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Full text of "Comptes rendus"

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■He 


CONGRÈS 

GÉOLOGIQUE     INTERNATIONAL 


HUITIEME    SESSION 
1900 


CONGRES 


GÉOLOGIQUE   INTERNATIONAL 


COMPTES    RENDUS 

DE     LA 

Vlir    SESSION,    EN    FRANGE 


DEUXIÈME    FASCICULE 

Pages    ()'j3    à    i3i(;,    Plaiiclics    XII    à    XXJI 


PARIS 
IMPRIMERIE  LE  BIGOT  FRÈRES,  LILLE 

1901 


Q^ 


67"3 


LA  GÉOLOGIE  ET  LA  PALEONTOLOGIE 

DE  MADAGASCAR, 

DANS  L'ÉTAT  ACTUEL  DE  NOS  CONNAISSANCES 

par  M.   Marcellin  BOILE. 


Depuis  quelques  années,  les  collections  de  Paléontologie  du 
Muséum  lie  Paris  se  sont  enrichies  d'un  grand  nombre  de  fossiles 
de  Madagascar.  Ces  fossiles  ont  été  envoyés  ou  rapportés  par  des 
voyageurs  naturalistes,  par  des  ingénieurs,  par  des  olficiers 
de  nos  armées  de  terre  ou  de  mer.  Leur  étud(^  complète 
sera  longue  et  dillicile.  Elle  exigera  la  collal)oration  de  plusieurs 
spécialistes.  Je  me  suis  attaché  toutefois  à  déternùner  les  plus 
importants  d'entre  eux  au  fur  et  à  mesure  de  leur  arrivée, 
aliu  d'avoir  sur  la  géologie  de  Madagascar  quelques  notions 
moins  incomplètes  que  celles  que  nous  possédions  et  j'ai  publié, 
à  leur  sujet,  un  certain  nombre  de  notes  dans  le  Bulletin  du 
Muséum  et  le  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France. 

En  même  temps,  je  repérais  aussi  soigneusement  que  possible, 
sur  une  carte,  les  points  où  ces  iossiles  avaient  été  trouvés. 
En  raccordant  ces  divers  points  et  en  utilisant  les  indications 
que  j'ai  relevées  dans  les  travaux  antérieurs,  notamment  dans 
ceux  de  MM.  Baron  et  Newton,  j'ai  pu  dresser  une  esquisse 
de  carte   géologique   de    l'île  (PI.  .\II). 

Je  n'ai  pas  besoin  de  dire  ((ue  cette  esipiisse,  ou  plul«'tt 
cette  ébauche,  ne  représente  qu'ime  première  approximation. 
Il  ne  saurait  en  être  autrement,  Madagascar  étant  plus  vaste 
que  la  France.  Pourtant  elle  a  l'avantage  de  montrer,  d'un 
coup  d'o'il,  l'état  de  nos  coiniaissances,  au  commencement  de 
ce  siècle,  sur  une  région  naguère  à  peu  près  inconnue  au 
point  de  vue  géologique  :  elle  marque  les  progrès  consick'rables 
acconqslis  depuis   quelques    années    seulement  ;    elle   permet   de 


()74  Vllie    CONGRÈS   GÉOLOGIQUK 

modifier  certaines  idées  en  cours  sur  les  grands  problèmes  de 
lu  paléogéographie,  A  ces  divers  titres,  elle  mérite,  je  crois, 
d'attirer  l'attention  du   Congrès    international   des   géolosfues. 

CIkxkhalités 

M.  Alfred  Grandidier  (i)  a  le  premier  reconnu  que  Mada- 
gascar se  divise  en  deux  régions  toutes  différentes  :  1°  une 
région  centrale  et  orientale,  comprenant  la  chaîne  des  montagnes 
qui  forme  l'ossature  de  File  et  constituée  par  des  roches  cristal- 
lines (granités,  gneiss,  schistes,  etc.)  ;  a»  une  région  occidentale, 
de  plateaux  et  de  plaines,  formée  de  terrains  sédimentaires. 
Nous  avons  appris  depuis  qu'une  troisième  catégorie  de 
terrains.  comi)osés  de  roches  volcanicjues,  se  rencontrent  un 
peu  partout  dans  l'île,  aussi  bien  dans  la  région  cristalline 
([ue    dans   la   région   sédimentaire. 

Je  nai  rien  à  dire  de  personnel  sur  les  régions  cristalline 
et  volcanique.  Nous  savons,  par  les  travaux  de  Baron  (2), 
Cortese  (3),  E.  Gautier  (4),  Villiaume  (.5),  etc.,  que  la  région 
cristalline  est  formée  de  gneiss,  de  micaschistes,  d'amphibolites, 
de  cipolins ,  etc.  ,  avec  des  granités .  des  granulites ,  des 
pegmatites.  des  porphyres,  des  diabases,  etc.  M.  Lacroix  (6). 
qui  a  étudié  beaucoup  de  matériaux  pétrographiques  rapportés 
par  les  voyageurs  et  qui  a  publié  diverses  notes  à  leur 
sujet,  a  bien  voulu  me  fournir  les  moyens  de  reporter  sur  la 
carte  un  certain  nombre  de  gisements  intéressants.  D'après 
M.  Baron,  la  direction  générale  des  schistes  cristallins  est 
ordinairement  X.  X.  E.  comme  la  direction  d'allongement  de 
l'île   elle-même. 


(1)  Madagascar  (/i«//.  Suc.  (jeofjr.  de  Paris,  série  VI,  vul.  II,  p.  SU). 

12}  Baron.  Notes  on  the  geology  of  the  interior  of  Madagascar.  Antaiianarifo 
Annual,  1883,  n°  9.  Quaterly  Journal,  1889,  t.  43,  p.  303  ;  id.  1893,  vol.  31, 
p.  37,  etc. 

(3)  Cortese.  Osservazioni  geognostiche  sul  Madagascar  tBol.  Associât,  geol.  ita- 
lienne, vol.  XVIll  et  vol.  XIX. 

(4)  E.  Gautier.  Annales  de  Géographie,  1893,  lb94,  1893,  1897.  Bulletin  du 
.Muséum  d'Eistoire  naturelle  de  Paris,  1893.  Notes,  reconnaissances  et  explora- 
tions, 1897,  1898,  etc. 

(3)  in  Douvillé.  Bull.  Soc.  (jéoloij.  de  France,  t.  XXVII. 

(G)  Lacroix,  in  Comptes-rendus  de  l' [cadémie  des  Sciences,  1900  et  Bull,  du 
Muséum,  à  partir  de  1898. 


MARCELLIN    BOULE  GjS 

Je  ne  parlerai  pas  non  plus  des  filons  minéraux,  des 
gites  métallifères  ou  des  produits  de  décomposition  suba- 
rienne des  roches  cristallines  qui  jouent  un  rôle  si  important 
à   Madagascar. 

J'entrerai,  au  contraire,  dans  quelques  détails  sur  les  terrains 
sédimentaires  pour  exposer  l'état  de  nos  connaissances  sur  ce 
sujet. 

La  ligne  de  séparation  des  couches  sédimentaires  et  du 
massif  cristallin  est  assez  facile  à  tracer  dans  ses  grands  traits, 
car  elle  est  bien  marquée  sur  les  cartes  topographiques,  surtout 
dans  la  partie  centrale  de  l'île,  où  les  terrains  cristallins  se 
terminent  brusquement  par  la  haute  falaise  des  montagnes 
dites  Bongo-Lava.  M.  Gautier  a  fourni,  sur  ce  point,  des  rensei- 
gnements précis.  Dans  le  Nord,  ce  sont  surtout  les  publica- 
tions de  M.  Baron,  qui  nous  ont  pennis  de  iixer  approxi- 
mativement cette  limite.  Dans  le  Sud,  elle  est  encore  fort 
vague.  Il  résulte  des  dernières  observations  d'un  voj^ageur 
naturaliste  du  Muséum,  M.  Bastard,  et  de  l'examen  des  échan- 
tillons qu'ils  nous  a  soumis,  que  cette  ligne  s'avance  beau- 
coup vers  l'Ouest,  dans  la  région  encore  inexplorée  du  j^ays 
des  Mahafaly  et  l'on  peut  se  demander  si,  dans  le  Sud 
de  Madagascar,  la  ceinture  sédimentaire  arrive  jusqu'au  cap 
Sainte-Marie.  Nous  verrons  plus  loin  que,  contrairement  à 
toutes  les  prévisions,  on  a  découvei't  des  calcaires  crétacés  au 
milieu  de  la  côte  orientale  de  l'île,  à  Fanivelona.  Cette  côte 
est  encore  à  peu  près  inconnue  au  point  de  vue  géologique  :  il 
est  possible  que  les  explorations  nouvelles  permettent  d'étendre 
ce  curieux  gisement. 

Nous  devons  à  M.  E.  Gautier  (i)  des  données  précieuses  sur 
la  constitution  géologique  de  l'Ambongo,  qui  se  termine  du 
côté  de  la  mer  par  le  cap  Saint-André.  Nous  aurons  l'occasion 
d'y  revenir  à  propos  du  Lias.  Pour  le  moment,  il  faut  signa- 
ler la  présence,  dans  cette  région,  d'une  grande  étendue  de 
schistes  cristallins,  qui  prohjngent  vers  l'O.  les  schistes  de  la 
région  montagneuse  et  divisent  la  ceinture  sédimentaire  en 
deux  grands  bassins  de  sédimentation,  le  bassin  de  Majunga 
au   N.    et   le   bassin  de   Morondova-Tullèar   au   Sud. 


(1)  Mlai<  de    l'Ambongo,    sans   lieu    ni    date,  mais    projjaljleincnl  impriniL'  à 
Tananarive  en  1899. 


6^6  vm'"  coNGUKS  géologique 

Terrains    primaires 

Jusqu  à  prc'seut  U>s  terrains  primaires  sont  inconnus  à 
Madagascar.  Los  premiers  tiépôls  secondaires,  qu'il  est  vrai- 
scml)hil)le  de  ra])porter  au  Trias,  s'ai»puieiit  ou  reposent 
partout  directement  sur  les  roches  cristallines.  Mais,  dans 
l'intérieiu'  même  de  la  région  granito-scliisteuse,  on  a  signalé 
la  présence  de  schistes  ardoisiei's.  de  phyllades  et  de  cipolins. 
dans  lesquels  il  est  très  possible  qu'on  trouve  un  jour  des 
fossiles  paléozoïques. 

Tei'.raixs    secondaires 

Les  terrains  secondaires  sont  au  contraire  très  développés; 
ils  rormeul  la  plus  grande  partie  de  la  bande  sédimentaire. 
Ce  sont  des  grès,  des  argiles,  des  marnes,  des  calcaires, 
mais  on  peut  dire,  d'une  manière  générale,  que  les  roches 
à  texture  grossière,  il'origine  nettement  détritique,  y  dominent, 
ce  qui  indique  qu'elles  se  sont  formées  non  loin  d'un  rivage, 
prohahlcment  constitué  de  tout  temps  par  les  massifs  cristallins 
de    l'Est. 

Trias.  —  Une  [u-emière  formation  de  grès,  de  conglomérats, 
de  schistes,  [»articulièrement  iléveloppée  le  long  du  massif 
cristallin  sur  lequel  elle  s'appuie,  joue  un  grand  rôle  dans 
la  constitution  de  l'île,  car  elle  forme  une  ceinture  ininter- 
rompue au  pied  des  montagnes,  et  même  il  semble  c{u'elle 
reparaisse  plus  près  de  la  mer,  dans  la  chaîne  du  Bemaraha, 
par  exemple,  autour  des  schistes  cristallins  de  rAmbongo.  et 
jusqu'à  Xossi-Bé. 

Il  est  probable  que  cette  vaste  formation  est  un  complexe 
de  couches  détritiques  d'âges  très  variés  et  que  plus  tard,  on 
distinguera  diverses  époques  dans  cet  ensemble.  Jusqu'à  présent 
on  n'y  a  trouvé,  en  fait  de  fossiles,  que  des  troncs  d'arbres 
siliciiiés.  dont  l'étude  scientilique  n'a  pas  été  entreprise  :  on 
ne  peut  que  raisonner  par  analogies.  A  ce  point  de  vue,  il 
parait  assez  naturel  de  rapprocher,  au  moins  la  partie  infé- 
rieure du  vaste  système  détritique  de  Madagascar,  de  la 
Karoo  formation  du  Cap  et  de  la  Gondivana  formation  de 
ITnde.  La  ressemblance  entre  les  terrains  du  Karoo  et  ceux 
de    Gondwana  est  telle,    aux    divers    points   de    vue    pétrogra- 


MAHCELLIN    BOULE  (rt'JJ 

phique,  stratigraphique  et  surtout  paléontologiquo,  que  les 
géologues  les  plus  autorisés  ont  émis  l'hypotlièse  d'un  eontinent 
ayant  relié  autrefois  l'Inde  et  l'AlVique  du  Sud,  ce  qui 
paraît  vraisemljlable,  au  moins  pour  l'époque  du  Trias.  Dans 
cette  hypothèse,  Madagascar  aurait  ftiit  partie  de  ce  continent 
aujourd'hui  disparu  ;  les  conglomérats,  les  grès,  les  schistes 
de  la  bordure  cristalline  seraient  du  même  âge  que  ceux 
du  Cap  ou  de  l'Inde.  Mais  il  va  sans  dire  que  cette  suppo- 
sition demande  à  être  conlirmée  par  des  découvertes  de 
fossiles.  D'autant  plus  que,  nous  allons  le  voir  tout  à  l'Iieure, 
certains  grès  et  schistes,  avec  lits  de  combustible,  qu'on 
aurait  ])u  croire  faire  partie  de  lensendjle  dont  je  viens  de 
parler,    sont  d'un    âge   un   peu   différent. 

Lias.  —  La  présence  du  Lias  à  Madagascar  a  d'abord  été 
soupçonnée  par  Fischer  (i).  d'après  des  fossiles  rapportés  de 
Morondava  par  M.  A.  Grandidicn*  :  je  dis  soujxonnée  ])bitôt 
([n'indiquée,  parce  que  les  fossiles  étudiés  étaient  mal  conservés 
ou  de  signification  peu  nette.  Il  en  est  de  même  de  quelques 
échantillons  rapportés  en  1889  par  le  Rév.  Baron  et  étudiés 
par   R.    B.    Newton  (2). 

Les  fossiles  de  Morondava,  actuellement  dans  les  collections 
de  Paléontologie    du   Muséum,  comprennent,  d'api-ès  Fischer  : 

Ammonites      Jîmbriatns,      Sow.  Astarte  cï.  de /l.  «Z^a,  Goldl'. 

Mauvais  fragment.  Episniilia  Gramltdieri,  Froni.  (es- 
A.  (lu  groupe  de  V A . heterophyl lus  pèce   nouvelle). 

Sow.  exemplaire  usé.  Isastrœa  Fischeri  Froiu.  (espèce 
y  lieu  la  ovalis,    Zieten.  nouvelle). 

Les  fossiles  déterminés  i)ar  R.  B.  Newton,  provenaient 
des  environs  d'Ankaramy  et  d'Andranosamouta,  dans  h^  Noi'd- 
Ouesl.    Ce   sont  : 

Waidlieiniia  pcrforatd,  Pielle.  Acrosalciiid,  sp. 

liliyiiclioiieUa  cX.  feti-aedra.  Sow.        Isastv<ca,  sp. 
Penlacriniis,  sp. 

Il  y  a  deux  ans,  M.  F.  (lautier  i-apporla.  de  son  voyage 
d'exploration  dans  l'Ambongo.  un  grand  n()nd)i'e  de  lossiles 
caractéristiques  du  Lias  :  nous  y  avons  reconnu,  avec  des 
Ammonites  du  genre  llarpoceran  et  des  Brachiopodes  du  genre 

(I)  ('i)niptrs-ri'ii(liis  (le  l'Acad.  tics  Sriciicrs,  {.  7(1  (187:5),  p.   111. 
CI]  OiKtiin-hj  Jouniat,  t.  4")  (ISS'.)),  p.  :yA\ . 


678  VIII''   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Spiriferina,  qui  ne  sont  pas  encore  déterminés  spécifiquement 
des   représentants  des   g-enres  suivants   : 

Lepidotiis  (écailles),  Nautilus,  Natica,  Osfrca.  Lima,  Nuciila, 
AstaT'te,   Opis.    Terehratiila,   Rhynchonella,    etc. 

Tous  ces  fossiles  proviennent  des  environs  d'Ankilahila,  de 
couches  calcaires  formant  de  grands  plateaux  analogues  à  nos 
Causses  du  Centre  et  du  Midi  de  la  France  et  reposant  sur 
les  terrains  cristallophylliens  du  Cap  Saint-André,  par  l'inter- 
médiaire de  la  formation  gréseuse  que  nous  avons  rapportée 
en  partie  et   dubitativement  au  Trias. 

Le  Lias  est  encore  connu  sous  un  autre  aspect,  car  il  faut 
lui  rapporter  les  couches  charbonneuses  de  Nossi-Bé  et  de  la 
baie  d'Ampasindava,  tour  à  tour  considérées  comme  primaires, 
comme   secondaires  ou   comme  tertiaires. 

M.  le  D""  Joly  a  d'abord  envoyé  au  Muséum  des  empreintes 
de  plantes  étudiées  par  M.  le  professeur  Bureau  (i)  et  apparte- 
nant au  genre  Equisefum  {E.  Jol)'i),  mais  ces  empreintes  étaient 
insuflisantes  pour  établir  l'âge  du  gisement.  Quelques  mois  après. 
M.  Villiaume  lit  parvenir  à  l'Ecole  des  Mines  une  collection 
importante  de  fossiles  qui  furent  étudiés  par  MM.  Douvillé 
et  Zeiller  (2).  Les  plantes  sont  des  Fougères,  des  Prêles,  des 
Cycadées,  des  Conifères,  dont  les  espèces  peuvent  être  rappro- 
chées d'espèces  liasiques  de  l'Europe  et  de  l'Inde  ou  même 
identifiées  avec  elles.  M.  Douvillé  a  reconnu  trois  espèces 
d'Ammonites  très  voisines  des  formes  qui,  en  France,  carac- 
térisent le  Lias  supérieur  :  Ammonites  cf.  metallarius,  Dum., 
A.  cf.  serpentinus.  Rein..  ^4.  cf.  Damortieri.  ThioUière.  Des 
couches  calcaires,  immédiatement  superposées  aux  schistes 
charbonneux,  renferment  la  même  espèce  de  Spiriferina  que 
les  calcaires  d'Ankilahila  avec  des  coquilles  de  divers  genres 
de   Lamellibranches. 

Une  partie  tout  au  moins  des  grès  et  des  schistes  de  la 
grande  formation  de  base  des  terrains  sédimentaires  de  Mada- 
gascar est  donc  plus  récente  que  le  Trias,  mais  ce  fait  ne 
saurait  autoriser  à  affirmer  qu'il  en  est  de  même  de  toute  la 
formation  et  il  est  bien  probable  qu'on  trouvera  un  jour,  sur 
quelque  point  de  l'île,  les  curieux  fossiles  de  Ivaroo  ou  de 
Gondwana . 

(1)  Comptes-rendus  de  l.'Àcad.  des  Sciences,  Ij  février  liVJO. 

(2)  Comptes-rendus  de  l'Acad.  des  Sciences,  5  juin  1'.)00. 


MARCELLIN    BOULE  ClJÇ) 

OoLiTE.  —  L'oolitc  est  bien  représentée  à  Madagascar  :  la 
plupart  des  étages  de  d'Orbigny  sont  aujourd'hui  connus.  En 
1873,  P.  Fischer  (i)  a  décrit  une  série  de  fossiles  récoltés  par 
M.  A.   Grandidier  aux   environs   de  TuUéar  et  de  Morondava  : 

Ammonites  Parkinsoni  Sow.  Astarte  cl',  mini/na  Phillips. 

Astarte  excavata  Sow.  Rhrnchonella  concinna  Sow. 
RhyiichoneUa  tetraedra  Sow .  de  la  Grande  Oolite 

MonUwauUia  trochoides  M.-Edw.  R/ryncholites  cf.  gigantea  d'Orh. 

et  Haimc.  Cerithium  cL  Eribote  d'Orb. 

du  Bajocien  Cerithium  Russiense  d'Orb. 

Solarium  cf.  polrg'o/iiim  d'Arch.  Astarte  cf.  de  pressa  iMunst  ,  etc. 
Trochus  cf.  Ibbetsoni  Morria.  <le  l'Oxfordien. 

Natica     canaliculata     Morris     cl  Xatica  dahia  Honier. 

Lycett.  du  Kimeridgien. 

Fn  1877,  Richardson  recueillit  près  d'Aborano,  à  TE.  de 
Tulléar.  quelques  fossiles  qui  furent  attribués  par  erreur  au 
Néoconiien  et  dont  Newton  a  repris  Tétude  en  1889,  en  inènie 
temps  qu'il  décrivait  une  collection  assez  nombreuse  recueillie 
sur   divers   points  par   le    Rév.    Baron   (2). 

En  1895,  le  même  paléontologiste  anglais  a  publié  un  second 
mémoire  sur  de  nouvelles  récoltes  faites  par  Baron  (3).  Il  est 
inutile  de  reproduire  ici  les  listes  qu'il  a  données.  Qu'il  nous 
sulîise  de  dire  que  ces  listes  nous  ont  fait  connaître  le  Bajo- 
cien à  Iraony,  à  l'Est  de  la  baie  de  Narendry,  à  Ankoala  et 
Ambohitrombikely.  dans  la  vallée  de  la  Belsiboka  et  aux  envi- 
l'ons  d'Aborano  (gisement  de  Richardson).  En  même  temps, 
d'autres  fossiles  signalaient  la  présence  du  Callovien  au  Sud 
d'Ankaramy.  dans  le  N.-O.,  au  S.  de  la  baie  d'Ampasindava, 
el  l'Oxfordien,  un  peu  plus  au  S.  dans  la  même  région,  près 
d'Andranosanu)nta. 

En  même  tcnqis,  M.  Newton  (4)  décrivait  une  uuuuliludc  (h- 
Steneosaurus  d'espèce  nouvelle  (St.  Baroiii)  découverte  i)ar  h" 
zélé  missionnaire  anglais  à  Andi-anosamonla,  dans  la  nuMiic 
roche  qui  renferme  des  Mollus((ues   du    Bajocien. 

(1)  Op.  cit. 

(2)  Qnalerly  Journal  Geological.  Sociclij  u[  Londoii,  l.  4:'>  (  INS".)).  p.  ;i:?l-:U), 
avec  uno  planclu;. 

(3)  Qualeiiu  Journal,  l.  l'A  [iHÏÏ.]),  p.  71  !)1,  2  pi.  —  (:«•  travail  i-cnfcrmc  1111. ■ 
lixcellentc  lnblio;L;raplnc  palc(.ntol(>,i;i(iuo  île  Madagascar  et  iiiic  listf  ilc  tous  les 
fossiles  rrciicillis  jusqu'à  ce  inonicnt  dans  l'ilc. 

(4)  Ccolofjical  Magaiine.  mai  IS'.KJ,  p.  liKJ-l'.li;.  uno  pi. 


68o  vnr  congrès  géologique 

Vers  la  même  époque,  M.  Stanislas  Meunier  (i)  signalait 
quelques  fossiles  de  l'Oolite  provenant  de  Belalitra  et  d'An- 
dranomena.  En  iHgS,  j'ai  publié  (-2)  une  première  note  sur 
des  fossiles  ra|)portés  de  Madagascar  par  M.  E.  Gautier.  Les 
plus  intéressants  parmi  ceux  de  l'Oolite  provenaient  de  Betsabori. 
localité  située  dans  le  liassin  du  Morondava,  sur  le  versant 
oriental  du  Tsiandava.  Ils  com|»rennent  des  espèces  de  Céplia- 
lopodes  qui  se  retrouvent  presque  dans  le  monde  entier  dans 
le  Callovien  ou  dans  des  niveaux  très  rapprochés  de  cet  étage. 
Ce    sont  : 

BelemnitcH  siilratm,   Mill.  Macrocephalites      macrocephalus, 
n.                     sp.  Schl. 

Phylloceras    Pnsclii,   Oppel.  Cosrnoceras        ci".       Calloi'iense  , 
Phj'lloceras  du  groupe  de   V/iete-  Sow. 

rophyllam . 

En  1889.  M.  Bastard  nous  a  apporté  de  nombreux  fossiles 
de  Beraketa.  dans  le  bassin  de  la  rivière  SaUondry.  située  à 
l'Est  de  TuUéar  (3).  Ces  fossiles,  enfermés  dans  un  calcaire 
oolitique,  très  ferrugineux,  présentent  des  ressemldances  véri- 
tablement extraordinaires  avec  ceux  de  nos  gisements  oxfor- 
diens  des  Ardennes   et   dt^  Normandie  :    ce    sont  : 

BeJeninites  sp.  Pecten   niimmularis   Phil. 

Perisphincfes  phcatilis  Sow.  var.  Pecten,  grande    espèce. 

Martelli   Opp.  Periia  quadrilatcra  d'Orb. 

Macrocephalites    subcompressiini,  A\.'icula    sp. 

espèce    de    l'Inde    qu'on    peut  Lima   proboscidea   Sow. 

considérer   comme  une   simple  Lima  rigida    Desh. 

variété  du  M.  mocrocephalus .  Myoconcha    sp, 

Plenrotomaria  Miinsteri,   Ronier.  Arca  sp. 

Aloria  cf.  semiunda,  Héb.  et  Desl.  l'nicardium    sp. 

Ostrea   Marshii    Sow.  Trigonia   cf.   monilifera. 

Gryphea   sp.  Astorte,    plusieurs   espèces. 
Pecten  annulatiis  Sow. 

En  même  teuips  je  disais  quelcpies  mots  sur  certaines 
Ammonites  recueillies   par   MM.    les    capitaines   Ardouin   et  de 

(1)  le  NaturalUle,  1"  août  1S9.3. 

(2)  Bull,  du  Muséum  d'histoire  nalvirlle,  n"  3,  juin  ISito. 

(3)  M.  Boule.  Note  sur  de  nouveaux  fossiles  secondaires  de  Madagascar  (B»//. 
du  Muséum  d'histoire  naturelle,  1899,  n"  3,  p.  130). 


MARCELLIN    BOULE  (l8l 

Bouvic,    près  d'Anibalia,    sur   la    rivo  droite  de   la    Mahajamba 
et   se   rapportant    au   Jurassique   supérieur  : 

Haploceras     dpplanatiini     Wan^f.  bipiex.  Forme  trapue,  slépha- 

Espèce     du     Kinieridgien      de  nocéroïde,     à    tours    arrondis, 

l'Inde  (Katrol  group),  très  voi-  qui  se  retrouve   avec  de  noni- 

sine  de  1'//.  erafo  d'Orb .  l)reuses     variations     dans     le 

Perisphinctes  trimeras  Oppel.  de  Jurassique  supTrieur  de  notre 

la  zone  À  Oppelia  tenailobata.  pj^ys.    de   la  Russie,   du   Cau 

Perisphinctes  du  groupe  de  VAm.  case,  de  l'Inde,  etc. 

M.  Munier-Chalnias.  dans  une  ujte  un  peu  plus  récente  (i), 
a  également  appelé  Tattention  sur  ce  gisement.  11  a  considéré 
que  les  Perisphinctes  d'Anibalia  (ou  d'Apandramahala)  présentent 
beaucoup  d'adinités  avec  les  Virgatites  du  Portlandien  du 
Nord  de  FKurope  ;  il  a  assimilé  une  des  formes  au  P.  Bey- 
richi  Futterer,  de  l'Est  de  l'Afrique,  et  signalé  encore  la  pré- 
sence d'un  Aspi  loceras  voisin  de  certaines  formes  du  Titho- 
nique    alpin. 

Dans  une  note  très  intéressante,  parce  qu'elle  décrit  la 
première  grande  coupe  géologique  qui  ait  été  relevée  à 
Madagascar,  M.  Dou ville  (2)  a  fait  connaître  des  fossiles  bajo- 
ciens  et  batboniens.  notamment  Nerinea  bathonica,  dans  cette 
même  région  du  Bemaraha.  où  Fischer  avait  cru  reconnaître 
des  fossiles  du  Lias  et  où  j'avais  moi-même  signalé  Macro- 
cephalites  niacrocephalum. 

Les  divers  gisements  dont  nous  venons  de  parler  s'échelomient 
régulièrement  du  Nord  au  Sud  de  Madagascar,  de  telle  façon 
qu'on  ])cut  aiTirmer  que  les  divers  étages  de  l'Oolite  forment 
une  bande  à  peu  près  continue  et  occupent  une  position  inter- 
médiaire entre  la  grande  formation  de  grès  et  les  terrains 
crétacés   dont   nous   allons  maintenant  parler. 

CuÉTAcÉ.  —  Les  terrains  crétacés  paraissent  être  au  moins 
aussi  développés  que  les  terrains  jm*assiques  :  leurs  couches 
allleurent  généralement,  nous  venons  de  le  dire,  à  l'Ouest  des 
couches  jurassiques,   c'est-à-dire  plus   près   de  la   mer. 

Nous  connaissons  des  gisements  de  fossiles  iufracrétacés. 
MM.  Baron  et  Newton  (3)  ont  signalé  de  nombreuses  Bélenniites 

M)  Bull.  Soc.  tjéol.  de  France,  ]II«  série,  t.  27  (180!)),  p.  t2:i. 
(2)  Douvillé.   Sur  uno  eoupo,   de  Madagiisrar  donnée  par  M.  Villianine    Bull, 
de  la  Société  (jéal.  de  France, 'A"  série,  t.  XXVII,  p.  IJSa. 
(:3)  Op.  cit. 


682  Vllie    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

néoconiiennes  aux  environs  de  Majunga,à  Beseva,  Ankaroalîata  et 
M.  Bastard  nous  a  envoyé,  d'une  localité  appelé  Besarotra, 
dans  la  rég^ion  du  Sakondry.  des  Ammonites  énormes  dont 
l'aspect  général  rappelle  celui  des  Pachydiscus,  mais  dont  les 
premiers  tours  révèlent  une  forme  d'Acanthoceras  se  rattachant 
au  groupe  des  Nodoso-Costati  du  Gault.  Nos  échantillons, 
aux  tours  à  peine  contigus,  ressemblent  singulièrement  à  une 
Ammonite  de  l'Inde  rapportée  par  Waagen  au  Crioceras 
australe  Moore. 

Ce  sont  les  récoltes  de  M.  E.  Gautier  qui  nous  ont  permis 
de  signaler  pour  la  première  fois  l'existence  du  Génomanien 
à  ^Madagascar  (i).  Cet  habile  géographe  a  trouvé,  sur  les  bords 
de  la  rivière  Sakondry,  une  faunule  comprenant  des  espèces 
caractéristiques  du  Génomanien  d'Europe  et  offrant  également 
des  rapports  remarquables  avec  celles  du  gi'oupe  inférieur 
(Otatoor  gToiip)  de  l'Inde,  dont  la  faune  est  très  voisine  de  celle 
du  Natal   décrite  par   Griesbach. 

Belemnites  sp.  Pleurotomaria,  plusieurs  espèces. 

Acanthoceras  rhotomag-ense   Del".  Fasuscï.  RenaiLxianiis  d'Orh. 

Pachydiscus  sp.  Rostellaria  sp. 

Holcodiscns  sp.  Cerithiiim  sp. 

Tnrrilifes  cl',  tnbercidaliis  Rose.  Inoccramits  cf.  concentricus  Sow. 

Bacnlites  bacidoides  Mantell.  Astarte  et  Modiola  sp. 

Dès  1895,  nous  avions  reconnu,  dans  le  lot  de  fossiU's  de 
M.  Gautier,  im  échantillon  de  Desnioceras  planiilatuin  Sow. 
provenant  de  Soromaraïana,  sur  une  ondulation  qui  précède 
le  Tsiandava,   entre  la  mer  et   le  Bemaraha. 

En  1899.  1  étude  de  quelques  échantillons  remis  au  Labora- 
toire de  Paléontologie  du  Muséum  par  M.  Magcr  nous  prouva 
que  le  Génomanien  existait  aussi  dans  le  X.  de  l'Ile  à  la 
montagne  des  Français,  sous  un  faciès  calcaire,  crayeux,  assez 
dilTérent  de  celui  de  la  région  de  Tulléar.  Ces  échantillons 
se  rapportaient  à  : 

XantUiis  cf.    elef>-ans   d'Orb.  Schhvnbachia  propinqiia  Stol. 

Phj'lloceras  ^^elleda'  (VOrh.  Acteon    oviim  Duj . 

Quelque  temps  après,  M.  Haug  (-j)  faisait  connaître  plusieurs 
nouvelles  espèces  également  des  environs  de  Diego-Suarez  :   il  les 

(1)  Bulletin  du  Museuiii,  I89ij,  n"  3. 

(2)  JSull.  delà  Soc.  ijéol.  de  France,  3^  sério,  t.  XXVII  (1899),  p.  393. 


MARCRLLIN   BOULE  6S3 

répartissait    entre   le    Cénomanion  inférieur    et   le    Génomanien 
moyen . 

M.  l'ingénieur  Schneebli  nous  a  rapporté  dernièrement  un 
lot  de  fossiles  recueillis  à  la  montagne  des  Français  et  dans 
un  état  admirable  de  conservation.  Nous  devons  citer  un 
mag-nifique  exemi)laire  de  Schlœnhachia  inJJafa  i>arni  de 
longues  é])ines  et  un  échantillon  de  Pachydisciia  rotaliniis. 
Stol.  forme  curieuse  qui  n'était  connue  jusqu'à  ce  jotir  que 
par   un   exemplaire   de  la    Craie    de    l'Inde   {Otatoov  group). 

Cette  région  de  Diego-Suarez  et  de  la  Montagne  des  Fran- 
çais est  extrêmement  riche  en  beaux  fossiles  de  tous  les  étages 
du   Crétacé  supérieur. 

M.  Cotteau  (i)  et  surtout  M.  Lambert  (2)  ont  décrit  plusieurs 
formes  d'Echinides  sénoniens  des  environs  de  Diego-Suai-ez. 
Puis  M.  H.  Mager  nous  a  apporté,  de  la  montagne  des  Français, 
un  exemplaire  de  Schhi'nbachia  (Barroisia)  Hahevfellnevi  Hauer, 
espèce  que  nous  avons  retrouvée  dans  l'envoi  plus  récent  de 
M.  Schneebli,  en  coni])agnie  de  Holcodiscus  Theobaldianus  Stol. 
de  hi  Craie  de  l'Inde,  de  Placenticeras  cf.  s)'rtale  Moi'ton, 
de  Placenticeras  placenta  Dekay,  de  Tiirrilifes  polyplocus 
Riuner,  etc. 

MM.  de  Grossouvre  (3)  et  Haug  (4)  ont  même  augmenté 
cette  liste  de  :  Naiitilus  Boiichardi  d'Orb.,  de  ])lusieurs  foi-mes 
de   Scaphites,    d'Hauericeras,    de  Drahniaites.    etc. 

Mais  le  Crétacé  supérieur  n'est  pas  sevdement  connu  dans 
l'extrême  Nord  de  l'ile.  Il  paraît  occuper  de  grands  espaces 
dans  la  région  de  Majunga,  oîi  MM.  Baron  et  Newton  nous 
l'ont  d'abord  fait  connaître.  M.  Stanislas  Meunier  (5)  a  décrit 
plus  tard  quelques  huîtres  provenant  de  Mahamovo,  au  N.  de 
Majunga,  et  nous-même  (6)  avons  déterminé,  de  ce  nuMne 
gisement  :  Ostrea  cf.  proboscidea  d'Arch.,  Ostrea  cf.  hiauri- 
ciilata  Lamk.,  Ostrea  Deshayesi  Fisch.  (=  O.  santonensis  d'Orl».). 
Ostrea  ungulata  Schlot.  Cette  dernière  espèce  est  très  répandue: 
nous  l'avons  d'un  grand  nombre  de  localités  de  la  région 
N.-O.    de    Madagascar. 

(1)  Bull.  Société  zonloij.  de  France,  vol.  XIV  (188!)),  p.  S7-.S'.). 

(2)  Bull.  Société  géologique  de  France,  t.  XXIV  (18î)o),  p.  ;!i;{. 
l3)  Bull,  delà  Soc.  géol.  de  France,  t.  XXVII  (1899),  p.  378. 
(4)  Loc.  cit. 

(fi)  Le  Naturaliste,  août  1893,  p.  ITii. 
(H)  Loc.  cit. 


^4  VII1«   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Enfin  lannée  dernière,  M.  le  Capitaine  Condaniy  nous  a 
envoyé  une  belle  collection  de  fossiles  recueillis  sur  divers 
])oints  de  la  région  comprise  entre  les  lleuves  Manamholo  et 
Tsirihilîina.  à  l'Ouest  de  la  chaîne  Beuuiraha.  Ces  échantillons 
sont  encore  à  l'étude.  Ils  comprennent,  avec  Schlœnbachia 
HnhcrfeUneri  et  Turrilites  polj-plocus,  (ViyeviCii  espèces  d'Ammo- 
nites de  la  Craie  sujjéric-ui-e  de  llnde,  ainsi  (jue  :  Ostrea  ungii- 
lata,    O.  proboscidea,    Inoccranuis   Crispi.   etc. 

Mais  le  gisement  le  plus  curieux  et  le  plus  intéressant  des 
fossiles  du  Crétacé  supérieur  est  celui  de  Fanivelona ,  à  3o 
kilomètres  au  nord  de  Mahela.  au  hord  du  (leuve  Sakaleou. 
sur  la  côte  orientale  de  l'île.  Un  lieutenant  irini'anterie  de 
marine.  M  Marius  Grillo.  nous  a  fait  parvenir,  de  cette  localité, 
une  petite  collection  comprenant  des  espèces  du  Crétacé  tout  à 
fait  supérieur  de  l'Inde  : 

Lytoreras  Indra,  Forbes.  Strombiis   rra.ssico.statiis  Xœll. 

Tnrritella  difficilis  d'Orb.  Ostrea  uni>^ulala    LaniU. 

Turritella   sp.  Ostrea    sp. 

Cerithinm    sp.  Spondylns  cf.  calcaratiis  Forbes. 

Pleiirotomaria  sp.  Cardium.    Cj'therea,    Pano/xi'a, 

Aporrhais  sp.  Aiintina,    Serpula. 

Fiiscns  excavatus    Blanl'.  lialhaster   sp.   et  E/iiaster  sp. 

Fiisiis  ou  Fasriolaria  sp. 

Cette  faunule  est  nettement  sénonicnne.  Les  espèces  que  je 
viens  de  citer  se  trouvent  :  les  unes  dans  1(<  Crétacé  tout  à  fait 
supérieur  de  l'Inde  orientale,  les  autres  dans  le  Crétacé  supé- 
rieur de  l'Ouest  de  llnde  et  du  Balouchistan.  Quelques-unes 
sont   cosmopolites. 

On  avait  admis.  jus([u"ii  aujourd  liui.  que  la  cote  orientale  de 
Madagascar  était  dépourvue  de  tous  dépôts  sédimentaires  de 
l'ère  secondaire  et  cette  croyance  a  joué  un  grand  rôle  dans 
les  théories  émises  par  divers  savants  :  Oldham,  Neumayr. 
Owen.  Kossmat,  etc.  sur  l'ancienne  répartition  des  terres  et  des 
mers  et  sur  l'existence,  pendant  le  Secondaire,  d'un  continent 
reliant  l'Afrique  avec  1  Inde  {Lémuric  des  zoologistes). 

Cette  hypothèse  paraît  fondée  pour  l'époque  de  Trias,  car 
il  y  a  des  rapports  étroits,  tant  au  point  de  vue  paléontolo- 
giquc  qu'au  point  de  vue  stratigraphique,  entre  les  dépôts  de 
l'Inde  et  ceux  du  Sud  de  FAlrique  (faune  à  Reptiles  Dicyno- 
dontes.  flore  à  Glossopteris)  :  mais  elle  ne  s'impose  déjà  plus  à 
l'époque  jtu'assique  pour  diverses    causes    qu'il   serait  trop  long 


MAUCELLIN    BOULE  (385 

d'indiquer  ici.  Quant  à  l'époque  crétacée,  la  découverte,  sur 
la  côte  orientale,  des  fossiles  cités  plus  haut,  doit  faire  admettre 
que  Madagascar  était  déjà  une  île.  Les  afrmités  des  fossiles 
de  Fanivelona  avec  ceux  de  l'Ouest,  aussi  bien  qu'avec  ceux 
de  rinde.   viennent  à   l'appui  de   cette   conclusion. 

Avant  de  ([uittcr  les  terrains  secondaires,  je  dois  dire  un  mot 
des  gisements  de  Din  )sauriens.  C'est  un  paléontologiste  anglais, 
Lydekker  (i)  qui  a  fait  connaître  les  premiers  débris  de  ces 
animaux.  Ces  restes  avaient  été  rapportés  par  M.  Last,  et  pro- 
venaient d'une  localité  située  à  20  milles  environ  de  la  baie 
de  Narendry.  Ils  consistent  en  un  certain  nombre  de  vertèbres 
que  M.  Lydekker  a  attribuées  au  genre  Bothriospondyliis  créé 
par  Owen  pour  ((uelques  vertèbres  du  Jurassique  d'Angleterre. 

Plus  tard,  M.  Depéret  (2)  eut  l'occasion  d'étudier  quel([ues 
échantillons  provenant  de  Mevarana,  sur  la  rive  droite  de  la 
rivière  Betsiboka,  à  4*^  kilomètres  au  Sud  de  Majunga. 

Quelques  mois  après,  M.  Bastard.  voyageur  du  Muséum, 
nous  adressa  un  grand  nombre  d'ossements  provenant,  les  uns 
des  environs  de  Majunga,  les  autres,  plus  noud^reux  et  mieux 
conservés,  d'ime  région  située  à  '25o  kilomètres  environ  au 
Nord-Est  de  la  première  et  à  l'Est  de  la  baie  de  Narendry.  Ces 
échantillons  dont  j'ai  donné  une  première  et  courte  descri[)- 
tion  (3)  appartiennent  les  uns  au  Jurassique,  les  autres  au 
Crétacé  ;  ils  nous  permettent  d'espérer,  pour  l'avenir,  de  belles 
découvertes. 

Terkaixs  teutiaikes 

Nos  connaissances  sur  les  terrains  tertiaires  de  Madagascar 
se  réduisent  à  peu  de   choses. 

En  i855,  Herland,  faisant  la  géologie  de  Xossi-Bé.  découvrit, 
sur  la  côte  Nord-Ouest,  un  calcaire  à  Nunimuliles  formant  le 
plateau  de    Tafiambiti. 

En  1871,  M.  Gi-andidier  rapporta,  des  montagnes  qui  douii- 
nent  la  baie  de  Saint-Augustin,  aux  environs  de  TuUcai-.  une 
collection   de  fcjssiles  éocèiws,   qui  fui'ciit  étudiés   par  le  docteur 

(1)  (JiKtIrrIii  Joitnidl,  vol.  ;il  (1895),  p.  :i2U. 

(2)  Hull.  de  ta  Soc.  géoL,  3  Série,  t.  XXIV  (18%),  p.  ITO. 

(3)  Hulleliii  (tu  Miispuiii  de  Paris,  189tJ,  n'  7. 


686  vin^  CONGRÈS  géologique 

Fischer  (i).  Gétaient  des  Alvéolines,  des  Orbitoïdes,  et  autres 
ForaminiCères  identiques  aux  espèces  des  terrains  nunimuli- 
tiques  d'Europe  ou  du  Calcaire  grossier  des  environs  de  Paris. 

En  1889,  Newton  décrivit,  de  la  région  située  au  Nord  de 
la  baie  de  Mahajaiuba.  un  grand  nombre  de  Nummulites  et 
d'autres  Foraniinifères.  Enfin,  nous  même  avons  reçu  de 
M.  Goridon,  ancien  trésorier-payeur  à  Diego-Suarez,  un  bel  échan- 
tillon de  calcaire  à  Nummulites  présentant  de  bonnes  sections 
de  Numnmliles  et  de  Floseulines  et  provenant  des  environs  de 
Diego-Suarez . 

Ces  divi^rs  gisements  sont  très  éloignés  les  uns  des  autres 
et  nous  portent,  par  suite,  à  croire  que  les  terrains  secon- 
daires de  Madagascar  sont  bordés  d'une  ceinture  plus  ou 
moins  continue  de  terrains  numraulititiues,  en  retrait  sur  les 
précédents,  suivant  la  disposition  généi-ale  que  nous  avons 
indiquée  et  allant  jusqu'aux  bords  de  la  mer,  où  elle  est 
recouverte  souvent,  soit  par  des  formations  coralligènes,  soit 
par  des   dunes. 

Nous  ne  savons  rien  de  lOligocène.  du  Miocène  et  du 
Pliocène  et  cette  ignorance  est  très  lâcheuse  ;  c'est  quand  on 
connaîtra  les  llores  et  les  faunes  malgaches  des  temps 
tertiaires,  qu'on  aura  îles  idées  précises  sur  les  affinités  de 
Madagascar   et  des   continents  voisins. 

Il  n'est  pas  douteux  qu'on  trouvera  un  jour  des  Mammifères 
fossiles  des  é[)oques  tertiaires  à  Madagascar.  11  y  a  peut-être  des 
dépôts  lacustres.  M.  Gautier  a  cru  retrouver,  dans  la  partie 
moyenne  de  l'île,  une  vaste  étendue  de  terrains  de  cette 
nature,  qu'il  a  conqxu'és  à  ceux  de  la  Limagne  d'Auvergne. 
Il  est  probable  que  les  plateaux  calcaires  ou  causses  de  la 
colonie  renferment,  comme  ceux  de  la  métropole,  des  exca- 
vations ou  des  grottes  riches  en  ossements  fossiles.  Nous 
savons  aussi  que  les  tufs  ou  projections  volcaniques  renferment 
souvent  des   empreintes   de  plantes  ou   des  restes  d'animaux. 

Je  ne  saurais  insister  ici  sur  les  dépôts  récents  qui  sont 
nombreux  et  d'origine  variée  :  récifs  de  polypiers,  plages 
soulevées,  dunes,    etc. 

Il  est  probable  qu'il  faut  aussi  considérer  comme  de  date 
récente,   la  disparition   des  grands  lacs  connue  celui  qui    occu- 

(1)  ComptPS-rendus  Académie  des  Sciences,  1871,  p.  1392. 


MARCELLIN    BOULK 


687 


pait  autrefois  la  plus  grande  partie  de  la  vallée  du  Mangoro, 
et  dont  le  lac  Alatroa  actuel  représente  les  derniers  restes  ; 
nous  savons,  par  M.  Baron,  qu'au-dessus  des  marais  qui  bor- 
dent le  lac.  on  voit  des  lignes  de  terrasses  anciennes  et  des 
cordons  de  galets  jusqu'à  près  de  400  mètres  au-dessus  des 
eaux  actuelles.  On  peut  comparer  ces  phénomènes  à  ceux  que 
l'on   connaît  depuis   longtemps   dans  l'Amérique    du  Nord. 

C'est  dans  ces  lacs  et  ces  marais  qu'on  recueille,  en  un 
grand  nombre  de  points,  les  ossements  de  cette  ancienne 
faune  récemment  éteinte,  que  nous  connaissons  surtout  grâce 
aux  explorations  et  aux  travaux  de  MM.  A.  et  G.  Grandidier. 
et  sur   laquelle   nous    n'avons    pas  à  insister   ici. 


PhÉi\omï:nes   volcaniques   et   Conclusions 

La  coupe  schématique  de  Madagascar  (  fig.  i  )  montre 
l'importance  que  nous  croyons  devoir  faire  jouer  aux  failles 
dans  l'explication  de  l'orographie  et  de   la  tectonique    de   lîle. 


Ouest 


CANAL 
DE 
MOZAMBIQUl 


Massif  volcaniqua 
d'Ankaratra 


'^Vl^^fi^^^  "        ^'-'^ 


Est 


OCEAN 
INDIEN 


Fig.  1.  —  Coup<>  transversale  sclit-nia tique  de  l'ile  de,  Madagascar. 


C'est  à  la  faveur  de  ces  failles  et,  probablement,  à  des 
époques  diverses,  que  des  volcans  se  sont  établis  un  peu 
partout  le  long  de  ces  cassures,  aussi  bien  dans  la  région 
cristalline   que  dans   la   région    sédimentaire. 

Les  roches  volcaniques  les  plus  répandues  sont  des  l)asal- 
tes  ;  il  y  a  aussi  des  trachytes,  des  phonolites  :  les  andésites 
paraissent  être  assez  rares.  Nous  avons  reporté  sur  la  carte  les 
l)rincipales  indications  que  nous  avons  pu  recueillir  à  ci*  sujet. 

Telle  est,  dans  létat  actuel  (h*  nos  connaissances,  la 
constitution   géologique   de   Madagascar. 


688  VIIl^   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

11  est  proljuble  que  les  ten-aiiis  cristallins  ont  joué,  dans 
l'arehiteeture  de  l'Ile,  le  rôle  de  niasse  solide,  résistante,  ou  de 
liorst  par  rapport  aux  contrées  voisines  et  que  tout  s'est 
etlondré  autour  deux,  à  une  épo([ue  que  nous  ne  pouvons 
actuellement    détei-niiner. 

Ainsi  s'expliquent  les  traits  les  plus  caractéristiques  de 
l'orographie  de  Maolagascar  :  la  dissyniétrie  de  la  chaîne  cen- 
trale par  suite  de  l'efTondrcnient  plus  l)rus([ue  de  la  partie 
occidentale,  le  long-  de  lénoruic  falaise  îles  Bongo-Lava  :  la 
disposition  étagée  du  versant  oi'iental,  disposition  qui  a  frappé 
tous  les  voyageurs  :  la  présence  de  grandes  vallées  longitu- 
dinales, coinnu'  celle  du  Mangoi-o,  laquelle  doit  être  un  i-om- 
partiment  de  la  chahie  cristalline  eflbndré  entre  deux  comparti- 
ments exhaussés  ou  restés  en  i>lace.  Dans  la  région  occidentale, 
au  contraire,  la  chaîne  du  Bemaraha  représente,  au  moins 
d'après  ce  qu'il  nous  est  permis  de  supposer  d'après  la  coupe 
publiée  par  M.  Douvillé.  une  ]ai'g<'  bande  surélevée  par  rap- 
port  aux  plaines   voisines. 

Ainsi  ([ue  l'a  déjà  l'ait  remar([uer  M.  Stanislas  Meunier, 
cette  disposition  l'apix-Ue.  dans  son  ensemble,  d'une  manière 
vraiment   frappante,   celle   du    Massif  central  de  la  France, 


i 


GStj 


MEMOIRE 

SUR  L'ORDRE  DE  FORMATION  DES  SILICATES 

DANS  LES  ROCHES  IGNÉES 

par  M.   J.   JOLI 

Les  températures  de  fusibilité  des  silicates  qui  constituent 
les  roches,  telles  qu'elles  sont  généralement  acceptées  et  qui 
ont  fourni  le  point  de  départ  de  diverses  théories,  ont  été 
déterminées  sans  tenir  compte  de  la  viscosité  de  ces  subs- 
tances. Nos  expériences,  présentées  dans  ce  mémoire,  mon- 
treront que  des  mesures  plus  exactes  font  disparaître  diverses 
anomalies  entre  les  températures  de  fusion  et  Tordre  de 
consolidation  de  ces  corps  visqueux,  en  même  temps  qu'elles 
augmentent  la  portée  des  phénomènes  de  leur  fusibilité.  Les 
expériences  dont  nous  avons  Thonneur  de  présenter  les 
résultats   au    congrès   ne   sont   encore  c[ue  préliminaires. 

Expéï'iences  sur   la  viscosité  cl   la  cristallisation   de    la  silice. 

On  considère  comme  une  anomalie,  cpie  le  quarz  soit  le 
dernier  minéral  consolidé,  dans  les  roches  granitiques,  puisque 
son  point  de  fusion  est  plus  élevé  que  celui  des  autres 
silicates  constituants.  Mais  la  température  admise  pour  ce 
point  de  fusion,  et  (^lont  dépend  la  tlite  anomalie,  parait  très 
discutable,  depuis  mes  expériences  sur  la  viscosité  des  fibres 
de   quai'z  (i). 

Dans  ces  expériences,  j'ai  étiré  horizontalement  une  fibre 
de  silice  en  fusion,  en  la  fixant  à  une  extrémité,  tandis  que 
l'autre  extrémité  libre  était  attachée  à  un  pendule,  que  je 
déviais  de  la  verticale.  Ce  pendule,  qui  étire  la  fibre,  est 
formé  duu  lil  de  soie  suppoi^tant  un  léger  plateau,  que  l'on 
peut  charger  de  poids.  La  fil)re  est  introduite  dans  un  tube  de 
platine  de  2"""  de  diamètre,  long  de  10  cent.,  qui  permet  de 
la  chauffer  à  volonté,  par  le  passage  d'un  courant  dans  cet 
étui.    Ce  tube   est  soutenu   dans   la  pince  d'un    meldomètre  (2). 

(1)  .1.    July    :     Proc.     Royal    Dublin     Suc.    Vol.    IX.   (N.-S),  p.    288. 

(2)  Lo  meldomètre,  Instrument  qui  a  servi  a  peu  prés  exclusivement  à 
ces  recherches,  est  décrit  dans  les  Proc.  Royal  Irish  Academy  3'  Ser. 
Vol.    II,    p.    38  ;    Vol.  IV,    p.    :i99. 


690  Vlll'  CONGRÈS   GÉOLOGTQUE 

de  façon  à  pouvoir  mesurer    sa    température  par   l'observation 
de   sa   dilatabilité   calorifique. 

Deux  microscopes,  armés  de  micromètres,  sont  placés  aux 
deux  bouts  du  tube,  l'un  observe  l'extrémité  fixe  de  la  fibre 
pour  éviter  toute  erreur  due  à  un  déplacement  possible  ; 
l'autre  mesure  l'allongement  de  cette  fibre.  Des  points  de  repère 
sont  fournis  par  les  grains  de  poussière  sur  la  fibre.  On 
obtient    ainsi   des   mesures   d'une   extrême  délicatesse. 

Le  tableau  ci-après  (tableau  i),  donne  les  résultats  acquis. 
Nous  les  avons  en  outre  résumés  d'une  façon  graphique  (Fig.  i) 
en  une  courbe,  où  les  températures  d'observation  sont  prises 
pour  abscisses,  et  le  taux  de  l'allongement,  par  minute  et 
par  unité  de  tension  (un  kilog.  par  centimètre  carré),  de  la 
fibre    de    silice  de  10   centimètres,  comme  ordonnées. 

Le  premier  coup  d'œil  sur  le  tableau  donne  déjà  des 
résultats  imprévus.  Ainsi  on  remarquera  d'abord  que  la  silice 
fondue  ne  peut  plus  être  considérée  comme  un  corps  solide 
doué  de  rigidité  aux  températures  de  700°  à  800°.  mais 
quelle  possède  alors  une  certaine  plasticité,  c'est  un  fait  sur 
lequel  nous   reviendrons   plus   loin. 

D'autre  part,  les  nombres  portés  dans  la  colonne  8  appren- 
nent qu'aux  températures  de  'jio'^  et  ^Sô"  le  taux  de  l'allon- 
gement est  sensiblement  constant,  pendant  le  temps  de  l'obser- 
vation (i).  A  la  température  de  785°  le  taux  de  l'allongement 
augmente,  quand  on  prolonge  l'expérience.  On  notera  que  la 
force  de  la  tension  a  été  variée  dans  des  limites  très  étendues, 
au  cours  de  ces  expériences  (voir  colonne  7).  Les  résultats 
obtenus  aux  températures  de  915°  (voir  col.  9,  10,  11)  mon- 
trent, si  on  néglige  la  première,  dont  la  variation  paraît  due 
à  une  tension  d'une  faiblesse  exagérée,  que  l'allongement 
décroit  rapidement  quand  on  poursuit  ainsi  l'expérience.  Aux 
températures  de  940°  et  1040°,  la  diminution  de  fluidité  est  si 
grande  (col.  4)»  que  le  taux  de  rallongement  devient  indéter- 
miné :  j'ai  cependant  représenté,  par  la  courbe,  les  résultats 
de  ces  dernières  mesures,  après  10  et  5  minutes  d'observation 
respective.  Ils  semblent  coïncider  avec  celles  trouvées  aux 
températures  de  915»  et  920°  pendant  des  périodes  d'obser- 
vation  plus   longues. 


(1)  Les  expériences  sont  portées  au  tableau, dans  l'ordre  où  elles  ont  été  faites, 
les  barres  correspondent  aux  moments  où  l'on  a  introduit  de  nouvelles  fibres. 


691 


TABLEAU    I 

VISCOSITÉ     DE     LA.     SILICE     FONDUE 


1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

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0  .i 

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4) 

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S  2   c  a   ï 

1 

710" 

120 

0.0019 

8.8 

0 . 0042 

638 

0.20  X  10 "^ 

2 

)) 

i5o 

0.0021 

» 

» 

» 

0.22  X  it)"^ 

3 

:35'> 

70 

0.0017 

8.7 

0.00286 

i35o 

0.17  X  lo-' 

4 

» 

20 

0. 00053 

» 

» 

» 

o.i()  X  10-^ 

5 

785° 

45 

o.oo35 

» 

» 

» 

0.58  X  10-7 

6 

» 

90 

0.0082 

» 

» 

» 

0.67  X  10-' 

7 

» 

3o 

0 . oo32 

» 

» 

» 

0.79  X  10-7 

8 

870» 

i5o 

0.0017 

1.8 

0 . 00028 

82.2 

1.3  X  10-7 

9 

915^' 

Go 

0. 0001 5 

0.3 

)) 

13.7 

1.8  X  10-7 

10 

» 

60 

0.00087 

0.6 

» 

27.4 

5.3  X  10  7 

II 

» 

5o 

0.0012 

1.2 

)) 

54  8 

4.4  X  10-7 

12 

920° 

60 

o.oo3i 

1.8 

» 

82.2 

6.2  X  10-' 

i3 

^lÔ" 

10 

0.0028 

3.7 

0.00167 

422 

6.64  X  10-7 

14 

» 

10 

0 . 00265 

» 

» 

» 

i5 

940» 

10 

0.00272 

3.7 

0.00192 

320 

8.5  X  10-7 

lO 

» 

10 

0 . 00204 

» 

» 

)) 

17 

)) 

10 

0.00166 

» 

)) 

» 

18 

» 

10 

0.00128 

)) 

)) 

)) 

l'J 

» 

10 

o.ooii3 

» 

)) 

» 

20 

» 

10 

o.ooii3 

» 

» 

)) 

21 

)) 

10 

0.00098 

» 

» 

» 

22 

1040" 

5 

0.00573 

» 

» 

» 

35.9  X  10-7 

23 

)) 

5 

0.00491 

» 

» 

» 

24 

» 

5 

0.00348 

)> 

» 

» 

20 

)) 

5 

0.00272 

» 

» 

» 

26 

» 

5 

0.00227 

» 

)) 

» 

27 

)) 

5 

0.00174 

» 

)) 

» 

692 


VIII«    CO>GRKS    GEOLOGIQUE 


1 
1 

1 

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A 

II 

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1 

7009  C. 


800? 


S009 


10009 


J.    JOLY  693 

Enfin,  à  iioo"  la  fibre  file  rapidement  et  se  brise.  On  cons- 
tate, d'autre  part,  que  les  fibres  qui  ont  servi  pendant  un 
certain  temps  à  ces  expériences  se  rompent  toujours  en  se 
refroidissant,  même  quand  le  refroidissement  s'opère  d'une 
façon  graduelle  ;  les  fibres  ainsi  cassées  montrent  des  fentes 
transverses   et   parfois   des   fissures  longitudinales. 

Ces  faits  apprennent  que  des  déplacements  moléculaires  se 
produisent  dans  la  fibre  au  cours  des  expériences.  Aux  tem- 
pératures élevées,  sa  substance  modifie  continuellement  ses  pro- 
priétés, soit  qu'elle  devienne  plus  rigide,  ou  qu'elle  diminue 
sa  viscosité  par  une    contraction   partielle. 

Un  phénomène  de  cristallisation  sullirait  à  expliquer  la 
diminution  de  l'allongement,  ou  de  la  viscosité,  en  raison  de  la 
rigidité  propre  aux  édifices  cristallins  et  aussi  peut-être  en 
parlie,  à  cause  de  la  diminution  de  volume  pouvant  cor- 
respondre  à    ce    changement   d'état. 

Mais  on  peut  préciser  davantage.  On  constate,  en  effet, 
sous  le  microscope,  que  la  fibre  qui  a  été  ainsi  portée  à  940°  et 
cl  io4o"  présente  des  traces  superficielles  de  fusion.  En  lumière 
polarisée,  elles  sont  par  places,  anisotropes.  et  laissent  passer 
le  rayon  lumineux  entre  les  niçois  croisés.  Bref,  pendant  l'expé- 
rience, la  iil>re  siliceuse  a  été  ramollie  et  elle  a  cristallisé 
par  places.  Des  poi'tions  de  la  même  fibre,  i-estées  en  dehors 
du  tube  de  platine  et  qui  n'avaient  pas  été  portées  à  la  même 
tempéj'ature,  ne  présentaient  aucune  des  modifications  indi- 
quées ;  et  il  en  est  de  même  de  fibres  chauffées  à  800",  dont 
l'examen  n'a  jamais  donné  que  des  résultats   négatifs. 

En  résumé,  nous  avons  constaté  que  la  silice  nous  a  ofTert 
des  propriétés  normales  de  viscosité  jusqu'à  7i5'',  puis,  qu'elle 
se  ramollit  et  cristallise  à  1040°.  Nous  allons  donner  d'autres 
exenqîlcs   de  ces   faits    et  la    confirmation  de    ces    chiffres. 

Expériences   sur   la   fusion    et  la   recristallisation   du   (juarz, 
et  nouvelles   expériences  sur  la  silice 

On  peut  constater  directement,  ce  que  l'expérience  précé- 
dente permet  de  prévoir,  <|ue  la  température  de  fusion  du 
quarz,  en  tenant  compte  de  ses  propriétés  visqueuses,  sous  la 
pression  normale,  coïncidera  approximativement  avec  la  tem- 
pérature de  cristallisation  de  la  silice,  c'est-à-dire  qu'elle  aura 
lieu  à  peu  près  à   iioo''. 

Pour    connaître,   en    ellél,     les   cai-actèrcs    de    fluidilé    d'une 


694  VIII*^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

substance  quelconque,  à  une  température  donnée,  on  peut  à 
volonté  la  soumettre  à  des  forces  puissantes  agissant  pendant 
un  temps  court,  ou  à  des  actions  moins  puissantes  prolongées 
pendant  plus  longtemps.  La  première  méthode  est  possible  à 
l'aide  d'appareils  appropriés,  mais  diflicile.  La  seconde  peut 
être  employée  directement.  Pour  la  réaliser,  il  suffît  de 
réduii'e  la  substance  à  essayer  en  fines  particules,  et  de  la 
maintenir  pendant  quelques  heures  à  la  température  de  son 
point  de  fusion.  La  même  force  moléculaire  superficielle  qui 
donne  à  tout  liquide,  de  petit  volume,  sa  forme  de  moindre 
surface,  agit  lentement,  dans  ce  cas,  pour  révéler  l'état  de 
liberté  moléculaire    de  la    substance. 

Ainsi  quand  on  prend  du  cristal  de  roche  limpide,  qu'on 
le  pulvérise  et  qu'après  l'avoir  traité  à  l'acide  chlorhydrique 
bouillant,  lavé  à  plusieurs  reprises  dans  l'eau  distillée,  passé 
au  mortier  d'agate,  on  le  chaufte  sur  la  lame  du  meldomètre 
à  une  température  de  1200°  pendant  2  à  4  ^'  ^^  constate 
qu'il  est  liquéfié  au  point  de  montrer  des  formes  sphéroïdales. 
une  coalescence  partielle  des  fines  particules  voisines,  et 
l)arfois  un  véritable  écoulement  de  quarz  fondu  sur  le  platine, 
La  fusion   du  quarz   est  ici   indiscutable. 

Je  considère  comme  fondus  ces  globules  sphéroïdaux  qui 
se  trouvent  dans  un  état  physique  tel  que  la  matière  y  obéit 
servilement  aux  tensions   superficielles   (i). 

Il  n'est  pas  nécessaire  de  pousser  aussi  loin  l'expérience. 
Il  suffit  de  chauffer  le  quarz  à  iioo"  pendant  4  heures,  pour 
observer  des  traces  de  semblable  fusion.  A  loSo»,  par  contre, 
on  n'observe  plus  le  phénomène  de  fusion  :  peut-être  parce 
que  les  grains  de  quarz,  au  sortir  du  mortier  d'agate,  pré- 
sentent déjà  une  forme  ellipsoïdale,  assez  difficile  à  distinguer 
des  globules  de  fusion.  La  température  de  fusion  du  quarz 
n'est  donc  guère  inférieure  à  iioo<^.  pendant  le  temps  considéré. 
La  même  expérience  a  été  refaite  avec  des  grains  de  quarz 
blanc  extraits  d'un  granité,  et  le  résultat  a  été  le  même.  De 
la  silice  pure,  préparée  chimiquement,  fondit  plus  rapidement 
sur  le  meldomètre  à  iioo*^.  en  s'écoulant  sur  le  platine.  Du 
cristal  de  roche  fondu  au  chalumeau  oxydhydrique,  puis  réduit  en 

(1)  On  doit  se  srarder  de  confondre  dans  la  pratique  cette  fusion  avec 
l'adhérence  que  présentent  parfois  les  poudres  fines  avec  la  lame  du  meldomètre; 
elle  est  due  à  un  ramollissement  du  platine  même,  qu'on  peut  constater  avec  les 
poudres  infusibles,  zireon,  chaux,  etc. 


J.    JOLY 


695 


poudre  fine,  fondit  un  peu  plus  librement  que  le  quarz  cristallin. 

Dans  la  chaleur  blanc-jaune  du  brûleur  ordinaire  de  Bunsen 
on  obtient  la  fusion  du  quarz  réduit  en  poudre  fine,  en 
8  heures.  La  lame  de  platine  se  trouve  alors  tapissée  de  par- 
ticules en  fusion  et  le    restant   de   la   poudre  parait  agglutiné. 

Nous  avons  pu  continuer  nos  essais  au  meldomètre  sur  la 
cristallisation  même  du  quarz.  provenant  par  fusion  et  recris- 
tallisation soit  du  cristal  de  roche,  ou  du  quarz  du  granité, 
ou  de   la  silice  chimiquement  pure. 

Dans  ce  but  nous  avons  chauffé  la  substance  pendant 
18  heures,  à  une  température  d'abord  de  12000,  et  diminuant 
progressivement  jusqu'à  9I5^  à  mesure  que  le  courant  s'affai- 
blissait. Nous  avons  ainsi  obtenu  des  formes  sphéroïdales 
de  quarz,  présentant  la  croix  noire  sous  le  microscope.  Ces 
sphérules  diversement  juxtaposées  et  rapprochées,  présen- 
taient des  dimensions  variées  ;  elles  étaient  cimentées  dans 
une  plage  de  quarz  fondu,  adhérente  à  la  lame  du  meldo- 
mètre. Associées  à  ces  sphérules,  on  trouve  parfois  des  formes 
cristallines  d'apparence  rhomboédrique,  présentant  des  troncatures 
sur  les  angles,  et  d'autres  formes  à  six  côtés,  non  encore 
déterminées  :  elles  rappellent  la  tridymite,  mais  peuvent  être 
rhomboédriques . 


0 


ce 


KiL 


Formes  du  quarz,  oblonues  par  (usinn  if^mec  à  1200' 
el  refroidissement  à  91o" 


Elles  sont  associées  à  d'autres  formes,  figurées  (fig.  2), 
résultant  du  groupement  des  particules  fondues,  sous  des 
angles   de   120"^  :  trois    ou    un   plus  grand   nouibrc  de   ces    parti- 


Qç^Q  vin'   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

ouïes  peuvent  se  rapprocher,  pour  délimiter  un  contour 
hexagonal,  plus  ou  moins  parfait,  ci'eux  ou  plein  au  centre. 
r^es  fio^ures  (fig.  2)  montrent  un  certain  nombre  des  grou- 
pements hexagonaux  obtenus  (d.  f.  g.)-  ainsi  que  quelques  sphé- 
rolithes  et  d'incertaines  formes  rhomboédriques  ;  la  fig.  h  montre 
des  formes  squelettiques,  de  cristallisation  par  fusion,  de  silice 
préparée  chimiquement. 

Nous  attribuons  les  modifications  de  la  fibre  siliceuse  aux 
températures  élevées  à  des  phénomènes  intimes  de  cristallisa- 
tion. La  cristallisation  ne  se  développe  pas  par  agencement  de 
nouvelles  molécules  cristallines  autour  d'un  premier  noyau, 
mais  par  une  orientation  simultanée  ou  progressive  de  ces 
molécules  dans  toute  la  masse.  C'esl  de  cette  façon  que  le 
quarz  grenu  a  dû  prendre  naissance,  dans  les  granités  et  les 
syénites  quarzifères.  Dans  les  porphyres  quarzifères.  au  con- 
traire, les  cristaux  de  quarz  se  seraient  formés  par  accrétions 
moléculaires  autour  de  centres  servant  de  noyaux.  Quelques 
grains  observés  sur  la  lame  du  meldomètre  peuvent  avoir  ce 
même  mode  de  formation.  Ces  deux  modes  de  genèse  doivent 
être  en  relation  avec  les  conditions  variables  de  la  tempéra- 
ture, les  états  cristallins  plus  parfaits  dépendant  de  la  plus 
grande   fluidité   du  milieu. 

Une  autre  expérience  a  été  faite  à  la  températui'c  de  iico- 
et  a  été  poussée  pendant  ifi  heures  1/2.  jusqu'à  ce  que  la 
température  fût  graduellement  descendue  à  870".  La  recristal- 
lisation du  quarz  dans  ces  circonstances  ne  fut  pas  aussi 
nette  :  elle  était  cependant  indiquée  par  le  développement  de 
petits  noyaux  (?)  semi-angnleux.  en  forme  de  petits  tumuli 
placés  à  égales  distances,  sur  le  platine  de  l'appareil,  comme 
si  la  poussière  de  quarz  était  entrée  en  fusion  et  s'était 
agrégée  autour  de  ces  centres.  On  pouvait  encore  reconnaître 
sur  la  lame  des  indices  de  l'autre  mode  de  cristallisation, 
décrit  plus  haut,  par  groupement  de  particules  suivant  des 
lignes  anguleuses.  Xous  devons  noter  la  rapidité  relative  avec 
laquelle  se  développent  ces  formes  de  cristallisation,  à  une 
température   tombant   de   1200"   à   ç)i5o. 

Pour  observer  ces  apparences  de  fusion  et  de  cristallisation 
sur  la  lame  du  meldomètre.  il  faut  les  examiner  au  micros- 
cope, à  un  fort  grossissement  (objectif  n"  5  de  Leitz)  et  avec 
un  bon   éclairage,   en   lumière   réfléchie. 

On   peut   conclure   de  ces  observations  que  lorsque  le  quarz 


.T.    JOLY  697 

se  refroidit  lentement,  après  avoir  été  porté  à  une  température 
de  iioo»,  il  fond  et  présente  des  traces  de  cristallisation, 
dans  une  courte  période  de  quelques  heures.  Les  phénomènes 
de  fusion  sont  plus  avancés  quand  on  opère  sur  de  la  silice 
amorphe.  Les  fibres  de  quarz  montrent  mie  cristallisation 
définie  à  io4o  '  et  des  traces  de  modification  cristalline  à  940°  : 
ces  chang-ements  s'accomplissent  donc  à  des  températures 
supérieures  à  celle   où  la  silice  fondue  devient  visqueuse. 

Températures  de  fusion  des  silicates  cristallisés 

Les  silicates  cristallisés  des  roches  ont  pris  naissance,  pour 
la  plupart,  dans  des  magmas.  Ils  n'ont  donc  jamais  existé  à 
l'état  de  verres  indépendants,  uuiis  se  sont  développés  par 
empilements   moléculaires  (i). 

Nous  montrerons  que  l'étude  des  points  de  fusion  de  ces 
silicates  révèle  rinfluence  de  la  température,  sur  leur  équi- 
libre moléculaire,  plutôt  qu'elle  ne  fixe  les  températures  où  ils 
se  séparent  du  magma.  Il  est  cei)endant  évident  que  les 
anomalies  indiquées  dans  l'ordre  de  consolidation  des  silicates 
des  roches,  disparaîtrait,  si  l'observation  de  leurs  points  de 
fusibilité  faite  dans  des  conditions  uniformes  venait  à  montrer 
qu'ils  sont  d'accord  avec  leur  ordre  de  consolidation.  Ainsi 
par  exemple,  si  nous  venions  à  reconnaître  que  la  leucite 
fond  à  io3o"  et  l'augite  à  1040»,  il  n'y  aurait  aucune  anomalie 
à  ce  que  des  cristaux  d'augite  soient  inclus  dans  des  cristaux 
de  leucite.  Or,  c'est  ce  qui  se  produit  dans  les  conditions 
normales. 

Les  expériences  préliminaires  exécutées  jusqu'ici,  pour 
déterminer  les  points  de  fusion  des  silicates,  ont  été  menées 
de  la  même  façon  et  concurremment  avec  nos  recherches  sur 
la  fusion  de  la  silice.  La  lame  du  meldomètre,  longue  de 
10  centimètres,  peut  porter  à  la  fois  10  à  i5  échantillons 
minéraux  différents,  sans  qu'il  se  produise  de  mélanges  entre 
eux,  tant  sont  faibles  les  quantités  de  substance  requises 
pour  ces  essais.  Il  y  a  un  avantage  évident,  quelque  soin  et 
quelque  précision  qu'on  apporte  à  ces  mesures,  à  faire  les 
essais   d'une   façon  comparative. 

U)  Au  cours  fies  recherches  sur  la  consoliflation  postérieure  du  quarz. dansles 
roches,  on  a  quelquefois  employé,  l'équation  thermodynamique,  donnant  les 
relations  dp/dt  avec  le  changement  de  volume  et  la  chaleur  latente,  (^n  ignore 
ici  les  relations  de  volume  des  substances  dissoutes  et  du  dissolvant. 


698  via'    COiNGKÈS    GÉOLOGIQUE 

Nous  avons  donc  recherché  les  relations  de  fusibilité  des 
divers  silicates,  ainsi  placés  simultanément  et  juxtaposés  sur 
la  lame  du  meldomètre,  en  des  temps  égaux  de  4  heures,  et 
à  des  températures  successives  de  1200",  tiSo»,  iioo",  etc. 
Puis  nous  avons  enlevé  la  lame  du  meldomètre,  et  après 
l'avoir  fixée  sur  un  porte-objet,  nous  avons  examiné  les  pré- 
parations  au   microscope,   en   lumière  rédéchie. 

On  constate  ainsi,  qu'à  mesure  qu'on  applique  des  tempé- 
ratures moins  élevées,  le  nombre  dos  substances  qui  présentent 
des  phénomènes  de  fusion  diminue  progressivement:  on  mesure 
ainsi  comparativement  leur  ordre  de  fusibilité.  Les  tensions 
superficielles,  auxquelles  sont  ducs  les  apparences  initiales  de 
fusion,  sont  sutfisamment  constantes  parmi  les  divers  silicates, 
et  assez  indépendantes  de  la  température,  pour  que  les  résul- 
tats obtenus   soient  comparables. 

Les  températures  ainsi  relevées  ne  sont,  il  (>st  vrai, 
qu'approximatives  ;  mais  dans  des  cas  intéressants,  on  pour- 
rait préciser  autant  qu'on  voudrait,  en  renouvelant  des  expé- 
riences entre  les  températures  observées.  Il  serait  préiérable, 
dans  ces  mesures,  déviter  la  perte  de  chaleur  qui  peut  se 
produire  par  radiation  ;  mais,  outre  qu'elle  est  nécessairement 
très  faible,  en  raison  de  l'extrême  ténuité  des  poussières 
essayées,  je  construis  actuellement,  pour  continuer  ces  recher- 
ches, un  nouveau  meldomètre,  où  cette  cause  d'erreur  sera 
éliminée,  en  superposant  à  la  lame  du  meldomètre  une  autre 
lame  parallèle  de  même  section ,  traversée  par  le  même 
courant. 

Le  tableau  suivant  (n"  2)  donne  les  résultats  numériques 
obtenus  par  cette  méthode.  Les  pourcentages  de  la  silice  ne 
sont  que  des  moyennes,  entre  des  chiffres  parfois  assez  aber- 
rants. Les  températures  de  fusion  rapide  ont  été  déterminées 
par  M.   Cusack   et  par  moi  (i). 

En  comparant  les  températures  de  l'usion  normales,  avec 
celles  obtenues  après  avoir  chaufle  les  substances  pendant  4 
heures,  on  ne  devra  pas  perdre  de  vue  les  conditions  diffé- 
rentes des  deux  observations.  En  effet,  les  premières  mesures, 
constatant  les  premières  traces  de  fusion,  sont  prises  au  micros- 
cope pendant  que  la  lame  du  meldomètre  se  trouve  à  une 
haute   température  :  l'observation  de  ces   apparences    ne    laisse 

(1)  Trans.  Roy.  Irish  Acad.,  loc.  cit. 


<599 


pas  que  d'être  assez  délicate.  Dans  le   second  cas,  au  contraire, 
l'observation  se  fait  dans  de  meilleures   conditions  optiques,  la 


TABLEAU    II 

TEMPÉRATURES     DE    FUSION    DES     SILICATES 


Almandine 

Sodalite  (Vésuve) 

Olivine   (Vésuve) 

Elâeolite   (Norwège) 

Néphéline 

Hornblende  syénilique  (Lamwig) 

Hornblende 

Hornblende  (Friedericksliaabe)  .    .    . 

Augite 

Diallage 

Labrador   (Groenland)  ...... 

Leucite  (Vésuve) 

Actinote 

Tremolite 

Oligoclase  (Ylerby) 

Spoduniene  (Killiney) 

Adulaire 

Albite 

Ouarz 


cu    S 


35 
37 
40 

44 
44 
45? 
45? 

45? 

5o 
5o 
53 
55 

57 
58 
62 
65 
65 
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ii3o 
i363 
1070 
10^0 
1290 
1187 
'} 

1199 
i3oo 
i23o 
1298 
1296 
1220 
1220 

ii:3 
1175 
1175 


1425 


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1000 
Il  00 
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io3o 
1200* 
1100* 
10 10* 
1140 
1210 
1040 
io3o 
1140 
1070 
1070 
1070 
io3o 
io5o 


IIOO 


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40 
40 

90 


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90 
190 
2(38 
i56 
i5o 
i5o 
io3 
145 

125 


325 


*  Montre  des  signes  de  décomposilion. 


lame  étant  placée  à  froid,  dans  un  microscope  bien  éclairé.  11 
est  donc  vraisemblable  que  des  corrections  seront  faites  à  ces 
mesures,  et  leur  résultat  sera  de  diminuer  d'une  quantité  cons- 


;70O  VII1«   COAGRÈS    GÉOLOGIQUE 

tante,  les   différences   indiquées   entre   nos  2  séries  de  mesures. 

Un  résultat  capital  se  dégage  cependant  déjà  de  la  com- 
paraison de  ces  deux  séries  de  mesures,  c'est  qu'après  une 
longue  chauffe,  les  différences  entre  elles  sont  moindres  pour 
les  silicates  basiques  que  pour  les  acides.  Ce  fait  est  sans 
doute  en  relation  avec  la  viscosité  moins  prolongée  des  pre- 
miers, les  silicates  acides  restant  visqueux  à  des  températures 
plus  basses.  Quant  au  quarz,  il  conserve  sa  viscosité  dans  des 
limites  plus  étendues  que  tous   les   silicates. 

Tel  est  le  cas  général.  Il  ne  faudrait  pas  cependant  conclure 
du  pourcentage  de  la  silice,  à  la  durée  de  la  viscosité.  Ainsi, 
les  limites  de  la  viscosité  sont  plus  étendues  pour  l'adulaire 
que  pour  l'albite.  bien  que  le  pourcentage  de  la  silice  dans 
l'adulaire  soit  moindre  que  dans  l'albite.  On  pouvait  s'y 
attendre  :  car.  si  les  molécules  de  silice  acquièrent  dans  les 
silicates  des  propriétés  phy.siques  additionnelles  (i).  les  autres 
constituants   doivent  aussi  faire    sentir  leur   influence   (2). 

Une  conclusion  paraît  bien  établie,  c'est  que  les  limites 
de  température  entre  lesquelles  les  silicates  restent  visqueux, 
sont  très  étendues  pour  les  acides,  plus  restreintes  pour  les 
basiques.  Ainsi  en  comparant  les  5^^  et  2«=  colonnes,  on  voit 
que  pour  les  8  premières  espèces  minérales  examinées,  y 
compris  le  diallage.  la  différence  des  points  de  fusion  dans 
les  deux  mesures  est  moindre  que  100"  :  il  n'y  a  d'exception 
que  pour  l'olivine.  Dans  toute  cette  série,  le  pourcentage  de 
silice  est  inférieur  à  5o.  D'autre  part,  on  voit  dans  ce  tableau, 
que  du  labrador  à  l'albite,  cette  différence  est  plus  grande  que 
loo».  le  pourcentage  de  silice  variant  de  53  à  (ûj.  Quant  au 
quarz.    il  donne  une    difl'érence  de    325°. 

Cette  marge  considérable  dans  les  limites  de  fusibilité  des 
divers  silicates,  a  pour  résultat  que  le  point  de  fusion  du 
quarz  est  parfois  inférieur  à  ceux  du  grenat,  de  l'olivine,  de 
quelques  hornblendes.  du  diallage,  de  l'augite,  de  l'actinote.  Il 
paraît  même  logique  de  croire  qu'une  action  plus  prolongée 
ferait   encore  baisser  davantage    le    point   de    fusion    du    quarz, 


(\]  .Mendeleeff  présenle  des  remarques  à  ce  propos  dans  ses  Principes  de 
Chimie,  au  chapitre  de  la  silice. 

(2)  Il  faut  noter  que  la  viscosité  parait  ici  une  propriété  propre  à  la  silice; 
les  autres  éléments  communs,  alumine,  chaux,  magnésie,  sont  des  substances 
qui  cristallisent  vite  et  énergiquement  aux  hautes  températures. 


701 


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^02  Vlll*   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

relativement  à  celui  des  silicates.  J'ai  même  des  observations 
qui  dénotent  des  propriétés  plastiques  pour  la  silice  fondue,  à 
des  températures  intérieures  à  celles  de  toutes  les  fusibililés 
portées  dans  la  colonne  4  du  tableau  (adulaire,  leucite,  néphé- 
line)  :  elle  pourrait  même  cristalliser  à  une  température  infé- 
rieure à  io4o°. 

Avant  d'interpréter  les  résultats  de  ces  expériences,  nous 
les  grouperons   sous  forme    d'un   diagramme. 

Ce  diagranune  (Fig".  3),  montre  qu'aux  températures  de  fusion, 
telles  qu'elles  sont  indiquées  suivant  la  ligne  supérieure,  les  subs- 
tances essayées  sont  dans  un  état  physique  tel,  qu'elles 
obéissent  aux  forces  moléculaires  dans  un  intervalle  de  2  à 
3  minutes;  elles  n'obéissent  à  ces  forces  qu'en  4  heures,  aux 
températures  de  fusion  portées  sur  la  ligne  inférieure  du 
diagramme.  J'admets  que  cette  force  reste  sensiblement  égale  aux 
deux  températures  considérées.  La  viscosité  est  ainsi  très 
différente  à  ces  deux  températures.  On  pourra  donc  prendre 
l'axe  vertical  du  diagramme  pour  échelle  de  la  viscosité,  ou 
plus  simplement  de  la  fluidité,  réciproque  de  la  viscosité. 
Nous  prendrons  ici  comme  unité  de  cette  échelle,  le  degré 
de  fluidité  qui  pei^mettrait  à  la  particule  de  présenter  ses 
caractères  de  fusion  en  i  minute  ;  et,  dans  ce  cas,  on  voit 
que  les  températures  de  fusion  normale,  observées  après  2  ou 
3  minutes,  auraient  un  degré  de  fluidité  égal  à  1/2  ou  i/5, 
et  les  températures  indiquées  sur  la  ligne  inférieure  du  dia- 
gramme, observées  après  240  minutes  de  chaufle,  auraient 
pour  degré   de   fluidité    1/240,    La  rigidité   absolue   aurait  pour 

formule  et   la    fluidité    complète    ,    ou    le  changement 

s'effectuerait  en  un    temps   infiniment  petit. 

La  ligne  qui  joint  en  haut  et  en  bas  les  températures 
de  fusion  de  chaque  substance,  donne  par  sa  courbe  en  chaque 
point,  le  taux  auquel  la  fluidité  (à  la  température  correspon- 
dante) varie  avec  la  température.  Grâce  à  ce  mode  de  repré- 
sentation, les  résultats  offrent  plus  de  précision  qu'ils  ne  sau- 
raient en  avoir  autrement. 

Les  expériences  faites  sur  la  viscosité  de  la  silice  donnent 
des  indications  sur  la  courbe  de  fluidité  d'une  substance 
minérale.  Et  les  courbes  obtenues  dans  mes  recherches  sur 
de  dilatabilité  thermique  de  l'augite,  de  l'orthose,  du  tachylite 
(verre   basaltique),    à    l'état  plastique,    offrent  des   formes   sem- 


J.    JOLY  703 

blables  (i).  Aussi  longtemps  toutefois  qu'on  n'aura  pas  déter- 
miné un  plus  grand  nombre  de  points  de  ces  courbes  de 
fluidité,  la  figure  devra  conserver  sa  forme  diagrammatique. 
pour  la  portion  de  ces  courbes  comprise  entre  les  températures 
observées.  Le  problème  touche  à  la  stabilité,  comme  solides, 
de  corps    cristallisés. 

La  différence  la  plus  aberrante,  entre  les  températures  de 
fusibilité  extrême,  est  fournie  par  la  leucite.  comme  le  montre 
notre   diagramme. 

La  leucite,  réputée  infusible  dans  les  essais  au  chalumeau, 
nous  a  donné  avec  un  pourcentage  de  silice  de  55,  une  difle- 
rence  de  i3oo-io3o,  dans  les  températures  de  fusion  de  nos 
expériences.  On  se  rappelle  que  la  leucite  a  souvent  été 
citée  comme  exemple  d'un  corps  très  infusible,  contenant  comme 
inclusions,  d'autres  minéraux  de  fusibilité  moins  élevée,  comme 
l'augite,  la  néphéline.  Son  point  de  fusion  normal  est,  en  effet, 
supérieur  de  loo"^  à  celui  de  l'augite,  et  de  34o"  à  celui  de  la 
néphéline  ;  mais  nos  expériences  sont  venues  apprendre  que 
lorsqu'on  laisse  à  la  viscosité  de  la  leucite  le  temps  de  se 
développer,  elle  entre  en  fusion  à  une  température  inférieure 
de  110°  à  celle  de  l'augite,  et  à  peu  près  équivalente  à  celle 
de   la   néphéline. 

On  peut  interpréter  de  la  même  façon  les  relations  jusqu'ici 
inexplicables,  de  la  sodalite  avec  les  feldspaths,  dans  les  syénites 
elîeolitiques,  les  phonolites  et  les  trachytes.  Les  déterminations 
que  nous  donnons  de  ses  fusibilités  deviennent  assez  voisines 
de  celles  de  l'elœolite,  pour  que  de  très  petites  perturbations 
expliquent  leur  ordre  variable  de  cristallisation  dans  les  roches  ; 
son  idiomorphisme,  relativement  à  la  néphéline.  dans  les  pho- 
nolithes  et  trachytes,  dépend  directement  des  différences  de 
leurs   points  de    fusion. 

Les  résultats  fournis  par  la  hornblende  montrent  que  les 
différentes  espèces  de  ce  minéral  présentent  une  grande  varia- 
tion dans  l'étendue  de  leui"  viscosité,  qui  est  probablement 
liée  à  leurs  dilférences  de  composition  chimique.  Une  horn- 
blende sombre,  provenant  d'une  syénite  à  gros  grains,  nous 
a  fourni  une  différence  de  90"  entre  ses  points  de  fusion  : 
elle  montrait  des  signes  de  décompostion,  à  une  température 
un   peu   inférieure  à   celle  du  point  de   fusion.  Un  autre  échan- 

(1)  Trans.  Roy.  Soc.  Dublin,  vol.  VI,  sér.  II,  p.  283. 


Jo4  Vllie   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

tillon  de  hornblende  nous  a  fourni  les  mêmes  différences  entre 
les  deux  extrêmes,    mais    à   une   température    plus   basse.    Une 
troisième  hornblende,  vert-sombre,  brillante,  clivable,  et  dont  le 
point  de  fusion  normal  n'a  pas  été  déterminé,  nous    a    montré 
des  apparences  de  fusion  jusqu'à  1000°.   Ces   apparences   étaient 
précédées  de  signes  préliminaires  de  décomposition,  donnant  au 
minéral  un  aspect  charbonneux  ;  il  passait  ensuite  à  l'état  lluide, 
sous  forme  d'un  verre  de  couleur  claire,   ambrée,  contenant  des 
ségrégations   de    magnélite  en   octaèdres,  et   d'une   substance  en 
lamelles  hexagonales,    transparente,  rouge    sombre  (biotite  ?   ou 
peut-être  hématite  micacée).  Les  ordres   variables  de  succession 
de  l'hornblende  et  du  pyroxène,  de  l'hornblende  et  de  l'olivine 
dans  certains  basaltes,  sont  vraisemblement  dus  à  des  variations 
analogues  dans   les   propriétés  physiques  de  ces    minéraux.  Les 
variations  de  composition  chimique  de  diverses  augites  permet- 
tent également  de  prévoir  des   résultats    un  peu    aberrants.    Ils 
devront   être    l'objet   dune    étude   spéciale,    pour  pouvoir    com- 
prendre les  ordres  variables  de  consolidation  des  pyroxènes  et 
des  plagioclases  dans  diverses  roches  plutoniques  et  les  diabases. 
On    remarquera    encore    les    grandes     ditférenees     relevées 
entre    les  températures  de  fusion   de   l'olivine,    à    bas  pourcen- 
tage  de   silice  ;    elle    descend   en   dessous   de  celle  de   certaines 
hornblendes.   Il  est   vrai   que    l'observation   du   point  de  fusion 
de  l'olivine  présente  des  difficultés   spéciales,   mais  nos  chitfres 
nous   paraissent  assez  exacts  (1).  L'échantillon  essayé  était   une 
olivine  jaune   de   miel   du    Vésuve. 

L'albite,  le  labrador,  l'oligoclase,  présentent  des  caractères  de 
fusibilité  analogues,  convergeant  vers  1040°  ;  la  fusion  visqueuse 
de  1  adulaire  descend  davantage,  et  celle  de  l'orthose  un  peu 
plus  bas  encore,  d'après  des  essais  provisoires,  non  reportés  ici. 
Les  limites  si  étendues  de  la  fusibilité  du  cjuarz  nous 
apprennent  qu'à  moins  d'une  sorte  d'arrêt  brusque,  qu'on  ne 
peut  supposer,  dans  le  développement  de  cette  propriété,  elle 
doit  arriver  à  devenir  inférieure  à  celle  même  des  silicates 
les  plus  fusibles.  Cette  conclusion  est  d'ailleurs  confirmée 
par  les  mesures  de  viscosité  prises  sur  les  fibres  de  silice, 
à    des  températures  relativement  peu  élevées. 

Il    ne     semble     pas    que     le    contact    du    platine,    dans    les 
expériences    précédentes,    ait   pu    affecter   chimiquement    ou    de 

(1)  Voyez  les  observations  de  M.  Cusack,  loc.  cit. 


.1.    JOLY  705 

toute  autre  façon,  les  silicates  essayés  aux  hautes  températures. 
Nous  nous  sommes  assurés  que  les  phénomènes  de  fusion  et  de 
cristallisation  partielle  du  quarz  se  produisaient  approximati- 
vement de  la  même  façon  à  1200°  sur  une  lame  de  palladium. 
Le  platine  dont  il  a  été  fait  usage  dans  ces  expériences  était 
très  pur,  et  cependant,  aux  forts  grossissements,  il  permet- 
tait de  reconnaître,  après  usage,  de  petites  lames  cristallines 
enclavées,  de  couleur  orange,  restées  indéterminées.  Elles  se 
montraient  également  réparties  dans  les  points  où  le  platine 
avait  porté  du  silicate  en  fusion,  et  dans,  les  points  où  il  était 
resté  à  nu.  Le  quarz  en  fusion  pouvait  couler  sur  elles,  sans 
les   affecter  (i). 

Les  minéraux  ferro-magnésiens  m'ayant  présenté  dans  ces 
essais  une  décoloration  qu'on  pouvait  attribuer  à  une  oxyda- 
tion, jai  répété  pour  eux  l'expérience  dans  une  atmosphère 
d'anhydride  carbonique.  Il  n'y  eut  guère  de  différence  dans  les 
apparences  de   fusion. 

Portée  de  ces  expériences  pour  la  connaissance  des 
différenciations  cristallines  des  magmas 

Nous  sommes  actuellement  en  mesure  de  discuter  de  plus 
près,  l'influence  des  températures  de  fusion  des  minéraux,  sur 
la  différenciation  cristalline  des  magmas.  Nous  avons,  en  effet, 
reconnu  que  les  températures  de  fusion  des  silicates  baissent 
quand  on  fait  intervenir  leurs  propriétés  de  viscosité  et  que  les 
différences  entre  leurs  points  de  fusion  ont  pour  conséquence 
de  les  ranger  dans  un  ordi'e  distinct  de  l'ordre  admis,  fourni 
par  la  fusion  normale  ;  et  cet  ordre  est  plus  d'accord  avec 
celui  qui  est    observé  dans   la   consolidation   des   silicates. 

Il  ne  faut  pas  ici  perdre  de  vue  que  les  données  expéri- 
mentales acquises  sur  les  températures  de  consolidation  des 
silicates  n'impliquent  nullement  que  ces  températures  soient 
aussi  basses  que  celles  des  fusions  inférieures  obtenues  dans 
nos  expériences.  C'est  ce  que  tendent  à  établir,  par  exemple, 
la   cristallisation    de    la   leucite,    dans    un    magma   à   la   tempé- 

(1)  On  peut  rapprocher  de  l'observation  de  ces  petites  lamelles  oran{,'e,  celle  de 
petites  projections  siliceuses,  produites  parfois  dans  les  expériences  prolonjjées, 
et  qui  montrent  sur  les  bords  une  teinte  rougeâlre  ;  elles  paraissent,  au  micros- 
cope, contenir  de  petites  quantités  d'une  substance  offrant  des  rellels  rouges  en 
lumière  réfléchie,  et  bleus  en  lumière  transmise.  Aucun  composé  connu  de  quarz 
t^t  de  platine  ne  répond  à  cette  dcsci-iption. 


7o6  VIIl"   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

rature  de  fusion  de  l'acier,  et  celle  de  l'olivine  à  la  tempé- 
rature de  ramollissement  de  l'acier,  obtenues  dans  les  mémorables 
expériences  synthétiques  de  MM.  Fouqué  et  Michel-Lévy. 
Bien  que  dans  ces  expériences,  nous  ne  sachions  pas  exacte- 
ment à  quelle  température  les  ségrégations  cristallines  se 
sont  produites,  il  est  hors  de  doute  qu'elles  eurent  lieu  à  des 
températures  notablement  supérieures  à  celles  des  points  de 
fusion  indiqués  dans  nos  expériences.  De  même  dans  nos 
expériences  précitées  sur  les  fibres  de  quarz,  nous  avons 
reconnu  que  la  cristallisation  se  produisait  à  une  température 
plus  élevée  que  celle  où  se  manifestait  la  viscosité  ;  dans  une 
de  ces  expériences  le  quarz  était  cristallisé  à  12000.  Ces  faits  sutli- 
sent  à  établir  que  les  températures  de  fusion,  données  dans  ce 
mémoire,  ne  correspondent  pas  aux  limites  supérieures,  aux- 
quelles les  silicates  peuvent  se  séparer  du  magma  et  cristalliser. 
On  aurait  pu  le  supposer,  et  penser  qu'un  état  de  liberté 
moléculaire,  sulllsant,  pour  permettre  à  la  matière  d'obéir 
aux  tensions  superficielles,  devait  aussi  lui  permettre  de  dif- 
fuser, fut-ce  lentement,  dans  un  magma  :  il  semblerait  ainsi 
que  la  cristallisation  ne  puisse  être  possible  à  ces  tempé- 
ratures, à  moins  de  lintervention  d'agents  dynamiques.  Il 
n'en  n'est  rien  cependant.  La  tension  superficielle  est  capa- 
ble de  produire  des  distorsions  et  des  déplacements  molécu- 
laires à  des  températures  où  des  édifices  cristallins  se  déve- 
loppent dans  les  magmas.  Les  conditions  requises  à  cet  effet, 
étant  que,  le  nombre  des  molécules  diffusant  dans  la  zone 
de  l'attraction  cristalline,  en  un  temps  donné,  soit  plus 
grand  que  le  nombre  de  celles  qui  échappent  à  l'influence 
de  cette  zone.  D'ailleurs  les  tensions  superficielles  de  ces  corps 
sont  diminuées  quand  ils  sont  plongés  dans  un  magma,  et 
de  fait  elles  doivent  être  même  à  peu  près  nulles,  en  raison 
de  la  similitude  chimique  et  physique  du  magma  et  des 
agrégats  cristallins.  Il  n"y  a  donc  pas  d'impossibilité  maté- 
rielle à  ce  que  la  cristallinité  se  développe  dans  un  magma, 
à  la  température  de  sa  fusion,  ou  même  à  des  températures 
plus  élevées  ;  la  masse  possède  alors  à  la  fois  des  caractères 
de  cristallinité  et  de  fluidité.  Bref,  ces  expériences  sur  la 
fusion  ■  visqueuse  nous  révèlent  les  températures  où  les 
substances  acquièrent  une  grande  liberté,  ou  plus  exactement, 
une  grande  instabilité  moléculaire  :  elles  ne  fixent  nullement  les 
limites  supérieures  de  la  température  où  peuvent  s'opérer  les  con- 


J.    JOLY  ■joj 

solidations  :  elles  n'en  sont  pas    moins  intéressantes  pour  éluci- 
der les  relations  mutuelles  des  produits    de    la   difléreneiation . 

L'étude  de  la  leucite  en  fournira  un  exemple.  Nous  avons 
constaté  que  cette  espèce  minérale  fond  à  io3o",  tandis  que 
Taugite,  qui  s'y  trouve  généralement  en  inclusions,  fond  à  ii4o°. 
quand  on  a  laissé  le  temps  à  la  viscosité  de  se  développer. 
L'ordre  de  consolidation  est  donc  ici  en  harmonie  avec  l'ordre 
de  fusibilité,  et  les  relations  de  ces  minéraux  dans  la  roche 
témoignent  de  la  valeur  de  notre  méthode  de  mesure  des 
points  de  fusion.  De  cette  observation,  et  de  la  comparaison 
de  leur  fusibilité,  nous  concluons  que  l'augite  est  plus  stable 
que  la  leucite  à  1140»  ;  la  leucite  n'acquiert  un  égal  degré  de 
stabilité  (mesurée  par  sa  résistance  aux  tensions  superficielles), 
que  quand  la  température  est  descendue  à  io3o°.  (J'emploie 
ici  le  terme  de  stabilité,  comme  représentant  le  degré  de  résis- 
tance de  l'édifice  cristallin  à  la  désagrégation,  dans  des  condi- 
tions de  températures  diverses).  Il  s'en  suit  que  le  développe- 
ment des  cristaux  d'augite,  par  difl'usion  dans  le  magma,  est 
plus  favorisé  à  1140°,  que  celui  des  cristaux  de  leucite,  par 
les  conditions  de  la  stabilité.  L'individualisation  des  premiers 
pourrait  ainsi  s'accomplir,  avant  que  celle  des  autres  ait 
commencé,  ou  ait  terminé  sa  diflérenciation.  Aussi  dans  ce 
cas,  trouve-t-on  les  cristaux  d'augite  inclus  dans  ceux  de 
leucite,  et  ils  sont  disposés  en  zones,  si  les  premiers  conti- 
nuent à   se   former. 

Toutefois  ces  points  de  fusion  ne  sont  pas  les  seuls  que 
nous  ayons  à  prendre  en  considération,  en  étudiant  les  rela- 
tions mutuelles  de  ces  deux  espèces  cristallines,  sous  l'inUuence 
de  variations  de  température  très  étendues.  Leurs  températures 
de  fusion  rapide  sont  en  eflet  très  diflerentes.  A  i3ooo,  la 
fiuidité  de  la  leucite  est  la  même  que  celle  de  l'augite  à  1200°, 
et  beaucoup  plus  complète  alors  que  celles  qu'elles  présentent 
respectivement  à  io3oo  et  à  1140».  Or,  nous  savons  que  la 
cristallisation,  non  seulement  peut  se  développer  dans  des 
milieux  à  l'état  fiuide,  mais  qu'elle  a  été  réalisée  expérimenta- 
lement  dans   ces   conditions,    pour  la  leucite  et  le  quarz. 

Que  devons-nous  prévoir  en  conséquence,  des  relations  qui 
s'établiront  entre  la  leucite  et  l'augite,  aux  hautes  températures? 

A  ces  températures,  la  liberté  moléculaire  de  la  leucite  est 
moindre  que  celle  de  l'augite,  mais  sa  stabilité,  en  tant  que 
solide  cristallin,    est   plus   grande.    Si   donc  on   considère    leurs 


7o8  Vm"^   CONGRÈS    GÉOLOGIQUK 

relations  à  un  luomenl  donné,  soit  à  1280'^'  par  exemple,  la 
leucite  sera,  à  cette  température,  très  visqueuse,  mais  n'aura 
pas  encore  atteint  son  point  de  fusion  normale  :  l'augite  de 
son  côté  sera  tout  à  fait  fluide,  puisqu'il  aura  dépassé  de  80° 
son  point  de  fusion  normale.  L'agrégation  par  diffusion  des 
molécules  du  magma  et  leur  groupement  cristallin  sera  alors 
en  faveur  de  la  leucite,  au  détriment  de  l'augite.  Ainsi,  dans 
un  magma  en  voie  de  refroidissement  de  hautes  températures, 
des  cristaux  de  leucite  peuvent  poursuivre  leur  croissance, 
avant  même  que  l'augite  ait  pu  commencer  à  se  ségréger  à 
l'état  cristallin,  ou  à  dépasser  tout  au  plus  l'état  microlitique. 
Un  coup  d'oeil  sur  le  diagramme  (p.  701)  montrera  ces  relations  : 
leurs  courbes  de  fluidité  ne  se  croisent,  et  leur  stabilité  cris- 
talline ne  coïncide  qu'à  une  seule  température  qui  corres- 
pond au  point  de  leur  intersection.  Au-dessous  de  cette 
température,  l'augite  est  plus  stable  que  la  leucite  ;  au-dessus 
la  leucite  est  plus  stable  que  l'augite.  Il  s'en  suit  qu'un 
magma  maintenu  à  une  liante  température  doit  permettre 
l'individualisation  de  la  leucite  avant  celle  de  l'augite,  et  qu'à 
mesure  de  son  refroidissement,  toutes  les  relations  de  succes- 
sion sont  possibles  entre  ces  espèces.  Toutefois  la  cristallisa- 
tion  se   fera   plus   lentement   dans  un  milieu   plus  froid. 

Nous  sommes  ainsi  amenés  graduellement  à  cette  notion, 
que  le  développement  des  structures  pegmatiques  et  autres 
structures  enchevêtrées  analogues,  est  favorisé  par  les  tempé- 
ratures d'égale  stabilité,  celles  qui  correspondent  aux  points 
d'intersection  de  nos  courbes.  Le  quarz  peut  également  se 
séparer  sous  formes  de  grains  cristallins  idiomorphes,  à  de 
hautes  températures,  quand  sa  stabilité  vient  à  dépasser  celle 
des  autres  silicates  ;  il  se  consolidera  comme  un  résidu  de 
cristallisation,  à  de  basses  températures,  quand  sa  stabilité 
moléculaire  sera  moindre  que  celle  de  la  plupart,  ou  de  tous 
les  silicates.  La  ségrégation  rapide  de  l'olivine  peut  aussi 
s'interpréter  de  la  même  façon. 

Il  resterait  peut-être  à  considérer  quelle  influence  exercent 
sur  les  phénomènes  d'instabilité  magmatique,  manifestés  par 
l'altération  des  minéraux,  leur  résorption  ou  corrosion,  les 
modifications  de  stabilité  des  produits  de  la  différenciation,  à 
mesure  que  la  températui^e  décroit  ?  Mais  ici  de  nouvelles 
expériences   nous   paraissent  nécessaires. 

Les  expériences  actuelles    se    bornent  à  analyser  la  stabilité 


J.    JOLY  709 

comparée,  en  tant  que  solides,  de  divers  silicates  cristallisés, 
à  des  températures  différentes.  On  voit  dans  cet  ordre  d'idées, 
que  le  temps  requis  pour  produire  la  fusion  à  une  tempéra- 
ture quelconque,  donne  en  quelque  sorte  la  mesure  de  la 
stabilité  moléculaire,  à  cette  température.  Cette  stabilité  est 
d'autant  plus  grande,  qu'il  faut  plus  de  temps  pour  produire 
une  déformation,  sous  l'elVort  des  forces  superficielles.  Le  dia- 
gramme (]).  701)  devient  ainsi,  en  réalité,  un  tableau  des  stabili- 
tés moléculaires  à  différentes  teuipératures,  puisque  les  ordonnées 
verticales  correspondent  à  la  fois  à  la  mesure  de  la  stabilité 
et  à  celle  de  la  fluidité.  Dans  le  premier  cas,  les  ordonnées  sont 
portées  en  descendant,  à  partir  de  l'axe  horizontal   supérieur. 

Le  plus  souvent  c'est  l'ordre  de  consolidation  normale  qui 
finit  par  prévaloir  dans  les  individualisations  minérales,  et  la 
raison  en  est  que  cet  ordre  est  celui  de  la  plus  grande  stabi- 
lité, pour  les  silicates  cristallisés,  dans  l'échelle  descendante 
des  températures.  Cet  ordre  normal  sera  donc  favorisé,  à  mon 
avis,  quand  le  refroidissement  s'opérera  lentement,  ou  quand 
la  température  se  maintiendra  long'temps  au  niveau  inférieur 
de  fusion.  L'intervertissement  de  cet  ordre  aura  parfois  ses 
causes  dans  les  différences  de  stabilité  cristalline  des  divers 
silicates  aux  températures  élevées,  notamment  quand  il  y  a  accé- 
lération des  derniers  temps  de  la  consolidation.  Mais  d'autres 
facteurs  interviendront  ici,  tels,  par  exemple,  que  la  stabilité 
chimique  des  molécules  composées  à  diverses  températures,  et 
à  diverses  pressions.  Il  est  probable  que  la  formation  de  la 
molécule  précède,  et  peut-être  précède  immédiatement,  le 
moment  de  l'individualisation  cristalline.  La  discussion  de  cette 
idée  nous   entraînerait   trop   loin  du  but. 

Nous  conclurons,  en  notant  que  les  résultats  des  expé- 
riences précédentes,  sur  les  points  de  fusion  des  silicates, 
s'accordent  assez  bien  avec  les  théories  de  M.  Rosenbusch, 
suivant  lesquelles  l'ordre  de  consolidation  des  silicates  est 
fonction  de  leur  degré  de  basicité.  Nous  rappellerons  enfin 
que  nous  étions  déjà  arrivés  à  cette  même  solution  (i), 
d'après  des  vues  purement  théoriques,  et  avant  d'avoir  entre- 
pris   ces    recherches    expérimentales. 

(1)  Tlieory  of  tho  order  of  forniHtion  of  silicatos  in  itrneous  rocks,  loc.  cil. 


710 


LE  MECANISME  INTIME  DE   LA   SEDIMENTATION 
par  M.   .1.   JOLY 


On  sait  depuis  longtemps  que  la  présence  de  sels  en 
dissolution  dans  Teau  accélère  la  précipitation  des  matières 
fines,  telles  que  argile,  etc..  qui  s'y  trouvent  en  suspension. 
Mais  on  ne  paraît  pas  cependajit  avoir  attribué  à  ce  phéno- 
mène, toute  l'importance  qu'il  mérite  en  géologie  physique. 
La  répartition  même  des  sédiments  marins,  le  transport  des 
sédiments  d'un  continent  à  l'autre,  leur  dispersion  de  la  terre 
ferme  dans  les  diverses  parties  de  l'océan,  seraient,  sans 
l'action  de  ce  facteur,  bien  diflérents  de  ceux  que  nous  obser- 
vons. Je  me  contenterai  de  résumer  ici  les  résultats  de  mes 
recherches   sur  la  nature    de   ce   phénomène. 

Nous  devrons  d'abord  faire  observer,  contrairement  aux 
idées  de  M.  Je  vous  (i),  que  la  cessation  du  mouvement  bro^v- 
nien  (Pedésie)  ne  produit  pas  directement  la  précipitation, 
mais  que  c'est  la  flocculation  des  particules  en  suspension, 
cause  et  facteur  de  la  précipitation,  qui  arrête  ce  mouvement. 
Celui-ci  toutefois  peut  encore  se  continuer  postérieurement 
pour  de  fines  particules  libres,  suffisamment  ténues.  Ce  n'est 
donc  pas  la  cessation  de  la  pédésie  qui  produit  la  flocculation 
mais  bien  la  flocculation.  au  contraire,  qui  arrête  le  mouve- 
ment pédétique  de  la  plupart  des  particules.  11  nous  a  paru 
que  les  travaux  faits  dans  ces  dernières  années  sur  la  coagu- 
lation des  corps  colloïdes  trouvent  ime  application  dans 
l'étude   du  pouvoir  précipitant  des  sels. 

Partant  de  cette  idée,  que  pour  produire  l'agrégation  de 
particules  colloïdes,  une  certaine  charge  électrique  minima 
doit  être  mise  à  portée  des  groupes  colloïdes,  et  que  la  con- 
jonction minima  d'ions  nécessaire  pour  produire  cette  charge 
doit  se  trouver  répartie  dans  la  solution  ;  et  d'autre  part,  que 
la  charge  électrique  de  l'ion  est  proportionnelle  à  sa  valence. 
M.   Whetham  (2)    est   arrivé    à   exprimer    dans  la   formule    sui- 

(1)  Quart.  Journ.  Science,  avril  1878. 

(2)  Phil.   Ma^.  v.  48,  1899,  p.  74. 


J.    JOLY  711 


vante,  les  pouvoirs  coagulants  relatifs  de  solutions  équivalentes 
de   sels    monovalents,   bivalents    et  trivalents  : 


Il  s'en  suit  que  les  pouvoirs  coagulants  vont  s'accroissant 
rapidement  avec  la  valence.  Si,  par  exemple,  pour  comparer 
la  formule  aux  expériences  de  MM.  Linder  et  Picton  (i),  on 
suppose  X  =  32,  l'accroissement  de  la  valence  sera  indiqué 
par  la  série  i  :  82  :  1024.  Cette  série  implique  le  principe, 
qu'on  exprime  la  probabilité  qu'un  ion  est  à  la  portée  effective 
d'un  point  fixe,  par  une  fraction  dont  le  numérateur  serait 
le  volume  «  de  la  sphère  ionique  d'influence  ».  et  le  déno- 
minateur, le  volume  total  du  liquide  ;  la  certitude  étant 
exprimée  dans  ce  cas  par  l'unité.  Il  s'en  suit  que  pour  n  ions, 
la  probabilité  de  conjonction  sera  n  fois  le  produit  des  chances 
séparées,  et  sera  exprimée  par  (AC)",  où  A  est  une  constante 
et   G    la  concentration. 

Ces  considérations  théoriques  permettent  de  croire,  si  l'on 
eu  juge  par  l'accord  des  données  numériques  avec  l'expé- 
rience, que  leurs  postulata  physiques  sont  vraiment  des  approxi- 
mations de  la  réalité.  C'est-à-dire  qu'il  y  a  une  charge  élec- 
trique minima  requise  pour  déterminer  la  coagulation,  et  que 
cette  charge  n'est  atteinte  que  pour  les  très  petites  particules 
de  matières  colloïdes,  par  la  conjonction  accidentelle  d'ions, 
incapables  par  eux-mêmes  de  produire  la  coagulation.  Nous 
ne  pouvons  actuellement  que  deviner  quelle  doit  être  cette 
chai'ge  électrique    minima. 

Si  la  double  couche  électrique  de  Helmholtz  et  Quincke. 
dont  l'existence  est  nécessaire  à  l'explication  de  l'endosmose 
électrique  et  des  phénomènes  électriques  présidant  à  la  circu- 
lation de  leau  dans  des  tubes  capillaires,  produit  normalement 
des  répulsions  mutuelles  entre  les  particules,  on  comprend 
que  la  charge  libre  de  l'ion  puisse  servir  à  décharger  celle- 
ci,  ou  à  la  réduire  de  telle  sorte  que  la  conjonction  entre  les 
particules  soit  rendue  possible.  Ceci  étant  établi,  l'action  de 
la  tension  superficielle  minima  aura  pour  résultat  de  mainte- 
nir les  particuk^s  réunies.  Les  expériences  de  M.  Hardy  (2) 
confirment   l'idée  que   ces  phénomènes  se   produisent  réellement 


(1)  Chemical  Soc.  .lourn.,  vol.  H7,  1895,  p.  G!à. 
(2)  Proc.  Roy.  Soc,  Vol.  66,  p.  110. 


-12  VII1°    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

ainsi,  puisqu'il  a  reconnu  que  les  ions  qui  déterminent  la 
décharge,  sont  de  signe  opposé  à  ceux  qui  sont  révélés  dans 
l'endosmose  électrique  par  les  particules  de  la  matière  colloïde. 
Ainsi  une  particule  colloïde  se  déplaçant  suivant  le  courant 
devrait  être  électro-positive.  Ces  particules  seront  coagulées 
par  les  ions  électro-négatifs  :  et  celles  qui  se  meuvent  en  sens 
inverse  du  courant,  sei'ont  coagulées  par  les  ions  électro- 
positifs. Une  autre  et  très  élégante  confirmation  est  en  outre 
fournie  par  l'observation  de  MM.  Linder  et  Picton,  que  l'ion 
métallique  peut  être  précipité  avec  le  colloïde.  Il  me  semble 
que  cette  idée  que  l'action  consiste  essentiellement  en  la  neu- 
tralisation de  la  couche  électri([ue  interne,  est  bien  d'accord 
avec  les  expériences  de  M.  Hardy,  et  autres  savants.  Je  revien- 
drai  sur  ce  point. 

Telle  est  donc  la  théorie,  pour  les  ]>articules  colloïdes  de 
très  petites  dimensions.  Mais  les  sédiments  se  déposent  en 
réalité  dans  la  nature,  avec  des  dimensions  plus  considérables. 
Les  grosses  particules  des  sédiments,  voire  celles  des  substances 
les  plus  insolubles,  présentent  comme  on  le  verra  des  phéno- 
mènes de  précipitation,  dus  à  des  sels  en  solution,  qui  sont 
en  relation  avec  la  valence  des  ions  et  avec  leur  signe  élec- 
trique. Il  y  a  donc  lieu  de  cluM'cher  en  premier  lieu,  en  quoi 
la  valence  peut  allecter  la  vitesse  de  précipitation  des  parti- 
cules de  grandes  dimensions,  c'est-à-dire  grandes  relativement 
à  la  répartition  des    ions    du  liquide. 

Soit   U   la    composante   de    la    vitesse    ionique    moyenne    de 

diffusion  perpendiculaire  à  l'unité  de  surface  dans  le  liquide,  et 

N    '  .       , 

— s —    le   nombre  d'ions,     de    signe    approprié,    a    composante 

dirigée  vers  cette  surface,  le  nombre  de  collisions  sera  U  x      ,,- 

dans  l'unité  de  temps,  X  étant  le  nombre  total  d'ions  de  signe 
approprié,  dans  l'unité  de  volume.  Ou,  prenant  U  pour  cons- 
tante =   K  N  (i). 

Mais  les  effets  produits  par  2  \  trivalents.  3  X  divalents. 
(î  X  monovalents,  sont  les  mêmes,  attendu  que  la  charge 
pour    chacun   est   proportionnelle    à    la    valence.    Si    donc    les 

(1)  En  comparant  les  effets  des  acides  et  des  alcalis,  les  vitesses  exceptionnelles 
de  H  et  HO  ne  peuvent  Hre  né?lii,'ées.  De  même,  la  n  sphèr3  ionique  d'influence  >■ 
doit  être  regardée  comme  plus  grande  pour  H  et  pour  HO,  dans  des  expériences 
comparatives,  soit  qu'on  s'occupe  de  particules  colloïdes  ou  d'autres. 


J.    JOLY  7i3 

solutions    sont   de    même    degré    de    concentration    (c'est-à-dire 

s'il  y   a   le  même    nombre   d'ions    dans    l'unité  de  volume   des 

solutions    trivalentes,    divalentes    et    monovalentes),    les    effets 

électriques   produits    en    des    temps    égaux,    dans    les   diverses 

solutions  (c'est-à-dire    la    quantité    d'électricité    libre    fournie   à 

l'unité   de  surface)   seront  dans  la   proportion  : 

K  N'"      K  N^      KN' 

2      •  ~3      •       6 

Si    N    dépasse  une   certaine    valeur    dans    ces    rapports,    la 

.       KN' 
valeur    instantanée    de    — ^ —  pourra   représenter   une   quantité 

suffisante  pour  décharger  des  particules  voisines  en  suspension. 

.          ,               ,      K  N"           K  N  • 
tout  aussi  bien  que  les  quantités  plus  grandes  — ^ —    ou  . 

Dans  ce  cas,  on  n'observera  aucun  effet  imputable  à  la  valence, 
et  la  sédimentation  se  produira  indifféremment  de  la  nature 
chimique  des  sels  en  solution. 

Si  la  valeur  de  KN  est  suffisamment  petite,  les  phéno- 
mènes précités  ne  se  manifesteront  pas,  et  l'effet  produit  sera 
directement  proportionnel  à  la  valence.  Enfin,  s'il  existe  dans 
le  liquide  des  causes  de  restauration,  c'est-à-dire  qui  restau- 
rent continuellement  aux  particules  leurs  couches  électriques, 
la  sédimentation  ne  sera  pas  influencée,  à  part  le  cas  où  KN 
dépasse  une  certaine  valeur.  On  doit  prévoir  que  pour  des 
solutions  de  concentration  différente,  il  se  produira  des  effets 
intermédiaires  entre  la  flocculation  égale  dans  des  solutions 
semblablement  concentrées  de  sels  monovalents,  divalents, 
trivalents.  et  l'indifférence  absolue. 

A  mesure  que  la  finesse  des  matières  en  suspension  augmente, 
le  pouvoir  flocculant  des  valences  inférieures  diminue,  pour  les 
raisons  données  par  Whetham.  Les  sédiments  les  ])lus  fins  se  con- 
formeront à  la  loi  du  carré  et  du  cube,  en  raison  de  l'élémenl 
de  probabilité,  qui  opère  même  dans  les  fortes  concentrations. 

Les  résultats  obtenus,  par  l'observation,  sur  les  vitesses  de 
dépôt  des  matières  en  suspension  dans  les  solutions  plus  con- 
centrées sont  compliqués  par  l'influence  de  la  viscosité  et  de  la 
densité  ;  un  autre  élément  perturbateur  existe  dans  les  courants 
thermiques  internes,    difficiles  à  éliminer. 

La  méthode  expérimentale  suivie  consiste  à  mettre  dans 
de  l'eau  distillée,  des  matières  minérales  finement  pulvérisées, 
telles   que  charbon,   kaolin,    quarz.  obsidienne,    basalte,  etc.,   et 


^l4  VIII'    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

à  les  y  laisser  séjourner  quelques  heures,  ou  quelques  jours, 
pour  qu'elles  commencent  à  s'y  déposer  :  au  bout  d'un  certain 
temps,  on  décante  la  partie  la  plus  claire  du  liquide,  où  ne  se 
trouvent  plus  en  suspension  que  les  particules  les  plus  ténues. 
C'est  le  liquide  opalescent,  ainsi  décanté,  qui  servira  à  l'étude, 
et  on  l'expose  à  l'action  des  sels,  au  repos,  et  à  une  tempé- 
rature uniforme.  La  quantité  employée  est  de  loo  cc\  placés 
dans  une  large  éprouvette.  Les  diverses  éprouvettes  sont  placées 
côte  à  côte,  suspendues  dans  un  réservoir  en  verre,  rempli  d'eau  ; 
on  les  regarde  sur  un  fond  noir,  en  les  éclairant  par  en  haut, 
et  par  derrière,  avec  une  lumière  d'égale  intensité.  Les  éprou- 
vettes ainsi  immergées,  ?ont  tenues  à  leur  partie  supérieure 
par  une  planche  trouée,   qui  recouvre  le  réservoir. 

J'ai  récemment  communiqué,  à  la  Société  Royale  de  Dublin, 
un  aperçu  sommaire  de  mes  expériences  (i).  Dans  ces  pre- 
mières recherches,  j'avais  été  surtout  préoccupé  de  vérifier 
l'idée  que  les  matières  en  suspension,  les  plus  insolubles, 
devaient  se  comporter  de  la  même  façon  que  les  corps  colloïdes 
étudiés  par  les  auteurs.  Mais  depuis  j'ai  reconnu  que  ce  plan 
d'études  n'apportait  pas  pleine  lumière  à  la  question,  et  je 
me  suis  efforcé  de  suivre  les  effets  produits  par  les  sels  mono- 
valents, divalents  et  trivalents.  à  divers  états  de  concentration. 
En  présentant  les  résultats  de  ces  récentes  expériences,  j'aurai 
parfois  à  rappeler  les    précédentes,    à   titre  accessoire. 

Le  choix  des  méthodes  employées  est  assez  limité.  Car  la 
nature  même  des  phénomènes  envisagés  empêche  les  mesures 
quantitatives,  les  quantités  infinitésimales  des  substances  étu- 
diées excluent  les  méthodes  graviniétriques,  la  méthode  pho- 
tométrique paraît  seule  applicable.  Aussi  me  suis-je  borné  à 
des  mesures  photométriques,  basées  sur  des  observations  com- 
paratives, faites  à  l'œil.  J'ai  comparé  la  translucidité,  après 
quelques  heui'es  de  sédimentation,  dans  des  éprouvettes  juxta- 
posées, de  solutions  de  concentration  variée,  chargées  de  par- 
ticules en  suspension  de  même  densité  et  de  même  grain. 
J'avais  choisi,  comme  étalon  dans  ces  mesui'es,  un  sel  déter- 
miné, le  chlorure  de  magnésium,  et  préparé  une  série  de 
solutions    contenant  : 

o  o.ooi,         0.002,         o,oo4         ....         4 -096 

grammes-équivalents  de  ce  sel  par  litre,  suivant  une  progression 

(i)  Proceed.  Roy.  Dublin  Soc,  vol.  IX  (nov.  ser.)  Part.  3,  p.  325. 


J.    .TOLY  7l5 

géométrique.  J'eus  aussi  à  choisir  des  types,  pour  les  matières 
en  suspension.  Je  m'arrêtai  dans  ce  choix,  aux  fines  particules 
des  plus  purs  kaolins  du  commerce,  et  à  de  fines  particules 
d'obsidienne  pilée  au  mortier  d'agate  :  je  mettais  20  grammes 
de  ces  poudres  dans  un  litre  d'eau  distillée,  laissais  reposer 
18  heures,   et  séparais   alors    le   dépôt. 

Le  liquide  trouble  est  jaugé  dans  des  éprouvettes  de  100  c.  cb., 
où  on  ajoute  successivement  dans  les  diverses  éprouvettes, 
des  quantités  proportionnelles  du  sel  étalon,  qui  s'y  dissolvent. 
On  a  soin  de  conserver  une  des  éprouvettes,  sans  addition  du 
sel.  Ce  sont  ces  tubes  ainsi  préparés  qu'on  compare  entre  eux 
après  18  heures  de  repos,  et  qu'on  continue  à  comparer  entre 
eux,    s'il  le  faut,  pendant  48  heures. 

L'observation  se  fait  de  la  façon  suivante.  Prenant  comme 
point  de  départ  la  sohition  la  plus  transparente  fournie  par 
les  matières  en  suspension  dans  le  chlorure  de  magnésium, 
après  18  heures  de  repos,  on  assigne  à  cette  transparence  une 
certaine  valeur  linéaire,  qu'on  exprime  par  lo  divisions  d'un 
papier  gradué.  Les  degrés  de  concentration  de  la  solution 
sont  portés  sur  ce  papier,  à  intervalles  égaux,  suivant  une 
ligne  horizontale,  et  on  élève  sur  cette  ligne  l'ordonnée  de 
la  transparence  maxima,  au  point  de  concentration,  qui  lui 
correspond.  Les  divers  degrés  d'opacité  intermédiaires  entre 
celui-ci  et  le  sédiment  dans  l'eau  pure,  sont  répartis  entre  les 
10  divisions  verticales  ménagées,  en  tâchant  de  donner  à  ces 
ordonnées  des  longueurs  proportionnelles  au  degré  de  transpa- 
rence. De  la  sorte  la  ligne  de  base  devient  le  o  de  la  sédimen- 
tation, et  si  un  sel  exerce  une  action  retardatrice,  la  courbe 
obtenue  en  joignant  les  sommets  de  ces  ordonnées,  devra 
passer  sous  cette  ligne  de  base,  aux  points  de  concentration 
correspondant    aux    retards. 

J'ai  donc  dressé  d'abord  une  courbe  typique,  pour  les 
transparences  des  diverses  solutions  de  chlorure  de  magné- 
sium, en  en  contrôlant  l'exactitude  par  des  expériences  répétées. 
Les  éprouvettes  fournissant  les  ])oints  de  cette  courbe  sont 
devenues  les  étalons  qui  m'ont  permis  de  repérer  toutes  mes 
observations  sur  les  divers  sels  monovalents,  divalents  ou 
trivalents.  La  comparaison  des  courbes  est  rendue  possible 
l)ar  l'intercalation  parmi  la  série  des  éprouvettes  du  sel  à 
l'étude,  d'éprouvettes  contenant  les  concentrations  voulues 
de    Mg  Cl-2.    Avec  un    peu    d'habitude,     cette     méthode      louniil 


Jl6  VIII<;   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

des  résultats  suffisamment  précis  pour  le  degré  de  certitude 
requis.  Parfois  la  formation  de  courants  thermiques  internes 
force  à  refaire  une  expérience,  mais  ils  se  produisent  rare- 
ment dans  une  chambre  non  chaud'ée,  à  l'abri  des  influences 
extérieures. 

Il  se  présente  toutefois,  dans  ces  expériences,  une  compli- 
cation singulière.  On  constate  en  eilet,  qu'en  dessous  de  cer- 
taines limites  de  concentration  d'un  sel,  le  mode  du  dépôt  n'est 
pas  le  même  qu'au  dessus  de  ces  limites.  Ainsi  par  exemple, 
pour  la  plupart  des  sels  divalents,  quand  la  concentration  est 
inférieure  à  0.016  grammes  équivalents  par  litre,  le  dépôt  s'ef- 
fectue par  couches  stratifiées  ;  quand  elle  est  supérieure  à  cette 
proportion,  le  liquide  montre  une  opalescence  uniforme,  ou 
devenant  parfois  plus  transparente  dans  sa  partie  supérieure. 
La  stratification  du  dépôt  des  sels  divalents  peut  être  considérée 
comme  un  fait  exceptionnel  au-dessus  d'une  concentration  de 
0.016.  Quant  aux  sels  monovalents,  Na  Cl  par  exemple,  la 
stratification  du  dépôt  se  produit  quand  il  y  a  moins  de  0.128 
grammes-équivalents  par  litre  ;  dans  les  solutions  plus  concen- 
trées, le  dépôt  devient  uniforme.  Cette  particularité  oblige  à 
interpréter  d'une  façon  spéciale  les  dépôts  des  liquides  peu 
concentrés  et  à  tenir  compte  dans  ce  cas  du  niveau  atteint  par 
le  sommet  du  trouble  nuageux.  Cependant  en  mélangeant  dou- 
cement les  dépôts  ainsi  obtenus,  on  les  rend  comparables  à 
ceux  des  solutions  plus  concentrées  ;  mais  on  interrompt  alors 
la  suite  des  observations  pour  ces  éprouvettes. 

Avant  de  passer  à  la  description  des  principales  courbes 
obtenues,  il  importe  de  signaler  un  phénomène  intéressant,  qui 
met  bien  en  évidence  l'acte  de  la  flocculation.  Si  l'on  examine  les 
matières  en  suspension  dans  le  liquide  pur,  sans  sels  dissous, 
après  12  à  18  heures  de  sédimentation,  on  reconnaît  que  tout 
le  précipité  formé  s'est  accumulé  dans  le  fond  de  l'éprouvetle, 
dans  sa  concavité  centrale,  sous  forme  d'une  lentille  circulaire 
plan-convexe:  il  n'y  a  pas  trace  d'adhérence  dans  la  portion 
convexe.  Si  Ion  examine  ensuite  le  dépôt  qui  s'est  formé 
dans  les  solutions  les  moins  concentrées,  on  observe  une  tache 
analogue  au  fond  des  éprouvettes,  dans  leur  partie  concave  : 
on  constate  au  contraire  son  absence,  dans  les  solutions  con- 
centrées. Dans  les  éprouvettes  contenant  ces  solutions,  le  dépôt 
envahit  tout  le  fond,  sous  forme  d'un  précipité  blanc,  très  adhé- 
rent aux   parois  et  qui   s'élève  jusqu'aux    parties    verticales    du 


J.     TOLY  717 

récipient.  Quand  on  considère  les  variations  de  forme  du  dépôt 
dans  ces  solutions  diversement  concentrées,  on  voit  le  diamètre 
de  la  tache  hémisphérique  diminuer,  à  mesure  que  s'étend  le 
précipité  adhérent  au  verre,  dans  des  solutions  de  concentra- 
tion  croissante. 

L'existence  de  cette  tache  nous  indique  que  les  ions  n'ont  pu 
déterminer  l'adhérence  des  particules  au  verre,  ni  probablement 
des  particules  entre  elles.  La  tache  ne  doit,  en  effet,  sa  forma- 
tion, qu'à  l'accumulation  des  particules  au  fond,  sous  l'influence 
de  la  pesanteur.  L'absence  de  tache  décèle  l'action  de  l'ion, 
réduisant  les  répulsions  entre  les  particules  et  le  verre.  On 
pourrait,  semble-t-il,  baser  une  méthode  de  mesure  des  phéno- 
mènes de  la  sédimentation,  sur  l'observation  de  ces  processus 
de  suspension. 

Les  courbes  reproduites  sur  la  figure  (iig.  i),  ont  été  obte- 
nues de  la  façon  indiquée  plus  haut,  elles  donnent  les  résultats 
essentiels  d'une  longue  série  d'expériences. 

Prenant  comme  point  de  départ  la  courbe  typique  fournie 
par  Mg  CL',  on  voit  que  la  solution  de  ce  sel  n'affecte  en 
rien  le  dépôt  en  dessous  de  o.ooi  et  qu'à  partir  de  ce 
moment,  il  entre  en  action  de  0.004  à  0.016,  atteignant  son 
maximum  d'action  précipitante  à  o.o'ia.  Son  action  se  maintient 
un  certain  temps,  pour  les  solutions  plus  concentrées,  en 
diminuant  insensiblement  jusqu'à  o.5i2  où  elle  est  redescendue 
au  même  niveau  que  de  0.008  à  0.016.  Au  delà  de  cette 
limite,  le  degré  de  concentration  paraît  indiflérent.  Il  est 
probable  que  dans  ces  solutions  concentrées,  la  viscosité  et 
l'augmentation  de  la  densité  interviennent,  pour  retarder  la 
vitesse  de  précipitation.  Les  autres  sels  divalents  se  comportent 
à  peu  près  comme  Mg  Gl.>  ;  ils  agissent  plus  ou  moins 
activement,  mais  suivent  des  courbes  sensiblement  parallèles  ; 
on  remarque  cependant  que  Ba  (  NO3  )  2  conserve  son  action 
précipitante  à  des  concentrations  exceptionnelles.  Les  sels 
divalents  étudiés  se  rangent  dans  l'ordre  suivant,  d'après 
l'intensité   de   leur    action  ; 

1 .  Ba  (  NOa  ),  ;    Ba  Cl.-  ; 

2.  MgGl2  ; 

3.  CaCL  ; 


4- 


Mg  SO4. 


Nous     avons     tracé      les    courbes  fournies     par     deux    sels 


5    te 


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/cnf^Ky2^n.oQa2^ 


J.    JOLY  "Jl^ 

monovalents  Na  Cl,  KNO3  :  comparées  aux  précédentes,  elles 
montrent  un  contraste  remarquable.  Au  degré  de  concentration 
où  les  sels  divalents  exercent  leur  action  maxima,  le  sel 
monovalent  ne  produit  aucun  effet  sur  la  précipitation,  le 
résultat  atteint  en  ce  moment  étant  à  peu  près  le  même  que 
dans  l'eau  distillée.  Ce  n'est  qu'à  0.064  ^1^6  l'action  de  ces 
sels  monovalents  commence  à  se  dessiner  ;  elle  augmente 
lentement  avec  la  concentration  jusqu'à  2.048,  puis  au  delà 
et  jusqu'à  la  saturation,  elle  reste  fixe  ou  diminue  insensi- 
blement. 

Un  fait  mérite  ici  d'être  noté  :  la  courbe  des  sels  mono- 
valents croise  celle  des  sels  divalents.  Il  y  a  donc  un  degré 
de  concentration,  pour  ces  solutions,  où  l'action  des  sels 
monovalents  et  divalents  sur  la  précipitation  sera  la  même. 
Pour  Na  Cl  et  KCl  (qui  agissent  à  peu  près  de  même),  ce 
degré  de  concentration  est  entre  o.Sia  et  1.024.  Pour  KNO  3 
l'expérience  n'a  pas  montré  semblable  coïncidence  avec  Mg  Cl  2. 

Passons  aux  sels  trivalents,  où  la  difficulté  de  trouver  des 
solutions  appropriées  a  limité  notre  étude  à  l'examen  de  Al  t 
Cl  6  et  Al  2  (SO  4)3  .  Ce  sont  deux  sels  très  acides,  circonstance 
qui,  d'après  les  résultats  obtenus  par  MM.  Linder  et  Picton, 
et  par  M.  Hardy,  doit  compliquer  leurs  effets.  Le  chlorure  pré- 
sente, en  fait,  des  particularités  très  remarquables,  des  variations 
d'action,  dont  la  cause  m'échappe.  Elles  ressortent  facilement 
de  la  comparaison  des  courbes  de  ce  sel,  en  diverses  expé- 
riences portées  sur  notre  figure.  Ainsi  on  verra,  vers  le 
centre  du  diagramme,  que  tantôt  les  courbes  de  ce  sel 
indiquent  qu'il  n'exerce  aucune  action  sur  la  précipitation,  ou 
qu'il  agit  comme  un  sel  monovalent,  et  que  tantôt  ces  courbes 
témoignent,  entre  0.002  et  0.004,  d'actions  aussi  intenses  que 
celle  des  sels  divalents.  Je  ne  trouve  d'explication  de  ce  fait 
ni  dans  la  nature  des  particules  en  suspension  (les  deux  obser- 
vations peuvent  se  faire  avec  le  kaolin),  ni  dans  la  température 
(les  trois  courbes  représentées  ont  été  obtenues  en  expérimentant 
à  une  même  température  de  i5  c),  ni  dans  la  densité,  ou  le 
degré  de  ténuité  des  matières  en  suspension.  Il  est  vraisemblable 
que  l'explication  doit  être  cherchée  dans  le  sens  du  signe  élec- 
trique des  particules  en  suspension  dans  la  solution.  Le  sel 
employé  était  de  même  origine  dans  les  trois  expériences  portées 
sur  le  diagramme.  Les  trois  courbes  coïncident,  en  montrant  une 
action  mininia    à    la    concentration    1.024,    au-delà    de   laquelle 


720  VIII^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

l'effet  produit  sur  la  précipitation  est  un  retard.  11  faut  encore 
noter  l'action  momentanée,  singulièrement  active,  développée  à 
la  concentration  si  basse  de  0.00004,  et  la  cessation  brusque 
de  cette  action  à  la  concentration  voisine  de  0.00008,  qui 
même  peut   provoquei'    un    retard   sur    la  précipitation  normale. 

Le  sulfate  d'aluminium  présente  des  faits  analogues  à  ceux 
qui  ont  été  relevés  dans  l'étude  de  l'action  du  chlorure  d'alu- 
minium, mais  à  l'inverse  de  celui-ci  il  ne  perd  jamais  son 
action  sur  la  précipitation,  dans  les  limites  du  diagramme  où 
agissent  les  sels  divalents.  Gomme  le  chlorure,  il  présente  un 
maximum  d'action,  passager,  aux  basses  concentrations  ;  la 
ligne  ponctuée  correspond  à  une  variante  assez  fréquente.  La 
courbe  au-delà  de  ce  point  descend  brusquement,  et  l'action 
du  sel  sur  la  précipitation  peut  même  devenir  nulle  ;  à  ce 
moment,  la  tache  blanche  est  très  visible  en  fond,  elle  n'existe 
qu'alors.  On  l'observe  à  0.00004,  tandis  qu'elle  n'existait  pas  à 
o.ooo.ooo. 

Revenant  à  la  courbe  du  diagramme,  on  constate  que  pour 
les  concentrations  croissantes,  l'action  de  la  solution  reprend 
graduellement  et  présente  deux  niaxima  consécutifs  à  o.oooSa 
et  à  o.oSa.  Au-delà  de  ce  point  elle  devient  parallèle  à  celle 
des  sels  divalents,  pour  tomber  avec  elle,  quand  la  concentra- 
tion de  la  solution  devient  élevée.  On  voit  donc  qu'il  y  a  une 
sorte  de  périodicité  dans  le  mode  d'action  des  sels  trivalents. 

On  devra  peut-être  rapporter,  comme  j'essaierai  de  le  mon- 
trer, à  l'influence  d'un  changement  du  signe  électrique  des 
particules,  la  diminution  et  parfois  l'absence  de  toute  action  de 
la  solution  sur  la  précipitation,  à  certains  dégrés  de  concen- 
tration. C'est  une  question  qui  mériterait  de  nouvelles  recher- 
ches expérimentales,  mais  nous  devons  à  regret  les  remettre 
à  plus  tard. 

Les  courbes  que  nous  venons  de  dresser  nous  paraissent 
obéir,  pour  divers  degrés  de  concentration,  à  la  loi  qui  régit 
la  coagulation  des  corps  colloïdes.  C'est-à-dire  que  si  nous 
prenons  le  pouvoir  flocculant  de  Na  Cl  comme  unité,  celui  du 
sel  divalent  devra  être  32  fois  plus  fort,  et  celui  du  sel 
trivalent   loaS  fois,   ou,    si    l'on  appelle   C   un   degré  déterminé 

de  concentration  de  Xa  Cl.  les  concentrations  -5-  des  sels 
divalents,    et tt  des    sels   trivalents,   devront    asfir    avec    la 

'  I023  '  » 


J.    JOLY  721 

même  intensité.  Or,  si  on  se  reporte  au  diagramme  des 
courbes,  on  constate  qu'en  effet,  l'action  d'un  chlorure  mono- 
valent à  la  concentration  4-09<J  est  approximativement  équivalent 

à  celle  d'un  chlorui'e  bivalent  à  — ^5 =    0.128,     et    à    celle 

il'un   sulfate   ti'ivalent    à   -- — —   =   0.004  ;  ^^    plus,  le  rapport 

lies  concentrations  peut  être  bien  reporté  sur  la  gauche  du 
diagramme,  en  conservant  cependant  sensiblement  les  mêmes 
pouvoirs  llocculants,  pour  les  trois  catégories  de  sels.  Cette 
observation  est  en  accord  avec  l'opinion  que  le  métal  est  l'ion 
etiectif. 

Il  faut  cependant  reconnaître  que  cette  loi  ne  suiïit  pas 
à  grouper  harmoniquement  tous  les  phénomènes  observés. 
Elle  ne  s'applique  pas  également  à  tous  les  degrés  de  con- 
centration, comme  sufïisent  à  le  montrer  à  première  vue  les 
formes  variées  des  courbes.  Elle  ne  vaut  que  comme  une 
approximation,  applicable  à  certains  degrés  de  concentration  ; 
elle  ne  s'applique  pas,  notamment,  au  voisinage  des  points  de 
rencontre  des  courbes  des  divers  sels  monovalents,  divalents 
et  trivalents,  car  ici.  des  concentrations  égales  amènent  des 
résultats  à  peu  près  identiques.  Les  points  d'action  nulle 
échappent   aussi   à  cette  loi. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  ne  demeure  pas  moins  une  remarqua- 
ble coïncidence  des  faits  avec  la  théorie.  Ainsi,  dans  les 
solutions  très  concentrées,  il  n'y  a  guère,  ou  pas  du  tout,  de 
dilférences  entre  l'action  des  sels  monovalents,  divalents  et 
Irivalents.  C'est  même  un  fait  général,  si  l'on  fait  abstraction  du 
cas  de  Al  2  Cl  o-  Les  solutions  ti^ès  concentrées,  dépassant  le  degré 
o.5i2,  agissant  d'une  façon  identique  sur  la  précipitation  des 
matières  en  suspension,  quelle  que  soit  la  conqjosition  chimi- 
que du  sel  dissous.  Peut-être  la  viscosité  et  la  densité  de  ces 
solutions  entrent-elles  en  jeu  dans  ces  conditions  ;  mais  les 
viscosités  relatives  des  divers  sels  monovalents,  divalents  et 
trivalents  ne  sont  pas  assez  distinctes,  pour  qu'on  puisse  leur 
attribuer  ce  résultat.  Il  est  plus  probable  que  la  cause  de  l'éga- 
lité de  llocculation  doit,  dans  ce  cas.  être  cherchée  dans  un 
balancement  des  effets  de  la  valence  par  une  extrême  concen- 
tration  des  i(jns. 

Dans  cette  hypothèse,  le  parcours  des  courbes  représenterait 
les    ellets    intermédiaires    entre    deux    c(jnccnlrations  extrêmes. 


^22  VIll'^    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

L'une  sudisante  pour  submerger  les  cllets  de  la  valence,  l'autre 
trop  faible  pour  que  la  loi  des  hasards  daclivité  ionique  ne 
s'applique  plus,  car  les  effets  des  charges  ioniques  ne  parais- 
sent pas  pouvoir  s'accumuler.  Il  y  aurait  donc  des  actions 
((  restauratives  ».  Reconnaissons  cependant  que  nos  notions 
concernant  le  mécanisme  intime  de  ces  phénomènes  sont  encore 
insuffisantes,  pour  permettre  de  voir  dans  l'expression  de  ces 
idées,  autre  chose  que  de  simples  indications.  La  courbe  aber- 
rante fournie  par  AL»  CL  ,  les  activités  extérieures  et  les  points 
«l'action  nulle  des  sels  d'alumine,  suffiraient  à  nous  rappeler 
que  beaucoup    nous  échappe  encore   dans  cette  étude. 

Un  point  surtout  nous  paraît  devoir  être  élucidé,  celui  de 
r influence  de  la  densité  et  de  la  ténuité  des  matières  en  sus- 
pension. Il  semble  évident  en  effet  ({ue  ces  facteurs  ne  sauraient 
être  négligés.  Ainsi,  j'ai  reconnu  que  quand  les  matières  en 
suspension  sont  plus  fines,  les  courbes  sont  déviées  à  droite 
du  diagrannne  ;  observation  qui  tendrait  à  montrer  qu'il  faut 
une  solution  plus  concentrée  pour  produire  une  action  donnée  sur 
un  sédiment  tin.  que  sur  un  sédiment  relativement  grossier.  Il 
faut  donc  prendre  en  considération  la  dimension  des  parti- 
cules, pour  évaluer  leurs  chances  de  rencontre  avec  les 
ions.  De  même  il  faudrait  aussi  tenir  compte  de  la  densité 
ou  du  nombre  des  particules  dans  un  volume  déterminé, 
puisqu'il  influe  sur  la  rapidité  de  formation  de  grosses 
particules. 

Le  petit  nombre  d'expériences  réalisées  jusqu'ici  ne  permet 
guère  d'aller  plus  loin.  On  peut  encore  noter  que  les  diffé- 
rences de  forme  et  de  nature  des  particules  insolubles  essayées, 
paraissent  sans  action  appréciable  sur  les  résultats  obtenus.  Il 
est  possible  que  l'assortiment  des  sédiments  dans  certains 
dépôts  marins  ait  été  influencé  aussi  par  les  causes  qui  ont  pro- 
voqué   des    différences    dans    les  précipitations   des  éprouvettes. 

Une  des  particularités  remarquables  des  expériences  de 
M.  Hardy  est  d'avoir  appris  les  effets  différents  des  acides  et 
des  alcalis  sur  les  particules  des  corps  colloïdes.  11  a  donné 
la  preuve  expérimentale  directe,  que  les  acides  donnent  aux 
particules  colloïdes  le  caractère  électro-positif,  et  les  alcalis 
le  caractère  électro-négatif.  Il  a  montré  de  plus,  que  quand 
les  particules  colloïdes  sont  électro-positives,  l'ion  effectif  est 
le  radical  du  sel.  c'est-à-dire  l'ion  électro- négatif.  Lorsqu'au  con- 
traire les  particules  colloïdes  sont  électro-négatives,  l'ion  effectif 


J.    JOLY  723 

est  le  métal,  c'est-à-dire  l'ion  électro-positif.  Prenant  ces 
résultats  en  considération,  j'ai  |)u  reconnaître  expérimentale- 
ment, qne  dans  une  solution  acide  de  K:;  SOs  la  précipitation 
se  produit  plus  vite  que  dans  une  solution  alcaline  du  même 
sel.  Si  l'ion  actif  est  SC)',"  dans  le  premier  cas,  et  K'  dans  le 
second,  les  différences  de  charge  ionique  sullisent  à  expliquer 
le  résultat.  J'ai  également  reconnu  que  la  précipitation 
s'effectue  plus  rapidement  dans  des  solutions  alcalines  de 
Mg  CL  et  de  Ba  Cl.'  que  dans  des  solutions  acides  de  ces 
mêmes  sels.  Ce  fait  est  encore  en  relation  avec  un  change- 
ment de  signe  dû  à  l'acidité  on  à  l'alcalinité,  car  ici  le  radical 
est  monovalent  et   le  métal  divalent. 

On  peut  encore  noter  une  variation  dans  la  vitesse  de 
précipitation  des  particules,  dans  les  solutions  acides  ne  com- 
portant pas  d'autre  électrolyte.  et  dans  les  solutions  alcalines. 
Dans  celles-ci,  les  particules  restent  parfois  indéliniment  en 
suspension,  se  déposant  beaucoup  moins  vite  c|ue  dans  l'eau 
pure.  Dans  les  solutions  acides,  au  contraire,  il  y  a  accéléra- 
tion  dans   le   dépôt. 

Il  est  encore  bien  dillicile  actuellement  d'esquisser  une  théorie 
adéquate  pour  le  groupement  de  tous  les  faits  observés  relati- 
vement à  la  coagulation  des  corps  colloïdes,  l'endosmose 
électrique  et  autres  phénomèmes  connexes.  On  a  déjà  inter- 
prété un  certain  nondjre  d'entre  eux,  et  non  sans  succès,  en 
supposant  lexistence  de  couches  électriques  répulsives.  On  ne 
peut  dire  si  l'existence  de  semblables  couches  devrait  être 
attribuée  à  quelque  source  inconnue  de  séparation  électrique 
agissant  à  la  limite  des  liquides  et  des  solides,  ou  plus  simple- 
ment, à  des  arrangement  et  aggrégation  d'ions  sous  linlluence 
d'une  tension  superficielle  dissymétrique.  Le  fait  que  des  bulles 
de  gaz  prennent  part  à  l'endosmose  électrique,  et  possèdent 
par  conséquent  une  couche  électrique  interne,  aussi  bien  que 
des  j)articules  solides  ou  liquides  en  suspension,  tendrait  à 
montrer  que  la  présence  d'un  solide,  sec  ou  mouillé,  n'est  pas 
indispensal>le  au  phénomène,  mais  que  celui-ci  dépend,  au  moins 
en  partie,  de  l'existence  d'une  surface  limite  liquide  ou  de  forme 
courbe  acentuée.  Ajoutons  que  les  expériences  de  MM.  Reinold 
et  Uïuker  (i)  sur  la  résistance  de  lames  de  savon,  laissent  inex- 
pliqiu'  un   degré  anormal    de   conductibilité,  auquel  ou   pouri-ail 

(1)    Fhil.  Trans.  1893,  p.  iJUli. 


J24  VIIl«   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

jipparemiuent   altcindi'e   par    ragrégation    superficiclh*  des  ions. 

Dans  cette  inteqjrétation,  lliydroxyle  constituerait  iiabituel- 
lement  l'ion  interne,  attendu  qu'en  général  dans  les  phénomènes 
de  ce  genre  (endosmose  électrique,  ellets  électriques  développés 
par  le  mouvement  de  l'eau  dans  les  tubes  fins,  ellets  de  contact 
de  métaux  et  de  l'eau  pure),  c'est  la  couche  interne  qui  est 
normalement  électro-négative.  Mais  que  cette  hypothèse  ionique 
soit  ou  non  admissible,  il  faut  cependant  en  outre,  l'aire  encore 
intervenir  quelque  rétention  superficielle  d'ions,  pour  com- 
prendre  les  données   expérimentales. 

Si  la  particule  est  électro-négative,  nous  supposons  que  des 
ions  positifs  agissent  sur  cette  couche  interne,  en  se  com- 
binant avec  l'hydroxylc,  ou  en  apportant  de  l'électricité 
positive.  Il  semble  que  parmi  des  ions  monovalents  positifs. 
Ihydrogène.  se  distingue,  quant  à  ses  ellets,  par  sa  grande 
vélocité  ionique  et  par  sa  capacité  de  combinaison  avec  l'hy- 
droxyle,  le  fixant  pour  ainsi  dire  dans  une  combinaison 
faiblement  ionisée.  D'autre  part,  parmi  les  ions  monovalents 
négatifs,  H-O  se  distingue  aussi  par  sa  plus  grande  vélocité 
ionique,  et  par  sa  propriété  de  renverser  l'équilibre  des  ions 
positifs  et  négatifs  existant  habituellement  dans  l'eau  pure. 
Dans  ces  conditions,  l'action  essentielle  des  acides  et  des 
alcalis  consisterait  à  apporter  H  et  H-O.  Ils  neutralisent,  quand 
c'est  un  acide,  la  couche  interne,  si  elle  est  négative  ;  et  même 
la  changent  de  signe  par  l'agrégation  des  ions  positifs  à  la 
surface  —  si  on  suppose  l'existence  d'une  tension  superficielle 
retenant  l'ion.  Ils  produisent  les  effets  opposés,  quand  c'est 
un  alcali,  l'hydroxyle  négatif,  constituant  alors  l'ion  actif. 
Dans  l'un  et  l'autre  cas,  nous  attribuons  aux  acides  la  dimi- 
nution d'une  couche  électrique  interne  négative,  ou  son  chan- 
srement,  et  aux  alcalis,  le  renforcement  de  la  couche  interne.  Le 
premier  effet  peut  hâter  la  précipitation,  et  le  second  la 
retarder,  comme   l'apprend  l'observation. 

Si  Ion  vient  à  comparer  les  quantités  requises  pour  pro- 
duire la  coagulation  dans  les  expériences  de  M.  Hardy,  avec 
celles  qui  seraient  théoriquement  nécessaires  dans  l'hypothèse 
que  la  neutralisation  d'une  couche  interne  négative  est  la 
condition  essentielle  de  le  coagulation  (ou  de  la  flocculation) 
dans  le  cas  de  particules  normales  électro-négatives,  et  celle 
d'une  couche  interne  positive  dans  le  cas  de  particules  élec- 
tro-positives,   on  découvre    entre    elles  un  accord  remarquable. 


J.    JOLY  72D 

Ainsi,  les  effets  des  acides  sur  des  particules  électro-néga- 
tives devraient  varier  proportionnellement  à  la  valence  de 
l'acide.  Or  M.  Hardy  a  trouvé,  dans  ses  expériences  sur  le 
mastic-^omnie  colloïde,  que  HGl  doit  avoir  une  concentration 
de  I  gramme  équivalent  en  260  litres,  tandis  qu'il  suffît  à 
H2  SO4  de  I  gramme  équivalent  en  4^0  litres,  pour  produire 
des  coagulations  équivalentes.  Les  sels  agissent  par  leur 
ion  positif,  et  c'est  ce  que  montrent  les  résultats  acquis  : 
Mg  SO4  (i  en  68).  Ba  GI2  (i  en  86),  Na  Cl  (i  en  8).  Ne  SO4 
(i  en  8).  Les  alcalis  monovalents  peuvent  très  bien  n'avoir 
aucune  action  coagulante,  apportant  dans  H-O,  un  ion  négatif 
plus  actif  que  leur  ion  monovalent  positif.  Ainsi  NH4  HO  n'agit 
pas  sur  la  coagulation,  tandis  que  KHO  et  Na  HO,  qui  n'ont 
pas  d'action  sur  la  gomme,  agissent  un  peu  sur  l'or  colloïdal. 
Quand  toutefois  il  s'agit  d'un  alcali  bivalent,  le  métal  doit  préva- 
loir :  et  en  réalité  Ba  (HO).-  agit  dans  la  proportion  de  i  en  40.  8. 

Quand  les  acides  agissent  sur  des  particules  électro-posi- 
tives —  c'est-à-dire  qui  ont  une  couche  interne  positive.  —  l'action 
des  électrolytes  peut  être  très  différente.  Leur  effet  sera  très 
faible  si  cet  acide  est  monovalent,  puisqu'il  n'a  plus  ici 
l'avantage  de  la  grande  vélocité  ionique  de  leur  ion  H.  S'il 
est  bivalent,  leur  radical,  en  vertu  de  la  loi  du  carré  et 
du  cul)e.  devra  être  très  actif.  M.  Hardy  trouve  que  HCl  et 
HNO3  nécessitent  des  concentrations  de  i  en  1.8  pour  pi^oduire 
les  mêmes  effets  de  coagulation  que  Hi^  SOi  en  proportion  de 
I  en  1000.  Les  sels,  dans  ce  cas,  agissent  par  leur  ion  négatif 
et  l'effet  sur  la  valence  peut  s'exprimer  de  la  façon  suivante  : 
Ko  S  O4  (i  en  3200),  Ba  CI2  (i  en  6),  Na  Cl  (i  en  20).  Les  alcalis 
doivent  agir  puissamment  en  raison  de  leur  hydroxyle,  et  leur 
action  doit  croître  avec  leur  valence  ;  et  il  arrive  en  effet  que 
Ba  (HO)2  en  proportion  de  i  en  2000  est  aussi  actif  que  NHO 
en  proportion   de   i   en    1000. 

n  faut  probablement  attrii)uer  aux  déplacements  chimiques 
complexes,  qui  président  à  la  solution  dans  l'eau  de  sels  acides, 
tels  que  les  sidfates  et  les  chlorures  d'abunininm.  les  carac- 
tères anormaux  de  leur  effet  sur  la  coagulation  Ils  peuvent, 
en  effet.  f(uand  ils  dépassent  une  certaine  concentration,  et  eu 
ég  rd  à  la  charge  relativement  élevée  des  ions  trivalents,  ren- 
v^erser  le  signe  des  nialières  en  suspension,  en  développant 
de  nouvelles  conditions  de  répulsion  ;  quant  au  chlorure,  où 
il    n'y  a  (|u'un    ion    monovalent  de  signe   opposé,   le   développe- 


726 


VIII«    CONGRES    GÉOLOGIQUE 


ment  de  ces  nouvelles  conditions  peut  préserver  les  particules 
en  suspension  et  expliquer  de  la  sorte  le  retard  observé.  Il 
peut  se  faire  également  pour  le  sulfate,  ([ue  l'action  de  lion 
trivalent.  non  compliquée  d'effets  de  renversement,  soit  la 
source  principale  des  effets  observés  aux  liasses  concentrations. 

Dans  tous  les  cas,  les  particules  voisines  adhèrent,  con- 
formément à  la  théorie,  quand  les  conjonctions  accidentelles 
des  ions  amènent  une  neutralisation.  Il  semble  cependant,  du 
moins  pour  la  flocculation.  que  l'union  peut  se  produire,  sous 
l'influence  d'un  rapprochement  mécani(iue.  Ainsi,  on  constate 
([ue  les  matières  en  suspension.  t|uand  elles  existent  en  abon- 
dance, se  déposent  plus  vite,  et  offrent  une  apparente  floccu- 
lation, quand  on  les  secoue  ou  les  mélange  brusquement  ; 
mais  on  ne  peut,  dans  ce  cas.  obtenir  de  clarification  com- 
plète du  liquide.  Quand  le  contact  entre  particules  s'est  pro- 
duit, il  doit  se  maintenir  en  raison  de  la  tendance  des  moindres 
surfaces  (la  production  des  surfaces  déterminant  une  dépense 
d'énergie).  L'influence  de  l'agitation  sur  la  flocculation  a  dû 
influencer  par  conséquent   la  formation   des   sédiments. 

Les  observations  précédentes,  quelque  incomplètes  et  insuf- 
fisantes qu'elles  soient,  suflîsent  cependant  à  apprendre  que  le 
mécanisme  intime  de  la  sédimentation  est  réglé  par  les  lois 
de  la  physique  moléculaire,  de  la  chimie  et  de  l'électricité. 
Il  devient  hasardeux  d'aller  actuellement  plus  loin  dans  cette 
voie,  puisqu'on  ne  saurait  émettre  que  de  simples  spéculations- 
Il  semble  établi  par  l'influence  des  valences  sur  l'action  pré- 
cipitante des  sels,  même  en  présence  de  complications  secon- 
daires, que  l'ionisation  des  dissolutions  salines  règle  leur 
action  sur  la  précipitation.  Les  solutions  contenant  des 
molécules  non  ionisées,  comme  celles  du  sucre  de  canne  ou 
de  raisin,  ne  produisent  en  effet  aucun  efl'et  sur  la  précipi- 
tation, à  part  un  petit  retard,  attribuable  à  la  viscosité, 
quand   elles   sont   très  concentrées. 

Si  enfin,  nous  cherchons  à  appjiquei"  ces  données  à  la 
géologie,  on  est  frappé  de  leur  importance.  Nous  voyons, 
comme  nous  l'annoncions  en  débutant,  que  la  distribution  des 
sédiments  marins  serait  toute  autre  qu'elle  n'est,  sans  l'inter- 
vention des  charges  ioniques  dans  la  flocculation  et  la  préci- 
pitation des  troubles  en  suspension.  Sans  elle,  le  Gulf-stream 
qui  traverse  l'Atlantique  dans  une  période  de  80  à  100  jours, 
aurait    pu   transportei'    les    boues    du    Mississippi    sur    les    côtes 


JOLY 


727 


occidentales  d'Europe.  Sans  l'influence  des  électrolytes.  les 
continents  formés  essentiellement  de  débris  élastiques  marins, 
n'auraient  pas  admis  les  accumulations  de  sédiments  qu'on  y 
observe,   et  leurs  altitudes  actuelles    s'en    seraient   ressenties. 

De  nos  jours,  l'océan  contient  en  solution  les  principaux  sels 
suivants,  en  gramme-molécules  et  gramme-équivalents  par  kilog  : 


NaCl. 
Mg  eu 
Mg  SOi 
GaS04 
K2  SO4 


GRAMME-MOLECULES 

0.472 
0.040 
0.014 
0.009 

o.oo5 


GRAMME-EQUIVALENTS 

o  472 

0.080 
0.028 
0.018 
O.OIO 


La  comparaison  de  ces  chillVes  montre,  d'après  la  loi  du 
carré  et  du  cube,  que  Mg  Cl.-  se  trouve  dans  l'eau  de  mer 
avec  un  plus  grand  pouvoir  coagulant  que  Na  Cl  :  que 
Mg  SO4  ne  lui  est  qu'un  peu  supérieur,  en  raison  de  son 
inonisation  inférieure  :  et  que  Ca  SO4  a  un  pouvoir  supérieur 
à  celui  de  Na  Cl,  si  l'on  attribue  à  Ca  SOi  un  coefticient 
d'ionisation  un  peu   inférieur  à   celui    du  Na   Cl   présent. 

Les  expériences  comparatives,  faites  sur  des  solutions 
salines  ditïérentes,  aux  degrés  de  concentration  précités, 
apprennent  que  ces  sels  se  classent  dans  l'ordre  suivant, 
relativement  à  leur  activité  (locculante  :  Ca  SOi  en  première 
ligne,  puis  Mg  SOi  Mg  CL  ,  Na  Cl  à  peu  près  égaux,  et 
K2  SO4  à    peu   près  sans  eûét. 

Mais  dans  la  nature,  on  est  en  présence  d'électrolytes 
mélangés.  Or  MM.  Picton  et  Linder  ont  trouvé  que  les  actions 
coagulantes  de  mélange  de  sels  du  même  groupe  de  valences, 
s'ajoutaient,  tandis  que  ces  actions  ne  s'ajoutaient  plus,  quand 
on  faisait  intervenir  des  doses  de  sels  de  valences  dilférentes.  Jai 
reconnu  que  dans  des  proportions  équi-llocculantes,  le  mélange 
de  Mg  CL  à  Ba  CL'  était  plus  actif,  que  celui  de  Mg  CL'  à 
Na  Cl.  L'efl'et  inhihitoirc  signalé  par  MM.  Piclon  et  Linder 
(1.  c,  p.  67),  serait  donc  ici  reconnaissable.  Il  est  probable 
que  de  semblables  eflets  inhibitoires  influencent  aussi  l'activité 
propre  des  électrolytes   répandus    dans    la   mer. 

Les  |)etites  quantités  des  métaux  entraînées,  d'après 
MM.  Picton  et  Linder,  par  les  particules  colloïdes,  doivent  éga- 
lement être  [)riscs  en  considération  dans  l'étude  des  sédimenta- 
tions. Il  Aiut  leur  attribuei-  les  ions  des  valences  les  plus  élevées. 


728  Vllie    CONÇUES    GÉOLOGIQUE 

Il  fait  aussi  remarquer,  à  ce  propos,  que  les  effets  coagula  nts  des 
ions  sur  les  hydrates  d'aluminium  sont  probablement  plus  ou 
moins  causes   de  l'absence  de  sels  d'aluminium  dans  la  mer. 

D'autres  phénomènes  de  la  sédimentation  trouvent  encore 
ici  leur  explication.  Ainsi  on  peut  attribuer  la  compacité  plus 
grande  des  sédiments  marins,  aux  actions  flocculantes  développées 
par  l'activité  électrique  des  ions  en  déchargeant  ou  neutralisant 
les  couches  électriques  répulsives  :  La  production  de  cette  com- 
pacité entraîne  diverses  conséquences.  Ainsi,  si  on  vient  à 
secouer  une  éprouvette  renfermant  un  dépôt  flocculé.  dérivé 
d'une  solution  saline,  on  verra  qu'il  est  impossible  de  faire 
reprendre  à  ces  flocons  leur  état  pulvérulent  primitif.  On  ne 
peut  donc  reproduire  mécaniquement  le  phénomène  inverse  de 
la  flocculation.  C'est  une  raison  pour  laquelle  les  sédiments 
ballotés  par  les  vagues  dans  les  estuaires  marins,  arrivent  à 
se  redéposer  avec  une  si  grande  rapidité.  Ce  fait  a  dû  contri- 
buer à  diminuer  la   dissémination  lointaine  des  sédiments. 

Les  causes  qui  président  aux  sédimentations  dans  la  nature 
sont  multiples,  elles  varient  avec  la  grosseur  des  sédiments. 
On  peut  les  répartir    de   la   façon   suivante  : 

1 .  —  Sédiments  à  gros  grains,  les  grains  étant  trop  gros 
pour  qu'il  puisse  se  produire  de  flocons.  Le  dépôt,  dans  ce 
cas,  est  soumis  aux  seules  lois  de  la  pesanteur,  agissant  indé- 
pendamment sur  les  divers  grains  ;  il  s'opère  plus  rapidement 
dans  l'eau  douce,   que   dans  l'eau   salée. 

2.  —  Sédiments  fins,  à  grains  suflisamment  gros,  pour  qu'ils 
se  déposent  lentement  dans  une  eau  douce  tranquille.  Le  dépôt, 
dans  ce  cas.  est  accéléré  dans  les  eaux  marines  par  le  déve- 
loppement des  flocons. 

3.  —  Sédiments  très  fins,  assez  fins  pour  rester  indéfiniment 
en  suspension  dans  une  eau  douce  à  l'état  de  repos.  La  pré- 
cipation  se  produira  alors  dans  les  eaux  marines,  déterminée 
par   la  seule   influence  des   actions    ioniques. 

Entre  ces  trois  cas.  il  y  a  naturellement  tous  les  intermé- 
diaires. Nombre  de  grès  doivent  uniquement  leur  formation  à 
la  pesanteur  :  mais  la  flocculation  a  pu  intervenir  plus  ou 
moins  dans  la  formation  des  grès  à  grains  fins.  La  plupart 
des  argilites.  schistes  et  phyllades  ont  été  formés  sous  l'influence 
des  actions  considérées  dans  ce  mémoire. 


l'i\) 


PRÉSENTATION 
DE   LA  CARTE  GÉOLOGIQUE  DE   LALGERIE 

(3e    ÉDITIOX).     . 

par    M.    E.  FICHEIR 


J'ai  riiouneur  de  présenter  au  Congrès  Liternational,  au 
nom  de  M.  Pouyanne,  hispecteur  général  des  Mines.  Directeur 
du  Service  Géologique  de  l'Algérie,  la  troisième  édition  de  la 
Carte  géologique  de  cette  contrée,   à  réchelle   du   800.000e. 

Cette  CaiHe,  établie  sur  les  4  feuilles  de  l'État-Major,  oll're 
un  résumé  de  l'état  actuel  de  la  géologie  algérienne ,  et 
comporte,  relativement  à  l'édition  précédente,  un  ensemble  de 
rectifications  d'une  importance  assez  réelle,  en  même  temps 
(fue  le  comblement  d'assez  de  lacunes,  pour  justifier  la  sup- 
pression du  terme  de  «  provisoire  »  appliqué  aux  Cartes 
d'ensemble  antérieurement  publiées.  Il  est  bon  de  l'appeler  en 
quelques  mots  les  grandes  étapes  des  progrès  réalisés  dans 
nos   connaissances   sur  l'Algérie. 

La  première  édition  provisoire  de  la  Carte  générale  au 
800. ooo',  publiée  en  188 1,  se  composait  de  deux  parties  : 
l'une  comprenant  les  départements  d'Alger  et  d'Oran,  préparée 
[)ar  les  soins  de  MM.  Poniel  et  Pouyanne,  l'autre  renfermant 
le  département  de  Constantine,  établie  par  M.  Tissot.  Malgré 
de  nombreuses  lacunes  et  des  limites  souvent  indécises,  ces 
caries  présentaient  pour  la  première  fois  un  ensemble,  dessi- 
nant les  grandes  lignes  stratigraphiques,  et  servaient  de  canevas 
aux    travaux   ultérieurs. 

En  1889.  à  l'occasion  de  l'Exposition  Universelle  de  Paris, 
une  deuxième  édition  provisoire  ,  rectifiée  et  unifiée  par 
MM.  Pomel  et  Pouyanne.  réalisait  des  progrès  consid('M-ables. 
en  restreignant  de  plus  en  phis  les  lacunes  et  en  établissant 
dans  la  série  sédimentairc  la  succession  des  divisions  strati- 
graphiques en  harmonie  avec    les  classifications  adoptées. 

La    carte  actuelle  a  été  établie   d'après  les    travaux   eflcclui-s 


73o  Vine  CONGRÈS  GÉOLOGIQUE 

de  1890  à  1900  par  les  collaborateurs,  qui  se  sont  efTorcés, 
chacun  dans  la  région  qui  leur  a  été  spécialement  confiée, 
de  combler  les  lacunes,  et  de  rectifier  les  interprétations 
antérieures  basées  sur  des  observations  rapides,  que  l'absence 
ou  la  défectuosité  des  Cartes  topographiques,  aussi  bien  que 
les  difficultés  de  parcours,  avaient  rendues  forcément  très 
sommaires.  C'est  grâce  à  la  réunion  de  ces  travaux,  joints  aux 
documents  précédemment  constitués  par  nos  devanciers,  au 
premier  rang  desquels  se  placent  Pomel  et  Tissot,  que  nous 
pouvons  offrir  aujourd'hui,  avec  cette  carte,  une  unité  suffi- 
samment précise  pour   la  géologie  générale   de    l'Algérie. 

CoLLABOiîATiON,  —  Chacuu  des  Collaborateurs  a  fourni  à 
cette  œuvre  une  part  importante,  tant  par  des  études  régionales 
que  par  des  recherches  détaillées  sur  des  questions  spéciales 
de  stratigraphie  et  de  tectonique.  Les  diverses  régions  sont 
devenues  de  jour  en  jour  plus  accessibles  à  l'investigation, 
et  les  études  précises  ont  été  rendues  abordables  grâce  à  la 
publication  progressive  des  feuilles  de  l'Etat-major  au  So.ooo" 
pour  le  Tell,  au  200.000'=  pour  les  plateaux  et  la  cliaine  saha- 
rienne :   nous  en   souhaitons  le  prochain  achèvement. 

M.  Blayac  a  été  chargé  de  la  révision  d'une  partie  de  la 
province  de  Consfanfine.  dans  la  région  de  Guelma  et  le 
bassin  de  YOiied-Cherf:  il  a  étendu  ses  études  aux  régions 
voisines  de  Soukahras.  de  Tébessa  et  d'Aïn-Beida.  et  a  fourni 
de  nombreuses  rectifications  sur  différents  points  de  la 
Province.  Ses  travaux  se  sont  portés  principalement  sur  le 
Crétacé  et  l'Éocène,  et  ont  donné  une  contribution  importante 
à  l'étude    du  Trias. 

M.  Brivefi  s'est  occupé  d'une  façon  toute  spéciale  et  avec 
une  activité  digne  des  plus  grands  éloges,  de  la  bordure  du 
Bassin  du  Chêlif  et  de  la  chaîne  du  Dahrn.  depuis  la  région 
de  Médéa  jusqu'à  la  plaine  de  rHal)ra.  Les  terrains  néogènes, 
qui  ont  fait  l'objet  de  ses  recherches  détaillées,  lui  ont  fourni 
des  documents  précieux  pour  la  classification,  mais  les  ques- 
tions se  rattachant  à  la  stratigraphie  et  à  la  tectonique  des 
terrains  secondaires  de  la  chaîne  littorale  ont  obtenu  également 
d'importantes  solutions. 

M.  Flamand  a  consacré  de  longues  et  patientes  recherches 
à  l'étude  des  terrains  secondaires  du  Sud-Oranais.  depuis  la 
région  de    Sa'ida   jusqu'au    Sahara.  Les    chaînons   des   Plateaux 


E.    FICHEUR  731 

Oranais,  et  toute  la  chaîne  des  Ksour,  depuis  rextrémité  occi- 
dentale du  Djebel-Amour  jusqu'à  la  frontière  marocaine,  lui 
ont  donné  des  résultats  nouveaux  et  fort  intéressants  sur  le 
Jurassique  et  le  Trias.  Il  a  su  conduire  à  bonne  fin  les  tracés 
géologiques  qui  ont  permis  de  modifier  d'une  fa(,on  radicale 
la  carte  de  ces  régions,  à  peine  entrevues  avant  lui.  En  outre, 
les  dépôts  alluvionnaires  des  Bassins  des  Gliotts  Oranais  oui 
été  l'objet  d'une  classification  nouvelle,  qui  a  été  appliquée  à 
une  grande    partie   du    Sahara-Oranais. 

M.  Gentil  a  conduit  d'une  façon  remarquable  ses  études  sur 
les  régions  volcaniques  d'Aïn-Temoiichent  et  de  la  Basse- 
Tafna.  en  étendant  ses  investigations  aux  terrains  tertiaires 
de  ce  Bassin  jusqu'au  voisinage  de  Tlemcen.  Il  a  poursuivi 
ensuite  de  proche  en  proche  ses  recherches  aux  environs 
d'Oran,  dont  les  terrains  schisteux  ont  reçu  une  interprétation 
nouvelle.  Une  contribution  importante  a  été  apportée  par  ses 
études  à  la  question  des  terrains  triasiques.  Dans  le  dépar- 
tement (M Alger,  il  a  obtenu  des  résultats  intéressants  dans 
la    région  de   Miliana. 

M.  Repelin  a  entrepris  l'étude  du  massif  important  de 
V Oiiarsenis .  dont  les  terrains  crétacés  et  tertiaires,  depuis 
la  région  de  Teniet-el-Had  jusqu'à  la  Mina  ont  été  méthodi- 
quement classés.  Ses  travaux  ont  amené  des  modifications 
très  notables  dans  la  Carte  de  ce  massif,  notamment  pour 
toute  la  partie  méridionale,  par  le  développement,  inconnu 
jusqu'alors,   des  terrains   éocènes  et  miocènes. 

M.  Hitler  a  mené  à  bonne  fin  l'étude  stratigraphicjue  et 
tectonique  de  la  partie  centrale  de  l'Atlas  Saharien,  compre- 
nant le  Djebel-Amour  et  les  Monts  des  Oaled-NayU  entre 
les  Plateaux  d'Alger  et  le  Sahara  de  Laghouat.  Ses  tracés 
géologiques  ont  mis  en  relief,  d'une  façon  très  claire ,  la 
structure  régulière  de  ces  chaînons,  et  amené  quelques  modi- 
fications  relatives    aux   terrains  jurassiques. 

M.  Joly,  dans  une  collaboration  récente,  a  fourni  des 
documents  nouveaux  sur  la  région  de  Chellala.  et  une  partie 
des  Plateaux    d'Alger. 

Enfin,  poui-  ma  part,  tlans  le  Département  d'Alger,  j'ai 
cherché  à  débrouiller  la  tectonique  si  complexe  du  massif  de 
Blida,  et  je  me  suis  oc-cupc'^  de  la  région  de  Médéa  et  des 
monts  du  Titteri.  Dans  lEst,  j'ai  étudié  le  Bassin  de  Cons- 
I (lutine    et    établi    la    classification     des     assises    oligocènes  ;    la 


732  VIII'    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

révision  de  la  région  de  Batna  et  du  massif  de  VAiirès  a 
donné  lieu  à  une  étude  tectonique.  Ma  tâche  a  eu  principa- 
lement pour  but  la  rectification,  en  diverses  régions,  des 
attributions  stratigraphiques  et  de  nombreuses  questions  de 
détail  rendues  abordables  par  les  documents  cartographiques 
récents. 

Modifications  principales.  —  De  vastes  régions,  dont  la 
géologie  avait  été  à  peine  ébauchée  jusqu'alors ,  ont  été 
l'objet  d'une  transformation  complète  ou  de  rectifications  pro- 
fondes qui  leur  donnent  un  aspect  entièrement  nouveau  sur 
la  carte  ;  je  citerai  en  particulier  la  chaîne  saharieime,  dans 
les  parties  centrale  et  occidentale,  les  plateaux  oranais  et 
algériens.  Sur  d'autres  points,  bien  que  des  modifications  ne 
s'appliquent  qu'à  des  surfaces  plus  restreintes,  elles  n'en  ont 
pas  moins  la  i)lus  grande  importance.  Les  tracés  actuels 
éclairent  d'une  façon  précise  les  grandes  lignes  directrices  de 
l'orographie  générale. 

Au  point  de  vue  stratigrapliique,  les  données  nouvelles 
les  plus  saillantes  ont  trait  à  la  reconnaissance  des  terrains 
anté-jurassiques,  principalement  <lu  Trias,  et  aussi  des  forma- 
tions oligocènes  continentales  aussi  bien  dans  le  Tell  que 
dans    la   cliaîne    saharienne,    et   au    Sahara. 

Ces  principales  modifications  seront  indiquées  en  suivant 
la    série   des   formations    géologiques. 

I.  Schistes  ancikxs  :  Archéen  et  Précambrien.  —  La  série 
des  schistes  cristallins  et  des  schistes  argileux  plus  ou  moins 
détritiques,  se  trouve  étroitement  unie  dans  les  massifs  anciens 
de  la  zone  littorale  depuis  le  Bouzaréa  (Alger)  jusqu'à  Bône, 
en  sorte  qu'il  paraît  rationnel,  au  point  de  vue  descriptif,  de 
réunir   dans   un    même   groupe  ces    deux   systèmes  : 

1°  Sy.stènie  Archéen  :  Scliistes  cristallins  ;  micaschistes, 
gneiss    granulitiques,    calcaires   cristallins    et   schistes   micacés. 

2°  Système  Précambrien  :  Schistes  argileux  et  phyllades 
avec  quarzites  et  conglomérats  ;  schistes  granulitisés  et  cal- 
caires cristallins.  —  Ces  assises  ont  été  séparées  de  l'Archéen 
dans  une  partie  des  massifs  de  la  Kabylie  et  de  Djidjelli. 
Aucune  indication  ne  permet  jusqu'ici  d'assigner  un  âge  à 
ces  schistes ,  qui  représentent  peut-être  un  ou  plusieurs 
termes   de  la   série   primaire  ? 


E.    FICHEUR  733 

II.  Terrains  Primaires  :  i»  Système  Silurien?  Sc/iisies  et 
quarzites  des  Traras.  —  De  nombreux  lambeaux  de  cette 
formation  ont  été  reconnus,  jalonnant  une  longue  traînée 
depuis  la  frontière  marocaine  (Garroul)an)  jusqu'au  massif  de 
Blida,  le  plus  fréquemment  en  rapport  avec  les  pointements 
de  calcaires  liasiques  qui  bordent  la  dépression  du  Chélif,  à 
TEst  d'Orléansville  :  le  ïémoulga,  le  Doui,  le  Zaccar  en 
présentent  des  aflleurements  importants  ;  dans  le  massif  de 
Blida  on  retrouve  ces  schistes,  avec  les  mêmes  caractères  que 
dans  les  Traras,  développés  sur  une  grande  puissance  dans 
Taxe  principal  {Schistes   de   la   Chiffa). 

Ces  assises  paraissent  jusqu'ici  dépourvues  de  fossiles,  en 
sorte  que  leur  attribution  à  l'un  des  termes  de  la  série  pri- 
maire reste  hypothétique  ;  par  leur  faciès,  ces  schistes  rappellent 
le  Cambrien  de  la  Montagne-Noire.  Ils  sont,  d'autre  part, 
entièrement  distincts  des  schistes  précambriens,  dont  ils  se 
montrent  complètement  indépendants.  Les  lambeaux,  éclielonnés 
suivant  la  dépression  du  Chélif,  paraissent  les  témoins  d'une 
ancienne  chaîne,   démantelée   avant  le   Crétacé. 

a»  Sj^stème  Permien  ;  Poiidingues  et  schistes  du  DJebel- 
Kaha7\  —  Nous  attribuons  au  Permien,  suivant  lopinioii 
ancienne  de  Poniel,  les  poudingues  et  grès  grossiers  rouges 
et  ferrugineux,  surmontés  de  schistes  violacés  et  verdàtres, 
qui  sont  le  mieux  caractérisés  au  Djebel-Kahar  (Montagne 
des  Lions  d'Oran),  et  à  l'Ouest  des  Traras  (poudingues  des 
Beni-Menir  de  M.  Pouyanne).  Par  le  fait  d'une  superposition 
anormale,  les  conglomérats  surmontant,  sur  le  liane  sud  du 
Djebel-Kahar,  les  schistes  d'Oran,  avaient  été  attribués  au 
Trias  ou  à  l'Infralias  dans  la  carte  de  1889  ;  ils  sont  en 
réalité  nettement  inférieurs  à  ces  schistes  reconnus  depuis 
comme  jurassiques  et  infra-crétacés. 

C'est  par  analogie  avec  le  Permien  du  Var  que  nous 
plaçons  dans  ce  système  ces  assises  détritiques  qui  se  montrent 
du  reste  indépendantes  des  couches  triasiques,  sauf  en  un 
point  de  la  région  de  la  Tafna,  où  l'on  a  reconnu  un  très 
petit  lambeau  qui  paraît  bien  antérieur  au  Trias.  Plusieurs 
témoins  importants  de  cette  formation  ont  été  reconnus,  tou- 
jours compris,  comme  dans  les  Traras,  entre  les  schistes  silu- 
riens et  le  Lias  ;  d'abord  à  Garrouban,  schistes  violacés,  puis  à  la 
Cascade  de  Tifrit  (Saida)  et  enfin  au  Djebel  Doui  et  au  Zaccar. 
Ces    relations    indiquent    dans    la    série    primaire,    les    mêmes 


^34  VIII'"    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

lacunes,    dans    toute  cette    zone  (lui   s'étend    sur  la   moitié  occi- 
dentale de  l'Algérie. 

m.  Terrains  Secondaires  :  1°  Système  Triasiqiie  :  L'attii- 
jjution  au  Trias  des  pointemcnts  gypso-salins,  avec  leur  cor- 
tège d'argiles  irisées,  de  cargneules.  souvent  accompagnés 
de  roches  ophitiques,  qui  existent  en  si  grand  nombre  dans 
toutes  les  régions,  montagnes  du  Tell ,  plateaux  et  chaîne 
saharienne,  est  maintenant  démontrée  par  la  présence  des  fos- 
siles, découverts  au  Ghettaha  (Constantine)  par  M.  Goux.  et 
sur  quelques  points  dans  lEst  (Soukahras)  (MM.  Blayac 
et  Gentil)  et  dans  l'Ouest  (Ain-Nouïssy,  près  Mostaganem) 
(M.  Flamand).  En  outre  les  relations  stratigraphiques  ne  peu- 
vent laisser  aucune  hésitation  pour  les  lambeaux  de  la  Tafna 
et    du    Sud-Oranais. 

des  importants  résultats  sont  une  des  heureuses  consé- 
quences de  la  Réunion  de  la  Société  Géologique  de  France 
en  Algérie  en  octobre  1896  :  c'est  sous  l'impulsion  donnée  par 
M.  Marcel  Bertrand  que  les  recherches  détaillées  ont  mis  hors 
de  doute  l'existence  du  Trias,  jalonné  par  ces  pointements 
dont  l'arrivée  au  jour  au  milieu  de  terrains  de  tout  âge  laisse 
encore   subsister   plus   d'une    énigme. 

Nous  avons  rattaché  à  ce  terrain,  les  masses  de  sel  gemme 
(Rochers-de-Sel),  si  curieuses  des  Plateaux  et  de  l'Atlas  saha- 
rien. 

Les  lambeaux  les  plus  importants  se  trouvent  indiqués 
dans  l'Est  de  la  province  de  Constantine.  à  Soukahras,  au 
Djebel  Zouabi,  sur  les  Plateaux  d'Aïn-Yagout  (M.  Blayac). 
dans  la  région  de  Chellala  (M.  Joly),  dans  la  Tafna  (M.  Gentil), 
au  sud  de  Relizane  (M.  Brives)  et  dans  le  Sud-Oranais 
(M.  Flamand),  où  ces  affleurements  apparaissent  au  centre  de 
dômes  elliptiques,  dont  les  lianes  sont  formés  par  l'un  des 
termes  de  la  série  jurassique  et  même  par  l'Infrà-Lias  (Djebel 
Malah). 

A  Soukahi'as,  les  argiles  irisées  et  cargneules  sont  liées 
intimement  à  la  partie  supérieure  à  des  calcaires  à  Mytilus. 
paraissant  se  rapporter  à  l'Int'rà-Lias. 

Les  schistes  d'Oran,  désignés  antérieurement  comme  triasi- 
ques,  appartiennent  au  Lias  supérieur  et  à  l'Oxfordien  ;  ceux 
du  massif  d'Arzeu  doivent  être  attribués  en  majeure  partie  au 
Xéocomien. 


E.    FICHEUR  7*35 

2°  Système  Jurassique  :  A.  Série  liasique  :  L'Infrà-Lias 
a  été  reconnu  à  Tilrit  (Saïda)  par  M.  Flamand  ;  il  est 
caractérisé  par  des  dolomies,  calcaires  siliceux  et  grès  à 
Gardinies ,  surmontés  des  calcaires  à  spiriférines  du  Lias 
inférieur.  Des  assises  analogues  existent  à  la  base  du  Lias, 
et  au-dessus  du  Trias  au  Djebel-Malah  de  Naàma  (Sud-Oranais). 
L'importance  de  ces  lambeaux  a  paru  nécessiter  une  dis- 
tinction en  laveur   de  ces   assises. 

Le  Lias  intei'ieur  et  moyen,  composé  de  calcaires  massifs 
plus  ou  moins  siliceux,  que  surmonte  le  Lias  supérieur  formé 
de  marno-calcaires  et  petits  bancs  calcaires  souvent  très  fossi- 
lifères, joue  un  rôle  de  premier  ordre  dans  la  constitution 
des  chaînes  saillantes  du  Tell.  Outre  les  zones  précédemment 
connues,  la  carte  signale  une  série  de  pointements  calcaires, 
accompagnant  généralement  les  schistes  siluriens  dans  les  chaî- 
nons saillants  de  la  ligne  du  Chélif.  Ces  lambeaux  commencent 
au  sud  dOrléansville,  s'échelonnent  vers  l'Est  par  le  Témoulga, 
les  collines  des  Attafs,  le  Doui,  le  Zaccar,  et  se  retrouvent 
disséminés   en  grand  nombre   dans   le    massif  de   Blida. 

La  zone  calcaréo-dolomitique,  attribuée  anciennement  au 
Dogger,  dans  la  chaîne  du  Touggour  (Batna),  se  rapporte  éga- 
lement au  Lias,  d'après  la  découverte  de  fossiles,  faite  dans 
lune  des  excursions  de  la  Société  Géologique  en  189G  ;  il  en 
est   de  même  de  la   zone  axiale   du   Bou-Thaleb, 

Dans  le  Sud-Oranais,  le  Lias  supérieur,  très  fossilifère  à 
Ain-Ouarka,  occupe  de  longues  et  étroites  bandes  au  Djebel- 
Malah,  et  à  la  base  des  dolomies  de  la  chaîne  du  Djebel 
Antar-Guettar  (M.   Flamand). 

B.  Série  Jurassique.  Divisée  en  trois  groupes  :  Dogger, 
Jurassique  mojen  du  Callovien  au  Séquanien  inclus , 
Jurassique  supérieur.  —  Ges  divisions  ne  pouvaient  pas 
être  appliquées  d'une  manière  uniforme  par  suite  de  la 
grande  diversité  des  faciès  de  la  série  jurassique.  Nous  avons 
maintenu,  pour  le  massif  de  Saida-Tlemcen,  les  quatre  divi- 
sions antérieurement  établies  d'après  des  caractères  lithologi- 
ques bien  tranchés,  en  séparant  l'Oxfordien,  des  assises  gré- 
seuses du  Séquanien  qui  s'y  rattachent  insensiblement.  Les 
limites  ont  été  modifiées  par  les  études  récentes  qui  ont  fait 
reconnaître  comme  Grétacé  une  partie  du  nuissif  entre  Saïda 
et  Daya,  de  même  qu'à  l'Est  de  Frenda.  Dans  la  région  de 
Ghellala,    les   difïéreuts  étages   depuis    le    Dogger    ont  été    dis- 


^36  VIII*    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

tingués  (M,  Joly),  mais  rextension  indiquée  précédemment  a 
été  très  l'éduite  par  la  reconnaissance  du  Crétacé  dans  le 
Djebel   Kosni. 

Dans  le  Saliel  d'Oran,  une  partie  des  schistes  qui  paraissent 
inférieurs  au  Lias  par  suite  de  déversement,  a  été  attribuée 
à  rOxl'ordien  traprès  la  découverte  de  fossiles  faite  par 
M.  Doumergue.  Par  analogie,  des  couches  analogues  dans  le 
massif  des   Traras  ont   subi    la  même  attribution. 

Dans  la  province  de  Gonstantine.  la  faible  extension  en 
largeur  des  bandes  jurassiques  de  la  chaîne  du  Touggour 
(Batiia),  a  conduit  à  les  réunir  en  une  seule  zone.  Plu- 
sieurs aflleurements  de  calcaires  dolomitiques  du  Djebel  Mes- 
taoua,  attribués  antérieuremenl  au  Jurassique,  ont  été  rattachés 
au  Néocomien. 

Dans  le  Sud-Oranais,  les  assises  jurassiques  jouent  un 
rôle  de  plus  en  plus  important  en  avançant  vers  l'Ouest  et 
le  Nord,  et  dessinent  les  axes  principaux.  En  dehors  de 
quelques  îiones  nettement  attribuées  au  Bathonien  par  de  belles 
séries  de  fossiles  (M.  Flamand),  la  série  jurassique  jusqu'au 
Séquanieu  inclus,  se  compose  d'assises  de  faciès  semblable, 
grès  et  calcaires  gréseux,  peu  fossilifères,  et  dont  la  limite 
supérieure  est  indiquée  par  le  Kimeridgien  fossilifèi'e  de  Géry- 
ville.  —  G'est  à  ce  groupe  supérieur  que  nous  continuons  à 
attribuer  les  axes   jurassiques  des   chaînons    du    Sud-Algérien. 

^■^  Sj'stème  Crétacique.  —  A  cause  de  rimportance  des 
fornuitions  crétacées  eu  Algérie,  la  division  en  trois  groupes 
a  été  conservée,  parce  que  chacun  d'eux  correspond  à  un 
ensend^le  de  caractères  lithologiques  bien  tranchés,  et  que  les 
tlillérents  étages,  nettement  délimités  dans  les  chaînons  de 
lAtlas  Saharien,  dessinent  de  la  manière  la  plus  expressive 
la  structure  des  diverses  sections  orographiques.  Pour  la 
majeure  partie  de  la  chaîne  Saharienne,  dans  le  Sud-Algérien 
et  le  Sud-Oranais,  nous  avons  jugé  utile  d'établir  une  subdi- 
vision dans  la  série  infracrétacée,  en  séjjarant  l'assise  des  grès 
albicns  (grès  à  dragées  de  Poinel),  dont  l'influence  est  si 
remarquable,  par  son  développement,  sur  le  relief  et  la  cons- 
titution générale   du   pays. 

A.  Série  Infvacrétacique.  —  A  Fexception  de  la  séparation 
indiquée  pour  les  grès  albiens  de  la  chaîne  Saharienne,  la 
série    infracrétacée     comporte    les     termes     du    Néocomien,  de 


E.    FICHEUK  787 

lAptien  et  de  l'Albien,  dans  le  Tell,  où  la  division  en  étages 
n'est  pas  toujours  facile.  L'analogie  de  faciès  de  l'Albien 
argilo-gréseux  avec  l'Aptien,  et  même  avec  certaines  assises 
du  Néoconiien.  a  conduit  à  séparer  cet  étage  de  la  série 
niédio-crétacée,  à  laqiielle  il  avait  été  réuni  dans  l'édition 
antérieure,  leur  distinction  étant  très  nette  par  le  changement 
aI>solu  de  faciès. 

13.  Série  Médio-crétaciqae.  —  Le  Crétacé  moyen  comprend 
le  Gënomanien  et  le  Turonien,  constitués  par  des  assises  de 
marnes  et  calcaires  ;  ces  derniers  jouent  un  rôle  saillant  dans 
l'orographie. 

C.  Série  Suprà-crétaci(jiie.  —  Un  ensemble  d'assises 
de  marnes  et  de  calcaires,  à  faciès  variés  dans  le  Tell  ou 
dans  la  Chaîne  saharienne,  comprend  tous  les  termes  du 
Crétacé  supérieur,  du  Santonien  au  Danien.  L'assise  supérieui'e 
qui  termine  le  Crétacé  sur  le  littoral,  à  l'ouest  de  Bougie, 
est   formée  d'argiles   et   grès,    rapportés  au   Maestrichtien. 

D'importantes  rectitications  ont  été  établies  dans  la  distri- 
bution des  assises  crétacées.  Dans  le  Tell,  le  massif  de 
Miliana,  l'Atlas  Métidjien.  le  massif  de  l'Ouarsenis  ont  été 
profondément   modifiés  dans    leur   aspect   géologique. 

Le  Tell  des  provinces  de  Constantine  et  d'Oran  a  donné 
lieu  également  à  des  changements  notables,  dans  la  répartition 
des    étages. 

Dans  la  chaîne  saharienne.  Sud-Oranais,  et  Sud-Algérien, 
grâce  aux  études  méthodiques,  les  lignes  orogéniques  sont 
nettement  dessinées,  et  se  trouvent  en  harmonie  avec  les 
grandes   zones   de   la   partie   orientale   (Aurès,  etc.). 

IV.  Terrains  tertiaires.  —  ï°  Système  Eocène.  A.  Eocène 
inférieur  =  Paléocèiie.  —  Les  limites  de  ce  groupe  ont 
été  rectifiées  dans  la  majeure  partie  de  la  province  de  Cons- 
tantine. où  les  recherches  sur  les  terrains  à  phosphates  ont 
donné  lieu  à  des  études  détaillées  (.M.  Blayac).  Des  modifica- 
tions concernant  la  séparation  avec  le  Crétacé  su[)érieur  ont  été 
faites  dans   une   grande   étendue    du    Tell  Constantinois. 

Dans  la  région  médiane,  l'extension  de  l'Eocène  inférieur 
a  été  reconnue  sur  tout  le  liane  sud  du  massif  de  l'Ouarsenis 
(M.  Repelin)  se  poursuivant  dans  la  région  oranaise,  Bel-Abbès 
et  Tafna   (M.  Gentil).    La  grande   zone   s'étend  ainsi  de  la  fron- 


r,38  VIll^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

tièi-e  mai'ocaiiie  à  lextréinité  de  la  Tunisie,  avec  des  lacunes 
très  réduites,  dues  principalement  à  la  transgression  miocène. 
La  limite  septentrionale  atteint  le  bord  de  la  plaine  du  Ghélif. 
et   s'applique   au    Xord   de  Gonstantine    au  massif   ancien. 

B.  Eocène  nioj-en.  —  Les  limites  de  la  zone  étroite  de 
la  Kabylie  et  des  lambeaux  qui  jalonnent  cette  série  dans 
la  région  littorale  à  la  bordure  du  massif  ancien  nont  subi 
que   des  modifications  sans   grande  importance. 

G.  Eocène  supérieur.  —  Les  argiles  et  grès  à  t'ucoïdes, 
classés  dans  cette  série,  paraissaient,  sur  la  carte  de  1889, 
limités  du  côté  de  lOuest  par  une  ligne  qui  restait  à  l'Est 
du  méridien  d'Alger.  La  reconnaissance  que  nous  avons  faite 
de  ces  terrains  vers  l'Ouest,  d'abord  dans  la  région  de  Boghar, 
puis  dans  celle  des  Matmalas  et  de  Teniet-el-Hàd,  a  été  com- 
plétée par  les  observations  de  M.  Repelin,  indiquant  l'extension 
de  l'Eocène  supérieur  dans  la  partie  Xord  du  massif  de 
l'Ouarsenis  jusqu'en  bordure  de  la  plaine  du  Ghélif  (Oued- 
Fodda,    Oued-Riou). 

De  récentes  observations  avec  M.  Brives  nous  ont  fait 
reconnaître  l'existence  des  grès  de  cette  série  dans  la  région 
littorale,  à  l'Ouest  de  Tenès,  sur  le  versant  'Sovd  du  Dahra. 
Enfin,  dans  l'Ouest,  M.  Gentil  a  signalé  la  présence  de  cette 
formation  dans  le  chaînon  du  Sebà-Ghiouk,  à  l'Est  de  la 
ïafna.  Ges  diverses  constatations  de  l'Eocène  supérieur  dans 
l'Algérie  occidentale  permettent  de  jalonner  vers  le  Maroc,  le 
prolongement  de  cette  formation,  à  laquelle  devra  probable- 
ment se  rattacher  la  zone  des  grès  et  argiles  à  fucoïdes  de 
Tanger  (Goquand). 

Sur  toute  l'étendue  de  la  région  tellienne  en  Algérie  et  en 
Tunisie,  où  nous  avons  pu  l'observer  au  Sud  du  Zaghouan, 
cet  étage  de  l'Eocène  supérieur,  que  nous  avons  distingué 
sous  le  nom  de  grès  de  la  Medjana,  présente  un  faciès  abso- 
1  u ment   uniforme . 

Quant  à  l'étage  supérieur,  grès  de  Xumidie,  réuni  au 
précédent  sur  la  carte  au  1/800.000%  il  occupe  une  surface 
bien  plus  restreinte,  limitée  à  la  région  littorale  de  la  Pro- 
vince de  Gonstantine,  et  ne  parait  pas  dépasser  à  l'Ouest 
l'entrée  de    la   Kabylie   (Ménerville). 

2°  Système  oligocène.  —  Nous  avons  distingué  dans  ce 
groupe  la   formation    marine   et   les   dépôts   d'origine    continen- 


E.    FICHEUR  ^39 

taie,  dont  limportant  développement   constitue  l'une  des  modi- 
fications  les   plus   apparentes  de    cette  carte. 

A.  Oligocène  marin.  —  Les  dépôts  marins,  qui  parais- 
sent devoir  se  rapporter  au  Tongrien.  sont  confinés  dans 
la  zone  littorale  de  la  Kabylie  (poudingues  et  grès  de 
Dellys).  Nous  continuons  à  y  rattacher  les  lambeaux  d'assises 
détritiques  disséminés  en  qxielques  points  élevés  de  la  chaîne 
des  Babors,  depuis  la  vallée  de  la  Soummam  jusqu'au  flanc 
du   Tamesguida. 

B.  Oligocène  continental.  —  Cette  formation  lacustre 
et  alluvionnaire  comprenant,  à  la  base  une  assise  d'argiles 
gypseuses  à  hélices  dentées,  et  au  sommet  une  puissante 
série  de  couches  détritiques,  conglomérats,  grès  et  argiles,  de 
coloration  rouge  parfois  très  accentuée,  occupe  de  vastes  sur- 
faces dans  les  diverses  régions  de  l'Algérie.  Elle  est  repré- 
sentée surtout  dans  les  grandes  dépressions,  vallées  anciennes 
et  cuvettes  comblées  par  les  alluvions  de  l'époque  aquita- 
nienne.  Les  témoins  isolés,  parfois  à  de  grands  intervalles, 
indiquent  l'extension  de  ces  dépôts  principalement  dans  la  région 
des  Plateaux  et  les  Chaînes  sahariennes.  Les  relations  avec 
le  Miocène  inférieur  marin  ne  laissent  aucun  doute  sur 
l'attribution   de   la    majeure    partie   des   lambeaux   indiqués. 

Dans  l'Est,  le  Bassin  de  Constantine,  le  Bassin  de  Guelma, 
la  bordure  du  Hodna,  les  dépressions  de  l'Aurès,  et  très 
probablement  toute  la  bordure  du  Sahara,  sont  occupés  en 
grande   partie   par   ces   assises. 

Dans  le  département  d'Alger,  la  longue  bande  de  terrains 
détritiques  qui  s'étend  depuis  la  vallée  du  Chélif  (Amoura), 
par  Médéa  et  les  Béni  Slimane,  en  continuité  sur  le  flanc  sud 
du  Djurjura  jusqu'à  la  vallée  inférieure  de  la  Soummam  (terrain 
séparé  sur  l'édition  de  1889  sous  la  désignation  de  Miocène 
Bouïrien)   appartient  à   l'Oligocène. 

Sur  les  plateaux  algériens,  dans  la  région  de  Chellala,  à 
la  bordure  des  Zahrez,  et  dans  le  Djebel  Amour,  des  témoins 
importants  jalonnent   ces    dépôls. 

Dans  l'Ouest,  le  Dahra  présente  des  assises  analogues, 
avec  quelques  couches  marines  à  la  partie  supérieure,  en 
discordance  sous   le   Miocène   inférieur  (M.  Brives). 

Dans  le  Bassin  inférieur  de  la  Tafna .  on  retrouve  des 
assises    analogues    fortement   colorées. 


;74o  VIII'"    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

Dans  les  chaînes  du  Sml-Oranais.  les  dépressions  sont  occu- 
pées, sui'  des  points  nombreux,  par  des  terrains  alluvionnaires 
de  même  origine,  mais  ici  les  i-elations  avec  le  Miocène  marin 
font   défaut. 

G,  Mio-Oligocène.  —  Sous  la  désignation  à'Alluvions 
des  Gour,  M.  Flamand  a  i-éuui  des  terrains  caillouteux 
rouges  occupant  les  falaises  des  Ghotts  oranais  et  les  berges 
de  tous  les  ravins  entaillés  dans  le  plateau .  de  même  que 
les  falaises  qui  bordent  les  vallées  des  grands  oueds  sahariens. 
Il  parait  très  vraisemblable  que  ces  dépôts  correspondent,  au 
moins  pour  la  partie  inférieure,  à  l'Oligocène  des  plateaux  du 
Centre  et  de  l'Est,  mais  Ténorme  superposition  que  présentent 
ces  assises  au  Sahara,  et  l'absence  de  comparaison  avec  les 
formations  miocènes  laisse  supposer,  à  juste  raison,  que  l'accu- 
mulation de  ces  conglomérats  a  dû  se  poursuivre  durant  une 
partie  de  la  période  Miocène.  Cette  considération  a  provoqué 
sur   la   carte   la    distinction  sous  un   indice  spécial. 

3"  Sj'stème  Miocène.  —  Les  trois  divisions  de  la  série 
Miocène,  si  nettement  définies  par  le  regretté  Pomel,  ont  été 
confirmées  par  les  études  de  détail  récentes,  notamment  par 
les  travaux  de  M.  Brives  dans  le  Dahra.  Ces  étages  ont  été 
séparés  avec  plus  de  rectitude  dans  le  Bassin  du  Chélif  et  le 
Dahra,  dans  le  Sud  du  massif  de  l'Ouarsenis,  et  dans  la 
Basse-Talha. 

Une^  partie  des  assises  gréseuses  attribuées  antérieurement 
au  Miocène  inférieur  et  moyen,  dans  différentes  régions  du 
Centre  et  de  l'Ouest,  a  été  reconnue  comme  devant  se  ratta- 
cher à  l'Eocène  infériem^  (grès  de  Boghari)  ou  supérieur  (grès 
de  la  Medjana).  Ces  nouvelles  délimitations  ont  modifié  prin- 
cipalement l'aspect  géologique  du  massif  de  l'Ouarsenis,  et  de 
la   région  de  Teniet-el-Hàd. 

A.  Miocène  inférieur  lacustre.  —  Nous  avons  distin- 
gué, dans  l'étage  inférieur,  les  dépôts  lacustres  du  Bassin 
de  Cottstantine,  supérieurs  aux  poudingues  aquitaniens,  et  qui 
paraissent  vraisemblablement  l'équivalent  do  l'étage  Cartennieu 
(argiles  à  lignites  du  Smendou). 

Des  calcaires  et  marnes  d'origine  lacustre  paraissant  un 
faciès  latéral  du  miocène  inférieur  de  la  région  de  Chellala 
(M.  Joly),  ont  été  séparés  sous  le  même  indice  ;  la  faune  en  est 
jusqu'ici     inconnue.    L'importance     de    la    séparation    de    cette 


E.    FICHEUR  74 1 

zone    de    terrains    lacustres     se    justifie     par     rincUeation     des 
limites  du  bassin   maritime   du   Miocène   inférieur. 

B.  Miocène  inférieur:  Cartennien  Pomel.  —  En  dehors  de 
la  rectification  des  limites  et  de  l'attribution  à  cet  éta^^e  d'une 
nouvelle  zone  très  importante  reconnue  au  Sud  de  l'Ouarse- 
nis,  nous  avons  rapporté  au  Cartennien  la  majeure  partie  de 
la  formation  marine  miocène  de  la  province  de  Constantine, 
que  de  nombreux  fossiles  permettent  d'assimiler  aux  assises 
analogues  du  département  d'Alger  ;  cette  distinction  s'applique 
à  la  bordure  du  Bassin  du  Hodna,  au  Miocène  du  Bou-Thaleb, 
de   la   région   de   Batna,   de   l'Aurès,  etc. 

C.  Miocène  moyen  ;  Helvétien.  —  L'Helvétien  de  Pomel 
correspond  au  i^  étage  méditerranéen  ;  c'est  le  Vindobonien 
•le  M.  Depéret.  Son  extension  a  été  réduite,  par  suite  de  la 
confusion  reconnue  avec  les  terrains  éocènes  (inférieur  et 
supérieur)  des  assises  de  grès  qui  étaient  rattachées  à  l'Helvé- 
tien  dans  les  cartes  antérieures.  En  dehors  de  la  zone  de 
Tiaret,  il  ne  paraît  pas  démontré  que  la  mer  helvétienne  se 
soit   étendue  sur  la    région  des  Plateaux. 

L'assise  supérieure,  grès  du  Gontas.  a  pour  équivalent 
latéral  les  calcaires  à  lÀthothanniium  de  la  vallée  du  Ghélif, 
qui  représentent  le  sous-étage  Tortonien,  ainsi  que  l'a  montré 
M.  Brives.  mais  qui  ne  peuvent  être  en  aucune  raison  assi- 
milés   à    l'étage    suivant,    dont   la  superposition   est    manifeste, 

D.  Miocène  supérieur  (Sahélien  Pomel).  —  Cet  étage 
est  caractérisé  dans  la  vallée  du  Chélif  et  le  Dahra,  par 
les  marnes  bleues  renfei'mant  la  faune  de  Carnot  à  Cardita 
lœciplana  Depéret.  L'analogie  si  complète  de  faciès  et  de 
relations,  avec  le  Pliocène,  a  conduit  à  rapporter  à  cet  étage 
les   marnes  bleues    de    la   Basse  Kabylie  et   du  Sahel   d'Alger. 

La  présence  de  plusieurs  espèces  miocènes,  entre  autres 
Pecten  fsarmenticins.  a  confirmé  M.  Gentil  dans  l'attribution 
à  cet  étage  des  assises  de  calcaires  et  marnes  crayeuses  du 
Sahel  d'Oran.    conformément  aux  idées   de   Pomel. 

4°  Système  Pliocène  :  A.  Pliocène  marin.  —  Les  limites 
de  ce  groupe  comprenant  deux  étages,  ont  été  complète- 
ment modifiées  dans  la  vallée  du  Chélif  (M.  Brives),  oîi 
l'étage  inférieur  seul  est  d'origine  marine,  l'étage  supérieur 
comprenant   des  assises  détritiques    de  formation    alluvionnaire. 


^42  vin''    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Le  Pliocène  supérieur  marin  n'existe  que  sur  le  littoral 
(Sahel  d'Alo^er.    Sahel    de    Djidjelli). 

B.  Pliocène  Jacustre  et  continental.  —  Cette  division  com- 
prend les  calcaires  lacustres  du  bassin  de  Gonstantine  :  tra- 
vertins dAïn-el-Hadj-Baba   et  travertins   de  Mansourah. 

Des  alluvions  anciennes,  déposées  dans  des  bassins  et  des 
dépressions  indépendantes  des  vallées  actuelles,  ont  été  consi- 
dérées comme  pliocènes  et  séparées  sur  de  vastes  surfaces,  en 
suivant  l'exemple  de  Tissot  dans  ses  cartes  g'éologiques  de 
Gonstantine.  On  y  rattache  par  analogie  des  terrasses  assez 
élevées  au-dessus  des  dépressions  récentes,  témoins  souvent 
très  réduits  de  nappes  importantes,  que  M.  Ritter,  dans  les 
sillons  de  l'Atlas  Saharien  d'Alger,  est  porté  à  considérer 
comme  se  rapportant  à  la  fois  au  Pliocène  et  au  Pliocène.  Les 
terrasses  anciennes  du  bassin  du  Hodna.  des  Zahrez  ont  été 
rattachées    à    cette  période. 

G.  Pliocène-Pleistocène.  —  Cette  désignation  a  été  attri- 
buée à  un  ensemble  de  dépôts  alluvionnaires  caillouteux, 
souvent  couverts  d'une  carapace  calcaire,  et  qui  sont  plus  ou 
moins  remaniés  par  les  alluvions  plus  récentes,  dont  il  est 
difficile  de  les  séparer,  si  ce  n'est  par  des  études  détaillées 
et   une  classification    systématique. 

Les  grandes  plateformes  des  Hamada  du  Sahara  prennent 
place   dans  cette  catégorie. 

Terrains  éruptifs.  —  Avec  l'aide  et  la  compétence  de 
M.  Gentil  nous  avons  groupé  les  terrains  d'origine  interne  en 
une  série  que  nous  nous  sommes  efforcés  de  mettre  en  har- 
monie avec   les   classifications   les   plus   récemment   adoptées. 

En  dehors  des  divisions  établies  pour  la  carte  de  1889. 
par  MM.  Curie  et  Flamand,  des  données  nouvelles  d'une  grande 
importance  pour  les  roches  éruptives  ont  été  précisées  par  les 
remarquables  études  de  M.  Gentil  dans  le  Bassin  de  la  Tafna 
et  la   région   d'Oran. 

Nous  signalerons  encore  les  modifications  faites  par  M.  Ritter 
dans  la  distribution  des  roches  du  massif  de  l'Oued-Marsa 
(Bougie). 


:43 


LA   CARTE   GEOLOGIQUE   DU    PORTUGAL 
par  MM.  J.  F.  X.  DEL04D0  et  P  CHOFFAT  " 

Les  trois  quarts  de  la  surface  du  Portugal  appai'tiennent  à 
l'extréniité  occidentale  de  la  Meseta  ibérique.  Cette  surface 
est  bordée  à  l'ouest  et  au  sud  par  une  lisière  de  terrains 
mésozoïques  et  cénozoïques,  tandis  que  dans  l'Océan,  à  l'ouest 
de  cette  lisière,  se  trouve  un  quatrième  trait  géotectonique 
fondamental,  les  îlots  granitiques  des  Berlengas  et  des  Faril- 
lîôes.  prouvant  que  le  massif  ancien  s'étendait  jadis  plus  à 
l'ouest  et  qu'il  a  été  coupé,  du  nord  au  sud.  par  un  fossé  dans 
lequel  les    mers    mésozoïques    ont  formé    leurs  dépôts. 

La  serra  de  Cintra,  autre  affleurement  de  granité,  au  bord 
occidental  de  la  lisière  secondaire,  ne  peut  pas  être  considérée 
c  )nnne  un  fait  du  même  ordre,  car  son  éruption  est  posté- 
rieure   au   Crétacique. 

Un  cinquième  fait  de  grande  importance  est  la  présence 
d'une  grande  surface  de  terrains  cénozoïques.  comprenant  les 
régions  inférieures  des  Ijassins  du  Tage  et  du  Sado.  Elle 
s'étendait  probablement  à   travers   toute   la   bande   paléozoïque. 

La  Meseta  est  formée  par  de  grandes  masses  de  roches 
éruptives  :  granité,  porphyres  et  diorites.  et  par  des  roches 
paléozoïques,  formant  des  bandes  dirigées  vers  le  S.-E.  et 
qui,  par  exception,  s'infléchissent  vers  le  Nord  et  vers  l'Est. 
Les  affleurements  des  lisières  mésozoïques  ont  au  contraire 
une  direction  moyenne  S.  W.  c'est  à -dire  diamétralement 
opposée,  passant  à  N.  S.,  à  E.  W.  et  même  exceptionnellement 
à  S.  E.,  ce  qui  est  le  cas  poui"  l^eaucoup  de  failles  transver- 
sales  aux    plissements. 

Sur  les  bords  de  la  Meseta.  les  terrains  secondaires  ont 
été  plissés  avec  les  roches  paléozoïques,  et  à  la  hauteur  de 
Coimbre.  le  Sénonien,  formé  par  des  grès  à  végétaux,  s'avance 
assez  loin  dans  la  Meseta.  qu'il  a  peut-être  entièrement  traversée. 

En  plus  des  grandes  étendues  dont  il  a  été  question,  nous 
retrouvons  des  roches  éruptives  diverses,  sous  forme  de 
nombreux  liions,  aussi  bien  dans  la  Meseta  (|ue  dans  les 
lisières    mésozoïques. 

(1)  Hin-cvrio  ilos  TrHbnlhos  ^'éolof^icos.  Cai'la  fieu'o^iL'ii  ilt>  Portugal,  por 
.1.  F.  N.  Delgado  o  Paul  CholTat,  1809.  Echelle  :  1.300  000,  2  fouilles.  En  com- 
mission chez  M.Ch.  Biîranf,'fr(Haudry  et  C"-),  à  Paris,  et  MM.  Friedlànder  u.  Sohn, 
à  Berlin. 


;744  VUI''   CONGRÈS    GEOLOGIQUE 

Dans  la  première  région,  nous  mentionnerons  encore  un 
massif  d'assez  s^randes  dimensions  formé  par  la  Foyaite 
(TVlontachique),  et  dans  les  deuxièmes,  les  dômes  de  roches 
ophitiques.  qui  se  trouvent  en  partie  au  milieu  de  marnes 
gypsifères  infraliasiqnes,  et  en  partie  au  milieu  de  Jurassique 
supérieur.  Enfin,  une  nappe  de  basalte  a  une  grande  extension 
au  Nord  du  Tage. 

U Archaïque  réunit  des  scliistes  divers  ne  contenant  pas 
encore  d'éléments   détritiques.    Le   gneiss   y   est   compris. 

La  partie  inférieure  du  Cambr'ujiie  est  formée  par  des 
schistes  et  des  g-ramvackes  n'ayant  pas  fourni  de  fossiles, 
tandis  que  la   pai'tie    supérieure   contient  la  faune   primordiale. 

Le  Silurique  a  aussi  été  divisé  en  deux  sections  :  l'infé- 
rieure, généralement  fossilifère,  contient  surtout  des  Trilobites, 
des  Lamellibranches,  des  Brachiopodes  et  des  Bilobites,  tandis 
que  la  section  supérieure  ne  contient  guère  que  des  empreintes 
de  Graptolites. 

Les  Schistes  à  Néréites  sont  rangés  dans  le  Dévonique, 
qui   contient   en  outre  des   schistes    à  faune   marine. 

Le  Carbonique  inférieur  est  formé  par  des  schistes  conte- 
nant des  Posidonomyes.  des  Goniatites  et  des  Calamités.  Le 
Carbonique  supérieur  et  la  base  du  Per/nique,  intimement  liés 
paléontologiquement  et  lithologiquement ,  sont  séparés  des 
couches  inféineures  par  un  grand  hyatus.  Ils  sont  principale- 
ment composés  de  conglomérats  avec  argile  et  grès  subor- 
donnés, et  forment  trois  afllenrements  de  petites  dimensions, 
dont  deux  appartiennent  au  Stéphanien  inférieur,  tandis  ([ne 
la  flore   du  3^   représente   l'Autunien. 

Un  des  afllenrements  stéphaniens  donne  lieu  à  une  exploi- 
tation d'anthracite,  considérée  jadis  comme  silurienne  :  les 
deux  autres  afllenrements  ne  présentent  que  quelques  bancs 
de  houille,   de  peu  d'épaisseur. 

Les  terrains  mésozoïques  présentent  une  trop  grande  variété  de 
faciès  pour  que  nous  puissions  entrer  dans  des  détails  (i).  Cette 
variété  est  due  au  voisinage  d'un  continent,  aussi  voit-on 
souvent  une  assise  de  calcaires  marins  passer  à  des  grès  et 
à   des   conglomérats,    sur  une   distance   relativement  faible . 

Le  Trias  est  formé  par  des  grès  ne  représentant  proba- 
blement  pas    sa   partie    inférieure  :    à   leur   sommet,   ils  passent 

(1)  Voyez  à  ce  sujet  :    Coup   d'œil  sur  Ips  /«p/'s   mpsnzdiqne^   du    Portutjnl. 
(Vierteljalirssclirift  der  Naturforschenden  Gesellschaft  in  Zurich,  1896). 


DELGADO    ET    CHOFFAT  "45 

par  contre  insensibleinent  à  rinfralias  et  celui-ci  au  Sinémurien. 

Le  passage  du  Jurassique  au  Cvétacique  est  insensible 
dans  la  région  de  Cintra,  où  tous  deux  sont  constitués  par 
des  calcaires  à  faune  marine,  tandis  qu'en  général  la  base 
du  Crétacique  est  formée  pai*  des  grès  sans  fossiles  marins, 
ou  bien    manque   complètemenl. 

Le  Cénomanien  et  le  Turonien  ont  évidemment  couvert  la 
totalité  des  aires  mésozoïques,  tandis  que  le  Sénonien  n'existe 
dans  le  littoral  qu'au  nord  du  Mondégo,  mais  il  pénètre  dans 
la  région  paléozoïque  au  nord  de  la  cordillère  Lusitano  Castillane, 
ce   que  ne   font  pas  les  autres   membres   du  Crétacique. 

Le  Tertiaire  structural  est  divisé  en  formation  basaltique. 
Oligocène,   Miocène   marin   et  Miocène  lacustre. 

La  nappe  basaltique  est  formée  par  une  alternance  de 
basalte  compact,  de  tufs  et  de  marnes  contenant  des  nids  de 
gastropodes  terrestres.  Sa  puissance  totale  varie  de  o  à  200  mètres 
sur  une  distance  de  quelques   centaines  de   mètres. 

Dans  les  environs  de  Lisbonne,  où  la  nappe  basaltique  pré- 
sente son  plus  grand  développement ,  elle  est  directement 
recouverte  par  Y Aquitanien  à  faune  marine,  ou  bien  il  y  a 
entre  deux  une  intercalation  de  conglomérats  puissants,  et 
comme  il  semble  y  avoir  une  liaison  entre  ces  conglomérats 
et  l'Aquitanien,  on  peut  les  considérer  comme  oligocènes,  ce 
qui  serait  probablement  aussi  l'âge  du  basalte.  On  n'a  pour- 
tant pas  de  données  pour  exclure  la  possibilité  de  l'âge  éocène. 

A  l'Aquitanien  succèdent  le  Burdigalien,  YHelvétien  et  le 
Tortonien.  Ils  sont  formés  par  une  alternance  d'argile,  de 
molasse,  de  grès  et  de  sables  à  faune  marine,  avec  dépôts  de 
végétaux  flottés.  Leur  puissance  totale  à  Lisbonne  est  approxi- 
mativement  de  25o  mètres  (i). 

Les  affleurements  à  faciès  marin  se  groupent  en  une  bande 
littorale,  commençant  au  Nord  de  Lisbonne,  et  s'étendani 
jusqu'à  l'extrémité  de  l'Algarve.  Au-delà  de  cette  bande  se 
trouvent  des  dépôts  arénacésqui  représentent  l'Oligocène,  et  aussi 
le  ^Miocène,  comme  le  pi^ouvent  les  restes  de  vertébrés  quils 
ont  fournis  dans  la  vallée  du  Tage  :  Eipparion  gracile.  Mastodon 
angustidens,    etc. 

Sous  le  nom   de   Pliocène,   la  carte  réunit  des  dépôts  super- 

(1)  L'otudf  détaillée,  du  Tertiîiiro  do  Lisbonne  a  été  faite  par  M.  .1.  C.  Rerl<cley 
Cutter. 


^^6  VlII^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

ficiels,  arénacés.  dont  il  a  rarement  été  possible  de  fixer  l'âge 
exact,    vu  la   grande  pénurie   de  fossiles. 

Ils  forment  une  bande  littorale  au  nord  du  système  lusitano- 
castillan.  une  énorme  étendue  comprenant  la  partie  inférieure 
des  bassins  du  Tage  et  du  Sado,  et  plus  au  sud  des  bandes  lit- 
torales s'étendant  jusqu'à  l'extrémité  de  l'Algarve.  Dans  le  nord, 
quelques  affleurements  sont  indiqués  vers  la  frontière  espagnole. 

Dans  l'affleurement  littoral  du  nord,  on  peut  distinguer 
deux  bandes  parallèles  à  la  côte.  La  bande  occidentale,  qui 
a  beaucoup  d'analogie  avec  les  sables  des  Landes  de  la 
Gascogne,  est  formée  par  des  sables  lins,  blancs,  avec  des 
lentilles  d'argile  réfractaire  contenant  des  végétaux  :  quelques 
localités  m'ont  en  outre  fourni  une  faune  marine,  à  Terehratula 
grandis,  qui  paraît  être  du  Pliocène  supérieur.  La  bande  orien- 
tale est  formée  par  des  graviers  peu  consistants,  ayant  aussi  des 
lentilles  d'argile  réfractaire  et  des  lits  de  lignites  à  flore  pliocène. 

Au  sud  du  Tage.  il  est  principalement  composé  de  graviers 
plus  ou  moins  argileux,  ayant  fourni  près  de  Lisbonne  des 
empreintes  de  mollnsqnes  marins  et  de  plantes  charriées, 
indiquant    un  Pliocène   ancien. 

Il  est  parfois  dillicile  de  faire  la  distinction  entre  les  dépôts 
quaternaires,  les  dépôts  ])liocènes  et  même  les  dépôts  actuels. 
Tel  est  le  cas  pour  les  alluvions  des  principaux  fleuves  qui  con- 
tiennent, à  une  certaine  profondeur,  des  coquilles  marines,  en 
des  points    fort  éloignés  de  la  limite   actuelle  de   l'eau  salée. 

Des  plateaux  de  travertins  se  trouvent  dans  des  positions 
où  ils  ne  pourraient  plus  se  former  actuellement.  Ils  sont 
quaternaires,  car  l'un  d'eux  a  fourni  des  restes  d' Hippopotamus 
major  et  d'Elephas.  mais  le  tuf  continue  à  se  former  sur  les 
versants   de   ces  collines. 

Les  dunes  ne  laissent  aussi  un  certain  doute,  car  à  côté  des 
dunes  actuelles,  qui  malheureusement  ne  se  développent  que 
trop,   se  trouvent   des  dunes  évidemmen'    plus  anciennes. 

Mentionnons  encore  les  dépôts  glaciaires ,  dont  l'existence 
parait  incontestable  dans  la  serra  dEstrella  et  dans  la  vallée 
du  Mondégo.  en  amont  de  Coimfjre.  En  aval  de  cette  localité, 
jai  signalé  un  grand  nombre  de  blocs  d'arkose.  dispersés  entre 
Condeixa  et  Aveiro.  Leur  disposition  rappelle  parfois  celle 
des  moraines,  mais  je  n'ai  pu  nulle  part  constater  la  présence 
de   la  boue    {glaciaire. 


7^7 


LA  GÉOLOGIE  DE  LA  PATAGONIE 
par  M.  W.  B.  SCOTT 


De  1896  à  1899,  ^^-  J-  ^-  Hatcher  a  dirigé  trois  missions 
scientifiques,  envoyées  au  sud  de  la  Patagonie,  par  l'Université 
de  Princeton.  Le  but  spécial  de  ces  missions  était  la  recherche, 
pour  les  collections  de  l'LTniversité,  de  débris  des  remarquables 
mammifères  tertiaires,  indiqués  dans  ces  régions,  et  la  déter- 
mination précise  de  l'âge  des  couches  où  on  les  rencontre. 
La  succession  des  niveaux  fossifères  était  peu  connue,  et  leur 
corrélation  avec  les  étages  stratigraphiques  septentrionaux  incer- 
taine. Les  expéditions  de  ^L  Hatcher  ont  été  très  fructueuses, 
il  a  rapporté  de  ses  voyages  de  riches  collections  des  horizons 
crétacés  et  tertiaires.  Il  reste  certes  beaucoup  à  faire  avant 
que  ces  vastes  régions  soient  bien  connues,  mais  dès  à  pré- 
sent les  grands  traits  sont  tracés  et  on  peut  dire  que  l'histoire 
géologique  de  la  Patagonie  a  perdu  le  caractère  exceptionnel 
qu'on  s'était  plu   à   lui    attribuer. 

Les  formations  les  plus  anciennes  où  des  fossiles  aient  été 
rencontrés  sont  des  couches  marines  d'âge  crétacé  :  elles  affleu- 
rent dans  la  chaîne  des  collines  au  pied  des  Cordillères.  Les 
fossiles  recueillis  ont  été  étudiés  par  AL  J.  W.  Stanton,  qui  les 
rapporte  au  Gault,  et  signale  les  analogies  de  cette  faime 
avec   les  TJitenhage-beds   du   Sud   de  l'Afrique. 

Les  couches  tertiaires  marines  inférieures  du  jiays  ont  été 
rencontrées  près  de  Punta  Arenas  dans  le  Détroit  de  INIagellan, 
d"où  le  nom  de  Magellanien,  qui  leur  a  été  donné  par  iNL  A. 
(^rtmann.  Leur  faune  les  rattache  à  l'Eocène  supérieur  ou  à 
rOligocène.  Filles  sont  surmontées  par  le  Patag'onien.  Corma- 
li(»n  très  étendue  superficiellement,  d'origine  marine  et  très 
fossilifère.  AL  le  D""  Ortmann  a  décrit  200  espèces  d'in^'erlébrés 
marins  recueillis  dans  cet  étage,  au  cours  des  missions,  et 
il  a  conclu  qu'il  fallait  le  rapporter  au  Miocène  inférieur.  La 
faune  du  Patagonien  présente  de  curieuses  analogies  avec  celles 


"48  VII1=    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

qui  vivaient  k  ces  époques  en  Australie  et  dans  la  Nouvelle- 
Zélande  :  elles  révèlent  des  connexions  anciennes  entre  ces 
régions.  M.  Ortniann  a  enfin  montré  que  les  différences 
signalées  entre  les  couches  patagoniennes  et  les  couches  supra- 
patagoniennes  ne  sont  en  réalité  cpie  des  différences  de  faciès 
et  qu'on  ne  peut  considérer  ces  couches  comme  distinctes 
dans   le  temps. 

Les  couches  de  Sanla-Criiz,  d'origine  terrestre  ou  d'eau  douce, 
recouvrent  les  couches  ])atagoniennes  ou  parfois  alternent  avec 
elles.  Leur  richesse  en  restes  de  mammifères  tertiaires,  espèces 
et  individus,  est  immense.  Les  traits  essentiels  de  leur  faune 
sont,  en  première  ligne,  son  isolement  absolu,  la  différence 
profonde  et  radicale,  qui  la  distinguent  des  faunes  mammalo- 
giques  miocènes  d'Europe  et  de  l'Amérique  du  Nord,  et  enfin 
les  relations  quelle  révèle  avec  celle  de  F  Australie.  Elle  apporte 
ainsi  Un  témoignage  en  faveur  de  l'idée  de  Riitimeyer  pour 
qui  il  aurait  existé  un  centre  de  dissémination  animale,  dans 
les  régions  australes. 

Enfin  les  couches  de  Santa -Cruz  sont  recouvertes  par  un 
dernier  étage,  d'origine  marine,  et  discordant  sur  lui  :  cest  celui 
des  couches  du  Cap  Fainveather  de  M.  Ortmann,  à  fossiles 
d'âge  pliocène. 

On  peut  dès  à  présent  conclure,  grâce  aux  recherches  de 
M.  Hatcher,  que  la  succession  des  couches  tertiaires,  en  Pata- 
gonie,  rentre  facilement  dans  les  Systèmes  établis  dans  l'hémi- 
sphère septentrional. 


749 


DE  LA  PROGRESSION   DES   GLACIERS, 
LEUR  STRATIFICATION  ET  LEURS  VEINES  BLEUES 

par  M.   Harry-Fieldiug  REID. 


Déjà  en  1897  (i),  à  Saint-Pétersbourg-,  j'ai  exposé  devant  le 
Congrès  géologique  international  mes  idées  sur  la  progression 
(les  glaciers,  montrant  qu'il  fallait  distinguer  dans  leur  mouve- 
ment, une  composante  normale  à  la  surface  de  la  glace,  dirigée 
de  haut  en  bas  dans  le  j^éservoiv,  et  de  bas  en  haut  dans  le 
dissipateur  des  glaciers.  Pour  c[ue  le  glacier  atteigne  son  état 
déquilibre,  il  faut  que  la  valeur  de  ces  composantes  soit  égale 
à  l'accumulation,  dans  le  réservoir,  et  à  l'ablation,  dans  le 
dissipateur. 


Echelle    100.000" 


fjiniife    rrppr-o.rùnntir^r  du  Ne  ne 

Fig,  1.  —  Plan  du  glacier  de  Forno. 


Ces  propositions  trouvent  une  confirmation  dans  l'étude  du 
Glacier  de  Forno,  en  Suisse.  Cest  un  glacier  simple,  étroit, 
long  de  7.5   kil.   Sur  ce   glacier,  nous    avons   planté,   comme  le 


(1)  Congrès  Géologique  international,  Comptes-Rendus  de  la  VIP  Session, 
Saint-Pétersbourg  1897,  p.  CLXXXIII  ;  et  H.  F.  Reid  :  Méchantes  of  Glaciers  I, 
Journal  otGeoiogy  1896.  Vol.  IV,  p.  912-928.  Ces  lois  du  mouvement  des  glaciers 
ont  été  également  mises  en  lumière  par  M.  le  Professeur  .^.  Finslerwaldner  : 
Der  Vernagtferner,  Wissenschaftliche  Ergânzungshefte  zur  Zeitschrift  des 
D.  u.  0.  Alpenvereins.  I  Ed.,  I  Heft.  Graz,  1897. 


:5o 


Vlll''    CONGRES    GEOLOGIQUE 


l'ait  voir  l'esquisse  ci-dessus,  cinq  rangées  de  jalons  (D.  G.  B. 
A.  O.  de  la  fîg.  i),  et  cinq  autres  jalons  furent  placés  dans  le 
réservoir  même  (N  de  la  fîg.  i)  ;  leurs  mouvements  horizon- 
taux et  verticaux  furent  relevés  pendant  les  étés  de  1896  et 
de  1897,  en  même  temps  tpie  furent  mesurés  les  produits  de 
l'alimentation  et  de  l'ablation  du  glacier.  Dans  le  second  été 
toutefois,  il  n'y  avait  plus  que  deux  jalons,  dans  le  réservoir. 
Les  résultats    trouvés  sont  les  suivants  : 

Dans  ce  tableau,  les  signes  —  dans  les  3"^  et  4®  colonnes, 
indiquent  que  le  mouvement  est  de  haut  en  bas,  et  le 
signe  +  qu'il  est  de  bas  en  haut,  relativement  à  la  sm*face. 
Dans  la  5^  colonne,  le  signe  —  marque  l'ablation,  et  le 
signe  -f  l'alimentation.  Tous  les  chiffres  correspondent  à  des 
moyennes   fournies  par  les   diverses  rangées  de  piquets. 

La  comparaison  de  ces  chiffres  montre  que  le  déplacement 
normal  à  la  surface  atteint  son  maximum  à  l'extrémité  inlé- 
rieure  du  glacier,  où  la  fusion  est  la  plus  active,  et  qu'il  est 
nul  à  l'extrémité  supérieure  du  glacier,  à  la  ligne  des  névés, 
où  la  fusion  est  nulle  ;  dans  le  réservoir,  où  se  produit  l'ali- 
mentation,  le  mouvement  se  produit  de  haut  en  bas. 


Déplacement  annuel  des  jalons. 


Désignation 
des  jalons 

sur  le 
diagramme. 

Déplacement  axncjel 

Alimentation  ou 

ablation 

normalement 

à  la  surface. 

Composante 
horizontale. 

Composante 

normale 
à  la  surface. 

Angle  entre 
mouvement 
et  surface. 

Ni 

Nô 

D 

C 

B 

A 

0 

2;°^ 

28 

3o.6 

32 

33.4 
22.9 
10.7 

-  LQ-" 

—  1.5 
0.0 

-^  1.2 

^   2.3 

+  3.0 

-^   2.5 

-  4  1/2° 

-  3  3/4 

+    0.0 

-h     2 

^    4 

-  :  1/2 

-  i'3  1/2 

-  3.6"» 
+  3.0 
-f-  1.2 

-  0.1 

-  1.4 
-4.1 

-  5.5 

Les    sommes    algébriques     des    nombres   compris     dans    les 
3*  et  5e  colonnes    du   tableau,    donnent    la   mesure   des  change- 


H. -F.    REID 


701 


ments  dépaisseur  du  glacier.  On  constate  ainsi  qu'il  samincit 
à  son  extrémité  inféi'ieure,  tandis  qu'il  s'épaissit  à  son  extré- 
mité supérieure.  La  lign(^  de  jalons  O  a  été  mesurée  au  moyen 
des  deux  jalons  latéraux. 

Je  passerai  maintenant  à  l'étude  des  Veines  bleues  des  Glaciers, 
dont  le  mode  de  genèse  a  été  déjà  l'objet  de  tant  d'inter- 
[)rétations  diflerentes,  depuis  quAgassiz  les  attribua  à  la 
stratification  primitive,  Forbes  aux  mouvements  inégaux  de 
la  glace,  et  Tyndall  à  des  effets  de  pression.  Il  ma  semblé 
qu'un  moyen  d'élucider  la  question  était  de  suivre,  sur  le 
glacier  même,  la  trace  des  affleurements  des  diverses  nappes 
depuis  l'extrémité  supérieure  du  glacier,  et  la  ligne  des  névés, 
où  la  stratification  est  certaine,  jusqu'à  l'extrémité  inférieure 
du  glacier  où  le  développement  des  l^andes  bleues  est  évident, 
et  de  chercher  ainsi,  de  visu,  s'il  y  avait  un  passage  graduel 
entre  ces  deux  états  de  la  glace,  et  si,  dans  ce  cas,  il  était 
en  relation  avec  les  conditions  diverses  auxquelles  la  glace 
est  successivement  soumise  dans  sa  descente. 

J'ai  entrepris  ces  délicates  observations,  et  les  ai  pour- 
suivies avec  grand  soin,  sur  les  glaciers  de  Forno  et  de 
rAar-inférieure«  Le  résultat  de  ces  recherches  a  été  de  cons- 
tater que  la  stratification  de  l'extrémité  supérieure  du  glacier 
est  en  relation  avec  les  veines  bleues  de  l'extrémité  opposée, 
et  que  ces  apparences  passent  insensiblement  de  l'une  à 
l'autre.  On  pourrait  s'étonner  que  des  observateurs  aussi 
persévérants  qu'Agassiz,  Forbes,  Tyndall  soient  arrivés,  à  ce 
propos,  à  des  conclusions  si  aberrantes,  et  nous  en  avons 
cherché  la  raison.  Agassiz  eut  la  bonne  fortune  de  poi'ter 
plus  spécialement  ses  études  sur  le  glacier  de  l'Aar  inférieure, 
où  les  connexions  entre  la  stratification  initiale  et  les  bandes 
bleues  sont  particulièrement  évidentes,  et  cela  nous  explique 
la  netteté  de  ses  conclusions.  Forbes  et  Tyndall,  au  con- 
traire, choisirent  comme  champ  d'étude,  la  Mer  de  Glace 
de  Chamonix  ;  et  ce  glacier  offre  cette  particularité,  de  pré- 
senter une  chute  très  accentuée,  suivant  la  ligne  des  névés. 
Cette  chute  interrompt  absolument  la  continuité  des  nappes  : 
elle  empêche  de  voir  lem^s  relations,  et  les  nappes  présen- 
tent des  caractères  tout  à  fait  différents,  de  part  et  d'autre 
de  la  dénivellation.  Il  n'est  pas  nuitériellement  possible  ici, 
de  suivre  pas  à  pas,  les  passages  des  bandes  de  stratifica- 
tion aux   bandes  bleues  :   on  ne  peut  donc  se  convaincre,  en  ce 


^52  Vlll"    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

point,  de  la  réalité  du  phéiiuiiiéiiL'.  D  autre  part,  Forbes 
s'était  fait  cette  idée  fausse,  que  lorsqu'il  existe  une  grande 
chute,  connue  c'est  le  cas  pour  le  glacier  du  Uhône,  les 
traces  de  la  stratification  initiale  disparaissaient  au  delà  du 
point  de  chute  ;  on  sait  au  contraire,  depuis  les  observations 
méthodiques,  faites  sur  ce  même  glacier,  sous  la  direction 
de  la  Société  helvétique  des  sciences  naturelles,  que  la 
régularité  du  mouvement  du  glacier  n'est  pas  dérangée  par 
la  chute.  Cette  observation  permet  de  penser  que  la  partie 
superficielle  seule  du  glacier  est  disloquée  au  nlA^eau  de  la 
chute,  que  ces  parties  superficielles  bouleversées  fondent  rapi- 
dement pendant  le  mouvement  de  descente,  que  sous  elle 
apparaissent  des  glaces  peu  dérangées,  montrant  encore  des 
traces  de  la  stratification  initiale.  Forbes  prétendait  que  la 
glace  des  glaciers  remaniés  montrait  les  veines  bleues  ;  l'ob- 
servation minutieuse  de  ces  glaciers  m'a  convaincu  de  la 
justesse  de  l'opinion  d'Agassiz,  qui  n'y  voyait  que  les  indices 
des   strates   successives,     correspondant    aux    chutes  glacées. 

Quant  à  Tyndall,  il  a  fait  son  travail,  sous  l'empire  d'idées 
théoriques,  cherchant  à  trouver  dans  les  glaciers  la  confir- 
mation des  découvertes  de  Sharpe  et  Sorby,  qui  établissaient 
que  la  schistosité  des  roches  était  le  résultat  de  la  pression. 
11  crut  ainsi  avoir  trouvé,  à  l'appui  de  cette  théorie,  d'accord 
avec  certains  de  ses  devanciers,  que  les  veines  bleues  étaient 
toujours  orientées  normalement  à  la  direction  de  la  plus 
grande  pression  :  il  se  trompait  cependant,  comme  aussi 
quand  il  pensait  que  des  couches  horizontales  ne  pouAaient 
pas  acquérir  une  inclinaison  élevée,  en  descendant  une  pente 
raide.  On  a  en  efl'et  la  preuve  de  ce  fait  dans  les  glaciers  de 
la  Forêt-Noire,  près  du  col  de  la  Grande-Scheideck.  Tyndall 
attribuait  également  une  grande  importance  à  la  constatation, 
qu'il  aurait  faite,  de  la  coexistence,  en  certains  points,  des 
veines  bleues  et  de  la  stratification,  et  de  leur  croisement  sous 
des  angles  divers.  Mais  ici.  je  rappellerai  que  des  veines  bleues 
sont  produites,  dans  certains  cas,  par  des  phénomènes  d'infil- 
tration secondaii'e,  ou  par  la  soudure  d'anciennes  crevasses,  que 
d'autre  part,  les  murs  des  crevasses  montrent  parfois  des 
apparences  trompeuses  de  stratification,  et  enfin  que  Tyndall 
ne  cite  que  deux  exemples  de  ce  fait,  qui  aurait  été  confirmé 
depuis  par  d'autres  observateurs,  si  son  observation  avait  été 
juste. 


H. -F.    RE11>  700 

Ainsi  les  observations  d'Agassiz  ne  sont  pas  concordantes 
avec  celles  de  Forbes  et  de  Tyndall  ;  et  ces  derniers  se  séparent 
également,  par  la  manière  difterente  dont  ils  interprètent  les 
mêmes  faits.  Le  désaccord  entre  les  observations  de  ces  savants 
peut  être  attribué  à  ce  qu'ils  n'étudièrent  pas  les  mêmes  gla- 
ciei'S,  attendu  que  pour  certains  glaciers  il  est  fort  aisé  de 
reconnaître  la  dépendance  des  bandes  bleues  et  de  la  stratifi- 
cation, tandis  que  c'est  réellement  impossible,  pour  d'autres. 
Et  cependant,  si  les  veines  bleues  dérivent  de  la  stratification 
dans  certains  glaciers,  elles  doivent  en  dériver  dans  tous  les 
glaciers,  car  elles  sont  bien  un  trait  caractéristique,  général  à 
tous  les   glaciers. 

La  commission  internationale  des  glaciers  a  aussi  entrepris 
l'étude  des  oscillations  des  glaciers  et  de  leurs  causes.  C'est  un  fait 
bien  établi  que  la  variabilité  du  régime  des  divers  glaciers  ;  cer- 
tains glaciers  voisins,  pouvant  même  être  sinmltanément  dans  des 
phases  opposées.  Mais  on  n'explique  pas  encore  très  bien  le 
remarquable  allongement  éprouvé  par  certains  glaciers,  et  nous 
présenterons  à  ce  propos  quelques  observations  complémen- 
taires. 

M.  le  Professeur  Ricliter  a  indiqué  depuis  des  années,  qu'il 
y  avait  en  moyenne  équilibre  entre  les  quantités  qui  s'accu- 
uiulent  annuellement  dans  le  réservoir,  et  celles  qui  disparaissent 
dans  le  dissipateur  des  glaciers  ;  soit  entre  l'alimentation,  et 
l'ablation.  Mais,  lorsqu'il  y  a  des  années  humides  et  froides, 
la  neige  s'accunmle  en  plus  grande  quantité  dans  le  réser- 
voir d'alimentation,  et  l'étendue  superficielle  de  ce  réservoir  est 
augmentée,  en  même  temps  que  l'épaisseur  de  la  neige  va  en 
croissant. 

A  cette  première  cause  d'accroissement  du  glacier,  il  faut 
en  joindre  une  autre  qui  lui  est  d'ailleurs  connexe  :  on  remarque 
en  effet,  qu'à  mesure  que  la  ligne  des  névés  s'abaisse,  en  raison 
de  l'accroissement  superficiel  du  réservoir,  la  superficie  du 
dissipateur  se  trouve  diminuée  d'autant  ;  pour  établir  une 
compensation  et  faire  de  la  place,  il  faudra  donc  nécessaire- 
ment que  le  glacier  avance  vei's  son   extrémité   inférieure. 

Des  mesures  précises  prises  d'une  façon  continue  dans  les 
Alpes-Orientales  (i),  ont  appris  que  les  précipitations  atmos- 
phériques avaient  dépassé   de   17.8  "/o  la  moyenne,   pendant   les 

(1|  Richter  :  Uer  Obersulzbach  Gletscher.  Zeit.  d.  D.  u.  0.  A.  V.  1883. 


■j!)/^  V1H'=   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

années  iH^i-iS.")!,  el  cruelles  étaient  restées  intérieures  ii  ees 
moyennes,  de  iG.8  "/o  pendant  les  années  i85^-i86i,  accusant 
ainsi  une  variation  totale  de  plus  de  3o  "jo.  Et  M.  le  professeur 
Ricliter  déclare  que  l'étendue  entre  les  isohypses  2400™  et 
ujoo™  est  indéterminé,  appartenant  tantôt  au  réservoir  et  tantôt 
au  dissipateur  du  glacier.  Ce  sont  toutefois  des  limites  extrêmes 
poui-  la  position  de  la  ligne  des  névés,  et  elles  sont  exception- 
nellement réalisées  ;  elles  permettent  toutefois  de  déterminer  le 
niveau  de  2600'"  comme  altitude  moyenne  de  la  ligne  des 
névés  (i),  et  d'accepter  des  oscillations  de  5o°^  de  part  et  d'autre 
de  ce  niveau,  pour  les  séries  d'années  humides  ou  sèches.  Ces 
chiflres  nous  permettent  de  mesurer  les  changements  du  gla- 
cier, et  nous  apprennent  que  la  partie  supérieure  du  dissipa- 
teur se  trouve  ainsi  moditiée  d'environ  i5o  hectares,  ce  qui 
entraine,  pour  maintenir  Téquililjre,  une  modification  inverse  à 
son  extrémité  inférieure. 

Mais  les  variations  observées  réellement  ne  sont  pas  aussi 
étendues,  et  il  faut  admettre,  ou  que  nous  avons  attribué  des 
déplacements  trop  grands  à  la  ligne  des  névés,  ou  que  la  série 
des  changements  climatériques  éprouvés,  n'a  pas  été  assez 
longue  pour  permettre  au  glacier  de  prendre  son  état  d'équili- 
bre. Ces  deux  causes  d'erreur  enti-ent  probablement  en  jeu,  et 
il  faut  encore  y  en  ajouter  une  autre,  découlant  de  ce  que 
nous  n'avons  considéré  les  variations  de  l'alimentation  et  de 
l'ablation,  qu'en  tant  qu'elles  affectent  la  position  de  la  ligne 
des  névés. 

Toutefois,  les  indications  ainsi  obtenues  sont  assez  frap- 
pantes, pour  montrer  que  les  déplacements  de  la  ligne  des 
névés  sont  susceptibles  de  faire  prévoir  les  changements  desti- 
nés à  se  produire  à  l'extrémité  inférieure  du  glacier.  11  y  a 
donc  une  importance  réelle  à  repérer  chaque  année  la  position 
de  cette  ligne.  On  pourrait  y  arriver  aisément  au  moyen  de 
photographies  prises  d'une  station  déterminée,  vers  la  fin  de 
l'été.  Par  ce  moyeu,  encore,  on  eni'egistrerait  les  variations 
annuelles  de  l'accumulation  dans  les  réservoirs,  bien  plus  faci- 
lement, qu'en  allant  mesurer  les  épaisseurs  des  champs  de 
névés. 

La  forme  des  glaciers  et  la  position  de  leur  ligne  des  névés 
exercent    une    grande    action    sur    leurs    variations.    Ainsi,    par 

(1)  Richter  :  Gletscher  der  Ustalpen,  Stuttgart,  ISSS,  p.  2i-2. 


II. -F.     KEIU 


7.)£ 


exemple,  un  glacier  comme  celui  d'Obersulzbach,  qui  est  situé 
dans  un  large  bassin,  et  possède  un  émissaire  limité  à  une 
vallée  étroite,  ainsi  qu'une  longue  ligne  des  névés  à  son  extré- 
mité supérieure,  subira  une  très  grande  diminution  dans  reten- 
due de  son  dissipateur,  pour  un  abaissement  de  niveau,  même 
minime,  de  sa  ligne  des  névés.  Au  contraire,  un  autre  glacier, 
comme  celui  de  Forno,  en  Suisse,  dont  la  ligne  des  névés  se 
trouve  resserrée  dans  la  partie  étroite  du  parcours,  ne  présen- 
tera guère  de  modification  dans  son  étendue,  pour  un  même 
déplacement  de  ce  niveau.  C'est  d'ailleurs  ce  qu'on  observe 
réellement  pour  ces  deux  glaciers. 

Enfin,  les  glaciers  dont  la  ligne  des  névés  se  trouve  sur  une 
pente  douce,  montreront  do  plus  grands  changements  dans 
l'étendue  relative  de  leurs  réservoirs  et  dissipateurs,  sous 
l'influence  d'une  précipitation  donnée  de  neige,  que  les  glaciers 
dont  la  ligne  des  névés  est  sur  une  pente  escarpée. 

On  voit  de  la  sorte  que  l'étendue  des  oscillations  des  gla- 
ciers ne  dépend  pas  seulement  des  variations  météorologiques, 
mais  encore  des  conditions  topographiques  de  leur  ligne  des 
névés  ;  et  ainsi,  des  glaciers  voisins  peuvent  se  modifier  de 
façon  très  différente,  bien  qu'actionnés  tous  deux  par  les 
mêmes   précipitations  neigeuses. 


^oC 


LES  PROGRÈS  DE  LA  CONNAISSANCE 
DU    CRÉTACIQUE    SUPÉRIEUR    DU    PORTUGAL 

par  M.  Paul  CHOFFAT 


Loi'squ'en  i885  (i).  je  publiai  mon  premier  mémoire  sur  le 
Crétacique  portugais,  je  n'avais  étudié  que  les  environs  de 
Lisbonne,  et  me  basant  en  partie  sur  l'absence  apparente  de 
Blradiolites  dans  les  bancs  à  Rudistes  d'Alcantara,  en  partie 
sur  lanalogie  de  la  faune  du  toit  et  du  nmr  de  ces  récil's,  et 
aussi  sur  les  idées  ayant  cours  à  cette  époque  dans  les  autres 
pays,  je  rangeai  ces  récifs  dans  le  Cénomanien,  et  comme  la 
petite  couche  qui  les  surmonte  forme  la  partie  supérieure  de 
tout  le  Crétacique  de  la  région,  je  restai  convaincu  que  la 
contrée  ne  contient  pas  de   strates   siqjérieures  au  Cénomanien. 

Plus  tard,  j'étudiai  TAlgarve  (2),  où  le  Crétacique  supérieur 
est  limité  à  un  afïleurement  à  fossiles  mal  conservés  et  insigni- 
fiants, puis  les  environs  de  Torres-Vedras  (3),  où  le  doute 
commença  à  naître,  par  suite  de  la  découverte  de  nombreux 
Bivadiolites  dans  des  strates  évidemment  parallèles  à  celles 
d'Alcantara. 

Je  portai  ensuite  mes  observations  sur  les  régions  situées 
plus  au  Nord,  et  dès  1895  (4),  je  pouvais  annoncer  la  décou- 
verte dune  faune  ammonitique  d'âge  turonien,  parallèle  aux 
récifs  de  Rudistes  d'Alcantara,  et  celle  dune  série  de  strates 
tluvio-mai'ines,  à  faciès  garumnien,  supérieure  à  tout  ce  qui 
était   connu    dans   le  Crétacique   portugais. 


(le 
çùes 


(1)  Recueil  de  Monographies   stratigruphiifues.   etc..    l"  étude,   Contrées 
Cintra,  de  Betlas  et  Lisbonne.  (Méin.  Commission  Géol.  du  Portugal,  4",  1885). 

(2)  Recherches  sur  les  terrains  secondaires  <iii  Sud  du  .sVu/o.  (Communicaçô 
(la  Commissào  dos  Irabalhos  geologicos,  t.  I,  1887). 

(3)  Note  sur  le  Crétacique  des  environs    de   Torres-Vedras,  de  Péniche  et  de 
Cerca/.(Communicaçôes  da  Commissào,  etc.,  t.  II,  1891). 

(4)  Coup  d'œil  sur  les  mers  mésozoïqnes  du  Portugal.  (Vierteijahrssclirift  der 
Nalurforsclienden  Gesellschaft  in  Zurich,  t.  XLI,  1896). 


PAUL    r.HOFFAT  ".'l^ 

J'avais  en  outre  l'avantage  de  pouvoir  soumettre  une  partie 
de  mes  récoltes  à  de  savants  spécialistes,  et  de  voir  paraître 
à  leur  sujet  une  série  de  mémoires  venant  renforcer  la  base 
sur  laquelle  s'appuyaient    mes   études  (i). 

Ce  sont  MM.  Sauvage  pour  les  Vertébrés,  Douvillé  pour 
les  Rudistes,  de  Loriol  pour  les  Echinodermes,  Schlumberger 
pour  les  Foraminifères,  de  Saporta  et  W.  de  Lima  pour  les 
Végétaux,  Bleicher  et  Masthauni  pour  l'étude  lithologique  et 
chimique  des  roches  (2). 

Le  Crétacique  n'allleure  au  Sud  du  Tage  que  dans  deux 
régions,  l'Algarve  et  l'ArraJjida  :  mais  le  Supra-crétacique 
n'existe  que  dans  la  premièi'c ,  et  encore  n'y  est-il  que  très 
mal  représenté,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  tandis 
que  dans  le  littoral  situé  au  Nord  du  Tage,  il  forme  une 
série  d'affleurements  plus  ou  moins  éloignés  les  uns  des  autres, 
s'étendant   depuis    l'embouchure   de    ce   fleuve   jusqu'au   Vouga. 

Le  Crétacique  du  Portugal  se  divise  naturellement  en 
4  massifs,  jouant  des  rôles  essentiellement  diflerents  :  1°  le 
groupe  néocomien,  comprenant  le  Barrémien,  auquel  a  succédé 
un  retrait  de  la  mer  :  2"  un  massif  de  grès  et  de  marno- 
calcaires.  représentant  TAptien,  l'Albien,  le  Vi'aconien  et  une 
grande  partie  du  Cénomanien  ;  3"  un  massif  de  calcaires  plus 
ou  moins  purs,  comprenant  la  zone  supérieure  du  Cénomanien 
(assise  à  Neolobites  Vibrayeanus)  et  le  Turonien  ;  4°  des  strates 
limniques  fluvio-marines,  et  marines,  séparées  des  précédentes 
par  une  lacune  importante,  et  se  rattachant  au  Sénonien,  et 
probablement   aussi   au  Danien. 

1.     —     GuOUPK    XÉOCOMIEX 

Immédiatement  au  Nord  du  Tage,  sur  le  pourtour  de  la 
serra  de  Cintra,  la  partie  supérieure  du  Jurassique  et  le 
groupe     néocomien    sont     formés    par    des     calcaires    à      faune 

(I)  Recueil,  de  moiioij rapines  slruligraphiques.  2'  Etude,  Le  Crélacique 
supérieur  au  Nord  du  Taç/e.   Lisbonne,  1900,    in-4,  287  p.,  11  pi. 

(2i  On  trouvera  des  renseignements  sur  ces  différents  ouvrages  dans  l'inlroriur- 
(ion  au  mémoire  eité  à  la  note  suivante.  Voyez  aussi  :  Choffat,  HrcueH  d'rliidrs 
pdleoiitnlofiiqurs  sur  la  faune  crétacique  du  Portuqal,  188f)  et  1898. 


-58  Vllic   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

marine.  Le  passage  entre  deux  est  insensible,  aussi  bien  au 
point  de  vue  pétrographique,  qu'au  point  de  vue  paléontolo- 
gique. 

En  se  dirigeant  vers  le  Nord,  on  voit  des  sables  remplacer 
peu  à  peu  les  calcaires.  Dans  la  contrée  de  Torres  Yedras, 
les  grès  du  Crétacique  inférieur,  sans  fossiles  marins,  succèdent 
aux  grès  jurassiques  qui  en  sont  aussi  privés,  et  pourtant  il 
ne  semble  pas  y  avoir  de  lacune  entre  deux,  ce  qui  est  par 
contre  le  cas  quelques  kilomètres  plus  au  Nord.  Cette  lacune 
s'accentue,  et  il  est  bientôt  évident  que  le  groupe  néocomien 
n'est  plus  du  tout  représenté.  De  son  coté,  le  Jurassique 
supérieur  disparaît  et.  au  Nord  du  Mondégo,  les  grès  créta- 
ciques  reposent  sur  le  Dogger.  sur  le  Lias  et  même  sur  le 
Trias. 

Les  grès  du  groupe  néocomien  ont  fourni  la  belle  flore 
de  Cryptogames  et  de  Conifères  décrite  par  Heer  et  de 
Saporta.  Dans  le  gisement  de  Cercal,  cette  flore  est  accompa- 
gnée par  des  organismes  plus  élcAés,  que  M.  de  Saporta  a 
attribués  aux  Proangyospermes,  aux  Monocotylées.  et  même 
aux  Dicotylées, 

II.     —    Massif    marno-calcaire,    aréxacé, 
Aptien-Cénomaxiex  (partim). 

Le  2®  massif  ne  i)résente  nulle  part  un  faciès  marin  de  la 
base  au  sommet,  sa  base  (couches  d'Almargem)  étant  toujours 
formée  par  des  grès  à  végétaux  terrestres,  qui  ne  présentent 
d'intercalations  marines  que  dans  les  régions  les  plus  rappro- 
chées du  Tage.  Ce  sont  des  calcaires  marneux,  à  Myacées, 
Ostracées  et  quelques  Rudistes.  accompagnés  naturellement 
])ar   Orhitolina  concava. 

Au  dessus  se  développe  le  Bellasien,  qui  présente  quatre 
assises  dans  les  environs  de  Lisbonne  :  niveau  à  Placenti- 
ceras  Uhligi  et  Schloenbachia  infJata.  niveau  à  Polyconites 
sub-verneuili,  niveau  à  Ostren  pseur/o  africana  (t).  et  /«i  niveau 
à  Pterocera  incerta. 

(1)  Un  fait  intéressant  au  point  de  vue  de  la  géographie  de  cet  âge  ressort  des 
déterminations  de  M.  le  D'  Sauvage.  C'est  la  présence  d'un  reptile  d'eau  douce, 
Oiceniasuchus  Lusitanicus,  et  d'un  serpent  terrestre,  Symnliophis  Velgadoi,  au 
milieu  d'une  dizaine  de  poissons  marins.  Il  prouve  la  proximité  relative  de  la 
côte. 


PAUL    CHOFFAT  nSç) 

Les  deux  premiers  représentent  le  Vraconnien  et  peut-être 
aussi  FAlbien,  tandis  que  les  deux  assises  supérieures  sont  à 
rattacher    au   Génomanien   proprement  dit. 

Les  trois  premiers  niveaux  présentent  partiellement  le 
faciès  marneux  à  Rudistes  et  Myacées,  comme  les  intercalations 
dans  les   couches   d'Almargem. 

Ces  Rudistes  disparaissent  rapidement  vers  le  Nord  ;  dans 
la  contrée  de  Torres-Vedras,  il  ne  reste  que  les  Myacées. 
])uis  rensablement  envahit  les  trois  assises  inférieures  et  la 
majeure  partie  de  l'assise  supérieure,  et  les  fossiles  animaux 
sont  remplacés  par  la  magnifique  flore  décrite  par  le  Marquis 
de  Saporta,  dans  laquelle  les  Cryptog'aïnea  et  les  Coni fermes 
des  couches  précédentes  sont  accompao-nés  par  des  Cycadées 
et  une   grande   variété  de   Dicotyléeft. 

Au  Nord  du  parallèle  des  Rerlengas.  ces  g"rès  ou  graviers 
se  chargent  de  galets  et  de  blocs  de  quarzites  atteignant  et 
dépassant  même  un  mètre  de  diamètre.  D'après  la  position  du 
Silurique  ayant  fourni  ces  blocs,  ils  ont  subi  un  transport 
qui  est  au  minimum  de  i8  kilomètres,  et  le  transport  de 
ceux  de  Nazareth,  qui  atteignent  o™3o,  est  au  minimum  de  60 
kilomètres. 

Au  Nord  du  Vouga.  les  sables  crétaciques  remplissent  les 
anfractuosités  du  Paléozoïque  ;  ils  contiennent  des  blocs  de 
quarz  n'ayant  subi  qu'un  transport  insignifiant,  mélangés  à 
des  blocs  de   quarzites,    complètement  arrondis. 

Le  i^r  NIVEAU  A  Pterocera  ixcerta  demande  à  fixer  notre 
attention   pendant  quelques   instants. 

Dans  les  affleurements  les  plus  rapprochés  de  l'embouchure 
du  Tage,  il  présente  un  faciès  dolomitique,  et  la  faune  est 
remarquablement  pauvre. 

La  bande  qui  succède  au  Nord  et  au  Nord-Est,  présente  par 
contre,  le  faciès  m arno -calcaire  des  assises  inférieures  du  Bel- 
lasien.  La  faune  en  est  ])ourtant  moins  riche  et  les  Rudistes 
et  les  Orhitolines  y  font  complètement  défaut.  Nous  y  voyons 
par  contre  Ostrca  Africana  Lam.,  et  quelques  rares  espèces 
apparaissant  à  ce  niveau  et  passant  au  massif  calcaire  (Géno- 
manien supérieur   et  Turonien). 

Ge  faciès  est  limité  par  une  ligne  irrégulière,  dirigée  du 
Nord  au  Sud,  ou  plutôt  au  S.S.E.,  à  l'Est  de  laquelle  l'ensa- 
blement  envahit  la   base  du  i^'"  niveau   à   Pterocera   incerta. 

Les  caractères    litliologiques  et   paléontologiques  de  la  partie 


"JÔO  Vllie    CONGRÈS    GÉOLOGIQUK 

non  envahie  sont,  en  outre,  profondément  modifiés.  Ce  ne  sont 
])Ius  comme  dans  le  Bellasien.  des  marno-calcaires  argileux,  gris 
foncés,  à  Myacées.  mais  par  contre  des  calcaires  marneux, 
jaime  clair,  avec  quelques  bancs  oolithiques.  La  faune,  abon- 
dante en  individus,  est  pauvre  en  espèces,  surtout  en  espèces 
provenant  des  autres  assises  du  Bellasien.  Tandis  que  les 
Exogyra  sont  très  abondants  dans  ces  dernières,  et  que  les 
Ostrea  s. s.  y  sont  très  rares,  c'est  le  contraire  qui  a  lieu  à  l'Est 
de  la  ligne  précitée,  si  bien  que  le  fossile  le  plus  caractéris- 
tique et  le  plus  abondant  est  un  Ostrea  s. s.,  auquel  j'ai 
donné  le  nom   de   Ostrea    Ouremensis. 

Remarquons  encore  que  l'épaisseur  de  ces  couches  marines 
diminue  rapidement  vers  l'Est,  autrement  dit,  en  se  rappro- 
chant de  l'ancien  rivage,  disparaissant  même  complètement 
dans  les  affleurements  les  plus  orientaux,  tandis  qu'elle  atteint 
une  cinquantaine  de  mètres   à   l'Ouest   de  la   ligne   précitée. 

L'épaisseur  du  massif  arénacé  est  irrégulière,  et  il  est  rare 
qu'on  puisse  la  mesurer,  mais  il  semble  qu'elle  augmente 
aussi  de  l'Est  vers  l'Ouest.  Je  citerai  deux  exemples  :  a) 
^5  à  200  mètres  près  d'Ourem,  et  3oo  à  4^0  près  de 
Nazareth,  4*'^  kilomètres  plus  à  l'Ouest  ;  b)  54  mètres  près 
de  Barcoiço.   et   200   à   Figueira-da-Foz,  35  kilomètres  au  S.  AV. 

III.  —  Massif   calcaire,  cénomano-tuuomen. 

Ce  massif  est  composé  de  l'assise  à  Neolohites  Vibrayeaniis 
et  du  Turonien.  Il  se  distingue,  dès  sa  base,  du  Bellasien  sur 
lequel  il  repose  par  une  prédominance  de  calcaire  blanc,  au 
lieu  de  la  prédominance  des  calcaires  argileux  et  des  sables, 
et  par  une  faune  nouvelle,  qui  se  maintient  de  la  base  au 
sommet,  même  dans  les  points  où  l'argile  a  fait  une  réapparition. 

Il  est  évident  que  ce  changement  de  faciès  correspond  à  un 
envahissement  brusque  des  eaux  de  la  mer.  le  mouvement  le 
plus  général  qui  se  soit  fait  sentir  en  Portugal  pendant  le 
Crétacique,  et  peut-être    même    dès   la   base   du   Jurassique. 

Il  est  aussi  hors  de  doute  que  si  les  limites  stratigraphiques 
avaient  été  établies  en  premier  lieu  en  Portugal,  on  n'aurait 
jamais  songé  à  faire  passer  ime  division  d'étage  entre  l'assise 
à  Neolohites  Vibrayeamis  et  les  couches  qui  la  recouvrent, 
car    l'enchaînement    de    la    faune     est   intime,    de    la    base     au 


PAITI,    CHOFFAT  "(îl 

sommet,  sauf  pour  les  Céphalopodes  qui.  dans  cotte  assise, 
appartiennent  à  des  espèces  cénomaniennes  du  reste  de  l'Europe, 
tandis  qu'ils  ont  un  cachet  tnronien  dans  les  couches  recou- 
vrantes. 

Dans  lexamen  de  ce  complexe,  nous  aurons  à  considérer 
deux  régions,  septentrionale  et  méridionale,  la  deuxième  étant 
caractérisée  par  des  récifs  de  Hiidistes.  ou  au  moins  par  une 
tendance  au  faciès    récifal    qui    manque   plus   au    Nord. 

Ces  deux  régions  sont  séparées  par  une  ligne  courbe, 
dirigée  à  i)eu  près  du  IV.  W.  au  S.  E..  et  passant  au  Nord 
de  Leiria  et  à  l'Ouest  d'Ourem,  mais  la  position  de  cette 
ligne    varie  légèrement   pour  chaque   niveau. 

L'assise  a  Neolobites  Vibrayeanus  est  constituée  pai*  un 
calcaire  blanchâtre,  assez  dur,  mais  divisé  en  fragments 
l'ognoneux,  les  intervalles  étant  remplis  par  une  marne  jaunâtre. 
Ses  esi)èces  principales  sont  Neolobites  Vibrayeanus,  d'Orb., 
Nantihis  Miinieri  Chof..  Pferocera  incerta  d'Orb.,  Pinna 
Ligeriensis  d'Orb..  Janira  Duifujei  Coq.,  Janira  laevis  Drouet, 
Osirea  biauriciilata  Lam.,  Ostrea  coliimba  Lam..  Heterodia- 
flema  Ouremense  P.  de  L. ,  Hemiaster  Lusitaniens  P.  de  L.. 
et    des  polypiers   turbines. 

A  ces  espèces,  qui  se  trouvent  partout  plus  ou  moins 
abondantes,  viennent  s'associer  quatre  espèces  à' Acanthoceras . 
toujours  i'ort  rares  :  A.  pentagonuni  J.  B.  et  Hill.  .4.  navi- 
culare  Mantell,  A.  cfr.  Rotomagense  Defr.,  A.  cfr.  Mantelli 
Sovv. 

L'âge   cénomanien   est  donc  indubitable. 

Cette  assise  ne  présente  pas  de  récifs  de  Rudistes,  mais 
dans  la  région  méridionale,  sa  faune  annonce  leur  ai^rivée  par 
certaines  modifications. 

Dans  la  région  septentrionale,  les  bancs  de  calcaire 
rognoneux  sont  accompagnés  de  bancs  de  calcaire  crayeux, 
la  puissance  totale  de  l'assise  étant  uniformément  de  4  m  . 
sauf  dans  les  aflleurements  les  ]>lus  orientaux  on  elle  n'atteint 
que    2  mètres. 

Dans  ces  derniers,  l'influence  du  rapprochement  de  la  terre 
se  fait  sentir  par  le  mélange  de  matières  flottées,  argile, 
mica,  et  même  d'un  peu  de  sable,  à  la  base  du  moins  :  néan- 
moins   la    faune    y   est    à   peu    près  la  même. 

La  faune  de  la  région  sept(>ntrionale  présente  (pielques  fos- 
siles ([ui,   plus  au  Sud,   ne   se    trouvent  que  dans   le  Turonien  : 


7^2  VUr    CONGRÈS    GÉOLOGIQUK 

ce  sont  des  Tylostomea,  des  Cyprines,  Plicatnla  Batnensift 
Coq.,  Ostrea  Olisîponcnsis  Sharpe,  Micropedina  Olisiponensifi 
Forbes,  Archiacia  Delgadoi  P.  deL.,  des  Holeclypiis  et  des 
Hemiaster.  En  général,  les  Oursins  y  sont  plus  fréquents 
que   dans   la   région    méridionale. 

En  se  dirigeant  vers  le  Sud,  la  puissance  de  l'assise 
augmente  peu  à  peu,  par  suite  de  l'intercalation  de  bancs  de 
calcaire  dur,  non  rognoneux,  contenant  quelques  fossiles  à 
faciès  récifal.  Il  est  probable  que  des  récifs  de  Rudistes 
existaient  plus  au  Sud   ou  au    Sud-Ouest. 

Quelques-uns  de  ces  fossiles  spéciaux  à  la  région  niéi'i- 
dionale  sont  cantonnés  dans  l'assise,  mais  la  plupart  passent 
au  Turonien.  Dans  le  premier  cas  se  trouvent  Alveolina 
cretacea  d"Arcli.,  Pholadowj-a  Foninnnesi  Cbof.,  et  dans  les 
environs  de  Lisbonne,  quelques  rares  débris  de  Rudistes  appar- 
tenant pi'obablement  aux  genres  Poly'conites  et  Monopleiira . 
Dans  le  deuxième  cas.  nous  voyons  des  Opisthohranches  de 
petite  taille,  des  Xérinées,  Janira  Fleiiriaiisana  d'Orb.  En 
outre  les  couches  rognoneuses  présentent  de  grands  bivalves, 
surtout  des    Arca,    qui    manquent  plus  au  Nord. 

En  général,  l'assise  à  Neolohites  Vihrqyeanus  repose  sans 
transition  sur  le  i'^'"  niveau  à  Ptevocera  incerta,  mais  j'ai  vu 
quelques  rares  exceptions.  Ce  sont  des  colonies  de  fossiles 
du  massif  cénomano-turonien  dans  le  niveau  précité,  et  une 
colonie  de  fossiles  bellasiens  dans  le  massif  cénomano-turonien. 

Turonien.  —  Le  Turonien  est  divisé  en  trois  sous-étages. 
Dans  le  sens  horizontal,  la  région  septentrionale,  ou  non 
récifale,  présente  six  faciès  ou  types  différents  :  le  type  cal- 
caire h  Ammonites,  le  type  argilo-sableux.  micacé,  à  Ammo- 
nites, le  type  argileux  à  Térébratules.  le  type  argileux  à 
Echinodermes,  le  type  à  épaisseur  totale  très  réduite  et  le 
type  à   ensablement   presque   complet. 

Une  petite  carte,  qui  accompagne  le  nu-moire.  montre  Taire 
occupée  par  chaque  faciès.  On  y  voit  que  cest  le  type  cal- 
caire à  Ammonites  qui  occupe  la  ivgion  littorale,  les  autres 
faciès  s"échelonnant  plus  à  l'Est,  parallèlement  à  l'ancien 
rivage. 

J'ai  distingué  deux  assises  dans  le  Turonien  inférieur  :  à 
la  base,  le  niveau  à  Anorthopygus  et  au-dessus  un  niveau 
caractérisé  par  une  grande  abondance  à' Ostrea  columha. 
espèce     qui     y     atteint     généralement     sa     plus    grande      taille 


PAUL    CHOFFAT  "63 

(car.  major),  mais  qui  se  montre  déjà  dans  l'assise  à  Neolohites 
Vibrqyeanus,  et  qui  passe  localement  dans  le  Turonien 
supérieur. 

Ces  deux  niveaux,  surtout  le  niveau  inférieur,  forment  un 
excellent  repère  pour  la  division  du  massif  cénomano-turonien. 
depuis  les  afïïeui'ements  les  plus  septentrionaux  jusqu'au  Nord 
de  Torres-Vedras,  donc  jusque  vers  le  milieu  de  la  région 
récifale.  C'est  grâce  à  eux  que  l'on  peut  préciser  le  parallé- 
lisme des  couches  à  Ammonites  avec  les  récifs  de  Rudistes. 
La  puissance  totale  des  deux  assises  est  comprise  entre 
3  et  4  mètres. 

Le  niveau  à  Anorthopygiis  est  formé  par  un  calcaire 
blanc,  plus  ou  moins  oolithique,  à  faciès  subcorallien,  devenant 
très  compact  et  non  oolithiqiie  dans  ses  affleurements  les  plus 
méridionaux.  La  faune  est  surtout  composée  de  Gastropodes, 
encore  mal  connus  et  probablement  de  peu  d'importance, 
mais  son  fossile  le  plus  caractéristique  est  Anorthopygus 
Michelini  Cott.,  qui,  dans  les  bancs  marneux,  passe  à  Anortho- 
pygus  orbicularis  d'Orb. 

A  partir  du  niveau  à  Ostrea  columba,  les  faciès  se  multiplient. 
Dans  la  région  à  type  calcaire  à  Ammonites,  cette  phase  voit 
l'apparition  du  genre  Vascoceras,  qui  se  développe  dans  le 
Turonien  moyen  et  se  montre  encore  dans  le  Turonien  supérieur. 

Les  Céphalopodes  n'existent  pas  à  ce  niveau  dans  les 
autres  faciès,  mais  on  le  reconnaît  facilement  à  la  présence 
d'un  certain  nombre  de  fossiles,  principalement  par  Pholado- 
mya  siibdinensis  d'Orl)..  Panopaea  siibsiriata  d'Orb.  et  Tere- 
bratula  phaseolina    Lam. 

Le  Turonien  inférieur  augmente  d'épaisseur  de  Tori'es-Vedras 
vers  le  Sud,  mais  les  Anorthopj'gus  manquent,  et  l'on  ne  peut 
plus   distinguer  les  deux  niveaux  qui  forment  l'assise. 

Il  présente  une  alternance  de  couches  à  Gastropodes  et  de 
couches  à  Lamellibranches,  dans  lesquelles  Ostrea  colomba 
affecte  une   position  irrégulière. 

A  Lisbonne,  nous  voyons  encore  cette  alternance  à  la  base, 
tandis  que  le  sommet  de  l'assise  contient  un  banc  de  Rudistes. 

C'est  dans  la  vallée  du  Mondégo  que  le  faciès  ammoni- 
tique  du  Turonien  moyex  présente  son  phis  beau  développe- 
ment. Il  y  existe  deux  couches  à  Ammonites  nombreuses, 
séparées    par  des   calcaires,    où  elles   sont  fort    rares. 

La  faune  ammonitique   inférieure  n'est  qu'un  développemeiil 


7f>4  viiip  coxr.nÈs  géologiol'f, 

«le  celle  du  niveau  à  Ostren  cohimba,  mais  les  Vascoceras  y 
présentent  une  plus  grande  variation  de  formes,  et  on  y  voit 
en   outre   un   Puzosia  et   deux   Acanthoceras. 

Le  banc  supérieur  est  encore  plus  riche  :  nous  y  voyons 
les  Vascoceras  globuleux,  un  Pseudotissotia,  un  Pach)'discus. 
des  Puzosia.  et  parmi  les  Lamellibranches,  une  espèce  précieuse 
pour  la  comparaison  avec  le  reste  de  l'Europe  :  Inoceramus 
lahiatus   Scldoth. 

Cest  surtout  ù  ce  sous-étage  <[uc  s'applique  la  distinction 
des  différents  types  énumérés  plus  haut.  Je  ferai  remarquer 
que  le  type  argileux  à  Brachiopodes  est  le  seul  qui  ait  fourni 
des  Rudistes  dans  la  région  septentrionale  (2  exemplaires  de 
SphaeruUtes),  ce  qui  est  d'autant  plus  curieux  que  cette  région 
est   la  plus   éloignée   de   la   région    à   Rudistes. 

Les  affleurements  les  plus  septentrionaux  sont  formés  par 
des  sables  ne  contenant  que  quelques  couches  ou  lentilles  de 
marnes  ou  de  marno-calcaires.  A  en  juger  par  les  quelques 
fossiles  qu'ils  ont  fournis,  les  uns  représentent  le  niveau  à 
Neolobiies  Vibra)'eanus.  d'autres  le  niveau  à  Anorthopygus  ou 
le    Turonien   moyen. 

Le  faciès  à  Rudistes  est  principalement  formé  par  un  calcaire 
presque  entièrement  composé  de  Rudistes  et  de  leurs  débris, 
principalement  de  Caprinula  et  de  Sauvagesia.  les  Sphaeru- 
lites   et    les    Biradiolifes    étant  moins  nombreux. 

Malgré  l'analogie  que  ces  récifs  présentent  d'un  bout  à 
l'autre  de  la  région,  il  y  a  pourtant  des  difiérences  curieuses 
d'une  localité  à  l'autre  et  aussi  entre  les  différents  bancs  d'une 
même  localité.  Tantôt  la  roche  est  un  calcaire  pur.  entière- 
ment formé  par  les  débris  des  Rudistes,  subcristallin,  d'une 
blancheur  éclatante,  très  dur,  ou  se  laissant  au  contraire 
écraser  entre  les  doigts,  contenant  de  nombreux  rognons  de 
silex,  ou  en  étant  dépourvu,  tantôt  cest  un  banc  de  calcaire 
avec  marne,  dans  lequel  les  Rudistes  sont  isolés  au  lieu  d'être 
fondus  en  une  masse,  tantôt  il  y  a  des  intercalations  de  bancs 
crayeux  sans  traces  de  Rudistes.  ou  encore  des  lagunes,  ayant 
déposé  des  calcaires  feuilletés  conservant  des  empreintes  de 
végétaux   terrestres    ou  de  poissons  (i). 

La    puissance    du  sous-étage  varie  entre  six  et  une  vingtaine 

CI)  Evprcfs   marines,  ayant  dfs  analowMiPs  ilanfs  le  Supra-rri-laciqur  lio  l'Allr- 
magne,  il'apros  M.  Sauvage. 


PAUL    GHOFFAT  jOÔ 

de  mètres.  L'apparition  du  faciès  à  Rudistes  parait  être  subite, 
dans  toute  l'épaisseur  du  Turonien  moyen,  mais  sa  partie 
supérieure  s'étend  vers  l'Est,  au-dessus  du  faciès  argileux  à 
Oursins,  dans  les  aflleurements  les  plus  occidentaux  de  la  région 
d'Ourem. 

La  faune  du  faciès  à  Rudistes  se  distingue  de  celles  des 
autres  faciès  par  l'absence  totale  des  Céphalopodes,  des  Téré- 
bratules  et  des  oursins,  à  l'exception  de  Goniopxg'us  Menardi 
Ag.  et  d'un  exemplaire  à'Anorthopj^gusC^),  par  la  présence 
des  Rudistes,  des  Janii'a  de  grande  taille  (Janira  cjv.  Fleu- 
riausana  d'Orb.  /.  Lapparenti  Ghof.,  J.  inconstans  (Sharpe) 
et  d'Ostrea  Joannae  Ghof..  type  tout  spécial  sur  lequel  nous 
reviendrons  plus   loin. 

Les  variations  régionales  sont  plus  accentuées  dans  le  Turo- 
\iE\  SUPÉRIEUR  que  dans  n'importe  quelle  autre  assise,  et  elles 
se  font  parfois   sentir  à  des   distances   très  faibles. 

Les   Rudistes   y  existent  depuis   le   ïage   jusqu'aux    aflleure- 
ments  les   plus    éloignés,  mais    dans    la    région    septentrionale, 
ce  ne  sont  que   des   individus  plus  ou   moins  isolés,    soit   dans 
les   calcaires,    soit  dans  les  sables,   tandis    que  dans    la  région 
méridionale  on  trouve   des  lits  qui  en  sont  presque  entièrement 
composés.   Ce   ne   sont  pourtant  pas  des   récifs  calcaires,   comme 
dans  le  Turonien  moyen,  mais  au  contraire  des  bancs  de  mai'ne, 
généralement  minces,  presquentièrement formés  de  Biradiolites . 
L'assise   est  formée,  dans  les    allleurements    les  plus   septen- 
trionaux, par   un  sable   à   peu   près    pur,    n'ayant   fourni  qu'un 
ou   deux    fossiles    à   la   base,    tandis  que  près    de    Coimbre,  le 
sable  se  charge  d'argile  et    de   mica  et   contient,    à    3o  mètres 
de    sa  base,    une    couche   de    grès  argileux  à    faune   très  riche 
(Zouparria),    dans    laquelle   nous    distinguons    un    fragment    de 
Vascoceras,     de     grands    Acteonelia     Grossouvrei    Cossmann, 
Trochacteon    giganteum    (Sow.),    de    nombreuses     espèces    de 
Gastropodes   et   de  Lamellibranclies .   parmi  lesquels  un   exem- 
plaire  de  Biradiolites,  tandis  que  l'abondance  de  Ostrea  columba 
et    de   Janira    laevis    nous  rappelle   le    Turonien    inférieur,   et 
même    l'assise  à   Neolobites    Vibraj'eanus. 

A  l'Est  et  au  Sud  de  ces  allleurements  arénacés,  les  sables 
sont  remplacés  par  des  calcaires  tantôt  oolithiques,  tantôt  très 
compacts,  mais  contenant  des  grains  de  quarz  roulés.  Excep- 
tionnellement, ils  se  chargent  de  mica  et  passent  à  un  sable 
micacé. 


-iM>  VIII^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Cest  dans  les  environs  do  Lciriu  (jue  les  Rudistes  com- 
mencent à  former  des  bancs  marneux,  mais  les  matières  char- 
riées s'y  montrent  encore,  soit  à  létat  de  bancs  de  sable,  soit 
à  l'état  de  grains  empâtés  dans  les  calcaires,  tandis  qu" elles 
disparaissent  complètement  plus    au   Sud  (de   Runa   au  Tage). 

Notons,  comme  l'ait  exceptionnel,  que  les  affleurements  les 
plus  méridionaux  (Lisbonne  et  Monte-Serves)  sont  couronnés 
par  une  couche  de  marne  à  Lameilibi-anches.  sans  Rudistes. 
qui,  pour  la  contrée,  est  Tunique  niveau  où  se  montre  (Jstvea 
Olisiponensis  Sharpe.  espèce  qui,  dans  la  région  septentrionale, 
apparaît  dans  Tassise  à  Neolobitea  Vihraj-eanus.  Au  Monte- 
Serves,  cette  couche  a  fourni  le  seul  échantillon  dAmmonile 
de  la  région  récifale,  un  Vascoceras  Gainai,  espèce  se 
trouvant  déjà  dans  le  Turonien    inférieur. 

Le  cai'aclère  le  plus  saillant  du  Turonien  supérieur  consiste 
dans  la  réapparition  des  Opisthobranclies  de  grande  taille,  qui 
se  trouvent  dans  toute  l'extension  de  l'assise,  sauf  dans  les 
affleurements  de   Lisbonne. 

Nous  mentionnerons  ensuite  la  présence  des  Rudistes  dans 
la  région  septentrionale,  et  l'abondance  de  Bit  adiolites  Arnaiidi 
Chof.  et  des  Spliaerulites  Lusitaniens  Bayle  et  Peroni  Chof. 
dans  la  région  méridionale.  La  première  de  ces  espèces  appa- 
raît, il  est  vrai,  dans  le  Turonien  moyen,  mais  elle  ne  s'y 
trouve  que  dans  une  aire  fort  limitée  et  n'y  est  représentée 
que  par  une  variété  spéciale.  C'est  aussi  le  niveau  principal 
de  Toucasia  Favrei  Sharpe.  de  Janira  inconstans  Sharpe  et 
de  Ostrea  Joannae  Chof.  qui  sont  fréquents,  et  de  Eulima 
amphora  dOrb.  et  Dolium  ?  (Gen.  nov.)  Aîmesensis  Chof., 
espèces   relativement  rares. 

Comme  espèces  spéciales  à  l'assise,  nous  citerons  Acteo- 
nella  Grossouvrei  Cossm.,  Trochacteon  giganteum  Sow.  (avec 
presque  toutes  les  variétés  signalées  à  Gosau),  Voliita  Renau- 
xiana  d'Orb..  Cerithium  cfr.  Haidingeri  Zek.,  Nerinea  Oure- 
ineiisis  Choi'.,  Glauconia  eonoidea  So^w,  Sigaretus  sp..  Pholado- 
niyasp.  nov..  Cyiena  cfr.  solitaria  Zitt  ,  Cardiiun  cfr.  exulans 
Stoll.,  Caprimiia  cjr.  BoissjH  ?  d'Orb.,  C.  Orhignj-i  Sharpe, 
SphaeruUtes  Peroni  Chof.  (bien  voisin  de  Sph.  Lefebvrei 
Bayle,  du  Turonien  supérieur  de  l'Algérie,  sinon  identique), 
SphaeruUtes  Lusitanicus  Bayle.  Biradiolitcs  Arnaudi  Chof. 
(type),  B.  Riinaensis  Chof.,  Arca  Ligeriensis  d'Orb..  Cyphosoma 
Alcantarense  P.  de   L. 


PAUL    CHOFFAÏ  ^(î;; 

Les  Céphalopodes  n'y  sont  représentés  que  par  deux  échan- 
tillons de  Vascoceras,se  trouvant  déjà  dans  le  Turonien  inférieur. 

L'ensemble  de  la  faune  a  un  caractère  plus  récent  que 
celui  des  assises  antérieui-es,  rappelant  Uchaux  et  Gosau, 
mais  cette  l'aune  contient  de  nombreuses  espèces  qui  la  relient 
non  seulement  aux  assises  moyennes  et  inférieurs  du  Turo- 
nien.  mais   aussi   à  l'assise  à   Neolobites    Vibraj'eanus. 

C'est  ici  le  cas  de  faire  remarquer  que  la  division  du 
Turonien  portugais  en  trois  sous-étag-es  a  une  grande  inq^or- 
tance  pour  ce  pays,  mais  qu'au  point  de  vue  de  la  corrélation 
avec  le  reste  de  l'Europe,  les  deux  sous-étages  inférieurs 
sont  à  rattacher  au  Ligérien,  tandis  que  les  espèces  à  carac- 
tère plus  récent  du  Turonien  supérieur  me  portent  à  le  consi- 
dérer  comme    représentant  l'Angoumien. 

Remarques  suk  la  falne  céaomano-turomexne.  —  Dans 
les  pages  qui  précèdent,  j'ai  souvent  appuyé  sur  la  continuité 
de  l'aune  qui  existe  depuis  l'Aptien  présumé  jusqu'au  sommet 
du  Turonien,  malgré  la  modilication  profonde  ayant  résulté  du 
mouvement  liydrocratique  de  la  phase  à  Neolobites  Vibraj'eanus. 

Nous  avons  aussi  vu  que  les  passages  d'espèces  d'une 
assise  à  l'autre  dépendent  beaucoup  de  l'analogie  ou  de  la 
diirérence  de  faciès,  un  bon  nombre  d'espèces  étant  limitées 
à  certain  niveau  dans  une  région  donnée,  et  passant  par 
contre  à  des  assises  plus  récentes  dans  d'autres  régions  où 
elles  afl'ectent  le  même  faciès  pétrographique  (p.  ex.  Oslrea 
Olisiponensis).  D'autres  espèces  se  trouvent  au  contraire  dans 
les  faciès  les  plus  opposés  ;  citons  par  exemple  Ostrea  columba, 
aussi  fréquente  dans  certains  bancs  de  calcaire  très  compact 
de  la  région  méiùdionale,  que  dans  les  marno-calcaires  ou  les 
argiles   arénacées   de   la  région   septentrionale. 

A  côté  de  ces  espèces  à  grande  extension  verticale,  nous 
en  voyons  au  contraire  d'autres  qui  sont  intimement  liées  à 
un   niveau   restreint. 

Trois  points  sont  surtout  à  faire  ressortir  dans  la  faune 
cénomano-turonienne  du  Portugal  :  les  Ammonées,  la  faune 
récifale  et   les   Echinides. 

Les  Ammonées  (i)  ne   sont  représentées  dans  le  Cénomanien 


(1)  Choilat.  Les  Ammonées  du  Bellasien  des  couches  -à  ^<'o lob ite^t  Vibrayeanii^. 
du  Turonien  et  du  Sénonien.  4"  Lisbonne,  1898. 


I 


•jdS  Vlir    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

inférieur  que  par  un  échantillon  de  Turrilites  costatiis  Lani. 
et  dans  l'assise  à  Neolobites  ViOfoyeanus  par  les  cinq  formes 
mentionnées    plus   haut. 

Xeolobilt's  Vibrayeanus  se  trouve  en  France,  de  la  Sarthe  à 
la  Provence,  et  en  outre  dans  le  Nord  de  l'Afrique  et  dans 
le  Liban.  Acanthoceras  penfag-onum  et  A.  naviciilare  ont  une 
extension  encore  plus  grande  ;  on  les  signale  depuis  l'Angle- 
terre jusque  dans    l'Inde. 

Parmi  les  espèces  turoniennes  se  trouvent  quelques  formes 
se  rapprochant  d'espèces  connues  de  l'Algérie  et  de  l'Inde, 
mais  le  groupe  le  plus  important  est  celui  que  j'ai  fait 
connaître  sous  le  nom  de  Vascoceras.  et  auquel  on  peut 
rapporter   quelques    formes   d'Algérie,    du   Brésil  et  de   l'Inde. 

Il  est  donc  hors  de  doute  que  c'est  du  Sud  qu'est  venue 
la  faune  qui  a  accompagné  le  mouvement  hydrocratique  de 
la  phase  de  Neolobites  Vibrayeanus. 

—  Les  Riidistes  forment,  dans  le  Crétacique  portugais,  une 
chaîne  qui  ne  présente  que  de  petites  intei-ruptions.  Dans 
rUrgonien.  ils  sont  représentés  par  des  Requienia  :  dans  les 
couches  d'Almargem  et  l'assise  à  Placenticeras  Uhligi.  par 
quelques  rares  échantillons  de  Toucasia  et  de  Poljxonites. 
qui  deviennent  abondants  au  niveau  à  Polyconites  sub-ver- 
neiiili  appartenant  peut-être  encore  au  N'raconnien.  Il  contient 
en   outre    les   genres   SphaevuUtes,    Capi'ina   et   Horiopleura. 

Nous  voyons  encore  un  banc  analogue  au  niveau  à  Osirea 
pseiido-at ricana,  qui  appartient  incontestablement  au  Génoma- 
nien.  mais  Polyconites  siib-verneuili  est  remplacé  par  P.  oper- 
ciilatus  et  il  contient  en  outre  Ichthj'O  sarcoliihes  triangularis. 

La  faune  récifale  bellasienne  s'éteint  avec  cette  phase,  qui 
est   la  dernière   où  l'on  rencontre   les  Orbitolina. 

Trois  échantillons  paraissant  avoir  appartenu  aux  genres 
Monopleur  a  et  Polj'conites  proviennent  des  affleurements  de 
l'assise  à  Neolobites  Vibraj-eanus  situés  au  Nord  du  Tage. 
Ils  semblent  indi([uer  que.  pendant  cette  phase,  il  existait  plus 
au  Sud,  des  bancs  de  Rudistes.  qui  auront  été  détruits  par  la 
dénudation,  ou  sont  actuellement  recouverts  par  le  Tertiaire, 
ou  par   les  eaux   de  l'Océan. 

Entin  le  sommet  du  Turonien  inférieur  nous  montre  un 
vrai  banc  de  Rudistes,  mais  il  a  une  faune  bien  dilférente 
de  celle  du  Bellasien.  et  elle  se  maintient  à  travers  le 
Turonien  moyen   et   même  jusqu'à  la    base  du    Turonien  supé- 


PAUL   CHOFFAT  769 

rieur.  Cette  faune  est  principalement  formée  par  les  genres 
Caprinula  et  Sauvagesia.  11  est  intéressant  de  constater  que 
le  genre  Hippurife.s  paraît  manquer  complètement  en  Portugal, 
même  dans   le  Sénonien. 

Nous  avons  vu  que  les  bancs  de  Biradiolites  du  ïuronien 
supérieur  se  trouvent  dans  des  marnes,  et  qu'ils  alternent 
avec  des  bancs  de  sable.  Ce  n'est  donc  pas  au  charriage 
d'argile  et  de  sable  qu'il  faut  attribuer  l'absence  des  Rudistes 
dans  la  région   septentrionale. 

La  position  des  affleurements  argileux  d'Ourem,  entre  le 
rivage  oriental  et  les  récifs  de  Rudistes  de  L(^iria  et  de 
Nazareth,  nous  montre  ([ue  ceux-ci  n'étaient  pas  forcément 
liés  au  rivage,  à  moins  qu'ils  n'aient  entouré  un  continent, 
dont  les  îlots  granitiques  des  Berlengas  seraient  les  derniers 
témoins.  Cette  explication  s'appliquerait  aussi  aux  Alveolina, 
qui  sont  censés  n'avoir  jamais  été  trouvés  à  une  grande  dis- 
tance du    rivage. 

Pai'mi  les  formes  liées  aux  faciès  à  Rudistes,  se  trouvent 
les  grands  Janira,  qui  se  montrent  dans  la  couche  à 
Polyconites  sub-verneuili,  et  se  retrouvent  à  partir  de  l'assise  à 
Neolobites  Vihraj^eanus.  Comme  les  Orhitolina,  ils  s'éten- 
daient un  peu  en  <lehors  des  l)ancs  de  Rudistes.  annonçant 
ainsi  leur   voisinage. 

Ce  n'était  pas  le  cas  pour  Ostrea  Joannœ  Chof.  (1886) 
grande  espèce  plate  à  valves  très  minces,  qui  se  trouve  dans 
les  Caprinula  Lime  Beds  du  Texas  et  dans  une  couche  à 
Caprinules  des  Alpes  vénitiennes  {Ostrea  Munsoni  Hill,  Pinna 
Ostraefoririis  Futterer).  Elle  ne  se  i-encontre  qu'avec  les 
Rudistes  et  a  son  niveau  principal  dans  le  Turonien   supérieur. 

Avant  de  quitter  les  récifs,  je  mentionnerai  encore  les 
nodules  de  silex  qui  paraissent  provenir  de  Spongiaires,  et  se 
montrent  le  plus  abondamment  aux  environs  de  Lisbonne,  c'est- 
à-dire  dans  les  gisements  les  plus  au  S.-E.,  qui  semblent 
avoii"  été  les   plus   éloignés  du   rivage. 

Les  EcHiNODERMEs  joucut  le  même  rôle  que  les  autres  fos- 
siles. Ils  forment  une  série  ininterrompue  depuis  la  base  du 
BeHasien  jusqu'au  Turonien  supérieur.  Chaque  assise  n'a  qu'un 
petit  nombre  d'espèces  spéciales  ;  la  plupart  de  celles  qui  parais- 
sent être  caractéristiques  d'une  assise  dans  une  région  donnée 
se  montrent  à  des  niveaux  différents  dans  d'autres  régions, 
lorsque  ces  niveaux   affectent  le  même  faciès  pélrographique. 


I 


770  Vlll^   GONG'RÈS   GEOLOGIQUE 

Le  Tui'onieii  a  l'ourni  44  espèces,  donl  20  sonl  connues  à 
l'étranger  ou  y  sont  représentées  par  des  formes  voisines.  Sur 
i5  espèces  se  trouvant  à  la  fois  dans  le  Turonien  portugais  et 
à  l'étranger,  11  sont  signalées  dans  le  Cénomanien,  3  dans 
le  Cénomanien  et  le  Turonien,  et  une  seule  est  franchement 
turonienne   et  passe  mènie  au  Sénonien. 

La  faune  échinitique  du  Turonien  portugais  a  donc  un 
faciès  essentiellement  cénomanien.  M.  de  Loriol  a  fait  remar- 
quer que,  tout  en  ayant  une  certaine  spécialité,  elle  est  reliée 
à  celle  de  l'Europe   centrale  et  à   celle  de  l'Algérie. 

IV.  —  Sénomen  (s.    l.) 

Depuis  le  Tagc  jusqu'à  Torres-Vedras,  le  Turonien  supérieur 
est  recouvert  par  un  manteau  basaltique,  recouvert  lui-même 
par  des  dépôts  oligocènes.  Plus  au  Nord,  dans  les  environs  de 
Nazareth  et  de  Leiria,  la  nappe  basaltique  est  remplacée  par 
des  conglomérats  contenant  Biilimus  Ribeiroi  Tournouer,  espèce 
de  la  nappe  basaltique  de  Lisbonne,  Les  grès  qui  les  recou- 
vrent sont  par  conséquent  tertiaires,  et  il  n'y  a  pas  de  strates 
crétaciques  plus  récentes  que  le   Turonien. 

Le  Sénonien  se  trouve  par  contre  dans  le  littoral  au  Nord 
du  Mondégo,  où  nous  distinguerons  trois  catégories  d'affleure- 
ments, et  plus  à  l'Est   dans  la  région  paléozoïque. 

A.  —  Suite  d'affleurements  dont  la  hase  repose  sur  le 
Turonien.  —  A  Mamaroza,  le  Turonien  se  termine  pai-  un 
grès  micacé,  ayant  fourni  quelc[ues  fossiles.  Il  est  surmonté 
par  i4o  mètres  de  sables  et  de  grès  grossiers,  peu  consis- 
tants, sans  fossiles,  auxquels  succède  un  complexe  d'argile  et 
de  grès  dune  dizaine  de  mètres  d'épaisseur,  se  terminant  par 
un  banc   à  faune  marine. 

Cette  faune  est  principalement  composée  de  Gastropodes 
et  de  Lamellibranches,  ayant  une  grande  analogie  avec  ceux 
du  Bellasien  des  environs  de  Lisbonne  :  abondance  des  Glau- 
conia,  des  Protocardia,  des  M)'tilus  et  des  Anomia.  mais 
les  Ammonites  plats  y  sont  représentés  par  des  Hemitissotia. 
au  lieu  des  Placenticeras,  et  Cj'clolithes  scutellum  Reuss, 
imprime  aussi  un  caractère  plus  récent.  Les  vertébrés  sont  des 
types   maestrichtiens   et   daniens.    et   même   tertiaires   (Sargus)  ! 

Au  banc  à  Hemitissotia  succède  un  complexe  de  marnes 
rouges  et  bleues  et  de  grès  calcaril'ères,  paraissant  avoir  3oo 
mètres  de  puissance.  Les  assises  qui  le  forment  sont  en  partie 


PAUL   CHOFFAT  7^1 

purement  saumâtres,  mais  elles  contiennent  généralement  un 
mélange  de  formes  marines.  La  faune  présente  des  passages 
de  la  base  au  sommet,  et  est  même  l'eliée  avec  celle  du 
banc  à  Hemitissotia.  Il  y  a  aussi  des  lits  à  végétaux  terres- 
tres,   en   général  mal  conservés. 

Parmi  les  poissons,  nous  retrouvons  le  genre  Sarg-iis  à 
côté  d'espèces  crétaciques.  Les  Gastropodes,  nous  ollrent  un 
genre  marin,  Glauconia,  mais  la  plupart  des  formes  est  sau- 
màtre,  Pyrgulifera,  Melania,  Hydrobia,  Paliidina  ;  une  localité 
nous  présente  même  avec  abondance  une  grande  espèce 
terrestre,  Bulimiis  Gaudryi  Ghof.,  tandis  que  les  Lamellibran- 
ches  sont  en   majeure   partie  marins. 

Le  sommet  du  complexe  sénonien  est  formé  par  les  graviers 
d'Esgneira ,  ayant  au  minimum  ."io  mètres  d'épaisseur.  La 
grosseur  de  leurs  éléments  n'a  pas  permis  la  conservation 
des  organismes  qui  vivaient  lors  de  leur  dépôt,  sauf  à  la 
base,  où  des  marnes  m'ont  fourni  des  empreintes  de  végétaux 
nombreux,  mais  peu  variés  :  fougères,  conifères,  et  dicotylées, 
et  où  un  lit  de  grès  fin   contient  des  empreintes   de   Cyclas  (?) 

B.  —  Outliers  du  littoral  Jonnés  par  des  sables  à  végétaux. 
Une  grande  surface  de  Pliocène  s'étend  entre  les  affleure- 
ments précités  et  d'autres  ailleurements  situés  plus  à  l'Est, 
près  de  Mira.  Ils  ont  fourni  quelques  écailles  de  poissons 
{Osmeroides) ,  des  moules  de  Cyrena,  et  une  belle  Hore 
terrestre. 

Beaucoup  plus  au  Sud.  en  se  rapprochant  de  la  serra  de 
Buarcos,  se  trouvent  d'autres  affleurements  entourés  de  Pliocène. 
Ils  sont  aussi  riches  en  végétaux  et  pauvres  en  espèces  ani- 
males, sauf  celui  de  Vizo.  qui  a  fourni  d'abondants  débris  de 
vertébrés,  décrits  par  M.  Sauvage.  A  côté  de  genres  à  carac- 
tères exclusivement  mésozoïques,  nous  y  voyons  Crocodilas 
Blavieri  Gray,  des  couches  de  Fuveau  et  les  genres  tertiaires 
Clastes  et  Bufo. 

Il  est  évident  que  ces  outliers  appartiennent  au  conq^lexe 
Ihivio-marin,  mais  je  n'ai  pas  pu  reconnaître  h'  niveau  auquel 
ils  correspondent. 

G.  —  Outlier  à  faune  franchement  marine.  —  A  peu  (U^ 
distance  des  gisements  phylaliens  de  Mira,  dans  les  terres 
inondées  qui  précèdent  les  dunes,  se  trouvent  deux  petits  aHleu- 
rements  d'un  grès  lin.  à  faune  marine,  riche  en  Gastropodes 
et  en   Lamellibranches.    Ces    fossiles    n'ont  que    peu   d'alUnités 


I 


77-  Vlll''    COiNGKÈS    GÉOLOGIQUE 

avec  les  luniics  laariiies  des  eoiiclies  à  lleiuilissotia.  ou  du 
complexe  lluvio-nuu'iii.  mais  ils  sullisent  par  eux-mêmes  poui' 
montrer  leur  âge  sénonien. 

Les  Céphalopodes  y  sont  rares,  sauf  Hoplites  Vari,  var. 
MaiToti  Coq.  :  je  citerai  en  outre  comme  importants  au  point 
de  vue  stratig-raphique:  un  IVagment  de  Baciilites.  Inoccraniii.s 
Crispi   iMant.  el  Meandropsina  Larazeti  Munier-Ch. 

Les  Rudistes  n'y  sont  représentés  que  par  quelques  échan- 
lillons  apj)artenant  à  Chaîna  Haueri  ZiU.,  Caprotlna  aJJ .  striât  a 
d"(Jrl).,    el    aux  genres  Spliaerulites,    Bourbonia    et    Radiolites . 

Hoplites  Marroti  assigne  à  cette  couche  Tàg-e  du  Campa- 
nien  moyen,  uiais  je  n  ai  pas  de  données  stratigraphiques  pour 
la  rappoi'ter  à  Tune  ou  à  l'autre  des  assises  alUeurant  plus 
à  l'Est.  Il  semble  probable  qu'elle  a  sa  place  dans  le  massif 
arcnacé  cpii   sup[)orte  les  grès  à    Hemitissotia. 

D.  —  Oiittiers  reposant  sur  le  Paléozoique.  —  Les  grès 
reposant  sur  le  l^aléozoïque  n'ont  fourni  ([ue  des  végétaux,  et 
dans  trois  localités  seulement.  L'une  d'entre  elles  présente  un 
caractère  tout  spécial,  une  autre  n'a  fourni  que  trois  espèces 
déterminables,  mais  la  troisième  a  livré  une  flore  abondante 
qui,  d'après  M.  W.  de  Lima,  est  semblable  à  celle  de  Mira. 
Il  y   a   donc   lieu    de   considérer   ces    grès    comme    sénoniens. 

Xous  n'avons  que  peu  de  données  pour  comparer  le  Séno- 
nien portugais  au  Sénonien  du  reste  de  l'Europe,  Les  grès  à 
Hoplites  Marroti  sont  à  rapporter  au  Sénonien  moyen,  ce  qui 
serait  probablement  aussi  le  cas  pour  la  couche  à  Hemitissotia, 
quoique  M.  Pt ron  considère  ce  genre  comme  étant  principale- 
ment du  Sénonien  inférieur. 

Le  complexe  lluvio-marin,  malgré  son  cachet  garumnien,  ne 
contient  qu'une  forme  seule  du  reste  de  l'Europe  :  c'est  une  variété 
de  Pj-rgiilifera  arniata  Math.,  des  couches  de  Rognac. 

La  llore  du  Sénonien  contient  des  espèces  qui  se  trouvaient 
déjà  dans  le  groupe  néocomien,  tout  en  présentant  un  caractère 
beaucoup  plus  récent  que  les  llores  du  Cénomanien  el  du  Turo- 
uien,  ayant  même  jusqu'à  un  certain  point  un  caractère  ter- 
tiaire. C'est  donc  un  mélange  analogue  à  celui  que  nous  avons 
mentionné  pour  les  vertébrés. 

Les  formes  anciennes  prennent  le  dessus  dans  certains 
gisements  et  porteraient  le  paléontologiste   à    leur  attribuer   un 


PAUL    CHOFFAT  --3 

âge  plus  ancien.   C'est  le  cas  pour   les  gisements  phytaliens  de 
la  base  des  graviers  d'Esgaeira. 

Les  mouvements  de  la  mer  pendant  le  Crétacique  sont  la 
continuation  de  ceux  du  Jurassique  supérieur  ;  c'est  vers 
l'extrémité  S.  AV.,  c'est-à-dire  vers  la  région  au  Nord  de  l'em- 
bouchure du  Tage  que  la  mer  semble  avoir  pris  le  plus  de 
profondeur. 

Pendant  le  Néo-Jurassique,  nous  voyons  se  dessiner  un 
retrait  de  la  mer  vers  ce  point  S.  S.  W.,  mouvement  qui 
continue  pendant  le  Crétacique  inférieur,  et  atteint  son 
maximum  pendant  l'époque  d'Almargem  (Aptien  présumé). 
11  a  été  suivi  par  un  mouvement  hydrocra tique,  ne  produisant 
un  envahissement  général  qu'à  partir  de  l'assise  à  Neolobites 
Vibrayeaniis  (Cénomanien   supérieur). 

Un  nouveau  retrait  se  dessine  pendant  le  Turonien  supé- 
rieur,    et    il     semble  avoir  abouti  à  un    émergement   complet. 

Les  conditions  changent  pendant  le  Sénonien  :  toute  la 
région  située  au  Sud  du  parallèle  de  l'embouchure  du  Mondégo 
est  dépourvue  de  dépôts  de  cet  âge,  tandis  qu'ils  existent  dans 
le  littoral  au  Nord  du  fleuve,  et  que,  plus  au  S.  E..  ils 
envahissent  même  la  région  paléozoïque  qui  semble  avoir 
émergé  pendant  tout  le  reste  du  Mésozoïque. 

Les  dépôts  sénoniens  ont  un  caractère  d'autant  ]ilus  marin 
qu'ils  sont  situés  vers  l'Ouest,  mais  un  nouveau  mouvement 
géocratique  se  fait  sentir,  et  tout  le  pays  émerge  jusqu'à 
l'époque   oligocène. 

A  cette  époque,  un  afl;\issement  dirigé  de  nouveau  vers  le 
S.  S.  W.  permet  la  formation  de  conglomérats  et  de  grès, 
mais  ce  n'est  qu'à  partir  du  Miocène  que  nous  voyons  de 
nouveaux  dépôts  marins,  qui,  vers  le  Nord,  ne  dépassent  i)as 
les   environs  de  Lisbonne. 

Faisons  encoi-e  i-emarquer  l'importance  tectonique  des  lam- 
beaux de  Sénonien  pénétrant  dans  l'aire  paléozoïque,  et  s'y 
Irouvant  sur  les  sommets  aussi  bien  que  dans  les  dépressions. 
Cette  constatation  vient  s'ajouter  aux  autres  faits  qui  prouvent 
que  la    Meseta  a    pris  part   aux    plissements    de   l'ère   tertiaire. 


TA 


p:xpériences  sur  la  dénudation  par  dissolution 
dans  l'eau  douce  et  dans  l'eau  de  mer 

par    M.    J.   JOLY 


Les  expériences  suivantes  ont  été  faites  dans  le  but  d'élu- 
lider  la  question  encore  négligée,  des  effets  dissolvants  relatifs 
de  l'eau  de  mer  et  de  l'eau  douce  sur  les  roches  et  les  sili- 
cates  formant    les  roches. 

Matériaux  emploj'és.  —  Quatre  substances  sont  employées 
dans  ces  expériences  préliminaires  :  basalte ,  hornblende , 
obsidienne    et  orthose. 

Le  basalte  est  un  spécimen  typique,  noii\  linement  gienu. 
compact,  avec  petits  grains  d'olivine,  originaire  de  la  Chaussée 
des  Géants,  en  Irlande.  La  hornblende  est  la  variété  alumineuse 
vert  noirâtre,  bien  cristallisée,  clivable,  de  Friedrickshaabe. 
L'obsidienne  est  une  rhyolite  typique  vitreuse  de  Monte  Pelato, 
Lipari.  L'orthose  est  très  clivable,  fraîche,  de  couleur  rose 
pâle. 

Mode  d' expérimentation.  —  Nos  expériences  sont  toutes  com- 
parables, entre  elles,  d'égales  ([uantités  des  substances  précitées 
ayant  été  soumises  à  la  dissolution  dans  l'eau  distillée  et  l'eau 
de  mer.  dans  les  mêmes  conditions.  Leau  de  mer  employée  a 
été  prise  à  la  côte  rocheuse  de  Killiney  (Co.  Dublin),  partie  de 
la  côte  éloignée  de  tout  courant  ou  d'écoulement  de  rivière 

Les  expériences  sont  de  deux  genres.  Dans  les  premières  on 
a  cherché  à  assurer  les  effets  de  l'aération  sur  la  rapidité  de 
la  solution. 

A  cet  effet,  lo  grammes  du  minéral,  finement  réduit  en 
poudre,  sont  placés  en  même  temps  que  looo''"'^  du  dissolvant 
dans  un  flacon  de  verre  d'Iéna  de  la  forme  conique  Erlenmeyer. 
Le  flacon  a  une  capacité  de  iioo''"^.  Un  courant  d'air  continu 
est  dirigé  par  un  tube  de  verre  d'Iéna  au  fond  du  flacon, 
l'air    s'échappant    en    bulles,    s'élève    à     travers    le    liquide    et 


.1.    JOLY  77^ 

grâce  à  l'agitation  ainsi  occasionnée  maintient  le  sédiment 
en  suspension.  L'air  qui  entre  est  débarrassé  de  sa  poussière 
en  filtrant  à  travers  du  coton  et  chargé  d'humidité  par  son 
passage  à  travers  des  tours  de  galets  mouillés,  par  de  l'eau 
de  mer  dans  le  cas  d'expériences  avec  de  l'eau  salée,  et  par 
de  l'eau  douce  dans  le  cas  d'expériences  avec  de  l'eau  douce. 
Huit  flacons  ont  été  exposés  de  cette  manière,  chacun  à  un  égal 
courant  d'air,  quatre  contenant  de  l'eau  douce  et  quatre  de 
l'eau  de  mer.  La  durée  de  l'expérience  a  été  de  trois  mois, 
durant  lesquels  le  courant  d'air  a  continué  nuit  et  jour,  avec 
quelques  jours  seulement  d'interruption.  Chaque  fois  que  les 
flacons  étaient  agités  on  constatait  le  lendemain  que  les  solu- 
tions d'eau  de  mer  étaient  déjà  à  peu  près  clarifiées,  tandis 
que  les  solutions  d'eau  douce  restaient  troubles,  effet  normal, 
qui  dans  la  nature  est   de  grande  importance. 

Le  second  mode  d'expérimentation  a  été  seulement  appliqué 
à  un  spécimen  de  basalte.  Dans  cette  expérience,  la  matière 
en  gros  grains  et  en  fragments  du  poids  d'environ  i8o  gram- 
mes, est  placée  dans  un  tube  en  TT,  où  grâce  à  un  arrange- 
ment qu'il  n'est  pas  nécessaire  de  décrire  ici,  un  volume  de 
i.ooo'"'  du  dissolvant  était  forcé  de  traverser  le  tube  dans  des 
directions  opposées,  passant  d'un  flacon  de  verre  d'Iéna  d'Erlen- 
meyer  placé  au-dessous,  à  un  auti*e  placé  au-dessus;  ce  système 
étant  continuellement  retourné,  sens  dessus-dessous,  pendant  le 
jour.  L'air  du  laboratoire  entre,  à  travers  des  tubes  qui  le 
l'endent  humide,  dans  les  flacons  supérieur  et  inférieur  alterna- 
tivement, lors    du   départ  du  dissolvant. 

L'action  sur  la  matière  dans  le  tube  en  IT  peut  être  con- 
sidérée comme  très  semblable  à  celle  qui  s'exerce  sur  les 
plages  de  la  mer  ou  dans  le  lavage  par  une  rivière,  car  après 
chaque  passage  de  l'eau  dans  le  tube  en  LT,  vers  le  haut,  fair 
entre  librement  entre  les  particules  les  plus  grosses,  dans  la 
branche  du  tube  débarrassée  de  son  eau.  A  l'achèvement  du 
mouvement  vers  le  bas,  l'autre  branche  du  tube  est  à  son 
tour,  débarrassée  de  son  eau,  en  grande  partie.  Les  particules 
sont  ainsi  exposées  au  lavage  du  dissolvant  dans  les  deux 
directions  et  au  départ  partiel  et  périodique  du  dissolvant 
qui  les  entoure.  Il  n'y  a  ce])endant  aucune  usure  ])ar  frotte- 
ment. 

Le  temps  nécessaire  au    passage  de    l'eau    vers  le  haut,    esl 
de  7    à    8    minutes,    et    d'environ   8   à    9   minutes   pour   ]o    pas- 


--6  VIIl^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

sage  vers  le  bas.  Les  flacons  et  tubes  en  U  sont  montés  en 
double,  les  tubes  en  U  étant  attachés  côte  à  côte  ;  l'un  ren- 
ferme du  basalte  traversé  par  de  l'eau  douce,  l'autre  du  basalte 
traversé  par  de  leau  de  mer.  le  courant  est  maintenu  à  tra- 
vers ces  tubes  par   un   même  arrangement  hydraulique. 

La  durée  de  cette  expérience  a  été  de  quatre  mois.  Pendant 
la  nuit  le  mouvement  de  l'eau  était  arrêté,  mais  les  particules 
restaient  submergées. 

Surface  exposée  à  la  solution.  —  Il  est  bien  certain  que 
dans  ces  expéinences.  le  degré  de  mouvement  du  dissol- 
vant n'a,  dans  certaines  limites,  qu'une  légère  influence.  De 
même  il  est  très  probal)le  que  des  variations  dans  la  quantité 
du  dissolvant  n'aflecteraient  pas  sérieusement  les  résultats.  Le 
facteur  essentiel  paraît  être  la  stabilité  des  matériaux  solides  : 
par  conséquent  l'étendue  de  la  surface  que  ces  matériaux  expo- 
sent à  l'action  du  dissolvant  est  la  mesure  la  plus  im])ortante 
à  déterminer.  On  a  souvent  l'habitude  fâcheuse  de  considérer 
dans  ce  genre  d'expériences,  les  quantités  entraînées  en  solution 
comme  un  pourcentage  de  la  masse  totale  du  solide.  Or.  cette 
dernière  quantité  n'a  guère  en  elle-mêinc  de  signification  ; 
nous  avons  dû   chercher  un   mode  de  mesure   plus  précis. 

Dans  la  dernière  exi)érience  décrite,  les  matériaux  introduits 
dans  les  tulles  en  U  ont  été  tamisés,  à  maille  mesurée. 
Ainsi  les  quantités  suivantes  de  basalte  ont  été  introduites 
dans   chaque   tulje  en   U  : 

25  grammes  passés  à  o.ôô'""'.  arrêté  par  la  maille  de  0.45'""' 
^o  »  »  0.45  »  »  0.35 

L^o  »  »  0.35  »  »  0.20 

On  a  ajouté  à  chacun  d'eux  io3  grammes  de  fragments 
grossiers   ayant   un    diamètre  moyen   d'environ  5""\ 

.le  suis  arrivé  à  fixer  une  valeur  minimum  i)our  la  surface 
totale  d'attaque,  en  supposant  que  les  particules  sont  sphériques  et 
([u'elles  ont  des  diamètres  correspondant  aux  valeurs  moyennes 
des  mailles  qui  laissent  passer  les  particules  et  de  celles  qui 
les  arrêtent.  Cette  supposition  est  également  étendue  aux 
io3  gr.  des  plus  gros  fragments.  En  faisant  les  calculs  néces- 
saires, nous  arrivons  au  résultat  que  la  surface  exposée  n'est 
pas  inférieure  à  ©"^'iSog.  La  surface  réelle  est  supérieure  à 
cette  valeur  minimum.  Les  particules   sont  rarement  arrondies, 


j.  JOLA'  777 

plus  souvent  rectangulaires  ou  à  angles  aigus  et  rugueuses. 
La  supposition  que  ces  particules  sont  cubiques  laisserait  encore 
la  surface  au-dessous  d'un  mètre  carré.  Nous  ne  sommes  donc 
pas  loin  de  la  valeur  réelle  en  supposant  que  la  surface 
totale  exposée  dans  chaque  tube  est  approximativement  d'un 
mètre   carré. 

Dans  le  cas  des  premiers  essais,  opérés  sur  des  quantités 
de  lo  grammes,  les  mesures  ne  furent  prises  qu'à  la  fin  de 
l'expérience.  Dans  ce  but,  les  diverses  charges  des  poudres 
employées  étaient  assorties  par  suspension  dans  l'eau,  en  cin([ 
degrés  de  grosseur.  Puis,  les  lots  ainsi  obtenus  ont  été  soi- 
gneusement pesés  et  les  diamètres  moyens  ont  été  déterminés 
par  des  mesures  micrométriques  (on  a  fait  de  dix  à  vingt 
mesures  pour  chaque  catégorie)  ;  enfin  les  surfaces  totales  ont 
été  calculées  en  supposant  que  les  particules  étaient  de  forme 
cubique.  Les  chiffres  suivants  sont  les  résultats  en  mètres 
carrés  :  Basalte  1,209  '  Orthose  1,799  ;  Obsidienne  i,i63  ; 
Amphibole   0,791. 

C'est  sur  ces  données,  que  le  tableau,  inséré  plus  loin, 
a  été  préparé,  en  calculant  les  quantités  de  matières  enle- 
vées dans  chaque  cas,  en  une  année,  sur  une  surface  d'iui 
mètre  carré. 

En  ce  qui  concerne  l'attaque  chimique  sur  la  sui'face  du 
verre,  exposée  dans  chaque  vase,  elle  ne  peut  causer  qu'une 
faible  erreur.  En  effet,  le  verre  employé  (sauf  celui  des  tubes 
en  U  des  expériences  pour  le  basalte)  est  celui  d'Iéna.  Ce 
verre  a  été  l'objet  d'essais,  faits  à  l'Institut  technique  de  Char- 
lottenbourg,  que  les  fabricants  ont  publié  et  qui  s'appliquent 
à  la  quantité  de  Na^O  mis  en  liberté  dans  des  conditions 
variées.  Ils  montrent  que  la  surface  de  5ooc""i  exposée  dans 
le  flacon  n'abandonnerait,  même  dans  les  circonstances  les  plus 
favorables  de  solution,  pour  de  l'eau  à  20"  '  .  que  o  gr.  00017 
de  Na'^O  en  trois  mois.  Comme  il  n'est  pas  supposable  que  le 
taux  primitif  de  la  perte  se  maintienne  et  que  la  température 
moyenne  n'a  pas  dépassé  12"  ''■,  l'erreur  peut  être  considérée 
comme  négligeable.  La  surface  du  verre  est  d'ailleurs  petite, 
comparée  à  celles  des  particules  minérales. 

Résultats  chimiques.  —  Les  analyses  chimiques  ont  été 
faites  dans  le  laboratoire  chimique  de  la  Société  royale  de 
Dublin,   sous    la   surveillance  de  M.    R.   .T.   Moss,  analyste  de   la 


7 "8  VIII^    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

Société,  auquel  je  dois  mes  meilleurs  remercîments.  M.  Stone, 
l'assistant,  a  apporté  les  plus  grands  soins  à  la  tâche  très 
diflîcile  d'évaluer  les  petites  quantités  trouvées,  pour  l'estimation. 

Malheureusement  la  détermination  des  alcalis,  dans  le  cas 
de  solutions  dans  l'eau  de  mer.  d'après  les  méthodes  indi- 
rectes employées  et  en  présence  des  quantités  écrasantes  de 
sodium  et  de  potassium  préexistantes,  ne  put  être  ellectuée 
avec  une  exactitude  suHisante.  La  chaux  a  été  déterminée 
dans  les  cas  où  la  nature  du  minéral  rendait  sa  solution 
probable.  Une  analyse  partielle  de  l'eau  de  mer  employée  a 
été  également   faite. 

Nous  avons  suivi  pour  les  analyses  hi  marche  ordinaire.  La 
chaux  a  été  pesée  comme  oxyde,  en  brûlant  l'oxalate  ;  on  n'a 
pas  essayé  de  séparer  davantage  les  impuretés  qui  peuvent 
dans  le  cas  de  leau  de  mer,  comme  l'a  établi  Dittmar.  s'éle- 
ver à  9  "jo  de  MgO,  Na-(),  etc.  La  présence  de  TiO-  dans 
la  silice  précipitée  n'a  pas  été  cherchée,  la  pesée,  après  la  pré- 
cipitation ordinaire  par  HCl  et  calcination,  étant  calculée 
entièrement   en   silice. 

Les  colonnes  I  se  i-apportimt  au  basalte  traité  par  la 
seconde  méthode  d'expérience,  la  substance  étant  relativement 
à  gros  gi'ains,  et  soumise  à  un  courant  d'eau  alternatif  dans 
des  directions  op])osées.  Les  valeurs  indi(juées  dans  les  colonnes 
se  rapportant  à  l'eau  de  mer,  ont  toujours  été  diminuées  des 
([uantités  de  silice,  alumine  et  chaux,  reconnues  dissoutes,  dans 
l'eau   de  mer  employée. 

La  température  moyenne  pendant  les  expériences  IL  III.  IV 
et  V  a  été  de  y  '  :  et  de  I2"  ••.  pendant  l'expérience  I.  A  la  lin 
des  expériences  l'eau  de  mer  montrait  dans  chaque  cas  une 
réaction  alcaline  distincte  et  croissante  vers  le  tournesol  ;  l'eau 
douce  montrait  également  une  très  faible  réaction  alcaline  vers 
le  tournesol. 

Considérations  des  résultats.  —  Le  principal  problème, 
vaste  et  bien  complexe,  posé  par  les  expéi'iences  précédentes, 
est  d'arriver  à  fixer  si  l'eau  de  mer  est  un  agent  de  dis- 
solution et  (le  dénudation  plus  actif  que  l'eau  douce.  Cette  ques- 
tion ne  parait  pas  avoir  été  tranchée  jusqu'à  présent.  En  effet,  les 
expériences  bien  connues   de   Daubrée  (i).  avec  du   chlorure  de 

(1)  Géologie  expérimentale,  vol.  1,  p.  'IM. 


779 


TABLEAU    I 
Poids   dissous    dans    iooo  "n-:    d'eau 


I 

II 

III 

BASALTE 

BASALTE 

ORTHOSE 

Eau    douce 

Eau  de  mer 

Eau    douce 

Eau  de  mer 

Eau    douce 

Eau  de  mci' 

Si  O-     . 

o.oioSi 

0.01189 

o.oiiSii'i 

0.00 364 

0 .  0090.5 

0.20819 

AI-'  ()•>  . 

abs. 

0.00027 

— 

abs. 

abs. 

O.OOIOI 

Fe-  O'  . 

abs. 

abs. 

trace 

abs. 

abs. 

— 

CaO.    . 

o.oSaio 

0.16437 

— 

0 . 22062 

— 

— 

MffO.   . 

0.00909 

— 

— 

— 

— 

— 

Na^  O  . 

0.01127 

— 

— 

— 

— 

— 

K8  0.    . 

trace 

— 

— 

— 

0.00694 

— 

0.0G827 

0.17643 

— 

0 . 22426 

0.01499 

0  20920 

IV 

OBSIDIENNE 

V 

HORNBLENDE 

VI 

-^ *-.^,--_— 

^-^-^ — - 

EAU  DE  MER 

Eau    douce 

Eau  de  mer 

E.iu    douce 

Eau  de  met' 

Si  O-    . 

0 .  oo'356 

0  ooioi 

0 . 00406 

0.00689 

0  00100 

Al^  O-'  . 

abs. 

O.OOIOÇ) 

trace 

0.00884 

o.ooi3o 

Fe2  0  •  . 

abs. 

abs. 

abs. 

trace 

abs. 

CaO.    . 

abs. 

0.01962 

trace 

o.i3i6i 

0.69701 

MgO.   . 

trace 

— 

abs. 

— 

— 

Na-  O   . 

0.00169 

— 

0.01092 

— 

— 

K-'O.    . 

abs. 

— 

trace  '-) 

— 

"" 

o.oo5i5 

0.02222 

0.01998 

0. 1463.5 

- 

(Il    La   s 

jlution    a    été   malheui 

'eusement    presque    r< 

inpiètemcnt    perdue 

ap 

rcs  cette  détermina tior 

1. 

(-)    Spec 

Lre  faible  de  K  et  Li. 

:8o 


Vlir    CONGRES   GEOLOGIQUE 


TABLEAU    II 

Poids    en    grammes, 
em.evés  par  dissolution  par  mètre  carré  et  par  année 


I 

II 

III 

BASALTE 

BASALTE 

ORTHOSE 

¥aw    doucp 

Eau  de  mer 

Eau    douce 

Eau  de  mer 

Eau    douce 

P^au  de  mer 

SiO^     . 

o.o4:4 

0 . o35~ 

0 . 0290 

0.0091 

o.oiSi 

0.3470 

A1-"  O-^  . 

— 

0.0008 

— 

— 

— 

0.0017 

Fc2  O:^ 

— 

— 

— 

— 

— 

— 

CaO.    . 

0.0963 

0.4931 

— 

o.55i4 

— 

— 

MgO.  . 

0.0273 

— 

— 

— 

— 

— 

Na-'  O  . 

0.0338 

— 

— 

— 

— 

— 

K^'  O.    . 

— 

— 

— 

— 

— 

— 

0 . 2048 

0.529G 

— 

0 . 56o5 

().020U 

0.3487 

IV 

V 

OBSIDIE.N.NE 

HORNBLENDE 

Eau    douce 

E.iii  (le  mer 

Eau    douce 

Eau  de  mer 

Si  O-'    . 

0.0089 

0 . oo34 

0.0102 

0.0222 

AU'  O  >  . 

— 

0 . 002; 

— 

f).o33i 

1 

Fe-  0>  . 

— 

— 

— 

— 

; 

CaO.    . 

— 

0 . 0490 

— 

0 . 4936 

MgO.    . 

— 

— 

— 

— 

Na-  O   . 

0.0040 

— 

O.OÔ9- 

— 

K:;  o.  . 

— 

~~ 

1 

0.0129 

0 . o556 

0.0749 

0.5489 

.1.    iOL\  j8i 

sodium  et  de  l'eau  agissant  sur  de  i'orthose  soumis  à  un 
mouvement  violent,  dans  un  vase  tournant,  ne  s'appliquent  qu'à 
lactivité  d'une  seule  substance  dissoute.  De  plus,  le  résultat 
négatif  obtenu  par  Daubrée,  n'est  pas  en  apparence  d'accord 
avec  ceux  de  Beyer  (i),  que  les  l'eldspatlis  se  décomposent 
rapidement  dans  l'eau  renfermant  du  chlorure  de  sodium. 
Daubrée,  toutefois,   s'était  borné  à  examiner   la    réaction   finale 

—  alcaline  ou  non  ?  Je  n'ai  pas  trouvé  d'autres  documents  se 
rapportant  directement  à  la  question  essentielle  traitée.  Dana, 
il  est  vrai,  a  exprimé  le  sentiment  que  l'eau  de  mer  avait  une 
action  protectrice  plus  grande  sur  les  roches  basaltiques,  —  soit 
lout  à  fait  recouvertes,  soit  simplement  lavées  par  les  embruns, 

—  que  sur  celles  exposées  aux  actions  alternatives  de  l'humidité 
et  de  la  sécheresse.  Merrill  (u),  en  commentant  cette  opinion, 
remarque  avec  justesse  que  les  actions  érosives  dans  de  pareils 
cas  doivent  imprimer  une  apparence  trompeuse  de  fraîcheur 
à  la  roche.  Il  est  cependant  d'avis  qu'il  n'y  a  pas  d'objec- 
tion à  faire  aux  vues  de  Dana  concernant  les  roches  com- 
plètement immergées . 

Gustave  Bischof  (3)  a  donné  des  raisons  d'ordre  chimique 
pour  croire  que  les  silicates  alcalins,  feldspaths,  etc..  se  dissol- 
vent plus  activement  dans  l'eau  contenant  des  dissolutions  de 
sels  de  calcium  et  de  magnésium.  Cette  opinion  est  basée  sur 
le  fait  que  les  silicates  alcalins  sont  décomposés  en  présence 
des  sulfates  et  chlorures  de  calcium,  les  silicates  terreux  failile- 
nient  solubles  étant  précipités. 

Si  cette  théorie  s'applique  aux  silicates  cristallisés,  silicates 
relativement  insolubles,  qui  se  rencontrent  dans  la  nature  el 
dans  lesquels  l'alumine  fait  partie  de  la  molécule,  l'eau  de 
mer  contenant  Mg  So  ^%  Ca  So*  et  Mg  Cl-  en  quantité,  accé- 
lérerait la   décomposition   des  feldspaths. 

Les  résultats  de  la  réaction  avec  les  silicates  alcalins 
paraissent  être,  d'après  Bischof,  la  formation  de  silicates  de 
chaux  et  de  magnésie  et  de  sulfates  et  chlorures  d'alcalis.  Le 
silicate  de  chaux  est  redécomposé  s'il  y  a  de  l'acide  carbonique, 
la   silice  se   sépare   et  se    précipite    et   le    carbonate    de    chaux 

(1)  Mentionnés  par  G.  P.  Merrill  dans  Rocks,  Rock-weathering  and  Soils, 
p.  178. 

(2)  Loc.  cil.,  p.  '2'Sd. 

(3)  Géologie  chimique,  vol.  i,  p.  12. 


^82  VIII*-    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

])rend  naissance.  Le  silicate  de  magnésie  n'est  cependant  pas 
décomposé   par  l'acide  carbonique. 

D'après  ces  réactions,  quand  l'eau  de  mer  agit  sur  des  sili- 
cates contenant  des  silicates  alcalins,  en  présence  de  l'acide 
carbonique  de  l'atniospbère.  comme  c'est  le  cas  dans  nos  expé- 
riences, la  décomposition  est  accélérée  :  le  silicate  de  magnésie 
est  précipité,  le  bicarbonate  de  cliaux  formé  est  retenu  en 
solution  (ou  précipité  si  la  quantité  de  CO-  est  insuffisante),  la 
silice  est  précipitée,  des  chlorures  solubles  et  des  sulfates 
d'alcalis  sont  formés.  Ces  réactions  ne  siiHiraient  pas  à  elles 
seules,  à  expliquer  la  présence  de  la  quantité  relativement 
grande  de  silice  en  solution,  révélée  par  la  réaction  avec 
l'orthose  (exp.  III).  à  moins  <[ue  des  silicates  alcalins  solubles 
ne  restent  en  solution  ou  ^piun  hydrosol  ie  silice  ne  soit 
formé.  Toutefois,  elles  apprennent  (juc  les  résultats  linaux 
dans  la  nature  (ou  dans  les  expériences),  en  ce  qui  concerne  la 
mise  en  solution  des  matériaux  des  roches,  ne  représentent 
qu'une  partie  de  la  réaction  totale  sur  les  roches.  En  d'autres 
termes,  le  résultat  de  la  décomposition  qui  s'effectue  actuel- 
lement est  seulement  indiqué  par  la  mise  en  solution  de 
certain  des  constituants.  Ce  fait,  qui  pourrait  être  illustré  par 
beaucoup  de  phénomènes  bien  connus  de  la  décomposition 
naturelle  des  roches,  implique  un  cM'ct  conservateur  de  grande 
importance  dans  la  nature  :  ou  ne  doit  pas  le  perdre  de  vue, 
quand  on  considère  des  expériences  telles  que  celles  qui  ont 
été  etfectuées  par  nous,  sur  des  matériaux  frais.  Le  procédé 
qui  consiste  à  enlever  les  constituants  solubles  et  à  laisser  les 
insolubles,  ou  ceux  de  foi-mation  secondaire,  doit  déterminer 
une  diminution  rapide   de   l'activité   de    la    surface   du   solide. 

Dans  nos  expériences,  sauf  hi  remarquable  exception  de 
lorthose,  la  proportion  de  silice  dissoute  dans  leau  de  mer 
est  à  peu  près  égale,  et  parfois  su[)érieure  (basalte  et  obsi- 
dienne),   à   celle    de   dissolutions  dans  leau   douce. 

L'obsidienne,  comme  on  peut  l'observer,  sest  montrée  de 
tous  les  matériaux  employés  le  plus  résistant  dans  tous  les 
dissolvants.  Daubrée  notait  de  même,  parmi  ses  résultats,  la 
remarquable  résistance  à  l'attaque,  de  cette  substance  (i).  La 
solution  finale  dans  ce  cas,  écrit-il,  montre  à  peine  une  réac- 
tion alcaline. 

(1)  Loc.  cit.,  p.  2.T6. 


J.    JOLY  j83 

Une  conclusion  remarquable  de  nos  résultats  est  la  quan- 
tité beaucouj)  plus  grande  de  chaux  dissoute  dans  l'eau  de 
nier.  D'après  Biscliol",  cela  peut  être  expliqué,  ainsi  que  nous 
la  vous  vu,  comme  le  produit  de  la  réaction  secondaire  accom- 
pagnant la  mise  en  liberté  des  silicates  alcalins.  Cette  réac- 
tion si)écialeinent  remarquable  dans  le  cas  du  basalte  (où  il  y 
a  dissolution  à  la  fois  dans  l'eau  douce  et  leau  de  mer),  mar- 
che de  pair  avec  le  dépôt  bien  connu  de  carbonate  de  chaux, 
dans  les  roches  basiques  ignées,  en  décomposition.  Lalumine 
en  solution  n"a  été  reconnue  que  dans  les  eaux  salines,  et  en 
minime  quantité  dans  chaque  cas.  L'absence  presque  complète 
du  1er  dans  les  solutions  est  remarquable.  Lessai  délicat  par 
le  sulfocyanure  dammonium  n'en  révélant  qu'une  trace. 

En  regardant  les  chiffres  au  bas  des  colonnes  des  tableaux 
1  ou  II,  nous  observons  que  dans  chaque  cas  la  quantité 
totale  prise  en  solution  par  l'eau  de  mer  excède  considérable- 
ment celle  qui  est  enlevée  par  l'eau  douce.  Si  les  alcalis  (et 
parfois  la  magnésie)  enlevés  par  l'eau  de  mer  étaient  addition- 
nées, la  prépondérance  serait  encore  plus  grande.  Elle  établit 
que  l'eau  de  mer  dissout  de  deux  (obsidienne)  à  quatorze  fois 
(orthose),   la    quantité    dissoute   par   l'eau  douce. 

Ces  expériences,  bien  qu'elles  soient  incomplètes,  répondent 
à  la  principale  question  posée.  Elles  montrent  que  dans  les 
conditions  de  l'expérience  :  température  juodérée,  matériaux 
frais,  aération  abondante,  circulation  active,  absence  de  frotte- 
ment, la  dénudation  par  dissolution  marine  excède  en  activité 
celle  de  l'eau  douce  ;  elle  est  trois  fois  plus  grande  dans  le  cas 
du  basalte,  huit  fois  dans  le  cas  de  la  hornblende,  quatre  fois 
dans  le  cas  de  ïobsidienne.  quatorze  fois  dans  le  cas  de 
Xoj'tliose.  Bref,  en  tenant  compte  des  alcalis  et  de  la  magnésie 
(ainsi  que  nous  l'avons  vu,  il  y  a  quelque  raison  de  croire 
que  MgO  n'entre  pas  lai'gement  en  solution  dans  le  cas  de 
leau  de  mer),  la  prépondérance  dans  l'eau  de  mer  se  main- 
tient entre  quatre  fois  (basalte)  à  dix-sept  ou  dix-huit  fois 
(orthose).  Avec  le  tenqjs,  à  mesure  que  la  surface  des  solides 
est  épuisée  en  substances  les  plus  solubles,  il  doit  s'établir 
une   convergence   et  un  rapprochement  des    deux   taux. 

Il  est  intéressant  de  mettre  en  regard  les  chiUres  obtenus 
dans  nos  expériences  sur  la  dissolution  par  l'eau  douce,  eX  les 
estimations  qui  ont  été  basées  sur  les  analyses  d'eaux  de 
rivière. 


j84  Vlll*^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

M.  T.  Mellai-d  Rende  a  pu  ainsi  estimer  que  la  déiiudation  par 
dissolulioii  en  Angleterre  et  dans  le  Pays  de  Galles  abaisse  la 
surl'ace  du  pays  d'un  centimètre  en  4^"  ^"'S.  Cette  proportion 
représente  l'enlèvement  d'environ  Go  granunes.  i)ar  mètre  carré, 
par  année.  Le  Mississipi  tirant  ses  matériaux  de  régions  expo- 
sées à  des  extrêmes  climatériques  1res  étendus  et  aux  dépens 
de  toutes  les  variétés  de  roches  et  de  sols,  abaisse  son  bassin 
d'un  centimètre  en  833  ans,  ce  qui  représente  un  enlèvement 
de  3o  gr.  par  mètre  carré  et  par  année.  Comparant  ces  chillres 
avec  leux  des  expériences,  nous  trouvons  qu'un  lavage  continu 
et  actif  de  i'<'s  surfaces  si  elles  étaient  composées  de  roches 
fraîches,  ne  poui-rait  fournir  (piun  fail)h' pourcentage  des  quan- 
tités indi(|uées.  En  elfet.  la  ujoyenne  îles  chilfres  au  bas  des 
colonnes  sappliquant  à  la  dénudation  par  leau  douce  (tableau  II), 
montre  qm^  0.08  gr.  scîulement  sont  enlevés  par  mètre  carré 
et  par  année,  ce  qui  corres|)ond  ù  o,3  pour  cent  de  la  quan- 
tité estimée  par  M.  Mellard  Heade  et  à  o.i5  pour  cent  de  la 
quantité  enlevée    pai-  \c   Mississipi. 

La  coiui>ai'aison  de  ces  deux  modes  de  dénudation  met  bien 
en  évidence  l'étendue  des  surfaces  exposées  dans  les  sols  (elle 
atteint  5oo  mètres  carrés  par  litre)  ;  «die  montie  aussi  l'influence 
dissolvante  des  acidc^s  ([ui  dériv<'nt  de  hi  végétation,  la  solution 
plus  i-apide  des  roches  calcaires,  et  les  efléts  des  alternatives 
d'humidité  et  de    séchei'esse,   de  gelée    et   «le  luniière   solaire. 


785 


LES    PLATEAUX    DES    HAUTES-PYRENÉES 
ET   LES  DUNES  DE   GASCOGNE 

par    M.    L.  A.    FABRE 

l.  —  Les  plateaux  :  Le  réseau  hydrographique  des  pla- 
teaux des  Hautes-Pyrénées,  anciens  cônes  lluvio-glaciaires , 
commande  au  drainage  superficiel  de  presque  toute  la  plaine 
gasconne,  si  bien  individualisée  dans  la  France  sous-pyrénéenne. 

Une  étude  physique  de  hi  région,  sommairement  présentée  (i), 
a   permis   de   constater  les  faits    suivants  : 

I"  Le  Deckenschotter  pyrénéen  alluvionné  à  la  suite  de  plu- 
sieurs glaciations,  s'étale  très  au  Nord  de  la  chaîne  avec  des 
puissances  qui  peuvent  atteindre  loo mètres,  sur  un  substratum 
essentiellement  argileux  et  inqjerniéable  à  des  grandes  profon- 
deurs (2).  Il  est  constitué  par  des  argiles  ocreuses,  arénacées, 
englobant  les  cailloutis  ;  ces  derniers  sont  polygénicjues  dans  les 
couches  superficielles,  siliceux  dans  les  autres. 

2°  L'évolution  du  réseau  hydrographique,  divergent  vers  le 
Nord,  et  à  régime  torrentiel,  déterminée  en  principe  par  les 
formes  seules  du  terrain,  s'est  poursuivie  sous  linfluence  prépon- 
dérante des  vents  pluvieux  du  N.  AV.,  véritable  lame  éolienne 
dont  l'attaque  sur  les  versants  de  rive  droite  fut  la  cause  ori- 
ginelle de  la  dissymétrie  des  vallées  (3),  si  bien  que  dans 
certains  d'entre  elles,  orientées  SW.-NE.,  l'abrasion  de  vastes 
secteurs  superficiels  est  résultée  de  l'étalement  constant  des 
[)rofils  en  travers. 

Le  creusement  des  profils  en  long  est  au  contraire  limité 
par  renrochement  spontané  des  lits.  Dans  ceux-ci,  les  galets, 
triés  spécifiquement,  et  réduits  en  dimensions,  au  fur  et  à 
mesure  quon  s'éloigne  de  la  chaîne,  ne  laissent  plus  subsister 
au  loin,  à  l'état  de  graviers,   de  sables,   que   l'élément    siliceux 

(1)  E.  Marchand  et  L.-A.  Fabre.  Les  érosions  torrentielles  et  subaériennes 
sur  les  Plateaux  des  Hautes-Pyrénées.  Congrès  des  Soc.  Sav.  de  1S99.  Compte- 
rendu  des  Sciences,  p.  182,  etc.,  3  pi. 

(2)  A.  Leymerie.  Etude  sur  l'étage  inférieur  du  bassin  sous-pyrénéen  et  sur 
la  nature  probable  des  roches  qui  lui  servent  de  fond,  1868. 

(3)  L.-A.  Fabre.  Déviation  vers  l'Est  des  cours  d'eau  qui  rayonnent  du 
Plateau  de  Lannemezan.  C.-R.,  Juillet  1   98. 


;H6  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

(il  résistant  ilii  Dcckcnscliottci'  :  (jiuir/.  ([iiaivites.  pouciingues 
ou  gTès  siliceux,  pbtanites,  etc.,  qu'on  a  pu  suivre  jusque  sur 
les  roches  de  Gordouan  (i). 

IL  —  Le  drainage  girondin 

D'après  M.  Baumgarten  (2),  les  apports  limoneux  annuels 
de  la  Garonne  seule  seraient  de  5.2o3.44o  mètres  cubes  : 
il  ne  paraît  pas  avoir  été  tenu  compte  des  sables  dans  ce 
calcul  (3).  Le  service  des  Ponts-et-Chaussées  évaluait  en  i88j, 
les  apports  annuels  de  la  Dordogne  au  quart  de  ce  cliififre  (4). 
D'après  les  expériences  de  M.  Hautreux  (5),  la  Gironde 
expulse  en  débit  moyen  100,000  tonnes  de  vases  par  jour, 
tenues  en  suspension  dans  les  eaux,  ce  qui  correspondrait  à 
une  évacuation  de  vases  tassées  et  sèches  de  25  millions  de 
met.  cub.  par  an. 

Aucune  évaluation  na  été  donnée  pour  les  crues  excep- 
tionnelles telle  que  celle  de  1875,  qui,  en  Gironde,  suréleva  les 
niveaux  d'étiage  de  i3  m.  (6)  ;  on  sait  que  c'est  surtout  en 
temps  de   crues  que  se   font  les  charriages. 

Les  courants  actuels  ne  paraissent  pas  déplacer  les  graQiers. 
Les  sables  Jins  (diam.  =o"''"5  et  au-dessous)  analogues  à  ceux 
des  dunes  mais  plus  micacés,  qui  cheminent  non  dans  la  masse 
du  courant,  mais  sur  les  fonds,  par  saccades  irrégulières,  en 
temps  de  hautes  eaux  et  suivant  des  lois  encore  ignorées,  sont 
d'une  observation  très  difficile, 

M.  Hautreux  a  trouve  qu'ils  représentent  environ  5  p.  "/o 
du  charriage  sur  les  fonds  de  la  Gironde,  en  temps  ordinaire, 
ce  qui  équivaudrait  sensiblement  à  une  expulsion  annuelle  de 
i  million  de  met.  cub.,  s'il  était  juste  d'appliquer  cette  propor- 
tion à  la  niasse  limoneuse  totale  expulsée.  Il  est  encore  impos- 
sible de  préciser  un  chiffre  à  cet  égard  ;  mais  il  est  certain  que 
le  volume  des  sables  expulsés  est  considérable,  les  sources  aré- 
nacées  détritiques  étant  exceptionnellement  puissantes  sur  tout 
le  parcom*s  des  torrents  gascons,  des  cours  d'eau  dérivant  du 
Plateau  Central. 

(t)  V.  Raulin.  Notes  Géologiques  sur  l'Aquitaipe,  i8ot»,  p.  XLVI. 

(2)  Notice  sur  la  Garonne,  etc.,  Atin.  d.  Ponts  et  Ch.,  1848,  p.  48. 

(3)  A.  Duponchel.  Traité  d'Hydraulique  et  de  Géologie  agricoles,  1868,  p.  \'6o. 

(4)  R.  de  Volontat.  Ports  maritimes  de  la  France,  VI,  p.  523  et  s. 

(0)  Hautreux.  Sables  et  vases  de  la  Gironde  {Société  des  Sciences  de 
Bordeaux,  i8S6,  p.  338). 

(6)  Fallot.  Notice  relative  à  la  carte  géologique  de  Bordeaux,  1895,    p.  47. 


L.-A.    FABKR  ^8; 

La  présente  note  a  pour  bul,  en  étudiant  le  mode  détale- 
nient  des  sables  sur  le  littoral  gascon  et  les  sources  diverses 
qui  peuvent  leur  être  attribuées,  de  rechercher  s'il  n'existe 
pas  une  relation  spéciale  de  cause  à  elVet,  entre  les  deux 
phénomènes  d'érosion  et  d'alluvionnement  décrits  ci-dessus, 
qui  évoluent  sur  le  même  flanc  d'un  grand  bassin  hydro- 
graphique et  sur  la  même  trajectoire  de  grands  courants 
atmosphériques. 

III.  —  Le  LrrTOUAL  CtAscox 

La    Plate- forme    sons-marine   (i). 

Le  fond  marin,  le  socle  immergé  auquel  a  ient  aboutir  notre 
littoral  océanique  dans  le  golfe  de  Gascogne,  est  une  plate- 
Ibrme  très  peu  déclive  terminée  à  l'ouest  par  un  escarpement 
plongeant  subitement  vers  les  fonds  de  2.000  à  3. 000  mètres. 
Les  premiers  ressauts  se  dressent  assez  près  de  St-.Tean-de-Luz 
pour  s'orienter  vers  le  N.  N.  W.  en  s'étalant  toujours  de  plus 
en  plus.  A  hauteur  du  parallèle  de  Gordouan,  la  retombée 
vers  les  grands  fonds  se  fait  à  200  kilom.  de  terre  et  sous 
i5o  mètres  de  profondeur  :  la  pente  générale  est  donc  des  plus 
faibles. 

A  part  la  Fosse  de  Gap  Breton,  aucun  accident  important 
n'y  est  signalé  jusqu'ici  ;  aucune  dépression  notable,  ayant  le 
caractère  de  vallée  sous-marine,  ne  parait  se  trouvei-  dans  le 
prolongement  direct  des  grandes  vallées  continentales   (2). 

Quelques  rares  pointements  rocheux  ont  été  relevés  au 
milieu  des  vases  plus  ou  moins  sableuses  uniformément  étalées. 
Dans  la  zone  littorale,  le  raccord  des  pentes  avec  le  Plateau 
landais  se  fait  insensiblement,  sans  autre  ressaut  que  celui  des 
Dunes,  dont  l'alignement  suit  presque  le  méridien  sur  plus 
de   200    kilomètres. 

La    Côte 

Sur  la   côte   gasconne,   s'étalent  en   cordons  des   masses    coii- 

(1)  E.  Reclus.  La  Terre,  II,  p.  l(').  —  V.  Kaulin.  Note  sur  l'orographie  sous- 
marine  au-devant  de  l'Aquitaine,  p.  lOil.  —  Delesse.  Lithologie  du  fond  des  mers, 
1871,  p.  16.  —  Bouquet  de  la  Grye.  Kecherches  hydrographiques,  XllI"  cahier, 
p.  234.  —  Harié.  Sur  l'altitude  du  département  delà  Gironde.  Dut.  Soc.  Géol.  Fr., 
1895,  p.  536.  —  J.  Thoulet.  Ohs.  océanog.  Campagne  du  Caudan.  An.  de  Géog., 
1899,  p.  353,  etc. 

(2)  Une  sorte  de  fosse  peu  accentuée  a  été  signalée  récemment  au  large  du  Cap 
Ferrel.  —  llautreux.  Côte  des  Landes.  Bul.Soc.  Géog.,  nov.  IHOO,  p.  t7(;. 


^88  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

sidérables  de  sables  siliceux  où  Ion  retrouve  des  minéraux 
et  des  roches  dures  de  la  zone  montagneuse  :  magnétite, 
lydiennes,  quarz,  silicates  divers,   rarement  des  micas  (i). 

Les  apports  marins  sont  permanents  ;  sous  l'inlluence  de 
remaniements  éoliens,  les  sables  progressent  vers  l'Est  et  édi- 
lient  les  dunes  dans  l'ensemble  desquelles  on  a  observé  des 
âges  divers,  caractérisés  par  des  orientations,  des  réédifica- 
tions diflérentes  (2). 

On  s'accorde  généralement  à  représenter  le  littoral  de  1  an- 
cienne Spano-A  asconie  comme  une  région  à  sol  sablonneux, 
découpée  d'anses,  de  golfes,  parfois  lagunaire,  plus  ou  moins 
boisée  (3)  :  plusieurs  ports  s'y  échelonnaient,  quelques-uns 
armaient  pour  la   grande  pêche  (4). 

Vers  le  XYI^  siècle,  peut  être  même  avant,  les  auteurs  ont 
commencé  à  signaler  l'envahissement  de  la  terre  ferme  par 
les  sables  marins  qui,  en  trois  siècles,  ont  englouti  forêts, 
ports,  anciens  rivages,  sans  que  leur  constante  progression 
paraisse  avoir  eu  d'autres  limites  que  la  portée  des  vents  du 
large   à   travers    J(^    Plateau  landais. 

On  a  évalué  de  -20  à  3o  kilom.  cubes,  la  masse  des  sables 
littoraux  gascons  (5).  Cette  évaluation  comprend  nécessairement 
des  dunes  de  «  toutes  formations  »,  à  l'exclusion  des  dunes 
«  continentales  »  et  de  la  couverture  arénacée  de  la  plaine 
landaise. 


(1)  A.  de  Lapparent.  Traité  de  Géologie,  1900,  I,  p.  14o.  —  Goursaud.  Les 
landes  et  les  dunes  de  Gascogne.  Revue  des  Eaux  et  forets.  Janvier  à  Mai,  1880, 
passim.  —  Delesse.  Littiologie,  etc.,  p.  75  et  s.  —  Duffart.  La  magnétite  des  dunes 
de   Gascogne,   1898. 

(2)  Laval.  Mémoire  sur  les  dunes  de  Gascogne.  Ann.  des  Ponts  et  Chaussées. 
Sept.  1847,  p.  '231-233  (note),  etc.  —  Goursaud.  Op.  cit.  Janv.  1880,  p.  13.— 
Durègne.  Age  des  dunes  de  Gascogne.  ('.  H.,  1890,  p.  1000.  —  P.  Butlault.  Etude 
sur  la  côte  et  les  dunes  du  Médoc,  1897,  p.  99.  —  G.  Grandjean.  Les  landes  et 
les  dunts  de  Gascogne,  1897,  p.  33.  —  Dullarl.  Distribuiion  geograpliique  des 
dunes  continentales  de  Gascogne,  1898.  —  Durègne.  Fixation  des  dunes,  1897,  etc. 
—  J.  Bert.  Note  sur  les  Dunes  de  Gasc.  Imp.  Nat.  1900,  p.  lo,  etc  —  L.-A.  Kabre. 
Les  ensablenienls  du  littoral  gascon,  etc.  C.  R.,  23  Juillet  1900. 

(3)  A.  tie  Lapparent.  Op.  cit.  1,  p.  147-240,  etc.  —  E.  Reclus.  La  Terre.  II, 
p.  251  et  s.,  La  France,  p.  100  et  s.  —  C.  Duffart.  La  baie  d'Anciiise.  Bul.  Soc. 
Géog.,  Bordeaux,  Janvier  1895.  —  Id.  Anciennes  baies  de  la  côte  de  Gasc.  de  la 
Gironde  à  lAdour,  loc.  cit.  Février  189(1.  —  Dutrail.  Topog.  du  Bas  Médoc,  loc. 
cit.  Janvier  1896,  etc. 

(4)  Lenthéric.    Côtes   et    ports  français  de  l'Océan.    Revue  des  Deux-Mondes 
Décembre  1899,  p.  901 .  —  B.  de  b'  Jours.  Fort  d'Albret,  1900,  etc. 

(5)  A.  de  Lapparent,  loc.  cit.  I,  p.  145. 


L.-A.    KABRE  ^89 

Vents.    Courants.   Marées.   Lames  (i). 

Le  régime  météorologique  du  littoral  est  celui  des  vents  d'entre 
Ouest  et  Nord-Ouost.  au  moins  pour  toute  la  côte  au  nord  de 
l'Adour  jusqu'à  Cordouan  :  vers  le  sud,  les  vents  du  S.-E. 
dominent,  il  parait  en  èti-e  de  même  au  Nord  de  la  Coubre. 

La  résultante  de  ce  régime  est  de  créer  un  courant  marin 
énergique  «  d'ordre  météorologique  »  portant  vers  l'Est,  qui 
fait  de  la  côte  landaise,  un  lieu  d'échouage  remarquable  pour 
les  éi)aves  du  Golfe.  Ce  courant  superficiel  aurait  de  lo  à  12'" 
de  ])rofondeur  en  temps  ordinaire.  Un  second  courant  moins 
intense  «  d'ordre  thermique  »  règne  au-dessous  de  lui  sur  une 
hauteur  de    loo""  environ  et  porte   vers  l'ouest. 

Au  large  des  côtes,  le  courant  de  masse,  dérive  du  Gulf 
Stream,   dit  «  de  Rennel  »,   porte  du  S.S.E.   au  N.N.W. 

Les  marées  doublent  presque  d'amplitude  de  Biarritz  à 
Cordouan.  Tous  les  observateurs  sont  unanimes  pour  signaler 
sur  la  côte  un  cheminement  des  sables  du  Nord  au  Sud,  qui 
peut  être  attribué  à  l'action  d'une  composante  du  courant 
météorologique  ci-dessus.  Comme  le  littoral  s'aligne  sensible- 
ment suivant  le  méridien,  il  semble  que  la  tendance  à  l'équi- 
libre de  l'onde  de  marées  doive  faire  naître  un  courant 
«  côtier  »  aidant   à  ce  cheminement  (9). 

La  «  lame  »  de  l'Atlantique  a.  surtout  dans  le  fond  du 
golfe,  une  puissance  toute  sj)éciale,  très  étudiée  par  M.  Bouquet 
de  la  Grye  :  elle  serait  susceptible  de  déplacer  des  saisies 
même  à  80'"  de  i)rofondeur  (3),  par  les  gros  temps. 

TV.   —   ÛRKiiNE   DES   Sables 

Le  sable  des  Dunes  peut  avoii-  trois  sources  :  des  adduc- 
tions venues  du  large,  l'érosion  propre  du  littoral,  le  drainage 
détritique  de   la   dénuda tion   continentale. 

(1)  Delesse.  Lithologie,  etc.,  p.  2H,  etc.  —  Bonqiietde  la  (jrye.  Rech.  hydro?., 
XIII»  cahier,  passim. —  id.  Dynamique  de  la  Mer.  Régime  des  Pertuis,  À. F. A. S., 
1882,  p.  1147.  —  Hautreiix.  Cotes  des  Landes  et  bassin  d'Arcachon.  Bordeau.x, 
189.").  —  Id.  Courants  de  l'Atlanliqne  nord  et  épaves  flottantes,  1898.  —  Déviation 
locale  des  vents  dans  le  Golfe  de  Gascogne,  189<3  —  Thoulet.  Observation  océa- 
nographiques faites  pendant  la  cannpagnedu  Caiidan  dans  le  Golfe  de  Gascogne. 
A  tut.  de  Géog.,\896,  p.  353. 

(2)  D'anciennes  observations  tendraient  à  prouver  l'existence  de  ce  courant 
(Laval,  loc.  cit.  page  224,  note  (i) . 

(3)  Rechei-ches  hydrog.,  Xlllf  cahier,  p.  237.  Élude  sur  la  baie  de  S'-Jean-de- 
Luz.  —  Daguenet  et  Aul)é.   Ports  maritimes,  loc.  cit.,  p.  932. 


JCJO  VIll"    CONGHÈS   GÉOLOGIQUE 

a)  Adductions  du  large. 

Les  roches  en  place  étudiées  aax  abords  de  la  côte  gas- 
conne ne  permettent  pas  d'y  trouver  les  matériaux  siliceux 
capables  de  fournir  des  sables  aux  Dunes.  Les  recherches 
océanographiques  opérées  dans  le  golfe  ont  fait  reconnaître, 
très  au  loin  des  côtes  surtout  des  vases,  les  sables  y  sont 
analogues  à  ceux  du  littoral. 

La  présence  de  la  «  magnétite  »  observée  dans  les  fonds 
marins  du  Golfe  (i)  et  attribuée  à  une  provenance  cantabrique, 
ne  saurait  prouver  que  les  sal)les  gascons  où  on  la  trouve  éga- 
lement, proviennent  du  large,  par  charriage  sous-marin.  Les 
sables  des  cours  d'eau  du  Plateau  Central,  de  tous  ceux  des 
Pyrénées  françaises  dont  les  charriages  sont  autrement  consi- 
dérables que  ceux  des  Pyrénées  septentrionales  espagnoles, 
renferment  souvent  en  abondance,  de  la  magnétite. 

Les  fonds  de  la  Fosse  de  Cap-Breton,  demeurent  essentiel- 
lement vaseux  jusqu'à  2  ou  3oo  mètres  de  la  côte  landaise  (2)  ; 
à  la  naissance  de  cet  accident,  le  phénomène  des  dunes  ne  pré- 
sente aucune  particularité. 

L'origine  cantabrique  des  sables  ne  saurait  s'exjdiquer  avec 
la  marche  actuelle  des  courants  marins,  non  plus  qu'elle  ne 
donnerait  la  raison   des  formations  multiples  des  dunes. 

b)  Erosions  littorales. 

Déboisements  littoraux.  —  La  végétation  s'implante  sponta- 
nément sur  la  dune  languedocienne  dont  elle  fixe  les  sables  (3)  : 
son  installation  sui*  la  dune  gasconne  rencontre  les  plus  grandes 
difficultés.  La  mobilité  extrême  des  sables  siliceux  incessamment 
entraînés  vers  IKst,  rend  la  surface  du  sol  inapte  à  une  prise 
de   possession  spontanée  par  la  végétation. 

La  dune  reste  blanche  et  «  marche  ».  On  s'ingénie  à  pro- 
téger le  sol  par  tous  les  moyens  pour  arriver  à  son  boise- 
ment. Dans  la  zone  marine,  on  conduit  les  atterrissemcnts 
éoliens,  de  manière  à  leur  faire  édifier  une  dune  dite  «  litto- 
rale »,  sorte  de  rempart  contre  la  progression  immédiate  des 
sables    exondés  ;     à    son    amont,    se   trouve   une   zone   relative- 

(i)  J.  Thoulet.    Étude  sur  la  distribution   de  la   mafjnétite  dans  les  fonds  du 
Golfe  de  Gascogne,  liul.  Soc.  Géog.,  Bordeaux.  Mars  1898. 

(2)  Daguenet.  Port?  maritimes,  etc.,  loc.  cit.,  p.  108. 

(3)  Flahaut  et  Combes.  —  Rôle  du  cordon  littoral  dans  l'exhaussement  actuel 
du   delta  du   Rhône.  —    Biil.   de   Géog,    Hist.   et  Descrip.,    1895,   p.    II. 


I 


L.-A.    FABKE  791 

ment  abritée   du   vent   où   l'on   peut   entreprendre  le  boisement 
et  le   conduire   de  proche   en   proche    vers   l'Est. 

En  Gascogne,  les  déboisements  littoraux  modernes  ont  cer- 
tainement rendu  la  mobilité  vers  lEst  à  des  sables  primitive- 
ment boisés,  mais,  la  fixation  des  dunes  n'a  pu  avoir  aucune 
action  sur  la  «  source  »  même  des  sables.  Ces  déboisements  ne 
sauraient  donc  à  eux  seuls  rendre  compte  de  l'ensablement 
contemporain  de  la  côte  gasconne.  La  présence  d'((  anciennes  » 
dunes  boisées  ne  peut  s'i^xpliquer  que  de  deux  manières  : 
soit  par  l'intervention  de  l'honmie  avec  tout  l'appareil  artificiel 
que  nous  avons  mis  de  longues  années  à  découvrir  ou  avec 
des  procédés  perdus,   soit  par  le  boisement  spontané. 

Les  anciennes  populations  gasconnes  n'ignoraient  pas  l'art 
de  fixer  les  sables  (i),  elles  plantaient  du  gourbet  pour  défendre 
certains  points  menacés.  C'étaient  des  pêcheurs,  des  pasteurs 
à  la  vie  simple  et  primitive.  Est-il  permis  de  voir  en  eux  des 
planteurs  prévoyants,  des  ingénieurs  judicieux  capables  d'ap- 
pliquer un  s^-stème  de  protection  raisonné  à  toute  une  région  ? 
Cehi   paraît  bien  difficile. 

Les  anciens  gascons  trouvèrent  les  dunes  boisées,  les  sables 
fixés  :  leurs  descendants  n'ont  ([u'une  part  restreinte  dans  les 
ensablements  consécutifs  aux  incendies  qui  anéantirent  les  forets 
des  dunes  anciennes  à  partir  du  moyen-âge.  Sur  tout  le  litto- 
ral océanique  de  l'Europe  (2),  on  signale  des  forêts  plus  ou 
moins  ensablées  :  les  anciennes  montagnes  des  Landes  sont 
un  cas  particulier  de  ce  phénomène  général,  répercussion  évi- 
dente de  l'action  «  culturale  »  de  l'homme  sur  l'ensemble  des 
bassins  hydrographiques. 

Oscillation  des  lignes  de  rivage.  —  Un  rivage  sableux  tel 
que  celui  de  la  cote  gasconne,  qui  s'affaisserait  d'une  manière 
continue,  livrerait  à  l'érosion  marine  des  masses  arénacées 
toujours  nouvelles  susceptibles  d'être  remaniées  pour  constituer 
des  dunes. 

Partisan  résolu  de  la  lixité  actuelle  des  lignes  de  rivage, 
M.  E.  Suess  conclut  (3),  (|ne  de  «  Haparanda  jusqu'en  Breta- 
gne, il  ne  s'est  produit,  depuis  l'époque  du  bronze,  aucun  sou- 
lèvement ou  affaissement  authentique  de  la  terre   ferme.  » 

(1)  Laval.  Loc.  cit.,  p    231. 

(2)  ,1.  Gii-Hi-J.  —  Toposrapliie  comparée  des  côtes  de  l'Océan  et  de  la  Manche. 
Rev.  de  Geog.,  ISSt  1"  et  2°  s'en).,  passim.  —  D'  Kraiise.  Carte  de  la  Flore  de 
rAllemaj,Mie(lu  Nord.  Peterm-Miltheil,  1892,  passim. 

(3)  E.  Suess.  —  La  Face  de  la  Terre,  1900,  II,  p.  698-7G3. 


^0)2  Vlll^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Moins  alTirmatif.  M.  A.  de  Lapparent  admet  la  possibilité  (i) 
des   oscillations   dans   la   région  littorale    gasconne. 

On  a  considéré  parfois  l'ensablement  comme  pouvant  déter- 
miner un  affaissement  par  la  surcharge  qu'il  faisait  subir  à  la 
côte  (.2).  Cette  objection  tombe  d'elle-même  s'il  n'y  a  pas 
apport  effectif  de  matériaux  A'enus  de  loin  et  s'il  s'agit  d'un 
simple    déplacement    latéral    des    lignes    de    sables. 

L'absence  de  vallée  sous-marine  dans  le  prolongement  de 
Vestuaire  girondin  est  contraire  à  l'hyiiothèse  de  l'affaissement 
qui  aurait  pour  elle  diverses  constatations  tirées  :  de  considé- 
rations paléontologiques  ou  stratigraplii((ues  (3).  dérosions 
locales  (4).  de  submersion  de  nappes  ligniteuses  (5),  de  modi- 
fications dans  la  relation  entre  les  altitudes  de  certains  monu- 
ments historiques  et  l'étiage  actuel  de  la  Garonne  (6).  de  la 
réduction  qu'on  a  cru  reconnaître  dans  hi  portée  des  feux  de 
certains  ])hares  (7),  etc. 

On  admet  généralement  (8).  que  ces  divers  indices  ou  obser- 
vations sont  insuffisants  ])our  conclure  à  un  réel  déplacement 
de  lignes  d'un  rivage  que  des  faits  locaux  d'érosion  ou  d'allu- 
vionnement  ont  pu  modifier  sur  certains  points,  sans  avoir  eu 
jusqu'ici  une  signification  générale. 

L'affaissement  de  bancs  de  lignites,  de  tourbes,  de  sédiments 
peu  consistants,  n'est  point  une  ])reuve  de  l'afTaissement  d'un 
littoral  (9).  Dans  le  bassin  d'Arcachon  où  des  observations  de 
cet  ordre  ont  été  faites,  il  n'a  jamais  été  constaté  que  la  petite 
île  des   Oiseaux   menaçât  d'être   submergée. 

Le  niveau  d'étiage  d'un  fleuve  à  grand  charriage  tel  que  la 
Garonne  ne  peut  être  stable. La  Loire,  à  son  embouchure,  exhausse 
son  lit  de    o™  35  par  siècle:  le  Xil.    son  delta,   de  o"M2  (10). 

(1)  A.  de  Lapparent.  —  Loc.  cit.,  I.  p.  I4S  à  ri"):î . 

(2)  Delessp.  —  Op.  cit.,  p.  W4. 

(3)  E.  Harlé.  —  Loc.  ciL.  p.  33(3.  —  E.   Fallot.  loc.  cit..  p.  43. 

(4)  Delfortie.  —   Actes  Soc.  Lin.  Bordeaux,  1876,  p.  79.  et  s 

10)  E.  Thoulet.  —  Le  Bassin  d'Arcachon.  Rev.  de  Deu.i-Monde^,  l.j  août  1893, 
p.  919. 

(6)  Histoire  de  Bordeaux.  —  Ferret  et  fils.  .Mouvements  du  sol,  p.  221. 

(7)  Artiffue.  Étude  sur  l'estuaire  de  la  (Taronne.  etc.  Actes  Soc.  Lin.,  Bordeaux 
1877,  p.  287. 

(H)  J.  Girard.  —  Topographie  comparée,  etc.  Rer.  de  Geogr.,  1883,  1,  p.  3S.  — 
V.  Baulin.  Notes  séolog.  sur  IWquitaine.  —  Orographie  sons-marine,etc.,  p.  116. — 
E.  lie  Beaumont.  Leç.  de  Gèol.  prat  .  I.,  p.  209-210. —  Delesse.  Loc.  cit..  p.  439. 

(9)  E.  Suess.  Antlitz,  etc..  11.  p.  670.  —  Ch.  Barrois.  Phénom.  littor.  act.  du 
Morbihan,  .1».  .Soc.  Génl.  du  Xord,  XXIV,  p.  198. 

(10)  Lenlhéric.  Côtes  et  ports  français  de  rOcéan,  19<)1,  p.   203.  —  De  \'olontat. 
Ports  maritimes,  etc.,  loc.  cit.,  p.  322. 


L.-A.    FABUE  79"i 

A  proximité  de  certains  estuaires,  le  régime  de  lames,  très 
influencé  i)ar  la  sédimentation,  peut  être  modifié  à  la  longue  (i) 
et  faire  varier  les  niveaux   d'étiage. 

Cha(|ue  année,  il  jiasse  au  bec  d'Ambez,  une  masse  de 
matériaux  qui,  réunis,  foiMueraient  une  colline  de  i  kilom.  carré 
de  base  et  de  7  à  8™  de  hauteur  (2)  :  un  peu  plus  de  la 
moitié  de  cette  masse  sort  de  l'estuaire,  le  reste  s'y  fixe  et  ne 
peut  être  évacué  que  mécaniquement. 

Les  données  fournies  par  les  variations  de  portée  des  phares 
ne  sont  ni  assez  anciennes,  ni  assez  précises  pour  permettre 
de  conclure  à  un  affaissement  du  sol. 

Peu  de  questions  sont  aussi  délicates  à  trancher  que  celles 
du   déplacement  des  lignes  de  rivage. 

On  a  fréquemment  cité  les  3o.ooo  équations  à  4^  inconnues. 
(h>nt  plusieurs  avaient  4'>  centimètres  de  long,  que  iNI.  Bouquet 
de  la  Grye  eut  la  science  de  résoudre  ])our  établir  qiu'  h> 
sol  du   port  de   Brest   s'exhaussait  de    i    millimètre  ]»ar   an. 

Tl  seml>l(»  donc  pi'udent  de  ne  i)as  faire  état  du  très  i)ro- 
bh'matique    affaissement  du  littoral    gascon. 

La  dune  se  forme  sur  la  côte  saintongeoise  bien  voisine  de 
celle  des  Charentes  où  cependant  il  existerait  des  indices  d'un 
exhaussement  relativement  récent  au  sol  (3). 

La  multiplicité  de  formation  des  dunes  littorales  conduirail 
dans  cet  ordre  d'idées  à  admettre  une  succession  d'oscillations 
de  sens  inverse  les  unes  des  autres,  bien  inexplicable. 

Erosion  de  vallées  côtières  sous-marines  ou  d'îles  préconti- 
nentales. —  La  découverte  récente  des  anciennes  cartes  de 
l'ingénieui"  hydrographe  Masse  (4),  et  diverses  recherches  hydro- 
gra])hiques,  ont  été  le  point  de  départ  de  très  intéressantes 
études  sur  les  transformations  des  fonds  sous-marins  au  large 
de  la  côte  gasconne,  l'érosion  de  vallées  sous-marines,  le  déman- 

(1)  A.  de  Lapparent.  I.oc.  cit.  p.  .iW.  —  On  a  remarqué  que  depuis  le  XIV' 
siècle,  le  flux  a  avaiK^é  d'une  heure  an  pont  de  Londres,  ce  qui  fait  élever  le  niveau 
moyen  de  l'ean  de  30  centimètres.  .1.  Girard.  Topographie,  etc.  Rev.  de  Géofi.. 
i88i,  I.,  p.  124.  —  Voir:  Hautreux.  Mouvements  des  sahles  dans  la  (iironde 
depn's  100  ans,   1898,  et   les  passes   de  la  rivière  de  Bordeaux,     passim. 

(21  Bouquet  de  la  Grye    Recherches,  etc.,  XIII"  cahier,  p.  83. 

(3)  A  de  Lapparent.  Tr.  de  Geol.,  1000.  I.  p.  o77.  —  Bouquet  de  la  Grye. 
Dynamique,  etc.,  loc.  cit.,  p    ll.iS. 

(4)  Dufïart.  —  Cartes  de  Masse,  Bordeaux.  \8'.)<  -  Haulreux.  Cartes  manuscrites 
de  Masse,  1898.  —  Duiïarl.  Orif,Mne  des  sables  ayant  contribué  aux  formations 
(oliennes  quaternaires  du  plateau  Landais,  etc.  Bull.  Geng.  Rist.  et  Descrip..  1899, 
p.   163. 


^94  VIII''   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

tèlement  d'iles  sableuses  précontinentales.  La  l'onnation  des 
dunes  modernes  a   été  rattachée  à  ces  transformations. 

Il  n'est  pas  prouvé  ([ue  les  courants  marins  dont  l'intensité 
décroit  avec  la  profondeur  (i),  soient  capables  de  «  creuser  des 
vallées  »,  comme  le  ferait  un  véritable  torrent.  Le  travail  de 
la  mer  en  côte  plate  est  essentiellement  créateur  (2),  il  tend 
surtout  à  l'émoussement  des  pointes,  aux  grands  alig-nements, 
résultats  atteints  en  Gascogne  :  on  sait  d'ailleurs  que  l'érosion 
marine  est  infiniment  moins  active  que  l'érosion  continentale  (3). 

L'action  combinée  de  la  «  lame  »,  des  tempêtes  de  «  fond 
et  de  vent  »,  a  pu  et  peut  encore  déterminer  des  érosions 
locales  et  constantes  sur  la  côte,  sans  que  le  phénomène  géné- 
ral et  intermittent  des  dunes  puisse  lui  être  rattaché. 

La  fixation  des  dunes  n"a  d'ailleurs  nullement  réduit  le 
cheminement  littoral  des  sables  qui  continuent  comme  par  le 
])assé  à  o])struer  boucaux  et  éticrs,  à  rendre  de  plus  en  plus 
précaires  les  passes  d'Arcachon  (4)  et  périlleuse  l'accès  de 
l'Adour  (5).  Dans  la  région  de  l'ancien  delta  médullo-santo- 
nien  (6),  les  atterrissements  siliceux  furent  toujours  considérables, 
tout  aussi  importants  sinon  ])lus,  que  purent  l'être  les  arase- 
mens  de  l'ancienne  côte  l'ocheuse  et  calcaire.  L'obstruction 
des  émissaires,  parmi  lesquels  était  peut-être  l'ancienne 
«  MeduHa  »  (7)  non  encore  identifiée  et  qui  servaient  à  évacuer 
les  eaux  continentales,  s'est  faite  avec  les  mêmes  sables  aréna- 
cés  qui  alluvionnent  encore  la  côte  gasconne  ;  ils  ont  tous  une 
origine  commune  :  le  drainage  continental  ([ui  se  prête  à 
rinterj)rétation  de  toutes  les   phases   de  l'évolution  des  dunes. 

(1)  J.  Thoulet.  Consid.  sur  les  eaux  abyssales,  sur  l'immobilité  des  eaux  océani- 
ques profondes.  C.  R.,  1891,  p.  H44  ;  1892,  p.  1144 

(2)  E.  Suess.  Antlitz.,  etc..  II.  p.  703.  —  A.  de  Lapparent.  Leç.  de  Géog.  phys., 
1898,  p.  268-283,  Traité  de  Géolog.,  1900, 1,  p.  246-250. 

(3)  A.  de  Lapparent.  Phén.  de  sédiment.,  Bull.  Soc.  Géol.  de  Fr.,  1889-90, 
p.  3o3,  Lee.  de  Géog.  Phys.,  1898,  p.  289. 

(4)  DufTarl.  Le  bassin  d'Arcachon,  1896.  —  Clavel.  Ports  maritimes,  etc.,  loc. 
cit.,  p.  839,  etc. 

(5)  Daguenel  et  Aube.  Ports  maritimes,  etc.,  loc.  cit.,  p.  913,  etc.  —  Duffirt. 
Les  embouchures  et  lits  de  l'Adour.  1897. 

(6)  P.  Bufïault,  loc.  cit.,  passim.  —  C.  Lenthéric.  Côtes,  etc.,  p.  73.  —  Outrait. 
Topog.  nnc.  et  mod.  du  Bas  Médoc  et  de  l'emb.  de  la  Gironde,  Bul.  Soc.  Géogr., 
Bordeaux,  Janv.-Fév.,  1898. 

(7)  .1.  F.  Bladé.  Géogr.  pol.  du  ?.-0.  de  la  Gaule  Franque,  Rev.  de  Géog. ,i8'è2. 
Il,  p.  33«,  etc. 


L.-A.    FABKE  795 

c)  La  dénudation   continentale. 

Le  voisinage  des  grands  estuaires  facilite  sur  les  côtes  la 
formation  de  dunes  (i).  L'Adour  n'en  édifie  plus  aujourd'hui. 
La  Leyre  et  la  Lège  encombrent  de  vases  le  bassin  d'Arca- 
chon  (2)  :   les   cours   d'eau   landais   ne   charrient  pas  de  sables. 

L'évacuation  détritique  de  la  Gironde  demeure  donc  à  priori 
la  cause  saillante  de  l'alluvionnement  des  dunes  «  modernes  » 
que    l'honnne    a    vues   se  tbrmer. 

T^es  masses  vaso-arénacées  de  son  cône  de  déjections, 
brassées  par  des  marées  de  5  mètres  sur  des  fonds  essen- 
tiellement plats  de  i5  à  lîo  mètres,  sont  triées  par  la  lame  et 
les  courants  au  sortir  de  l'estuaire.  Les  vases,  impalpables  et 
légères,  précipitées,  au  contact  des  eaux  marines  (3),  colorent 
très  au  large  la  masse  expulsée  par  le  jusant  :  elles  vont 
obstruer  les  pertuis  saintongeois.  combler  les  baies  poitevines, 
alluvionner  l'estuaire  de  la  Loire  et  se  répandre  jusqu'aux 
confins  armoricains,  couvrant  deux  millions  d'hectares  sous  un 
«  platin  »   de  20   milliards   de   mètres   cubes  (4). 

Les  sables  relativement  lourds,  ne  cheminent  que  sur  les 
fonds  :  ils  sont  en  partie  dispersés  sur  les  liants  fonds  insta- 
bles du  large,  en  partie  repris  par  les  courants  <(  atmosphéri- 
ques et  côtiers  »,  d'intensité  relative  considérable,  qui  les 
alignent  sur  le  littoral   où   ils    édifieront  les  dunes. 

La  formation  des  dunes  «  anciennes  et  continentales  »  s'ex- 
plique si  l'on  tient  compte  de  l'immense  étalement  détritique 
qui  recouvrit  la  plaine  gasconne,  à  la  fin  de  l'alluvionnement 
des  cônes  fluvio-glaciaires  :  nous  n'en  voyons  pins  aujourd'hui 
que  des  lambeaux,  à  la  naissance  des  trois  grands  plateaux  des 
Hautes-Pyrénées. 

Le  charriage  détritique  montagneux  fut  toujours  ici  consti- 
tutionnel, permanent  :  la  plaine  gasconne,  presque  tout  entière 
issue   des   Pyrénées,    n'est   que    le    vaste   lit   de   déjections    des 

II)  A.  Duponchrl.  Hydraulique  et  GiJolog.  agricoles,  l8S8,p.  lil.  —  D' Labal. 
Dune>i  marilimos  et  sables  littoraux,  Bull.  Soc.Géol.  de  Fr.,  1889-00,  p.  267.  — 
A.  Parrau.  Dunes  littorales,  etc.,  Bull.  Soc.  Géol.  de  Fr.,  1889  90,  p.  2'i-S.  — 
Ch.  Barrois.  Phénomènes  actuels  littoraux,  loc.  cit.,  p.  192. 

(i)  Clavel.  Ports  maritimes,  loc.  cit.,  p.  853.  —  Ilautreux.  Côte  des  Landes, 
loc.  cit,  p.  483. 

(3)  Delesse.  Lithologie,  etc.,  p.  7.  —  .1.  Thoulet.  Attraction  s'exercant  entre 
les  corps  en  dissolution  et  les  corps  solides  immergés,  etc.,  f.  lî.,  I88.Ï.  p  1072; 
1890,  p   619. 

Cl)  Bouquet  de  la  Grye.  Dynaiui(iue,  etc.,  loc.  cit.,  p.  1154-1136,  etc. 


79<i  VIII»    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Gaves.  Depuis  l'époque  lutétienne  (i).  ils  en  ont  expulsé  la 
mer.  faisant  converger  leurs  cônes  vers  cette  vaste  cuvette 
qu'ils  comblèrent  de  marnes  lacustres,  dargiles  sableuses  ou 
caillouteuses,    sous   des  puissances   considérables  (2). 

Le  plateau  actuel  de  Ger  est  une  partie  du  sommet  de 
Y  ancien  cône  llavio-glaciaire  du  Gave  tronqué  par  l'érosion. 
Le  réseau  divergent  de  torrents  de  Chalosse  est  la  souche 
hydrographique,  mutilée  par  les  captures,  d'une  puissante 
gerbe  toi-i'entielle,  analogue  à  celle  que  les  torrents  d'Arma- 
gnac sculpleiit  encore  aujourd'hui  dans  les  argiles  du  Lanne- 
inezan.  L'Adour  et  tout  le  l'éseau  torrentiel  d'Orignac,  prolongés 
bien  au  nord,  rejetaient  le  cours  de  la  Garonne  dans  la  vaste 
concavité  dessinée  entre  Port-Sainte-Marie  et  Langon.  Tout  cet 
ancien  ensemble  hydrographique,  issu  du  front  montagneux, 
sema  le  cailloutis  pyrénéen,  sur  les  plateaux,  à  la  base  du  sable 
des  Landes  (3).  dans  une  série  d'estuaires  échelonnés  du 
Médoc  à  la  Mareinne  (4).  et  put  ainsi  directement  ensabler 
les  fonds  marins  de  la  côte  gasconne,  préparer  lenvasement 
de  la  plateforme  précontinentale,  des  pertuis,  baies  et  golfes 
des  côtes  saintongeoises  et  poitevine. 

A  la  longue,  les  captures,  la  progression  latérale  des 
thalwegs,  les  érosions  torrentielles  et  subaériennes  consécutives 
à  l'attaque  constante  du  sol  par  la  «  lame  éolienne  ».  déter- 
minèrent le  décapage  de  la  partie  inférieure  du  cône  dOrignac. 
l'abrasion  de  toute  la  base  de  celui  du  Ger  plus  ex])osée  à 
l'action  directe  des  vents  d'ouest. Ces  derniers  alluvionnèrent  alors 

(1)  A.  do  Lappnrent.  Traité  «le  Géol..  loc.  cit.,  p.  1146,  etc. 

(2)  Constant  Prévost.  Formations  fluvio-marines;  Gisement  du  Sauran,  C.  R., 
1843,  I,  p.  18.30  et  1848,  II.  p.  Go.  —  Matrnan.  Aperçu  sur  le?  érosions  et  les  failles. 
Bull.  Soc.  Géol.  (le  Fr.,  XXV,  p.  718,  etc.  —  G.  Bleicher.  Essai  de  Géolog. 
comp.  du  Plateau  Central  et  des  Vosges.  18~0,  p.  101.  —  J.  Seunes.  Rech.  Géol. 
sur  les  terrains  second.,  etc.,  du  S.O.  de  la  France,  1890,  p.  217,  etc.  —  F. 
Schradcr  et  E.  de  Margerie.  Aperçu  des  formes  et  du  relief  des  Pyrénées  ;  Aperçu 
de  la  structure  géolog.  des  Pyrénées.  .1;(.  C.  À.  F.,  1892,  p.  438  ;  1891,  p.  567.  — 
A.  Leymerie.  Géol.  et  Paléont.  de  la  Haute-Garonne  ;  Le  Bassin  s/pyrénéen.  Tou- 
louse, 1881,  p.  883,  etc. 

(3)  E.  Fallot.  loc.  cit.,  p.  40,  etc.  —  V.  Raulin.  Stat.,  etc.,  du  département  des 
Landes,  1897,  p.  373.  —  L.  Carez.  Pyrénées.  Terrains  sédim.  Notice  Congrès  Géol. 
International,  1900.  passim. 

(4)  A.  Delbecque.  Les  lacs  français,  1898,  p.  .390.  T.  R.,  1896,  1,  p.  49.—  Dutïart. 
Embouchures  de  l'Adour.  loc.  cit.  ;  Les  lacs  de  Cazaux,  1899  :  .\nciennes  baies  de 
la  côte  de  Gascogne,  1896,  Bnl.  Soc.  Geocj.,  Bordeaux,  etc.  —  Outrait.  Topogra- 
phie des  étangs  d'Hourtin,  etc.,  loc.  cit. 


L.-A.    FABRE 


797 


les  sables  littoraux  sur  la  «  plaine  landaise  »  que  la  capture 
de  l'Adour  par  le  Gave  individualisa  définitivement  ;  ils  y 
édifièrent  les  dunes  «  continentales  ».  Le  charriage  détritique 
de  la  Garonne  qui  devait  pourvoir  à  la  formation  des 
dunes  «  anciennes  »  du  littoral,  se  réduisit  nécessairement, 
ajtrès  le  boisement  continental  qui  permit  aux  «  montagnes  » 
des  Landes,  aux  dunes  de  première  formation,  de  S(^  boiser  à 
leur  tour. 

Cette  période  de  calme  dura  jusqu'au  jour  où  la  destruction 
«  culturale  et  pastorale  »  de  la  couverture  forestière  à  Tamont, 
consécutive  à  la  prise  de  possession  du  sol  par  l'homme, 
donna  naissance  à  une  «  nouvelle  ère  de  dunes  gasconnes  » 
à  Tatterrissement  vaseux  moderne  du  Golfe  du  Poitou,  des 
anses  charentaises,  des  pertuis. 

Il  semble  inutile  d'insister  ici  sur  les  faits  conteuqiorains 
de  dénudation  et  d'érosion  dans  la  zone  montagneuse  pyré- 
néenne :  depuis  trente  ans,  ils  sont  devenus  un  lieu  comnmn 
sur  lequel  plus  l'ien  n'est  à    dire. 

Dans  la  haute  région  prépyréncenne,  sur  les  argiles  du 
Lannemezan.  la  couverture  forestièi-e  du  sol,  souveraine  et 
unic[ue  régulatrice  du  ruissellemenl.  a  disparu  sur  des  milliers 
d'hectares   pendant    ces    dernières  années  (i). 

Les  observateurs  les  moins  dis[)osés  à  admettre  son  action 
tutélaire,  ont  parfois  envisagé  l'utilité  que  pouirait  avoir  sa 
restauration  pour  ralentir  le  formidable  diniinage  qu'ex] )ul se  en 
Garonne  la   gerl)e   des    torrents  d'Armagnac  (2). 

L'action  géologique  de  la  «  dénudation  culturale  »  si  souvent 
envisagée  par  la  science  (3)  n'a  jamais  eu  sa  répercussion 
littorale  plus  accusée,  comme  aussi  ses  effets  n'ont  jamais  été 
plus  désastreux,    c[u'en  Gascogne. 

L'étude  physique  des  Plateaux  lluvio-glaciaires  si  caractéris- 
tiques de  la  région  sous-pyrénéenne,  permet  ainsi  d'ébauchiu" 
une  filiation  des  dunes  gasconnes  sans  faire  intervenir  les 
apports    arénacés   considérables  i|ue  le    Plateau  Central    envoie 

(i)  L.  A.  Fabre.  Les  Landes,  etc.,  sur  les  Plateaux  des  Hautes-Pyrénées.  Con- 
grès international  de  Sylviculture  de  1900.  (\  R.,  p.  361. 

(2)  H.  de  Lapparent.  Voyage  d'études  dans  les  hauts  pâturages  de  la  chaîne 
des  Pyrénées.  But.  minisl.,  de  l'Agr.,  Janv.  t89i,  p.  32. 

(3)  A.  de  Lapparent.  loc.  cit.,  1,  p.  160.  —  Stanislas  Meunier.  Les  Causes 
actuelles  en  Géologie,  1879,  p.  111. —  E.  ttisler.  Géologie  agricole,  188i,  p.  3j6.  — 
A.  Penck.  Morphologie  der  ErdoberUâche,  1894,  p.  241.  —  H.  Monin.  La  région 
du  Bas-Rhône.  Rec.  de  Géog.,  1883,  p.  283,  etc.    - 


-(jS  VIII'    CONdKÈS    GÉOLOGIQUE 

aujoui'd  liui,  sous  les  uièiiies  inllueucos    (léiiudatriees,  aussi  bien 
dans  la   Gironde  que   dans  la  Loire  (i). 

Les  dunes  se  manifestent  donc  en  Gascogne  non  pas  comme 
un  instrument  de  mesure  du  temps,  un  «  chronomètre  »  (2), 
mais  comme  une  sorte  de  jauge  des  progrès  ou  pour  mieux 
dire  des  abus  «    culturaux  ». 

V.  —  Conclusions 

Le  charriage  gii-ondin  occasionne  au  pays  une  perte  maritime 
annuelle  et  progi-essivc  <{ii'on  évaluait  à  '3  )iiillions  de  iVancs 
il  V  a  -20  ans;  il  menace  d'obslruclion  complète,  et  dans  un 
avenir  qui  n"esl  pas  1res  éloigné,  le  port  de  liordcaiix  :  il 
alluvionne   jusqu'à   l'estuaire  de  la    Loire  (3). 

Cest  au  chitl're  t'ormidaljle  de  8  millions  de  Iraucs  que  sest 
élevé  pendant  ces  12.")  dernières  aimées  le  tribut  annuel  prélevé 
sur  la  fortune  publique  pai-  le  cortège  des  fléaux  consécutifs 
aux  déboisements,  aux  dégazonnemenls  inconsidérés  du  sol. 
dans   la   région  ])yrénéenne  (4). 

Si  le  péril  des  ilunes  parait  aujourd'hui  conjuré,  persomie 
n'ignore  quel  prix  et  condùen  de  temps  on  a  mis  à  obtenir  une 
sécurité  relative,  ilont  la  garantie  exige  une  vigilance  et  des 
soins  incessants.  Il  est  inutile  d'insister  sur  le  lamentable 
souvenir  des  existences  humaines  périodiquement  englouties, 
sur  la  menace  j)ermanente  qui  ressort  avec  tant  d'évitlence  des 
désastres   passés. 

Un  seul  remède  existe  :  accunuiler  sur  place  la  force-vive 
du  ruissellement   superticiel.   protéger  le  sol  :   le   lioiser. 

(Ij  E.  Bureau.  Origine  et  formation  des  sables  de  la  Loire,  1897,  p.  9,  etc. 
2)  E.  de  Beaumont.  Leç.  de  Géol.  pratique,  I,  p.  218. 

(3)  Bouquet  de  la  Grye.  Canal  des  Deux  Mers.  Recherch .  Hydroij.,  etc.,  XIII' 
Catiier,  1880,  p.  93. 

(4)  Bouquet  de  la  Grye.  loc.  cit.  —  Chambrelent.  C.  R.,  Séance  du  0  mars  1893 
de  r.Acad.  des  Se,  CXVI,  p.  47U.  —  M.  Trulat.  Les  Inondations  dans  les  Pyrénées 
Centrales.  Toulouse,  1898,  p.  37. 


799 


SUR  LE  RÔLE  DE  LA  GÉOLOGIE 
DANS  L'UTILISATION  DES  SOURCES  D'EAUX  POTABLES 

par  M.  Léon  JANET. 


On  il  pensé  pendant  longtemps  que  leau  fournie  par  les 
sources  présentait  toutes  les  garanties  pour  la  santé  publique. 
Lorsqu'on  avait  alimenté  une  agglomération  en  eau  de  source, 
on  croyait  avoir  tout  fait  pour  protéger  ses  habitants  contre 
les  maladies  d'origine   hydrique. 

Il  a  fallu  beaucoup  rabattre  de  ces  idées.  La  microbiologie 
a  démontré  que  certaines  sources,  très  pures  d'apparence,  pou- 
vaient momentanément  être  contaminées  de  la  manière  la  plus 
grave.  Une  réaction  s'est  alors  produite,  et  l'on  a  vu  certains 
auteurs  condamner  nettement  l'eau  de  source,  en  préconisant 
l'eau  épurée  par  des  procédés   artificiels. 

Le  but  de  cette  courte  communication  est  de  montrer  que  la 
vérité  est  dans  un  juste  milieu  et  qu'il  est  presque  toujours 
possible,  par  des  travaux  convenables,  d'améliorer  beaucoup 
la  qualité  de  l'eau  d'une  source  déterminée.  C'est  essentiellement 
au  géologue  qu'il  appartient  d'indiquer  ces  travaux. 

Trop  souvent,  lorsqu'on  veut  utiliser  une  source  pour  l'ali- 
mentation d'une  ville,  on  se  borne  à  nettoyer  le  bassin  d'émer- 
gence et  à  l'entourer  d'un  pavillon  fermé.  On  recueille  ainsi 
l'eau  telle  qu'elle  sort  du  sol,  sans  se  préoccuper  ni  de  son  origine 
ni  de   son  circuit  souterrain. 

C'est  cependant  ce  cii'cuit  souterrain  dont  l'étude  est  essen- 
tielle avant  toute  utilisation,  parce  que  c'est  de  lui  que  dépend 
principalement  la    qualité  de  l'eau  d'une  source. 

La  nature  du  circuit  souterrain  peut  variei*  beaucoup  avec 
les  conditions  géologiques  de  la  région.  En  règle  générale 
cependant    le    circuit    souterrain    des   molécules   d'eau    tombant 


800  VIIl^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

SOUS  Ibrnie  de  pluie,  et  ressortant  sous  l'orme  de  source,  com- 
prend  trois   parties   principales. 

Tout  d'abord  l'eau,  après  avoir  plus  ou  moins  iniisselé  à  la 
surlace  du  sol,  s'y  infiltre  dès  qu'elle  trouve  une  zone  perméa- 
ble, et  descend  jusqu'à  ce  qu'elle  arrive  à  une  couche  imper- 
méable qui    retient  les  eaux,  en  formant   mu»  nappe  souterraine. 

En  second  lieu,  l'eau  effectue  un  certain  tiajet  dans  la  nappe 
souterraine     elle-même,    en    suivant     son    gisement    géologique. 

Enfin  l'eau  (piilte  le  gisenuMit  géologique  de  la  nappe  ,  et 
gagne  la    surtacc   du    sol    en    loriiiant   une  source. 

Pour  mettre  une  source  à  l'ahi-i  de  toutes  les  contaminations 
[)ouvant  se  produire  au  voisinage  du  point  d'émergence,  et 
spécialement  dans  la  troisième  partie  du  circuit  souterrain, 
c'est-à-dire  dans  le  trajet  que  l'eau  eflectue  entre  le  gisement 
géologique  de  la  nappe  souterraine  et  la  surface  du  sol,  il  faut 
établir  un  bon  captage. 

Juscpi'à  présent  cette  question  de  captage  n'a  guère  été  étudiée 
que  pour  les  eaux  minérales.  11  est  sans  doute  essentiel  d'em- 
pêcher ime  eau  caractérisée  ])ar  une  conq^osition  ou  une  ther- 
malité  spéciale  de  se  mélangei-  avec  des  eaux  ordinaires,  mais 
il  est  encore  plus  iiulispensablc  d'enqjêcher  une  bonne  eau 
potable  de  se  mélanger  avec  des  eaux   suspectes. 

On  doit  donc  toujours  applique]'  aux  sources  d'eaux  potables, 
les  méthodes  enq>loyées  poui'  le  captage  des  eaux  minérales. 
Celles-ci  sont  caractérisées,  soit  par  leur  composition,  en  raison 
de  la  dissolution,  dans  le  circuit  souterrain,  de  substances  ne  se 
rencontrant  pas  dans  les  eaux  ordinaires,  soit  par  la  thermalité. 
qui  résulte  tle  ce  que  le  circuit  souterrain  atteint  une  grande 
profondeur,  mais  les  principes  qui  règlent  leur  circulation  sou- 
terraine  sont   les   mêmes  que  pour    les  eaux  ordinaires. 

Beaucoup  de  sources  d'eaux  potables  se  font  jour,  soit  à  travers 
des  éboulis.  soit  à  travers  des  alluvions.  Un  bon  captage 
consistera  généi-alement  à  faire  abstraction  du  point  naturel 
d'émergence  et  à  aller  chercher  l'eau  dans  son  gisement  géo- 
logique,   au  moyen  de  puits,    de   forages,    (tu    de   galeries. 

Ces  principes  ont  été  récemment  appliqués  au  captage  de 
certaines  sources  des  vallées  du  Loing  et  du  Lunain  utilisées 
pour  l'alimentation  de  Paris,  que  le  Congrès  géologique  inter- 
national   est   allé    visiter   le   a4  Août  1900. 

11  s'agissait  d'eaux  circulant  dans  des  diaclases  de  la  ci^aie 
sénonienne,   recouverte   par  une  épaisseur  variable    d'alluvions 


I.ÉON   JANFT  8oi 

anciennes,  formées  de  graviei's  roulés,  et  d'alluvions  moder- 
nes tourbeuses.  Certaines  de  ces  sources,  jaillissant  au  milieu 
d'infects  marais,  se  trouvaient  dans  des  conditions  si  défavo- 
rables que  le  Comité  consultatif  d'hygiène  avait  cru  devoir 
les  écarter.  Leur  captage  a  pu  cependant  être  effectué,  dans 
d'excellentes  conditions,  au  moyen  de  forages  tubes  descendus 
en  pleine  craie  en  place,  à  travers  une  dizaine  de  mètres 
d'alluvions,  à  une  profondeur  d'environ  20  mètres.  Là  où 
l'épaisseur  des  alluvions  était  moins  considérable,  le  captage 
a  été  eifectué  au  moyen  de  puits  à  grande  section,  creusés 
jusqu'à  la  craie  en  place,  et  cimentés  dans  toute  la  traversée 
des  alluvions. 

Lorsqu'il  s'agit  de  capter  une  souixe  jaillissant  à  liane  de 
coteau,  provenant  d'une  nappe  retenue  par  une  couche  imper- 
méable allleurant,  et  se  faisant  jour  à  travers  des  éboulis,  il 
faut  aller  chercher  l'eau  dans  son  gisement  géologique  par 
une   galerie  à  peu   près  horizontale. 

Un  bon  captage  n'est  malheureusement  pas  toujours  suffi- 
sant pour  donner  une  eau  à  l'abri  de  toute  contamination.  Si 
la  nap[)e  souterraine  se  trouve  dans  une  couche  sableuse,  l'eau 
est  parfaitement  filtrée  dans  le  parcours  qu'elle  effectue  dans 
cette  couche,  et  arrive  très  pure  à  la  base  de  l'ouvrage  de 
captage.  Il  est  alors  tout  à  fait  inutile  de  se  préoccuper  des 
conditions  d'alimentation  de  la  nappe.  Mais  lorsque  la  nappe 
est  çauclusienne,  c'est-à-dire  lorsque  l'eau  circule  dans  des 
roches  fissurées,  par  exemple  dans  des  calcaires,  il  ne  se 
produit  plus  souterrainement  qu'une  filtration  par  décantation, 
et  les  germes  pathogènes  peuvent  parcourir  un  grand  nombre 
de  kilomètres.  Il  faut  alors  avoir  recours  à  des  mesures  de 
protection  pour  améliorer  la  qualité  de  l'eau  de  la  nappe, 
au  point  où  elle  pénètre  dans  la  base  de  l'ouvrage  de 
captage. 

La  première  étude  qui  s'impose,  et  qui  est  d'ailleurs  des 
plus  délicates,  consiste  à  déterminer  le  périmètre  (V aliinenta- 
tion  de  la  source,  c'est-à-dire  la  zone  dans  laquelle  une  molé- 
cule d'eau  pluviale,  tombant  sur  le  sol,  }>eut  arriver  au  point 
d'émergence. 

En  réalité  il  s'agit  de  tracer  les  limites  du  bassin  sou- 
terrain, qui  peut  être  tout  à  fait  différent  du  bassin  super- 
ficiel. 

Lorsqu'il     s'agira     d'une    nappe    mince    reposant     sui-     une 


802  Vlll*   CONGRÈS    OÉOLOOIQUE 

assise  imperméable,  ce  sont  les  anticlinaux  de  cette  assise 
imperméable   qui  formeront   les  limites    du    bassin    souterrain. 

Lorsque  l'assise  imperméable  est  située  à  une  grande  pro- 
fondeur, et  que  toute  la  roche  perméable  se  trouvant  au-dessus 
du  niveau  des  vallées  est  saturée,  les  ondulations  de  l'assise 
imperméable  ne  jouent  plus  de  rôle,  et  les  limites  du  bassin 
souterrain  ne  dépendent  que  de  la  cote  et  de  la  position 
des  vallées  qui  fonctionnent  comme  de  véritables  tranchées 
de   drainage. 

Pour  déterminer  les  lignes  de  partage  des  eaux  souterrai- 
nes, il  faut  sefforcer  de  construire  les  courbes  de  niveau  de 
la  surface  piézoniétrique  de  la  nappe,  ce  qui  n'est  facile  que 
lorsqu'il  y  a  dans  la  région  un  grand  nombre  de  puits  venant 
s'alimenter  à  cette  nappe.  Très  souvent,  d'ailleurs,  une  source 
n'a  pas  un  bassin  d'alimentation  qui  lui  est  spécial,  mais 
elle  le  partage  avec  d'autres  sources.  Fréquemment  dans  une 
vallée  principale  et  dans  les  vallées  aflluentes  on  observe  une 
série  de  sources,  entre  lesquelles  les  molécules  d'eau  tombant 
dans  le  périmètre  d'alimentation  peuvent  se  répartir,  sans 
qu'il  soit  possible  de  distinguer  de  périmètre  correspondant  à 
une   source   déterminée. 

Ce  sont  ces  considérations  qui  expliquent  pourquoi  il  n'est 
pas  possible  de  calculer  la  surface  du  périmètre  d'alimentation, 
en  comparant  le  débit  de  la  source  et  la  tranche  d'eau  tom- 
bant dans  la  région  considérée,  même  en  supposant  connu 
le  coefficient  d'utilisation  à  adopter.  Il  faudrait  pour  cela  que 
la  source  étudiée  soit  l'unique  exutoire  de  la  nappe  souterraine. 

L'étude  des  degrés  hydrotimétriques  ne  peut  conduire  à 
aucune  conclusion  précise.  Lorsqu'on  trouve  pour  leau  d'une 
source  et  l'eau  d'un  puits  s'alimentant  à  une  nappe  souterraine 
des  degrés  hydrotimétriques  tout  à  fait  différents,  il  ne  faut 
nullement  en  conclure,  comme  on  est  trop  souvent  porté  à 
le  faire,  que  la  nappe  du  puits  ne  concourt  pas  à  l'alimen- 
tation de  la  source,  c'est-à-dire  que  le  puits  se  trouve  en 
dehors  du  périmètre  d'alimentation.  Rien  n'est  plus  variable 
que  le  degré  hydrotimétrique  d'une  nappe  donnée.  Si  une 
nappe  se  trouve  dans  des  calcaires  tissures,  le  degré  hydroti- 
métrique est  faible  dans  les  parties  à  circulation  lente,  il  est 
élevé  dans  les  parties  à  circulation  rapide,  la  quantité  de 
carbonate  de  chaux  dissous  dépendant,  au  moins  jusqu'à  la 
teneur   limite,  du   temps  pendant  lequel   l'eau   reste  en  contact 


LÉON   .lANET  8o3 

avec  les  parois  calcaires.  11  est  intéressant,  lorsqu'on  dispose 
d'un  assez  grand  nombre  de  puits  dobservation,  de  construire 
le  lieu  géométrique  des  points  où  le  degré  liydrotimétrique 
est  le  même,  qui  est  une  courbe  que  j'appelle  isogradliy-dro- 
timétriqiie  :  l'allure  des  courbes  isogradhydrotimétriques  de 
lo'',  20°,  3o°.  etc.,  donne  des  indications  assez  précises  sur 
les  zones  de  circulation  lente  et  rapide  des  eaux  dans  la 
nappe   souterraine. 

L'examen  des  variations  de  température  peut  encore  moins 
fournir  des  indications  à  cet  égard.  La  température  d'une 
source  dont  la  nappe  est  à  une  faible  profondeur,  diffère  tou- 
jours peu  de  la  température  de  l'année  dans  la  région  consi- 
dérée, et  les  variations,  généralement  minimes,  qu'on  observe, 
résultent  de  ce  que  la  durée  du  parcours  souterrain  des  molé- 
cules d'eau  n'a  pas  été  assez  grande  pour  leur  permettre  de 
prendre  la  température   du   sol. 

Lorsqu'on  a  pu  déterminer  approximativement  les  limites 
du  périmètre  d'alimentation  de  la  source,  il  importe  d'examiner 
attentivement  la  manière  dont  s'opère  l'absorption  des  eaux 
dans  le   périmètre  d'alimentation. 

Si  tout  le  périmètre  est  uniformément  perméable,  les  eaux 
pluviales  s'infiltrent  presque  innnédiatement  dans  le  sol  sans 
ruissellement. 

Si  le  périmètre  comprend  une  zone  perméable  en  aval  d'une 
zone  iuqjerméable,  les  cours  d'eau  formés  dans  la  zone  imper- 
méable disparaîtront,  ou  tout  au  moins  diminueront  de  débit 
dans  la  zone  perméable,  soit  peu  à  peu  en  suivant  un  lit 
régulièrement  poreux,  soit  brusquement  en  pénétrant  dans  un 
gouffre  ou  bétoire.  Un  bétoire  est  donc  un  point  d'absorption 
deau  par  lequel  un  courant  d'un  débit  plus  ou  moins  impor- 
tant, peut  gagner  rapidement   la   nappe   souterraine. 

Il  existe  d'auti*es  abîmes,  n'ayant  plus  de  rôle  liydrologique 
actif,  mais  établissant  des  communications  entre  la  surface  du 
sol  et  la  nappe  souterraine  ;  les  uns  creusés  de  haut  en  bas, 
résultent  de  lélargissement  de  diaclases  par  des  eaux  qui  venaient 
s'y  engouffrer  à  des  époques  géologiques  antérieures  ;  les  autres 
d'origine  interne,  ont  été  produits  par  l'effondrement  de  cavernes 
souterraines.  La  dissolution  accroissant  les  dimensions  de  celles- 
ci  d'une  manière  continuelle,  il  arrive  un  moment  où  la  solidité 
du  ciel  est  insuflisante,  t;t  où  un  entonnoii'  se  pi-oduit  à  la 
surface   du   sol. 


8o4  Vin«    CONGRÈS    CÉOLOOIQUE 

Ces  phénomènes  deHondrement,  assez  rares  dans  les  cal- 
caires jurassiques  durs,  se  produisent  sur  une  vaste  échelle 
dans  la  craie  du  bassin  de  Paris. 

L'emploi  de  matières  colorantes,  comme  la  fluorescéine,  est 
tout  indiqué  pour  démontrer  la  matéi'ialité  de  la  communication 
entre  im  bétoirc  cl  une  source.  On  i)eut  allei'  beaucouj)  plus 
loin  et  se  servii-  i\r  la  lluorescéine  pour  étudier  la  marche  des 
eaux  dans  une  nap[»e  souterraine.  Il  suHit  d'observer  un  grand 
nombre  de  puits  et  de  sources  salimentant  à  cette  nappe  dans 
la  région  du  bétoire  où  Ion  a  versé  la  solution  de  fluores- 
céine et  de  noter,  dune  matière  précise,  lai^parition  de  la 
coloration  aux  divers  points  d'observation  considérés.  Le  lieu 
géométrique  des  divers  })oints  où  la  matière  colorante  arrive 
dans  le  même  intervalle  de  temps  est  une  courbe  que  j'appelle 
isochronochroinalique .  En  construisant  ces  courbes  pour  une 
durée  de  lo  heures,  20  heures.  3o  heures,  on  arrive  à  donner 
immédiatement  idée  de  la  manièi'e  dont  leau  absorbée  par  un 
bétoire  se  répartit  dans  une  nappe  souterraine.  Les  courbes 
éloignées  les  unes  des  autres  indiquent  une  circulation  rapide, 
les  courl)es  rapprochées,  une  circulation  lente.  L'application 
fréquente  de  cette  méthode  fera  vraisemblablement  faire  de  grands 
progrès  à  la  question,  encore  si  obscure,  de  la  circulation  de 
l'eau   dans   les  nappes  souterraines. 

Les  expériences  à  la  fluorescéine  établissent  bien  la  maté- 
rialité de  la  communication  enlre  un  bétoire  et  une  source, 
mais  elles  ne  démonti'cnt  j»as  que  celte  coiunnuiication  est  dan- 
gereuse :  la  fluorescéine.  sidjstance  dissoute,  peut  jîasser  là  où 
des  bactéries  i)athogènes  seraient  arrêtées.  Il  est  donc  très 
utile  de  vérilier  directement  si  des  organismes  introduits  dans 
le  bétoire  se  retrouvent  à  la  source.  L'expérience  ne  peut,  il  est 
vrai,  être  faite  que  par  lui  micrographe,  mais  c'est  au  géologue 
qu'il  appartient  d'indiquer  les  divers  points  d'absorption  où 
elle  présente  le  plus  d'intérêt.  De  très  intéressantes  expériences 
ont  été  récemment  faites,  dans  la  région  de  Paris,  avec  le 
saccharomj'ces  cerevisiœ,  vulgairement  levure  de  bière, 
cellule  inolfensive.  d'une  dimension  un  ])eu  supérieure  à  celle 
de  la  plupart  des  bactéries   }>athogènes. 

Lorsque  ces  divei'ses  expériences  ont  établi  une  communica- 
tion dangereuse  entre  un  certain  nombre  de  bétoires  et  la 
source  à  utiliser,  il  est  indispensable  de  remédier  à  la  situa- 
tion,   par    exemple    en    entourant    les     bétoires    d'un    rempart 


LÉON    .TAN ET  8o5 

imperméable  assez  élevé  pour  empêcher  les  hautes  eaux  d'y 
parvenir.  II  peut  arriver  parfois  que  l'eau,  oblig^ée  d'aller  plus 
loin,  se  perde  <lans  d'autres  bétoires.  que  l'on  est  également 
conduit  à  entourer.  Entin,  certains  lits  poreux,  où  la  diminu- 
tion du  débit  s'effectue  peu  à  peu,  peuvent  cependant  être 
dangereux,  et  on  peut  être  amené  à  faire  au  cours  d'eau  un 
lit  artificiel  cimenté  jusqu'à  hi  limite  du  périmètre  d'alimen- 
tation. 

Quant  aux  effondrements  ([ui  n'ont  pas  de  rôle  hydrolo- 
gique, il  suffit  de  veiller  à  ce  qu'ils  ne  servent  pas,  comme 
cela  arrive  trop   souvent,    de   décharge  publique. 

Les  puits  absorbants  dans  lesquels  on  envoie  directement 
à  la  nappe  les  eaux  résiduaires  de  certaines  exploitations 
agricoles  ou  industrielles  sont  particulièrement  dangereux  lors- 
qu'ils se  trouvent  dans  le  périmètre  de  l'alimentation.  Ce 
sont  de  véritables  bétoires  artificiels,  recevant  des  eaux  plus 
contaminées  que  les  bétoires  naturels,  et  l'introduction,  dans 
la  législation,  de  dispositions  interdisant  le  fonçage  de  puits 
absorbants  dans  le  périmètre  d'alimentation  des  sources  servant 
à  l'usage  public,  me  paraît  s'imposer  à  l'attention  de  tous  les 
peuples   civilisés. 

Sans  doute,  il  ne  faut  pas  espérer  obtenir  des  garanties 
absolues  par  les  travaux  de  ce  genre,  mais  il  est  certain  que 
d'importantes  améliorations  peuvent  être  apportées  à  la  situa- 
tion actuelle. 


8o6 


LES  ROCHES  BASIQUES  ACCOMPAGNANT 
LES  LHERZOLITES  ET  LES  OPHITES  DES  PYRÉNÉES 

par  M.   A.   LACROIX. 

Planches  XIII  h  Wlll. 

Les  Membres  du  Congrès  qui  ont  suivi  l'excursion  des 
Pyi'énées,  ont  visité  plusieurs  gisements  d'ophites  et  de  Iherzo- 
lites.  Les  relations  géologiques  et  l'âge  de  ces  roches  ont  sus- 
cité les  discussions  des  minéralogistes  et  des  géologues  depuis 
plus  d'un  siècle  ;  mais  on  n'a  jamais  cherché  à  relier  entre  eux 
au  point  de  vue  de  l'origine  ces  deux  grou])es  de  roches,  si  dif- 
férentes par  leur  composition  minéralogiquo    et   leur   structure. 

Je  me  suis  attaché  dans  une  série  de  mémoires  antérieurs  (i), 
à  fixer  les  détails  de  l'histoire  minéralogique  et  géologique  des 
Iherzolites  et  des  ophites  et  à  montrer  notamment  que  les 
unes  et  les  autres  sont  des  roches  intrusives,  constituant  une 
même  famille  géologique  ;  elles  ont  modifié  d'une  façon  pro- 
fonde et  comparable  les  sédiments  secondaires  avec  lesquels 
elles  se  trouvent  en  contact. 

Malgré  toutes  mes  recherches,  il  m'a  été  cependant  impos- 
sible de  ti'ouver  des  passages  minéralogiques  entre  les  Iher- 
zolites, qui  sont  des  péridotites.  renfermant  du  diopside,  de  la 
bronzite  et  du  spinelle.  et  les  ophites.  dont  le  type  moyen 
est  une  diahase  lahradorique  (l«ihrador  et  augite)  et  parfois 
andésitiqiie .  Il  existe  bien  quelques  ophites  à  olivine.  mais  ce 
minéral  y  est  peu  abondant  :  les  roches  qui  le  renfernxgnt  se 
rencontrent  d'ailleurs  dans  des  gisements  dépourvus  de  Iher- 
zolite. 

De  même,  bien  que  les  oyjhites  et  les  Iherzolites  existent 
souvent  dans  les  mêmes  localités  et  que  leurs  affleurements 
y  soient  parfois  distants  les  uns  des  autres  de  fpielques  mètres 
seulement,  jamais  aucun  contact  immédiat,  des  deux  roches 
n'a  été  observé  et  l'âge  respectif  de  leur  mise  en  place  reste 
indéterminé. 

(1)  Nouvelles  Archives  <hi  Muséum,  VI,  281»,  1894:  et  Bull.  Carte  géol.,  n"  4i, 
1894  :  Comptes-rendus  CXX,  388,  1893,  etc. 


A.    LACROIX  8o" 

Au  cours  des  études  que  je  poursuis  depuis  treize  ans  dans 
les  Pyrénées,  j'ai  observé  dans  des  gisements  très  divers,  de 
nombreuses  roches,  extrêmement  variées  au  [)oint  de  vue  miné- 
ralogique,  qui  sont  associées  soit  à  des  ophites,  soit  à  des 
Iherzolites.  Peu  importantes  par  leur  masse,  quand  on  les 
considère  individuellement,  elles  constituent  par  leur  réunion 
un  ensemble  qui  vient  jeter  de  la  lumière  sur  la  liaison  géné- 
tique qni  unit  les  Ihei'zolites  et  les  ophites.  Leur  étude  constitue 
ce  mémoire. 

J'ai  considéré  successivement  dans  deux  chapitres  distincts  : 

I"  Un  nouveau  groupe  de  roches  ([ue  j'appelle  ariégites. 
toujours  associées  aux  Iherzolites  ; 

2*^  Une  série  de  roches,  très  variées  à  tous  points  de  vue, 
mais  présentant  toutes  le  caractère  commun  de  renfermer 
comme  élément  essenti<d,  de  la  liornblende,  minéral  qui  manipie 
normalement  à  la  fois  aux  ophites  et  aux  Iherzolites  :  ces 
roches  constituent  des  filons  dans  la  Iherzolite  ou  de  petites 
bosses  intrusives  indéj)endantes.  voisines  de  gisements  simi- 
laires d'oi)hites  ou  de  Iherzolites  ; 

"3"  Un  dernier   cha])itre  est   consacré  aux  conclusions. 

La  composition  et  la  structure  des  Iherzolites  et  des  o])liites 
est  trop  connue  maintenant  i)our  qu'il  soit  nécessaire  d'y 
revenir,  je  renvoie  du  reste  i»our  le  i-ésumé  de  nos  coimais- 
sances  à  cet  égard  au  Lwret-guide  du  CiOngrès.  dans  lequel 
j'ai  donné  une  esquisse  de  cette  question,  en  exposant  le  pro- 
gramme des  excursions  ([ue  jai  dirigées  dans  quelques-uns 
des  gisements  (Wjnt  il  va  être  question  plus  loin  (i). 

I.  —  Groupe  des  Ariégites. 

La  Iherzolite,  vue  en  masses,  ne  présente  pas  toujours 
l'homogénéité  des  échantillons  de  collections.  On  distingue  ti'ès 
souvent  sur  les  falaises  Iherzolitiques  une  sorte  de  ruba- 
nement    d'origine     primaire,     consistant     essentiellement     dans 

(1)  Depuis  la  publication  du  Livret,  j'ai  fait  de  nouvelles  observations  {Comptes- 
rendus  Ac  ,  août  1900),  qui  ont  modifié  mon  opinion  au  sujet  de  la  brèche 
Iherzolitique,  sur  laquelle  je  m'étais  appuyé  pour  établir  l'antériorité  de  la  Iher- 
zolite au  jurassique  supérieur.  .J'ai  pu  montrer  en  eiïet  que  cette  brèche  est  une 
brèche  de  friction  postérieure  à  l'intrusion  do  la  Iherzolite.  J'ai  constaté  d'autre 
part  que  dans  (juelqucs  gisements,  l'infracrétacé,  qui  surmonte  la  Iherzolite  a 
été  métamorphisé  par  elle.  L'intrusion  de  la  Iherzolite  est  donc  postérieure  à 
l'iiifracrr'taci',  mais  son  ;We  absolu  rc^stc  à  déterminer. 


8o8 


VIIF   CONGRES   GEOLOGIQUE 


ralignement   suivant    des    directions     paralltlos    aux    éléments 
possédant    les    couleurs   les    plus  vives  (fig.    i)    :    le    diopside 

chromifère  vert  éme- 
\     -'^TT-r'  ~;-7v-5^  raude   et  la  picotite 

noire,  qui  tranchent 
par  ces  teintes  sur 
le  jaune  de  rouille 
que  présente  aux 
affleurements  l'oli- 
vine  plus  ou  moins 
complètement  rubé- 
fiée. 

Parfois,    l'orien- 
tation    se     précise. 
Fig.  1.   _  Lherzolit.    rie   Prades  montrant  une  eon-       ^^^      éléments      non 
centration  des  éléments  pyroxéniques  qui  présen-       péridotiques  se  réu- 
tent  une  ariégite  pyroxénique.  nissent      dans       des 

zones  toujours  rec- 
tilignes,  à  contours  parfois  indécis,  mais  souvent  extrêmement 
nets  (fig.  2),  il  en  résulte  des  lits  essentiellement  pyroxéniques 
qui,     dans    certains  _ 

cas,  alternent  |)lu- 
sieurs  fois  sur  une 
épaisseur  de  quel- 
ques décimètres  et 
qui,  dans  d'autres, 
atteignent  jusqu'à 
presqu'un  mètre 
d'épaisseur. 

Le  phénomène 
est  fréquemment 
plus  compliqué  :  on 
trouve  en  effet,  éga- 
lement sous  forme 
de  lits,  des  roches 
dépourvues  de  péridol  comme  les  précédentes,  mais  dont  les 
éléments  dominants  appartiennent  à  des  variétés  de  pyroxène 
différentes  de  celles  qui  caractérisent  la  Iherzolite,  ou  même  à 
des  minéraux  qui  n'existent  pas  dans  celle-ci.  On  y  voit  appa- 
raître et  souvent  dominer  la  hornblende  noire  :  parfois  il 
existe    un   grenat    rose  pâle.    Ces    roches,     comme     toutes     les 


Fig.  2.  —   Lherzdiitc  de  l'Escourgeat  renfermant 
trois  lits  d'ariégite  pyroxénique. 


A.    LACROIX  809 

précédentes  du  reste,  oil'rent  comme  caractéristique  constante 
d'être  extrêmement  riches  en  spinelle.  Beaucoup  d'entre  elles 
paraissent  en  outre  constituer  dans  la  Iherzolite  de  véritables 
filons  indépendants  :  moins  altérables  que  celle-ci.  elles  restent 
en  relief  aux  affleurements. 

J'ai  donné  antérieurement  (i)  une  (lcscri[)tion  sonnnaire  de 
ces  roches,  que  j'ai  découvertes  d'abord  dans  l'Ariège,  à  Prades. 
dans  la  vallée  de  Suc  (à  l'îlscourgeat),  à  l'étang  de  Lherz  et 
que  j'ai  retrouvées  depuis  lors  dans  un  très  grand  nondjre 
d'autres  gisements  pyrénéens.  Je  les  ai  désignées  sous  le  nom 
de  pyroxénoUtes  et  àe  hornblendites  à  cause  de  leur  com[)osition 
mincralogi(pu'.  Depuis  h:irs,  j'ai  recueilli  de  nombreux  maté- 
riaux nouveaux  et  à  la  suite  de  leur  étude  chimique  dont 
les  résultats  vont  être  donnés  plus  loin,  j'ai  été  conduit  à  les 
détacher  du  groupe  des  pyroxénolites  j)our  en  taire  une  famille 
spéciale  que  je  désigne  sous  le  nom  d'ariégites  :  je  vais  en 
donner  la  descrij>tion   minéralogique  et  chimique. 

Leur  caractéristit[ue  minéralogique  réside  essentiellement 
dans  la  constance  dr  l'association  dun  ou  plusieurs  pyroxènes 
et  du  spinelle  :  l'introduction  de  grenat  et  de  hornblende 
conduit  à  diverses  variétés.  La  structui-e  des  ariégites  est  holo- 
cristalline   et  grenue  comme  celle  de  la  Iherzolite. 

On  peut  les  classer  de  la  façon  suivante  d'ai)rès  leur  com- 
position minéralogique. 

/  ,    .  \    OL   .   normales 

l»vroxeni(iu('s 
l     '  •  '  /    p   .    a  grenat 

Ariégites     }  pyroxcMiiques  et  \   a   .    normales 
I  amphiboli(pu's    )    [3    .   à  grenat 

\    auqihiboliques        .    .   à  gi-enat 

Ariégites  pyroxéniques. 

Les  ariégites  pyroxéiiicpics  sont  constituées  pai-  lassocialion 
d'un  pyroxène  numocliniffue  (généralement  acconq)agné  de 
bronzite),   à  un  spinelle  très  abondant. 

On  peut  établir  deux  variétés  suivant  la  nature  du  pyroxène 
monoclinique  ;  dans  l'mie.  c'est  un  diopside  gris  verdàtre  ou 
vert,  toujours  moins  chi-oniifère  ([ue  celui  de  la  Iherzolite  ou 
plus   souvent  pas  chromifèrc  du    lotit.    Il    nest    pas  très   i-are  de 

(1)  Nouvelles  Archives  Muséum  ut  HulL  carie  (jeoL,  loc.  cil. 


SlO  Vnr    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

rencontrer  au  contact  arec  la  Iherzolite  une  zone  étroite  dans 
laquelle  au  contraire  est  accumulé  du  diopside  chromifère. 

Dans  l'autre  type,  le  pyroxène  est  un  (Hallage  brun  plus  ou 
moins  foncé,  possédant  des  [)lans  de  séparation  suivant  ^i  (loo); 
tandis  que  les  ariégites  à  dio])side  ont  un  grain  à  peu  près 
semblable  à  celui  de  la  Iherzolite.  dans  celles  à  diallage,  au 
contraire,  la  grosseur  des  élénu^nts  est  de  beaucoup  plus  grande, 
et  à  Moncaup,  i)ar  exemple,  les  lames  de  diallage  atteignent 
<>  cm.   de  jdus  grande    dimension,    c'est  une  roche  pegmatoïde. 

Quant  au  spinelle.  ce  n'est  plus  une  picotite  brune  en  lames 
minces  comm(>  dans  la  Iherzolite.  mais  un  spinelle  d'un  vert 
plus  ou  moins  foncé. 

Ces  roches  ne  renferment  qu'accidentellement  un  peu  doli- 
vine.  de  hornblende,  dans  les  types  de  passage  au  groupe 
suivant.  Sauf  de  rares  exceptions,  le  pyroxène  monoclinique 
domine  sur  \c  rhombique.  ce  dernier  minéral  se  renconti'ant 
en  plus  grande  quantité  dans  les  i-oches  à  diopside  que  dans 
celles  à  tliallage. 

Ariég-iics  pyroxéniqiies  normales.  —  Ce  type  abonde  surtout 
dans  les  gisements  des  environs  de  Prades  (Ariège).  bien  qu'il 
exist(^  aussi  dans  la  vallée  de  Suc.  à  l'étang  de  Lherz,  et  au 
Moun  Caou  dans  les   Basses-Pyrénées,  etc. 

La  structure  est  la  même  que  dans  la  Iherzolite.  Quand  le 
pyroxène  est  du  diallage,  celui-ci  présente  avec  une  très  grande 
fréquence  les  macles  polysynthétiques  suivant  /?'.  La  bi'onzite 
est  en  moyenne  antérieure  au  diopside,  le  spinelle  est  d'ordi- 
naire postérieur  à  ces  deux  éléments  (PI.  XIIL  Fig.  i)  qui  ne 
le  renfennent  que  rarement  sous  forme  d'inclusions.  Lorsqu'il 
est  très  abondant,  les  pyroxènes  sont  pait'ois  poecilitiques  au 
milieu   de  lui. 

C'est  à  Prades  que  doit  être  étudiée  la  structure  normale 
lie  ces  roches  :  elle  y  est  en  général  peu  (m  pas  déformée  par 
les  actions  mécaniques  (PI.  XIII,  Fig.  i).  Il  n'en  est  pas  de 
même  dans  la  vallée  de  Suc  et  à  l'étang  de  Lherz  où  les 
actions  dynauiicpies  ont  été  extrémeuient  puissantes,  chaque 
cristal  étant  séparé  de  son  voisin  par  un  agrégat  grenu  résultant 
de   leur   commune  trituration. 

C'est  à  ce  groupe  d'ariégites  que  je  rapporte  une  roche 
que  j'ai  recueillie  sous  forme  de  blocs  éboulés  du  Tue  d'Fss 
sur  la  route  de  Portet.  Je  n'ai  pu  malheureusement  l'observer 
en    place,     cette   partie    du     Tue    étant    entièrement  boisée.    On 


A.    LACROIX  8ir 

y  distingue  à  l'oeil  nu  de  gros  cristaux  de  diopside  et  de 
bronzite,  entourés  par  des  parties  compactes  vertes  ;  l'examen 
microscopique  montre  que  celles-ci  ont  une  constitution  singu- 
lière, elles  sont  en  etiet  formées  par  de  grandes  plages  dentel- 
liformes  de  [lyroxène  incolore  englobant  de  petits  grains  ou 
des  larmes  de  spinelle  vert  ;  les  jours  de  la  dentelle  ainsi 
formée  sont  remplis  par  de  grandes  plages  d'anorthite  ou  de 
bytownite. 

Ces  plages  pyroxéniques  sont  tant»M  globuleuses  et  orien- 
tées sur  le  diopside  de  la  roche  quand  elles  se  trouvent  à  son 
contact  (PI.  XIII.  Fig  i).  et  tantôt  disposées  en  grand  nombre 
contre  lui.  rentourant  ainsi  d'une  sorte  d'enveloppe  kélyphi- 
tique.  Il  est  à  remarquer  que.  contrairement  à  ce  qui  se 
passe  dans  toutes  les  roches  feldspathiques  qui  seront  décrites 
l>lus   loin,   celle-ci  ne   présente    ]>as   trace   d'actions    mécaniques. 

.Tai  rencontré  enfin  ce  même  type  pétrographique  au  Moun 
Caou.  près  Louvie-Juzon  (Basses-Pyrénées).  La  roche  a  subi 
des  actions  mécaniques  puissantes  :  c'est  dans  les  zones  offrant 
la  structure  en  mortier  et  notamment  au  voisinage  des  grands 
cristaux  de  spinelle  que  l'on  rencontre  de  petites  plages  de 
plagioclases  basiques,  trop  petites  pour  être  déterminées  avec 
précision  ;  au  milieu  d'elles  se  détache  une  dentelle  de  diop- 
side et  de  spinelle.  Il  n'est  pas  douteux  que  ce  développement 
de  kélyphite  ne  soit  contemporain  de  la  déformation  dynamique 
de  la  roche.  Tous  les  silicates  de  cette  roche  renferment  en 
([uantité   ]irodigieuse  des  inclusions  liquides  à  bulle. 

Ce  sont  les  ariégites  pyroxéniques  normales  à  diopside  et 
bronzite,  que  l'on  voit  se  former  par  concentration  ]>i*ogres- 
sive   des  éléments  pyroxéniques  de   la   Iherzolite  (fig.   i). 

Ariégites  pyroxéniques  à  grenat.  —  Les  meilleurs  échan- 
tillons de  ce  type  jtroviennciit  des  environs  de  Pi'ades  ;  je  l'ai 
rencontré  aussi  dans  la  vallée  de  Siu*.  à  l'étang  de  Lher/.  La 
variété  à  ti'ès  grands  éléuuMits  est  caractéristique  du  gisement 
(le    Moncaup  (Haute-Garonne). 

De  nuMue  c[ue  ])our  les  types  non  grenatifères.  le  pyroxène 
est  tantôt  un  diopside  d'un  vert  pâle  et  tantôt  du  diallage.  Les 
roches  à  diopside  (Lheiv,.  Prades,  Escourgeat)  sont  de  couleur 
claire  :  sur  un  fond  ])yroxénique  d'ini  gris  vert  pâle,  se  détachent 
des  grains  de  grenat  rose.  Ce  minéral  est  moins  apparent 
dans  les  ariégites  à  diallage  brun  de  Prades;  il  (>st  au  contraire 
très    distiru'l    dans    celh'    de    Moncau]),    il    y    foi-nie    des    grains 


8l2  VIII^   CONGRES   GEOLOGIQUE 

(Vun  rose  de  chair,  atteignant  la  grosseur  d'une  noisette  au 
milieu  de  grandes  plages  de  diallage  gondolées  ayant  jusqu'à 
()  cm.  Ce  grenat  est  tout  à  fait  monoréfringent,  il  renferme 
assez  fréquemment  de  Unes  aiguilles  ayant  la  couleur,  la  l'éfrin- 
gence  et  la  biréfringence  du  rutile,  mais  présentant  une  extinction 
très  oblique  :  ])eut-être  est-ce  là  un  rutile  offrant  un  allonge- 
ment anormal  suivant  une  arête  b^l-  h^'-,  semblable  à  celui  que 
j'ai  signalé  il  y  a  quelques  années  dans  la  cassitérite. 

Les  ariégites  à  grains  fins  i)euvent  être  assez  riches  en 
bronzite  ou  être  entièrement  dé])ourvues  de  ce  minéral  :  elles 
renferment  ]>arfois  cà  et  là  quelques  grains  d'olivine  et  de 
hornblende  dans  les  tjq^es  de  passage  au  groupe  suivant. 

La  structure  est  la  mêm«'  que  dans  les  roches  sans  grenat 
(PI.  XIII.  fig.  i).  le  pyrope  joue  le  même  rôle  cpie  le  spinelle 
auquel  il  est  souvent  accolé  :  parfois  englobé  dans  les  pyro- 
xènes,  on  le  voit  souvent  les  mouler.  Le  feldspath  est  abso- 
lument absent  des  roches  à  structure  non  déformée  (Prades)  : 
on  le  A'oit  appai'aître  au  contraire  dans  les  ariégites  fortement 
dynamométamorphisées  de  la  vallée  de  Suc  et  de  Lherz,  dans 
celles  de  ^loncaup.  A  Lherz  et  à  TEscourgeat.  la  roche  pré- 
sente un  remarquable  déveloi)pement  de  la  structure  en  mortier: 
les  grains  de  spinelle  et  surtout  de  grenat  sont  entourés  par 
une  zone  kélyphitique  souvent  extrêmement  régidière.  constituée 
par  xme  dentelle  de  pyroxène  ivnfermant  du  spinelle  vermi- 
culé,  des  plus  élégantes  :  elle  est  englobée  par  des  grains 
d'anorthite.  Dans  quelques  échantillons,  la  zone  kélyphitique 
devient  extrênu'uient  (ine  et  il  n'est  plus  possible  d'en  déter- 
miner avec  précision  les  éléments  ;  dans  certains  cas,  le  pyroxène 
est  ouralitisé   et   dans  d'autres  (Prades)  chloritisé. 

L'ariégite  pegmatoide  de  Moncaup  permet  d'étudier  plus 
facilement  encore  ces  associations  kélyphitiques  :  les  grands 
cristaux  de  diallage.  renfermant  parfois  des  bandelettes  de 
l)ronzite.  englobent  les  gros  grains  de  grenat  dont  il  a  été  question 
plus  haut.  Des  actions  mécaniques  extrêmement  puissantes 
les  ont  tordues  comme  si  elles  avaient  constitué  une  matière 
plastique  ;  c'est  le  long  de  leurs  cassures  et  tout  autour  des 
grains  de  grenat,  entre  ceux-ci  et  leur  hôte,  que  s'est  déve- 
loppée une  délicate  kélyphite  (PI.  XIII.  Fig.  2).  dans  laquelle 
on  distingue,  comme  dans  les  cas  précédents,  du  pyroxène 
coloré  en  vert  par  de  délicates  vermiculisations  de  spinelle. 
sur  un   fond  d'anorthite   finement    maclée.    Dans   quelques   cas, 


A.     LACROIX  8l3 

la  zone  kélyphitique  est  exclusivement  constituée  par  des  libres 
vertes  très  serrées,  dépourvues  au  moins  en  apparence  de 
feldspath  et  de  spinelle,  elles  paraissent  être  constituées  par  de 
la  hornblende  ;  peut-être  faut-il  les  considérer  comme  le  résultat 
de  la  décomposition  de   la   kélyphite    décrite    plus  haut. 

Ariégites  pyroxénkfucs  et  amphiboliqiies. 

Les  roches  de  ce  g-roupe  se  rencontrent  presque  exclusi- 
vement à  létang  de  Lhei'z  et  dans  la  vallée  de  Suc.  Ce  sont 
elles  qui  semblent  constituer  le  plus  nettement  des  filons  dans 
la  Iherzolite.  Malheureusement  l'état  des  alïleurements  llierzo- 
litiques,  toujours  plus  ou  moins  ruiniforines,  ne  permet  guère 
de  les  suivre  au-delà  de  quelques  mètres.  Ce  sont  des  roches 
de  couleur  foncée,  généralement  compactes,  dans  lesquelles  la 
hornblende  d'un  brun  noir  parait  jouer  un  rôle  beaucoup  plus 
important  que  celui  qu'elle  a  en  réalité.  Elle  est  quelquefois 
distribuée  d'une  façon  régulière  dans  la  roche,  mais  le  plus 
souvent,  elle  s'y  concentre  par  taches  ou  constitue  de  grands 
cristaux  qui  donnent  à    la   roche    un   aspect  porphyroïde. 

Ariégites  pj'roxéniques  et  arnphiboliques  normales.  —  Au 
microscope,  on  constate  au  sujet  des  proportions  relatives 
de  la  bronzite  et  du  pyroxène  monoclinique  les  mêmes 
vai'iations  que  dans  les  types  précédents.  L'olivine  y  apparaît 
plus  souvent,  le  spinelle  y  est  fréquenunent  plus  abondant; 
quant  à  la  hornblende,  elle  appartient  au  type  basaltique, 
elle  est  extrêmement  pléochroïque  dans  les  teintes  suivantes  : 
ng  =  jaune  d'or,  n,,,  =  jaune  rougeâtre,  Up  =  jaune  pâle  pres- 
que incolore.  Elle  est,  avec  le  spinelle,  le  dernier  élément 
consolidé   de  la   roche   et   englobe   fréquemment  ce  minéral. 

Ces  ariégites  provenant  de  la  région  de  Lherz.  où  toutes 
les  roches  ont  subi  des  déformations  mécaniques  intenses, 
je  n'ai  pu  rencontrer  un  seul  échantillon  à  structure  intacte. 
La  structure  cataclastique,  les  phénomènes  de  torsion  et  de 
macles  secondaires  dans  les  pyroxènes  monocliniques  et  rhom- 
biques  peuvent  y  être  particulièrement  étudiés.  La  hornblende 
a  été  spécialement  maltraitée  et  quand  elle  est  abondante,  on 
la  voit  former  une  partie  importante  du  ciment  en  mortier 
réunissant   les    débris   anciens   de  la    roche. 

Dans  quelques  échantillons,  apparaissent  des  plages  de 
feldspath    triclinique    toujours   très    petites,    rarement     délermi- 


8l4  Vlll''    CONGRÈS   GÉOLOGIQUK 

iiables  (i).  Elles  sont  localisées  dans  les  parties  très  déformées 
de  la  roche,  et  moulent  les  fragments  constituant  la  structure  en 
mortier. 

Ariégites  pyroxéniqiies  et  amp/iiboliqucs  à  grenat.  —  Ces 
ariég-iles  se  dillérencient  de  celles  qui  viennent  d'être  décrites 
par  l'abondance  du  grenat  et  par  celle  du  feldspath  qui  paraît 
en  être  la  conséquence  ;  en  elfet,  dans  ces  roches  extrêmement 
déformées  par  action  mécanique,  le  grenat  très  brisé  est 
parcoui'u  de  fissures  nombi'euses,  remplies  par  une  kélyphite 
de  spinelle  vert  et  de  feldspath  :  Ses  grains  sont  séparés  des 
minéraux  voisins  par  des  feldspaths,  parfois  en  grandes  plages 
et  dont  souvent  la  structure  intacte  et  la  grandeur  contrastent 
avec  rémiettement  de  tous  les  individus  qu'ils  englobent 
(PL  XIV,  lig.  n).  La  variété  que  présente  la  structiu'e  de  ces 
plages  feldspathiques,  renfermant  des  grains  corrodés  de 
spinelle,  de  grenat  et  de  pyroxène,  la  diversité  des  groupe- 
ments kélyphiliques  qui  les  accouipagnent,  défient  toute  des- 
cription. 

La  complication  augmente  encore  par  suite  du  développe- 
ment secondaire  de  dipyre  qui,  parfois,  fait  disparaître  le 
feldspath.  Dans  quelques  échantillons  cependant,  et  notamment 
dans  un  de  ceux  dont  l'analyse  est  donnée  plus  loin  et  qui 
est  le  plus  feldspathique  que  j'ai  eu  l'occasion  d'étudier,  le 
feldspath  a  été  lui-même  déformé  par  actions  mécaniques.  Con- 
trairement à  ce  qui  a  lieu  pour  les  roches  à  kélyphite  décrites 
plus  haut,  le  feldspath  est  dans  certains  cas  relativement  acide  : 
j'ai  observé  en  effet  dans  l'un  d'eux  un  angle  de  Sn^  =  -o", 
qui    correspond    à    une  andésine-oligoclase. 

Ariégites   ampidboliques. 

Ariégites  amphiboliques  à  grenat.  —  Les  ariégites  exclu- 
sivement amphiboliques  constituent  une  rareté  que  je  n'ai 
rencontrée,  sous  forme  de  filons  minces,  qu'à  l'étang  de  Lherz. 
Ce  sont  des  roches  à  grands  éléments,  dans  lesquelles  on  ne 
distingue  à  l'œil  nu  que  de  la  hornblende  brune,  quelques 
paillettes  de  mica  et  de  gros  grains  de  grenat  rouge.  L'examen 
ndcroscopique  y  décèle  en  outre  l'existence  d'un  peu  de 
magnétite,  de  spinelle.  Dans  un  petit   filoimet.   que  j'ai  observé 

(1)  Ces  feldspaths,  apparaissent  dans  les  plaques  minces  comme  des  trous  faits 
à  l'emporte-pièce  au  milieu  des  silicates  plus  réfringents,  ils  rappellent  un  peu 
parleur  disposition  les  feldspatlis  et  la  niaskelynite  des  météorites  (chondriteaj. 


A.    LACROIX  8l5 

sur  la  crête  du  massif  Iherzolitique  de  Lherz,  la  hornblende, 
la  biotite  et  fort  peu  d'olivine  constituent  exclusivement  la 
roche  ;  la  hornblende  englobe  tous  les  autres  minéraux,  la 
structure  cataclastique  y  est  extrêmement  développée  :  cette 
roche  établit   le   passage   des    ariégites    aux    hoi-nblendites. 

La  comparaison  des  analyses  données  page  833,  montre  que 
les  caractéristiques  chimiques  des  ariégites  résident  dans  une 
teneur  faible  en  silice  et  une  grande  richesse  en  alumine  pour 
une  roche  non  feldspathique.  Elles  sont  riches  en  magnésie 
et  en  chaux,  avec  en  général  prédominance  souvent  considé- 
rable de  la  pi'emière  sur  la  seconde.  La  teneur  en  alcalis  est 
constante  et  peut  devenir  relativement  grande.  Au  point  de  vue 
de  la  proportion  du  fer,  les  ariégites  se  divisent  nettement  en 
deux  groupes,  le  premier,  ne  contenant  guère  plus  que  5  "jo 
d'oxydes  de  fer,  comprend  toutes  les  ariégites  non  amphibo- 
liques,  alors  que  la  proportion  en  oxydes  peut  atteindre  presque 
i3  °/o  dans  les  types  très  riches  en  amphibole  ;  la  teneur 
en  Fe^O'  croît  en  généi'al  plus  vite  que  celle  en  FeO.  Les 
alcalis  sont  eux  aussi  surtout  abondants  dans  les  types 
amphiboliques,  ce  qui  s'explique  aisément  du  reste.  On  voit, 
comme  on  pouvait  s'y  attendre,  que  le  type  le  plus  pauvre  en 
silice,  le  plus  riche  en  alumine,  en  fer  et  en  alcalis  (notamment 
en  potasse),  est  l'ariégite  amphibolique  contenant  de  la  biotite. 

C'est  essentiellement  cette  richesse  en  alumine,  en  chaux, 
la  présence  des  alcalis  et  une  faiblesse  consécutive  en  magné- 
sie qui,  au  point  de  vue  chimique,  dilïerencient  les  ariégites 
des  Iherzolites.  C'est  leur  richesse  en  alumine  qui  nécessite 
leur  séparation  des  pyroxénolites  anciennement  connues,  dans 
lesquelles  la  teneur  en  alumine  est  en  moyenne  plus  faible 
encore  que   dans  les  Iherzolites. 

Par  tous  leurs  caractères  chimiques,  les  ariégites  se  rappro- 
chent des  gabbros  dont  elles  se  différencient  par  une  teneur 
beaucoup  plus  grande  en  magnésie.  Ce  sont  donc,  au  point 
de  vue  chimique,  des  gabbros  ultramagnésiens,  alors  qu'au 
point  de  vue  minéralogique,  elles  possèdent  une  personnalité 
extrêmement  nette.  Leur  caractéristique  réside  en  résumé  dans 
une  composition  minéralogique  excluant  les  feldspaths  comme 
éléments  essentiels  et  une  composition  chimique  qui,  à  priori, 
pouvait  faire  supposer  que  ces  minéraux  jouaient  un  rôk'  impor- 
tant  dans   leur  constitution. 


8l(t  Vlll''    CONÇUES   GÉOLOGIQUE 

Ces  considérations  m'ont  conduit  à  entreprendre  sur  ces 
ariégites  toute  une  série  d'expériences  synthétiques  par  la  voie 
purement  ignée. 

L'observation  des  roches  volcaniques  d'une  part  et  d'une 
autre  les  expériences  faites  sur  les  magmas  fondus,  notamment 
par  M.  Morozewicz.  montrent  que  les  spinelles  ne  se  produisent 
dans  ceux-ci  que  lorsqu'ils  sont  sursaturés  dalumine.  Les 
analvses  données  plus  haut  et  notamment  les  diagrammes 
représentés  par  les  figures  3  à  r8,  pages  835  à  837,  et  construits 
par  le  procédé  de  M.  Michel-Lévy,  font  voir  nettement  que 
les  ariégites  renferment  une  quantité  dalumine  trop  grande 
pour  saturer  leurs  alcalis  et  leur  chaux.  Il  était  donc  théori- 
(juement  évident  que  placées  dans  les  conditions  de  la  fusion 
purement  ignée,  elles  ne  donneraient  pas  naissance  à  du  spinelle, 
mais  à  des  roches  feldspathiques.  par  suite  de  la  combi- 
naison de  leur  alumine  avec  la  silice,  la  chaux  et  les  alcalis  : 
A  fortiori,  on  devait  s'attendre  à  voir  la  fusion  du  grenat 
produire  également  de  nouvelles  combinaisons   minéralogiques. 

L'expérience   est   venue  vérifier  ces   déductions. 

Les  ditférents  types  dont  l'analyse  a  été  donnée  plus  haut 
ont  été  fondus  au  four  Forquignon  et  Leclercq  et  transformés 
ainsi  en  un  verre  homogène  qui  a  été  recuit  pendant  en  moyenne 
douze  heures  ;  il  cristallise  avec  la  plus  grande  facilité,  donnant 
des  produits  assez  différents  suivant  les  conditions  de  ce 
recuit.  Je  me  réserve  d'en  publier  ultérieurement  les  résultats, 
me  bornant  pour  l'instant  à  signaler  la  facilité  avec  laquelle 
il  est  facile  d'obtenir  (notamment  avec  les  types  dariégites 
dont  l'analyse  est  donnée  en  y  et  en  l)  des  roches  essen- 
tiellement constituées  par  de  la  bytoAvnite  en  grandes  plages, 
maclées  suivant  la  loi  de  l'albite.  englobant  en  grande  quantité 
des  microlites   d'augite. 

Ces  expériences  nous  amènent  donc  à  cette  conclusion, 
que  la  forme  d'épanchement  des  ariégites  serait  un  basalte 
limburgitique . 

11.  —  Groupe  des  PÉKiDOTriEs  a  hornblende,  Horxblendites. 
Gabbros  et  Diorites. 

Les  roches  que  je  réunis  dans  ce  groupe  sont  caractérisées 
par  la  constance  de  la  hornblende  brune  comme  élément  essen- 
tiel :  les  unes  ne  se  trouvent  qu'en  liions  minces  dans  la  Iherzo- 
lite,  les  autres  constituent  de  petites  masses  intrusives  distinctes. 


A.    LACROIX  Si  7 

a)  Hornblendite   feldspathique,  péridoiiquc  et  pyi^oxénique 
du  col  dEret  (Ariège). 

J'ai  découvert  dans  la  haute  vallée  d'Ercé  et  tout  près  du 
col  d'Eret,  permettant  de  passer  de  cette  vallée  dans  celle  de 
rétang  de  Lherz,  un  pointement  d'une  roche  remarquable  ; 
elle  constitue  au  pied  du  port  une  butte  entièrement  gazonnée, 
ne  laissant  voir  que  çà  et  là  le  rocher  en  place.  Il  n'est  pas 
possible  de  déterminer  avec  précision  ses  rapports  avec  les 
calcaires  jurassiques  voisins,  mais  il  est  probable  que  ce  sont 
les  mêmes  que  ceux  que  l'on  peut  observer  au  contact  de 
la  Iherzolite  de  l'étang  de  Lherz,  situés  à  i  km.  environ  à 
vol  d'oiseau  ou  au  contact  d'une  ophite  normale  qui  se 
rencontre  à  quelques  centaines  de  mètres  de  là  en  aval  sur 
le  bord  du  ruisseau  d'Ercé.  Les  déchirures  profondes  qui 
entament  le  fond  du  ravin  d'Ercé  montrent  au-dessous  de 
notre  roche,  mais  non  en  contact  avec  elle,  un  lambeau  de 
gneiss  (gneiss  à  pyroxène,  scapolite,  etc.),  recouvert  par  la 
brèche  du  jurassique  inférieur  dont  les  blocs  calcaires  sont 
riches   en   minéraux  métamorphiques   (dipyre  (i),   etc.). 

La  roche  est  très  dense,  d'un  noir  verdàtre  à  très  grands 
éléments,  parmi  lesquels  on  observe  en  premier  lieu  d'énormes 
plages  de  hornblende,  montrant  à  l'œil  nu,  sur  ses  clivages, 
la  structure  pœcilitique  ;  les  éléments  blancs  y  sont  très 
clairsemés  ou  même  ne  se  distinguent  qu'à  peine.  Il  existe 
des  variétés  à  grains  plus  tins,  plus  feldspathiques,  dans 
lesquelles  les  grands  cristaux  de  hornblende  jouent  le  rôle 
d'un  élément  porphyroïde.  Très  résistante  au  choc  et  à  l'action 
des  agents  secondaires,  cette  roche  forme  en  aval  de  son 
gisement  dans  le  lit  du  ruisseau,  d'énormes  blocs  arrondis 
contre  lesquels  se  brisent  sans  les  entamer,  les  marteaux  les 
mieux  trempés. 

L'examen  microscopique  fait  voir  que  les  éléments  consti- 
tutifs sont  les  suivants  :  apatite,  olivine,  augite,  hornblende, 
biotite,  magnétite,  et  enfin  plagioclases  basiques.  L'olivine  est 
grenue  ou  plus  souvent  auloiuorphe,  présentant  les  formes 
habituelles  du  péridot  des  basaltes   [p  (ooi),  g'  (oio),  A'  (loo), 

(1)  Celui-ci  est  parfois  accoiiipagn(';  de  forsterite  et  de  spincllc  ;  ces  deux 
minéraux  épigénisent  aussi  le  dipyre  d'une  façon  curieuse  :  j'ai  donné  des 
pliolograpliies  de  ces  pseudoinorplioses  dans  une  note  récente  (Jiiill.  Suc.  frunç. 
miner.  XXIV,  14,  1901). 


8l8  Vlir'    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

g'  (i2o)]  :  elle  est  très  riche  en  inclusions  ferrugineuses 
filiformes,  orientées  parallèlement  à  l'axe  a  d'allongement  :  il 
existe  aussi  des  inclusions  globulaires  ou  octaédriques  de 
magnétite  (PL  XYI,  fig.  i). 

Le  pyroxène  est  une  augite  toujours  automorplie.  offrant 
les  formes  habituelles  au  minéral  :  elle  est  parfois  rosàtre 
et  un  peu  pléochroïque  (rose  suivant  Ug  ;  vert  clair  presque 
incolore,  suivant  n,,,  «'l  Up).  L'amphibole  et  la  biotite  ont  la 
même  couleur  brune  et  sont  très  pléochroïques  :  la  hornblende 
devient  verte  par  altération  secondaire  ;  l'angle  dextinetion 
maximum  dans  la  zone  d'allongement  est  d'environ  i5"  pour 
les  parties  brunes  et  de  quelques  degrés  plus  grand  dans  les 
parties  vertes  qui  sont  en  même  temps  un  peu  moins  biréfrin- 
gentes. Quant  aux  feldspaths,  ils  sont  d'ordinaire  extrêmement 
zones,  le  centre  des  cristaux  étant  toujours  beaucoup  plus 
basique  (labrador-l)yt()wnite)  (|ue  la  péiùphérie  qui  peut  allei" 
jusqu'à  loligoelase-andésine.  La  plupart  des  éléments  renferment 
des  inclusions  liquides   à   bulle. 

La  structure  de  cette  roche  est  intéressante  :  l'olivine. 
l'augite  foi-ment  des  cristaux  automorphes,  englobés  ])oecilitique- 
ment  par  dénorines  plages  de  hornblende  (PI.  XV,  lîg.  i)  :  la 
biotite  joue  le  même  rôle,  mais  en  cristaux  plus  petits,  souvent 
englobés  eux-mêmes  par  de  l'amphibole.  (Juand  le  feldspath 
est  très  peu  abondant  il  forme  i;à  et  là  des  ])lages  d'assez 
grande  dimension  i{ui  renq)lissent  les  vides  laissés  par  les 
éléments  ferromagnésiens.  (^uand  il  est  plus  abondant,  il  peut 
constituer  des  plages  plus  grandes  englobant  poecilitiquement 
l'olivine  et  l'augite  (PL  XV.  lîg.  -i).  Enfin  dans  quelques  échan- 
tillons très  peu  feldspathiques  et  moins  amphiboliques  que  les 
précédents,  l'augite  n'a  pas  de  formes  géométriques  et  forme 
comme  la  hornblende,  de  très  grandes  plages  qui  englobent 
l'olivine. 

Pour  terminer,  je  signalerai  dans  quelques  échantillons  à 
grains  fins  un  renversement  dans  l'ordre  relatif  des  feldspaths 
et  de  l'amphibole  :  les  feldspaths  s'aplatissent  suivant  g^  .  ils 
sont  mélangés  à  des  grains  d'olivine  et  de  pyroxène,  en 
partie  postérieurs  au  feldspath,  et  tous  ces  éléments  sont  englobés 
par  de  grands  cristaux  porphyroides  de  hornblende,  atteignant 
y  centimètres  et  oll'rant  ainsi  l'association  des  structures  poeci- 
litique  et  ophitique. 

Au  point  de  vue  structural,  cette  hornblendite  feldspathique 


A.     LACKOIX  ,Sl() 

est  donc  intéressante,  elle  montre  des  variations  entre  la  structure 
granitoïde  et  la  structure  ophitique.  De  toutes  les  roches 
péridotiques  étudiées  dans  ce  mémoire,  c'est  la  seule  dans 
laquelle  l'olivine  soit  automorphe  ;  il  existe  cependant  dans 
les  Basses-Pyrénées,  à  Adé,  une  roche  que  l'on  peut  comparer 
à  celle  du  port  d'Eret  mais  qui  est  beaucoup  plus  riche  en 
olivine.  elle  aussi  automorphe:  c'est  une  véritable  péridotite 
à  hornblende,  parfois  légèrement  i'eldspatliique  qui  est  à  rap- 
procher des  picrites  de  Moravie.  Elle  mélamorphise  le  Crétacé 
supérieur,  lui  imprimant  des  transformations,  très  différentes 
de  celles  qui  caractérisent  les  contacts  des  roches  qui  m'occu- 
pent dans  ce  mémoire  et  il  est  probable  qu'elle  ne  fait  pas 
partie  de  la  même  série  géologique.  Je  jnen  occuperai  dans 
un  travail  ultérieur. 

La  composition  chimique  de  cette  roche  donnée  page  833, 
indique  qu'elle  doit  être  rapportée  au  gi'oupe  des  gabbros, 
dont  elle  représente  un  type  mélanocratique,  caractérisé  par 
la  très  grande  prédominance  de  la  magnésie  sur  la  chaux  et 
en  outre  par  la  faiblesse  de  la  teneur  en  alumime.  Sa  pau- 
vreté en  feldspath  me  conduit  à  donner  à  cette  roche  le  nom 
de  hornblendite  feldspathique  plutôt  que  celui  de  gabbro  amphi- 
bolique  mélanocratique. 

Lexamen  de  quelques  blocs  éboulés  et  non  en  place,  me 
fait  du  reste  penser  que  le  pointement  du  port  d'Eret  est  aussi 
inhomogène  au  point  de  vue  de  la  structure  et  de  la  compo- 
sition minéralogique  que  celui  du  port  de  Saleix,  mais  c'est  ici 
le  type  hornblendite  qui  domine.  L'un  de  ces  blocs  est  une 
diorite  à  hornblende  brune  dont  le  feldspath  est  une  andésine 
basique  (Sn,,  =  (35").  La  roche  à  grands  éléments  renferme  un 
peu  de  biotite  ;  elle  est  très  déformée  par  actions  mécaniques 
et  imprégnée  de  calcite. 

b)  Gabbro  amphibolique  du  port   de  Saleix  {Ariège). 

Le  versant  oriental  du  Port  de  Saleix,  faisant  conumiiiicfucr 
la  vallée  de  Suc  et  celle  d'Aulus,  est  en  partie  constitué  par 
un  pointement  de  gabbro,  recouvert  par  la  bi'èche  du  Jurassique 
inférieur. 

C'est  uiu-  roche  noire,  très  cristalline,  présentant  deux 
variétés  dans  lesquelles  on  ne  voit  guère  à  l'œil  im  que  de  la 
hoinblende  presque  noire  ;  elle  est  traversée  par  des  liions 
minces  dune  l'oche  noire,  coujpacte.  qui  en  représente  la  forme 


SaO  Vllie    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

microgrenue  ou  niicrolitique.  L'examen  microscopique  fait  voir 
que  cette  roche  est  intermédiaire  au  point  de  vue  de  la  struc- 
ture et  de  la  composition  entre  les  opliites  et  les  hornblendites 
du  col   d'Eret. 

Les  éléments  constitutifs  essentiels  sont  la  hornblende  brune, 
laugite  et  le  labrador,  auxquels  il  l'aut  adjoindre  conmie  élé- 
ments essentiels,  l'anq^hibole,  le  sphèiie,  l'ilménite,  la  biotite  et 
enfin  l'olivine. 

La  liornblende  brune  renferme  de  longues  inclusions  ferru- 
gineuses rappelant  celles  du  diallage  :  le  labrador  contient 
souvent  de  ti-cs  fines  inclusions  ferrugiin'uses  (filiformes),  que 
Ton  rencontre  moins  souvent  dans  les  feldspaths  des  ophites 
que  dans  ceux  des  gabbros,  mais  qui  n'y  sont  cependant  pas 
très  rares    (Aucassein,    Serreing  en  Sentenac,    etc.). 

La  hornblende  brune  devient  verte  par  altération  et  prend 
ainsi  la  même  couleur  que  celle  qui  ouralitise  l'augite  ;  elle  est 
parfois  accompagnée  par  de  la  biotite. 

La  structure  est  très  variable  :  elle  oscille  entre  un  type 
grenu  dans  lequel  l'olivine,  laugite.  la  hornblende  sont  en 
partie  postérieures  au  feldspath  dont  elles  moulent  les  plages 
plus  souvent  arrondies  qu'aplaties  ;  et  un  type  franchement 
ophi  tique. 

Au  point  de  a  ne  de  la  structure,  ce  gabbro  diffère  de  celui 
du  col  d'Eret  par  l'absence  des  grandes  plages  poecilitiques 
de  hornblende  et  au  point  de  vue  minéralogique  par  la  rareté 
relative  tle  l'olivine  et  en  général  l'abondance  plus  grande  des 
feldspaths  :  il  existe  cependant  des  échantillons  très  peu 
feldspathiques. 

Quant  aux  roches  liloniennes  compactes  qui  traversent  ce 
gabbro  ,  elles  sont  constituées  par  du  labrador,  de  l'augite  et  de  la 
hornblende  ;  ces  deux  minéraux  sont  souvent  automorphes  ; 
le  labrador  est  un  peu  aplati  ou  grenu.  Dans  cette  pâte  sont 
disséminés  des  phénocristaux  de  labrador.  Cette  roche  possède 
donc  une  structure  holocristalline .  intermédiaire  entre  la 
microgrenue  et  la  niicrolitique  ;  je  l'appelle  microgabhro  ain- 
phiboliqiie  et  la  compare,  au  point  de  vue  structural,  à  la 
Gabbroporphyrit   de  Frankenstein  (Odenwald). 

Le  second  type  est  encore  holocristallin,  mais  à  éléments 
plus  fins  ;  la  hornblende  d'un  brun  un  peu  verdàtre  est  l'élé- 
ment prépondérant,  constituant  des  cristaux  allongés,  grenus, 
globuleux    ou   spongieux   :    elle   est  associée   à  des  lamelles   de 


A.     LACROIX  821 

biotite  et  à  quelques  grains  d'augite  ;  les  phéuocristaux  sont 
peu  abondants,  ils  consistent  en  petits  individus  d'augite  et 
en  pseudomorphoses  en  augite  et  amphibole  d'un  minéral 
disparu  dont  les  formes  sont  trop  vagues  pour  pouvoir  être 
déterminées.  Cette  roche  est  un  microgabbro  amphibolique 
mélanocratique  ;  elle  se  rapproche  de  Yodinite  (Chélius)  de 
Frankenstein,  sans  lui  être  identique,  et  de  la  roche  que  j'ai 
trouvée  (i)  en  filons  dans  le  gabbro  des  environs  du  Pallet 
(Loire-Inférieure) . 

Un  caractère  commun  à  toutes  les  roches  de  ce  gisement 
réside  dans  la  transformation  remarquablement  fréquente  des 
plagioclases  en  dipyre.  Cette  épigénie  s'effectue  d'une  façon 
régulière,  transformant  un  ])lus  ou  moins  grand  nombre  de 
cristaux  de  labrador  en  im  individu  unique  de  dipyre.  C'est 
ce  qui  a  lieu  notamment  pour  le  microgabbro.  dans  lequel  il 
n'existe  souvent  plus  trace  de  feldspath  ;  un  même  cristal  de 
dipyre  occupe  alors  une  surface  de  beaucoup  supérieure  à 
celle  du  champ  du  microscope  et  englobe  poecilitiquement 
un  nombre  considérable  de  cristaux  de  silicates  ferromagné- 
siens. 

Je  nïnsisterai  pas  sur  cette  dipyrisation  que  j'ai  décrite  en 
détail  dans  un  mémoire    antérieur  (2). 

c)   Diorites   de   Serreing-en-Sentenac,    des    Comères-en-Seix 
et  du    Tac   des    Comères   en    Castillon   (Ariège). 

J'ai  observé  dans  les  Iherzolites  serpentinisées  de  Serreing- 
en  Sentenac  et  du  Tue  des  Comères  en  Castillon,  des  fdons 
très  minces  d'une  diorite  mélanocratique,  qui  a  été  également 
rencontrée,  il  y  a  quelques  années,  aux  Comères-en-Seix  dans 
un  sondage.  Cette  roche  est  d'un  noir  verdâtre  ne  laissant  voir 
à  l'œil  nu  que  de  la  hornblende. 

Au  microscope,  on  voit  qu'elle  contient  en  outre  de  l'ilmé- 
nite  en  partie  transformée  en  sphène,  un  feldspath  grenu  géné- 
ralement non  maclé  ou  [»résentant  çà  et  là  quelques  bandes 
extrêmement  fines  de  la  loi  de  l'albite,   avec  extinction  presque 

(1)  Bull.  Carte  Géol.  France,  n"  (57,  X.  1890. 

\2)  Bull.  Soc.  Minéi .,  XIV,  16,  1891,  pi.  1.  Dans  cette  note  j'ai  appelé  cette 
roche  diabaite,  employant  alors  ce  terme  dans  le  sens  que  lui  ont  donné 
MM.  F«)U(nié  et  Michel  Lévy,  dans  leur  Minéraloqie  inicrographique.  .le  réserve 
aujourd'hui  ce  nom  aux  roches  holocristallines  à  structure  ophitique,  com- 
pisée  par  des  plaiiiorlascs  et  un  pyroxène  (Voir  page  27,  ISull.  Carte  géol. 
France,   n»  tJ7,  X,  1899. 


822  VIII"    CONCUKS    (JKOLOGIQUK 

longitudinale.  Ce  feldspath  appartient  au  groupe  de  l'oligo- 
clase  :  il  est  le  plus  souvent  transformé  plus  ou  moins  eomplè- 
tement  en  dipyre.  L'amphibole,  iVéquennnent  maclée  suivant/?', 
est  brune  (avec  l)ordure  bleuâtre  au  Tue  de  Comères),  riche  en 
inclusions  ferrut^ineuses,  j)arfois  transformée  en  rutile  ou  en 
sphène.  Par  altération,  cette  hornblende   devient   verdàtre. 

L'amphibole  est  très  nettement  antérieure  au  feldspath  ; 
quelques  échantillons  offrent  une  tendance  à  la  structure  niicro- 
litique  :  ils  renferment  souvent  alors  des  cristaux  plus  g-rands 
d'augite  en  partie  transfomnée  en  une  hornblende  brune, 
dépourvue  d'inclusions. 

Cette  roche  est  très  inhomogène,  ne  présentant  par  places 
presque  plus  de  feldspath  et  passant  par  suite  à  de  véritables 
hornblendites.  La  roche  du  Tue  de  Comères  est  rubanée  par 
action  secondaire  comme  la  diorite  du  Tue  d'Ess  décrite  plus 
loin  ;  elle  renferme  parfois   un   plagioclase   basique. 

d)  Péridofite.    hornhlendite    et   diorite   d'Argein   (Ariège) 

M.  Caralp  a  découvert  dans  la  Bellongue  une  hornblendite 
dont  il  a  bien  voulu  me  communiquer  des  échantillons  et  qui 
présente  un  vif  intérêt  en  ce  qu'elle  montre  dans  un  massif 
indépendant  de  la  Iherzolite  normale  une  roche  faisant 
partie  de  la  série  que  nous  étudions  ici  et  qui,  dans  tous 
les  autres  gisements,  ne  forme  que  des  filons  minces  au 
milieu   de    la    Iherzolite  elle-même. 

D'après  la  description  publiée  par  M.  Caralp,  la  hornblen- 
dite en  question  forme,  sur  la  rive  droite  de  la  Bouigane, 
près  Argein,  une  masse  allongée  de  l'Est  à  l'Ouest,  dont  la 
superficie  dépasse  lo  hectares  ;  elle  ne  se  trouve  qu'à  quelques 
kilomètres  du  gisement  précédent.  Sa  bordure  méridionale  est 
en  contact  avec  une  série  de  grès  et  de  tufs  attribués  par 
M.  Caralp  au  Carbonifère,  et  sa  bordure  septentrionale  avec 
des  calcaires  marmoréens  à  dipyre  qui  paraissent  être  l'.équi- 
valent  du  lias  d'Aucassein,  semblal^lement  métamorphisé  au 
contact  d'une   ophite  (i). 

M.  Caralp  décrit  cette  hornblendite  comme  formée  en  grande 
partie  par  une  hornblende  presque  noire,  associée  à  un  peu 
de  mica,  de  feldspath  et  de  sphène.  Elle  est  sillonnée  par 
des   filons    d'une    diorite   andésitique    constituée    par   de  l'am- 

(1)  Bull.  Soc.  Géol.  France,  3«  série,  XVIII,  606,  19UU. 


A.    LACROIX  823 

phibole,  un  feldspath  tricliniqiie  (olia^oclase-albite)  et  du  sphène. 
L'étude  de  la  série  d'échantillons  que  m'a  remis  M.  Caralp 
me  i)ermet  d'ajouter  à  cette  description  les  détails  suivants  : 
Il  y  a  lieu  de  considérer  :  i"  une  péridotite  à  hornblende  ; 
2°   une   hornhlendite  ;   3°  une  diorite. 

Péridotite  à  hornblende.  —  Cette  roche  à  grands  élé- 
ments montre  à  l'œil  nu  de  la  hornblende  noire  et  des 
paillettes  de  biotite  englobant  poecilitiquement  des  grains 
vitreux  d'olivine  d'un  vert  noirâtre.  L'examen  microscopique 
ne  fait  voir  en  outre  de  ces  éléments  qu'un  peu  de  mag'nétite 
et  quelques  minéraux  cryptocristallins  d'altération  de  l'olivine 
(talc,  produits  serpentineux  colloïdes).  La  roche  est  du  reste 
très  fraîche,  bien  que  traversée  çà  et  là  par  des  filonnets  de 
calcite.  Comme  cela  a  lieu  si  souvent  dans  les  péridotites 
poecilitiques ,  la  proportion  d'olivine  est  incomparablement 
plus  considérable  que  ne  le  ferait  penser  le  seul  examen  à  l'œil 
nu.  L'olivine  en  grains  dépourvus  de  formes  géométriques, 
ne  renferme  en  inclusions  que  de  la  magnétite  (grains  et 
octaèdres)  :  elle  est  moulée  par  des  plag-es  plus  g'randes  du 
même  minéral.  Elle  est  englobée  poecilitiquement  par  de  larges 
lames  de  biotite  et  ensuite  par  de  très  grands  cristaux  lamel- 
leux  de  hornblende  :  biotite  et  hornblende  ont  la  même  couleur 
brune.  Ces  deux  minéraux  renferment  des  inclusions  acicu- 
laires  orientées  de  magnétite,  l'olivine  est  très  riche  en  inclu 
sions  gazeuses,  liquides  et  même  solides  (à  aspect  scoriacé). 
La  composition  chimique  de  cette  roche,  très  analogue  à  celle 
de   la   Iherzolite,   est  donnée  page  834- 

Hornblendite  à  pyroxène.  —  La  hornblendite  ne  monti-e 
guère  à  l'œil  nu  que  de  la  hornblende.  Au  microscope,  on 
constate  que  la  roche  est  essentiellement  constituée  par  une 
augite  d'un  gris  verdàtre,  par  de  la  hornblende  brune  et  par 
un  ])eu  de  sphène,  d'a|)atite  :  il  existe  enfin  souvent  un  feld- 
sj)ath  triclinique  peu  ou  pas  maclé,  appartenant  au  groupe  des 
oligoclases. 

L'apatite  et  l'augite  sont  les  plus  anciens  éléments  de  la 
roche  et  sont  englobés  pai"  hi  hornblende  qui  est  elle-même 
(^nvelo])pée  par  de  grands  cristaux  à  formes  nettes  de  sphèn(^ 
et  par  des  plages  xénomorphes  de  fehNpatli.  Il  existe  souviMit 
sur  h^  boi-d  de  la  hornblende,  une  zone  de  sphène  noyée  dans 
le    fel(ls])alli. 

Tandis     (pic    h-s    crislaux    d'apatite    englobés    par   la    horn- 


83 'î  VlIie    CONGKÈS   GÉOLOGIQUF. 

blende  ot  l'augiie  ont  des  formes  nettes,  ceux  que  l'on  observe 
dans  les  feldspatlis  sont  au  contraire  corrodés.  Enfin,  pour 
terminer,  il  me  reste  à  signaler  quelques  lamelles  de  l)iotite 
et   des  grains  d'ilménite. 

Cette  roche  présente  des  traces  extrêmement  nettes  de 
déformations  mécaniques  qui  cependant  ne  sont  jamais  sulfi- 
santes  pour  faire  disparaître  la  structure  originelle.  Par  alté- 
ration, le  feldspath  se  transforme  en  dipyre  et  la  calcite  prend 
naissance  dans   les  fissures   des  divers  minéraux. 

En  résumé,  cette  roche  doit  être  considérée  comme  une 
hornblendite  pyroxénique  un  peu  feldspathique,  se  rapprochant 
de  la  diorite  mélanocratique  du  Tue  d'Ess,  qui  elle,  est  plus 
feldspathique  et  ne  contient  pas  de  pyroxène. 

Il  est  probable  que  cette  hornblendite  et  la  péridotite  à 
hornblende  constituent  des  variations  d'une  même  roche  :  l'état 
des  affleurements  ne  permet   pas    de  l'aflirmer. 

Diorite  andé  si  tique.  —  Quant  à  la  roche  à  structure  peg- 
matique  qui  forme  des  filons  dans  les  précédentes,  elle  est 
constituée  par  des  cristaux  de  hornblende  atteignant  lo  cm. 
de  plus  grande  dimension,  englobés  par  de  l'oligoclase-albite 
(densité  2.03)  très  analogue  comme  aspect  à  celui  du  Tue 
d'Ess  et  présentant  les  mêmes  déformations  mécaniques  et  les 
mêmes  altérations.  Ce  feldspath  est  en  partie  transformé  en 
scapolite  grenue  et  non  en  dipyre  comme  dans  les  autres  gise- 
ments pyrénéens.  La  biotite  paraît  produite  par  voie  secondaire 
dans  les  clivages  de  l'amphibole.  M.  Caralp  a  signalé  en 
outre  de  gros  cristaux  automorphes  de   sphène. 

Cette  roche  est  une  diorite  peg'matoïde  andésitique,  inter- 
médiaire comme  composition  entre  V anm^thosite  et  les  diorites 
mélanocratiques   du  Tue  d'Ess  qui  vont  être   décrites. 

e)  Diorites,   hornblendite  s   et  anorthosite  du    Tue  d'Ess 
{Haute-Garonne') 

La  Iherzolite  du  Tue  d'Ess  en  Coulédoux  est  traversée  par 
quelques  filons  très  minces  d'une  roche  rubanée,  noire,  analogue 
à  celle  du  Tue  des  Comères  et  ressemblant  plus  encore  que 
celle-ci  à  une  amphibolite  des  gneiss  :  elle  en  ]iossède  la  compo- 
sition, mais  elle  est  en  moyenne  encore  moins  feldspathique.  Le 
feldspath  dominant  est  une  oligoclase  ;  mais  dans  quelques 
échantillons,  on  trouve  aussi  uu  plagioclase  basique  (bytoAvnite), 
présentant  de  fines  macles  suivant  les  lois  de   Falbite  et  de  la 


A.    LACROIX  820 

péricline,  il  est  très  altéré  et  se  transforme  en  produits 
colloïdes,   en  dipyre    et  enfin   en  zéolites   (chabasie.    stilbite). 

J"ai  considéré  autrefois  (i)  la  structure  rubanée  de  cette 
roche  comme  primaire  ;  les  noml)reux  échantillons  nouveaux 
que  j"ai  étudiés  depuis  et  leur  comparaison  avec  les  schistes 
ampliilîoliques  accompagnant  le  gabbro  <hi  Pallet  ont  modifié 
cette  manière  de  voir.  J'ai  rencontré  des  échantillons  à  sti'uc- 
ture  cataclastique  très  nette  dans  lesquels  on  voit  de  grands 
cristaux  de  liornldende  brisés  dont  les  débris  englobent  de 
petits  grains  feldspathiques  ;  les  actions  dynamiques  sont  du  reste 
très  intenses  dans  la  Iherzolite  du  Tue  d'Ess  et  plus  consi- 
dérables encore  dans  les  roches   dont  il  me   reste  à  parler  (2). 

La  composition  chimique  de  cette  diorite  donnée  page  83i2  est 
très  analogue  à  celle  du  gal)l)ro  de  Saleix.  et  du  gabbro  à  horn- 
])lende  de  Lindenfels  (Odenwald). 

Les  figures  i  et  2  de  la  planche  XVIII  représentent  le  t  pe 
])auvre  et  le  type  riche  en  feldspath  de  ces  deux  roches  :  dans 
le  tirage  de  cette  planche,  la  teinte  de  l'amphibole  a  été  inexac- 
tement représentée,  elle  est  en  réalité  d'un   brun  verdàtre. 

Au  Tue  d'Ess.  et  notamment  auprès  des  maisons  appelées 
les  Comères,  la  Iherzolite  renferme  des  filonnets  dune  roche 
feldspathit[ue,  mais  qui  est  très  analogue  à  celle  d'Argein  dont 
il  a  été  question  plus  haut.  C'est  inie  roche  à  structure  i)eg- 
matique,  essentiellement  formée  par  de  l'oligoclase-albite  d'un 
gris  bleuâtre  ou  violacé.  ])arfois  translucide  ;  elle  est  très 
désagrégée  et  il  est  facih^  d'en  extraire  par  places  des  blocs 
de  feldspath  homogène  fournissant  des  clivages  p  (001),  finement 
striés,   ayant  jusqu'à  10   centimètres  de  plus  grande  dimension. 

Le  plus  souvent,  les  clivages  ne  sont  pas  plans,  mais 
extrêmement  gondolés  et  brisés  :  ils  sont  cimentés  par  une 
masse  feldspathique  saccharoïde.  qui.  au  microscoi)e,  se  montre 
formée  i)ar  une  mosaïque  de  j)etits  grains  triturés  du  nu^'ine 
minéral  qui  l'cmplit  toutes  les  fissures  des  débris  des  grands 
cristaux. 

Au  voisinage  du  contact  de  cet  olig(K-hise  et  de  la    Ihei-zolite, 

(1)  lin  II.  Carte  gi'ol.  Franc,  op.  cit.,  p.  39. 

(2)  J'ai  recueilli  à  Moncaup  dans  l'un  des  petits  ravins  creusés  dans  la 
iherzolite,  un  bloc  éboulé  d'une  diorite  très  riche  en  hornblende,  dépourvue  de 
structure  cataclastique  qui  paraît  fournir  le  typ-  strui-tiiral  intact  des  diorites  du 
Tue  d'Fss.  La  diorite  bien  connue  d'Kup  appartient  peut-être  i\  cette  série  :  elle 
est  parfois  riche  en  anataso  secondaire. 


826  VII1'=   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

il  existe^  un  peu  d'une  amphibole  vcri  cliiir.  qui.  dans  les 
échantillons  laminés,  s'oriente  snivani  des  plans  parallèles  et 
olFre  ainsi  la  structure  des  hornblendites  décrites  plus  haut.  De 
même  que  la  hornblendide,  cette  roche  feldspathique  renferme 
cà  cl  là  du  di])yre.  de  la  trémolitc  et  des  zéolites  secondaires. 
Elle  doit  être  considérée  comme  une  véritable  anorthusite, 
constituée  essentiellement  par  un  feldspath  très  acide  ;  c'est 
le  ]»ole  acide  de  la  séine  sodocalcique  dont  la  hornblendile 
constitue  le  pôle  basiqu(\  Le  terme  moyen  ne  paraît  pas 
exister  en  quantité  notable  dans  ce  gisement."  contrairement 
à    ce    qui    ari'ive    à    Argein. 

f)  Hornhlenditp.  prroxéniqae    (Avezacite)   d  Avezac-Prat 
(Hautes-Pyrénées). 

JjC  iielil  village  d'Avezac-Pral.  situé  au  Sud-Ouest  de  la 
station  de  Lannemezan,  est  adossé  à  une  butte  de  calcaire 
blanc,  attribué  à  la  limite  de  l'Albien  et  du  Cénoinanien  ])ar 
M.  Carez.  ([ui  a  signalé  ce  gisement  à  mon  attention.  T^ne 
vieille  tour  est  bâtie  sui-  un  rocher  calcaire  au  contact  duquel 
se  trouve  un  jjointement  d'une  roche  éruptive  extrêmement 
altérée  dans  ia(pielle  a  été  jadis  ouverte  une  ])etite  carrière. 
Cette  roche  érui)tive  a  été  en  grande  partie  ex])loitée  poui' 
lamendement  des  terres,  elle  est  transformée  en  une  nuisse 
cloisonnée  de  caleite.  dans  laquelle  il  est  difficile  de  trouver 
de  loin  en  loin  des  fragments  qui  permettent  de  constater  qu'elle 
était  à  l'origine  constituée  par  une  i)éridotite.  Les  cpielques 
débris  intacts  que  j'y  ai  observés  semldent  indiquer  que  cette 
roche  est  ])lus  riche  en  bronzite.  plus  ])auvre  en  dioi»side  que 
la  Iherzolite.  mais  son  état  de  décompositi<»n  est  tel  qu'il  est 
impossible  de  tirer  de  ces  faits  aucune  (•(•nclusion  définitive. 
Aussi  la  péridotite  d'Avezac-Prat  ne  inéi'itei"ait-elle  pas  d'attirer 
l'attention,  si  <dl(»  n'était  traversée  de  nombreux  filonnets  jiou- 
vant  atteindrt»  (fuelques  décimètres  d'épaisseur,  d'une  roche 
noire,    qui   offre    au    contraire    le    plus    haut   intérêt. 

Dans  cette  roche,  on  distingue  à  Idil  nu,  au  milieu  dune 
jtàte  noire,  finement  cristalline,  de  la  liornblende  basaltique,  dont 
les  cristaux  dépassent  souvent  un  décimètre  suivant  l'axe  vertical, 
et  des  grains  arrondis,  souvent  ovoïdes,  de  sphène  vitreux, 
jaun<\   à   éclat    gras. 

La  roche  est  très  dense  et  très  fragile.  Les  blocs  éboulés 
se   délitent    en   menus    fragments    sous   le   choc   du   marteau  et 


A.    LACUOIX  82^ 

font  croire  à  un  état  de  profonde  décomposition  qui  n'est  géné- 
ralement qu"ai)parent.  car.  sauf  le  cas  où  la  roche  est  imprégnée 
de  calcite.  on  ne  voit  i)as  de  produits  secondaires.  Cette  fragi- 
lité est  la  conséquence  des  phénomènes  mécaniques  auxquels  a 
été  soumise  la  roche  et  qui  ont  i)rofondément  modifié  sa  structure. 

L'examen  microscopique  montre  les  éléments  suivants  ((ui 
se  présentent  tous  en  individus  xénomorplies  :  apalite,  si)hène. 
titanomagnétite  et  ilinénite,  augite.  hornblende,  et  très  excep- 
tionnellement, dans  quekjues  plaques  seulement,  de  lolivine  et 
de  la  hiotite. 

L'a[)atite  constitue  des  grains  arrondis  ou  irréguliei'S  creusés 
de  golfes  plus  ou  moins  ju'ofonds.  Il  n'existe  pas  de  clivages, 
mais  des  cassures  inégales  ;  des  inclusions  liquides,  quelquefois 
disposées  en  traînées,  parallèles  à  l'axe  vertical,  sont  fréquentes  ; 
il  est  facile  de  constater  que  le  minéral  est  à  un  axe  négatif  et 
possède  la  réfringence  et  la  biréfi-ingence  de  Fapatite  normale. 

Le  sphène  est  linq)ide,  souvent  très  fendillé,  riche  en  plans  de 
séparation,  accompagnés  de  macles  ))olys;sTithétiques.  qui  parais- 
sent être  ceux  qui  ont  été  décrits  par  AVilliams  et  qui  ont  eu  li(Mi 
parallèlement  à  ô 'A^  (221)  et  sont  toujours  dorigine  secondaire. 
Ces  macles  présentent  souvent  entre  les  niçois  croisés,  en  lumière 
])arallèle.  des  bandes  brillamment  colorées,  tout  à  fait  identiques  à 
celles  de  la  macle  b^  de  la  calcite  ;  lanalogie  est  rendue  jîlus  grande 
]»ar  les  teintes  grises  des  gammes  supérieures  de  l'échelle  de 
Newton,  que  i)résente    le    sphène    tout   comme   la  calcite. 

Il  existe  dans  quelques  cristaux  des  inclusions  noires  o})a- 
ques,    filiformes,  de  magnétite  ou  d'ilménite. 

Le  minéral  noir  opaque,  qui  est  extrémtMuent  abondant  dans 
certains   échantillons,   est   constitué  ])ar  de  Tilménite. 

Le  pyroxène  est   une  augite  d'mi    gris  vei'dâtre. 

L"am|>hibole  est  une  hornblende  brune  très  pléochroï([ue. 
elle  est  parfois  accompagnée  de  ti'ès  petites  paillettes  de  biotile 
qui  sont  d'origine    secondaire. 

Les  échantillons  les  moins  frais  sont  fissurés  et  hnirs  f(Miles 
rem]»lies    de   limonite    cl   de  calcite, 

La  structure  de  cette  roche  est  au  plus  haut  point  cataclastique  ; 
il  me  seud)le  tout  à  fait  évident  qu'elle  était  à  grands  éléments  et 
comparable  à  celle  des  pegmatites.  C'est  par  laminage  qu'a  été 
])roduite    la   structure    ])seudo-])oi'])hyrique  actuelle. 

Les  gros  ci'istaux  de  hornblende  et  de  sphène  sont  les  der- 
niers  témoins  de  la   structun*  primaire.    Fort    souvent,    les  indi- 


S28  VIIl"   CONT.RÈS   GÉOLOGIQUE 

vidus  arrondis  do  sphène  atteiîçnent  la  taille  d'niK^  noisette,  se 
montrant  au  microscojio  formés  \m\v  un  agrégat  de  i)etites  plages 
peu  déviées  dans  lesquelles  on  pressent  une  commune  orientation 
originelle,  elles  sont  cimentées  par  leurs  débris  (PI.  XVI,  fig.  2). 
Il  en  est  de  même  des  grands  cristaux  de  hornblende,  d'augite 
et  d'apatite  qui  s'émiettent  sous  le  choc  et  offrent  au  microscope 
la  même  structure. 

L'examen  microsco])ique  de  la  pâte  qui  englobe  les  grands 
cristaux  montre  une  analogie  de  structure  tout  à  fait  frappante 
avec  celle  de  certaines  météorites  pierreuses  :  l'ilménite  joue 
le  même  rôle  que  le  fer  métallique  de  ces  dernières.  Le 
sjihène.  la  hornblende,  le  pyroxène  en  grains  arrondis,  globuleux. 
])arfois  ovoïdes,  sont  motilés  par  des  grains  plus  petits  des 
mêmes  substances,  accompagnées  d'apatite  :  l'ilménite  enve- 
loppe le  tout,  formant  exceptionnellement  une  trame  continue 
sur  une  petite   surface. 

L'ordre  de  succession  originel  de  ces  divers  minéraux  est 
difficile  à  établir  :  l'apalite  n'est  que  très  l'arement  incluse 
dans  la  hornblende  et  l'ilménite  dans  le  sphène  et  dans 
l'apatite. 

Une  même  préparation  microscojtique  offre  souvent  un 
rubanement  très  net  par  suite  de  la  localisation  dans  des  lits 
distincts  de  l'un  des  éléments  précités,  et  notamment  de  l'au- 
gite  ou  de  la  hornblende,  à  l'exclusion  presque  complète  de 
tout  autre  (PI.  XVIT.  fig.  i).  Cette  structure  ])araît  résidter  de 
l'écrasement  sur  place  de  grands  cristaux  de  l'un  ou  l'autre 
de  ces  minéraux  et  de  leur  mélange  inqtarfait  avec  les  débris 
des  cristaux  voisins.  La  grandeur  des  éléments  primordiaux  de 
cette  roche  explicpie  très  aisément    les  faits  observés. 

Les  résultats  de  l'analyse  donnée  i)age  882,  montrent  que 
la  roche  d'Avezac  possède  une  composition  chimique  très 
exceptionnelle  :  de  toutes  les  roches  grenues  connues,  c'est  de 
beaucoup  la  ])lus  pauvre  en  silice,  et  jiour  trouver  quelque  chose 
qui  lui  soit  comparable,  il  faut  chercher  dans  les  lits  très 
basiques  des  gabbros  de  Druini  an  Eidhne.  dans  l'île  de  Skye. 
décrits  par  MAT.   Geikie  et  Teall  (1).   Parmi  les   roches  d'épan- 

't)  Oitarterl.  Joiini.  GpoI.  Soc.  L.  finM.  1S9't  :  Lits  constUuPs  Par  do  l'ausito, 
<\f  la  maenf'titi'  rt  dti  labrador.  SiÔ?  =  40.2.  TiO'^  =  4,7.  \\^  03  =9.*)  Fc-  0^  =9.7. 
FoO  =  12.2.  MnO  ^  0,4.  MtrO  =  8,0.  CaO  =  13.1.  Na?  O  =  O.S  K^-  O  =  0.2. 
FoS:;  =  0,4.  Perle  au  feu  =  0,n.  Total  =  99.7  Densité  ^  3,36.  La  composition  chi- 
mique des  lits  essentiellement  feldspattiiciues  et  ausitiques  île  ce  même  irabbro 
ofïre  la  plus  grande  analogie  avec  celle  de  l'opliite  de  Pouzac,  type  moyen  des 
ophites  des  Pyrénées. 


A.    LACROIX  829 

cliement,  cette  roche  pourrait  être  rapprochée  par  sa  basicité 
des  mélilitites  (basaltes  à  mélilite)  dont  elle  diilère  cependant 
par  une  trop  grande  pauvreté  en  alcalis.  La  richesse  en  ma- 
gnétite  titanifère  et  en  apatite  explicpie  aisément  la  haute 
teneur  en  ïiO"  et  P^O',  ainsi  que  la  pauvreté  en  silice,  qui 
est  aussi  une  conséquence  de  la  très  grande  richesse  en 
hornblende. 

A  peine  est-il  besoin  de  l'aire  ressortir  les  ditierences 
considérables  qui  séparent  notre  roche  des  pyroxénolites  ou 
hornblendites  actuellement  connues,  toujours  beaucoup  plus 
riches  en  silice,  moins  alumineuses,  moins  lerriieres,  moins 
calciques  et  beaucoup  plus  magnésiennes.  La  richesse  en 
apatite,  en  sphène,  en  ilménite  et  ferro-magnétite  constitue 
aussi  une  caractéristique  minéralogique  dont  il  y  a  lieu  de 
tenir  compte.  Pour  toutes  ces  raisons,  il  me  semble  néces- 
saire de  désigner  cette  roche  sous  un  nom  spécial  et  j'emploiei'ai 
celui    Ci  avezacite    pour  rappeler   son  gisement. 

Si  l'avezacite  n"a  son  équivalent  dans  aucun  autre  gisement 
pyrénéen  et  se  différencie  très  nettement  des  quelques  pyroxéno- 
lites connues  dans  d'autres  régions,  elle  otlre  par  contre  la 
parenté  la  plus  étroite  avec  les  nodules  à  augite  et  hornblende 
constituant  des  enclaves  homéogènes  dans  un  grand  nombre  de 
roches  volcaniques  basiques  et  notamment  dans  les  basaltes  du 
Plateau  Central  de  la  France  (i).  C'est  dans  cette  parenté  que 
réside  surtout  le    grand  intérêt  de    la    roche  qui   nous   occupe. 

Comme  l'avezacite,  ces  nodules  sont  constitués  par  de  la 
hornblende  basaltique  et  de  l'augite,  l'un  ou  l'autre  de  ces 
minéraux  prédominant  suivant  les  échantillons  ;  comme  elle,  ils 
sont  fréquemment  riches  en  apatite  et  en  fer  titane  et  parfois 
aussi  en  sphène  (S""-Anne,  près  le  Puy-en-Velay).  Quant  à  la 
structure  normale  de  ces  nodules,  elle  est  souvent  holocristal- 
lintî  grenue,  à  grands  éléments,  et  telle  qu'on  peut  conce- 
voir celle  d'Avezac  avant  les  actions  dynamiques  qui  l'ont 
déformée. 

IIL  —  Conclusions. 

J'ai  l'ail  connaître  dans  ce  mémoire  une  série  de  l'oches 
qui,  pouf  la  jduparl,  étaient  inconnues  dans  h's  Pyrénées  et 
dont     quelques-unes    constituent    même    des    ly])es    pétrographi- 

(1)  /.f's  Enclaves  div  roches  volcaniques .  MAt-on,  1893,  p.  48.'j. 


83o  Vai"   CONGRÈS    OÉOLOOIQUE 

ques  nouveaux,  remarquables  aussi  bien  au  point  de  vue 
chimique    que    minéralogique. 

Gisement.  —  Parmi  ces  types,  les  ariégites  méritent  la  pre- 
mière place:  ces  roches  sont  intimement  lices  aux  Iherzolites, 
ne  se  trouvent  jamais  en  dehors  d'elles,  constituant  dans  leur 
masse,  tantôt  des  tramées  (véritables  ségrégations  ou  manifes- 
tations dune  hétérogénéité  primordiale  du  magma)  et  tantiM 
de  véritables   filons. 

De  même  que  les  ariégites.  les  dioriies  de  Serreing.  du  Tue 
d'Ess,  etc..  l'avezacite  sont  éti'oitejuent  unies  géologicpiement 
aux  Iherzolites  qu" elles  traversent,  sous  forme  de  liions   minces. 

A  Argein,  il  semble,  bien  que  le  fait  demande  vérification, 
que  les  diorites  mélanocratiques  et  la  péridotite  à  hornblende 
ne  soient  que  des  cas  particuliers  d'une  même  roche,  formant 
un   pointement   voisin,   mais    distinct  dune   ophite. 

Le  gabbro  amphibolique  de  Saleix  et  la  hornblendite  d'Eret 
ne  sont  en  contact  ni  avec  des  Iherzolites,  ni  avec  des  ophites, 
mais  forment  à  côté  de  celles-ci  et  comme  elles,  de  petites 
bosses  intrusives  distinctes:  elles  métamorphisent  les  mêmes 
calcaires    secondaires   et  de  la  même  façon. 

L'observation  sur  le  terrain  conduit  donc  à  cette  convic- 
tion que  toutes  ces  roches  si  intimement  associées  aux  Iher- 
zolites et  aux  ophites.  constituent  avec  elles  un  ensemble 
géologique  des  plus  nets.  Quelques-unes  d'entre  elles  (ariégites) 
ne  peuvent  même  être  distinguées,  connue  corps  géologique, 
des  Iherzolites    elles-mêmes. 

Dans  aucun  des  gisements  où  coexistent  la  Iherzolite  et 
l'ophite.  je  n'ai  pu  toucher  du  doigt  le  contact  des  deux  roches, 
bien  qu'on  les  observe  souvent  (vallée  de  Freychinède,  Tue 
d'Ess,  etc.).  à  quelques  mètres  seulement  de  distance.  Il  n'est 
donc  pas  possible  de  connaître  quel  est  l'ordre  relatif  de  la 
mise  en  place  de  ces  deux  roches.  On  a  vu  plus  haut  que  tous 
les  types  feldspatlii([ues.  étudiés  dans  ce  mémoire,  qui  ont  été 
observés  en  contact  avec  la  Iherzolite.  traversent  celle-ci  en 
liions  :  or  ces  roches  étant  celles  qui  se  rapprochent  le  plus  des 
ophites,  il  est  permis  d'en  conclure  que  ces  dernières  ont  été 
elles-mêmes  mises  en  place  après  les  Iherzolites.  La  démons- 
ti'ation  directe  de  cette  hypothèse  reste  à  faire,  elle  est  rendue 
diflicile  par  ce  fait  que  dans  aucun  des  gisements  ophitiques 
connus,  dans  la  région  où  existent  des  Iherzolites,  les  ophites 
ne    se  présentent   en    filons,    elles  forment    toujours    des    bosses 


A.     LACKOIX  83l 

intrusives.  Cette  postériorité  des  types  feldspathiques  aux  péri- 
dotites  serait  du  reste  cont'ornie  à  ce  que  Ion  a  observé 
dans  bien  des  gisements  (Piémont,  Ile  d'Elbe,  Grèce,  Nouvelle- 
Calédonie,  etc.),  où  des  filons  minces  de  gabbros,  de  pyroxéno- 
lites,  d'iiornblendites,   etc.,    traversent  les   massifs  péridotiques. 

Composition  minéralogique  et  striictare.  —  Si  maintenant 
nous  considérons  la  composition  minéralogique  de  nos  roches, 
en  y  comprenant  les  opliites  et  les  lliei'zolites,  nous  constatons 
de  très  grandes  dillérences  qui  nuisquent  parfois  au  premier 
abord   leurs  véritables  atlinités. 

Les  unes  sont  feldspathiques  et  les  autres  dépourvues  de 
feldspath  ;  et,  cependant  parnd  ces  dernières,  il  en  est  dont  la 
composition  chimique  se  rapproche  beaucoup  plus  des  types 
feldspathiques  que  des  péridotites. 

Les  roches  feldspathiques  sont  des  ophites  (diabases),  for- 
mées du  plagioclases  et  daugitc,  des  gabbros  anipliiboliqiies, 
renfermant  des  plagioclases,  plus  ou  moins  basiques,  avec  de 
l'augite,  de  la  hornblende  brune,  de  la  biotite  et  parfois  de 
Tolivine  ;  des  diorites  constituées  par  des  plagioclases,  souvent 
acides  et  de  la  horidjlende  brune,  prédominante,  qui  fait  passer 
progressivement  la   loche  à  des  types  non  feldspathiques. 

Les  roches   non  feldspathiques  se  divisent  en  quatre  groupes. 

i"  Des  hornblendites,  les  unes  riches  en  olivine,  en  augite  et 
contenant  un  peu  de  feldspath  basique  (Eret),  les  autres  {ave- 
zacite)  dépourvues  d'olivine,  riches  en  [)yroxène,  apatite,  sphène, 
ilménite  et  inagnétite  ;  un  troisième  type  ne  renferme  guère 
que  de  la  hornblende,  avec  un  peu  de  plagioclases  acides  et 
passe  aux  diorites  (Ai'gein,  Tue  d'Ess),  alors  qu'un  dernier 
type  contient  de  la  horidjlende  bi^une ,  de  la  biotite ,  du 
pyroxène,  des  spinelles  et  établit  ainsi  une  transition  avec  le 
groupe   suivant,   celui   des    aiiégites    (Lherz), 

2°  Les  ariégites  sont  caractérisées  par  l'absence  des  felds- 
paths  et  de  l'oliviae  comme  éléments  essentiels,  par  la  constance 
de  l'association  d'un  ou  plusieurs  pyroxènes  (diopside,  diallage, 
bronzite)  à  beaucoup  de  spinelle  et  souvent  à  du  grenat  pyroi)e 
(calcique  et  ferreux)  et  à  de  la   hornbh'ucic. 

3"  Les  péridotites  olfreiil  deux  types  :  le  phis  lial)ituel  csl 
la  Iherzolite  (olivine,  bronzite,  diopside,  peu  de  spinelle  avec 
très  rarement  un  peu  de  horid)lende);  le  pbis  i-are  est  cons- 
titué (Ai'gein)  par  une  péiidotile  à  hornblende  ne  renfermant 
que    de    l'olivine,     de    la     hornblende     l)rnne    et     un      peu     de 


832 


ViU^   CONGRÈS   r.ÉOLOr.lQUE 


biotite  :  la  Iherzolite  à  hornblende  de  Gaiissou  est  un  terme 
intermédiaire   entre  ces   deux   types. 

Au  point  de  vue  minéralogique.  on  voit  donc  que  les  varia- 
tions sont  grandes  et  que  le  seul  minéral  qui  peut  se  rencontrer 
dans  à  peu  près  tous  les  types,  à  l'exception  de  lopliite,  est 
la  hornblende  brune.  Encore  faut-il  faire  quelques  réserves, 
en  ce  sens  que  la  hornblende  des  ariégites  ne  me  paraît 
pas   absolument  identique    à  celle   des    autres  roches. 

Quant  à  la  structure,  elle  est  holocristalline,  grenue,  dans 
tous  les  types,  sauf  dans  les  ophites.  où  elle  est  ophitique  :  les 
gabbros  à  hornbh'udc  présentent  des  passages  ménagés  entre 
la  structure  grenue  franche  et  lophitique. 

Des  exemples  remarquables  et  variés  de  structure  cataclas- 
tique  et  de  structure  ridninée  ou  schisteuse  secondaire  s'ob- 
servent dans  toute  cette  série  ;  elles  sont  fréquemment  accom- 
pagnées de  recristallisation,  dont  les  détails  minéralogiques 
ont   été   passés  en  revue  plus  haut. 

Coinposifion  chimique.  —  La  composition  cliimique  permet 
d'établir  trois  groupes  dans  cette  intéressante  série  pétrogra- 
phique.  Les  analyses  suivantes,  à  quelques  exceptions  près, 
ont  été   faites   par   M.  Pisani. 

1°  Groupe  a  chaux  prédominant  sur  i,a  magnésie  (ophitogabbroïque). 


a 

b 

c 

d 

Si02 

'ôi.O 

47.4a 

45  20 

31.80 

TiO-' 

» 

1 .55 

0.41 

3.25 

A12  03  ......    . 

17.2 

18.42 

20.30 

10.96 

Fe2  03 

■>.l 

0.50 

4.74 

12.23 

FeO    ........ 

7.7 

G. 55 

5.20 

9.79 

CaO 

12.3 

11.80 

11.20 

17.34 

MgO 

3.9 

7.95 

8.75 

8.40 

Nai'  O . 

2.7 

3.37 

3.01 

0.66 

K2  0 

0.4 

0  92 

0.57 

0.27 

Perte  au  feu       ... 

2.0 

0.75 

1.00 

1.50 

P-'  03 

Traces. 

Traces. 

Traces. 

3.32 

100.9 

99. 2() 

100.38 

99.4(1 

(i)  Ophite  de  Pouzac  (par  M.  Arsandaux) 
/»)  Gabbro  amphibolique  de  Saleix  ; 
(•  )  Diorite  du  Tue  d'Ess  ; 
(I)  Avezacite  d'Avezac-Prat. 


S33 


2"  Groupe  a  magnésie  prédominant  sur  la  chaux 


SiO-'  . 

Al 2  ()i 

Ve'2  ()3 
FeO.  . 
CaO  . 
Mgt)  . 
Na-^  O. 

K:;  o  . 

Perte  au 
feu 


47.09 

10.99 

1  62 

:vm 

9.20 

19  92 

0  50 

0.25 

0.83 


100.00 


a)  Groupe  des  ariég-ites. 


44.90 

17.25 

1.71 

4.30 

10.89 

20.41 

1 .22 

0.56 

0.33 


101.57 


V 

0 

44.38 

47.29 

17.60 

16.93 

1.42 

1.58 

3.91 

2.67 

16.03 

8  56 

15.14 

21.01 

0.78 

1.17 

0.15 

0..39 

0.59 

0.29 

100.00 

99.89 

38.95 

19.80 

3.01 

4.54 

12.05 

16.42 

0.89 

0.37 

3  36 


99.39 


42.32 

15.41 

2.69 

5.^6 

11.97 

19.25 

1.04 

0.24 

1.23 


100.11 


''■l 

6 

X 

42.68 

38.58 

46.0 

18.36 

20.42 

10.9 

5.27 

7.60 

1.7 

7.02 

5.91 

9.3 

10.05 

9.43 

13.1 

12.89 

12.93 

15.2 

1.69 

2.29 

1.5 

0.51 

1.39 

0.3 

2.50 

1.25 

2.0 

100.97 

99.80 

100.0 

a.  Ariégite  pyroxénique  normale  de  l'élang  de  Lher/.. 

p .  Ariégite  pyroxénique  à  kélyphile  du  Tue  d'Ess. 

y.  Ariégite  pyroxénique  à  grenat  de  l'étang  de  Lherz. 

0.  Ariégite  pyroxénique  à  grenat  (ieldspathique). 

c.  l.  Ariégite  pyroxénique  et  aniphibolique  normale  (e.  renferme 
un  peu  d'olivine  et  de  calcite,  ^.  un  peu  de  feldspath). 

V| .  Ariégite  pyroxénique  et  amphibolique  à  grenat  de  l'Escourgeat, 
(un  peu  de  feldspath). 

0.    Ariégite  amphibolique  à  grenat  de  Lherz. 

A.   Hornblendite  du  col  d'Erel  (par  M.  Arsandaux). 


b)   Groupe  des  l/ierzolites. 


SiO-'  .... 
Ti02  .  .  . 
Al-'  03  .  . 
Fe2  o:)  .  . 
FeO  .... 
CaO  .... 
MgO.  . 
Na2  O  .  .  . 
K2  O.  .  .  . 
Perte  au  feu 


A 

B 

G 

44.64 

41.. 50 

39.25 

0.20  (Cpi'  O») 

» 

0.77 

5.85 

6.93 

5.39 

2.85 

2.19 

2.60 

4.50 

6.69 

8.90 

2.47 

5  80 

4.55 

38.76 

35.90 

.33.72 

» 

1.37 

1.18 

n 

0.30 

0.60 

0.30 

» 

2.83 

99.57 

101.00 

99.79 

A)  Lherzolite  de  Lherz  ; 

B)  Lherzolite  à  hornblende  de  Caussou  (par  M.  Brunet)  ; 

C)  Péridotite  à  hornblende  d'Argein. 


Fii:.  :!. 


Fi".  4. 


Fig.  3.  —  Ophile  (le  Pouzac  (unalyso  a,\  V\ii  4.  —  Gabbro  ;iinpliiljolii)iit' 
Saleix  (analyse  //)  ,  Fig.  o.  —  Diorile  du  Tiic  tl'Ess  ''analyso  •);  Fii:.  li 
Avezacito  d'Avc^ac  Prat  (analyse  ((]. 


'Sio" 


Fis 


Fiij.  S.  Fi-.  •».  Fiij.    10.  Fi-.  11 

Fi».  7  à  11.   —    Ariéffilos  (analyses  a  a  i). 


Fig.  7.  -  Ariéffite  de  l'étang  de  Lherz  (analyse  a)  ;  Fig.  8.  —  Ariégite  du  Tue 
d'Ess  (analyse  p)  ;  Fig.  9.  -  Ariégite  de  l'étang  de  Lherz  (analyse  y)  ;  Fig.  10. 
—  Ariégite  à  grenat,  feldspathique  (analyse  5)  ;  Fig.  11.  —  Ariégite  normale, 
avec  olivine  et  calcite  (analyse  i). 


Fig.   12. 
Fig.   1^  à  14. 


*2.68 


JSi  O" 
38  58 


Fis.   13.  Fis-   14 

Ariégiles  (analyses  '^  k  h)  ;  Fi,^ 
du  col  (l'Eret  (analyse  ■/.) 


'tB.n 


Fig.    lo. 
I.'i.  —  Hornblendilt 


-*Slo2 


Fig.    16.  Fig.   17.  Fig.  18. 

Fig.  16.  —  Llierzolite  de  Lhcrz  ;  Fig.  17.  —  Lherzolite  à  hornblende  do  Cinissou  ; 
Fig.  18.  —  Péridotite  à  hornblende  d'.\rgeiii  (analyses  A  à  C). 


Si()  VIII*   CONGRÈS    r.ÉOLOr.IQUE 

La  teneur  eu  silice  de  ces  diverses  roches  varie  peu  si  l'on 
en  excepte  les  deux  tjq)es  extrêmes  (ophite  de  Pouzac  et 
avezacite). 

Les  ditïerences  caractéristiques  résident  dans  les  proportions 
relatives  d"alumin<'.  de  chaux  et  de  magnésie  et  enfin  d'alcalis. 
Ces  derniers  sont  toujoui's  peu  abondants,  toujours  inférieurs 
à  la  chaux  l'eldspathisable  :  la  soude  prédomine  de  beaucoup 
sur  la    potasse. 

Les  alcalis  se  ti'ouvent  en  quantité  la  plus  grande  dans  le 
groupe  riche  en  l'eldspath,  coinme  on  devait  s'y  attendre 
(gi'oiipc  ophito-gabbroïque)  :  hi  chaux  y  (k)niiiie  de  beaucoup 
sur  la  luagiu'sie  ;  ou  voit  par  la  considération  des  ligures  3,  5 
et  /J  que  cenc-ci.  inl'érieure  à  hi  chaux  feldspathisal)le  dans 
l'ophite,  atteint  légalité  dans  la  diorite,  puis  la  dépasse  dans 
le  gabbro.  La  teneur  la  plus  élevée  en  alumine  s'observe  dans 
le  type  c,  le  plus  pauvre  en  silice  parmi  les  types  feldspa- 
thiques  de  cette  série.  Les  caractéristiques  de  ce  groupe  («  à  c) 
sont  au  point  de  vue  chimique  celles  des  gabbros,  alors  que 
la  composition  minéi-alogique  oscille  entre  celle  de  la  diabase 
à  structure  ophitique  (labrador  et  augite),  des  gabbros  à 
hornblende  et  olivine  et  des  diorites  à  feldspath  acide  très  riches 
en  hornblende.  A  cause  de  sa  haute  teneur  en  chaux,  l'aveza- 
cite  peut  se  rattacher  à  ce  groupe  dans  lequel  elle  constitue 
un  type  sans  feldspath,  remarquable  par  sa  basicité,  sa  richesse 
en  TiO*  et  P^O',  en  fer,  et  au  contraire  sa  pauvreté  en  alumine 
et  en  alcalis.  Elle  joue  par  rapport  aux  types  normaux  de  ce 
groupe  lin  rôle  comparable,  à  certains  égards,  à  celui  de  la 
hornblendite  dEret,  vis-à-vis   les  ariégites. 

Dans  les  ariégites,  la  teneur  en  silice  et  en  alumine, 
souvent  en  fer,  est  comparable  à  celle  des  types  gabbros  et 
diorites  du  groupe  précédent,  mais  la  caractéristique  réside 
dans  la  prédominance  très  marquée  de  la  magnésie  sur  la 
chaux  (à  l'exception  de  y  où  la  chaux  est  faiblement  domi- 
nante), dont  la  teneur  est  en  même  temps  plus  élevée  que 
dans  les  gabbros.  Par  contre,  les  alcalis  sont  moins  abondants 
que  dans  ces  dernières  roches.  Le  caractère  lamprophyrique 
des  ariégites  est  mis  en  évidence  par  les   épures  ~  à  14. 

La  caractéristique  essentielle  de  ces  roches  réside  dans 
l'absence  du  feldspath,  malgré  le  grand  développement  du 
triangle  feldspathique  de  ces  épures,  conséquence  de  l'abon- 
dance  du  spinelle,    du  grenat,   etc.    Ces   roches  sont  bien  elles- 


A.    LACROIX  837 

mêmes  et  constituent  le  type   le    plus  remarquable  de  la  série. 

Une  diminution  dans  la  teneur  en  alumine  conduit  à  la 
hornblendite  du  col  d'Eret  (lig.  i5),  qui  néanmoins,  cela  paraît  au 
premier  abord  quelque  peu  paradoxal,  est  toujours  feldspa- 
tique  :  il  est  vrai  que  ni  le  j^renat,  ni  le  spinelle  ne  s'y 
rencontrent  :  l'olivine  y  devient  abondante  ,  alors  qu  elle 
manque  dans  les  ariégites  ayant  une  teneur  analogue  en 
magnésie. 

Le  groupe  Iherzolitique  offre  les  caractéristiques  habituelles 
des  péridotites  et  en  particulier  la  pauvreté  en  alumine, 
l'écrasante  supériorité  de  la  magnésie  sur  la  chaux  et  la 
pauvreté  en  alcalis.  Les  types  amphiboliques  renferment  cepen- 
dant autant  de  soude  (et  de  potasse)  que  la  moyenne  des 
ariégites  ;  la  teneur  en  silice  est  un  peu  plus  faible  que 
dans  ces  dernières  roches.  Il  y  a  lieu  de  signaler  Tassez  faillie 
différence  de  composition  chimicpie  entre  la  péridotite  d'Argein 
(analyse  C  et  la  Iherzolite  de  Caussou,  moins  riche  en  amphibole. 

La  silice  varie  relativement  peu  dans  ces  trois  groupes.  La 
chaux  et  les  alcalis  décroissent,  de  l'ophite  à  la  Iherzolite,  en 
même  temps  que  croît  la  magnésie  ;  à  ce  point  de  vue,  les 
ariégites  occupent  bien  une  place  intermédiaire  entre  les  deux 
groupes.  L'alumine  vai'ie  peu  du  gi'oupe  ojdiitogabbroïque  au 
grouj^e  ariégite,  mais  tombe  brusquement  dans  le  groupe  des 
Iherzolites  ;  la  hornblendite  du  col  d'Eret  établit  nettement  une 
ti'ansition  entre  les  ariégites  et  les  Iherzolites  et  je  suis  per- 
suadé que  l'étude  chimique  des  diverses  variétés  de  diorites 
mélanocratiques  du  type  de  celle  d'Argein  fournira  une  chaîne 
continue  permettant  de  relier  mieux  encore  ces  diverses  roches. 

En  résumé,  de  l'étude  géologique,  minéralogique  et  chimi- 
que de  toutes  h^s  roches  décrites  dans  ce  mémoire,  on  peul 
conclure  qu'elles  sont  éti'oiteinent  ap])arentées  les  unes  avec  les 
autres  et  qu'elles  constituent  des  variations  d'un  même  magma 
]»ro('on(l.  En  ce  qui  concerne  les  ariégites.  on  a  vu  qu'elles 
l'ormenl  souvent  dans  les  masses  de  Iherzolite  de  véritables 
ségi-égations  (dilFérenciations)  distribuées  en  bandes  parallèles, 
et  ])ar  suite  ne  pouvant  être  considérées  comme  dues  à  un 
phénomène  de    refroidissement  ]>ériphérique. 

Dans  l'état  actiud  de  nos  connaissances,  cette  famille  pétro- 
grai)hicfue.  riche  en  roches  diverses,  ne  renferme  dans  la  région 
étudiée  ({ue  des  types  basiques,  à  l'exception  toutefois  des  filon- 
nets   d'anorlhosite    du  Tue    d'Ess   et   peut-être  d'Ai'gein,    qui  du 


838  VIII''   CONGKÈS    GÉOLOGIQUE 

reste  ne  paraissent  constituer  que  des  curiosités  minéralogi- 
ques  négligeables  comme  masses,  quand  on  les  compare,  même 
aux  moins  abondantes  des  roches  exceptionnelles,  décrites  dans  ce 
mémoire.  T'n  travail  en  cours  d'exécution  montrera  s'il  faut  ou 
non  rapprocher  de  cette  série  les  quelques  pointements  de 
syénite  alcaline,  de  syénite  néphélinique,  de  ii^ranite  de  divers 
t^isements  situés  ])lus  à  l'ouest  de  la  chaîne,  dans  les  Hautes  et 
les  Basses-P)Ténées  ;  ces  roches  accompao^nent  en  petites  masses 
ou  en  filons  des  roches  basiques  à  faciès  ophitique  et  d'autres 
à  faciès  teschénitique. 

En  terminant,  il  me  reste  à  ra]ipeler  combien  est  grande 
l'analogie  des  gabbros  amphiboliques  de  Saleix.  des  Iherzolites 
de  Caussou  et  de  Lherz  et  enfin  de  l'avezacite.  avec  les 
enclaves  homéogènes  qui  abondent  dans  les  tufs  basiques  de 
tant  de  régions  basaltiques  et  notamment  de  celles  du  Plateau 
central  de  la  France,  enclaves  homéogènes  composées  de 
gabbros  et  de  diorites  grenus,  de  nodules  à  olivine  avec  ou  sans 
hornblende    et    enfin    de    nodules    à    hornblende    et    pyroxène. 

Cette  analogie  de  composition  et  d'association  est  la  mani- 
festation, en  même  temps  que  la  démonstration,  de  la  parenté 
génétique  qui  lie  ces  diverses  roches  non  seulement  entre 
elles,  mais  encore  aux  basaltes.  Notons  en  effet  que  des  expé- 
riences effectuées  par  fusion  iiurcincnt  ignée  et  recuit  permettent 
de  faire  recristalliser  dans  le  lal)oratoire  tous  les  types  du 
groupe  feldspatliique  et  du  groupe  des  ariégites,  qui  viennent 
d'être  décrits,  sous  forme  de  roches  microlitiques.  essentiellement 
constituées  par  de  l'augite,  associée  à  des  proportions  variables 
defplagioclases.' et  souvent  d'olivine.  La  forme  d'épanchement 
de  toutes'  ces  roches  serait  donc  des  basaltes,  oscillant  au 
point  de  vue  de  leur  composition  minéralogique,  entre  le 
basalte  normal  et  des   types  basaltiques  très  limburgitiques. 


s% 


DÉCOUVERTES  GÉOLOGIQUES  RÉGENTES 
DANS  LA  VALLÉE  DU  NIL  ET  LE  DÉSERT  LIBYEN  (i) 

par  M.  Huffh  J.  L.  BEADIVELL 

l'hmdic  XIX. 

Ce  travaiL  publié  avec  l'autorisation  du  Sous-Secrétaire 
d'État  et  du  Directeur  Général  du  Survey,  a  pour  but  de  faire 
connaître  brièvement  les  découvertes  les  plus  intéressantes  et 
les  plus  importantes  que  j'ai  faites.  })endant  les  trois  ou  quatre 
dernières  années,  dans  la  vallée  du  Nil  et  les  oasis  du  Désert 
Libyen  ou  désert  occidental  d'Egypte. 

Pour  me  renfermer  dans  les  limites  restreintes  de  cette 
notice,  je  n'entrerai  pas  dans  de  minutieux  détails  sur  les 
localités  dont  il  sera  question,  préférant  insister  sur  des  faits 
nouveaux  d'intérêt  général,  spécialement  sur  les  observations 
qui  m'ont  amené  à  des  conclusions  diflerentes  de  celles  des 
auteurs,   qui,    antérieurement   à  moi.   ont  traité   le  même  sujet. 

L'oMivre  la  plus  importante  sur  la  géologie  de  l'Egypte, 
avant  l'établissement  du  GeologicaJ  Siirver  en  1896.  était,  on 
le  sait,  celle  de  M.  von  Zittel,  l'éminent  géologue  et  paléon- 
tologiste, qui  a  traversé,  en  iSi-j3-i8'j^,  comme  géologue  de 
l'expédition  Rohlfs,  une  grande  partie  du  pays  et  spécialement 
la  région  à  l'W.  du  Nil.  En  publiant  (2)  les  résultats  géologi- 
ques de  cette  expédition,  M.  Zittel  appelle  l'attention,  d'une 
façon  spéciale,  sur  l'absence  de  toute  séparation  nette  entre 
les  dépôts  crétacés  et  éocènes.  Il  mentionne  ce  fait  comme  un 
des  plus  importants  résultats  obtenus  (3).  <(  Dans  le  désert 
))  Libyen,  dit-il.  il  n'y  a  pas  de  ligne  de  démarcation  tranchée 
))  entre  l'Eocène  et  le  Crétacé.  Ni  discordance  de  stratification. 
»  ni  intercalation  de  dépôts  d'eau  douce,  ni  interruption  dans 
))  la  sédimentation,    rien    ne    marque  cette    coupure   importante 

11)  Le  prési'nt  mémoire  à  été  lu  au  Concirès,  dans  la  séance  ilu  21  août, 
(levant  la  Section  de  Stratigraphie  et  de  Paléontologie  (Note  du  Secrétariat). 

12)  Paleontographica,  XXX  :  Géologie  und  Paléontologie  (1er  fAbi/schen 
Wiisie,  I  Theil,  1883. 

Ci)  /.or.  fil.  p.  no. 


84o  VllI^   CONGKÈS    GÉOLOGIQUE 

»  dans  l'histoire  de  la  terre,  l'époque  où  prend  fin  le  règne 
))  des  reptiles,  et  où  commence  le  règne  des  manmiifèi'es. 
))  Il  est  très  rare  qu'un  changement  dans  les  caractères  litho- 
»  logiques  marque  la  limite  des  deux  étages.  Jamais  d'autre 
»  i)art  les  nummulites  ne  se  trouvent  dans  le  Ca'étacé  et  jamais 
»  les  formes  crétacées  ne  se  rencontrent  dans  la  Série  nummuli- 
»  tique.  »  Plus  loin,  l'auteur  continue  (i)  :  «  Avec  l'accroissement 
inespéré  de  nos  connaissances  sur  la  faune  du  Crétacé  supérieur 
dans  le  Désert  Libyen,  la  constatation  de  la  liaison  étroite  entre 
l'Eocène  et  le  Crétacé,  complètement  marins  tous  deux,  cons- 
titue le  résultat  géologique  le  plus  important  de  l'expédition 
Rohlfs.    » 

Il  ne  peut  y  avoir  d'ambiguïté  et  le  professeur  Zittel  était 
évidenmient  tout  à  fait  convaincu  de  l'exactitude  de  ses  con- 
clusions  qui  furent  admises  par  tous  les  géoloques. 

Des  recherches  plus  étendues  m'ont  permis  de  distinguer, 
d'une  manière  incontestable,  deux  régions  au  moins,  dans  le 
Désert  Libyen  :  Abou  Roach  et  l'oasis  de  Beliarieh,  où,  au  lieu 
de  ce  passage  parfaitement  graduel  au  point  de  vue  paléon- 
tologique  et  lithologique,  des  dépôts  crétacés  les  plus  élevés  au 
Tertiaire  le  plus  ancien  (2)  sans  aucune  discordance,  on  peut 
observer  une  discordance  bien  nette,  correspondant  à  un 
long  espace  de  temps  dans  le  ])rocessus  de  la  sédimentation. 
Le  Crétacé  pendant  ce  temps  était  exondé  et  formait  une 
région  élevée,  souvent  plissée  et  faillée  d'une  façon  intense, 
qui  a  subi  une  dénudation  considérable,  avant  qu'un  mouve- 
ment d'affaissement  ait  amené  la  submersion  générale  ou 
partielle  de  la  région  et  ait  permis  le  dépôt  transgressif  des 
assises   successives   de   l'Eocène. 

Ainsi  que  je  l'ai  montré  (3),  dans  les  coupes  examinées  par 
M.  Zittel,  la  séparation  était  toujours  très  difllcile  ou  impos- 
sible à  établir  et  au  Crétacé  le  plus  élevé  succédait  l'Eocène 
le  plus  inférieur  de  la  série  égyptienne  ;  il  est  liors  de  doute 
que  si  un  observateui-  aussi  habile,  avait  visité  les  régions 
d'Abou  Roach  ou  de  Beharieh.  où  la  séparation  est  beaucoup 
plus  frappante,    il   aurait   reconnu  ce    fait. 


(1)  Loc.  cit.  p.  9t. 

(2)  Tpxt  hookof  Comparative  Geoloijy  de  Kayser-Lake,  2'  édition,  1895,  p. 337. 

(3)  Reports  on    the    Odsps   of  Farafrn    uiid   Dukhln.    —    Publications    du 
Geotoijical  Siirvey  of  Eçiypt.  1900-1901. 


H.    J.    L.    BEADNELL  84l 

Nous  allons  maintenant  décrire  brièvement  les  deux  régions 
en  question.  Le  tableau  suivant,  résume  la  stratigraphie  du 
désert  libyen  et  de  la  vallée  du  Nil,  il  a  été  établi  surtout 
d'après  l'œuvre  du  professeur  Zittel  et  les  travaux  du  Géolo- 
gie al  S  lire  e  y  d'Egypte. 

Abou  Roach 

Suivant  M.  Fourtau  (i).  la  découverte  des  allleurements  du 
Crétacé  dans  cette  région  est  due  à  l'oilicier  de  la  marine 
française  Lefebvre.  f[ui  visita  l'Egypte  en  i835  et  annonça, 
dans  une  lettre  à  la  Société  Géologique  de  France  (2),  qu'il 
avait  découvert,  dans  les  environs  du  Caire,  un  massif  calcaire 
surmonté  par   des  assises  à   Nérinées,   Acléonelles   et   Rudistes. 

Depuis  cette  date,  cette  région  est  demeurée  dans  l'oubli, 
tout  à  fait  inconnue,  jusqu'à  ce  que  le  professeur  Sch^veinl'urth 
la  redécouvrit  en  1884.  Elle  a  été,  depuis,  étudiée  par 
divers  explorateurs  et  géologues.  Le  professeur  Mayer-Eymar. 
de  Zurich,  a  étudié  ces  assises  en  1886  (3),  et.  en  1887, 
Schweinfurth  et  le  professeur  Walther  ont  visité  la  même 
région. 

Peu  de  tenqjs  après,  ce  dernier  publia  un  mémoire 
intitidé  :  «  L'apparition  de  la  craie  aux  environs  des  Pyra- 
mides (4)  ».  Il  déclare  dans  ce  mémoire  qu'il  a,  sans  diffi- 
culté, reconnu  que  le  Crétacé  a  été  surélevé,  par  suite  de  dislo- 
cations extraordinaires,  et  apparaît  au  jour  d'une  façon  imprévue 
d'après  le  travail  de  M.  Zittel,  qui  insistait  sur  l'uniformité  du  pla- 
teau libyen,  M.  Walther  ajoute  (5)  :  «  L'existence  du  Crétacé 
en  ce  point  est  d'autant  plus  surprenante  que  la  craie  y  est 
en  contact  immédiat  avec  les  assises  de  l'Eocène  supérieur  à 
Carolia,  Plicatala  polymorpita,  Solen  iinicostatas,  Agassizia. 
et  autres  fossiles  typiques  des  couches  brunâtres  du  Mokattam. 
11  n'y  a  pas  trace  de  l'étage  nummuliticiue  inférieur.  Il  csl 
dillicile  de  supposer  t[ue.  dans  une  région  si  voisine  du  MoUat- 
tam,    l'Eocène   infc'-ricMU'    n'a   pas    été  développé  et    que  l'Eocène 

(1)  Les  environs  des  Pyramides  deGhizeli  :  Bull.  Soc.  Khédiv.  de  géographie. 
Le  Caire,  Juin  1899,  p.  19L 

(2)  Bull.  Soc.   géol.    de   France,   18:59. 

(3)  Zur   Géologie  Egyptens.  Zurich,  1886. 

(4)  Bull.  Institut  Egyptien,  n"  8,   1887. 

(5)  Loc.  cil.  p.  K». 


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H.    J.     L.     BEADNKLI.  S/J'} 

supérieur  a  recouvert  toute  la  région,  se  déposant  immédiate- 
ment et  en  discordance  sur  le  Crétacé.  Nous  devons  supposer 
que  toute  la  i-égion   est  entourée  de  failles.    » 

Plus  loin  (i),  M.  Waltlier  essaye  d'assigner  un  âge  définitif 
aux  failles  d'Abou  Roach  en  les  comparant  avec  celles  qui  ont 
souvent  déterminé  le  cours  des  ouadis  du  désert  de  TEst.  Il 
conclut  ([u'elles  sont  de  même  âge  ou  d'âge  plus  récent  que  la 
vallée  du   Nil. 

Sur  les  cartes  et  dans  les  coupes  accompagnant  ce  mémoire, 
le  contact  de  l'Eocène  et  du  Crétacé  est  marqué  par  de  grandes 
et  puissantes  failles,  l'auteur  considérant  que  le  Crétacé  a  été 
amené  par  failles,  à  travers  TEocène.  dans  sa  position  actuelle. 

Ces  idées  continuèrent  à  avoir  cours  jusqu'au  printemps  de 
1897  :  à  cette  époque,  j'étudiai  le  pays  et  ma  première  traversée 
de  la  région  suffît  à  me  convaincre  que  la  théorie  des  failles 
était  absolument  insoutenable  ;  un  examen  plus  attentif  de  la 
limite  de  l'Eocène  et  du  Crétacé,  en  presque  tous  les  points 
où  le  contact  est  visible,  au  lievi  de  faire  concevoir  l'existence 
de  failles,  montrait,  au  contraire,  avec  une  incontestable  évi- 
dence,  leur  absence  totale  et  une  discordance    bien   marquée. 

Depuis  lors,  j'ai  pu.  à  différentes  reprises,  continuer  l'étude 
sur  le  terrain,  dresser  avec  ([uelques  détails  la  carte  de  la 
région  et  comme  je  pense  que  le  résultat  de  ces  études  sera 
bientôt  prêt  îi  paraître  (2)  je  donnerai  ici  une  description  géné- 
rale du  contact  du  Crétacé    et  de  rEocène, 

En  un  point,  situé  à  peu  près  à  moitié  chemin  entre  les 
pyramides  de  Gizeh  et  la  chaîne  de  collines  connue  sous  le  nom 
de  Geran  el  Foui,  on  voit  apparaître  les  assises  crétacées 
immédiatement  au  dessous  d'un  escarpement  dont  la  plus 
grande  partie  est  formée  par  les  couches  à  Nnmmiilites 
^■izehensis   de   l'Eocène   moyen. 

Le  Crétacé  est,  en  ce  point,  constitué  par  des  couches  peu 
résistantes  de  craie  blanche,  qui  ont  facilement  cédé  à  la 
dénudation,  il  en  résulte  que  la  roche  apparaît  seulement  à 
nu  çà  et  là,  cachée  presque  partout  par  des  sables  et  d(^s 
graviers  plus  récents.  Son  contact  avec  l'Eocène  est  mal- 
heureusement invisible,  la  partie  inférieure  de  l'escarpement 
étant    couverte    par    une     accunmlation    d'éboulis     et    par    des 

(1)  Loc.  cit.  p.  12. 

(2)  Geol.  Surcer  Egypt.  11K)0-19(J1. 


844 


VIII'   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 


sables  apportés  par  les  vents  du  Nord.  11  est  vraisemblable 
qu'ici,  comiDe  ailleurs  dans  la  région,  TEocène  repose  en  dis- 
cordance sur  le  Crétacé.  L'importance  de  cette  localité  particulière 
réside  dans  ce  fait,  que  les  couches  éoeènes,  qui  surmontent 
ici  le  Crétacé,  sont  les  calcaires  à  Nummulifes  gizehensis  de 
l'étage  du  Mokattam  intérieur,  tandis  qu'un  peu  plus  loin  à  l'Est 
et  sur  tout  le  reste  du  contact,  c'est  toujours  l'étage  du  Mokat- 
tam supérieur  (Parisien  supérieur)  qui  surmonte  le  Crétacé. 

A  Geran  el  Foui,  le  contact  du  Crétacé  et  de  l'Eocène  est 
visible  dans  la  vallée  qui  limite  au  S.  la  chaîne  de  collines  (fig.  a). 
Le  premier  a  une  inclinaison  de  i5"  à  i3"  vers  le  S.,  il  est 
recouvert  par  les  assises  du  Mokattam  supérieur  qui  sont  hori- 
zontales ou  presque  horizontales  (inclinaison  i"  ou  2"  S.).  Au 
contact,  dans  l'état  actuel,  les  couches  éoeènes  se  montrent 
sableuses,  caillouteuses  et  contiennent  fréquemment  des  frag- 
ments roulés  du  calcaire  crétacé  très  cristallin  de  Geran  el  Foui. 

Le  contact  est  bien  visible,  à  la  limite  occidentale  de 
lallleurement  crétacé,  au  sommet  de  l'escarpement  qui  borde 
la   dépression  connue  sous  le  nom  de  Sidr  el  Khamis  (fig.  i).  La 

Fis.  1.  —  Contact  du  Crétacé  et  de  l'Eocène  au  Sidr  el  Khamis. 


Lkgknde. 

I  —  Cires  oligocène  inférieur. 

-.  —  Couches  à  Ostrea  , 

;!  —  Couches  à  Carolia  placunoldes.  [ 

4  —  Calcaire  s,'réseux  et  calcaire  fossilifère  1 

o.  —  Conglomérat  à  galets  de  calcaire  crétacé. 

6  —  Calcaire  blanc.  , 

".  —  Couches  à  ammonites.  ' 

8  —  Couches  à  plicatules  et  huitres.  ) 

limite   actuelle    tles    deux    terrains    est    très    irrégulière    et   cela 
seul  su  Hit   pour  montrer   qu'il    n'y    a  pas   de  faille.    La   discor- 


MokallHin  supérieur  (Kocène 
moyen). 


Crétacé  supérieur. 


H.    3.     L.     HKAnNELL  845 

dance  est  bien  marquée,  la  différence  d'inclinaison  varie  de 
5  à  io°,  ou  plus  ;  parfois  même  les  plongements  des  deux 
séries  sont  à  angle  droit,  l'un  par  rapport  à  l'autre.  Pour 
plus  d'évidence  encore,  il  suffît  d'examiner  de  près  le  contact 
en  quelques  points  où  il  est  très  net.  Là,  on  voit  que  la 
surface  supérieure  de  la  craie  blanche  est  érodée,  irrégulière, 
couverte  d'une  couche  de  cailloux  roulés  qui  a  quelquefois  un 
mètre  d'épaisseur  et  cette  couche  de  cailloux  est  surmontée  par 
une  puissante  assise  de  calcaire  coquillier  éocène  contenant 
toute  une   série   de  fossiles  du    Mokattam   supéi'ieur. 

D'après  la  carte  schématique  intitulée  :  Plan  des  principales 
failles  du  terrain  crétacé,  à  VOiiest  des  grandes  pyramides, 
dressé  d'après  les  relèvements  de  M.  Schweinfurtk,  par  J . 
Walther,  annexée  au  travail  de  M.  Walther,  déjà  cité,  on  voit 
que  leur  Camp,  en  i88y,  était  situé  dans  cette  partie  de  la 
dépression  de  Sidr  el  Khamis  où  le  contact  et  la  discordance 
du  Crétacé  et  de  l'Eocène  sont  particulièrement  remarquables 
et  où  l'évidence  sur  le  terrain  est  absolument  concluante.  Pour- 
tant ces  auteurs  indiquent  un  contact  par  faille  sur  leur  carte 
et  dans  une  coupe  passant  par  ce  point,  bien  qu'on  ne  puisse 
savoir  d'une  façon  précise  sur  quels  faits  ils  ont  basé  leurs 
conclusions. 

Au  Nord  de  la  région  d'Abou  Roach,  le  contact  des  forma- 
tions éocènes  et  crétacées  est  semblable  à  celui  que  nous  venons 
d'indiquer  et  il  nest  pas  nécessaire  de  le  décrire  en  détail. 

Nous  en  avons  assez  dit  pour  montrer  que  l'Eocène  et  le 
Crétacé,  dans  cette  région,  sont  en  superposition  discordante. 
Les  couches  éocènes  d'ailleurs  sont  toujours  horizontales  ou, 
tout  au  moins,  plongent  très  faiblement,  très  régulièrement, 
sans  montrer  aucun  des  accidents  de  plissement  ou  de  fractui'e 
si  caractéristiques  du  Crétacé  de  cette  région.  Ce  fait  et 
l'absence  de  dépôts  éocènes  sur  tout  le  massif,  sauf  sur  les  pentes 
les  plus  basses,  paraît  montrer,  d'une  façon  évidente,  que  la 
masse  s'est  élevée  au-dessus  de  la  mer  après  le  dépôt  des 
assises  supérieures  de  la  craie  blanche,  et  pendant  cette  période 
d'élévation,  a  été  fortement  plissée  et  faillée.  Depuis  le  Crétacé, 
il  est  probaljle  que  la  partie  la  plus  haute  du  massif  n'a 
jamais  été  recouverte  par  la  mer.  A  l'Kocène,  il  y  a  eu  une 
submersion  partielle,  suffîsante  seulement  pour  permettre  aux 
dépôts  de  cet  âge  de  s'effectuer  sur  les  pentes  les  plus  basses. 
Ces    dépôts    sont     donc     non    seulement    en   discordance,    mais 


84() 


VUl*    CONGRES    (iEOLOOlQUE 


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même  d'une  façon  bien  nette  en  régres- 
sion ;  c'est  ce  que  contirme  l'étude  de 
la  région  (tig.  2). 

Avant  de  quitter  cette  contrée,  nous 
devons  rappeler  que  les  recherches 
paléontologiques  de  MM.  Walther , 
Schw'einl'urth  et  Fourtau  ont  montré, 
dans  ces  massifs,  l'existence  du  Céno- 
manien,  du  Turonien,  et  du  Santonien. 
A  ces  divisions  on  peut  très  probable- 
ment ajouter  le  Danien,  car  j'ai  trouvé, 
dans  les  assises  supérieures,  des  fos- 
siles apparemment  identiques  avec  ceux 
de  la  ((  craie  blanche  »  qui  forme, 
ainsi  que  je  l'ai  indiqué,  l'assise  la 
plus  récente  du  Crétacé  de  Beharieh 
et  qui  occupe  la  même  position  stra- 
tigraphique  que  la  «  craie  blanche  » 
de  l'oasis  de  Faral'reh  dont  M.  Zittel 
à  montré  l'âge  danien.  Au  point  de 
vue  lithologique  aussi,  ces  couches 
sont   tout  à   l'ait  semblables. 

Oasis  i>e  Beharieh 

Cette  oasis  est  située  dans  le  désert 
libyen,  à  environ  180  kilomètres  de  la 
vallée  du  Ail.  La  route  que  j'ai  choisie 
est  celle  qui  part  de  Kasr  el  Loum- 
loum,  petit  village  situé  à  la  limite  du 
désert  à  l'W.  de  Fechn.  A  partir  de 
ce  point,  la  route,  ou  plutôt  le  che- 
min de  chameaux,  se  dirige  S.  S.-W., 
à  travers  une  plaine,  plus  ou  moins 
nivelée,  d'environ  20  kilomètres,  jus- 
qu'à ce  qu'elle  ait  atteint  l'escarpe- 
ment éocène,  formé  ici  par  l'étage  du 
Mokattam    inférieur   (i)  ;     cet    escarpe- 

(1)  L'auteur  a  atteint  l'oasis  de  Beharieh  en 
Octobre  1897  .  y  a  séjourné  jusqu'au  mois  de 
décembre  de  la  même  année. 


H.    J.     L.     BEAUNELL  S47 

ment  n'a  d'ailleurs  ici  qu'une  hauteur  insignifiante  et  n'est  pas 
comparable  aux  falaises  qui  limitent  à  l'Est  la  vallée  du  Nil. 
Après  avoir  franchi  cet  escarpement,  la  route  traverse  un 
plateau  monotone,  horizontal,  ou  doucement  ondulé,  formé  de 
sables  et  de  cailloux,  de  la  même  formation,  surmonté  par 
des  lambeaux  résistants  de  graviers  silicifiés  sans  fossiles,  mais 
probablement  identiques  aux  assises  similaires  du  N.  du  Fayoum 
et  du  Gebel-Ahmar,   qui  sont  d'âge  oligocène. 

Nous  mentionnerons  ici  les  points  les  plus  intéressants  sur 
cette  route  :  Le  deuxième  jour,  à  environ  /\o  ou  4^  kilomètres 
de  la  vallée,  nous  avons  franchi  un  dyke  d'andésite,  qui  forme 
une  colline  noire  peu  importante  mais  bien  visible,  parce 
qu'elle  tranche  sur  l'ensemble  du  paysage  désertique.  Ce  dyke 
est  évidemment  en  étroite  relation  avec  le  grand  allleuremenl 
de  la  même  roche,  que  j'ai  trouvé  au  printemps  1899  à  l'W. 
de  la  ville  de  Behneseh. 

Le  quatrième  jour,  nous  avons  traversé  le  Bahr  belà  Ma, 
rivière  sans  eau,  que  quelques  auteurs  ont  supposé  être  un 
ancien  cours  du  Nil  partant  du  Sud,  à  travers  l'oasis  de  Dak- 
hel   et   traversant   cette  partie   du   désert  jusqu'au  Fayoum. 

Comme  l'a  montré  Zittel,  cette  hypothèse  ne  repose  sur 
aucune  preuve.  Le  Bahr  consiste  simplement  en  une  série  do 
dépressions  sans  importance,  discontinues,  résultant  de  l'action 
érosive  des  sables  poussés  par  le  vent  ;  ces  dépressions  sont 
ici   creusées  dans  les  couches   du   Mokattam   inférieur. 

A  partir  du  Bahr  belà  Ma,  jusqu'à  ce  qu'on  atteigne 
l'oasis  de  Beharieh,  le  plateau  du  désert  est  formé  surtout 
par  un  calcaire  blanchâtre,  éocène,  dont  la  surface  a  été 
découpée  en  petites  collines,  par  l'action  érosive  du  sable 
poussé  par  le  vent  ;  l'aspect  de  ce  [)lateau  rappelle  la  surface 
ondulée  d'une   mer   agitée  (tig.  3). 

A  peu  de  kilomètres  du  Bahr,  on  rencontre  la  première 
chaîne  de  dunes.  Cette  bande  de  sable  a  une  largeur  de 
5  kilomètres  et  se  dirige  approximativement  N.N.W.-S.S.E,  (i). 
Son  origine  est  beaucoup  plus  au  Nord,  probablement  à 
l'W.  de  l'oasis  de  Moghareh,  elle  se  poursuit  jusque  dans 
la  dépression    de    Khargeh    doù.   après   une   petite  interruption. 

(1)  C'est  la  direction  noriiiale  liu  vent  eu  Egypte,  la  cunclusion  natui'elle 
est  que  ce  sable  vient  du  N.  quoiqu'on  ait  dit  l'inverse.  La  dénudalion  des 
assises  arénacées  de  l'Eocène  supérieur,  de  l'Oligocène  et  dos  périodes  plus  récentes 
fournit  en  abondance  les  éléments  de  ces  ilunes. 


848 


Vllie    CONGKÈS    GÉOLOGIQUE 


elle  continue  vers  le  sud.  Sa  longueur  est  certainement  de 
plus  de  35o  kilouiètres.  Les  dunes  sont  composées  d'un  sable 
jaune-blond  à  grains  bien  arrondis  ;  le  côté  le  plus  escarpé 
est  celui  qui  fait  face  à  l'ouest  ;  sa  pente  est  d'environ  3o"  à  31°  ; 
on  rencontre  la  dernière  crête  sableuse,  au  voisinage  de  l'oasis. 
C'est  un  remarquable  point  de  vue  :  cette  étroite  bande  de  sable 
s'étend  au  loin  en  plein  désert,  presque  exactement  en  ligne 
droite,  avec  une  largeur  uniforme,  et  des  i>ords  aussi  nets  que 
sils  avaient  été  tracés  au  tire-ligne  (fig.  4)- 


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CLICHÉ  DE    H-   J-    L*   BEADNEL 


Kig.  ',).  — CalcaiiX'S  crislallins  ravines  par  1  actinu  du  sable  poussé  parle  vent. 

Le  dernier  jour,  avant  d'atteindre  l'oasis,  au  S.  de  la  route, 
on  observe  un  grand  nombre  de  buttes  coniques  de  minerai 
de  fer  et  de  sable  ferrugineux  silicilié,  reposant  sur  les  cou- 
ches du  Mokattam.  Nous  verrons  plus  loin  l'importance  de 
ces  buttes,  qui  sont  en  relation  avec  des  dépôts  similaires  trou- 
vés à  l'intérieur  de  l'oasis. 

Topographie  de  l'oasis   de    Beharieh  (i).  —  L'extrémité  N. 


(1)  Je  dois  dire  que,  dans  la  courte  description  géologique  et  minéraiogique 
qui  suit,  mes  observations  personnelles  se  rapportent  seulement  à  la  région 
W.  de  la  dépression.  Le  travail  topographique  été  fait  par  mon  ami  M.  Gor- 
ringe.  i'our  la  région  E.  de  l'oasis,  le  travail  du  Survey  était  confié  à 
MM.    le   docteur  Bail    et  G.    Vuta. 


BEADiNELL 


8l9 


(le  la  dépression  est  à  cinq  journées  de  marche,  à  dos  de  cha- 
meau, de  la  vallée  du  Nil.  approximativement  à  i8o  kilomètres. 
Depuis  le  bord  du  plateau,  l'observateur  aperçoit  une  grande 
dépression  s'étendant  vers  le  S.,  bordée  par  des  falaises  escar- 
pées de  120  à  i5o  mètres  de  hauteur,  dans  l'intérieur  de  cette 
dépression  quelques  collines  sombres,  aux  formes  aplaties,  et, 
dans  les  parties  les  plus  basses,  des  régions  cultivées  et  des 
bosquets   de   palmiers. 


Fig.  4.  —  Dune  de  sable   typique  tlu  Désert  Libyen    Vue  prise  à  25  kil.  W. 
(lu  Birket  el  Ourun. 

La  dépression  a  une  longueur  maximum  de  96  kilomètres. 
Son  grand  axe  est  dirigé  N.N.E.-S.S.W.,  sa  largeur  vai'ie 
considérablement  de  4  ^^  3o  kilomètres.  C'est  une  dépression 
sans  issue,  entourée  d'escarpements  et  de  falaises,  sans  écou- 
lement d'eau  à  l'extérieur.  Les  falaises  qui  la  bornent  vers  l'W, 
sont  les  plus  irrégulières,  elles  forment,  par  leur  allure  décou- 
pée, de  longues  et  étroites  baies  que  séparent  des  plateaux 
allongés.  Dans  les  parties  médianes  et  méridionales  de  la  dépi'cs- 
sion,  il  y  a  de  nombreuses  collines,  coniques,  d'un  noir  som- 
bre,   d'un    aspect    frappant  :  tlans    la    partie    septenlrionale.    on 


r.i 


850  Vlll^    CONÇUES    Gl-:OI-0(;iQUE 

voit  des  montagnes  plus  espacées,  formées  de  grès,  couronnées 
de  basalte. 

Le  fond  de  la  dépression  est  habituellement  sableux  ;  les 
régions  basses  portent  une  misérable  végétation  sauvage,  tandis 
que  les  parties  tout  à  fait  basses  sont,  le  plus  souvent,  occupées 
par  des  cultures,  des  bosquets  de  palmiers  qu'arrosent  de  nom- 
breuses fontaines,  dont  l'eau  sort  des  couches  de  sable. 

Disons,  en  passant,  qu'il  y  a  dans  l'oasis  cinq  villages  avec 
une  population  de  6000  habitants  environ  et  que  la  surface  des 
champs  de  palmes  et  des  terres  cultivées  est  de  9  à  10  kilo- 
mètres carrés.  On  exporte  seulement  les  dattes,  mais  les  indi- 
gènes cultivent  également  le  riz,  le  blé.  l'orge,  le  trèfle  et  pos- 
sèdent de  nombreuses  espèces  de  fruits. 

Travaux  géologiques  antérieurs.  —  Le  professeur  Zitlel 
divise  le  Crétacé  des  oasis  de  l'Ouest  de  la  manière  suivante, 
(In  sommet  à  la  base  : 

I.  —  Calcaires  bien  lités  et  craie  terreuse, 
u.  —  Argiles  verdàtres  ou  gris  de  cendre,  schisteuses. 
3.  —  Couches  à  Exog-yra  Overwegi. 
Quoique  M.  Zittel  n'ait  pas  personnellement  visité  Beharieh, 
l'examen  des  fossiles  recueillis  par  le  professeur  AschersDn   lui 
permit   d'établir    qii(>    le    fond   de   lOasis  était  constitué  par   des 
o-rès.  des  marnes,  etc....  présentant  une   ressemblance   considé- 
rable  avec  la  partie  inférieure  des  couches  à  Ostrea  Overwegi. 
mais    comme    les    grès    nummulitiqnes    leur    succédaient  de  très 
près,  ce  qui  excluait  la  présence  dos  couches  crétacées  les  plus 
élevées,  sinon  sous  une  forme  très  atténuée,  il  concluait  que  ces 
couches  du  fond  de  l'oasis  devaient  être  d'âge  tertiaire. 

Quelques  années  plus  tard,  le  capitaine  H.  G.  Lyons  (i) 
découvrait  quelques  échantillons  rapportés  à  Exogj^ra  Ocer- 
wegi  (2).  monti'ant  ainsi  que  ces  couches  étaient  crétacées. 

Cette  nouvelle  manière  de  voir  a  été  adoptée  dans  la  der- 
nière édition  de  la  carte  de  Zittel.  où  le  fond  de  la  dépression 
a  été  indiqué  comme  formé  d'assises  crétacées,  complètement 
entourées  par  un  plateau  éocène.  Le  plateau  tout  entier  entre 
Beharieh  et  les  oasis  de  Farafreh  au  S.,  a  été  également  colorié 
comme   éocène. 

(1)  On  the  Straligraphy  and  Physiography  of  tho  Libyan  Désert  of  Egypt. 
Qvart.  Jour.  GeoL  Soc,  vol.  L  (1894),  p.  iiSo. 

(2)  Il  est  possible,  par  comparaison  avec  mes  collections,  que  ce  soient  des 
spécimens  d'i".  flabelUtta,  Mermeti  ou  oUsiponensis. 


II.    J.    L.    BEADXELL  85l 

Travaux  GÉoLOCriQUEs  récents 

Des  observations  plus  étendues  m'ont  montré  que  l'aire 
couverte  par  les  dépôts  crétacés  comprenait,  non  seulement 
la  dépression  du  Beharieh,  mais  aussi  une  grande  partie  du 
Désert  Occidental  d'Egypte  et  tout  le  plateau  du  désert  entre 
Beharieh  et  Farafreh  ;  en  outre,  le  crétacé  de  Beharieh,  loin 
d'être  représenté  simplement  par  une  suite  d'argiles  et  de  grès, 
pratiquement  sans  fossiles  permettant  d'établir  leur  corrélation, 
consiste  en  une  série  bien  définie  dans  laquelle  les  divisions 
suivantes   sont  nettement  marquées  de   haut  en  bas  : 

I .    —  Craie  blanche,   passant   à   un  calcaire  dur,    gris,    cris- 
tallin, 4o  "i-  (Danien). 
•2.   —  Calcaires  et  grès   bigarrés,  4-^   'n- 
3.   —  Grès,  argiles  et  marnes.   13:0   m.  (Cénomanien). 

Nous  allons  décrire  brièvement   ces  assises  crétacées; 

I.  CÉNOMANIEN.  Gf'ès,  ûrgUes  et  marnes.  —  Ces  assises, 
les  plus  inférieures,  forment  le  fond  et  l'enceinte  de  la  dépres- 
sion. Elles  sont  surtout  développées  et  bien  visibles  à  l'extré- 
mité N.,  où  elles  atteignent  une  épaisseur  de  170  mètres,  et 
sont  recouvertes  en  discordance  par  les  calcaires  éocènes  (i). 
Quoique,  d'une  manière  générale,  ces  assises  ne  soient  pas 
fossilifères,  en  plusieurs  points  les  fossik^s  y  sont  communs, 
ce  sont  des  gastéropodes  et  des  lamellibranches  parmi  lesquels 
se  trouvent  surtout  des  Exogj'ra  ;  on  rencontre  fréquemment 
des  ammonites  du  genre  Neolohites  et  çà  et  là  des  nautiles. 
En  outre,  on  trouve  des  dents  de  poissons,  des  vertèbres  et 
d  autres  os,  des  bois  silicifiés,  des  empreintes  de  plantes  et 
surtout  de   feuilles. 

Du  caractère  lithologique  de  ces  assises  à  stratification 
entrecroisée,  de  la  présence  de  bois  et  de  débris  végétaux, 
on  peut  conclure,  avec  vraisemblance,  qu'elles  se  sont  déposées 
dans  des  eaux   peu  profondes,   comme  dans   un   large   estuaire. 

Le  docteur  Blanckenhorn  a  pu,  dans  un  examen  préli- 
minaire,   déterminer    les    espèces   suivantes    :    Exogjyra  Jlabel- 


(1)  Celte  discordance  ne  peut  être  prouvée  que  i)ar  des  observations  faites  sur 
une  grande  étendue  ;  une  coupe  ordinaire  au  N.  de  l'oasis  montre  une  apparente 
concordance  entre  ces  assises  crétacées  et  les  calcaires  numinulitiques  qui  les 
recouvrent. 


852  VIIl*   CONGKÈS    GÉOLOGIQUE 

lata.  E.   Merntcti,    E.  olisiponensis,    Neolohites     Vihraj'ei  (i). 

2.  —  Couches  de  passage,  du  Cé.vomaxien  au  Sénoxien  ? 
Calcaires  et  grès  bigarrés.  —  Cette  série  intermédiaire  est  sur- 
tout développée  vers  lextrémité  S.  de  l'oasis.  Elle  recouvre 
les  couches  cénonianiennes.  formant  un  second  escarpement, 
auquel  fait  suite  un  plateau  de  largeur  variable.  Elle  contribue 
aussi  à  former  dans  l'intérieur  de  la  dépression,  une  chaîne  de 
collines,  due  à  l'existence  d'un  remanjuable  synclinal,  qui 
abaisse   ces   assises  jusqu'au  niveau  du  fond  de  la  dépression. 

On  peut  subdiviser  cette  série  de  calcaires  et  grès  bigarrés 
en  un  certain  nombre  d'assises,  dont  quelques-unes  peuvent 
être  suivies  sur  une  étendue  considérable.  On  y  trouve  des 
échinides,  des  ammonites,  des  gastéropodes  et  des  lamelli- 
l)ranches  {Turritella,  Ostrea,  Exogj-ra).  des  masses  de  serpules. 
ainsi  (luo  du  ])ois  fossile  et  des  i'ragments  dos.  Ces  calcaires 
semblent  avoir  été  déposés  dans  des  eaux  plus  profondes 
(pie  les  gi'ès  cénomaniens.  Le  D""  Blanckenhorn  a  reconnu  : 
Xeolohites  Vihruj-ei,  Heniiasler  lusitanicus  (=-  roacliensis  ?). 
Heterodiadema  lih)-cuin.  Plicatula  Tiej'nesi.  Tylostonui  s]-riara 
et  Pac/i)'disciis  pcramplus. 

3.  Damen  :  Craie  blanche.  —  Cette  assise  recouvre  en  con- 
cordance le  calcaire  supérieur  de  la  série  précédente  et,  à 
l'extrémité  S.  de  Toasis,  l'escarpement  qu'elle  i'orme  touche 
presque  à  la  dépression,  tandis  qu'il  s'en  éloigne  vers  le  Nord. 
Cette  craie  blanche  couvre  une  sui'face  considérable  du  Désert  de 
l'Ouest,  où  elle  est  caractérisée  par  de  nombreuses  dépressions, 
érodées  par  les  sables  poussés  jiar  le  vent.  Les  restes  orga- 
niques qu'on  y  rencontre  sont  de  nombreux  polypiers  (Paras- 
milia)  des  Pecten,  Inocsramus.  Ostrea,  Spirorbis.  des  dents  de 
squales  :  les  échinides  et  les  nautiles  sont  moins  communs.  Cette 


(1)  .\vant  que  ces  fossiles  aient  été  envoyés  au  British  Muséum  pour  y  être 
spécifiquement  déterminés  d'une  façon  précise,  ma  collection  de  Beliarieh  avait 
été  l'objet  d  un  e.xamen  préliminaire  du  D'^  Blanckeniiorn.Ce  paléontologiste  aurait, 
d'après  le  compte  rendu  d'une  communication  faite  par  lui,  réclame  pour  lui- 
même  la  priorité  de  la  découverte  de  ces  assises.  Je  ne  pouvais  laisser  passer 
cette  réclamation  sans  rectification  el  je  renverrai  le  lecteur  à  la  correspondance 
sur  ce  sujet  publiée  par  le  Geological  Magazine,  n°^  427-i.50-4ô2  [Janvier-Arril- 
Juin  i900}.  Il  est  bors  de  discussion  que  c'est  le  docteur  Blanckenhorn  quia  fixé  l'âge 
définitivement  cénomanien  de  ces  fossiles  des  coucbes  inférieures,  mais  je  réclame 
pour  moi-même  la  priorité  delà  découverte,  puisque  j'ai  fait  la  carte  et  reconnu 
les  divisions  du  Crétacé  dans  celte  oasis. 


H.    J.    L.    BEADNELL  85'3 

formation  atteint  une  puissance  de  4^  mètres  ;  elle  a  été  évidem- 
ment déposée  dans  des  eaux  d'une  profondeur  considérable. 

Le  D'  Blanckenhorn  y  a  reconnu  :  Exogyi-a  Overwegi,  Grj'- 
phœa  (^esiciilaris,  Pectenfarafrensis,  Corax  pristodontas . 

EocÈNE.  —  A  l'extrémité  N.  de  Toasis,  les  assises  crétacées 
les  plus  inférieures  de  grès  et  argiles  du  Cénonianien,  qui  for- 
ment l'enceinte  de  la  dépression,  sont  surmontées  par  une  assise 
calcaire  contenant  des  Nuviniiilites,  des  Opevculina,  etc.  Quand 
on  traverse  le  plateau  à  TAV.  de  Baouitti,  ou  franchit  égale- 
ment ces  calcaires  à  operculines  et  à  nummulites.  Ces  assises 
appartiennent  sans  aucun  doute  à  l'Eocène  inférieur.  Dans 
notre  traversée  du  désert  nous  n'avons  pas  rencontré  de  dépôts 
crétacés  depuis  Fechn  jusqu'à  l'oasis,  en  sorte  que  sur  les 
bords  N.,  N.-E,  et  W.  de  la  dépression,  nous  trouvons  le  cal- 
caire éocène  (d'âge  Londinien  ou  Libyen  supérieur)  recouvrant 
directement  les  assises  inférieures  du  Crétacé,  les  argiles  et 
grès  du  Cénomanien  ;  la  superposition  est  très  différente  loin 
vers  le  S.  et  le  calcaire  éocène  à  Operculines,  Nuinniiilites. 
Lucina,  Gastéropodes  y  recouvre  la  craie  blanche  du  Crétacé 
tout  à  fait  supérieur  ;  il  en  est  de  même  à  une  distance 
considérable   à   lOuest   de   la   dépression. 

Il  lésulte  clairement  de  ces  faits,  qu'il  y  a,  entre  le 
Crétacé  et  l'Eocène,  une  remarquable  discordance,  les  dépôts 
éocènes  recouvrant  successivement  les  différents  étages  du 
(îrétacé. 

Dépôts  posïéogknes.  —  Le  lait  topographique  le  plus 
frappant  est  le  grand  nombre  de  collines  coniques  noires,  qui 
se  dresseut  sur  le  fond  de  l'oasis.  Ces  collines  sont  formées 
de  grès  et  argiles  du  Cénomanien  inférieur,  et  doivent  leur 
existence  et  leur  couleur  foncée  à  une  coifle  protectrice  de 
(|uarzites,  de  grès  siliciliés  ferrugineux  souvent  associés  à  de 
la  limonite.  Tout  d'abord,  j'étais  enclin  à  les  considérer  comme 
des  assises  ferrugineuses  et  siliciliées  des  grès  situés  en  dessous. 
Mais,  après  un  examen  attentif  de  ces  dépôts  sur  une  région 
étendue,  je  suis  arrivé  à  les  regarder  comme  plus  récents  que 
le  Crétacé  supérieur  et  l'Eocène  (i).  Les  principaux  faits  qui 
m'ont   amené   à  cette   conclusion    sont  les   suivants  : 

Ces  dépôts   ne  forment    pas  une  couverture   concordante  sur 

(1)  Il  est  probable  qu'une  étude  plus  parfaite  de  la  région  éclaircira  l'histoire 
de    ces  dépôts. 


854  '^'l'ï'    COXCRÈS    r.KOLOGlQUE 

les  assises  crétacées,  ils  les  recouvrent  en  discordance  :  ils 
surmontent,  en  effet,  généralement,  dans  les  collines  isolées, 
les  grès  et  argiles  du  Cénomanien  inférieur,  mais  en  divers 
points  du  plateau  ils  recouvrent  la  couche  calcaire  qui.  elle- 
même,    surmonte   ces   grès  et   argiles. 

En  outre,  on  ne  voit  jamais,  dans  les  murailles  de  l'oasis, 
les  graviers  ferrugineux  silicifiés  passer  sous  le  calcaire,  bien 
qu'on  les  trouve  tout  près  de  là  coiffant  les  collines  de  grès, 
ce  qui  aurait  lieu  si  le  dépôt  qui  nous  occupe  représentait  le 
sommet  des  grès  et  argiles  et,  en  second  lieu,  on  ne  trouve 
jamais  le  calcaire  sous  les  graviers  ferrugineux  et  silicifiés. 
dans  les  collines  coniques  isolées,  comme  cela  aurait  lieu  si 
ces  graviers  étaient  une  couche  régulière  de  la  série  strati- 
graphique,    située  au   dessus  du   calcaire. 

De  plus,  ces  couches  se  trouvent  toujours  au  même  niveau 
que  le  calcaire,  ce  qui  tout  d'abord  fait  penser  cpi'il  peut  y 
avoir  entre  elles  et  le  calcaire  quelque  relation,  mais  ces 
assises  sont  si  complètement  différentes  qu'on  ne  peut  conce- 
voir une  telle  altération  dans  un  si  petit  espace.  S'il  en  était 
ainsi,  d'ailleurs,  on  verrait  la  transformation  graduelle  du 
calcaire. 

Quelque  difliculté  que  présente  l'histoire  de  ces  dépôts,  je 
suis  arrivé,  après  un  examen  consciencieux  des  faits,  à  cette  con- 
clusion, qui  paraît  provisoirement  de  quelque  valeur  :  que  ces 
dépôts  ferrugineux  se  sont  formés  dans  un  lac.  occupant  ici  une 
dépression  peu  considérable,  creusée  dans  lEocène  et  le  Cré- 
tacé, antérieurement  à  l'érosion  qui  a  sculpté  la  dépression 
actuelle. 

L'abondance  du  fer  dans  ces  assises,  leui*  caractère  général, 
indiquent  un  dépôt  d'eau  douce  et  un  dépôt  de  précipitation. 
Elles  ressemblent  exactement,  au  point  de  vue  lithologique. 
aux  assises  oligocènes  du  Fayoum  et  du  Gebel  Ahmar  et  aux 
dépôts  que  nous  avons  signalés,  près  du  chemin  que  nous 
avons  suivi  de  Feehn  à  l'oasis.  Il  est  possible  que  tous  ces 
dépôts  soient  de  même  âge. 

Roches  ignées.  —  On  trouve  en  quatre  points  de  l'oasis 
de  Beharieh.  du  basalte  et  de  la  dolérite,  couvrant  une  sur- 
face totale  de  14  kilomètres  carrés.  Ces  roches  sont  intru- 
sives  et  pénètrent  dans  les  assises  crétacées  entre  les  grès 
inférieurs  et  la  couche  la  plus  inférieure  de  calcaire.  Sur  les 
collines   de  Mandicheh,  les   assises  supérieures  ont  été  enlevées 


H.    J.    L.     BEADNELL  855 

par  l'érosion  et  la  dolérite  est  demeurée  comme  un  revête- 
ment protecteur.  Plus  loin,  au  S.,  là  où  le  contact  avec  le 
calcaire  qui  surmonte  la  roche  éruptive  est  visible,  ce  calcaire 
a  été  fortement  métamorphisé,  il  est  devenu  d'une  belle  couleur 
rouge  et  très  cristallin.  Ce  caractère  cristallin  est  probablement 
dû,  d'ailleurs,  en  partie,  aux  plissements  que  ces  l'oches  ont 
subis.  Le  grès,  au  contact  de  la  roche  ignée,  est  habituellement 
durci,  et,  au  contact  avec  le  dyke  de  basalte,  il  a,  plus  loin 
au  S.  subi,  aussi  bien  que  la  roche  ignée  elle-même,  une 
altération  considérable.  En  quelques  points,  on  peut  voir  les 
cheminées  verticales  par  lesquelles  la  roche  a  pénétré.  On 
voit  que  la  roche  était  apparemment  forcée  de  sortir  suivant 
les  plans  de  stratification  plus  faibles,  quand  elle  rencontrait 
la  couche  résistante  du  calcaire. 

Les  roches  ignées  de  Beharieh  sont  post-crétacées  et  il 
paraît  raisonnable,  comme  l'a  fait  Mayer-Eymar  (i)  de  leur 
attribuer  comme  âge  l'Oligocène,  en  contemporanéité  avec  les 
nappes  de  basalte  du  Fayoum.  d'Abou  Roach,  du  Désert  de 
r Ouest,  et  d'Abou  Zabel.  Il  paraît  probable  que  les  andésites  du 
Désert  de  l'Ouest,  de  Behneseh,  Gara  Soda,  et  du  Gebel 
Gebail  sont  du   même   âge. 

Plissements.  —  Les  phénomènes  de  plissements  dans  cette 
région  sont  très  intéressants  et  très  importants.  Le  plus  marqué 
est  un  synclinal  à  angle  aigu  dirigé  approximativement  N.  E.- 
S.  W.  et  plus  ou  moins  parallèle  au  grand  axe  de  la  dépression. 
11  commence  un  peu  au  S.  de  Baouitti  et  on  peut  le 
suivre,  jalonné  par  une  ligne  de  collines,  jusqu'à  ce  qu'il  pénè- 
tre dans  le  plateau  de  l'W.   à  environ  4^   kilomèti'es  plus  au  S. 

Dans  ces  collines,  les  assises  moyennes  du  Crétacé,  les 
grès  bigarrés  qui  forment,  comme  nous  l'avons  vu  plus 
haut,  un  escarpement  et  un  plateau  en  dehors  de  la  dépres- 
sion, sont  abaissées  ici  au  niveau  du  fond  de  la  dépres- 
sion par  un  pli  étroit  en  forme  de  rigole,  l'inclinaison  des 
couches  variant,  de  part  et  d'autre  de  ce  synclinal,  de  3o°  à 
80°.  La  craie  blanche  elle-même  est  probablement  représentée 
dans  ce   pli   par  un   calcaire   gris  très  cristallin. 

Il  semble  que  le  plissement  ait  produit  une  série  de  cuvettes 
elliptiques    séparées,    plutôt    qu'un    pli     continu    en    forme    de 

(I)  Mayer-Eymar.  I.e  Tonf^rien  et  \o  Ligurien  en  Egypte,  B.  S.  (i.  F.  [8], 
X.XI- 189:5. 


856  vm°  coNGKÈs  géologique 

rigole .  le  plongement  étant  surtout  considérable  pour  ces 
cuvettes  synclinales.   perpendiculairement  à   leur   grand  axe. 

Les  couches  crétacées,  dans  leur  ensemble,  forment  un 
large  anticlinal,  qui  est  bien  visible  à  l'extrémité  S.  :  l'incli- 
naison vers  rW.  est  d'envii'on  .5"  .  Cela  confirme  l'opinion 
émise  par  le  capitaine  H.  G.  Lyons  (i).  il  y  a  quelques 
années,  que  les  oasis  de  Beharieh  et  de  Farafreli  sont  sur  un 
anticlinal  à  peu  près  perpendiculaire  à  celui  de  Dakhel  et 
Khargeh. 

L'axe  de  cet  anticlinal  est  à  peu  près  parallèle  à  celui  du 
synclinal  déjà  décrit:  il  se  poursuit  vers  l'extrémité  N.  de 
Farafreh  où  le  plongement  des  couches  vers  l'E.  est  bien  mar- 
qué et  voisin  de  2  à  3'^  .  Les  assises  éocènes  qui  forment  le 
plateau  sont,  en  général,  tout  à  fait  horizontales,  même  dans 
le  voisinage  immédiat  des  assises  crétacées  inclinées.  D'après 
ce  fait  et  d'api'ès  la  discordance  que  nous  avons  indiquée 
entre  l'Eocène  et  le  Crétacé  dans  tout  le  désert  libyen  et  que 
MM.  Barron  et  Hume  ont  retrouvée  dans  le  désert  de  TE.,  il 
semble  certain  ([ue  les  couches  crétacées,  après  le  dépôt  de 
la  ci'aie  blanclie  danienne.  ont  subi  un  soulèvement,  une 
dénudation  et  finalement  un  affaissement,  avant  le  dépôt  des 
couches   tertiaires  les   plus  anciennes  de  la  région. 

Il  semble  que  la  terre  crétacée,  submergée  par  les  eaux 
tertiaires,  avait  la  forme  d'une  longue  crête,  déprimée,  irrégu- 
lière, formée  par  un  anticlinal  s'étcndant  depuis  l'oasis  de 
Dakhel,  à  travers  les  oasis  de  Farafreh.  Beharieh  et  Abou  Boach. 
L'extrémité  la  plus  septentrionale  de  cette  longue  crête  a  été  la 
dernière  submergée,  et  ainsi  la  dernière  recouverte  par  les  dépôts 
éocènes.  On  s'explique  ainsi  qu'à  Farafreh  le  Crétacé  est  recou- 
vert, en  discordance,  par  les  argiles  schisteuses  d'Esneh,  de 
l'Eocène  inférieur,  à  Beharieh  par  les  calcaires  du  Libyen  supé- 
rieur, à  Abou  Boach  par  les  assises  encore  plus  récentes  du 
Mokattam  inférieur  et  supérieur. 

On  trouve  en  un  point,  des  nummulites  et  d'autres  fossiles 
éocènes  dans  le  pli  synclinal  et  on  peut  voir  sur  le  plateau  AV. 
de  Baouitti,  un  anticlinal  parallèle  à  ce  synclinal  affectant  les 
couches  éocènes  :  il  y  a  donc  eu  une  autre  période  de  plisse- 
ment postérieure  à  l'éocène  :  elle  a  été  peut-être  plus  impor- 
tante encore  que  la   première.    On   peut,    sans   invraisemblance, 

(1)  Loc.  cit.,  pp.  ;i3"-o40. 


H.    J.     L.     BEADNELL  SoJ 

la  rattacher  à  l'importante  série  de  mouvements  de  l'écorce 
teri*estre  qui.  au  Pliocène,  a  donné  naissance,  dans  le  N.  E. 
de  l'Afrique,  aux  accidents  essentiels  de  la  topographie  de 
cette  région,  tels  que  les  vallées  du  Nil,  du  Jourdain  et  la 
série   de    lacs   qui   les  accompag-nent. 

Érosion  et  causes  de  la  formation  ue  la  uépression  de 
Beharieh.  —  Il  faut  se  souvenir  d'abord  que  la  dépression  de 
Beharieh  est  sans  issue,  sans  écoulement  dean  à  l'extérieur. 
Les  matériaux  désagrégés  n'ont  donc  pas  été  enlevés,  ici,  par 
les   cours   d'eau^,    suivant  le    mode   habituel. 

La  région  est,  au  total,  formée  d'un  grand  anticlinal 
surbaissé,  constitué  par  des  couches  crétacées,  accompagné 
dun  synclinal  aigu  qui  lui  est  parallèle,  le  tout  est  recouvert 
par  des  assises  de  calcaire  éocène  à  peu  près  horizontales. 
Depuis  que  cette  partie  de  l'Afrique  a  été  exondée,  est  devenue 
terre  ferme,  la  dénudation  l'a  sans  cesse  aplanie.  La  dénudation 
est  due  surtout  actuellement,  dans  le  désert  libyen,  aux  varia 
tions  de  température  et  au  saille  i)oussé  par  le  vent,  dont 
l'action  érosive  très  puissante  frappe,  au  preuiier  abord,  le 
naturaliste  qui  voyage  dans  ces  régions.  Mais  il  a  dû  y  avoir 
dans  le  passé,  on  peut  même  dire  qu'il  y  a  eu  probablement, 
d'autres  agents  d'érosion  qui  ont  aussi  agi  sur  cette  portion  de 
l'Afrique.  Qu'on  imagine  l'aplanissemcnt  de  la  contrée  se  fai- 
sant petit  à  petit,  pendant  un  long  temps,  l'anticlinal  crétacé  et 
ses  sédiments  peu  résistants,  grès  et  argiles,  sera  linalement 
atteint  par  l'érosion  et  son  sommet  mis  à  nu.  Dès  ce  moment, 
la  dénudation  entaillera  rapidement  ces  matériaux  tendres  dont 
les  pluies,  les  variations  de  température,  les  gelées  hâteront 
la  destruction  et  le  vent  enlèvera  les  sables  et  la  poussière 
qui  résultent  de  cette  destruction.  Tel  parait  être  le  mode  de 
formation  de  ces   étonnantes  dépressions. 

En  généralisant,  nous  pouvons  dire  que  partout  où  il  y 
a  eu  de  grands  dépôts  peu  résistants,  que  la  dénudation  a 
mis  ensuite  à  nu.  il  s'est  formé  de  vastes  dépressions.  La 
cause  première  de  la  formation  de  la  dépression  de  Beharieh 
est  l'existence  de  dépôts  cénomaniens,  tendres,  gréseux  et  argi- 
leux, la  d(>struction  des  argiles  schisteuses  d'Esneh  a  produit  la 
dépression  de  Farafreh,  tandis  (|ue  celle  de  Dakhel  est  formée 
dans  une  épaisse  série  de  couches  daniennes  tendres.  Les  autres 
oasis  et  dépressions  doivent  probablement,  pour  la  [)lupart, 
leur  existence   à  la   même    cause. 


858  VIIl^   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Oasis  de  Farafreh  et  de  Dakhel 

Les  faits  nouveaux  que  j'ai  reconnus  dans  l'oasis  de  Farafreh 
sont  plutôt  géographiques  que  géologiques.  Dans  mon  rapport 
sur  cette  oasis  (i),  j'ai  cherché  à  montrer  que  les  argiles  fos- 
silifères, qui  affleurent  sur  la  route  entre  Kasr  Farafreh  et 
Kasr  Dakhel,  sont  d'un  âge  probablement  plus  récent  que  ne 
l'avait  estimé  M.  Zittel.  Il  les  avait  considérées  comme  appar- 
tenant au  même  horizon  que  les  bancs  supérieurs  des  «  argiles 
verdàtres  et  gris  de  cendre,  »  inférieures  à  la  craie  blanche. 
Personnellement,  je  les  regarde  comme  des  bancs  intercalés 
presque  au  sommet  de  la  craie  blanche  ou  même  comme  supé- 
rieures à  cette  craie,  constituant  ainsi  le  dernier  terme  du 
Crétacé  dans  le   désert  libyen. 

Cette  manière  de  voir  semble  confirmée  par  l'existence  à 
la  base  des  falaises,  à  l'AV.  de  Kasr  Farafreh  d'un  banc 
d'argile,  supérieur  à  la  craie  blanche  et  inférieur  aux  argiles 
schisteuses  d'Esneh  (Eocène  inférieur)  dans  lequel  se  trouvent 
des  fossiles,  qui  semblent  spécifiquement  identiques  aux  fossiles 
de  la  route  de  Farafreh  à  Dakhel,  mais  n'ont  pas  été  l'objet 
d'une  étude  critique.  Le  contact  de  cet  affleurement  d'argile 
crétacée  avec  les  couches  éocènes  des  argiles  schisteuses  ilEsneh 
(Esna  Shales).  situées  au-dessus  n'était  pas  encore  reconnu  ; 
cela  montre  combien  dans  une  telle  coupe  il  est  (liffieilc 
d'observer   une   discordance. 

A  l'oasis  de  Dakhel  le  fait  géologique  nouveau  le  pins  impor- 
tant est  la  reconnaissance  d'un  bone-bed  puissant  et  très  riche 
en  phosphate  de  chaux  dune  valeur  commerciale  considérable  (2). 

Fayoum 

Ou  sait  (pie  la  vaste  dépi*ession  du  Favuuni.  une  tles  plus 
belles  provinces  d'Egypte,  est  située  dans  le  Désert  Libyen,  non 
loin  au  S.  du  Caire,  dans  le  voisinage  immédiat  de  la  vallée 
du  Xil.  Dans  cette  province  irx'iguée  par  le  Bahr  Yousef.  grand 
canal  venant  du  Nil.  se  trouvait.  2000  ans  avant  Hérodote,  le 
célèbre  lac  Moeris  dont  la  situation  exacte  a  donné  lieu  à  tant  de 
discussions.   L'opinion  généralement  admise  était  celle  de  l'ingé- 

(1)  Be.vdnell:   Farafra    l)a!<t^.  Its   Topoijraphy    and  Geology.    Geol.   Surv. 
Egypt.    Publicat.    1900. 

Idem.  —  Dakhla  Oasis.  Its  Topography  and  Geology.  idem  1900. 

(2)  Pour  plus  de  détails,  voy.   le  Report  on    llie  Phosphate  deposits  of  Efivpt. 
(ieol.  Survey,  P.  W.  D.,CHiro.  1900. 


H.    J.    L.    UEADNELL  85;) 

nieur  Linant  de  Bellefonds,  qui  considérait  que  le  lac  occupait 
la  position  du  lac  actuel,  la  partie  la  plus  haute  du  fond  de 
la  dépression  du  Fayoum.  c'est-k-dire  une  surface  s'étendant 
loin  au  S.  des  villages  de  Médinet  El  Fayoum,  Edoua,  etc.. 
qu'elle  entoure. 

Le  major  Brown  a  montré  clairement  (i)  que  Ihypothèse 
de  Linant  de  Bellefonds  ne  pouvait  être  soutenue  et  il  a 
prouvé,  d'une  façon  évidente,  que  le  lac  occupait  la  partie  la 
plus  basse  de  la  dépression,  celle  où  est  situé  maintenant  le 
Birket  el  Keroun  et  une  partie  considérable  de  la  région 
basse   environnante. 

La  surface  du  Birket  el  Keroun  est  actuellement  à  4'^ 
mètres  au  dessous  du  niveau  de  la  mer  :  son  niveau,  dû  à 
une  irrigation  perfectionnée,  s'abaisse  chaque  année.  Il  ne 
parait  pas  douteux  qu'il  représente  les  restes  de  l'ancien  lac 
Moeris.  On  trouve  en  edet  sur  une  grande  partie  du  désert 
environnant,  surtout  au  N.  et  au  N.-E.  des  argiles  contenant 
des  coquilles  d'eau  douce,  des  restes  de  poissons,  appartenant 
aux  espèces  qui  vivent  actuellement  dans  le  lac.  L'extension 
de  ces  argiles  prouve  que  le  niveau  du  lac  a  été  autrefois 
plus  élevé  et  sa  surface  beaucoup  plus  considérable.  En  fait, 
la  limite  septentrionale  des  argiles  concorde  presque  exacte- 
ment avec  la  limite  que  le  major  Brown  assignait,  au  N.. 
à  l'ancien  lac,  en  se  fondant  principalement  sur  la  considéra- 
tion  du  niveau. 

EocÈXE  suPKRiEuu,  Oligocène,  Pliocène,  etc..  du  Fayou^[. 
Dans  tout  le  désert  qui  borde  le  Fayoum  au  Nord,  les 
couches  éocènes  du  Mokattam  supérieur  sont  recouvertes,  en 
concordance,  par  une  série,  épaisse  de  200™.  de  sables  et 
argiles  sableuses  avec  quelques  bancs  minces  de  calcaire  plus 
ou  moins  gréseux,   fossilifère  (2). 

La  nature  de  ces  assises,  et  leur  faune  portent  à  croire 
qu'elles  se  sont  déposées  dans  une  région  lluvio-marine 
rappelant  l'Oligocène  du   ILimpshirc  et  d'autres   régions. 

Au  sommet  de  cette  série,  on  trouve  des  coulées  de 
l)asalte  contemporaines,  intercalées  dans  les  assises  inférieures 
de  l'Oligocène,  et  qui  peuvent  être  suivies  pendant  3o  ou 
40  kilomètres.  Au    dessus,    viennent   les     grès   qui    contiennent 

(1)  The  Fayum  and    Lake    Moeris,  par  M.  U.  H.  IJrown. 

(2)  Le  D'  Blaiickenhorn  a  reconnu  les  «enres  Cerithium,  Lanistes.  Unin, 
eLc,  dans  ma  collection,  el  considère  ces  conciles  comme  appartenant  à  l'P^orène 
supérieur.    Voy.  .Mayer   F]ymar,  PLililicaliois  diverses  sur  le  Ton;j;rien   en  Éj;yplc. 


86o 


VIII''   CONOnÈS    (ilioLOGlQUE 


des  bois  silicifîés  et  qui  sétendent  au  N.  dans  le  désert  jus- 
qu'au delà  de  la  latitude  du  Caire.  Il  semble  que  les  assises 
oligocènes  diminuent  beaucoup  d'épaisseur,  en  allant  du  S. 
vers  le  N. .  car  il  n'y  a  plus,  auprès  du  Caire,  que  quelques 
mètres    de    grès    entre  l'Eocène  et  les   assises    supérieures. 

A  l'intérieur  de  la  dépression  du  Fayoum,  à  un  niveau 
élevé  sur  les  pentes,  ou  au  sommet  des  crêtes  qui  l'entourent, 
on  rencontre  de  grandes  masses  de  graviers  plus  ou  moins 
agglomérés,  formés  d'éléments  variés,  principalement  de  cail- 
loux de  rÉocène,  de  fragments  de  calcaire,  de  bois  silicifîés, 
de  blocs  de  grès  de  l'Oligocène,  avec  sable  et  petits  fragments 
de  roches   (fig.    5). 


CLîCHr     DE  H-    J- 


Fig,  5.  —  Calcaires   de   l'Eucéne   moyen,    recouverts  en   discordance  par  des 
graviers  et  conglomérats,  dans  le  Désert  entre  la  Vallée  du  Nil  et  le  Fayoum. 

Il  csl  probable  que  ces  dépôts  élevés  sur  les  pentes  sont 
du  Pliocène  marin  et  doivent  être  rapportés  à  l'époque  où  la 
mei-  s'étendait  dans  la  vallée  du  Nil   au   moins  jusqu'à  Esneh. 

Ajoutons  que  dans  le  Fayoum,  à  certains  niveaux,  les  roches 
présentent  des  perforations  remarquables,'  qui  ont  été  autant 
qu'on   en   peut  juger,    faites  par   des   mollusques  marins. 


H.    J.     L.    BEADNELL  86l 

Les  éléments  que  j'ai  recueillis  dans  ce  pays,  pendant  quel- 
ques mois  employés  à  en  dresser  la  cai'te,  n'étant  pas  encore 
complètement  mis  en  oeuvre,  nous  passerons  outre,  sans  en  parler 
davantage   maintenant. 

La  Vallée  du  Nil. 

Je  voudrais,  avant  de  terminer,  faire  connaître  brièvement 
quelques  faits  relatifs  à  la  géologie  de  la  vallée  du  Nil  et  les 
conclusions  qu'on  en   peut  tirer. 

Depuis  1896,  on  a  pu  éttidier  une  grande  partie  de  la  vallée 
du  Nil,  au  point  de  vue  topograpliique  et  géologique  et  en 
dresser  la  carte.  Quoique  le  travail  ne  soit  pas  encore  accompli 
de  façon  très  détaillée,  il  est  sunisamment  avancé  pour  nous 
permettre  de  nous  faire  au  moins  un  idée  générale  de  l'his- 
toire de  cette  intéressante  région.  Avant  1896.  la  vallée  était 
à  peine  connue,  à  l'exception  de  la  région  cultivée  et  habitée. 
IjCS  vastes  plaines  s'étendant  depuis  la  zone  cultivée  jusqu'aux 
falaises  qui  limitent  la  vallée  (lig.  G),  ces  falaises  elles-mêmes  et  les 
vastes  baies  de  terrain  qu'elles  entourent  étaient  pratiquement 
inconnues  et  inexplorées,  sauf  en  un  petit  nombre  de  localités 
favorisées,  au  voisinage  des  grandes  villes,  ou  sur  les  chemins 
de  caravane  allant  vers  la  mer  Rouge  ou  vei-s  les  oasis  (hi 
Désert  occidental. 

La  portion  de  la  vallée  du  Nil  dont  l'étude  m'a  été  contiée. 
pendant  ces  dernières  années,  comprend  toute  la  région  occi- 
dentale entre  le  Caire  et  Esneh  et  la  rive  orientale  entre 
Keneh   et   Minieh. 

Failles.  —  Dilférents  savants  avaient,  à  plusieurs  reprises, 
émis  l'hypothèse  que  la  vallée  du  Nil  était  due  à  des  failles 
ou,  au  moins,  était  en  relation  avec  des  failles  ;  mais  on  avait 
apporté  si  peu  de  preuves,  à  l'appui  de  cette  hypothèse,  que 
la  vallée  n'avait  jamais  été  regardée  que  comme  une  vallée 
d'érosion  ordinaire,  sauf  peut-être  par  un  petit  nombre  d'obser- 
vateurs isolés. 

Souvent,  dans  la  littérature  récente,  on  a  dit  que  la  vallée 
présentait  des  terrasses  fluviatiles  à  différents  niveaux  et  avait 
été  creusée  par  le  Nil,  le  fleuve.  f[ui.  aujourd'luii,  en  occupe 
le  fond. 

Au  commencement  de  189^,  en  dressant  hi  carte  de  la 
région  W.  entre  Esneh  et  Assiout,  on  vit  que  les  falaises 
qui     limitent    la    vallée    étaient    souvent   déterminées    par    des 


H(r2 


vin*'    CONGIIES    GKOLOGIQUE 


failles  bien  nettes.  Le  fait  est  particulièrement  frappant  entre 
Esneh  et  Keneh  où  les  failles  limitent,  non  seulement  la  prin- 
cipale ligne  de  falaises,  mais  aussi  les  baies  irrégulières  qui 
s'étendent  au  loin  dans   le  plateau  AV. 

A  la  même  époque.  M.  Barron.  poursuivant  ses  travaux 
entre  Esneh  et  Keneh.  sur  la  rive  opposée,  découvrait  des 
faits   semblables. 


Fig.  6.  —  Falaises  limitant  la  vallée  du  Nil  à  Deir  el  Bahari,  l'un  des  temples 
de  Thèbes.  L'escarpement  est  formé  par  le  calcaire  éocène  inférieur,  reposant  sur 
les  argiles  schisteuses  d'Esneh. 


Au  nord  de  Keneh,  j'ai  pu  voir,  d'une  manière  évidente, 
la  continuation  de  failles  identiques  qui  se  prolongent  à  une 
grande  distance  vers  le  N.  et,  en  1899,  sur  la  rive  droite  du 
Nil,  en  dressant  la  carte  de  la  bordure  du  désert  entre  Assiout 
et  Keneh  j'ai  reconnu  qu'après  avoir  dépassé  la  latitude  de 
Sohag.  ces  failles  deviennent  de  plus  en  plus  fréquentes  jusque 
vers  Keneh,  et  qu'on  peut  les  tracer  d'une  façon  presque  con- 
tinue tout  le  long  de  la  ligne  de  falaises. 

Au  Nord  de  la  latitude  de  Girgeh  et  Sohag,  on  ne  voit  plus 
avec   évidence,  sur  le   terrain,    de  failles    de   quelqu'amplitude  ; 


H.    J.     L.     BEADNELL  863 

il  n'y  a  plus  que  les  caractères  des  falaises  et  des  baies  et 
Tabsence  des  terrasses  d'alluvions,  pour  en  indiquer  Texistence 
possible. 

Il  est  important  de  noter,  d'autre  part,  qu'à  partir  du 
Caire  juscjuà  une  distance  considérable  au  S.  d'Helouan,  sui' 
la  rive  orientale,  la  vallée  occupe  un  pli  monoclinal  dont 
l'effet  est  d'amener  au  niveau  de  la  plaine  cultivée  les  couches 
qui,  depuis  Helouan,  vers  le  Sud,  se  trouvent  au  sommet  des 
falaises  orientales.  Bien  que  la  carte  de  cette  contrée  n'ait  pas 
encore  été  faite  par  le  Siirvey.  on  peut  avancer  comme  une 
probabilité,  que  ce  pli  expliquera  l'absence  de  falaise  sur  la 
rive  gauche  du  Nil  dans  cette  région.  On  regarde  le  plus 
souvent  la  différence  d'altitude  des  assises  éocènes  de  pai't  et 
d'autre  de  la  vallée,  au  Caire,  comme  résultant  d'une  faille,  mais 
il  est  possible  aussi  qu'elle  résulte  du  plissement  que  nous 
venons  de  signaler. 

La  direction  générale  N.-S.  de  la  vallée  du  Nil  en  Egypte, 
les  hautes  falaises,  semblal)les  à  des  muraillles,  qui  la  bordent, 
l'absence  de  vrais  dépôts  lluviatiles  attribuables  au  Nil  à  un 
niveau  notable  au-dessus  du  fleuve,  l'absence  presque  complète 
de  collines  ou  de  lambeaux  détachés  du  plateau  dans  la  vallée, 
la  découverte  certaine  de  grandes  failles  de  bordure  le  long 
d'une  grande  partie  de  la  vallée,  nous  portent  à  considérer  cette 
gorge,  non  comme  une  vallée  d'érosion  ordinaire,  mais  comme 
le  résultat  de  failles,  de  rifts,  d'importantes  fractures  et  de 
(lexures  (i). 

DÉPOTS  DE  LA  VALLÉE  DU  NiL.  —  Le  foud  de  la  vallée  du 
Nil,  entre  le  Caire  et  Assouan,  est  en  grande  partie  recouvert 
par  des  dépôts,  d'âge  relativement  récent,  qui  peuvent  être 
divisés   de  la  façon  suivante  : 

Dépôts  marins  :    Pliocènes. 

Dépôts   lacustres  :   Pleistocènes. 

Dépôts   fluviatiles  :  Récents. 
Pliocène.  —    Les  dépôts   pliocènes  marins  dans  la  vallée  du 
Nil,   au-delà  du  Caire,    ont   été   pour  la    première   fois,  je  crois, 
reconnus    par   M.    Barron  et  par    moi.  Travaillant  entre   Esneh 

(1)  Il  est  probable  que  des  failles  ont  largement  contribué  aussi  à  la  formation 
des  grands  ouadis  et  des  baies  que  nous  avons  signalés,  si  même  ces  accidents 
topographiques  ne  sont  pas  dus  complètement  à  des  failles.  Quelques  uns  des 
plus  petits  ouadis  doivent  leur  origine  à  des  synclinaux  qui  appartiennent  à  la 
même  série  de  mouvements  tectoni(iues.  J'espère  qu'un  travail  détaillé  sur  ces 
questions   avec  description  de  la  vall(!(;  du  Nil  pourra  être  bientôt  publié. 


864  ^'"ï''    CONGRÈS   GÉOLOGIQUK 

et  Keneh,  l'un  sur  la  rive  droite,  l'autre  sur  la  rive  gauche  du 
lleuvo,  au  commencement  de  1897,  nous  avons,  l'un  et  l'autre, 
découvert  et  tracé  sur  la  carte  une  série  épaisse  et  très  inté- 
ressante de  calcaires  et  de  conglomérats  interstratifiés.  Ces  dépôts 
forment  une  zone  allongée  entre  les  alluvions  cultivées  de  la 
rivière  et  les  falaises  éocènes,  ils  s'appuient  en  discordance 
sur  les  assises  horizontales  de  ces  falaises  ou  sur  les  masses 
de  calcaire  éocène  faille,  qui  se  rencontrent  habituellement 
tout  le  long  de  cette  partie  de  la  vallée.  La  découverte  de  fora- 
minifères  dans  ces  assises,  faite  d'abord  par  M.  Barron,  puis 
par  moi,  chacun  de  notre  côté,  foraminifères  déterminés  par 
M.  Chapman  (i),  prouva  l'existence,  à  l'époque  pliocène,  sur 
l'emplacement  de  la  vallée  du  Nil.  d'un  fjord  marin,  qui  s'éten- 
dait au  moins  jnscju'à  la  latitude  d'Esneh  et  probablement  beau- 
coup plus  loin. Parmi  ces  foraminifères  nous  citerons  :  Textiilaria 
sagittula.  T.  agglutinans,  Glohigerina  conglohata,  G)'psina 
vesiculaiis.  Amphistcgina  Lessoni,  Operculina  ainnionoides.  Ils 
sont  si  abondants  et  dans  un  si  parfait  état  de  conservation 
qu'il  semble  invraisemblable  qu'ils  puissent  provenir  des  dépôts 
éocènes  ;  d'ailleurs  quelques-unes  de  ces  espèces,  au  moins,  ne 
sont  connues  nulle  part,  dans  les  couches  inférieures  au  Pliocène, 
et.  au  surplus,  aucune  d'entre  elles  n'a  été.  jusqu'à  présent, 
observée   dans   l' Eocène   d'Egypte. 

En  1899.  sur  la  rive  droite  du  Xil,  la  série  de  ces  cal- 
caires et  conglomérats,  a  pu  être  suivie  dans  la  vallée  bien 
au   delà   de   Keneh. 

Dépôts  lacustres  pleistocènes.  —  Dans  la  vallée  du  Nil,  au 
Nord  des  dépôts  marins  que  nous  venons  de  signaler,  entre 
Keneh  et  le  Caire,  les  plaines  qui  séparent  la  région  cultivée 
des  falaises  éocènes  sont  surtout  formées  de  dépôts  lacustres 
de  nature  très  variable  :  graviers,  conglomérats,  argiles,  marnes 
calcaires  et  tufs.  Cette  formation  est  plus  récente  que  la  série 
des  dépôts  marins  pliocènes.  mais  il  n'est  pas  facile  de 
déterminer  leurs  relations  d'une  façon  précise,  et  quelques 
assises  semblent  montrer  quil  y  a  eu  passage  de  l'une  à 
l'autre.  Bien  que  ces  dépôts  lacustres  ne  soient  en  général 
pas  fossilifères,  les  couches  les  plus  calcaires  contiennent  en 
quelques  points,  de  nombreuses  coquilles  appartenant  aux 
genres  Planorhis.    Melania.    etc.  ;    elles    ont    été    déterminées, 

(I)  Egyplian  Foraminifera  (Palellina  Limestone),Geo/.  i/avrtr.No  427.  Janv.  1900. 


H.    ,1.     L.     HEADXELL  (S()5 

au  point  do  vue  spécifiiiue,  par  M.  Bullen  Newton  (i)  qui  a 
reconnu  leur  âge   postpliocène. 

Le  fait  le  plus  intéressant  est  l'existence  d'un  dépôt 
épais  et  étendu  de  tufs  calcaires,  remplis,  par  places,  de 
merveilleuses  empreintes  végétales,  spécialement  développés  à 
r\V.  de  Sohag.  Girg-eli  et  Farcliout.  Ces  empreintes  nous  mon- 
trent que  la  contrée  a  été  autrefois  très  hoisée.  A  Isaouieh 
les  calcaires  sont  exploités  et  ont  une  grande  importance 
économique  ;  ils  servent  notamment  à  l'édification  de  la 
nouvelle   digue,    en    construction  à  Assiout. 

A  cette  série  appartiennent  aussi  des  dépôts  de  graviers  de 
roches  ignées  qu'on  peut  voir  de  part  et  d'autre  de  la  région 
cultivée  à   Keneli,  à  Helouan   (a)  et  en  quelques  autres  points. 

Dépôts  Jlmnatiles,  récents.  —  Quoique  le  groupe  précédent 
contienne  quelques  dépôts  tluviatiles,  on  doit  en  séparer  un 
troisième  groupe  qui  comprend  les  dépôts  limoneux  et  sableux 
constituant,  à  proprement  parier  «  le  limon  du  Nil  »  auxquels 
on  peut  réunir  les  graviers  apportés  à  la  même  époque  par 
les   ouadis  environnants. 

Conclusions    générales 

Voyons  rapidement  comment,  dans  l'état  actuel  de  nos  con- 
naissances, nous  pouvons  concevoir  l'histoire  de  cette  partie  de 
l'Afrique  depuis   l'Eocène. 

Dans  le  Nord  de  l'Egypte,  les  dépcHs  oligocènes  succèdent 
très  régulièrement  à  l'Kocène,  et  si  entre  le  dépôt  des  deux 
séries,  il  s'est  écoulé  un  peu  de  temps,  ce  qui  est  douteux, 
cette  lacune  est  sans  importance.  Les  rapports  de  l'Oligocène 
et  du  Miocène  ne  sont  pas  très  nets,  mais  nous  savons  et 
c'est  le  fait  important  pour  nous,  que  le  Miocène,  dans  le 
golfe  de  Suez  et  en  d'autres  points,  a  été  disloqué  et  plissé. 
Il  semble  donc  certain  que  les  mouvements  orogéniques  n'ont 
pas   commencé   avant  la   tin    du   Miocène. 

La  présence  du  Pliocène  supérieur  dans  la  vallée  du  Nil, 
au     moins    jusqu'à    Ksneh,    montre,    sans    aucun  doute,  que   la 

(1)  l'iiocene  and  Post-pliocene  shells  from  Egypt,  Geol.  Magaz  N»  423, 
Sept.  18'.)U. 

(2)  Les  sondages  ont  montré  que  ces  graviers  se  trouvent  aussi  dans  le  Delta; 
on  peut  expliquer  leur  présence,  comme  l'a  fait  M.  Barron,  en  admettant  qu'ils 
ont  été  enlevés  par  le  lleuve  aux  depuis  lacustres  qui  avoisinent  Keneh,  quand 
celui-ci  a  commencé  à  creuser  son  chemin  à  travers  les  couches  pliocenes  et 
pleistocènes  de  la  vallée. 


866  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

gorge  était  formée  avant  cette  période,  la  vallée  était  alors  un 
bras  de  mer.  On  peut  donc  dire  que  la  vallée  du  Nil  s'est 
Ibrmée  lors  ilu  Pliocène  intérieur. 

11  est  possible  et  même  infiniment  probable  que  la  gorge 
du  Nil  est  due  aux  grands  mouvements  orogéniques,  si  bien 
décrits  par  M.  Suess  et  M.  Gregory,  qui  ont  déterminé  les 
principaux  traits  de  la  géographie  physique  de  rAfri((ue  N.-E. 
et  d'une  partie  de  lAsie,  tels  que  la  vallée  du  Jourdain,  la 
mer  Moi-te.  l'isthme  de  Suez,  le  golfe  d'Akabah,  et  la  Mer  Rouge, 
les   lacs    Rudolf.    Tanganyika,    Raringo.  etc. 

Apres  le  dépôt  du  Pliocène,  nous  pouvons  supposer  qu  un 
soulèvement  progressif  a  amené  le  retrait  graduel  de  lu  mer  ; 
la  vallée  a  été  occupée  alors  par  une  série  de  lacs  d'eau  douce 
(jui,  probablement,  communiquaient  entre  eux,  par  drainage. 
Dans  les  parties  les  plus  tranquilles  de  ces  lacs,  à  peu  de 
distance  de  k  urs  rivages,  se  foi*maient  des  tufs  et  des  dépôts 
analogues,  ensevelissant  les  feuilles  et  les  branchages  qui 
venaient  des  forêts  dominant  le  lac.  En  même  temps  les 
courants  qui  creusaient  les  ouadis  sur  le  plateau,  déposaient 
près  des  bords  du  lac  leur  apport  de  gravier  et  de  sable, 
c'est  lorigine  des  belles  brèches  que  nous  voyons  aujourd'hui 
alignées  le  long  des  rives  actuelles. 

Au  bas  des  plus  grands  ouadis,  comme  le  Ouadi  Keneh  (i), 
l'apport  de  graviers  , était  considérable,  les  cailloux  de  roches 
ignées  de  cet  ouadi  lui-même  s'étalaient  largement,  en  éventail, 
en  travers  de  la  vallée,  ce  qui  prouve  bien  qu'il  n'existait  à 
cette  époque  aucun  cours  d'eau  important  dans  le  fond  de  la 
vallée.  Enfin  ces  lacs  se  desséchèrent,  soit  par  comblement, 
soit  par  suite  de  changements  dans  le  relief  du   pays. 

Postérieurement,  à  la  fin  du  Pleistocène,  un  drainage  a  dû 
s'établir  dans  le  fond  de  la  vallée,  et  un  fleuve,  le  jeune 
«  Pater  Nilus  »,  commença  sa  carrière  en  creusant  un  chenal 
à  travers  les  dépôts  antérieurs  de  la  vallée,  déposant  enfin, 
couche  par  couche,  le  limon  du  Nil.  et  formant  ainsi  la  longue 
bande  de  terrain  cultivable  et  habitable  sans  lequel  l'Egypte 
fertile    que  nous  connaissons,  n'existerait  pas. 

(I)  Cf.  Publications  du  Geological  Siirvey  nf  Egypt.  —  Hapports  et  mémoires 
(le  .\1M.  Bauro.n  et  Himk  sur  le  Désert  Je  l'Est.  —  Cf.  nussi  !a  communication  de 
.M.M.  Hanon  et  Hume  au  8«  Congrès   géologiijue. 


86; 


NOTES  SUR  LA  GÉOLOGIE  DU  DESERT  ORIENTAL 
DE  L'EGYPTE 

par  MM.  T.  BARRO\  et  W.  F.  HUME 

Planches  XX  e.\  XXI 

Grâce  à  la  bienveillante  autorisation  du  gouvernement  égyp- 
tien, que  nous  ont  accordée  Sir  AVilliam  Garstin,  sous-secré- 
taire d'Etat  pour  les  Travaux  publics,  et  le  capitaine  H.  G. 
Lyons,  directeur  du  «  Survey  Department  »,  il  nous  est  pos- 
sible de  donner  ici  un  résumé  des  résultats  scientifiques  conte- 
nus dans  nos  «  Reports  »  actuellement  en  publication.  Dans 
une  contrée  aussi  peu  étudiée  (i),  les  faits  nouveaux  sont  nom- 
breux ;  nous  examinerons  seulement  ici  les  points  les  plus 
importants  que  nous  exposerons  dans  l'ordre  suivant  : 

PREMIÈRE    PARTIE 

r,j  .  ,     .        i  a.  Graviers  de  roches  ignées  et  conglomérats. 

1 .  1  i6isioccn&  l  o  <y 

r  h.  Dépôts  de  plages  récentes  et  anciennes. 

2.  Pliocène  :  Calcaires  et  conglomérats  des  vallées. 

3.  Miocène. 

4-  Eocène  :  Calcaires  et  argiles  schisteuses. 

5.   Crétacé  :  Calcaires. 

G.  Argiles  schisteuses  et  grès  de  Nubie. 

DEUXIÈME    PARTIE 

-.  Roches  ignées  et  métamorphiques. 
8.  Résumé  général. 

PREMIÈRE     PARTIE  :  TERRAINS     SÉDIMENTAIRES 
Graviers  ue  roches  ignées  et  conglomérats 

C'est  un  fait  bien  connu  (ju'il  existe  tout  le  long  de  la 
vallée  du  Nil,   au  pied  de  la  falaise  qui  la  borde  à    l'Est,    des 

(1)  1813.  DoLOMiEU  :  Sur  la  conslilulion  physique  de  l'KfiypIe.  Journal  de 
Physique.  XLII. 

1815-lH.  Caii.liaud  F.  :  Voyage  à  l'oasis  de  Thè.hes  et  dans  les  déserts,  rédigé 
et  publié  par  M.  Jomard.  Paris,  i8:Jt. 


868  VIII'    CONOUÈS   GÉOLOGIQUK 

graviers  et  des  conglomérats  contenant  des  fragments  de  silex 
et  de  calcaire.  Quand  on  approche  de  Keneh,  leur  composition 
change  et  leurs  principaux  éléments  sont  du  granité,  du  gneiss 
et  beaucoup  d'autres  roches  ignées,  qui  ne  peuvent  provenir 
que  de  la  région  centrale  des  Collines  de  la  Mer  Rouge.  Ces 
graviers  de  roches  ignées  ont  été  reconnus  et  délimités  par  le 
«  Survey  ))  dans  le  (3uadi  Keneh.  mais  tandis  qu'ils  sont  abon- 
dants tout  le  long  d(>  la  ligne  principale  d "écoulement  des  eaux, 
sur  les  cotés  de  la  vallée,  les  graviers  contiennent  seulement 
des  cailloux  de  silex:  il  en  est  de  même  dans  le  Ouadi  Gareya 
qui,  aujourd'hui  encore,  vient  directement  du  massif  granitique. 
L'explication  de  ce  fait  parait  être  la  suivante  :  A  l'Est  de 
Keneh,  le  plateau  éocène  se  décompose  en  une  série  de  lam- 
beaux isolés  qui,  jusqu'à  une  date  tout  à  fait  récente,  ont  été 
réunis  par  une  longue  crête,  la  percée  de  ce  seuil  correspond  au 
passage  du  Ouadi  Keneh,  entre  le  plateau  principal  et  le  lam- 
beau d'Abou  Had.  Il  semble  qu'avant  cette  percée,  le  Ouadi 
Keneh  se  terminait  au  Sud,  en  une  baie  dans  laquelle  se  sont 
déposés  les  conglomérats  à  cailloux  de  silex  et  les  calcaires  plio- 
cènes  que  nous  allons  décrire  ;  mais  après  que  la  coupure  dont 
nous  venons  de  parler  se  lut  ouvei-te,  l'écoulement  des  eaux 
venant  des  0)llines  de  la  Mer  Rouge,  put  se  faire  par  cette 
coupure  jusqu'à  Keneh.  où  en  pénétrant  dans  la  vallée  du  Nil, 
les  graviers  s'étalent  en  éventail.  Tandis  que  ces  graviers  sont 
ainsi  limités  sur  le  versant  W.  des  Collines  de  la  Mer  Rouge, 
dans  cette  chaîne  de  collines  même,  les  dépôts  de  cette  sorte 
sont  abondants  dans  beaucoup  de  hautes  vallées  et.  du  côté  de 
la  mer  Rouge,  ils  recouvrent  les  larges  plaines  (]ui  s'étendent 
jusqu'au  pied  de  la  chaîne  principale. 

Il  y  a  peu  de  temps  qu'il  a  été  possible  de  se  former  une 
idée,  encore  vague,  de  làge  de  ces  assises.  Avant  l'examen 
microscopique  des  calcaires  des  environs  d'Erment,  dont  nous 
parlerons  plus  loin,  et  la  détermination  des  fossiles  recueillis 
par  le  D'  Blanckenhorn  plus  au  Xord,  on  considérait  les 
assises  de  la  vallée  du  Xil  comme  post-miocènes,  mais  sans 
aucune  preuve  évidente,  sinon  (|ue  ces  assises  étaient  posté- 
rieures à  la  faille  qu'on  regardait  comme  datant  du  Miocène 
supérieur  ou  comme  postérieure  au  Miocène.  Depuis  lors, 
d'ailleurs,  on  a  reconnu  que  ces  assises  de  la  vallée  du  Xil 
étaient  pliocènes,  et  partout  où  les  coupes  sont  favorables,  il 
y  a  entre  elles  et  les  graviers    une    discordance   marquée  :    ces 


T.    BARRON   ET    W.    F.    HUME  869 

derniers  sont  donc  soit  du  Pliocène  très  récent,  soit  du  Pleis- 
tocène.  Si  les  graviers  du  versant  oriental  des  Collines  de  la 
Mer  Rouge  sont  du  même  âge  que  ceux  de  la  vallée  du  Nil, 
ce  qui  est  très  probable,  ils  sont  donc  pleistocènes.  En  etï'et, 
à  l'embouchure  du  Ouadi  Setageh,  où  on  les  rencontre,  et  dans 
d'autres  localités  au  Nord  de  Kosseir;  ils  sont  à  la  fois  au 
dessus  et  au  dessous  de  calcaires  contenant  des  coraux  carac- 
téristiques du  Pleistocène  et  des  spécimens  de  Laganiim.  Ils 
font  ainsi  intimement  partie  de  la  série  pleistocène  et  sont  de 
date  très  récente. 

Age  du  Nil.  —  En  1897,  M.  Beadnell,  relevant  la  carte  géo- 
logique de  la  rive  gauche  du  Nil  à  Dcndera.  remarqua  (ce  fait 
avait  aussi  frappé  Newbold  et  Dawson)  que  les  graviers  de 
roches  ignées  s'étendaient  sur  cette  rive  occidentale  du  Nil. 
(|u"ils  étaient  apparennnent  en  continuité  avec  ceux  de  la  rive 
orientale  et  qu'ils  contenaient  des  roches  qui  vraisemblablement 
venaient  des  Collines  de  la  Mer  Rouge.  Le  cours  du  Nil  est 
donc  postérieur  au  dépôt  de  ces  graviers  dans  lesquels  il  a 
creusé  son  lit  et  que  ses  alluvions  recouvrent  sur  les  deux 
rives  et  le  ileuve  n'a  pas  commencé  à  couler  suivant  son  trajet 
actuel  avant  les  derniers  temps  du  Pleistocène. 

Quand  le  Nil  creusa  son  lit  à  travers  ces  graviers,  le 
courant  descendant  vers  le  Delta  dut  entraîner  une  grande 
quantité  de  cailloux  :  or,  Leith  Adams  et  d'autres  auteurs  ont 
montré  (jue  le  courant  du  Nil  a  été  plus  violent  à  son  début 
qu'aujourd'hui  et  il  est  parfaitement  possible  que  des  cailloux 
aient  été  charriés  sur  une  distance  aussi  considérable  que  celle 
de  Keneh  au  Delta.  Nous  avons  là  l'explication  de  la  présence 
de  cailloux  de  roches  ignées,  signalés  par  le  professeur  Judd, 
dans  le  sondage  de  la  Société  Royale  à  Zagazig  et  dont  le 
professeur  Zittel  avait  reconnu  la  ressemblance  avec  des  roches 
des  Collines  de  la  Mer  Rouge  (i).  —  Ces  cailloux  de  roches 
ignées  ont  été,  d'après  le  mémoire  de  M.  Judd,  trouvés  à 
36™  5,  à  5i'"  8,  à  63™  4  ^t  à  76'Ti  5  ;  il  y  avait  également  des 
roches  métamorphiques  :  toutes  les  roches  qu'il  énumère  peu- 
vent être  attribuées  aux  graviers  des  environs  de  Keneh  et 
on  les  trouve  aussi  dans  les  collines  drainées  par  les  ouadis 
afïluents  du  Ouadi   Keneh.  Il   est  impossible  d'admettre   que  ces 

(I)  Second  lirpori  on  a  séries  nf  spécimens  o/'  Deposifs  of  Nile  Delta,  par 
le  |u-(>f.'ssi-iir  .1     \\'.   .hiild,   tS!»7. 


8^0  VIII'"    COXr.BÈS    r.KOLOGI<)UF, 

graviers  proviennent  des  ouadis  qui  drbonchent  dans  la  vallée 
du  Xil  au  Nord  de  Keneh.  car  jamais  on  n'a  trouvé  dans  aucun 
d'eux  des  cailloux  de  roches  ignées  et  rien  ne  prouve  qu'aucun 
d'eux  ait  jamais  reçu  les  eaux  de  la  région  de  roches  ignées 
des  Collines  de  la  Mer  Rouge.  Comme  nous  le  verrons  plus 
loin,  l'extrémité  méridionale  du  Ouadi  Keneh  était  formée  au 
Pliocène  supérieur,  coupant  tout  cours  d'eau  qui  aurait  pu  se 
frayer  vers  l'W.  une  route  vers  le  Nil,  il  n'y  avait  ])as  en 
outre  de  connexion  entre  les  Collines  de  la  Mer  Rouge  et  le 
trajet  du  Nil,  par  la  vallée  dont  nous  avons  parlé  plus  haut, 
jusqu'à  une  époque  postérieure  au  dépôt  du  calcaire  sableux 
pliocène.  Les  assises  de  cailloux  de  Keneh  sont  donc  la  seule 
origine  possible  des  spécimens  qui  ont  été  décrits  et  rencon- 
trés dans  le  sondage  de  Zagazig. 

Quant  à  saA'oir  si  ces  graviers  ont  été  déposés  dans  l'eaii 
douce  ou  dans  un  bras  de  mer,  c'est  là  une  question  diflicile  à 
trancher  à  cause  du  manque  de  fossiles.  La  première  hypo- 
thèse semble  pourtant  plus  vraisemblable,  car  M.  Beadnell  a 
trouvé  au  Sud  de  Keneh  des  argiles  contenant  des  coquilles 
d'eau  douce  et  il  a  indiqué  sur  la  carte,  au  Nord,  dans  toute 
la  vallée  de  Keneh  à  Hélouan,  des  tufs  contenant  en  beaucoup 
de  ])oints,  de  nombreuses  impressions  végétales  et  beaucoup 
de  Gastropodes  d'eau  douce.  Il  est  probable  qu'après  le  retrait 
de  la  mer.  une  série  de  lacs  s'est  formée  dans  la  vallée  du 
Nil,  los  graviers  de  roches  ignées  se  sont  déposés  dans  l'un 
de  ces  lacs  :  puis,  par  suite  d'un  changement  tectonique,  les 
barrages  qui  existaient  entre  ces  lacs  ont  disparu  et  leurs  eaux 
se  sont  écoulées,   en  formant  le  lit   du  fleuve  actuel  (i). 

Plages  soulevées  et  récifs  coralliens 

Nous  venons  de  voir  qu'il  y  a  eu  au  Pleistocène  des  chan- 
gements physiques  aussi  importants  que  la  rupture  du  plateau 
éocène  qui  a  eu  pour  résultats  en  premier  lieu,  la  réunion  des 
portions  Nord  et  Sud  du  Ouadi  Keneh.  en  second  lieu,  la  for- 
mation de  la  vallée  transverse  du  Ouadi  Gareya  et  enfin,  la 
création  de  la  dernière  partie  de  la  vallée  du  Nil  elle-même. 
Les  mouvements  ont  été  également  importants  sur  les  bords 
de  la  mer  Rouge,  à  la  même  époque,  comme  le  prouve  la  dis- 
tribution des  récifs   coralliens. 

(i)  Voy.  dans  ce  volume  le  mémoire  de  M.  Beadnell. 


T.    BARRON    ET    W.    F.    HUME  87 1 

En  examinant  ceux-ci  entre  Kosseir  et  Ras  Gharib.  nous 
pouvons  y  distinguer  cinq  séries,  dont  la  plus  récente  est  au 
niveau  de  la  mer  (ou  au  dessous  de  ce  niveau),  tandis  qUe  les 
autres  s'étagent  à  une  altitude  d'autant  plus  élevée  qu'elles 
sont  plus  éloignées  de  la  côte.   Leur  succession  est  la  suivante  : 

1.  Récifs  actuellement  en  formation  dans  la  Mer  Rouge. 

2.  Plages  soulevées  et  récifs  qui  bordent  la  côte  et  dont 
l'altitude  varie   de  o  à  25   mètres,  comme  à  Abou  Schigeli. 

3.  Série  de  récifs  plus  élevés,  situés  à  une  distance  moyenne 
de  la  mer  de  4^7  kilomètres,  à  une  altitude  variable  voisine 
de  ii5  à    lyo  mètres. 

4-  Récif  de  coraux  disloqué,  qui  a  parfois  une  inclinaison 
de  20°  vers  l'E.  et  qui.  en  apparence,  est  en  étroites  i^e  la  lions 
avec  les  précédents. 

5.  Enfin,  récif  ancien  dont  les  allinités  sont  plus  méditer- 
ranéennes qu'érythréennes  et  que  nous  considérons  maintenant 
comme  probablement  d'âge  miocène. 

Nous  ne  nous  occuperons  pas  ici  du  récif  le  plus  récent 
et  passerons  directement  aux  plages  soulevées  et  récifs  coral- 
liens inférieurs  (N°  2).  Le  rivage  est  couvert,  par  places,  de 
coquilles  de  toutes  formes,  disposées  en  longs  cordons  parallèles 
à  la  côte,  ou  recouvrant  de  grandes  étendues  de  terres  basses 
marécageuses  qui  paraissent  avoir  été  récemment  abandonnées 
par  la  mer.  Ce  sont  des  espèces  de  la  zone  peu  profonde 
qu'on  rencontre  le  plus  communément,  quelquefois  rassemblées 
en  amas  confus,  d'autres  fois  réparties  de  telle  façon  que  cer- 
taines espèces  occupent  une  aire  spéciale. 

Ainsi,  pour  prendre  un  exemple  typique,  au  pied  dii  Gebel 
Zeit  (à  Zeit  Ray),  on  trouve,  sur  le  rivage  en  pente  douce, 
toujours  imprégné  de  sel  et  marécageux,  des  coquilles  d'un 
Strombe  de  dimension  moyenne,  très  abondantes,  qui  sont  rem- 
placées en  s'approcliant  de  la  mer  par  Anadara,  Dcntalium  et 
Murex  tenuispinatus  (ce  dernier  atteint  parfois  une  longueur 
de  10  ""  5).  Plus  loin  de  la  mer.  en  s'approcliant  des  collines, 
ce  sont  les  espèces  de  Hemicarclinm  et  Dosinia  cpii  semblent 
prédominer,  tandis  que  dans  des  passes  desséchées  de  la  baie, 
on  trouve  par  milliers  des  petits  PireneUa.  IjCS  apports  des 
vagues  de  tempêtes  sont  dignes  de  remarque,  Echinonietra 
lucunter  se  rencontre  çà  el  là  avec  ses  piquants  intacts,  il  est 
accompagiK'.   ])ar   pbices.    d  un     (Jidaris  à    grandes    l'adioles,     de 


8^2  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

coloration  i-oiigeàtrc.  atteignant  parfois  8  a  lo  centimètres 
(Phrllncanthus  impej'ialis). 

A  l'Est  du  plateau  d'Abou  Schaar.  il  n  y  a  pas  moins  de 
trois  de  ces  plag-es  l'ormant  des  gradins  bien  martpiés,  dont 
chacun  est  couvert  de  co(iuilles  l)risées  et  plus  ou  moins 
altérées. 

Mais  si  riche  en  coquilles  que  soit  le  rivage,  sa  faune  ne 
peut  être  comparée  avec  celle  des  écueils  bas  ou  des  falaises 
de  la  plage  soulevée,  qui  se  tiennent  de  6  à  25  mètres  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer  et  qui  sont  par  places  (par 
exemple  au  (lebel  Zeit.  Ras  Gharib  et  Ras  Gimsah)  recouverts 
d'une  multitude  de  beaux  échantillons  de  Gastropodes  délica- 
tement ornés  et  de  Bivalves,  dont  l'un  de  nous,  seul,  a 
recueilli  plus  de  i5oo  exemplaires  (i).  Les  coraux  ne  sont  pas 
ici  aussi  communs  ([ue  dans  les  récifs  situés  à  une  altitude 
plus  élevée,  mais  ils  ne  sont  pas  rares.  Les  formes  caractéristiques 
sont:  Gonîasfrœa  sp.,  Porites  soUda.  Cœloria  arabica,  des  Orbi- 
cella,  des  Cj'phnsttrpa  et  des  Siderastrcra.  Certains  oursins  ont 
une  large  répartition  :  Laganum  depressum  et  les  radioles  aplaties 
du  grand  Heterocentrotus  mamillatus,  se  trouvent  en  abondance 
dans  le  calcaire  en  certains  points.  Ces  assises,  malgré  la  richesse 
extraordinaire  de  leur  faune  qui  charme  le  collectionneur,  ne 
contiennent,  en  somme,  que  des  coquilles  d'âge  récent  et  ne 
sont  à  coup  sûr    pas   antérieures   au  Pleistocène. 

Elles  contrastent  considérablement  avec  les  récifs  plus 
élevés  (N"  3).  situés  loin  de  la  mer,  à  une  altitude  de  ii5  à 
170  mètres,  qui.  au  lieu  de  Laganum  et  Hefei'ocentrotus.  ren- 
ferment Brissuscarinatus,  étroitement  allié  à  Bî'issiis  cpgj'ptiacus 
du  Miocène  supérieur,  et  Clypcaster  humilis.  qui  présente  une 
ressemblance  remarquable  avec  Clypeaster  Priemi.  également 
du  Miocène    supérieur  (2). 

Les  coraux  sont  aussi  différents  :  Dans  les  plages  élevées 
d'Abou  Schaar  et  Ouadi  HamraAvein.  les  Goniastrœa  et  Porites 
sont  remplacés  par  des  formes  de  Leptastrœa  et  de  Favia. 
dont  la  plupart  des  espèces  sont  récentes,  quoique  quelques- 
unes  aient  un  caractère  à  coup  sûr  prépliocène.  Cette  troisième 
série  n"a  pas  seulement   subi   le    mouvement  d'élévation  directe 

(1)  Wo'wBuHoi  Neicton,\n  Geological  Magazin«,Nov.  et  Dec.  1900,  pp.  ^OO-'Mi. 
et  d44-o60. 

(2)  Voir  pour  celte  étude  des  Coraux  et  des  Oursins  le  travail  dr  M.  Gkegouy, 
sous  presse,  dans  le  Geological  Mcajazinc. 


T.    BARRON    ET    W 


HUME  8^3 


des  couches  à  Laganiim.  mais  elle  a  aussi  été  affectée  par 
les  mouvements  qui  ont  produit  les  crêtes  parallèles  du  Gebel 
Eftch  (N'  4).  de  sorte  ([ue  la  détermination  de  son  âge  est 
d'une  grande  importance  pour  fixer  l'époque  où  se  sont  pro- 
duites quelques-unes   des  principales   failles    de  la  région. 

En  se  l)asant  sur  les  recherches  du  docteur  Gregory.  il 
semble  possil>le  de  conclure  que  ces  assises  ont  été  formées 
à  une  période  très  ancienne  du  Pleistocène.  dor.t  la  faune 
présente  des  types  anciens,  associés  à  des  espèces  qui  vivent 
encore  actuellement. 

Nous  en  avons  dit  assez  pour  montrer  cfu'il  y  a  ici  une 
inversion,  dans  l'ordre  stratigraphique,  semblable  à  celle  qu'on 
observe  dans  les  terrasses  de  rivières  :  les  dépôts  qui  sonl 
les  plus  élevés  sont  en  même  temps  les  plus  anciens.  Cette 
manière  d'exjiliquer  les  faits  implique  la  conclusion  que  les 
récifs  coralliens  ont  »Hé  formés  pendant  une  période  de  soulève- 
ment séculaire,  ainsi  que  l'ont  reconnu,  il  y  a  longtemps  déjà. 
Klunzinger  et  d'autres  auteurs.  On  a  vu  aussi  qu'il  s'est,  appa- 
remment, écoulé  un  temps  très  long  entre  la  formation  de  deux 
récifs.  Ces   faits  nous  suggèrent  l'explication  suivante  : 

Le  premier  grand  mouvement  de  l'ère  tertiaire,  dans  la 
région  de  la  Mer  Rouge,  paraît  dater  du  Miocène  inférieur, 
il  est,  du  moins,  postérieur  à  l'Eocène.  puisqu'il  affecte,  en 
les  faillant,  les  assises  éocènes  des  Collines  de  la  Mer  Rouge.  Des 
couches  que  l'on  considère  comme  appartenant  au  Miocène 
inférieur  se  sont  déposées  dans  les  espaces  produits  par  la  dislo- 
cation (fig.  I.  2).  Plus  tard,  probablement  durant  le  Pliocène, 
et  à  la  suite  de  mouvements  postérieurs  du  sol,  les  récifs 
coralliens  ont  commencé  à  se  former  sur  le  versant  de  la 
chaîne  granitique  et  gneissique  :  mais  aussitôt  que.  comme 
conséquence  du  soulèvement  et  de  la  dénudation  continus, 
les  vallées  ont  pris  naissance  dans  la  plaine,  les  torrents 
ont  apporté  des  matériaux  détritiques  et  les  conditions  sont 
devenues  défavorables  pour  la  formation  de  vrais  récifs  ;  il 
y  a  eu  alors  production  scnlement  de  graviers  de  roches  ignées. 
Cette  manière  de  voir  présume  l'existence  d'un  régime  de  pluies 
difféi'cnt  du  régime  actuel,  comme  l'ont  indiqué  déjà  Dawson. 
Hull.  Lyons.  etc..  C'est  seulement  quand  l'état  désertique 
actuel,  sans  pluies,  prit  naissance,  que  les  récifs  coralliens 
l'ecommencèrent  à  s'édilier  sans  troid^le.  Telle  parait  cti'c 
l'explication  la  meilleui^e  et  la  ])lus  naturelle  \m\\\v  rendre  compte 


874 


VIII'    CONGRÈS    GEOLOGIQUE 


des  deux  périodes  d'activité  corallienne  :  l'élévation  séculaire 
explique  aisément  les  ditïérences  d'altitudes  actuelles  des  diverses 
formations. 

Coupes  schématiques  montrant  la  formation  du  bassin  miocène. 
Fig.l. 


Fig.  2 


Légende  commune  aux  fioukiîs  1  et  2. 

1.  Calcaire  miocène.  4.  Calcaire  crétacé. 

2.  Eocène.  .">.  Grès  de  Nubie. 

3.  Couches  d'Esncli .  F,  Failles. 

En  résumé,  pour  le  Pleistocène,  les  principaux  faits  que 
nous  avons  cherché  à  mettre  en  évidence  dans  ce  mémoire,  sont  : 

I"  La  rupture  et  la  destruction  de  la  bai'ricre  éocène  entre 
le  |)lateau  principal  et  AI)ou  Had,  donnant  naissance  au  Ouadi 
Keneh,  tel  que  nous  le  connaissons  aujourd'hui,  permettant  le 
passage  des  cailloux  et  graviers,  qui  vcMiaicnt  des  massifs  de 
l'oches   ignées  et    se    s  )ut    déposés   probablement   dans    un  hic  : 

9"  Le  dépôt  de  graviers  de  roches  ignées  dans  la  partie 
la    plus    basse   du  Ouadi  Keneli  et  sur  la  rive  opposée  du  Nil  ; 

i"  L'i  rupture  de  cette  barrière  de  graviers  pour  forir^er. 
la    vallée   du   Nil  (d'après   les  travaux   de  M.    Beadnell)  ; 

4"  La  formation  de  la  vallée  transversale  du  Ouadi  Gareya 
à  la  suite  de  la  rupture  de  la  barrière  qui  joignait  Abou 
Had    au   Gebel    Serrai  ; 


T.    BAKRON    ET    AV.    F.    HUME  8^5 

5"  La  formation  de  récifs  coralliens  dans  la  Mer  Rouge 
et  leur  élévation  subséquente  à  l'altitude  de  170  m.  au-dessus 
de   la   mer  : 

6"  La  formation  principale  du  Gebel  Esch  parallèlement  à 
la  Mer  Rouge,  dont  l'âge  est  mis  en  évidence  par  l'incli- 
naison (200  vers  FEst)  du  récif  corallien  pleistocène,  sur  le 
tlanc  de   la    chaîne    graniti([ue. 

Graviers    pliocénes,    conglomérats    et   calcaires. 

En  1886,  le  professeur  Mayer-Eymar,  dans  un  mémoire 
intitulé  :  »  Ziir  Géologie  .L^gvptens  (i)  »,  appelait  l'attention 
sur  l'existence  de  perforations  de  Lilhodomiis,  etc.,  et  de  bancs 
d'huîtres,  au  pied  du  Mokattam.  vers  l'Est,  et  réexaminait  la  zone 
à  Clypeastres  bien  connue,  auprès  de  Gizeh.  Dans  des  sables, 
tout  près  de  là.  il  trouva  de  nombreuses  espèces  de  mollus 
ques,  qui,  pour  plus  de  la  moitié,  appartiennent  à  la  faune  médi- 
terranéenne actuelle,  mais  coujprennent  aussi  quelques  formes 
mio-plioccnes  ou  nouvelles.  Il  conclut  que,  d'après  tous  les  faits 
observés,  la  vallée  du  Nil  était  recouverte  par  les  eaux  de  la 
mer,  au  moins  jusqu'à  Assouan,  à  une  époque  très  récente,  soit, 
par  exemple,  il  y  a  6000  ans.  Dawson  considère  aussi  d'ailleurs 
les  vallées  du  Nil  et  du  Jourdain  comme  de  longs  et  étroits  bras 
de  mer,  durant  sa  ((  période  pluviale  ))  (2).  M.  Mayer-Eymar 
va  plus  loin,  il  n'est  pas  possible,  selon  lui,  que  la  mer  dilu- 
viale  égyptienne  ait  été  limitée  à  la  vallée  du  Nil  et  il  dit 
avoir  trouvé  lui-même  des  formations  marines  caractérisées 
(MeeresgerôUe)  à  i5o  m.  environ  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer,  au  N.W.  de  Minieh,  dans  une  des  larges  vallées  qui 
s'ouvrent  là.  Cela  le  conduit  beaucoup  plus  loin  encore  :  Non 
seulement,  dit-il,  la  mer  recouvrait  tout  le  Sahara,  mais  encore 
cette  mer  avait  avec  l'Océan  Atlantique  une  autre  communi- 
cation que  le  détroit  de  Gibraltar,  car  la  faune  qu'il  a  trouvée 
en  Egypte  au  Ouadi  El  MeUaha  est  composée  d'espèces  spé- 
ciales aujourd'hui  \\  h\  côte  de  Séncgand)ie  ou  tout  au  moins 
très  comuuines  sur  cette  cote.  Les  formes  égyptiennes  sont, 
il  est  vrai,  de  plus  petite  taiUe,  mais  M.  Mayer-Eymar 
admet  pour  expliquer  ce  fait  que  l'eau  de  la  mer  était 
exceptionnellement   froide.    Il    conclut    finalement  que,    pendant 

(1)  Vierleljatiischr.  Zurich  Aalurf.  (icscUsc/uift.  -  AoiU  1880. 

(2)  Modem  Science  in  Bihle-lands . 


8j6  Vllie    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

la  période  du  Grand  Glaciaire,  les  plus  hautes  montagnes 
d'Egypte  étaient  couvertes  de  neige  et  de  glace,  au  moins 
durant  la  majeure  partie  de  l'année,  et  que  le  Nil,  qui  se 
jetait  dans  la  mer  à  Assouan.  charriait  de  la  glace  pendant  la 
môme   période. 

Quoiqji'on  puisse  penser  de  la  seconde  partie  de  ces  con- 
ceptions théoriques,  l'œuvre  du  «  Survey  »  a.  par  l'étude  des  faits, 
prouvé  que  la  mer  s'est  étendue  au  moins  jusqu'à  la  latitude 
d'Esneh  (aS»  N.).  En  i896  M.  Barron  a  le  premier  trouvé,  dans 
la  vallée,  près  d'Erment  (tout  près  de  Louqsor),  un  calcaire 
contenant,  outre  des  traces  de  coquilles  de  Lamellibranches  et 
des  radioles  d'Echinides,  de  nombreux  Foraminifères  appar- 
tenant aux  genres  :  Textiilaria,  Globigerina,  Gypsina,  Amphis- 
tpgina  et  Operrulina.  Quant  à  leur  âge,  deux  des  cinq  espèces 
nommées  par  M.  Chapman  (i)  ne  se  rencontrent  pas  dans  des 
assises  antérieures  au  Miocène  et  l'une.  Operciilina  ainmonoi- 
dea.  n'est  pas  connue  juscfu'ici  dans  des  assises  antepliocènes. 
de  sorte  que  ces  Foraminifères  ne  proviennent,  à  coup  sur. 
pas  des    calcaires  éocènes  ou  crétacés   abrasés  (2). 

Un  peu  plus  tard,  M.  Beadnell  a  découvert  les  mêmes 
assises  près  de  Thèbes. 

Cette  note  n'a  d'ailleurs  pas  pour  but  principal  d'étudier  la 
distribution  de  ces  dépôts  dans  la  vallée  du  Nil,  mais  plutôt 
leur  extension  dans  la  grande  vallée  latérale  du  Oiiadi  Keneli. 
Autour  Keneh  le  voyageur  peut  voir  au  Nord,  au  Nord-Est 
et  à  l'Est,  trois  groupes  de  plateaux  escarpés.  A  la  base  de 
ces  plateaux  s'étendeut  deux  longues  terrasses  basses  qui  sont 
l'objet  de  notre   étude   actuelle. 

Tout  d'abord,  au  voisinage  uièrae  de  Keneh,  elles  sont 
recouvertes  de  fragments  de  roches  ignées,  mais  bientôt  après 
la  sortie  de  la  ville,  la  terrasse  méridionale  se  modifie  et 
elle  est  constituée  par  un  conglomérat  superficiel  de  cailloux 
de  silex  reposant  sur  des  marnes  et  grès  fissiles.  Il  n'en 
est  pas  de  même  vers  le  Nord,  car  la  terrasse  qui  fait  face 
à  la  vallée  est  presque  entièrement  constituée  par  des  blocs 
de  roches  ignées  :  mais  si  l'on  franchit  la  falaise  et  si  l'on 
traverse  le  plateau  qui  s'étend  dans  la  direction  du  Gebel  Arras, 

(1)  Geolog.  Ma','azine,n"  427.  New  Séries  Décade  IV, Vol.  III,  n"  I,  1900,pp.  14-17. 

(2)  Bien  que  les  nsultats  flr  M.  Chapman  aient  été  contestés  par  M.  Hlanciien- 
liorn  (Z.  d.  D.  g.  G.),  qui  rattache  ces  assises  à  ses  couches  k  Melania,  nos  riécou- 
vertes  des  calcaires  d'Ouadi  Keneh  nous  empêchent  de  le  suivre. 


T.    BARRON    ET    W.     F.    HUME  877 

on  observe  un  rapide  changement  dans  les  assises  qui  sont  unique- 
ment composées  de  matériaux  provenant  des  collines  éocènes. 
Depuis  le  sommet  du  Gebel  Arras,  on  voit  un  long"  plateau 
blanc  qui  s'étend  au  pied  de  l'escarpement  d'Abou  Had,  et  entre 
cette  dernière  chaîne  et  le  Gebel  Serrai;  on  peut  reconnaître,  en 
l'examinant  de  plus  près,  que  ce  plateau  est  formé  par  des 
calcaires  reposant   sur   des   marnes   gypseuses  jaunâtres. 

En   résumé   et   d'une    manière   générale  : 

i»  Entre  le  Gebel  Abou  Had  et  le  Gebel  Serrai,  à  la  base  de 
ces  escarpements,  s'étend  un  plateau  constitué  par  des  conglo- 
mérats à  silex,  surmontant  un  calcaire  blanc  qui  recouvre  lui- 
même  des  marnes  et  grès  fissiles.  Cette  série  varie  beaucoup, 
les  calcaires,  surtout  vers  l'Est,  étant  lenticulaires  et  diminuant 
rapidement  d'épaisseur. 

2°  Cette  série  se  termine  à  l'Est  d'une  façon  très  abrupte 
au  sommet  d'une  crête  basse  qui  s'étend  N.-S.  du  Gebel  Abou  Had 
au  Gebel  Serrai  :  on  peut  en  inférer  qu'il  y  avait  une  ligne  de 
faîte  continue,  joignant  les  deux  plateaux,  au  moment  du  dépôt 
de   cette   série  pliocène, 

3°  L'existence  de  cette  ligne  de  faîte  est  prouvée  d'autre 
part  par  le  fait  que  le  conglomérat  a  une  plus  grande  puis- 
sance et  que  ses  éléments  sont  plus  gros  vers  le  bord  Est  du 
dépôt  de  graviers,  et  par  le  fait,  plus  frappant  encore,  que  les 
roches  ignées  n'entrent  pas  dans  sa  composition,  tandis  qu'elles 
sont  actuellement  communes  dans  le  Ouadi  Gareya  qui  ti'averse 
cette   ligne   de  faîte. 

4"  Les  conglomérats  ont  pour  origine  directe  la  dénudation 
des  calcaires  et  marnes  éocènes  qui  forment  leur  substratum  ; 
la  faible  résistance  de  ces  assises  a  rendu  l'érosion  particuliè- 
rement rapide. 

Si,  quittant  le  Ouadi  Keneh,  nous  faisons  une  coupe  E.-W.  de 
ces  assises,  en  descendant  du  Gebel  Serrai  vers  la  vallée  du 
Nil,  nous  voyons,  à  partir  du  contact  avec  l'Eocène,  la  succes- 
sion   suivante,    de    haut   en  bas  : 

1.  Au  contact,  brèche  de  calcaire  à  silex  et  à  chéris  avec 
de   minces  lentilles   calcaires   interstratiiiées. 

2.  Conglomérat  à  éléments   bien   arrondis. 

3.  Calcaire  blanc    pur,  quelquefois   faiblement    siliceux, 

4.  Marnes   et   argiles. 

5.  A   la  limite  de    la   zone   cultivée,    argiles   sableuses  conte- 


87<S  VUl'-   CONORÈS   GÉOLOGIQUE 

liant  une  forte  proportion  de  eliaux  et  très  employées  comme 
amendement. 

Autant  que  nous  avons  pu  en  juger,  les  couches  ne  sont 
pas  inclinées,  les  assises  observées  à  la  limite  de  la  zone 
cultivée  sont  donc  les  plus  inférieures  de  la  série,  La  succes- 
sion est  celle  qu'on  observe  dans  une  région  en  voie  d'affais- 
sement où  se  déposent  d'abord  les  sables  et  les  argiles,  dans 
l'eau  peu  profonde,  puis  les  marnes  et  les  calcaires,  quand  l'eau 
est  devenue  plus  claire  et  le  bassin  plus  profond.  L'épaisseur 
de  ces  assises  est  inconnue  puisqu'on  n'a  pu  observer  leur 
base,  mais  il  ne  parait  pas  douteux  quelles  s'étendent  en  tra- 
vers  de  la  vallée   du  Nil  sous  les   alluvions  du  fleuve. 

Il  y  a  trois  motifs  principaux  pour  considérer  ces  assises 
comme  pliocènes  :  En  premier  lieu,  elles  n'ont  pas  de  ressem- 
blance avec  les  dépôts  miocènes  connus  en  Egypte  ;  en  second 
lieu,  elles  sont  identiques,  dans  toutes  leurs  particularités  essen- 
tielles, aux  couches  à  Foraminifères  de  la  Vallée  du  Nil  : 
enfin,  elles  sont  plus  anciennes  que  les  graviers  pleistocènes 
qui   les   recouvrent  en   discoi-dance. 

Ces  faits  et  surtout  l'origine  marine  probable  des  calcaires 
du  Ouadi  Keneh,  nous  ouvrent  de  vastes  horizons  sur  les 
mouvements  tectoniques  qui  ont  eu  lieu  dans  cette  région, 
avant  et  après  le  dépôt  de  ces  couches.  Avant  les  travaux 
du  «  Survey  »  dans  cette  contrée,  l'existence  d'un  fjord  marin 
dans  la  Vallée  du  Nil  était  prouvée  seulement  par  la  présence, 
auprès  du  Caire,  à  l'altitude  de  70  mètres,  d'une  plage  per- 
forée par  des  mollusques  lithophages  et  d'une  autre  plage  à 
l'entrée  du  Fayoum.  On  en  pouvait  conclure  que  la  mer 
s'était  avancée  jusqu'au  voisinage  de  Girgeh,  mais  cela  n'im- 
pliquait pas  la  présence  de  dépôts  marins  dans  le  Ouadi 
Keneh  et  plus  au  Sud.  Si  l'on  considère  leur  épaisseur  dans  cet 
Ouadi,  il  faut  admettre  que  la  sédimentation  n'a  pas  été 
uniforme  :  en  effet,  M.  Beadnell  a  trouvé  des  calcaires  de 
même  âge  dans  la  vallée  du  Nil,  sur  une  étendue  considé- 
rable au  N.  de  Keneh.  mais  on  ne  les  observe  pas  plus  au 
Nord,  dans  la  plaine  de  Keou,  par  exemple,  et  il  faut  arriver 
près  du  Fayoum,  pour  les  rencontrer  de  nouveau  ;  il  semble 
donc  probable  qu'il  y  a  une  ligne  de  faite  ou  un  anticlinal 
E.-W.  (correspondant  aux  régions  où  ces  calcaires  n'ont  pas 
été  observés)  de  part  et  d'autre  duquel,  au  N.  et  au  S.,  les 
calcaires  se  sont  déposés   dans  des   eaux  plus  profondes. 


T.    BARRON    ET    W.    F.    HUME  879 

Revenons  maintenant  au  Ouadi  Keneh,  nous  avons  constaté 
que  les  calcaires  sableux  s'y  trouvaient  à  plus  de  3oo  mètres 
au  dessus  de  la  mer,  il  est  par  suite  évident  qu'il  y  a  eu  un 
soulèvement  relatif  supérieur  à  ce  chiiïre,  il  faut  donc  se 
demander  quelle  a  été  l'amplitude  du  mouvement  d'aflaisse- 
ment  dans  la  région  ;  la  base  de  ces  dépots  pliocènes  n'a 
jamais  été  observée,  tout  tend  à  prouver  qu'ils  ont  une 
épaisseur  considérable.  Puisqu'ils  sont  à  présent  à  plus  de 
3oo  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  il  faut  admettre 
un  afl'aissement  égal  ou  supérieur,  car  il  est  certain  que  le 
calcaire  n'a  pas  été  la  dernière  assise  déposée,  à  moins  qu'il 
y  ait  eu  un  brusque  mouvement  d'élévation,  ce  que  rien  ne 
justifie,  tout  tendant  au  contraire  à  prouver  un  afl'aissement 
et  une  élévation  graduels,  et  l'un  d'entre  nous,  M.  Barron, 
pense  même  que  l'épaulement  du  Gebel  Arras  (qui  est 
à  4^2  m.  au-dessus  du  niveau  précédent)  et  peut-être  même 
son  sommet,  étaient  sul)mergés  :  ce  qui  expliquerait  la  ressem- 
blance des  fragments  de  calcaire  qu'on  rencontre  à  la  surface 
avec  la  belle  brèche  rouge,  qui  se  trouve  au  contact  de  ces 
assises   pliocènes   et   du  calcaire   éocène. 

On  sait  maintenant  que  le  jnouvement  de  fracture  qui  a 
été  l'origine  de  la  Vallée  du  Nil  a  produit  aussi  le  Ouadi 
Keneh.  11  est  très  probable  que  les  failles  qui  nous  occupent 
sont  de  la  même  période  et  on  peut  à  juste  titre  supposer 
que,  avant  que  la  mer  pût  atteindre  le  Ouadi  Keneh  par  la 
Vallée  du  Nil,  un  lac  d'eau  douce  s'était  formé  ici,  dans 
lequel  ont  été  charriés  et  se  sont  déposés  les  sables,  les 
calcaires  et  les  marnes  inférieurs  de  la  série.  Quand  la  mer 
s'est  avancée  dans  la  vallée,  ce  lac  a  été  englouti  par  elle 
et   des   assises   marines  ont   succédé  aux  assises  lacustres. 

D'après  le  niveau  occupé  aujourd'hui  par  ces  assises,  elles 
se  seraient  étendues  bien  au  N.  dans  le  Ouadi  Keneh  et  à 
l'E.  dans  le  Ouadi  Nagateir.  A  cet  égard,  il  est  intéressant 
de  trouver,  dans  une  ancienne  excavation  romaine,  une  coupe 
montrant  des  sables  stratifiés  semblables  à  ceux  qu'on  a  ren- 
contrés dans  les  sondages  de  la  vallée  du  Nil;  mais,  jusqu'à 
présent,  on  ignore  d'une  façon  précise  quelle  est  l'extension  de 
de   ces  sables,  en  remontant   le   Ouadi   Keneh. 

Quelques  vues  théoriques  qu'on  adopte,  il  est  certain  en 
fait,  que  ces  assises  résultent  directement  des  mouvements  de 
fracture,    qui    ont   relevé    le     plateau    éocène    aux    environs    de 


88o  VIll*    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Keneli  et.  inversement,  comme  nous  savons  qu  elles  sont  d'âge 
pliocène,  nous  pouvons  dire  que  1  ensemble  des  failles  est 
également  d'âge  pliocène  (lig.  i,  2).  On  arrive  à  la  même 
conclusion  pour  les  fractures  (riffs)  principales  de  la  Mer  Rouge. 
Ainsi,  si  le  Pleistocène  est  essentiellement  une  période  de 
changements  terminaux  qui  annoncent  létat  de  choses  actuel, 
le  Pliocène,  dans  cette  partie  de  l'Egypte,  nous  montre  un 
tableau  très  dillerent  dans  ses  premières  périodes  de  ceux 
qui  l'ont  précédé  ou  suivi,  cai*  il  est  essentiellement  caracté- 
risé, par  la  formation,  non  seulement  de  vallées  de  fracture 
de  second  ordre,  mais  surtout  de  grandes  fentes  (rifts)  qui 
sont  des  traits  caractéristiques  essentiels  de  la  région  du  N.-E, 
de  l'Afrique,  telles  que  la  Mer  Rouge  (avec  l'invasion  des 
faunes  des  mers  plus  méridionales),  le  golfe  de  Suez,  le 
grand  escarpement  des  Collines  de  la  Mer  Rouge  avec  ses 
chaînes  parallèles,  la  direction  principale  de  la  vallée  du  Nil 
et  du  Ouadi  Keneh,  ces  derniers  formant  en  partie  des  bras 
de   mer   qui    s'étendaient   loin   dans  les   tei-res. 

Miocène 

Dans  son  rapport  sur  la  Géologie  et  le  Pétrole  de  Ras  Gimsah 
et  du  Gebel  Zeit,  M.  Mitchell  (i)  discute  l'existence  de  couches 
du  Miocène  supérieur  dans  ces  régions,  en  se  basant  sur  les 
déterminations  faites  par  le  professeur  Mayer-Eymar  de  fos- 
siles recueillis  par  lui,  et  il  établit  la  large  extension  des 
dépôts  de  cet  âge  entre  les  Collines  de  la  Mer  Rouge  et  le 
golfe  de  Suez.  Nous  ne  pouvons  guère  ajouter  que  des  détails 
aux  observations  de  ces  auteurs.  En  1899,  M.  R.-B.  Newton 
a  rapporté  au  Tortonien  les  liuîtres  recueillies  par  nous  : 
Ostrea  Girgensis.  O.  crassissima,  O.  (Alectryonia)  Virleti, 
ainsi  que  Chlamj^s  acabrella;  Mayer-Eymar  avait  aussi,  d'ailleurs, 
reconnu  la   plupart   de   ces  espèces. 

Ces  assises  n'en  sont  pas  moins  très  intéressantes  pour 
l'histoire  de  la  terre,  car  bien  qu'on  ne  connaisse  leurs  affleu- 
rements que  dans  les  vastes  plaines  situées  entre  les  Collines 
de  la  Mer  Rouge  et  le  golfe  de  Suez,  où  elles  ont  été  pré- 
servées sans  doute  parce  quelles  occupent  le  centre  d'un 
bassin  synclinal,  elles  demeurent  là  comme  un  témoin  de 
l'ancienne  extension  dune    Méditerranée  qui    s'étendait  vers   le 

(I)  Report  oti  the  (teoloqy  and  Petroleum  o/'  Rns  Geinsali.  —  lb87,  p.  jifi. 


T.    BARROX    ET    W.     F,    HUME  88l 

Sud  presque  jusqu'au  'j^'  degré  de  latitude  N.  ;  en  même 
temps,  l'absence  presque  complète  de  représentants  de  la  l'aune 
érythréenne,  parmi  les  fossiles  de  ces  assises,  nous  montre  que 
la  grande  période  de  fractures  n'avait  pas  encore  commencé  (i). 

EocÈNE 

Nous  avons  vu  déjà  que  les  assises  éocènes  forment  un  pla- 
teau continu  au  nord  de  Keneh.  entre  le  Nil  et  le  Ouadi  Keneh, 
tandis  qu'au  Sud  et  à  l'Est  de  cette  ville  elles  constituent  des 
lambeaux   isolés  généralement  limités   par   des  failles. 

Une  étude  plus  approfondie  montre  qu'on  peut  les  diviser 
en  deux  séries  principales  :  a)  un  groupe  épais  de  calcaires 
auxquels  on  peut  donner  le  nom  de  calcaires  du  Serrai  parce 
que  leur  succession  est  bien  visible  dans  ce  massif,  et  h)  un 
groupe  épais  d'argiles  schisteuses,  marnes  et  calcaires  marneux 
que  nous  avons  nommé  argiles  schisteuses  cl'Esneh  (Esna 
sliales). 

Les  caractères  lithologiques  des  Calcaires  du  Serrai  sont 
constants  dans  toute  la  région  éocène  qui  environne  Keneh.  Leur 
succession  est  la  suivante  : 

1.  Au  sommet  du  plateau,  un  calcaire  contenant  généralement 
une  petite   Nummulite. 

2.  Calcaire  nodulaire  qui  l'orme  une  falaise  distincte,  abrupte 
autour  de  l'escarpement;  sa  puissance  au  G.  Serrai  est  environ 
de  3  mètres. 

3.  Calcaires  avec  bancs  de  silex  épais  de  plus  de  200  m. 
Ce  sont  ces  calcaires  qui  forment  les  beaux  précipices  qui  ren- 
dent si  diflicile  l'ascension  de  l'exti'émité  méridionale  du  Gebel 
Abou  Had. 

4°  A  la  base,  calcaire  crayeux,  rose  quand  il  est  exposé  à 
l'air,  équivalent  exact  de  la  couche  dans  laquelle  sont  creusées 
les   «  Tombes   des  Rois  »    à  Thèbes. 

Les  argiles  schisteuses  d'Esneh  sont  surtout  développées 
vers  l'extrémité  Sud  du  G.  Abou  Had.  Ce  groupe  est  formé,  à 
la  base,  de  calcaires  jaunes,  auxquels  succèdent  les  argiles 
schisteuses  vertes,  divisées  elles-mêmes  en  deux  par  un  cal- 
caire jaune  supérieur  qui  recouvre  le  calcaire  inférieur  et  les 
argiles. 

(1)  Geol.  Magazine,  Mai  1899,  p.  204.  Depuis  notre  communication,  M.  Blan- 
ckeniiorn  a  rapporté  ces  couclies  au  Miocène  inférieur,  et  exprimé  des  opinions 
sur  lesquelles  nous  reviendrons  dans  notre  «  Survey  Report  ». 


882  Vm^   CONGRÈS   GKOLOGIQUE 

L'épaisseur   totale    de   TEocène  aux    environs  de   Keneh  est 
de  347    m.,   se  décomposant   comme   il  suit: 

'    Calcaire  nummulitique.  ^ 


„  ,     .         1      ,,  ,    Calcaire  nodulaire.  ,       ^ 

Calcaires  du   Serrai  {/-,,.  ,  ■      •■          /  220  mètres. 

Calcaire  avec  bancs  de  silex. 


Calcair 


e  rose. 


Schistes  verts.  ) 

Argiles  schisteuses  d'Esneli  I   Calcaires  jaunes  et   [  122  mètres. 

/       Marnes  à  Pecten.    ) 

La  détermination  de  la  position  stratigraphique  de  ces 
assises  paraît  n'ofl'rir  aucune  dillîculté.  puisque  tous  les  fossiles 
qui  y  ont  été  trouvés  et  tous  ceux  qui  ont  été  recueillis 
au  même  niveau  dans  le  voisinage  sont  des  espèces  du 
Libysche  Slufe  de  Zittel.  c'est-à-dire  du  Suessonien.  Leur 
attribution  première  à  rÉocène,  est  due  à  Delanoue  (i).  On 
a  trouvé,  en  assez  grande  abondance,  de  petits  nautiles  à  la 
partie  supérieure  des  argiles  schisteuses  vertes,  mais  les  assises 
les  plus  caractéristiques  de  la  série  inférieure  sont  les  «  Marnes 
à  Pecten  »  qui  forment  la  base  des  dépôts  éocènes,  à  la  fois 
sur  le  versant  E.  et  sur  le  versant  AV.  des  collines  de  la  Mer 
Rouge. 

Autant  que  nous  pouvons  en  être  certains,  il  semble  que 
l'existence  de  dépôts  éocènes  sur  le  versant  Est  des  Collines 
de  la  Mer  Rouge,  ait  passé  généralement  inaperçue  jusqu'à 
notre  expédition  à  Aradia,  qui  a  eu  pour  résultat  la  décou- 
verte des  assises  crétacées  du  Ouadi  Hammama  et  des  Esna 
shales  qui  les  recouvrent  en  discordance,  et  qui  nous  a  montré 
l'extension  actuelle  de  cet  Eocène,  à  peu  près  complètement 
dépourvu  de  fossiles.  11  est  important  d'ailleurs  de  reconnaître 
que  le  D^^  Schweinfurth  (2)  mentionne  la  présence  de  roches 
de  l'Eocène  inférieur  au  dessus  des  grès  de  Nubie  dans  le 
Ouadi   Gasus  au   N.    de    Kosseir. 

Régions  éocènes  faillées  au  Sud  de  la  latitude  2y°  N.  — 
Tandis  qu'à  l'W.  des  Collines  de  la  Mer  Rouge,  les  affleure- 
ments éocènes  sont  plus  ou  moins  continus,  ils  constituent  à 
l'Est  de  cette  chaîne  une  série  de  lambeaux  isolés,  très  éloi- 
gnés les  uns  des  autres,   préservés  par  suite  de  grandes  failles, 

(1)  Delanoue  :  Comptes-Rendus  Ac.  Se,  18G8,  lxvii,  p.  701. 

(2)  AUe  Baureste  und  hierog lyphUche  Ivschriften  im  ]\'(i(li  (ra^nis.  Abhiind. 
Kôn.  preuss.  Akad.  Wisspnsch.  zu  Berlin,  188"t. 


T.    BARRON    ET    ^\• .    F.    HUME  883 

dont  les  sti^ates  sont  généralement  lortement  inclinées  en  sorte 
qu'ils  nont  plus  l'aspect  habituel  de    plateaux. 

Le  plus  important  de  ces  affleurements  est  le  massif  du 
Gel)el  Duwi.  près  Kosseir.  Vers  le  Sud.  il  l'orme  une  l'alaise 
blanche  escarpée,  visible  du  centre  des  Collines  de  la  Mer  Rouge 
tandis  que.  vers  le  Nord,  il  s'abaisse  en  une  pente  rapide  de 
i5  à  20°  ;  cette  pente  est  d'ailleurs  brisée  par  une  crête  secon- 
daire  qui  résulte   de   failles. 

Toute  la  chaîne  est,  en  réalité,  le  résultat  de  plissements 
complexes  et  de  ruptures  intenses  (i),  les  couches  à  silex  plon- 
geant quelquefois  de  4^*^  et  reposant  successivement  sur  le  grès 
de  Nubie,  les  roches  métamorphiques,  le  granité,  comme  dans 
le  Gebel  Hamrawein.  Nous  avons  dit  que  les  fossiles  ne  sont 
pas  communs,  pourtant  au  Gebel  Nakheil,  colline  située  au  N, 
de  Duwi,  qui  est  en  réalité  un  synclinal  crétacé  et  éocène. 
le  sommet  est  constitué  par  un  calcaire  nummulitique,  qui 
surmonte  une  série  d'assises  rappelant  absolument  la  suc- 
cession observée  près  de  Keneh.  Dans  les  points  où  le  contact 
est  visible,  ces  assises  reposent  en  discordance  sur  les  couches 
crétacées   qu'elles  recouvrent. 

D'autres  lambeaux  éocènes  ont  été  observés  au  Ouadi 
Hamrawein.  dans  la  région  Nord  du  Ouadi  Sageh  et  au  point 
de  rencontre  du  Ouadi  Sefageh  et  du  Ouadi  Ouasif,  au  N.-W. 
du  Ouadi  Om  Tagher,  mais  ils  ne  diffèrent  de  ceux  que 
nous  venons  de  décrire  que  par  des  détails  et,  comme  eux, 
ils   sont   d'âge   londinien  (Suessonien). 

Éocène  dans  la  chaîne  calcaire  de  Mkllaiia. 
PRÈS  DU  Gebel  Zeip 

Au  Nord  de  la  latitude  de  27°  N,,  les  assises  éocènes  réap- 
paraissent en  masse,  mais,  fait  assez  curieux,  elles  ont  été 
jusqu'ici  presque  entièrement  ignorées,  probablement  à  cause 
de  l'absence  de  fossiles.  C'est  ainsi  que  M.  Zittel,  dans  sa 
carte  dressée  à  la  suite  de  l'expédition  de  Schweinfurth, 
rapporte  toute  la  série  au  Crétacé  à  Grj-phœa  vesicu/aris 
et    Ostrea    larça,    parce   que    ces   assises   se    rencontrent  à    la 


(1)  M.  Fraas  a  signalé  en  séance  du  Congrès,  qu'il  avait   égalenionl  reconnu 
ces  failles.  (Z.  iJ.  d.  g.  G.  52.  1-50.  1900). 


884  VITI''   CONGRÈS   GKOLOr.IQUE 

base  (i).  Mitchell  déclare  ncttemciil  ((  que  dans  les  deux 
plaines  qu'il  a  explorées,  il  ne  semble  pas  qu'il  y  ait  eu  un 
dépôt  quelconque  d'âge  éocène,  les  assises  du  Miocène  supé- 
rieur étant  superposées  directement  au  Crétacé  ».  Aussi  avons- 
nous  été  surpris  de  lire  dans  un  mémoire  récent,  publié  par 
le  D'  Blanckenhorn  (2)  que  «  sous  le  calcaire  du  Ouadi  Dhib 
à  Grj'phd'a  i'c'.sieitlnri.s.  Protocardia  biscriata  et  Plicafula  et 
sous  les  «  Talle  Maris  »  éocènes  viennent,  suivant  Mitchell  (3). 
des    grès,    des    calcaires   siliceux,  des  argiles  et  des   schistes  ». 

Tous  les  détails  contenus  dans  cette  citation  sont  inexacts, 
puisque  Mitchell  ne  connaissait  aucun  des  fossiles  indiqués 
et  ne  les  a  jamais  mentionnés  :  quant  aux  ((  ïalle  Maris  » 
on  en  chercherait  en  vain  l'indication  dans  son  mémoire  par 
la  simple  raison  que  le  D'  Blanckenhorn  doit  avoir  pris  le  nom 
de  «  Tafla  Maris  «  dans  nos  notes  de  courses,  ce  nom  étant 
celui  que  nous  avions  donné  en  premier  lieu  à  ce  c[ue  nous 
appelons  maintenant  «  Esna  shales  and  maris  »  (argiles  schis- 
teuses et  marnes  d'Esneh),  parce  que  le  tei'me  précédent  était 
trop  général.  Comme  fait  certain,  la  chaîne  calcaire  (appelée 
par  nous,  chaîne  calcaire  de  McUaiia),  qui  court  parallèlement 
à  la  chaîne  de  roches  ignées  du  Ge]>el  Kscii,  etc.,  pendant  un 
grand  nombre  de  kilomètres,  est  principalement  constituée  par 
des  assises  éocènes  telles  que  nous  venons  de  les  décrire.  Le 
sommet  et  la  plus  grande  partie  de  la  ligne  de  faîte  sont 
formés  de  calcaires  éocènes  à  silex,  qui  surmontent  la  série 
dEsneh,  montrant  à  sa  base  les  marnes  à  Pecten,  contenant 
Pecten  Maj-er-Ej'mari ^  Newton,  et  sous  cet  ensemble  de  cou- 
ches éocènes,  au  pied  des  collines,  on  trouve  une  riche  faune 
crétacée. 

Résumé.  —  Le  fait  le  plus  important,  dans  ce  qui  précède, 
est  l'uniformité  des  dépôts  éocènes,  dans  toute  la  région  que 
nous  avons  examinée,  de  sorte  que  la  mer  a  dû  s'étendre 
sur  toute  la  surface  du  Désert  arabique,  au  Nord  de  la  latitude 

(Ij  Scliweinfurtli  d'ailleurs  prévoyait  l'existence  de  cet  Eocène  quand  il  disait 
dans  son  important  méiiioire  Terra  incognita  dell  Egilto  (I/Exploratohe  anno  II 
fasciculL  IV  V,  VI,  p.  4ti),qui  est  un  brillant  résumé  de  ses  reclierches  étendues  : 
((  Quest'argine,  che  consiste  di  strati  inferiori  délia  formazione  nunimulilica,  lascia 
videre,  al  suopiede,  la  creta  bianca  colla  (rryp/m'a  tesicitlaris  ». 

(2j  Zeitschr-Deutsch.  Geol.  Gesellsch.  Jlir-.   lyOO.  -  Note  p.  41. 

(3)  lias  Gemsah  and  Gebel  Zeif,  Report  on  their  Geology  and  Petroleun» 
Cairo,  1887,  p.  24. 


T.     BARUON   ET    \V .    F.    HUME  885 

2(5°  N.  Les  sédiments  éocènes  ont  été  ensuite  entièrement  enle- 
vés par  la  dénudation,  sauf  dans  les  points  où  ils  avaient 
été  abaissés  par  failles.  Ces  assises  peuvent  être,  au  point 
de  vue  lithologique,  divisées  en  deux  groupes,  bien  qu'au 
point  de  vue  paléontologique  ces  deux  groupes  soient  entière- 
ment d'âge  Suessonien  ou  Libyen.  Ils  diffèrent  considérablement 
l'un  de  l'autre  :  le  supérieur  (faciès  du  Serrai)  est  surtout  com- 
posé de  calcaires  à  nunnnulites,  nodulaires  ou  contenant  en 
abondance  des  bandes  de  silex,  tandis  que  l'inférieur  (marnes 
et  argiles  schisteuses  d'Esneh)  est,  comme  son  nom  l'indique, 
composé  d'argiles  schisteuses  vertes,  de  marnes,  de  calcaires 
marneux  jaunes,  contenant  en  abondance,  à  la  base,  Pecteii 
Maj^er-Ej'niavi.  Gonnne  nous  allons  le  voir  avec  plus  de  détails 
dans  le  chapitre  suivant,  il  y  a  le  plus  souvent  discordance 
de    stratification  entre   l'Eocène    et   le  Crétacé. 

Calcaires  crétacés 

On  connaissait  depuis  longtemps  l'existence  de  couches 
du  Crétacé  dans  le  Désert  arabique,  mais  on  n'avait  que  peu 
de  détails  sur  ces  assises  :  le  travail  le  plus  complet  sur  la 
question  était  celui  de  ]M.  Zittel.  dans  lequel  on  trouvera, 
d'ailleurs,  un  résumé  des  publications  antérieures  (i).  Les  faits 
signalés  les  plus  importants  étaient  ;  l'existence  d'épaisses  séries 
du  Cénomanien  et  du  Sénonien  indiquées  d'après  les  observa- 
tions et  les  collections  du  D'  Sclnveinfurth,  près  du  couvent 
de  Saint-Antoine,  la  découverte  faite  par  le  même  explorateur 
de  couches  à  Gryphaea  vesiciiJaiis  dans  la  chaîne  calcaire  à 
l'ouest  du  Gebel  Esch  et  la  présence  près  de  Kosseir,  d'assises 
crétacées  reconnues  d'après  des  fossiles  rapportés  par  Klun- 
zinger  et  déterminés  par  M.  Zittel.  Dans  la  vallée  du  Nil,  des 
marnes,  des  calcaires  et  des  argiles  ont  été  trouvés  par  Figari 
Bey  et  Sclnveinfurth,  au  dessus  des  grès  de  Nubie  ;  l'examen 
des  huîtres  d'espèces  variées  et  abondantes  qu'ils  contiennent 
portaient  M.  Zittel  à  les  considérer  comme  étroitement  liées 
au   Campanien   et  au  Dordonien  d'Algérie. 

Tel  était  l'état  de  nos  connaissances  quand,  en  1H97,  l'un 
de  nous  commença  l'étude  géologique  de  la  région  comprise 
entre  Keneh  et  Esneh  et  montra  que  certaines  couches  conte- 
nant des  restes  de  poissons,   (jue  Figari  Bey  avait  mentionnées, 

(1)  lieil.  Zur  Gcol.  und  l'aleoiit.  des  libyschen  Wnstc  pp.  LXXVI-I..XVII, 


886  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

étaient  en  réalité  des  couches  phosphatées,  ayant  probablement 
une  valeur  commerciale.  En  même  temps,  il  recueillait  des 
fossiles  parmi  lesquels  M.  BuUcn  NeAVton  décrivait  une 
nouvelle  espèce,  Trigonarca  multidenlata  et  d'autres  formes 
crétacées.  A  l'automne  de  la  même  année,  la  découverte,  au 
dessus  du  bone-bed,  de  couches  à  Ptychoceras.  à  l'Est  de  Keneh, 
nous  permettait  d'établir  la  succession  stratigrapldque  sur  une 
base  satisfaisante  et  nous  donnait  le  moyen  d'interpréter,  non 
seulement  les  assises  crétacées  à  l'Est  de  Keneh,  mais  aussi 
celles  qui  se  trouvent  près  de  Kosseir  et  sur  le  versant  Est 
des  Collines  de  la   Mer   Roug^e. 

Les  collections  recueillies  par  nous  ont  été  envoyées  au 
Caire,  où  elles  ont  été  étudiés  par  le  D*"  Blanckenhorn,  alors 
paléontologiste  du  «  Survey  ».  qui  a  précisément  publié  son 
opinion  dans  le  mémoire  précédemment  cité.  Sa  principale 
conclusion  est  que  la  plupart  des  couches  crétacées  de  la 
région  sont  d'âge  Campanien.  Nous  devons  toutefois  relever 
ici  l'usage  qui  a  été  fait  ainsi  de  matériaux  choisis  dans 
nos  «  reports  »  non  encore  publiés.  M.  Blanckenhorn  aurait 
d'ailleurs  évité  quelques  erreurs,  s'il  nous  avait  soumis  des 
épreuves  avant  la  publication;  cela  était  d'autant  plus  néces- 
saire qu'il  n"a  pas  visité  lui-même  la  région  dont  il  s'occupe 
dans  ce  travail.  Ce  n'est  donc  pas  sans  quelque  autorité 
que  nous  appelons  l'attention  sur  quelques-unes  des  erreurs 
ainsi  mises  en  circulation  et  que  nous  cherchons  à  les 
corriger.  Dès  le  début,  (i)  l'auteur  déclare  que  le  grès  de 
Nubie  est  directement  recouvert  par  le  Sénonien  fossilifère 
dans      les     localités    suivantes  «     à     TW.     du    Gebel     Zeit, 

près  de  Bir  Mellaha,  dans  la  portion  centrale  et  infé- 
rieur edu  Oiiadi  Keneh,  à  l'AV.  de  Kosseir  dans  le  Ouadi 
Beda,  au  Ouadi  Hamamat  et  près  d'Abou  Qeh  et  d'El 
Gayitha.  »  Pour  ce  qui  concerne  la  portion  centrale  et  inférieure 
du  Ouadi  Keneh,  on  peut  immédiatement  établir  que  nulle 
part  il  n'y  a  des  couches  sénoniennes.  recouvrant  le  grès 
de  Nubie  par  la  simple  raison  que  (à  coup  siir  dans  la  portion 
inférieure)  ces  assises  n'affleurent  pas  du  tout  à  la  surface  ; 
les  assises  éocènes  et  le  Pliocène  ou  les  graviers  de  roches 
ignées  s'y  montrent  seuls.  De  même,  le  Ouadi  Hamamat  ne 
contient    pas    trace    de   couches    sénoniennes.   Il   est    clair    que 

(I)  Loc.  cit.  p.  29. 


T .    HAURON    ET    W  .    F .    HUME  887 

l'auteur  a  confondu  la  localité  ignorée  près  de  laquelle  nous 
avons  tout  d'abord  découvert  les  couches  à  Ptychoceras  avec 
le  Ouadi  Haniamat.  vallée  bien  connue  où  passe  la  route 
de  Keneh  à  Kosseir.  —  Les  pages  suivantes  ont  trait  à  des 
questions  qui  sont  en  dehors  de  notre  région  d'études,  mais, 
à  la  page  4i»  M.  Blanckenhorn  revient  sur  cette  région  et  il 
cite  comme  des  gisements  distincts  Bir  El  Beda  et  Bir  El 
Inglisi  qui  sont  deux  noms  diiïerents  d'une  même  localité.  — 
A  la  même  page,  il  semblerait  que  les  couches  à  phosphate 
de  chaux  se  trouvent  «  suivant  les  recherches  de  Bai'ron  et 
Hume  seulement  à  l'ouest  de  la  chaîne  côtière  arabique,  sur 
le  plateau  de  Ouadi  Hamamat  etenire  Om  Tagher  et  le  Ouadi 
Sefageh.  »  Cette  façon  de  présentei"  notre  opinion  est  totalement 
inexacte,  puisque  nos  remarques  subséc^uentes  vont  montrer 
que  les  couches  phosphatées  se  trouvent  partout  où  les  dépôts 
crétacés  sont  des  dépôts  d'eau  peu  profonde  ;  en  réalité, 
comme  lait  positif,  ils  existent  à  la  fois  à  l'E.  et  à  l'W.  de 
la  chaîne  Arabique.  En  outre,  ces  dépôts  n'existent  pas  sur 
le  plateau  du  Ouadi  Hamamat  mais  dans  le  Ouadi  Hammama, 
l'eiTeur  que  nous  avons  signalée  plus  haut,  se  renouvelant  ici. 
—  De  même  encore,  p.  4^-  tandis  qu'il  mentionne  les  décou- 
vertes de  Fraas  à  Hegaza,  près  de  Qus.  Blanckenhorn  a  com- 
plètement ignoré  que  la  nouvelle  espèce,  Trigonarea  inulti- 
dentata,  décrite  par  M.  Newton,  provenait  de  collection  recueillie 
pour  le  «    Survey  »   dans  ce   voisinage  par  M.   Barron. 

Nous  allons  indiquer  maintenant  les  résultats  les  plus 
importants  de  nos  recherches.  A  l'Est  de  Keneh  existe  une  ligne 
de  faîte  joignant  le  G.  Abou  Had  au  G.  Serrai;  vers  l'E.,  cette 
chaîne  s'abaisse  rapidement  vers  la  vaste  plaine  de  Markh 
de  Hammama,  et  formée  de  ce  côté  par  des  calcaires  d'aspects 
variés,  découpés   de    ravins  étroits  et  escarpés. 

A  la  base  de  cet  escarpement,  on  observe  un  plateau  bas 
de  3o  à  5o  mètres  de  hauteur  au-dessus  de  la  plaine.  La  suc- 
cession des   assises   est  : 

I.  Au  sommet  du  plateau,  un  calcaire  cristallin,  dur,  bleuâtre, 
dont  la  surface  arasée  montre  de  nombreux  spécimens  de 
céphalopodes  crétacés  {Ptychoceras,  Baciilites,  Anisoceras)  (i) 
de  petits  gastropodes  (comme  Actœon  et  Natica)  et  des  pélé- 
cypodes  {Proto cardia.  Arctica)  passant  inférieurement  à  un 
calcaire    moins   fossilifère.    Epaisseur   totale  o"'45. 

(i|  Ouelijues  liacuiilfs  dépassent  15  cenlimèlres  de  tougueur. 


888 


Vlir  CONGRES    GEOLOGIQUE 


12.  Sous  ce  calcaire  est  un  autre  calcaire  plus  clair,  alter- 
nant avec  des  lits  de  Cher/,  qui  contient,  dans  ses  couches 
supérieures,  de  beaux  nioides  de  Ptychoceras.  Epaisseur  i  à 
2  mètres. 

3.  Un  bone  bed  ou  plus  exactement  un  coproUie  bed,  qui, 
sur  la  cassure,  montre  un  grand  nombre  de  fragments  blancs, 
arrondis,  fragments  d'os  de  poissons,  dents,  etc..  L'épaisseur 
totale  de  cette  couche  est  d'environ  i  mètre,  elle  est  séparée  en 
deux   par  un  banc   de   calcaire   siliceux  de   3o  centimètres. 

4.  A  la  base  un  calcaire  à  Ostracées  épais,  de  i  à  2  mètres, 
recouvrant  une  grande  épaisseur  d'argiles  schisteuses,  vertes 
ou   charbonneuses  qui,  par  places,  atteint   3o    mètres. 

Nous  avons  délimité  ces  assises  pendant  plus  de  20  kilo- 
mètres vers  le  Nord,  elles  forment  une  falaise  abrupte  de  4^ 
mètres  de  hauteur,  tournée  vei's  le  Sud,  tandis  qu'au  Nord  leur 
inclinaison,  qui  est  en  ce  point  d'environ  4°-  l^s  fait  passer 
sous  la   plaine   de]  Nagateir. 


Fig.  3.  —  Coupe  schémalique  montrant  la  discordance  du  Crétacé  et  de  l'Éocéne 


Légende  : 

1.  Calcaire  nummulitique. 

2.  Argiles  schisteuses  d'Ksneh. 


3.  Calcaires  crétacés. 

4.  Schistes  de  Nubie. 

U.  Liijne  de  discordance. 


Discordance  des  assises  crétacées  et  éocènes.  —  En  examinant 
ces  assises  sur  le  plateau,  au-dessus  du  Ouadi  Hammama, 
nous  avons  tout  d'abord  rencontré  un  mince  conglomérat  formé 
de  cailloux  roulés  du  calcaire  à  Ptj'choceras,  qui  nous  a  fait 
pressentir  l'existence  d'une  discordance  entre  les  deux  forma- 
tions. Cette  discordance  est  nette  dans  la  petite  vallée  qui  va 
du  Ouadi  Hammama  à  Om  Sellimat.  On  y  voit,  en  effet,  les 
calcaires  crétacés  plonger  vers  l'W.  d'environ  8°.  tandis 
que  les  assises  éocènes  plongent  d'environ  3°  dans  le  même 
sens,  la  ligne  de  contact  étant  marquée  par  un  sillon  peu  pro- 
fond (fig.  3). 

Ainsi  la  coupe  de  Hammama  nous  montre,  en  résumé,  que  : 
1°  Il    y   a   une   discordance  n.ette   entre  les  calcaires  crétacés 
et  les  calcaires  éocènes  ou   les  couches  d'Esneh. 


T.     BAKRON    ET    W .     F.     HUMR  889 

1"  Les  calcaires  à  Ptyclioccras  ou  calcaires  à  céphalopodes 
forment  le   sommet   d'un  plateau  qui  s'étend  loin  au  N.-W. 

3°  Le  bone  bed,  situé  au-dessous  de  ce  calcaire,  est  phosphaté 
(une  analyse  donne   5o  "/„  d'acide  phosphoriffue). 

4*^  La  couche  à  Ostracées  est  ici  au-dessous  et  non  au  dessus 
du  bone   bed  comme  dans  la  coupe  de   Fia^ari-Bey. 

Crétacé  de  VEsf,  aux  environs  de  Kosseir  (i).  —  A  l'Est 
des  Collines  de  la  Mer  Rouge,  on  voit  le  même  escarpement 
crétacé  limitant  un  plateau  secondaire  au  pied  de  la  grande 
falaise  éocène  du  Gebel  Duwi.  mais  les  assises  qui  le  compo- 
sent diffèrent  un  peu  de  celles  que  nous  venons  d'étudier  dans  la 
région  de  Keneh.  Les  assises  supérieures  ne  contiennent  plus  de 
Ptychoceras  mais  de  grands  nautiles  associés  à  Lihj'voceras 
Ismaeli.  elles  passent  vers  le  bas  à  des  calcaires  contenant 
un  bivalve  particulier  à  test  épais,  Trigonarea  multidentata , 
répandu  çà  et  là  à  la  surface  du  plateau  avec  des  moules 
d'espèces  plus  petites  et  particulièrement  Protocardia  bise- 
7'iata,  et  Arctica  Barroisi.  Dans  des  assises  un  peu  plus  infé- 
rieures, on  trouve,  en  abondance,  Ostrea  Villei,  magnifiquement 
étalée  en  éventail  et  fortement  costulée.  Au-dessous  de  ces 
couches  à  O.  Villei,  se  trouve  le  bone-bed.  La  discordance 
est  ici  encore  bien  marquée,  les  couches  crétacées  plong-eant 
de  3o"  vers  le  N.  N.  E.  sous  l'Eocène  qui  plonge  de  8'^ 
dans  la   même    direction. 

On  trouve,  dans  la  même  région,  de  nombreux  laml)eaux 
crétacés  résultant  d'un  ensemble  de  failles  complexes.  On  observe, 
en  outre,  au  confluent  du  Ouadi  Sefageh  et  du  Ouadi  Ouasif. 
un   remarquable  calcaire  l'empli  de  Baculites. 

Crétacé  de  VEst,  près  du  Gebel  Esch  et  de  Bir  Mellalia. — 
Le  Dr  Schweinfurth  a  signalé,  dans  les  Collines  les  plus  basses 
parallèles  aux  Collines  de  la  Mer  Bouge,  la  présence  d'une  roche 
blanche  crayeuse  à  Gryphœa  oesicularis  et  Ostrea  serrata.  Nous 
n'avons  guère  que  des  détails  à  ajouter  pour  ce  (fui  concerne 
ces  assises.  Ainsi,  près  de  Bir  Mellaha,  on  peut  voir  des  assises 
à  silex  (qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  l'escarpement  éocène) 
renfermant  eu  abondance  des  Gastropodes,  qiie  nous  avons  pi'o- 
visoirement,  dans  nos  notes  de  campagne,  rapportés  aux  g'enres 
Natica,  Nerinea  et  Scalaria,  ainsi  ([ue  Ostrea  Lyonsi,  Proto- 
aardia   f;p..    Arctica   sp..    et  une   ammonite,    Schlambachia    aff. 

(\)  La  Carte  de  cctti'  n'i^ioii  a  ctr  dn^ssiso  par  noire  eollèujue  M.  Greon. 


890  Vllie    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

rarians  (suivant  Blanckenhorn).  Ces  calcaires  sont  surmontés 
par  les  marnes  à  Pecten  de  la  série  d'Esneh  ;  la  discordance 
n'a  pas  été  ol)servée  nettement  ici.  Plus  au  Nord,  le  même 
calcaire  crétacé  contient  de  nombreux  spécimens  de  Gryphœa 
vefiiculcij'is  et  PHcatiila  spinosa. 

Bien  que  ces  assises  aient  été  étudiées  de  moins  près  que 
celles  des  environs  de  Keneh  et  de  Kosseir,  cela  suffît  pour 
bien  montrer  qu'au  point  de  vue  litholojoique  elles  sont 
d'un  type  absolument  semblable.  On  peut,  dans  les  ti'ois 
régions,  noter  l'importance  et  l'abondance  des  bone-beds,  on  y 
peut  sifi^naler  l'existence  de  bancs  de  silex  et  le  grand  déve- 
loppement des  couches  à  Ostracées  :  d'autre  part,  les  Ptycho- 
ceras,  Anisoceras;  et  Heteroceras  ne  sont  abondants  que 
dans  les  calcaires  de  Hammama  ;  à  DuAvi,  au  contraire, 
on  peut  trouver  par  milliers  Osfrea  Villpi  et  Tri^onarca 
multir/enfata  :  les  grands  nautiles  sont  communs,  mais  on 
n'y  a  ])as  ti-ouvé  un  seul  Pfvchoccras  ou  autre  forme 
analogue  :  enfin,  à  Mellaha.  on  rencontre  presque  partout 
Gryphœa  vefticularis  et  Pficnfnla  sprnofia.  mais  les  genres 
précédents,  s'ils  ne  manquent  pas  totalement,  sont  du  moins 
très  rares.  Le  contraste  est  encore  plus  frappant  si  on  compare 
ces  assises  crétacées  avec  celles  décrites  par  le  professeur 
Zittel  au  monastère  de  Saint-Paul,  un  peu  plus  au  Nord,  d'après 
les  coupes  et  la  correspondance  du  docteur  Schweinfurth.  Là 
les  calcaires,  an  lieu  d'avoir,  comme  dans  nos  coupes,  5o 
mètres  au  plus  d'épaisseur,  atteignent  au  moins  38o  mètres. 
On  chercherait  en  vain  dans  la  liste  des  fossiles  qui  provien- 
nent de  ces  calcaires,  la  plupart  des  espèces  qui  sont  caracté- 
ristiques au  Sud.  tandis  que  la  présence  de  Hemiaftter  cubicus. 
Pfieiidodiadema  rartolarp  et  Heterodinflema  Jibyciim  montre 
qu'on  n'est  pas  là  en  présence  dune  faune  sénonienne  d'eau 
peu  profonde,  mais  qu'il  s'agit  d'un  dé])ôt  de  mer  profonde 
qui  a  commencé  dès  le  Génomanien.  En  d'autres  termes,  les 
dépôts  crétacés  de  Saint-Panl.  comme  ceux  du  Sinaï  orien- 
tcil  et  occidental  ffue  nous  décrirons  plus  loin.  ai)parliennent 
à  la  grande  série  de  calcaires  crétacés  qui  doivent  être  rangés 
sous  la  dénomination  générale  de  ((  faciès  africano-syrien  »  créée 
par  Zittel.  Les  couches  variables  décrites  ci-dessus  trouvent  leurs 
analogues  les  plus  proches  dans  le  Sud  de  l'Algérie  :  beau- 
coup   des   espèces    principales   sont   identiques. 

Le  mémoire   du  docteur  Blanckenhorn  est  la  première  ten- 


T.    liARRON    ET    W.    F.    HUME  89I 

tative  faite  pour  subdiviser  ce  Crétacé,  par  la  considération 
des  fossiles.  Il  résulte  de  son  étude  ffue  la  plupart  des 
calcaires  que  nous  venons  de  décrire  doivent  être  rapportés 
au  Sénonien  ou  Canipanien,  à  la  zone  à  Ostrea  Villei.  Dans 
ses  listes,  il  indique,  en  outre,  la  présence  du  Danien  à  Abou 
Zéran.  où  lun  de  nous  a  trouvé  Libycocerus  Ismaeli  (i). 
Malheureusenienl.  on  no  peut  maintenir  cette  déterininatiou 
d'étage,  car  l'ainmonitc  en  ([uestion  est  intimement  associée 
avec  de  grands  nautiles,  qu'on  rencontre  au  sonnnet  du 
plateau,  au-dessus  de  Bir  El  Beda,  immédiatement  sur  une 
assise  à  Ostrea  Villei  ;  de  sorte  qu'elle  est  au  demeurant 
associée   avec   les   espèces  typi([ues  du   Campanien. 

Résumé.  —  En  résumé,  les  calcaires  crétacés  (|ue  nous 
venons  de  décrire  ont  été  déposés  dans  une  mer  moins  pro- 
fonde que  ceux  qui  se  trouvent  au  Nord  (monastère  de  Saint- 
Paul)  et  d'après  les  déterminations  actuelles  ils  sont  proba- 
blement entièrement  d'âge  campanien.  Ils  sont  caractérisés 
par  l'abondance  de  leurs  huîtres,  leur  bone-bed  remarquable 
et  leur   faible   épaisseur. 

Partout  où  l'on  peut  les  observer  dans  de  l»onnes  conditions, 
on  constate  qu'il  y  a  discordance  entre  ces  assises  et  les 
schistes  éocènes   qui   les  surmontent. 

La  diversité  des  assises  crétacées  dans  toute  cette  région 
contraste,  d'une  façon  nette,  avec  l'unilormité  des  assises 
éocènes. 

Dépôts  gj-pseiix  an  çoisinag'e  de  la  Mer  Rouge.  —  L'abon- 
dance du  gypse,  souvent  en  étroites  relations  avec  les  dépots 
de  plages,  est  un  fait  frappant,  près  du  bord  de  la  Mer 
Rouge.  On  l'a  observé  tout  d'abord  près  de  Kosseir,  où  il 
atîleure,  émergeant  des  dépôts  de  plages  qui  forment  ici  un 
escarpement  abrupt  s'élevant  à  i52  mètres  au-dessus  de  la 
mer.  La  ligne  de  démarcation  entre  le  gypse  et  ces  dépots 
est  partout  très  nette. 

Le  gypse  lui-même  forme  une  série  de  collines  à  la  cime 
arrondie,  de  couleur  chamois,  s'étendant  loin  vers  le  Nord, 
dont  la  surface  est  couverte  d'etllorescences  eoralloïdes  qui 
rendent    la    marche   très    pénible.    II    peut    être   dangereux    de 

(I)  l/éclumlillon  type  de  cette.  Ammonile  a  ôté  trouvé  par  M.  Orcen,  M.  A  , 
chargé  du  travail  topigraphique  dans  la  partie  luéridion  le  de  la  contrée  que  nous 
étudions  dans  ce  mémoire.  M.  Dillon  accouiplissail  le  même  liavaii  dans  les  régions 
septentrionale  et  orientale. 


892  VIII''    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

grimper  dans  ces  collines  car  les  ravins  qui,  de  là  s'éloignent, 
vers  des  vallées  plus  larges,  se  terminent  par  des  précipices 
abrupts  et  les  escarpements  qu'il  faut  escalader,  sont  formés 
de  gypse,  en  aiguilles,  cpii,  à  cause  de  sa  fragilité,  est  un 
perfide  appui. 

Si  on  étudie  de  plus  près  les  rapports  des  dépôts  de 
])lages  et  des  roches  gypseuses,  la  première  idée  qui  se  pré- 
sente à  l'esprit  est  que  le  gypse  a  été  d'abord  recouvert  par 
ces  premiers  dépôts,  mais  qu'ensuite,  il  a  résisté  mieux  que 
le  calcaire  à  la  dénudation  et  que  c'est  ainsi  qu'il  s'élève  len- 
tement au-dessus  de  lui.  Cette  manière  de  voir  est  d'ailleurs 
appuyée  par  le  fait  que  l'altitude  des  collines  de  gypse,  dans 
toute  la  région,  varie  à  peine  d'un  mètre,  évoquant  ainsi 
l'idée   d'une  ((   plaine   de   dénudation    marine   ». 

C'est  peut-être  dans  le  Gebel  Zeit  que  ces  assises  ont  leur 
plus  grand  développement.  Les  roches  ignées  de  couleur 
foncée  avec  leurs  cimes  aiguës  s'élevant  abruptement  parmi 
les  pentes  d'un  blanc  mat  de  ces  assises  gypseuses  forment 
un  tableau  aux  contrastes  saisissants.  Là.  la  succession  strati- 
graphique  ne  laisse  aucun  doute  sur  lorigine  des  assises 
gypseuses,  ces  assises  reposent  en  effet  directement  sur  les 
grès  de  Nubie  et  contiennent,  à  leur  partie  supérieure,  des 
bancs  de  schistes  verdàtres  :  le  tout  est  surmonté  par  le  cal- 
caire rose  transformé  en  gypse.  En  fait,  le  gypse  résulte  donc 
d'une  modification  chimique  des  calcaires  du  Crétacé  et  de  la 
série  d'Esneh,  modification  qui  a  lieu  seulement  dans  la  région 
occupée  par  les  plages  soulevées.  Nous  développerons  davan- 
tage ce  sujet  dans  notre  mémoire  sur  le  Sinaï  occidental,  où 
l'un  de  nous  a  pu  éclaircir  particulièi^ement   la    question. 

Grès  dk  Nubie 

Le  grès  d'un  ])rnn  rouge  foncé,  si  largement  développé  en 
Nubie,  occupe  une  surface  considérable  dans  la  région  qui 
nous  occupe,  ovi  il  a  été  soigneusement  étudié  par  de  Hozicre(T). 
Par  ses  caractères  litliologiques.  c'est  même  un  des  l'acteurs 
importants  de    la    topographie   de   cette   région. 

|i)  De  Rozirro  :  Description  de  l'Egypte,  Hist.  nat.,  Vol.  2.  1813.  et  Vol.  XX- 
XXI.  1824  26. 

Lartet,  L.  :  Sur  une  formation  particulière  du  grès  rouge  en  Afrique  et  en  Asie, 
B.  S.  G.  F.  1868. 


T.    BARRON   ET    \V .    F.    HUME  Sq3 

En  effet,  les  argiles  schisteuses  vertes  et  charbonneuses  et  les 
marnes,  qui  fréquemment  se  trouvent  au-dessous  des  calcaires 
ci'étacés,  résistent  moins  bien  aux  agents  atmosphériques  et, 
de  leur  décomposition  plus  rapide,  l'ésulte  la  production  de 
plaines  ou  de  longues  vallées,  telles  que  les  vastes  étendues 
qui  bordent  à  l'est  le  plateau  éocène  et  ses  lambeaux  iso- 
lés (Abou  Had)  et  constituent  les  plaines  de  Nagateir,  Markh, 
Hamniama,  etc.,  nettement  délimitées  par  la  dénudation  plus 
active  de  ces  assises  tendres.  Dans  la  chaîne  d'Esch,  la  longue 
vallée  où  est  situé  Bir  Mellaha  a  la  même  origine,  elle  est 
bordée  à  l'W.  par  le  calcaire  et  à  l'E.  par  une  chaîne  de 
roches   ignées , 

Les  assises  inférieures  de  la  série  situées  au-dessous  de  ces 
argiles  schisteuses  et  marnes,  sont  plus  compactes  et  à  l'Est 
de  Keneh,  forment  des  plateaux  de  plus  de  90  mètres  de  hau- 
teur dans  lesquels  sont  creusées  des  vallées  profondes,  dont  les 
parois  verticales  abruptes  présentent  souvent  des  colorations 
variées  d'une  grande  beauté.  Ces  assises  sont  constituées  sur- 
tout par  des  grès  et  dalles  psammitiques,  montrant  des  ripple- 
marks,  des  fentes  de  retrait  au  soleil,  des  marques  de  gouttes 
de  pluie,  des  traces  de  vers.  C'est  seulement  dans  les  parties 
tendres,  près  du  sommet,  qu'on  a  trouvé  des  fossiles  ;  à  l'em- 
bouchure du  Ouadi  Gedami,  il  y  avait  quelques  moules  en 
creux  de  vertèbres  de  Mosasaiiriis  et.  sur  les  plateaux  bas  de 
la  plaine  de  Hamniama,  on  rencontre,  à  la  surface,  des  échan- 
lillons  de  l)ois  bien  conservés,  montrant  encore  distinctement 
les  faisceaux  vasculaires  et  le  tissu  du  bois.  Le  grès  de  la 
base  repose,  en  général,  par  l'intermédiaire  d'une  roche  arénacée 
compacte  contenant  des  lits  de  cailloux  de  quarz  (atteignant 
parfois  2  cm.  de  diamètre)  sur  la  surface  arasée  et  aplanie 
des  roches  ignées  très  variées  :  granité,  diabase,  dolérite,  etc. 
(fig.  4-)-  Les  dykes  intrusifs  qui  sont  nombreux  dans  la  région, 
sont   aussi   nettement   tranchés,    au    contact  des  grès  de   Nubie. 

Dans  la  région  orientale  du  désert,  près  de  Kosseir,  le  grès 
de  Nubie  est  encore  largement  développé.  11  occupe  la  même 
position  stratigraphique  entre  le  Crétacé  et  la  série  métamor- 
phique, recouvert,  en  concordance,  par  les  argiles  scliisteuses 
vertes  auxquelles  il  passe  insensiblement  au  pied  des  escar- 
pements crétacés,  et  recouvrant,  d'une  façon  nette,  les  roches 
métamorphiques  au  sud  du  massif  de  Duwi.  Il  joue  encore 
un   grand    rôle    dans    la    l'égion    du    Gcbel    Zeit,  sur   la    bordui'e 


«94 


Vlll'   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 


II 


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des  Collines  de  la  Mer  Rouge    et   dans  les    chaînes   parallèles, 
mais   ces  détails   seront   exposés  dans  une  autre  publication. 

11  nous  reste  à  résoudi-e  deux  ques- 
tions générales  importantes  :  i^  Quel  est 
lage  de  ces  grès  ?  et  a"  Les  roches  ignées 
sous-jacentes  sont-elles  intrusives  dans  les 
grès  ou  bien  ceux-ci  les  recouvrent-ils  en 
discordance  ?  Il  est  facile  de  résoudre  la 
première  question,  car,  d'une  part,  au 
Sud  de  la  latitude  28°  N.,  le  grès  de 
Nubie  ne  contient  aucune  trace  de  la 
faune  carbonifère,  et  d'autre  part,  comme 
il  est  surmonté  de  calcaires  crétacés,  on  ne 
peut,  ainsi  que  lavait  suggéré  M.  Fraas. 
le  regarder  comme  d'âge  tertiaire  (i).  En 
découvrant  les  calcaires  à  Ptj'choceras, 
nous  avons  compris  que,  quelqu'àge  qu'on 
leur  assignât,  cette  découverte  fixerait 
l'âge  des  grès  de  Nubie  dans  une  région 
étendue  (tout  au  moins  l'âge  de  leurs 
bancs  supérieurs).  Le  docteur  Blancken- 
horn  a.  depuis,  assimilé  au  Campanien  les 
calcaires  à  Ptychocevas,  il  n'est  donc  pas 
surprenant,  que,  dans  son  dernier  mé- 
moire, il  ait  rapporté  au  Santonien  ou 
Sénonien  inférieur,  les  huîtres  recueillies 
par  MM .  Barron  et  Fraas  à'  El  Gayitha 
(Ostrea  Boachej'oni  et  O.  Bourgiiignati). 
Cette  conclusion  est  bien  d'accord  avec 
les  observations   sti  atigraphiques. 

11  n'y  a,  à  notre  avis,  qu'une  réponse 
possible  à  la  seconde  question  :  Le  grès 
de  Nubie  a  été  déposé  sur  la  surface 
arasée  d'un  ancien  sol  formé  de  roches 
ignées,  aussi  bien  ici  que  dans  le  Sinaï. 
On  peut  observer,  dans  de  nombreuses 
coupes,  des  dykes  qui  traversent  le  gra- 
nité ou  les  roches  métamorpliiques  et  qui 
sont   tranchés    nettement    au    contact   des 


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(1)  Les  récentes  observations  de  M.   E.  Fraas.   fils,  sont  ici  d'accord  avec  les 
nôtres. 


T.    BAKRON    ET    W.    F.    HUME  896 

grès  qui  surmontent  ces  roches.  Cela  n'exclut  pas  l'existence 
d'intrusions,  mais  ces  dernières  sont  très  rares,  nous  nous  en 
occuperons  dans   le   chapitre  suivant. 

DEUXIÈME    PARTIE 
Roches   ignées  eï  mkïamorphiques 

Ces  roches  forment  la  chaîne,  connue  sous  le  nom  de  Col- 
lines de  la  Mer  Rouge  (Red  Sea  Hills),  qui  s'étend  parallèle- 
ment à  la  mer  Rouge  et  au  Golfe  de  Suez.  Le  parallèle  de 
latitude  •2']"  N.  coïncide  avec  une  limite  géologique  importante, 
car  au  N.  de  cette  ligne  les  granités  jouent  un  rôle  considé- 
rable dans  la  constitution  de  la  chaîne  montagneuse,  tandis 
qu'au  S.,  en  approchant  de  la  route  Keneh-Kosseir,  ce  sont  les 
roches  métamorphiques  qui  prédominent  largement.  Le  granité 
forme  des  sommets  isolés,  saillants,  qui  s'élèvent,  a])rupts,  au 
milieu  des  collines  basses  de  diabases  schisteuses  ou  de  schistes. 

Dans  la  région  S.  de  la  carte,  les  gneiss  et  les  schistes 
constituent  la  chaîne  de  Meeteg  dont  les  pics  hérissés  domi- 
nent  la  portion  supérieure  du  Ouadi  Sodmein. 

Roches  métamorphiques.  —  Nous  ne  ferons  que  résumer 
ici   les  faits  nouveaux   les   plus  importants. 

Gneiss^  etc.,  des  environs  de  Kosseir.  —  La  route  de 
Keneh  à  Kosseir  par  le  Nord,  après  avoir  traversé  une  région 
de  granité  et  de  dolérite,  entre  tout  à  coup  dans  une  région 
constituée  par  une  roche  grise,  légèrement  schisteuse,  qui  se 
divise  par  le  choc  en  longs  éclats,  traversée  de  nombreux 
filons  de  quarz.  de  calcite  et  de  carbonate  de  fer,  qui  ont 
été  l'objet  de  travaux  d'exploitation  étendus.  Ces  schistes,  qui 
ont  un  aspect  lustré  et  saline  spécial,  forment  des  lignes 
de  faîte  basses,  sur  le  versant  occidental  des  deux  hautes 
chaînes  de  El  Rebschi  et  de  Meeteg,  leur  plongement  est 
rapide  vers  le  S.-W..  A  la  base  du  premier  de  ces  massifs 
montagneux,  on  voit  apparaître,  en  dessous  de  ces  schistes, 
des  phj'llades  verts,  contenant  de  nombreux  dykes  de  dolérite 
et  des   liions   de    quarz    également  fréquents. 

Le  massif  principal  du  Gebel  Meeteg  est  lui-même  formé  pai- 
une  série  encore  plus  ancienne  de  schistes  micacés  et  quar- 
zeux  dont  les  plus  récents  sont  de  couleur  jaunâtre  et  se 
divisent  sans  peine,  sous  le  choc,  eu  blocs  plus  ou  moins 
cubiques.  De  petits  filons  de  granile  pénètrent  dans  ces  schistes  : 
près  de  la  base  de  la  montagne,  en  quelques  endroits  ils  sont 
pinces   en   forme   de   lentilles   entre  les   schistes. 


S[)()  Vllie   CONGRÈS   GKOLOGIQUE 

Le  noyau  de  la  ehaine  est  formé'  par  un  gneiss  massif 
rouge  avec  des  bandes  grises  serrées,  qui,  dans  une  belle 
coupe  bien  visible  dans  la  portion  supérieure  du  Ouadi 
Soduiein.  est  recouvert  successivement  par  un  gabbro,  des 
micaschistes,  une  dolérite  massive  sombre,  des  schistes  à 
amphibole,  des  schistes  ardoisiers  rougeàtres  bigarrés  de 
blanc.  Un  peu  au  Nord  de  ce  point,  la  vallée  entre  dans  un 
labvrinthe  de  collines  de  couleur  grise  et  verte,  formées  de 
schistes  micacés,  chloriteux,  amphiboliques,  surmontés  par  des 
dolérites   et  des  diabases. 

DiABASES     SCHISTEUSES    ET     DOLERITES.     La    COUpC   du  Ouadi 

Sodmein  a  l'avantage  de  jnontrer  làge  relatif  des  gneiss,  des 
diabases  schisteuses,  des  cinérites  et  autres  produits  volcani- 
ques, qui  s'étendent  dans  la  portion  méridionale  des  collines  de 
la  Mer  tiouge,  sur  environ  aSoo  kilomètres  carrés,  formant  les 
éléments  principaux  de  la  région  située  au  N.-W.  de  Kosseir, 
sauf  là  où  apparaissent  par  failles  des  dépôts  sédimentaires. 
Les  diabases  .schisteuses  et  les  produits  volcaniques  cendreux 
cohérents  se  montrent  surtout  dans  cette  région  ;  mais  plus 
loin  à  r\\'..  comme  au  Ouadi  Atolla,  elles  sont  remplacées 
par  des  dolérites  massives  qui,  en  beaucoup  d'autres  localités, 
sont  étroitement  associées  à  des  produits  volcaniques  de  divers 
types.  Cette  série  volcanique  n'est  nullement  limitée  à  la 
région  que  nous  venons  de  signaler,  on  la  retrouve  dans  toute 
la  région  de  la  Mer  Rouge  aux  endroits  les  plus  inattendus.  C'est 
ainsi  que.  dans  la  chaîne  centrale,  des  dolérites  et  autres  roches 
basiques  couronnent  quelques-unes  des  plus  hautes  montagnes 
granitiques,  elles  subsistent  là  comme  un  mince  revêtement  qui. 
ailleurs,    a    été    presque  entièrement  enlevé    par  la   dénudation. 

D'autre  part,  la  base  de  la  même  chaîne  est  entourée  par 
une  bordure  irrégulière  de  roches  du  même  type,  dont  la 
présence  est  due  probablement  pour  une  large  part  à  des  mou- 
vements   de   faille. 

Tandis  qu'au  Sud  de  la  latitude  2;^  N,  ces  roches  constituent 
seulement  des  collines  basses,  au  Nord  de  cette  latitude  elles 
contribuent  d'une  façon  plus  grandiose  à  la  constitution  du 
paysage,  s'élevant  1800  m.  au  Gebel  Dokhan  et  constituant  quel- 
ques-unes des  principales  chaînes  longitudinales  qui  limitent  à 
l'Est  les  collines  de  la  Mer  Rouge. 

La  composition  de  cette  série  volcanique  diflêre  un  peu  de 
la    précédente,   des    andésites  foncées    ont    un   rôle  plus    impor- 


T.    BAUKON    KT    W.    F.    IIUMK  897 

tant  que  les  dolérites,  avec  lesquelles  elles  sont  associées, 
tandis  que  les  diabases  schisteuses  sont  remplacées  ici  par 
des  tufs  et  des  cendres  beaucoup  moins  compactes  que  dans 
les  environs  de  Kosseir.  Les  conglomérats  et  les  brèches  sont 
très  remarquablement  développés  dans  la  chaîne  d'El  Ourf  où 
Ton  trouve,  parmi  les  fragments  de  roches,  des  blocs  rappe- 
lant le  «  porpliyre   impérial  ». 

Le  terme  le  plus  intéressant  de  cette  série  est  en  réalité  le 
«  porphyre  impérial  du  Gebel  Dokhan  »  dont  le  type  est  une 
andésite  contenant  de  la  whitamite.  Le  même  minéral  se 
trouve  d'ailleurs    dans  quelques  tufs. 

Age  relatif  des  roches  i>olcaniques .  —  Nous  avons  établi 
déjà  que  les  dolérites,  les  diabases,  etc.,  surmontent  les  schistes 
et  les  gneiss  métamorphiques  et  leur  sont  postérieures  comme 
âge.  On  peut  montrer  d'autre  part  que  les  granités  et  diorites 
gneissiques  qui,  sur  une  vaste  étendue,  sont  inférieurs  à  cette 
dernière   série,  sont  d'âge   plus  récent. 

Ainsi,  dans  le  Ouadi  Esch,  près  de  Kosseir,  les  flancs  de 
la  vallée  sont  formés  d'un  granité  gris  qui  est  recouvert  par 
la  dolérite  compacte,  mais  il  y  a  de  nombreuses  veines  de 
la  roche  granitique  dans  cette  dernière.  On  trouvera  d'autres 
exemples  dans  notre  «  Report  »,  mais  l'un  des  meilleurs  est  situé 
près  du  défilé  qui  va  du  Ouadi  Oni  Sidr,  au  Ouadi  Om  Messaid. 
On  voit  là,  un  dyke  de  microgranite  rouge  dans  l'andésite, 
qui,  pendant  un  certain  temps,  a  empêché  un  autre  filon  de 
granité  gris  de  pénétrer  dans  la  lave  andésitique,  mais  fina- 
lement, après  s'être  dirigé  parallèlement  pendant  une  petite 
distance,  le  filon  de  granité  gris  a  réussi  à  s'élancer  au  travers 
du  premier  et  a  envoyé  de  longs  prolongements  ramifiés  dans 
la  roche  porphyrique. 

Granité.  —  Les  roches  granitiques,  dans  les  Collines  de  la 
Mer  llouge,  appartiennent  à  deux  types  distincts,  donnant  lieu 
chacun  à  un  aspect  physique  très  diflerent.  I>a  variété  la  plus 
répandue  est  un  granité  rouge  à  grands  éléments,  pauvre  en 
mica,  qui  forme,  au  N.  de  la  latitude  2j",  quelques-uns  des 
sommets  les  plus  aigus,  caractérisés  par  leurs  pentes  escarpées. 
Toute  la  région  basse  environnante  est  formée  par  des  crêtes, 
également  couvertes  de  blocs  de  granité  gneissique  à  mica  noir 
et  à  hornblende,  dont  la  limite  S.-E.  est  une  ligne  joignant  Ras 
El  Rarud  à  Messikat  El  Guch.  Ce  granité  gneissique  est  traversé 
par  de  nombreux  dykes  de  quarz  et  de  dolérite,  dont  la  direc- 


898  VIII^   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

tion  ffénérale  est  N.E.-S.\V.  La  différence  de  résistance  aux 
agents  atmosphériques  de  ces  dykes  et  de  la  roche  encaissante 
donne  lieu  à  une  alternance  typique  de  vallées  sableuses  et  de 
crêtes  parallèles,  de  sorte  qu'on  peut  appliquer  à  cette  région 
le  nom   de    Pays   des   Dykes. 

Là,  oii  les  deux  variétés  de  granité  sont  en  contact,  on  peut 
voir  clairement  que   le  plus  jeune   des  deux  est  le  granité  rouge. 

RÉCAPITULATION      GÉNÉRALE 

Nous  résumerons  en  quelques  paragraphes,  la  géologie  du 
Désert  d'Arabie  entre  le  Gebel  Ghai-ib  et  la  ligne  qui  joint 
Keneh  à   Kosseir, 

1 .  Les  roches  métamorphiques  sont  plus  anciennes  que  les 
roches   ignées. 

2.  Le  gneiss  de  Meeteg  est  le  plus  ancien  terme  de  cette 
série,  puis  viennent  ensuite  des  schistes  ardoisiers.  des 
grauwackes,    des  diabases   schisteuses   et   des   dolérites. 

3.  L'activité  volcanique  a  connuencé  à  se  manifester  pendant 
la  période  de  formation  des  grauwackes  et  des  schistes 
ardoisiers.  car  les  diabases  schisleuses  sont  par  places  étroi- 
tement associées  avec  ces  roches  anciennes,  mais  la  masse 
pi'incipale  des  dolérites  est  plus  jeune  que  les  schistes 
ardoisiers.  Le  dernier  terme  de  la  série  volcanique  est  cons- 
titué, dans  le  Sud.  surtout  par  des  dolérites  ;  dans  le  Nord, 
par  des   dolérites    et    des   andésites   avec  leurs    brèches   et   tufs. 

4.  Ces  roches  sont  recouvertes  et  souvent  injectées  par 
une  troisième  série  de  diorite  quarzifère  ou  de  granité  gris 
souvent   gneissique. 

5.  A  travers  les  roches  volcaniques  et  le  granité  gris 
s'élèvent  des  masses  de  granité  rouge,  approximativement 
contemporain  des  dykes  de  quarz  et  de  dolérite.  qui  traversent 
en  grand  nombre  les   roches  de  la  série  précédente. 

6.  Le  granité  l'ouge  est  fréquemment  traversé  par  des 
dykes   de    diabase. 

7.  L'ensemble  de  ces  roches  plutoniques.  volcaniques  et 
métamorphiques  (à  peu  d'exceptions  près)  a  été  aplanie  par 
l'érosion  marine  et  les  grès  de  Nubie  se  sont  déposés  sur 
leur   surface   arasée. 

8.  Le  grès  de  Nubie  est  d'âge  crétacé  supérieur  (Santonien) 
et  il  ne  paraît  pas  y  avoir  dans  cette  région  de  dépôts 
crétacés   plus   anciens. 

9.  Ce  grès   est   recouvert   par  des   calcaires     crétacés    qu'on 


T.    BARRON    ET    W.    F.    HUMK  8t)9 

doit   rapporter    principalement    au    Sénonien    inférieur  (Campa- 
nien).   Ces   calcaires    présentent  trois   faciès  : 

I.  —  Faciès  deDuwi,  à  Ostrea  Villei,  et  Trigonarca  miil- 

tidentata,  qui  réapparaît  plus  au  sud,  sur  le  Nil. 

II.  —  Faciès  de  Hammania.  riche  en  Céphalopodes  (Pt)'- 

choceras,   Heteroceras,  etc.). 

III.  —  B'aciès  de  Mellaha  à   Grj^pliœa  vesiciilaris    et  Pli- 

catiila   spinosa. 
Tout  l'ensemble  paraît  avoir  été  déposé  dans  des  eaux  peu 
profondes. 

10.  On  peut,  au  point  de  vue  lithologique,  diviser  les 
assises  éoeènes  en  un  groupe  supérieur  de  calcaires  nodulaires, 
crayeux  (Calcaires  de  Serrai)  et  un  groupe  inférieur  dargiles 
schisteuses,  marnes  et  calcaires  marneux  (Schistes  d'Esneh).. 
L'uniformité  de  ces  assises  éoeènes  est  remarquable  dans  toute 
la  région  du  Désert  arabique  considérée  dans  ce  mémoire  et 
montre  que   la   mer  éocène   a   couvert   l'ensemble  de  la  région. 

11.  L'Oligocène   parait   faire    complètement  défaut. 

12.  Les  assises  miocènes  à  grandes  huîtres,  développées  près 
du  rivage  W.  du  golfe  de  Suez,  ont,  par  leurs  fossiles,  un 
caractère  septentrional  et  méditerranéen  qui  met  en  évidence 
une  extension  considérable  de  la  faune  méditerranéenne  vers 
le   Sud  ;  on   n'y   a   pas  rencontré    la  faune  érythréenne. 

i3.  Le  Pliocène  semble  avoir  été  une  époque  de  perturbations 
dont  les  résultats  ont  été  :  l'ouverture  de  la  vallée  du  Nil  et  du 
Ouadi  Keneh,  la  formation  des  Collines  de  la  Mer  Rouge  et  du 
Golfe  de  Suez.  La  mer.  venant  du  Nord,  s'étendait  sur  la  vallée  du 
Nil  et  l'extrémité  méridionale  du  Ouadi  Keneh,  en  même  temps 
que  la  faune  érythréenne  (récifs  de  coraux,  etc.),  s'établissait  dans 
la  Mer  Rouge  et  le  Golfe  de  Suez.  A  cette  période  appai'tiennent 
les  conglomérats  lluviatiles  et  les  calcaires  du   Ouadi  Keneli. 

14.  Le  Pleistocène  est  marqué  par  un  retrait  de  la  mer, 
qui  abandonne  la  plupart  de  ces  longues  dépressions,  ainsi  que 
par  plusieurs  dislocations  importantes,  dont  le  résultat  a  été 
la  formation  des  graviers  de  roches  ignéees  du  Ouadi  Keneh. 
Les  mouvements  de  fracture  {rifl  inoveinents)  se  sont  accentués  ; 
c'est  ainsi  que  les  récifs  coralliens  pleistocènes  sont  relevés  par  le 
mouvement  qui  a  produit  la  chaîne  du  Gebel  Esch  parallèle  au 
Golfe  de  Suez.  Il  paraît  probable  que  ces  changements  étaient 
aicompagnés  par  le  passage  d'un  régime  pluvial  au  régime 
désertique,    si  accentué   aujourd'hui. 


900 


LES    RIFT    VALLEYS    DE  LEST   DU  SIXAÏ 
par  M    W.    F.  HFME 


Pl.incli.-  XXII. 


L'obligeante  autorisation  du  Gouvernement  égyptien  me 
permet,  grâce  à  Sii*  \V.  Garstin ,  sous-secrétaire  d'Etat  aux 
Travaux  Publics,  et  au  capitaine  H.  G.  Lyons,  R.  E.,  directeur 
du  Survey,  de  présenter  au  Congrès  un  exposé  sommaire  de 
(|uelques-uns  des  résultats  acquis  par  nous,  dans  nos  récentes 
campagnes   à  l'Est   du   Sinaï. 

Nos  observations  ont  pour  point  de  départ,  les  excellentes 
cartes   de    M.  H.  G.  Skill,    encore   inédites. 

L'Est  du  Sinaï  a  été  négligé  par  la  plupart  de  ceux, 
voyageurs  ou  savants,  qui  ont  visité  la  montagne  sacrée  ;  on 
parcourt  généralement  le  liane  ouest  de  la  péninsule,  ou  on 
se  contente  de  la  traverser  du  Sinaï  à  Akaba.  La  partie  S.E. 
comprise  entre  Dahab  et  Clierm,  dont  nous  nous  occuperons 
spécialement,  est  la  moins  connu(\  Les  seuls  explorateurs  qui 
méritent  une  mention  sont,  avant  1842.  Ruppell  et  Burkhardt  : 
Russegger .  qui  en  1847,  publia  une  carte  de  la  Syrie  et  de 
l'Arabie  Pétrée.  montrant  le  caractère  montagneux  du  pays 
et  lexistence  d'une  longue  vallée  parallèle  au  golfe  d'Akaba 
de  Noweiba  à  Xebk.  En  1868,  F.  AV.  Holland.  de  lOrd- 
nance  Survey,  releva,  sous  la  direction  de  Sir  C.  Wilson 
et  du  capitaine  Palmer,  la  topographie  de  l'est  de  la 
Péninsule,  en  publia  une  petite  carte  dans  les  Proceedings  de  la 
Royal  Geographical  Society.  Elle  est  encore  la  meilleure  que 
Ion  possède  et  a  été  suivie  jiar  l'Amirauté  pour  la  région 
limitrophe  de  la  Mer  Rouge  :  il  en  résulte  cependant  un  curieux 
contraste  topographique  entre  les  côtés  Est  et  Ouest,  contraste 
que  feront  dis})araitre  nos  observations.  La  région  des  failles 
décrites  par  le  [)rofesseur  Hull  limite  au  \.  la  région  qui  fait 
l'objet  de  notre  étude. 

Topographie  du   Sinai  ofiental 

Quand  on  débarque  à  Tor  pour  se  rendre  au  Sinaï.  on  voit 
devant  soi  une  chaîne  de  montagnes  dirigée  du  N.-AV.  au  S.-E., 


\V.    F.    HUME  901 

et  qui  se  prolonge  à  perte  de  vue  ;  sa  régularité  n'est  inter- 
rompue que  par  quelques  sommets,  le  Serbal  au  N.  avec  ses 
cimes  nuiltiples,  le  sombre  massif  du  Gebel  Katherin  ou  de  Zébir, 
et  en  lace  Tor,  la  masse  hardie  du  Gebel  Om  Schomer.  Cette 
chaîne  constitue  le  dernier  contrefort  vers  l'ouest  du  massif  qui 
fait  l'objet  de  cette  étude  ;  elle  doit  son  origine  à  un  grand 
accident  tectonique.  Le  professeur  Fraas  (i)  l'a  décrite  comme 
sortie  des  ondes,  dès  l'origine  des  choses,  respectée  par  les  mers 
du  Silurien  au  Crétacé,  et  encerclée  d'une  couronne  de  coraux 
dans  les  eaux  de  la  Mer  Rouge.  Pour  nous,  elle  correspond  à  la 
lèvre  relevée  d'une  faille,  atteignant  au  moins  i5oo  m.  d'ampli- 
tude à  W.  du  Serbal,  où  le  mur  granitique  s'élève  d'un  jet  à 
i25()  ui.  au-dessus  des  plaines  d'El  Gaa  ;  dans  cette  plaine 
(uululent  des  collines  et  plateaux  de  marnes  et  calcaires  crétacés, 
en  couches  redressées  (2).  Cette  dénivellation  est  certe  posté- 
rieure à  l'Eoeène.  et  ])robablement  pliocène,  [à  en  juger  par 
l'âge  des  Collines  de  la  Mer  Rouge.  C'est  un  point  qui  sera 
élucidé  i)ar  les  recherches  en  cours  de  M.  Barron.  La  chaîne 
principaU'  est  formé  en  réalité  d'une  série  de  crêtes  étroites, 
entre  lesquelles  il  n'y  a  qu'un  jietit  nond^re  de  cols,  deux  seule- 
ment sont  accessibles  aux  chameaux  chargés  (du  Ouadi  Isleh. 
par  le  col  de  Tarfi^h  vers  le  Ouadi  Nasb.  eti)ar  le  Ouadi  Hebran 
à  Solaf  et  Ouadi  Feiran).  Les  altitmh's  descendent  de  aSoo'"  au 
Gebel  Zebir  et  au  Gebel  Om  Shomer,  à  i5oo'"  au  Gebel  Sahara, 
et  plus  rapidement  vers  Ras  Mohannned.  La  ligne  de  partage 
des  eaux  ne  correspond  qu'excei>tionnellement  avec  la  ligne 
des  sommets  ;  elle  est  situé  à  l'est,  au  N.  du  Gebel  Eth  Thebt, 
et  à  l'ouest,  au  S. 

Quand  on  a  traversé  cette  chaîne,  et  fait  l'ascension  du  Sinaï,  la 
vue  s'étend  au  loin.  Au  N.  E.,  la  longue  muraille  blanche  de 
calcaire  du  Gebel  Gunneh  court  de  E.  à  W.,  pour  s'égrener  au 
loin  à  l'Est,  en  une  série  de  blocs  isolés,  dont  le  dernier  est 
le  beau  cône  tronqué  du  Gebel  El  Ain.  En  face  d'elle  et  parallèle- 
ment à  cette  ligne,  s'étendent  (h's  jdaines  sal)leuses  avec  des 
l)lateaux  abrupts  de  grès,  découpées  par  des  ravins  jjrofonds  et 
sinueux  ;  tandis  que  plus  près,  se  déroule  un  ])lateau  granitique 
sensiblement  i)lan  où  font  saillie  la  crête  de  Derawi  Er  Roghah, 
le  Pic  d'Habshi  et  quelques  autres  sommets  isolés 

Au  S.    W..    la   vue  est  bornée   par  une   longue    ride    nionla- 

(1)    Aus    (leni   Orient,    p.   7. 

ii)  J.  VVallhcr.  —  Korallunritk' dcr  Sinaïhalbiiiscl,  p.  45:2. 


()'y2  VIIl"    COXGRES   GEOLOGIQUE 

gneuse.  continue  de  la  chaîne  centrale  au  golfe  d'Akaba,  où 
elle  se  termine  par  des  escarpements  :  elle  cache  les  contrées 
qui  se  trouvent  au  sud.  et  constitue  le  trait  topographique 
le  plus  saillant  de  TEst  du  Sinaï.  C'est  une  lig-ne  de  partage 
transcerse,  et  elle  mérite  une  attention  très  particulière, 
parce  qu'elle  sépare  deux  contrées  de  type  différent,  contrées 
qui  (du  moins  à  l'ouest)  se  trouvent  à  des  altitudes  très 
différentes,  offrant  une  chute  brus(pie  au  sud.  Cette  ligne 
transverse  présente  des  caractères  constants  sur  son  parcours 
et  des  altitudes   régulièrement   décroissantes   de  W.  à  E. 

Ainsi.  Ferch-Cheikh-el  Arab,  près  la  chaîne  centrale,  dépasse 
2. 000"":  Gebel-Gnai.  près  le  golfe  d'Akaba.  n'a  (jue  i.ooo™  :  la 
ligne  de  partage  des  eaux  décrit  en  même  temps  des  sinuo- 
sités dont  nous  aurons  à  rechercher  les  causes.  Cette  ligne 
présente  cinq  cols  dont  deux  faciles,  les  autres  ne  pouvant 
être  suivis  que  par  des  chameaux  légèrement  chargés  ;  nous 
allons  insister  spécialement  sur  ces  cols  parce  qu'ils  présentent 
tous  le  fait  remarquable .  ffue  les  l'allées  avec  lesquelles  ils 
sont  en  rapport  forment  cinq  lignes  approximativement  droites, 
toutes  parallèles  entre  elles  et  au  golfe  dWkaha  qui  s'étend 
dans   une  direction  quelque  peu   S.  S.  W. 

Quelle  est  l'origine  de  cette  structure  et  quels  caractères 
ces  dépressions   présentent-elles  ? 

Nous  allons  d'abord  en  étudier  deux,  qui  sont,  jusquà  un 
certain  point,  déjà  dessinées  sur  la  carte  actuelle  et  auxquelles 
nous  appliquerons  respectivement  les  noms  de  Rift  Om  Raiyig- 
Schelala  et  de  Rift  Melhadge  :  il  sera  facile  de  démontrer 
qu'elles  a])])artiennent  à  la  catégorie  des  Rift-Valleys  dont  le 
golfe  d'Akaba  est  lui-même  un  frajijiant  exemple,  mieux  connu, 
vallées  dues  à  des  actions  dynamiques,  dont  le  caractère,  l'ex- 
tension et  l'âge  peuvent  être  plus  ou  moins  exactement  déter- 
minés. D'abord,  nous  rappellerons  que  ces  vallées  ne  sont  pas 
nécessairement  des  dépressions  simples,  mais  plutôt  une  série  de 
bassins,  séparés  par  des  barrières,  plus  hauts  que  la  vallée  prin- 
cipale, mais  pas  très  élevés  par  rapport  aux  montagnes  qui  les 
bordent. 

Il  y  a,  dans  le  Sinaï  oriental,  deux  yunncipaux  sN^stèmes  de 
vallées  longitudinales  de  cette  sorte,  qui  croisent  et  s'étendent 
loin,  au  X.  et  au  S.,  de  la  ligne  transverse  de  partage  ; 
l'Om-Raiyig-Schelala  sera  d'abord  étudié. 

En  descendant   le  Ouadi  Xasb.   l'aspect    de   la  région    grani- 


W.    F.    HUME  <)o3 

tique  est  d'une  grande  beauté  :  des  montagnes  hardies  sont 
déc'oui)ées  par  des  gorges  sauvages,  où  s'ouvrent  des  ravins 
profonds  et  étroits,  parfois  [)ourvus  dun  fond  sableux  plat,  et 
cpie  sillonnent  seulement  des  cours  d'eau  secs,  peu  i»rofonds  : 
tandis  c[u"en  d'autres  jjoints,  de  petits  bois  de  tanuiris  et  de 
l)almiers,  ou  des  fourrés  d'herbes  et  de  joncs  ajoutent  encore 
à  la  beauté  du  s})ectacle  ;  l'elVet  du  contraste  est  très  frappant 
([uand.  aux  portes  de  Nasb.  le  chemin  est  barré  par  des  mon- 
tagnes vert  sombre,  aux  jjrofds  plus  doux,  et  qu'on  débouche 
dans  une  vallée  dirigée  à  angle  droit  et  formant  un  T  avec 
la  [)ren)ière.  Ce  changement  dans  la  géologie  et  la  topogra- 
phie est  trop  marqué  pour  écliap))er  à  l'observateur  le  plus 
inexpérimenté  :  mais  il  y  a  un  autre  accident  qui  mérite  de 
fixer  l'attention,  c'est  la  présence  d'une  ])etite  masse  de  grès 
jaune,  située  de  l'autre  côté  de  la  vallée,  contre  les  num- 
tagnes    ignées,    qui  la    dépassent  de  600   mètres. 

L'intérêt  de  ce  lambeau  de  grès  est  due  à  ce  que  le  grès 
de  Nubie,  le  plus  rapi»roché,  en  est  distant  de  10  km.  et  qu'il 
se  trouve  non  dans  la  vallée,  mais  couronnant  mi  plateau  gra- 
niticpie.  Dans  le  Ouadi  Schelala.  au  Sutl.  le  même  grès  se 
rencontre  à  l'ouest  de  la  vallée,  puis  il  barre  le  chemin,  en 
s'étendant  à  travers  la  vallée  comme  luu'  bariière  de  couleur 
brillainuieul  nuancée  ou  d'un  blanc  éclatant,  dressée  comnu' 
une  falaise  haute  de  100  mètres,  ([ui  forme  la  ligne  de  i)artage 
des  eaux  en  ce  point.  Une  récente  étude  de  la  distribution  du 
grès  de  Nubie  a  montré  que  ce  lambeau  qui  a  tous  les  carac- 
tèr(^s  typi([ues  de  la  roche  du  jjlateau  principal  au  nord,  est  des- 
cemlu  d'au  nujins  ;700  mètres,  de  la  hauteur  des  montagnes  ignées 
qui  le  limittmt  des  deux  côtés.  Quand  on  a  franchi  la  muraille, 
on  voit  le  rift  se  continuer  au  sud  suivant  une  ligne  droite 
})resque  régulière  croisée  obliquement  par  des  vallées  transver- 
sales, au  sud  desqu(dles  se  trouve  dans  chaque  cas  un  col:  de 
la  sorte  le  sillon  n'est  i)as  une  vallée  continue,  nuùs  se  décom- 
jtose  en  plusieurs  vallées,  séparées  ))ar  des  lignes  de  pai^tage  des 
eaux,  peu  élevées.  Au-delà  de  la  grande  ligne  de  drainage  de 
Kid,  le  rift  est  finalement  intercepté  par  le  Ouadi  el  Tema.  qui 
s'incurve  pour  rejoindre  le  Ouadi  Kid  à  travers  le  Ouadi  el 
Beda. 

En  retournant  en  arrière,  et  en  se  portant  au  nord  des 
portes  de  Nasb.  on  r(Mnarque  la  natui'C  escar|tée  des  niui'ailles 
liniiles  (pii  scdeNcnl  de  eliaciue  côté  à  5oo  nièlres:  ce  n Cst  qu'en 


<)04  Vlll"    CONGKÈS    GÉOLOGIQUE 

approchant  de  la  terminaison  de  TOuadi  Oni  Raiyig  —  qui 
continue  la  boucle  de  Nash  vers  le  Nord  —  qu'on  ohservc 
un  autre  point  crintérêt  si»écial  :  cest  une  arête  calcaire  avec 
grès  blanc  à  la  base,  bloc[uant  absolument  la  route  et  enfermée 
entre  deux  murailles  de  grès  de  Nubie,  qui  repose  sur  le  gra- 
nité ;  elle  forme  la  montagne  de  Om  Raiyig  (fig.  i). 


Fiu;.  l.  —  Coupe  du  Gebcl  oui  Raiyig. 
G.C.  Calcaires  crétacés;  G.N.  Grès  de  Nubie:  Gr.  Granité;  F.  Faille. 

Du  côté  nord  de  cette  vallée,  la  dépression  se  continue  encore 
jusqu'au  pied  du  plateau  calcaire  crétacé,  la  limite  normale 
étant  le  grès  de  Nubie  qui  tantôt  repose  sur  du  granité,  ou  forme 
la  totidité  delà  falaise  j>eu  élevée  —  la  liauteur  de  ces  mui'ailles, 
formant  limite,  diminue  rapidement  au  nord  de  Ouadi  Nash, 
mais  dans  le  rift  lui-même  des  conditions  différentes  prédominent 
avec  une  condjinaison  curieuse  d'ini  oullier  et dun  inlier  très 
rapprochés  l'un  de  l'autre,  cai*  en  quittant  Om  Raiyig  et  en  se 
dirigeant  vers  le  nord,  après  avoir  ])assé  une  seconde  colline 
crétacée,  nous  nous  trouvons  soudainement  en  présence  d'une 
crête  granitique,  dirigée  du  nord  au  sud  et  s'élevant  avec  une 
pente  rapide  au-dessus  des  sédiments  environnants.  On  voit 
donc  que  le  Rift   Schelala  Om  Raiyig  est  caractérisé  par  : 

i)  Sa  longueur  d'environ  ya  kilomètres  : 

2)  Sa  rectitude  presque  jiarfiiite.  car  il  n'existe  qu'une 
légère  courbure  à  l'endroit  où  le  Ouadi  Nash  tourne  à  l'est, 
près    le    confluent  du  Ouadi  Om   Raiyig  : 

3)  Par  les  pentes  rapides  des  collines  qui  le  limitent  dans 
toute  l'étendue  de  son   parcours  : 

4)  Par  la  diversité  accidentelle  de  la  com|)osition  géologique 
des  deux  côtés,  particulièrement  marquée  là  où  il  sépare  la 
chaîne  granitique  d'Ashara,  des  collines  felsitiques  de  Ferani  ; 

5)  Par  la  chute  des  couches  plus  récentes,  le  long  de  cette 
ligne,  de  sorte  cpie  les  strates  ont  été  abaissées  de  200  à 
600"^  au  moins  :  il  en  résulte  que  le  calcaire  ct^étacé  et  le  grès  de 
Nubie   réapparaissent  au  sud.   loin  de  leur  principal  aflleuremenl  : 


AV.     F.     HUME  ()00 

6)  La  présence  de  granités  anciens,  entourés  de  roches  sédi- 
nientaires  plus   récentes. 

Rift  Raib-Melhad ge .  —  Le  second  rift  a  aussi  une  inlluence 
remarquable  sur  la  physionomie  de  la  contrée  :  il  est  plus 
long"  que  le  précédent,  mais  il  ne  ]>ossède  pas  les  caractères 
de  rit't,  marqués  dans  toute  sa  longueur,  bien  que  ceux  ci 
soient  sulïisants  pour  qu'il  soit  indiqué  sur  la  carte  de 
llussegger  comme  une  vallée  ininterrompue,  s'étendant  du 
nord  de  Dahab.  jusque  tout  près  de  Nebk.  Le  premier  point 
(|ui  frappe  le  voyageur  allant  d'Ain  el  Hadern  à  Dahab 
par  le  Ouadi  Uaib  (appelé  par  erreur  Ouadi  Zal,  par  Hol- 
land)  est  que  la  chaîne  granitique  s'étend  bien  plus  loin, 
au  N.,  sur  la  rive  E.  que  sur  la  rive  W..  trait  déjà  mis  en 
évidence  sur  la  carte  de  Kussegger.  Les  flancs  est  et  ouest 
de  la  partie  haute  de  cette  vallée  sont  ainsi  en  contraste 
frappant  ;  à  l'est,  est  une  muraille  escarpée  et  continue, 
tandis  qu'à  l'ouest  le  pays,  beaucoup  plus  complexe  au  point 
de  vue  géologique,  présente  des  traces  manifestes  de  perturba- 
tions considérables.  Des  crêtes  de  calcaire  cénonuuiien  et  des 
plateaux  de  grès  de  Nubie  surmontant  des  niasses  granitiques 
se  succèdent  les  unes  aux  autres  de  telle  façon,  qu'on  doit 
attribuer  la  disposition  de  leur  ensemble  à  un  résultat  de; 
l)lissements  et  de   failles. 

Ainsi  dans  une  vallée  latérale.  Ouadi  ()m  Rowah.  la  dis- 
position est  due  à  reHondrement  d'un  pli  anticlinal,  dont  le 
centre  a  été  faille.  Des  deux  côtés  de  cette  vallée  se  trouvent 
des  talus  de  granité,  peu  élevés,  surmontés  du  grès  rouge 
sombre,  appelé  ici  Nubien  inférieur  :  le  centre  de  la  vallée  est 
occupé  par  des  roches  d'âge  beaucoup  plus  l'écent,  crêtes  de 
calcaire  cénomanien,  reposant  sur  les  grès  blancs  du  Nubien 
supérieur  qui  se  trouvent  à  une  altitude  inférieure  au  niveau 
du  granité,  dans  les  murailles  limitantes.  Tl  a  fallu  un  eflondi-e- 
ment  d'au  moins  200  uu'tres  ])(»ur  ])roduire  cet  eflét.  Dans  la 
vallée  i)rin<'ij)ale  elle-même,  le  résultat  est  plus  frap])ant  encore: 
les  bancs  de  calcaires  crétacés  formant  luie  crête  basse,  plon- 
gent i'ai>id(Mnent  à  l'est,  vers  le  granité,  ([ui  s'élève  verticale- 
ment au-dessus  de  lui,  à  une  hauteur  de  ])lus  de  3oo  m.  Kn 
descendant  le  Ouadi  Raib,  les  conditions  deviennent  plus  sim- 
ples et  son  mode  d'origine  devient  de  plus  en  ])lus  évident  : 
le  Nubien  est  remplacé  à  l'om^st  par  des  falaises  granitiques  et 
la    vallée    devient   nn(>    large    voie,    bordée   de   chaque  cê)té  ])ar 


<J06  Vlir    CONC.BÈS    GÉOLOGIQUE 

(1rs  hauteurs  à  ])ic-.  On  trouve  cependant  tout  le  long  de  cette 
fosse,  de  basses  collines  de  grès  nubien  et  en  un  point  du 
calcaire  cénomanien,  d'où  il  résulte  cette  curieuse  conséquence 
(jue  Von  recueille  des  fossiles  crétacés  dans  un  f>isement  cal- 
caire, des  deux  côtés  duquel  s'élèvent  des  falaises  de  granité,  à 
une  hauteur  de  plus  de  5 oo  mètres  :  V amplitude  de  la  disloca- 
tion  étant   ici  d'au   moins  yoo  mètres. 

Ainsi  il  n'est  pas  douleux  que  le  Oua«li  Raib,  et  son  exten- 
sion E.  (lu  Ouadi  Nasb  ne  soit  \in  ri  II  ;  d'autre  part  son  paral- 
It^lisnie  avec  la  ligne  dOni  Raiyig  el  le  golfe  d'Akaba  montre 
que  ces  lignes  constituent  un  système  de  fractures  conjuguées, 
dépendant  dun  même  mouvement. 

A  rembouchure  du  Ouadi  Aboukscheib.  se  trouve  le  dernier 
outlier  nubien,  sous  forme  d'une  belle  masse  haute  de  loo'"  : 
au-delà,  le  caractère  fissuré  disparaît  dans  la  région  basse  gra- 
nitique, quoiqui^  les  vallées  formant  lai  route  de  Cherm  courent 
parallèlcmciil  au  Golfe  dAkaba  et  soient  les  seules  voies  |)rati- 
cables  |>our  les  chameaux.  A  l'origine  du  Ouadi  Gnai,  qui  se 
dirige  du  nord  au  sud.  la  ligne  de  partage  transverse  est  tra- 
versée par  un  col,  au  sud  duquel  s'étend  le  long  et  étroit  sillon 
de  Melhadge,  (pii  se  dirige,  au  loin,  en  d coite  ligne,  à  travers 
une  sombre  chaîne  de  collines  métamori)hiques  hautes  de  3oo 
à  4oo  mètres.  Celles  de  l'est  pi'ésentent  un  intérêt  particulier, 
parce  qu'elles  forment  ime  ligne  côtière  de  partage  des  eaux 
bien  définie,  dirigée  parallèlement  au  rift.  Gette  ligne  n'est  pas 
toutefois  continue,  car  dans  la  région  granitique  basse  ])rès  Nebk 
elle  est  interronqme  par  les  deux  grandes  vallées  du  Ouadi  Kid 
et  du  Ouadi  Om  Aduwi,  et  plus  au  sud,  près  Letih,  elle  n'est 
formée  que  d'une  terrasse  de  gravier  haute  de  6"".  En  se  rappro- 
chant de  la  chaîne  centrale,  elle  devient  de  nouveau  plus  ap))a- 
rente  et  atteint  son  maximum  de  hauteur  dans  le  contre-fort 
escarpé  de  Gebel  Haimar.  Cette  particularité  échai)pa  à  Holland, 
(pii  ]>arle  d'un  chemin  facile,  allant  au  golfe  d'Akaba.  à  travers 
l'origine  de  plusieurs  vallées;  mais  il  aurait  (ni  à  traverser  un  col 
chatjue  fois  (|u"il  aurait  essayé  d'atteindre  la  mer.  De  incmc  il 
fait  couler  le  Ouadi  I.etih  au  sud  vers  Cherm,  alors  qu'il  est 
dévié  au  nord  par  cette  ligne  de  partage  des  eaux  et  devient 
tributaire  du  Ouadi  Om  Aduwi.  La  dépression  nord-sud,  peut 
être  ti'acée  jus([u'à  Ouadi  Letih  inclusivement,  interrompue 
seulement  i)ar  linsignitiante  ligne  de  ]»artage  du  Ouadi  Merari. 

Des   trois    rifts    qu'il    nous    reste    à    décrire,    le    pi'incipal   se 


W.    F.    HUME  90- 

trouve  à  égale  distance  des  deux  précédents,  et  entre  eux  ; 
invisible  au  nord,  dans  le  district  homogène  du  grès  nubien, 
il  se  poursuit  comme  un  fossé  profond,  à  travers  le  plateau 
granitique  situé  au  nord  de  Ouadi  Nasb,  puis  traversant  cette 
vallée,  va  former  la  limite  orientale  de  la  chaîne  de  Feraui  : 
enfin  il  s'incurve  au  sud-est  dans  Ouadi  Madsus  <»ii  il  traverse 
des  collines  schisteuses.  Ici  encore  la  dépression  est  limitée 
dans  la  plus  grande  partie  de  son  parcours  par  des  murailles 
escarpées  et  traversée  [)ar  plusieurs  arêtes  basses  ;  sur  Tune 
d'elles,  entre  Ouadi  Om  Shokeh  et  Ouadi  Aboukscheib  un 
petit  îlot  de  grès  nubien  est  encore  préservé.  Les  deux  autres 
rifts  présumés,  sont  déterminés  par  leur  parallélisme  avec 
ceux  qui  ont  été  précédemment  décrits,  mais  leur  extension 
vers  le  nord  n'a  pas  encore  été  étudiée,  tandis  qu'ils  sont 
arrêtés  tous  deux  au  sud,  par  la  ligne  transversale  de  Ouadi 
Kid.  Ces  vallées  se  trouvent  à  l'ouest  de  la  fracture  de  Sche- 
lala,  à  un  niveau  beaucoup  plus  élevé  que  cette  vallée  ; 
elles  ne  renferment  pas  trace  de  couches  plus  récentes,  ense- 
velies :  mais  on  en  a  dit  suflîsamment  pour  montrer,  qu'un 
système  de  rifts  parallèles  au  golfe  d'Akaba,  a  donné  nais- 
sance aux  plus  importantes  vallées  longitudinales  dans  le 
Sinaï  oriental.  Leur  présence  ne  paraissait  pas  avoir  été  soup- 
çonnée jusqu'ici  :  M.  Hull  avait  reconnu  vers  le  nord,  des 
failles.  Bien  ([ue  nous  ne  les  ayons  observé  que  de  loin,  il 
semble  bien,  que  des  rifts  de  nature  similaire  soient  déve- 
loppés, sur  une  échelle  plus  grande  encore,  sur  le  côté  est 
du  golfe ,  où  une  large  plaine  sépare  deux  chaînes  de  mon- 
tagnes  l'emarquablement   accidentées. 

Origine    et    corrélation    des   Rifts    du    Sinnï    oriental 
avec  ceux  des   districts  environnants 

Comme  les  rifts  de  l'Est  du  Sinai  dépendent  d'un  sys- 
tème complexe .  il  est  nécessaire  de  considérer  leur  relation 
avec  ceux  du  côté  ouest  et  des  régions  immédiatement  avoi- 
sinantes  avant  de  pouvoir  discuter  leur  àare  et  leur  origine. 

En  jetant  les  yeux  sur  la  carte  de  l'Ordnance  Survey.  on 
viiit  de  suite,  une  ligne  importante  dirigée  N.  S  .  suivant  le 
34°  E.  de  longitude  et  (pii  s(^  continue  sur  20'  de  latitude  : 
elle    est  franchissable  pai-   des  chauKMUX    chargés. 

La  ])arlie  explorée  de  vvWv  (]épr(>ssion  débute  au  nord  ]>ar 
la   remarquable   brèche    de    El  Watiyeh,  ouverte    à   travers   une 


908  VIII''    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

luuraillo  de  granité  et  diriiîéc  un  ])ou  au  N.-E..  De  ce  point, 
Ouadi  el  Scheikh  se  dirige  au  sud,  en  ligne  droite  ;  il  se 
prolonge  dans  Ouadi  Sebaiyeh.  d'où  un  passage  facile  mène 
dans  Ouadi  Rahabeh  et  un  autre  à  Ouadi  Tarfah.  A  la  jonction 
de  celui-ci  avec  Ouadi  Isleh,  le  caractère  rectiligne  disparaît, 
uiais  Ouadi  Eth  Themnin  et  Theman  réunis  par  un  col  étroit 
ne  sont  pas  trop  détournés  de  leur  dirintion  ])rédoininante  et 
il  est  possible  qu'ils  puissent  être  attribués  au  même  mouve- 
ment. L'importance  de  cette  ligne  tient  à  ce  qu'on  peut  la  consi- 
dérer comme  constituant  la  séparation  entre  deux  systèmes  de 
vallées  ;  celles  du  type  Akaba  ci-dessus  mentionné,  situées  à 
Test  ;  celles  du  tyi)e  Suez,  situées  à  W.,  et  dirigées  N.-W.  à  S.-E, 
La  carte  to])ographique  du  Sinaï  montre  qu'une  ligne  semblable 
est  grossièrement  dessinée  de  Ouadi  Entisli  à  Ouadi  Sheiger  et 
Hargus,  le  long  de  l'escarpement  calcaire.  Il  y  en  a  encore  un 
exemple  ]>lus  frap|)ant.  qui  commence  au  Ouadi  Suwig  à  29^2' 
de  latitude  Xoi-d  et  ([ui.  se  dirigeant  à  travers  l'origine  de 
ïayiba  donne  naissance  à  plusieurs  vallées,  Lebweh,  Berrah. 
etc.,  pour  atteindre  finalement  la  muraille  de  granité  limitant 
au  nord  le  bassin  du  Sinaï  central. 

Il  devient  ainsi  du  plus  haut  intérêt  de  reconnaître  que  la 
passe  Nagb  Hawa,  la  seule  entrée  de  la  région  du  Sinaï.  en 
dehors  de  celle  d'El  Watiyeh,  soit  précisément  sur  le  ])rolonge- 
uient  de  cette  ligne  :  ce  rift  se  prolongeant  plus  loin  dans  la 
plaine  de  la  Loi,  Er-Rahab.  la  vallée  du  couvent  et  par  un  col 
déprimé  à  Es  Scheikh.  L'existence  de  ces  dislocations  dans  la 
région  du  Sinaï  central  était  inconnue,  comme  on  peut  le 
constater  dans  la  ct)nqnlation  du  D'  Blanckenhorn  (i)  pour 
le  Festschrift  en  Thonneur  du  Baron  de  Richthofen,  où 
aucun    des   rifts  susmentionnés  nest    cité. 

L'étude  de  la  côte  occidentale  de  la  Mer  Rouge  et  du 
Désert  Arabique,  faite  par  mon  collègue  M.  Barron  et  par  moi. 
établit  rénorme  importance  du  système  de  rifts  du  tyjjc  Suez, 
?S.-W.  à  S.-E.:  ils  ont  non  seuhMiient  donné  naissance  à  la 
pente  abrupte  occidentale  du  Sinaï  et  au  golfe  de  Suez,  mais 
encore  à  la  ])arrière  escarpée  des  collines  de  la  Mer  Rouge 
et  aux  deux  chaînes  ignées  tle  Gebel  Esh  et  (lebel  Zeit, 
ipii  s'étendent  parrallèlement  entre  ces  collines  et  le  golfe. 
La   même  série  de  dislocatiiuis   a  probablement  donné  naissance 

(1)  ('    Die  Struktur-Linicn  Syriens  iind    dos   Rothens  Meeres.  »  Berlin,  1893. 


W.     F.    HUME  909 

aux  drainages  long-itudinaux  du  centre  des  collines  de  la  Mer 
Rouge,  à  l'ouest  d'Abou  Harba,  et  de  la  chaîne  de  Gattar, 
car  il  y  a  là  un  chemin  encore  inexploré  traversant  le  centre 
des  Collines  septentrionales  de  la  Mer  Rouge.  En  jetant  un  cou[> 
d'oeil  sur  la  carte  géologique  de  l'Egypte  de  Zittel,  basée  sur 
le  travail  de  Schweinfurth,  on  reconnaît  immédiatement  le 
parallélisme  général  de  Ouadi  Keneh  et  celui  de  la  vallée  du 
Nil  suivant   cette   direction  dominante. 

A  l'est  de  la  ligne  N.S.,  Es  Sheikh  ^=  (longitude  34"  E),  le 
type  Akaba  existe  seul,  bien  que  les  failles  signalées  par  M. 
Hull,  au  nord  de  la  latitude  29*  N.,  dans  le  Sinaï  oriental, 
soient  indiquées  comme  exactement  dirigées  N.S.  Mais  j'incline 
à  penser  qu'une  mesure  plus  précise  rectifierait  cette  direction, 
vers  le  Nord  un  peu  Est,  parallèlement  au  golfe  d" Akaba.  Du 
côté  Est,  les  belles  chaînes  escarpées  de  Midiun,  visibles  des 
sommets  du  Sinaï.  avec  la  large  plaine  qui  les  suit  parallèle- 
ment, ont,  selon  toutes  probabilités,  la  même  origine  ;  le 
système  de  rift  d' Akaba  étant  à  ce  pays  ce  que  le  type  Suez 
est  à  l'Egypte.  Malheureusement  cette  partie  de  l'Arabie  n'est 
pas  jusqu'à  présent  lavoruble  à  des  investigations  scientitiques. 

Il  existe  un  troisième  type  de  dislocation  qui  n'a  pas  encore 
été  discuté  et  qui  peut  néamnoins  jouer  un  rôle  non  moins 
important  dans  la  structure  de  la  péninsule. 

M.  Walther,  (i)  en  se  basant  sur  les  cartes  de  Nares  et 
Moresby,  île  l'Amirauté,  a  appelé  l'attention  sur  le  caractère 
commun  de  la  Mer  Rouge,  du  Golfe  de  Suez  et  du  Golfe 
d'Akaba  et  aussi  sur  le  remarquable  accroissement  brusque  de 
la  profondeur  au  sud  du  détroit  de  Jubal,  près  le  Golfe  de 
Suez,  et  signalé  une  différence  tranchée  analogue  à  l'ouverture 
du  Golfe  d'Akaba.  C'est  là  que  Blanckenhorn  a  tracé  une 
fracture  transversale  au  sud  de  l'Ile  de  ïiran,  et  que  M. 
Hull  a  décrit  des  failles  analogues  E.M'.,  au  nord  de  lat.  29", 
à  angles  droits  avec  ses  déplacements  N.S.  On  ne  peut 
raisonnablement  supposer  que  le  S.K.  du  Sinaï  n'ait  pas  pris 
part  à  ces  mouvements  ;  ses  traits  physiques  essentiels  sont 
même  dus  à  leur  existence.  Leur  résultat  le  plus  imi)ortant  est 
probablement  la  formation  de  la  ligne  transverse  de  partage 
elle-même,  car  le  lli^  eau   général    de   la    conti-ée  au   nord  de  ce 


(t)  Die   Korallennlïc   der   Sinai-Jlalbinsel,    vol.   XIV.    AhliandI.    Matli.    Fliys. 
Classe,    Konigl.  Sachs.  Gesell.    der  Wissenschaften. 


<)|()  Vlir    CONCKKS    GEOLOCIQUE 

trait  physique  est  plus  élevé  que  le  niveu  au  Sud.  De  même  les 
larges  c;)ntreforts  et  les  chaînes  transversales  qui  se  détachent 
de  la  chaîne  centrale  ont  eu  la  même  origine  et  Gebel  Safara. 
au  sud  de  Cherm,  est  sans  doute  le  résultat  elune  l'aille  trans- 
versale. Sous  ce  rapport,  un  trait  notable  est  la  régularité 
et  le  parallélisme  des  cUrections  de  vallée  —  autres  que  les 
ril'ts  h)ngitudinaux  déjà  mentionnés.  Ainsi  à  l'est  de  la  chaîne 
princi]»ale.  i7  vallées  sur  a5  montrent  une  direction  nette  S.E., 
toutes  se  jetant  dans  le  goUe  d'Akaba.  Dautre  part,  6  autres 
vallées  indiquées  sur  la  carte,  suivent  une  direction  N.E., 
toutes  étant  situées  au  nord  de  la  ligne  transverse  de  partage 
et  à  l'ouest  du  rift  d'Oni  Raiyig-Schelala.  contre  lequel  elles  se 
terminent  dune  l'at.on  a])rupte.  En  résumé,  nous  dirons  pour 
généraliser  les  notions  acquises,  que  dans  l'espace  compris 
entre  la  ligne  dt;  partage.  Es  Slieikh  et  les  rifts  de  Schelala, 
les  directions  de  vallées  sont  N.N.E.  à  S. S. AV.,  ou  N.E.,  et  que 
dans  toutes  les  autres  parties  de  la  péninsule,  les  vallées  domi- 
nantes  sont  dirigées  N.N.E.   à  S.S.W.  ou  S.E. 

On  peut  noter  que  sur  le  coté  opposé  ou  oriental  de 
la  piincii)alc  chaîne,  les  vallées  se  dirigent  N.W.,  S.E.  ou 
S.W  .  Plusieurs  de  ces  vallées  se  distinguent  par  la  beauté  de 
leurs  gorges,  ce  qui  est  particulièrement  vrai  pour  les  vallées 
au  nord  de  la  ligne  trans verse  de  partage,  Ouadi-Nasb  et  Goura 
étant  de  profondes  fissures  bordées  de  montagnes  abruptes 
hautes  de   plus  de  600  mètres. 

Résumé  général  de  la  structure  du  Sinaï  oriental. 

Les  principaux  résultats  de  cette  investigation  peuvent  èti'c 
ainsi  résumés  : 

i)  La  principale  chaîne  de  montagne,  de  Sinaï  à  Eth  Thebt. 
ne  se  confond  pas  avec  la  ligne  centrale  de  pai'tage  des  eaux, 
qui   est   située  à  une  petite  distance  à  Vest. 

2)  La  i>rincipah'  chaîne  de  montagne  du  Sinaï.  de  Eth  ïhebt 
à  Ras  Mohammed,  se  confond  rarement  avec  la  ligne  centrale 
de  partage  des  eaux,  qui  est  en  grande  partie  à  ïouest  de 
cette  chaîne. 

3)  Le  princij)al  système  des  montagnes  de  la  péninsule  du 
Sinaï  consiste  en  luie  série  de  longues  crêtes,  séparées  par  de 
hautes  gorges,  et  se  dirigeant  N.W.-S.E.  :  elles  s'abaissent 
graduellement,  de  2600'"  au  nord,  jusqu'au  niveau  de  la  jner.  à 
Ras      Mohammed.    La     chaîne    principale     est    bordée    par    un 


W.    F.    HUME  Ç)iT 

système  longitudinal  secondaire,  plus  bas  que  le  premier,  dans  la 
moitié  septentrionale  de  la  région,  mais  aussi  élevé  que  lui 
dans  la  moitié  méridionale,  ainsi  que  les  contreforts  E.W.  qui 
s'en  détachent.  De  Ouadi  Hebran  à  Ras  Mohammed  il  nexiste 
que  deux  cols  faciles,  à  travers  cette  chaîne. 

4)  A  Test  de  Ferch  Cheihk  el  Arab.  un  système  ti-ansversal 
s'éteml  de  ^V .  à  E.  jusqu'au  golfe  d'Akaba.  le  niveau  géné- 
ral du  pays  au  Nord  étant  plus  élevé  que  celui  au  Sud. 
Ce  pays  est  formé  dune  série  de  masses  montagneuses,  hautes 
de  2IOO"'  à  Ferch  Cheikh  el  Arab  et  s'abaissant  à  environ 
500""  près  du  Golfe. 

5)  La  ligne  de  partage  transverse  des  eaux  coïncide  avec 
la  chaîne  montagneuse  transverse,  au  moins  pour  les  points 
les    plus  importants. 

6)  La  chaîne  transversale  est  traversée  par  cinq  cols,  dont 
deux  utilisables  pour  les  chameaux  chargés  de  bagages  ;  ils  pré- 
sentent ce  trait  commun  remarquable,  que  les  vallées  reliées 
par  ces  cols,  forment  cinq  sillons  grossièrement  rectilig-nes. 
tous  parallèles  les  uns  aux  autre»  et  au  golfe  dWl^aba, 
c  est-à-dire  suivant   une  direction    N.N.E.    à  S.S.W. 

'])  Une  ligne  de  partage  des  eaux,  côtière,  interrompue  en 
deux  points,  longe  le  golfe  d'Akaba,  puis  la  plaine  centrale, 
jusqu'à  ce  qu'elle  rejoigne  le  contrefort  du  Gebel  Haimar. 
qui   se   détache    de    la   chaîne   principale. 

8)  La  chaîne  transversale  sépare  deux  districts  différents  : 
l'un  septentrional,  conservant  encore  son  caractère  primitif 
de  plateau,  avec  un  niveau  moyen  de  plus  de  1.200  mètres,  et 
qui  n'est  entrecoupé  que  par  des  gorges  profondes  et 
étroites  ;  l'auti'e  méridional,  découpé  en  une  multitude  de  chaînes 
et  de  pics  et  dont  les  vallées  n'atteignent  i.ooo  mètres  qu'à 
leur  origine,   au    pied   de    la   chaîne   principale. 

9)  En  conséquence,  les  montagnes  du  Nord,  bien  que  plus 
hautes  au  point  de  vue  absolu,  sont  relativement  moins  élevées 
au-dessus  des  vallées,  qu'elles  ne  dépassent  que  rarement,  de  plus 
de  600  mètres  ;  celles  du  sud  au  contraire,  s'élèvent  communément 
de  600  à  1.200   mètres   au-dessus  des  vallées,  à  leur  origine. 

10)  Dans  les  districts  montagneux,  la  dureté  des  dykes 
ignés  a  inq)rimé  au  paysage  un  caivictèi'c  [»ropre  :  Dans  ce 
Pays  des  Dykes,  des  fdons  résistants,  parallèles  les  uns  aux 
autres,  ont  donné  naissance  à  des  crêtes  parallèles,  séparées 
par  des  vallées  peu  profondes. 


4)12  Vllie    CONGRES    GEOLOGIQUE 

11)  Toutes  les  principales  chaînes  de  montagnes  du  S.E. 
sont  comprises  entre  les  lignes  du  partage  des  eaux  ci-dessus 
mentionnées,  en  dehors  desquelles  il  n'y  a  que  des  collines 
basses,  des  plaines  côtières  ou  simplement  des  récifs  frangeants. 

12)  Les  trois  principales  vallées,  à  direction  orientale,  pré- 
sentent entre  elles  un  contraste  marqué;  ainsi  le  Ouadi  ^sasb 
reçoit  du  nord  pres([ue  tous  ses  aHluents.  le  Ouadi  Kid  draine 
le  pays  à  la  fois  au  nord  et  sud,  tandis  que  le  Ouadi  Om 
Aduwi  reçoit  tous  ses  tributaires  les  plus  importants  du  sud. 

r3)  Il  existe  six  vallées  dirigées  X.S..  ou  rifts,  consistant  en 
profondes  dépressions  rectilignes,  encaissées  entre  des  collines 
à  pic  :  ces  Rifts  sont  des  fossés  d'effondrement,  où  on  retrouve 
descendus  et  conservés  des  ))aquets  de  terrains  assez  récents. 

i4)  On  distingue  jiai'mi  ces  vallées  trois  directions  domi- 
nantes :  au  Sud  de  la  chaîne  transversale  les  vallées  courent 
au  S.E.  :  au  nord  de  cette  chaîne  et  à  l'ouest  de  Schelala 
rift,  elles  se  dirigent  au  X.E.  ;  tandis  que  le  troisième  sys- 
tème   est   celui  qui    est   mentionné    plus   haut. 

i5)  A  Tinverse  de  celles-ci,  la  direction  prédominante  sur 
le  côté  ouest  de  la  principale  chaîne  est  N.AV.  à  S.E.,  au  nord 
de  la  péninsule:  elle  devient  S.W.  sur  le  coté  sud-ouest  de 
la  chaîne  principale. 

COXCLUSIOX     GÉNÉRALE 

Les  principaux  traits  du  Sinaï  méridional  ont  été  produits 
par  dislocation  plutôt  que  par  érosion  ;  trois  directions  de 
fractures  ont  été  reconnues,  soit  directement,  soit  par  analogie, 
et   ont  déterminé   la  structure  générale   du  pays. 

Ce  massif  coïncide  au  point  de  rencontre  de  deux  grands 
systèmes  de  rifts  longitudinaux,  respectivement  parallèles  au 
golfe  de  Suez  et  au  golfe  dAkaba.  traversés  par  un  troisième 
type  transversal  :  et  le  résultat  de  cet  entrecroisement  est  un 
dédale  embrouillé  de  crêtes  aiguës  et  de  vallées  profondes, 
caractéristique  de    cette   région. 


9i'i 


SUR    LA    GEOLOGIE  Dl     SINAÏ    ORIENTAL 
par  M.  W.  F.  HIIIE 

L'importance  de  la  Rift-Slructure  dans  le  Sinaï  oriental 
ayant  été  spécialement  exposée  dans  une  communication 
précédente  (i),  nous  nous  proposons  d'eflleurer  ici  divers 
autres  problèmes  géologiques  sur  lesquels  la  région  peut  jeter 
quelque  lumière  et  qui  nous  paraissent  actuellement  à  l'ordre 
du  jour.  Le  pays  sur  lequel  nous  appelons  l'attention  est 
cette  partie  de  la  péninsule  du  Sinaï  qui  s'étend  entre  aj'  ^i, 
et  29'  de  lat.  N..  entre  34"  de  long.  E.  et  le  golfe  d'Akaba. 
Considérée  dans  son  ensend)le,  sa  structure  géologique  est  com- 
parativement simple,  les  districts  montagneux  de  la  moitié  sud 
étant  entièrement  composés  de  roches  ignées  et  métamorphiques 
qui,  au  nord  du  Ouadi  Nasb.  sont  couronnées  par  le  grès  de 
Nubie.  Dans  le  voisinage  d'Ain  El  Hadern,  le  grès  de  Nubie 
forme  une  bande  de  bas  plateaux,  de  larges  plaines  et  de  col- 
lines arénacées  escarpées  s'étenuant  au  pied  de  l'escarpement 
tle  Gunneli  C[ui  consiste  lui-même  en  grès  clairs,  couronné 
près  du  sommet  par  des  calcaires  cénonianiens.  Cette  succes- 
sion normale  est  considérablement  disloquée  par  failles  et  frac- 
tures ;  il  en  résulte  une  production  de  conditions  topographi- 
ques extrêmement   complexes. 

La  géologie   sera   étudiée   dans  l'ordre   suivant  : 

I.  Graviers   caillouteux,    travertins,   etc. 

II.  Récifs   coralliens. 

III.  Calcaires   crétacés,   d'âge   cénomanien. 

IV.  Grès  de  Nubie. 
V.  Hoches  ignées. 

1.    Graviers   caillouteux 

la.  —  Rien  ne  frappera  plus  fortement  le  voyageur  attentif 
dans     les     gorges     étroites     des    montagnes   du    Sinaï,     que   le 

(1)  Voir  plus  tiaut  les  Rift  Vallcys  de  l'Kst   du    Sitiai,  et   la   plancho  XXII  qui 
accompagne  ce  mémoire. 


Ç)l4  VIU'   CONGRÈS    GKOLOr.IQUE 

grand  développement  des  hautes  terrasses  de  graviers  dans 
les  vallées  principales,  mesurant  souvent  20  mètres  de  hauteur 
et  composées  soit  de  matériaux  de  consistance  variée,  très 
grossièi'ement  stratifiés,  soit  plus  souvent  des  débris  des 
montagnes  ignées,  mélangés  d'une  façon  plus  ou  moins  chaotique. 
Fraas  fut  particulièrement  frappe  par  ces  terrasses,  qu'il  crut 
devoir  considérer  comme  des  moraines,  laissées  par  d'anciens 
glaciers  (quoiqu'il  ne  pût  rien  dire  concernant  leur  âge)  ;  cette 
idée  n'est  pas  aussi  invraisendilable  qu'elle  le  paraît,  car 
actuellement  la  neige  persiste  sur  les  sommets  des  monta- 
gnes du  Sinaï  quelquefois  pendant  plusieurs  jours.  Ainsi  en 
décembre  1898,  quand  nous  avons  fait  l'ascension  de  Gebel 
Sabbagh.  il  était  couvert  d'une  couche  de  neige  qui  navait 
pas  dis})aru  après  plusieurs  jours  de  soleil,  la  température  du 
sommet  à  midi  dépassant  à  peine  0°  centigrade.  Si  la  tempé- 
rature ici  a  été  abaissée  dans  la  même  proportion  qu'elle  le 
fut  en  Europe,  durant  l'époque  glaciaire,  la  petite  quantité  de 
névé  qui  se  serait  accumulée  dans  les  plus  hautes  montagnes 
et  l'action  torrentielle  croissante  qui  en  aurait  résulté,  pour- 
raient bien  avoir  été  un  facteui^  dans  la  formation  de  ces 
dépôts. 

Distribution  des  grmviers.  —  Elle  présente  les  particula- 
rités suivantes  :  des  graviers  de  plus  ou  moins  grande  épais- 
seur se  trouvent  dans  presque  toutes  les  principales  vallées, 
dans  un  grand  nombre  de  tributaires  latéraux  et  spécialement 
près  des  points  où  des  dépressions  longitudinales  et  transver- 
sales s'entrecroisent.  Nous  citei'ons  comme  exemple,  le  Ouadi 
Isleh  qui  émerge  dans  la  plaine  d'El  Gaa  entre  des  falaises  de 
graviers  de  4^  niètres  de  hauteur  ;  les  couches  de  galets  s'éten- 
dent également  dans  la  plaine,  sur  de  nombreux  kilomètres 
dans  la  direction  de  Tor.  Citons  encore  le  Ouadi  Aboukscheib, 
quand  il  sort  de  la  chaîne  de  Ferani  ;  et  aussi  la  crête  qui 
barre  partiellement  le  Ouadi  Kid.  un  peu  an  sud  de  sa  jonc- 
tion avec  le  Ouadi  Melhadge. 

Age  des  graviers.  —  L'âge  des  graviers  est  mieux  déterminé 
sur  le  côté  du  Golfe  d'Akaba,  où  on  les  trouve  au  dessus  de  récifs 
coralliens  soulevés  à  Ras  Attentour  ;  des  morceaux  de  granité 
et  de  schiste,  leur  sont  associés,  cimentés  entre  les  coraux 
astréens,  qui  sont  accompagnés  de  formes  typiques  pleistocènes 
ou  récentes  comme  Laganuin  depressiim,  Heterocentrotus 
mammiUatus  et   Tridacna.    En    ce  point,    les  graviers   ne   sont 


W.    F.    UVMK  9l5 

donc  pas  plus  anciens  que  le  Pleistocène,  conclusion  qui  est 
tout  à  fait  d'accord  avec  les  résultats  obtenus  pour  les  couches 
similaires   sur   le   côté   ouest   de   la   Mer   Rouge. 

Caractères  des  graviers.  —  Les  graviers  ci-dessus  men- 
tionnés sont  caractérisés  par  le  fait  qu'ils  contiennent  des 
fragments  de  toutes  formes  et  de  toutes  dimensions,  dérivés 
des  montagnes  avoisinantes  et  noyés  tlans  un  ciment  sableux 
de  même  origine  ;  leur  source  est  ainsi  absolument  locale.  En 
ce  qui  touche  la  question  de  leur  origine,  les  mouvements  du 
sol  auraient  pu  facilement,  en  refoulant  les  torrents  des  mon- 
tagnes, déterminer  la  formation  de  lacs  ;  en  effet,  la  plus 
grande  partie  du  Sinaï  du  Sud-Est  constitue  encore  une  région 
presque  complètement  fermée,  limitée  sur  trois  côtés  par  des 
lignes  de  partage  d'eaux  montagneuses,  dont  une  seulement  est 
coupée  par  deux  vallées.  Les  caractères  de  ces  graviers  indi- 
quent une  plus  grande  abondance  de  pluie  que  de  nos  jours  ; 
actuellement,  les  orages,  quoique  fréquents  en  hiver,  sont  de 
courte  durée  et  les  torrents  qui  en  résultent  sont  actifs  dans 
le  travail  d'érosion  plutôt  que  dans  celui  de  la  sédimentation, 
qui  s'opère  surtout  en  remplissant  les  plus  petites  vallées 
d'énormes  boulders,  familiers  à  tous  ceux  qui  ont  gravi  les 
montagnes  de   la  péninsule. 

Mais  un  des  faits  les  plus  frappants  en  rapport  avec  ces 
plateaux  de  graviers  est  la  forme  aplatie  de  leur  surface  supé- 
rieure, même  dans  les  hautes  vallées,  caractère  tout  à  fait 
incompatible  avec  une  formation  par  des  courants  violents, 
mais  qui  s'accorde  avec  l'hypotlièse  de  leur  genèse  dans  des 
lacs  ou  des  fjords  marins.  L'absence  de  coquilles  marines, 
dans  les  couches  détritiques  de  la  portion  centrale  du  Sinaï, 
tend  à  attribuer  leur  formation  au  dépôt  dans  des  lacs  de 
matières  dérivant  des  montagnes  avoisinantes,  plutôt  qu'à 
une  accumulation  dans  des  bras   de  mer. 

Ib.  —  Graviers  caillouteux  manganésifères  :  Tandis  que  la 
majorité  des  l)aies  de  la  côte  d'Akaba  sont  de  larges  anses 
s'avançant  dans  les  terres  entre  des  falaises  de  calcaire  jaune- 
blanchatre  formés  de  récifs  coralliens  soulevés,  Cherm  se  dis- 
tingue par  la  couleur  à  la  fois  rouge  et  noire  de  l'escarpement 
dominant  la  baie  à  l'ouest  et  au  sud.  Cette  apparence  excep- 
tionnelle est  due  à  la  présence  d'un  conglomérat  dont  les 
éléments  constituants  sont  cimentés  par  l'oxyde  noir  hydraté 
(le    manganèse,    psilomélane,     ayant    quatre    mètres  d'épaisseur 


()!(')  VIIl°    CONT.KKS    r.KOLOr.IQUK 

par  endroits,  tandis  qu'au-dessous  il  y  a  des  eouches  eolorées 
en  rouge  par  de  l'ocre.  Ces  graviers  sont  étroitement  en  rap- 
port avec  un  noyau  de  granité  rouge,  et  disparaissent  brus- 
quement au  nord,  quand  le  noyau  cesse  d'être  exposé  à  la  sur- 
face. Enfin  ils  ne  recouvrent  le  granité  que  dans  les  points  où 
celui-ci  fait  face  à  la  mer.  et  ne  s'étendent  qu'à  une  petite  dis- 
tance dans  la  vallée  :  on  ne  les  trouve  i)as  au  sud  de  la  chaîne 
transversale  du  Gebel  Zafara.  Il  est  intéressant  de  noter  que 
le  va[)eur  «  la  Pola  »  de  la  marine  autrichienne  a  dragué  des 
(h'pôts  manganésifères  en  formation  sur  le  fond  du  Golfe 
d'Akaha  lui-même,  fait  qui  confirme  l'opinion,  que  ces  gra- 
viers sont  d'origine  marine,  quoiqu'on  n'y  ait  observé  aucun 
reste  organique. 

le.  —  Dépôts  ooUtJnqiies  des  p«/Zees  ;  J.  Walther  (i)  appelle 
l'attention  sur  le  fait  que  près  de  Suez,  et  spécialement  sur 
le  bord  du  désert  de  ïih,  il  trouva  des  grains  oolithiques, 
alors  qu'il  n'avait  pas  observé  de  roches  oolithiques  soit  dans 
le  Sinaï  soit  dans  le  désert  arabique.  De  son  examen,  il 
conclut  que  ces  oolites,  rencontrés  spécialement  à  l'embouchure 
du  Ouadi  Dehése.  sont  réellement  une  fornuition  récente  à 
l'état  naissant.  Une  étude  plus  complète  lui  montra  que  ces 
grains  consistent  en  granules  de  quarz.  enfermés  dans  une 
enveloppe  calcaire,  et  que  lorsqu'il  existe  plusieurs  zones,  il 
y  a  une  bande  plus  noire  entre  l'intérieure,  noire  jaunâtre, 
et  la  coque  de  calcite  claire,  extérieure.  Parmi  les  minéraux 
observés  comme  noyaux  se  trouvent  le  l'eldspath.  le  grenat, 
le  magnétite  et  des  fragments  de  Foraminifères ,  la  conclusion 
est  que  les  grains  minéraux  viennent  du  désert  et  ont  été 
transportés  par  des  vents  terrestres  dans  une  mer  peu  profonde 
où  de  petits  animaux  variés  contribuent  à  la  formation  de  ces 
grains   calcaires. 

Ces  observations  intéressantes  peuvent  être  étendues  ;  une 
roche  oolithique  de  la  même  nature  se  montre  très  développée 
dans  les  collines  au  nord  de  Ras  Mohammed,  où  elle  forme 
une  remarquable  roche  sableuse  calcaire  de  couleur  claire, 
limitant  le  Ouadi  Haschubi  et  remplissant  ])resque  les  petites 
vallées  tributaires  qui.  dans  beaucoiqi  de  cas.  sont  réduites  à 
d'étroits   ravins    pareils    à   des   canons.   Walther   a    appelé  cette 

(1)  Die    Korallenrilïe    der     Sinaïhalbinsol.    IJtl.    XVI.    Abliand.  matlj.    phys 
Konigl.  Sachs.  Gesellschaft  der   Wissenschaften,  pp    481-48i. 


W.    F.     HUME  917 

roche  sur  sa  carte  «  Dunensandstein  d'Haschubi  ».  Les  particula- 
rités   signalées   en   rapport   avec  ce  dépôt  sont  : 

i)  La  roche  sableuse  consiste  en  g-rains  de  quarz  et  d"or- 
those  cimentés  par  du  carbonate  de  chaux  qui.  en  beaucoup 
de  points,  les  enveloppe  en  une  série  de  couches  concen- 
triques. 

2)  Les  strates  de  cette  roche  pk)ngent  dans  toutes  les 
directions  étant  souvent  plaquées  contre  les  lianes  des  mon- 
tagnes, ou  formant  des  couches  horizontales  coupées  vertica- 
lement par  des  ravins.  Par  endroits,  elles  montrent  des 
traces  de  ripple-tnarks.  de  très  belles  fentes  de  retrait  dues 
au   soleil   et  de   nombreuses   longues    cavités  tubulaires. 

Dans  la  partie  la  plus  basse  du  Ouadi  Haschubi.  elles 
sont  très  épaisses  et  horizontales,  montrant  en  quelques 
points  une  stratification  torrentielle  très  marquée  et  renfer- 
n]^ant   des  niasses    lenticulaires   de  galets. 

La  hauteur  à  laquelle  la  roche  sableuse  s'observe  est 
aussi  un  fait  intéressant  :  il  y  en  a  un  exemple  typique,  sur 
le  col  entre  le  Gebel  Abouzag  et  le  Gebel  Hedemia,  à  66g^ 
au-dessus  du    niveau   de  la  mer: 

A  l'origine  de  la  vallée  partant  de  ce  point,  on  constate 
un  exemple  de  la  structure  en  canon  ;  les  couches  d'une 
couleur  claire  y  forment  des  murailles  crénelées  presque  verti- 
cales, d'environ  4^"'  de  haut  (percées  de  trous  la  ])lupart 
semi-circulaires),  surplombant  un  plateau  sableux  qui  est  à  son 
tour  coupé  par  des  ravins  étroits  et  sinueux,  c£ui  descendent 
eux-mêmes  profondément  dans    le  granité  sous-jacent. 

L'origine  de  ce  remarquable  dépôt  est  encore  mal  élucidée  ; 
on  n'a  pu  encore  établir  son  origine  marine  par  la  découverte 
d'organismes  marins.  Néanmoins  les  résultats  obtenus  par 
Waltlier  sont  en  faveur  de  cette  liypothèse  ;  elle  suppose  un 
mouvement  différentiel  de  ;yOo""  au  moins,  pour  le  niveau  de 
la  terminaison  méridionaU^  de  la  ])éninsule.  à  une  épo([ue  rela- 
tivement récente,  résultat  saisissant,  qui  cependant  est  d'accord 
avec    ce    qu'on    sait   des  régions  voisines. 

Tr/.  —  (iraviers  cimentés  par  la  calcite  :  Nous  n'avons 
[)as  encore  éjDuisé  lu  série  des  dépôts  su])erficiels  :  on  trouve 
dans  la  partie  la  plus  basse  du  Ouadi  Nasb  et  spécialement 
tout  près  (le  sa  jonction  avec  Ouadi  Aboukscheib,  des  ter- 
rasses reposant  sur  le  givs  de  Nubie  et  sur  le  granité  ;  elles 
contiennent  des  «    bouldcrs  »    de    syénite,  gneiss  à  biotite,  fel- 


9l8  Vm''    CONGKÈS   GÉOLOGIQUF 

site  et  granité  rouge  (souvent  de  plus  d'un  mètre  de  diamètre), 
cimentés  par  de  la  calciie  cristallisée  sous  forme  de  cristaux 
scalénoèdres  bien  développés.  La  provenance  de  la  calcite  qui 
a  joué  le  rôle  de  ciment,  est  attribuée  à  des  couches  qui  appa- 
raissent aux  endroits  les  plus  inattendus,  c'est-à-dire  dans  le 
travertin  (le). 

le.  —  Travertin  et  conglomérat  cimenté  par  le  travertin  : 
En  effet  les  montagnes  ignées,  où  on  les  rencontre,  sont  pro- 
bablement la  dernière  place  à  laquelle  on  s'attendi'ait  à  trouver 
des  dépôts  de  ce  caractère.  La  pi^emière  découverte  d'un  tra- 
vertin calcaire  typique  à  texture  spongieuse  garnissant  les 
parois  d'un  ravin  granitique  ou  couloir,  est  due  à  M.  Skill, 
et  depuis  nous  l'avons  fréquemment  observé  soit  dans  des 
positions  similaires,  soit  sur  les  seuils  des  précipices,  chemins 
des  cascades  en  temps  de  pluie.  Dans  ces  points,  le  conglo- 
mérat contient  des  galets  d'origine  ignée,  la  substance  recou- 
vrante étant  du  carbonate  de  chaux  compact.  Dans  un  bel 
exemple  qui  se  trouve  au  puits  du  Ouadi  Om  Schokeh,  à  plus 
de  5oo  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  les  restes  du 
conglomérat  s'attachent  aux  parois  du  ravin  au  niveau  le  plus 
élevé  de  la  pente.  On  doit  alors  se  demander  d'où  vient  la 
calcite  qui  a  formé  ces  couches  ?  Trois  solutions  possibles  se 
présentent    d'elles-mêmes. 

1.  Des  calcaires  crétacés  déposés  dans  le  Ouadi  Raib  et  encore 
abondants  à  son  origine,  ont  pu  fournir  aux  torrents  régionaux 
du  carbonate  de  chaux  en  solution.  Il  n'y  a  cependant  aucune 
preuve  de  la  présence  de  ces  calcaires  en  beaucoup  d'autres 
places  où  le  travertin  est  de  commune  occurrence. 

2.  La  production  de  la  calcite  peut  être  attribuée  à  la  décom- 
position de  la  partie  feldspathique  des  dykes  diabasiques.  Jus- 
qu'à quel  point  cette  source  est-elle  active,  c'est  ce  qui  ne 
peut  être  établi  que  par  des  analyses  des  eaux  de  torrents, 
travail  qui  devra  être  entrepris  par  les  futurs  voyageurs. 

3.  Il  faut  enfin  considérer  la  possibilité  d'une  dépression 
marine  s'étendant  jusqu'à  700  m.  et  qui  aurait  placé  au-dessous 
du  niveau  de  la  mer  toutes  les  vallées  dans  lesquelles  on  a 
observé  le  travertin.  S'il  en  était  ainsi,  aucune  recherche  future 
ne  serait  nécessaire  pour  déceler  la  source  du  carbonate  de  chaux. 

RÉSUMÉ 

On   voit,  par  ce  qui  précède,  que  l'étude  des  graviers,   etc., 


W.    F.    HUME  919 

indique  des  changements  considérables  de  niveau  et  des  condi- 
tions dilTérentes  de  celles  qui  prévalent  à  l'époque  actuelle, 
où   l'érosion  l'emporte  sur  la   sédimentation. 

Les  déductions  théoriques  qui  aident  à  expliquer  leur 
présence    peuvent  être    ici   brièvement  rappelées  : 

1.  Au  Sud-Est  du  Sinaï  des  mouvements  du  sol  ont  pro- 
duit trois  lignes  élevées  de  partage  des  eaux  dont  une  seule- 
ment est  maintenant  interrompue.  Si  elles  ont  pris  naissance 
à  la  mèuie  époque  toutes  les  eaux  drainant  le  bassin  qu'elles 
circonscrivent  se  seraient  réunies  pour  former  des  lacs  étroits. 
Ce   cjui   expliquerait  : 

a)  Le  caractère  plat    des  plateaux  : 

b)  L'absence   d'organismes   marins. 

2.  L'hypothèse  d'une  dépression  marine  résultant  de  l'inva- 
sion de  la  mer  et  sélevant  à  700  m.  au  moins  peut  être 
également  suggérée  ;  elle  expliquerait    mieux  : 

c)  Les   couches   oolithiques   du   Ouadi    Haschubi  ; 

d)  Les  graviers  manganésifères  de  Cherm  : 

e)  Les   travertins  des    plus  hautes    vallées  : 

f)  Les   graviers   de  Nasb,  cimentés  par  de   la  calcite  (i). 
Le  caractère  plat  des  plateaux   n'est   pas    incompatible  avec 

cette  hypothèse. 

3.  Un  exhaussement  ultérieur  accompagné  par  les  mouve- 
ments du  sol  qui  déterminèrent  le  soulèvement  des  récifs  coral- 
liens a  marqué  la  fin  de  ces  traits  spéciaux  ;  les  graviers  des 
montagnes  se  trouvèrent  irrégulièrement  distribués  à  la  surface, 
couvrant  les  couches  oolithiques  par  places,  et  intercalés  dans 
les  récifs  coralliens  pléistocènes. 

IL  —  Récifs  cora.lliens  et  plages  soulevées. 

D'après  Walther  (-2)  «  Le  cordon  littoral  riche  en  coraux, 
manque  entièrement  dans  le  golfe  d'Akaba.  On  trouve  seule- 
ment à  l'est  de  Ras  Mohammed  de  petits  récifs  frangeants 
(Schirmriffe),  contre  les  pentes  escarpées  des  falaises  ;  on  y 
observe  aussi  des  récifs  plus  étendus  d'âge  tertiaire  récent. 
Dans  le  golfe  principal,  il  y  aurait  enfin  de  petits  agrégats  de 
coraux  aux  embouchures  du  Ouadi  Nasb  et  du  Ouadi  Ghasaleh. 

(1)  M.  Beadnell  en  a  observe  d'analogues  dans  la  vallée  du  Nil,  en  relation 
avec  des  couches  lacustres. 

(2)  Loc,  cit.  440. 


.J20  Vm^    CONGHÈ.S    r.ÉOLOOlQUE 

Au  delà  du  rivag-e.  on  atteint  ra])i(leinent  des  profondeurs  de 
6o-i5o  brasses,  et  à  la  sortie  du  détroit  de  Tiran,  le  fond  n"a 
été  touché  qu'à  694  brasses. 

Ainsi  le  golfe  d'Akaba  se  présente  eomnie  une  i)rofonde 
fissure,   limitée   par  des  pentes  abruptes   et  pauvre  en  récifs.  » 

Notre  expédition  n'a  pu  confirmer  l'opinion  ci-dessus  men- 
tionnée, car  M.  Skill  a  relevé  sur  la  carte,  un  récif  continu 
de  Dahab  à  Ras  ^lohammed,  partout  où  il  a  été  possible 
d'aborder;  le  récif  formant  une  frange  presque  ininterrompue 
qui  rend  dangei'euse  l'approche  de  la  côte,  même  pour  de  petits 
bateaux,  si  ce  n'est  en  un  petit  nombre  de  localités,  telles  que 
Cherm,  Dahab.   Nebk. 

Le  récif  frangeant  et  la   série  corallienne  inférieure. 

Le  récif  frangeant  est  en  réalité  une  des  particularités  les 
plus  remarquables  du  golfe  ;  il  s'étend  du  rivage  comme  un 
écueil  étroit,  généralement  sous-marin,  dont  le  bord  extérieur 
est  marqué  par  une  longue  ligne  de  ressac  au-delà  de  laquelle 
l'eau  est  d'une  couleur  bleue  intense,  due  aux  grandes  pro- 
fondeurs. On  observe  en  outre  un  second  récif,  étroitement 
associé  au  premier,  mais  situé  à  un  niveau  plus  élevé  et  qui 
forme  au  nord,  des  terrasses  isolées  atteignant  25  mètres  de 
haut;  elles  sont  peu  distantes  du  bord  de  l'eau.  Au  nord  de 
Nebk,  cette  série  corallienne  inféi'ieure  est  seulement  visible 
en  trois  points   : 

1 .  A  l'extrémité   septentrionale   de    la  péninsule   de  Dahab, 

2.  Dans  une  des  baies  montagneuses   du  sud   de  Dahab, 

3.  Formant  la  pointe  de  Ras  Attentour  à  la  terminaison 
septentrionale  de  la  plaine  maritime.  Au  sud  de  Nebk,  les 
terrasses  croissent  en  épaisseur  et  en  hauteur  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer  et  s'étendent  avec  quelques  interruptions  seule- 
ment jusqu'au  voisinage  de  Ras  Mohammed.  L'âge  de  cette 
série  ne  présente  aucune  difficulté,  cai-  le  calcaire  est  rempli  à 
sa  partie  inférieure  de  formes  typiques,  telles  que  les  épines 
aplaties  de  Heterocentrotus  mammillatiis,  Laganiiin  depressum. 
Tridacna,  Nullipores.  etc..  Cœloria  et  Fungia.  A  Dahab  et  Ras 
Attentour  le  lit  le  plus  élevé  est  un  calcaire  compact,  consis- 
tant en  coraux  astréens  complètement  agrégés  ;  dans  la  pre- 
mière de  ces  localités,  la  roche  qui  sert  de  base  est  composée  de 
graviers  granitiques,  avec  gros  galets  de  roche  ignée,  près  de 
leur  jonction   au  calcaire  corallien  :  dans  la  seconde  localité  les 


W.    F.    H  MME  9'2l 

calcaires  reposent  sur  des  marnes  salées  tendres,    contenant   un 
banc  d'huîtres   brisées. 

Plages  soulevées.  —  Des  plages  soulevées  sont  étroitement 
associées  aux  calcaires  de  la  «  série  corallienne  inférieure  ». 
partout  où  les  falaises  ne  s'élèvent  pas  directement  de  la  mer. 
Beaucoup  de  leurs  coquilles  sont  identiques  à  celles  des  ter- 
rasses voisines  :  quand  les  côtes  sont  rocheuses,  les  coquilles 
de  grands  Pteroceras  hryonia  et  Tridacna,  associées  à  de 
nombreux    et   beaux    oursins,    se    rencontrent    parmi    les   galets. 

Calcaire  corallien  supérieur  ou  récif  fossile  ancien  de  Walther 

Au  sud  de  Nebk,  un  second  récif  corallien  borde  le  précé- 
dent et  parait  même  le  recouvrir,  mais  il  est  évidemment  de 
date  plus  ancienne,  les  coraux  étant  très  altérés.  C'est  ce  même 
récif  qui  a  été  décrit  par  Walther  (i)  qui  en  a  donné  une  très 
bonne  figure  et  a  interprété  les  relations  probables  des 
couches. 

Les  caractères  de  la  roche  sont  de  nature  extrêmement 
poreuse.  rapjH'lant  à  ce  point  de  vue  le  caractère  caverneux 
d'un  récif  moderne,  mais  avec  cette  différence  que  dans  le 
récif  ancien  les  cavités  sont  remplies  de  coquilles  et  de  frag- 
ments calcaires  brisés  ;  il  dill'ère  en  outre  du  récif  plus 
jeune  par  sa  couleur  brun  sale,  due  principalement  à  la 
lente  transformation  en  dolomie.  si  fréquemment  observée  parmi 
les  coraux   soulevés. 

Grâce  à  sa  parfaite  horizontalité,  il  a  déterminé  la  forma- 
tion d'un  plateau  plat,  qui  s'étend  à  une  longue  distance 
entre  la  mer  et  la  plaine  septentrionale  de  Gherm,  et  qui 
n'est  pas  interrompu  par  la  plus  faible  élévation.  Au  Sud  de 
Cherm,  il  est  moins  visible,  mais  nullement  perdu  ;  enfin  au 
cap  même  il  atteint  une  hauteur  maximum  de  90  mètres,  c'est- 
à-dire  un  niveau  très  différent  de  celui  du  golfe  de  Suez,  oii 
Walther  donne  2*3o  mètres  comme  sa  hauteur  au  Gebel  Hammam 
Musa,  au  Nord  de  Tor. 

Ces  calcaires  renferment  non  seulement  (h's  formes  astréeinies 
typiques,  mais  aussi  de  nonil)reux  spécinums  méandroïdes  (pii 
sont  j)r()visoirement  rappoi'tés  aux  Cadoria.  T^e  genre  le  i)lus 
important  dans  le  calcaire  corallien  supérieur  est  pi'obablenienl 
le  geni'c  Orhicrlla. 

(1)  Loc.  cil.,  p.  Wi,  cl  n"  o,  tiir.  iO,  p.  4(j,ï. 


922  VIII''"   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

Les  meilleures  coupes  sont  telles  que  ion  voit  immédiate- 
ment au  Nord  de  Clierm,  et  dont  on  i)ent  donner  la  succession 
ty)»ique  suivante,  commençant  jiar  le  haut  : 

I.  Calcaire  caverneux  qui  a  subi  une  altération  dolomitique 
et  contient  Orhicella  et  trois  autres  types  astréens.  Cœloi'ia 
Anadara.  noml)re  de  grands  gastéropodes,  nullipores.  Epais- 
seur I  mètre  (récif  corallien  le  plus   ancien). 

•1.  Calcaire  à  coraux  et  inilIe[)ores.  formant  par  places  une 
petite  falaise  verticale  et  se  transformant  à  Test,  en  une  craie 
blanclie  compacte,  dans  laquelle  il  y  a  des  moules  de  grands 
l)ivalves.   Venus    reticulata.  4  mètres. 

3.  Couche  à  huîtres  et  pectens  (i),  remplie  d'huîtres,  Pecten 
Vasseli,  Lag-anum  depressurn,  Chiamys  latissima,  le  petit 
Echinas  verriiculatus,  précéd<unment  signalé  à  lîle  Maurice 
(d'après  le  professeur  Gregory). 

4-  Marnes  sah'-es  brunes  et  vertes.  Elles  font  suite  en  appa- 
rence à  une 

5.  Roche  à  nullipores  (Récif  récent). 

6.  Calcaii-e  avec  grandes  Venus  ornées,  Cyprœa.  Tridacna 
et  un  grand  Tr'ochus. 

7.  Calcaire  riche  en  gastéro[)odes,  etc.,  renfermant  le 
Stromhns  rayé,  Conus,  Dentaliuni,  épines  d'Oursins  (Hetero- 
cen(rofus).  Goniastraea  et  plusieurs  espèces   de  Fungia. 

8.  Ce  calcaire  est  séparé  de  la  côte  par  deux  plages,  la 
plus  élevée,  formée»  par  de  grands  exenq^laires  (VEchinometra 
lucunter  sans  épines,  associés  avec  Haliotis.  tandis  que  la 
plus  inférieure  est  formé  de  petites  variétés  des  mêmes 
oursins,  encore  couverts  de  leurs  épines. 

Les  numéros  i  à  4  constituent  la  série  des  récifs  coral- 
liens anciens,  le  terme  le  i>lus  ancien  est  formé  par  le  n'^  4 
et  le  plus  jeune   par   le   n''  i. 

Les  numéros  5  à  7  forment  une  seconde  terrasse  c[ui  comprend 
la  série  des  récifs  coralliens  les  plus  récents,  le  numéro  7 
étant  plus  jeune  que  le  numéro  i.  mais  plus  vieux  que  6  et  5. 
Enfin  le  n°  8  est  tout  à  fait   récent. 

Au  sud  de  la  baie  d'Aad.  une  série  de  couches  plus 
anciennes  fait  son  apparition  ;  elles  diffèrent  des  précédentes, 
parce  qu'elles  sont  inclinées  sous  de  grands  angles,  parce  que 

(1)  Bullen  Newton  :  R.  Shells  from  Raised  beaclies,  Red  Sea.  Geol.  Mag. 
Vol.  VII,  500-514,  544-560,  1900. 


W.    F.    HUME  923 

dans  plusieurs  cas  elles  se  trouvent  loin  de  la  mer  et  qu'elles 
ont  subi  une  grande  altération.  Au  sud-ouest  de  la  baie 
d'Aad,  elles  forment  une  petite  colline  remarquable,  qui  s'élève 
à  52"*  au-dessus  de  la  terrasse  la  plus  supérieure  (celle  du 
récif  corallien  ancien),  et  où  les  couches  de  calcaires  semi- 
cristallin  plongent  de  4°  '^^^  sud-est  et  montrent  encore  des 
traces  de  coraux.  Au  Sud  du  Gebel  Safara,  remarquable 
crête  dirigée  E.W.  près  Gherm,  ces  couches  sont  encore  mieux 
développées,  elles  forment  une  série  de  collines  jaunes,  le  long 
des  roches  ignées  et  s'élevant  presque  à  200  mètres  au-dessus 
de  la  mer.  Ici  les  couches  présentent  une  grande  inclinaison, 
atteignant  dans  quelques  cas  3o  à  60°  E  ;  elles  sont  apparem- 
ment en  relation  avec  une  importante  faille  longitudinale.  L'ap- 
parence générale  de  ces  couches  rappelle  les  récifs  coralliens 
altérés  ;  elles  contiennent  encore  des  huîtres  et  des  lits  de 
Pecten,  mais  il  n'y  a  pas  encore  actuellement  de  preuve  suffi- 
sante pour  établir  si  elles  sont  d'âge  pléistocène  ou  prépléis- 
tocène,  ce  qui  serait  important  pour  la  discussion  des  mouve- 
ments du  sol   dans  cette   région. 

Des  détails  précédents,  on  peut  dégager  les  points  essen- 
tiels  suivants  : 

Les  récifs  coralliens  du  golfe  d'Akaba  sont  distribués  de  la 
façon  suivante  :  au  sud  de  la  baie  d'Aad  et  de  Cherm  il  y  a 
de  remarquables  collines  coralliennes,  formées  de  couches  incli- 
nées et  deux  terrasses  horizontales,  représentant  des  récifs 
pléistocènes  d'âge  différent.  En  allant  au  nord,  entre  Nebk 
et  la  baie  d'Aad.  les  deux  dernières  seulement  peuvent  se 
suivre,  les  couches  inclinées  étant  absentes.  Enfin,  au  nord 
de  Nebk,  on  n'observe  })lus  que  la  terrasse  la  plus  basse  qui 
est  seule,  c'est-à-dire  le  récif  corallien  le  plus  jeune  et  les 
récifs  frangeants  récents,  il  n'y  a  plus  là  aucune  trace  de  couches 
coralliennes  soulevées  sur  les  pentes  des  montagnes,  comme 
on  l'a  signalé  sur  la  côte  de  la  Mer  Rouge.  En  d'autres 
termes,  les  vécijs  coralliens  anciens  nexisient  qu'à  la  termi- 
naison  sud  du  golje  d'Akaba. 

Récijs  coralliens  jorrnés  dans  une  résçion  de  soulèvenienl . 

Les  détails  ([ui  précèdent  ne  permettent  ([u'une  conclusion, 
a  savoir  (fue  les  récifs  coralliens  de  cette  résrion  toute  entière 
ont  été  formés  pendant  un  mouvement  de  soulèvement,  les 
plus    anciens   étant    en    même    temps   les  plus   élevés,    de  telle 


9'■^^  vin°  coNGHÈs  géolocique 

sorte  que  la  ferrasse  supérieure  est  composée  de  couches  plus 
âgées  que  celles  qui  constituent  la  terrasse  inférieure.  Cette 
élévation  est  démontrée  par  Taltitude  actuelle  du  récif  corallien 
qui   est   au   moins  de  200  mètres. 

On  peut  se  demander  si  ce  mouvement  se  continue  encore? 
Pour  le  golie  d"Akaba.  la  réjjonse  est  plutôt  néii^ative  :  AValtbei- 
en  eti'et  y  a  découvert  un  récif  qui.  daprès  sa  teinte  l)lanche 
frappante,  est  ]>robablement  mort,  et  qui  se  trouve  à  un  niveau 
inférieur  à  un  récif  sous-marin  vivant  actuellement  :  cette 
observation  implique  l'idée  d'une  dé})ression  locale  d'environ 
six  mètres  et  la  même  conclusion  permet  d'ex])liquer  pour- 
quoi tant  d'anses  du  golfe  ne  sont  cjue  des  avancées  de  la 
mer  dans  les  embouchures  des  vallées.  Ainsi  les  baies  de 
Gliazlani.  Cherm.  Aad  et  Xasb  sont  toutes  de  cette  nature.  On 
pourrait  peut-être  attribuer  le  fait  à  l'influence  des  alluvions 
descendus  des  montagnes  par  les  ))luies  et  f[ui  ont  un  efTet 
défavorable  sur  la  croissance  des  récifs,  mais  beaucou}>  dobjec- 
tions  peuvent  être  élevées  contre  cette  théorie.  Il  semble  donc 
quon  puisse  conclure  quune  petite  dépression  locale  ((i  mètres 
d'après  AValther)  se  produit  actuellement  dans  le  golfe  d'Akaba. 
A   ce   point  de   vue.    il   différerait  des   régions  voisines. 

Il  y  a  un  intérêt  général  à  consid<M'er  successivement  les 
cinq  cfuestions  posées  par  AI.  AValther  lui-même  et  à  chercher 
jusqu'à  quel  point  le  golfe  d'Akaba  nous  conduit  à  accepter  ou 
à  rejeter  ses  conclusions. 

ï.  Quelle  épaisseur  les  récifs  coralliens  peuvent  ils  atteindre  ? 
A  ce  point  de  vue.  notre  accord,  avec  le  professeur  AValther  est 
absolu,  c'est-à-dire  qu'un  récif  corallien  n'atteint  pas  une  grande 
épaisseur.  Ainsi  au  nord  de  Cherm.  une  couche  principalement 
composée  de  coraux  a  une  épaisseur  qui  ne  dépasse  guère  un 
mètre  et  si  l'on  prend  en  considération  les  calcaires  et  couches 
à  Pecten  sous-jacents.  six  mètres  est  le  maximum  noté.  La  plus 
grande  épaisseur  de  calcaire  soulevé  dans  le  golfe  est  de  54 
mètres,  dans  la  coupe  décrite  page  922  :  un  examen  des  roches 
comi)osantes  montre  que  dans  ces  couches,  les  vrais  récifs  coral- 
liens sont  relativement  rares,  des  strates  composés  de  mille- 
l)ores.  d'algues  calcaires  et  des  fragments  brisés  d'oursins, 
mélangés  avec  d'innombrables  gastéropodes,  étant  les  éléments 
les  plus  apparents. 

II.  Quelle  est  la  base  d'un  récif  corallien  ?  Les  récifs  sou- 
levés fournissent,  en  général,   de  bonnes  occasions  pour  étudier 


AV.     F.     HtJNtK  ()25 

la  base  sur  laquelle  repose  rédifice  calcaire  corallien  et  l'on 
voit  ainsi  que  cette  base  varie  beaucoup  en  différentes  loca- 
lités. Ainsi  à  Dahab,  elle  consiste  en  graviers  de  granité  qui, 
presque  à  la  jonction,  sont  pleins  de  gros  galets  de  roches 
ignées,  tandis  qu'à  Attentour,  on  ne  voit  que  des  marnes  salées 
tendres  sous  le  calcaire  corallien.  De  Dahab  à  Attentour, 
aucune  roche  de  base  n'a  été  observée,  mais  h^  récif  s'appuie 
directement  à  des  montagnes  com[)osées  de  gneiss  et  de  granité 
à  hornblende,  et  immédiatement  au-delà,  le  fond  s'enfonce  à  des 
grandes  proi'ondeurs,  de  sorte  qu'il  est  probable  que  les  coraux 
se  sont  développés  directement  sur  les  matériaux  détritiques 
des   montagnes   voisines. 

Immédiatement  au  nord  d(;  Cherm,  un  autre  contact  se 
montre  admirablement  développé  ;  le  récif  corallien  est  dis- 
cordant et  horizontal  sur  la  roche  sableuse  sous-jacente  (pro- 
bablement le  grès  de  Nubie)  qui  plonge  ici  de  quatre  degrés, 
tandis  qu'ailleurs  il  recouvre  une  rociie  sableuse  gypseuse  ou 
une  marne.  M.  Walther,  après  une  discussion  approfondie  des 
relations  du  récif  corallien  (i).  avec  sa  base,  répond  à  la  question 
comme  il  suit  :  «  Les  récifs  coralliens  fossiles  et  probablement 
aussi  les  vivants  de  la  péninsule  du  Sinaï  reposent  sur  les 
affleurements  (Schichten-Kopfen)  d'une  roche  compacte  sédimen- 
taire  (l'italicpie  est  de  nous)  :  ils  manquent  sur  les  roches 
cotières  les  plus  tendres  et  les  plus  friables  de  la  péninsule  du 
Sinaï.  ))  La  discussion  de  cette  conclusion  suggérerait  que  les 
roches  ignées  forment  peu  de  soubassements  à  la  foi-mation 
récifale.  mais  si  telle  est  l'interprétation  exacte  de  l'opinion 
du  Professeur  Walther,  une  importante  exception  doit  être 
indiquée  ici  à  cette  limitation,  qui  rendrait  impossible  d'expli- 
quer l'existence  du  récif  frangeant  Ijordant  les  montagnes  au 
Sud  de  Dahab.  A  l'ouest  de  la  Mer  Rouge,  sur  le  bord  est 
du  Gebel  Esli.  où  le  récif  corallien  est  incliné  à  plus  de  vingt 
degrés  sur  les  versants  de  montagnes  ignées,  le  calcaire  n'est 
séparé  du  granité  sous-jacent,  que  par  un  mince  conglomérat 
granitique  :  et  près  de  Kosseir,  il  y  a  même  rarement  de 
matériaux  détritiques  entre  les  diabases  et  la  couche  coral- 
lienne superposée.  Nous  devons  donc  dire,  loin  d'admettre 
une  limitation,  qu'en  général,  la  formation  d'un  récif  coral- 
lien est  pratiquement  indépendante   de    la    nature  de   la  roche 

I  I)  Lue.  cit.  pp.  496-498. 


920  VIII''   CONf'.KÈS    r.ÉOLOr.lQUE 

formant  sa  base.  D'après  notre  propre  expérience,  il  faut  éga- 
lement eoni[)rendre  parmi  les  roches  de  base,  granité  rouge, 
diabase.  roche  sableuse,  marnes  et  probablement  gneiss  et 
granité  à   hornblende. 

m.  Quel  rôle  jouent  les  nuitériaux  détritiques  de  remplissage 
dans  le  récif  vivant?  Pratiquement  il  n"y  a  rien  à  ajouter  aux 
indications  du  professeur  AValther.  Il  remarque  très  justement 
la  fragilité  des  Madrépores  et  rinq)ortanee  des  Algues  calcaires 
telles  que  Lithothamnium  et  Lilhop/tj'llum,  cfui  agglutinent  les 
fragments  brisés  ou  forment  une  croûte  sur  le  fond  sableux 
où  peut  être  fixée  la  base  d'un  récif  corallien.  On  peut  encore 
noter  celte  observation  de  l'auteur  précité,  sur  l'importance 
pour  les  récifs,  du  rôle  des  crabes,  qui  brisent  les  restes  orga- 
niques et  produisent  le  sable  calcaire  fm.  remplissant  les  cavités 
entre  les  tiges  de  coraux  mourants. 

IV.  Quelles  sont  les  altérations  subies  par  les  sédiments 
récifaux  quand  ils  sont  finalement  émergés  ? 

Les  effets  du  changement  ne  sont  que  trop  rapidement 
visibles,  le  récif  vivant  aux  couleurs  brillantes  est  remplacé  près 
de  la  côte,  par  une  surface  blanc-mat  si  familière  à  tous  ceux 
qui  ont  étudié  les  dépôts  coralliens.  L'observateur  ne  peut 
manquer  d'être  frappé,  dès  l'abord,  par  l'absence  de  beaucoup 
de  formes  qui,  sur  le  rivage  même,  paraissent  être  les  princi- 
paux termes  de  la  faune.  Ainsi,  on  y  chercherait  en  vain  les 
traces  de  crabes,  bien  qu'ils  se  trouvent  par  milliers  sur  la 
plage  ;  de  même  les  beaux  Phj'Uacanthus,  les  grands  Hetero- 
centrotus  et  beaucoup  d'autres  jolis  oursins  ne  sont  représentés 
que  par  des  épines  à  des  degrés  variés  de  conservation.  Quoique 
les  ophiures  pullulent  dans  chaque  flaque  d'eau,  ils  ne  laissent 
aucun  vestige  après  eux  ;  et  n'était  l'abondance  des  mollusques 
et  des  coraux,  il  ne  resterait  presque  rien  dans  le  récif  mort, 
pour  rappeler  la  vie  et  le  mouvement  de  la  faune  tropicale. 

Aucun  doute  que  cette  disparition  ne  soit  due  dans  une 
large  mesure  à  Yinstabilité  de  Yaragonite  composant  le  sque- 
lette de  beaucoup  des  animaux  ci-dessus  mentionnés  ;  dans 
les  parties  les  plus  élevées  du  récif,  la  formation  progressive 
de  moules  de  coquilles  de  Strombus,  etc.,  peut  être  suivie  pas 
à  pas.  Mais  ce  n'est  pas  le  seul  changement  auquel  un  récif 
corallien  est  soumis;  déjà  la  terrasse  la  plus  élevée  a  perdu  sa 
blancheur  et  pris  une  apparence  d'un  gris  poussiéreux,  indice 
d'une  altération  chimique  plus  avancée,  c'est-à-dire  qu'elle  mon- 


W.    F.    HUME  927 

tre  le  passage  du  calcaire  à  la  dolomie,  par  enrichissement  en 
magnésie. 

Ce  changement  est  trop  bien  connu  pour  insister  davan- 
tage et  les  analyses  de  Walther  montrent  jusqu'à  quel  point 
il  est  avancé  dans  quelques-uns  des  récifs.  Le  résultat  est 
que  la  structure  des  coraux  s'est  pratiquement  oblitérée  et 
dans  les  plus  vieux  récifs  pour  lesquels  une  détermination 
précise  des  fossiles  composants  serait  de  première  importance, 
le  collectionneur  ne  trouve  que  des  moules  indéterminables  ou 
tout  au  plus,   les  dernières  traces  des  calices  et  des  septas. 

V.  On  a  répondu  précédemment  autant  que  possible  à  la 
dernière  question,  relative  au  changement  produit  au  cours  de 
l'histoire  géologique  dans  la  forme  et  l'extension  des  récifs  ? 
Nous  rappellerons  seulement  qu'à  part  certains  calcaires 
inclinés  dont  l'âge  est  encore  incertain,  les  deux  récifs  sou- 
levés horizontaux  ne  })araissent  pas  être  plus  anciens  que 
le  Pleistocène. 

III.  IV.  —  Calcaires  crétacés  et  grès  de  Nubie 

Les  strates  sédimentaires  les  plus  anciennes  n'apparaissent 
que  dans  la  partie  noixl  de  la  région  étudiée,  mais  dans  le 
voisinage  d'Ain  el  Hadern  elles  donnent  naissance  à  des 
effets    scéniques   très  variés. 

Les  principales  divisions  reconnues  sont  en  commençant 
par   le  haut  : 

i)  Calcaires  crétacés  d'épaisseur  considérable ,  pauvres  en 
fossiles,  formant  le  sommet  du  plateau  de  Gunneh  ;  ils  jouent 
un  rôle  similaire  dans  les  outliers  variés  descendus  dans 
les  rift-vallées,  comme  on  l'a  décrit  dans  lu  note  qui  traite 
de    ces  occurrences. 

2)  Au-dessous  de  ces  calcaires,  on  trouve  une  série  très 
caractéristique  de  marnes  vertes  qui  contiennent  des  fossiles 
cénomaniens  typiques  comme  Hemiaster  ciibicus,  Pseudodiadema 
variolare   et    Heterocidaris   libyciim. 

3)  Ces  marnes  couronnent  une  série  éj)aisse  de  sables 
blancs  dont  la  uuisse  entaillée  par  des  sillons  verticaux  jusqu'à 
sa  base,  s'élève  maintenant  comme  des  monuments  isolés, 
fragiles  et  incohérents,  de  plus  de  100"'  de  haut,  bordés  de 
tous  les   côtés  par   des  murailles   verticales. 

4)  Ils  reposent  sur  des  soubassements  larges,  bas  et 
unis,     formant    un    plateau    incliné    doucement    vers    le    nord, 


()2S  Vin"    CONGKF.S    f.KOLOniQUE 

constitué  par  une  couche  ferrugineuse,  surmontant  des  grès  fer- 
rugineux de  couleur  variée,  eux  mêmes  déposés  sur  une  surface 
plane  de  granité. 

L"escar[)ement  de  Gebel  Gunneh  fournit  une  bonne  section 
jtour  la  mesure  des  épaisseurs  ;  on  trouve  les  valeurs  sui- 
vantes : 

(ialcaires  compacts,  à  fossiles  peu  reconnaissables, 

provisoirement  rapportés   au  Cénomanien    .      .      loo  mètres. 

Marnes  et  calcaires  à  faune  cénomanieiine  typique, 
renfermant  de  grandes  Exogyra  et  Natica. 
Heniiaster  cubicus,   Heferodiaclenia   lybicum    .       ao         » 

Sables  blancs  et   grès  fei'rugineux 207         » 

Epaisseur  totale 827  mètres. 

Les  indications  fournies  par  la  série  sédimentaire  en  ce 
point,   sont  très  brièvement  indiquées  comme  il   suit  : 

I.  Le  granité  a  été  nivelé  et  le  grès  de  Nubie  s'est  déposé 
régulièi*ement  sur  la  plaine  de  dénudation  marine.  Dans  cette 
région,  il  n'y  a  aucun  exemple  de  dykes  passant  dans  le  gi'ès  ; 
quoiqu'ils  soient  si  abondants  dans  le  granité,  ils  sont  tranchés 
net  au  point  de  jonction.  Le  grès,  à  sa  base,  est  brillamment 
coloré,  ferrugineux  et  à  fausses  stratifications  ;  il  passe  à  une 
grande  épaisseur  de  sables  friables  blancs,  supportant  à  leur 
tour  des  marnes  et  des  calcaires  contenant  une  faune  céno- 
uianienne.  qui  appartient  à  la  série  africano-syrienne  de  Zittel. 
La  découverte  de  M.  Beadnell  d'un  groupe  de  fossiles  cénoma- 
niens  à  Beharieh  démontre  leur  énorme  extension  au  nord  de 
20°  de  lat.  N.  —  Le  Calcaire  carbonifère  disparaît  à  l'Est;  aucune 
preuve  en  effet,  ne  permet  de  rattacher  une  partie  du  grès  d'Ain 
el  Hadern  au  Carbonifère,  mais  comme  on  n'a  trouvé  aucun 
fossile  dans  la  masse  de  200  mètres  qui  le  constitue,  on  ne 
peut   donner  aucune   réponse  décisive  sur  ce   point. 

L'histoire  du  S.E.  du  Sinaï,  depuis  et  y  compris  l'époque 
crétacée,  montre  plusieurs  lacunes,  puisque  l'Eocène,  le  Miocène, 
et  peut-être  le  Pliocène  manquent  encore  ;  cependant  les 
vestiges  reconnus  suffisent  pour  montrer  que  pendant  la  période 
cénomanienne  a  commencé  le  mouvement  de  dépression,  d'abord 
marqué  par  des  grès  et  roches  sableuses,  graduellement  rem- 
placés par  des  marnes  fossilifères  et  des  calcaires.  L'inclinaison 
et  la   position  actuelle   des  couches   nubiennes  sufiiraient  jDour 


"\v.  F.   nuiviE  929 

indiquer  leur  extension  primitive  sur  toute  la  région  nionta- 
g-neuse  ignée  actuelle,  si  niènu^  on  ne  les  avait  pas  trouvées 
en  lambeaux  failles,  au  cœur  de  ces  montagnes.  Ce  nest  qu'aux 
époques  Pliocène  ou  Pléistocène,  que  la  stratigraphie  trouve  de 
nouveaux  documents  ;  on  n'observe  plus  alors  d'atl'aissement  ni  de 
dépôts  tranquilles,  uuus  on  lit  une  histoire  de  tempêtes  et  de  vio- 
lences, de  soulèvement  de  montagnes  et  de  gigantesques  fractures 
[)roduisant  des  vallées,  entaillant  profondément  les  plateaux  et 
tlonnant  naissance  à  une  énigme  topographique  que  nous  espé 
rons  avoir  partiellement  élucidée  et  qui  sera  plus  clairement 
comprise  quand  la  carte  géologique  préparée  par  M.  Skill  aura 
été  publiée. 

Comme  résultat  de  ces  mouvements,  le  golfe  d'Akaba  s'est 
formé  et  une  jonction  s'est  opérée  avec  l'Océan  Indien,  par  la 
Mer  Rouge  ;  les  récifs  coralliens  et  les  graviers  décrits  dans 
les  pages  précédentes  témoignent  de  l'étendue  des  alfaissements 
et  des  soulèvements   ressentis. 

V.  —  Notes  additionnelles 
Les   Roches   ignées   du   Sinaï  oriental. 

La    péninside    du    Sinaï    a    été    justement     décrite    par    le 
capitaim^    H.   S.    Palmer,   dans    les   termes    suivants  (i)    :     «    La 
péninsule   du     Sinaï,    ou     dans     tous    les    cas    sa    plus    gi-ande 
partie,  est  en  réalité  une  des  régions  des  plus  montagneuses  et 
des    [dus    embrouillées   de    la    surface    de   la    terre    :    le    sable 
s'y     l'encontre     rarement,    les    plaines     sont    plutôt   l'exception 
que    la    règle,    les    routes    raboteuses    sont    souvent    en    pente 
rapide    et   serpentent  pour   la    i)lupart    dans    un   lal^yrinthe    de 
vallées    étroites,   encaissées   parmi    les    rochers.     C'est     certai- 
nement    un    désert,     dans     le   sens    le    plus  complet    du   mot, 
mais   un    désert  de    roches,    de   graviers  et    de  galets,  de   pies 
décharnés,    de   montagnes    lugubres,   de    vallées  et   de  plateaux 
arides,     dont      l'ensemble     forme     une     scène     de     désolation 
sévère   qui  mérite  pleinement  sa  définition  de   Désert  grand  et 
l<M'ri])le.   Le    toi)ogra[)he    hésite  devant  la  tâche    de  relever   ses 
innombrables  complications  ».  Ces  [)aroles  n'ont  rien  d'exagéré; 
[)endant   une    période    de   sept    mois,    M.    Skill    et    l'auteur  ont 
fait    l'ascension    de    plus    de    54000    mètres    au   cours  de    leur 
travail     quotidien,    la    hauteur    moyenne    des    sommets    gravis 

(1)  Orrlnance  Survey  of  Peninsulii  of  Sinaï,  Part.  1,  pajje  17. 


99. 


<)'5o  Vm''    CONOUKS    r.KOLOOlQl'E 

pendant  ([uati'O  mois  et  demi,  étant  de  4^0  mètres  jiai'  jour. 
La  structure  géologique  détermine;  dans  ce  paysage,  les 
principaux  changements  de  scène  ;  des  montagnes  de  granité 
s'élèvent,  avec  des  précipices  abrupts  ou  avec  des  pentes 
douces,  au-dessus  de  l'avins  prolbnds  et  se  découpent  en  pics 
aigus  ou  en  crêtes  finement  dentées.  Ailleurs,  connne  dans  la 
chaîne  de  Ferani,  des  felsites  ont  produit  de  hauts  phiteaux, 
seulement  laihk^ment  ondulés  au  sommet,  mais  qui  se  ter- 
minent de  tous  les  côtés  en  l'alaises  sévères,  dominant  des 
vallées  sinueuses,  encombrées  de  roches  et  de  galets,  parcou- 
rues en  temps  d'orage  par  des  torrents  impétueux  et  des 
cascades  écumanles.  Du  sonnnet  central  dAbou  Mesoub,  en 
regardant  vers  le  golfe  d'Akaba,  l'aiil  est  attiré  par  une  masse 
sombre  et  confuse  de  montagnes  principalement  composées  de 
schistes,  qui  contrastent  fortement  avt^c  h'  granité  qui  les  enve- 
loppe (h-  tous  les  côtés;  c'est  inie  des  régions  les  plus  arides 
de  toute  la  ])éninsule.  avec  des  crêtes  stériles  dominant  (h's 
gorges  sinueuses  oîi  végète  un  lu'rbagc  chiirsemé. 

De  rimportance  des  dj^kes  sur  le  paj-sage,  etc.  —  Quicon- 
que voyage  dans  le  Sinaï  et  létudie,  est  immédiatement  iVappé 
par  la  slrucUii'c  spéciale  de  tout  c(;  l)ays,  duc  à  des  dykcs  de 
couleur  varial)l(',  sillonnant  les  montagnes,  montant  sur  les  plus 
hauts  pics  cl  restant  parfaitement  parallèles  les  uns  aux  auli'es, 
avec   un   [)arallélisme  persistant  sur  des  kilomètres. 

Nos  observations  montrent  que  ces  filons  s'étendent  à  travers 
toute  la  région  ignée,  continus  sur  de  nombreux  kilomètres, 
sans  une  interruption  perceptible,  dans  leur  continuité  ;  pai'  leur 
dureté,  ils  déterminent  la  direction  de  beaucoup  de  chaînes. 

Quand  ils  sont  composés  de  roches  basiques,  ils  produisent 
souvent  des  rigoles,  qui  lornicnt  fréquemment  la  seule  route  par 
laquelle  on  peut  escalader  les  escarpements  les  plus  rapides. 

Ces  dykes  monti'ent  presque  toutes  les  variétés  des  felsites 
quarzifères  grossiers  et  des  felsites  à  grains  fins,  que  l'on 
trouve  si  connnunément  dans  les  régions  granitiques,  ainsi  que 
des  dolérites  noires,  des  diabases  sphéroïdales  qui,  dans  les 
districts  métamorphiques,  sont  quelquelois  si  rapprochés,  qu'ils 
masquent  conqdètement  les  i-oches  schisteuses  comprises  entre 
eux.  Ce  sont  évidemment  les  termes  les  plus  jeunes  de  la 
série  ignée,  tous  les  autres  types  de  roches  étant  coupés  par 
eux  ;  mais  comme  on  l'a  précédemment  indiqué,  aucun  de  ces 
filons  ne  traverse  le  grès  de  Nubie,  qui  repose  sur  leurs  tran- 


w.  F.  HUME  93i 

clies  et  les  arrête  brusquement.  Ainsi,  dans  le  Sinaï  oriental, 
tous  les  tlykes  paraissent  être  [)ré-cénomaniens  et  bien  proba- 
blement pré-carbonifères,  si  on  en  juge  par  les  régions  voisines. 

Double  système  de  dj'kes.  —  Tandis  que  la  direction  géné- 
rale du  principal  système  de  dykes  est  N.-N.-E.  àS.-S.-W.,  il  y  a 
fréqueunuent  un  second  système,  approxinuitivement  à  angle  droit, 
qui  dans  quelques  cas  montre  des  ditlérences  nuirc[uées,  mais 
non  suffisamment  constantes  pour  établir  aucune  règle  générale. 

Les  dykes  varient  considérablement  d'épaisseur,  parfois 
ils  n'ont  que  quelques  centimètres,  tandis  que  plus  communé- 
ment, ils  varient  de  lo  mètres  (bandes  dlsleh  à  Beidha)  à 
Ténornu;  dyke  de  loo  mètres  de  large,  qui  monte  en  pente  rapide 
le  talus  granitique,    opposé  à  Gebel  Geraimcleh,  près  Daliab. 

Dans  leurs  grands  traits  essentiels,  les  montagnes  de  Sinaï 
ressemblent  aux  montagnes  du  côté  opposé  de  la  Mer  Rouge, 
quoique  les  roches  fondamentales  de  Taxe  central  de  la  pénin- 
sule soient  des  gneiss  granitoïdes  et  des  granités  à  hornblende 
et  non  le  granité  rouge  qui  forme  les  principaux  sommets  des 
Collines  de  la  Mer  Rouge.  Celui-ci  est  cependant  aussi  large- 
ment distribué  dans  la  péninsule  et  spécialement  dans  sa  moitié 
nord  et  par  endroit  il  a  été  possible  d'indiquer  sur  la  carte  la 
ligne  de  jonction  des  deux  types.  Les  couches  d'andésites,  de 
tufs  et  d'agglomérats  qui  forment  quelques-uns  des  principaux 
sommets  recouvrant  le  granit  et  le  gneiss,  ont  un  intérêt  parti- 
culier. Cette  série  volcanique,  ([ui  rappelle  celle  de  Gebel 
Doklian,  couronne  les  hautes  chaînes  des  Gebel  Katherin,  G. 
Abou  Mesoub  et  G.  Ferani  ;  elle  ne  forme,  en  général,  qu'un 
recouvrement   superficiel. 

On  trouve  étroitement  associé  avec  elle,  un  type  métamor- 
phique, donnant  naissance  à  une  série  de  chaînes,  à  pentes 
escarpées,  limitant  des  vallées  profondes,  stériles,  désolées 
et  sans  eau.  A  l'Ouest,  au-dessus  du  Ouadi  Kyd,  ces  roches 
sont  spécialement  des  schistes  tachetés.  «  Knotenschiefer  »  ren- 
fermant de  gros  galets  de  quarz  c[ui  ont  été  recimentés  et  des 
variétés  siliceuses  conq)actes  d'un  gris  jaunâtre.  Plus  loin,  à 
l'est,  elles  sont  renqjlacées  par  de  vrais  schistes  vert  sombre, 
chloriteux  et  amphiboliques,  percés  près  du  golfe  d'Akaba  par 
d'innombrables  dykes  de  dolérite  et  bordés  vers  la  mer  par  une 
bande  de  gneiss  gris  et  rouge  ;  la  jonction  du  gi-anite  et  des 
schistes  est  brusque  et  tranchée,  dans  h's  montagnes  au  nord 
de  Nebk. 


C)'32  VIII''    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

Nous  citerons  panui  les  faits  spéciaux  les  plus  frap]»ants 
qui  aient  été  observés,  les  suivants  : 

a)  Dans  le  Ouacli  Om  Gerat,  à  une  courte  distance  de  la 
jonction  des  gneiss  granitoïdes  et  des  schistes,  on  trouve  de 
vrais  gneiss,  bien  caractérisés,  en  bandes  n'ayant  que  quelques 
mètres  d'épaisseur  ;  ils  alternent  avec  des  schistes  à  hornblende 
vert  l'oMcé  ou  noir,  admirablement  développés.  Cette  structure 
nettement  feuilletée  semble  être  purement  locale,  le  caractère 
gneissique  étant  ordinairement  plus  obscur,  quoique  clairement 
marqué  sur  une  plus  petite  échelle,  en  beaucoup  de  ])oints  du 
Ouadi  Islch. 

b)  Dans  le  Ouadi  Theman  Ja  jonction  des  gneiss  granitoïdes 
et  des  schistes  est  marquée  par  une  bande  d'un  gneiss  parti- 
culier qui  paraît  être  couqjosé  des  deux  termes  complètement 
interlaminés,  suggérant  l'idée  que  le  granité  a  été  injecté  à 
l'état  fluide,  entre  les  feuillets  de  la   roche  schisteuse. 

c)  Tandis  que  les  sommets  principaux  de  la  chaîne  méridio- 
nale sont  formés  d'un  granité  avec  peu  de  quarz  et  beaucoup 
d'hornblende  aciculaire  (presque  une  syénite),  le  contrefort  de 
Haimar  et  le  Gebel  Aad  consistent  principalement  en  un  gra- 
nité à  tourmaline,  dont  la  relation  précise  avec  le  précédent 
n'a  pas  été  déterminée. 

d)  Les  gneiss  semblent  principalement  limités  aux  chaînes 
élevées,  le  pays  bas  au  sud  étant  essentiellement  formé  de  vrai 
granité  riche  en  phénocristaux  de  feldspath.  Au  nord  du  Ouadi 
Nasb  les  espaces  occupés  par  ces  deux  types  de  roches  sont 
nettement  séparés,  formant  des  régions  ditlérentes  par  leur  cou- 
leur et  leur  physionomie  ;  ainsi  le  pays  du  vrai  granité  est 
ordinairement  d'un  aspect  plus  âpre  et  se  distingue  par  des 
tons   roses  caractéristiques. 

e)  Les  J'elsiies  sphériilitiques  sont  très  abondants  dans  le 
district;  ils  font  partie  de  dykes,  coupant  le  granité,  etc.,  et  ne 
constituent  pas  d'épanchement  sous  forme  de  laves,  à  la  surface. 

f)  On  n'a  trouvé  aucune  preuve  de  l'existence  du  basalte 
dont  Burckhardt  a  indiqué  la  présence  près  de  Cherm.  La 
seule  roche  noire  de  quelque  importance  qui  existe  dans  le 
voisinage  est   le   gravier  manganésifère  précédemment  décrit. 

Comme  conclusion  de  ces  observations,  on  notera  que  les  roches 
ignées  et  métamorphiques  du  Sinaï,  fournissent  un  vaste  champ 
de  réflexion  et  d'étude  ;  elles  seront  plus  complètement  étudiées 
quand  on   aura  fait   des  lames  minces  des  spécimens  recueillis. 


SIXIEME    PARTIE 


COMPTE-RENDU    DES    EXCURSIONS 
FAITES    PENDANT    LE    CONGRÈS 


COMPTE-RENDU    DES    EXCURSIONS 
FAITES    PENDANT    LE    CONGRÈS 


Les  excellents  résultats,  si  universellement  appréciés,  des 
voyages  exécutés  lors  des  congrès  antérieurs,  faisaient  un 
devoir,  au  comité  d'organisation  du  VIIP  Congrès  Géologique,  de 
concentrer  son  principal  effort,  sur  la  prépai'ation  des  excur- 
sions,  offertes  aux  congressistes. 

Dans  ce  but,  il  organisa,  dans  les  diverses  régions  de  la 
France.  35  excursions  distinctes,  dont  la  liste  et  les  itinéraires 
furent  donnés  en  diverses  circulaires,  reproduites  p.  80  de  ce 
volume.  Il  pul>lia.  en  mai  1900,  un  Livret-Guide,  illustré 
(1(^  nombreuses  planches  et  figures  ,  contenant  des  notices  des- 
ci'iptives  des  régions  visitées.  Par  le  nombre  et  le  choix  de  ces 
contrées,  ce  guide  fournit  une  description  de  tous  les  terrains 
du  sol  français  :  il  est  dû  à  la  collaboration  des  géologues 
qui  dans  ces  dernières  années  se  sont  occupés  de  recherches 
sur   le  terrain,    en  France. 

Le  comité,  s'inspirant  d'un  vo3u  exprimé  par  le  Conseil  du 
Congrès  de  St-Pétersbourg,  avait  organisé  des  excursions  simul- 
tanées de  deux  sortes  :  les  unes,  générales,  ouvertes  au  plus 
grand  nombre  ])ossil)le  ;  les  autres  réservées  aux  s])écialistes  et 
auxquelles  ne  itouvaient  prendre  part  plus  de  20  personnes. 
Ces  excux'sions  avaient  été  groupées  en  jikisieurs  séries,  avant, 
l)en(laiit  et  ajjrès  le  Congrès,  afin  de  permettre  de  suivre  suc- 
cessivement   2  ou  3  tournées   différentes. 

Cent  j)ersonnes  ont  pris  jiart  aux  excursions  autour  de  Paris, 
(piati'c  ceiil  cincfUiiiite  aux  excursions  pkis  éloignées,  dans  les 
aiili'cs  parties  de   la   France. 

Onire  ces  voyages  sni-  h-  lorrain,  le  comité  d'organisation 
avait  pi'épai'é  luie  autre  série  d'excursions,  dans  les  principaux 
Musées  et  CoHeetions  géologiques  de  Paris,  ainsi  que  dans  les 
sections  <h'  l'Exposition  ]U'ésentant  un  intérêt  spécial  pour  la 
géoh)gie. 


9*i<i  VIII''   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

Le  Muséum  d'histoire  naturelle  fut  visité  par  un  grand  nombre 
de  congressistes,  guidés  dans  la  galerie  de  paléontologie  par 
M.  A.  Gaudry  et  M.  M.  Boule,  dans  la  galeine  de  géologie  par 
M.  Stanislas  Meunier,  dans  la  galerie  de  ]ialéontologie  végétale 
par  M.  Bureau  et  M.  Renault,  et  dans  la  galerie  de  minéralogie 
par  ^I.  A.   Lacroix. 

A  l'École  nationale  supérieure  des  mines,  M.  de  Launay  fit 
les  honneurs  de  la  collection  d(^s  gîtes  minéraux  et  métallifères: 
M.  Termier.  de  la  collection  de  minéralogie  :  M.  Douvillé.  de 
la  collection  de  paléontologie  ;  M.  Zeiller.  de  la  collection  de 
paléontologie  végétale. 

M.  Munier-Chalmas  montra  les  collections  de  géologie  et 
de  paléontologie  de  la  Sorhonne  :  M.  de  Lapparent.  celles  de 
l'école  des  Hautes-Études  scientifiques.  M.  E.  Pellat  eut  le  plaisir 
de  recevoir  les  spécialistes  qu'intéressaient  ses  collections 
paléontologiques. 

Des  notices  sur  tous  ces  musées  et  collections,  rédigées  par 
les  conservateurs  mêmes,  avaient  été  insérées  dans  le  Livret- 
Guide. 

Les  tournées  géologiques  conduites  dans  l'intérieui-  de  l'Ex- 
position eurent  assez  de  succès  pour  que  le  nombre  d'excur- 
sions primitivement  prévu  dût  être  augmenté,  afin  de  diviser 
les  congressistes  et  rendre  leur  visite  plus  profitable.  Cette  étude 
avait  été  considérablement  facilitée  pour  tous,  par  une  notice, 
préparée  par  M.  Thevenin,  secrétaire  du  congrès,  sur  les 
documents  géologiques  réunis  à  l'Exposition.  Cette  notice, 
distribuée  avant  le  congrès  à  tous  les  membres .  donnait 
l'indication  des  échantillons,  instruments,  plans,  cartes  expo- 
sés, et  présentant  pour  les  géologues  un  intérêt  spécial.  Elle 
devait  suppléer  à  l'absence  des  expositions  spéciales,  installées 
lors  des  derniers  congrès,  et  qui  ne  pouvaient  trouver  une 
place   indépendante  au  sein   de  l'Exposition. 

Les  géologues  français  qui  voulurent  bien  se  mettre  à  la 
disposition  de  leurs  confrères  et  diriger  les  diverses  excursions 
du  congrès  parmi  les  expositions  les  plus  intéressantes  pour 
la  géologie,  la  minéralogie  ou  l'art  des  mines,  furent  MM.  de 
Lapparent,    de   Launay,   A.  Laci'oix,    Ramond.    Thevenin. 

Aux  nombreuses  excursions  précitées,  annoncées  dans  les 
circulaires  préliminaires,  et  décrites  dans  le  Livret-Guide,  le 
dévouement  de  deux  de  nos  confrères,  MM.  Pellat  et  de  Launay, 
a    permis   d'ajouter    deux    excursions    supplémentaires,    offertes 


1 


COMPTE-RENDU    DES    EXCURSIONS  O'i; 

aux  congi'essistes  peu  avant  le  congrès.  L'une,  à  St-Remy  et 
aux  Baux,  a  fait  l'objet  d'une  notice  descriptive  spéciale, 
imprimée,  suivant  la  demande  de  l'auteur,  dans  le  format  du 
Livret-Guide  et  adressée  lors  du  cong'rès,  à  tous  les  membres. 
L'autre,  dans  les  Gîtes  miniei's  de  France,  avait  été  décidée 
trop  tardivement  pour  qu'il  fiit  possible  de  préparer  la  notice 
descriptive,  avant  le  coupures  :  cette  notice,  due  à  la  plume  de 
M.  de  Launay.  est  insérée  dans  le  présent  volume  des  comptes- 
rendus. 

Le  développement  pris  par  les  communications  faites  en 
séances,  a  donné  à  ce  livre  de  telles  dimensions,  que  nous 
avons  dû  nécessairement  restreindre  l'espace  consacré,  dans  la  plu- 
part des  congrès  antérieurs,  au  Compte-Rendu  des  excursions. 
Cette  nécessité  matérielle  nous  a  forcé  d'abréger  quelques-unes 
des  relations  qu'avaient  bien  voulu  écrire,  à  notre  prière,  les 
conducteurs  d'excursions.  Leur  nombre  d'ailleurs  était  resté 
petit,  malgré  de  pressantes  instances  ;  la  grande  majorité  de 
nos  confi'ères  ayant  estimé  que  les  exposés  détaillés  du  Livret- 
Guide  enlevaient  tout  intérêt  d'actualité  à  de  nouvelles  descrip- 
tions de   ce   genre. 

Mais,  tous  les  organisateurs,  se  sont  trouvés  unanimes, 
pour  exprimer  le  désir  de  voir  conserver,  en  ces  pages, 
le  témoignage  de  leur  gratitude  envers  les  Autorités  qui  ont 
honoré  les  excursions  de  leur  présence,  les  Compagnies  de 
chemins  de  fer  qui  ont  si  libéralement  facilité  nos  parcours, 
les  Villes  et  les  Personnes  qui  ont  rehaussé  par  leur  hospitalité 
le  charme  de  nos  réunions.  A  leurs  remerciements,  le  Con- 
seil du  congrès  a  joint,  à  diverses  reprises,  l'expression  de  sa 
reconnaissance,  envers  tous  ceux  qui  ont  collaboré  au  succès 
des  excursions  du  Congrès,  qui  ont  ainsi  aidé  le  progrès  de 
la  géologie  et  contribué  à  l'épanouissement  des  sentiments  de 
confraternité  qui  unissent   les   savants  du  monde  entier. 

Le  Secrétaire  général  du  Congrès, 
Charles  Barrois. 


d'38 


EXCURSION    A    QUELQUES    GÎTES    :\ITXÉRAUX 
ET  MÉTALLIFÈRES  DU  PLATEAU  CENTRAL 

l.ai     M.    L.    I)E    LAINAY 

Cette  excursion,  improvisée  après  l'impression  du  Livret- 
Guide,  avait  pour  but  de  montrer  rapidement  cfuelques  gîtes 
minéraux  et  métallifères  français.  Nos  principales  mines 
étant  disséminées  sur  toute  l'étendue  du  territoire  de  la  France, 
il  a  fallu,  pour  ne  pas  employer  tout  le  temps  de  la  course 
en  trajets  de  chemin  de  iev.  se  borner  à  une  région  du  Plateau 
Central,  qui  en  présentait  rassemblés  un  assez  grand  nombre, 
il  est  vrai  pas  tous  de  premier  ordre  comme  importance 
industrielle,  mais  néanmoins  intéressants  par  leur  genèse  ou 
par  les   minéraux  ([ue  Ton    y  rencontre  (t). 

Minières  de  fer   en   grains   du  Berry   (-j). 

L'excursion  a  c  )nsisté  à  suivre  la  tranchée  du  chemin  de 
fer  de  Lunery  à  Rosières  et  à  visiter  les  exploitations  de 
Chanteloup  et  l'usine  de  Rosières  (feuilles  de  Bourges  et 
d'Issoudun). 

Industriellement,  les  exploitations  si  anciennes  des  minerais 
de    fer    du    Berry    uOnt.     depuis    longtemps,   qu'une    existence 


(1)  Ayant  eu  l'occasion  de  décrire  presque  tous  ces  gisements  dans  mon  Traité 
des  Gites  minérnux  et  métallifères  et  d'en  donner  alors  la  bibliographie,  j'insis- 
terai surtout  ici  sur  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  nouveau  à  en  dire.  Pour  la  des- 
cription du  filon  de  (juarz  de  S'Maurice,  voir  en  outre  :  Les  Roches  carbo- 
nifères de  la  Creuse.  (Bull.  Serv.  Carte  géologique,  19011.  L'étude  des  anti- 
moines de  la  Creuse  se  rattache  à  un  travail  d'ensemble  sur  les  Antimoines  du 
Plateau  Central,  qui  paraîtra  prochainement  dans  les  Annales  des  Mines.  Enfin 
la  description  complète  de  la  mine  de  Sain-Bel  a  été  insérée  dans  la  Zeitschrift 
filr  praktische  Géologie  (mai  1901 1,  où  elle  fait  suite  à  une  série  de  travaux  de 
M  Vogt,  sur  les  autres  grands  gites  pyriteux  du  monde. Il  n'en  sera  donc  pas 
question  ici. 

(2)  Collection  Kcole  des  Mines,  n'  t3"8.  Feuilles  au  ;,ô~onô"  '^^  Bourges, 
Issoudun  et  Montluçon. 


L.    DE   LAUNAY  y"}«) 

précaire,  intermittente  et  provisoire.  Après  une  période  de 
prospérité  vers  1848.  on  avait,  en  1886,  fermé  la  dernière 
minière  ;  on  en  a  rouvert  quelques-unes  en  1890  et.  cette 
année  là,  le  déj^artement  du  Cher  a  produit  5^. 000  tonnes  de 
minerai  valant  4^0.000  francs  :  en  i8()8.  la  statistique  porte 
seulement  19.700  tonnes  valant  177.000  francs  ;  en  1900.  on 
a  dii  arriver  à  environ  3o.ooo  tonnes.  Le  caractère  même  des 
o^isements,  qui  sont  des  remplissages  de  ])oches  restreintes  et 
superficielles,  fait  que  les  exploitations  se  déplacent  constam- 
ment et  qu'il  est  difficile  d'en  suivre  l'histoire.  Il  faut  s'imaginer 
que,  dans  un  cercle  d'au  moins  80  kilomètres  de  diamètre 
autour  de  Bourges,  ces  poches  sont  dispersées  de  tous  côtés, 
sans  être  en  général  visibles  au  jour.  Jadis,  les  affleurements 
ont  pu  être  beaucoup  plus  nombreux  ;  mais  on  a  commencé 
naturellement  par  épuiser  les  poches  apparentes.  Actuellement, 
pour  en  rencontrer  de  nouvelles,  on  est  obligé  de  faire,  un  peu 
au  hasard,  des  quantités  de  petits  puits  presque  contigus  de 
10  à  So""  de  profondeur,  qui,  tantôt  ne  trouvent  rien,  tantôt 
rencontrent  un  amas  plus  ou  moins  gros,  qu'on  vide  par  quel- 
ques galeries.  Autrefois,  la  Société  de  Gommentry-Fourcham- 
bault  a  fait,  autour  de  la  Chapelle  Saint-Ursin,  des  travaux 
importants,  abandonnés  en  1896,  repris  en  un  point  en  1899 
(3ooo  tonnes  d'extraction)  et  encore  une  fois  abandonnés.  Pré- 
sentement, il  peut  y  avoir,  en  résumé,  dans  le  Berry,  sept  ou 
huit  points  exploités  par  une  cinquantaine  d'ouvriers  (i). 

Parmi  ces  points,  il  faut  compter  d'abord  ceux  des  environs 
de  Rosières,  de  Ghanteloup,  près  Lunery,  à  10  kil.  de  la  Clia- 
pelle  S*  Ursin  et  de  Primelles,  qui  fournissent  environ  12,000  t, 
à  l'usine  de  Rosières,  alimentée  en  outre  par  les  minerais  de 
Mehun-sur-Yèvre  ;  puis  ceux  qu'exploite  l'usine  de  Mazières, 
d'importance  à  peu  près  égale.  Ces  deux  petites  usines,  dont 
la  première  a  un  haut  fourneau  fonctionnant,  moitié  au  charbon 
de  bois,  moitié  au  coke,  représentent  seides  l'industrie  sidé- 
rurgique de  la  région.  TTn  autre  haut-fourneau  au  bois,  ([ui 
existait  encore  à  Bigny.  près  de  S'-Amand.  vers  1887.  a  été 
éteint  à   ce  moment. 

(1)  En  outre,  une  exploitation  nouvellement  reprise  et  qui  a  pris,  depuis  1899, 
un  sérieux  développement, est  celle  des  minerais  de  fer  néocomiens  de  Mennctoux 
(niveau  de  Vassy),  dans  le  nord  du  département  (extraction  de  30  000  tonnes  en 
1899)  :  minerais  qui  n'ont  aucun  rapport  avec  les  fers  en  grains,  dont  nous  nous 
occupons  ici.   M.  de  Tipossouvrc  les  a  siL'nalés  en  1886. 


94o  VIIl^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

La   composition  moyenne  des  minerais  est  la   suivante: 

Silice  Alumine     Peroxyde  de  fer        Manir.inèse  Chaux  Soufre  Phosphore 

io,6o         12. lo         58,70         non  dosé        1,20        traces         0,20 

TTn  tableau  danalyses,  donné  par  M,  de  Grossouvre,  montre 
que  la  teneur  en  alumine  peut  s'élever  jusqu'à  près  de  23  "/o, 
avec   II, 5o   %    de  silice  (minerais  de  S'-Florent). 

Ces  minerais  ont  donc  le  défaut  d'être  trop  alumineux  et 
difïiciles  à  fondre  (mines  froides  des  anciens),  avec  une  teneur 
en  phosphore  intermédiaire  entre  celles  des  minerais  purs  et 
celle  des   minerais  phosphoreux    proprement   dits  (i), 

Géoloo^iquement,  on  observe,  dans  des  poches  de  corrosion 
du  calcaire  jurassique  (Astartien  à  Lunery).  des  formations 
d'argile  bariolée,  avec  concentrations  locales  d'oolithes  ferru- 
gineuses d'un  diamètre  pouvant  atteindre  839  mm,,  parfois 
soudées  par  de  la  calcite.  Ces  poches  à  minerais  de  fer  ne 
sont  qu'un  cas  particulier  d'une  très  importante  formation, 
dite  sidérolitique.  qui  s'étend  sur  le  Clier.  l'Indre,  la  Vienne. 
l'Allier  (feuilles  de  Bourges .  Issoudnn .  St-Pierre.  ^Moulins. 
Montluçon,  etc.)  et  qui.  par  lambeaux  disséminés,  s'élève  même 
très  haut  sur  les  pentes  de  roches  cristallines  plus  au  Sud  (2) 
en  allant  probablement  rejoindre  le  terrain  tertiaii^e  probléma- 
tique iixoc  dépôts  gypseux  de  Gouzon  (3)  (feuille  d'Aubusson>. 
Il  est  donc  impossible  d'envisager  la  genèse  des  minerais  de 
fer  sans  considérer,  au  moins  sommairement,  l'ensemble  de 
cette  formation,  dont  l'âge  relativement  ancien,  se  trouve  nette- 
ment déterminé   par   ce    fait    qu'on   trouve    souvent,    au   dessus 


(1)  Les  minerais  île  fer  on  trrains  anaIoii:ues  de  Meurlhoet-Mosellf  S(int  très 
pauvres  en  phosphore  :  ce  qui  distintrue  aussitôt  ces  formations  des  minerais  des 
marais,  avec  lesquels  leur  structure  aurait  pu  faire  soni^'er  à  les  comparer.  Il 
existe  encore  des  minerais  en  i-rains  dans  la  Franche-Comté,  la  Bourgogne,  le 
Poitou,  le  Pcrigord,  etc. 

(2)  Voir,  à  ce  sujel,  outre  le  mémoire  capital  de  M.  de  Grossouvre.  dans  les 
Ànnale>i  défi  Mine»  de  1880  qui  contient  p.  33  A  57  et  p.  89,  une  description  de 
la  région  visitée,  mon  travail  sur  la  Vallée  du  Cher  dans  la  région  de  Montluçon 
[Bulletin  du  Service  de  la  Carte  (jéalogique  n°30,  avril  1892,  p.  .30  à  39,  avec  carte 
de  ces  terrains  tertiaires  au  Sud  de  Bourges,  pi.  V). 

'3)  Le  gypse  se  rencontre  en  divers  points  de  cette  formation,  dite  sidérolithique, 
au  milieu  dp  ses  argiles  ou  de  ses  sables:  ainsi  à  Verneuil,  sur  les  bords  de  l'Auron, 
à  la  Croix-Maupiou,  dans  les  bois  de  Meillant,  près  de  la  route  de  Dun-le  Roi  à 
Paint-Amand  (de  Grossouvre,  loc.  cit.  p.  10).  Pans  les  minières  de  Berna  y  (groupe 
de  l'Aubois)  des  cristaux  de  gypse  se  trouvent  dans  l'argile  empâtant  les  grains 
de  minerai. 


L.    DE    LAUNAY  9^1 

d'elle,  des  calcaires  lacustres  rattachés  au  calcaire  de  Brie 
oligocène  (i). 

En  général,  on  a  atïaire  à  des  argiles  sableuses  plus  ou  moins 
compactes  et  plus  ou  moins  silicifiées,  mais  toujours  sans 
traces  de  stratification,  qui  reposent  transgressivement  sur  les 
terrains  les  plus  divers  depuis  le  micaschiste  jusqu'au  juras- 
sique et  remplissent  toutes  les  dépressions  de  lormes  variées 
du  substratum.  La  nature  de  ce  dernier  a  toujours  eu  une 
influence  directe  sur  les  caractères  de  ce  terrain,  qui  parait 
s'être  formé  presque  sur  place  et  contient  souvent  de  nombreux 
galets  anguleux,  parfois  soudés  par  un  ciment  de  silice  secon- 
daire. 

Dans  ces  argiles,  on  observe,  presque  partout,  un  commen- 
cement de  concentration  de  l'oxyde  de  fer  et  de  l'alumine, 
formant  des  noyaux  arrondis  de  couleur  jaune  foncé  ou  rouge, 
ayant  jusqu'à  i  ou  2  centimètres,  qui  se  détachent  visiblement 
sur  le  fond  plus  clair  du  terrain.  Ces  concentrations  ferrugi- 
neuses amènent,  par  transitions  insensibles,  aux  véritables  ooli- 
thes  ferrugineuses,  qiù  constituent  le  minerai  et  sur  l'allure 
desquelles  je  reviendrai   bientôt. 

En  outre,  dans  la  région  de  Montluçon,  on  voit,  sur  certains 
points  et  surtout  à  la  partie  supérieure  de  ces  ai'giles  dites 
sidérolithiques,  la  teneur  en  chaux  s'accroître  localement  et  l'on 
arrive  à  des  bancs  d'un  calcaire  lacustre,  généralement  très 
cristallin,  pauvre  en  fossiles  et  mélangé  de  bancs  siliceux 
ou  de  veines  et  rognons  calcédonieux ,  qui  constitue,  de  ce 
côté,  le  niveau  du  calcaire  de  Brie.  Dans  les  environs  de 
Bom"ges,  où  se  trouvent  les  minerais  de  fer,  il  y  a  parfois 
aussi  un  passage  semblable;  mais,  souvent,  au  contraire,  le 
calcaire  est  bien  distinct  de  l'argile.  A  Lunery,  ce  calcaire 
contient  beaucoup  de  lyninées,  avec  des  veinules  de  calcite 
secondaire,  qui  ont  souvent  cristallisé  dans  les  vides  laissés  par 
ces  fossiles. 

Quelques  points,  dans  cette  formation,  présentent  un  intérêt 
spécial  pour  la  genèse  des  minerais  et  méritent  qu'on  s'y 
arrête. 

1°  Tout  d'abord,  dans  son  ensemble,  elle  all'ecte  évidemment 
le  caractère  de  dépôts  en  eau  peu  profonde,  sans  sédimenta- 
tion active,    ayant   succédé   à    une    longue    période    d'émersion. 

(1)  Pour  les  détails,  voir  les  deux  mémoires  cités  plus  haut. 


i)^2  VIII"    CONGRÈS    GÉOLOC.IQDF, 

Ces  dépôts  dépendent  de  leur  substratuni  immédiat,  dont 
ils  semblent  souvent  n'être  qu'un  produit  d'altération  sur 
place.  Les  problèmes,  qui  se  posent  à  leur  occasion,  sont  du 
même  ordre  que  ceux  qui  existent  poui-  les  podies  phosphatées 
de  divers  pays  et  les  phosphorites  du  Quercy,  les  poches  à 
minerais  de  manganèse,  parfois  avec  phosphate  de  chaux, 
ailleurs  avec  barytine,  qu'on  trouve  notamment  dans  le 
Nassau,    les   bauxites,    etc.   (i). 

Il  est  à  remarquer  que,  dans  cette  lorniation  si  étendue  et 
répartie  sur  tant  de  terrains  divers,  on  trouve  seulement,  à 
ma  connaissance,  dans  le  Berry  connue  dans  la  Vienne,  le 
minerai  de  Ter  au-dessus  des  calcaires  et,  tout  spécialement,  comme 
la  remarqué  M.  de  Grossouvre  (loc.  cit.  p.  91)  des  calcaires 
lithographiques  du  sommet  de  loolithe  et  qu'il  y  est  accom- 
pagné d'argiles  plus  ou  moins  colorées,  analogues,  dans  une  cer- 
taine mesure,  à  celles  que  produit  un  peu  partout  la  déconqjosition 
des  calcaires  :  par  exemple,  sur  les  plateaux  de  craie  ou 
dans  les  grottes.  L'alumine,  qui  est  en  proportion  anormale 
dans  ces  minerais  et  supérieure  à  celle  de  la  silice  (12  "/^  ^^^ 
moyenne),  les  rapproche  des  bauxites  et  il  est  très  probable 
qu'en  cherchant  un  peu  on  trouverait  de  la  bauxite  proprement 
dite  dans  ces  formations  sidérolithiques  de  l'Indre  et  de 
l'Allier. 

2°  En  second  lieu,  les  vides  des  calcaires,  qui  contiennent 
l'argile  à  nùnerai  de  fer,  \nc  paraissent  le  résultat  dune 
attaque  superticielle,  analogue  à  celle  qui  a  produit,  plus  au 
Sud  et  au  voisinage  des  amas  phosphatés  du  Quercy,  les 
grottes  si  nombreuses  des  Causses,  dont  ce  rapprochement 
aiderait  peut  être  à  préciser  l'âge.  Il  y  a  complète  identité 
entre  les  formes  très  variées  de  ces  grottes  et  avens  et  celles 
des  poches  à  minerai.  Autour  du  vide  rempli  par  l'argile,  on 
voit  que  le  calcaire  a  subi  une  altération  intense,  prélude  de 
la  décomposition  plus  complète,  qui  la  fait  disparaître,  dans  le 
vide  même,  en  laissant  seulement  un  résidu  argileux  ;  sa  stra- 
titication  a  disparu;  il  est  divisé,  éinietté  et  souvent  prend  un 
air  concrétionné,  qui  tient  à  des  dépôts  de  calcite  secondaire, 
La  poche  est  toujours  limitée  à  la  base,  ou,  si  elle  se  pro- 
longe un  peu  au-dessous   de   la    profondeur    ordinaire   de   i5  à 

(1)  Voir,  sur  ces  questions,  ma  Coalribuliou  à  l'élude  des  giles  niélallifères 
(Ann.  d.  Mines,  août  1897,  p.  40^ 


L.     DE    LAUNAY  943 

20  mètres,  c'est  par  des  étranglements  analognes  à  ceux  qui 
relient  des  grottes  successives  dans  les  coupes  relevées  avec 
tant  de  soin  par  M.  Martel;  elle  est,  comme  ces  grottes  mêmes, 
le  simple  élargissement  de  diaclases  du  calcaire  et  je  ne  puis 
voir  dans   son  ouverture  aucun  caractère  filonien. 

Quant  à  l'argile  qui  renq)lit  la  poche,  elle  présente  deux 
types  principaux,  pouvant  également  contenir  des  grains  de 
fer:  i"  argile  ocreuse  et  veinée  de  blanc,  ou  parfois  teintée 
légèrement  de  vert  (terrage)  ;  a"  argile  rouge.  Cette  ditférence 
tient  évidemment  à  létat  d'oxydation  plus  ou  moins  avancé  du 
fer  qu'elle  contient  et  correspond  avec  les  deux  formes  d'alté- 
ration superficielles,  aujourd'hui  reconnues  dans  les  calcaires  (i)  : 
forme  de  simple  décalcification,  forme  de  peroxy dation,  qui 
tiennent  à  la  nature  des  eaux  avec  lesquelles  ces  calcaires  se 
sont  trouvés  en  contact,  surchargées  d'un  excès  d'acide  carbo- 
nique ou  très  oxygénées.  Je  reviendrai  plus  loin  sui'  l'analyse 
chimique   de    ces   gangues. 

Les  grains  de  minerai  de  fer,  à  structure  nettement  pisoli- 
thique  sont  particulièrement  abondants,  à  la  base  de  l'argile  ; 
ils  peuvent  pourtant  aussi  se  trouver  dans  ses  parties  hautes; 
tantôt  ils  y  sont  dissénùnés  et  nécessitent  une  préparation  méca- 
nique (débourbage,  etc.),  pour  en  être  isolés  ;  la  teneur  ordi- 
naire des  terrages  ainsi  exploités  est,  en  général,  en  minerai 
net  de  ^o  à  60  "/o  ;  tantôt  ils  se  ra[)prochent  assez  les  uns 
des  autres  pour  former  de  véritables  blocs  de  limonite,  où  un 
phénomène  de  recristallisation  secondaire  peut  menu*  avoir 
fait  disparaître  partiellement  la  structure  oolithique  primitive  ; 
enfin,  sur  la  périphérie  des  poches,  il  peut  exister  une  zone, 
où  les  oolithes  ont  été  soudées  par  de  la  calcite  secondaire 
et  constituent  alors  un  «  castillard  »  trop  pauvre  pour  être 
utilisé   au  haut  fourneau. 

Voici,  par  exemple,  la  coupe  actuelle  d'un  des  puits  d'exploita- 
tion de    Ghanteloup  : 

Calcaire  lacustre  tertiaire,  riche  en  lymnées   .  iS™. 

Argile  rouge,  plus  calcaire  à  la  base .      .      .      .  i5'". 

Minerai  en  grains i™5o. 

Calcaire  jurassique. 

(1)  J'ai  insisté  ailleurs  récemment  (Géologie  pratique,  p.  o4),  sur  la  distinc- 
tion entre  ces  doux  zones,  de  peroxydation  et  de  décalciflcation,  ordinairement 
superposées,  mais  parfois  aussi  enclievêtrées  par  suite  de  circonstances  locales. 


944  Vm'    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

D'après  M.  de  Grossouvre  {loc.  cit.  'p.  '90),  on  a  observé 
dans  cette  région,  deux  niveaux  ferrugineux  :  le  niveau  supé- 
rieur ren fermé  dans  une  argile  d'un  rouge  très  vif  (mine 
rouge)  :  le  niveau  inférieur  dans  une  argile  ocreuse  (mine  jaune). 
On  peut  voir,  en  ellet,  certaines  poches  où  largile  rouge,  très 
chargée  de  grains  de  fer,  passe  à  la  base  à  une  argile  d'un 
jaune  verdàtre. 

Le  calcaire  tertiaire,  qui  recouvre  les  minerais  de  Lunery, 
forme  une  strate  très  nettement  distincte  de  ces  formations 
d'argiles  à  minerais  de   fer. 

3"  Si  l'on  passe  maintenant  à  un  examen  plus  détaillé  des 
minerais  et  de  leur  gangue,  on  voit  que  les  grains  de  minerai 
présentent  généralement  la  foj'me  et  la  grosseur  d'un  i)ois 
{Bohnerz  des  Allemands),  avec  une  sui'face  extérieure  brillante 
et  une  série  de  couches  concentriques  enveloppant,  au  centre,  un 
granule  de  sable  ou  d'argile.  La  reproduction  de  semblables 
pisolithes  s'obtient  aisément  par  la  précipitation  de  sels  en 
dissolution  dans  une  eau  agitée,  autour  de  corpuscules  servant 
de  centres  dattraction.  L'analyse  de  ces  grains  indique,  comme 
je  lai  déjà  fait  remarquer  plus  haut,  une  concentration  d'alu- 
mine non  moins  remarquable  que  celle  d'oxyde  de  fer  (12  à 
2*3  p.  "/o  d'alumine,  contre  5o  à  65  d'oxyde  de  fer  et.  en  moyenne, 
II  p.  Yo  de  silice.)  On  est  encore  loin  de  la  bauxite,  qui  i-en- 
ferrae  ^o  à  80  p.  "/o  d'alumine  avec  o  à  20  d'oxyde  de  fer 
et  où  la  teneur  en  silice  descend  parfois  au  dessous  de  4  "/o  • 
mais  on  voit  néanmoins  aussitôt  la  relation  entre  les  deux 
minerais  :  il  existe,  d'ailleurs,  au  sud  des  Baux,  des  variétés 
formées  de  grains  pisiformes,  tenant  60  p.  '7°  d'oxyde  de  fer 
et  3o  p.   "/o   d'alumine,   qui  sont    de   véritables  fers    en  grains, 

La  teneur  en  phosphore  est  assez  faible,  depuis  de  simples 
traces  jusqu'à  0,40  p.  /o  au  maximum  ;  mais  on  remarque, 
dans  les  réactions  métallurgiques  ou  sur  certains  points  de 
concentrations  locales,  la  présence  de  quelques  corps  accessoires, 
intéressants  à  signaler  :  par  exemple  le  cobalt  et  le  manga- 
nèse, qui  forment,  en  des  points  exceptionnels,  des  mine- 
rais noirs,  dits  mines  brûlées,  comparables,  à  la  richesse  près, 
aux  «  truffes  »  des  argiles  rouges  à  nickel  en  Nouvelle  Calé- 
donie.  ou  encore  aux  veines  noires  d'oxydes  de  cobalt  et 
de  manganèse  à  Voel  Hiraddog  (Flintshire)  ;  puis  le  zinc,  avec 
des  traces  infinitésimales  de  plomb.  Peut-être,  si  l'on  avait 
recherché     le    vanadium,     l'aurait-on     trouvé    comme    dans    les 


L.    DE   LAUNAY  9^5 

oolithes  de  Mazenay  (Saône-et-Loire),  utilisées  à  cet  égard  par 
le  Greusot. 

La  gangue  de  terrage  ocreux  veiné  de  blanc  a  donné  à 
l'analyse  (voir  de   Grossouvre,    loc.  cit.,   p.    8i): 

Silice  AliiiiiiiU'     l'eruxyde  de  fer        Chaux  Magnésie  Alculis        Perle  par  calcination 

68,60         i3,6o  3,60  o,3o         0,60         traces  12,60 

soit  un  excès  très  fort  de  silice  libre  sur  la  composition 
théorique  d'une  argile,  où  l'alumine  entre  pour  i^o,  contre  4^ 
de  silice,  prouvant  qu'on  n'a  pas  simplement  allaire  à  une 
argile  de  lévigation  mécanique,  résultat  d'une  action  directe- 
ment exercée  sur  des  roches  cristallines  ou  des  schistes  antérieurs, 
mais  qu'il  a  dû  y  avoir  séparation  de  la  silice  d'avec  le  fer  et 
l'alumine,    par   dissolution. 

Cette  proportion  de  silice  s'accroît  jusqu'à  89  p.  "/o  dans 
les  argilolithes  de  Mehun,  qui  finissent  par  passer  à  l'opale. 
Ailleurs,  on  a  des  halloysites  à  49  fis  silice  et  39  d'alumine, 
des  montmorillonites  à  5o  de  silice  et  2a  d'alumine,  et  on  peut 
remarquer,  dans  ces  argiles,  la  présence  d'une  certaine  quan- 
tité de  titane  sous  forme  de  rutile  microscopique.  Dans  la 
bauxite,  la  teneur  en  acide  titanique  peut  atteindre  jusqu'à  2 
et   4  p.  "/o. 

4"  Enfin,  les  réactions  secondaires,  peut-être  très  récentes 
parfois,  ont  joué,  dans  tout  cet  ensemble,  un  rôle  incontes- 
table; il  est  visible  quelles  ont  amené  des  recristallisations  de 
calcite  en  veinules  et  c'est  ainsi  qu'en  un  point  où  ces  terrains 
reposaient  directement  sur  le  ndcaschiste,  près  de  la  Ghape- 
laude,  j'ai  observé,  dans  ce  micascliiste,  à  la  base  du  calcaire 
lacustre,  des  simili-filons  de  calcaire  concrétionné,  où,  avec  un 
peu  de  bonne  volonté,  on  aurait  pu  voir  des  dépôts  de  grif- 
fons hydrothermaux  (i).  Les  rognons  et  les  veines  de  silex, 
passant  à  la  meulière,  qu'on  trouve  fréquemment  dans  les  par- 
ties calcaires,  doivent  avoir  une  origine  analogue  et  il  peut  en 
être  de  même  pour  certaines  altérations  sur  la  périphérie  des 
poches  à  minerais. 

En  résumé,  sans  pouvoir  me  prononcer  avec  certitude  sur 
l'origine  premières  du  fer,  mais  en  ayant  aujourd'hui  quelque 
tendance  à  y  voir  un  simple  résidu  d'attaque  superficielle,  je 
crois,  de  plus  en  plus,  à  la  formation  per  descensii/n  de  ces 
dépôts,   dans  des    cavités,    qui,  loin   d'être  en    relation   avec   un 

(1)  Loc.  cit.,  p.  30. 


946 


VIIl'    CONOHKS    GKOLOr.IQUE 


MINKS 

DE 

MONTE BRAS 


Plan    des   ll'a\aiix 
ail  l^.^Nncau 


Les  hachures  represenienl   ~ 
les  parties  dépiLees  *; 


NORD 

Mdg'neLique 


\;\^\N"\    AmbLygortite. 


£c/u'//< 


Fig.    1, 


L.    DE    LAUNAY  94y 

phénomène  de  dislocation  profond,  résultent  simplement  de 
cassures  calcaires  élargies,  comme  celles  où  circulent,  près  de 
la  surface,  toutes  les  eaux  souterraines  des  plateaux  calcaires, 
comme  celles   également  des  cavernes   et  des   grottes  (i). 

Mais  cela  ne  veut  pas  dire  que  la  formation  des  argiles 
sidérolitiques  puisse  être,  en  aucune  façon,  assimilée  à  celle 
des  simples  argiles  de  décalcification,  qui  résultent,  en  terre 
ferme,  d'une  infiltration  d'eau  pluviale  ;  il  a  dû  y  avoir  là, 
bassins  lacustres,  vasques  d'eau  (nécessaires  pour  la  concrétion 
des  oolithes),  sédimentation  restreinte,  etc.  Il  semble  même 
qu'il  ait  dû  exister,  dans  ces  lacs,  une  proportion  spéciale  d'acide 
carbonique,  pouvant  tenir  à  des  sources  du  genre  de  celles  de 
Vichy,  puisque  les  éléments  du  terrain  déposé  ne  sont  pas  le 
produit  d'une  simple  lévigation  mécanique  comme  les  argiles 
ordinaires,  mais  le  résultat  d'une  précipitation  opérée  sur  des 
éléments  en  dissolution  :  ce  qui  a  amené  la  silice  à  se  concen- 
trer :  d'un  côté,  dans  les  argiles,  au  point  de  former  même  des 
argilolithes  et  des  opales,  tandis  que,  de  l'autre,  le  fer  et 
l'alumine  constituaient  les   noyaux  pisolithiques. 

Il  ne  serait  pas  impossible  qu'une  abondance  spéciale  d'acide 
carbonique  eût,  d'abord,  contribué  également  à  faciliter  le  creu- 
sement même   des   poches. 

La  mine  d'amblygonite  de  Montebras  (Creuse) 
(Fig.  I). 

Le  gisement  de  Montebras  (12),  jadis  exploité  pour  étain,  cons- 
titue aujourd'hui,  dans  le  monde,  la  seule  source  industrielle 
d'amblygonite,  minéral  utilisé  lui-même  pour  la  production  de  la 
lithine,  dont  il  renferme  6  a  8  °/o.  Cette  industrie  de  la  lithine, 
à  peu  près  monopolisée  à  Bonn,  en  Allemagne,  consomme,  en 
outre  de  Tamblygonite,  des  micas  lithinifères,  venant,  soit  de 
Zinnwald  en  Saxe,  soit  de  Moravie,  soit  d'une  exploitation 
nouvellement  organisée  dans  le  Plateau  central  à  Chédeville 
(St-Sylvestre),   près   de   Limoges  (3). 

(1)  La  présence,  dans  ces  argiles,  de  certains  minéraux,  tels  que  le  rutile,  n'est 
nullement  une  preuve  de  leur  caractère  éruptif  ;  car  le  rutile  microscopique  se 
trouve  constamment  dans  les  argiles  et  les  schistes.  Le  cobalt,  le  manganèse,  le 
zinc,  etc.,  ont  été  constatés  également  à  l'état  de  traces  dans  divers  terrains sédi- 
mentaires  et  les  réactions  secondaires  ont  toujours  pour  effet  d'amener  leur  con- 
centration. 

(2)  Coll.    École  des   Mines,    n"  1805.    Feuille  au    „  qq„  de  Montiuçon. 

(3)  Coll.  École  des  Mines,  n"  2320. 


Ç)48  Vlir    CONGRÈS   r.ÉOl.OGIQUR 

La  i)roduction  d'ainblygonite  à  Montebras  est  d'environ 
loo  toinics  par  an.  qui  sont  vendues  à  raison  d'à  [)oii  près 
looo    fr.    la   tonne. 

Géologiquement.  on  sait  que  la  lithine  est  un  élément  fréquent 
dans  beaucoup  de  granulites  et  spécialement  dans  cette  caté- 
gorie de  granulites  qui  accompagnent  les  liions  d'étain,  comme 
c'est  le  cas  à  Montebras  (i).  Elle  passe  de  là  dans  les  sources 
thermales  carbonatées,  dont  l'eau  a  pu  traverser  des  granulites 
semblables  et  leur  comnmnique  des  propriétés  appréciées.  Dans 
l'amblygonite,  la  lithine,  accompagnée  de  soude  et  d'alumine, 
est  combinée  en  un  iluophosphate  et  se  rapproche  par  là  de  cet 
autre  iluophosphate,  abondant  dans  la  même  catégorie  de  roches, 
l'apatite,  ainsi  que  d'autres  phosphates  également  présents  dans  le 
gisement  de  Montebras,  la  Avavellite  et  la  turquoise  (phosphates 
dalumine).  L'amblygonite  parait  donc  être,  dans  ce  gisement 
staunifère  en  relation  directe  avec  des  granulites  porphyroïdes, 
un  cas  particulier  dune  venue  fluo-phosphalée,  comme,  ailleurs, 
au  Groenland,  le  gisement,  aussi  à  peu  près  unique  dans  son 
genre,  d'Evigtok,  contient  ce  fluorure  double  d'aluminium  et 
de  sodium .  dont  la  présence  à  Montebras  n  "aurait  rien  eu 
d'étonnant,  la  cryolite.  Cela  correspond  bien  avec  la  double 
intervention  qu'on  est  porté  à  admettre  dans  les  sécrétions 
stannifères  des  granulites  :  dune  part,  le  lluor  et  le  phosphore 
(auxquels  on  pourrait  ajouter  parfois  le  bore,  accompagnant  le 
tluor  et  la  lithine  des  tourmalines)  :  de  l'autre,  l'excès  d'alcalis, 
soude  et   lithine. 

Les  exploitations  d'amblygonite  de  Montebras  ont  consisté, 
pendant  longtemps,  à  fouiller  les  haldes  de  l'ancienne  mine 
d'étain  ;  il  y  a  peu  de  temps  qu'on  travaille  directement  sur 
les  liions  mêmes,  où  ce  minéral  s'est  déposé  et  les  galeries 
de  mines  ne  sont  guère  encore  sorties  de  la  zone  superlicielle, 
décomposée,  kaolinisée,  altérée  par  des  réactions  secondaii-es, 
bouleversée  parfois  par  les  anciens  travaux,  en  sorte  qu'il 
reste  quelque  obscuiité  dans  la  nature  du  gisement  (voir  le 
plan   ci-joint,  iig.  i). 

Autant  qu'on  on  peut  juger,  il  semble  que  l'amblygonite 
se  trouve  associée  avec  du  quarz  et  de  la  cassitérite  dans  des 
veines  irrégulières,  recoupant  une  granulite  porphyroïde  à  quarz 

(1)  Les  micas  argentins  de  la  granulite  des  Colettes  (Allier),  qui  produit  le 
Kaolin,  dont  je  parlerai  plus  loin,  donnent,  d'après  Daubrée,  la  réaction  de  la 
lithine . 


L.    DE    LAUNAY  949 

de  première  consolidation  bien  nette  (que  Ton  a  pris  l'habi- 
tude à  Montebras  d'appeler  un  porphyre  quand  elle  est  dure 
et  un  elvan  quand  elle  est  décomposée)  (i).  Cette  même  granulite, 
qu'on  rencontre  avec  des  discontinuités  dans  une  zone  assez 
étendue  (iBoo"'  sur  800  environ),  et  qui  est  légèrement  stannifère 
dans  toute  sa  masse,  renferme  ailleurs  d'autres  filons  de  la 
même  venue,  où  tantôt  domine  l'apatite,  tantôt  la  cassitérite. 
Quand  l'amblygonite  apparaît,  généralement  la  wavellite  abonde 
au  voisinage. 

La  principale  veine,  où  l'on  recherche  l'amblygonite,  a  enAÙron 
une  douzaine  de  mètres  de  long,  sur  3  à  4  uiètres  de  large  ; 
elle  paraît  avoir  une  structure  pegmatoïde  à  très  gros  éléments, 
en  sorte  que.  le  feldspath  ayant  été  transformé  en  boue  par  la 
kaolinisation,  on  y  voit  des  morceaux  épars,  comme  bréchi- 
formes,  de  quarz  anguleux  et  d'amblygonite.  La  cassitérite, 
relativement  rare  et  associée  avec  le  quarz,  est  souvent  englo- 
bée dans  l'amblygonite  elle-même.  Dans  l'altération,  des 
éléments  manganésifères  se  sont  parfois  concentrés  autour  du 
quarz,  qu'ils  revêtent  d'un  enduit  noir. 

A  ces  courtes  notes  sur  l'industrie  actuelle  de  l'amblygonite, 
je  crois  utile  d'ajouter  la  description  (encore  inédite)  des  roches 
de  cette  région,  au  milieu  desquelles  se  trouve  le  gisement,  et 
du  peu  que  l'on  connaît,  sur  la  formation  stannifère  elle-même. 

Ces   roches  sont  de   diverses  natures  : 

1°  Quand  on  quitte  la  station  de  Lavaudfranche,  on  est, 
presque  jusqu'à  la  mine,  dans  un  granité  à  mica  noir,  à 
pinite  abondante  et  à  très  rares  et  fines  paillettes  de  mica 
blanc,  mais  où  ce  mica  blanc,  souvent  accolé  aux  cristaux 
antérieurs  de  quarz  et  de  feldspath,  ne  fait  jamais  défaut  (9). 
Sur  la  feuille  de  Montluçon  j "ai  noté  cette  roche  granité  g  ranii- 
litiqiie  (yi  y'  )  pour  la  distinguer  du  granité  proi)rement  dit, 
qui  ne  contient  ])as  ces  paillettes  de  mica  blanc.  Cette  roche 
se  continue  jusqu'aux  ateliers  de  la  mine  et  persiste  même 
dans  une  tranchée  creusée  jtar  les  travaux.  Elle  se  distingue 
aussitôt  extérieurement  d(^  la  granulite,  qui  forme  les  coteaux 
de  Montebras,  Grand-Roche,  etc.,  par  son  peu  d'altération 
superficielle.    On  la    retrouve,  à    i8oo">    au  sud   de    Montebras, 

(1)  Voir  plus  loin,  la  description  do  cetto  roche,  qui  sera  figurée  dans  mon 
travail  sur  les  Roches  carbonifcres  de  la  Creuse. 

{!)  Près  de  la  gare  de  Lavaudfranche,  on  l'on  est  presque  au  contact  du  gneiss, 
ces  fines  paillettes  de  mica  blanc  sont  particulièrement  rares. 


05o  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

vers  Chateux,  un  peu  plus  près  au  S.-E.  après  Vendoueix, 
puis  à  Sounians,  Fontbier,  la  Garde,  Chazeix,  Saint-Martial, 
la  Comniaiulcrie.    etc. 

2"  Une  roche  toute  différente,  qu'on  peut  observer  à 
Chateux  et  qui  se  développe  surtout  vers  l'Est  dans  la 
direction  de  Grand-Roche  et  du  Mouscau,  ou,  vers  l'Ouest,  en 
allant  à  Toulx  Sainte-Croix,  est  la  graniilite  proprement  dite 
(ou  granité  à  deux  micas,  avec  mica  blanc  abondant).  Au  sud 
de  Montebras,  elle  est  rose  et  à  grains  assez  fins.  Sur  la  rive 
gauche  de  ht  petite  Creuse,  vers  le  j)oint  ^iÇ>  ou  sur  la  route  de 
Lavaudfranclie  k  Soumans,  elle  est  du  même  type,  mais  à  grains 
plus  volumineux.  Le  mica  blanc  y  est  de  même  dimension  et 
souvent  plus  abondant  que  le  mica  noir  :  les  quarz  de  première 
consolidation  sont  lré(juents  ; 

3°  Enfin,  les  gisements  d'étain  et  damblygonite  se  trouvent 
dans  une  roche  sjjéciale,  quOn  peut  observer  aux  sommets 
marqués  4^4  et  4^1  ■  des  deux  côtés  du  village  de  Montebras 
et  également  dans  les  travaux  de  la  mine,  où  elle  constitue 
un  mamelon  de  3oo"'  de  long  sur  4©  de  ]ai"ge,  dirigé  N.  5o°  E. 
avec   plongement  Ouest. 

C'est  une  roche  à  pâte  presque  porphyrique  et  qu'en  effet 
les  anciens  auteurs  ont  appelée  \\w  ])orphyre,  quand  ils  ont 
j>u  l'observer  à  l'état  frais,  sans  la  kaolinisation  qui  y  est  fré- 
quente. Elle  est  à  fine  pâte  rose,  avec  des  cristaux  de  quarz 
nettement  isolés  et  contient  très  peu  de  mica  blanc.  Je  l'ai 
désignée  sous  le  nom  de  graniilite  porphyroïde,  en  raison 
de  la  forme  d(^  passage  curieuse  qu'elle  présente  entre  la  gra- 
nulite  et  la  microgranulite.  Son  analyse  brute  donne  une 
teneur  déjà  élevée  de  o,5i  %  de  lithine  (i).  Les  lavages 
portant  sur  les  parties  kaolinisées  ])i'ouvent  qu'elle  contient, 
presque  partout,    des  traces  d'étain. 

Une  tranchée,  où  l'on  a  ex])loité  cette  roche  décomposée 
comme  sablon  kaolinisé  près  du  ])oint  4'^4i  1^  montrait,  en 
1889.  entièrement  kaolinisée,  avec  tles  reines  très  minces  (i  cent.) 
de  quarz  enfumé,  des  filonnets  de  fine  granulite  rose  elvanique  et 
d'autres   de   greisen   à    quarz  isolés  au  milieu   de    micas  jaunes 

(1)  M.  Michel  Lévy  a,  depuis  longtemps,  signalé  la  granulite  du  Puits  du 
Champ  k  Montebras,  comme  exceptionnellement  riche  en  topaze  microscopique, 
qui  contient  de  petits  octaèdres  de  spinelle  en  inclusions  et  des  inclusions  de  fer 
oxydulé,  avec  auréole  à  biréfringence  nettement  augmentée  sans  polychroïsme 
apparent  (C.  R.,  23  déc.   1889). 


L.    DE    LAUNAY  90I 

verdâtres.  Cette  roche  présentait  un  aspect  bréchoïde  (avec  des 
ai)parences  de  blocs  de  quarz  anguleux  pris  dans  un  éboulement), 
dont  j'ignore  la  cause  exacte,  mais  qui  est  également  frappant 
dans  les  travaux  actuels  plus  profonds  (1900),  où  l'on  cherche 
l'amblygonite. 

Les  dernières  exploitations  pour  kaolin  ont  parfaitement 
fait  voir  que,  par  un  phénomène  analogue  à  celui  que  nous 
retrouverons  aux  Colettes,  l'altération  kaolinique  a  visiblement 
suivi  un  filon  de  quarz  stannifère,  passant  au  greisen,  de  direc- 
tion environ  Nord-Sud,  pris  dans  cette  granulite. 

Cette  altération  est  en  rapport  avec  une  imprégnation  d'eau, 
qid  se  manifeste  de  tous  les  côtés  dans  la  roche,  même  au 
sommet  de  la  colline  et  qui  se  traduit  par  des  sources,  dès 
qu'on  fait  une  tranchée  ou  un  sondage  quelconque. 

Des  débris  de  semblables  filons  de  quarz  sont  fréquents  à 
la  surface  du  sol.  dans  tous  les  environs  de  Montebras,  notam- 
ment  au  Nord  de  la  petite  Creuse  (N.W.  du  point  4oi)- 

4"  En  fait  d'autres  roches,  la  micro  granulite  proprement 
dite,  si  abondante  à  l'Est  et  au  Sud,  entre  Montluçon,  Prémillat 
et  Gouzon,  est  presque  inconnue  dans  cette  région.  Cependant 
on  peut  en  observer  un  filon  (E.W.)  à  l'Ouest  de  Bordessoules, 
sur  le  bord  de  la  route,  dans  un  granité  à  fin  mica  blanc, 
passant  déjà   à  la  granulite  proprement  dite. 

J'ai  déjà  signalé  les  greisen,  qui  accompagnent  l'étain  (i);  le 
long  de  la  granulite  porphyroïde  de  la  mine,  il  existe  aussi  un 
beau  filon  de  3"'5o  à  4"^  tle  large,  formé  de  granulite  riche  en 
orthose  rouge. 

5  '  L'on  doit  encore  mentionner  les  lambeaux  de  tertiaire 
oligocène,  rattachés  au  bassin  du  Cher  et  du  Berry,  qui  se 
présentent  de  divers  côtés,  sur  la  crête  de  Montebras  et  sur  les 
pentes  voisines. 

Les  débris  de  quartz,  signalés  plus  haut  au  Nord  de  la 
Petite  Creuse,  sont.  j)ar  une  association  que  j'ai  eu  souvent 
l'occasion  d'observer  dans  le  nord  du  Plateau  central,  accom- 
I)agnés  d'une  argile  brun  rouge  tertiaire  (oligocène?),  formant 
quelques  bancs    durcis. 

Il  existe  d'autres  afileurements  disséminés  du  même  terrain, 
sous  forme  d'argiles  sableuses  de  couleurs  variables  plus  ou 
moins    agglutinées.    Un    petit    affleurement    d'arkose    en    roche 

(I)  On  retrouve  des  roches  très  analogues'àVèd'lé\'bi§i'ùiitli']ét;''le  'tuiigst4iiiè''de 


Moymac  (Corrèzc). 


|c'i  î  {•■■•■■'■    \i\    \:\   'Mllliii^    I  i  *  I'    il. 


912  vin'    CONÇUES    GÉOLOGIQUE 

jaune  bien  caractérisée  est  au  nord-ouest  de  Vendoueix  (i); 
autour  fie  Soumans.  on  retrouve  des  arg'iles  jaunes  ou  parfois 
g'rises,  avec  sfrains  de  quartz,  qui  sont  parfois  difficiles  à 
distinp^uer  de  la  simple  décomposition  sur  ]dace  des  j^ranites  ou 
granulites  ;  il  en  est  de  même.  ])lus  au  sud.  un  peu  au  nord 
du  village  de  Bornet.  où  l'arj^ile  jaun(\  assez  sableuse,  est  à 
taches  grisâtres. 

Les  affleurements  tertiaires  situés  à  l'ouest,  par  exem])le  au 
nord  et  à  l'est  des  Piei^res  Jaunâtres,  sont.  eux.  beaucoup  plus 
caractéristiques.  Ainsi,  à  l'Est  de  cette  montagne,  vers  le  point 
428.  c'est  une  roche  blanche  dure  à  nombreux  grains  de  quartz 
anguleux,  semblable  à  celles  qui  se  développent  le  long  de  la 
vallée   du  Cher,    en    descendant  vers  le  Berry. 

6"  En  ce  ([ui  concerne  les  veines  stannifères  proi)rement 
dites,  les  travaux  anciens,  faits  dans  mi  esjirit  de  systémati- 
sation théorique  trop  ]^énétré  des  idées  d'alignement  pentagonal. 
renseignent  moins  qu'ils  ne  le  devraient.  Ces  veines,  très  irré- 
gulières comme  tous  les  stockwerks  stannifères.  ont  été  comptées 
connue  une  cinquantaine  de  filons  distincts,  dont  4o  recou])aient 
le  granité  granulilicpu^  et  les  autres  la  granulite  ])or|)hyroïde. 
On  avait  distingué  des  fdons  N.-S..  d'autres  N.  3o"  W.  et  deux 
groui)es    de  filons  à  peu  ])i'ès  Est-Ouest,   différents   de    i5". 

Les  travaux  ont  été  poussés  jadis  jusqu'à  137  mètres  de  pro- 
fondeur avec  le  puits  N"  5.  sans  ju-oduire,  en  somme,  une 
quantité  bien  notable    d'étain. 

Au  i^""  niveau,  on  a  exploité  une  sorte  de  pegmatite  stan- 
nifère  à  mica  vert  de  3o  centimètres  de  large,  suivie,  sur 
40  mètres  de  long,  depuis  le  jour  et  recoupée  par  une  autre 
veine   de  granulite. 

Au  30  niveau,  il  y  avait,  entre  le  granité  granulitique  et  la 
granulite  porphyroïde,  un  fdon  de  greisen  A-ert.  contenant  de  la 
cassitérite  avec  de  petits  ])rismes  d'apatite  bleue  (1)  ;  un  autre 
fdon  de  quarz,  feldspath  et  cassitérite  pénétrait  dans  la  granulite. 

D'une  façon  générale,  il  semble  bien  que  les  veines  à 
cassitérite.    comme    les   veines  à   amblygonite.   ne    soient  qu'un 

(1)  Il  a  été  oublié  à  l'impression  sur  la  feuille  de  Moritiuçon.  On  doit  le  placer 
à  2™™  au  nord  de  l'u  du  mot  Venloueix.  Il  en  est  de  même  du  filon  de  microgra- 
nulite  de  Bordessoules,  signalé  plus  haut. 

(2)  On  trouve,  assez  fréquemment,  à  Montebras,  des  veines  à  petits  cristaux 
d'apatite  bleue,  un  peu  analogues  d'aspect  aux  trachytes  à  apalite  du  cap  de  Gâte 
en  Espagne.  J'ai  déjà  signalé  la  présence  de  la  topize,  de  la  wavellite,  etc. 


t..     1)K    I,AUNAY  95'i 

cas  particulier  de  i)eg'inatites.  dans  iescfuelles  ces  minéraux 
utilisables  jouent  le  même  rôle  que  le  quarz.  le  feldspath  et 
le  mica  blanc.  Il  est  à  remarquer,  d'ailleurs,  que,  dans  les 
veines  jiegniatoïdes  proprement  dites  de  Montebras,  même  quand 
l'étain  n'a]>parait  pas,  ce  métal  existe,  presque  toujours,  finement 
disséminé  dans  le  quartz,  en  quantité  suiUsante  pour  le  rendre 
impropre   à  la  verrerie  (i). 

Mine  d'antimoine  de  Montignat  (près  Marcillat)  Allier. 

Le  ])etit  gisement  antimonieux  de  Montignat  (2)  n"est  intéres- 
sant que  connue  spéciuien  des  très  nouibreux  gisements  de  stibine, 
qu'on  trouve  disséminés  dans  le  Plateau  Central  et  auxquels 
je  dois  consacrer  })roc]iainement  une  monog'raphie  spéciale. 
Exploité  d'abord  au  siècle  dernier  et  abandonné  en  i;;8'3  (3), 
il  a  donné  lieu,  à  diverses  repi'ises,  mais  surtout  depuis  1887,  à 
des  travaux,  qui  ont  auiené  l'obtention  dune  concession,  à  la 
suite  de  laquelle  on  a  exploité,  avec  une  certaine  activité,  en 
1899,  et  même  organisé  une  petite  usine  pour  faire  sui'  ])lace 
de  l'oxyde  d'antimoine  et  un  ])eu  de  régule.  En  1900,  l'exploi- 
tation, considérablement  ralentie,  n'a  occupé  que  (>  ouvriers  et 
l'usine   a   été    arrêtée. 

Le  gisement  ex[>loité  est  situé  sui-  un  coteau,  qui  domine 
la  rive  droite  du  Cher,  à  environ  2  kil.  en  amont  de 
Chambouchard . 

Il  existe  là.  au  milieu  d'un  gneiss  très  g'ranitique.  à  struc- 
ture g'renue  |)eu  zonée,  et  souvent  diflicile  à  distinguer  d'un 
granité    ])roprement    dit,     un     (ilon     d'iuie     granulite      spéciale 

(1)  Lh  bibliographie  de  Montebras,  que  j'ai  donnée  autrefois  très  incomplète- 
ment, est  la  suivante  :  1859.  Mallard.  Sur  la  découverte  de  l'étain  à  Montebras 
(liul.  Soc.  Se.  nat.  de  la  Creuse).  —  1863.  Décret  de  concession  de  Montebras 
(.1)))!.  dex  M.,  C)\  t.  7,  p.  318).  —  1807.  Mallard.  Sur  les  gisements  stannifrres 
du  I^imousin  et  de  la  Marche  et  sur  quelques  fouilles  qui  paraissent  s'y  rattacher 
(Atiii  de.'i  M.,  6*.  t.  10,  p.  321).  —  1867.  Moissenet.  Sur  une  nouvelle  espèce 
minérale  rencontrée  dans  le  gîte  d'étain  de  Montebras  {C.  R.,  31  juillet  1871  ; 
t.  73,  p.  306  et  Ann.  des  M.,  6%  t.  20,  p.  1).  —  1871.  Des  Cloizeau.x.  Sur  la 
montebrasite  {C.  R  ,  t.  73,  p.  327  et  Ann.  des  ¥.,  6%  t.  20,  p.  22i.  —1891. 
A.  Lacroix.  Note  préliminaire  sur  un  minerai  nouveau  de  Montebras  [Bul.  Soc. 
min.,  t.  14,  p.  187).  —  1892.  De  Launay.  Feuille  de  Montluçon. 

(2)  Coll.  École  des  Mines,  n»  2382.   Feuille  au  g^-Qôô  d'Aubusson. 

(3)  Une  analyse  de  Vauquelin  {Ann.  phys.  et  chimie,  t.  VII,  p.  32),  sur  un 
minerai  d'antimoine  voisin  de  Montluçon  s'applique  peut-être  à  lui,  bien  que  le 
minerai  analysé  par  Vauquelin  soit  exempt  de  sulfure  de  fer. 


9-54  VIU'   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

(a382-io),  sur  la  nature  do  laquelle  jaui'ai  bientôt  à  revenir, 
lilon  dont  la  largeur  peut  atteindre,  au  maximum,  8  mètres  et 
dans  lequel  la  stibine  se  trouve  strictement  localisée,  sous 
forme  d'un  stockwerk  de  quarz  à  stibine.  Ce  filon  est  dirigé 
à  4o°  Nord,  avec  plongement  Est  très  accentué,  faisant  avec 
la  verticale  un  angle  d'environ  20"  ;  il  a  été  reconnu,  sur 
3oo  à  400  mètres  de  long,  par  deux  galeries,  en  direction. 
Lui-même  est  très  régulier  ;  mais  dans  sa  masse,  les  veinules 
antimonieuses  sont,  au  contraire,  très  irrégulières,  comme  c'est 
le  cas  de  la  plupart  des  gisements  d'antimoine  ;  leur  largeur 
est  le  ]>lus  souvent  de  1/2  à  2  centimètres  ;  la  stibine 
y  est  associée  pêle-mêle  avec  le  quarz  et  un  peu  de  mis- 
pickel  et,  tantôt  l'un,  tantôt  l'autre  des  deux  premiers  miné- 
raux domine  ;  plus  rarement  on  peut  avoir  de  la  stibine  sur 
une  épaisseur  de  2  à  6  centimètres,  parfois  même  des  renfle- 
ments, des  lentilles  plus  épaisses.    (Ech.    2382-1   à  6). 

Aux  affleurements,  le  dyke  granulitique,  ti'ès  altéré,  se  pré- 
sente sous  la  forme  d'une  glaise  rouillée  et  jaunie,  avec  un  peu 
de  sénarmontite,  mais  surtout  avec  une  variété  de  stibine,  qui 
a  perdu  une  partie  de  son  soufre  et  est  comme  brvilée  (2382,7). 

Environ  i  kil.  à  l'Est,  sur  le  coteau  de  la  Gaborne,  on  a 
fait  également  des  recherches  sui*  un  autre  gisement  ])lus  pauvre, 
qui    se  présente  dans  des  conditions  analogues. 

Enfin,  d'après  des  renseignements  que  je  n'ai  pu  contrôler, 
en  aurait  ti'ouvé.  en  se  rapprochant  du  Cher  vers  l'Ouest,  des 
traces  d'étain  et  de   tungstène. 

Le  granulite  à  antimoine  de  Montignat  est  d'un  tyi)e  spécial, 
([ue  j'ai  eu  souvent  l'occasion  d'observer  au  voisinage  des  filons 
d'antimoine  dans  le  Nord  du  Plateau  Central,  par  exemple  à 
lîoursoneix,  entre  la  Dapeyre  et  Parsae  (5()  kil.  à  l'ouest  de 
Montignat),  à  Mérinchal  (26  kil.  au  Sud,  etc.)  et  je  ne  lui  laisse 
le  nom  de  granulite  que  faute  dun  terme  plus  approprié  ;  car 
elle  me  paraît  se  rattacher  au  groupe  des  microgranulites  et 
peut-être,  comme  celles  ci,  recouper  leDinantien.  En  réalité,  c'est 
Tine  pegmatite  grenue,  comme  gréseuse,  formée  de  qnai^z  et  de 
feldspath  (généralement  altéré)  sans  mica  blanc,  où  la  pyrite 
apparaît  fréquemment,  sinon  à  Montignat,  du  moins  dans  d'autres 
gîtes.  Des  roches  du  même  genre  existent  en  divers  points  de 
la  même  région  :  par  exenqjle.  en  remontant  vers  l'Est  de 
Montignat.  vers  Marcillat  et  traversant  la  rivière  au  village  de 
Saint-Pardoux,  ou  encore  à  l'est  de  Ghambon,    sur  la  route   de 


L.    DE   LATJiVAY  955 

CJiarabon  à  Evaux.  à  la  limite  du  Dinantien  et  du  gneiss  : 
elles  sont  très  loin  de  contenir  toujours  de  l'antimoine,  mais 
elles  peuvent  servir  d'indice    pour  le  rechercher. 

D'autres  stibines,  dans  la  Creuse,  l'Allier  et  la  région 
contiguë  du  Puy-de-Dôme,  apparaissent  au  contact  immédiat  des 
microgranulites   proprement  dites. 

L'âge  de  ces  stibines  semble  intermédiaire  entre  le  Dinantien 
et  le  Stéphanien  et  leur  relation  avec  les  microgranulites  peut 
être  comparée  à  celle  qui,  dans  la  même  contrée,  associe 
Tctain.  le  tungstène  ou  l'urane  (i)  avec  des  granulites  plus 
anciennes. 

Carrières  de  kaolin  des  Colettes  (Allie?'). 

Les  exploitations  de  kaolin  des  Colettes  (Fig.  2),  portent  sur 
des  zones  altérées  dans  un  massif  de  granité  à  mica  blanc  (grà- 
nulite,  Zweiglimniergranit  des  Allemands),  isolé  au  milieu  des 
micaschistes.  Il  y  a  là  deux  groupes  de  travaux,  ceux  des 
CiOlettes,  qui  occupent  environ  260  ouvriers  et  produisent  de 
3o  à  5o  tonnes  par  jour,  et  ceux  de  Beauvoir,  près  d'Echas- 
sières.  d'une  importance  plus  faible. 

Ayant  déjà  décrit  autrefois  ces  gisements,  je  ne  veux  ici 
mentionner  qu'un  l'ait,  très  intéressant  pour  leur  genèse,  que 
l'approfondissement  des  tranchées  a  mis  en  parfaite  évidence  : 
c'est  la  limitation    très  nette   de   la  kaolinisation  en  ju'ofondeur. 

On  sait  que.  dans  une  théorie  très  répandue  et  notanunent 
développée  par  Daubrée.  la  kaolinisation  serait  un  phénomène 
ancien,  résultant  de  l'action  des  fluorures  stannifères  :  il  est 
impossible  de  conserver  cette  idée  en  présence  des  faits:  la 
kaolinisation.  qui  est  ici  le  simple  produit  d'une  altération  sur 
l)lace  de  la  granulite.  est  en  rapport  incontestable  avec  la 
superficie  actuelle  et  avec  la  circulation  des  eaux.  Si  les  veines 
fluorées  anciennes  ont  eu  une  influence,  ce  ne  peut  être  que  par 
les  traces  de  fluor  et  de  chlore,  laissées  dans  les  roches  :  traces 
qui  facilitent  peut-être  cette  attaqiu^  superflcielh^  des  feldsi>aths. 
Mais,  dans  la  princijiale  tranchée  des  Colettes.  qui  a  aujour- 
d'hui 3o  mèti'es    au   dessous    de    son    boi-d    le    plus  bas,    4^   îm 

(I)  .le  signale  incidemment  quatre  points,  voisinsde  Monlignat,  011, soit  la  chal- 
colito,  soit  l'uranite  verte,  apparaît  dans  des  granulites  :  Colombaroux,  près  Com 
mentry,  Marignon,  près  Montlurun  (Coll.  2.'5S(;),  un  point  à  l'Ouest  de  l'Harpe,  ai; 
Nord  de  Mareillat,  sur  une  direction  de  faille  marquée  par  une  traînée  de  culm  ; 
enfin  Montebras. 


956 


VIII'"    CONGRÈS    GÉOLOGKIUE 


dessous  du  plus  élevé,  on  a  vu,  progressivement,  à  mesure 
qu'on  descendait,  reparaître  la  granulite  dure  inaltérée  et  cesser 
le  kaolin.  Le  kaolin  ne  saurait  donc  avoir  une  origine  ancienne 
et  profonde. 


Fig.  2.  —  Carrière  de  Kaolin 'des  Colettes. 


On  peut  y  ajouter,  comme  je  l'ai  déjà  fait  remarquer  autre- 
fois, que  cette  kaolinisation  a  suivi  trois  filons  de  quarz  prin- 
cipaux, dirigés  N.  25°  E.  à  X.  4o°  E.  et  épais  de  o™8o  à  2"^  de  large, 
que  l'exploitation  a  ménagés,  et  qui  apparaissent  aujourd'hui 
en  relief  dans  la  carrière.  Ces  filons  sont  recoupés  par  des 
croiseurs  jîlus  étroits  et  l'intersection  marque  un  accroissement 
de  la  kaolinisation.  évidemment  causé  par  une  circulation  plus 
active  des  eaux  et  conqiarable  aux  enrichissements  bien  connus 
des  filons  métalliques   dans   le    même   cas. 

Ce  sont  des  faits  en  rapport  avec  ce  que  Ion  sait,  d'une 
façon  générale,  sur  la  concentration  des  eaux  souterraines  le 
long  des  filons  quarzeux.  En  fait,  le  long  de  ces  filons,  dans 
la  grande  tranchée  des  Colettes,  les  sources  sont  aujourd'hui 
encore  tellement  abondantes,  même  au  mois  d'août,  qu'elles 
suffisent   à   alimenter   la   préparation  mécanique. 

Ces  filons  de  quai*z  renferment  de  superbes  géodes  de  quarz 
cristallisé    en    yrands   cristaux. 


L.    UE    LAUNAY  95^ 

On  aurait  pu  se  demander  si,  au  lieu  d'être  la  cause  de 
la  kaolinisation,  ils  n'en  seraient  pas  la  conséquence,  cette  silice 
étant  un  résidu  de  la  décomposition  des  feldspatlis  ;  mais  il  paraît 
bien  démontré  qu'ils  se  poursuivent  dans  la  granulite  inaltérée 
et  sont  un  dei'nier  terme  ancien  de  ces  formations  granulitiques. 

Dans  une  nouvelle  tranchée  connuencée  en  i9oo,  on  peut 
voir  également  ini  lilon  de  quarz  N.5o"E.  de  ©"^So  de  large, 
qui   forme   Taxe    de  la   zone    kaolinisée. 

Les  tranchées  de  Beauvoir,  beaucoup  moins  nettes  à  cet 
égard,  sont  aussi  beaucoup  moins  profondes  ;  on  y  manque  deau 
en  été,  ce  qui  force  à  arrêter  le  travail  pendant  la  saison  sèche 
et  cette  circulation  plus  faible  des  eaux  souterraines  paraît,  en 
effet,  correspondre  à  une  kaolinisation  plus  limitée.  Dans  l'une 
de  ces  carrières,  on  peut  remarquer  un  fait  intéressant,  c'est 
la  présence  de  fragments  de  micaschiste  pinces  dans  la  gra- 
nulite   :  on   est,    en   effet,   presque   au   contact  des  micaschistes. 

Ajoutons  que  les  carrières  classiques  de  St-Yrieix,  près 
Limoges,  se  distinguent  de  celles  des  Colettes  en  ce  que  la 
roche  altérée  est  là.  une  pegmatite  proprement  dite  et  non  une 
granulite  :  doù  une  pureté  plus  grande  ;  mais  la  kaolinisation 
est,  là  aussi,  limitée   en  profondeur. 

Mine  de  houille  de  Saint-Elqy. 

Le  bassin  houiller  de  Saint-Eloy  (i)  fait  partie  de  cette  longue 
traînée  rectiligne  si  caractéristique,  qui  coupe  en  diagonale 
tout  le  Plateau  Central  français  et  dont  la  continuité  apparaît 
de  plus  en  plus  complète  à  mesure  que  les  études  sur  le 
terrain  se  poursuivent  :  cette  continuité  étant  parfois  établie 
par  un  simple  sillon  charbonneux  de  quelques  mètres  ou 
même  de  quelques  centimètres  de  large  (comme  entre  St-Eloy 
et   Montmarault). 

Les  récentes  découvertes  de  houille  dans  le  prolongement 
de  ce  bassin  vers  le  Sud  (2),  les  recherches  qu'on  vient 
d'entreprendre  sur  son  prolongement  vers  le  nord,  dans  l'an- 
cienne concession  de  Noyant,  lui  prêtent  un  intérêt  d'actualité 
spécial.     Son    histoire  géologique  est,  en  outre,    des  plus  inté- 

(1)  Voir  feuille  au    de  Gannal.  —  Comptes-rendus  des  tournés  de  1893  et 

^  s 0.000 

1893  dans  le  bulletin  du  Service  de  la  carie  géologique. —  Massif  de  Saint-Saulj^e 
{liul.  Serv.carte  geol.,t.  VIII,  p.  12). 

(2)  M.  Angles  d'Auriac  doit  les  étudier  procliainement  dans  les  Annales  des 
mines. 


958 


VIll^   CONGRÈti   GÉOLOGIQUE 


ressantes  ;  il  serait  trop  long  de  l'exposer  ici  ;  mais  je  veux 
au  moins  insister  sur  deux  points,  que  les  membres  du  congrès 
out  pu  étudier   pendant  leur  visite. 


m  Couche  ditToit  au  supérieiire .       v°!  a'"\\  CoucAe  du.  Centra  ou.  inférieure.    L A  Terrain  piinviti/'. 

Fig.  3.  —  Plan  du  bassin  houillor  de  Saint  Éloy,  d'après  M.  de  Morgues. 

En  premier  lieu,  j'ai  déjà  fait  remarquer  ailleurs  qu'il  ne 
fallait  pas  voir,  dans  ce  sillon  houiller,  comme  dans  beaucouj) 
d'autres  traînées  houillères  du  Plateau  Central,  le  simple 
remplissage  d'un  synclinal  ancien,  ayant  formé  un  ou  plusieurs 
lacs  alignés.  Cette  traînée  est  souvent  tout  à  fait  transver- 
sale aux  plis  anciens,  qu'elle  a  pu  épouser  localement,  mais 
qu'en  général  elle  rejette.  Elle  paraît  être  le  résultat  d'un 
grand  décrochement,  datant  de  l'époque  intermédiaire  entre 
le  Dinantien  et  le  Stéphanien,  contemporain  par  suite  de 
l'ouverture  des  nombreux  filons  de  microgranulite  et,  pro- 
Ijablement  aussi,  de  cette  longue  crête  quarzeuse,  que  l'excui-- 
sion  d'Evaux,  Chàteau-sur-Cher  et  Saint-Maurice  a  donné  l'oc- 
casion   d'examiner    (i).     Il    y     a    eu.   d'une     façon    manifeste. 

(1)  L'existence,  à  l'ouest  de  cette  traînée,  tout  à  fait  parallèlement  à  elle,  sur  la 
feuille  de  Gamat^  de  dykes  granulitiques,  semblerait  montrer  que  cette  direction 
avait  déjà  été  esquissée  trèsantérieurement,  au  moment  de  la  venue  decesgranu- 
lites.  D'autre  part,  à  l'est,  elle  est  suivie  par  des  filons  de  porphyres  pétrosili 
ceux  ou  microgranulites  et  des  lambeaux  de  Dinantien  englobés  dans  des  failles, 
montrant  bien  l'existence  du  grand  mouvement  post-dinantien,  dont  je  suppose 
l'intervention  ici. 


L      DE    LAUiNAY 


9^9 


Coupes  du  bassin  houiller  de  Saint  Éloy. 
Coupe  AB 


Xhtraii  dti  .»■ 


Fig.  4. 


Coupe  CD 


Fig.  5. 


Coupe  EF 


''^"^.^^ILJ^"  -^o/     P"  ou  MANOIR 


Fig.  6. 


Coupe  GH 


N^ive/tii    du  sol 


Couche  du  Toit 


^Couche  Centra/a 

Il      au  .nfcricu^e 


Ttr.-3,n 
1        ii'l  primitif 


Fig.  7. 


96o 


VlU'^   CONGKES    OtOLOGIQUE 


déplacement  relatif  des  deux  lèvres  de  cette  fissure,  avec 
torsion  des  gneiss,  micaschistes,  schistes  sériciteux,  etc.,  au 
contact.  Pendant  le  dépôt  du  houiller  supérieur,  les  mouvements 
ont  dû  être  considérables  ;  ils  Tout  été  également  après  ce 
dépôt,  soit  pendant  le  Perniien,  entre  l'Aquitanien  et  le  Thurin- 
gien,  séparés  dans  nos  régions  par  une  complète  discordance, 
soit  même  pendant  le  Tertiaire,  et  il  sullit,  pour  s'en  rendre 
compte,  de  voir  des  coupes  comme  celle  de  la  tranchée  de 
Morny,  qui  montre  actuellement  un  beau  pli  synclinal,  et 
comme  la  série  de  celles  que  nous  reproduisons  d'après  M.  de 
Morgues  (fig.  3  à  8).  Ce  bassin  a  subi  une  compression  trans- 
versale très  prolongée  et  très  intense,  qu'on  ne  saurait  négli- 
srer  en    étudiant   sa   constitution. 


rou|>c  \iN()i' 


Fig.  8.  —  Coup»'  tlu  bassin  houilifr  do  Saint  Éloy. 


Quand  on  examine  des  coupes  comme  A  B  ou  C  D,  on  ne  peut 
songer  à  les  interpréter  par  des  phénomènes  de  dépôt  torrentiel, 
si  irréguliers  qu'ils  aient  pu  être.  Par  exemple,  sur  la  coupe 
A  B,  la  couche  de  houille  développée  atteindrait  une  largeur 
de  i3oo'"  alors  qu'avec  ses  plissements  répétés,  elle  est  resserrée 
sur  Goo  mètres  de  large  ;  on  observe  des  renversements,  des 
introductions  de  la  couche  dans  le  toit,  des  sinuosités  en  patte 
d'oie,  etc.  En  même  temps,  des  coupes  comme  EF,  ou  G  H 
sembleraient  indiquer  que  la  couche  de  houille,  pendant  sa 
compression,  était  maintenue  par  en  haut  :  car  elle  ne  dépasse 
pas  un  certain  plan  horizontal,  sous  lequel  les  voûtes  anticli- 
nales   paraissent    s'être    aplaties. 

Le  terrain,  contrairement  à  ce  qui  existe  dans  d'autres 
bassins  du  Plateau  Central  (Commentry,  etc.),  est  pauvre  en 
poudingues  :  il  est  formé  presque  uniquement  de  grès  avec 
quelques  bancs  de  schistes  ;   les  poudingues,  quand  ils  existent, 


L.     DE    LAUNAY  961 

contiennent  surtout  des  galets  de  gneiss.  La  houille  est  surtout 
un  charbon  à  longue  flamme  quasi  ligniteux,  bon  pour  les 
usages  domestiques,  qui  forme  les  couches  dites  du  toit  et 
du  centre  (plus  la  couche  du  nmr  inexploitée).  Cette  houille 
est  accumulée  en  lentilles  dans  la  partie  nord  du  bassin  voisin 
de  S'-Eloy  (plan  ci-joint,  tig.  3);  plus  au  sud,  j'ai  déjà  dit  qu'on 
venait   d'en    retrouver    vers    Gouttières  et  S^-Eloy. 

Au  nord,  le  bassin  se  rétrécit  brusquement  et  paraît  dispa- 
raître entre  S'-Eloy  et  La  Peyrouse  ;  mais  une  investigation 
du  terrain  suflisamment  minutieuse  permet,  presque  toujours, 
de  retrouver  sa  trace,  généralement  sous  la  forme  d'une  argile 
noirâtre.  En  arrivant  vers  Puy-Giraud  (feuille  de  Moulins),  on 
a,  par  exemple,  sur  la  voie  du  chemin  de  fer  économique, 
une  veine  dont  la  largeur  est  exactement  de  o'"6o,  entre  un 
gneiss  granitiiiue  à  l'ouest  et  un  micaschiste  à  l'est  ;  un  peu  plus 
au  nord,  le  même  sillon  a  3'"5o  de  large  et  comprend,  de  l'est  à 
l'ouest,  o"i6o  de  boue  charbonneuse,  puis  des  argilolithes 
grises,  de  l'argile  noire  avec  quelques  cailloux  de  quarz  et 
enfin  de  l'argile  brune  et  rouge.  A  Montmarault  (Gh.  de  Sarre), 
le  teri-ain  houiller  reprend  avec  une  largeur  de  loo  à  i5o  mètres 
et  s'élargit  de  plus  en  plus  jusqu'à  la  hauteur  de  Noyant, 
où  il  atteint  son  maximum  de  largeur,  c'est-à-dire  plus  de  3  kilom. 

En  second  lieu,  il  y  a  lieu  de  noter,  dans  le  terrain  houiller 
de  St-Eloy,  l'existence  de  liens  blancs  ou  gores,  qui  jouent 
un  vole  analogue  à  celui  des  porphyrites  de  Commentry.  Le 
principal  accompagne  à  son  toit  la  couche  de  houille  du  toit. 
Au  contact,  le  charbon  paraît  durci,  graphitisé,  et  M.  Ver- 
iiadsky  y  a  remarqué  la  présence  de  veinules  de  barytine 
cristallisée ,  dans  des  conditions  déjà  étudiées  par  lui  en 
Westphalie  :  barytine  qui  pourrait  provenir  des  orthoclases 
du  gore  blanc  (i).  Un  autre  lien  blanc  est  au  mur  de  la 
couche  du  mur;  enfin  deux  plus  petits  sont  dans  la  houille 
même,  près  des  deux  premiers,  l'un  en  haut  de  la  couche  du 
toit,    l'autre   en   bas  de  la  couche  du  mur. 

Mines  d'asphalte  de  Pont-du-Château  {Puy-de-Dôme). 
Les  gisements  de  bitume  et  d'asphalte  sont  nombreux  (2)  dans 

(1)  Une  veine  tle  barytine  suit  la  traînée  houillère,  plus  au  Nord,  à  l'embranche- 
iiient  delà  ligne  économique  de  Montmarault,  à  la  Faye. 

(2)  V'oir  Michel  Lévv.  Peuille  de  Glermonl-Ferrand  au  .  Notes  sur  la  chaîne 

^  •'  80.000 

des  Puys,  le  .Mont-Dore,  etc.  {Bu,l.  Soc.  GéoL,  1891,  p.  887).  —  De  Launay.  Gites 
minéraux  et  métallifères,  tome  1,  p.  200  à  209.   —  (.'olL  Ecole  des  mines,  n   2380. 


962 


VI  ne   CONGRKS    GEOLOGIQUE 


la  région  comprise  entre  Clermont-Ferrand,  Riom  et  l'Allier 
(voir  la  petite  carte  ci-jointe),  dans  un  carré  d'environ  i6  kilo- 
mètres de  côté. 


^^\Ço^fL^^^^^j 


+'  '^f/+^-^;*  ■^. 


^S^-t^I-Wl^ 


%^  Concejrsion^  de-  iztzi^ie- 
■////A  ev  oj-pTialte'. 


Zimize.r  (ie.r  terrahid-  cri.rfaZli^ureC 


du  tertùure  de-  7j:z.  Zù, 


•luujT'ie-. 


Fig.  9.  —  Carte  des  gisements  bitumineux  de  la  Limagne. 
Échelle  1/320.  UOO. 

Ainsi  que  le  montre  la  carte,  ces  gisements  sont,  pour  une 
cause  quelconque,  localisés  dans  les  divers  niveaux  du  terrain 
tertiaire  au  voisinage  des  basaltes  les  plus  récents  et  souvent  au 
contact  même  des  pépérites  basaltiques  (Lussat,  Malintrat, 
Pont-du-Chàteau,  Puy  de  la  Poix.  etc.  Quand  on  sort  de  la  zone 
à  expansions  basaltiques  vers  le  nord,  les  mêmes  terrains  ne 
renferment  plus  de  bitume,  tandis  qu'au  sud  on  en  trouve, 
soit  dans  les  calcaires  à  Hélix  Ramondi  (Aquitanien)  à  Pont- 
du-Chàteau    et    aux    Roys,     soit    dans    les    marnes    inférieures 


L.     DE   LA  UN  A  Y  1)63 

au  Puy  de  la  Bourrière  (Tongrien  supérieur),  soit  dans  les 
sables  et  arkoses  sannoisiens  à  Lussat  et  à  rEseourchade, 
soit  dans  les  pépérites  elles-mêmes  à  Malintrat,  au  Puy  de  la 
Poix,    etc.  (i). 

A  Lussat,  on  a  exploité,  jusqu'en  i885,  une  poche  de  bitume 
dans  le  sable  bitumineux,  afin  de  l'utiliser  dans  la  fabrication 
du  mastic  asplialtique  ;  le  mastic,  obtenu  ainsi,  avait  le  défaut 
d'être  trop  gras  et  les  difficultés  de  boisage  dans  la  mine  étaient 
très  grandes.  A  Malinti*at,  on  cherche  des  fissures  pleines  de 
bitume  dans  la  pépérite,  sans  imprégnation  proprement  dite. 

A  Pont-du-Château  l'imprégnation  asphaltique  est  très  net- 
tement localisée  dans  un  banc  de  calcaire  concrétionné  à 
Hélix  Raniondi,  épais  àe  [^  k  Q  mètres,  sous  une  couche  de 
calcaire  marneux  gris  (2)  et  au  dessus  de  bancs  de  calcaires 
marneux  (3)  alternant  avec  des  lits  sableux,  bancs  qui  eux- 
mêmes  reposent  sur  des  pépérites. 

Il  est  incontestable  que  cette  imprégnation  est  postérieure 
au  dépôt  des  calcaires  imprégnés,  indépendante  de  ce  dépôt 
et  seulement  localisée  au  milieu  d'eux  par  suite  de  circons- 
tances physiques  et  chimiques,  l'argile  qui  existe  dans  les 
terrains  superposés  ou  sous-jacents  étant,  d'après  un  dicton 
des  mineurs,  la  grande  ennemie  du  bitume.  On  rencontre 
toutefois,  immédiatement  au  mur.  quelques  petites  tissures 
bitumineuses,  beaucoup  plus  rares  au  toit.  Ce  bitume  est  donc 
venu  d'en  bas,  soit  par  un  phénomène  primitif,  soit  par  une 
simple  remise  en  mouvement  secondaire,  toute  naturelle  avec 
une  substance  aussi  essentiellement  mobile  :  ce  que  je 
n'examine   pas  ici. 

Sa  montée  est  même  en  rapport  très  net  avec  deux  fractures 
nord-sud,  distantes  de  i5o  mètres  lune  de  l'autre,  fractures 
bien  visibles  dans  la  mine,  par  lesquelles  il  coule  du  bitume 
en  quantités  assez  abondantes  pour  couvrir  le  sol  de  toutes  les 
galeries  avoisinantes  (4)  et  à  partir  desquelles  l'imprégnation 
dans  les   calcaires  va   en  décroissant  assez    vite. 

Lune  de  ces  fractures,   par  exemple,  met  en  contact  avec  le 

(1)  Au  voisinage  de  l'Escourchade,  on  a  même  constaté  des  imprégnations  bitu- 
mineuses dans  le  granité,  lors  des  creusements  des  tranchées  du  chemin  de  fer  de 
Tulle  (in  Michel  Lévy,  loc.  cit.  p.  887). 

(2)  Ech.,  2380-1. 

(3)  Ech.,  2380-2. 

(4)  Ech.,  2380-6. 


964  via*    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

calcaire  à  hélix  imprégné,  un  calcaire  marneux  non  imprégné, 
ou,  en  d'autres  points,  une  partie  plus  argileuse  du  calcaire  à 
hélix,  quia  également  échappé  à  cette  imprégnation.  Cette  tissure 
a  de  3o  à  4^  centimètres  de  large  et,  quand  on  l'aborde  dans 
les  travaux,  on  la  voit,  dans  toute  sa  partie  haute,  absolument 
vide,  le  bitume  en  étant  déjà  écoulé,  tandis  qu'à  sa  base  le 
bitume  monte  comme  une  source  :  il  ariive  même  que  la  tissure, 
très  visible  sur  le  sol  et  un  peu  sui'  les  parois  latérales  de  la 
galerie,  soit  invisible  à  la  voûte,  où  elle  se  sera  refermée. 

Au  voisinage  de  la  fracture,  on  voit,  de  tous  les  côtés,  dans 
les  parois  des  galeries,  des  stalactites  de  bitume  suinter  des 
pores  du  calcaire  (i)  ;  puis,  en  s' écartant  on  a  une  imprégna- 
tion plus  régulière  (u)  et  sans  cet  excès  de  bitume  anormal, 
formant  des  aspiialtes  proprement  dits,  et  l'on  arrivt^  progres- 
sivement   à  des    calcaires  stériles. 

Dans  la  zone  d'imprégnation,  qui  peut  avoir  6  à  800  m.  de 
long  sur  lôo  à  '200  mètres  de  large,  il  y  a.  d'ailleurs,  une  très 
grande  irrégularité,  tenant  à  la  constitution  du  calcaire  ;  les 
Hélix  Rainondi  remplis  de  bitume  y  sont  abondants.  La  zone  est 
limitée  par  une  érosion  quaternaire. 

Gomme  substances  accessoires,  on  peut  remarquer  que  le 
bitume  renferme  mie  tx'ès  faible  proportion  de  gaz,  dont  on  cons- 
tate la  présence  en  promenant  une  lampe  sur  le  ruisseau  de 
bitume  soliditié.  qui  couvre  le  sol  de  quelques  galeries.  Un 
échantillon,  analysé  sur  ma  demande  à  l'école  des  mines, 
contenait  .2.69  «/o,  de  soufre.  Quant  à  la  silice,  elle  est  très  rare, 
bien  qu'on  ait  trouvé,  en  un  seul  ]>oint.  de  la  silice  concré- 
tionnée. 

Mines   de   Manganèse   de   Romanèche  (Saàne-et-Loire). 
Les  gisements  de  Romanèche  (3).  divisés  entre  deux  sociétés, 

(1)  Ech.,  2380-3. 

(2)  Ecb.,  2380-5. 

(3)  Coll.  Ecole  (les  niiiies.n"  2379.  Gîtes  nnncraux  et  métallifères,  t.  II,  p.  13 
à  IH,  avec  bibliog.  à  compléter  par  :  1796.  Dolomieu  ,  Journal  des  m  ines)  —  déc.  1827  ; 
de  Bonnard  Anii.  des  Se.  nat.J  —  \838.  Fournet.  Sur  quelques  circonstances  de  la 
cristallisation  des  filons  jAun.  des  Elèves  de  St-Etieiine'  1838  et  Soc  AgricuUiire, 
1846)  —  Berthier.  Analyses  de  minerais  de  Romainèche  i  Ira  i  té  des  essais  par  voie 
sèche,  II,  164)  —  1842.  Dufrénoy.  Analyse  de  l'arséQio!îidérite  {Ann.  d.  M  ,  1842. 
'■')'  liv.  p.  343)  ;  1837.  Drouot.  Gites  de  manganèse  de  Romanèche  (un  vol.  et  atlas) 
—  Michel  Lévy  et  Delafond.  Feuille  de  Bourg  au  1/80. 000.  M.  A.  Lacroi.x  doit 
publier  prochainement,  sur  Romanèche,  un  mémoire  détaillé  dans  le  Bulletin  de 
la  Société  des  Sciences  naturelles  d' A  ut  un. 


I,.     DR    LAUNAY  966 

dont  la  principale  appartient  à  MM.  Daniel  Chamussy  et  C'^ 
produisent  environ  ii.ooo  tonnes  de  minerais  de  manganèse 
par  an.  Ces  minerais,  qui  ne  renferment  ni  phosphore  ni 
soufre  et  à  peine  des  traces  d'arsenic,  sont  surtout  utilisés 
jiour  la  métallurgie  ;  la  verrerie  consomme,  en  outre,  une 
petite  quantité  de  minerais  riches  à  55  °/o.  qu'on  lui  vend 
pulvérisés . 

La  découverte  des  gisements  remonte  à  1750,  la  [)remière 
concession  et  le  forage  du  puits  des  Métériers  à  iSaS.  Les 
exploitations  actuelles,  que  je  déci^irai  seules  ici,  ])ortent  sur 
deux  gisements  de  nature  absolument  différente  :  t  "  un  gîte 
primitif  en  filons  dans  le  granité  ;  2  '  un  gîte  en  amas  dans 
les  terrains  sédimentaires  accolés  au  granité,  gîte  dont  l'allure, 
encore  incomplètement  éclaircie,  semble  manifester  surtout  des 
remises  en  mouvements  secondaires  et  superficielles.  On  peut 
ajouter,  comme  caractères  généraux,  que  l'association  de  la 
baryte  avec  le  manganèse  est  assez  constante  et  assez  intime 
à  Romanèche  pour  prouver  l'existence  d'une  forme  spéciale 
de  psilomélane.  Celle-ci  est  associée  avec  de  la  barytine.  de 
la  fluorine  et  de  la  silice  ;  la  calcite  manque,  au  contraire, 
totalement  dans  les  filons  et  n'apparaît  dans  lamas  que  par 
réaction  secondaire.  Un  dernier  fait  très  remarquable  est  la 
disparition  du  manganèse  vers  80  à  100  mètres  environ  de 
profondeur  par  substitution  progressive  du  fer  au  manganèse  : 
à  80  mètres,  les  minerais  ne  contiennent  plus  que  8  "/„.  de 
manganèse.  Ce  caractère  superficiel  des  gisements  de  manga- 
nèse, comme  des  gisements  de  baryte  qui  leur  sont  si  sou- 
vent associés,  ici  en  particulier,  est  des  plus  fréquents  ;  on 
n'en  a  pas  encore  donné  d'explication  tout  à  fait  satisfaisante, 
bien  que  le  rôle  des  actions  secondaires  et  superficielles,  dans 
ce  cas  aussi,    semble   très  vraisemblable. 

Comme  preuve  de  l'action  intense  des  eaux  dans  toutes  les 
parties  du  sol  atteintes  par  les  travaux  de  mine,  on  peut  remar- 
quer que,  jusqu'aux  profondeurs  les  plus  grandes  de  l'exploitation 
(soit  80  mètres),  le  granité,  qui  encaisse  les  filons,  est  absolument 
décomposé  :  quant  au  calcaire  à  gryphées.  qui  touche  aux  amas, 
il  tombe  littéralement  en  bouillie.  Les  eaux  sont,  d'ailleurs,  très 
abondantes  dans  la  mine  et  remarquables  par  leur  forte  teneur  en 
chlorure  de  sodium  et  même  de  magnésium  (2  gr.  5  de  chlonn'<' 
de  sodium  par  litre)  :  soit  que  ces  sels  aient  été  empruntés  an 
Trias   voisin,   soit   qu'ils   préexistent   dans    le   gisement    même. 


966  Vlll*   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

OU  leur  origine  serait  alors  la  même  que  celle  du  (Inorure  de 
calcium,   gangue  ordinaire  du  minerai. 

Je  vais  maintenant  décrire  successivement  les  deux  formes 
de  gisement. 

I"  Filons. —  Il  existe  deux  filons,  encaissés  dans  le  granité. 
qui  vont  se  relier  Tun  à  l'autre  par  un  stockwerk,  dit  grand 
filon.  Dans  l'ensemble,  ce  système  de  fractures  N.E.-S.W.  paraît 
limité  ]>ar  deux  grands  filons  de  quarz  stériles  perpendiculaires, 
très  visibles  sur  les  crêtes  de  Thorins,  Moulin  à  Vent  et 
Fleurie,  filons  dont  l'épaisseur  peut  atteindre  une  quarantaine 
de  mètres  et  qui  forment,  par  endroits.de  véritables  murailles  (i). 
Dans  les  travaux  du  puits  des  Métériers,  au  niveau  4^  sud. 
on  peut  suivre  le  filon  de  psilomélane.  épais  au  maximum  de 
2"".  parfois  disparaissant  pour  être  remplacé  par  une  simple 
veine  dargile  rouge  (2).  ailleurs  se  bifurquant  en  nombreuses 
veinules  englobant  des  fragments  de  minerai,  qui,  roses  dans  le 
minerai  noir,  mettent  en  évidence  son  caractère  bréchiforme  (3). 

Au  niveau  56,  le  même  filon  i,  près  du  puits  de  Verchères. 
est  rempli  de  géodes  vides,  dont  quelques-uns  atteignent 
plusieurs  mètres  de  long.  Autour  de  ces  géodes,  le  minerai  est 
souvent  concrétionné.  mamelonné  ou  même  stalactitiforme  (4)  '• 
ce  qui  paraît  bien  caractériser  la  remise  en  mouvement.  Il  y  a. 
sur  lui,  des  enduits  de  calcédoine,  de  petits  cristaux  de 
fluorine  blancs  à  axe  dévié,  des  cristallisations  tubulaires  de 
barytine.  parfois  saupoudrées  de  fluorine.  On  a  cru  remarquer 
que,  là  où  la  barytine  apparaissait,  le  minerai  était  plus  pauvre, 
comme  si   le  manganèse   avait  manqué   pour  saturer  la  baryte. 

En  aval  du  niveau  56,  sur  le  même  filon  n°  i.  on  trouve 
encore  d "autres  géodes  avec  quarz,  fluorine  violette  et  barytine 
en  cristaux  bruns  (5).  Le  filon,  tantôt  se  ramifie  en  stock"v\-erk 
et  tantôt  englobe  des  brèches  granitiques  à  tout  petits  frag- 
ments, très  serrés  les  uns  contre  les  autres.  Ailleurs  encore, 
la  coupe  du  filon  donne  l'impression  d'une  série  de  croûtes 
parallèles,  laissant  enti^e  elles  des  délits  vides,  comme  si  les 
eaux    métallisantes   avaient  coulé    d'en  haut.   Certains   minerais 

(1)  Vers  Vaux  Renard  (ouest  de  Fleurie)  on  a  exploité  autrefois  un  filon  de 
fluorine  verte  avec  barytine,  quarz  et  manganèse. 

(2)  Ech.  2379  -n°  18. 

(3)  Ech.  2379  nM 6. 

(4)  Ech.   2.379-  il  à  13. 
(3)  Ech.  2379-20  à  26. 


L.     DE    LAUNAY  967 

sont  a^ris  bleu,  com]^acts  comme  de  l'acier  :  (Vautres  forment 
des  boules  concrétionnées,  dont  l'extérieur  est  noir  bleuâtre 
et   l'intérieur   brun  (i),    etc.,    etc. 

Enfin,  dans  la  zone  en  stockwerk,  où  les  deux  filons  se 
rapprochent,  on  a,  dans  un  espace  de  5  à  6  mètres  de  large, 
au  milieu  du  granité,  d'innombrables  veinules  et  mouches  de 
manganèse  (associé   avec  beaucoup  de  fer  au  niveau  5o). 

En  résumé,  l'impression  générale  est  que,  jusqu'au  fond 
des  exploitations,  on  a  affaire  à  une  forme  secondaire  et 
non  à  l'aspect  primitif  du  gisement,  qui  commence  peut-être 
])récisément  au  dessous  des  travaux,  dans  la  partie  que  l'on 
n'exploite  pas  parce  qu'elle  contient  seulement  8  "/"  ^^^  manga- 
nèse :  il  y  aurait  eu,  dans  les  parties  hautes,  disparition  du 
fer  et  dépôt  secondaire  avec  concentration  du  manganèse. 
Ce  caractère  est  encore  bien  plus  accentué,  comme  nous 
allons   le   voir,  dans   la   seconde   forme   du   gisement   en   amas. 

•2"  Amas.  —  Un  amas,  exploité  autrefois,  a  été  décrit  en 
1857  par  Drouot  et  a  servi  à  pi'éciser  l'âge  de  la  venue  man- 
ganésifère,  regardée  comme  rliétienne  ])ar  divers  géologues 
avec  une  certitude  apparente,  qui  est  peut-être  en  réalité 
moins    grande   qu'on    ne   l'a    dit    (2). 

Récemment,  M.  Chamussy  vient  de  retrouver,  au  N.-E.,  sur  le 
prolongement  du  filon  n"  2,  un  même  amas,  qui  constitue  une 
richesse   précieuse    })our  l'avenir. 

Ce  gisement  met  le  minerai  en  relation  avec  le  Trias,  le 
Rhétien  et  le  Toarcien,  dans  des  conditions  qui  prouvent  une 
remise  en   mouvement  très  accentuée. 

La  figure  10,  représente,  en  coupe  transversale,  la  façon 
dont  M.  Chamussy  interprète  l'allure  de  cet  amas. 

La  coupe  des  terrains  paraît  comprendre  de  haut  en  bas  : 

i'^  Calcaire  à  gryphées  arquées  (Toarcien)  ; 
2"  Lit  de  manganèse  : 

/  T   à  2"*  de  grès  arkose  ; 
3°  Rhétien  <  5  à  8'"  grès  et  couches   marneuses  à  aspect   de 

f         briques   cuites. 
4'  Marnes  irisées  ;   argiles  colorées  avec  calcaire  et  gypse. 

(1)  Ech.  2379-14. 

(2)  Cet  amas,  découvert  en  1847, était  considéré  par  Drouot  comme  une  forma- 
tion remaniée  occupant  une  centaine  de  mètres  de  long,  60  mètres  de  large  et  30  de 
profondeur,  le  long  de  la  faille  limite  du  granité  et  des  terrains  sédimentaires. 


gm 


VIII'    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 


11  semblerait  que,  postérieurement  au  dépôt  du  filon  n  i.  il 
y  ait  eu,  le  long  de  ce  filon,  une  faille  ayant  intluencf  tous 
les  terrains  du  Keuper  au  Toarcien,  faille  aceompagnée  de  petits 
rejets  parallèles  en  échelons.  L'ouverture  (ou  plutôt  la  réouver- 
ture) de  cette  faille  est  postérieure  au  Toarcien,  qu'elle  influence 
visiblement  ;  mais  cela  n'implique  aucune  donnée  sur  l'âge  du 
remplissage  manganésifère,  car  nous  ne  savons,  ni  à  quelle 
époque  s'est  ouverte  pour  la  première  fois  la  fracture,  ni  quand 
l'incrustation  métallifère  s'est  déposée  dans  ce  filon,  qui  a  cer- 
tainement rejoué  plusieurs  fois. 


Filon  faille 

N?t 


B/, 


ûcs  orises 


Miiieiuii    très  dùloaue 
clans  f '^- 


/it/p  o  fh  p/iqi/f^ 
dufilouN?Z 


m. 


^^i         Remaniement  quaternaire. 

Calcaire  à  gryphées,  disloqué. 
Grès  rliétien. 


+   +    + 
+    4. 


Marnes  irisées. 

Granité. 

Minerai  de  man- 
ganèse. 


Fig.  10.  —  Amas  de  manganèse  de  Romanèche, 

D'autre  part,  dans  le  travers  bancs  DE.  vers  le  point  E, 
j'ai  pu  oJîserver  la  disposition  représentée  sur  la  fig.  10,  dispo- 
sition qui  paraît  correspondre  à  un  lit  de  manganèse,  d'abord 
intercalé  entre  le  grès  rliétien  et  le  calcaire  toarcien,  puis  cul- 
buté avec  les  terrains  encaissants  dans  une  faille. 

Cette  position  du  minerai  de  manganèse  entre  le  Rhétien  et 
le  Toarcien  est  très  fréquente,  notamment  entre   E  et    H  ;    avec 


L.    DE    LAUNAY  96t) 

les  données  dont  on  dispose  aetuellenient.  elle  peut  s'interpré- 
ter de  deux  façons  :  ou  bien,  comme  on  l'a  supposé  en  géné- 
ral, par  un  dépôt  réellement  intermédiaire  entre  celui  de  ces 
deux  terrains,  ou  bien  par  une  circulation  d'eaux  souter- 
raines, chargées  de  manganèse  par  dissolution  secondaire,  pour 
lesquelles  le  contact  du  calcaire  avec  les  grès  immédiatement 
superposés  aux  argiles  triasiques  aurait  constitué  im  niveau  de 
facile   pénétration. 

Il  est  certain  que,  sous  la  couche  exploitée  (composée  sur- 
tout de  noyaux  de  minerai  pauvre,  empâtés  dans  une  argile  do 
décomposition),  on  trouve  seulement  de  rares  veinules  dans  les 
argiles,  puis  plus  rien  dans  les  argiles  bariolées  sous  jacentes 
(nécessairement  rebelles  à  toute  imprégnation). 

S-  N, 


Calcaire  à  ffrj/phées         Ar<jilc  rouge  Minerai  CaJc.à 

gryphées 
Fig.  11.  —  Vue  d'une  paroi  Nord-Sud  à  l'étage  de  SS"". 

Ce  qui  complique  beaucoup  les  études,  c'est  que.  dans  la 
zone  exploitée  (entre  28  et  38  m.  de  profondeur),  on  est  cons- 
tamment en  pleine  décomposition  des  terrains,  avec  rejets  et 
failles,  dont  on  ignore  souvent  l'origine  et  l'importance.  On  a. 
par  exemple,  à  l'étage  38,  sur  une  paroi  de  galerie,  la  coupe 
de  la  figure  11.  On  peut  suivre  là  les  stades  successifs  de 
l'altération  du  calcaire  à  gryphées,  d'abord  blanc  quand  il  est 
intact  puis  jaune  ou  rougeâtre  avec  les  gryphées  restées  blan- 
ches (i),  enfin  entièrement  rouge,  les  gryphées  elles-mêmes 
ayant  disparu  dans  l'altération  et  laissant  seulement  rap])arence 
d'une  argile  rouge  non  fossilifère.  Ce  genre  d'éboalis  est  parti- 
culièrement visible  en  AB  (fig.  10),  où  l'on  est  directement  sous 
une  i)oche  d'érosion  quaternaire.  Il  ne  faut  pas  oubliei'  que 
le  changement  de  volume,  résultant  de  l'altération,  a  dû  contri- 
l)iier  à  disloquer  le  gite.  Dans  ce  gisement  en  amas,  on  trouve 
parfois  de  l'arsénio-sidérite  en  cailloux  jaunes  à  section  rou- 
geâtre nbreuse  transversalement  ('.2),    |)arfois   aussi   de   la    calcile 

(1)  Ech.,  2379-6  à  10. 

(2)  Ech.,  2379-27  et  28.  —  Dufri'noy,  (!n   1842,  a  donné   dans  les  Annales  des 
Mines,  une  analyse  de  cette  arsénio-sidérite. 


giJO  VIll''   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

secondaire,  non  dans  le  minerai,  mais  dans  le  calcaii^e  avoisi- 
nanl  (i).  Le  minerai  est  encore  une  psilomélane,  mais  qui  ne 
renferme  jamais  de  fluorine,  de  barytine.  ni  de  silice.  Les 
minerais  terreux  sont  toujours  empâtés  d'argile.  11  est  assez 
curieux  que.  dans  ce  minerai  en  contact  constant  avec  des  cal- 
caires, on  ne  trouve  jamais  le  carbonate  de  manganèse,  si  fré- 
quent dans  d'autres  gites,  par  exemple  à  Las  Cabesses  (Ariège)  ; 
mais,  en  admettant  mènu>  que  ce  carbonate  se  fût  formé,  il  eiit 
été  transformé  par  altération  en  bioxyde. 


COMPTE-RENDU    DE    L" EXCURSION   DANS   LA   GIRONDE 
par  M.   E.   FALLOT  (2) 

Après  avoir  consacré  la  journée  du  3  août  à  l'étude  des 
collections  géologiques  de  Bordeaux,  les  excursionnistes  se 
sont  rendus  en  bateau  à  Roque  de  Tau.  pour  suivre  la  coupe 
qui  permet  d'étudier  toute  la  série  tertiaire  depuis  le  Calcaire 
à  Astéries  (Tongrien)  jusqu'au  Calcaire  grossiei"  inférieur  de 
Blaye  (Lutétien).  Les  couches  indiquées  dans  le  Livret-Guide 
ont  été  explorées  point  i)ar  point  :  à  noter,  comme  fait  inté- 
ressant, l'abondance  de  V Echinocyamus  piriformis.  Ag. .  à  la 
base  du  Calcaire  à  Astéries,  au  liant  de  la  montée  de  Gauriac 
(roTite   de    Roque   de  Tau   à    Bourg-sur-Gironde). 

Le  deuxième  jour  nous  avons  visité  d'abord  le  lambeau 
crétacé  de  Landiras.  Le  calcaire  jaunâtre  du  Maestrichtien 
s'est  montré  très  pauvre  en  fossiles.  M.  le  professeur  Hœrnes 
y  a  pourtant  trouvé  un  polypier  de  grande  taille  du  groupe 
des  Astraeidae. 

Puis  nous  avons  vu  l'Aquitanien  des  environs  de  Chourriou  : 
les  marnes  gris-bleuâtre  à  Cérithes  (Aquitanien  inférieur)  nous 
ont   donné  une    récolte   abondante. 

(1)  Ech.,  2379-29. 

(2)  Les  membres  du  Congrès  ayant  pris  part  à  cette  excursion  sont  :  MM. 
Angermann,  Arné,  Canu,  Fallot,  Gottsclie,  Hœrnes,  Lerictie,  Oppenlieim.  Reyt 
et  Roman. 


E.    FALLOT  971 

Après  le  déjeuner  à  Langon.  nous  avons  gagné  Sto-Croix- 
(lu-Mont,  où  la  visite  si  curieuse  des  caves  de  M.  Minvielle, 
qui  nous  avait  fait  préparer  une  réception  des  plus  aimables, 
nous  a  permis  de  constater  la  puissance  des  bancs  d'Ostrea 
undata,  Lamk.,  qui  forment  toute  la  partie  supérieure  de 
TAquitanien   moyen   en   ce  point. 

En  revenant  à  Langon.  où  nous  avons  couché,  nous  avons 
pu  voir  les  couches  à  Bryozaires  et  à  Sciitella  siibrotiinda, 
M.  de  Serres,  qui  caractérisent  le  sommet  des  assises  du  Cal- 
caire à  Astéries  exploitées  dans  les  carrières  situées  à  l'ouest 
de   Saint-Macaire. 

La  troisième  joui'née  s'est  passée  dans  le  Bazadais.  Nous 
étant  rendus  directement  à  la  Saubotte,  nous  y  avons  étudié  les 
couches  marines  de  l'Aquitanien  moyen  ;  il  s"y  montre  très 
fossilifère,  et  il  y  est  surtout  caractérisé  par  TiirriteUa  vasa- 
tensis,    Tourn.  et  Coniis  aq iiitaniciis ,   May. 

A  Noaillan.  l'Aquitanien  inférieiu'  d'eau  douce  nous  a  donné 
d'abondants  Planofhis  cornu,  Brong.  var.  et  d'autres  espèces 
que  nous  avons  retrouvées  à  Villandraut,  où  nous  avons  déjeuné. 

L'après-midi  a  été  rempli  en  majeure  partie  par  l'explora- 
tion des  environs  d'Uzeste.  Vers  Labène,  nous  avons  trouvé 
un  falun  à  Polypiers  avec  espèces  marines  qui  paraît  se  ratta- 
cher au  niveau  du  Moulin  de  Gamachot,  considéré  comme 
occupant  la  base  de  l'Aquitanien  moyen.  En  allant  vers  Uzeste, 
les  espèces  mai^nes  font  place  insensiblement  à  des  formes 
saumàtres  qui  pourraient  occuper  un  niveau  un  jieu  inférieur. 
En  revenant,  nous  avons  pu  admirer  rim])osant  château  de 
Boquetaillade,  dont  le  soubassement  est  constitué  par  des  bancs 
d'Ostrea  aginensis.  Tourn.  appartenant  à  l'Aquitanien  moyen. 

La  quatrième  journée  avait  ])Our  but  l'exploration  de  la 
vallée  de  Saucats,  où  chacun  a  pu  voir  les  couches  de  l'Aqui- 
tanien supérieur  et  celles  qui  lui  font  suite  jusqu'à  l'Helvétien. 
Celui-ci  seul,  invisible  maintenant  à  Gasenave.  n'a  |)u  être 
étudié.  Le  gisement  de  Pont-Pourquey  (partie  supérieure  du 
Langhien)   surtout   a   donné    de   très   abondantes   récoltes. 

Dès  le  matin  du  5"""  jour,  nous  étions  à  Leognan.  Si  le  falun- 
type  du  bois  du  Goquilla  (partie  moyenne  du  Langliien)  n'est 
plus  aussi  riche  qu'autrefois,  il  nous  a  fourui  cependant  de 
nombreuses  espèces.  Sa  base  se  voit  dans  une  ancienne  car- 
rière sur  la  rive  droite  du  iniisseau  où  elle  est  très  fossilifère. 
Les    Acéphales   y   sont   particulièrement   abondants,    et    nous    y 


972  VIII"    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

avons  niêmp  rencontré  le  Cardiiim  discrepans  Basl.,  espèce 
rare   dans   les    i'aluns   de   la    Gironde. 

La  superposition  de  ces  couches  sur  la  Mollasse  de  Leo- 
gnan  est  très  nette,  et  les  carrières  qui  y  sont  taillées  sont 
assez  exploitées  en  ce  moment,  pour  que  les  Congressistes  aient 
pu  remporte!'  de  nombreux  échantillons  de  ScuteUa  subro- 
tunrla.  Lanik..  espèce  si  caractéristique  de  cette  Mollasse.  Enfin 
l'Aquitanien  inférieur,  visible  dans  les  berges  du  ruisseau,  à 
I  kilomètre  en  amont  du  bourg,  nous  a  procuré  quelques  bons 
spécimens  de   la  'Lacina  giohiilosa.  Desh. 

p]n  revenant  à  Bordeaux,  nous  nous  sommes  k)nguement 
arrêtés  dans  les  exploitations  du  Calcaire  à  Astéries  à  Madère- 
Sarcignan.  Nous  avons  pu  y  voir  la  petite  faune  à  test  bien 
conservé  dont  il  est  question  dans  la  notice  du  Livret-guide. 
Nous  avons  pu  également  rapporter  de  ce  même  niveau 
Sciitella  striatula,  M.  de  Serres,  et  Echinolampas  Blainviïlei.  Ag. 

Enfin,  le  sixième  jour  a  été  consacré  aux  assises  helve- 
tiennes  des  environs  de  Salles.  L'exploration  du  falun  du 
Moulin  Débat  a  été  satisfaisante.  La  couche  à  Pecten  sallo- 
inacensis.  May.  du  Château  de  Puységur,  par  laquelle  nous 
avons  terminé  l'excursion,  s'est  montrée  très  fossilifère  comme 
toujours. 

C'est  là  queurent  lieu  la  dislocation  de  la  caravane  et  les 
adieux  définitifs.  Comme  les  uns  se  rendaient  à  Arcachon,  les 
autres  à  Bordeaux,  nous  avions  dû  reporter  à  la  soirée  pré- 
cédente le  repas  offert  par  le  Comité  d'organisation  du  Congrès. 
Des  toasts  nombreux  et  pleins  d'humour  ont  exprimé  les 
sentiments  de  cordialité  et  de  bonne  confratei'nité  qui  n'avaient 
cessé  de  régner  entre  les  congressistes  pendant  cette  semaine 
si  bien   remplie. 


COMPTE-RENDU   DE   LEXCL  RSION    EN    BRETAGNE 
par  M.    Cil.   BAKR0I8 

Vingt  congressistes  ont  pris  part  à   l'excursion  de  Bretagne, 
conformément  aux  tei'uies  du  règlement,  du  Comité  :  une  seule 


CH.     BARROIS  973 

place  avait  été  réservée  à  un  nieiiibre  français,  M.  P.  Léon, 
qui  avait  accepté  les  fonctions  de  Trésorier  et  nous  a  prêté 
dans  la  conduite  de  cette  excursion,  le  concours  le  plus 
dévoué    et  le   plus   eflicace. 

Pendant  cette  tournée,  il  a  été  possible  de  se  faire  une 
idée  sommaire  de  la  géogra[)liie  physique  de  la  Bretagne  et 
des  traits  fondamentaux  de  sa  géologie.  La  série  stratigra- 
phique  tout  entière  a  été  traversée,  depuis  les  micaschistes 
et  paragneiss  archéens,  jusqu'aux  formations  carbonifères  : 
leurs  caractères  et  leurs  faunes  ont  été  reconnus,  leur  super- 
position indiquée,  et  une  attention  spéciale  donnée  aux  roches 
éruptives   contemporaines  des  diverses   époques. 

Les  roches  intrusives  en  filons  et  en  laccolites  ont  été 
visitées,  et  les  phénomènes  de  ditlerenciation  fournis  par  les 
kersantons  et  les  aplites  ont   été  examinés   sur   place. 

Pendant  la  seconde  partie  de  l'excursion,  on  suivit  à  l'in- 
térieur du  pays,  les  affleurements  d'abord  distingués  avec  leurs 
caractères  normaux  dans  les  falaises,  et  on  reconnut  leurs  modiii- 
cations,  sous  linlluence  des  masses  des  roches  granitiques  de 
l)rofondeur.  La  connaissance  de  la  stratigraphie  de  ces  régions 
granitisées,  profondément  dénudées,  nous  a  permis  de  jjénétrer 
un  peu  dans  le  mécanisme  de  ces  appareils  profonds,  et  de 
montrer  des  relations  entre  la  structure  des  roches  métaraor- 
phisantes  et  leur  gisement.  On  constata  ainsi  que  les  roches 
intrusives  cantonnées  clans  les  aires  synclinales  les  plus  [)ro- 
fondes  étaient  généralement  des  roches  de  laccolite  et  de 
tilon,  tandis  que  les  roches  de  pi*o fondeur  (granités  et  diorites) 
étaient  concentrées  dans  les  zones  anticlinales  voisines,  décapitées 
par   les   dénudations  séculaires. 

Va  parmi  ces  massifs  profonds,  les  uns  n'ont  déterminé  au 
contact,  dans  les  roches  encaissantes,  que  des  déplacements 
moléculaires,  ou  combinaisons  nouvelles  des  éléments  préexis- 
tants (Pontivy).  tandis  que  les  autres  présentent  des  phéno- 
mènes d'a[)port,  d'injection,  ayant  ajouté  à  certains  schistes,  des 
éléments  granitiques  (gneiss  granulitiques),  tout  en  respectant 
parfois  des  lits  inteiralés  (quarzites  de  Brest,  de  Saint-Brieuc) . 
Ces  actions  différentes  sont  en  rapport  avec  les  pressions 
subies  dans  les  divers  réservoirs  ;  une  preuve  en  est  fournie, 
dans  les  relations  observées  au  cours  de  l'Excursion,  entre  les 
processus  divers  du  métamorphisme  et  l'épaisseur  di's  couver- 
tures sous  lesquelles  s'opérèrent  les  consolidations  des  dilférents 
culots   granitiques,  grenus  ou  gneissiques. 


9^4  VIU^   CONUHÈS    GÉOLOGIQUE 

Les  savants  qui  ont  pris  part  à  cette  excursion  ont 
exprimé,  à  diverses  reprises,  leurs  remerciements  au  Service 
des  Ponts-et-Chaussées,  qui  en  avait  facilité  la  préparation  ;  à 
M.  le  Comte  de  Limur.  qui  leur  a  fait  les  honneurs  de  sa 
collection  minéralogique ,  et  à  Fx^miral  Barrera,  Commandant 
le  2®  arrondissement  maritime,  Préfet  maritime  de  Brest,  qui 
avait   mis   un  vapeur   à   leur  disposition,    pendant   2   joui's. 


COMPTE-RENDU  DE  L'EXCURSION  D'ARGENTEUIL 
par  M.   Léon  JAMT  (i) 

Dans  la  uiatinée,  on  s'est  rendu  à  la  plàtrière  de  Vau- 
celles,  appartenant  à  la  Société  des  Plàtrières  Réunies,  montrant 
les  assises  bartoniennes  du  Calcaire  de  St-Ouen,  formées  de 
calcaires  siliceux,  de  calcaires  marneux,  de  gypses,  et  de  mar- 
nes violettes  magnésiennes.  Les  calcaires  marneux  ont  fourni 
de  nombreux  fossiles.  Lymnœa  longiscala,  Planorbis  goniobasis, 
Hj'drobia  pusilla,  graines  de  Char  a.  Un  banc  formé  à  la 
base  de  gypse,  et  à  la  partie  supérieure  de  calcaire  siliceux, 
indique  la  substitution  de  lagunes  lacustres  à  des  lagunes 
d'évaporation. 

Une  excavation  a  montré  les  Sables  de  Cresnes  et  les 
Marnes  à  Pholadonv}'a  liidensis  avec  Cardium  graniilosum, 
Psammobia  negiecta,  Pholadomj-a  ludensis,  Potamides  trica- 
rinatus,  Voluta  Fabri  et  de  nombreuses  boules  de  gypse  cris- 
tallisé,   en  partie    calcifié. 

La  masse  inférieure  de  gypse,  actuellement  en  exploitation, 
comprend  de  nombreux  lits  cristallisés  en  pieds  d'alouettes.  Le 
Congrès  a  recueilli  ensuite,  entre  les  deux  petits  bancs  de  gypse 
existant  à  la  base  de  la  masse  moyenne,  des  feuillets  de  marne 
couverts  de  Lucina  inornata.  La   niasse  moyenne  a   attiré  l'at- 

(1)  Les  personnes  ayant  pris  part  à  cette  excursion  sont  : 

MM.  Anloula,  Caillas,  Credner,  Dziuk,  Franzenau,  Fùtlerer,  Gougelet,  Halbfass, 
Heckrnann,  De  Inkey,  Janet  Léon, Keilhick,  Mûller,  Pavlow,  M""  Pavlow,  Scheibe, 
Schenck,  Trusledt,  Zimmerniann. 


LÉON   .TANET  t)^5 

ttmtion  par  ses  beaux  lits  de  gypse  cristallisé  en  pieds  d'alouettes. 
De  nombreux  silex  ménilite,  de  la  grosseur  d'un  œul"  de  pigeon^ 
ont  été  trouvés  dans  le  banc  de  marne  surmontant  la  masse 
moyenne. 

Le  Congrès  a  pu  observer,  dans  cette  carrière,  un  grand 
pli  synclinal  des  couches  sannoisiennes,  résultant  de  la  disso- 
lution des  gypses  Indiens  sous-jacents,  rempli  de  sables  stam- 
piens,  et  d'âge  ante-pleistocène. 

L'après-midi,  le  Congrès  s'est  rendu  au  bureau  de  la  plâtrière  de 
Gode,  exploitée  par  M.  Dorliat,  puis  à  la  plâtrière  des  Cloviers. 
Le  Congrès  est  ensuite  allé  examiner  la  composition  des  assises 
sannoisiennes,    à   la   plâtrière   de  Vollambert. 

Il  a  remarqué  dans  les  marnes  bleues  l'existence  de  petits 
bancs  de  gypse,  déposés  dans  des  lagunes  d'évaporalion,  et 
de  plissements  secondaires,  résultant  du  remplissage  de  poches 
de  dissolution   dans  la  masse  supérieure   de  gypse. 

Au-dessus  des  marnes  blanches  les  marnes  à  Qyrènes  ont 
montré  à  la  partie  inférieure  Cyrena  convexa,  et  à  la  partie 
supérieure,    Cerithium  plicatum    et   Psammobia  plana. 

Les  glaises  vertes  présentent  de  petits  lits  sableux  intercalés 
indiquant  l'envahissement,  par  des  courants  rapides,  des  lagunes 
oîi  elles  se  déposaient.  Au-dessus,  on  a  observé  plusieurs 
bancs  de  gypse,  d'aspect  lenticulaire  par  suite  de  dissolution 
partielle,  et  de  nombreux  moules  de  Cytherea  incrassata,  et 
Cerithium  plicatum. 

Le  Congrès  a  observé  ensuite  un  banc  de  calcaire  siliceux 
avec  Ostreo  iongirostris  à  la  partie  inférieure,  constituant  la 
base  de  l'étage  stampien  ;  quelques  mètres  plus  haut,  dans 
des  couches  marno-sableuses,  il  a  recueilli  de  très  nom- 
breuses Ostrea  cyathula,  en  même  temps  que  Cerithium 
plicatum,   Cerithium    trochleare,    Natica    crassatina. 


9:^> 


COMPTE-RENDU 
DE    L'EXCURSION  A  MONTIGNY,SUR-LOING 

par   M.    Léon  JANET  (i) 

L'excursion  avait  pour  but  d'examiner  certaines  des  sources 
récemment  captées  par  la  ville  de  Paris  dans  les  vallées  du 
Loing  et   du    Lunain. 

Dans  la  matinée  les  congressistes  ont  visité  les  sources 
des  Signons  de  Bourron  et  du  Sel,  dans  la  vallée  du  Loing, 
dont  le  captage  non  encore  terminé  a  été  opéré  au  moyen  de 
forages  de  ©'"ao  cent,  de  diamètre  descendus  à  une  vingtaine  de 
mètres  de  profondeur,  dans  la  craie  sénonienne  en  place  et  qui 
ont  presque  tous  donné  de  l'eau  jaillissante.  Le  Congrès  a  exa- 
miné les  échantillons  des  terrains  rencontrés  dans  les  forages, 
et  a  constaté  que  la  craie  était  recouverte  d'une  épaisseur  de 
lo  à  112  mètres  d'alluvions,  et  était  partiellement  remaniée  à 
sa  partie  supérieure.  —  Le  volume  d'eau  obtenu  aux  deux 
groupes  de  sources  était  de  80  litres  par  seconde  environ, 
alors  que  le  volume  visible  avant  les  travaux  n'était  que  de 
40  litres. 

L'après-midi,  le  Congrès  s'est  rendu  aux  sources  de  Saint- 
Thomas  et  des  Signons  du  Coi  g  net,  situées  dans  la  vallée  du 
Lunain.  L'épaisseur  des  alluvions  recouvrant  la  craie  étant 
beaucoup  moins  grande  que  dans  la  vallée  du  Loing  (4  à  5 
mètres)  le  captage,  entièrement  achevé,  a  été  opéré  au  moyen 
de  puits  à  grande  section,  descendus,  avec  épuisement  jusqu'à 
la  craie  sénonienne  en  place,  soit  à  8d^^o  à  Saint-Thomas,  et 
12^10  aux  fiignons  du  Coignet.  Les  Congressistes  ont  pu  voii% 
au  fond  des  puits,  à  travers  une  épaisseur  d'eau  de  8  à  11 
mètres,  les  diaclases  de  la  craie  fournissant  l'eau.  Le  débit 
est  d'environ  200  litres  à  la   seconde. 

Par  ces  deux  méthodes  de  captage,  on  est  ainsi  allé  chercher 
l'eau  dans   son  gisement  géologique,   en  l'amenant  au  jour  par 

(1)  Les  personnes  ayant  pris  part  à  l'excursion  sont  :  MM.  Antoula, 
Babinet,  Bigot,  Convert,  Dollot,  Uramarii,  Dziuk,  M""=  Fleming,  Geslain,  Gosselet, 
Guerreiro,  Halbfass,  Heusler,  Huet,  iwanow,  Janet,  Lecœuvre^  Lemoine, 
.Marboutin,  Niedzwiedzki,    Regnault,    Sôhle,    Souquières,    Stephanos,    Trustedt. 


LKON   JANF.r  977 

des   conduits   imperméables,    de    manière  à   éviter   toute    com- 
nmnication   avec   des  nappes   superficielles. 

En  revenant  à  la  gare,  le  Congrès  s'est  arrêté  quelques 
instants  à  lusine  élévatoire  de  Sorques,  destinée  à  refouler 
Teau  à  une  altitude  suffisante  pour  qu'elle  puisse  arriver  à 
Paris   par  la   seule   action  de  la  gravité. 


COMPTE-RENDU  DE  L'EXCURSION  A   ROMAINVILLE 

par   M.   Léon  JANET  (i). 

L'excursion  a  commencé  par  la  plàtrière  du  Goulet,  à 
Romainville,  appartenant  à  M.  Vanderlieyd.  Des  cristaux  de 
gypse  en  fer  de  lance  ont  été  recueillis  dans  les  marnes  sépa- 
rant la  niasse  moyenne  de  gypse  de  la  masse  supérieure. 
M.  Vanderheyd  u  bien  voulu  otirir  quelques  ossements  de 
mammifères   provenant  de  la  masse   supérieure   de  gypse. 

De  là  le  Congrès  est  allé  visiter  la  partie  inférieure  de 
la  plàtrière  de  Bétliisy,  à  Romainville,  appartenant  à  la  Société 
des  Plâtrières  Réunies.  —  Des  cristaux  de  gypse  en  fer  de 
lance  et  des  ossements  de  mammifères  provenant  de  la  masse 
supérieure  de  gypse  ont  été  olferts  aux  congressistes  par  M.  Pers, 
directeur  de   la  carrière. 

Le  Congrès  s'est  ensuite  rendu  à  la  plàtrière  du  Parc,  à 
Romainville,  appartenant  à  M.  Gauvain,  et  après  un  examen 
rapide  des  diverses  masses  de  gypse  et  de  marne  les  séparant, 
a  abordé  fétude  des  assises  sannoisiennes,  qui  était  le  but 
principal   de   fexcursion. 

L'attention  du  Congrès  s'est  ensuite  portée  sur  une  couche 
de  sulfate  de  strontiane  de  o™io  d'épaisseur  existant  à  la  base 
des  marnes  à  Cyrènes.  Cette  couche  est  postérieure  au  dépôt 
des  marnes  qui  la.  surmontent,  car  elle  les  a  fortement  plissées. 

(1)  Les  personnes  qui  ont  pris  part  à  cette  excursion  sont  : 
MM.   Bauermann,  Bodart,  Bôclvh,  Foote,    M'"=  Foote,  MM,  Hazard,   Haciimann, 
Henry,  Hess  von  VVichdorli,  Janet  Léon,  Von  Kœnen,  Louis,  Millier,  Henier,  Sclia- 
farzik,  Schliiter,  Sclinabl,  SemenoD,  Sinioens,   Steplianos,  Stirrup,  de  Szadeczky, 
Takudzi-Ogavva,  Wagner,  Wittich,  Yamasaki. 


9^8  Vllie    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

11  est  probable  que  le  sulfate  de  strontiane  provient  des  glaises 
vertes,  a  été  entraîné  par  les  eaux  malgré  son  peu  de  solu- 
bilité, et  s'est  déposé  plus  bas,  peut-être  par  suite  de  la  ren- 
contre d'un  banc  de  gypse.  Quelques  congressistes  ont  émis 
Ihypothèse  que  la  strontiane  se  trouvait  dans  les  glaises  vertes 
à  l'état  de  carbonate,  avait  été  dissoute  par  les  eaux  d'infil- 
tration, et  qu'une  double  décomposition  s'était  produite  à  la 
rencontre  dun  banc  de  gypse,  amenant  la  précipitation  du 
sulfate   de    strontiane. 

Les  marnes  à  Qyrènes  sont  bleues,  contiennent  des  lits  de 
pyrite,  et  présentent  de  beaux  pliénomènes  de  retrait,  indiquant 
que  les  couches  ont  été  fréquemment  émergées.  Elles  présentent 
une  douzaine    au   moins   de    lits   fossilifères. 

Les  glaises  vertes  se  présentent  avec  leur  aspect  habituel  ; 
elles  sont   surmontées    par  le   calcaire  de  Brie. 

Les  Congressistes  se  sont  ensuite  rendus  à  la  partie  supé- 
rieure de  la  Plâtrière  de  Béthisy,  dont  ils  avaient  déjà  examiné 
la  partie    inférieure. 

On  y  observe,  à  la  base  des  glaises  vertes,  un  cordon  de 
nodules  aplatis  de  sulfate  de  strontiane,  présentant  souvent  à 
l'intérieur   de  belles   fissures  de  retrait. 


COMPTE-RENDU  DE  L'EXCURSION  A  ARCUEIL-CACHAX 

ET   BAGNEUX 

par   M.   Gustave  F.   «OLLFIS  (i) 

A.  Gentilly-Laplace,  les  membres  ont  étudié  la  glaisière 
de  la  Société  Boisset,  Chauvot,  Lucet  et  C''' ,  où  ils  ont 
recueilli  des  spécimens  d'argile  plastique  de  couleur  très  variée. 
M.  Coleman  a  rappelé  qu'il  existait  au  Canada  des  argiles  gla- 
ciaires d'aspect  fort  analogue.  Puis  ils  ont  visité  la  grande 
carrière  dite    du  Cimetière,   appartenant  à   Mii<"  Schmauch,    qui 

(1)  Les  membres  du  Congrès  ayant  pris  part  à  l'excursion  sont  :  MM.  .J. 
Boclv,  A.  Coleman,  P.  Fossé,  Konrad  Keilhaclv,  R.  Langlassé,  La  Ville,  J.  Nic-il/- 
wiedzki,  M""  Marie  Pavlow,  MM.  Alb.  von  Reinacli,  G.  Svveet. 


G.     F,    UOLLFUS  9^9 

a  tenu  à  en  taire  elle-même  les  honneurs  à  la  Société  et 
dans  laquelle  la  série  de  l'Eoeène  inférieur  et  moyen  de  la 
région  est   visible   au  complet. 

M.  Niedzwiedzki  a  signalé  l'analogie  minéralogique  éton- 
nant du  calcaire  grossier  de  Paris,  avec  la  Molasse  miocène 
de   la  Galicie. 

On  s'est  dirigé  ensuite  sur  Bagneux.  La  carrière  supé- 
rieure, très  intéressante,  a  retenu  l'attention  des  membres  fort 
longtemps.  Des  débris  de  poissons  ont  été  découverts  par 
jyjme  Pavlow  dans  les  Marnes  blanches  supérieure  du  gypse 
qui  ont  fourni  également  le  Forbesia  inflata  Duch.  sp.  {Melania). 

La  formation  des  rognons  calcaires  dans  l'argile  verte  (dits 
rognons  strontianifères)  a  été  vivement  discutée,  l'impression 
générale  est  qu'on  se  trouve  en  présence  de  nodules  analo- 
gues aux  Poupées  du  Loess,  à  un  dépôt  anciennement  formé 
par  la  concentration,  à  quelque  mètres  de  la  surface,  d'un 
carbonate  de  chaux  descendu  par  dissolution  de  la  région 
supérieure. 

A  six  heures  du  soir  les   membres   rentraient  à  Paris  par  le 
tramway  d'Arpajon   au   Luxembourg. 


COMPTE-RENDU    DE   L'EXCURSION 
A    EÏRECHY,    JEUR,     MORIGNY    ET    ETAMPES 

par  M.   «astave  F.   DOLLFUS  (i) 

Arrivés  à  Etrechy,  la  visite  à  la  ferme  Vintué  n'a  fourni 
que  peu  de  fossiles.  Dans  le  trajet  pour  gagner  Jeur,  où 
M.  le  comte  de  Saint-Léon,  propriétaire  de  la  carrière,  nous 
avait  donné  toute  facilité  pour  etfectuer  des  fouilles,  la  société 
s'est  intéressé  à  une  coupe  de  limon  et  de  diluvium,  où  les  phé- 
nomènes de  décalcarisation  étaient   d'une   remarcjuable  netteté. 

(1)   Les  membres   du   Congrès   ayant  pris   part  à  l'excursion,   sont  : 
MM.  A.  Baltzer,  Coleman,  J.  Félix,  B.  Hobsun,   E.  liugi,  Von  Kœnen,  Lacau, 
R.   Langlassé,   U.  Lepsius,   Lcricht',  T.  Ogawa,    Ed.   Pellat,   VV.    Rice,  A.   Riche, 
F.    Sacco,  J.  Todd,  W.  Schnabl,  Vullmer,  E.  Witlicb,   V.  Yamasaki. 


980  Vlir    CONGRÈS   GKOLOGIQUE 

Le  diluvium  gris,  non  décalcifié,  formé  de  cailloux  très 
variés,  était  rubéfié  par  poches  décalcifiées  qui  présentaient 
l'aspect  trompeur  d'un  ravinement.  M.  Sacco  a  reconnu  qu'en 
Italie  cette  explication  pouvait  s'appliquer  à  bien  des  dépôts 
et  n'avait  pas  encore  fixé  suffisamment  l'attention  ;  M.  Goleman 
a  rappelé  qu'au  Canada  certains  dépôts  glaciaires  présentaient 
des   phénomènes   analogues. 

La  sablière  de  Jeur  a  fourni  bon  nombre  de  Natica  cras- 
satina.  La  sablière  de  Morigny  a  donné  beaucoup  de  fossiles, 
un  trou  de  i'"5o  de  profondeur  au  point  le  plus  bas  a  rencontré 
les  couches  de  Jeur  nettement  reconnaissables.  De  Morigny  à 
Etampes,  la  carrière  du  faubourg  St-Pierre  a  montré  un  contact 
excellent  de  calcaire  de  Beauce  sur  les  sables  de  Fontainebleau  ; 
un  grand  nombre  d'échantillons  minéralogiques  curieux,  con- 
crétions siliceuses  à  la  base  de  calcaire  de  Beauce,  marnes 
silicifiées,    sables  et   lignites,    ont   été   recueillis. 

Dans  la  vallée  de  la  Chalouette,  une  grande  carrière  de  grès 
de  Fontainebleau  a  été  visitée  avec  le  plus  grand  intérêt. 
Toute  une  partie  île  la  table  gréseuse  supérieure  présentait  à 
la  surface  une  nmlliluile  de  petites  pustules  saillantes  gréseuses 
formées  par  l'agglutination  du  sable  par  des  infiltrations 
calcaires  supérieures  relativement  récentes,  le  ciment  du  grès  lui- 
même  est  exclusivement  siliceux,  celui  des  pustules  est  calcaire. 
La  couche  marneuse  de  la  base  du  calcaire  de  Beauce  renfer- 
mait en  abondance   Potamides   Laniarcki. 


COMPTE    RENDU    DE    L'EXCURSIOJN 
A  AUVERS-SUR-OISE 

par  M.  Gustave  F.  DOLLFIS  (i) 

Après  avoir  donné  un   coup   d'oeil  à  la  carrière  de  Calcaire 
grossier  du  vallon  sec  du  Bois  du  Roi,   on  est  arrivé  à  la  sablièi'e 

(1)  Les  membres  du  Congrès  ayant  pris  part  à  cette  excursion  sont  :  MM.  A. 
Baitzer,  Joseph  et  Baltliazar  Braun,  A.  Dziuli,  Adrien  DolHus,  M""  Anna  Dollfus, 
MM.  J.  Félix,  P.  Fossé,  xM^e  M.  Fleming,  MM,  E.  Godbille,  E.  Hugi,  B.  Hobson, 
C.  Gottsche,  L.  Latinis,  P.  Marie,  J.  Niedzwiedzlii,  A.  Riche,  K.  Regnault, 
Schubart,  0.  Vorwerg. 


MARCELLIN    BOULE  981 

d'Auvers,  le  propriétaire,  M.  Jean  Piaudet,  de  Pontoise,  avait 
bien  voulu  donner  toutes  les  autorisations  nécessaires  aux 
recherches.  La  faune  a  étonné  par  sa  variété,  mais  bien  des 
exemplaires  sont  malheureusement  roulés  et  en  mauvais  état. 
M.  Marie  a  découvert  Niwiinulites  laevigata ,  foraminifèrc 
remanié  du  calcaire  grossier  inférieur;  chacun  a  aidé  M.  Félix 
à  former  une  collection  de  Polypiers  qui  présentaient  pour  lui 
un  intérêt  spécial. 


COMPTE-RENDU 
DE  L'EXCURSION  DANS  LE  MASSIF  CENTRAL 

par  M.  Blarcellin  BOULE  (i) 

Cette  excursion  avait  pour  but  l'étude  comparée  des  trois 
grands  districts  volcaniques  de   l'Auvergne  et  du  Velay. 

Le  ju-emier  jour,  l'ascension  du  Puy  de  Dôme  a  été  faite 
en  compagnie  du  groupe  de  l'excursion  XIV,  sous  la  direc- 
tion de  M.  Michel  Lévy.  La  vue  du  magnifique  ]>anorama 
dont  on  jouit  du  sommet  de  cette  montagne  a  permis  de  se 
faire  um»  idée  d'ensemble  de  la  géologie  de  cette  partie  de 
l'Auvergne  et  d'étudier  les  caractères  de  la  chaîne  des  Puys, 
avec  leurs  cratères  parfaitement  conservés  et  leurs  cheires  ou 
coulées  de   laves. 

Le  soir,  la  Municipalité  de  Clermont,  assistée  des  repré- 
sentants de  l'Université  et  des  principales  notabilités  de  la 
ville,  a  reçu  les  Membres  du  Congrès  dans  la  salle  des  fêtes 
de  l'Hôtel  de  ville,  décorée  pour  la  circonstance.    Une  musique 


(1)  Les  membres  du  Congrès  ayant  pris  part  à  cette  excursion  sont  :  M. 
Adams,  M'"*  Adams.  MM.  Allorge,  Ambrosioni,  Angermann,  Bêla  de  Inliey,  Boule, 
Brunliuber,  Costin  Vellea,  Cottron,  Credner  (R.),  Eyssèric,  Fabre  (G.),  Miss  Fleming, 
MM.  Friederichsen,  Ciaudry  (A.),  M""  Gaudiy  (A.),  MM  Giraud,  Glangeaud,  Gros- 
ser,  Habets,  Halbfass,  Heiinbrodt,  Miss  .lolinston,  MM.  Leriche,  Martel,  Mendcs- 
Guerreiro,  Philippi,  Rice,  Ries.  Sage,  Schenck,  Schlûfer,  Scbnabl,  Scbubart. 
Schunke.  Thomas,  ïhevenin,  Vernière,  Wichdorf  (Von),  Wagner,  Miss  Whitley, 
M.  Yamasaki. 


()Sa  VIII«    CONGRÈS    GÉOT.Or.lQUE 

militaire  contribuait  à  l'éclat  de  cette  soirée  dont  nous  avons 
tous   g'ardé   un    souvenir   reconnaissant  (i). 

Le  lendemain,  nous  prenions  le  train  pour  La  Bourboule 
où  nous  allions  étudier  les  éruptions  de  roches  acides,  rhyo- 
lites,  trachytes,  phonolites  qui  sont  les  ]iroduits  les  plus  anciens 
du  volcan  du  Mont-Doi^e.  T/ai)rès-midi  fut  consacré  à  l'ascension 
du  pic  de  Sancy.  Du  sommet  de  cette  montap^ne.  la  plus 
élevée  de  la  France  centrale,  l'œil  découvre  un  panorama  aussi 
instructif  pour  le  c^éos^raphe  que  j^our  le  p^éologue  ;  le  rec^ard 
s'étend  sur  la  plus  «^rande   partie  du  Massif  central. 

Le  matin,  dès  notre  arrivée  au  Mont-Dore,  M.  le  Maire  et 
M.  le  Directeur  de  l'établissement  thermal  nous  avaient  très 
aimablement  accueillis.  Le  soir,  des  fauteuils  pour  la  représen- 
tation théfitrale  furent  mis  à  notre  disjiosition  ;  nous  eiimes  le 
plaisir  de  boire  à  la  prospérité  de  la  station  thermale  du 
l\Iont-Dore  et  de  ses  administrateurs. 

Le  jour  suivant,  la  traversée  du  Mont-Dore  et  des  plateaux 
à  topop^raphie  s^laciaire  a  vivement  intéressé  les  Congressistes 
qui  ont  pu  photographier  de  beaux  exemples  de  roches  mou- 
tonnées et  apprécier  à  leur  juste  valeur  l'intensité  vraiment 
extraordinaire  des  phénomènes  d'érosion  et  de  transport  gla- 
ciaires en  Auvergne  pendant  le  Pliocène. 

A  Bort.  l'ascension  des  Orfrues  de  ])honolite  nous  a  permis 
d'embrasser  d'un  coup  d'œil  le  jianorama  des  trois  massifs  volca- 
niques du  Mont-Dore.  du  Cézailler  et  du  Cantal,  de  comparer 
leurs  caractères  topographiques  et  d'apprécier,  par  la  profondeur 
des  vallées  venant  s'ouvrir  dans  l'énorme  sillon  où  coule  la 
Dordogne.  les  changements  topographiques  survenus  dans  toute 
cette  région  du  ^lassif  central  depuis  les  temps  pliocènes  et 
quaternaires. 

A  la  gare  d'Aurillac.  M.  le  D'"  Fesq.  maire  de  la  ville, 
nous  souhaite  la  bienvenue  et  nous  invite  à  une  soirée  donnée 
en  notre  honneur  à  l'Hôtel  de  ville.  Il  est  difficile  d'imaginer 
une  fête  plus  cordiale,  un  accueil  plus  sympathique.  La  plupart 
des  notabilités  de  la  ville  avaient  tenu  à  i»rendre  part  au  vin 
d'honneur  des  géologues  ;  la  population  tout  entière,  groupée 
sur  la  place  de  l'Hôtel-de-Ville  autour  d'une  musique  militaire, 

(1)  La  Société  des  Amis  de  l'Université  de  Clermont  a  eu  l'aimahle  attention 
de  faire  remettre  à  ctiaqiie  excursionniste  un  exemplaire  d'une  brochure  intéres- 
sante de  notre  confrère  M.  Vernière  :  Les  Voynqrurs  ri  les  Naturalistes  en 
Axivergne  depuis  le  XV!"  Siècle. 


MAHCELLIN    BOULE  ijSj 

cloiiuait  à  cette  maiiilcsialioii  seieiilifique  un  caractère  i)opu- 
laire   et  encore  plus  intime. 

Tous  les  membres  de  l'excursion  garderont  de  cette  soirée 
le  plus  charmant  souvenir.  Le  Directeur  est  heureux  d'inscrire 
ici  ses  sentiments  do  reconnaissance  à  l'égard  de  ses  compatriotes. 

L'exploration  du  Cantal  a  commencé  par  une  excursion 
dont  le  but  principal  était  de  montrer  l'importance  des  érup- 
tions miocènes  et  le  rôle  énorme  que  jouent,  dans  le  Cantal, 
certains  agglomérats  volcaniques  dont  l'origine  exacte  est  encore 
discutée.  Sur  ])lus  de  20  kilomètres,  la  route  est  presque  toujours 
pratiquée  dans  ces  tufs,  ou  brèches,  ou  conglomérats.  A  Cabanes, 
près  de  Cariât,  un  grand  escarpement  montre  des  agglomérats 
identiques  à  ceux  de  Perrier,  dans  le  Puy-de-Dôme,  qu'on  a 
considérés  parfois  comme  étant  d'origine  glaciaire.  A  Cabanes, 
cette  hypothèse  n'a  rencontré  aucune  adhésion,  M.  P.  Grosser, 
de  Bonn,  qui  a  visité  beaucoup  de  volcans  actuels  de  nature 
andésitique,  n'a  pas  hésiter  à  regarder  les  conglomérats  de  Cabanes 
comme  ayant  une  origine  purement  volcanique.  M,  Yamasaki 
a  exprimé  la  même  opinion  en  faisant  remarquer  la  ressem- 
blance de  ces  terrains  avec  ceux  de  tous  les  grands  volcans 
du   Japon. 

La  visite  du  Rocher  de  Cariât  au  pied  duquel  un  savant 
géologue  cantalien,  Rames,  dort  son  dernier  sommeil,  a  été 
aussi  très  instructive,  le  lit  de  rivière  pliocène  sur  lequel  le 
basalte  s'est  é[)anché  dominant  aujourd'hui  de  3oo'"  les  ravins 
environnants. 

MM.  P.  Marty  et  le  D""  Chibret  avaient  bien  voulu  faire 
pratiquer  des  fouilles  au  célèl)re  gisement  de  plantes  fossiles 
de  La  Mougudo,  près  de  Vie.  Tous  les  excursionnistes  ont  pu 
recueillir  quelques  empreintes,  admirablement  conservées  dans 
une  fine  cinérite,  des  plantes  qui  ombrageaient  les  flancs  du 
volcan   au   début  ou  vers   le  milieu  de  l'époque  pliocène. 

En  quittant  La  Mougudo  une  nouvelle  surprise  nous  atten- 
dait :  La  compagnie  des  chemins  de  fer  d'Orléans,  après  avoir 
facilité  notre  voyage  par  diverses  mesures  très  gracieuses,  n'a 
l)as  voulu  nous  laisser  passer  devant  son  bel  hôtel  de  Vie 
sans  nous  laisser  un  souvenir  agréable.  Par  les  soins  de 
M.  l'Ingénieur  en  chef  Brière.  un  lunch  avait  été  préparé;  les 
congressistes   lui   firent  grand    honneur. 

La  traversée  du  Cantal  par  k^  Col  du  Lioran  et  l'ascension 
du   Puy-Mary   nous    permii-ent    d(>    compléter    l'étude   du   grand 


<)84  Vlir    CONORÈS    GÉOLOGIQUE 

volcan  et  de  faire  une  collection  à  peu  près  complète  des  roches 
du  massif.  L'immense  panorama  qu'on  découvre  du  sommet  du 
Puy-Mary  et  surtout  la  vue  du  cercle  des  montagnes  qui  repré- 
sentent les  ruines  de  l'ancienne  région  des  cratères  ont  paru 
à  tout  le  monde  très  instructifs.  Le  Puy-Mary  offre  une  coupe 
des  principaux  éléments  dont  se  compose  le  Cantal  ;  elle  a 
été  vérifiée  avec  soin.  Cette  excursion,  marquée  par  divers 
incidents  pittoresques  et  récréatifs,  n'a  pas  peu  contribué  à 
augmenter  encore  la  cordialité  qui  régnait  déjà  parmi  les 
géologues   de    tous   pays. 

Le  lendemain  nous  traversions  la  plaine  tertiaire  de  Brioude, 
la  chaîne  de  volcans  basaltiques  pliocènes  du  Velay  et,  à 
midi,  nous  arrivions  au  Puy.  Nous  avons  retrouvé  ici  les 
mêmes  sentiments  et  les  mêmes  manifestations  sympathiques 
qu'en  Auvergne.  A  la  gare,  M.  le  maire  Boudignon,  M.  l'adjoint 
Canard  et  plusieui^s  conseillers  nnmicipaux.  M.  Pélissier,  pré- 
sident du  syndicat  d'initiative  du  A^elay.  nous  attendaient  pour 
nous  souhaiter  la  bienvenue  et  nous  conduire  à  nos  hôtels  res- 
pectifs aux  joyeux  accords  de  la   musique   municipale. 

Le  Velay  est  une  région  volcanique  tout  à  fait  différente 
de  l'Auvergne.  Les  environs  du  Puy,  que  nous  avons  visités 
le  premier  jour,  sont  remarquables  par  leur  richesse  en 
ossements  fossiles,  aussi  bien  dans  les  tufs  volcaniques  et 
les  alluvions  pliocènes  que  dans  les  calcaires  du  célèbre 
gisement  de  Ronzon.  En  outre  les  brèches  basaltiques  forment  des 
rochers  isolés  du  plus  pittoresque  effet.  La  ville  du  Puy  possède 
un  important  Musée  d'histoire  naturelle  que  nous  avons  visité 
avec  profit  sous  l'aimable  direction  de  son  conservateur 
M.  Dreyfus. 

Deux  journées  entières  ont  été  consacrées  à  l'étude  des  massifs 
du  Mégal  et  du  Mézenc.  Ici  encore  le  paysage  volcanique  ofl're 
un  aspect  tout  nouveau.  Les  produits  de  projection  ou  les  agglo- 
mérats de  diverses  natures,  si  répandus  au  Mont-Dore  et  au 
Cantal,  ne  jouent  qu'un  rôle  tout  à  fait  effacé,  tandis  que,  par 
leur  abondance,  les  phonolites  impriment  à  la  région  un  carac- 
tère tout  particulier.  Le  8  septembre  au  matin,  de  très  bonne 
heure,  nous  fîmes  l'ascension  du  Mézenc.  le  sommet  le  plus 
élevé  du  massif.  C'est  une  montagne  phonolitique,  du  haut  de 
laquelle  on  découvre  un  immense  panorama,  non-seulement  sur 
les  volcans  du  Massif  central,  mais  encore  sur  les  Cévennes. 
sur  la  profonde  coupure  de  la  vallée  du  Rhône  et  sur  la  chaîne 


E.    A.    MARTEL 


.)85 


des  Alpes.  Malheureusement,  nous  ne  fûmes  pas  aussi  favorisés 
par  le  temps  que  les  Journées  précédentes.  Pendant  la  nuit  un 
orage  avait  accumulé  des  brumes  dans  les  ravins  de  l'Ardèche 
et  la  vallée  du  Rhône.  Les  Alpes  ne  furent  visibles  qu'un  mo- 
ment,  pour   les  excui'sionnistes  les  plus  matinaux. 

Le  retour  au  Puy  s'est  effectué  par  le  Monastier  où  nous 
avons  pu  étudier  les  dépôts  à  chailles  jurassiques  avec  fossiles 
marins.  Ce  terrain,  dont  l'âge  est  encore  mal  précisé,  est  très 
intéressant  parce  qu'il  nous  montre  que  les  mers  jurassiques 
ont  dû  s'étendre  dans  le  Massif  central  de  la  France  bien  au- 
delà   de  leurs  affleurements   actuels. 

Le  samedi  8  septembre,  eut  lieu  au  Puy  le  banquet  offert 
aux  membres  du  Congrès  par  le  Comité  d'organisation.  Le  Syn- 
dicat d'initiative  du  Velay  voulut  prêter  à  cette  réunion  l'appui 
de  ses  ressources  matérielles  et  morales.  Par  ses  soins,  le  banquet 
couronna  dignement  les  ditférentes  manifestations  des  habitants 
du  Puy  en  faveur  de  leurs  hôtes  ;  il  eut  un  caractère  à  la  fois 
solennel  et  charmant  ;  solennel  par  la  présence  de  notre  cher 
Président  et  des  plus  hautes  autorités  de  la  Haute-Loire  ; 
charmant  par  l'expansive  cordialité  qui  ne  cessa  d'y  régner. 
Douze  discours  ou  toasts  célébrèrent  les  charmes  de  la  géologie, 
la  noble  mission  de  la  science,  les  sentiments  de  confraternité 
qui  unissent  les  savants  du  monde  entier  et  aussi  les  traditions 
de   généreuse  hospitalité  qui  sont  au  cœur  des  habitants  du  Puy. 

Le  lendemain  matin,  nous  quittions  cette  aimable  et  pitto- 
resque cité  pour  traverser  la  chaîne  du  Velay,  voir  de  près 
ses  cratères  encore  bien  conservés  et  gagner  une  région  toute 
diflerente.  celles  des  Causses  jurassiques  et  des  gorges  du  Tarn 
où  MM.  Fabre  et  Martel  allaient  prendre  la  direction  de 
l'excursion. 


COMPTE-RENDU  DE  LEXCURSION  DES  CAUSSES 
par  M.  E.  A.  MARTEL 

De   Mende,    les    congressistes  se   rendent  à   S^''-Enimie.    En 
montant   la    côte    de    Balsièges,   vue  d'ensemble   de   la    vallée 


986  Vllt*    CONC.RÈS    GÉOLOGIQUE 

vallée  du  Lot,  des  petits  causses  de  Changefègc.  Mende, 
Barjac,  ete.  de  la  cuineuse  silhouette  rocheuse  dite  Lion  de 
Balsièges  ;  la  traversée  du  causse  de  Sauveterre,  larj^fe  ici  de 
8  kilomètres,  a  bien  montré  l'aspect  de  ces  sortes  de  déserts  de 
pierres,  avec  leurs  anciens  thalwegs  desséchés,  leurs  dépressions 
fermées  (sotchs),  qui  ont  été  ou  sont  encore  des  points 
d'absorption  des  eaux  fluviales,  colmatés  ])ar  les  argiles  rouges 
de  décalcification;  à  un  kilom.  N.  de  la  Baraque  de  l'Estrade 
commence  la  merveilleuse  descente,  le  long  du  ravin  de 
Molines,  sur  Ispagnac  et  la  gorge  du  Tarn.  Avant  de  quitter 
le  causse,  M.  Fabre  montre  et  explique,  de  ce  favorable 
observatoire,  les  grandes  failles  qui  ont  ici  bouleversé  et 
découpé  la    masse  des  causses. 

La  journée  s'achève  par  la  descente  en  voiture  de  la 
première  partie  du  canon  du  Tarn,  jusqu'à  S''-Enimie.  A 
l'entrée  même  de  la  gorge,  vers  Chambonnet,  un  récent 
cboulement  de  terrains  avait  complètement  coupé  la  route, 
montrant  avec  quelle  puissance  les  ruissellements  contemporains 
exercent  leurs  effets  destructeurs  sur  les  formations  jurassiques 
et  liasiques   des   causses. 

Mardi  11  septembre.  —  Descente  du  Tarn;  à  Saint-Chély- 
du-Tarn,  on  observe  que  les  deux  exutoires  de  la  source, 
échappée  ici  de  la  base  du  Causse  Méjean,  sont  complètement 
troubles   et  jaunes  :    M.    Martel  insiste   sur  la   rareté  du  l'ait. 

Mercredi  12  septembre.  —  Vallée  de  la  Jonte  et  grotte  de 
Dargilan  ;  de  Dargilan  à  Meyrueis,  et  en  aval  du  Moulin  de 
Capelan.  M.  Fabre  attire  l'attention  sur  la  trouvaille  qu'il  a 
récemment  faite,  au  bord  uiéme  de  la  route,  d'un  lit  de  galets 
roulés  entre  deux  strates  calcaires,  témoin  indiscutable  d'un 
ancien  rivage  bathonien. 

Jeudi  i3  septembre.  —  Bramabiau  et  l'Aigoual  :  pendant 
celte  excursion,  les  congressistes  témoignent  leur  admiration 
pour  les  magnifi([ues  et  salutaires  travaux  de  reboisement 
exécutés  depuis  vingt  ans  dans  cette  région.  Le  soir,  banquet 
foi  t  réussi,  dans  l'observatoire  de  l'Aigoual. 

Vendredi  14  septembre.  —  Descente    sur  le  Vigan. 

Samedi  i  ô  septembre.  —  Montpellier-le-Vieux  est,  sur  le 
bord  méridional  du  Gausse  Noir,  un  chaos  rocheux  bien  plug 
important  que  ses  similaires  du  Bois  de  Païolive  (Ardèche) 
et   de   Mourèze   (Hérault),    Au-dessus  du  très-beau  canon  de   la 


E.    A.    MAIUTL 


98: 


Dourbie  et  à  12  kilomètres  à  Test  de  Millau,  c'est  un  des  plus 
remarquables  phénomènes  d'érosion  et  de  dénudation  qui 
existent  au  monde.  Ce  site  extraordinaire  est,  en  réalité,  une 
sorte  de  ville  de  rochers,  partagée  en  cinq  enceintes  ou 
cirques,  où  des  accumulations  de  rues,  de  tours,  d'arcades,  de 
colonnades  naturelles  figurent  de  véritables  ruines  drapées  de 
lierre  et  envahies  par  une  végétation  toufTue.  T.a  dolomie 
sableuse  bathonienne,  rongée  par  les  agents  atmosphériques, 
constitue  ces  rochers  pittoresques. 

On  n'est  pas  d'accord,  et  d'ailleurs  la  discussion  s'engage 
sur  place,  quant  au  processus  de  cette  destruction.  M.  Fabre 
et  la  plupart  des  géologues  pensent  qu'elle  a  une  origine  toute 
locale,  due  à  l'érosion  des  pluies  et  à  la  corrosion  des  mé- 
téores: M.  Martel,  au  contraire,  veut  qu'elle  ait  été  produite 
par  un  ou  plusieurs  bi'as  de  rivières,  coulant  du  nord  ou  du 
nord-est.  peut-être  le  courant  tertiaire  du  Tarn  oudelaJonte. 
([uand  ils  fluaient  à  la  surface  des  Causses  ;  il  invoque  à 
l'appui  de  sa  thèse  la  forme  allongée  des  ruelles  et  cirques 
vers  le  sud.  l'aspect  des  sorties  de  ces  cirques  taillées  en 
gorges  étroites  comme  les  Klamme  des  Alpes  (Fier,  Trient,  etc.) 
et  surtout  les  encorbellements  rocheux  de  l'intérieur)  en  tout 
semblables  à  ceux  des  rives  actuelles  du  Tarn  et  de  la  Jonte  ; 
à  quoi  M.  Fabre  réplique  qu'il  faudrait  rencontrer,  dans  cette 
hypothèse,  parmi  les  sables  de  Mon tpellier-le-Vieux,  des  galets 
de  quarz  roulés,  comme  ceux  qui  lui  ont  permis  de  jalonner  à 
l'extrémité  oinentale  du  Causse  Noir  l'ancien  lit  tertiaire  de  la 
Jonte  ;  à  cet  instant  précis  de  la  conversation,  un  des  con- 
gressistes trouve  à  ses  pieds  un  gros  caillou  de  quarz  qui 
semble  donner  raison  à  ^NI.  Martel  :  mais  ce  témoin  unique 
peut  avoir  été  monté  sur  le  plateau  par  les  néolithiquPis  qui, 
on  le  sait,  peuplèi'cnt  jadis  les  alentours  immédiats,  sinon  Mont- 
pellier-le-Vieux  lui-même  :  il  faudrait  lui  trouver  un  certain 
nombre   de  similaires  pour  trancher   définitivement  la  question. 

Le  même  soir  nous  couchions  à  Rodez  ayant  eu  juste 
assez  de  joui*,  au  départ  de  Millau,  pour  contempler  au-dessus 
«le  Rivière,  les  remarquables  escarpements  basiques  du  Roc  de 
Suèges,  etc. 

Dimanche  16  septembre.  —  La  descente  du  TindouL  jugée 
inutile  et  dangereuse,  n'a  pas  été  ellectuée.  M.  Fabre  a  constaté 
(|u'il  n'y  a  pas  de  faille  à  l'orifice  du  gouffre  et  que  la  déni- 
vellation  des  deux    lèvres    est    uniquement   due   à  la  pente  du 


goo  Vlll"    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

terrain.  Au  contraire,  sous  le  viaduc  de  la  station  du  chemin 
de  fer  de  Salles-la-Source,  c'est  une  très  remarquable  faille  qui 
fait  buter  les  grès  rouges  du  Trias  contre  les  calcaires  dolomi- 
tiques  du  Bajocien.  La  résurgence  des  eaux  du  Tindoul  à  Salles 
s'opère  au  contact  de  ces  calcaires  et  des  marnes  du  Toarcien. 
La  hauteur  totale  des  trois  terrasses  de  tuf,  dont  les  matériaux 
ont  été  enlevés  aux  entrailles  du  Gausse,  n'atteint  pas  moins 
de  iio  mètres;  leur  largeur  dépasse  5oo  mètres;  avec  leurs 
cascades,  grottes,  stalactites,  tunnels  naturels,  sourcettes,  etc., 
leur  ensemble  est  de  beaucoup  supérieur  en  pittoresque  aux 
cascatelles  de  Tivoli  ;  colorés  à  la  iluorescéine,  les  jeux  de  l'eau 
s'y  sont  montrés  absolument  féeriques.  Coucher  à  Gramat  au 
lieu  d'Alvignac.  indiqué  au  programme. 

Lundi  l'j  septembre.  —  Visite  du   goulfre   de   Padirac  et  de 
Rocamadour. 


gompte-rp:ndu  de  lexgursion  dans  le  bassin 
de  la  loire 

par  M.  C.   ORAND'EURY  (i) 

Les  excursions  avaient  été  organisées  pour  que  les  membres 
du  Gongrès.  ayant  manifesté  l'intention  de  venir  à  Saint-Etienne, 
pussent  se  rendre  compte  de  deux  choses  :  i''  des  circonstances 
de  gisement  des  tiges  debout  enracinées  et  des  racines  formant 
les  forêts  et  sols  de  végétation  fossiles  ;  a»  de  la  nature  des  roches 
et   de  l'arrangement  des  dépôts  formant  le   terrain  houiller. 

(1)  Les  membres  du  Congrès  inscrits  pour  cette  excursion,  étaient: 
MM.  Dziuii  (Auguste),  Heusler  (Conrad),  Macco  (AU)erl),  Kralmiann  (Max), 
Potonié  (H.),  Slirrup  (M),  Sùhle  (Ulrich),  Bayet  (L.).  Bodard  (Maurice), de  Brouwer 
(Michel),  Cornet  (J.),  Habets  (père),  Habets  (fils),  Lejeune  de  Schiewel,  Lohest  (Max), 
Renier,  Uhlenbroeck  (Gysbert),  Vaës  (Henry),  Ami  (Henry),  Lester  Ward,  While 
(L  C),  Barrois  (Charles),  Bertrand  (C.  Eiig.),  Faure  (.loseph),  Fayol  (Henri),  C.audry 
(Albert),  Gaudry  (Madame  Valérie  Albert),  Grand'Eury  (C),  Olivier  (E.),  Voisin 
(Honoré),  Vello  (Alfred),  Alimanestiano  (C),  Alimanestiano  (M"'^),  Abraniotl  (Théo- 
dore), Chovansky  (Jacob),  Lazarctï  (Waldemar),Gouro\v  (Alexandre),  Molengraaf  (G.). 


c.   grand'eury  989 

A  cet  effet,  l'aile  Nord,  l'aile  Sud  et  le  Centre  du  bassin 
de   Saint-Etienne  ont  été    successivement  visités. 

A  laile  Nord,  on  constate,  à  Saint-Priest,  l'existence  de  plu- 
sieurs bancs  épais  de  calcédoine  interstratidés  dans  le  terrain 
houiller,  au-dessus  de  la  brèche  de  base  que  les  congressistes 
ont  eu  toute  facilité   de    bien  voir  à  l'Etrat. 

Là,  dans  une  tranchée  du  chemin  de  fer  départemental  de 
Saint-Etienne  à  Saint-Héand,  la  brèche  est  formée  au  détri- 
ment de  micaschistes  chloi'iteux  sur  lesquels  elle  repose  en 
discordance.  Cette  formation,  d'une  épaisseur  de  plus  de  400  mètres, 
renferme  des  blocs  de  o'^ôo  et  de  i  mètre  de  côté  ;  elle  est 
néanmoins  stratifiée  dans  l'ensemble  et  comprend  dans  le 
milieu  de  la  série  une  assise  de  poudingues,  grès  et  schistes. 
Des  convois  de  brèches  alternent  d'ailleurs  avec  des  poudin- 
gues. L'idée  émise  que  ces  dépôts  représentent  un  delta,  à 
été  révoquée  en  doute,  lorsqu'on  les  a  vus  sur  la  carte  de 
Gruner,  s'étendant   tout  le    long  de  la  lisière  Nord   du  bassin. 

A  iMontraynand,  au-dessus  de  la  brèche  on  retrouve  les 
calcédoines  de  Saint-Priest,  englobant  une  quantité  importante 
de  Dadoxj'loii  silicifiés,  la  plupart  avec  leurs  tissus  parfaitement 
conservés. 

Au-dessus  de  l'horizon  des  calcédoines,  se  développe  une 
puissante  alternance  de  poudingues  et  de  grès  quarzo-micacés 
formant  le  substratum  du  terrain  houiller  productif  de  Saint- 
Etienne. 

Arrivé  à  la  carrière  de  l'Etang  du  Cros,  ouverte  au  toit 
de  la  i5e  couche,  on  est  frappé  du  caractère  nouveau  que 
revêtent  les  roches,  les  grès  étant  quarzo-feldspathiques  et 
blancs,  et  les  schistes  argileux.  Dans  les  grès  on  remarque 
des  brèches  de  schistes  remaniés  provenant  de  la  destruction 
du  terrain  houiller.  On  s'arrête  devant  des  grès  schisteux  tra- 
versés normalement  à  la  stratification  par  des  Calamités  Suckowil 
Br.  ;  et  devant  un  massif  de  grès  compact  où  git  couchée  une 
longue  et  grosse  tige  de  Syringodendron  paraissant  se  ratta- 
cher au  Sigillaria   spinulosa    Gei'. 

L'excursion  sur  laile  Sud  du  bassin  s'est  faite  à  la  Bérau 
dière   et  à   Montmartre. 

A  la  Béraudière,  le  tei'rain  houiller  productif  est  attaqué 
du  haut  en  bas  d'une  colline  élevée.  Les  roches  encaissant  la 
I""  crue,  la  couciie  des  Littes  et  la  couche  des  Trois-Gores  sont 
à  nu.   La  première  couche   recouverte    d'un    banc    d'argilophyre 


990  VIIl^   CONGRÈS    GEOLOGIQUE 

se  trouve  comprise  entre  des  poudingues  micacés,  la  couclie 
des  Littes  et  la  couche  des  Trois-Gores  gisent  entre  des  roches 
bien  ditlei^entes,  des  grès  feldspathiques  blancs  et  des  schistes 
noirs  argileux  encombrés  d'empreintes  végétales.  La  couche 
des  Ïrois-Gores  repose  sur  une  argilophyre  identique  à  celle 
qui   accompagne  la  couche  dite  i'^^  crue. 

Au  Crêt-de-Mars,  où  le  Congrès  se  transporte,  on  retrouve 
cette  dernière  couche  surmontée  dun  fort  banc  d' argilophyre, 
au  contact  et  voisinage  duquel  les  grès  sont  silicifiés.  Les 
poudingues  inférieurs  à  cette  couche,  qui  ont  au  moins  3o  mètres 
dépaisseur  à  la  Croix-de-FOrme,  sont  représentés  au  Grêt-de 
Mars  par  quelques  mètres  de  schistes  micacés  seulement. 

Au  mur  de  la  i'^'^  crue,  au  Grêt-de-Mars,  et  sous  un  banc 
de  charbon  isolé,  les  paléontologistes  remarquent  des  racines 
en  place. 

Après  avoir  passé  devant  des  argiles  traversées  dans  tous  les 
sens  par  des  pistes  de  vers,  innombrables,  ils  peuvent  observer 
à  Taise,  à  Montmartre,  dans  une  carrière  en  activité,  des  tiges 
di'essées  perpendiculairement  à  des  bancs  de  grès,  et  des  sols  de 
végétation  fossiles.  Les  tiges  se  rapportent  en  majorité  aux 
Calamités  et  Arthropitus  ;  ces  derniers  sont  entom'és  à  la  base 
dun  cône  de  racines  adventives.  Les  racines  des  sols  de 
végétation  ont  visiblement  poussé  sur  place,  étant  entières  et 
descendant  à  travers  des  schistes   et  grès   fins   alternants. 

La  3*^  excursion  a  lieu  au  Gentre  du  bassin,  à  l'Eparre  où 
sont  nombreuses  et  variées  les  tiges  debout  et  racines,  in  loco 
natali.  On  y  enlève  par  gradins  droits  tout  un  coteau  dont 
les  roches  sont  descendues  dans  la  mine  pour  servir  de 
remblais.  Sur  le  gradin  supéi'ieur  une  demi  douzaine  de 
S^ringodendron  sont  visibles,  lun  deux  est  dégagé  jusqu'aux 
racines.  Au  gradin  inférieur,  se  voient  fortement  penchés  au 
Nord  des  Calamités,  Calamodendron  et  Psaronius,  et  au  gra- 
din intermédiaire  des  troncs  de  Cordaites  enracinés.  Sur  trois 
gradins  on  attaque  des  roches  micacées,  et  plus  haut  et  plus 
bas  des  roches  granitogènes.  Et  tandis  que  dans  les  roches 
micacées  les  tiges  penchent  au  Nord,  dans  les  autres  elles 
penchent,  quoique  plus  faiblement,  au  Sud.  D'où  il  suit  que 
les  premières  ont  été  apportées  du  Sud  et  les  secondes  du  Nord, 
La  présence,  dans  toutes,  de  tiges  enracinées  montre  non  moins 
évidemment  quelles  se  sont  déposées  en  général  à  peu  de 
profondeur  deau  sui"  un  fond  qui  s'aflaissait. 


W .     KILIAN  991 

Au  retoui"  de  l'excui^sion,  on  visite  les  carrières  du  Treuil 
où  quoique  anciennes,  on  a  encore  pu  distinguer  à  difféi'entes 
hauteurs,  un  certain  nombre  de  tiges  debout. 

Le  3'^  jour  sur  leur  demande,  les  géologues,  sont  conduits 
à  Villeboîuf  où  aMleure  le  terrain  rouge  stérile  qui  couronne 
la  formation  houillère.  Ils  sont  frappés  de  sa  ressendjlance 
avec  le  rothliegende  d'Allemagne  et  d'Amérique. 

Beaucoup  d'échantillons  recueillis  à  l'intention  des  congres- 
sistes sont  soumis  à  leur  examen,  savoir  les  différentes  espèces 
de  roches  élastiques  et  d'origine  geysérienne  et  éruptive  dont 
est  composé  le  bassin  de  la  Loire,  et  surtout  un  grand 
nombre   de  fossiles. 

Avec  les  argilophyres,  à  tous  les  degrés  de  modification, 
et  les  Calcédoines  de  Grand'Groix  à  débris  végétaux  inclus, 
fixés  et  conservés  dans  la  silice  ,  sont  étalés  devant  eux 
tous  les  organes  souterrains  et  aériens  du  Cal.  Suckowii, 
provenant  d'une  forêt  fossile  enfouie  en  quelque  façon  sur 
place,  les  organes  souterrains  étant  représentés  par  la  base 
de  tiges  dressées  et  des  rhizomes  avec  leur  racines  entières 
dans  leur  position  naturelle  de  croissance,  les  organes  aériens 
par  des  Cal.  Cistii,  des  branches  et  rameaux  munis  de 
feuilles,  et   des  épis. 

Les  paléobotanistes  passent  ensuite  en  revue  des  argiles 
schisteuses,  traversés  par  des  racines  et  radicelles  complètes 
de  Stigmaria,  de  Calamodendron,  de  Psaroniiis,  de  lîhizu- 
mopteris,  de  Cordaites,  etc.  Ils  s'assurent  qu'elles  ont  poussé 
dans  la  roche,  quelques-unes,  les  plus  consistantes,  y  traver- 
sant  des   empreintes  végétales  couchées  à  plat. 

Enfin  des  graines  fossiles  de  toute  espèce  sont  mises  à  la 
disposition  des  membres  du  Congrès. 


COMPTE-RENDU  DE  LA  RÉUNION  A  GRENOBLE 
par  M.    W.  KILIAN. 

Le  3o  août   1900.   se  réunissaient   à  Grenoble,   les  géologues 
participant  aux  excursions  alpines.  Les  congressistes,  au  nombre 


1)92  VIII'    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

de  42,  ont  été  reçus  le  matin,  à  la  Faculté  des  Sciences,  par 
MM.  VV.  Kilian,  Professeur  de  Géologie  et  de  Minéralogie  à 
l'Université  de  Grenoble,  P.  Termier.  Professeur  à  lEcole 
nationale  des  Mines  de  Paris.  P.  Lory.  Sous-directeur  et 
V.  Paquier.  Préparateur  au  Laboratoire  de  Géologie  de  la 
Faculté  des  Sciences  de  l'Université  de  Grenoble,  auxquels 
s'était  joint  M.  Gevrey,  conseiller  à  la  Cour  d'appel,  géologue 
amateur. 

Un  bureau  de  renseignements  était  installé  à  l'entrée  de  la 
Faculté,  et  chaque  membre  du  Congrès  y  recevait  un  pro- 
gramme détaillé  de  la  journée  et  plusieurs  brochures  concer- 
nant les  Alpes  dauphinoises,  en  particulier  une  Notice  géolo- 
gique de  MM.  W.  Kilian  et  P.  Lory,  servant  de  complément 
au  Livret-Guide  olliciel  du  Congrès.  Les  congressistes  étaient 
informés  également  que  M.  le  Recteur  de  l'Académie  avait 
mis  au  Lycée  une  série  de  lits  à  la  disposition  de  ceux  d'entre 
eux  qui  ne  trouveraient  pas  à  se  loger  dans  les  hôtels  de 
la  ville. 

La  matinée  fut  consacrée  à  la  visite  des  collections  de  la 
Faculté  des  Sciences.  L'après-midi,  une  intéressante  conférence 
de  M.  Primat,  Ingénieur  des  Mines,  sur  l'Industrie  des  Ciments 
en  Dauphiné ,  réunissait  dans  le  Grand  Ampliithéàtre  de  la 
Faculté,  la  plupart  des  congressistes  et  un  certain  nombre 
d'habitants   de    Grenoble. 

Le  reste  de  la  journée  a  été  employé  à  des  visites  indi- 
viduelles ou  par  groupes,  au  Muséum  d'histoire  naturelle  de 
Grenoble  (séries  remarquables  de  fossiles  de  la  région,  réunies 
jadis  par  Albin  Gras,  et  collection  minéralogique  d'Emile 
Gueymard)  et  de  la  collection  Gevrey,  dont  le  possesseur  retint 
plusieurs  de  nos  confrères  à  dîner.  La  journée  se  termina  par 
un  vin  d'honneur,  oft'ert  par  la  Municipalité  de  Grenoble,  dans 
les  salons  et  les  jardins  brillamment  illuminés  de  l'Hôtel-de- 
Yille.  A  cette  soirée  que  M.  Albert  Gaudvj',  Président  du 
VIII*^  Congrès  géologique  international,  ainsi  que  M""*  Gaudi'y 
avaient  bien  voulu  honorer  de  leur  présence,  avaient  été  invités, 
outre  les  géologues  présents,  toutes  les  personnes  de  la  région 
qui  ont  participé  par  leurs  dons  à  l'organisation  du  Congrès 
et  de  la  réunion  de  Grenoble,  et  dont  nous  rappelons  ici  les 
noms  : 

M.  le  Recteur,  Président  du  Conseil,  de  l'Université  de  Gre- 
noble :   MM.    Duhamel,    à    Gières    (Isère)  ;   Fredet,    à    Lancey 


W.    KILIAN  99^ 

(Isère)  ;  Gratier,  Libraire  à  Grenoble  ;  Mottet,  Conseiller  de 
Préfecture  ;  Grammont,  Industriel  à  Pont-de-Chéruy  (Isère)  ; 
W.  Kilian,  Professeur  à  lUniversité  ;  P.  Lory,  Sous-directeur 
de  laboratoire  à  l'Université  ;  Paquier,  Préparateur  à  l'Uni- 
versité ;  Gevrey,  Conseiller  à  la  Cour  :  Bonnet-Eymard,  négo- 
ciant à  Grenoble  :  Thorrand  et  G'«  (Ciments),  à  Grenoble  ; 
Allard,  Ingénieur  à  Voreppe  (Isère)  ;  Capitant,  Professeur  à 
rUniversité  :  de  Renéville  (C'*'  des  Mines  de  la  Mure  (Isère)  ; 
Rossignol  et  Delamarche,  Industriels  (Ciments)  ;  Rerolle,  Con- 
servateur du  Muséum  de  Grenoble  ;  Chion-DucoUet,  Maire  de  la 
Mure  (Isère)  ;  Allier  frères.  Imprimeurs  à  Grenoble  ;  Sebelin, 
Architecte  à  (Grenoble  ;  Primat,  Ing-énieur  des  Mines  à  Greno- 
ble ;  Fr.  de  Maisonville,  Publieiste  à  Grenoble  ;  Sainson,  à 
Grenoble  ;  Rivoire-Yicat,  Ingénieur  des  Ponts-et-Chaussées  ; 
Félix  Viallet,  Ingénieur-Constructeur  :  Ch.  Petin,  à  Vourey 
(Isère)  ;  Bonneton,  Entrepreneur  à  Grenoble  :  Brenier,  Indus- 
triel, Président  de  la  Chaml)re  de  Commerce  à  Grenoble  ; 
Terray,  Industriel  ;  Vicat  et  C'«  (Ciments)  à  Grenoble  ;  Pelloux 
père  et  fils.  Industriels  (Ciments)  à  Grenoble  ;  Gaillard  père 
et  fils.  Banquiers  à  Grenoble  :  Thibaud,  Dourille  et  ïrillat, 
Hôteliers  à  Grenoble  ;  Thouvard-Martin,  Banquiers  à  Grenoble  ; 
P.  Viallet,  Avocat  à  Grenolde  ;  Truc,  Imprimeur  à  Grenoble  ; 
Raymond,  Industriel  à  Grenoble  ;  Falque  et  Perrin,  Libraires 
à  Grenoble  :  Robert,  Libraire  à  (Grenoble  ;  Charpenay  et  Hey, 
Banquiers  à  Grenoble  ;  Armand,  Industriel  à  Grenoble  ;  Ber- 
thelot,  Industriel  (Ciments)  au  Guà  (Isère)  ;  Rouault,  Profes- 
seur d'Agriculture  à  Grenoble  ;  le  Directeur  du  Crédit  Lyonnais 
à  Grenoble  ;  Leborgne,  Industriel  à  Grenoble  ;  Blancliet  et 
Kleber,  Industriels  à  Rives  (Isère);  De  Beylier,  Président  du 
Tribunal  de   Commerce  (i). 

Un  grand  nombre  de  ces  souscripteurs  s'étaient  rendus  à 
la  réception  et  entouraient  les  membres  de  la  Municipalité  de 
Grenoble,  pour  recevoir  nos  hôtes  étrangers.  Des  discours 
furent  prononcés  par  M.  Ch.  Rwail.  Adjoint  au  Maire  (en 
l'absence  de  ce  dernier,  empêché),  Albert  Garnir  y.  Membre 
de  l'Institut.  Président  du  Congrès  ;  M.  W.  Kilian,  Professeur  à 
l'Université   de    Grenoble   et   P.    Terniier,    Professeur   à   l'Ecole 

(l)  Nous  sommos  heureux  de  remercier  ici  publiquement  M.  (kisiivir  Faiire, 
de  Grenoble,  dont  le  dévouement  a  puissamment  contribué  au  succès  de  la  sous- 
cription organisée  dans  le  Daupliiné  en  vue  du  Congrès. 


994  VIII^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE 

nationale   des  Mines.  —   L'éclat  de  cette  lete  était  rehaussé  par 
le  concours    de    la  musique  du  4''  Hégiuient  du    Génie. 

A  la  suite  de  cette  réception,  M.  le  Président  du  Congrès 
a  adressé  une  lettre  à  M.  le  Maire  de  Grenoble,  pour  remercier 
oUiciellement  la  municijvalité  de  Grenoble  et  les  souscripteurs 
ilauphinois  de  Taccueil  empressé  qu'ils  ont  fait  aux  géologues, 
et  de  l'intérêt  qu'ils  ont  témoigné  à  l'organisation  du  VHP  Congrès 
géologique  international. 


COMPTE-RENDU 
DE  L  EXCURSION   DANS  LES  ALPES  DU   DAUPHINÉ 

par   M.    W.    KILIAN 

Celte  excursion,  à  laquelle  ont  pris  [)arl  '3o  congressistes, 
s'est  eUectuét*  confbrmément  au  programme  annoncé.  On  a 
parcouru  successivement  les  [»rincipales  zones  de  la  chaîne 
alpine  (à  l'exception  de  la  zone  du  Piémont),  de  façon  à  donner 
une  idée  nette  de  la  structure  des  Aljies  dauphinoises.  A  côté 
de  l'intérêt  tectonique  considérable  qui  en  constituait  le  prin- 
cipal attrait,  cette  excursion  a  présenté  aux  stratigraphes  et 
aux  paléontologistes,  de  multiples  sujets  d'étude.  Ces  der- 
niers notamment,  ont  pu.  grâce  aux  fouilles  exécutées  pi'éa- 
lablement  aux  frais  du  Congrès  et  avec  le  concours  de 
M.  Bois.  Agent-voyer  à  Pont-en-Hoyans,  mis  à  notre  dispo- 
sition par  M.  Murât.  Agent-voyer  en  chef  du  département  de 
l'Isère,  dans  le  Miocène  du  Pont-de-Manne  et  de  Rencurel. 
l'Hauterivien  de  Choranche,  le  Gault  de  la  Balme  de  Rencurel 
et  le  Tithonique  supérieur  d'Oisy-sur-Nogarey,  faii-e  de  très 
abondantes  i-écoltes.  M.  Georges  Birou ,  Maître  de  carrières 
à  l'Echaillon.  avait  eu  l'attention  de  préparer  à  l'intention  du 
Congrès  une  riche  moisson  <le  fossiles  recueillis  par  ses 
ouvriers  et  d'olfrir  à  nos  confrères  une  collation  dans  son 
usine.  Les  sentiments  de  reconnaissance  pour  ce  gracieux 
accueil  furent  chaleureusement  exprimés  par  M.  le  prof.  Lep- 
sius   (de   Darmsiadt),    au    nom    des   congressistes  réunis   autom- 


PIERRE   LORY  995 

de  M.  Biron,  et  dont  le  groupe,  photographié  au  pied  du 
Hocher  de  l'Echailloii.  ilemeurera  poui'  tous  le  souvenir  d'une 
agréable  journée. 

Des  photographies  (i'orniat  18  X  24),  au  nombre  (^rune  ving- 
taine, représentant  les  accidents  géologiques  les  plus  curieux 
de  la  contrée  parcourue,  ont  été  distribuées  en  cours  de  route 
à   chacun  des   membres   de  lexcursion. 

Après  avoir  parcouru  les  gorges  de  la  Romanche  avec 
leurs  schistes  granitisés,  leurs  liions  d'aplite.  les  synclinaux 
hercyniens  du  Freney  dOisans  et  leurs  intercalations  ortho- 
[)hyi'iqucs.  la  caravane  put  admirer  l'imposant  massif  cristallin 
de  la  Meije  et  ses  glaciers,  puis  consacrer  deux  journées  à 
étudier  la  série  stratigraphicpie  et  les  dislocations  si  curieuses 
de  la  zone  du  Briançonnais  (\  allon  du  llif,  Aiguillette,  Galibier). 

Le  5  septemljre,  les  excursionnistes  réunis  pour  le  repas 
du  soir  à  l'Hospice  du  Lautaret  ('joôo"^  d  altitude),  admiraient 
des  menus  illustrés  de  charmantes  vignettes  par  un  artiste 
dauphinois,  M.  Tézier:  au  Champagne,  des  toasts  turent  prononcés 
par  iMM.  Kilian,  Marcel  Berti-and,  Prof.  Baltzer  (de  Berne), 
Maltirolo  et  Zaccagna  (de   Ucune),   7>    Grisel. 

Le  6  au  soir  la  première  jjartie  de  la  course  prenait  lin  à 
Saint-Michel  de  Maurienne,  et  M.  Marcel  Bertrand  pr«^nait  la 
direction  de  la  caravane  pour  la  guider  dans  le  massif  du 
Mont-Blanc. 


COMPTE-RENDU  DE  L'EXCURSION 
DANS  LE  MASSIF  DE  LA  MURE  ET  LE  DÉVOLU  Y 

par  M.  Pierre  LORY  (i) 

/ 

Massif  de  la  Mure.  —  De  Jarrie-\  izille  l'excursion  a  gagné 
le  massif  de  la  Mure  par  la  ligne  si  pittoresque  qui  s'accroche 

(1)  Les  membres  du  Congrès  ayant  pris  parla  cette  excursion  sont: 

MM.    Aguilera,  Auric,  Bôse,   von  Kd-iien,    Lory,  Paquier   et   Sayn  ;  en  outre, 

quelques  géologues  rie   la   région  l'ont  en   partie  suivie:  MM.    l'.-J.  et  II.  Itier, 

Lambert  et  David  Martin. 


996  Vlir    COXGBÈS    GÉOLOGIQUE 

aux  parois  du  canon  du  Di-ac  :  elle  sest  arrêtée  à  la  Motte- 
d'Aveillans.  où  elle  a  vu  notanmient  le  Houiller  et  le  Lias  à 
faciès  néritique.  M.  Bouvier,  directeur  des  mines  d'anthracite, 
a  fait  aimablement  visiter  le  musée  de  la  Compagnie,  inté- 
ressant par  ses  nombreux  échantillons  de  la  llore  du  Stéphanien. 
Les  Lamellibrandies  que  cet  étage  a  fournis,  et  que  M.  Grand- 
Eury  avait  dénommés  Unio,  ont  paru  à  JNI.  von  Kœnen  être 
des  Anthracosiidés.  fossiles  qui  pour  lui  sont  marins  :  dans 
cette  opinion,  le  Houiller  de  la  chaîne  de  Belledonne  serait 
donc  une  formation  marine  ou  laguno-marine.  et  non  pas 
lacustre  comme    on   l'admet   jusqu'ici. 

Grâce  à  la  bienveillance  de  M.  Rolland,  directeur  de  la 
ligne,  la  caravane  a  retrouvé  ses  bagages  à  la  station  du 
Peychagnard.    d'où   elle  a   gagné   Laffrej'. 

On  a  examiné  Taprès-midi  les  traces  des  diverses  phases 
orogéniques  anciennes  :  ravinement  avec  conglomérat  de  base 
des  schistes  cristallins  par  le  Houiller  (tranchée  de  la  Festinière), 
du  Houiller  par  le  Trias  et  de  celui-ci  par  le  Lias  moyen 
(falaise  du   Grand-Lac   de   LalTrey). 

Le  lendemain,  le  retour  à  Jarrie-Vizille  par  Champ  montrait 
des  Mélaphyres  (Spilites)  en  nappe  dans  le  Trias,  et  le 
contraste  entre  les  deux  manières  d'être  du  Lias,  mince 
assise  de  calcaires  à  entroc[ues  à  LaiFrey,  énorme  épaisseur 
de  calcaires  argileux  à  Bélemnites  dans  le  géosynclinal  subalpin. 

BocHAiXE  ET  DÉVOLU  Y.  —  La  lignc  de  Gap.  remontant 
les  combes  oxfordiennes  du  «  Bord  subalpin  »,  entre  au  col 
de  la  Croix-Haute  dans  la  cuvette  synclinale  de  Lus  :  l'après- 
midi  a  été  consacrée  à  y  visiter  les  coupes,  décrites  dans  le 
Livret-Guide,  du    Merdarit   et   des  Amayères. 

Le  mercredi  matin,  la  caravane  gagnait  le  col  du  Pendu, 
en  examinant  la  série  sénonienne  du  Rioufroid,  et  notamment 
le  conglomérat  de  sa  seconde  assise.  Elle  descendait  dans  la 
Combe  de  Durbon,  dont  le  gisement  hauterivien  (couches  à 
Crioceras  Duvali)  fournit  de  nombreux  fossiles,  entre  autres 
Duvalia   dilatata    et   Pygope   triangulus. 

Les  marnes  valanginiennes  des  ravins  de  Saint-Julien-en- 
Bochaine,  trop  souvent  fouillées,  n'ont  donné  qu'une  assez 
faible  récolte  de  leurs  ammonites  pyriteuses.  Même  pauvreté 
relative  dans  le  Berriasien,  que  l'on  a  visité  à  Saint-Julien 
et  à  la  Faurie  et  que,  en  outre,  ]M.  l'instituteur  de  Saint-Julien 
avait    fouillé    à    Monthama.    à    l'intention    des    Congressistes 


PIERRE   LORY  997 

pourtant,  la  Faurie  a  été  l'un  des  plus  riches  gisements  de 
la  zone  à  Hoplites  Boissieri.  Heureusement,  on  a  été  dédom- 
magé par  le  Valanginien  inférieur  de  la  même  localité  :  en 
un  point,  indiqué  par  M.  Lambert,  les  Hoplites  notamment 
sont  très  variés  (//.  Roubaiidi,  Tliiirmanni,  neocomiensis  et 
formes  voisines)  et  Ton  a  rencontré,  localisés  dans  un  mince 
niveau,  nombre  de  ces  Oxynoticératidés  du  groupe  de  Am. 
heteropleiirus  que  M.  Sayn  a  appelés  Garnieria  {G.  aff.  hete- 
ropleiira,    G.    cardioceroides). 

Durant  le  trajet  en  voiture  de  Saint-Julien  à  la  Faurie,  un 
bon  éclairage  a  permis  dadmirer  un  exemple  de  plis  antésé- 
noniens,  le  plus  net  que  Ton  puisse  voir  depuis  une  des 
grandes  routes  des  Alpes  :  on  voit,  en  effet,  un  synclinal 
d'Aptien  et  un  anticlinal  de  Malm,  que  la  vallée  coupe,  aller 
s'enfoncer  en  discordance  sous  le  manteau  horizontal  du  Séno- 
nien  de   Durbonas. 

Au  débarquer  du  ti'ain  à  Veynes,  le  Jeudi,  des  voitures 
emmenaient  la  caravane  vers  la  vallée  de  la  Béous.  La  visite 
du  riclie  gisement  hauterivien  des  Bernards  a  mené  jusqu'au 
déjeuner,  pour  lequel  on  s'est  installé  dans  une  pi'airie  ombragée. 

Sur  les  marno-calcaires  à  Hoplites  gr.  de  neocomiensis  et 
Plij'lloc.  Tethys,  sommet  du  Valanginien,  on  a  récolté  la  faune 
de  l'Hauterivien  inférieur  (Duvalia  dilatata,  Oxynoticeras 
clj'peifornie.  Hoplites  castellanensis ,  Holcostephanus  Jeannoti  : 
des  Holcodisciis.  un  Criocevas  à  crosse  :  6V.  Sat-tousi  ?,  quel- 
ques Cr.  gr.  de  Diwali,  etc.).  Plus  haut,  les  gros  bancs  où  les 
Crioc.  du  gr.  de  Duvali  ont  leur  maximum,  fournissent  aussi 
des    Desinocevas  et  des  Holcodisciis. 

La  pente  est  couronnée  par  une  mince  barre  de  calcaire 
zoogène,  reste  minime  du  faciès  iirg-onien,  qu'on  avait  vu  si 
puissant   encore    à    Lus. 

En  coupant,  juste  au  point  où  il  surgit,  un  des  brachyan- 
ticlinaux  qui  accidentent  la  région,  on  atteint  la  selle  des  Turins, 
où  l'on  constate  la  superposition,  dans  les  marnes  valanginiennes, 
des  deux  zones  à  Duvalia  lata.  Hoplites  Roiibaudi  et  à  Duvalia 
Emerici,    Saynoceras  verrucosiim    Holcostephanus    Sqyni. 

Enfin  <m  atteint  aux  Hauts-Etroits  l'entrée  du  Dkvoluy,  et 
l'on   pénètre  dans    le  synclinal    oligocène. 

Il  est  l'heure  du  i-etoui'  :  tandis  <(ue  les  voitures  redescen- 
dent, le  coucher  du  soleil  vient  euipourprei"  l'Aurouze  et  le 
paysage  dv   ravins    et    d'c-houlis.    allristani    et  pi-esque   laid    tout 


998  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

à  l'heure,    revêt  d.ans  sa  désolation  une  impressionnante  beauté. 

Le  soir  à  A  eynes.  le  Champagne  l'ut  ollert  au  nom  du  comité 
d'organisation,  et  M.  von  Koenen  exprima  la  satisfaction  des 
participants  pour  la  double  moisson  d'oljservations  et  de  fos- 
siles recueillis   durant  cette  première  partie  de  Texcursion. 

Les  voitures  reprirent  le  vendredi  la  route  de  la  veille,  mais 
seulement  jusqu'à  La  Madeleine,  le  seul  bon  gisement  du  Séno- 
nien  supérieur  en  Dauphiné  :  dans  la  récolte  de  fossiles,  citons 
un  beau  Cardiaster  granulosus,  trouvé  par  M.  Aguilera.  Au 
débouché,  dans  la  cuvette  synclinale  du  Montmaur.  du  prolon- 
gement du  Dévoluv,  on  examine  l'achevêtrement  des  faciès 
«  Mollasse  rouge  »  et  «  Nagelfluh  »  de  l'Aquitanien.  Au-desso"us 
on  trouve  le  Nummulitique  (Priabonicn)  :  les  dépôts  de  ce  ter- 
rain présentent  en  Dévoluv  un  de  leurs  maxima  d'avancée 
vers  l'Ouest. 

M.  P.-J.  Itier.  qui  déjà  la  veille  avait  eu  l'obligeance  de 
mettre  une  voiture  à  la  disposition  du  groupe .  l'invitait  à 
visiter  l'après-midi,  au  château  de  A  éi-as.  les  belles  séries  de  sa 
collection.  Les  Ammonites  oxfordiennes  du  voisinage  y  sont  par- 
ticulièrement bien  représentées  :  on  a  pu  en  visiter  un  gisement 
sous  la  conduite  de  M.  H.  Itier.  puis  on  s'est  assis  pour  un 
lunch,  dont  M""'  Itier  a  fait  gracieusement  les  honneurs;  M.  von 
Koenen  a  exprimé  la  gratitude  de  tous  pour  une  si  aimable 
réception. 


co:mpte-rendu  de  lexcursion  du  diois 

par  M.  \.  PA^IIER. 

La  première  course  permit  d'observer  dans  la  cluse  du  Buecli. 
en  amont  de  Serres,  l'intercalation.  dans  le  Barrémien  inférieur, 
de  petites  lentilles  calcaires  à  Orbitolines  qui  renfermaient 
en  outre  des  radioles  de  Cidaris  clunifera,  Goniopygus  delphi- 
nensis,   Niicleopygus   Roherti. 

Le  lendemain,  à  Montclus,  les  mamelons  dénudés  de  marnes 
valanginiennes   montrèrent   le  niveau  supérieur   du  Valanginien 


V.    PAQUIER  999 

fossilifère.  i\\ec  Saynoceras  oerriicosum.  d'Orb.  sp..  Oppelia 
folgariaca,  Op]).  s]).,  Paquiericeras  paradoxum,  Sayu. 

On  a  ensuite  traversé  l'interminable  série  des  calcaires 
marneux  du  Xéocomien,  qui  ne  cesse  que  près  de  Lépine, 
pour  faire  place  aux  marnes  aptiennes.  La  montée  du  Col  de 
la  Tourette  commence  alors,  on  s'élève  lentement  sur  les 
pentes  de  l'anticlinal  de  Lépine .  et  peu  à  peu  on  découvre  les 
limites   de   la   vaste    dépression   synclinale  de  Rosans. 

La  descente  sur  Montmoiin  commence  ensuite  par  une 
route  en  lacet,  sur  les  marnes  oxfordiennes  de  l'axe  de  l'anti- 
clinal de  Lépine,  puis  on  franchit  un  lambeau  étroit  de  Titho- 
nique,  redressé  et  découjjé  en  hautes  aiguilles,  pour  aboutir 
au   Néocomien  de  l'aire    synclinale   de   la  Gharce. 

Les  marnes  aptiennes  reparaissent,  formant  le  fond  de  la 
vallée.  Bientôt  on  se  dirige  vers  la  Charce.  examinant  i-api- 
dement  les  masses  de  calcaire  sénonien,  et  peu  avant  la  Charce, 
dans  le  ravin  de  l'Archette,  on  commence  l'étude  détaillée  de 
la  série  néocomienne. 

Grâce  à  la  complaisance  de  M.  Magnan.  de  la  Motte-Cha- 
lancon,  un  carrier  a  été  mis  à  la  disposition  des  congressistes 
qui   doivent   plus   d'un  fossile   à  ce    concours. 

L'Aptien  inférieur  très  mince,  et  le  Barrémien  supérieur 
peu  fossilifères  sont  bientôt  traversés  pour  atteindre  le  Barré- 
mien  inférieur,  où  l'on  recueille  une  riche  faune  d'Holcodisciis 
{H.    Kiliani,  Paquier),   de  PiichelUa  et  de    Crdoceras. 

La  zone  à  Hoplites  angulicostatus  est  reconnue,  ainsi  que 
le   niveau  à   Desmoceras    Sayni. 

L'Hauterivien  inférieur  à  Crioceras  Diivaii  fournit  alors  sa 
récolte  habituelle  de  fossiles.  A  citer  non  loin  de  sa  base, 
la  présence  assez  constante  A'Ani.  clypeifor^mis.  On  se  dirige 
ensuite  sur  Bottier  où  des  blocs  fournissent  la  faune  à  Rhyn- 
c/ionella  peregrina  de  l'Hauterivien.  De  là  on  g'agne  rapide- 
ment  la   Motte-Chalancon. 

Dinianche  g  Septembre.  —  Repassant  par  la  Charce  les 
congressistes  ont  visité  le  gisement  classique  du  Château,  puis 
ils  sont  allés  au  col  de  Prémol.  i-iche  gisement  valanginien 
marno-pyriteux  s'étendant,  sur  de  vastes  étendues.  Indépen- 
damment des  formes  (h'  P/iyl/oceras.  Lj'toccras,  Haploceras, 
Hoplites  et  Holcostephanas  déjà  signalées,  on  a  pu  déterminer 
la  situation  exacte  du  niveau  à  Ox)-noticeras  (Gai'nicria)  afl". 
keteroph'iiriun   N.   et   Uhl.  ;    on  a    elfectué   ensuite    la    descente, 


lOOO  Vni^    CONGKÈS   GÉOLOGIQUE 

admirant  dans  le  fond,  la  terminaison  S.  du  Vercors  et 
l'imposante  masse  du  Glandasse,  puis  dépassant  rapidement 
Luc  on  sest   rendu  directement  au   Claps. 

Lundi  lo  Septembre.  —  De.scente  de  la  vallée  de  la 
Drôme,  près  de  laquelle  on  a  vu  la  mine  de  smithsonite  de 
Menglon.  Après  avoir  traversé  Châtillon.  les  congressites  ont 
accordé  un  rapide  examen  aux  g^orges  des  Gas  ;  le  reste  de  la 
matinée  a  été  consacré  à  l'étude  de  la  colline  de  l'Adoue  dans 
laquelle  la  zone  à  Hoplites  angiilicostatus  de  THauterivien 
s'est  montrée  particulièrement   nette. 

Le  gisement  de  Chamaloc  a  été  ensuite  visité  :  les  couches 
fossilifères  y  représentent  le  Valanginien  tout  à  fait  inférieur, 
et  contrairement  à  ce  qui  se  voit  au  col  de  Prémol,  c'est  le 
niveau   à   Oxynoticeras  qui    termine  la   série  fossilifère. 


COMPTE-RENDU  DE  L'EXCURSION   DU   ^'ALENTINOIS 
par  M.  G.  SAYN 

Réunie  le  mardi  malin  à  la  gare  de  Crent,  la  caravane  se 
rend  en  voiture  dans  la  vallée  de  la  Lize,  sous  la  direction 
de  M.  G.  Sayn.  La  journée  a  été  consacrée  à  l'intéressante 
coupe  de  Cobonne  ;  on  y  a  récolté  de  nombreux  Ammonitides 
du  Barrémien  inférieur  (calcaires  avec  glauconie  à  Piilchellia  et 
Crioceras)  et  du  Barrémien  supérieur  (couches  à  Heteroceras  : 
calcaires,  puis   marnes    à   fossiles  pyriteux). 

Après  le  déjeuner,  qu'un  propriétaire  du  pays  avait  obli- 
geamment invité  à  prendre  chez  lui,  on  visite  la  fabi'ique 
de  billes  et  les  calcaires  qu'elle  exploite  :  ils  comprennent  à 
la  base  des  couches  à  Hoplites  angiilicostatus.  avec  déjà 
certaines   des  espèces  qu'on    avait  trouvées  dans  le  Barrémien. 

On  rentre  à  Crest  assez  tôt  pour  monter  à  la  colline  de 
la  tour,  qui.  placée  aux  confins  des  Alpes  et  de  la  région 
rhodanienne,  offre  un  très  instructif  panorama,  en  même 
temps   qu'elle  contient    un  gisement   miocène    classique. 

Le  soir,    le   banquet   de    clôture,    ollerl    au  nom    du   Comité. 


W.     KILIAN 


fournit  à  M.  von  Kœnen  et  à  M.  Sayn,  l'occasion  de  se 
féliciter  une  fois  de  plus  de  ces  quelques  journées,  également 
profitables   aux   géologues   étrangers  et   à    ceux  de  la  région. 


COMPTE-RENDU    DE    L'EXCURSION 
DANS  LA  MONTAGNE   DE  LURE   ET  APT 

par  M.   W.    KILIAX 

Le  rendez-vous  des  Congressistes  inscrits  pour  cette  excur- 
sion était  fixé  à  Grenoble  pour  le  ii  septembre.  Sur  les  26 
géologues  qui  ont  pris  part  à  la  course,  un  assez  grand  nombre 
venant  d'autres  excursions  ne  l'ejoignirent  néanmoins  la  cara- 
vane  que  le  12   septembre  à  Sisteron. 

La  journée  du  11  septembre,  à  Grenoble,  fut  consacrée  à  la 
visite  des  Collections  de  la  Faculté  des  sciences,  du  Muséum 
d'histoire  naturelle,  dont  le  conservateur  M .  Rérolle  avait  fait 
reclasser  spécialement  les  collections  géologiques  et  minéralo- 
giques  en  vue  de  la  visite  des  congressistes,  enfin  à  l'examen 
des  belles  séries  de  fossiles  de  notre  confrère  M.  Gecrej-. 
dont  plusieurs  de  nos  invités  purent  apprécier  la  courtoisie  et 
aimable  hospitalité.  Un  vin  d'honneur  avait  été  gracieusement 
pi'éparé  par  la  municipalité    de   Grenoble. 

Le  12  septembre  la  caravane  se  trouve  au  complet  à  Sisteron, 
où  un  l)anquet,  réunissant  2.5  convives,  se  termina  par  une  série 
d'allocutions  de  MM.  Kilian.  Prof,  von  Koenen  (de  Goeltingue)  et 
Steinmann  (de  Fribourg).  M.  von  Koenen  remercia  en  termes 
éloquents  la  Ville  de  Grenoble,  son  Université  et  sa  Muni- 
(•i[)alité  de  l'accueil  fait  aux  membres  du  Congrès.  Une  petite 
collection  de  vues  photogi'aphiques  de  la  Montagne  de  Lare, 
exécutées  d'après  les  remarquables  clichés  de  M.  St-Marcel- 
Ej'sséric,  de  Sisteron,  fut  remise  ensuite  à  chacun  des  membres 
de  l'excursion. 

Du  12  au  17  septembre,  l'itinéraire  annoncé  dans  le  Livret- 
Guide  fut  exactement  réalisé;  grâce  au  dévouement  l)ien  connu 
de  M,   G,   Tcirdieu,   de  Sisteron.  (|ui  avait   bien  voulu  surveiller 


I002  VIII"    CONGRES    GEOLOGIQUE 

les  préparatifs  matériels  de  la  course,  ce  petit  voyage  s'effectua 
dans   d'excellentes   conditions. 

Des  fouilles  préalablement  faites  aux  frais  du  Comité 
d'organisation  ilu  Congrès,  et  par  les  soins  de  M.  Pic,  Conduc- 
teur des  Ponts  et  Chaussées  à  St-Etienne-des-Orgues.  mis  à 
notre  disposition  par  M.  Zûrcher.  Ingénieur  en  chef,  à 
Morteyron  et  Combe-Petite,  au  sommet  de  la  chaîne  de  Lure, 
assurèrent  à  tous  une  belle  et  abondante  récolte  de  fossiles 
barrémiens. 

La  transformation  latérale  de  l'Aptien  inféi'ieur,  de  faciès 
vaseux,  en  calcaires  de  faciès  zoogène  (Lrgonien).  à  Matheronia 
Toucasia  et  Caprininées  (Simiane),  les  nombreux  gisements 
de  fossiles,  la  structure  de  la  chaîne  de  Lure,  les  appareils 
lluvio-glaciaires  et  même  les  détails  géographiques  de  la  région 
ont  sensiblement  intéressé  les  excursionnistes. 

Cette  première  partie  se  termina  à  Cavaillon  (Bouches-du- 
Rhône)  où  des  toast  de  MM.  Kilian.  Prof.  Frech  (de  Breslau), 
Prof.  Baltzer  (de  Berne)  et  Herin.  Goll  (de  Lausanne),  furent 
joyeusement  arrosés  de  Champagne. 


COMPTE-RENDU  DE  L'EXCURSION  A  ORGON, 
CHATEAUNEUF-DU-RHONE 

par  M.  Y.  PAQUIER 

M.  le  professeur  Leenhardt.  qui  devait  conduire  les  excur- 
sionnistes au  Mont  Ventoux  et  à  Orgon,  ayant  malheureusement 
été  empêché  de  prendre  la  direction  de  cette  course,  M.  V. 
Paquier  guida  les  congressistes  à  Orgon  et  à  Chàteauneuf-du- 
Rhône,  où  ils  pm-ent  étudier  TUrgonien  et  les  Rudistes  qu'il 
contient. 

Plusieurs  membres  de  cette  excursion  revinrent  séjourner  à 
Grenoble,  à  la  suite  de  cette  excurion,  pour  se  livrer,  dans  le 
Laboratoire  de  la  Faculté  des  Sciences,  à  la  détermination  de 
leurs  nombreuses  trouvailles. 


SEPTIEME     PARTIE 


LEXIQUE     PÉTROGRAPHIQUE 


PREPARE    PAR 


M.     F.     LOEWIIVSOIV-LESSIIVG 


publié  avec  le  concours  de  divers  pétrographes, 

sons  les  auspices  de  la  Commission  Internationale  de  PétrogTai)liif 

du  VIII«  Congrès  Géologique  International. 


AVANT-PROPOS 


DliS    ÉPREUVES    ENVOYÉES    EX    I9OO   PAU    LE    COMITÉ    d'oRGANISATIOX   DU   CONGRÈS, 
AUX    MEMISRES   DE    LA    COMMISSION    INTERNATIONALE 


Paris,  le    i"^'    Juin    1900. 

Ces  pages  ont  été  imprimées  en  conformité  du  vote  de  la 
Commission  internationale  de  nomenclature  des  roches  (i)  nom- 
mée successivement  à  Zurich  et  à  Saint-Pétersbourg  par  le 
Congrès  géologique  international,  et  réunie  à  Paris,  en  octobre 
1899,    sous   la  présidence    de    AI.  Micliel-Lévy. 

En  présence  de  la  difliculté  de  trouver  actuellement  une 
base  commune  d'entente  pour  Funification  de  la  nomenclature 
pétrographique.  cette  commission  a  exprimé  le  vœu,  pour  éviter 
les  synonymies  et  contribue)-  à  la  précision  des  définitions, 
que  le  prochain  congrès  publiât  un  Lexique  pétro graphique 
international  dans  le  geni*e  de  celui  de  M.  La>Avinson-Lessing. 
ou   plutôt  une  réédition,  mise  à   jour,  de   celui-ci  (2). 

Le  Comité  d'organisation  du  Congrès  de  Paris  a  déféré  à 
ce  vœu,  en  préparant,  avec  l'autorisation  de  l'auteur,  une 
nouvelle  édition  du  Lexique  Pétrographique  de  M.  Lœwinson- 
Lessing.  Il  a  l'honneur  d'ollrir  les  épreuves  préliminaires,  dès 
à  présent,  avant  l'ouverture  du  Congrès,  aux  Membres  de  la 
Commission  internationale  de  Nomenclature,  et  aux  Pétrogi*a- 
phes,  inscrits  comme  devant  prendre  ])art  à  ce  Congrès,  dans 
l'espérance   de   faciliter   l'anivre  de   leur  assemblée. 

Le  Congrès  international,  réuni  en  séance  à  Paris,  sera 
appelé  à  décider  l'insertion    de  ce    Lexique,  dans  le  volume  de 

(1)  Cette  Commission  était  constituée  comme  suit:  Allemagne: MM.  Koch,  Rosen- 
buscli,  Zirkei  ;  Autriche-Hon{;ne  :  MM.  Becke,  Uoelter,  Tschermak;  Belgique: 
MM.  A.  [Renard,  de  la  Vallée- Poussin  ;  Brésil  :  M.  Hussak  ;  Espagne  :  MM.  Mac 
Pherson,  Calderon  ;  Étals  Unis  :  MM.  W.  Cross,  van  Hi«e,  Iddings;  France: 
MM.  BaiTois,  Fouqtié,  Lacroix,  Michel-Lévy  ;  Grande-Bretagne:  Sir  A.  Geikie, 
MM.  Judd,  Teall;  Italie  :  MM.  Cossa,  Mattirolo,  Sabatini,  Struver  ;  Mexique: 
M.  Barcena  ;  Pays-Bas:  MM.  Behrens,  Wichmann,  Lorié;  Portugal  :  M.  Ben  Saude  ; 
Roumanie:  .M.  Mrazek;  Russie:  MM.  Karpinsky,  de  Khroustchow,  Lœwinson- 
Lessing,  Lagorio,  Ramsay,  Sederholrn  ;  Suède  et  Norwôge  :  MM.  BrOgger,  Reusch, 
Tôrnebohm;  Serbie:  M.  Zujovic  ;  Suisse:  MM.  Duparc,  Goliiez,  Grubenmann, 
Schmidt. 

ii)  Petrographisches  Lexikoit,  zusammengestellt  von  F.  Lœwinson-Lessing, 
Professor  der  Mineralogif^  und  Géologie  an  der  Universitât  Jurjew  (Dorpat). 
I  Theil,  1893;  II  Theil,  1894;  Supplément.  1898.  Jurjew,  Druck  von  C.  .Mattiosen. 


lOOl)  Vllic   CONGRÈS   GEOLOGIQUE 

son  compte-rendu  olliciel.  Il  aura  à  statuer  sur  la  convenance 
de  son  impression  intégrale  ou  partielle,  soit  en  le  complétant 
l)our  divers  pays,  soit  en  le  limitant  plus  strictement  aux 
définitions  des   roches. 

Ces  épreuves  préliminaires,  sur  pa])ier  teinté,  com[»ortent 
des  })ag^e5  vides,  intercalées  ;  elles  sont  destinées  à  recevoir 
les  annotations  des  pétrographes  qui  jugeraient  des  observations 
désirables,  ou  qui  vomiraient  touruir  des  documents  complémen- 
taires concernant  leurs  pays  respectii's.  Le  Secrétaire  général  du 
Comité  d'organisation  centralisera  toutes  les  épreuves  corrigées 
({ui  lui  seront  retournées  par  les  pétrographes,  et  les  transmet- 
tra, lors  de  l'ouverture  du  Congrès,  au  Président  de  la  section 
de  Lithologie.  Ainsi,  les  congressistes  pourront  mieux  apprécier 
la  mise  au  point  tlu  Lexique  et  l'opportunité  possible  de  sa 
révision,  avant  l'insertion  dans  les  Conqites-Kendus  du  Congrès. 

Le  présent  travail  est  IVeuvre  personnelle  de  M.  F.  Lœwinson- 
Lessing.  professeur  de  minéralogie  à  l'Université  de  loui'ieAV. 
La  traduction  française  en  a  été  laite  par  le  Secrétaire-Général  du 
Comité  d'organisation  du  ^  IIP  Congrès  ;  il  a  en  outre,  conformé- 
ment au  vote  de  la  Commission  internationale,  fait  suivre  les 
noms  des  roches,  du  nom  de  l'auteur  et  de  la  date  d'émission, 
suivant    l'usage   courant   des   naturalistes. 

Pour    le   Comité    d'Organisation    du    Congrès  : 
Le  Président  du  Comité,  Membre  de  l'Institut  :  Albert  Galurv. 
Le  Secrétaire  général  :  Charles  Barrois. 


Les  épreuves  françaises  du  Lexique  Pétrographique,  annoncées 
dans  l'Avant-Propos  précédent,  furent  tirées  à  cent  exemplaires 
et  distribuées  avant  l'ouverture  du  Congrès  de  Paris,  aux 
Membres  de  la  Commission  internationale  de  nomenclature 
des   roches   et  aux   Pétrographes.    membres   du  VHP    congrès. 

Le  Congrès  dans  sa  séance  du  120  août  (voir  p.  i38.  du 
présent  volume)  décida,  sur  l'avis  unanime  des  membres  de 
la  Section  de  minéralogie  et  de  pétrographie  (voir  séance  du 
17  août,  p.  r-3),  que  le  Lexique  Pétrographique.  dont  les 
épreuves  lui  étaient  soumises,  serait  inséré  dans  les  Comptes- 
Rendus  de  la  session.  Il  chargea  M.  Barrois  de  solliciter  les 
observations  des  pétrographes.  et  MM.  Lœwinson-Lessing  et 
Barrois  de  centraliser  toutes  les  annotations  qui  seraient 
adressés  par  les  raeuibres  delà  commission  jusqu'au  i^r  avril  1901. 


LEXIQUE    PETROGKAPHIQUE  lOO^ 

Il  vota  que  l'impression  du  Lexique,  révisé  par  les  nienibres 
du  Congrès,  serait  mise  en  train  à  cette  époque,  et  que 
l'œuvre  de  M.  Lœwinson-Lessing  paraîtrait  ainsi,  en  français, 
sous  les  auspices   du   Congrès   géologique    international. 

Trente  épreuves  du  Lexique  Pétrographique  ont  été  retournées 
au  Secrétaire  général  du  congrès,  avec  des  annotations,  par  les 
savants  dont  les  noms  suivent  :  MM.  F.  Adams.  Baldacci^ 
Ch.  Barrois,  Barvir,  (îohen.  Crenville  Cole.  \Vliitman  Ch'oss. 
Doelter,  Harker,  Iddings,  Karpinsky.  A.  Lacroix.  Mattirolo, 
Milch,  Novarese,  Osann.  Pirsson,  W.  Ramsay.  Rulley,  Sahatini, 
Spurr,  Stella.  H.  Teall,  Turner,  Washington,  Wiclunann, 
Zaccagna,  Zezi,  Zujovic.  Enlin  M.  Ldnvinson-Lessing  a  de 
nouveau  enrichi  son  ouvrage  d'un  certain  nond)re  de  délinitions 
nouvelles. 

Le  Secrétaire  général  s'est  ainsi  trouvé  en  mesure  de 
remettre  à  l'imprimeur  les  épreuves  corrigées  du  Lexique  à 
la  date  du  i""'  mai  i()oi.  Il  a  cru  devoir  prendre  la  responsa- 
bilité d'un  certain  nombre  de  suppressions,  demandées  à 
divers  titres,  par  des  membres  de  la  commission,  et  aussi 
celle  du  choix  entre  les  diverses  délinitions,  parfois  envoyées, 
pour  un  même  mot.  Grâce  au  concours  des  pétrographes  précités, 
le  Lexique  de  M.  Lœwinson-Lessing  s'est  augmenté  d'un  assez 
grand  nombre  d'expressions,  tirées  notamment  des  langues 
anglaise,  italienne  et  française  ;  et  cette  édition  française 
constitue  plutôt  une  seconde  édition  qu'une  simple  traduction 
de  l'œuvre  originale  de  notre  confrère. 

Le  Secrétaire  général  du  \'n\^  Congrès, 
Ch.  B.vuRois. 
Paris  i*"'   Mai   190 1. 


ABREVIATIONS   BIBLIOGRAPHIQUES 

EMPLOYÉES     DANS     LE     LEXIQUE     PÉTROGRAPHIQUE 

A.  B.  —  A.  Broiigidarl  :  Essai   (lune  classilicalioii    luinêralogiquo   des 

roches  mélangées.  Journal  des  mines  n"  199,  vol.  xxxiv, 
i8i3.  —  Glassilicatioii  el  caractères  minéralogiques  des 
roches  homogènes  et  hétérogènes.  Paris  1827. 

A.  C  —  La'wJ«.son-Lr.s.s/«i,'-.- Etudes  de  pélrogra])hie  générale.  —  Arheit, 

Saint-l'etershurg.  nalurf.  Ges.  1898,  xxvi,  n'  5. 


1008  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

A.  D.  M.   —  Annales  des  Mines.  Paris. 

A.  I.  —  A.  Inostranzejf  ;  Studien  iiber  die  nietauiorpliosirten   Gestcine 

ini  Gouv.  Olonetz  1879. 
Ani .  .1 .        —  The  American  Journal  of  Science  and  Arts . 

B.  C  —  B.  von  Colla  :  Die  Gesleinlehre,  1862,  a*  édil. 
B.  C.  V .     —  Bullelin  de  la  carte  géologique  de  France. 

B.  S.  G.     —  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France. 

B.  S.  M.     —  Bulletin  de  la  Société  niinéraiogique  de  France. 

C.  F.  P.     —  Comité  français   de  Pétrographie    pour    la    nomenclature    des 

roches  éruptives  1900  (page  2^^(\  du  présent  volume). 

C.  F.  —  F.  Senft  :  Classilication  und  Bcschreibung  der  Felsarten,  iS.i^. 

C.  G.  —  C  Trù^iftei  ;  Grundriss  der  Géologie,  1886. 

CL.  —  Lu't^Hnfion-Lessing  :    Die    (iestcine.    in    Brockaus    und    Efron's 

(Conversations  Lexikon,  xviii,  1893. 

C.  y.  —  C.  .\tiiinuinn  :  Lehrbuch  der  Geognosie.  1849. 

G.  O.  —  P.  (lordier  :  Mémoire  sur  les   substances   minérales,    dites  en 

masse,  qui  entrent  dans  la  composition  minéralogique 
des  roches  volcaniques  de  tous  les  âges.  Journal  des  mines 
1816,  XV,  2.19.- Ann.  Ch.  Phys.  1816,  m.  -l^h.  —  Cordier-d'Or- 
bigny.  Description  des  Roches.  Paris,  1868. 

C  P.  —  K.  Henevief  :  Classilication  pétrogénique,  1882. 

C.  R.  —  Comptes-rendus    hebdomadaires    des    séances    de    TAcadémie 

des  Sciences,  Paris. 

D.  —  J.  Durocher  :   Essai  de  Pétrologie  comparée,  Ann.  des  Mines, 

Paris,  i8ô; . 

D.  M.  —  Doloinieu  de  la  Metlerie  :  Recherches   microscopiques  sur  les 

roches  réduites  en  poudre  grossière.  Journal  de  physique 
1-94,  XLiv,  198. 

E.  L.  —  E.  A'ai/coiv'.sAj"  :  Elenieute  der  Lithologie,  1886. 

E.  P.  —  A.  von  Lasaalx  :  Elementc  der  Pétrographie,  187.5. 

F.  Z.  —  F.    Zirkel   :    Lehrbuch      der     Pétrographie,     i''    édition    1866, 

2'  édition  1893. 

G.  M.  —  (ieological  Magazine,  publié  par  H.  Woodward. 
H.  —  Haûy  :  Traité  de  Minéralogie  iv,  2*  édit.  1822. 

J    G.  R.     —  Jahrbuch  der  K.  K.  geologischen  Reichsanstalt.  AVien. 

K.  L.  —  A'.  \'on  Leonhard  :  Charakteristik  der  Felsarten,  1823. 

M.  G.         —  hl.  Hosenbiisck:  Mikioskojjische  Physiographie  der  Mineralien 

und  Gesteine  ;  i"  édit  i873  ;  2'  1887  ;  3'  1896  ;  Elemente  der 

Gesteinslehre;  i"  édit.  1898  ;  2°  1901. 
M.  M.  —  Foiiqué  el  Micliel-Lévy  :  Minéralogie  Micrographique  1879. 

N.  J.  —  rs'cues  Jahrbuch  iïir  Minei-alogie,  Géologie  und  Palaeontologie. 

O.   L.  —  O.  Lang  :  Versuch    einer  Ordnung    der    Eruptivgesteine   nach 

ihrem  ehemischen  Bestande.  T.  ^L  P.  M.  1891,  xii. 
P.  —    Pinkcrton  :  Petralogy  1811,  Londres,  vol.  i,  11. 

P.  T.  —  //.  Tcail  :  British  Petrography  1888. 

Q    J.  L.      — The  Quarterly  Journal  of  the  Geological  Society  ol"  Lt)ndon. 
T.  —  .1.     Torneboluii  :     Die    wichtigeren    Diabas-und    Gabbroarten 

Schwedens.  \.  J.  1877,  p.  258. 
T. M. P. M.  —  Tschermak's     mineralogische    und     petrograiïhische    Mitthci- 

lungen. , 


LEXIQUE    PETROGRA.PHIQUE  lOCK) 

W,  G.  B.  —  W.  C  Brôgger  :  Die  mineralien  der  Syenitpegmatitgange 
der  sûdnorwegischen  Augit-undNephelinsyenite,  Z.  1".  Kryst. 
1890.  —  Die  EruptivgL'steine  der  Kristiania-Gel>ietes  :  I  Die 
Gesteine  der  Grorudit-Tinguait  Série  1894  ;  U.  Die  Eruptions 
iolge  der  triadisehen  Eruptivgesteine  bei  Predazzo  in- 
Siid-Tyrol  189.")  ;  III,  Das  Ganggetblge  des  Laurdalits  1898. 

Z.  D.  G.     —  Zeitschril't  der  deutsclien  geologischen  Gesellscliaft. 

Z.  F.  K.  —  Zeitschrift  t'iir  Krystallographie  und  Minéralogie,  publié  par 
P.  Groth. 


A 


Aasby-Diabas  ,  Tôrneholini,  ^^'J'j-  —  Diabase  à  olivine , 
dépourvue  de  ehlorite  ;  elle  renferme  labrador,  augite , 
olivine,  ilménite,  biotite,  apatite.  (K.  Svensk.  Vetensk.  Akad. 
Forhàndl.,   xiv,    n"    i3). 

Abkuhllngsdifferentiation,  Lœwinson-Lessing,  1898.  — Liqua- 
tion  qui  se  produit  dans  les  magmas  en  fusion,  pendant  leur 
mouvement  ascensionnel,  ou  après  leur  intrusion  dans  les 
fissures,  laccolites,  etc.,  antérieurement  au  moment  des  indi- 
vidualisations cristallines  =^  Ascensions-Dill".,  Anabantisclic 
DifF.,  Laccolitliische  Dillerentiation.  (Aciditats  Goellicient,p.i89). 

Abrasion.  —  Action  destructive  exercée  par  la  mer,  enva- 
hissant peu  k  peu  une  côte,  sujette  à  un  affaissement 
plus  ou  moins  continu  ;  cette  abrasion  crée  une  plaine 
de   (lénudation   marine. 

Absarokites,  Idding's,  iS[p.  —  Mendjres  basiques  d'une  série 
de  roches  basaltoïdes,  en  filons  ou  en  coulées,  tantôt  porphy- 
riques,  a[)hanitiques  ou  [»hanérocristallines.  La  masse  fon- 
damentale varie  de  létal  vitreux  à  l'état  presque  phanéro- 
cristallin.  Les  cristaux  porphyriques  d'olivine  et  d'augite 
sont  nombreux,  ceux  de  feldspath  manquent.  La  masse 
fondamentale  renferme  oi-tbose,  leucite,  augite,  olivine, 
magnétite,  apatite.  Os  roches  constituent  une  série  avec 
les  Shoshonites  vA  les  lîanakilcs  ;  elles  appartiennent  au 
groupe   des  Tephrites,  Basaniles,    (Journ,  cf.  Geol.,  m,  p.  935). 

Absonderung. —  Divisions  naturelles  déterminées  dans  les  roches 
par  des  systèmes  réguliers  de  fissures  (soit  par  suite  de 
retrait   lors  de   la   consolidation,   ou   de   dessiccation). 


1010  Vllie    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  ABY 

Abyssale  (aire).  —  Aire  profonde  des  nappes  océaniques 
(au  dessous  de  5oo"),  à  température  trrs  froide  et  cons- 
tante  au   dessous   de  1800  m. 

Abyssiques  (roches)   Brôgger  ==   Roches   de  profondeur. 

Accessoires  (éléments).  —  Eléments  dont  la  présence  n'est  pas 
essentielle  pour  caractériser  une  roche,  et  dont  l'absence 
ne   modifie  pas  le   nom   systématique  assigné   à  la   roche. 

AccRETiONs,  Johnston- Lavis,  i8g4.  —  Produits  concrétionnaires 
formés  aux  dépens  de  solutions,  par  déjiôt  graduel  autour 
d'un  noyau  (oolites)  ou  sur  une  surface  (amygdales).  Pour 
cet  auteur,  les  concrétions  ])ropremenl  dites  seraient  des 
agglomérats  formés  mécaniquement  autour  d'un  noyau  cen- 
ti'al.    (Scient.  Trans.  Roy.  Dublin  Soc,  v,  sér.  11,  j).  276). 

AcHONDRiT,  Cohen.  —  Météorite  pierreuse,  pauvre  en  1er, 
caractérisée  par  l'absence  de   chondres   =  Polyédrite. 

Acides  (roches).  —  Roches  donl  la  teneur  en  silice  est  supé- 
rieure à  celle  des  feldsjjaths  acides,  orthose  (65  à  66  "/>  ), 
ou  aibite  (68   à  69  "/o). 

Acidité,  v.  Cotta,  1864.  —  Désignation  d'ensemble  employée  par 
Yon  Cotta  pour  les  roches  éru])lives  acides,  c'est-à-dire  celles 
qui   sont  riches   en   silice  (N.   J.,  p.  824). 

Acidité  (Coefficient  d')  =  Aciditaets  (^oeflicient,  Lœwinson- 
Lessing,  1897.  —  Nombre  caractéristique  des  diverses  roches 
éruptives,  et  que  l'on  déduit  de  leurs  proportions  moU'- 
culaires.  Ou  l'obtient  en  divisant  le  nombre  d'atomes  d'oxygène 
contenus  dans  les  oxydes,  par  le  noml)re  d'atomes  d'oxygène 
combinés  dans   la  silice  =  Silicatstufe.  (P.  G.). 

Actinolite-Magnetite  slate,  W.  Baile)',  1893.  —  Schistes 
amphiboliques  avec  5o  à  90  -/o  de  magnétite.  (Am.  journ., 
xlvi,  p.  176). 

Actinolite  slate  =   Schiste  actinolitique. 

Ada:mellite,  Cat/wein.  1890.  —  Variété  de  Tonalité  du  Monte 
Adamello,  composée  essentiellement  de  feldspaths  monocli- 
nique et  triclinique,  quarz,  muscovite,  et  un  peu  de  biotite. 
Terme  de  passage  du  granité  à  la  diorite  considéré  par 
Cathrein  comme  un  Riotithoi'nblende-granit  riche  en  pla- 
gioclase.  Brogger  désigne  ainsi  les  monzonites  quarzifères 
acides,  c'est-à-dire  des  granités  à  orthose  et  plagioclase, 
roches  de  la  famille  intermédiaire,  introduite  par  lui, 
entre  celle  des  granités  vrais  (R.  à  orthose),  et  celles  des 
diorites  quartzifères  (R.  à  plagioclase)  ^  Plagioklasgranit, 
Pyroxengranit,     Ouarzmonzonit    (Cathrein:  N.J.,i,  jS). 


ADD  LEXIQUE   PÉTROGUAPHIQUE  lOII 

Additionstheorie.  —  Métamorphisme  par  injection,  par  péné- 
tration. 
AdelogÈiNes  (roches),  Haiij-,  18212.  —  Roches  argileuses,  consi- 
dérées comme  formées  d'espèces  minérales  non  définissables. 
Ce  nom  est  actuellement  employé,  comme  synonyme  d'aplia- 
nitique,  de  cryptomère,  etc.,  pour  les  roches  dont  les 
éléments  composants  ne    se   distinguent  pas  à  l'œil   nu. 

Adergneiss,  Sederhohn,  1899.  —  Gneiss,  micaschistes,  etc., 
déjà  décrits  par  Durochcr,  injectés  par  un  lacis  si  serré 
de  tilonnets  et  de  veinides  de  granité,  qu'on  n'en  peut 
plus  séparer  les   deux  roches   conq)osantes.  (B.C.  g,  F. ,6,  i3'3). 

Aderx.  —  Fissures  et  tentes  des  minéraux  et  des  roches, 
remi)lies  de  substances  minérales.  Ces  produits  de  sécré- 
tion sont  dits  fdoniens,  quand  leur  masse  acquiert  des 
dimensions  plus   importantes   =^   Trûmer,  Vein. 

Adiagnostisches  (Struktur),  F.  Zirkel,  1893.  —  Structure 
des  roches  cristallines,  dont  les  éléments  composants  ne 
sont   plus   distincts.    (Petrogr.,  i,  p.  454)- 

Adinole,  Haussmann,  1847.  —  Modilication  de  contact  des 
schistes  au  voisinage  des  diabases  ;  roche  cornée,  com- 
pacte, à  aspect  de  silex,  de  couleur  grise  ou  blanc-jaunàtre, 
composée  essentiellement  de  ([uarz.  chlorite  et  albite.  Quand 
elle  a  une  structure  schisteuse,  on  l'appelle  AdinolschieJer. 
(Haussmann.  Minéralogie,  i,  654- 

AuLERsïEiNE.    —    Concrétion    de    limonite    clans   le   grès. 

Adouk,  Russell,  1889.  —  Limon  calcareux  brun-jaunàtre,  fin  et 
[>oreux,  formé  par  désagrégation  sur  place  d'argiles  scliisteuses, 
ou  par  sédimentation  limnique  avec  apports  éoliens  (G.  M.). 

AouLARPROTOGiNE.  —  Grauilc  (voyez  Protogingranite)  à  adulaire 
au   lieu  d'orthose. 

Aegirine-Arfvedsonite-PhOxNOlite,  Cross  et  Penrose,  1894. 
(xvi,  Ann.  Rep.  U.  S.  geol.  surv.).  Voir   Phonolito. 

Aegirine  (à),  Fouqué  et  Michel-Lévj'.  —  Qualificatif  des  roches 
microlitiques  renfermant  des  phénocristaux  d'œgyrine  ;  se 
dit  aussi  des  roches  grenues  (syénites,  etc.),  contenant  le 
même  minéral. 

Aegirine-Augite  Svenite.  —  Voir  :  Syénite  à  aegirine  et  augile. 

AEGiRiiNBOSTONrr,  Rosenbuch,  189G.  —  Probablenu^nt  identique 
à   quarzlinguaite,    ou   grorudile   (4^^). 

AEGiRiNDrrROiTSGHiEFER,  Brôgger.  —  Ditroit'e  à  .egirine  schis- 
teuse avec    structure   [uoloclastique   (p.    112). 


I0I2  VIIl^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  AEG 

Aegirinfoyait,  Lœwinson-Lessing-,   1898  -—  Tinguait.  (A.  G., 80). 

Aegirixgramt.    —  Voir   granité   à   aegirine. 

Aegirinijolith  =  Urtite    à  fegirine. 

^GiRiNiQUES,  Fouqué  et  Michel-Lévj-.  —  Qualificatif  des 
roches  microlitiques  (trachytes.  ]»honolites),  renfermant  des 
niicrolites  d'eegyrine. 

AEGiRiXQUARZK:ERATOPHYR,Lœ«^.-Zess..  =  Grorudit.  (A.  G.,  86). 

Aegirixe-Syexiïe,  /.  F.  Williams,  1890.  —  Syénites  pyroxé- 
niques,  à  grains  gros  ou  lins,  dont  les  éléments  colorés  sont 
l'œgirine  et  l'augite  œgirine.  (Ann.  Rep.  of.  the  geol  survey  of 
Arkansas  for,  1890,  1891). 

AÉROLiïE.  —  Terme  tantôt  employé  comme  synonyme  de 
météorite,   tantôt  de   météorite  pierreuse. 

AÉRO-siDEROLiTE.   —   Voir   Sidérolite   (Maskelyne). 

Aetxabasalt,  Lang,  1891.  —  Types  basaltiques  qui  contiennent 
5o  "/o  de  silice,  plus  de  chaux  que  d'alcalis,  et  parmi 
ceux-ci,    plus   de    soude   que   de    potasse. 

Agalisiques,  Brongniart,  1827.  —  Brongniart  nomme  ainsi  les 
roches  qu'il  croyait  formées  par  dissolution  et  cristallisation 
(schistes  cristallins  ?) 

Agents  minéralisateurs,  Elie  de  Beaumont,  1847.  —  Corps, 
émanations  volatiles  (Eau,  lluor.  cldore.  acide  ])orique.  etc.), 
qui,  sans  entrer  dans  la  constitution  délinitive  des  miné- 
raux, pei-mettent  facilement  leur  cristallisation  ;  elle  ne 
s'obtient  pas  sans  leur  aide,  quel  que  soit,  du  reste, 
l'impuissance  où  l'on  se  trouve  aujourd'hui  à  préciser  le 
mécanisme  de  l'intervention  de  beaucoup  d'entre  eux.  De 
nombreux  géologues  croient,  à  la  suite  de  MM.  Fouqué  et 
Michel-Lévy,  que  ces  corps  remplissent  un  rôle  d'une 
grande  importance  dans  la  cristallisation  de  roches  pluto- 
niennes,  et  notamment  dans  la  production  de  la  structure 
grenue,  granitique,  si  caractéristique  des  roches  de  pro- 
fondeur.  (B.  S.  G.  F.,  1249). 

Agglomeratlavex.    —  Voir    :    Brèches   ignées. 

Agglomérats.  —  Accumulations  en  couches  plus  ou  moins 
étendues,  de  roches  ou  débris  minéraux  non  cimentés  entre 
eux.    Les   tufs  en   fournissent  un   des   meilleurs  exemples. 

Agxostogex,  Lœwinson-Lessing,  1898.  —  Roches  dont  le 
mode  d'origine  est  encore  incertain,  comme  les  roches 
schisto-cristallines  archéennes  ,  les  hâlleflints,  les  porphy- 
roïdes,    etc.    =  Aphanogènes.   (Aciditàls  Goefficient,  p.  a/jS). 


AGR  LEXIQUE    PÉTROGKAPHIQUE  loTi 

Agrégats.  —  On  désigne  sous  ce  nom  la  disposition  de 
minéraux  groupés.  Dans  les  lames  minces,  la  polarisation 
d'agrégat  caractérise  un  ensemble  d'éléments  cristallins 
juxtaposés   sans   ordre. 

Agrégp:es  (roches),  Brongniart,  1827.  —  Nom  donné  par 
Brongniart  aux  roches  élastiques  =  Roches  élastiques, 
roches  clastogènes.    (J.  d.  M.,  xxxiv,  3i). 

AiGLiTE,  Stanislas-Meunier,  1882.  —  Météorites  du  type  de 
l'Aigle.    (Météor.  du  Muséum,  1882). 

AiLSYTE,  Heddle,  1897.  —  Microgranite  à  riebeckite  d'Ailsa 
Craig,   Ecosse   =   Paisanite.  (Trans.  Edin.   geol.  Soc,  vu,  260). 

Akerit,  Brôgger,  1890.  —  Syénite  augitique,  quarzifère.  Roche 
cristalline,  grenue,  à  orthose,  i)lagioclase  abondant,  mica 
noir  dominant,  augite  voisin  du  diopside  et  quartz.  (Z.  f. 
K.,  1890,  XVI,  p.  45). 

Akertïporphyr,  Rosenbiisch,  1893.  —  Roche  de  la  famille 
des  Syenitporphyrs  alcalins,  décrite  par  Eakle.  (Am.  j.,  xii,  3i). 

AKMITTRA.CHYT.   —  Voir  :  Trachyte  à  akmite. 

Aktixoliïhdiallagperidotiï  ,  Saytzew,  1892.  —  Peridotite 
formée  d'olivine,  actinote,  diallage,  chlorite,  magnétite,  ser- 
pentine. Voir  :  Uralitgneiss. 

Aktinolitiiexstatitperidotit,  Saytzew,  1892  =  Harzburgite 
actinolitique.   (Mem.  com.  géol.,  1892,  xni,  n»  i). 

AKTiNOLiTnPERiDOTiT .  —  Variété  de  pikrite  à  amphibole 
(Hornblendepikrite)  avec  hornblende  fibreuse. 

Aktinolitiiperidotit  .  Saytzew,  1892.  —  Peridotite  formée 
d'olivine,  actinote,  antigorite  et  divers  autres.  Dépend  des 
Hornblendepikrites  ou  Cortlandites.  Voir   :   Uralitgneiss. 

Aktinolithscuiefer.   —  Voir   :   Schiste  actinolitique. 

Aktinolithserpentin.  —  Aktinolithperidotit  transibrinée  en 
serpentine,  et  comprenant  des  agrégats  d'actinote  noyés 
dans  une  masse  serpentineuse. 

At.abradoriïe,  Senft.  1857.  —  Roches  cristallines  composées 
(])armi  lesquelles  Senft  range  avec  l'itacolumite,  des  gneiss, 
des  micaschistes,  etc.),  dépourvues  de  labrador,  et  compre- 
nant un   feldspath  alcalin,  avec  beaucoup  de  quarz. 

Alasktik.  Spurr,  1900.  —  Roclies  ignées  formées  de  feldspath 
alcalin  et  de  quarz,  avec  peu  ou  pas  d'autres  minéraux, 
il  comprend  ;i  la  fois  des  l'oches  holocristallines  et  leurs 
équivalents  chimiques  vitreux.  Leur  caractéristique  chi- 
mique est  k'ur  teneur  élevée  en  silice,  leur  pauvreté  en 
fer  et  en   chaux.    (Am.  geol.,  210)  =  Feldspathgreisen. 


10 14  VIIK    CONGKÈS   GÉOLOGIQUE  A  LA 

Alaunsteix.  —  Voir  :  Alunite. 

Albâtre.  —  Variété  de  p^ypse  saccharoïde  lin,  blanc  translucide. 

Albertite  (Albeht-Kohle).  Hoa\  iHCx).  —  Variété  d'asphalte, 
à  cassure  conchoïdale,  noire,  imprégnant  les  schistes,  et  con- 
crétionnée  en  veines  dans  les  schistes  bitumineux  du  Culm 
dHillsborough    (Nouveau  Brunswick).  (Amer.  Journ.,  xxx,  78). 

Albitdiortt,  Lœwinson-Lessing:  tS()8.  —  Diorite  en  filon 
formée  d'hornblende,  de  plagioclase  (albite  prédominante), 
et  présentant  la  composition  chimique  d'un  magma  diabasique 
im  peu  acide,  riche  en  FeO.  pauvre  en  MgO.  (A.  G.,  p.  384). 

Albite  phylladifère,  de  la  Vallée  Poussin  et  Renard,  1879. — 
Variété   de  i)orphyroïde.   (Mém.  roches  plut,  de  l'Ardenne). 

Albitgxeiss.  —  Gneiss  dont  le  feldspath  est  Talbite. 

Albitgranit.  —  Granité  sodique  à  all)ite  prédominant. 

Albitite,  Tiirner,  1896.  —  Roche  grenue  composée  essentielle- 
ment d'albite,  en  filons  dans  la  Sierra-Nevada  (Cal.).  (17"" 
Ann.   Rep.   U.   S.   geol.   Surv.,  728). 

Albitltfarit,  Rosenbiisch,  1887.  —  Liparites  qui  contiennent, 
comme  cristaux  porphyroïdes,  d«'  lalbite  et  non  de  la  sani- 
dine  =  Natronliparit.    (p.  528). 

Albitophyre,  Coquand,  1857,  —  Porpliyre  quarzilëre  où  les 
cristaux  anciens  sont  de  lalbite  :  la  masse  fondamentale 
montre  de  nombreux  microlites  d'albite  et  quelques  mici'O- 
lites  d'orthose.  (Traité  des  roches,  78). 

Albitphyllite.  —  A'ariété  de  phyllade  feldspathique. 

Albitporphyrite,  John,  1900.  —  Pori)hyrites  quarzifères  com- 
posées d'albite  et  de  quarz  (J.  g.  R.  A.,  xlix,  .56i). 

Albitporphyroïde.  —  Porphyroïdes.  présentant  comme  cristaux 
porphyriques.   quarz  et  albite  abondante. 

Albitic  schtst.  /.  Wolff.  1891.  —  Schiste  métamorphi([ue.  où 
l'albite  a  pi'is  naissance  comme  formation  secondaire,  aux 
dépens  d'éléments  élastiques.  (Bull.  Mus.  Comp.  Zool.,  xvi,  173). 

Alboranit,   Bêche.    i8()().  —  Andésite    à    hypersthèiie,   riche   en 

chaux,   de  l'île  d'Alboran.  Pour  LœAvinson-Lessing,  basalte  à 

hypersthène  sans  olivine.  (T.  M.  P.   M.,  xvni,  525,  xix,    177). 

Alcaltplètes  (roches).  Brng'g'er.  —    Roches  cristallines  riches 

en  alcalis. 

Alcaliptoche,  Lœwinson-Lessing,  T900.  —  Désignation  des 
roches  presque  déi)ovirvues  d'alcalis,  ])ar  o|)position  aux 
roches  alcaliplètes.  Ex.  :  Microgablji'os  ultrabasiques,  (Nal. 
Petersb.,  xxx,  2^1  ). 


ALE  LEXIQUE  pétro(;raphique  ioid 

Aleutite,  Spwr.  1900.  —  Variété  strucluralc  de  la  Belugite, 
avec  laquelle  elle  est  dans  les  mêmes  relations  que  l'andé- 
site avec  la  diorite.   (Ain.  geol.). 

Alios.  —  Grès  de  couleur  brun  sombre,  que  l'on  rencontre 
dans  les  plaines  sableuses,  formé  par  l'aa^glomération  des 
grains  de  quarz  ])ar  substances  organiques  infdtrées  d'en 
haut,  et  limonite  =  Ortstein. 

ALKALiGRANniT,  Rosenhiiscli,  1895.  —  Granitites  riches  en  alca- 
lis, dont  l'élément  coloré  est  un  amphibole  (ou  pyroxène) 
alcalin,  riebeckite.  arfvedsonite,  œgirine.   (1895,  p.  56). 

Alkalisyenitporfhyr,  Rosenbusch.  189.5.  —  Représentants 
porphyriques  fîloniens  des  syénites  alcalines  ;  syénites  dont 
les  éléments  colorés  sont  amphibole  ou  pyroxène  alcalins. 
Les  éléments  principaux  sont  un  feldspath  perthitique  et 
une     hornblende  sodique  =  Bostonitporphyr.  (p.  425). 

ALLALiNrr,  Rosenbusch,  1895.  —  Gabbros  saussuritisés,  formés 
de  smaragdite  et  saussurite  en  grands  individus  idiomorphes. 
et  qui  ont  conservé  leur  structure  initiale  malgré  leur 
complète  transformation  minéralogique.  Ils  se  distinguent, 
par  là   des  Flasergabbros  métamorphiques  (1895,   p.  SaS). 

Allalinitschiefer.  —  Schiste  amphibolique  à  zoïsite,  finement 
fibreux,  développé  aux  dépens   du  gabbro.  Voir  :  Allalinit. 

Allgovit,  g.  Winkler,  18.59.  —  Roche  d'Allgau,  composée 
de  labrador  gris  sombre  ou  rouge,  augite.  fer  magnétique  ; 
(N.  J.,  640.  Gûmbel  la  regardait  comme  un  mélaphyre. 
Elle  comprend   des   porphy rites  augitiques  et  des  mélaphyres. 

Allogènes.  —   Voir  allothigènes, 

Alloite.  Cordier,  1816.  —  Tufs  volcaniques  blancs  et  jaunes, 
faiblement   cimentés  (du  type  des  tufs   ponceux). 

Allomorphes  =  Xénomorphcs. 

Allothigex.  Kalkowsky,  1880.  —  Nom  donné  aux  éléments 
originels  des  roches,  nés  lors  de  la  cristallisation  de  la 
roche  même.   (N.  J.,  I.  p.  4)- 

Allotuimorph,  Milch,  1894.  —  Nom  donné  aux  débris  rocheux, 
pi'ovenant  de  formations  anciennes,  et  qui  n'ont  pas  changé 
de  forme  dans  les  formations  élastiques  récentes  où  on  les 
trouve.  Le  même  nom  s'applique  aux  speudomorphoses 
minérales,  qui  se  trouvent  transportées  dans  une  roche 
élastique,  sans  changcM"  leur  forme  initiale.  Voir:  authiklastich. 

Allothi-stereomorpu,  Milch,  1894.  —  Roches  formées  de  débris 
transportés,    à  l'état    solide,    du   point   de   leur  genèse   à   un 


ioi6  viir  con(;rks  géologique  ALL 

autre  point  ;  leur  forme  date  du  premier  gisement,  ou  du 
transport,  et  non  du  dernier,  où  s'est  opérée  la  solidification, 
Ex.   :    sédiments    mécaniques,    tufs.  Voir    :    archaiomorph. 

Ai.LOTRioMORPH,   Rosenb.,   18837  —  Xénomorphes.  (M.   G.,  p.  11) 

Alluvion.  —  Dépots  de  terres,  sables,  graviers,  galets,  etc., 
apportés  et  laissés  par  le  charriage  des  cours  d'eau.  On  y 
exploite  lor.  le  platine,  fétain  et  diverses  pierres  précieuses 
(minerais   d'alluvions). 

Alnôite,  Rosenbusch.  1887.  —  Koclie  lilonienne  analogue  au 
basalte  à  mélilite.  découverte  pur  Tôrnebohm  à  Alno  dans 
la  syénite  elaeolitique.  (Melilithbasalt  frân  Alno,  Geol.  Foren. 
i.  Stock.  ForhandI,  1882,  vi,  240.  —  Rosenbusch,  M.  G.,  p.  8o5). 

Ai.PEXGRAxiT,  Stiider.  —  Granité  avec  talc  des  Alpes,  appelé 
Granite-protogine  par  .Turine.  (Geol.  der  Schweiz,  i,  286). 

Alsbachit,  Cheliiis,  1892.  —  Roche  aplitique  grise,  brune  ou 
rouge,  en  filons  dans  le  granité  de  Melibocus.  Souvent  gre- 
nat! fère.  elle  présente  fréquemment  une  structure  porphyri- 
que,  et  des  modifications  cataclastiques.  Ces  roches  pourraient 
être  des  Quarzkeratophyrs  (porphyres  sodifères),  très  pauvres 
en  éléments  colorés.  (Nolizbl.  d.  Ver.  L  Erdkunde,  Darnistadt, 
IV  F.,  i3H.,  1892). 

Altératioxs  atmosphériques.  —  Les  désagrégations  des  roches 
produites  par  les  agents  atmosphériques,  donnent  souvent 
naissance  à  des  néoformations  minérales. 

Alum-shale  =  Schiste  alunifère. 

Alunite,  Cordier,  1868.  —  Roche  imprégnée  par  le  sulfate 
double  d'alumine   et  de  potasse  =  Aluininit,  Alaunstein. 

Alvïiolke  (structure)  =  Maillée. 

Amas.  —  Disposition  de  certains  gîtes   miniei'S  =  Stock. 

Amausite   =   Granulite. 

Amrre.  —  Résine  fossile  jaune  ou  Ijiun-rouge,  dure,  contenant 
3  à  .5  "/o   d'acide  snccinique  =   Rernstein. 

Amiaxtschiefer    =   Schistes    actinolitiques. 

Amiatit,  O.  Lang,  1891.  —  Type  proposé  i)ar  O.  Lang,  dans 
son  système  chimique  des  roches  éruptives,  pour  les  roches 
à  prépondérance  alcaline,  où  la  quantité  de  la  potasse 
l'emporte  sur  celle  de  la  soude,  et  sur  celle  de  la  chaux. 
Le  rapport  de  Ca  O  :  Na^  O  :  K-  O  =  i.  i  :  i  :  i,  8. 
C'est  à  ce  type  qu'appartiennent  les  dacites.  les  trachytes. 
(T.  M.   P.  M.,  1891,  XII,  3,  p.  236). 


A  MO  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  1017 

Amorphe.  —  Sans  structure,  par  opposition  à  cristallin,  s'em- 
ploie  pour  les   minéraux   et    les  roches. 

Ampélite.  Brongniart,  1807  =  (De  Ampelos,  vigne,  parce  que 
c'est  un  amendement  pour  cette  plante).  Schiste  argileux 
noir,  pénétré  de  substance  charbonneuse  et  imprégné  de 
pyrite  ferreuse  :  passe  au  schiste  bitumineux .  (Traité  de 
miner,  i,  p.  56i).  =  Alaunschiei'er,  O.  Erdmann,  i8'32.  Schiste 
alumineux,    Schiste  alunifère. 

Ampélite   giîaphique,  crOmaliiis  =  Zeichnenschiefer . 

Amphiboladinole.  —  Roche  microcristalline  formée  de  quarz 
et  plagioclase,  avec  un  peu  de  hornblende,  épidote,  fer 
magnétique.  Variété  de  schiste  métamorphique,  cornes  vertes. 

Amphiboladinolschiefer.  —  Hoche  de  la  série  des  schistes 
aniphiboliques,  gris-vert,  compacte  ou  à  grains  tins  ;  elle 
présente  de  fins  lits  alternants  de  schistes  sombres  à  amphi- 
bole et  épidote  vert,  avec  schistes  clairs  d'adinole  amphi- 
bolique    =  Felsitschiefer,    cornes   vertes. 

Amphibolandesit   =   Voir  Andésite. 

Amphibolcontactgxeiss,  Salomon,  1890.  —  Gneiss  à  amphi- 
bole, dont  la  genèse  et  les  caractères  sont  dus  au  métamor- 
phisme de  contact.  (Z,  d.  g.  G.,  1890,  p.  485). 

Amphibole  (a).  —  Voir  :  hornblende  (à), 

Amphiboleklogit.  —  Voir  :  Eclogite. 

Amphibole-ouachitite.  J.-F.  Williams.  —  Monchiquite  à 
amplùbole  et  biotite,  sans  olivine(Igneous  rocks  of  Arkansas). 

Amphibole  PYROXEXE  rock,  Tiirne7\  i8()8).  —  Roche  grenue  à 
amphibole  pœcilitique,  dans  une  masse  fondamentale  formée 
de  grains  de  pyroxène  et  d'amphibole  avec  un  peu  de  pyr- 
rhotite.  (Am.  journ.  Se,  v,  423). 

Amphibolfels  —  Hornblendite.amphibololith.  roche  à  amphibole. 

Amphiboleoyait.  —  Voir  :  Foyaite. 

Ampiiiboloabbro,  Tarassenko.  —  Roche  finement  grenue,  à 
plagioclase,  diallage,  et  hornblende  primaire,  appartenant  à  la 
Gabbro-syenit-formation   du  S.  de  la  Russie  =  Gabbrosyenit. 

Amphibolic-oabbko,  Howitt,  18-9.  —  Hoche  de  la  série  des 
péri<Iotites,  identique  au  Schillerfels.  et  formée  d'olivine, 
amphibole,  hypersthène,  diallage,  et  un  peu  de  biotite. 
(Royal  Society  of  Victoria,  Melbourn). 

Amphibolgramt  =   Granité   à  amphibole. 

AMPHiROL(iHAMTrr.  Rosenhiisc/i .  1SS7.  —  Granité  à  biotite  avec 
amphibole  comme  élément  essentiel.   (M.  G.,  p.  32). 


lOlS  VIIl^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  AMP 

A:\iPHiBOLGRLNSTEiN,  Seiifl  ^=  Aiiipliibolil  (Sentt).  roches  à 
amphiboles,  grenues,  porphyriques  et  schisteuses,  comprenant 
des  diorites,  porphyrites,  épidosites. 

Amphiboliques.  Fouqué  et  Michel-Léi>j\  1H79.  —  (hialificatil' 
des  roches  microlitiques  (trachytes,  andésites,  etc.),  renfer- 
mant des  microlites  dampliibok*. 

A:mphibolite.  Brongniart.  182;;.  —  Agrégat  grenu  ou  schisteux, 
d'hornblende  vert  foncé  ou  noire,  ou  dactinote  vert  pâle. 
Sous  ce  nom,  divers  auteurs  ont  compris  des  diabases,  des 
gabbros,  et  des  diorites  modifiées,  des  schistes  à  quarz  et 
hornl)lende,  jadis  appelés  Hornblendegesteine.  Le  service 
de  la  carte  de  France  désigne, sous  ce  nom.  des  roches 
schisto-cristallines,  grenues,  à  amphibole,  plagioclase,  quarz. 
qui  se  distinguent  des  schistes  amphiboliques,  par  l'état  de 
l'amphibole  et  la  richesse  en  feldspath  =:  Gneiss  amphi- 
bolique. 

Ampiiibolitschiefer  =  Schistes  amphiboliques. 

Amphibolitische  Schiefer.  —  On  a  désigné  en  Allemagne,  sous 
ce  nom,  des  diabases  et  gabbros  modifiés  mécaniquement, 
schisteux,  fîJ)reux,  où  Taugite  et  le  diallage  sont  transformés 
en  hornblende  =    Flaserdiabase,  Flasergabbro. 

Amphibolitserpentix,  Kalhoivshy.  188(1.  —  Schistes  à  amphi- 
bole actinolitiqiies.  où  ramjjhibole  est  ti*ansformée  en  ser- 
pentine,  et  qui  passent  ainsi  aux  serpentines.  (E.  L.,  p.  209). 

AMPHiBOT.r.nrBURGiT,  van  Werveke,  i8j().  —  Limburgite  riche 
en    liornblende.   (N.  J.,  p.  481). 

Ampiiibolmagneteisensteix   =:  Fer  aimant  amphibolitpie. 

Ampiiiboloïde  =  Diorite. 

Ampiiiboeolithe.  a.  Lacroix,  1895.  —  Groupe  de  roches  énip- 
tives  holocristallines.  grenues,  essentiellement  formées 
d"amphiJ)ole  =  Hornblendite.  Amphibolite  ])art..  Horblende- 
gestein   part  (C    R.,  cxx.  N"  i3,  p.  -Sa). 

Amphibololivixfels.  Becke.  1882.  —  Péridotite  formée  dacti- 
note et  olivine.  avec  divers  éléments  accessoires.  Pour 
Haramer.  l'oche  de  la  série  des  gneiss.  Voir  :  Cortlandite 
(T.  M.   P.  M.,  IV,  p.  33;). 

Amphibolorthophoxite,    i\   Lasaulx,    1870   =   Foyaite. 

Amphibolorthophyr.  Rosenbasch,  1887.  —  Porphyres  sans 
quarz.  correspondant  aux  trachytes  à  amphibole,  et  dont 
l'élément    ferro-iiiagnésien    est   la   hornblende.    (M.  G. ,428). 

Amphiboi.peridotit   =  Amphibolpikrit. 


AMP  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  IOI() 

Amphiholporphyk,    Stache    et    John,     i8()(|.    —    Dioritporphyv 
filonien,    formé   de   cristaux  de  feldsi)ath,    hornlilende.  pyro- 
xène     monocline,     biotite,     dans    une      masse     fondamentale 
holocristalline.    princii)alement    feldspathique   et    c[uai'tzifère. 
Rosenbusch     lui    donna    aussi    le     nom    de    Augitdiorit-por- 
phyrit.   (1899,  p.  44o-  —  J-  K-  K-  ^-  ^    A.,  1879,  xxix,  p.  i'i-). 
Amphibolpouphyrit   -—    Hornblendeporphyrit. 
Amphibolpyroxexhorxfels.     Ratnsay,     1894.    —    Roches    line- 
ment  grenues,   à    hornblende,   pyroxène,    feldspath,     parfois 
quarz,    accessoirement   magnétite.    apatite,  oligiste  :   gisement 
au   contact    des     Neplielinsyenit.    (Fennia,  n,  2,  1894,  p.  62). 
Amphibolpyroxent,    Lœwinson-  Lessing,    1900.  —  Roches    érup- 
tives   grenues   composées    de    pyroxène   et    d'amphiboles   en 
pro|)ortions   égales  ;    termes    de    jjassage  entre    les    pyroxé- 
nolites  et  les  amphibololites.  (Nal.  Petersb.,  xxx,  220). 
Amphibolsyenit  =  Syenite. 

AMPHiBOLVoGEsrr.   —  Roches  fdoniennes  lamprophyriques,    for- 
mées essentiellement  d'orthose  et  d'hornblende.  Voir  :Vogesite. 
AMPHiGÉxrrE,    Cordiei\    1868.    —   Roche    basaltique  à   éléments 
microscopiques    composés   d'augite,    de    leucite    (amphigène), 
de   labrador  et  dilménite,   avec  phénocristaux  de    leucite  = 
Leucotéphrite. 
Amphilogitschiefer,    SchafhàiilL    \^\\.    —   Micaschiste    blanc- 
verdàtre,   finement  écailleux.   du  Zillerthal  (Tyrol).   (Ann.  d. 
Chem.  u.  Phann.,  i843,  xlvi,  p.  3'32,  335). 
Amphisylenschieeer.    =  \o'\v   Klebschiefer.    Argile    feuilletée, 
Ampiiogex.  La'win.son-Lcssing-,   1893.    —    Roches    sédinicntaires 
d'origine  semi-organique    et  semi-incjrganique,  occupant   une 
place     intermédiaire     entre    les    sédiments    organogènes     et 
anorganogènes,    telles   que  diverses  roches    calcaires  ou  sili- 
ceuses,  Itoues  des  graniles  profondeurs,   etc.   (C.  L.) 
Amphoterer  graukr  gneiss.   Millier,   i85o.  —  Variétés  de  gneiss 
intermédiaires   (Mittelgnciss).    contenant    G8-70  "/„  de    silice, 
à  l'époque    où   o\\  établissait   une  distinction  nette  entre  les 
gneiss  acides  et  neutres,  les  rouges  et  les  gris.  (N.  J.,  p-  092). 
AMPHOïERrr,    Tschennak,    i883.   —    Météorites    pierreuses,   com- 
posées   essentiellement    de    bronzite    et    d'olivine,   (Sitz.  Ber. 
Wien.  Akad.,  i,  88,  p.  363). 
Amphoterogex.  Lœmnsun  Lessing:  189H.  —  Sédiments  d'origine 
mixte,   résultant  du  mélange   de  dépôts    chimi([ues    et    méca- 
niques.  Ex.  :  Marne,   Lôss.   (A.  C,  p.  245). 


I020  VIII°    CONORES    GEOLOGIQUE  AMY 

A:n[ygdalaire.  Haiiy.   iS-2'2  =  Mandelsteinarticr. 

Amygdales.  —  Noyaux  elliptiques,  ronds  ou  aplatis,  remplis 
de  minéraux  cristallisés,  silice,  calcite.  chlorite,  zéolites.  et 
qui  occupent  les  pores  des  roches  huileuses  =  Mandeln. 

Amygdai.oïdes,  Brongniart,  i8i3.  —  Vieux  nom  déjà  employé 
par  Gronstedt  et  Wallerius  (Saxum  globulosum)  et  accepté 
par  AVerner  :  il  est  devenu  caractéristique  d'une  structure.  On 
comprenait  sous  ces  noms  des  roches  éruptives  huileuses 
(porphyrites,  mélaphATes,  basaltes,  etc.),  dont  les  huiles 
rondes  ou  elliptiques  sont  remplies  par  des  produits  concré- 
tionnés  infiltrés.  Il  y  a  donc  des  Basaltmandelstein,  des 
Diabasmandelstein   =   Roches  amygdalaires,   Mandelstein. 

Amygdaloïde  (structure).  —  Structure  des  roches  éruptives 
poreuses,  dont  les  pores  sphériques  ou  ellipsoïdaux  sont 
remplis  de  produits  secondaires  d'infiltration,  géodiques 
=  Amyo-daloidisch. 

Amygdalophyr,  Jenzsch,  i8."S3.  —  Porphyrite  micacée  de 
Weissig.  elle  est  souvent  amygdalaire.  Parfois  employé 
comme   synonyme  de    Mandelstein.    (N.  J,  p.  386). 

AxABAXTiscHE  DiFFERENTiATiox  =  Diff.   due  au  refroidisscment. 

AxAGÉxiTE,  Haûy.  1822.  —  Conglomérat  à  petits  éléments 
quarzeux,    avec  ciment   schisteux,    micacé. 

AxALCiMiTE,  C.  Gemmellaj'O,  i84.">  =  Analcimfels.  Basalte  des 
Iles  Cyclopes,  très  riche  en  analcime.  en  gros  nids 
visibles  à  l'œil  nu,  ou  même  en  cristaux  discernables. 
(Atti  Acad.  Gioenia  di  Se.  nat.,  Catania,  2-  sér.,  11,  i845). 

AxALciTE-RASALT.  LiiuloTen,  1890.  —  Roche  distincte  des 
Monchiquites  de  Rosenhusch,  en  ce  que  sa  Itase  incolore, 
d'apparence  vitreuse,  est  de  Tanalcime,  d'origine  primaire 
d  après  Pirsson.  C'est  donc  une  roche  l)asaltique  analogue 
aux  basaltes  à  leucite,  à  néphéline,  à  mélilite.  Voir  : 
Analcitit.  (Lindgren,  Proc.  Calif.  Acad.  of  Science,  1890,  m,  p,  01). 

AxAEciTE-DiABASE,  Fairhanhs.  189.").  —  Diahase  grenue,  en 
fihm.  contenant  de  lanalcime  :  ce  minéral  s'y  est  sans 
doute  formé,  connue  dans  les  Augitteschenit,  aux  dépens 
de  la  néphéline  =  Augit-Teschenit.  (Bull.  Départ,  of  Geol. 
Univ.  of  California,  1895,  i,  p.  2^3;  voir  aussi  :  Teall,  British 
Pelrography,  pi.  .\xn,lig.   i). 

AxALciTE-TixGUAiTE,  Washington.  1898.  —  Variété  de  tinguaite 
à  analcime  primaire,  avec  néphéline  et  feldspaths  alcalins. 
(Am.  J.,vi,  18;). 


AN  A  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  I02I 

Analciïite,  Pirsson,  1896.  —  Basalte  à  analcime  sans  olivine 
Fourchite.  (Journ.  ofGeol.,iv,  n»  6,  p.  690). 

Anamesit,  Leonhard,  i8'32.  —  Désignation  générale  de  lu 
structure  des  basaltes  à  grains  Uns.  Primitivement,  on 
détinissait  les  anamésites  comme  des  dolérites  (voir  ce 
mot),  dont  les  éléments  étaient  dillicilement  discernables  à 
l'œil  nu  ;  ils  sont  intermédiaires,  par  leur  grosseur,  entre 
ceux   des  dolérites   et   des  basaltes.    (Basaltgebiide,  i832) . 

Ancienne  (série  éruptive)  —  Désignation  employée  pour  dési- 
gner l'ensemble  des  roches  éruptives  antétertiaires.  Syn. 
partim   :    paléo volcaniques  =  Alteruptive-gesteine. 

Andalousite  (à).  —  Qualificatif  des  roches  renfermant  l'An- 
dalousite  comme   élément   essentiel. 

Andalusitglimmerfels.  —  Cornéenne  à  gros  grains,  où  l'on 
distingue   à  l'oeil  nu  l'andalousite  et  le   mica. 

Andalusitgraxulit.  —  Leptynite  rouge  avec  grenat,  sillima- 
nite,   disthène,    andalousite. 

Andalusiïhornfels.  —  Cornéenne  riche  en  andalousite  de 
l'auréole  de  contact  des  schistes,  près   le  granité. 

Andalusitthonschieker.  —  Scliiste  à  andalousite. 

Andendioriï,  a.  Stelzner,  i885.  —  Diorite  uugitique,  quarzi- 
fère,   récente.  (Beit.  zur  Geoi.  der  Argenlinischen   Republik,  i). 

Andengesteine,  Stelzner,  i885.  —  Roches  éruptives  récentes  à 
habitus  granitique  et  dioritique.  L'expression  avait  été  aupa- 
ravant employée  par  Darwin,  concurremment  avec  celles  de 
granité  et  porphyre  des  Andes,  pour  des  roches,  réputées 
à  albite,  des  Cordillères.  (Beitr.  z.  Geol.  d.  Argent,  Republik, 
I,  p.  194.  —  Darwin  :  Voyage  of  the  Beagle,  m,  1846). 

Andengestein,  O.  Lang,  1891.  —  type  de  ses  roches  à  pré- 
pondérance de    métaux  alcalins,   où  Na   <  Ca  >  K. 

Anuengraxit,  Stehner,  i885.  —  Granité  à  amphibole  du  Chili, 
dont  le  feldspath  et  le  quarz  contiennent  à  la  fois  des  inclu- 
sions liquides  et  vitreuses.  Voir  :  Andengesteine.  (Beitràge 
zur  Palaîout.   d.  Argentin.   Republik,  i,  i885). 

Andenporphyr,  W.  Miwicke,  1891.  —  Porphyre  quarzifère,  à 
aspect  de  liparite,   du  Chili.   (T.  M.  P.  M.,  1891,  xii,  p.   197). 

Andésinite,  Tarner,  1900.  —  lloche  éruptive  grenue,  composée 
presque  entièrement  daiulésine.   (J.  ofGeol.,  vm,  io5). 

Andesiïbasalt,  Bùricii}-,  18^3.  —  Basalte  à  néphéline  ou  à 
leucite,  plus  généralement  désigné  sous  le  nom  de  basanite. 
(Petrog.  Studien  a.  d.    Basaltgesteinen   Bohmens.    Arb.    d.    geol. 


\i)ÎJ  Vllie   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  AND 

Ablh.  d.  Landesdurchforschung  Bohmens,  ii,  1873).  —  On 
emploie  souvent  ce  nom,  avec  Diller,  pour  les  roches  inter- 
médiaires entre  les  andésites  et  les  basaltes,  comme  les 
andésites  à  olivine,  les  basaltes  sans  olivine.  et  les  labra- 
dorites  des  auteurs  français. 

ANDÉsn'E,  C.  F.  P.,  1900.  —  Roche  à  sti'ucture  microlitique, 
composée  de  feldspaths  calcosodiques.  oscillant  autour  de 
l'andésine,  avec  ou  sans  mica,  amphiboles,  jtyroxènes  ou 
olivine.  On  distingue  parmi  ces  roches  des  Amphibol  — , 
x\ugit — .  Biotil — ,  Hronzit  — .  Hornblende  —  .  Hypersthen 
dacit,  suivant  la  nature  de  l'élément  l'erro-magnésien  domi- 
nant. Dans  la  nomenclature  de  Fouqué  et  Michel-Lévy.  ces 
roches  sont  dites  Andésites  à  augite,  Andésites  augi tiques,  etc., 
suivant  que  l'élément  ferro-magnésien  est  en  phénocristaux 
ou  en  microlites  =  Andesit,  L.  de  Bach,  1826.  Nom 
créé  par  L.  de  Buch,  pour  des  roches  trachytoïdes  des 
Andes,  dont  le  feldspath  fut  successivement  considéré 
comme  tle  Talbite  et  comme  de  l'oligoclase.  (Pogg.  Ann., 
XXXV,  i836,  p.   188):   il  a  été  redéfini  par  Roth,  en   i8(5i. 

ANOEsrrGLÀSER.  —  Termes  vitreux  des  andésites,  cor)'es])ondant 
aux  obsidiennes,  aux  pechsteins,  tlune  autre  série  = 
Hyaloandésite,   Vitroandésite . 

Andésitiques,  Fouqué  et  Michel-Lévjy,  1^79-  —  Qualificatif 
des  roches  éruptives  (diabases,  diorites,  gabbros,  porphyri- 
tes),  dont  le  feldspath  dominant  ajjpartient  à  la  série  acide 
oligoclase-andésine. 

AxDEsrroDAcrrE,  Lœwinson-Lessing;  1898,  —  Termes  de  passage 
entre  les  andésites  et  les  dacites.  Andésites  (parfois  voisines 
des  trachytes)  sans  cristaux  individualisés  de  quarz,  mais  à 
masse  fondamentale  acide  =  Dacitandesit.  Latit,  Quarz- 
Trachyt- Andesit.  (A.  C,  p.  867,  382). 

Andesittrachyte.  —   Voir  :  Gauteit. 

Anfiboliti  sodiche,  Franchi,  1890.  —  Roches  métamorphiqui^s 
à  amphibole  sodique  du  groupe  de  la  glaucophane  ou  de 
l'arfvedsonite,  plus  ou  moins  riches  en  épidote  ou  en 
lawsonite,  avec  chlorite,  albite,  oligiste,  sphène,  rutile, 
calcite,  comme  éléments  accessoires  (Bull.  R.  com.  geol.  ilal.,  igS). 

Angrit.  —  Météorite,  dépourvue  de  chondres,  et  formée 
d'augite,  avec   olivine  accessoire. 

Anhedral,  Firsson,  1896.  —  Qualificatif  des  minéraux  cons 
tituants  des  roches  quand  ils  ne  sont  pas  limités  par  des 
contours  cristallographiques.   (Amer,  journ,,  i,  p.  i5o). 


AN  H  LEXIQUE    PÉTROGUAIMIIQUE  lOa'i 

Anhedrox,  Pirsson.  1896.  —  Corps  présentant  l'arrangement 
moléculaire  et  les  propriétés  physiques  des  cristaux,  mais 
non  leurs  contours  géométriques.  (Bull.  geol.  Soc.  Amer., 7,  492). 

Anhyduite.  —  Agrégat  grenu  ou  compact  de  sulfate  de  chaux 
rhombique,    anhydre  ;  Ijlanc,  gris,    bleu   =    Karstenite. 

Anhydritgyps,  Hammerschniidt.  —  Anhydrite  partiellement 
transformée  en   gypse  =^  Gy[)sanliydrite. 

AxHYDuoLYTE,  Seiift.  —  Hoclies  simples  insolubles  ou  diffici- 
lement solubles  dans  Teau  :  l'auteur  y  range  en  outre  les 
verres  volcaniques,   les   talcshistes,   les  schistes  argileux. 

Amsomèhes  (roches  cristallisées),  Brong-niart,  18127.  —  Roches 
formées  en  tout  ou  en  [)artie,  par  voie  de  cristallisaticn 
confuse  ;  une  partie  dominante  servant  de  liase,  pâte  ou 
ciment  aux  autres.  Brongniart  y  rangeait,  gneiss,  micas- 
chistes, phyllites,  variolites,  porphyres,  trachytes,etc.,  bien 
que  la  délinition  corresponde  plutôt  à  la  structure  porphyrique. 

Anisométhiqui:.  —  Structure  des  roches  grenues,  dont  les 
grains  sont   de   différentes  grosseurs. 

Ankeritthoxschiefeu.  —  Schiste  à  ankérite,  associé  aux 
Schalsteins. 

Anogexer  metamorphismus,  Haidinger.  —  Haidinger  distingue 
le  métamorphisme  anogène,  plus  oxydant,  agissant  dans 
le  sens  électro -négatif,  de  bas  en  haut,  vers  la  surface,  et 
le  métamorphisme  katogène  ,  plus  réducteur,  agissant  dans 
le  sens  électropositif,  vers  les  profondeurs,  (Nauuiann, 
Lebrb.  d.  Geogn.,  i,  p.  ^55). 

Anogènes.  —  Roches  formées  par  ascensum,  et  par  conséquent 
roches  éruptives. 

AxoRGAXOGÈNEs.  —  Rochcs  d'origine  minérale,  inorganique. 

Anorganolithes.  —  Roches  anorganiques,  formées  exclusivement 
de  minéraux  anorganogènes. 

AxoRTHiQUEs,  Fouçué  et  Michel-Lévx,  1879.  —  Qualificatif  des 
roches  éruptives  holocristallines  grenues  (diorites.  gabbros), 
dont  le  feldspath  ilominant  a[>partient  à  la  série  bytownite- 
anorthite. 

ANORTHiTAUGrrGESïEiN.  —  Voir  Eukrite. 

ANORTurroiABAS  =  Eukrite. 

ANORTHiTDioRrr  =  Corsite. 

AxoRTniTDiORrrscHiEFER,  Becke,  iSS-i.  —  Diorites  grenues,  schis- 
teuses, zonées,  composées  d'anorthite  et  d'amphibole.  (T.  M. 
P.  M.,  IV,  p.  246). 


I024  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  A  NO 

AxoRTHiTE  (GxEiss  a),  A.  LacroLx,  1889.  —  Roches  gneissiques 
H  90  "/o  danorthite,  rappelant  les  anorthosites.  (B.  S.  M.,  1889, 
C.  R.,  cviii,  1889,  p.  S-^'S). 

Anorthitk  (lave  a),  Fouqué,  1879.  —  Hoches  à  anorthite,  hypers- 
thène,  augile,  olivine,  sphène,  inagiictite  et  souvent  verre  :  l'un 
des  types  d'enclaves  endopolygènes  de  A.  Lacroix  (B.  G.  F, ,1900  ; 
Santorin  et  ses  éruptions,  1879). 

Anorthitfels,  NauckhoJJ\  i8;4- —  Enclaves  grenues  d'anorthite 
avec  graphite  et  spinelle  dans  le  basalte  à  fer  natif  d'Ovifak. 
(T.  M.  P.  M.,  18-4,  p.   109). 

Anorthitgabbro. —  Roche  formée  d'anorthite  et   de  diallage. 

AxoRTHiTGESTEiNE.  — Roclies  éruptivcs  telluriques  ou  météoriques, 
dont  le  feldspath  est  essentiellement  lanorthite  ;  il  y  est  associé 
à  l'augite  ou  à  la  hornblende.  (Corsiles,  Eukrites,  Matraites). 

AxoRTiirrnoio,BLEXDEGESTEiXE.  —  Volr  :    Corsite,  Matraite. 

AxoRTHiTiTE,  Tumer.  igoo. —  Roches  éruptives  grenues  formées 
presque  entièrement  d'anorthite  (J.  cf.  geol.,  viii). 

AxoRTHiTTL  FF.  Forchammcr,  i845.  —  Tufs  palagonitiques  bruns 
avec  cristaux  d'anorthite  et  daugite.  (N.  J.,  i84o,  p.  098). 

AxoRTHOsiTE,  Sterrj'- HuTit ,  i863.  —  Gabbros  américains,  pauvres 
en  pyroxène,  presque  essentiellement  formés  de  feldspath 
triclinique.  C'est  le  faciès  ultraleucocrate,  presque  entièrement 
dépourvu  de  pyroxène,  des  roches  de  la  famille  des  gabbros  et 
des  norites  =  Labradorites.  oligoclasites,  plagioclasites  des 
auteurs  russes  et  allemands.  Ce  nom  avait  été  primitivement 
créé  par  Délasse, pour  des  roches  à  feldspath,  autre  que  l'orthose. 
(Geol.  cf.  Canada,    p.  478  ;  Adams.  N.  J.  vui,  B.  B.  419,  1893. 

Anorthosite-gxeiss.  Coomara-Swamj',  1900.  —  Roche  gneissoïde 
formée  de  quarz,  plagioclase,    et  un  peu  de  biotite.  (Q.J.,6oi). 

Axotérite.  ou  roches  anotériques,  /.-/.  Sedei'holni.  —  Granités 
de  Finlande,  caractérisés  par  la  régularité  de  leur  grain, 
lidiomorphisme  prononcé  de  leur  quarz.  Ce  nom  leur  a  été 
donné  par  Sederholm  parce  qu'ils  «  cristallisèrent  probablement 
dans  des  niveaux  élevés.  »  (ï.  M.  P.  M.,  Bd.  xii,  i,  Hefl). 

AxTHOPHYLLiïE  (gxeiss  à),  ^4.  Lacj'oix,  1889. —  Gneiss  à  oligoclase, 
quarz,  anthophyllite,  rutile  l)run  abondant  et  zircon.  (B,  S. 
franc,  miner.,  1889. 

AxTiiopiiYLLiTSCHiEFER.  —  Schistc  du  groupc  dcs  schistcs  amphi- 
boliques,  formé  essentiellement  de  quarz  et  anthophyllite. 

AxTHRAciDE.  —  Cliarbous  minéraux  et  roches  alliées. 

Axthracifère.  —  Ancien  nom  de  létale  du  Culm. 


ANT  LEXIQUE    PKTROGKAPHIQUE  -  I025 

Anthracite.  —  Charbon  fossile  contenant  plus  de  90  %  de  car- 
lione,  à  éclat  vitreux  ou  semi-métallique,  cassant,  gris  à  rouge- 
noir,  cassure  écailleuse,  brûlant  avec  une  faible  flamme  et  peu 
de  fumée.  Poids  spécifique  1,4-1.7.  (Haidinger). 

ANTHRAcoLniiE,  Cordiev,  1868  =   Anthraconite. 

Anturacomte.  —  Calcaire  riche  en  carbone  et  par  suite  coloré  en 
noir  ;  se  trouve  habituellement  en  nids,  veinules,  lentilles, 
sphères  rayonnées,  etc.  Voir  :  Lucullan. 

Antigoritserpentin.  —  Roche  ser])entineuse,  avec  antigorite  et 
talc,  formée  aux  dépens  de  roches  augitiques  (sans  olivine  ?)  = 
Stubachitserpentin. 

Anwachsschichten  (Streifung).  —  Se  dit  des  revêtements  concen- 
triques, zonaires,  superposés,  qui  constituent  certains  minéraux. 

Apachit  (Osann),  189G.  — Phonolite  des  monts  Apaches,  érigé  en 
type  indépendant  en  raison  de  sa  richesse  en  minéraux  amphi- 
boliques  récents,  et  de  sa  teneur  en  microi)erlhite  et  en  énig- 
matite.  Les  éléments  colorés  sont  principalement  des  pyroxènes 
et  amphiboles  alcalins.  (T.  M.  P.  M.,  xv,  p.  894). 

Apatitbasalt,  Chroustclioff,  1886.  — Basalte  en  filon,  sans  olivine, 
si  riche  en  hornblende  et  en  apatite  cfue  ce  dernier  minéral  doit 
être  considéré  comme  élément  essentiel.  (Arbeit.  Sl-Petersb. 
Naturf.  Ges.,  xvn,  i,  62). 

Apatiïgabbro.  —  Gabbro  de  Suède,  riche  par  places  en  apatite 
et   minerais  =  Olivinhyperit  (Vogt). 

Apatitschiefer,  Osann.  —  Quarzite  disposé  en  petites  forma- 
tions lenticulaires,  et  formé  de  quarz,  apatite  (5o  '/o),  et 
accessoirement  tourmaline,  grapliite,  rutile.  (Mitth.  grossherz. 
Bad.  geol.  Landesanst,  n,  i,  p.  378). 

APENNiNrrE,  Gastaldi,  1878  =  Besimaudit.  (Mem.  ac.  d.  Lincei,  3,  n). 

Aphanite,  d'Aubuisson,  1819,  —  D'après  Haiiy,  roches  com- 
pactes, d'apparence  homogène,  vert-sombres  ou  noires,  dont 
les  éléments  couiposants  sont  indiscernables  à  l'œil  nu. 
Souvent  cepentlant  on  y  trouve  des  cristaux  porphyriques 
de  feldspath,  pyroxène,  hornblende  ;  parfois  elles  sont 
vésiculeuses,  amygdalaires.  Hauy  les  définissait  comme  for- 
mées d'amphibole  conqjacte  et  de  feldspath,  fondus  imper- 
ceptiblement l'un  dans  l'autre  ;  avec  apparence  homogène 
et  une  couleur  noirâtre.  Le  progrès  des  études  microscopiques 
a  fait  distinguer  des  Diabasaplianit,  Dioritaphaidt,  etc.  De 
nos  jours,  l'adjectif  aphanitique  désigne  la  structure  des 
roches  compactes,  dont  les  éléments  constituants  ne  sont 
pas    distincts  à  l'œil    nu.     (Traité  de  Géogn.,  n,  i47). 

Oo. 


I026  VIIl^    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  APH 

ApirvxiTMAN'DELSTEiN.  —  Porphyrite  auti^itique  aphanitique,  à 
amygdales  remplies  de  calcite,  zéolites,  etc.  Voir  :  Spilite, 
Variolite  du  Drae. 

Aphanitporpiiyr.  —  Vieux  nom  pour  les  Griïnsteins  aphani- 
tiques   (porphyrites)   à  cristaux  anciens  porphyriques. 

Aphanitschiefeu.  —  Expression  vieillie  pour  diverses  roches 
diabasiques  schisteuses,  schistes  verts    et  analogues. 

ApHAMT^vACKE.  —  Expressiou  vieillie  pour  des  roches  aphani- 
tiques,  à  décomposition  terreuse,  du  groupe  des  diabases 
et   des  porphyrites  augiticpies. 

AphaxoctEX.  —  Voir  :  Agnostogen. 

Aphanogènes,  Lœwinson- Lessing,  iSc)3.  —  Nom  d'ensemble  des 
roches  schisto-cristallines  dont  la  genèse  est  encore  problé- 
matique, telles  que  gneiss,  granulite,  micaschiste,  etc.  (G.  L.). 

Aphyriqle,  Lœwinson-Lessing;  1900.  —  Structure  des  roches 
porphyriques  dépourvues  de  phénocristaux.  (Trav.  nat. 
Saint-Pélersb.,    xxx^  5,  242). 

Aplite,  Betz.  —  Roches  granitiques  très  pauvres  en  mica. 
Rosenbusch  désigne  sous  ce  nom  des  granités  à  musco- 
vite,  qu'il  considère  comme  d'origine  fdonienne.  On  l'ap- 
plique en  général  à  des  granités  à  muscovite  et  à  des 
microgranites   à  grains  tins. 

Aplitische  ganggesteixe,  Rosenbusch,  189.").  —  Roches  de 
fdons,  habituellement  acides  (Aplite,  Bostonite,  Tinguaite, 
Syenitaplite,  Solvsbergite,  Malchite,  etc.)  et  présentant  les 
caractères  généraux  suivants  :  grains  fins  ou  compacts, 
régression  des  éléments  colorés  et  par  suite  couleur  claire 
de  Teusemble,  sti*ucture  panicUomorphe  grenue  avec  ten- 
dance peu  marquée  à  l'individualisation  de  cristaux  porphy- 
riques,   structure    miarolitique    développée.    (1896^  p.  458). 

Aplitporphyp,,    Rosenbusch,    1898   =  Granitporphyr  (196). 

Apoandesiï,  F.  Bascom,  1893.  —  Roches  éruptives  anciennes, 
que  l'on  peut  considérer  comme  des  andésites  dévitritiées , 
Voir    :    Aporhyolite. 

Apobasalï.  F.  Bascom,  1893.  —  Equivalent  ancien  dévitrilié 
des  basaltes.  Voir  :    Aporhyolith. 

Apophyse.  —  Branches  latérales  ou  diverticulums,  qui  se  déta- 
chent des  filons,   nappes   et  massifs. 

Aporhyolite,  F.  Bascom,  1893.  —  Nom  donné  aux  porphyres 
dérivés  de  roches  primitivement  vitreuses,  par  Mademoiselle 
Bascom  ;   elle  réserve  le  nom  de  porphyres-quarzifères,  aux 


ARA  LEXIQUE    PETROGUAPHIQUE  lOa^ 

porphyres  anciens  ou  récents,  primitivement  hypoci'istallins 
(Journ.  of  Geol,,  1,  n'  8,  1893,  p.  8^8).  La  particule  «  apo  » 
doit  être  réservée  pour  désigner  les  roches  dérivées  d'autres 
par   dévitrification,     comme    apoperUte,     apooljsidienne,    etc. 

Ar.vbeskensphaerolith,  Rosenbiisch.  —  Voir  :  ara]>esqui tique. 

Arabesquitique  (structure)  i?oric^-,  1882. —  Structure  de  cei*tains 
porphyres,  dont  la  masse  fondamentale  d'apparence  homo- 
gène est  imprégnée  de  poussières  ocracées,  et  se  partage 
sous  les  niçois  croisés  en  portions  découpées  en  arabesques 
capricieuses,  formées  de  feldspath  et  de  quarz  globulaire, 
orientés  optiquement  (Pelrog-.   Stud.   Porphyrgest.  Bohiu.,  44)- 

Archaiomorph,  Milch,  1894.  —  Hoches  dont  les  éléments  compo- 
sants ont  été  formés  en  place  et  ont  conservé  leur  forme  origi- 
nelle. Ex  :  Les  roches  éruptives.  (N.  J.  ix,  B.  B.,  i33). 

ARCULriE,  F.  Rutley,  1^91-  —  Agrégats  de  cristallites  arqués 
(squelettes).  (Noies  on  Crystaililes,  Minerai.  Mag.,  ix,  p.  261). 

Ardoises.  —  Schistes  fissiles,  tinement  feuilletés,  employés  pour 
la  couverture  des  maisons  ^  Schistes  tégulaires,  ardoisiers, 
Dachschiefer. 

Arénacées  (rocues). —  U.  incohérentes,  formées  de  grains  de  sable. 

Arène  (granitique).  —  Sable  formé  de  l'altération  sur  place 
du  granité,  du  gneiss.  Voir  :  Haidesand. 

Arfvedsonite  (a). — Qualificatif  des  roches  renfermant  de  larfved- 
sonite  (granité,  syénite,  trachyte,  etc.). 

Arfvedsonitgranit,  Ussing;  1894. —  Granité  sodique  dont  l'élé- 
ment coloré  est  l'arfvedsonite.  (Meddelelseoin  Grijnland,  xiv,  192). 

Arfvedsomtsôlvsbergit,  Rosenbiisch,  189G.  —  Filons  dans  les 
syénites  éléolitiques,  formés  essentiellement  de  feldspath  et 
d'arfvedsonite.  (M.  G.  p.  477)- 

Arkvedsonittrachyt.  —  Trachyte  avec  arfvedsonite  comme  élé- 
ment  essentiel. 

Argile.  —  Roche  sédimentaire,  versicolore,  formée  d'un  sili- 
cate d'alumine  hydraté,  ou  de  plusieurs  silicates  associés, 
mélangés  avec  du  sable,  (ùe  sont  généralement  des  produits  de 
décomposition  de  roches  feldspathiques  et  autres,  dont  elles 
renferment  des  déljris  rcconnaissables.  Les  variétés  en  sont 
nombreuses,  distinctes  par  leur  plasticité,  leur  composition, 
leur  couleur,  etc.  Voir  :  Pélite. 

Argile  a  blocaux.  —  Terme  employé  en  Belgique  pour  argiles 
avec  cailloux  =  Boulder  clay,  Till. 

Argile   alunifère.  —   Argile    imprégnée  de  fines  particules  de 


I028  VIIl"^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  ARG 

pyrite  de  ler,  de  bitume,  grise  ou  noire,  et  propre  à  la  fabri- 
cation de  l'alun  =  Alaunerde,  //.  Millier,  i853.  (Journ.  t.  prak. 
Chem.  Liv,  i853,  p.  25;). 

Argile  a  silkx.  —  Argile  rougeàtre,  résultant  en  grande  partie  de 
la  dissolution  des  calcaires  à  silex  =  Terra  rossa.  L" argile 
rouge  des  cavernes  a  la  même  origine. 

Argile  plastique.  —  Argile  faisant  pâte  avec  Teau,  infusible, 
donnant  au  feu  la  terre  cuite  des  potiers  =  Argile  figuline. 

Argile  uéfhactaire.  —  Argile  sans  chaux  ni  alcalis,  résistant  au 
feu  des  fours  à  poteries  =  Fire  clay. 

Argile  salikèke.  Humholdt.  —  xVrgile  sombre,  parfois  noire, 
imprégnée  de  sel  et  parfois  de  gypse  et  d'anliydrite  =  Salzthon. 
(Schai'haull  :  Mûnch.  Gel.  Anz.  1849,  n.  i83,  p.  128). 

Argile  smectique.  —  Argile  magnésienne  =  Terre  à  foulons, 
fullers  earth. 

Argiliïe.  —  Roche  formée  d'argile  combinée  à  un  excès  de  silice 
qui  la  rend  compacte  =  Schiste  argileux. 

Argiloïde,  Senft,  1867.  —  (iroupe  des  schistes  argileux,  schistes 
bitumeux.  îirgiles  schisteuses,  etc.  (G.  p.  43). 

Argilolithe,  Brongniart,  1827.  —  Roches  et  tufs  porphyriques 
correspondant  à  la  pâte  des  argilophyros. 

Argilopiiyre,  Brongniart,  i8i3.  —  >som  des  Thonporphyrs, 
c'est-à-dire  les  porphyres  dont  la  pâte  est  décomposée  et 
réduite  en  argile.    (J.  d    M.  xxxii,  32i) 

Argiloschiste,  Coquand.  iSSj.  —  Schiste  argileux  d'origine 
métamorphique  (Traité  des  roches  3o;). 

Ariégites.  a.  Lacroix,  1901.  —  Roclies  éruptives  holocris- 
tallines  grenues,  essentiellement  constituées  par  des  pyioxènes 
(diopside.  diallage,  bronzite)  et  du  spinelle,  avec  ou  sans 
grenat  pyrope  (calcique  et  ferrifère)  et  hornblende  ;  ce  der- 
nier minéral  i)ouvaat  devenir  prédominant.  Les  ariégites 
ont  donc  la  composition  minéralogique  de  pyroxénolites,  mais 
leur  composition  chimique  est  celle  de  gabbros  très  magné- 
siens :  par  fusion  et  recuit,  elles  donnent  des  roches  formées 
de  bytownite  et  d'augite.  Elles  accompagnent  les  Iherzolites 
des   Pyrénées  (G.  R.  Gongrès  p.  807). 

Arkesixe.  Jurine,  i8o().  —  Nom  donné  par  Jurine,  à  un 
granité  à  hornblende,  chlorite,  et  séricite  du  Mont-Rlanc. 
Peut-être  une  protogine  ?  On  a  aussi  ajîpelé  ainsi  une  variété 
très  cristalline  du  gneiss  de  l'AroUa,  à  masse  fondamentale 
grise,  compacte,  avec  cristaux  d'orthose    de  la    grosseur  du 


A  R  K  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  IO29 

pouce,  grains  de  quarz,  hornblende,  sphène,  un  peu  de 
plagioclase,  mica  brun  (Dent  blanche,  glacier  d'Arolla)  ; 
et  aussi,  une  sorte  de  porphyroïde  des  Alpes  de  Wallis. 
(J.  d.  M.  XIX,  1806,  p.  375). 

Arkose,  Al.  Brongniart,  iSaS.  —  Grès  formé  de  quarz,  orthose 
abondante,  autres  feldspaths,  et  souvent  mica  ;  dérive  de 
roches  granitiques  =  Feldspathpsammit.  (Dictionn.  d'hist. 
nat.  p.  498). 

Arkose  CHORiTiFÈRE,  Diimont,  1847- — Arkose  formée  de  grains 
de  quarz,  orthose  et  chlorite  abondante  :  Dumont  distingue 
des  variétés  pisaire,  miliaire.    massive  et  feuilletée. 

Arkosengneiss,  Becke,  1880.  —  Gneiss  avec  feldspath  élastique 
décomposé,  quarz  cristallin  authigène,  mica  et  chlorite  ; 
épidote  secondaire.  Peut-être  des  brèches  gneissiques  ? 
(T.  M.  P.  M.,  II,  1880.  p.  61). 

Arnôgranit,  Tôrnebohm.  —  Granité  grossier,  grisâtre,  porphy- 
roïde,  assez  riche    en  quarz.   Suède. 

Akthrolitiie,  /.  Tschersk)',  1887.  —  iConcrétions  cylindriques 
segmentées  transversalement,  que  l'on  trouve  dans  les 
argiles  et  les  marnes.  (Arb.  d.  Saint-Pétersb.  Naturf.  Ges.  1887). 

AsciiAFFiTR,  C.  Gumhel.  i865.  —  Roche  filonienne  intermé- 
diaire entre  la  kersantite  et  la  minette  (de  Stengert,  près 
Aschatlenbourg),  et  dont  la  richesse  en  enclaves  de  quarz  et 
de  feldspath  doit  provenir  des  débris  arrachés  aux  gneiss 
traversés.  (Bavaria,  vi,  11  Heft,  p.  23,  i865). 

AscHENTUFFE,  Hibsch,  1896.  —  Tufs  formés  de  fines  cendres  volca- 
niques, généralement  stratifiées  et  contenant  des  débris  végé- 
taux. On  donne  le  nom  de  Sandtiijfe  aux  tufs  formés  de  cendres 
et  lapilli  un  peu  plus  gros,  et  celui  de  Brockentuffe,  à  ceux  plus 
gros  encore.  (T.  M.  P.  M.,  xv,  1896,  p.  234). 

AscENSioNSDiFFEREiVTiATioN.  =  Abkûhluiigsdifferentiation. 

Aschenstruktur,  Miïgge,  1893.  —  Aspect  particulier  bariolé 
des  tufs  kératophyriques  ;  ils  sont  formés  de  cendres  modi- 
fiées, avec  éclats  de  cristaux  et  grains  pisolitiques.  Ils 
jiaraissent  identiques  aux  tufs  pisolitiques  de  Lœwinson- 
Lessing.   (N.  J.,  B.  B.  vn,  p.  648). 

AscHisTE  Ganggesteine,  Brogger,  1894.  —  Roches  hypoabys- 
siques,  paraissant  en  filons,  mais  qui,  loin  d'être  des  produits 
de  différenciation  dans  des  fentes,  sont  des  représentants  du 
magma  profond  non  différencié,  affectant  la  forme  filonienne 
hy[>o-abyssique.     Elles  correspondent  aux  roches   filoniennes 


lo3o  VIII"  CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  ASC 

granito-phorpliyriques  de  Rosonbusch,  considérées  comme  type 
opposé  à  ses  roches  lampropliyriques  et  aplitiques    (p.  laS). 

AscLKRTNE,  Cordier.  t868.  —  Nom  donné  par  Cordier  aux 
])onces,  ol)sidiennes   décomposées,  etc. 

AsH  (voLCANic)  =  Cendres. 

AsHBED-DiABASE,  Piiuipelly .  —  Porplivrilc  aui;itique.  compacte, 
claire.  i;ris-s<>nd)re.  ou  noire,  de  Keweenaw-Point,  caracté- 
risée par  la  subordination  de  rauj;il('  et  sa  l'orme  en  j^frains 
arrondis.  (Geol.  et  Wisconsin,  m,  p.  32). 

AsH-sLATE,  Hutching'S,  189a.  —  Schist«'s  formés  aux  dépens  de 
tufs  volcaniques  métamorphisés  (Geol.  Mag.  109). 

AsiDÈREs.  Daiibrée,  1867  —  Météorites  pierreuses  dépourvues 
de  fer.  c'est-à-dire  celles  qui.  avec  des  structures  et  des 
compositions  variées,  sont  composées  essentiellement  par 
des  silicates  (rarement  charbon),  et  sans  fer  métallique. 
(C.  R.  65,   p.  60)    =  Asidérites. 

Asphalte.  —  Bitume  compact. 

AsPHALTSANDSTETN.  —  Grès  pénétré  d'asphalte,  ou  sable  cimenté 
par  asphalte.  A'^ariété  de  ^rès  bitumineux. 

Assimilation  (iiYPOTiif:sE  de  l')  Michel-Lévy.  1893.  —  Hypo- 
thèse d'après  laquelle  la  digestion  des  salbandes  et  des  terrains 
traversés  aurait  joué  un  rôle  important  dans  la  formation  des 
masses    granitiques.   (B.    CF.  n"  36,  t.  v). 

AsTiTE,  Salomon,  1898.  —  Hoi'nfels  formés  de  mica  et  d'anda- 
lousite.  (c.  R.  c.  346). 

AsTEROLiTH.  —  Voir  :  Météorite. 

AsTEROLiTHOLOfTiE,.S^e/)rt/Y/  —  Metcoriteulvunde,  Pétrographie  des 
météorites. 

Atacamite.  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorite  du  type  de  la 
météoi-ite  d'Atacama.  (Météor.  du  Muséum,  1882). 

Atatchite.  Mor'ozecicz,  1901.  — Yitro-orthophyre  à  sillimanite  et 
cordiérite.  Roche  noire  compacte  à  structure  hyalopilitique. 
avec  orthose.  augite,  biotite,  magnétite,  sillimanite.  cordiérite 
dans  une  base  vitreuse.  (Méni.  com.  géol.,  Russie,  xvni,  i). 

Ataxite,  Lœwinson-Lessing-,  1888.  —  Laves  bréchoïdes.  où  des 
débris  anguleux  d'une  lave  sont  enclavés,  disséminés  sans  ordre, 
dans  une  autre  lave  ;  ces  débris  étant  dus  à  la  ditTérenciation 
et  non  à  des  enclaves  énallogènes.  Voir  :  Taxite,  Schlieren. 
(T.  M.  P.  M.,  1888,  029).  Récemment  Brezina  a  donné  ce  même 
nom  aux  météorites  ferreuses,  bréchiformes.  (Die  Meteoriten- 
Sammlung^des  Hofmuseums  in  Wien,  1896). 


AT  H  LEXIQUE    PÉTUOGRAPHIQUE  Io3l 

Athrogènes  (roches).  Renevier.  —  Roclies  élastiques  d'origine 
volcanique  (cendres,  lapilli,  tufs,  etc.) 

AïMOGÈNES.  —  Formations  dues  à  l'action  de  fumerolles.  Parfois 
aussi  pris  comme  synonyme  d'p]olien. 

AïOMZAHL,  Rosenbusch,  1890.  —  Rosenbusch  appelle  nombre 
atomique,  la  somme  des  atomes  de  métal  et  d'oxygène  contenus 
dans  l'unité  de  poids  d'une  roche.  Ces  nombres  sont,  d'après 
lui,  caractéristiques  pour  les  diverses  roches,  et  il  les  met  à 
profit  pour  établir  la  classification  chimique  des  roches 
éruptives.  (T.  M.  P.  M.,  xi,  1890,  p.  144.) 

AuGEN  =:  yeux.  —  Glandules  ellipsoïdaux,  de  composition  variée, 
isolés  porphyriquement  dans  diverses  roches. 

AuGENDiTROiTE,  W.  Rrôgg'er. — Ditroite  avec  glandules  primaires 
caractérisée  par  la  structure  protoclastique,  contenant  en  outre 
des  éléments  ordinaires,  lepidomélane,  œgirine,  albite  (p-  no). 

AuGENGNEiss.  —  Gueiss  fibreux  où  sont  isolés  des  glandules 
ellipsoïdaux  ou  lenticulaires,  porphyroïdes,  de  feldspath,  ou  de 
feldspath  avec  quarz.  et  montrant,  en  section,  un  contour  en 
forme  d'œil  =  Gneiss  glanduleux. 

AuGENGR.VNULiT.  —  Granulïtc  avec  gros  individus  arrondis  ou 
lenticulaires,  porphyroïdes,  de  feldspath,  grenat,  ou  de  l'un  et 
l'autre  avec  quarz  ^=  Leptynite  glanduleuse. 

AuGENSTEiNE.  —  Concrétious,  sphériques  ou  ellipsoïdales  à  plis 
et  rides  concentriques,  souvent  accolés  à  deux  ou  plusieurs. 

AuGiïANDEsiTE.  —  Voir  audésitc. 

AuGiTAUGEN  Môhl,  1873. —  Assemblage,  dans  certaines  roches,  de 
gros  cristaux  daugite,  sous  forme  de  concrétions  arrondies, 
noyées  et  cimentées  dans  une  masse  fondamentale  sombre, 
compacte.  (Die  Basalte  und  Phonolite  Sachsens,  p.  7). 

AuGiTDiABASiT    =   Augitporphyr, 

AuGiïDioRiT,  A.  Streng-  et  KIoos.iS'j'j.  —  Roche  granitoïde  à 
hornblende  secondaire,  augite  et  oligoclase.  Elle  contient 
du  quarz.    et  est  plus   acide    que   les  diabases,  (N.  J.  117). 

AuGrrDiouiTPouPHYRiT.   —  Voir  Ortlerite  et   Pseudovintlite. 

Augite  (a),  Fouqiié  et  Michel-Lév)' ,  1879.  —  Qualificatif  des 
roches  microlitiqvu's  (trachytes,  andésites,  etc.) renfermant  des 
phénocristaux  d'augite  :  se  dit  aussi  des  roches  grenues, 
contenant    le   même  minéral  (syénite   à   augite). 

Augite-aphamte,  Grenville  Cole.  — Roches  éruptives  compactes, 
holocristallines,  présentant  les  caractères  minéralogiques 
d'andésites  basiques,  ou  de  dolérites  sans  olivine. 


I0'32  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  AUG 

AuGiTE-BiOTiTE-GRANiTE,  T'eaZ/^Granititeaugitique  (G.M.,i885,i  12). 

AuGiTE-TESGHENiTE,  Fairhanks.  —  Diabaso  en  filons,  chargfée 
d'analcinie.  A^oir  :    Analcitediabase. 

AuGiTFELS.  —  Ancien  nom  donné  aux  Iherzolithes  et  autres 
roches  augitiques  grenues  ou  compactes.  II  correspond  aux 
pyroxénites   de  AVilliams. 

AuGiTGAiîBRO.  Roscnbiisch,  1895.  —  Gahbro  dont  le  pyroxène 
ne  présente  pas  les  caractères  du  diallage.  Syn.  :  Gabbro- 
diabas,   peut-être  aussi  Augitdiorite.  (1895,  p.  297). 

AuGiTGLiMMERPOKPnYRiT.  —  Porpliyrlte   micacée  augitique. 

AuGiTGNEiss,  Becke,  1882.  —  Gneiss  dont  l'élément  coloré  est 
l'augite.    (T.  M.  P.  M.  1882,  p.  365). 

AuGiTGR.VNiT.  —  Granité  dont  l'élément  ferrifère.  coloré,  est 
essentiellement   ou  exclusivement  l'augite. 

AuGiTGRAMTiT,  —    Grauitite   à    mica  noir  riche  en  augite 

AuGiTGRANi'LiT,  Cveclner,  1884  ^=  Trappgranulite.  (Das  Sachsische 
Granulitgebirge,  8  et  16).  =   Gneiss    granulitique    à   pyroxène. 

AuGiTGRÛNSCHiEFER  =  Schiste  pyroxéuiquc.  Diabaschiefer. 

AuGiTGRfNSTEiNE.^::  Diabase.Diabasite.  dans  le  système  de  Senft. 

AuGiTHYALOMELAx.  won  LasQulx,  187.1  =  Linil>urgite.  (E.P.,p  23o). 

AuGiTiQUE,  Fouqué  et  Michel-Léçj-.  1879.  —  Qualificatif  des 
roches  microlitiques  (trachytes,  andésites,  etc.),  contenant  des 
microlites  d'augite. 

AuGiTiTE,  Doelter,  1882.  —  Roches  vitreuses,  néovolcaniques,  de 
la  série  dont  les  péridotites  représentent  le  type  grenu  :  augite  et 
fer  magnétique  dans  une  base  vitreuse  brune,  avec  néphéline, 
biotite,  etc.,  comme  éléments  accessoires.  Roche  d'abord 
appelée  pyroxénite  par  Zujovic  =-  Magmabasalt.  Augithyalo- 
rnelan.  Limburgite.  (Verhandl.  d.  K.  K.  geol.  Reichsanstalt,  1882, 
Uo  8, 143).  Pour  C.  F.  P.  1900  :  Roches  à  structure  microli- 
tique  composées  de  pyroxène  et  de  verre  sodique,  avec  ou  sans 
amphibole  et  mica. 

AuGiTKERSAXTiTE.  —  Kcrsantite  riche  en  augite  (malacolite). 

AuGiTMELAPHYR  Kûlkowskj'.  1886  =  Augitporphyritc. 

AuGiTMiNETTE,  Rosenbuscli,  1887.  —  Roche  filonienne  syénitique. 
holocristalline-porphyrique.  à  orthose,  l)iotite,  et  augite  essen- 
tielle (p.  3i8). 

AuGiTMONzoxiT.  —  Voir  :   Monzonite. 

AuGiTXORTT.  Rosenhusch.  1895.  —  Norites  dans  lesquelles  l'augite 
monoclinique  non  diallagique,  est  en  proportion  plus  grande 
que  le  pyroxène  rhombique  (p.  3o5). 


AUG  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  1033 

AuGiTOLiviNiT.   —  Voir    :   Olivinite. 

AuGiTOPHYRE,  Scttcchi,  i852  =  Augitpoi'phyr,  Augitoporphyr. 
Scacchi  a  donné  ce  nom  anx  laves  leucitiques,  où  on  ne 
voit  pas  la  leucite  à   l'œil   nu. 

AuGiTOPHYRLAVA,  Scaccliî,  i852.  —  Roclic  du  volcan  Vulture. 
connue  également  sous  le  nom  de  Haûynophyre.  (Délia 
re^^ione  vulcanica    del   M.    Vullure.   i85i2. 

Al  CtItorthophyh,  Rosenbiisch,  1887.  —  Porphyres  sans  quarz, 
correspondant  aux  trachytes  augitiques,  et  dont  l'élément 
pyroxénique    est   essentiellement  l'augite     (p.  428). 

AuGiTPERiDOTiTE.  Sttj'tzew,  iSq'j.  —  Péindotite  à  olivine  et  ouralitc 
avec  débris  d'augite   =  Pikrite.   Voir  :    Uralitgneiss , 

AuGiTPiKRrr.   Voir  :    Picrite. 

AiGrrpoRPnvK  von  Buch,  1824.  —  Jadis  roches  paléovolca- 
niques compactes,  vert  foncé  ou  noires.  Augit  —  ou  Diabas 
porphyrites,  à  cristaux  porphyroïdes  d'augite  abondants. 
Aujourd'hui  le  terme  est  encore  employé  pour  les  Labra- 
dorporphyrs  à  augite  prédominante.  (Leonhard's  Taschen- 
buch  1824,  II,  p.  289.  372.  437.  371). 

AuGiTPORPHYRiT.  —  Roclics  cilùsives  paléovolcaniques,  corres- 
pondant aux  Augitandésites  récentes,  et  iormées  d'augite, 
plagioclase,  avec  base  auiorphe.  Structure  porphyrique 
variée   =   Augitporphyr,  Labradorporphyr,    Spilite,    etc. 

AuGrrpROPYLiï.  ron  Richthofen,  1868.  —  Propylite  riche  en 
augite.  par  conséquent  une  Augitandésite  à  faciès  de 
Grùnstein   ancien.   (Z.  d.  d.  g.  G.,  xix.,  p.  668). 

AuGiT()UARZDiORiT.   —   Voir   :   Quarzaugitdiorit. 

AuGiTQUARziTscHiEFER,  Beuecke  et  Cohen,  1881.  —  Schiste 
quarziteux  gris-verdâtre,  avec  un  minéral  micacé  et  de 
l'augite  claire  dans  la  proportion  de  i/3.  (Geogn.  Besch. 
derUmgeg.  von  Heidelberg,  p.  26). 

AuGiTSCHiEFER  Wulff,  1887.  —  Rochcs  schisteuscs  vert  sombre, 
formées  de  quarz  et  augite,  avec  un  peu  de  hornblende, 
oi'those,  plagioclase,  et  beaucoup  de  sphène.  Elles  appar- 
tiennent à  la  série  des  schistes  à  liornblende.  des  schistes 
diabasi([ues,    etc.  (ï.  M.  P.  M.,  viii,  p.  233). 

AuGiïSERiciTScniEFER.  Losscn.  —  Phyllites  séricitiques,  ressem- 
blant à  des  schistes  amphiboliques,  et  où  e  isolent  des 
cristaux  d'augite. 

AuGiTSERPENTiN.    —   Péri<h)tite    augitique  serpentinisée.. 

AuGiTSYENiT,  i\  Rcit/i,  \S()~) .  —  Rochc  grenue,  à  orthose  et 
augite,    avec  plagioclase  ;  très  variable,  habituellement  asso- 


Io34  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  AUG 

ciée  aux  syénitcs  élcolitiques,  présentant  comme  éléments 
accessoires  biotite,  hornblende,  olivine,  et  autres.  Le  type 
provient  du  Monzoni,  où  il  est  associé  à  la  diabase  =  Monzonit, 
Gabbrosyenit.  (Z.  d.  g.  G.,  xxvii,  343-357). 

AuGiTSYEXiïPORPHYR.  Tschermak.  18^5.  —  Modification  por- 
phyrique  des  augitsyénites.  Syn.  :  Orthoklas-augitporphyr. 
(T.'  M.  P.   M.,  i33-i39). 

AuGiTTACHYLiT,  (>.  LttsaiiLx ,    iS^Ô.  —   Magiuabasalt.    (E.  P.  23o). 

AuGiTTRACHYT,  Roseubusch,  1887.  Voir  Trachyte.  —  Trachyte 
dont  les  cristaux  porphyriques  sont  la  sadinine  et  Taugite, 
et    où    la    biotite    manque     =    Trachyte     du    type     Ponza. 

AuGiTviTROPHYRiT,  Roseiihusch,  1887.  —  Variété  dAugitporphy- 
rites  à   masse  fondamentale  vitreuse  prédominante,   (p.  806). 

AuGiTVOGEsiT.  —  Roclie  filonienne  lamprophyrique,  consistant 
essentiellement   d'orthose   et   d'augite.    Voir  :    Vogesite. 

AuMALiTE.  Stanislas- Meunier.  1882.  —  Météorite  du  type  de 
la    météorite  dWumale.   (Météor.  du  Muséum,  1882). 

Auréole  de  contact.  — Etendue  de  la  zone  influencée  et  modifiée, 
autour  d'elle,  par  le  contact  d'une  masse  éruptive  =  Contacthof. 

AusBLÙHUXGEX   =   Efllorcscences. 

Ausfûllungsmineralien,  Tôrnebohm.  1882.  —  Éléments  appar- 
tenant aux  derniers  temps  du  magma,  et  dérivant  peut-être 
même  par  voie  secondaire  des  minéraux  antérieurement 
formés  ;  ils  ne  sont  ainsi  à  proprement  parler,  ni  entièrement 
primaires,  ni  secondaires.  Ex.  calcite.  microcline  de  quelques 
granités.  (Geol.  Fôren.  i  Stockhohu  Forh.  vi,  1882-1883,  p.  i4o). 
^   Uttfyllningsmineralier. 

AusscHEiDUXGEX.  —  Voir  monomère  et  polymère  Auschei- 
dungen.   ^   Enclaves  homoeogènes,  Constitutionsschlieren. 

AusscHEiDUXGSTRiMER.  —  Vcinulcs  ramifiées,  lilandres  d'origine 
primaire,  sillonnant  des  roches  volcaniques,  et  formées 
lors  de  la  consolidation,    par   différenciation   et  liquation. 

AusTRALiT.  Fj\  Suess,  1898.  —  Variété  des  météorites  vitreuses 
(J.  g.  R.,  1900,4,  P-  19^)- 

AuswïîiCHUXGSCLivAGE,  ^4.  Heim.  —  Schistosité  produite  par 
actions  dynamiques.  Syn.  :  fausse  schistosité,  transversale 
ou  diagonale   (Mechan.  d.  Gebirgsbildung,  ii,  p.  53). 

AuswuRFBRECciE,  Boclwe/'-Beder.  1898  ^=  Eruptionbreccie  (N-  J- 
B.  B,  XII.  265^. 

AuTHiGÈNEs,  Kalkowsk)^  1880.  —  Eléments  secondaires  déve- 
loppés en  place,  dans  les  roches,  par  nouveaux  arrangements 
moléculaires.  (N-  J.,  1.  p.  4)- 


I 


A  UT  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  lo35 

AuTHiKLASTiscH,  MUch,  1894.  — Débris  authimorplies,  brisés  par 
les  actions  orogéniques.  (N.  J.,  ix,  B.  B.,  p.  109). 

AuTHiLYTOMORpn,  MUch,  1894.  —  Roches  dont  les  parties  cons- 
tituantes ont  acquis  leur  forme  librement,  là  où  nous  les  trou- 
vons, mais  dont  les  éléments  qui  la  composent  proviennent  de 
roches  antérieures.  Telles  sont  les  roches  provenant  de  disso- 
lutions. (N.  J.  IX.  109). 

AuTHiMORPH,  MUch,  1894.  —  Roche  élastique  partiellement 
altérée,  et  de  telle  sorte  que  les  parties  composantes  ont 
conservé  leurs  positions  relatives  tandis  que  leur  forme  seule 
est  altérée  :  Taltération  étant  d'ailleurs  consécutive  à  la  conso- 
lidation de  la  roche  élastique.  (N.  J.  ix.  109). 

AuTiiixEOMORPii,  MUch,  1894.  —  Roclies  métamorphiques,  dont 
les  éléments  ont  recristallisé  sur  place,  en  modifiant  leur 
forme  sans  apport  du  dehors.  Ex.  Roches  de  contact  métamor- 
phique ou  régional.  (N.  J.  ix.  109). 

AuTOCLASTic,  Van  Hise,  1894.  —  Roches  élastiques  nées  sur 
place,  quand  les  actions  mécaniques  subies  n'ont  pu  que  les 
fragmenter,  sans  les  rendre  plastiques,  faute  de  charge  suffi- 
sante. On  peut  y  distinguer  deux  catégories  :  les  brèches 
dynamométamorphiques,  et  les  pseudoconglomérats.  Syn.  : 
Brèches  de  Iriction  mécanique  (partim).  Contusivefrictions- 
gebilde.  (XVI  Ann.  Rep.  U.  S.  geol.  Survey,  p.  679). 

Autochtones. —  Formations  produites  sur  place,  comme  la  tourbe. 
On  peut  appliquer  cette  désignation  aux  éléments  des  roches. 

AvTOMORViiK,  Rohrbach.  —  Terme  s'appliquant  aux  éléments  des 
roches  pourvus  de  formes  géométriques  =  Idiomorphe, 
automorphe  (T.  M.  P.  M.,  vu,  p.  18,  1886). 

AvEZACiTE,  .4.  Lacroix,  1901.  —  Roche  holocristalline,  grenue, 
ultrabasique,  formant  des  filons  minces  dans  la  Iherzolite 
d'Avezac-Prat  (Hautes-Pyrénées),  et  formée  par  augite,  horn- 
blende, beaucoup  d'ilménite,  magnétite,  apatite  et  sphène 
(C.   R.   Congrès,  p.  826). 

AviOLTTE,  Salonion,  1898. —  llornfels  formés  de  mica  et  cordiérite 
(C.  R.  C,  346). 

AxiOT.iTiiE,  ZirkcL  1870.  —  Formations  sphérolitiques,  où  les 
libres,  au  lieu  de  rayonner  autour  d'un  point,  sont  fixées  autour 
d'une  ligne,  droite  ou  courbe.  (Microscopical  Petrography,  1876, 
p.  167.  —  Ber.  sâchs.  Ges.  d.  Wiss.  1878,  p.  214). 


Io36  VIII'   GOiNGRÈS   GÉOLOGIQUE  BAC 

B 

Bacillite,  F.  Rutley,  1891.  —  Cristallites  en  bâtonnets,  com- 
posés d'un  assemblage  de  longulites  disposés  parallèlement 
à   lem^  longueur.    (Minerai.  Magaz.,  ix,  p.  261). 

Backkohle.  —  Variété  de  houille. 

Backofexstein.  —  Ancien  nom  des  Trachytconglomerate.  Voir 
aussi  Triimmerporphyr. 

Baggertorf.  —  Tourbe  brun-noiràtre.  en  bouillie,  dépourvue 
de  structure  végétale,  et  que  Ion  doit  recueillir  avec  des 
fdets,  en  Hollande   et  divers   autres  pays. 

Balkenstruktur.  —  Structure  cloisonnée  propre  aux  serpen- 
tines, formées  aux  dépens  des  pyroxènes.  La  substance 
forme  un    cloisonné  rectangulaire,    à  fibres   transversales. 

Ball  and  SOCKET,  STRUCTURE  =  S.  en  bilboquet,  cup  and  bail 
structure. 

Baxakite.  Iddings.  i8()5.  —  Nom  des  membres  feldspathiques 
les  plus  acides,  produits  par  différenciation,  de  la  série 
Absarokite-Shoshonite-Banakite.  Ils  sont  caractérisés  par  la 
présence  de  l'orthose  dans  la  masse  fondamentale,  et  du 
plagioclase  parmi  les  phénocrystaux  :  il  y  a  des  variétés 
quarzifères  et  d'autres  avec  leucite.  Les  éléments  colorés 
principaux  sont  biotite,  augite.  Roches  de  filons  et  de 
coulées.  Comparables  aux  minettes  et  aux  téphrites  leuco- 
crates.   Voir   :    Absarokite. 

Baxatit,  V.  Cotta.  —  Roche  à  plagioclase,  récente,  associée 
intimement  aux  gisements  métallifères  du  Banat  :  elle 
contient  généralement  quarz  et  augite.  Syn.  :  Quarzdiorit 
(partim).  Brôgger  emploie  ce  terme  pour  désigner  une 
monzonite  quarzifère  d'acidité  moyenne,  c'est-à-dire  une  roche  à 
plagioclase  et  orthose,  granitodioritique.  à  63-66  %  de 
SiOa.    Voir   :   Adamellite. 

Baxded  (structure)  =  Rubanée. 

BvxDHORNFELs.  —  Homfcls  fomié  de  bandes  alternatives 
foncées   et   claires. 

Baxdjaspis.  —  Roche  siliceuse  compacte,  à  couleurs  disposées 
en  bandes  ou   en  stries.  Voir    :    Basaltjaspis. 

Baxdpgrphyr.  —  Felsitporphyre  avec  bandes  ou  zones  alter- 
nantes,   diversement  colorées,    feldspathiques  et  quarzeuses. 

Bandschiefkr.  —  Voir  Desmosite. 

Banustruktur  =    Rubanée  (structure). 


BAN  LEXIQUE   PÉTltOGHAPHlQUE  Io37 

Banjite,  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorites  du  type 
Soko  Banja  (Sarbonoyac,    Alexinac).  (Méicor.  du  Mus.,  1882). 

Bankbreccien,  R.  Credner,  187G.  —  Brèches  de  Grûnstein 
disposées  en  bancs  irréguliers  entre  des  lits  de  Grûnstein 
nettement  stratifiés   (Zeits  f.  d.  gesammlen  Naturw.,  Bd  47). 

Bardellone,   Brocchi.  —  Grès  niicacé  schisteux  des  Apennins. 

Barolite,  WadswoiHh.  —  Famille  des  sédiments  chimiques 
comprenant  la   barytine  et  la   célestine. 

Barra  vermelho,  Hochstetter,  1886.  —  Nom  brésilien  pour 
un  lehm  sableux  rouge,  correspondant  exactement  à  la 
latérite  et  produit  par  la  décomposition  de  masses  gneis- 
siques.   (Geol.  d.  Novara  Expedil.,  11,  p.  i3). 

Barsowitgesteix,  Karpinsk)',  1874-  —  Roche  éruptive  grenue, 
de  Kyshtym  dans  l'Oural,  formée  de  corindon  et  de  bar- 
sowite  (anorthithe).  Syn.  :  Kyshtymit.  (Verh  St-Petersb. 
Minerai  Ges.,  1874,  v.  p.  xLvni). 

Barytgestein,  p.  Dechen,  i845.  —  Roche  compacte,  sombre, 
gris-noir,  composée  de  barytine,  avec  silice,  célestine, 
oxyde  de   1er.   (Kasten's  u.  v.  Dechen's  Archiv,  xix,  748). 

Basalte.  —  Un  des  plus  anciens  noms  usité  des  pétrographes. 
Ce  terme  dérive  probablement  du  mot  éthiopien  basai, 
roche  ferrugineuse,  ou  bselt,  bsalt,  qui  signifie  cuit  :  Pline 
nous  apprend  que  les  premiers  basaltes  connus  furent 
importés  d'Ethiopie.  On  considéra  le  basalte,  comme  une 
sulîstance  simple,  jusqu'à  l'introduction  du  microscope  en 
lithologie  ;  depuis  Cordier  on  y  vit  un  équivalent  compact 
des  dolérites.  De  nos  jours  on  les  définit  comme  des 
roches  efî'usives,  à  structure  variée  généralement  porphy- 
rique,  contenant  comme  éléments  essentiels  plagioclase, 
olivine,  augite,  magnétite.  Compactes,  ou  finement  grenues, 
sombres  ou  noires,  présentant  souvent  des  divisions  pris- 
matiques remarquables.  Zirkel  a  distingué  les  basaltes  à 
leucite  et  à  néphéline  ;  Stelzner,  les  basaltes  à  méli- 
lite,  dans  lesquels  le  plagioclase  est  remplacé  par  l'un 
des  minéraux  indiqués  ;  Dœlter  des  basaltes  sans  olivine. 
Sous  le  nom  de  roches  basaltiques,  on  réunit  souvent  les 
divers  basaltes,  les  basanites,  téphrites,  et  autres  roches 
analogues.  Syn.  :  Basait,  Trapp,  Basanite,  Basaltite,  et  autres 
vieilles  dénominations  tombées  en  désuétude,  et  peu  précises. 
Les  auteui's  français  appellent  basalte  les  roches  à  microlites 
de  plagioclase  et  d'augite,  contenant  des  pliénocristaux 
d'olivine  =    Basaltites  à  olivine    (C.  F.  P.  1900,  p.  200). 


lois  Mil'    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  BAS 

Basaltglâser.  —  Représentants  vitreux  des  basaltes,  comme 
tachylite,     hyaloniélane    =    Hyalol)asalt,      Vitrobasalt. 

Basaltiques  (Divisions).  —  Divisions  en  (•f)lonnes  prismatiques 
à  6  pans,  développées  dune  façon  typique  chez  les  basaltes 
et  qu'on  retrouve  chez  d'autres  roches  volcaniques. 

Basalïiïe,  C.  F.  P.,  1900.  —  Roches  microlitiques  composées 
de  feldspaths  calcosodiques  oscillant  autour  nu  lal^rador, 
de    pyroxène,    avec  ou    sans  anqthibole   ou  mica    (p.  200). 

Basalïite,  c.  Raumer,  1857.  —  Nom  tombé  en  désuétude, 
et  qui  avait  deux  sens  distincts.  Von  Raumer  donna  ce 
nom  à  des  roches  de  Silésie  voisines  des  l)asaltes,  rangées 
depuis  parmi  les  mélaphyres,  puis  parmi  les  porphyrites. 
Senft  (CF.  62)  l'employa  comme  une  dénomination  générale 
pour  tout  le  groupe  des  roches  basaltiques  (Basait,  Doleril. 
Nephelinljasalt,  Leucitbasalt,  etc.).  Von  Lasaulx  propose  de 
réserver  ce  nom  aux  basaltes  proprement  cbts,  compacts, 
d'apparence  homogène  (p.  23i). 

Basaltjaspis.  —  Scliistes  argileux  ou  grès  marneux,  trans- 
formés au  contact  des  basaltes  en  jaspe,  dur,  opaque, 
clair  ou  foncé,    à  cassure  conchoïdale  ^=^  Systyl. 

Basalt  LiMBURciiT,  Kûlkowsk)',  1H86  =  Limburgite,  dont  ce 
nom  montre    les  relations   avec  les  basaltes  (i3;). 

Basaltobsidian.  —  Verre  basaltique  dépourvu  deau,  que  Ton 
peut  ranger  parmi  les  sidéromélanes  ou  hyalomélancs. 
quand  on  n'adopte  pas  le  nom  d" obsidienne,  comme  nom 
de  genre,  pour  tous  les  verres  volcaniques  anhydres,  pauvics 
en  cristaux,  quelle  que   soit    leur  composition  chimique. 

Basaltoïde,  a.  Lacroix,  1893.  —  Ensemble  des  roches  volca- 
niques basiques,  noires,  à  faciès  basaltique  (Encl.    des  r.  vole). 

Basaltpeperin.  Kalkowsk)',  1886.  —  Tufs  basaltiques  riches  en 
grands  cristaux  porphyriques  (E.  L.,  t38). 

Basaltporphyr. —  Ancienne  dénomination  des  variétés  de  basalte 
à  structure  porphyrique  très  marquée  par  le  développement  de 
phénocrystaux  dolivine  et  d'augite.  =  Porphyrartiger  Basalt. 

Basaltprismatisaïion.  —  Développement  dans  certaines  roches 
sous  l'influence  de  la  chaleur,  de  divisions  prismatiques. 

Basalttrachyt,  Vogelsang-,  1872.  —  ïrachyte  avec  hornblende 
et  augite.  (Z.  d.  g.  G.,  p.  542). 

Basalïvitrophyr,  Rosenbusch,  1877.  —  Basaltes  vitreux  et  vei'res 
basaltiques.  Syn.  :  Hyalobasalt  et  Vitrobasalt   (p.  445). 


B/\S  LEXIQUE    PÉTKOGUAPUIQUE  Io3cj 

Basaltwacke.   —   Basalte    Iransformé  en   argile    par    altération 
superficielle.  Masse  terreuse  compacte,  gris-verdâtre,  ou  noir- 
brunàtre,  montrant  des  débris  conservés  du  basalte. 
lîASAMTE.  Brong-niart,  i8i3.  —  Brongniart  employait  ce  mot  dans 
le  sens  de  basalte  à  grands  cristaux  ;   il  a  été  restreint  à  lu 
signification  actuelle  par  Fritsch  et  Reiss,  puis  par  Rosenbusch. 
Roche  néovolcanique,  ellusive,   composée  de  feldspath  calco- 
sodique,  augite,  olivine,  avec  leucite  ou  néphéline,  ou  les  deux 
à  la  ibis.   On  distingue  des  Leucitbasanite.  Nephelinbasanite, 
Leucit-néphelin-liasanite.     Les    anciens    auteurs    appliquaient 
parfois  ce  nom  à  des  phtanites.  (Gaesalpinius,  de  metallicis  1696). 
Basaxitoïd,  Bûcking,  1881.  —  Roches  basaltiques  sans  néphéline, 
mais  où  la  néphéline  est  remplacée  par  une  base  riclie  en  soude, 
gélatinisant  dans  les  acides.   C'est  donc  en  quelque  sorte  une 
variété  de  basanite  (Jahrb.  d.  K.  K.  preuss.  Landesanst.);  Gûmbcl 
emploie  ce  terme   comme  une  désignation    d'ensemble   pour 
les    roches   basaltiques,    basaltes,  limburgites,  augitandésites. 
Roches   à  pâte  aphanitique  sombre,    avec  parties   amorphes, 
plagioclase,    néphéline,    leucite,    augite    ou    pyroxène  rhom- 
bique,  fer  magnétique  et  fer  titane,  avec  ou  sans  olivine  (p-  88). 
Basanus.  —  Terme  tombé  en  désuétude  pour  les  phtanites. 
Basiophitische   Struktur,    Lossen.    —    Structure  ophitique  i)r(»- 
prement  dite,  où  Faugite  remplit  l'ollice  de  substance  interser- 
tale,  par  opposition  à  la  structure  oxyophitique. 
Basiques  (roches).  —  Catégorie  de  roches  éruptives,  relativement 
pauvres  en  silice,    et   dépourvues   de  silice    libre.    La    limite 
exacte,    entre   ces    roches    dites    basiques    et  les  neutres,   ne 
coïncide   pas   pour   les  divers   auteurs    ;    on  fait    descendre 
cette    limite,   suivant    les  avis,     à    Go    "/«i    ^^    %    ^^  jusqu'à 
40  %  de  Si  O2  =  Basite. 
Basis,  Zirkel.    1878.    —    Résidu    de   cristallisation    amorphe    et 
isotrope  (vitreux    et  microfelsitique),   dans    la    masse    fonda- 
mentale   des    roches    semi-cristallines    et    vitreuses.    Syn.     : 
Mesostasis,  Zwischenklemmungsmasse,  Magma,  Pâte  amorphe. 
Cette  expression  Basis.  due  à  Zirkel,  avait  déjà  été  employée 
par  Brongniart.    (J.  d.  M.,  xxxiv,  3i). 
Basische     Hornfelse,      ou     Basisghe     Contakte,     Lœwinson- 
Lessing.  1896.  —  Formations  cornées,  rappelant  la  hornfels, 
que   l'on   observe  au   contact   des  schistes  avec    les  diabases 
et  les    porphyrites.    et    qui    semblent    dériver  de    la    lùsion 
des  schistes.  Voir  Mikrolithit. 


Io4o  Viue   CONGRÈS  OKOLOGIQUE  BAS 

Basite,  i>.  Cotta,  1864.  —  Désii^nation  du  groupe  des  roches 
basiques   (N.  J.   1864,  p.  824).' 

Basitporphyk,  Volg-elsang-,  iS'ja.  —  Nom  donné  au  groupe  des 
roches  i)orphyriques  à  néphcline  et  à  leucite.  Basitporphyrite 
a   été    eni[)loyé    par  le  même  auteur,    dans   le   même    sens. 

Basitïypus,  Vogelsang,  iS^ja.  —  Groupe  comi)renant  les  roches 
à  néphéline  et  les  roches  à  leucite.  (Z.  d.  g.  G.  1872,  p.  533). 
(Z.  d.   g.  G     1872,  542), 

Bastitfels.  —  Pyroxenite  formé  de  hastite,  résultant  de  la 
décomposition  d'un    pyroxène  rhond)ique. 

lÎATHOLiTE,  Suess,  1888.  —  Masses  des  roches  de  profondeur 
(granité,  diorite,  gabbro)  de  grandes  dimensions  et  de 
formes  irrégulières,  consolidées  dans  les  profondeurs  et 
n'affleurant  à  la  surface  actuelle  que  par  l'action  consécu- 
tive des  dénudations  ou  des  dislocations  du  sol.  Les 
réservoirs  souterrains  occupés  par  ces  batholites  peuvent 
préexister  à  l'intrusion,  ou  être  attribués  à  l'action  du 
magma   même,   lors  de    son  ascension.    (Antlitz  der  Erde) . 

Batholithite,  Lagorio,  1887  =  Batholithe.  Tiefen —  Intrusive  — 
Irruptive  —  Plutonische  Gesteine,  Plutonite  (Warschauer 
Uaiversitâtsnachrichten,  1887). 

Bathvillite,  Williams,  i86'3.  —  (charbon  très  bitumineux  de 
Bathville,  voisin  de  l'asphalte  (Jahresb.  d.  Chem.,  p.  846). 

Baïhygenes  (sédiments).  —  Sédiments  des  mers  profondes. 

Bauliï,  Forchhammer,  i843.  —  Variété  des  Rhyolithes  dislande. 
(Jour.  f.  prakt.  Chem,  p.  Sgo). 

Baulitghamt,  Lang. —  Un  des  types  de  ses  roches  à  prédomi- 
nance alcalimétal,  ou  Ga  <  K  >  Xa.   \o\v  :  Doleritdiorit. 

Bauxite.  —  Argile  rouge,  composée  d'alumine,  oxyde  de  fer, 
eau,  et  un  peu  de  silice.  Son  nom  vient  des  Baux,  près  Arles. 

Beerbaghit,  Cheliiis,  1894.  —  Roches  filoniennes  panidiomorphes, 
grenues  et  miarolitiques,  que  l'on  trouve  dans  le  gabbro.  Elles 
sont  formées  de  labrador,  diallage,  magnétite  abondante, 
hypersthène  subordonnée  et  souvent  hornblende  et  olivine. 
Voir  :   Gabbro-Aplite.  (Xotizbl.  d.  Ver.  f.  Erdk.,  (4),  i5,  p.  3i). 

Belajite,  Stanislas-Meunier ,  1882.  —  Météorite  du  type  Belaja 
Zerkow.  (Météor.  du  Mus.  1882). 

BELASTUXGSMETAMORPHisMrs,  MUcIi.  1894.  —  Transformations 
des  roches  dépendant  du  métamorphisme  régional,  produites 
par  l'action  de  la  pesanteur  et  de  la  pression,  mais  sans 
dislocations,  —  ce  qui  les  distingue  des  transformations  dues 
au  Dislokationsmetamorphismus.  (N.  J.  IX,  126). 


BEL  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  Io4l 

Belomte,  Vog-elsanij.  18712.  —  Mierolites  aculéiforines.  à  pointes 
émoussées  ou  arrondies. 

Belonosphérites,  h.  Vogelsang.  1872.  —  Petites  l'ormations 
sphérolitiques,  à  filtres  rayonnantes  (Arch.  néerland,  vu,  p  i34). 

Belugite,  Spiin-,  1900.  — Roches  intemiiédiaires  entre  les  diorites 
et  diabases,  à  feldspath  compris  entre  l'andésine  et  le  labrador 
(Ani.  geol.,  1900). 

Beresit,  g.  Rose,  1840.  —  Granité  à  muscovite  de  Beresovsk,  en 
filons,  souvent  riche  en  pyrite  de  fer,  et  traversé  de  fdonnets 
quarzeux  aurifères.  D'après  Karpinsky,  il  y  aurait  aussi  des 
beresites  sans  feldspath.  Arzruni  a  décrit  ces  roches.  (Reise 
nach  dem  Ural.  1,  p.  586). 

Bergmehl.,  —  Roche  meuble,  terreuse  ou  crayeuse,  blanche, 
grise  ou  jaune,  et  formée  de  débris  de  diatomées  siliceuses. 
Syn.  :   farine  fossile.  Diatomeenpelit,  Kieselguhr,  Kieselmehl. 

Bergol.  —  Voir  Naphte. 

Bergtheer.  —  Pétrole  brunâtre,  plus  ou  moins  visqueux. 

Bernsteix  =  Ambre. 

Berstschiefer  =  Argile  feuilletée. 

Bertholite,  Pinkerton,  181 1.  —  Calcaire  siliceux.  (Petralogy, 
vol.  2,  p.  55). 

Besimaudite,  Zaccagna,  1887.  —  Roche  séricitique,  gneissoïde, 
du  mont  Besimauda,  résultant  du  métamorphisme  de  diverses 
roches,  d'âge  perniien  inférieur,  notamment  de  porphyres 
quarzifères,  d'après  Franchi.     (Bull.  Com.  geol.  d'ilalia,  395). 

Bétoihk.  —  Entonnoir  rempli  d'argile  à  silex  dans  les  calcaires  de 
Normandie. 

BÉTONNÉE  (structure)  =^   Mortier  (structure  en). 

BiLLiTONiT,  Fr.  Siiess,  1900.  —  Variété  des  aérolites  vitreuses. 
Voir   :    Australit. 

BiMAGMATiscHE  (Structur),  Lœwin.son-Lessing;  1888.  —  Struc- 
ture des  porphyrites,  et  quelques  autres  roches  porphy- 
riques,  montrant  une  niasse  fondamentale  pour  ainsi  dire 
double,  issue  de  deux  générations.  (Arb.  d.  Si.-Petersb. 
Nalurf.  Ges.  xix). 

BiMSTEi.NPORPHYR.   —  Poiice    tracliytique  à   gros    pliénocristaux. 

BiMSïEiNTRACHYT.  —  ïracliyte  poreux,  riche  en  substance 
vitreuse,    formant  passage   aux  ponces. 

BiMSTEiNTUFF.  —  Tuf  jauiic  OU  gris  blanchâtre,  terreux  ou 
compact,  formé  de  la  trituration  de  ponces  en  fines  par- 
ticules et  où  on  trouve  souvent,  en  outre,  des  pisolites  et 
débris  de   minéraux    et   de  roches   divers. 


1942  VlU'    CONGKÈS    GÉOLOGIQUE  B  I  N 

Bi.NARY  GRANITE.  Cil.  Keyt's.  iSqS  =  Granité  à  2  uiica 
(i5"i  Ann.  Rep.  U.  S.  Geol.  Survey,  714)-  IN 0111  donné  aux 
variétés    de    granité    formées    de    quarz    et  feldspath. 

Bi.NDEMiTTEL  =  Ciment. 

BiNNENLAGER,  Lconhcircl,  .  1823.  —  Couche  présentant  les  mêmes 

caractères    au  toit    et    au  imir  (p.   ii). 
BiOEiTHE.    Eh7-enher<^\   —     Hoches    fornu-es     exclusivement     de 
débris   organi(j[ues.    Syn.  :    Boches   organiques,  organolithes. 

BiOTiNAKTiNOLiïHscHiEFER,  Inostranzcf)\  1879.  —  Schiste  formé 
de    chlorite,   actinote,  quarz.  biotite,   épidote,    oligiste  (p.  4")- 

BiOTn.vMPHiBaLrr.  —  Boches  de  passage  entre  les  amphi- 
bolites  et  les  micascliistes,  riches  en  Ijiotite  et  générale- 
ment quarzifères. 

BiOTiTAXDEsiT.    —   \ o'w   Andésite. 

BioTiTAPLiT.  Andrene,  i()oo.  —  Aplitc  riche  eu  bi(jtite 
(Mitth.  Roeuier  Mus.  xiu). 

BiOTiTCAMPTONu .   —  Camptonitc  à    biotite   au  lieu  d'amphibole. 

BiOïiTDAciT.   —   Voir  Dacite. 

Biotite  (à),  Foiiqué  et  Michel- Lé i[)\  i8jç).  —  Uoclves  niicro- 
litiques  (trachytes,  andésites,  etc.)  renfermant  des  phénocris- 
taux  de   biotite. 

B10TITE-I.TOLITE.  Washington,  i()0().  —  Ijolite  de  lArkansas, 
avec  biotite   et   pyroxène  (Bull.  geol.  Soc.  Americ.  xi.  400 • 

BiOTiTE-ViLsiMTE.  Washington.  i8()y.  —  A'ariété  de  A'ulsinite, 
où  la  biotite  abondante  remplace  le  pyroxène.  (Journ.  geol.  v.  200). 

BiOTiT-FELSiTPORPHYR   =    Biotitporphvr. 

BiOTiTFOYAiT   =  Miascit. 

BioTiTGABBRO.  —  11  cst  avcc  le  gaI)bro  ordinaire  dans  les 
mêmes  relations  ([ue  la  diorite  micacée  par  rapport  à  la 
diorite  ;  c'est  donc  un  gabliro  dont  l'élément  pyroxénique 
est   pour  la  majeure    partie   remplacé  pai-  de    la    biotite. 

BiOTiTGLiMMERScHiEFER.  —    Micascliiste  à  biotitc,  sans autrc  mica. 

BiOTiTGXEiss.   —  Gneiss  à   mica  noir,  sans  museovite. 

BioTiTGRAMT,    Benecke  et  Cohen,    18-8.    —  Voir   :   granité. 

BiOTiTGRANULiT,  Lekmann.  —  Leptynite  riche  en  biotite  et 
pauvre    en  grenat,    passant    ainsi    aux  gneiss. 

BiOTiTHORNFELs.  —  Coriiéeiine  caractérisé  par  sa  grande  richesse 
en  piles  de  biotite. 

BiOTiTMOXCHiQUiT.  —  Moucliiquite,  contenant  biotite  comme 
élément   essentiel. 


BIÔ  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUÈ  ÏO^'Î 

BioTiTORTHOPHYR,  Rosenbusc/i,  1887.  —  Porphyres  sans  quarz, 
correspondant  aux  Glimmertrachytes,  et  dont  rélément 
coloré    essentiel   est    la   biotite.    Syn.    :    Biotitporphyr  (428). 

BiOTiTPECHSTEix.    —  Peclistein   avec  phénocristaux     de  biotite. 

BioTiTPERiDOTiT.  Rosenbiisch.  189.").  —  Péridotite,  formée  essen- 
tiellement de  biotite  etolivine  (p.  345). 

Biotitporphyr,  Tokelr,  i885  =  Felsitporphyres,  avec  seuls 
phénocristaux  de  biotite.  (J.  K.  K.  geol.  Reichsans.,  vi,  p.  2o3). 
=  Biotitfelsitporphyr,    Biotitorthophyr. 

BiOTiTPORPHYRiT,  Staclie  et  John,  1879  =  Glimmerporphyrit. 
(J.  g.  R.  A.^  XXIX,  p.  400). 

BiOTiTSALiTSCHiEFER.  —  Scliistes  cristallins,  compacts  ou  à  grains 
fins,  comprenant  comme  éléments  essentiels  biotite,  sahlite, 
quarz,  et  souvent  feldspath. 

BiOïiTscHiEFER.  —  Voir  :  Micaschistes. 

BiOTiTSYENT  =  Glimiiiersycnit. 

BiOTiTTRACHYT.  —  Voir  :  ïrachyte. 

BisoMATiscH,  Lœwinson-Lessing-,  1893.  —  Roches  filandreuses 
formées  de  l'association  intime  de  deux  variétés  enchevêtrées. 

BisoMATiscHE-LAVEN,Z^ffa'i/i.so/î-Zessm^,i893.=Taxite(A.c..p.245). 

Bitumineux.  —  Roches  imprégnées  d'hydrocarbures,  principale- 
ment d'origine  animale  et  donnant  par  distillation  une  huile 
minérale  analogue  au  pétrole.  Il  y  a  des  calcaires,  des  marnes, 
des  schistes,  des  argiles,    des  grès  bitumineux  =bituminôs. 

BiTUMixiT,    Wadsworth   =   Charbon   bitumineux.    Voir    Laxite. 

Blagk-band.  —  Nom  donné  en  Ecosse  à  un  lit  de  sphérosi- 
dérite  charbonneux. 

Blacolite,  Pinkerton  181 1.  —  Serpentine  avec  cristaux  de 
bastite,   etc.  (Pelralogy.  2,  p.  53). 

Blatterxstein,  —  Voir   Wacke. 

Blatterkohle.  —   Var.   de   lignites. 

Blatterthon  =  Argile  feuilletée. 

Blattertof   =  Tourbe  papy  racée,   Papiertorf. 

Blasenraume  =  A'^acuoles.  Cavités  sphéroïdales  ou  ellipsoï- 
dales engendrées  dans  les  laves  lors  du  dégagement  des 
gaz  et   vapeurs    contenus. 

Blasensan'dstein.  —  Grès  à  gros  grains,  vacuolaire,  ou  caver- 
neux, par    altération  el   disparition   de  parties  argileuses. 

Blasig.  —  On  donne  le  nom  de  vacuolaires  aux  roches 
volcaniques  caractérisées  par  la  présence  de  nombreux 
pores  plus  ou  moins  ellipsoïdaux,  engendrc-s  par  le 
dégageuient    des   vapeurs    lors    de   la   consolidation. 


Io44  Vlll*    CONGKÉS    (iÉOLOGlyUr:  BLA 

Blatternarbio.    —    Expi'imc    l'aspect   des    roches   variolitiques 
à    taches    claires     arrondies  dans    une    masse    plus    sombre  , 
mais   convient  surtout   aux    surfaces   altérées   de  ces    roches, 
quand    les   varioles,    plus    résistantes   que    la    masse,    y    l'ont 
saillie,   comme   des  boutons. 

Blatterstein.  —  Nom  ancien  des  diabases  amygdalaires,  ou 
variolitiques. 

Blattkrsteixschiefer.  —  Tul's  diabasiques  ou  porphyrites 
altérées  schisteuses,  devant  une  apparence  porphyrique  à 
des  sphérules  calcaires  incluses.  Voir  Spilite,  Variolite  du 
Drac,   Schalsteinschiel'er,  Schalstein. 

Blattkohle.  —   Variété   de   lignite. 

Blauquarz,  Reusch,  i883.  —  Quarzite  coloré  en  noir  par 
charbon  ou  fer  magnétique  ou  transformé,  par  dynamomé- 
tamorphisme,   en   une  brèche  de    friction.   (N.  J.  ii,  i8o). 

BLALscniEFER.  V.  Holger — Calcschiste  micacé.  =  Kalkglimmers- 
chiefer    (Zeils.  f.  Phys.  von  v.  Holger,  vu,  l'i). 

Blaustein.  —  Calcaire  gris,  devenant  bleu  quand  on  l'équarrit. 

Blaviérite,  m  unie  r-Ch  aimas,  1862.  —  Roche  altérée  décrite  par 
Blavier  et  Jannettaz  comme  stéatite  ;  elles  contient  pini- 
toïde,  feldspath,  quarz  et  se  rapproche  des  porphyroïdes . 
(Œhlert,  Notes  géol.  sur  la  Mayenne,  p.   i36). 

Blitzrohrex    =  Fulgurites. 

Blocklava,  Heim,  1873.  —  Laves  accompagnées  d'abondants  déga- 
gements volatiles,  et  divisées  par  suite,  lors  de  leur  conso- 
lidation, en  nombreux  blocs  ou  débris  ;  ces  sortes  de  mottes 
rendent  bréchoïde  ou  élastique  la  surface  des  coulées.  Syn.  : 
Schollenlava  (Z.  d.  g.  G.,  xxv,  I). 

Blocklehm.  —  Argiles  et  Lehms  diluviens,  gris  et  rouges,  plus 
ou  moins  riches  en  blocs  étrangers  de  diverses  grosseurs,  de 
I  mm.  à  plusieurs  mètres  cb. 

Blôcke-glasirte,  c.  Dechen.  —  Concrétions  luisantes,  comme 
polies,  qu'on  trouve  dans  le  sable  et  autres  roches  meubles,  et 
formées  de  grès  siliceux  dur.  de  conglomérat  siliceux,  etc. 

Blocs  (volcaniques).  —  Débris  de  bombes  volcaniques,  de 
grosseurs  très  variées. 

Blle-clay.  —  Argile  bleue  des  profondeurs  =^  Tiefseeschlamm. 

Bluemex,  gelbe.  —  Nom  donné  par  les  ouvriers  aux  petits  trous 
remplis  d'une  substance  terreuse  jaune,   dans  le  Trass. 

BLUMEXGUAxrr.  V.  Cotta,  18612.  —  Variété  de  pegmatite  où  le  felds- 
path abondant  dessine  des  sortes  de  tiges  de  tleurs  (p.  i44) 


BOG  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  10^5 

BoGHEAD.  —   Chai'bon  hituniineux,  formée  de  spores  et  (Falg-ues. 

BoGHEDiTE,  Cordier,  iHGS    ^=  Bojj^liead. 

BoG-iROX-ORE  =  fer  des  marais. 

BoHXERZ.  —  Variété  de  limonite.  argilo-siliceuse.  en  masse- 
sphéroïdales,  de  la  grosseur  d'un  pois  ou  dun  haricot,  formées 
d'écaillés  concentriques  vert  sale  ou  jaune  docre  :  ces  sphérules 
sont  libres  ou  assemblées  en  conglomérat. 

BoKKEVELiTE,  Stunislas  Meunier,  1882.  —  Météorites  du  type 
Cold    Bokkeveld.    (IVIétéor.  du  Mus.  1882). 

Bol.  —  Argile  très  ferrugineuse,  brune,  rouge,  ou  jaune,  en 
nodules   dans  les  basaltes. 

BoLSENiT,  O.  Lang,  1891.  —  Type  de  ses  roches  à  prédo- 
minance de  potasse,  dans  son  système  chimique  des  roches 
éruptives.   CaO  >    Na-O.  SiO-  ^=   55   «/.,. 

Bombes  (volcaniques).  —  Portions  de  laves  projetées  du  cra- 
tère et  consolidées  en  l'air,  en  aflectant  des  formes  sphé- 
riques,    ellipsoïdales,  gauches. 

BoNE-BED.  —  Lits  d'ossements,  connus  à  divers  niveaux  strati- 
graphiques  ;    l'un   des   plus  célèbres    appartient    au    Keuper. 

BoNiMT,  Petersen.  i8()i.  —  Variété  de  Bronzit-andesit  des 
îles  Bonin,  à  olivine,  diallage  augitique,  riche  en  matière 
vitreuse,  sans  feldspath,  ("/est  donc  un  verre  andésitique. 
Syn.  :  Bronzit-LimI)urgit  (ou  Augitite).  (Jahrb.  d.  Hamb. 
Wissensch.  Anstalten.  viii) 

BoROLANiTE,  Teall,  1892.  —  Roche  intrusive  cambrienne  de 
Borolan  (Sutherlandshire),  à  structure  massive,  formée 
essentiellement  d'ortliose  et  mélanite,  avec  biotite,  pyroxène. 
des  produits  d'altération  de  néphéline,  sodalite  ?  et  enfin 
sphène,  apatite,  magnétite.  Teall  croit  devoir  la  ranger 
parmi  les  syénites  éléolitiques.  (Trans.  Roy.  Soc.  of  Edinb., 
vol.  xxxvii.  Part,  i,  no  11,  p.  i63). 

BoROLAMTPORPHVR,  Bosenbiisck.  1895.  —  Leucitporphyr,  avec 
masse  fondamentale  à  grains  moyens  de  feldspath,  néphéline 
et  mélanite,  et  phénocristaux  de  feldspath,  néphéline  altérée, 
pseudoleucite,    et   mélanite    (p.  4^5). 

BoRSZEGiT. — Variété  riche  enfer  deeorsite.de  Bogoslo\vsk,Borszégh. 

BoRZOLiTE,  Issel,  1880.  —  Boche  amphibolique,  à  amygdales 
calcaires  associée  aux    serpentines.  (Boll    ^^eol.  d'Ilalia,  p.  187). 

Boss.  —  Xoin  anglais  des  masses  constituées  par  une  roche  ignée, 
présentant  des  contacts  discordants  avec  les  terrains  encais- 
sants =  culol,     typhon,  stock. 


I046  VIII"   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  BOS 

BosTONiT,  Rosenbusch,  1882. —  Roche  filonienne  syénitique  avec 
phénocryslaux  d'anoi'thosc  dans  une  niasse  fondamentale  à 
grains  Uns,  formée  presque  uniquement  de  feldspath.  Syenilpor- 
phyr  leucocrate  presque  totalement  dépourvu  de  base.  Primi- 
tivement décrit  comme  trachyte  (»u  comme  kératophyre. 

BosTONiTPORPHYR,  Rosenhuscli,  i895.  —  Alkalisyenitporphyre, 
extrêmement  voisine  des  bostonites  (p.  425). 

Boue  terrigènk,  Renard.  —  Sédiment  littoral  des  mers  peu  pro- 
fondes, comprenant  sables,  graviers,  cailloux,  débris  organi- 
ques, dans  une  boue  grise,  bleue,  verte,  brune,  rouge  ■= 
Gontinentalschlamm.  (jontinenlal  mud. 

BouLDER-CLAY.  —  Argile  à  blocs  erratiques  d'origine  glaciaire, 
dans  le  N.  de  l'Angleterre  =  argile  à  blocaux. 

Boules  (Division  en).  —  Mode  de  division  de  certaines  roches 
volcaniques (Augitporphyrite,  basalte,  dacite,  etc.),  de  granités, 
de  grès.  La  masse  est  partagée  par  des  fissures  courbes,  en  blocs 
sphériques  plus  ou  moins  gros,  présentant  souvent  un  noyau  et 
des  écailles  concentriques.  L'altération  met  en  évidence  ce 
mode  de  division,  souvent  associé  aux  divisions  prisma- 
tiques. Il  est  superposé  souvent  à  la  structure  sphérique.  Syn.  : 
Kugelige,  Kugelfôrmige,  Sphaeroïdale  Absonderung. 

BouTEiLLENSTEiN.  —  Pcrlcs  et  uoyaux  plus  gros,  i^dés,  de  véritable 
verre,  vert  olive  foncé,  qui  se  trouvent  en  Bohème.  Sorte 
d'obsidienne.  Pour  F.  E.  Suess,  variété  des  météorites 
vitreuses.  Syn.  :  Moldawit,  Pseudochrysolilh. 

Bracka.  —  Nom  des  mineurs  Suédois  pour  les  divers  schistes 
amphiboliques,  des  formations  archéennes.  Syn.  :  Skaru. 

Brahinite,  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorite  du  type  Rakita 
(Bragin).  (Météor.  du  Mus.  1882). 

Branderz.  —  Schiste  cuivi^eux  très  bitumeux. 

Brandschiefer.  —  Marne  schisteuse  combustible,  imprégnée 
de    substance    organique.    Couleur    jaune,    brun,    noir. 

Brauneisensteine.  —  Divers  minerais  ferrugineux  d'oxyde  de 
fer  hydraté,  de  couleur  jaune-brun  à  poussière  brune  ; 
compacts,   terreux,    fibreux,    etc.    =  Limonite. 

Braunite.  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorites  du  type  de 
Braunau.    (Méléor.  du  Mus.  1882). 

Braunkohle.  —  Charbons  minéraux,  bruns  ou  noirs,  compacts 
ou  terreux,  brûlant  facilement,  généralement  très  bitumi- 
neux, contenant  moins  de  78  «/o,  de  carbone,  et  pré- 
sentant encore  des  débris  végétaux  reconnaissables.  =^  Lignite. 


BRA  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  Io47 

Braunwacke,  Liebe.  —  Grauwacke  colorée  en  brun,  par  les 
altérations   secondaires. 

Bread-crust  STRUCTURE,  J ohnstOTi-Lavis,  1^88.  —  Nom  donné 
à  la  croûte  de  certaines  bombes  volcaniques  d'aspect  sco- 
riacé,   et  traversée  de  fissures  de  contraction   (Nature,  xxxix, 

p.  no.). 
Breccia  ^  Brèche,   Breccie. 

Brecciato  (di  Serraveza)  Savi,  i83o.  —  Brèche  calcaire  de 
Carrare,  à  ciment  calcaréo-ferrugineux ,  et  fragments  de 
calcaire  revêtus  d'un  enduit  séricitique  et  cliloriteux.  (Ann. 
d.  se.  natur.,  xxl,  p.  68). 

Brecciendolomit  et  Breccienkalk.  —  Morceaux  anguleux  de 
dolomie   ou  calcaire,  cimentés  par  roche  de  même  nature. 

Brecciole.  Brongniart.  1823.  —  ïufs  basaltiques  du  \  icentin, 
rappelant  les  grès,  et  d'une  façon  générale  brèches  dont  les 
fragments  sont  de  la  grosseur  d'un  pois.  (Méni.  sur  les  terrains  de 
séd.  sup.  du  Vicentin,  iSaS). 

Brèche.  —  Désignation  générale  (dérivée  du  mot  italien 
Breccia),  pour  les  roches  élastiques  formées  de  fragments 
anguleux,  de  nature  uniiorme  ou  variée,  réunis  par  un 
ciment.  Il  y  a  des  brèches  volcaniques,  à  ciment  d'origine 
éruptive,  et  des  brèches  neptuniennes  à  ciment  concré- 
tionné,  dû  à  des  actions  secondaires  hydro-chimiques. 
On  distingue  en  outre  des  brèches  monogènes  et  poly- 
gènes,  suivant  que  les  fragments  proviennent  d'une  ou 
de  plusieurs  espèces  de  roche.  Voir  :  Katogènes  (brèches), 
Reibungsbreccien,    Agglomeratlaven,   etc. 

Brèches  ignées.  —  Laves  qui  contiennent  des  fragments  de 
de  la  lave  mcuie,  ou  d'une  autre  lave,  déjà  consolidée. 
Elles  se  rangent  ainsi  parmi  les  brèches  de  friction  volca- 
niques =  Agglomeratlaven.  Reiss.  (Fritsch.  et  Reiss,  Geol. 
Beschreib.  Ins.  Tenerife,  4ï5). 

Bréchoïde.  —  Rappelant  les  brèches  par  leur  structure  =  Brec- 
cienartig. 

Brettelkohle,  Fleck  et  Geinitz.  —  Variété  de  houille  bitumeuse 
voisine  de  l'asphalte,  du  boghead,  etc.  (Steinkohlcn,  11,  286). 

Brewsterlimt,  Dana.  —  Nom  donné  par  Dana  à  certaines 
inclusions  des  minéraux,  reconnues  depuis  comme  formées 
d'acide  carbonique  liquide. 

Brillensteine.  —  Voir  Augensteine. 

Briz  t=  Lôss. 


Io48  Vllie   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  BRO 

Brocatelle.  —  Nom  de  marbre  bréchoïde,  à  fragments  anguleux 
diversement  colorés  =^  Brocatello,  Broccato. 

Brockengesteine.  —  Brèclies  à  ciment  abondant,  très  cristallin. 

Brockexstein.  —  A'^oir  granité. 

Brockentuffe.  Hibsich.  1896.  —  Variétés  de  tufs  volcaniques 
formées  de  petits  lapillis,  de  blocs  de  laves  plus  gros, 
arrondis  ou  anguleux,  réunis  par  un  ciment  de  la  nature  d'un 
tuf  cinéritique=:  Schlackenagglomerate  (T.  M.  P.  M.  xv   p.  235). 

Bronziïandesit.    —   Voir  Andésites. 

Bronzitbasalt.  —  Basalte  avec  fer,  du  Groenland,  contenant 
bronzite.    Ces  basaltes   à  bronzite   sont   toujours  rares. 

Bronzitdiabas.   —   Voir   Enstatitdiabas   et   Ilyperitit. 

BroiXzitdiorit,  Schaefer,  1898.  —  Terme  de  passage  entre 
les  norites  et  les  diorites  à  mica  et  à  hornblende.  Syn.  : 
Valbellit,    Hornblendenorit. 

Bronzitgabbro,  Stelzner,  1876.  —  Roche  cristalline,  finement 
grenue,  formée  de  plagioclase,  bronzite,  et  un  peu  de 
mica  noir.  Schaefer  désigne  ainsi  (Voir  Valbellit).  des 
norites  à  diallage  et  bronzite,  c'est-à-dire  des  termes  de 
passage  des  norites   aux   gabbros  (Z.  d.  G.  xxvni,  p.  323). 

Bronzitite,   a.  Lacroix.   —   Voir   Pyroxénolite. 

Broxzitlimburgit  =  Boninit. 

Bronzitxorit,    —   Norite   à   bronzite  au  lieu   denstatite. 

Bronziïoliyixfels.  — Peridotite  formée  essentiellement  d'olivine 
et   bronzite.    Voir   Harzburgite. 

Bronziïperidotite.  —  Voir  Harzbui'gite  et  Saxonit. 

Bronzitserpentin.  —  Serpentine  dérivant  de  pyroxénite  ou  de 
bronzitperidotit,  et  où  les  cristaux  de  bronzite  sont  conservés. 

BucHiT.  —  Grès  vitrifié  au  contact,  ou  en  enclave  dans  le  basalte. 

BucHoxiT,  F.  Sandberger,  1872.  —  Téphrite  à  néphéline,  horn- 
blendifère.  Roche  volcanique  basaltique,  formée  de  néphéline, 
hornblende,  plagioclase,  augite,  biotite.  magnétite  (Sitz.  Berl. 
Akad.  1872.  Juli,  p.  2o3  ;  ibid.,  i8;3,  vi). 

BucHSTEix.  —  Voir  Nagelflue. 

BuHRSTOXE,  Hitchcock,  i838.  —  Quarzite  à  grains  fins,  à  pores 
allongés  parallèlement  aux  strates,  exploité  pour  pierres  meu- 
lières dans  le  Tertiaire  des  Etats-Unis.  Dana  le  considère 
comme  formé  par  Taction  d'une  solution  siliceuse  sur  un 
calcaire  fossilifère.  Syn.  :  Meulière.  (Rep.  Geol.  cf.   Mass.,  ^v). 

BuxDXER-ScHiFFEis,  Stiidev.  1837.  —  Roches  sédimeutaires  d'âge 
jurassique    qui.   par   suite   d'un  métamorphisme   intense,    ont 


BUR  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  Io49 

acquis  les  caractères  de  roches  schisto-cristallines.  Leur 
composition  est  très  varial)le.  Il  faut  encore  leur  rapporter  les 
Grûnen-Bûndner-Schiefer  qui,  d'après  K.  Sclimidt.  sont  des 
diabases  transformées  par  dynamométamorphisme  en  schistes 
verts.  (Denkschr.   d.  Schweiz.  naturf.  Ges.   iHS^-Sg). 

BuRLiNGTONiTE,  Stamslas  Meunier,  iHH-2.  —  Météorite  du  type 
Burlington.  (Météor.  du  Mus.  1882). 

BuRRSTEiNE.  —  Meulière  deau  douce. 

BusïiT,  Tschermak  i883.  —  Météorite  pierreuse  formée  de  diop- 
side  etd'enstatite(Type  Bustee).  (Silz.Ber.Wien.Akad  1,  88,  p.  %-j). 

BuïsuRiTE.    Stan.   Meunier,  1882. — Météorite  du  type  Butsura. 

Bysmalith,  Iddings,  i89().  —  Masse  rocheuse  intrusive,  dis- 
tincte des  lacolites,  par  sa  forme  cylindrique,  et  limitée 
par  des  terrains  failles   (Mon.  32  U.  S.  geol.  Surv.), 

C 

Car.    —   Nom   du  Greisen  dans   les   Gornouailles. 

Cabook,  Alexander,  187a.  —  Nom  donné  à  Geylan  à  la  latérite, 
considérée  par  les  uns  comme  résultat  d'altération  des 
gneiss,  par  les  autres  comme  une  arkose,  ou  comme  un 
produit  de   volcan  boueux.  (ïrans.  Edinb.geol.  Soc    11,  p.  ii"3). 

Gaillases.  —  Couches  lacustres  ou  saumàtres  dans  féocène 
du  bassin  de  Paris,  présentant  des  calcaires  compacts  et 
crayeux,    des    lits  de   silex    carié,    des   marnes  et   du    gypse. 

Gaillite.  Stan.   Meunier,  1882.  —  Météorite  du  type   la  Gaille. 

Galcaike.  —  Désignation  générale  des  roches  à  base  de 
carbonate  de  chaux  plus  ou  jnoins  mélangé  de  substances 
étrangères,  argile,  l>ituine,  fer  ou  silice.  Il  en  est  d'amorphes, 
de  clasticjues,  d<*  coralliennes,  de  cristallines,  de  schisteuses, 
les  unes  sont  foi-mées  dans  les  eaux  marines,  d'autres 
dans   les   eaux    douces  =   Kalkstein,    Limestone. 

Calcaire  DE  TRANSITION  =  Mittelkalkstein.   UcbergangsUalkstein. 

Calcaire  grossier.  —  Calcaire  éocène.  riche  en  loraminifères 
du    Bassin    de   Paris,  très   ein])loyé  coiuiue  pierre  de  taille. 

Calcareous   Ttfa    =^  'Iravertin. 

Calciphyre,  a.  Brongniart.  i8i3.  —  (kdcaire  grenu  avec  cris- 
taux porphyroides    de  grenat,    pyroxène,    feldspath. 

Calciplktes.  rociiks,  Brôgger.  —  Roches  crislallines.  massives, 
riches  en  chaux. 


I050  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  CAL 

Calcitamphibolit.  Kalkowskj',  1886.  —  Roches  aniphiboliques 
peu  répandues,  riches  en  calcite.  (E.  L.,  p.  211). 

CALciTCTLiMMERscHiEFj:R,/va//i-ou'.S'A-;',  i886==Kalkgliraiiiei*schiefer. 

Calcitphyllit  =^  Calcschiste. 

Calcsghiste,  Brongniart,  1827.  —  Schistes  cristallins  calcareux 
(J.  d.  M.  XXXIV,  3i)  =^  Calschiste.  Calcescisto.  Kalkschiefer. 
Schieferkalkstein. 

Calico-rock.  Gôtz.  1886.  —  Schiste  quarzitique,  magnétique, 
grossier,  zonaire.   (N.  J.  Beii.  B.  iv,  p.  i84). 

Calp.  —  \oni  irlandais  pour  des  roches  carbonifères,  intermé- 
diaires entre  l'argile  feuilletée  et  le  calcaire,  employées  dans 
les  constructions  de  Dublin. 

Campbellite.  Stanislas  Meunier,  i88a.  —  Météorite  contenant  du 
carbone,  du  type  Campbell  Q\ 

Camptonite,  lîosenbusch.  1887.  —  ?S()m  d'un  groupe  de  lampro- 
pliyres  dioritiques.  en  liions.  Roches  compactes  noires,  d'aspect 
basaltique  :  niasse  fondamentale  formée  essentiellement  de 
microlites  de  feldspath,  et  de  petits  prismes  d'amphibole  brune, 
un  peu  de  Inotite.  augite  verte,  apatite.  fer  titane,  et  traînées 
de  verre  métamorphisé  ;  Phénocristaux  d'hoi'nblende  basaltique 
plagioclase  rare,  analcime.  (M.  G.,  p.  3"i3).  Ces  roches  avaient  été 
antérieurement  décrites  par  Hawes.  comme  «  basic  diorites  »  et 
«  porphyritic  diorites.  »  (Miner,  and  Lithol.  of  Xew-Hamps,  18-8). 

Camptonitproterobas.  W.  Brôgger,  1882.  —  Roche  fi  Ionienne 
appartenant  au  groupe  des  diabases.  et  formant  par  sa  structure 
un  passage  des  gabbroproterobases  granitiques,  aux  campto- 
nites   lanipro})hyriques.  (Die  Silur.  Elag^en  au.  3  ,  p.  202.  3i6-3i8). 

Cancrinit.ïgirinsyemt,  Tôrnehohm.  i883.  —  Roche  du 
g'roupe  des  syénites  augi tiques.  (Geol.  Foren.  i  Stockh.  For., 
VI,  n"So,  383). 

Caxcrixitsyexit,  Ramsa}',  1890.  —  Syénite  hypidiomorphe, 
semi-porphyrique.  avec  cristaux  d'orthose,  néphéline,  pegi- 
rine,  sphène.  apatite.  et  cancrinite  primaire.  Syn.  :  Can- 
crinit-^^gii'in  Syenit  (Tôrnebohm).  Sârnait.  (Bull.  d.  la 
Comni.  Géol.  de  la  Finlande,  n"  i). 

Caxdelit   =   Cannel  coal. 

Caxgagua.  Siemiradzki.  —  Masse  tuffacée  argileuse  avec 
gypse  et  alun,  répandue  dans  l'Ecuador.  (N.  J.  iv,  B.  B.,  p.  217). 

Caxellite.  Stan.  Meunier,  1880.  —  Météorite   du   type  Canellas. 

Canxel  coal  ^=  Houille  à  gaz,  formée  d'algues  et  de  spores. 
Cannel   dans  le   Lancashii^e   signifie  chandelle. 


CAN  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  Io5l 

Cannelit   =  Kânnelkohlc,    (îannel-coal. 

Carbonas,    /.    A.   Phillips.     —  Nom  usité    dans    le    S.-W.    de 

l'Ang^leterre     pour    désigner    les    lentilles    de     minerai,     en 

gisement  dans   le   granit.    (Ore  deposits,  i896,  p    170). 
Carbonatées  (roches).   —    Carbonates     divers    de     chaux,      de 

magnésie,     de    fer,     qui    constituent,    isolément    ou    réunis, 

d'importantes  masses  rocheuses. 
Carbonite    =   Houille,   Schwarzkohle. 
Carbonolite,    Wadsworth.  —  Famille  des   charbons   et   résines 

minérales. 
Carbonspathgneiss,    Kalhowsky,    i88().   —   Gneiss   avec  calcite 

ou  dolomie  primaire. 
Carbophire,    Ehraj'.    —   Ensemble     des   roches    éruptives    qui 

ont  traversé   le  terrain    Cai-bonilere .    (B.  S.  G.  m,  p.  291). 
Carclazyte,    Collins,   iS'jS  ■=.    Kaolin. 
Cargxeule.    —  Dolomie   caverneuse  et  cloisonnée,    formée    par 

décalcification  de   calcaires   dolomiques  =^   Carniole. 
GARMELoriE.   Lawson,    1893.    —  Augitandésite  riche  en  pseudo- 

morphoses   d'olivine    ;    elles   sont   formées    par    un    minéral, 

riddingsite,  C|ui   remplace   souvent  aussi  Taugite.  (Départ    cf. 

Geol.  Univ.  of  California,  Bull.  1.) 
Garrockite,  Groom.    1889.  —  Nom  al>andonné  pour  la  salbande- 

vitreuse  du  gabbi'o  de  Garrok-Fell.  (G.  M.  p.  45). 
Garstoxe.  —  Grès  ferrugineux. 
Garvoiera,    von  Escluvege,    1882.  —  Nom    brésilien    pour  une 

roche    formée  de  quarz  et     tourmaline,   que    l'on   trouve    au 

voisinage  de  l'Itacolumite.  Beitr.  zur  Gcbirgsk.  Brasiliens,p.  178). 
Gaïaclase.  —   Gassures  produites   par  dynamoniétamorphisme. 

dans  certains    ou    tous   les   éléments  des   roches,    dans   des 

massifs   entiers   ou  seulement   sur  leur  bordure. 
Gaïaclasïique   (structure).    Kjerulf.  —  Structure   caractérisée 

par  l'état   fragmentaire,   déformé,    écrasé,     des    cristaux,     et 

produite   par  l'action  de  forces   dynamométamorphiques.    = 

Mylonite.  (Nyt.  Mag.,  xxix,  3,  269). 
Gatarinite,  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorite  du  type  Santa- 

Gatarina.  (Méléor.  (Ui  Muséum,  1882). 
G.\ta\vbirite,  O.  Lieber.  —  Roche  formée  de  talc  et  1er  magné- 
tique, très  répandue  dans  la  Garoline  du  Sud. 
Gatlixite.  —  Terre  à  pipe   d'Amérique,   riche   en  carbonate  de 

magnésie  et  chaux. 
Gécilite.  Cordier,  1868.  —  Roche  à  faciès  basaltique  composée  de 


I052  VIll*   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  CEL 

néphéline,  niélilite,  augite.  leiifito.  feldspath,  ilménite.  = 
leucilite  (fie  Capo  di  bove). 

Celluleuse  (sti'ucture). —  Structure  poreuse,  <[uand  les  pores  de 
la  roche  sont  irréguliers,  lisses,  assez  gros  -^^  zellig. 

Gelyphiïe  =  Kelyphit. 

Cenchrit  =  Oolite.  Rogenstein. 

Cendres  PYRITEUSES.  —  A^ariété  de  ligniles  d'âge  éocène,  exploitée 
pour  ramendement  des  terres  dans  le  nord  de  la  France. 

Cendres  volcaniques.  —  Lave  pulvérisée,  sortie  du  cratère 
avec  la  va]»eur  d'eau,  et  retombée  autoui"  à  l'état  pulvérulent. 
Elle  est  composée  de  particules  de  verre,  et  de  délnns  de 
cristaux  =   Asche  (vulcanisch). 

Centralgneiss.  —  Désignation  des  gneiss  des  parties  centrales 
des  Alpes,  dans  l'hypothèse  qu'ils  appartiennent  à  la  série 
fondamentale  des  terrains  schisto-cristallins.  Weinschenk 
en  fait  du  granité  à  l'Est  des  Alpes. 

Centralgranit,  Weinschenck,  1894.  —  Roches  intrusives  gra- 
nitiques, gneissoïdes,  constituant  le  centre  des  Alpes  orien- 
tales.  (Abhandl.  K.  Bayer.  Akad.  d.  Wiss.,  xviii,  p.  69) 

Centrische-strukturen,  Becke,  1878.  —  Nom  densemble  pour 
les  groupements  minéraux  réguliers  autour  d'un  centre,  qu'ils 
soient  sphérolitiques,    variolitiques,    pisolitiques,     oolitiques. 

Ceraïophyre  =  Keratophyr. 

Ch ailles.  —  Concrétions  siliceuses  de  la  grosseur  du  poing, 
en   lentilles    aplaties,  dans  les  calcaires  ou  les  marnes. 

Chalk  =.  Craie,  Kreide. 

Chamoisite.  —  Minerai  de  fer  siliceux. 

CHANTONNiTE..S^a/i.  Meuniej\  1882. —  Météorite  du  typeChantonnay. 

Chapopote  =  Asphalte  de  la  Trinité. 

Charbon.  —  Combustible  fossile,  formé  par  oxydation  incom- 
plète sous  l'eau,  de  débris  végétaux  =  houille,  Kohlen. 

Charbonneuses  (Roches).  —  Roches  formées  de  carbone  avec 
proportions  variables  d'hydrogène,  oxygène,  azote  et  sels 
divers.  Voir  :  Anthracite,  Houille,  Lignites. 

Charbonneux  (Schiste).  —  Schiste  coloré  en  noir  par  substance 
charbonneuse,  et  plus  ou  moins  chargé  de  quarz  et  de 
mica  =  Kohlenschiefer. 

Charnockite,  Holland  1898.  —  Nom  donné  à  un  groupe  de 
roches  plutoniques  à  hypersthène.  allant  de  variétés  acides,  à 
d'autres  basiques,  et  dont  le  type  est  un  granité  à  hypers- 
thène. (Journ.  Asi.  Soc.  Beng.  i84'i.  ^  ol.  lxu,  p.  162;  Mem.  geol. 
Soc.  Ind.  1900.  Vol.  xxvni,  p.  \%). 


CHA  LEXIQUE    FÉTROGRAPHIQUE  Io53 

Chassigmï.  g.  Rose.  i8()3.  —  Météorites  pierreuses  du  type  de  celle 
de  Chassigny,  formées  d'olivine  et  fer  chromé.  (Abh.  Berl.  Akad.). 

Gheihes.  —  Non  donné  en  Auvergne  à  la  surface  rugueuse,  dé- 
chirée, crevée,  de  certaines  coulées  de  laves.  Syn.  :  Sciara, 
Sciarre  en  Sicile. 

Chkmischk  struktur  ::=:  Structure  stochiométrique. 

CHEMiscHMETAMcmpn ,  Ldt'winson-Lessi'ng ,  189H.  —  Structures 
métasomatiques  inq)utal)les  à  des  actions  chimiques  ou 
hydrochimiques.  Voir  Katalytisch. 

CiiERT.  —  Silex  calcédonieux  avec  opale. 

CniASMOLiT,  Kriikenberg-,  1877.  —  Cristallites  arqués  et 
fourchus.  (Microg.  d.  Glasbasalte  vou  Hawaii,  1877.  Tubingen). 

CiiivsTOLiïE  (scniSTK  v).  —  Schiste  compact,  versicolore,  avec  cris- 
taux de  chiastolite.  =  Schiste  maclifère  :  (]hiastolithschieier. 

Ghibinit,  W.  Ramso)-,  1894.  —  \  ariété  de  syénitenéphélinique  = 
Chibinà-Typus.  (Fennia,  11,2,80,  Helsingfors,  1894;  ibid.,  10,  2,  i5.) 

Ghina-Clay  =  Kaolin. 

CHLADNrr,  G.  Rose,  i8(33.  —  Météorite  pierreuse  de  Bishopville, 
formée  d'un  silicate  alumineux.  pyrite  magnétique,  fer 
nickelifère,  et  un  nouveau  silicate  magnésien,  la  shepardite. 
La  shepardite  ayant  été  depuis  reconnue  pour  de  l'enstatite, 
le  nom  de  Ghladnit  est  resté  pour  les  météorites  formées 
d'enstatite  et  d'un  peu  d'anorthite.  (Abh.  Berl.  Akad.)  Primiti- 
vement le  nom  avait  été  donné  par  Shepard  à  un  minéral. 
(Ani.  Journ.  i,  2,  p.  33"]). 

Ghloritdiorit.  InostianzeJj\  187;).  —  Diorite  métamorphisée. 
riche  en  chlorite  (p-  107). 

GuLORrrEPiDosiT,  Inostî'anzefJ ,  1879.  —  Roches  métamorphiques, 
dérivant  des  diorites,  formées  de  chlorite,  épidote.  et  un  peu 
de   quarz   avec    abondance   d'oligiste  (p.    120). 

Chloritepidotdiorit,  Inostranzejtf',  1879.  —  Diorite  altérée  riche 
en  chlorite  et  épidote  (p.    io5). 

Ghloritfei,s.  Weinsclienk.  —  Uoche  chloi-ileuse.  non  schisteuse, 
accompagnant  la  Stubachitserpentine.   Voir  Stubachit. 

GHLORiTGLiMMERDiORrr.  —  Iiiostranzeff,  1879.  —  Diorite  trans- 
formée,   riche  en  chlorite   et  en  biotite  secondaires  (p.    iio). 

Ghloritglimmerschiefer.  —  Micaschiste  riche  en  chlorite,  avec 
parfois   un  peu    de    feldspath. 

Chloritgîs'eiss,  von  Rath,  1862.  Gette  roche  est  un  gneiss  chargé 
de  chlorite  et  de  talc.  (Z.  d.  g.  G.  xiv,  893),  pour  Giimbel  un 
chloritoschiste  chargé  de  quai'z  et  feldspath. 


10Ô4  VIIl"    GONGKÈS    GÉOLOGIQUE  CHL 

(aiLORTTGRiiNSCHiEFER,  Kalkowslcy,  i(S8().  —  Grûnschiefer  avec 
hornblende  ou  épidote,  et  cliloritr  primaire.    (E.  L.,  p.  217). 

Chloritoidk  (Schiste  à),  Barrois.  tS83.  —  Schiste  avec  chloritoïde, 
quai'z.  biotite,  épidote,  et  autres  éléments.  (Ann.  Soc  géol. 
du  Nord,  xi,  p.  18) 

Chloritoidschist,  Sterry-Hunl.  iSfii.  —  Schiste  chargé  de 
chloritoïde  du  Canada.  (Am.  journ.  xxxi,  358). 

Chloritoidthonscuiefer,  Kalkowsky,  i88().  —  Schiste  à  phé- 
nocrystaux  de   chloritoïde.  (E.  L.,  a6i). 

Chloritosciiite.  —  Roche  verte,  de  la  série  des  schistes 
cristallins,  schisteuse,  grenue  ou  écailleuse,  formée  de  chlo- 
rite,  quarz.  et  souvent  talc,  mica,  l'eldspath,  grenat,  actinote, 
fer  magnétique  =  Schiste  chloriteux,  Chloritschiefer. 

Chloritphylliïe.  —  Roches  de  passage  entre  le  phyllite  et  le 
chloritoschiste,  riches  en  chlorite. 

Chloritschiefer  =  Chloritschiste. 

CHLORiTSMARA(iDiT(jrESTEi.\,     Luedccke.    i'6'j(S.    —     Roche    de    la 
série  des    micaschistes,    formée   de   smaragdite.    et    chlorite, 
r    avec   un   peu   de  glaucophane,    omphacite.     épidote     grenat, 
muscovite,  sphène,  rutile  (Z.  d.  g.  G.  1876,  xxvm.  p.  286). 

Chlorittalkgestein,  Inostranzeff,  1879.  —  Produit  de  la  trans- 
formation de  la  diorite,  contenant  clilorite,  talc,  microlites 
d'hornblende,  et  feldspath  en  débris  (p.  118). 

Chlorogrisoxit,  Rolle,  1879.  —  Schistes  verts  de  Biindner. 
avec  plagioclase,  et  surtout  épidote,  actinote  ou  chlorite.  On 
distingue  diverses  variétés  :  Valrheinit,  Cucalit,  Gadriolit, 
Paradiorit,  Hypholith.  (Mikopelr.  Beitr.  a  d.  rhât.  Alpen) 

Culoroutconglomer.vte,  Senft  =  Diabasitconglomerat  (p.  3x4). 

Chloromélaniïite,  Franchi.  1900.  —  Roche  formée  de  chloromé- 
lanite,  associé  à  gi-enat,  mica  blanc,  zoïsite,  plagioclase,  ilnié- 
nite,  pyrite  et  amphiboles  secondaires  (Boll.  R.  Coin,  liai.,  119). 

CiiLOROFHYRE,  DuniOTit.  —  Dioritc  porphyrique  ou  dioritpor- 
phyrite  quarzifère  de  Quenast  et  Lessines  (Belgique). 

Chloroimtschiefer.  Gûmbel.  —  Tuf  diabasique  schisteux,  riche  en 
chlorite.  Syn.  :  Schalsteinschiefer  (partim). 

Chloroscuiste,  Delesse.  i856  =^  Chloritschiefer.  Chlorittopfstein. 

Choxdkes  =  G.  Rose,  1864.  —  Formations  arrondies  sphéroli- 
tiques,  propres  aux  météorites,  formées  d'anorthite.de  bronzite, 
ou  de  Fun  et  l'autre,  ou  d'olivine.  Structure  radiaire  = 
Chondrit  (Beschreib.  u.  Eintli.  d.  Meleoriten). 

CinuisTiAMT,    O.   Lang-,   1891.  —  Nom  de  son  type  des  roches  à 


CHR  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  lOÔÔ 

prédominance  alcaline,  à  69  90  '/o  de  Si  O-,  contenant  ])lus 
d'alcali  que  de  chaux,  plus  de  potasse  que  de  soude. 

Chromdolomit,  Breithaupt.  —  Dolomie  de  Nijnetagilsk,  chro- 
mifère,  et  colorée  en  vert  par  de  l'oxyde  de  chrome. 

Chromitdunit  ,  Chromitsaxonit  ,  Vog-t,  1894.  —  Termes  de 
passage  entre  la  tlunite  (ou  saxonite)  et  ses  noyaux  formés  de 
fer  chromé.  La  chromit-saxonit  contient  5o  "/„  de  chromite. 
etSo  °/ocVolivine  et  eustatite.  (Zeilsch.  f.  prakl.  Geol.,  1894.  Oct.). 

Chromocrates  ,  Polenov,  1899  =  mélan(jcrates  (Trav.  nat. 
St-Pétersb.  xxvii.  v.  405). 

Ghysiogènes,  Renevier.  —  Roches  éruptives  laviques.  Syn.  : 
Laves,  Roches  effusives,  Ergussgesteine,  Porphyrische  Ges- 
teine.   Roches  trachytoïdes. 

Cicatrisation  des  cristaux.  —  Les  cristaux  constituants  des 
roches,  brisés  ou  corrodés,  sont  souvent  cicatrisés  par  de 
nouvelles  accrétions  moléculaires,  orientées  comme  les 
premiers   noyaux. 

Ciment.  —  Substance  qui,  dans  les  roches  élastiques,  réunit 
les  divers  fragments  constituants  en  un  tout  cohérent.  La 
composition  et  les  apparences  de  ces  ciments  sont  très 
variables  =  Cément,    Bindemittel,   Kitt,  Zwischenmasse,  etc. 

CiMiNiTE,  Washington,  iS^fy.  —  Roclie  intermédiaire  entre  les 
trachytes  et  les  basaltes,  composée  approximativement  de 
parties  égales  d'orthose  et  de  feldspath  calco-sodique,  avec 
pyroxène  et  olivine  (Journ.  Geol.,  iv.,  838). 

CiNÉRiTE,  Cordier.  —  Ce  mot,  ainsi  que  spodite,  sont  des 
désignations   d'ensemble   des   cendres   volcaniques. 

CiPOLiN.  —  Calcaire  marbre  riche  <'ii  silicates  cristallisés, 
souvent  riche  en    mica    ■=    CipoUino. 

Circularsph.4':rolithe,  von  Lasaulx.  —  Sphérolites  dont  les  par- 
ties constituantes  sont  disposées  en  zones  concentriques  (]».  m)- 

Clastiques  (roches).  —  Roches  détritiques,  formées  de  frag- 
ments brisés  de  roches  antérieures  ;  par  exemple  brèches, 
grès,  conglomérats,  tufs  ■:=  Trûmmergesteine,  regenerirte 
Ges-teine,    klastische   Gesteine. 

CLASTo-A:\irHiiJoi.K  sLATE,  B.  Koto,  1889.  —  Schistc  actinolitique 
gris  avec  épidote,  feldspath,  chlorilc  ;  habitus  élastique. 
(Journ.  Imp.  Univ.  Japan,  vol.  ii,  112). 

Clastogène,  Renevier,  1881.  —  Roches  clastiques  grossières, 
telles  que   conglomérats,   brèches.  (Classif.  pétrogénique,  1881) 

Clasto-Pyroxenite    Koto,    i889.   —  Roches   tulTacées     à     grains 


I056  Vm"    CONGKÈS   GÉOLOGIQUE  CLA 

fins  ou  compacts,  plus  ou  moins  stratifiées,  gris  ou  vert, 
foncé,  formées  d'augite  avec  un  peu  de  quarz,  de  plagio- 
clase,  Sortes  de  Schalstein  dépendant  des  gabbros.  et  contenant 
des  Radiolaires.  (Journ.  Univ.   Japan,  n.) 

Clastozoïque,  Renevier,  1881.  —  Structure  de  calcaires  zoogènes. 

GLAVALrrE,  F.  Rutley,  1891.  — Gristallites  longulitiques,  à  tètes 
renllées  comme    des  altères.  (On  Cryslallites,Miii.  Mag.  ix,no44). 

Clay  ^=  Argile,  Thon,  Lehm. 

Clay-ironstone  =  Sidérite. 

Clay-slate.  —  Nom  généralement  donné  aux  schistes  ne  présen- 
tant pas  sur  leurs  laces  de  clivage  l'aspect  lustré  des  phyllades. 
t=  Schiste,  Schieferthon. 

Geay-stone,  voir  :  Argilophire,  Thonporphyr. 

Gleavage-foliation,  Sorhy,  i85.5.  —  Schistosité  due  aux 
actions  mécaniques  de  pression,  par  oj)position  à  la  schistosité 
due  à  la  stratification.  (Rept.  Bril.  Assoc,  p.  9O). 

Glinksïone  =  Phonolite. 

Glivage.  —  Schistosité  développée  dans  les  roches,  par  l'action 
des  forces  mécaniques,  orodynamiques,  orogéniques,  qui  ont 
engendré  les  pressions  =^  Gleavage. 

Glod-coal.  —  Nom  écossais  pour  la  houille  altérée  pulvérulente. 

Glose -.loiNTS-CLEAVAGE,  Sorby.  iSS^.  —  Structure  particulière 
des  schistes,  déterminée  non  par  leur  feuilletage  intime,  mais 
par  le  développement  de  nondsreux  petits  joints  parallèles 
=  Ausweichungsclivage  (Rep.  Bril.  Assoc.  1807,  p.  92). 

Glysmy'ques  (roches).  Brongniart,  1827.  —  Roches  sédimentaires 
formées  par  inondations,  et  rattachées  au  Diluvium.  Ex.  : 
Lehm,  Limon. 

GocAiiDENGNEiss.  A.  Stelziier,  i885.  —  Gneiss  à  hornblende, 
à  masse  fondamentale  subordonnée  finement  grenue,  de 
feldspath,  quarz,  hornblende  :  phénocristaux  de  plagioclase, 
(piarz,  entourés  d'un  cadre  sombre  de  hornblende  et  quai'z,  qui 
h'ur  a  valu  leur  nom.  (Beilr.  Geol.  Argentin,  p.  23). 

GoccoLiTKs.  —  Hnxle}\  i858.  —  Petits  corps  discoïdes  d'oi'igine 
organique,  répandus  dans  la  craie  et  les  dépôts  calcaires  de 
mer  profonde  (Rep.  deep  sea  dredg.  Atlantic,  p.  64). 

GoLi.rviAL  (deposit)  Hilgard  et  Merrill,  1897.  — Accumulation, 
sous  l'action  de  la  pesanteur,  de  débris  de  roches.  Ex.  :  talus, 
avalanches  (Trealise  on  rocks,  ^19). 

GoLU^iNAR  STRUCTiRE.  —  Divisions  prismatiques  =  Golumnar 
jointing. 


COM  LEXIQUE  PÉTHOGKAI'HIQUE  Io57 

CoMBY-sTRUCTUKE.  —  Désignation  anglaise  pour  la  structure 
zonée  ou  feuilletée  des  filons. 

CoMENDiïE,  Bei'tolio,  189.5.  —  Liparite  à  legirine-ariVedsonite. 
D'après  Hosenbusch,  les  comendites,  parallèles  aux  paisanites, 
sont  des  formes  d'épanchenient  des  granités  alcalins  à  a^girine 
et  arfvedsonite.  Pour  Lu-winson-Lessing,  roches  de  passage 
entre  les  liparites  et  les  [)antellerites  =  Pantelleritliparit. 
(Rendiconti  d.  R.  Accad.  dci  Lincei,  189.5.  iv,  (5)  48). 

CoMPAcïK.  désigne  la  structure  des  roches  sans  pores,  massives. 
Expression  dont  le  sens  sest  modifié  avec  les  progrès  des 
méthodes  d'examen.  On  désigne  souvent  par  là,  les  roches 
dont  les  éléments  ne  sont  discernables  ni  à  la  loupe,  ni  au 
microscope.  On  distingue  parmi  les  roches  compactes,  les 
cryptocristallines,  les  microcristallines,  les  adiagnostiques. 
etc.  =-  Aphanitiques,   adiagnostiques,    adelogènes,   Dichte. 

CoMPLEMKXTAKY  RocKS  OK  DYKES,  Broggev,  i8g3.  —  Roches 
de  dilférenciation,  d'origine  commune,  issues  d'un  seul  et 
même  magma,  et  dont  le  mélange,  en  pro[)ortions  détermi- 
nées, fait  réciproquement  connaître  la  composition  initiale 
du  maguia  avant  sa  difiérenciation.  Les  "représentants 
aplitiques  et  lamprophyriques,  ou  mélanocrates  et  leuco- 
crates,  d'un  même  type  lithologique,  sont  des  roches  com- 
plémentaires.  (I,   p.    120,   et  Q.   J.  G.    S.  5o,    1893,  ]).   3i). 

Composite  bykes,  Jiidd,  iHgS.  —  Filons  remplis  de  deux  ou 
plusieurs  espèces  de  roches  éruptives  dillerentes.  disposées 
méthodiquement,  ou  non.  et  le  plus  souvent,  de  telle 
sorte  que.  les  plus  basiques  sont  aux  salbandes  et  les  plus 
acides  au  centre.  Nombre  d'auteurs  (Rosenbusch,  Brogger) 
tiennent  les  diverses  roches  de  ces  filons  jiour  des  produits 
de  différenciation,  de  liquation.  du  magma  injecté  dans 
ces  fentes  ;  d'autres  pensent  avec  Judd  que  les  diverses 
roches  correspondent  parfois  à  des  intrusions  successives 
=   Gemischte-Gange.   (Q.  J.  G.   S.,   xlix,  536). 

CiONCRÉTK).Ns.  —  Noyaux  engendrés  par  la  concenti-ation  d'un 
minéral,  d'une  espèce  dilTérente  de  celles  de  la  i-oche 
enclavante.  En  se  formant  ils  élargissent  leur  place,  à 
l'inverse  des  sécrétions.  Croissance  de  dedans  en  dehors, 
généralement  autour  d'un  corps  étranger  comme  centre. 

Co.VE-iN-Co.\E  STKUCTUHE.  —  Structure  concrétionnée  répandue 
dans  les  nuirnes,  argiles,  charbons,  et  caractérisée  par  la 
foiMualiou   de  cornets  coniques  emboîtés  ^^  Tutenmergel. 


lo5S  VlU''  COAGKÈS  GÉOLOGIQUE  CON 

CoxGLOMEKATGNEiss.    Sedefliolm,    1S9;    ^^   Lavialitc. 

GoNGLOMÉHAT.  —  Rochc  clastiquc  à  gros  éléments,  roniiéc  dt' 
galets  roulés,  ciiiientés  par  un  cinient  cohérent  =  Ana- 
î^énite,   Pséphite,   Poudingue.    Puddingstein. 

CoNGLOMERATscuiKi'KH.  Sederliolm.  iS()7.  —  Conglomérats  à 
ciment   cristallin   (;t   scliisleux.    (Bull.   coin.    Fiai.,  n"  (i). 

GoNSANGiixiïY.  Iddings.  1892.  —  Relations  communes  des 
roches  éruptives  dun  même  district  volcanique,  qui  sont 
toujours  issues  dun  magma  connnum  =3  Province  pétrogra- 
phique,  Gauverwandschat't,  Bhitvei'wandschaft.  Regionalc- 
verwandschait,  Gesteinsserie,  air  de  iamille.  (Ori>^in  of  igneous 
rocks,  Bull.    phil.    Soc.  Washington.    \n,   p.  89). 

GoNsoi.iDATio.N.  —  On  ilistingue  diverses  phases  de  conso- 
lidation (Versfestigung)  dans  la  cristallisation  d'un  magma 
en  fusion  ;  les  pétrograi)hes  français  séparent  un  i'^'  et  un 
2°*''  temps,  cori-espondant  aux  phases  de  cristallisation 
intratellui'ique   et  ell'usive  du   magma. 

GoxsTiTUTioNsscHLiEREX.  —  Traluécs  produites  par  luic  li([ui- 
dation  au  sein  de  la  masse  éruptive,  due  à  des  dillcrcnces 
dans  le  iftélange  primitif,  ou  à  la  non-uniformité  du  magma 
même  ;  elle  détermine  des  dill'érences  dans  la  composition 
et    la  constitution  des    diverses   parties. 

GoNSTiTiTioxsTAXiT,  LcBW .-Lessing,  iDoo.  —  Taxitcs  dont  les 
parties  constituantes  se  distinguent  par  leur  composition,  par 
opposition  aux  Strukturtaxit.  (Trav.  nat    S'-Fétcrsb   xxx.  V.  253). 

GoxTACTAMpniBOLri'.  Coxtac:tgxeiss,  Goxtacïpyuoxexit,  etc.. 
Salomon,  i8t)0.  —  Roches  identicpies  aux  Amphiholit.  Gneiss, 
Pyroxenit.  etc.,  par  leurs  caractères  ininéralogiques.  mais  que 
la  considération  de  leur  gisement  amène  à  interpréter  comme 
des  roches  métamorphiques  de  contact.  (Z.  d.  g.  G.,  1S90,  p.  4^5, 
et  N.  J.  vu,  B.  B.  i8yi,  p.  482). 

GoNTACTGLiM>iERscHiEFER,  SalomoTi.  1890.  —  Micasclùstes  i>ro- 
duitsaux  déi)ens  de  schistes,  au  contact  de  la  Tonalité.  —  Cîneiss 
de  contact,  pauvres  en  feldspath.  (Z.  d   g.  G.,  p.  028). 

CoxTACïGXEiss.  Salomoii.  —  Roches  schisteuses  formées  de 
feldspath,  quarz,  biotite,  un  peu  de  muscovite.  et  foi'mées  au 
contact  de  la  Tonalité. 

CoxTACTSAXDSTEix.  SaloiHon,  1891.  —  Grès  modifié  au  contact  de 
la  tonalité,  et   chai^gé  de  biotite.   magnétite.    tourmaline,   etc. 

CoxTACTSTRUKïUREX,  Sulomon,  1891.  —  Structures  [)roduites  par 
le  métamorphisme  de  contact.  (N.  J.  B.  B.  vu,  1891). 


CON  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  IoSq 

Continentale  (boue)  =  Boue  terrigène. 

CoNTRACTioNSFORMEN  ^=    Foi'mes  de  retrait. 

CoNTUsivE  FRicTiONSGEBiLDE,  Naïunann,  1849.  —  Roches  de  fric 
tion.  engendrées  in  situ,  par  le  frottement,  le  fractionnement  et  la 
trituration  de  terrains  ou  de  massifs    rocheux  entiers   ;    elles 
ressemblent  aux  brèches  de  friction  qui  se  forment   sur   les 
bords  des  failles.  (Lehrb.  d.  Geog.  690). 

CoPROLiTHE.  —  Excréments  de  vertébrés  fossilisés,  formant  parfois 
des  roches,  comme  le  guano. 

Corallien  (sable).  —  Sable  formé  de  la  trituration  de  polypiers 
auprès  des  récifs  coralliens  =  Korallensand,  Coral-sand.  Le 
Coral-sand,  lin  (Murray,  1891)  passe  au  Coral-mud.  (Rep.  soi. 
Challenger,  p.  :244)- 

CoRALLiGÈNE  (calcaire).  —  C^alcaires  d'origine  construite,  coral- 
lienne =^  Koralligen. 

CoRDiERiTANDESiT,     Osan/i,     1888.    —    Andésite    micacée     avec 
pyroxène      rhombique.     hornblende.       augite,       et      masse 
fondamentale    riche  en  substance  vitreuse,  avec  cordiérite  et 
grenat.  (Z.  d.  g.  G.  1888,  j).  694). 

CoRDiERiTcoNTAGTFELs,  Scilonion,  1890.  —  Kochc  inétamorphitfue 
à  cordiérite,  andalousite,  biotite.  quarz,  et  accessoirement 
plagioclase,  corindon,  grenat,  décrite  au  contact  de  la  Tonalité. 
(Z.d.  g.  G.  1890,  p.  528).' 

CoROïKRiTE  (a).  —  Roches  diverses,  granités,  gneiss,  schistes 
micacés,  renfermant  de  la  cordiérite  comme  élément  essentiel. 

CoRDiERiTENEVADiTE,  Matteiicï,  iSi)'j .  —  Liparltcs  holocristallines 
(nevadites)  plus  ou  moins  riches  en  cordiérite.  (Boll.  Soc. 
geol.    Ital.    1897,   X,    fasc.    4  5   ^t    Rosenbusch,  1890,   p.    589). 

CoRDiERiTFELS,  Naumanu.  —  Roche  filonienne  à  feldspath, 
cordiérite,  grenat,  mica.  (Erlaut.  geol.  Karte.  Sachsen,  i3). 

CoRDiERiTauMMKRiioRNFELs,  Pelikan,  1891  ^  Cordierithornfels 
micacé  (T.  M.  P.  M.,  XII.  iG4). 

CoRDiERiTGNEiss.  —  Guciss  riclies  en  cordiérite,  d'aspect  varié, 
généralement  grossiers,  fibreux,  associés  aux  granulites. 

Cordierithornfels,  Salomon,  1890.  —  Hornfels  formée  aux 
dépens  des  schistes  quarziteux,  au  contact  de  la  tonalité  et 
consistant  pour  moitié  de  cordiérite  et  biotite,  le  reste  étant 
(le  l'andalousite.  quarz,  sillimanite,  ilinénite.  zircon. 

CoRDiERiTLiPARiT.  Hose/ibu.sc/i .  1891).  —  Li[)arite  avec  coi'diérilc 
l)riinaire,  souvent  épigénisée  en  pinite.  (1896,  p.  079). 

(]ori)ii:ritvitroimiyrit,  Molen^yaaf.    i8()4-    —    l*orpliyrit(^    augi 


to6o  Vint    COiNGRÈS    GEOLOGIQUE  COR 

tique  viti'euse,  en  filons,  avec  cordiérile,  spinelle,  et  sque- 
lette traug'ite.  L'analyse  chimique  ten<l  à  montrer  qu'il  y 
eiil   (lincstion    de  roches   étrangères.    (N.  J.    i8()4,   t.    |».    91). 

C^ohnkknm:,  lirong-.  1827.  —  Schiste  métaniorphisé  au  contact  du 
granité  (et  aussi  d'autres  roches  intriisives).  Il  pei'd  sa  fissilitc, 
devient  coi'né,  cristallin,  compact,  à  cassure  conchoïdale,  et 
prend  une  teinte  gris.  brun.  Les  nouveaux  minéraux  déve- 
lo[)pcs  sont  quarz,  biotit»'.  magnétite,  andalousite,  orthose. 
grenat,   am[)liibole,  pyroxène,  silimanite  =^  (îornes,  Hornfels. 

CouNÉriK,  Gusselet,  1888.  —  Schiste  noir,  dur.  tenace  de 
l'Ardenne,  formé  de  quarz  gr<'rui  recristallisé  et  de  mica 
(bastonite).    (L'Ardcinie,  76;). 

Cornes.  —  Schistes  ou  calcaires  motliliés  au  contact  des  diabases. 
=^  Adinole. 

Cornets  calcaires  EMUorrÉs. —  Structure  spéciale,  en  cônes  con- 
centriques, présentée  par  des  groupements  de  calcite  cristalli- 
santdans  des  calcaires  marneux  =Tulen.  Cone-in-cone  structure. 

CoRNSTONE.  —  Nom  donné  à  divers  calcaires  noduleux  (Buckland, 
Trans,    geol.  soc,  v,    5 12). 

CoRNUBiANiTE,  Bouse.  —  Kochcs  sédimentaires  métamorphiques, 
formées  de  mica,  feldspath,  quarz,  et  à  stratification  plus 
ou  moins  voilée.  (Trans.  of  the  geol.  Soc.  of  Cornwall,  iv, 
390.  —  Nauniaini  :  Geogn.  Beschrelb.  d.  Konigr.  Sachsens). 
Salomon  réunit  sous  ce  nom  les  roches  métamorphiques 
de  contact,  de  Tauroole  interne,  quand  elles  sont  cornées  ; 
et  distingue  sous  le  nom  de  leptynolites  celles  qui  sont 
schisteuses.    (C.  11.   C,  %3). 

CoRNUBiANiTGNEiss  =  Cornublault. 

CoRNWALLGRANiT,  O.  Laug,  1891.  —  ^^'V^  tlc  SCS  roclics  à  pré- 
dominance potassique,  où  la  proportion  de  la  soude  est  plus 
grande  que   celle   de  la   chaux. 

CoRRAsiON.  Gilbert,  183/6.  —  Action  mécanique  produite  par  les 
débris  rocheux,  sous  l'inlluence  des  agents  atmos[)hériques 
divers,  sur  les  roches  dures  sous-jacentes.  qui  deviennent 
polies,  striées,  usées  (Am.  Journ.  glu,  89). 

Corrosion.  —  Modifications  produites  sur  les  cristaux  et 
débris  anciens  enclavés  dans  les  laves  et  porphyres,  pai- 
fusion   directe,     ou    action    chimique    du    magma     en  fusion. 

Corrosion  (quarz  de)  Fouqiié  et  Michel-Lévy.  1879  =  quarz 
vermiculé. 

CoRROsiONSzoNE.      —     Croùtcs     d'aspect     varié,    zonaires,      qui 


COR  LEXIQUE  PÉTROGHAPHIQUE  I061 

recouvrent  divers  pliénocristaux,  et  qui  i)roviennent,  soit 
d'une  véritable  corrosion  de  ces  cristaux,  par  le  magma 
en  fusion,  soit  d'une  altération  métamorphique  plus  récente. 

CoRsiLiTE,  Pinkerton,  1811.  —  Gahbro  à  smaragdite  et  saussurite 
=  Euphotide  (Petralogy,   Vol.   2,  p.  78). 

CoRsiïE,  Collomb,  i853.  —  Roche  grenue,  à  anorthite  et  horn- 
blende, avec  remarquable  structure  globuleuse,  c|ui  se  trouve 
en  Corse.  Syn.  :  Diorite  globulaire,  orbiculaire,  napoléonite- 
Kugeldiorit,  Anorthite-diorite.  (B    S.  G.  F.  p.  63). 

CoRïLAXDTiTE.  H.  WilUains,  1886.  —  Péridotite  formée  d'horn- 
blende et  olivine.  =  Hornblende-Peridotite.  (Amer.  Journ., 
1886,  XXXI,  p.  16).  Cohen  a  donné  à  cette  roche  le  nom  de 
Hudsonite.  (N.  J.  i885,  i,  p.  242). 

CoRUNDOLiTE.  Waclsu'oiHh.  —  Familles  des  roches  sédimentaires 
comprenant  le  corindon,  l'émeri. 

CoRUNDRocK.  Jiidd .  —  Roche  essentiellement  formée  de  corindon, 
qui  se  trouve  en  couches  puissantes,  aux  Indes.  Les  éléments 
accessoires  sont  rutile,  picotite,  tourmaline,  disthène. 

CoscHiNOLiTE,  Issel,  1880.  —  Borzolitc  vacuolaire.  (Boll.  Com. 
geol.  ital.,  1880,  p.  187). 

CoTicuLE.  —  Schistes  à  repasser.  Roches  compactes,  feuil- 
letées, quarzeuses,  claires,  à  cassure  écailleuse  ou  esquil- 
leuse,  parfois  grenatifères  =  Goticule,  Novaculite,  Wetz. 
schiefer.  (Baur  :    Karsten.    u.    Dechen's,  Archiv.    xx,  p.  376). 

CouEÉE.  —  Le  coulée  est  le  mode  de  gisement  caractéristique 
des    laves,    elles   sont    souvent  longues  et  étroites  =  Strôm. 

Craie.  —  Calcaire  marin  blanc,  friable,  traçant,  d'origine 
zoogène,  formé  de  débris  de  coquilles  de  mollusques,  fora- 
mifères  (Uotalia,  Textularia,  Pianulina),  coccolithes,  dis- 
colithes,  rhabdosphères.  ■=-  Kreide,  Schreibkreide.  En  se 
chargeant  d'argile,  la  craie  devient  marneuse  ;  elle  est 
noduleuse,  quand  elle  est  durcie  par  places  ;  souvent  elle 
contient  des  grains  de  glauconie,  de  phosphate  de  chaux. 
On  donne  le  nom  de  Scluvarze  Kreide  à  une  argile  bitumi- 
neuse noire  du  Lias  d'Osnabrûck  ;  et  celui  de  Craie  de 
Briançon   à   une   variété   traçante  de   talc. 

Crape  STKUCTriîE.  Blake,  1888.  —  Structure  développée  <lans 
les  roches  par  [)ression,  et  consistant  en  un  système  de 
fissures  irrégulières  généi'alenu?nt  coui"I)es,  (iucs  et  très 
serrées.   (Rep.  Bril.    Assoc,    j>     385). 

CuENiTic,    llypothesis,    Sterr)--Ilunt.     —   Hypothè.se    émise     par 


1062  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  CRE 

Sterry-Hunt.  pour  expliquer  l'origine  des  roches  schisto- 
cristallines.  par  Taction  de  sources  minérales  chaudes, 
sur  des  sédiments  antérieurs. 

Grenogène.   Renevier,    1882.  —  Dépôts  des  sources  incrustantes. 

Grentlite.  F.  Riitle}',  1891.  —  Microlithes  fourchus,  allongés 
et  crénelés   aux    extrémités.    (On    CryslalHtes,    Min.    Mag.    ix). 

Greta.  —  Nom  vulgairement  donné,  en  Italie,  à  toutes  les 
roches  argileuses,   argiles    plastiques,    terres   à    modeler,    etc. 

Griolithe. — Roche  sédimentaire,  lïlanche  ou  grise,  jaune  ou  noire, 
présentant  comme  composition  chimique  Al-  F''  +  3  Na  F., 
et  que  l'on  trouve  en  couches  au  Groenland  et  en  quelques 
autres   pays. 

Griptocristallin.  —  Structure  des  roches  dont  les  éléments  com- 
posants cristallins  sont  de  dimensions  si  ténues  qu'ils  ne  sont 
plus  distincts.  On  désigne  parfois  aussi  sous  ce  nom  des 
roches  compactes  dont  les  caractères  cristallins  sont  douteux, 
et  pour  lesquels  Zirkel  a  proposé  la  désignation  de  «  dubiokrys- 
tallinisch  »  ^=  Kry{)tokrystallinisch. 

Griptofelsite  ^=  Mikrofelsit. 

Griptomere.  —  Structure  des  roches  composées,  dont  les  divers 
éléments  ne  sont  pas  distincts  en  raison  de  leurs  petites  dimen- 
sions. Syn.  :  Adelogène.  adiagnostique,  aphanitique  compacte. 

Griptoxilite,  Dana.  —  Nom  d'un  liquide  rencontré  dans  les 
enclaves  liquide  des  minéraux. 

Griptosiderite.  Daubrée.  1867.  —  Météorites  pierreuses,  conte- 
nant dans  leur  masse  de  la  substance  silicatée.  du  fer  en  petite 
quantité,  visible  au  microscope  (G.  R.,p.  60.) 

Griptozoique,  Ren  évier,  i882.  —  Galcaires  dont  l'origine  orga- 
nique n'est  pas  visible  directement  à  l'œil,  comme  par  exemple 
les  calcaires  lithographiques,  les  calcschistes  cristallins,  etc. 

Gristallix.  —  Nom  des  minéraux  cristallisés,  par  opposition  aux 
minéraux  amorphes  ;  on  emploie  ce  mot  en  pétx'Ographie  pour 
les  roches  composées  de  cristaux. 

Gristallixe  metamorphism,  Dana,  1886.  —  Passage  de  roches 
diverses  quelconques,  à  l'état  cristallin,  tel  celui  du  grès  au 
quarzite,  etc.  (A.  J.  1886,  xxxn,  p.  69). 

Gristallixes  (roches).  —  Roches  formées  essentiellement  de 
minéraux  cristallisés. 

Gristallite.  /.  Hall,  1797.  —  Nom  donnée  en  1797  par  Sir  James 
Hall  à  la  masse  fondue  cristalline  qu'il  avait  obtenue  en  refroidis- 
sant lentement  le  basalte  fondu.  Vogelsang  définit  les  cristallites 


Cri  lexique  pétrographique  io63 

comme  des  produits  inorganiques,  présentant  un  arrangement 
ou  un  groupement  régulier,  sans  montrer  dans  leur  ensemble, 
ni  dans  leur  détail,  les  caractères  généraux  des  corps  cristal- 
lisés, notamment  par  leurs  contours  polyédriques.  Ce  sont 
donc  des  formes  rudimentaires  de  cristallinité.  déjà  figurées 
comme  grains  et  bâtonnets,  mais  non  encore  individualisés 
comme  cristaux,  ni  comme  espèce  minéralogique  définissable. 
Divers  auteurs  emploient  ce  terme,  à  tort,  dans  un  sens  plus 
étendu,  en  y  comprenant  les  microlithes  et  petits  cristaux 
microscopiques.  (Arch.  néerlandaises    v,   1870.) 

Gristallitique  (structure,)  de  Lapparent.  —  Structure  caracté- 
risée par  la  dévitrification  par  cristallites  des  roches  vitreuses. 
Voir  :  Globulite,  trichite.  dévitritieation. 

Cristallophyllikns  (Terrains)  (TOnialius  d'Hallo)-.  —  Ter- 
rains formés  de  roches  cristallines  feuilletées,  caractérisant 
la   série    primitive. 

Cristulite,  Cofdier .  186S.  —  Nom  toml)é  en  désuétude 
dune  variété  poreuse  de  rhyolite  et  de  porphyres  pétro- 
siliceux.  dans  la  pâte  de  laquelle  Cordier  avait  distingué 
au  microsco[)e.    des    rudiments  de   cristallisation. 

Croûte  des  météorites.  —  Écorce  noire,  résultant  d'une  fusion 
superficielle  de  la  masse,  et  caractéristique  de  ces  corps. 
=  Rinde   der   Météorite, 

Crush-breccia  ,  Bonne}'.  —  Brèches  formées  in  situ ,  par 
fragmentation  mécanique  et  transformations  chimiques,  on 
pourrait  ainsi  les  nommer  cata élastiques.  Voir  :  Brèches 
de    friction  (partim),   contusive  Frictionsgesteine. 

(Irish-conolomekate,  Lamplugh,  1895.  —  Conglomérats  cata- 
clastiques.    fibro-schisteux.    (Q.  .1.   G.   S.,  1895,  li.  p.  563). 

Crustification.  Posepnj',  i8t)5.  —  Structure  des  gîtes  miné- 
raux  concrétionnés  symétriquement.    (Gen.  d.  Erzlagerst,  i5). 

Cryptocristaleine  (structure).  —  Structure  finement  grenue, 
discernable   au    microscope. 

Cryptographic  structure,  Har/,er\  1896.  —  Structure  enche- 
vêtrée, graphique,  de  feldspaths  et  quarz,  extrêmement  fine 
et  souvent   rayonnante.    (Q.  J.   G.  S.,  li,  p.  129). 

CiRYPTosiDÈRKs,  Daiibrée.  i8()7.  —  Météorites  pierreuses,  con- 
tenant dans  leur  masse  de  la  substance  silicatée,  du  fer 
en  petite  quaulilé,  et  seulement  visible  au  microscope. 
(G.  R.  65,  ]).   60,    1867).    =   Kryptosiderite. 

Crystallizer,  Iddings.  =  Minéralisateur. 


1064  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  CUC 

CucALiTE,  Rolle.  —  Variété  de  chloriloschite  (Chloro-grisonit). 

GuMBERLANUiTE,  Wadswovth.  1884.  —  Pallasite  contenant  du 
fer  oxydé.  (Mem.    of  Havard  Collège,  xi,  p.  80.) 

Cumulative  (zersetzung),  v.  Richthofen.  —  Mode  d'altération 
des  roches  archidéconiposées  sur  place,  de  telle  sorte  que 
leurs  produits  iragmentés  et  attaqués  montrent  encore  la 
structure  primitive  de  l'ensemble.  (Fûhrer,  p.  112). 

CuMULiTE.  H.  Vogelsang,  1872.  —  Agrégats  sphériques, 
ellipsoïdaux  de  globalités,  représentant  les  plus  simples  des 
formations  sphérolitiques.  (Arch.  Néerland.  vu). 

CuMULOSE  DEPOsrr,  Merrill,  1897.  —  Accumulations  de  restes 
organiques  avec  débris  rocheux  en  petit  nombre.  Ex.  :  Sol  des 
marais  (Treat.  on  rocks,  3oo-3i'3.) 

Cup-AND-BALL  STRUCTURE.  —  Structure  en  bilboquet  que  pré- 
sentent les  sections  des  colonnes  basaltiques,  une  face 
concave  reposant  sur  une  face  convexe. 

CuRRENT-BEDDiNG  =  Stratification  entrecroisée. 

CusELiTE,  Bosenbiisch,  1887.  —  Augitpox-phyrites  correspondant 
aux  leukophyrs.  (Mass.  Gest.,  1887,  p.  5o3). 

Cyanitglimmerschiefer.  —  Micaschiste  riche  en  disthène, 
deux   micas,    grenat,   et  un   peu   de    feldspath. 

Gyamtgraxulit.  Kalkowskj-,  i88(3.  —  Variété  peu  répandue  de 
leptynite,  caractérisée  par  abondance  du  disthène,  et  dimi- 
nution du  grenat. 

Cyamtit  =  Roche    à  disthène,   Cyanitfefs,    Disthenfels. 

Cyaxitschiefer.  Romanowskj-,  1867  =  Disthène  (roche  à) 
(Verh.  russ.  minerai.  Ges.  ni,  p.  285). 

Gyatholitiie.  —  Sortes  de  petits  disques  rentlés.  que  l'ana- 
lyse  microscopique   dévoile   dans  la   craie. 


D 

Dachschiefer   =   Ardoise. 

Dacite,  C.  F.  P.,  1900.  —  Roches  à  structure  microlitique 
composées  de  feldspaths  calcosodiques  et  de  quarz  avec 
mica.  ami)hil)oles  ou  pyroxènes  (p.  200).  La  nomenclature 
est  la  même  que  celle  des  andésites  (voir  ce  mot).  Pour 
Zirkel,  les  dacites  sont  des  andésites  quarzifères,  contenant, 
pour  Lœ^vinson-Lessing,  sanidine  et  microtine,  à  peu  près 
en   proportions   égales.    Von   Hauer   et   Stache    emploient   ce 


DAC  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  IO60 

terme   pour   des   trachytes   quarzifères   anciens    à    oligoclase 

dominant   et   amphibole. 
Dacitliparit,    Suenoniiis.    —  Terme   intermédiaire  entre   dacite 

et   liparite,    c'est-à-dire    une    liparite    avec     un     plagioclase 

comme  élément   essentiel    ou   une   dacite    avec   sanidine.    = 

Plagioclasrhyolite,    Dellenite.   (Gol.  For.  Handl.,  x,  p.  278). 
Dalles  =  Flaggs,    Quader. 
Damascene  structure,  F.  Ratley.   187g.  —  Structure  entrelacée 

de  diverses  obsidiennes,  rappelant  les  ornements  des  aciers 

damasquinés.    (Sludy  of  rocks,    181). 
Damouritisation,  ^4.  Lacroix,  1896.  —  Transformation  de  divers 

silicates,  feldspaths,  etc.,  en  damourite.  (Min.  France,  11,  p.  40- 
Dampfporen.  —  Enclaves  gazeuses,   sous  l'orme  de  petits  pores. 

dans  les   minéraux  =■  Gaseinscldùsse. 
Decken.  —   Forme   affectée    par     les    coulées   volcaniques    très 

fluides.    =   Nappes. 
Deckexbasalte,  Hazarcl.   1894.  —  Basaltes  à  olivine  proprement 

dits,   qui   sont   en  dômes  et  en  coulées,  par  opposition   aux 

basaltes  à  hornblende    (Stielbasalten).    (T.  M.  P.  M.  xiv,  3o"i). 
Deesite,  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorite  du  type  Sierra  di 

Deesa  (Copiopo).  (Meteor.  du  Muséum,  1882). 
Déflation     Walther.  —   Dénudation  éolienne    par   ablation  et 

transport.  Voir  Ablation. 
Degeneration,  Merrill,  189-  =  Désagrégation  des  roches   (Treat. 

on  rocks,  i"]^). 
DÉLITS  (des  roches).  —  Division  naturelle  des  roches,   en  blocs 

plus  ou  moins  réguliers  =  Zerkluftung. 
Dellenite,  \V.   C.   Brôgger,  i896.  —  Roches  effusives   acides  à 

orthose-plagioclase,    intermédiaires    entre   les    dacites  et   les 

liparites  =  Dacitliparit,  Plagioclasrhyolit.   (p.  59-60). 
Demorphismus,   von   Lasaulx.  —  Désignation  des    processus  de 

décomposition  des  roches,  par  opposition  à  leurs  processus  de 

transformation   =  Dialyse,    Altération  (partim). 
Dendrites.  —  Arborisations  variées,  élégantes,   d'oxydes  métal- 
liques,   fer,   etc.,  de  couleur   sombre,    brune  ou  noire,    qui  se 

ramifient  et  s'étendent   sur  les  fentes,  joints  et  autres  surfaces 

de  division  des  minéraux  et  des  roches. 
Dendrolitiie.  —  Divisions    (•yliiulri<[ues,    fibreuses    (h's   roclies, 

en   foi'ine  d"arl)i'es. 
Dentellikormk  (structure),  a.  Lacroix,  1900.  —  Structure  i-ésul- 

tant  de  l'association  pegmatique  de  deux  minéraux  :  h'  minéral 


1066  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  DÉN 

englobé  n'ayant  pas  de  formes  géométriques  mais  des  contours 
curvilignes  etdentelés.  (B.  C.  F.,  n"  71,  p.  38). 

DÉxuDATiox.  Poulett-Serope,  1820.  —  Résultante  de  Taction  des 
agents  atniosphéri([ues  sur  les  affleurements  des  roches 
(Consid.  on  Volcanoes,  221). 

Dkpots  iîl<)(:.\ii>lkux.  d'OniaUus  cVHalloj^,  1848.  —  Sédiments 
uieubles  remplis  de  débris  anguleux  de  roches.  (B.S.G.,  v,74)- 

Derivaïe,  D.Forbes,  l86y  =  K.  sédimentaires  (Pop.  .sci.  Rev.  358). 

Désagrégation  (des  roches).  —  Preuiier  résultat  de  l'action 
lente  des  agents  chimiques  de  l'atmosphère,  sur  les  roches. 
=  Verwitterung.  désintégration. 

Désert  Varxish,  Gilbert.  —  Croûte  d'oxydes  de  fer  et  de  manga- 
nèse, associés  à  matières  organiques,  ([ui  i-ecouvre  les  affleu- 
rements rocheux  dans  les  déserts. 

Des^iosite.  Zincken,  1841.  —  Schiste  mélamorphisé,  présentant 
des  bandes  divei-sement  coh)rées,  au  contact  des  diabases. 
(ivarsten's  u.  v.  Dechen's  Archiv,  xv,  1841,  p.  ig^). 

DÉTRITIQUES  (roches).  —  Sédimeuts  mécaniques  abandonnés  par  les 
eaux  courantes,  tels  qu'argile,  sable,  boue,  etc.  =  Détritus. 

Deuterodioritk,  Lœwinson-Le.ssing-.  i89i .  —  Roches  dioritiques 
catalytiques.  et  parfois  cataclastiques,  dérivées  par  métamor- 
phisme des  diabases  et  gabbros.  et  non  d'origine  primaire. 
=  Metadiorit,  Epidiorite  (partim).  Diabasamphibolit  (pai-- 
tim).  (Verh.  d.  St.  Petersb.  Min   Ges.) 

Deuteromorph,  Lœmnson-Lessing,  i893.  —  Modifications  des 
éléments  des  roches,  produites  par  actions  secondaires.  On 
les  répartit  en  L)-tomorphes,  produites  par  l'action  de  dissolu- 
tions aqueuses  ;  Tectomorphes,  produites  par  corrosion  et  fusion 
magmatiques  ;  Clastomorphex,  produitespar  agents  mécaniques  ; 
Schizomorphes,  cataclastiques,  dynamométamorphiques  ;  Neo- 
morphes.  régénérées  par  concrétionnement  de  nouvelles  subs- 
tances venues  à  l'état  de  solution  (hydroiiéomorphes)  ou  de 
fusion  ignée  (tektoneoinorphes).  (Aciditâts  GœfBcient,  p.  226.) 

Deuterosomatisch,  Lœivinson-Lessing,  1893.  —  Roches  régéné- 
rées, semi-clastiques  et  semi-cristallines,  telles  que  schistes, 
phyllades,  ainsi  cpie  roches  de  contact,  comme  Fleckschiefer, 
Adinole,  Hornschiefer,  etc.  (C.  L.) 

Deuterotektisch,  Lœwinson- Lessing ,  1898.  —  Roches  et  magmas 
complexes,  produits  par  la  réunion  de  magmas  déjà  mélangés 
(heterotektischen).  (Acidilàls  Cœfïicient,  p.  109). 

DÉviTRiFicATiox.    —    Développement  graduel   de  produits   cris- 


DIA  LEXIQUE  PÉTROGRAI'HIQUE  I067 

tallins  dans  le  sein  d'une  masse  vitreuse,  qui  se  transforme 
ainsi  insensiblement  en  une  roche  lithoïde,  de  plus  en  plus 
cristalline.  C'est  Réaunmr  qui  le  premier  à  étudie  la  trans- 
formation du  verre,  convenablement  chaullé,  en  une  masse 
d'apparence  pierreuse  =-   Promorpliisme,    Entglasung. 

DiABASAMPHiBOLiT.  —  Diabase  transformée  en  scliitc  amphi- 
bolique  par  dynamométamorphisme  ;  la  structure  est  devenue 
feuilletée,    et  l'augite    est   transformée   en   amphibole. 

DiABASAPnvxiT.  —  Vieux  nom  des  diabases  compactes  (nos 
augitporphyrites   actuelles),    à  éléments  indistincts  à  l'œil  nu. 

DiABASDioiuT,  Rosiwal,  1874-  —  Roelie  intermédiaire  entre 
diorite  et  diabase,  voisine  des  Nadeldiorit  et  des  Tesche- 
nit=  Proterobas.  (Verh.  geol.   Reichsanst.,  1874)- 

Diabase,  Brongniart.  1807.  —  D'abord  donné  par  Brongniart 
aux  roches  appelées  depuis,  diorites  par  Haûy  ;  ce  nom 
désigne,  depuis  Haussmann,  des  roches  éruptives  anciennes 
à  plagioclase.  augite,et  chlorite.  à  structure  souvent  ophitique. 
On  distingue  des  diabases  proprement  dites  et  des  diabases 
à  olivine.  Elles  contiennent  généralement  en  outre  des  miné- 
raux précédents,  enstatite,  quarz,  chlorite,  fer  magnétique, 
ilménite,  apatite.  En  Angleterre  et  en  Amérique  les  diabases 
sont  considérées  connue  des  basaltes  altérés  =  Dolérites. 
(Traité   de    minéral.,    1807,   i,  456) 

DiVBASFELsrr,  Lœwinson-Lessing,  1888.  —  Roches  compactes, 
formant  passage  des  porphyrites  vraies  aux  microdiabases, 
elles  conservent  toujours  un  peu  de  base  vitreuse  dans 
leur  masse  fondamentale  grenue,  fibro-rayonnée,  pilitique, 
mais  ne  contiennent  pas  de  phénocristaux  (Arb.  d.  S'-Pelersb. 
Naturf.    Ges.,    xix,  p.  'MV5) . 

DiABASGLAs.  —  Fomic  vitreusc  des  porphyrites  augitiques. 
Voir  :    Sordawalite. 

DiABASHOR.NFELs,  Losseii.  1882.  —  Modifications  métamor- 
phiques des  diabases,  au  voisinage  des  massifs  granitiques, 
caractérisées  par  l'ouralitisation  de  l'augite,  transformation 
du  labrador  en  albite,  saussurite,  prehnite,  et  agrégats  cor- 
nés, disparition  de  la  chlorite,  appai'ition  de  biotite,  et 
changement  de   la  structure.    (Erlaût.    zu   Blatt   llarzgerode). 

DiABAsiscuKORNiGE   SïRUKTUR.   =   Structure  ophiticjue. 

DiABAsiTCONdLOMERATE ,  Sciift .  —  Conglomérats  de  diabase. 
Voir  :  Grûnsteinconglonu;rat.    Cldorolithconglomerat  ([).   3i4)- 

DiABAsiTE,  Senft,  1857.  —  Nom  générique  proposé  par  Senft  pour 


lo68  Vlll'  CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  DIA 

toutes  les  roches  à  labi'ador-aug'ite  comprenant  le  groupe  des 
diabases  (sensu  latiori),  avec  diabasc.  augitporphyrit,  variolite. 
etc.  Gleve  appelle  ainsi  les  vitrophyrites  microlitiques  (Diabas- 
pechstein)  de  la  l'aniille  des  diabases  et  porphyrites  augitiques 
de  Garlberg,  près  Stockholm,  décrits  par  Tornebohm  comme 
Trapp  vitreux.  (Miueralaïudytiska  Undersokningar,  p.  12).  Ce 
nom  a  été  donné  par  Mac  Pherson  et  Galderon  à  des  diabas- 
porphyrites  du  S.  de  l'Espagne,  aphanitiques,  à  base  vitreuse 
et  phénocristaux  imparlaitcment  développés  (i884).  Pour 
Cordier  (1868),  roche  grenue  composée  essentiellement  de 
diopside  et  de  felspath  blanchâtres,  avec  quarz,  etc.  =  granité 
aplitique  à  diopside  (A.  Lacroix,  B.  C.  V.,n°  64,  3i,  1898). 

DiABASKERSANTiT,  Ru,seiibiisch,  iHqO.  —  Filons  de  diabases  et 
proterobases  lamprophyriques  à  olivine  quarz,  biotite  (p.  ii4o). 

DiABASMANDELSTEiN.  —  Ancienne  dénomination  comprenant  les 
porphyrites  augitiques  amygdalaires,  et  les  Kalkdiabase. 

DiABASoïDE,  Gûmhel,  1888.  —  Nom  du  groupe  formé  par  les 
diabases,  mélaphyres,  augitporphyrites,  roches  sombres, 
noir  verdàtreou  grises,  généralement  aphaniticjues  ou  finement 
cristallines,  formées  essentiellement  de  plagioclase,  augite,  fer 
titane,  fer  magnétique,  dans  une  masse  fondamentale  à 
caractères  variables  (p.  i"]). 

DiABAsoPHVRE,  de  Lapparent,   i88,")  =  Diabasporphyrite  (p.  63i). 

DiABAsoPHYRiTR,  Polenoi\  1899.  —  Diabasc  filonienne  à  structure 
porphyrique.  D'une  manière  générale  M.  Polenov  propose  de 
désigner  toutes  les  roches  éraptives  lîloniennes  à  structure 
porphyrique,  par  les  noms  correspondants  des  roches  de 
profondeur,  que  l'on  ferait  suivre  de  la  terminaison  phyrite, 
tels,  dioritophyrite,  gabbrophyrite,  etc.  (Trav.  nat.  S'-Pclersb. 
xxvii,  V,  465). 

DiABASPKcnsTEiN.  —  Augitporpliyritc  vitreuse  =  Sordawalit, 
Augitvitrophyrite. 

DiABASPEGM  viiT,  Brôgi^^cr.  — Diabase  à  structure  pegmatique.  où 
le  plagioclase  et  laugite  ont  cristallisé  simultanément. 

DiABASPORPHYR.  —  Noui  ancien  appliqué  aux  roches  porphyriques 
de  la  famille  des  diabases  et  augitporphyrites,  où  des  cristaux 
de  pyroxène  et  de  pagioclase  sont  ségrégés  porphyriquement. 

DiABASPORPHTRiT.  —  Porphyritcs  augitiques  à  masse  fondamentale 
holocristalline. 

DiAB.vspsAMMiT,  Ahich,  1867  =  Diabassandstein.  (Geol  Beob.  aul". 
Reiseu  i.   d.    Gebirgsland.   zwischen    Kur  u.    Araxes,  47). 


DIA  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  ^069 

DiABASscHiEi-'KR.  MUcfi,  1889.  —  Roches  diverses,  plus  ou 
moins  schisteuses,  leuilletées,  fibreuses,  issues  des  dial>ases 
et  diabasporphyrites  par  dynanioniétamoi  phisme.  Structure 
initiale  parfois  reconnaissable.  —  Eléments  composants  : 
plag-ioclase,  augite  et  minerais,  j^this  ou  moins  complètement 
transtormés  en  feldspath,  amphibole,  épidode,  chlorite,  séri- 
cite,  carbonates,  quarz.  minéraux  titanifères.  Dans  le  Taunus. 
on  peut  les  répartir  en  trois  groupes  suivant  quelles 
contiennent  actinote  et  épidote,  anqihibole  bleue,  ou 
chlorite  =  Augitschiefer.  Dial)asaugitschiefer.  Sericitkalk- 
phyllite.  Hornblendesericitschiefer.  Grûnschiefer  (partim). 
(Z.  d.  g.  G.  41,  1889,  p.  4o4). 
DiABAssTRUKïUR.  —  Cette  structure  commune  aux  diabases  et 
dolérites,  est  hypidiomorphe  grenue,  caractérisée  par  rallon- 
gement microlitique  des  plagioclases,  et  par  l'existence  de 
grands  cristaux  allotriomorphes  daugite  cimentant  entre 
eux  les  i'eldspaths  (Mesostasis).  Les  microlilhes  feldspathi- 
ques  aflectent  souvent  une  tendance  au  groupement  radiaire. 
=:  Structure  ophitique,  doléritique.  diabasich-kornige , 
di  vergentstr  ahlig-kô  rn  ige . 
DiVBASSYENrrpoRPHYR,  W .  C.  Bt'ogg'er,  i89o.  —  Roche  en 
nappes,  à  masse  fondamentale  basi({ue,  sonibre  ;  elle  forme 
le  passage  entre  les  porphyrites  augitiques  et  les  rhom- 
benporphyres.  (Z.  f.  K.,  1890,  p.  28). 
DiABASïUFFrrK,  Pe/i^rt/MSgg.^  Schalstein  (S.  B.  Ak.\Vicn,io8,7i4). 
DiABAsviTROPHYR  ^Verre  diabasique,Diabaspechstein.Sordawalit. 
DiACLASEs,    Dauhrée,    1882   :=    Cassures     de    Técorce     terrestre 

qui   ne    sont   pas   accompagnées   de  rejet.    Diaklas. 
DiACLivKS,    T/uirmann.    i856.  —   Fentes   transversales   dans   les 

strates  sédimentaires. 
DiAGENÈsE,  Gûmbel,  1888.  —  Gûmbel  proposa  sa  théorie  de 
la  diagenèse  pour  expliquer  le  mode  de  formation  des 
roches  schisto-cristallines.  Elle  est  fondée  sur  faction  d'eaux 
chaudes  ou  surchaulfées  agissant  sur  des  sédiments  élastiques 
divers  ;  c'est  ainsi,  en  ([uelque  sorte,  \c  métamorphisme 
d'un  sédiment,  datant  de  ré[)oque  de  sa  lithogenèse. 
(Oslbayer.  Grenzgeb.  1888,  p.  383).  Walther  comprend  [)ar 
diagenèse.  l'ensemble  des  modilications  physiques  et  chi- 
miques éprouvées  par  un  sédiment  depuis  le  moment  de 
son  dépôt,  en  dehors  de  celles  qui  dépendent  des  pressions 
orogéniques   et    de    la    chaleur    volcanique.    Elle    (Uffcre    ainsi 


10;0  VIllC   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  DIA 

du  métainorpliisine,  puisqu'elle  ne  fait  appel  qu'aux  causes 
actuelles  ordinaires  (émersion,  cinieutation.  durcissement, 
dissolution  de  sels,  etc.)  pour  transformer  un  sédiment  en 
pierre.    A'oir  :  métasomatose. 

DiAdONALE    ScHic.nTUNG.     —    Yoii'   stratiticatiou  entrecroisée. 

DiALi.AGA^iPHiBOLiT.  Kalkoii'sk)',  1886.  —  Roclics  amphiboliqucs, 
à  i)hénocristaux  et  noyaux  de  diallage.  (E.  L.,  210). 

DiAi.LAdAXDEsiT.  voti  Dra.sc/ie,  iS-'l.  —  Andésite  dont  l'élément 
pyroxénique  est  le  diallage.  (T.  M.  P.  M.,  1873,  p.  3) 

DiAi.LA(iAPLiTE.  Aud/eœ,  1896.  —  Roches  filoniennes  à  grains 
fins,  formées  de  grains  arrondis,  subanguleux,  de  labrador 
et  de  diallage  prédominant  =  Beerbaehit  ?  (Mitt.  aus  d. 
Rœmer-Museum,  Hildesheini,  n*  5,  1896). 

DiALLAGBASALT.  —  Basalte  dont  l'élément  pyroxénique  est  princi- 
palement le  diallage  :  il  correspond  ainsi  au  gabbro. 

DiAi,i.A<ii)iABAs.  Kalkou'sk)'.  1886.  —  Diabase  à  diallage,  seul  ou 
plus  ou  moins  associé  à  pyroxène.  (E    L.,  p.  119). 

DiALLAGUioKiT.  Hus.sak\  1881.  —  Gabbro  à  hornblende  souvent 
quarzifère   =  (iabbro-diorit.   (Silz.  ber.  Wien.  Akad,  82,  1,  i;^). 

Diallagk-Skri'KNiink.  Ransome.  i8()4.  —  Serpentine  à  giauco- 
phane,  formée  aux  dépens  du  diallagite.  Roche  de  contact. 
(Bull   of  Ihe  Deparliii.  ofgeol.,  Univ.  of  Calitbrnia,  p.   193). 

DiALLAGiïE,  Des  Cloizeaux,  i863.  —  Xom  proposé  pour  désigner 
les  roches  grenues  formées  de  diallage  et  de  labrador.  Gordier 
la  employé  (18G8)  dans  son  sens  actuel,  pour  définir  les  roches 
grenues  non  feldspathiques.  essentiellement  constituées  par  du 
diallage.  (A.  des  Cloizeaux.  B.  S.  G.  F.,  x\i,  108. 

DiALLAGGNEiss,  Sveclniark  i88,").  —  Gneiss  à  hornblende  avec 
diallage  et  plagioclase  abondant  =r  Syenitgneiss,  Diorit- 
schiefer.    (Sverig.  geol.  Undersokn.  Sér.  C.  n"  78,  7,  162.) 

DiALLAGGRAXAïGESïEix,  Bccke,  1882.  —  Rochcs  fomiées  de 
diallage  et  grenat,  gisant  en  blocs  parmi  les  anqtliibolites 
grenatifères  de  la  Basse- Autriche.  (T.  M.  P.  M.,  iv,  32i). 

DiAi.LAGGRAXULiT.  —    Gusiss  gpanulitique  à  diallage. 

DiAi.i.A(iMELAPHYi5.  —  Xoui  souveut  appliqué  aux  palatinites  ou 
porphyrites  à  enstatite. 

DiALLA(iPEmuoTiTE,  Suytzeff  ^^  Wehrlite  (\'oir  Uralitgneiss). 

DiALLA<vsAi.iTFELS,  Hussci/t,  1882.  —  Pvroxénite  massive  formée 
de  diallage  et  de  sahlite;  parfois  elle  présente  une  structure 
schisteuse.  (T.  M.  P.  M.  1882.  v,  p.  (ii). 

DiALLAGsYENiT,  Kaj'/iinsk)-,  1880.   Roche  grenue  composée   d'or- 


DIA  LEXIQUE  PÉTROGRA.P11IQUE  lO^I 

those,  plagioclase,  diallage  =  Augitsyenit  (jjart).  (Journ.  d.  min. 
russe,  1880,  I,  p.  90). 

DiALLAGTONALiTK,  Stciclie  et  Joliii,  ï^J"]-  —  Koc'lies  graniti- 
ques grenues,  formées  de  feldspath,  diallage,  hornblende, 
quarz  ;  elles  sont  voisines  des  tonalités  et  des  diorites. 
(J.  g'.  Reichsanst.,  1877,  p.  i()4)- 

DiALYSK  (i)i:s  uocnEs).  Nauniann,  i84«j.  —  Transformations  des 
roches  produites  par  leui*  décomposition,  par  opposition  à 
celles  qui  résultent  de  pseudomorphoses  ou  métamorphoses 
=^    Uemorphismus.     Vei'witterung  (partim).    (Geogn..  ;5o  ) 

DiA^iANTFELs,  L.  de  Bach.  — Calcaire  carbonifère  de  Silésie,  à 
géodes  tapissées  de  cristaux  de  ([uarz. 

DiAMORFHisME,  Delesse ,  i858.  —  Modilications  endomor|)lies  pro- 
duites dans  le  magma,  avant  sa  consolidation,  par  les  agents 
minéralisateurs.  (Etudes  sur  le  Métaïu.,  i85S). 

DiAscHisTE  GksteiiNe,  Brôggei\  1894.  —  Hoches  de  dilférenciation; 
c'est-à-dire,  roches  hypoabyssiques  formées  par  liquation  d'un 
magma,  qui,  de  son  côté,  s'est  cons<didé  sous  forme  de  roche 
abyssique.  (Grorudile,  p.  I25). 

DiASTROMES,  Daubrée.  —  Divisions  naturelles  des  roches  suivant 
leurs  plans  de  stratitication.  (B.  S.  G.  F.  (3),  x,  137). 

Diatomées  (Terre  a).  —  Hoche  siliceuse  pulvérulente,  formée  de 
frustules  de  diatomées.  Voir  Tripoli,  Handannite,  l*olirschiefei', 
Diatomeenpelit,  Diatomit,  etc. 

DiCHROiTFELS.  —  \'oir  Cordierittels. 

DicuRoiTGNEiss.  —  Voir  Cordierite  (gneiss  à). 

DiELSïEiN.  —  Trass  grossier  bréchoïdc. 

DiÈvES.  —  Nom  des  mineurs  pour  les  marnes  crayeuses,  dans  le 
N.  de  la  France. 

Différenciation  —  On  distingue  sous  ce  nom,  les  processus  en 
opération  dans  un  magma  en  fusion,  ou  en  voie  de  cristalli- 
sation, pour  déterminer  sa  liquation  en  portions,  ou  roches 
différentes.  On  a  délini  diverses  catégories  de  dilférenciations, 
profonde,  laccolitique  et  cristalline,  suivant  qu'on  a  considéré 
la  localisation  de  la  liquation  dans  le  magma  initial,  dans 
le  magma  déjà  évolué  dans  les  liions,  ou  tlans  le  magma  en 
voie  de  cristallisation   ~-  Dili'erenzirung,  Difterentiation. 

Digestion  (GUANiTi(nTE).  Michel-Lévj'.  i8()'3.  —  Voir  Assimilation. 

DiLUViUM.  —  Nom  général  appliqué  à  tous  les  dépôts  pleistocènes 
(quaternaires)  produits  par  le  travail  des  cours  d'eau. 

DiMoiu'iiooLiTiiE,   Gninbel,  i8-'3.   —   Oolites  formées   extérieure- 


10^2  VIII'     CONGKÈS    GÉOLOGIQUE  DIO 

nicnl  (le  couches  concentriques  et  qui.  à  l'intérieur,  sont  creuses 
ou  remplies  de  cristaux.  (N-  J.  1873,  p.  3o3). 

DioCtKmtk.  Tscherinah-.  i883.  —  Météorite  |)ierreuse  formée 
de  bronzite  (on  d'hyperstliène).  et  aiitérieurcMuenl  api)clée 
Manegaumit.  Son  nom  actuel  rappelle  celui  de  Diogène 
d'A])ollonia,  qui  le  premier  eut  la  notion  claire  de  l'oi^gine 
cosmique  des  météorites  (Sitz.  Ber.  Wien,  Akad.,  1 883-88,  p.  363). 

DiopsiDCRAMT.  Rosenbusch.  iHc).").  —  Granité  à  pyroxène,  riche 
en  chaux,  pauvre  en  alcalis,  et  dont  le  pyroxène  est  un 
diopside   vert  =    Malakolithgranit.   (189.5,  p.  69). 

DioPSiDiTE,  A.  Lacroix.   —  Pyroxénolite  formée  de   diopside. 

DioPSiDKALKSCHiEFER,  1878.  —  Calcscliistc  vcrt,  écaillcux.  fibreux, 
avec  calcite.  diopside,  sphène,  puis  quarz.  orthose,  plagioclase, 
hornblende,  mica,  vésuvienne.  Schumacher  le  nomme  Kalk- 
dioi)sidschiefer  (Z.  d.  g.  1878,  xxx,p.  948). 

DioRrrAPiiAMT.  —  Ancien  nom  des  porphyrites  à  horblende 
et  des  dioritporjihyrites  compactes. 

DioPiiTAPMTE.  Brôgger.  i8ç)4-  —  Roches  de  liions  à  j^rains  fins, 
formées  de  plagioclase  et  hornblende.  Kosenbusch  comprend 
sous  ce  nom  des  diorites  aplitic[ues  (c/est-à-dire  pauvres  en 
éléments  coloi'és).  à  grains  tins,  et  en  filons.  Schâfer  (voir  Val- 
bellite)  désigne  sous  ce  nom  les  roches  panidiomorphes, 
formées  de  plagioclase  acide  et  quarz,  gisant  en  filons  ou  en 
alternances  parmi  les    Hornblendediorites. 

DioRiTDiAiîAs.  Wiik.  187.5.  —  Porphyrite  à  augite  et  horn- 
blende des  îles  Pargas.  correspondant  aux  proterobases 
grenues.  (Muieral.  oeh  petrog.  Meddelanden,  1870).  On  emploie 
aussi  ce  terme  dans  le  sens  d'Augitdiorit.  O.  Lang  désigne 
sous  ce  nom  ses  roches  à  prédominance  calcique,  où  les 
proportions  de  la  soude  l'emportent  sur  celles  de  la  potasse. 
Lacroix,  des  difierenciations  intratelluriques  grenues  d'an- 
désites, composées  de  feldspath  triclinique.  hornblende, 
pyroxène.    parfois     biotite.     apatite.    et  magnétite. 

DiORimoLERrr.  O.  Lang,  1891.  —  Type  de  ses  roches  à  prédo- 
minance de  calcium,  où  la  soude  l'emporte  sur  la  potasse. 

DioitiTE,  D'Aubuisson,  1819.  (Trait,  de  Géogn.  n,  p.  i46).  —  Roche 
intrusive  ancienne,  grenue,  à  plagioclase  et  amphibole,  ou  à 
plagioclase-biotite-amphibole.  avec  ou  sans  quarz.  On  dis- 
tingue parmi  elles,  les  diorites  quarzifères  et  les  diorites 
proprement  dites,  qui  se  divisent  également  à  leur  tour,  en 
diorites  micacées,  hornblendiques,  augitiques.  (Hai'iy:  Traité  de 


DIO  LEX.IQUE    l'ÉTKOGHAPHIQUE  lOj'S 

Minéralogie,  182:2,  iv,  p.  54i).  Pour  (C.  F.  P.  1900,  p.  aôo).  Roche 
holocristalUne  grenue,  composée  de  feldspaths  calcoso- 
diques,  d'amphibole  ou  de  biotite,  avec  ou  sans  quai'z.  Judd 
et  divers  auteurs  anglais  limitent  ce  nom  à  des  l'oches 
intermédiaires  d'origine  plutonique  ;  ils  rangent  parmi  les 
gabbros,  toutes  celles  (jui  sont  l)asiques  (qu'elles  soient  à  am- 
phibole ou  à  py  roxène). 

DiOKiTE  MICA.CÉE,  Delcsse,  i8.")i. —  Diorite  grenue,  ([uarzilère,  riche 
en  mica  noir  =  Diorite  sélagite  (Haûy),  micacite  (Hogard). 
(Ann    d.  Min.,  i85i,  p.  i55). 

DioiuTGABBHO.  —  Rochcs  anciennes  grenues,  à  plagioclase. 
diallage,  hornblende,  formant  passage  des  diorites  aux  gabbros. 
On  désigne  encore  sous  ce  nom  des  gaijbros  métamor[)liisés. 
à  diallage  partiellement  transformé  en  hornblende  =  Uralit- 
gabbro,  Gabbrodiorit. 

DioRrniXEiss,  Coller,  i88().  —  (Ineiss  à  grains  moyens  ou  gros  et 
formé  d'orthose,  plagioclase.  quarz,  hornblende,  sphène,  biotite. 
C'est  une  diorite  quarzifère  riche  en  orthose,  a[>pelée  Diorit- 
gneiss.  en  raison  de  son  gisement  parmi  les  gneiss  (N.  J.  B.  B, 
IV,  1899,  p.  489)  =  Tonalitgneiss. 

DioiuTic  incKi'iE,PosUcthwaite,  1891^. —  Roches  à  gros  grains,  méta- 
morphiques, formées  de  diverses  hornblendes.  quarz,  feldspath, 
serpentine,  calcite  ;  elles  appartiennent  aux  amphibol[>icrites, 
ou  à  des  diorites  métamorphisées.  (Q.  J.  G.  S.  xlvui,  p.  5o8). 

DioiunxE,  Cordier,  1816. — Michel-Lévy  rattache  aux  porphyrites 
micacées,  cette  roche  en  filons,  de  Commentry. 

DiORiTiïE,  Polenov.  1899.  —  Voir  Syenitite. 

DioRiïLiMBURGiT,  Lœwirison  -  Lessing\  1898  ==  Cain[)tonite  a 
olivine.  daprès  sa  conq)osition   chimique  (A.    C.   p.  81). 

DioRiïoïDE,  Gûmbel,  1888.  —  Ensend^le  des  iliorites  et  des  {K>r- 
phyrites  à  amphibole  :  roches  grenues  cristallines,  vertes, 
formées  essentitdlement  de  plagioclase,  amphibole  ou  l)iotite 
avec  ou  sans  quarz   (p.  87). 

DioRrroPHYRiTE,  Polenoç,  1899.  —  Voir  Diabasophyrite. 

DtORiTPEGHSTEiN.  —  Pori)hyi'ite  à  masse  fondamentale  vitreuse 
prédominante  =  Vitrophyrite. 

DioRiTPORPHYR.  Vogelsang,  18712.  —  Ensend)le  des  porphyrites. 
quarzporphyrites .  oligoklastrachytes ,  hornblendeandesites, 
dacite  ;  nom  spécialement  donné  par  l'auteur,  aux  Diorit-  et 
llornblende-porphyrites.  (Z.  d.  g.  G.,  54o). 

DioHiTPORPHYR,   Stacke   et  John,   1879.   —  Roches  porphyriques 


08. 


I074  V'il''  CONGRÈS  GÉOLOGIQUE  DiO 

holocristallines,     voisines    des    diorites.     généralement    dési- 
gnées  sous  le   nom  de   Dioritporpliyrite  (J.  g.  R.,  xxix,  317). 

DiORiTPORPHYRiT.  —  Poi'pliyrites  à  hornblende  à  masse  fonda- 
mentale  holocristalline,    ellusives  et   liloniennes. 

DiouiTscHiEFER.  —  Diorites  schisteuses  dynamométamorphiques, 
ou   schistes   amphiboliques. 

DiORiTSULDKNrr,  O.  Lan  g-,  1891.  —  Désignation  de  son  type  à 
prédominance  de   calcium,    avec   Na    >    K. 

DioRiTTRACHYT,  Vogelsaug.  1872.  —  Un  des  types  de  ses 
dioritporphyi-es   récents.    (Z.  d.  G  ,  1872,  p.  542). 

DiPYRUiABAs,  Sji)gren.  i883.  —  Voisine  du  Dipyrdiorit.  cette 
roche    est  formée  de  dipyre  et   d'augite  voisine    du    sahlite. 

DrPYHDioRrr,  H.  Sjogren.  r883.  —  Koche  formée  de  dipyre  et 
horblende,  résultant  de  la  transformation  du  gabbro  au  con-. 
tact  d'un  iilon  d'apatite  de  Norwège.  (Geol.  Foren .  i 
Stockholm   Forhanld.,  188J,    vi,  447)- 

DiPYRisATioN  .4.  Lacroix.  1896.  —  Transformation  des  plagio- 
clases  en  dipyre.   (Miner.  France,  u,  2129). 

DiPYRS(:uiKi''KK.  —  Variété  de    schiste  riche  en   dipyre. 

DiscissioNSRÂi'MK  Posepix)".  1895.  —  (Cavités  d'origine  méca- 
nique occupées  par  des  gites  minéraux  =  Dislocationsrâume. 
(Gen.  d.  Erzlagers.  16). 

DiscoLiTKS.  Huxley.  —  Formations  calcaires  discoïdes,  circu- 
laires ou  ellipti(|ues,  concave-convexes,  à  couches  concentri- 
ques, répandues  dans  les  boues  océaniques  calcaires  des 
profondeurs  en  compagnie  des  cyatholithes  ;  on  en  trouve 
d'identiques  dans  la  craie. 

DisLOCATi()NSMKTAMt)RPuis:Mi  s,  Lossc/i.  18G9.  —  Modifications 
produites  dans  les  roches  par  l'action  des  forces  orogéni- 
ques =  Mechanische  Metamorphismus.  Dynamométamor- 
phisme, Druckmetamorphose  ,  Frictionsmetamor})hismus, 
Stauungsmetamorphismus.  Metapepsis.  (Z.  d.  g-.  G.,  xxi,  282). 

DisLoc  VTioNSKÀi  ME  ^=  Discissiousraûme. 

DissoEi'TioNSRÀUME,  Posepu)',  1895.  —  Cavités  formées  par  voie 
de  dissolution  chimique  et  occupées  par  des  gites  minéraux 
=^  Corrosionsraiime  (Gen.  d.  Erzlagersl.,  i()). 

DisoMATiscHE  Kr YSTAi.Li;,  Seijj'er  et  Sochting.  —  Cristaux  qui 
contiennent  en  inclusion  des  cristaux  d'une  autre  espèce. 

DisTHÈNE  (Hoche  à),  Virlet  dWoust,  i833.  —  Roches  schisto- 
cristallines  stratifiées  de  l'Ile  de  Syra.  associées  à  Eclogites, 
et  formées  de  disthène,    seul   ou  associé    à    grenat,    smai'ag- 


Dit  lexique  pétrographique  1075 

dite,  muscovite  ^==  Cyanitfels,  Cyanitite  (B.  S.  G.  F.,  3, 
p.  aoi),  Disthenschieler,  Gfubenmann. 
DiTROÏï,  Zirkel,  i86().  —  Syônite  élaéoliti({ue  à  mica  et  horn- 
blende de  Ditro  (Siebenbùrgeu,)  riche  en  niicrocline,  sodalite, 
avec  cancrinite.  zircon,  perowskite,  et  d'abord  appelée 
Haùynfels  par  Haidini;er.  (Lehrb.  d.  Petrog.,  i,  1866,  095). 
Brog-g^er  définit  par  ce  mot  la  structure  des  syénites  néphé- 
liniques  hypidiomorphes  grenues,  tandis  qu'il  applique  celui 
de  Foyait  aux  syénites  néphéliniques  à  structure  trachytoïde. 

DlVKRGENTSTRAHLIGKORNIGE    STRUKTUU,    LoSSe/l  =  S.    OpIlitiqUC. 

DoELO,  Mac-Pherson,  18S1.  —  Nom  vulgaire,  en  Gabce,  d'une 
pierre  de  construction,  formée  de  giobertite,  talc,  chlorite, 
magnétite,  et  voisine  des  lalcschistes.  Les  proportions  de 
silice  et  de  carbonate  y  présentent  de  grandes  variations. 
(Anal.  Soc.  Espan.  de  Hisl.  nal.,  x). 

DoLERi.NK.  Jurine.  —  Talcschiste  avec  feldspath  abondant  et 
chlorite,  des  Alpes  Pennines  =  Stéaschiste  feldspathique. 
(Journ.  des  Mines,  xix,  374)- 

DoLERiïBASALT,  Rotli. —  Roclics  basaltiqucs  compactcs,  ou  porphy- 
riques  =  Feldspathbasalt,  ou  Plagioclasbasalt.  (Geol.,  n,  336). 

DoLERriDioRiT.  O.  Luiig',  1891.  —  Type  des  roches  à  prédond- 
nance  de  calcium,  avec  Na  >  K.  Wnv  Diorit-Dolerit  (Mengen- 
verhaltniss  von  Na,  Ga  et  K,  als  Ordnungsmittel  der  Eruptivgesleine, 
(Bull.  Soc.  Belge  géol.,  i8yi.  v,  p.  i44)- 

DoLÉRiTE,  Haiiy.  —  Roche  basaltique  à  grains  moyens  ou  gros, 
de  labrador,  augite.  et  de  fer  magnétique  titanifère.  Ce  terme 
caractérise  également  une  structure.  Les  Anglais  l'appliquent 
aux  diabases  des  Allemands.  Sandberger  l'applique  aux 
basaltes  avec  l'er  titane,  pour  les  distinguer  des  basaltes 
proprement  dits,  à  fer  oxydulé.  Les  dolérites  pour  ((].  F.  P., 
1900,  p  a5o),  sont  des  roches  holocristallines,  à  structure 
ophitique,  constituées  par  des  feldspaths  calcosodiques  et  du 
pyroxène  avec  ou  sans  amphibole  et  olivine.  Le  terme  dolévite 
est  destiné  à  remplacer  celui  de  diabase  qui  est  employé 
actuellement  avec  des  significations  tro[>  diftérentes.  (^uant 
aux  passages  si  fréquents  des  dolérites  holocristallines  aux 
types  microlitiques  correspondants,  passages  ellectués  par 
l'intermédiaire  de  roches  à  structure  intersertale  plus  ou 
moins  riches  en  résiilu  vitreux,  ils  seront,  suivant  la  nature  de 
leur  feldspath  dominant,  désignés  sous  le  nom  d' andésites  ou 
de  hasaldtes   doléritù/iies. 


lO-()  Vlll'^    CONGHÈS    GÉOr.OGIQUK  DOL 

Doi.KiuKiAHiiiu).  O.  Lang,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à 
préJoiiiiniinee  de  calcium.  Voir  :  Doléi-ite-diorite. 

DoLOMiK.  de  Saussure,  1791.  —  Nom  général  pour  des  l'oches 
analogues  au  calcaire,  grenues,  sableuses,  saccharoïdes,  for- 
mées de  cristaux  de  doloniile,  à  un  é([uivalent  de  carl)onate 
de  chaux,  et  à  un  de  carbonate  de  magnésie.  Nommé  d'après 
Doloniieu  qui  les  décrivit  le  premier.  (Journ.  de  Physique.  1791, 
xxxix,  j)   3  ;  de  Saussure  :  Voy.  dans  les  Alpes,  iv,  17,   109). 

DoLOMiTAscHE.  —  Dolouiie  terreuse,  grise,  im[)ure. 

Doi.OMrnvi.niMKUsciuKKKR.  —  A'(»isin  des  calcschisles  micacés, 
mais  où  la  doiomie  occupe  la  place  de  la  chaux. 

DoLOMiTiQUE  (cALi-.AïuK).  —  Calcaire  transformé  en  doiomie  par 
apport  de  magnésie,  et  contenant  à  Tanalyse  plus  de  carbonate 
de  chaux  que  la  doiomie.  On  y  reconnaît,  juxtaposés,  des 
cristaux  de  calcite  et  de  dolomite. 

DoLOMrris.vTioN.  —  ^létainorphose  des  calcaires  en  dolomies.  ou 
en  calcaires  dolomiti([ues. 

DoLOMiïscHiKFEH.  luostraiizeff',  i^!;*)-  —  Koche  dolomiti([ue 
schisteuse,  contenant  argile  et  granules  de  quarz  (1H79,  p.  5). 

DoMAMK,  ^4.  l'on  Keyseriing\  1846.  —  Nom  des  Naturels  de 
la  Petschora  (Uclita),  pour  des  chistes  bitumineux,  tins, 
brunâtres,  foncés,  très  développés  dans  le  Dévonien  de 
cette  région.  (Wisseusch.  lieobacht.  auf  einen  Reise  in  das 
Pelschoraland,  1846,  p.  396). 

Dôme.  —  Forme  des  montagnes  ou  intumescences  du  sol, 
attribuées  à  lintrusion  de  roches  d'origine  interne  =  Kuppe. 

DoMiTE.  —  Trachyte  à  oligoclase.  partiellement  décomposé,  et 
imprégné  doligiste,  du  Puy-de-Dôme  (c.  Buch.  Geogn. 
Beobacht.  auf  Reiscn,  etc..  u,  p.  243).  Les  auteurs  français 
donnent  ce  nom  aux  trachytes  à  biolite  ou  à  hornblende  du 
Puy-de-Dôme,  pauvres  en  éléments  colorés.  Washington  a 
proposé  d'appliquer  ce  nom  aux  trachyandesites  d'acidité 
moyenne,  y  compris  les  trachytes  à  oligoclase  =^  Domit, 
L.  von  Buch. 

DoppELTSPHAERiscHE  Struktur.  —  Structure  répandue  chez  les 
porphyrites  augitiques  amygdalaires,  et  montrant  des  sphéro- 
lites  disposés  concentriquement  suivant  des  surfaces  sphéroï- 
dales,    correspondant   aux    divisions    faciles     de    la    roche. 

DoppLEurr,  Z)emeZ,  18812. — Tourbe  très  homogène,  ou  substance 
minérale  subordonnée  à  la  tourbe.  D'après  Friih,  elle  est 
formée  d'humates  avec  sulfates  et  silicates  (N.  J.  1884,  1,  34i)  ; 


DRI  LEXIQUE    PÉTROGHAPHIQUE  IO77 

(l'apivs  Demel.  Je  sels  calciques  de  divers  acides  hiiniiques 
(Jahresber.  Ghem..  1882,  1078). 

Dhift-bk])Dixg.  Sorby.  iS^ç)  ==  Stratification  entrecroisée  (Geolo- 
gisl  II,  140). 

Drift  structure.  —  Stratification  entrecroisée  des  sables  = 
Complicirter  discordante r  Parallelstructur,  Cross-stratification. 

Druckbreccien  =  Brèches  élastiques. 

Druckdiorit.  —  Roche  dioritique  formée  par  dynamométa- 
morphose aux  dépens  de  diabases  ou  de  gabbros  = 
Metadiorite,  Deuterodiorite.  Epidiorite. 

Druckfugen,  .9<2/omon.  1899. — Fentes  des  roches,  formées  par 
dynamométamorphisme.  (Sitz.   B.  Akad.,  Berl.,  27). 

Druckmetamorphose,   Brôgger  ■=.  Dynamométamorphisme. 

Druse.  —  Cavité   incrustée  de    minéraux   cristallisés. 

DrusenciRAXit.  —  Granité  contenant  des  cavités  irrégulières, 
miarolitiques.  tapissées  de  cristaux,  qui  datent  des  derniers 
temps   de  cristallisation  de  la   roche. 

Drusenrâume.   —   Voir  géodes. 

Drusige  Struktuh.    —   Voir   Drusite   géodique,   Drusengranite. 

Drusite.  de  Fedorow.  1896.  —  Nom  proposé  pour  le  groupe 
des  roches  à  structure  nettement  centrée  ou  drusique,  telle 
qu'on  l'observe  parmi  les  granités,  gabbros,  hypérites. 
L'auteur  distingue  la  véritable  structure  drusique,  de  la 
structure  drusitique  :  la  première,  monti'e  les  éléments 
groupés  en  sphèi-es  conccMitriques.  autour  d'un  grain  ancien  ; 
l'autre,  autour  d'un  agrégat  de  minéraux.  Voir  Centrische  Sruk- 
tur, Hyperitische  Struktui".  (Annal. Inst.  agron.  Moscou  168,  227). 

DuBioKRYSTALUiMscH.  Zirkel.  1893.  —  Aspect  des  roches  cryp- 
tocristallines, dont  la  cristallinité  reste  incertaine  ou  dou- 
teuse, même   sous  le   microscope.  (L.  P,  p.  455)- 

DucKSTEiN.  —    Voir   ïrass. 

DuNiT,  von  Hochstetter,  1864.  —  Roche  formée  dolivine  et  de 
chromite.  souvent  associée  aux  serpentines  ;  grou[)e  des  ])éri- 
dotites.   (Geol.    v.   Neuseeland,    218  ;  Z.  <i.  g.  G.,  p.  34i). 

DuNSTONE.  /.  H.  Teall.  —  Nom  local  de  roches  volcaniques 
de  l'est  des  Cornouailles.  cori'espoiidant  à  des  diabases 
amygdaloïdes.  (Bril.  Petrog.,  p.  23d). 

DupPELScHiEFER,  Gûmbel.  1868.  —  Phyllade  grenatifère  (Geogn. 
Beschr.  d.  Oslbayer    Grenzgeb.,   1868). 

DuiiBAcniiT,  A.  Sauer.  — Variété  de  syénite  micacée,  que  l'on 
trouve  autour  de  massifs  de  granité  à  mica  noir.  Elle  est  formée 


1078  vni«    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  DUR 

d'un  tissu  entrelacé  de   biotite   en   grandes  lames,   de  grains 
d'orthose,    et  de   grands   cristaux   d'orthose   alignés  fluidale 
ment   dans   la   masse  fondamentale.  Relativement  pauvre  en 
SiO-  .   riche  en  alcalis,    cette    roche   contient   assez  bien   de 
CaO   et  MgO.  (Miltheil.  d.  grossh.  bad.  geol.  Landesansl.,  n,233). 

DuRCHFLOCHTEXE  Struktur.  —  Sorte  de  structure  fibreuse,  à 
lentilles  obliques  =  Structure  entrelacée. 

DuRCHScHMELZUNGSHYPOTnESE  =  Assiinilationshvpothese. 

DuRCHTRÛMERT.  —  Structure  des  roches  traversées  de  nondjreuses 
fentes  et  veines. 

DuRCH^vAcusuNGSTRÛMER.  —  Vcincs  dont  le  remplissage  minéral 
est  conteuiporain  de  la  consolidation  de  la  roche  même.  = 
Primârtriimer,  Gonstitutionschlieren . 

Dykks.  —  Filons  stériles,  généralement  volcaniques,  et  souvent 
mis  en  relief  par  la  dénudation  des  roches  encaissantes. 

Dykite,  Lagorio,  1887.  —  Nom  général  donné  aux  roches  filo- 
niennes.  (Berichle  d.  Univ.  Warschau). 

Dyxamofll'idal.  —  Voir  ^leladuidal. 

Dynamométamorphisme.  —  Modifications  apportées  dans  les 
roches  par  les  agents  mécaniques  orogéni([ues.  Pour  les  uns, 
elles  sont  purement  mécaniques,  pour  les  autres,  elles 
.sont  aussi  chimiques.  =  Dislocationsmetamorphismus.  Druck- 
met..  Mechanischer  met..  Metapepsis,  Stauungsmet.,  Frictions 
met..  Pressure  Metamorphism. 

Dysodile.  Cordier.  1808.  —  Variété  de  lignite,  formée  de 
feuillets  ou  membranes  minces,  facilement  séparables.  élas- 
titjues,  tenaces,  couleur  gris-brun  :  elle  contient  bitume,  argile, 
silice,  et  passe  aux  schistes  bitumineux  =  Papierkohle. 

E 

EcAiLLEUSE  (Structure).  —  Structure  de  certaines  roches  feuille- 
tées, due  à  la  disposition  du  mica  ou  autres  minéraux 
phyllitiques,  groupés  en  champs  discoïdes,  au  lieu  d'être 
réunis  en   membranes    continues  =  Schuppig. 

EcKERGNEiss,  Losseu.  1888.  —  Roche  formée  de  quarz,  felds- 
path, en  grains  fins,  en  agrégats,  feuilletée  par  des  lits 
de  mica.  Elle  se  trouve  dans  la  zone  de  contact  du  massif 
granitique  du  Brocken  (Harz).  et  est  comme  les  Grau- 
wackenhornfels  qui  l'accompagnent,  un  sédiment  très  ineta- 
morphisé   de   l'âge   du   Culm.    (J-  g.  L.  A.  xxxv). 


ECL  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  1^79 

Et.LO(iiTE,  Haiij'.  —  Roche  schisto-cristalline  formée  d'ompha- 
cite.  smaragdite,  grenat  =  Oniphacitfels,  Smaragditfels. 
(Taité    de    miner.,  iv,   548). 

Kdoijte,  Salomon,  i898.  —  Hornfels  formés  de  mica  et  feldspath  ; 
on  distingue  encore  des  édolites  à  andalousite  et  des 
édolites  à  cordierite    (G.  R.  C,  346). 

Effusivdecken  =   Nappes   d'épanchement. 

Kkfisivk  Krystallisationsphase.  —  Phase  de  cristallisation 
des  laves,  consécutive  à  l'émission,  pendant  laquelle  se 
consolide   la   masse    fondamentale    de   ces   roches. 

Effusives  (Roches).  —  Roches  éruptives  venues  au  jour  en 
fusion,  par  des  fissures  de  la  croûte  terrestre,  et  qui  se  sont 
consolidées  à  la  surface,  après  s'y  être  étalées  en  coulées 
et  en  nappes  =  Ergussgesteine,  Vulcanische  Gesteine. 
par  opposition  aux  Plutonische  Gesteine,  laves,  roches  vol- 
caniques exogènes,  roches  extrusives.  (H.  Rosenbusch  :  N.  J. 
1882,  n,  p.  I  17). 

Egeranschiefer,  Reuss,  i852.  —  Roche  à  grains  fins,  finement 
schisteuse,  voisine  des  Kalksilicathornfels,  formée  de  calcite. 
trémoiite,  mica,  egerane.  grenat,  etc.  (Abh.  K.  K.  g.  R.  26). 

Ehrwaldit,  Pichler,  18^5.  —  Nom  générique  proposé  par 
Gathrein  pour  les  roches  basaltiques  du  groupe  des  augi- 
tites,  avec  pyroxènes  rhombique  et  monoclinique,  et  fré- 
quemuient  ampliibole.  Pichler  avait  antérieurement  employé 
le  nom  pour  ces  mêmes  roches  d'Ehrwald,  considérées 
comme   des    augitpoi^phyrs.  (J.  g.  R-  16.  5o3). 

Einschlûsse.  —  Voir  :  enclaves  et  inclusions. 

EixsPRENGLiNGE  =  PhénocHstaux. 

Eisexbasalt,  Steeyistrup,  1876.  —  Basalte  du  Groenland  avec 
enclaves,  noyaux  et  rognons  de  fer  natif.  (Z.  d.  G.,  xxvin,  226). 

EiSENFELS.  —  Voir  Itabirit. 

EiSEXGLiMMERGNEiss,  Cottci,  1862.  —  Guciss  OU  le  mica  cst  rem- 
placé   par    des    lamelles    de   fer    oligiste.    (Gesteinslehre,  16). 

EiSEXGNEiss.  —  \o\T  Eisenglimmcrgneiss. 

Etsengranit.  —  Granité  avec  oligiste. 

EisENKALKSTEiN.  —  Calcairc  riche  en   oligiste  ou   limonite,   carié. 

EiSENNETZMETEORiTE,  Sieiiiasc/iko.  i89i.  —  Météorite  du  type 
Pallasite,  formée  d'un  réseau  de  fer  enclavant  des  silicates. 
Ce  sont  donc  des  mésosidérites  à  masse  ferreuse  continue. 
(Gâtai,  d.  1.  Goll.  de  Météor.,  1891). 

EisENQUARTZiTE,    Piatïiitzk)^ ,     1898.     —     Roches     sédimentaires 


Io8o  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  EIS 

(dépôts  chimiques)  formées  de  quarz  et  oxydes  de  fer. 
Svn.  :  Magnetit-quarzitsehiefer,  Calicoroek.  (Recherches  sur 
les  chisles  cristallins  de  la  Russie  méridionale,  p.  3oo). 

EiSENQUARZiTSCHiEFER.  —  Quaivitc  scliisteux  oligistifère. 

EisENROGENSTEiN  =  Oolltc  ferrugineuse. 

EisENsr.iiiissiGER  Sandstein.  —  Grès  à  ciment  d'oligiste  ou  de 
limonite,   souvent  argileux  et  calcaire  ==   Eisensandstein . 

EiSENSPiLiT    —  Nom  ancien  des  spilites,   diabases,   mélaphyres. 

EisENïHOX.  Wcrnei-.  —  Masse  fondamentale  tendre,  brunâtre, 
des  basaltes  et  Melaphyrmandelsteins  altérés. 

EisEXTRÛAniERGKSTEiNE,  Scfift .  i'60'j .  —  Rochcs  clastiques  for- 
mées de  grains  de  quartz  ou  de  fragments  de  minerai  de  fer. 
cimentés  par  limonite  ou  oligiste  (Tapanlioacanga.  Eisen- 
sandstein,   Eisenoolith).    (Glassif.  d.  Felsarten,  i85;,  p.  -o). 

EiECTAMENTÀ  =  Projcctions, 

Ektogexe  Gkmexgïheile,  Giimbel,  1886.  —  Enclaves  de  roches 
étrangères,  pincées  dans  certaines  roches,  comme  par  exemple 
les  noyaux  d'olivine  dans  les  basaltes  (p.  •j!\). 

El.î:olite  EELsiTE, /.  F.  Williams.  1890. — Variétés  très  compactes 
de  porphyres  éléolitiques  (Ann.    Rep.  of  Arkansas). 

El^olïte-garnet-porphyry.  /.  F.  Williams.  —  Roche  du  groupe 
des  porphyres  éléolitiques.  à  phénocristaux  d'éléolite.  diopside. 
mélanite.  Voir  Elœlite  felsite. 

El^olite-garxet-syexite.  /.  F.  Williams.  —  Roches  du  groupe 
des  syénites  eheoliliques.  granitiques,  grenues,  avec  néphéline. 
mélanite,  essentiels,  et  diopside.  biotite.  ilménite,  magnétite. 
Voir  :  Fourchite. 

El.î:olithglimmersyexit   =   Miascite. 

EL.ï:oLiTHSYExrrpEGMAïrrE,  Brôgger.  1890.  —  Roches  à  gros 
grains,  granitiques  ou  trachytiques,  célèbres  par  leur  richesse 
en  minéraux  rares.  On  y  distingue  deux  groupes,  suivant  la 
prédominance  du  lépidomélane  (Glimmerfoyaite)  ou  de  Ffegi- 
rine  (.ïlgirinfoyaite).  (Z.  f.  Iv..  xvi). 

Elaeolithsyknitporphyr.  —  Roches  de  lilon,  porphyriques. 
formées  d'ortliose.  élaeolite.  hornlilende.  mica.  Voir  Giesec- 
kiti)orphyr  et  Liebeneritporphyr. 

Elaeolitk)!!-:  (syéxite).  —  Roches  de  profomleur  grenues,  an- 
ciennes, formées  d'ortliose,  elœolite.  et  une  ou  plusieurs 
variétés  de  pyroxène,  amphibole  et  mica  ^=  Syénite  néphéli- 
nique,  Miascite,  Ditroite,  Foyaite,  Elaeolithsyenit  (Bium,  M.  J. 
1861, 426).   Rlum  appliquait   ce  nom    d'Elaeolithsyenit    à     sa 


ELA  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  I081 

foyaite  ;  Rosenbusch  le  donne  à  l'ensemble  des  roches  grenues 
à  orthose  et  elaeolite,  sans  quarz. 

ElastischerSandstein,  von  Mar^itts=:Itacoluniite  (R.  inBrasil.,ii). 

Eléments  constituants  des  roches.  —  Ensemble  des  minéraux 
ou  des  pàtes  amorphes,  qui  constituent  les  roches.  On 
distingue  parmi  ces  éléments  composants  des  roches  :  les 
essentiels,  les  accessoires,  les  primaires  et  les  secondaires 
=  Gemengtheile  ou  Bestandtheile  der  Gesteine. 

Eléments  essentiels  (des  roches).  —  Eléments  des  roches  com- 
posées, dont  la  présence  est  caractéristique  pour  la  définition 
de  ces  roches  =  Hauptgemengtheile. 

Eleuteromorph,  Milch.  1894.  —  Néoformations  des  roches 
métamorphiques,  présentant  des  formes  propres,  non  détcM*- 
minées  parcelles  des  minéraux  antérieurs.  (N.  J.,  ix,  107). 

Eleuteromorph-flaserig,  Milch,  1894.  —  Structure  libreuse, 
déterminée  par  les  néoformations  elcuthéromorphes.  groupées 
autour  des  plus  gros  éléments  composants    (p.  uo). 

Eluvium,  Traiitschold.  —  Roches  provenant  dune  décomposi- 
tion sur  place,  par  altération  superficielle  de  roches  antérieures. 

Elvan  (Elvanite).  —  Nom  des  mineurs  des  Cornouailles  pour 
des  quarzporphyres  et  des  granitporphyres. 

Embryonnaires  (cristaux).  —  Formes  minérales  qui.  au  lieu  de 
constituer  de  gros  individus  cristallins  sim[)les,  sont  une 
résultante  de  l'agrégation  de  nombreux  petits  individus 
cristallins,  ou  cristallites.  simples  ou  maclés.  disposés  paral- 
lèlement ou  symétriquement  les  uns  par  rapport  aux  autres. 
Cristaux    naissants.     Krystallskelette.    Skeletoncrystals. 

Emeri.  —  Agrégat  de  corindon  en  grains  fins,  avec  hématite,  etc.. 
gisant  en  lentilles  dans  les  talcschistes,  calcaires,  micaschistes 
=  Smirgel.  Emery-rock. 

EnalloCtÈnes  (encxaves),  Lacroix,  1893.  —  Enclaves  étrangères 
au  magma,  trouvées  dans  les  roches  volcaniques.  (Les  enclaves 
des  roches  volcaniques,  p.  17). 

Enclaves,  ^4.  Lacroix,  1893.  — Fragments  de  roches  inclus  dans 
d'autres  roches  ;  le  nom  (Vinclusions  est  réservé  pour  les 
minéraux  et  les  bulles  solides,  liquides  ou  gazeuses,  englobés 
l)ar  les  minéraux.  Les  enclaves  sont  divisées  en  enallogènes, 
homoeogènes.  polygènes  et  pneumatogènes  =  Einschlnsse 
(partim),  Xenolith,  Enclosures.  (Les  Enclaves  des  roches  volca- 
niques, Màcon). 

Enclosures  =  Enclaves. 


lo82  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  END 

Endoc.ontagtgesteine,  Polenov,  i8ç)().  —  Nom  d'ensemble  des 
roches  éruptives  filonienues  dont  les  caractères  propres  de 
structure  et  de  composition  seraient  en  relations  avec  des 
phénomènes  de  contact  endomorphes  (assimilation,  etc.) 
(Trav.  nal.  S'^-Pelcrsb..  xxvn,  V,  460- 

Endogène  gontactehscheiiNUNgen.  —  Voir  Endomoi-phose. 

Endogène  gemengïheile.  GïmibeL  i88()  =  Authigene  Geni.  (p.  74). 

Endogène  gesteine,  von  Hiimboldi.  —  Roches  massives  intru- 
sives,  dont  le  gisement  est  en  batholites,  laccolites  et  filons, 
d'après  von  Richthofen  (Kosinos,    i,   p.  457)  =    Tietengesleine. 

Endogène  Einschlûsse,  Sauer.  1884.  —  Fragments  anguleux  de 
roches,  enclaves  dans  certaines  roches  intrusives,  et  qui  sont 
considérés  comme  des  consolidations  anciennes  du  masrma, 
venues  de  zones  plus  profondes  =  Enclaves  homœogènes, 
Gonstitutionsschlieren.  (Secl.  Wiesenthal  d.  geol.  Karte  von 
Sachsen,  p.  70.) 

Endo3iohphisme  ou  métamorphisme  de  contact  endomorphe, 
Fournet,  1867.  —  Modifications  produites  dans  des  roches 
éi'uptives,  suivant  leur  contact  avec  les  roches  qu'elles  traver- 
sent; ce  sont  notamment  des  diminutions  dans  la  grosseur  du 
grain,  des  salbandes  vitreuses,  des  corrosions,  des  néofor- 
mations, etc.  Une  action  semblable,  produite  immédiatement 
par  les  émanations  qui  accompagnent  l'éruption,  constitue 
le  diamorphisme.  (B.  S.  G.  F.  (2)  iv,i).  243). 

Endopolygènes  (enclaves),  a  Lacroix.  1900.  —  Voir  Polygènes. 

Enmydres.  —  Géodes  de  calcédoine  remplies  d'eau,  de  l'Uruguay. 

ENSTATrrANDEsiTE,  LœwJnson-Lessitig.  1896.  —  Voir  andésites. 

ENSTATrrAUGrrPKuiDOTiT.  Krotow,  1888.  —  (Mem.  com.  géol. 
Russ.,  VI,  3oo). 

Enstatitbasalt.  Moroziewitsch.  —  Roche  artificielle  dont  la 
masse  fondamentale  est  formée  de  pyroxène  monoclinique, 
plagioclase,  magnétiteet  des  restes  de  basis  ;  les  phénocristaux 
sont  enstatite  et  olive.  —  Voir  Kyshtymit. 

Enstatitbronzitomphacitfels,  Schranff,  1882.  —  Roche  grenue 
du  groupe  des  Pyroxénites  de  Williams   (Z.   F.  K.,  vi,  p.  826). 

Enstatitbronzitperidotit,  Krotow,  1888.  —  (Mem.  com.  géol. 
Russ.,  VI,   3oi). 

ENSTATrrniABAs.  Rosenhusch,  1887.  —  Diabase  avec  pyroxène 
rhombique  (enstatite,  bronzite)  et  pyroxène  monoclinique, 
souvent  quarzifère.    (Mass.  Gest.,  1887,  p.  204). 

Enstatitdiorit,  Kalkowskj-,  1886.  —  Diorite  avec  enstatite  et 
diallage  (Edem.  d.  Lithol.,  p.  99). 


EIVIS  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  Io83 

Ensïatite  dacite,   F.  W.  Hiitton,   1889.  —  Pyroxenandesit   quar- 

zifère   avec   enstatite.  (Roy.  Soc.  ot  N.  S.  Wales  1889.  7  Aug.). 
Ensïatite  syenite,    Teall,     1888.     —    Syénites     dont     rélément 
coloré   est   essentiellement  l'enstatite.  Il  fait  rentrer   dans  ce 
groupe  la  roche  à  orthose,   andésine,  hyperstliène.  et  un  [khi 
de  biotite,  décrite  par  Williams  comme  norite.  (Brit.  Petrog., 
1888,  p.  293.   —  Williams  :  Amer.  Journ.    1877,   xxxin,    i38). 
Enstatitfels.     Stren<>\     1864.    —    Roche    g-renue    associée    aux 
gabbros,     et    formée     d'anorthite     et    d" enstatite    =    Proto- 
bastitfels.    Il   serait  préférable   de   iimitei-   ce  terme,    comme 
le   font   les  Russes  pour  leurs   roches   de  l'Oural,    aux  i>yro- 
xénites   formées   entièrement  denstatite.  (N.  J.,  p.  36o). 
Enstatitgranit,   Vogt.  —  Granité  à  pyroxène  à  grains  moyens, 

de  couleur   sombre. 
Enstatitmelaphyr,  Kalkon'skx,  1886.  —  Roches  antérieurement 

rapportées   aux  Enstatitporphyrites   et   Palatinites. 
Enstatitnorit.  —  Norite   dont   le  pyroxène   essentiel   est  l'cins- 

tatite.    Voir  :    Protobastitfels,  Norite. 
Enstatitperidotite.  —  Harzburgite  dont  l'enstatite  est  l'élément 

pyroxénique    essentiel . 
Exstatitporhyrit,  Rosenbasch,  1887.  —  Porphyrites  dont  le  pyro- 
xène  essentiel   est  l'enstatite   ^^    Palatinite  ([)artim)   (p.  475). 
Enstatitpy'roxenit,  Kal/.-owskr,  i88().  —  Pyroxénite   avec  phé- 
nocristaux    d'enstatite.    sahlite,    actinote  et    spinelle   =^  Ens- 
tatitgestein  (p.  235). 
Entglasung  =  Dévitrification. 

Entogâe-gesteinsbildung,  O.  Lang-,  1873.  —  Consolidation  cen- 
tripète de  la  croûte  terrestre  par  consolidation  graduelle  du 
magma,  refroidi  par  suite  du  rayonnement.  O.  Lang  cite  le 
gneiss  comme  type  de  ce  mode  de  formation.  (Z.  f,  d.  ges. 
naturwiss.  Halle,  p.  33,  38). 
Entogàisch,    o.   Lang,  1891  =  Intratellurique    (T.  M.  P.  M.  1891, 

xu,  p.  2o3). 
Entoolithe,  Giimbel,    1878.    —   Grains    oolitiques.    analogues  à 
ceux  des  sources  de   Carlsbad.    s'accroissant    de    dehors    en 
dedans  et  généralement  creux  à   l'intérieur,    ou   remplis   par 
infiltrations  de  substances  cristallisées.  (N.  J..  p.  3o3). 
Entroques   (calcaire    a).  —   Calcaire   formé   d'articulations   de 

crinoïdes  =  Entrochal  marble. 
EoDACiT,    O.    Nordenskjôld.    —    Dacites    archéennes    métamor- 
phisées.  Voir:  Eorhyolite. 


Io84  via'    CONOHÈS   GÉOLOGIQUE  EOR 

EoRHYOLTTK.  O.  Nordenskjôld,  i893.  —  Porphyres  archéens  de 
Surde,  i)rc'sentant  les  caractrrcs  «l'IIalloninls  porphyriques 
compacts,  el  considérés  comme  des  l'hyolites  métamoi*])liisées. 
Voir  Aporhyolites.  (Bull.  Univ.  ol'TJpsala,  i5'3). 

Eo^'ULK.\NIS(:II.  O.  NordensLjold .  —  Roches  d'épanchemenl 
archéennes.  Voir  :  Eorliyolite. 

EozooNALE  STRUCTURE.  Structure  des  veines  alternantes  de  marbre 
ei  serpentine,  à  trahécuh^s  transverses,  qui  rappellent  parfois 
l'aspect  remarquable  de  l'Eozoon  canadense.  de  Dawson. 
Johnston-Lavis  en  a  reconnu  dans  les  blocs  de  la  Somma, 
produits  par  le  métamorphisme  du  magma  igné,  sur  le  calcaire. 

Epaisseur  (des  couches).  —  On  appelle  épaisseur  des  couches, 
la  A^aleur  de  la  verticale  élevée  de  leur  face  inféi'ieure.  à  leur 
face  supérieure. 

lù'AXCHEMENT  (rocues  d")  —  Lavcs  dc  tous  Ages  en  coulées  et  en 
nappes.  Roches  lellui'icpies  éruptives.  arrivées  au  jour  par  des 
fentes  de  la  croule  tei-restre,  et  épanchées  en  coulées  à  la 
surface  =  Effusivgesteine  (Rosenbusch,  1887). 

Epicuastic.  TealL  18^^.  —  Roches  détritiques  superficielles 
formées  par  la  division  en  fraguients  de  roches  ])réexistantes 
=^  Glastiques.    (GjoI.  Ma^.,  n  •  49"^)- 

Epiclive,    T/iiuviumn,    tS5().   —   Surface  sup.  d'une   strate  (Jura). 

Immchisiallins  (dkpôts).  St<ich(\  18S4.  —  l^'acies  scliisto-cristallin 
des  dépôts  siluriens  des  Alpes,  dépendant  des  conditions 
originelles  de  la  sédimentation  et  de  la  consolidation,  et  non 
d'un  métamor[>hisme  l'égional  consécutif  (/.  d.  g  G.,  xxvi,  355). 

Epidiabas,  Issel,  1892.  —  Nom  pi'oposé  à  la  place  d'épidiorite, 
pour  désigner  les  diabases  métamorphisées  à  augite  amphi- 
bolitisée.  Zirkel  considère  aussi  ce  terme  comme  préférable  à 
celui  d'épidiorite  pour  désigner  les  diabases  transformées 
secondairement  en  diorites.  Roven^to  décrit  une  épidiabase, 
qu'il  identifie  au  gabbro  rosso.  Polenov  emploie  les  termes 
épidiabase,  épiproterobase,  pour  les  diabases  et  proterobases 
à  pyroxène  et  amphibole  épigénisés  par  ouralite,  amphibole, 
chlorite.  (Issel  :  Liguria  geologica,  i,  p.  324). 

Epidiorite,  Gûmhel.  1874-  —  Roche  filonienne  à  amphibole 
fibreuse  verte,  et  augite  brune  ou  verte, distinguée  par  Gûmbel. 
du  groupe  des  diabases.  Hawes  reconnut  son  origine  secon- 
daire ;  elle  représente  un  stade  de  transformation  par  ourali- 
tisation,  des  diabases  aux  amphibolites.  (Die  palaëolilischen 
Fruplivgesteine  des  Fichtelgebirges,  1874). 


EPI  Ll'.XKjUli    tJliTK(JGKAFHIQUK  Io8Ô 

Ki^ii)t)sciiisri:.  —  Uoclie  schislciisc,  i-irlie  en  i;i'ains  d'ôpidole. 

Epiuosit.     Reiclu'iibach,      i834.    —      Roches    scliisto-cristHllines 
roi'iuées  cré|>icl()tc  et  de    ([uarz   ;    parfois    elles   sont   grenues, 
massives.   Pilla  les  rattache  aux  gahbros   ^    Pistacitl'els. 
(Geogn,  Darstellung  d.  LJuigeg'.  v.  Blansko,  i8'i4,  p.  ôo). 

EpiD()TA>rpnii$o[.iT.  Kalkoivsk)'.  i<S()o.  —  Koches  schisto-cristal- 
lines,  feuilletées,  à  grains  moyens.  formées  d'épidot(>, 
hornhlemle,  et  peu  distinctes  des  schistes  amphiboliques  et 
des  Grûnsteins.  Salonion  y  voit  des  roches  de  contact  schis- 
teuses ;  elles  sont  souvent  ([uarzifères,  avec  hiotite,  rutile, 
coninu^  éléments  accessoires.   (Z.  d.  j^.  G.,  lyou,  p.  5"35). 

Epidotamphibolitschiefer,  Naumann.  —  Schiste  à  grains  lin, 
avec   épidote,    plagioclase,    actinote    ~^   Grûnschiefer. 

Epiuotculorituiorit,  Iiiostranzeff,  1H79.  —  Diorites  altérées, 
avec   chlorite    et   épidote,     épigénisant   riiornblende.  (p.  107). 

EpinoTCHiAHUTGESTKiN,  lîiostranzeff,  1879.  —  Prodnit  de  trans- 
formation des  di<jrites,  consistant  notamnu'nt  en  chlorite, 
épidote,   quarz    (p.    no). 

EpiuoTUiourr.  Inostranzeff.   i^7i)«  —    Mêmes    diorites    à  épidote. 

p]pii)OTiTK,  Cordier,  i8G8.  —  Roche  sciiisteuse  ou  grenue,  formée 
d'épidote  et  ([uarz  =  Epidotgestein  ;  pour  luostranzeff,  1879, 
roches  métamorphiques,  aphaniti(iues,  soudures,  à  é[»idote, 
débris  d'oligoclase,  dhorblende,  oligiste  abondante,  miné- 
raux accessoires  divers,  et  qui   dérivent  des  diorites  (p.  ii3). 

EpiDOT(>LiM:\rEUDiourr,  Inostranzejf,  1879.  —  l^iorite  transformée 
où  riiornblende  est  épigénisée  [)ar  épidote  et  biotite  (p.  m). 

Epidotuneiss,  Tôi'iiebohm,  i88"3.  —  Gneiss  à  épidote  [U'imaii-e. 
de    Suède  (N.  J.  i883,  1,  245). 

EpiDOTGUAxrr.    —    Granité   altéré    riche    en    é[)idote   secondaire. 

EpiDOTt>RUNSc:nn:EKU.  —  Griinschiefer  où  l'épidote  iirédomine 
sur   hornblende    et   chlorite.    Voir     Epidot  amphibolschiefei'. 

Epidotifère  (Schiste).  —  Schiste  formé  d'épidote.  chlorite 
mica,   feldspath,    et   quarz  -^    Epidc^tschiefer. 

EpiDOTQUARZiT,  Kalkowshy,  188G.  —  Ouarzite  schisteux  à  cris- 
taux primaires   de   quarz,    et   é[»idote    (p.  272). 

EpigÉnique.  —  Formation  de  minéraux  secondaires,  produits 
par  transformations  lentes  et  déplacements  moléculaires  : 
les  nouveaux  produits  sont  dits  épigéniser  le  minéral  [)rimitif. 

Epigneiss,  Reiisch.  —  Gneiss  d'origine  secondaire,  formés  [)ar 
métamorphisme  de  sédiments,  par  opposition  aux  gneiss 
urchéens  proprement  dits  =  Gneiss  granulitiques. 


I086  VIII*    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  EPI 

Epimagmatique,  Graber,  1897.  —  Graber  groupe,  sous  ce  nom, 
les  minéraux  des  roches  grenues,  l'orinés  dans  une  époque 
postérieure  à  la  consolidation,  pour  les  distinguer  des  miné- 
raux plus  anciens  formés  à  Tépofpie  magmatique,  celle-ci,  à 
son  tour,  comprend  trois  phases,  pi'ééruptive,  éruptive  et 
postéruptive.  (.T.  i?.  K.  A.  xlvii,  281). 

Epiproïerobases,  Polcnov,  1899.  —  Voir  :  Epidiabase. 

Epontes.  —  Nom  des  parois  (|ui  limitent  les  fdons;  celle  qui  par 
suite  du  défaut  de  verticalité,  s'appuie  sur  l'autre,  porte  le 
nom  de  toil,  tandis  que  la  seconde  s'appelle  mur. 

Epso.mites,   Vantixem  ■=  Stylolites. 

Erbsenstein.  —  Oolite  calcaire  à  ciment  calcaire  lai-e  ou 
absimt,  structure  libi'ij-rayonnée  et  concentri([ue.  tonnée 
d  ai'agonile  ou  de  clypeite  ■=    Pisolite.  Pea-slone. 

Erdiivhze.  —  Résines  fossiles,  comme  ambre.  Tasmanite.  etc. 

Erdpecii   —  Voir  Asphalte. 

Ergero.n  ^^  Loss  sableux. 

Erinite. /.  T/wnifion.  ^^'Mi.  —  Argile  siliceuse  provenant  de  la 
décomposition  du  basalte,  et  d'aboi'd  décrite*  comme  une 
espèce  minérale.  (Outlines  of  Miner.,  i,  p.  '34il. 

Erlanfees.  —  Roche  d'Erlan.  avec  augite,  feldspath,  quarz  ;  se 
trouve  dans  le  massif  granulitique  de  la  Saxe. 

Erratiques    (blocs).     —    On     nomme    blocs    erratiques     avec 
lirongniai't.  les  galets  étrangers  ([ue  l'on  trouve  en  grand  nom 
bre   dans  les   couches   de   diluvium   et  dans   les  moraines. 

ERSTARRU.VGS(iESTEii\E.   —  Voir  ei'uptives  (roches). 

ERSTARRUN(iSKKUSTE  DEK  EuDE.  —  La  première  croûte  de  refroi- 
dissement du  globe,  conservée  et  représentée,  suivant  J.  Roth 
et  quelques  autres  auteurs,  par  les  roches  schisto-cristallines. 

Eruptionsschutt,  Scnft.  —  Roches  A'olcaniques  meubles,  telles 
({ue    Lapilli,     cinérites.     projections.    Syn.  :    A'ulkanenschutt. 

Eruptivergesteinsschut,  Naamaiin.  —  Projections  volcaniques 
meubles  (1,  p.  654). 

Eruptives  (roches).  —  Ensemble  des  roches  intrusives  ou  efïu- 
sives,  formées  aux  dépens  d'un  magna  à  l'état  de  fusion  ignée. 
Certains  auteurs  limitent  cette  désignation  aux  roches  etTusives, 
ou  roches  volcanicpies  pro])reinent  dites  =^  Erstarrungs  — . 
Eruptiv  — ,  Ellusiv  — .  Plutonische  — .  Vulcanische  — ,  Ghysio- 
gene  — ,  Pyrogene  — ,  Exotische  Gesteine. 

Eruptivtuffe.  von  Richfhofen.  —  Roches  tutfacées,  dépendant 
(les  augitpor|)hyres.   Leur  mode  de    formation   est    attribué    à 


ERX  LEXIQUE    PÉTROGKAPHIQUE  I087 

un  remaniement  par  les  eaux  superficielles  du  produit  d'érup- 
tions au  moment  de  leur  venue  et  de  leur  consolidation.  Les 
débris  ainsi  réunis  se  sont  accumulés  près  des  points  de  sortie, 
en  bancs  épais  =  Schlammstrome  (i>artim). 

Erxlebenite,   St.-Mennie/%  1882.  —  Météorites  du  type  Krxleben. 

Erzgabbro.  Lœwinson-Lessing-,  i9oo  ^^  Magnetitgabbro. 

EssExrrÈ,  Sears,  1891.  —  Hoche  dioritique  à  olivine  et  augite, 
intimement  alliée  aux  syénites  elœolitiques  (Bull.  Essex 
lastitute,  xxeu,  1891).  Rosenbuscli  les  définit  comme  des  roches 
sans  quarz,  liypidiomorphes  grenues,  à  proportions  également 
élevées  d'alcalis  et  doxydes  des  métaux  l)ivalents  avec  teneur 
en  silice  moyenne  ou  basse,  généralement  riches  en  éléments 
colorés,  olivine  et  apatite  abondantes. 

EsTERELLrrE,  Micliel-Lév)\  189^.  —  Hornblendeporphyrite  quarzi- 
fère  ou  Dioritporphyrite  de  TEsterel,  distincte  par  sa  compo- 
sition chimique  des  porphyrites  typic[ues.  (B.  G.  F.  ix,  11"  57). 

EuDiAGNOSTiscH,  ZivkeU  1893.  —  Texture  des  roches  cristallines 
à  éléments  distincts  et  déterminables.  (L.  P.  i,  p.  4''>4) 

Eui)iALYTiAT.iAiTRrr.  —  Lujaurite  riche  en  eudialyte. 

EuDiALYTORTHOPHONM',  Lasdiilx.  1876=  Eudialytsyeuit  (K.P  iai). 

EuDiALYTSYKiXrr,  Vrba,  1874-  —  Syénite  éléolitique  à  a^girine 
du  Groenland,  de  Kola,  avec  eudialyte  et  eukolite.  (Sitz.  Ber. 
Wien.  Akad.  1874,  lxix,  1). 

EuGRANrrist:n,  Lossen  =-  Structure  cristalline  grenue  des  auteurs. 
=  granuliti([ue,  eugranitique. 

EuKRiTE,  G.  Rose.  i835.  —  Météorites  et  roches  teliuriques 
(gabbros  et  diabases)  tormées  d'anorthite  et  d'augite  ;  il  en 
est  aussi  à  olivine.   (Pogg.  Aan.,  "35,  p.  i). 

EuKïOLrr,  Rosenbiisch,iSc)^  =Venanzite  (Sitz.  B.Berl.  Akad.vn,  no). 

P^ULYsrr,  Erdmann,  1849.  —  Roche  interstratifiée  dans  les  gneiss, 
et  définie  comme  formée  de  fer  oxyikilé,  olivine.  pyroxène  vert 
et  grenat  rouge-brun.  R.  à  olivine-dia liage  gi-enatifère,  dynamo- 
métamorphique, ou  variété  de  Wehrlite  ?  (Fiirsiik.  lill  en  geogii. 
Beskrifn.  (ifver  Tunabergs  Saken,  11). 

EuPHOLiTK,  Cordier,  i8()8.  —  Variété  d'cuphotide  renfermant  du 
talc  =Gabbro  saussuritisé. 

EuPHOTiDE,  Haà)\  i88'2.  —  Roche  conq)osée  de  (Hallage  et  de 
saussurite  =^  gabl)j'o  saussuritisé.  Ce  terme  a  été  employé 
depuis  Haùy  pour  désigner  les  gabbros  en  général. 

EuPORPHYRE,  EupoRPHYRiTE.  Lœwiîison-Lessing;  1898.  —  Struc- 
ture d'ensemble  des  roches  porphyriques,  montrant  l'association 
de  phénocristaux  et  d'une  pâte.   (A.  C,  277). 


HxSS  VIII*    COiN(;l«ÈS    GÉOLOdlQUK  EUR 

Enu n:.  D'Aubuisson,  1819.  —  Nom  donné  à  la  pâte  fondamentale 
des  porphyres  compacts,  el  synonyme  du  mot  felsite,  proposé 
parderhard:  déjà  d'Anbuissim  la  reconnut  comme  un  mélange 
intime  de  feldspath  et  de  quarz.  Hrongniart  distingua  (1827) 
des  euriles  porphyroïdes  et  des  eurites  compactes.  Actuellement 
on  désigne  sous  ce  nom.  des  porphyres  compacts  sans  phéno- 
eristaux  (en  France),  ou  des  granulites  compactes  (Erdmann) 
==  Felsit.  ])etrosilex.  (Traité  de  géogn.,   1819,  I,  p.  112,  u,  p.  11;). 

EuRiTEPOiU'HYKOïuE,  Brongnuirt  ^=  Felsitporphyres  des  pétro- 
graphes  actuels. 

FuuiTiNK.  —  Tuf  élastique  formé  par  le  remaniement  sous  l'eau  de 
roches  euritiques  ^=^  pierre  carrée. 

EuRiTKMK.  —  Structure  felsitique,  ci'yptogranitique  des  roches 
massives  =^  Microgranitique,  felsitique. 

EuuiTPOiKPHYR.  —  Voir  Felsitporphyr. 

EuJAXiT,  Fritsch  el  Reiss.  1868.  —  Nom  d'abord  appliqué  aux 
laves  phonolitiques  de  Ténérilfe.  paraissant  bréchoïdes,  par  la 
répartition  en  bandes  de  deux  mélanges  d'aspect  différent, 
dont  lenscmble  forme  la  roehe.  Ce  nom  a  été  depuis  généralisé, 
comme  type  de  structure,  à  toutes  les  roches  volcaniques 
analogues.  (Geol.  Beschreib.  d.  Insel  Tenerife,  i8(>S). 

EiTAxrnsc.HK  stuuktuh.  —  Structure  de  i-oches  volcaniques, 
montrant  deux  ou  plusieurs  portions  de  conq^osition  ou  de 
structure  différentes,  ordonnées  en  bandes  ou  en  stries. 

EvKusr:  mktamouphosk.  Cotta.  —  Modifications  éprouvées  par  les 
roches  encaissantes  au  c(jntact  dune  roche  éi*uptiAe  =^ 
Exomorphose,  Métamorphisme  exomorpheou  exogène  (Grundr. 
d.  Geogn.  u.  Geol.,  lo'i). 

ExoGKS. von  Huinboldt. —  Roches  éruptiveselfusives(Kosnios,  1,407). 

EXO.MOKPHISME,     METAMORPHISME     EXOMORPHE.     Foumet.     1867.     

Modifications  produites  dans  les  roches  encaissantes  par  les 
roches  éruptives  qui  les  traversent.  =  Everse  Métamorphose. 

ExooEiTHiscH,  GiimbeL  1873.  —  Colites  formées  par  dépôts 
concentriques  de  dedans  en  dehors,  autour  d'un  corps  étranger 
=  extoolithisch.  (N.  J.,  i8y*3,  p.  '^'6). 

ExopoLYGÈXES  (ENCLAVES).  ^4.  Lac/'oïx,  i<)Oi.  —  Voir  poly-gènes. 

Expansion  structure,  Pirsson.  1899.  —  Structure  des  roches 
porphyriques.  dans  laquelle  les  microlites  de  la  pâte  sont 
disposés  parallèlement  aux  faces  des  phénocristaux.  indiquant 
ainsi  qu'ils  sont  repoussés  par  ces  cristaux,  lors  de  leur  accrois- 
sement. (Amer.  Journ.  Sci.,  vu,  277). 


EXP  LEXIQUE    PÉTUOORAPHIQUE  lo8() 

KxPLOsioxsBRECciE,  Walt/wr.  —  Brèche  volcanique  d'origine 
spéciale.  Elle  devrait  sa  formation  à  une  éruption  débutant 
par  une  explosion  qui  disloquerait  les  strates  superposés,  dont 
des  débris  se  retrouveraient  mélangés,  sous  forme  de  brèche, 
dans  la  roche  éruptive.  (Ablation,  p.  691). 

Exsui)ATioNSTuuMEKs=.Segregationstriimer,Constitutionsschlieren. 

ExTHUsiVE.  —  Nom  donné  par  des  pétrographes  anglais  et 
américains  aux  roches  de  coulées  ^=  roches  d'épanchement. 

Eye,  Marr,  1888.  —  Cristal  ou  portion  de  roche  lenticulaire, 
grenue,  dans  une  roche  schisteuse  ==^  glandule,  Auge,  phacoid, 
(Geol.  Mag.,  p.  218).  Cette  structure  caractérise  notannnent  des 
gneiss,   eye-gneiss,   gneiss  œillé,  Augengneiss. 

F 

Faciès  (éruptifs).  —  Types  divers  d'une  même  masse  de  consoli 
dation,   distincts    par  leur  structure  ou  par  leur   composition 
chimique,  et  dilFérenciés  les  uns  des   autres  par   une   liquation 
primaire,  ou  par  les  conditions  de  cristallisation. 

Faciessuite,  Brôgger,  1894.  —  Brôgger  désigne  ainsi  les  enchaî- 
nements lithologiques,  dont  les  divers  termes  n'appartiennent 
pas  à  des  éruptions  successives  indépendantes,  et  ne  sont 
pas  le  résultat  d'une  diderenciation  dans  le  réservoir  magma- 
tique (ceux-ci  sont  ses  séries  lithologiqiies),  mais  proviennent 
au  contraire  d'une  même  venue.  Ils  appartiennent  à  une 
même  éjaculation  du  magma,  et  c'est  le  résultat  de  la  dilléren- 
ciation  du  produit  de  cette  éjaculation,  en  massif  central  et  en 
faciès  de  bordures,  qui  constitue  ses  suites  de  faciès 
{Faciès suites).  Exemple  :  Akerite  eugranitique,  syénite  à 
grains  tins,  syénite  quarzifère  porphyroïde,  Porphyre 
quarzifère  proprement  dit.  (i,  p.  179). 

Fahliîaxdes.  —  Imprégnations  fines  de  inagnétite  ou  de  pyrite 
ferrugineuse,  dans  certains  bancs  de  gneiss,  sur  de  grandes 
étendues       F'ahlbander. 

FvKEs. —  Nom  donné  en  Ecosse  à  des  grès  micacés. 

F'alsciie-schieferu.ng  =  Stratification  entrecroisée. 

F'alse-bedding  =  Stratification  entrecroisée. 

F'alse  cleavage,  Harker,  1895.  —  Désignation  des  structures 
fissiles  développées  par  de  très  fins  plis  ou  fentes  de  la  roche  ; 
elles   simulent  par  leur   linesse   le   véritable   slatj'    cleavage 


oa 


IO.)0  VIU*    CONGHKS    GKOI.or.IQL'E  FAL 

déterminé  par  la  structure  intime  de  la  roche  même  (Petrol.  l'or 
Sludenls,  p.  211). 

Faltenglimmekschii:ker.  —  Micaschistes  présentant  des  lins 
plissements  suivant  ses  surfaces  de  division. 

Falux.  —  Sable  riche  en  calcaire,  d'âge  tertiaire. 

Farewell-Rock.  —  Nom  des  mineurs  anglais  poin*  le  millstone- 
grit  qui  annonce  la  fin  de  leurs  veines. 

Fayaliïe  (rocue  de),  a.  Lacroix,  1900.  —  Uociic  de  la  série 
des  micaschistes  essentiellement  constituée  par  de  la  fayalite, 
de  la  grûnerite,  du  grenat  almandin,   de  la  magnétite  (G.R.). 

FEiXKORXKi.  —  Structure  des  roches  grenues  à  petits  grains 
cristallins,    encore   reconnaissables   à  l'œil   nu. 

FELDSPATHAKTixoLrrnscHiEFER.  Sq)'tzeJJ\  1887.  —  Roches  com- 
compactes  gi'is-vert,  i'orniéos  d'actinole,  feldspath,  muscovite, 
biotite,    quarz,    chlorite,   calcite.    (Uralitgneiss,  p.   90). 

FELDSPATUAMPninoLrr.  Saiier,  1884.  —  Amphibolile  contenant 
dans  un  lacis  de  petits  ci'istaux  d'amphibole  sombre,  des 
grains  de  feldspatli,  avec  un  i»eu  de  grenat,  du  l'er  titane 
et   du   rutile    (i884,  P-  28). 

FELDSPATUAMJ'niBOLiTE,  Rwa,  1897.  —  Amphibolitcs  métamor- 
phiques, issues  de  laltération  de  diabases,  et  formées 
d'albite,  épidote,  amphibole  verte,  glaucophane,  magnétite, 
sphène,  grenat.  (Relaz.  int.  aile  Roce  raccoite  nelle  adiacenze  di 
Cremolino   e   del   ïurchino,    1897,    p.   5). 

Feldspathbasalt.  Borickj-,  1873.  —  \'ariétés  de  basaltes 
riches  en  feldspath.  Est  aussi  employé  comme  nom  dis- 
tinctif  des  basaltes  proprement  dits,  relativement  aux 
Xephelinbasalte   et  aux    Leucitbasalte. 

Feldspathbimsteix,  von  Lasaulx,  18'jb.  —  Ponce  rendue  por- 
phyrique  par  les  phénocristaux  quon  y  observe  :  on  les 
classe   en   ponces   à   sadinite    et    à   plagioclase.  (E.  P.,  p.  228). 

Feldspathchloriïschiefer  ,  Saj^tzeff,  1887.  —  Roches  à  gros 
grains  ou  compactes,  gris- vert,  formées  de  feldspath  (géné- 
ralement plagioclase),  chlorite,  épidote,  quarz,  parfois  cal- 
cite, mica,  et  accessoirement  minerais  de  fer  ou  de  cuivre, 
tourmaline.   (UraUtgaeiss,  p.  b9). 

Feldspathepidosite,  Riva.  —  Roche  du  groupe  des  amphibo- 
lites,  épidosites,  prasinites  métamorphiques,  formée  dépi- 
dote,  zoïsite,  albite,  et  comme  éléments  subordonnés  chlo- 
rite,   muscovite,  quarz. 

Feldspathgesteix.    Jasche.    —    Roche    composée    de    feldspath, 


F  EL  LEXIQUE    PKTKOORAIMIIQUE  IOÇ)I 

avec  quarz,  wernerite.  graphite.  (Miner.  Schriften,  i).  Variétés 
d'Ornoïte  formées  exclusivement  d'oligociase,  orthose  et 
microcline .  Harker  emploie  ce  mot  comme  désignation 
générale  pour  les  labradorites,  anorthosites,  et  autres  faciès 
des  gabbros,    pauvres    ou   dépourvus   de  pyroxène. 

Feldspatugreisen,  Jokel)',  i858.  —  Hoche  voisine  des  pegmatites, 
formée  de  feldspath  et  de  quartz.  (J.   g.  H.,   p.  5G7). 

FKLnsPAïnnoRNBLENDrr,  Lœwinson-Lessing\  1900.  —  Amphibo- 
lolite  avec  diallage,  diopside,  plagioclase,  à  structure  zonée. 
(ïrav.  nat.  St.-Pétersbourg,  xxx,  v,  225). 

FELDSPATiinoRNFELs.  —  Scliistc  ayant  perdu  sa  structure  feuilletée, 
cristallin  et  feldspathique,  au  contact  de  roches  intrusives. 

Feldspathides,  Michel  Lévy.  —  Equivalents  pétrographiques  et 
leurs  remplaçants  dans  les  roches,  des  feldspaths,  à  savoir  : 
néphéline,  leucite,  mélite,  etc. 

Felbspathisaïion,  Fournet. —  Imprégnation  de  schistes  et  autres 
roches  analogues  par  le  feldspath,  au  contact  des  roches 
éruptives,  par  néoformation  ou  injection.  (Ann.  d.  Gh.  et  de 
Phys.  T.  60,  p.  3oo). 

Feldspaïhose  Hoknblende-Sghist,  B.  Koto.  —  Schistes  amphi- 
boliques,  gris,  formés  d'actinote,  épidote,  et  un  agrégat  grenu 
de  feldspath.  (Journ.  of  Ihe   Univ.  of  Japan,    n,   p.     112). 

Feldspatuperidotit.  Lœwinson-Lessing ,  1900.  —  Terme  de  pas- 
sage, comme  les  Feldspathpyroxénites,  entre  les  péridotites 
ou  pyroxénites  et  les  gabbros  ou  norites  mélanocrates. 
(Trav.  nat.  S'  Pétersb.,  xxx,  ii3). 

Feluspatuphonolit,  von  Lasaiilx,  1875.  —  Phonolites  dont  la 
masse  fondamentale  ne  contient  que  des  cristaux  de  sanidine  et 
d'oligoclase.  (Eleni.  der  Pelrog.,   1870,  p.  284). 

FEEDSPATnpuYLLiTE.  —  Phylladcs  ne  contenant  qu'une  faible 
proportion  de  feldspath,  et  intermédiaires  entre  les 
phyllades  et  les  gneiss. 

Feldspathporphyr.  —  Porphyres  sans  quarz,  oii  les  seuls  phéno- 
cristaux  sont  des  cristaux  de  feldspath. 

Feldspaïuporphyiut.  —  Ancien  nom  des  porphyrites  à  phéno- 
cristaux  de  feldspath,   seuls  ou  prédominants. 

Feldspatupsammit  =^  Arkose. 

Feldspathsandsïein  =  Arkose. 

FELnsPATiivERTRETER  =  Fcldspatludes. 

Feldspatic  magma,  Hague,  1892.  —  Le  magma  acide  partiel,  issu 
de  la  différenciation  d'un  magma  fondamental  et  correspondant 


1092  Vlll^  CONOISKS  gkoi.ocique  FEL 

exactement     au    magma     trachytique     normal     de     Bunsen. 
(Monogr.  oi"  Ihe  U.  S   geol.  Survey,  xx,  1892,  p.  255). 

Fkldsteinpokpiiyr.  —  Nom  ancien  des  felsitporphyrs  à  masse 
fondamentale,  compacte,  massive,  plus  cristalline  cependant 
que  celle  des  Hoi-nsteinporphyrs. 

Felsi-doleiutk,  Ward,  187.").  —  Laves  formées  de  plagioclase, 
ortliose.  augite,  magnétite,  et  masse  fondamentale  felsitique, 
constituant  un  passage  des  feisitcs  aux  l)asaUes  ^^^  Trachy- 
dolerite.  (Q.  j.  g.  S.  1870,  3i,  p.  417). 

Felsit,  Gerhard  =^  Pctrosilex. 

Felsitfels.  —  Nom  ancien  des  felsitporphyrs  dépourvus  de 
phénocristaux  et  réduits  à  leur  pàte=  Pétrosilex. 

Felsitic  lavas,  F.  Riitlej\  —  Obsidiennes. pitchstones  dévitrifiés. 

Felsitisiuung,  Sauer,  1888.  —  Transformation  du  pechstein  en 
felsite.  (Z.  d.  g.  G.  1888,  p.  602). 

Felsitkugeln,  Sauer.  —  Formations  sphérolitiques.  de  o.ooi 
à  0.20  de  diamètre,  du  pechstein  de  Spechtshausen  ;  elles 
présentent  un  noyau  central  isotrope,  de  couleur  claire, 
jaune  à  brun,  une  zone  pcri[)héi'i(jue  grenue,  noire,  et  une 
zone   extérieure  d'un  rouge  intense. 

Felsitoid  (rocks),  Geilàe .  —  Roches  compactes  ressemblant  à  la 
felsite,  telles  que  hallellint,  adinole  (Text-book  of  geol.,  i3o). 

Felsitpechstein.  —   Voir  Retinite. 

Felsitpouphyk,  Naurnann,  18^9.  —  A  peu  près  synonyme  de 
quarzporphyr.  avec  masse  fondanu;ntale  (felsite)  micro-  ou 
crypto-cristalline.  (Geogn.,  i,  608). 

Felsitsandstein.  Senjt.  —  Employé  par  Senft  pour  désigner 
des  porphyres  bréchoïdes,  des  agglomérats  porphyriques. 
(Felsarten,  p.  67). 

Felsitsciiiefeu  ,  Nauniann.  1849.  —  Roches  facilement  fusi- 
bles .  ressemblant  aux  Kieselschiefer ,  formées  d'après 
Schnedermann.  de  silice,  chaux  et  un  peu  de  fer  oxydulé 
(Geogn.,  I,  55i).  Lehraann  désigne  sous  ce  nom  des  roches 
halleflintoïdes.  compactes,  schisteuses,  très  métamorphisées, 
dérivant  de  roches  massives. 

Felsittufe.  —  Tufs  porphyriques  bariolés,  pelitiques,  com- 
pacts,  à   cassure   terreuse   =   Thonstein. 

Felsodaciïe,  Rosenhiisch ,  1887.  —  Dacites  à  masse  fondamentale 
microfelsitique    et    cryptocristalline.     (Mass.  Gesl.,  p.  640). 

Felsogkanophyk,  Vogelsang.  —  Porphyres  intermédiaires  par 
leur  masse  fondamentale,  entre  les  felsitporphyres  et  les 
granophyres   =  Felsophyr,  Granofelsophyr. 


PE1_  LEXIQUE    PÉTKOr.RAPHlQUE  IOqS 

Felsokeratophyh.  Mûgo-e,  1893.  —  Nom  des  anciens  Lenne- 
porphyres,  qui  sont,  d'après  lui,  des  kératophyres  sans 
phénocristaux  de  quarz.  Il  présentent  diverses  variétés  mas- 
sives,   scliisteuses,  et  tulTacées.  (N.  J.  —  B.B.  vni,  p.  699). 

Felsolipariï,  Rosenbusch,  1887.  —  Liparites  à  masse  fondamen- 
tale microfelsitique. partiellement  cryptocristalline  (M.  G.,  543). 

Felsonevadiï,  Rosenbusch.  1887.  —  Nevadites  riches  en  micro- 
felsite.  souvent  sphérolitiques.  Voir  :  Felsoliparit,  Lithoidite. 

Felsophyr,  Vogelsang\  1867.  —  Porphyres  ([uarzifères  à  masse 
fondamentale  felsitique  (microfelsitique)  ;  on  a  depuis  appli- 
qué aussi  ce  nom  à  des  porphyres  à  masse  fondamentale 
cryptocristalline.  (Philos,  d.  Geol.,  1867). 

Felsophyrite,  Vogelsang;  1872.  —  Felsophyres  sans  phéno- 
cristaux. (Z.  d.  g.,  G.,  1872,  p.  534).  Pour  Boricky,  Felsophyres 
contenant  plus  de  soude  que  de  potasse  (1882). 

Felsosphaerite.  Vogelsang.  1867.  —  Nom  donné  aux  sphé- 
rolites  rayonnées,  ou  à  écailles  concentriques,  que  l'on  trouve 
dans  les  porphyres,  les  liparites  ;  ils  sont  formés  de  substance 
felsitique,  et  ne  peuvent  être  rapportés  à  aucun  autre  type  de 
sphérolites.  (Philos,  d.  Geol.,  1867). 

Felsovitrophyr,  Vog-elsang-,  1867.  —  Porphyres  caractérisés  par 
les  caractères  de  leur  masse  fondamentale,  en  partie  felsitique 
et  en  partie  vitreuse.  Ils  passent  aux  vitrofelsophyres  par  la 
prédominance  des  parties  vitreuses. 

Felspar-trapp,  Vicary,  i865.  —  Nom  ancien  donné  à  des  laves 
du  Devonshire,  qu'il  convient  de  rapporter  aux  basaltes. 
(Trans.  Devon.  Assoc.  i8G5,  i,  iv,  p.  4^)- 

Felstone  Judd.  1874.  —  Vieux  nom  usité  en  Angleterre  pour 
diverses  roches  volcaniques  de  couleurs  claires,  variées,  à 
grains  très  fins.  Elles  forment  un  groupe  comprenant  princi- 
palement des  andésites  et  propylites  d'après  Judd,  mais  aussi 
quelques  basaltes,  liparites,  trachytes.  (Q.  J.  G.  S.,  1874,  3o, 
236;  1890,  46,  p.  39). 

Fenesthée  (structure).  — Structure  particulières  de  serpentines 
provenant  de  la  transformation  de  l'amphibole  ou  pyroxène 
=  Fensterstruktur,  Gitterstruktur. 

Ferrite,  Vogelsang;  1867.  —  Grains  et  écailles  de  petites  dimen- 
sions, brunes,  transparentes,  d'oxyde  de    fer,    contenus  dans 
la  masse  fondamentale  des  l'oches  porphyriques. 
FKHitor.iTE,     Wadsworth,     i8()2.    —   Roches  constituées   par    des 
minerais  de  fer.    (Rep.  Slalc  Geol.  Michigau,  1892). 


I094  VIII«   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  FER 

Ferrutr.vchyï,  Lang-,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à  prédomi- 
nance alcali-métal,  où  Ca  <  K  >  Na.  Voir  :  Dolerit-Diorite. 

Feuehsteix  =  Silex,  Flint. 

Feuilleté. —  Roches  ou  structures  feuilletées,  qui  se  divisent  faci- 
lement en  feuillets  lisses,  à  faces  planes.  Peu  distincte  de  la 
structure  schisteuse  =  Hlatlrig. 

FiBuoÏDE  (devitrificaïiox),  Brauus,  1889.  —  Verre  diabasique  à 
petits  grains  noirs,  présentant  des  divisions  alvéolaires  ayant 
pour  centre  un  microlitc  de  feldspath  (Z.  <1.  g.  G.,  5x3). 

FiBROLiTE  ROCK,  Judd,  id>^7>.  —  Roclic  forméc  presque  entière- 
ment de  cristaux  prismatiques  de  fibrolite.  (Min.  Mag,,  56). 

Flbrolithglimmersciiiefer  ^  Micaschiste  sillimanitique. 

FiBROLiTiiGNEiss.  —  Giiciss  pauvre  en  feldspath,  avec  noyaux  et 
écailles  membraneuses,  fibreuses,  de  fibrolite. 

Filamenteux  =:  Flaserig. 

FiLO  MASTRO.  —  Nom  donné  parles  ouvriers  de  Baveno  aux  plans 
de  divisions  faciles,  suivant  lesquels  le  granité  se  fend  en 
tables  étendues,  à  surfaces  planes,  qui  sont  mis  à  profit  pour 
l'exploitation  ^^  Ilate,  lil,  master-joint,  pelo  di  cava. 

FiLOxs.  —  Remplissages  de  fentes  de  la  croûte  terrestre,  par 
des  matières  minérales,  arrivées  par  voie  hydatogène  ou 
pyrogène  =  Giinge. 

FioRiTE.   —   Tuf  siliceux,  nommé  d'après  Santa  Fiora  en  Toscane. 

FiRE-CLAY  =^  Argile  réfractaire.  Argiles  généralement  micacées, 
d'après  Hutchings,   du   terrain   honiller  d'Angleterre. 

FiRE-sTOXE. —  Grès  lustré  calcarifère  du  Cénomanien  d'Angleterre, 
=  Malm  rock  des  Anglais. 

FiRX  (FiRXEis).  —  Nom  donné  dans  les  Alpes  à  la  glace  grenue, 
qui  se  forme  dans  les  grandes  altitudes,  et  qui  est  meuble,  ou 
stratifiée  et  ahérente  =  Névé,  Kôrnerschnee. 

FiscHKOHLE,  Kalkowsky.  1886.  —  Charbon  formé  de  débris  de 
poissons  (Elein.  d.  Lithol.). 

FissiLiTÉ.  —  Propriété  qu'ont  certaines  roches,  particulièrement 
les  schistes  et  phyllades,  de  se  découper  suivant  des  plans 
parallèles,  seml)lables  à  des  plans  de  clivage. 

FissuRE-ERUPTioxs  =  Massenausbrûclie. 

Flâciiexparallelismus.  Naumann,  i85o.  —   Ensemble  des    divi- 
sions planes,  des  roches.  (Lehrb.  d.  Geogn.,  i,  p.  464) 
Fladexlava,  Heini. — Lave  visqueuse,  consolidée  lentement,  sans 
dégagement  appréciable  de  vapeurs,  et   présentant  des  surfaces 
mamelonnées  ^=  Gekrôselava. 


PL  A  LEXIQUE   PÉïUOr.RAPHIQUE  1096 

Flags  =  Dalles,   (^)uader. 

Flammendolomit,  Quenstedt.  —  Dolomies  caverneuses  sombres, 
flambées  de  jaune,  de  l'àg-e  du  Keuper. 

Flammengneiss.  —  Gneiss  grenus  écailleux,  où  le  plagioclase  et 
la  biotite  prédominent  sur  orthose,  muscovite,  grenat,  horn- 
blende; à  mouches  ou  flammes  formées  de  quarz  et  plagioclase. 

Flammenmergel,  Haussmann.  —  Marne  feuilletée  bleue  ou  gris- 
jaune,  à  flammes  sombres,  de  l'âge  du  Gault  supérieur, 

Flaserdiabase.  —  Diabases  dynamométamorphisées,  à  structure 
devenue  filandreuse,  traversées  de  fissures,  suivant  lesquelles 
les  minéraux  sont  triturés.  I.es  néoformations  minérales  sont 
hornblende  fibreuse,  quarz,  albite. 

Flasergabbro.  —  Gabbros  dynamométamorphisés  comme  les 
diabases  précédentes. 

Flasergranit.  Lôwl.  i8()().  —  Nom  du  granité  laminé,  feuilleté, 
gneissoïde,  qu'il  convient  de  distinguer,  d'après  Lôwl,  du 
gneiss  :  ce  dernier  nom  devant  être  réservé  d'après  lui  à 
des  sédiments  feldspathiques.  Ce  flasergranit.  quand  il  est 
très  feuilleté,  recevrait  le  nom  de  Schiefergranit  =  Gneiss 
granulilitique,  Granitgneiss,  Gneisgranit,  Klastogneiss.  (J.  g. 
R.  A.  45,  1896,  p.  6i5). 

Flaserige  struktitr.  —  Naiimann.  iSSa.  —  Structure  répandue 
pamiii  les  gneiss,  granités,  gabbros,  où  elle  est  due  à  des 
actions  dynamométamorphiques.  Elle  est  caractérisée  parce 
que  de  minces  couches  ou  lentilles,  formées  de  minéraux 
grenus,  sont  séparées  par  d'autres  couches  plus  minces  encore, 
de  minéraux  lamelleux,  écailleux,  allongés  parallèlement, 
(flasern)  qui  alternent  avec  elles,  et  les  entourent  en  les 
enlaçant  =  Structure  glanduleuse  ou  filandreuse. 

Flaserkalk.  —  Calcaire  divisé  en  lames  par  des  membranes 
schisteuses  ondulées,  entrelacées  =  Kalknierenschiefer. 

Flaskrx.  —  Ecailles  ondulées  filandreuses,  de  minéraux  phyl- 
liteux,  caractérisant  la  structure  flaserige  (filandreuse). 

Flaserporphyre  =^  Porphyroïde. 

Flaserporpuyroïd.  —  Porphyroïde  à  éléments  disposés  en 
filandres  glanduleux. 

Flatschex.  —  F'ormes  de  division  des  roches  dues  à  la  com- 
pression, caractérisées  par  leurs  surfaces  courbes,  fibreuses, 
striées,    ou  lisses    et  brillantes. 

Fleckengranulit.  —  Leptynitcs  présentant  des  sortes  de  taches, 
dues  au  mode  de  groupement  des  cristaux  d'amphibole. 


1096  VIU"    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  pLg 

Fleckemmergel,  Gûmhel.  —  Schiste  marneux  tacheté  par  la 
présence  de  fucoïdes. 

Fleckenporpiiyr.  —  Porphyre  quarzifère  dont  la  masse  fonda- 
mentale ofi're  des  taches  vermiculées  de  couleur  et  de 
structure   spéciales  =  Kattun])orphyr. 

Flkokschiefeu.   —  Schistes   tachetés   =  Scisto  macchiato. 

Flimmerschiefer,  GûmheL  1879.  —  Scliistes  cambriens  lustrés 
du  Fichtelgebirg-c.    (Fichlelgeb.    1879,  p.  274). 

Flint  ^=  Silex. 

Flixt-conglomerate.  —  Galets  de  silex  réunis  en  conglomérat 
par  un  ciment. 

Flinten.  —  Nom  vulgaire  donné   en    Westphalie   aux  galets. 

Flinz.    —  Oligistc   en   très  petites   paillettes. 

Flôtze. — Veines  de  substances  minérales  exploitables,  que  l'on 
peut  suivre  parmi  les  couches  encaissantes.  Kohlenllotz  = 
Veine  de  houille,  coal-seam. 

Flôtzgui  NSTEix.  —  Nom  tombé  en  désuétude  =  Dolérite. 

Flôtztrappporphyr.   —  Voir  Hornsteinporphyr.  Eurite. 

Flow-brecciatiox.  Raisin,  1893.  —  Brèches  formées  par  la  frag- 
mentation de  parties  consolidées  d'un  magma,  par  des  por- 
tions encore  liquides  de  ce  même  magna,  en  mouvement  = 
Spaltungsbreccien,  Taxite.  (Q.  j     g'.  S.,  xlix,  p.  i5i). 

Flow-structure.  —  Voir  structure  fluidale. 

Flucans.  —  Fissures  remplies  jjarde  l'argile,  dans  le  Killas. 

Fluctuatioxsstruktir,  Zirkel.  18^7  =  Fluidale  (structure). 

Fluidale  (structure).—  Structure  déterminée  par  l'écoulement  du 
magma  en  mouvement,  lorsque  les  cristaux  commencent  à 
s'individualiser  dans  sa  masse.  Elle  se  traduit  dans  les  roches 
porphyriques.  par  des  bandes  étirées,  ondulées,  entraînant 
dans  leur  remous  des  fdes  et  des  groupes  de  microlithes  = 
Fluctuationsstruktur,  mikrofluidalstruktur  (Vogelsang,  Phil.  d. 
Geol  ,  1867,  p.   i38). 

Fluoltth,  Haiiei\  18.V4.  —  Pechstein  vert-noir  d'Islande 
(Sitz.  Ber.  Wien.  Akad.,  xii,  p.  485). 

Fli  ssiGKEiTSEixsciTLi  ssE.  —  Porcs  rcuiplis de  liquides  quon  ren- 
contre dans  divers  minéraux,  inclusions  liquides. 

Flussstruktur  =  Structurefluidale.  Fluctuationsstr..  Rhyotaxis. 

Fluxiox-gxecss,  Gregory,  i894-  —  Gneiss  intrusifs,  injectés 
à  l'état  visqueux,  n'ayant  produit  au  contact  que  de  faibles 
actions  métamorphiques,  mais  y  ayant  acquis  leur  schisto- 
sité    Huidale.    (Q.  J.  G.  S.,  266). 


F  LU  LEXIQUE   PÉTKOGRAPHIQUE  TOv)7 

Fluxion-structure  =  Structure  fluidale. 

Flysch.  —  Ensemble  de  sédiments  gréseux  et  argileux,  plus 
ou  moins  schisteux,  caractérisés  par  des  algues,  déposés 
dans   des  lagunes  étroites  le  long  de  la  chaîne  alpestre. 

Foliation,  Darwin,  1846.  —  Terme  employé  pour  désigner 
le  feuilleté  des  schistes  (Geol.  Obs.  S.  America,  p.  166).=  Lami- 
nation,  Echte  Schieferung.  Sorby  distingue  entre  les 
Stratification-foliation  et   Cleai>age-foliation . 

FoiiELLKXGRANiLiT,  Daf/w.  1882.  —  Lcptyiiitc  qui  doit  son 
nom  et  son  apparence,  à  la  disposition  en  taches  mou- 
chetées  de   l'amphibole  (Dathe,  Z.  d.  g.  G.,  xxiv,  35). 

FoRELLENSTEix,  çom  Ratk.  —  Roche  formée  de  labrador,  oli- 
vine  et  rare  pyroxène  (diallage.  enstatite,  etc^  ;  le  pyro- 
xène  manque  parfois,  et  c'est  alors  un  gabbro  à  divine. 
Son  nom  indique  la  ressemblance  avec  la  peau  de  truite,  que 
présentent  les  variétés  à  masse  fondamentale  formée  de  petits 
grains  d'anorthite,  où  se  détachent  des  taches  sombres, 
arrondies,  d'olivine  transformée  en  serpentine  =  Troctolite, 
Ossipite,   (Poggenrl.  Ann.    Bd.  gS,  p.  002). 

FoRELLENSTEiNALLALiMT.  —  Allalinitcs,  pauvrcs  en  smaragdite, 
montrant  de  la  saussurite  et  des  taches  caractéristiques 
rondes  ou  elliptiques,  irrégulières,  rappelant  parfois  la 
forme  de  l'olivine,  formées  d'un  agrégat  grenu  de  grenat, 
actinote,   talc  et  d'un    mica   cassant. 

FoRTi'NiTE,  R.  Adan  de  Yarza,  189G.  —  Roche  éruptive  som- 
bre, d'âge  tertiaire,  de  Fortnna  (Murcie),  formée  d"olivine. 
mica  clair,  dans  un  magma  vitreux  abondant,  chargé  de 
microlites  de  mica  et  de  bélonites  indéterminés  très  biré- 
fringents =  \^erit.    (Bol.  com.    Mapa  geol.  de  Esp.,  20). 

FouRciiiTE,  /.  F.  Williams,  i89o.  —  Roche  de  filon  que  Ton 
peut  regarder  comme  une  monchiquite  sans  olivine.  à  biotite, 
augite,  hornblende,  seuls  ou  associés,  dans  une  base  très 
vitreuse.  (Geol.   Surv.    of  Arkansas,   Ann.  Rep.,  n,  p.  107). 

FoYAiT,  Bliim,  18G1.  —  Roche  cristalline  à  grains  gros  ou  fins, 
formée  d'orthose,  élœolite.  hornblende,  d'abord  observée  dans 
la  Sierra  de  Monchique  (Monts  Foya  et  l*icota),  i)rovince  d'AI- 
garve  (Portugal).  On  a  récemment  reconnu  que  le  minéral 
attribué  à  hornblende  devait  être  rapporté  à  l'augite  et  à  l'cegi- 
rine.  Nom  générique  des  syénites  éheoliticpies  à  hornblende  ; 
pour  Foyait   de    Rrogger,   voir  Diti-oït  (N.  J.  1861,  426). 

FoYAiTM.\rTMA,  Rosenbiisch,  189(5.  — Magma  des  phonolites  et  des 
syénites  élœolitiqucs.  Voir  Atomzahl. 


1098  VIIl«   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  FOY 

FoYAiTPE(iMAHT,  Bf'ugge/-,  i8y4-  —  S.véïiite  à  néphéline,  à 
structure  trachytoïde,  avec  l'elds[)aths  disposés  en  ordre, 
subparallèles  ou  rayonnants.  Brogger  distingue  des  a^girin- 
foyaitpegmatit  et  des  Glimmerfoyaitpegmatit,  suivant  quà 
Torthose  et  à  l'éla'olite  viennent  se  joindre  Tœgirine  ou  le 
lépidoniclane,  comme  éléments  prédominants  (p.  126). 

Fracture-cleavage,  Blake,  1888.  —  Structure  simulant  le  clivage, 
due  au  développement  de  fines  fissures  très  rapprochées  (Rep. 
Bril.  Assoc,  p.  381). 

Fhaidroxite.  E".  Dumas.  iS'jG.  —  \ariété  de  minette  (Gliimners- 
syenit).  (B    S.  G.  ni.  p.5:;2). 

Freestoxe.  —  Nom  donné,  en  Angleteri-c.  aux  roches,  grès  ou 
calcaires  tendres,  faciles  à  travailler,  qui  ne  manifestent  aucune 
tendance  à  se  diviser  dans  un  sens  plutôt  <|ue  dans  un  autre. 

Frictioxsgesteine  (éruptives).  Naiimann.  t8'Î9.  —  Brèches  de 
friction,  et  conglomérat  de  friction  volcaniques,  formés  ])ar  le 
magma  dans  son  ascension,  quand  il  emballe  des  débris 
arrachés  aux  cheminées,  ou  des  fragments  de  la  roche 
éruptive  antérieurement  consolidés.  On  appelle  «  Contusive 
Frictions  Gesteine  »  {-^  Crush-Breccia)  les  brèches  de  friction, 
formées  en  place,  par  dislocations  et  fragmentations  des 
roches,  dans  des  failles  au  autres  déplacements  de  portions 
de   la  croûte  terrestre.    (Geogn.,  1849,  i-  690) 

Frictiox  (métmorphisme  par).  Gosselet,  i883.  — Mode  particulier 
de  dynamométamorphisme.  (Ann.  S.  G.  Nord,  x,  202) 

Frittuxg. — Action  des  laves,  basalte,  etc.,  au  contact  des  grès, 
argiles,  qu'ils  traversent  ;  ces  sédiments  sont  cuits,  vitrifiés,  ou 
effrités  parla  masse  en  fusion. 

Froschsteix.  —  Voir  Ranocchiaja. 

Fruchtgxeiss.  —  Roches  métamoridiiques  de  contact  ressem- 
blant aux  Fruchtschiefer,  dont  elles  ne  se  distinguent  que 
parce  qu'elles  contiennent  du  feldspath. 

Fruchtschiefer.  —  Schistes  tachetés,  métamorphiques  (Fleck- 
schiefer)  dont  les  taches  sont  des  concrétions  ressemblant  à 
des  grains    de  blé. 

Fuchsitglimmerschiefer.  —  Micaschistes  contenant  un  mica 
chromifère  vert  (Fuchsite). 

FuLGURiT-AxDESiT,  ^4 6ic/«. — Audésitc  du  sommct  du  petit  Mont- 
Ararat,  traversée  de  tubulures  de  fulgurites. 

FuLGURiTE.  —  Tubulures  irrégulières  produites  par  Faction  de  la 
foudre  ;  formées  dans  les  grès,  de  grains  de  sable  réunis  par 


FUL  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  IO()() 

une  substance  vitreuse  et  dans  les  gneiss,  les  schistes,  de 
verre  de  couleurs  variées,  résultant  de  la  fusion  des  éléments 
de  ces  roches  =  Blitzrôhren . 

Fuller's  earth  =^  Argile  sniectique,  Walkerde,  Fûllererde. 

FuNDAMENTALGNEiss  =  Guciss  fondamental. 

FuRCULiTE,  F.  Rutley.  1891.  —  Cristallites  fourchus  (squelettes 
cristallins),  correspondant  à  l'une  des  formes  de  chiasmolite 
de  Krukenberg'.  (Notes  on  cristallites.  Miner.  Mag.  1891,  p.  261). 

FusAiiN  ^  Charbon  résultant  de  la  combustion  incomplète  du  bois. 

FussGRANiTHYPOTHESE,  Brôggei'.  1894.  —  Hypothèse  d'après 
laquelle  le  granité,  en  profondeur,  pourrait  fondre  et  digérer 
des  portions  des  terrains  encaissants.  (n,p.  120)  =  Assimilation. 

G 

Gabbrite,    Folenov.    1H99.  —  Voir  Syénitite. 

Gabbro,  L.  von  Biic/i,  1810.  —  Roche  holocristalline  grenue 
composée  de  feldspaths  calcosodiques,  de  pyroxène,  avec 
ou  sans  olivine  ou  biotite.  (C  F.  P.,  1900. —  L.  de  Buch  : 
Magaz.  d.  Gesellsch.  naturforsch.  Freunde  zu  Berlin,  1810,  Bd. 
IV,  p.  128).  En  Angleterre,  on  désigne  sous  ce  nom.  toutes 
les  roches  grenues  à  feldspaths  calcosodiques.  et  pyroxène 
monoclinique  (augite  ou  diallage)  ;  Judd  y  joint  les  roches 
basiques  à  amphibole.  Le  mot  gabbro  est  une  désignation 
populaire   en  Toscane,    pour   les    roches  de   ce   groupe. 

Gabbro AMPHiBOLiTE.  —  Gabbro  avec  amphibole  secondaire, 
développé  par   suite    de  dynamométamorphisme. 

Gabrroapl(te,  Cheliiis.  —  Roche  de  iilon.  panidiomorphe 
grenue,  formée  de  plagioclase  et  diallage,  parfois  avec 
hornblende    et  olivine  =   Beerbachite. 

Gabbrobasalt,  O.  Lang,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à 
prédominance  de   calcium,    où   Na  >  K. 

Gabbrodiabas,  Brôgger\  1890.  —  Roches  de  profondeur,  inter- 
médiaires entre  gabbros  et  diabases.  Lœwinson-Lessing 
a  donné  ce  nom  à  des  diabases  intrusives  à  structure  gra- 
nitique, ou  à  des  gabbros  où  l'augite  remplace  le  dial- 
lage =  Diabases  granitoïdes  (h'  Michel-Lévy,  Augitdiorit 
(partim).    Augitgabl)ro.    (Z.  f.  Kr.  1890,  \vi,  p.  22). 

Gabbuodiouiï.    —  Expression   enq)loyée   (Uins   deux   acceptions 
différentes  :   tantôt  pour   des   gabbros  à    diallage   amphiboli 
tisé    et    un    peu     d'hornblende     primaire    (ïornebohm),    ou 


HOO  VIII"    CONÇUES   CÉOI.OOIQUE  GAB 

tantôt  pour  un  ternie  inlei-niédiaire  entre  le  gabbro  et  lu 
diorite.  et  qui  contient  avec  le  diallage,  beaucoup  d'hornblende 
primaire.   Dans  le   premier  cas,    synonyme  de  Uralitgabbro. 

Gabbrodolerit.  O.  Lang,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches 
à    pr(klominance   de   chaux,    où    Na    >    K. 

GABnuoiKLsiT,  Lehmann,  1884.  —  Roches  compactes,  d'aspec- 
felsitique,  présentant  la  composition  mincralogique  des  Gal)- 
bros  ou  Ga])bro-granulit.  Le  mot  t'elsite  ne  désigne  ici,  pour 
Lehmann,  (|u'une  a[>pai'ence,  que  peuvent  présenter  les 
roches  irrésolubles  à  \\v'\\  nu,  (juelle  que  soit  leur  compo- 
sition  intime   =  Galjbros   com[)acts  (p.  256). 

GAiJBiuxiNKiss.  Lehmann,  1884.  —  Gabbros  schisteux  à  structure 
gneissique.  Le  mot  gneiss  ne  signifie  pour  Lehmann,  que  lindi- 
cation  d'une  structure,  quelle  que  soit  d'ailleurs  la  composi- 
tion minéralogi([ue  =  Zol)tenite. 

GabbroCtRanit,  Tôrnebohm.  —  Roches  granitoïdes,  en  masses, 
formées  de  plagioclase.  orlhose,  biotite,  diallage.  hornblende, 
quarz,  intermédiaiies  entre  granités  et  gabbros  =  Plagioklas- 
granit.  Pyroxengranit,  Quarzmonzonite.  (Mellersta  Sveriges 
Bergslag,   Bl.  7,  p.  21). 

Gabbroïdk,  Giimhel.  1886.  —  Désignation  d'ensemble  pour  les 
gabbros  et  norites. 

Gabbro  xkpiiélimque  C.  F.  P.,  i()oo.  —  Roche  holocristalline 
grenue  à  feldspaths  calcosodiques,  néphéline,  pyroxène, 
amphibole,  mica,  avec  ou  sans  minéraux  du  groupe  haûyne- 
sodalite.  Les  noms  de  teschénite  et  de  thévalite,  proposés 
pour  désigner  ces  roches,  ne  semblent  devoir  être  conservés  ni 
l'un  ni  l'autre,  la  feschénite  de  Teschen  ne  renfermant  pas 
de  néphéline  et  la  théralite  pas  de  feldspatli  calcosodique, 
au   moins    en    proportion  notabh;  (p.  aôi) 

Gabbroxorit.  —  Gabbro,  ou  l'oche  syénitique  voisine,  de 
Norwège  (Hitterii),  formée  de  plagioclase,  orthose,  hypers- 
thène  ou  diallage.  et  un  peu  de  quarz.  Nom  généralement 
appliqué  aux  Gabl)ros.  qui,  en  outre  du  diallage,  contiennent 
un  i)yroxène  rhondiique  (p.  28o^ 

GABBRONORnroiii'iiYHiT,  Morozîewifsch ,  i89'3.  — Nom  donné  à  hi 
Volhynite,  Gab])ro  noritique  pori»hyrique,  présentant  deux 
générations  d'augite,  pyroxène  rhondjique,  plagioclase,  orthose, 
quarz  et  hornlîlende.  (Zur  Pétrographie  von  Volhynien,  1893,  p. 
i63,  Nachrichl.  d.  Universitât  Warschau). 

GABBRO-PEdMATM'E,  Fox  et  Teall,  1893.  — Gabbros  à  gros  éléments 


GAB  I.EXIQl'E    PÉTROGKAPHIQLE  IIOI 

pegmatiques   (Q.  J.  G.  S.  1893,  xlix,  p.  206),  parfois  à  labrador 
et  liypersthène  (lie  Paul,  Norwège). 

Gabbrophyr  ^=-  Odinite. 

Gabbroporphyr,  Chelius.  —  Porpliyrite  en  filons,  à  masse  fonda- 
mentale fine  panidioinorplie,  avec  phénocristaux  de  diallage, 
labrador,  magnétile,  peu  distinct  du  Labradorfels  de  Chelius. 

G  VRBROPORPHYRiT,  Roseubusch,  i8()(3  =  Gabbroporphyr  (p.  ^55). 

Gabbroporphyrite,  Polenov,  1899.  —  Diabasophyrite. 

Gabbroproterobase,  Brôgger,  1894.  —  Gabbros  riches  en 
hornblende  basaltique.  (Q.  J.  G.  S.,  1894,  l,  15). 

Gabbro-rosso,  Savi,  1882.  —  Vieux  nom  donné  en  Toscane  à  des 
diabases  altérées  et  roches  associées  (D'Achiardi  et  Funaro,  Pro- 
cessi  verb.  Soc.  Tosc.  Scienz.  nat.  Vol.  3,  142). 

GvBBROscniEFER.  —  Gabbros  rendus  schisteux  par  dynamo-méta- 
morphisme, et  identiques  aux  Diabasschiefern. 

Gabbrosyeniï,  Tarassenko,  1895.  —  Roches  de  passage  entre  gab- 
bro  et  syénite  qui,  avec  le  plagioclase,  contiennent  beaucoup 
d'orthose,  et  se  trouvent  dans  la  Labradoritformation  du  sud  de 
la  Russie  =  Monzonite  (Brogger),  Yogoit,  Orthoklasgabbro 
(sur  les  gabbros  de  Kiev.,  16.) 

Gabbro-verde.    —  Vieux  nom   toscan  des  diabases  non  altérées, 

GADRioLiT,/?o/^e. — Variété  de  ses  chlorogrisonites(chloritoschistes). 

Gaize,  —  Grès  poreux,  tendre  et  léger,  avec  argile  calcaire  et  silice 
soluble,  chargé  de  débris  siliceux  d'origine  animale. 

Galets.  —  Débris  élastiques  de  roches  dont  les  angles  ont  été 
émoussés,  usés,  arrondis,  roulés  par  des  actions  mécaniques 
=3  GerôUe,  pebbles. 

Galets  impressionnés.  —  Galets  de  quarz  trouvés  dans  certains 
conglomérats  à  pâte  gréseuse,  et  dont  la  surface  montre  des 
corrosions,  des  facettes  =  Facettirte  Gerolle. 

Gallinace,  Cordiet\  1868.  —  Basalte  vitreux,  de  couleur  sombre, 
ainsi  nommé  à  cause  de  sa  couleur,  rappelant  celle  du  gallinazo, 
oiseau  noir  des  xVndes  (Faujas  de  S'-Fond,  Recli.  vole,  éleinls, 
1778,  p.  172). 

Gamaicu,  nom  anciennement  donné  aux  variolites  rapportées 
d'Amérique. 

Gamsigradit,  Breit/iaupt,  1861.  —  Variété  d'hornblende  de  la 
Timazite. 

Gangandesit,  Szadeczk)',  i898.  —  xVndésite  en  filon. 

Gaxgart.  —  Matière  remplissant  le  filon,  que  ce  soit  une  espèce 
minérale  ou  un  agrégat. 


II02  VIII"    COXORKS    GKOI.Or.IQUK  GAN 

Gangauslâufeu.  —  Voir  Apophyses, 

Ctange  =  Filons. 

Ganggefolgschaft,  Rosenbusch,  1896.  —  Série  de  roches  filo- 
niennes  dépeiulant  d'un  même  rései*voir  profond,  et  formée  à 
ses  dépens  par  différenciation. 

Gaxggesteine,  Rosenbusch,  1887.  —  Roches  éruptives  dont  le 
gisement  général  ou  habituel  est  en  liions  ^  Dykite. 

Ganggramt.  —  Nom  donné  i)ar  certains  auteurs  au  granité  en 
filons,    pour   le   distinguer   du   granité  en    masses. 

GwGMELAriiYK,  Bûcklng.  —  Roches  de  filons  diabasiques,  à 
augite  brune  et  augite  incolore,  et  accessoirement  biotite,  quarz, 
hornblende,  et  base  vitreuse.  Voir  Hysterobase. 

GAXGTuoxscnir.KEH.  —  Nom  donné  dans  le  Harz  aux  schistes 
triturés   quon   trouve    sur  les    liions  de    minerais. 

Gaxgtrûmer.  —  Les  fissures  des  roches  cicatrisées  par  for- 
mations  secondaires. 

Gangues.  —  Minéi-aux  stéiàles  qui  accompagnent  les  minéraux 
utiles   ou   minerais,    des    filons. 

Gaxgulmen  =^  Epontes. 

Gaxgwàxde   =    Salbandes. 

Gaxxistek.  —  Roche  argilo-siliceuse  compacte,  du  terrain 
houiller  inférieur,    dans  le  N.   de  l'Angleterre. 

Garbexschiefeu.  —  Schistes  métamorphiques  tachetés,  voisins 
des  micaschistes.  Ils  présentent  des  concrétions,  en  forme  de 
gerbes  ou  d'épis,  d'une  substance  vert-noir  ou  brun-noir, 
à   grains   fins  =  A'ariétés   de  Fruchtschiefer. 

GvHdAxiTO,  Viola  rf  di  Stefano,  1898.  —  Roche  de  filon, 
formée  d'augite,  hornblende,  et  feldspath  potassique,  et 
qui  devrait  porter  le  nom  de  Augitamphibolvogesite, 
d'après  Rosenbusch.  Les  salbandes  sont  formées  d'Olivin- 
kersantite  avec  beaucoup  de  biotite  et  d'horblende  (Boll. 
R.  Gom.  Geol.  d'italia,  1893,  p.    129  ;  1894,  n»  4). 

Gashveixs,  /.  Whitney.  — Lithoclases  des  calcaires  et  dolomies. 
limitées  à  ces  roches,  et  correspondant  aux  fentes  de  retrait 
des  roches  éruptives. 

Gasschiefer,  Feistmantel,  1872.  —  Schistes  bitumineux  don- 
nant beaucoup  de  gaz  par  distillation  sèche  ^  Brettelkohle. 
(Jahrb.  geol.  Reichsanst.,  1872,  xxii,  p.   3o8). 

GvsïALDiT-EKLOGrr,  Franchi.  1900.  —  Eklogite  à  gastaldite  déri- 
vant par  ouralitisation  d'éclogites  à  pyroxène  sodique  (Boli.  R. 
com.  liai.,  119). 


Q,P^\J  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  IIo3 

G AUTEiT, /Tt&sc/j,  1897.  —  Termes  de  passage  entre  les  trachytes 
et  les  andésites,  ou  roches  traeliytiques  ou  andésitiques  dans 
lesquelles  la  sanidine  et  le  feldspath  calcosodique  sont  en 
mêmes  proportions  =  Andesittrachyt,  Trachy  tandesit,  Vulsinit. 
(T.M.  P.  M.,  xvn,p.  84). 
ClvuvERWANDTSCHAFï,  O.  Laug .  189Q.  —  Air  de  famille  que 
présentent  entre  elles  les  roches  éruptives  d'une  région  déter- 
minée =  Province  pétrographique.  (T.  M.  P.  M.,  xn,  p.  i65). 

Gayat  =  Jais,  gagat. 

Gkbândert.  —  Structui'e  des  roches  zonées.  ou  bandées. 

Gkbiet  =:  Massif. 

Gebirgsarï  =  Roche. 

Gkdriïampiiibolit.  —  Amphibolite  peu  répandue,  formée  d'horn- 
blende et  de  gédrite. 

Geesï,  de  Luc,  iSiG.  —  Produits  de  décomposition  ou  de  désagré- 
gation des  roches  en  place  ;  cette  désignation  tombée  en 
désuétude  a  été  reprise  par  Mac  Gee  (Abrégé  Géol.  121;  Mac  Gee, 
iiiiiAnn.  Rep.  U.  S.  geol.  surv.,  1891,  p.  279). 

Gkfâi-ïelïe  Struktur.  — Structure  froncée  des  couches  stratifiées, 
schisteuses,  plissées. 

Gefiige  =^  Structure,  texture. 

GEGENSTYLOLiïHEiN,  Quenstedt,  1837.  —  Stylolites  retond^ants, 
c'est-à-dire  lixés  à  la  roche  surincombante,  pendants,  à  l'inverse 
des  vrais  stylolites.   (N.  J.,  p.  496). 

Gehàngelehm,  çon  Richthofen.  —  Limon  de  lavage,  lîn,  coloré 
par  limonite,  résultant  de  l'altération  atmosphérique  de  roches 
éruptives  ou  sédiments  divers,  et  entraîné  dans  les  dépressions 
et  les  parties  déclives  des  vallées  par  les  eaux  de  ruissellement. 
(Fûhrer  fur  Forschungsreisende). 

Geklafterï,  Savtorius  von  Wartevshaiisen.  —  Structure  des 
liions  à  divisions  prismatiques  horizontales. 

Geknetete  Struktur,  Baltzer,  1880.  —  Structure  malaxée, 
produite  par  la  pénétration  mécanique  de  certaines  roches 
dans  d'autres,  ainsi  transformées  en  sortes  de  brèches,  qui 
rappellent  les  injections  de  roches  éruptives  dans  certains 
sédiments.  (Der  mechan.  Gonlact  in  Berner  Oberland). 

Gkkroselava.  —  Laves  provenant  d'un  magma  visqueux,  refroidi 
de  telle  sorte,  que  les  coulées,  loin  de  présenter  une  surface 
mottelée,  paraissent  contournées,  relevées  de  circonvolutions 
complexes  =  Fladenlava. 

Gelberde  =  Ocre  jaune. 


llo4  Vlll''   CONGRÈS   GÉOI.OGIQUK  GEL 

Gelexkquarz,  von  Martius  =■  Itacolumite. 

Gemexgte  gestei.ne.  —  Uoclies  éruptives,  comprenant,  dans  leur 
composition,  plusieurs  espèces  minérales  =  hétérogène, 
ungleicliartig,  lieteromer,  anisomcr. 

Gemisghte   Gâ.n'gk   =^  Composite   dykes. 

Gems,  Stelzner,  1884.  —  Nom  donné  à  Freiberg  aux  gneiss 
altérés,   désagrégés,  argileux.  (N.  J  .  i,  p.  272). 

Gemmes  (sable  a),  Barrois,  1898.  —  Sable  l'orme  en  majeure 
partie  de  fer  magnétique  titanifère  et  de  quarz,  avec  mica, 
grenat.augite,  etc.,  et  contenant  souvent  or  et  argent  =^  Magnel- 
titaneisensand,    Iserin. 

Gexerelle  METAMORPHOSE,  Gunibel,  1876.  —  Processus  de  trans- 
formations  et   de   speudomorphoses   dialytiques  (p-   3;!). 

GÉODES.  —  Cavités  plus  ou  moins  globuleuses,  rencontrées 
dans  les  minéraux  et  les  roches,  et  dont  les  parois  sont 
tapissées  de  cristaux,  à  sommets  dirigés  vers  le  centre  de 
la   géode   =  Geoden. 

Gequetschï.  —  Désignation  donnée  aux  roches  transformées 
mécaniquement,  devenues  fibreuses,  laminées,  schisteuses, 
par  dynamométamorphisme. 

Geschiehe.  —  Débris  classiques  de  roches,  dont  les  angles 
émoussés  ont  été  moins  arrondis  que  ceux  des  galets 
roulés  =  blocaux,   galets  subanguleux. 

Geschiefert.  Dathe,  i8gi.  —  Nom  donné  aux  roches  deve- 
nues schisteuses  par  djTiamométamorphisme  (granité.  etc.)  = 
Gequetscht  (partim).  (Jarhrb.  preuss.  geol.  Landesanst.,  xn,  p.  224). 

Gesteinsbasis   =  Base  des   pâtes. 

Gesteixsbildexde-Minervliex.  —  Minéraux  constituants  des 
roches,  remplissant  un  rôle    important  dans   leur  composition. 

Gesïeixsserie.  Brugg-er,  1894.  —  Ensemble  dun  nombre  de 
types  rocheux,  alliés  entre  eux  par  tous  les  passages. 
Ensemble  tel,  que  les  divers  types  composants,  qu'ils  soient 
eugranitiques,  hypoabyssiques  ou  superficiels,  conservent 
les  mêmes  grands  traits  structuraux.  Ils  présentent,  en 
outre,  des  caractères  minéralogiques  et  chimiques  com- 
muns, en  même  temps  qu'ils  révèlent  par  leur  composition, 
l'existence  d'une  chaîne  de  variations  continues,  d'une  extré- 
mité à  Tautre  de  la  série.  Comme  exemple,  d'une  Gesteins- 
serie,  on  peut  citer  un  ensemble  de  roches,  également 
caractérisées  par  leur  richesse  en  soude  et  la  présence  de 
l'aegirine,    qui    forment  entre    la    Tinguaite   et   la   Grorudite, 


G  ES  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  Ilo5 

pris  comme  pôles  op[)osés,   une  succession  continue,  ordon- 
née   suivant  les  pro[>oi'tions    croissantes   de   la   silice. 

Gesïiuîckte  Struktur.  —  Structure  étirée,  à  éléments  alignés 
parallèlement  dans  des  directions  déterminées,  et  souvent 
déformés,  fragmentés,  tronçonnés  dans  le  sens  de  leur 
allongement    par  des    actions   mécaniques. 

Gestrickte  Struktupi.  —  Structure  réticulée  ^=  Marsclien- 
struktui" . 

Getigert.  —  Phyllades  où  les  piles  de  biotite  décrivent  à  la 
surface    des   taches    particulières. 

Gewundene  linear-parallklk  Struktur,  Kalkosvskj- ,  1886.  — 
Structure  linéaire  parallèle,  discontinue,  à  direction  chan- 
geant insensiblement  ;  elle  est  visible  à  l'œil  nu  et  rappelle 
la  structure  microscopique  de  Mikrofluctuation  (E.  L.,  p.   18). 

Geysérite.  —  Dépôts  siliceux  d'opale,  cohérents  ou  meubles, 
tullacés,  stalactitiformes.des  sources  d'eaux  chaudes  (geysers)  ; 
ils  contiennent  un  peu  d'alumine,  d'alcalis,  etc.  =  Fiorite, 
Perlsinter,    Sinteropal. 

Ghiandonr.  —  Granité  ou  gneiss  à  grands  cristaux  porphy- 
roïdes  =   Augengneiss. 

GiADEiTiTE,  Franchi.  1900.  —  Hoche  à  pyroxène  sodique,  voisin 
de  la  jadéite.  présentant  des  passages  aux  chloromélanites 
et   aux   éclogites   '-^=^   Jadeitit   de   Mrazec. 

GiESECKrrroRPHYR.    —   Voir    Liebeneritporphyr. 

GiGANTG.NEiss.  —  Guciss  d'Etscli,  aiusi  nommé  du  volume  de 
ses  éléments  composants,  qui  atteignent  plusieurs  centimètres. 

G1TTERSTRUKTU.R.  Weigand,  1875.  —  Structure  treillisée  ou 
fenestrée  que  présentent  diverses  roches,  notamment  les 
serpentines  à  hornblende,  et  qui  est  due  à  l'agencement 
des  éléments  composants.  On  l'observe  également  parfois 
sur   les  feldspaths    altérés.    (T.  M.   P.   M.   1870,  p.  198). 

Glaise  (terre).  —  Variété  impure  d'argile,  mélangée  de  calcaire. 

Glanduleuse  (structure)  ^  Structure  commune  parmi  les 
roches  schistocristalliues  el  métamorphiques,  et  due  au 
groupement  sous  forme  de  lentilles,  de  ganglions  ou  d'yeux, 
des  éléments  grenus  de  la  roche,  entourés  à  leur  tour,  par 
des  éléments  feuilletés,  librcux,  qui  les  isolent  à  la  façon 
d'un  œil  ==  Augenstruktur. 

Glanzsghiefer   =^   Schistes  lustrés. 

Glasbasalt.  Eichstàdt,  18812.  — Roches  basaltiques  vitreuses, 
parfois      avec      ([uel(|U(îs      rares      cristaux      de      plagioclase  ; 


1I06  Vlll"    CONGKÈS   GÉOLOGIQUE  G  LA 

Rosenbuscli  les  range  parmi  les  Liinl)urgites.  (Skànes 
basaller  mikroskopisk  undersokta  ocli  beskrit'na,  1882).  Voir  : 
Basaltglâser,    Hyalobasalt.    Vitrobasalt,   Magmabasalt. 

Glasbasis  ^=   Basis. 

Glasporex.  =  Glaseinschbisse,    enclaves    vitreuses. 

Glastephrit.  Hihsch.  1896.  —  Modification  vitreuse  de  contact, 
d'une  téphrite  à  népbéline,  montrant  l)ase  vitreuse  verte, 
avec  phénocristaux  de    magnétite    et  daugile   icgirine  (T.   M. 

P.     M.     XV,      1896,     p.    2()l). 

Glasurleum.  —  Limon  contenant  des   particules  de   feldspath. 

Glaswacke.  —  Vieux  nom  des  grcs  siliceux  dont  les  grains 
agglomérés    j)ar    un    ciment   corné    ne    sont     plus    distincts. 

Glaucopuane  (Eclogite  à)  Barrois,  i883  =  Glaukophan,  eklogit. 

Glaucophane-iiabhro.  Bonne)-.  1879.  —  Uoclie  à  glaucophane 
dérivant  d'un   gabbro,    associée  à   serpentine    (G.    M.,  JGa.) 

Glaucopiiane-gnkiss,  Mac  Pherson.  1881.  —  Gneiss  à  hornblende 
formé  dOrthose.  pagioclase,  glauco])hane.  zircon.  (Anal.  Soc. 
Esp.   d.   Hist.    nat.    X,    1881). 

Gl-vucopuane  (Micaschiste  a).  Bai-rois,  i883.Voir  :  glaucophanite. 

Glaucopuane  (schiste  a).  Barrois,  i883.  —  Amphibolite  schis- 
teuse riche  en  glaucophane.  avec  ou  sans  quarz  ^=  Glaukophan- 
schiefer. 

Glaucophanite,  M.  Kispatie,  1887.  —  Roche  voisine  des  amphi- 
bolites,  formée  de  glauco[)hane.  épidote.  rutile,  et  souvent 
c(uarz  et  grenat  =  Glaukophanit  (Die  Glaukophangesleine  der 
Fruska  Gora  in  Kroatien.  J.  g.  R..  3"  Bd.  1  Heft,  3"]). 

Glaukophanepidotsciiiefer.  Becke,  1880.  —  Schiste  amphibo- 
lique,  avec  glaucophane,  épidote.  chlorite  (ou  biotite),  orthose. 
oligiste  (T.  M.  P.  M.  (2).  Il,  p.  -2). 

GLEicHAPvTifTCiESTEiNE.  Lconliard.  1823.  —  Roches  simples,  appa- 
remment formées  d'une  seide  espèce  minéralogique  (cristal),  ou 
lithologique  (verre)  (Gharakter.  d.  Felsarten,  1823,  4i)- 

Gleighkormg.  Sederholm.  1899  =  Isométrique. 

Glimmeraktinolithgesteix.    Inosiranzeff,    1879.  —  Roches  for- 
mées d'actinote,  Inotite,  quarz,  et  produites  par  altération  de 
diorites  (p.  19J. 
Glimmerandesite.  —  \  oir  Andésites. 
Glimmerbasalt,  von  Lasaulx.  187.").  —  Basaltes  particulièrement 

riches  en  mica  (Elem.  der.  Pelrog.,  1870,  p.  247). 
Glimmerchloritdiorit,    Inostranzejf,    1879.    —    Diorite    altérée, 
riche  en  chlorite  et  biotite. 


(jLI  lexique  pétrographiqûe  iio;j 

Glimmkkcfiloriïgestein,  Inostranzeffr  18^9. —  Formée  de  biotite. 

chlorite,    actinote,    quarz,    par   altération  de   diorites  (p.  n5). 
Glimmerdiabas.  —  Dialjase  plus  ou  moins  l'iche  en  biotite. 
Glimmeiidiorit.     —    Diorites   cristallines,     grenues,    à     biotite, 

oligoclase,  et  plus  ou  moins  d'ortliose. 
GLiMMERi)iORiTPORPHYRiT,i?o.se/ièM.s'r/?,  189(3. — Dioritporplivrite,  en 

filons,  contenant,  comme  phénocristaux,  biotite  et  plagioclase. 
Glimmerepidotuiorit,    luostranz-eff,    i8;j9.   —  Diorite    moditiée, 

avec  épidote  abondante  et  biotite  (p.  io5). 
Glimmerfelsitporpiiyr,    Zirkel,    iSOG.    —    Felsitporphyre    avec 

piles  de  mica  parmi  les  phénocristaux  (L.  P.  848). 
Glimmerfoyait,  Brôgger^  1894.  —  Syénites  néphéliniques  trachy- 

toïdes  à  grains  gros  ou  moyens,  dont  l'éléuient  coloré  est  le 

mica;  correspondent  aux  Gliunncrtiuguaites  à  grains  (ins  (1,118). 
Glimmerg  VBBRO,    Eichstàdt.    1887.    —     Gabbros    où    la    biotite 

remplace   plus  ou  moins  le  diallage,    avec  quarz,   ortliose    et 

plagioclase  acide.  (Bih.  Svenska  Vel.  Akad.  Handl.,  xi,  i4). 
Gliaimeroneiss,  Naumann.  1849.  —  (Tneiss  proprement  dit,  formé 

de  mica,  ortliose.  quarz.  Cotta  restreignit  ce  nom  aux  variétés 

très  micacées.  (Lehrb.  Geogu.,  i,  p.  546). 
GuMMERGRANrr,  Vogelsaug.  18-2.  —  Synonyme  de  granité,  i)ar 

opposition  à  granité  à  liorl)lende  (,/.  d.  g.  G.,  1872,  p.  537). 
GLiMMERGRANULrr,    Kalkoivskj',    i88().   —  Leptynite    voisine  des 

gneiss,  où  le  mica  remplace  en  jiartie   le   grenat  =  leptynite 

micacée  (en  France). 
Glimmergreisen,    Jokel)\    i858.    —    Roche    de     la    famille    des 

pegmatites.    formée   de  mica    et  quarz.    (.T.    K.    K.    g.   R.    A., 

p.    067,    1808)   "=■    Hyalomycte. 
Glimmerhy'persthendiorit  .      Rosenbusc/i  ,     1895.     —      Diorites 

micacées,    décrites   pai'   Merian   en    i885,    riches   en    hypers- 

thènc    et   augite    diallagisant   (1890,    p.   233). 
Glimmerletten.    —    Argiles  schisteuses  riches   en   paillettes  de 

muscovite. 
Glimmermalcuit,    Rosenbusch,   189.5.  —  Roches   de    liions   asso- 
ciées  aux  malchites,    dont   la    masse    fondamentale    est   une 

mosaïque   d'oligoclase    et    quarz,   avec    lamelles    de     biotite 

verte   à   disposition  lluidale.  Rares  phénoci'istaux  de  labrador. 

Ce   sont  ainsi    des   quarzglimmerporphyrit  (1896,   j».    4l)0' 
Glimmermelaphyr.     Senft.    —    Ancien     nom     des     Glimuier- 

porphyrites.     D'après     KalkoAvsky,     ce     sont    des     diabases 

comi)actes     (Augit[)Oi'[)liyrites    ou     Mélaphyres,     d'a[)rès     sa 


11<)8  Vlll"    CO.NdKÈS    GÉOLOl.lQUK  GLI 

l('iMiiiiiol»)!4i('),    (jiii    «01111011116111    mica,    aligilc   et    hornbk'ii<l«'. 

Gi.mMi:uMEU(TEL.  —  Manie   chargée   de   [)aillettes    micacées, 

(iLi.M.Mr.iJouTMOKLASpoupiivK  =  (  IHiii  iiiei'oi'tli«»|thyi-,  Gliiumer- 
porpliN  r. 

GiAMyiEiionTiioi'iiosii:,  i'on  Lasaulx,  i8^5 -==  Miascite.  (E.  1*.  'iu)). 

GLiMMKitinKKopiiYit.  Bofic/çj',  i8;;8.  —  Koche  (iiiement  grenue 
loniu'e  (le  mica  (phlogopile).  pyroxèm-,  oliviiie,  iiiagnétite, 
avec  des  i-esles  de  base,  et  rangée  par  Boricky  parmi  les 
PikrilporpliYi'iles.  Pour  Rusenbusch,  Augilminetle  grenue 
à    olivine    =    Porpliyrile    micacée.    (T.  M.  P.  M, 49^)- 

(JLi.MMiiiii'iioNoLiT,  Kalkuii^slij' ,  i8SG.  —  Phouolites  dont  lélé- 
nienl    coloré    essentiel  est  la    biotite.    (p.   i45)- 

Glim-MKKPoupuyk  Schinidl,  i88o.  —  Porphyrites  à  plagioclase, 
biotite,  augite  {■=  Augitglimmerporphyrit).  On  donne  plus 
généralement  ce  nom  aux  porphyres  sans  quarz,  avec  mica 
.parmi  les  pheiiocrislaux.  Dans  cette  acception,  il  est  synonyme 
de  Glinimerorthokkisporphyr,  Glimmerorthophyr.  (Die  Quarz- 
freien  Porphyre  d.  cenlr.  Waldgeb.  u.  i.  Begl.  i88o). 

GLniMEKPORPHYUiT.  —  Roches  paléovolcaniques,  porphyriques. 
essentiellement  formées  de  plagioclase  et  mica,  parfois  avec 
quarz.  Ce  sont  réellement  ainsi  des  porphyrites  à  biotite. 

Glimmerproterobas.  Folenof,  1899. — Diabases  filoniennes  à  grains 
tins,  admettant  parfois  des  phénocristaux,  avec  plagioclase, 
augite,  hornblende,  biotite  et  accessoirement  olivine  (Trav.  nat. 
St  Pétersb.  xvn,  v.  •26^). 

Glimmerpsammit.  —  Grès  en  plaquettes,  dont  les  délits  sont  sau- 
poudrés de  paillettes  de  muscovite,  couchées  à  plat. 

Glimmerquarzorthophyr.  —  Granitporphyres  tiloniens,  que 
Rosenbusch  rattache  comme  tUons  aux  Xordmarkites   (p.  ^lô). 

Glimmersericitschiefer.  —  Roche  schisto-cristallinc  du  Tamius, 
formée  de  quarz .  muscovite ,  séricite .  chloritoïde ,  et  un 
peu  de  feldspath. 

Glimmersyemt.  — Roches  compactes,  ou  p<»rphyriques,  sombres, 
à  grains  fins,  formées  dOrthose  ou  de  biotite.  avec 
hornblende,  augite,  apatite,  etc.  Le  nom  fut  d'abord  donné 
à  des  roches  tUoniennes,  et  était  alors  synonyme  de  minette, 
ortholite.  On  a  dû  l'appliquer  depuis  à  des  roches  de 
profondeur,  en  masse,  et  c'est  dans  ce  sens  que  l'emploie 
Rosenbusch  (Masb.  Gesl.,  1893,  p.  68). 

Glimmersyemtporphyr,  Rosenbusch,  188 7.  —  Roches  filoniennes 
sombres,  à  masse  fondamentale  compacte  ou  finement   grenue, 


GLI  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUR  II09 

essentiellement  feldspathique,  dont  l'élément  coloré  est  la 
biotite,  avec  phénocristaux  de  biotite.  et  quelques-uns 
de  fedspath  =  Minette  sans  plagioclase  (partim).  (Mass. 
Gest.,  1887,  p.  299). 

Glimmerthoxschiefer,  Naumann,  1849.  —  Naumann  appelle 
Glimmerthonschiefer  les  schistes  micacés  voisins  des  mica- 
schistes, et  Thonglimmerschiefer.  ceux  qui  sont  plus  voisins  des 
schistes  que  des  micaschistes  =   Phyllade  micacé. 

G1.1MMERTINGUAITE  Andreœ.  1890.  —  Tinguaite  panidiomorphe, 
grenue,  à  grains  fins  ou  compacte,  dont  les  éléments  essentiels 
sont  orthose.  néphéline,  biotite.  (Verh.  d.  naturf.  u.  nied.  Ver.  zn 
Heidelber^,  N.  F.  IV,  1890). 

Glimmertrachyt,  Rosenbiisch.  1880.  — Voir  Trachyte,  Selagit. 
(N.  J.  Il,  p.  206). 

Glimmertrapp,  Naumann.  — Vieille  désignation  d'ensemble  pour 
les  minettes,  kersantites.  Glimmerporphyrit.  et  autres  roches 
analogues  ;  parfois    appliquée  aussi  à  des  variétés  de  gneiss. 

Glimmera^itrophyrit,  Rosenbiisch,  188;.  —  Porphyrites  à  phé- 
nocristaux de  biotite  et  d'oligoclase.  dans  une  masse  fonda- 
mentale abondante,  vitreuse  ou  globulitique.  dévitrifiée. 
(Mass.  Gest.,  1887,  p.  468). 

Globigérixes  (boue  à).  —  Nom  de  la  boue  à  globigérines  qui 
s'accumule  dans  les  grandes  profondeurs  de  l'Océan  r= 
globigerina   ooze,  Globigerinschlamm. 

Globosph  VERITE.  Vogelsanf>,  1877.  —  Sphérolites  formés  de 
globulites  ou  cumulites,  groupés  radiairement.(Arch.Néeii.,vn). 

Globulaire  (texture).  —  Texture  de  roches  porphyriques.  où 
la  pâte,  confusément  ci'istallisée.  renferme  des  globules  ou 
sphérolites. 

Globular  FELSiTE,  M«c  Ciilloch.  18T9.  — Fclsitc  ('(mtenant  des 
sphérolites   bien   visibles. 

Globuleuses  (roches).  Delesse.  —  Roches  comprenant  des  struc- 
tures  centrées,   rayonnées.   sphérolitiques,  diverses. 

Globulite,  Vogelsang.  —  Cristallite  sphérique,  en  foruie  de 
gouttelette,  représentant  le  premier  rudiment  de  l'indivi- 
dualisation   cristalline.    (Die    Krystalliten,    p.  i%). 

GEOBruTisciiK  K\T<TLAsrxfT.  ODER  KoRXELUXG.  —  Modc  de 
diflerenciatiou  caractérisé  pai-  le  développement  de  globu- 
lites  dans   le   veri'c. 

Globulitischer  K  vlk.  von  liirhlhofcn.  —  Calcaire  oolitique  cam- 
brien  de  Chine. 


IIIO  VIII'"   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  GLO 

Glockensteine,  Pohlmann,  1898.  —  Concrétions  de  magnésite 
déposées  snr  la  côte  à  Juan  P'eriiandez.  —  Piedras  l)lancas 
(Verh.  deutsch.  wiss.  Ver.  Santiago,  1893,  11,  p.  820) . 

Gloméiroplasmatiquk  (structure),  Lœwinson-Lessing-,  1900.  — 
Structure  granitoïde.  caractérisée  par  des  agglomérations  de 
certaines  espèces  minéralogiques,  qui  ressortent  sur  le  fond 
grenu  de  la  roche,  par  leur  composition  distincte  de  celle  de  la 
roche  en  bloc  (Trav.  Soc.  nat.  Sl-Pétersb.,  xxx,  v.  208). 

GLOMERO-PORPiiYRrric,  JudcL  i88(3.  —  Structure  des  roches  por- 
phyriques  où  les  ségrégations  porphyroïdes  sont  représentées 
par  des  agrégats  grenus  (Q.  J.  G.  S.,  71). 

GLUTENirt:,  Pinkertou,  181 1  ■=  Roches  élastiques  (Petralogy,  i,  l'iS). 

Gneiss.  —  Vieux  nom  des  mineurs  saxons.  Il  s'applique  aux 
roches  schisteuses  ayant  la  composition  minéralogique  des 
granités,  et  par  conséquent  à  des  roches  schisto-cristallines,  à 
grains  tins,  gros,  ou  porphyroïdes,  formées  essentiellement 
d'orthose,  quai'z.  et  l'un  ou  plusieurs  des  minéraux  suivants  : 
biotite,  muscovite,  liornblende.  augite.On  peut  distinguer  ainsi 
les  gneiss  à  biotite,  à  muscovite,  à  hornblende,  à  2  micas,  etc. 
Leur  gisement  est  intimement  associé  à  celui  des  granités  et  des 
micaschistes  =^  Gneuss.  Kneiss. 

Gneiss  a  scapolite,  Wulff,  1887.  —  Gneiss  de  la  mine  de  cuivre 
de  FHereroland  (Afrique  méridionale),  formé  d'augite,  scapo- 
lite, avec  un  peu  de  plagioclase,  quartz,  apatite,  muscovite 
=  Augit-Skapolitgneiss  (Beitr.  z.Petrog.  d.  HererolandesinS.W. 
Africa,  T.  M.  P.  M.,  1887,  p.  2t4). 

Gneissglimmerschiefer,  Lehmann,  1884.  —  Roches  formées  par 
injection  (addition)  de  granité  dans  le  micaschiste,  et  présen- 
tant la  gradation  des  micaschistes  francs  à  deux  micas,  à  des 
micaschistes  feldspathiques,  à  des  micaschistes  avec  flammes  et 
glandules  de  granité  injecté,  et  enfin  à  des  gneiss  riches  en 
mica  (Unters.  ûberd.  Entslehung  d.  Altkryslall.  Schiefergest . ) . 

Gneissgranit,  Lepsiiis.  —  Gneiss  éruptifs,  dont  les  feuillets  sont 
d'origine  primaire,  et  dus  au  mouvement  fluidal  et  au  frotte- 
ment de  la  matière  granitique   à  travers  les  roches  traversées. 

Gnkissgraxulet.  —  Gneiss  grenatifères,  associés  sur  le  terrain 
aux  granulites  =  leptynites  (non,  gneiss  granulitique). 

Gneiss  granulitique,  Michel  Léi^y,  i8;-9.  —  Gneiss  formé  de  lits 
micacés  alternant  avec  des  lits  feldspathiques,  présentant  la 
composition  et  la  structure  de  la  granulitc.  On  peut  distinguer 
plusieurs  variétés,  à  pyroxène,  à  amphibole,  etc. 


GNE  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  II II 

GxEissiQUE  (Faciès  des  Granités).  —  Il  faut  distinguer  deux 
catégories  parmi  ces  faciès  gneissiques  du  granit.  Les  premiers 
soûl  formés  par  dynamométamorphisme,  aux  dépens  du 
granité  (écrasement,  lamination,  schistification),  ce  sont  les 
Klastog-neiss.  Les  seconds  sont  des  modifications  primaires  de 
portions  des  massifs  granitiques,  déterminées  par  l'orientation 
initiale  de  certains  éléments,  tels  que  mica,  hornblende 
(iluctuations  opérées  dans  le  magma)  :  ce  sont  les  Granit  gneiss. 

(i.\EissiT,Co^^a,i862. —  Nom  proposé  par  von  Cotta,pour  les  gneiss 
rouges,  qu'il  regarde  comme  des  variétés  feuilletées  de  granité. 
Haberle  a  appliqué  ce  nom  à  des  granulites  gneissiques.  Il 
correspond  aux  gneiss  granulitiques  des  pétrographes  français. 
(Die  Gesteinslehre,  1862,  p.  169). 

Gneissphyllit.  —  Voir  Phyllitgneiss. 

Gneissporphyr,  Sandherger.  1869.  —  Gneiss  à  grains  fins,  à 
niasse  fondamentale  formée  de  quarz,  oligoclase,  un  peu 
d'orthose,  mica,  apatite,  zircon,  avec  phénocristaux  de  micro- 
cline.  quarz,  mica.  (N.  J.  1869,  22*3). 

Gneiss  pyroxénique,  A.  Lacroix,  1889.  —  Gneiss  à  structure 
granulitique  renfermant  des  pyroxènes,  parfois  de  la  horn- 
blende, du  dipyre,  de  la  scapolite,  etc.  ;  cette  roche,  parfois 
quarzifère,  contient  les  feldspaths  les  plus  variés  ;  elle  est 
en  relation  fréquente  avec  les  cipolins  =  Gneiss  pyroxé 
nique  à  wernerite,  gneiss  à  pyroxène,  pyroxénites  (de 
quelques  auteurs),  Pyroxengranulit,  Trappgranulit,  Zobtenit. 
(B.  S.  M  ,  xii,  83). 

Gneissquarzit.  —  Quarzite  contenant  des  cristaux  d'orthose. 

Gneisssandstein,  Dathe,  1892.  —  Conglomérat  gneissique  méta- 
morphique de  l'âge  du  Culm,  très  semblable  aux  gneiss  à 
deux  micas. (Abhandl.d.Kôn.  pr.  gcol.  Landesanst.,  i892,xiii,  p.  38). 

G0MPH0LITE.  Brongmiart.  1827.  —  Poudingue  à  ciment  calcaire 
=  Nagelfluc.  (Classif.  d.  roches,  1827). 

Gore.  —  Variété  de  tuf  volcanique,  élastique,  de  couleur  claire, 
des  gisements  houillers  du  centre  de  la  France. 

GouR.    —  Cratère   lac   en   Auvergne. 

Grahamiï,  Tschermak,  i883.  —  Météorites  feri'ugineuses  avec 
silicates  d'espèces  variées  (=^  Mesosiderites),  plagioclase, 
bronzite,   augite.    (Sitz.  Ber.  Wien.  Akad.,  i883,  I.  88,  p.  354). 

Grammatitschiefer.  —  Variété  rare  de  schiste  amphibolique. 
contenant  de   la   calcite,    à  amphibole   grammatite. 

Grammatitserpentjn.  —  Voir  Hornblendeserpentin, 


TIT2  Vnr    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  GRA 

Granatamphibolit.   —   Roche  à  gros   grains,   avec   hornblende. 

grenat   abondant,  un    peu   de    feldspath,    quarz.    biotite. 
Gra]\'ataphamte,     von    Lasaulx,     i8;j5.     —     Roche     tîlonienne 

d'Auvergne,    cornée,     compacte,    formée    de    grenat,    rpiarz. 

feldspath,  hornblende,    chlorite. 
Granatbiotitfels.  —  Schiste  micacé  gr<Miatifère,  riche  en   bio- 
tite,   pauvre    en   quarz. 
Graxatbiotitschikfer.   —    Micaschistes    grenatifères. 
Granaïbronzitgabbro.  Schaefer.    1898.   —    Gabbro    à    bronzite 

avec   agrégats   de    grenat    de  la   grosseur   du   pouce. 
Graxatcordieritgneiss,   Tôrnebohm.   —   Gneiss   avec   grenat   et 

cordiérite,    comme  minéraux    accessoires. 
Granatdiorit,    Giimbel.  1868.  —  Amphibolile  chargée  de  grenat 

et   feldspath.    (Oslbayer.  Grenzgeb.    1868,   p.  348,  oi^). 
Graxatfels.   —  Roche  schisto-cristalline  grenue  à  grenat  seul, 

ou  associé   à  hornblende  et  magnétite. 
Graivatglimmerfels.  —    Gneiss  à   muscovite    pauvre   en   felds- 
path, riche   en   muscovite  et   grenat. 
Granatglimmerschiefer.  —   Variété  de  granulite  sans  feldspath. 
Granatgxeiss,   Erdmann.  —  Gneiss  de  Suède,  riches  en  grenat. 

à  rapprocher   du  groupe   des  granulites.   Parfois  on    désigne 

ainsi  les  gneiss   grenatifères,  intermédiaires  entre  les  gneiss 

et  les   granulites, 
Graxatgranulit.    —    Granulite   proprement   dite,    au   sens    des 

pétrographes  saxons  =   Leptynite.  des  pétrographes  français. 
Granatgraphitgxeiss.    Hebenstreit,    1877.    —     Gneiss    à    oligo- 

clase   abondant,    grenat,    et   graphite   =    Kinzigite.    (Beitr.    z. 

Kenntn.    d.    Urgest.    d.   u.    0.    Schwarzwaldes,    1877). 
Granathornfels.   —     Cornéenne   riche   en  grenats. 
Graxatix,     Hermann.     1867.    —     Roche    compacte    gris-cendré, 

formée    de    grenat    (57,4  %).     et    de    serpentine   (42,5   0/0). 

(Bull.    Soc.    nat.    Moscou,   1867,    n°    14,  p.   47^)« 
Granatmuscovitfels.    —    Micaschiste    grenatifère    très    pauvre 

en   quarz. 
Grax'itnorit,  Schaejer,  1878.  —  Norite  grenatifère. Voir  Valbellite. 
Graxatolivinfels.  — Péridotite  formée  dolivine,  pyrope,  picotile. 

Roche  de    la    série  des   gneiss,    d'après  Hammer. 
Graxaïottrelithschiefer.     —     Schistes    ottrélitifères,     formés 

dottrélite,    quarz.    séricite,    chlointe,   et  grenat. 
Graxatperidodit.    —  Variétés  grenatifères   de  péridotites. 
Graxatphyllit.    —  Phyllade  grenatifère. 


GRA  LEXIQUR   PÉTROGRAPHIQUK  IIl3 

Granatpikrit.  —  Roche  l'orinée  d'augite.  enstatite,  olivine. 
mélanite,   très  voisine  des  Augitites  ou  des  Pikrit-jioi'pliyi'ites. 

Gr  VXATPORPHYR,  Stache  et  John,  1877.  —  Roche  Ibrmée  de 
grenats,  en  cristaux,  dans  une  roche  grenue  à  grains  fins 
blanche  ou  bleuâtre.   (J.  ^.  R.  A.  xxvn,  p.  194). 

Granatporphyrit.  Cathrem.  —  Porphyrite  à  niasse  fondamen- 
tale holocristalline,  avec  grenats  abondants  parmi  les  sj)hé- 
nocristaux  avec   plagioclase,   hornblende. 

Granatpyroxenit.  —  Pyroxénite  (Williams)  massive,  grenatifère. 

Granatserpextin.  —  Péridotite  grenatifère  dont  Tolivine  est 
transformée   en   serpentine. 

Granatsillimanitgneiss,  Schaefer.  —  Gneiss  filandreux  à 
grains  assez  fins,  avec  orthose,  microcline.  quarz,  biotite. 
grenat   et  fins  délits   de   sillimanite. 

Granatskarn,  Kalkowsk)',  1886.  —  Granatfels  compact  à 
srrains  fins,  d'àgre  archécn.  en  lits  alternants  avec  couches 
de  fer    magnétique.   (Eleni.  d.   Lithol.,  iSSfi,  p.    122). 

Grand.    —  Sable   à  gros  grains. 

Granelliïe,  Lœwinson-Lessing-,  1887.  —  Nom  des  petits  gra- 
nules noirs,  distincts  des  globulites,  qui  se  trouvent  souvent 
en  grand  nombre  dans  les  bases  vitreuses,  et  peut-être 
synonyme  de  l'opacité  de  Vogelsang  (T.  M.  P.  M.,  1887.  p.  67). 

Graniliï.   —   Ancien    nom    des   granités  à   grains    très  fins, 

Granitamiatit.  O.  Lang,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à  pré- 
dominance de  potassium,  avec  Na  <  Ca  (voir  Dolerit-Diorit). 

Granitandesit.  O.  Lang,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à 
prédominance   alkali métal,    où   Na  =  K  >   Ca. 

Granitbreccien.  —  Brèches  granitiques,  dans  lesquelles  le 
ciment   est   lui-même    un   granité   d'origine   primaire. 

Granité  (de  l'italien  granito,  à  cause  de  sa  structure  grenue). 
Le  granité,  proprement  dit,  au  sens  de  G.  Rose.  Rosen 
busch,  Roth,  est  le  granité  à  2  micas  ;  c'est  une  roche  de 
profondeur,  grenue,  formée  d'orthose,  oligoclase  subor- 
donné, quarz,  biotite  et  muscovite.  Dans  le  début,  ce  nom 
s'appliquait  probablement  à  toutes  les  roches  gren"es  ;  son 
origine  est  ancienne  :  Gesalpinus  le  décrit  déjà  (de  Metal- 
licis,  1096),  ainsi  que  Piton  de  Touriiefort  (Relation  d'un  voyage 
au  Levant,  1698).  Les  Granités,  pour  G.  F.  P..  sont  des 
roches  holocristallines  à  structure  grenue,  composées  de 
quarz,  de  feldspaths  alcalins,  de  micas  (biotite,  muscovite). 
d'amphibole      ou    de    pyroxène,     avec     ou     sans     feldspaths 


IIl4  VIU'    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  GRA 

calcosodiques.  Les  grandes  divisions  secondaires  peuvent 
être  empruntées  au  caractère  minéralogique  :  Granités 
alcalins  à  l'cld spath  potassique  ;  granités  alcalins  à  feldspath 
et  autres  minéraux  sodiques  ;  Granités  normaux  à  felds- 
paths    potassiques  el    calcosodiques. 

GiiAMTE  A  AEGiRiNE  ■=-  Brôggev.  1884.  —  Variété  de  granité  à 
pyroxène,  riche  en  soude,  avec  aegirine.  comme  élément  coloré 
^  jegiringranit  (Nyl.    Magaz.     for     Nalurvid.,    xxvni,    p.    253). 

GRANrrELLo.  —  lîrèclie  calcaii'e  à  petits  éléments.  —  Ii'ving  a 
employé  ce  nom  pour  un  granité  augitique  à  plagioclase  (U.  S. 
•fcol.  Survey,  Monog.  V,  iS8'i,  p.  ii.")). 

Gkamtes  lîuÉcHiFORMEs.  Charpentier.  —  Cîi-anites  répandus  daus 
les  Pyrénées,  et  ailleurs,  formés  de  nombreux  morceaux  angu- 
leux ou  arrondis  d'un  granité  très  micacé  à  grains  fins,  dans  lui 
granité,  à  gros  grains,  pauvre  en  micas,  servant  de  ciment 
(B.  S.  G.  F.  2%  1,  p.  385)=  Granitbreccicn. 

Granitgneiss.  —  Gneiss  à  stratification  ou  schistosité  obscures,  à 
structure  granitique,  grenue,  parfois  filandreuse,  intermédiaire 
entre  celles  du  gneiss  et  du  granité. 

Graxitghanulit.  Cotta.  i8()2.  —  Granulite  plus  grenue  cjue  schis- 
teuse (Gesteins)ehre,  1862,  p.  166). 

Grantigreisen.  JokeJy.  1859  =  Feldspathgreisen. 

Gramtification,  Delesse,  i852.  —  Développement  des  minéraux 
mêmes  du  granité  dans  les  roches  qui  entourent  les  massifs 
granitiques  (B.  S.  g.  F.,  2,  ix,  p.  479)- 

Graxiïin  =  Aplite. 

Granitique  (structure).  —  Structure  cristalline,  grenue,  où  tous 
les  éléments  sont  xénomorphes. 

Granitiscuer  Uhyolith  =;  Xevadite. 

Granitite,  g.  Rose,  1857.  —  Granité  riche  en  oligoclase,  avec 
orthose  rouge,  quarz,  peu  de  mica  noir-verdàtre,  et  pas  de 
mica  blanc  (Z.  d.  g.  G.,  185^,  p.  5i3).  Granité  à  biotite,  au  sens 
actuel  de  Rosenbusch  (Mass.  Gest.)  et  J.  Roth  (Allg.  u.  Chem. 
Geol.),  formé  essentiellement  d'oi'those,  plagioclase.  quarz, 
biotite  seule.  Pour  Boricky,  granités  plus  riches  en  feldspaths 
calcosodiques  qu'en  feldspath  potassique  (1880,  p.  10). 

Gra>,'ititgxeiss.  von  Lasaulx,  i8^5.  —  Gneiss  riche  en  oligo- 
clase. (Elem.   d.    Pelrog.,    1874,   P-   342) 

GRA>fiTMARMOR,  Sckaffiàutl.  1864.  —  Calcaire  sableux,  à  grains 
et  taches  d'aspect  granitique,  rempli  de  petits  coraux  et 
de   nummulites  (N.   J.    1864,   p.    65o). 


GRA  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  IIl5 

Granito    di   Gabrro.    —    \'ieux   nom   italien  du  Gabbro. 

Granitoïde.  —  La  structure  granitoïde  est  synonyme  de  cristal- 
line-grenue. Gûmhel  a  employé  ce  mot  comme  nom  générique 
pour    le   gi'oupe  des   granités,    syénites  et   felsitporphyres. 

GRANiTOÏDriE,  Bonne}'.  —  Roches  présentant  la  com[)Ositi()n 
d'un    granité,    mais   paraissant  d'origine   métamorphique. 

Granitone.  —  Dénomination  toscane  i)our  Gabbro.  Daubrée 
l'a    employée  dans  ce  sens   (iSt>7). 

Granitophyr,  Gunibel.  —  Felsitpor[>hyre  à  masse  fondamen- 
tale holocristalline,  correspondant  par  conséquent  aux 
microgranites  et  aux  granit-porphyres  (p-  m)  :  île  Lapparent 
emploie   ce  terme   dans    le   sens  de    mici-ogranulite   (1900). 

Graniïoporphyrisch   =   Holokrystallinporphyriscli, 

Granitotrachytisch  ,  t'o/î  Lasaulx  ==■  Structure  ophitique . 
considérée  comme  intermédiaire  entre  les  structures  grani- 
tiques et   trachytiques.    (Ein.    i.  d.    Gesteinslehre,  p.   a'i.) 

Granitpechstein.  —  Voir   Pechstein. 

Graniïporphyr.  —  Désignation  employée  à  la  fois  pour  les 
roches  granitiques  porphyroïdes,  et  pour  les  porphyres 
quarzifères  à  masse  fondamentale  holocristalline.  Composition 
identique  à  celle  des  granités,  avec  phénocristaux  d'orthose, 
quarz,  biotite,  hornblende.  Roth  limite  la  désignation  aux 
granités  porphyroïdes  (Allg.  Geol.  II,  p.  100).  Rosenbusch 
l'applique  aux  roches  de  filons  granitiques  holocristallines- 
porphyriques.    (Mass.  Gest.  1887,  p.  2S6). 

GRANrrpoRPHY'RiscHE  Ganggesteine,  Rosenbusch,  i894.  —  Roches 
fdoniennes  porphyriques,  de  couleur  claire ,  formées  d'une 
masse  fondamentale  holocristalline,  à  grains  fins,  avec 
phénocristaux  des  éléments  blancs  (plus  rarement  des  colo- 
rés).  Le  granitporphyr   peut   être    cité   connue   le  type. 

GRANn'RHYOLiTH,  O.  Lciug,  i8()i. — Un  type  des  roches  acides 
de  cet  auteur  (granité,  porphyre,  liparite),  de  sa  classe  des 
roches  à  prédominance  de  potasse  où  Na  >  Ca,  et  o\i 
CaO  :  Na-0  :  K^O  =  i  :  4  :  14  (Versuch  einer  Ord.  d.Eruptiv- 
gesteine  n.ihrem  chem.Beslande,  T. M.  P. M.  xn,  3,  p.  "îiy,  1891). 

Granittrachyt,  O.  Lang,  1891. —  Un  de  ses  types  à  prédomi- 
nance alkali-metal,   où   Na  =  K  >  Ca.    (voir  :  Dolerit-Dioril). 

Granizo  ni   TiERRA.  —    Ciuérites  formées   de   petits  sphéroïdes, 

qui  constituent   les    tufs    pisolitiques. 
GRANODioRriE,  Beckev.   —   Granités  pauvres   en    potasse   de    la 
Sierra-Nevada,    auparavant    appelés   Quarzbiotitdiorit.    Equi- 
valent  de   Quarzmonzonite. 


IIl6  VIII''   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  GRA 

Graxodiokitisciier  KERX,  i?o.seA(6//.sr/j.  1890. —  Nom  du  magma 
intermédiaire  granitique-diori tique.   Xo'w  :    Atomzahl. 

Graxofelsophyh.   —   Voir  Felsogranophyr. 

Graxoliparites,  de  Lapparrnt,  i<)oo.  —  Granité  récent  à 
feldspaths  vitreux. 

Graxoeite,  Turner.  i()oo.  —  Le  U.  S.  geol.  Surv.  désigne  ainsi 
les  roches  ignées  grenues,  par  o])position  aux  porphyrifjues. 

Graxomeuite,  Vogelsang-,  187^.  —  Roclies  cristallines  grenues 
sans  masse  fondamentale  crvptomère  (Z.  d.  g.  G.,  xxiv,  533). 

Graxophyue.  Vogelsang.  18(17.  — Structui-e  de  certains  porphyres 
quarzifères  avec  masse  fondamentale  holocristalline.  Rosen- 
busch  assigne  aux  granophyres  un  arrangement  régulier  des 
éléments  constituants,  quarz  et  orthose.  qui  se  pénètrent 
réciproquement.  (Z.  d.  d.g.  G.  1872,  wiv  ■i34)  =  micropegmatite. 

Graxoimiyijh  .  Vogelsang.  1872.  —  Roches  porphyriques  dépour- 
vues de  phénocrislaux  (Z.D.  G.  G.  1872.  |).  .53'î). 

Graxophyrstuiktih.  Rosenbusch .  189!).  — Structure  caractérisée, 
par  ce  que  les  éléments  se  pénètrent  réciproquement,  en 
présentant  des  formes  idiomorphes  =  micropegmatite. 

GRAXOsPHAEiiriE.  Vogelsûiig,  1872. —  Sphérolites  formés  de  grains 
cristallins  disposés  en  rayons  et  en  cercles  concentriques. 
(Arch.  Néerland.,  vu). 

Graxulit.  Woiss.  —  Nom  donné,  en  Allemagne,  aux  roches 
variées,  décrites  par  Justi  comme  Namiester-Stein,  et  voisines 
des  gneiss,  dont  elles  se  distinguent  surtout  i)ar  la  présence  du 
grenat.  Ce  sont  des  roches  schisto-cristallines  claires,  à  grains 
fins,  à  orthose.  quarz.  grenat,  et  plus  ou  moins  de  biotite. 
hornblende  ou  augite  =  Leptynite,  eurite  schistoïde.  ^Veisstein 
(AVernei").  Namiester  Stein,  Amausit.  mâhrischer  halb- 
edelstein.  (Weiss,  Neue  Schriften  naturlorsch.  Freunde  in  Berlin. 
B.4.  p.  35o).  En  France,  suivant  Michel  Lévy.  les  granulites  sont 
des  granités  à  muscovite,  à  quarz  idiomorphe.  En  Angleterre, 
microgranites  blancs  à  grains  fins,  de  quarz,  feldspath, 
muscovite,  grenat.  En  Suède,  on  désigne  sous  ce  nom.  l'étage 
supérieur  du  terrain  fondamental. 

Graxulttgabbro.  Aordenskjôld,  189.").  —  Roche  brécliiforme, 
com])osée  de  morceaux  de  granulite.  quarz.  feldspath,  chlorite, 
et  grenat.  (Geol.  Fôren.  Stockholm  Fôrh.,  17,  523). 

Graxulitgneiss.  —  Gneiss  grenatifères  associés  aux  gneiss  et  aux 
granités,  et  formant  passage  des  granulites  aux  gneiss.  Voir  ; 
gneiss  granulitique. 


GRA  lexique  PÉïROGRAPHIQUE  iii^ 

Granulitr;  (jabbko.    Geikie  et   TealL  1894  =   Pyroxciii^ruiiulit. 

(Q.  J.  G.  S.  2.  65o). 
GuANUHTic  STKUCTUiîE.  ,/«(/</,  i88(>.  —  JutldJélinil  une  structure 
graimlitique  des  dolérites  et  basaltes,  pai'  o[»positioii  à  leur 
structure  ophitiquc.  quand  l'augite  y  est  développée  en  grains, 
compris  dans  les  intervalles  entre  les  cristaux  de  l'elds[»atii 
(Q.  J.  G    S.  xui.  68). 

Granulitiqle  (structure),  Michel  Lév}\  1879.  —  Structure  cris- 
talline grenue,  avec  éléments  automor[)hes.  notamment  le 
«ruarz.    (Structures    et    classil".  des    roches  éruptives,  p.    24-09). 

Granulophyres,  de  Lapparcnt,  i885.  —  Microgranulite  à  grains 
fins.   (Traité,    p.   (ioa). 

Graphique  (PE(;]MATrrE).  —  Formée  de  gnjs  cristaux  de  leld- 
spath,  criblés  de  longs  cristaux  de  quarz,  à  section  trigonale, 
disposés  avec  ordre,  à  la  t'açi^n  de  caractères  cunéiformes. 
Gisement  en  liions,  ou  en  petites  masses  =  g'ranite 
hébraïque,    pegniatite    (Haûy),   Schriftgranit. 

Graphische  Verwachsungex  --^=  Structure  pegmatique,  pegnia- 
tite g-rapliique,  gra[)hic  intei'growths,  Im[)licationsslruktur, 
Symplektische  Verwachsungen. 

Graphitbasalt,  Steenstrap,  1875.  —  Basalte  du  Groenland 
avec  grai)hite.  (Z.  d.  g.  G.  xxxni,  p.  aaS). 

Graphitgestein.  —  Agrégats  g'raphitiques  (pie  Ton  trouve  en 
masses    lenticulaires  dans   les  gneiss  et   les    granités. 

Graphitgneiss.  —  Variétés  de  gneiss  où  le  graphite  remplace 
plus   ou   moins  le  mica. 

GRAPHiTGRAxrr.  —  Variétés  de  granité  où  le  graphite  accom- 
pagne ou  remplace  le  mica. 

Graphitiques  (schistes)  Schistes  quarzeux,  riches  en  graphite, 
pauvres  en  mica,  interstratifiés  dans  les  lorniations  schisto- 
ci'istallines. 

(ÎRAPIHTKALKSCHIEFER.  —  (^lalcschistc  coloré  en  noir  |)ar  du  gra- 
phite  à    l'état   de   fine   division. 

Grapiiitoïdgneiss,  Roseiibiiscli,  1898.  — Gneiss  av(;c  gra[)hitoïde 
(=■  schungite).  11  y  a  de  même  des  Graphitoïdglimmerschieter, 
Graphitoïdquarzit,  etc. 

Graphitoïdschieeer,  Rosenbusch,  1898.  —  Phyllades  quarzeux  à 
graphitoïde,  pauvres  en  mica  ^^  schistes  graphitiques  (Eleiu.  437). 

Graphitquarzit,  Kalkoivsky,  188G.  —  (^uarzites  contenant  des 
noyaux  de  graphite.  (Eleni.  d.  Litliol.,  1886,  p.  271). 

Graphitschiefer  =  Graphitiques  (schistes). 


1H8  Vlir    CONGRÈS    GÉOLOGIQUli  GRA 

Graupenbasalte.  —  Basaltes  présentant  des  surfaces  grenues, 
taclietées.  anguleuses,  suivant  les  plans  de  division. 

Grauwacke.  — Grès  argileux,  grenu,  gris  ou  brun  par  altération, 
polymorphe,  élastique,  à  grains  de  quarz,  fedspath.  calcite,  et 
autres,  réunis  par  un  ciment  argileux  ■=-  Greywacke. 

Grauwacke.nhorxfels,  Lossen.  18M8.  —  Grauwacke  de  l'âge 
du  Culm,  métamorpliisée  au  contact  du  granité  du  Brocken 
(Harz).  et  qui  se  ti'ouve  associée  à  lEckergneiss.  (J.  ^Landesan. 
tûr  i8»8,  p.  5,  xxxvn  ;  1889,  5,  xxvi). 

Grauwackensaxusïeix.  —  Grauwackes  gréseuses  à  grains  tins. 

Gruwackexschiefer.  —  Grau\va(;kes  dures,  micacées,  à  grains 
lins,  [)assant  aux  .schistes. 

Gravier  =gravel,  ghiaia. 

Greexsand  ■=  Sable  glauconilère.  très  développé  dans  le 
Crétacé   d'Angleterre. 

Greexstoxe  =  Grûnstein. 

GuEEXsroxE  Asn,  De  la  Beclie,  1837.  —  Vieux  ]U)ms  di's  lut's 
diabasiques  ^=  Grûnsteintull',  Diabastnll".  Sclialstein.  Trappean 
ash  (Geol.  Rep.  on  Cornwall,  i8'3~). 

Greisex,  Werner.  —  Roche  cristalline,  grenue,  formée  de  quarz 
et  mica,  pouvant  être  considérée  avec  Rosenbusch  comme 
une  variété  de  granité  sans  feldspath.  C'est  un  vieux  nom 
donné  par  les  mineurs  à  ces  roches  généralement  stanni- 
fères   =^  Hyalomicte,   Graisen.    Gi-eisstein,    etc. 

GrenatiI'Èiîes  (schistks).  —  Scliistes  métamorphiques,  riches  en 
grenat. 

Grexatite.  —  Roches  d'origine  souvent  métamorphique,  formées 
de  grenat,  avec  minéraux  accessoires  et  caractères  très 
variables  -^^^   Granatiti.   Granalit. 

Grexue  (structure).  —  Structure  caractérisée  par  l'état  cris- 
tallin aHotriomorphe  de  la  totalité  ou  de  la  plupart  des 
éléments  conij)Osants.  Elle  n'admet  pas  de  base  vitreuse,  ni 
ne  montre  d'opposition  entre  une  masse  fondamentale  et 
des  phénocristaux  =     Granitique,    saccharoïde. 

Grexzfacies  =  Faciès   de  contact,    Randfacies. 

Grès.  —  Nom  général  de  sédiments  élastiques,  plus  ou 
moins  cohérents,  formés  de  petits  grains  minéraux  ou 
rocheux,  anguleux  ou  arrondis,  réunis  par  un  ciment.  Sou- 
vent on  désigne  sous  le  nom  de  grès,  proprement  dit.  le 
grès  quarzeux  commun,  formé  presque  exclusivement  de 
grains   de  quarz.     Le    ciment     des    grès    est  très    variable. 


GRÉ  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  IIIÇ) 

argileux,       calcai^eiix ,    i'errugineux ,     siliceux,     glauconieux , 
ou  bitumineux   =   Sandstein. 

Grès  bigarré,  de  couleurs  bariolées,  développé  dans  la  divi- 
sion  inférieure  du    Trias. 

Grès  calcareux.  —  Grès  à  ciment  calcaire  ;  on  l'appelle  cal- 
caire-sableux quand  le  calcaire  domine  sur  les  grains  de 
quarz   ;=    Kalksandstein. 

Grès  micack.  Barrais,  i884-  —  Grès  niétamorphisé  au  con- 
tact du  granité,  avec  biotite  et  quarz  recristallisé  ::=  Glini- 
merquarzit.    (Ann.    Soc.  géol.    Nord,    1884,  xi,    xii,    io3,    I). 

Greystone,  p.  Scrope,  iHaS.  —  Andésite  augitique  du  Mont- 
Dore    ^=     Trachydolerit   (Considérations   on    Volcanos,    p.   86). 

Greywacke  =:   GrauM'acke. 

Gries.  —  Grains  de  roches  clasti(iues  meubles,  intermédiaires  par 
leurs  dimensions  entre  graviers  et  galets. 

Griffelformige  Absoxdehung.  —  Voir  Grillelscliieler. 

Griffelschiefer.  —  Schiste  qui  se  clive  facilement  en  bâtonnets 
ou  crayons  d'ardoise. 

Griotte  (marbre).  —  Marl)re  ricbe  en  goniatites  du  Dévonien  el 
du  Carbonifère  des  Pyrénées. 

Grit  =:  Variété  de  grès  :  Grès  calcareux,  pour  les  uns  ;  grès 
grossier,  grès  à  grains  anguleux,  grès  à  ciment  compact,  pour 
les  autres  (J.  A.  Phillips,  Q.  J.  G.  S.,xxxvn,  p.  <),  i88x). 

Grobkalk  =:  Calcaire  grossier. 

Grobkôrnk;.  —  Structure  des  roches  cristallines  grenues,  dont  le 
grain  atteint  les  dimensions  d'un  pois. 

Grorudite,  Brôgg-er,  i8*J4.  —  Roches  liloniennes  granitiques,  for- 
mées d'orth  ose  et  quarz,  en  grains  isomères,  et  d'aiguilles  d'aegi- 
rine,  avec  phénocrystaux  de  microcline  et  d'œgirine  =  ^ïlgirin- 
granitporphyr.   Quarztinguait,   ^girinquarzkeratophyr  (p.  (»<)). 

Grundaggregai',  Pelikan,  i<S98.  —  Agrégats  secondaires  de  ([uarz 
et  d'albite  dont  sont  imprégnés  les  chloritoschistes  (Sitz.  B. 
Wien.  Akad.,  107,  547). 

Grundmasse  =^  Magma   du   second    temps. 

Grundstrukturen,  von  Lasaulx.  —  Ces  structures  fondamen- 
tales des  rociies,  d'après  von  Lasaulx,  seraient  les  structures 
amor})hes,  cristallines,  clasti({ues.  etc.,  tandis  que  les  struc- 
tures grenues,  porphyriques,  etc.,  ne  constitueraient  pour 
lui  que  des  variétés  de  structure  (p.  (jg). 
Grundteig  =  Magma,  Basis,    Grundmasse. 


1I20  Via''   CONGKÈS    GÉOLOGIQUE  GRU 

Grûneudecalciïgestein.  —  Produit  d'altération  des  niélaphyres 
et  autres  roches  semblables. 

Gkuxsciiikkeu.  —  Schistes  variés,  verts,  ehloriteux.  corres- 
pondant à  divers  produits  d'altération  :  tufs  de  Grûnstein. 
Grïiustein  dynanioniétaïuorphisé.  Diabasschiefer,  Hornblen- 
deschiefer,  etc.  Xauinann  employait  le  nom  comme  synonyme 
d  l^pidotamphibolschiet'er,  Kalkowsky  le  limite  à  des  roches 
à  grains  tins  de  la  iormation  archéenne,  riches  en  quarz, 
avec  feldspath,  épidote,  chlorite.  hornblende:  et  y  distingue 
les  Epidotgrûnschiefer,  les  Hornblendegrûneschiefer,  Chlo- 
ritgrùnschiefer,  et  Prasinites  ou  Griinschiefer  proprement  dits. 

Grûnschlamm.   —    Voir  :  boue    des    mers    profondes. 

Grûnstein.  —  Ancienne  dénomination  appliquée  à  toutes 
les  roches  plagioclasiques.  généralejnent  colorées  en  vert 
par  tle  la  chlorite,  et  (jui  depuis  ont  été  réparties  pai-mi 
les  iliabascs.  diorites.  porphyrites,  etc.  Cet  ancien  groupe 
était  conipaiable  à  ceux  des  granités,  trapps,  niélaphyres,  etc. 

Grûnstkim'oiumiyi!.  —  Ancien  nom  donné  aux  Grùnsteins  por- 
phyricjues.  actuellement  rangés  parmi  les  Labiadorporphyres, 
Augitporphyrites.   etc. 

Grûnsteinpsammit,  Nauinann,  i849-  —  Grès  psammitique.  à 
débris   de    Grûnstein.    (Geogn.   1849,  ^.  P-  7o4)- 

Grunsteinschieker.    —   Voir  :  Diabasschiefer,    Dioritschiefei-. 

GRÛ^'SïEINïRACHYT.  voTi  Richthofen.  —  Roches  vertes  porphy- 
riques  du  Tyrol  formées  de  horni)lende.  oligoclase.  actuel- 
lement  désignées    sous   le    nom    d'Hornblendeandesit. 

Grûnsteintuff.  —  Dénomination  générale  pour  les  tufs  de 
diabase,    augitporphyrite,   juélaphyre. 

Gruss  =^  Arène. 

Guano,  Terres  phosphatées  (Iles  C^hinclia.  Pérou)  provenant 
des  déjections   doiseaux  marins. 

(typsdolomit.  Schillbach,  iHgS.  —  Dolomie  gypsifère.  où  le 
gypse  est  tantôt  concentré  en  rognons,  et  tantôt  disséminé 
en   paillettes,   en  veinules    (Gypsdoi.  iuiRôlhd.  Uaigeg.  Jena). 

Gypserde.    —  Gypse  blanc   pulvérulent. 

Gy'psmeroel.  —   Marne  schisteuse   pénétrée    de  gypse. 

Gy'pss  vNDSïEiN.  —  Grès  pénétré  de  gypse,  ou  sable  cimenté 
par  sulfate  de   chaux. 

H 

Haidesand.  —  Xoin,  dans  le  Harz,  du  granité  transformé  en  arène. 


|-|/\|_  LEXIQUE    PETROGtîAPHIQUE  II31 

Halbklastische  Gesïeine.  —  Nom  donné  aux  roches,  telles  que 
schistes,  argiles,  tufs,  formées  à  la  fois  de  débris  élastiques  et 
de  néo formations  cristallines. 

Halbkrystallinisgh,  Zirkel,  1873.  —  Structure  des  roches  qui 
montrent  un  assemblage  de  parties  cristallines  et  d'une 
substance  non  individualisée.  (Résidu  de  cristallisation,  ou 
Basis).  Tels  sont  les  porphyres  dont  la  masse  fondamentale 
n  est  pas  holocristalline.  (iMik.  Besch.  Min.  u.  Gest), 

Halbooliihe,  Gw/n^é'^,  188G. — Calcaire  de  composition  ordinaire, 
contenant  dans  sa  masse  des  grains  calcaires  arrondis, 
analogues  aux  oolites,  mais  ne  présentant  pas  la  disposition 
en  écailles  concentriques  (p.  i^S), 

Halbphyllit,  Loretz,  1881.  —  Schiste  métamorphique  de  la 
haute  vallée  de  Schwarza,  cai^actérisé  par  de  gros  grains 
de  quarz  allothigène  et  par  la  présence  de  la  biotite. 
(Jahrb.   preuss.  geol.  Landesanst..  1881,  p.   i^S). 

Halda.  —  Nom  d'argiles  salifères  (Salzlette)  à  Wieliczka. 

Halit  =  Sel  gemme. 

Hàlleflinta.  —  Nom  donné  en  Suède,  à  des  roches  compactes 
ou  à  grains  fins,  associées  aux  gneiss,  à  cassure  homogène  et 
conchoïdale,  parfois  porphyroïdes,  formées  essentiellement  de 
quarz  et  felspath,  avec  hornblende,  chlorite,  magnétite,  oligiste 
accessoires,  couleur  grise,  verte,  rouge,  noire,  souvent  zonée, 
bandée,  ou  feuilletée. 

Hâlleflintagneiss. —  Nom  jadis  donné  en  Suède,  conmie  celui 
d'eurite.  aux  roches  actuelhunent  désignées  sous  le  nom  de 
granulite,  dont  elles  ont  la  composition  ;  structure  compacte, 
fixement  grenue,  schisteuse  =  Leptynite. 

Hàlleflintporphyr,  O.  Nordenskjold,  1895.  —  Nom  de  Halleflints 
d'origine  éruptive  (Geol.  Fôren.  Stockh.  Fôrh.  17,  C53). 

Halogènes,  Reneviei\  18812.  —  Dépôts  chimiques  salins  formés 
dans  les  eaux  tranquilles,  comme  sel  gemme,  gypse,  etc. 

HALOinriE,  Wadsworth.  —  Famille  des  sédiments  chimiques, 
dont  le  type  est  le  sel  gemme  (Halit). 

Hàmatitpuyllit.  —  Phyllade  oligistifère,  rouge  ou  violacée. 

Hangendes.  —  Désignation  des  lits  rocheux,  qui  reposent  sur 
d'autres  strates  de  ï^oches. 

llAPLrr  =  Roche  granitique  formée  de  quarz  et  d'orthose  ==  Aplite, 
Feldspathgreisen , 

Haplopuyr.  —  Nom  donné  dans  les  Alpes  à  certains  granités 
présentant    la    structure    bétonnée    (Mortelstructur),    à    gros 


ir22  VIU'   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  HAR 

grains  de  quarz  et  de  feldspath,  entre  lesquels  se  trouvent 
des  grains  lins  de  ces  mêmes  espèces.  Stache  et  John  avaient 
d'abord  donné  ce  nom  à  des  roches  granitiques  à  structure 
intermédiaire  entre  les  granités  et  les  porphyres  (J.  G.  Reich- 
sanst.  xxvu,  p.  189. 

Hardpan,  Hilgard,  1892.  —  Sous-sol  endurci  par  carbonate  de 
chaux,  zéolites,  etc.  (Relat.  of  soil,  1892). 

HARMOPUANrrE,  Cordier,  1848.  —  Roche  composée  presque  entiè- 
rement de  feldspath  lamellaire  =  Aplite  et  leptynite  (pro  parte). 

Haunische  =  Paroi  vernissée,  Rutschdâchen, 

Harzburgit,  Rosenbusch,  1887.  —  Péridotites  formées  essen- 
tiellement d'olivine  et  cnstatite,  ou  bi'onzite  =  Saxonit, 
Bronzit-olivinfels.    (Mass.  Gest.,  p.  2(39). 

Haselgebirge.  —  Brèche  des  Alpes  formées  d'argile,  de  gypse, 
de   sel  gemme   et  de   fragments   d'autres    roches. 

HATHERLrrE,  Henderson.  1898.  —  Syénite  composée  essentielle- 
ment d'anorthose,  avec  un  peu  d'hornblende  brune,  pyroxène 
vert   et   biotite   (Transvaal   norites,   p.  46). 

Haupïgneiss.  —  Gneiss  libro-grenu  répandu  dans  l'Erzgebirge 
saxon,  et  contenant  comme  éléments  essentiels  orthose, 
plagioclase,   quarz,    biotile.    et   plus   ou    moins  de   muscovite. 

Hauptgranit,    Giimbel.  —  Granité  à  d(5ux   micas   (p.    io5). 

Haûyine  Basalt,  Trimmer,  1841.  —  Basalte  où  la  leucite  rem- 
place le    feldspath    (Pract.    geol.    and   miner.,   p.  172). 

Haûynandesit,  Molli,  1874-  —  Andésite  à  Haûyne  (N.  J.,  p.  700). 

Haûynbasalt,  Vogelsang,  1872.  —  Basalte  néphélinique  à 
leucite,  riche  en  haûyne  =  Haûynophyre.  (Z.  d.  g.  G.,  p.  542). 

Haûynfels.  Haidinger.  —  Nom  donné  par  Haidinger  aux 
roches  élœolitiques  à  sodalite,  qui  reçurent  plus  lard  le 
nom   de   Ditroite    (Jahrb.  K.  K.  geol.  Reichsanslalt,  xn,  p.  64). 

Haûyxophyu,  Raininelsherg.  1860.  —  Basalte  à  augite,  haûyne, 
un  peu  d'olivine,  mica,  leucite.  Ancien  nom  des  laves 
riches  en  haûyne  =  Haûynporphyr,  Augitophyrlava  (Z.  d.  g. 
G.  xH,  p.  273). 

HAÛY'XPHONOLiTH,ZasaMZx. —  Phonolithe  riches  en  haûyne  (p.  284). 

Haûynporphyr,  Ahich,    1889  =   Haûynophyr.  (N.  J.  1839,  P-  3^7)- 

Haûyntachylyt,  Molli,  1875.  —  Verre  basaltique,  rangé  actuel- 
lement parmi  les  augitites,  contenant  dans  une  masse 
isotrope  brune,  haûyne,  augite.  hornblende,  apatite,  sphène 
(N.  J.  1875,  p.  719). 


H  AU  LEXIOI'E    PÉTROGKAI'HIQUE  II23 

Haûyxtkphrit,  Fritsch  ii.  Reiss,  18G8. —  Laves  riches  en  liâuyne, 
rapportées  par  von  Lasaulx  aux  Haûynbasalt,  par  Rosenbusch 
aux  Haûyandesites.  (Geol.  Beschr.  d.  Insel  Tenerite,  1868). 
Zirkel  et  Hibscli  donnent  ce  nom  aux  Téphrites  où  la 
hàuyne  remplace  la  néphéline.  Roches  porphyriques,  avec 
feldspath  (sanidine  et  plagioclase),  hornblende,  augite,  œgi- 
rinaugite,  1er  titane,  etc.,  présentant  des  passages  aux  phono- 
lites   et  aux  trachytes. 

Haûyntraghyïe,  Palmieri  et  Scacchi,  i853.  —  Roches  leuci- 
tiques  de  Melfi ,  à  haûyne ,  leucite  sanidine ,  mélanite , 
augite  dans  une  masse   compacte   claire.    (Z,    d.    G.;  V,   21). 

Heathen.  —  Nom  donné  par  les  carriers  anglais  aux  enclaves 
sombres   des   granités. 

HEBRAÏscnER   Stein  =  Peguiatite. 

Hedrumite,  W.  C.  Brôggev,  1890.  —  Roche  syénitique  du 
gi'oupe  de  la  Foyaite,  pauvre  en  élœolite,  ou  sans  élœolite, 
à   masse  fondamentale   trachytoïde.    (Z.  f.   K.,  40,  xvi). 

Heidestein  =  Granité. 

Hellefors-Diabas,  Tôrnehohin.  —  Variété  de  diabase  à  divine 
de    Suède.    Voir   Aasby-Diabas. 

Hemidiasghiste,  Lœuinson-Lessing-,  1900.  —  Roches  granitoïdes, 
notamment  gabbros  et  norites,  à  zones  i^ubanées  ;  les  diverses 
zones  étant  formées  par  des  termes  plus  ou  moins  leu- 
cocrates  ou  mélanocrates  (Trav.  nat.    S*  Petersb.,    xxx,    224). 

Hemidiorit,  Dana,  i883.  —  Nom  distinctif  des  diorites  mica- 
cées, pour  limiter  celui  de  diorite  aux  types  à  horblende. 
=^    Hemidiorit.    (Amer,  journ.,  3«  ser.,  xxv,  i883,  p,  478). 

Hemiklastiscue  Gesteine,  Senft.  —  Nom  donné  aux  tufs  et 
conglomérats  volcaniques.    (Felsarten,  p.  71). 

Hemii^rystallin  =  Semicristallin. 

Hemilisiques,  Brongniart,  1827.  —  Roches  formées  en  partie 
par  les   agents  mécaniques  et  par  les   agents  chimiques. 

HEMrrnRÈNE,  Brongniart,  i8i3.  —  Roche  formée  d'amphibole 
et  de  caîcite,  comprenant  soit  des  cipolins  à  amphibole, 
soit  des  roches  telles  que  celles  du  Puy-de-Dôme,  étudiées 
par  Von  Lasaulx.  (N.  J.  1874,  p.  23o),  qui  sont  des  roches 
éruptives  à  amphibole,   calcifiées. 

Herghenberglava,  Lang,  1891.  —  Type  de  ses  roches  à  pré- 
dominance de  chaux,  avec  le  rapport  Ca  O  :  Na-O  :  K-O  = 
3,1   :   1,1  :   I.  (T.  M.  P.  M.  1891,  xn,  p.  235). 

HERCYNri'FELs,  Kalkowsk)' ^  1887.   —  Roche  du  groupe  des  am- 


II24  Vnr   CONdKÈS    GÉOLOGIQUK  HER 

pliibolites,  avec  hercynite,  1er  magnétique,  corindon,  rutile 
(Z.  d.  g.  G.  1881,   XXXIII,  p.  536). 

HERCYNiTtiRANULiT. — Lcptyiiite  filandreuscassez  Hche  cnhercynitc. 

Heronite,  Coleman,  1899.  —  Roche  de  filon,  où  lanalcite  cons- 
titue la  moitié  des  éléments  constituants,  avec  orthose, 
labrador,  œgirine  (Rep.  Dur.  ofmin.  Toronto,  vu,  p.  ijz). 

Hessleite,  Nordenslijôld,  1881.  —  Ce  nom  réunit  en  un  groupe 
naturel,  de  même  origine,  les  météorites  de  Lixna,  Pillist- 
fer,  Erxleben,  Blansko,  Ohaba,  Dundrum,  Hessle,  Orvinio, 
Stalldalen.  Voir:  Kûgelchenchondrit,  (Z.  d.  g.  G.,  xxxiii,  p.  ai). 

HeterogkiX  :^=  composé, 

lÏETEROKOKKiTE,  Gumbel,  188G.  —  Roches  composées,  cristallines, 
grenues,  formées  d'espèces  minérales  diverses  (p.  85). 

HÉTÉROMERE  =   Anisomcr. 

Heterophyllolithe,  Gûmbel,  1886.  —  Schistes  cristallins  formés 
de  plusieurs  espèces  minéi'ales  distinctes  (p.  t53). 

Heterotektisguk,  Lœwinson-Lessing,  1898.  —  Les  roches  ou 
magmas  heterotectiques,  sont  ceux  formés  de  deux  ou  plu- 
sieurs magmas  monotectiques  (Acidiluls  Coefficient,  108). 

Hetkrotypisciie  AussciiEiDUNGEN  — Voir  isotypische. 

Hexaëdrisciii:  Eisen,  G.  Rose.  — Météorites  ferreuses,  dépourvues 
de  croûte. 

HiEROGLYPHENKALK,  Lusser.  —  Galcaires  de  Suisse  oii  les  sections 
de  Rudistes  dessinent  des  caractères  hiéroglyphiques. 

HlRSClIHORNSTEIN  =  Goticulc. 

HiRSEXSTEiN  =  Calcaire  oolitique  à  grains  tins. 

HisLOPiïE,  S.  Haughton,  1859.  —  Calcaire  grenu,  vert,  glau- 
conieux.  (Phil.  Mag.  1859(17),  p.  66). 

lloLLow-spiiERULiTEs,  Icldings,  1888.  —  Sphépolitcs  creux,  à 
grande  cavité  centrale  due  à  un  phénomène  de  l'etrait  (17'^  Ann. 
Rep.  U.  S.  geol.  Surv.,  266). 

HoLocRiSTALLiNE  (roghe).  —  Roclic  entièrement  cristalline,  par 
opposition  aux  roches  amorphes  ou  vitreuses.  Structure  des 
roches  cristallines,  formées  en  totalité  de  grains  cristallins,  ter- 
minés ounonpardes  faces cristallographiques  =^  VoUkrystallm. 

HoLODiAscHisTE,  Lœwinsoïi-Lessing,  1900.  —  Roches  granitoïdes, 
notamment  gabbros  et  norites,  à  zones  rubanées,  plus  différen- 
ciées que  les  hémidiaschistes;  les  différentes  zones  étant  formées 
presque  exclusivement  soit  de  feldspaths,  soit  d'éléments  ferro- 
magnésiens  (Trav.  nat.  St-Pétersb.,  xxx,  224). 

HoLOKL  vsTiscuE  Gesïeine,  Senft,  1857.  —  Roches  élastiques  nep- 


HOL  LEXIQUE   PÉTKOGBAPHIQUE  112.5 

tuniennes  vraies,  conglomérats,  brèches,  par  opposition  aux 
roches  hémiclastiques  (Felsarten,  p,  78) . 

HoLOKRYSTALLiN-PORPHYRiscH,  Roseubiisch,  i8c)^.  —  Structure  des 
roches  porphyriques,  caractérisées  par  la  coexistence  d'une 
pâte  fondamentale  et  de  phénocristaux,  et  chez  lesquelles  la 
pâte  est  cristalline  grenue. 

HoLOSiDÈRE,  Dauhrée,  1867.  —  Météorites  dépourvues  de  subs- 
tances pierreuses,  de  silicates  =  Sidérite,  Sidérolithe,  Eisen- 
meteorite  (C.  R.  65.  p.  60,  1867). 

HoLZERDE.  —  Charbon  terreux,  bitumineux,  amorphe,  brun,  gris 
ou  noir. 

HoLZGLiMMERscHiEFER.  —  Micaschistcs  fibrcux,  à  bandelettes  de 
quarz  interstratifiées. 

HoLZGXEiss.  —  Gneiss  étiré,  où  le  quarz  s'assemble  en  bandelettes 
ou  bâtonnets  =  Stengelgneiss. 

HoLZTORF.  —  Tourbe  formée  principalement  de  débris  de 
tiges  et  de  racines   d'arbres. 

HoMOEOGÈNES  (enclaves),  LacroLx,  1893.  —  Enclaves  généra- 
lement grenues,  rarement  vitreuses,  présentant  essentielle- 
ment la  composition  des  roches  éruptives  qui  les  renferment 
(Enclaves  homœgènes  complètes)  ou  plus  basiques  que 
celles-ci  (ségrégations).  Elles  sont  le  résultat  de  consolida- 
tions intratelluriques  =  Enclaves  endogènes.  (Les  enclaves 
des   roches  volcaniques,   p.  35i). 

HoMOKOKKiTE,  Gûinhel,  1886.  —  Roches  simples,  cristallines, 
formées  d'une    seule  espèce    minérale  cristalline    (p.    85). 

HoMOMiKTE.  —  Les  conglomérats  ou  brèches  homomictes,  sont 
ceux  dont  les  éléments  constituants  sont  d'une  seule  et 
même  roche   =■  Monogène. 

HoMÔOKRYSTALLix.  —  Roclies  greuucs  à  grains  sensiblement 
d'égale  grosseur.   Voir  :   isométrique-grenu. 

HoMOPHYLLOLiTHK,  (jûinbeL  i88().  —  Schistes  cristallins  formés 
d'une  seule   espèce  minérale   (p.   i5'3). 

HoxE-STONE    =  Novaculite. 

lîoonoo.  —  Nom  répandu  dans  le  N.  W.  de  l'Amérique  pour 
désigner    les   rochers    laissés    par    l'érosion. 

lïoppKiss.  —  Nom  donné  dans  l'Etat  de  NcAV-York  à  des  épi- 
génies  en   grès,    de   tréjuies   de    sel. 

lIoRNBLENDE.iKERiT.  —  Voir  AkcHt. 

Hornblende  (hoches  a),  Fouqué  et  Michel-Léi>)',  iSjÇ).  — 
Roches  micri)lilicjues  (trachytes,  andésites, etc.)  renfermant  des 


JI26  VIII=    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  HOR 

phénocristaux    de  hornblende  :   roches  granitiques    contenant 
le  même  minéral. 

HoRNBLKXDEBASALT.  Rosenbiisch.  1887.  —  Basalte  feldspathique 
à  phénocristaux  dhornblendc.  (Mass.  Gest.  1887,  p.  738). 
Voir  :  Stielbasalt  et  Kulait. 

HoRXBLENDEBAsiTK.  Lœwinson-Lessing'.  1900. —  Roches  intrusives. 
gabbros  ou  gabbrodioritiques,  en  batholites  ou  filons,  ultra- 
basiques, riclies  en  anorthite,  hornblende,  et  très  pauvres  en 
alcalis.  (Trav.  nat.  St-Pétersb.,  xxx,  v,  2i5). 

HoRNBLEXDEBiOTiTGRAXiT  =  Graultlte  richc  en  hornblende. 

HoRNBLEXDE-BioTiTEscnisT,  B.  Koto,  1893.  —  Micascliistc 
fifneissique  à  hornblende  abondante,  et  riche  en  feldspath. 
(Journ.  ofthe  univ.  ofJapan.  V,  m,  1893,  p    2,5r). 

HoRXBLEXDEDiABAS.  Streng,  i883.  —  Diabase  porphryoïdeà 
phénocristaux  d'hornblende  basaltique  (XXII  Ber.  d.  Oberhess. 
Ges.  f.  Natur.  u.  Heilkunde.  i883.  p.  232). 

HoRXBLEXDEDiALLAGiT.  LœwinsoTi-Lessing'.  1900.  —  Diallag-ite  à 
amphibole  (Trav.  nat.  St  Pétersb.,  220) 

HoRXBEXDEDiALLAGPERinoTiTE,  Saytzeiv.  i892.  —  Péridotites 
grenues,  formées  de  diallage.  hornblende,  olivine,  formant  le 
passage  des  wehrlites  aux  amphibolpikrites  (Mem.  Corn.  geol. 
1892,  xn,n°  i). 

HoRXBLEXDEDioRiT  ^=  Diorite  proprement  dite. 

HoRXBLEXDEEXsTATiTFELS.  Cossa.  —  Pvroxénitc  (Williams), 
formée  d'enstatite,  et  riche  en  hornblende. 

HoRXBEEXDEEPiDOTSCHiEFER.  —  Schistes  à  hornblende,  épidote. 
chlorite,  feldspath,    quarz   et   calcite. 

HoRXBLEXDEFELs.  —  Rochcs  massivcs  composées  d'une  ou 
plusieurs  espèces  d'amphibole. 

HoRXBLEXDEGABBRO.  —  Gabbros  riches  en  amphibole,  formant 
ainsi  passage  des  gabbros  aux  diorites  ;  pour  d'autres 
auteurs,  ces  gabbros  ne  sont  enrichis,  qu'après  coup,  par 
métamorphose,  en  amphibole  secondaire  :  ils  sont  syno- 
nymes  dans   ce   sens   d'Uralitgabbro. 

HoRNBLEXDEGESTEix.   —   Yoir  :   Amphibolite. 

HoRXBLEXDEGLnnrERSCHiEFER.    —  ^licaschistc   à  hornblende. 

HoRXBLEXDEGXEiss.  —  Gueiss  avcc  hornblende,  quarz,  feld- 
spath, et  parfois  mica. 

HoRXBLEXDEGRAxiT.  NaumanTi.  1849.  —  Granité  à  feldspath, 
hornblende,    quarz.    sans   mica.    (Geogn.,  n,  p.  194) • 

HoRXBLEXDEGRAxiTPORPHA'R.  —  Granitporphyi'c  offrant  la  com- 
position  du   granité  amphibolique. 


HOR  LEXIQUE    PÉTUOGRAPHIQUE  II27 

HoRNBLENDEGR^VNULiT.  —  Leptynite  OÙ  la  hornblende  remplace 
le   mica. 

HoRNBLENDEGRÛNSCHiEFER.  —  Grûnsclîiefer  dont  l'élément  coloré 
pyroxénique   est   remplacé   par   hornblende. 

HoRNBLENDEGRÛNSTEiNE,  Seuft  =  Ampliibolite. 

HoRNBLENDEKERSANTiT,  AudreŒ,  1892.  —  Rochc  de  filon,  à  grains 
moyens,  gris-noir,  panidiomorphe  grenue,  formée  de  plagio- 
clase,  hornblende  primaire  verte,  un  peu  de  mica,  quarz  = 
Spessartit.  (Z.  d.  g.  G.,  1892). 

HoRNBLENDELiMBUR&iT  ^=-  Dioritlimburgit. 

HoRNBLENDEMELAPHYR.  —  Equivalent  des  basaltes  à  hornblende 
dans  la  série  ancienne.  Senft  appliqua  le  premier  ce  nom  à  des 
hornblendeporphyrites.   (Z.  d.  g.  G.,  x,  p.  3i5). 

HoRNBLENDEMiNETTE,  Rosenbusch,  1887.  —  Syéuites  micacées, 
qui,  en  outre  d'orthose  et  de  biotite.  contiennent  l'amphibole 
comme  élément  essentiel.  (M.  G.,  p    i38). 

HoRNBLENDEMONZONiT,  Kalkowskj%  1886. —  Mouzonitc  OU  l'amphi- 
bole remplace  le  pyroxène.  (E.  L.,  p.  85). 

HoRNBLENDENORiT,  Cafhrein,  1890. — Norite  à  hornblende  primaire, 
considérée  par  l'auteur  comme  intermédiaire  entre  norite  et 
diorite  =  Noritdiorit.  (N.  J.,  i,  p,  80). 

HoRNBLENDEOLiviNBRONZiTGESTETN,  Stelzner.  T87G.  —  Péridotitc 
grenue  =Valbellite.  (Z.  d.  g.  G.,  xxvni,  p.  624,  1876). 

HoRNBLENDEOLiviNiT.  —  Voir  Oliviuit. 

HoRNBLENDEPERiDOTiTE  =  Auiphibolpikrite. 

HoRNBLENDEPHOxoLiTH.  Doelter.  1882.  —  Phouolitc  à  horn- 
blende.  (Die  Vulkane   der   Capverden   u.   ihre   Producten,   1882). 

HoRNBLENDEPHYLMT,  Beckc.  1878.  —  Auiphibolite  formée  d'acti- 
note.    avec   un   peu    d'orthose.   quarz.   (T.  M.  P.  M.  i,  255). 

HoRNBLENBE-PicRiTE,  Bonne)',  1881.  —  Nom  proposé  pour  les 
péridotites  massives,  à  olivine  et  hornblende,  antérieurement 
décrites  par  Howitt  =  Hudsonitepart.,  Cortlandite.  (Q.J.G.S., 
1881,  xxxvn.  137.  —  Howitt  :  The  diorites  and  granits  of  Swifts 
Creek  and  their  contact  zones  wilh  noteson  the  aurif.  depos.,1889). 

HoRNBLENDEPORPHYH.  Naiimann.  1849.  —  Ancien  nom  des 
porphyrites  à  hornblende.  Naumann  désigne  par  ce  nom 
une  variété  de  porphyre  sans  quarz.   (Geogn.  1849,  ^  !*•  612). 

HoRNBLENDEPORPHYRiTE.  —  Roclics  paléovolcaniques,  corres- 
pondant aux  hornblende-andésites,  et  présentant  la  compo- 
sition des  diorites.  Les  éléments  essentiels  sont  un  plagio- 
clase  acide  et   hornblende  ;    structure    porphyrique,   à   masse 


112S  Vlll«   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  HOR 

fondamentale  polymorphe,  variant  des  types  microcristal- 
lins  aux   vitrophyriques. 

HoRNBLENDEPROPYLiT.  —  Facies  propylitique  des  andésites 
amphibolitiques . 

HoRNBLENDESCHiEKER.  —  Scliistcs  amphiboliqucs  =  Strahlstein- 
schiefer,   Amphibolite. 

HORNBLENDESERICITSCIIIEFER,     Kocll,    1880.     Scllistc     du    TaunUS 

à  grains  cristallins  fins,  formé  de  séricite,  hornblende  et 
autres  minéraux  =  Diabasschiefer.  (Geol.  Specialkarte  d.  k. 
preuss .  Landesanstalt) . 

HoRNBLENDESERPENTiN.  —  Serpentine  formée  aux  dépens  de 
l'amphibole,   ou  de   roches   à   amphibole   et   olivine. 

HoRNBLENDESYENiïPORPUYR,  Rosenhusch.  1887.  —  Porphyres. 
syénitiques,  en  filons,  avec  hornblende,  comme  élément 
coloré,  seul,  ou  très  prépondérant.  Equivalents  porphyri- 
ques  des  Hornblendesyenit,  proprement  dites  (1887,  p.  299). 

HoRNBLENDiTE,  /.  Datia,  1880.  —  Roclic  intrusive  grenue  for- 
mée uniquement  d'hornblende,  ou  d'une  autre  amphibole  t= 
Amphibololite.  Pour(C  F.  P.,  1900).  — Roches  holocristallines 
grenues,  essentiellement  constituées  par  de  la  hornblende, 
avec    ou    sans   mica   ou    olivine   (|>.  a53). 

HoRNFELs  =r    Coméennc. 

HoRNFELSTRACHYT.  —  Tracliytes  à  masse  fondamentale  fine- 
ment grenue   ou  compacte. 

HoRNKALK,  Hoffmann.  1828.  —  Calcaire  gris  très  dur,  conte- 
nant des  oolites  isolées  ou  des  grains  disséminés  de  calcite. 
(Geogn.  Beschr.   d.   Herzogth.   Magdeburg,    iSaS,   j).  ^i). 

HoRNMERGEL.  Freieslûben,  1807.  —  Calcaires  compacts,  gris, 
à  oolites  disséminées  dans  un  ciment  dur  prédominant 
(Geogn.  Arbeiten,  1807,  i,  p.   la'i). 

HoRNQUARzcoxGLOMERAT,  co/i  Welt/iewi.  —  Rochcs  ti'ès  cohé- 
rentes à   gros   galets   de   quarzite    et   ciment   siliceux   dur. 

HoRNscHiEFER,  R.  Cveclner.  —  Autrefois,  on  désignait  sous 
ce  nom  des  roches  dures  diverses,  schisteuses  ou  com- 
pactes. Aujourd'hui,  on  tend  à  limiter  ce  nom  aux  schistes 
métamorphisés  au  contact  des  diabases  (Rosenhusch)  et  qui 
présentent  des  caractères  intermédiaires  à  ceux  des  S])ilo- 
sites  et  des  Adinoles.  Les  schistes  ont  perdu  leurs  traits 
primitifs  et  se  sont  chargés  de  formations  nouvelles.  Ils 
se  distinguent  des  Hornfels  par  la  conservation  de  leur 
fissilité  ;  des  spilosites  par  la  distribution  égale   des  éléments, 


HOR  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  112*) 

non  concrétionnés  en  amas  spéciaux.  Le  nom  a  d'abord  été 
employé  en  Suède  =  Amphiboladinolschiefer,  Cornes  vertes. 

HoRNSTEiN.    =    Silex. 

HoRNSTEiNPORPHYR.  —  Ancien  nom  des  Felsitporphyres  à  masse 
fondamentale   compacte,  cassure   osquilleuse,    aspect  corné. 

HoRNSïEiNscniEi'KR,  HeiiTi.  —  Schistes  siliceux  cornes.  (Thûr. 
Wald.,   n,   4,    Abth.,  p.  167). 

HoRNSTONE.  —  Nom  tombé  en  désuétude,  employé  j)ar  les  anciens 
auteurs    anglais    pour    des    roches    felsitiques    compactes. 

Houille.  —  Roche  combustible,  formée  par  une  combinaison 
de  carbone,  d'hydrog-ène  et  d'oxygène,  avec  une  certaine 
quantité  de  matières  étrangères  dont  le  total  varie  de  2  à 
10  "0.  Elle  est  composée  de  débris  végétaux  à  divers 
états  d'altération,  renfermant  dans  leurs  interstices  une  subs- 
tance humique   secondaire  =^    Coal,  Kohlen. 

Houille  grasse.  —  Houille  contenant  jusqu'à  aS  "/o  de  matières 
volatiles  =  Goking  coal.   Household  coal. 

Houille  maigre.  —  Houille  contenant  jusqu'à  10  "/o  île  matières 
volatiles  =   Steam  coal. 

Houille  sèche.  —  Houille  contenant  jusqu'à  4^  "/o  de  matières 
volatiles  =  Flenu,  Cannel-coal. 

HowARDiï.  G.  Rose,  i863.  —  Métécnùtes  pierreuses  cristallines 
formées  essentiellement  d'anorthite,  olivine,  bronzite.  (Ahh. 
Ak.   d.   Wiss.,  Berlin,  i863). 

Hraftinna  ^=   Obsidienne  (Nom  islandais). 

HuDsoNiT.  Cohen.  i885.  —  Roche  grenue  à  olivine,  hornblende 
•=  Amphibolpikrite,  Gortlandtite  (Williams).  Nom  déjà 
employé  en  minéralogie  pour  une  variété  de  diallage. 
(N.  J.  i885, 1  p.  245). 

Hullite,  Hardman,  1878.  —  D'abord  décrite  comme  une 
espèce  minérale,  cette  substance,  associée  au  basalte,  est 
d'après  G.  Gole.  une  palagonite,  ou  verre  basaltique  hydraté 
(Proc.  R.  Irish  Acad.,  2,  m,  p.  161). 

Hunne-Diabas,  Tôrnehohm .  —  Diabase  à  sahlite  de  Suède,  con- 
tenant un  peu  de  quarz,  hornblende,  biotite,  souvent  porphy- 
rique.    Voir  Aasby-Diabas. 

HuRONiTE,  Coleinan.  189(1.  —  llochc  lioloci-istalHnc  composée 
d'analcite  47  "/•■,  orthosi;  28  "/„.  labrador  i"5  "/„,  a;girine  4  "/o- 
avec  calcite  .■)  %  et  liinonilc  (.lourn  Geol  ,  vu,  4'^i)-  Ge  nom 
avait  été  antérieurement  donné  par  Thonq)Son  à  un  phigio- 
clase   saiissuritisé  d'un  galet  diluvien  (N.  J.   M.,  1897,  '»  4^o)- 


Il3o  Vlir   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  HYA 

Hyalix.  —  Structure  des  corjis  amorphes  comparable  à  celle 
du   verre  :    structure   hyaline,  roche  hyaline. 

Hyalinokrystallix,  Zirkel.  —  Roches  semi-vitreuses  à  base 
vitreuse  rare  et  phénocristaux  abondants,  par  opposition  aux 
roches  crystallinohyalines  (ex.  obsidienne),  où  les  cristaux 
sont  plus   rares,    (i,    P-  9)- 

Hyalite  Gnrnbel,  i88r).  —  Roches  vitreuses  ou  verres  volca- 
niques  =  Hyalolithe.  (p.  89). 

Hyaloandesit,  Rosenbusch,  188;.  —  Représentants  vitreux  des 
andésites  =    Andesitg^lâser.      A'itroandesite. 

Hyalobasalt,  Rosenbusch,  1887.  —  Basaltes  où  le  verre  pré- 
domine dans   hi   niasse  =    Basaltglaser,   Vitrobasalte. 

Hyalodacit   Rosenbiisch.    1887. —   Verre  dacitique   (M.  G.  642). 

Hyalodiabase.  Piolti,  1894.  —  Forme  vitreuse  des  diabases 
=  Verre  diabasique,  Sordawalit.  (Accad.  R.  délie  Science  di 
Torino.    189/4-95,    p.   160). 

HYALOLiPARrr.  Rosenbiisch,  1887.  —  Liparite  vitreuse.  (M.  G.  555). 

Hyalolithe.  Senft.  1857.  —  Verres  volcaniques  naturels  = 
Hyalite.    (Felsarlen,    p.  46). 

Hyalomelax,  Haiissmann.  1847.  — Nom  des  verres  basaltiques, 
])rovenant  du  gisement  classique  de  Bobenhausen  :  il  fut 
d'abord,  comme  tous  les  autres  verres  volcaniques,  tenu  pour  un 
minéral  déterminé.  Il  fut  aussi  appelé  Augite  scoriacée.  Voir 
Tachylit.  Sideromélane,  Hyalobasalt  (1847). 

Hyalomelaphyr  ^=  Hyalodiabas.  Sordawalite.  Tra])p  vitreux, 
verre  diabasique. 

Hyalomicte.  Rrongniai't.  i8i3.  — Roche  formée  de  quarz  et  mica 
blanc  =  Greisen. 

Hyalonevadtt.  ^ose«/?M,s'<?^.  1887. —  Nevadites  décrites  par  vom 
Rath.  riches  en  base  vitreuse  (Liparites  vitreuses),  et  contenant 
de  nombreux  cristaux  dorigine  intratellurique  (p.  54i). 

Hyalophoxolith,  Rosenbiisch.  1887.  —  Phonolites  vitreuses, 
toujours  rares  =  Phonolithvitroi)hyr.  (M.  G.,  p.  627). 

Hyalophyr.  Giimbel.  —  Roches  porphyriques  à  masse  fonda- 
mentale plus  ou  moins  riche  en  verre. 

HYALOPiLiTiQrE(sTRi(:Ti"RE).  Roseubiisch .  1887.  —  Structure  carac- 
téristique des  andésistes,  où  la  masse  fondamentale  est  formée 
par  une  association  intime  demicrolites  aciculaires  disséminés, 
etdej>arties  vitreuses:  c'est  ce  type  que  Zirkel  définit  «  un 
feutre  demicrolites  imprégné  de  verre.  » 

Hyaloophitique  (structure),  PolenoQ,  1899. —  Voisine  de  la  struc- 


HYA  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  Il3t 

ture  intersertale,  elle  s'en  distingue  parce  que  la  pâte  amorphe 
est  plus  abondante  et  continue  (Trav.  Nat.  St-Pélerb.,xxvn,  4:3). 

Hyaloplasmatique  (structure),  Lœwinson-Lessing,  1888. — Struc- 
ture des  Augit[)orp]iYrites  aniygdaloïdes,  à  plagioclases corrodés 
par  le  magma,  en  profondeur,  micro litcs  aciculaires  d'augite  et 
restes  de  verre,  en  grains.  (Arb.  d.  Si-Péiersb.  Ges.,p.  363). 

Hyalopsit,  Giimbel,  i88(>  =^  Verre  minéral,  verre  volcanique. 

Hyalotourm ALITE,  Daubvée,  1841.  —  Nom  donné  à  une  roche 
formée  de  schiste,  avec  quarz  et  tourmaline,  (i-  d.  M.  ni, 
T.  20.  1841,  p.  84). 

Hyalotrachyt,  Rosenbiisch,  1887.  —  Forme  vitreuse  des  tra- 
chytes,  (Mass.  Gesl.  1887,  p.  602). 

Hybrides  (roches),  Diwocher,  1857.  —  Roches  éruptives  neu- 
tres (syénite,  porphyre,  trachyte)  qui,  d'après  sa  définition, 
devaient  être  regardées  comme  le  résultat  du  mélange  de 
deux  magmas,  l'un  acide,  et  l'autre  basique  (A.  d.  M.,  1867, 
p.  221,  258). 

Hydatogenes  (roches),  Reiieçier,  1882.  —  Roches  formées 
sous  l'influence  de  l'eau,  comme  sédiments  ;  Renevier  limite 
le  nom   aux  précipités   chimiques  :  sel  gemme,   gypse,   etc. 

Hydatokaustich,  Bunsen.  —  Processus  de  transformation 
des  roches,  sous  l'influenee  de  l'eau  à  haute  température  ; 
ils  ont  été  appelés  plus  récemment  hydatomorphes.  (Ann. 
d.  Chemie  u.  Pharm.,  Bd.  62,  p.  16). 

Hydatomorphismus.    —  Voir  Hydatomorphose. 

Hydatomorphose.  —  Ensemble  des  transformations  métamor- 
phiques produites  dans  les  minéraux  et  les  roches,  sous 
l'influence  de  l'eau  =  Formations,  développement  hydato- 
morphes,  etc. 

Hydatopyrogènes.  —  Conditions  qui  ont  présidé  au  dévelop- 
pement des    formations  éruptives,    sous  l'influence    de  l'eau. 

Hydatopyromorphismus.    —  Voir  Hydatopyromorphose. 

Hydatopyromorphose,  Daubrée,  1859. —  Désignation  générale  des 
métamorphoses  des  minéraux  et  des  roches,  produites  i)ar 
l'action  simultanée  des  eaux  et  dissolutions  aqueuses  sur- 
chaufl'ées,  ou  de  la  chaleur  c^t  des  processus  hydro-chimiques 
z=  Formation,  développement  hydatopyromorpbe,  elc.  (Expcr. 
synthélh.  sur  le  métamorphisme,  A    M.  xiv,  i55). 

Hydatothermisch,  Bunsen  ■=  Hydatomorpli.  (Ann.  d.  Gheni.  u. 
Pharm.,  Bd.  62,  p.  16) 

Hydraiu.i()T'e  (calcaire).  — Calcaire  argilo-siliceux,  donnant  ])ar 
calcination  de  la  chaux  hydraulique. 


II 32  vin*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  HYD 

Hydrolyïe,  Senft,  1857.  —  Hoches  simples  t'acilement  solubles 
dans  l'eau  ;  sel  gemme,  glace.  (Felsarten,  p.  87). 

Hyduo-mica-schist.  —  Micaschistes  avec  mica  hydraté  :  mar- 
garodite,  damourite. 

Hydroneomorpii.  — Voir  Deuteromorph. 

IIydroplutoniscii  =  Hydatopyrogène. 

Hydrotachylyt,  Petersen,  18(19.  —  Tachylite  hydraté,  facilement 
décomposé,  de  coulem*  vert  bouteille,  contenant  zéolites  et 
carbonates.  (N.  J.,  1869,  p.  33). 

Hyloi.ogie  des  roches,  Naumnnn.  1849.  —  L'étude  des  propriétés 
générales  des  roches,  et  celle  de  leurs  composants  chimiques 
et  minéraux.  Gûmbel  définit  sous  ce  nom,  la  partie  de  la 
géologie  qui  s'occupe  de  la  matière  constitutive  du  globe 
(Geogn.  1849,  1'  P-  418). 

Hypoabyssique,  Brôgger,  1894-  —  Roches  caractéristiques  des 
contacts,  des  filons,  des  ])etits  laccolithes,  et  qui  se  rangent 
d'après  leur  structure,  plutôt  porphyrique.  entre  les  roches  de 
profondeur  et  les  roches  efVusives  =  Ganggesteine  de 
Rosenbuscli   (partim). 

Hyperit.\:mi'iiirolite.  Rosenbusch,  1887  =  Hyperitdiorite. 
(Mass    Gcsl.,p.  160). 

HYPEniTmoRiT,  Tôrnebohm,  1877. — Tei-iiie  de  passage  entre  les 
gabl)ros.  olivingabbros,  et  norites.  d'une  part  et  les  ami)hi- 
bolites  d'autre  part.  Gabbros  altérés,  riches  en  lu>nil)lende 
fibreuse    secondaire  (trémolite). 

Hypérite,  Elie  de  Beauinont.  —  Roche  grenue  formée  d'hy- 
persthène  et  de  labrador  =^  norite.  Tornebohm  les  consi- 
dère comme  des  gabbros  à  hypersthène  ou  bronzite,  et 
olivine,  où  les  relations  de  ces  éléments  varient  en  toutes 
]»roportions.  Senft  donne  ce  nom  aux  roches  grenues  à 
diallage  (hypersthène),  labrador  ou  grenat  :  gabbros,  hypers- 
thénites.  éklogites.  En  Angleterre,  roches  de  profondeur, 
intermédiaires  ou  basiques,  à  plagioclase.  hypersthène,  augite, 
contenant  dans  les  var.  intermédiaires,  quarz  et  biotite. 
(Oin  sveriges  viglibare  Diabas  ocli  gabbro-arter  —  Kon.  Svenska 
Vetensk.  Akad.   Vôrliandl.,  xiv.  n"    i3.    Stockholm,    1877). 

Hyperitit,  Tôrncbohin,  1877.  —  Roche  formée  de  labrador,  augite» 
bronzite.  1er  titane,  apatite.  et  désignée  \ûns  tard  par 
l'auteur  sous  le  nom  de  Bronzildiabas.  La  roche  se  dis- 
tingue de  l'Hypérite  en  ce  qu'elle  ne  contient  pas  d'olivine, 
l'augite  est  dépourvu  d'interpositions  sombres,  le  pyroxènc 
rhombique   est  incolore. 


HYP  LKXIQUE    PÉTROGHAPHIOUE  II 33 

Hyperitstruktur.  —  Structure  spéciale  aux  hypérites,  montrant 
autour  des  cristaux  d'olivine  un  manteau  d'amphibole 
fibreuse,  dans  les  points  où  ils  sont  en  contact  avec  les 
pagioclases. 

Hyperitwacke.  Liidwig.  — Porphyrite  diabasique  d'après  Scliauf. 

Hyperphork:  (changes),  A.  Irving,  1889.  —  Changements  des 
roches  dus  à  l'apparition  d'un  élément  nouveau,  ou  à  la 
disparition  plus  ou  moins  complète  d'un  minéral  ancien. 
Tels  sont  les  phénomènes  de  dolomitisation,  la  transfor- 
mation dune  dolérite  bulleuse  en  une  amygdaloïde,  la 
sédimentation  du  sel   gemme,  etc.    (Voir  Metataxis). 

Hypersïhenakerit.  —   Voir  Akerit, 

Hypersthenandesit,  Niedziciedski,  1872.  —  Andésite  avec 
hypersthène  seul,  comme  élément  pyroxénique,  ou  associé 
à  l'augite.  (T.  M.  M.  iv,  253). 

Hypersthenaugitandesit.    —   Voir  Andesit. 

Hypersthenbasalt,  Diller,  1887.  —  Roches  intermédiaires  entre 
basalte  et  andésite  ;  basaltes  hypocristallins,  riches  en 
matière  vitreuse  avec  hypersthène  parmi  les  phénocristaux. 
(Amer.  Journ.    1887,  xxviu^  p.   202). 

Hypersthendiabas.  —  Diabase  avec  proportion  notable  d'hypers- 
tliène.  Voir  Enstatitdiabas. 

Hyperstiiendiallagperidotit  =  Lherzolite. 

Hypersthenfels.  —  Voir  Hypersthenit,  Norite. 

Hypersthène- G ABBRO,  G.  H.  Williams,  1886.  —  Gabbros  à  grains 
de  grosseurs  diverses  de  bytownite,  diallage,  hy[)ersthène,  et 
comme  éléments  accessoires,  hornblende,  magnétite,  apatite. 
(U.  S.  Geol.  Survey,  Bull.,  n°  28,  1886).  Pour  F.  Ghester,  roche 
intermédiaire  entre  gabbro  et  hypersthénite,  grenue  avec  dial- 
lage, hypersthène  et  plagioclase. 

Hypersthengranit,  Necker,  1889.  —  Roches  des  Alpes  rangées 
par  G.  Rose  parmi  les  gabbros  (Bibl.  univ.,  Oct.  1839). 

Hypersthenit  (Hypersthenfels),  G.  Rose.  i835.  —  Roche  à  grains 
tins  ou  gros,  à  labrador  et  hypersthène;  consolidée  en  profon- 
deur, ancienne,  alliée  aux  gabbros.  Elle  appartient  aux  Norites 
dans  la  classification  de  Rosenbusch  (Ueber  Hypersthenit,  Pogg. 
Annal.  i835,  xxxiv,  p.  10). 

Hypersthennorit  TelLer  et  John,  1882.  —  Nom  employé  dans  le 
sens  d'Hypersthenit  (J.  g.  Reichsanst,  xxxn,  1882,  p.  647). 

Hypersthensyenit,  ZirkeL  1898.  —  Norite  à  orthose.  andesine, 
hypersthène,  avec  un  peu  de  biotite,  apatite,  minerai  de  fer, 
décrite  par  Williams  en  iBjj  (11,  p.  3i7). 


1134  '^I"     CONGRKS   (JÉOLOdlQUE  HYP 

Hypholith,  Rolle. —  Variété  des  chlorogrisonites,  distinguées  par 
lui  parmi  les  Grûnschieier. 

Hypidiomorphivornig.  Rosenbusch,  1887.  —  Structure  des  roches 
profondes,  caractérisée  parce  que  les  éléments  idiomorphes  n'y 
sont  représentés  qu'en  petit  nombre,  relativement  aux  éléments 
sub-idiomorplies  et  allotriomorphes  =  granitique.  (M .  G . , p .  1 1) . 

Hypobasite,  Lœwinson-Lessing',  1898.  —  Roches  ultrabasiques, 
dont  le  coefficient  d'acidité  est  inférieur  à  i.4;  elles  contiennent 
une  grande  proportion  du  noyau  monosilicaté,  et  n'ont  conmie 
éléments  blancs  que  les  feldspaths  les  plus  basiques,  presque 
toujours  des  ieldspathides,  et  souvent  beaucoup  d'olivine 
(Aciditâts  Coefficient,  p.  ^2,  43) . 

Hypoclives,  Thurman,  i8.56.  —  Surface  inférieure  des  strates. 

Hypogene,  Lj'cU,  i833. —  Hoches  formées  à  l'intéi-ieur  du  globe, 
et  qui  n'ont  acquis  à  la  surface,  ni  leur  structure,  ni  leurs 
caractères  =  Roches  de  profondeur  (Principles  of  geology,  ui). 

Hypogene-metamorphic,  Lyell,  i833.  —  Roches  des  formations 
primitives,  les  plus  internes  de  la  croûte  solide  du  globe,  dans 
l'hypothèse  que  leui*  métamorphisme  s'est  propagé  de  bas  en 
haut. 

Hypokrystallin.  —  Roches  formées  par  l'association  d'éléments 
cristallins  et  de  substance  amorphe,  comme  les  laves,  les  por- 
phyres, etc.  =  semi-cristallin. 

Hypokrstallin-porphyrisch,  Rosenbusch,  1887.  —  Structure 
porphyrique  des  roches  qui  contiennent  des  débris  de  base 
amorphe,  dans  leur  masse  fondamentale. 

Hypometamorphic,  Callawq/y.  —  Structures  intermédiaires 
entre  les  scliistes  argileux  (slates)  et  les  schistes  cristal- 
lins (schists). 

Hysterobase,  Lossen,  1886.  —  Diabases  mésoplutoniennes 
(Mésodiabases),  à  amphibole  primaire,  biotite,  quarz.  parfois 
feldspath  alcalin  ;  elles  sont  voisines  des  Dioritporphy rites 
et  correspondent  aux  Proterobases,  dans  une  série  plus 
ancienne.  On  pourrait  les  appeler  des  Mesoproterobases. 
Rosenbusch  en  forme  un  groupe  indépendant  de  roches  de 
liions,  comme  les  minettes  et  les  kersantites.  (Z.  d.  g.  G.,  925). 

Hysïerogexetisch,  Zirkel,  186G.  —  Zones  ou  filandres  qui  repré- 
sentent dans  certaines  roches  éruptives  les  derniers  produits 
de  cristallisation,  et  correspondent  généralement  aux  parties 
les  plus  acides. 

Hysïerogenit,  Posepny,  i845.  —  Gîtes  secondaires  de  minéraux 
élastiques.  (Gen.  Erzlagerst.  21). 


HYS  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  ll35 

HvsTEROKRYSTALLisATON,  Naumanu,  i858.  —  Cristallisation 
secondaire,  par  processus  hydrochiniiques,  de  roches  pri- 
mitivement amorphes  ou  compactes.  Ce  terme  avait  une 
application  dans  la  théorie  de  Bischoff,  de  la  formation  des 
roches  éruptives  cristallines.  (Lehrb.  d.  Geogn.,  i,  i858,  p.  695). 


Idiochromatiques.  —  Minéraux  qui    ont  une   couleur  propre. 

Idiogenites  (gîtes),  Posepnj-,  1895.  —  Gites  minéraux  dont 
les  minéi^aux  constituants  sont  autochtones,  indigènes,  en 
relation  génétique  avec  ceux  de  la  roche  encaissante.  (Gen. 
d.  Erzlagerst,  12). 

Idiomorphe,    Rosenbiisch,    1887  =  automorphe. 

Igastite,  Stanislas-Meunier,  1882.  —  Météorites  du  type 
d'Igast.  Si  le  type,  comme  on  l'a  dit,  n'est  qu'une  pseudo- 
météorite,   le    nom  n'a   plus   de    raison  d'être. 

I.70LIÏE,  C  F.  P.,  1900.  —  Roche  holocristalline  à  structure 
grenue  conqjosée  de  néphéline  et  de  pyroxène  (p.  252)  =^ 
Ijolith  (Ramsay  et  Berghell). 

Ijoliïh  Ramsay  et  Berghell,  1891.  —  Roche  granitique  gre- 
nue, présentant  la  composition  minéralogique  des  néphe- 
linites  (Geol.  Foren.  i  Stockholm  Forhandl.,  n"  iS^,  Bd.  xui, 
Helf4,  p.  3oo;  Hackman,  Bull.  com.  géol.  Finlande,  u,  1900). 

Ilmengranit,  Menge.  —  Nom  donné  par  Menge  à  la  roche 
appelée   depuis  Miaskite. 

Ilmenitenstatitiï,  Vogt,  i893.  —  Roches  subordonnées  aux 
hypérites,  formées  d'ilmcnite  ou  fer  magnétique  titanifère 
et  pyroxène  rhombique  (enstatite).  Elles  forment  la  transition 
entre  l'hypérite  même,  et  les  ségrégations  de  minerais  qui 
s'y    sont  isolées.   (Z.  i".  p.  G.  Jan-Apr.). 

Ilmenitgabbro,    Vogt,  1893.    —  Gabbro  très  riche  en  ilménite. 

Ilmemtnorit,  Vogt,  i893.  —  Roche  du  groupe  des  hypérites, 
gabbros,  norites,  contenant  20  à  80  °/„  d'ilménite,  avec  hyper- 
sthène  et  labrador.  C'est  une  norite  riche  en  ilménite.  Voir  : 
Ilmenitenstatitit. 

IlyogÈxNe,  lienevier,  1881.  —  Roches  argileuses  élastiques, 
roches  limacées  =  limmatische  Gesteine.    (Classif.  pélrogén.) 

iMAiNDRiT,  Jiamsar  et  Hackmann,  1894.  —  Roche  formée  d'al- 
bite    et    quarz    à    structure    granophyrique,     dérivant    peut- 


Il'ÎG  VIIl^    CONORKS    C.KOT.OOIQUE  I  M  A 

être  de  grauwackes  par  métamorphisme  :  on  la  trouve  au 
contact  des  syénites   élœolitiquos.   (Fennia,  n"  2). 

Imatkasteink,  Hoffmann,  i83".  —  Concrétions  grisâtres  en 
rognons  arrondis,  ou  aplatis,  ;i  lignes  ondulées  superfi- 
cielles, formées  de  carJ)onate  de  chaux  avec  sable  et  argile. 
On  les  trouve  près  les  chutes  d'Imatra,  en  Finlande,  dans 
un  limon  grisâtre  feuilleté.  (Geogn.  Beobacht.  auf  einer  Reisc 
von  Dorpat  nach  Abo,  iS'ij) 

Implicationsstruktur,  Zirkel,  1894.  —  Structure  que  présen- 
tent au  microscope  les  associations  intimes,  régulières,  de 
deux  substances  minérales  différentes,  consolidées  en  même 
temps,  et  analogues  à  celles  qu'offrent,  à  Iceil  nu,  le  quarz 
et  le  feldspath  des  pegmatites  graphiques.  On  pourrait 
conserver  ce  nom  comme  expression  générale,  pour  ces 
consolidations  simultanées  de  cristaux,  régulières  (pegma- 
tiques),  ou  irrégulières  (pœcilitiques)  =  Pénétrations 
symplectiques.  (Lelirb.  d.  Pelrog.  1894,  i,4t>9). 

Imprâgnationsmetamorphose,  Becke,  1898  =  Métamorphisme 
par  injection.  (T.  M.  P.  M.  1893,  p.  338). 

Imprégnation,  Xaiiniann^  1849.  —  Pénétration  intime  d'une 
pierre  ou  d'un  minéral  par  une  substance  étrangère.  Nau- 
mann  a  employé  ce  mot  dans  le  sens  de  métamorphisme 
d'injection.  (Geogn.  1849,  i»  P-  "94)  =  Imprâgnation. 

Inclusions.  —  Minéraux,  gouttelettes  solides  ou  liquides,  et 
bulles  gazeuses  renfermées  dans  divers  minéraux  =  Einsch- 
lûsse.  En  anglais,  ce  mot  s'applique  à  la  fois  aux  inclusions 
des  minéraux  et  aux  enclaves  (xenolithes)  des  roches. 
Voir  :    Enclaves. 

Inclusions  gazeuses.  —  Pores  ronds,  ovales,  cylindiiques,  ou 
de  forme  irrégulière,  remplis  de  gaz,  enclavés  en  plus  ou 
moins  grand    nombre    dans    divers    minéraux   =  Gasporen. 

Inclusions  liquides.  —  Liquides  divers,  eau  pure,  eau  salée, 
acide  carbonique  liquide,  qui  occupent  des  cavités  dans 
divers  minéraux  et  datent  de  l'époque  de  leur  cristallisation. 

Inclusions  vitreuses.  —  Inclusions  vitreuses  ou  microfelsi- 
tiques  provenant  du  magma  en  fusion,  enclavées  dans 
nombre  de  minéraux  des  roches  pyrogènes  :  leurs  formes 
et  leurs   dimensions   sont  très  variées  =  Glaseinschlûsse. 

Individualisation.  —  Le  magma  ou  base  vitreuse  est  dit  indi- 
vidualisé, lorsqu'au  lieu  de  rester  à  l'état  amorphe  en  se 
refroidissant,    il   donne  naissance   à  des   minéraux   divers. 


||\|D  LEXIQUE    l'ÉTKOGHAlMlIQUE  113^ 

iNuusiENKALKSTEiiV.  —  Culcaire  (l'eau  douce,  tullacc,  traversé 
de  tubes   calcaires   d'indusies. 

Infusorienkiesel,  Senftj=^  Tripoli,  Trippel,  Kieselguhr,  Infuso- 
rienerde,    Diatomecnpelit.  (p.  4o)- 

Infusorienmeiil.  —   Voir   Bergmehl. 

Infusorienpelit  =  Diatomeenpelit. 

Infusoriolite,  Senfl  =  Roches  dures  ou  terreuses,  formées 
de  coquilles  microscopiques  de  diatomées,  d'après  Wads- 
wortli   =  Tripoli    (Felsarten,  p.  82). 

LxGENrrE,  D.  Forbcs,  i86;7  =  Roches  éru[)tives  (Pop. Soi.  Rev.,  358). 

Ix.iEcïiox  (Théorie  de  1").  —  Phénomène  par  lequel  des  roches 
intrusives  pénètrent  dans  des  cavités  souterraines  ou  des 
l'entes  béantes  ;  la  pression  a  été  parfois  suffisante  pour 
permettre  aussi  leur  écoulement  à  l'état  solide.  Voir  :  Pene- 
trationsmetamorphismus. 

Injection  (métamorphisme  d'),  Michel-Léçy,  1888.  —  Métamor- 
phisme des  sédiments  anciens,  par  injection  et  pénétration  de 
roches  intrusives  =  Impragnation  (B.  S.  G.  F.,xvi,  p.  102). 

In.iectionsgânoe.    —   Roches    liloniennes   de  nature  éi'uptive. 

Injectionsschlieren.  —  Filandres  glanduleux  des  roches  volca- 
niques, formés  par  accidents  intrusifs. 

Inkohlung.  Gûmbel,  i883.  —  Formation  de  la  substance  char- 
bonneuse aux  dépens  des  matières  végétales  dans  la  tourbe  ou 
le  charbon.  (Sitz.  Ber.  Akad.  Mûnehen,  190). 

Inset,  Blake,  1888  =  Phénocristal  (Rep.  Brit.  Assoc,  p.  399). 

Intermédiaires  (roches),  Michel  Léçjr  =  Roches  neutres,  Inter- 
mediate  rocks,  Mésites.  (B.  S.  G.  F.,  m,  p.  199). 

Interpositionen  =  Enclaves. 

IxTERSERTALE  (STRUCTURE),  Zifkel,  18^0.  —  Structure  caractérisée 
par  l'insertion  d'autres  substances  minérales,  entre  des 
touffes  divergentes  de  microlithes  feldspathiques  =^  Structure 
ophitique,  doléritique.  (Basallgesleinc,  p.  m). 

Intratellurische  Einsprenglinge.  —  Phénocristaux  formés  dans 
les  laves  et  les  roches  pori^hyriques,  dans  une  phase  intratel- 
lurique  ancienne  de  cristallisation. 

Intratellurische  Krystallisationsphase.  —  Première  phase  de 
consolidation  des  magmas  des  laves  et  roches  porphyriques, 
accomplie  dans  l'intérieur  du  globe  antérieurement  à  l'émis- 
sion et  sous  des  conditions  spéciales  de  pression,  de  tem[)éra- 
ture,  et  en  présence  de  vapeurs  =  Entogiiisch. 


lljy  Vllie    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  |NT 

l2<TmTi:, Pinhorton, i(Si  i  =  Structure  porypliyriquc (Peiralogy,i,i32). 

Intrusion.  —  Pénétration  des  magmas  en  état  de  fusion  ignée, 
dans  les  cavités  souterraines  préexistantes,  ou  dans  des  joints 
ouverts  par  la  masse  intrusive  même. 

Inthusivdacit.  Lœwinson-Lessing-.  i898.  —  Adamellites,  corres- 
pondant par  leur  composition  chimique  aux  granités  à  plagio- 
clase(Stud.  ûb.  ErupUvgcsl). 

Intrusive  gesteine.  —  Roches  intrusives  consolidées  dans  la 
profondeur,  et  non  parvenues  juscju'à  hi  surface,  à  létat  de 
fusion  =  Irruptiv  —  Plutonisch  —  Granitisch  —  Endogen  — 
Tiefen  gesteine,  Batliolitliite  et  Laccolitliile. 

Intrusive  nachsciiûbe,  Rej^ev.  —  Pénétration  de  nouvelles  pous- 
sées de  lave,  dans  des  laves  en  parties  consolidées,  provenant 
de  venues  antérieures.  Cette  expression  s'applique  à  des  injec- 
tions de  roches  elfusives  (Theoret.  Geol.). 

Intrusivlager  ou  intrusivdecken.  —  Filons-couches  de  roches 
intrusives,  injectées  et  paraissant  interstratiliées  entre  des 
couches  sédimentaires  plus  anciennes  quelles.  Ces  filons- 
couches,  plus  ou  moins  étendus,  montrent  souvent  leurs  rela- 
tions avec  les  masses  ou  filons  dont  ils  dépendent,  notamment 
parmi  les  diabases,  mélaphyres,  porphyrites  ^=  filons-couches, 
Lagergange,  sills,  intrusive-sheets. 

Inverse  métamorphose,  Cotta,  1862.  —  Action  réciproque  des 
roches  ti'aversées  sur  la  roche  éi-uptive  qui  les  coupe  =  Endo- 
morphisme,  Endormorphe  Contactbildung,  Endogène  Contact- 
erscheinung  (Grund.  Geogn.  u.  Geol.,  p.  io3). 

Iron-clav.  —  Scliiste  avec  sidérose. 

Iron-sand.  —  Sable  et  grès  ferrugineux. 

Irruptia'.  —  Voir  :  Intrusiv. 

Isenit,  Ber'tels.  1874-  —  Andésites  à  haûyne  et  à  néphéline.  La 
présence  de  haûyne  et  néphéline  dans  lisénite.  ayant  été  depuis 
mise  en  doute.  Rosenbusch  a  défini  la  roche  comme  une  andé- 
site basique  à  amphibole,  biotite  et  olivine.  avec  tendance  vers 
les  roches  basaltiques.  F.  Sandberger,  sans  lui  avoir  imposé  un 
nouveau  nom,  avait  déjà  décrit  antérieurement  dans  le  Nassau, 
des  andésites  à  noséane  (Verhandl.  d.  Wiirzburger  phys .  nied. 
Ges.,  Neue  Folge,  viii). 

IsERiN  =  Sable  magnétique.  Magneteisensand. 

Isomères  (roches  cristallisées),  Brongniavt,  1827.  —  Roches 
simples,  cristallines-grenues  (J.  d.  M.  xxxiv,  p.  3i). 

Isométrique.  —  La  structure  isométrique  est  celle  que  présen- 


ISO  LEXIQUE   PÉTROGUAPHIQUE  II 39 

tent  les  roches  grenues,  quand  tous  les  grains  ont  à  peu 
près  les   mêmes   dimensions   =   homookrystallin. 

IsoPHYR  =  Obsidienne. 

IsoTEKTiscHE  (Miscliuiigen  oder  Magmen)  Lœwinson-Lessing\ 
1898.  —  Séries  litliologiques  susceptibles  d'être  considérées 
comme  des  mélanges  de  deux  termes  extrêmes,  en  diverses 
proportions  :  ils  sont  analogues,  par  conséquent,  aux  mélanges 
isomorphes.  =  Gesteinsserie.  (Aciditâts  GoefTicient,  p.  109). 

Isotrope  =   Monoréfringent. 

IsoTYPiscHE  AusscHEiDUNGEN,  Stûche  et  Jokii ,  iSj'^ .  —  Les 
individualisations  sont  dites  isot/ypiques  ou  hétéroij'piques , 
suivant  que  les  phénocristaux  d'origine  intratellurique,  des 
porphyrites  et  autres  roches  analogues,  sont  de  même 
espèce  que  ceux  de  la  roche  même,  ou  s'ils  y  sont  rares  ou 
absents.   (J.  g.  Reichsanst,  xxix,  1879,  p.  384). 

Itabirite,  Esclnvege  (du  nom  d'Itabira,  localité  du  Brésil).  — 
Quarzite  schisteux  du  Brésil  avec  grains  d'oligiste,  écailles 
de  muscovite,  et  or  natif  en  petites  paillettes.  Voir  Itacolumit. 

Itacolumit,  de  Hiimholdt.  —  Esclnvege  donne  ce  nom  à  un 
quarzite  schisteux  d'itacolumi  (Brésil),  élastique,  blanchâtre, 
avec  talc,  mica,  chlorite,  regardé  comme  le  gisement 
originel  du  diamant  =  Flexible  sandstone,  Elastischer 
Sandstein,    Gelenkquarz  (Gis.  des  roches,  p.  89). 

Ittnérite  (roche  à),  a.  Lacroix.  —  Agrégat  granitoïde  d'haûyne 
(Ittneri te),  grenat,   pyroxène,   en   enclave  dans  les  phonolites. 

IzÉMiQUE  (formation),  Brongniart,  1827.  —  Roches  élastiques, 
formées   par  dépôts   mécaniques. 


Jacotinga,  Heiisser  et  Claraz,,  1869.  —  Itabirite  toud>ée  à 
l'état   d'arène   pulvérulente.    (Z.  d.  g.  G.,  1859,  xi,  448). 

Jacupiraxgite,  Derby,  1891.  —  Roches  variées,  généralement 
schisteuses,  parfois  à  gros  grains,  associées  au  Brésil,  aux 
syénites  élœolitiques  dont  elles  sont  peut-être  des  produits 
de  différenciation,  à  la  façon  des  olivinites,  etc.,  de  Scandi- 
navie. Une  variété  est  composée  d'augite  titanifère  avec 
magnétite,  ilménite,  néi)héline,  perowskite  ;  une  autre  montre 
la  prédominance  des  minerais  sur  l'augite,  et  d'autres  sont 
même   formées   de   fer    titanifère   presque  pur,  avec    simples 


II/^O  VIII"    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  JAD 

"■raiiis     (raiigiU-    dissémines,    comme    dans    les    J*allasiles  =^ 

Magnetitpyroxonit.   (Am.  jour.   1891,  p.  3ii,  022). 
Jadéite.    —  Roche    formée  de  pyroxène  jadéite,   associé    tantôt 

à  plagioclase   ou   à  néphéline  d'après   Bauer  (N,  J.,  1896,1). 
Jadéitiïe.    Mrazec,    1898  ^^  Jadéitpyroxenit.  (B.  S.  S.  Bucharest, 

va,   18;). 
Jadéitpyroxenit,  Berwerth,  1890.  — Jadéile  eu  roche  (Die  Neprit- 

jadeil  Frage,  Mittheil.  d.  Anlrop.  Gcs.,  Wien.,  xx,  1890,  p.  ir,). 
Jais   =  Jet.   Jayet  (llaûy),   J*eehkohh!,   (Vagat. 
Jaspe.  —  Roclie  cornée,  dure,  opaque,   mate,  de  couleurs  variées, 

vr\'es,   formée   d'un    méhmge   de   quarz  et  de  silice  amorphe 

soluble ,    avec     un    peu     d'oxyde    de   fer,   alumine,    calcaire 

=    Jaspis   diaspro. 
Jaspilite,    Wadsworth   —  Jaspe. 
Jaspissciiiefer.  —   Schiste  voisin  des  cornes  et  phtanites,   avec 

l'aspect  du  jaspe,  dout  il  présente  les  couleurs  vives,  bariolées. 
Jayet  =  Jais,    Gagat. 
Jerbogxeiss,  £'.  Ei'dmann..  iSGj. — Gneiss    de    Suède,  schisteux 

ou     massif,    à   grains   moyens,    formé  d'orthose,   plagioclase, 

quarz,  mica,  horiiLlende,  talc,  épidote. 
Jerxgxeiss,  Tôrnebohm,  1881.  — Gneiss  à  grains  Uns,    pauvre   en 

mica,  avec   fei'  magnétique    =    Magnetitgneiss.    (Stockh.geol. 

Foren.  Fi'irhandl.  V.  i88i.  568). 
Jewellite,  Stanislas-  Meunier,    1882.  —  Météorites  du   type   de 

Jewell-Hill.  (Météor.  du  Muséum,  1882). 
Joints  =  Délits,  Kliifte. 
Joséphite,  Szadeczk}',  1899. — Roche  holocristalline  micro-grenue, 

à  augite  et  olivine  (transformées  en  serpentine  et  calcite),    en 

liions   dans  le  granité    dAssouan.    Pikrite  tilonienne,  d'après 

Lœwinson-Lessing.  (T.  M.  P.  M.  xix,  169). 
JuNGERUPTiv.  —  Désignation  générale  souvent  donnée  à  l'ensemble 

des  roches   éruptives  récentes  et  tertiaires  =  Neovulkanisch. 
Juxtapositionsmetamorphose  =  Métamorphisme  de  contact. 


Kainit.  —  Roche  de  Kalusz  (Galicie).  consistant  en  G2  "/o 
kainit,  20  "/o  sel  gemme,  10 '^/o  sylvine,  8  "/o  argile,  CaCl-,  etc. 

K\iNOTYPEGESTEiNE.  Brôggev,  1894.  —  Nom  proposé  pour  les 
roches  éruptives  de  type  structural  récent,  indépendamment 


KAL  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  Il4ï 

de  leur  âge  ;  ainsi  une  l'oche  dévonienne  de  type  récent 
devra  s'appeler  basalte,  comme  certaines  roches  tertiaires, 
d'aspect   ancien,    pourront   s'appeler  diabases. 

KaliCtRAniï.  —  Voir  gr'anite. 

Kalikeratopiiyr,  Rosenbusch,  i8(,6.  —  Kératopliyres  potas- 
siques, passant   aux   ortliophyres   types,    augitiques.  (p.    442). 

Kaliliparit,  Rosenbiisch,  1896.  —  Liparite  proprement  dite, 
dont   le   feldspath   est   essentiellement  la    sanidine.    (p.  528). 

KALisYExrr,  Ivaligranit.  Kai.it.ipariï,  etc.  —  Syénites,  gra- 
nités, liparites,  à  potasse  dominant  sur  la  soude,  et  dont 
le  feldspath   est   essentiellement  l'orthose,    la   sanidine. 

Kalk  =  Calcaire. 

Kalkalab aster.  —  Nom  donné  aux  vainétés,  colorées  élégam- 
ment,  des   tufs  à  gros   grains    spathiques. 

Kalkaphamï.  —  Nom  ancien  des  roches  diabasiques  compactes, 
ou  plutôt  des  augitporphy rites,  contenant  dans  une  masse 
fondamentale  verte,  colorée  par  chlorite,  de  nombreuses 
concrétions  globulaires  de  calcite  =  Kalktrapp,  Kalkdiabas, 
Kalkvariolite,   Spilite   (partim),  Amygdaloïde,    etc. 

Kalkaphanitschiefer.   —  Kalkaphanite   schisteuse. 

Kalkdiabas.    —  Voir   :    Kalkti'a[)p.    Kalkaphanit. 

Kalkdiopsidschiefer,  Schumacher.  —  Nom  donné  à  un  lit  de 
calcaire  impur,  avec  bandes  stratiformcs  de  biotite,  quarz, 
diopside,  vésuvienne,  feldspath,  grenat,  hornblende,  inter- 
stratifié  parmi   les   quarzites   archéens   de   Silésie. 

KALKniORrr,  Senft,  i858.  —  Diorite  en  fdon,  micacée,  impré- 
gnée  de  calcite   (Z.  d.  G.  G.,  i858,  3o8). 

Kalkeisexstein.    —   Voir  :   Sidérose. 

Kalkglimmerschieeer.  —  Schistes  formés  de  quarz,  mica,  et 
calcaire   grenu   lenticulaire  =  Blauschiefer. 

Kalkgranit,  Tornehohm,  18^6.  —  Granité  de  Suède  où  le  quarz 
est  remplacé  par  de  la  calcite  d'origine  i)rimaii'e  (Om  Kalk- 
granil,  Geol.  Fôren.  i  Stockh.  Forhandl.  1876,  ni,  n"  35,    p.   210). 

KALKGRAPnrrscHiEFEU.  —  Calcaire  schisteux,  à  feuillets  graphi- 
tiques  interstratifiés. 

Kalkguhh,  Ehrenberg,  i83().  —  Boue  calcaire  line,  dorigine 
organique,  formée  de  ])etits  bâtonnets  articulés  =:  Berg- 
mihli,    Mondmilch.    (Pogg.  Ann.  i836,  xxxix,  p.  io5). 

Kalkhorneels.  Kalkowsk)\  188G. — Calcaires  cl  dolomies  méta- 
morphisés  au  contact  de  roc-hes  éruptives  profondes,  et  où 
se     sont    dévehjppés    <U's     cristaux    de    grcnal,     vésuvienne, 


Il42  VII1«   CONGRÈS  GÉOLOGIQUE  KAL 

scapolite,  amphibole,  pyroxène  et  autres  silicates  =  Kalksi- 
licathornfels,    Cipolins.   (p.  288). 

Kalkknotenschiefeu.  —  Calcaires  scliisteux  et  schistes  calca- 
reux  avec  nodules  calcaires  concrétionnés  plus  ou  moins 
fossilifères  =^  Schistes   à  nodules. 

Kalkmergel.  —  Marne  où  la  proportion  de  calcaire  l'em- 
porte sur  la  proportion  d'argile. 

Kalknagelfluh  ,  Stiider.  —  Variété  de  Nagelflue  formée 
essentiellement   de  galets  de   calcaire   et  de  grès. 

Kalkpelite,  Kalkowsky ,  1886.  —  Désignation  générale  pour  les 
boues  calcareuses  fines,  d'origine  organique  qui  se  déposent 
dans  les    profondeurs  des  océans   (p.  287). 

Kalkphyllite.  —  Phvllade  riche  en  calcite,  parfois  en  sidé- 
rose, et  généralement   coloré  en   noir   par  graphite, 

IvALKPisTAcrrscjiiEFEu,  PoHh,  1857.  —  Schistes  de  Bohême, 
formés  de  calcite,  pistazite,  mica,  et  comme  minéraux 
accessoires,  albite,  quarz,  fer  magnétique,  oligiste.  (J.g.,p.7o3). 

Kalkschalsteix.  —  Schalsteins  riches  en  chaux,  fossilifères, 
formés  par  le  mélange  de  tufs  diabasiques  sous-marins 
avec  des   sédiments    calcaires  d'âge  dévonien. 

Kalkschiefer.  —  Calcaires  en  plaques  minces,  compacts,  à 
grains   très  fins. 

Kalksilicatfels  et  Kalksilicatschiefeu,  Becke,  1898. —  Couches 
grenues  ou  schisteuses,  que  l'on  trouve  en  alternances  dans 
les  gneiss,  et  qui  rappellent,  par  leurs  caractères,  les  Kalksi- 
licathornfels  ;  leur  mode  de  formation  ne  peut  se  rapporter 
de  même  à  des  phénomènes  de  contact.  Elles  sont  formées 
de  feldspath,  hornblende,  sphène,  et  en  moindre  abondance 
de  pyroxène.  quarz.  calcite,  zoïsite,  biotite,  clinochlore, 
etc.  (T.  M.  P.  M.,  1893,  p.  455). 

Kalksilicatiiorxfels.  —  Calcaires  métamorphisés  au  contact 
des  roches  granitiques,  en  roches  grenues,  microcristallines, 
avec  grenat,  vésuvienne,  malacolite,  actinote.  wollastonite. 
et  quelques  autres  minéraux  =:    Cornubianite   calcaire. 

Kalksinter.  —  Voir  :   Kalktutf. 

Kalktalkschiefer.  —  Roche  schisteuse  des  Alpes,  de  couleur 
claire  formée  de   calcaire  et  de  talc  blanc-verdàtre. 

Kalkthonschiefer.  —  Schistes  imprégnés  de  calcaire. 

Kalktrapp,  Opperniann.  —  Désignation  donnée  aux  diabases 
compactes  (actuellement  appelées  Augitporphyrite)  impré- 
gnées de  calcite  et  contenant  des  grains  arrondis  de  calcite. 


KAL  LEXIQUE    PÉTKOGUAPHIQUE  Il43 

Kalktuffite,  Pelikan,  1899  =  Tuf  diabasique  calcareux, 
Kalksclialstein. 

Kalk  vAuioLiT,À7///.o<(Vs'/,-;  %  i88'3. — Augite  porphyrite  amygdalaire. 
à  structure  sphérique  répétée.  Elle  présente  en  effet  la  division 
naturelle  en  sphères,  et  chaque  grosse  sphère  ainsi  délimitée 
est  parsemée  d'amygdales,  montrant  parfois  même  la  struc- 
ture variolitique  =  Kalkdiabas.  Kugeldiabas,  Diabasman- 
delstein  (Kalkowsky,  p.  128.) 

K.\LMÏiNZERSTEiN  =  Dioritc. 

Kamacit,  Reichenhach.  —  Nom  des  parties  de  l'alliage  de 
nickel  et  de  fer,  qui  se  montrent  dans  les  météorites  sous 
forme  de  rayures,  ou  de  cloisons,  se  coupant  sous  des  angles 
de  6o'\  Sc^,  120'^  =  Balkeneisen,  Camacite. 

Kames. —  Eminences  laissées  en  p]cosse,  par  les  anciens  glaciers. 

Kammsteix.  —  Nom  de  la  serpentine,  en  Saxe. 

Kamptomorpu,  Milc/i,  i8()4-  —  Eléments  composants  élastiques, 
authimorplies  des  roches  élastiques,  ayant  modifié  leur  forme, 
sans  qu'il  y  ait  eu  de  discontinuité  dans  le  mode  de  formation 
de  la  roche.  (Voir  Archaiomorph,  j).   109). 

Kânelkohle. — Houille  compacte,  visqueuse,  mate=Cannel-Coal. 

Kânolithe.  — Nom  souvent  donné  aux  roches  éruptives  récentes. 

Kaolin.  —  Argile  pur(^  2IIO-,  Al-O'.  aSiO',  provenant  de  la 
décomposition  du  feldspath  (dans  les  granités  et  les  i)or[)hyres) 
ou  de  celle  des  scapolites,  beryll,  etc.  Elle  forme  des  masses 
blanches,  parfois  l)rinies,  jaunes  ou  vertes.  Le  nom  jirovient 
de  l'expression  chinoise  Kao-Ling  =•  Terre  à  porcelaine, 
Porzellanthon,  China-Clay,  etc. 

Kaolinpie.  — Minéral  formant  par  l'accumulation  de  ses  paillettes 
ci'istallines  le  kaolin  pur.  Pour  Semiatchensky,  argiles  formées 
de  kaolin  ou  d'autres  silicates  alumineux  hydratés.  Le  terme 
argile  est  appliqué  par  cet  auteur,  sans  égard  pour  leur 
composition  chinuque,  à  toutes  les  roches  à  grains  fins  qui 
forment  avec  l'eau  une  niasse  plastique.  (Arbeit.  der  St.  Petersb. 
Nalurf.  Ges.,  Abth.  f.  Geol.  1896). 

Kaolinitgestein,  Karpiiiskj",  i8y8.  — Roche  conq^acte  à  structure 
micro- ou  cry])lo-(ristalline  conqiosé  de  ka<>linite.(Komanowsky, 
Malcr.  z.  Geol.,  v.  Turkestan,  i,  S'Petersb.,  1880,  p.  28). 

KAoï.iNiTscHiEFErî,  Kaf'pin.sk)~.  —  Roclie  schisleuse  comi)osèe 
principalement  de  kaolinite. 

Kaolinsandsteix.  —  Grès  dont  le  ciment  est  du  kaolin  plus  ou 
moins  pur.  Il  contient  souvent  encore  des  débris  de  feldspath 
el  passe  aloi's  à  l'arkose. 


Il44  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  KAR 

Karsténite  =  Anhydrite. 
Kataklasstruktur  =  Cataclastiquo. 

Kataklastische  Frictionsgkbilde  =  Contusivc  Frictionsgebilde. 
Kataklastuffe  =  Tufs  élastiques,  Klastotuffe. 
Katalytisch,  Lœwinson-Lessing ,  1888.  —  Structures  secondaires 
des  roclies  métamorphiques,   ressemblant  aux  cataclastiques, 
mais    qui,     au    lieu    d'être    dues    à   des   fragmentations   élas- 
tiques,    sont    des    résultantes    de    processus     chimiques     de 
dissolution   et   de   transformation.    Comme    exemple    de    ces 
roches,  on  peut  citer  les  Flaserdiabases.  (Arbeit.  d.  St.  Petersb. 
Naturf.  Ges.,  xix). 
IvATOftEX.  —  Roches   sédimentaires,   formées  par  l'action  de   la 
pesanteur.    Les    broches    catogènes    sont    donc    celles  qui   ne 
sont    pas     volcaniques.     Haidinger    opposait    son    métamor- 
phisme   catogène    à    son    métamorphisme   anogène  ;    il    était 
plus    réducteur,    et    agissait     dans     le     sens     électropositif, 
vers  les  profondeurs. 
Katophorit-Trachyt,  Rosenbusch,  189G.  —  Roches  des  Açores, 

auparavant  décrites    coni'ne   Akmittrachyt.    (p.  769). 
Kattunalab ASTER.   —  Mélange  de  gypse  et  calcaire    bitumineux. 
Kattunporphyr.  —  Voir   Fleckenporp  hyr. 
Kattunschiefeu  =  Ratistschiefer. 

Kaustische  METAMORPHOSE.  —  Transformations  produites  sur 
les  roches  traversées  ou  les  fragments  inclus,  par  l'in- 
fluence de  la  haute  température  d'un  magma  à  l'état  de 
fusion  ignée,  telle  que  carbonisation,  vitrification,  fusion, 
etc..  Voir  :  Pyromorphose. 
Keilgneiss,  Baltzer,  1880.  —  Gneiss  avec  fausse-schistosité 
et  clivage  oblique  aux  stratifications  primitives,  confuses  ; 
il  en  résulte  dans  la  roche  des  divisions  en  coin  (Beitr.  z. 
geol.  Karte  d.  Schweiz,  xx,  1880,  p.  ii3,  124). 
Kelso-Porphyrite,    Teall.    1884.    —  Roche   d'Ecosse  du   groui)e 

des  diabases  à  olivine.  (X.  J.  i,  p.  73). 
KÉLYPHiTiQUE  (Structure).  —  Structure  centrée,  dans  laquelle 
des  cristaux  de  grenat  se  montrent  entourés  d'une  auréole 
d'aiguilles  rayonnantes  d'augite  ou  de  hornblende.  \o\v  : 
Kelyphite-Rinde. 
Kelyphit-Rixde,  Schrauf.  i88fi.  —  Nom  donné  aux  formations 
cristallines,  radiées  ou  arborescentes  de  pyroxène.  liorn- 
blende,  spinelle,  qui  entourent  les  grenats  des  péridotites 
et  de   fpielques   autres   roches.    Parfois   on   ne   voit    que   des 


KEN  LEXIQUE   PJÉTROGRAPHIQUE  11^5 

sphères  de  kelypliite,  sans  débris  de  grenat  en  leur  centre. 
{Z.  f.  K.  VI,  p.  321). 

Kentallenite  ,  mil  et  Kynaston  ,  1900.  —  Roche  basique, 
holocristalline,  d'Ecosse,  voisine  des  syénites,  monzonites, 
shonkinites,  mais  phis  riche  en  mag-nésie  i5  "/,,.  avec 
olivine,  augite,  biotite,  phigioclase,  orthose,  etc.  =  Olivine- 
monzonite.  (Q.  J-  G.  S.  lvi,  p.  532). 

Kenyte,  /.  W.  Gregor)\  1900.  —  Roclie  voisine  des  pantellerites, 
mais  pkis  basique  ;  le  type  provient  du  mont  Kenya 
(Afrique  orientale).  Il  est  formé  de  phénocristaux  danorthose, 
dans  une  pâte  vitreuse  ou  hyalopilitique  ;  minéraux  acci- 
dentels, œgirine,  augite,  olivine.  Absence  de  quarz  et 
d'œnigmatite   (Q.  J.  G.  S.  lvi.  1900,  p.  214). 

KÉKAL1TE,  Cordier,  1868.  —  Roche  adélogène  composée  de 
biotite  et   de   pétrosilex  =  Cornéenne   et   quarzites   micacés. 

Kératite,  Dolomiea  =  Hornstein. 

Keratitporphyr,  Reuss,  1840.  —  Phonolite  schisteuse  vert- 
soinbre,  altérée,  tachetée  de  jaune  et  de  rouge,  et  présentant 
un   aspect   corné.    (Umgeb    Tepliz  u.  Bilin,  p.  igS). 

Keratophyr,  Giunbel,  1874-  —  Roche  à  orthose  et  plagio- 
clase,  à  masse  fondamentale  compacte,  cornée,  finement 
grenue,  contenant  des  microlites  de  feldspath  raccourcis  à 
section  rectangulaire,  des  taches  (non  des  cristaux)  de 
quarz,  des  grains  de  fer  magnétique,  des  paillettes  isolées 
de  mica  brun,  et  des  débris  d'iiornblende  décomposée. 
Lossen  définit  le  keratophyre,  comme  un  porphyre  syéni- 
tique  sodifère  paléoplutonien.  Rosenbusch  y  crut  reconnaître 
d'abord  des  tufs  de  porphyre  qviarzifère  ;  mais  plus  tard, 
il  le  délinit  comme  une  roche  })aléovolcanique  eflusive,  paléo- 
zoïque,  avec  ou  sans  quarz,  et  caractérisée  par  l'abondance 
des  feldspaths  alcalins.  Ce  sont  par  conséquent  des  quarz- 
porphyres  et  des  orthophyres  sodifères.  (G.  Gûmbel,  Die  Pala- 
eolith.  Eruplivgest.  des  Fitchlelgebirges,  1874^  P-  43,  48). 

Kerau.noide,  Washui<>ton,  1896.  —  Nom  donné  aux  cristaux 
microliliques  bifur([ués.  ])ennés.  Icls  que  ceux  d'augite, 
feldspath  et  autres,  dans  diverses  l'oches  éruptives  =; 
Sphœrocristaux   (partim).  (Am.  journ.  Sci.  i.  38o). 

Kerxdiabas,    Bmlincr-Bedcr,    1898.  —  Diahase   grcniue. 

Kerxtiieorie,  Rosenbusch,  1890.  —  Théorie  de  Rosenbusch, 
suivant  huf vielle  la  diversité  des  roches  éruptives.  quant  à 
leur   composition    chimique,    serait   due   à   ce   que  1(^    magma 


Il46  Vllie  CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  KER 

initial  possédât  la  propriété  de  se  dillerencier,  plus  ou 
moins,  jusqu'à  cei'tains  îioyaux  irréductibles.  Toutes  les 
roches  éruptives  connues  seraient  de  semblables  noyaux,  ou 
des  mélanges  de  ces  noyaux,  c'est-à-dire  des  magmas  incom- 
plètement dilTérenciés.  Rosenbusch  admet  ainsi  l'existence 
de  6  noyaux  qu'il  définit  sous  les  nom  de  l'oyaitique,  gra- 
nitique, granito-dioritique.  gabbrique,  péridotique,  et  tliéra- 
litique.  (T.M.P.M.,  xi,  1890  p.  i44). 

Kkrosexe  slate.  Dixon  et  Liversidge,  1881.  —  Torbanite 
brun-noir  à  gris-sombre,  de  Hartley  (Nouvelle-Galles  du 
Sud),  à  -o  à  80  *^/n  de  matières  volatiles  =  Wachsschierer, 
Wollongongit.  (Journ.  chem.  Soc.  xxxix,  p.  980). 

Keusaxtite.  Delesse,  i85i.  —  Roche  lainprophyrique  des  environs 
de  Brest.  Rosenbusch  comjjrend  sous  ce  nom  toute  une  classe 
de  roches  filoniennes.  caractérisée  par  leur  richesse  en  mica 
noir  et  plagioclase.  avec  ampliibole  ou  pyroxène  =  Kersanton 
(Ann.  d.  Mines,  xix,  i64,  i8'3). 

Kersaxitte-porphyrite,  Bonne}'.  —  Lampi-ophyies  filoniens  dio- 
ritiques. 

Kerzaxtox.  Rivière.  1844.  —  Dioritc  micacée  en  liions,  nommée 
d'après  la  localité  où  on  la  trouve  en  Bretagne  =  Kersantite 
(B.  S.  G.  F.  I,  p.  538). 

Kettoxstoxe.  —  Nom  anglais,  du  calcaire  oolitique  de  Ketton. 

KiEs.  —  Arène  grossière. 

Kieselbreccie,  Senft,  i85^.  —  Roche  élastique  quarzeuse.  à  galets 
et  fragments  irréguliers  de  quarzite  dans  une  pâte  dure,  sili- 
ceuse, souvent  ferrugineuse  (p.  (i2). 

KiESELEisEXSTEix  (Kicseleisenerz).  —  Minerai  de  fer  stratifié,  sou- 
vent oolitique,  formé  essentiellement  de  silice,  oxyde  de  fer,  et 
autres  cond:)inaisons  ferrugineuses,  argile,  calcaire.  Voir  :  Cha- 
moisite,  Thuringiteisenerz. 

KiESELFELS,  Haidinger,  1^85.  —  Nom  donné  à  Ihorufels.  quand 
elle  était  considérée  comme  une  roche  à  masse  fondamentale 
de  hornstein.  avec  quarz.  argile,  et  autres  éléments  étrangers 
(Entwurf  einer  systeniatischen  Eintheilung  der  Gebirgs- Arien,  178.5). 

KiESELGUHR  =^  Tripoli,  Diatomeenpelit.  Tripel. 

KiESELKALK  OU  IvTESELK ALKSTEix.  —  Calcaircs  couipacts.  impré- 
gnés de  silice  solul)le,  tantôt  dune  façon  intime  dans  sa  masse, 
tantôt  en  nids,  veines,  ou  géodes  avec  silex  et  calcédoine. 

KiESELMEHL  =  Diatomcenpelit. 

KiESELSAXDSTEix.  —  Grès  formé  de  grains  de  quarz  réunis  par  un 
ciment  siliceux  solide  =  Glaswacke.  Quarzite  (partim). 


KIE  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  Il47 

KiESELSCHiEFER  =  Plitanitc. 

KiESELSCHiEFERFELS,  Freicsileben.  =  Kieselschiefer. 
KiESELsiNTER.     —    Tuf   blaiic,     léger,    poreux,  siliceux,   opalin, 
meuble  ou  cohérent,  déposé  comme  incrustations  ou  stalactites 
]iar  des  sources  minérales  ^=  Kicseltufl".  Geyserite,  Perlsinter. 
Fiorit,  Sinteropal,  Siliceous  sinter. 
KiESELTUFF  =  Kieselsintcr. 
KiÉSERiTE.— Couches  de  Mg-SOi-H^O,  accompagnant  à  Stasslurt 

les  couches  de  sel  gemme. 
KiLLAS,  De  la  Bêche,  1829.  —  Roche  schisteuse  des  Cornouailles, 
cornée,    modifiée  au   contact  du  granité,   où   elle    est  parfois 
stannifère.  (Rep.  Geol.  Gornwall  p.  171). 
KiMBERLiTE,  H.   CarvUl  Lewis.    1887.   —  Roche  appartenant   au 
groupe  des  Péridotites  (ou   Pikritporphyrites),  compacte,    bré- 
choïde  outufFacée  et  diamantifère  dans  le  sud  de  l'Afrique.  Les 
variétés  compactes  sont  formées  d'une  masse  fondamentale  ser- 
l>entineuse,a\ec  phénocristaux d'olivine(idiomori)he, mais  avec 
corrosions  magmatiques),  de  biotite   accessoire,  bronzite,  ilmé- 
nite,  perowskite.  pyrope.  Elles  présensent  parfois  une  structure 
rappelant  celle  des  chondres.  D'autres  variétés  sont  des  brèches 
l)olygènes.  d'après  Ronney.  (Geol.  Mag.  1887,  iv,  p.  22). 
KiNNEDiABAs,  Tôi'nehohin,  1877.  —    Diabase   à  olivine  de    Suède 
avec    un     peu     de     quarz     primaire,    et    masse  intersertale 
transformée  en  matière  chloritique.  (N.   J.    1877,   p.  258). 
KixzTfiiT.  H.  Fischer.  t8()0.  —  Gneiss  à  gros  grains,  grenatifère, 
en  lits  interstratiliés,  formé  d'oligoclase,  mica  noii-,  graphite  et 
grenats  ;   sans    orthose  et  pauvre  en  quarz  =  Granatgraphit- 
gneiss.  (N.  J.  1860,  p.  796). 
Kir.  —  Roche  résultant  de  la  consolidation  du  naphte,  par  actions 

superficielles. 
Klastoamphibolitschiefer.  =  Clasto-amphibol-slate. 
Klastogneiss.  Lepsiiis.  —  Gneiss   cataclastiques  secondaires  et 
granités  transformés  en  gneiss,  ainsi  broyés  et  laminés  par  des 
pressions  mécaniques.  (Voir  Metagneiss). 
Klasïokrystaleixisch.     Lœwinson-Lessing ,     1891.     —    Roches 
volcaniques,  à  structure  primaire,  et  présentant  cependant  des 
caractères  élastiques.  Voir:  Taxites.  Schlieren.    (Note     sur    les 
Taxites,  Bull.  Soc.  Belg.  d.  Geol.,  v,  1891). 
Klastomorph.  —  Voir:  Deuteromorph. 

Ki.ASTOPORPHYRoïi),  Losscii.  —  Tufs  popphyriques  dynamométa- 
niorphiques.  peu  distingual)les  de  porphyres  quarzifères 
dynamométamorphisés  et  de  vi-ais  porphyroïdes. 


H48  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  KLA 

Klastotuff,  Lœwinson-Lessing,  1888.  —  Roches  d'aspect  tuflacé, 
formées  aux  dépens  de  roches  cristallines  par  dynaniométa- 
niorphisnie  et  trituration  des  éléments  com])osants  =  Kata- 
klastufl",  tuf  dynamométaniorphi(|ue. 

Klauseniï,  Cathrein,  1898. —  Dioriles,norites,  <>al)l)i'osave('  quai'z, 
des  Alpes-Orientales  (Z.  d.  d.  g  G.,  L.  274). 

Klebschiefeu.  —  Amphisvlenschiefer. 

Klingsteix  ou  Klixksïein,  Weruc/'.  —  Nom  sous  lequel 
Werner  désip^nait   la    phonolite. 

KoxociiLouscuiEFEU   =^   Chloritosclustc . 

Klippen.  —  Rochers  ou  lambeaux  discontinus  d  un  terrain,  au 
milieu  d'un  autre  terrain. 

Klotdioiut,  Holst  et  Eich.stâdt,  1884.  —  Nom  des  sphères 
basiques,  à  grains  dhornblende,  mica,  i)lagioclase,  sphène, 
qui  se  trouvent  dant  le  granite-à-sphères  de  Slàtmossa.  (Geol. 
Foren.  i  Stockholm  F(")rhandl.  1884,  vu,  p.  i34.) 

Klotgraxit,   Bâcfistrôni.   —  Kui^elgranit.  (Geol.  Foren,   xvi). 

Klufïbuecciex,  7?.  Credner.  i87().  —  Brèches  de  Grïmschiefer, 
d'origine  mécanique,  qui  reni] dissent  des  fentes  et  des 
failles,  et  se  ])rolongent  jusqu'à  la  surface  du  sol,  en  se 
terminant  en  i)ointe.  ou  en  fourche  (Zcits.  d.  gcsammt. 
Naturwissenscb.,    Bd.    ^"j,   1876,   p.    127), 

Klûftixg,  Kli  ETE.  —  Faccs  suivant  lesquelles  s'effectuent  les 
divisions  naturelles   des    roches. 

Kneuss.   —    Gneiss. 

Knocuensand.  —  Sables    avec   débris    de   vei-tébrés  carnivores. 

KxoLLEXGXEiss,  Jokcl)',  iS6'j .  —  Gneiss  porphyroïde,  à  pâte 
finement  g-renue,  où  s'isolent  des  rognons  formés  de  plu- 
sieurs  individus  de  feldspath.  (J.  g.  Reichsanst.,  1807,  p.  021). 

KxoppEFJÂLLsciXEiss,  Tômehohiu,  1870.  —  Gneiss  rouge,  riche 
en  mica,   généralement   glanduleux. 

Knotexerz.  —  Grès  argileux  avec  grains  nombreux  de   galène. 

KxoTEXGi.nnrERscHiEFER.  —  Micaschiste  avec  taches  et  con- 
crétions  sombres,   comme   celles   des  Knotenschiefer. 

Knotexgneiss.   —  Voir  Knollengneiss. 

KxoïEXHORXEELs.  —  Hornfcls  de  contact  formé  de  quarz,  Idotite, 
un  peu  de  magnétite,  tourmaline,  parfois  muscovite  et  anda- 
lousite  :  il  présente  un  aspect  tacheté  dû  à  des  parties  vert- 
noir  ou  violet-brun,   sur  un  fond  gris-violet  pâle. 

KxoTEXivALKSTEix  (Knotcnkalk).  —  Calcaires  présentant  des 
nodides  calcaires  dans  une  pâte  calcaire  ou  inanieuse,  et 
passant  ainsi  aux    calcaires  amygdalins. 


KNO  LEXIQUE  PÉTKOGHAPHIQUE  n4() 

KxoTENPHYLLiT,  R.  Rûclemann,  1887.  —  Phyllades  métamor- 
phisés  au  contact  du  granitc,  et  caractérisés  par  des  nœuds 
ou  concrétions  de  couleur  sombre  de  la  substance  piginen- 
taire   (minerais   de   fer  ?).    (N.,  J.,  B.  B.,   V.   1887,    P-  ^09) , 

Knotenschiefeu   =  Schistes  noduleux. 

KxoTENTHONscHiEFER.  —  Schistcs  uiodifiés,  situés  dans  la  zone 
la  plus  éloignée  de  l'intluence  du  granité,  présentant  des 
taches  sombres,  dues  à  des  accumulations  de  granules 
pigmentaires    =  Schistes  noueux,   schisto   noduloso. 

KxoTiG,  Cotta.  —  Structure  noueuse  des  roches  qui  présentent 
dans  leur  masse  des  concrétions  arrondies,  ovales,  ou  lenticu- 
laires dune  substance  plus  compacte,  solide.  Voir  :  Varioli- 
tisch  — ,  Blatternarbig  — ,  Knoten  schiefer  (p.  38) . 

Knoïtex.  —  Nom  des  mineurs  pour  les  ]3oches  ou  noyaux  dans 
lesquels  s'accumulent  certains  minerais  (galène,  etc.). 

Knoïtexsaxdsteix.  —  Grès  contenant  des  noyaux  de  galène  et  de 
carbonate  de  plomb. 

KoHLEXBLENDEScHiEFER,  Esckev.  —  Ancien  nom  des  micaschistes 
charbonneux. 

KonLENBiîANDGESTEiNE. —  Roclies  calcinées  dans  les  incendies  des 
houillères,  argiles  brûlées,  scories,  Porzellanjaspis. 

KouLEXEisENSTKLX,  Schnfihc'l,  i85().  —  Sphérosidérite  argileuse 
mélangée  de  charbon  (ia-35  "/o)  (Verh.  naturb.  Vereins  d.  Uheinl. 
u.  Weslph.,  i85o,  vu.  p.  209). 

KouLEXQUAuzn' ,  Piatnitzk)'.  —  Quarzite  avec  charbon  et 
spinelle.    ^\)ir    Eisen([uarzit    (p.    247). 

KoHLiGE  MEiEoiiriE.  —  Météoritcs  noires,  peu  dures,  riches  en 
carbone  comme  celles  de  Bokkeveldt  et  d'Orgueil, 

KoKKiTE,  Giiinhei,  i88().  —  Nom  d'ensemble  des  roches  à  élé- 
ments cristallins  prédominants,  non  schisteuses  ;  il  comprend 
les  roches  éruptives  à  l'exception  des  verres,  et  les  roches 
neptuniennes  simples  (sel  gemme,  gypse,  calcaire,  etc.)  (p.  85). 

KoKKOLrrHSïiîucTuu.  —  Cette  structure  se  rencontre  chez  les 
néphélinitcsetleucicites  altérées;  ces  roches  se  divisent  alors  en 
grains  polyédriques  arrondis  tle  la  grosseur  de  pois,  ou  présen- 
tent des  taches  arrondies  et  ont  alors  un  aspect  variolitique. 

KoLLAxrrE,  Pinkcrtoii,  181 1.  —  Poudingue  formé  de  galets  de 
silex  dans  un  ciment  siliceux  (Pelralogy,  n,  p.  98). 

KoLM,  Toriiquist,  i883.  —  (Charbon  i-iche  en  hydrogène  de 
Hannuni,  en  Suède.  (Geol.  Forcn.  Stock.  Forh.,  vi,  no  82,  p.  608). 

KoNGADiAijAs.  Tôi'iwbohm,  1877.   —  Diabase  quarzifère  à  grains 


Il.M)  Vllie    COXGKKS    GÉOLOGIQUE  KON 

lins,  qu'on  trouve  en  Suède  en  liions  ou  eu  nappes,  et  est 
formée  d'un  feldspath  basique,  d'augite  jaune-brun  (sahlite)  et 
dequarz,  comme  éléments  essentiels.  (Kongl.  Svenska  Vetensk. 
Akad.  Fôrh.,  xiv,  n'  li). 

KoNiTE,  Pinkerton,  iHi  i .  —  (lalcaire  à  grains  tins,  un  peu  argileux. 
(Pelralogy,  i,  p.  4:29). 

Koralli:nschlamm.  —  Sable  corallien  très  lin. 

KôRXELGXEiss,  Gumbel,  18G8.  —  (îneiss  grenu  libreux,  en  lits 
alternants  à  grains  gros  et  lins,  l'oi-mé  d'orthose,  quarz, 
beaucoup  de  biotite,  un  peu  de  muscovite.  grenat,  rare 
hornblende.  (Oslbayer.  Grenzgebirge,  1868,  p.  221). 

KôRNELUNG,  Bàckstrôm,  1893.  —  Aspect  chagriné  spécial  que 
présentent  les  feldspath  des  enclaves  étrangères  corrodées  dans 
un  mao-ma  diabasique.  (Bibang  lill  K.  Svenska  Vetensk,  Akad. 
Handlingar,  iSgS,  xvi,  n°  i). 

KoRNEiuiXEiss.  —  Gneiss  plus  grenu  que  schisteux. 

KouNEuscHXEE  =  Xévé,  Fim. 

KôRNiGE  ODER  oLOBULrnsGHE  ExTGLASuxG.  —  Mode  de  dévitriti- 
cation  de  certaines  roches  éruptives,  caractérisé  par  de 
nombreux  globulites  dans  la  base  amorphe. 

KoRUXDAXORïuiïGESïEix  =  Kychtvmit. 

KoRUXDGLiMMERSYEXiï,  MorozieHncz,  1897.  —  Hoche  à  grains 
moyens,   à  corindon,   orthose,   mica.  (Voir  Kyschlymit,  p.  22;). 

KoRUXDFEGMATrr,  MoroziewLcz,  1897. —  Hoche  lilonienne  formée 
de   corindon  el,  d'orthose.   (Voir  Kyschtymit,   p.   227). 

KosMiscHE  GESTEiXE.  —  Météoritcs.  11  y  a  aussi  des  poussières 
fines,  d'origine  cosmique  (Kosmischer  Staidî).  \o'\v  Kryokonit. 

Krabliï,  Forchhammer,  i843.  —  Projections  meubles  du  Krafla, 
en  Islande.  S.  de  AValtersliausen  les  a  rapportées  à  un  felds- 
path, et  au  terme  le  plus  acide  de  cette  série.  Zirkel  y  a 
reconnu  les  caractères  d'une  roche  cristalline  grenue.  Elle 
présente  une  structure  holocristtiUine  avec  sanidine.  plagio- 
clase,  augite  (et  quarz  ?)  et  se  rapporte  aux  liparites  := 
Baulite.    (Journ.   1".  prakt.    Gheni.,  390J. 

Kramenzelsteix.  —  Nom  ilonné  en  AVestphalie  aux  schistes 
ou  calcaires  noduleux,  avec  nombreuses  lentilles  ou  glan- 
dules  calcaires  entrelacés  =    Calcaire   amygdalin, 

Kramexzelstructur.  —  Structure  des  calcaires  amygdalins, 
où  des  lentilles  et  nodules  calcaires  aplatis  sont  enlacés 
par  un   tissu  de   membranes   schisteuses. 

Kràuseluxg.  —  Structure   plissée  finement.  Getaltete  Structur. 


KRA  LEXIQUE  PÉTROGItAPIIIQUE  H5l 

Kràuterschikfek.  —  Schistes  riches  en  impressions  végétales, 
ou   schistes  charbonneux, 

Kreide  ^=    Ci'aie. 

Kreidetuff    =  Craie  tutl'eau. 

Kreiskohle.  —  Lignite  dont  les  })laques  présentent  des  divisions 
plus  ou  moins  circulaires. 

Krithischer  Gneiss,  Becke.  1880.  —  Gneiss  pauvre  en  quarz  et 
mica,  réduits  à  des  enduits  sur  les  grains  de  felspath.  gros  et 
ronds,  que  l'altération  de  la  roche  fait  ressortir  davantage. 
(T.  M.  P.  M.  11,1880,  p.  4'3). 

Krithisghe  STRUCirR,  Becke,  1880.  —  Structure  réalisée  dans 
les  micaschistes  et  les  gneiss,  et  montrant  des  grains  dorthose 
enveloppés  par  de  minces  feuillets  de  quarz  et  mica. 
T.  M.  P.  M.  1880,  Bd  II,  p.  43). 

Kriwoserit,  6'.  Schrnidt,  1882.  —  Dolomite  avec  orthose  et 
hornblende,  du  Gouvernement  d'Olonetz.  (Beitr.  z.  Kennt.  d. 
russisch.  Reichs.  11  Folge.  Bd.  V). 

Kr()tenstein.  —  Voir:  Toadstone. 

Krvokomt,  Nordenskjold.  —  Poussière  cosmique  noire,  à  petits 
corps  solides  pulvérulents  d'origine  cosmique,  trouvée  dans 
les  régions  polaires  =  Kryonit?  (Pogg.  Ann.  6  R.  i5i-io4j. 
D'après  WûUing,  elle  contient  en  outre,  feldspath,  quarz,  mica, 
hornblende,  d'origine  éolienne,  associés  à  un  peu  de  matière 
organique.  (N.  J.  f.  M.,  m,  1890,  i52). 

Kryptoge.n,  Xaïunann.,  1849.  —  Roches  dont  le  mode  d'origine  est 
inconnu  ou  hypothétique.  Renevier  donne  ce  nom  aux  roches 
de  profondeurs  intrusives  et  aux  schistes  cristallins, 

Kryptoklastisch.  —  Nom  proi)osé  pour  les  roches  élastiques 
paraissant  compactes  à  l'œil  nu. 

Kryptoleucitlava,  Leonhavd.  —  Ancien  nom  des  laves 
leucitiques,  à  cristaux  microscopiques  (p.  4^0). 

KuYPTOMOHPii,  Giïmhel,  1888.  —  Structure  des  roches,  intermé- 
diaire entre  l'état  cristallin  et  l'état  amorphe,  comprenant  les 
microfelsitiques  et  les  microcristallines.  (Grundz.  Geol.  71), 

Kryptoolitiiische  strucïur.  —  Structure  oolitique  peu  tranchée, 
qu'on  ne  distingue  qu'au  microscope. 

Krystallgranit,  —  Granité  porphyroïde, 

Krysïallinischer  Sandstein  =  grès  cristallin. 

Krysïaleimschkornig.  —  Structure  des  roches  cristallines,  à 
éléments  cristallins  allotriomorphes  et  serrés  sans  ordre  les 

„    uns  près  des  autres  =  granitique,  saccharoïde  (partim). 


ix'yj  VIllc    CONdKÙS   GÉOLOGlQUi:  KRY 

KuYSïALLiNOHYALiN,  Zirkel.  1894.  —  Uoches  qui  contiennent  des 
cristaux  individualisés,  plus  ou  moins  nombreux,  dans  une 
masse  vitreuse  ou  vitroïde  =■  Hyalinokrystallin,  Halbglasig, 
Semikrystallin,  Vitrophyrisch,  Mcrokrystallin,  etc.  (Lehrb.  d. 
Pelrog.  1894,  I,  p.  9). 

KuYSTALLixoKLASTiscH.  —  Rochcs  clastiqucs  semicristallines,  où 
les  cléments  élastiques  sont  cimentés  par  une  pâte  cristallisée 
avec  lormations  cristallines  secondaires. 

KuisTALLisATioNsroLGE. —  Successiou  suivant  laquelle  les  éléments 
d'une  roclie  éruptive  se  sont  individualisés  dans  le  magma. 

Kr.vsTALLisAïioNsi'UAsEN.  —  Tcmps  de  cristallisation  et  processus 
de  solidification  des  roches  volcaniques,  porphyriques  et  des 
laves,  tels  qu'ils  sont  réglés  par  les  agents  physico-chimiques. 
On  distingue  deux  temps  principaux  de  cristallisation,  le  pre- 
mier intratelluî'ique,  précède  l'éruption,  et  le  second  cffusif,  la 
suit. 

KiivsTALLisATioNssPATiUM,  Bi'ôgger,  1894.  —  Broggcr  appelle 
intervalle  de  cristallisation,  d'un  élément  de  roche  éruptive, 
les  limites  de  variations  chimiques  du  magma,  compatibles 
avec  la  cristallisation  de  cet  élément,  limites  en  deçà  et  au  delà 
desquelles  cet  élément  ne  peut  plus  se  former  (i.  p.  i84). 

Krystalltsch,  Lchmann,  1884.  —  Terme  proposé  pour  les 
définitions  cristallographiques.  par  opposition  à  Krystallix 
réservé  aux  définitions  pétrograi)hiques  (Unters.  ûber  die 
allkrystall.    Schiefergesteine   1884,   p.   207). 

Krystallisirter  Saxdsteix.  —  Grès  contenant  des  cristaux  de 
calcite  remplis  de  grains  de  quarz,  comme  à  Fontainebleau. 
On  connaît  des  cristaux  de  gypse  formés  dans  les  mêmes 
conditions. 

Krystalloïd.  —  Nom  donné  aux  grains  cristallins  allotrio- 
morphes  primaires  ou   secondaires. 

Krystalloïde.  Ehrcnberg.  —  Formations  microscopiques  sans 
contours  cristallographiques  d'après  A  ogelsang,  mais  agis- 
sant sur  la  lumière  polarisée  ;  elles  occupent  ainsi  une 
position  intermédiaire  entre  les  cristallites  et  les  micro- 
lithes.  Ehrenberg  désigne  aussi  sous  ce  nom  ses  morplio- 
lithes  ;  Roth  la  employé  dans  le  sens  de  pseudocristaux. 
(N.   J.,    1840,  p.  6;9). 

Krystallolith,  Lchinann.  —  Nom  des  grains   cristallins. 

Krystallophyllitisch.    —   \oiv   :   Gristallophylliens. 

Krystallporphyre.  —  Quarzporphyres  riches  en  phénocrystaux, 
correspondant  aux  Névadites. 


KRY  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  Il53 

KuYSTALLSAjVDSTEix.  —  Gvès  contenant  des  cristaux  de  quarz 
plus  ou  moins  cristallins,  devant  parfois  leurs  contours 
cristallins   à   des   néot'ormations. 

Kkysïalltuffe.  —  Tul's  volcaniques  riches  en  cristaux,  ce 
qui  les    distingue    d'autres   tufs,    vitreux,    ou  pisolitiqvies. 

Ku<iELBASALT.  —  Basalte  en  blocs  sphériques. 

KuGELCHELCHOxDRiï,  Tsclieriiiak,  i883.  —  Chondrites  caracté- 
risés par  des  parties  différentes,  de  nombi^eux  cliondres 
finement  fibreux,  bruns,  durs,  et  une  masse  fondamentale 
tendre  et  fragile.    (Silz.    Ber.  Wien.    Akad.   i88"3,  i,  88,  p.   347). 

KuGELDiABAs.  —  Nom  souvcnt  donné  aux  augitporphyrites 
qui  se  divisent  en  sphéroïdes. 

KuGELDioRiT  ^=  Corsite,  Kugclfels,  Kugelstein,  Kugelgrûnstein. 

KuGELGABBRO,i?/'0^"^e/' é*^  Bàckstrôiii,  1887.  —  Roches  de  Suède 
formées  de  hornblende,  bronzite,  plagioclase,  grenat,  compre- 
nant dans  leur  masse  des  sphères  de  0,01  à  0,10,  à  écailles 
concentriques,  de  bronzite(hypersthène).  (Geol.  Fôrcn.  i.  Stock- 
holm Forhaiidl.  188;,  ix,  p.  32i,  343). 

KuGELGRAMT.  —  Granites  qui  se  divisent  en  masses  sphéroïdales, 
ou  dont  la  structure  est  globuleuse,  par  le  groupement  des  élé- 
ments en  sphères  rayonnantes  ou  en  écailles  concentric[ues. 

KuGELGRAUWACKE,  E.  lIuJfiiMn/i,  1870.  — Grauwackc  offrant  des 
tissures  de  retrait  sphéroïdales.  au  contact  de  l'Augitporphyr. 
(Mater,  geol.  Kart.  d.  Ural.  Geb.  3). 

KuGELJASPis.  —  Jaspe  en  rognons  arrondis. 

KuGELPEcusTEix,  A.  Siiiier  et  R.  Beck,  1891.  —  Variété  de  porphyre 
globuleux,  c'est-à-dire  de  porphyre  plus  ou  moins  dévitrifié, 
avec  nonibreuses  sphères  de  felsite,  à  diamètre  de  0,001  à  0,20. 
(Erlâut.zu  Sect.  Tharaudt  d.  geol.  Specialkarte  von  Saclisen.  1891). 

KucvELPORPHYR.  —  Felsitporphyrcs  présentant  à  la  fois  des 
divisions  sphéroïdales  et  la  structure  sphérolitique.  Les  sphé- 
rolites,  noyés  dans  la  masse  felsitique,  atteignent  parfois  le 
volume  de  la  tête  ;  ils  sont  fibro-rayonnés,  ou  creux,  géodiques, 
fendillés,  avec  minéraux  concrétionnés  dans  les  fentes. 

KuGELSANDSTEix.  —  Variétés  de  grès  présentant  dans  une  masse 
uniforme,  des  concrétions  sphériques  de  grès,  plus  dures. 

KuGELSTRUKTUR  =   Structure   globuleuse. 

KuKUKscHiEFER.  —  Variété  de  schiste  tacheté,  de  Fleckschiefer. 

KuKUKSTEix.    —  Vieux  nom  des  schistes   tachetés. 

IvLLAiTE.  Washiiig-to/i,  1894.  —  Membre  basique  de  la  série 
des  latites  ou    trachydoléritcs,    formé    d'orthose   et    iVddspatli 


Il54  V1I1«    CONGKKS    (JÉOLOGIQUE  KUL 

calcique  eu  égales  proportions,  coristituaut  la  moitié  de  la 
roche,  avec  12  à  10 '\h.  de  iiépliéline,  hornhleude  ou  pseudo- 
liorublcnde,  et  quelquefois  oliviue.  Parfois  la  leiieite  remplace 
Torthose    =    Hornblendeleucittei)hrit.    (Journ.  Geol.  vni,  610). 

KuLiBixrr.  Stchégiov.  —  Peelistein  du  felsitporphyr  de  Nerts- 
chinsk.  riche  en  uiicrolites  et  autres  produits  de  dévitriti- 
cation.  Nommé  en  1827,  il  fut  considéré  comme  un  minéral 
voisin  de  laugite  :  Jen^mejell"  reconnut  ses  relations  avec  les 
pechsteins,  et  Meluikolf  donna    la  tlescri])tion  niicros(îopique. 

KuLMizERSTEix    =  Dioritc. 

KuPFEHBRAXD.    —   Schistes   cuivreux  bitumineux   combustibles. 

KuPFEKLETTEN.  —  V^iriété  du   schiste  cuivreux,  fragile,   modifié. 

KuPFERSANDEnz. —  Xoui  douué  aux  rochcs  im})régnées  de  cuivre. 

KuPi'EHSGHiEEKi!.  —  Sclùstes  uiameux  bitumineux  cuprifères, 
répandus  dans   le    Zechstein. 

KuppE    =  Dôme. 

Kychtymit  Moroziewicz-  1897.  —  Kociie  cristalline  grenue  de 
rOural.  formée  d'anortbite.  biotite.  corindon,  et  présentant 
la  couiposition  ciiimique  duu  uiagma  sursaturé  d'alumine 
=  Korundanortliitgestein,  liarsowitgestein.  (Vers.  ûb.  Bild.  d. 
miner.,  T.  M.  P.  M.  224). 


Labradite,  Tiiniei-,  1900.  —  Roches  éruptives  grenues  formées 
essentiellement  de  labrador  =  Labradorite  (Jour.  geol.  vni,  io5). 

Labradophyre.  Coqnand,  1867  ^=  Porphyrite  à  labrador, 
Labradorporphyr,     .Vugit])Oi'phyrit.     (Traité  des  roches,  78-87). 

Labradorbasaete,  Naiiinann.  —  Nom  proposé  pour  les  basaltes 
pi'oprement  dits,  pour  les    distinguer    des    Néphélinbasaltes. 

LABRADORDiORrr,  voii  Lanaiiix.  187.5.  —  Diorites  dont  le  felds- 
path  est  le    labrador   (p.  3o2). 

Labradorfels,  Cotta,  1862.  —  Nom  employé  par  divers  auteurs 
(Cotta.  Kjerulf)  pour  désigner  des  roches  formées  essentielle- 
ment ou   uniquement   de   labrador. 

Labradorgesteine  (Cotta),  1862.  —  Roches  à  plagioclase  dont  le 
feldspath  est  le  labrador.  Ex.  :   Basalte,   Diabase,   Mélaphyre. 

Labrauoriques,  Fouqiié  et  Michel  Lév}\  1879.  —  Roches 
éruptives,  diabases,  diorites,  gabbros,  porphyrites  etc..  dont 
le    feldspath   dominant   appartient  à  la    série   du  labrador. 

Labradorite,    Senfi,    iSÔj.   —  Pour    Fouqué    et    Michel-Lévy, 


LAB  Lexique  pétrographique  ii55 

Roche  microlitique  dont  le  feldspath  est  le  labrador  (Miner, 
raicrog.,  1879,  p.  170)  =:  Augitandesit  p.  p..  OlivinlVeiebasalt 
p.  p.  —  En  Russie,  te  nom  est  donné  aux  roches  de  Yolhynie 
et  de  Kiew  à  beaux  cristaux  de  labrador,  qui  sont  des 
norites,  des  gabbros  ultraleucocrates,  c'est-à-dire  des  anor- 
thosites  =.  Anorthosite  ,  Perthitophvre  (Barbol  de  Marny, 
Verh.  d.  Russ.  min.  Ges.,  186;),  iv,  2  Ser.,  j).  35i).  Senft  appelle 
labradorites  les  roches  cristallines  composées,  avec  labrador 
ou  oligoclase,  et  sans  quarz,  ni  orthose.  En  Angleterre, 
aux  Etats-Unis,  ce  nom  est  donné  au  feldspath  labrador,  même. 

LabradoritctAbbro,  Kolderap.  189G.  —  Roche  formée  de  labra- 
dor avec  un  pyroxène  monoclinique  ou  rhombique,  peu 
abondant.  Kolderup  a  également  distingué  une  Labradorit- 
norit   (Bergens  Mus.  Arborg,  v,  2'3). 

LABRADORMELAroRPHvr.,  Sc/iff.  iH^j.  —  Variété  de  ses  Méla- 
porphyres  (Mélaphyres-porphyriques),  i-oches  éruptives,  som- 
bres,   sans   quarz.   du  Thuringerwald. 

Labradorporphvr  (Labi-ddorpOTphj-pit).  —  Nom  ancien  des 
diabases  porphyriques  (Diabasporj)hyr).  qui  contiennent  des 
cristaux  poi'phyriques  de  labrador  dans  une  masse  fondamen- 
tale aphanitique  ou  à  grains  fins.  Rosenbusch  restreignit  le 
nom  à  un  groupe  d'Augitporphyrite,  à  masse  fondamentale 
hypocristalline  (non  hyalopilitique)  et  rectifia  le  mot,  pour  en 
faire    ses  Labradorporphy rites. 

LABRADORTRArpK,  Seiift,  iS.")".  —  Rasaltitcs  de  Senft,  corres- 
pondant aux  basaltes  à  feldspath  des  autres  pétrographes. 
à   l'exclusion  de   ceux   à   leucite  où   à  néphéline   (p.   272). 

Labradosite,   Danbrée.    1ÎSO7   =   Anorthosite. 

Laccolite.  Gilbert,  1880.  —  Masses  ou  amas  de  roches  érup- 
tives. en  forme  de  champignon,  consolidées  en  profondeur, 
sans  arriver  jusqu'à  la  surface  du  sol,  et  relevant  les 
couches    au-dessus   d'elles,   en  dôme.    (Geol.   otthe  Henry  M*")- 

Laccolithite,  Lagorio,  1887.  —  Roches  dont  le  gisement  est 
en   laccolites   (Berichte   d.    Univ.  Warschau,    1887). 

Lacustres   (dépots),   —  Sédiments  ellectués  dans  des    lacs. 

LADiiRES.  —  Grès  éocènes,  abandonnés  sur  les  plateaux  par 
la   dénudation.   autour   du  bassin    de   Paris  =  Sarseii  stones. 

L vc.KXEoRMKi.  Xaiiinann.  —  Structure  des  roches  formées  de 
l'alternance  de  dcAix  couches  de  composition  minéralogi(iuc 
diilérente.  Dans  un  sens  ])Iiis  ('tendu,  cette  structure  est 
caractérisée    pai"     l'alternance    de     couches     dillcrentes     par 


Il56  VlU^    CONC.KÈS    GÉOLOGIQUE  LAG 

leur    composition,    leur   couleur    ou    leurs    autres  caractères. 

L.uiENGLiM.Mt;HscHiKKKr,.  —  Micascliistes  l'orinés  de  lins  lits 
alternants,    riches   en    mica,   et   riches   en    quarz. 

Lagkng.neisse.  —  Gneiss  caractérisés  [)ai'  leurs  stries  ou  bandes 
dues  aux  alttuMiances  en  bancs  parallèles,  de  lits  minéralojj^i- 
quemenl  dillérents,  ou  de  lits  l'iches  et  de  lits  pauvres  en  quarz. 

Lageuukecciex,  Rotlipietz,  1879.  —  Brèches,  en  niasses  dépourvues 
de  stratification,  comme  les  brèches  de  Grûnschiefer  dans 
le  système  des  schistes  à  actinote  (Z.  d.  g.  G.,  xxxi,  p.  391). 

Lagekgm.iss.  —  Gneiss  typique  à  feuillets  plans. 

Laoeugka.mt.  —  Nom  des  jj^ranites.  disposés  en  strates  entre  les 
gneiss  et  autres  roches  archéennes. 

Lauspokimiyu,  Kocli.  —  \'ariétc  de  Iveratophyre. 

Laïmen  =  Lehni. 

Lakkolithische  DiFiEitENziKLNG  odcr  Spaltung,  Brôgger,  18^)4- 
—  l*rocessus  de  litjuation  par  les(|uels  les  diverses  formations 
des  laccolites  (Constitutionsfaciesbildungen)  naissent  suivant 
les  bords  de  ces  laccolites  (i,  p.  i53). 

Lamuulhije.  —  Nom  local  pour  une  variété  tendre  à  gros  grains 
du  Calcaii'e  grossier  de  l  Kocène  parisien. 

La^iellite,  GûinOel,  188G.  —  Microlites  en  minces  et  petites 
lamelles  =  Microplakite,  Microphyllite. 

Lamixated  (sxklctlue),  Iddingn.  1887.  —  Cette  structure  est 
manifestée  dans  les  roches  éruptives  telles  que  les  liparites, 
parce  que  les  diiférentes  lames  qu  on  y  observe  sont  disposées 
parallèlement  entre  elles  et  au  substratum  sur  lequel  coulèrent 
ces  laves  =  Lamiuation  (Amer.  Journ.  1887,  xxxni,  p.  43). 

Lami  NATION  (anglais).  —  Fine  stratification  analogue  à  celle  des 
shales.  ^'oil•  :  Lagensti'uktur. 

Lamprophylliï-Lujavriï,  Ramso}'.  —  Lujavrites  riches  en  laui- 
prophyllite.  Voir  :  Umptekite. 

Lampropuyke  (Lamprophyr),  Giiinbel,  1887.  —  Nom  général  pour 
un  groupe  de  roches  liloniennes,  caractérisées  par  leur  gise- 
ment, et  formées  de  feldspath  alcalin  et  calco-sodique,  mica 
nori",  hornblende,  augite,  magnétite,  pyrite,  apatite.  Elles  ont 
une  structure  granitique  ou  compacti;,  une  tendance  à  se 
diviser  en  boules  écailleuses,  des  altéi'ations  faciles,  et  ne  sont 
associées  ni  à  des  tufs  ni  à  des  roches  amygdalaires.  Ce  groupe 
comprend  ainsi  des  roches  diiférentes.  (^Die  Palœolilh.  Erupliv- 
gesteine  d.  Fiehlelgeblrges  1879,  p.  3oS).  Rosenbusch  modifia  le 
nom,  lui  donna  une  signification  générale;  il  est  adopté  par 


LAN  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  llSy 

beaucoup  de  pétrographes  ]>our  distinguer  l'ensemble  des 
roches  grenues,  microgrenues  et  niicrolitiques.  caractérisées 
par  une  grande  aliondance  d'éléments  ferromagnésiens  (et  en 
particuliei"  de  la  biotite  et  de  la  hornblende)  associés  à  des 
feldspaths  ou  à  des  feldspathides  ;  les  éléments  ferromagné- 
siens existant  aux  deux  tem])s  de  consolidation  dans  les  types 
microgrenus  et  microlitiques.(C.  F.  P.  1900,  253)  =  mica  traps. 

Landscapk  marble.  —  Calcaire  argileux  à  concrétions  dendroli- 
tiques,  produisant  des  aspects  de  paysages,  sur  les  roches  polies. 

Landschiefer.  — Vieux  nom  du  Banat.  pour  les  micaschistes. 

Lapilli.  —  Blocs  de  lave,  huileux,  scoriacés,  ronds  ou  polygo- 
naux, de  la  grosseur  d'une  noisette,  projetés  avec  cendres  et 
bombes  et  formant  des  couches  meubles  ■=  Ra])i]li.  Ra])ello. 

Lapis  gabinus  =  Peperino. 

Lardaro  =  Talcschiste. 

Lassexit.  Wafl^worth  =  Ponce. 

Latenter  :META:MoRPHis>irs,  Morlot.  1847.  —  Nom  donné  à  la 
transformation  des  sédiments  élastiques  en  schistes  cristallins. 
Ce  terme,  qui  corresitond  assez  bien  aumétamori)hisme  régional 
de  la  sci(Mice  actuelle,  était  opposé  au  niétanuiri>liisme  de 
contact  (Ber.  ûber  die  Miltheil.  v.  Freunden  der  Naturwiss.  p.  39). 

Lateralsecreïion.  —  Processus  de  dissolution.  o]H^rés  sur  les 
murailles  des  fentv's,  et  suivis  du  concrétionnement  des 
substances  dissoutes,  sous  formes  de  nouvelles  combinaisons 
cristallines  (minerais),  dans  les  l'entes  et  fissures. 

Latérite.  Jinc/ianan.  j^o~.  —  Argile  rouge  ou  jaune,  à  taches 
blanches,  répandue  aux  Indes,  en  Afrique,  et  généralement 
dans  les  régions  tropicales  à  pluies  abondandes.  Elle  est  un 
résultat  d'altération  de  diverses  roches.  Gneiss,  etc.  (Journey 
from  Madras  Ihrough  Mysore,  Canara  and  Malabar,  ii,44<^>- 

Latite.  Ranfioine.  1898.  —  Roches  extrusives.  intermédiaires 
entre  les  trachytes  et  les  andésites,  comprenant  les  vulsi- 
nite  et  ciminite  :  équivalents  volcani({ues  des  monzonites.  Le 
mot  latite    est    dérivé     de    Latium.    (Amer.  jour.  Sci.,  v,  356). 

Lattice  Strt'cture  =r  Structure  treillisée. 

Lat  RDAi.rr.  /trno-^-er.  i8(|4-  —  Syénites  néphélini([ues  à  gros 
grains  du  sud  de  la  Xoi'wège.  avec  microcline  sodique  hypi- 
diomorplie.  ou  ortliose  sodique,  néphéline,  sodalite,  un  ou 
plusieurs  minéraux  du  groiqx"  du  pyroxène,  ;unphil)ole. 
hiotite,    et   souvent   aussi    olivine. 

Laiiîa  iKir.    lii-oi^-i^cf.    i^^<)4-    —    Syénite   augitique   <lu    S.    de    la 


Il58  VIIl^   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  LAV 

Norwège   avec   ortliose   sodique,    diopside,    segirine,    biotite, 
hornblende,   et  souvent  néphéline   et  sodulite. 
Lavabrecciex.   C.   Fiichs.    187 1.  —    Brèches    dont  les  fragments 
enclavés    et   le    ciment    sont    à    la    fois    des   laves  =   Erup- 
tivebreccien,     Reibungsbreccien.     Ataxitc    (partini).     Agglo- 
meratlaven.  etc.  (T.  M.  P.  M.  1891,  p.  -3). 
Lava   d  acqta.   —  Nom  donné  en  Italie  aux   coulées  boueuses, 
formées    par   l'entraînement,    sous    rinfluence    du    ruisselle- 
ment   des   eaux    pluviales,    des   cendres    et    autres    matièi'es 
meubles  du    cône  volcanique. 
Lava  di  fuoco. —  Nom  donné  en  Italie  aux  coulées  d'origine  ignée. 
Lavakuchen.  —  Bombes  discoïdes,  aplaties,  en  raison  de   leur 
chute  sur  le  sol,    avant    le    moment  de   leur   soliditication. 

Lavasand  =  Sable  volcanique. 

Laa  ASTROi.  —  Voir  :  Coulée. 

L^YE.  —  Roclie  sortie  d"un  volcan  et  arrivé  au  jour  à  l'état 
de  fusion  ignée,  quelle  que  soit  d'ailleurs  sa  comi>osition 
ou  sa  structure.  Le  nom  est  ancien  :  il  vient  du  mot 
italien  lavare  (laver). 

Lavezstein  =  Stéatite. 

Layezzi  =  Pierre  ollaire. 

Laviai  TiT.  Sodevhohn.    \^\)Z-    —    Conglomi-rat   métamorphisé   et 
ayant  l'aspect  d'un  micaschiste  ou  d'un  gneiss  ^  Conglomérat- 
gneiss,  Laviagneiss,  Laviagestein(Bull.  com   geol.  Fini,  n-  (î.  55). 

hwoisiTr.. Pinherf on,  181 1. —  Calcaii-e  avec  gypse  (Petralogy.u.  p. .54). 

LAxrrE.  Wadsivord/i.  189G.  —  Xom  des  sédiments  meubles,  non 
agglomérés,  comme  sable,  argile,  tourbe,  craie,  etc. 

LeafCtXetss,  F.  Aciaùis,  1896.  —  Gneiss  à  quarz  et  feldspath  rou- 
geàtre,  où  le  quarz  est  disposé  en  petits  feuillets  parallèles 
parmi  des  grains  de  feldspath,  fins  et  égaux. 

Leberep.z  =  Alunite. 

Leberstein.  —  Employé  en  di\  ei-s  sens  :  Serpentine,  trass.  argile 
salifère,  et  tantôt  mélange  de  gypse  avec  calcaii'e  bitumineux. 

Lphm.  —  Ai'gile  jaune,  grise,  brune,  rouge  d'ocre,  mélangée 
à   sable,    limonite.    et  souvent  décalcifiée    —    Limon. 

Leistexgxeiss.  —  Gneiss  porphyriques.  à  pâte  fibro-schisteuse 
et  cristaux  d'orthose  porphyroïdes  en  forme  de  bandelettes 
(Leistein)    =    Pseudoporphyrischer   gneiss. 

Lenartite  .S'^.  Meunier.  1882.  — Météorite   du  type  de   Lenarto. 

Lexxeporphvr,  von  Dechen.  —  Nom  d'abord  donné  aux 
divers    porphyres   de  la   vallée   de  la  Lenne  en  Westphalie, 


LEO  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  IISq 

décrits  par  von  Dechen.  D'après  les  récentes  recherches  de 
Mûgge,  il  faudrait  les  rapporter  à  des  Kératophyres,  et  à 
des  tufs   de    Kératophyrc^s  (N,    J.,    B.    B.   vm,   iSg'i,  p.  535). 

Leopardite,  Genth.  —  Quarzites  blancs  à  grains  fins,  feldspa- 
thiques,  ou  porphyres  quarzifères.  de  l'Amérique  du  Nord, 
avec  taches  noires  d'oxyde  de  manganèse.  (Mineralreichthum 
V.  Nord-Carohna). 

Lepidomelangneiss.  —  Gneiss  à  lépidomélane  au  lieu  de 
hiotite,    Forêt-Noire. 

Lepidomelanschiefer,  Kalkowsk)',  1886.  —  Micaschiste  à  lépido- 
mélane (p.    196). 

LEPTrr.   —  Voir  Hâlleflinta   et   Leptynite. 

Lkptite.  Ifumrnel,  1875.  —  Schistes  sédimentaires  archéens,  de 
couleur  claire,  à  grains  fins,  riches  en  feldspath.  Quand 
ils  s'enrichissent  en  mica,  ils  passent  aux  phyllades  ;  en 
quarz,  aux  quarzites.  Ce  sont  des  grès  métamorphiques,  à 
aspect  de  granulite  dépourvue  de  grenats  —  Hâlletlints 
sédimentaires  ou  à  grains  lins,  Leptynolites ,  Hâlleflint- 
schiefer  (partim).    (Bih.  till  Sv.    Iv.  Vet.    Akad.    Handl). 

Leptoclases,  Daiihr'ce.  1881.  —  Fentes  peu  étendues,  sans  rejet, 
qui  divisent  en  fragments  la  croûte  terrestre  ;  elles  com- 
prennent les  synclases  et  les  piésoclases,  suivant  qu'elles 
sont  dues  à  des  phénomènes  de  retrait  ou  à  des  efforts 
de  compression.    (B.  s.  g.  F.  x,  p.   i36). 

LEPTo:NroRPH,  GtimbcL  1879.  —  Eléments  constituants  des  roches 
cristallisées,  dépourvus  de  leurs  contours  polyédriques  cris- 
tallographiques .  et  paraissant  ainsi  amorphes.  Ex.  :  la 
néphéline  dans  la  masse  fondamentale  des  verres  néphé- 
liniques   (Fichlelgebirge,  1879,  p.  240  ;  et  Grundzûge,  p.  72). 

Leptynite,  Haiïy,  1822.  —  Roche  subgranulaire  essentiellement 
constituée  par  du  feldspath,  avec  micas,  grenat,  disthène 
accessoires.  Ce  terme  est  employé  actuellement  pour  désigner 
les  lits  gneissi([ues  à  structure  granulitique,  souvent  grena- 
tifères  =■  Granulit  (des   géologues   allemands). 

Leptynolite,  Covdier,  1868.  —  Schiste  grossier  métamorphisé 
au  contact  du  granité,  avec  abondant  développement  de 
mica.  Pour  Barrois,  hornfelse  schisteuse  très  micacée  :  Lacroix 
réserve   ce  nom  aux   variétés    feldspathisées. 

Lestiw  VISITE,  Jiosenbusc/i.  1896.  —  Hoche  lilonienne  aplitique 
décrite  par  Ramsay  (voir  Umptekitei,  de  la  famille  des 
syénites     néphéliniques.     La     masse    de     la     roche     est    un 


ll6o  Vine    CONGRÈS    GKOLOOIQUE  LET 

agrégat   grenu  de   microcline    et    d'albite,    associés    à    oligo- 
clase,      œgirine,    arfvedsonite.     sphène    et     quelques    autres 
minéraux    rares   (n,  p.   464)- 
Letten    ODER   ScHiEFERLETTEX.   —   Argiles   rouges    et   bariolées. 
Lettenkohle.  —  Lignite  du  Keuper  d'Allemagne,  contenant  beau- 
coup de  parties  terreuses,  et  passant  aux  schistes  bitumineux. 
Leucitbaxakite.  —     Leucotéplirite     leucocrate.    Voir    Banakite. 
Leucitbasalï,    Zlrkel,    1870.  —  Basaltes  dans  lesquels  la   leucite 
remplace    le    feldspath.    (Basaltgesteine,  1870)   =    Leucitite   à 
olivine,    Leucitbasaltite  (von  Lasaulx.    1875). 
Leucitbasanit.  —  Basaltes  avec  plagioclase  et  leucite  :  ce   sont 
ainsi  des  laves  récentes   formées  essentiellement  de  leucite. 
plagioclase.    augite,    olivine,   magnétite,   et  un  reste  de   subs- 
tance  vitreuse  =  Lencotéphrite   à   olivine. 
Leucitbasite.  Vogelsang,  1872.  —  Ensemble  des  roches   leuciti- 
ques  ultrabasiques,   comprenant  les  Leucitbasaltes,  Leucitba- 
sanites,  et  une  partie  des  Leucitites.  Pour  Vogelsang,  Basaltes 
à  leucite  (Z.  d.  g.  G.,  1872.  p.  542). 
Leucitdolerit  =  Basalte  à  leucite  à  gros  grains.  Rare. 
Leucite-porphyry,  Derby,  1887.  —  Groupe  parallèle  aux  ELiPolit- 
porphyres,   comprenant   des   roches    du    Brésil,    à    pâte   gris- 
verdàtre.  finement  grenue,  et  cristaux  idiomorphes  d'orthose, 
néphéline,  iegirinaugite,  un  peu  de  cancrinite,  et  gros  pseudo- 
cristaux de  leucite  (Derby  :  Q.  J.  G.  S.  xliii,  457  ;  et  xLvn,  p.  201). 
Leucitfels.  —  Ancienne  désignation  de  diverses  laves  leucitiques. 
Leucithaûyngesteine.  —  Roches   leucitiques   du   lac   de   Laach, 

contenant  la  haûyne  en  proportion  importante. 
Leuciïhaûynphoxolith  ^=  Leucitnoseanphonolith. 
Leucitiques  (roches).   —  Xom    donné  aux   roches  contenant  la 
leucite  comme  élément  essentiel,  avec  ou  sans  feldspath  :  par- 
fois   limité   aux   roches   sans  feldspath,  à   leucite  seule. 
Leucitite,   C.    F.    P.,    1900.  —  Roche   à   structure   microlitique, 
formée  de  leucite  et  de  pyroxène.  avec  ou  sans  olivine  (p.  252). 
Leucitkulait.  — Voir  Kulait. 

Leucititlimburgit,  Kalkowsky.  1880,  —  Roches  vitreuses  asso- 
ciées aux  basaltes  leucitiques,  qui  renferment  augite.  olivine, 
magnétite  et  un  peu  de  leucite  dans  une  pâte  vitreuse  (p.  i5i). 
Leucititobsidiax,  Kalkowsky,  1886.  —  Revêtement  viti-eux, 
leucitique,  des  coulées  de  laves  leucitiques.  ou  salbandes  des 
filons  de  Leucitite  (p.  i5i). 
Leucititpalagonitti^ffe,  Kalkowsky,  i88(>.  —  Tufs  de  TEifel. 
à  grains  de  palagonite,  augite,  leucite,  magnétite  (p.  i52). 


LEU  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  Il6l 

Leucitmonchiquitk,  Rosenhnsch,  1S96.  —  Monchiquito  à  leucite. 
sans    olivine    (p.    54o). 

Leucitnephelixit,  Zirkel,  i8()G.  —  Nephelin-leucitporphyros  où 
lanéphéline  l'empopte  sur  la  leucite  (n,  p.  '-^00). 

Leucitnephelinphonolitii,  Borick}\  1874-  —  Variété  de  Pliono- 
lite  à  leucite  =  Leucitophyr  (Rosenbusch).  (Arch.  d.  Nat.  Lan- 
desdui'chf.  Bohmens  m,  Abtli.  11,  llclft  i). 

LeucitxephelinsanidixctEsteine,    Zirkel,   i86()   =    Leucitophyi'e. 

Leucitnephelintephrit.  —  Roches  efiiisives  néo-volcaniques 
formées  essentiellement  de  leucite,  néphéline,  plagioclase. 
augite,  magnétite,  et  pâte  vitreuse  (Rasis). 

Leucitnephelintinguaitpohphyr,  Rosenbusch.  1896.  — Tinguaite 
décrite  par  Derby,  à  structure  por[)hyrique,  avec  gros  phé- 
nocristaux  de  feldspath  (microcline,  orthose).  néphéline. 
œgirinaugite  et  pseudocristaux  de  leucite. 

Leucitxoseaxphoxolith,  Boricky.  iS~^.  —  Variété  de  phonolilc 
à   leucite   et   vioséane. 

Leucitoïde.  —  Agrégats  isotropes,  à  contours  ai-rondis  ou  irré- 
guliers, dont  l'attribution  à  la  leucite  repose  sur  des  analogies 
superficielles,  et  non  sur  des  indications  positives. 

Leucitoïdbasalï,  E.  Boricky.  1873.  —  Roches  leucitiques 
(basaltes)  où  la  présence  de  la  leucite  n  est  pas  visible,  non 
évidente,  maisprobable.(Petrog  Stud.Basaltgest.B(')hmens.Prag.). 

Leucitophyre.  Coqnand.  1857.  —  Primitivement  on  désignait 
sous  ce  nom  les  roches  à  leucite,  notamment  celles  qu'on 
appelle  aujourd'hui  leucitites  (Traité  des  roches,  147).  Gra- 
duellement cette  appellation  a  été  limitée  aux  phonolites 
avec  leucite  et  népliéline.  (Rosenbusch.  Mass.  Gest.  1877, 
p.  235).  Boricky  et  Vogelsang  donnent  ce  nom  aux  leucit- 
basaltes  ;  Fouqué  et  Michel  Lévy  aux  phonolites.  leucitiques 
(Minéral,  microg.,  p.  171)  ;  von  Lasaulx  aux  dolérites 
leucitiques  =  Amphigénite  (Cordier), 

Leucitphoxolith.  —  Phonolite  à  sanidine  avec  leucite,  sans 
néphéline,    comme  éléments  blancs    =    Nenfro. 

Leucitpseudokrystai.le,  Hiissak.  1890. —  Nom  donné  par  Hussak 
aux  noyaux  holocristallins  à  gros  gi-ains.  de  la  gi-osseur 
de  o.oi  à  0.20.  décrits  dabord  par  Derby,  dans  la  Tin- 
guaite de  la  Sierra  de  Tingua  au  Brésil.  Ces  noyaux  ])ré- 
sentent  la  l'orme  extérieure  de  la  leucite,  et  se  montrent 
fonnés  intérieurement  d'un  assend)lage  de  néphéline  et 
orthose.     D'après    lui,    ce    seraient     tantôt    de     \  raies    para- 


Il62  Vlll*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  LEU 

morplioses  de  leucite .  par  sanidine ,  néphéline ,  et  les 
éléments  de  la  roche,  et  tantôt  des  pseudoniorphoses.  par 
voie  humide,  d'analeime.  (.Derby.  Q.  J.,  188O,  iS;  ;  HussakN.  J. 
1890,    166;    1892,  n,  p.    108). 

Leucitsaxidixgesteixe    :=  Leucittrachyte. 

Leucitsanidiniï.    —   Voir  Sanidinite. 

Leucitic-syenite,  j.  F.  Williams,  1890.  —  Syénites  éléolitiques 
de  l'Arkansas,  olVrant  une  apparence  porphyrique  due  à  la 
présence  de  gros  pseudoeristaux  de  leucite,  paramorphosés 
par  un  mélange  de  néphéline  et  sanidine  (Ann.  Rep.  geo\. 
Surv.   Arkaiisas,   1890,    n,    1891). 

Leuc[TSYexitporphyr,  Zirkel,  1894.  —  Xom  donné  par  Zirkel, 
aux  roches  à  leucite  i)aléozoï(pies.  de  Sibérie,  analogues 
aux  phonolites,  décrites  par  de  ChrustschoU"  (Zirkel  :  1894, 
II,    426;    von    GhrustscholT  :    N.    J.    1891,    11.   p.    a24). 

Leucittephrit.  —  Laves  néovolcaniques,  à  structure  porphy- 
rique .  formées  de  plagioclase .  leucite ,  augite ,  et  base 
vitreuse.  Elles  appartiennent  géologiquement  aux  basaltes, 
sensu  latiori,  et  minéralogiquement  aux  leucitites  et  aux 
andésites    =   Leucotéphrite. 

Leucittinguait,  Rosenbusch,  iH<.)C).  —  Tinguaite  avec  leucite 
comme  élément   essentiel  (p.  ^jS). 

Leucittixguaitporphyr.  Pirsson.  1895.  —  Tinguaite  présen- 
tant dans  une  pâte  à  felspath.  néphéline  et  oegirine,  des 
phénocrystaux  de  sodalite,  pseudocristaux  de  leucite.  et 
quelques    autres   minéraux    (Amer,  journ.    i><95,   l,  394). 

Leucittixguaitvitrophyr,  Hackmann.  —  Illon  traversant  la 
syénite  éla'olitique  de  Monchique,  formé  de  microlites  de 
feldspath,  de  sphérolites  leldspathiques  et  dun  peu  de 
mica,  dans  une  pâte  apparemment  vitreuse.  Pas  de  leucite. 
Prédominance   de    la   soude   sur   la   potasse. 

Leucitïrachyt.  \'om  Rath.  —  Nom  souvent  donné  aux  tra- 
chytes  à  leucite,  roches  intermédiaires  entre  les  trachytes 
vrais  et  les  phonolites.  et  formées  de  leucite.  augite,  sani- 
dine, plagioclase,  magnétite  CL.  D.  G.  G.  20,  i89"3.  p.  243). 
Rosenbusch  les  rattache  aux  leucitphonolites  (p.  800).  Roches 
récemment  décrites  par  Rucca.  qui  y  distingue  des  leucit- 
trachytes  avec  leucite  rare  ou  accessoire  et  des  leucito- 
phyres  à  leucite  abondante,  même  dans  la  pâte  (Alli  Accad. 
Gioenia,  Se.  nat.  Catania  (4),  v,  1893). 

Leucittrapp,   Senft,    i85-  =  Leucitbasall  (partim). 


LEU  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  Il63 

Leucittuffe.  —  Tufs  gris  ou  jaunes,  contenant  des  cristaux  de 
leucite,  augite,  sanidine,  biotite,  etc..  en  outre  de  fragments 
de   roches   leucitiques. 

Leucocrates  (roches),  Bi'ôg^-ei\  1896.  —  Désignation  générale 
pour  les  roches  ou  faciès  de  dilférenciation,  riches  en 
feldspath  ou  feldspatliides,  et  pauvres  en  éléments  colorés, 
comme  par  exemple  Labradorite,  Anorthosite,  Lindoïte, 
Feldspathgreisen,  etc.  —   Synonyme    en   partie    des  Aplites. 

Leucophonolite,  C.  F.  P.,  1900. —  Roches  microlitiques  à 
feldspaths  alcalins,  leucite,  pyroxène,  avec  ou  sans  néphéline 
et   minéraux   du  groupe    haûyne-sodalite   (p.  261  ). 

Leucophylliïe,  Sta/'/d,  i8K3.  —  Sciiistes  séricitoïdes  blancs  ou 
vert-clair,    formés   de  leacopliyllite  et  quarz.    (J.  g-  R-  A.  653). 

Leucosïine,  Dolomieii,  i794-  —  Nom  tombé  en  désuétude 
correspondant  à  l'ensemble  des  phonolites,  certains  trachytes 
et  andésites.  (Distrib.  méthod.  des  subst.  volcan,   dites  eu  masse). 

LEUcosTrrE,  Cordier,  1868.  —  Nom  tombé  en  désuétude  dési- 
gnant certaines  variétés  d'andésites,  de  trachytes.  ainsi  que 
l'esterellite. 

Leitcotéphrite.  —  CF.  P.,  1900  =  Roche  à  structure  microlitique 
composée  de  feldspaths  calcosodiques.  de  leucite,  de  pyroxène, 
avec  ou  sans  amphibole,  mica  et  olivine  (p.  252)  =^  Leukote- 
phrit,  Leucittephrit,  Leucitbasanit. 

Leukogranophyr, Hijssak,  i9oo^Leucitgranitporphyr(N. J.,  i.,27). 

Leukophyr,  Ctfnnhel,  1874.  —  Diabase  de  couleur  claire  à 
plagioclase  saussuritisé,  augite  vert  sale,  et  abondante  chlorite. 
Rosenbusch  restreint  ce  nom  aux  diabases  pauvres  en  felds- 
path. (Die  palâeolithischen  EruptivgcsteinedesFichtelgebirges). 

Lhkuzolink,  (Cordier,  r8()8.  —  Roche  considérée,  par  Cordier. 
comme  une  variété  microgrenue  de  Lherzolite.  C'est  une 
Lherzolite  incomplètement  altérée.  (A.  Lacroix). 

Lherzolite,  Lelicvrc,  1787.  —  Péridotite  grenue  formée  d'olivine, 
diopside  chromifère,  bronzite  et  de  spinelle  picotite.  Roche  de 
l'étang  de  Lherz,  dans  les  Pyrénées,  d'abord  regardée  comme 
une  variété  de  chrysolite.  (Journ.  de  Physique). 

Libelles.  —  Bulles  de  gaz  ou  d'air  contenues  dans  les  inclusions 
liquides  ou  solides  des  minéraux. 

LiEREXERiTPORPnvK.    —    Elu'olithsyenitporphyres  dont  les  plié 
nocrystaux    d'éléolite  sont   transformés    en    Libenerite. 

LiEGENDES.  —  Couches  ou  masses  rocheuses,  sur  lesquelles 
reposent  d'auti*es  couches  ou  d'autres  masses  rocheuses. 


Il64  VIII«    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  LIG 

LiGXiLiT.  —  y  cil"  :  Stylolith. 

Lignite.  —  Gharl)on  compact,  terreux,  lig-neux  ou  fibreux,  moins 
riche  en  carbone  que  la  liouille  (55  à  ^5  o/'.)  d'âge  généralement 
mézozoïque  ou  cénozoïque  r=  Lignit,  Braunkohle.  Holzkohle. 

LiiMSTEEX.  —  Craie  à  coralliaires  =r=:  Korallen  Kreide. 

LniACÉES  (Roches).  —  Voir  Iliogen. 

LiMBURGiTE,  Roscnbusch,  1872  r=  Magmabasalt  de  Boricky  (Pelrog. 
Sludien  a.  d.  Gest.  d.  Kaiserssthuhls  (N.  .1.  1872.  p.  .53).  Pour 
(C.  F.  P.  1900.  p.  252).  Augitite  à  olivine. 

LiMERicKiTE.  Stanislas  Mennici-.  18H2.  —  Hoclie  forinée.  d'après 
Cohen,  de  divers  silicates  magnésiens. 

LiMMATiscHE  GESTEiNE.  Zirkel.  iHfiG  =  Argile  (n.  i).  (k)8). 

LiMXiscHE  BiT.DiNCrEN.  —  Dépôts  dVau  douce. 

LiMNOcALciT.  —  Calcaire  d'eau  douce,  versicolore,  terreux,  com- 
pact, feuilleté  ou  poreux,  riche  en  coquilles  et  débris  de 
plantes  palustres  =  Siisswasser-Kalkstein. 

LiMXOQUARZiT.  —  Meulière  d'eau  douce,  poreuse,  caverneuse, 
formée  d'un  mélange  de  silice  amorphe  et  cristalline. 

LiMOX.  —  Argile  jaune  très  fine,  formée  de  grains  de  quarz  très 
ténus,  argile  et  carbonate  de  chaux  avec  divers  mélanges 
(limonite,  mica)  :  elle  contient  des  concrétions  calcaires  (Lôss- 
pûppchen).  Ce  nom,  d'abord  limité  à  certains  lehms  de  la 
vallée  du  Rhin,  est  actuellement. api)liqué  à  diverses  forma- 
tions éoliennes,  ou  de  moraines  profondes,  de  même  composi- 
tion minéralogique.  Le  limon  (^=  Lelim)  passe  au  Loess,  en  se 
chargeant  de  chaux. 

LiMURiïF.,  Zirkel,  1887.  —  Roche  formée  d'axinite  (Oo  7,,),  pyro- 
xène,  amphibole,  quarz.  sphène,  calcite.  pyrite,  pyrrhotine  : 
elle  fut  d'abord  considérée  comme  appartenant  à  la  série  des 
roches  schisto-cristallines,  jusqu'à  ce  que  A.  Lacroix  reconniit 
qu'elle  appartenait  à  la  zone  de  contact  du  granité  et  du 
calcaire  (N.  J.  3-9;  G.  R.,  cxil,  1892,  p.  905). 

LixDôiT.  Brôgger,  1884.  —  Sôlvsbergite  riche  en  feldspath,  très 
potassique  et  pauvre  en  éléments  colorés.  C'est  le  faciès  leuco- 
crate  de  la  Sôlvsbergite. 

LixEAR  Parallei.tsmus.  Naumann.  —  Arrangement  régulier  des 
éléments  des  roches  suivant  une  direction  linéaire,  arrange- 
ment distinct  du  Flàchenpavallelismus .  où  il  est  ordonné  par 
rapport  à  un  plan. Dans  les  deux  cas  ce  sont  des  parallel  Struk- 
tur,  par  opposition  aux  structures  dites  massives  (1,  p   4<54)- 

Ltxea.R-Parallelstruktur  (Linear  Sti-eckung).  —  Disposition  et 


LIN  LEXIQUE    PÉTKOGRAPUIQUE  Il65 

Ibrnie  particulières  des  éléments  des  roches,  allongés  dans  une 
direction    déterminée    par    étirement    mécanique. 

LiNSKNEiiz  ^=^  Oolites  ferrugineuses. 

LixsE-NsTRLKTUK,  Rotli,  1861.  —  Slriuture  déterminée  par  la 
présence,  dans  les  schistes  cristallins,  de  lentilles  d'amphibo- 
lite,  éklogite,  eulysite,  ter  magnétique,  et  dont  Torigine  est  pro- 
bablement due  à  une  lente  consolidation  de  ces  schistes. 

LiPARiT,  Roth,  1861.  —  Trachytes  les  plus  récents,  homologues 
des  granités  et  lelsitporphyres.  On  leur  rapporte  les  roches 
récentes  eftusives,  quarzilères,  à  feldspath  alcalin,  homologues 
des  porphyres  quarzifères,  à  feldspath  alcalin,  quarz,  mica, 
ou  plusieurs  minéraux  du  groupe  amphibolo-pyroxcnique,  et 
pâte  vitreuse.    Structure   porphyriquc  =  Rhyolite. 

LiPARiïBiMSTEix.  —  Voir  Liparitglâser. 

LiPARiTGLÂSER.  — ^  Foruic  vitrcusc  des  liparites,  c'est-à-dire 
obsidiennes,  ponces,  perlites,  qui,  géologiquement  et  chimique- 
ment appartiennent  aux  liparites  =  Hyaloliparite,Vitroliparite. 

LiPARiTGRANiT,  Lciiig,  1891.  —  Noui  duu  de  ses  types  des  roches 
à  prédondnance  de  potassium,  où  Ca  <  K  et  que  Na, 
(Bull.  Soc.  Belge  de  Géol.  1891,  v,  p    v%). 

LiPARiTOBSiDiAN,  —  Voir  Liparitgliiser. 

LiPARiTPECHSTEiN.  —  Voir  Liparitglâser. 

JjIPAhitperut.  —  Voir  Liparitglâser. 

LiPAROPHYRES,  lie  Lcipparent,  1900  ■:=  rhyolites  à  phénocristaux. 

LiPARORÉïiAiTEs,  de  Lapparent,  jc)oo. —  Obsidiennes  de  rhyolites. 

LiQUATioN (théorie  DE  LA),  DiiTochei\  —  Théorie  dabord  émise 
par  Durocher,  d'après  laquelle  les  dilférences  des  roches  érup- 
tives  d'un  même  foyer  volcanique  sont  attribuables  à  une 
liquation,  analogue  à  celle  qu'on  observe  dans  les  alliages  de 
métaux  (Ann.  des  Mines,  xi,  p.  217).  Dans  ces  derniers  temps, 
Bâckstrom  a  montré  que  les  apparences  de  liquation  de  deux 
liquides,  qui  ne  se  mêlent  pas  complètement  à  des  tempéra- 
tures déterminées,  peuvent  être  invoquées  pour  l'explication 
des  dillérenciations  magmatiques  (Journ.  of.  Gcol.  1893,  p.  7^3). 

LisTw.vNiT,  G.  Rose.  —  Nom  donné  à  Beresowsk  et  autres  points 
des  Monts  Ourals,  à  des  roches  schisto-grenues,  vertes  ou 
jaunes,  ressemblant  à  des  talcschistes,  mais  riches  en  ([uarz, 
avec  dolomie  (Keise  u.  d.  Ural,  0^9). 

LiTcHFiELDiTE,  Boylc)^,  i'6\)-2.  —  Syénitcs  éléolitiques  d'Amérique, 
formées  d'albite,  lepidomélane,  éléolite  ;  l'éléolite  est  rem- 
placée par  orthose,  cancrinite,  sodalite.Ges  syénites  éléolitiques 


Îl66  VII1«   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  LiT 

correspondent  ainsi,  parmi  les  syénites,  aux  granités  sodifères, 
et  aux  kératophyres  (Xatronporphyres)  de  Rosenbuscli,  de  la 
famille  des  granités  (Bull.  geol.  Soc.  America,  Vol.  3,  p.  24"3). 

LiTHiCAL  CHARACTERS  (of  rocks),  Flctcher,  1890.  —  Fletcher  a 
distingué  parmi  les  caractères  lithologiqucs,  ceux  qui  s'obser- 
vent sur  des  échantillons  (lltldcal),  et  ceux  qui  ne  s'observent 
qu'en  grand  (petrical)  (Introd.  sludy  of  rocks,  p.  25). 

LiTHiOMTGRAMTi:.  Roscnbusc/i.  1887.  —  Granité  à  deux  micas 
avec  muscovite  et  litliionile.  contenant  souvent  cassitérite  et 
tourmaline  (188;,  p.  3i). 

LiTHioMTGRANiTiTK,  lioHCTihiiscli ,  i88;.  —  Grauitite  où  le  mica 
lithionite  rcMuplacc;  la  biotite  (1887,  p.  "32). 

LiTHOCLASEs,    Daubrée.    1882.    —  Cassures  de  l'écorce  terresti-e. 

LiTHOCREioLOGiE,  Katzer.  —  Science  de  l'application  des 
roches.  (Z.  i".  p  Geol). 

LiTHOGRAPHiQiE  PiERRE.  —  Calcaire,  fin.  blanc  ou  gris,  à 
grains  serrés,   en  dalles,  avec  5  à  6  "/o  de  silice  et  d'argile. 

LiTHoïDE.  Beudaiit.  —  Ce  mot  qui  signifie  «  pierreux  »  est 
employé  par  opposition  à  «  vitreux  »,  pour  désigner  des 
roches  amorphes ,  d'aspect  compact .  11  est  aussi  usité  en 
Italie  pour  désigner  les  tufs  durcis,  employés  comme  maté- 
riaux   de    construction. 

LiTHOÏDES  ROCHES,  Reiievler,  18812.  —  Nom  du  groupe  des  argil- 
lites,    porcellanites,   thermandites,    et  roches  analogues. 

LiTHoÏDiïE.  von  Richthofen.  18G0.  —  Liparites  dont  la  masse 
fondamentale  a  une  structure  intermédiaire  entre  les  felsiti- 
ques  et  les  hyalines,  une  cassure  incomplètement  con- 
choïde,  un  peu  esquilleuse,  aspect  gras  peu  prononcé  ou 
cireux,  éclats  non  transparents  sur  les  bords,  ('e  sont  ainsi 
des  roches  compactes,  d'aspect  pierreux  et  non  vitreux,  et 
dont  la  masse  fondamentale  est  riche  en  microfelsite  ou  en 
parties    cryptocristallines    (J.g.  R.  1860,  14,  p.  i74)- 

LiTHOiDiTPORPHYR  =  Rhyolitporphyr. 

LiTHOPHYSES,  von  Richtlwfen,  1860.  —  Formations  sphérolitiques 
cloisonnées,  répandues  dans  les  liparites,  partagées  en 
loges  par  des  cloisons  concentriques  ou  autres.  (J.  G.  R.,  p.  180). 

LiïHOPHvsExviTuoPHYR,  Poklig.  1886.  —  Pechstciu  de  couleur 
gris-perle,  dépendant  des  felsitporphyres.  et  dont  les  cris- 
taux d'orthose  sont  traversés  de  filonnets  de  pechstein 
noir     (Sitz.  Ber.  niederrhein.  Ges.  in  Bonn.,  1886,278). 

LiTHosiDÉuiTE,  Stunislus  Meunier,  1882  =  Syssidérites  (Daubrée), 


LOA  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  I167 

Lo.vM.  —  Nom  donné,  en  Angleterre,  à  une  terre  argilo-sableuse, 
plus  ou  moins  chargée  de  substance  organique. 

LocALJiETAMoiuniosK.  Gûiiibel,  i88()=Contactmetamorphose(37i). 

LouRANiTE,  Stanislas  Meunier,  18812.  —  Météorites  (Mesoside- 
rites)  du  type  de  Lodran.  Fin  réseau  de  fer  natif  enclavant  des 
cristaux  d'olivine  et  de  bronzite. 

LoGRONri'E,  Stanislas  Meunier,  i88a.  —  Météorite  (Mésosidérite) 
du  type  de  Logroùo  (Barea). 

LoNGRAix.  —  Nom  donné  par  les  carriers  des  Ardenues,  aux 
divisions  des  roches  dues  à  la  schistosité  transversale.  Jan- 
nettaz  les  attribue  à  l'action  de  la  pression.  Voir  Gritl'el- 
struktur.    (B.  S.  G.   F.,  S""*  sér.,   1884,   xn,  p.    211). 

LoNGULiTE.  Vogelsang\  18^0.  —  Cristallites  cylindriques,  coni- 
ques, allongés,  formés  par  la  soudure  de  plusieurs  globulites. 
(Die   Krystallilen,    p.    21). 

LôscH  =  Lôss  ou  houille  fuligineuse. 

Lôss  =  Limon. 

LôssKiNOEL  =  Lôsspûppchen. 

LôssPÛPPGHEN.  —  Concrétions  de  carbonate  de  chaux  dans  le  Lôss. 

LôïHERDE  =  argile. 

LouKASTEiNE,  Reichenbacli.  —  (concrétions  d'aragonite  sphé- 
riques,  rayonnées.  de  Suclia-Louka  en  Moravie  et  d'abord 
nommées  Hydnospath.  (Glocker  :   Z.  d.  g.  G.— V,  i853,  p.  638). 

LozERO.  —  Tuf  porphyrique  du  Mexique,  qui  se  divise  en 
plaques  :  il  est  exploité  à  Guanajuato   comme   pierre  de  taille. 

LucÉiïE,    Stanislas  Meunier.    1882.  —  Météorites  du  type  Lucé. 

LuGHssAPHiR.  —   Variété   de  Cordiérite. 

LuciiT,  Chelius.  1892.  —  Roche  de  fdon,  panidiomorphe  grenue, 
ou  hypidiomorphe  grenue,  dioritique.  à  grains  fins,  formée 
essentiellement  de  plagioclasc  et  hornblende,  parfois  avec 
quarz.  Elle  est  voisine  des  nialchites,  et  rangée  |)ar  Ro- 
senbusch  parmi  les  fdons  apliti([ues  (Notizbl.  d.  Ver.  f.  Erd- 
kunde,   Darmstadt,    1892,   4-   Heft   i3,   p.    i). 

LuciiTPORPHYRiT,  Chelius,  1897.  —  Luciite  à  structure  porphy- 
rique   (Notizbl.  d.  Ver.  Erdk.  Darmst.,    i4). 

LucuLLAN  =  Anthraconite,    Stinkkalk.    calcaire    bitumineux. 

LuiJALîRiï,  Z>Vo^''^er,  1890. — Nom  donné  aux  roches  syénitiques 
néphéUniennes,  décrites  par  Ramsay.  avec  eudialyte  et  riches 
en  œgirine,  contenant  rarement  des  minéraux  titanifères 
et  zirconifères.  (p.  io4)  :=  Lujavrit  (W.  Ramsay,  189^}) 
Z.  C.   K.  XVI,  I.S90,    p.  2o4).     Syénite    néphélinique    à     grains 


Il68  VIU*    GONGKÈS    GÉOLOGIQUE  LUJ 

moyens,  à  jegirine,  eudialyte  idioiiiorplie,  et  à  structure 
parallèle,  ti-achytoïdale  =  Lujaurite.  (Das  Nephelinsyenitgebiet 
auf  (1er  Halbinsel  Kola  i,  Fennia,  ii,  n"  2,  1894.  P-  89;  ibid., 
XV,    2,    1898,    p.    3). 

LujAVRrri'EGMATrr.  —  Lujavrite  porpliyrique  à  g^rains  extrême- 
ment gros. 

LuJAVRiïPORiMivu,  Ramsa}',  1894.  —  Lujavrite  compacte,  porphy- 
rique  ;  ou  Tinguaite,  avec  structure  de  lujavrite. 

I^UMACHELLE.  —  Calcaircs  formés  essentiellement  de  coquilles  de 
lamellibranches. 

LisTKu-MOTTLiNd,  PdiiipcLL)-,  i8^8.  —  Surlaccs  à  reflets  brillants 
de  certaines  pierres,  rappelant  les  reflets  caractéristiques  de 
la  bastite.  du  Scliillertels.  etc.  =  Structure  pœcilitique, 
schillerisation  ?  (Procecd.  Amer.  Acad.  1878,  xm,  p.  260). 

LuxsAPHYR  =  Luchssaphir  =  Obsidian. 

Luxi  LiAXE  Pisani.  1864.  —  Granité  à  tourmaline,  porphyrique, 
en  lîlon,  de  Luxulion  (Gornouailles).  D'autres  auteurs  donnent 
ce  nom  à  des  granités  lithinifères  riches  en  tourmaline  ou 
presque  sans  mica.  (C.  R.  lix,  p.  9i3). 

LuxiLiAXiTE.  —  Voir  :  Luxuliane. 

LYCHxrrEs.  —  Nom  donné  par  les  Grecs  dans  Tantiquité  à  des 
sortes  de  marbres  blancs,  purs,  transparents,  recherchés  dans 
les  constructions. 

Lydienne,  D'Aubaisson.  —  Roches  silico-schisteuses  noires,  très 
compactes  et  dures  =  Pierre  de  touche,  lydienne,  phtanite, 
Lydit.  Kieselschiefer. 

Lythomorph.  —  Voir  :  Deuteromorpli. 

Lythomorphe.  TkiirniaiLii,  i856.  —  Etat  des  sédiments  pélo- 
morplies  endurcis.  Voir  :  Pélomorphe. 

M 

Macigno,  Broiigiiiarl .  182^.  —  Nom  vulgaire  donné  en  Italie  à  un 

grès  calcareux  argileux,  micacé  =^  Pietra  serena. 
Macheères    (schistes).     —    Schistes    à     chiastolite. 
Maclixe.  —  Nom  donné    en    France   aux     schistes    maclil'ères, 

schistes  noueux,  tachetés  et  autres,  modifiés    au  contact   du 

granité  =  Gornubianit,  schistes  maclifères. 
Macro-cleavage,  Harker,  1880.  —  Divisions  des  pseudoclivag-es, 

visibles  à  l'œil  nu  (Brit.  Assoc.  Rep.  i885,  p.  837). 


IVIAC  LEXIQUE    PÉTlîOGRAPHlQUE  I  iHç) 

Maci{<)(.iustall[n  :=  à  gi'os  ci'istuux,  grobkrystallinisch, 
grosskiystallinisch. 

Macroscopique  (Examen).  —  Examen  des  roches  à  l'œil  nu  ou  à 
la  loupe,  par  opposition  à  l'examen  microscopique  =  Mégas- 
copique,  plianéromère . 

Mâdchknstein,  Sc/iôsser  ^=-  Gypse  grenu. 

Madupite,  Whitman  Cross,  1897. —  Roche  gris-jaunâtre  à  grains 
fins,  formée  de  diopside,  phlogopile,  leucite,  noséane,  et  miné- 
raux accessoires  en  petites  proportions.  Le  diopside  et  la  phlo- 
gopite  forment  les  2/3  de  l'ensemble.  Le  type  du  seul  gisement 
connu,  des  Leucite  Kills  (Wyomiiig),  montre  une  base  vitreuse, 
dont  la  composition  chindque  calculée  correspond  à  celle  de  la 
leucite  avec  un  peu  de  noséane  (noselite).  Hiche  en  chaux, 
magnésie,  potasse,  très  pauvre  en  alumine,  et  en  soude.  Ses 
relations  intimes  avec  wyomingite  et  orendite  sont  accusées 
par  les  caractères  de  ses  silicates  ferromagnésiens,  diopside  et 
phlogopite,  ainsi  que  par  la  grande  prépondérance  de  la  potasse 
sur  la  soude  (Amer,  journ.  Soi.,  i\,  ii5). 

Maërl.  —  Sables   calcaires  à  Nullipores.  des  côtes  de  Bretagne. 

Magma.  —  Dénomination  générale  des  bains  en  fusion  aux  dépens 
desquelles  les  laves  et  les  autres  roches  éruptives  se  sont 
formées.  On  emploie  aussi  ce  nom  dans  le  sens  de  Basis,  ou 
pâte  vitreuse  (Arch.  néerl.  vu,  p.  42;  —  M.  J.  1872,  p.  07). 

Magma  du  2*^  temps.  —  On  appelle  ainsi,  dans  les  roches  porphy- 
riques,  la  masse  fomlamentale  ou  pâte  grenue,  semi-cristalline 
ou  vitreuse,  paraissant  compacte  à  lœil  nu,  dans  laquelle  sont 
enclavés  les  pliénocristaux.  Les  caractères  de  cette  masse  fonda- 
mentale sont  assez  variés,  elle  est  parfois  grenue  et  entièrement 
cristalline,  ou  cristalline  et  vitreuse  à  la  fois,  ou  formée  de 
verre  et  de  microfelsite.  Depuis  Zirkel,  on  distingue  dans  cette 
masse  fondamentale,  sous  le  nom  de  Basis,  les  portions  qui 
ne  sont  pas  arrivées  à  l'état  cristallin  (Mik.  Besch.  d.  Min.  u. 
Gest.  1873,  p.  267)  --  Grundmasse,  pâte. 

MAG:MAiiASALT,  Bof'ick)',  1872.  —  Roches  elïusives  récentes,  sans 
feldspath,  contenant  dans  une  [>àte  vitreuse  ou  micro felsitique 
de  nombreux  cristaux  dolivine,  d'augite,  de  magnétite  ou 
d'ilméniteetd'apatite=Liniburgite(Silzungs.b(')hm.Ges.Wissens). 

Magmamelaphyk,  Zirkel,  1894.  —  Nom  donné  aux  anciens 
Limburgites  et  Magmabasaltes  du  groupe  des  mélaphyres 
(Lehrb.  d.  Pelr.  1894,  n,  p.  856). 

Magmatische  pakamohphosex.  —  Pliénocristaux  paramorphosés, 


IIJO  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  MAG 

par  l'action  du  magma,  ou  par  les  conditions  spéciales  de 
pression  et  de  température  accompagnant  sa  consolidation. 
Tels,  les  cristaux  de  leucite  de  nombreuses  laves,  remplacés  par 
un  mélange  de  sanidine  et  néphéline,  en  respectant  les  contours 
cristallins  de  la  leucite. 

Magnesian  limestone  =  Dolomie; 

Magnésienne  (marne)  =  Dolomitmergel. 

Magnesite. — Roche  sédimentaire  formée  de  carbonate  de  magnésie, 
souvent  mélangé  à  quarz.  et  feldspath.  Brongniart  donne  ce  nom 
à  la  sepiolite  ;  Senft  à  l'ensendjle  des  roches  formées  essentiel- 
lement de  silicates  magnésiens,  telles  que  serpentine,  etc.  (1^07). 

Magneteisenstein.  —  Roche  grenue,  compacte  ou  schisteuse, 
formée  de  fer  magnétique,  souvent  mélangée  de  chlorite,  fer 
chromé,  grenat,  ou  débris  d'autres  minéraux  résistants,  dérivés 
des  roches  d'où  proviennent  ces  minerais  magnétiques. 

Magnetitbasalt,  Sandbei-ger,  1870. —  Nom  proposé  pour  séparer 
les  basaltes  à  magnétite,  de  ceux  à  ilménite  (N.  J.,  206). 

Magnetitdiallagit,  Wichmann.  —  Roche  du  Labrador,  formée 
presque  uniquement  de  iliallage  et  riche  en  magnétite. 

MAGNETiT(iABiîHo,  Lœivinson-Lcssin<>\  1900.  —  Gabbro  ultraba- 
sique riche  en  magnétite  ;  terme  de  passage  entre  le  gabbro 
et  les  ségrégations  magmatiques  de  magnétite  des  gabbros 
rubanés.    ^Trav.  nal.  S'-Petersb.,  xxx). 

Magnetitglimmekschiefeu.  —  Micaschiste  riche  en  magnétite. 

Magneïitgneiss.  —  Gneiss  riche  en  magnétite  =^  Jerngneiss. 

Magnetitgranit.  —  Granité  riche  en  magnétite. 

Magnetit.mikrodiorit,  Lœwinson-Lessing;  1900.  —  Roche  micro- 
grenue, à  plagioclase.  hornblende,  augite.  magnétite,  en 
liions  minces  dans  les  gabbros,  dunites.  pyroxénolites.  Série 
des  microgabbros  ultrabasiques.  (Trav.  nat.  S'-Peters.,  xxx,  238). 

MAGNETiTOLivENrr,  Sjôgven,  i8;jG.  —  Ségrégations  basiques  avec 
minerais,  de  Taberg  en  Suède,  comprenant  fer  magnétique 
titanifère  et  olivine.  Vogt  les  appelle  avec  raison  des  Titano- 
magnetitolivenit.  (Geol.  Fôren.  Stockholm  Fôrhandl.,  3). 

Magnetit  pyroyeniï  =  Jacupirangite,  Ilmenitenstatitite.  etc. 

Magneïitquarschiefer,  Gôtz-,  1886.  —  Roches  grossièrement 
feuilletées,  zonées.  où  les  lits  de  quarz  et  de  magnétite  (parfois 
transformée  en  hématite)  alternent  entre  eux  =  Calicorock 
(N.  J.,  B.  B.  IV,  188O,  p.  i64). 

Magnetitschiefer  =  Schistes  aimantifères. 

Magnetit  spinellit,  Petersson,  1893.  —  Couche  de  fer  magné- 


M  A  G  LEXIQUE   PÉTROGRAPIIIQUE  Ii;^! 

tique  riche  en  spinelle  vert,  interstratifiée  dans  le  horn- 
blende-g-abbro  métamorphique  de  Routivare  (Norbotten). 
(G.  F.  i.  Stockholm,  Forh.   iSq'J,  xv,  45).   Voir   aussi   Sjôgren. 

Magnetitic  slates,  Irv'uig  et  çaii  Hise.  —  Schistes  sombres, 
noirs  ou  clairs,  zones,  formés  de  quarz,  actinote,  hématite 
et  magnétite   (io^'>  Ann.  Rep.  of  the  U.  S.  geol.  Surv.,  p.  389). 

Mahlsand.  —   Nom   de    sables   très   fins. 

Maillée  structure.  —  La  structure  maillée  s'observe  dans  la 
serpentinisation  de  l'olivine,  où  des  débris  d'olivine  se 
montrent  encadrés  par  le  réseau  de  la  serpentine.  Sauer  à 
aussi  employé  cette  expression  pour  la  structure  de  cer- 
tains hornfels,  caractérisés  par  la  forme  polyédrique  du 
quarz  et  du  mica,  limités  par  des  contours  rectilignes,  sans 
indentations  =^  Maschenstruktur,  Structure  alvéolée,  Bienen- 
wabenstruktur. 

Makroklastisch,  Nawnann.  —  Roches  élastiques  formées  de 
gros    éléments. 

Makromerite,  Vogelsang:  —  Nom  des  granomérites  à  gros 
grains,  c'est-à-dire  des  roches  cristallines-grenues  sans  pâte 
cryptomère   (Z.  d.  g.  G.,  xxiv,  p.  534). 

Makrovahiolitisgh,  Chi'oustschoJJ',  1894.  —  Structure  de 
diverses   roches   globuleuses  (Méin.  Acad.St-Pétersb.,  xlii,  n°  3). 

Malakolithdiabas,  Lo.ssen,  i885.  —  Nom  attribué  par  Lossen 
à  la  Salitdiabas  de  Tornebohin,  l'aspect  incolore  du  pyro- 
xène  en  lame  mince  ne  sullisant  pas  pour  le  rapporter  au 
sahlite,  tandis  que  ses  produits  d'altération  sont  plutôt 
ceux  de  la  malacolite  (N.  J.  i885,  ii,  p.  86). 

Malakolithfels.  —  Roche  grenue,  formée  de  malacolite,  du 
groupe   des   pyroxénites  de   Williams. 

Malakolithgranit.  —  Granité  riches  en  chaux,  avec  pyroxène 
vert,   paraissant   un    diopside  =  Diopsidgranit. 

Malakolithornfels.  Chelius  et  Klemm,  1894.  —  Hornfels 
formé  de  quarz.  plagioclase,  biotite,  hornblende  et  mala- 
colite  (Blatt  Neustad-Obernburg    d.    geol.    Karle    von    Hessen). 

Malakolithlager,  a.  Erdmaiin,  i85i.  —  Masses  de  Malaco- 
lite, interstratifiées  parmi  les  gneiss  et  les  calcaires,  avec 
rares   éléments   subordonnés.  (Z.  d.  g.  G.  i85o,   11,  i34). 

Malbstein.  —  Nom  d'une  couche  de  dolomie  de  Souabe 
dépendant  du  Muschelkalk    =   Nagelfels,  Mehlstein. 

Mai.ciut,  Osann,  1892.  —  Roches  de  filons,  qui  sont,  par 
rapport  aux    diorites,    ce  que   les   aplites  sont  aux   granités. 


11^2  VIII«   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  MAL 

Filles  préseiitoiil  une  pâte  gi-cimc  de  quarz .  leldsp.ilh, 
lioi-nblonde.  avec  phénocristaiix  de  plagioclase,  hornblende, 
biolile  ;  parfois  le  grenat  est  abondant.  Structure  pani- 
diomorphe  ou  hypidiomorphe  =  Quarzhornblendeporphyrit, 
Kersantite?,  Lamprophyr  (Milth  Bad.  gcol.Landesansl,n,p.38o). 

Maligmti;,  Lawson,  1896.  —  Oroupe  de  roches  de  profondeur 
(en  laccolites) ,  basiques ,  holocristallines ,  du  bassin  de 
la  rivière  Maligne.  KUes  sont  riches  en  oi'those.  avec 
a'girinaugile.  biotile,  amphibole  sodic^ue.  néphéline.  niéla- 
nite,  sphène,  apatite.  Lawson  distingue  des  Malignités  à 
aniphil)ole,  à  grenat  et  pyroxène,  à  néphéline  et  pyroxène. 
Les  Malignités  sont  en  relations  étroites  avec  les  augitsyé- 
nites  basiques  (monzonites),  les  nephelinsyénites,  les  leuci- 
tophyres  et  les  borolanites.  Elles  représentent  le  faciès 
niélanocrate  des  syénites  néphélini([ues.  (Univ.  of  Calit'ornia, 
liull.  ci"  Ihe  Dep'  of  Geol.,    I,  n»  12,    1890,  p.  33-). 

M.vMuiooMiTE.  Stanislas  Meunier,  188^.  —  Météorite  (Oligosi- 
dérite)  du   type   de   Manbhoom. 

MAXuiiLSTEiN   =  Amygdaloïdo. 

Maxdelsïeinarïige   Struktur  =    Structure   amygdalaire. 

Manegaumit,  Tschermak,  1872.  —  Météorites  blanchâtres,  tuffa- 
cées,  formées  de  bronzite  ;  le  fer  y  est  à  peine  visible. 
(Sitz.  Ber.  Wien.  Akad.,   1872). 

Maxgaxesite,  Wadswoj'fh.  —  Nom  proposé  pour  les  minerais 
de   manganèse. 

Manganolite,  Wailsworth. —  Famille  des  minerais  de  manganèse. 

Marbre.  —  Nom  général  des  divers  calcaires  susceptibles  de 
recevoir  le  poli,  et  propres  à  la  décoration  des  édifices  ou  à  la 
sculpture.  Le  nombre  des  variétés  de  marbre  est  immense,  et 
ces  variétés  portent  dans  le  commerce  des  noms  particuliers 
=  marble,  marmor. 

MAREKAxrr.  Klaproth,  1812.  —  Verres  liparitiques  d'Ochotsk 
(obsidienne,  perlite,  eutaxite).  (Abh. Berlin. Akad.  Phys.  Kl.,  p.  49)- 

Marekaxit  obsidian,  Petersen,  1898.  —  Obsidienne  perlitique  de 
Nicaragua.  (N.  J  ,  n,  i56). 

Margarite,  Vogelsang,  1870.  —  Groupements  de  globulites, 
en  chapelet,  en  chaîne  et  autres  dispositions  linéaires. 
(Kristalliten,  p.  19). 

Marl  =  Marne. 

Marlekor.  —  Concrétions  marneuses,  analogues  aux  pierres 
d'Imatra,  lenticulaires,  discoïdes,  diversiformes,  déjà  recon- 


IVIAR  LEXIQUE    PETROGHAPHIQUE  Il^J 

nues  en  Suède  par  Linné  (Toplius  ludus)  et  décrites  par 
Erdniann  =  Niikkebrod.  (N.  J.,  i85o,  p.  '34). 

Maulme  ^Calcaire  bitunieux. 

Marl-slate.  —  Marne  feuilletée  du  Permien  de  Durliam. 

Marmo  brecciato.  — Voir:  Triïmniermarmor. 

Marmorosis,  Geikic,  1882.  —  Processus  de  transformation  du 
calcaire  en  marljre  cristallin.  (Texlbook  et  Goology,  1882,  p.  5;;) 
=  Marniorisirung-. 

Marne.  —  Mélange  intime  d'argile,  avec  calcaire  ou  dolomie. 
Roche  compacte,  terreuse,  feuilletée,  à  grains  fins,  de  couleur 
généralement  claire,  contenant  souvent  des  concrétions 
calcaires.  Elle  resseml^le  aux  argiles,  mais  est  moins  plastique 
et  présente  les  mêmes  variétés  qu  elles  ^  Mergel. 

Marno-calcaires  .  Kilian  et  Lory.  —  Alternances  régulières 
de  lits  de  marne  et  de  calcaire  marneux. 

Marnolithe.  —  Mélange  d'argile  et  de  marne  endurci  par  un 
ciment  siliceux  =  septaria. 

Martôrv,  Forchaiiimei%  1841.  —  Nom  de  la  tourbe  marine 
stratifiée  et  presque  schisteuse  de  Jiitland,  contenant  souvent 
des  branches  et  des  troncs  aplatis,  et  souvent  recouverte  de 
sables  des  dunes.    (N.  J.  1841,  p,  i3)   =  Meertorf. 

Maschenstruktur  =  S.  maillée. 

Masegna.  —  Trachyte  des  monts  Euganéens. 

Massenausbrûche,  von  Richthofen.  —  Emissions  directes,  par 
des  canaux  ouverts  au  dehors,  de  roches  elfusives,  sortant 
directement  d'un  réservoir  magmatique  interne,  sans  appareil 
volcanique  superficiel.  Ce  mode  de  sortie  a  fourni  des  nappes 
étendues  de  roches  elfusives,  en  nombre  de  bassins  tertiaires. 
Pour  Judd,  ces  vastes  nappes  ne  proviendraient  pas  d'épan- 
chements  suivant  des  fentes,  mais  correspondraient  à  une 
superposition  de  coulées,  émises  par  une  série  de  volcans 
alignés.  Ces  écoulements  en  masse  peuvent  être  subaériens  ou 
sous-marins  =:  Fissure-éruptions,  Masseneruptionen,  Massen- 
ergûsse.  (Trans.  Acad.  Science  Calitbrnia,  1868). 

Massin  ES  (roches). — Les  roches  éruptives  sont  dites  massives, 
par  opposition  aux  sédimentaires,  (|ui  sont  stratifu'es 
=  Massengesteine. 

Massive  (structure). —  Nom  donné  par  beaucoup  de  pétrographes 
(Lasaulx,  Kalkovvsky,  Roth,  etc.),  après  Naumann,  aux  roches 
en  masse,  à  cause  du  maiu[ue  d'orientation  de  leurs  éléments. 


TI7I  Vlll"    CONOFtÈS    GÉOLOGIQUE  MAS 

Massuî.ar,  Collins,  1888  —  isométrique. 

Matuattk,  Szaho.  —  Roches  éruptives  récentes,  homologues  des 
corsites,    formées   essentiellement   d'anorthite   et  hornblende. 

Matrix. —  Souvent  employé  dans  le  sens  de  gangue,  de  pâte  (Basis)- 
On  désigne  également  par  ce  nom  le  ciment  des  conglomérats. 

Mechanischer  metamorphismus.  lialtzoï-  ^=  Dynamométamor- 
phisme (Der  Glaernisch,  1878,  p.  58). 

Meeresschlick.  — Boue  argileuse  actuelle  des  profondeurs  marines. 

Meertorf  Olartorl),  Fovcharnmer,  iH'Ji.  —  Tourbe  fossile  des 
rivages  danois,  formée  de  plantes  palustres  et  recouverte  par  le 
sable  des  dunes  (N.  J.,  p.  i3)  =  Tourbe  formée  d'herbes 
marines  =   Algentorf. 

Megascopic  =  Macroscopique,  macroskopisch. 

Mehlkalk.  —  Calcaires  fins,  poreux,  tenaces,  jaune-sale,  gris  ou 
rouge  =  Schaumkalk. 

Mehlsand.  —  Sable  fin  pulvérulent. 

Melanocrates  (roches).  Brôgg-cr,  \^ç)(\.  —  Faciès  de  dilTérencia- 
tion  des  roches,  riches  en  éléments  colorés,  notamment  en 
silicates  ferro-magnésiens,  comme  les  Shonkinites,  Mali- 
gnités, etc.  ■=  Alelanokrate  Gesteine. 

MÉLAPHYRE,  Brongniart,  i8i3. —  Pâte  noire  d'amphibole  pétrosili- 
ceuse  enveloppant  des  cristaux  de  feldspath.  L.  de  Buch 
appliqua  ce  nom  aux  Augitporphyres.  Hosenbusch  les  consi- 
dère comme  des  équivalents  palcovolcaniques  des  diabases  à 
olivine,  formés  essentiellement  de  feldspath  calco-sodique, 
augite,  olivine  avec  pâte  plus  ou  moins  abondante.  Ce  nom  de 
mélaphyre  a  été  usité  dans  des  acceptions  très  diverses  :  tantôt 
on  l'a  donné  à  un  agrégat  d'oligoclase,  augite  et  magnétite, 
tantôt  aux  variétés  de  diahase  compactes  (diabases,  porphy- 
rites  —  Kalkowsky).  Lossen  Aoulait  réserver  ce  nom  comme 
désignation  géologique,  pour  les  diabases,  augitporphyrites,  et 
roches  basaltiques,  d'âge  carbonifère  ou  permien  (mesodiabases, 
mesodolérites,  etc.),  pour  les  distinguer  des  diabases  anciennes, 
et  des  basaltes  récents.  Il  considérait  Melaphyr  comme  syno- 
nyme d'Augitporphyrit,  et  distinct  d'Olivinmelaphyr  (Z.  d.  g. 
G.,  1886, p.  925;  J.  pr.  g.  Landesanst.  1880,  p.  10).  Fouqué  et 
Michel-Lévy  Font  employé  pour  distinguer  les  basaltes  antéter- 
tiaires  (1879).  Pour  rhistori([ue  de  ce  nom,  voir  Zirkel 
(i86fi)  et   Hosenbusch  (1877). 

Melapiiyrbasalt.  Borickr,  1878.  —  Basalte  à  feldspath  peu 
abondant,   ne  formant   pas   plus  du  tiers  de   la  roche.   Lang 


M  EL  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  II75 

(loHiie    ce    nom    à    un   typi^    de    ses    roches    à    prédoniiuaiice 
calcium,    où    K     >    Na.    (Boricky,  Petrog.  Sludien  a.  d.  Basalt- 
gesteinen  B(')hmens,  1873). 
Melaphyrpechsïein.     —    Ancien    nom  des    Augitvitrophyrites, 

employé  parfois  aussi    pour  les   Magmabasalt. 
Melaphyrporphyr,  Sfreng;  1877.  —  Augitporphyrites  de  Duluth 
(Minnesota)   du   type    des   Labradorporphyrites.     Antérieure- 
ment  on    désig"nait    sous    ce   nom    des    mélaphyres    porphy- 
roïdes.   (Steng,  N.  J.  p.  41  )• 
MELAPHYR^vACKE.     —  Mélaphyres    altérés,  transformés    en   une 

masse    argileuse    correspondant  au  Basalt^vacke. 
Melaporphyr.    Senft,    iSS^.    —    Désignation    peu    précise   pour 
des    roches    appartenant     à     diverses      familles,      Melaphyr, 
Labradorporphyr  et  Glimmerporphyr,  de   Cotta. 

Melilite  :monchiquite  Hett,  1900.  —  Roche  de  filon,  à  phéno- 
cristaux  d'olivine  et  d'augite  daus  une  pâte  d'augite,  biotite, 
et   melilite    (Trans.  Roy.  soc.  Edinb.,  xxxix,  p.  296). 

Melilithaugitgestein,  Cohen,  1890.  —  Roche  formée  de  meli- 
lite. d'augite,  et  d'une  pâte  granuleuse  brune,  opaque  ;  on 
ne  peut  l'identifier  aux  Melilithbasaltes.  (T.  M.  P.  M.  xiv.  189). 

^Telilithbasalt,  Stehner,  1882.  —  Nouveau  groupe  de  basaltes, 
où  le  felspath  est  remplacé  par  la  melilite.  Il  est  formé  de 
roches  effusives  néo volcaniques,  porphyriques,  à  aug'ite, 
olivine,  melilite,   avec    biotite.    apatite,   magnétite,  chromite. 

Melit.itite.  C.  F.  P.  1900.  —  Roche  à  structure  microlitique, 
composée  de  melilite  et  de  pyroxène,  avec  ou  sans  néphé- 
line,  leucite  et  olivine  =  Mélilitite,  .4.  Lacroix.  1898, 
Melilithbasalt   (Enclaves  roc.   vole.   1893,  p.  627). 

Meltlithgesteixe.  —  Petit  groupe  où  la  melilite  occupe  une 
place  importante  ;  il  comprend  les  Melilithbasaltes  et  Alnoïtes. 

Membro.  —  Calcaire  bréchiforme,  à  grains  fins,  dur,  grisâtre, 
de    l'éocène  d'Italie,   estimé  comme   pierre  de  taille. 

MEXAKAxrr,  Wfrnor.  —  Sable  magnétique  titanifère  du  gabbro 
de  Menachan. 

Menit.ite,  Dolomieii,  179".  —  Nodules  d'opale  de  Ménilmon- 
tant.  —  Argile   feuilletée  silicifiée. 

MÉxiTE,  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorite  (Oligosidérite)  du 
type   Klein-MenoAv. 

Mergee    =   Marne. 

Mergeeerde    =    Marne  argilo-terreuse. 

Mergeeschiefer.  —   Marnes   schisteuses,    souvent    bitumineuses. 


II 76  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  MER 

Merocrystalline,  Flefcher.  i8()5.  —  Roches  éruptives  possé- 
dant une  pâte  vitreuse  =  semikrystallin  ,  halbglasig,  hemi- 
krystallin,    etc.    CAn  Introduct.   to  the    study   of  rocks,    p.    35). 

Mesh-structure    =   Maillée  (structure). 

Mesite,  Lœwinson-Lesaiiig,  1898.  —  Roches  neutres,  c'est-à-dire 
celles  qui  sont  saturées  de  silice  combinée,  et  possèdent  un 
coefUcient  d'acidité  entre  2  et  12,5.  (Aciditâts-Goeflîcienl,  p.  ^1-^3). 

Mesminite.  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorites  (Oligosidé- 
rites)    du   type    Saint-Mesmin. 

Mesodiabas,  Lossen,  i885.  —  Nom  proposé  par  Lossen  pour 
les  diabases  d'âge  carbonifère,  dyasique,  etc. ,  qu'il  consi- 
dérait comme  des  faciès  diabasiques  de  mélaphyres.  Il  n'y 
avait  pas,  pour  lui.  de  diabases  vraies,  plus  récentes  que 
le  Dévonien.  Il  rangeait  sous  ce  même  nom  les  palatinites. 
(Z.  d.  g.  G.  1886,  XXX vni,  p.  921). 

Mesodiohit,  Gunihel,  t88o.  —  GiimbeJ  a  donné  ce  nom  à  une 
diorite  à  grains  fins  d'âge  triasique  =  Mikrodicrite  (Lepsius). 
(Sitz.  Bar.  d.  Mûnch.  Akad.  1880,  11). 

Mesodolerit.  Lossen,  1886.  —  Mesodiabase  à  pâte  intersertale, 
incomplètement  cristalline,  offrant  le  faciès  doléritique  des 
mélaphyres  carbonifères  et  permiens. 

Mesokeratophyr,  Lossen,  1886.  —  Augitortophyre  kératophy- 
rique,  amygdaloïde,  et  riche  en  phénocristaux  d'orthose 
(mici'operthite). 

Mesoliparit.  —  Voir  :  Mezo-Liparit. 

Mesolitisch.  —  Epithète  parfois  appliquée  aux  roches  éruptives 
de  l'ère  mésozoïque. 

Mesoplutonisch,  Lossen,  188O.  —  Roches  éruptives  du  Carbo- 
nifère et  du  Permien. 

Mesoporphyr,  Lossen,  1886.  —  Porphyres  mesoplutoniens.  Voir  : 
mesoplutonisch . 

MÉsoPYREs  (roches),  Durocher.  1857.  —  Roches  éruptives  méso- 
zoïques  (A.  d.  M.  1867,  p.  208). 

Mesosiderit,  g.  Rose.  1864.  —  Météorites  ferreuses,  formées 
d'un  agrégat  grenu  de  fer,  pyrite  magnétique,  olivine,  àugite. 
On  comprend  habituellement  sous  ce  nom,  les  météorites 
formées  de  grains  assemblés  de  silicates  et  de  fer  météorique. 
(Abh.  Berlin.  Akad.,  1864,  p.  28). 

Mesostasis,  GiJmbel,  1886.  —  Nom  de  l'auteur  pour  désigner  les 
pâtes  (Basis), 

Metachemic  Metamorphism,    Dana,  i88(3.    —  Nom   donné   aux 


IVIET  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  II77 

changements  de  composition  chimique  qui  se  produisent   dans 
les  roches.  (Amer.  J.  1886,  xxxii,  p.  70). 

Metacuasis,  Bonne)',  i88().  —  Nom  donné  à  une  catégorie  de 
métamorphoses  hydrochimiques,  telles  par  exemple  que  la 
transformation  d'une  boue,  en  une  masse  de  quarz,  avec  micas 
et  autres  silicates  (Proced.  geol.  Soc,  p.  09). 

Meïadiabase,  Hawes,  187G  =  Epidiorite.  Voir  Metadiorite 
(Amer.  Journ.  i3o-i32l. 

METADioRrrE  Dana.  —  Nom  répandu  en  Amérique,  pour  les 
diorites  formées  par  voie  secondaire,  par  auiphibolitisation  du 
pyroxène,  aux  dépens  des  diabases,  gabbros,  etc.  Whitman 
Cross  donne  ce  nom  à  toutes  les  roches  voisines  des  diorites 
])ar  leur  conqiosition  et  leur  structure,  et  dérivées  par  voie 
métamorphique  d'une  autre  roche,  reconnaissable  ovi  non 
(Proceed.  Colorado  soi.  Soc,  1893,  290). 

Metafluidale  Stuuctur,  Lœwinson-Lessing:  1898.  —  Disposi- 
tion parallèle  de  divers  éléments  dans  des  roches  dynamo- 
métamorphiques :  cette  disposition  d'origine  secondaire  se 
distingue  de  la  structure  fluidale  des  roches  éruptives,  en 
ce  que  ses  éléments  iluidaux  sont  tous  alignés  dans  une  même 
direction,  qui  est  celle  de  l'étirement  de  la  roche  =  dynanio- 
iluidal  (Acidilats-GoefTicient,  p.  3oo). 

Metagénétiques  (gîtes).  —  Gîtes  métallifères  formés  i)ostérieure- 
ment  à  la  roche  encaissante. 

Metagneiss,  Lepsius.  —  Gneiss  dont  l'origine  peut  être  attri- 
buée au  métamorphisme  de  roches  sédimentaires  (Notizbl.  d. 
Ver.  f.  Erdkunde,  Darmstadt,  iv,  p.  1). 

Metallatomzaul,  Rosenbusch,  1890.  —  Nombre  des  atomes- 
métal  contenu  dans  l'unité  de  poids  de  la  roche,  déduit  des 
nombres  relatifs  des  proportions  moléculaires  (que  l'on  trouve 
])ar  l'analyse  chimique),  rapportés  à  100.  Ce  nombre  est  repré- 
senté i)ar  la  formule  MAZ  et  réputé  constant  pour  toutes  les 
roches  éruptives.  (T.  M.  P.  M.,  1890,  xi,  p.  i44). 

Metallisirun(t,  Naiiniann.  —  Imprégnation  des  roches  par  les 
minerais  ;  c'est-à-dire  développement  de  grains,  nids,  veines, 
etc.  de  minéraux  métalli([ues,  dans  les  roches  encaissantes,  au 
voisinage  des  Idons  minéralisés  =métallisation  (1,  p-  811). 

METALLMETEORrrE,  Shcparcl.  —  Nom  d'ensemble  pour  les 
météorites  ferreuses  ou  mésosidérites. 

Mktallschiefer  =;    Kupl'erschiefer. 

Meta:siikte  (Amorphe  Korper),  Iiroi>gei-.  —  Corps  amorphes 
dérivés    de    substances    primitivement    cristallines,    par    des 


II78  Vm'  CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  MET 

déplacements  moléculaires  secondair<>s.  Kx.  :  Gadolinito.  orthite. 

Métamorphiques.  —  On  appelle  avec  Lyell.  roches  métamor- 
phiqiies.  celles  qui  ont  subi,  depuis  l'époque  de  leur 
consolidation,  des  changements  suffisants  pour  voiler  leur 
état  et  leur  com])osition  primitifs.  Quand  on  ne  peut  même 
plus  reconnaître  leur  mode  d'orifçine,  elles  sont  dites 
cryptogènes.  Gotta  n'appelle  roches  métamorphiques  que  les 
schistes  cristallins,  d'autres  donnent  ce  nom  au  granité  et 
roches  analogues,  enfin  il  en  est  (Haidinger,  Durocher, 
etc.,  voir  Naumann  I.),  qui  appellent  ainsi,  toutes  les  roches 
qui  ont  subi  une  transformation  f[uelconque  et  ne  sont 
plus  ce   qu'elles  ont  été   primitivement. 

MÉTAMORPHISME,  Lyell,  i833.  —  Altération  des  terrains,  des 
roches  ou  des  minéraux  par  des  réactions  postérieures  à 
leur  formation,  notamment  par  l'intervention  de  venues 
intrusives  postérieures,  de  simples  phénomènes  mécaniques 
(dynamo-métamorphisme),  ou  de  réactions  superficielles, 
infiltrations  d'eau,  etc.  On  a  graduellement  établi  des 
catégories  parmi  ces  transformations,  et  distingué  le  métamor- 
phisme régional,  le  métamorjdiisme  de  contact,  le  métamor- 
phisme mécanique,  comjirenant  :  latenter  —  allgemeiner  — 
regionaler  —  unabhângiger  —  freier  —  nachbarlicher  — 
mechanischermetamorphismus.  Contactmetam. .  .Tuxtaposi- 
tionsmetam..  Meta]>sis.  Metastasis.  Metataxis,  Metatropie. 
Pneumatolyse .  Paroptesis.  anogener  —  katogener  —  krys- 
tallinischer  —  metachemischer  —  lokalermetamorphismus. 
Pressionsmet..  Dynamomet..  Druckmet..  everser  —  inver- 
ser —  pyrokausticlier  —  hydatokausticher  —  hypogen  — 
hydrochemischer  —  hydatochemischermetamorphismus  . 
liyromorphos  —  hydatomorph  —  hvdatopyromorph  — 
frictionsmetamorphismus.  etc..  Lyell  désignait  par  là,  les 
changements  subis  par  les  strates  sédimentaires  les  plus 
anciennes,  par  suite  de  la  chaleur  interne,  agissant  de 
bas  en  haut  :  et  il  expliquait  ainsi  la  formation  des  roches 
schisto-cristallines  (  Metamorphic  or  stratified  crystalline 
rocks    (Principles     of     Geol.     i833), 

.Métamorphis:me  de  contact.  —  Transformations  lu'oduites  sur 
les  terrains  traversés,  ou  les  blocs  arrachés  et  enclavés, 
par  les  roches  intrusives,  lors  de  leur  venue  (métamor- 
phisme exomorphe).  Les  roches  éruptives  injectées  subis- 
sent, de   leur    côté,     des    modifications,  suivant  les  contacts 


IVIÉT  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  II79 

(métamorpliisnio  endomorphe)  =  Métamorphisme  de  juxta- 
position,  Contactmetamorphismus . 

Mktamouphisîme  de  friction,  Gosselet,  1884  —  Dynainométa- 
morphisme    (Ann.  soc.  géol.  Nord,  ix,  588). 

MÉTAMORPHOSES.  —  Les  métamoi'phoses  des  pierres  sont  leurs 
divers   aspects   de    transformation. 

Mktapepsis,  Kinahaii,  18^8.  —  Processus  de  mrtamorphisme 
développés  sous  Faction  d'eaux  surchaullees  ou  de  vapeurs. 
(Geol .    of  Ireland) . 

Metapyric  gneiss,  Gregoi')',  1894.  —  Gneiss  dérivé  de  roches 
éruptives  modifiées,  et  distinct  des  clastic  gneiss  (sédiments 
métamorphisés)  et  des  lluxiongneiss,  formés  par  injection. 
(Q.  J.  G.  S.,  266) 

Mktasomatiques  (Structures),  Lœwinson- Lessing.  —  Structures 
secondaires  produites  par  dynamoniétamorphisme  ou  par 
réactions  chimiques.  Voir   Katalytisch. 

Metasomatische  Breccien,  LœH'insoii-Lessing,  188^.  —  Brèches 
dynamométamorphiques,  ou  neptuniennes,  non  volcaniques. 
(T.  M.  P.  M.,  V.,  p.  523). 

^Ietasomatiscue  Umwandlungen.  —  Voir  :  Metasomatose. 

Metasomatisme.  —  Nom  parfois  donné  aux  changements  chimiques 
dépendant  du  métamorpliisme. 

Metasomatose.  —  Toutes  transformations  des  minéraux  ou  des 
roches  opérées  après  leur  formation,  ou  individualisation  ^= 
Metliylosis.  metasomatische  Unnvandlungen.  Il  conviendrait 
de  réserver  ce  nom,  avec  Slerry-Hunt,  qui  le  proposa,  aux 
seules  transformations  accompagnées  d'un  apport  ou  d'une 
perte  de  certains  éléments  chimiques  et  de  distinguer  sous  le 
nom  de  diagénèsc.  les  transformations  produites  dans  les 
roches,  par  recristallisation  ou  simple  réarrangement  des 
mêmes  éléments. 

Metastasis,  Bonne)',  1886.  —  Transformations  lithologiques,  de 
caractère  paramorphe,  telles  que  cristallisation  des  calcaires, 
dévitrification  des  verres  (Q.  J    1886,  p.  59). 

Metataxis,  .4.  Irving,  1889.  —  Modifications  mécaniques  pro- 
duites lors  de  la  métamorphose  des  roches,  tels,  les  clivages 
transversaux.  Voir  :  metatropy. 

Metataxite,  Lœwinson-Lessing:  1898.  —  Formations  schisteuses, 
produites  par  dynamométamorphisme  aux  dépens  de  roches 
éruptives,  telles  que  les  clasto-gneiss,  metadiorites  schisteuses, 
Griinc  Schiefer,  etc.  (Aciditi'Us-CoclHcicnt,  p.  245]. 

Metathétk^ue,  Sfelzncr  =z  métagénélique. 


IlSo  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  MET 

Metatropy,  a.  living,  1889.  —  Processus  métamorphiques, 
consistant  en  changements  physiques  et  où  les  actions  chi- 
miques n'entrent  que  pour  une  part  iaible  ou  superficielle. 
Exemples  :  la  dévitrification,  l'hydratation  de  certains  élé- 
ments, les  translbruiations  polymorphes,  etc.  (Chem.  andphysic. 
Sludics  in  ihc  melauiorphism  of  l'ocks.  1889,  p.  5). 

Metaxite  (métaxyte),  Haûy,  1822.  —  Grès  blanc  très  micacé,  de 
composition  variée  ;  et  aussi,  arkose  à  feldspath  kaolinisé. 

Meteoukisen  =  fer  météorique. 

INIÉTÉGRKjuE  (fek).  —  Météoritcs  ferreuses,  formées  de  fer  natif, 
ou  d'alliages  de  fer,  avec  cristaux  de  combinaisons  simples,  de 
suUures,  toujours  dépourvues  de  silicates,  et  d'éléments  pier- 
reux. Quelques  auteurs  étendent  celle  dénomination  aux  météo- 
rites formées  de  silicates  et  de  fer  (mésosidérites)  et  d'une 
manière  générale  à  celles  qui  contiennent  du  fer  natif  =  Sidé- 
rite,  Sidérolithe,  Eisenmeteorite. 

MÉTKoiiiïEs. —  Masses  de  fer  ou  de  pierre,  qui  tombent  de  l'espace 
sur  la  terre,  avec  bruit  et  éclat  de  tonnerre,  à  une  température 
élevée,  et  })résentant  à  la  surfilée  des  preuves  de  fusion  (croûte). 
On  distingue  les  aérolites  (météorites  pierreuses)  et  les  sidéro- 
lithes  (météorites  ferreuses). 

Meteorsteine  =  Météorite. 

Methylosis,/vi«^>-  et  Rowney,  1881. —  Transformations  chiuiiques 
qui  constituent  une  i)art  du  métamorphisme  =  Paramorphosis 
(Irving),metachemischeMetamori)h.(Anold chapt.orgeol  Record). 

Meulière.  —  Roche  caverneuse  foruiée  de  silice  concrétionnée, 
appartenant  aux  terrains  sédimentaires,  ou  provenant  de  la 
sihcification  de  roches  volcaniques. 

Mezo-Andesite.  —  Voir  Mezo-Dacit. 

Mezo-Basalt,  Lagorio,  1880.  —  Basaltes  ressemblant  à  des  méla- 
l)hyres,  du  Néocomien  de  la  Crimée  (Vergleich.  petrog.  Studien 
uber  die  massigen  Gesteine  der  Krim.,  1880,  p.  53). 

Mezo-D AGIT  Lagorio,  1880.  —  Dacite  du  Néocomien  de  Crimée, 
dont  l'habitus  rappelle  autant  les  Griinsteinporphyrites  que  les 
Propylites. 

Mezo  LiPARiT  Lagoino,  1880. —  Lii»arites  néocomiennes  de  Crimée. 

MiAGrrE,  Pinkei-ton,  1881  =  Diorite  orbiculaire,  Corsite, 
Napoléonite   (Pctralogy  n,  p.  63) 

MiAROLiTE,  Foiirnet,  i844-  —  Nom  des  carriers  de  Baveno,  donné 
par  Fournet  à  des  granités  drusiques  de  Lyon,  de  Baveno. 
riches   en   oligoclase.   Aujourd'hui  employé   comme   désigna- 


MI  A  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  I181 

tion   de   structure   pour   les   granités  saccliaroïdes  drusiques. 
(MtMii.  sur  la  géol    des  Alpes,  ii,  24  ;  B.  S.  G.  (2)  n.  495). 

MiARoLiTiQUE  STRUCTURE.  —  Structure  des  granités  grenus  sacclia- 
roïdes comprenant  de  petits  vides  caverneux  entre  leurs 
grains,  et  où  viennent  saillir  les  sommets  des  cristaux 
composants  (Rosenbusch,  Mass.  Gest.  1887,  p.  89). 

MiAsciT,  G.  Rose.  —  Syénite  éléolitique  micacée.  (Reise  nach 
<l.  Ural,  Bd.   n,  p.  47-  9^,  535  ;  et  Poggend.  Annal.  Bd.  4;,  p.  S-ri) . 

MiASKiTE  =    Miascit,    miassit,    miascite. 

Mica  (à).   —  Voir   à   hiotite  (à). 

Micacées,  Foiiquc  et  Michel  Lévy,  18-9.  —  Qualificatif  de 
diverses  roches  métamorphiques,  ou  microlitiques  (trachvtes, 
porphyrites)  renfermant  des    microlites  de   mica. 

MiCACiTE,  Coi'dier,  1868  =  Micaschiste,  schiste  à  séricite. 

MicALCiTE,    Cordier,    1868   ■=  cipolin  à   mica. 

MicALYTE,   Kinahan,   1877    =  micaschiste  pauvre   en  quarz. 

MicANORTTE,  G.  H.  WilUams,  1887.  —  D'après  Rosenbusch, 
norite  qui  contiendrait  plus  de  biotite  que  de  pyroxène  rhom- 
bique.    Amer.  j.  1887,  xxxui,  p.   i3à,   191). 

Mica-Peridotite,  Diller,  1892. — Péridotite  formée  de  serpentine 
(dérivée  d'olivine)  et  de  biotite  =^  Glimnierperidotit. 
(Am.  Journ.   1892,  44,  P-  286). 

Micaschiste.  —  Schiste  cristallin  formé  de  membranes  de  biotite, 
muscovite,  paragonite,  avec  grains  de  quarz,  rare  feldspath, 
et  divers  minéraux  accessoires  =  Glimmerschiefer. 

Micaschiste  eeldspathique.  —  Micaschistes  h  feldspath  porphy- 
rique,  dilïiciles  à  distinguer  des  gneiss  =  Gneissgiim- 
merschiefer.  Feldspathglimmerschiefer. 

Micasc;histe  oligistu-ère.  —  Schiste  formé  de  quarz  et  d'oligiste 
en  écailles  =  Kisenglimmerschiefer. 

MiCAscisïi  ECLOGiTici,  Stella,  1894. —  Micaschistes  à  glaucophane, 
avec  pyroxène  sodifère  (omphacite,  jadéite,  chloromélanite) 
et  grenat.  Ils  passent  dans  les  Alpes  occidentales  aux  éclogites, 
jadcitites,    chloromélanites    (Bol.    Coin.    geol.  liai.,  358). 

iNIuiASYTE,  Kinahan,  1871  =  Micaschiste. 

Mica-Traps,  lionne)'-  et  Haiighton,  1879. — Désignation  anglaise 
d'un  ensemble  de  roches  liloniennes  assez  variées,  correspon- 
dant aux  Lamprophyres  de  Rosenbusch.  (Minette,  Kersantite, 
Glimmersyenit,    Glimmerdiabas,    etc.).    (Q.   J.  G.  S.,  xxxv,  160). 

MicopsAMMiT,  Naaniann.  —  Grès  en  dalles  micacées,  voisin  des 
grauwackes  schisteuses  micacées.  (Lehrb  d.  Geogu.  i,  698). 


Il82  Vm'=    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  MIC 

Microcristallin.  —  Caractère  des  roches  cristallines  grenues, 
quand  la  grosseur  des  éléments  composants  est  telle,  qu'on  ne 
peut  les  déterminer  que  sous  le  microscope  =  mikrokrystal- 
liniscli    (von    Lasaulx,    iHG").    feinkrystallin,  kleinkrystallin. 

MicRODioRiTE,  C.  F.  P.,  1900.  —  Roche  microgrenue  ayant  la 
composition  des  diorites  (p.  200). 

MiCROGABBRo,  C.  F.  P.,  1900.  —  Roche  microgrenue  ayant  la 
composition  des  gabbros  (p.  aSo). 

Mjcrogabbro  xÉPMÉLiMQUE  C.  F.  P.,  1900.  — Roclie  microgrenue 
ayant  la  composition  des  gab])i'os  né[)héliniques  (p.   201). 

MiciioGRAMTKs,  C.  F.  P.,  1900.  —  Roclics  holocristalliiics  à  struc- 
ture migrogrenue  ayant  hi  composition  minéralogique  des 
granités  (C  F.  P.,  p.  249). 

MiCROGRAXLLiTE,  Alk/iel-Lér)',  iH'jô.  —  Porphyres  quarzifères  à 
pâle  grenue  cristalline,  formée  d'une  mosaïque  de  petits  grains 
de  quartz  et  feldspath,  polyédriques,  automorphes  =  Grano- 
phyr,  Granulophyr. 

MicROGRANULiTiQUE,  Michel-Lévy ,  1875.  —  Structure  granulitique 
imperceptible  à  l'œil  nu,  reconnaissable  au  microscope  (B.  S. 
G.  F.  II,  p.  117;  III,  p.  2o4). 

MicROGRAPHic  INTERGROWTH,  Harker,  1895.  =■  micropegmatite. 

Microgrenue  (structure).  —  Voir  :  Structures  cristallines. 

MicROLiTES  Vogelsang,  1867.  —  Petits  cristaux  microscopiques, 
aculéifornies  ou  prismatiques,  composants  des  roches.  Ce 
nom  a  été  généralement  accepté,  bien  que  Shepard  l'eut 
antérieurement  appliqué  à  une  variété  de  pyrochlore.  En 
général  on  entend  par  ce  mot  tous  les  petits  cristaux  microsco- 
piques, déterminables,  ce  qui  les  distingue  des  cristallites. 
Certains  auteurs  (Rosenbusch,  Cohen)  ne  distinguent  pas  entre 
ces  deux  catégories.  Cohen  donne  ce  nom  à  tous  les  éléments 
cristallins,  figurés  au  microscope  (Phil.  d.  Géologie,  186;). 

MicROLiTiQUE,  Fouqué  et  Michel  Lév)\  1879.  —  Structure  des 
roches  porphyriques,  à  pâte  vitreuse  plus  ou  moins  chargée  de 
microlites.  Elle  comprend  comme  formes  typiques,  les  struc- 
tures hyalopilitique  et  pilotaxitique  de  Rosenbusch  (Minéral, 
microg.  1879).  Voir  :  Sructures  cristallines. 

MicRONORiTE,  C.  F.  P.,  1900.  —  Roche  microgrenue  ayant  la 
composition   des    norites  (p.  200) . 

MiCROXTOGÈNE,  Reneviei\  1882.  —  Roches  formées  de  débris 
organiques   siliceux   ou  ferrugineux,    microscopiques. 

Miciioi'KG.MATKjuE  (structure),   Micliel-Léçj\   1875.  —  Structure 


MIC  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  Il83 

enchevêtrée,    par    cristallisation    simultanée    et    pénétration 

régulière    de    deux    espèces    minérales,    telles    qu'orthose  et 

quarz,   et  visible  seulement    au  microscope. 

MicROPEGMATiTK=Porphyre  à  structure  pegmatique, microscopique. 

MiCROPEGMATOïuE,    Michel   Lévy,    i^74-  —  Structure   micropeg- 

matique   microscopique  (B.    S.   G.    F.,  m,  p.   igy). 
MicROPERTHiTE,  Becke,    1881.  —    Ortliose  paraissant  striée,   par 
suite   de  l'association  intime   de   celte  espèce,    avec  un  felds- 
palli  triclinique  (albite,    oligoclase).  (ï.    M.    P.    M.  p.    197). 
jMicROpnANEROCRisïALLiNE.  —   Structurc    des    roches  paraissant 
conqjactes,  à  l'œil  nu,   mais  nettement  cristallines  au  micros- 
cope,   où   l'on   distingue  bien  les  divers   grains  cristallins  — 
milsirokrystallin    eudiagnostisch. 
MiCROPHYTAL,   LapiVortk,  1888.  —  Sédiments    formés    de    petits 
organismes  de  nature  végétale  comme  les  roches  à  diatomées. 
MiCROPOEciLiTic,    G.  II.    Williams,    1898.  —     Structure   pœcili- 
tique    udcroscopique,    où    certains    cristaux    paraissent     en 
lames   ndnces    criblés    d'enclaves    d'une     autre   espèce,    sous 
l'orme  d'un    semis   de  granules   =   gouttelettes  de  corrosion, 
mikropoikilitic.   (Jourii.  ofGeol.;    1893,    i,  p.  176,   Chicago). 
MiCROPYROMÉRiDE,   Mic/iel-Léç}'  =  Felsitporphyre  sphérolitique. 
MicRosANiDiNiïE,    A.    Lucroix,   1893.   —   Sanidinites   trouvées  à 
l'état    d'enclaves    homœogènes,   présentant  des  phénocristaux 
dans   une   pâte   microgrenue   de  feldspath   cristallin. 
MiCROSTRUcïURE.  —   Structurc    microscopique   des  roches. 
MicJiosYENiTE.     —    Nom    parfois    donné    aux    syénites   à    hornt 
blende,  ou   à   pyroxène,   à   grains  fins.  A.  Lacroix    a  décri- 
sous    le    nom    de    microsyénite    (voir    microsanidinite)    des 
enclaves  homœogènes,  contenant  des  phénocrystaux  de  felds- 
path, dans  une  pâte  grenue,  holocristalline,  formée  d'orthose, 
et  qui  sont  dans  les  mêmes  rapports  aux  syénites,  que  les  micro- 
granites,  aux  granités  =  Syenitaphanit.   Pour  (C.  P.  F.  1900, 
p.  201)   roche   holocristalline,    à    structure   microgrenue    ayant 
la  composition  des  syénites;  les  Microsj'énitesnépliéliniqiies, 
leiicitiques  ou  sodalitiques  sont  des  roches  à  structure   micro- 
grenue  ayant   la    composition   des   syénites  cori-espondautes. 
MicROïESGHENiïE,    At'tini,     1890.    —    Hoches    diabasiques    avec 
olivine,  riches  en  biotite  et  augite.    (Gioin.  di  Miner,  cristallogr. 
e  pelrogr.  Pavia,  i,  tasc.  2). 
MiCROïiMïE,   ^4.   Lacroix,    1900.  —   Enclaves    homœogènes    des 
andésites,  essentiellement  constituées  par  plagioclases  vitreux: 


Il84  VIII*^    fîOXr.RÈS    GKOLOGIQUE  MIC 

elles  sont  pour  les  roches  volcaniques  k  plagioclase,  les  homo- 
logues des   sanidinites  dans  la   série   trachytique   (C.  R.). 

MicHozoAL,  LapiK'Oi-th,  1888.  —  Sédiments  formés  de  petits 
organismes  de   nature   animale,    comme  les    radiolaires. 

MicRozoïQUES.  Renevier,  i88r.  —  Calcaires  zoogènes  formés 
de  débris  microscopiques,  ou  de  petite  taille  (Classif.  pétrogèn.) 

MiGRAïioNssTiu'KTi'H.  (rûmbel,  1874-  —  Structm^e  des  Schal- 
steins  et  autres  tufs  modifiés,  rappelant  la  structui'e  fluidale. 
Cette  disposition  est  déterminée  par  l'altération  d'éléments 
anciens,  et  par  la  formation  d'éléments  nouveaux  :  elle  est 
ainsi  due  à  une  migration  de  la  matière  de  la  roche  (Die 
palaeol.  Eruptiv.  d.  Fichtelgeb.) 

MiJAKiT,  Petersen,  1891.  —  Augitandésite  brun-rouge  du  Japon, 
dont  le  pyroxène  serait  un  pyroxène  manganésifère  tricli- 
nique    (Jalirb.  Hamburg.  wissensch.  Anstalten,  vni). 

MiKRiTE,  Giimbel,  188G.  —  Petites  formes  microscopiques  connues 
généralement  sous  les  noms  de  cristallites  et  microlites,  qu'on 
rencontre   dans  les  roches  vitreuses  et  demi- vitreuses  (p.  10). 

MiKROAPHANiT,  Qon  Lasoulx,  i8;;5  =^  Microfelsite  (p.  106). 

MiKROBRECciEN  et  MicROcoNOLOMERATE.  —  Roches  à  graius  fins, 
souvent    formées    de    débris    volcaniques   (Diabassandstein 
Porphyrpsammit.  etc.),  et  dont  on  ne  reconnaît  qu'au   micros- 
cope les  caractères  de  brèches  et  de  conglomérats. 

MiKROCLivAGE,  HeiiTi.  —  Déformations  intimes  et  écrasement  des 
éléments  des  roches,  tel  qu'on  les  observe  par  exemple  dans  les 
gros  galets  écrasés  (Mechanismus  der  Gebirgsbildung.   p.   .54). 

MiKRODiABAs,  LœwiïisoTi-Lessing.  —  Diabases  à  grains  fins,  for- 
mant le  passage  entre  les  diabases  et  les  augitporphyrites.  Elles 
présentent  la  structure  des  microgranites,  et  se  rangent  parmi 
les  diabasporphyrites  de  Rosenbusch.  Lossen  a  employé  ce 
nom  pour  des  diabases  et  des  mesodiabases  (ses  mélaphyres), 
cristallins,  aphanitiques.  Lepsius  l'applique  à  des  diabases  à 
grains  fins,  en  amas  ou  en  filons,  qui  appartiennent  en  partie 
auxNorites,  et  en  partie  aux  Enstatitporphyrites. 

MiKRODioRiT,  Lepsiua,  i8;8.  —  Dioritpor[»hyrites  en  filons,  à 
pâte  phanérocristalline  riche  en  feldspath  idiomorphe,  avec 
phénocristaux  porphyroïdes.  (Das  Wesl-Sûd  Tyrol.,  p.  177K 

MiKROEUTAXiïiscH.  —  Caractère  de  beaucoup  de  verres  volca- 
niques qui  montrent,  sous  le  microscope,  un  dessin  strié, 
complexe,  entielacé,  formé  de  parties  différentes  par  leur 
couleur  et  leur  structure. 


MIK  LEXIQUE  PÉTUO<;KAPHIQUr:  Il8ô 

MiKROFELSiT,  Zirkel ,  1873.  —  Pâte  des  porphyres,  de  couleur 
jaune  ou  brune,  à  contours  allotriomorphes,  sans  action  sur  la 
lumière  polarisée  comme  des  verres,  mais  distincte  de  ceux-ci 
par  sa  structure  lîbreuse,  grenue,  variée,  présentant  des  dévi- 
trifications débutantes  et  des  ébauches  d'individualisation. 
Rosenbusch  distingue  cette  pâte  des  cryptocristallines,  parce 
qu'elle  est  biréfringente  (p.  280). 

MiKROFLASEKiGE  Struktur.  —  Caractères  de  quelques  diabases 
modifiées,  à  structure  fibreuse. 

MiKROFLUCTUATioNSSTRUKTUR,  Zirkel,  1867  =  Structure  tluidale. 
(Z.  d.  g.  G.  1867,  p.  742). 

MiKROFLUiDALSTRUKTUR    ^   Structure  lluidale, 

MiKROGABBRo  ULTRABASIQUE,  Lœwlnsoii-Lessing,  1900.  —  Ces 
roches,  comme  les  Mikrodiorit.  Mikrogabbrodiorit  ultraba- 
siques sont  microcristallines  et  mélanocrates,  à  feldspaths 
basiques,  hornblende,  pyroxène.  Elles  sont  en  filons  dans 
les  massifs  de  gabbros  ultrabasiques  (Trav.  nal.,  Saint- 
Pétersb.    xxx,   239.) 

MiKROGRANiTE,  Roseubusch,  1887.  —  Porphyres  quarzifères  dont 
la  pâte  est  un  assemblage  holocristallin  d'orthose  et  de 
quarz  ;  ils  furent  d'abord  rattachés  aux  granités    (p.    38o). 

MiKROGRANiTiscH  =   Fclsitiquc   ou   finement  cristallin   grenu. 

MiKROGRAXiTPORPHVR,  ClieUiis.  —  Proposé  pour  remplacer  le 
terme  de    microgranite   de   Rosenbusch. 

MiKROGRAPHiscHE   Verwachsuxgen   =    Micropegiuatite. 

MiKROKLiNGRAMT,  MolengTaaf,  1894.  —  Granités  caractérisés 
par  la  prédominance  du  microcline.  qui  les  distingue  des 
granités    à    orthose,    et   à    jjlagioclase. 

MiKROKOKKiïE,    Gumbel ,    188G.  —   Roches   uphanitiques  (p    100). 

MiKROKRYPTOKRYSTALLTN.  —  Beaucouj)  d'auteurs  donnent  ce 
nom  à  la  pâte  des  porphyres  lorsque,  même  au  luicros- 
cope,  on  ne  peut  plus  distinguer  les  éléments  composants; 
au  microscope,  elle  montre  un  agrégat  de  polarisation  à 
grains  fins.  Zirkel  appelle  cette  sti'uctui'e  plianéro-cristal- 
line,  adiagnostique. 

MiKROKRYSïALLE,  Lœwiitson-Lessiiig;  1898.  —  Eléments  ci-is- 
tallins  de  la  pâte  compacte  ou  finement  grenue  des  roches 
porpliyriques.  On  peut  les  classer  en  mikrolites  (micro- 
cristaux prismatiques  allongés),  mikroplakites  (microcris- 
taux tabulaires),  mikrospiculites  (microcristaux  en  aiguilles 
ou    en   fibres),    mikrokokkites  (microcristaux    en    grains). 


Il86  Vlir    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  MIK 

MiKROKKYSTVLLiTisciiE  Entglasung,  Zirkel,  iS'j3.  —  Mode  de 
dé  vitrification  où  la  pâte  vitreuse  est  remplie  ou  envahie  par 
de  petits  granules,  aiguilles  ou  cheveux  indéterminables. 
(Mikrosk.  Besch.  d.  Min.  u.  Gesl.  1873,  p.  277), 

MiKROLrrnrr,  Lœn'lnson-Lei>>>in^\  189G.  —  Porphyrites  caractéri- 
sées par  le  développement  microlitique  de  leurs  éléments  en 
lames  ou  aiguilles  ;  elles  sont  formées  de  ces  microlites  et 
d'une  pâte.  Ce  sont  des  Augitporphyrites.  (A.  G.,  p.  271). 

MiKROMEiuïE,  Vogelsang,  1872.  —  Désignation  des  roches 
grenues  cristallines  à  grains  fins,  sans  pâte  cryptomère.  Celle-ci 
caractérise  ses  Granomeriles  (Z.  D.  G.  G.,  xxiv,  p.  5'34). 

MiKiioMOurHiTE,  Gûnibel,  i88().  —  Cristallites  arrondis,  tels  que 
globulites,  margarites,  longulites  (p.  n). 

MiKROOPHiTiscn.  —  On  donne  parfois  ce  nom  à  la  structure 
ophitique,  à  éléments  de  petites  dimensions. 

MiKROPHYLLrrE,  Schrauf,  1869.  —  Enclaves  isotropes  gris-brun 
contenues  dans  le  labrador,  sous  forme  de  lamelles  microsco- 
piques allongées.  (Silz.  Ber.  Witii.  Akad.,  lx,  I,  p.  ij. 

MiKROPLAKiTE,  Scliraiif,  i8()().  —  Enclaves  isotropes  gris-brun 
contenues  dans  le  labrador,  sous  forme  de  lamelles  rectangu- 
laires microscopiques.  (Ber.   Wien.  Akad.,  i.x,  1,  p.  i). 

MiKRoroïKiLiïic.  G.-H.  Williams.  —  Voir  :  poeciliti([ue. 

MiKRoroRPHYRE,  Lœw .-Lcssing,  1898.  —  Roches  euporphyriques 
à  cristaux  porphyroïdes  non  visibles  à  l'œil  nu.  (A.  G.,  228). 

MiKRosoMATiTE,  Lœivinson-Lessiiig\  1898.  —  Nom  d'ensemble 
pour  tous  les  mici'ocristaux,  sans  distinction  de  forme,  mais  de 
dimensions  assez  petites  pour  paraître  dans  les  lames  minces, 
comme  des  traits,  et  non  comme  des  surfaces  ou  sections 
cristallines  ^=r-  Microlites  au  sens  de  Cohen.  (A.  G.,  p.  220). 

MiKROsPiGULiTE.  —  Voir  Mikrokristalle. 

MiKROTiN,  2'scherinak.  —  Plagioclases  d'aspect  vitreux,  frais,  des 
roches  volcaniques  récentes  ;  ils  se  distinguent  des  plagioclases 
des  roches  anciennes,  de  la  même  façon  que  la  sanidine  se 
distingue  de  l'orthose. 

MiLESToxE-GRiï.  —  Grcs  houillcr  d'Angleterre,  à  gros  grains, 
employé  pour  la  fabrication  des  meules. 

MiMESiï  =  Dolerite. 

MnioPHYRE,  Brongniart,  i8i3.  —  Synonyme  de  tufs  porphyri- 
ques,  a  été  aussi  appliqué  à  des  porphyroïdes,  à  des  grauwackes 
et  à  des  porphyres. 

MiMosiTE,  Cordiei\  1868  ;;-=  Dolerite  noire,  très  riche  en  augite 
et  en  ilménite. 


MIM  LEXIQUE    PÉTHOGRAPHIQUE  II87 

MiMOTALCiTE,  Cordïer,  iSfiS.  —  Schiste  carburé  bréchiforme. 

Minerais.  —  Minéraux  exploitables  pour  l'extraction  de  métaux 
ou  d'autres  substances  utiles. 

MiNÉu  vLisATEURS.  —  Agents  chimiques,  tels  que  le  fluor,  le  bore, 
le  soufre,  l'acide  carbonique  liquide,  etc.,  dont  l'intervention 
explique  la  cristallisation  de  nombreux  minéraux  et  la  forma- 
tion de  certaines  roches  métamorphiques. 

Minéralisation.  —  Développement  de  minéraux  dans  des  roches 
ou  des  cavités  :  se  dit  surtout  des  substances  métalliques. 

MiNERALiSED  ROCKS,  King  et  Rowney.  —  Nom  donné  à  des  roches 
métamorphiques  ne  présentant  que  des  changements  physiques 
(cristallisation,  etc.),  par  opposition  à  celles  qui  ont  sul^i  des 
modifications  chimiques   (Methylosis)  =  Metastasis  (Bonney). 

Mineralizzatori  =  Agents  minéralisateurs. 

Minette,  E.  de  Beaumont,  1822.  —  Roche  en  filon,  de  la  série 
ancienne,  compacte  ou  tinemenl  grenue,  souvent  porphyrique, 
avec  orthose  et  mica.  Nom  populaire  des  roches  de  Framont 
(Alsace)  (A.  M.  vu,  522), 

Minette-Felsite,  Bonne}',  1879.  —  Groupe  de  «  mica-traps  », 
correspondant  vraisendjlablement  à  des  syénites-inicacées  filo- 
niennes,  à  pâte  micro-  ou  cryptocristalline  ;  sortes  de  Lampro- 
phyres  syénitiques  (Q.  J.  G.  S.,  p.  1661), 

Minette-Porphyrit,  Lang\  1891,  —  Un  type  de  ses  roches  à 
prédominance  alcali-métal,  Iv  >  Na  >  Ga. 

MiOKRisTALLiN,  Lag'orio,  1878  =  semicristallin,  lialbkrystallin. 
(Die  Andésite  des  Kaukasus,  1878,  p.  8). 

Miroir  de  faille^:    llutschfl.,    Reibungsfl.,    Schliinâchen. 

MiscnuN(itsscuLiEREN  =  Gonstitutioiisschlieren,fibres  difl'érenciées. 

MissouRiTE,  Weed  et  Pirsson,  iSç)C).  —  Hoche  intrusive,  grenue,  à 
olivine,  leucite,  et  augite,  formant  la  cheminée,  isolée  par  les 
dénudations,  d'un  ancien  volcan  des  monts  Higlnvood(Montana). 
(Amer,  journ.  Soi.,  11,  207).  Pour  (G.  F.  P.),  roches  holo-cristal- 
lines  à  structure  grenue,  composées  de  leucite  et  pyroxène. 

MiTTELGNEiss  Sckeerev.  —  Gneiss  intermédiaires  par  leur  teneur 
en  silice  {fô'fi  à  70  "/o),  entre  les  gneiss  gris  et  les  gneiss  rouges  =^ 
gneiss  gris  amphotère. 

MoLDAWiT.  —  Roche  d'origine  cosmique  d'après  Fr.  Suess, 
appartenant  à  son  type  des  Tektites   (Ver.  g.  K.  A.  1898,  xvi). 

Mollasse.  —  Formation  de  grès  tendres  et  de  sables  plus  ou 
moins  argileux  ou  calcai'ifères,  avec  conglomérais  (Nagel- 
lluli),    du  terrain  tertiaire  -^  Scidier  des    bassins  de  N'ienne. 


11 88  Vlir   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE.  MON 

MoNCHiQUiT,     Rosenbusch      et    Hunter,     1890.    —     Roches     de 
filons,    camptonitiques,   voisines    des   syénites-éléolitiques,   à 
caractères     basaltoïdes     ou     lamprophyriques,      et      formées 
d'olivine,     amphibole,     biotite.     magnétite     dans     une      pâte 
vitreuse.     Par     leui-     composition     minéralogique,     elles    se 
rapprochent     des     Lindiurgites    et    Pikritporphyrites,     mais 
s'en  éloignent   par   leurs  caractères   chimiques.  (T.  M.  P.  M. 
XI,    1890,  p.  445).  D"après  Pirsson  la   soi-disant  pâte  vitreuse 
des   monchiquites    serait   de   l'analciine   primaire  ;     les  mon- 
cliiquites,    par    suite,     constitueraient  un   groupe    spécial   de 
roches  à    analcime,    que    l'on   diviserait   en   Analcimbasalte, 
Basanite,    ïephrite,   Analcimite. 
Monogènes.  —    Brèches    et  conglomérats,   dont    les    fragments 
inclus  sont  tous  de  la  même  espèce  rocheuse  =  Homomikt. 
MoNOLmci    (Projetti),   Scacchi,    iH'j-2.   —     Bombes    volcaniques 
formées    d'un    seul    bloc,    ce    qui  les   distingue  des  bombes 
formées  de  plusieurs     fragments    rocheux    (projetti     conglo- 
merali).   (Z.  d.  g.  G    1872,  xxiv,    p.    494). 
Monomère  (Ausscheidungen),  Stache  et  John,   1879.  —  Ségréga- 
tions  à    gros  grains,    d'une    seule  espèce  minérale,    d'origine 
intra-tellurique,     que    l'on    trouve    dans    les    Suldénites     et 
autres   Dioritporphyrites.   (J.  G.  R.  A.  xxix,  1879,  p.  384). 
MoNosoMAïiscH,   Tschemiak,    i885.    —    Ghondres    formés   d'une 
seule    espèce    minérale.      Lœwinson-Lessing     aj)pelle     laves 
monosomatiques    les    laves    ordinaires,    pour   les    distinguer 
des  laves  bisomatiques,  ou  Taxites.  (ïschermak  :  Die  mikrosk. 
Beschalî.  d.  Meleoriten  erlâut.  durch  photogr.  Abbild.  i885,  p.  12). 
MoNOTEKTiscHE     Magmen  ,    La'winHon-Lesslng.   —    Roches   for- 
mées   d'un    magma    pur,    sans    mélange     (Feldspathmagma, 
Peridotitmagma.    Pyroxenitmagma,      etc.),    ou    d'un     magma 
pur,  associé  à  une  faible  proportion  dun  autre  magma  pur. 
MoNTREjrrE,    Stanislas   Meunier,    1882.    —    Météorites   (Oligosi- 

dérites  du   type    de   Montréjeau. 
MoNzoNinYPERSTHENiT,  voii  lîichtliofen ,    18G0.  —  Hypersthénite, 
Diabase  d'après  Tschemiak  ^=  Monzonite  (partim),  Augitmon- 
zonite.  (Geogn.  Beschr.  v.  Sûd-Tyrol,  p.   i46), 
MoxzoxisYENrr,  Pàchthofen,   1860.  —  Syénite.  (G.  B.  v.  Sûd-Tyrol). 
MoxzoNrrDAcrr,    Lang,  1891.   —  Un  type  de   ses   roches  à  pré- 
dominance  d'alcali   où   Ca  >  Na  ;  Ca  >  K. 
Monzonite,     de    Lappareni.     1864.    —    Nom     correspondant    à 
l'ensemble  des   Monzonisyénites  et  des  Monzoniliypersthenites 


MOO  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  I189 

de  von  Richthof'en.  en  considérant  l'hypersthène  de  cette 
dernière  roche  comme  de  la  hornblende.  Actuellement  l'ex- 
pression est  synonyme  de  Augitsyénite  (voir  ce  mot),  (Ann. 
d.  M.  VI.  1864,  25o).  Brôg'g'er  voit  dans  la  Monzonite  le  type 
des  roches  sj'renues  à  orthose  et  plag-ioclase,  roches  formées 
d'auiçite,  orthose.  plasfioclase,  comme  éléments  essentiels  ;  il 
adopte  ce  terme,  comme  nom  générique,  pour  les  roches  à 
orthose  et  plagioclase,  où  ces  deux  minéraux  sont  également 
essentiels.  11  y  distingue  les  Monzonites  proprement  dites, 
les  Quarzmonzonites,  et  les  Olivinmonzonites  ■=  Gabbro- 
syenit,    Orthoklasgabbro  (partim). 

Moorband-Pan.  —  Nom  écossais  pour  des  minerais  de  fer  des 
marais,  qui  se  déposent  dans  les  eaux  sous  forme  d'une 
croûte  solide.  Ce  sont  des  couches  de  limonite  cimentée  par 
une  substance  organique,   et  analogues   à    Talios. 

INÎooRKOHLE.   —  Lignite  terreux,  terne,    pas   dur. 

MoRAiXE.  —  Accumulation  de  débris  formés  par  les  glaciers. 
On  distingue  les  moraines  latérale  et  frontale,  et  une  moraine 
médiane  au   confluent  des   glaciers. 

MoRASTERZ  -=z  Limonite   des   marais,    Sumpferz. 

MoRBULiTE,  GiïmheL  t886.  —  Amas  de  globulites,  bacciformes, 
ou   Mikromorphites  (p.  ii). 

MoRPiioETTHE.  Ehrenhero;  1840.  —  Concrétions  de  petites 
dimensions,  rondes,  déprimées,  ou  réniformes,  avec  plis  et 
ondes  concentriques,  et  souvent  soudées  entre  elles,  en  plus 
ou  moins  grand  nombre  =  Krystalloïde,  Augensteine, 
Brillensteine   (Ber.  Bcrl.  Akad.  1840  ;  et  N.  J.  1840,  p.  679). 

Mortier  (structure  en).  Tôrnebohm,  iSSi.  —  Nom  donné  à  une 
structure,  résultant  du  dynamométamorphisme,  qu'on  observe 
chez  les  granités,  gneiss,  et  autres  roches,  où  les  gros 
cristaux  d'orthose,  quarz,  se  trouvent  disséminés  dans  une 
pâte  à  grains  fins,  formée  des  mêmes  éléments,  à  la  façon 
des  pierres  d'un  mur  dans  le  mortier  ==  Structure  bétonnée, 
Môrtelstruktur.  Murbruksstruktur.  (Geol.  F<"»r.  i.  Stockh.  Vôr- 
handl  v,  244,  n"  fii). 

Morts-Terratxs.  —  Nom  donné  aux  terrains  stériles  qui  recou- 
vrent le  terrain  houiller  franco-belge. 

Mosaïque  (stri^ctthie  en).  —  Structure  ordinaire  à  beaucoup  de 
roches  dynamométamorphiques,  et  consistant  en  ce  que  les 
éléments  de  la  roche,  en  débris,  ressemblent  à  une  mosaïque, 
notamment  en  lumière  polarisée,  llutchings  emploie  ce  même 


IKJO  VIIl^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  MOY 

terme  pour  désigner  le  groupement  des  néoformations  dans 
les  roches  sédimentaires.  (Geol.  Mag.,  1894,  p.  70). 

MoYA  =  Schlammlava. 

MuD  =  Boue. 

MuD-LAVA.  —  Lave  boueuse. 

MuDSTONE.  —  Nom  donné  en  Angleterre  à  des  roches  argileuses 
fines,  dures,  sableuses,  qui  ne  sont  ni  feuilletées  parallèlement 
à  la  stratili cation  (caractère  des  shales),  ni  parallèlement  au 
clivage  (caractère  des  slates). 

MuGLALiTE,  Tchihatcheff,  1867.  ■ —  Roche  compacte  à  grains  fins, 
composée  d'amphibole  et  silicates  blancs.  Elle  est  clivée  et 
facilement  attaquable  par  les  acides.  Le  type  provient  de 
nuigla,  Casia,  S.\V.  de  l' Asie-Mineure.  (Asie  min.  géol,  i,  22a). 

MiiHLSTEiNPoiu'HYH.  —  Porphvres  quarzifères  à  cassure  rude, 
poreux,  dont  les  pores  sont  remplis  de  cristaux  secon- 
daires de  quarz,  améthyste,  calcédoine,  calcite.  etc.  Il  y  a 
aussi  des  liparites  poreuses  analogues. 

MuHLSTEiNQUAuz  =  Mculière. 

MuLAïTOPHYR,  KUpsteiji,  1843.  —  Mélaphyre  du  Monte  Mulatto, 
Tyrol  méridional,  plus  voisins  des  porphyres  quarzifères  que 
des  augitiques.  (Bcitrage  zur  Kenntn.  d.   Ortl.  Alpen  ,  p.  79). 

MuLDAKAiT,  Karpinsky^  18G9.  —  Roche  de  Muldakajewo 
(Ourals),  formée  d'augite,  ouralite,  un  peu  d'hornblende 
primaire,  hématite  2-3  "/o  et  traversée  de  veines  de  calcite.  La 
roche  est  associée  avec  des  Grunschiefer  et  de  véritables  Uralit- 
porphyrites  (Berg.  Journ.  Russ.,  p.  23i). 

MuRASAKi,  B.  Koto,  188;.  —  Schistes  épidotifères,  de  couleur 
violet-foncé,  formés  de  piémontite  et  quarz  (Journ.  Collège  op. 
Science,  Univ.  Japan,  1887,  i,  3o3;  et  18S8,  11,  p.  94). 

MuRBRUKSSTRUCTUR,  Tôi^uebohm.  —  Voir  :  Structure  en  mortier. 

Mûri  AGIT  =  Anhydrite. 

MuscovADiïE,  A.  N.  WinchelL  1900.  —  Roches  à  cordierite  et 
pyroxène  rhombique  (norites,  etc.)  observées  au  contact  des  gab- 
brosetdes  schistes  anciens  dans  le  Minnesota.  Mot  dérivé  deMus- 
covado  (sucre  brun,  en  espagnol) (Et.  min.  pét.  Minn.,  Paris,  118). 

ISIrscoviTGLiMMERSGHiEFER.  —  Micaschistcs  de  couleur  claire, 
formés  essentiellement  de  muscovite  et  de  quarz. 

MuscoviTGNEiss.  —  Guciss  à  muscovite.  Ils  présentent  des  pas- 
sages aux  granités  à  muscovite,  aux  granulites.  aux  mica- 
schistes, suivant  que  la  structure  est  plus  grenue,  grenatifère, 
ou  que  la  quantité  de  feldspath  diminue. 


MUS  LEXIQUE   PÉTROr.nAPHIQUE  II9I 

Mlscovitgraxatgxeiss,  Bodiner-Bedei\  igoo.  —  Gneiss  micacé, 
avec  gi'cnat,  peu  de  quarz,  dynamométamorphisé  (N.  J.,  i,  126). 

MuscoviTGRANiT.  —  Gi'anito  à  orthose,  quarz  et  muscovite.  Il  est 
souvent  à  gros  grains.  Les  variétés  à  grains  tins,  en  fdons, 
portent  le  nom  d'aplites  =  Pegmatite. 

MrsEUM-BREcciA,  Johiisfon-Lavis .  —  Nom  donné  à  un  horizon 
spécial  des  brèches  volcaniques  de  Naples  (Rep.  Brit.  Assoc. 
for  1889,  p.  292). 

MvLONiTE,  Lapwortli,  i885.  —  La  structure  mylonitique  est  pro- 
duite par  dynamométamorphisme  =  Kataklasstructur  (Brit. 
Assoc,  Report,  Aberdeen,  i885,  p.  1026). 

Myrmékite,  Sederholm,  1899.  —  Nodules  de  feldspath  à  quarz 
vermiculé  (Bull.  coin,  p^éol.  Fini.,  n»  6,  ii'3). 

N 

Nacritid.  Schiel,  iHS;.  —  Schiste  de  Pikes-Peak  (Arkansas) 
formé  de  quarz,  mica  noir  et  mica  blanc.  (Ann.  d.  Chein. 
u.    Phariu.  (io3),  p.  119). 

Nadeediabas.  Grewinck,  i834.  —  Diabases  montrant  sur  les 
faces  lisses  des  blocs  altérés,  un  réseau  d'aiguilles  blanches 
de  plagioclase,  parmi  des  parties  vertes.  (Verh.  d.  Gel.  Estn. 
Ges.  su  Dorpat,   xn,    i884-    p-   93). 

NADELDioRrr.  Gfimbcl.  1868.  —  Variété  de  diorite  caractérisée 
par  la  forme  en  aiguilles  de  la  hornblende.  Stache  et  John 
ont  déci'it  cette  diorite  comme  formée  par  du  feldspath  et 
du  quarz  en  grains,  par  de  la  hornblende  en  aiguilles. 
Weinschenk  l'a   décrite.    (Ostbayr.  Grenzgeb  ,  p.  349). 

Nadelkohle.  —  Yainété  de  lignite  foi'mée  d'aiguilles  élastiques 
brun   noir,   dérivant   de  palmiers. 

Nadelporphyr,  von  Buch.  —  Roches  porphyriques  de  Norwège 
(nommées  Melaphyrporphyre)  contenant  dans  une  pâte  sombre 
à  grains  fins  ou  compacte,  des  phénocristaux  de  labrador,  à 
section  linéaire  ou  en  bandelettes.  Elles  appartiennent 
comme   les   Rhombenporphyrs   aux  Orthoklasporphyrs. 

Nadelporphyrit,  Stache  et  John,  1879.  —  Dioritporphyrite  à 
hornblende  prismati<iue  allongée,  et  où  le  feldspath  est 
très  rare  parmi  les  grands  cristaux.  (J .  g.  \\.  A.,  xxix,  p,  397). 

Nagelflt  UE.  —  Nom  suisse  des  conglomérats  polygènes,  si 
répandus  dans  la  formation  de  la  molasse,  et  comprenant 
principalement  des  galets  très  roulés  de  calcaire  et  grès,  avec 


lUjl  VIII*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  NAM 

grauwacke,  granité,  gneiss,  etc.,  réunis  dans  un  ciment 
rare,   gris-jaune   ou  blanc,    de  grès   calcareux. 

Namiester  Stein,  von  Jusfi,  17(11.  —  Nom  donné  a  la  gra- 
nulite   de  Namiest,   en  Moravie.    A  oir   Granulite. 

Napfsteix.  —  Espèce  de  calcaire  oolitique.  présentant  des 
divisions  en  écailles  concentriques,  suivant  des  calottes  de 
plusieurs   pieds   de   diamètre. 

Naphte.  —  Liquide  huileux  gris-vei't  sale  ou  jaune,  composé 
d'un  assemblage  de  carbures  d'hydrogène  des  formules 
(Cn  Han  -  2)  et  (CnHan  —  6)  ==  Petroleum.  Bergol.  Steinôl. 

Naphtoschiste  Daiihrée,  18G7  ■=  Schiste  bitumineux. 

Napoleonite  ;  voir  Gorsite. 

Nappes.  —  Roches  érnptives  en  niasse  continues,  puissantes, 
sensiblement  horizontales,  généralement  formées  par  la  sou- 
dure de  plusieurs  coulées  superficielles  assemblées  r=  Decken. 

Natroxaplite.  Andrcae,  i8()i.  —  Roches  aplitiques,  fdoniennes, 
pauvres  en  éléments  colorés,  qui  dépendent  des  granités 
sodiques.  (Fûhrerdurch  das  Rœmer  Muséum  in  Hildesheini,  I,  c). 

Natrongranite.  —  Granités  dont  la  teneur  en  soude  est  plus 
élevée  que  chez  les  granités  ordinaires,  grâce  à  la  présence 
de  cristaux  d'orthose  sodique  :  voir  Sodagranit. 

Natronliparit  =  Albitliparit. 

Natroxsyenite,  Brôgger,  iSç).").  —  Syénites  caractérisées  par  la 
prédominance  delà  soude  sur  la  jiotasse  (n,  p.  3o-35). 

Navit,  Rosenhiisch,  188- .  —  Mélaphyre  à  pâte  holocristalline  et 
nombreux  phénocristaux  d'olivine  =  Labradorporphyrites  du 
groupe  des  Augitporphyrites.  (iMass.  Gest.  p.  5i2). 

NEBULiTE,Grtm7>^'/.i88(). — Amas  irréguliers,  nuageux, de  globulites. 

Necks,    .4.    Geikie  =   Cheminée,    Kuppen. 

Necrolite,  Brocchi.  —  Tufs  et   Laves   de   Yiterbo    et  de   Tolfa. 

Nellan.  —  Nom  donné  par  les  indigènes  de  Ceylan  aux 
sables   à  gemmes. 

Nelsonite,  Stanislas  3Ie unie r.  i88'2. — Met.  ferreuse,  de  Nelson  C». 

Nexfro,  Brocchi.  —  Dans  les  volcans  romains,  on  appelle 
ainsi  certains  tufs  lithoïdes  :  parfois  ce  nom  est  encore 
donné   à   des   laves    altérées. 

Neoaxdesit,  Lagorio,  1887.  —  Andésites  tertiaires  ou  récentes. 
(T.  M.  P.  M.  1887,  P-  4:4)- 

NÉOFORMATioxs  MINERALES.  —   Formations    par  métasomatose. 

Neolite,  Clar.  King,  1878.  —  Nom  proposé  pour  son  groupe 
de    roches    volcanic^ues,     comprenant    les    rhyolites     et    les 


NEO  LEXIQUE    I'ÉIK()(;RAFHIQUE  IIl)*î 

basaltes.  Il  considérait  ces  doux  séries  comme  les  représen- 
tants acides  et  basiques,  d'un  seul  et  même  groupe  géolo- 
gique :  comme  un  ordre  naturel,  équivalent  aux  propylites, 
andésites  et  trachytes,  et  correspondant  à  la  succession  des 
roches  éruptives  dans  un  grand  nombre  de  massifs  volca- 
niques.   (U.  S.  Expier,    of  the  40'  Parallell.,  689). 

Xeolitk;.   —     Roches   éruptives   tertiaires  et  ])ost-tertiaires. 

Nkomorph.  —    Voir   Deuterouiorph. 

Neophytisch,  Lepshis.  t893.  —  Nom  donné  aux  cristaux  de 
feldspath  frais,  de  seconde  formation,  ou  de  cicatrisation, 
qu'on  observe  dans  certains  schistes  cristallins.  Ces  cristaux 
néophytes  sont  indépendants  et  entiers,  ou  développés  se- 
condairement autour  d'un  grain  de  feldspath  ancien  = 
Neomorphe.    (Geol.  von  Atlika,  p.  106). 

Xeopyres  (roches),  Diirochcr,  1857.  —  Roches  éruptives 
tertiaires   et   récentes.  (A.  d.  M.  iSS^.p.  2.59). 

Neovolcaniques  .  Bosenhiisch  ,  1887.  —  Roches  éruptives 
effusives.  post-tertiaires  ^=  Neuere  Gesteine.  vulkanischc 
(part)  —  néopyre  —  neolithischegesteine.  (Mass.  Gest.  1887,  p.  6). 

Xepheltn.vn.imesit.  —  Basaltes  néphéliniques  à  grains  fins, 
intermédiaires  entre  les  basaltes  et  les  dolérites  :  autrefois 
on  y  faisait   aussi  rentrer  les   néphélinites  à   grains   fins. 

Nepheltnaplit.  Rosenbuseh.  1896.  —  Roches  filoniennes  à 
grains  fins,  cpii  accompagnent  les  syénites  éléolitiques  : 
elles  présentent  une  structure  panidiomorphe.  et  contiennent 
96  0/0  d'orthose  et  néphéline,  avec  proportion  faible  on 
nulle   d'éléments   colorés  fp.  4^5) . 

Nephelixb.vsalt.  —  Nom  d'abord  étendu  à  toutes  les  roches 
à  néphéline,  compactes.  Girard  fut  le  premier  à  reconnaître 
dans  ces  roches,  au  moyen  de  ses  analyses  et  de  l'aspect 
gras  des  minéraux,  un  basalte,  ou  le  labrador  est  remplacé 
par  la  néphéline.  Zirkel  reconnut  au  microscope  la  compo- 
sition élémentaire  du  basalte  à  néphéline,  et  sa  place  dans 
la  classification.  On  range  actuellement  sous  ce  chef  les 
néphélinites   à    olivine.  (Girard  :  Poo^gend.   Annal.  1841,  54,  062). 

Nephelinbasaltit.  von  Lasaiilx.  187.5.  —  Basaltes  à  néphéline 
compacts,   par   opposition    aux  dolérites   à  néphéline.  (p. 241). 

NEPHELiXBASAxrrE.  —  Roclics  ell'usives  néovolcaniques,  voisines 
des  basaltes,  formées  essentiellement  de  néphéline,  plagio- 
clase,    augite,    olivine    =  Téphrite   à    olivine. 

Nephelinbasanitoid.    —   Voir    Basanitoid. 


II94  VIII®    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  NEP 

Nepheltnbasite,  Vogelsang;  1872  =  Nephelinbasalte  (Z.  d.  g.  G., 
p.  542).  Lœwinson-Lessing  appelle  ainsi  l'ensemble  des 
roches   à   néphéline,    ultrabasiques. 

Nephelindolerit.  —  Nom  de  roches  néphéliniques  depuis  limité 
aux  basaltes  néphéliniques  à  gros  grains. 

Nephei,i\e-dior[te.  Cule.  1891.  =  Tlieralite  (Rosenbusch). 

Nepheline  (roches  à).  —  Roches  éruptives  dans  lesquelles  la 
néphéline  joue  un  rôle  essentiel. 

Nepheline  Trachyte.  CoJe.  1891.  =  Phonolite. 

Nephelinflllmasse.  —  Trame  de  néphéline  informe,  non  idio- 
morphe.  formant  la  pâte  des  roches  à  néphéline  = 
Nephelinitoïd,    Xephelinglas. 

Nephelinglas.  —  Nepheline  allotriomorphe  (Môhl). 

Nephelinglasphonolith,  Môhl.  1874-  —  Espèce  de  phonolite. 
dont  la  pâte  est  le  «  Nephelinglas.  »  de  ^Nlôhl  (N.  J-  .  p.  38). 

Nephelinhaûynphoxoltth  =  Nephelinnoseanphonolith. 

NÉPHÉETXTTE,  Cordicr,  1868.  —  Cordier  donna  ce  nom  à  une  roche 
volcanique,  formée  de  parties  microscopiques  de  néphéline. 
d'augite.  avec  un  peu  de  labrador,  dilménite.  et  phénocristaux 
de  néphéline  (KatzenVjuckel).  Roricky  le  limite  aux  roches 
basaltiques,  à  néphéline  bien  déterminable  :  Roth  et  Rosen- 
busch aux  roches  à  néphéline  grenues,  ou  porpliyriques,  sans 
olivine.  c'est-à-dire  à  des  roches  effusives  essentiellement 
formées  d'augite  et  néphéline.  dans  une  pâte.  Pour  (C.  F.  P. 
p.  2.02)  roche  à  structure  microlitique,  composée  de  néphéline 
et   de  pyroxène,  avec  ou  sans  olivine. 

Nephelinitlimburgit.  Kalkowshy.  i88fi.  —  Roclies  vitreuses 
contenant  dans  une  pâte  vitreuse  abondante,  olivine.  augite. 
magnétite  et  parfois  un  peu  de  néphéline  (p.  i5(>).  La  pâte 
vitreuse,  en  présence  des  acides,  se  comporte  comme  de  la 
néphéline,  d'après  Riicking.  Pour  Lang.  c'est  un  type  de  ses 
rf)ches  à  prédominance  de  calcium,  où  Na  >  K. 

Nephelixitoidrasalt.  —  Néphélinites  et  Rasaltes  néphéliniques 
où  la  néphéline  n'est  pas  en  cristaux  déterminables.  mais  où  sa 
présence  est  reconnaissable  par  les  réactions  chimiques  et 
optiques.  On  a  aussi  donné  ce  même  nom  à  la  trame  néphéli- 
nique  allotriomorphe  des  roches  à  néphéline:  il  est  synonyme 
dans  ce  sens  du  Nephelinglas  de  Môhl. 

Nepheltxitporphyr.  Rosenbusch,  1869  =  Nephelinporphyr  (Nephe- 
linit  des  Katzenbuckels,  1869). 

Nf.phelixkulait.  —  Voir  Kulaite. 


NEP  LEXIQUE    l'ÉTROOKAPHlQUE  1  igS 

Nephelinleucitophyr.  —  Nom  ancien  des  laves  leucitiques  à 
néphéline,  leueite  et  augile. 

Nephelinleucittephrit.  —  Téphrites   riches    en   leueite. 

Nephelinminetten,  Brôgger,  1894.  —  Roches  filoniennes  lam- 
]n'ophyriques  riches  en  minéraux  colorés,  notanmient  en  biotite 
(Lepidomélane).  et  formant  passage  des  minettes  aux  tinguaites 
micacés  (1,  p.  118). 

NKPHELiNNOsEANPHONOLnn,  Bovick}' .  —  Espècc  de  phonolite  à 
noséane.  Voir  Leucitnephelinphonolith. 

Nephelinoïdbasalt,  Zirkel,  1894.  —  Rectification  du  mot  Nephe- 
linitoïdbasalt  (Lehrb.  d.  Petrogr.  1894,  m,  p.  35). 

Nephelixphonolith.  —  Phonoliles  proprement  dites.  Pour  von 
Lasaulx,  phonolites  riches  en  néphéline  (p.  284). 

Nepuelinpikrite,  Boricky,  i8^G.  —  Roches  l)asaltiques  formées 
d'olivine,  néphéline.  biotite,  magnétite,  apatite,  picotite, 
perowskite,  et  un  ciment  (de  wollastonite  ?).  Stelzner  reconnut 
que  ces  roches  étaient  des  Melilitldjasaltes,  et  leur  nom  n"a 
donc  plus  de  raison  d'être  (Sitz.  Ber.  Bohm.  Ges.  d.  Wiss.). 

Nephelinporphyr.  Vogelsang,  1872.  —  Désignation  par 
laquelle  Vogelsang  désignait  les  néphélinites.  Tl  s'applique 
également  aux  porphyres  syénitiques  à  éléolite.  (Z.  d.  g.  G. 
1872,  542).  Pour  Ramsay  et  Hackman.  espèce  de  porphyre 
ehipolitique.    \'oir  Imandrite. 

Nepheeinrho:mrenporphyr,  W.  C.  Brôgger,  1890.  —  Roches 
sombres  à  grains  fins,  de  la  série  de  Rhombeiqîorpliyres, 
avec  pâte  riche  en  néphéline,  et  grands  [)hénocristaux  d'or- 
those    sodique   et  de    inicroperthite.    (Z.  j.  K.,p.*38,  xvi). 

NEPnELiNSANiDiNPHONOLiTn,  Borick)'.  —  Espèce  de  phonolite. 
Voir  Leucitnephelinephonolit. 

Nephelinsyenit   =  Syénite   élœolitique. 

NEPHELiNSYENrrpoRPHYR,  Doelter,  187.5.  —  Roches  porphy- 
riques,  correspondant  aux  syénites  à  néphéline  et  compo- 
sées essentiellement  d'orthose.  néphéline,  hornblende  dans 
une  pâte  généralement  à  grains  fins.  Par  décomposition  de 
la  néphéline,  la  roche  passe  aux  porphyres  à  gieseckite, 
ou   à   liebénérite.  (Z.  g.  K.  1870,  20,  226). 

Nephelintachylit.  —  Forme  vitreuse  des  roches  à  néphéline  : 
verre  homogène  noir  avec  graïuiles  fins  de  magnétite  et 
aiguilles  d'augite,    sans  cristaux    porphyroïdes. 

Nephelintephrite.  —  Roches  efiusives  néo volcaniques,  de  struc- 
tures   variées,     formées    de    néphéline,     plagioclase,    augite. 


1196  VIIIE    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  NEP 

parfois  hornblende,  et  par  conséquent  intermédiaires  entre 
les  andésites   et  les   néphélinites. 

Nephelintrappe,  Senft,  1807  =  Nephelinbasaltes  et  Nephelin- 
dolerites. 

Néphrite.  —  La  néphrite  intercalée  en  lits,  parmi  les  schistes 
cristallins,  se  montre  sous  le  microscope,  compacte,  vert 
clair   ou  foncé,    fibro-rayonnée    =   Jade. 

Nero  m  Prato   =   Serpentine   d(^   couleur  sombre. 

Neutres,  Roches,  E.  de  Beaiinwnf .  —  Roches  éruptives.  inter- 
médiaires par  leur  teneur  en  silice,  entre  les  roches  acides  et  les 
basiques  et  contenant  de  .>5  "/n  à  6.")  %  do  silice.  Lœwinson- 
Lessint?  range  dans  cette  catéo^orie  les  roches  qui  contiennent  le 
maximum  de  silice  combinée,  et  dont  les  éléments  par  con- 
séquent sont  les  plus  silicates  possible,  sans  qu'il  y  ait  de  silice 
libre  en  excès.  Le  pourcentage  de  silice   est   60  y,,  (.58  à  62). 

Nevadite,  von  Tîichthofen.  1868.  —  Liparites  <i^raniti(iues,  ou  à 
peu  pi'ès.  L'auteur  a  aussi  ran^é  dans  les  Névadites,  des  dacites 
grenues.  Pour  Hague  et  Idding^s,  ce  sont  des  liparites  à  pâte 
rare,  avec  prédominance  d'éléments  cristallisés  dans  la  phase 
intra-tellurique  (granitique).  fMem.  Cal  Acad.  of  Science,  i.  1868). 

NÉVÉ.  —  Neige  des  glaciers  =  Fini. 

NEWLAxniTE.  Bonne}',  1899.  —  Eclogite  à  enstatite,  diopside 
chromifère  et  grenat  (Nat.  Soi.,  xv.  p     177"). 

Ngavit.  Brezina.  —  Chondrite  sphérique  de  Ngavi,  montiant  une 
masse  bréchoïde.  friable,  formée  dechondres. 

NicKELGABBRO,  Vog't.  —  Noui  douné  par  les  mineurs  en  Suède  à 
des  norites  riches  on  pyrite  magnétique  nickelifère  (p.  iSa). 

NiLKiESEL.  — Jaspe  des  formations  nummulitiques  d'Egypte. 

NonuLAR  FELSiTE  ^=-  Pvroméride,  nodular  rliyolite. 

Nodules.  —  Concrétions  arrondies,  fréquentes  parmi  les  roches 
sédimentaires. 

NoxEsiT,  Lepsius.  1878.  —  Porphyrite  à  enstatite,  c'est-à-dire  à 
pyroxènes  rhombiques  (Das  westliche  Siid-Tyrol). 

NoRDMARKiTE,  Bi'ôg'g-er.  —  Roches  granitiques  acides,  riches  en 
alcali,  appelées  par  Rrogger  ([uarzsyénites  rouges,  et  dont 
les  éléments  essentiels  sont  orthose,  un  peu  d'oligoclase, 
souvent  microporthite.  quarz,  biotite  subordonnée  au  felds- 
path, pyroxène  diopside,  hornblende,  et  souvent  œgirine. 
Au  point  de  vue  chimique,  elles  forment  un  groupe  indé- 
l>endant  de  roches  alcalines  faiblement  acides,  et  peuvent 
être   considérées   comme   les   équivalents  grenus  anciens  des 


fiJOR  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  Iig^ 

pantellerites  et  des  kératophyres.  Certaines  variétés  pauvres 
en  quarz,  à  pro[)ortions  réduites  d'éléments  colorés  (diop- 
side,  a?girine,  glaucopliane,  biotite),  et  à  structure  microli- 
tique.  se  montrent  presque  exclusivement  formées  de 
feldspath  alcalin.  Ce  nom  avait  été  employé  antérieurement 
par   Dana   (18G8)   pour  désigner    une     variété   de  staurotide. 

NoRiciTE,  Ippen,  1897.  —  Schiste  vert  amphibolique  paléo- 
zoïque  contenant  calcite.  pankérite  (Millhcil.  d.  naturw.  Ver. 
r.  Steyeriuark) . 

NoRiTAPHANiT,  Zirkel,  1894.  —  Zirkel  donna  ce  nom  aux  andé- 
sites à  enstatite,  basaltiques,  dévoniennes,  décrites  par 
Judd  ;  elles  sont  aphanitiques,  sans  phénocristaux,  formées 
d'un  agrégat  de  plagioclase  en  lamelles,  avec  petits  cristaux 
et  grains  d'enstatite,    biotite   accessoire  et  magnétite.  (n,  Soi). 

NoRiïDiouiT  :   voir   Quarzbronzitdiorit. 

NoRiTDOLERiT,  Lcing,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à  pré- 
dominance  de   chaux,    ou   Na   >    K. 

NoRiTE,  Esmai'k.  —  Gabbros  à  pyroxène  rhombique  (non  dial- 
lage).  Roches  intrusives  anciennes,  grenues,  avec  plagioclase 
et  un  ou  plusieurs  pyroxènes  rhombiques.  Parfois  elles 
contiennent  olivine,  ce  sont  alors  des  norites  à  olivine.  On 
doit  ranger  ici  les  labradorites,  hypersthénites,  perthito- 
phyres.  (Esmark  :  Magaz.  for  naturvidenskabern,  i,  p.  207. — 
Scheerer  :  Gaea  norwegica,  11,  p.  3i'3.  Pour  (G.  F.  P.  1900,  p.  25o). 
Roche  holocristalline  grenue,  composée  de  feldspaths  calco- 
sodiques  et  de  pyroxène  rhombique,  avec  ou  sans  quarz, 
biotite,   hornblende  ou  olivine. 

NoRiTE  A  coRDiERiïE,  A.  Lacvoix,  1899.  —  Norite  quarzifère 
micacée  riche  en  cordiérite  et  parfois  en  grenat  :  elle  pro- 
vient de  la  transformation  endomorphique  du  gabbro  à 
olivine  du  Fallet  (Loire-Inférieure),  sur  la  périphérie  du 
massif  et  autour  d'enclaves  schistoquarzeuses.  (B.  G.  F.,  n"  G7). 
Voir  :    Muscovadite. 

NoRiTGNEiss.  —  Norite  feuilletée  par  l'action  du  dynamomé- 
tamorphisme. 

NoRiTPORPHVRiT,  Joliii,  1882.  —  Roches  porphyriques  contenant 
dans  une  pâte  cryptocristalline  des  phénocristaux  de  plagioclase, 
enstatite  et  augite  =  Enstatit-porphyrit  (Rosenbusch),  Pala- 
tinit    (partim).   (J.  g.  K.  A.,  xxxii,  p.  655). 

Normal  (métamorphisme).  —  Expression  employée  par  divers 
auteurs   dans  le   sens   de   métamorphisme  régional. 


II98  VIII'    CONGRÈS   C.KOLOGIQUE  NOR 

NoRMALBASALTiscH,  Zirkel.  —  Zirkel  nomme  ainsi  le  magma  nor- 
malpyroxénique  de  Bunsen  (i,  p.  454)- 

Xou.MALGXEiss.  —  Giielss  ordinaire  où  le  mica  forme  des  mem- 
branes minces,  continues,  planes,  subparallèles  entre  elles,  et 
séparées  par  des  traînées  lenticulaires  de  quarz  et  orthose  en 
grains. 

NoRMALPYROXEXiscH,  Biuisen,  i85i.  —  Bunsen  avait  admis  l'exis- 
tence de  deux  magmas  normaux,  celui-ci  basique,  et  un  autre, 
dit  «  normaltrachytisch  »  (voir  ce  mot).  Le  magma  basique 
contient  4^  /o  de  silice,  et  présente  la  composition  des  basaltes. 
Daprès  Bunsen,  c'est  un  silicate  basique  double  d'alumine  et 
d'oxydule  de  fer,  avec  chaux,  magnésie,  potasse  et  soude. 

XoRMALTHACHYï,  Laiig,  iBqi.  — Un  type  de  ses  roches  à  prédo- 
minance alcali-métal,  où  Xa  >  Ca,  Xa  >  K. 

Normaltrachytisch  Bunsen,  i85i.  —  Nom  de  l'un  des  deux 
magmas  proposés  par  Bunsen,  dans  ses  études  sur  les  roches 
d'Islande  et  de  la  Transcaucasie,  magmas  issus  de  foyers  dilfé- 
rents  et  dont  le  mélange  en  diverses  proportions  détermine  la 
composition  des  diverses  roches  éruptives.  Le  magma  trachy- 
tique  acide,  contient  76  /o  de  silice,  et  présente  la  composition 
approximative  des  Liparites.  D'après  Bunsen,  c'est  presque 
exactement  un  mélange  de  deux  silicates  acides,  alumineux  et 
alcalins,  où  la  ciiaux.  la  magnésie  et  le  fer  oxydulé  tendent  à 
disparaître  complètement  (Pogg.  Ann.  1881,  lxxxiii,  p.  197). 

NosEAXiT,  Borick)-,  1873.  —  Basalte  à  néphéline  riche  en  noséane 
(  Arb.  d.  geol.  Abth.  d.  Landesdurch.,  Bohmens,  11). 

Noseaxleucitophyr.  —  Leucitdolérite  ou  en  général  Leucitbasalle 
(parfois  appelé   Leucitophyre)  contenant  des  phénocristaux  de 
noséane.  On  comprend  souvent  sous  ce  nom  les  laves  leuciti 
ques.  à  leucite,  augite,  et  noséane  ;  on  l'emploie  entin  encore 
dans  le  sens  de  Noseanphonolite. 

Noseaxmelaxitgesteix  voni  Bath.  i8()2.  —  Roche  à  grains  lins, 
compacte,  parfois  un  peu  poreuse  du  Perlenkopf,  sur  le  lac  de 
Laach.  formée  de  noséane,  sadinine,  mélanite  et  hornblende 
(Z.  d.  g.  G  ,  xiv,  p.  666). 

Noseaxphoxolith,  Borick)',  1873.  —  Espèce  de  phonolite  riche 
en  noséane.  (voir  :  Leuc.neph.phonolith).  (G.  v.  Ralh  : 
Z.  d.  g.  G.  1860,  xit,  32)  =  Noseantrachyt. 

Noseaxtrachyt,  Lenk,  1887.  — Espèces  de  phonolites  qui  renfer- 
ment noséane  au  lieu  de  néphéline  =^  Haùyntrachyt,  Nosean- 
phonolith  (Zur  geol.  Sûdl.  Rhon.  p.  3j). 


NOV  LEXIQUE    PÉTRO(iRAPHIQUE  1  U)9 

NovAGULiï,  Cordier,  18G8.  —  Schiste  siliceux,  très  fin,  tx*ès  dur, 
parfois  rempli  de  petits  grenats.  Il  est  employé  comme  pierre 
à  rasoirs  =  Schiste  novaculaire. 

Nyirok.  —  Nom  vulgaire,  en  Hongrie,  des  produits  d'altération  et 
de  lavage  des  roches  trachytiques  =  Creta. 

O 

Obsidianite.  Walcotf,  1898.  —  Bondîcs  d'obsidienne,  probable- 
ment d'origine  cosmique.   Voir  :  australite. 

Obsidianperlit.  —  Verre  volcanique  intermédiaire  entre  perlite 
et  obsidienne,  où  de  rares  sphérules  perlitiques  sont  cimen- 
tées par  un  verre  obsidien. 

Obsidianporphyr.  —  Vieux  nom  des  obsidiennes  avec  phéno- 
cristaux  =  Vitrophyr,   obsidienne   porphyroïde. 

Obsidienne,  Bciidant.  —  Verre  d'origine  volcanique,  homogène, 
anhydre,  sombre,  purement  vitreux  ou  porphyrique  avec 
phénocristaux  :  son  gisement  et  sa  composition  chimique  per- 
mettent de  le  ranger  parmi  les  roches  acides.  On  pourrait 
y  distinguer,  suivant  l'âge,  des  Felsitporphyrobsidian,  des 
Granitobsidian,  et  des  Trachytobsidian.  Dans  l'origine  on 
considérait  l'obsidienne  comme  une  espèce  minérale  amorphe, 
voisine  des  feldspaths.  Actuellement  ce  nom  tend  à  désigner 
une  structure,  et  s'applique,  indépendamment  de  la  composition 
chimique  de  la  roche  ;  on  parlera  ainsi  de  Trachytobsidian, 
Diabasobsidian,  Basaltobsidian.  etc.  L'expression  très  ancienne, 
était  déjà  connue  des  Grecs,  du  nom  d'Obsidius,  qui  rapporta 
cette  pierre  d'Ethiopie.  Voir  :  Pechstein. 

Ocellau-structuk,  Ro.se nbiiscli,  1887.  —  Modification  spéciale 
de  structure,  observable  dans  les  phonolites  et  les  leucito- 
phyres.  Elle  est  caractérisée  parce  que  les  individus  d'œgi- 
rine  s'agglomèrent  en  masses  arrondies,  œillées,  ou  tantôt  en 
groupements  compliqués,  en  forme  de  choufleurs,  ou  de 
fougères,  ou  enlhi  autour  des  cristaux  de  néphéline  (p.  626). 

OcïiBBEHiTE,  Stanislas  Meunier,  iHS-2.  —  Météorite  ferreuse  du 
type  d'Octibbelia  Gounty. 

OniNrr,  C/ielius,  189a.  —  Roches  porphyriques,  en  filons  dans  le 
Gabbro.  à  pâte  grise  formée  d'un  tissu  de  lamelles  de  feldspath 
et  d'aiguilles  d'amphiljole,  et  à  pliéiiocristaux  de  plagioclase, 
augite,  diallage,  souvent  altérés  et  transformés  en  agrégats 
d'hornblende.  (Nolizbl.  d.  Ver.  f.  Erdk.,  Darmstadt,  i3  Heft,  p  .i). 


12(X)  Vlll"    CONCUKS    Gl':OL()<.IQLK  OED 

Oedegârdit,  Brôgger,  1894.  —  Diorite  à  dipyre  et  alliés  (i,  p.  94)- 

Oejki)iai$as,  Tôriicbohni.  —  D'après  Rosenbuscli,  labrador- 
porpliyritc  à  structure  spilitique.  Voir  :  Aasby-Diabas. 

OEr^scHiEFEK.  —  Scliistc  marneux,  bitumineux,  sombre,  riche  en 
combinaisons  d'hydrogène  carburé  =  Brandschiefer. 

OïL  suALE  =^  Schiste   bitumineux,    Brandschiefer,     Oelschiefer. 

Oligoclasite,  Fournel,  1H49. — Micaschiste  métamorphisé,  riche 
en  oligodase.  (Drian,  Miner,  de  Lyon).  Pour  Bomhicci,  i8()8, 
Gabbro  du  Monte  Cavaloro,  près  Bologne,  très  polymorphe, 
contenant  tantôt  olivine,  ou  hypersthène,  on  hornblende.  Pour 
Viola,  c'est  une  norite  à  olivine.  lîoche  hypidiomori)he  grenue, 
parfois  panidiomorplie  grenue,  partiellement  dynamométamor- 
phisée.  Les  éléments  principaux  sont  plagioclase  (généralement 
oligoclase,  mais  aussi  labrador  et  anorthite),  bronzite-hypers- 
thène,  olivine.  Le  plagioclase  est  saussuritisé  ;  comme  éléments 
secondaires,  on  trouve  amphibole,  calcite,  chlorite,  bastite,  etc. 
(Bonibicci:  Mcnior.  d.  Acad.  d.  Se.  di  Bologna,  1868,  vin,  p.  7g; 
Capellini  :  Rendic.  dell.  Acad.  d.  Se.  di  Bolog-na,  1877-78,  p.  24; 
Viola:  MeniorR.  Acad.  d.  Se.  deli.  Inst.   di  Bologna  (4)  iv,  1888). 

OLiooKLASDiourr,  von  Lasoulx,  iSjo.  —  Dioritesdont  le  feldspath 
estFoligoclase  (p.  "ioo). 

Oligoklasdoleuit,  Cotta,  18G2.  — Terme  intermédiaire  entre  les 
roches  trachytiques  et  les  basaltiques,  auquel  Cotta  rattachait 
l'andésite  (von  Buch)  et  le  trachydolérite  (Abich,  7G). 

Oligoklasgxeiss,  von  Hochstetter,  1861.  —  Gneiss  de  Ceylan, 
avec  oligoclase  au  lieu  d'orthose,  et  riche  en  grenat  =  Diorit- 
gneiss,  Tonalitgneiss.  (Novara  Reise,i86i,  i,  p.  324). 

Oligoklasguanatgranulit,  Kalkowsk)',  1886.  —  Leptinite  où 
l'oligoclase  prédomine  surl'orthosj   (p,  182). 

OLiGOKLASPEGMAxrr,  il/o/e«^7a«/',  i8<j4.  — Granité  à  microcline 
avec  oligoclase.  (N.  J.  ix.  B.  B.,  p.  187). 

Oligoklasporphyh,  g.  Rose.  —  Roche  de  lOui'al,  identique  au 
Labradori)orphyr  des  classilications  actuelles,  de  la  famille  des 
Augitporphy rites.  Le  nom  ])ourrait  être  conservé  pour  les  Au- 
gitporphyrites  (labradorpoi-phyrs)  à  phénocristaux  d'oligoclase. 
(Reise  nach  dem  Ural,  n,  p.   571). 

Oligoklasqi  AjîzPOHPiiYH.  —  Xom  ancien  des  porphyres 
quarzifères,    à  phénocristaux   d'orthose  et  d'oligoclase. 

OLiGOKGLAssAMDixPHONOLnii,  Bovick)' ,  \^'j'5. —  Espècc  de  pho- 
nolite.    Voir  Leuc.neph.phonolit  =  Trachytphonolit. 

Oligoklasïrachyï.    —    Nom     ancien    des    trachytes    réputés   à 


OLI  LEXIQUE    PÉTUOGKAPHIQUE  I20I 

oligoclase.  Il  conviendrait  plutôt  aux  propylites,  porphyrites, 
etc.    =   Grûnsteintrachyt,    Domite   (partim). 

Oligokkystallin,  Lag-orio,  1878.  —  Structure  des  roches  vol- 
caniques où  la  pâte  est  principalement  vitreuse  =  vitro 
phyrisch,    halbglasig,    seniikrystallin.   (And.  d.  Kaukasus,p.  9). 

Oligophyrk,  Coqaand,  iSSy.  —  Porphyre  dont  l'élément 
feldspathique  est   l'oligoclase. 

OLiGOsiDEiiriE,  Daiihréc,  1867. —  Sporadosidérites  qui  ne  con- 
tiennent  que    peu  de   fer  disséminé.  (G.  R.  1867,  G5,  p.  60). 

Oligosiïe,  Turner,  1900.  —  Roche  éruptive  grenue,  composée 
d'oligoclase   (Journ.  cf.  Geol.,  vni). 

Olivinandesit,  Rinne^  1900.  —  Andésite  augitique  avec  phéno- 
cristaux    d'olivine.  (Sitz.  B.  Berl.  Akad.    xxiv). 

Olivinapatitgesteine.  —  Roches  appartenant  au  cortège  des 
syénites  éléolitiques,  peut-être  comme  un  de  leurs  produits 
de   différenciation. 

Olivinbasalt  =  Basalte. 

Olivindiallagite,  Lœwinson-Lessing,  1900.  —  Diallagite  à 
divine  subordonnée,  intermédiaire  entre  les  vv^ehrlites  et 
les  pyroxénolites.    (Trav.  nat.  Sl-Pélersb.,  xxx,  219). 

Olivindiabas.  —  Diabases  anciennes,  grenues,  correspondant 
aux  dolérites  néovolcaniques,  et  où  Tolivine  est  associée 
comme   élément   essentiel   au    plagioclase    et   à  l'augite. 

ÛLiviNDiABAspoRPHYRrr.  —  Noui  donné  à  des  roches  que  l'on 
pourrait  rapporter  aux  mélaphyres  (au  sens  de  Rosenbusch). 
(Voir  Cohen  :   N.  J.,  B.  B.  -  V,  1887,  248). 

Olivindiallagserpentin.  —  Serpentine  formée  aux  dépens 
de   la    décomposition   de  Wehrlites. 

Olivine  (À),  FoiK/ué  et  Michel-LéQj\  1879.  —  Qualificatif 
donné  au  roches  microlitiques  renfermant  des  phénocristaux 
d'olivine,   et  aux  roches  grenues  contenant  le  même  minéral. 

Olivine  (Leucitite  avec),  Fouqué  et  Michel- Lé^r}',  i879=Leucit- 
basalt,    Olivinleucitite.  (Minerai,  niicrog.,  1879,  p.  172). 

Olivine  (nodules  à).  —  Nodules  plus  moins  gros,  communs 
dans  les  basaltes,  formés  uniquement  d'olivine  en  grains 
hyi>idiomorphes.  Ces  nodules  sont  regardés  par  les  mis, 
connue  des  ségrégations  anciennes  intra-telluriques  du  magma 
basaltique,  par  d'auti-es,  comme  des  enclaves  arrachées  à 
d'autres   roches   =    Olivinknollcn,   Olivinfelseinscldûsse. 

Olivine-diorite,  Teall.  1880.  —  Roche  à  structuie  ophitique, 
composée  de  horblende,  feldspath,  magnélite,  calcite,  et  pseu- 
domorphoses    d'olivine.    (Bril.  Pelrog.  xxix,  PI.  1). 


I202  VIIP   CONGRKS   OKOLOOIQUR  OLI 

Olivine-dolerite,  —  Identique  au   basalte  à  gros  grains,    pour 

les   pétrographes   anglais. 
OLiviXENSTATrrFELs.  —  Espècc   de  Harzburgite, 
Olivinfels.  —  Péridotite  formée  essentiellement  d'Olivine,  avec 
mélange  en  petites  proportions,  de  ehromite,  aetinolite,  mica. 
Voir  Dunile.   On   a   donné  ce  même  nom  à    des  Iherzolites. 
Olivixfheie    u.vs.vlte.   —    Roches    efTusives     basiques,     d'après 
Bûcking   et   Rosenbusch,    sans   olivine  ;    elles  se  rapprochent 
des   Augitandésites  par    leurs   caractères  minéralogiques,   et 
des   basaltes,   par   leurs   relations    géologiques   et   chimiques 
=  Labradorite  et  andésite  augitiques  [>.  p.  (Fouqué  et  M.-L.). 

Olivi.ngabiîro.  —  Gabbro  à  plagioclase,    diallage  avec    olivine. 

Olivingabbrodiauas,  Brogger.  —  Roches  à  structure  gabbroïde, 
ou  diabasique.  formées  de  labrador,  un  peu  dorthose.  augite, 
olivine,    lépidomélane. 

Olivingesteine  =  Péridotite. 

Olivinglimmerfels,  Koch,  1889.  —  Roche  plutonienne  formée 
d' olivine  et   mica,   avec   spinelle.   (Z.  d.  g.G.,xLi,  i64). 

Olivixgrammatitserpexïine.  —  Serpentine  toi-mée  aux  dépens 
d'une    pikrite   à    amphibole. 

Olivixhorxblendeserpentin.  —  Serpentine  formée  aux  dépens 
de   pikrite  à   amphibole. 

Olivixhyperiïe.  Vogt,  1893.  —  Roches  à  structure  ophitique, 
formées  d'olivine,  diallage,  plagioclase,  et  présentant  sou- 
vent des  ségrégations  basiques  d'enstatite  à  ilménite  et 
apatite,  ainsi  que  des  veines  de  rutile  =  Apatitgabbro, 
(Zelts.  f.  prakt.  Geol.  i8;3,  p.  i32). 

Olivixit,  Eiclistadt,  188;.  —  Picrite  amphibolique  en  tilon, 
formée  d'olivine,  augite,  hornblende,  et  parfois  un  peu 
d'anorthite.  On  peut  distinguer  des  Olivinit  à  augite  et 
des  Olivinit  à  hornJjlende  =  Amphibolpikrit,  Cortlaudit 
(Bihang  till  K.    Svensk.  Vetensk.  Akad.  Handl.  1887,    11). 

Olivixitschiefer   ^^=  Péridotite  schisteuse. 

Olivinkersaxtit,  Rosenbusch,  1887.  —  Nom  donné  par  Rosen- 
busch à  la  roche  décrite  par  Becke  sous  le  nom  de  Pilit-Kersan- 
tit  (Kersantite  avec  abondante  olivine  transformée  en  pilite, 
sans  quarz).  Recke  admet  le  terme  connue  équivalent.  Kal- 
kowsky  désigne  cette  roche  sous  le  nom  de  (ilinmiermelaphyre 
à  olivine  (Rosenbusch,  p.  332). 

Olivixmelaphyr.  Kalkowsk)',  188G. — Melaphyres  pp.  dits  (p.  128). 

Olivinminettes, /?06enft«sc/i,  1895. —  Augitminette  à  olivine  (52i). 


OLI  LEXIQUE   PÉTROr.RAPHIQUE  I2o3 

Olivinmonzonit,  Brôg'ger,  1895.  —  Monzonite  à  divine,  c'est-à- 
dire  roches  de  profondeur  à  plagioclase,  orthose,  olivine, 
pyroxène.  Termes  de  passage  des  Gabbros  à  olivine  ou  Olivin- 
norit  aux  Monzonites  (u,  p.  55,  et  G2  a). 

Olivinnorit.  —  Norite  avec  olivine  comme  élément  essentiel  ; 
quand  la  proportion  de  feldspath  diminue,  cette  roche  passe 
aux  Harzburgites. 

Olivinporphyr,  Vogelsang,  1872. —  Espèce  de  basalte  (Z.g.G.,54i). 

Olivinproterobas,  Tôrnebohm,  i883.  —  Diabase  à  olivine,  avec 
hornblende  brune  abondante  et  noyaux  d'augite,  présentant 
une  tendance  à  la  structure  porphyrique  (Geol.  Fôren.  Stockholm 
Fôrhandl,  vi,  n.  84,  p.  692). 

Olivinpyroxensyenit,  Tarassenko,  1895.  —  Roche  de  la  série  des 
Gabbro-syénites,  à  grains  très  fins,  formée  de  plagioclase, 
orthose,  olivine,  diallage,  parfois  pyroxène  rhondjique  (Voii* 
Gabbrosyenit  (p.  71,  280,  3oo). 

Olivinschiefer,  KJerulf,  i864-  —  Ce  nom  a  été  donné  à  des 
péridodites  schisteuses  de  Suède,  contenant  enstatite,  sma- 
ragdite,  mica,  fer  chromé,  apatite,  magnétite,  grenat.  Brogger 
s'accorde  avec  Reusch  poui-  rattacher  cette  roche  aux  terrains 
schisto-cristallins  (Kjerulf,  1864  ;  —  Brogger  :  N.  J.1880,  n,  p.  188). 

Olivinserpentine.  —  Serpentine  formée  par  altération  de  roches 
à  olivine  et  caractérisée  par  sa  structure  fenestrée. 

Olivinsïrahlsteinfels,  Ramsq}',  i^94-  —  Roche  dérivant  de 
Dialjasporphyrites,  et  formée  de  trémolite  et  olivine,  comme 
éléments  essentiels,  avec  anthophyllite,  cordiérite,  feldspath, 
spinelle.  (Fennia,  u,  2,  1894,  p.  58). 

Olivixjephrit   =    Basanit. 

Olivinïholeiiï,  Rosenbiisch,  1896.  —  Mélaphyres  à  structure 
intersertale   (p-  5i5). 

Oliviwveiselbergiï,  Rosenbiisch,  1899.  —  Mélaphyres  à  pâte 
liyalopilitique    (p.  5io). 

Ollaire  (pierre),  Delesse,  i85G.  —  Roche  formée  d'hydrosi- 
licates  de  magnésie  ;  Delesse  distingue  les  pierres  oUaires 
proprement  dites,  formées  de  talc  et  chloi'ite,  et  les 
stéatites  oUaires  formées  de  talc,  avec  minéraux  accessoires 
carbonates,  fer  oxydulé.  Ces  pierres  se  laissent  facilement 
travaiUei'  sur  le  tour  =  Lapis  Comensis  de  Pline,  Lavezzi, 
Pottstone,  Steatittopfstein.  (Delesse:  Ann.  <l.  mines,i856,x,p.  333). 

Ollenite.  Cossa,  1881.  —  Roclies  d'a])ord  signalées  par  Sella, 
au  Col  d'Ollen  (Piémont);  schistes  amphiboliques  épidotifères 


I2o4  VIU*^   CONGRÈS    GEOLOGIQUE  OMP 

compacts,    avec    spliène,    rutile,    et    accessoirement    grenat, 

pyrite,   apatite.   (Ricerche  chim.  e  inic.  su  roccie  d'Italia,  p.  2G9). 

Ompiiacitamphibolit,  Kalkoivsk)',  188G.  —  Amphibolite  riche  en 

omphacite  (p.  210). 
Ompuaciteklogiï.  —   Eldogite   proprement   dite. 
Omphacitfels,     Omphacitschiefek   =   Eklogites    sans    grenats, 

plus  ou  moins  scliisteuses. 
O0LITE.  —  Petit  grains  ellipsoïdaux,  de  carbonate  de  chaux 
ou  d'oxyde  de  fer.  formés  d'une  série  de  couches  concen- 
triques, quelquefois  rayonnées,  autour  d'un  noyau  central. 
Parfois  ce  nom  est  donné  au  calcaire  même  formé  de 
grains  oolitiques,  ou  parfois  par  les  stratigraphes,  à  une 
division  même  du  terrain  jurassique   =   Rogenstein. 

OoLiTHisciiEs,  Eis.  =:  Glacc  de  Xévé,  Firneis. 

OoLrnioïDE,  Luretz,  iS'jS.  —  Sphérules  répandues  dans  certains 
calcaires,  et  qui  se  distinguent  des  oolites  vraies,  en  ce  qu'elles 
ne  présentent  que  la  disposition  en  écailles  concentriques,  non 
tibro-radiées.  Cette  disposition  concentrique  est  due  à  des 
alternances  de  pelui'es,  à  grains  }»lus  ou  moins  gros,  ou  à  des 
répartitions  inégales  des  substances  pigmentaii-es.  (Loretz  : 
Z.  d.  g.  G.,  1878,  p.  38;). 

OoLiTH^iE.  —  Structui'c  des  i-oches  formées  d'oolites,  petites 
concrétions  calcaires,  sphériques,  de  quelques  millimètres  de 
diamètre,  tibro-rayonnées,  à  écailles  concentriques  :  elles 
forment  des  calcaires,  des  minerais  de  fer.  Quand  elles  attei- 
gnent le  volume  d'un  pois,  pisolites. 

OozE.  —  Boue,  Schlamm. 

Opacit,  Vogelsang,  i8"a.  —  Grains  opaques  noirs,  répandus 
dans  diverses  roches,  ou  écailles  de  petites  dimensions  dont  on 
ne  peut,  même  au  microscope,  faire  l'attribution  à  une  espèce 
déterminée.  (Arch.  néerland.,  vu,  1872). 

Opacitrand.  —  Cadre  noir,  qui  entoure  dans  diverses  roches 
éruptives,  les  cristaux  porphyriques  corrodés  d'amphibole, 
ou  de  mica.  Il  se  montre  formé  de  microlites  d'augite,  de 
grains  de  magnétite,  et  parfois  d'olivine. 

Opalgranit  =  Pelikanitgranit. 

QpALrrE,  Wadswurth  =  Opallager.  Voir:  Laxite. 

Ophicalce,  a.  Bvongniavt,  i8i3.  —  Calcaire  à  grains  fins,  avec 
nids,  taches  et  veinules  de  serpentine  noble  (ophite).  Voir  : 
Verde-antico  =  Ophicalcit. 

OpHiOLiTE,  A.  Brongniart,  i8i3.  —  Syn.  :  Serpentine.  (Glassif. 
uiéd.   jm  roches  mélangées,  J.  d.  M.  xxxii,  32i). 


QPH  LEXIQUE  PÉTKOGRAPHIQUE  I20D 

Ophiolitiques,  roches.  —  Nom  donné  au  groupe  des  serpentines, 
euphotides,  hypérites. 

OpniTE,  Palassou.  1819.  —  Diabases  des  Pyrénées,  à  structure 
caractéristique  et  à  augite  ouralitisée.  Pour  Dioscorides,  et  les 
anciens,  roches  maculées,  d'origines  diverses,  ressemblant  à 
une  peau  de  serpent  (Cœsalpinus,  De  metallicis  iSgG.  Cap.  xu, 
XIV).  Cronstedt  et  Wallerius  désignaient  sous  ce  nom  des  ser- 
pentines. Brongniart  (i8i3)  les  rapproche  des  Grûnsteinporphyr 
et  des  serpentines  «  pâte  de  pétrosilex  amphiboleux  vcrdàtre 
enveloppant  des  cristaux  déterminables  de  fedspath  »  =  Pierre 
verte.  (Palassou:  Mém.   pour  serv,  àThist.   d     Pyrénées,   1819). 

Ophiïique  (structure),  Fouqué  ei  Michel-Lév)\  iSyc).  —  Structure 
caractéristique  des  diabases  et  dolérites,  où  des  cristaux  de 
feldspath,  lamelleux.  idiomorphes,  sont  cimentés  entre  eux  par 
de  grands  cristaux  tabulaires  d'augite  =  doleritic  structure, 
dialiaskornige  Struktur,  divergentstrahligkôrnigc  Struktur, 
granitotrachytische  Struktur. 

OpnrroNK,  Cordier.  iSGS.  —  Terme,  tondîé  en  désuétude,  proposé 
l)Our  désigner  certaines  porphyrites  à  labrador  (Vosges). 

Orbiculaire  (structure),  Delesf^e,  1849.  — Structure  sphéroïdale 
de  certaines  roches  massives. 

Orbit,  CheUufi,  1892.  —  Roches  diorito-porphyritiques  filoniennes, 
avec  grands  cristaux  d'hornblende  et  lamelles  cristallines  de 
plagioclase  dans  la  pâte.  (Notizblalt  d  Ver.  f.  Erdkunde,  Darms- 
ladt,  i'3  Hefl,  1892,  p.   i). 

Orendite,  Whitman  Cros.'i,  1897.  —  Formée  de  leucitc  et  sanidine, 
pour  la  moitié  delà  masse,  avec  phlogopite,  diopside  ;  comme 
éléments  accessoires  noséane  (noselite)  et  une  amphibole  jaune. 
Roche  riche  en  potasse  et  en  magnésie,  pauvre  en  soude  et  en 
alumine.  Position  systématique  comparable  à  celle  de  la  i^ho- 
nolite.  Le  seul  gisement  connu  est  une  lave  brun-rougcâtre, 
fine,  rugueuse,  à  fins  pores,  des  Leucite  Hills  du  Wyoming.  oîi 
elle  est  associée  à  la  wyomingite,  chimiquement  équivalente, 
et  au  voisinage  de  la  madupite  (Amer.  Joiirn    Sci.,iv,  ii.^V 

Organogène.  —  Roches  (brméesde  débris  de  plantes  ou  d'animaux 
-=  Biolithe,  organolitlie. 

Orgueili.ite,  StanMas-Meiinici- .  1882.  —  Météorites  pierreuses 
avec  carbone,  du  type  d'Orgueil. 

Ornansite,  Stanislas-Meunier,  1882.  —  Météorite  cry])tosidère  du 
type  d'Ornans. 

Ornoït,  Cedcrsfrôm,  1893.  —  Roche  éruptive  interstratifiée  dans 


•2o6  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  QRS 

les  Halleflintgneiss  de  l'île  Ornô,  La  structure  de  cette  roche 
est  hypidiomorphe  p^renue  :  elle  contient  oligoclase,  horn- 
blende, orthose.  niicrocline,  prehnite,  etc..  et  est  voisine  des 
diorites.  Sa  composition  niinéralogique  est  soumise  à  des  varia- 
tions et  elle  passe  parfois  à  des  Hornhlendepikrit,  à  des  «  Felds- 
pathgesteine  ».  Aux  limites  du  massif  où  on  la  rencontre,  elle 
est  à  grains  plus  fins  et  présente  une  structure  parallèle  (Geol. 
Fôren.  iStockh.  Forhandl.  1893,  xv,  to3). 

Orsten.  —  Calcaire  bitumineux.  Nom  suédois  adopté  par  Pin- 
kerton  en  i8ti  (Petralogy,  i.  p.  480). 

Orthoalbttopuyu.  —  Porphyres  cai'actérisés  par  la  présence 
simultanée  d'orthose  et  d'allnte.  Voir  Albitophyr. 

Orthoaugitandesit,  Rinne.  1900.  —  Andésites  à  pyroxènes  rhom- 
biques  (Sitz.B.  Berl.  Akad..  xxiv). 

Ortho AUGiTOACTT,  Rinne,  1900.  — Dacites  à  pyroxènes  rhombiques 
(S.  B.Berl..  Akad.,  XXI v). 

ORTHocLASE-BASAT/r,  Harkci\  1897.  —  Basaltes  alcalins,  contenant 
plus  ou  moins  de  sanidine=  Ciminit.Absarokite  (Harker  :  Petrol. 
f.  Stud.  1887,  P-  202). 

Orthocease-norite.  Williams.  1887.  —  Norite  avec  abondants 
phénocristaux  d'orthose  =1  Pyroxenorthoklasporphyr  ?  (Amer. 
.Tourn.  1887,  xxxni.  p.  189). 

ORTnocLAsic-GABBRO,  Irvinn\  i883. —  Gabbro  à  gros  grains,  de  la 
série  de  Keweena^v,  avec  orthose  et  beaucoup  d'apatite;  il 
représente  un  terme  intermédiaire  entre  les  gabbros  et  syénites 
(Monog.  cf.  the  U.  S.  geol.  Survey,  Vol  V,  i88"3.  p.  00)  =^  Gabbro- 
syenit.  Monzonit  (Brogger). 

Orthofet.stt.  —  Nom  parfois  donné  aux  porphyres  à  orthose,  ou 
Felsitporphyrs  sans  phénocristaux  de  quarz. 

Orthogneiss,  Rosenbiisch ,  1898.  —  Rosenbusch  applique  le  préfixe 
or/^o. pour  les  gneiss  et  autres  roches  métamorphiques  d'origine 
ignée  (p.  467). 

Orthoklaselaeoltthgesteine.  —  Syénites  éléolitiques  et  por- 
phyres  syénitiques    éléolitiques. 

Ortiioklasfet.sophyr.  voir  Laftaulx,  1870.  —  Felsophyre  avec 
quarz  dans  la  pâte,   et    orthose  en  phénocristaux  (p.  271). 

Orthoklasgesteixe.  —  Roches  éruptives  dont  l'élément  felds- 
pathique  est  principalement  ou  uniquement  la  sanidine,  ou 
l'orthose  :  ce  sont  les  granités,  trachytes,  syénites,  por- 
phyres,  etc.    ^=  Orthoklasite. 

Orthoklasgranit,   Molengraaf.  —    Section    de   la   famille  des 


QRT  LEXIQUE   PÉïROGRAPHIQUE  liO^ 

granités  caractérisée  par  la  prédominance  de  l'orthose. 
Voir  Plagioklasgranit. 

Ortiioklashornfels,  Lossen,  1887.  —  Cornéenne  chargée  d  or- 
those,  au  contact  du  granité.  Voir  Feldspathhornfels . 
(Lossen  :  Z.  d.   g.  G.  1887,  xxxix,  p.  5io), 

Orthoklasitgonglomerate,  Seiift,  iSS^.  —  Conglomérats  formés 
de    débris    de  granité,  gneiss,    syénite   (p.  3i4). 

Orthoklasite,  Senft,  1857.  —  Roches  à  orthose  grenues,  i)orphy- 
riques   et  schisteuses   :   porphyres,     granités,    gneiss    (p.  5i). 

Orthoklaseiebeneritporphyr,  Zirhel.  —  Porphyres  syéni- 
tiques  éléolitiques  avec  néphéline  transformée  en  liebenerite 
et   orthose    (1,  p.  599). 

Orthoklasmelaphyr,  Boricfrr,  187G.  —  Mélaphyres  dont  la 
moitié  du  feldspath  est  de  l'orthose.  (Petrog.  Slud.  Mela- 
phyrgest.   Bohin  ,25.  47-   64). 

Orthoklasnevadit,  Matteucci.  1891.  — Liparite  holocristalline, 
sans  pâte  amorphe,  avec  orthose  au  lieu  de  sanidine,  mus- 
covite,  tourmaline  :  c'est  l'équivalent  trachytique  des 
pegmatites  à  tourmaline  de  la  série  granitique.  (BoU.  Soc. 
geol.  d'Ilal.,  X,  1891,  p.  67.)). 

Orthoklasoligoklasporphyr.  —  Porphyre  sans  quarz,  avec 
orthose  et  oligoclase,  formant  ainsi  passage  aux  porphyrites. 

Orthokeasoligoklassyenit,  Zirkel.  —  Syénite  présentant  une 
notable  [)ro[)ortion  d'oligoclase   (n,  p.  379). 

Orthoklaspechsteixe,  von  Lasaiilx. —  Pechsteins  porphyriques, 
à  phénocristaux  d'orthose  et  de  plagioclase  (p.  229). 

ORTHOKLAspoRi'HYii.  —  Roclics  cffusivcs  paléovolcaniqucs  de 
structure  porphyrique,  présentant  diverses  variétés  (Grano- 
phyre,  Felsophyre,  Vitrophyre),  formées  essentiellement  d'or- 
those avec  un  ou  plusieurs  des  minéraux  suivants  :  biotite, 
hornblende,  augite  et  un  pende  quarz  (qui  se  trouve  aussi  dans 
la  pâte)  =  Orthophyre.  porphyre  sans  quarz. 

Orïhoklasporphyroïd.  —  Porphyroïdes  contenant  principale- 
ment ou  seulement  do  l'orthose,  comme  élément  feldspathique. 

Orthoklasquahzpouphyr.  —  Variétés  des  })orphyres  à  phéno- 
cristaux de  quarz  et  d'oi'those. 

ORïHOLrrE.  —  Nom  français  des  Glinnnersyenit  types,  pour  les 
distinguer  des  Minettes,  et  autres  roches  filoniennes  analogues, 
de  composition  plus  complexe. 

Orthopuomte,  von  Lasaiil.w  1875  =  Syénite  éléolitique  (p.  3i8). 

Orthopuvhe,  Coqunnd,  1857.  —  Trachyte  ancien  ou  porphyre 
sans  quarz  =  Orthoklasporphyr.  (Traité  des  roches,  p.  65). 


I208  VIIl^    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  ORT 

Orthophyrische  Strukïur,  Rosenbusch,  1896.  —  Structure  de  la 
pâte    des   orthopliyres    et   de   quelques  trachytes,   à   sections 
feldspatlii([ues  courtes,  en  rectangles  raccourcis  (p.  594). 
Orthosite.  Tiinier,   1900.  —  Roches  éruptives  grenues,  formées 

essentiellement   d'orthose.    (Journ.  ofGeol.,  vm,  io5). 
Ortlekite.    Stache   et  John,    1879.    —    Augitdioritporphyrite    à 
aspect     de     Grûnstein    (certaines    variétés    sont    dépourvues 
d'augite).  avec  pâte   liolocristalline,  ou  avec    débris   de   base 
non   individualisée.  (J.  K.  K.  gcol.  Keichsans.,  xxix,  317). 
Ortstein    =   Alios. 

Oryinit.    —   Météorite  chondritiquc   du   type  Orvinio. 
OsMOTic   HYPOTHEsis,   JohustoTi-Lavis,    1894.    —   La   théorie   os- 
motiqvie    de    Johnston-T^avis    cherche    à    expliquer    les    difTé- 
rences  de  composition   cliimique    des   roches    éruptives   d'un 
même   foyer,   ayant  entre   elles   des    relations    génétiques.    Il 
attribue   ces  difTérences.   où    certains    auteurs  voient  des  dif- 
férenciations   d'un    magma    fondamental,     aux    réactions    de 
l'encaissement    sur   le    magma    éruptif.    aux   échanges    d'élé- 
ments  qui   se  produisent  entre  le   magma  et  les  roches  tra- 
versées,    fondues.     (Geol.   Mag.   p     2.')2  ;  Natur.   Science,   iv). 
Ossements  (argile  à).  —  Argile  de  couleur  rouge,    ossifère. 
Oss\'PiTE,  Hitchcock.  187 1. — Norite  à  olivine  à  gros  grains,   ou 
Forellensteine     d'Amérique,     formée     de     labrador,     olivine, 
magnétite    et     un    minéral     du     groupe    de     la     liornblende. 
(Amer.  Journ,  lu,  1871,  p.  48)- 
Ottf.tallsdt.vb.vs,    Tôrnebohm,    1877.    —   Diabase    à    olivine,    à 
grains   fins,    sombre,    en    filons,   de   Suède.  (Om  sveriges  vigl. 
Diabas  oeh  Gabbro  Arter.Kongl.    Svensk.   Vetensk.  Akad.  For- 
handl.  xiv,  i3, 1877  î  et  N.  J.  1877,  p    258). 
Ottrelitifères    (Schistes),    —    Schistes    vert    clair,     métamor- 
phiques,   plus   ou   moins   riches   en    ottrélite    :    le    type    pro- 
vient  d'Ottrez  dans   les    Ardennes  =  Ottrelithschiefer. 
Ottrelitofiro.    —    Schiste    ottrelitifère    presque    compact    de 

Serravezza,  près  Carrare. 
OuACHTTiTE,  WîJIiaDift,  1890.  — Roclic  filonienne,  à  pâte  vitreuse, 
et  cristaux  de  biotite,  augite,  rare  hornblende.  Ce  sont 
des  Fourchites  riches  en  biotite.  (Williams,  Geol.  Survey  ol 
Arkansas,  Ann.  Rep.  for  1890,  11,  1891,  voir  aussi  Kenip). 
OuRALiTisATiox.  —  L'ouralitisatiou  est  la  transformation  de 
l'augite  ou  du  diallage  des  roches,  en  hornblende  fibreuse; 
elle  est  généralement  un  résultat  de  dynamométamor- 
phisme =   Uralitisirung. 


OVA  LEXIQUE   PÉTUOGRAPHIQUE  I20() 

OvARDiï.  —  Roche  formée  de  chlorite,  albite,  actinote,  en  [H'o- 
portions  variables,  et  présentant  des  passages  aux  chlori- 
toschistes  l'eldspathiques  =  Chloritprasinit. 

OvEXSTONE,  Bonney,  1897  =  Pierre  ollaire,  Ofenstein  (G.  M,  110). 

OvoiDOPHYRE,Zrp(wi.so/i-Ze.s.smji?',  1898. —  Roches  eu}»orphyriques. 
contenant  de  grosses  ségrégations  porjdiyroïdes  d'origine 
intra-tellurique,  fondues  en  corps  telctomorphes  spliéroïdaux, 
(Voir  Aciclitals-Coelïîcieiit,  p.  221). 

OxYBAsioPHiTiscHE  STRUKTUR,  Losseii.  —  Particularité  de  struc- 
tui'e  ophitique,  où  les  lamelles  cristallines  de  plagioclase 
sont  tantôt  enclavées  dans  de  grands  cristaux  d'augite,  tantôt 
dans  de  grands  cristaux  d'orthose,  ou  de  quarz  =  Inter- 
sertalstructur,    Symplektischestructur,  etc. 

OxYOPHiTiscHE  STRURTUR.  LosseTi.  —  Particularité  de  la  struc- 
ture ophitique  ou  intersertale,  où  de  gros  cristaux  de 
quarz,  d'orthose,  ou  de  plagioclases  acides,  remplissent  le 
rôle  des  gros  cristaux  d'augite,  dans  les  roches  basiques 
à   structure  ophitique   proprement  dite. 

OxYPHYRE,  Pirsson,  1895.  —  Nom  d'ensemble  des  roches  filo- 
niennes  i)orphyriques  acides,  pouvant  être  considérées  comme 
des  types  complémentaires  de  lamprophyres  basiques,  par 
différenciation  d'un  magma  connnun.  (Amer.  Jour.  1895,  cl, 
p    118)  =  Leucocrates. 

OzocERiïE.  —  Cire  fossile,  formée  par  oxydation  d'huiles  miné- 
rales  =  Kir.   Neft-gil. 


Paisvxite,  Osann,  1893.  —  Roche  de  fdon.  traversant  les 
syénites  éléolitiques  et  dépendant  de  leur  cortège  ;  Rosen- 
busch  la  range  parmi  ses  aplites  des  roches  foyaitiques 
de  [)rofondeur.  Pâte  à  grains  fms  ou  compacte,  blanche 
ou  vert-clair,  à  petits  phénocristaux  de  sanidine  et  quarz  ; 
l'élément  coloré  est  une  amphibole  de  la  série  Riebeckit- 
arfvedsonite.  On  pourrait  appeler  cette  roche  Riebeckil- 
quarzkeratO[)hyr.  (Osann  :  4"'-  Ann.  Rep.  Geol.  Survey  ol" 
Texas,    i23,  1893)  =:  Ailsyte. 

PAi.AEANnEsiï,  Lœmnson-Lessing\  1888.  —  Augit[»ori)hyrite  à 
pâte   hyalopilitique   =^  Weiselbergite.   (P.   G.  n"  xix). 

PALAEOANUEsrr,  D<vUci\  1874-  —  Dioi-itporphyrite  de  Lenz.  à 
habitus    andésitique     (T.    M.    P.  M.   1874,    p.    Sy).     Stache  et 


I210  VIII''   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  PAL 

John  ont  adopté  ce  nom  comme  désignation  générale  pour 
les   porphyrites  paléolithiques   à    hahitus   andésitique. 

Palaeodolerit,  Sandberger,  i8^3.  —  Sandberger  distingue 
sous  ce  nom  les  diabases  avec  ilménite  (d'âge  silurien), 
des  diabases  avec  magnétite.  (F.  Sandberger  :  Die  Krystallin. 
Gest.   Nassaus,  Nalurf.   Versaminl.   \Yiesbaden,  Sept.    iS'S). 

Palaeoporphyr.  Lossen.  —  Quarzporphyres  et  Kératophyres 
antérieurs  à   la  fin  du  Dévonien. 

Palaeophyr,  Giimbel,  i8-4-  —  Quarzglimmerdioritporphyrite 
en  filons,  de  couleur  rouge,  avec  phénocristaux  de  plagioclase, 
biotite  brune,  hornblende  brune,  et  quarz.  (C.  Gûmbel  :  Die 
palaeolith.  Eruptivgest.  d.  Fichtelgebirges,  1874)- 

Palaeophyrit,  Siache  et  John,  1879.  —  Dioritporphyrite  à 
caractère  poi'phyrique  très  marqué,  avec  pâte  grise  ou 
vei'te  prédominante  et  phénocristaux  de  feldspath,  horn- 
blende et   augite.    Jahrb.   K.  K.  geol.  Reichsanst,  xxix,  p.  342). 

Palaeopikrit,  Gùmbel.  i8;4-  —  Diabase  k  olivine  pauvre  en 
feldspath  ;  pikrite  ancienne.  (G.  Gûmbel  :  Die  palaeolith.  Erup- 
tivgesteine  d.  Fichtelgebirges,  1874). 

Palaeovolcaniques,  Rosenhusch.  —  Roches  cruptives  eflu- 
sives  antetertiaires  =  Aeltere  plutonische  Gesteine,  paléo- 
pyre  (p.  6). 

Palagonitfels.  —  Tufs  palagonitiques. 

Palagoxitique  (tuf),  Sartorius  von  Waltershausen.  t853.  —  Tufs 
basaltiques  de  Palagonia  (Sicile),  formés  de  lapilli  vitreux, 
altérés  par  voie  hydrochimique  et  transformés  en  une  substance 
brune  d"as[>ect  coriace,  désignée  sous  ce  nom  de  Palagonite 
(primitivement  décrit  comme  une  espèce  minérale).  (Ueber  die 
vulkanischen  Gest.  in  Sicilien  und  Island). 

Palaiopktre,  Foiirnet.  —  Voir  Cornubianite  (Méni.  sur  la  géol.  de 
la  partie  des  Alpes  comprise  entre  le  Valais  et  l'Oisans,  p.  29). 

Palaiotvpe  Gesteine  Bvôgger,  1894-  —  Roches  à  faciès  ancien, 
distinctes  des  kainotypes.  à  faciès  récent  (i,  p.  88). 

Palatixit,  Laspej'res,  1869.  —  Xom  peu  précis  pour  les  Diabas- 
porphyriques  à  enstatite.  Laspeyres  l'a  appliqué  à  des  gabbros 
(diabases  '?)  permiens  duPalatinat  (Laspeyres  :  N.  J.,1869,  p.  5i6). 

Paléopvres  (roches).  Duruchei\  i85^.  —  Roches  éruptives 
archéennes  et  paléozoïques  =  Paléovolcanique  (A.  d.  M.,  p.  208,. 

Palla,  Lôczy.  —  Nom  local  pour  le  Trass  du  Siebenbûrgen. 

Pall\sit,  g.  Rose,  1862.  —  Fer  météorique  trouvé  par  Pallas  à 
Krasnojarsk.    Famille    des    Mésosidérites.    Depuis   l'étude   de 


p/\|\|  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  1211 

G.  Rose,  ce  nom  est  généralement  appliqué  aux  météorites 
contenant,  dans  une  masse  continue  de  fer,  des  phénocristaux 
d'olivine  (Monatsber.  Berl.  Akad.,  p.  5di). 
P.VNiDioMORPHKÔRNiG,  Rosenbiiscfi.  —  Structure  des  roches  où 
tous  les  cristaux  composants  présentent  des  contours  francs 
idiomorphes  =  Prysmatischkih-nig  i,p.iO. 
Panniform.  —  Nom  parfois  donné  à  l'aspect  superficiel  de  coulées 

de  laves. 
PANTELLERrr  Fôj'stnet',  iSHi.  —  Roches  volcaniques  de  Pan- 
telleria,  de  composition  variée,  et  se  rapprochant  tantôt,  plus 
ou  moins,  des  liparites.  des  trachytes  ou  des  dacites.  Leur 
composition  minéralogique  présente  un  caractère  propre,  dans 
l'existence  de  l'anorthose,  comme  élément  feldspathique,  et 
l'abondance  de  la  cossyrite.  Rosenbusch  définit  la  roche 
comme  une  Liparite  à  anorthose.  (Forstner,  Bollet.  G.  g.  d'Ilalia). 
Parabasalt,  Zivkel.  — Basaltes  sans  olivine,  décrits  par  Biicking, 

Sandberger.  (Zirkel,  u,  p.  929). 
Paraclases.    Daubrée.    1882.    —    Lithoclases,    ou    cassures    de 
l'écorce  terrestre  pour  lesquelles  il  y  a  dénivellation  des  parois. 
Paradiorit,  Rolle.  —  Espèce  des  chlorogrisonites,  de  RoUe. 
Paragénèse.    Breithaiipt,    18^9   —  Lois   qui    président  à   l'asso- 
ciation des  minéraux  dans  les  roches,  les  filons,  etc.  (Breithaupt  : 
Die  Paragenesis  der  Mineralien,  1849). 
Paragxeiss,   Rosenbusch,  1901.  —  Applique  le  préfixe  pai'a  aux 
gneiss  et  autres  roches  schistocristallines  d'origine  non  ignée, 
sédimentaire  (p  867). 
Paragonitioues,  schistes. —  Espèce  de  micaschistes  dont  le  para 

gonite  est  le  seul  ou  le  principal  élément  micacé. 
Parallelsïruktur,    Nauniann.  —  Les  roches  présentent   divers 
modes   de   structures    parallèles,  suivant    que  la   disposition 
régulière  de  leurs  éléments  composants  est  orientée  relative- 
ment à  un  plan  (plane    Parallelstructur),   ou   relativement    à 
une  ligne  (lineare  Parallelstructur).  T^a  structure  fiuidale  trouve 
aussi  ici  sa  place.  (Naumann,  i,  p.  464). 
Paramelapuyr,  E.  Schmidt,  1880.    —  Glinimerporphyritc,  dont 
la   pâte  est  formée  d'un  réseau  holocristallin  de  feldspath  en 
bandelettes,  avec  hématite,  linionite,  et  carbonates.  (E.  Schmidt  : 
Die  quarzfreien    Forphyr.    d.  centralen    Thiiringerwaldgebirges    u. 
ihre  Begleiter,  lena,  1880). 
Paramorphic    Metamorpuism,   Dana.   i88().    —  Transformations 
minérales  paramorphiques,     c'est-à-dire   les  changements    de 
composition    minéralogique    des    roches   (A.  J.^  xxxn,  p.  69). 


I2ia  Vni^    CONGRÈS    GKOLOGIQUE  PAR 

Paramorpiiism,  Irving-,  i88().  —  Série  des  pi^ocessus  méta- 
morphiques, manifestés  dans  des  changements  profonds  de 
composition  chimique,  et  ayant  pour  résultat  la  disparition 
des  éléments  ])rimordiaux  et  le  développement  de  nouveaux. 
(Chein.  and  physic.  Sludies  in  Ihe  mclain.  of  rocks,  p.  5). 

Paramorphose,  Scheerer.  —  Pseudomorphoses  produites  sans 
changement  chimique,  et  par  le  seul  moyen  de  déplacements 
moléculaires.  Ces  modifications  ne  sont  donc  possibles  que  chez 
les  substances  polymorphes,  comme  la  calcite  et  l'aragonite. 

Parnallite,  Stani fil a^- Meunier,  1882. —  Météorites  (oligosidérite) 
du   type  de  Parnallec. 

ParolictOklasit,  E.  Schmicft,  1880.  —  ]*orphyre  contenant  un 
feldspath,  supposé  rhombiqïie  et  d'espèce  nouvelle,  le  «  Paro- 
ligoclase  ».  et  associé  à  des  porphyrites  micacées  (Para- 
melaphyr  de  l'auteur).  (E.  Schmifll  :  OuarzIVeie  Porphyre  des 
Thûring.  Waldes,  1880) 

Pahophit,    Sterr)--JInnl.    —    Roche    de  talc,    de  la    Caroline. 

Paroptesis,  Kinahan.  1878  =  Gontactmetamorphismus. 

Passatstaub.  —  Poussièi'e  rouge,  apporté  sur  la  côte  occidentale 
du  N.  de  l'Afrique,  par  le  vent  de  Passât,  qui  l'y  dépose. 
Elle  consiste  en  grande  partie  de  diatomées  d'a])rès  Ehrenberg. 
(Abh.  d.  Akad    d.  Wissensch.  BerHn.  1846,  p.  269). 

Pausiijptuff.  —  Tuf  de  la  grotte  de  Pausilippe,  très  répandu 
dans  les  champs  Phlégréens,  de  couleur  jaune,  assez  solide, 
trachytique,  riche  en  fragments  de  ponce,  de  sanidine, 
d'augite,   et  parfois  de  calcaire    =  Tufo    giallo. 

Pea-(tRit.  —   Nom  d'une  strate  pisolitique  de  l'oolite  anglaise. 

Peastoxe    =■   Pisolite. 

Peat  ==  Tourbe,    Torf. 

Pechkohle.  —  Espèce  de  lignite,  mat.  dur,  noir  de  poix,  à 
cassure  conchoïde.   à    éclat  gras   ou   cireux. 

Pechsani).  —  Sable  cimenté  par  du  bitume,  et  passant,  quand 
il  se   durcit,  au  grès   asphaltique. 

Pechstein.  —  Verres  volcaniques  hydratés  ;  jadis  ce  nom, 
comme  celui  d'obsidienne,  était  réservé  aux  seuls  verres 
acides,  aujourd'hui  on  dit  indillëreumient  :  Trachytpechstein, 
Basaltpechstein,  Diabaspechstein.  etc.  --=  Pitchstone,  Retinit. 
Cohen  a  ])roposé,  le  premier,  d'appeler  Pechsteins,  les 
vem'es  volcaniques  hydratés  ;  obsidiennes,  ceux  qui  sont 
l)lus  pauvres  en  eau  et  compacts  ;  ])onces,  ceux  qui  sont 
bulleux,  quelle  que  soit  leur  composition  minéralogique. 
(N.  J.   1880,  II,  p.  59). 


PEC  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  121 3 

Pechsteixfelsit,  von  Lasaulx,  1870. —  Pechstein  porphyroïde, 
dont  la  pâte  vitreuse  est  en  partie  aphanitique,  pierreuse, 
argiloïde,  ou  microcristalline  =  Vitrophyre,  Thonsteinpor- 
phyr  (partini)  (p.  ^^9).  Le  nom  tut  pro[)osé  par  Naumann 
pour  des  roches  voisines  des  Pechsteins,  mais  dépourvues 
d'éclat    vitreux    et    rappelant  la    pâte   des   felsitporphyres. 

Peghsteinkohle    =  Peclikohle. 

Pechsïeinpepeiut,  von  Lasaulx,  1878.  —  Roche  porphyrique 
à  aspect  de  pépérite,  •  présentant  une  pâte  vitreuse  et  de 
nombreux  phénocristaux  d'hornblende,  feldspath,  un  peu  de 
mica,  et  des  fragments  d'autres  roches.  Elle  appartient 
aux  Peclisteinporphyrs  d'après  sa  teneur  en  eau,  et  au 
Quarzporphyrit  (Glimmerporphyrit  selon  llotli),  d'après  sa 
teneur  en  silice.  Couleur  gris-rouge,  vert-sombre,  bariolée, 
iilamenteuse.  Une  Taxite  ou  une  Agglomeratlava  ?  (Z.  d. 
g.  G.   1873.  20,  p.  325). 

Pechsteixperlit,  von  Lasaulx,  1875.  —  Perlite  dont  les  grains 
paraissent    fondus    dans    une    masse   de    Pechstein   (p.  222). 

Peghsteinporphyh.  —  Pechsteins  avec  phénocristaux  d'orthose, 
quarz,  mica,  hornblende  et  autres  ;=  Pechstein  porphy- 
roïde,  porphyrartiger  l^echstein,  Vitrophyre   (partim). 

Pechtronstein,  Naumann.  —  Tuf  felsitique  altéré,  ou  ternie 
intermédiaire  entre  le  Pechstein  et  le  Felsitporphyr,  ou 
stade  d'altération   du  Pechstein  au  Kaolin. 

l^ECHTORF.  —  Tourbe  compacte,  terreuse,  dense,  à  éclat  cireux  sur 
les  sections,  de  couleur  noire,  et  ne  montrant  pour  ainsi  diie 
plus  de  débris  végétaux  reconnaissables.  Cette  tourbe  ancienne 
ressemble  au  Pechkohle. 

Pegmatite,  Haïi)'',  1822.  —  Nom  d'abord  employé  par  Haûy  pour 
désigner  les  pénétrations  intimes,  dites  graphiques,  de  quarz  et 
orthose.  Naumann  étendit  la  dénondnation  à  tous  les  granités 
à  muscovite,  à  gros  éléments,  tourmalinifères  et  souvent  lllo- 
niens.  Actuellement,  on  l'emploie  dans  les  deux  sens  pour  les 
granités,  mais  aussi  pour  d'autres  roches,  Syénitpegmatites, 
Diabaspegmatites,  etc. 

Pegmatite  graphique.  —  Schriftgranit. 

Pegmatitdiabas.  —  Diabase  où  l'augite  et  le  feldspath  ont  cristal- 
lisé simultanément,  montrant  une  pénétration  intime  pegma- 
tique  du  pyroxène  par  le  plagioclase. 

Pegmatique.  —  Structure  des  i-oches  où  deux  éléments  dilfcreuts 
cristallisent  sinmltanément.  TantcM  l'un  de  ces  minéraux  est 


T2l4  VIII*   CONr.RÈS    GKOI.Or.IQUF  PE6 

en  gros  cristaux,  enclavant  un  grand  nombre  de  petits  individus 
semblablement  orientés  de  l'autre  minéral  ;  tantôt  les  deux 
minéraux  forment  une  série  d'individus  semblablement  orientés, 
se  pénétrant  réciproqueuient,  de  telle  sorte  que  sous  les  niçois 
croisés  on  ne  perçoit  que  deux  couleurs  d'interférence  ■=;  Struc- 
ture pegmatoïde,  Implicationsstruktur.  Granophyrstruktur, 
Pegmatophyrstructur,  etc. 

Pegmaïitischer  Dolerit.  —  Voir  :  Pegmatitdiabas. 

Pegmatoïde  (structure)  Michel-Léi>y,  —  Structure  pegmatique. 

Pegmatophyr,  Loasen,  1889=  Granophyre  de  Rosenbuscli  (Jahrb. 
K.  preuss.  geol.  Landesanst.,  p.  270). 

Pegmatophyrstbuktur,  Lossen  =  Granophyrstruktur  (Rosen- 
buscli),  Implicationsstruktur  (Zirkel). 

Pegothokitex,  Nofdenskjôld.  —  Concrétions  cylindriques  formées 
autour  de  racines  végétales  en  décomposition.  On  les  observe 
juxtaposées,  dans  les  argiles,  verticales,  composées  de  grains 
de  sable  et  de  limonite.   (Helmersen,  N.  J.  it^6o.  p.  39). 

Pélagiques  (dépôts).  —  Dépôts  chimiques  et  organogènes  formés 
dans  les  pi'ofondeurs  des  mers  ouvertes,  à  de  grandes  distances 
(a5o  à  3oo  kil.)  des  côtes  ou  des  îles,  et  où  ne  peuvent  plus 
arriver  les  sédiments  terrigcnes  =  Tiefsee  Ablagerungen, 
Abyssische  Ablagerungen,  dépôts  abyssiques,  pélagiques. 

Pelagosite,  Clocz.  —  Dépôt  mamelonné  des  régions  maritimes, 
très  adhérent  sur  les  sui'faces  qu'il  recouvre  ;  sa  couleur  est 
verte  ou  noirâtre,  brillante.  Il  est  formé  de  carbonate  de  chaux 
(92  "/o)  avec  un  peu  de  substance  organique,  eau,  carbonate  de 
magnésie,  et  autres  impuretés.  (Cloëz:  B.  S.  G.  F.  3"  ser.,vi,  p.  84). 

PELiKAixrrGRANiï,  Tlieopliilaktow ,  i85i.  —  Espèce  de  granité  du 
sud  de  la  Russie  avec  Pelikanite  opaline,  semiopale  (silicate 
d'alumine  voisin  de  la  Cimolite).  Il  présente  diverses  variétés, 
suivant  la  grosseur  du  grain,  la  présence  du  grenat,  du  talc, 
etc.,  la  diminution  des  proportions  de  pelikanite,  d'orthose. 
TheophilaktOAv  donne  aussi  à  cette  roche  le  nom  d'Opalgranite. 
(Ueb.d.Krysl.  Gest.der  G.  Kiew,  Volhynien  u.  Podolien,  i85,  p.  i6_). 

Pelite,  Naumann.  —  Roches  élastiques,  homogènes,  terreuses,  à 
grains  lins,  argileuses  et  non  sableuses  (I,  4^7)'  caractérisées 
par  la  structure  pélitique,  c'est-à-dire  imperméables  et  faisant 
pâte  avec  l'eau.  Selon  qu'elles  sont  formées  d'argile  (silicates 
hydratés  d'alumine)  sans  quarz,  ou  avec  i/3,  ou  2/3  de  quarz, 
Jentzsch  distingue  les  Thonphelit,  Thonquarzpelit,  Quarzpelit. 
(Z.  d.  d.  g.  G.  1873,  740).  Voir  :  Argile. 


PEL  LEXIQUE    PÉTROORAPHIQUR  I2l5 

Pelitgneiss,  Rosenbasch.  1898.  —  Paragneiss  formés  aux  dépens 
de  schistes  argileux  (p.  469)- 

Pkliïische-Tuffe.  —  Tufs  volcaniques  très  fins,  argilo-terreux. 

Pelitisirung,  Lœwinson-Lessing,  1898.  —  Aspect  troublé  des 
plagioclases  altérés  et  é[)igénisés.  La  dénomination  de  péliti- 
sation  est  plus  générale  cjue  celle  de  kaolinisation.  qui  n'en  est 
réellement  qu'un  cas  particulier,  attendu  que  cette  transfor- 
mation nuageuse  des  feldspaths  a  pour  résultat  des  produits 
secondaires  très  variés  (Voir  Aciditâts-Coeffîcient,  p.  400). 

Pelolithe,  Gûmbel,  1886.  —  L'ensemble  des  roches  stratifiées,  plus 
ou  moins  compactes,  homogènes,  formées  d'un  mélange  intime 
de  particules  cristallines,  élastiques  et  organiques  :  schistes 
siliceux,  calcaires,  argiles,  schistes,  etc.  (p.  19). 

PÉLOMORPHES,  Thuriiiann,  i856.  —  Sédiments  mous,  plastiques, 
imprégnés  d'eau  (Essai  orog.  Jura). 

Pelomorphisme,  Stapff.  —  Propriété  des  roches  de  devenir 
plastiques  sous  de  hautes  pressions,  comme  l'ont  établi  les 
expériences  de  Tresca  et  de  Spring  sur  l'écoulement  des 
métaux.   (Slapff  :  N.  J.   1879,  p.  799). 

Pelosiderit,    Nauinann.  —  Nom  donné  aux  sidérites  argileuses. 

Pencatite.  —  Roche  composée  de  calcite  et  de  brucite  existant 
en  grande  masse  à  Predazzo,   Tyrol. 

Pencil-slate  ^=  GrilVelschiel'er. 

Peneïrationsmetamorphismus  =  Injectionsmetamorphismus, 
Additionsmetamorphismus. 

Pen>'inschiefer,  Kenngoil.  —  Chloritoschiste.  dont  la  chlorite 
est  une  pennine. 

Peperinbasalt,  Boricky,  1878.  —  Tufs  des  basaltes  leucitiques, 
à  grands  cristaux  d'augite  et  d'hornblende,  considérés  par 
Boricky  comme  des  coulées  boueuses  consolidées.  (E.  Boricky  : 
Petrog.  Studien  a.  d.  Basalt-Gesteinen  Bôhmens,   1S73). 

PÉPÉRiNE,  Brongniart,  18^7.  —  Tufs  volcaniques  rouges  et 
bruns,    altérés  =^   Peperite    (Cordier). 

Peperino.  —  Tuf  des  monts  Albains,  j)rès  Rome,  gris  clair 
ou  noirâtre,  avec  grands  cristaux  de  mica,  augite,  leucite.  et 
nombreuses  enclaves,  principalement  calcaires.  (L.  von  Buch  : 
Geognost.  Beobacht.  auf  Keisen,  n,  p.  70). 

Peuido-sïeatite,    Bascomh.  —   Serpentine    dérivée    du   péridot. 

PÉRiDOïiQUES,  Micliel-Lévj~.  —  Qualificatif  des  roches  microli- 
tiques  renfermant  des  microlites    d'olivine. 

pKiuDOTiTE,  Cordiez-,  18G8.  —  Basalte  très  riche  en  phénocristaux 


laiG  Vlll*   CONGRÈS   OKOI.Or.IQlE  PER 

d'olivine.  Pour  Rosenbusch,  roches  anciennes,  grenues,  sans 
feldspath,  composées  essenticllcnicnt  d'olivine.  avec  un  ou 
plusieurs  pyroxènes,  ou  aniphi])()le.  mica.  (Rosenbusch,  Mass. 
Gesl.  1877,  p.  522).  Pour(C.  F.  P.  1900,  p.  253)  :  Roches  holocris- 
lines  grenues,  composées  d'olivine  et  d'un  spinellide  avec 
ou   sans    pyroxènes,   amphihole  et   mica. 

Peridotitpyroxexit,  Lœwinson-Lessing;  1900.  —  Terme  de 
passage  entre  les  pyroxénites  et  les  péridotites.  iTrav. 
nat.  S'-Pctersb.  xxx,  219). 

Periuotoides,  (ruinbel.  i!^8().  —  Ensemble  des  roches  éruptives 
sans  feldspath  (Heterokokkite)  :  peridotite.  serpentine  (p.  88). 

PÉRiMORPHOSEs.  —  Pseudomorphoscs  dans  lesquelles  un  miné- 
ral n'est  entouré  que  par  un  luince  recouvrement  d'un 
autre,  qui  détermine  la  forme  générale  de  l'ensemble. 
Dans  d'autres  cas  le  minéral  i[ui  remplit  cette  condition  est 
à  l'état  d'un  réseau,  dans  les  mailles  duquel  sont  enchevê- 
trés un  ou  plusieurs  minéraux  étrangers.  On  donne  à  cette 
périmorphose,  le  nom  de  périmorpliose  magmatique,  lorsque 
ces  minéraux  de  remplissage  sont  des  parties  vitreuses  ou 
cristallines    de   la  pâte. 

Peripherische  METAMORPHOSE,  Gunibel,  i88().  —  Transforma- 
tions sédimentaires  étendues  très  loin  du  voisinage  des  roches 
éruptives   =  Métamorphisme  régional    (p.  371). 

Perlaire    {Hau)').    —  Voir   Perlite. 

Perlbasvlt.  Gunibel.  1886.  —  Basaltes  divisés  en  boules,  de 
la  grosseur  de  pois,  rappelant  les  divisions  des  perlites  (p     i38). 

Perldiabas.  Giimbel.  i8;4=  Variolite.  (C  Gûmbel  :  Die  palaeol. 
Euplivgest.  d.Fichtelgebirges,  1874). 

Perltcity,  Fletcher.  —  Caractère  de  certaines  roches  vitreuses 
déterminé    par  les   fentes  perlitiques. 

Perlitbimstein.  —  Verre  obsidien  noir  trachytique,avec  phénoeris- 
taux  de  sanidine,  sphérolites,  et  fragments  de  ponce,  en  traînées. 

Perlitk,  Beudant. — Verre  volcanique  acide,  à  divisions  écailleuses 
concentriques,  ressemblant  à  des  perles,  et  à  structure  souvent 
sphérolitique.  (Voyage  min.  et  géol.  en  Hongrie,  m,  363). 

PERLiTPORPnYR,  Vevbeek  et  Fennema,  i883.  —  Verre  perlitique 
avec  phénocristaux  de  plagioclase.  augit,  hornblende,  magnétite 
=  Hyaloandesit.  (>.  J.,  B.  B.,  p.  2o3). 

Perlittuff,  i'on  Andrian  u.  Pettko.  —  Tuf  de  liparite,  à  débris  et 
grains  de  ponce  et  de  perlite.  (J-  g-  R-  16,  p.  44ï)- 

Perlquarzit.   Dokiitschajew,   1874-  —  Quarzite  des  bords  de  la 


PER  LEXIQUE  PÉTKOGRAPHIQUR  121^ 

Lena,  à  pâte  blanche  ou  jaune,  avec  sphérolites,  bruns  ou  noirs, 
de  la  grosseur  d'un  pois.  Cette  roche  appelée  aussi  «  perlitis- 
cher-Quarzit  »  ressemble  à  un  Sphaerolithfels  (Dokutschajew, 
Verh.  miner.  Ges.  St-Petersburg,  i8j4»  ïx,  p.  92). 

Perls  VNU.  —  Sable  grossier,  dont  les  grains  ronds  ou  anguleux 
varient  de  i  à  i  1/2  cent.  =  Kies,  gravier. 

Perlsinter  =  Geysérite,  Kieselsinter. 

Perméables  (Terrains). —  Terrains  où  les  eaux  peuvent  s'infiltrer. 

Perthiïe.  —  Assemblage  lamellaire  régulier  d'orthose  et  d'albite, 
disposés  parallèlement. 

Perthitophyr,  de  ChriistscJwff,  1888,  —  De  Chrustschoff  désigne 
sous  ce  nom  les  Labradorites  de  Volhynie  (Norites,  Gabbros, 
Olivingabbros,  Labradorfels,  etc.),  en  raison  de  leur  teneur 
constante  en  microperthite  et  quelques  particularités  de  compo- 
sition =  Orthoklasgabl)ro.  Orthoklasnorit,  Labradorit,  Gab- 
brosyenit  (T.  M.  P.  M.,  ix,  p.  626). 

Petralogy,  Pinkerton,  1811.  —  Titre  du  premier  traité  sur  les 
roches,  écrit  par  Pinkerton,  en  Angleterre  =  Pétrologie. 

Petrical  characters  (of  rocks),  Fletcher,  1890.  — Caractères  des 
roches  qui  ne  se  manilestenl  qu'en  grand,  par  opposition  à 
lithical  characters  (Inlrod.  to  sludy  of  rocks,  p.  25). 

Petrisgo,  vont  Rath,  i8(38.  —  Nom  local  de  la  phonolite  à 
leucite  de  Viterbo  (Italie),  déci'ite  par  vom  Rath  sous  le  nom 
de  Leucittrachyt.  (Vom  Rath.  :  Z.  d.  g.  G.  1868,  xx,  p.  297). 

Petrogéxèse.  —  Etude  qui  traite  de  la  formation  et  de  l'ori- 
gine des  roches. 

Pétrographie.  —    Description    des   roches   =  Lithologie, 

Petrological  province,  Judd,  188G.  —  Région  où  les  roches 
ignées,  d'une  période  iléterminée,  présentent  des  caractères 
communs,  distincts  des  mêmes  roches  de  régions  dillërentes. 
(Q.  J.  G.  S,  xLii,  p.  54). 

Pétrologie.  —  Etude  scientifique  des  roches. 

Petrosilex,  Doloinieii.  —  Nom  d'ensemble  pour  la  masse  fon- 
tlamentale  ci-yptocristalline  (en  partie  microcristalline)  des 
roches  porphyriques.  Formée  essentiellement  d'une  associa- 
tion intime  de  quarz  et  d'ortliose  avec  des  restes  non  indi- 
vidualisés de  verre.  On  désignait  anciennement,  sous  ce 
nom,  diverses  roches  siliceuses  compactes  (Halleflinls , 
felsitfels),  et  la  niasse  fondamentale  des  porphyres  quarzi- 
l'ères.  Gerhard  croyait  que  la  folsite  était  formée  de  fehlspath 
=  Eui'ile.  Petrosilex  (France),  Felsit  (Allemagne)  ;  en  Angle- 
terre ou  donne  le  nom  de  Felsite  au  Felsitporphyre  lui-même. 

77. 


t2l8  Ville   CONCRÊS   GEOLOGIQUE  PET 

Fouqué   et   Michel-Lévy  emploient  ce  nom   dans    le    sens  de 

«  raicrofelsite  ».    Sa  biréfringence  est  attriljuée  à  la  présence 

de  parties  opalines  ou  calcédonieuses. 
Petrosiliceuse   (structuue).    Fouqué    et    Michel-Lévj\  1879.   — 

=   Felsitische,  euritisclie  Struktur. 
Petunzite,    Colli/i.s,    1878.     —     Argile    résultant     de    la    décom- 

[)Osition    incomplète     de     roches   feldspathiques.    Ibrniée    de 

kaolin  et  de  débris  de  l'eldspath  =  China  stone. 
Pfahlgxeiss  =   Pfalilschiefer  :    voir  HiiUellinta. 
Pfeifenthox.  —  Terre  à   pipes,   argile   fine. 
Pkeiler.   —   Nom    des   colonnes    épaisses,     peu  régulières,    des 

roches  à  divisions   naturelles   columnaires. 
Pflasïerstructur,    Sauej'.    1889.      —     Structure     particulière, 

développée    chez    les    roches    niétamorphisées    par    contact, 

dans  laquelle   les   éléments,    quarz  et  feldspath  par  exemple, 

sont    juxtaposés    suivant     des    lignes    droites,    polygonales, 

ou   hexagonales  =  Structure  aréolée.   (Sauer  :  Section  Meissen, 

d.  geol.  Karte  d.  Konigr.  Sachsen.  1889,  p.  53). 
Pflockstrukti'r,    Stelzner.    —    Inclusions  de  matière  isotrope, 

de    forme  tubulaire,    dans  les    cristaux    de  mélitite. 
Phacoid,   LapH'ofth,  1888.    —   Glandules   ou  lentilles    grenues, 

non   disloquées,   enclavées  dans    des   roches    pressées,   dyna- 

mométaraorphisées. 
Phanerocrystallin.    —    Structure    des     roches,    opposée   à    la 

structure     aphanitique,      et     où     les     éléments      composants 

paraissent  nettement   cristallins   à  l'œil    nu. 
Phanérogène,    Haûj'.    —    Roches    formées   de    minéraux   bien 

reconnaissables   =    Phaneromer.   Phanerokokkitisch. 
PHANEROKOKKrrE,   Gûmbel,    1886.   —  Roches  grenues  nettement 

cristallines  =  Eudiagnostisch,   phaneromer  (p.  100). 
Phaxeromère.  —  Roches    dont    les    éléments    composants    sont 

facilement  distincts    et   déterminables.   Voir  Phanérogène. 
Phanérozoïque,   Renevier,  1881.  —  Calcaires  zoogènes  grossiers 

formés  de  débris  animaux  de  grandes  dimensions,  tels  que  les 

calcaires  coralliens.  (E.  Renevier,  Classif.  pétrogén.  1881). 
Phénocristaux,  Iddings,  1892.  —  Grand  cristaux  entiers  ou  brisés, 

porphyriques.  enclavés  dans  la  masse  fondamentale  à  grains 

fins,  compacte  ou  vitreuse,  des  roches  à  structure  porphyrique. 

=  Phenocrysts,  Einsprenglinge. 
Phexocryst,  Iddings,  1892.  — Cristaux  porphyriques  individualisés 

dans  la  pâte  des  roches  éruptives.    (Iddings:   Bull.    Phil.    soc. 

Washington,  xi,  1892,  p.  ^3). 


PHL  LEXIQUE    PÉTROr.RAPHIQUE  I2I9 

PnLEBOGÈNE,  lieriL'i'ic/'.  —  Dépôts  produits  par  les  eaux  souter- 
raines, remplissage  des  fdons  et  des  veines,  etc. 

Phonolite,  Klaproth,  1801.  —  Roche  effusive  volcanique,  ayant 
un  équivalent  grenu  profond  dans  la  famille  des  syénites 
éléolitiques.  Pour  Klaproth,  roche  volcanique,  compacte,  fissile. 
Elle  est  formée  pour  Zirkel  (18(37)  '^^  néphéline  ou  leucite,  avec 
sanidine  et  un  ou  plusieurs  bisilicates.  dans  une  pâte  isotrope  : 
structure  porpliyriques  =:  Klingstein,  Porphyrschiefer,  Horns- 
chiefer,  etc.  (Klaproth:  Abh.  d.  Berl.  Akad.  1801).  Pour(C.  F.  P. 
1900,  p.  aSij.  Roche  microlitique  composée  de  feldspaths 
alcalins,  de  néphéline,  de  pyroxène,  avec  ou  sans  minéraux 
du    groupe   haûyne-sodalite. 

Phonolite  a  .ï;girineet  a  arfvedsomte,    Cross  cl  Pen/'ose,  1894. 

Phoxolithbasalt,  Bofick}-.  —  Groupe  de  basaltes  de  Bohème, 
appartenant  d'après  Rosenbusch  aux  Téphrites. 

PnoNOLiTHOÏDE,  Gûinbel.  —  Nom  de  Gûmbel  pour  les  diilerents 
phonolites  et  leucitophyres  (p.  8G) . 

Phoxolithpechstein,  Laiibe,  1877.  —  PJionolite  vitreuse  de  l'Erz- 
gebirge,  à  pâte  isotrope  brune,  remplie  de  trichites  et  de  cristal- 
lites,  avec  sanidine,  magnétite  et  néphéline.  (Laub:  N.  J.,p.  i85), 

PiioNOLiTHPORPHYR,  Vo^elscing,  1872.  —  Groupes  des  porphyres 
éléolitiques  (Phonolites  porphyriques  anciennes),  des  phonolites 
et  des  leucitophyres  (Phonolites  porphyriques  récentes). 
(Vogelsang,  Z.  d.  g.  G.  1872,  xxiv,  p.  539). 

PuoNOLiTHviTROPHYR   =  Hyaloplionolite. 

Phosphorïte.  —  Concrétions  de  forme  irrégulière,  rénifornies, 
grises,  jaunes,  brunes,  noires,  formées  de  phosphate  de 
chaux  compacte  ou  fibreuse,  mélangée  à  des  débris 
divers,  i)armi  lesquels  sont  des  restes  d'ossements,  qui  ont 
contribué  à   leur  formation. 

Phosphoritsandstein.  —  Sable  quarzeux,  glauconieux,  cimenté 
par  la   phosphorite   en   une  masse  gréseuse. 

PnosPHOROLrniE,  Wadsworth.  —  Famille  du  guano,  phospho- 
rite,   apatite,  etc. 

Phtanite,  Haû)'.  —  Roche  compacte,  dure,  siliceuse,  formée 
de  quarz  cryptocristallin  ;  division  en  plaquettes  fines  ; 
colorations  variées  dues  à  l'argile,  au  fer,  ou  au  charbon. 
^=  Lydienne,    Hornschiefer,  Kieselschiefer,  Jaspisschiefer,  etc. 

Phyllade,  d'Aubuisson,  i8i9.  —  Schistes  compacts,  durs, 
séricitiques,  correspondant  aux  phyllites  des  géologues 
allemands.   (D'Aubuisson.  Traité  de  geogn.  ii,  64). 


laiO  VIU"    CONGHKS    (;i'X)L<)(;iQUE  PHY 

Phyllades  AiMANTiFÈREs,  DiiDiont,  i^^j .  —  Plivllade  caractérisé 
par  les  octaèdres  d'aimant  qu'il  renferme. 

Phyllade  bastonitikère,  Diunont,  1847.  —  Phyllade  très 
feuilleté,  où  se  trouvent  disséminés  de  petits  cristaux  de 
bastonite,  en  prismes    hexagonaux. 

Phyllade  moucheté,  Dunionl,  1847.  —  Phyllade  parsemé  de 
taches  chloriteuses,  vert-foncé   de    i    à  u""". 

Phyllades  oligistifèues.  Du/nont,  1847.  —  Phyllades  rouges 
lie  de    vin,   chargés  de  lamelles  d'oligiste. 

Phylladks  OTTRÉLiTiFÈREs,  Dutiiont,  iS^"].  —  Phyllade  renfer- 
mant des  paillettes  d'otti'élite. 

Phyllades  PAiLLETKs,  Dninonl,  1847.  — Phyllades  présentant  un 
aspect  strié,  dû  à  de  petites  paillettes  d'ottrélite. 

Phyllades  simples,  Diimont,  1847  =  Schiste  feuilleté,  dur,  fin. 

Phyllades  zo.NAiKEs, />M//<o///,  1847. —  Phyllades.  dont  les  divi- 
sions stratoïde  et  feuilletée  se  croisent  suivant  un  angle  plus  ou 
moins  grand,  découpant  la  roche  en  fragments  rhomboïdaux 
(Terrain  Rhénan,  Bruxelles,  1847,  P-  201). 

Phyllit,  Naiiinann.  —  Schistes  compacts,  de  couleur  sombre, 
luisants,  reniernuuit  avec  les  grains  élastiques  des  schistes 
ordinaires  une  plus  grande  richesse  en  séricite.  Us  présentent 
des  variétés,  allant  des  schistes  ordinaires  aux  micaschistes 
^  Phyllade.  Tonglimmerschiefer,  Urthonschiefer.   (i,  p.  553). 

Phyllitgneiss,  Giimhel.  —  Phyllades  séricitiques  de  couleui* 
claire,  chargés  de  cristaux  de  feldspath  =  Sericitgneiss. 
(Gûmbel:  Fichlelgebirge,  94). 

Phyllitkalkschiefer.  —  Galcschistes  micacés. 

Phyllolithe.  Gûmbel.  —  Roches  formées  de  gros  cristaux,  mais 
cependant  fibreuses  et  finement  feuilletées .  Ce  nom  s'applique 
aussi  aux  schistes  cristallins.  (GûmJjel,  p.  89). 

Phytogène.  Renevier.  — Roches  formées  plus  ou  moins  complète- 
ment de  débris  végétaux. 

Phytomorphosen,  Xauinann.  —  Plantes  pétrifiées,  pseudomor- 
phisées. 

Phytophores  (roches),   Rosenbusch,    1898  =  Phytogènes. 

PicoTiTE  ROCK,  Jucld,  1896.  —  Rochc  formée  de  picotite  avec 
un  peu  de  serpentine,  en  filon  dans  la  serpentine.  (Judd. 
Min.  Mag.,  n,  iSgS,  p.  63). 

PiCRiTE  =  Pikrit,  G.  Tschcriiiak,  186G.  —  Péridodite  grenue, 
formée  essentiellement  d'olivine  et  d'augite  ;  il  y  a  aussi 
cependant  des  pikrites  à  amphibole.  Le  type  de  Tschermak, 
basique,  à   5o  "/o  d'olivine,    semble     avoir   été    une    diabase 


PIC  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  13.21 

à  olivine  (Teschenite  ?).  (G.  Tschenuak  :  Silzungsber.  K.  Akad. 
inWien.i866,  LUI,  p.  262).  Pour  (C.  F.  P.  1900,  p.  253)  :  Roche 
holocristalline  ou  semi-cristalline,  composée  d'olivine  automor- 
phe,  de  pyroxène  ou  d'amphibole,  avec  ou  sans  mica,  La 
structure  des  picrites  est,  dans  les  roches  dépourvues  de 
feldspath,  l'homologue  de  celle  des  dolérites. 
PiGUUiT.  —  Syn.  :  Pechkohle. 
PiÉMONTiTE  (schiste  a)   Scliistc  Cristallin  des  Alpes  et  du  Japon, 

voisin   des  Epidotfels. 
Pierre   carrée.  —  Tuf  porphyritique,   à    divisions  naturelles    en 
blocs  parallélipipédiques,  anguleux,  intercalé  dans  les  couches 
anthracifères  du    Cai'bonifère   de  la   Basse-Loire. 
PiÉsocLASES,  Daubrée.  —  Fissures   produites  par   actions  méca- 
niques,   et   déterminant    dans    les    roches    des  joints  ;    elles 
constituent    avec  les   synclases  le  groupe     des  leptoclases  de 
Daubrée.    (B.  S.  G.  F.,  x.  p.  i36). 
PiÉsooLYPTE,    Daubrée.   —  Impressions   et  dépressions,   ressem- 
blant à  celles   qu'on   ferait   avec   le   doigt,    et   qui   existent   à 
la  surface  des  météorites. 
PiETRAVERDiT.    —   Tuf   dcs   Alpes    méridionales,  compact,    vert, 

ressemblant  au  Schalstein    =  Pietra   verde. 
PiEzocoxTACTMETAMORPHOSE,  Weluschenk,  1900.  —  Phénomènes 
de  contact   produits    j)ar    les  roches  granitiques,   cristallisant 
sous  de  hautes   pressions  (Abh.  bayer.  Akad.  xxr,  263). 
PiEzocRisTALLisATiox,    Weînschenk,   1894.  —  La  formation  abso- 
lument priuiaire  des   roches  massives,  sous  l'influence  simul- 
tanée des  pressions  profondes  nécessaires  à  la  genèse  des  roches 
intratelluriques,  et  des  pressions   accessoires    dues    à  l'oroge- 
nèse, subies  lors  de  la  consolidation.  Les  caractères  des  roches 
formées  dans   ces  conditions  sont  notablement  différents  au 
l)oint  de  vue  minéralogique,  de  ceux  des  roches  de  même  com- 
position, consolidées  normalement  ;  ces  difTérences  se  manifes- 
tent principalement  dans  le  développement  de  silicates  hydro- 
xylés  (Abh.    bayer.  Akad.   d.  Wissens.  11  cl.,  xviii,  m,  91). 
PiGMENT.vR-KRYSTALLiTiscHE  Entglasuxg,  Bf'auns,  1889.  —  Variété 
de  verre  diabasique,  à  microlites  rudimeutaires  de  feldspath  et 
ségrégations  pigmentaires  (Z.  d.  g.  G  ,  5i3). 
PiKRiT.  —  Voir  Picrite. 
PiKRiTPORPHVRE  =  Pikritporphyritc. 

PiKaiTPORpnvRiT.  Rosenbusch.  —  Roches  effusives  paléovolcani- 
({ues,  ressemblant  à  des  mélaphyres  sans  feldspath,  et  corres- 


1222  VIIF   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  PIK 

pondant  à  des  termes  porphyriques  des  péridotites.  Elles  ont 
une  pâte  vitreuse,  des  phénocristaux  d'augite,  d'olivine,  minerai 
de  fer.  et  apatite  (p.  5ij). 

PiKROLiTHE.  —  Serpentine  fibreuse. 

PiLANDiTE,  Henderson.  1898.  —  Roche  formée  de  phénocristaux 
d'anortliose  dans  une  pâte  danorthose,  avec  un  peu  d'horn- 
blende :  elle  est  l'équivalent  porphyrique  d'Hatherlite  (Trans- 
vaal  Norites,  p.  48). 

PiLiTGABBRO,  ScJiuster,  1887.  —  Gal^bro  très  ouralitisé,  à  olivine 
transformée  en  pilite,  et  à  feldspath  pénétré  d'amphibole 
secondaire  (N.  J.,  B.  B.,  5i3). 

PiLiTKERSAXTiTE,  Bccke.  —  Kersautite  sans  quarz,  avec  olivine 
pseudomorphosée  en  pilite  =  Olivinkersantit. 

PiLiTMiXETTE,  Ro.<>enhusch.  1896.  —  Augitminettes  avec  speudo- 
morphoses  d'olivine  (p-  021). 

PiLLOW-STRUCTURE,  /.  /.  H.  Tcall,  1897.  —  Disposition  de  la  dia- 
base  dans  certains  affleurements,  en  oreillers  empilés. 
(Ann.  Rep.  geol.   surv.,  87). 

PiLOTAXiTiscH,  Rosenbiisch,  1887.  —  Caractère  de  la  pâte  des 
roches  éruptives.  quand  elles  présentent  l'aspect  d'un  tissu  de 
microlites.  en  lamelles  enchevêtrées.  (1887.  p.  466). 

PixiTiFÈRE  (granité).  —  Granité  à  cordiérite,  dont  la  cordiérite  est 
plus  ou  moins  complètement  transformée  en  pinite. 

PixiTPORPHYR.  —  Felsitporphyres  avec  pseudomorphoses  de 
pinite,  après  cordiérite  ou  néphéline  ? 

PixoLiT,  /.  Riimpf,  1873.  —  Roche  des  Alpes  autrichiennes  for- 
mée de  magnésite  grenue,  blanche,  cristalline  et  de  schiste 
(parfois  de  talcschiste)  :  on  y  trouve  des  cristaux  de  magnésite 
lenticulaires.  La  ressemblance  de  leur  contour  avec  des  fruits 
de  Pin  a  valu  à  la  i^oche,   son  nom.  (T.  M.  P.  M.  iv,  p.  263). 

PiPE-CLAY.  —  Argile  plastique  fine,  blanche,  sans  fer. 

PiPERXo. —  On  désigne  parce  nom,  à  Pianura,  dans  les  Champs 
Phlégréens,  des  trachytes  (peut-être  des  tufs),  caractérisés,  par 
la  présence  des  taches  ou  tlammes  sombres,  petites  ou  grandes, 
dans  la  masse  poreuse  claire  de  la  roche,  qui  présente  ainsi  un 
aspect  élastique.  L.  de  Ruch  les  considérait  comme  des  roches 
primaires,  Dufrénoy  comme  des  roches  élastiques.  Xom  actuel- 
lement employé  comme  désignation  structurale,  dans  le  sens 
d'Ataxite  =  Eutaxit,    Ataxit.   Spaltungsbreccien.  Tuftlaven. 

PiPERXoÏDE  STRUCTURE.  — Voir  Pipcmo. 

PiRiTiFERous-DiORTTE.  Doîntree.  —  Diorite  du  Queensland,  riche 
en  pyrite  de  fer.  et  aurifère. 


PIS  LEXIQUE    PÉTUOGnAl'HFQUE  1223 

PisoLiTE.  —  Oolitcs  de  la  grosseur  d'un  pois,  parfois  formées 
comme  certaines  oolites  d'algues  calcaires.  On  peut  également 
donner  ce  nom  au  Erdhagel  (Granizo  di  tierra).  Voir 
Erbsenstein. 

PisoLiTHiscHE  TuFFE,  LœwJnson-Lesslnff,  1887.  —  Tufs  volcaniques 
riches  en  grains  pisolitiques  (Granizo  di  tierra)  (T.  M.  P.  M. 
1887,  VIII,  p.  535). 

PisoLiTiQUE  (calcaire),  d'Orbigny.  —  Calcaire  à  grosses  oolites, 
d'origine  végétale,  du  Crétacé  des  environs  de  Paris. 

PisTAziTFELs  =  Epidositc,  Epidotfels. 

PiSTAziTKALKscHiEFER,  Porth,  i857.  —  Calcaire  schisteux  avec 
pistazite,  albite,  quarz,  pyrite.  (J.  g.  R.  1857,  viii,  7o3). 

PisTAziTSCHiEFER  ^=  Schistc  épidotifère. 

PisTAziTSYENiT,  Rosenbiisc/i,  1877.  —  Syénites  dont  l'horuLlende 
est  transformée  enépidote.  (Mik.  Phys.  1877,  p.  119). 

Placer.  —  Alluvion  aurifère. 

Plâdorit  (mieux  Plethorit),  O.  Lang.  1877.  —  O.  Lang  donne 
ce  nom  aux  granités  formés  de  quarz,  orthose,  plagioclase,  mica 
magnésien  et  hornblende  =  Granitite,  granitite  à  hornblende 
(Grundr.  d.  Gesteinsk. ,  p.  i56). 

Plagioclase-sgapolite-diorite,  Adams  et  Lawson,  1888. —  Roches 
grenues  à  plagioclase,  scapolite,  amphibole,  alliées  aux  gab- 
bros,  et  correspondant  aux  diorites  à  dipyi'e  de  Suède 
(Canad.  Record  of  Science,  1888,  p.  i85). 

Plagioclasite,  Viola,  1892.  —  Gabbros  riches  en  feldspath, 
associés  géologiquement  aux  gabbros  à  hornblende,  norites, 
gabbros,  wehrlites  et  serpentines  =  Labradorit  (partim), 
Anorthosit  (partim). (Viola  :  Roll.  R.  com.  geol.  d'Italia,  1892,  p  io5). 
Pour  (C.  F.  P.  i<)oo,  p.  2^9).  Roches  holocristallines  grenues 
essentiellement  constituées  par  des  feldspaths  calcosodiques.  Le 
Le  non  A'anovthosites,  par  lequel  ces  roches  sont  généralement 
désignées,  ne  peut  être  conservé  puisque  le  feldspath  anortliose 
n'entre  pas  dans  leur  composition. 

Plagioklasanamesite.  —    Plagioklasbasaltes   à    grains   fins. 

Plagioklasbasalte.  —  Rasaltes  proprement  dits,  pour  les 
distinguer   des  basaltes   à   néphéline,    à   leucite,    et  autres. 

Plagioklasbasaltit,  von  Lasaiilx,  1875.  —  Basaltes  à  plagio- 
clase, compacts,  homogènes,  comprenant  diverses  espèces 
distinguées    depuis  (basaltite,    anamésite,  dolérite   (p-  234). 

Plagïoklasbimstein,  von  LnsauLx.  1870.  —  Ponces  porphyi'i- 
ques  avec  cinstaux  de  plagioclase,  hornblende,  mica  et 
appartenant  aux  ponces  feldspathiques  de  cet  auteur  (p-  328). 


1224  Vlir  CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  RLA 

Plagioklasdiabasit,  von  Lasaulx,  1870  =  Labradorporpliyr, 
Diabasporphyr. 

Plagioklasdolerite.  —  Basaltes   à   plagioclase   à  gros    grains. 

Plagioklasgranit.  Molengi-anf,  1894.  —  Molengraaf  admet 
ce  sous-groupe  dans  la  l'aniille  du  granité,  comme  ceux 
des  Orthoklasgranit,  et  Mikroklingranit.  D'autres  pétro 
graplies  désignent  aussi  sous  ce  nom  les  granités  riches 
en  plagioclase  =  Adamellite.  Tonalité,  Pyroxengranit, 
Granitite   (partim).  (N.    .T.,  B.    B,   ix,  p.  188). 

PLAGiOKLASGHAxur,TT.   —  Voir    Pyroxengranulit,    Trappgranulit. 

Plagioklasobsidiax,  von  Lasaulx,  i8;5.  —  Obsidiennes  porphy- 
roïdes,  dont  les  phénocristaux  sont  principalement  du  plagio- 
clase.  Ce   sont  des   vitrophyres   (p.   227). 

PLACiioKLAsponPHYR,  de  la  famille  des  diorites,  Stache  et  John, 
1879.  —  Dioritporphyrites,  où  le  plagioclase  se  montre  à  l'état 
de  i>liéno('ristaux  caractéi'istiques.  ce  ([ui  le  distingue  de 
leurs  amphibolporphyrs.  Gathrein  nonnne  Plagioklasporphyr. 
les  diabasporphyrites  à  phénocristaux  de  feldspath,  jadis 
appelés  labradorporphyrs.  (J.  g.  R.  A.  xxix,  p.  33;  ;  —  Calhrein  : 
N.  J.  1890,  I,  p.  81). 

Plagioklasporphykit,  von  Lasaulx.  187.5.  —  Porphyrites  (ou 
Dioritporphyrites)  où   le   plagioclase  est  en  phénocristaux. 

Plagtoklaspyroxexit,  Lœwinson-Lessing ,  1900.  —  Pyroxéno- 
lites,  souvent  diallagiques,  pauvres  en  plagioclase.  (Trav. 
nat.  S*-Petersb.  xxx,  220). 

Plagioklasrhombexporphyre,  W.  C  Brôgger,  1894.  — 
Rhombenporphyres  riches  en  plagioclase,  formant  passage 
aux    Labrodorporphyrites.    (I,  p-  177). 

Plagioklasrhyolith,  Szadeczky,  1897.  —  Liparites  riches  en 
plagioclase,  formant  passage  des  liparites  aux  dacites 
=    Dellenit,   Dacitliparit.   (Fiiklony   Kozlnny,    xxvn,  35"). 

Plagioltparite.  Dupa/'c  et  Pearce,  1900.  —  Liparites  avec  phéno- 
criptaux   de    quarz,    biotite.    et    plagioclase. 

Plagiophyres,  Stanislas  Meunier.  —  Porphyres  composés 
d'augite   et   de    felspath    plagioclase. 

Plakit,  Lepsius,  1893.  —  Micaschiste  transformé  en  roche  à 
felspath  et  augite,  par  l'action  du  granité  de  Plaka,  dans 
l'Attique.  (Geol.  v.  Atlika,  126).    Le   nom  remonte  à   Cordella. 

Plànerkalk  et  Plànermergel.  —  Roches  de  l'époque  crétacée. 
de   couleur   claire,    qui  se   débitent   en   plaques. 

Plattexerz.  —  Nom   parfois   donné   au  fer  argileux,    schisteux. 


PL  A  LEXIQUE    PÉTROCiRAPHlQUE  122.") 

Plattengneiss.  —  Gneiss  à  grains  lins,  et  faces  planes,  qui  se 
divisent  facilement  en   plaques   bien   dressées. 

Plattexformig.  —  Mode  de  division  en  bancs,  ou  plaques  (voir 
Platten),  commun  aux  roches  sédimentaires  et  aux  éruptives. 

Plattung.  —  Mode  de  division  en  plaques  parallèles,  épaisses, 
planes,  de  nondjreuses  roches  éruptives,  plus  rare  cliez  les 
roches  sédimentaires.  Naumann  emploie  aussi  ce  nom  pour 
désigner  la  Planeparallelstruktur,  qu'on  lui  trouve  d'ailleurs 
généralement  associée  =  Tafelung,  Bankung,  plattenformige 
Absonderung  (Naumann,  i.  465). 

Plalîenite,  Brngger,  i8()5.  —  Syénite  potassique,  riche  en  pUi- 
gioclase,  de  Plauen,  nommée  d'après  sa  localité  typique. 

Pleokrystallin,  Lagorio,  1S78  =  VoUkrystallin  (Andésite  des 
Caucasus,  p.  8). 

Plixthite,  /.  Thomson.  i836. — Argile  siliceuse  ou  ferrugineuse 
provenant  de  la  décomposition  du  basalte  (Outl.  of.  miner., i,  323). 

Plug.  —  Masse  de  roche  intrusive,  de  forme  cylindrique. 

Plusiaïiques,  Brongniart,  1827.  —  Eboulis  ou  amas  meubles,  où 
l'on  trouve  les  métaux  nobles  et  les  pierres  précieuses. 

Pluto-neptuniennes,  formations, 6\  Prévost.  —  Tufs  volcaniques 
et  laves  boueuses,  d'origine  pyrogène  et  déposées  sous  l'in- 
fluence de  l'eau  (B.  S.  G.  F.,  x,  p.  34o). 

PlutoxiqI'Es,  roches.  —  Roches  formées  par  fusion  ignée  ; 
l'expi^ession  est  souvent  limitée  aux  roches  intrusives,  à  l'exclu- 
sion des  roches  elfusives  =  Erstarrungsgesteine,  endogon  — 
eruptiv  —  vulkanischegesteine,  etc.  On  appelle  parfois  méla- 
inorphisme  pliitonique .  les  transformations  des  roches  sons 
l'influence  d'une  température  élevée,  ou  d'une  masse  à  l'état  de 
fusion  ignée,  ou  d'une  manière  générale,  auprès  d'un  contact. 

Plutonites,  Scheerer,  1864.  —  Roches  granitiques,  gneissiques  et 
autres,  riches  en  silice.  Cette  expression  a  été  graduellement 
éloignée  de  son  acception  primitive,  et  appliquée  à  toutes  les 
roches  de  profondeur  (N.  J.  1864,  p.  385). 

Plutovulkanites.  Scheerer.  1864.  —  Groupe  de  roches  intermé- 
diaire entre  les  Plutonites  et  les  Vulcanites.  Scheerer  y 
rangeait  les  Quarzsyenit,  syénites,  mélaphyres.  (N.  J.  p.  4^3) . 

Pneumatogèxes  (enclaves),  Jl.  Z<7ero/.Y,  1901.  —  Enclaves  des 
roches  éruptives  formées  par  voie  pneumatolytique  dans  la 
profondeur  et  amenées  au  jour  par  les  éru[)tions.Ex.  :  ('ertaines 
sanidinites  de  la  Somma  que  l'on  trouve  parfois  adhérentes  à 
des  calcaires  métamorphisés.   (B.  S.  M.  F.,  xxiv). 


1226  VIll''    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  '  PN  E 

Pneumatolyse,  Bunsen.  —  Les  processus  pneumatolytiques  dans 
les  formations  minérales,  sont  les  émanations  et  sublimations 
qui  accompagnent  la  sortie  des  roches  effusives.  Brôgger  a 
généralisé  cette  expression  de  Bunsen,  et  l 'étend  à  la  forma- 
tion de  tous  les  minéraux,  produits  sous  l'influence  des  agents 
minéralisateurs,  tant  dans  le  magma  que  dans  la  roche  même, 
et  dans  les  fissures  avoisinantes.  (Pog^.  Annal.  Bd.  83,  p.  241). 

PoEciLiTiQUE  (structure).  G.  H.  WUIiams.  i88<3.  —  Structure 
microscopique  rappelant  celle  du  Schillerfels.  Elle  consiste 
dans  le  mode  d'assemblage  de  deux  minéraux,  dont  l'un,  cris- 
tallisé en  grands  individus,  enclave  de  nombreux  petits  grains 
cristallins  de  l'autre  :  cette  structure  difl"ère  de  la  pegmatique, 
en  ce  que  les  petits  cristaux  enclavés  ne  sont  pas,  comme  dans 
celle-ci,  orientés  d'une  façon  uniforme.  La  pâte  présente  un  as- 
pect sub-grenu.  =  Poikilitic.  Poicilitic.  Pœcilitic,  I>,uster-mott- 
ling,  Schillerfelsstruktur  (partim).  (G.  Williams:  Amer.  Journ. 
XXXI,  p.  3o;  —  Journ.  geol.  i,  1893,  p.  176).  Conybeare  avait 
employé  ce  nom  pour  désigner  les  marnes  et  grès  rouges  du 
XcAv-red-sandstone.  en  raison  de  leurs  tons  bariolés. 

P0GOMTE,  Hauy  =  Perlite. 

P0LIERSCHIEFER.  —  Masse  finement  terreuse,  finement  schisteuse, 
blanc-jaune  à  gris-jaune,  formée  de  carapaces  siliceuses  de 
diatomées  =  Tripel,  Tripoli. 

PoLYÉDRiTE,  Brezina  =  Achondrite,  Cohen. 

PoLYGÈNE.  —  Conglomérats  et  brèches,  composés  de  fragments 
déroches  d'espèce  différentes. 

PoLYGÈNEs  (encl.a^ves).  ,4 .  Lacroîx,  1900. —  Agrégrats  minéraux 
englobés  par  les  roches  éruptives,  ayant  l'apparence  d'enclaves 
homo'gènes.  mais  occupant  la  place  d'enclaves  énallogènes 
qui  ont  été  entièrement  digérées  par  le  magma  éruptif 
(enclaves  endopolygènes)  ou  qui  ont  subi  une  transformation 
exomorphe  totale  sous  1  influence  des  agents  minéralisateurs 
de  celui-ci  (enclaves  exopolygènes)  (B.  C.  F.  n.   71-20). 

Polygonal  structire.  Blake.  1888.  —  Structure  en  mosaïque  de 
certains  quarz  et  quarzites.  (Rep.  Bril.  Assoc.  290.) 

Polymères  (individualisations).  —  Individualisations  ou  ségré- 
gations grenues  intra-telluriques,  de  plusieurs  minéraux, 
que  l'on  trouve  dans  les  Suldenites  et  autres  Dioritpor- 
pliyrites    (Stache  et  John  :  J.  g.  R.  A.  xxix,  1879,  p.  384). 

PoLYMiKTE    Conglomerate   =  Conglomérats   polygènes. 

PoLYMiKTER   GABBRo,   AMPHiBOLiT,    GNEISS.  —    Voir  Rieseuflaser- 


POL  LEXIQUE    PETKOGUAPHIQUE  I*-i2" 

struktur.   Ces   roches   sont  pour    la   plupart    des  brèches   ou 

des   conglomérats . 
PoLYsiDÉRiTE,    Dauhï'ée,  1867. —  Sporadosidérites  riches  en  fer. 

(G.  R.  1867,  65,  p.  60). 
PoLYsoMATiscH,  Tsch.  —  Choudrcs  formés  de  plusieurs  minéraux. 
PoLYTEKTiscHE,    Magmen,    Lœwinson-Lessiiig.    —  Roches   érup- 

tives   complexes,    formées   de   plusieurs    magmas   simples,  ou 

de  magmas   non   encore    ditférenciés.    (A.  G.  p.   109). 
Ponge,  Beiidant.  —    Ce   nom,    d'abord   donné    aux   roches   tra- 

chy  tiques,      est    aujourd'hui     appliqué      comme     désignation 

générale    aux   laves    très     bulleuses,     de     couleur    claire.    11 

désigne  une   roche  blanche,    extrêmement    poreuse,  moussue, 

à   pores    ronds    ou    allongés,     capillaires,     formée     par     un 

réseau   de  fibres    filiformes    ou    membraneuses,    de   verre  = 

Bimstein,     pumice.     (Voy.     miner,    en  Hongrie,    m,    389). 
PoRCELLANiTE.  —    Argiles  et  schistes  argileux  transformés   par 

le     feu    des    houillères,     en     masses     scoriacées,     sombres, 

tachetées  ou   flambées  =  Kohlenbrandgesteine,  Erdschlacke. 
Pores.  —    On  appelle  pores,  les  cavités  arrondies,   elliptiques, 

développées  dans   les  laves  par  le  dégagement   des  vapeurs. 

On  donne  encore  ce  nom  aux  enclaves  gazeuses  des  minéraux. 
PoRFiDO   Di  GoRsicA   =   Gabbro. 
PoRFiDO  Rosso    ANTico.  —  Le    porplivrc  rouge  antique  est  une 

hornblende-porphyrite  rouge   de  Djebel-Dokhan,    en   Egypte. 

La  couleur  rouge  de  la  roche  est  due  à  une  épidote  rouge. 
PoRFiDO  VERDE  ANTico,  PliTie.  —  Labrodorporpliyr  de  Marathon, 

en  Laconie  (sud  de  la  Morée).  La  pâte  est  généralement  trans 

formée  en   agrégats  fibro-rayonnés  =  Porphyre   vert  antique. 

Marinor  Lacedœmonium  viride.  (Pline:  Hist.  naluralis,  xxxiv.  11). 
PoRFiRiTA  ANDESiTicA,  Ordoùez.  i8()-.  —  Andésite  tertiaire  altérée. 

(Bosq.  geol.  d.  Mex.  260). 
PoRODiN.  —  Minéraux  et  roches  amorphes,  consolidés  aux  dépens 

d'une  substance  gélatineuse,  comme  l'opale:  ils  paraissent  ainsi 

gélatineux,  et  non  vitreux. 
PoRODiTE,      Wadswort/i.     —    Tufs     métamorphisés     des     roches 

anciennes,  diabasiques  et  analogues. 
PoRPHYRCoxGLOMERAT.   —  Rochcs   clastiqucs   stratifiées,  formées 

de  morceaux  de  porphyre  roulés,  et  de  fine  poussière  porphy- 

rique. 
Porphyre  (de  porphyros   rouge):    Nom  général   pour  les   roches 

composées  de  grands  cristaux,  à  formes  géométriques,  dans  une 

pâte  à  éléments  indiscernables  à  l'œil  nu. 


1228  Vlir    (-.ONGRKS    (iKOLOOIQUr:  PO  R 

PoHPMviJK  Ac.AToïDK,  Cordici\  i8()8.  —  Porphyre  pétrosiliceux, 
pauvre  en  phénocristaux,  riche  en  cavités  imprégnées  de  pro- 
duits siliceux. 

Porphyre  amphigénique,  Cot'diei-,  1868.  —  Leucotéphrite  à  pâte 
très  compacte,  riche  en  phénocristaux. 

Porphyre:\u)laikk,  Beiidaiit.  —  Brèche  liparitique  pénétrée  de 
silice,  et  ainsi  assez  consolidée  pour  être  employée  à  la  fabrica- 
tion des  meules.  Cette  roche  est  d'origine  sous-marine,  et 
contient,  d'après  Szabo,  de  nombreux  fossiles  =  Mûhlstein- 
porphyr.  (Szabo  :  J.  g.  R.  A.  1866,  xxi,  p.  91). 

Porphyre  quarzifkre.  —  Nom  général  se  rapportant  à  tous  les 
types  des  roches  porphyriques  renfermant  des  phénocristaux 
de  quarz  et   d'orthose. 

Porphyre  sans  quarz.  —  Roche  elfusive  ancienne,  équivalant  aux 
syénites  de  profondeur,  formées  d'un  feldspath  alcalin  prédo- 
minant, un  ou  plusieurs  minéraux  du  groupe  de  Famphibolc, 
pyroxène.  mica,  sans  quarz,  et  plus  ou  moins  de  pâte.  Struc- 
tures porphyriques  variées.  Depuis  Naumann  et  G.  Rose  on  distin- 
guait sous  le  nom  de  porphyre,  toutes  les  roches  porphyriques, 
comprenant  pâte  et  phénocrystaux  et  sous  le  nom  de  porphj'rite 
celles  c[ui  ne  contiennent  pas  de  quarz.  Rosenhusch  limita  le  sens 
àe porphyre  aux  roches  à  orthose,  et  celui  i\e porphyrite  à  celles 
à  plagioclas(\=  Syenitporphyr,  Ortliophyr,  Orthoklasporphyr. 
(G.  Rose  :  Z.  d.  g.  G.  1849,  i.  877;  -  Roth,  Gest.  Anal.,  1861). 

PoRPHVRFEi.s,  Haiding-er,  1780  =  Felsitporphyre.  (Entwurf  einer 
systemal.  Einlhcilung  d.  Gebirgs  Arien,  1785,  p.  36). 

PoRPHYRGRANiT,  GiimhcJ .  —  Granité  porphyrique  à  pâte  fine- 
ment   grenue    =    Granitporphyr.  (Grundz.  d.  Genl  .  io5). 

PoRPHYRGRAxiT,  Laug,  1891.  —  Type  de  ses  roches  à  prédomi- 
nance de  potasse,  où  Ca  <  Xa  et  (^a  <  K. 

Porphyrique.  —  Structure  des  roches,  où  Ion  distingue  dans  une 
masse  compacte  ou  cristalline,  des  phénocristaux  appartenant 
à  une  ou  plusieurs  espèces  cristallines.  Uosenbusch  caractérise 
cette  structure  par  des  récurrences  dans  la  formation  dune  ou 
plusieurs  des  espèces  minérales  composantes  =  Porphyrisch, 
porphyrartig  (N.   J.    1882). 

Porphyrique  (brèche).  —  Aïeux  nom  des  brèches  à  fragments  de 
porphyre,  donné   aussi  aux  porphyres  fragmentaires. 

Porphyrique  (Faciès  des  granités).  —  Le  faciès  porphyrique  est 
manifeste  aux  bords  de  certains  massifs  granitiques,  notam- 
ment près  des  contacts  et  dans  les  filons  apophysaires,  où  la 
roche  granitique  devient  micro-cristalline  et  porphyrique. 


pQpj  LEXIQUE    PÉTIÎOr.llAlMIlQUE  I;î2() 

PoRPHYRiTANDEsiT,  Lang\  1891.  —  Lang  appelle  ainsi  un  type 
de  ses  roches  à  prédominance  alcaline,  où  Ga  >    Na  ;  Ga  >  K. 

PoRPHYRiTEs,  Pline.  —  Nom  ancien  du  porphyre  rouge  d'Egypte 
(Pline,  liv.  36).  Naumann  et  G.  Rose  ont  appliqué  ce  nom  à  des 
porphyres  sans  quarz  à  abondante  pâte  felsitique.  Ge  nom  est 
aujourd'hui  donné  par  Rosenlnisch,  aune  catégorie  de  roches 
éruptives  anciennes  porphyric£ues,  sans  olivine,  de  la  série 
plagioclasique,  telles  que  Hornblendeporphyrites,  Augit- 
porphyi'ites,  Enstatiteporphyrites.  c'est-à-dire  aux  équivalents 
anciens  des  dacites  et  andésites.  Parfois  on  le  limite  aux 
porphyrites  à  hornblende,  et  aux  dioritporphyrites.  Senft, 
considère  ce  nom  comme  synonyme  de  porphyre  sans  quarz. 
Vogelsang  appelle  porphyrites  les  porphyres  sans  phénocristaux. 
(Naumami  :  N.  J.  1860,  p.  24  ;  G.  Rose  :  Z.  d.  g.  G.,  1849  ;  Vogel- 
sang :  Z.d.  g.  G.  1872,  p.  534)  Pour  Boricky, porphyres  plus  riches 
en  soude  qu'en  potasse,  mais  aussi  acides  que  les  porphyres 
potassiques  (1880).  Pour  Fouqué  et  Michel-Lévy  (1879),  équiva- 
lent ancien  de  leurs  andésites  et  labradorites  (porphyrites 
andésitiques,  labradoriques). 

PoRPHYRiTOïi),  Lœivinson-Lessing-,  iSç)(\.  —  Roches  filoniennes, 
de  même  composition  chimique  que  les  diabases  et  porphy- 
rites, altérées  de  telle  sorte,  qu'il  n'est  plus  possible  de 
reconnaître  positivement  si  elles  prc»viennent  de  roches 
éruptives,  de  tufs,  ou  de  schistes  sédimentaires.  Roches 
compactes,  vertes,  jaunes  ou  grises,  de  structure  schisteuse, 
très  dynamométamorphisées,  avec  phénocristaux  de  feldspath  ; 
elles  contiennent  avec  le  feldspath,  amphibole,  pyroxène  en 
débris,  calcite,  cldorite,  talc,  argile,  parfois  quarz  et  zoïsite. 
Sederholm  a  employé  le  même  teigne,  pour  des  roches 
schisteuses,  évidemment  stratifiées  de  Tammerfors,  voisines  des 
Uraliporphyrites  et  des  Plagioklasporphyrites  :  il  les  considère 
comme  des  tufs  porphyritiques  transformés.  D'une  manière 
générale,  ce  sont  les  homologues  basiques  des  porphyroïdes. 
(Lœwinson-Lessing,  Au  travers  du  Caucase,  i896). 
PoRPHYRrrPECHSTEiN'  =  Vitropliyritc. 

PoRPHYROÏDE.  —  Lcs  porpliyroïdcs  de  Lossen  sont  des  l'oches 
acides  porphyricjues  schisteuses,  fibreuses,  appartenant  à  la 
série  acide  des  schistes  cristallins,  intermédiaires  entre  les 
halleflints  et  les  gneiss  (Lossen,  Z.  d.  g.  G.  1869,  xxi,  p.  829).  Ge 
nom  a  été  donné  aussi  à  des  sédiments  métamorphiques,  à 
structure  porphyrique.  fibreux,  à  des  gneiss  et  granités  à  gros 
cristaux,  à  des  tufs  à  structure  porphyrique. 


I2'k)  Vme   CONGRÈS   r.ÉOLOr.lOUF.  POR 

PouPHYKPECHSTEiN,  vou  Lasaulx,  1875.  —  Pechsteins  dévitrifiés, 
rappelant   la   pâte    aphanitique    des    porphyres   (p.  224). 

PouPHYRscHiEFEH.  —  Nom  primitivement  assigné  par  Werner 
aux  phonolites.  C.  Schmidt  l'emploie  pour  les  porphyres 
dynamométamorphisés,  passant  à  des  schistes  séricitiques 
(N.  J.,  B.  B.  1886,  388). 

PoRZELLANTHON  =    Porzcllancrde.   Kaolin,    Kaolinit. 

IVrASH-GRANiTE ,  Haughfoii,  1850.  —  Granité  potassique, 
pauvre  en  soude,  contenant  comme  feldspath  dominant, 
l'orthose.   (Q.  J.  G.  S.  i85(i,  xn,  p.  177)   =    Kaligranit. 

PoTSTONE   =   Pierre   ollaire. 

Poudingue.    —    Conglomérat   à   galets    roulés,    Puddingstein. 

Pouzzolane.  —  Cinérites  faiblement  agglomérées,  trouvées  à 
Naples  ;  ces  tufs  tendres,  de  couleur  claire,  mélangés  d'un 
peu   de   chaux,    donnent    un    mortier    durcissant   dans   l'eau. 

P0ZZOLIÏE,  Cordier.  1816.  —  Nom  peu  précis  pour  désigner 
les   scories    décomposées,   les    wackes    basaltiques. 

PuAsiNiT,  Kalkowsk)-,  1886.  —  Grûnschiefer  dans  lesquels  la 
hornblende,  l'épidote,  la  chlorite,  sont  à  peu  près  en  égales 
proportions.  Les  géologues  italiens  a[)pellent  Prasinites  les 
roches  schisto-cristallines  à  plagioclase  acide,  amphibole 
(actinote  ou  glaucophane),  épidote,  zoïsite,  chlorite  et  autres 
minéraux  accessoires,  répandues  dans  les  Alpes  occidentales, 
dans  la  zone  des  Pietre-Verdi  de  Gastaldi  :  ils  les  regardent 
avec  Franchi,  connne  des  modifications  métamorphiques 
des  gabbros,  dont  une  autre  série  parallèle  produirait  les 
anfiboliti  sodiche.  (Novarese  :  Boll.  Com.  Geol.  Ital.  1895). 

Prasiniti  hiotitiche.  Franchi,  1895.  —  Prasinites  micacées,  en 
lentilles  dans  les  micaschistes  des  Alpes  cottiennes,  et 
attribuées  à  une  transformation  de  roches  dioriques.  (Boll. 
R.  com.  ital.  406). 

PKEDAzzriE,  Petzholdt.  —  Marbre  blanc  de  l'auréole  de  contact  de 
Pi'edazzo,  composé  de  deux  parties  de  carbonate  de  chaux  et 
une  partie  de  magnésie  hydratée.  Cette  roche  fut  d'abord  décrite 
par  Leonardi(Petzhold  :  Beitr.  zur  Geognosie  von  ïyrol);  elle  est 
composée  de  calcite  et  de  brucite,  associés  parfois  à  périclase  et 
hydromagnésite . 

Predazzite  a  périclase.  Cassa.  —  Roche  composée  de  calcite, 
brucite  et  périclase. 

Pressungsspalïen,  çon  Groddeck,  1879  =  Piesoclases  (Lehre  v.d. 
Erzlagerstâtlen,  3i3). 


PRÊ  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  I23l 

Pressure-Fluxion,  Carçill- Lewis,  i885,  —  Une  disposition  des 
éléments  rocheux,  déterminée  par  métamorphisme,  qui  rappelle 
la  structure  lluidale.  Cette  disposition  avait  été  également 
observée    par   Heim   (Bril.  Assoc.    Report,    i885,  p.  1027). 

Pressure-Metamorphism  ,  Bonnqx ,  1886  =  Dynamometamor- 
phismus  (Bonney  Q.  J.  G.  S.,  1886,  p.  62). 

Primârtrûmer.  —  Veinules  dont  la  cristallisation  date  de  l'époque 
même  de  la  consolidation  de  la  roche,  et  dont  la  substance  est 
la  même  que  celle  de  la  roche  même  ==  Durchwachsungstrûmer, 
Constitutionschlieren  (partim). 

Primitive,  Gesteine.  —  Nom  de  Bischof  pour  les  roches  éruptives. 

Prismatiques  (divisions).  — Divisions  naturelles  des  roches  volca- 
niques et  autres,  quand  plusieurs  systèmes  de  joints  y  décou- 
pent par  leurs  intersections  des  colonnes  prismatiques  de  3  à  (j 
ou  de  5  à  (3  côtés  ^=  Basaltische  Absonderung. 

pRisMATiscHE  ABSONDERUNG.  —  Divisioiis  prismatiqucs,  basalti- 
ques, de  certaines  roches. 

Prismatischkornig,  Lœwinson-Lessing .  —  Structure  observée 
chez  des  diabases,  caractérisée  parce  que  tous  les  éléments 
composants  ont  un  développement  plus  ou  moins  prismatique 
■=  panidiomorphkornig. 

Probirstein  =  Pierre  de   touche,    Lydienne. 

Profondeurs  (boues  des).  —  Argiles  formées  dans  les  grandes 
profondeurs  des  océans,  loin  de  Tinfluence  des  apports 
terrigènes  ;  de  couleur  rouge,  verte,  bleue,  et  argileuses, 
siliceuses  ou  calcaires.  Elles  sont  formées  de  l'accumulation 
de  ptéropodes,  radiolaires,  diatomées,  etc.,  ou  de  projec- 
tions volcaniques  sons-marines,  décomposées  =  Sédiments 
bathygènes,   abyssiques,    thalassiques,  Tiefseeschlamm. 

Profondeur  (Roches  de).  —  Reyer  fut  le  premier  à  donner  ce 
nom  à  des  roches  plutoniennes.  Rosenbusch  l'emploie  comme 
synonyme  de  roches  intrusives  —  Tiefengesteine.  (Reyer  :  Phys. 
d.    Erupt.    1897,   p.    140). 

Projections  volcaniques.  —  Débris  de  laves,  ou  de  roches 
étrangères  projetées,  et  qui  retombent  sous  forme  de  bombes, 
blocs,   lapilli   =   Auswûrtlinge,   Ejectamenta. 

Promorphisme,  Michel-Léi^)',  1875.  —  Désignation  des  produits 
de  dévitrification  des  magmas  amorphes  ou  semicristallins. 
(Michel    Lévy  :    A.   d.    M.    1870,    viii,    p.  352;    C    R.    1876). 

Propylit,  co/i  Riclithojen,  1868.  —  Andésites  et  dacites  méta- 
morphisées,  ressemblant  aux  Grûnsteine  ;  ce  sont   des  roches 


1232  VII1°    CONGRÈS    GÉOLOr.IQUE  PRO 

volcaniques  modernes,  modifiées,  présentant  l'habitus  des 
anciens     grûnsteins.     (Calilornia    Acad.  of    Se,  vol.    i,  part.  2). 

Proteoliïe,  Boase.  —  Schiste  modifié  au  contact  du  granité 
dans  les  Cornouailles  ;  sorte  de  Cornubianite.  Nauman  réunit 
ces  deux  i-oclies,  sous  le  nom  de  Cornubiatite.  La  proteolite, 
d'après  Bonney,  est  formée  de  quarz,  mica  et  andalousite  ; 
elle  ne  se  distingue  guère  par  conséquent  des  Andalusithorn- 
ielse.   (Trans  roy.  geol.   soc.  Corn,  iv,  p.  394). 

PiiOTEROBAs,  GinnbeL  1874-  —  Diabase  massive  à  hornblende 
verte  ou  brune,  pas  très  fibreuse.  Age  antérieur  au  Silurien 
supérieur.  Rosenbusch  et  d'autres  auteurs  avec  lui,  com- 
prennent sous  ce  nom  les  diabases  à  hornblende  primaire 
compacte.  Souvent  encore  on  y  range  les  diabases  cataclas- 
tiques  ouralitisécs  :  Epidiorites,  Deutérodiorites,  etc.  (Gùm- 
bel  :   Die  palaeolil.    Eruplivges.   d.    Fichlelgeb.). 

Protehobasporphykit,  Karpinsk)'.  1880.  —  Porphyrite  à  augite 
et   hornblende  primaire  (Journ.  d.   mines  russe,   1880,  i,  p.  90). 

Proterotektisch,  Lœwinson-Lessing.  —  Magmas  ou  roches 
composées,  ([iie  Ton  peut  reconnaître  comme  résultant  direc- 
temenl  du  mélange  de  plusieurs  magmas  purs  nionotec- 
tiques.  (Lœwinson-Lessing  :    Aciditàts-Coefficient,    p.    109). 

Protobastitfels.  Strcng,  1862.  —  Xorite  et  Olivinnorite  étroi- 
tement alliées  au  gabbro.  et  dont  fenstatite  avait  d'abord 
été  considérée  par  Streng  comme  une  espèce  minérale  nou- 
velle. C'est  ce  qui  valut  à  la  roche  son  nom.  plus  tard 
remplacé  par  celui  d'Enstatitt'els  =  Schillerfels  (Streng,  N.  J. 
i8()2,  p.  525;  N.  .1.    1884,  p.  260). 

Protogen,  Xainnann,  i858.  —  Roches  cristallines  primaires, 
c'est-à-dire  formées  par  un  processus  de  cristallisation  directe. 
Elles  ont  acquis  dès  l'époc|ue  de  leur  formation  leurs  carac- 
tères et  leur  mode  d'agrégation  actuels.  En  général,  ce 
sont   des  roches   éruptives.   (Lehrb.  d.  Geogn    i,  p.  498). 

Vrotoqisf..  J urine,  180G. —  La  protogine  est  un  granité  répandu 
dans  les  Alpes  (parfois  gneissique),  avec  chlorite  et  séricite. 
(Jurine.   J.  d.  M.  xi\,  p.   3^2)  =  Protogyne. 

Proto( UNIQUE  (schiste),  Delesse.  —  Gneiss  protoginiques  schis- 
teux (A.  d.   Chimie  et  de  Phys.,  xxv,  3^  série). 

Proïogneiss,  Lepsius.  —  Gneiss  primaires,  feuilletés,  apparte- 
nant à    la   première   croûte  de    consolidation    du   globe. 

Protoklasstruktl'r.  Brugger.  —  Déformations  primitives  de 
minéraux  des  roches  éruptives,  produites  dans  le  magma, 
avant   sa   consolidation. 


PrQ  lexique  i'Étrogkai'Hique  lai'i 

PuoTOMouPHEs  (roches),  Lœwinson-Lessiiig.  —  Roches  dont  les 
éléments  ont  conservé  leurs  caractères  initiaux,  à  l'inverse 
(les  roches  deuteronioi'pltes  =  Synsomatisch.  (A.  G.  236). 

Protopylit,  Stache  et  John.  i^79-  —  Groupe  de  porphyrites 
(Palseophyrites)  correspondant  aux  propylites.  (J.  g.  R.  P-  352). 

Protosomatisch,  Lœwinsoii-Lcssing.  —  Roches  sédimentaires 
primitives,    non   élastiques.   Voir  amphogen. 

Protosomatische-Strukïuren,  Lœwinson-Lessing.  —  Structures 
primaires,  datant  de  l'époque  de  la  formation  de  la  roche 
=  Primàr,    synsomatisch.    Voir    katalytisch. 

Protrusion,  LyelU  18,57.  —  Pénétration  des  masses  solides  (celle 
des  massifs  granitiques  par  exemple)  dans  des  zones  plus 
superhcielles  de  la  croûte  terrestre.  (Lyell  :  Elem.  420). 

PsAMMiTE,  Brong'nlart,  i8i3.  —  Grès  micacé  et  feldspathique,  à 
ciment  schisteux.  Nom  accepté  par  Nauman.  pour  des  grès 
micacés,  en  plaques  (J.  d.  M.   xxxn,  p.  Sai). 

PsAMMiTE  MICACÉ  =  Glimmersaudstein. 

Psammitsstructl  R.  Nauinann.  —  Structure  des  roches  élastiques, 
formées  de  petits  grains  et  éclats,  comme  celle  des  grès. (i,p. 484). 

PsAMMOGÈNE,  Renevie/-,  1881.  —  Nom  d'ensemble  pour  les  sables, 
grès  et  conglomérats  ^  Roches  psammitiques,  roches  arénacées 
(Renevler  :  Classif.   pétrog  ,   1881). 

PsEPHiciTY,  W.  Mackie,  1897.  —  Propriété  des  minéraux  de 
s'arrondir  sous  forme  de  grains  de  sable.  Le  coellicient  de  psé- 
ticité  pour  un  minéral  donné,  est  directement  proportionnel  à 
son  poids  spéciU([ue,  et  inversement  proportionnel  à  sa  dureté 
(Trans.   Edinb.   geol.   soc,  vu,  p.   3oi). 

PsÉPHiTE,  Brongniart,  i8i3.  —  Nom  donné  par  Brongniart  aux 
conglomérats  à  pâte  argileuse, étendu  par  Naumann  aux  brèches 
et  d'une  manière  générale  à  toutes  les  roches  élastiques  à  gros 
grains,  par  opposition  k  celles  à  grains  Uns,  psammiteset  [)elites 
(Brongniart:  Journ.   mines,  T.   xxxu,  p.   32i). 

PsEPHTisTRUKTUR.  Nauniann.  —  Composition  des  roches  élas- 
tiques formés  de  fragments  rocheux,  roulés  ou  anguleux, 
coumie  les  brèches  et  les  conglomérats.  (Geogn.,  1,  484)- 

PsEPHOLiTHE,  Guinbel,  188G.  —  Roches  stratitiées,  meubles  ou 
cohérentes,  formées  essentiellement  de  débris  reconnaissables 
de  roches  préexistantes  décomposées,  sable,  grès,  conglomé- 
rat, brèche,  tufs,  etc.  (Giimbel,  p.  92). 

PsEunoBASALT,  Hiiiiihoidt.  —  Trachyte  très  vitreux. 

PsEunocuRYsoi.iTu  =   Bouteillenstcin,    Moldavit. 


12"34  Vlir    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  PSÈ 

Pseudoclivage,  Heim  et  de  Margerie.  1888.  —  Nom  proposé 
pour  désigner  rAusweiehungsclivage,  pai'ce  qu'il  est  limité 
à  des  faces  déterminées  entre  lesquelles  la  sti'ucture  nest 
pas   modifiée.    (Die  Dislocalionen  der   Erdrinde,  p.  120). 

Pseudocristaux.  —  Cavités  produites  dans  les  argiles,  et 
roches  analogues,  par  la  dissolution  des  cristaux  (géné- 
ralement de  chlorure  de  sodium),  et  remplies  api'ès  couj) 
par  d'autres   substances   concrétionnées    =  Krystalloïde. 

PsEUDODiAsciiisTE,  LcEwinsoTi-Lessing,  1900. —  Structure  rubanée 
de  certains  Gabbros  produite  par  des  alignements  de  grains 
opaques,  ferrugineux,  et  qui  n'est  pas  attril)uée  à  une 
différenciation.   (ïrav.  nat.  St-Pétersb.,  xxx). 

PsEUDODioRiT.  Bvôgger,  1894.  —  Roches  modifiées  secondaire- 
ment, composées  de  plagioclase  et  d'hornblende  grenus  ;  ce 
sont  des  sédiments  raétamorphisés.  que  l'on  trouve  inters- 
tratifiés dans  les  schistes  cristallins,  paléozoïques.  Duparc 
et  Mrazec  appellent  pseudodiorites,  les  aniphil)olites  riches 
en  plagioclase,  supposées  formées  pai-  injection  de  subs- 
tance granitique    dans   des   amphibolites   normales.  (i,p.ç)5). 

PsEUDODiORiTsCHiEi-EK,  Brôggei',  1894.  —  Sédimeuts  métamor- 
phisés  ressend:>lant  à  des  diorites  peu  schisteuses  :  le  mot 
de   Dioritschiefer  étant  réservé   aux  schisteuses,    (i,  p.  90). 

PsEUDOERUPTiv.  Lehiiiann.  1884.  —  ]Som  donné  à  la  pénétra- 
tion, dans  certains  massifs,  de  roches  solides,  l'endues 
plastiques,  croit-on.  sous  l'influence  de  fortes  pressions  ; 
elles  se  seraient  injectées,  en  sécoulant  à  la  façon  de 
masses  en  fusion,  dans  le  massif  granulitique  de  Saxe,  par 
exemple.    (Untersuch.  ûb.  d.  Ent.  allkryst.  Schiefergest,  237.) 

PsEUDOFELSiïiscHE  ScHiEFER,  Fedopow.  —  Scliistcs  (Grûnschicfer) 
dynamométamorphiques,  caractérisés  par  trituration  com- 
plète des  éléments,  formation  secondaire  d'une  pâte 
pseudofelsitique,    et    schistosité     évidente. 

PsEUDOiLUiDALE  (STRUCTURE)  =  Migratioussti'uktur,  metafluidale- 
struktur.    (Karpinsky,    Bull.  Coin.    Géol.    russe,    i883,  p.    198). 

PSEUDOGLIMMERSCHIEFER        et        PsEUDOGXEISS,      Dathc,        1892.       

Grauwackes  formées  de  débris  de  gneiss,  et  conservant 
l'aspect  général  de  gneiss  ou  micaschistes  :  sorte  de  grès 
feldspathiques.  (Abh.  preuss.  geol.  Landes,  xui,  p.  39). 
PsEUDOKLASTiscii.  Seuft,  i85".  —  Roches  stratifiées  ou  non, 
contenant,  dans  un  ciment  élastique  ou  scoriacé,  des  débris 
de   roches   anguleux,   rarement    roulés,    dont  la    composition 


PSE  LKXIQUE   PÉTROGRAPHtQUE  1235 

minéralogique  est  génériilement  la  même  que  celle  du 
ciment.  C'est  un  grouj^e  mal  délimité,  comprenant  les 
taxites,  brèches  de  friction  volcaniques,  conglomérats 
siliceux,  brèches  calcaires,  etc.    (Senti,  Felsarlen,  p.  G7.) 

PsEUDOMANDELN.  —  Sécrétious  développées  dans  des  pores, 
résultant  de  la  décomposition  de  certains  éléments  de  la 
roche,  et  non  dans  des  bulles  ou  cavités  originaires. 

PsEUDOMORPHE.  —  Miuéraux  qui  prennent  la  place  d'un  autre, 
soit  qu'ils  proviennent  de  celui-ci  par  transformation,  ou 
qu'ils  aient  occupé  sa  place  après  sa  disparition,  en 
conservant     sa      forme    extérieure. 

PsEUDOMOUPHisME.  —  Phénomène  par  lequel  certains  miné- 
raux revêtent  une  forme  qui  leur  est  étrangère,  et  appar- 
tenant à  une  autre  espèce  minérale. 

PsEUDOOLiTHE.  Zwhel,  iSg'i.  —  Nom  assigné  à  diverses  forma- 
tions sphériqaes,  décrites  dans  les  calcaires  et  les  dolomies 
par  Loretz  et  divers  auteurs  (voir  Oolithoïde).  et  qui  ne 
sont  pas  de  véritables  oolites.  Tantôt  ce  sont  de  petites 
concrétions  dans  une  masse  à  gros  grains,  ou  réciproquement  ; 
tantôt  les  sphérules  ne  se  distinguent  du  ciment  que  par 
leur  pigment,  tantôt  entin  ce  sont  des  débris  de  fossiles 
roulés.  Bornemann  a  appliqué  ce  nom  à  des  calcaires,  où 
de  petits  grains  calcaires  cristallins,  arrondis  mécanique- 
ment par  les  eaux,  sont  réunis  par  un  ciment  calcaire. 
(Zirkel  :  Lehrb.  d.  Petrog.  iSg'i,  1,  p.  486;  Bornemann  :  Jahrb. 
preuss.  geol.  Landesants.,  iS85,  p.  277). 

PsEUDOPHiT,  Wartha,  i89()  =  Chloritschiefer.  (Wartlia  :  Fôldt. 
1886,  Rompl,    T.  M.  i5.  189G,  p.  192). 

PsEUDOPORPHYR,  Freieslebeii  =^  Melaphyr. 

PsEUDOPORPHYRiTic.  Hcirker,  1897.  —  Structure  pseudoporphy- 
rique  caractérisée  par  la  présence  de  quelques  phénocristaux, 
mais  ne  permettant  pas  de  rapporter  les  cristaux  composants 
à  deux  générations  successives.  (Harker  :    Pelrol.,    1897,  p.  87). 

PsEUDOPORPHYRiscHER  GNEISS,  co/i  LcisaiiLx.  —  Gueiss  schisteux 
ou  fibreux,  avec  cristaux  pori)hyriques  d'orthose  individua- 
lisés, bien  développés  =  Leistengneiss  (p.  %^). 

PsEUDOPORPHYRiscHER  GRANIT,  çon  Lasaulx.  —  Foriue  de  pas- 
sage du  granité  au  granitporphyre    (von  LasauLx,  p.  329). 

PsEUDOPORPUYROÏDE,  Fc/'oclow,  1887.  —  Rochcs  dynaniométamor- 
phiques,  présentant  une  schistosité  bien  développée  et  une  forte 
trituration  des  éléments.   Elles   revêtent  ainsi  rap[)arence   de 


1236  VIU*   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  RSE 

roches  fonuées  par  une  pâle,  avec  phénocristaux  entiers  ou 
l'rai^incnlaires.  \'oir  :  Pseudoschiefer. 

PsKrDOQrAKzrn:,  PiatnUzIi)',  i8<)(S.  —  Hoches  ressemblant  à  des 
quarzites,  mais  formées  par  transformation  de  syénites,diorites, 
et  roches  analogues  (voir:  Eisenquarzit,  p.  3oi). 

PsEUDOSCHiKFKu.  Ferodow,  188^. —  Grûnscliiefer  formés  par  dyna- 
mométamorphose aux  dépens  de  roches  éruptives,  et  présentant 
une  schistosité  transversale  plus  ou  moins  obscure. Les  éléments 
composants  sont  ployés  et  tordus,  mais  ils  ne  sont  g^uère  broyés. 
LœvS'inson-Lessing'  emploie  ce  terme  pour  des  tufs  schisteux, 
conglomérats  ou  brèches,  qui  se  montrent  remplis  de  minéraux 
secondaires,  généralement  d'aiguilles  d'actinote  :  les  limites 
entre  le  ciment  et  les  fragments  enclavés  sont  ainsi  progressi- 
vement effacées  (Fedorow  :  Bull,  coniit.  géol.  1887,  vi,  p.  43i;  — 
T.  M.  P.  M.  p.  534). 

PsEUDoscHiKKEBT  \G,  Bot/i .  —  Doublc  clivage  des  schistes  cristal- 
lins, suivant  deux  directions  différentes.  Rotli  rejette  la  déno- 
mination de  clivage  transversal,  pour  ces  divisions  déterminées 
par  pressions  mécaniques,  et  qui  coupent  les  stratifications 
primitives,  parce  que  ces  stratifications  primitives  sont  effacées 
dans  ces  roches  (Roth  :  AUgem.  u.  chem.  Geol,.  n,  p.  ai). 

PsEUDOsPHAEROLiTHE,  Rosenhuscli,  1876.  —  Sphérolitcs  hétéro- 
gènes, composés  de  plus  d'une  espèce  minérale  (Z.  d.  g.  G.,  369). 

PsEUDOSTRATiKicATiON  =  Pseudoscliichtung. 

PsEUDOSTROMATisM,  Bouiiey ,  1886.  —  Nom  donné  à  une  schistosité 
développée  parallèlement  à  la  stratification,  sous  l'action  de  la 
pression  =^  Falsche  Schichtung  (Bonney.  Proc.  geol.  Soc,  p.  65). 

PsEUDOSYENiTE,  Diiparc  et  Mrazec,  1893.  —  Amphibolites  riches 
en  orthose,  produites  par  injection  du  granité  dans  une  amphi- 
bolite  normale.  Voir  Pseudodiorite. 

PsEUDOTUFFE,  Lœwinson-Lessing  =  Tuffoide. 

PsEUDOViNTLiT,  Cat/ireïn,  1898.  —  Dioritporphyrites  basiques,  à 
augite,  pauvres  en  phénocristaux,  à  structure  ophitique  = 
Diabasporphyrit  (von  B'ouUon)  (Z.  d.  g.  G.  5o,  257). 

Pyroxenanorthosit,  Lœwinson-Lessing,  1900.  —  Termes 
de  passage  entre  les  roches  feldspathiques  pures  (anortho- 
sites,  labradorites,  etc.)  et  les  gabbros,  norites,  etc.,  leuco- 
crates  =  Labradoritgabbro ,  Labradoritnorit  (Kolderup). 
(Trav.  nat.  S*-Pétersb.,  xxx). 

PuDDiNGGRANiTE,  Ffosterus,  1898.  —  Granités  globuleux,  prin- 
cipalement répandus  en  Amérique,  à  globules  de  o,5  à  2  cent. 


PUD  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  1287 

de  diamètre,  formés  de  minéraux  basiques  sombres  (mica),  et 
ne  px^ésentant  pas  la  structure  radiale.  (T.  M.  P.  M.,  xni,  p.  2o3). 

PuDDiNCxSTONE.  —  Conglomérat  à  pâte  abondante,  cristalline 
=   Poudingue. 

PujA,  Posewitz,  1884.  —  Sable  magnétique  aurifère  du  Tanali- 
land   (S.    de    Bornéo)  (Verh.  geoi.  R.  A.   1884,  n"  li). 

PuLASKiTE,  /.  F.  Williams,  1890.  —  Roche  fdonienne,  hypi- 
diomorphe  grenue  ou  granitoporphyrique,  dont  les  éléments 
essentiels  sont  orthose  sodique,  barkevikite,  augite,  biotite, 
éléolite.  Ce  sont  des  syénites  néphéliniques  porphyriques, 
caractérisées  par  leur  structure  trachytoïde.  (Ann.  Rep.  op  the 
Geol.  Surv.  of  Arkansas,  for  1890). 

PuLASKiïAPLrrE.  Rosenbiisch,  1896.  —  Roche  formée  de  mi- 
crocline,  microperthite,  biotite,  riebeckite.  rangée  parmi  les 
aplites  des  roches  profondes  foyaitiques  (p.  465)- 

PcLVERiTE,  (iumbeL  188G.  —  Mikromorpliites  pulvérulents,  glo- 
bulites  ou  granules  de  dévitritication,  alfeclant  la  forme 
d'une   poudre   fine.  (Gûmbel,  p.  n) 

PuMicE   =   Ponce. 

PuMiT   =   Ponce. 

PuNKTLAVA.  —  Lave  du  Vésuve  à  petits  cristaux  punctiformes 
de  leucite. 

PuNTUiGLASGRAXiT.  Sc/imiflt.  1886.  —  Gueiss  micacé  amphibo- 
lique   titanifère.    (Schaiidt  :  N.  J.,  Bail.  Bd.  iv,  1886,  p.  440). 

PuYS-AxDRsiT,  Lang\  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à  prédo- 
minance alcali  métal,  où  Ca  =  Na  >  K. 

Pyramidexbasalt.  —  Nom  des  basaltes  prismatiques,  quand  les 
colonnes  s'amincissent  à  un  ])Out. 

Pyralloliïhfkls  =  Rensselaerit. 

Pyriïgestein,  KalkoKÇsk)'.  —  Roches  massives  ou  stratifiées, 
compactes  ou  à  grains  fins,  formées  de  pyrite  seule  ou 
accompagnée  d'autres  sulfures,  interstratifiées  en  couches 
puissantes    parmi  les   terrains    archéens   (E.  L.,p.  293). 

Pyrogènk.  —  Roches  formées  par  fusion  ignée,  ce  nom  est 
souvent   donné   à   toutes   les    roches  éruptives. 

Pyrokaustiscu.  liiinsen.  —  Modifications  métamorphiques  des 
roches,  produites  par  l'action  d'une  température  élevée.  Ce 
sont  ces  modifications  qui  ont  été  depuis  appelées  pyromoi-- 
phiques.   (liunsen  :  Ann.  d.  (^lieni     u.  Pharni.  lîd.   G2,  p.   i(î). 

Pyroklasiisch.  —  Nom  parfois  donné  aux  roches  détritiques 
volcaniques. 


1238  Vllie   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  PYR 

Pyro^iéride,  Monteiro.  —  Porphyre  quarzifère  à  structure 
globuleuse.  Ce  nom  avait  d'abord  été  appliqué  à  la  diorite 
orbiculaire  de  Corse  (Pyroniéride  globulaire)  =  Kugelpor- 
pliyr.   (Monteiro  :  Journ.  d.   Min.  xxxv,  p.  34"-4o"). 

Pyromorphose.  —  Désignation  générale  souvent  employée  pour 
toutes  les  transformations  métamorphiques  produites  sur  les 
roches  par  l'action  de  la  chaleur  =  Pyrokaustischer  Meta- 
morphismus,  Pyromorphismus. 

PYROPHYLLrroESïEiN.  —  Kochc  formée  de  pyrophyllite  de  la 
Caroline   du   Nord,   du   groupe  des   talcschistes, 

Pyropissite  ^=  Lignite. 

Pyroschists.  Steri-y-Hiint.  —  Argiles  et  schistes  argileux,  im- 
prégnés de  combinaisons  hydrocarburées,  bitumineuses,  tels 
que  schistes  bitumineux,  schistes  oléifères.  (A.  xxxv,  p.  iS^). 

Phroxenaxdesite.  —  Voir  :  Andésites. 

Pyroxendacite.  —  Voir  :  Dacite. 

Pyroxène  (à).  —  Voir   Augite  (à). 

Pyroxèxe  (en  roche).  C h  arpent jl^.  iSi'i.  —  Nom  proposé  pour 
remplacer  celui  de  Iherzolite,  ([ue  (Charpentier  croyait  entière- 
ment constituée  de  pyroxène  (Journ.  d.  mines,  xxxn,  Sai). 

Pyroxene-Porphyrite,  Teall,  1888.  —  Nom  général  des  porphy- 
rites  à  pyroxène  rhonibique  ou  monoclinique.  \o\v  :  Enstatit- 
porphyrit.  (Teall  :  Brit.  Pelrog  ,  1888,  p.  280). 

Pyroxenfels,  Dathe,  1876  =^  Pyroxénolite.  Pyroxénite.  Webs- 
terite.  (N.  J.  1876). 

Pvroxexfelsitporphyr.  —  Felsitporphyre  avec  augite  ou  [lyroxène 
rhombique  parmi  les  phénocristaux  ■=  Pyroxenquarzporphyr. 

Pyroxenfoyaiï.  —  Syénites  éléolitiques  à  pyroxène. 

Pyroxexgxeiss.  —  Gneiss  formés  de  feldspath  (orthose  et 
plagioclase).  pyroxène,  parfois  quarz,  mica.  Ils  ont  été 
décrits  par  Tôrnebohm,  Lacroix  et  autres  =  Augitgneiss, 
Malacolithgneiss  (Tôrnebohm  :  Geol.  Foren.  Forh,  v,  1880, 
p.   20;    —   Lacroix:    B.    S.    G.    F.    1889). 

Pyroxengraxit,  Rosenbusch.  1895.  —  Nom  des  granités,  où  le 
pyroxène  est  l'élément  essentiel  associé  au  quarz  et  au 
teldspath   alcalin  (p.  4")- 

Pyroxexgraxitit.  Rosenbusch,  1895.  —  Granitite  renfermant  le 
pyroxène  comme  élément  essentiel,  et  formé  de  quarz, 
feldspath    alcalin,    biotite.    muscovite    et    pyroxène. 

Pyroxexgraxitporphyr.  —  Granitporphyre  à  phénocristaux 
d'orthose,    quarz,    pyroxène,   biotite,    etc. 


PYR  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  1289 

Pyroxengranulit  =    Trappgranulit. 

Pyroxénique.   —    Voir  à   gneiss. 

Pyroxéxite,  Coqiiand,  iSS^.  —  Ce  nom  a  été  employé  dans 
des  acceptions  très  différentes.  Coquand,  Williams  donnent 
ce  nom  à  des  roches  de  profondeur,  cristallines-grenues, 
formées  d'un  ou  de  plusieurs  pyroxènes,  correspondant 
aux  Peridotites.  Il  avait  été  usité  dans  ce  même  sens,  par 
Sterry-Hunt,  pour  des  amas  de  pyroxène  dans  les  calcaires 
archéens.  Les  géolog"ues  français  désignent  par  cette  expression 
les  gneiss  à  pyroxène  ;  Lacroix  l'applique  aux  roches  exclu- 
sivement pyroxéniques  de  la  série.  Zujovics  et  Doelter  l'ont 
appliqué  à  des  roches  vitreuses,  homologues  des  peridotites 
sans  olivine.  et  depuis,  nommées  par  eux  augitites.  Senft  l'a 
employé  pour  des  roches  à  pyroxène,  grenues  ou  compactes, 
appartenant  à  un  groupe  des  magnésites.  (Coquand,  Traité  des 
roches,  n4  ;  —  G.  H.  Willians  :  Amer  Geolog.,  1890,  p.  47  5  — 
Sent't.  :  Felsarten,  p.  42). 

Pyroxeniïserpentixe.  —  Serpentines  formées  aux  dépens  du 
pyroxène,   pour   les   distinguer   des   Péridotitserpentines. 

Pyroxéxolite,  a.  Lacroix,  i895.  —  Roches  holocristallines  gre- 
nues, sans  quarz,  à  gros  grains,  formées  essentiellement  par 
un  ou  plusieurs  pyroxènes  ;  on  peut  y  distinguer  des  Bron- 
zitites,  Diopsidites,  Diallagites.  Ces  roches  correspondent  aux 
pyroxénites  de  Williams.  (Lacroix:  Cil.  cxx,  1895,  n°  i3.  p.  ^Sa). 

Pyroxenolivixkels,  Haminer,  1899.  —  Péridotitc  de  la  série  des 
gneiss.    (Zeits.  t.  naturw.  72.) 

PYROXKXorARZPORPHYR.  —  Poppliypcs  quarzifcrcs  décrits  par 
les  géologues  saxons,  contenant  divers  pyroxènes  (augite, 
diallage,    bronzite),    en   proportions    variables. 

PvHoxENSYENrr.   —   Voir   Augitsyenit. 

Pyrhhotingabbro,  Pyrrhoïinxoriï.  Vogt,  1893.  —  Gabbros  et 
norites  riches  en  pyrite  magnétique,  et  autres  pyrites,  au 
point  de  passer  à  des  amas  pyriteux,  sans  mélange.  Voir 
Olivinhyperit   (p.    i3G). 

Q 

QuADERx.  —  Blocs  parallélépipèdes  ou  cubiques  suivant  lesquels 
certaines  roches  se  débitent  naturellement  ;  ils  sont  produits 
par  le  développement  de  deux  systèmes  de  joints  à  angle 
droit  entre  eux  et  perpendiculaires  au  plan  de  stratification. 


I240  VIIIC   CONORÈS   GÉOLOGIQUE  QUA 

Quartz-Baryphock,  Ilolland.  1897.  —  Stockwerk  de  quarz  et 
bai-yte    dans  les  gneiss  de  Madras  (Geol.  Surv.  India,  xxv,236). 

QUARZAKTINOLITHSGHIEFER,   liotlipletz,    1879.    ScllistCS    COnipactS 

alternant  avec  schistes  actinolitiques.  et  formés  de  quarz, 
feldspath,  actinote  et  épidotc  ;  ils  ont  été  antérieurement 
décrits  connue  Felsitscliiefer  (Naumann)  et  Ilornschiefer 
(R.  Credner)  (Rothplelz  ;    Z.  d.  g.  G.    1879.  xxxi,    p.  377). 

QuARZAMPHiBOLiTE.  —  Roclics  compactes,  à  grains  fins  ou 
moyens,  schisteuses,    formées   de  quarz   et   amphil)ole. 

QuARZANDESiT  =  Dacite. 

Quarz- APHANiTE,  Gi-em>.  Cote.  1898.  —  Quardiorites  api lani tiques 
(Aids.   pracl.   geol.  226). 

QuARZAUGEXGNEiss.  —  Variété  peu  réjiandue  des  gneiss  glan- 
duleux, où  les  glandules  sont  formés  par  le  quarz. 

QuARZAUGiTANDESiT.  —  Andésites  augitiques  avec  quarz 
comme  élément  essentiel. 

QuARZAUGiTDiORiï,  Streiig  et  Kloos,  1877.  —  Diorites  cristal- 
lines gi'enues,  formées  essentiellement  de  quarz,  plagioclase, 
pyroxène  ouralitisé  ou  accompagné  d'amphibole,  et  en 
moindre  abondance  malacolite,  diallage,  hypersthène.  Streng 
nomme    ces  i-oches  Augitquarzdiorit,  (N.   J.,  p.   23i). 

QuARZAUGiTPROPYLiT.  —  Propylitcs  augitiques  avec  quarz  comme 
élément   essentiel. 

QuARZ  AURÉOLÉ,  Michel-Lévy,  1879.  —  Phénocristaux  de  quarz 
des  micropegmatites  et  porphyres  quarzifères,  entourés  d'un 
manteau  ou  auréole  trouble,  plus  ou  moins  large,  formé 
de  quarz  englobant  des  éléments  de  la  pâte.  C'est  une 
sorte   de   structure   sphéroli tique. 

Quarz-Banakite,  Iddings,  1895.  —  Banakites  quarzifères,  les 
plus  riches  en  silice.  Trachytes  d'après  Lœwinson-Lessing. 
Voir  :  Absarokite. 

Quarz-Basalt,  Diller,  1887.  —  Basalte  de  Lassen's  Peak  en 
Californie,  renfermant  de  nombreux  j)hénocristaux  de  ([uarz  ; 
Diller  et  Iddings  le  considèrent  comme  d'origine  primaire, 
d'autres  auteurs  préfèrent  y  voii-  des  restes  de  roches 
étrangères   incorporées  (U.  S.  Surv.  xxxni,  n"  193,  p.  4))- 

QuARZBASiTE,    Lœwinson-Lessing,     1898.     —    Roches    basiques 

quarzifères,   telles  que  Quarzgabbro,  norite,  diabase,   l)asalte 

=  Quai'ztrapp.   (Voir:  Acidilats-Cœflicient, p.  77). 

QuARZBioTiTFKLs.  —  Homfels    schisteux  au  contact  du  granité. 

Qî  AHZBiOTiTGABBRo,    Si'ednuirk.    i885.    —   Gabbros    de    Suède, 


QUA  LEXIQUE    PKTROGRAPIIIQUE  Ta/Jl 

formés  de  plagioclase,  diallage  (et  hornblende),  quai'z,  l)iotile 
(Svedraark's  Sveriges  Geol.   Undersôkning.  n"  78). 

QuARZ   BosTONiTE,   Gregor)'.    —  (Bull.  U.  S.  geol.  Surv.  n°   i()o). 

QuAKZBRECciE.  —  Voii"  :  Qiuu'zbrockenl'els. 

QuA.uzBKOCKENFELs.  —  lloclic  clastiquc,  répandue  comme  rem- 
plissage de  filons,  et  formée  de  fragments  de  quarz,  cimentés 
par  quarz   et   pyrite. 

QuARZBRONziïDioRiT,  Lechleitnev,  1892.  —  Variété  quarzifère  des 
roches  décrites  par  Gathrein  sous  le  nom  de  Hornblendenorite  : 
roches  grenues,  à  plagioclase,  pyroxènes  rliondjiques,  augite, 
hornblende,  biotite.  quarz  =  Noritdiorit,  Hornblendenorit. 
(Lechleitner  :  T.  M.  P.  i\I.,  p.  16). 

QuARZDiABASE.  —  Diabascs  peu  répandues,  avec  quarz  pri- 
maire  comme  résidu   de   cristallisation  (Mesostasis). 

QuARZDioRiT.  —  Roches  intrusives  anciennes,  cristallines-gre- 
nues, formées  d*^  plagioclase  acide,  amphibole,  quarz.  et 
généi'alement  biotite. 

QuARZDiORiTPORPHYRiT.  —  Roclics  filonienucs  porphyriques, 
holocristallines ,  présentant  la  cotnposition  des  diorites 
quarzifères.  Ce  sont  en  général  des  Quarzglimmerdioi-il- 
porphyrit  =  Quarzpor[)hyrit,    Quarzkersantit. 

QuARZEXSTATnnioRiT,  Kalkowskj'.  188G.  —  Roches  antérieure- 
ment appelées  Quarznorites.  Ce  sont  peut-être  des  diorites 
quarzifères  avec  diallage.  biotite,  pyroxène  rhombique  ?  (p.  99). 

QuARZEPiDiABAs,  Rinue ,  1900.  —  Diabase  quarzifère  avec  augite 
ouralitisée    (Sitz.  Ber.  Berl.  Akad.,  xxiv,  1900,  4^0). 

QuARZEUx  (grès).  —  Crès  ordinaire,  formé  de  grains  de  quarz 
avec   ciment    variable  ■=  Kieselsandstein,    (juarzsandstein. 

QuARZEUX  (sable).  —  Sable  formé  de  petits  grains  de  quarz 
anguleux,  ou  roulés  :  sable  proprement   dit  =  Quarzsand. 

QuARZFELS  =  Quarzite,  Quarzgestein. 

QuARZ-FELsrrE.  —  Nom  anglais  de  l'ensemble  des  porphyres 
quarzifères,  moins  les  vitrophyres  vitreux,  et  comprenant 
les  felsophyres,  granophyres.  microgranites.  (Teall  :  Geol. 
Mag.    i885.  p.   m). 

QuARZKELsoPUYR  =  Ouarzporphyr. 

QuARZFREiERouTHOKLAsPORPHYR.  —  Voir  :  Orthoklaspoi-phvr. 

QuARZGABBRo.  SvedmarJy .  1S81.  —  (labbros  plus  ou  moins 
modifiés,  assez  chargés  de  quarz  :  ils  contiennent  en  outre  un 
plagioclase  saussuritisé,  diallage,  et  aussi  lu^rnblende  et 
biotite.  (Svedniark  :  Sverig.  gcolog.  Undersôkning,   1881,  n'  78). 

QuARZGLiMMKRuiuRiT,   TcUer  olJofui,  i^^Su.  —Roches  anciennes 


1242  Vllie   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  QUA 

intrusives,  grenues,  parfois  en  filons,  formées  de  plagioelase 
(parfois  avec  orthose),  biotite,  quarz,  et  un  peu  dhornblende. 
(Teller  cl  John  :  J.  g.  R  ,  1882,  xxxii,  p.  65o). 

QuARZGLiMMEuniORiTi'ORPHYRiT.  —  Quarzgliininerporphyrit. 

QuARZGLiMMERFELs.  Hihsch,  1892.  —  Hornfcls  du  contact  grani- 
tique, formé  de  quarz,  biotite.  séricite,  avec  cordiérite  subor- 
donnée. Los  géologues  saxons  appellent  k  Quarzglimmerfels 
feldspathiques  »  les  schistes  métaniorphisés  du  granité  de 
Lausitz,  précédemment  décrites  comme  gneiss,  dont  ils  sont 
d'ailleurs  très  voisins.  (J.  g   R.,  xli,  p.  2-0). 

QuARZGLniMi:uPORPnYRiT.  —  Roches  ])orphyriques  présentant  la 
composition  de  Quarzglimmerdiorites. 

QuARzrTLnniERScuiEFER.  —  Micaschisles  riclies  en  quarz,  passant 
aux  schistes  quarzeux. 

QrARZGLiM:MERViTROPHYRiT,  Rosenbiisch,  1887.  —  Variétés  vi- 
treuses des  Qnarzglimmerphorphyrit(»s.  avec  phénocristaux  de 
quarz  et  de  feldspath  dans  une  pâte  de  pechstein  (p-  468). 

QuARZGNEiss.  —  Gnciss  riches  en  quarz.  où  le  quarz  se  présente  à 
la  fois  en  grains  ordinaires  et  en  nai)pes  minces. 

QuarzgrijSS.  —  Sable  quarzeux  à  gros  grains. 

QuARZHORNBLENDEPORPHYRiT.  —  Représentant  parmi  les  laves 
paléo-volcaniques  des  dacites  à  hornblende.  Roche  porphy- 
rique  à  hornblende,  plagioelase.    quarz. 

QuARZHYPERSTHEXDioRTT.  —  Diorites  quarzifères,  ou  l'hypers- 
thène  abondante  s'ajoute    au  mica    et  à  rhornl)lende. 

QuARZHY'PERSTHEXPORPHY'RiT,  Losseu,  1888.  —  Représentant 
ancien  des  Hypersthendacit.  (Z.  d.  g.  G.,  xl,  p.  200). 

QuARZiTE.  —  Grès  formés  de  grains  de  quarz,  si  intimement 
incorporés  dans  un  ciment  siliceux,  qu'on  ne  peut  plus 
distinguer  les  limites  des  grains  de  quarz.  La  roche  otï're 
une  cassure  brillante.  Senft  donne  ce  nom  au  groupe  des 
roches  blanc-grisàlre,  grenues  ou  schisteuses,  parfois  bré- 
choïdes,  formées  de  quarz,  avec  mica,  talc,  ou  tourmaline, 
comme  Itacolumite,  Greisen,  Turmalinfels   (p.  5-). 

QuARZiTE  oLiGisTiFÈRE  ;=  Eiseuglanzquarzit,  Eisenquarzitschiefer. 

(JUARZiTGLnniERSCHiEFER.  —  Scliistes  à  uiuscovite  quarzifères,  à 
structure  parallèle   plane,  passant  aux   schistes  quarzeux. 

QuARziTiscHER  Phyllit,   Kcilkowsk)'. —  Quarzphyllites  à  quarz 
fin,     uniformément    distribué  :     les     variétés     à    grains    fins 
s'appellent    Xovaculites  (AVetzschieler)  (p.  252). 
QuARZiTiscHE   ïhoxschiefer.    —  Scliistcs  avec    quarz  en  grains 
fins,  uniformément   répartis,  ou  en   nappes,    en  fiammes. 


QUA  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  1243 

QuARZKERATOPHYR.  —  Porphyres  quarzifèresà  feldspath  sodiqiie. 

QuARZLAGENPiiYLLiï,  Saloiuon,  j8ç)6.  =:  Quarzphvllite.  (Si.  B. 
Berl.    Akad.,    io33). 

QuARZLiNDoiT,  Brôggei\  i8()4-  —  Roches  liloniennes  aplitiques 
constituant  avec  les  Solvsbergites  le  produit  complémentaire 
de  la  différenciation  des  Nordraarkites.  Elles  sont  formées 
de  quartz  comme  élément  essentiel,  très  pauvres  en  éléments 
colorés,  et  le  feldspath  y  est  en  cristaux  idioniorphes  rectan- 
gulaires, raccourcis,  (i,  p.  i35). 

QuARZMELAPHYR,  Auclreae.  i8()'2.  —  Roches  paléovolcaniques, 
équivalentes  des  basaltes  quarzifères  récents  ;  elles  offrent  la 
structure  du  type  Navite  de  Rosenbusch  (Z.  d.  g.  G.,  xliv,  820). 

QuARZMONzoNiT.  Br6ggei\  1896.  —  Nom  d'ensemble  pour  les 
roches  acides,  grenues,  de  la  série  à  orthose  et  plagioclase.  et 
comprenant  les  Plagioklasgranites,  Adamellites,  Tonalités, 
Banatites,  etc.  (n,  p.  i56). 

QuARZMUscoviTFELS.  —  Voir  Quarzbiotitfels. 

QuARZNORiT,  Teller  et  John,  1882.  —  Norite  à  enstatite  ou  à 
hypersthène  avec  quarz  comme  élément  essentiel  (Teller  et  John. 
J.  G.  R.  xxxn,  p.  65o). 

QuARzoPHYLLADES,  Diimont,  ïSl^'j .  —  Rochcs  formées  de  feuillets 
alternants  quarzeux.  ne  dépassant  pas  i  centimètre,  séparés  par 
des  lames  de  schiste  ou  de  phyllade. 

QuARZPECHSTEiN.  vou  Lasdiilx,  187.5.  —  Pechstcius  contenant  des 
cristaux  de  quarz  individualisés  (p.  229). 

QuARZPELiT,  Jenizsch,  1878.  — Voir  Pelite. 

QuARZPHYLLiTE.  Kalkowsk)',  i88().  —  Phyllades  quartzifères.  où 
le  cjuarz  est  isolé  en  nœuds,  lames  et  lits  ;  quand  il  est  en  grains 
fins,  et  uniformément  réparti,  la  roche  passe  aux  phyllades 
quarzitiques  (Kaikowsky,  p.  432). 

OuARZPORPHYR.  —  Roclies  cffusivcs  acides,  paléovolcaniques, 
formées  d'une  pâte  et  de  phénocristaux.  La  pâte  présente  des 
structures  diverses,  chez  les  felsophyres,  granophyres,  micro- 
g'ranites,  vitrophyres  ;  elle  contient  des  phénocristaux,  apparte- 
nant à  l'une  ou  à  plusieurs  des  espèces  minérah's,  quarz,  orthose, 
hornblende,  pyroxène,  mica.  Les  éléments  essentiels  de  la  roche 
sont  quartz  et  orthose,  associés  à  quelques-uns  des  minéraux 
suivants,  biotite,  hornblende,  augite;  ils  correspondent  par 
leur  teneur  en  silice,  aux  granités,  dont  ils  ri'présentent  la 
forme  effusive=  Porphyre  quarzifère,  conq^renant  microgranu- 
lite.  micropegmatite  elpoi'[)hyre  pétrosiliceux,  Quarziïihrender 


12^4  Vni*    CONGRÈS    r.ÉOLOGIQUR  QUA 

(orthoklas)  porphyr,  Feldstein  —  Eurit    —  Felsit    —    Rom 
steiii  —  Thonsteinporphyr. 

QuARZPoui'HYRiTi:.  —  Porplivrites  caractérisées  par  la  présence 
du    quarz    coinine    élément    essentiel  :    anciennes  dacites. 

QuARZPOHPHYROïDE.  Kalkowsk)',  1886.  —  Porphyroïdcs  dont  les 
phénocristaux    sont     principalement    du    quarz    (p.    190). 

QuARZPROPYLiT,  voii  Ruhthofen.  1868.  —  Andésites  quarziteres. 
à  apparence  de  Griinstein  ancien  (F.  v.  Richlhofen  :  Menioirs 
Calilornia  Acad.    i,    n,  18O8,  p.    12). 

QuARZPSAMMiT  =   Ouai'zsandstcin. 

QuARZRHOMBENPORPHYR.  Bvôggev,  1894.  —  Equivalents  porpby- 
riques  des  Nordmarkites.  Rhombenporphyres  cai*actérisés  par 
la  présence  du  quarz,  comme  élément  essentiel,  associés  à 
des    l'eldspatlis  alcalins   seuls  ou  prédominants  (i,    p.    i8o). 

QuARZRHTOLiTH,   VOIX  Ldsaulx,    iSy.)  =  Quarztrachyte    (p.  a;^). 

QuARZRUTiLscHiEi'KU.  Sauev.  —  Schistes  formés  de  calcite. 
grenat,  épidote.  augite.  anqjjiibole,  sphène.  biotite,  musco- 
vite,  quarz,  rutile,  ilménite.  Certains  éléments  prédominants, 
biotite.  quarz  et  abondant  rutile,  forment  des  lits,  qui 
alternent  avec  d'autres,  et  Icui'  ensemble  constitue  des 
schistes  zones,   au  contact  de  la  syénite. 

QuARZScHiEFER.  —   Schistcs  quarzitcux. 

QuARZsYENiT,  Sckcerer,  i864-  —  Syénites  avec  quarz:  elles 
se  distinguent  des  nordmarkites  et  des  granités  par  leur 
richesse  relative  en  terres  alcalines  et  la  moindre  propor- 
tion  du  quarz.    (Scheerer  :  N.   J.,    i8()4,   i».    ^o3). 

QuARZ-sYEMTE-PORPHYRY.  Pïrsson.  1890.  —  Ortlioklasporpliyre 
riche  en  oligoclase  et  en  jegirinaugite.  avec  beaucoup  de 
quarz  dans  la  pâte,  mais  sans  phénocristaux  de  quarz  (Pirsson  : 
Amer.    Journ.    iSgô,   cl,    p.    3i2). 

QuARZTiNGUAiT.    Rosenbiisc/i  =  Grorudite. 

QuARz-ïiiXGUAiTE-PORPHYRY,  Pïrsson,  iSqS. —  Rochc  porphyrique 
formée  d'amphibole,  segirinaugite.  œgirine.  albite,  orthose. 
et   quarz  =  Grorudite.  (Pii'sson  :  Amer.  Jouru.,  1895.  cl,  p.  328). 

QuARZ-TouRMALiNE-PoRPHYRv,  Weed  et  Pirsson,  1896. —  Porphyre 
quarzifère  avec  tourmaline  et  (luorine.  qui  paraissent  rem- 
placer le  feldspath.  (Bull.  U.  S.  Geol.  Surv..  n«  iSg,  p.  9()). 

QuARZTRAcHYï,    Zirk'el  =  Liparite   (Zirkel,  n,  i46). 

QuARZTRAcuYTSAXu,  Zirkel.  18G4.  Sable  formé  de  grains  de 
liparite,  de  ponce  et  d'obsidienne,  (/irkel  in  Hochstetter.  Geol. 
V,  Neuseeland,   1864,  p.  128). 


QUA  LEXIQUE   PÉTROGRAPIUQUE  1245 

QuARZTURMALiNFELS  =  Hvalotoui'malite. 

QuARZTKAPF.    Lœwinsoii- Lessùig  =  Quarzl)asite. 

QuARZi'RALiTDioRiT,  BergI,  i(SS9.  —  Hoches  dioriHqui's  formées 
de  plagioclase,  quarz.  hornblende  primaire  et  ouralite  fibreuse 
dérivant   d'augite.    (Bergl  :  T.  M.   P.   M.   1889,  x  p.  3i4). 

QuELLKUPPEN.  —  Yolcans  homogènes  ou  massifs,  c'est-à-dire 
formant  une  montagne  en  dôme,  cône,  ou  cloche,  formée  de 
lave,  et  par  accumulation  sur  place  d'une  lave  visqueuse, 
qui  n'a  pu  s'étaler  en  coulée,  mais  s'est  empilée  en  croupes 
arrondies.    (Reyer  :  J.  g.  R.  A.  29,  1879,  p.  467). 

QuELLSAND.  —  Sable  ({uartzeux  formé  de  grains  arrondis  de  i/4  "'"'. 

QuERXSTONE    =    Ironsand,    sable   ferrugineux 

QuETSCHLOSSEN.  —  Joiuts  plans-parallèles,  tapissés  de  mica  ou 
de  graphite,  dans  les  roches  rendues  schisteuses  par  pression. 

QuETSCHZoNEN,  Losseu.  —  Surfaces  de  glissement  suivant  les- 
quelles les  bords  des  massifs  éruptifs  brisés  se  sont  déplacés 
en  s'écrasant  sous  l'etfort  des  pressions  séculaires.  Ces 
zones  broyées  permettent  de  suivre  les  passages  des  roches 
rendues  méconnaissables  par  dynamométamorphisme,  avec 
les  roches  intactes  dont  elles  dérivent.  Sui'  les  surfaces 
ainsi  broyées,  la  roche  (le  granité  par  exemple)  présente 
une  structure  tinement  grenue,  solide,  dynamométamor- 
phique.  (Druckstruktur)   =    Ruscheln,    Zermalmungszonen. 

QuicKSAND.   —    Sable   mouvant. 

QuiNciTE,  Stanislas-Meunier,  1S1-2  (non  Bertliier).  —  Météorites 
(Oligosidérites)   du  type  de    Quincay. 

QuiNCUNGiAL  ORIENTATION,  Bluke ,  1888.  —  Structure  des 
roches  métamorphiques  où  les  taches  formées  par  les 
néoformations  minérales,  sont  alignées  suivant  un  parallé- 
lisme   approximatif  (Rept.  brit.  Assoc,  p.  379). 

R 

Radialsphaerolithe.  von  Lasaulx.  —  Sphérolites  dont  les 
grains    ou  libres    composants    sont  disposés   radiairement. 

Radiolarian  rock,  Ili/ide,  [893.  —  Roche  solide,  crayeuse, 
formée  de  silice  amorphe,  grains  de  quarz,  et  coquilles  de 
radiolaires.    (Hinde   :    Q.   J.    G.    S.  xlix,    1893,    p.    221). 

Radiolarienschlamm.  —  Boue  des  profondeurs  océaniques 
formées  essentiellement   de   radiolaires   =-   Radiolarian  mud. 


V2^6  yiW    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  RAD 

Radiolites,  Boricky,  i882.  —  Agrégats  radiaires  des  roches 
porphyri(iues,  tant  i)our  la  masse  fondainentalc  que  pour 
les    pliénocristaux    (Petrog.   Slud     Porphyrgest.    B()hmens,  42). 

Radiolitui'Ouphvr.  Bàrick)',  i88ii.  —  Porphyres  riclies  en 
radiolites.  correspondant  aux  granophyres  et  felsophyres 
de    divers   auteurs   (Pelrog.    Stud.    Porphyrgesl    Bohniens,  58). 

Radiolitique  (Structire),  Boi-ick)\  1882.  —  Structure 
radiaire  de  la  pâte  des  roches  porphyriaues,  dont  les 
houppes  rayonnantes  sont  formées  de  fibres  de  feldspath, 
de  libres  ou  de  grains  de  quarz  cristallin  ou  globulaire. 
Pour  Lœwinson-Lessing,  structure,  où  ces  houppes  ne 
forment  pas  de  vrais  sphéroliles  (Sordawalite)  mais  des 
secteurs   diversement   orientés    (T.  M.  P.  M.  1887,  ix,  p.  70). 

Hadiophvr.  Borick)\  1882.  —  Radiolithporphyr  à  grains  très 
fins,    aphanitiques   (Petrog.    Slud.    Porpliyrgest.    Bôfimens,    7^). 

RADioruviuT,  Borick}',  1882.  —  Radiophii-es  contenant  plus  de 
soude  que  de  potasse  (Fetrog.  Stud.  Porpliyrgest.  lioluuens,  ut)). 

Randanmte.  Salvefdf.  —  Tripoli  à  diatomées,  de  Randanne 
(Puy-de-Dôme),  décrit  ])ar  Salvetal  comme  une  espèce 
minérale    nouvelle. 

Randfacies.  —  Faciès  ou  modifications  spéciales  des  roches, 
limités  aux  bordures  des  massifs,  et  au  contact  des  masses 
avoisinantes  =  Gi'enzfacies,    Randbildungen,    Randzone. 

Ranocchiaja.  —  Nom  donné  en  Italie  h  des  serpentines  vert- 
jaunàtre,  tachetées,  devant  parfois  leurs  bigarrures  vert- 
jaune,    à  des   altérations  fenestrées  =  Froschstein. 

Rapakiwi,  Sederholm.  1891.  —  Orthographe  amendé  de  llapj)a- 
kiwi.  (Sederl)olin,  T.  M.   P.  M.,xn,  p.  i). 

Rappakiwi.  Bôthlingk,  1840.  —  Granitite  de  Finlande,  souvent 
très  altérée  (Rapakivi  =  pierre  pourrie),  foi'mé  d'orthose, 
oligoclase.  mica  noir,  quarz,  hornblende  abondante.  Struc- 
ture porphyroïde  due  au  développement  de  gros  cristaux 
arrondis  dorthose  rouge,  entourés  d'un  manteau  d' oligo- 
clase vert.  Souvent  il  se  montre  très  fendillé,  et  se  divise 
par  suite  facilement  en  morceaux,  en  arène  incohérente,  ce 
([ui   lui   vaut    son   nom  (Bôthlingk  :  >' .  J.,  18^0,  p.  6r3). 

Rapilli  =;  Lapilli. 

Raseneisexerz.  —  Mineiai  de  fer  des  tourbières  =  Rasenei- 
senstein,  AViesenerz.  Bog-iron-ore. 

Rauchwacke.  — Dolomie  à   grains  fins,    cariée,   caverneuse. 

Reactio.x-rim  ^=  Corrosionszonc. 


p£[)  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  1247 

Red-uain  =  Sirocco    Staui),    Meerestaub.    poussière  rouge. 

Regeneiîikteu,  Granit.  —  Arène  granitique  reconsolidée  par 
Tinliltration      d'un     ciment     =     Feldspathpsaniniit,    arkose. 

RegenerirteTuffe,  i'o/z  Richthofen.  1861. — Tufs  dautgitporphy- 
rite.  transformés.  (Geog.  Beschreib.  von  Sûd-TyroL). 

Régionale  Yeiiwaxi)Sc:haft  =  Air  de  famille,  Gauverwandscliai'l. 

RÉGIONAL  (métamorphisme),  Daiibrée.  —  Daubrée  désigne  sous 
le  nom  de  métamorphisme  régional,  les  modilicati"ns 
éprouvées  par  les  roches,  en  dehors  du  métamor[)hisnie 
de  contact.  L'acception  de  ce  terme  varie  chez  divers 
auteurs;  pour  les  uns,  il  représente  l'ensemble  des  modi- 
fications des  roches  à  l'exception  des  métamorphoses  de 
contact,  pour  d'autres,  il  représente  la  série  des  transfor- 
mations déterminant  le  développement  des  schistes  cristal- 
lins, pour  d'autres  enfin,  l'altération  de  roches  sédimen- 
taires  et  la  formation  de  roches  secondaires  nouvelles  à 
leurs  dépens  =  iMétamor[>hisme  général  ou  normal. 

RÉGOLiTHE,  Meri-ill,  189;;.  —  Dépôts  superficiels  meubles,  incohé- 
rents (ïreat.  on  roks,  '2\)\)). 

Reguu. —  Nomde  la  terre  noire  argileuse  des  Indes  ^(^otton-Soil. 

Rejet.  —  Dénivellation  [)roduite  [)ar  une  faille. 

Rejuvexescence,  of  cuystals,  Judd,  1891  =^  (acatrisation  des 
cristaux.  (Proc.  Roy.  Inst.). 

Reibungsconglomerate.  —  Voir  :  Frictionsgesteine. 

Reibungsflâchen.  —  Surfaces  des  roches  polies,  planes,  bril- 
lantes ou  striées  et  sillonnées  dans  une  direction,  produi 
tes  par  l'action  de  plis  ou  de  failles. 

Reihungsgebilde  =-  Frictionsgesteine. 

Renazzite,  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorites  (Oligosidé- 
rites)   du  type  de   Renazzo. 

Rensselaerite,  Emnions,  i843.  —  Roches  serpentineuses  à 
apparence  un  peu  cristalline.  On  a  aussi  décrit  sous  ce 
nom  du  talc,  des  roches  diabasiques  transformées  en  talc 
=^   Pyrallolithfefs    (Amer.  Journ.,  xlv,  122). 

RÉSINITE,    Haii)'   =  Feldspath   résinite,   pechstein. 

RETicuLARSPH.iiROLiTHE,  von  Lusaulx.  1875.  —  S|)hci-olithe  à 
structure  à  la  fois  radiaire  et  écai lieuse  concentrique,  ce  qui 
leur  donne,  en  section,  un  aspect  réticulé  (v.  Lasaulx,  p.  m) 

RÉTiNASPHALTE.  —  Substaiicc  cai'burée  amorphe,  à  cassure 
conchoïdale.    en   rognons  dans   les   lignites. 

RÉTiNiTE.  Do/ofnJen,  1797.  —  Forme  vitreuse   hydratée  des  por- 


1248  Vlll'    COiNClUÈS    GÉOLOGIQUE  R  ET 

pliyres  pétrosiliceux.  A'errc  vcrl.  hnin,  noir,  transparent 
sur  les  bords,  aver  raiH'S  phéiiocristanx  identiques  à  ceux 
des  l'elsitporphyrs.  d'oi-those.  quarz.  hornblende,  mica.  etc. 
=  Felsitpechstein.  Fettstein.  Pechstein.  Pitchstone,  pierre 
de  i)oix,  Stigniite,  Vitrophyre  (partim),  etc. 
RETH.vrr  (formes  de).  —  Formes  développées  dans  les  roches 
par  des  tensions  inégales,  lors  de  leur  solidification  (par 
dessiccation  ou  refroidissement)  et  manifestées  au  dehors 
par  des   divisions   variées   =  Absonderung. 

Rhodomtfels.  —  Pyroxénite  formée  exclusivement  ou  essentiel- 
lement  de  rhodonite. 

KiiOMBEXPORPHYR.  />.  VOIX  Bucli .  —  Ortholdaspopplivre  norwé- 
gien  sans  quarz,  ainsi  nommé  à  cause  de  la  forme  rhom- 
bique  des  sections  de  feldspath.  Ce  feldspath  est  sodique 
(L.  von  Buch  :  Gesanim.  Schriiten). 

Rhonbasalt,  Lang\  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à  prédomi- 
nance de  chaux,  où  Xa  >  K  ;  Sio-  =  ^o  "/o- 

Rhyoi.ithe.  F.  von  Richthofen.  18G1  ~  Quarztrachyte,  Lipa- 
rite:  Xaumann  limitait  ce  nom  aux  types  vitreux  (F.  v. 
Richtholen  :  Sludien  aus  d.  Un^arisch-Siebenbûrgische  Trachytge- 
birgen,  Jahrb.  K.  K.  geol.  Reichsanst.  1861,  p.  i53  :  —  Naumann; 
Geogn.,  ni,  299).  Roches  semicristallines  ou  vitreuses  ayant  la 
composition  des  granités.  (C.  F.  P.,  p.  249). 

Rhyolithgramï,  Lang,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à  prédo- 
minance d'alcali,  où  K  >  Na. 

Rhyolituporphyr.  —  Nom  parfois  donné  aux  liparites  porphy- 
riques  :  pour  von  Lasaulx.  Quarztrachyt  (p.  272). 

Rhyotaxis,  Lossen.  —  Structure  des  roches  à  structure  fluidale. 

Richmondite,  Stanislas  Meunier.  —  Météorites  (Oligosidérite)  du 
type  de  Richmond. 

Riders.  —  Nom  donné  en  Angleterre  aux  gros  blocs,  provenant 
des  épontes,  dans    les    brèches   de    remplissage  des  filons. 

R1EBECKITE  (à).  —  Qualificatif  des  roches  (granité,  syénite,  etc.), 
renfermant  de  la  riebeckite. 

Riebeckite-Flrite,  g.  Cote,  1895.  —  Microgranite  à  riebeckite 
d'Ailsa-Graig  (Ecosse).  (Proceed.  Belfast  nat.  Field  Club,  p    3o5). 

RiEBEcKiTGRANrr,  Rosenbusch ,  1896.  —  Granité  à  amphibole 
riche  en  alcalis,  dont  1" amphibole  est  une  riebeckite  ou  arfved- 
sonite  (Rosenbusch,  1896,  p.  58^. 

RiEBECKiTTRACHYT  =  Arfvedsonit  trachyt. 

RiESEx-FLASERSTRUKTLR,     Kalkowsky,     1886.    —  Asscmblagc   de 


RIE  LEXIQUE   PÉTKOCRAPHIQUE  T249 

masses  fibi^euses  rocheuses  diverses,  telles  que  gabbro  et 
amphibolite,  produisant  un  ensemble  polymiete  :  Gabbro 
polymikte,    Amphibolite    polymikte. 

RiESENGNEiss  =   Gigantgneiss. 

RiESENGRANiT.  —  Grauitcs  à  très  gros  éléments,  parfois  de  la 
grosseur  de  la  tète  ;  généralement   des   granités  à  muscovite. 

RiLL-MARKS.  —  Sillons  et  bourrelets  linéaires,  isolés  ou  groupés, 
qu'on  observe  souvent  sur  la  surface  des  bancs  de  grès  et 
autres  roches.  Ils  partent  souvent  d'un  point  commun,  et 
sont  attribués  aux  mouvements  de  fluctuation  des  eaux  sur 
un   sédiment  peu   consistant. 

RippLE-DRiFT,  Sorbj',  iHSg. —  Action  du  clapotage  sur  des  maté- 
riaux rocheux  incohérents  :  terme  plus  général  que  le  suivant 
(Geol.,  II,  i43). 

RippLE-MARKS.  —  Séries  de  sillons  et  bourrelets  ondulés,  recou- 
vrant les  surfaces  des  bancs  de  grès,  grauwaekes,  schistes, 
et  attribuées  aux  oscillations  des  vagues,  aux  actions  du 
vent,  à  l'écoulement  des  eaux,  sur  des  sédiments  non 
encore    consolidés   =  Wellenfurchen. 

RiPiDOLiTHSCHiEFER  =   Chloritschiefcr. 

RocKALLiTE,  Judd,  1897.  —  Roclic  à  œgirine  abondante,  quai'z  et 
albite,  présentant  la  structure  d'un  granit-porphyre,  composée 
de  39  "/o  œgirine  et  akmite,  38  %  quarz,  23  %  albite  :  elle 
forme  un  îlot  dans  l'Atlantique.  Elle  dilYère  de  Grorudite 
par  sa  richesse  en  pyroxène.  (Trans.  Roy,  Irish  Acad.  xxxi,  07). 

RoDrrE,  Breziiia.  —  Météorite  pierreuse  du  type  Roda,  bré- 
choïde,    formée,    d'a[)rès   Brezina,    de   bronzite   et   olivine. 

RoESTONE  =  Oolite. 

RoGENSTEiN.  —  Calcaires  oolitiques,  où  les  grains  calcaires,  d'ap- 
parence compacte,  sont  cimentés  par  une  marne  argileuse. 

RoHWAND.    —  Fer  spathique  grenu,  associé  à  ankérite  ou  calcite. 

RôTHELSCHiEFER,    Gumbel  =   Schieferletten,    schiste   terreux. 

RoTHSCHLAMM.    —    Voir  :    argile   des  mers   profondes. 

RoTHUNG   DER   Gesïeine    =  Rubéfaction. 

RoTTENSTONE.  —  Calcaire  siliceux  altéré,  laissant  une  trame 
siliceuse  après  dissolution  du  carbonate. 

RoTULiTE,  F.  Rutlej\  —  Cristallites  discoïdes  biconcaves,  de 
même  structure  que  les  arculites,  qui  se  trouvent  dans 
les   verres   artificiels.    Voir  :    Bacillite. 

RouTivARiT,  Sjôgren,  1893.  —  Roches  à  grains  lins  formées 
d'orthose,    plagioclase,   quarz,    grenat  idiomorphe,    gisant    au 


1250  VIll*^    CONT.RKS    r.KOI.Or.IQUK  RUB 

contact  de  couches  de  minerai  de  fer  titane.  (Sjogren  :  Geol. 
For.  i  Stockli.  Forh.  iHgi). 

RuBANÉE  (structure).  —  Structure  caractérisée  par  la  dispo- 
sition alternante  de  bandes  parallèles  plus  ou  moins  minces, 
différant  par  leur  comi)osilion,  texture,  couleur  et  grain. 
Ex  :   Felsitporpliyr,    schistes,    etc.   =    Bandstruktur. 

Rubéfaction.  —  La  rubéfaction  des  roches  est  un  processus 
d'altération,  résultant  de  l'oxydation  du  Ter  dans  ces  diverses 
combinaisons,  et  son  concrétionnement  secondaire  sous  forme 
lie  sesquioxyde  rouge  ou  brun    rouge. 

RuDKRALK  Gebilde,  (jûinhel.  —  Roches  déposées  sous  forme 
de  coulées  boueuses.  (Gûiubel,  p.  238). 

RuiNiFORMES  (calcaires).  —  Calcaire  bariolé,  dessinant  à  la  sur- 
face des  aspects  ruiniformes.  -=:  Ruinenmarmor,  Ruine  marble. 

RuNDKÔRNiG.  —  Texture  des  roches,  qui  se  désagrègent  par 
altération  superficielle,  en  grains  arrondis. 

Runite,  Pinkerion,  1811.  —  Pegmatite  graphique  (Petralogy, 
II,  p.  85.) 

RuNZELT'Nii  der  Schichten=  Structure  plissée. 

RusciiELX  =^  (^uetschzonen,  Zermalmungszonen. 

RussKOHLE.  —  Houille  tendre,  en  poussière. 

Rutlamite,  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorite  (oligosidérite) 
du  type  Rutlam. 


Sable.  —  On  donne  le  nom  de  sable  à  tous  les  sédiments 
élastiques  meubles,  formés  de  grains  libres.  Les  plus  répandus 
sont  formés  de  quarz,  mais  il  y  en  a  d'autres,  formés  de  miné- 
raux diiTérents.  Les  sables  volcaniques  sont  des  laves  pulvé- 
risées, d'anciennes  projections,  retombées  et  accumulées 
autour  du  cratère  =  Sand. 

Sable  calcaire.  —  Sable  riche  en  carbonate  de  chaux,  soit  en 
grains,  soit  comme  ciment.  Rothpletz  a  décrit  sous  ce  nom  un 
sable  oolitique  calcaire  du  grand  Lac  Salé,  dans  l'Utali,  consis- 
tant en  colonies  de  Gleocapsa  et  Gleotheca.  (Bolan.  Cenlralbl. 
1892,  n.  35)  =  Maërl,  Kalksand. 

Sable  glauconifère. — Sable  avccgrains  deglauconie=Greensand. 

Sable  mouvant.  —  Sable  aquifère,  en  état  d'équilibre  instable  = 
Sable  boiilant,  quicksand. 

Saccharit,  Glocker.  —  Nom  donné  à  des  noyaux  grenus,    saccha- 


SAC  LEXIQUE    PÉTROORAPHIQUE  I25l 

roïdes,  à  g^rains  fins,  qui  se  trouvent  dans  les  serpentines  de 
Silésie.  Ils  sont  parfois  formés  de  feldspath,  ou  bien  le  minéral 
dominant  est  quarz,  diopside,  tourmaline,  grenat,  talc,  horn- 
blende. ^on  Lasaulx  les  tient  pour  des  néoformations  dans  des 
roclies  à  hornblende  transformées. 

Sacgharoïde  (sfri'ucture)  =  Zuckerkornige  Struktur. 

Saernaiï,  Brôggei\  i883  =  Cancrinitsegirinsyenit.  (Brôgger,  1,96). 

Sagvaxdit,  Rosenbnsch,  i883.  —  Schiste  cristallin  formé  de 
pyroxène  et  de  calcite  (Tromsoe  Muséums  Aarshefler,  vi,  p.  81). 

Salagranit,  Trônebohm.  —  Granité  gris  à  grains  moyens,  riche 
en  oligoclase,  avec  hornblende. 

Salbandes.  —  Surfaces  latérales  d'un  tilon  =  Salbander. 

Salino.  —  Marbre  à  gros  grains  du  Pentelique,  ou  marbre  à 
grains  lins  de  Paros. 

SALrrAMPuiBOLiTE,  Becke,  i88a.  —  Roche  formée  d'hornblende 
et  de  sahlite,  parfois  avec  quarz  et  feldspath.  (T.  M.  P.  M.,  p.  29G). 

Salitdiabase,  Tôrnebohm,  1877.  —  Roches  diabasiques  riches  en 
cristaux  d'un  pyroxène  monoclinique  idiomorphe,  incolore, 
avec  clivage  O  P  (voir  Hunne-Diabas). 

Salitglimmerschiefer,  Kalkows/i}',  187G,  —  Schistes  compacts 
formés  de  lits  alternants  vert-pàle  et  brun  foncé,  composés 
de    sahlite,   quarz,   biotite,    chlorite  (T.  M.  P.  M.,  p.  qS). 

Salitperidotite,  Kispatic.  i88(j.  —  Serpentine  formée  de  wehr- 
lite  à  pyroxène  non  diallagique  (Kispatic  :  Mittheil.  a.  d.  Jahrb. 
d.  K.  Ung.  Geol.  Landesanst,  1889,  vni,  197). 

Salitschiefer,  KalkoH'skj',  1886.  —  Roche  à  grains  fins,  ou 
compacte,  formée  de  sahlite  ou  d'un  pyroxène  voisin,  quarz 
et  feldspath   (Kalkowsky,  p.  234). 

Salse.  —  Petit  cône  argileux  d'où  s'échappe  une  eau  salée  =  Vol- 
can de  boue,  maccalube. 

Salzkohle.    —   Sel   gemme   à  débris    de    plantes  carbonisés, 

Salzlette  ^^  Halda. 

Samorod.  —  Phosphorite  (ostéolite)  du  Gouvernement  Kursk, 
formée  de  débris  de  reptiles. 

Saxd  =  Sable. 

Sanderz.  —  Nom  donné,  dans  la  Thuringe,  à  un  grès  poudin- 
giforme  cuprifère,  de  l'âge  du  Zechstein. 

Sand-rock,  grès  tendre. 

Sandschiekek  (elastischer)  ^=  Itacolumite. 

Sandsïein  =  Grès. 

Sanidinbimstein.  çon  Lasaulx.  —  Ponces  à  structure  porphyrique, 


1252  VIII*    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  SAN 

par  développeniont  de  pliénocristaux  de  sanidine,  ou  d'autres 
minéraux,  hauyne,  hornl)lende,  magnélite  (p.  228). 
SANiDixco.NiiLOMEUATK,  Seiifl,  1809.  —  Groupc  des  roches  seiui- 
clastiques  de  Senft,  contenant,  dans  un  ciment  poreux,  plus 
ou  moins  terreux,  des  fragments  de  trachyte,  phonolite,  ponce, 
etc.  On  distingue  alors  les  Trachyt  —  Phoilolith  —  Bims- 
teinconglomerate,  des  brèches,  des  trass,  etc.  (Senti,  p.  yi). 
Sanidinfelsitpoui'myu.  —  Voir  Sanidin(juarz[)orphyr. 

Sanidinite.  —  Agrégats  mii  lolitiques  à  gros  grains  de  sanidine 
ou  leldspath  sodi(jue,  avec  divers  minéraux  subordonnés, 
pyroxène,  hornblende,  pseudomorphoses  de  leucile,  sodalite.etc. 
Il  y  a  ainsi  des  sanidinites  à  leucite,  des  sanidinites  à  sodalite, 
etc.  Les  sanidinites  ne  se  rencontrent  pas  comme  roches  indé- 
pendantes, mais  seulement  en  projections  volcaniques,  blocs 
dans  les  tufs,  enclaves  homœogènes,  ou  ségrégations  intratellu- 
riques,  dans  les  trachytes  et  les  phonolites.  (Osann  :  N.  J.  t888, 
I,  j).  117.  —  A.  Lacroix  :  Enclaves  d.  roch.  vole,  1893).  Weed  et 
Pirsson  restreignent  ce  nom  aux  roches  formées  d'orthose. 
conslituant  le  terme  extrême  de  leur  série:  Pyroxenite,  Shon- 
kinitc,  Jogoite.Augitesyenite(Wee(l  et  Pirsson,  Amer.  Journ  ,  L., 
3^  sér.,  1893,  p.  4!79).  Groupe  de  la  classification  de  Senft,  com- 
prenant les  roches  éruptives  à  sanidinine  (Trac-hytes,  phonolites 
et  même  andésites). 

Sanidinleucitgestein.  —  Voir  Leucitophyr,  Leucitlava. 

Sanidinleucitophyr.  —  Voir  Leucitophyr. 

Sanidin.noseanphonoliïh,  Boricky.  —  Espèce  de  phonolite  à 
noséane  (Voir  Leucitnéphélinphonolit). 

Sanidinobsidiax,  voii  Lasaalx,  187.5.  —  Obsidiennes  avec  phé- 
nocrystaux   de  sanidine.  (von   Lasaulx,  p.    217). 

Sanidinoligoklastrachyt.  —  Ancien  nom  des  trachytes  qui  con- 
tiennent à   la  fois  sanidine  et    oligoclase. 

Sampixpechstein,  Ç07Î  Lasaulx,  i8;j5.  Pechstein  Irachytique, 
dont  les  pliénocristaux  sont  exclusivement  de  la  sanidine. 
(von    Lasaulx,  p.    228). 

SANiDiiNPHONOLriH,  BoHcki),  \^'j^.  —  Plionolitcs  composées  de 
sanidine  prédominante  et  néphéline  ;  la  néphéline  et  la 
noséane  constituent  ensemble  10  à  3o  /„  de  la  roche,  et 
les  éléments  attaquables  par  HGl,  i5  à  3.")  "/,,  (Petrog.  Slud. 
Phonolilhgesl.  Bohinens,     16,  18,    5o). 

Sanidinplagioklastrachyt.  —  Ancienne  subdivision  des  tra- 
chytes caractérisée  par  une  teneur  constante   en  plagioclase. 


SAN  LEXIQUF,    PÉTROGRAPHIQUE  1253 

Samdinquarzporphyr,  Jenzsc/},  i858.  —  Felsitporphyre  de 
Zwickau.  ainsi  nommée  en  raison  de  l'aspect  incolore,  bril- 
lant,   sanidinoïde   de   son   feldspath.     (Z.   d.    g.  G.,  X,    p.  49)- 

Sanidinrhyoltth,  von  Lasaulx,  1875.  —  Liparites  contenant  dans 
une  pâte  aphanitique,  des  phénocristaux  de  sanidinc  seuls, 
ou  associés  à  d'autres  plus  rares,  de  biotite,  plagioclase, 
hornblende   (von  Lasaulx,   p.  276). 

Sanidintrachyt.  —  Ancien  nom  des  trachytes   sans  plagioclase. 

Sanidophyr,  çon  Dechen,  iSGi.  —  Liparite  du  Siebengebirge 
à  pâte  homogène,  grise,  felsitique,  avec  grands  pliénocris- 
taux  de  sanidine.  et  quelques-uns  de  plagioclase.  Ce  sont 
des  liparites  sans  individualisations  de  quarz  intra-telluri- 
que  (von    Dechen  :    Siebengebirge,    1861,    p.    108). 

Sansino,   Stôhr.  —  Sable  jaune,  parfois   marneux,  avec  concré- 

.  tions    d'oxyde    de     fer,     de    la    vallée    de   l'Ai-no  ;   il  passe 

parfois   au   conglomérat.    (Ann.  d.  Soc   d.  natur.  di  Modena,  V). 

Santorinitk,  Washington,  1897.  —  Roche  éruptive  à  felds- 
path calcosodique  allant  du  labrador  à  l'anorthite,  membre 
acide  de  la  série  basaltique  à  SiO-  =  65  à  70  %,  (Journ. 
geol,  v.,  368).  Lœwinson-Lessing  les  range  parmi  les  dacites 
à    hypersthène. 

Sanukit,  Weinschenk,  1890.  —  Andésite  à  pyroxène  vitrophy- 
rique  du  Japon,  avec  peu  ou  pas  de  feldspath,  contenant 
dans  une  pâte  vitreuse,  bronzite,  grenat,  et  un  peu  de 
plagioclase.  Voir  :   Boninite.  (N.  J.,  B.  B.  vu,  p.  i33). 

Sapphiringesteine,  Rosenhasch^  1901.  —  Lentilles  dans  le 
gneiss  du  Groenland,  formées  de  sapphirine,  hornblende, 
gédrite,  mica  brun,  avec  un  peu  de  cordierite,  anorthite, 
cornerupine  (p.    549). 

Saprolite,  Becker,  1894.  —  Roches  décomposées  sur  place, 
non  transportées,  qu'on  trouve  dans  certains  des  placers  auri- 
fères des  x\ppalaches.  (A.  B.  U.  S.  Geol.  Surv.  ni). 

Sârnadiabas,  Tôimebohm.  —  Diabase  à  olivine  à  grains  lins, 
souvent  avec  mica  accessoire,  quarz,  dans  une  pâte  micro- 
ci'istallino.  formée  d'aiguilles  incolores  et  de  grains  verts. 
Voisin  des   diabasporphyrites.    Voir  :  Salitdiabas. 

SARXArr.  Brôgger,    i88'î  =   Cancrinita'girinsyenit. 

Sasso  Morto.  —  Roclie  du  Monle-Amiata,  identique  à  la 
neci'olite  (Hrocclii)  (hi  Monte-(amino  (parfois  appelée  aussi 
pe])erino.    (pioique  distincte  du  ])eperino  des   Monts-Albains). 

Sauerstofkqtiotient,     Blsc/ioJJ',    i85i,    —     Le    quotient     d'oxy- 


la.VÎ  \ni'  co.NditÈs  géologique  SAU 

til'ène  a  été  choisi  i)ai'  Bischoll"  coiiiiiic  la  donnée  carac- 
téristique dans  les  comparaisons  d'analyse  des  roches.  On 
obtient  ce  quotient  en  divisant  le  pourcentage  d'oxygène, 
combiné  dans  les  oxydes,  par  celui  de  Toxygène  de  la 
silice.  Tschermak  a  proposé  un  autre  (piotient  d'oxygène, 
plus  compliqué,  basé  sur  les  quotients  d'oxygène  des 
divers  éléments  de  la  roche.  Voir  :  Silicirungsstufe.  (Bis- 
cholf  :  Lehrb.  d.  chem.  u.  phys.  Geol.,  u,  i,  p.  6'3i.  i85i  ;  — 
Tschermak  :  Porphyrgestcine  Oesterreichs,  1869,  p.  27). 
Sàulexbasalt.    —   Nom   donné  aux    basaltes  à   divisions  colon- 

naires  nettes  et  tranchées. 
Sâulige  Absonderung  =  Prismatiques   (divisions). 
Saure  Gesteixe.  —  Hoches   éruptives,    riches    en    silice  (v'oir  : 
Acides).     La    limite    entre    cette    catégorie    des    roches    aci- 
des  et    celles     des     roches     neutres    ou    basiques    est    arbi- 
traire,    variable  :     on    admet    assez     généralement    que    les 
roches    acides    sont    celles    où    la    ]>roportion    de     SiO-     ne 
descend   pas   en   dessous    de    65    à  60  "/n.  Lœwinson-Lessing 
caractérise  les  roches  acides  par  la  présence  dans  ces  roches 
d'un    excès   de    silice  liljre,   ce  qui    fixe   le    minimum    de    la 
teneur  en   silice    à    60   o/o.    Voir  :    Acidité,  (Gotta  ;  —  Fouqué 
et  Michel  Lévy,  Minerai.  Microg.,  1879;  —  Lœwinson-Lessing:  Bull. 
Soc.    Bel.    Geol.). 
Saussuritdiabas.    —    Diabase    dont    le    feldspath   est    \t\ns    ou 

moins  complètement  saussuritisé. 
Saussuritgabbro.    —    Gabbros  dont   le  feldspath    est    plus    ou 

moins  transformé   en   saussurite. 
Saxonite,   Wadsworth.   1884.    —  Roclies  grenues  à  enstatite   ou 
à     bronzit-olivine      (Péridotite).      d'origine     météorique     ou 
terrestre.   Rosenbusch  appelle  ce  groupe   celui   des    Harzbur- 
gites.    (Lithol.   Studies,   Muséum    Gomp.   Zool.    Harvard,    p.    86). 
Scapoltte-rock,    Hitchcock,  i853.  —   Roche  formée  de  scapolite 
grise,  sul)grenue.  interstratifiée    entre  des    micaschistes  et  cal- 
caires azoïques  dans  le  Connecticutt.  Dana  rapporte  le  minéral 
constituant    non    à    la   scapolite,   mais   à    une   augite    blanche 
dépourvue   d'alumine.   Voir  AVerneritfels  (Report  on  the  Geol. 
of  Massachusetts,  p.  3i5,  i853). 
ScARiôs   =--   Scoriacé. 

ScnÂCKSCHiEFER.   —   Scliistcs   à    taches   claires    et    foncées. 
ScHALENPORPHYR.    —    Porpliyrcs    zonaires.     dont    les    divisions 
favorites  suivent  les  diverses   zones    composantes,    ondulées. 
ScHALiGE,  Alsonderlxc;.     —     Modc    de    division    de   certaines 


SHA  LEXIQUK   PÉTROGUAl'HIQUE  12."J5 

roches,  caractérisé  par  des  faces  courbes  et  non  planes; 
il    passe  aux    structures  spliériques,    à  sphères   emboîtées. 

Shalkit,  g.  Rose.  —  Météorites  formées  d'olivine  dominante 
avec   shei)ardile    et  fer    chromé.    Voir  :    PaHasite. 

ScHALSTEix.  Stifff,  i8'-25.  —  Tufs  diabasiques  sous-marins,  géné- 
l'alement  très  métamorphosés  :  ce  nom  peu  précis  à  l'origine 
était  ai)pliqué  indifféi-emment  aux  diabases  altérées,  tufs, 
etc.  (Stitft  :  Leonhards  Z.  f.  Min.  p.  147,  2'3ô). 

ScHALSTEiNPOHPHYR,  çoTi  DechcTi,  i8!22.  —  Sclialsteine  de  Brilon, 
avecphénocristaux  defelds])ath  (von  Dechen  :  Nœggeralh,  Rhein- 
land-Westphalen,  u,  p.  21). 

ScHALSTEiNSCHiEFER.  —  Sclialstein  schisteux. 

SchaumctEsteine.  Zirkel.  —  Roches  vitreuses  huileuses,  pon- 
ceuses (2  p.  32). 

StiHAUMiG.  —  Structure  des  roches  huileuses,  où  la  pâte  est 
réduite  à  de  Unes  lamelles,  entre  les  soutflures  en  grand 
nond^re  :  Ex.  :  Ponces. 

ScHAUMKALK.  —  Calcaire  fin.  poreux,  tendre,  d'asj)ect  spongieux. 

ScHEiNDioRiTE,  Bcrgt,  1889.  —  Dioritcs  de  formation  secondaire, 
par  transformation  du  pyroxène  en  amphibole,  des  diabases, 
gabbros,  hypérites,  etc.. 

ScHERBENscHiEFER,  Lehuifinn,  1884.  —  Schistes  formés  par 
dynamométamorphisme,  aux  dépens  de  roches  primitivement 
cristallines  ;  ils  sont  comparables  à  des  brèches  de  friction, 
et  s'en  distinguent  par  la  forme  déprimée,  amygdalaire,  des 
fragments  reconnaissables  dans  le  schiste.  (Lehmann  :  Unters. 
ûber  die  Entstehung  der  allkrystall.  Schiefergest,  i884,  P-  i^^)- 

ScHicHTUNG  =  Stratification. 

ScHiCHTUNGSFUGE,  Naiiinanii  =  Schichtungskluft. 

ScHicHTUXGSKLUFT.  —  Plan  de  séparation  qui  limite  les  cou- 
ches sédimcntaires  superposées,  successives. 

ScHTEFER.  —  Voir  :  Schiste. 

ScHiEFERHORNFELS.  —  Sclustes  transfomiés  en  Hornfels  dans 
les  zones  de  contact,  et  présentant  encore  des  traces  de 
schistosité. 

ScHiEFERPORPHYRoÏD.  Losspn,  1869.  —  Schistes  contenant  des 
cristaux  d'orthose,  et  groupés  par  Lossen  parmi  ses  por- 
phyroïdes. 

ScHiEFERTuoN.  —  Argile  schisteuse,  ou  schiste  argileux  tendre 
r^   Shale. 

ScurEFKRTonF.  Doss ,  ^^[)~-  — Nom  dc  la  toni-be  schisteuse,  qu'il 
distingue  du   schiste   tourbeux  (Torfschiefer). 


I2JG  vin'"    CU.NGUÈS    GÉOLOGIQUE  SCH 

ScHiEFKRuxG   =   Schistosité. 

SciiiEFRiG.  —  Caractère  des  roches  (jui  se  débitent  en  lames 
minces  parallèles,  suivant  des  directions  déterminées  ; 
l'apparence  l'appelle  celle  du  clivajçe  parmi  les  minéraux. 
Cette  structure  schisteuse  peut  être  |)rimaire,  ou  secondaire 
(Druckschieferung,    clivage)  =^  Blattrig.   feuilleté  (partim). 

ScHiLFSAXDSTEiN.  —  Grès  (lu  Kcupcp,  riches  en  débris  de 
Calamités   et    Equisetacées. 

ScHiLLERFELS,  Raiiinei\  1S19.  —  Péridotites  à  enslatite  ou  bron- 
zite,  où  les  pyroxènes  rhombiques  sont  transformés  partiel- 
lement en  bastite  (Schillerspath).  Ce  sont  des  Olivinnorites 
sans  feldspath,  pour  Streng  ;  des  Gabbros,  pour  Raunier. 
Voir  :  Harzburgite  =  Protobastitfels,  Serpentinfels  (Streng  : 
N.   J.,    1862^   p.   021  ,• — Raumer  :  Geb.    Niederschlesiens,  p.  40)- 

SCHILLEUFELSAXORTHITGESÏEI.X,      StrCUg,       1862.      —      GrOUpe       dc 

Schillerfels,  caractérisé  par  l'association  d  anorthite,  proto- 
bastite,    bastite.    (Streng  :N.  J.  1862,  p.  hi'i) . 

ScHiLLERisATioN.  JiulfL  i885. —  Proccssus  par  lequel  des  inclu- 
sions, ou  des  pores  creux  remplis  d'éléments  secondaires 
et  répartis  régulièrement  suivant  certaines  faces  des  cris- 
taux, donnent  à  ces  cristaux  un  reflet  particulier.  (Judd  : 
Q.  J.    G.    S.    i885.  xLi.  383). 

ScHiST.  —  Les  auteurs  anglais  désignent  sous  ce  nom  les  schistes 
cristallins.  Bonney  Geikie.  et  les  auteurs  anglais  désignent 
sous  le  nom  de  Schist.  les  schistes  cristallins.  Ce  nom  de 
schistes  cristallins  est  cependant  généralement  réservé  aux 
roches  macrocristallines  feuilletées,  comme  gneiss,  micaschis- 
tes, granulites,  qui  tantôt  sont  des  sédiments  métamorphisés.  et 
tantôt  des  roches  éniptives  transformées.  Dans  ce  sens, 
l'expression  est  synonyme  de  schistes  archéens,  ou  primitifs; 
les  schistes  cristallins  remontant,  à  peu  d'exceptions  près, 
à  ces  temps  reculés.  On  trouvera  un  exposé  des  diverses 
hypothèses,  relatives  à  la  genèse  des  schistes  cristallins,  dans 
le   Compte-Rendu  du  Y^  Congrès  géologique,  Londres,   1888. 

Schiste.  —  Roche  argileuse  dure  et  fissile,  disposée  en  feuillets, 
contenant  des  grains  de  quarz  élastiques,  et  des  néoformations 
cristallines,  telles  que  microlites  de  rutile  (Thonschiefer- 
nàdelchen),  séricite.  muscovite.  chlorite,  charbon,  etc.  = 
Phyllade  simple,  Thonschiefer.  slate.  Les  schistes  sont  des 
roches  caractérisées  par  leur  structure  fine,  feuilletée,  quelle 
que  soit  leur  composition  ou  leur  mode  de  formation.  Pour 
Senft  les  schistes   sont   synonymes    des    argiloïdes. 


se  H  LEXIQUE    PÉTROGUAPHIQUE  1267 

Schistes  a  chloritoïde.  —  Schistes  avec  paillettes  de  chloritoïde, 
répandus  en  Bretagne. 

Schiste  actinolitique,  Reiiss,  iS^o.  —  Variété  de  schiste  amphi- 
bolique  à  actinote  dominante.  Agrégat  grossièrement  schisteux 
d'actinote  gris-vei't  à  vert-pâle,  en  individus  fibreux,  en  aiguil- 
les, associés  à  peu  de  feldspath  et  quarz  =  Aktinolith- 
schiefer,    Strahlsteinschiefer. 

Schiste  a  damourite.  —  Micaschiste  dont  le  mica  est  la  damou- 
rite  =^Hydromicaschist,Damouritschiefer,scliiste  à  paragonite. 

Sc:histe  ALUMiNEUX  =  Ampélite. 

Schiste  aeunifère  —  Ampélite. 

Schiste  ampklttique.  —  Schistes  fins,  noirs,  riches  en  charbon 
et  en  pyrite,  donnant  par  altération  alun  et  sulfate  de  fer  = 
Schiste    graphique. 

Schiste  amphibolique.  —  Schiste  à  hornblende  dominante,  avec 
divers  minéraux  accessoires  =  Amphibolschiefer.  amphibolite. 

Schiste  ardoister.  —  Schistes  à  divisions  faciles,  minces  et 
résistantes,    pouvant  servir  à   la   confection   des   ardoises. 

Schiste  bitumineux.  —  Schistes  sombres,  tendres,  formés  de 
sédiments  vaseux,  où  la  matière  organique  prédomine  sur 
la  minérale:  ils  montrent  i)eu  de  débris  organiques,  mais 
très  bien  conservés.  Ils  donnent  naturellement  ou  par  dis- 
tillation des  matières   bitumineuses. 

Schiste  charbonneux.  —  Schiste  noir,  tachant,  très  riche  en 
charbon,  et  pouvant  servir  à  la  fabrication  de  la  couleur 
=  Ampélite,    Schwai'zschiefer. 

Schistes    chlortteux.  — Sch.  où  la  chlorite  remplace  la  séi'icito. 

Schistes  euritiniques,  Sfan.  Meunier.  —  Schistes  à  grains  fins 
de  feldspath. 

Schistes  gaufrés  =  Schistes  tachetés,  ridés,  métamorphisés 
=   Knotenthonschiefer. 

Schistes  lustrés,  Lorj'. — Variété  de  schiste  à  séricite  des  Alpes. 

Schistes  macliferes  =   Macline.    chiastolithscliiefer. 

Schistes  micacés.  —  Nom  donné  en  France  aux  schistes  riches 
en  mica,    transformés   par   métamorphisme. 

Schiste  quarzifère,  Dnmont,  iS'iy.  — Schiste  dont  la  surface 
des  feuillets  est  très  inégale,  montrant  des  grains  de  quarz, 
miliaires   ou   pisaires. 

Schistes  satinés.  —  Désignation  de   certains  schistes  des  Alpes. 

plissés,    à    reflets   soyeux   suivant   leurs   clivages. 
Schiste  séricitique.   —  Phyllades   ou    schistes   compacts    sérici- 


1258  Vlir    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  SC  H 

tiques,  von  Lasaulx  désigne  sous  ce  nom,  tous  les  schistes 
scricitiques  verts  et  rouges,  où  les  éléments  constituants  ne  se 
distinguent  pasàlVeil  nu=^  (SericitphylliteXossen,  1867,  p.  352). 

ScHisTiï,  Gûmbel.  —  Phyllade  compacte,  à  faces  planes,  de  cou- 
leur claire,  pauvre  en  chlorite. 

ScHisToiD.  A.  R.  Hiinl,  1896.  — Nom  général  des  roches  éruptives, 
schisteuses,  pour  les  distinguer  des  schistes  véritables.  On  dira 
par  exemple  :  Schistoïde  holocristallin  à  albite-ouralite. 

ScHisTOsiTK.  —  Structure  répandue  parmi  les  roches  sédimen- 
taires,  à  feuillets  minces,  plans,  parallèles.  On  distingue  une 
schistosité  primaire,  déterminée  par  la  disposition  parallèle 
des  éléments  constituants,  minéraux  ou  fossiles,  minces, 
lamellaires,  et  une  schistosité  secondaire  ou  fausse  schistosité, 
commune  aux  roches  sédimentaires  et  aux  cristallines  et  qui 
résulte  d'actions  dynamiques  =  Schieferung.  Slaty  cleavage. 

ScHizoMORPH.  —  Voir  Deuteromorphe. 

ScHLACKE.  —  Scories  volcaniques  ;  partie  superficielle  huileuse 
et  poreuse  des  coulées  et  des  projections  volcaniques. 

SCHLACKENAGGLOMERATE    =  Tufs  SCoHacés  . 

ScHLACKEXKUcHEx.  —  Gàtcaux  de  lave  discoïdes,  devant  leur 
origine  à  des  bombes  volcaniques,  tombées  avant  leur  conso- 
lidation et  aplaties  lors  leur  chute. 

SCHLAMMFLL'THEN  =    Couléc  boueUSC. 

ScHLA>nrsTRÔME  =  Gouléc  boueuse  (partim). 

ScHLiER.  —  Marne  miocène  d'Autriche,  riche  en  Nautiles  et 
Pteropodes,   et  formée   en   mer  profonde. 

ScHLiEREN,  Reyer,  1877.  —  Structure  bréchoïde  propre  aux 
roches  éruptives,  montrant  des  blocs  ou  lambeaux  (Schlie- 
ren)  différents  de  la  masse  de  la  roche,  par  leur  structure, 
leur  composition  minéralogique,  ou  chimique,  mais  qui  y 
passent  insensiblement.  Cette  inhomogénéité  de  l'ensemble 
peut  être  attribué,  selon  les  cas,  soit  à  des  différenciations 
initiales  du  magma,  soit  à  des  injections  successives,  ou  à 
des  accidents  de  consolidation  du  magma,  ou  même  à  des 
modifications  secondaires.  On  peut  ainsi  distinguer  avec 
Zirkel  des  brèches  volcaniques  constitutionnelles,  intrusives, 
concrétionnaires,  et  hysterogénétiques.  Ici  se  rangent  les 
Taxites,  les  laves  tuffoïdes,  les  faciès  de  contact,  etc. 
(Reyer  :  Die  Eug^aneen,  1877-69;  —  Theoret.  Geol.,  1888-82;  - 
Zirkel:    Pet.,    1893,   1,    787). 

Sf  HLiEREXKxôDEL.  —    Enclaves  homœogènes,    d'après   Reyer. 


SCH  LEXIQUE    PÉTROGUAPHIQUE  laôt) 

ScHLiFFFLÂCHEN.  —  Surfaces  de  frottement,  miroirs,  produits 
par  les  mouTements  orogéniques,  ou  par  le  frottement 
des   glaciers    =^  Slickensides,   Rutschflâclien,   Harnische. 

ScHLOTTENGYPS,    Wemer.  —  Gypse   grenu. 

ScHORLS,    nom  vulgaire  de  minéraux    noirs,  comme  tourmaline. 

ScHÔRLFELs   =  Tourmalinite. 

ScHÔRLGRANiT  =  Granité   à  tourmalines. 

ScHouLQUARziT   =    Toumialinite. 

ScHORLSCHiEFER.  —  Scliiste  à   tourmalincs. 

ScHOTTER.    —   Galets   diluviens. 

ScHRiESHEiMiT.  —  PéHdotite  à  amphibole  à  structure  pœcilitique. 
Schillerfels  de  la  vallée  de  Scliriesheim,  près  Heidelberg. 

ScHUNGiT,  Inostranzeff,  1880.  —  Variété  de  carbone  amorphe  des 
schistes  huroniens,  plus  riche  en  carbone  que  l'anthracite  :  elle 
en  contient  jusqu'à  98  %  =  graphitoïde,  anthraeitoïde.  (Inos- 
Iranzeff,  N    J.  1880,  i,  97). 

ScHUPPENGLiMMERSCHTEFER.  —   Micaschistc   écailleux,  ondulé. 

ScHUPPENGNEiss.  —  Gneiss  écailleux,  fibreux,  où  le  mica  enlace 
les  autres  éléments  entre  ses  lames  écailleuses. 

ScHUPPiG  =  Ecailleux. 

ScHUTT.  —  Amas  de  fragments  rocheux,  éboidis. 

ScHUTZRiNDE,  Wallhev. —  Revêtement  brun-noiràtre  qui  recouvre 
fréquemment   les  roches  désertiques  =  Desertvarnish. 

ScHWÂRMER.  —  Nom  des  filons  peu  épais,  rayonnant  dans  toutes 
les  directions. 

ScHWARZEisENTEiN.  —  Limouite  manganésifère, 

Schwarze-Kreide.  —  Schiste,  noir,  traçant. 

ScHvv^EizERiT,  Grotk.  —  Variété  de  serpentine  de  Zermatt,  blanc- 
verdâtre,  compacte  ou  finement  grenue  (pseudomorphose 
d'olivine),  d'après  Kenngott  (Miner,  d.  Schweiz),  et  Groth 
(Beschr.  d.  Minerai,  d.  Univ.  Strassburg). 

Sr.HWETziTE,  Stanislas  Meunier,  i88y.  —  Météorite  ferreuse  du 
type  SchAvetz. 

ScHwiEBEN.  —  Concrétions   lenticulaires. 

Schwimmkiesel.  —  Opale  légère,  poreuse,  amorphe  =  Ménilite. 

SciARRE  =   Cheires. 

ScopuLiTE,  F.  Riitley.  —  Agrégat  de  cristallites  en  faisceaux  ou 
en  brosses,  toujours  soudés  à  deux,  par  la  tige.  Voir  Bacillite. 

Scoriacé.  —  Structure  rappelant  celle  des  scories  des  hauts- 
fourneaux,  et  qui  caractérise  les  j)artics  superficielles  hui- 
leuses des  courants  de  lave,  rapidement  refroidis,  avec 
dégagement  tumultueux  de   vapeurs  =  Schlackig. 


t26o  vin"    CONGKÈS   GÉOLOGIQUE  $00 

Scories.  —   Blocs  de   laves  déchiquetés,    sur  une   coulée. 

ScREE.  —  Nom  vulgaire  pour  débris,  talus  rocheux,  slide  rock, 
Felsen    mecr. 

ScYELiTE,  /.  Jiidd..  i885.  —  Picrito  à  amphibole  avec  mica, 
présentant  des  apparences  spéciales  de  schillerisation.  La 
roche  est  ophitique.  avec  cristaux  d'olivine.  amphibole, 
mica,  fer  chromé  et  fer  magnétique,  sans  feldspath.  (Tertiary 
and  Older  Peridot.  Scolland,  Q.  J.   G.   S.,  xli,   i63,  /Joi). 

Secondaires  (éléments).  —  Paiements  composants  des  roclies. 
formés  après  leur  consolidation,  par  transformation  des 
éléments  de  la  roche  même  =^Secundare  Gesteinsgemengtheile. 

SÉCRÉTIONS,  Naiiinann.  —  Nom  donné  au  produit  de  remplis- 
sage, par  voie  hydro-chimique,  des  cavités  des  roches  :  les 
substances  minérales  ainsi  déposées  sont  dillerentes  de 
celles  qui  constituent  la  roche,  mais  dérivent  souvent  de 
leur  décomposition.  Les  parties  externes  d'un  noyau  de 
sécrétion  sont  ainsi  les  plus  anciennes,  l'inverse  a  lieu 
pour  les   concrétions,    suivant   les   définitions  de  Naumann. 

Secfndar-ert^ptiv.  Scheerer.  iS(i4.  —  Scheerer  désigne  ainsi 
les  roches  silicatées  anciennes,  rci)rises  et  refondues  après 
la  consolidation,  par  des  venues  de  roches  éruptives 
récentes.  Ainsi  il  regarde  comme  des  gneiss,  refondus  de 
la  sorte,  les  trachytes  (ju'on  trouve  dans  le  basalte. 
(N.  J..  iS()4,   p.  410). 

Secundàre-CtEsteine  ^=  Roches    élastiques,   de    certains  auteurs. 

Secindar-porpiiyrisch,  Lœu'inson-Lessing .  i898.  —  Modifica- 
tions secondaires  produites  dans  des  roches  métamor- 
phiques, par  cataclases  ou  autrement,  et  déterminant  dans 
ces  roches  une  séparation  en  pâte  et  en  pliénocristaux, 
entiers  ou   fragmentaires.   (Aciditàis-Cocffîcient,  p.  289). 

Secundâre  Sc.HiEFERiNG. —  Stratification  transvcrsale,  ou  fausse 
stratification. 

Sedimentaires  (roches).  —  Roches  déposées  dans  les  eaux,  et 
stratifiées  :  elles  peuvent  se  former  indiiléremment  sous 
l'action  de  divers  agents,  soit  mécaniques,  soit  chimiques, 
ou  organiques  ■^=  Roches  neptuniennes,  stratifiées,  cato- 
gènes.   hydatogènes,   etc. 

Skdimentaires  (tufs),  pon  Richthofcn.  18G1.  —  Tufs  des 
porphyrites  augitiques  et  des  mélaphyres  (partim)  =  Sedi- 
mentartulfe,   tufs   élastiques    (Geogn.   Beschr.  v.  Sûd-Tyrol). 

Sediment.\rdiagenetisch,    Lehmann,  1884.  —  Nom     donné     par 


SED  LEXIQUE    PÉTROGUAPHIQUF.  I261 

Lehman,  à  la  théorie  de  Gûmbel,  expliquant  l'origine  des 
Phyllitg-neiss  par  niétamorphisuie  de  sédiments  devenus 
plastiques  à  haule  températui^e.  (Lehmann  :  Unters.  ûber  die 
Entstehung    d.    ail.    Kryst.  Schielergest,    1884,  70). 

Skdimexts.  —  Dé[)(jls  [)roduits  sous  l'eau,  soit  qu'ils  y  aient  élé 
roulés  à  l'état  de  suspension  mécanique,  ou  qu'Usaient  été  tenus 
à  l'état  de  solution,  ou  mélangés  ;  ils  peuvent  être  d'origine 
org-anique  ou  non. 

Skdimenttuffe,    Walthe/%   i88().   —   Tufs   formés    par  la    chute 

en   mer    de    cendres   issues    d'un    volcan    terrestre,     et    leur 

sédimentation    sous-marine.    Ils    montrent    des     alternances 

de    couches    à    éléments    compacts    ou   poreux,     de  densités 

diverses,   et  sont  fossilifères.  (Z.   d.  d.   g.  G.   1886,    p.   3ii). 

Seebemt,  Salomon,  1900.  —  Hornfels  formée  de  cordiérite  et 
feldspath  (C.  R.  G.,  ■34O). 

Seekreide.  Raniann,  1895.  —  Variété  de  Limnocalcite  ;  calcaire 
tendre,  à  grains  fins,  déposé  au  fond  des  lacs  les  plus  profonds. 
(Ramann  :  N.  J.,  x.,  B.  B.  1895,  p.   iGi). 

Seeloss.  —  Marne  compacte,  stratifiée,  non  poreuse,  ayant  la 
composition  et  l'origine  du  Loss,   mais  non  sa  structure. 

Segregationstrûmer.  —  Lambeaux  d'exsudation. 

Seiken. — Nom  donné  par  les  exploitants,  aux  sables  et  graviers 
d'alluvion,  qui  contiennent  des  métaux  nobles  ou  des  pierres 
précieuses.  On  dit  ainsi  Goldseifen.  Platinseifen,  Dia- 
mantseifen,  etc. 

Seillava.  —  Surface  silonnée  et  tordue  de  certaines  coulées  de 
lave  très  visqueuse  =  Lava  cordata. 

SÉLAGiTE,  Haûy,  1882.  —  Amphibole  et  feldspath  intiment  mêlés, 
avec  mica  disséminé,  d'après  Haûy.  Actuellement  ce  terme  est 
souvent  usité  comme  synonyme  d'Hypersthénite.  La  sélagite  de 
Montecatini  décrite  par  Savi  est,  d'après  Rosenbusch,  un  tra- 
chyte    micacé  (Rosenbusch  :  N.  J.   1880,  n,  206). 

Selge  romaxo,  Fleuriaii  de  BeUeviie.  —  Néphélinite  à  leucite  de 
Gapo  di  Bove  (Journ.  de  Phys.,  li,  ^Sg). 

Selenolite,    Wadsworth.   —  Famille  du  gypse  et  de  l'anhydrite. 

Sellagneiss.  —  Gneiss  des  Alpes   à    deux    micas,     glandubmx. 

Semicrystallin.  —  Structure  semicristalline  des  roches  éru[)- 
tives.  Naumann  applique  aussi  ce  terme  au  ciment  cristallisé 
abondant   de  certaines   roches    élastiques. 

Semi-pegmatique  (structure),  a.  Lacroix,  1900.  —  Structure 
résultant  de  l'association  de  deux  minéraux,  dont  l'un  (celui 


1262  VIll"    CONGRÈS   GKOLOr.IQUK  SEP 

qui  est  englobé  par  l'autre)  i^ossède  une  orientation  unique 
et  des  formes  cristallitiques  à  formes  géométriques,  alors  que 
le  minéral  enveloppant  est  grenu,  au  lieu  d'avoir  une 
orientation  uniforme,  comme  dans  la  structure  pegmatique. 
(B.  C.  h.,  Il»  I,  p.  58). 

Septarias.  —  Concrétions  calcaréo-argileuses,  ou  formées  de 
spliérosidérite.  fendues  et  traversées  à  l'intérieur  par  des 
fentes  de  retrait,  dues  k  la  dessiccation.  Le  remplissage 
de  ces  fentes,  par  des  substances  cristallines,  donne  lieu 
aux    septa     qui  valent  à   ces   roches   leur  uom. 

Sekicitauinolschieieh,  Lossen.  —  Schistes  compacts  du  Taunus. 
formés  de  quarz,  feldspath,  séricite,  présentant  des  lenlilies 
et  des   nappes  de    séricite. 

Seuicitaigitschiei-eu  et  SERiciïKALKscniEFEK.  Losseu.  1889.  — 
Roches  diabasiques  métamorphisées  mécaniquement  et  deve- 
nues schisteuses,  avec  abondant  développement  de  séricite 
=  Augitschiefer,  Augitsericitschiefer,  Diabasschiefer,  etc. 
(Lossen  :  Z.  d.  g.  G.  1889,  41,  p.  408). 

Sericitglimmerschiefer.  —  Schistes,  formés  de  séricite  verte, 
talqueuse.  muscovite,  chlorite,  et  rubans  lenticulaires  de 
quarz  ;  ils    sont    rubanés,    libreux,   ou  à  gros    grains. 

Sericitg.neiss,  Lossen.  —  Gneiss  du  Taunus,  formé  essentielle- 
ment de   quarz,    orthose,    séricite,    en    proportions  variées. 

Sericitkalkpuyllite,  Lossen,  i8(3-.  —  Schistes  séricitiques  du 
Taunus  et  du  Soonwalde.  de  couleur  verte,  avec  calcite  lamel- 
laire. Lossen  les  tint  d'abord  pour  des  sédiments,  méta- 
morphisés  par  des  eaux  à  haute  tenipératui'e.  mais  les 
reconnut  plus  tard  comme  des  diabases  transformées  par 
dynamométamorphisme  =  Augitschiefer  (Lossen  :  Z.  d.  g.  G., 
1867,  XIX  ;  ibid.  187;,  xxix,  p.  359). 

SERiciTPHYLErrE  =^  Scliistc  à   séricite 

Sericitporphyroïde,  Lossen,  1869.  —  Porphyroides  du  Harz. 
riches  en   séricite   (Lossen  :  Z.  d    g.  G.,  1869,  p.   33o). 

Sericitquarzitschiefer.  Lossen.  —  Quarzites  schisteux  et 
libreux,  comprenant  des  membranes  minces  et  des  tissus  de 
séricite  (Lorelz  :  Jahrb.  p.  g.  Landesanst..   1881    p.  2o3). 

Sericitschiefer.  —  Micaschistes  de  couleur  claire  à  mica  séricite. 

Sericittuffe,  Mûgge.  1897.  —  Tufs  compacts  ou  schisteux,  très 
métamorphisés,  chargés  de  séricite,  de  feldspath  récent, 
d'anatase,  et  de  taches  d'une  substance  biréfringente  (Mûgge, 
N.  J.,  B.  B.,  vni,  643). 

SERNiFrr,  Heer.  —  Verrucano  de  Glaris,   à  ciment  de   quarz    et 


SER  LEXIQUE   PÉTROr.RAPHIQUE  1263 

mica.  Cette  dénomination  comprend  à  la  fois  des  conglo- 
mérats, des  arkoses,  des  grès  rouges. 

Serpentine.  —  Roche  d'origine  secondaire,  formée  aux  dépens  de 
péridotites,  pyroxénites  et  analogues,  avec  serpentine,  fer 
magnétique,  fer  chromé  et  débris  du  minéral  originel.  Lu 
roche  est  compacte,  verte,  tendre,  parfois  porphyrique  quand 
les  individus  cristallins  anciens  sont  conservés.  Elle  présente 
souvent  des  alternances  ou  ilammes,  de  tons  verts,  noirs, 
blancs,  rouges,  jaunes,  rappelant  la  peau  du  serpent,  ce  qui  lui 
a  valu  son  nom. 

Serpentinanorthitgestein,  Zirkel.  —  Espèce  de  Schillerfels, 
appelée  par  Streng  Serpentinfels,  composée  d'anorthite,  schil- 
lerspath  ou  serpentine,  et  fer  chromé    (n,  i^y). 

Serpentinfels.  —  Serpentine  en  roche  (voir  le  mot  précédent). 

Serpentinit  =^  Gabbro. 

Serpentinsch[efer.  —  Variétés  de  serpentine  schisteuse,  à 
structure   parallèle,    gisant   à   la   bordure    des    massifs. 

Shale. —  Schiste  argileux  à  schistosité  parallèle  à  la  stratification. 

Shalkit,  g.  Rose,  i863.  —  Météorites  pierreuses,  grenues, 
formées  d'olivine,  shepardite  (bronzite)  et  fer  chromé 
(G.  Rose:  Abh.  Berl.  Akad.  i863-64,  p.  29,  122). 

Sheet  intrusive  ^=  Filon  couche,  sill,  Lagergang. 

Shergottit,  Tschermak.  —  Météorites  pierreuses  formées 
essentiellement  d'augite  et  de  maskelynite. 

Shimmer-aggregate,  Barrow,  1893.  —  Agrégat  micacé  où  la 
paragonite  remplace  staurotide,  disthène  et  autres  silicates 
alumineux  altérés.  (Q.  J.  G.  S.  xlix,  34o). 

Shingle  =  Galets,  Shotter. 

Shonkinite.  Pirsson,  1895.  —  Pyroxénite  riche  en  orthose, 
développée  comme  faciès  de  contact  de  la  syénite  sodalitique  de 
Square  Butte.  C'est  une  syénite  mélanocrate,  cristalline  grenue, 
formée  essentiellement  de  pyroxène,  orthose,  plagioclase 
=    Melanokrater  Gabbrosyenit,    Magnesiakaligabbro. 

Shoshomte,  Iddings,  1895.  —  Roches  liloniennes  et  elfusives  à 
pâte  vitreuse,  ou  méso-cristalline,  riche  en  feldspath  alcalin, 
parfois  avec  leucite.  Phénocristaux  :  labrador, augite,olivine. ou 
parfois  manquants.  Elles  forment  un  groupe  lithologicjue  avec 
les  Absarokites  et  les  Banakites, 

Siderite.  —  Roche  formée  par  un  mélange  d'argile  et  de  carbonate 
ferreux.  Daubrée  donna  ce  même  nom  en  18G7  à  des  météorites 
formées  en  partie  ou    en    entier    de  fer.     Fletcher    en    limita 


1264  Vlll'    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  SID 

l'emploi  aux  météorites    ferrugineuses,  holosidères  (Daubrée, 
G.  K.  1867,  65,  p.  60;  Shcpai'd  :  Amer,  journ.,  1867  (2).  xliu,  p.  22. 

SiDEHocKiSTK,  Bf'ongniart,  182^.  —  Hoche  formée  de  quarz  et 
d'hématite  micacée  =  Itabirite,  schiste  micacé  ferrugineux, 
(Coquand  :  B.  S.  G.  F.,  i84y,  p.  291). 

SiDÉuoLrriiiQUi!;.  —  Formation  d'argile  avec  minerais  de  fer  en 
grains  concrétionnés  et  phosphorites,  i-emplissant  des  poches 
dans  des  calcaires  tertiaires. 

SiDEROLiTE  (Aero-siderolite),  N.  S.  Maskelyne,  i8G3.  —  Nom 
proposé  pour  les  météorites  j)allasites,  plus  lard  appliqué  aux 
pallasitcs  et  aux  mésosidérites,  parN.  S.  Maskelyne.  Les  pétro- 
graphes  emploient  actuellement  ce  terme,  comme  Fletcher,  pour 
les  météorites  formées  de  fer  et  de  pai'lies  pierreuses  (silicates), 
ou  conmie  Biezina  pour  les  sidérophyres  et  les  pallasiles 
=  Syssiderite,  Lilhosidérite,  Mésosidérite,  Pallasile,  ïuczonite, 
etc.  (Fletcher  :  An  lulro(hicliou  lo  Ihe  Study  of  Météorites;  Brczina  : 
Die  Meleorileii  Samiiilung  d.  Iv.  K.  miner.  Hof  Rabin.,  i885  ;  N.  S. 
Maskelyne:  IMiil.  Mag.  i86i(4),  xxv,  p.  49)- 

SiDEROMKLANK,  voTi  W altevskiiusen,  i853.  —  Verres  basaltiques 
des  tufs  pahigonitiques  d'Islande.  (Vulk.  G.v.  Sicil.  u.  Island,202). 

SiDEiiOMETEORrrE  =  Siderolitlic. 

SiDEiioiMiYR,  Tschermak,  i883.  —  Météorites  ferrugineuses 
avec  silicates,  du  type  pallasite,  comprenant  de  nombreux 
cristaux  de  bronzite,  parsemés  dans  un  réseau  continu  de  fer. 
(Tschermak  :  Silz.  ber.W  ien.  Akad.  d.  Wiss.  i,  88,  p.  34;,  i883). 

Silex.  —  Roche  homogène,  compacte,  à  cassure  écailleuse, 
bariolée,  d'aspect  corné,  et  formée  de  silice  à  divers  étals, 
calcédoine,  opale.  Formes  concrélionnaires.  Origine  animale 
-s^  Pierre  à  fusil,  Feuerstein,  Flint,  Hornstein. 

SiLicA.LrrE,  Wadsworth.  —  Famille  des  roches  sédimentaires 
quarzeuses  et  siliceuses.  —  Voir  :  Laxit. 

SiLicATGESïEiA'E.  —  Rochcs  fonuécs  de  silicates  cristallisés, 
ou  d'un  mélange  de  ces  cristaux,  et  de  substance  silicatée 
amorphe  :  leur  ensemble  comprend  les  roches  éruptives, 
(sensu  latiori)  et  les  schistes  cristallins. 

SiLicATSTUFE  =  Aciditàts-Goellicient. 

SiLicEO-FELDSPATic  (igucous  rocks)  ,  Haiiglitoii ,  1857.  — 
Roches  dures,  vert-clair,  voisine  des  Hallellints,  des  pétro- 
silex.  (Journ.  of  Geol.  Soc.  Dubhn,  vn,  p.  283). 

SiLiCEous-ooLiTE,  BarliouT'  et  Torrey,  1890.  —  Masses  quarzeuses 
grenues,    comprenant    de     nombreux     globules,    formés    de 


$|L  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  12(35 

quarz  à  l'intérieur  et  au  dehors  de  silex  ou  calcédoine  : 
la  roche  ressemble  à  une  oolite.  (Am.  journ.  xl,  1890,  246). 

SiLiciKicATioN.  —  Enrichissement  en  silice  de  divei^ses  roches, 
par  suite  des  réactions  hydrochimiques  qui  accompagnent 
leur  altération  ;  elles  passent  ainsi  à  des  schistes  siliceux, 
horntéls,  hornschiefer,  schistes  cornés,  etc. 

SiLicioPHiT,  Schraiiff,  1882.  —  Serpentine  pénétrée  d'opale. 
(Z.  f.  Rr.  VI.  1882,  p.  33o). 

SiLiGiRUNGSSTUFE,  Sclieei^cr,  i8(J2.  —  Notion  introduite  par 
Scheerer  dans  la  caractéiùs tique  chimique  des  roches  érup- 
tives,  et  analogue  à  celle  des  quotients  d'oxygène  prônée  par 
Bischotr.  On  l'obtient,  en  divisant  le  tiers  de  la  proportion 
d'oxygène  de  la  silice,  par  le  total  de  l'oxygène  des  bases. 

SiLicoFERROLiTE,  ^4.  N.  Winchell,  1900.  —  Roche  de  contact  des 
gabbros  du  Minnesota,  essentiellement  caractérisée  par  de  la 
fayalite,  de  la  magnétite  et  de  l'augite,  englobant  des  grains  de 
quarz  (Et.  min.  et  pét.  Gabbros  Minn.  Paris,  102). 

SiLL.  —  Nom  des  mineurs  anglais  pour  tilons  couches  intrusifs. 

SiLLiMAMïE(à). —  Qualiticatif  des  roches  (schistes  micacés,  gneiss, 
etc.  )  l'iches  en  sillimanite. 

SiLLiiMANiTGRANULrr.  —  Granulite  rougeàtre,  riche  en  grenat  et 
oligoclase.  avec  laisceaux  de  sillimanite. 

SiLLiMANrriQUE,  QuARZiTE  MICACE,  Barrois.  1884.  —  Kocht;  déve- 
loppée au  contact  des  grès  et  du  granité  (Auiial.  Soc.  gcoi.  Nord). 

SiLLiT,  Giimbel,  1861.  —  Gabbro  du  Sillberg,  près  Berchtesgaden. 
appelé  par  Kosenbusch  Glimmersyenit  ou  Glimmerdiorit. 
(Gûiubcl:  Geogn.  Besch.  d.  bayr.  Alpengeb.   1861,  p.  i84). 

SiMi'Li:s  (roches).  —  Roches  formées  d'une  seule  espèce  minérale  : 
elles  sont  pour  la  plupart  d'origine  sédimentaire. 

SiNAiTE,  Rozicres.  —  Nom  proposé  pour  désignei*  la  syénite. 
al  liMulu  que  cette  roche  alUeure  au  mont  Sinai,  tandis  < pie  la 
roche  de  Syene  est  un  granité. 

SiNTERiiE.  Wndaworth  ^^  Kieselsinter,  tut' siliceux, siliceous  sinter. 

SiNTEROPAL   =:  Tuf  siliceux,  Kieselsinter,  Geyserite. 

SiNïERSïEiNE.   —    Dépôts    de  sourccs,  stalactites,  travertins,   etc. 

Sirocco  (poussière  du).  —  Fin  dépôt  sableux  formé,  comme  le 
lôss,  sous   l'induence  du   vent. 

SisMONDiNiïE,  Franchi,  1897.  —  Schiste  formé  de  sismondine,  de 
la  série  des  micaschistes.   (Bol.  com.    geoi.,  Ital.,  xxviu,  3). 

Skapolithamphibolit. —  Roche  formée  de  hornblende  et  scapolite, 
voir  :    Shapolithfels. 


80. 


1266  VllI'*    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  SKA 

Skapoi.itiidioiute.  Sjôi>reii,  i8S'3  -^  Dipynlioi'ilf. 
Skapolithtf.piiuit,  Schniiitz,  1897.  —  Roche  artilieicllc  produite 
par  lusiou  d'une  leucitite  avec-  lluorure  de  soude  et  fluorure 
de  ehaux,  et  contenant  dans  une  j)àte  viti-euse  jaune  des 
phcnocristaux  de  leldspulli  (orthose  et  lal)rador),  scapolite  et 
mica   accessoire  (N.  J-    i!^97,  1»^   P-   ''^'^)- 

Skarxsteixe.  7'ôrnebo/iin.  1882.  —  Roches  associées  aux  mi- 
nerais de  Suè(h',  formées  de  malacolite  et  grenat,  ou  dhorn- 
blende    et    chh)rite  (N.  .1.    1882,   i,   p.    "399). 

Skeleton    crystals  ^=    Endîryonnaires  (cristaux). 

Skeleton  spherui.ites,  g.  Cale.  1887.  —  Sphérolites  présentant 
des  prolongements   amœboïdes   (Geol.  Mag.,  p.  3o2). 

Skôlar.  —  Nom  suédois  des  écailles  courbes,  formées  de 
chlorite,  talc,  serpentine,  et  autres  silicates  de  magnésie, 
qui   sont   disséminées   (hms   les   gîtes   de   ter   magnétique. 

Skorza.  — Sable  lin  formé  (h-  grains  d'épidote.  de  Transsylvanie. 

Sl.\te.  —  Les  auteurs  anglais  désignent  sous  ce  nom  les 
schistes  tirg'ileux  dont  la  scliistosité  (clivage)  ne  corres- 
pond  pas   à    la   stratification. 

Slickexsides   =   Miroirs,    Rutschlliichen. 

Smalïo,   Spallanzani,    182G.  —  \'erre   rhyolitique   de    Lipari. 

SMAHA<iDIïFELS     ^=    Eclogitc. 

Smaragditgabbro,  Bêche,  1882.  —  Ciabbro  dont  le  (Hallage 
est  plus  ou  moins  complèteiiienl  translomn''  en  smaragdite. 
(T.  M.  P.  -M.  18N2,  IV,  p.  352). 

Soapstoxe   =   Stéatile.    Speckstein. 

Soda-graxite.  Haughton,  i85G.  —  Granités  contenant  plus  de 
soude  que  de  potasse  =  Natrongranit.  (Q.  J.G.  S.  1806,  xiv, 
p.  1-7).  Gerhard  restreint  ce  nom  aux  granités  où  l'excès  de 
la  soude  sur  la  potasse  dépasse  i/5  de  la  somme  des 
alcalis   (Beitr.  z.  Kennt.  d.  Sodagranit,  1887). 

SoDALiTnGESTEixE,  Sieeuslrup.  —  Roche  du  Groenland  formée 
essentiellement  de  sodalite.  et  correspondant  à  un  faciès  des 
syénites  à  néphéline.  (Ussing:  Meddclsenoni  Gninland,  xiv,  189^). 

SoDALiTHMiASCiT   =  Diti'oïte  (Vogelsang).    \'oir  :    Haùynbasit. 

SoDALiTHORTHOPHOxiT.    vou    Lasaulx.    18^5   =    Ditroït. 

SoDALiTHSAXinixiï.   —  Voii'  :    Sanidinite. 

Sodalite-Syexite,  Lorenzen,  1882.  —  Roche  syénitique  à  soda- 
lite, avec  orthose,  albite.  hornblende,  sodalite  et  analcime. 
Correspond  aux  syénites  néphéliniques.  Pom'  Lindgren, 
1893,  roche  grenue    postcrétacée,  formée    dorthose,    un    peu 


SOD  LE.VIQUE    FÉTROGKAPHIQUE  I267 

tralbite,  horiil)leiide  barkevikitique,  sodalite,  et  analcinie. 
La  roche  du  Groenland  appelée  Sodalithsyenit  par  Steens- 
trup,  est  d'après  Ussing  un  agrégat  à  gros  grains  de 
feldspath  (Microklinmicroperthite),  néphéline,  eudialyte.  œgi- 
rine,  souvent  artVedsonite  et  petits  cristaux  idiomorphes 
de  sodalite.  (Roseubusch,  i8y6,  p.  189).  Les  Sodalithsyenites 
appartiennent  aux  syénites  néphéliniques  :  il  y  a  des  varié- 
tés où  l'elseolite  est  i-eniplacée  partiellement  par  la  sodalite 
(Lorenzen  :  Min.    Mag.    1882,    49)- 

SoDALiTHTRACHYT.  —  Trachytcs  d'Ischia  et  autres  lieux,  con- 
tenant  de   la  sodalite  (Rosenbusch,  1896,  p.  767). 

SoHLGESTEiN    =   Mur,    Liegendcs. 

SôLVSBERGrrE  Brôgg-er,  1H94.  —  Grorudite  pauvre  en  quarz, 
ou  sans  quar/.  Roche  de  filon,  à  grains  moyens  ou  lins,  à 
feldspath  alcalin  dominant  (albite  et  microcline),  œrigine 
(ou  katoforite),  et  souvent  néphéline.  Il  y  a  des  Sôlvsber- 
gites  avec  ou  sans  quarz.  Structure  nettement  iluidale,  et 
souvent  trachytique.  en  raison  de  la  forme  tabulaire  très 
marquée  des  feldspaths.  Les  Sôlvsbei'gites  correspondent 
par  leur  composition  chimique  à  certains  trachytes  à  akmite 
et  peuvent  être  appelées  des  Foyaites  à  œgirine,  ou  des 
Nordmarkites  à  œgirine,  des  Kératophyres  à  œgirine  (i,  p.  67). 

SoMBRERiïE.  —  Phosphorite  accompagnée  de  palagonite,  de 
calcaire,     etc.,   interstratiliée    dans    le    guano,    à    Sombrero. 

SoNDALiTE,  Stache  et  John,  i^j'j.  — Variété  de  grcnatite,  gris-veit, 
bleuâtre,  formée  de  cordiérite,  quarz,  grenat,  avec  un  peu  de 
tourmaline,  de  disthène.  (J.  G.  Iv.  A.  1877,  xxvn,  p.  iy4)- 

SoRUAWALriE.  yordenskjuld,  1820.  —  Vitrophyrite  augitique 
en  filon,  brun  sombre,  en  partie  microfelsitique,  en  partie 
vitreux,  pur,  avec  cristallites  ou  microlites,  et  libres  de 
composition  diverse.  Cette  roche  fut  d'abord  décrite  comme 
espèce  minérale  indépendante  ==  Wichtigit,  trapp  vitreux, 
verre  diabasique  (N.  Nordenskjold  :  Bidrag  lill  narmare  Ivâmic- 
doin  af  Finlands  Mineralier,  1820.  —  F.  Lœwinson-Lessing  :  Die 
Mikrosk    Beschatf.   d.   Sordawalits    —   T.  M.    P.   M.    1887,  p    61). 

Spaltungsbreccien,  Lœwinson-Lessing,  1887.  —  Hoches  volca- 
niques bréchoïdes  ou  eutaxitiques,  d'aspect  zone,  et  qui  doivent 
cette  apparence  à  une  dillérenciation  du  magma  cUitant  du  mo- 
ment de  la  cristallisation  =  Taxite. 

SpALTUNGSGiiSTEiNE.  —  lloclies  de  couqjositiou  chimique  et  minéra- 
logique  diverses,  dérivant   d'uu   même  groupe   volcanique   ou 


1268  ¥111*=   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  SPA 

plutonique,  par  difFérenciation  ou  séparation  suivant  des  zones 

fibreuses  de  diverses  portions  d'un  mao-uui. 
Sparagmitk.  —  iloches  clasti(|ues  diverses,  à  aspeet  de  gi'auwacke, 

grès,  quarzite,  conglomérats,  brèches  de  Scandinavie,   formées 

de  fragments  anguleux  du  feldspath,  (|uarz,  schiste.   Elles   sont 

plus  récentes  (pie  le  terrain  cristallophyllicni. 
Spécial  (métamorphisme),  Delesse  =^  Métamorphisme  de  contact. 
Specktork.  —  Tourbe  riche  en   matières  humiques  ressemblant 

à  de  lasphalte,  dure,  de  couleur  brun  sombre  à  l'état  sec. 
Spectral  POLARISATION,  5/aA'e,  1888.    —   Ombres  roulantes    pré- 
sentées sous  les  niçois  croisés   par  les    cristaux    comprimés 

^=  Ondulose  extinction.    (Rep.  brit.  Assoc,  p.  384). 
Spkichknstructur,    Rinne,   1896.  —  Division    en    boulets      des 

diabases,   souvent  en   relation  avec  disposition  grossièrement 

rayonnée,  ou  concentrique,  écailleuse.  (N.  J.,  B.  B.  x;,  p.  386). 
Sperom;  (1>AVA),  iSA/'HC^/',  i8;7^.    —   Leucilite   poreuse,    scoriacée, 

des  Monts  Albains,  altérée  par  des  émanations  alcalines,  et  où 

l'aegyrinc     remplace     l'augite      (Moule     Tuscuh),     Frascati)  ; 

({uoh{ues  variétés  sont  grenatilères.  (M.  cari.  ^eol.  liai,  x,  1900). 
Spkssartitk.   RoscnbnHch.    189.5.  —  Roches   lilonienncs   lanq^ro- 

phyriqucs,    dépendant    des    Vogesites.    dont    \v.    l'ehlspath    est 

pi'incipalement  ou  exclusivement    un    l'eldspall!    calco-sotlique 

Iriclinique  =  Camptonite,  pailim. 
Sphaeroidische  struktur  =  Sphéroïdale. 
Sphàerolithfelsit,   von  Lasaulx,    187.5.   —  Masse   londamentale 

sphérolitique  des   lelsitporphyres,   ou   porphyre  sphéroli tique 

(von  Lasaulx,  p.  ^09). 
Sphaerolithfels.  —  Liparites  sphérolitiques. 
Sphaerolithpechstein,<^o/i  Lasaulx.  1875. —  Pechsteins  à  sphéro- 

lites  épars  dans  la  masse   fondamentale    =    Sphaerolithfels 

(partim).  (von  Lasaulx,  p.  229). 
Sphaerolithporphyre.     —    Felsitporphyres    sphérolitiques. 
Sphaerolithtachylit,    Wenjukoff,    1887.   —   Verre   basique    de 

rUssuri,  avec  beaux  sphérolites.  (B.  Soc.  beige  géol.,  i,  p.  i65). 
Sphaerophyr,  Borichy,  1882.  —  Porphyres  sphérolitiques  à  grains 

très    fins,   aphanitiques  (Petrog.  Stud.  Porphyrgest.  Bohm.  80). 
Sphaerophyrit,  Borick)',  1882.  —  Sphérophyres  contenant  plus  de 

soude  que  de  potasse  (Petrog.  Stud.  Porphyrgest.  Bohm.  122). 
Sphaeroïaxit,  Lœwinson-Lessing\   1898.  —  Groupe  des  taxites, 

de  Lœwinson-Lessing,  à  divisions  sphériques. 
Sphaerulith,  Werner.  —  Nom  donné  aux  globules  des  perlites. 


SPH  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  I269 

Sphérocristaux,  Rosenbusch,  i885.  —  Sphérolites  homogènes 
fibro-rayonnés,  formés  d'aiguilles  d'une  même  espèce  miné- 
rale.   (M.  P.,    p.    32). 

Sphéroïdale  (structure).  —  La  structure  sphérique  est  pro- 
duite par  la  disposition  régulière,  concentrique,  ou  radiaire 
des  éléments,  dans  certaines  roches.  Elle  comprend  les 
structures  oolitiqut^s,  pisolitiques,  sphérolitiques,  varioliti- 
ques,  macrovariolitiques,  centrées  ^  Kugelige  Struktur. 
sphaeroïdische    Struktur. 

Sphérolites.  Vogelsang\  1872.  —  Petites  formations  sphéri- 
ques  fîbro-rayonnées.  ou  à  disposition  concentrique,  qui  se 
trouvent  dans  les  roches  vitreuses,  cristallines,  ou  autres 
et  y  déterminent  la  structure  sphérolitique.  La  première 
étude  microscopique  en  fut  faite  par  Vogelsang,  qui  y 
distingua  les  cumulites,  globosphérites,  belonosphérites,  et 
felsosphérites.  On  reconnaît  en  outre  des  sphérolites  rayon- 
nés,  réticulés,  cumulés,  zones  =^  Sphaerulith  (Werner), 
varioles,    oolites.    (Vog'elsang  :   Arch     néerland.,    vu,  1872). 

Sphérolitique  (perlite).  Beudani.  1822.  —  Perlite  à  globules 
de  felspath    compact  (Voyage    en   Hongrie,   ni,    p.    369). 

Si'UKROLiTiQUE.  STRUCTURE.  —  Structure  caractérisée  par  la 
pi'ésence  de  nombreuses  sphérules  ou  sphérolites  (felsosphé- 
rites, globosphérites,  etc.).  On  peut  aussi  rangei*  ici  les 
sti'uctures   variolitique,    oolitique. 

Sphérosidkkite.  —  Nodules  de  fer  carbonate,  souvent  alignés  en 
lits    dans   le    terrain   houiller. 

SpicuLiTii.  F.  Ratley.  —  Cristallites  longuliliques,  en  lancettes 
à  pointes   aiguës,    voir   :    Bacillite.   (Min.   Mag.  ix,    1891). 

Spiegelklijft  =  Miroir  de  failles. 

SpiLiTuioKi  r.  Tlieobald,  18G4.  —  Dioritporphyrite  à  grains  tins, 
peut    être    microdiorite.    (Geol.    Besch.    v.    Graûbûnden,    1864). 

Spilite,  Brongniart.  1827  —  Roches  compactes  amygdaloïdes 
du  groupe  des  diabases  et  mélaphyres.  Dans  la  nouvelle 
acception  du  mot,  ce  sont,  d'après  Rosenbusch,  des  augit- 
porphy rites  avec  peu  ou  pas  de  phénocristaux,  amygda- 
loïdes. facilement  altérables.  Voir  Kalkaphanit.  (Glass.  et 
caracl.  min.  des  roches  p.  98.  —  Delesse  :  Ibld.  1857  (5) 
T.    12,    p.    457;    —    Rosenbusch  :    Mass.    Gest.    1887,   p.  493). 

Spilitische  Structur.  —  Structure  caractérisée  par  l'absence 
ou  la  rareté  des  ségrégations  intratelluriques.  Le  nom  de 
spilite   remonte   à   Brongniart  en  1827. 


1270  Vlll^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  SPI 

Spilosite,  Zincken.  1841. —  Schiste  métaraorphisé,  au  contact 
de  diabases,  avec  grains  noirs  abondants  et  taches  formées 
de  leur   réunion.     (Karst.    u     Derhen's    Archiv.,  xv,  SgS). 

Spodite,  Cordier,  181G.  —  Cendres  voh-aniques  chiires,  généra- 
lement  ponceuses. 

Sporadosidères  (météorites),  Daubrée.  1867.  —  Météorites  cor- 
respondant aux  mésosidérites  et  chondrites  de  G.  Rose, 
comprenant  dans  une  masse  fondamentale  pierreuse  des 
grains   de   fer,    et   d'alliages   de  fer.  (C.   R.    1867,    p.   65). 

Sporite.  Poisson  et  Bureau,  1876.  —  Sédiment  formé  de  l'ac- 
cumulation de  spores  de  fougères,  dans  des  grottes  de  l'île 
de  la   Réunion.    (Ann.    scient,    de  France,    1876,   p.    3oo). 

Spotted  Schist,    Clifton    Ward,  187G  =  Schiste   tacheté. 

Sprudelsteix.  —  Dragées  globuliformes  d'aragonite  ou  ctypeite, 
brunes,  formées  dans  les  sources  de  Carlsbad  et  autres 
sources    calcaires   chaudes. 

SsoLOMEXsKER  Stein,  OU  RuEcciE.  —  Roche  des  environs  de 
Petrosavodsk  sur  le  lac  Onega,  comprenant  des  types  divers  ; 
ce  sont  tantôt  des  brèches  à  fragments  de  schiste  et  de  quarz 
dans  un  ciment  dohjmitique.  ou  tant«')t  des  brèches  de  diffé- 
renciation ou  de  frottement  d'augitporphyrites.  C'est  à  cette 
dernière  catégorie,  que  le  nom  doit  être  limité.  Inostranzelf 
(p.  i(>3)  a  donné  leur  bibliographie  :  Lœwinson-Lessing  leur 
description   microscopique. 

Stalactites.  —  Calcaire  concrétionné.  de  forme  cylindrique, 
qui  pend  de  la  voûte  des  cavernes,  en  lambris  formés  sous 
l'action    de    l'eau. 

Stalagmites.  —  Calcaire  concrétionné,  en  masse  pyramidales, 
formé   sur   le    sol   des   cavernes. 

Stammmagma.  —  Magma  des  profondeurs,  d'existence  hypo- 
thétique, dont  proviendraient,  par  dinérenciation.  les  diverses 
roches   éruptives  génétiquement   alliées,   dune  même  région. 

Statical  metamorphism.  Judd,  1889.  —  Modifications  chimiques 
ou  paramorphiques  des  roclies.  produites  sous  l'influence  de 
la  pression,  sans  que  celles-ci  aient  été  déformées  mécanique- 
ment :  ce  terme  est  ainsi  opposé  au  dynamic-metamorphism. 
(Geol.  Mag.,  p.  243.) 

Statische  magmatische  TtiFF^RByTixTïos . Lœwinson-Lessing-.iS^S. 
—  Diflérenciation  du  magma  en  profondeur,  lorsqu'il  est  au 
repos,    dans    sa    phase    intratellurique.    (A.-C.,p    188). 

Staurolithglimmerschiefer.  —  Micaschiste  riche  en  staurotide 
et  souvent  grenatifère  =  Staurotilite. 


STA  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  I27I 

Staurotilite.  Cordier,  1868.  —  Micaschiste  et  schiste  micacé  à 
staurotide. 

Stauungsmetamorphose,  Gumbel,  1886  =  Dynamometamor- 
phose.  (Gûnibel,  p.  379). 

Stawropolite.  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorites  (oligosi- 
dérites)  du  type   Stawropol. 

Stéaschiste,  Bfongniart,    i8i3  ^  Talcschiste, 

Stéaschiste  feldspaïhique,  d'Omalius  d' Halloy.  —  Talcschiste 
comprenant  comme  éléments  essentiels  feldspath  et  chlo- 
rite.   Voir  :  Dolerine  (Des  roches  consid.  minéralog.,  p.  70). 

Steixeis,  Toll.  —  Glace  fossile  de  Sibérie,  datant  de  l'époque 
du  Diluvium  (Verh.  ix  deulsch.  geogr.  Tages,  Wien,   n°  5,  p    53). 

SïEiNiGE  Feluspathlava,  Hoffmanu.  i832  =  Lithoidite  (Hotî- 
mann,  Pogg    Ann.   i832,  xxvi,  p.  i). 

Stengelgneiss  =  Holzgneiss. 

Stengelicv.  —  Mode  de  division,  fréquent  chez  les  schistes,  en 
petits  prismes  ou  bâtonnets. 

Stielbasalt,  Hazavd,  1894.  —  Basalte  à  hornblende,  avec  peu  ou 
pas  d'olivine,  dont  le  gisement  est  linnté  aux  canaux  d'ascen- 
sion et  ne  se  ti'ouve  pas  en  coulées  (T.  M.  P.  M.  189^,  xiv,  p.  3o3). 

Stigmite,  Brongniart,  i8i3.  —  Brongniart  désignait  ainsi  les 
pechsteins,  obsidiennes,  etc..  renfermant  des  phénocristaux 
(Brongniart  :  J.  d    M.  xxxn,  32i). 

Stilpnoliïhe,  Senft,  iS5'j.  —  Roches  composées,  schisteuses,  for- 
mées essentiellement  de  mica  et  de  quarz  =  Micaschistes. 

Stinkkalk.  — Calcaire  brun,  gris,  noir,  bitumineux. 

Stipite,  Bî^ongniart,  1827.  —  Lignites  mésozoïques  riches  en 
débris  de  cycadées. 

SïôCHioLiTHE,  Ehrenbei^g'.  —  Roches  foi-mées  de  minéraux,  par 
opposition  à  celles  qui  sont  formées  de  débris  animaux,  qu'il 
a[)pelle   Biolithes  ^  Roches   anorganogènes,    minerogènes. 

Stochiologiques  (Structures)  Rosenbasch,  1889.  —  Structure 
générale  à  toutes  les  roches  éruptives,  caractérisée  par  ce  que 
les  lois  qui  président  à  la  succession  et  aux  relations  récipro- 
ques des  individualisations  minéralogiques  sont  des  lois  chimi- 
ques. Chez  les  roches  schisto-cristallines,  au  contraire,  les  lois 
qui  président  aux  associations  minérales  sont  purement  méca- 
niques =^  Structure  chimique  (Rosenbusch  :  N.  J.  1889,  ii,  p.  90). 

Stochionomiques  (Structures),  Rosenbusch,  1898  =  Stochiolo- 
giques. 

Stogksciieideu.  —    Nom    des  mineiii's   de  Geyer   poui-  les  rot^hes 


1272  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  STO 

k  gros  grains  de  quarz  et  feldspath,  sans  mica.  Elles  gisent 
à  la  périphérie  des  massifs  granitiques,  quelles  séparent 
des  micaschistes.  Il  est  aussi  appliqué  aux  enveloppes  de 
granité,  gros  ou  fins,  qui  séparent  les  massifs  de  granité 
à  grain   moyen,   de  leur  encaissement  de  micaschiste. 

Stockwekk.  —  Système  de  cassures  filonienues  complexe, 
formant  un  réseau   de  veinules   enchevêtrées. 

Stock WERKSPORPHYR. —  Voir  Zwittergestein. 

Str.vhligkôr.nige  (Struktur),  Borick)'.  1882=  Str.    i-adiolilique. 

Strahlsi  KiNFELS. —  Amphlbolitc  formée  principalement  d'actinote. 

Strahlsteinporphyroïd.  Lossen.  18(19.  —  Porphyroïde  scliisteux 
ou    massif,    riche    en   actinote.    (Z.  d.  <1.  G.  xix.  p.  '^30). 

Strain-slîp-cleavage.  Bonney,  1886  =  Ausweichungsclivagc. 
stries    de  clivage.    (Bonney  :    Q.  J.  G.  S.  i88().  Vol.  42.  p.  tp). 

Stratikicatiox.  —  Disposition  des  roches  sédimentaires.  rn 
strates  minces,  étendues  superficiellement,  limitées  par 
des  plans  parallèles,  et  superposées  comme  h»s  feuillets 
d'un  livre  =  Schichtung.  Bankung,  Plattung.  Naumann 
appelait  strates  effusives  (Ellusionsschichten),  les  divisions 
en  bancs   des  roches   volcaniques. 

Stratification  entrecroisée.  —  Système  de  structures  stra- 
tiformes,  rappelant  les  stratifications  normales,  mais  où 
les  lits,  différant  par  leur  grain  et  leur  couleur,  se  rencon- 
trent obliquement,  en  paquets  diversement  orientés,  ter- 
minés brusquement.  Ces  apparences  sont  particulièrement 
répandues  parmi  les  grès  et  les  sables  =^  Fausses  strati- 
fications, diagonales, transverses;  Discordante Paralellstructur, 
Cross  stratification  (Lyell  :  Manual  of  Geol.,  .5*   éd..    p.    16). 

Stratification-foliation,  Sorbj',  1880.  —  Disposition  des 
minéraux  dans  certaines  roches,  telles  que  micaschistes, 
suivant  des  feuillets  correspondant  à  des  plans  de  sédi- 
mentation.   (Q.  J.   G.    S.,  xxxvi). 

Stratifiées  (roches).  —  Roches  déposées  en  lits  parallèles  super- 
posés,sous  rinfluence  de  la  pesanteur  =  Geschichtete  Gesteine. 

Stratoide,  structure,  d'Omalius  d' Hallo)'.  —  Disposition  des 
roches  en  bancs  parallèles  =  Lagenfôrmige  Structur. 

Streifenkohle  =  Stipite. 

Streifkohle. —  Houille  formée  de  charbon  mat  avec  filets  fins  de 
charbon  brillant. 

Streufackelgrunstein.  —  Nom  sous  lequel  les  mineurs  du  Fich- 
telgebirge  désignent  des  proterobases,  montrant  de  gros  cris- 


STR  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  1373 

taux  de  feldspath  sous  forme  de  taches  blanches  dans  la  masse 
verte  de  la  roche  =  Fichtenzweiggrûnslein. 

Strom  ■^=  Coulée. 

Stromschlick.  —  Boue  argileuse,  déposée  dans  des  courants. 

Structure.  —  Caractères  des  roches  déterminés  par  la  grosseur, 
la  forme,  l'agencement  des  éléments  constituants  ;  ils  sont  très 
variables.  Des  auteurs,  Cotta,  d'Omalius  d'Halloy.  Teall,  dis- 
tinguent enti'e  la  texture  et  la  structure  :  la  première  correspond 
aux  caractères  des  éléments  constituants,  la  seconde  à  leur 
mode  d'agencement  i'éci[)ro(jue.  La  plujiart  des  auteurs  toute- 
fois ne  distinguent  pas  entre  les  deux  termes.  On  distingue 
encore  entre  la  nuicroslructui-e  (structure  en  masse,  sti'ucturc 
extérieure)  et  la  microstructui-e  =Textui'e,  Struktur. 

StPcUCtures  CRISTALLINES  ((].  F.  P..  i9oo ). —  Lcs  diverses  structures 
des  roches  ci'istallines  sont  ainsi  définies  :  La  striiclure  gretiuc 
est  une  structure  lioh)c-i'istalline,  sans  discontinuité  apparente; 
dans  la  cristallisation  ;  Ld  structure  iidcrogreiaie  est  une 
structure  holocristalline  avec  discontinuité  dans  la  cristalli- 
sation, le  dernier  stade  ayant  nécessairement  la  structure 
grenue  :  La  structure  inicrolitique  est  une  structure  à  disconti- 
nuité tranchée  dans  la  cristallisation,  le  dernier  stade  contenant 
généi^alement  des  cristaux  plus  ou  moins  automorphes,  d'ordi 
naire  aplatis  ou  allongés,  et  pouvant  admettre  un  l'ésidu  vitreux  ; 
La  structure  ophiiique  est  une  structure  holocristalline, 
caractérisée  par  l'existence  de  plagioclases  en  cristaux  aplatis 
ou  allongés,  que  moulent  de  grands  cristaux  de  pyi'oxène  ou 
d'amphibole. 

Structure  zonaire,  des  cristaux.  —  Structure  commune  à 
beaucoup  de  minéraux,  consistant  en  ce  que  les  cristaux  sont 
formés  de  capuchons,  ou  couches  superi)<)sées,  distincts  j)ar 
leur  couleur,  leur  composition,  leurs  inclusions,  et  leur  carac- 
tères optiques.  Cette  structure  est  souvent  développée  dans  les 
phénocristaux  des  roches  porphyriques  =  Sti'ucture  encapu- 
chonnée, Zonenl)au.  Schaalenbau. 

Stkukturflâche.   —  Surface  suivant  laquelle  s'opèrent  les  divi 
sions  dans  les  roches  à  structures  paraHèles. 

STUUKTURiaKiKX.  Saioiuon.  1899.  —  Fentes  d'origine  primaire, 
formées  par  retrait,  lors  de  la  solidilication  du  magma 
=  Fentes  de  retrait.  (Silz.  B.  Berl.  Alvad.  27). 

STRTTKiruTAxvT,  L^<i'winson-Lessiug\  1900.  —  Taxites  dont  les 
éléments   minéraux  sont  inégalement  répartis,  où  des  portions 


12^4  Vllie   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  STU 

finement  grenues  sont  associées  à  des  portions  à  gros  grains. 
(Trav.  nal.  Sl.-Petersbourg  xxx,  209). 

Stubachit.  Weinschenk,  1891  —  Roches  des  Alpes  centrales 
orientales,  holocristallines,  à  grains  moyens,  transformées 
en  serpentine,  et  primitivement  formées  d'olivine.  antigorite, 
spinelle  chromiière  et  parfois  diallage.  (Weinschenk  :  Abb.  d. 
bayer.  Ak.  d.  Wiss.,  11  cl.  xviu,  1894,  p.  7o3). 

Stubachitserpextix.  —  Ser|)ontine  à  antigorite  dérivant  de  la 
Stubachite. 

Stylolite.  K  loden.  i834.  —  Formes  striées,  cylindroides. 
étirées,  parfois  ridées  transversalement,  qu'on  rencontre 
dans  certains  calcaires  et  mai-nes.  Leur  sid^stance  est 
la  même  que  celle  de  la  roche,  elles  résultent  de  phéno- 
mènes de  glissement.  Décrites  jiar  Freiesleben,  et  considé- 
rées par  Klôden  comme  des  Beroés  fossiles.  (Freiesleben  : 
Geogn.  Arbeiten,  1,  1807,  p.  69.  —  Kloden  :  Versteiner.  d. 
Mark  Brandcnburg,  p.  288). 

Submeta:morphic,  Medlicott  et  Hlanfurd.  i8;«j.  —  Caractère 
des  gneiss  les  plus  récents  traversés  par  le  granité,  gneiss 
de  transition.  (Man.  Geol.  of  India.  1879). 

SuBNATE,  D.  Forhes.  1867.  —  Désignation  d'ensemble  pour  la 
classe  des  roches  éruptives  (Pop.  soi.  Rev.,  p.  358). 

SuBTRUsiox,  Reyer.  1892.  —  Mode  d'instrusion  d'un  magma 
venu  des  profondeurs,  s'étalant  en  filon-couehe  ou  en  dôme, 
sous  des  masses  d'épanchement  plus  anciennes.  (Reyer  :  Geol. 
u.  geogr.  Experim,  i892,  p.  40). 

SucciN  =  Ambre. 

SuLDENiT,  Stache  et  John,  1879.  —  Porphyrites  les  plus  acides 
des  Alpes  orientales,  de  couleur  grise,  andésitique,  conte- 
nant, dans  une  pâte  polymorphe,  hornblende,  plagioclase. 
orthose,  augite,  ainsi  que  souvent  aussi  quarz  et  biotite. 
(Stache   et   John,   J.    g.    R.    A.    1879,  xxix,   p.    382). 

SuPERFUsivE-GESTEiXE,  Bvôgger,  1894.  —  Rochcs  éruptives  d'elfu- 
sion,  c'est-à-dire  celles  qui  se  sont  épanchées  à  la  surface, 
en   sortant  d'un  cratère,  (i,    p.    119). 

SuRTUBRAXD.  —  Lignite  charbonneux,  en  veines,  en  Islande, 
et  dans  les  îles  Feroe,  entre  des  tufs  basaltiques  et  des 
turfs   palagonitiques. 

SussEXiTE,  Bi'ôggei\  1894.  —  Porphyres  elœolitiques  d'Amérique, 
décrits  par  Kemp  ;  on  les  trouve  en  filons,  alliés  aux  Tin- 
fifuaites   en    Xorwèg^e.  Brôff^er  les  resrarde    comme   le   terme 


sus  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  1276 

basique  extrême  de  la  série  Grorudite-tinguaite.  Éléments 
essentiels  :  néphéline  et  œgirine.  Ce  sont  des  Néphélinites  à 
œgirine,  assez  voisines  de  TUrtite  par  leur  composition  chi- 
mique. (Kemp  :  Trans.  New-York  Acad.  of  Se.  ii,  i8()2,  p.  (io.  — 
Brogger  :  i,  p.  173). 
SussExrrTiNGUAiï,  Brogger,  1894.  —  Terme  de  passage  entre 
la    sussexite  et   la  tinguaite. 

SÛSSWASSERHORNSTEIN    r=:     Mculiève. 

SuTURAL,  Blake,  1888.  —  Structure  présentée  par  les  joints 
iri'éguliers  qui  sépai*ent  les  parties  d'une  mosaïque  formée 
de   grains    cristallisés   in   situ.  (Rep.    Brit.    Assoc.   p.    372). 

SyÉniliïe,  Cordier,    1868  =  Granité   amphibolique. 

Syenitaphanit.  Zirkel,  1894.  —  Roches  syénitiques  à  grains 
très  tins,  d'aspect  conq)act,  ne  montrant  qu'au  miscroscope 
le  caractère  syénitique  de  leurs  éléments  composants  = 
Dichte  Syenite  (Kalkowsky),  Mikrosyenite.  Syenitfelsit 
(Zirkel  :   Lehrb.    Pelrog.    1894,    11,   356). 

Syenitaplite.  Roseiibusch,  189G.  —  Filons  aplitiques  qui  dépen- 
dent des  masses  syénitiques.  Elles  sont  formées  essentielle- 
ment d'orthose  ou  de  microcline.  avec  cléments  colorés  en 
faible  proportion  ;  quaiz  rare  ou  absent.  Structure  panidio- 
morphe  grenue  (1897,  p.  463).   Voir  :  Orbite   (Chelius). 

Sye.nitdacit,  Lan  g,  1891.  —  Type  de  ses  roches  à  prédominance 
alcali-métal,  ou  Ca  =  K  >  Na. 

Syenitdiorit,  Re)-er,  1881.  —  Roche  de  Predazzo,  rapportée 
par  Brogger  à  la  monzonite.  (J-  g-  R-  A.  xxxi,  1881).  Roche 
à  grains  moyens  formée  de  plagioclase,  un  peu  d'orthose. 
pyroxène  diopsidien,  un  peu  d'olivine  (en  inclusions),  un  peu 
de  quarz  (dans  le  second  temps),  grains  de  minerai  de  fer, 
apatite,  et  abondant  mica  secondaire  =^  Syenitdiabas  (W.  C. 
Brogger:  Die  Miner.  H.  Sud  Norw.  Neplielinsyen.,  Ailg.  Th.  p.  49i 
Z.  F.  K.,  1890,  xvi).  LceAvinson-Lessing  réserve  ce  nom  aux 
roches  intermédiaires    entre   les  syénites  et  les  diorites. 

SyÉxite,  Pline.  —  Roche  granitique  sans  quarz,  grenue,  ancienne, 
intrusive.  formée  essentieHeiuent  d'orthose  et  hornblende,  ou 
augite,  ou  biotite.  On  distingue  ainsi  des  syénites  à  hornl)lende 
(syénites  proprement  dites),  des  syénites  à  augite,  et  des 
syénites  à  biotite.  Pline  désigna  sous  ce  nom  le  granité  rouge 
à  gros  grains,  avec  hornblende  et  biotite  de  Syène.près  Assouan 
en  Egypte  ;  Wci'ner  appliqua  ce  terme  à  des  roches  grenues  à 
feldspath  et  hornblende,  et  il  a  été  suivi.  Rozière  voulut  attri- 


12^6  VIII^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  SYE 

buer  ce  nom,  à  des  Granités,  et  celui  de  Sinaïte,  aux  Syénites 
proprement  dites  (Werner  :  Bergniann.  Journ.,  1788,  11,  824)  Pour 
(G.  F.  P.,  i<)oo,  p.  249)  :  Roches  liolocristallines  g-renues  com- 
posées de  leldspaths  alcalins,  de  mica,  d'amphibole  ou  de 
pyroxène,avec  ou  sans  leldspaths  calcosodiques.  De  même  que 
j>our  les  granités,  les  grandes  divisions  peuvent  être,  d'après, 
la  nature  des  feldspaths,  appelées  syénites  potassif/ues 
(à  orthose),  syénites  sadiques  (à  anorlhose),  calcoalcalincs 
(à  oi'those  et  à  feldspath  calcosodique).  ou  monzonites. 

Syknites  a  .îîGiRiNE  ET  A  AUGiTE.  WeefI  cl  Pïrsson.  i8<)().  —  Syénite 
à  grains  lins,  avec  microperthite  prédominante,  angite-aigirini^, 
[)arfois  un  peu  d'tipgirine.  sodalite  =  ^egirinangilsyenit. 
(Amer,  journ.  1896.  n,  i'3()). 

SvÉ.NiTE  LEUcrriQUE,  C.  F.  p..  itjoo.  —  Voir  Syénite-néphéliniquc. 

SvKNrrE  NÉPHKLiNTQUE,  C.  F.  P..  i()oo  (p  249).  — Syénite  uéplié- 
linique,  /eiicitique.  ou  sof/alitiqiic.  —  Hoches  liolocristallines 
grenues,  composées  de  relclsj)alhs  alcalins,  de  néphélinc.  de 
leucile  ou  de  sodalite  avec  mica,  amiihiltolc  ou  pyroxène  et 
l'eldsjiath   calcosodique. 

Syk.nite  sooALiTiQrE.   C.  F.  P.,  1900. — A'oir  Syén.  néphélini(|ue. 

SvÉNrrE  ziKcoMEXM':. —  Syénite  éléoliti<pic  zirconieiuic  <lii  sud  de  la 
Norwège  (Haussinaim  :  Reisc  nacli  Skan  linavien,  u,  lo'i,  v,i).  a'iS). 

SvEMTKELsrr,  Vogelsang.  i8~2. —  ()rlli()[)iiyre  sans,  ou  avec  l'ares 
phénocristaux  (Vogelsanj^  :  /.  d.  (i.  1872,  p.  .")'38). 

SvENrrGNEiss.  —  Gneiss  formes  de  (piar/,  orthose,  hornblende  :  ils 
correspondent  ainsi  aux  granités  à  hornblende.  Divers  auteurs 
ont  désigné  aussi  sous  ce  nom  des  Dioritschiefer,  Dioritgneiss, 
Zobtenite.  Fedorow  désigne  ainsi  des  roches  schisto-gneis- 
siques.  avec  l'eldsjjath,  bisilii-atcs  (parfois  nionosilicates) 
ferro-niag'nésiens,  et  sans  quarz  comme  élément  essentiel. 
Ces  roches,  habituellement  très  métamorphisées,  étaient 
autrefois  rangées  parmi  les  griinsteins.  On  distingue  parmi 
eux.  des  Syenitgneiss  à  hornblende,  ou  à  pyroxène  (dial- 
lagique),  ou  à  obadne,  ou  à  hypersthène  =  Zobtenit  (parti m). 

Syexiïgr.vmt.  —  Granité  syénitique.  ou  granité  à  hornblende 
comme   celui    de   Syene.  en  Egypte  =  Nordmarkite.  Brôgger. 

Syenitgraxitporphyr,  Zirkel,  1866.  —  Granitporphyre  à  horn- 
blende d'après  Zirkel  (i,  p.  028).  Lossen  (1880)  désigne  sous 
ce  nom  les  roches  du  Harz,  intermédiaires  entre  les  felsitpor- 
phyres  pauvres  en  quarz,  et  les  granitporphyres,  et  décrits 
par  Streng,   comme   porphyres  gris  (N.  J.  1860,  p.  207). 


SYE  LEXIQUE    PÉTROGRAI'HIQUE  12^7 

Syenitite,  Polenov,  1899.  —  Polenov  distingue  les  i^oches 
fi  Ioniennes  aphanitiques  ou  mici-ogrenues.  des  roches  de 
pi'ol'ondeur  coi'res[)ondantes,  par  la  terminaison  ite.  comme 
Syenitite,  Dioritite,  Diabasite,  Galdnnte.  (Trav.  nat.  S'  Petersb. 
XXVII,  V,  464). 

Syenitobsidian,  Vogelsaiiic,  18^2.  —  Obsidienne  trachytique, 
ou  obsidienne  dépendant  (bi  [)orphyre  sans  quarz  (Vogelsang, 
Z.  d.  g.  G.  1872,  p.  5'38). 

Syenitpegmaïite,  Brôgger.  —  Syénit(»s  à  gros  grains,  en  filons, 
dépendant  des  syénites  augiti(|ues  ou  des  syénites  à  néplié- 
line,    riches   en    minéraux    variés    d'espèces  parfois   rares. 

Syemïporphyr,  g.  Rose,  1849.  —  Felsitp()ri)hyre  sans  quarz 
(G.  Rose:  Z.  <1.  g.  G.  1849.  i.  P-  '^77)-  —  Hoscninisch  restreint  le 
nom  à  des  porphyres  anciens  sans  quarz  holocristallin,  en 
filons  ;  il  en  distingue  les  types  elî'usifs  sous  le  nom  d(^ 
[)orphyre    sans    ([uarz.    (Kosenbuscli.  i887,p.  29.5), 

Syknitschiefer.  —  Désignation  peu  précise,  enq)loY(''e  div(>r- 
scnuent    par    divers    auteui's.    comme  Dioritschielér. 

Syemttracuvt.  Vogclsang,  iSj-i.  —  Trachyte  à  sanidinc,  et 
oligoclase(Vogclsang  :  Z.  d.  g.  G.,   1872,  p.  538). 

Syenittuff.  Reyer,  i88t.  —  Gi'ès  t'eldspathi<pie  de  Predazzo 
(Reyer:  .T.  G.  R.  A.,  xxxi,  1881,  p.  ai). 

Sy.mplektische  Struktur,  Nauina/tn.  —  Structure  déterminée 
])ar  l'entrelacement  intinn^  de  deux  masses  minérales  di fié- 
rentes,   comme   dans    l'ophicalcite,   le    calcschiste.  etc. 

Symplektischk  VerwachsunctEX,  Lœwliison-Lessing .  —  Ia^s 
assend^lages  syraplectiques  sont  réalisés  par  les  structures 
pegmatiques  ,  granophyriques ,  pœcilitiques.  d'implication 
(Lœwinson-Lessing,    Aciditàts-Cœllicitîut,   p.    i'3i). 

Synclases,  Daubrée.  —  Fissures  naturelles  développées  dans 
les  roches,  par  contraction,  lors  de  leur  consolidation  ou 
dessiccation  (B.  S.   G.    P.,    t.    x,  p.  liG). 

SvngénÉtiques  (Gri'Es).  —  Gîtes  métallifères  contemporains  de 
la  roche  encaissante  et  non  formés  par  remplissage  de 
cavités  préexistantes. 

Syngeneïisgh,  Gûmbel.  —  Processus  de  transibrmations  [)ar 
lesquels  les  roches  meubles  sont  changées  en  pierres  solides, 
comme  le  sable  en  grès,  la  boue  calcaire  en  calcaire  marbre, 
les  laves  vitreuses  en  laves  cristallines  (Gûmbel,  [>.  370). 

SyiNsomatisch,  Lœwinson-Lessing-,  1898=^  Protosomatique  (struc- 
ture).  Voir   Amphogène. 


12;;8  Vlll'   CONGKÈS    GÉOLOGIQUE  SYS 

Syssidèues  (météouiïes),  Daabrée,  1867. —  Météorites  l'erreuscs, 
avec  silicates,  où  le  fer  constitue  une  niasse  continue  : 
Pallasites,    par    exemple. 

Systyl  (Basalljaspis).  —  Argile  schisteuse  ou  grès  marneux 
transformés  par  le  ctontact  du  basalte,  et  devenus  durs, 
opaques,  à  cassure  conchoïde  ou  écailleuse,  à  divisions  irré- 
gulières et  fragments  tranchants.  (Couleur  gris,  bleu,  noir 
ou  jaune,    (Nœggeralli  :  Geb.  in  Rheinl.  und  Westph-,  1,  p.  109). 

T 

Tabo.na,  Fri/sc/i  cl  Reins,  t8G8.  —  N(»m  (h)nné  par  les  (luan- 
chos.  premiers  lial)itanls  de  Tenerife.  aux  coulées  dobsi- 
dienne  vitreuse  sans  phénocristaux  ;  ces  savants  distinguent 
ahisi  ces  coulées  de  celles  des  obsidiennes  porphyriques. 
(Frilsch  et  Reiss  :  Geol.   Beschr.  d.  lus.  Tenerife,  p.  /^oS. 

Tachetés  (schistes).  —  Schistes  métamorphisés,  présentant  des 
taches,  ou  concrétions  vert  noir  on  vert-brun,  rondes  ou 
ovales,  que  l'on  trouve  au  contact  (hi  granité  et  autres 
roches   plutoniennes  =^=  FlecUschiefer. 

Tachylvt,  Bveilliaupt,  181)16.  —  Nom  donné  pai-  Breithaupt  à 
une  substance;  facilement  fusil)le,  ressend)Uint  à  Toljsidienue, 
et  considérée  par  lui  comme  une  espèce  minéralogi([ue 
nouvelle.  Pour  Zirkel,  c'est  un  verre  basaltique.  On  a  voulu 
limiter  ce  nom  aux  verres  basaltiques  l'acilement  solubles  dans 
lacide  chlorhydrique  =  Hyalomélane,  Basaltglas,  Basalt- 
obsidian,  Hyalobasalt.  (Breithaupt  :  Kast.  Arch.  f.  d.  gesauimte 
Naturlehrc,    vu,  1826,    \\.    112.) 

ÏACHYLYT13ASALT,  Borick)\  —  Basalte  caractérisé  par  son  âge 
récent,  ses  salbandes  en  tachylyte,  sa  pâte  grise  et  trouble 
avec  lacis  de  microlites.  Bosenbusch  le  rapporte  aux 
Tephrites. 

Taconyte  Eisenerze.  —  Minei'ai  de  fer  dérivé  de  la  glauconie 
(N.  J.  M.,    189O,  n,  90). 

Tad.iérite.  Stanislas  Meanlei\  1882.  —  Météorites  (oligosidé- 
rites)  du  type  Tadjera. 

Takelschiefer.   —  Schistes    noirs    charijonneux. 

TAiMYRrr,  Clirustsclioff.  —  i892.  —  Roche  de  Sibérie  à  grains 
moyens,  de  structure  granitique,  dont  les  éléments  essen- 
tiels sont  noséane,  anorthose,  et  accessoirement  sanidine, 
plagioclase,    amphibole,    biotite,    mélanite,     magnétite,    tita- 


JAL  LEXIQUE    PÉTUOCKAPHIQUE  12^9 

iiite,  zircon,  et  base  vitreuse,  liosenbusch  considère  la 
Taimyrite  comme  mi  trachyte  voisin  de  la  sanidinite  ; 
Lœwinson-Lessing-  comme  un  quarztrachyte  sodiqne.  (Chrus- 
Ischotï  :  Mélanges  géol.  et  paléont.,  i,  i5"3,  1892;  Académie  des 
Sciences,  Saint-Pétersb.  xxxv,  n"  3,  p.  427)- 

Talc  ollaire,   Haiïj'  =  Pierre  ollaire. 

Talcite,  Cor  die  j\  18G8  =  ïalcscbiste. 

Talcschiste.  —  Le  talcschiste  est  une  roelie  claire,  scbisteuse, 
formée  de  talc,  qnarz,  chlorite,  mica,  actinote,  et  autres 
éléments  accessoires  =  ïalkscbieler  (Werner). 

Talkghloritschiefer,  çom  Rath,  18G12.  —  Roche  schisteuse  des 
Alpes,  formée  de  feuillets  minces  alternants,  de  talc  argentin  et 
de  chlorite  verte.  (Vom  Rath  :  Z.  d.  g.  G.,  1862,  xiv,  p.  385). 

ÏALKDiORrr,  Inosiranteff,  18379.  — Diorite  riche  en  talc  formé  aux 
dépens  de  l'amphibole  (p-  112). 

ÏALKFLYSCH  ^  Talcschiste  calcareux. 

ÏALKGESTEix  Inostrauzeff.  1879.  —  Roche  métamorphique  formée 
aux  dépens  de  la  diorite,  et  formée  d'oligoclase,  talc,  quarz, 
magnétite,  leucoxène,  et  oligiste  (p.  118). 

ÏALKGLiMMERGNEiss,  Hoc/istetter,  i85.").  —  Gneiss  à  2  micas  avec 
talc  du  Bôhmerwald.  (Ilochstelter  :  J.  geol.  H.  A.  vi,  i8ô5). 

Talkglimmerscuiefer.  —  Schiste  formé  de  talc,  quarz  et  mica. 

Talkgxeiss,  Stader .  —  Voir  Arollagneiss,  Protoging-neiss. 

Talkgreisex,  Jokelj',  i858.  —  Variété  d'hyalomicte  formée  de 
quarz  et  talc  secondaire  (J.  g.  R.,  56;), 

Talourine.  Grûner.  1882.  —  Tuf  volcanique  à  enqjreintes  végé- 
tales, montrant  des  blocs  anguleux  clairs  et  un  ciment 
sombre.  (Grûner  :  Bassm   houiller    de    la   Loire,    1882)    =    Gore. 

Tapanhoacanga,  Eschwege,  i832.  —  Minerai  de  fer  du  Brésil, 
composé  de  fragments  de  0,01  à  o.o3,  anguleux  ou  suban- 
guleux, de  divers  minerais  (fer  magnétiqvie,  oligiste,  limo- 
nite,  micaschiste  oligistifère),  cimentés  par  une  pâte  ferru- 
gineuse peu  abondante  d'oligiste  ou  limonite  =  Cauga, 
Mohrenhoptfels.    (Beilr.  z.  Gcbirgskundc  Brasiliens,   p.  i4i). 

Taphroll™,  /.  Sederhulm.  —  Roches  de  profondeur  remplis- 
sant des  réserv<ni's  ouverts  par  contraction  radiale.  (T.  M. 
P.  M.  xn,  1  heft). 

Taraspiïe.  —  Dolomie  bariolée  à  grains  lins  de  Tarasp  (K. 
de   Suisse),  employée   dans    l'ornementation. 

Tasmamte,  Churcli.  i8C)5.  —  Résine  fossile  brun  rougeàtre  de 
Tasmanic.    (Cliurcli  :  N.  J.  i865,  p.  480). 


laSo  Vni''    GONGKÈS    GÉOLOGIQUE  TAS 

Taspinit,  Heim.  —  Décrite  par  Hcini,  et  correspondant,  d'après 
Grubenmann.  à  un  ensemble  hétérogène  :  cong-lomérats 
poh^gènes  ressemblant  an  Verrucano.  porphyres  quarzi- 
fères  séricitiques  métamorphi(iiies.  etc.  (Heim  :  Beilr.  z.  geol. 
Karle  d.  Schweiz,  25  Liel",  p.  38"). 

Tauhitk.  Lag-orio,  189-.  —  Liparite  sodifère  à  œgirine,  grano- 
phyrique  ou  sphéroliti(jue,  de  Grimée.  (Lagorio  :  Guide  des 
Excursions  (hi   VU.    Congr.  géol.    internai.,   St-Pélcrsbourg,  189;;). 

TAWrr.  —  La  Tawit  (Tawilporphyr)  est,  d'ajjrès  Ramsay  et 
Hackmaim  (voir  Lnjavrit).  une  roche  de  la  série  des  syénites 
népliélini(|ues  de  hi  presqnile  Kola,  lormée  de  pyroxène 
et  (le   sodalite  en  gros  grains. 

Taxitk,  Lft'uu'nson-Lcssiitg:  1891.  —  ].a'A\  inson-Lessing  groupe 
sous  cette  désignation  les  roches  volcaniques  dont  la  cris- 
tallisation donne  sinmltanément  naissance  à  deux  produits 
contenq>orains.  distincts  par  leur  structure,  leur  couleur  ou 
leur  composition.  Ge  sont  ainsi  des  roches  d'apparence 
élastique,  mais  d'origine  pi'imitive.  (^uand  ces  diverses 
portions  <le  la  taxite  sont  disposées  en  bandes  alternantes, 
on  h's  apjx'llc  Eiitaxites  :  (juancl  elles  sont  en  fragments 
anguleux  disséminés  sans  ordre,  et  d'aspect  bréchoïde,  on 
les  appelle  AldxUes.  G'esi  une  sorte  de  liquation  en 
Irann-es  lilamenteuses  =  Spaltungsbreccien,  Tullava,  Piperno, 
Irùuunerporphyre,    etc.    (Bull.  Soc.  Belge  Géol.  v,  p.   io4). 

TAZKAVKi.Lrri:,  Stanislas  Meunier.  188a.  —  Météorites  ferreuses 
du   type   ïazewell. 

Tecali.  —  Onyx    d'une    localité  mexicaine,    ainsi    nommée. 

Tectiquk  (ordre  de  t:oNsoLTDATiox).  Lœwinson-Lessing.  1898. — 
Ordre;  de  consolidation  apparent.  |)roduit  par  la  résorption 
de  phénocristaux  intratelluri(pies,  dans  lordi-e  inverse  de 
leur   cristallisation   (Stud.    lib.  Ei'uptivgc^st). 

Tectonique  (des  roches).  —  Formes  extérieui-es  des  i-oches  ; 
et  aussi  leurs  relations  avec  les  masses  avoisinantes  (Nau- 
mann,  von  Lasaulx).  —  Science  qui  étudie  les  mouvements 
de  l'écorce  terrestre,  plissements  et  dislocations,  ayant  produit 
les  anciennes  chaînes   de   montagnes  =  Orogénie. 

Tektit,  Fj'.  Siiess.  —  Aérolites  vitreuses.  Voir  :  Moldawit, 
Billitonit,    Australit. 

Tektomorph.  — Voir:    Deutei'omorph. 

Temps  de  consolidation,  Fouqué  et  Michel- Léoy ,  1879.  — 
Terme  employé  pour  désigner  les   diverses  périodes  de  cristal- 


TEN  LEXIQUE    PÉTROGRAPHIQUE  12^1 

lisation  des  roches  éruptives.  Les  Trachytes  sont  des  roches  à 
deux  temps   de  consolidation). 

ÏKNON-AND-MoiiTisE  STRUCTURE  dcs  basaltcs,  disposition  alter- 
nante des   colonnes   basaltiques. 

Tepe-tate.  —  Roches  trachytiques-tuflbïdes,  calcareo-sableuses. 

ÏÉPHRiNE,  Dolomieu,  1794-  —  Vieux  nom  désignant  les  variétés 
âpres  au  toucher  et  grises,  des  trachytes,  andésites,  basaltes 
et  leucotéphrites, 

TÉPHRiTE,  CojYlier,  1816.  —  Roches  à  structure  microlitique  com- 
posées de  feldspaths  calcosodiques,  de  néphéline,  de  pyroxène 
avec  ou  sans  amphibole,  mica  ou  olivine.  (G.  F.  P.  1900,  p.  25i). 
Pour  Fritscli  et  Reiss,  pour  Rosenbusch,  ce  sont  des  roches 
d'épanchement  néovolcaniques,  à  feldspath  calcosodique, 
augite,  néphéline  ou  leucite.  et  une  pâte.  On  distingue  des 
Téphrites  à  leucite  (Leucotéphrites),  des  Téphrites  à  néphéline, 
et  des  Téphrites  à  leucite  et  néphéline  (Fritsch  et  Reiss  :  Geol. 
Beschr.  d.  1ns.  Tenerit'e,  1868;  Rosenbusch:  Mass.  Gest.  1877,  p.  4^7). 
Fouqué  et  Michel-Lévy  réservent  ce  nom  aux  téphrites  à 
néphéline  des  auteurs  précédents,  y  comprenant  en  outre,  sous 
le  nom  de  Leucotéphrite  à  olivine,    leur  Nephelinbasanite. 

Tephritoïd,  h.  Bûcking.  —  Téphrites  dans  lesquelles  la  néphé- 
line est  remplacée  par  une  pâte  riche  en  soude,  se  gélatinisant 
dans  les  acides.  Voir  :  Rasanitoïd. 

Tephritporphyr.  —  Theralitporphyr. 

TÉRÉNiTE,  d Aiihiiissoii  =  Schiste. 

Terra  rossa,  Neuniayr.  —  Terre  rouge,  ferrugineuse,  formée 
sous  l'influence  de  la  dénudation  subaérienne  des  calcaires. 
Elle  est  très  développée  dans  la  légion  préalpine  basse,  où 
elle  i^eprésente  la  latérite  des  régions  tropicales.  (Verh.  geol. 
Reichsanstalt,  1876,  p.  5o.) 

Terrigènes  (sédiments),  Murray  et  Renard,  1884.  —  Dépôts 
marins  dont  les  éléments  sont  arrachés  à  la  terre  ferme. 
(Mus.  R.  Belg.  m,  49). 

Tesghenit,  Hoheneg'ger,  1861.  —  Tantôt  des  diabases  vraies, 
tantôt  des  roches  grenues  anciennes  à  néphéline,  plagioclase, 
augite,  hornblende.  Rosenbusch  les  caractérise  par  l'idio- 
inorphisme  de  leur  pyroxène.  à  l'inverse  du  feldspath. 
Rosenbusch  ayant  reconnu  que  les  Teschenites  de  Teschen 
ne  contenaient  pas  de  néphéline,  il  proposa  le  nom  de  Thera- 
lites  pour  les  véritables  diabases  à  néphéline. (Dicgeogn.N'crhâll. 
d.  Nordkarpalhen,  i86r,  p.  43). 


SI. 


1282  Vltl*   CONT.HÊS    GKOLOGIQUE  TES 

Teschenite  micackr.  Verri  et  Arti'ni,  1894.  —  Diabase  à  structure 
de  Teschenite,  formée  d'augite,  biotite,  serpentine,  et 
feldspatli,  comme  éléments  essentiels.  (Giornale  di  Mineralo- 
gia,  4,  1894,  p.  244). 

Texture.  —  Pour  divers  auteurs  cette  expression  est  synonyme 
de  structure.  Pour  d'autres,  elle  s'applique  à  la  disposition 
intime  des  roches  (grosseur,  caractère,  et  arrangement  des 
éléments  composants):  ils  réservent  alors  le  nom  de  struc- 
ture, pour  désigner  les  caractères  externes,  déterminés  par 
le  mode  d'association  des  agrégats  composants. 

Thalassische  ablagerungen.  —  Sédiments  formés  au  fond 
des  mers  =  Abyssiques. 

Theralith,  h.  RosenI)usc/i,  1887.  —  Roches  hypidiomorphes  gre- 
nues intrusives,  formées  de  plagioclase,  néphéline,  augite. 
Etudiées  par  Wolil",  décrites  par  Rosenbusch,  antérieurement 
confondues  avec  les  Teschenitcs  (J.  WolU":  Norlhern-Transcont. 
Survey,  Pumpelly,  i885;  —  Rosenbusch  :  p.  247). 

Theralitporphyr,  Andrew.  —  Roches  tiloniennes  porphyri- 
ques  intermédiaires  entre  les  téphrites  et  les  théralites. 
Phénocristaux  de  plagioclase  et  daugite,  pâte  assez  holo- 
cristalline  ^=  Tephritporphyr,  Theralitporphyrit. 

Thermaxtides,  Hdiï )\  1801.  —  Roches  altérées  pai'  les  feux 
non  volcaniques  (houiUères  embrasées).  Ex.  :  Porzellanjaspis, 
Tripoli  (p.  p.). 

Thermocalcite.  Cordier.  1868.  —  Calcaire  sédimentaire  rendu 
cristallin   par   action    de   contact. 

Thermometamorphisme  =  Pyromorphose.  Terme  plus  spéciale- 
ment consacré  au  métamorphisme  déterminé  par  l'action  de 
la  chaleur,  que  ce  soit,  ou  non.  au  contact  dune  roche 
intrusive.    (Harker,  Sci.    Prog.,   1894,  vol.  11,  180). 

Tholeiit,  Steininger,  1840.  —  Roche  formée  dalbite  et  de  fer 
titane  pour  Steininger  ;  sa  conq)osition  minéralogique  a  été 
étudiée  par  Bergmann  :  c'est,  pour  Rosenbusch,  une  porphy- 
rite  augitique  à  structure  intersertale,  pauvre  en  pâte. 
(Geogn.    Beschr.    d     Landes   zwisch.   d.  Saar  u.  d.  Rhein). 

Tholerit,    Leonhard  =  Dolérite. 

Thon  =  Argile. 

Thoneisexsteix.  —  Limonite  gris,  jaune,    brun,   argileuse. 

Thoxmergel.  —  Marne  argileuse,  où  la  proportion  d'argile 
peut  atteindre  80  7o,  limite  où  elle  devient  une  Mergelthone. 

Thoxpelit,  Jentzsch,   i8;;3.   —  Voir:   Pelite. 


THO  LEXIQUE  PÉTROGRAPHIQUE  1283 

Thonporphyk.  —  Porphyre  à  pâte  altérée,  meuble,  incohé- 
rente =   ïhonsteinporphyr,    Argilophyr. 

Thonporphyroid,  Haussmann.  —  Grauwackes  du  Harz,  d'abord 
considérées  comme  des  porphyres  (Bildung  d.Harzgebirges,p.42i). 

Thonquarzpelit,  Jentzsch,  1873.  —  Voir  :  Pelite. 

Thonschiefer  =  Schiste. 

Thonschiefernâdelchen.  —  Fines  aiguilles  brun-noirâtre  de 
rutile,  déterminées  par  Cathrein,  dont  Zirkel  a  le  premier 
indiqué  l'abondance  dans  les  schistes. 

Thonschieferschalstein,  Senft.  —  Schiste  parsemé  de  grains, 
veines,  amandes  de  caleite  ==  Blatterstein,  Schalsteinsch.  (i53), 

Thrust-breccia.  — Brèches  de  friction  formées  sous  l'influence  de 
failles  recouvrantes  =  Thrust-conglomerate. 

TnuRixGiT,  Liebe,  1884.  —  Roche  interstratifiée  dans  le  Silurien 
inférieur  du  Thûringerwald  et  du  Fichtelgebirge,  et  formée 
d'un  agrégat  microcristallin  de  quarz  avec  un  silicate  ferro- 
magnésien  hydi-até  =  Thuringitoolith,  Thuringitschiefer. 

Thuringitgestein,  LUbe,  1884.  —  Fer  carbonate  oolitique  conte- 
nant un  silicate  de  fer  oxydulé  vert  (Thûringite)  ;  cette  thurin- 
gi  te  se  trouve  aussi  en  lits  dans  les  schistes.  (Liebe:  Uebers. 
ûb.  d.  Schichtenautbau  Ostthûringens,  1884). 

T1EFENGESTEINE  ^=  Profondeur  (Roches  de). 

TlEFMAGMAïISCIlE      DiFFERExNTIATION,      BrÔggeV.      PrOCCSSUS  de 

liquation  qui  s'opèrent  en  pi'ofondeur  dans  les  magmas,  avant 
leur  ascension  dans  les  fentes  li Ioniennes  ou  les  réservoirs 
laccolitiques. 

ÏIEFSEESCHLAMM  =  Bouc   dcs  profondeurs. 

TiEsciiiETE,  Stanislas  Meunier,  1882. — Météorites  (oligosiderites) 
du  type  de  Tieschitz. 

TiLESTONES,  Murcliison.  —  Nom  de  l'étage  des  dalles  gréseuses  de 
Ludlow.  (Siluria.  p.  i3o). 

TiLL.  —  Formations  glacières  argileuses,  bariolées,  à  blocs  erra- 
tiques =  Blocklehm,  Boulder  clay. 

TiMAziï,  Breithaapt,  18G1.  — Andésite  à  amphibode  gamsigradite, 
découvertes  par  Breithaupt  à  Gramzigrad,  sur  le  bord  du  Tiniok, 
Serbie  (Ueber  den  Timazil;  Berg.  und  Hûttenm.  Zeit.  1861,  p   5i). 

TInguait,  Rosenbusch,  1887*  —  Syénite  éheolilique  filonienne 
(Phonolite  ?)  à  pâte  allotriomorphe  ou  panidiomorphe  grenue  ; 
elle  est  caractérisée  par  des  minéraux  du  groupe  de  la  haûyne, 
une  teneur  élevée  en  segirine,  l'abondance  de  la  rinkite  et  de  la 
laavenite,  l'absence  de  structure  Uuidale  (Mass.  Gest.  G28). 


laS/î  VIIl^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  TIN 

TixGUAiTPORPHYH,  Rosenbusc/i,  1896.  —  Tinguaite  à  nombreux 
pliénocristaux.  qui  donnent  à  la  roche  lapparenee  d'un  por- 
phyre éht'olitique  :  elle  s'en  distigue  par  la  richesse  en  tegirine 
de  la  pâte  (Rosenbusch,  1896,  p.  479). 

TisAU.  —  Tripoli  du  Mexique. 

TiTAMïE-AMPHiuoLK-sciiisT,  Koto,  ibiyj.  —  Roclie  formée  dhorn- 
blende,  piagioclase,  sahlite,  biotite,  sphène,  de  couleur  sombre, 
à  structure  schisto-cristalline.  avec  ieuillets  l>lancs  (Journ.  Col- 
lège of  Science,  liup.  Univ,  Tokio,  v,  ni). 

TiTANOMAGXETiTDiALLAGiTi:.  —  Pyroxéuitcs  à  dlallage  avec  1er  ti- 
tane. Termes  de  passage  entre  les  diallagites  et  les  ségrégations 
magmatiques  ferrugineuses,  ou  les  ségrégations  de  spinellides. 

TrrANOMAGXETiTsriNELLiT,  Vog'i,  1893.  —  Roclie  à  olivine  riche 
en  fer  oxydulé  titanifère  et  spinelle  (Zeil.  f.  prakt.    Geol.   269). 

ToADSTONE.  —  A'ieille  dénomination  des  mélaphyres  amygda- 
loïdes  interstratiliés  dans  le  Calcaire  carbonifère  du  Derbyshire 
=  Krôtensteine. 

TôLLiT,  Pîchler.  iS^S.  —  Porphyrite  à  hornblende  quarzifère, 
andésitiijue.  à  pâte  granophyrique  de  feldspath  et  quarz,  de 
Tôll,  près  Meran  (N.  J.  i8;3,  p.  940,  et  1875,  p.  926). 

ToNALrr,Pom  Ratli.  18G4. —  Diorite  quarzifère  à  biotite  (Z.d. G  ,249). 

ToNALiTAPLiTE.  —  Filous  aplitiques  associés  aux  tonalités,  et 
dillérant  des  aplites  granitiques  par  leur  composition  chi- 
mique et  par  les  noyaux  basiques  des  feldspaths. 

ToNALiTGXEiss,  Suess,  18G8.  — Faciès  dynamométamorphique  de 
la  tonalité,  correspondant  dans  une  autre  série  au  Granit- 
gneiss  ;  ce  nom  a  été  redéfini  par  Salomon.  (Sitz.  Ber.  Akad. 
Wien,  CI,  lvu,  1). 

ToxALiTPEGMATiï,  Griiheniiia/tn ,  189G.  —  Tonalité  (Quarzdio- 
ritporphyrit)  à  struetuie  micropegma tique.  (T. M. P, M.  1897, 
xvi.  p.   19*3  ;    Vierteljahrs.  NaturT.  Ges.  Zurich,  xli,  1896). 

ToxALiTPORPHYRiT,  Becke,  1893.  —  Porphyrite  grenue  ou 
schisteuse,  parfois  granophyrique,  en  liions  dans  la  tonalité 
et  en  relations  génétiques  avec  elle  =  Tôllit,  Quarzglimmer- 
porphyrit  (Teller  et  John,  T.  M.  P.  M.  xni,  p.  433). 

ToPASBROcKEXFELS.  —  Roches  clastiqucs  métamorphiques,  qui  se 
trouvent  au  contact  du  granité,  associées  à  des  roches  à 
tourmaline.  Elles  sont  à  l'état  de  brèches,  où  les  fragments  sont 
formés  de  lits  alternants  de  quarz  et  tourmaline,  et  la  pâte  est 
formée  de  quarz  et  topaze,  avec  minéraux  accessoires  (tour- 
maline, eassitérite  =  Topasfels. 


TOP  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  1285 

ToPASHORNFELS.  —  Sohistes  transformés  en  hornfels  au  contact  du 
granité,  à  structure  compacte  non  feuilletée,  avec  quarz  et 
topaze  comme  éléments  essentiels.  On  peut  aussi  appliquer  ce 
nom  à  des  porphyres  métamorphisés,  où  le  feldspath  de  la  pâte 
est  remplacé  par  de  la   topaze. 

ToPAzosÈME,  Haûy,  1822.  —  Roche  composée  de  to})aze,  quarz, 
tourmaline,  et  renfermant  des  cristaux  distincts  de  topaze  = 
Topashornfels.  Topasfels. 

ToPFERTHON.  —  Argile  plastique,  employée  par  les  potiers. 

ToPFSTEiN.  —  Roche  homogène,  tendre  vert-clair,  fibreuse,  formée 
«Vun  assemblage  de  chlorite  et  talc  ;  elle  est  souvent  associée 
à  serpentine,  dolomie.   calcaire  =  Pierre  ollaire. 

rouBANiTE.  Liper.fiW^e,  t88i.  —  Boghead  de  Torban  hill.  auquel 
liiversidge  a  rapporté  un  boghead  d'Australie  =  Wollongongit. 
(Liversiilge  :  .Tourn.  chem.  Soc.  î88i.  xxxrx,  980). 

ToRDRiLLiTE,  Spuw,  1900.  —  Variété  structurale  d'Alaskite,  à 
masse  fondamentale  finement  grenue  ou  vitreuse,  porphyri- 
que   ou  non.    (Am.  GeoL.  1900). 

ToRF  =  Tourbe. 

ToRFKOHLE,  Senft.  —  Masse  charbonneuse,  formée  d'après 
Senft  de  fibres  végétales,  d'humine  (ou  ulmine),  et  péné- 
trée  de    bitume    et    de  résine. 

ToRFscHiEFER,  Brafh,  1880.  —  Tourbe  schisteuse  du  rivage  de 
Riga,  formée  de  débris  végétaux  flottés,  et  interstratifiée 
dans  des  sables  littoraux.  (Arch.  Ver  d.  Frennrle  d.  Naturw. 
Mecklenb.,    xxxui,  p.    Sia). 

ToscANiTE,  Washin£;-fon.  189^.  —  Laves  d'Italie  intermédiaires 
entre  les  liparites  et  les  dacites  =  Dellenit,  Plagioklas- 
rhyolith,  Quarztrachyt  (sensu  stricto).  (Journ.  of.  Geol.  4.  54 1  ; 
5.    1897,   P-    ^4) 

ToucH-sTONE.  —  La  jiierre   de   touche  est  une   lydienne. 

ToTiRBE.  —  Roche  brune  ou  noire,  moussue  ou  compacte, 
formée  sous  l'eau  et  à  l'abri  du  contact  de  l'air,  aux  dépens 
de  détritus  végétaux  carbonisés.  On  y  l'econnaît  des  débris 
végétaux  charbonneux,  des  souches  d'arbre,  mêlés  à  du 
sable,  (le  l'argile.  I^a  teneur  en  carbone  varie  de  /\^)  à  60  °/„. 
On  en  distingue  diverses  sortes  d'après  la  structure  (Papier- 
torf.  Fasertorf).  ou  d'après  le\ir  origine  (bois,  ])rés).  ou 
enfin  suivant  la  na1ui-e  des  plantes  (mousses,  cypéracées,  etc.). 
=   Torf,   Peal. 

ToiRMALiNE-ROCK,  Jiuld.  i8()5.  —  Rochc  des  Indes  formée 
exclusivement  de  tourmaline  fibreuse.    (Min.  Mag.,  xi,  p.  61), 


1286  Vllie   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  TOU 

ToiTRMALiNiTE.  —  Roche  grenue  ou  schisteuse,  à  grains  gros 
ou  fins,  formée  de  quarz  et  tourtnaline,  et  développée  au 
contact  du  granité  =  Tunnalinfels,  Turmalinit. 

TouRM ALITE,  CorfHcr,  1868.  —  Roches  formées  essentiellement 
de  tourmaline    et    de  quarz. 

Trachy-Andesite,  Michel-Léo)',  1894.  —  Roches  d'épanchcment 
volcaniques  contenant  dans  leur  pâte  des  microlites  de 
sanidine  et  de  plagioclaso.  Terme  de  passage  entre  les 
trachytes  et  les  andésites.  (Etude  sur  la  déterm.  des  teldspaths, 
1894,    p.    8). 

Trachy-Basalï,  Borick)'.  1873.  —  Basalte  récent,  en  filons, 
à  grains  fins,  gris  sombre,  ou  grisàti-e,  contenant  souvent 
calcite  et  zéolites.  Rosenbusch  le  range  parmi  les  téphrites. 
(Arb.   d.    Landesdurchforsch.    Bôhmens,    u). 

Trachydiorit    ■=  Griinsteintrachyt,    Amphibolandesit. 

Trachydolérite,  Abich,  1841.  —  Roches  trachytiques.  inter- 
médiaires chimiquement  et  minéralogiquement,  entre  les 
trachytes  et  les  dolérites,  où  Abich  signale  des  feldspaths 
neutres  (orthose.  albite)  avec  hornblende,  associés  à  des 
feldspaths  plus  basiques  (oligoclase,  andésine)  et  pyroxène. 
(Ueb.  d.  Natnr.  u  Zus.  d.  vulkan.  Bildg  ,  p.  100).  Washington 
restreint  la  dénomination  aux  roches  précédentes,  à  feldspath 
labrador-anorthite.  (Journ.  Geol.,  v,  35i,   1897). 

Tkachyphonolith.  Bovicky.  —  Synonyme  de  Oligoklassanidin- 
trachyt  pour  Boricky.  Kalkowsky  désigne  ainsi  des  phono- 
lites  très  riches  en  sanidine,  pauvres  en  néphéline,  plus 
riches  que  d'ordinaire  en  hornblende  ou  pyroxène,  et  for- 
mant ainsi  passage  aux    trachytes  (p.    t45). 

Trachytandes(t.  —  Termes  de  passage  entre  andésites  et  tra- 
chytes. Voir  :Trachyandésite.  Andesittrachyt,  Gauteit.  Vulsinit. 

Trachytbimsteïn.  —  Verre  bnlleux,  dépendant  géologiquement 
et   chimiquement  des   trachytes. 

Trachyte,  Brongniart,  i8i3.  —  Roche  ellusive  néovolcanique, 
correspondant  aux  syénites.  à  sanidine  prédominante,  avec 
un  ou  plusieurs  minéraux  du  groupe  de  l'amphibole  et  du 
pyroxène  ou  mica,  sans  quarz,  et  à  structure  porphyrique. 
Le  nom  avait  été  donné  par  Haûy  en  raison  du  toucher 
rude,  des  types  d'Auvergne  :  il  fut  réj^andu  rapidement 
par  von  Buch,  d'Aubuisson.  Rendant.  (Haûy  :  Traité  de  miner., 
Bd.  IV,  p.  .579).  Poui'(C.  F.  P.  i()oo,  p.  .2^,9).  Roches  à  structure 
microlitique   ayant    la    composition    des    syénites  et  pouvant 


7RA  LEXIQUE   PÉTROGUAPHIQUE  I287 

renfermer  du  verre.  Les  trachytes  normaux,  les  trachytes 
sadiques  et  les  trachyandésites  correspondent  respective- 
ment aux  trois  types  de  syénites,  indiqués. 

Trachyte  a  akmite,  Mug-g-e,  i883.  —  Trachyte  holocristallin 
phonolitique.  T^e  pyroxène  constituant  est  l'akmite  ou  l'aegirine 
(et  Cossyrite  ?),  le  feldspath,  généralement  de  l'anorthose 
=   Akmit-Trachyt.  (N.  J.  i883,  n,   189). 

Trachytglaeser.  —  Modifications  vitreuses  des  trachytes. 

Trachytique,  Structure.  —  Structure  caractéristique  des  tra- 
chytes, où  la  pâte  est  formée  de  microlites  feldspathiques 
lamellaires,  en  traînées  fluidales,  base  vitreuse  très  rare, 
cristaux  de  bisilicate  rares  =^  Structure  microlitique,  pilo- 
taxitique  (partim). 

Trachytisme,  Ch.  Deville,  i859.  —  Nom  donné  à  l'aspect  spé- 
cial, vitreux,  fendillé,  que  présentent  les  feldspaths  des 
trachytes  et  autres  roches  volcaniques  et  qui  valent  à  ces 
roches   leur   apparence  ])ropre   (G.  R.   xlvhi,  1859,  p.   i). 

Trachytoïde,  Gumhel,  1886.  —  Désignation  d'ensemble  pour 
les  trachytes,  liparites,  andésites  à  amphibole  et  dacites. 
Roches  à  pâte  macro-  ou  microcristalline,  porphyrique  ou 
amorphe,  contenant  sanidide,  jjlagioclase  vitreux,  hornblende 
ou    mica,    cristallisés   (Gûmbel,  p.  96). 

Trachytoïde  (Structure),  Fouqué  et  Michel  Lévy,  1879.  — 
Structure  porphyrique  des  roches  d'épanchement,  où  on 
distingue,  contrairement  à  ce  qui  se  présente  chez  les  roches 
grenues,  deux  temps  de  cristallisation  pour  la  pâte  micro- 
litique et  les  phénocristaux,  et  correspondant  à  des  condi- 
titms  différentes  de  consolidation  =  Porphyrique,  trachy- 
tique, pilotaxitiquc,  hyalopilitique,  p.  p.  rhyotaxitique.  tra- 
chyto[)orphyrique,    etc..  (Miner.  Microg.,  1879). 

Trachytporphyr,  Abich,  1841.  —  Abich  appliqua  ce  nom  de  Beu- 
dant  à  des  trachytes  particulièrement  riches  en  silice  (lipa- 
rites). Plus  tard,  il  renq)loie  comme  terme  collectif  \)o\xv 
les  trachytes  quarzifères  à  structure  granophyrique,  lipa- 
rites et  trachytes  quarzifères  schisteux.  (Abich  :  Ueber  d! 
Nalur   u    d.  Ziis.  d.  Vulkan.  Bild.,  1841). 

Tuap-ash,  delà  Bèclie  =  Trappean  ash;  noui  de  tufs  diabasiques. 

Trapp.  —  Vieille  dénomination  suédoise,  pour  des  roches  som- 
bres, compactes,  massives,  du  mot  suédois  Trappar.  qui 
veut  dire  escaliers.  Mal  délini.  il  est  tombé  en  désuétude  ; 
il    comprenait    des     l)asaltes,    inélaphyres,    porphyrites,    dia- 


1288  VIIl*    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  TRA 

hases,  etc.  Parfois  on  IV'inploie  encore  pour  désigner  des 
diabases  vitreuses  compactes  (Tcirnebôhni.  iSjS),  ou  comme 
nom  collectif  (Geikie.  i8^i).  Ce  nom  très  ancien,  était 
employé  par  Wallerius   «   Corneus  Irajjezius  ».  (Min.,  i,  418). 

TuAPPCTnAXULrr,  .4.  Sfehner.  18^1.  —  Granulites  saxonnes, 
sombres,  à  plagioclase.  un  peu  de  grenat,  et  j)\roxène  ou 
amphibole,  au  lieu  de  mica  =  Pyroxengranulit.  Plagioklas- 
granulit   (A.   Slelzner  :  N.    .1.    187 1,    p.    244)- 

Tkappite,  Bron^niarf,   i8i3.  —  Nom  des  roches  trappéennes. 

Trapporphyr,    Werner.   —   Vieux    nom   des  mélaphyres. 

Traqt'ita  de  hyperstena.  Aguilera  y  Ordonez,  iSgS.  —  Tra- 
chytes  dont  l'élément  coloré  unique  est  l'hypersthène.  sans 
biotite,  ni  augite  (Expedicion  cienti(.  al  Po{)ocalepelt,  Coinin. 
geol.  Mexic,  p.  4",  1890). 

Trass. — Tuf  volcanique  fin,  plus  ou  moins  métamorphosé  et 
altéré.  Il  constitue  une  masse  poreuse  claire,  jaune,  grise 
ou  brune,  terreuse,  ressemblant  à  un  tuf  ponceux.  Le  nom 
Trass  ou  Tarrass  est  principalement  a|)pliqué  à  la  roche, 
finement  moulue,  telle  qu'on  l'emploie  dans  l'industrie,  pour 
la    fabrication    du   ciment  =  Duckstein,    Tull'stein. 

Trassoite,  Cordier,  1816. —  Tufs  volcaniques  analogues  aux  trass. 

Traumate.  d'Aubuisson,  1819.  —  Vieux  nom  signifiant  fragmen- 
taire, proposé  pour  remplacer  le  mot  grauwacke  et  analogues. 
(Traité  de  Géogn.,  n,  p.  202). 

Travertino.  — Calcaire  concrétionné,  gris  ou  jaune,  vacuolaire 
ou  compact,  très  développé  dans  la  campagne  romaine.  Il  est 
formé  par  des  sources  calcaires  =  Tuf  calcaire,  caleareous 
tufa.  Kalktuff. 

Trématode,  Hany,  1822.  —  Nom  donné  par  Haiiy  à  l'andésite 
augitique   de   Volvic   (Puy-de-Dôme). 

Tremolitserpe.vtix.  —  Serpentine  riche  en  trémolite.  souvent 
transformée   en   talc. 

Trichites,  Zîrkel.  1867.  —  Ci'istallites  fins,  noirs,  cai)illiformes, 
opaques,  diversement  tordus,  des  pâtes  vitreuses  ;  parfois 
ils  se  résolvent  en  files  de  globulites.  (Z.  d.  g.  G.,  xix  p.  744)- 

Trichitische  Extgeast'xo.  —  Dévitrification  de  la  base  vitreuse, 
par  trichites.  de  diverses  roches  volcaniques. 

Tridymittrachyt.  Kolenko,  i885.  —  Trachytes  <lont  la  teneur 
en  silice  est  élevée  par  développement  de  tridymite  secondaire. 
(Kolenko  :N.  .T.    i885,  i,  p.  9). 

Triebsaxd.  —  Sable   fin. 


TRI  LEXIQUE    PÉTHOGUAPHIQUE  128() 

Tripoli,  WaUeriiis.  i747-  —  Roche  pulvérulente  formée^  de 
(Hrapaces  de  diatomées  et  de  radiolaires  à  l'état  d'opale 
■=^  Infusorienerde,  Diatoineenpelit,  Polierschiet'er. 

ÏROCKENTUFFE.  —  Noiii  doiiué  aux  tufs  formés  par  l'accumu- 
lation des  cendres  et  projections  sur  la  terre  ferme,  à 
l'air  libre,  par  opposition  aux  tufs  sous-marins,  formés 
sous   le   contrôle   de  l'eau. 

Troctolite.  von  Lasaulx,  1875.  —  Roches  de  la  famille  des 
gabbros,  formées  par  un  agrégat,  à  gros  grains,  de  felds- 
paths  calcosodiques,  d'olivine,  et  d'un  peu  de  diallage. 
Pour  Bonney,  ce  sont  des  Olivingabbros  serpentinisés 
=  Forellensteine  (Elemente  der   Pelrog.,   p.  3i5). 

Trowlesworthite,  R.  N.  Worth,  1884.  —  Roche  métamorphique 
formée  d'orthose,  tourmaline,  fluorine  et  un  peu  de  quarz. 
La  fluorine  occupant  la  place  du  quarz  des  granités  ordi- 
naires. Granité  modifié  par  émanations  borées  et  fluorées. 
(Trans.   R.  g.   s.    Cornwall,    x,    6.,  p.    180). 

Trûmer  =  Veinules,    filonnets,    Adern. 

Trummerfelsitporphyr.  —  Brèches  de  friction  éruptives  dé- 
pendant des  felsitporphyres,  et  dont  les  fragments  et  la  pâte 
sont  également  en  felsitporphyre,  identiques  ou  diflerents 
entre  eux  =  Brèche  porphyrique  éruptive,  Ataxite  (parti m). 
Agglomeratlava. 

Trummergneiss.    —  Brèches  de  gneiss  dans  un  ciment  siliceux. 

Trûmmerporphyr.  —  Roches  à  fragments  anguleux,  ou  suban- 
guleux, de  felsitporphyr,  réunis  dans  une  pâte  felsitique 
cristalline,  dure,  parfois  très  subordonnée.  Origine  élas- 
tique =  Porphyrbreccie,    Ataxite   des  felsitporphyres. 

Tuczonite,  Stanislas  Meunier,  1882.  —  Météorite  ferreuse  du 
type  Tuczon. 

TuFAÏTE,  Cordier,  1816.  —  Dénomination  vieillie  pour  les  tufs 
volcaniques    communs,  Peperino,   Duckstein,   etc. 

ÏUF  CALCAIRE.  —  Travcrtius  calcaires  des  sources  pétrifiantes, 
poreux,  celluleux,  contenant  souvent  des  plantes  ou  autres 
débris   fossilisés   =:    Kalktuff,    Tufa,    Calcareous    tufa. 

TuFFAs,  de  Rouville,  189^.  —  Désignation  proposée  par  de  Rouville 
pour  les  tufs  volcaniques.  ])our  les  distinguer  des  tufs  calcaires. 
(L'Hérault  géologique,  i32). 

TuFFBRECCiEN  Lœwinson-Lessing\  i8()8.  —  Termes  intermé- 
diaires entre  les  tufs  et  les  brèches,  tels  que  coulées 
boueuses,  tufs  chargés  de  bombes  et  d'éclats.   Voir  Tufloïde. 


1290  Vllie    CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  TUF 

TuFFEAU.  —  Calcaire  crayeux  tendre,  jaune,  poreux,  de  divers 
niveaux  crétacés,  Maëstricht,  Touraine,  formé  de  fragments 
accumulés,    peu    cohérents,   de  bryozoaires,   mollusques,    etc. 

TiFFiTE,  Miigge.  1893.  —  Roches  formées  de  l'association  de 
tufTs   avec   des   sédiments    ordinaires   (N.  J.  vm,  B.  B.,  p.  708). 

TuFFOGÈNES  (sédimeuts),  Reyer,  1881.  —  Tufs  volcaniques 
sous-marins    (Reyer  :  J.  g.  R.  A.,  1881,  xxxi,  p.  57). 

TuFFoiBE,  Lœwinson-Lessing.  1887.  —  Roches  disloquées  de 
telle  sorte,  par  dynamométamoi'phisme,  qu'ils  présentent  un 
aspect  tufîacé.  Ce  sont  donc  des  roches  qui  rappellent  les 
tufs,  bien  qu'en  différant  profondément,  par  l'absence  de 
projections  volcaniques  meubles.  Depuis,  Mugge  a  généra- 
lisé ce  nom  pour  des  roches  métamorphiques,  formées 
primitivement  par  un  mélange  d'un  tuf  et  d'un  sédiment 
=  PseudotulTe.  (T.  M.  P.  M.,  v,  234  ;  Miigge  :  N.  J.,  1896.  I.,  p.  79). 

TuFFPORPHYROÏDE   =   Klastoporphyro'idc,  Tuffoïde. 

TuFFscHiEFER,  Bsck .  iBgS.  —  Tufs  et  Schalsteins  diabasiques 
transformés  en  schiste.  (Beck  :  T.  M.  P.  M.  1898,  xui,  iv.  p.  328). 

TuFLAVA,  Abich,  r88a.  —  Trachyte  tendre.  d'Arménie  (Alagez), 
montrant  des  flammes  rouge  brunâtre  ou  jaunes  dans  une 
masse  grossière.  La  disposition  de  ces  flammes  donne  à  la 
roche  un  aspect  élastique,  et  indique  une  structure  intermé- 
diaire entre  des  tufs  et  des  laves  :  c'est  une  brèche  par 
difl'érenciation  ^=-  Taxit.  (Geol.  d.  Armen.  Hochlandes,  n,  33). 

Tuf  porphyuique  =  Felsittufl",   Thonstein. 

TrFPORPHYKiT.  Lœwinson-Lessing\  1898.  —  Augitporphyrit, 
du  gi'oupc  des  Taxites  ou  Tuflaves,  composée  de  l'assem- 
blage intime  de  taches  ou  flammes  gris-violacé  et  d'une 
pâle  grise,  passant  insensiblement  des  uns  aux  autres.  Les 
fragments  et  la  ijàte  sont  également  de  l'augitporphyrite, 
et  la  roche  est  une  brèche  de  diflPérenciation  =  Taxit,  Tuflava. 

Tufs.  —  Roches  formées  par  l'agglomération,  par  voie  hydro- 
chimique, des  projections  volcaniques  meubles  :  cendres,  sable, 
bombes,  et  coulées  boueuses.  Tels  sont  les  véritables  tuflas  ou 
tufs  volcaniques,  que  l'on  qualifie  diversement  suivant  les 
roches  dont  ils  dépendent,  comme  :  Porphyrtuff,  Diabastufl*. 
Tracliyttulf,  etc.  Bien  diflérents  sont  les  tufs  calcaires,  poreux, 
légers,   formés  par    l'action    de  sources. 

Tufs-clastiques,    Renard  ■=^  Tufs  sédimentaires. 

TuLrr,  Stanislas  Meunier.  188.2.  —  Météorite  (Sporadosiderite) 
du   type  de   Tula. 


JUR  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  129! 

Turf.  —  Nom  irlandais  de  tourbe,  désignant  en  Angleterre  le 
gazon. 

TiTRMALiXGNEiss.  —  Gnciss  à  muscovitc  avec  aiguilles  de  tour- 
maline. Il  est  souvent   bréchoïde. 

TuRMALTNGRANiT.  —  Variété  fine  ou  porpliyrique  de  granité, 
chargée  de  tourmaline,  gisant  au  bord  des  massifs  grani- 
tiques,   dans   la  région  des  contacts. 

TruMALiNGRANULiT.  —  Variétés  de  granulites  saxonnes,  à  fines 
aiguilles  et  houppes   de  tourmaline. 

TuiiMALiNHORNFELS.  —  Schistes  métamorpliisés  en  hornfels  au 
contact  du  granité,  et  formés  de  tourmaline,  quarz  et 
mica  blanc.   Ils   sont   souvent   associés  à    Topashornfels. 

TuRMALiNiT  =  Hyalotourmalite,  Turmalinfels. 

TuRMALiNSCHiEFER.  — MicascMstes  riches  en  toumialine,  à  quarz 
et  tourmaline,  développés  dans  la  région  des  contacts. 

TuRMALixsoxNEN.  —  Rosettcs  fomiécs  de  fines  aiguilles  de  tour- 
maline, enhouppes  radiées, associées  au  quarz  dans  les  granités. 

TrscALiTE,  Cordier.  1868.  —  Roches  à  faciès  basaltique. composées 
deleucite,  de  mélilite,  avec  un  peu  de  pyroxène,  de  feldspath 
etd'ilménite  =  Leucitite(de  Tusculum,  près  Frascati). 

TuTENKALK.  —  Nodules  calcaires  à  sectexirs  coniques,  formés  de 
fibres  rayonnantes  et  concentriques  de  calcite  =  Cornets  cal- 
caires emboîtés. 

ÏYPHONiQUEs,  Brongniart.  —  Roches  de  profondeurs  (volcaniques 
et  plutoniques).  Chofiat  désigne  sous  ce  nom  les  vallées 
ouvertes  par  des  failles. 

Typhoxische  Stocke  =  Typhons,  massifs  instrusifs. 

Typhons.  —  Masses  cylindro-coniques.  de  roches  grenues  pro- 
fondes, dont  les  sections  dessinent  à  l'afileurement  des  massifs 
circulaires,  parmi  les  roches  métamorphiques  =  Massifs  intru- 
sifs,  Stocke,  batholites. 

U 

IlEBERGANasGRÛNSCHTEFER.  —  Vieille  dénomination  des  diorites 

et  diabases  paléozoïques. 
Uebergemengtheile  =  Eléments  accessoires. 
Ultimate-Strt'ctttre-Cleavage.     Sorhr,     i85-.    —   La    véritable 

schistosité  d'après  Sor])y  (Rep.  bril.  Assoc.   92^ 
T^LTRABASic  ROCKS.  Jiidrf,  1881.  —  Ensemble  des  péridotites.  lim- 

burgites,  nephelinbasites,  leucitbasites,  camptonites,'urtites,etc. 


1292  VIU^   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  U  M  P 

=  Hypobasite  (Volcanoes,  p.  317).  D'après  Lœwinson-Lessing, 
le  coefficient  (racidité  de  ces  roches  est  inférieur  à  i.5,  se  rap- 
prochant habituellement  de  1-1.2  (Bull.  Soc.  belge  géol.,  1890). 

Umptekit,  Ramsar.  r—  Modification  endomorphe  de  la  syénite 
néphélinique  d'Uniptek  (Kola),  appauvrie  en  néphéline,  avec 
divers  feldspaths  alcalins,  hornblende  et  arfvedsonite,  œgirine 
et  divers  minéraux  accessoires. 

TJiMPTEKiTPORi>HYR,  Rosenhiisch .  iSç).").  —  Porphyre  syénitique 
alcalin,  avec  association  perthiticpie  de  feldspaths  et  hornblende 
katoforitique  (p-  426). 

ITnkrystallinische  ausbildung   der   Gesteine.    Zirkel,    1873.   — 

Texture  des  roches  vitreuses  (Zirkel,  p  266'. 
T^Nw^ESEXTLicHE  GEMENGTHEiLE.  —  Minéraux  nou  essentiels   aux 
roches,   peu  abondants,  sans  infinence  sur  leur  caractéristique. 

Upsalagraxit.  —  Granité  à  hornblende  vert  foncé  et  biotite. 
répandu  en  Suède  (ITpland  et  Wesmanland)  et  en  Finlande.  Il 
ressemble  au  Salag-ranit  mais  est  plus  riche  en  hornl)lend*^. 

L'ralitdiabas,  KIoos,  1887.  —  Diabases  diverses  dont  l'augite  est 
plus  ou  moins  complètement  transformée  en  ouralite  ;  épidio- 
rites.  proterobases  p.  p..  etc.  =:  Uralitite  (Kloos  :  Samml.  d.  geol. 
Reichsmiis.  zu  Leiden,  tSS^,  i). 

TJralttdiorit.  —  Roches  dioritiques  à  pyroxène  ouralitisé,  ou 
d'une  manière  plus  «fénérale.  à  amphibole  fibreuse,  voir  : 
l'ralitdiabas,  Deuterodiorit.  Sclieindiorit.  E[»idiorit. 

Uralitfels.  Karp'nsky',  1884  —  Roche  porphyroïde  com[)Osée  de 
fi^rands  cristaux  d'ouralite  dans  une  masse  fibreuse  d'amphibole 
=  Uralitgestein  (Bull.  d.  Com.  géol.  russe). 

Uralitgabbro,  Saytzeff.  1887.  —  Gabbro  à  diallag^e  ouralitisé, 
et  passant  par  ce  ])rocessus  secondaire,  aux  diorites  =  Gabbro- 
diorit.  Deuterodiorit.  Metadiorit.  Amphibolite  (partira). 
(SaytzefF.  Mém.  coin.  geol.  1887.  iv,  n'^  i,  p.  io5). 

Lralitgneiss.  —  Gneiss  porphyroïde  à  phénocristaux  d'ouralite 
(Bull.  com.  geol,  russe.  i883.  p.  199). 

Urai.itgranit.  Ber<j-t.  1889.  —  Granité  à  hornblende  secondaire, 
fibreuse,  ouralitiquo.  formée  aux  dépens  de  pyroxène.  (Bergt, 
T.  M.  P.  M.  1889.  X,  290). 

ri<Ai.iTGRûxscHiEFER.  —  Schistc  à  actinotc  fibreuse  ouralitique. 

T  RALiTfsiRUXG.  Kloos.  —  Xom  donné  à  un  ensemble  de  roches 
éruptives  vertes  métamorphiques.  Épidiorite,  Strahlsteinfelse, 
Amphibolite.  Métadiorite,  TJralitdiabas,  etc..  caractérisées 
par  hornblende  fibreuse  et  plagioclase,   et   dont  les  relations 


URA  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  lagS 

génétiques  ne  peuvent  être  définitivement  établies    =  Ourali- 
tisation.  Uralitit.  (Bergt  :  T.  M.  P.  M.,  \,  1889,  p.  335). 

Uralitnokit,  Bi'ôggii\  1894.  —  Diorites  dérivées  par  processus 
secondaires  des  norites.  (Brôgger,  i,  94). 

Uralitporhyre,  g.  Rose,  iS'i^.  —  Porphyrite  augitique  à 
phénocristaux  de  pyroxène  ouralitisé  (parainorphose  d'augitc 
à  manteau  d'amphibole  fibreuse)^  Uralitporphyrit.  (G.  Rose: 
Reis.  nach.  dem  Ural,  n,  p.  ijo). 

UralitsyeiMT,  Jeremejeff,  1872.  —  Syénite  ouralitique  (syénite 
à  pyroxène),  où  Touralite  remplace  l'amphibole  commune. 
(Jeremejeff:  N.  J.    1872,  p.  4o4)- 

Uranolith   =   Météorite. 

Ureilit  Jerofejeff  et  Latschinojf,  1888.  —  Météorite  pierreuse 
de  Nowo-Urei  formée  d'olivine,  augite,  fer  nickelifère  abon- 
dant, sans  chondres,  et  surtout  remarquable  parce  qu'elle 
contient  du  diamant.  (Verh.  Russ.  miner.  Ges.  1888,  xxiv). 

Urgranit.  —  Nom  donné  parfois  au  granité  intercalé  dans 
les  gneiss   archéens. 

Urgrunstein.  —  Vieille  dénomination  des  gabbros,  diabases 
et  diorites,   du    système   archéen   =  Urtrapp, 

UR'm,  Ranisaj^  i8g6.  —  Roche  panidiomorphe  grenue,  en 
filon  couche  ou  en  amande,  dans  ki  Lujaurite  de  Lujava- 
Urt  (Kola)  ;  elle  est  formée  essentiellement  de  néphéline, 
avec  un  peu  d'aegirine  et  dapatite.  Elle  représente  le  terme 
basique  extrême  de  la  série  des  syénites  à  néphéline  et 
augjte  =  Aegirin-Ijolith  (Rarnsay  :  Geol.  Fôren,  i.  Slockh. 
Fôrhandl.  18,  6,  1896,  p.  459). 

UuR   =   Alios. 

V 

Vaengegraxit,  Tôrnebohrn.  —  Granité  rouge  à  gros  grains, 
riche   en   quarz,  pauvre  en  hornblende. 

^^\KITE,  B/'ong/dart,  i8i3.  —  Désignation  vague  de  Brongniart, 
pour  des  roches  qu'il  définit  comme  étant  à  «  base  de  vake, 
et   empâtant  du  mica,  du  pyroxène,  etc.»  (J.  d.  M.,  xxxn,  32i). 

Valrellit,  V.  Schaever,  1898.  —  Roche  filonienne,  à  grains 
tins,  noire,  de  la  famille  de  la  péridotite,  formée  de  bron- 
zite,  olivine,  hornblende  brune,  en  proportions  variables. 
C'est  une  harzburgite  amphibolique,  ou  une  pikrile  à  horn- 
blende avec  bronzite  (T.   M.    P.    M.    1898,   xvu,   p.    5oi). 


1294  vin-   CONGRÈS    GÉOLOGIQUE  VAL 

Valrheinit,  RoUe.  —  Variété  de  chlorogrisonite  dans  laquelle 
le   plagioclase  et   l'épidote   prédominent. 

Varioles.  —  Nom  donné  aux  spliérolites  des  variolites,  rappe- 
lant  les   cicatrices   de  la    variole. 

A  ARioLiTE.  Alclrovande.  1648.  —  Roche  verte  compacte,  glo- 
bulaire, présentant  des  sphérules  de  o,oo3  à  0,02,  grisâtres 
ou  violacées,  à  structure  radiaire.  Ces  sphérules  d'oligo- 
clase  et  pyroxène.  dans  une  pâte  vert-foncé  à  texture  flui- 
dale  et  perlilique.  déterminent  des  taches  ou  boutons  sail- 
lants, sur  les  surfaces  altérées,  qui  lui  ont  valu  son  nom. 
Grûnstein  aphanitique.  souvent  développé  au  bord  des 
masses  de  diabasc  ou  de  gabbro.  par  métamorphisme 
endomorphe  :  parfois  en  niasses  indé})endantes,  comme  por- 
phyrite  augitique  sphérolitique  (Jalguba,  Mont-Genèvre) 
=^  Perldiabas,  Pockenstein.  Variolites  (Languis,  Hist.  lapid. 
tîg.  Helveliœ  1700,  ^o;  Lapis    variolatus,   Aldrovandus,  1648). 

Variolitaphanit,  Lœwinson-Lessing;  1884.  —  Roche  aphani- 
tique associée  aux  variolites,  à  pâte  vitreuse,  et  houppes 
de  fibres  feldspathiques  rayonnées,  mais  non  difféi-enciée 
en  pâte  et  en  varioles.  Elle  dépend  des  porphyrites  augiti- 
ques  sphérolitiques.    (T.    M.    P.    M.,   vi,    p.  28O). 

Varioliïe  de   la  Durance  =^    ^';ll•iolite. 

Variolite  du  Drac.  —  Nom  ancien  des  amygdaloides,  aplia- 
nites  calcaires,  spilites,    des  Alpes  françaises. 

A'ariolite-tuff,  Cole  et  Gt-egovy,  1890.  —  Roche  élastique 
associé  à  la  variolite  du  Mont-Genèvre,  qui  en  est  peut-èti'c 
une  brèche  de  friction  volcanique,  mais  plus  vraisembla- 
blement encore  vm  tuf.  (Q.  J.  G.  S.  4^,  P-  3i6). 

Variolitischer  Adixole,  Dathe,  i88a.  —  Roches  à  pâte  coin- 
pacte,  verte,  avec  concrétions  sphériques  violettes,  grises  ou 
rouges,  de  quarz.  albite,  muscovite.  chlorite  (Dathe  :  Jahrl). 
preuss.  geoL  Landesanls.,  1882). 

Variolitischer  Epidosiï,  Pilla,  i845.  —  Epidotite  à  structure 
sphérique.  (Pilla  :  N.  J.,  i845,  p.  G5). 

Variolitischer  gabbro.  —  Les  gabbros,  diorites.  granités,  sont 
parfois  dits  variolitiques,  ou  sphéroïdaux. 

Variolitischer  Hornblendeschiefer,  Stache,  i863.  —  Schistes 
amphiboliques  porphyroïdes  du  Siebenbûrg.  où  on  dis- 
tingue parmi  les  lits  d'amphibole  libreuse,  écailleuse,  de  petits 
grains  arrondis,  blanc  ou  rouge,  de  feldspath.  (Stache  :  Geol. 
von  Siebenbûrgen,  i863,  p.  207). 

Vase.    —   Il    y    a   des    vases    marines   (Seemarseh)   et    d'autres 


VAU  LEXIQUE   PÉTROfiRAPHIQUR  129,5 

(luviatiles  (Flussmarsch).  Ce  sont  des  masses  boueuses,  que 
les  eaux  tiennent  en  suspension,  et  déposent  dans  les  régions 
littorales  tranquilles,  ou  dans  les  inondations  =  Marseh. 

VAUGNÉRriE.  Fournet.  —  Granité  gneissique  de  Vaugneray, 
près  Lyon,  formé,  d'après  Fournet,  de  plagioelase  et  hicjtite. 
et  interstratilié  dans  les  gneiss.  Pour  MM.  Michel  Lévy  et 
Lacroix,  c'est  une  granitite  à  hornblende,  riche  en  apatite. 
(Michel  Lévy  et  Lacroix  :  Bull.  soc.   minerai,  1887,  x,  27). 

Yauquelite.  Pinkerton,  181 1.  —  Marne  gypseuse.  (Petralogy,  2,  56). 

Velchenstein.  —  Roches  à  odeur  de  violette,  produite  par  une 
algue,  dans  les  régions  froides. 

Vein.  —  On  désigne  sous  ce  nom,  en  Angleterre,  le  mode  de 
gisement  des  roches  intrusives  en-  filonnets  transverses,  irré- 
guliers, ramifiés,  plus  minces  que  ceux  qui  méritent  le  nom  de 
dykes.  =  Ader,  filonnet. 

Veine  de  houille  ::=:  Coal-seam,  Kohlenflôtz. 

Veinule.  —  Petite  veine  de  houille  ;  cette  expression  est  aussi 
employée  pour  désigner  les  filonnets  ramifiés,  ou  Adern. 

Veltlinit,  Stache  et  John,  1877.  —  Grenatite  riche  en  petits 
grenats  abondamment  répartis  dans  toute  la  roche.  (Stache 
el  John:  J.  g.  R.  1887,  xxvii,  j),  194). 

Venanzite,  Sabatini,  1898.  —  Lave  de  Santo  Venanzo,  l'oi-mée 
d'olivine,  leucite,  microlites  de  mélilite,  mica  noir,  magné- 
tite.  SiO^  =  41^43  °/o-  Mélilite  positive,  avec  une  enveloppe 
isotrope  et  une  autre,  extérieure,  négative  (Nuovo  typo  d. 
Lava,  Rome,   1898). 

Venjanpokphyrit,  Tôrnebohm.  —  Dioritporphyrite  en  couche 
interstratifiée.  (Tiirnebohni  :  Besliril'ning  lill  geol  Ofversigtskarta 
ofver  Mellersta  Sveriges  Berslag,  Blalt,  i). 

Verde  antico.  —  Calcaire  flambé  de  taches  et  de  veines  de 
serpentine   ^=  ophicalcite. 

Verde  di  Corsica.    —   Gabbro   à   smaragdite  =  Verde  d'Orezza. 

Verde  di  Prato.  —  Serpentine  de   Prato,    en  Toscane. 

Verglaster  sandstein  =  Grès    vitrifié. 

Verit,  Osann,  1889. —  Roche  voisine  du  Magmabasalt,  conte- 
nant biotite,  olivine,  augite,  et  parfois  feldspath,  dans  une 
pâte  vitreuse.  Rosenbusch  la  considère  comme  une  limbur- 
gite  de  l'andésite  micacée.  Elle  occupe  cependant  à  cette 
place,  par  sa  composition  chimique,  une  position  bien  isolée, 
et  pourrait  être  rangée  plus  naturellement  près  des  méla- 
phyres,  comme  uu  type  vitreux  acide  (Osann  :  Z.  d.  g.  G. 
XLi,    1889,  p.  3o6.  XLiii,    1891,   p.  344)- 


1296  Vm*   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE  VER 

Verkieselung   =  Silicification. 

Yerkokung.  —  Transformation  de  la  houille  en  coke  par 
l'action   de   contact  de   roches   éruptives. 

Vermiculé  (quarz),  Michel-Lévj'.  —  Quarz  se  présentant  dans 
les  feldspaths  des  roches  sous  forme  de  larmes  ou  de  gout- 
telettes, au  lieu  de  présenter  des  formes  géométriques, 
comme  dans  les  micropegmatites  =  Quarz  de  corrosion, 
Struttura  vermicolare. 

Verres  volcaniques.  —  Magmas  éruptifs  consolidés  sous  forme 
de  verre  auiorphe,  et  ne  présentant  que  peu  ou  pas  de  forma- 
tions cristallitiques  ségrégées.  Voir:  Obsidienne.  Pechstein, 
Bimstein.    Perlite,   Tachylite,  Sordawalite,   Hyalomélane. 

Vkrrucano.  —  Conglomérats  contenant  des  fragments  ronds  ou 
anguleux  de  quarz,  porphyre  quarzifère,  gneiss,  etc.,  dans 
un  ciment  calcaire  et  talqueux.  Divers  stratigraphes  dési- 
gnent sous  ce  nom,  Tensemble  des  roches  élastiques  des 
Alpes  et  de  ITtalie,  parfois  gneissiques,  du  Carbonifère  au 
Trias.    (Milcli  :   Beitr.  z.  Kennln.  d.  Verrucano,  1892). 

Verwerfungsbreccie.x.  —  Brèches  élastiques. 

Verwiïterung  ^=  Altérations  atmosphériques. 

^'ER\vITTERUNGSTUl<'FE,  Lœwiuson-Lessing.  —  Roches  tuffacées 
formées  par  désagrégation  de  roches  cristallines  =  Tulfoïdes. 

Vi.NTLiT,  Fichier,  1875.  —  Porphyrite  à  hornblende  quarzifère 
de  Vintl.  Rosenbusch  la  considère  connne  inie  Hornblende- 
dioritporphyrite   à   augite   (Fichier  :   N.  J.  i8-5.  p.  92;). 

A'iRiDiTE.  Vogelsan<>\  1872.  —  Produits  secondaires  verts,  à 
caractères  indécis,  envahissant  les  pâtes  de  diverses  roches, 
sous  forme  décailles,  d'agrégats  fibreux.  On  emploie  souAcnt 
ce  terme,  comme  dénomination  d'ensemble,  pour  les  divers 
produits  chloriteux.  dérivant  de  l'altération  des  pyroxènes 
et  amphiboles  :  il  est  alors  synonyme  de  substance  chlo- 
riteuse  (Arch.  Néerland.,  vn,  et  Z.  d.  g.  G.  xxiv,  p.  029). 

Vitreuse  (structure).  —  Structure  des  roches  volcaniques,  ou 
de  leur  masse  fondamentale,  quand  elles  sont  formées  d'une 
substance  vitreuse  non  individualisée,  analogue  à  un  verre 
fondu  de  composition   variable  =   Glasig. 

^'lTKII■IK  (GRi-:s).  —  Le  grès  vitrifié  est  produit  par  action 
pyromorphe  :  les  grains  de  quarz  du  gi'ès  éclatent  et  sa 
pâte  fond  en  un  verre,  parfois  chargé  de  néoformations 
=  Buchit,  Verglaster  Sandstein. 

ViTRioLscHiEFER.  —  Scluste  aluuifère  à  efïlorescences  sulfatées. 


VIT  LEXIQUE    PETROGRAPHIQUE  I297 

ViTRiT.  —  Opale  de   Bohème,   contenant  du  pyrope. 

ViTROANDESiï,  ViTROBASALT,  etc.,  LagoHo,  1887.  —  Andésites, 
basaltes  vitreux  ^  Hyaloandesit,  Hyalobasalt,  Magmabasalt, 
Limburgite,  p.  p.  (T.  M.  P.  M.,  viii,  p.  466). 

ViTROFELsoPHYR,  Rosenbusch,  1887.  —  Felsitporphyre,  intermé- 
diaire entre  Viti'ophyr  et  Felsophyr  (p.  379). 

ViTROPHYR,  Vogelsang,  18(17.  — Désignation  donnée  à  la  structure 
des  porphyres  quarzileres  et  orthophyres  à  pâte  vitreuse  ou 
microfelsitique.  (Philosophie  der  Geoi.). 

ViTROPHYRiscH   =  Vitrcux,   glasig,   vitroporphyrisch. 

ViTROPHYRiscHE  TuFFE,  LcewinsoTi-Lessing,  1887. —  Tufs  riches  en 
particules  vitreuses  et  grains  de  verre  =  Tut'  palagonitique 
p.  p.  (Lœwinson-Lessing  :   T.  M.  V.  M.,  1887,  v,  535). 

ViTROPHYRrr,  Vogelsang;  i87'2.  —  Porphyrite  vitreuse  sans 
phénocristaux  ;  ce  mot  a  dei)uis  été  accepté  comme  définissant 
la  structure  des  porphyrites  à  pâte  vitreuse  ou  microfelsitique. 
(Vogelsang  :  Z.  d   g.   G.,  1872,  xxiv,  p.  534). 

Vitroporphyrisch,  Rosenbiisch,  i885.  —  Structure  des  roches 
porphyriques,  caractérisée  par  une  pâte  vitreuse,  avec  phéno- 
cristaux de  la  période  intratellurique  et  peu  de  produits 
de     dévitritication,     datant     de    la     date    ell'usive     (^44)- 

VoGESiT,  Rosenbusch,  1887.  —  Lainbrophyre  syénitique  dont 
l'élément  coloré  essentiel  est  l'hornblende  ou  l'augite  ;  roche 
tîlonienne  porphyrique,  compacte,   gris-vert  ou   noir    (p.3i9). 

Volcaniques  (projections).  —  Ensemble  des  produits  volcaniques 
meubles,  tels  que  cinérites,  sables,  bombes  =  Vulcanenschutt. 

Volcaniques  (roches).  —  On  appelle  roches  volcaniques  les 
roches  éruptives,  épanchées  à  là  surface,  et  refroidies  à 
l'air   libre    =  Vulkanische   Gesteine. 

Volcanique  (verre).  —  Roches  formées  par  fusion  ignée,  et 
refroidies   avant   cristallisation   =^  Vulkanisches  Glas. 

Volcanit,  Hobbs,  1893.  —  Roche  à  anorthose  et  augite  de 
la  composition  chimique  des  dacites.  Elle  n'est  pas  connue 
comme  roche  indépendante,  mais  seulement  comme  écorce 
des  bombes  projetées  par  Vulcano  en  avril  1889  et  for- 
mées  à  leur  intérieur   de  ponce   (Z.  d.  g.  G.  45,  p.  878). 

Volhynit.  Ossoçsk}',  1871.  —  Porphyrite  d'Ovrutsch  en 
Volhynie,  présentant,  d'après  les  recherches  de  Musehketov 
et  Ghrustcholf,  des  variétés  quarzifères  et  d'autres  sans 
quarz.  La  pâte  est  holocristalline,  formée  de  plagioclase, 
chlorite,    quarz  ;  parmi  les  phénocristaux  on  distingue  plagio- 


1298  VIU^    CONGRÈS    (iÉOLOGIQUK  VOS 

clase,  hornblende,  biotite,  etc.  Rosenbuseli  les  range  parmi 
les  Glimmerdioritporphyrit  et  les  Quarzglimmerdioritpor- 
pliyrit    (111  Cong-.  russisch.  Nalurlorscher  zu  Kiew). 

VosGiTOPHYR  =  Labradorporphyr. 

YuLKAMTE,  Scheerer.  1864.  —  Roches  éruptives  les  plus  pau- 
vres en  silice  (Angitporphyr.  Basalte),  par  opposition  aux 
Plutonites  (Scheerer  :  Gneisse  Sachsens,  N.  J.,  1864,  p. 385). 

YuLsixiTE,  Washington,  1896.  —  ïrachyte  à  plagioclase  de 
Bolsena,  considéré  comme  la  l'orme  etlusive  de  la  Monzo- 
nite.  C'est  une  roche  intermédiaire  entre  les  trachytes  et 
les  andésites  =^  Trachydolérite,  Trachytandésite,  Ande- 
sittracliyte,    Gauteit    (Journ.  of  Geol.,  4.   1896,  p.  54i). 

W 

Wabeneis,  Lobmann,   1895.  —  Glace   des   cavernes,  à  stmcture 

criblée,    (inaug.  Dissert.  Dresden). 
A\'achskohle.      —     Lignite     gras ,      brun      clair ,      chargé     de 

substance   bitumineuse  =  Pyropissite. 
A\'acke.    —  Argile    compacte    ou    terreuse,     impure,    gris-vert, 

brune  ou  noire,  résultant   de   laltération    des   basaltes,  dont 

elle  contient  des  débris  reconnaissables. 
Walkerde,    Werner  =  Terre   à   foulon. 
AVallerite,    Pinkerton,    181 1.    —    Roche    formée    d'hornblende 

et   feldspath  =^  Diorite  (Petralogy,  i,  p.  16). 
"Wanderblocke.  —  Blocs   erratiques. 
Wassertuffe,      Walther,     1886.    —    Masses     tutl'acées     qui    se 

déposent  sous  Teau  dans  les  éruptions  sous-marines.  (Z.  d.  g.G., 

p.  307). 
AVebsterite,  Williams.   1890.  —  Pyroxénite  formée  de  pyroxènes 

monoclinique  et   rhombique,    comme  diopside  et   bronzite. 
AN'EHRLrr,    Kobell,    i838.    —    Péridotite    grenue,    à    olivine    et 

diallage,    et    appartenant    ainsi   aux     gabbros   à   olivine.   Ce 

nom   a    été   généralisé    par    Rosenbuseli  ;     le    type   vient   de 

Szarvasko     en     Hongrie,    et    avait    été    décrit    par     Kobell 

coumie  un  minéral. 
AVeiselbergit,  Rosenbusch,  1887.  — Augitporphyrite  type,  à  pâte 
hyalopilitique  (andésitique),  correspondant  aux    Augitandésites 

=  Palaeandesit  (Mass.  Gest.,  p.  5oi). 
AVeisssteix  =  Leptynite. 


V^/EI  LEXIQUE   PÉTROGRAPHIQUE  I299 

Weisssteindioriï,  Giimbel^  1868.  —  Lits  riches  en  feldspath  et 
pauvres  en  hornblende,  des  schistes  araphiboliques.  (Gûrabel  : 
Ostbayer.  Grenzgeb.  1868,  p.  6o5). 

Weisssteingneiss,  Gûmbel,  1879.  —  Variété  de  gneiss  avec  quarz, 
inuscovite.  albite  comme  feldspath  dominant  et  grenat  comme 
minéral  accessoire.  (Fichtelgcbirge,  p.  ii8-3i3). 

\\  ELLENFURCHEN  =  Ripple-marks,  impressions  de  vagues. 

Werneritamphibolfels.  —  Roche  de  contact  des  gabbros  de 
Scandinavie,  décrite  d'abord  par  Brôgger  et  Reusch  sous  le 
nom  de  «  geileckter  gabbro  »,  et  dont  la  composition  minéralo- 
gique  a  été  fixée  par  Michel-Lévy.  (Michel-Lévy  :  Bull.  Soc.  miner. 
1878,  I,  p.  43,  70)  ^^  Dipyrdiorit. 

Wernerite  (roches  a),  ^4.  Lacroix,  1889.  —  Nom  donné  à  l'en- 
semble des  roches  renfermant  comme  élément  essentiel  des 
minéraux    du  groupe  des  wernerites  (B.  S.  M,  xii,  83). 

Werneritfels,  Jasche.  i838.  —  Roche  fdonienne,  à  orthose, 
wernerite  (scapolite),  et  comme  minéraux  accessoires  graphite, 
pyrite    magnétique.     (Minerai.  Stud.  Quedlinburg  u.  Leipzig,  4). 

Werneritisation,  A.Lacroix,i^(^i  =  Dipyrisation.  (B.S.M.,xiv,i6). 

Weschnitzgesteine,  Chelius,  1892.  —  Groupe  de  roches  filoniennes 
correspondant  aux  Vogesites  avec  phénocristaux  de  plagio- 
clase,  augile,  biotite.  (Nolizb.Ver.  l".  Erdkunde,  Darmstadt,  i3,p.  1). 

Wesentliche  GEMEiNCrTHEiLK.  —  Eléments  essentiels  des  roches. 

Wetzsghiefer,  i^a«r,  1864.=  Goticule,  Whetstone. 

Whin-Sill.  —  Puissant  fdon-couche  (sill),  de  diabase  à  enstatite. 

Whinstone,  ,/.  Hall,  i8o5.  —  Nom  donné  en  Ecosse  aux  basaltes 
et  diabases,  et  en  général  aux  l'oches  sombres,  cristallines, 
basiques.  (Edinb.  Ro}'.  Soc.  Trans.,  i8o5,  p.  8-56). 

Whintin,  Otle)%  1820.  —  Nom  local  donné  aux  schistes  tachetés 
dans  le  Gumbcrland  =  Knotenschiefer. 

WiCHTisiT.  —  Modification  vitreuse  de  la  diabase  de  Wichtis  en 
Finlande.  Voir  :  Sordawalite. 

WoLKENBURGTRACHYT,  çoTi  Declien,  1861.  —  Vieux  nom  des 
andésites  à  hornblende  du  Wolkenburg, dans  les  Siebengebirge. 
(von  Dechen  :  Siebengebirge,  1861,  p.  94). 

WoLLASTONiTELS.  —  Roclie  fomiée  de  wollastonite  à  grains  plus 
ou  moins  fins,  intercalée  dans  les  gneiss  et  calcaires  archéens. 

WoLLASTONiTGESTEiN,  Audreoi,  1896.  —  Blocs  de  calcaire  méta- 
morphisé,  enclavés  dans  le  gabbro,  et  présentant  la  structure 
cornée  des  hornfels,  wollastonite,  quarz,  calcite,  et  à  leur 
périphérie  un  manteau  de  quarz.  (Mitlheil.  Rônurs  a.  d. 
Mus.,  Hildesheim,  n"  5). 


l3oO  Vnie   CONGUÈS   r.ÉOLOGIQUK  WOL 

WoLLASTOMTHORNFELS,  AndrecB.  —  Roche  formée  de  wollasto- 
nite,  quarz,  et  calcite,  qui  serait  formée  aux  dépens  d'enclaves 
calcaires  par  contact  du  gahbro.  Voir  :  Diallagaplit. 

WuLSTGiJMMERScHiEFER.—  Scliiste  ctiiffonné  à  ganglions  de  quai'z. 

WûsTENSTEiNE.  —  Blocs  roctieux  éparsdans  les  déserts,  et 
portant  des  érosions  spéciales  dues  à  l'action  du  vent  et 
du  sable  de  ces  déserts  :  leur  aspect  rappelle  alors  celui 
des   météorites  (Goldschmidl  :  T.  M.   P.  M.   14.  1895,  p.  i3i). 

Wyomingite,  VF/îï7man  Cross,  189^. —  Type  des  Leucite  Hills  du 
Wyoming,  décrit  par  Zirkel  en  1877.  Roche  éruptive  à  grains 
fins,  brun-rougeàtre  ou  grisâtre,  où  se  détachent  des  lames 
de  mica  brun,  qui  lui  donnent  une  structure  feuilletée. 
Riche  en  potasse,  magnésie,  silice,  pauvre  en  soude  et 
alumine,  presque  idendique  à  l'Orendite  par  ses  caractères 
chimiques.  Les  éléments  essentiels  sont  leucite,  phlogopite, 
diopside  ;  elle  contient  un  peu  de  noséane  (noselite),  et 
assez  de  silice  pour  déterminer  le  développement  de  sani- 
dine  au  lieu  de  leucite.  Le  rôle  de  l'excès  de  silice  n'a 
pas   été   déterminé    (Amer.  Journ.  Se.  iv.,  ii5). 

X 

Xenocryst,  Sollas.  —  SoUas  appelle  xénocristaux  les  cristaux 
étrangers  que  l'on  trouve  dans  certaines  roches  ignées,  comme 
résidu   de   roches   enclavées,    corrodées   et  digérées. 

Xénogéxites  (gîtes),  Posepnj%  i895.  —  Gîtes  minéraux  dont  les 
minéraux  sont  étrangers  à  la  roche  encaissante  (Gen.  d, 
Erzglagerst,  12). 

Xenolith,  Sollas,  1894  =  Enclaves  enallogènes.  Roches  étran- 
gères enclavées  dans  les  l'oches  ignées.  (Sollas  :  Trans.  R. 
Irish.  Acad.  1894,  xxx,  p.  477)- 

XEiXOMORPHE,  Rokrbach,  1886.  —  Qualificatif  des  minéraux  ne 
présentant  pas  dans  les  roches  de  contours  extérieurs  cris- 
tallins =  AUotriomorphe  (Rohrbach  :  T.  M.  P. M.,  vn,  p.   18). 

Xerasite,  Haûj-,  1822.  —  Nom  des  grûnsteins  porphyriques. 
ou  des  aphanites. 

Y 

Yate- Andésite,  Lang,  1891.  —  Un  type  de  ses  roches  à  pré- 
dominance alcali-métal,    où   Na    >   Ga,  Na  >    K. 


YOG  LEXIQUE    PÉTROCiRAPHIQUE  l"3oi 

YoGOiTE.  Pirsson  et  Weed,  i895.  —  Syénite  à  pyroxène,  à 
pi'oportions  égales  d'orthose  et  de  plagioclase.  Ce  nom  a 
été  abandonné,  la  roche  ayant  été  reconnue  identique  par 
les  auteurs  à  la  Monzonite  (au  sens  de  Brogger)  =  Mon- 
zonite,  Gabbrosyenite,  Orthoklasgabbro  (partira).  (Amer.  Journ. 
1895,  L.  p.  467  ;  Am.  J.  1896.  L.  p.  '35i). 

Z 

Zaht.en.ï;quivalent,  Lœwinson-Lessing,  1890.  —  Nombre  que 
l'on  obtient  en  divisant  le  quotient  moyen  d'oxygène  d'une 
roche  de  profondeur,  par  son  poids  spécifique.  (Lœwinson- 
Lessing:  Bull.  Soc.  Belge  de  géol.,  iv,  1890). 

Zechstein.  —  Vieux  nom  des  carriers,  pour  divers  calcaires 
du   Dyas.    dérivant   de    l'expression   «   zach-zâhe  ». 

Zellenkalk  (et  dot.omit).  —  Calcaire  ou  dolomie  creusés  de 
nombreuses  cavités  celluleuses.  irrégulières,  dues  au  pro- 
grès  de   la    dénudation    atmosphérique. 

Zellig   =^    celluleux. 

Zentralgranit,  Baiimer.  —  Nom  donné  au  granité  massif 
du  Riesengebirge.  en  Silésie.  pour  le  distinguer  du  Gneiss- 
gi'anit.  (Raumer  :  Das   Gebirgc  Nieder-Schlesiens,  p.  18). 

ZerkluftunCi  =  Délits  des  roches. 

Zerspratzung.  —  Processus  d'après  lequel  des  blocs  de  roches 
étrangères,  enclavés  dans  diverses  roches  éruptives.  >  sont 
disloqués,  et  y  disséminent  leurs  éléments  composanV:,  à  la 
façon  de  phénocristaux  isolés,  donnant  à  cette  roche  j  iptive 
une  composition  anormale,  étrange. 

Ztnngranit.  —  Granité  à  cassitérite. 

ZiRKELiTE.  Wadsiçorth,  1887.  — Verre  diabasique  =  Sordawalite 
(Geol.    a.   Nat.    Hist.  Survey    of   Minnesota,  Bull.  -2). 

ZiRKONMiAsciT,  Vogelfiaii^.  1872  ^^  Zirconsyenit  (Z.  d.  g.  G.,  542). 

ZiRKONORTHOPHONiT,  von  Lasaiil.x.  — Nom  donné  par  von  Lasaulx 
aux  syénites  zirconiennes  (p-  320). 

Ztrkonsand.  —  Sable  de  Colombie,  renfermant  6.'>  "/o  de  zircon, 
3o  "/o  fer  titane,  5  "/„  fer  magnétique. 

Ztrkonsyenit  =  Syénite  zirconienne. 

ZoRTKXFELS,  voJi  Biick.  1797  =  Guciss  à  pyroxène.  (Schlesische 
Provinzial-Blâtter,  Bd.  aS,  p.  536). 

ZoBTENiTE,  Rofh,  T887.  —  Roclie  schisto-cristalline.  de  compo- 
sition analogue  aux  gal)bros  à  plagioclase  et  diallage,  et  d'ori- 


li02  VIII*'  CONGRÈS  GÉOLOGIQUE  ZOI 

gine    non   éruptive    =  Pyroxénite,     gneiss   à    pyroxène,   des 

géologues  français.  (U.d.Zobtenit, Sitz.B  Berl.Akad.,xxxii,p.6ii). 
ZoisiTAMPHiBOLiT.    Sauer,    1884.   —     Schiste  ampliibolique    dont 

les    éléments    dominants    sont    zoïsite  et   actinote    gris-vert. 

(Sauer:  Section  Wiesenthal,  1884,  p.  28). 
ZoisiTDiALLAGGESTECNE,   Becke  =  Zoisitgabhro. 
ZoisiTGABBRO.  Kalkowsky.  i88().  —  Roche  grenue,  formée  essen- 
tiellement de  diallage  et  zoïsite  =  Zoisitdiallaggestein.  p   228). 
ZoisiTiTK,    Riva.  —  Prasinite   à  zoïsite,  pauvre  en  albite.  riche 

en  zoïsite  et  amphibole,  avec  un  peu  de  muscovite  :  membre  de 

de  la  série  des  Prasinitamphibolites  métamorphiques. 
ZoisiTPORPiiYRiTOiD,   Lœwinson-Lessîriff,   1898.   —  Porphyritoïde 

riche  en  zoïsite  (Lœwinson-Lessing.  Aciditàts-Coeflîcient,  p.  349): 
ZoNAiRE  (structure).  —  T^a  structure  zonaire  ou   encapuchonnée 

de  certains    cristaux,   montre    des    revêtements    ou    écailles 

superposées,     dont    l'ensemble    constitue     l'édifice    cristallin 

=  Zonare  Aufbau   der   Krystalle.    (F.    Zirkel  :  Mik.    Besch.    d. 

Min.  u.  Gesl.  i8;3.  p.  82). 
ZoocARBONiT,    Gûmbel,    1886.    —     (]li;iib<>ii    d'origine     animale, 

connu  à   Miïnsterappel.    près  Lebach. 
ZooGENiTE,   Senft.   18.57.    —  Nom  des  roches  zoogènes,    formées 

par  accumulation   de    débris    animaux. 
ZoopHOREs  (roches),    Rosenbiisch,    1898.    —    Roches    riches    en 

débris   fossiles  d'origine  animale   (p.    i()). 
ZweiCtLImmerglimmerschiefer.      —     Micaschite      à      biotite     et 

muscovite. 
ZwiscHENKLEMMUNGSMAssE.  —    Massc  amopphe    qui  remplit    les 

vides  entre  les  éléments  cristallins  des  roches  :  elle  s'appelle 

aussi   Mesostasis. 
ZwiTTERGESTEiN  ,     co/i    Cotta ,    1860.  —    Qiiarz   stannifère  .    gris 

sombre  ,   à   cassure    écailleuse  ,    ferrugineuse ,    avec   chlorite  . 

grains    de    quarz,    pyrite     arsenicale    d'Altenberg    en    Saxe. 

Appartient  au   Greisen.    Syn.  :   Stockwerksporphyr.  Zwitter. 

(Berg.  u.  Huttenm.  Zeitg.,  n"  i,  p.  74)' 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Préface i  à  iv 

PREMIÈRE    PARTIE 

COMPOSITION      DU      CONGRÈS 

Liste  générale  des  membres  du  VIIT  Congrès. 1 

Récapitulation  de  la  liste  des  membres 61 

Liste  des  membres  du  bureau  et  du  conseil 62 

Délégations     . 65 

DEUXIÈME     PARTIE 

PRÉPARATION     DU    CONGRÈS 

Travau.K  préparatoires  du  comité  d'organisation  et  circulaires  adressées 
par  le  comité  : 

Historique.  71 

Programme  de  la  session 98 

TROISIÈME    PARTIE 

I'ROCÈS-VERB.\UX     DES      SÉANCES 

I.  Procès-verbaux  des  séances  du   conseil. 108 

II.  Procès-verbaux  des  séances  générales 125 

m  .   Procès-verbaux  des  séances  de  section 147 

Section  de  géologie  générale  et  de  tectonique.  .      .  147 

Section  de  stratigraphie  et  de  paléontologie     ........  loi 

Section  de  minéralogie  et  de  pétrographie 169 

Section  de  géologie  appliquée  et  d'hydrologie 177 

QUATRIÈME     PARTIE 

§    I.     RAPPORTS     DES     COMMISSIONS 

1.   Commission  de  la  carte  géologique  internationale  d'Europe  : 

Procès- v(»rbal  de  la  séance  tenue  à  Paris 187 


l3o4  VIII«   CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

Rapport   de  la   direclion  de  la  carte  géologique  d'Europe   sur  l'état 

d'avancement  de  cette  carte,  par  M.  F.  Beyschlag 189 

2.  Commission  de  classification  stratigraphique  : 

Rapport  de  la  Commission,  par  M.  E.  Ronevier,  président  de  la   com- 
mission   192 

3.  Commission  des  glaciers  ; 

Procés-verbal  de  la  séance  tenue  à  Paris 204 

Rapport  de  la  commission  par  M.  E.   Richter,   président  de   la  com- 
mission   20;ï 

4.  Commission  de  pétrographie  : 

Procés-verbal  des  séances  de  la  commission  internationale,  tenues  à 

Paris  en  1899 213 

Rapport  do  la  commission  russe  do  nomenclature  des  roches    .      .     .  215 

Notice  sur  la  nomenclature  des  roches,  par  M.  F.   Lœwinson-Lessing.  218 

Notice  sur  la  nomenclature  pétrographique,  par  M.  E.  de  Fedoroff.      .  226 

Notice  sur  la  nomenclature  dos  roches,  par  M.  A.  Karpinsky     .     .     .  238 

Rapport  du  comité  français  de  pétrographie, par  M.  A.  Lacroix.      .     .  246 

o.  Commission   pour   la  fondation  d'un   journal   international  de  pétro- 
graphie : 
Rapport  delà  commission,  par  M.  F.  Becke,  président  de  la  commission.  255 

fi.   Etude    du   projet  d'Institut   flottant    international    présenté    lors    du 
congres  de  Saint-Pétersbourg  : 
Rapport  de  M.  A.   Karpinsky 263 

§   II.    COMMUNICATIONS   RKLATIVES   AUX    ŒUVRES    COLLECTIVES    DU   CONGRÈS 

Sir  Archibald  Geihie  :  De  la  coopération  internationale  dans  les  investi- 
gations géologiques 265 

D.  P.  Œhlert  :  Sur  la  reproduction  des  types  paléontologiques  décrits 

et  figurés  antérieurement 275 

W.  KîUan  :  Sur  deux  projets  tendant  à  faciliter  les  recherches  paléon- 
tologiques et  géologiques 282 

T.  C .  Chamherlin  :  Patronage  d'un  effort  systématique  pour  détermi- 
ner les  faits  fondamentaux  et  les  principes  qui  doivent  servir  de 
bases  à  la  classification  géologique 284 

CINQUIÈME    PARTIE 

>rÉMOIRES     SCIENTIFIQUES    COMMITNIQUÉS     D.VNS     LES    SÉANCES 

'".'.  D.  Walcoff  :  Mémoire  sur  les  formations  précambriennes  fossilifères.  299 

(1  fi?.). 
f^T.  F.  Matthpw  :  Mémoire  sur  les  plus  anciennes  faunes  paléozoïques  313 
W.  H.  Hudleston  :  Mémoire  sur  la  bordure  orientale  de  la  partie  sep- 
tentrionale du  bassin  de  l'Atlantique 317 

E.  Ilnll  :    Des  investigations   récentes   relatives   aux  anciennes   vallées 

envahies  par  la  mer,  et  à  divers  autres  traits  physiques  des  îles  bri- 

tanni(|ues  et  de  l'ouest  do  l'Europo  (1  (ig.) 321 

E.   We/V(.sr/)PH/,' .•  Dynamométamorphisme  ot  piézocristallisation    .      .      .  326 
W.  Snlownn  :  Essai   de   nomenclature    dos  roches   métamorphiques   de 

contact     .....     ....  342 

A.  P.  Pavlow  :  Le  Portiandien  de  Russie  comparé  A  celui  du  Boulonnais.  347 


TABLE    DES   MATIÈUES  l3o5 

.1.  P.  Pavlow  :  De  quelques  moyens  qui  pourraient  coulribuer  à  r('l;ihii- 

ralion  de  la  classificalion  génétique  des  fossiles     , 3i9 

H.  F.  Osborn  :  Des  méthodes  précises  mises  actuellement  en  œuvre 
dans  l'étude  des  vertèbres  fossiles  des  Etats-Unis  d'Améri([uc.  — 
(PI.  I  et  II). 3a;} 

][.  F.  Oshorn  :  Corrélation   des  iiorizons  des  mammifères   tertiaires  on 

Europe  et  en  Amérique  (avec  un  table 'U) :j."i7 

A.  Haifue  :  Les  phénomènes  volcaniques  tertiaires  de  la  chaîne  d'Absa- 

roka  (Wyomini;) 36i 

V.  Sabatini  :    L'état  aeluel  des  recherches  sur  les  volcans  de    l'Italie 

centrale 366 

F.  Sacco  :  Essai  d'une  classification  générale  des  roches,  .....  377 
//.  Arctowski  :  Sur  les  glaciers  et  la  géologie  des  terres  découvertes  par 

l'expédition  antarctique  belge  et  sur  les  glaces  du  pôle  sud.      .     .     .  380 
O.  Fo/wcri,''  :  Sur  le  mode  d'expression  et  de  représentation  de  la  direc- 
tion et  de  l'inclinaison  des  couches 381 

./.  Gosselet  :  Les  caux  salines  des  nappes  aquifères  du  Nord  de  la  France  .  383 

1\  Raiilin  :  Sur  la  classification  des  terrains  tertiaires  de  l'Aquitaine.  386 

L.  Dr  Laiinay  :  L'enseignement  de  la  géologie  pratique.     .....  388 

G.  F.  Kunz  :    Les  progrès  de  la  production  des  pierres  précieuses   aux 

Etats  Unis 393 

G.  J.  G.  Van  dcr  Vtrnr  :  Li  formation  géologique  de  la   Hollande    et    li; 

dessèchement  du  Zuyderzée. 396 

F.  A.  Martel  :  Sur  les  récentes  explorations  souterraines  et  les  progrès 

de  la  spéléologie 440 

.1.  Pavât  :  Observations  géologiques  sur  les  grottes  de  la  Cure  et  de 

lYonne 419 

//.  Domilli' :  Sur  le  terrain  jurassique  de  Madagascar 429 

//.  Doiivillé  :  Les  explorations  géologiques  de  M.  de  Morgan,  en  Perse.  439 

F.  Weinschenk  :  Sur  l'Iii-toire  géologique  du  graphite  ......  447 

(.'.  Eg.  Bertrand  :  Charbons  gélosiqiies  et  charbons  humiiiues                .  4o8 

]{.  Zciller  :  Sur  la   llore  fossile  du  Tonkin 498 

I. .  Lernirrc  :  Transformation  des    végétaux   en    combustibles    fossiles. 

Essai  sur  le  rcMe  des  ferments '602 

C  Grand' Fury  :  Sur  les  tiges  debout,  les  souches  enracinées  des  forets 
et  sous-sols  de  végétation  fossiles,  et  sur  le  mode  et  le  mécanisme  de 
formation  des  couches  de  houille  du   Bassin  de  la  Loire.      ....  321 

Bieiclier  :  Essai  sur  l'origine,  la  nature,  la  répartition  des  éléments  de 
destruction  des  Vosges  du  Versant  lorrain  et  des  régions  adjacentes 
du    bassin   de   la  Saône  (pi.   III) o39 

G.  F.  Dollfus  :  Derniers  mouvements  du  sol  dans  les  bassins  de  la  Seine 

et  de  la    Loire  (1  fig.  ;   pi.  IV). .  344 

G.  Malaisr  :  Sur  le  Silurien  di;  la  Belgique 561 

M.  Mourlon  :  Les  voies  nouvelles  de  la  géologie  belge 572 

ii'.  V'a;i  (/en  7i/'oet7î  .-  La  géologie  appliquée  et  son  évolution  ....  584 
Stanislas  Meunier  :  Observations  sur  la  structure  intime  du  Diluvium 

de   la   Seine.    Conséquences  sur  les    phi-nomènes   diluviens    (pi.  V, 

fig.  1  à  12)  .... .  ;;«»!) 

Stanislas  Meunier  :  Élude  slratigraphique  et  expérimentale  sur  la  sédi- 

iiienlalion  souterraine   (fig.  1  à  7) 617 


l3o6  VIIl^   CONÇUES    Clioi.OCIQUE 

Adrien  Guébhard  :  Sur  Ifs  recoupements  et  éloileincnls  de  plis  obser- 
vés clans  les  Alpes  Maritimes  (p!.  VI,  lif,'.  1  et  2) 631 

li.  lienauU  :   Du   nMe  tie  quelques  t)acléri;irres  fossiles  au  point  de  vue 

f,'éolof,Mque.  (pi.  VIMX  ;  fig.  ià  13) 646 

Georges  UoUund  :  Des  gisements  de  minerais  de  fer  oolithiques  de  l'ar- 
rondissement de  Briey  (Meurthe-et-Moselle)  et  de  leur  mode  de  for- 
mation   (pi.   X-XI) 664 

MfuxeUiii  Bcule  :  La  géologie  et  la    paléontologie  de  Madagascar  dans 

l'état  actuel  de  nos  connaissances  (pi.  XII,  1  lig.) 673 

J.  Joly  :  Mémoire  sur  l'ordre  de  formalion  des  silicates  dans  les  roches 

ignées  (Cg.   1  à  3) 689 

J.  Joly     Le  mécanisme  intime  de  la  sédimentation  (l  lig.) 710 

E.  Fichcuv  :  Présentation  de  la  carte  géologique  de  l'Algérie  (3'  édition).  729 

J.  F.  N.  Delgado  et  P.  Choffat  :  La  carte  géologique  du  Portugal     .     .  743 

W.  B.  Scott  :  La  géologie  de  la  Patagonie 747 

//.  /•'.  Brid  :  Dt^  la  progression  des  glaciers,  leur  stratification  et  leurs 

vftiaes  bleues  (1  fig.) 749 

P.  Clioffat  :  Les  progrès  de  la    ((iiinaissaiicr  du  (Irctaciciue  supérieur 

du  Portugal 7o6 

./.    .fol}-:    Expériences   sur   la    ilénudalion    par   dissolution    dans    l'eau 

douce  et  dans  l'eau  de  mer 774 

/,.   A.    Ftthrc  :    Les    plateaux    des    Hautes  Pyrénées    et    les   Dunes  de 

Gascogne 78o 

J.éiin  Jaiu  t  :  Sur  le  rôle  de  la  géologie  dans  l'utilisation    des   sources 

d'eaux  potables 799 

A.  Lacroix:   Les  roches   basiques   accompagnant  les  Iherzoliles   et   les 

ophites  des  Pyrénées  (PI.  XIII  à  XVIII,  fig.  1  à  18).    ......  806 

Hvgh  J.  L.  Bendnell  :  Découvertes  géologiques  récentes  dans  la  vallée 

du  Nil  et  le  désert  libyen  (PI.  XIX,  fig.  1  à  6) 839 

T.  laiicn  ci  W.  F.  Hiinie  :  Nolessur  la  géologie  du  désert  oriental  de 

l'Egypte  (PI.  XX  et  XXL  fig.  1  à  4) 807 

U'.  F.  Hume  :  Sur  les  Rift  Valleys  de  l'est  du  Sinai  (PI.  XXII,  1  lig.)    .  900 

IV.  F.  llumc  :  Sur  la  géologie  du  Sinaï  oriental 931 

SIXIÈME   PAUTIE 

Compte-rendu  des  excursions  faites  pendant  le  Congrès  : 

.\vant  propos 935 

/..  De  I.aunay  :  Excursion  à  quelques  gites  minéraux  et  métallifères  du 

Plateau  Central 938 

E.  Fallot  :  Excursion  dans  la  Gironde 970 

C'/i.  Barrais  :  E.xcursion  en  Bretagne 972 

Léon  Janet  :  Excursion  d'Argenleuil 974 

id.         :  Excursion  à  Montigny-sur-Loing 976 

id.         :  Excursion  à  Romainville 977 

G.  F.  Dollfiis  :  Excursion  à  Arcueil-CacLan  et  Bagneux 978 

id.            :  Excursion  à  Etrechy,  Jeur,  Morigny  et  Etampes  .     .     .  979 

id.           .  Excursion  à  Auvers-sur-Oise 980 

Marcellin  Boule  :  Excursion  dans  le  Massif  central 981 

/■..  A.  Martel  :  Excursion  des  Causses 985 


TABLE    DES    :\IATIK1U:S  l'io^ 

<^.  Grand' F.iiiy  :  Excursion  dans  le  bassin  ilc  la  Loirr    ......  988 

W.  Kiliiin  :    Rimniou  a  Grenoble  . 991 

1(1              E.xcnrsion  dans  les  Alpes  du  Daupinné 994 

Pierre  Loi)-  :   Excursion  dans  le  massif  de  la  .Mure  et  le  hcvoluy.           .  99o 

r.  Patjiiier  :  Excursion  dans  le  Diois.                      998 

(r .  Sajn  :  Excursion  du   Valentinois  ......           1000 

W.  Kiliaii  :    Excursion  dans  la  montaL;ni'  de  Lun-  it    .\pt.      ....  10()l 

r  Paquier  :  Excursion    à  Ori^on  et  Cliàtiauneuf  du  lUiônc 100:i 

SEPTIÈMK  r.viniE 

Lexique    pctroj^Taphique    prépara   par   .M.   Lœwinson-Lcssin^,  et  pub  ii^  avec    le 
concours  de  divers  pétrojj^raphes,  sous  les  auspices  delà  coiiiMiission  interna- 
tionale de  prtrographie  du  Vlll    Congrès  i,'éologi<iue  international. 
.\  vant-propos    des  épreuves  envoyées  en  19(J(J  aux  membres  de  la  com- 
mission   l(X)i> 

.\vant-propos  de  la  traduction 1006 

.Abréviations  bibliograpliùjues   employées  dans  le  Lexique  1007 

Lexique   pétrographique 1009 

Table  des   matières. i:{03 


LISTE  DES  FKITRES,  CARTES  ET  ]>LANCHES 


KKIURES  DANS  LE  TEXTE 

i.  Schéma  de  rinniiencc  des  luigraUons  des  faunes  sur  la  corréla- 
tion (les  étages  iréologlques ^87 

:>.   Diagramme  montrant  les  relations  du  Cambrien  et  de  la  formation 

de  Relt,  Montana 30:i 

3.  Profil  du  contour  sous-marin  à  l'Ouest  de  l'Europe 322 

4.  Profil  du  Calcaire  de  Heauce  dans  les  bassins   de   la  Seine  et   de   la 

Loire .o48 

■j  à   10.  Conslitulion    progressive    du    diiuviuiii    de    la    Seine    (figures 

théoriques) <)07 

11  à  ir>.  Constitution    progressive    du     diluviuin    de    la     Seine    (figures 

théoriques) <jll 

17.  Coupe  de  Prépotin,  près  .Mortagne  (Orne) 619 

18.  Test  d'Inoceramus  Cuvieri,  attaqué  par  l'acide  chlorhydrique  .     .      .  (122 

19.  Test  (lAiianchytes  gibba,  attaqué  par  l'acule  chlorhydrique     .      .      .  622 

20.  Coupe  mince  d'inocerame,  parallèlement  aux  fibres  .      .....  623 

21 .  Même  coupe,  vue  en  lumière  polarisée 623 

22.  Eprouvettes  disposées  pour  la  reproduction  expérimentale  des  phé- 

nomènes de  la  sédimentation  souterraine 627 

23.  Vase  disposé  pour  la  reproduction  expérimentale  des  poches  souter- 

raines remplies  de  phosphate  ou  d'autres  substances    .....  629 

24.  Réseau    synclinal    et   relief    orographique    des    dômes    anticlinaux 

d'Escragnolles  (Var) 634 

23.  Schéma  des  axes  synclinaux  de  la  région  du  Loup  (.\lpes-Maritimes).  642 

26.  Sphérolites  bactériennes 647 

27.  Bacillus  gomphosoideus.  dans  un  sporange  de  fougère 648 

28.  Pila  scotica  et  Thylax.  dans  un  Boghead  .Vrmadale 6150 

29  et  30    Reinschia  australis. 631 

31.  .Microspores  de  Lycopodinées  dans  le  Cannel  Caney  Criek    ....  633 

32.  Pollen  et  Spores  dans  le  Cannel  de  Commentry 633 

33  et  34.  Cladiscolhallus  Warili 634 

33.  Cladiscothallus  Keppeni 636 

36.  Fragment  de  feuille  houillifiée  de  Firmy 638 

37.  Coupe  transversale  d'un  bois  houillifié  de  Calamodendron    ....  638 

38.  Houille  d'Arthropitus  avec  bacilles  et  microcoques 661 

39.  Coupe  transversale  schématique  de  l'ile  de  Madagascar.      ....  687 

40.  Diagramme  représentant    les    variations    de     viscosité    de   la     silice 

fondue  de  700»  à  lOiu" 692 

Formes  du  quarz,  oi)lcnues  par  la  fusion  ignée  à  12lX)'  et  refroidisse- 
ment à  913»           . (;9;i 


TABLE    DES   MATIÈRES  l3o<) 

ii.  Diagramme  représentant  la  stabilité  moléculaire  de  divers  silicates 
cristallins  et  du  quarz,  à  diverses  températures  mesurées  par  la 
détermination  de  leur  fusibilité 701 

43.  Courbes  comparatives  indiquant   les  etîets  sur  la  sédimentation  de 

sels  monovalents,  divalents  et  trivaients,  à  divers  degrés  de  concen- 
tration       718 

44.  Plan  du  glacier  (le  Forno  (Suisse) .....  749 

4r).   Lherzolite   de    Prades    montrant    une    concentration    des    éléments 

pyroxéniques,  préparant  une  ariégite  pyroxéniquc 8()S 

4ti.  Lherzolite  de  L'Escourgeat  renfermant  trois  lits  d'ariégite  pyroxé- 
niquc   1^08 

'il  à  62.  Diagrammes  représentant   la   composition  chimique  des  roches 

basiques,   accompagnant  les  Iherzolites  des  Pyrénées 834 

63.  Contact  du  Crétacé  et  de  l'Eocène  au  Sidr  el  Khamis     .....  844 

64.  Coupe  de  la  région  d'Abou  Roach,  de  Djeran  et  Foui  à  la  vallée  N.  de 

Gebel  el  Ghigiga 846 

65.  Calcaires  cristallins  ravinés  par  l'action  du  sable  poussé  par  le  vent.  848 

66.  Dune  de  sable  typique  du  Désert  Libyen,  k  2n  kil.  W.  du  Birket  el 

Qurun 849 

67.  Calcaires   de   l'Eoccne    moyen    recouverts    en  discordance   par    des 

conglomérats,  dans  le  Désert  entre  la  Vallée  du  Nil  et  le  Fayoum.    .  860 

68.  Falaises  limitant  la  Vallée  du  Nil  à  Deir  el  Bahari,  l'un  des  temples 

de  Thèbes,  l'escarpement  est  formé  par  le  calcaire  éocène  inférieur.  862 
69  et  70.  Coupes  schématiques  montrant   la  formation  des  bassins  mio- 
cènes dans  la  région  de  la  mer  Rouge 874 

71.  Coupe  schématique  montrant  la  discordance  du  Crétacé  et  de  l'Eocène 

au  Ouadi  Hammama 888 

72.  Coupe  de  la  mer  au  Gebel  cm  Dirra  et  au  Gebel  Mellaha     ....  894 

73.  Coupe  du  Gebel  om  Raiyig  .......  904 

74     Plan  des  mines  de  Montebras 946 

7o.  Carrière  de  Kaolin  des  Colettes 956 

76.   Plan  du  bassin  houiller  de  St-Eloy     ............  956 

77  à  81.  Coupes  transversales  du  bassin  houiller  de  St-Eloy      ....  959 

82.  Carte  des  gisements  bitumineux  de  la  Limagne     .......  962 

83  et  84.  Coupes  des  mines  de  manganèse  de  Romanèche     .      •      .     •      •  968 

PLANCHES  HORS  TEXTE 

I.  Squelette  du  Protorohippus. 
II.  Restauration  du  Protorohippus. 

ni.   Répartition  des  éléments  de  destruction  des  Vosges. 
FV.  Carte  des  gisements  néogènes  du  nord-ouest  de  la  France. 
V.   Diluvium  de  la  Seine  à  Petit  Créteil  (Seine). 
VI     Carte  géologique  du  sud-ouest  du  département  des  .MpesMaritimes 
\ll.   Ractériacées   du  terrain    houiller. 
VIII.   .\lgues  et  microcoques   du  terrain  houiller. 
I.\     Microcoques  et  bacilles  du  terrain  houiller. 
X.  Carte  du   gisement   des  minerais   de  fer  oolithiques  du  bassin  de    Hricy, 

donnant  les  courbes  d'épaisseurs  de  la  couche  grise. 
XI.  Carie  du  i,'isement  des  minerais  de  fer   oolithiques  du  bassin  de    Hriey, 
donnant  les  courbes  de  richesse  de  la  couche  grise. 


l3lO  Vlll°   CONGHÈS   GÉOLOGIQUE 

XII.  Esquisse  géologique  de  Madagascar. 

XIII.  Ariégites  pyroxéniques  à   grenat,  des   Pyrénées. 

XIV.  Structure  kélyphitique  des  ariégites  des  Pyrénées. 
XV.  Hornblendite  feldspathique   du  col  d'Eret. 

XVI.  Hornblendite  et  avezacite  des  Pyrénées. 

XVII.  Avezacite  d'Avezac-Prat. 

XVIII.  Diorite  mélanocratique  passant  à  la  Hornblendite  du  Tue  d'Ess 

XIX.  Principales  dépressions  ou  Oasis  du  Désert  Libyen. 

XX.  Désert  de  l'est  de  l'Egypte  dans  les  environs  de  Keneh  . 

XXI.  Esquisse  géologique  du  Désert  de  l'Est  de  l'Egypte. 

XXII.  Esquisse  géologique  de  la  Péninsule  du  Sinaï. 


LISTE  ET  COMPOSITION 

DES 

COMMISSIONS  GÉOLOGIQUES   INTERNATIONALES 

EN    EXERCICE 


Bureau  de  la  VIII*"  Session  (Président  M.  Albert  Gaudry) 62 

(R(Mc  du  Bureau  dans  l'intervalle  des  Sessions) 124 

Commission   de  la    Carte  géologique   internationale  d'Europe    (Président 

M.  A.  Michel-Lévy) 138,  187 

Commission  pour   l'organisation    d'une    coopération    internationale    dans 

les   investigations     géologiques     (Président    Sir     .\rchibald 

Geikie) 119,  121,  138 

Commission  des  Glaciers  (Président  M.  S.  Finsterwaldner)  ....  138,  205 
Commission  pour    l'élude     du    projet    d'Institut     flottant     international 

(Rapporteur  M.  A.  Karpinsky) 263 

Commission  pour  la  fondation  d'un  Journal  international  de  Pétrographie 

(Président  M.  F.  Becke) ....         176 

Commission  pour   l'étude  des   lignes  de  rivages  (Président  Sir  Arcliibald 

Geikie). 118 

Commission  internationale  de  pétrographie  (Président  M.  F.  Zirkel)      .      138,  170 

(Comité  d'action  de  cette  commission) 17o 

Commission  pour  la  réédition  des  types  paléontologiques  (Président  M.  K. 

Von  Zittel) 122,  138 

Commission  pour  l'étude  des  principes  de  la   classification    chronologique 

des  sédiments  (Président  M.  E.  Renevier) 138,  192 

Jury  du  prix  international  SpendiaroQ'  (Président  M.  Albert  Gaudry)   114,  123,  138 


INDEX  ANALYTIQUE 

DES 

MÉMOIRES    PRÉSENTÉS   AU   CONGRÈS 


2SS 


METHODE  ET  CLASSIFICATIONS  GEOLOGIQUES 

Becke  (F.).-  Rapport  de  la  Commission  internationale  pour  la  fondation 
d'un  journal  international  de  pétrographie . 

Beyschlag  (F.)  :  Rapport  de  la  Commission  de  la  carte  géologique  inter- 
nationale d'Europe.  189 

Chamberlin  (T.  C.)  :  Patronage  d'un  effort  systématique  pour  déter- 
miner les  faits  fondamentaux  et  les  principes  qui  doivent  servir  de 
bases  à  la  classification  géologique 284 

Gaiidry  (Albert)  :  Discours  présidentiel  d'ouverture 127 

Geikie  (sir  Avchibald)  :  De  la  coopération  internationale  dans  les  investi- 
gations géologiques :i6ii 

/varpjn.sfcj-  ^^-Z  ■■  Allocution  présidentielle  inaugurale I2'j 

Kilinn  (  W.)  ;  Sur  deux  projets  tendant  à  faciliter  les  recherches  paléon- 

tologiques  et  géologiques 282 

Lapparent  (A.  clej  :  Sur  la  limite  des  étages  géologiques     .      .  .      .  148 

(Ehlrrf  (D.  P.)  :  Sur  la  reproduction  des  types  paléontologiques  décrits 

et  figurés  antérieurement •  275 

Osborn  (H.  F.)  :    Des  méthodes   précises  actuellement   en   œuvre  dans 

l'étude  des  vertébrés  fossiles  des  États-Unis  d'.^mérique.  .  3o;{ 

Pai'low  (A.  P.)  :  De  quelques  moyens  qui  pourraient  contribuera  l'éla- 
boration de  la  classification  génétique  des  fossiles.     ......  340 

Renevier  (F.)  :  Rapport  de  la  commission  internationale  de  classification 

stratigraphique. 192 

Vorwerg  (O.)  ;    Sur  le  mode  d'(!xpressiou   et   de  représentation    dr    la 

direction  et  de  l'inclinaison  des  couches 381 

GÉOLOGIE  DE  RÉGIONS  NOUVELLEMENT  EXPLORÉES 

liarron  (T.)  et  Hume  [W.  F.)  :  Notes  sur  la  géologie  du  Désert  oriental 

de  l'Egypte .  SlïT 

Beadnell  {H.  J.  L.)  :  Découvertes  géologiqui'S  récentes  dans  la  vallée  du 

Nil  et  le  désert  Libyen 839 

Boule  (Mareellin)  :  La  géologie  et  la  paléontologie  de  Madagascar  dans 

l'état  actuel  de  nos  connaissances  , 673 


I*3l2  VIII''    CONGRÈS   GÉOLOGIQUE 

Delgado  (J.  F.  .Y.)  et  Chojfat  (F.)  :  La  carte  géoloifique  du  Portugal  7W 

Donvillé  {H.]  :  Les  explorations  «léologiques  de  M.  J  de  Morgan  en  Perse.  439 

Douvillé  (H.)  :  Sur  le  terrain  jurassique  de  Madagascar 429 

Fichpur  (F.)  :  La  carte  géologique  de  l'Algérie 729 

Flamand  (G.  B.  M.)  :    Géologie  du  sud  de  l'Algérie  (Hauts-plateaux  et 

montagnes  des  Ksour)  et  des  régions  sahariennes.      ......  1(i.3 

Hume  iW.  F.)  :  Les  Rift  Valleys  de  l'Est  du  Sinaï  900 

Hume  {W.  F.):  La  géologie  du  Sinaï  oriental 931 

Scott  IW.  F.)  :  La  géologie  de  la  Patagonie 747 

Zeiller  (R.)  :  Sur  la  flore  fossile  du  Tonkin. 49S 

GÉOLOGIE  EXPÉRIMENTALE 

Joly  (./.)  :  Expériences  sur  la  dénudation  par  dissolution  dans  l'eau  douce 

et  dans  l'eau  de  mer  . 774 

Joly  (J.)  :  Le  mécanisme  intime  de  la  sédimentation  .......  710 

Jnly  (.T.):  Mémoire  sur  l'ordre  de  formation  des  silicates  dans  les  roches 

ignées H89 

Stanislas-Mennirr  :  Etude  stratigraphique  et  expérimentale  sur  la  sédi- 
mentation   souterraine 017 

Stanislas- Meunier  :  Observations  sur  la  structure   intime  du  Dlluvium 

de  la  Seine 599 

STRATIGRAPHIE    P.\LÉONTOLOGIQUE 

Choffat  (P.)  ••    Les  progrès  de  la  connaissance  du  Crétacique  supérieur 

du   Portugal.      . 756 

.\/a?<7/.se  fC.)  :  Le  Silurien  de  la  Belgique. 561 

Matthflw  (G.  F.)  :  Mémoire  sur  les  plus  anciennes  faunes  paléozoïques  313 
Osborn  {H.  F.)  :  Corrélation  des  horizons   de  mammifères   tertiaires  en 

Europe  et  en  Amérique ...  357 

Pavlow  (A.  P.)  :  Le  Portlandien  de  Russie  comparé  à  celui  du  Boulonnais.  347 

Rnulin  iV.)  :  Classification  des  terrains  tertiaires  de  l'Aquitaine  .  386 

Fan  rfen  /ïror'cA- /'/?./;  Sur  le  Bernissarlien.     . 141 

Walcott{C.  D.)  :  Mémoire  sur  les  formations  précambriennes  fossilifères.  299 

OROGRAPHIE 

Bleicher  :  L'origine,  la  nature  et  la  répartition  des  éléments  de  destruc- 
tion des  Vosges,  du  versant  lorrain  et  des  régions  adjacentes  du  bassin 
de  la  Saône 539 

Dollfus  (G.  F.)  :  Derniers  mouvements  du  sol  dans  les  bassins  de  la  Seine 

et  de  la  Loire 544 

Fahre  (L.A.)  :  Les  plateaux  des  Hautes-Pyrénées  et  les  dunes  de  Gascogne.  785 

Guébhard  (A.)  :  Sur  le'5  recoupements  et  les  étoilements  de  plis  observés 

dans  les  Alpes- Maritimes     ...  631 

Hudleston  (W.  H.)  :  Sur  la  bordure  orientale  de  la  partie  septentrio- 
nale du  bassin  de  l'Atlantique 317 

Hull  lE.)  :  Des  investigations  récentes  relatives  aux  anciennes  vallées 
envahies  par  la  mer,  et  à  divers  autres  traits  physiques  des  îles  bri- 
tanniques et  de  l'ouest  de  l'Europe 321 


TABLE    DES   MATIÈRES  l3l3 


PETROGRAPHIE 

Fedoroff  (E.  de):  Notice  sur  la  nomenclature  pétrographique  ....  226 

Karpinsky  (.1.)  ;  Notice  sur  la  nomenclature  des  roches  .....  238 
Karpinsky  (A.)  :  Rapport  de  la  commission  russe  de  nomenclature  des 

roches 2ln 

Lacroix  [A.):  Les  roches  basiques  accompagnant  les  Iherzolites  et  les 

oplîites  des  Pyrénées .....  800 

Lacroix  (A.)  :  Rapport  du  comité  français  de  pétrographie  .....  246 

Lœwinson-Lessing  (F.)  :  Notice  sur  la  nomenclature  des  roches  .     .     .  218 

Sacco  {F.)  :  Essai  d'une  classification  générale  des  roches 377 

Salomon  (W.)  :  Essai  de   nomenclature  des  roches  métamorphiques  de 

contact 342 

Il  einsc/ien/.;  (£".).- Dynamométamorphisme  et  piézocristallisation.     .     .  326 

GÉOLOGIE  DU   CARBONE 

Bertrand  ((.'.  Eg.):  Charbons  gélosiques  et  charbons  humiques  .      .     .  4o8 

Grand'Eury  (C.)  :  Sur  les  tiges  debout  et  souches  enracinées  des  forêts 

et  sous-sols  de  végétation  fossiles,  et  sur  le  mode  et  le  mécanisme 

de  formation  des  couches  de  houille  du  bassin  de  la  Loire ....  521 

Leinière  (L.):  Transformation  des  végétaux  en   combustibles  fossiles. 

Essai  sur  le  rôle  des  ferments j02 

Renault  (B.):  Du   rôle  de  quelques  bactériacées  fossiles,    au  point   de 

vue  géologique 646 

Weinschenk  (E.)  :  L'histoire  géologique  du  graphite. 447 

VOLCANS 

Hague  {A.)  :  Les  phénomènes  volcaniques  tertiaires  de  la  chaîne  d'Ab- 

saroka  (Wyoming) 364 

Sabatini  (V.)  :   L'état  actuel  des  recherches  sur  les   volcans  de  l'Italie 

centrale 366 

GLACIERS 

Arçtowski  [H.):  Sur  les  glaciers  et  la  géologie  des  terres  découvertes 

par  l'expédition  antarctique  belge  et  sur  les  glaciers  du  pôle  Nord     .  380 

Reid  (H.  F.):  Delà  progression  des  glaciers,  leur  stratification  et  leurs 

veines  bleues 749 

Richter  (E.)  :  Rapport  de  la  commission  internationale  des  glaciers    .     .  205 

GROTTES 

Martel  {E.  A.)  :  Sur  les  récentes  explorations  souterraines   et  les   pro- 
grès de  la  spéléologie 404 

Parât  (A.)  :  Observations  géologiques  sur   les  grottes  delà   Cure  et  de 

l'Yonne 419 


VIIF   CONGRES    GEOLOGIQUE 


GÉOLOGIE  APPLIQUEE 

Kum  (G.  F.)  .-  Les  progrès  de  la  production  des  pierres  précieuses  aux 

États-Unis 393 

Launay  (L.  De)  :  L'enseignement  de  la   géologie  pratique 388 

Mourlon  (M.)  :  Les  voies  nouvelles  de  la  géologie  belge 572 

Rolland  {G.)  :  Des  gisements  de  minerai  de  fer  oolithiques  de  l'arrondis- 
sement de  Briey,  et  de  leur  mode  de  formation 664 

Van  den  Broeck  (E.)  :  La  géologie  appliquée  et  son  évolution.     ...  584 
Van  der  Veur  (G.  J.  G  )  :  La  formation  géologique  de  la  Hollande  et  le 

dessèchement  du  Zuydersée 396 

HYDROLOGIE 

Gosselet  (J-):   Les   eaux   salines  des  nappes   aquifères  du  Nord   de    la 

France 383 

Janet  (Léon)  :  Sur  le  rôle  de  la   géologie  dans  l'utilisation  des  sources 

d'eaux  potables. 799 

Karpinsky  {A.)  :  Rapport  sur  le  projet  d'Institut  flottant  international.  263 

Marboulin  fF.)  :  Tracé  des  courbes  d'égal  degré  hydrolimétrique  et  des 

courbes  isochronochromatiques  dans  la  région  parisienne  ....  179 


LE    BIGOT    FRÈRES,    IMPRIMEURS-EDITEURS 


PLANCHES 


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G 


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jBa'irg  H  ft'.>n])iny/u'r/(j  a^ivg-jvu 


■)  'M.M.jijiii  iiiiijr,  —    .i:  .'li,i'\ 


PLANCHE  XIII 


Ariégites  pyroxéniques  à  grenat. 

Fig.  I.  —  Structure  normale  (Prades). 

Fig.  2.  —  Structure  kéhphitique  (Moncaup). 

/j.Bronzitel;  g.  grenat;  A".  kél\TE)hite  de  pyroxèneet  spinclle  sur  unfond  de 
feldspath  {f)  ;/).pjToxène  monoclinique:  s.spinelle. 

{Lnmu'ic  nalurelle.    Grossissement   4-"   diuiiièlrcs). 


CONGRES  GEOLOGIQUE  INTERNATIONAL 


VHP  Sess.  1900 


Fig.  1 


che  XIII 


Fig.  2      '1 


P.  Friti-x  del . 


Phototypie  Li.  [)i:li-y 


ARIEGITES     PYROXENIQUES 


.'»opinxl3onoiii  Ml  ly»  i /.|    r,    (  \  >  luiii-^ni)!  aJ)  hno'i  ojj  loa  allsnicj^ 


PLANCHE  XIV 


Slruclure  kélyphilique  des  ariég:ites. 

Fig.  1.  —  Ariégite  j)yroxénique  du  ïuc  d'Ess. 

Fig.  2. —  Ariégite  pyroxcnique  et  amphibolique  à  grenat  de  l'Escourgeat. 
/.  feldspath  ;  g.  grenat  ;  h.  hornblende  ;  A-.   kélyphite  de   pyroxène  et  de 
spinelle  sur  un  fond  de  feldspath  (y)  \p.  pyroxène  nionoclinique. 

{Lumière  naturelle,   grossissement   ^h    diamètres). 


CONGRES  GEOLOGIQUE  INTERNATIONAL 


VIII' Sess.  190  0 


Planche  XIV 


Fig.  1 


Fig.  2 


P.  Fruki,  del.  Phototypie  Li;  Deley 

ARIÉQITES    PYROXÉNIQUES 


J;)'^  '  'h  •jU|>iii)i".((é.r(M'l     Khi).!.!-! 


PLANCHE  XV 


Hornblendite  teldspathi(|ue  du  col  d'Eret, 

Structiu-e  poecilitique  de  hornblende  (h)  et  d'olivine  (o)  ; 
de  plagioclase  (/'),  (grande  plage  gl  (oio)  inaelée  suivant  la  loi  de  Carlsbad), 
d'augite  (p)  et  d'olivine    (o). 

Photographies,  lumière  naturelle  (ûg.  j);  polarisée  (ûg.  2);  grossissement 
45  diamètres). 


CONGRES  GEOLOGIQUK  INTERNATIONAL 


VIII'  Sess.  1900 


Planche  XV 


Fig.  1 


Fig.  2 


^c:^m 


("Jichés    MONPILLARD 


Phototypie  Li-  DiLry 


HORNBLENDITE 


jiriJKiAj  1 


.(fes'^ifjmn'ib  eu 


PLANCHE  XYI 


Fig.  I.  —  Olivine  automorphe,  à  inclusions  ferrugineuses,  de  la  horn- 
blendite  du  col  d'Kret  {Photographie,  lumière  naturelle  ;  grossissement 
ii5  diam.èlres) . 

Fig.  2. —  Cristal  de  s/>/jPrt^àslructurecataclastique  de  l'avezacite  d'Avezac- 
Prat. 

{Photographies,  lumière  naturelle;  grossissement  '»»  diamètres). 


CONGRES  GEOLOGIQUE  INTERNATIONAL 


VIII' Sess.  1900 


Planche  XVI 


Fig.  1 


Fig-  2  K-i 


Clichés  MoNPiLLAKU  Phototypie  Le  13hli:y 

OLIVINE  de  la   HORNBLENDITE  et  SPHÈNE  de  l'AVEZACITE 


PLANCHE  XVn 


Avezacite  d'Avezac-Prat. 

Fig.  I.  —  Echantillon  très  riche  en  apatite  cl  ilménite. 

Fig.  -2.  —  Echantillon  rubané  à  structure  cataelastique. 

a.  apatite;  h.  hornblende  ;  p.  augite  ;  t.  sphène  avec  niacles  secondaires. 

{Lumière  naturelle;  grossissement  45  diamètres). 


I 


CONGRES  GEOLOGIQUE  INTERNATIONAL 


VIII'  Sess.  1900 


Planche  XVII 


Fig.   1 


Fie.  2 


P.    pRlTliL  del. 


Pliototypie  I.i    Di  i.ey. 


AVEZACITE  d'AVEZAC-PRAT 


I 


•)1    ,j>ioloo   J8*j  'jbnaWn'iod  iii   .    .,..         jôuodu'i  aiui-juii?. 

sliai/p»!   ob  i/silim   UB   sJidltj-aèiBloo^ilo'l  at   -usq  àoJiJaxioa  Sas  oneld  bnoî 

,...,1, .  .1,  ,,.,r.,...     ■>   '\-iii^i  as  insaaiBiEqqB 


PLANCHE  XVIIl 


Diorite  mélanocratique  passant  à  la  hornblendite  du  Tue  d'Ess. 

Structure  rubanée  d'origine  secondaire  ;  la  hornblende  est  colorée,  le 
fond  blanc  est  constitué  par  de  rdigoclase-albite  au  milieu  de  laquelle 
apparaissent  en  relief  des  grains  de  sphène. 

{Photographies,  lumière  naturelle;  grossissement:  4-t  diamètres). 


j 


CONGRES  GÉOLOGIQUE  INTERNATIONAL 

VIII«  Sess.  19  0  0  Planche  XVIII 


Fig.  l 


Fig.  2 


Clichés  M0NPIL1.ARD  Phototypie  Le  Deley 

DIORITE  MÉLANOGRATIQUE  PASSANT  A   LA   HORNBLENDITE 


i 


COIV&RJ<:S    CEOLOGIQVK    liVI'ERNATIOKAL 


VIII?  Sess.  1300 


Planche  XIX 


Gravé  chezL.wuHBER 


CONGRES  OKOKODiQrj,;  I .^•TF.R^^VTIO^^^^ 


VIII?  Sess.    1900 


Xi  é  âenrle 

I     J^    1  frranicr's  /f'cent<r  et p^etsù'C^Jies . 

I    PI     I  (Uù.'ik'tvs  et  conç/oriié/Y4/s plioc^vies . 

[   P.E.  I  C<i/roi7^i'^-  <'Ocène.f  des  />/(ttp(n/jy  . 
|_  E  _|  Coiic/ies  c/'&'ne  ■ 

I      C      I  Cfètace  /d.\'silif&re 
\:iMMi^  j4s'sises pÂosp7i/yfé.eA\ 
\     OT  ~1  Grès  c7c  ^T?/<5?c . 
I     Gi"    I  (^/n^iltv.  . 

|~  M    1  /^or/icJ'  méfaf>n>/p/uçiie.f  et  f7oùv'/Yes 
^     /'at/Ze       ¥:^  J^at/le,  p>ro7>aihi 
Echelle  en  fûlomètres 


Gt/^tmg/tM* 


Gr 


Gr 


Plaine  de 
Fatireh 


..X 


3r 


Ouadi    Keneh   ^^eM' Ta^ateii> 

flhrfii-  ùieJrplorec )  ^^      .. 


/ 

,-'.626  •-,„>, 


1^'    'V    /""'        ''^ 


Plaine  de  Hammartia 


V     /    'DESERT  DE  L'EST  DE  L'EG^TTE 
J  dans  les 

environs  de  KEIN  EH 

par  MM.  BARROK  et  HUME 

1900 


'^m^er' 


'■ifati/nefi 


Grovp  rhi-z  r,  AVnHB?:R 


CON&RKS    GEOLOOIpUK    lIVTERlXATIO>'Ali 


VIlHSess.    1900 


Plancîie  XXI 


\     \  l)  eir  el4^a^ 

■4y^     -^  '    ■  ■ 


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%  a      1  yy 


^^ "•\-ii^i^- :^fi^i 


Jîijcel^^,-.^(igSSEIR 


ElGayitha    yf^,^^    L^''   Ilamamai 
-^yf-tr 


r,ra vc  ch  r  y.  L  AV  !  •  H  RK  R 


I 


CONOKES    GEOIjOGTQUE  liN'TERNATIOlVAL 


VUieSess.    1900 


Planche  XXII 


ESQUISSE  GEOLOGIQUE 
de  7a 

PÉNINSULE  DU  SINAÏ 

par 

W.  F.  HUME. 
1900 


*  f faines  sailonneuj'e.r 


\ — Çï-J    Ca-Zcour'a.r  cnp'trtcA,'. 

WÊmÊÊk  RocJtej'  aTuùù'ititfue^- 
I  ^-  "*^  I    d'art  ify>/ et.  anei^fS. 


Eclielle  en  Kilomètres 


^^.  —  .^.—.  J^irex^iion.  <afe  la.  cAa tne 

prn^tcipnZe^. 
. X/iffne-  pr-incipa^e  depar'ta^er 

L  J^rte^  franae^irC'  de,  partage. 

(Zes  eaita-y. 
Zjimcie.'  cùu/  r'affim.e.^ 

Ti^/ffj^o^qrHxpTi^ue^  coit'er: 


Grave  chez  i,  WUHRER 


n 


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UNIVERSITY  OF  TORONTO  LIBRARY 

1 

149 
1900 
fasc.2 

î'^ysîcal  Bc 
Applted  5ci 

International  Geological 
Congress.     8th,   Paris,  1900 
Comptes  rendus