènes, présentant des phénocristaux
dans une pâte microgrenue de feldspath cristallin.
MiCROSTRUcïURE. — Structurc microscopique des roches.
MicJiosYENiTE. — Nom parfois donné aux syénites à hornt
blende, ou à pyroxène, à grains fins. A. Lacroix a décri-
sous le nom de microsyénite (voir microsanidinite) des
enclaves homœogènes, contenant des phénocrystaux de felds-
path, dans une pâte grenue, holocristalline, formée d'orthose,
et qui sont dans les mêmes rapports aux syénites, que les micro-
granites, aux granités = Syenitaphanit. Pour (C. P. F. 1900,
p. 201) roche holocristalline, à structure microgrenue ayant
la composition des syénites; les Microsj'énitesnépliéliniqiies,
leiicitiques ou sodalitiques sont des roches à structure micro-
grenue ayant la composition des syénites cori-espondautes.
MicROïESGHENiïE, At'tini, 1890. — Hoches diabasiques avec
olivine, riches en biotite et augite. (Gioin. di Miner, cristallogr.
e pelrogr. Pavia, i, tasc. 2).
MiCROïiMïE, ^4. Lacroix, 1900. — Enclaves homœogènes des
andésites, essentiellement constituées par plagioclases vitreux:
Il84 VIII*^ fîOXr.RÈS GKOLOGIQUE MIC
elles sont pour les roches volcaniques k plagioclase, les homo-
logues des sanidinites dans la série trachytique (C. R.).
MicHozoAL, LapiK'Oi-th, 1888. — Sédiments formés de petits
organismes de nature animale, comme les radiolaires.
MicRozoïQUES. Renevier, i88r. — Calcaires zoogènes formés
de débris microscopiques, ou de petite taille (Classif. pétrogèn.)
MiGRAïioNssTiu'KTi'H. (rûmbel, 1874- — Structm^e des Schal-
steins et autres tufs modifiés, rappelant la structui'e fluidale.
Cette disposition est déterminée par l'altération d'éléments
anciens, et par la formation d'éléments nouveaux : elle est
ainsi due à une migration de la matière de la roche (Die
palaeol. Eruptiv. d. Fichtelgeb.)
MiJAKiT, Petersen, 1891. — Augitandésite brun-rouge du Japon,
dont le pyroxène serait un pyroxène manganésifère tricli-
nique (Jalirb. Hamburg. wissensch. Anstalten, vni).
MiKRiTE, Giimbel, 188G. — Petites formes microscopiques connues
généralement sous les noms de cristallites et microlites, qu'on
rencontre dans les roches vitreuses et demi- vitreuses (p. 10).
MiKROAPHANiT, Qon Lasoulx, i8;;5 =^ Microfelsite (p. 106).
MiKROBRECciEN et MicROcoNOLOMERATE. — Roches à graius fins,
souvent formées de débris volcaniques (Diabassandstein
Porphyrpsammit. etc.), et dont on ne reconnaît qu'au micros-
cope les caractères de brèches et de conglomérats.
MiKROCLivAGE, HeiiTi. — Déformations intimes et écrasement des
éléments des roches, tel qu'on les observe par exemple dans les
gros galets écrasés (Mechanismus der Gebirgsbildung. p. .54).
MiKRODiABAs, LœwiïisoTi-Lessing. — Diabases à grains fins, for-
mant le passage entre les diabases et les augitporphyrites. Elles
présentent la structure des microgranites, et se rangent parmi
les diabasporphyrites de Rosenbusch. Lossen a employé ce
nom pour des diabases et des mesodiabases (ses mélaphyres),
cristallins, aphanitiques. Lepsius l'applique à des diabases à
grains fins, en amas ou en filons, qui appartiennent en partie
auxNorites, et en partie aux Enstatitporphyrites.
MiKRODioRiT, Lepsiua, i8;8. — Dioritpor[»hyrites en filons, à
pâte phanérocristalline riche en feldspath idiomorphe, avec
phénocristaux porphyroïdes. (Das Wesl-Sûd Tyrol., p. 177K
MiKROEUTAXiïiscH. — Caractère de beaucoup de verres volca-
niques qui montrent, sous le microscope, un dessin strié,
complexe, entielacé, formé de parties différentes par leur
couleur et leur structure.
MIK LEXIQUE PÉTUO<;KAPHIQUr: Il8ô
MiKROFELSiT, Zirkel , 1873. — Pâte des porphyres, de couleur
jaune ou brune, à contours allotriomorphes, sans action sur la
lumière polarisée comme des verres, mais distincte de ceux-ci
par sa structure lîbreuse, grenue, variée, présentant des dévi-
trifications débutantes et des ébauches d'individualisation.
Rosenbusch distingue cette pâte des cryptocristallines, parce
qu'elle est biréfringente (p. 280).
MiKROFLASEKiGE Struktur. — Caractères de quelques diabases
modifiées, à structure fibreuse.
MiKROFLUCTUATioNSSTRUKTUR, Zirkel, 1867 = Structure tluidale.
(Z. d. g. G. 1867, p. 742).
MiKROFLUiDALSTRUKTUR ^ Structure lluidale,
MiKROGABBRo ULTRABASIQUE, Lœwlnsoii-Lessing, 1900. — Ces
roches, comme les Mikrodiorit. Mikrogabbrodiorit ultraba-
siques sont microcristallines et mélanocrates, à feldspaths
basiques, hornblende, pyroxène. Elles sont en filons dans
les massifs de gabbros ultrabasiques (Trav. nal., Saint-
Pétersb. xxx, 239.)
MiKROGRANiTE, Roseubusch, 1887. — Porphyres quarzifères dont
la pâte est un assemblage holocristallin d'orthose et de
quarz ; ils furent d'abord rattachés aux granités (p. 38o).
MiKROGRANiTiscH = Fclsitiquc ou finement cristallin grenu.
MiKROGRAXiTPORPHVR, ClieUiis. — Proposé pour remplacer le
terme de microgranite de Rosenbusch.
MiKROGRAPHiscHE Verwachsuxgen = Micropegiuatite.
MiKROKLiNGRAMT, MolengTaaf, 1894. — Granités caractérisés
par la prédominance du microcline. qui les distingue des
granités à orthose, et à jjlagioclase.
MiKROKOKKiïE, Gumbel , 188G. — Roches uphanitiques (p 100).
MiKROKRYPTOKRYSTALLTN. — Beaucouj) d'auteurs donnent ce
nom à la pâte des porphyres lorsque, même au luicros-
cope, on ne peut plus distinguer les éléments composants;
au microscope, elle montre un agrégat de polarisation à
grains fins. Zirkel appelle cette sti'uctui'e plianéro-cristal-
line, adiagnostique.
MiKROKRYSïALLE, Lœwiitson-Lessiiig; 1898. — Eléments ci-is-
tallins de la pâte compacte ou finement grenue des roches
porpliyriques. On peut les classer en mikrolites (micro-
cristaux prismatiques allongés), mikroplakites (microcris-
taux tabulaires), mikrospiculites (microcristaux en aiguilles
ou en fibres), mikrokokkites (microcristaux en grains).
Il86 Vlir CONGRÈS GÉOLOGIQUE MIK
MiKROKKYSTVLLiTisciiE Entglasung, Zirkel, iS'j3. — Mode de
dé vitrification où la pâte vitreuse est remplie ou envahie par
de petits granules, aiguilles ou cheveux indéterminables.
(Mikrosk. Besch. d. Min. u. Gesl. 1873, p. 277),
MiKROLrrnrr, Lœn'lnson-Lei>>>in^\ 189G. — Porphyrites caractéri-
sées par le développement microlitique de leurs éléments en
lames ou aiguilles ; elles sont formées de ces microlites et
d'une pâte. Ce sont des Augitporphyrites. (A. G., p. 271).
MiKROMEiuïE, Vogelsang, 1872. — Désignation des roches
grenues cristallines à grains fins, sans pâte cryptomère. Celle-ci
caractérise ses Granomeriles (Z. D. G. G., xxiv, p. 5'34).
MiKiioMOurHiTE, Gûnibel, i88(). — Cristallites arrondis, tels que
globulites, margarites, longulites (p. n).
MiKROOPHiTiscn. — On donne parfois ce nom à la structure
ophitique, à éléments de petites dimensions.
MiKROPHYLLrrE, Schrauf, 1869. — Enclaves isotropes gris-brun
contenues dans le labrador, sous forme de lamelles microsco-
piques allongées. (Silz. Ber. Witii. Akad., lx, I, p. ij.
MiKROPLAKiTE, Scliraiif, i8()(). — Enclaves isotropes gris-brun
contenues dans le labrador, sous forme de lamelles rectangu-
laires microscopiques. (Ber. Wien. Akad., i.x, 1, p. i).
MiKRoroïKiLiïic. G.-H. Williams. — Voir : poeciliti([ue.
MiKRoroRPHYRE, Lœw .-Lcssing, 1898. — Roches euporphyriques
à cristaux porphyroïdes non visibles à l'œil nu. (A. G., 228).
MiKRosoMATiTE, Lœivinson-Lessiiig\ 1898. — Nom d'ensemble
pour tous les mici'ocristaux, sans distinction de forme, mais de
dimensions assez petites pour paraître dans les lames minces,
comme des traits, et non comme des surfaces ou sections
cristallines ^=r- Microlites au sens de Cohen. (A. G., p. 220).
MiKROsPiGULiTE. — Voir Mikrokristalle.
MiKROTiN, 2'scherinak. — Plagioclases d'aspect vitreux, frais, des
roches volcaniques récentes ; ils se distinguent des plagioclases
des roches anciennes, de la même façon que la sanidine se
distingue de l'orthose.
MiLESToxE-GRiï. — Grcs houillcr d'Angleterre, à gros grains,
employé pour la fabrication des meules.
MiMESiï = Dolerite.
MnioPHYRE, Brongniart, i8i3. — Synonyme de tufs porphyri-
ques, a été aussi appliqué à des porphyroïdes, à des grauwackes
et à des porphyres.
MiMosiTE, Cordiei\ 1868 ;;-= Dolerite noire, très riche en augite
et en ilménite.
MIM LEXIQUE PÉTHOGRAPHIQUE II87
MiMOTALCiTE, Cordïer, iSfiS. — Schiste carburé bréchiforme.
Minerais. — Minéraux exploitables pour l'extraction de métaux
ou d'autres substances utiles.
MiNÉu vLisATEURS. — Agents chimiques, tels que le fluor, le bore,
le soufre, l'acide carbonique liquide, etc., dont l'intervention
explique la cristallisation de nombreux minéraux et la forma-
tion de certaines roches métamorphiques.
Minéralisation. — Développement de minéraux dans des roches
ou des cavités : se dit surtout des substances métalliques.
MiNERALiSED ROCKS, King et Rowney. — Nom donné à des roches
métamorphiques ne présentant que des changements physiques
(cristallisation, etc.), par opposition à celles qui ont sul^i des
modifications chimiques (Methylosis) = Metastasis (Bonney).
Mineralizzatori = Agents minéralisateurs.
Minette, E. de Beaumont, 1822. — Roche en filon, de la série
ancienne, compacte ou tinemenl grenue, souvent porphyrique,
avec orthose et mica. Nom populaire des roches de Framont
(Alsace) (A. M. vu, 522),
Minette-Felsite, Bonne}', 1879. — Groupe de « mica-traps »,
correspondant vraisendjlablement à des syénites-inicacées filo-
niennes, à pâte micro- ou cryptocristalline ; sortes de Lampro-
phyres syénitiques (Q. J. G. S., p. 1661),
Minette-Porphyrit, Lang\ 1891, — Un type de ses roches à
prédominance alcali-métal, Iv > Na > Ga.
MiOKRisTALLiN, Lag'orio, 1878 = semicristallin, lialbkrystallin.
(Die Andésite des Kaukasus, 1878, p. 8).
Miroir de faille^: llutschfl., Reibungsfl., Schliinâchen.
MiscnuN(itsscuLiEREN = Gonstitutioiisschlieren,fibres difl'érenciées.
MissouRiTE, Weed et Pirsson, iSç)C). — Hoche intrusive, grenue, à
olivine, leucite, et augite, formant la cheminée, isolée par les
dénudations, d'un ancien volcan des monts Higlnvood(Montana).
(Amer, journ. Soi., 11, 207). Pour (G. F. P.), roches holo-cristal-
lines à structure grenue, composées de leucite et pyroxène.
MiTTELGNEiss Sckeerev. — Gneiss intermédiaires par leur teneur
en silice {fô'fi à 70 "/o), entre les gneiss gris et les gneiss rouges =^
gneiss gris amphotère.
MoLDAWiT. — Roche d'origine cosmique d'après Fr. Suess,
appartenant à son type des Tektites (Ver. g. K. A. 1898, xvi).
Mollasse. — Formation de grès tendres et de sables plus ou
moins argileux ou calcai'ifères, avec conglomérais (Nagel-
lluli), du terrain tertiaire -^ Scidier des bassins de N'ienne.
11 88 Vlir CONGRÈS GÉOLOGIQUE. MON
MoNCHiQUiT, Rosenbusch et Hunter, 1890. — Roches de
filons, camptonitiques, voisines des syénites-éléolitiques, à
caractères basaltoïdes ou lamprophyriques, et formées
d'olivine, amphibole, biotite. magnétite dans une pâte
vitreuse. Par leui- composition minéralogique, elles se
rapprochent des Lindiurgites et Pikritporphyrites, mais
s'en éloignent par leurs caractères chimiques. (T. M. P. M.
XI, 1890, p. 445). D"après Pirsson la soi-disant pâte vitreuse
des monchiquites serait de l'analciine primaire ; les mon-
cliiquites, par suite, constitueraient un groupe spécial de
roches à analcime, que l'on diviserait en Analcimbasalte,
Basanite, ïephrite, Analcimite.
Monogènes. — Brèches et conglomérats, dont les fragments
inclus sont tous de la même espèce rocheuse = Homomikt.
MoNOLmci (Projetti), Scacchi, iH'j-2. — Bombes volcaniques
formées d'un seul bloc, ce qui les distingue des bombes
formées de plusieurs fragments rocheux (projetti conglo-
merali). (Z. d. g. G 1872, xxiv, p. 494).
Monomère (Ausscheidungen), Stache et John, 1879. — Ségréga-
tions à gros grains, d'une seule espèce minérale, d'origine
intra-tellurique, que l'on trouve dans les Suldénites et
autres Dioritporphyrites. (J. G. R. A. xxix, 1879, p. 384).
MoNosoMAïiscH, Tschemiak, i885. — Ghondres formés d'une
seule espèce minérale. Lœwinson-Lessing aj)pelle laves
monosomatiques les laves ordinaires, pour les distinguer
des laves bisomatiques, ou Taxites. (ïschermak : Die mikrosk.
Beschalî. d. Meleoriten erlâut. durch photogr. Abbild. i885, p. 12).
MoNOTEKTiscHE Magmen , La'winHon-Lesslng. — Roches for-
mées d'un magma pur, sans mélange (Feldspathmagma,
Peridotitmagma. Pyroxenitmagma, etc.), ou d'un magma
pur, associé à une faible proportion dun autre magma pur.
MoNTREjrrE, Stanislas Meunier, 1882. — Météorites (Oligosi-
dérites du type de Montréjeau.
MoNzoNinYPERSTHENiT, voii lîichtliofen , 18G0. — Hypersthénite,
Diabase d'après Tschemiak ^= Monzonite (partim), Augitmon-
zonite. (Geogn. Beschr. v. Sûd-Tyrol, p. i46),
MoxzoxisYENrr, Pàchthofen, 1860. — Syénite. (G. B. v. Sûd-Tyrol).
MoxzoNrrDAcrr, Lang, 1891. — Un type de ses roches à pré-
dominance d'alcali où Ca > Na ; Ca > K.
Monzonite, de Lappareni. 1864. — Nom correspondant à
l'ensemble des Monzonisyénites et des Monzoniliypersthenites
MOO LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I189
de von Richthof'en. en considérant l'hypersthène de cette
dernière roche comme de la hornblende. Actuellement l'ex-
pression est synonyme de Augitsyénite (voir ce mot), (Ann.
d. M. VI. 1864, 25o). Brôg'g'er voit dans la Monzonite le type
des roches sj'renues à orthose et plag-ioclase, roches formées
d'auiçite, orthose. plasfioclase, comme éléments essentiels ; il
adopte ce terme, comme nom générique, pour les roches à
orthose et plagioclase, où ces deux minéraux sont également
essentiels. 11 y distingue les Monzonites proprement dites,
les Quarzmonzonites, et les Olivinmonzonites ■= Gabbro-
syenit, Orthoklasgabbro (partim).
Moorband-Pan. — Nom écossais pour des minerais de fer des
marais, qui se déposent dans les eaux sous forme d'une
croûte solide. Ce sont des couches de limonite cimentée par
une substance organique, et analogues à Talios.
INÎooRKOHLE. — Lignite terreux, terne, pas dur.
MoRAiXE. — Accumulation de débris formés par les glaciers.
On distingue les moraines latérale et frontale, et une moraine
médiane au confluent des glaciers.
MoRASTERZ -=z Limonite des marais, Sumpferz.
MoRBULiTE, GiïmheL t886. — Amas de globulites, bacciformes,
ou Mikromorphites (p. ii).
MoRPiioETTHE. Ehrenhero; 1840. — Concrétions de petites
dimensions, rondes, déprimées, ou réniformes, avec plis et
ondes concentriques, et souvent soudées entre elles, en plus
ou moins grand nombre = Krystalloïde, Augensteine,
Brillensteine (Ber. Bcrl. Akad. 1840 ; et N. J. 1840, p. 679).
Mortier (structure en). Tôrnebohm, iSSi. — Nom donné à une
structure, résultant du dynamométamorphisme, qu'on observe
chez les granités, gneiss, et autres roches, où les gros
cristaux d'orthose, quarz, se trouvent disséminés dans une
pâte à grains fins, formée des mêmes éléments, à la façon
des pierres d'un mur dans le mortier == Structure bétonnée,
Môrtelstruktur. Murbruksstruktur. (Geol. F<"»r. i. Stockh. Vôr-
handl v, 244, n" fii).
Morts-Terratxs. — Nom donné aux terrains stériles qui recou-
vrent le terrain houiller franco-belge.
Mosaïque (stri^ctthie en). — Structure ordinaire à beaucoup de
roches dynamométamorphiques, et consistant en ce que les
éléments de la roche, en débris, ressemblent à une mosaïque,
notamment en lumière polarisée, llutchings emploie ce même
IKJO VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE MOY
terme pour désigner le groupement des néoformations dans
les roches sédimentaires. (Geol. Mag., 1894, p. 70).
MoYA = Schlammlava.
MuD = Boue.
MuD-LAVA. — Lave boueuse.
MuDSTONE. — Nom donné en Angleterre à des roches argileuses
fines, dures, sableuses, qui ne sont ni feuilletées parallèlement
à la stratili cation (caractère des shales), ni parallèlement au
clivage (caractère des slates).
MuGLALiTE, Tchihatcheff, 1867. ■ — Roche compacte à grains fins,
composée d'amphibole et silicates blancs. Elle est clivée et
facilement attaquable par les acides. Le type provient de
nuigla, Casia, S.\V. de l' Asie-Mineure. (Asie min. géol, i, 22a).
MiiHLSTEiNPoiu'HYH. — Porphvres quarzifères à cassure rude,
poreux, dont les pores sont remplis de cristaux secon-
daires de quarz, améthyste, calcédoine, calcite. etc. Il y a
aussi des liparites poreuses analogues.
MuHLSTEiNQUAuz = Mculière.
MuLAïTOPHYR, KUpsteiji, 1843. — Mélaphyre du Monte Mulatto,
Tyrol méridional, plus voisins des porphyres quarzifères que
des augitiques. (Bcitrage zur Kenntn. d. Ortl. Alpen , p. 79).
MuLDAKAiT, Karpinsky^ 18G9. — Roche de Muldakajewo
(Ourals), formée d'augite, ouralite, un peu d'hornblende
primaire, hématite 2-3 "/o et traversée de veines de calcite. La
roche est associée avec des Grunschiefer et de véritables Uralit-
porphyrites (Berg. Journ. Russ., p. 23i).
MuRASAKi, B. Koto, 188;. — Schistes épidotifères, de couleur
violet-foncé, formés de piémontite et quarz (Journ. Collège op.
Science, Univ. Japan, 1887, i, 3o3; et 18S8, 11, p. 94).
MuRBRUKSSTRUCTUR, Tôi^uebohm. — Voir : Structure en mortier.
Mûri AGIT = Anhydrite.
MuscovADiïE, A. N. WinchelL 1900. — Roches à cordierite et
pyroxène rhombique (norites, etc.) observées au contact des gab-
brosetdes schistes anciens dans le Minnesota. Mot dérivé deMus-
covado (sucre brun, en espagnol) (Et. min. pét. Minn., Paris, 118).
ISIrscoviTGLiMMERSGHiEFER. — Micaschistcs de couleur claire,
formés essentiellement de muscovite et de quarz.
MuscoviTGNEiss. — Guciss à muscovite. Ils présentent des pas-
sages aux granités à muscovite, aux granulites. aux mica-
schistes, suivant que la structure est plus grenue, grenatifère,
ou que la quantité de feldspath diminue.
MUS LEXIQUE PÉTROr.nAPHIQUE II9I
Mlscovitgraxatgxeiss, Bodiner-Bedei\ igoo. — Gneiss micacé,
avec gi'cnat, peu de quarz, dynamométamorphisé (N. J., i, 126).
MuscoviTGRANiT. — Gi'anito à orthose, quarz et muscovite. Il est
souvent à gros grains. Les variétés à grains tins, en fdons,
portent le nom d'aplites = Pegmatite.
MrsEUM-BREcciA, Johiisfon-Lavis . — Nom donné à un horizon
spécial des brèches volcaniques de Naples (Rep. Brit. Assoc.
for 1889, p. 292).
MvLONiTE, Lapwortli, i885. — La structure mylonitique est pro-
duite par dynamométamorphisme = Kataklasstructur (Brit.
Assoc, Report, Aberdeen, i885, p. 1026).
Myrmékite, Sederholm, 1899. — Nodules de feldspath à quarz
vermiculé (Bull. coin, p^éol. Fini., n» 6, ii'3).
N
Nacritid. Schiel, iHS;. — Schiste de Pikes-Peak (Arkansas)
formé de quarz, mica noir et mica blanc. (Ann. d. Chein.
u. Phariu. (io3), p. 119).
Nadeediabas. Grewinck, i834. — Diabases montrant sur les
faces lisses des blocs altérés, un réseau d'aiguilles blanches
de plagioclase, parmi des parties vertes. (Verh. d. Gel. Estn.
Ges. su Dorpat, xn, i884- p- 93).
NADELDioRrr. Gfimbcl. 1868. — Variété de diorite caractérisée
par la forme en aiguilles de la hornblende. Stache et John
ont déci'it cette diorite comme formée par du feldspath et
du quarz en grains, par de la hornblende en aiguilles.
Weinschenk l'a décrite. (Ostbayr. Grenzgeb , p. 349).
Nadelkohle. — Yainété de lignite foi'mée d'aiguilles élastiques
brun noir, dérivant de palmiers.
Nadelporphyr, von Buch. — Roches porphyriques de Norwège
(nommées Melaphyrporphyre) contenant dans une pâte sombre
à grains fins ou compacte, des phénocristaux de labrador, à
section linéaire ou en bandelettes. Elles appartiennent
comme les Rhombenporphyrs aux Orthoklasporphyrs.
Nadelporphyrit, Stache et John, 1879. — Dioritporphyrite à
hornblende prismati<iue allongée, et où le feldspath est
très rare parmi les grands cristaux. (J . g. \\. A., xxix, p, 397).
Nagelflt UE. — Nom suisse des conglomérats polygènes, si
répandus dans la formation de la molasse, et comprenant
principalement des galets très roulés de calcaire et grès, avec
lUjl VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE NAM
grauwacke, granité, gneiss, etc., réunis dans un ciment
rare, gris-jaune ou blanc, de grès calcareux.
Namiester Stein, von Jusfi, 17(11. — Nom donné a la gra-
nulite de Namiest, en Moravie. A oir Granulite.
Napfsteix. — Espèce de calcaire oolitique. présentant des
divisions en écailles concentriques, suivant des calottes de
plusieurs pieds de diamètre.
Naphte. — Liquide huileux gris-vei't sale ou jaune, composé
d'un assemblage de carbures d'hydrogène des formules
(Cn Han - 2) et (CnHan — 6) == Petroleum. Bergol. Steinôl.
Naphtoschiste Daiihrée, 18G7 ■= Schiste bitumineux.
Napoleonite ; voir Gorsite.
Nappes. — Roches érnptives en niasse continues, puissantes,
sensiblement horizontales, généralement formées par la sou-
dure de plusieurs coulées superficielles assemblées r= Decken.
Natroxaplite. Andrcae, i8()i. — Roches aplitiques, fdoniennes,
pauvres en éléments colorés, qui dépendent des granités
sodiques. (Fûhrerdurch das Rœmer Muséum in Hildesheini, I, c).
Natrongranite. — Granités dont la teneur en soude est plus
élevée que chez les granités ordinaires, grâce à la présence
de cristaux d'orthose sodique : voir Sodagranit.
Natronliparit = Albitliparit.
Natroxsyenite, Brôgger, iSç)."). — Syénites caractérisées par la
prédominance delà soude sur la jiotasse (n, p. 3o-35).
Navit, Rosenhiisch, 188- . — Mélaphyre à pâte holocristalline et
nombreux phénocristaux d'olivine = Labradorporphyrites du
groupe des Augitporphyrites. (iMass. Gest. p. 5i2).
NEBULiTE,Grtm7>^'/.i88(). — Amas irréguliers, nuageux, de globulites.
Necks, .4. Geikie = Cheminée, Kuppen.
Necrolite, Brocchi. — Tufs et Laves de Yiterbo et de Tolfa.
Nellan. — Nom donné par les indigènes de Ceylan aux
sables à gemmes.
Nelsonite, Stanislas 3Ie unie r. i88'2. — Met. ferreuse, de Nelson C».
Nexfro, Brocchi. — Dans les volcans romains, on appelle
ainsi certains tufs lithoïdes : parfois ce nom est encore
donné à des laves altérées.
Neoaxdesit, Lagorio, 1887. — Andésites tertiaires ou récentes.
(T. M. P. M. 1887, P- 4:4)-
NÉOFORMATioxs MINERALES. — Formations par métasomatose.
Neolite, Clar. King, 1878. — Nom proposé pour son groupe
de roches volcanic^ues, comprenant les rhyolites et les
NEO LEXIQUE I'ÉIK()(;RAFHIQUE IIl)*î
basaltes. Il considérait ces doux séries comme les représen-
tants acides et basiques, d'un seul et même groupe géolo-
gique : comme un ordre naturel, équivalent aux propylites,
andésites et trachytes, et correspondant à la succession des
roches éruptives dans un grand nombre de massifs volca-
niques. (U. S. Expier, of the 40' Parallell., 689).
Xeolitk;. — Roches éruptives tertiaires et ])ost-tertiaires.
Nkomorph. — Voir Deuterouiorph.
Neophytisch, Lepshis. t893. — Nom donné aux cristaux de
feldspath frais, de seconde formation, ou de cicatrisation,
qu'on observe dans certains schistes cristallins. Ces cristaux
néophytes sont indépendants et entiers, ou développés se-
condairement autour d'un grain de feldspath ancien =
Neomorphe. (Geol. von Atlika, p. 106).
Xeopyres (roches), Diirochcr, 1857. — Roches éruptives
tertiaires et récentes. (A. d. M. iSS^.p. 2.59).
Neovolcaniques . Bosenhiisch , 1887. — Roches éruptives
effusives. post-tertiaires ^= Neuere Gesteine. vulkanischc
(part) — néopyre — neolithischegesteine. (Mass. Gest. 1887, p. 6).
Xepheltn.vn.imesit. — Basaltes néphéliniques à grains fins,
intermédiaires entre les basaltes et les dolérites : autrefois
on y faisait aussi rentrer les néphélinites à grains fins.
Nepheltnaplit. Rosenbuseh. 1896. — Roches filoniennes à
grains fins, cpii accompagnent les syénites éléolitiques :
elles présentent une structure panidiomorphe. et contiennent
96 0/0 d'orthose et néphéline, avec proportion faible on
nulle d'éléments colorés fp. 4^5) .
Nephelixb.vsalt. — Nom d'abord étendu à toutes les roches
à néphéline, compactes. Girard fut le premier à reconnaître
dans ces roches, au moyen de ses analyses et de l'aspect
gras des minéraux, un basalte, ou le labrador est remplacé
par la néphéline. Zirkel reconnut au microscope la compo-
sition élémentaire du basalte à néphéline, et sa place dans
la classification. On range actuellement sous ce chef les
néphélinites à olivine. (Girard : Poo^gend. Annal. 1841, 54, 062).
Nephelinbasaltit. von Lasaiilx. 187.5. — Basaltes à néphéline
compacts, par opposition aux dolérites à néphéline. (p. 241).
NEPHELiXBASAxrrE. — Roclics ell'usives néovolcaniques, voisines
des basaltes, formées essentiellement de néphéline, plagio-
clase, augite, olivine = Téphrite à olivine.
Nephelinbasanitoid. — Voir Basanitoid.
II94 VIII® CONGRÈS GÉOLOGIQUE NEP
Nepheltnbasite, Vogelsang; 1872 = Nephelinbasalte (Z. d. g. G.,
p. 542). Lœwinson-Lessing appelle ainsi l'ensemble des
roches à néphéline, ultrabasiques.
Nephelindolerit. — Nom de roches néphéliniques depuis limité
aux basaltes néphéliniques à gros grains.
Nephei,i\e-dior[te. Cule. 1891. = Tlieralite (Rosenbusch).
Nepheline (roches à). — Roches éruptives dans lesquelles la
néphéline joue un rôle essentiel.
Nepheline Trachyte. CoJe. 1891. = Phonolite.
Nephelinflllmasse. — Trame de néphéline informe, non idio-
morphe. formant la pâte des roches à néphéline =
Nephelinitoïd, Xephelinglas.
Nephelinglas. — Nepheline allotriomorphe (Môhl).
Nephelinglasphonolith, Môhl. 1874- — Espèce de phonolite.
dont la pâte est le « Nephelinglas. » de ^Nlôhl (N. J- . p. 38).
Nephelinhaûynphoxoltth = Nephelinnoseanphonolith.
NÉPHÉETXTTE, Cordicr, 1868. — Cordier donna ce nom à une roche
volcanique, formée de parties microscopiques de néphéline.
d'augite. avec un peu de labrador, dilménite. et phénocristaux
de néphéline (KatzenVjuckel). Roricky le limite aux roches
basaltiques, à néphéline bien déterminable : Roth et Rosen-
busch aux roches à néphéline grenues, ou porpliyriques, sans
olivine. c'est-à-dire à des roches effusives essentiellement
formées d'augite et néphéline. dans une pâte. Pour (C. F. P.
p. 2.02) roche à structure microlitique, composée de néphéline
et de pyroxène, avec ou sans olivine.
Nephelinitlimburgit. Kalkowshy. i88fi. — Roclies vitreuses
contenant dans une pâte vitreuse abondante, olivine. augite.
magnétite et parfois un peu de néphéline (p. i5(>). La pâte
vitreuse, en présence des acides, se comporte comme de la
néphéline, d'après Riicking. Pour Lang. c'est un type de ses
rf)ches à prédominance de calcium, où Na > K.
Nephelixitoidrasalt. — Néphélinites et Rasaltes néphéliniques
où la néphéline n'est pas en cristaux déterminables. mais où sa
présence est reconnaissable par les réactions chimiques et
optiques. On a aussi donné ce même nom à la trame néphéli-
nique allotriomorphe des roches à néphéline: il est synonyme
dans ce sens du Nephelinglas de Môhl.
Nepheltxitporphyr. Rosenbusch, 1869 = Nephelinporphyr (Nephe-
linit des Katzenbuckels, 1869).
Nf.phelixkulait. — Voir Kulaite.
NEP LEXIQUE l'ÉTROOKAPHlQUE 1 igS
Nephelinleucitophyr. — Nom ancien des laves leucitiques à
néphéline, leueite et augile.
Nephelinleucittephrit. — Téphrites riches en leueite.
Nephelinminetten, Brôgger, 1894. — Roches filoniennes lam-
]n'ophyriques riches en minéraux colorés, notanmient en biotite
(Lepidomélane). et formant passage des minettes aux tinguaites
micacés (1, p. 118).
NKPHELiNNOsEANPHONOLnn, Bovick}' . — Espècc de phonolite à
noséane. Voir Leucitnephelinphonolith.
Nephelinoïdbasalt, Zirkel, 1894. — Rectification du mot Nephe-
linitoïdbasalt (Lehrb. d. Petrogr. 1894, m, p. 35).
Nephelixphonolith. — Phonoliles proprement dites. Pour von
Lasaulx, phonolites riches en néphéline (p. 284).
Nepuelinpikrite, Boricky, i8^G. — Roches l)asaltiques formées
d'olivine, néphéline. biotite, magnétite, apatite, picotite,
perowskite, et un ciment (de wollastonite ?). Stelzner reconnut
que ces roches étaient des Melilitldjasaltes, et leur nom n"a
donc plus de raison d'être (Sitz. Ber. Bohm. Ges. d. Wiss.).
Nephelinporphyr. Vogelsang, 1872. — Désignation par
laquelle Vogelsang désignait les néphélinites. Tl s'applique
également aux porphyres syénitiques à éléolite. (Z. d. g. G.
1872, 542). Pour Ramsay et Hackman. espèce de porphyre
ehipolitique. \'oir Imandrite.
Nepheeinrho:mrenporphyr, W. C. Brôgger, 1890. — Roches
sombres à grains fins, de la série de Rhombeiqîorpliyres,
avec pâte riche en néphéline, et grands [)hénocristaux d'or-
those sodique et de inicroperthite. (Z. j. K.,p.*38, xvi).
NEPnELiNSANiDiNPHONOLiTn, Borick)'. — Espèce de phonolite.
Voir Leucitnephelinephonolit.
Nephelinsyenit = Syénite élœolitique.
NEPHELiNSYENrrpoRPHYR, Doelter, 187.5. — Roches porphy-
riques, correspondant aux syénites à néphéline et compo-
sées essentiellement d'orthose. néphéline, hornblende dans
une pâte généralement à grains fins. Par décomposition de
la néphéline, la roche passe aux porphyres à gieseckite,
ou à liebénérite. (Z. g. K. 1870, 20, 226).
Nephelintachylit. — Forme vitreuse des roches à néphéline :
verre homogène noir avec graïuiles fins de magnétite et
aiguilles d'augite, sans cristaux porphyroïdes.
Nephelintephrite. — Roches efiusives néo volcaniques, de struc-
tures variées, formées de néphéline, plagioclase, augite.
1196 VIIIE CONGRÈS GÉOLOGIQUE NEP
parfois hornblende, et par conséquent intermédiaires entre
les andésites et les néphélinites.
Nephelintrappe, Senft, 1807 = Nephelinbasaltes et Nephelin-
dolerites.
Néphrite. — La néphrite intercalée en lits, parmi les schistes
cristallins, se montre sous le microscope, compacte, vert
clair ou foncé, fibro-rayonnée = Jade.
Nero m Prato = Serpentine d(^ couleur sombre.
Neutres, Roches, E. de Beaiinwnf . — Roches éruptives. inter-
médiaires par leur teneur en silice, entre les roches acides et les
basiques et contenant de .>5 "/n à 6.") % do silice. Lœwinson-
Lessint? range dans cette catéo^orie les roches qui contiennent le
maximum de silice combinée, et dont les éléments par con-
séquent sont les plus silicates possible, sans qu'il y ait de silice
libre en excès. Le pourcentage de silice est 60 y,, (.58 à 62).
Nevadite, von Tîichthofen. 1868. — Liparites <i^raniti(iues, ou à
peu pi'ès. L'auteur a aussi ran^é dans les Névadites, des dacites
grenues. Pour Hague et Idding^s, ce sont des liparites à pâte
rare, avec prédominance d'éléments cristallisés dans la phase
intra-tellurique (granitique). fMem. Cal Acad. of Science, i. 1868).
NÉVÉ. — Neige des glaciers = Fini.
NEWLAxniTE. Bonne}', 1899. — Eclogite à enstatite, diopside
chromifère et grenat (Nat. Soi., xv. p 177").
Ngavit. Brezina. — Chondrite sphérique de Ngavi, montiant une
masse bréchoïde. friable, formée dechondres.
NicKELGABBRO, Vog't. — Noui douné par les mineurs en Suède à
des norites riches on pyrite magnétique nickelifère (p. iSa).
NiLKiESEL. — Jaspe des formations nummulitiques d'Egypte.
NonuLAR FELSiTE ^=- Pvroméride, nodular rliyolite.
Nodules. — Concrétions arrondies, fréquentes parmi les roches
sédimentaires.
NoxEsiT, Lepsius. 1878. — Porphyrite à enstatite, c'est-à-dire à
pyroxènes rhombiques (Das westliche Siid-Tyrol).
NoRDMARKiTE, Bi'ôg'g-er. — Roches granitiques acides, riches en
alcali, appelées par Rrogger ([uarzsyénites rouges, et dont
les éléments essentiels sont orthose, un peu d'oligoclase,
souvent microporthite. quarz, biotite subordonnée au felds-
path, pyroxène diopside, hornblende, et souvent œgirine.
Au point de vue chimique, elles forment un groupe indé-
l>endant de roches alcalines faiblement acides, et peuvent
être considérées comme les équivalents grenus anciens des
fiJOR LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE Iig^
pantellerites et des kératophyres. Certaines variétés pauvres
en quarz, à pro[)ortions réduites d'éléments colorés (diop-
side, a?girine, glaucopliane, biotite), et à structure microli-
tique. se montrent presque exclusivement formées de
feldspath alcalin. Ce nom avait été employé antérieurement
par Dana (18G8) pour désigner une variété de staurotide.
NoRiciTE, Ippen, 1897. — Schiste vert amphibolique paléo-
zoïque contenant calcite. pankérite (Millhcil. d. naturw. Ver.
r. Steyeriuark) .
NoRiTAPHANiT, Zirkel, 1894. — Zirkel donna ce nom aux andé-
sites à enstatite, basaltiques, dévoniennes, décrites par
Judd ; elles sont aphanitiques, sans phénocristaux, formées
d'un agrégat de plagioclase en lamelles, avec petits cristaux
et grains d'enstatite, biotite accessoire et magnétite. (n, Soi).
NoRiïDiouiT : voir Quarzbronzitdiorit.
NoRiTDOLERiT, Lcing, 1891. — Un type de ses roches à pré-
dominance de chaux, ou Na > K.
NoRiTE, Esmai'k. — Gabbros à pyroxène rhombique (non dial-
lage). Roches intrusives anciennes, grenues, avec plagioclase
et un ou plusieurs pyroxènes rhombiques. Parfois elles
contiennent olivine, ce sont alors des norites à olivine. On
doit ranger ici les labradorites, hypersthénites, perthito-
phyres. (Esmark : Magaz. for naturvidenskabern, i, p. 207. —
Scheerer : Gaea norwegica, 11, p. 3i'3. Pour (G. F. P. 1900, p. 25o).
Roche holocristalline grenue, composée de feldspaths calco-
sodiques et de pyroxène rhombique, avec ou sans quarz,
biotite, hornblende ou olivine.
NoRiTE A coRDiERiïE, A. Lacvoix, 1899. — Norite quarzifère
micacée riche en cordiérite et parfois en grenat : elle pro-
vient de la transformation endomorphique du gabbro à
olivine du Fallet (Loire-Inférieure), sur la périphérie du
massif et autour d'enclaves schistoquarzeuses. (B. G. F., n" G7).
Voir : Muscovadite.
NoRiTGNEiss. — Norite feuilletée par l'action du dynamomé-
tamorphisme.
NoRiTPORPHVRiT, Joliii, 1882. — Roches porphyriques contenant
dans une pâte cryptocristalline des phénocristaux de plagioclase,
enstatite et augite = Enstatit-porphyrit (Rosenbusch), Pala-
tinit (partim). (J. g. K. A., xxxii, p. 655).
Normal (métamorphisme). — Expression employée par divers
auteurs dans le sens de métamorphisme régional.
II98 VIII' CONGRÈS C.KOLOGIQUE NOR
NoRMALBASALTiscH, Zirkel. — Zirkel nomme ainsi le magma nor-
malpyroxénique de Bunsen (i, p. 454)-
Xou.MALGXEiss. — Giielss ordinaire où le mica forme des mem-
branes minces, continues, planes, subparallèles entre elles, et
séparées par des traînées lenticulaires de quarz et orthose en
grains.
NoRMALPYROXEXiscH, Biuisen, i85i. — Bunsen avait admis l'exis-
tence de deux magmas normaux, celui-ci basique, et un autre,
dit « normaltrachytisch » (voir ce mot). Le magma basique
contient 4^ /o de silice, et présente la composition des basaltes.
Daprès Bunsen, c'est un silicate basique double d'alumine et
d'oxydule de fer, avec chaux, magnésie, potasse et soude.
XoRMALTHACHYï, Laiig, iBqi. — Un type de ses roches à prédo-
minance alcali-métal, où Xa > Ca, Xa > K.
Normaltrachytisch Bunsen, i85i. — Nom de l'un des deux
magmas proposés par Bunsen, dans ses études sur les roches
d'Islande et de la Transcaucasie, magmas issus de foyers dilfé-
rents et dont le mélange en diverses proportions détermine la
composition des diverses roches éruptives. Le magma trachy-
tique acide, contient 76 /o de silice, et présente la composition
approximative des Liparites. D'après Bunsen, c'est presque
exactement un mélange de deux silicates acides, alumineux et
alcalins, où la ciiaux. la magnésie et le fer oxydulé tendent à
disparaître complètement (Pogg. Ann. 1881, lxxxiii, p. 197).
NosEAXiT, Borick)-, 1873. — Basalte à néphéline riche en noséane
( Arb. d. geol. Abth. d. Landesdurch., Bohmens, 11).
Noseaxleucitophyr. — Leucitdolérite ou en général Leucitbasalle
(parfois appelé Leucitophyre) contenant des phénocristaux de
noséane. On comprend souvent sous ce nom les laves leuciti
ques. à leucite, augite, et noséane ; on l'emploie entin encore
dans le sens de Noseanphonolite.
Noseaxmelaxitgesteix voni Bath. i8()2. — Roche à grains lins,
compacte, parfois un peu poreuse du Perlenkopf, sur le lac de
Laach. formée de noséane, sadinine, mélanite et hornblende
(Z. d. g. G , xiv, p. 666).
Noseaxphoxolith, Borick)', 1873. — Espèce de phonolite riche
en noséane. (voir : Leuc.neph.phonolith). (G. v. Ralh :
Z. d. g. G. 1860, xit, 32) = Noseantrachyt.
Noseaxtrachyt, Lenk, 1887. — Espèces de phonolites qui renfer-
ment noséane au lieu de néphéline =^ Haùyntrachyt, Nosean-
phonolith (Zur geol. Sûdl. Rhon. p. 3j).
NOV LEXIQUE PÉTRO(iRAPHIQUE 1 U)9
NovAGULiï, Cordier, 18G8. — Schiste siliceux, très fin, tx*ès dur,
parfois rempli de petits grenats. Il est employé comme pierre
à rasoirs = Schiste novaculaire.
Nyirok. — Nom vulgaire, en Hongrie, des produits d'altération et
de lavage des roches trachytiques = Creta.
O
Obsidianite. Walcotf, 1898. — Bondîcs d'obsidienne, probable-
ment d'origine cosmique. Voir : australite.
Obsidianperlit. — Verre volcanique intermédiaire entre perlite
et obsidienne, où de rares sphérules perlitiques sont cimen-
tées par un verre obsidien.
Obsidianporphyr. — Vieux nom des obsidiennes avec phéno-
cristaux = Vitrophyr, obsidienne porphyroïde.
Obsidienne, Bciidant. — Verre d'origine volcanique, homogène,
anhydre, sombre, purement vitreux ou porphyrique avec
phénocristaux : son gisement et sa composition chimique per-
mettent de le ranger parmi les roches acides. On pourrait
y distinguer, suivant l'âge, des Felsitporphyrobsidian, des
Granitobsidian, et des Trachytobsidian. Dans l'origine on
considérait l'obsidienne comme une espèce minérale amorphe,
voisine des feldspaths. Actuellement ce nom tend à désigner
une structure, et s'applique, indépendamment de la composition
chimique de la roche ; on parlera ainsi de Trachytobsidian,
Diabasobsidian, Basaltobsidian. etc. L'expression très ancienne,
était déjà connue des Grecs, du nom d'Obsidius, qui rapporta
cette pierre d'Ethiopie. Voir : Pechstein.
Ocellau-structuk, Ro.se nbiiscli, 1887. — Modification spéciale
de structure, observable dans les phonolites et les leucito-
phyres. Elle est caractérisée parce que les individus d'œgi-
rine s'agglomèrent en masses arrondies, œillées, ou tantôt en
groupements compliqués, en forme de choufleurs, ou de
fougères, ou enlhi autour des cristaux de néphéline (p. 626).
OcïiBBEHiTE, Stanislas Meunier, iHS-2. — Météorite ferreuse du
type d'Octibbelia Gounty.
OniNrr, C/ielius, 189a. — Roches porphyriques, en filons dans le
Gabbro. à pâte grise formée d'un tissu de lamelles de feldspath
et d'aiguilles d'amphiljole, et à pliéiiocristaux de plagioclase,
augite, diallage, souvent altérés et transformés en agrégats
d'hornblende. (Nolizbl. d. Ver. f. Erdk., Darmstadt, i3 Heft, p .i).
12(X) Vlll" CONCUKS Gl':OL()<.IQLK OED
Oedegârdit, Brôgger, 1894. — Diorite à dipyre et alliés (i, p. 94)-
Oejki)iai$as, Tôriicbohni. — D'après Rosenbuscli, labrador-
porpliyritc à structure spilitique. Voir : Aasby-Diabas.
OEr^scHiEFEK. — Scliistc marneux, bitumineux, sombre, riche en
combinaisons d'hydrogène carburé = Brandschiefer.
OïL suALE =^ Schiste bitumineux, Brandschiefer, Oelschiefer.
Oligoclasite, Fournel, 1H49. — Micaschiste métamorphisé, riche
en oligodase. (Drian, Miner, de Lyon). Pour Bomhicci, i8()8,
Gabbro du Monte Cavaloro, près Bologne, très polymorphe,
contenant tantôt olivine, ou hypersthène, on hornblende. Pour
Viola, c'est une norite à olivine. lîoche hypidiomori)he grenue,
parfois panidiomorplie grenue, partiellement dynamométamor-
phisée. Les éléments principaux sont plagioclase (généralement
oligoclase, mais aussi labrador et anorthite), bronzite-hypers-
thène, olivine. Le plagioclase est saussuritisé ; comme éléments
secondaires, on trouve amphibole, calcite, chlorite, bastite, etc.
(Bonibicci: Mcnior. d. Acad. d. Se. di Bologna, 1868, vin, p. 7g;
Capellini : Rendic. dell. Acad. d. Se. di Bolog-na, 1877-78, p. 24;
Viola: MeniorR. Acad. d. Se. deli. Inst. di Bologna (4) iv, 1888).
OLiooKLASDiourr, von Lasoulx, iSjo. — Dioritesdont le feldspath
estFoligoclase (p. "ioo).
Oligoklasdoleuit, Cotta, 18G2. — Terme intermédiaire entre les
roches trachytiques et les basaltiques, auquel Cotta rattachait
l'andésite (von Buch) et le trachydolérite (Abich, 7G).
Oligoklasgxeiss, von Hochstetter, 1861. — Gneiss de Ceylan,
avec oligoclase au lieu d'orthose, et riche en grenat = Diorit-
gneiss, Tonalitgneiss. (Novara Reise,i86i, i, p. 324).
Oligoklasguanatgranulit, Kalkowsk)', 1886. — Leptinite où
l'oligoclase prédomine surl'orthosj (p, 182).
OLiGOKLASPEGMAxrr, il/o/e«^7a«/', i8<j4. — Granité à microcline
avec oligoclase. (N. J. ix. B. B., p. 187).
Oligoklasporphyh, g. Rose. — Roche de lOui'al, identique au
Labradori)orphyr des classilications actuelles, de la famille des
Augitporphy rites. Le nom ])ourrait être conservé pour les Au-
gitporphyrites (labradorpoi-phyrs) à phénocristaux d'oligoclase.
(Reise nach dem Ural, n, p. 571).
Oligoklasqi AjîzPOHPiiYH. — Xom ancien des porphyres
quarzifères, à phénocristaux d'orthose et d'oligoclase.
OLiGOKGLAssAMDixPHONOLnii, Bovick)' , \^'j'5. — Espècc de pho-
nolite. Voir Leuc.neph.phonolit = Trachytphonolit.
Oligoklasïrachyï. — Nom ancien des trachytes réputés à
OLI LEXIQUE PÉTUOGKAPHIQUE I20I
oligoclase. Il conviendrait plutôt aux propylites, porphyrites,
etc. = Grûnsteintrachyt, Domite (partim).
Oligokkystallin, Lag-orio, 1878. — Structure des roches vol-
caniques où la pâte est principalement vitreuse = vitro
phyrisch, halbglasig, seniikrystallin. (And. d. Kaukasus,p. 9).
Oligophyrk, Coqaand, iSSy. — Porphyre dont l'élément
feldspathique est l'oligoclase.
OLiGOsiDEiiriE, Daiihréc, 1867. — Sporadosidérites qui ne con-
tiennent que peu de fer disséminé. (G. R. 1867, G5, p. 60).
Oligosiïe, Turner, 1900. — Roche éruptive grenue, composée
d'oligoclase (Journ. cf. Geol., vni).
Olivinandesit, Rinne^ 1900. — Andésite augitique avec phéno-
cristaux d'olivine. (Sitz. B. Berl. Akad. xxiv).
Olivinapatitgesteine. — Roches appartenant au cortège des
syénites éléolitiques, peut-être comme un de leurs produits
de différenciation.
Olivinbasalt = Basalte.
Olivindiallagite, Lœwinson-Lessing, 1900. — Diallagite à
divine subordonnée, intermédiaire entre les vv^ehrlites et
les pyroxénolites. (Trav. nat. Sl-Pélersb., xxx, 219).
Olivindiabas. — Diabases anciennes, grenues, correspondant
aux dolérites néovolcaniques, et où Tolivine est associée
comme élément essentiel au plagioclase et à l'augite.
ÛLiviNDiABAspoRPHYRrr. — Noui donné à des roches que l'on
pourrait rapporter aux mélaphyres (au sens de Rosenbusch).
(Voir Cohen : N. J., B. B. - V, 1887, 248).
Olivindiallagserpentin. — Serpentine formée aux dépens
de la décomposition de Wehrlites.
Olivine (À), FoiK/ué et Michel-LéQj\ 1879. — Qualificatif
donné au roches microlitiques renfermant des phénocristaux
d'olivine, et aux roches grenues contenant le même minéral.
Olivine (Leucitite avec), Fouqué et Michel- Lé^r}', i879=Leucit-
basalt, Olivinleucitite. (Minerai, niicrog., 1879, p. 172).
Olivine (nodules à). — Nodules plus moins gros, communs
dans les basaltes, formés uniquement d'olivine en grains
hyi>idiomorphes. Ces nodules sont regardés par les mis,
connue des ségrégations anciennes intra-telluriques du magma
basaltique, par d'auti-es, comme des enclaves arrachées à
d'autres roches = Olivinknollcn, Olivinfelseinscldûsse.
Olivine-diorite, Teall. 1880. — Roche à structuie ophitique,
composée de horblende, feldspath, magnélite, calcite, et pseu-
domorphoses d'olivine. (Bril. Pelrog. xxix, PI. 1).
I202 VIIP CONGRKS OKOLOOIQUR OLI
Olivine-dolerite, — Identique au basalte à gros grains, pour
les pétrographes anglais.
OLiviXENSTATrrFELs. — Espècc de Harzburgite,
Olivinfels. — Péridotite formée essentiellement d'Olivine, avec
mélange en petites proportions, de ehromite, aetinolite, mica.
Voir Dunile. On a donné ce même nom à des Iherzolites.
Olivixfheie u.vs.vlte. — Roches efTusives basiques, d'après
Bûcking et Rosenbusch, sans olivine ; elles se rapprochent
des Augitandésites par leurs caractères minéralogiques, et
des basaltes, par leurs relations géologiques et chimiques
= Labradorite et andésite augitiques [>. p. (Fouqué et M.-L.).
Olivi.ngabiîro. — Gabbro à plagioclase, diallage avec olivine.
Olivingabbrodiauas, Brogger. — Roches à structure gabbroïde,
ou diabasique. formées de labrador, un peu dorthose. augite,
olivine, lépidomélane.
Olivingesteine = Péridotite.
Olivinglimmerfels, Koch, 1889. — Roche plutonienne formée
d' olivine et mica, avec spinelle. (Z. d. g.G.,xLi, i64).
Olivixgrammatitserpexïine. — Serpentine toi-mée aux dépens
d'une pikrite à amphibole.
Olivixhorxblendeserpentin. — Serpentine formée aux dépens
de pikrite à amphibole.
Olivixhyperiïe. Vogt, 1893. — Roches à structure ophitique,
formées d'olivine, diallage, plagioclase, et présentant sou-
vent des ségrégations basiques d'enstatite à ilménite et
apatite, ainsi que des veines de rutile = Apatitgabbro,
(Zelts. f. prakt. Geol. i8;3, p. i32).
Olivixit, Eiclistadt, 188;. — Picrite amphibolique en tilon,
formée d'olivine, augite, hornblende, et parfois un peu
d'anorthite. On peut distinguer des Olivinit à augite et
des Olivinit à hornJjlende = Amphibolpikrit, Cortlaudit
(Bihang till K. Svensk. Vetensk. Akad. Handl. 1887, 11).
Olivixitschiefer ^^= Péridotite schisteuse.
Olivinkersaxtit, Rosenbusch, 1887. — Nom donné par Rosen-
busch à la roche décrite par Becke sous le nom de Pilit-Kersan-
tit (Kersantite avec abondante olivine transformée en pilite,
sans quarz). Recke admet le terme connue équivalent. Kal-
kowsky désigne cette roche sous le nom de (ilinmiermelaphyre
à olivine (Rosenbusch, p. 332).
Olivixmelaphyr. Kalkowsk)', 188G. — Melaphyres pp. dits (p. 128).
Olivinminettes, /?06enft«sc/i, 1895. — Augitminette à olivine (52i).
OLI LEXIQUE PÉTROr.RAPHIQUE I2o3
Olivinmonzonit, Brôg'ger, 1895. — Monzonite à divine, c'est-à-
dire roches de profondeur à plagioclase, orthose, olivine,
pyroxène. Termes de passage des Gabbros à olivine ou Olivin-
norit aux Monzonites (u, p. 55, et G2 a).
Olivinnorit. — Norite avec olivine comme élément essentiel ;
quand la proportion de feldspath diminue, cette roche passe
aux Harzburgites.
Olivinporphyr, Vogelsang, 1872. — Espèce de basalte (Z.g.G.,54i).
Olivinproterobas, Tôrnebohm, i883. — Diabase à olivine, avec
hornblende brune abondante et noyaux d'augite, présentant
une tendance à la structure porphyrique (Geol. Fôren. Stockholm
Fôrhandl, vi, n. 84, p. 692).
Olivinpyroxensyenit, Tarassenko, 1895. — Roche de la série des
Gabbro-syénites, à grains très fins, formée de plagioclase,
orthose, olivine, diallage, parfois pyroxène rhondjique (Voii*
Gabbrosyenit (p. 71, 280, 3oo).
Olivinschiefer, KJerulf, i864- — Ce nom a été donné à des
péridodites schisteuses de Suède, contenant enstatite, sma-
ragdite, mica, fer chromé, apatite, magnétite, grenat. Brogger
s'accorde avec Reusch poui- rattacher cette roche aux terrains
schisto-cristallins (Kjerulf, 1864 ; — Brogger : N. J.1880, n, p. 188).
Olivinserpentine. — Serpentine formée par altération de roches
à olivine et caractérisée par sa structure fenestrée.
Olivinsïrahlsteinfels, Ramsq}', i^94- — Roche dérivant de
Dialjasporphyrites, et formée de trémolite et olivine, comme
éléments essentiels, avec anthophyllite, cordiérite, feldspath,
spinelle. (Fennia, u, 2, 1894, p. 58).
Olivixjephrit = Basanit.
Olivinïholeiiï, Rosenbiisch, 1896. — Mélaphyres à structure
intersertale (p- 5i5).
Oliviwveiselbergiï, Rosenbiisch, 1899. — Mélaphyres à pâte
liyalopilitique (p. 5io).
Ollaire (pierre), Delesse, i85G. — Roche formée d'hydrosi-
licates de magnésie ; Delesse distingue les pierres oUaires
proprement dites, formées de talc et chloi'ite, et les
stéatites oUaires formées de talc, avec minéraux accessoires
carbonates, fer oxydulé. Ces pierres se laissent facilement
travaiUei' sur le tour = Lapis Comensis de Pline, Lavezzi,
Pottstone, Steatittopfstein. (Delesse: Ann. <l. mines,i856,x,p. 333).
Ollenite. Cossa, 1881. — Roclies d'a])ord signalées par Sella,
au Col d'Ollen (Piémont); schistes amphiboliques épidotifères
I2o4 VIU*^ CONGRÈS GEOLOGIQUE OMP
compacts, avec spliène, rutile, et accessoirement grenat,
pyrite, apatite. (Ricerche chim. e inic. su roccie d'Italia, p. 2G9).
Ompiiacitamphibolit, Kalkoivsk)', 188G. — Amphibolite riche en
omphacite (p. 210).
Ompuaciteklogiï. — Eldogite proprement dite.
Omphacitfels, Omphacitschiefek = Eklogites sans grenats,
plus ou moins scliisteuses.
O0LITE. — Petit grains ellipsoïdaux, de carbonate de chaux
ou d'oxyde de fer. formés d'une série de couches concen-
triques, quelquefois rayonnées, autour d'un noyau central.
Parfois ce nom est donné au calcaire même formé de
grains oolitiques, ou parfois par les stratigraphes, à une
division même du terrain jurassique = Rogenstein.
OoLiTHisciiEs, Eis. =: Glacc de Xévé, Firneis.
OoLrnioïDE, Luretz, iS'jS. — Sphérules répandues dans certains
calcaires, et qui se distinguent des oolites vraies, en ce qu'elles
ne présentent que la disposition en écailles concentriques, non
tibro-radiées. Cette disposition concentrique est due à des
alternances de pelui'es, à grains }»lus ou moins gros, ou à des
répartitions inégales des substances pigmentaii-es. (Loretz :
Z. d. g. G., 1878, p. 38;).
OoLiTH^iE. — Structui'c des i-oches formées d'oolites, petites
concrétions calcaires, sphériques, de quelques millimètres de
diamètre, tibro-rayonnées, à écailles concentriques : elles
forment des calcaires, des minerais de fer. Quand elles attei-
gnent le volume d'un pois, pisolites.
OozE. — Boue, Schlamm.
Opacit, Vogelsang, i8"a. — Grains opaques noirs, répandus
dans diverses roches, ou écailles de petites dimensions dont on
ne peut, même au microscope, faire l'attribution à une espèce
déterminée. (Arch. néerland., vu, 1872).
Opacitrand. — Cadre noir, qui entoure dans diverses roches
éruptives, les cristaux porphyriques corrodés d'amphibole,
ou de mica. Il se montre formé de microlites d'augite, de
grains de magnétite, et parfois d'olivine.
Opalgranit = Pelikanitgranit.
QpALrrE, Wadswurth = Opallager. Voir: Laxite.
Ophicalce, a. Bvongniavt, i8i3. — Calcaire à grains fins, avec
nids, taches et veinules de serpentine noble (ophite). Voir :
Verde-antico = Ophicalcit.
OpHiOLiTE, A. Brongniart, i8i3. — Syn. : Serpentine. (Glassif.
uiéd. jm roches mélangées, J. d. M. xxxii, 32i).
QPH LEXIQUE PÉTKOGRAPHIQUE I20D
Ophiolitiques, roches. — Nom donné au groupe des serpentines,
euphotides, hypérites.
OpniTE, Palassou. 1819. — Diabases des Pyrénées, à structure
caractéristique et à augite ouralitisée. Pour Dioscorides, et les
anciens, roches maculées, d'origines diverses, ressemblant à
une peau de serpent (Cœsalpinus, De metallicis iSgG. Cap. xu,
XIV). Cronstedt et Wallerius désignaient sous ce nom des ser-
pentines. Brongniart (i8i3) les rapproche des Grûnsteinporphyr
et des serpentines « pâte de pétrosilex amphiboleux vcrdàtre
enveloppant des cristaux déterminables de fedspath » = Pierre
verte. (Palassou: Mém. pour serv, àThist. d Pyrénées, 1819).
Ophiïique (structure), Fouqué ei Michel-Lév)\ iSyc). — Structure
caractéristique des diabases et dolérites, où des cristaux de
feldspath, lamelleux. idiomorphes, sont cimentés entre eux par
de grands cristaux tabulaires d'augite = doleritic structure,
dialiaskornige Struktur, divergentstrahligkôrnigc Struktur,
granitotrachytische Struktur.
OpnrroNK, Cordier. iSGS. — Terme, tondîé en désuétude, proposé
l)Our désigner certaines porphyrites à labrador (Vosges).
Orbiculaire (structure), Delesf^e, 1849. — Structure sphéroïdale
de certaines roches massives.
Orbit, CheUufi, 1892. — Roches diorito-porphyritiques filoniennes,
avec grands cristaux d'hornblende et lamelles cristallines de
plagioclase dans la pâte. (Notizblalt d Ver. f. Erdkunde, Darms-
ladt, i'3 Hefl, 1892, p. i).
Orendite, Whitman Cros.'i, 1897. — Formée de leucitc et sanidine,
pour la moitié delà masse, avec phlogopite, diopside ; comme
éléments accessoires noséane (noselite) et une amphibole jaune.
Roche riche en potasse et en magnésie, pauvre en soude et en
alumine. Position systématique comparable à celle de la i^ho-
nolite. Le seul gisement connu est une lave brun-rougcâtre,
fine, rugueuse, à fins pores, des Leucite Hills du Wyoming. oîi
elle est associée à la wyomingite, chimiquement équivalente,
et au voisinage de la madupite (Amer. Joiirn Sci.,iv, ii.^V
Organogène. — Roches (brméesde débris de plantes ou d'animaux
-= Biolithe, organolitlie.
Orgueili.ite, StanMas-Meiinici- . 1882. — Météorites pierreuses
avec carbone, du type d'Orgueil.
Ornansite, Stanislas-Meunier, 1882. — Météorite cry])tosidère du
type d'Ornans.
Ornoït, Cedcrsfrôm, 1893. — Roche éruptive interstratifiée dans
•2o6 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE QRS
les Halleflintgneiss de l'île Ornô, La structure de cette roche
est hypidiomorphe p^renue : elle contient oligoclase, horn-
blende, orthose. niicrocline, prehnite, etc.. et est voisine des
diorites. Sa composition niinéralogique est soumise à des varia-
tions et elle passe parfois à des Hornhlendepikrit, à des « Felds-
pathgesteine ». Aux limites du massif où on la rencontre, elle
est à grains plus fins et présente une structure parallèle (Geol.
Fôren. iStockh. Forhandl. 1893, xv, to3).
Orsten. — Calcaire bitumineux. Nom suédois adopté par Pin-
kerton en i8ti (Petralogy, i. p. 480).
Orthoalbttopuyu. — Porphyres cai'actérisés par la présence
simultanée d'orthose et d'allnte. Voir Albitophyr.
Orthoaugitandesit, Rinne. 1900. — Andésites à pyroxènes rhom-
biques (Sitz.B. Berl. Akad.. xxiv).
Ortho AUGiTOACTT, Rinne, 1900. — Dacites à pyroxènes rhombiques
(S. B.Berl.. Akad., XXI v).
ORTHocLASE-BASAT/r, Harkci\ 1897. — Basaltes alcalins, contenant
plus ou moins de sanidine= Ciminit.Absarokite (Harker : Petrol.
f. Stud. 1887, P- 202).
Orthocease-norite. Williams. 1887. — Norite avec abondants
phénocristaux d'orthose =1 Pyroxenorthoklasporphyr ? (Amer.
.Tourn. 1887, xxxni. p. 189).
ORTnocLAsic-GABBRO, Irvinn\ i883. — Gabbro à gros grains, de la
série de Keweena^v, avec orthose et beaucoup d'apatite; il
représente un terme intermédiaire entre les gabbros et syénites
(Monog. cf. the U. S. geol. Survey, Vol V, i88"3. p. 00) =^ Gabbro-
syenit. Monzonit (Brogger).
Orthofet.stt. — Nom parfois donné aux porphyres à orthose, ou
Felsitporphyrs sans phénocristaux de quarz.
Orthogneiss, Rosenbiisch , 1898. — Rosenbusch applique le préfixe
or/^o. pour les gneiss et autres roches métamorphiques d'origine
ignée (p. 467).
Orthoklaselaeoltthgesteine. — Syénites éléolitiques et por-
phyres syénitiques éléolitiques.
Ortiioklasfet.sophyr. voir Laftaulx, 1870. — Felsophyre avec
quarz dans la pâte, et orthose en phénocristaux (p. 271).
Orthoklasgesteixe. — Roches éruptives dont l'élément felds-
pathique est principalement ou uniquement la sanidine, ou
l'orthose : ce sont les granités, trachytes, syénites, por-
phyres, etc. ^= Orthoklasite.
Orthoklasgranit, Molengraaf. — Section de la famille des
QRT LEXIQUE PÉïROGRAPHIQUE liO^
granités caractérisée par la prédominance de l'orthose.
Voir Plagioklasgranit.
Ortiioklashornfels, Lossen, 1887. — Cornéenne chargée d or-
those, au contact du granité. Voir Feldspathhornfels .
(Lossen : Z. d. g. G. 1887, xxxix, p. 5io),
Orthoklasitgonglomerate, Seiift, iSS^. — Conglomérats formés
de débris de granité, gneiss, syénite (p. 3i4).
Orthoklasite, Senft, 1857. — Roches à orthose grenues, i)orphy-
riques et schisteuses : porphyres, granités, gneiss (p. 5i).
Orthoklaseiebeneritporphyr, Zirhel. — Porphyres syéni-
tiques éléolitiques avec néphéline transformée en liebenerite
et orthose (1, p. 599).
Orthoklasmelaphyr, Boricfrr, 187G. — Mélaphyres dont la
moitié du feldspath est de l'orthose. (Petrog. Slud. Mela-
phyrgest. Bohin ,25. 47- 64).
Orthoklasnevadit, Matteucci. 1891. — Liparite holocristalline,
sans pâte amorphe, avec orthose au lieu de sanidine, mus-
covite, tourmaline : c'est l'équivalent trachytique des
pegmatites à tourmaline de la série granitique. (BoU. Soc.
geol. d'Ilal., X, 1891, p. 67.)).
Orthoklasoligoklasporphyr. — Porphyre sans quarz, avec
orthose et oligoclase, formant ainsi passage aux porphyrites.
Orthokeasoligoklassyenit, Zirkel. — Syénite présentant une
notable [)ro[)ortion d'oligoclase (n, p. 379).
Orthoklaspechsteixe, von Lasaiilx. — Pechsteins porphyriques,
à phénocristaux d'orthose et de plagioclase (p. 229).
ORTHOKLAspoRi'HYii. — Roclics cffusivcs paléovolcaniqucs de
structure porphyrique, présentant diverses variétés (Grano-
phyre, Felsophyre, Vitrophyre), formées essentiellement d'or-
those avec un ou plusieurs des minéraux suivants : biotite,
hornblende, augite et un pende quarz (qui se trouve aussi dans
la pâte) = Orthophyre. porphyre sans quarz.
Orïhoklasporphyroïd. — Porphyroïdes contenant principale-
ment ou seulement do l'orthose, comme élément feldspathique.
Orthoklasquahzpouphyr. — Variétés des })orphyres à phéno-
cristaux de quarz et d'oi'those.
ORïHOLrrE. — Nom français des Glinnnersyenit types, pour les
distinguer des Minettes, et autres roches filoniennes analogues,
de composition plus complexe.
Orthopuomte, von Lasaiil.w 1875 = Syénite éléolitique (p. 3i8).
Orthopuvhe, Coqunnd, 1857. — Trachyte ancien ou porphyre
sans quarz = Orthoklasporphyr. (Traité des roches, p. 65).
I208 VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE ORT
Orthophyrische Strukïur, Rosenbusch, 1896. — Structure de la
pâte des orthopliyres et de quelques trachytes, à sections
feldspatlii([ues courtes, en rectangles raccourcis (p. 594).
Orthosite. Tiinier, 1900. — Roches éruptives grenues, formées
essentiellement d'orthose. (Journ. ofGeol., vm, io5).
Ortlekite. Stache et John, 1879. — Augitdioritporphyrite à
aspect de Grûnstein (certaines variétés sont dépourvues
d'augite). avec pâte liolocristalline, ou avec débris de base
non individualisée. (J. K. K. gcol. Keichsans., xxix, 317).
Ortstein = Alios.
Oryinit. — Météorite chondritiquc du type Orvinio.
OsMOTic HYPOTHEsis, JohustoTi-Lavis, 1894. — La théorie os-
motiqvie de Johnston-T^avis cherche à expliquer les difTé-
rences de composition cliimique des roches éruptives d'un
même foyer, ayant entre elles des relations génétiques. Il
attribue ces difTérences. où certains auteurs voient des dif-
férenciations d'un magma fondamental, aux réactions de
l'encaissement sur le magma éruptif. aux échanges d'élé-
ments qui se produisent entre le magma et les roches tra-
versées, fondues. (Geol. Mag. p 2.')2 ; Natur. Science, iv).
Ossements (argile à). — Argile de couleur rouge, ossifère.
Oss\'PiTE, Hitchcock. 187 1. — Norite à olivine à gros grains, ou
Forellensteine d'Amérique, formée de labrador, olivine,
magnétite et un minéral du groupe de la liornblende.
(Amer. Journ, lu, 1871, p. 48)-
Ottf.tallsdt.vb.vs, Tôrnebohm, 1877. — Diabase à olivine, à
grains fins, sombre, en filons, de Suède. (Om sveriges vigl.
Diabas oeh Gabbro Arter.Kongl. Svensk. Vetensk. Akad. For-
handl. xiv, i3, 1877 î et N. J. 1877, p 258).
Ottrelitifères (Schistes), — Schistes vert clair, métamor-
phiques, plus ou moins riches en ottrélite : le type pro-
vient d'Ottrez dans les Ardennes = Ottrelithschiefer.
Ottrelitofiro. — Schiste ottrelitifère presque compact de
Serravezza, près Carrare.
OuACHTTiTE, WîJIiaDift, 1890. — Roclic filonienne, à pâte vitreuse,
et cristaux de biotite, augite, rare hornblende. Ce sont
des Fourchites riches en biotite. (Williams, Geol. Survey ol
Arkansas, Ann. Rep. for 1890, 11, 1891, voir aussi Kenip).
OuRALiTisATiox. — L'ouralitisatiou est la transformation de
l'augite ou du diallage des roches, en hornblende fibreuse;
elle est généralement un résultat de dynamométamor-
phisme = Uralitisirung.
OVA LEXIQUE PÉTUOGRAPHIQUE I20()
OvARDiï. — Roche formée de chlorite, albite, actinote, en [H'o-
portions variables, et présentant des passages aux chlori-
toschistes l'eldspathiques = Chloritprasinit.
OvEXSTONE, Bonney, 1897 = Pierre ollaire, Ofenstein (G. M, 110).
OvoiDOPHYRE,Zrp(wi.so/i-Ze.s.smji?', 1898. — Roches eu}»orphyriques.
contenant de grosses ségrégations porjdiyroïdes d'origine
intra-tellurique, fondues en corps telctomorphes spliéroïdaux,
(Voir Aciclitals-Coelïîcieiit, p. 221).
OxYBAsioPHiTiscHE STRUKTUR, Losseii. — Particularité de struc-
tui'e ophitique, où les lamelles cristallines de plagioclase
sont tantôt enclavées dans de grands cristaux d'augite, tantôt
dans de grands cristaux d'orthose, ou de quarz = Inter-
sertalstructur, Symplektischestructur, etc.
OxYOPHiTiscHE STRURTUR. LosseTi. — Particularité de la struc-
ture ophitique ou intersertale, où de gros cristaux de
quarz, d'orthose, ou de plagioclases acides, remplissent le
rôle des gros cristaux d'augite, dans les roches basiques
à structure ophitique proprement dite.
OxYPHYRE, Pirsson, 1895. — Nom d'ensemble des roches filo-
niennes i)orphyriques acides, pouvant être considérées comme
des types complémentaires de lamprophyres basiques, par
différenciation d'un magma connnun. (Amer. Jour. 1895, cl,
p 118) = Leucocrates.
OzocERiïE. — Cire fossile, formée par oxydation d'huiles miné-
rales = Kir. Neft-gil.
Paisvxite, Osann, 1893. — Roche de fdon. traversant les
syénites éléolitiques et dépendant de leur cortège ; Rosen-
busch la range parmi ses aplites des roches foyaitiques
de [)rofondeur. Pâte à grains fms ou compacte, blanche
ou vert-clair, à petits phénocristaux de sanidine et quarz ;
l'élément coloré est une amphibole de la série Riebeckit-
arfvedsonite. On pourrait appeler cette roche Riebeckil-
quarzkeratO[)hyr. (Osann : 4"'- Ann. Rep. Geol. Survey ol"
Texas, i23, 1893) =: Ailsyte.
PAi.AEANnEsiï, Lœmnson-Lessing\ 1888. — Augit[»ori)hyrite à
pâte hyalopilitique =^ Weiselbergite. (P. G. n" xix).
PALAEOANUEsrr, D<vUci\ 1874- — Dioi-itporphyrite de Lenz. à
habitus andésitique (T. M. P. M. 1874, p. Sy). Stache et
I210 VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE PAL
John ont adopté ce nom comme désignation générale pour
les porphyrites paléolithiques à hahitus andésitique.
Palaeodolerit, Sandberger, i8^3. — Sandberger distingue
sous ce nom les diabases avec ilménite (d'âge silurien),
des diabases avec magnétite. (F. Sandberger : Die Krystallin.
Gest. Nassaus, Nalurf. Versaminl. \Yiesbaden, Sept. iS'S).
Palaeoporphyr. Lossen. — Quarzporphyres et Kératophyres
antérieurs à la fin du Dévonien.
Palaeophyr, Giimbel, i8-4- — Quarzglimmerdioritporphyrite
en filons, de couleur rouge, avec phénocristaux de plagioclase,
biotite brune, hornblende brune, et quarz. (C. Gûmbel : Die
palaeolith. Eruptivgest. d. Fichtelgebirges, 1874)-
Palaeophyrit, Siache et John, 1879. — Dioritporphyrite à
caractère poi'phyrique très marqué, avec pâte grise ou
vei'te prédominante et phénocristaux de feldspath, horn-
blende et augite. Jahrb. K. K. geol. Reichsanst, xxix, p. 342).
Palaeopikrit, Gùmbel. i8;4- — Diabase k olivine pauvre en
feldspath ; pikrite ancienne. (G. Gûmbel : Die palaeolith. Erup-
tivgesteine d. Fichtelgebirges, 1874).
Palaeovolcaniques, Rosenhusch. — Roches cruptives eflu-
sives antetertiaires = Aeltere plutonische Gesteine, paléo-
pyre (p. 6).
Palagonitfels. — Tufs palagonitiques.
Palagoxitique (tuf), Sartorius von Waltershausen. t853. — Tufs
basaltiques de Palagonia (Sicile), formés de lapilli vitreux,
altérés par voie hydrochimique et transformés en une substance
brune d"as[>ect coriace, désignée sous ce nom de Palagonite
(primitivement décrit comme une espèce minérale). (Ueber die
vulkanischen Gest. in Sicilien und Island).
Palaiopktre, Foiirnet. — Voir Cornubianite (Méni. sur la géol. de
la partie des Alpes comprise entre le Valais et l'Oisans, p. 29).
Palaiotvpe Gesteine Bvôgger, 1894- — Roches à faciès ancien,
distinctes des kainotypes. à faciès récent (i, p. 88).
Palatixit, Laspej'res, 1869. — Xom peu précis pour les Diabas-
porphyriques à enstatite. Laspeyres l'a appliqué à des gabbros
(diabases '?) permiens duPalatinat (Laspeyres : N. J.,1869, p. 5i6).
Paléopvres (roches). Duruchei\ i85^. — Roches éruptives
archéennes et paléozoïques = Paléovolcanique (A. d. M., p. 208,.
Palla, Lôczy. — Nom local pour le Trass du Siebenbûrgen.
Pall\sit, g. Rose, 1862. — Fer météorique trouvé par Pallas à
Krasnojarsk. Famille des Mésosidérites. Depuis l'étude de
p/\|\| LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1211
G. Rose, ce nom est généralement appliqué aux météorites
contenant, dans une masse continue de fer, des phénocristaux
d'olivine (Monatsber. Berl. Akad., p. 5di).
P.VNiDioMORPHKÔRNiG, Rosenbiiscfi. — Structure des roches où
tous les cristaux composants présentent des contours francs
idiomorphes = Prysmatischkih-nig i,p.iO.
Panniform. — Nom parfois donné à l'aspect superficiel de coulées
de laves.
PANTELLERrr Fôj'stnet', iSHi. — Roches volcaniques de Pan-
telleria, de composition variée, et se rapprochant tantôt, plus
ou moins, des liparites. des trachytes ou des dacites. Leur
composition minéralogique présente un caractère propre, dans
l'existence de l'anorthose, comme élément feldspathique, et
l'abondance de la cossyrite. Rosenbusch définit la roche
comme une Liparite à anorthose. (Forstner, Bollet. G. g. d'Ilalia).
Parabasalt, Zivkel. — Basaltes sans olivine, décrits par Biicking,
Sandberger. (Zirkel, u, p. 929).
Paraclases. Daubrée. 1882. — Lithoclases, ou cassures de
l'écorce terrestre pour lesquelles il y a dénivellation des parois.
Paradiorit, Rolle. — Espèce des chlorogrisonites, de RoUe.
Paragénèse. Breithaiipt, 18^9 — Lois qui président à l'asso-
ciation des minéraux dans les roches, les filons, etc. (Breithaupt :
Die Paragenesis der Mineralien, 1849).
Paragxeiss, Rosenbusch, 1901. — Applique le préfixe pai'a aux
gneiss et autres roches schistocristallines d'origine non ignée,
sédimentaire (p 867).
Paragonitioues, schistes. — Espèce de micaschistes dont le para
gonite est le seul ou le principal élément micacé.
Parallelsïruktur, Nauniann. — Les roches présentent divers
modes de structures parallèles, suivant que la disposition
régulière de leurs éléments composants est orientée relative-
ment à un plan (plane Parallelstructur), ou relativement à
une ligne (lineare Parallelstructur). T^a structure fiuidale trouve
aussi ici sa place. (Naumann, i, p. 464).
Paramelapuyr, E. Schmidt, 1880. — Glinimerporphyritc, dont
la pâte est formée d'un réseau holocristallin de feldspath en
bandelettes, avec hématite, linionite, et carbonates. (E. Schmidt :
Die quarzfreien Forphyr. d. centralen Thiiringerwaldgebirges u.
ihre Begleiter, lena, 1880).
Paramorphic Metamorpuism, Dana. i88(). — Transformations
minérales paramorphiques, c'est-à-dire les changements de
composition minéralogique des roches (A. J.^ xxxn, p. 69).
I2ia Vni^ CONGRÈS GKOLOGIQUE PAR
Paramorpiiism, Irving-, i88(). — Série des pi^ocessus méta-
morphiques, manifestés dans des changements profonds de
composition chimique, et ayant pour résultat la disparition
des éléments ])rimordiaux et le développement de nouveaux.
(Chein. and physic. Sludies in Ihe mclain. of rocks, p. 5).
Paramorphose, Scheerer. — Pseudomorphoses produites sans
changement chimique, et par le seul moyen de déplacements
moléculaires. Ces modifications ne sont donc possibles que chez
les substances polymorphes, comme la calcite et l'aragonite.
Parnallite, Stani fil a^- Meunier, 1882. — Météorites (oligosidérite)
du type de Parnallec.
ParolictOklasit, E. Schmicft, 1880. — ]*orphyre contenant un
feldspath, supposé rhombiqïie et d'espèce nouvelle, le « Paro-
ligoclase ». et associé à des porphyrites micacées (Para-
melaphyr de l'auteur). (E. Schmifll : OuarzIVeie Porphyre des
Thûring. Waldes, 1880)
Pahophit, Sterr)--JInnl. — Roche de talc, de la Caroline.
Paroptesis, Kinahan. 1878 = Gontactmetamorphismus.
Passatstaub. — Poussièi'e rouge, apporté sur la côte occidentale
du N. de l'Afrique, par le vent de Passât, qui l'y dépose.
Elle consiste en grande partie de diatomées d'a])rès Ehrenberg.
(Abh. d. Akad d. Wissensch. BerHn. 1846, p. 269).
Pausiijptuff. — Tuf de la grotte de Pausilippe, très répandu
dans les champs Phlégréens, de couleur jaune, assez solide,
trachytique, riche en fragments de ponce, de sanidine,
d'augite, et parfois de calcaire = Tufo giallo.
Pea-(tRit. — Nom d'une strate pisolitique de l'oolite anglaise.
Peastoxe =■ Pisolite.
Peat == Tourbe, Torf.
Pechkohle. — Espèce de lignite, mat. dur, noir de poix, à
cassure conchoïde. à éclat gras ou cireux.
Pechsani). — Sable cimenté par du bitume, et passant, quand
il se durcit, au grès asphaltique.
Pechstein. — Verres volcaniques hydratés ; jadis ce nom,
comme celui d'obsidienne, était réservé aux seuls verres
acides, aujourd'hui on dit indillëreumient : Trachytpechstein,
Basaltpechstein, Diabaspechstein. etc. --= Pitchstone, Retinit.
Cohen a ])roposé, le premier, d'appeler Pechsteins, les
vem'es volcaniques hydratés ; obsidiennes, ceux qui sont
l)lus pauvres en eau et compacts ; ])onces, ceux qui sont
bulleux, quelle que soit leur composition minéralogique.
(N. J. 1880, II, p. 59).
PEC LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 121 3
Pechsteixfelsit, von Lasaulx, 1870. — Pechstein porphyroïde,
dont la pâte vitreuse est en partie aphanitique, pierreuse,
argiloïde, ou microcristalline = Vitrophyre, Thonsteinpor-
phyr (partini) (p. ^^9). Le nom tut pro[)osé par Naumann
pour des roches voisines des Pechsteins, mais dépourvues
d'éclat vitreux et rappelant la pâte des felsitporphyres.
Peghsteinkohle = Peclikohle.
Pechsïeinpepeiut, von Lasaulx, 1878. — Roche porphyrique
à aspect de pépérite, • présentant une pâte vitreuse et de
nombreux phénocristaux d'hornblende, feldspath, un peu de
mica, et des fragments d'autres roches. Elle appartient
aux Peclisteinporphyrs d'après sa teneur en eau, et au
Quarzporphyrit (Glimmerporphyrit selon llotli), d'après sa
teneur en silice. Couleur gris-rouge, vert-sombre, bariolée,
iilamenteuse. Une Taxite ou une Agglomeratlava ? (Z. d.
g. G. 1873. 20, p. 325).
Pechsteixperlit, von Lasaulx, 1875. — Perlite dont les grains
paraissent fondus dans une masse de Pechstein (p. 222).
Peghsteinporphyh. — Pechsteins avec phénocristaux d'orthose,
quarz, mica, hornblende et autres ;= Pechstein porphy-
roïde, porphyrartiger l^echstein, Vitrophyre (partim).
Pechtronstein, Naumann. — Tuf felsitique altéré, ou ternie
intermédiaire entre le Pechstein et le Felsitporphyr, ou
stade d'altération du Pechstein au Kaolin.
l^ECHTORF. — Tourbe compacte, terreuse, dense, à éclat cireux sur
les sections, de couleur noire, et ne montrant pour ainsi diie
plus de débris végétaux reconnaissables. Cette tourbe ancienne
ressemble au Pechkohle.
Pegmatite, Haïi)'', 1822. — Nom d'abord employé par Haûy pour
désigner les pénétrations intimes, dites graphiques, de quarz et
orthose. Naumann étendit la dénondnation à tous les granités
à muscovite, à gros éléments, tourmalinifères et souvent lllo-
niens. Actuellement, on l'emploie dans les deux sens pour les
granités, mais aussi pour d'autres roches, Syénitpegmatites,
Diabaspegmatites, etc.
Pegmatite graphique. — Schriftgranit.
Pegmatitdiabas. — Diabase où l'augite et le feldspath ont cristal-
lisé simultanément, montrant une pénétration intime pegma-
tique du pyroxène par le plagioclase.
Pegmatique. — Structure des i-oches où deux éléments dilfcreuts
cristallisent sinmltanément. TantcM l'un de ces minéraux est
T2l4 VIII* CONr.RÈS GKOI.Or.IQUF PE6
en gros cristaux, enclavant un grand nombre de petits individus
semblablement orientés de l'autre minéral ; tantôt les deux
minéraux forment une série d'individus semblablement orientés,
se pénétrant réciproqueuient, de telle sorte que sous les niçois
croisés on ne perçoit que deux couleurs d'interférence ■=; Struc-
ture pegmatoïde, Implicationsstruktur. Granophyrstruktur,
Pegmatophyrstructur, etc.
Pegmaïitischer Dolerit. — Voir : Pegmatitdiabas.
Pegmatoïde (structure) Michel-Léi>y, — Structure pegmatique.
Pegmatophyr, Loasen, 1889= Granophyre de Rosenbuscli (Jahrb.
K. preuss. geol. Landesanst., p. 270).
Pegmatophyrstbuktur, Lossen = Granophyrstruktur (Rosen-
buscli), Implicationsstruktur (Zirkel).
Pegothokitex, Nofdenskjôld. — Concrétions cylindriques formées
autour de racines végétales en décomposition. On les observe
juxtaposées, dans les argiles, verticales, composées de grains
de sable et de limonite. (Helmersen, N. J. it^6o. p. 39).
Pélagiques (dépôts). — Dépôts chimiques et organogènes formés
dans les pi'ofondeurs des mers ouvertes, à de grandes distances
(a5o à 3oo kil.) des côtes ou des îles, et où ne peuvent plus
arriver les sédiments terrigcnes = Tiefsee Ablagerungen,
Abyssische Ablagerungen, dépôts abyssiques, pélagiques.
Pelagosite, Clocz. — Dépôt mamelonné des régions maritimes,
très adhérent sur les sui'faces qu'il recouvre ; sa couleur est
verte ou noirâtre, brillante. Il est formé de carbonate de chaux
(92 "/o) avec un peu de substance organique, eau, carbonate de
magnésie, et autres impuretés. (Cloëz: B. S. G. F. 3" ser.,vi, p. 84).
PELiKAixrrGRANiï, Tlieopliilaktow , i85i. — Espèce de granité du
sud de la Russie avec Pelikanite opaline, semiopale (silicate
d'alumine voisin de la Cimolite). Il présente diverses variétés,
suivant la grosseur du grain, la présence du grenat, du talc,
etc., la diminution des proportions de pelikanite, d'orthose.
TheophilaktOAv donne aussi à cette roche le nom d'Opalgranite.
(Ueb.d.Krysl. Gest.der G. Kiew, Volhynien u. Podolien, i85, p. i6_).
Pelite, Naumann. — Roches élastiques, homogènes, terreuses, à
grains lins, argileuses et non sableuses (I, 4^7)' caractérisées
par la structure pélitique, c'est-à-dire imperméables et faisant
pâte avec l'eau. Selon qu'elles sont formées d'argile (silicates
hydratés d'alumine) sans quarz, ou avec i/3, ou 2/3 de quarz,
Jentzsch distingue les Thonphelit, Thonquarzpelit, Quarzpelit.
(Z. d. d. g. G. 1873, 740). Voir : Argile.
PEL LEXIQUE PÉTROORAPHIQUR I2l5
Pelitgneiss, Rosenbasch. 1898. — Paragneiss formés aux dépens
de schistes argileux (p. 469)-
Pkliïische-Tuffe. — Tufs volcaniques très fins, argilo-terreux.
Pelitisirung, Lœwinson-Lessing, 1898. — Aspect troublé des
plagioclases altérés et é[)igénisés. La dénomination de péliti-
sation est plus générale cjue celle de kaolinisation. qui n'en est
réellement qu'un cas particulier, attendu que cette transfor-
mation nuageuse des feldspaths a pour résultat des produits
secondaires très variés (Voir Aciditâts-Coeffîcient, p. 400).
Pelolithe, Gûmbel, 1886. — L'ensemble des roches stratifiées, plus
ou moins compactes, homogènes, formées d'un mélange intime
de particules cristallines, élastiques et organiques : schistes
siliceux, calcaires, argiles, schistes, etc. (p. 19).
PÉLOMORPHES, Thuriiiann, i856. — Sédiments mous, plastiques,
imprégnés d'eau (Essai orog. Jura).
Pelomorphisme, Stapff. — Propriété des roches de devenir
plastiques sous de hautes pressions, comme l'ont établi les
expériences de Tresca et de Spring sur l'écoulement des
métaux. (Slapff : N. J. 1879, p. 799).
Pelosiderit, Nauinann. — Nom donné aux sidérites argileuses.
Pencatite. — Roche composée de calcite et de brucite existant
en grande masse à Predazzo, Tyrol.
Pencil-slate ^= GrilVelschiel'er.
Peneïrationsmetamorphismus = Injectionsmetamorphismus,
Additionsmetamorphismus.
Pen>'inschiefer, Kenngoil. — Chloritoschiste. dont la chlorite
est une pennine.
Peperinbasalt, Boricky, 1878. — Tufs des basaltes leucitiques,
à grands cristaux d'augite et d'hornblende, considérés par
Boricky comme des coulées boueuses consolidées. (E. Boricky :
Petrog. Studien a. d. Basalt-Gesteinen Bôhmens, 1S73).
PÉPÉRiNE, Brongniart, 18^7. — Tufs volcaniques rouges et
bruns, altérés =^ Peperite (Cordier).
Peperino. — Tuf des monts Albains, j)rès Rome, gris clair
ou noirâtre, avec grands cristaux de mica, augite, leucite. et
nombreuses enclaves, principalement calcaires. (L. von Buch :
Geognost. Beobacht. auf Keisen, n, p. 70).
Peuido-sïeatite, Bascomh. — Serpentine dérivée du péridot.
PÉRiDOïiQUES, Micliel-Lévj~. — Qualificatif des roches microli-
tiques renfermant des microlites d'olivine.
pKiuDOTiTE, Cordiez-, 18G8. — Basalte très riche en phénocristaux
laiG Vlll* CONGRÈS OKOI.Or.IQlE PER
d'olivine. Pour Rosenbusch, roches anciennes, grenues, sans
feldspath, composées essenticllcnicnt d'olivine. avec un ou
plusieurs pyroxènes, ou aniphi])()le. mica. (Rosenbusch, Mass.
Gesl. 1877, p. 522). Pour(C. F. P. 1900, p. 253) : Roches holocris-
lines grenues, composées d'olivine et d'un spinellide avec
ou sans pyroxènes, amphihole et mica.
Peridotitpyroxexit, Lœwinson-Lessing; 1900. — Terme de
passage entre les pyroxénites et les péridotites. iTrav.
nat. S'-Pctersb. xxx, 219).
Periuotoides, (ruinbel. i!^8(). — Ensemble des roches éruptives
sans feldspath (Heterokokkite) : peridotite. serpentine (p. 88).
PÉRiMORPHOSEs. — Pseudomorphoscs dans lesquelles un miné-
ral n'est entouré que par un luince recouvrement d'un
autre, qui détermine la forme générale de l'ensemble.
Dans d'autres cas le minéral i[ui remplit cette condition est
à l'état d'un réseau, dans les mailles duquel sont enchevê-
trés un ou plusieurs minéraux étrangers. On donne à cette
périmorphose, le nom de périmorpliose magmatique, lorsque
ces minéraux de remplissage sont des parties vitreuses ou
cristallines de la pâte.
Peripherische METAMORPHOSE, Gunibel, i88(). — Transforma-
tions sédimentaires étendues très loin du voisinage des roches
éruptives = Métamorphisme régional (p. 371).
Perlaire {Hau)'). — Voir Perlite.
Perlbasvlt. Gunibel. 1886. — Basaltes divisés en boules, de
la grosseur de pois, rappelant les divisions des perlites (p i38).
Perldiabas. Giimbel. i8;4= Variolite. (C Gûmbel : Die palaeol.
Euplivgest. d.Fichtelgebirges, 1874).
Perltcity, Fletcher. — Caractère de certaines roches vitreuses
déterminé par les fentes perlitiques.
Perlitbimstein. — Verre obsidien noir trachytique,avec phénoeris-
taux de sanidine, sphérolites, et fragments de ponce, en traînées.
Perlitk, Beudant. — Verre volcanique acide, à divisions écailleuses
concentriques, ressemblant à des perles, et à structure souvent
sphérolitique. (Voyage min. et géol. en Hongrie, m, 363).
PERLiTPORPnYR, Vevbeek et Fennema, i883. — Verre perlitique
avec phénocristaux de plagioclase. augit, hornblende, magnétite
= Hyaloandesit. (>. J., B. B., p. 2o3).
Perlittuff, i'on Andrian u. Pettko. — Tuf de liparite, à débris et
grains de ponce et de perlite. (J- g- R- 16, p. 44ï)-
Perlquarzit. Dokiitschajew, 1874- — Quarzite des bords de la
PER LEXIQUE PÉTKOGRAPHIQUR 121^
Lena, à pâte blanche ou jaune, avec sphérolites, bruns ou noirs,
de la grosseur d'un pois. Cette roche appelée aussi « perlitis-
cher-Quarzit » ressemble à un Sphaerolithfels (Dokutschajew,
Verh. miner. Ges. St-Petersburg, i8j4» ïx, p. 92).
Perls VNU. — Sable grossier, dont les grains ronds ou anguleux
varient de i à i 1/2 cent. = Kies, gravier.
Perlsinter = Geysérite, Kieselsinter.
Perméables (Terrains). — Terrains où les eaux peuvent s'infiltrer.
Perthiïe. — Assemblage lamellaire régulier d'orthose et d'albite,
disposés parallèlement.
Perthitophyr, de ChriistscJwff, 1888, — De Chrustschoff désigne
sous ce nom les Labradorites de Volhynie (Norites, Gabbros,
Olivingabbros, Labradorfels, etc.), en raison de leur teneur
constante en microperthite et quelques particularités de compo-
sition = Orthoklasgabl)ro. Orthoklasnorit, Labradorit, Gab-
brosyenit (T. M. P. M., ix, p. 626).
Petralogy, Pinkerton, 1811. — Titre du premier traité sur les
roches, écrit par Pinkerton, en Angleterre = Pétrologie.
Petrical characters (of rocks), Fletcher, 1890. — Caractères des
roches qui ne se manilestenl qu'en grand, par opposition à
lithical characters (Inlrod. to sludy of rocks, p. 25).
Petrisgo, vont Rath, i8(38. — Nom local de la phonolite à
leucite de Viterbo (Italie), déci'ite par vom Rath sous le nom
de Leucittrachyt. (Vom Rath. : Z. d. g. G. 1868, xx, p. 297).
Petrogéxèse. — Etude qui traite de la formation et de l'ori-
gine des roches.
Pétrographie. — Description des roches = Lithologie,
Petrological province, Judd, 188G. — Région où les roches
ignées, d'une période iléterminée, présentent des caractères
communs, distincts des mêmes roches de régions dillërentes.
(Q. J. G. S, xLii, p. 54).
Pétrologie. — Etude scientifique des roches.
Petrosilex, Doloinieii. — Nom d'ensemble pour la masse fon-
tlamentale ci-yptocristalline (en partie microcristalline) des
roches porphyriques. Formée essentiellement d'une associa-
tion intime de quarz et d'ortliose avec des restes non indi-
vidualisés de verre. On désignait anciennement, sous ce
nom, diverses roches siliceuses compactes (Halleflinls ,
felsitfels), et la niasse fondamentale des porphyres quarzi-
l'ères. Gerhard croyait que la folsite était formée de fehlspath
= Eui'ile. Petrosilex (France), Felsit (Allemagne) ; en Angle-
terre ou donne le nom de Felsite au Felsitporphyre lui-même.
77.
t2l8 Ville CONCRÊS GEOLOGIQUE PET
Fouqué et Michel-Lévy emploient ce nom dans le sens de
« raicrofelsite ». Sa biréfringence est attriljuée à la présence
de parties opalines ou calcédonieuses.
Petrosiliceuse (structuue). Fouqué et Michel-Lévj\ 1879. —
= Felsitische, euritisclie Struktur.
Petunzite, Colli/i.s, 1878. — Argile résultant de la décom-
[)Osition incomplète de roches feldspathiques. Ibrniée de
kaolin et de débris de l'eldspath = China stone.
Pfahlgxeiss = Pfalilschiefer : voir HiiUellinta.
Pfeifenthox. — Terre à pipes, argile fine.
Pkeiler. — Nom des colonnes épaisses, peu régulières, des
roches à divisions naturelles columnaires.
Pflasïerstructur, Sauej'. 1889. — Structure particulière,
développée chez les roches niétamorphisées par contact,
dans laquelle les éléments, quarz et feldspath par exemple,
sont juxtaposés suivant des lignes droites, polygonales,
ou hexagonales = Structure aréolée. (Sauer : Section Meissen,
d. geol. Karte d. Konigr. Sachsen. 1889, p. 53).
Pflockstrukti'r, Stelzner. — Inclusions de matière isotrope,
de forme tubulaire, dans les cristaux de mélitite.
Phacoid, LapH'ofth, 1888. — Glandules ou lentilles grenues,
non disloquées, enclavées dans des roches pressées, dyna-
mométaraorphisées.
Phanerocrystallin. — Structure des roches, opposée à la
structure aphanitique, et où les éléments composants
paraissent nettement cristallins à l'œil nu.
Phanérogène, Haûj'. — Roches formées de minéraux bien
reconnaissables = Phaneromer. Phanerokokkitisch.
PHANEROKOKKrrE, Gûmbel, 1886. — Roches grenues nettement
cristallines = Eudiagnostisch, phaneromer (p. 100).
Phaxeromère. — Roches dont les éléments composants sont
facilement distincts et déterminables. Voir Phanérogène.
Phanérozoïque, Renevier, 1881. — Calcaires zoogènes grossiers
formés de débris animaux de grandes dimensions, tels que les
calcaires coralliens. (E. Renevier, Classif. pétrogén. 1881).
Phénocristaux, Iddings, 1892. — Grand cristaux entiers ou brisés,
porphyriques. enclavés dans la masse fondamentale à grains
fins, compacte ou vitreuse, des roches à structure porphyrique.
= Phenocrysts, Einsprenglinge.
Phexocryst, Iddings, 1892. — Cristaux porphyriques individualisés
dans la pâte des roches éruptives. (Iddings: Bull. Phil. soc.
Washington, xi, 1892, p. ^3).
PHL LEXIQUE PÉTROr.RAPHIQUE I2I9
PnLEBOGÈNE, lieriL'i'ic/'. — Dépôts produits par les eaux souter-
raines, remplissage des fdons et des veines, etc.
Phonolite, Klaproth, 1801. — Roche effusive volcanique, ayant
un équivalent grenu profond dans la famille des syénites
éléolitiques. Pour Klaproth, roche volcanique, compacte, fissile.
Elle est formée pour Zirkel (18(37) '^^ néphéline ou leucite, avec
sanidine et un ou plusieurs bisilicates. dans une pâte isotrope :
structure porpliyriques =: Klingstein, Porphyrschiefer, Horns-
chiefer, etc. (Klaproth: Abh. d. Berl. Akad. 1801). Pour(C. F. P.
1900, p. aSij. Roche microlitique composée de feldspaths
alcalins, de néphéline, de pyroxène, avec ou sans minéraux
du groupe haûyne-sodalite.
Phonolite a .ï;girineet a arfvedsomte, Cross cl Pen/'ose, 1894.
Phoxolithbasalt, Bofick}-. — Groupe de basaltes de Bohème,
appartenant d'après Rosenbusch aux Téphrites.
PnoNOLiTHOÏDE, Gûinbel. — Nom de Gûmbel pour les diilerents
phonolites et leucitophyres (p. 8G) .
Phoxolithpechstein, Laiibe, 1877. — PJionolite vitreuse de l'Erz-
gebirge, à pâte isotrope brune, remplie de trichites et de cristal-
lites, avec sanidine, magnétite et néphéline. (Laub: N. J.,p. i85),
PiioNOLiTHPORPHYR, Vo^elscing, 1872. — Groupes des porphyres
éléolitiques (Phonolites porphyriques anciennes), des phonolites
et des leucitophyres (Phonolites porphyriques récentes).
(Vogelsang, Z. d. g. G. 1872, xxiv, p. 539).
PuoNOLiTHviTROPHYR = Hyaloplionolite.
Phosphorïte. — Concrétions de forme irrégulière, rénifornies,
grises, jaunes, brunes, noires, formées de phosphate de
chaux compacte ou fibreuse, mélangée à des débris
divers, i)armi lesquels sont des restes d'ossements, qui ont
contribué à leur formation.
Phosphoritsandstein. — Sable quarzeux, glauconieux, cimenté
par la phosphorite en une masse gréseuse.
PnosPHOROLrniE, Wadsworth. — Famille du guano, phospho-
rite, apatite, etc.
Phtanite, Haû)'. — Roche compacte, dure, siliceuse, formée
de quarz cryptocristallin ; division en plaquettes fines ;
colorations variées dues à l'argile, au fer, ou au charbon.
^= Lydienne, Hornschiefer, Kieselschiefer, Jaspisschiefer, etc.
Phyllade, d'Aubuisson, i8i9. — Schistes compacts, durs,
séricitiques, correspondant aux phyllites des géologues
allemands. (D'Aubuisson. Traité de geogn. ii, 64).
laiO VIU" CONGHKS (;i'X)L<)(;iQUE PHY
Phyllades AiMANTiFÈREs, DiiDiont, i^^j . — Plivllade caractérisé
par les octaèdres d'aimant qu'il renferme.
Phyllade bastonitikère, Diunont, 1847. — Phyllade très
feuilleté, où se trouvent disséminés de petits cristaux de
bastonite, en prismes hexagonaux.
Phyllade moucheté, Dunionl, 1847. — Phyllade parsemé de
taches chloriteuses, vert-foncé de i à u""".
Phyllades oligistifèues. Du/nont, 1847. — Phyllades rouges
lie de vin, chargés de lamelles d'oligiste.
Phylladks OTTRÉLiTiFÈREs, Dutiiont, iS^"]. — Phyllade renfer-
mant des paillettes d'otti'élite.
Phyllades PAiLLETKs, Dninonl, 1847. — Phyllades présentant un
aspect strié, dû à de petites paillettes d'ottrélite.
Phyllades simples, Diimont, 1847 = Schiste feuilleté, dur, fin.
Phyllades zo.NAiKEs, />M//<o///, 1847. — Phyllades. dont les divi-
sions stratoïde et feuilletée se croisent suivant un angle plus ou
moins grand, découpant la roche en fragments rhomboïdaux
(Terrain Rhénan, Bruxelles, 1847, P- 201).
Phyllit, Naiiinann. — Schistes compacts, de couleur sombre,
luisants, reniernuuit avec les grains élastiques des schistes
ordinaires une plus grande richesse en séricite. Us présentent
des variétés, allant des schistes ordinaires aux micaschistes
^ Phyllade. Tonglimmerschiefer, Urthonschiefer. (i, p. 553).
Phyllitgneiss, Giimhel. — Phyllades séricitiques de couleui*
claire, chargés de cristaux de feldspath = Sericitgneiss.
(Gûmbel: Fichlelgebirge, 94).
Phyllitkalkschiefer. — Galcschistes micacés.
Phyllolithe. Gûmbel. — Roches formées de gros cristaux, mais
cependant fibreuses et finement feuilletées . Ce nom s'applique
aussi aux schistes cristallins. (GûmJjel, p. 89).
Phytogène. Renevier. — Roches formées plus ou moins complète-
ment de débris végétaux.
Phytomorphosen, Xauinann. — Plantes pétrifiées, pseudomor-
phisées.
Phytophores (roches), Rosenbusch, 1898 = Phytogènes.
PicoTiTE ROCK, Jucld, 1896. — Rochc formée de picotite avec
un peu de serpentine, en filon dans la serpentine. (Judd.
Min. Mag., n, iSgS, p. 63).
PiCRiTE = Pikrit, G. Tschcriiiak, 186G. — Péridodite grenue,
formée essentiellement d'olivine et d'augite ; il y a aussi
cependant des pikrites à amphibole. Le type de Tschermak,
basique, à 5o "/o d'olivine, semble avoir été une diabase
PIC LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 13.21
à olivine (Teschenite ?). (G. Tschenuak : Silzungsber. K. Akad.
inWien.i866, LUI, p. 262). Pour (C. F. P. 1900, p. 253) : Roche
holocristalline ou semi-cristalline, composée d'olivine automor-
phe, de pyroxène ou d'amphibole, avec ou sans mica, La
structure des picrites est, dans les roches dépourvues de
feldspath, l'homologue de celle des dolérites.
PiGUUiT. — Syn. : Pechkohle.
PiÉMONTiTE (schiste a) Scliistc Cristallin des Alpes et du Japon,
voisin des Epidotfels.
Pierre carrée. — Tuf porphyritique, à divisions naturelles en
blocs parallélipipédiques, anguleux, intercalé dans les couches
anthracifères du Cai'bonifère de la Basse-Loire.
PiÉsocLASES, Daubrée. — Fissures produites par actions méca-
niques, et déterminant dans les roches des joints ; elles
constituent avec les synclases le groupe des leptoclases de
Daubrée. (B. S. G. F., x. p. i36).
PiÉsooLYPTE, Daubrée. — Impressions et dépressions, ressem-
blant à celles qu'on ferait avec le doigt, et qui existent à
la surface des météorites.
PiETRAVERDiT. — Tuf dcs Alpes méridionales, compact, vert,
ressemblant au Schalstein = Pietra verde.
PiEzocoxTACTMETAMORPHOSE, Weluschenk, 1900. — Phénomènes
de contact produits j)ar les roches granitiques, cristallisant
sous de hautes pressions (Abh. bayer. Akad. xxr, 263).
PiEzocRisTALLisATiox, Weînschenk, 1894. — La formation abso-
lument priuiaire des roches massives, sous l'influence simul-
tanée des pressions profondes nécessaires à la genèse des roches
intratelluriques, et des pressions accessoires dues à l'oroge-
nèse, subies lors de la consolidation. Les caractères des roches
formées dans ces conditions sont notablement différents au
l)oint de vue minéralogique, de ceux des roches de même com-
position, consolidées normalement ; ces difTérences se manifes-
tent principalement dans le développement de silicates hydro-
xylés (Abh. bayer. Akad. d. Wissens. 11 cl., xviii, m, 91).
PiGMENT.vR-KRYSTALLiTiscHE Entglasuxg, Bf'auns, 1889. — Variété
de verre diabasique, à microlites rudimeutaires de feldspath et
ségrégations pigmentaires (Z. d. g. G , 5i3).
PiKRiT. — Voir Picrite.
PiKRiTPORPHVRE = Pikritporphyritc.
PiKaiTPORpnvRiT. Rosenbusch. — Roches effusives paléovolcani-
({ues, ressemblant à des mélaphyres sans feldspath, et corres-
1222 VIIF CONGRÈS GÉOLOGIQUE PIK
pondant à des termes porphyriques des péridotites. Elles ont
une pâte vitreuse, des phénocristaux d'augite, d'olivine, minerai
de fer. et apatite (p. 5ij).
PiKROLiTHE. — Serpentine fibreuse.
PiLANDiTE, Henderson. 1898. — Roche formée de phénocristaux
d'anortliose dans une pâte danorthose, avec un peu d'horn-
blende : elle est l'équivalent porphyrique d'Hatherlite (Trans-
vaal Norites, p. 48).
PiLiTGABBRO, ScJiuster, 1887. — Gal^bro très ouralitisé, à olivine
transformée en pilite, et à feldspath pénétré d'amphibole
secondaire (N. J., B. B., 5i3).
PiLiTKERSAXTiTE, Bccke. — Kersautite sans quarz, avec olivine
pseudomorphosée en pilite = Olivinkersantit.
PiLiTMiXETTE, Ro.<>enhusch. 1896. — Augitminettes avec speudo-
morphoses d'olivine (p- 021).
PiLLOW-STRUCTURE, /. /. H. Tcall, 1897. — Disposition de la dia-
base dans certains affleurements, en oreillers empilés.
(Ann. Rep. geol. surv., 87).
PiLOTAXiTiscH, Rosenbiisch, 1887. — Caractère de la pâte des
roches éruptives. quand elles présentent l'aspect d'un tissu de
microlites. en lamelles enchevêtrées. (1887. p. 466).
PixiTiFÈRE (granité). — Granité à cordiérite, dont la cordiérite est
plus ou moins complètement transformée en pinite.
PixiTPORPHYR. — Felsitporphyres avec pseudomorphoses de
pinite, après cordiérite ou néphéline ?
PixoLiT, /. Riimpf, 1873. — Roche des Alpes autrichiennes for-
mée de magnésite grenue, blanche, cristalline et de schiste
(parfois de talcschiste) : on y trouve des cristaux de magnésite
lenticulaires. La ressemblance de leur contour avec des fruits
de Pin a valu à la i^oche, son nom. (T. M. P. M. iv, p. 263).
PiPE-CLAY. — Argile plastique fine, blanche, sans fer.
PiPERXo. — On désigne parce nom, à Pianura, dans les Champs
Phlégréens, des trachytes (peut-être des tufs), caractérisés, par
la présence des taches ou tlammes sombres, petites ou grandes,
dans la masse poreuse claire de la roche, qui présente ainsi un
aspect élastique. L. de Ruch les considérait comme des roches
primaires, Dufrénoy comme des roches élastiques. Xom actuel-
lement employé comme désignation structurale, dans le sens
d'Ataxite = Eutaxit, Ataxit. Spaltungsbreccien. Tuftlaven.
PiPERXoÏDE STRUCTURE. — Voir Pipcmo.
PiRiTiFERous-DiORTTE. Doîntree. — Diorite du Queensland, riche
en pyrite de fer. et aurifère.
PIS LEXIQUE PÉTUOGnAl'HFQUE 1223
PisoLiTE. — Oolitcs de la grosseur d'un pois, parfois formées
comme certaines oolites d'algues calcaires. On peut également
donner ce nom au Erdhagel (Granizo di tierra). Voir
Erbsenstein.
PisoLiTHiscHE TuFFE, LœwJnson-Lesslnff, 1887. — Tufs volcaniques
riches en grains pisolitiques (Granizo di tierra) (T. M. P. M.
1887, VIII, p. 535).
PisoLiTiQUE (calcaire), d'Orbigny. — Calcaire à grosses oolites,
d'origine végétale, du Crétacé des environs de Paris.
PisTAziTFELs = Epidositc, Epidotfels.
PiSTAziTKALKscHiEFER, Porth, i857. — Calcaire schisteux avec
pistazite, albite, quarz, pyrite. (J. g. R. 1857, viii, 7o3).
PisTAziTSCHiEFER ^= Schistc épidotifère.
PisTAziTSYENiT, Rosenbiisc/i, 1877. — Syénites dont l'horuLlende
est transformée enépidote. (Mik. Phys. 1877, p. 119).
Placer. — Alluvion aurifère.
Plâdorit (mieux Plethorit), O. Lang. 1877. — O. Lang donne
ce nom aux granités formés de quarz, orthose, plagioclase, mica
magnésien et hornblende = Granitite, granitite à hornblende
(Grundr. d. Gesteinsk. , p. i56).
Plagioclase-sgapolite-diorite, Adams et Lawson, 1888. — Roches
grenues à plagioclase, scapolite, amphibole, alliées aux gab-
bros, et correspondant aux diorites à dipyi'e de Suède
(Canad. Record of Science, 1888, p. i85).
Plagioclasite, Viola, 1892. — Gabbros riches en feldspath,
associés géologiquement aux gabbros à hornblende, norites,
gabbros, wehrlites et serpentines = Labradorit (partim),
Anorthosit (partim). (Viola : Roll. R. com. geol. d'Italia, 1892, p io5).
Pour (C. F. P. i<)oo, p. 2^9). Roches holocristallines grenues
essentiellement constituées par des feldspaths calcosodiques. Le
Le non A'anovthosites, par lequel ces roches sont généralement
désignées, ne peut être conservé puisque le feldspath anortliose
n'entre pas dans leur composition.
Plagioklasanamesite. — Plagioklasbasaltes à grains fins.
Plagioklasbasalte. — Rasaltes proprement dits, pour les
distinguer des basaltes à néphéline, à leucite, et autres.
Plagioklasbasaltit, von Lasaiilx, 1875. — Basaltes à plagio-
clase, compacts, homogènes, comprenant diverses espèces
distinguées depuis (basaltite, anamésite, dolérite (p- 234).
Plagïoklasbimstein, von LnsauLx. 1870. — Ponces porphyi'i-
ques avec cinstaux de plagioclase, hornblende, mica et
appartenant aux ponces feldspathiques de cet auteur (p- 328).
1224 Vlir CONGRÈS GÉOLOGIQUE RLA
Plagioklasdiabasit, von Lasaulx, 1870 = Labradorporpliyr,
Diabasporphyr.
Plagioklasdolerite. — Basaltes à plagioclase à gros grains.
Plagioklasgranit. Molengi-anf, 1894. — Molengraaf admet
ce sous-groupe dans la l'aniille du granité, comme ceux
des Orthoklasgranit, et Mikroklingranit. D'autres pétro
graplies désignent aussi sous ce nom les granités riches
en plagioclase = Adamellite. Tonalité, Pyroxengranit,
Granitite (partim). (N. .T., B. B, ix, p. 188).
PLAGiOKLASGHAxur,TT. — Voir Pyroxengranulit, Trappgranulit.
Plagioklasobsidiax, von Lasaulx, i8;5. — Obsidiennes porphy-
roïdes, dont les phénocristaux sont principalement du plagio-
clase. Ce sont des vitrophyres (p. 227).
PLACiioKLAsponPHYR, de la famille des diorites, Stache et John,
1879. — Dioritporphyrites, où le plagioclase se montre à l'état
de i>liéno('ristaux caractéi'istiques. ce ([ui le distingue de
leurs amphibolporphyrs. Gathrein nonnne Plagioklasporphyr.
les diabasporphyrites à phénocristaux de feldspath, jadis
appelés labradorporphyrs. (J. g. R. A. xxix, p. 33; ; — Calhrein :
N. J. 1890, I, p. 81).
Plagioklasporphykit, von Lasaulx. 187.5. — Porphyrites (ou
Dioritporphyrites) où le plagioclase est en phénocristaux.
Plagtoklaspyroxexit, Lœwinson-Lessing , 1900. — Pyroxéno-
lites, souvent diallagiques, pauvres en plagioclase. (Trav.
nat. S*-Petersb. xxx, 220).
Plagioklasrhombexporphyre, W. C Brôgger, 1894. —
Rhombenporphyres riches en plagioclase, formant passage
aux Labrodorporphyrites. (I, p- 177).
Plagioklasrhyolith, Szadeczky, 1897. — Liparites riches en
plagioclase, formant passage des liparites aux dacites
= Dellenit, Dacitliparit. (Fiiklony Kozlnny, xxvn, 35").
Plagioltparite. Dupa/'c et Pearce, 1900. — Liparites avec phéno-
criptaux de quarz, biotite. et plagioclase.
Plagiophyres, Stanislas Meunier. — Porphyres composés
d'augite et de felspath plagioclase.
Plakit, Lepsius, 1893. — Micaschiste transformé en roche à
felspath et augite, par l'action du granité de Plaka, dans
l'Attique. (Geol. v. Atlika, 126). Le nom remonte à Cordella.
Plànerkalk et Plànermergel. — Roches de l'époque crétacée.
de couleur claire, qui se débitent en plaques.
Plattexerz. — Nom parfois donné au fer argileux, schisteux.
PL A LEXIQUE PÉTROCiRAPHlQUE 122.")
Plattengneiss. — Gneiss à grains lins, et faces planes, qui se
divisent facilement en plaques bien dressées.
Plattexformig. — Mode de division en bancs, ou plaques (voir
Platten), commun aux roches sédimentaires et aux éruptives.
Plattung. — Mode de division en plaques parallèles, épaisses,
planes, de nondjreuses roches éruptives, plus rare cliez les
roches sédimentaires. Naumann emploie aussi ce nom pour
désigner la Planeparallelstruktur, qu'on lui trouve d'ailleurs
généralement associée = Tafelung, Bankung, plattenformige
Absonderung (Naumann, i. 465).
Plalîenite, Brngger, i8()5. — Syénite potassique, riche en pUi-
gioclase, de Plauen, nommée d'après sa localité typique.
Pleokrystallin, Lagorio, 1S78 = VoUkrystallin (Andésite des
Caucasus, p. 8).
Plixthite, /. Thomson. i836. — Argile siliceuse ou ferrugineuse
provenant de la décomposition du basalte (Outl. of. miner., i, 323).
Plug. — Masse de roche intrusive, de forme cylindrique.
Plusiaïiques, Brongniart, 1827. — Eboulis ou amas meubles, où
l'on trouve les métaux nobles et les pierres précieuses.
Pluto-neptuniennes, formations, 6\ Prévost. — Tufs volcaniques
et laves boueuses, d'origine pyrogène et déposées sous l'in-
fluence de l'eau (B. S. G. F., x, p. 34o).
PlutoxiqI'Es, roches. — Roches formées par fusion ignée ;
l'expi^ession est souvent limitée aux roches intrusives, à l'exclu-
sion des roches elfusives = Erstarrungsgesteine, endogon —
eruptiv — vulkanischegesteine, etc. On appelle parfois méla-
inorphisme pliitonique . les transformations des roches sons
l'influence d'une température élevée, ou d'une masse à l'état de
fusion ignée, ou d'une manière générale, auprès d'un contact.
Plutonites, Scheerer, 1864. — Roches granitiques, gneissiques et
autres, riches en silice. Cette expression a été graduellement
éloignée de son acception primitive, et appliquée à toutes les
roches de profondeur (N. J. 1864, p. 385).
Plutovulkanites. Scheerer. 1864. — Groupe de roches intermé-
diaire entre les Plutonites et les Vulcanites. Scheerer y
rangeait les Quarzsyenit, syénites, mélaphyres. (N. J. p. 4^3) .
Pneumatogèxes (enclaves), Jl. Z<7ero/.Y, 1901. — Enclaves des
roches éruptives formées par voie pneumatolytique dans la
profondeur et amenées au jour par les éru[)tions.Ex. : ('ertaines
sanidinites de la Somma que l'on trouve parfois adhérentes à
des calcaires métamorphisés. (B. S. M. F., xxiv).
1226 VIll'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE ' PN E
Pneumatolyse, Bunsen. — Les processus pneumatolytiques dans
les formations minérales, sont les émanations et sublimations
qui accompagnent la sortie des roches effusives. Brôgger a
généralisé cette expression de Bunsen, et l 'étend à la forma-
tion de tous les minéraux, produits sous l'influence des agents
minéralisateurs, tant dans le magma que dans la roche même,
et dans les fissures avoisinantes. (Pog^. Annal. Bd. 83, p. 241).
PoEciLiTiQUE (structure). G. H. WUIiams. i88<3. — Structure
microscopique rappelant celle du Schillerfels. Elle consiste
dans le mode d'assemblage de deux minéraux, dont l'un, cris-
tallisé en grands individus, enclave de nombreux petits grains
cristallins de l'autre : cette structure difl"ère de la pegmatique,
en ce que les petits cristaux enclavés ne sont pas, comme dans
celle-ci, orientés d'une façon uniforme. La pâte présente un as-
pect sub-grenu. = Poikilitic. Poicilitic. Pœcilitic, I>,uster-mott-
ling, Schillerfelsstruktur (partim). (G. Williams: Amer. Journ.
XXXI, p. 3o; — Journ. geol. i, 1893, p. 176). Conybeare avait
employé ce nom pour désigner les marnes et grès rouges du
XcAv-red-sandstone. en raison de leurs tons bariolés.
P0GOMTE, Hauy = Perlite.
P0LIERSCHIEFER. — Masse finement terreuse, finement schisteuse,
blanc-jaune à gris-jaune, formée de carapaces siliceuses de
diatomées = Tripel, Tripoli.
PoLYÉDRiTE, Brezina = Achondrite, Cohen.
PoLYGÈNE. — Conglomérats et brèches, composés de fragments
déroches d'espèce différentes.
PoLYGÈNEs (encl.a^ves). ,4 . Lacroîx, 1900. — Agrégrats minéraux
englobés par les roches éruptives, ayant l'apparence d'enclaves
homo'gènes. mais occupant la place d'enclaves énallogènes
qui ont été entièrement digérées par le magma éruptif
(enclaves endopolygènes) ou qui ont subi une transformation
exomorphe totale sous 1 influence des agents minéralisateurs
de celui-ci (enclaves exopolygènes) (B. C. F. n. 71-20).
Polygonal structire. Blake. 1888. — Structure en mosaïque de
certains quarz et quarzites. (Rep. Bril. Assoc. 290.)
Polymères (individualisations). — Individualisations ou ségré-
gations grenues intra-telluriques, de plusieurs minéraux,
que l'on trouve dans les Suldenites et autres Dioritpor-
pliyrites (Stache et John : J. g. R. A. xxix, 1879, p. 384).
PoLYMiKTE Conglomerate = Conglomérats polygènes.
PoLYMiKTER GABBRo, AMPHiBOLiT, GNEISS. — Voir Rieseuflaser-
POL LEXIQUE PETKOGUAPHIQUE I*-i2"
struktur. Ces roches sont pour la plupart des brèches ou
des conglomérats .
PoLYsiDÉRiTE, Dauhï'ée, 1867. — Sporadosidérites riches en fer.
(G. R. 1867, 65, p. 60).
PoLYsoMATiscH, Tsch. — Choudrcs formés de plusieurs minéraux.
PoLYTEKTiscHE, Magmen, Lœwinson-Lessiiig. — Roches érup-
tives complexes, formées de plusieurs magmas simples, ou
de magmas non encore ditférenciés. (A. G. p. 109).
Ponge, Beiidant. — Ce nom, d'abord donné aux roches tra-
chy tiques, est aujourd'hui appliqué comme désignation
générale aux laves très bulleuses, de couleur claire. 11
désigne une roche blanche, extrêmement poreuse, moussue,
à pores ronds ou allongés, capillaires, formée par un
réseau de fibres filiformes ou membraneuses, de verre =
Bimstein, pumice. (Voy. miner, en Hongrie, m, 389).
PoRCELLANiTE. — Argiles et schistes argileux transformés par
le feu des houillères, en masses scoriacées, sombres,
tachetées ou flambées = Kohlenbrandgesteine, Erdschlacke.
Pores. — On appelle pores, les cavités arrondies, elliptiques,
développées dans les laves par le dégagement des vapeurs.
On donne encore ce nom aux enclaves gazeuses des minéraux.
PoRFiDO Di GoRsicA = Gabbro.
PoRFiDO Rosso ANTico. — Le porplivrc rouge antique est une
hornblende-porphyrite rouge de Djebel-Dokhan, en Egypte.
La couleur rouge de la roche est due à une épidote rouge.
PoRFiDO VERDE ANTico, PliTie. — Labrodorporpliyr de Marathon,
en Laconie (sud de la Morée). La pâte est généralement trans
formée en agrégats fibro-rayonnés = Porphyre vert antique.
Marinor Lacedœmonium viride. (Pline: Hist. naluralis, xxxiv. 11).
PoRFiRiTA ANDESiTicA, Ordoùez. i8()-. — Andésite tertiaire altérée.
(Bosq. geol. d. Mex. 260).
PoRODiN. — Minéraux et roches amorphes, consolidés aux dépens
d'une substance gélatineuse, comme l'opale: ils paraissent ainsi
gélatineux, et non vitreux.
PoRODiTE, Wadswort/i. — Tufs métamorphisés des roches
anciennes, diabasiques et analogues.
PoRPHYRCoxGLOMERAT. — Rochcs clastiqucs stratifiées, formées
de morceaux de porphyre roulés, et de fine poussière porphy-
rique.
Porphyre (de porphyros rouge): Nom général pour les roches
composées de grands cristaux, à formes géométriques, dans une
pâte à éléments indiscernables à l'œil nu.
1228 Vlir (-.ONGRKS (iKOLOOIQUr: PO R
PoHPMviJK Ac.AToïDK, Cordici\ i8()8. — Porphyre pétrosiliceux,
pauvre en phénocristaux, riche en cavités imprégnées de pro-
duits siliceux.
Porphyre amphigénique, Cot'diei-, 1868. — Leucotéphrite à pâte
très compacte, riche en phénocristaux.
Porphyre:\u)laikk, Beiidaiit. — Brèche liparitique pénétrée de
silice, et ainsi assez consolidée pour être employée à la fabrica-
tion des meules. Cette roche est d'origine sous-marine, et
contient, d'après Szabo, de nombreux fossiles = Mûhlstein-
porphyr. (Szabo : J. g. R. A. 1866, xxi, p. 91).
Porphyre quarzifkre. — Nom général se rapportant à tous les
types des roches porphyriques renfermant des phénocristaux
de quarz et d'orthose.
Porphyre sans quarz. — Roche elfusive ancienne, équivalant aux
syénites de profondeur, formées d'un feldspath alcalin prédo-
minant, un ou plusieurs minéraux du groupe de Famphibolc,
pyroxène. mica, sans quarz, et plus ou moins de pâte. Struc-
tures porphyriques variées. Depuis Naumann et G. Rose on distin-
guait sous le nom de porphyre, toutes les roches porphyriques,
comprenant pâte et phénocrystaux et sous le nom de porphj'rite
celles c[ui ne contiennent pas de quarz. Rosenhusch limita le sens
àe porphyre aux roches à orthose, et celui i\e porphyrite à celles
à plagioclas(\= Syenitporphyr, Ortliophyr, Orthoklasporphyr.
(G. Rose : Z. d. g. G. 1849, i. 877; - Roth, Gest. Anal., 1861).
PoRPHVRFEi.s, Haiding-er, 1780 = Felsitporphyre. (Entwurf einer
systemal. Einlhcilung d. Gebirgs Arien, 1785, p. 36).
PoRPHYRGRANiT, GiimhcJ . — Granité porphyrique à pâte fine-
ment grenue = Granitporphyr. (Grundz. d. Genl . io5).
PoRPHYRGRAxiT, Laug, 1891. — Type de ses roches à prédomi-
nance de potasse, où Ca < Xa et (^a < K.
Porphyrique. — Structure des roches, où Ion distingue dans une
masse compacte ou cristalline, des phénocristaux appartenant
à une ou plusieurs espèces cristallines. Uosenbusch caractérise
cette structure par des récurrences dans la formation dune ou
plusieurs des espèces minérales composantes = Porphyrisch,
porphyrartig (N. J. 1882).
Porphyrique (brèche). — Aïeux nom des brèches à fragments de
porphyre, donné aussi aux porphyres fragmentaires.
Porphyrique (Faciès des granités). — Le faciès porphyrique est
manifeste aux bords de certains massifs granitiques, notam-
ment près des contacts et dans les filons apophysaires, où la
roche granitique devient micro-cristalline et porphyrique.
pQpj LEXIQUE PÉTIÎOr.llAlMIlQUE I;î2()
PoRPHYRiTANDEsiT, Lang\ 1891. — Lang appelle ainsi un type
de ses roches à prédominance alcaline, où Ga > Na ; Ga > K.
PoRPHYRiTEs, Pline. — Nom ancien du porphyre rouge d'Egypte
(Pline, liv. 36). Naumann et G. Rose ont appliqué ce nom à des
porphyres sans quarz à abondante pâte felsitique. Ge nom est
aujourd'hui donné par Rosenlnisch, aune catégorie de roches
éruptives anciennes porphyric£ues, sans olivine, de la série
plagioclasique, telles que Hornblendeporphyrites, Augit-
porphyi'ites, Enstatiteporphyrites. c'est-à-dire aux équivalents
anciens des dacites et andésites. Parfois on le limite aux
porphyrites à hornblende, et aux dioritporphyrites. Senft,
considère ce nom comme synonyme de porphyre sans quarz.
Vogelsang appelle porphyrites les porphyres sans phénocristaux.
(Naumami : N. J. 1860, p. 24 ; G. Rose : Z. d. g. G., 1849 ; Vogel-
sang : Z.d. g. G. 1872, p. 534) Pour Boricky, porphyres plus riches
en soude qu'en potasse, mais aussi acides que les porphyres
potassiques (1880). Pour Fouqué et Michel-Lévy (1879), équiva-
lent ancien de leurs andésites et labradorites (porphyrites
andésitiques, labradoriques).
PoRPHYRiTOïi), Lœivinson-Lessing-, iSç)(\. — Roches filoniennes,
de même composition chimique que les diabases et porphy-
rites, altérées de telle sorte, qu'il n'est plus possible de
reconnaître positivement si elles prc»viennent de roches
éruptives, de tufs, ou de schistes sédimentaires. Roches
compactes, vertes, jaunes ou grises, de structure schisteuse,
très dynamométamorphisées, avec phénocristaux de feldspath ;
elles contiennent avec le feldspath, amphibole, pyroxène en
débris, calcite, cldorite, talc, argile, parfois quarz et zoïsite.
Sederholm a employé le même teigne, pour des roches
schisteuses, évidemment stratifiées de Tammerfors, voisines des
Uraliporphyrites et des Plagioklasporphyrites : il les considère
comme des tufs porphyritiques transformés. D'une manière
générale, ce sont les homologues basiques des porphyroïdes.
(Lœwinson-Lessing, Au travers du Caucase, i896).
PoRPHYRrrPECHSTEiN' = Vitropliyritc.
PoRPHYROÏDE. — Lcs porpliyroïdcs de Lossen sont des l'oches
acides porphyricjues schisteuses, fibreuses, appartenant à la
série acide des schistes cristallins, intermédiaires entre les
halleflints et les gneiss (Lossen, Z. d. g. G. 1869, xxi, p. 829). Ge
nom a été donné aussi à des sédiments métamorphiques, à
structure porphyrique. fibreux, à des gneiss et granités à gros
cristaux, à des tufs à structure porphyrique.
I2'k) Vme CONGRÈS r.ÉOLOr.lOUF. POR
PouPHYKPECHSTEiN, vou Lasaulx, 1875. — Pechsteins dévitrifiés,
rappelant la pâte aphanitique des porphyres (p. 224).
PouPHYRscHiEFEH. — Nom primitivement assigné par Werner
aux phonolites. C. Schmidt l'emploie pour les porphyres
dynamométamorphisés, passant à des schistes séricitiques
(N. J., B. B. 1886, 388).
PoRZELLANTHON = Porzcllancrde. Kaolin, Kaolinit.
IVrASH-GRANiTE , Haughfoii, 1850. — Granité potassique,
pauvre en soude, contenant comme feldspath dominant,
l'orthose. (Q. J. G. S. i85(i, xn, p. 177) = Kaligranit.
PoTSTONE = Pierre ollaire.
Poudingue. — Conglomérat à galets roulés, Puddingstein.
Pouzzolane. — Cinérites faiblement agglomérées, trouvées à
Naples ; ces tufs tendres, de couleur claire, mélangés d'un
peu de chaux, donnent un mortier durcissant dans l'eau.
P0ZZOLIÏE, Cordier. 1816. — Nom peu précis pour désigner
les scories décomposées, les wackes basaltiques.
PuAsiNiT, Kalkowsk)-, 1886. — Grûnschiefer dans lesquels la
hornblende, l'épidote, la chlorite, sont à peu près en égales
proportions. Les géologues italiens a[)pellent Prasinites les
roches schisto-cristallines à plagioclase acide, amphibole
(actinote ou glaucophane), épidote, zoïsite, chlorite et autres
minéraux accessoires, répandues dans les Alpes occidentales,
dans la zone des Pietre-Verdi de Gastaldi : ils les regardent
avec Franchi, connne des modifications métamorphiques
des gabbros, dont une autre série parallèle produirait les
anfiboliti sodiche. (Novarese : Boll. Com. Geol. Ital. 1895).
Prasiniti hiotitiche. Franchi, 1895. — Prasinites micacées, en
lentilles dans les micaschistes des Alpes cottiennes, et
attribuées à une transformation de roches dioriques. (Boll.
R. com. ital. 406).
PKEDAzzriE, Petzholdt. — Marbre blanc de l'auréole de contact de
Pi'edazzo, composé de deux parties de carbonate de chaux et
une partie de magnésie hydratée. Cette roche fut d'abord décrite
par Leonardi(Petzhold : Beitr. zur Geognosie von ïyrol); elle est
composée de calcite et de brucite, associés parfois à périclase et
hydromagnésite .
Predazzite a périclase. Cassa. — Roche composée de calcite,
brucite et périclase.
Pressungsspalïen, çon Groddeck, 1879 = Piesoclases (Lehre v.d.
Erzlagerstâtlen, 3i3).
PRÊ LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I23l
Pressure-Fluxion, Carçill- Lewis, i885, — Une disposition des
éléments rocheux, déterminée par métamorphisme, qui rappelle
la structure lluidale. Cette disposition avait été également
observée par Heim (Bril. Assoc. Report, i885, p. 1027).
Pressure-Metamorphism , Bonnqx , 1886 = Dynamometamor-
phismus (Bonney Q. J. G. S., 1886, p. 62).
Primârtrûmer. — Veinules dont la cristallisation date de l'époque
même de la consolidation de la roche, et dont la substance est
la même que celle de la roche même == Durchwachsungstrûmer,
Constitutionschlieren (partim).
Primitive, Gesteine. — Nom de Bischof pour les roches éruptives.
Prismatiques (divisions). — Divisions naturelles des roches volca-
niques et autres, quand plusieurs systèmes de joints y décou-
pent par leurs intersections des colonnes prismatiques de 3 à (j
ou de 5 à (3 côtés ^= Basaltische Absonderung.
pRisMATiscHE ABSONDERUNG. — Divisioiis prismatiqucs, basalti-
ques, de certaines roches.
Prismatischkornig, Lœwinson-Lessing . — Structure observée
chez des diabases, caractérisée parce que tous les éléments
composants ont un développement plus ou moins prismatique
■= panidiomorphkornig.
Probirstein = Pierre de touche, Lydienne.
Profondeurs (boues des). — Argiles formées dans les grandes
profondeurs des océans, loin de Tinfluence des apports
terrigènes ; de couleur rouge, verte, bleue, et argileuses,
siliceuses ou calcaires. Elles sont formées de l'accumulation
de ptéropodes, radiolaires, diatomées, etc., ou de projec-
tions volcaniques sons-marines, décomposées = Sédiments
bathygènes, abyssiques, thalassiques, Tiefseeschlamm.
Profondeur (Roches de). — Reyer fut le premier à donner ce
nom à des roches plutoniennes. Rosenbusch l'emploie comme
synonyme de roches intrusives — Tiefengesteine. (Reyer : Phys.
d. Erupt. 1897, p. 140).
Projections volcaniques. — Débris de laves, ou de roches
étrangères projetées, et qui retombent sous forme de bombes,
blocs, lapilli = Auswûrtlinge, Ejectamenta.
Promorphisme, Michel-Léi^)', 1875. — Désignation des produits
de dévitrification des magmas amorphes ou semicristallins.
(Michel Lévy : A. d. M. 1870, viii, p. 352; C R. 1876).
Propylit, co/i Riclithojen, 1868. — Andésites et dacites méta-
morphisées, ressemblant aux Grûnsteine ; ce sont des roches
1232 VII1° CONGRÈS GÉOLOr.IQUE PRO
volcaniques modernes, modifiées, présentant l'habitus des
anciens grûnsteins. (Calilornia Acad. of Se, vol. i, part. 2).
Proteoliïe, Boase. — Schiste modifié au contact du granité
dans les Cornouailles ; sorte de Cornubianite. Nauman réunit
ces deux i-oclies, sous le nom de Cornubiatite. La proteolite,
d'après Bonney, est formée de quarz, mica et andalousite ;
elle ne se distingue guère par conséquent des Andalusithorn-
ielse. (Trans roy. geol. soc. Corn, iv, p. 394).
PiiOTEROBAs, GinnbeL 1874- — Diabase massive à hornblende
verte ou brune, pas très fibreuse. Age antérieur au Silurien
supérieur. Rosenbusch et d'autres auteurs avec lui, com-
prennent sous ce nom les diabases à hornblende primaire
compacte. Souvent encore on y range les diabases cataclas-
tiques ouralitisécs : Epidiorites, Deutérodiorites, etc. (Gùm-
bel : Die palaeolil. Eruplivges. d. Fichlelgeb.).
Protehobasporphykit, Karpinsk)'. 1880. — Porphyrite à augite
et hornblende primaire (Journ. d. mines russe, 1880, i, p. 90).
Proterotektisch, Lœwinson-Lessing. — Magmas ou roches
composées, ([iie Ton peut reconnaître comme résultant direc-
temenl du mélange de plusieurs magmas purs nionotec-
tiques. (Lœwinson-Lessing : Aciditàts-Coefficient, p. 109).
Protobastitfels. Strcng, 1862. — Xorite et Olivinnorite étroi-
tement alliées au gabbro. et dont fenstatite avait d'abord
été considérée par Streng comme une espèce minérale nou-
velle. C'est ce qui valut à la roche son nom. plus tard
remplacé par celui d'Enstatitt'els = Schillerfels (Streng, N. J.
i8()2, p. 525; N. .1. 1884, p. 260).
Protogen, Xainnann, i858. — Roches cristallines primaires,
c'est-à-dire formées par un processus de cristallisation directe.
Elles ont acquis dès l'époc|ue de leur formation leurs carac-
tères et leur mode d'agrégation actuels. En général, ce
sont des roches éruptives. (Lehrb. d. Geogn i, p. 498).
Vrotoqisf.. J urine, 180G. — La protogine est un granité répandu
dans les Alpes (parfois gneissique), avec chlorite et séricite.
(Jurine. J. d. M. xi\, p. 3^2) = Protogyne.
Proto( UNIQUE (schiste), Delesse. — Gneiss protoginiques schis-
teux (A. d. Chimie et de Phys., xxv, 3^ série).
Proïogneiss, Lepsius. — Gneiss primaires, feuilletés, apparte-
nant à la première croûte de consolidation du globe.
Protoklasstruktl'r. Brugger. — Déformations primitives de
minéraux des roches éruptives, produites dans le magma,
avant sa consolidation.
PrQ lexique i'Étrogkai'Hique lai'i
PuoTOMouPHEs (roches), Lœwinson-Lessiiig. — Roches dont les
éléments ont conservé leurs caractères initiaux, à l'inverse
(les roches deuteronioi'pltes = Synsomatisch. (A. G. 236).
Protopylit, Stache et John. i^79- — Groupe de porphyrites
(Palseophyrites) correspondant aux propylites. (J. g. R. P- 352).
Protosomatisch, Lœwinsoii-Lcssing. — Roches sédimentaires
primitives, non élastiques. Voir amphogen.
Protosomatische-Strukïuren, Lœwinson-Lessing. — Structures
primaires, datant de l'époque de la formation de la roche
= Primàr, synsomatisch. Voir katalytisch.
Protrusion, LyelU 18,57. — Pénétration des masses solides (celle
des massifs granitiques par exemple) dans des zones plus
superhcielles de la croûte terrestre. (Lyell : Elem. 420).
PsAMMiTE, Brong'nlart, i8i3. — Grès micacé et feldspathique, à
ciment schisteux. Nom accepté par Nauman. pour des grès
micacés, en plaques (J. d. M. xxxn, p. Sai).
PsAMMiTE MICACÉ = Glimmersaudstein.
Psammitsstructl R. Nauinann. — Structure des roches élastiques,
formées de petits grains et éclats, comme celle des grès. (i,p. 484).
PsAMMOGÈNE, Renevie/-, 1881. — Nom d'ensemble pour les sables,
grès et conglomérats ^ Roches psammitiques, roches arénacées
(Renevler : Classif. pétrog , 1881).
PsEPHiciTY, W. Mackie, 1897. — Propriété des minéraux de
s'arrondir sous forme de grains de sable. Le coellicient de psé-
ticité pour un minéral donné, est directement proportionnel à
son poids spéciU([ue, et inversement proportionnel à sa dureté
(Trans. Edinb. geol. soc, vu, p. 3oi).
PsÉPHiTE, Brongniart, i8i3. — Nom donné par Brongniart aux
conglomérats à pâte argileuse, étendu par Naumann aux brèches
et d'une manière générale à toutes les roches élastiques à gros
grains, par opposition k celles à grains Uns, psammiteset [)elites
(Brongniart: Journ. mines, T. xxxu, p. 32i).
PsEPHTisTRUKTUR. Nauniann. — Composition des roches élas-
tiques formés de fragments rocheux, roulés ou anguleux,
coumie les brèches et les conglomérats. (Geogn., 1, 484)-
PsEPHOLiTHE, Guinbel, 188G. — Roches stratitiées, meubles ou
cohérentes, formées essentiellement de débris reconnaissables
de roches préexistantes décomposées, sable, grès, conglomé-
rat, brèche, tufs, etc. (Giimbel, p. 92).
PsEunoBASALT, Hiiiiihoidt. — Trachyte très vitreux.
PsEunocuRYsoi.iTu = Bouteillenstcin, Moldavit.
12"34 Vlir CONGRÈS GÉOLOGIQUE PSÈ
Pseudoclivage, Heim et de Margerie. 1888. — Nom proposé
pour désigner rAusweiehungsclivage, pai'ce qu'il est limité
à des faces déterminées entre lesquelles la sti'ucture nest
pas modifiée. (Die Dislocalionen der Erdrinde, p. 120).
Pseudocristaux. — Cavités produites dans les argiles, et
roches analogues, par la dissolution des cristaux (géné-
ralement de chlorure de sodium), et remplies api'ès couj)
par d'autres substances concrétionnées = Krystalloïde.
PsEUDODiAsciiisTE, LcEwinsoTi-Lessing, 1900. — Structure rubanée
de certains Gabbros produite par des alignements de grains
opaques, ferrugineux, et qui n'est pas attril)uée à une
différenciation. (ïrav. nat. St-Pétersb., xxx).
PsEUDODioRiT. Bvôgger, 1894. — Roches modifiées secondaire-
ment, composées de plagioclase et d'hornblende grenus ; ce
sont des sédiments raétamorphisés. que l'on trouve inters-
tratifiés dans les schistes cristallins, paléozoïques. Duparc
et Mrazec appellent pseudodiorites, les aniphil)olites riches
en plagioclase, supposées formées pai- injection de subs-
tance granitique dans des amphibolites normales. (i,p.ç)5).
PsEUDODiORiTsCHiEi-EK, Brôggei', 1894. — Sédimeuts métamor-
phisés ressend:>lant à des diorites peu schisteuses : le mot
de Dioritschiefer étant réservé aux schisteuses, (i, p. 90).
PsEUDOERUPTiv. Lehiiiann. 1884. — ]Som donné à la pénétra-
tion, dans certains massifs, de roches solides, l'endues
plastiques, croit-on. sous l'influence de fortes pressions ;
elles se seraient injectées, en sécoulant à la façon de
masses en fusion, dans le massif granulitique de Saxe, par
exemple. (Untersuch. ûb. d. Ent. allkryst. Schiefergest, 237.)
PsEUDOFELSiïiscHE ScHiEFER, Fedopow. — Scliistcs (Grûnschicfer)
dynamométamorphiques, caractérisés par trituration com-
plète des éléments, formation secondaire d'une pâte
pseudofelsitique, et schistosité évidente.
PsEUDOiLUiDALE (STRUCTURE) = Migratioussti'uktur, metafluidale-
struktur. (Karpinsky, Bull. Coin. Géol. russe, i883, p. 198).
PSEUDOGLIMMERSCHIEFER et PsEUDOGXEISS, Dathc, 1892.
Grauwackes formées de débris de gneiss, et conservant
l'aspect général de gneiss ou micaschistes : sorte de grès
feldspathiques. (Abh. preuss. geol. Landes, xui, p. 39).
PsEUDOKLASTiscii. Seuft, i85". — Roches stratifiées ou non,
contenant, dans un ciment élastique ou scoriacé, des débris
de roches anguleux, rarement roulés, dont la composition
PSE LKXIQUE PÉTROGRAPHtQUE 1235
minéralogique est génériilement la même que celle du
ciment. C'est un grouj^e mal délimité, comprenant les
taxites, brèches de friction volcaniques, conglomérats
siliceux, brèches calcaires, etc. (Senti, Felsarlen, p. G7.)
PsEUDOMANDELN. — Sécrétious développées dans des pores,
résultant de la décomposition de certains éléments de la
roche, et non dans des bulles ou cavités originaires.
PsEUDOMORPHE. — Miuéraux qui prennent la place d'un autre,
soit qu'ils proviennent de celui-ci par transformation, ou
qu'ils aient occupé sa place après sa disparition, en
conservant sa forme extérieure.
PsEUDOMOUPHisME. — Phénomène par lequel certains miné-
raux revêtent une forme qui leur est étrangère, et appar-
tenant à une autre espèce minérale.
PsEUDOOLiTHE. Zwhel, iSg'i. — Nom assigné à diverses forma-
tions sphériqaes, décrites dans les calcaires et les dolomies
par Loretz et divers auteurs (voir Oolithoïde). et qui ne
sont pas de véritables oolites. Tantôt ce sont de petites
concrétions dans une masse à gros grains, ou réciproquement ;
tantôt les sphérules ne se distinguent du ciment que par
leur pigment, tantôt entin ce sont des débris de fossiles
roulés. Bornemann a appliqué ce nom à des calcaires, où
de petits grains calcaires cristallins, arrondis mécanique-
ment par les eaux, sont réunis par un ciment calcaire.
(Zirkel : Lehrb. d. Petrog. iSg'i, 1, p. 486; Bornemann : Jahrb.
preuss. geol. Landesants., iS85, p. 277).
PsEUDOPHiT, Wartha, i89() = Chloritschiefer. (Wartlia : Fôldt.
1886, Rompl, T. M. i5. 189G, p. 192).
PsEUDOPORPHYR, Freieslebeii =^ Melaphyr.
PsEUDOPORPHYRiTic. Hcirker, 1897. — Structure pseudoporphy-
rique caractérisée par la présence de quelques phénocristaux,
mais ne permettant pas de rapporter les cristaux composants
à deux générations successives. (Harker : Pelrol., 1897, p. 87).
PsEUDOPORPHYRiscHER GNEISS, co/i LcisaiiLx. — Gueiss schisteux
ou fibreux, avec cristaux pori)hyriques d'orthose individua-
lisés, bien développés = Leistengneiss (p. %^).
PsEUDOPORPHYRiscHER GRANIT, çon Lasaulx. — Foriue de pas-
sage du granité au granitporphyre (von LasauLx, p. 329).
PsEUDOPORPUYROÏDE, Fc/'oclow, 1887. — Rochcs dynaniométamor-
phiques, présentant une schistosité bien développée et une forte
trituration des éléments. Elles revêtent ainsi rap[)arence de
1236 VIU* CONGRÈS GÉOLOGIQUE RSE
roches fonuées par une pâle, avec phénocristaux entiers ou
l'rai^incnlaires. \'oir : Pseudoschiefer.
PsKrDOQrAKzrn:, PiatnUzIi)', i8<)(S. — Hoches ressemblant à des
quarzites, mais formées par transformation de syénites,diorites,
et roches analogues (voir: Eisenquarzit, p. 3oi).
PsEUDOSCHiKFKu. Ferodow, 188^. — Grûnscliiefer formés par dyna-
mométamorphose aux dépens de roches éruptives, et présentant
une schistosité transversale plus ou moins obscure. Les éléments
composants sont ployés et tordus, mais ils ne sont g^uère broyés.
LœvS'inson-Lessing' emploie ce terme pour des tufs schisteux,
conglomérats ou brèches, qui se montrent remplis de minéraux
secondaires, généralement d'aiguilles d'actinote : les limites
entre le ciment et les fragments enclavés sont ainsi progressi-
vement effacées (Fedorow : Bull, coniit. géol. 1887, vi, p. 43i; —
T. M. P. M. p. 534).
PsEUDoscHiKKEBT \G, Bot/i . — Doublc clivage des schistes cristal-
lins, suivant deux directions différentes. Rotli rejette la déno-
mination de clivage transversal, pour ces divisions déterminées
par pressions mécaniques, et qui coupent les stratifications
primitives, parce que ces stratifications primitives sont effacées
dans ces roches (Roth : AUgem. u. chem. Geol,. n, p. ai).
PsEUDOsPHAEROLiTHE, Rosenhuscli, 1876. — Sphérolitcs hétéro-
gènes, composés de plus d'une espèce minérale (Z. d. g. G., 369).
PsEUDOSTRATiKicATiON = Pseudoscliichtung.
PsEUDOSTROMATisM, Bouiiey , 1886. — Nom donné à une schistosité
développée parallèlement à la stratification, sous l'action de la
pression =^ Falsche Schichtung (Bonney. Proc. geol. Soc, p. 65).
PsEUDOSYENiTE, Diiparc et Mrazec, 1893. — Amphibolites riches
en orthose, produites par injection du granité dans une amphi-
bolite normale. Voir Pseudodiorite.
PsEUDOTUFFE, Lœwinson-Lessing = Tuffoide.
PsEUDOViNTLiT, Cat/ireïn, 1898. — Dioritporphyrites basiques, à
augite, pauvres en phénocristaux, à structure ophitique =
Diabasporphyrit (von B'ouUon) (Z. d. g. G. 5o, 257).
Pyroxenanorthosit, Lœwinson-Lessing, 1900. — Termes
de passage entre les roches feldspathiques pures (anortho-
sites, labradorites, etc.) et les gabbros, norites, etc., leuco-
crates = Labradoritgabbro , Labradoritnorit (Kolderup).
(Trav. nat. S*-Pétersb., xxx).
PuDDiNGGRANiTE, Ffosterus, 1898. — Granités globuleux, prin-
cipalement répandus en Amérique, à globules de o,5 à 2 cent.
PUD LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1287
de diamètre, formés de minéraux basiques sombres (mica), et
ne px^ésentant pas la structure radiale. (T. M. P. M., xni, p. 2o3).
PuDDiNCxSTONE. — Conglomérat à pâte abondante, cristalline
= Poudingue.
PujA, Posewitz, 1884. — Sable magnétique aurifère du Tanali-
land (S. de Bornéo) (Verh. geoi. R. A. 1884, n" li).
PuLASKiTE, /. F. Williams, 1890. — Roche fdonienne, hypi-
diomorphe grenue ou granitoporphyrique, dont les éléments
essentiels sont orthose sodique, barkevikite, augite, biotite,
éléolite. Ce sont des syénites néphéliniques porphyriques,
caractérisées par leur structure trachytoïde. (Ann. Rep. op the
Geol. Surv. of Arkansas, for 1890).
PuLASKiïAPLrrE. Rosenbiisch, 1896. — Roche formée de mi-
crocline, microperthite, biotite, riebeckite. rangée parmi les
aplites des roches profondes foyaitiques (p. 465)-
PcLVERiTE, (iumbeL 188G. — Mikromorpliites pulvérulents, glo-
bulites ou granules de dévitritication, alfeclant la forme
d'une poudre fine. (Gûmbel, p. n)
PuMicE = Ponce.
PuMiT = Ponce.
PuNKTLAVA. — Lave du Vésuve à petits cristaux punctiformes
de leucite.
PuNTUiGLASGRAXiT. Sc/imiflt. 1886. — Gueiss micacé amphibo-
lique titanifère. (Schaiidt : N. J., Bail. Bd. iv, 1886, p. 440).
PuYS-AxDRsiT, Lang\ 1891. — Un type de ses roches à prédo-
minance alcali métal, où Ca = Na > K.
Pyramidexbasalt. — Nom des basaltes prismatiques, quand les
colonnes s'amincissent à un ])Out.
Pyralloliïhfkls = Rensselaerit.
Pyriïgestein, KalkoKÇsk)'. — Roches massives ou stratifiées,
compactes ou à grains fins, formées de pyrite seule ou
accompagnée d'autres sulfures, interstratifiées en couches
puissantes parmi les terrains archéens (E. L.,p. 293).
Pyrogènk. — Roches formées par fusion ignée, ce nom est
souvent donné à toutes les roches éruptives.
Pyrokaustiscu. liiinsen. — Modifications métamorphiques des
roches, produites par l'action d'une température élevée. Ce
sont ces modifications qui ont été depuis appelées pyromoi--
phiques. (liunsen : Ann. d. (^lieni u. Pharni. lîd. G2, p. i(î).
Pyroklasiisch. — Nom parfois donné aux roches détritiques
volcaniques.
1238 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE PYR
Pyro^iéride, Monteiro. — Porphyre quarzifère à structure
globuleuse. Ce nom avait d'abord été appliqué à la diorite
orbiculaire de Corse (Pyroniéride globulaire) = Kugelpor-
pliyr. (Monteiro : Journ. d. Min. xxxv, p. 34"-4o").
Pyromorphose. — Désignation générale souvent employée pour
toutes les transformations métamorphiques produites sur les
roches par l'action de la chaleur = Pyrokaustischer Meta-
morphismus, Pyromorphismus.
PYROPHYLLrroESïEiN. — Kochc formée de pyrophyllite de la
Caroline du Nord, du groupe des talcschistes,
Pyropissite ^= Lignite.
Pyroschists. Steri-y-Hiint. — Argiles et schistes argileux, im-
prégnés de combinaisons hydrocarburées, bitumineuses, tels
que schistes bitumineux, schistes oléifères. (A. xxxv, p. iS^).
Phroxenaxdesite. — Voir : Andésites.
Pyroxendacite. — Voir : Dacite.
Pyroxène (à). — Voir Augite (à).
Pyroxèxe (en roche). C h arpent jl^. iSi'i. — Nom proposé pour
remplacer celui de Iherzolite, ([ue (Charpentier croyait entière-
ment constituée de pyroxène (Journ. d. mines, xxxn, Sai).
Pyroxene-Porphyrite, Teall, 1888. — Nom général des porphy-
rites à pyroxène rhonibique ou monoclinique. \o\v : Enstatit-
porphyrit. (Teall : Brit. Pelrog , 1888, p. 280).
Pyroxenfels, Dathe, 1876 =^ Pyroxénolite. Pyroxénite. Webs-
terite. (N. J. 1876).
Pvroxexfelsitporphyr. — Felsitporphyre avec augite ou [lyroxène
rhombique parmi les phénocristaux ■= Pyroxenquarzporphyr.
Pyroxenfoyaiï. — Syénites éléolitiques à pyroxène.
Pyroxexgxeiss. — Gneiss formés de feldspath (orthose et
plagioclase). pyroxène, parfois quarz, mica. Ils ont été
décrits par Tôrnebohm, Lacroix et autres = Augitgneiss,
Malacolithgneiss (Tôrnebohm : Geol. Foren. Forh, v, 1880,
p. 20; — Lacroix: B. S. G. F. 1889).
Pyroxengraxit, Rosenbusch. 1895. — Nom des granités, où le
pyroxène est l'élément essentiel associé au quarz et au
teldspath alcalin (p. 4")-
Pyroxexgraxitit. Rosenbusch, 1895. — Granitite renfermant le
pyroxène comme élément essentiel, et formé de quarz,
feldspath alcalin, biotite. muscovite et pyroxène.
Pyroxexgraxitporphyr. — Granitporphyre à phénocristaux
d'orthose, quarz, pyroxène, biotite, etc.
PYR LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1289
Pyroxengranulit = Trappgranulit.
Pyroxénique. — Voir à gneiss.
Pyroxéxite, Coqiiand, iSS^. — Ce nom a été employé dans
des acceptions très différentes. Coquand, Williams donnent
ce nom à des roches de profondeur, cristallines-grenues,
formées d'un ou de plusieurs pyroxènes, correspondant
aux Peridotites. Il avait été usité dans ce même sens, par
Sterry-Hunt, pour des amas de pyroxène dans les calcaires
archéens. Les géolog"ues français désignent par cette expression
les gneiss à pyroxène ; Lacroix l'applique aux roches exclu-
sivement pyroxéniques de la série. Zujovics et Doelter l'ont
appliqué à des roches vitreuses, homologues des peridotites
sans olivine. et depuis, nommées par eux augitites. Senft l'a
employé pour des roches à pyroxène, grenues ou compactes,
appartenant à un groupe des magnésites. (Coquand, Traité des
roches, n4 ; — G. H. Willians : Amer Geolog., 1890, p. 47 5 —
Sent't. : Felsarten, p. 42).
Pyroxeniïserpentixe. — Serpentines formées aux dépens du
pyroxène, pour les distinguer des Péridotitserpentines.
Pyroxéxolite, a. Lacroix, i895. — Roches holocristallines gre-
nues, sans quarz, à gros grains, formées essentiellement par
un ou plusieurs pyroxènes ; on peut y distinguer des Bron-
zitites, Diopsidites, Diallagites. Ces roches correspondent aux
pyroxénites de Williams. (Lacroix: Cil. cxx, 1895, n° i3. p. ^Sa).
Pyroxenolivixkels, Haminer, 1899. — Péridotitc de la série des
gneiss. (Zeits. t. naturw. 72.)
PYROXKXorARZPORPHYR. — Poppliypcs quarzifcrcs décrits par
les géologues saxons, contenant divers pyroxènes (augite,
diallage, bronzite), en proportions variables.
PvHoxENSYENrr. — Voir Augitsyenit.
Pyrhhotingabbro, Pyrrhoïinxoriï. Vogt, 1893. — Gabbros et
norites riches en pyrite magnétique, et autres pyrites, au
point de passer à des amas pyriteux, sans mélange. Voir
Olivinhyperit (p. i3G).
Q
QuADERx. — Blocs parallélépipèdes ou cubiques suivant lesquels
certaines roches se débitent naturellement ; ils sont produits
par le développement de deux systèmes de joints à angle
droit entre eux et perpendiculaires au plan de stratification.
I240 VIIIC CONORÈS GÉOLOGIQUE QUA
Quartz-Baryphock, Ilolland. 1897. — Stockwerk de quarz et
bai-yte dans les gneiss de Madras (Geol. Surv. India, xxv,236).
QUARZAKTINOLITHSGHIEFER, liotlipletz, 1879. ScllistCS COnipactS
alternant avec schistes actinolitiques. et formés de quarz,
feldspath, actinote et épidotc ; ils ont été antérieurement
décrits connue Felsitscliiefer (Naumann) et Ilornschiefer
(R. Credner) (Rothplelz ; Z. d. g. G. 1879. xxxi, p. 377).
QuARZAMPHiBOLiTE. — Roclics compactes, à grains fins ou
moyens, schisteuses, formées de quarz et amphil)ole.
QuARZANDESiT = Dacite.
Quarz- APHANiTE, Gi-em>. Cote. 1898. — Quardiorites api lani tiques
(Aids. pracl. geol. 226).
QuARZAUGEXGNEiss. — Variété peu réjiandue des gneiss glan-
duleux, où les glandules sont formés par le quarz.
QuARZAUGiTANDESiT. — Andésites augitiques avec quarz
comme élément essentiel.
QuARZAUGiTDiORiï, Streiig et Kloos, 1877. — Diorites cristal-
lines gi'enues, formées essentiellement de quarz, plagioclase,
pyroxène ouralitisé ou accompagné d'amphibole, et en
moindre abondance malacolite, diallage, hypersthène. Streng
nomme ces i-oches Augitquarzdiorit, (N. J., p. 23i).
QuARZAUGiTPROPYLiT. — Propylitcs augitiques avec quarz comme
élément essentiel.
QuARZ AURÉOLÉ, Michel-Lévy, 1879. — Phénocristaux de quarz
des micropegmatites et porphyres quarzifères, entourés d'un
manteau ou auréole trouble, plus ou moins large, formé
de quarz englobant des éléments de la pâte. C'est une
sorte de structure sphéroli tique.
Quarz-Banakite, Iddings, 1895. — Banakites quarzifères, les
plus riches en silice. Trachytes d'après Lœwinson-Lessing.
Voir : Absarokite.
Quarz-Basalt, Diller, 1887. — Basalte de Lassen's Peak en
Californie, renfermant de nombreux j)hénocristaux de ([uarz ;
Diller et Iddings le considèrent comme d'origine primaire,
d'autres auteurs préfèrent y voii- des restes de roches
étrangères incorporées (U. S. Surv. xxxni, n" 193, p. 4))-
QuARZBASiTE, Lœwinson-Lessing, 1898. — Roches basiques
quarzifères, telles que Quarzgabbro, norite, diabase, l)asalte
= Quai'ztrapp. (Voir: Acidilats-Cœflicient, p. 77).
QuARZBioTiTFKLs. — Homfels schisteux au contact du granité.
Qî AHZBiOTiTGABBRo, Si'ednuirk. i885. — Gabbros de Suède,
QUA LEXIQUE PKTROGRAPIIIQUE Ta/Jl
formés de plagioclase, diallage (et hornblende), quai'z, l)iotile
(Svedraark's Sveriges Geol. Undersôkning. n" 78).
QuARZ BosTONiTE, Gregor)'. — (Bull. U. S. geol. Surv. n° i()o).
QuAKZBRECciE. — Voii" : Qiuu'zbrockenl'els.
QuA.uzBKOCKENFELs. — lloclic clastiquc, répandue comme rem-
plissage de filons, et formée de fragments de quarz, cimentés
par quarz et pyrite.
QuARZBRONziïDioRiT, Lechleitnev, 1892. — Variété quarzifère des
roches décrites par Gathrein sous le nom de Hornblendenorite :
roches grenues, à plagioclase, pyroxènes rliondjiques, augite,
hornblende, biotite. quarz = Noritdiorit, Hornblendenorit.
(Lechleitner : T. M. P. i\I., p. 16).
QuARZDiABASE. — Diabascs peu répandues, avec quarz pri-
maire comme résidu de cristallisation (Mesostasis).
QuARZDioRiT. — Roches intrusives anciennes, cristallines-gre-
nues, formées d*^ plagioclase acide, amphibole, quarz. et
généi'alement biotite.
QuARZDiORiTPORPHYRiT. — Roclics filonienucs porphyriques,
holocristallines , présentant la cotnposition des diorites
quarzifères. Ce sont en général des Quarzglimmerdioi-il-
porphyrit = Quarzpor[)hyrit, Quarzkersantit.
QuARZEXSTATnnioRiT, Kalkowskj'. 188G. — Roches antérieure-
ment appelées Quarznorites. Ce sont peut-être des diorites
quarzifères avec diallage. biotite, pyroxène rhombique ? (p. 99).
QuARZEPiDiABAs, Rinue , 1900. — Diabase quarzifère avec augite
ouralitisée (Sitz. Ber. Berl. Akad., xxiv, 1900, 4^0).
QuARZEUx (grès). — Crès ordinaire, formé de grains de quarz
avec ciment variable ■= Kieselsandstein, (juarzsandstein.
QuARZEUX (sable). — Sable formé de petits grains de quarz
anguleux, ou roulés : sable proprement dit = Quarzsand.
QuARZFELS = Quarzite, Quarzgestein.
QuARZ-FELsrrE. — Nom anglais de l'ensemble des porphyres
quarzifères, moins les vitrophyres vitreux, et comprenant
les felsophyres, granophyres. microgranites. (Teall : Geol.
Mag. i885. p. m).
QuARZKELsoPUYR = Ouarzporphyr.
QuARZFREiERouTHOKLAsPORPHYR. — Voir : Orthoklaspoi-phvr.
QuARZGABBRo. SvedmarJy . 1S81. — (labbros plus ou moins
modifiés, assez chargés de quarz : ils contiennent en outre un
plagioclase saussuritisé, diallage, et aussi lu^rnblende et
biotite. (Svedniark : Sverig. gcolog. Undersôkning, 1881, n' 78).
QuARZGLiMMKRuiuRiT, TcUer olJofui, i^^Su. —Roches anciennes
1242 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE QUA
intrusives, grenues, parfois en filons, formées de plagioelase
(parfois avec orthose), biotite, quarz, et un peu dhornblende.
(Teller cl John : J. g. R , 1882, xxxii, p. 65o).
QuARZGLiMMEuniORiTi'ORPHYRiT. — Quarzgliininerporphyrit.
QuARZGLiMMERFELs. Hihsch, 1892. — Hornfcls du contact grani-
tique, formé de quarz, biotite. séricite, avec cordiérite subor-
donnée. Los géologues saxons appellent k Quarzglimmerfels
feldspathiques » les schistes métaniorphisés du granité de
Lausitz, précédemment décrites comme gneiss, dont ils sont
d'ailleurs très voisins. (J. g R., xli, p. 2-0).
QuARZGLniMi:uPORPnYRiT. — Roches ])orphyriques présentant la
composition de Quarzglimmerdiorites.
QuARzrTLnniERScuiEFER. — Micaschisles riclies en quarz, passant
aux schistes quarzeux.
QrARZGLiM:MERViTROPHYRiT, Rosenbiisch, 1887. — Variétés vi-
treuses des Qnarzglimmerphorphyrit(»s. avec phénocristaux de
quarz et de feldspath dans une pâte de pechstein (p- 468).
QuARZGNEiss. — Gnciss riches en quarz. où le quarz se présente à
la fois en grains ordinaires et en nai)pes minces.
QuarzgrijSS. — Sable quarzeux à gros grains.
QuARZHORNBLENDEPORPHYRiT. — Représentant parmi les laves
paléo-volcaniques des dacites à hornblende. Roche porphy-
rique à hornblende, plagioelase. quarz.
QuARZHYPERSTHEXDioRTT. — Diorites quarzifères, ou l'hypers-
thène abondante s'ajoute au mica et à rhornl)lende.
QuARZHY'PERSTHEXPORPHY'RiT, Losseu, 1888. — Représentant
ancien des Hypersthendacit. (Z. d. g. G., xl, p. 200).
QuARZiTE. — Grès formés de grains de quarz, si intimement
incorporés dans un ciment siliceux, qu'on ne peut plus
distinguer les limites des grains de quarz. La roche otï're
une cassure brillante. Senft donne ce nom au groupe des
roches blanc-grisàlre, grenues ou schisteuses, parfois bré-
choïdes, formées de quarz, avec mica, talc, ou tourmaline,
comme Itacolumite, Greisen, Turmalinfels (p. 5-).
QuARZiTE oLiGisTiFÈRE ;= Eiseuglanzquarzit, Eisenquarzitschiefer.
(JUARZiTGLnniERSCHiEFER. — Scliistes à uiuscovite quarzifères, à
structure parallèle plane, passant aux schistes quarzeux.
QuARziTiscHER Phyllit, Kcilkowsk)'. — Quarzphyllites à quarz
fin, uniformément distribué : les variétés à grains fins
s'appellent Xovaculites (AVetzschieler) (p. 252).
QuARZiTiscHE ïhoxschiefer. — Scliistcs avec quarz en grains
fins, uniformément répartis, ou en nappes, en fiammes.
QUA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1243
QuARZKERATOPHYR. — Porphyres quarzifèresà feldspath sodiqiie.
QuARZLAGENPiiYLLiï, Saloiuon, j8ç)6. =: Quarzphvllite. (Si. B.
Berl. Akad., io33).
QuARZLiNDoiT, Brôggei\ i8()4- — Roches liloniennes aplitiques
constituant avec les Solvsbergites le produit complémentaire
de la différenciation des Nordraarkites. Elles sont formées
de quartz comme élément essentiel, très pauvres en éléments
colorés, et le feldspath y est en cristaux idioniorphes rectan-
gulaires, raccourcis, (i, p. i35).
QuARZMELAPHYR, Auclreae. i8()'2. — Roches paléovolcaniques,
équivalentes des basaltes quarzifères récents ; elles offrent la
structure du type Navite de Rosenbusch (Z. d. g. G., xliv, 820).
QuARZMONzoNiT. Br6ggei\ 1896. — Nom d'ensemble pour les
roches acides, grenues, de la série à orthose et plagioclase. et
comprenant les Plagioklasgranites, Adamellites, Tonalités,
Banatites, etc. (n, p. i56).
QuARZMUscoviTFELS. — Voir Quarzbiotitfels.
QuARZNORiT, Teller et John, 1882. — Norite à enstatite ou à
hypersthène avec quarz comme élément essentiel (Teller et John.
J. G. R. xxxn, p. 65o).
QuARzoPHYLLADES, Diimont, ïSl^'j . — Rochcs formées de feuillets
alternants quarzeux. ne dépassant pas i centimètre, séparés par
des lames de schiste ou de phyllade.
QuARZPECHSTEiN. vou Lasdiilx, 187.5. — Pechstcius contenant des
cristaux de quarz individualisés (p. 229).
QuARZPELiT, Jenizsch, 1878. — Voir Pelite.
QuARZPHYLLiTE. Kalkowsk)', i88(). — Phyllades quartzifères. où
le cjuarz est isolé en nœuds, lames et lits ; quand il est en grains
fins, et uniformément réparti, la roche passe aux phyllades
quarzitiques (Kaikowsky, p. 432).
OuARZPORPHYR. — Roclies cffusivcs acides, paléovolcaniques,
formées d'une pâte et de phénocristaux. La pâte présente des
structures diverses, chez les felsophyres, granophyres, micro-
g'ranites, vitrophyres ; elle contient des phénocristaux, apparte-
nant à l'une ou à plusieurs des espèces minérah's, quarz, orthose,
hornblende, pyroxène, mica. Les éléments essentiels de la roche
sont quartz et orthose, associés à quelques-uns des minéraux
suivants, biotite, hornblende, augite; ils correspondent par
leur teneur en silice, aux granités, dont ils ri'présentent la
forme effusive= Porphyre quarzifère, conq^renant microgranu-
lite. micropegmatite elpoi'[)hyre pétrosiliceux, Quarziïihrender
12^4 Vni* CONGRÈS r.ÉOLOGIQUR QUA
(orthoklas) porphyr, Feldstein — Eurit — Felsit — Rom
steiii — Thonsteinporphyr.
QuARZPoui'HYRiTi:. — Porplivrites caractérisées par la présence
du quarz coinine élément essentiel : anciennes dacites.
QuARZPOHPHYROïDE. Kalkowsk)', 1886. — Porphyroïdcs dont les
phénocristaux sont principalement du quarz (p. 190).
QuARZPROPYLiT, voii Ruhthofen. 1868. — Andésites quarziteres.
à apparence de Griinstein ancien (F. v. Richlhofen : Menioirs
Calilornia Acad. i, n, 18O8, p. 12).
QuARZPSAMMiT = Ouai'zsandstcin.
QuARZRHOMBENPORPHYR. Bvôggev, 1894. — Equivalents porpby-
riques des Nordmarkites. Rhombenporphyres cai*actérisés par
la présence du quarz, comme élément essentiel, associés à
des l'eldspatlis alcalins seuls ou prédominants (i, p. i8o).
QuARZRHTOLiTH, VOIX Ldsaulx, iSy.) = Quarztrachyte (p. a;^).
QuARZRUTiLscHiEi'KU. Sauev. — Schistes formés de calcite.
grenat, épidote. augite. anqjjiibole, sphène. biotite, musco-
vite, quarz, rutile, ilménite. Certains éléments prédominants,
biotite. quarz et abondant rutile, forment des lits, qui
alternent avec d'autres, et Icui' ensemble constitue des
schistes zones, au contact de la syénite.
QuARZScHiEFER. — Schistcs quarzitcux.
QuARZsYENiT, Sckcerer, i864- — Syénites avec quarz: elles
se distinguent des nordmarkites et des granités par leur
richesse relative en terres alcalines et la moindre propor-
tion du quarz. (Scheerer : N. J., i8()4, i». ^o3).
QuARZ-sYEMTE-PORPHYRY. Pïrsson. 1890. — Ortlioklasporpliyre
riche en oligoclase et en jegirinaugite. avec beaucoup de
quarz dans la pâte, mais sans phénocristaux de quarz (Pirsson :
Amer. Journ. iSgô, cl, p. 3i2).
QuARZTiNGUAiT. Rosenbiisc/i = Grorudite.
QuARz-ïiiXGUAiTE-PORPHYRY, Pïrsson, iSqS. — Rochc porphyrique
formée d'amphibole, segirinaugite. œgirine. albite, orthose.
et quarz = Grorudite. (Pii'sson : Amer. Jouru., 1895. cl, p. 328).
QuARZ-TouRMALiNE-PoRPHYRv, Weed et Pirsson, 1896. — Porphyre
quarzifère avec tourmaline et (luorine. qui paraissent rem-
placer le feldspath. (Bull. U. S. Geol. Surv.. n« iSg, p. 9()).
QuARZTRAcHYï, Zirk'el = Liparite (Zirkel, n, i46).
QuARZTRAcuYTSAXu, Zirkel. 18G4. Sable formé de grains de
liparite, de ponce et d'obsidienne, (/irkel in Hochstetter. Geol.
V, Neuseeland, 1864, p. 128).
QUA LEXIQUE PÉTROGRAPIUQUE 1245
QuARZTURMALiNFELS = Hvalotoui'malite.
QuARZTKAPF. Lœwinsoii- Lessùig = Quarzl)asite.
QuARZi'RALiTDioRiT, BergI, i(SS9. — Hoches dioriHqui's formées
de plagioclase, quarz. hornblende primaire et ouralite fibreuse
dérivant d'augite. (Bergl : T. M. P. M. 1889, x p. 3i4).
QuELLKUPPEN. — Yolcans homogènes ou massifs, c'est-à-dire
formant une montagne en dôme, cône, ou cloche, formée de
lave, et par accumulation sur place d'une lave visqueuse,
qui n'a pu s'étaler en coulée, mais s'est empilée en croupes
arrondies. (Reyer : J. g. R. A. 29, 1879, p. 467).
QuELLSAND. — Sable ({uartzeux formé de grains arrondis de i/4 "'"'.
QuERXSTONE = Ironsand, sable ferrugineux
QuETSCHLOSSEN. — Joiuts plans-parallèles, tapissés de mica ou
de graphite, dans les roches rendues schisteuses par pression.
QuETSCHZoNEN, Losseu. — Surfaces de glissement suivant les-
quelles les bords des massifs éruptifs brisés se sont déplacés
en s'écrasant sous l'etfort des pressions séculaires. Ces
zones broyées permettent de suivre les passages des roches
rendues méconnaissables par dynamométamorphisme, avec
les roches intactes dont elles dérivent. Sui' les surfaces
ainsi broyées, la roche (le granité par exemple) présente
une structure tinement grenue, solide, dynamométamor-
phique. (Druckstruktur) = Ruscheln, Zermalmungszonen.
QuicKSAND. — Sable mouvant.
QuiNciTE, Stanislas-Meunier, 1S1-2 (non Bertliier). — Météorites
(Oligosidérites) du type de Quincay.
QuiNCUNGiAL ORIENTATION, Bluke , 1888. — Structure des
roches métamorphiques où les taches formées par les
néoformations minérales, sont alignées suivant un parallé-
lisme approximatif (Rept. brit. Assoc, p. 379).
R
Radialsphaerolithe. von Lasaulx. — Sphérolites dont les
grains ou libres composants sont disposés radiairement.
Radiolarian rock, Ili/ide, [893. — Roche solide, crayeuse,
formée de silice amorphe, grains de quarz, et coquilles de
radiolaires. (Hinde : Q. J. G. S. xlix, 1893, p. 221).
Radiolarienschlamm. — Boue des profondeurs océaniques
formées essentiellement de radiolaires =- Radiolarian mud.
V2^6 yiW CONGRÈS GÉOLOGIQUE RAD
Radiolites, Boricky, i882. — Agrégats radiaires des roches
porphyri(iues, tant i)our la masse fondainentalc que pour
les pliénocristaux (Petrog. Slud Porphyrgest. B()hmens, 42).
Radiolitui'Ouphvr. Bàrick)', i88ii. — Porphyres riclies en
radiolites. correspondant aux granophyres et felsophyres
de divers auteurs (Pelrog. Stud. Porphyrgesl Bohniens, 58).
Radiolitique (Structire), Boi-ick)\ 1882. — Structure
radiaire de la pâte des roches porphyriaues, dont les
houppes rayonnantes sont formées de fibres de feldspath,
de libres ou de grains de quarz cristallin ou globulaire.
Pour Lœwinson-Lessing, structure, où ces houppes ne
forment pas de vrais sphéroliles (Sordawalite) mais des
secteurs diversement orientés (T. M. P. M. 1887, ix, p. 70).
Hadiophvr. Borick)\ 1882. — Radiolithporphyr à grains très
fins, aphanitiques (Petrog. Slud. Porpliyrgest. Bôfimens, 7^).
RADioruviuT, Borick}', 1882. — Radiophii-es contenant plus de
soude que de potasse (Fetrog. Stud. Porpliyrgest. lioluuens, ut)).
Randanmte. Salvefdf. — Tripoli à diatomées, de Randanne
(Puy-de-Dôme), décrit ])ar Salvetal comme une espèce
minérale nouvelle.
Randfacies. — Faciès ou modifications spéciales des roches,
limités aux bordures des massifs, et au contact des masses
avoisinantes = Gi'enzfacies, Randbildungen, Randzone.
Ranocchiaja. — Nom donné en Italie h des serpentines vert-
jaunàtre, tachetées, devant parfois leurs bigarrures vert-
jaune, à des altérations fenestrées = Froschstein.
Rapakiwi, Sederholm. 1891. — Orthographe amendé de llapj)a-
kiwi. (Sederl)olin, T. M. P. M.,xn, p. i).
Rappakiwi. Bôthlingk, 1840. — Granitite de Finlande, souvent
très altérée (Rapakivi = pierre pourrie), foi'mé d'orthose,
oligoclase. mica noir, quarz, hornblende abondante. Struc-
ture porphyroïde due au développement de gros cristaux
arrondis dorthose rouge, entourés d'un manteau d' oligo-
clase vert. Souvent il se montre très fendillé, et se divise
par suite facilement en morceaux, en arène incohérente, ce
([ui lui vaut son nom (Bôthlingk : >' . J., 18^0, p. 6r3).
Rapilli =; Lapilli.
Raseneisexerz. — Mineiai de fer des tourbières = Rasenei-
senstein, AViesenerz. Bog-iron-ore.
Rauchwacke. — Dolomie à grains fins, cariée, caverneuse.
Reactio.x-rim ^= Corrosionszonc.
p£[) LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1247
Red-uain = Sirocco Staui), Meerestaub. poussière rouge.
Regeneiîikteu, Granit. — Arène granitique reconsolidée par
Tinliltration d'un ciment = Feldspathpsaniniit, arkose.
RegenerirteTuffe, i'o/z Richthofen. 1861. — Tufs dautgitporphy-
rite. transformés. (Geog. Beschreib. von Sûd-TyroL).
Régionale Yeiiwaxi)Sc:haft = Air de famille, Gauverwandscliai'l.
RÉGIONAL (métamorphisme), Daiibrée. — Daubrée désigne sous
le nom de métamorphisme régional, les modilicati"ns
éprouvées par les roches, en dehors du métamor[)hisnie
de contact. L'acception de ce terme varie chez divers
auteurs; pour les uns, il représente l'ensemble des modi-
fications des roches à l'exception des métamorphoses de
contact, pour d'autres, il représente la série des transfor-
mations déterminant le développement des schistes cristal-
lins, pour d'autres enfin, l'altération de roches sédimen-
taires et la formation de roches secondaires nouvelles à
leurs dépens = iMétamor[>hisme général ou normal.
RÉGOLiTHE, Meri-ill, 189;;. — Dépôts superficiels meubles, incohé-
rents (ïreat. on roks, '2\)\)).
Reguu. — Nomde la terre noire argileuse des Indes ^(^otton-Soil.
Rejet. — Dénivellation [)roduite [)ar une faille.
Rejuvexescence, of cuystals, Judd, 1891 =^ (acatrisation des
cristaux. (Proc. Roy. Inst.).
Reibungsconglomerate. — Voir : Frictionsgesteine.
Reibungsflâchen. — Surfaces des roches polies, planes, bril-
lantes ou striées et sillonnées dans une direction, produi
tes par l'action de plis ou de failles.
Reihungsgebilde =- Frictionsgesteine.
Renazzite, Stanislas Meunier, 1882. — Météorites (Oligosidé-
rites) du type de Renazzo.
Rensselaerite, Emnions, i843. — Roches serpentineuses à
apparence un peu cristalline. On a aussi décrit sous ce
nom du talc, des roches diabasiques transformées en talc
=^ Pyrallolithfefs (Amer. Journ., xlv, 122).
RÉSINITE, Haii)' = Feldspath résinite, pechstein.
RETicuLARSPH.iiROLiTHE, von Lusaulx. 1875. — S|)hci-olithe à
structure à la fois radiaire et écai lieuse concentrique, ce qui
leur donne, en section, un aspect réticulé (v. Lasaulx, p. m)
RÉTiNASPHALTE. — Substaiicc cai'burée amorphe, à cassure
conchoïdale. en rognons dans les lignites.
RÉTiNiTE. Do/ofnJen, 1797. — Forme vitreuse hydratée des por-
1248 Vlll' COiNClUÈS GÉOLOGIQUE R ET
pliyres pétrosiliceux. A'errc vcrl. hnin, noir, transparent
sur les bords, aver raiH'S phéiiocristanx identiques à ceux
des l'elsitporphyrs. d'oi-those. quarz. hornblende, mica. etc.
= Felsitpechstein. Fettstein. Pechstein. Pitchstone, pierre
de i)oix, Stigniite, Vitrophyre (partim), etc.
RETH.vrr (formes de). — Formes développées dans les roches
par des tensions inégales, lors de leur solidification (par
dessiccation ou refroidissement) et manifestées au dehors
par des divisions variées = Absonderung.
Rhodomtfels. — Pyroxénite formée exclusivement ou essentiel-
lement de rhodonite.
KiiOMBEXPORPHYR. />. VOIX Bucli . — Ortholdaspopplivre norwé-
gien sans quarz, ainsi nommé à cause de la forme rhom-
bique des sections de feldspath. Ce feldspath est sodique
(L. von Buch : Gesanim. Schriiten).
Rhonbasalt, Lang\ 1891. — Un type de ses roches à prédomi-
nance de chaux, où Xa > K ; Sio- = ^o "/o-
Rhyoi.ithe. F. von Richthofen. 18G1 ~ Quarztrachyte, Lipa-
rite: Xaumann limitait ce nom aux types vitreux (F. v.
Richtholen : Sludien aus d. Un^arisch-Siebenbûrgische Trachytge-
birgen, Jahrb. K. K. geol. Reichsanst. 1861, p. i53 : — Naumann;
Geogn., ni, 299). Roches semicristallines ou vitreuses ayant la
composition des granités. (C. F. P., p. 249).
Rhyolithgramï, Lang, 1891. — Un type de ses roches à prédo-
minance d'alcali, où K > Na.
Rhyolituporphyr. — Nom parfois donné aux liparites porphy-
riques : pour von Lasaulx. Quarztrachyt (p. 272).
Rhyotaxis, Lossen. — Structure des roches à structure fluidale.
Richmondite, Stanislas Meunier. — Météorites (Oligosidérite) du
type de Richmond.
Riders. — Nom donné en Angleterre aux gros blocs, provenant
des épontes, dans les brèches de remplissage des filons.
R1EBECKITE (à). — Qualificatif des roches (granité, syénite, etc.),
renfermant de la riebeckite.
Riebeckite-Flrite, g. Cote, 1895. — Microgranite à riebeckite
d'Ailsa-Graig (Ecosse). (Proceed. Belfast nat. Field Club, p 3o5).
RiEBEcKiTGRANrr, Rosenbusch , 1896. — Granité à amphibole
riche en alcalis, dont 1" amphibole est une riebeckite ou arfved-
sonite (Rosenbusch, 1896, p. 58^.
RiEBECKiTTRACHYT = Arfvedsonit trachyt.
RiESEx-FLASERSTRUKTLR, Kalkowsky, 1886. — Asscmblagc de
RIE LEXIQUE PÉTKOCRAPHIQUE T249
masses fibi^euses rocheuses diverses, telles que gabbro et
amphibolite, produisant un ensemble polymiete : Gabbro
polymikte, Amphibolite polymikte.
RiESENGNEiss = Gigantgneiss.
RiESENGRANiT. — Grauitcs à très gros éléments, parfois de la
grosseur de la tète ; généralement des granités à muscovite.
RiLL-MARKS. — Sillons et bourrelets linéaires, isolés ou groupés,
qu'on observe souvent sur la surface des bancs de grès et
autres roches. Ils partent souvent d'un point commun, et
sont attribués aux mouvements de fluctuation des eaux sur
un sédiment peu consistant.
RippLE-DRiFT, Sorbj', iHSg. — Action du clapotage sur des maté-
riaux rocheux incohérents : terme plus général que le suivant
(Geol., II, i43).
RippLE-MARKS. — Séries de sillons et bourrelets ondulés, recou-
vrant les surfaces des bancs de grès, grauwaekes, schistes,
et attribuées aux oscillations des vagues, aux actions du
vent, à l'écoulement des eaux, sur des sédiments non
encore consolidés = Wellenfurchen.
RiPiDOLiTHSCHiEFER = Chloritschiefcr.
RocKALLiTE, Judd, 1897. — Roclic à œgirine abondante, quai'z et
albite, présentant la structure d'un granit-porphyre, composée
de 39 "/o œgirine et akmite, 38 % quarz, 23 % albite : elle
forme un îlot dans l'Atlantique. Elle dilYère de Grorudite
par sa richesse en pyroxène. (Trans. Roy, Irish Acad. xxxi, 07).
RoDrrE, Breziiia. — Météorite pierreuse du type Roda, bré-
choïde, formée, d'a[)rès Brezina, de bronzite et olivine.
RoESTONE = Oolite.
RoGENSTEiN. — Calcaires oolitiques, où les grains calcaires, d'ap-
parence compacte, sont cimentés par une marne argileuse.
RoHWAND. — Fer spathique grenu, associé à ankérite ou calcite.
RôTHELSCHiEFER, Gumbel = Schieferletten, schiste terreux.
RoTHSCHLAMM. — Voir : argile des mers profondes.
RoTHUNG DER Gesïeine = Rubéfaction.
RoTTENSTONE. — Calcaire siliceux altéré, laissant une trame
siliceuse après dissolution du carbonate.
RoTULiTE, F. Rutlej\ — Cristallites discoïdes biconcaves, de
même structure que les arculites, qui se trouvent dans
les verres artificiels. Voir : Bacillite.
RouTivARiT, Sjôgren, 1893. — Roches à grains lins formées
d'orthose, plagioclase, quarz, grenat idiomorphe, gisant au
1250 VIll*^ CONT.RKS r.KOI.Or.IQUK RUB
contact de couches de minerai de fer titane. (Sjogren : Geol.
For. i Stockli. Forh. iHgi).
RuBANÉE (structure). — Structure caractérisée par la dispo-
sition alternante de bandes parallèles plus ou moins minces,
différant par leur comi)osilion, texture, couleur et grain.
Ex : Felsitporpliyr, schistes, etc. = Bandstruktur.
Rubéfaction. — La rubéfaction des roches est un processus
d'altération, résultant de l'oxydation du Ter dans ces diverses
combinaisons, et son concrétionnement secondaire sous forme
lie sesquioxyde rouge ou brun rouge.
RuDKRALK Gebilde, (jûinhel. — Roches déposées sous forme
de coulées boueuses. (Gûiubel, p. 238).
RuiNiFORMES (calcaires). — Calcaire bariolé, dessinant à la sur-
face des aspects ruiniformes. -=: Ruinenmarmor, Ruine marble.
RuNDKÔRNiG. — Texture des roches, qui se désagrègent par
altération superficielle, en grains arrondis.
Runite, Pinkerion, 1811. — Pegmatite graphique (Petralogy,
II, p. 85.)
RuNZELT'Nii der Schichten= Structure plissée.
RusciiELX =^ (^uetschzonen, Zermalmungszonen.
RussKOHLE. — Houille tendre, en poussière.
Rutlamite, Stanislas Meunier, 1882. — Météorite (oligosidérite)
du type Rutlam.
Sable. — On donne le nom de sable à tous les sédiments
élastiques meubles, formés de grains libres. Les plus répandus
sont formés de quarz, mais il y en a d'autres, formés de miné-
raux diiTérents. Les sables volcaniques sont des laves pulvé-
risées, d'anciennes projections, retombées et accumulées
autour du cratère = Sand.
Sable calcaire. — Sable riche en carbonate de chaux, soit en
grains, soit comme ciment. Rothpletz a décrit sous ce nom un
sable oolitique calcaire du grand Lac Salé, dans l'Utali, consis-
tant en colonies de Gleocapsa et Gleotheca. (Bolan. Cenlralbl.
1892, n. 35) = Maërl, Kalksand.
Sable glauconifère. — Sable avccgrains deglauconie=Greensand.
Sable mouvant. — Sable aquifère, en état d'équilibre instable =
Sable boiilant, quicksand.
Saccharit, Glocker. — Nom donné à des noyaux grenus, saccha-
SAC LEXIQUE PÉTROORAPHIQUE I25l
roïdes, à g^rains fins, qui se trouvent dans les serpentines de
Silésie. Ils sont parfois formés de feldspath, ou bien le minéral
dominant est quarz, diopside, tourmaline, grenat, talc, horn-
blende. ^on Lasaulx les tient pour des néoformations dans des
roclies à hornblende transformées.
Sacgharoïde (sfri'ucture) = Zuckerkornige Struktur.
Saernaiï, Brôggei\ i883 = Cancrinitsegirinsyenit. (Brôgger, 1,96).
Sagvaxdit, Rosenbnsch, i883. — Schiste cristallin formé de
pyroxène et de calcite (Tromsoe Muséums Aarshefler, vi, p. 81).
Salagranit, Trônebohm. — Granité gris à grains moyens, riche
en oligoclase, avec hornblende.
Salbandes. — Surfaces latérales d'un tilon = Salbander.
Salino. — Marbre à gros grains du Pentelique, ou marbre à
grains lins de Paros.
SALrrAMPuiBOLiTE, Becke, i88a. — Roche formée d'hornblende
et de sahlite, parfois avec quarz et feldspath. (T. M. P. M., p. 29G).
Salitdiabase, Tôrnebohm, 1877. — Roches diabasiques riches en
cristaux d'un pyroxène monoclinique idiomorphe, incolore,
avec clivage O P (voir Hunne-Diabas).
Salitglimmerschiefer, Kalkows/i}', 187G, — Schistes compacts
formés de lits alternants vert-pàle et brun foncé, composés
de sahlite, quarz, biotite, chlorite (T. M. P. M., p. qS).
Salitperidotite, Kispatic. i88(j. — Serpentine formée de wehr-
lite à pyroxène non diallagique (Kispatic : Mittheil. a. d. Jahrb.
d. K. Ung. Geol. Landesanst, 1889, vni, 197).
Salitschiefer, KalkoH'skj', 1886. — Roche à grains fins, ou
compacte, formée de sahlite ou d'un pyroxène voisin, quarz
et feldspath (Kalkowsky, p. 234).
Salse. — Petit cône argileux d'où s'échappe une eau salée = Vol-
can de boue, maccalube.
Salzkohle. — Sel gemme à débris de plantes carbonisés,
Salzlette ^^ Halda.
Samorod. — Phosphorite (ostéolite) du Gouvernement Kursk,
formée de débris de reptiles.
Saxd = Sable.
Sanderz. — Nom donné, dans la Thuringe, à un grès poudin-
giforme cuprifère, de l'âge du Zechstein.
Sand-rock, grès tendre.
Sandschiekek (elastischer) ^= Itacolumite.
Sandsïein = Grès.
Sanidinbimstein. çon Lasaulx. — Ponces à structure porphyrique,
1252 VIII* CONGRÈS GÉOLOGIQUE SAN
par développeniont de pliénocristaux de sanidine, ou d'autres
minéraux, hauyne, hornl)lende, magnélite (p. 228).
SANiDixco.NiiLOMEUATK, Seiifl, 1809. — Groupc des roches seiui-
clastiques de Senft, contenant, dans un ciment poreux, plus
ou moins terreux, des fragments de trachyte, phonolite, ponce,
etc. On distingue alors les Trachyt — Phoilolith — Bims-
teinconglomerate, des brèches, des trass, etc. (Senti, p. yi).
Sanidinfelsitpoui'myu. — Voir Sanidin(juarz[)orphyr.
Sanidinite. — Agrégats mii lolitiques à gros grains de sanidine
ou leldspath sodi(jue, avec divers minéraux subordonnés,
pyroxène, hornblende, pseudomorphoses de leucile, sodalite.etc.
Il y a ainsi des sanidinites à leucite, des sanidinites à sodalite,
etc. Les sanidinites ne se rencontrent pas comme roches indé-
pendantes, mais seulement en projections volcaniques, blocs
dans les tufs, enclaves homœogènes, ou ségrégations intratellu-
riques, dans les trachytes et les phonolites. (Osann : N. J. t888,
I, j). 117. — A. Lacroix : Enclaves d. roch. vole, 1893). Weed et
Pirsson restreignent ce nom aux roches formées d'orthose.
conslituant le terme extrême de leur série: Pyroxenite, Shon-
kinitc, Jogoite.Augitesyenite(Wee(l et Pirsson, Amer. Journ , L.,
3^ sér., 1893, p. 4!79). Groupe de la classification de Senft, com-
prenant les roches éruptives à sanidinine (Trac-hytes, phonolites
et même andésites).
Sanidinleucitgestein. — Voir Leucitophyr, Leucitlava.
Sanidinleucitophyr. — Voir Leucitophyr.
Sanidin.noseanphonoliïh, Boricky. — Espèce de phonolite à
noséane (Voir Leucitnéphélinphonolit).
Sanidinobsidiax, voii Lasaalx, 187.5. — Obsidiennes avec phé-
nocrystaux de sanidine. (von Lasaulx, p. 217).
Sanidinoligoklastrachyt. — Ancien nom des trachytes qui con-
tiennent à la fois sanidine et oligoclase.
Sampixpechstein, Ç07Î Lasaulx, i8;j5. Pechstein Irachytique,
dont les pliénocristaux sont exclusivement de la sanidine.
(von Lasaulx, p. 228).
SANiDiiNPHONOLriH, BoHcki), \^'j^. — Plionolitcs composées de
sanidine prédominante et néphéline ; la néphéline et la
noséane constituent ensemble 10 à 3o /„ de la roche, et
les éléments attaquables par HGl, i5 à 3.") "/,, (Petrog. Slud.
Phonolilhgesl. Bohinens, 16, 18, 5o).
Sanidinplagioklastrachyt. — Ancienne subdivision des tra-
chytes caractérisée par une teneur constante en plagioclase.
SAN LEXIQUF, PÉTROGRAPHIQUE 1253
Samdinquarzporphyr, Jenzsc/}, i858. — Felsitporphyre de
Zwickau. ainsi nommée en raison de l'aspect incolore, bril-
lant, sanidinoïde de son feldspath. (Z. d. g. G., X, p. 49)-
Sanidinrhyoltth, von Lasaulx, 1875. — Liparites contenant dans
une pâte aphanitique, des phénocristaux de sanidinc seuls,
ou associés à d'autres plus rares, de biotite, plagioclase,
hornblende (von Lasaulx, p. 276).
Sanidintrachyt. — Ancien nom des trachytes sans plagioclase.
Sanidophyr, çon Dechen, iSGi. — Liparite du Siebengebirge
à pâte homogène, grise, felsitique, avec grands pliénocris-
taux de sanidine. et quelques-uns de plagioclase. Ce sont
des liparites sans individualisations de quarz intra-telluri-
que (von Dechen : Siebengebirge, 1861, p. 108).
Sansino, Stôhr. — Sable jaune, parfois marneux, avec concré-
. tions d'oxyde de fer, de la vallée de l'Ai-no ; il passe
parfois au conglomérat. (Ann. d. Soc d. natur. di Modena, V).
Santorinitk, Washington, 1897. — Roche éruptive à felds-
path calcosodique allant du labrador à l'anorthite, membre
acide de la série basaltique à SiO- = 65 à 70 %, (Journ.
geol, v., 368). Lœwinson-Lessing les range parmi les dacites
à hypersthène.
Sanukit, Weinschenk, 1890. — Andésite à pyroxène vitrophy-
rique du Japon, avec peu ou pas de feldspath, contenant
dans une pâte vitreuse, bronzite, grenat, et un peu de
plagioclase. Voir : Boninite. (N. J., B. B. vu, p. i33).
Sapphiringesteine, Rosenhasch^ 1901. — Lentilles dans le
gneiss du Groenland, formées de sapphirine, hornblende,
gédrite, mica brun, avec un peu de cordierite, anorthite,
cornerupine (p. 549).
Saprolite, Becker, 1894. — Roches décomposées sur place,
non transportées, qu'on trouve dans certains des placers auri-
fères des x\ppalaches. (A. B. U. S. Geol. Surv. ni).
Sârnadiabas, Tôimebohm. — Diabase à olivine à grains lins,
souvent avec mica accessoire, quarz, dans une pâte micro-
ci'istallino. formée d'aiguilles incolores et de grains verts.
Voisin des diabasporphyrites. Voir : Salitdiabas.
SARXArr. Brôgger, i88'î = Cancrinita'girinsyenit.
Sasso Morto. — Roclie du Monle-Amiata, identique à la
neci'olite (Hrocclii) (hi Monte-(amino (parfois appelée aussi
pe])erino. (pioique distincte du ])eperino des Monts-Albains).
Sauerstofkqtiotient, Blsc/ioJJ', i85i, — Le quotient d'oxy-
la.VÎ \ni' co.NditÈs géologique SAU
til'ène a été choisi i)ai' Bischoll" coiiiiiic la donnée carac-
téristique dans les comparaisons d'analyse des roches. On
obtient ce quotient en divisant le pourcentage d'oxygène,
combiné dans les oxydes, par celui de Toxygène de la
silice. Tschermak a proposé un autre (piotient d'oxygène,
plus compliqué, basé sur les quotients d'oxygène des
divers éléments de la roche. Voir : Silicirungsstufe. (Bis-
cholf : Lehrb. d. chem. u. phys. Geol., u, i, p. 6'3i. i85i ; —
Tschermak : Porphyrgestcine Oesterreichs, 1869, p. 27).
Sàulexbasalt. — Nom donné aux basaltes à divisions colon-
naires nettes et tranchées.
Sâulige Absonderung = Prismatiques (divisions).
Saure Gesteixe. — Hoches éruptives, riches en silice (v'oir :
Acides). La limite entre cette catégorie des roches aci-
des et celles des roches neutres ou basiques est arbi-
traire, variable : on admet assez généralement que les
roches acides sont celles où la ]>roportion de SiO- ne
descend pas en dessous de 65 à 60 "/n. Lœwinson-Lessing
caractérise les roches acides par la présence dans ces roches
d'un excès de silice liljre, ce qui fixe le minimum de la
teneur en silice à 60 o/o. Voir : Acidité, (Gotta ; — Fouqué
et Michel Lévy, Minerai. Microg., 1879; — Lœwinson-Lessing: Bull.
Soc. Bel. Geol.).
Saussuritdiabas. — Diabase dont le feldspath est \t\ns ou
moins complètement saussuritisé.
Saussuritgabbro. — Gabbros dont le feldspath est plus ou
moins transformé en saussurite.
Saxonite, Wadsworth. 1884. — Roclies grenues à enstatite ou
à bronzit-olivine (Péridotite). d'origine météorique ou
terrestre. Rosenbusch appelle ce groupe celui des Harzbur-
gites. (Lithol. Studies, Muséum Gomp. Zool. Harvard, p. 86).
Scapoltte-rock, Hitchcock, i853. — Roche formée de scapolite
grise, sul)grenue. interstratifiée entre des micaschistes et cal-
caires azoïques dans le Connecticutt. Dana rapporte le minéral
constituant non à la scapolite, mais à une augite blanche
dépourvue d'alumine. Voir AVerneritfels (Report on the Geol.
of Massachusetts, p. 3i5, i853).
ScARiôs =-- Scoriacé.
ScnÂCKSCHiEFER. — Scliistcs à taches claires et foncées.
ScHALENPORPHYR. — Porpliyrcs zonaires. dont les divisions
favorites suivent les diverses zones composantes, ondulées.
ScHALiGE, Alsonderlxc;. — Modc de division de certaines
SHA LEXIQUK PÉTROGUAl'HIQUE 12."J5
roches, caractérisé par des faces courbes et non planes;
il passe aux structures spliériques, à sphères emboîtées.
Shalkit, g. Rose. — Météorites formées d'olivine dominante
avec shei)ardile et fer chromé. Voir : PaHasite.
ScHALSTEix. Stifff, i8'-25. — Tufs diabasiques sous-marins, géné-
l'alement très métamorphosés : ce nom peu précis à l'origine
était ai)pliqué indifféi-emment aux diabases altérées, tufs,
etc. (Stitft : Leonhards Z. f. Min. p. 147, 2'3ô).
ScHALSTEiNPOHPHYR, çoTi DechcTi, i8!22. — Sclialsteine de Brilon,
avecphénocristaux defelds])ath (von Dechen : Nœggeralh, Rhein-
land-Westphalen, u, p. 21).
ScHALSTEiNSCHiEFER. — Sclialstein schisteux.
SchaumctEsteine. Zirkel. — Roches vitreuses huileuses, pon-
ceuses (2 p. 32).
StiHAUMiG. — Structure des roches huileuses, où la pâte est
réduite à de Unes lamelles, entre les soutflures en grand
nond^re : Ex. : Ponces.
ScHAUMKALK. — Calcaire fin. poreux, tendre, d'asj)ect spongieux.
ScHEiNDioRiTE, Bcrgt, 1889. — Dioritcs de formation secondaire,
par transformation du pyroxène en amphibole, des diabases,
gabbros, hypérites, etc..
ScHERBENscHiEFER, Lehuifinn, 1884. — Schistes formés par
dynamométamorphisme, aux dépens de roches primitivement
cristallines ; ils sont comparables à des brèches de friction,
et s'en distinguent par la forme déprimée, amygdalaire, des
fragments reconnaissables dans le schiste. (Lehmann : Unters.
ûber die Entstehung der allkrystall. Schiefergest, i884, P- i^^)-
ScHicHTUNG = Stratification.
ScHiCHTUNGSFUGE, Naiiinanii = Schichtungskluft.
ScHicHTUXGSKLUFT. — Plan de séparation qui limite les cou-
ches sédimcntaires superposées, successives.
ScHTEFER. — Voir : Schiste.
ScHiEFERHORNFELS. — Sclustes transfomiés en Hornfels dans
les zones de contact, et présentant encore des traces de
schistosité.
ScHiEFERPORPHYRoÏD. Losspn, 1869. — Schistes contenant des
cristaux d'orthose, et groupés par Lossen parmi ses por-
phyroïdes.
ScHiEFERTuoN. — Argile schisteuse, ou schiste argileux tendre
r^ Shale.
ScurEFKRTonF. Doss , ^^[)~- — Nom dc la toni-be schisteuse, qu'il
distingue du schiste tourbeux (Torfschiefer).
I2JG vin'" CU.NGUÈS GÉOLOGIQUE SCH
ScHiEFKRuxG = Schistosité.
SciiiEFRiG. — Caractère des roches (jui se débitent en lames
minces parallèles, suivant des directions déterminées ;
l'apparence l'appelle celle du clivajçe parmi les minéraux.
Cette structure schisteuse peut être |)rimaire, ou secondaire
(Druckschieferung, clivage) =^ Blattrig. feuilleté (partim).
ScHiLFSAXDSTEiN. — Grès (lu Kcupcp, riches en débris de
Calamités et Equisetacées.
ScHiLLERFELS, Raiiinei\ 1S19. — Péridotites à enslatite ou bron-
zite, où les pyroxènes rhombiques sont transformés partiel-
lement en bastite (Schillerspath). Ce sont des Olivinnorites
sans feldspath, pour Streng ; des Gabbros, pour Raunier.
Voir : Harzburgite = Protobastitfels, Serpentinfels (Streng :
N. J., 1862^ p. 021 ,• — Raumer : Geb. Niederschlesiens, p. 40)-
SCHILLEUFELSAXORTHITGESÏEI.X, StrCUg, 1862. — GrOUpe dc
Schillerfels, caractérisé par l'association d anorthite, proto-
bastite, bastite. (Streng :N. J. 1862, p. hi'i) .
ScHiLLERisATioN. JiulfL i885. — Proccssus par lequel des inclu-
sions, ou des pores creux remplis d'éléments secondaires
et répartis régulièrement suivant certaines faces des cris-
taux, donnent à ces cristaux un reflet particulier. (Judd :
Q. J. G. S. i885. xLi. 383).
ScHiST. — Les auteurs anglais désignent sous ce nom les schistes
cristallins. Bonney Geikie. et les auteurs anglais désignent
sous le nom de Schist. les schistes cristallins. Ce nom de
schistes cristallins est cependant généralement réservé aux
roches macrocristallines feuilletées, comme gneiss, micaschis-
tes, granulites, qui tantôt sont des sédiments métamorphisés. et
tantôt des roches éniptives transformées. Dans ce sens,
l'expression est synonyme de schistes archéens, ou primitifs;
les schistes cristallins remontant, à peu d'exceptions près,
à ces temps reculés. On trouvera un exposé des diverses
hypothèses, relatives à la genèse des schistes cristallins, dans
le Compte-Rendu du Y^ Congrès géologique, Londres, 1888.
Schiste. — Roche argileuse dure et fissile, disposée en feuillets,
contenant des grains de quarz élastiques, et des néoformations
cristallines, telles que microlites de rutile (Thonschiefer-
nàdelchen), séricite. muscovite. chlorite, charbon, etc. =
Phyllade simple, Thonschiefer. slate. Les schistes sont des
roches caractérisées par leur structure fine, feuilletée, quelle
que soit leur composition ou leur mode de formation. Pour
Senft les schistes sont synonymes des argiloïdes.
se H LEXIQUE PÉTROGUAPHIQUE 1267
Schistes a chloritoïde. — Schistes avec paillettes de chloritoïde,
répandus en Bretagne.
Schiste actinolitique, Reiiss, iS^o. — Variété de schiste amphi-
bolique à actinote dominante. Agrégat grossièrement schisteux
d'actinote gris-vei't à vert-pâle, en individus fibreux, en aiguil-
les, associés à peu de feldspath et quarz = Aktinolith-
schiefer, Strahlsteinschiefer.
Schiste a damourite. — Micaschiste dont le mica est la damou-
rite =^Hydromicaschist,Damouritschiefer,scliiste à paragonite.
Sc:histe ALUMiNEUX = Ampélite.
Schiste aeunifère — Ampélite.
Schiste ampklttique. — Schistes fins, noirs, riches en charbon
et en pyrite, donnant par altération alun et sulfate de fer =
Schiste graphique.
Schiste amphibolique. — Schiste à hornblende dominante, avec
divers minéraux accessoires = Amphibolschiefer. amphibolite.
Schiste ardoister. — Schistes à divisions faciles, minces et
résistantes, pouvant servir à la confection des ardoises.
Schiste bitumineux. — Schistes sombres, tendres, formés de
sédiments vaseux, où la matière organique prédomine sur
la minérale: ils montrent i)eu de débris organiques, mais
très bien conservés. Ils donnent naturellement ou par dis-
tillation des matières bitumineuses.
Schiste charbonneux. — Schiste noir, tachant, très riche en
charbon, et pouvant servir à la fabrication de la couleur
= Ampélite, Schwai'zschiefer.
Schistes chlortteux. — Sch. où la chlorite remplace la séi'icito.
Schistes euritiniques, Sfan. Meunier. — Schistes à grains fins
de feldspath.
Schistes gaufrés = Schistes tachetés, ridés, métamorphisés
= Knotenthonschiefer.
Schistes lustrés, Lorj'. — Variété de schiste à séricite des Alpes.
Schistes macliferes = Macline. chiastolithscliiefer.
Schistes micacés. — Nom donné en France aux schistes riches
en mica, transformés par métamorphisme.
Schiste quarzifère, Dnmont, iS'iy. — Schiste dont la surface
des feuillets est très inégale, montrant des grains de quarz,
miliaires ou pisaires.
Schistes satinés. — Désignation de certains schistes des Alpes.
plissés, à reflets soyeux suivant leurs clivages.
Schiste séricitique. — Phyllades ou schistes compacts sérici-
1258 Vlir CONGRÈS GÉOLOGIQUE SC H
tiques, von Lasaulx désigne sous ce nom, tous les schistes
scricitiques verts et rouges, où les éléments constituants ne se
distinguent pasàlVeil nu=^ (SericitphylliteXossen, 1867, p. 352).
ScHisTiï, Gûmbel. — Phyllade compacte, à faces planes, de cou-
leur claire, pauvre en chlorite.
ScHisToiD. A. R. Hiinl, 1896. — Nom général des roches éruptives,
schisteuses, pour les distinguer des schistes véritables. On dira
par exemple : Schistoïde holocristallin à albite-ouralite.
ScHisTOsiTK. — Structure répandue parmi les roches sédimen-
taires, à feuillets minces, plans, parallèles. On distingue une
schistosité primaire, déterminée par la disposition parallèle
des éléments constituants, minéraux ou fossiles, minces,
lamellaires, et une schistosité secondaire ou fausse schistosité,
commune aux roches sédimentaires et aux cristallines et qui
résulte d'actions dynamiques = Schieferung. Slaty cleavage.
ScHizoMORPH. — Voir Deuteromorphe.
ScHLACKE. — Scories volcaniques ; partie superficielle huileuse
et poreuse des coulées et des projections volcaniques.
SCHLACKENAGGLOMERATE = Tufs SCoHacés .
ScHLACKEXKUcHEx. — Gàtcaux de lave discoïdes, devant leur
origine à des bombes volcaniques, tombées avant leur conso-
lidation et aplaties lors leur chute.
SCHLAMMFLL'THEN = Couléc boueUSC.
ScHLA>nrsTRÔME = Gouléc boueuse (partim).
ScHLiER. — Marne miocène d'Autriche, riche en Nautiles et
Pteropodes, et formée en mer profonde.
ScHLiEREN, Reyer, 1877. — Structure bréchoïde propre aux
roches éruptives, montrant des blocs ou lambeaux (Schlie-
ren) différents de la masse de la roche, par leur structure,
leur composition minéralogique, ou chimique, mais qui y
passent insensiblement. Cette inhomogénéité de l'ensemble
peut être attribué, selon les cas, soit à des différenciations
initiales du magma, soit à des injections successives, ou à
des accidents de consolidation du magma, ou même à des
modifications secondaires. On peut ainsi distinguer avec
Zirkel des brèches volcaniques constitutionnelles, intrusives,
concrétionnaires, et hysterogénétiques. Ici se rangent les
Taxites, les laves tuffoïdes, les faciès de contact, etc.
(Reyer : Die Eug^aneen, 1877-69; — Theoret. Geol., 1888-82; -
Zirkel: Pet., 1893, 1, 787).
Sf HLiEREXKxôDEL. — Enclaves homœogènes, d'après Reyer.
SCH LEXIQUE PÉTROGUAPHIQUE laôt)
ScHLiFFFLÂCHEN. — Surfaces de frottement, miroirs, produits
par les mouTements orogéniques, ou par le frottement
des glaciers =^ Slickensides, Rutschflâclien, Harnische.
ScHLOTTENGYPS, Wemer. — Gypse grenu.
ScHORLS, nom vulgaire de minéraux noirs, comme tourmaline.
ScHÔRLFELs = Tourmalinite.
ScHÔRLGRANiT = Granité à tourmalines.
ScHouLQUARziT = Toumialinite.
ScHORLSCHiEFER. — Scliiste à tourmalincs.
ScHOTTER. — Galets diluviens.
ScHRiESHEiMiT. — PéHdotite à amphibole à structure pœcilitique.
Schillerfels de la vallée de Scliriesheim, près Heidelberg.
ScHUNGiT, Inostranzeff, 1880. — Variété de carbone amorphe des
schistes huroniens, plus riche en carbone que l'anthracite : elle
en contient jusqu'à 98 % = graphitoïde, anthraeitoïde. (Inos-
Iranzeff, N J. 1880, i, 97).
ScHUPPENGLiMMERSCHTEFER. — Micaschistc écailleux, ondulé.
ScHUPPENGNEiss. — Gneiss écailleux, fibreux, où le mica enlace
les autres éléments entre ses lames écailleuses.
ScHUPPiG = Ecailleux.
ScHUTT. — Amas de fragments rocheux, éboidis.
ScHUTZRiNDE, Wallhev. — Revêtement brun-noiràtre qui recouvre
fréquemment les roches désertiques = Desertvarnish.
ScHWÂRMER. — Nom des filons peu épais, rayonnant dans toutes
les directions.
ScHWARZEisENTEiN. — Limouite manganésifère,
Schwarze-Kreide. — Schiste, noir, traçant.
ScHvv^EizERiT, Grotk. — Variété de serpentine de Zermatt, blanc-
verdâtre, compacte ou finement grenue (pseudomorphose
d'olivine), d'après Kenngott (Miner, d. Schweiz), et Groth
(Beschr. d. Minerai, d. Univ. Strassburg).
Sr.HWETziTE, Stanislas Meunier, i88y. — Météorite ferreuse du
type SchAvetz.
ScHwiEBEN. — Concrétions lenticulaires.
Schwimmkiesel. — Opale légère, poreuse, amorphe = Ménilite.
SciARRE = Cheires.
ScopuLiTE, F. Riitley. — Agrégat de cristallites en faisceaux ou
en brosses, toujours soudés à deux, par la tige. Voir Bacillite.
Scoriacé. — Structure rappelant celle des scories des hauts-
fourneaux, et qui caractérise les j)artics superficielles hui-
leuses des courants de lave, rapidement refroidis, avec
dégagement tumultueux de vapeurs = Schlackig.
t26o vin" CONGKÈS GÉOLOGIQUE $00
Scories. — Blocs de laves déchiquetés, sur une coulée.
ScREE. — Nom vulgaire pour débris, talus rocheux, slide rock,
Felsen mecr.
ScYELiTE, /. Jiidd.. i885. — Picrito à amphibole avec mica,
présentant des apparences spéciales de schillerisation. La
roche est ophitique. avec cristaux d'olivine. amphibole,
mica, fer chromé et fer magnétique, sans feldspath. (Tertiary
and Older Peridot. Scolland, Q. J. G. S., xli, i63, /Joi).
Secondaires (éléments). — Paiements composants des roclies.
formés après leur consolidation, par transformation des
éléments de la roche même =^Secundare Gesteinsgemengtheile.
SÉCRÉTIONS, Naiiinann. — Nom donné au produit de remplis-
sage, par voie hydro-chimique, des cavités des roches : les
substances minérales ainsi déposées sont dillerentes de
celles qui constituent la roche, mais dérivent souvent de
leur décomposition. Les parties externes d'un noyau de
sécrétion sont ainsi les plus anciennes, l'inverse a lieu
pour les concrétions, suivant les définitions de Naumann.
Secfndar-ert^ptiv. Scheerer. iS(i4. — Scheerer désigne ainsi
les roches silicatées anciennes, rci)rises et refondues après
la consolidation, par des venues de roches éruptives
récentes. Ainsi il regarde comme des gneiss, refondus de
la sorte, les trachytes (ju'on trouve dans le basalte.
(N. J.. iS()4, p. 410).
Secundàre-CtEsteine ^= Roches élastiques, de certains auteurs.
Secindar-porpiiyrisch, Lœu'inson-Lessing . i898. — Modifica-
tions secondaires produites dans des roches métamor-
phiques, par cataclases ou autrement, et déterminant dans
ces roches une séparation en pâte et en pliénocristaux,
entiers ou fragmentaires. (Aciditàis-Cocffîcient, p. 289).
Secundâre Sc.HiEFERiNG. — Stratification transvcrsale, ou fausse
stratification.
Sedimentaires (roches). — Roches déposées dans les eaux, et
stratifiées : elles peuvent se former indiiléremment sous
l'action de divers agents, soit mécaniques, soit chimiques,
ou organiques ■^= Roches neptuniennes, stratifiées, cato-
gènes. hydatogènes, etc.
Skdimentaires (tufs), pon Richthofcn. 18G1. — Tufs des
porphyrites augitiques et des mélaphyres (partim) = Sedi-
mentartulfe, tufs élastiques (Geogn. Beschr. v. Sûd-Tyrol).
Sediment.\rdiagenetisch, Lehmann, 1884. — Nom donné par
SED LEXIQUE PÉTROGUAPHIQUF. I261
Lehman, à la théorie de Gûmbel, expliquant l'origine des
Phyllitg-neiss par niétamorphisuie de sédiments devenus
plastiques à haule températui^e. (Lehmann : Unters. ûber die
Entstehung d. ail. Kryst. Schielergest, 1884, 70).
Skdimexts. — Dé[)(jls [)roduits sous l'eau, soit qu'ils y aient élé
roulés à l'état de suspension mécanique, ou qu'Usaient été tenus
à l'état de solution, ou mélangés ; ils peuvent être d'origine
org-anique ou non.
Skdimenttuffe, Walthe/% i88(). — Tufs formés par la chute
en mer de cendres issues d'un volcan terrestre, et leur
sédimentation sous-marine. Ils montrent des alternances
de couches à éléments compacts ou poreux, de densités
diverses, et sont fossilifères. (Z. d. d. g. G. 1886, p. 3ii).
Seebemt, Salomon, 1900. — Hornfels formée de cordiérite et
feldspath (C. R. G., ■34O).
Seekreide. Raniann, 1895. — Variété de Limnocalcite ; calcaire
tendre, à grains fins, déposé au fond des lacs les plus profonds.
(Ramann : N. J., x., B. B. 1895, p. iGi).
Seeloss. — Marne compacte, stratifiée, non poreuse, ayant la
composition et l'origine du Loss, mais non sa structure.
Segregationstrûmer. — Lambeaux d'exsudation.
Seiken. — Nom donné par les exploitants, aux sables et graviers
d'alluvion, qui contiennent des métaux nobles ou des pierres
précieuses. On dit ainsi Goldseifen. Platinseifen, Dia-
mantseifen, etc.
Seillava. — Surface silonnée et tordue de certaines coulées de
lave très visqueuse = Lava cordata.
SÉLAGiTE, Haûy, 1882. — Amphibole et feldspath intiment mêlés,
avec mica disséminé, d'après Haûy. Actuellement ce terme est
souvent usité comme synonyme d'Hypersthénite. La sélagite de
Montecatini décrite par Savi est, d'après Rosenbusch, un tra-
chyte micacé (Rosenbusch : N. J. 1880, n, 206).
Selge romaxo, Fleuriaii de BeUeviie. — Néphélinite à leucite de
Gapo di Bove (Journ. de Phys., li, ^Sg).
Selenolite, Wadsworth. — Famille du gypse et de l'anhydrite.
Sellagneiss. — Gneiss des Alpes à deux micas, glandubmx.
Semicrystallin. — Structure semicristalline des roches éru[)-
tives. Naumann applique aussi ce terme au ciment cristallisé
abondant de certaines roches élastiques.
Semi-pegmatique (structure), a. Lacroix, 1900. — Structure
résultant de l'association de deux minéraux, dont l'un (celui
1262 VIll" CONGRÈS GKOLOr.IQUK SEP
qui est englobé par l'autre) i^ossède une orientation unique
et des formes cristallitiques à formes géométriques, alors que
le minéral enveloppant est grenu, au lieu d'avoir une
orientation uniforme, comme dans la structure pegmatique.
(B. C. h., Il» I, p. 58).
Septarias. — Concrétions calcaréo-argileuses, ou formées de
spliérosidérite. fendues et traversées à l'intérieur par des
fentes de retrait, dues k la dessiccation. Le remplissage
de ces fentes, par des substances cristallines, donne lieu
aux septa qui valent à ces roches leur uom.
Sekicitauinolschieieh, Lossen. — Schistes compacts du Taunus.
formés de quarz, feldspath, séricite, présentant des lenlilies
et des nappes de séricite.
Seuicitaigitschiei-eu et SERiciïKALKscniEFEK. Losseu. 1889. —
Roches diabasiques métamorphisées mécaniquement et deve-
nues schisteuses, avec abondant développement de séricite
= Augitschiefer, Augitsericitschiefer, Diabasschiefer, etc.
(Lossen : Z. d. g. G. 1889, 41, p. 408).
Sericitglimmerschiefer. — Schistes, formés de séricite verte,
talqueuse. muscovite, chlorite, et rubans lenticulaires de
quarz ; ils sont rubanés, libreux, ou à gros grains.
Sericitg.neiss, Lossen. — Gneiss du Taunus, formé essentielle-
ment de quarz, orthose, séricite, en proportions variées.
Sericitkalkpuyllite, Lossen, i8(3-. — Schistes séricitiques du
Taunus et du Soonwalde. de couleur verte, avec calcite lamel-
laire. Lossen les tint d'abord pour des sédiments, méta-
morphisés par des eaux à haute tenipératui'e. mais les
reconnut plus tard comme des diabases transformées par
dynamométamorphisme = Augitschiefer (Lossen : Z. d. g. G.,
1867, XIX ; ibid. 187;, xxix, p. 359).
SERiciTPHYLErrE =^ Scliistc à séricite
Sericitporphyroïde, Lossen, 1869. — Porphyroides du Harz.
riches en séricite (Lossen : Z. d g. G., 1869, p. 33o).
Sericitquarzitschiefer. Lossen. — Quarzites schisteux et
libreux, comprenant des membranes minces et des tissus de
séricite (Lorelz : Jahrb. p. g. Landesanst.. 1881 p. 2o3).
Sericitschiefer. — Micaschistes de couleur claire à mica séricite.
Sericittuffe, Mûgge. 1897. — Tufs compacts ou schisteux, très
métamorphisés, chargés de séricite, de feldspath récent,
d'anatase, et de taches d'une substance biréfringente (Mûgge,
N. J., B. B., vni, 643).
SERNiFrr, Heer. — Verrucano de Glaris, à ciment de quarz et
SER LEXIQUE PÉTROr.RAPHIQUE 1263
mica. Cette dénomination comprend à la fois des conglo-
mérats, des arkoses, des grès rouges.
Serpentine. — Roche d'origine secondaire, formée aux dépens de
péridotites, pyroxénites et analogues, avec serpentine, fer
magnétique, fer chromé et débris du minéral originel. Lu
roche est compacte, verte, tendre, parfois porphyrique quand
les individus cristallins anciens sont conservés. Elle présente
souvent des alternances ou ilammes, de tons verts, noirs,
blancs, rouges, jaunes, rappelant la peau du serpent, ce qui lui
a valu son nom.
Serpentinanorthitgestein, Zirkel. — Espèce de Schillerfels,
appelée par Streng Serpentinfels, composée d'anorthite, schil-
lerspath ou serpentine, et fer chromé (n, i^y).
Serpentinfels. — Serpentine en roche (voir le mot précédent).
Serpentinit =^ Gabbro.
Serpentinsch[efer. — Variétés de serpentine schisteuse, à
structure parallèle, gisant à la bordure des massifs.
Shale. — Schiste argileux à schistosité parallèle à la stratification.
Shalkit, g. Rose, i863. — Météorites pierreuses, grenues,
formées d'olivine, shepardite (bronzite) et fer chromé
(G. Rose: Abh. Berl. Akad. i863-64, p. 29, 122).
Sheet intrusive ^= Filon couche, sill, Lagergang.
Shergottit, Tschermak. — Météorites pierreuses formées
essentiellement d'augite et de maskelynite.
Shimmer-aggregate, Barrow, 1893. — Agrégat micacé où la
paragonite remplace staurotide, disthène et autres silicates
alumineux altérés. (Q. J. G. S. xlix, 34o).
Shingle = Galets, Shotter.
Shonkinite. Pirsson, 1895. — Pyroxénite riche en orthose,
développée comme faciès de contact de la syénite sodalitique de
Square Butte. C'est une syénite mélanocrate, cristalline grenue,
formée essentiellement de pyroxène, orthose, plagioclase
= Melanokrater Gabbrosyenit, Magnesiakaligabbro.
Shoshomte, Iddings, 1895. — Roches liloniennes et elfusives à
pâte vitreuse, ou méso-cristalline, riche en feldspath alcalin,
parfois avec leucite. Phénocristaux : labrador, augite,olivine. ou
parfois manquants. Elles forment un groupe lithologicjue avec
les Absarokites et les Banakites,
Siderite. — Roche formée par un mélange d'argile et de carbonate
ferreux. Daubrée donna ce même nom en 18G7 à des météorites
formées en partie ou en entier de fer. Fletcher en limita
1264 Vlll' CONGRÈS GÉOLOGIQUE SID
l'emploi aux météorites ferrugineuses, holosidères (Daubrée,
G. K. 1867, 65, p. 60; Shcpai'd : Amer, journ., 1867 (2). xliu, p. 22.
SiDEHocKiSTK, Bf'ongniart, 182^. — Hoche formée de quarz et
d'hématite micacée = Itabirite, schiste micacé ferrugineux,
(Coquand : B. S. G. F., i84y, p. 291).
SiDÉuoLrriiiQUi!;. — Formation d'argile avec minerais de fer en
grains concrétionnés et phosphorites, i-emplissant des poches
dans des calcaires tertiaires.
SiDEROLiTE (Aero-siderolite), N. S. Maskelyne, i8G3. — Nom
proposé pour les météorites j)allasites, plus lard appliqué aux
pallasitcs et aux mésosidérites, parN. S. Maskelyne. Les pétro-
graphes emploient actuellement ce terme, comme Fletcher, pour
les météorites formées de fer et de pai'lies pierreuses (silicates),
ou conmie Biezina pour les sidérophyres et les pallasiles
= Syssiderite, Lilhosidérite, Mésosidérite, Pallasile, ïuczonite,
etc. (Fletcher : An lulro(hicliou lo Ihe Study of Météorites; Brczina :
Die Meleorileii Samiiilung d. Iv. K. miner. Hof Rabin., i885 ; N. S.
Maskelyne: IMiil. Mag. i86i(4), xxv, p. 49)-
SiDEROMKLANK, voTi W altevskiiusen, i853. — Verres basaltiques
des tufs pahigonitiques d'Islande. (Vulk. G.v. Sicil. u. Island,202).
SiDEiiOMETEORrrE = Siderolitlic.
SiDEiioiMiYR, Tschermak, i883. — Météorites ferrugineuses
avec silicates, du type pallasite, comprenant de nombreux
cristaux de bronzite, parsemés dans un réseau continu de fer.
(Tschermak : Silz. ber.W ien. Akad. d. Wiss. i, 88, p. 34;, i883).
Silex. — Roche homogène, compacte, à cassure écailleuse,
bariolée, d'aspect corné, et formée de silice à divers étals,
calcédoine, opale. Formes concrélionnaires. Origine animale
-s^ Pierre à fusil, Feuerstein, Flint, Hornstein.
SiLicA.LrrE, Wadsworth. — Famille des roches sédimentaires
quarzeuses et siliceuses. — Voir : Laxit.
SiLicATGESïEiA'E. — Rochcs fonuécs de silicates cristallisés,
ou d'un mélange de ces cristaux, et de substance silicatée
amorphe : leur ensemble comprend les roches éruptives,
(sensu latiori) et les schistes cristallins.
SiLicATSTUFE = Aciditàts-Goellicient.
SiLicEO-FELDSPATic (igucous rocks) , Haiiglitoii , 1857. —
Roches dures, vert-clair, voisine des Hallellints, des pétro-
silex. (Journ. of Geol. Soc. Dubhn, vn, p. 283).
SiLiCEous-ooLiTE, BarliouT' et Torrey, 1890. — Masses quarzeuses
grenues, comprenant de nombreux globules, formés de
$|L LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 12(35
quarz à l'intérieur et au dehors de silex ou calcédoine :
la roche ressemble à une oolite. (Am. journ. xl, 1890, 246).
SiLiciKicATioN. — Enrichissement en silice de divei^ses roches,
par suite des réactions hydrochimiques qui accompagnent
leur altération ; elles passent ainsi à des schistes siliceux,
horntéls, hornschiefer, schistes cornés, etc.
SiLicioPHiT, Schraiiff, 1882. — Serpentine pénétrée d'opale.
(Z. f. Rr. VI. 1882, p. 33o).
SiLiGiRUNGSSTUFE, Sclieei^cr, i8(J2. — Notion introduite par
Scheerer dans la caractéiùs tique chimique des roches érup-
tives, et analogue à celle des quotients d'oxygène prônée par
Bischotr. On l'obtient, en divisant le tiers de la proportion
d'oxygène de la silice, par le total de l'oxygène des bases.
SiLicoFERROLiTE, ^4. N. Winchell, 1900. — Roche de contact des
gabbros du Minnesota, essentiellement caractérisée par de la
fayalite, de la magnétite et de l'augite, englobant des grains de
quarz (Et. min. et pét. Gabbros Minn. Paris, 102).
SiLL. — Nom des mineurs anglais pour tilons couches intrusifs.
SiLLiMAMïE(à). — Qualiticatif des roches (schistes micacés, gneiss,
etc. ) l'iches en sillimanite.
SiLLiiMANiTGRANULrr. — Granulite rougeàtre, riche en grenat et
oligoclase. avec laisceaux de sillimanite.
SiLLiMANrriQUE, QuARZiTE MICACE, Barrois. 1884. — Kocht; déve-
loppée au contact des grès et du granité (Auiial. Soc. gcoi. Nord).
SiLLiT, Giimbel, 1861. — Gabbro du Sillberg, près Berchtesgaden.
appelé par Kosenbusch Glimmersyenit ou Glimmerdiorit.
(Gûiubcl: Geogn. Besch. d. bayr. Alpengeb. 1861, p. i84).
SiMi'Li:s (roches). — Roches formées d'une seule espèce minérale :
elles sont pour la plupart d'origine sédimentaire.
SiNAiTE, Rozicres. — Nom proposé pour désignei* la syénite.
al liMulu que cette roche alUeure au mont Sinai, tandis < pie la
roche de Syene est un granité.
SiNTERiiE. Wndaworth ^^ Kieselsinter, tut' siliceux, siliceous sinter.
SiNTEROPAL =: Tuf siliceux, Kieselsinter, Geyserite.
SiNïERSïEiNE. — Dépôts de sourccs, stalactites, travertins, etc.
Sirocco (poussière du). — Fin dépôt sableux formé, comme le
lôss, sous l'induence du vent.
SisMONDiNiïE, Franchi, 1897. — Schiste formé de sismondine, de
la série des micaschistes. (Bol. com. geoi., Ital., xxviu, 3).
Skapolithamphibolit. — Roche formée de hornblende et scapolite,
voir : Shapolithfels.
80.
1266 VllI'* CONGRÈS GÉOLOGIQUE SKA
Skapoi.itiidioiute. Sjôi>reii, i8S'3 -^ Dipynlioi'ilf.
Skapolithtf.piiuit, Schniiitz, 1897. — Roche artilieicllc produite
par lusiou d'une leucitite avec- lluorure de soude et fluorure
de ehaux, et contenant dans une j)àte viti-euse jaune des
phcnocristaux de leldspulli (orthose et lal)rador), scapolite et
mica accessoire (N. J- i!^97, 1»^ P- ''^'^)-
Skarxsteixe. 7'ôrnebo/iin. 1882. — Roches associées aux mi-
nerais de Suè(h', formées de malacolite et grenat, ou dhorn-
blende et chh)rite (N. .1. 1882, i, p. "399).
Skeleton crystals ^= Endîryonnaires (cristaux).
Skeleton spherui.ites, g. Cale. 1887. — Sphérolites présentant
des prolongements amœboïdes (Geol. Mag., p. 3o2).
Skôlar. — Nom suédois des écailles courbes, formées de
chlorite, talc, serpentine, et autres silicates de magnésie,
qui sont disséminées (hms les gîtes de ter magnétique.
Skorza. — Sable lin formé (h- grains d'épidote. de Transsylvanie.
Sl.\te. — Les auteurs anglais désignent sous ce nom les
schistes tirg'ileux dont la scliistosité (clivage) ne corres-
pond pas à la stratification.
Slickexsides = Miroirs, Rutschlliichen.
Smalïo, Spallanzani, 182G. — \'erre rhyolitique de Lipari.
SMAHA<iDIïFELS ^= Eclogitc.
Smaragditgabbro, Bêche, 1882. — Ciabbro dont le (Hallage
est plus ou moins complèteiiienl translomn'' en smaragdite.
(T. M. P. -M. 18N2, IV, p. 352).
Soapstoxe = Stéatile. Speckstein.
Soda-graxite. Haughton, i85G. — Granités contenant plus de
soude que de potasse = Natrongranit. (Q. J.G. S. 1806, xiv,
p. 1-7). Gerhard restreint ce nom aux granités où l'excès de
la soude sur la potasse dépasse i/5 de la somme des
alcalis (Beitr. z. Kennt. d. Sodagranit, 1887).
SoDALiTnGESTEixE, Sieeuslrup. — Roche du Groenland formée
essentiellement de sodalite. et correspondant à un faciès des
syénites à néphéline. (Ussing: Meddclsenoni Gninland, xiv, 189^).
SoDALiTHMiASCiT = Diti'oïte (Vogelsang). \'oir : Haùynbasit.
SoDALiTHORTHOPHOxiT. vou Lasaulx. 18^5 = Ditroït.
SoDALiTHSAXinixiï. — Voii' : Sanidinite.
Sodalite-Syexite, Lorenzen, 1882. — Roche syénitique à soda-
lite, avec orthose, albite. hornblende, sodalite et analcime.
Correspond aux syénites néphéliniques. Pom' Lindgren,
1893, roche grenue postcrétacée, formée dorthose, un peu
SOD LE.VIQUE FÉTROGKAPHIQUE I267
tralbite, horiil)leiide barkevikitique, sodalite, et analcinie.
La roche du Groenland appelée Sodalithsyenit par Steens-
trup, est d'après Ussing un agrégat à gros grains de
feldspath (Microklinmicroperthite), néphéline, eudialyte. œgi-
rine, souvent artVedsonite et petits cristaux idiomorphes
de sodalite. (Roseubusch, i8y6, p. 189). Les Sodalithsyenites
appartiennent aux syénites néphéliniques : il y a des varié-
tés où l'elseolite est i-eniplacée partiellement par la sodalite
(Lorenzen : Min. Mag. 1882, 49)-
SoDALiTHTRACHYT. — Trachytcs d'Ischia et autres lieux, con-
tenant de la sodalite (Rosenbusch, 1896, p. 767).
SoHLGESTEiN = Mur, Liegendcs.
SôLVSBERGrrE Brôgg-er, 1H94. — Grorudite pauvre en quarz,
ou sans quar/. Roche de filon, à grains moyens ou lins, à
feldspath alcalin dominant (albite et microcline), œrigine
(ou katoforite), et souvent néphéline. Il y a des Sôlvsber-
gites avec ou sans quarz. Structure nettement iluidale, et
souvent trachytique. en raison de la forme tabulaire très
marquée des feldspaths. Les Sôlvsbei'gites correspondent
par leur composition chimique à certains trachytes à akmite
et peuvent être appelées des Foyaites à œgirine, ou des
Nordmarkites à œgirine, des Kératophyres à œgirine (i, p. 67).
SoMBRERiïE. — Phosphorite accompagnée de palagonite, de
calcaire, etc., interstratiliée dans le guano, à Sombrero.
SoNDALiTE, Stache et John, i^j'j. — Variété de grcnatite, gris-veit,
bleuâtre, formée de cordiérite, quarz, grenat, avec un peu de
tourmaline, de disthène. (J. G. Iv. A. 1877, xxvn, p. iy4)-
SoRUAWALriE. yordenskjuld, 1820. — Vitrophyrite augitique
en filon, brun sombre, en partie microfelsitique, en partie
vitreux, pur, avec cristallites ou microlites, et libres de
composition diverse. Cette roche fut d'abord décrite comme
espèce minérale indépendante == Wichtigit, trapp vitreux,
verre diabasique (N. Nordenskjold : Bidrag lill narmare Ivâmic-
doin af Finlands Mineralier, 1820. — F. Lœwinson-Lessing : Die
Mikrosk Beschatf. d. Sordawalits — T. M. P. M. 1887, p 61).
Spaltungsbreccien, Lœwinson-Lessing, 1887. — Hoches volca-
niques bréchoïdes ou eutaxitiques, d'aspect zone, et qui doivent
cette apparence à une dillérenciation du magma cUitant du mo-
ment de la cristallisation = Taxite.
SpALTUNGSGiiSTEiNE. — lloclies de couqjositiou chimique et minéra-
logique diverses, dérivant d'uu même groupe volcanique ou
1268 ¥111*= CONGRÈS GÉOLOGIQUE SPA
plutonique, par difFérenciation ou séparation suivant des zones
fibreuses de diverses portions d'un mao-uui.
Sparagmitk. — iloches clasti(|ues diverses, à aspeet de gi'auwacke,
grès, quarzite, conglomérats, brèches de Scandinavie, formées
de fragments anguleux du feldspath, (|uarz, schiste. Elles sont
plus récentes (pie le terrain cristallophyllicni.
Spécial (métamorphisme), Delesse =^ Métamorphisme de contact.
Specktork. — Tourbe riche en matières humiques ressemblant
à de lasphalte, dure, de couleur brun sombre à l'état sec.
Spectral POLARISATION, 5/aA'e, 1888. — Ombres roulantes pré-
sentées sous les niçois croisés par les cristaux comprimés
^= Ondulose extinction. (Rep. brit. Assoc, p. 384).
Spkichknstructur, Rinne, 1896. — Division en boulets des
diabases, souvent en relation avec disposition grossièrement
rayonnée, ou concentrique, écailleuse. (N. J., B. B. x;, p. 386).
Sperom; (1>AVA), iSA/'HC^/', i8;7^. — Leucilite poreuse, scoriacée,
des Monts Albains, altérée par des émanations alcalines, et où
l'aegyrinc remplace l'augite (Moule Tuscuh), Frascati) ;
({uoh{ues variétés sont grenatilères. (M. cari. ^eol. liai, x, 1900).
Spkssartitk. RoscnbnHch. 189.5. — Roches lilonienncs lanq^ro-
phyriqucs, dépendant des Vogesites. dont \v. l'ehlspath est
pi'incipalement ou exclusivement un l'eldspall! calco-sotlique
Iriclinique = Camptonite, pailim.
Sphaeroidische struktur = Sphéroïdale.
Sphàerolithfelsit, von Lasaulx, 187.5. — Masse londamentale
sphérolitique des lelsitporphyres, ou porphyre sphéroli tique
(von Lasaulx, p. ^09).
Sphaerolithfels. — Liparites sphérolitiques.
Sphaerolithpechstein,<^o/i Lasaulx. 1875. — Pechsteins à sphéro-
lites épars dans la masse fondamentale = Sphaerolithfels
(partim). (von Lasaulx, p. 229).
Sphaerolithporphyre. — Felsitporphyres sphérolitiques.
Sphaerolithtachylit, Wenjukoff, 1887. — Verre basique de
rUssuri, avec beaux sphérolites. (B. Soc. beige géol., i, p. i65).
Sphaerophyr, Borichy, 1882. — Porphyres sphérolitiques à grains
très fins, aphanitiques (Petrog. Stud. Porphyrgest. Bohm. 80).
Sphaerophyrit, Borick)', 1882. — Sphérophyres contenant plus de
soude que de potasse (Petrog. Stud. Porphyrgest. Bohm. 122).
Sphaeroïaxit, Lœwinson-Lessing\ 1898. — Groupe des taxites,
de Lœwinson-Lessing, à divisions sphériques.
Sphaerulith, Werner. — Nom donné aux globules des perlites.
SPH LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I269
Sphérocristaux, Rosenbusch, i885. — Sphérolites homogènes
fibro-rayonnés, formés d'aiguilles d'une même espèce miné-
rale. (M. P., p. 32).
Sphéroïdale (structure). — La structure sphérique est pro-
duite par la disposition régulière, concentrique, ou radiaire
des éléments, dans certaines roches. Elle comprend les
structures oolitiqut^s, pisolitiques, sphérolitiques, varioliti-
ques, macrovariolitiques, centrées ^ Kugelige Struktur.
sphaeroïdische Struktur.
Sphérolites. Vogelsang\ 1872. — Petites formations sphéri-
ques fîbro-rayonnées. ou à disposition concentrique, qui se
trouvent dans les roches vitreuses, cristallines, ou autres
et y déterminent la structure sphérolitique. La première
étude microscopique en fut faite par Vogelsang, qui y
distingua les cumulites, globosphérites, belonosphérites, et
felsosphérites. On reconnaît en outre des sphérolites rayon-
nés, réticulés, cumulés, zones =^ Sphaerulith (Werner),
varioles, oolites. (Vog'elsang : Arch néerland., vu, 1872).
Sphérolitique (perlite). Beudani. 1822. — Perlite à globules
de felspath compact (Voyage en Hongrie, ni, p. 369).
Si'UKROLiTiQUE. STRUCTURE. — Structure caractérisée par la
pi'ésence de nombreuses sphérules ou sphérolites (felsosphé-
rites, globosphérites, etc.). On peut aussi rangei* ici les
sti'uctures variolitique, oolitique.
Sphérosidkkite. — Nodules de fer carbonate, souvent alignés en
lits dans le terrain houiller.
SpicuLiTii. F. Ratley. — Cristallites longuliliques, en lancettes
à pointes aiguës, voir : Bacillite. (Min. Mag. ix, 1891).
Spiegelklijft = Miroir de failles.
SpiLiTuioKi r. Tlieobald, 18G4. — Dioritporphyrite à grains tins,
peut être microdiorite. (Geol. Besch. v. Graûbûnden, 1864).
Spilite, Brongniart. 1827 — Roches compactes amygdaloïdes
du groupe des diabases et mélaphyres. Dans la nouvelle
acception du mot, ce sont, d'après Rosenbusch, des augit-
porphy rites avec peu ou pas de phénocristaux, amygda-
loïdes. facilement altérables. Voir Kalkaphanit. (Glass. et
caracl. min. des roches p. 98. — Delesse : Ibld. 1857 (5)
T. 12, p. 457; — Rosenbusch : Mass. Gest. 1887, p. 493).
Spilitische Structur. — Structure caractérisée par l'absence
ou la rareté des ségrégations intratelluriques. Le nom de
spilite remonte à Brongniart en 1827.
1270 Vlll^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE SPI
Spilosite, Zincken. 1841. — Schiste métaraorphisé, au contact
de diabases, avec grains noirs abondants et taches formées
de leur réunion. (Karst. u Derhen's Archiv., xv, SgS).
Spodite, Cordier, 181G. — Cendres voh-aniques chiires, généra-
lement ponceuses.
Sporadosidères (météorites), Daubrée. 1867. — Météorites cor-
respondant aux mésosidérites et chondrites de G. Rose,
comprenant dans une masse fondamentale pierreuse des
grains de fer, et d'alliages de fer. (C. R. 1867, p. 65).
Sporite. Poisson et Bureau, 1876. — Sédiment formé de l'ac-
cumulation de spores de fougères, dans des grottes de l'île
de la Réunion. (Ann. scient, de France, 1876, p. 3oo).
Spotted Schist, Clifton Ward, 187G = Schiste tacheté.
Sprudelsteix. — Dragées globuliformes d'aragonite ou ctypeite,
brunes, formées dans les sources de Carlsbad et autres
sources calcaires chaudes.
SsoLOMEXsKER Stein, OU RuEcciE. — Roche des environs de
Petrosavodsk sur le lac Onega, comprenant des types divers ;
ce sont tantôt des brèches à fragments de schiste et de quarz
dans un ciment dohjmitique. ou tant«')t des brèches de diffé-
renciation ou de frottement d'augitporphyrites. C'est à cette
dernière catégorie, que le nom doit être limité. Inostranzelf
(p. i(>3) a donné leur bibliographie : Lœwinson-Lessing leur
description microscopique.
Stalactites. — Calcaire concrétionné. de forme cylindrique,
qui pend de la voûte des cavernes, en lambris formés sous
l'action de l'eau.
Stalagmites. — Calcaire concrétionné, en masse pyramidales,
formé sur le sol des cavernes.
Stammmagma. — Magma des profondeurs, d'existence hypo-
thétique, dont proviendraient, par dinérenciation. les diverses
roches éruptives génétiquement alliées, dune même région.
Statical metamorphism. Judd, 1889. — Modifications chimiques
ou paramorphiques des roclies. produites sous l'influence de
la pression, sans que celles-ci aient été déformées mécanique-
ment : ce terme est ainsi opposé au dynamic-metamorphism.
(Geol. Mag., p. 243.)
Statische magmatische TtiFF^RByTixTïos . Lœwinson-Lessing-.iS^S.
— Diflérenciation du magma en profondeur, lorsqu'il est au
repos, dans sa phase intratellurique. (A.-C.,p 188).
Staurolithglimmerschiefer. — Micaschiste riche en staurotide
et souvent grenatifère = Staurotilite.
STA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I27I
Staurotilite. Cordier, 1868. — Micaschiste et schiste micacé à
staurotide.
Stauungsmetamorphose, Gumbel, 1886 = Dynamometamor-
phose. (Gûnibel, p. 379).
Stawropolite. Stanislas Meunier, 1882. — Météorites (oligosi-
dérites) du type Stawropol.
Stéaschiste, Bfongniart, i8i3 ^ Talcschiste,
Stéaschiste feldspaïhique, d'Omalius d' Halloy. — Talcschiste
comprenant comme éléments essentiels feldspath et chlo-
rite. Voir : Dolerine (Des roches consid. minéralog., p. 70).
Steixeis, Toll. — Glace fossile de Sibérie, datant de l'époque
du Diluvium (Verh. ix deulsch. geogr. Tages, Wien, n° 5, p 53).
SïEiNiGE Feluspathlava, Hoffmanu. i832 = Lithoidite (Hotî-
mann, Pogg Ann. i832, xxvi, p. i).
Stengelgneiss = Holzgneiss.
Stengelicv. — Mode de division, fréquent chez les schistes, en
petits prismes ou bâtonnets.
Stielbasalt, Hazavd, 1894. — Basalte à hornblende, avec peu ou
pas d'olivine, dont le gisement est linnté aux canaux d'ascen-
sion et ne se ti'ouve pas en coulées (T. M. P. M. 189^, xiv, p. 3o3).
Stigmite, Brongniart, i8i3. — Brongniart désignait ainsi les
pechsteins, obsidiennes, etc.. renfermant des phénocristaux
(Brongniart : J. d M. xxxn, 32i).
Stilpnoliïhe, Senft, iS5'j. — Roches composées, schisteuses, for-
mées essentiellement de mica et de quarz = Micaschistes.
Stinkkalk. — Calcaire brun, gris, noir, bitumineux.
Stipite, Bî^ongniart, 1827. — Lignites mésozoïques riches en
débris de cycadées.
SïôCHioLiTHE, Ehrenbei^g'. — Roches foi-mées de minéraux, par
opposition à celles qui sont formées de débris animaux, qu'il
a[)pelle Biolithes ^ Roches anorganogènes, minerogènes.
Stochiologiques (Structures) Rosenbasch, 1889. — Structure
générale à toutes les roches éruptives, caractérisée par ce que
les lois qui président à la succession et aux relations récipro-
ques des individualisations minéralogiques sont des lois chimi-
ques. Chez les roches schisto-cristallines, au contraire, les lois
qui président aux associations minérales sont purement méca-
niques =^ Structure chimique (Rosenbusch : N. J. 1889, ii, p. 90).
Stochionomiques (Structures), Rosenbusch, 1898 = Stochiolo-
giques.
Stogksciieideu. — Nom des mineiii's de Geyer poui- les rot^hes
1272 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE STO
k gros grains de quarz et feldspath, sans mica. Elles gisent
à la périphérie des massifs granitiques, quelles séparent
des micaschistes. Il est aussi appliqué aux enveloppes de
granité, gros ou fins, qui séparent les massifs de granité
à grain moyen, de leur encaissement de micaschiste.
Stockwekk. — Système de cassures filonienues complexe,
formant un réseau de veinules enchevêtrées.
Stock WERKSPORPHYR. — Voir Zwittergestein.
Str.vhligkôr.nige (Struktur), Borick)'. 1882= Str. i-adiolilique.
Strahlsi KiNFELS. — Amphlbolitc formée principalement d'actinote.
Strahlsteinporphyroïd. Lossen. 18(19. — Porphyroïde scliisteux
ou massif, riche en actinote. (Z. d. <1. G. xix. p. '^30).
Strain-slîp-cleavage. Bonney, 1886 = Ausweichungsclivagc.
stries de clivage. (Bonney : Q. J. G. S. i88(). Vol. 42. p. tp).
Stratikicatiox. — Disposition des roches sédimentaires. rn
strates minces, étendues superficiellement, limitées par
des plans parallèles, et superposées comme h»s feuillets
d'un livre = Schichtung. Bankung, Plattung. Naumann
appelait strates effusives (Ellusionsschichten), les divisions
en bancs des roches volcaniques.
Stratification entrecroisée. — Système de structures stra-
tiformes, rappelant les stratifications normales, mais où
les lits, différant par leur grain et leur couleur, se rencon-
trent obliquement, en paquets diversement orientés, ter-
minés brusquement. Ces apparences sont particulièrement
répandues parmi les grès et les sables =^ Fausses strati-
fications, diagonales, transverses; Discordante Paralellstructur,
Cross stratification (Lyell : Manual of Geol., .5* éd.. p. 16).
Stratification-foliation, Sorbj', 1880. — Disposition des
minéraux dans certaines roches, telles que micaschistes,
suivant des feuillets correspondant à des plans de sédi-
mentation. (Q. J. G. S., xxxvi).
Stratifiées (roches). — Roches déposées en lits parallèles super-
posés,sous rinfluence de la pesanteur = Geschichtete Gesteine.
Stratoide, structure, d'Omalius d' Hallo)'. — Disposition des
roches en bancs parallèles = Lagenfôrmige Structur.
Streifenkohle = Stipite.
Streifkohle. — Houille formée de charbon mat avec filets fins de
charbon brillant.
Streufackelgrunstein. — Nom sous lequel les mineurs du Fich-
telgebirge désignent des proterobases, montrant de gros cris-
STR LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1373
taux de feldspath sous forme de taches blanches dans la masse
verte de la roche = Fichtenzweiggrûnslein.
Strom ■^= Coulée.
Stromschlick. — Boue argileuse, déposée dans des courants.
Structure. — Caractères des roches déterminés par la grosseur,
la forme, l'agencement des éléments constituants ; ils sont très
variables. Des auteurs, Cotta, d'Omalius d'Halloy. Teall, dis-
tinguent enti'e la texture et la structure : la première correspond
aux caractères des éléments constituants, la seconde à leur
mode d'agencement i'éci[)ro(jue. La plujiart des auteurs toute-
fois ne distinguent pas entre les deux termes. On distingue
encore entre la nuicroslructui-e (structure en masse, sti'ucturc
extérieure) et la microstructui-e =Textui'e, Struktur.
StPcUCtures CRISTALLINES ((]. F. P.. i9oo ). — Lcs diverses structures
des roches ci'istallines sont ainsi définies : La striiclure gretiuc
est une structure lioh)c-i'istalline, sans discontinuité apparente;
dans la cristallisation ; Ld structure iidcrogreiaie est une
structure holocristalline avec discontinuité dans la cristalli-
sation, le dernier stade ayant nécessairement la structure
grenue : La structure inicrolitique est une structure à disconti-
nuité tranchée dans la cristallisation, le dernier stade contenant
généi^alement des cristaux plus ou moins automorphes, d'ordi
naire aplatis ou allongés, et pouvant admettre un l'ésidu vitreux ;
La structure ophiiique est une structure holocristalline,
caractérisée par l'existence de plagioclases en cristaux aplatis
ou allongés, que moulent de grands cristaux de pyi'oxène ou
d'amphibole.
Structure zonaire, des cristaux. — Structure commune à
beaucoup de minéraux, consistant en ce que les cristaux sont
formés de capuchons, ou couches superi)<)sées, distincts j)ar
leur couleur, leur composition, leurs inclusions, et leur carac-
tères optiques. Cette structure est souvent développée dans les
phénocristaux des roches porphyriques = Sti'ucture encapu-
chonnée, Zonenl)au. Schaalenbau.
Stkukturflâche. — Surface suivant laquelle s'opèrent les divi
sions dans les roches à structures paraHèles.
STUUKTURiaKiKX. Saioiuon. 1899. — Fentes d'origine primaire,
formées par retrait, lors de la solidilication du magma
= Fentes de retrait. (Silz. B. Berl. Alvad. 27).
STRTTKiruTAxvT, L^<i'winson-Lessiug\ 1900. — Taxites dont les
éléments minéraux sont inégalement répartis, où des portions
12^4 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE STU
finement grenues sont associées à des portions à gros grains.
(Trav. nal. Sl.-Petersbourg xxx, 209).
Stubachit. Weinschenk, 1891 — Roches des Alpes centrales
orientales, holocristallines, à grains moyens, transformées
en serpentine, et primitivement formées d'olivine. antigorite,
spinelle chromiière et parfois diallage. (Weinschenk : Abb. d.
bayer. Ak. d. Wiss., 11 cl. xviu, 1894, p. 7o3).
Stubachitserpextix. — Ser|)ontine à antigorite dérivant de la
Stubachite.
Stylolite. K loden. i834. — Formes striées, cylindroides.
étirées, parfois ridées transversalement, qu'on rencontre
dans certains calcaires et mai-nes. Leur sid^stance est
la même que celle de la roche, elles résultent de phéno-
mènes de glissement. Décrites jiar Freiesleben, et considé-
rées par Klôden comme des Beroés fossiles. (Freiesleben :
Geogn. Arbeiten, 1, 1807, p. 69. — Kloden : Versteiner. d.
Mark Brandcnburg, p. 288).
Submeta:morphic, Medlicott et Hlanfurd. i8;«j. — Caractère
des gneiss les plus récents traversés par le granité, gneiss
de transition. (Man. Geol. of India. 1879).
SuBNATE, D. Forhes. 1867. — Désignation d'ensemble pour la
classe des roches éruptives (Pop. soi. Rev., p. 358).
SuBTRUsiox, Reyer. 1892. — Mode d'instrusion d'un magma
venu des profondeurs, s'étalant en filon-couehe ou en dôme,
sous des masses d'épanchement plus anciennes. (Reyer : Geol.
u. geogr. Experim, i892, p. 40).
SucciN = Ambre.
SuLDENiT, Stache et John, 1879. — Porphyrites les plus acides
des Alpes orientales, de couleur grise, andésitique, conte-
nant, dans une pâte polymorphe, hornblende, plagioclase.
orthose, augite, ainsi que souvent aussi quarz et biotite.
(Stache et John, J. g. R. A. 1879, xxix, p. 382).
SuPERFUsivE-GESTEiXE, Bvôgger, 1894. — Rochcs éruptives d'elfu-
sion, c'est-à-dire celles qui se sont épanchées à la surface,
en sortant d'un cratère, (i, p. 119).
SuRTUBRAXD. — Lignite charbonneux, en veines, en Islande,
et dans les îles Feroe, entre des tufs basaltiques et des
turfs palagonitiques.
SussEXiTE, Bi'ôggei\ 1894. — Porphyres elœolitiques d'Amérique,
décrits par Kemp ; on les trouve en filons, alliés aux Tin-
fifuaites en Xorwèg^e. Brôff^er les resrarde comme le terme
sus LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1276
basique extrême de la série Grorudite-tinguaite. Éléments
essentiels : néphéline et œgirine. Ce sont des Néphélinites à
œgirine, assez voisines de TUrtite par leur composition chi-
mique. (Kemp : Trans. New-York Acad. of Se. ii, i8()2, p. (io. —
Brogger : i, p. 173).
SussExrrTiNGUAiï, Brogger, 1894. — Terme de passage entre
la sussexite et la tinguaite.
SÛSSWASSERHORNSTEIN r=: Mculiève.
SuTURAL, Blake, 1888. — Structure présentée par les joints
iri'éguliers qui sépai*ent les parties d'une mosaïque formée
de grains cristallisés in situ. (Rep. Brit. Assoc. p. 372).
SyÉniliïe, Cordier, 1868 = Granité amphibolique.
Syenitaphanit. Zirkel, 1894. — Roches syénitiques à grains
très tins, d'aspect conq)act, ne montrant qu'au miscroscope
le caractère syénitique de leurs éléments composants =
Dichte Syenite (Kalkowsky), Mikrosyenite. Syenitfelsit
(Zirkel : Lehrb. Pelrog. 1894, 11, 356).
Syenitaplite. Roseiibusch, 189G. — Filons aplitiques qui dépen-
dent des masses syénitiques. Elles sont formées essentielle-
ment d'orthose ou de microcline. avec cléments colorés en
faible proportion ; quaiz rare ou absent. Structure panidio-
morphe grenue (1897, p. 463). Voir : Orbite (Chelius).
Sye.nitdacit, Lan g, 1891. — Type de ses roches à prédominance
alcali-métal, ou Ca = K > Na.
Syenitdiorit, Re)-er, 1881. — Roche de Predazzo, rapportée
par Brogger à la monzonite. (J- g- R- A. xxxi, 1881). Roche
à grains moyens formée de plagioclase, un peu d'orthose.
pyroxène diopsidien, un peu d'olivine (en inclusions), un peu
de quarz (dans le second temps), grains de minerai de fer,
apatite, et abondant mica secondaire =^ Syenitdiabas (W. C.
Brogger: Die Miner. H. Sud Norw. Neplielinsyen., Ailg. Th. p. 49i
Z. F. K., 1890, xvi). LceAvinson-Lessing réserve ce nom aux
roches intermédiaires entre les syénites et les diorites.
SyÉxite, Pline. — Roche granitique sans quarz, grenue, ancienne,
intrusive. formée essentieHeiuent d'orthose et hornblende, ou
augite, ou biotite. On distingue ainsi des syénites à hornl)lende
(syénites proprement dites), des syénites à augite, et des
syénites à biotite. Pline désigna sous ce nom le granité rouge
à gros grains, avec hornblende et biotite de Syène.près Assouan
en Egypte ; Wci'ner appliqua ce terme à des roches grenues à
feldspath et hornblende, et il a été suivi. Rozière voulut attri-
12^6 VIII^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE SYE
buer ce nom, à des Granités, et celui de Sinaïte, aux Syénites
proprement dites (Werner : Bergniann. Journ., 1788, 11, 824) Pour
(G. F. P., i<)oo, p. 249) : Roches liolocristallines g-renues com-
posées de leldspaths alcalins, de mica, d'amphibole ou de
pyroxène,avec ou sans leldspaths calcosodiques. De même que
j>our les granités, les grandes divisions peuvent être, d'après,
la nature des feldspaths, appelées syénites potassif/ues
(à orthose), syénites sadiques (à anorlhose), calcoalcalincs
(à oi'those et à feldspath calcosodique). ou monzonites.
Syknites a .îîGiRiNE ET A AUGiTE. WeefI cl Pïrsson. i8<)(). — Syénite
à grains lins, avec microperthite prédominante, angite-aigirini^,
[)arfois un peu d'tipgirine. sodalite = ^egirinangilsyenit.
(Amer, journ. 1896. n, i'3()).
SvÉ.NiTE LEUcrriQUE, C. F. p.. itjoo. — Voir Syénite-néphéliniquc.
SvKNrrE NÉPHKLiNTQUE, C. F. P.. i()oo (p 249). — Syénite uéplié-
linique, /eiicitique. ou sof/alitiqiic. — Hoches liolocristallines
grenues, composées de relclsj)alhs alcalins, de néphélinc. de
leucile ou de sodalite avec mica, amiihiltolc ou pyroxène et
l'eldsjiath calcosodique.
Syk.nite sooALiTiQrE. C. F. P., 1900. — A'oir Syén. néphélini(|ue.
SvÉNrrE ziKcoMEXM':. — Syénite éléoliti<pic zirconieiuic <lii sud de la
Norwège (Haussinaim : Reisc nacli Skan linavien, u, lo'i, v,i). a'iS).
SvEMTKELsrr, Vogelsang. i8~2. — ()rlli()[)iiyre sans, ou avec l'ares
phénocristaux (Vogelsanj^ : /. d. (i. 1872, p. .")'38).
SvENrrGNEiss. — Gneiss formes de (piar/, orthose, hornblende : ils
correspondent ainsi aux granités à hornblende. Divers auteurs
ont désigné aussi sous ce nom des Dioritschiefer, Dioritgneiss,
Zobtenite. Fedorow désigne ainsi des roches schisto-gneis-
siques. avec l'eldsjjath, bisilii-atcs (parfois nionosilicates)
ferro-niag'nésiens, et sans quarz comme élément essentiel.
Ces roches, habituellement très métamorphisées, étaient
autrefois rangées parmi les griinsteins. On distingue parmi
eux. des Syenitgneiss à hornblende, ou à pyroxène (dial-
lagique), ou à obadne, ou à hypersthène = Zobtenit (parti m).
Syexiïgr.vmt. — Granité syénitique. ou granité à hornblende
comme celui de Syene. en Egypte = Nordmarkite. Brôgger.
Syenitgraxitporphyr, Zirkel, 1866. — Granitporphyre à horn-
blende d'après Zirkel (i, p. 028). Lossen (1880) désigne sous
ce nom les roches du Harz, intermédiaires entre les felsitpor-
phyres pauvres en quarz, et les granitporphyres, et décrits
par Streng, comme porphyres gris (N. J. 1860, p. 207).
SYE LEXIQUE PÉTROGRAI'HIQUE 12^7
Syenitite, Polenov, 1899. — Polenov distingue les i^oches
fi Ioniennes aphanitiques ou mici-ogrenues. des roches de
pi'ol'ondeur coi'res[)ondantes, par la terminaison ite. comme
Syenitite, Dioritite, Diabasite, Galdnnte. (Trav. nat. S' Petersb.
XXVII, V, 464).
Syenitobsidian, Vogelsaiiic, 18^2. — Obsidienne trachytique,
ou obsidienne dépendant (bi [)orphyre sans quarz (Vogelsang,
Z. d. g. G. 1872, p. 5'38).
Syenitpegmaïite, Brôgger. — Syénit(»s à gros grains, en filons,
dépendant des syénites augiti(|ues ou des syénites à néplié-
line, riches en minéraux variés d'espèces parfois rares.
Syemïporphyr, g. Rose, 1849. — Felsitp()ri)hyre sans quarz
(G. Rose: Z. <1. g. G. 1849. i. P- '^77)- — Hoscninisch restreint le
nom à des porphyres anciens sans quarz holocristallin, en
filons ; il en distingue les types elî'usifs sous le nom d(^
[)orphyre sans ([uarz. (Kosenbuscli. i887,p. 29.5),
Syknitschiefer. — Désignation peu précise, enq)loY(''e div(>r-
scnuent par divers auteui's. comme Dioritschielér.
Syemttracuvt. Vogclsang, iSj-i. — Trachyte à sanidinc, et
oligoclase(Vogclsang : Z. d. g. G., 1872, p. 538).
Syenittuff. Reyer, i88t. — Gi'ès t'eldspathi<pie de Predazzo
(Reyer: .T. G. R. A., xxxi, 1881, p. ai).
Sy.mplektische Struktur, Nauina/tn. — Structure déterminée
])ar l'entrelacement intinn^ de deux masses minérales di fié-
rentes, comme dans l'ophicalcite, le calcschiste. etc.
Symplektischk VerwachsunctEX, Lœwliison-Lessing . — Ia^s
assend^lages syraplectiques sont réalisés par les structures
pegmatiques , granophyriques , pœcilitiques. d'implication
(Lœwinson-Lessing, Aciditàts-Cœllicitîut, p. i'3i).
Synclases, Daubrée. — Fissures naturelles développées dans
les roches, par contraction, lors de leur consolidation ou
dessiccation (B. S. G. P., t. x, p. liG).
SvngénÉtiques (Gri'Es). — Gîtes métallifères contemporains de
la roche encaissante et non formés par remplissage de
cavités préexistantes.
Syngeneïisgh, Gûmbel. — Processus de transibrmations [)ar
lesquels les roches meubles sont changées en pierres solides,
comme le sable en grès, la boue calcaire en calcaire marbre,
les laves vitreuses en laves cristallines (Gûmbel, [>. 370).
SyiNsomatisch, Lœwinson-Lessing-, 1898=^ Protosomatique (struc-
ture). Voir Amphogène.
12;;8 Vlll' CONGKÈS GÉOLOGIQUE SYS
Syssidèues (météouiïes), Daabrée, 1867. — Météorites l'erreuscs,
avec silicates, où le fer constitue une niasse continue :
Pallasites, par exemple.
Systyl (Basalljaspis). — Argile schisteuse ou grès marneux
transformés par le ctontact du basalte, et devenus durs,
opaques, à cassure conchoïde ou écailleuse, à divisions irré-
gulières et fragments tranchants. (Couleur gris, bleu, noir
ou jaune, (Nœggeralli : Geb. in Rheinl. und Westph-, 1, p. 109).
T
Tabo.na, Fri/sc/i cl Reins, t8G8. — N(»m (h)nné par les (luan-
chos. premiers lial)itanls de Tenerife. aux coulées dobsi-
dienne vitreuse sans phénocristaux ; ces savants distinguent
ahisi ces coulées de celles des obsidiennes porphyriques.
(Frilsch et Reiss : Geol. Beschr. d. lus. Tenerife, p. /^oS.
Tachetés (schistes). — Schistes métamorphisés, présentant des
taches, ou concrétions vert noir on vert-brun, rondes ou
ovales, que l'on trouve au contact (hi granité et autres
roches plutoniennes =^= FlecUschiefer.
Tachylvt, Bveilliaupt, 181)16. — Nom donné pai- Breithaupt à
une substance; facilement fusil)le, ressend)Uint à Toljsidienue,
et considérée par lui comme une espèce minéralogi([ue
nouvelle. Pour Zirkel, c'est un verre basaltique. On a voulu
limiter ce nom aux verres basaltiques l'acilement solubles dans
lacide chlorhydrique = Hyalomélane, Basaltglas, Basalt-
obsidian, Hyalobasalt. (Breithaupt : Kast. Arch. f. d. gesauimte
Naturlehrc, vu, 1826, \\. 112.)
ÏACHYLYT13ASALT, Borick)\ — Basalte caractérisé par son âge
récent, ses salbandes en tachylyte, sa pâte grise et trouble
avec lacis de microlites. Bosenbusch le rapporte aux
Tephrites.
Taconyte Eisenerze. — Minei'ai de fer dérivé de la glauconie
(N. J. M., 189O, n, 90).
Tad.iérite. Stanislas Meanlei\ 1882. — Météorites (oligosidé-
rites) du type Tadjera.
Takelschiefer. — Schistes noirs charijonneux.
TAiMYRrr, Clirustsclioff. — i892. — Roche de Sibérie à grains
moyens, de structure granitique, dont les éléments essen-
tiels sont noséane, anorthose, et accessoirement sanidine,
plagioclase, amphibole, biotite, mélanite, magnétite, tita-
JAL LEXIQUE PÉTUOCKAPHIQUE 12^9
iiite, zircon, et base vitreuse, liosenbusch considère la
Taimyrite comme mi trachyte voisin de la sanidinite ;
Lœwinson-Lessing- comme un quarztrachyte sodiqne. (Chrus-
Ischotï : Mélanges géol. et paléont., i, i5"3, 1892; Académie des
Sciences, Saint-Pétersb. xxxv, n" 3, p. 427)-
Talc ollaire, Haiïj' = Pierre ollaire.
Talcite, Cor die j\ 18G8 = ïalcscbiste.
Talcschiste. — Le talcschiste est une roelie claire, scbisteuse,
formée de talc, qnarz, chlorite, mica, actinote, et autres
éléments accessoires = ïalkscbieler (Werner).
Talkghloritschiefer, çom Rath, 18G12. — Roche schisteuse des
Alpes, formée de feuillets minces alternants, de talc argentin et
de chlorite verte. (Vom Rath : Z. d. g. G., 1862, xiv, p. 385).
ÏALKDiORrr, Inosiranteff, 18379. — Diorite riche en talc formé aux
dépens de l'amphibole (p- 112).
ÏALKFLYSCH ^ Talcschiste calcareux.
ÏALKGESTEix Inostrauzeff. 1879. — Roche métamorphique formée
aux dépens de la diorite, et formée d'oligoclase, talc, quarz,
magnétite, leucoxène, et oligiste (p. 118).
ÏALKGLiMMERGNEiss, Hoc/istetter, i85."). — Gneiss à 2 micas avec
talc du Bôhmerwald. (Ilochstelter : J. geol. H. A. vi, i8ô5).
Talkglimmerscuiefer. — Schiste formé de talc, quarz et mica.
Talkgxeiss, Stader . — Voir Arollagneiss, Protoging-neiss.
Talkgreisex, Jokelj', i858. — Variété d'hyalomicte formée de
quarz et talc secondaire (J. g. R., 56;),
Talourine. Grûner. 1882. — Tuf volcanique à enqjreintes végé-
tales, montrant des blocs anguleux clairs et un ciment
sombre. (Grûner : Bassm houiller de la Loire, 1882) = Gore.
Tapanhoacanga, Eschwege, i832. — Minerai de fer du Brésil,
composé de fragments de 0,01 à o.o3, anguleux ou suban-
guleux, de divers minerais (fer magnétiqvie, oligiste, limo-
nite, micaschiste oligistifère), cimentés par une pâte ferru-
gineuse peu abondante d'oligiste ou limonite = Cauga,
Mohrenhoptfels. (Beilr. z. Gcbirgskundc Brasiliens, p. i4i).
Taphroll™, /. Sederhulm. — Roches de profondeur remplis-
sant des réserv<ni's ouverts par contraction radiale. (T. M.
P. M. xn, 1 heft).
Taraspiïe. — Dolomie bariolée à grains lins de Tarasp (K.
de Suisse), employée dans l'ornementation.
Tasmamte, Churcli. i8C)5. — Résine fossile brun rougeàtre de
Tasmanic. (Cliurcli : N. J. i865, p. 480).
laSo Vni'' GONGKÈS GÉOLOGIQUE TAS
Taspinit, Heim. — Décrite par Hcini, et correspondant, d'après
Grubenmann. à un ensemble hétérogène : cong-lomérats
poh^gènes ressemblant an Verrucano. porphyres quarzi-
fères séricitiques métamorphi(iiies. etc. (Heim : Beilr. z. geol.
Karle d. Schweiz, 25 Liel", p. 38").
Tauhitk. Lag-orio, 189-. — Liparite sodifère à œgirine, grano-
phyrique ou sphéroliti(jue, de Grimée. (Lagorio : Guide des
Excursions (hi VU. Congr. géol. internai., St-Pélcrsbourg, 189;;).
TAWrr. — La Tawit (Tawilporphyr) est, d'ajjrès Ramsay et
Hackmaim (voir Lnjavrit). une roche de la série des syénites
népliélini(|ues de hi presqnile Kola, lormée de pyroxène
et (le sodalite en gros grains.
Taxitk, Lft'uu'nson-Lcssiitg: 1891. — ].a'A\ inson-Lessing groupe
sous cette désignation les roches volcaniques dont la cris-
tallisation donne sinmltanément naissance à deux produits
contenq>orains. distincts par leur structure, leur couleur ou
leur composition. Ge sont ainsi des roches d'apparence
élastique, mais d'origine pi'imitive. (^uand ces diverses
portions <le la taxite sont disposées en bandes alternantes,
on h's apjx'llc Eiitaxites : (juancl elles sont en fragments
anguleux disséminés sans ordre, et d'aspect bréchoïde, on
les appelle AldxUes. G'esi une sorte de liquation en
Irann-es lilamenteuses = Spaltungsbreccien, Tullava, Piperno,
Irùuunerporphyre, etc. (Bull. Soc. Belge Géol. v, p. io4).
TAZKAVKi.Lrri:, Stanislas Meunier. 188a. — Météorites ferreuses
du type ïazewell.
Tecali. — Onyx d'une localité mexicaine, ainsi nommée.
Tectiquk (ordre de t:oNsoLTDATiox). Lœwinson-Lessing. 1898. —
Ordre; de consolidation apparent. |)roduit par la résorption
de phénocristaux intratelluri(pies, dans lordi-e inverse de
leur cristallisation (Stud. lib. Ei'uptivgc^st).
Tectonique (des roches). — Formes extérieui-es des i-oches ;
et aussi leurs relations avec les masses avoisinantes (Nau-
mann, von Lasaulx). — Science qui étudie les mouvements
de l'écorce terrestre, plissements et dislocations, ayant produit
les anciennes chaînes de montagnes = Orogénie.
Tektit, Fj'. Siiess. — Aérolites vitreuses. Voir : Moldawit,
Billitonit, Australit.
Tektomorph. — Voir: Deutei'omorph.
Temps de consolidation, Fouqué et Michel- Léoy , 1879. —
Terme employé pour désigner les diverses périodes de cristal-
TEN LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 12^1
lisation des roches éruptives. Les Trachytes sont des roches à
deux temps de consolidation).
ÏKNON-AND-MoiiTisE STRUCTURE dcs basaltcs, disposition alter-
nante des colonnes basaltiques.
Tepe-tate. — Roches trachytiques-tuflbïdes, calcareo-sableuses.
ÏÉPHRiNE, Dolomieu, 1794- — Vieux nom désignant les variétés
âpres au toucher et grises, des trachytes, andésites, basaltes
et leucotéphrites,
TÉPHRiTE, CojYlier, 1816. — Roches à structure microlitique com-
posées de feldspaths calcosodiques, de néphéline, de pyroxène
avec ou sans amphibole, mica ou olivine. (G. F. P. 1900, p. 25i).
Pour Fritscli et Reiss, pour Rosenbusch, ce sont des roches
d'épanchement néovolcaniques, à feldspath calcosodique,
augite, néphéline ou leucite. et une pâte. On distingue des
Téphrites à leucite (Leucotéphrites), des Téphrites à néphéline,
et des Téphrites à leucite et néphéline (Fritsch et Reiss : Geol.
Beschr. d. 1ns. Tenerit'e, 1868; Rosenbusch: Mass. Gest. 1877, p. 4^7).
Fouqué et Michel-Lévy réservent ce nom aux téphrites à
néphéline des auteurs précédents, y comprenant en outre, sous
le nom de Leucotéphrite à olivine, leur Nephelinbasanite.
Tephritoïd, h. Bûcking. — Téphrites dans lesquelles la néphé-
line est remplacée par une pâte riche en soude, se gélatinisant
dans les acides. Voir : Rasanitoïd.
Tephritporphyr. — Theralitporphyr.
TÉRÉNiTE, d Aiihiiissoii = Schiste.
Terra rossa, Neuniayr. — Terre rouge, ferrugineuse, formée
sous l'influence de la dénudation subaérienne des calcaires.
Elle est très développée dans la légion préalpine basse, où
elle i^eprésente la latérite des régions tropicales. (Verh. geol.
Reichsanstalt, 1876, p. 5o.)
Terrigènes (sédiments), Murray et Renard, 1884. — Dépôts
marins dont les éléments sont arrachés à la terre ferme.
(Mus. R. Belg. m, 49).
Tesghenit, Hoheneg'ger, 1861. — Tantôt des diabases vraies,
tantôt des roches grenues anciennes à néphéline, plagioclase,
augite, hornblende. Rosenbusch les caractérise par l'idio-
inorphisme de leur pyroxène. à l'inverse du feldspath.
Rosenbusch ayant reconnu que les Teschenites de Teschen
ne contenaient pas de néphéline, il proposa le nom de Thera-
lites pour les véritables diabases à néphéline. (Dicgeogn.N'crhâll.
d. Nordkarpalhen, i86r, p. 43).
SI.
1282 Vltl* CONT.HÊS GKOLOGIQUE TES
Teschenite micackr. Verri et Arti'ni, 1894. — Diabase à structure
de Teschenite, formée d'augite, biotite, serpentine, et
feldspatli, comme éléments essentiels. (Giornale di Mineralo-
gia, 4, 1894, p. 244).
Texture. — Pour divers auteurs cette expression est synonyme
de structure. Pour d'autres, elle s'applique à la disposition
intime des roches (grosseur, caractère, et arrangement des
éléments composants): ils réservent alors le nom de struc-
ture, pour désigner les caractères externes, déterminés par
le mode d'association des agrégats composants.
Thalassische ablagerungen. — Sédiments formés au fond
des mers = Abyssiques.
Theralith, h. RosenI)usc/i, 1887. — Roches hypidiomorphes gre-
nues intrusives, formées de plagioclase, néphéline, augite.
Etudiées par Wolil", décrites par Rosenbusch, antérieurement
confondues avec les Teschenitcs (J. WolU": Norlhern-Transcont.
Survey, Pumpelly, i885; — Rosenbusch : p. 247).
Theralitporphyr, Andrew. — Roches tiloniennes porphyri-
ques intermédiaires entre les téphrites et les théralites.
Phénocristaux de plagioclase et daugite, pâte assez holo-
cristalline ^= Tephritporphyr, Theralitporphyrit.
Thermaxtides, Hdiï )\ 1801. — Roches altérées pai' les feux
non volcaniques (houiUères embrasées). Ex. : Porzellanjaspis,
Tripoli (p. p.).
Thermocalcite. Cordier. 1868. — Calcaire sédimentaire rendu
cristallin par action de contact.
Thermometamorphisme = Pyromorphose. Terme plus spéciale-
ment consacré au métamorphisme déterminé par l'action de
la chaleur, que ce soit, ou non. au contact dune roche
intrusive. (Harker, Sci. Prog., 1894, vol. 11, 180).
Tholeiit, Steininger, 1840. — Roche formée dalbite et de fer
titane pour Steininger ; sa conq)osition minéralogique a été
étudiée par Bergmann : c'est, pour Rosenbusch, une porphy-
rite augitique à structure intersertale, pauvre en pâte.
(Geogn. Beschr. d Landes zwisch. d. Saar u. d. Rhein).
Tholerit, Leonhard = Dolérite.
Thon = Argile.
Thoneisexsteix. — Limonite gris, jaune, brun, argileuse.
Thoxmergel. — Marne argileuse, où la proportion d'argile
peut atteindre 80 7o, limite où elle devient une Mergelthone.
Thoxpelit, Jentzsch, i8;;3. — Voir: Pelite.
THO LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1283
Thonporphyk. — Porphyre à pâte altérée, meuble, incohé-
rente = ïhonsteinporphyr, Argilophyr.
Thonporphyroid, Haussmann. — Grauwackes du Harz, d'abord
considérées comme des porphyres (Bildung d.Harzgebirges,p.42i).
Thonquarzpelit, Jentzsch, 1873. — Voir : Pelite.
Thonschiefer = Schiste.
Thonschiefernâdelchen. — Fines aiguilles brun-noirâtre de
rutile, déterminées par Cathrein, dont Zirkel a le premier
indiqué l'abondance dans les schistes.
Thonschieferschalstein, Senft. — Schiste parsemé de grains,
veines, amandes de caleite == Blatterstein, Schalsteinsch. (i53),
Thrust-breccia. — Brèches de friction formées sous l'influence de
failles recouvrantes = Thrust-conglomerate.
TnuRixGiT, Liebe, 1884. — Roche interstratifiée dans le Silurien
inférieur du Thûringerwald et du Fichtelgebirge, et formée
d'un agrégat microcristallin de quarz avec un silicate ferro-
magnésien hydi-até = Thuringitoolith, Thuringitschiefer.
Thuringitgestein, LUbe, 1884. — Fer carbonate oolitique conte-
nant un silicate de fer oxydulé vert (Thûringite) ; cette thurin-
gi te se trouve aussi en lits dans les schistes. (Liebe: Uebers.
ûb. d. Schichtenautbau Ostthûringens, 1884).
T1EFENGESTEINE ^= Profondeur (Roches de).
TlEFMAGMAïISCIlE DiFFERExNTIATION, BrÔggeV. PrOCCSSUS de
liquation qui s'opèrent en pi'ofondeur dans les magmas, avant
leur ascension dans les fentes li Ioniennes ou les réservoirs
laccolitiques.
ÏIEFSEESCHLAMM = Bouc dcs profondeurs.
TiEsciiiETE, Stanislas Meunier, 1882. — Météorites (oligosiderites)
du type de Tieschitz.
TiLESTONES, Murcliison. — Nom de l'étage des dalles gréseuses de
Ludlow. (Siluria. p. i3o).
TiLL. — Formations glacières argileuses, bariolées, à blocs erra-
tiques = Blocklehm, Boulder clay.
TiMAziï, Breithaapt, 18G1. — Andésite à amphibode gamsigradite,
découvertes par Breithaupt à Gramzigrad, sur le bord du Tiniok,
Serbie (Ueber den Timazil; Berg. und Hûttenm. Zeit. 1861, p 5i).
TInguait, Rosenbusch, 1887* — Syénite éheolilique filonienne
(Phonolite ?) à pâte allotriomorphe ou panidiomorphe grenue ;
elle est caractérisée par des minéraux du groupe de la haûyne,
une teneur élevée en segirine, l'abondance de la rinkite et de la
laavenite, l'absence de structure Uuidale (Mass. Gest. G28).
laS/î VIIl^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE TIN
TixGUAiTPORPHYH, Rosenbusc/i, 1896. — Tinguaite à nombreux
pliénocristaux. qui donnent à la roche lapparenee d'un por-
phyre éht'olitique : elle s'en distigue par la richesse en tegirine
de la pâte (Rosenbusch, 1896, p. 479).
TisAU. — Tripoli du Mexique.
TiTAMïE-AMPHiuoLK-sciiisT, Koto, ibiyj. — Roclie formée dhorn-
blende, piagioclase, sahlite, biotite, sphène, de couleur sombre,
à structure schisto-cristalline. avec ieuillets l>lancs (Journ. Col-
lège of Science, liup. Univ, Tokio, v, ni).
TiTANOMAGXETiTDiALLAGiTi:. — Pyroxéuitcs à dlallage avec 1er ti-
tane. Termes de passage entre les diallagites et les ségrégations
magmatiques ferrugineuses, ou les ségrégations de spinellides.
TrrANOMAGXETiTsriNELLiT, Vog'i, 1893. — Roclie à olivine riche
en fer oxydulé titanifère et spinelle (Zeil. f. prakt. Geol. 269).
ToADSTONE. — A'ieille dénomination des mélaphyres amygda-
loïdes interstratiliés dans le Calcaire carbonifère du Derbyshire
= Krôtensteine.
TôLLiT, Pîchler. iS^S. — Porphyrite à hornblende quarzifère,
andésitiijue. à pâte granophyrique de feldspath et quarz, de
Tôll, près Meran (N. J. i8;3, p. 940, et 1875, p. 926).
ToNALrr,Pom Ratli. 18G4. — Diorite quarzifère à biotite (Z.d. G ,249).
ToNALiTAPLiTE. — Filous aplitiques associés aux tonalités, et
dillérant des aplites granitiques par leur composition chi-
mique et par les noyaux basiques des feldspaths.
ToNALiTGXEiss, Suess, 18G8. — Faciès dynamométamorphique de
la tonalité, correspondant dans une autre série au Granit-
gneiss ; ce nom a été redéfini par Salomon. (Sitz. Ber. Akad.
Wien, CI, lvu, 1).
ToxALiTPEGMATiï, Griiheniiia/tn , 189G. — Tonalité (Quarzdio-
ritporphyrit) à struetuie micropegma tique. (T. M. P, M. 1897,
xvi. p. 19*3 ; Vierteljahrs. NaturT. Ges. Zurich, xli, 1896).
ToxALiTPORPHYRiT, Becke, 1893. — Porphyrite grenue ou
schisteuse, parfois granophyrique, en liions dans la tonalité
et en relations génétiques avec elle = Tôllit, Quarzglimmer-
porphyrit (Teller et John, T. M. P. M. xni, p. 433).
ToPASBROcKEXFELS. — Roches clastiqucs métamorphiques, qui se
trouvent au contact du granité, associées à des roches à
tourmaline. Elles sont à l'état de brèches, où les fragments sont
formés de lits alternants de quarz et tourmaline, et la pâte est
formée de quarz et topaze, avec minéraux accessoires (tour-
maline, eassitérite = Topasfels.
TOP LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 1285
ToPASHORNFELS. — Sohistes transformés en hornfels au contact du
granité, à structure compacte non feuilletée, avec quarz et
topaze comme éléments essentiels. On peut aussi appliquer ce
nom à des porphyres métamorphisés, où le feldspath de la pâte
est remplacé par de la topaze.
ToPAzosÈME, Haûy, 1822. — Roche composée de to})aze, quarz,
tourmaline, et renfermant des cristaux distincts de topaze =
Topashornfels. Topasfels.
ToPFERTHON. — Argile plastique, employée par les potiers.
ToPFSTEiN. — Roche homogène, tendre vert-clair, fibreuse, formée
«Vun assemblage de chlorite et talc ; elle est souvent associée
à serpentine, dolomie. calcaire = Pierre ollaire.
rouBANiTE. Liper.fiW^e, t88i. — Boghead de Torban hill. auquel
liiversidge a rapporté un boghead d'Australie = Wollongongit.
(Liversiilge : .Tourn. chem. Soc. î88i. xxxrx, 980).
ToRDRiLLiTE, Spuw, 1900. — Variété structurale d'Alaskite, à
masse fondamentale finement grenue ou vitreuse, porphyri-
que ou non. (Am. GeoL. 1900).
ToRF = Tourbe.
ToRFKOHLE, Senft. — Masse charbonneuse, formée d'après
Senft de fibres végétales, d'humine (ou ulmine), et péné-
trée de bitume et de résine.
ToRFscHiEFER, Brafh, 1880. — Tourbe schisteuse du rivage de
Riga, formée de débris végétaux flottés, et interstratifiée
dans des sables littoraux. (Arch. Ver d. Frennrle d. Naturw.
Mecklenb., xxxui, p. Sia).
ToscANiTE, Washin£;-fon. 189^. — Laves d'Italie intermédiaires
entre les liparites et les dacites = Dellenit, Plagioklas-
rhyolith, Quarztrachyt (sensu stricto). (Journ. of. Geol. 4. 54 1 ;
5. 1897, P- ^4)
ToucH-sTONE. — La jiierre de touche est une lydienne.
ToTiRBE. — Roche brune ou noire, moussue ou compacte,
formée sous l'eau et à l'abri du contact de l'air, aux dépens
de détritus végétaux carbonisés. On y l'econnaît des débris
végétaux charbonneux, des souches d'arbre, mêlés à du
sable, (le l'argile. I^a teneur en carbone varie de /\^) à 60 °/„.
On en distingue diverses sortes d'après la structure (Papier-
torf. Fasertorf). ou d'après le\ir origine (bois, ])rés). ou
enfin suivant la na1ui-e des plantes (mousses, cypéracées, etc.).
= Torf, Peal.
ToiRMALiNE-ROCK, Jiuld. i8()5. — Rochc des Indes formée
exclusivement de tourmaline fibreuse. (Min. Mag., xi, p. 61),
1286 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE TOU
ToiTRMALiNiTE. — Roche grenue ou schisteuse, à grains gros
ou fins, formée de quarz et tourtnaline, et développée au
contact du granité = Tunnalinfels, Turmalinit.
TouRM ALITE, CorfHcr, 1868. — Roches formées essentiellement
de tourmaline et de quarz.
Trachy-Andesite, Michel-Léo)', 1894. — Roches d'épanchcment
volcaniques contenant dans leur pâte des microlites de
sanidine et de plagioclaso. Terme de passage entre les
trachytes et les andésites. (Etude sur la déterm. des teldspaths,
1894, p. 8).
Trachy-Basalï, Borick)'. 1873. — Basalte récent, en filons,
à grains fins, gris sombre, ou grisàti-e, contenant souvent
calcite et zéolites. Rosenbusch le range parmi les téphrites.
(Arb. d. Landesdurchforsch. Bôhmens, u).
Trachydiorit ■= Griinsteintrachyt, Amphibolandesit.
Trachydolérite, Abich, 1841. — Roches trachytiques. inter-
médiaires chimiquement et minéralogiquement, entre les
trachytes et les dolérites, où Abich signale des feldspaths
neutres (orthose. albite) avec hornblende, associés à des
feldspaths plus basiques (oligoclase, andésine) et pyroxène.
(Ueb. d. Natnr. u Zus. d. vulkan. Bildg , p. 100). Washington
restreint la dénomination aux roches précédentes, à feldspath
labrador-anorthite. (Journ. Geol., v, 35i, 1897).
Tkachyphonolith. Bovicky. — Synonyme de Oligoklassanidin-
trachyt pour Boricky. Kalkowsky désigne ainsi des phono-
lites très riches en sanidine, pauvres en néphéline, plus
riches que d'ordinaire en hornblende ou pyroxène, et for-
mant ainsi passage aux trachytes (p. t45).
Trachytandes(t. — Termes de passage entre andésites et tra-
chytes. Voir :Trachyandésite. Andesittrachyt, Gauteit. Vulsinit.
Trachytbimsteïn. — Verre bnlleux, dépendant géologiquement
et chimiquement des trachytes.
Trachyte, Brongniart, i8i3. — Roche ellusive néovolcanique,
correspondant aux syénites. à sanidine prédominante, avec
un ou plusieurs minéraux du groupe de l'amphibole et du
pyroxène ou mica, sans quarz, et à structure porphyrique.
Le nom avait été donné par Haûy en raison du toucher
rude, des types d'Auvergne : il fut réj^andu rapidement
par von Buch, d'Aubuisson. Rendant. (Haûy : Traité de miner.,
Bd. IV, p. .579). Poui'(C. F. P. i()oo, p. .2^,9). Roches à structure
microlitique ayant la composition des syénites et pouvant
7RA LEXIQUE PÉTROGUAPHIQUE I287
renfermer du verre. Les trachytes normaux, les trachytes
sadiques et les trachyandésites correspondent respective-
ment aux trois types de syénites, indiqués.
Trachyte a akmite, Mug-g-e, i883. — Trachyte holocristallin
phonolitique. T^e pyroxène constituant est l'akmite ou l'aegirine
(et Cossyrite ?), le feldspath, généralement de l'anorthose
= Akmit-Trachyt. (N. J. i883, n, 189).
Trachytglaeser. — Modifications vitreuses des trachytes.
Trachytique, Structure. — Structure caractéristique des tra-
chytes, où la pâte est formée de microlites feldspathiques
lamellaires, en traînées fluidales, base vitreuse très rare,
cristaux de bisilicate rares =^ Structure microlitique, pilo-
taxitique (partim).
Trachytisme, Ch. Deville, i859. — Nom donné à l'aspect spé-
cial, vitreux, fendillé, que présentent les feldspaths des
trachytes et autres roches volcaniques et qui valent à ces
roches leur apparence ])ropre (G. R. xlvhi, 1859, p. i).
Trachytoïde, Gumhel, 1886. — Désignation d'ensemble pour
les trachytes, liparites, andésites à amphibole et dacites.
Roches à pâte macro- ou microcristalline, porphyrique ou
amorphe, contenant sanidide, jjlagioclase vitreux, hornblende
ou mica, cristallisés (Gûmbel, p. 96).
Trachytoïde (Structure), Fouqué et Michel Lévy, 1879. —
Structure porphyrique des roches d'épanchement, où on
distingue, contrairement à ce qui se présente chez les roches
grenues, deux temps de cristallisation pour la pâte micro-
litique et les phénocristaux, et correspondant à des condi-
titms différentes de consolidation = Porphyrique, trachy-
tique, pilotaxitiquc, hyalopilitique, p. p. rhyotaxitique. tra-
chyto[)orphyrique, etc.. (Miner. Microg., 1879).
Trachytporphyr, Abich, 1841. — Abich appliqua ce nom de Beu-
dant à des trachytes particulièrement riches en silice (lipa-
rites). Plus tard, il renq)loie comme terme collectif \)o\xv
les trachytes quarzifères à structure granophyrique, lipa-
rites et trachytes quarzifères schisteux. (Abich : Ueber d!
Nalur u d. Ziis. d. Vulkan. Bild., 1841).
Tuap-ash, delà Bèclie = Trappean ash; noui de tufs diabasiques.
Trapp. — Vieille dénomination suédoise, pour des roches som-
bres, compactes, massives, du mot suédois Trappar. qui
veut dire escaliers. Mal délini. il est tombé en désuétude ;
il comprenait des l)asaltes, inélaphyres, porphyrites, dia-
1288 VIIl* CONGRÈS GÉOLOGIQUE TRA
hases, etc. Parfois on IV'inploie encore pour désigner des
diabases vitreuses compactes (Tcirnebôhni. iSjS), ou comme
nom collectif (Geikie. i8^i). Ce nom très ancien, était
employé par Wallerius « Corneus Irajjezius ». (Min., i, 418).
TuAPPCTnAXULrr, .4. Sfehner. 18^1. — Granulites saxonnes,
sombres, à plagioclase. un peu de grenat, et j)\roxène ou
amphibole, au lieu de mica = Pyroxengranulit. Plagioklas-
granulit (A. Slelzner : N. .1. 187 1, p. 244)-
Tkappite, Bron^niarf, i8i3. — Nom des roches trappéennes.
Trapporphyr, Werner. — Vieux nom des mélaphyres.
Traqt'ita de hyperstena. Aguilera y Ordonez, iSgS. — Tra-
chytes dont l'élément coloré unique est l'hypersthène. sans
biotite, ni augite (Expedicion cienti(. al Po{)ocalepelt, Coinin.
geol. Mexic, p. 4", 1890).
Trass. — Tuf volcanique fin, plus ou moins métamorphosé et
altéré. Il constitue une masse poreuse claire, jaune, grise
ou brune, terreuse, ressemblant à un tuf ponceux. Le nom
Trass ou Tarrass est principalement a|)pliqué à la roche,
finement moulue, telle qu'on l'emploie dans l'industrie, pour
la fabrication du ciment = Duckstein, Tull'stein.
Trassoite, Cordier, 1816. — Tufs volcaniques analogues aux trass.
Traumate. d'Aubuisson, 1819. — Vieux nom signifiant fragmen-
taire, proposé pour remplacer le mot grauwacke et analogues.
(Traité de Géogn., n, p. 202).
Travertino. — Calcaire concrétionné, gris ou jaune, vacuolaire
ou compact, très développé dans la campagne romaine. Il est
formé par des sources calcaires = Tuf calcaire, caleareous
tufa. Kalktuff.
Trématode, Hany, 1822. — Nom donné par Haiiy à l'andésite
augitique de Volvic (Puy-de-Dôme).
Tremolitserpe.vtix. — Serpentine riche en trémolite. souvent
transformée en talc.
Trichites, Zîrkel. 1867. — Ci'istallites fins, noirs, cai)illiformes,
opaques, diversement tordus, des pâtes vitreuses ; parfois
ils se résolvent en files de globulites. (Z. d. g. G., xix p. 744)-
Trichitische Extgeast'xo. — Dévitrification de la base vitreuse,
par trichites. de diverses roches volcaniques.
Tridymittrachyt. Kolenko, i885. — Trachytes <lont la teneur
en silice est élevée par développement de tridymite secondaire.
(Kolenko :N. .T. i885, i, p. 9).
Triebsaxd. — Sable fin.
TRI LEXIQUE PÉTHOGUAPHIQUE 128()
Tripoli, WaUeriiis. i747- — Roche pulvérulente formée^ de
(Hrapaces de diatomées et de radiolaires à l'état d'opale
■=^ Infusorienerde, Diatoineenpelit, Polierschiet'er.
ÏROCKENTUFFE. — Noiii doiiué aux tufs formés par l'accumu-
lation des cendres et projections sur la terre ferme, à
l'air libre, par opposition aux tufs sous-marins, formés
sous le contrôle de l'eau.
Troctolite. von Lasaulx, 1875. — Roches de la famille des
gabbros, formées par un agrégat, à gros grains, de felds-
paths calcosodiques, d'olivine, et d'un peu de diallage.
Pour Bonney, ce sont des Olivingabbros serpentinisés
= Forellensteine (Elemente der Pelrog., p. 3i5).
Trowlesworthite, R. N. Worth, 1884. — Roche métamorphique
formée d'orthose, tourmaline, fluorine et un peu de quarz.
La fluorine occupant la place du quarz des granités ordi-
naires. Granité modifié par émanations borées et fluorées.
(Trans. R. g. s. Cornwall, x, 6., p. 180).
Trûmer = Veinules, filonnets, Adern.
Trummerfelsitporphyr. — Brèches de friction éruptives dé-
pendant des felsitporphyres, et dont les fragments et la pâte
sont également en felsitporphyre, identiques ou diflerents
entre eux = Brèche porphyrique éruptive, Ataxite (parti m).
Agglomeratlava.
Trummergneiss. — Brèches de gneiss dans un ciment siliceux.
Trûmmerporphyr. — Roches à fragments anguleux, ou suban-
guleux, de felsitporphyr, réunis dans une pâte felsitique
cristalline, dure, parfois très subordonnée. Origine élas-
tique = Porphyrbreccie, Ataxite des felsitporphyres.
Tuczonite, Stanislas Meunier, 1882. — Météorite ferreuse du
type Tuczon.
TuFAÏTE, Cordier, 1816. — Dénomination vieillie pour les tufs
volcaniques communs, Peperino, Duckstein, etc.
ÏUF CALCAIRE. — Travcrtius calcaires des sources pétrifiantes,
poreux, celluleux, contenant souvent des plantes ou autres
débris fossilisés =: Kalktuff, Tufa, Calcareous tufa.
TuFFAs, de Rouville, 189^. — Désignation proposée par de Rouville
pour les tufs volcaniques. ])our les distinguer des tufs calcaires.
(L'Hérault géologique, i32).
TuFFBRECCiEN Lœwinson-Lessing\ i8()8. — Termes intermé-
diaires entre les tufs et les brèches, tels que coulées
boueuses, tufs chargés de bombes et d'éclats. Voir Tufloïde.
1290 Vllie CONGRÈS GÉOLOGIQUE TUF
TuFFEAU. — Calcaire crayeux tendre, jaune, poreux, de divers
niveaux crétacés, Maëstricht, Touraine, formé de fragments
accumulés, peu cohérents, de bryozoaires, mollusques, etc.
TiFFiTE, Miigge. 1893. — Roches formées de l'association de
tufTs avec des sédiments ordinaires (N. J. vm, B. B., p. 708).
TuFFOGÈNES (sédimeuts), Reyer, 1881. — Tufs volcaniques
sous-marins (Reyer : J. g. R. A., 1881, xxxi, p. 57).
TuFFoiBE, Lœwinson-Lessing. 1887. — Roches disloquées de
telle sorte, par dynamométamoi'phisme, qu'ils présentent un
aspect tufîacé. Ce sont donc des roches qui rappellent les
tufs, bien qu'en différant profondément, par l'absence de
projections volcaniques meubles. Depuis, Mugge a généra-
lisé ce nom pour des roches métamorphiques, formées
primitivement par un mélange d'un tuf et d'un sédiment
= PseudotulTe. (T. M. P. M., v, 234 ; Miigge : N. J., 1896. I., p. 79).
TuFFPORPHYROÏDE = Klastoporphyro'idc, Tuffoïde.
TuFFscHiEFER, Bsck . iBgS. — Tufs et Schalsteins diabasiques
transformés en schiste. (Beck : T. M. P. M. 1898, xui, iv. p. 328).
TuFLAVA, Abich, r88a. — Trachyte tendre. d'Arménie (Alagez),
montrant des flammes rouge brunâtre ou jaunes dans une
masse grossière. La disposition de ces flammes donne à la
roche un aspect élastique, et indique une structure intermé-
diaire entre des tufs et des laves : c'est une brèche par
difl'érenciation ^=- Taxit. (Geol. d. Armen. Hochlandes, n, 33).
Tuf porphyuique = Felsittufl", Thonstein.
TrFPORPHYKiT. Lœwinson-Lessing\ 1898. — Augitporphyrit,
du gi'oupc des Taxites ou Tuflaves, composée de l'assem-
blage intime de taches ou flammes gris-violacé et d'une
pâle grise, passant insensiblement des uns aux autres. Les
fragments et la ijàte sont également de l'augitporphyrite,
et la roche est une brèche de diflPérenciation = Taxit, Tuflava.
Tufs. — Roches formées par l'agglomération, par voie hydro-
chimique, des projections volcaniques meubles : cendres, sable,
bombes, et coulées boueuses. Tels sont les véritables tuflas ou
tufs volcaniques, que l'on qualifie diversement suivant les
roches dont ils dépendent, comme : Porphyrtuff, Diabastufl*.
Tracliyttulf, etc. Bien diflérents sont les tufs calcaires, poreux,
légers, formés par l'action de sources.
Tufs-clastiques, Renard ■=^ Tufs sédimentaires.
TuLrr, Stanislas Meunier. 188.2. — Météorite (Sporadosiderite)
du type de Tula.
JUR LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE 129!
Turf. — Nom irlandais de tourbe, désignant en Angleterre le
gazon.
TiTRMALiXGNEiss. — Gnciss à muscovitc avec aiguilles de tour-
maline. Il est souvent bréchoïde.
TuRMALTNGRANiT. — Variété fine ou porpliyrique de granité,
chargée de tourmaline, gisant au bord des massifs grani-
tiques, dans la région des contacts.
TruMALiNGRANULiT. — Variétés de granulites saxonnes, à fines
aiguilles et houppes de tourmaline.
TuiiMALiNHORNFELS. — Schistes métamorpliisés en hornfels au
contact du granité, et formés de tourmaline, quarz et
mica blanc. Ils sont souvent associés à Topashornfels.
TuRMALiNiT = Hyalotourmalite, Turmalinfels.
TuRMALiNSCHiEFER. — MicascMstes riches en toumialine, à quarz
et tourmaline, développés dans la région des contacts.
TuRMALixsoxNEN. — Rosettcs fomiécs de fines aiguilles de tour-
maline, enhouppes radiées, associées au quarz dans les granités.
TrscALiTE, Cordier. 1868. — Roches à faciès basaltique. composées
deleucite, de mélilite, avec un peu de pyroxène, de feldspath
etd'ilménite = Leucitite(de Tusculum, près Frascati).
TuTENKALK. — Nodules calcaires à sectexirs coniques, formés de
fibres rayonnantes et concentriques de calcite = Cornets cal-
caires emboîtés.
ÏYPHONiQUEs, Brongniart. — Roches de profondeurs (volcaniques
et plutoniques). Chofiat désigne sous ce nom les vallées
ouvertes par des failles.
Typhoxische Stocke = Typhons, massifs instrusifs.
Typhons. — Masses cylindro-coniques. de roches grenues pro-
fondes, dont les sections dessinent à l'afileurement des massifs
circulaires, parmi les roches métamorphiques = Massifs intru-
sifs, Stocke, batholites.
U
IlEBERGANasGRÛNSCHTEFER. — Vieille dénomination des diorites
et diabases paléozoïques.
Uebergemengtheile = Eléments accessoires.
Ultimate-Strt'ctttre-Cleavage. Sorhr, i85-. — La véritable
schistosité d'après Sor])y (Rep. bril. Assoc. 92^
T^LTRABASic ROCKS. Jiidrf, 1881. — Ensemble des péridotites. lim-
burgites, nephelinbasites, leucitbasites, camptonites,'urtites,etc.
1292 VIU^ CONGRÈS GÉOLOGIQUE U M P
= Hypobasite (Volcanoes, p. 317). D'après Lœwinson-Lessing,
le coefficient (racidité de ces roches est inférieur à i.5, se rap-
prochant habituellement de 1-1.2 (Bull. Soc. belge géol., 1890).
Umptekit, Ramsar. r— Modification endomorphe de la syénite
néphélinique d'Uniptek (Kola), appauvrie en néphéline, avec
divers feldspaths alcalins, hornblende et arfvedsonite, œgirine
et divers minéraux accessoires.
TJiMPTEKiTPORi>HYR, Rosenhiisch . iSç)."). — Porphyre syénitique
alcalin, avec association perthiticpie de feldspaths et hornblende
katoforitique (p- 426).
ITnkrystallinische ausbildung der Gesteine. Zirkel, 1873. —
Texture des roches vitreuses (Zirkel, p 266'.
T^Nw^ESEXTLicHE GEMENGTHEiLE. — Minéraux nou essentiels aux
roches, peu abondants, sans infinence sur leur caractéristique.
Upsalagraxit. — Granité à hornblende vert foncé et biotite.
répandu en Suède (ITpland et Wesmanland) et en Finlande. Il
ressemble au Salag-ranit mais est plus riche en hornl)lend*^.
L'ralitdiabas, KIoos, 1887. — Diabases diverses dont l'augite est
plus ou moins complètement transformée en ouralite ; épidio-
rites. proterobases p. p.. etc. =: Uralitite (Kloos : Samml. d. geol.
Reichsmiis. zu Leiden, tSS^, i).
TJralttdiorit. — Roches dioritiques à pyroxène ouralitisé, ou
d'une manière plus «fénérale. à amphibole fibreuse, voir :
l'ralitdiabas, Deuterodiorit. Sclieindiorit. E[»idiorit.
Uralitfels. Karp'nsky', 1884 — Roche porphyroïde com[)Osée de
fi^rands cristaux d'ouralite dans une masse fibreuse d'amphibole
= Uralitgestein (Bull. d. Com. géol. russe).
Uralitgabbro, Saytzeff. 1887. — Gabbro à diallag^e ouralitisé,
et passant par ce ])rocessus secondaire, aux diorites = Gabbro-
diorit. Deuterodiorit. Metadiorit. Amphibolite (partira).
(SaytzefF. Mém. coin. geol. 1887. iv, n'^ i, p. io5).
Lralitgneiss. — Gneiss porphyroïde à phénocristaux d'ouralite
(Bull. com. geol, russe. i883. p. 199).
Urai.itgranit. Ber<j-t. 1889. — Granité à hornblende secondaire,
fibreuse, ouralitiquo. formée aux dépens de pyroxène. (Bergt,
T. M. P. M. 1889. X, 290).
ri<Ai.iTGRûxscHiEFER. — Schistc à actinotc fibreuse ouralitique.
T RALiTfsiRUXG. Kloos. — Xom donné à un ensemble de roches
éruptives vertes métamorphiques. Épidiorite, Strahlsteinfelse,
Amphibolite. Métadiorite, TJralitdiabas, etc.. caractérisées
par hornblende fibreuse et plagioclase, et dont les relations
URA LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE lagS
génétiques ne peuvent être définitivement établies = Ourali-
tisation. Uralitit. (Bergt : T. M. P. M., \, 1889, p. 335).
Uralitnokit, Bi'ôggii\ 1894. — Diorites dérivées par processus
secondaires des norites. (Brôgger, i, 94).
Uralitporhyre, g. Rose, iS'i^. — Porphyrite augitique à
phénocristaux de pyroxène ouralitisé (parainorphose d'augitc
à manteau d'amphibole fibreuse)^ Uralitporphyrit. (G. Rose:
Reis. nach. dem Ural, n, p. ijo).
UralitsyeiMT, Jeremejeff, 1872. — Syénite ouralitique (syénite
à pyroxène), où Touralite remplace l'amphibole commune.
(Jeremejeff: N. J. 1872, p. 4o4)-
Uranolith = Météorite.
Ureilit Jerofejeff et Latschinojf, 1888. — Météorite pierreuse
de Nowo-Urei formée d'olivine, augite, fer nickelifère abon-
dant, sans chondres, et surtout remarquable parce qu'elle
contient du diamant. (Verh. Russ. miner. Ges. 1888, xxiv).
Urgranit. — Nom donné parfois au granité intercalé dans
les gneiss archéens.
Urgrunstein. — Vieille dénomination des gabbros, diabases
et diorites, du système archéen = Urtrapp,
UR'm, Ranisaj^ i8g6. — Roche panidiomorphe grenue, en
filon couche ou en amande, dans ki Lujaurite de Lujava-
Urt (Kola) ; elle est formée essentiellement de néphéline,
avec un peu d'aegirine et dapatite. Elle représente le terme
basique extrême de la série des syénites à néphéline et
augjte = Aegirin-Ijolith (Rarnsay : Geol. Fôren, i. Slockh.
Fôrhandl. 18, 6, 1896, p. 459).
UuR = Alios.
V
Vaengegraxit, Tôrnebohrn. — Granité rouge à gros grains,
riche en quarz, pauvre en hornblende.
^^\KITE, B/'ong/dart, i8i3. — Désignation vague de Brongniart,
pour des roches qu'il définit comme étant à « base de vake,
et empâtant du mica, du pyroxène, etc.» (J. d. M., xxxn, 32i).
Valrellit, V. Schaever, 1898. — Roche filonienne, à grains
tins, noire, de la famille de la péridotite, formée de bron-
zite, olivine, hornblende brune, en proportions variables.
C'est une harzburgite amphibolique, ou une pikrile à horn-
blende avec bronzite (T. M. P. M. 1898, xvu, p. 5oi).
1294 vin- CONGRÈS GÉOLOGIQUE VAL
Valrheinit, RoUe. — Variété de chlorogrisonite dans laquelle
le plagioclase et l'épidote prédominent.
Varioles. — Nom donné aux spliérolites des variolites, rappe-
lant les cicatrices de la variole.
A ARioLiTE. Alclrovande. 1648. — Roche verte compacte, glo-
bulaire, présentant des sphérules de o,oo3 à 0,02, grisâtres
ou violacées, à structure radiaire. Ces sphérules d'oligo-
clase et pyroxène. dans une pâte vert-foncé à texture flui-
dale et perlilique. déterminent des taches ou boutons sail-
lants, sur les surfaces altérées, qui lui ont valu son nom.
Grûnstein aphanitique. souvent développé au bord des
masses de diabasc ou de gabbro. par métamorphisme
endomorphe : parfois en niasses indé})endantes, comme por-
phyrite augitique sphérolitique (Jalguba, Mont-Genèvre)
=^ Perldiabas, Pockenstein. Variolites (Languis, Hist. lapid.
tîg. Helveliœ 1700, ^o; Lapis variolatus, Aldrovandus, 1648).
Variolitaphanit, Lœwinson-Lessing; 1884. — Roche aphani-
tique associée aux variolites, à pâte vitreuse, et houppes
de fibres feldspathiques rayonnées, mais non difféi-enciée
en pâte et en varioles. Elle dépend des porphyrites augiti-
ques sphérolitiques. (T. M. P. M., vi, p. 28O).
Varioliïe de la Durance =^ ^';ll•iolite.
Variolite du Drac. — Nom ancien des amygdaloides, aplia-
nites calcaires, spilites, des Alpes françaises.
A'ariolite-tuff, Cole et Gt-egovy, 1890. — Roche élastique
associé à la variolite du Mont-Genèvre, qui en est peut-èti'c
une brèche de friction volcanique, mais plus vraisembla-
blement encore vm tuf. (Q. J. G. S. 4^, P- 3i6).
Variolitischer Adixole, Dathe, i88a. — Roches à pâte coin-
pacte, verte, avec concrétions sphériques violettes, grises ou
rouges, de quarz. albite, muscovite. chlorite (Dathe : Jahrl).
preuss. geoL Landesanls., 1882).
Variolitischer Epidosiï, Pilla, i845. — Epidotite à structure
sphérique. (Pilla : N. J., i845, p. G5).
Variolitischer gabbro. — Les gabbros, diorites. granités, sont
parfois dits variolitiques, ou sphéroïdaux.
Variolitischer Hornblendeschiefer, Stache, i863. — Schistes
amphiboliques porphyroïdes du Siebenbûrg. où on dis-
tingue parmi les lits d'amphibole libreuse, écailleuse, de petits
grains arrondis, blanc ou rouge, de feldspath. (Stache : Geol.
von Siebenbûrgen, i863, p. 207).
Vase. — Il y a des vases marines (Seemarseh) et d'autres
VAU LEXIQUE PÉTROfiRAPHIQUR 129,5
(luviatiles (Flussmarsch). Ce sont des masses boueuses, que
les eaux tiennent en suspension, et déposent dans les régions
littorales tranquilles, ou dans les inondations = Marseh.
VAUGNÉRriE. Fournet. — Granité gneissique de Vaugneray,
près Lyon, formé, d'après Fournet, de plagioelase et hicjtite.
et interstratilié dans les gneiss. Pour MM. Michel Lévy et
Lacroix, c'est une granitite à hornblende, riche en apatite.
(Michel Lévy et Lacroix : Bull. soc. minerai, 1887, x, 27).
Yauquelite. Pinkerton, 181 1. — Marne gypseuse. (Petralogy, 2, 56).
Velchenstein. — Roches à odeur de violette, produite par une
algue, dans les régions froides.
Vein. — On désigne sous ce nom, en Angleterre, le mode de
gisement des roches intrusives en- filonnets transverses, irré-
guliers, ramifiés, plus minces que ceux qui méritent le nom de
dykes. = Ader, filonnet.
Veine de houille ::=: Coal-seam, Kohlenflôtz.
Veinule. — Petite veine de houille ; cette expression est aussi
employée pour désigner les filonnets ramifiés, ou Adern.
Veltlinit, Stache et John, 1877. — Grenatite riche en petits
grenats abondamment répartis dans toute la roche. (Stache
el John: J. g. R. 1887, xxvii, j), 194).
Venanzite, Sabatini, 1898. — Lave de Santo Venanzo, l'oi-mée
d'olivine, leucite, microlites de mélilite, mica noir, magné-
tite. SiO^ = 41^43 °/o- Mélilite positive, avec une enveloppe
isotrope et une autre, extérieure, négative (Nuovo typo d.
Lava, Rome, 1898).
Venjanpokphyrit, Tôrnebohm. — Dioritporphyrite en couche
interstratifiée. (Tiirnebohni : Besliril'ning lill geol Ofversigtskarta
ofver Mellersta Sveriges Berslag, Blalt, i).
Verde antico. — Calcaire flambé de taches et de veines de
serpentine ^= ophicalcite.
Verde di Corsica. — Gabbro à smaragdite = Verde d'Orezza.
Verde di Prato. — Serpentine de Prato, en Toscane.
Verglaster sandstein = Grès vitrifié.
Verit, Osann, 1889. — Roche voisine du Magmabasalt, conte-
nant biotite, olivine, augite, et parfois feldspath, dans une
pâte vitreuse. Rosenbusch la considère comme une limbur-
gite de l'andésite micacée. Elle occupe cependant à cette
place, par sa composition chimique, une position bien isolée,
et pourrait être rangée plus naturellement près des méla-
phyres, comme uu type vitreux acide (Osann : Z. d. g. G.
XLi, 1889, p. 3o6. XLiii, 1891, p. 344)-
1296 Vm* CONGRÈS GÉOLOGIQUE VER
Verkieselung = Silicification.
Yerkokung. — Transformation de la houille en coke par
l'action de contact de roches éruptives.
Vermiculé (quarz), Michel-Lévj'. — Quarz se présentant dans
les feldspaths des roches sous forme de larmes ou de gout-
telettes, au lieu de présenter des formes géométriques,
comme dans les micropegmatites = Quarz de corrosion,
Struttura vermicolare.
Verres volcaniques. — Magmas éruptifs consolidés sous forme
de verre auiorphe, et ne présentant que peu ou pas de forma-
tions cristallitiques ségrégées. Voir: Obsidienne. Pechstein,
Bimstein. Perlite, Tachylite, Sordawalite, Hyalomélane.
Vkrrucano. — Conglomérats contenant des fragments ronds ou
anguleux de quarz, porphyre quarzifère, gneiss, etc., dans
un ciment calcaire et talqueux. Divers stratigraphes dési-
gnent sous ce nom, Tensemble des roches élastiques des
Alpes et de ITtalie, parfois gneissiques, du Carbonifère au
Trias. (Milcli : Beitr. z. Kennln. d. Verrucano, 1892).
Verwerfungsbreccie.x. — Brèches élastiques.
Verwiïterung ^= Altérations atmosphériques.
^'ER\vITTERUNGSTUl<'FE, Lœwiuson-Lessing. — Roches tuffacées
formées par désagrégation de roches cristallines = Tulfoïdes.
Vi.NTLiT, Fichier, 1875. — Porphyrite à hornblende quarzifère
de Vintl. Rosenbusch la considère connne inie Hornblende-
dioritporphyrite à augite (Fichier : N. J. i8-5. p. 92;).
A'iRiDiTE. Vogelsan<>\ 1872. — Produits secondaires verts, à
caractères indécis, envahissant les pâtes de diverses roches,
sous forme décailles, d'agrégats fibreux. On emploie souAcnt
ce terme, comme dénomination d'ensemble, pour les divers
produits chloriteux. dérivant de l'altération des pyroxènes
et amphiboles : il est alors synonyme de substance chlo-
riteuse (Arch. Néerland., vn, et Z. d. g. G. xxiv, p. 029).
Vitreuse (structure). — Structure des roches volcaniques, ou
de leur masse fondamentale, quand elles sont formées d'une
substance vitreuse non individualisée, analogue à un verre
fondu de composition variable = Glasig.
^'lTKII■IK (GRi-:s). — Le grès vitrifié est produit par action
pyromorphe : les grains de quarz du gi'ès éclatent et sa
pâte fond en un verre, parfois chargé de néoformations
= Buchit, Verglaster Sandstein.
ViTRioLscHiEFER. — Scluste aluuifère à efïlorescences sulfatées.
VIT LEXIQUE PETROGRAPHIQUE I297
ViTRiT. — Opale de Bohème, contenant du pyrope.
ViTROANDESiï, ViTROBASALT, etc., LagoHo, 1887. — Andésites,
basaltes vitreux ^ Hyaloandesit, Hyalobasalt, Magmabasalt,
Limburgite, p. p. (T. M. P. M., viii, p. 466).
ViTROFELsoPHYR, Rosenbusch, 1887. — Felsitporphyre, intermé-
diaire entre Viti'ophyr et Felsophyr (p. 379).
ViTROPHYR, Vogelsang, 18(17. — Désignation donnée à la structure
des porphyres quarzileres et orthophyres à pâte vitreuse ou
microfelsitique. (Philosophie der Geoi.).
ViTROPHYRiscH = Vitrcux, glasig, vitroporphyrisch.
ViTROPHYRiscHE TuFFE, LcewinsoTi-Lessing, 1887. — Tufs riches en
particules vitreuses et grains de verre = Tut' palagonitique
p. p. (Lœwinson-Lessing : T. M. V. M., 1887, v, 535).
ViTROPHYRrr, Vogelsang; i87'2. — Porphyrite vitreuse sans
phénocristaux ; ce mot a dei)uis été accepté comme définissant
la structure des porphyrites à pâte vitreuse ou microfelsitique.
(Vogelsang : Z. d g. G., 1872, xxiv, p. 534).
Vitroporphyrisch, Rosenbiisch, i885. — Structure des roches
porphyriques, caractérisée par une pâte vitreuse, avec phéno-
cristaux de la période intratellurique et peu de produits
de dévitritication, datant de la date ell'usive (^44)-
VoGESiT, Rosenbusch, 1887. — Lainbrophyre syénitique dont
l'élément coloré essentiel est l'hornblende ou l'augite ; roche
tîlonienne porphyrique, compacte, gris-vert ou noir (p.3i9).
Volcaniques (projections). — Ensemble des produits volcaniques
meubles, tels que cinérites, sables, bombes = Vulcanenschutt.
Volcaniques (roches). — On appelle roches volcaniques les
roches éruptives, épanchées à là surface, et refroidies à
l'air libre = Vulkanische Gesteine.
Volcanique (verre). — Roches formées par fusion ignée, et
refroidies avant cristallisation =^ Vulkanisches Glas.
Volcanit, Hobbs, 1893. — Roche à anorthose et augite de
la composition chimique des dacites. Elle n'est pas connue
comme roche indépendante, mais seulement comme écorce
des bombes projetées par Vulcano en avril 1889 et for-
mées à leur intérieur de ponce (Z. d. g. G. 45, p. 878).
Volhynit. Ossoçsk}', 1871. — Porphyrite d'Ovrutsch en
Volhynie, présentant, d'après les recherches de Musehketov
et Ghrustcholf, des variétés quarzifères et d'autres sans
quarz. La pâte est holocristalline, formée de plagioclase,
chlorite, quarz ; parmi les phénocristaux on distingue plagio-
1298 VIU^ CONGRÈS (iÉOLOGIQUK VOS
clase, hornblende, biotite, etc. Rosenbuseli les range parmi
les Glimmerdioritporphyrit et les Quarzglimmerdioritpor-
pliyrit (111 Cong-. russisch. Nalurlorscher zu Kiew).
VosGiTOPHYR = Labradorporphyr.
YuLKAMTE, Scheerer. 1864. — Roches éruptives les plus pau-
vres en silice (Angitporphyr. Basalte), par opposition aux
Plutonites (Scheerer : Gneisse Sachsens, N. J., 1864, p. 385).
YuLsixiTE, Washington, 1896. — ïrachyte à plagioclase de
Bolsena, considéré comme la l'orme etlusive de la Monzo-
nite. C'est une roche intermédiaire entre les trachytes et
les andésites =^ Trachydolérite, Trachytandésite, Ande-
sittracliyte, Gauteit (Journ. of Geol., 4. 1896, p. 54i).
W
Wabeneis, Lobmann, 1895. — Glace des cavernes, à stmcture
criblée, (inaug. Dissert. Dresden).
A\'achskohle. — Lignite gras , brun clair , chargé de
substance bitumineuse = Pyropissite.
A\'acke. — Argile compacte ou terreuse, impure, gris-vert,
brune ou noire, résultant de laltération des basaltes, dont
elle contient des débris reconnaissables.
Walkerde, Werner = Terre à foulon.
AVallerite, Pinkerton, 181 1. — Roche formée d'hornblende
et feldspath =^ Diorite (Petralogy, i, p. 16).
"Wanderblocke. — Blocs erratiques.
Wassertuffe, Walther, 1886. — Masses tutl'acées qui se
déposent sous Teau dans les éruptions sous-marines. (Z. d. g.G.,
p. 307).
AVebsterite, Williams. 1890. — Pyroxénite formée de pyroxènes
monoclinique et rhombique, comme diopside et bronzite.
AN'EHRLrr, Kobell, i838. — Péridotite grenue, à olivine et
diallage, et appartenant ainsi aux gabbros à olivine. Ce
nom a été généralisé par Rosenbuseli ; le type vient de
Szarvasko en Hongrie, et avait été décrit par Kobell
coumie un minéral.
AVeiselbergit, Rosenbusch, 1887. — Augitporphyrite type, à pâte
hyalopilitique (andésitique), correspondant aux Augitandésites
= Palaeandesit (Mass. Gest., p. 5oi).
AVeisssteix = Leptynite.
V^/EI LEXIQUE PÉTROGRAPHIQUE I299
Weisssteindioriï, Giimbel^ 1868. — Lits riches en feldspath et
pauvres en hornblende, des schistes araphiboliques. (Gûrabel :
Ostbayer. Grenzgeb. 1868, p. 6o5).
Weisssteingneiss, Gûmbel, 1879. — Variété de gneiss avec quarz,
inuscovite. albite comme feldspath dominant et grenat comme
minéral accessoire. (Fichtelgcbirge, p. ii8-3i3).
\\ ELLENFURCHEN = Ripple-marks, impressions de vagues.
Werneritamphibolfels. — Roche de contact des gabbros de
Scandinavie, décrite d'abord par Brôgger et Reusch sous le
nom de « geileckter gabbro », et dont la composition minéralo-
gique a été fixée par Michel-Lévy. (Michel-Lévy : Bull. Soc. miner.
1878, I, p. 43, 70) ^^ Dipyrdiorit.
Wernerite (roches a), ^4. Lacroix, 1889. — Nom donné à l'en-
semble des roches renfermant comme élément essentiel des
minéraux du groupe des wernerites (B. S. M, xii, 83).
Werneritfels, Jasche. i838. — Roche fdonienne, à orthose,
wernerite (scapolite), et comme minéraux accessoires graphite,
pyrite magnétique. (Minerai. Stud. Quedlinburg u. Leipzig, 4).
Werneritisation, A.Lacroix,i^(^i = Dipyrisation. (B.S.M.,xiv,i6).
Weschnitzgesteine, Chelius, 1892. — Groupe de roches filoniennes
correspondant aux Vogesites avec phénocristaux de plagio-
clase, augile, biotite. (Nolizb.Ver. l". Erdkunde, Darmstadt, i3,p. 1).
Wesentliche GEMEiNCrTHEiLK. — Eléments essentiels des roches.
Wetzsghiefer, i^a«r, 1864.= Goticule, Whetstone.
Whin-Sill. — Puissant fdon-couche (sill), de diabase à enstatite.
Whinstone, ,/. Hall, i8o5. — Nom donné en Ecosse aux basaltes
et diabases, et en général aux l'oches sombres, cristallines,
basiques. (Edinb. Ro}'. Soc. Trans., i8o5, p. 8-56).
Whintin, Otle)% 1820. — Nom local donné aux schistes tachetés
dans le Gumbcrland = Knotenschiefer.
WiCHTisiT. — Modification vitreuse de la diabase de Wichtis en
Finlande. Voir : Sordawalite.
WoLKENBURGTRACHYT, çoTi Declien, 1861. — Vieux nom des
andésites à hornblende du Wolkenburg, dans les Siebengebirge.
(von Dechen : Siebengebirge, 1861, p. 94).
WoLLASTONiTELS. — Roclie fomiée de wollastonite à grains plus
ou moins fins, intercalée dans les gneiss et calcaires archéens.
WoLLASTONiTGESTEiN, Audreoi, 1896. — Blocs de calcaire méta-
morphisé, enclavés dans le gabbro, et présentant la structure
cornée des hornfels, wollastonite, quarz, calcite, et à leur
périphérie un manteau de quarz. (Mitlheil. Rônurs a. d.
Mus., Hildesheim, n" 5).
l3oO Vnie CONGUÈS r.ÉOLOGIQUK WOL
WoLLASTOMTHORNFELS, AndrecB. — Roche formée de wollasto-
nite, quarz, et calcite, qui serait formée aux dépens d'enclaves
calcaires par contact du gahbro. Voir : Diallagaplit.
WuLSTGiJMMERScHiEFER.— Scliiste ctiiffonné à ganglions de quai'z.
WûsTENSTEiNE. — Blocs roctieux éparsdans les déserts, et
portant des érosions spéciales dues à l'action du vent et
du sable de ces déserts : leur aspect rappelle alors celui
des météorites (Goldschmidl : T. M. P. M. 14. 1895, p. i3i).
Wyomingite, VF/îï7man Cross, 189^. — Type des Leucite Hills du
Wyoming, décrit par Zirkel en 1877. Roche éruptive à grains
fins, brun-rougeàtre ou grisâtre, où se détachent des lames
de mica brun, qui lui donnent une structure feuilletée.
Riche en potasse, magnésie, silice, pauvre en soude et
alumine, presque idendique à l'Orendite par ses caractères
chimiques. Les éléments essentiels sont leucite, phlogopite,
diopside ; elle contient un peu de noséane (noselite), et
assez de silice pour déterminer le développement de sani-
dine au lieu de leucite. Le rôle de l'excès de silice n'a
pas été déterminé (Amer. Journ. Se. iv., ii5).
X
Xenocryst, Sollas. — SoUas appelle xénocristaux les cristaux
étrangers que l'on trouve dans certaines roches ignées, comme
résidu de roches enclavées, corrodées et digérées.
Xénogéxites (gîtes), Posepnj% i895. — Gîtes minéraux dont les
minéraux sont étrangers à la roche encaissante (Gen. d,
Erzglagerst, 12).
Xenolith, Sollas, 1894 = Enclaves enallogènes. Roches étran-
gères enclavées dans les l'oches ignées. (Sollas : Trans. R.
Irish. Acad. 1894, xxx, p. 477)-
XEiXOMORPHE, Rokrbach, 1886. — Qualificatif des minéraux ne
présentant pas dans les roches de contours extérieurs cris-
tallins = AUotriomorphe (Rohrbach : T. M. P. M., vn, p. 18).
Xerasite, Haûj-, 1822. — Nom des grûnsteins porphyriques.
ou des aphanites.
Y
Yate- Andésite, Lang, 1891. — Un type de ses roches à pré-
dominance alcali-métal, où Na > Ga, Na > K.
YOG LEXIQUE PÉTROCiRAPHIQUE l"3oi
YoGOiTE. Pirsson et Weed, i895. — Syénite à pyroxène, à
pi'oportions égales d'orthose et de plagioclase. Ce nom a
été abandonné, la roche ayant été reconnue identique par
les auteurs à la Monzonite (au sens de Brogger) = Mon-
zonite, Gabbrosyenite, Orthoklasgabbro (partira). (Amer. Journ.
1895, L. p. 467 ; Am. J. 1896. L. p. '35i).
Z
Zaht.en.ï;quivalent, Lœwinson-Lessing, 1890. — Nombre que
l'on obtient en divisant le quotient moyen d'oxygène d'une
roche de profondeur, par son poids spécifique. (Lœwinson-
Lessing: Bull. Soc. Belge de géol., iv, 1890).
Zechstein. — Vieux nom des carriers, pour divers calcaires
du Dyas. dérivant de l'expression « zach-zâhe ».
Zellenkalk (et dot.omit). — Calcaire ou dolomie creusés de
nombreuses cavités celluleuses. irrégulières, dues au pro-
grès de la dénudation atmosphérique.
Zellig =^ celluleux.
Zentralgranit, Baiimer. — Nom donné au granité massif
du Riesengebirge. en Silésie. pour le distinguer du Gneiss-
gi'anit. (Raumer : Das Gebirgc Nieder-Schlesiens, p. 18).
ZerkluftunCi = Délits des roches.
Zerspratzung. — Processus d'après lequel des blocs de roches
étrangères, enclavés dans diverses roches éruptives. > sont
disloqués, et y disséminent leurs éléments composanV:, à la
façon de phénocristaux isolés, donnant à cette roche j iptive
une composition anormale, étrange.
Ztnngranit. — Granité à cassitérite.
ZiRKELiTE. Wadsiçorth, 1887. — Verre diabasique = Sordawalite
(Geol. a. Nat. Hist. Survey of Minnesota, Bull. -2).
ZiRKONMiAsciT, Vogelfiaii^. 1872 ^^ Zirconsyenit (Z. d. g. G., 542).
ZiRKONORTHOPHONiT, von Lasaiil.x. — Nom donné par von Lasaulx
aux syénites zirconiennes (p- 320).
Ztrkonsand. — Sable de Colombie, renfermant 6.'> "/o de zircon,
3o "/o fer titane, 5 "/„ fer magnétique.
Ztrkonsyenit = Syénite zirconienne.
ZoRTKXFELS, voJi Biick. 1797 = Guciss à pyroxène. (Schlesische
Provinzial-Blâtter, Bd. aS, p. 536).
ZoBTENiTE, Rofh, T887. — Roclie schisto-cristalline. de compo-
sition analogue aux gal)bros à plagioclase et diallage, et d'ori-
li02 VIII*' CONGRÈS GÉOLOGIQUE ZOI
gine non éruptive = Pyroxénite, gneiss à pyroxène, des
géologues français. (U.d.Zobtenit, Sitz.B Berl.Akad.,xxxii,p.6ii).
ZoisiTAMPHiBOLiT. Sauer, 1884. — Schiste ampliibolique dont
les éléments dominants sont zoïsite et actinote gris-vert.
(Sauer: Section Wiesenthal, 1884, p. 28).
ZoisiTDiALLAGGESTECNE, Becke = Zoisitgabhro.
ZoisiTGABBRO. Kalkowsky. i88(). — Roche grenue, formée essen-
tiellement de diallage et zoïsite = Zoisitdiallaggestein. p 228).
ZoisiTiTK, Riva. — Prasinite à zoïsite, pauvre en albite. riche
en zoïsite et amphibole, avec un peu de muscovite : membre de
de la série des Prasinitamphibolites métamorphiques.
ZoisiTPORPiiYRiTOiD, Lœwinson-Lessîriff, 1898. — Porphyritoïde
riche en zoïsite (Lœwinson-Lessing. Aciditàts-Coeflîcient, p. 349):
ZoNAiRE (structure). — T^a structure zonaire ou encapuchonnée
de certains cristaux, montre des revêtements ou écailles
superposées, dont l'ensemble constitue l'édifice cristallin
= Zonare Aufbau der Krystalle. (F. Zirkel : Mik. Besch. d.
Min. u. Gesl. i8;3. p. 82).
ZoocARBONiT, Gûmbel, 1886. — (]li;iib<>ii d'origine animale,
connu à Miïnsterappel. près Lebach.
ZooGENiTE, Senft. 18.57. — Nom des roches zoogènes, formées
par accumulation de débris animaux.
ZoopHOREs (roches), Rosenbiisch, 1898. — Roches riches en
débris fossiles d'origine animale (p. i()).
ZweiCtLImmerglimmerschiefer. — Micaschite à biotite et
muscovite.
ZwiscHENKLEMMUNGSMAssE. — Massc amopphe qui remplit les
vides entre les éléments cristallins des roches : elle s'appelle
aussi Mesostasis.
ZwiTTERGESTEiN , co/i Cotta , 1860. — Qiiarz stannifère . gris
sombre , à cassure écailleuse , ferrugineuse , avec chlorite .
grains de quarz, pyrite arsenicale d'Altenberg en Saxe.
Appartient au Greisen. Syn. : Stockwerksporphyr. Zwitter.
(Berg. u. Huttenm. Zeitg., n" i, p. 74)'
TABLE DES MATIÈRES
Préface i à iv
PREMIÈRE PARTIE
COMPOSITION DU CONGRÈS
Liste générale des membres du VIIT Congrès. 1
Récapitulation de la liste des membres 61
Liste des membres du bureau et du conseil 62
Délégations . 65
DEUXIÈME PARTIE
PRÉPARATION DU CONGRÈS
Travau.K préparatoires du comité d'organisation et circulaires adressées
par le comité :
Historique. 71
Programme de la session 98
TROISIÈME PARTIE
I'ROCÈS-VERB.\UX DES SÉANCES
I. Procès-verbaux des séances du conseil. 108
II. Procès-verbaux des séances générales 125
m . Procès-verbaux des séances de section 147
Section de géologie générale et de tectonique. . . 147
Section de stratigraphie et de paléontologie ........ loi
Section de minéralogie et de pétrographie 169
Section de géologie appliquée et d'hydrologie 177
QUATRIÈME PARTIE
§ I. RAPPORTS DES COMMISSIONS
1. Commission de la carte géologique internationale d'Europe :
Procès- v(»rbal de la séance tenue à Paris 187
l3o4 VIII« CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Rapport de la direclion de la carte géologique d'Europe sur l'état
d'avancement de cette carte, par M. F. Beyschlag 189
2. Commission de classification stratigraphique :
Rapport de la Commission, par M. E. Ronevier, président de la com-
mission 192
3. Commission des glaciers ;
Procés-verbal de la séance tenue à Paris 204
Rapport de la commission par M. E. Richter, président de la com-
mission 20;ï
4. Commission de pétrographie :
Procés-verbal des séances de la commission internationale, tenues à
Paris en 1899 213
Rapport do la commission russe do nomenclature des roches . . . 215
Notice sur la nomenclature des roches, par M. F. Lœwinson-Lessing. 218
Notice sur la nomenclature pétrographique, par M. E. de Fedoroff. . 226
Notice sur la nomenclature dos roches, par M. A. Karpinsky . . . 238
Rapport du comité français de pétrographie, par M. A. Lacroix. . . 246
o. Commission pour la fondation d'un journal international de pétro-
graphie :
Rapport delà commission, par M. F. Becke, président de la commission. 255
fi. Etude du projet d'Institut flottant international présenté lors du
congres de Saint-Pétersbourg :
Rapport de M. A. Karpinsky 263
§ II. COMMUNICATIONS RKLATIVES AUX ŒUVRES COLLECTIVES DU CONGRÈS
Sir Archibald Geihie : De la coopération internationale dans les investi-
gations géologiques 265
D. P. Œhlert : Sur la reproduction des types paléontologiques décrits
et figurés antérieurement 275
W. KîUan : Sur deux projets tendant à faciliter les recherches paléon-
tologiques et géologiques 282
T. C . Chamherlin : Patronage d'un effort systématique pour détermi-
ner les faits fondamentaux et les principes qui doivent servir de
bases à la classification géologique 284
CINQUIÈME PARTIE
>rÉMOIRES SCIENTIFIQUES COMMITNIQUÉS D.VNS LES SÉANCES
'".'. D. Walcoff : Mémoire sur les formations précambriennes fossilifères. 299
(1 fi?.).
f^T. F. Matthpw : Mémoire sur les plus anciennes faunes paléozoïques 313
W. H. Hudleston : Mémoire sur la bordure orientale de la partie sep-
tentrionale du bassin de l'Atlantique 317
E. Ilnll : Des investigations récentes relatives aux anciennes vallées
envahies par la mer, et à divers autres traits physiques des îles bri-
tanni(|ues et de l'ouest do l'Europo (1 (ig.) 321
E. We/V(.sr/)PH/,' .• Dynamométamorphisme ot piézocristallisation . . . 326
W. Snlownn : Essai de nomenclature dos roches métamorphiques de
contact ..... .... 342
A. P. Pavlow : Le Portiandien de Russie comparé A celui du Boulonnais. 347
TABLE DES MATIÈUES l3o5
.1. P. Pavlow : De quelques moyens qui pourraient coulribuer à r('l;ihii-
ralion de la classificalion génétique des fossiles , 3i9
H. F. Osborn : Des méthodes précises mises actuellement en œuvre
dans l'étude des vertèbres fossiles des Etats-Unis d'Améri([uc. —
(PI. I et II). 3a;}
][. F. Oshorn : Corrélation des iiorizons des mammifères tertiaires on
Europe et en Amérique (avec un table 'U) :j."i7
A. Haifue : Les phénomènes volcaniques tertiaires de la chaîne d'Absa-
roka (Wyomini;) 36i
V. Sabatini : L'état aeluel des recherches sur les volcans de l'Italie
centrale 366
F. Sacco : Essai d'une classification générale des roches, ..... 377
//. Arctowski : Sur les glaciers et la géologie des terres découvertes par
l'expédition antarctique belge et sur les glaces du pôle sud. . . . 380
O. Fo/wcri,'' : Sur le mode d'expression et de représentation de la direc-
tion et de l'inclinaison des couches 381
./. Gosselet : Les caux salines des nappes aquifères du Nord de la France . 383
1\ Raiilin : Sur la classification des terrains tertiaires de l'Aquitaine. 386
L. Dr Laiinay : L'enseignement de la géologie pratique. ..... 388
G. F. Kunz : Les progrès de la production des pierres précieuses aux
Etats Unis 393
G. J. G. Van dcr Vtrnr : Li formation géologique de la Hollande et li;
dessèchement du Zuyderzée. 396
F. A. Martel : Sur les récentes explorations souterraines et les progrès
de la spéléologie 440
.1. Pavât : Observations géologiques sur les grottes de la Cure et de
lYonne 419
//. Domilli' : Sur le terrain jurassique de Madagascar 429
//. Doiivillé : Les explorations géologiques de M. de Morgan, en Perse. 439
F. Weinschenk : Sur l'Iii-toire géologique du graphite ...... 447
(.'. Eg. Bertrand : Charbons gélosiqiies et charbons humiiiues . 4o8
]{. Zciller : Sur la llore fossile du Tonkin 498
I. . Lernirrc : Transformation des végétaux en combustibles fossiles.
Essai sur le rcMe des ferments '602
C Grand' Fury : Sur les tiges debout, les souches enracinées des forets
et sous-sols de végétation fossiles, et sur le mode et le mécanisme de
formation des couches de houille du Bassin de la Loire. .... 321
Bieiclier : Essai sur l'origine, la nature, la répartition des éléments de
destruction des Vosges du Versant lorrain et des régions adjacentes
du bassin de la Saône (pi. III) o39
G. F. Dollfus : Derniers mouvements du sol dans les bassins de la Seine
et de la Loire (1 fig. ; pi. IV). . 344
G. Malaisr : Sur le Silurien di; la Belgique 561
M. Mourlon : Les voies nouvelles de la géologie belge 572
ii'. V'a;i (/en 7i/'oet7î .- La géologie appliquée et son évolution .... 584
Stanislas Meunier : Observations sur la structure intime du Diluvium
de la Seine. Conséquences sur les phi-nomènes diluviens (pi. V,
fig. 1 à 12) .... . ;;«»!)
Stanislas Meunier : Élude slratigraphique et expérimentale sur la sédi-
iiienlalion souterraine (fig. 1 à 7) 617
l3o6 VIIl^ CONÇUES Clioi.OCIQUE
Adrien Guébhard : Sur Ifs recoupements et éloileincnls de plis obser-
vés clans les Alpes Maritimes (p!. VI, lif,'. 1 et 2) 631
li. lienauU : Du nMe tie quelques t)acléri;irres fossiles au point de vue
f,'éolof,Mque. (pi. VIMX ; fig. ià 13) 646
Georges UoUund : Des gisements de minerais de fer oolithiques de l'ar-
rondissement de Briey (Meurthe-et-Moselle) et de leur mode de for-
mation (pi. X-XI) 664
MfuxeUiii Bcule : La géologie et la paléontologie de Madagascar dans
l'état actuel de nos connaissances (pi. XII, 1 lig.) 673
J. Joly : Mémoire sur l'ordre de formalion des silicates dans les roches
ignées (Cg. 1 à 3) 689
J. Joly Le mécanisme intime de la sédimentation (l lig.) 710
E. Fichcuv : Présentation de la carte géologique de l'Algérie (3' édition). 729
J. F. N. Delgado et P. Choffat : La carte géologique du Portugal . . 743
W. B. Scott : La géologie de la Patagonie 747
//. /•'. Brid : Dt^ la progression des glaciers, leur stratification et leurs
vftiaes bleues (1 fig.) 749
P. Clioffat : Les progrès de la ((iiinaissaiicr du (Irctaciciue supérieur
du Portugal 7o6
./. .fol}-: Expériences sur la ilénudalion par dissolution dans l'eau
douce et dans l'eau de mer 774
/,. A. Ftthrc : Les plateaux des Hautes Pyrénées et les Dunes de
Gascogne 78o
J.éiin Jaiu t : Sur le rôle de la géologie dans l'utilisation des sources
d'eaux potables 799
A. Lacroix: Les roches basiques accompagnant les Iherzoliles et les
ophites des Pyrénées (PI. XIII à XVIII, fig. 1 à 18). ...... 806
Hvgh J. L. Bendnell : Découvertes géologiques récentes dans la vallée
du Nil et le désert libyen (PI. XIX, fig. 1 à 6) 839
T. laiicn ci W. F. Hiinie : Nolessur la géologie du désert oriental de
l'Egypte (PI. XX et XXL fig. 1 à 4) 807
U'. F. Hume : Sur les Rift Valleys de l'est du Sinai (PI. XXII, 1 lig.) . 900
IV. F. llumc : Sur la géologie du Sinaï oriental 931
SIXIÈME PAUTIE
Compte-rendu des excursions faites pendant le Congrès :
.\vant propos 935
/.. De I.aunay : Excursion à quelques gites minéraux et métallifères du
Plateau Central 938
E. Fallot : Excursion dans la Gironde 970
C'/i. Barrais : E.xcursion en Bretagne 972
Léon Janet : Excursion d'Argenleuil 974
id. : Excursion à Montigny-sur-Loing 976
id. : Excursion à Romainville 977
G. F. Dollfiis : Excursion à Arcueil-CacLan et Bagneux 978
id. : Excursion à Etrechy, Jeur, Morigny et Etampes . . . 979
id. . Excursion à Auvers-sur-Oise 980
Marcellin Boule : Excursion dans le Massif central 981
/■.. A. Martel : Excursion des Causses 985
TABLE DES :\IATIK1U:S l'io^
<^. Grand' F.iiiy : Excursion dans le bassin ilc la Loirr ...... 988
W. Kiliiin : Rimniou a Grenoble . 991
1(1 E.xcnrsion dans les Alpes du Daupinné 994
Pierre Loi)- : Excursion dans le massif de la .Mure et le hcvoluy. . 99o
r. Patjiiier : Excursion dans le Diois. 998
(r . Sajn : Excursion du Valentinois ...... 1000
W. Kiliaii : Excursion dans la montaL;ni' de Lun- it .\pt. .... 10()l
r Paquier : Excursion à Ori^on et Cliàtiauneuf du lUiônc 100:i
SEPTIÈMK r.viniE
Lexique pctroj^Taphique prépara par .M. Lœwinson-Lcssin^, et pub ii^ avec le
concours de divers pétrojj^raphes, sous les auspices delà coiiiMiission interna-
tionale de prtrographie du Vlll Congrès i,'éologi<iue international.
.\ vant-propos des épreuves envoyées en 19(J(J aux membres de la com-
mission l(X)i>
.\vant-propos de la traduction 1006
.Abréviations bibliograpliùjues employées dans le Lexique 1007
Lexique pétrographique 1009
Table des matières. i:{03
LISTE DES FKITRES, CARTES ET ]>LANCHES
KKIURES DANS LE TEXTE
i. Schéma de rinniiencc des luigraUons des faunes sur la corréla-
tion (les étages iréologlques ^87
:>. Diagramme montrant les relations du Cambrien et de la formation
de Relt, Montana 30:i
3. Profil du contour sous-marin à l'Ouest de l'Europe 322
4. Profil du Calcaire de Heauce dans les bassins de la Seine et de la
Loire .o48
■j à 10. Conslitulion progressive du diiuviuiii de la Seine (figures
théoriques) <)07
11 à ir>. Constitution progressive du diluviuin de la Seine (figures
théoriques) <jll
17. Coupe de Prépotin, près .Mortagne (Orne) 619
18. Test d'Inoceramus Cuvieri, attaqué par l'acide chlorhydrique . . . (122
19. Test (lAiianchytes gibba, attaqué par l'acule chlorhydrique . . . 622
20. Coupe mince d'inocerame, parallèlement aux fibres . ..... 623
21 . Même coupe, vue en lumière polarisée 623
22. Eprouvettes disposées pour la reproduction expérimentale des phé-
nomènes de la sédimentation souterraine 627
23. Vase disposé pour la reproduction expérimentale des poches souter-
raines remplies de phosphate ou d'autres substances ..... 629
24. Réseau synclinal et relief orographique des dômes anticlinaux
d'Escragnolles (Var) 634
23. Schéma des axes synclinaux de la région du Loup (.\lpes-Maritimes). 642
26. Sphérolites bactériennes 647
27. Bacillus gomphosoideus. dans un sporange de fougère 648
28. Pila scotica et Thylax. dans un Boghead .Vrmadale 6150
29 et 30 Reinschia australis. 631
31. .Microspores de Lycopodinées dans le Cannel Caney Criek .... 633
32. Pollen et Spores dans le Cannel de Commentry 633
33 et 34. Cladiscolhallus Warili 634
33. Cladiscothallus Keppeni 636
36. Fragment de feuille houillifiée de Firmy 638
37. Coupe transversale d'un bois houillifié de Calamodendron .... 638
38. Houille d'Arthropitus avec bacilles et microcoques 661
39. Coupe transversale schématique de l'ile de Madagascar. .... 687
40. Diagramme représentant les variations de viscosité de la silice
fondue de 700» à lOiu" 692
Formes du quarz, oi)lcnues par la fusion ignée à 12lX)' et refroidisse-
ment à 913» . (;9;i
TABLE DES MATIÈRES l3o<)
ii. Diagramme représentant la stabilité moléculaire de divers silicates
cristallins et du quarz, à diverses températures mesurées par la
détermination de leur fusibilité 701
43. Courbes comparatives indiquant les etîets sur la sédimentation de
sels monovalents, divalents et trivaients, à divers degrés de concen-
tration 718
44. Plan du glacier (le Forno (Suisse) ..... 749
4r). Lherzolite de Prades montrant une concentration des éléments
pyroxéniques, préparant une ariégite pyroxéniquc 8()S
4ti. Lherzolite de L'Escourgeat renfermant trois lits d'ariégite pyroxé-
niquc 1^08
'il à 62. Diagrammes représentant la composition chimique des roches
basiques, accompagnant les Iherzolites des Pyrénées 834
63. Contact du Crétacé et de l'Eocène au Sidr el Khamis ..... 844
64. Coupe de la région d'Abou Roach, de Djeran et Foui à la vallée N. de
Gebel el Ghigiga 846
65. Calcaires cristallins ravinés par l'action du sable poussé par le vent. 848
66. Dune de sable typique du Désert Libyen, k 2n kil. W. du Birket el
Qurun 849
67. Calcaires de l'Eoccne moyen recouverts en discordance par des
conglomérats, dans le Désert entre la Vallée du Nil et le Fayoum. . 860
68. Falaises limitant la Vallée du Nil à Deir el Bahari, l'un des temples
de Thèbes, l'escarpement est formé par le calcaire éocène inférieur. 862
69 et 70. Coupes schématiques montrant la formation des bassins mio-
cènes dans la région de la mer Rouge 874
71. Coupe schématique montrant la discordance du Crétacé et de l'Eocène
au Ouadi Hammama 888
72. Coupe de la mer au Gebel cm Dirra et au Gebel Mellaha .... 894
73. Coupe du Gebel om Raiyig ....... 904
74 Plan des mines de Montebras 946
7o. Carrière de Kaolin des Colettes 956
76. Plan du bassin houiller de St-Eloy ............ 956
77 à 81. Coupes transversales du bassin houiller de St-Eloy .... 959
82. Carte des gisements bitumineux de la Limagne ....... 962
83 et 84. Coupes des mines de manganèse de Romanèche . • . • • 968
PLANCHES HORS TEXTE
I. Squelette du Protorohippus.
II. Restauration du Protorohippus.
ni. Répartition des éléments de destruction des Vosges.
FV. Carte des gisements néogènes du nord-ouest de la France.
V. Diluvium de la Seine à Petit Créteil (Seine).
VI Carte géologique du sud-ouest du département des .MpesMaritimes
\ll. Ractériacées du terrain houiller.
VIII. .\lgues et microcoques du terrain houiller.
I.\ Microcoques et bacilles du terrain houiller.
X. Carte du gisement des minerais de fer oolithiques du bassin de Hricy,
donnant les courbes d'épaisseurs de la couche grise.
XI. Carie du i,'isement des minerais de fer oolithiques du bassin de Hriey,
donnant les courbes de richesse de la couche grise.
l3lO Vlll° CONGHÈS GÉOLOGIQUE
XII. Esquisse géologique de Madagascar.
XIII. Ariégites pyroxéniques à grenat, des Pyrénées.
XIV. Structure kélyphitique des ariégites des Pyrénées.
XV. Hornblendite feldspathique du col d'Eret.
XVI. Hornblendite et avezacite des Pyrénées.
XVII. Avezacite d'Avezac-Prat.
XVIII. Diorite mélanocratique passant à la Hornblendite du Tue d'Ess
XIX. Principales dépressions ou Oasis du Désert Libyen.
XX. Désert de l'est de l'Egypte dans les environs de Keneh .
XXI. Esquisse géologique du Désert de l'Est de l'Egypte.
XXII. Esquisse géologique de la Péninsule du Sinaï.
LISTE ET COMPOSITION
DES
COMMISSIONS GÉOLOGIQUES INTERNATIONALES
EN EXERCICE
Bureau de la VIII*" Session (Président M. Albert Gaudry) 62
(R(Mc du Bureau dans l'intervalle des Sessions) 124
Commission de la Carte géologique internationale d'Europe (Président
M. A. Michel-Lévy) 138, 187
Commission pour l'organisation d'une coopération internationale dans
les investigations géologiques (Président Sir .\rchibald
Geikie) 119, 121, 138
Commission des Glaciers (Président M. S. Finsterwaldner) .... 138, 205
Commission pour l'élude du projet d'Institut flottant international
(Rapporteur M. A. Karpinsky) 263
Commission pour la fondation d'un Journal international de Pétrographie
(Président M. F. Becke) .... 176
Commission pour l'étude des lignes de rivages (Président Sir Arcliibald
Geikie). 118
Commission internationale de pétrographie (Président M. F. Zirkel) . 138, 170
(Comité d'action de cette commission) 17o
Commission pour la réédition des types paléontologiques (Président M. K.
Von Zittel) 122, 138
Commission pour l'étude des principes de la classification chronologique
des sédiments (Président M. E. Renevier) 138, 192
Jury du prix international SpendiaroQ' (Président M. Albert Gaudry) 114, 123, 138
INDEX ANALYTIQUE
DES
MÉMOIRES PRÉSENTÉS AU CONGRÈS
2SS
METHODE ET CLASSIFICATIONS GEOLOGIQUES
Becke (F.).- Rapport de la Commission internationale pour la fondation
d'un journal international de pétrographie .
Beyschlag (F.) : Rapport de la Commission de la carte géologique inter-
nationale d'Europe. 189
Chamberlin (T. C.) : Patronage d'un effort systématique pour déter-
miner les faits fondamentaux et les principes qui doivent servir de
bases à la classification géologique 284
Gaiidry (Albert) : Discours présidentiel d'ouverture 127
Geikie (sir Avchibald) : De la coopération internationale dans les investi-
gations géologiques :i6ii
/varpjn.sfcj- ^^-Z ■■ Allocution présidentielle inaugurale I2'j
Kilinn ( W.) ; Sur deux projets tendant à faciliter les recherches paléon-
tologiques et géologiques 282
Lapparent (A. clej : Sur la limite des étages géologiques . . . . 148
(Ehlrrf (D. P.) : Sur la reproduction des types paléontologiques décrits
et figurés antérieurement • 275
Osborn (H. F.) : Des méthodes précises actuellement en œuvre dans
l'étude des vertébrés fossiles des États-Unis d'.^mérique. . 3o;{
Pai'low (A. P.) : De quelques moyens qui pourraient contribuera l'éla-
boration de la classification génétique des fossiles. ...... 340
Renevier (F.) : Rapport de la commission internationale de classification
stratigraphique. 192
Vorwerg (O.) ; Sur le mode d'(!xpressiou et de représentation dr la
direction et de l'inclinaison des couches 381
GÉOLOGIE DE RÉGIONS NOUVELLEMENT EXPLORÉES
liarron (T.) et Hume [W. F.) : Notes sur la géologie du Désert oriental
de l'Egypte . SlïT
Beadnell {H. J. L.) : Découvertes géologiqui'S récentes dans la vallée du
Nil et le désert Libyen 839
Boule (Mareellin) : La géologie et la paléontologie de Madagascar dans
l'état actuel de nos connaissances , 673
I*3l2 VIII'' CONGRÈS GÉOLOGIQUE
Delgado (J. F. .Y.) et Chojfat (F.) : La carte géoloifique du Portugal 7W
Donvillé {H.] : Les explorations «léologiques de M. J de Morgan en Perse. 439
Douvillé (H.) : Sur le terrain jurassique de Madagascar 429
Fichpur (F.) : La carte géologique de l'Algérie 729
Flamand (G. B. M.) : Géologie du sud de l'Algérie (Hauts-plateaux et
montagnes des Ksour) et des régions sahariennes. ...... 1(i.3
Hume iW. F.) : Les Rift Valleys de l'Est du Sinaï 900
Hume {W. F.): La géologie du Sinaï oriental 931
Scott IW. F.) : La géologie de la Patagonie 747
Zeiller (R.) : Sur la flore fossile du Tonkin. 49S
GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE
Joly (./.) : Expériences sur la dénudation par dissolution dans l'eau douce
et dans l'eau de mer . 774
Joly (J.) : Le mécanisme intime de la sédimentation ....... 710
Jnly (.T.): Mémoire sur l'ordre de formation des silicates dans les roches
ignées H89
Stanislas-Mennirr : Etude stratigraphique et expérimentale sur la sédi-
mentation souterraine 017
Stanislas- Meunier : Observations sur la structure intime du Dlluvium
de la Seine 599
STRATIGRAPHIE P.\LÉONTOLOGIQUE
Choffat (P.) •• Les progrès de la connaissance du Crétacique supérieur
du Portugal. . 756
.\/a?<7/.se fC.) : Le Silurien de la Belgique. 561
Matthflw (G. F.) : Mémoire sur les plus anciennes faunes paléozoïques 313
Osborn {H. F.) : Corrélation des horizons de mammifères tertiaires en
Europe et en Amérique ... 357
Pavlow (A. P.) : Le Portlandien de Russie comparé à celui du Boulonnais. 347
Rnulin iV.) : Classification des terrains tertiaires de l'Aquitaine . 386
Fan rfen /ïror'cA- /'/?./; Sur le Bernissarlien. . 141
Walcott{C. D.) : Mémoire sur les formations précambriennes fossilifères. 299
OROGRAPHIE
Bleicher : L'origine, la nature et la répartition des éléments de destruc-
tion des Vosges, du versant lorrain et des régions adjacentes du bassin
de la Saône 539
Dollfus (G. F.) : Derniers mouvements du sol dans les bassins de la Seine
et de la Loire 544
Fahre (L.A.) : Les plateaux des Hautes-Pyrénées et les dunes de Gascogne. 785
Guébhard (A.) : Sur le'5 recoupements et les étoilements de plis observés
dans les Alpes- Maritimes ... 631
Hudleston (W. H.) : Sur la bordure orientale de la partie septentrio-
nale du bassin de l'Atlantique 317
Hull lE.) : Des investigations récentes relatives aux anciennes vallées
envahies par la mer, et à divers autres traits physiques des îles bri-
tanniques et de l'ouest de l'Europe 321
TABLE DES MATIÈRES l3l3
PETROGRAPHIE
Fedoroff (E. de): Notice sur la nomenclature pétrographique .... 226
Karpinsky (.1.) ; Notice sur la nomenclature des roches ..... 238
Karpinsky (A.) : Rapport de la commission russe de nomenclature des
roches 2ln
Lacroix [A.): Les roches basiques accompagnant les Iherzolites et les
oplîites des Pyrénées ..... 800
Lacroix (A.) : Rapport du comité français de pétrographie ..... 246
Lœwinson-Lessing (F.) : Notice sur la nomenclature des roches . . . 218
Sacco {F.) : Essai d'une classification générale des roches 377
Salomon (W.) : Essai de nomenclature des roches métamorphiques de
contact 342
Il einsc/ien/.; (£".).- Dynamométamorphisme et piézocristallisation. . . 326
GÉOLOGIE DU CARBONE
Bertrand ((.'. Eg.): Charbons gélosiques et charbons humiques . . . 4o8
Grand'Eury (C.) : Sur les tiges debout et souches enracinées des forêts
et sous-sols de végétation fossiles, et sur le mode et le mécanisme
de formation des couches de houille du bassin de la Loire .... 521
Leinière (L.): Transformation des végétaux en combustibles fossiles.
Essai sur le rôle des ferments j02
Renault (B.): Du rôle de quelques bactériacées fossiles, au point de
vue géologique 646
Weinschenk (E.) : L'histoire géologique du graphite. 447
VOLCANS
Hague {A.) : Les phénomènes volcaniques tertiaires de la chaîne d'Ab-
saroka (Wyoming) 364
Sabatini (V.) : L'état actuel des recherches sur les volcans de l'Italie
centrale 366
GLACIERS
Arçtowski [H.): Sur les glaciers et la géologie des terres découvertes
par l'expédition antarctique belge et sur les glaciers du pôle Nord . 380
Reid (H. F.): Delà progression des glaciers, leur stratification et leurs
veines bleues 749
Richter (E.) : Rapport de la commission internationale des glaciers . . 205
GROTTES
Martel {E. A.) : Sur les récentes explorations souterraines et les pro-
grès de la spéléologie 404
Parât (A.) : Observations géologiques sur les grottes delà Cure et de
l'Yonne 419
VIIF CONGRES GEOLOGIQUE
GÉOLOGIE APPLIQUEE
Kum (G. F.) .- Les progrès de la production des pierres précieuses aux
États-Unis 393
Launay (L. De) : L'enseignement de la géologie pratique 388
Mourlon (M.) : Les voies nouvelles de la géologie belge 572
Rolland {G.) : Des gisements de minerai de fer oolithiques de l'arrondis-
sement de Briey, et de leur mode de formation 664
Van den Broeck (E.) : La géologie appliquée et son évolution. ... 584
Van der Veur (G. J. G ) : La formation géologique de la Hollande et le
dessèchement du Zuydersée 396
HYDROLOGIE
Gosselet (J-): Les eaux salines des nappes aquifères du Nord de la
France 383
Janet (Léon) : Sur le rôle de la géologie dans l'utilisation des sources
d'eaux potables. 799
Karpinsky {A.) : Rapport sur le projet d'Institut flottant international. 263
Marboulin fF.) : Tracé des courbes d'égal degré hydrolimétrique et des
courbes isochronochromatiques dans la région parisienne .... 179
LE BIGOT FRÈRES, IMPRIMEURS-EDITEURS
PLANCHES
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jBa'irg H ft'.>n])iny/u'r/(j a^ivg-jvu
■) 'M.M.jijiii iiiiijr, — .i: .'li,i'\
PLANCHE XIII
Ariégites pyroxéniques à grenat.
Fig. I. — Structure normale (Prades).
Fig. 2. — Structure kéhphitique (Moncaup).
/j.Bronzitel; g. grenat; A". kél\TE)hite de pyroxèneet spinclle sur unfond de
feldspath {f) ;/).pjToxène monoclinique: s.spinelle.
{Lnmu'ic nalurelle. Grossissement 4-" diuiiièlrcs).
CONGRES GEOLOGIQUE INTERNATIONAL
VHP Sess. 1900
Fig. 1
che XIII
Fig. 2 '1
P. Friti-x del .
Phototypie Li. [)i:li-y
ARIEGITES PYROXENIQUES
.'»opinxl3onoiii Ml ly» i /.| r, ( \ > luiii-^ni)! aJ) hno'i ojj loa allsnicj^
PLANCHE XIV
Slruclure kélyphilique des ariég:ites.
Fig. 1. — Ariégite j)yroxénique du ïuc d'Ess.
Fig. 2. — Ariégite pyroxcnique et amphibolique à grenat de l'Escourgeat.
/. feldspath ; g. grenat ; h. hornblende ; A-. kélyphite de pyroxène et de
spinelle sur un fond de feldspath (y) \p. pyroxène nionoclinique.
{Lumière naturelle, grossissement ^h diamètres).
CONGRES GEOLOGIQUE INTERNATIONAL
VIII' Sess. 190 0
Planche XIV
Fig. 1
Fig. 2
P. Fruki, del. Phototypie Li; Deley
ARIÉQITES PYROXÉNIQUES
J;)'^ ' 'h •jU|>iii)i".((é.r(M'l Khi).!.!-!
PLANCHE XV
Hornblendite teldspathi(|ue du col d'Eret,
Structiu-e poecilitique de hornblende (h) et d'olivine (o) ;
de plagioclase (/'), (grande plage gl (oio) inaelée suivant la loi de Carlsbad),
d'augite (p) et d'olivine (o).
Photographies, lumière naturelle (ûg. j); polarisée (ûg. 2); grossissement
45 diamètres).
CONGRES GEOLOGIQUK INTERNATIONAL
VIII' Sess. 1900
Planche XV
Fig. 1
Fig. 2
^c:^m
("Jichés MONPILLARD
Phototypie Li- DiLry
HORNBLENDITE
jiriJKiAj 1
.(fes'^ifjmn'ib eu
PLANCHE XYI
Fig. I. — Olivine automorphe, à inclusions ferrugineuses, de la horn-
blendite du col d'Kret {Photographie, lumière naturelle ; grossissement
ii5 diam.èlres) .
Fig. 2. — Cristal de s/>/jPrt^àslructurecataclastique de l'avezacite d'Avezac-
Prat.
{Photographies, lumière naturelle; grossissement '»» diamètres).
CONGRES GEOLOGIQUE INTERNATIONAL
VIII' Sess. 1900
Planche XVI
Fig. 1
Fig- 2 K-i
Clichés MoNPiLLAKU Phototypie Le 13hli:y
OLIVINE de la HORNBLENDITE et SPHÈNE de l'AVEZACITE
PLANCHE XVn
Avezacite d'Avezac-Prat.
Fig. I. — Echantillon très riche en apatite cl ilménite.
Fig. -2. — Echantillon rubané à structure cataelastique.
a. apatite; h. hornblende ; p. augite ; t. sphène avec niacles secondaires.
{Lumière naturelle; grossissement 45 diamètres).
I
CONGRES GEOLOGIQUE INTERNATIONAL
VIII' Sess. 1900
Planche XVII
Fig. 1
Fie. 2
P. pRlTliL del.
Pliototypie I.i Di i.ey.
AVEZACITE d'AVEZAC-PRAT
I
•)1 ,j>ioloo J8*j 'jbnaWn'iod iii . .,.. jôuodu'i aiui-juii?.
sliai/p»! ob i/silim UB sJidltj-aèiBloo^ilo'l at -usq àoJiJaxioa Sas oneld bnoî
,...,1, . .1, ,,.,r.,... ■> '\-iii^i as insaaiBiEqqB
PLANCHE XVIIl
Diorite mélanocratique passant à la hornblendite du Tue d'Ess.
Structure rubanée d'origine secondaire ; la hornblende est colorée, le
fond blanc est constitué par de rdigoclase-albite au milieu de laquelle
apparaissent en relief des grains de sphène.
{Photographies, lumière naturelle; grossissement: 4-t diamètres).
j
CONGRES GÉOLOGIQUE INTERNATIONAL
VIII« Sess. 19 0 0 Planche XVIII
Fig. l
Fig. 2
Clichés M0NPIL1.ARD Phototypie Le Deley
DIORITE MÉLANOGRATIQUE PASSANT A LA HORNBLENDITE
i
COIV&RJ<:S CEOLOGIQVK liVI'ERNATIOKAL
VIII? Sess. 1300
Planche XIX
Gravé chezL.wuHBER
CONGRES OKOKODiQrj,; I .^•TF.R^^VTIO^^^^
VIII? Sess. 1900
Xi é âenrle
I J^ 1 frranicr's /f'cent<r et p^etsù'C^Jies .
I PI I (Uù.'ik'tvs et conç/oriié/Y4/s plioc^vies .
[ P.E. I C<i/roi7^i'^- <'Ocène.f des />/(ttp(n/jy .
|_ E _| Coiic/ies c/'&'ne ■
I C I Cfètace /d.\'silif&re
\:iMMi^ j4s'sises pÂosp7i/yfé.eA\
\ OT ~1 Grès c7c ^T?/<5?c .
I Gi" I (^/n^iltv. .
|~ M 1 /^or/icJ' méfaf>n>/p/uçiie.f et f7oùv'/Yes
^ /'at/Ze ¥:^ J^at/le, p>ro7>aihi
Echelle en fûlomètres
Gt/^tmg/tM*
Gr
Gr
Plaine de
Fatireh
..X
3r
Ouadi Keneh ^^eM' Ta^ateii>
flhrfii- ùieJrplorec ) ^^ ..
/
,-'.626 •-,„>,
1^' 'V /""' ''^
Plaine de Hammartia
V / 'DESERT DE L'EST DE L'EG^TTE
J dans les
environs de KEIN EH
par MM. BARROK et HUME
1900
'^m^er'
'■ifati/nefi
Grovp rhi-z r, AVnHB?:R
CON&RKS GEOLOOIpUK lIVTERlXATIO>'Ali
VIlHSess. 1900
Plancîie XXI
\ \ l) eir el4^a^
■4y^ -^ ' ■ ■
%
% a 1 yy
^^ "•\-ii^i^- :^fi^i
Jîijcel^^,-.^(igSSEIR
ElGayitha yf^,^^ L^'' Ilamamai
-^yf-tr
r,ra vc ch r y. L AV ! • H RK R
I
CONOKES GEOIjOGTQUE liN'TERNATIOlVAL
VUieSess. 1900
Planche XXII
ESQUISSE GEOLOGIQUE
de 7a
PÉNINSULE DU SINAÏ
par
W. F. HUME.
1900
* f faines sailonneuj'e.r
\ — Çï-J Ca-Zcour'a.r cnp'trtcA,'.
WÊmÊÊk RocJtej' aTuùù'ititfue^-
I ^- "*^ I d'art ify>/ et. anei^fS.
Eclielle en Kilomètres
^^. — .^.—. J^irex^iion. <afe la. cAa tne
prn^tcipnZe^.
. X/iffne- pr-incipa^e depar'ta^er
L J^rte^ franae^irC' de, partage.
(Zes eaita-y.
Zjimcie.' cùu/ r'affim.e.^
Ti^/ffj^o^qrHxpTi^ue^ coit'er:
Grave chez i, WUHRER
n
PLEASE DO NOT REMOVE
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UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
1
149
1900
fasc.2
î'^ysîcal Bc
Applted 5ci
International Geological
Congress. 8th, Paris, 1900
Comptes rendus