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Full text of "comptesrendusheb12518261897acad"

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HARVARD    UNIVERSITY. 


L  I  B  R  A  R  Y 


MUSEUM  OF  COMPARATIVE  ZOOLOGY. 

3A_2m 

GIPT    OP 

ALEX.    AGASSIZ. 


MJUa^^JU.  1^ ^  ^J-^iinujxX^  /O, 


1897 

DEC  17  1837 

SECOIVD  SEMESTRE. 

SOIQ 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAH  ma.  IiBS  SECRÉTAIRES  PEBPETLEIiS. 


TOME  CXXV. 


r  18  (2  Novembre  1897). 


PARIS, 

GAUTHIËR-VILLARS  ET  FILS,  LMPRLMEUaS-LlBRAIRES 

DES   COMPTES   RENDUS    DES   SÉANCES    DE    L'AGADIÎMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 



'  1897 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  2.3  juin  1862  et  24  mai  1875. 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de 
r Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  V  a  Aonn  volumes  par  année. 

AuTiCLE  1".  —  Impressions  des  travaux  de  T Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  parunAssociéctranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  j)lus  de  5o  pages  par  année. 

Les  communications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'une  rédaction 
écrite  par  leur  auteur  a  été  repiise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  rcproiluit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  iommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.  L'impression  de  ce»  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  INkmbres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Les  l'rogranimes  des  prix  proposés  par  l'Acadén 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  R 
ports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'aut; 
que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  p  • 
blique  ne  font  pas  jiartie  des  Comptes  rendus. 

Articles.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personr 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Ac 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  1 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sol 
tenus  de  les  réduire  au  nosiibre  de  pages  requis 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomm 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extr 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  fo 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  ol 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis 
l'imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard, 
jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à  temp 
le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le  Compte  renc 
actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Compte  rendu  si; 
vaut  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.  —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Coniptes  rendus  n'ont  pas  de  planches. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  ai 
teurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative  fa 
un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus  aprt 
l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  duprc 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Acadcniie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés  de  l 
déposer  au  Secrétariat  su  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5' .  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivant 


DEC  17  IW 

COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE  DES   SCIENCES. 


SÉANCE  DU   MARDI  2   NOVEMBRE   1897, 
PRÉSIDENCE  DE  M.  A.  CHATIN. 


ME3I0IRES  ET  COMMUNICATIOXS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  présente  à  rAcadcmie  le  Tome  1"  des 
«   OEuvres  malhématiqiies  de  Laguerre   ». 

M.  Rouché  a  bien  voulu  classer  et  revoir  les  articles,  qui  sont  précédés 
d'une  Préface  de  M.  Poincaré  et  suivis  d'une  Note  de  M.  Hermite. 

Les  géomètres  accueilleront  avec  empressement  et  reconnaissance  ce 
triple  hommage  rendu  à  la  mémoire  de  l'cminent  Confrère  qui  fut  toujours 
trop  peu  soucieux  de  hâter  la  renommée  dont  il  était  digne. 

PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Vacliiiomélrie  et  les  ballons. 
Note  de  M.  J.  Violle. 

«  L'exploration  de  l'atmosphère  à  grande  hauteur,  au  moyen  des  bal- 
lons-sondes, apportera  plus  d'une  connaissance  importante.  L'actinométrie 
en  profilera  tout  spécialement. 

C.  R.,  189-,  i'  Semestre.  (T.  C\\\ .  N=  18.)  84 


(  G28  ) 

»  Les  mesures  sur  les  hauts  sommets  ont  déjà  donné  de  précieux 
résultats.  L'ascension  que  je  fis,  il  y  a  quelque  vingt  ans,  au  sommet  du 
mont  Blanc,  montra  que  la  constante  solaire  déterminée  par  Pouillet, 
d'après  des  observations  en  rase  campagne,  était  beaucoup  trop  faible.  Je 
n'ai  pas  à  rappeler  ici  les  recherches  effectuées  en  montagne  depuis  cette 
époque  louchant  la  constante  solaire  :  l'expédition  de  M.  Langlev  au  mont 
Whitnev,  les  mesures  de  M.  Vallol  à  son  observatoire  du  mont  Blanc,  les 
travaux  organisés  par  M.  Janssen  dans  le  sien  avec  l'aide  de  M.  Crova, 
déjà  installé  d'ailleurs  au  mont  Ventoux;  de  tous  côtés  l^efforts  se  multi- 
])lienl.  L'utilité  des  études  continues  dans  les  obserVàtoîres  élevés  n'est 
plus  à  établir  aujourd'hui  pour  toutes  les  questions  d'Astrophysique. 

«  Mais  des  sondages  méthodiques  en  pleine  atmosphère,  à  des  hauteurs 
trois  et  quatre  fois  plus  grandes  que  le  mont  Blanc,  permettront  certaine- 
ment de  mieux  étudier  l'intensité  et  la  nature  de  la  radiation  solaire, 
en  même  temps  que  la  grandeur  et  le  rôle  de  l'absorption  atmosphérique. 
Dans  ces  lointains  espaces,  où  la  pression  de  l'air  est  réduite  à  quelques 
centimètres,  où  la  vapeur  d'eau  fait  complètement  défaut,  où  les  pous- 
sières terrestres  n'arrivent  point,  la  mesure  de  la  quantité  de  chaleur 
envoyée  par  le  Soleil  vers  la  Terre  se  trouve  dégagée  de  presque  toutes 
les  erreurs  qui  la  compliquent  à  la  surface  du  sol. 

»  Celte  mesure  se  fera  très  facilement  au  moyen  de.l'actinomètre  que 
j'ai  présenté  au  Congrès  de  Rome  en  1879,  et  que  j'ai  encore  simplifié 
à  cet  effet.  C'est  une  boule  en  cuivre  rouge,  noircie  extérieurement  et  ren- 
fermant intérieurement  un  appareil  ihermométrique  dont  les  indications 
peuvent  s'inscrire  à  distance  sur  un  cylindre  enregistreur. 

I)  Sous  l'action  des  rayons  solaires  la  boule  actinométrique  s'échauffe 
et  prend  un  état  slationnuire  tel  que  la  perte  par  rayonnement  et  par 
contact  avec  l'air  compense  le  gain  par  absorption  de  la  chaleur  incidente. 
Mais,  tandis  qu'aux  stations  basses  l'atmosphère  mêle  son  illumination  à 
celle  du  Soleil,  dans  les  hautes  régions  le  Soleil  rayonne  seul  au  milieu 
d'un  ciel  noir  et  produit  seul  réchauffement  constaté. 

»  Faut-il  ajouter  que,  par  cela  même  que  le  ballon  suit  le  vent,  la  boule 
actinométrique  se  trouve,  en  fait,  dans  un  air  très  calme? 

»  Les  ballons  offrent  vraiment  à  l'actinomélrie  des  avantages  considé- 
rables; aussi  ai-je  depuis  longtemps  songé  à  les  employer  et  avais-je,  dès 
1892,  organisé  avec  le  colonel  (alors  commandant)  Renard  des  expériences 
que  des  circonstances  indépendantes  de  notre  volonté  ont  trop  longtemps 
retardées. 


(    62f,     ) 

»  La  Commission  des  aérostats  ayant  décidé  une  ascension  pour  essayer 
les  appareils  destinés  aux  ballons-sondes  non  montés,  MM.  Hermite  et 
Besançon  se  sont  élevés,  le  21  octobre  dernier,  avec  le  Balaschqff,  empor- 
tant les  appareils;  M.  Cailletet  en  a  déjà  informé  l'Académie  à  sa  dernière 
séance.  J'avais  disposé  deux  de  mes  actinomètres,  construits  par  M.  Ri- 
chard, l'un  au-dessus,  l'autre  au-dessous  du  ballon,  pour  me  rendre  compte 
du  trouble  pouvant  résulter  de  son  voisinage;  l'expérience  a  montré  que 
ce  trouble  sera  aisément  réduit  à  une  quantité  tout  à  fait  négligeable. 

»  La  faible  hauteur  à  laquelle  est  monté  le  ballon  ne  laisse  rien  ajouter 
à  nos  connaissances  actuelles  sur  la  question  même.  D'après  l'intensité 
actinométrique  observée,  nous  pouvons  cependant  dire  qu'au-dessus  du 
ballon  se  trouvait  encore  une  quantité  d'eau  qui,  réduite  à  l'état  liquide, 
aurait  formé  une  couche  de  plusieurs  centimètres  d'épaisseur. 

»  J'avais  encore  placé  sur  le  Balasclwff'  un  appareil  destiné  à  mesurer 
photographiquement  l'intensité  du  rayonnement  solaire.  Cet  appareil, 
construit  par  M.  Pellin,  a  convenablement  fonctionné.  On  pourra  donc, 
par  un  choix  convenable  des  substances  photographiques  et  une  disposition 
appropriée  des  instruments,  se  rendre  compte  de  la  manière  dont  varient 
les  diverses  radiations  avec  la  hauteur,  et  étendre  ainsi  nos  connaissances 
sur  la  nature  complexe  de  l'absorption  atmosphérique.   » 


CHIiMIE  Ul'SÈhALE .— Sur  la  préparation  et  les  propriétés  des  borures  de  calcium, 
de  strontium  et  debaryum.  Note  de  MM.  H.  Moissax  et  P.  Williams. 

«  Les  borures  de  calcium,  de  strontium  et  de  baryum  n'ont  pas  été 
étudiés  jusqu'ici.  L'un  de  nous  a  indiqué  un  procédé  de  préparation  qui 
permet  d'obtenir  en  grande  quantité  et  bien  cristallisés  les  borures  de  fer, 
de  nickel  et  de  cobalt,  ainsi  que  le  borurede  carbone  (').  Nous  avons  pensé 
qu'il  était  utile  de  poursuivre  cette  étude  des  borures  alcalino-terreux  pour 
reconnaître  si  leurs  propriétés  étaient  voisines  de  celles  des  carbures  alca- 
lino-terreux, facilement  décomposables  par  l'eau  avec  production  d'acé- 
tylène pur. 

»  Formation  des  borures  alcalino-terreux .  —  Nous  avons  chauflé  au  four 
électrique,  dans  un  tube  de  charbon  fermé  à  l'une  de  ses  extrémités,  un 

(')  Etude  sur  quelques  borures  {Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  7"  série 
l.  IX,  p.  264). 


(  63o  ) 
mélange  intime  cle  bore  pur,  io8%  eL  de  chaux  vive,  5osr.  L'expérience  a 
duré  sept  minutes  avec  un  courant  de  900  ampères  et  45  volts.  Après  re- 
froidissement, il  restait  dans  le  tube  une  masse  fondue,  cassante,  assez  dure 
et  sans  aspect  cristallin.  Cette  matière  est  lentement  attaquée  par  l'eau  et 
se  dissout  presque  complètement  dans  l'acide  chlorhydrique  en  abandon- 
nant un  faible  résidu.  Ce  dernier,  examiné  au  microscope,  renferme  du 
graphite  et  des  cristaux  rectangulaires  et  cubiques,  jaunes  en  lames  minces, 
de  couleur  foncée  tlès  qu'ils  sont  un  peu  volumineux.  La  partie  cristal- 
line, inattaquable  par  l'acide  chlorhydrique,  se  détruit  rapidement  dans 
l'acide  azotique  et  ne  renferme  que  du  calcium  et  du  bore. 

»  Le  rendement  étant  très  faible,  nous  avons  songé  alors  à  modifier 
cette  réaction.  On  a  chauffé,  au  four  électrique,  un  mélange  de  carbure  de 
calcium,  loS"',  et  de  bore  pur,  i»'.  Dans  ces  conditions,  le  bore  ne  paraît 
pas  déplacer  le  carbone  du  carbure  de  calcium;  il  se  produit  bien  une 
|)etite  quantité  de  borure  de  calcium,  mais  la  formation  parait  en  être  due 
plutôt  à  un  phénomène  de  dissociation  qu'à  une  réaction  nette  du  bore  sur 
le  carbure.  Il  en  a  été  de  même  dans  l'action  du  charbon  de  sucre  sur  le 
borate  de  calcium  ou  dans  l'action  du  carbure  de  calcium  sur  le  borate  du 
même  métal  à  la  température  du  four  électrique.  Pour  que  le  rendement 
augmente,  il  faut  produire  le  bore  au  sein  même  du  mélange,  et  l'on  peut 
y  arriver  de  la  façon  suivante  : 

»  Préparation  du  borure  de  calcium.  —  On  fait  un  mélange  de  looo^'^  de 
borate  de  calcium  bien  sec,  G3oS''  d'aluminium  pur  en  copeaux,  et  soos""  de 
charbon  de  sucre  finement  pulvérisé.  Ces  substances  étant  desséchées  avec 
soin,  et  le  borate  de  calcium  étant  intimement  mélangé  au  charbon,  puis 
additioimé  des  fragments  d'aluminium,  on  chauffe  le  tout  au  four  élec- 
trique dans  un  creuset  de  charbon  pendant  sept  minutes  (900  ampères  et 
45  volts).  La  quantité  d'aluminium  a  été  choisie  de  façon  à  être  suffisante 
pour  produire  la  réduction  complète  du  borate  de  calcium.  L'addition  de 
carbone  a  pour  but  d'empêcher  la  formation  d'alumine  qu'il  est  ensuite 
assez  difficile  de  séparer  du  borure  de  calcium.  Une  partie  de  l'aluminium 
se  trouvera,  après  l'expérience,  sons  forme  de  carbure  facilement  décom- 
posable  par  l'eau  et  par  l'acide  chlorhydrique  étendu. 

M  La  durée  et  la  régularité  de  la  chauffe  ont  une  influence  très  grande 
sur  le  rendement  en  borure  de  calcium. 

»  Les  culots  fondus,  que  l'on  obtient  après  refroidissement  de  la  masse, 
sont  homogènes  et  présentent  une  cassure  cristalline  d'apparence  métal- 
lique. On  les  concasse  en  menus  fragments  et   on  les  traite  par  l'acide 


(  63i   ) 

chlorhydrique  étendu  jusqu'à  ce  que  ce  dernier  n'agisse  plus  sur  le  résidu. 
Pendant  cette  opération  il  se  dégage  une  grande  quantité  de  gaz  à  odeur 
très  désagréable,  contenant  de  l'hydrogène,  de  l'acétylène,  du  méthane 
et  de  l'hydrogène  bore.  Le  résidu  est  attaqué  par  l'acide  chlorhydrique 
concentré  et  bouillant,  puis  hué  à  l'eau.  La  matière  qui  reste,  après  ces 
différents  traitements,  est  formée  en  grande  partie  de  cristaux  de  borure 
de  calcium  et  en  petite  quantité  d'une  matière  organique  plus  légère  qui  a 
pris  naissance  dans  l'action  de  l'acide  chlorhydrique  sur  le  culot  primitif. 

»  A  cause  de  sa  faible  densité,  il  est  facile  de  séparer  ce  composé  orga- 
nique par  lévigation.  Le  résidu  est  épuisé  ensuite  par  l'éther  et  p.ir  du 
toluène.  Ces  liquides  prennent  une  coloration  intense  et  enlèvent  une 
nouvelle  matière  organique  que  l'on  peut  isoler  par  évaporation  du  dis- 
solvant. C'est  une  substance  brune,  résineuse,  se  nitranl  facilement 
par  l'acide  azotique  fumant,  en  fournissant  un  dérivé  de  couleur  jaune, 
soluble  dans  l'éther.  Nous  poursuivons  l'étude  de  ce  composé. 

))  Après  des  lay^ages  réj)étés  au  toluène  et  à  l'éther,  le  borure  de  calcium 
est  traité  par  l'acide  fliiorhydriqueà  chaud.  On  lave  à  l'eau  et,  après  dessic- 
cation, on  épuise  par  rélher  jusqu'à  ce  que  ce  dernier  ne  se  colore  |)lus. 
La  poudre  cristalline  ainsi  obtenue  est  traitée  par  l'eau,  puis  par  l'alcool 
et  enfin  séchée  dans  le  vide. 

»  Cette  poudre  cristalline  n'est  pas  absolument  pure;  elle  renferme 
encore  une  petite  quantité  de  graphite  et  un  peu  de  borure  de  carbone. 

»  Propriétés  physiques.  —  Le  borure  de  calcium  se  |)résente  sous  la 
forme  d'une  poudre  noire  brillante  et  cristalline.  Examinée  au  microscope, 
elle  est  formée  de  petits  cristaux  rectangulaires  ou  cubiques,  transparents, 
et  de  couleur  jaunâtre  lorsqu'ils  sont  très  minces.  Ce  composé  raye  le 
cristal  de  roche  avec  facilite.  Sa  dureté  est  assez  grande  pour  rayer  même 
le  rubis.  Sa  densité  à  -t- 1 5°  est  de  2,  v33.  Chauffé  au  four  électrique,  il  fond 
en  une  masse  homogène  à  cassure  cristalline. 

h  Propriétés  cliirtiiques.  —  I^e  borure  de  calcium,  chauffé  au  rouge  dans 
un  courant  d'hydrogène  sec,  n'est  pas  altéré. 

»  Le  fluor  l'attaque  à  froid  avec  incandescence.  Le  chlore  réagit  au 
rouge;  il  se  produit  un  grand  dégagement  de  chaleur  et  il  se  forme  du 
chlorure  de  calcium  et  du  chlorure  de  bore.  A  la  même  température  le 
brome  et  l'iode  l'attaquent  mais  plus  lentement. 

»  Chauffé  en  présence  de  l'air,  il  ne  brûle  qu'au  rouge  vif.  La  vapeur  de 
soufre  réagit  à  peu  près  dans  les  mêmes  conditions. 


(  632  ^ 
»  Le  borure  de  calcium  n'est  pas  décomposé  dans  un  courant  d'azote 

à  looo". 

»  Cf  borure  est  sans  action  sur  l'eau  à  la  température  ordinaire.  On  voit 
donc  fiu'il  est  bien  différent  du  carbure  de  calcium.  On  peut  le  main- 
tenir dans  l'eau  sous  pression  jusqu'à  une  température  de  25o°,  sans  qu'il 
V  ait  réaction. 

»  Même  au-dessus  de  ce  point,  dans  un  courant  de  vapeur  d'eau,  l'at- 
taque est  très  lente.  La  couche  de  chaux  et  d'acide  borique  qui  se  produit 
empêche  la  décomposition  d'être  rapide.  A  la  température  de  ramollisse- 
ment du  verre,  le  dégagement  d'hydrogène  est  lenl;  pour  obtenir  une 
quantité  de  gaz  plus  grande,  il  faut  chauffer  vers  1000°. 

)>  Nous  avons  fait  remarquer  précédemment  que  l'on  pouvait  fondre  le 
borure  de  calcium  au  four  électrique.  Nous  devons  ajouter  que  la  masse 
fondue,  dans  ces  conditions,  est  attaquée  par  l'eau  avec  dégagement  d'hy- 
drogène et  sans  formation  d'acétylène.  Celte  expérience  semble  indiquer 
l'existence  d'un  autre  borure  de  calcium  moins  riche  en  bore  et  décompo- 
sable  par  l'eau. 

»  Les  hydracides  gazeux  attaquent  lentement  le  borure  de  calcium  au 
rouge  sombre.  A  la  température  de  ramollissement  du  verre,  le  gaz  am- 
moniac est  sans  action.  Les  solutions  d'hvdracides  ne  décomposent  pas  le 
borure  de  calcium.  Il  en  est  de  même  de  l'acide  sulfurique  étendu  tandis 
que  l'acide  concentré  produit  un  dégagement  d'acide  sulfureux.  L'acide 
nitrique  étendu  ou  concentré  attaque  très  énergiquement  le  borure  de 
calcium. 

»  Les  oxydants,  tels  que  l'oxyde  de  plomb  ou  l'azotate  de  potassium  au 
rouge,  l'attaquent  avec  violence.  L'eau  de  brome  ou  un  mélange  de  chlo- 
rate de  potassium  et  d'acide  chlorhydrique  le  détruisent  avec  lenteur.  Au 
contraire,   le  carbonate  de  potassium,  le  bisulfate  et  la  potasse  fondue 


reagissent  au  rouge  avec  énergie. 


M  Analyse.  —  Le  borure  de  calcium  est  attaqué  par  l'acide  azotique 
dans  l'appareil  même  où  doit  s'effectuer  le  dosage  du  bore. 

)'  Cette  analyse  se  fait  par  la  méthode  de  Gooch  (')  et  au  moyen  de  l'ap- 
pareil que  l'un  de  nous  a  décrit  dans  une  précédente  Communication  ("). 

»   Après  entraînement  de  l'acide  borique  par  l'alcool  méthylique,  le  cal- 


(')  Gooch,  Dosage  de  l'acide  borique  {American  Journal,  vol.  IX,  p.  28;  1887). 
(')  M.  MoissAX,  Sur  le  dosage  du  bore  {Comptes  rendus,  l.  CXVI,  p.  1087). 


cium  est  dosé  dans  le  résidu  par  précipitation  sons  forme  d'oxalate,  puis 
pesé  à  l'état  d'oxyde. 

»  Pour  doser  la  petite  quantité  de  carbone  que  notre  composé  renfer- 
mait comme  impureté,  on  attaquait  la  substance  par  le  chlore  bien  pur; 
le  résidu,  lavé  pour  éliminer  le  chlorure  de  calcium,  était  jeté  sur  un  fdtre 
d'amiante  puis  brûlé  dans  l'oxygène.  L'acide  carbonique  formé  était  re- 
cueilli dans  des  tubes  à  potasse  pesés  au  préalable. 

»  EnlJn,  le  résidu  insoluble  dans  l'acide  azotique  était  lavé,  séché  à  i  lo" 
cl  pesé.  Il  était  formé  de  petits  cristaux  inattaquables  de  borure  de  car- 
bone, CBo". 

>'  Nous  avons  obtenu  ainsi  les  chiffres  suivants  : 

I.  2. 

Calcium 36,22  36, o3 

Bore 57,43  57,30 

Carbone 2,66  2,82 

Insolubles. 1,21  i ,  02 

»  En  ramenant  les  chiffres  du  calcium  et  du  bore  à  100  parties  de  bo- 
rure pur  on  obtient  :  calcium,  38,66  et  38, 61;  bore,  61, 33  et  61,39;  ^^ 
qui  s'éloigne  peu  de  la  formule  théorique  :  calcium  37,86  et  bore  62,14 
pour  la  formule  Ca  Bo". 

)î  Borure  de  strontium.  —  Le  borure  de  strontium  a  été  préparé  tle  la 
même  manière  que  le  borure  de  calcium  en  partant  d'un  mélange  de  bo- 
rate de  strontium,  d'aluminium  et  de  charbon.  Ce  composé  peut  être  ob- 
tenu dans  un  grand  état  de  pureté,  à  cause  de  sa  densité  élevée.  Elle  nous 
a  permis,  en  effet,  d'éliminer,  au  moyen  du  bromoforme,  la  majeure  partie 
des  impuretés  qui  accompagnaient  le  borure  de  strontium. 

»  Propriétés  physiques.  —  Le  borure  de  strontium  se  présente  sous 
l'aspect  d'une  poudre  noire  formée  do  petits  cristaux.  Ces  derniers,  exa- 
minés au  microscope,  sont  transparents  lorsqu'ils  sont  assez  minces;  ils 
possèdent  une  coloration  brun  rougeàtre.  Ces  cristaux  sont  plus  grands 
que  ceux  du  borure  de  calcium;  ils  rayent  aussi  le  cristal  de  roche  avec 
facilité.  Leur  densité  à  plus  i5°  est  de  3,28. 

»  Propriétés  chimiques.  —  Les  propriétés  chimiques  de  ce  composé  sont 
comparables  à  celles  du  borure  de  calcium,  seulement  il  ne  prend  pas  feu  à 
froid  dans  le  fluor  et  il  faut  chauffer  légèrement  pour  amorcer  la  réaction. 


(,  634  ) 
..   Analyse.  -  Les  procédés  d'analyse  ont  été  les  mêmes  que  précédem- 
ment. \oiis  avons  obtenu  les  chiffres  suivants  : 

]_  :.  Théorie  pour  Bo'Sr. 

Stronliiiin 56,33  56,56  07,10 

Bore 43,38  43, 00  42,90 

Carbone 0,67  o,63 

Insolubles., Iraces  traces  » 

»  Borure  de  baryum.  -  La  méthode  que  nous  avons  décrite  précédem- 
ment nous  a  permis  d'obtenir  le  composé  correspondant  de  baryum.  Il  se 
prépare  du  reste  i)lus  facilement  que  les  deux  autres.  Les  rendements  sont 
supérieurs  et  la  purification  en  est  beaucoup  plus  complète  à  cause  de  sa 
densité  élevée. 

»  Propriétés.  —  Le  borure  de  baryum  a  le  même  aspect  que  les  deux 
autres  borures  alcalino-terreux;  ses  cristaux,  bien  que  petits,  sont  très 
réguliers;  sa  densité  à  +15»  est  de  4,36  et  ses  propriétés  chimiques  sont 
identiques  à  celles  des  borures  de  calcium  et  de  strontium.  Sa  dureté  est 
assez  grande,  il  ra\e  le  rubis  et  le  cristal  de  roche,  mais  n'a  pas  d'action  sur 
le  diamant. 

))   Analyse  : 

1.  2.  Théorie  pour  Bo^Ba. 

Baryum 67,20  67,09  67,07 

Bore  32,25  32 , 28  32 , 43 

Carbone 0,29  o,3i  » 

Insolubles Iraces  traces  » 

,)  Conclusions.  —  Les  trois  métaux  alcalino-terreux  :  calcium,  baryum 
et  strontium,  fournissent  avec  le  bore  des  composés  de  formule  Bo*R. 
Cette  formule  est  identique  à  celle  des  azotures  de  Curtius.  Ces  combinai- 
sons sont  parfaitement  cristallisées,  elles  rayent  le  rubis,  possèdent  une 
grande  stabilité,  ne  décomposent  pas  l'eau  froide  comme  les  carbures  et 
sont  détruites  surtout  par  les  oxydants.  Elles  ne  sont  donc  point  compa- 
rables comme  composition  et  comme  propriétés  aux  carbures  et  aux  sili- 
ciures  alcalino-terreux.  » 


(  63^,  ) 


NOaiIIVATlOIVS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrulin,  à  la  désignation  de  deux 
de  ses  Membres  pour  faire  partie  du  Conseil  de  perfectionnement  de 
l'Ecole  Polytechnique,  pendant  l'année  1897-1898. 

MM.  CoRXU  et  Sarrau  réunissent  l'unanimité  des  suffrages. 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

i"  Le  premier  fascicule  de  la  «Toxicologie  africaine»  de  M.  A. -T.  de 
Rochcbrunc.  (Présenté  par  M.  Pcrrier.) 

1"  Le  Tome  IV  de  la  «  Flore  de  France  »  de  MM.  G.  Rony  et  /.  Foiicaïul. 
(Présenté  par  M.  Chatin.) 

M.  Milne-Edwards  expose  le  système  suivi  par  M.  Haviland  Field  pour 
la  rédaction  d'une  Bibliographie  zoologique  qui  permet  d'arriver  à  une 
précision  de  renseignements  inconnue  jusqu'ici. 


ASTRO>'OMIE.  —  Occultation  du  groupe  des  Pléiades  par  la  Lune, 
te  i3  octobre  1897,  à  Lyon.  Note  de  M.  Cii.  André,  présentée  par  M.  Lœwy. 

«  La  préparation  de  cette  occultation  a  été  faite  par  M.  Lagrula  et  les 
observations  par  M.  Le  Cadet  (GLC)  à  l'équatorial  coudé  et  M.  Guil- 
laume (10)  à  l'équatorial  Brunner.  Les  immersions  avaient  lieu  sur  le 
bord  éclairé,  et  les  émersions  sur  le  bord  obscur;  celui-ci  était  invisible. 

»  Les  conditions  d'observation  ont  été  peu  favorables,  quoique  le 
temps  fût  calme.  La  définition  des  images  était  mauvaise,  l'atmosphère 
étant  brumeuse  et  chargée  d'humidité,  tellement  que,  malgré  son  pare- 
buée,  l'objectif  de  l'équatorial  coudé  a  été  presque  constamment  recou- 
vert d'une  couche  de  vapeur  condensée.  Ces  conditions  ont  diminué 
beaucoup  le  nombre  des  étoiles  utilisables. 

C.  R.,  1897,  ■>'  Semestre.  (T.  CWV,  N»  18.)  85 


(  656  ) 


C;it. 

Immersions 

Kiiiersions 

Wi.ll. 

l>('>i;:nali'ii). 

Graïul'. 

(^hscrv. 

T.  M.  ï'aris. 

T.M.Paris. 

66 

17  //  Taureau 

4,5 

GLC 
JG 

Il        m        s 
1 I .59.35,0 

34, 3C) 

1 15 

20  c  Taureau 

4,5 

GLC 

i3.  6.46,7 

I, 

66 

17  b Taureau 

4,.^ 

GLC 
JG 

13.22.37,9 
37,9 

72 

9,0 

JG 

13.29.28,6 

227 

T,  Taureau 

■   3,0 

GLC 
JG 

13.43.43,3 

43, 6(^) 

i47 

23  «^Taureau 

5,5 

GLC 
JG 

1 3. 46.40, 3  : 

42,0(^) 

n5 

20  c  Taureau 

4,5 

GLC 
JG 

i3.5i .25,5  : 

25,8 

120 

8,2 

GLC 

1 3. 53. 12,3  : 

.4. 

8,0 

JG 

14.19.19,6 

143 

8,2 

JG 

14.20.35,7 

i3i 

7>7 

GLC 
JG 

14.29.40,7 

42,1  (*) 

212 

7.0 

GLC 
JG 

14.54.   8,5  : 

7.8 

209 

8,2 

JG 

i4.56.i3,5 

227 

T|  Taureau 

3,0 

GLC 
JG 

14.56.49,5 
49>5 

353 

5,7 

GLC 
JG 

10.   3 . 5 1 , 1 

'.9,3  (') 

226 

7.5 

JG 

i5. 12.32 ,6 

280 

8,7 

JG 

15.42.21 ,9 

3oo 

7,5 

GLC 
JG 

I 5. 53. 33, I  : 
_   _  3. ,7 

353 

5.7 

GLC 

J(i 

i5.56.55, I 
55,4 

869 

7,5 

JG 

16.27.   8,3 

418 

8,5 

GLC 
JG 

16.48.   6,8  : 

48.  7   n 

447 

8,5 

JG 

17.  6.16,3 

C)   En  contact  i>,5  avant;  difficile  à  suivre  dans  les  trépidations  du  bord  lunaire. 
(-)  Contact  3*  avant,   puis   l'étoile  s'enfonce   dans  le   disque  lunaire  et  disparaît 
brusquement. 

C)   Retard  probable. 

(')   Retard  probable. 

(')  Contact  2»  avant  la  disparition. 

C)  Retard  probable. 

Le  signe  (:)  correspond  à  une  incertitude  de  i  à  3  dixièmes. 


(  <^37  ) 


ASTRONOMIE.  —  Observaùons  de  la  comète  Perrine 
V ohsenatoire  de  Rio  de  Janeiro.  Note  de  M. 
M.  Lœwy. 


1 8f)G  («oc.    2),  faites  à 
Cruls,    présentée   par 


.ascension  droite. 

D.  I'.  S. 

Étoiles 

— 

^- — ■ 

~ 

— ^-^^ 

— ~ 

Dates.                  lie 

Gran- 

Log.  fact 

Log.  fact. 

1897.               coiiipar.  dcur. 

.< 

—  *.             parallaxe. 

>.<  —  *.             parallaxe. 

Mars   3 .  . .  .     a 

y 

01          s 

-4.5i,86        9,770rt 

-h  18. 48",  7         0 

i6a  n 

4. 

..     l> 

8           +1 

9.43           9.779 

n 

—  3.58,o        0 

208  « 

5. 

c 

6i 

—  I 

22,54        9-783 

n 

-1-19.31,7         0 

176/4 

12. 

..     d 

7 

-3 

42, 5 I         9,8o3 

H 

-H  0.    1,4         9 

8l07l 

i5. 

p. 

8 

—2 

20 , 02         9 , 802  n 

-   r.56,i         6 

521  // 

3o. 

■■     f 

7-;    +4 

43,43         9,787 

n 

4-5.52,7        0 

639+ 

Avril  2. 

rr 

7î 

—2 

42,7'         9,787 

n 

-1-18.10,6        0 

724+ 

10. 

..     )i 

6Î 

-4 

56,93         0,072-t- 

-  8.   4,2         0 

070+ 

Mai     5. 

i 

Si 

-0 

0,88          9,724-H- 

—  12.59,4         9 

995+ 

Étoiles 

Vscension  droite       F 

éduetion 

D.  P.  S. 

Réduction 

Dates. 

de 

moyenne 

au 

moyenne 

au 

1897.                       eomparaison. 

1897,0. 

jour. 

1897,0. 

jour. 

Mars    3. .  . 

azzz 

2o32Gould 

h        m      s 
19.50.20,22 

+0,71 

59*.    9.26,4 

-   i,'9 

4... 

.      b- 

i789Goiild 

19.43.59,40 

+0,77 

58. 5i.  7,r 

—   '-9 

5. . . 

c  = 

1873  Gould 

I 0 . 46 • I 0 , 96 

+0,80 

57.45.35,8 

-  1,4 

12 . . . 

.     d= 

1820  Gould 

19.44-55,95 

-+-I  ,06 

52.24. i5,5 

+  0,9 

1 ,5 . . . 

e=: 

1677  Gould 

19.41.   6,65 

+  1,22 

49.30,27,5 

+  2, 1 

3o... 

■  /= 

2891  Gould 

18.55.42,46 

+  2,85 

28.20.33,6 

+  8,5 

Avril     1  .  .  . 

»  — 

2128  Gould 

18.39.16,59 

H-3,55 

22.36.  7,9 

+  9,4 

1 0  .  .  . 

.    h  = 

3756  Gould  (') 

1 5 .    1 . 35 , 3o 

-1-8, 4o 

II . i5. 17,6 

-  6,3 

Mai       5  ,  .  . 

«  = 

2089  Gould 

9.26.4o,.")8 

-1-I,20 

49.     3.22,5 

—  22,5 

Ascension 

Nombre 

Nombre 

Dates 

Temps  moyen 

droite 

de 

D.  r.  s. 

de 

1897. 

de  Rio. 

de  la  comète, 
h       m       !i 

eompar. 

de  la  comète. 

eompar. 

Mars   3 

i6. 18.32 

19.45.29,39 

6 

59.28.13,6 

6 

j 

iG.   5.28 

19.45.  9,58 

i9-44-49>^' 
19.41.14,54 
19.38.47,88 

6 

58.47-    7^l 
58.   5.   6,6 

6 

^  •  •  • 

5 

16.   3.33 

6 

6 

12 

1.5.43.24 
15.49-43 

6 

.52  .  24.  17 , 7 

6 

i5 

6 

49.28.33,4 

6 

3o 

16.14.43 

19.   0.29,04 

6 

28.26.34,4 

» 

(')  \»3756Hora  XIV. 


Ascen-^ion 

Nombre 

Nombre 

droite 

de 

D.  P.  S. 

de 

de  lit  comète. 

CDïtipar. 

de  la  comète. 

compar 

h       ui       s 

i8. 36. 36, 81 

6 

22.54.31 ,4 

6 

14.56.46,56 

4 

I r .    6 . 5; ,  I 

4 

9.26.40,97 

6 

48. 5o.   0,6 

6 

(  (i:i«  ) 

Dates.  Temps  mojcn 

18!)?.  de  Rio. 

Il        m        s 

Avril  2 16.    1 .56 

'o '5.19.   7 

Mai     5 <).52  .  16 

»  Les  obsenalions  ont  été  faites  avec  l'éqiiatorial  de  9  ponces  par 
MM.  L.  Criils,  H.  Moiize,  N.  Duarte,  aidés  de  N.  Lousada. 

»  Jja  comète  a  été  constamment  très  faible.  Voici  les  notes  prises  au 
sujet  de  ra.spcct"pliysique.  3  mars  :  nébulosité  de  ±3'  de  diam.,  conden- 
sation centrale,  sans  noyau  bien  défini.  5  mars  :  l'éclat  paraît  avoir  aug- 
menté. 12  mars  :  nébulosité  3' à  4'.  avec  condensation  centrale.  i5  mars  : 
diamètre  ±4',  l'éclat  a  légèrement  augmenté.  10  avril  :  nébulosité  dilfuse, 
avec  noyau  de  ±10'  grandeur,  difficilement  visible.  5  mai  :  comète  très 
faible,  à  la  limite  de  visibilité  :  observations  douteuses. 

))  A^.  li.  —  On  a  tenu  compte,  lorsqu'il  y  avait  lieu,  des  corrections  dues 
à  la  réfraction,  au  mouvement  vrai  de  l'astre  et  à  la  courbure  du  paral- 
lèle. » 


GÉOMÉTRIE.  —  Nouvelle  démonstration  du  théorème  fondamental  de  la  Géo- 
métrie projective.  Note  de  M.  H. -G.  Zeuthe.v.  (Extrait  d'une  Lettre  à 
M.  Darboux.) 

«  On  sait  quel  rôle  fondamental  joue,  dans  la  Géométrie  projective,  le 
théorème  exprimant  que  la  connexion  de  deux  séries  projectives  est  entiè- 
rement déterminée  si  l'on  connaît  les  trois  éléments  de  l'une  qui  doivent 
correspondre  à  trois  élcmenls  donnés  de  l'autre.  Dans  la  géométrie  de 
Chasles  et  de  Steiner,  ce  théorème  était  une  conséquence  immédiate  de  la 
conservation  des  rapports  anharmoniques,  qui  servait  alors  à  définir  la  pro- 
jectivité  ou  l'homographie  ;  mais  depuis  que  von  Statidt  a  commencé  à  con~ 
struire  la  Géométrie  projective  exclusivement  avec  des  postulats  projectifs, 
il  a  introduit  des  difficultés  plus  sérieuses.  Ces  difficultés,  inévitables  si 
Ion  définit,  avec  von  Staudt,  la  projectivité  par  la  conservation  des 
groupes  harmoniques,  ont  été  surmontées  par  les  travaux  successifs  de 
M.  Klein,  de  MM.  Liiroth  etZeuthen  et  enfin  de  M.  Darboux;  mais  on  n'y 
a  réussi  tju'en  faisant  usage  du  mouvement  continu  des  éléments.  Aussi 
M.  Thomac,  qui  évite  une  partie  des  difficultés  au  moyen  d'une  autre  défi- 


(  ti3ç)  ) 

nilion,  lait  usage  ilii  mouvement  et  du  cas  particulier  des  groupes  harmo- 
niques. 

»  Cependant,  en  appelant,  comme  le  font  MM.  Cremona  et  Thomae, 
projectives  deux  séries  de  points  de  deux  droites  dont  l'une  détermine 
l'autre  au  moyen  d'un  nombre  fini  de  projections,  on  peut  parvenir  au 
théorème  fondamental  en  question  sans  (aire  usa^e  de  ces  artifices.  Il  suffit 
évidemment  de  parler  de  ces  séries  particidières,  et,  comme  la  démonstration 
est  stéréométrique,  je  supposerai  toujours  que  les  projections  se  font  au 
moyen  tie  (aisceau  de  plans. 

»  Il  s'agit  premièrement  de  démontrer  que,  à  l'exception  du  cas  où  les 
deux  droites  pointées  se  trouvent  dans  un  même  plan,  le  nombre  de  projec- 
tions peut  être  réduit  à  une.  Cela  se  fait  successivement  en  remplaçant  deux 
projections  par  une  au  moyen  du  théorème  suivant  : 

»  Si  cinq  des  sommets  d'un  quadrilatère  plan  et  complet  se  trament  sur  de<t 
droites  données  qui  ne  se  rencontrent  pas,  aussi  le  sixième  sommet  se  trouvera 
sur  une  droite  déterminée  par  les  autres. 

»  Dans  la  démonstration  nous  désignerons  par  a,  h,  c  trois  sommets 
formant  un  triangle,  cl  les  trois  sommets  opposés  du  (piadrilatère  par  rf,  e,/. 
Soient  A,  B,  C,  D,  E  des  droites  où  se  trouvent,  lespectivement.  les  points 
a.  h,  c,  d,  e.  Alors  nous  démontrerons  que  lo  lieu  dey"est  une  droite  F. 

»  Projetons,  à  cet  effet,  la  figure  d'un  point  d'intersection  de  deux 
droites  dont  l'une  rencontre  A,  B,  C,  l'autre  C,  D,  E.  On  trouve  un  point 
de  celte  nature  par  l'intersection  des  droites  joignant  les  traces  de  A  et 
B  et  de  D  et  E  dans  un  plan  passant  par  C.  Nous  appliquerons  aux  pro- 
jections sur  un  plan  les  notations  déjà  introduites  pour  re[)résenter  les 
droites  et  les  points  projetés  et  nous  désignerons  encore,  dans  le  pian  de 
projection,  par  a' ,  b',c'  les  points  où  A,  B,  C  rencontrent  la  droite  def,  et 
par  o  le  point  d'inlerseclion  de  A,  B  et  C.  Alors  les  couples  a'  et  d,  b'  et 
e,  c'  et  /  seront  les  points  où  une  transversale  rencontre  les  couples  de 
côtés  opposés  du  quadrigone  complet  aux  sommets  a,  b,  c,  o.  F'ar  les  deux 
premiers  de  ces  couples  de  points  et  par  c'  passent  encore  les  couples  de 
côtés  opposés  A  et  D,  B  et  E  et  le  cinquième  côté  C  d'un  autre  quadrigone 
complet. 

»  Le  lieu  du  point  /  du  plan  de  projection  sera  donc  le  sixième  côté  F 
du  même  quadiigone.  Ce  lieu  étant  la  projection  du  point  /de  l'espace  et 
plusieurs  projections  de  la  même  nature  pouvant  être  obtenues  en  variant 
le  centre  de  projection,  le  lieu  cherché  sera  aussi  une  droite. 

»   La  propriété  du  quadrigone  complet,  dont  nous  avons  fait  usage  ici. 


(  6/,o  ) 
précède  dans  les  Traités  modernes  de  Géométrie  projective.  le  théorème 
fondame'ntal  qui  nous  occupe.  Elles  sont  donc  applicables  à  sa  démonstra- 
tion. Il  nous  faut  encore  déduire  de  la  même  propriété  le  théorème  sui- 
vant, qu'on  ne  regarde  ordinairement  que  comme  une  conséquence  du 
théorème  fondamental  : 

»  Soient  k.  A,,  A,  trois  droites  de  l'espace  dont  chacune  rencontre  trois 
autres  droites  B,  B,,  ^.,;  alors  chaque  droite  A,  qui  rencontre  B,  B,,  B,  ren- 
contrera chaque  droite  B3  qui  rencontre  A,  A,,  k.. 

„  Projetons,  en  effet,  la  figure  deux  fois  sur  le  plan  AB  en  prenant  pour 
centres  de  projections  :  iMe  point  d'intersection  de  A,  et  B,  ;  2"  celui  de 
A„  et  Bj.  Si  nous  désignons  par  a,,  «o,  a^  les  traces  de  A,,  Aj,  A3,  qui  se 
trouvent  sur  B,  et  par  b„  h._,  b,  les  traces  de  B,,  B,,  B,,  qui  se  trouvent  sur  A, 
le  point  d'intersection  r,  de  a,  6,  et  a.J),  sera  la  trace  de  la  droite  qui  joint 
les  deux  centres  de  projection.  Le  point  d'intersection  apparent  de  A, 
et  Bj  sera,  dans  l'une  des  projections,  au  point  d'intersection  c,  deh.a^  et 
«,^3,  dans  l'antre,  au  point  d'intersection  c,  de  b^ajet  a^b^.  X3  et  B3  se  ren- 
contreront si  c,,  c„.  C3  sont  en  ligne  droite.  Cette  condition  est  remplie, 
ce  qu'on  voit  en  appliquant  le  théorème  sur  l'intersection  d'un  qiiadrigone 
complet  par  une  transversale  aux  quadrigones  a,  b.,a.,b,  et  b,aJ).,,a,  et  a  la 
transversale  c,  Cj. 

»  Après  ces  préliminaires  la  démonstration  du  théorème  fondamental 
ne  présentera  plus  aucune  difficulté.    » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  la  détermination  des  intégrales  d'une  équa- 
tion aux  dérivées  partielles,  par  certaines  conditions  initiales.  Note  de 
M.  E.  GouRSAT,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  Le  théorème  sur  les  équations  du  second  ordre,  que  j'ai  démontré 
antérieurement  (Comptes  rendus,  t.  CXX,  p.  712),  peut  être  étendu  aux 
é(juations  aux  dérivées  partielles  d'un  ordre  quelconque.  Je  me  borne, 
pour  fixer  les  idées,  au  cas  de  deux  variables  indépendantes  (' ) : 

»  Sou 

(1)  Pn-h,h='^^('^'<   y,   '■'  P>i>'  Po ^Pu.O'Pn-,. ./'o,«)' 


(')  Il  existe  des  théorèmes  analogues,  mais  d'un  énoncé  plus  compliqué,  quel  que 
soit  le  nombre  des  variables.  M.  Beudon  en  a  donné  récemment  un  e\*imp\e  (Bulletin 
de  la  Société  mathématique,  t.  XXV,  p.  1 16). 


(  'i'i'  ) 
une  équation  aux  dérivées  partielles  d'ordre  n,  résolue  par  rapport  à  la  dérivée 
Pn-h.h'  'ià  le  second  membre  est  holomorphe  dans  le  voisinage  des  imleurs 

•^01      .)'i)'       -^o>       \Pia)(\>        KPiM/it'        ■■■<        \Pn,D)o'        \Pn—t,i)uf        •••>        \Po,a)ot 

et  OÙ  les  dérivées  partielles  de  la  fonction  F 

P  P  p 

'■  n.a<        'n— i.i»        ••••        i  /j_A+-i,A— I 

sont  nulles  pour  ces  valeurs  initiales.  Soient,  de  plus, 

<^„{x),      9,  (a;),      ....     9/,-,  (a:), 

h  fonctions  de  x  holomorphes  dans  le  domaine  du  point  x„,  et  telles  que  ion 
ait,  pour  X  =  ic„, 

et  de  même 

n  —  h  fonctions  de  y  holomorphes  dans  le  voisinage  du  point  )'„,  et  telles  que 
l  on  ait,  pour  y  =_7oî 


■J>A.V„)==„.  [^*1.  =  (/'m)o. 


i^o,  1,2,  .  .  .,  n  —  Il  —  1 , 
i-\-  kSn. 


»   L'équation  proposée  (i)  admet  une  intégrale  régulière  dans  le  domaine 
du  point  (ar^,  y^),  et  telle  que  l'on  ait  : 
»    Pour  X  =  x„ , 

=  =  ^0(7).         ô^=^'(y) ^pr^':^  =<{'«-A-.(r). 

et  pour  y  =y„, 

»  On  a  posé,  dans  cet  énoncé. 


n     —    "  V     — 


dF 


»  Pour  la  démonstration,  on  remarque  d'abord  que  les  données  ini- 
tiales font  connaître  les  valeurs  de  toutes  les  dérivées  partielles  (/o,,a)o.  pour 
lesquelles  l'indice  i  est  inférieur  à  n  —  h,  ou  l'indice  /•  inférieur  à  h.  Les 


(  «As  ) 
valeurs  de  toutes  les  autres  dérivées  partielles  se  calculent  ensuite  de  proche 
en  proche  par  des  additions  et  des  multiplications  seulement,  de  sorte  que 
l'on  peut  employer  la  méthode  des  fonctions  majorantes  pour  établir  la 
convergence  du  "développement  en  série  entière  obtenu  ainsi.  On  peut 
aussi,  sans  diminuer  la  généralité,  supposer  x,=y,  =  o,  et  supposer  que 
les  fonctions  initiales  cp  et  (j/  sont  identiquement  nulles. 

»  Cela  posé,  on  peut  prendre  pour  fonction  majorante  de  la  fonction  F 
une  expression  de  la  forme 


M 


/  a:+r  +  S-^Plo-^----^Po.n-l\f,  PM+---+  Pa-li^l.h-\  -h  P„-l,-,,h+i  +  ■  ■  . -t-  /'o/t  \ 

(' ^^ -p  )V~  R  ^ 


M,  p  et  R  étant  des  nombres  positifs  déterminés.  Si  l'on  remplace  dans  $  la 
variable  x  par  -,  où  a  est  un  nombre  positif  inférieur  à  l'unité,  on  aug- 
mente tous  les  coetficieiits  et  la  nouvelle  fonction  est  a  fortiori  majorante 
pour  F.  Tout  revient  donc  à  démontrer  que  l'équation  auxiliaire 

(2)  Pn-/..n  =  '^i'{\y'='/>io,  ■■■'  p 


admet  une  intégrale  holomorphe  représentée  par  un  développement  en 
série  entière  dont  tous  les  coefficients  sont  réels  et  positifs.  Or,  si  l'on 
cherche  une  intégrale  de  cette  équation  qui  soit  fonction  de  la  seule 
variable  x  -h  aiy  =  u,  on  est  conduit  à  l'équation  différentielle  ordinaire 

où  A  et  B  sont  deux  nombres  positifs,  pourvu  que  a.  soit  assez  petit,  et  où  W 
désigne  une  série  entière,  sans  terme  constant,  dont  tous  les  coefficients 
sont  réels  et  positifs.  Cette  équation  admet  une  intégrale  qui  est  nulle, 
ainsi  que  ses  n  premières  dérivées  pour  u  =  o,  et  dont  tous  les  autres 
coefficients  sont  positifs;  le  tliéorème  énoncé  est  donc  établi. 

»  Cette  proposition  permet  d'étendre  aux  équations  d'ordre  n  la  théorie 
des  caractéristiques.  Soit(S)  une  surface  intégrale  d'uneéquationd'ordre/î; 
on  appelle  caractéristiques  les  courbes  situées  sur  cette  surface,  définies 
par  l'équation  différentielle  du  premier  ordre 

(4)  P„„</y"  -  ÏV,..  dœcfy"-'  +  . . .  ±  P„,//.r«  =  o. 


(  «4'3  ) 

M  Au  moyen  du  (liénrèiiie  précétlciit,  ou  peut  démontrer  en  toute 
rigueur  qu'il  existe  une  infinité  de  surfaces  intégrales,  dépendant  d'une 
infinité  de  constantes  arbitraires,  ayant  un  contact  d'un  ordre  aussi  élevé 
qu'on  le  voudra  avec  la  surface  (S)  tout  le  long  d'une  caractéristique, 

dv 
pourvu  que  -j—  soit  racine  simple  de  l'équation  (4). 

»  Appliqué  aux  équations  du  second  ordre,  le  théorèuie  va  plus  loin 
que  le  théorème  rappelé  au  début  de  cette  Note.  Il  en  résulte  en  efïet  que 
deux  courbes  C  et  C,  se  coupant  en  un  point  O,  déterminent  une  surface 
intégrale,  pourvu  que  l'une  des  deux  courbes  soit  tangente  au  point  O  à 
l'une  des  deux  directions  de  caractéristiques  de  l'élément  du  second  ordre 
qu'elles  déterminent.  En  |)arliculiei',  une  intégrale  est  complètement 
définie  si  l'on  se  donne  une  caractéristique  et  une  autre  courbe  quelconque 
rencontrant  cette  caractéristique.  » 


GÉOMÉTRIE.  —  Sur  le  problème  de  M.  ISonriet.  Note  de  M.  C.  Guichakd, 
présentée  par  M.  Darboux. 

«  M.  Bonnet  a  démontré  que,  si  les  lignes  de  courbure  se  conservent 
dans  la  déformation  d'une  surface,  la  représentation  sphérique  des  lignes 
de  courbure  de  cette  surface  est  la  même  que  celle  d'une  surface  à  courbure 
totale  constante.  M.  Bonnet  a  ainsi  trouAétous  les  réseaux  qui  sont  à  la 
fois  O  et  C.  Les  qucslions  les  plus  simples  qu'on  peut  se  poser  dans  cette 
voie  sont  ensuite  celles  de  la  détermination  des  réseaux  2O  tt  C  ou  des 
réseaux  O  et  2C.  levais  montrer  que  ces  deux  problèmes  sont  équivalents. 

»  Soit  A(.r, 0-^X3 ")  nn  point  qui  <lécrit  un  réseau  O  et2G;  ce  réseau 
étant  2C  sera  applicable  sur  un  réseau  B(  >,  r^r^,)',)  de  res|)ace  à  quatre 
dimensions;  parmi  les  congruences  harmoniques  à  A  se  trouveront  des 
congruences  G  qui  sont  2O  ;  le  réseau  A  él  tut  O,  ces  congruences  sont  C. 
Les  réseaux  parallèles  ;i  la  congruence  G  seront  aOetC. 

»  Inversement  soit  (i  une  congruence  2O  et  C  ;  A  uu  réseau  O  quel- 
conque harmonique  à  G,  A  étant  harmonique  à  une  congruence  2  0seraC 
ou  2C;  en  général  il  sera  2C  :  A  sera  donc  O  et  2C,  ce  qui  établit  l'iden- 
tité des  deux  problèmes. 

»  Si  les  réseaux  A  et  B  sont  donnés,  ou  a  facilement  les  congruences  G; 
elles  correspondent  à  la  solution 

0  =  a  ;  ,  -1-  a.Y-.  -H  m,  Vj  H-  a ,  v , 

c.  K.,  1897,  2"  Semestre.  (T.  C\XV,  N-  18.)  ^6 


(   61 '4   ) 
("le  l'équation  du  réseau  \;  ■:!,,  a..,,a.,,a,  étaiil  telles  que  Ton  ait 

a'-,  -i-al-\-  a;  H-  a^"  =^  o. 

»  Chaque  reseau,  tel  que  A,  admet  ainsi  so=  séries  de  congruences  20 
et  C  qui  lui  sont  harmoniques.  Cherchons  à  caractériser  ces  congruences  G. 
Menons  par  l'origine  desaxes  coordonnés  uncd  roi  te  ^parallèle  àG;  Gelant 
une  con£;ruence  2O,  il  existera  sur  ^  deux  points  m  et  m',  inverses  l'un 
de  l'autre,  qui  décriront  des  réseaux  O.  Soient  ir,r,  z  les  coordonnées  de 
ces  points  m;  posons 

(  I  )  r/a;-  +  dy-  -h  rh'  =  Ir  dir  -+-  /-  dv- . 

ce, y,  z  seront  solutions  de  l'équation 

d'O     _  i    Oh  d^         j    dl_  M 
v^)  ÔJTd^-  ~  ïi  Ih'  dli  "•"  /  ôii  ôv' 

Pour  que  C  soit  cyclique,  il  faudra  que  l'on  ait,  en  choisissant  convena- 
blement les  variables  11  et  i', 

(3)  a-'- +  Y- -h  Z-- =  h- -^  l- . 

Nous  appellerons  surfaces  S  les  surfaces  déentes  par  les  réseaux  O  qui 
satisfont  à  la  condition  (3).  Posons  maintenant 

^  '-^  ai'  du 

Ces  quantités  m  et  n  restent  les  mêmes  pour  tous  les  réseaux  O  parallèles. 
»  Puisque  la  condition  (3)  est  satisfaite,  /r  -+-  /-  sera  solution  de  l'équa- 
tion (2).  En  écrivant  ce  résultat  et  en  tenant  compte  des  équations  (4)  et 
de  celles  qui  s'en  déduisent  par  différentiation,  on  arrive  à  la  condition 

/ 1-\  àin  dn 

(5)  —  -I-  —  =0. 

^    '  au  t/c 

Or  cette  condition  caractérise  la  rrprèscntalion.  sphérique  des  surfaces  iso- 
thermiques.  Si  donc  nous  appelons  réseaux  1  les  réseaux  qui  ont  leurs  tan- 
gentes parallèles  aux  tangentes  des  lignes  de  courbure  d'une  surface  iso- 
thermique,  nous  pourrons  énoncer  le  résultat  suivant  : 

»  .SV  une  congruence  est  2O  et  C,  les  deux  séries  de  réseaux  O  conjugués  à 
cette  congruence  sont  des  réseaux  L 

)i   Tout  réseau  O  conjugué  à  une  congruence  C  est  un  réseau  T. 


(  «45  ) 

»  Comme  la  connaissance  d'un  réseau  I  permet  de  déterminer,  à  l'aide 
de  quadratures,  deux  surfaces  isotherniiques,  on  peut  encore  dire  : 

»  Quand  on  connaît  une  congruence  iO  ctC,  ou  peut,  à  l'aide  de  quadra- 
tures, seulement  déterminer  quatre  surfaces  isothermiques. 

»  Par  une  autre  méthode,  je  démontrerai  que,  réciproquement  : 

»  A  tout  réseau  1  est  conjugué  un  système  xi'  de  congruences  G,  qui  sont  C 
et  naturellement  2O. 

»  Sur  chacune  de  ces  congruences  G,  se  trouve  un  deuxième  réseau  O 
qui  est  I.  De  là  une  première  transformation,  qui  permet  de  déduire  d'une 
surface  isothermique  de  nouvelles  surfaces  isothermiques.  Ln  théorie  qui 
précède  en  met  d'autres  en  évidence  : 

»  Prenons,  en  effet,  une  congruence  G  qui  est  2O  et  C;  il  v  a  x' 
s\stèmes  de  réseaux  harmoniques  A  qui  sont  O  et  2C;  à  chacun  de  ces  ré- 
seaux sont  harmoniques  ce-  séries  de  coni;ruences  analogues  à  C.  De  là  une 
deuxième  transformation  des  surfaces  isothermiques, 

«  Considérons  enfin  le  réseau  B  de  l'espace  à  quatre  dimensions  qui  est 
applicable  sur  le  réseau  A.  Ce  réseau  est  un  réseau  C  ;  il  y  a  x'  séries  de  con- 
gruences H,  harmoniques  à  B  et  qui  sont  O  et  naturellement  C.  Prenons 
l'une  de  ces  congruences  et  le  système  ce-  de  réseaux  à  B'  qui  sont  O  et  har- 
moniques à  H.  Ces  réseaux  B',  harmoniques  à  une  congruence  O,  seront  en 
général  C,  et  par  conséquent  applicables  sur  un  réseau  A'  de  l'espace  à 
trois  dimensions  Ces  réseaux  A'  sont  donc  0  et  2C,  ce  qui  conduit  à  une 
troisième  transformation  des  surfaces  isothermiques. 

»  Enfin  soit  M(a-,  y,  =)un  réseau  2  0etC;  il  est  applicable  sur  un  réseau 
M.'{x',y',z');  ce  réseau  M'  sera  aussi  2O.  En  effet  le  point  M  est  la  projec- 
tion du  réseau  0{x,  y,  z,  p)  de  l'espace  à  quatre  dimensions;  le  point 
{x  ,  y',  :■',  p)  décrira  aussi  dans  l'espace  à  c[uatre  dimensions  un  réseau  O, 
car  de  l'égalité 

dx-  -+-  dy-  -+-  dz-  =  dx'-  +■  dy'-  -f-  dz'- 
on  déduit 


dx^ 


-h  dy^-  -h  r/=-  H-  di^  =  dx''  -I-  dy-  +  dz"  -f-  r/p-. 


»  Cette  remarque  donne  une  quatrième  transformation  ties  surfaces 
isothermiques. 

)>  Certains  des  résultats  qui  précèdent  s'étendent  à  l'espace  à  n  dimen- 
sions. Entre  autres,  le  suivant  :  La  recherche  des  réseaux  O  de  l'espace  à 
n  dimensions  qui  sont  isothermiques  est  identique  à  celle  des  réseauv  O  de  cet 
espace  qui  sont  applicables  sur  des  réseaux  de  l'espace  à  quatre  dimensions. 


(  (346  ) 
»  Remarquons  eiifi;.  que  loiit  réseau  O  isothermique  de  l'espace  à 
n  dimensions  est  un  c  is  particulier  de  pareils  reseaux:  de  Tespace  à 
(n  -hi)  dimensions;  rpif-  l'application  des  mctliodes  précédentes  permet 
d'en  déduire  de  véritables  réseaux  O  1  de  l'espace  à  (n  +  i).  La  même 
méthode  permettra  de  passer  du  plan  à  l'espace  ordinaire.  On  obtient 
ainsi  de  nouvelles  surfaces  isothermiques  dépendant  de  deux  fonctions 
arbitraires.  » 


PHYSIQUE.  —  Comprcssibilité  des  gaz  à  diverses  tempcralures  et  au  voisinage 
de  la  pression  atmosphérique.  Note  de  M.  A.  Leduc,  j)résentée  par 
M.  Lippmann. 

«  I.  La  compressibilitc  de  la  plupart  des  gaz  à  16"  est  suffisamment 
bien  représentée  par  la  foimule 

(i)  c  =  /«(h  -  fjsy-  ,,(0  —  98)'  4-/?(e  -  98)\ 

dans  laquelle  0  est  la  tempéralure  critique  (absolue)  du  gaz,  et  =  =  ,1,-10', 
T,  étant  la  pression  critique  et  X  le  coefBcient  vrai  pour  la  pression  ^  de 
la  formule 

(2)  i:i^_,=a{p-p,)  +  b{p-p.r. 

»  Si  l'on  compte  t:  en  atmosphères,  suivant  Tusage,  et  p  (')  en  cenli- 
rnètres  de  mercure,  on  a 

m  =  1?)").  10-''.  /2  =  338.io— \         /;  =  i46.io  '". 

»  II.  En  vertu  du  princi|)e  des  étals  correspondants,  z  prendra  à  T°  la 
valeur  qui  convient  à  16"  (289,  absolue)  à  un  autre  gaz  normal  dont  la  tem- 
pérature critique  serait  6'=    '     X  6:=  289/.  si  l'on  pose  /=  ~- 

))   Remplaçant  0  par  289/  dans  la  formule  (1),  on  obtient 

(3)  ^,.  =r  IJ,   '1   —  lL-0,5/   -t-  2667-—   220/^-1-  I02/''. 

»  III.  InviMs<Mneiil  nous  aurons  besoin  d'une  formule  qui  donne  la  com- 


(')  A.  I-KDin  et  P.  Sac.erdote.  Comptes  rendus  du  2  août,  1897.  ■'•'''  *'^^  conduit  à 
modifier  légèrement  le  coefficient/;  (146  au  lieu  de  i45),  en  raison  des  lésultats  obte- 
nus à  0°. 


{  ^47  ) 
prcssibililé  des  divers  gaza  o".  Elle  sera  de  même  iiatiiri'  que  la  formule  (i) 
et  la  température  98"  y  sera  remplacée  par  la  température  correspondante 
93°.  On  aura  donc 

(4)  z„^m(s  -  ç^ry--r>'(o  -  9'3  f  -/>'(«  -  93)'; 

m' ,  n'  dp  sont  liés  aux  coefficients  de  la  formule  (J)  par  cinq  équations. 
»   Ayant  tiré  p'  et  n'  des  deux  premières,  on  vérifie  que  les  valeurs  de  m' 
données  par  les  trois  dernières  sont  sensiblement  identiques. 

772'=  i53.  io~'.         ^=398.10"%         />'=  i83.  io~'°. 

»   IV.  Le  coefficient  vrai  Xpdt  le  coefficient  moyen  Aj;;  delà  formule  (2) 
peuvent  se  calculer  au  moyen  des  formules 


((\)  '  a;;;=.w-^9.^(^" 


2 


dont  le  coefficient  b  est  donné  avec  une  cxactituclc  sulfisiule,    pour   les 
températures  inférieures  au  point  critique,  par  la  formule  empirique 

(7)  U  =  /-r=.,o=oo^(^-,). 

M  Pour  les  températures  supérieures  au  [)nint  critique,  le  coefficient  b 
est  négatif  etassez  petit  pour  n'avoir  ici  aucune  importance. 

)i  J'ai  calculé  A"  et  A!|j"  à  o",  et  A)°'  à  too",  qui  me  serviront  ulté- 
rieuremenL.  On  verra  qu'une  erreur,  nièuu'  de  5  unités  sur  b.io",  n'a  pas 
grande  import:mce  tant  ipie  la  pression  ne  dépasse  pas  n  atmosphères. 

)'  V.  Quant  aux  gaz  qui  n'appartiennent  pas  à  la  série  normale,  il  m'a 
paru  convenable,  jusqu'à  plus  ample  information,  de  les  classer  en  deux 
groupes  seulement  et  d'admettre  que  les  courbes  en  :  qui  leur  corres- 
pondent sont  semblables  à  celles  cjue  représente  l'équation  (3). 

»  Les  ordonnées  ;  correspondant  au  groupe  des  i;.»z  plus  compressibles 
s'obtiennent  en  multipliant  celles  du  groupe  normal  par  1,16  (cela  semble 
résulter  des  expériences  sur  le  gaz  aminouiac  et  le  chlorure  «le  métliyle). 
Dans  ce  groupe,  qui  comprend  le  furmèno,  j'ai  fait  rentrer  l'étliane. 

»  L'acide  sulfhvdrique  et  l'hvdrogène  j.bosphoré  représentent  le  groupe 
des  gaz  moins  com|)ressiblcs.  Leurs  ordonnées  z  sont  les  o,84  environ  de 
celles  du  groupe  normal.  Le  chlore  semble  appartenir  à  ce  groupe. 

»   J'ai  majoré  ou  réduit  les  coefficients  b  dans  le  même  rapport  que  s. 

1   Remarques.  —   1'  Les  conventions  adoptées  dans  ce  paragraphe  sont 


(  648  ) 
quelque  peu  arbitraires.  Ou  verra  pourtant,  à  propos  des  coefficients  de 
dilatation  et  des  densités,   cpie  les  données  numériques  auxquelles  elles 
conduisent  sont  très  utilisables. 

»  2°  Les  formules  (i),  (3)  et  (4)  ne  s'appliquent  pas  à  l'hydrogène. 

»  3"  L'exactitude  de  nos  résultats  est  subordonnée  à  celle  des  données 
critiques. 

A  0°.  A  100°. 

Gaz.  '  0.  T..    ■  z.  b.ioK        lo'.A,.      lO^AÎ^'.     lo'.A^^      z.  io=.A!»'. 

H —234  20  »  »  —     6  )i             w             »  >' 

Az — 146  35  1,6  »  -H     5  >i             «             o  o       - 

CO — 139,5  35,5  2,2  m  6  »             »             o,o3  o 

0 — ii8,8  5o,8  5  »  10  »             »            0,5  2 

AzO —  93,5  71,2  10  »  i4  "             »             2  3 

Cil» -+-   10  5i  52  3  101  102  io5  17  33 

C0= 3i  77  67  5  87  87          91  22  29 

Az^O 36,4  73,1  71  6  98  98  io3  20  32 

C'IP 37  67  72  7  107  io8  ii4  24  36 

nCI 02,2  83  86  7  io3  102  107  28  34 

C_v 124  61,7  186  34  3oi  3o6  336  67  94 

(CH^)=0 129,6  57  197  43  345  353  394  60  108 

CH'.AzH-...  i55  72  252  34  35o  35i  378  74  106 

SO' i55,6  78,9  254  29  323  322  343  75  97 

(CtP)^Az....  160,5  4i  266  110  65o  688  810  78  2i3 

(Cil')-Azli..  i63  56  273  60  487  5oo  557  80  iSa 

CH* —81,8  54,9  i4  ))  26  26  26          3,4  6 

C^H" +35  45,2  81  16  180  i85  202  27  59 

.\zH' i3i  ii3  23 1  i3  2o5  200  2o5  70  61 

CH^Cl i4i,5  73  207  22  352  353  370  77  106 

IMF 52°,8        64  73  9  ii4         ii5         123         24  37 

li'S 100"  90  122  II  i36         i35         j4i         38  4^ 

Cl 146  93,5       195  17  210         207         217         57  61 

»  VL  Nos  formules  permettent  de  calculer  la  température  à  laquelle 
un  gaz,  dont  on  connaît  la  température  et  la  pression  critiques,  présente 
une  certaine  compressibiiité  au  voisinage  d'une  pression  donnée. 

»  On  peut  calculer  bien  plus  aisément  encore  la  température  t°  à 
laquelle  chaque  gaz  suit  la  loi  de  Mariette  au  voisinage  de  tt'"'.  C'est,  en 
elïel,  la  température  qui  correspond  à0  comme  o"  correspond  à  —  180". 

T  -+-   273     __     273 


160 
■  100 
120 
180 
25o 
56o 
620 
64o 
64o 
680 
890 
910 
980 
980 

JOOO 
lOIO 

290 

63o 
910 
94o 

680 
820 
gSo 


(  Gi9  ) 

»  On  a  l'habitude  de  dire,  par  exemple,  que  l'anhydride  carbonique 
suit  la  loi  de  Mariette  au  voisinage  de  la  pression  atmosphérique  vers  200° 
ou  3oo°,  tandis  que  nous  trouvons  ici  plus  de  600°. 

))  En  réalité,  l'écart  de  l'acide  carbonique,  par  rapport  à  la  loi  de  Ma- 
riotle,  à  3oo°,  est  à  peu  près  égal  à  celui  de  l'air  à  la  température  ordi- 
naire. Quels  que  soient  l'outillage  et  le  talent  de  l'opérateur,  un  semblable 
écart  est  impossible  à  découvrir  à  une  température  aussi  élevée;  car  cela 
exigerait  que  cette  température  fût  repérée  à  o",02  près,  » 


CHIMIE  GÉNÉRALE.  —  Sur  les  poids  atomiques  de  l'argon  cl  de  l'Iiélmm. 

Note  de  M.  II.  AVilde. 

«  C'est  un  fait  très  digne  de  remarque  (jue,  tandis  que  les  savants  qui 
ont  découvert  l'argon  ont  essayé  de  faire  rentrer  le  nouveau  constituant  de 
l'atmosphère  dans  le  système  périodique,  aucune  tentative  n'a  été  faite  en 
même  temps  pour  trouver  ime  place  pour  ce  corps  dans  l'une  quelconque 
des  familles  naturelles  des  éléments. 

))  Le  poids  atomique  de  l'argon,  tel  qu'il  est  déduit  de  sa  chaleur  spéci- 
fique, est  déclaré,  par  ceux  qui  Pont  découvert,  être  égal  à  40.  Mais  la 
place  marquée  pour  lui  dans  le  système  périodique  est  déjà  occupée  par  le 
calcium,  avec  le  même  poiils  atomique  ;  tandis  que  les  propriétés  phy- 
siques et  chimiques  du  nouveau  corps  ne  présentent  aucune  analogie  avec 
la  famille  à  laquelle  appartient  le  calcium,  non  plus  qu'avec  les  familles 
d'éléments  situées  de  chaque  côlé  de  celle-ci. 

»  M.  Berlhelot  a  déjà  communiqué  à  l'Académie  les  résultats  de  ses 
expériences  sur  la  con)binaison  de  l'argon  avec  des  hydrocarbures  et  avec 
le  sulfure  de  carbone,  et  il  a  montré  que  le  nouveau  gaz  est  plus  étroite- 
ment allié  à  l'azote  qu'à  tout  autre  gaz.  Il  a  aussi  fait  remarquer  que  comme 
l'argon  est,  dans  les  limites  des  erreurs  qui  peuvent  avoir  été  commises, 
une  fois  et  demie  plus  dense  que  l'azote,  le  gaz  inerte  est,  par  rapport  à 
l'azote,  dans  la  même  relation  que  l'ozone  vis-à-vis  de  l'oxygène;  avec  la 
différence  fondamentale  que  l'argon  et  l'azote  ne  sont  pas  plus  transfor- 
mables l'un  dans  l'autre  que  les  métaux  isomériques  ou  polvmcriques  ('). 

»  Les  vues  de  iM.  Berlhelot  sur  la  nature  de  l'argon  sont  partagées  par 
d'autres  chimistes  éminents,  qui  ont  aussi  fait  remarquer  son  analogie  avec 


(')    Coniptef:  reriffiix.  t.  CXX,  p.  584-58.J  ;  iSqS. 


(  65o  ) 
r.v/„n.-.  Celle  ressemblance  me  frappa  si  fortement  qne  je  fus  amené  à 
f;.ire  quelques  expériences  dans  le  but  d'effectuer  la  transiormat.on  du 
spectre  de  Tazole  et  de  l'argon  l'un  dans  l'autre.  I/azote  de  l'atmosphère, 
desséché  à  I"'"'  de  pression  et  refroidi  à  une  température  de  -  yb^C.  (en 
immergeant  le  tube  contenant  le  gaz  dans  un  mélange  d'acide  carbonique 
solide  et  d'éther  sulfurique),  fut  soumis  à  la  décharge  électrique  sden- 
cieuse  pendant  huit  hem-es,  sans  qu'aucun  chnngement  n'apparût  dans  le 

spectre  dudit  azote.  . 

).  Le  même  rés.dtat  négatif  fut  obtenu  en  faisant  passer  de  fortes  élui- 
c-elles  d'induction  à  IraveVs  l'azote,  à  une  pression  de  20''""  pendant  le 
même  laps  de  temps,  avec  des  électrodes  de  différents  métaux. 

),  Aucun  changement  ne  fut  opéré  dans  le  spectre  de  l'argon  lorsque  ce 
gaz  fut  soumis  à  l'action  des  étincelles  à  une  température  de  -76"C.  et  à 
une  pression  de  S""",  non  pins  qu'à  la  pression  atmosphérique  ordinaire. 
Des  circonstances  imprévues  ont  interrompu  le  (  ours  de  ces  expériences, 
mais  je  me  propose  de  les  leprendre,  avec  l'argon  et  l'azote,  à  des  pres- 
sions plus  élevées. 

»  Considérant  les  doutes  qui  ont  été  exprimés  par  des  chimistes  au  sujet 
du  caractère  élémentaire  de  l'argon,  j'ai  hésité  à  lui  assigner  une  place 
dans  ma  Table  des  éléments,  disposée  d'après  les  proportions  multiples  de 
leurs  poids  atomiques.  Cependant,  tant  que  tous  les  efforts  faits  pour 
effectuer  la  transformation  réciproque  de  l'azote  et  de  l'argon  échoueront, 
on  devra  accorder  au  nouveau  gaz  le  rang  d'élément. 

))  L'azote,  dans  ma  Table,  est  le  premier  membre  de  la  série  H  X  7«, 
soit  2H  X  7;  son  poids  atomique  i4  étant  exprimé  par  le  même  nombre 
que  celui  qui  exprime  sa  gravité  s|)écirique,  comme  pour  d'autres  gaz  élé- 
mentaires aux  températures  ordinaires  ;  l'argon,  par  conséquent,  a  sa 
place  comme  second  membre  de  la  même  série,  311  x  7,  entre  l'azote  et 
le  silicium,  avec  un  poids  atomique  de  21  ;  sa  propriété  remarquable 
d'inertie  en  présence  des  réactifs  étant  aussi  analogue  à  celle  des  autres 
membres  de  la  même  série. 

»  Exactement  comme  dans  le  cas  de  l'argon,  diverses  tentatives  ont  été 
faites  pour  trouver  une  place  pour  l'hélium  dans  le  système  périodique; 
plutôt  que  pour  le  placer  dans  les  familles  naturelles  d'éléments.  Le  pro- 
fesseur Ramsay  et  d'autres  chimistes  ont  j)roposé  de  placer  l'hélium  entre 
l'hydrogène  et  le  lithium,  pour  cette  unique  raison  que  son  poids  ato- 
mique est  compris  entre  ceux  de  ces  deux  éléments;  sans  avoir  égaixl  à  ce 
fait  que  l'admission  d'un  élément  à  cette  place  nécessiterait  la  création 


(65i) 

(l'une  autre  série  horizontale,  d'au  moins  sept  membres,  ou  exigerait  le 
déplacement  d'autres  membres  de  la  série  verticale;  ce  qui  amènerait  une 
nouvelle  confusion  dans  le  système  prétendu  périodique. 

»  Regardant  comme  admis  que  l'hélium  était  un  mélange  de  deux  gaz 
élémentaires,  comme  l'avaient  d'abord  assuré  les  professeurs  Range  et 
Paschen,  je  me  hasardai  à  identifier  ces  gaz  supposés  avec  les  molécules  typi- 
ques H  X  2  et  H  X  3  placées  à  la  tête  de  ma  Table  (  '  ).  Les  recherches  pos- 
térieures des  professeurs  Ramsay  ot  Riinge  ont  montré,  cependant,  que 
l'expérience  qui  avait  semblé  prouver  que  l'hélium  était  un  mélange  de 
deux  éléments  était  illusoire;  car  les  éléments  constitutifs  du  gaz,  que  l'on 
alléguait  être  l'un  plus  dense,  l'autre  plus  léger,  produisaient  le  même 
spectre  (^).  Il  serait  intéressant  de  savoir  si  la  méthode  de  diffusion, 
montrant  que  l'hélium  est  un  mélange  de  particules  plus  denses  et  plus 
légères,  est  confirmée  par  la  balance;  car  le  degré  de  diffusion  à  travers 
une  cloison  poreuse  peut  être  affecté  par  plusieurs  causes,  sans  prendre 
le  caractère  de  différences  anomales  de  densité  du  même  gaz  élémentaire 
sous  une  pression  constante. 

»  D'après  cette  raison  que  les  poids  atomiques  de  gaz  élémentaires  à 
des  températures  ordinaires  sont  exprimés  par  les  mêmes  nombres  que 
leurs  gravités  spécifiques,  le  poids  atomique  de  l'hélium  sera  2,  et  l'élé- 
ment est  identique  à  la  molécule  typique  H  x  2  à  la  tête  de  la  seconde 
série  de  ma  Table. 

M  La  Table  des  éléments  dont  il  a  été  question  avec  les  poids  atomiques 
exprimés  en  multiples  des  molécules  typiques  à  la  tête  de  chaque  série  se 
trouve  (.Idnslca  Manc/iestcr  Memoirs,  1878,  1886  et  1895.   » 

CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  les  acides  siannù/ues.  Noie  de  M.  R.  E.\gel, 
présentée  par  M.  Friedel. 

«  L  Les  données  expérimentales  qui  servent  de  base  à  l'histoire  des 
acides  stanniques  sont  confuses  et  contradictoires.  En  voici  un  court 
exposé  : 

»   1°  L'acide  stannique  se  transforme  en  acide  mélastannique  par  la  dessiccation  ;  on 

(')  P/iil.  Mag.,  Vol.  XL,  p.  466;  1895. 

(^)   Trai.-aux   de    l'Association    britannique,    Toronto,    1897;    Nature,    p.    38o; 
19  août  1897. 

C   R.,  1S97,  ^"  Semestre.  (T.  CXW,  N-  IS.)  87 


(     ^52    ) 
ne  peut  donc  l'isoler  dans  l'état  sec  (Berzelius,  Graliam).  L'acide  slannique  peut  être 
isolé  sans  altération  (Neumann,  ScliifT,  Lorenz). 

»  2°  La  composition  de  l'acide  stannique  est  la  même  que  celle  de  l'acide  métaslan- 
nique  (mêmes  auteurs).  Elle  en  dilTère  (van  Benimelen  ). 

»  3"  L'acide  mélastannique  desséché  dans  le  vide  répond  à  la  composition 
(Sn  0')S  5PP0  (Fremj).  Il  répond  à  la  composition  (SnO^)^,  4H-0  (Schaftner,  van 
Bemraelen). 

»  4"  Les  métastannates  ont  pour  iorinule  :  Sn-'O^M''  (Freniy,  i844);  Sn''0"M'^ 
(Fremy,  i848);  Sn"0'=M'-  (H.  Rose,  Weber).  Les  métastannates  n'existent  pas;  les 
produits  désignés  sous  ce  nom  sont  des  stannates  avec  excès  d'acide  stannique  (Ber- 
zelius, Lowentlial). 

»  5"  L'acide  stannique  se  transforme  directement  en  acide  mélastannique  (Berze- 
lius, Grahani).  Il  existe  entre  l'acide  stannique  et  l'acide  mélastannique  deux  ou 
plusieurs  acides  définis  intermédiaires  (Musculus,  Léo  Vignon)  ('). 

»  II.  Dans  deux  précédentes  Communications  (séances  du  5  avril  et  du 
7  septembre  1897),  j'ai  indiqué  la  préparation,  la  formule  et  les  propriétés 
principales  de  deux  composés  nouveaux  :  le  chlorure  de  mélastannyle  et 
le  chlorure  de  parastannyle.  C'est  l'obtention  d'un  nouvel  acide  stannique, 
bien  caractérisé  comme  espèce  chimique  distincte,  qui  m'a  conduit  à  ce 
résultat.  Inversement  la  possibilité  de  reconnaître  maintenant,  les  uns  en 
présence  des  autres,  les  chlorures  stannique,  mélastannique  et  parastan- 
nique  m'a  permis,  en  transformant  en  chlorures  les  divers  hydrates  stau- 
niques  ou  produits  considérés  comme  tels,  étudiés  par  les  auteurs,  de 
distinguer  les  composés  définis  d'avec  les  mélanges  et  d'éclaircir,  défini- 
tivement je  pense,  l'obscure  question  des  hydrates  stanniques. 

»  III.  Les  résultats  de  mes  recherches  peuvent  se  résumer  brièvement 
comme  suit  : 

»  i"  L'acide  métastannique  pur,  isolé  d'un  métastannate  ou  du  chlorure 
de  niétastannyle  et  desséché  dans  le  vide  sec,  a  bien  la  composition 
(SnO-)\  5H'-0  que  lui  a  assignée  Fremy  dans  son  deuxième  Travail.  Il 
contient  environ  11  pour  100  d'eau  (théorie  :  10,7). 

»   1°  Ij'acide  stannique  isolé  du  chlorure  stannique  et  débarrassé  rapi- 
dement et  le  mieux  possible  de  l'eau  qui  le  mouille,    soit  par  essorage,, 
soit  par  comj)ression  à  3oo  atmosphères,  renferme  32,7  pour  100  d'eau 
(moyenne  de  cinq  déterminations  concordantes;  théorie  pour  S  nO",  4  H- O: 
32,4  pour  100). 


(')  I^a  diminution  progressive  avec  le  lemjis  de  la  chaleur  de  neutralisation  de 
lacide  >lannique  observée  par  M.  Léo  Vignon  s'explique  tout  aussi  bien  par  une 
translornuilion  directe  de  l'acide  stannique  en  acide  mélastannique. 


(  6=13  ^ 

»  3°  Exposé  à  l'air,  ce  composé  |)ieii(l  rapidement  l'apparence  d'un 
corps  tout  à  fait  sec;  mais  il  perd  néanmoins  de  l'eaii.  En  même  temps,  il 
se  transforme  partiellement  en  acide  métastannique.  dont  la  présence 
est  démontrable  par  la  formation  de  chlorure  de  mélaslaiiiivle  sous  l'in- 
fluence de  l'acide  chlorhvdrique.  Cette  même  transformation  a  lieu  lors- 
qu'on conserve  l'acide  stannique  dan?  l'eau. 

»  4°  Si  l'oi)  poursuit  l'étude  de  cette  transformation  de  l'acide  stan- 
nique en  un  corps  renfermant,  après  tlessiccation  dans  le  A'ide,  10,7 
pour  100  d'eau,  on  observe  ce  fait  imprévu,  c'est  qu'on  aboutit  à  un 
produit  qui,  après  dessiccation  dans  le  vide,  ne  renferme  plus  que  8  pour 
100  d'eau  environ.  Ce  prorluit  ne  subit  plus  de  modification  ultérieure; 
j'en  ai  conservé  pendant  trois  ans  à  l'air  sans  le  voir  changer  ni  d;ins  sa 
composition,  ni  dans  ses  propriétés.  J^'acicie  chlorhvdrique  le  transforme 
en  un  mélange  de  chlorure  stannique  et  de  chlorure  de  métastannyle. 
La  transformation,  à  froid,  de  l'acide  stannique  en  acide  métastannique  est 
donc  limitée. 

»  j"  Ce  fait  rend  compte  des  contradictions  entre  les  expérimentateurs 
et,  notamment,  des  différences  eulie  les  quantités  d'eau  trouvées  dans 
les  composés  désignés  tantôt  sous  le  nom  (Vacide  stannique,  tantôt  sous 
celui  iVacide  métastannique. 

»  La  seule  interprétation  possible  de  ce  phénomène  me  paraît  la  sui- 
vante :  il  se  forme  dans  la  transformation  de  l'acide  stannique  en  acide 
métastannique  une  combinaison  entre  les  deux  composés,  un  stannale  de 
métastannyle.  Un  semblable  composé  prendrait  en  elTet  naissance  aux 
dépens  de  ses  composants  avec  élimination  d'eau,  comme  tout  sel  formé 
à  partir  de  son  acide  et  de  sa  base;  d'où  la  moindre  quantité  d'eau  con- 
tenue dans  ce  produit. 

»  Une  démonstration  rigoureuse  de  l'exactitude  de  cette  interjjrétalion 
exigerait  la  preuve  que  le  produit  limite  auquel  aboutit  la  transformation 
de  l'acide  stannique  renferme  exactement  une  molécule  d'acide  stannique 
pour  une  molécule  d'acide  métastannique.  Je  ne  puis  apporter  cette  preuve, 
faute  d'un  moyen  de  séparation  quantitative  des  chlorures  stannique  et 
métastannique. 

»  Mais  cette  interprétation,  outre  ([u'elle  paraît  la  seule  qui  puisse 
expliquer  le  phénomène,  trouve  une  confirmation  qui  paraîtra  concluante 
dans  les  faits  suivants  : 

»  Dans  un  premier  Travail  (i844)  t'fnv  assigne  au  mét.istannate  de 
potassium  la  formule  Su'O'K"  qui  répond  exactement  à  celle  d'un  mélange 


(  654  ) 
molécule  à  molécule,  de  stannate  et  de  métastannate  de  potassium  : 
SnO'R-+  Sii'0"R=  =  Sn''0'''R^  =  2Sn'0'K-. 

En  1848  Fremy  reconnaît  qu'il  a  analysé  un  mélange  de  stannate  et  de  méta- 
stannate; il  avait  transformé  manifestement  en  sel  de  potassium  un  prétendu 
acide  métaslannique  qui  n'était  autre  chose  que  le  produit  limite  dont  je 
A'iens  de  parler. 

»  En  1868,  Musculus  abandonne  à  lui-même  de  l'acide  slannique.  Après 
vingi-quatre  heures,  il  transforme  ce  produit  en  sel  de  potassium  et  obtient, 
à  l'analvse,  la  formule  Sn'O'R-;  après  quelques  jours  il  obtient  le  pro- 
duit Sn'O'R-.  Il  retrouve  donc  l'acide  Sn-O'  H^  que  Fremy  avait  montré 
en  1848  n'être  qu'un  mélange  d'acides  slannique  et  métastannique.  Si  la 
transformation  de  l'acide  stannique  en  acide  métastannique  se  continuait 
jusqu'au  bout,  Musculus  aurait  nécessairement  trouvé  le  sel  Sn^O'R^  qu'il 
a  cherché.  Il  constate  qu'il  n'a  pu  trouver  de  quatrième  terme,  nouvelle 
preuve  de  l'arrêt  de  transformation  au  moment  où  le  produit  répond  à  la 
composition  d'un  mélange  d'une  molécule  d'acide  stannique  pour  une  mo- 
lécule d'acide  métastannique.  D'après  ce  qui  précède,  on  voit  que  les  pré- 
tendus acides  de  Musculus  ne  sont  que  des  mélanges.  Il  suffit  d'ailleurs 
de  lire  le  passage  suivant  de  Musculus  {Annales  de  Chimie,  4"  série,  t.  XIII, 
p.  102)  pour  en  trouver  la  preuve  donnée  par  l'auteur  lui-même  :  «  L'Iiy- 
»  drate  Sn'O'H-  traité  par  l'acide  chlorhydrique  au  maximum  de  concen- 
»  Iration  donne  une  partie  insoluble  et  une  partie  soluble.  »  La  partie  in- 
soluble est  du  chlorure  de  métastannyle,  la  partie  soluble  du  chlorure 
stannique.  (Voir  mes  Notes  précédentes.) 

))  Dans  une  prochaine  Communication  j'exposerai  mes  recherches  sur 
l'action  de  l'acide  azotique  sur  l'étain  ;  cet  exposé  terminera  l'histoire  des 
acides  stanniques.    » 


CHIMIE.  —  Emploi  de  la  flunrescèine  pour  la  recherche  de  traces  de  hrome 
dans  un  mélange  salin.  Note  de  M.  H.  Baubigny,  présentée  par 
M.  Troost. 

«   Nous  avons  signalé,  M.  P.  Rivais  et  moi  ('),  un  procédé  de  décompo- 
sition des  bromures  basé  sur  l'action  d'un  mélange  de  permanganate  de 

(')  Comptes  rendus,  t.  CXXIV,  p.  85g,  et  t.  CXXV,  p.  527  et  607. 


(  655  ) 

potassium  et  d'unsel  solublede  enivre.  Il  m'a  paru  utile  de  rechercher  un 
moyen  pratique  permettantde  constater  rapidement  si  cette  décomposition 
était  complète  à  un  moment  donné  et,  par  suite  aussi,  de  reconnaître  des 
traces  minimes  de  bromure  dans  un  composé  salin. 

»  Dans  ce  but,  j'ai  pensé  à  utiliser  la  tluorescéine,  que  le  brome  trans- 
forme facilement  en  éosine  ou  dérive  tétrabromé.  En  opérant,  comme  je 
l'ai  fait,  avec  ce  que  j'appellerai  du  papier  Ao.  fluorescéine,  le  passag^e  de  la 
teinte  jaune  à  la  nuance  rose  do  l'éosine  est  si  sensible  qu'on  peut  recon- 
naître avec  certitude  et  sans  dilïicullé  aucune  la  présence  de  o"', ooi  d'un 
bromure  alcalin  dans  5^^  à  io^'''de  sel  marin. 

»  Ce  papier  se  fait  très  aisément.  La  fluorescéine,  obtenue  en  portant 
pendant  trois  heures  à  igo^-aoo"  les  proportions  voulues  d'acide  ortho- 
phlalique  et  de  résorcine,  est  purifiée,  puis  traitée  par  de  l'acide  acétique 
pur  à  4o  ou  5o  pour  loo.  C'est  cette  solution  acétique  filtrée  qui  sert  à  la 
préparation.  On  y  plonge  du  papier  écolier  jusqu'à  parfaite  imbibition  et 
on  laisse  sécher.  Suivant  la  concentration  de  la  liqueur  de  fluorescéine,  la 
teinte  jaune  est  plus  ou  moins  intense,  mais  cela  n'a  aucune  importance, 
l'action  restant  toujours  très  nette.  Pour  em|)loyer  ce  papier,  qui  se  con- 
serve aussi  bien  que  celui  de  toiniicsol,  ou  le  tiioiu'lle  et,  à  la  moindre  trace 
de  brome,  il  prend  une  coloration  rosée  ([ui  tranche  avec  la  nuance  jaune 
de  la  portion  non  altérée. 

»  Dans  le  cas  qui  nous  occupe,  pour  opérer,  on  procède  de  la  façon 
suivante  :  le  sel  à  analyser  ou  à  étudier  ayant  été  introduit  avec  le  mélange 
oxydant  dans  le  ballon  à  réaction  décrit  antérieurement,  on  glisse  dans  le 
tube  à  dégagement,  dès  le  conuuencemenl  de  l'opération  s'il  s'agit  d'un 
simple  essai,  au  dernier  moment,  au  contraire,  si  l'on  veut  s'assurer  de 
l'élimination  totale  du  brome  lors  d'un  dosage,  un  petit  morceau  de  papier 
de  fluorescéine  roulé  en  cigarette  et  humide.  Le  brome,  s'il  en  existe,  en- 
traîné par  le  courant  d'air  lancé  dans  l'appareil,  se  fixe  alors  sur  la  fluores- 
céine au  moment  où  il  rencontre  le  papier,  et  le  changement  de  teinte  a 
lieu.  La  vites.se  du  virage  varie  avec  la  richesse  en  brome  :  s'il  y  en  a  en 
quantité  notable,  le  virage  se  produit  instantanément  sur  toute  la  surface 
du  papier;  n'en  existe-t-il  au  contraire  que  des  traces,  ce  n'est  que  peu  à 
peu  qu'apparaissent,  aux  places  oii  le  petit  rouleau  de  papier  de  fluores- 
céine livre  passage  au  courant  gazeux,  des  stries  roses  qui  se  détachent  sur 
le  fond  jaune. 

»  Il  reste  entendu  que  toute  matière  organique,  liège  ou  autres,  doit  être 
exclue  de  l'appareil. 


(  656  ) 

»  Le  procédé  n'est  pas  applicable  directement  à  un  mélanE^e  de  chlore 
et  de  brome  libres,  du  moins  si  le  chlore  est  en  grand  excès,  parce  qu'il 
agit  également  sur  la  fluorescéine  en  donnant  le  dérivé  chloré.  Sans  doute, 
en  pareil  cas,  la  confusion  entre  les  deux  corps  n'est  pas  possible,  le  dé- 
rivé chloré  étant  blanchâtre;  mais,  comme  le  brome  n'a  plus  d'action  sur 
ce  composé,  on  voit  que  la  présence  de  petites  quantités  de  brome  peut 
rester  masqué^,  la  coloration  caractéristique  qui  décèle  cet  élément  ne 
pouA'ant  plus  se  produire. 

))  On  conçoit  donc  que,  pour  reconnaître  des  traces  de  brome  dans  du 
chlore  libre,  le  papier  de  fluorescéine  ne  puisse  être  recommanflé,  mais  le 
principe  de  la  méthode  peut  être  utilisé  en  transformant  préalablement 
les  deux  éléments  halogènes  en  chlorure  et  bromure  et  en  ramenant  ainsi 
la  question  à  l'étude  d'un' mélange  de  ces  deux  sels.  Je  n'insiste  p:is  sur 
coite  transformtilion  ([ui  est  une  opération  élémentaire. 

))  Deux  exemples  suffiront  pour  montrer  la  sensibilité  du  procédé. 

»  1°  Dans  100'-'=  d'eau  contenant  iGs--  de  CuSO'-l- 5H-0  el  oS',  7  de  MnO'K  (liqueur 
qui,  ainsi  que  nous  l'avons  vu,  décompose  complètement  les  bromures  à  100°),  on  in- 
troduit, à  l'aide  d'une  liqueur  titrée,  o!!'',ooi  de  KBr,  et  l'on  chauft'e  au  bain-marie. 
La  température  voulue  étant  atteinte,  on  fait  passer  lentement  le  courant  d'air.  A.u 
bout  de  quelques  minutes,  la  formation  d'éosine  sur  le  papier  de  fluorescéine,  intro- 
duit dans  le  tube  à  dégagement,  révèle  la  présence  du  brome. 

»  2°  Dans  i5"  d'une  solution  de  sulfate  de  cuivre  saturée  à  froid  (17°),  on  verse  5s'' 
de  NaCl  pur  elos^G  de  MiiO'K.  Avec  un  liquide  aussi  riche  en  chlorure,  l'interven- 
tion de  la  chaleur,  comme  nous  savons,  donnerait  lieu  à  un  léger  dégagement  de 
chlore.  Lorsque  tonl  le  sel  marin  est  dissous,  on  fait  donc  barboter  l'air  sans  chauffer, 
c'est-à-dire  à  la  température  ordinaire.  Au  bout  de  dix  minutes,  le  papier  de  fluores- 
céine n'a  pas  changé  de  teinte  On  arrête  alors,  on  laisse  tomber  dans  le  mélange 
o8'",oo[  de  KBr,  on  referme  et  l'on  rétablit  la  circulation  d'air.  En  quatre  ou  cinq  mi- 
nutes, le  papier  de  fluorescéine  témoin  accuse  encore,  du  fait  des  stries  roses  qu'il 
porte,  l'existence  du  brome  dans  l'air  qui  sort  du  ballon. 

>>  Je  ne  crois  pas  utile  d'insister  longuement  sur  les  services  que  peut 
rendre  dans  la  pratique  l'emploi  de  ce  papier  de  fluorescéine  pour  la  re- 
connaissance des  bromures  solubles  (').  Une  petite  quantité  du  composé, 
traitée  à  Iroid  dans  uu  simple  tube  à  essai  par  quelques  centimètres  cubes 
d'une  solution   concentrée  du  mélançje  oxvdant,   donne  assez  de  brome 


(')  Je  réserve,  pour  le  moment  où  je  m'occuperai  des  sels  halogènes  d'argent,  l'in- 
dication du  procédé  à  employer  pour  la  décomposition  des  bromures  insolubles. 


(   657  ) 

pour  que  le  papier  placé  à  l'orifice  du  tube  change  de  teinte  et  enlève  toute 
incertitude  sur  la  nature  du  corps  qui  se  dégage. 

»  Nous  ajouterons,  pour  terminer,  que  la  présence  d'un  iodure  ne  peut 
en  rien  fausser  les  résultats,  si  on  le  transforme  d'abord  en  iodate  en 
chauffant  la  dissolution  avec  un  peu  de  permanganate.  L'iodate  formé,  il 
ne  peut  plus,  en  quelques  conditions  que  ce  soit,  se  produire  d'iode  libre 
lorsqu'on  ajoute  le  sel  de  cui\re.    » 


CHIMIE  ORGANlQUlî.  —  Sur  ridenlilc  crislallographicjua  des  asparagines 
dexlrogyre  et  lé<,'ogyre.  Note  do  J\I.  P.  Frecndleii,  présentée  par 
M.  Friedel. 

»  Dans  un  Mémoire  publié  cette  année  {Berichte  der  d.  cli.  G.,  t.  XXX, 
p.  ()i),  M.  Walden  cherche  à  prouver  qu'il  existe  des  exceptions  à  la  loi 
de  i'aslour,  qui  définit  les  relations  de  l'activité  optique  et  de  l'hémiédrie 
cristalline.  Il  signale  à  ce  propos  des  différences  d'angles  qui  ont  été 
observées  par  M .  Gratta rola  entre  l'asparagine  gauche  (ordinaire  )  et  l'aspa- 
ragine  droite  {Zeit.fur  Crist.,  t.  XX,  p.  Gi8). 

»  Les  paramètres  calculés  en  partant  des  mesures  de  M.  Grattarola  sont 
les  suivants  : 

a.  0.  c. 

Asparagine  gauclu'  0,4735         1  0,8273 

Aspaiagine  droilr  ' s 4:32  1         0,8349 

»   T-a  différence  entre  les  valeurs  du  rapport  j  est  faible,  mais  néanmoins 

elle  dépasse  la  limite  des  erreurs  de  mesure.  La  thèse  soutenue  par 
M.  Walden  aurait  été  justifiée  si  celte  différence  s'était  retrouvée  sur 
d'autres  cristaux  et  toujours  dans  le  même  sens.  Il  était  donc  utile  do  faire 
de  nouvelles  expériences  pour  contrôler  les  chiffres  de  M.  Grattarola. 

»  J'ai  mesuré  quatre  cristaux  d'asparagine  levogyre  et  deux  cristaux 
d'asparagine  dextrogyre  provenant  d'un  don  fait  par  M.  Piutti  lui-même. 

»  L'écart  maximum  des  déterminations  de  l'angle  eu  litige  \e'e')  a  été 
de  y  pour  la  première  et  de  5'  pour  son  inverse.  Les  rapports  axiaux  déduits 
de  ces  mesures  sont  les  suivants  : 

a.  0.  c. 

Asparagine    gauche 0,4752  1         0,8294 

Asparagine  droite o,474'  "         0,8310 


(  658  ) 

»  Les  différences  seraient  encore  moimlres  si  l'on  avait  éliminé  un  des 
cristaux  de  M.  Piutti  qui  présentait  des  facettes  un  peu  striées.  Elles  rentrent 
néanmoins  déjà  dans  les  limites  d'erreurs  de  mesure,  et  l'on  peut  en  con- 
clure l'identité  cristallo^raphique  des  deux  asparagines  dextrogyre  et  lévo- 
gvre  qui  ne  se  distinguent  par  conséquent  que  par  la  position  de  leurs 
facettes  hémiédriques.  » 

CHIMIE  VÉGÉTALE.  —  Étude  de  la  transformation  des  matières  sucrées  en  huile 
dans  les  olives.  Note  de  M.  C.  Gerber,  présentée  par  M.  Chatin. 

«  Le  but  de  cette  Note  est  d'essayer  de  fournir  une  preuve  directe  de 
la  transformation  des  matières  sucrées  et,  en  particulier,  de  la  mannite,  en 
corps  gras,  dans  les  olives. 

»  Cette  preuve  ne  semble  pas  avoir  été  faite  jusqu'ici.  En  effet,  de 
Luca  (*)  a  bien  montré  l'existence  de  la  mannile  dans  les  olives  vertes;  il 
a  montré  également  que  cette  substance  ne  se  trouve  en  forte  proportion 
que  pendant  la  première  période  du  développement  de  ces  fruits  et 
que,  ensuite,  «  elle  diminue  progressivement  à  l'accroissement  des  olives 
»  et  aussi  à  l'accroissement  de  la  matière  grasse,  si  bien  que,  lorsque  les 
))  olives  contiennent  le  maximum  d'huile,  la  mannite  a  complètement  dis- 
»  paru  ».  Il  en  a  conclu  «  qu'il  doit  exister  quelques  relations  entre  ces 
»  matières  »,  et,  depuis  lors,  la  mannite  est  généralement  considérée 
comme  étant  l'origine  de  la  matière  grasse  contenue  dans  la  pulpe  de 
l'olive.  Cependant,  il  faut  Lien  reconnaître  que,  de  ce  qu'un  corps  dis- 
paraît alors  qu'un  autre  apparaît  dans  un  fruit  encore  fixé  à  l'arbre,  il  ne 
s'ensuit  pas  que  le  premier  ait  donné  naissance  au  second. 

»  Par  l'étude  des  échanges  gazeux  qui  se  produisent  entre  l'atmosphère 
et  les  olives  aux  diverses  phases  de  leur  développement,  nous  avons 
trouvé  qu'il  en  est  réellement  ainsi  pour  les  fruits  de  l'olivier. 

»  En  effet,  cette  étude  nous  a  montré  que  : 

CO' 
»   1°  Le  quotient  respiratoire  -ç-  des  olives  est  inférieur  à  l'unité  pen- 
dant leur  jeune  âge,  c'est-à-dire  pendant  la  période  où  de  Luca  a  constaté 
l'existence  d'une  forte  proportion  de  mannite  et  celle  d'une  quantité  très 
faible  de  corps  gras. 


(')   Comptes  rendus,  26  août  i86i;  i5  seplenibre  1862;  22  septembre  1862. 


(  659  ) 
»   C'est  ainsi  que,  le  l'î  juillet,  une  olive  verte,  pesant  o*^'',42,  a  donné 
à  3i°: 

CO=  =  32i",         0  =  /ioo'=%64,         ^=o,79('). 

»  2°  Le  quotient  respiratoire  devient  siipéiieur  à  l'unité  quand  les  olives, 
tout  en  étant  vertes  encore,  sont  beaucoup  plus  grosses,  et  quand  elles  de- 
viennent rouge  violacé,  c'est-à-dire  pendant  la  période  où  de  Luca  a  con- 
staté la  diminution  de  la  mannite  et  l'augmentation  des  corps  gras.  C'est 
ainsi  que,  le  6  octobre,  une  olive  verte  pesant  3^,  3o  a  donné  à  3i°  : 

CO^=i3/r,T,         0  =  82"M7,        ^  =  ,,5i 

et,  à  la  même  date,  une  olive  à  moitié  violette,  pesant  également  3^'",  3o  : 

CO-  =  i3o'-%9,         0  =  9i'%56,        ^=1,43. 

»  3°  Le  quotient  respiratoire,  supérieur  à  l'unité,  des  olives  séparées  de 
l'arbre  pendant  la  période  précédente  diminue  peu  à  peu  de  valeur  et  de- 
vient enfin  inférieur  à  l'unité,  si  l'on  continue  l'expérience  pendant  plu- 
sieurs jours.  A  ce  moment  la  mannite  a  complètement  disparu. 

»   C'est  ainsi  qu'une  olive  verte  pesant  5^',6o  a  donné  à  17"  : 

Durée  CO- 

Date.  de  l'expérience.     CD-  dégagé.         0  absorbé.  O 

heures  co  ce 

11  octobre aS         48,53      33,28      i,46 

12  »     22  48,69         34,78         I,4o 

i3  >i   22, 5o  ^ô,Z5  34,35  1,32 

14  »   22  39,13  34,33  1,1 4 

i5  )i   22,92  3i,48  3i,8o  0)99 

16  i>   26,50  26,1 3  26,1 3  I 

18  1 35,33  20,75  26,02  0,82 

19  »       33,08  18, 83  24,45  0,77 

21         38,17  '6,99  24,62  0,69 

22  »  33  17,15  25,22  0,68 

»   Comme,  d'un  côté,  les  olives  ne  contiennent  aucun  des  acides  citrique, 

(')  Les  quantités  de  gaz  carbonique  dégagé  et  d'oxj^gène  absorbé  sont  évaluées  par 
kilogramme  d'olives  et  par  heure. 

C.  R.,  1897,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N«  18.)  88 


(  d6o  ) 

lartrique,  raalique,  lesquels  déterminent  un  quotient  supérieur  à  l'unité 
que  nous  avons  appelé  quotient  d'acides,  et  que,  de  l'autre,  ces  fruits  ne 
produisent  pas  d'alcool,  lequel  est  accompagné  d'un  quotient  également 
supérieur  à  l'unité  que  nous  avons  appelé  quotient  de  Jermenlation,  nous 
sommes  bien  obligé  d'admettre  quelques  relations  entre  ce  quotient  supé- 
rieur à  l'unité  et  la  destruction  de  la  mannite. 

»  Or,  si  la  mannite  était  simplement  oxydée,  le  quotient  serait  inférieur 
à  l'unité  : 

ro- 
C  c f i  I  »  ()6  4.  ,  ■>.  o  =  G CO-  +  ;  H= O  ;         -q"  =  "' 9^" 

Mannite. 

))  Au  contraire,  si  la  mannite,  comme  aussi  les  hydrates  de  carbone,  se 
transforme  en  corps  gras,  cette  transformation  ne  peut  se  produire  qu'avec 
un  quotient  supérieur  à  l'unité.  En  effet,  la  formule  de  la  mannite  diffère 
de  celle  des  principes  constituants  de  l'huile  d'olive,  par  de  l'hydrogène 
et  de  l'oxygène  en  excès.  Si,  avec  M.  Gautier  ('),  on  admet  la  transforma- 
tion de  la  mannite  en  huile,  uniquement  par  départ  de  ces  deux  éléments 
à  l'état  d'eau  et  de  gaz  carbonique,  on  a  l'équation  suivante  : 

1 1  C/  \V  LY  =  C^ '  H^*  O"  +  3o  H'O  +  1 5 CO". 

MiMiiiiti  .  Marsarii- 

olcine. 

I/atmosphère  s'enrichira  donc  en  gaz  carbonique. 

»  Indépendamment  de  cette  transformation,  on  doit  observer,  dans  les 
olives  ainsi  que  dans  toutes  les  plantes,  les  phénomènes  généraux  de  la 
respiration  qui,  en  l'absence  des  acides  citrique,  tartrique,  malique  et 
d'alcool,  se  traduit  par  un  quotient  inférieur  ou  au  plus  égal  à  l'unité, 
comme  il  résulte  des  travaux  de  MM.  Bonnier  et  Mangin.  La  superposition 
de  ces  deux  phénomènes  :  formation  d'huile  aux  dépens  de  la  mannite  et 
respiration  normale,  se  traduira  donc  à  nos  yeux  par  un  quotient  supérieur 
à  l'unité  (-).  Or,  nous  venons  de  constater  l'existence  de  ce  quotient. 


(')   Chimie  biologique,  i"-  édition,  p.  58. 

(-)  La  transformation  des  matières  sucrées  en  huile  pourrait  encore  se  faire  avec 
un  dégagement  d'o\.ygène  (Mulder,  Morot)  ou  d'oxygène  et  de  gaz  carbonique;  mais, 
ainsi  que  nous  nous  en  sommes  assuré,  il  en  résulterait  également  un  quotient  supé- 
rieur à  l'unité  :  celui-ci  constitue  donc  une  preuve  de  la  transformation  des  matières 
sucrées  en  huile. 


(  ^'i'  ) 

»  Conclusions.  —  i"  Les  olives  présentent,  lorsque  la  proportion  de  la 
mannite  diminue  et  que  celle  de  l'huile  augmente,  un  quotient  supérieur 
à  l'unité; 

»  2°  Ce  quotient  est  dû  à  la  formation,  dans  l'olive  même,  de  l'huile 
aux  dépens  de  la  mannite. 

»  Un  certain  nombre  de  graines  oléagineuses,  les  ricins  en  particulier, 
nous  ont  présente,  à  un  certain  moment  de  leur  dé\eloppement,  un  quo- 
tient respiratoire  supérieur  à  l'unité.  Nous  exposerons  le  résumé  de  ces 
recherches  dans  une  prochaine  Note,  ainsi  que  les  conclusions  générales, 
sur  la  formation  des  corps  gras  dans  les  graines  et  fruits  oléagineux  qui  en 
découlent.  » 


BOTANIQUE.  —  Lm  greffe  mixte.  Note  de  M.  L.  Damel, 
présentée  par  M.  Gaston  Bonnier. 

«  On  sait  que  dans  les  greffes  ordinaires  on  supprime  avec  soin  toutes 
les  pousses  du  sujet  au  moment  même  de  l'opération.  Quelquefois,  pour 
faire  monter  plus  facilement  la  sève  au  niveau  de  la  greffe,  on  conserve  au 
sommet  du  sujet  un  bourgeon  d'appel  ou  quelques  branches  feuillées  de 
faible  dimension.  Dans  ce  dernier  cas,  la  conservation  du  bourgeon  est 
toujours  temporaire  et  l'on  s'empresse  de  supprimer  radicalement  le  tout 
après  la  reprise,  car,  dit-on,  la  vie  du  greffon  se  trouverait  infailliblement 
compromise  par  le  développement  plus  rapide  des  pousses  lUi  sujet. 

»  Jamais  on  n'a  songé  à  laisser  à  demeure  des  pousses  au  sujet  en  sur- 
veillant leur  développement  et  en  empêchant,  par  une  taille  raisonnée,  le 
sujet  de  tuer  le  greffon. 

»  S'il  était  cependant  possible  de  maintenir  ainsi  un  équilibre  artificiel, 
variable  avec  l'âge,  entre  le  sujet  et  le  greffon  qui  assimileraient  alors  à  la 
fois  et  transformeraient  en  sèves  élaborées  différentes  une  même  sève 
brute,  les  conditions  d'existence  des  deux  plantes  différeraient  sensible- 
ment dans  ce  procédé  et  dans  l'ancien. 

»  En  conservant  des  branches  feuillées  au  sujet,  la  symbiose  entre  les 
deux  plantes  atteindrait  son  maximum  de  complexité.  Pour  distinguer  le 
procédé  nouveau  de  l'ancien,  je  le  désignerai  sous  le  nom  de  greffe  mixte. 

»  Les  conditions  biologiques  n'étant  |)as  les  mêmes  dans  la  greffe  ordi- 
naire et  dans  la  greffe  mixte,  on  pouvait  s'attendre  à  les  voir  donner  des 


(  662  ) 

résultats  différents,  tant  dans  la  réussite  même  des  greffes  que  dans  les 
réactions  réciproques  du  sujet  et  du  greffon. 

»  Les  expériences  suivantes  montrent  qu'il  en  est  bien  ainsi. 

»  1.  Greffe  du  Cerisier  ordinaire  sur  le  Laurier-Cerise.  —  Tandis  que  l'on  greffe 
facileinenl  les  plantes  à  l'euilles  persistantes  sur  les  végétaux  à  feuilles  caduques,  la 
greffe  inverse  passe  pour  difficile  et  même  pour  impossible.  La  raison,  c'est  que  le 
sujet  à  feuilles  persistantes  étant  privé  de  feuilles  par  le  fait  de  la  greffe  (greffe  ordi- 
naire), est  forcé  pendant  l'hiver  de  recourir  au  greffon  pour  assurer  son  existence.  Or 
le  greffon  perd  ses  feuilles  pendant  cette  saison  et  ne  peut  lui  rendre  ce  service  d'une 
manière  efficace  :  de  là  l'insuccès  final  de  la  greffe  ordinaire. 

»  Avec  la  greffe  mixte,  il  en  est  tout  autrement.  J'ai  écussonné,  au  printemps  de 
1891,  le  Laurier-Cerise  {Prunus  Lauro-Cerasus)  sur  le  Merisier  {Cerasus  avium), 
en  laissant  des  pousses  feuillées  au  sujet  et  en  les  pinçant  sévèrement  dès  qu'elles  pre- 
naient un  développement  inquiétant  pour  le  greffon. 

»  L'année  suivante,  j'ai  laissé  volontairement  trop  de  feuilles  au  sujet  :  le  greffon  a 
souffert,  a  peu  poussé  et  les  pucerons  l'ont  vivement  attaqué.  A  partir  de  ce  moment, 
j'ai  été  fixé.  Une  taille  plus  sévère  du  sujet  lui  a  redonné  la  vigueur  et  la  résistance 
nécessaires.  En  laissant  chaque  année  un  nombre  de  feuilles  proportionné  à  la  taille 
croissante  du  greffon,  l'équilibre  de  végétation  entre  les  deux  plantes  a  été  parfait  et 
leur  croissance  simultanée  n'a  rien  laissé  à  désirer.  Le  greffon  dont  certaines  pousses 
ont  atteint  une  longueur  annuelle  de  i™  environ  a  déjà  fructifié  deux  fois. 

)>  Je  puis  donc  considérer  cette  greffe  comme  ayant  réussi  définitivement  et  dire 
que,  dans  ce  cas  au  moins,  le  greffage  mixte  permet  d'obtenir  plus  facilement  la  greffe 
d'un  arbre  à  feuilles  caduques  sur  un  arbre  à  feuilles  persistantes. 

»  II.  Greffe  du  Haricot  noir  de  Belgique  sur  le  Haricot  de  Soissons  gros.  —  La 
greffe  des  Haricots  et  autres  plantes  à  tiges  creuses,  considérée  comme  impossible, 
réussit  fort  bien  par  le  procédé  de  la  greffe  sur  germination  ('). 

»  Pour  mieux  observer  les  différences  produites  par  le  procédé  de  la  greffe  ordi- 
naire cl  par  celui  de  la  greffe  mixte,  j'ai  choisi  deux  variétés  aussi  différentes  que 
possible  :  1°  le  Haricot  noir  de  Belgique,  nain,  assez  précoce,  à  courte  inflorescence  de 
3  à  5  fleurs  violettes  donnant  2  à  3  fruits  à  gousse  tendre  et  agréable  au  goût,  à  graine 
violet  noir,  de  taille  moyenne;  2°  le  Haricot  de  Soissons  gros,  à  rames,  plus  tardif,  à 
longue  inflorescence  d'une  vingtaine  de  fleurs  blanc  jaunâtre,  portant  3  à  5  fruits  très 
parcheminés  et  de  goût  désagréable  et  à  graines  blanches  très  grosses. 

»  J'avais  à  la  fois,  dans  un  même  terrain  et  à  la  même  exposition,  des  greffes  ordi- 
naires, sans  pousses  sur  le  sujet,  des  greffes  mixtes  et  des  témoins  appartenant  aux 
deux  variétés  greffées. 

»  Voici  les  résultats  comparatifs  de  ces  expériences  : 


(')  Cf.  L.  Daniel,  Sur  la  greffe  des  plantes  en  voie  de  germination  {Comptes 
rendus  de  l'Association  française  pour  l'avancement  des  Sciences,  Congrès  de 
Pau,  1892). 


(  663  ) 


llarirni  de  SoUsuns 

gros 

non  grciïc. 

Taille,  4",5o. 

Feuilles  très  nombreuses 
et  très  largos. 

l-'Ieurs  blanc  jaunâtre. 

Inflorescences  longues, 
ayant  une  vingtaine  de 
(leurs  produisant  3  à 
5  fruits. 

Fruit  parcheminé  à  goût 
particulier  fort  désa- 
gréable. 

Graine  blanche. 


Greflo  [iiixle 

du  Haricot  nuir 

sur 

k-  Haricot  Uc  Suissuns. 

Taille,  o°',4o. 

Feuilles  comme  celles  du 
témoin. 

Fleurs,  les  unes  violettes, 
les  autres  panachées  de 
blanc  et  de  violet. 

Une  intlorescence  longue, 
ayant  <)  (leurs  panachées  ; 
les  autres  courtes,  sem- 
blables à  celles  du  té- 
moin. 

L'inflorescence  longue  a 
donné  3  fruits. 

Fruit  à  moitié  parche- 
miné, goût  prononcé  de 
la  gousse  du  Haricot  de 
Soissons. 

Graine  violet  noir. 


lîi-elTe  ordiiiait'P 

du    Haricot    noir 

sur 

le  Haricot  de  Soissons. 

Taille,  o",  23. 

Feuilles  moins  nombreuses, 

moins   vertes    et    moins 

vigoureuses. 
Fleurs  toutes  violettes. 
Inllorescences  courtes,  à  2 

ou   3   (leurs  donnant  1   à 

1  fruits. 
Fruit  un   peu   parcheminé 

à  goût  rappelant  un  peu 

le  Haricot  de  Soissons. 
tiraine  violet  noir. 


Haricot  noir 
de 

Beigiqiic 
non  grelTé. 

Taille,  o",4o. 

Feuilles  nombreuses  et  vi- 
goureuses. 

Fleurs  toutes  violettes. 

Inllorescences  courtes  :  3 
à  5  fleurs  produisant  2  à 
3  fruits. 

Fruit  à  gousse  tendre,  sans 
parchemin,  à  goût  très 
agréable. 

Graine  violet  noir. 


»  On  peut  de  ces  faits  tiier  diverses  conclusions  dont  voici  les  plus 
importantes  : 

»  i"  La  greffe  mixle  doit  être  emplovce  quand  l'on  veut  réussir  plus 
facilement  des  greffes  entre  plantes  présentant  îles  différences  physiolo- 
giques marquées  (greffe  des  arbres  à  feuilles  caduques  sur  arbres  à  feuilles 
persistantes). 

»  2"  L'influence  directe  du  sujet  sm-  le  greffon  ne  se  produit  pas  de  la 
même  façon  dans  la  greffe  mixte  et  dans  la  greffe  ordinaire. 

»  Les  phénomènes  que  l'on  peut  attribuer  aux  variations  de  milieu 
(taille  et  vigueur  relative  du  greffon,  résistance  aux  parasites)  sont  moins 
accentués  dans  la  greffe  mixte.  Mais,  au  contraire,  certains  caractères  parti- 
culiers de  la  variété  sujet  (goût,  forme  des  fruits,  couleur  de  la  fleur,  etc.) 
se  mélangent  beaucoup  plus  facilement  à  ceux  du  greffon  dans  ce  genre 
de  greffe  que  dans  la  greffe  ordinaire. 

»  3°  Les  semeurs,  qui  voudront  créer  par  la  greffe  des  variétés  nou- 
velles (')  ayant  une  qualité  déterminée,  c'est-à-dire  faire  acquérir  au 
greffon  ou  à  sa  postérité  certains  caractères  d'un  sujet  donné,  devront  se 
servir  de  préférence  de  la  greffe  mixte  au  lieu  de  la  greffe  ordinaire. 

»   4"  Les  greffeurs,  qui  voudront  au  contraire  maintenir  aussi  intacte 


(')  L.  Daniel,  Création  de  variétés  nouvelles  par  la  greffe  {Comptes  rendus, 
3o  avril  1894). 


(  661  ) 

que  possible  la  varfélé  du  greffon,  devroot  employer  la  greffe  ordinaire  et 
laisser  au  sujet  le  moins  possible  de  parties  vertes,  c'est-à-dire  greffer  près 
de  la  racine  (')•*' 

PATHOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  l' évolution  du  black  rot. 
Note  de  M.  A.  Prunet,  présentée  par  M.  Gaston  Bonnier. 

«  J'ai  décrit  précédemment  la  marche  générale  des  invasions  de  black 
rot  et  les  caractères  propres  de  ces  invasions. 

»  Je  me  propose  d'examiner  aujourd'hui  l'évolution  de  la  maladie  con- 
sidérée dans  ses  effets  sur  les  divers  organes  de  la  Vigne. 

»  Feuilles.  —  Au  moment  d'une  invasion,  le  black  rot  n'apparaît  pas  indif- 
féremment sur  les  diverses  feuilles  d'une  même  souche  ;  il  ne  se  montre 
que  sur  des  feuilles  qui  se  trouvent  à  un  état  spécial  de  développement. 
D'une  manière  générale,  quelle  que  soit  l'époque  de  l'invasion,  les  lésions 
caractéristiques  de  la  maladie  sont  limitées  aux  feuilles  les  plus  jeunes 
parmi  celles  qui  ont  atteint  leurs  dimensions  définitives. 

»  Les  feuilles  qui  participent  à  une  invasion  ne  sont  plus  frappées  par 
les  invasions  suivantes.  Elles  ont  même  perdu  toute  réceptivité  nouvelle 
pour  le  black  rot,  alors  que  des  lésions  se  forment  encore  en  grand  nombre 
à  leur  sui'face.  Si,  au  moment  d'une  invasion,  on  pulvérise,  sur  l'ensemble 
des  feuilles  d'un  sarment,  de  l'eau  renfermant  en  suspension  un  grand 
nombre  de  spores  du  parasite,  on  constate  que  les  feuilles  qui  participent 
à  l'invasion  actuelle  ne  sont  pas  frappées  par  l'invasion  consécutive  à  la 
pulvérisation  ;  il  en  est  de  même  des  feuilles  plus  anciennes  qui  peuvent  se 
trouver  au-dessous  d'elles.  Les  seules  feuilles  qui  soient  contaminées  parla 
pulvérisation  sont  des  feuilles  de  la  partie  supérieure  du  rameau  qui 
n'avaient  pas  encore  les  dimensions  des  feuilles  adultes  au  moment  de 
l'opération.  Ces  feuilles  ne  présenteront  d'ailleurs  des  taches  de  black  rot 
que  lorsqu'elles  se  seront  suffisamment  accrues  pour  présenter  ou  à  peu 
près  la  taille  des  feuilles  adultes. 

»  Au  moment  d'une  invasion,  on  peut  donc  distinguer  dans  un  sar- 
ment de  vigne  trois  régions  ou  zones  superposées  :  i°  une  zone  critique 
occupant  une  position  intermédiaire,  et  qui  est  la  seule  dont  les  feuilles 
manifestent  les  caractères  de  l'invasion;  cette  zone  comprend  les  feuilles 


(')  Ce  travail  a  été  fait  î-uus  la  bieiiviiillaiile  direction  de  iM. "Gaston   Bonnier. 


(  66,'5   ) 

les  plus  jeunes  parmi  celles  qui  ont  atteint  ou  à  peu  près  leur  taille  défi- 
nitive; 2°  au-dessous  de  la  zone  critique,  une  zone  rèfractaire,  ne  partici- 
|3ant  ni  à  l'invasion  actuelle  ni  aux  suivantes  et  qui  est  formée  des  feuilles 
les  plus  anciennes;  3°  au-dessus  de  la  zone  critique,  une  zone  eontami- 
nahle  qui  ne  présente  aucune  tache  de  black  rot,  mais  qui  pourra  en  pré- 
senter à  l'invasion  suivante;  elle  comprend  les  feuilles  les  plus  jeunes, 
celles  qui  sont  plus  petites  que  les  feuilles  adultes. 

»  Toutes  les  feuilles  d'iui  sarment  traversent  successivement  ces  trois  ré- 
gions. Après  une  période  de  contamination  possible  et  une  période  cri- 
tique, elles  deviennent  finalement  réfractaires. 

»  La  zone  contaminable  occupant  toujours  le  haut  du  sarment,  la  zone 
critique  se  déplace  de  bas  en  haut  à  mesure  que  le  sarment  s'allonge.  La 
zone  rèfractaire  s'accroît  progressivement  de  bas  en  haut  de  toutes  les 
zones  critiques  qui  se  sont  succédé  d'invasion  en  invasion.  Lorsqu'un  sar- 
ment a  terminé  sa  croissance  et  que  toutes  ses  feuilles  sont  adultes,  il  est 
en  entier  rèfractaire.  Chacune  des  zones  critiques  qui  se  sont  fusionnées 
dans  la  zone  rèfractaire  y  est  représentée  par  une  série  de  feuilles  black- 
rotées  correspondant  à  une  invasion  spéciale.  Il  en  résulte  que  les  diverses 
invasions  qui  se  sont  produites  au  cours  d'une  saison  sont  représentées,  le 
long  d'un  sarment  donné,  par  autant  de  séries  de  feuilles  tachées  qui 
s'étagcnt  régulièrement  les  unes  au-dessus  des  autres.  On  peut  distinguer 
aisément  cette  alternance  d'aspects  grâce  à  cette  circonstance  que  chacune 
des  séries  commence,  en  général,  par  des  feuilles  à  taches  petites  et  nom- 
breuses et  finit  par  des  feuilles  portant  un  petit  nombre  de  grandes  taches, 
il  arrive  même  souvent  qu'entre  deux  séries  successives  s'intercale  un 
nombre  variable  de  feuilles  non  tachées.  La  distinction  des  séries  se 
trouve  alors  facilitée. 

»  Sur  un  sarment  donné,  le  nombre  des  feuilles  tachées  composant  une 
série  peut  varier  d'une  série  à  une  autre.  Pour  une  invasion  donnée,  il  peut 
varier  entre  sarments  appartenant  à  la  même  souche  ou  à  des  souches  diffé- 
rentes, au  même  cépage  ou  à  des  cépages  différents.  Il  dépend  de  la  crois- 
sance plus  ou  moins  rapide  des  sarments  et  des  feuilles  dans  l'intervalle  de 
deux  invasions,  et,  dans  une  certaine  mesure,  de  l'intensité  de  la  maladie. 
Le  nonibie  des  feuilles  non  tachées  qui  peuvent  être  intercalées  entre  les 
séries  subit  les  mêmes  variations  sous  l'influence  des  mêmes  causes;  il  tend 
à  se  réduire  et  fréquemment  devient  nul  à  la  fin  de  la  saison,  alors  que  la 
croissance  des  sarments  est  beaucoup  affaiblie. 

»  L'évolution  du  black  rot,  telle  que  je  viens  de  la  décrire,  s'applique  non 


(  666  ) 

seulement  aux  feuilles  de  sarments  principaux,  mais  encore  à  celles  des 
repousses  axillaires  ou  nées  directement  de  la  souche. 

»  Pétioles  (les  feuilles,  vrilles,  sarments.  —  La  zone  critique  de  ces  organes 
ne  coïncide  généralement  pas  avec  celle  des  feuilles  :  elle  descend  quel- 
quefois plus  bas  et  s'élève  généralement  plus  haut. 

»  Rafles.  —  La  période  critique  des  rafles,  comme  celle  des  sarments, 
vrilles,  pétioles,  correspond  dans  la  règle  à  un  état  moyen  de  développe- 
ment. 

»  Grains  de  raisiné  —  La  période  de  contamination  et  la  période  critique 
des  grains  de  raisin  sont  beaucoup  plus  étendues  que  celles  des  autres  or- 
ganes de  la  Vigne;  les  grains  de  raisin  peuvent  présenter  des  lésions  de 
black  rot  à  tout  âge.  J'ai  vu  des  lésions  se  former  sur  des  grains  deux  ou 
trois  fois  plus  gros  que  des  ovaires  et  d'autres  sur  des  grains  complètement 
mûrs.  Toutefois,  ce  ne  sont  là  que  des  faits  assez  rares  :  pratiquement,  la 
période  critique  s'étend  de  l'époque  où  le  grain  de  raisin  a  la  grosseur 
d'un  pois,  jusqu'à  l'époque  de  la  véraison. 

»  En  résumé,  à  l'exception  des  grains  de  raisin  sur  lesquels  des  lésions 
de  black  rot  peuvent  apparaître  à  tous  les  âges,  les  organes  verts  de 
la  "Vigne  présentent  une  période  critique  qui  correspond  à  un  état  spécial 
de  développement  et  à  laquelle  est  limitée  la  formation  des  lésions.  Lors- 
qu'une invasion  survient,  elle  porte  sur  l'ensemble  des  organes  qui,  à  ce 
moment-là,  se  trouvent  à  la  période  critique. 

»  Dès  que  les  feuilles  sont  parvenues  à  la  période  critique  elles  perdent 
toute  réceptivité  pour  le  black  rot. 

»  La  période  critique  est  précédée  d'une  période  de  contamination  pos- 
sible, la  seule  pendant  laquelle  divers  organes,  et  spécialement  les  feuilles, 
sont  doués  de  réceptivité  pour  la  maladie  et  peuvent  être  envahis  par  le 
parasite.  C'est  pendant  cette  période  qu'ils  doivent  être  protégés  par  les 
traitements. 

»  La  préservation  des  feuilles  est  particulièrement  importante  puisque 
d'elle  dépend  presque  entièrement  celle  des  fruits. 

»  Ainsi  que  je  l'ai,  le  premier,  constaté  et  démontré  ('),  les  feuilles 
susceptibles  d'être  contaminées,  qu'il  s'agisse  de  sarments  ordinaires  ou 
de  repousses,  sont  les  jeunes  feuilles,  celles  qui  n'ont  pas  atteint  ou  à  peu 

(')  Les  faits  absolument  nouveaux  signalés  dans  cette  Note  ont  été  exposés  par 
moi  devant  la  Commission  supérieure  du  black  rot,  le  lo  août  tSgy. 


(  <^«-  ) 

près  leurs  dimensions  définitives.  Ce  sont  donc  ces  feuilles  qui  doivent 
être  particulièrement  recouvertes  de  substances  prolectrices. 

»  C'est  parce  que  ce  fait  était  ignoré  que  beaucoup  de  viticulteurs,  né- 
gligeant (le  sulfater  les  extrémités  des  sarments,  ont  perdu,  chaque  année, 
une  portion  plus  ou  moins  considérable  de  leur  récolte.  » 


GÉOLOGIE.  —  Sur  l'âge  sènonien  des  grès  à  Sabalites  andegavensis 
de  l' ouest  de  la  France.  Note  de  M.  Jules  Welsch. 

«  La  formation  crétacée  des  environs  de  Saumur  (Maine-et-Loire)  com- 
prend les  étages  cénomanien,  turonien  et  sènonien  ;  elle  supporte  souvent 
des  calcaires  lacustres  éocènes. 

»  Le  Cénomanien  affleure  à  l'est  de  Saumur  grâce  à  un  pli-faille. 

»  Le  Turonien  inférieur  comprend  des  couches  à  Inocérames,  puis  le 
Tuffeau  de  l'Anjou  avec  Ammonites  diverses  qui  ont  été  décrites  par  Cour- 
tiller.  La  pierre  de  taille  exploitée  est  recouverte  par  un  tuffeau  très 
sableux  à  noyaux  siliceux  passant  à  un  tuf  léger  poussiéreux  à  Oslrea 
eburnea  Coq.,  Cidaris  hirudo  Sor.,  Epiaster  meridanensis  Cott. 

a  Je  range  dans  le  Turonien  supérieur  les  deux  assises  suivantes  : 

))  1°  Sables  fins  glauconieux,  siliceux  pour  la  majeure  partie,  avec  élé- 
ments calcaires  et  argileux  et  souvent  des  nodules  siliceux,  avec  Cidaris 
ligeriensis  Cott.,  Cidaris  sceptrifera  Mant.,  Catopygus  obtnsus  Desor,  Ostrea 
eburnea  Coq.  dont  les  exemplaires  deviennent  plus  rares;  on  trouve  sur- 
tout de  nombreux  individus  d'une  petite  huître  allongée,  voisine  d'Ostrea 
Roui'illei  Coq. 

»  2°  Craie  jaune  légèrement  glauconieuse  avec  nombreux  grains  de 
sable  quartzeux  et  des  plaquettes  de  silex yaMne  brun;  cette  craie  renferme 
une  quantité  considérable  de  Bryozoaires,  qui  lui  donnent  souvent  l'aspect 
d'un  falun.  On  y  trouve  encore  Periasler  Verneuili,  Ostrea  eburnea  plus 
rare,  Ostrea  columba  var.  gigas  Desh.,  de  nombreux  moules  de  Bivalves, 
etc.  Les  plaquettes  siliceuses  sont  quelquefois  pétries  de  Bryozoaires  et 
d'Ostrea  cf.  Hom'illei. 

»  Sènonien.  —  Au-dessus  vient  une  formation  puissante  de  sables  et  grès 
siliceux,  absolument  dépourvue  de  calcaire.  Les  sables  peuvent  atteindre 
une  épaisseur  de  30";  ils  sont  fins  le  plus  souvent,  blancs  ou  jaunâtres. 
En  général,  ils  sont  dépourvus  de  fossiles,  ou,  du  moins,  ceux  qu'on  ren- 
contre sont  très  friables;  ils  sont  silicifiés  et  présentent  de  nombreux  orbi- 

C.  R.,  1897,  2°  Semestre.    T.  CXXV,  N»  18.)  i^i) 


(   668  ) 

cules.  Après  de  longues  recherches  effectuées  pour  le  Service  de  la  Carie 
idéologique,  j'ai  pu  distinguer  vers  la  base  un  niveau  constant  avec  lits  de 
gros  sable  et  Ostrea  plicifera  Duj.,  Ostrea  voisine  de  laciniata  Nils.,  Ostrea 
voisine  de  Deshayesi  Fis. 

»  Dans  la  partie  moyenne  on  voit  des  plaques  de  grès  silicifié  avec 
Brvozoaires  très  nombreux. 

»  Vers  la  partie  supérieure,  le  sable  est  souvent  excessivement  fin,  très 
blanc,  avec  Rhynchonella  cf.  vespertilio  Broc,  Rliynch.  Baugasii  d'Orb., 
Ostrea  vesicularis  Lk.  formant  des  bancs;  c'est  le  principal  gisement  des 
Spongiaires  du  Musée  de  Saumur  décrits  par  Courliller  comme  sénoniens; 
celte  zone  est  quelquefois  un  peu  argileuse. 

»  Immédiatement  au-dessus,  on  trouve  souvent  un  banc  de  grès  blanc  à 
pavés,  d'épaisseur  variable  de  o^.Go  à  2™  et  3™;  ce  banc  peut  se  développer 
vers  la  partie  inférieure  en  englobant  les  sables  à  Spongiaires;  à  la  parlie 
supérieure,  il  est  recouvert  quelquefois  de  sable  fin  blanc  ou  de  sables  argi- 
leux, épais  de  quelques  mètres,  à  Chenehutte-les-Tuffeaux. 

»  Les  collines  de  la  rive  gauche  de  la  Loire,  de  Saumur  vers  Angers, 
sont  constituées  par  celte  série  de  couches;  et  en  général  le  banc  de  grès 
à  pavés  existe  en  haut  des  coteaux,  ou  bien  il  est  éboulé  sur  les  pentes  par 
suite  de  l'affouillenient  des  sables.  A  partir  de  Gennes,  on  voit  ces  grès  se 
charger  d'empreintes  de  plantes  et  l'on  arrive  à  Blaison  et  Saint-Saturnin 
où  les  débris  végétaux  sont  quelquefois  très  nombreux,  avec  Sabalites ande- 
gavensis.  C'est  le  gisement  de  plantes  fossiles,  décrites  dans  plusieurs  pu- 
blications comme  appartenant  à  l'Éocène,  au  niveau  des  sables  de  Beau- 
champs,  ou  même  à  l'Oligocène,  plantes  fossiles  que  l'on  retrouve  en  de 
nombreux  points  de  Maine-et-Ijoire,  de  la  Sarthe,  etc. 

»  J'ai  vu  dans  la  collection  de  M.  Desmazières,  ancien  percepteur  à 
Blaison,  de  nombreuses  Oi/rea  trouvées  dans  les  blocs  à  plantes:  ce  sont 
des  formes  du  type  Pycnodonta  voisines  à'Oslrea  eburnea  et  0.  proboscidea  ; 
elles  ne  sont  pas  roulées. 

»  J'ajouterai  qu'à  Sainl-Salurnin  l'étage  turonien  a  disparu  et  l'étage 
sénonien  (sable  et  grès  à  végétaux)  repose  par  transgression  sur  le  Céno- 
manien. 

»  Les  grès  à  plantes  ne  reposent  pas  du  tout,  daus  le  Saumurois,  sur 
Vargile  à  silex;  mais  quelquefois,  sur  les  pentes,  on  voit  le  Turonien  supé- 
rieur à  silex  qui  est  éboulé,  et  il  a  pu  être  confondu  avec  Vargile  à  silex. 

»  Dans  cette  région,  le  Sénonien  affecte  un  faciès  exceptionnel,  qui  est 
la  suite  du  développement  de  l'élément  siliceux  dans  la  formation  crétacée 


(  669  ) 
à  partir  du  Cénomanien  supérieur;  le  luifeau  turonien  pouvant  être  consi- 
déré comme  un  grès  à  éléments  siliceux  très  fins,  encore  riche  en  cal- 
caire. 

»  Les  résultats  de  cette  Note  sont  : 

»    i"  Les  sables  et  grès  à  Sabaliles  andegavensis  sont  d'origine  marine; 

»   2"  Ils  appartiennent  au  Crétacé  supérieur"^ et  non  pas  à  l'époque  ter- 
tiaire; 

»  3"  La  transgression  sénonienne  est  mise  en  évidence  dans  le  sud-ouest 
du  Bassin  de  Paris.  » 


PHYSIOLOGIE  PATHOLOGIQUE.  —  Nouvelles  recherches  sur  les  Ostioles.  Note 

de  M.  J.-J.  Andeer  ('). 

«  La  constitution  des  ex-  et  endostioles  se  retrouve  partout  dans  le 
poumon  et  dans  l'intestin,  jusque  dans  les  plus  petites  parties  de  son  tube 
mucosique,  telles  que  les  papilles  et  villositcs  intestinales.  L'analogie  se 
poursuit  dans  l'appareil  ostiolique  des  différentes  articulations,  amphiar- 
throses,  ménisques  interarticulaircs,  etc.,  pour  sécréter  la  synovie,  qui 
humecte  constamment  les  surfaces  articulaires,  les  cavités,  kystes,  plis, 
fentes,  etc.,  synoviales,  pour  en  permettre  le  jeu  et  pour  éviter  le  frotte- 
ment, comme  dans  l'intestin,  le  poumon,  le  péritoine,  etc.,  et  augmenter 
le  glissement  mutuel  des  différentes  surfaces.  Dans  le  cas  d'une  obstruc- 
tion ou  d'un  fonctionnement  morbide  de  l'appareil  ostiolique,  l'inertie  de 
ces  parties  rend  le  mouvement  difficile  ou  même  impossible  et  détermine 
l'ankylose.  D'autre  part,  l'hypersécrétion  de  ces  microappareils  peut  faire 
des  ex-  et  transsudations  aqueuses  ou  séreuses,  purulentes  ou  même 
sanguinolentes  ou  mixtes,  comme  au  thorax,  péritoine,  etc.,  sous  forme 
d'hydro-,  pyo-  et  hémarthrose.  Et  ces  hypersécrétions,  sous  forme 
d'ex-  et  transsudation  hydropique,  purulente  ou  même  sanguine,  peuvent 
se  montrer  non  seulement  dans  les  kystes  et  gaines  synoviales,  comme 
nous  l'avons  vu  précédemment,  car  les  ostioles  sont  ubiquistes  sur  tout 
le  fourreau  ou  système  vaginal,  ou  même  fascial  du  corps,  et  surtout  dans 
les  gaines  des  tendons  des  muscles.  Comme  représentant  de  la  périten- 
dinite  séreuse  ou  hydropisie  des  tendons,  on  connaît  le  ganglion-  .... 


(')  Pour  lire  utilement  celte  Communication  il  sera  bon  de  se  reporter  aux  dessins 
schématiques  insérés  dans  les  Comptes  rendus,  n"  26  du  28  juin  dernier. 


(670  ) 

L'abcès  appelé  vulgairement  panaris  est  un  exemple  de  tendinite  suppu- 
rai! ve;  le  kyste  hémorragique  qui  dérive  aussi  de  l'appareil  ostiolique 
malade  peut  servir  d'exemple  d'épanchement  sanguin  de  l'enveloppe  des 
tendons.  Ce  qui  se  passe  dans  les  gros  muscles  et  leurs  tendons  peut  se 
faire  en  miniature  chez  les  plus  petits,  tels  que  les  tendons  des  muscles 
accommodateurs,  etc.,  de  l'œil,  de  l'oreille  moyenne  et  autres.  Dans  les 
gaines  ostiolifères  des  vaisseaux  il  peut  se  produire,  en  cas  de  maladie,  les 
mêmes  hypersécrétions  sons  forme  d'ex-  et  transsudation  hydropique, 
purulente  et  hémorragique,  ou  bien  l'inverse  peut  se  montrer,  c'est-à-dire 
qu'il  peut  y  avoir  soudure  ou  dessiccation  avec  adhérences,  etc.,  surtout 
dans  le  cas  de  non  résorption  des  masses  exsudatives,  etc. 

»  Non  seulement  les  gaines  des  vaisseaux  sont  ostiolisées,  mais  ce  qui 
est  le  plus  intéressant,  c'est  le  fait  classique  que  les  voies  ostioliques 
de  combinaison  traversent  sous  forme  d'ex-  et  d'endostioles  les  diffé- 
rentes lamelles  de  la  paroi  vasculaire  pour  donner,  selon  le  besoin,  par 
exemple  à  la  colonne  centrale  du  sang  rouge  l'enveloppe  liquide  lympha- 
tique périphérique  ou  pariélale,  qui  maintient  son  cours  normal.  Si  la 
microcirculation  ostiolique  à  travers  les  parois  vasculaires  est  déviée,  soit 
par  des  motifs  pathologiques,  soit  par  une  cause  expérimentale,  la  fonction 
anormale  se  manifeste  d'abord  sous  forme  d'hypersécrétion  ex-  et  trans- 
sudative,  qui  est  suivie  aussitôt  par  l'émigration  de  corpuscules  iymphoïdes, 
de  leucocytei  en  abondance,  et  enfin  par  la  migration  des  érythrocytes 
sous  forme  d'épanchement  au  voisinage  des  vaisseaux  où  l'on  voit  les  taches 
du  sang  extravasé.  De  cette  façon  les  ex-  et  endoslioles  combinées  ou 
microtubes  ostioliques  deviennent  l'appareil  par  excellence  de  la  diapé- 
dèse  dont  l'apparition  restait  jusqu'à  présent  sans  interprétation,  faute  de 
connaître  les  voies  préformées  qui  sont  aujourd'hui  précisées  de  la  manière 
la  plus  simple  et  la  plus  naturelle.  C'est  par  ces  trous  et  microtubes  ostio- 
liques que  les  éléments  morphotiques  du  sang  blanc  et  rouge  doivent 
passer  pour  entrer  et  sortir  de  la  cavité  vasculaire  à  travers  les  parois  de 
l'appareil  hémologique.  Non  seulement  la  diapédèse,  autrefois  si  mai 
interprétée  dans  une  fausse  théorie  de  la  fièvre,  se  fait  par  là,  mais  aussi 
beaucoup  des  ecchymoses  et  hémorragies  dites  capillaires  ont  lieu  par  ces 
voies  ostioliques  en  réseau  continu,  et  il  en  est  peut-être  de  même  de  l'hé- 
mophilie ou  plutôt  de  ses  conséquences. 

»  La  même  description  osliologique  conviendrait  pour  cet  appareil  dans 
les  gaines  grandes  et  petites  de  Vépineuriurn,  des  perineuriurn  et  neurileum 
qui  accompagaent  les  nerfs  cérébraux-spinaux,  intervertébraux  et  sympa- 


(  671  ) 
tliiques  périphériques,  pour  les  faire  mieux  glisser,  rétrécir  ou  étendre  à 
l'état  normal,  selon  le  besoin  de  repos  ou  de  locomotion.  En  même  temps, 
après  des  hypersécrétions,  les  ex- et  transsudations  de  ces  gaines  montrent 
leur  hydropisie  par  leur  gonflement  caractéristique,  leurs  nodosités,  et 
peuvent  se  changer  en  abcès,  même  en  épanchement  sanguin  ou  kyste 
hémorragique.  Dans  le  cas  de  non  résorption  de  ces  matières,  les  ex-  et 
transsudations  peuvent  faire  des  soudures,  immobiliser  les  organes  ou  les 
paralyser,  les  anesthésier,  les  parésier  ou  occasionner  des  névralgies,  des 
névrites  noueuses,  des  péri-  et  polynévrites  simples  ou  multiples  sèches,  ou 
des  ex-  et  transsudations  séreuses,  pvogènes  ou  môme  hémorragiques. 
Et  comme  le  perimysium,  à  l'instar  des  perineurium  et  perivasculum  et  de 
tout  autre  gaine,  se  continue  comme  tissu  conjonclif  interfibrillaire  dans 
la  substance  musculaire  elle-même,  les  hydropisies  desostioles  hvpersécré- 
toires  se  montrent  sous  forme  d'iiifdtration  œdémateuse,  d'abcès,  de  kyste 
hémorragique,  etc.,  comme  dans  les  membranes  analogues. 

»  Et  cet  appareil  ostiolique  combiné  existe  aussi  sous  l'intégument 
cutané  dans  la  glande  lactogène  de  la  femme.  Ici  les  ostioles  remontent 
aussi  jusqu'aux  ramifications  capillaires,  jusqu'à  l'élément  primaire  de 
l'acinus  pour  aider  à  la  formation  du  lait  qui  est  rare  si  la  sécrétion  ostio- 
lique fait  défaut  ou  qui  peut  amener  des  infiltrations,  des  œdèmes  et  même 
des  abcès,  bref,  les  différentes  mastites  si  elle  est  arrêtée  par  des  motifs 
divers  ou  par  une  hypersécrétion  purulente  ou  sanguine. 

»  Chez  les  Mammifères  mâles,  dans  le  cas  où  il  n'existe  pas  de  Cryptor- 
chisme,  l'enveloppe  séreuse,  entraînée  par  le  testicule  et  les  appareils  ana- 
tomiques,  contient,  comme  le  péritoine  lui-même  dont  elle  est  une  portion, 
le  microappareil  dont  j'ai  fait  l'objet  de  mes  éludes  et  que  j'ai  découvert  pri- 
mitivement dans  le  tissu  péritonéal  ;  de  sorte  que  les  communications  rela- 
tives aux  ostioles  ont  débuté  et  s'achèvent  parle  péritoine  lui-même,  après 
avoir  parcouru  une  grande  partie  de  l'ensemble  du  corps. 

»  Si  ces  organes  et  leurs  enveloppes  séreuses  sont  le  siège  d'une  sécré- 
tion excessive  de  l'appareil  ostiolique,  ou  bien  s'il  n'y  a  pas  résorption  des 
matières  trans-  et  exsudalives  simples  ou  multiples  de  ces  enveloppes  si  com- 
pliquées, alors  apparaissent  les  hydro-,  pyo-  et  hématocèles  qui  sont  les  ana- 
logues des  hydro-, pyo-  et  hemalovarium  el pat ovarium  et  des  hydro-,  pyo-  et 
hématosalpingites  chez  la  femme  dans  la  cavité  abdominale  du  péritoine.  » 

A  4  heures,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

I^a  séance  est  levée  à  4  heures  un  quart.  M.  B. 


(    ^72    ) 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  ia  séance  du  2  notembre  1897. 

Paul  SchïUzenberger,  par  Armand  Gautier,  de  l'Académie  des  Sciences. 
Tours,  Deslis  frères;  in-8°. 

Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  par  MM.  Berthelot,  Friedel,  Mascart, 
MoissAN.  Novembre  1897.  Tome  XII.  Paris,  Imprimerie  Gaulhier-Villars 
et  fils,  1897;  I  vol.  in-8°. 

Flore  de  France  ou  description  des  plantes  qui  croissent  spontanément  en 
France,  en  Corse  et  en  Alsace-Lorraine,  par  G.  Rouv  et  J.  Foucaud.  Tome  IV, 
par  G.  RouY.  Paris,  1897;  i  vol.  in-8".  (Présenté  par  M.  Chatin.) 

Toxicologie  africaine,  par  A. -T.  de  Rochebrune,  Docteur  en  Médecine, 
Assistant  au  Muséum,  etc.  If  isi&c.  Paris,  O.  Douin,  1897;  i  vol.  in-8°. 
(Présenté  par  M.  Perrier.) 

Ministère  des  Finances,  Direction  générale  des  Douanes:  Tarif  des  Douanes 
de  France,  Notes  explicatives  des  Tableaux  des  droits.  Paris,  Imprimerie  Na- 
tionale, 1897;  2  vol.  in-B".  (Présenté  par  M.  Cornu.) 

Bulletin  astronomique,  fondé  en  1884  par  L.  Mouchez  et  F.  Tisserand, 
publié  par  l'Observatoire  de  Paris.  Tome  XIV.  Novembre  1897.  Paris, 
Gauthier- Villars  et  fils,  1897;  i  fasc.  in-8°. 

Sur  r  utilisation  pratique  des  pigeons  messagers  dans  l'antiquité,  par  Charles 
SiBiLLOT.  Année  1897;  i  fasc.  in-8°.  (Hommage  de  l'Auteur.) 

Mélanges  sur  la  Géométrie  du  triangle,  par  E.  Lemoine.  (Extrait  du  Bul- 
letin de  r  Association  française  pour  l'avancement  des  Sciences,  Congrès  de 
Bordeaux  de  1893.)  Paris;  1  broch.  in-8°.  (Hommage  de  l'Auteur.; 

Notice  sur  les  travaux  scientifiques  de  M.  J.-A.  Le  Bel.  Paris,  Gauthier- 
Villars  et  fils,  1897;  1  broch.  in-4°. 

Bulletin  de  V Académie  royale  de  Médecine  de  Belgique.  4^  série,  tome  XI, 
n"  8.  Année  1897.  Bruxelles,  Hayez,  1897;  i  fasc.  in-8". 

Observations  météorologiques  suédoises,  publiées  par  l'Académie  royale 
des  Sciences  de  Suède.  Vol.  34.  2"  série:  vol.  20.  1892.  Stockholm,  1897; 
1  vol.  gr.  in-4". 

Die  Triangulation  von  Java  ausgefiïhrt  vom  Personal  des  geographischen 
Dienstes  in  Niederldndisch  Ost-Indien.  Bearbeitet  von  D"'  J.-A.-C.  Oudemans. 
Haag,  Martinus  Nijhoff,  1897;  ^  ^'"'-  §'■  i""4"- 


673  ) 


ERRATA. 


(Séance  du   28  juin   1897.) 

Note  de  M.  J.-A.  Miller,  Sur  l'énuméralion  des  groupes  primitifs  dont 
le  degré  est  inférieur  à  1 7  : 

Page  i5o5,  lignes  17  et  28,  au  lieu  de  J.-A.  Miller  et  Kirleman,  lisez  G. -A.  Miller 
et  Kirkman. 

Pages  i5o7  et  i5o8,  lignes  33  et  2,  au  lieu  de 

{aebfcg){abc)  cvc.  {efg)  cyc,   {albfcg)[{abc)  ail.  {efg)  ail.]  pos.,  etc. 
lisez 

{ae.b/.cg.dh){abc)  cyc.  {efg)  cyc,  (ae.b/.cg.dh)[(abc)  ail.  (e/g)  ail.]  pos. 

{afbe.cg.dli)[{abc)  ail.  {efg)  ail.]  pos.,  {ae.bf.cg.dh){abc)  ail.  {efg)  ail. 

{ae.bf.cg.dh){abcd)  pos.  (e/VA)  pos.,  {ae.bf.cg .dh)[{abcd)  ail.  (e/^/i)  ail.]  pos. 

{afbe.cg.dli)[{abcd)  ail.  (e/^'A)  ail.]  pos.,   {ae.  bf.cg.dh){abcd)  ail.  (e/^'/O  ail. 


Dtiv 


On    souscrit    à    Paris,    chez    GAUTHIEH -VILLA RS    ET    FILS, 
Quai  des  Grands-Augusiins,  n°  55. 

uis  1835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  fin  de  l'année,  deux  rolumes 


.  ui    ,  l'une  par  ordre  alphabétique  de  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  de  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque   volume.    L'abonnement 

.    ,irf  du  i"  janvier. 
■^  Le  prix  de  P abonnement  est  fixé  ainsi  qu'il  suit  : 

Paris  :  20  fr.  —  Départements  :  30  fr.  —  Dnion  postale  ;  34  fr.  —  Autres  pays  :  les  frais  de  poste  extraordinaires  en  sus. 


On  souscrit,  dans  les  Départements, 


chez  Messieurs  : 
Michel  et  Médan. 

Chaix. 

Jourdan. 

Ruff. 

71 Courtin-Hecquet. 

Germain  etGrassin. 
Lachése. 

ne Jérôme. 

on Jacquard. 

/  Feret. 

•nux j  Laurcns. 

'  Muller  (G.). 

i,n,,f:ei Renaud. 

1  Uerriea. 


.f5{ 


ires 


ÎV.  Robert. 
J.  Robert. 
Uzel  frères. 

Massif. 

bery Perrin. 

1  Henry. 


^ourg 

■lo/it-Ferr 


Marguerie. 

Juliot. 

Ribou-Collay. 

iLamarche. 
Ratel. 
Uey. 
\  Lauverjal. 
I  Degez. 

1  Drevet. 

Je ;  -  ... 

I  Gratier  cl  C'V 

helle Foucher. 

t  Bourdignon. 

(  Dombre. 

1  Thorcz. 

j  Quarré. 


Lorient. 


Lyon. 


Montpellier . 
Moulins . .    . . 


Kaiitet  ■ 


chez  Messieurs  : 
)  Baumal. 
>  M—  Texier. 

Bernoux  et  Cumin 
\  Georg. 
,  CAte. 
j  Chanard. 
'  Ville. 

Marseille Ruât. 

\  Calas. 
'  Goulet. 

Martial  Place. 
/  Jacques. 

,  Nancy Grosjean-Maupin. 

'  Sidol  frères. 
I  Loiseau. 
(  Veloppé. 

I  Barriia. 

A/ce ,  ,,.         ,.     ,  n\. 

I  V  isconti  el  C'V 

Kimes Thibaud. 

Orléans Luzeray. 

1  Blanchier. 

Poitiers 1  ,,       , 

(  Marche. 

Bennes Plihon  el  Hervé. 

nocheforl Girard  (M"") 

^  Langlois. 

f  [.estringant. 
S'-Élienne Chevalier. 

t  Bastide. 

'  Rumèbe. 

I  Gimct. 

'  Privai. 
Boisselier. 

Tours J  Pèrical. 

Suppligcon. 


Rouen. 
S'-t'lie 
Toulon . . . 

Tnttlouse.. 


Valenciennes . 


I  Giard. 
(  Lemaltft. 


On  souscrit,  à  l'Étranger, 


chez  Messieurs 


Berlin. 


.       .      .  i  Fcikema    Caarelsen 

Amsterdam „ 

'      et  C". 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

.  Asiier  el  C'*. 

1  Dames. 

,  Kriedlander  el   fils. 

'  Mayer  el  Millier. 
f,..„.  \  Sclimid,  Krancke  et 

"*    '* (      C". 

Bologne Zanichelli. 

1  Lamcrtin. 
Bruxelles ]  Mayolezet.\udiarle. 

(  Lebègue  el  C'*. 

,  Sotcheck  et  0°. 
•  I  Millier   (  Carol). 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighlon,  BelIelC. 

Christiania Cammermeyer. 

Constantinople.  .     Ollo  Keil. 

Copenhague Hiisl  el  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gènes Bcuf. 


Bucharest. 


Genève. 


Cherbuliez. 


La  Haye. 
Lausanne 


.     Georg. 
'  Slapelmohr. 

Belinfante  frères. 
,  Benda. 
'  ■  '  Payol 
Barth. 
l  Brockhaus. 

Leipzig I.orentz. 

)  Max  Rube. 


Liège. 


Twietmeyer. 
,  Desoer. 
'  Gnusè. 


chez  Me 

i  Dulau. 

Londres Hachet 


Luxembourg . 


Madrid . 


"  )Gon 
(  F.  F 


Nuit. 
V.  BUc 
Libr.  C 
Romo 
zal 
Fé. 

Milan [^""^^ 

l  Hœpli. 
Moscou Gautiei 

j  Prass. 

IVaples Marghi 

!  Pcllera 
I  Dyrser 

Ne>v-rork Sleche 

'  Leinrk 

Odessa Rousse 

Oxford Parker 

Palerme Clauseï 

Porto Magalh 

Prague Rivnac 

Bio-Janeiro Garnie 

(  Bocca  1 
(  LoesclK 

Botterdam Kramc 

Stockholm Samsoi 

)  Zinserl 
(  Wolff. 

1  Bocca  I 
Brero. 
iCIauseï 
Rosenb 

Varsovie Gebelli 

Vérone Drucke 

(  Frick. 
\  Gerold 
ZUricti Meyer 


Borne. 


S'-Petersbourg. 


Turin. 


Vienne . 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDDS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1"    31.  —  (3  Août  i835  a  Si  Décembre  i85û.  )  Volume  \n-^■'■,  i8J3.  Prix 15  fr. 

Tomes  32  à  61.—  (i"  Janvier  i85i  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  in-4°;  1870.  Prix 15  fr. 

(Tomes  62  à  91.—  (1"  Janvier  1866  à  3i  Décembre  1880.)  Volume  in-4'';  1889.  Prix 15  fr. 
SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 
X/ne  I  :  Mémoire  sur  quelques  points  de  la  Physiologie  des  Algues,  par  .MM.  A.  Debbês  et  A.-J.-J.  Solibk.  —  Mémoire  sur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'i 
;Jétes,  par  M.  HinsE».—  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  sufc  pancréatique  dans  les  phénomènesdigestifs,  particuliéremeat  dans  la  digestion 

jf  ses,  par  M.  Claddb  Bebnabd.  Volume  in-4°,  avec  Ss   planches;  i856 

1  me  II  :  Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Vas  Besedex.  -  Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Académie 
|o,    le  concours  de  i853,  et  puis  remise  pourcelui  de  iSâfi,  savoir  :  «  Ktudier  les  lois  delà  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  différents  t 
,  ;ntaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  —  Discuter  la  queslior.  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.—  Recherch 
,  s  rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  règne  organique  et  ses  états  antérieurs  .,  par  M.  le  Professeur  Brosn.  In-4°,  avec  27  planches;  1861 

^a  môme  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Savant»  à  l'Académie  des  Sclt 


rv"  18. 

TABLE   DES   ARTICLES.    (Séance   du    2   novembre    1897.) 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIONS 

DES    MEMBItES    ET    DES   CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


Pages. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  piésenteà  l'Aca- 
démie le  Tome  I"  des  «  œuvres  mathé- 
nialiques  de  Laguene  » i'>7.-j 

iM.  J.   Vioi.i.E.   —  L'aclinomi'trip  et  li";  hnl- 


Pages. 

Ions (i>7 

MM.  M.  MoissAM  et  P.  Williams.  —  Sur  la 
préparatidQ  et  les  propriétés  des  borurcs  de 
l'alciiiiii,  de  strontium  et  de  barj'um i1m| 


NOMirVATIONS. 


MM.   CciKNU  cl  Saruau  sont  élus  Membres 
du  Conseil  de  perfectionnement  de  l'École 


Polytcelini(juc.  pour  l'année 


7-lSi|K. 


CORRESPOIXDAIVCE. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi 
les  pièces  imprimées  de  la  Correspondance, 
divers  Ouvrages  de  M.  A.-T.  de  Roche- 
brune  et  de  MM.  G.  ftoiiy  et  /.  Foucaud. 

M.  Milne-Edwards  expose  le  système  de  M. 
Haviiand  Field  pour  la  rédaction  d'une 
Bibliographie  zoologique 

M.  Cn.  Andrk.  Occultation  du  gi-oupc  des 
Pléiades  par  la  Lune,  le  lo  octobre  iSy7, 
à  Lvon ^ 

M.  Cruls.  —  Observations  de  la  comète 
Perrinc  1896  (nov.  2),  faites  à  l'observa- 
toire  de  Rio  de  Janeiro 

M.  H. -G.  Zeuthen.  —  Nouvelle  démonstra- 
tion du  théorème  fondamental  de  la  Géo- 
métrie projective 

M.E.Goursat.  Sur  la  détermination  des 
intégrales  d'une  équation  aux  dérivées  par- 
tielles,  par  certaines  conditions  initiales, 

M.  C.  Guiciiahd.  —  Sur  le  problème  de 
M.  Bonnet 

M.  A.  Leduc  —  Compressibilité  des   gaz   à 

Bulletin  bibliographique 

Errata .  .  . 


diverses    températures  et  au  voisinage  de 

la  pression  atmosphérique 

M.   H.   Wilde.   —   Sur  les  poids  atomiques 

035  de  l'argon  et  de  l'hélium 

M.   H.  Engel.  —  Sur  les  acides  stanniques. 

M.  H.  liAUBiGNY.  —  Emploi  de  la  fluorescéine 

li  i  )  pour  la    recherche   des    traces    de    brome 

dans  un  mélange  salin 

M.   P.  pREUNDLER.  —  Sur  l'identité  cristal- 
*J35  lographique    des    asparagines    dextrogyre 

et  lévogyre 

;    M.   C.   Gerber.  —  Étude  de  la  transforma- 
63-  tion  des  matières  sucrées    en   huile   dans 

les  olives 

M.  L.  Daniel.  —  La  grelle  mixte 

Ii:î8       M.  A.   Prunet.  —  Sur  l'évolution  du  black 

rot 

I    M.  Jules  Welscii.  —   Sur    l'âge   sénonieu 
li'to  des    grès    à    Sabalites    andegavensis    de 

l'ouest  de  la  France 

i>4-^   I   M.  J.-J.  .\ndeer.  —   Nouvelles   recherches 
I        sur  les   Ostioles 


649 
63 1 


6-.', 


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filii 


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667 

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fi?';». 


PARIS.-   IMPRIMERIE  GAUTHIER-VILLARS   ET  FILS, 
Quai  des  r.i-:inds-.\ugustins,   ,S,i. 

l.r  Gfrant  .*  (i^t 


TtltSK-VlLLAB& 


DEC17l8i)7 

SECOXD  SEMESTRE: 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR  n.n.  I<BS  SBCBÉTAIRE9  PERPÉTUEEiS. 


TOME   CXXV. 


N°  19  (8  Novembre  1897). 


i 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS  ET  FILS,  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DES   COMPTES   RENDUS   DES   SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustias,  55. 

1897 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  sÉA^■CES  des  23  juin  1862  et  24  mai  1875. 


Les  Comptes  rendus  liehdomadaires  des  séances  de 
l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
jM-ésentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
|8  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1*' .  —  Impressions  des  travaux  de  V Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  par  un  Associéétranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Les  communications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'une  rédaction 
écrite  par  leur  auteur  a  été  remise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

Les  Rapports  ordinaires  sent  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro.  ; 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  reproduit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Acadén 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  R? 
ports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au  ti- 
que l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  p 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus.  ' 

Article  2.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l' Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personn» 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aci 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  rc 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  soi 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  L 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommt 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extra 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  foi 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  olf 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  ôe  chaque  Membre  doit  être  remis 
l'imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard,  1 
jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à  temp; 
le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le  Compte  rena 
actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Compte  rendu  su 
vaut  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.  —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  n'ont  pas  de  planches. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  ai 
teurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  ( 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

f 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative  fa 
un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus  aprt! 
l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  duprt 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  lours  Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés  de  l 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5''.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivant 


DEC  17  im 

COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE  DES   SCIENCES. 


SÉANCE   DU   LUNDI  8   NOVEMBRE    1897, 
PRÉSIDENCE  DE  M.  A.  CHATIN. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

MÉCANIQUE  CHIMIQUE.  —  De  l' influence  des  composés  avides  d'eau 
sur  la  combinaison  de  l'hydrogène  avec  l'oxygène.  Note  de  M.  Berthelot. 

«  On  peut  se  demander  si  les  composés  avides  d'eau  exercent  quelque 
influence  sur  la  combinaison  de  l'hydrogène  avec  l'oxygène.  En  effet,  dans 
le  cas  où  celte  combinaison  serait,  dès  ses  débuts,  régie  par  les  lois  d'un 
certain  éqtiilibre,  limité  soit  par  la  réaction  inverse,  soit  même  par  la 
simple  présence  de  l'eau  déjà  formée,  il  semble  que  la  présence  d'un  com- 
posé susceptible  de  s'unira  mesure  avec  l'eau  qui  prend  naissance  doive 
accélérer  la  réaction  et  tendre  à  la  rendre  totale. 

»  J'ai  exécuté  des  expériences  pour  éclaircir  cette  question.  J'ai  choisi 
les  principaux  composés  avides  d'eau  et,  par  là  même,  déshydratants,  étant 
arrêté  seulement  par  cette  condition  que  ces  composés  n'exercent  d'actioTi 

C.  R.,  1897,  ^*  Semestre    (T.  CXXV,  N°  19.)  9*^ 


(  676  ) 

chimique  ni  sur  l'oxvgène,  ou  l'hydrogène  initiaux,  et  ne  décomposent  pas 
l'eau  finale.  J'ai  d'ailleurs  mis  en  œuvre  des  corps  pris  sous  les  trois  états, 
solide,  liquide  et  gazeux  ; 

»  Les  gaz-  formant  un  mélange  homogène  avec  le  système  hydrogène  et 
oxygène  ; 

»  Tjes  liquides  pouvant,  d'une  parL,  en  dissoudre  une  partie  et,  d'autre 
part,  y  disséminer  leur  vapeur  :  ce  qui  donne  lieu  à  des  systèmes  complexes, 
en  partie  homogènes,  tels  que  la  région  de  dissolution,  oi^i  les  deux  gaz  se 
trouvent  d'ailleurs  en  proportions  inégales;  et  la  région  gazeuse,  où  les 
deux  gaz  sont  mélangés  avec  la  vapeur  :  les  deux  régions  étant  séparées 
par  une  suriace  liquide  ; 

»  Enfin  les  solides  donnant  naissance  à  un  système  hétérogène  où  les 
actions  s'exercent  seulement  sur  la  surface  de  séparation,  c'est-à-dire  dans 
des  conditions  analogues  à  celle  de  la  surface  même  des  vases,  métalliques 
ou  vitreux,  qui  contiennent  le  mélange  gazeux. 

»  Au  point  de  vue  chimique,  les  corps  que  j'ai  employés  sont  les  uns 
de  nature  acide,  tels  que  :  l'acide  chlorhydrique,  le  fluorure  de  bore, 
et  l'acide  sulfureux,  gazeux;  l'acide  sulfurique  liquide;  l'anhydride  phos- 
phorique  solide;  les  autres  de  nature  alcaline,  tels  que  la  baryte  anhydre, 
la  chaux  vive,  l'hydrate  de  potasse. 

»  J'ai  exposé  dans  une  précédente  Communication  ('  )  les  résultats 
observés  pvec  les  composés  alcalins  et  j'ai  montré  que  ces  résultats  sont 
complexes  :  la  baryte  ou  la  potasse  par  exemple,  s'unissant  d'abord  avec 
l'oxvgène  vers  25o°  et  280°,  pour  former  des  peroxydes,  que  l'hydrogène 
décompose  à  mesure  et  plus  lentement,  en  formant  de  l'eau,  qui  s'unit  avec 
l'alcali;  cette  triple  réaction  amène  au  bout  d'un  certain  nombre  d'heures 
la  disparition  totale  de  l'hydrogène  et  de  l'oxygène. 

))  J'ai  montré  en  outre  que  les  silicates  alcalins,  constitutifs  des  vases  de 
verre  et  analogues,  exercent  une  action  du  même  ordre,  en  raison  de  leur 
attaque  par  la  Avipeur  d'eau,  dès  que  celle-ci  commence  à  prendre  nais- 
sance sous  l'influence  d'une  température  convenable. 

»  J'ai  observé  ces  actions  diverses  des  alcalis  à  aSo"  et  280°;  tandis  que 
je  ne  les  ai  constatées  ni  à  la  température  ordinaire,  ni  à  100°,  ni  à  182°, 
même  au  bout  d'un  temps  considérable. 

»  Je  vais  aujourd'hui  résumer  les  résultats  observés  avec  les  composés 
acides. 


(')  Comptes  rendus,  août  1897,  p.  271. 


(  677  ) 
»   I.   Gaz  chlorhydrique.  —  I .   i  volume  du  mélange  (H'  +  O)  et  2,4  vo- 
lumes de  H  Cl.  loo",  vingt-quatre  heures,  tube  de  verre  scellé  :  action  nulle. 
)>  La  tendance  à  former  un  hydrate,  qui  existe  réellement  à  loo",  n'a 
donc  pas  déterminé  la  formation  de  l'eau. 

»  2.  Même-  système.  Rapport  des  volumes  i  :  2,3;  c'est-à-dire  rapport 
du  volume  de  H"  +  O  au  volume  total  :  i  :  3,3  (condensation),  tube 
scellé,  trois  heures  trente  minutes  à  280°.  Diminution  de  volume  réduit  de 
H=  -1-  0:6  centièmes.  Légère  attaque  du  verre  (i*^"^^  HCl  absorbé  sur  58"). 
»  Celte  diminution  est  sensiblement  la  même  que  celle  qui  a  été 
observée  dans  une  expérience  exécutée  avec  le  mélange  tonnant  seul  ;  le 
rapport  du  volume  de  H-  -i-  O  au  volume  total  étant  :  i  :  4.0,  trois  heures 
trente  minutes  à  280°.  La  diminution  du  volume  de  IP  +  O  réduit  ayant 
été,  dans  ces  conditions  :  5,4  centièmes. 

»  D'où  il  résulte  qu'à  cette  température  la  présence  du  gaz  chlorhy- 
drique a  exercé  peu  d'inOuence  sur  la  combinaison  de  l'hydrogène  avec 
l'oxygène. 

»  On  sait  d'ailleurs  que  l'hydrate  chlorhydrique  n'existe  plus,  sauf  peut- 
être  quelques  traces  dissociées,  à  cette  température. 

»  IL  Fluorure  de  bore.  -  1.  i  volume  de  (IP -h  O)  et  2,3  volumes  de 
BF'.  Tube  scellé;  100°;  vingt-quatre  heures  :  action  nulle. 

»  2.  Rapport  des  volumes  :  i  :  2,5,  c'est-à-dire  condensation  de  H'+O  : 
I  :3,5.  trois  heures  trente  minutes  à  280".  Diminution  du  volume  réduit 
(H-  H-  O)  :  3  centièmes. 

»  Le  verre  est  attaqué  et  a  absorbé  8"=''  de  BF'  sur  46'^ 
»   .3.  Rapports  de  volume  :  i  :  2,6,  c'est-à-dire  condensation  de  H^-hC)  : 
i:3,6.    Vingt-quatre   heures  à   280°.    Diminution   du  volume  réduit  de 
(H'  +  O)  :  4  centièmes. 

»  Le  verre  est  attaqué  fortement  et  a  absorbé  10'='^^  de  BF'  sur  58". 
»   Dans  ces  expériences,  le  fluorure  de  bore  semble  avoir  exercé  une 
influence  ralentissante  sur  l'union  de  l'hydrogène  et  de  l'oxygène;  ce  qui 
peut  s'expliquer  par  la  modiBcation  chimique  de  la  surface  du  vase  de  verre 
qui  renferme  le  mélange  tonnant. 

M  On  remarquera,  en  outre,  combien  l'action  est  lente  :  il  faudrait  des 
milliers  d'heures  et  peut-être  di  s  années  pour  atteindre  la  limite,  même  à 
280°;  observation  qui  s'applique  d'ailleurs  également  à  la  combinaison 
effectuée  sans  l'intervention  d'aucun  réactif  dans  les  vases  de  verre,  d'après 
les  nombres  donnés  dans  ma  précédente  Communication  (7,1  centièmes  en 
cinq  heures,  à  280°;  i3,6  centièmes  en  cent  seize  heures). 

»  m.  Acide  sulfureux,  SO^  sec.  —  1  vol.  de(Ii^-f-O)  et  2,3  vol.  de  SO*. 


(  678  ) 

loo".  Vingt-quatre  heures.  Tube  scellé.  Action  nulle.  On  remarquera 
que  SO"  sec  ne  réagit  ni  sur  H^  ni  sur  O  dans  ces  conditions;  j'avais  déjà 
noté  son  absence  de  réaction  sur  l'oxygène  sec  à  100°,  dans  des  exjîé- 
riences  précédentes.  On  sait  qu'il  en  est  tout  autrement  de  l'oxygène 
humide,  lequel  forme  rapidement  de  l'acide  sulfurique,  même  à  la  tempé- 
rature ordinaire. 

»  2.  Rapport  des  volumes  :  1:2,5.  Vingt-quatre  heures  à  280°.  L'hydro- 
gène demeure  sensiblement  inaltéré,  tandis  que  i5  centièmes  de  l'oxygène 
sont  absorbés.  Il  se  forme  des  sulfates  alcalins,  produits  par  les  alcalis  du 
verre  et  faciles  à  constater.  La  formation  simultanée  de  l'eau  a  été  plutôt 
entravée  qu'accélérée  dans  cette  circonstance. 

M  IV.  Acide  sulfurique,  SO"*!!-.  —  Cet  acide  pur  est  réduit  par  l'hydro- 
gène; très  lentement  il  est  vrai,  à  la  température  ordinaire.  Mais  la  réaction 
est  accélérée  par  une  élévation  de  la  température. 

»  A  280°,  en  cinq  heures,  tout  l'hydrogène  a  disparu,  ainsi  qu'une  petite 
fraction  de  l'oxygène;  mais  ce  dernier  peut  avoir  été  pris  par  l'acide  sul- 
fureux. Je  décrirai  ailleurs  ces  expériences,  où  les  phénomènes  ne  se 
rapportent  pas  directement  à  l'union  de  l'hydrogène  avec  l'oxygène. 

))  V.  Anhydride  phosphorique,  P^O'.  —  Cet  anhydride,  même  blanc, 
comme  le  fournit  le  commerce,  est  toujours  mêlé  décomposés  oxygénés  in- 
férieurs, tels  que  P-O'.  Il  est  nécessaire  de  le  sublimer  au  moment  de  l'ex- 
périence, av  sein  d'un  courant  d'oxygène,  dans  les  gros  tubes  où  l'on  a 
disposé  à  l'avance  des  tubes  scellés  plus  petits,  contenant  l'oxygène  et  l'hy- 
drogène destinés  à  constituer  ensuite,  par  leur  fracture,  le  mélange 
tonnant. 

»    1.   A  froid,  trente-six  jours.  Action  nulle  sur  H"  -h  O. 

»  2.   A  100",  cinq  heures  trente  minutes.  Action  nulle. 

»  3.  A  280°,  trois  heures.  Poids  de  P-0^  :  o^',  ^o  et  17'^'^, 3  du  mélange 
H^  -f-  O.  Rajjport  entre  le  volume  de  ce  mélange  et  celui  de  l'espace  vide 
(condensation)  i  :  3,2.  Diminution  de  volume  du  gaz  tonnant  :  6  centièmes. 

»  4.  A  280°,  vingt  quatre  heures.  Poids  deP^O"  :  oS'',70  environ.  Con- 
densation I  :  3.  Diminution  de  volume  du  gaz  tonnant  :  11  centièmes. 

»  Ces  résultats  sont  du  même  ordre  de  grandeur  que  ceux  qui  ont  été 
observés  sur  le  mélange  tonnant,  en  l'absence  de  l'acide  phosphorique. 
Ce  qui  indique  que  l'absorption  de  la  vapeur  d'eau  par  P-  O^  n'a  pas  exercé 
d'influence  marquée  sur  la  combinaison  :  pas  plus  que  ne  l'a  fait  la  pré- 
sence du  gaz  BF'.  Peut-être,  d'ailleurs,  les  hydrates  de  P-O^  et  de  BF^  sont-ils 
en  partie  dissociés  dès  280°.  Dans  tous  les  cas,  ils  auraient  dû  activer 
la  combinaison,  si  celle-ci  était  réglée  par  un  équilibre  limité  par  la  pré- 


(  679) 
sence  de  la  vapeur  d'eau;  que  la  combinaison,  d'ailleurs,  soit  suscejitible 
de  devenir  totale  ou  non.  Le  résultat  observé  s'explique  mieux,  si  la  com- 
binaison est  illimitée,  mais  excessivement  lente,  à  28t)",  conclusions  qui 
s'accorderaient  également  mieux  avec  mes  expériences  antérieures. 

»  Mais  la  formation  de  composés  spéciaux,  constatés  soit  avec  l'oxygène 
(peroxydes  alcalins)  et  réductibles  par  l'hydrogène;  soit  avec  l'hydrogène 
(platine  et  certains  métaux)  et  réductibles  par  l'oxygène,  établit  une  chaîne 
régulière  de  réactions  qui  rend  possible  la  combinaison  apparente  des 
deux  gaz  à  des  températures  plus  basses,  ainsi  que  l'accélération  de  cette 
combinaison  entre  250°  et3oo°,  et  le  caractère  complet  qu'elle  peut  arriver 
à  manifester  dans  ces  différentes  circonstances.   » 


PHYSIQUE.  —   Sur  une  inlcrpréiation  applicable  au  phénomène  de  Faraday 
el  au  phénomène  de  Zeeman.  Note  de  M.  Henri  Becquerel. 

«  La  belle  découverte  que  le  D''  Zeeman  a  publiée  à  la  fin  de  l'année 
dernière,  et  que  notre  éminent  confrère  M.  Cornu  nous  a  récemment 
exposée  en  nous  montrant  les  perfectionnements  et  la  précision  qu'd  a 
apportés  à  ces  expériences,  a  rappelé  l'attention  des  physiciens  sur  le  phé- 
nomène de  la  polarisation  rolatoire  magnétique,  découvert  par  Faraday. 
Les  expériences  de  M.  Cornu  et  de  M.  Broca  ont  confirmé  la  différence 
essentielle  qui  existe  entre  les  deux  phénomènes.  L'effet  découvert  par 
le  D'  Zeeman  consiste  en  un  changement  dans  la  période  d'une  source 
lumineuse  placée  dans  un  champ  magnétique,  tandis  que  pareille  modifi- 
cation n'a  pu  être  observée  dans  le  phénomène  de  Faraday. 

»  J'ai  reconnu  autrefois  ('),  ainsi  que  M.  Righi  et  M.  Cornu,  que  la 
polarisation  rotatoirc  magnétique  correspondait  à  une  variation  dans  la 
vitesse  de  propagation  de  la  lumière  polarisée  circulairement.  En  i885  (-), 
j'avais  eu  l'occasion  de  chercher  quelle  serait  la  vitesse  de  rotation  d'un 
mouvement  tourbillonnaire  de  l'éther  lumineux,  auquel  on  pourrait  attri- 
buer les  phénomènes  observés,  et  le  nombre  que  j'ai  indiqué  à  cette 
époque  concorde  tellement  avec  celui  qu'on  peut  déduire  de  l'expérience 
de  Zeeman,  que  le  rapprochement  m'a  paru  digne  d'intérêt. 


(')  Righi,  IS'uovo  cimenlo,  1878.  —  H.  Becquerel,  Comptes  rendus,  i.  LXXXVIU, 
p.  334;  1879.  —  CoRxu,  Ibici.,  t.  XCIX,  p.  io45;  1884. 

{-)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  6=  série,  l.  VI,  p.  171-173;  i885. 


(  68o  ) 

))  Examinons  donc  l'hypothèse  qui  attribuerait  à  l'éther,  dans  un  champ 
magnétique  égal  à  l'unité  C.G.S.,  un  mouvement  tourbillonnaire  de  pé- 
riode 9,  et  cherchons  les  conséquences  de  cette  hypothèse  dans  le  cas  du 
phénomène  de  Zeeman  et  de  la  polarisation  rotaloire  magnétique. 

»  1°  Phénomène  de  Zeeman.  —  Le  W  Zeeman  a  observé  que  si  l'on  dis- 
pose une  flamme  chargéedc  vapeur  de  sodium  entre  les  pôles  d'un  électro- 
aimant, et  qu'on  examine  le  spectre  de  cette  flamme,  chacune  des  raies  D, 
et  D3  se  transforme  en  un  triplet  quand  l'observation  est  faite  perpendicu- 
lairement, et  en  un  doublet  lorsqu'on  regarde  la  flamme  parallèlement  aux 
lignes  de  force  du  champ  magnétique.  Nous  ne  considérerons  que  ce 
dernier  cas.  Les  deux  composantes  du  doublet  sont  polarisées  circulai- 
rement  en  sens  contraires.  L'expérience  prouve  encore  que  le  mouvement 
circulaire  dont  la  période  est  la  plus  courte,  a  le  même  sens  que  le  cou- 
rant d'un  solénoïde  équivalent  au  champ  magnétique. 

»  Si,  à  l'exemple  d'un  grand  nombre  de  physiciens,  on  assimile  un  champ 
magnétique  à  un  espace  animé  de  mouvements  tourbillonnaires  dont  les 
axes  seraient  parallèles  aux  lignes  de  force,  on  peut  examiner  les  consé- 
quences de  l'hypothèse  qui  consisterait  à  admettre  que  ce  mouvement 
s'ajoute  aux  mouvements  circulaires  de  l'un  des  deux  faisceaux  en  lesquels 
on  peut  décomposer  un  faisceau  de  lumière  naturelle,  et  qu'il  se  retranche 
des  mouvements  de  l'autre. 

»  Soit  9  l'(  période  du  mouvement  tourbillonnaire  du  champ,  N  le  nombre 
de  tours  par  seconde  du  mouvement  circulaire  lumineux  en  dehors  du 
champ  magnétique,   le   nombre  de  tours  de  ce   mouvement    deviendra 

N'  =  N  -1-  T^  pour  le  mouvement  circulaire  lumineux  de  même  sens  que  les 

tourbillons,  etN"=:N  — j-  pour  le   mouvement   inverse.   Les    longueurs 

d'onde  \'  et  V  des  deux  faisceaux  circulaires  seront  différentes,  et  comme 
on  a,  en  désignant  par  ¥„  la  vitesse  de  la  lumière  dans  le  vide, 


N^  =  V„ 

et 

on  en  déduirait 

(') 

àX 

X 

_  I\' 

— 

N"         2X 

"N 

~  v„o" 

»  La  variation  de  longueur  d'onde  AX  devrait  être  proportionnelle  au 
carré  de  la  longueur  d'onde. 

))  I^e  D'^  Zeeman  a  trouvé,  par  expérience,  -r-  =  -. pour  la  raie  1), 


(  68i  ) 
et  un  champ  magnétique  égal  à  io'(C.G.S.),  on  déduirait  pour  cette 
valeur  du  champ  magnétique  r-  =  6,36.io\  Si  l'on  fait  la  nouvelle  hypo- 
thèse que  la  rapidité  du  mouvement  lourbillonnaire  augmente  proportion- 
nellement à  l'intensité  du  champ,  on  aurait,  pour  un  champ  magnétique 
égal  à  l'unité  C.G.S., 

-•  =  6, 36  X  lo^      tours  par  seconde. 

»  Il  est  très  remarquable  de  voir  que  le  phénomène  de  la  polarisation 
rolatoire  magnétique  va  nous  conduire  à  la  même  valeur  numérique. 

M  2"  Phénomène  de  Faraday.  —  On  peut  appliquer,  à  la  polarisation 
rolatoire  magnétique,  la  théorie  que  Fresnel  a  donnée  pour  la  polarisation 
rotatoire  naturelle,  et  considérer  la  rotation  du  plan  de  polarisation  comme 
due  aux  retards  différents  que  subissent,  an  travers  d'une  substance  placée 
dans  un  champ  magnétique,  les  deux  rayons  circulaires  inverses  dont  la 
superposition  est  équivalente  à  une  onde  polarisée  rectilignement. 

»  Soit  (o  la  rotation  du  plan  de  polarisation,  e  l'épaisseur  du  corps  tra- 
versé, V  et  V"  les  vitesses  de  propagation  des  deux  ravons  circulaires,  et 
T  !our  période  commune;  on  sait  que  l'on  a  la  relation 

/       \  (01,1  I     \ 

»  Lu  rotation  a  lieu  dans  le  sens  du  mouvement  du  rayon  circulaire  qui 
se  propage  le  plus  vite. 

»  Pour  rendre  compte  de  la  dinérence  des  vitesses  de  propagation  des 
deux  rayons  circulaires,  différence  que  l'expérience  met  en  évidence, 
j'avais,  dans  le  travail  cité  plus  haut,  proposé  une  hypothèse  qui  paraît  con- 
forme aux  laits  observés.  Je  supposais  que,  dans  un  milieu  animé  d'un  mou- 
vement tourbillonnaire, un  rayon  lumineux  circulaire,  se  propageant  suivant 
la  direction  commune  des  axes  des  tourbillons,  se  comporterait  comme  si 
le  milieu  était  immobile  et  si  le  rayon  circulaire  avait  une  vitesse  de  rota- 
tion égale,  soit  à  la  différence  des  deux  mouvements  de  rotation,  s'ils  sont 
de  même  sens,  soit  à  leur  somme,  si  le  rayon  et  les  tourbillons  ont  des 
sens  contraires.  La  période  du  rayon  lumineux  devrait  rester  la  même  en 
valeur  absolue,  mais  ce  serait  sa  période  apparente,  due  à  sa  vitesse  de  ro- 
tation relative  par  rapport  au  milieu,  qui  réglerait  dans  celui-ci  sa  vitesse 
de  propagation  d'après  la  loi  de  la  dispersion  propre  à  ce  milieu. 

»   D'après  cette  hypothèse,  une  vibration  circulaire  tournant  dans  le 


(  682  ) 

même  sens  que  le  milieu  se  comportera  comme  si  sa  longueur  d'onde  était 
augmentée;  elle  se  propagera  donc  plus  vite,  et  le  plan  de  polarisation 
d'un  faisceau  polarisé  tournera  dans  le  sens  du  mouvement  tourbillonnaire 
du  champ  magnétique.  Pour  fixer  les  idées,  considérons  un  champ  animé 
d'un  mouvement  tourbillonnaire  droit  :  un  rayon  circulaire  droit  se  propa- 
geant suivant  l'axe  du  champ  se  propagera  plus  vite  que  dans  le  même 
milieu  immobile.  La  rotation  magnétique  se  ferait  à  droite.  Ce  cas  corres- 
pond à  un  champ  magnétique  produit  par  des  courants  circulaires  droits, 
et  dans  ce  champ  le  phénomène  de  Zeeman  révélerait  une  accélération 
de  la  période,  des  vibrations  circulaires  droites.  Llijpothèse  sur  le  sens 
des  tourbillons  est  donc  d'accord  avec  ce  que  donne  l'expérience  sur  le 
sens  des  deux  phénomènes  qui  nous  occupent. 

»  L'accord  numérique  n'est  pas  moins  satisfaisant.  Soient  6  la  période  du 
mouvement  tourbillonnaire  du  champ,  N  le  nombre  de  vibrations  par 
seconde  commun  à  deux  rayons  polarisés  circulairement  en  sens  inverses. 
D'après  notre  hypothèse,  ces  deux  rayons  se  comporteront  comme  si  leur 

nombre  de  vibrations  était  N'=  N  —  -  et  N"=  N  +  r;  à  ces  nombres  N' 

et  N"  correspondent  des. longueurs  d'onde  V  et  V  et  des  indices  n'  et  n". 
La  formule  de  dispersion  du  milieu  considéré  donne 

M   On  a,  du  reste, 

y  —  r  _  N"-N'  _  j2l  n'-n"  _  X'— X"   /dn\   _     2       f  du 

X        ~        N        ~  V„9  ®*  X        -'  ~'ir~'  [ftX  )  ~  %Q     [dï 

n   Substituant  cette  valeur  dans  la  formule  (2),  il  vient 


2Tre         V„0      \dX 

»  Pour  nous  rapprocher  des  conditions  de  l'expérience  de  Zeeman,  cal- 
culons   pour  l'air.  J'ai  trouvé  autrefois,  pour  la  rotation  magnétique  - 

du  sulfure  de  carbone  dans  un  champ  magnétique  égal  à  l'unité  C.G.S., 
le  nombre  o',o434  relatif  à  la  raie  D,  et,  d'autre  part,  j'avais  obtenu, 
pour  le  pouvoir  rotaloire  magnétique  de  l'air,  rapporté  au  sulfure  de  car- 
bone et   à  la  raie   D,   le   nombre  0,000159.   Prenant  ¥„  =  3. 10'",   on  a 

—  Vo==  9,586.  Les  expériences  de  M.  Mascart  sur  la  dispersion  des  gaz 
conduisent,  pour  l'air,  à  la  valeur  >'-f  =  1,143.10-'  pour  la  raie  D. 


(  683  ) 
»   On  déduit  alors  de  la  formule  (3),  en  y  transportant  ces  valeurs. 

|  =  6,64.io\ 

nombre  très  voisin  de  celui  auquel  conduit  le  phénomène  de  Zeeman. 

»   La  valeur  de  r  déduite  de  la  formule  (3)  correspond  à  la  vitesse  de 

rotation  qui  caractérise  le  champ  magnétique  à  l'intérieur  même  des  corps 
transparents,  et  le  champ  n'y  est  pas  toujours  le  même  que  quand  le 
même  espace  est  occupé  par  de  l'air.  Le  Tableau  suivant  donne  les  valeurs 

de  -  pour  divers  corps,  dont  j'avais  étudié  les  rotations  magnétiques,  et 
pour  lesquels  j'ai  pu  recueillir  les  données  suffisantes  au  calcul  de>.-^- 

^ /rfn\  l    ^^ 

Substances.  Rotations  magnétiques.  "xrfX/o  9" 

Oxygène 0,000  i46  i,47  10""°  5,98 

Air 0,0001 59  1,44  '0~^  6>64 

Azote 0,000  i6i  1,68  io^°  5,74 

Acide  carbonique 0,000  3o2  2,00  io~^  Qj**? 

Protoxj'de  d'azole 0,000893  4i83  io~^  4>88 

Eau o,3o8  1,99  lo"-  9,33 

Benzine o,636  4,88  10--  7,85 

Trichlorure  de  phosphore. .  .  o,65i  4i7'  '0~'  8.3o 

Sulfure  de  carbone 1,000  9i7i  io~-  6,20 

Phosphore  liquide 3, 120  2,62  10-'  7,41 

Bichlorure  de  titane — o,358  9)96     10-'-         —2,16 

»  Dans  les  mesures  de  M.  Mascart  relatives  à  la  dispersion  des  gaz,  le 
nombre  relatif  à  l'air  n'est  pas  intermédiaire  entre  celui  de  l'oxygène  et 
celui  de  l'azote.  Cette  anomalie,  qui  se  retrouve  dans  le  Tableau  ci-dessus, 

puisque  l'on  a  fait  usage  de  ces  nombres  pour  calculer  >.  -rr  >  montre  le  degré 

d'approximation  avec  lequel  peuvent  être  calculées  ces  valeurs. 

»  Il  importe  de  remarquer  que  les  valeurs  de  -r  ainsi  calculées  ne  sont 

comparables  que  si  les  rotations  magnétiques  considérées  sont  dues  à  )a 
propagation  de  la  lumière  au  travers  d'un  corps  bien  défini,  ou  d'un  sys- 
tème de  corps  dont  toutes  les  parties  agissent  de  la  même  manière.  Il  peut 
en  être  tout  autrement  pour  des  dissolutions  au  travers  desquelles  la  rota- 
tion magnétique  est  la  somme  ou  la  diflerence  entre  les  effets  produits  par 
le  dissolvant  et  par  le  corps  dissous.  Ainsi  j'ai  montré  qu'une  dissolution 

C.  R.,  1897,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N°  19.)  9' 


(  684  ;; 

de  perchlorure  de  fer  dans  l'eau,  de  densité  i,i55  environ,  avait  un  pouvoir 
rotatoire  positif  pour  les  rayons  rouges,  nul  pour  les  rayons  jaunes,  et 
négatif  pour  les  rayons  verts;  si  l'on  appliquait  à  cette  dissolution  le  calcul 
précédent  on  trouverait  que,  suivant  les  rayons  lumineux  étudiés,  le  mou- 
vement tourbillonnaire  intérieur  devrait  être  tantôt  droit,  tantôt  gauche, 
ce  qui  n'a  évidemment  aucun  sens. 

»  L'indépendance  entre  les  effets  des  divers  éléments  chimiques  tra- 
versés peut  se  manifester  môme  dans  les  combinaisons;  le  bichlorure  de 
titane,  qui  est  diamagnétique,  doit  ses  propriétés  optiques  négatives  au 
magnétisme  du  titane;  les  sels  de  nickel  au  coutraire  sont  positifs,  bien  que 
le  nickel  soit  un  métal  magnétique.  On  pourrait  citer  encore  bien  d'autres 
anomalies  de  cet  ordre. 

»  Ces  considérations  conduisent  à  vérifier  que,  dans  les  cas  où  l'hypo- 
thèse développée  plus  haut  est  applicable,  on  est  conduit  à  la  même  valeur 

de  -  pour  un  même  corps  quelle  que  soit  la  longueur  d'onde  de  la  lumière 

qui  ait  servi  aux  observations  optiques.  En  d'autres  termes,  la  formule  (3) 
doit  représenter  également  la  dispersion  rotatoire  magnétique,  et  pour  un 
même  corps  les  rotations  magnétiques  des  plans  de  polarisation  des  rayons 
de  diverses  longueurs  d'onde  devraient  être  proportionnelles  aux  valeurs  de 

l'expression  1  ^-  Je  n'ai  pas  encore  pu  faire  cette  vérification  pour  un  très 
grand  nombre  de  corps,  car  il  est  nécessaire  de  déterminer  la  dispersion 
des  substances  mêmes  dont  on  étudie  le  pouvoir  rotatoire.  On  trouve,  dans 
un  Mémoire  de  M.  Joubiu  ('),  des  nombres  qui  se  prêtent  à  cette  vérifi- 
caliou.  Ils  sont  relatifs  au  sulfure  de  carbone  et  à  la  créosote,  deux  liquides 
pris  pour  types  par  Verdet;  en  mettant  en  regard  les  valeurs  relatives  de 

la  rotation  magnétique  et  du  terme  1  -^  on  reconnaît  que  ces  deux  gran- 
deurs sont  à  très  peu  près  proportionnelles. 

Sulfure  de  carbone.  Créosote. 

Raies  -- — -^ — ~ — -■  "■                              "       ~~ "^       ~ 

du  -  dn_  X  — • 

spectre.  u.                         dX  w.                         dX 

C 0,76                0,75  0,75                0,76 

D 1,00                   1,00  1,00                    1,00 

E i,3o                1,35  i,3i                 1,32 

F 1,62                 1,69  1,62                 1,64 

G :  2,23                2,41  2,26                2,28 


^')  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  6"  série,  l.  XVI,  p.  log-iiS;  1889. 


(  685  ) 

>)  Il  résulte  de  celte  comparaison  que  la  formule  (3)  équivaut  aux  for- 
mules de  dispersion  proposées  par  divers  savants  pour  représenter  la  dis- 
persion rotatoire  magnétique,  dans  le  cas  des  rotations  positives.  Elle  ne 
s'applique,  pas  aux  rotations  négatives  du  bichlorure  de  titane.  Du  reste, 
j'ai  déjii  appelé  l'attention  sur  la  différence  profonde  des  lois  qui  régissent 
les  rotations  positives  et  les  rotations  négatives. 

«  L'hvpothèse  d'un  mouvement  tourbillonnaire  de  l'éther  dans  un 
champ  magnétique  ne  parait  donc  pas  contraire  à  l'expérience  et  permet 
de  relier  numériquement  entre  eux  des  phénomènes  qui  sont  tous  deux 
des  manifestations  de  l'action  d'un  champ  magnétique  sur  réthcr  lumi- 
neux. Le  phénomène  de  Faraday  se  prête  à  des  vérifications  mulliples, 
mais  de  nouvelles  déterminations  sont  nécessaires  pour  vérifier  si,  dans 
le  phénomène  de  Zeeman,  la  variation  de  longueur  d'onde  est,  comme 
l'indique  notre  hvpothèse,  proportionnelle  au  carré  de  la  longueur  d'onde 
et  à  l'intensité  du  champ  magnétique.  » 

PHYSIOLOGIE  PATHOLOGIQUE.  —  Étude  des  huîtres  de  Cette,  an  point  de  vue 
des  microbes  pathogènes.  Note  de  M.M.  Ad.  Sabatier,  A.  Ducamp 
et  J.-M.  Petit. 

«  L'ingestion  alimentaire  des  huîtres  a  paru,  dans  quelques  cas,  pouvoir 
être  rangée  parmi  les  causes  de  la  fièvre  typhoïde  :  le  mollusque  serait 
alors  le  vecteur  de  l'agent  pathogène  de  la  maladie;  la  pénétration  de  cet 
agent  pathogène  dans  l'intérieur  du  mollusque  serait  rendue  d'autant  plus 
facile  que  l'élevage  des  huîtres  se  fait  d'ordinaire  dans  des  eaux  riches  en 
débris  organiques. 

»  Nous  avons  étudié  cette  question,  pour  les  parcs  d'élevage  de  Cette  : 
les  conditions  de  cette  étude  nous  ont  été  singulièrement  facilitées  par  les 
ressources  que  nous  offraient  les  laboratoires  de  la  station  zoologique  de 
Cette,  annexe  de  l'Université  de  Montpellier. 

»  Les  parcs  d'élevage  où  nous  avons  puisé  les  éléments  de  ces  recherches 
sont  établis  dans  le  canal  qui  fait  conniiuniquer  le  port  de  Cette  avec  l'étang 
de  Tliau,  qui  est  une  véritable  mer  intérieure  deOooo*"^  de  superficie  et  de 
12"  de  profondeur  en  moyenne.  Le  port  reçoit  les  eaux  provenant  des 
égouts  de  la  ville;  mais  l'eau  du  port,  contaminée  sans  doute,  n'est  nulle- 
ment stagnante,  car,  suivant  la  prédominance  et  la  direction  des  vents,  les 
eaux  sont  fortement  et  constamment  entraînées  de  l'étang  vers  la  mer  ou 
de  la  mer  vers  l'étang. 


(  686  ) 

»  Pour  toutes  nos  recherches,  nous  avons  fait  des  cultures  en  effectuant 
des  prises  dans  la  cavité  palléale,  dans  l'épaisseur  des  tissus  et  dans  l'in- 
testin des  huîtres. 

»  Dans  une  première  série  d'investigations,  nous  avons  étudié  bactério- 
logiquement  les  huîtres  des  parcs  d'élevage,  et  caractérisé  les  espèces  mi- 
crobiennes que  l'on  rencontre  dans  leur  intérieur  :  nous  y  avons  fréquem- 
ment trouvé  les  espèces  rencontrées  communément  dans  les  eaux,  telles 
que  le  Micrococcus  fervidosus,  le  Micrococcus  Jlavus  liquefaciens,  le  Micrococ- 
cus  radiatus,  le  Bacillus  Jluorescens  liquefaciens,  le  Bacillus  mesentericus  vul- 
gatus,  le  Streptothrix  Fœrslen.  Mais,  dans  aucune  de  nos  recherches,  nous 
n'avons  trouvé  ni  le  coli-bacille,  ni  le  bacille  typhique. 

»  Les  recherches  comparatives,  faites  avec  les  huîtres  séjournant  depuis 
six  mois  dans  le  parc  d'élevage  et  avec  les  huîtres  arrivant  directement  de 
Marennes  et  n'ayant  pas  encore  été  mises  en  contact  avec  l'eau  du  parc 
d'élevage,  nous  ont  montré  dans  les  unes  et  dans  les  autres  les  mêmes 
espèces  microbiennes.  Il  n'y  avait  qu'une  différence  de  nombre:  les  huîtres 
retirées  de  l'eau  du  parc  d'élevage  au  moment  des  examens  étaient  plus 
riches  en  microbes  que  les  huîtres  de  Marennes,  examinées  au  moment  de 
leur  arrivée  au  parc  d'élevage  et  ayant  en  quelque  sorte  voyagé  à  sec  pen- 
dant un  temps  assez  long.  Ces  premières  recherches  ne  nous  ont  donc 
montré  la  présence  ni  du  coli-bacille,  ni  du  bacille  tvphique. 

»  On  pourrait  très  légitimement  objecter  que,  si  les  huîtres  n'ont  con- 
tenu ni  le  coli-bacille,  ni  le  bacille  typhique,  c'est  que  le  hasard  n'a  pas 
apporté  l'un  ou  l'autre  de  ces  germes  dans  leur  voisinage. 

«  Pour  rendre  la  contamination  plus  facile,  nous  avons  placé  dans  le 
canal,  à  l'embouchure  même  d'un  égout  provenant  de  rues  très  populeuses, 
des  huîtres  vivantes,  contenues  dans  une  cage  en  fil  de  fer  et  nous  les 
avons  ainsi  fait  séjourner,  de  vingt-cinq  jours  à  un  mois,  dans  ce  milieu 
riche  en  microbes.  L'examen  bactériologique  de  ces  huîtres  a  montré 
qu'elles  renfermaient  un  grand  nombre  de  microbes,  mais  qu'une  espèce 
y  était  nettement  prédominante,  quelquefois  à  l'état  de  culture  pure  : 
c'était  le  bacillus  Jluorescens  liquefaciens.  A  côté  de  cette  espèce  micro- 
bienne, rencontrée  d'une  façon  presque  constante,  nous  avons  quelquefois 
noté  la  présence  du  bacillus  luteus  et  du  micrococcus  fervidosus .  Ces  huîtres, 
ainsi  placées  pendant  un  mois  à  l'embouchure  d'un  égout,  n'ont,  par 
contre,  jamais  montré  dans  les  cultures  la  présence,  dans  leur  intérieur,  ni 
du  coli-bacille,  ni  du  bacille  typhique. 

))  Enfin,  nous  avons  institué  une  troisième  série  d'expériences,  dans  le 


(  G87  ) 
but  de  nous  rendre  compte  du  sort  que  subissent  le  coli-bacille  et  le  bacille 
tvphique,  lorsqu'ils  ont  été  expérimentalement  introduits  à  l'état  de  cultures 
pures  dans  les  huîtres  et  que  ces  dernières  restent  placées  dans  des  condi- 
tions identiques  à  celles  des  parcs  à  huîtres.  Cette  manière  de  procéder 
nous  a  paru  conforme  à  ce  qui  doit  se  passer  dans  la  nature,  l'huître 
infectée  par  le  coli-bacille  ou  par  le  bacille  typhique  ne  devant  être  con- 
sommée que  plus  ou  moins  longtemps  après  la  pénétration  de  ces  agents 
infectieux. 

»  A  diverses  reprises,  en  nous  servant  tantôt  de  cultures  sur  milieux  so- 
lides, tantôt  de  cultures  en  bouillons,  nous  avons  fait  pénétrer  dans  l'inté- 
rieur delà  cavité  palléale  d'un  très  grand  nombre  d'huîtres  vivantes,  soit 
des  cultures  pures  de  coli-bacille,  soit  des  cultures  pures  de  bacille  typhique. 
Les  huîtres  ainsi  inoculées  ont  été  ensuite  abandonnées  dans  l'eau  salée 
et  dans  des  conditions  analogues  à  celles  des  parcs  d'élevage.  Des  exa- 
mens réitérés  ont  été  pratiqués,  du  quatrième  au  douzième  jour  après  l'ino- 
culation. Pour  mettre  plus  facilement  en  évidence  le  coli-bacille  et  le  ba- 
cille typhique,  dans  les  diverses  huîtres  où  ils  avaient  été  séparément  dé- 
posés, nous  avons  eu  recours  à  la  différenciation  par  cultures  en  milieux 
phéniquéset  à  l'élévation  de  la  température  del'étuve;  ici  encore,  dans 
nos  nombreuses  recherches,  nous  n'avons  jamais  rencontré  ni  le  coli-ba- 
cille, ni  le  bacille  typhique.  (Ce  résultat  est  conforme  aux  recherches  de 
MM.  R.  Boyceet  W.  Herdmann,  de  Liverpool.) 

»  De  nos  recherches,  il  nous  paraît  légitime  de  tirer  les  conclusions 
suivantes  : 

»  Dans  les  conditions  oii  nous  nous  sommes  placés,  c'est-à-dire  dans  le 
parc  d'élevage  de  Cette,  les  huîtres,  au  moment  de  nos  divers  examens, 
n'ont  jamais  renfermé  que  des  microbes  d'espèces  banales,  telles  qu'on  les 
rencontre  dans  beaucoup  d'eaux  d'alimentation,  acceptées  comme  potables; 
le  bacille  typhique  et  surtout  le  coli-bacille  n'ont  jamais  été  rencontrés 
dans  nos  ensemencements. 

»  Les  huîtres  arrivant  directement  de  Marennes  contiennent  les  mêmes 
espèces  banales,  signalées  dans  les  huîtres  de  Cette  et  existant  communé- 
ment dans  les  eaux. 

Les  huîtres  placées  au  voisinage  de  l'embouchure  des  égouts  et  y  ayant 
séjourné  jusqu'à  un  mois  nous  ont  montré,  d'une  façon  constante,  la 
présence   abondante,  dans  leur    intérieur,  des  microbes   des    souillures 


(  688  ) 

d'origine  organique,  comme  le  bacillus  fliiorescens  Uquefaciens ;  mais,  là 
encore,  ni  le  coli-bacille,  ni  le  bacille  typhiqiie  n'ont  jamais  apparu  dans 
nos  cultures. 

»  Enfin,  en  déposant  directement,  dans  des  huîtres  vivantes,  des 
cultures  liquides  ou  solides  soit  de  bacille  typliique,  soit  de  coli-bacille,  et 
en  abandonnant  ensuite  ces  huîtres  dans  des  conditions  analogues  à  celles 
de  l'élevage,  nous  n'avons  pu,  en  commençant  nos  examens  au  quatrième 
jour  de  celle  infection  expérimentale,  rencontrer  ni  le  bacille  lyphiqiie,  ni 
le  coli-bacille  dans  l'intérieur  des  huîtres,  malgré  l'emploi  des  méthodes 
d'élection  pour  In  culture  de  ces  espèces  microbiennes.  Ces  microbes 
disparaissent  donc,  soit  que  l'eau  salée  du  canal  de  Cette  leur  constitue  un 
milieu  peu  favorable,  soit  que  les  huîtres  exercent  à  leur  égard  leurs 
moyens  de  défense  vitale. 

»  Nos  recherches  établissent  donc  que  le  coli-bacille  et  le  bacille  ty- 
phique  ne  se  trouvent  habituellement  pas  dans  les  huîtres  du  parc  d'élevage 
de  Cette,  même  lorsque  ces  coquillages  ont  été  placés  dans  les  points  où 
l'un  au  moins  de  ces  microbes  doit  être  présent,  et  même  lorsque  ces  mi- 
crobes ont  été  introduits  expérimentalement  et  que  l'examen  est  fait 
quelques  jours  après  cette  infection  expérimentale. 

))  Il  en  résulte  que  l'ingestion  alimentaire  des  huîtres  de  Celle,  considé- 
rée par  quelques  auteurs  comme  l'une  des  conditions  étiologiques  dé- 
montrées 'le  la  fièvre  typhoïde,  ne  nous  paraît  pas  mériter  de  prendre 
place  définitivement  en  médecine. 

»  Nous  ajouterons  que  celle  absence  du  coli-bacille  dans  les  huîtres  de 
Cette  paraîtra  peut-être  étonnante,  étant  donné  que  les  eaux  du  canal  de 
Cette  reçoivent  des  liquides  d'égouts  qui  contiennent  certainement  ce  mi- 
crobe, mais  nous  ne  pouvons  cependant  nous  refuser  à  reconnaître  son 
absence  dans  ces  mollusques,  et  nous  croyons  pouvoir  en  trouver  l'expli- 
cation dans  ce  fait  que  les  eaux  du  canal,  où  sont  situés  les  parcs  à  huîtres, 
sont  constamment  animées  d'un  mouvement  rapide,  dû  au  courant  allant 
de  la  mer  à  l'étang  ou  de  l'étang  à  la  mer,  à  travers  les  canaux. 

))  Ces  faits  nous  paraissent  d'ailleurs  tout  à  fait  en  harmonie  avec  les 
résultats  statistiques  recueillis  par  l'un  de  nous  et  montrant  que,  à  Celte,  le 
nombre  des  cas  de  fièvre  typhoïde  ne  dépasse  pas  la  moyenne  des  autres 
villes  de  même  population,  quoique  la  consommation  des  huîtres  des  parcs 
y  soit  très  considérable,  puisqu'elle  atteint  2  millions  d'huîtres  par  an.  » 


I 


(  689  ) 
M.  E.  DucLAUx  fait  hommage  à  l'Académie  du  premier  Volume  d'un 
«  Traité  de  Microbiologie  »  qu'd  vient  de  publier.  Ce  Volume  est  consacré 
à  la  Microbiologie  générale  et  à  ses  applications  à  l'hygiène  du  sol,  de  l'air 
et  des  eaux. 

MÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

M.  Léonard  adresse  une   série  de  planches  relatives  à  un   «   Navire 

aérien  ». 

(Renvoi  à  la  Commission  des  Aérostats.) 

M.  F. -S.  GiAcisTo  adresse,  de  Florence,  un  Mémoire  sur  la  direction 

des  ballons. 

(Renvoi  à  la  Commission  des  Aérostats.) 

M.  Albert  Gacdry  est  adjoint  à  la  Commission  du  grand  prix  des 
Sciences  physiques. 

CORRESPONDANCE. 

Le  Comité  des  Agriculteurs  de  Seine-et-Marne  et  des  Vétérinaires 
FRANÇAIS  invite  l'Académie  à  se  faire  représenter  à  l'inauguration  du  monu- 
ment élevé  à  Pasteur,  dans  la  ville  de  Melun. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  à  l'Académie  la  perte  que  la  Science 
vient  de  faire  par  la  mort  de  M.  Scheering.  Géomètre  cminent,  auteur  de 
beaux  Mémoires  sur  la  Physique  mathémalique,  M.  Scheering  avait  acquis 
des  droits  à  la  reconnaissance  des  Géomètres  par  la  publication  des 
Œuvres  de  Gauss. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  une  brochure  de  M.  Ernest  Besnier  intitulée  :  «  Sur  la 
Lèpre  :  rôle  éthiologique.  —  I.  De  l'hérédité.  —  IL  De  la  transmissibilité.  » 
(Présentée  par  M.  Bouchard.) 

M.  le  D'  de  Lorme  prie  l'Académie  de  le  comprendre  parmi  les  can- 


(  (igo  ) 

didats  à  la    place  de  Correspondant,   laissée    vacante    par    la    mort   de 
M.  Tholozan. 

(Renvoi  à  la  Section  de  Médecine  et  Chirurgie.) 

M.  Mascart,  en  déposant  sur  le  Bureau  de  l'Académie,  pour  les  Archives 
de  l'Institut,  des  copies  de  Lettres  de  Maupertuis,  s'exprime  comme  il  suit  : 

«  M.  Hildebrandsson,  directeur  del'observatoiremétéorologiqued'Upsal, 
a  trouvé,  dans  les  papiers  de  Celsius,  des  copies  anciennes  de  Lettres 
adressées  à  ce  savant  par  Maupertuis,  et  a  eu  l'obligeance  de  m'en  commu- 
niquer de  nouvelles  copies,  que  j'ai  l'honneur  de  déposer  sur  le  Bureau  de 
l'Académie. 

»  Ces  Lettres  me  paraissent  présenter  un  véritable  intérètc.pour  l'His- 
toire de  la  Science;  on  y  trouve,  en  particulier,  des  détails  curieux  sur  les 
polémiques  assez  vives  qui  ont  eu  lieu  à  propos  des  expéditions  deLaponie 
et  du  Pérou  pour  la  mesure  de  la  Terre.   » 


ASTRONOMIE.  —  Observations  de  la  comète  Perrine  (oct.  i8()']),  faites  à  l'ob- 
servatoire d'Alger,  à  l'équatorial coudé  de  0^,3 iS,  par  MM.  Rambaud  et 
Sy,  présentées  par  M.  Lœwy. 

Comète  —  Étoile. 

Étoile ^ — ^- ^ ~  Nombre 

Dates  de  Ascension  de 

1897.  comparaison.  droite.  Déclinaison.  compar.  Observ. 

Octobre  21 a  —8.29,28  +i.5i,3  i4:2o  R 

21 a  — 3.60,76  +  4-19)1  14:20  S 

23 b  +5.43,45  -+-21.   0,4  i5:2o  R 

23 b  +5.11,18  +23.28,6  i5:2o  S 

28 c  — 5.53,37  +  2.12,0  9^20  R 

28 c  —7.   5,3i  +  2.49,2  9:20  S 

Positions  des  étoiles  de  comparaison. 

Asc.  droite         Réduction       Déclinaison        Réduction 
Dates  moyenne  au  moyenne  au 

1897.  *  1897,0.  jour.  1897,0.  jour.  Autorités. 

'>"„,'„  ^   ,  „•  ,„■      "  ^'        ,  l  Rombergn°725  +  Bonn,  1. 1,  n°  26 

Oct,  21..      a       3.    1.34,08     +10, 4i      +73.48.  iq,o     +16,1     i  "       ^  '       ' 

'  (      page  167. 

23..      b       2.23.24,99     +11,01      +76.15.47,4     +21,2         XVIP  Volume  de  Dorpal. 
28..     c       o.  6.   4,87     +12,24     +81.24.32,1     +34,5         B.D.Z  +  Si",  n°  2. 


(691  ) 

Positions  apparentes  de  la  comète. 


Temps 

Ascension 

Dates 

moyen 

droite 

Log.  fact. 

Déclinaison 

Log.  fact 

1897. 

d'Alger. 

apparente. 

parallaxe. 

apparente. 

parallaxe 

Ocl.  31  .  . 

h       m       s 

9.36.33 

, 

h        m        s 
2.58. I 5, 2  1 

0,ll4« 

-H73'.5o'.26',4 

0 , 466„ 

21  .  . 

10. 18.54 

9 

2.57.53,73 

O,o32„ 

+73.52.54,2 

0,582„ 

23.. 

9.44.43 

2 

2.29.19,45 

o,io5„ 

+76.37.    9,0 

0,621,. 

23.. 

10.28.   3 

4 

2.28.47,18 

î-g/S» 

+76.39.37,2 

0 ,  690,, 

28.. 

13.43.   3 

6 

0.   o.îS,  7 

0,454 

+81.27.19 

0,374,. 

28.. 

14. 23. 35 

3 

23.59. 11,8 

0,486 

+81.27.56 

0,071,. 

»  2  1  octobre.  —  Le  noyau  de  la  comète  est  comparable  à  une  étoile  de  12''  gran- 
deur; la  queue,  dont  l'angle  de  position  est  de  199",  a  une  étendue  de  2'  environ. 

»  28  octobre.  —  Les  observations  sont  très  difficiles  à  cause  delà  faiblesse  du  noyau 
qui,  depuis  le  21,  a  beaucoup  diminué  d'éclat.  L'angle  de  position  de  la  queue  est 
de  143°.  » 


ANAL"ïSE  MATHÉMATlQUli:.     —     Sur    la    théorie    générale    des  fondions 
de  variables  réelles .  Note  de  M.  R.  Baire,  présentée  par  M.  Appell. 

«  I.  Considérons  une  fonction  d'une  variable  réelle  x  définie  dans  un 
certain  intervalle  et  pos.sé(lant  la  propriété  suivante  :  pour  chaque  valeur 
x„  de  X  et  pour  tout  nombre  positif  £,  il  existe  un  nombre  x  tel  que  la  con- 
dition x,j  —  si.<^x<^Xf,-^a.  entraîne 

/(.r)</(^„)  +  E. 

»  La  fonction  possède  ainsi  l'une  des  deux  propriétés  dont  l'ensemble 
constitue  la  continuité.  Si  l'on  convient  d'appeler  maximum  en  x^  la  limite 
du  maximum  de  la  fonction  dans  l'intervalle  x^,  —  «,  ,r„  +  a  lorsque  a  ten  1 
vers  o,  on  dira  que  la  fonction  considérée  est  toujours  égale  à  son  maximum. 

»  Pour  avoir  un  exemple  d'une  telle  fonction,  partons  d'une  fonction 
/{x)  absolument  quelconque;  la  fonction  ^(x)  qui,  en  chaque  point  x„, 
a  pour  valeur  le  maximum  en  x„  (]e/(^x^,  est  toujours  égale  à  son  maximum. 
De  même,  la  fonction  'K-r)  qui,  en  chaque  point,  est  égale  au  minimum  de 
/{x)  est  toujours  égale  à  son  minimum.  Enfui,  la  fonction 

(^(x)=^{x)-'\^(x), 

que  l'on  peut  appeler  V oscillation  au  point  x  (limite  de  l'oscillation  dans 
l'intervalle  .r^  —  a,  x„  H-  a),  est  toujours  égale  à  son  maximum. 

C.  R.,   1897,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N«  19.)  92 


{  692  ) 

M  On  peut  reconnaître  que,  pour  une  fonction  toujours  égale  à  son 
maximum  (on  à  son  minimum),  il  v  a  dans  tout  intervalle  des  points  où 
elle  est  continue,  ce  qu'on  exprime  en  disant  que  c  est  une  fonction 
ponctuellement  discontinue. 

»  Je  signale  le  théorème  suivant,  qui  m'a  été  utile  dans  les  recherches 
exposées  plus  loin  : 

»  Une  fonction,  qui  est  toujours  égale  à  son  maximum,  et  qui  a  toujours 
son  minimum  égal  à  zéro,  atteint  la  valeur  zéro  pour  une  infinité  de  points 
dans  tout  intenalle. 

»  II.  Il  est  facile  de  former  un  exemple  d'une  fonction  de  deux  variables 
X  et  r,  déterminée  pour  tous  les  points  du  plan,  toujours  continue  par  rap- 
port à  chacune  des  deux,  variables,  mais  discontinue  en  un  point  par  rap- 
port à  leur  ensemble.  On  peut  prendre,  par  exemple,  la  fonction  qui  est 

égale  à  o  pour  les  points  de  Ox  et  de  Oy,  et  à  —^- — ;  pour  les  points  situés 

x'  +  y- 

en  dehors  de  ces  axes.  En  tout  point  distinct  de  l'origine,  la  fonction  est 
continue  au  sens  ordinaire;  à  l'origine,  elle  est  encore  continue  par  rap- 
port à  X  et  par  rapport  à  y,  mais  elle  éprouve  une  discontinuité  si  l'on 
déplace  le  point  x,  y  suivant  une  direction  oblique. 

»  En  partant  de  cet  exemple  ou  d'autres  exemples  analogues,  il  est  pos- 
sible de  former  une  fonction  qui  sera  toujours  continue  par  rapport  à 
chacune  des  variables,  et  telle  cependant  qu'il  n'existe  aucune  aire  où  elle 
soit  toujours  continue  par  rapport  à  leur  ensemble.  Pour  cela,  rangeons 
tous  les  points  du  plan  dont  les  deux  coordonnées  sont  rationnelles  en  une 
suite  simplement  infinie  a,p,,a^(!io,  ....  a„p„,  ....  Soit  «a,p  une  fonction 
telle  que  celle  dont  nous  venons  de  parier,  discontinue  par  rapport  à  l'en- 
semble a;,  y  au  point  a,  p  et,  de  plus,  inférieure  en  valeur  absolue  à  im 
nombre  fixe.  Si  1a„  est  une  série  absolument  convergente,  2a„«j^  «^^  sera 
une  fonction  possédant  les  propriétés  indiquées. 

»  On  est  ainsi  conduit  à  se  poser  les  questions  suivantes.  En  premier 
lieu,  si  l'on  assujettit  une  fonction  de  deux  variables  à  être  continue  par 
rapport  à  chacune  d'elles,  ces  conditions  entraînent-elles  d'autres  consé- 
quences relativement  à  la  manière  d'être  de  la  fonction?  En  particulier,  la 
succession  de  valeurs,  prise  par  la  fonction  sur  une  courbe  du  plan,  par 
exemple  sur  la  droite  a?  =  y,  consLitiie  une  fonction  d'une  variable  cpii, 
nous  venons  de  le  voir,  n'est  pas  nécessairement  continue;  est-elle  assu- 
jettie à  des  conditions,  et  quelles  sont  ces  conditions?  En  se  plaçant  au 
point  de  vue  opposé,  on  se  donnera  a  priori  une  succession  de  valeurs  sur 


(  693  ) 

X  =  Y,  et  l'on  cherchera  s'il  est  possible  de  former  une  fonction  de  deux 
variables  toujours  continue  par  rapport  à  chacune  d'elles  et  prenant  sur 
ce  =  V  les  valeurs  données. 

»  Je  suis  parvenu  à  résoudre  en  partie  ces  problèmes.  En  ce  qui  con- 
cerne le  premier  point  de  vue,  j'ai  obtenu  les  théorèmes  suivants  : 

»  Théorème  A.  —  Si  une  fonction  de  deux  variables,  déterminée  dans  une 
certaine  région,  est  continue  par  rapport  à  chacune  d'elles,  il  existe  dans  toute 
aire  des  points  en  chacun  desquels  la  fonction  est  continue  par  rapport  à  l'en- 
semble des  deux  variables;  en  d'autres  termes,  la  fonction  est  ponctuellement 
discontinue  par  rapport  à  l'ensemble  x,  y. 

»  Théorème  B.  —  Dans  les  mêmes  conditions,  la  succession  des  valeurs 
prise  par  la  fonction  surx  =  y  forme  une  fonction  d'une  variable  qui  est  ponc- 
tuellement discontinue.  Ce  résultat  s'étend  d'ailleurs  à  toute  courbe  décom- 
posable  en  arcs  sur  chacun  desquels  x  et  y  sont  fonctions  uniformes  l'un 
de  l'autre. 

«  Les  démonstrations  de  ces  théorèmes  sont  basées  sur  la  proposition 
que  j'ai  indiquée  à  la  fin  du  paragraphe  1. 

»  Pour  traiter  la  seconde  question,  où  l'on  se  donne  à  l'avance  une 
fonction  d'une  variable,  il  est  naturel  de  suivre  la  marche  suivante  :  étudier 
d'abord  les  cas  de  discontinuités  les  plus  simples,  et  chercher  à  ramener 
les  lonctious  les  plus  générales  à  des  types  particuliers  pour  lesquels  on 
saura  si  le  problème  est  possible  ou  non.  En  suivant  cette  voie,  je  suis 
arrivé  à  démontrer  que  le  problème  est  possible  lorsque  la  fonction  donnée 
rentre  dans  l'une  des  catégories  suivantes  : 

»  I"  Les  discontinuités  de  seconde  espèce  [c'est-à-dire  celles  pour  les- 
quelles f(x  -\-  o)  et  /"(a?  —  o)  n'existent  pas  tous  les  deux]  n'existent  pas, 
ou  bien  sont  en  nombre  fini,  ou  bien  ont  lieu  en  des  points  formant  un 
ensemble  dont  le  premier  dérive  est  dénombrable.  Ce  théorème  se  lié- 
montre  par  voie  de  récurrence,  et  en  utilisant  les  résultats  de  M.  Cautor 
sur  les  ensembles. 

»  u°  La  fonction  n'a  de  discontinuités  qu'en  des  points  formant  un  en- 
semble parfait,  qui  n'est  condensé  dans  aucun  intervalle,  et  de  plus  elle  a 
la  même  valeur  en  tous  les  points  de  cet  ensemble. 

M  3°  La  fonction  est  une  somme  d'un  nombre  fini  ou  infini  de  fonctions 
rentrant  dans  l'une  des  deux  classes  précédentes. 

»  On  n'obtient  pas  encore  ainsi  toutes  les  fonctions /7t»rtrtMe//e/72ert^û?i^co//- 
tinues,  de  sorte  que  la  question  de  savoir  si  la  condition  nécessaire  que  nous 
avons  trouvée  est  suffisante  n'est  pas  complètement  résolue.  Je  montre 


(  694  ) 
qu'on  peut  la  ramènera  celle-ci  :  voir  si  le  problème  est  possible  pour  une 
fonction  égale  partout  à  o,  sauf  aux  points  d'un  ensemble  E  où  elle  est 
ésale  à  i,  l'ensemble  E  n'étant  condensé  dans  aucun  intervalle  et  étant 
d'ailleurs  quelconque. 

»  III.  Quand  on  considère  une  fonction  de  plus  de  deux  variables,  le 
théorème  A  se  généralise  de  la  manière  suivante  : 

»  Si  l'on  peuf  partager  les  variables  jc,  ,iv.,,....x^  en  deux  groupes  x^x.,...XJ, 
etXj,^.^  Xp^.^..  x^tels  que  la  fonction  donnée  soit,  partout  continue  par  rapport 
à  chacun  de  ces  deux  groupes  de  variables,  il  y  a,  dans  tout  domaine  à  n  di- 
mensions, des  points  où  la  fonction  est  continue  par  rapport  aux  n  variables. 

»  On  voit  qu'il  reste  à  étudier  le  cas  où  l'on  suppose  seulement  la  con- 
tinuité par  rapporta  chacune  des  /î  variables;  les  démonstrations  employées 
pour  deux  variables  ne  semblent  plus  s'appliquer  à  ce  cas,  du  moins  d'une 
façon  immédiate.  » 


PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.   —  Sur  le  potentiel  de  la  double  couche. 
Note  de  A.  Liapouxoff,  présentée  par  M.  Poincaré. 

<i   Soit  S  une  surface  admettant  un  plan  tangent;  considérons  l'intégrale 

^^    rucos<fds 

qui  représente,  avec  les  notations  très  connues,  ce  que  l'on  appelle  poten- 
tiel d'une  double  couche. 

»  On  admet  généralement  que,  les  points  P  et  P'  se  rapprochant  indéfi- 
niment du  point  Mu,  on  a 

V  On  /,.  \  dn  /p. 

»  Mais  on  n'a  jamais  donné  de  cette  propriété  de  démonstration  suffi- 
sante. 

))   Voici  les  résultats  auxquels  je  suis  arrivé  : 

»  Théorème  I.  —  La  /onction  [j.  étant  une  fonction  continue  quelconque, 
supposons  que,  au  point  Mo,  les  sections  normales  de  la  surface  ont  toutes  des 
courbures  finies  et  déterminées.  Alors,  si  tes  points  P  et  P'  tendent  vers  M„  de 
manière  qu'on  ait  toujours 

PM„  =  M„P', 


(  G95  ) 
on  aura 

))  Théorème  II.  —  La  condition  précédente  relative  au  point '^ç^étanl  rem- 
plie, prenons  ce  point  pour  pôle  des  coordonnées  polaires ,  le  rayon  vecteur  o  et 
l'angle  polaire  0,  dans  le  plan  tangent  à  la  surface,  et  posons 

—  f'^,j.dfi  =  û.. 
Alors,  toutes  les  fois  que  l'on  pourra  trouver  un  nombre  positif  ol,  tel  qu'on  ail 

p  =  0  \    r  / 

i^.„  éta/it  la  valeur  de  y.  au  point  Mo,  on  aura  des  limites  déterminées  pour 

\<)n),:      \,)n),. 
et  ces  limites  seront  égales. 

»  En  me  bornant  ici  seulement  à  ces  énoncés,  j'exposerai  mon  analyse, 
si  l'Académie  me  permet,  dans  une  autre  Communication. 

M  Pour  démontrer  le  théorème  I,  je  prends  Mo  pour  origine  et  la  nor- 
male pour  axe  des  :;,  et  je  pose 

W  =  W„-i-W,, 

Wo  et  W,  étant  les  potentiels  dus  aux  parties  de  la  surface  dont  la  distance 
à  l'axe  des  z  est  respectivement  plus  petite  ou  plus  grande  que  R. 
»  Je  pose 

et  j'arrive  à  la  fornuile  suivante 

W„(  =  )  -  W;,(-  :;)  ^  -  '^JUt^^ll^  ^  F(z,  R), 

et,  par  suite,  en  passant  au  potentiel  W(;)  de  la  surface  entière, 

W(z)  -  W'(-  -)  =  F(:;,  R)  +  W;  (--)- W;  (-  z)  -  ^"'^""°'^'f, 

F(z,  R)  étant  une  fonction  qu'on  pourra  faire,  en  atlribuanl  à  R  une  valeur 


(  696  ) 

suffisamment  petite  et  indépendante   de  z,  aussi  voisine  de  zéro  qu'on 
voudra,  et  cela  pour  toutes  les  valeurs  de  z.  La  formule  obtenue  fait  donc 

voir  que  l'on  a 

Iim[W'(  =  )- W'(-=)]  =  o, 

et  c'est  bien  le  théorème  1. 

»   Supposons  maintenant  que  les  conditions  du  second  théorème   se 
trouvent  remphes,  on  pourra  écrire 


w;(:;)-- 


1'(:^,R), 


en  désignant  par  <ï>(s,  R)  une  fonction  de  la  même  espèce  que  la  fonction 
F(s,  R)  considérée  tout  à  l'heure. 

»   Or,  on  s'assure  facilement  que  l'expression  W,  (o)  —  -^rr^  tend,  pour 

R  =  o,  vers  une  limite  déterminée.  Donc,  en  désignant  cette  limite  par  L 
et  en  remarquant  qu'en  vertu  de  l'expression  de  W'^^iz)  on  a 


'^^^L 


w'(=)-L  =  <i>(5.R)  +  w;(o)      ^ 

-hW;(s)-  W;(o)+27ra„ 

on  arrive  à  la  conclusion  que 

limW'(::)=L, 
et  c'est  le  théorème  II.  » 


I^^ 


(R^-t-.-=)-^ 


37r|J.DBI(,R'3 

(R^ +  ..=  )' 


PHYSIQUE.  —  Sur  le  mécanisme  de  la  polarisation  rolatoire  magnéuque. 
Note  de  M.  André  Broca,  présentée  par  M.  A.  Cornu. 

«  Dans  l'étude  qu'il  vient  de  faire  du  phénomène  de  M.  Zeeman, 
M.  Cornu  (  '),  après  avoir  établi  les  meilleures  conditions  de  l'expérience, 
insiste  sur  ce  point  que  sa  production  nécessite  la  présence,  dans  le  champ 
magnétique,  de  la  source  lumineuse  elle-même.  Des  essais  faits  pour  voir 
si  un  résultat  du  même  ordre  n'aurait  pas  lieu  quand  le  rayon  polarisé  tra- 
verse seulement  le  champ  magnétique  lui  ont  donné  un  résultat  négatif. 
Ces  essais  ont  été  faits  avec  la  liqueur  de  Thoulet. 


(  '  )  Cornu,  Comptes  rendus,  l.  CXXV,  p.  555. 


(  697  ) 

.  Le  même  résultat  négatif  avait  été  obtenu  il  y  a  vingt  ans  par  Tait  ('). 
Ces  tentatives  devaient  être  essayées  d'après  les  idées  de  Maxwell  sur  la 
polarisation  rotatoire  magnétique.  D'après  celles-ci,  le  champ  magnétique 
est  dû  <à  un  mouvement  tourbillonnaire  autour  des  lignes  de  force  du  milieu 
qui  transmet  les  actions  magnétiques  (-).  Ce  seul  fait  permet  d'expliquer 
l'addition  des  rotations  pour  un  même  rayon  parcourant  le  champ  d'abord 
dans  un  sens,  puis  dans  l'autre,  quel  que  soit  le  mode  d'action  du  champ 
sur  le  rayon;  ceci  résulte  de  simples  considérations  de  symétrie.  Il  restait 
à  savoir  si  la  réaction  du  champ  sur  le  rayon  circulaire  était  de  nature 
purement  élastique,  c'est-à-dire  sans  modification  de  la  quantité  d'énergie 
transmise,  ou  s'il  y  avait  une  modification  de  la  quantité  d'énergie  lumi- 
neuse sous  l'action  du  champ.  Dans  le  premier  cas,  la  vitesse  de  propa- 
gation seule  sera  modifiée.  M.  Cornu  (')  a  montré  qu'il  y  a  effectivement 
une  modification  de  la  vitesse  de  propagation.  Il  faut  savoir  si  le  second 
effet  ne  se  produit  pas. 

»  Ce  second  eflel  peut  se  produire  de  deux  façons  :  ou  bien  par  une  va- 
riation du  rayon  du  cercle  de  trajectoire  d'une  molécule  d'élher,  ou  bien 
l)ar  un  relard  ou  une  avance  de  la  molécule  restant  sur  sa  même  trajectoire. 
C'est  de  ce  second  effet  que  dépendrait  le  changement  de  période.  J'ai 
cherché  à  montrer  avec  précision  qu'il  n'existe  pas. 

»  J'ai  opéré  d'abord  avec  la  liqueur  de  Tlioulet.  La  lumière  employée 
était  celle  du  Soleil.  La  lumière  était  polarisée  circulairement  avant  de  pé- 
nétrer dans  le  champ  magnétique.  L'électro-aimant  était  celui  de  Faraday, 
le  courant  était  de  20  ampères,  la  cuve  avait  1'="  d'épaisseur.  La  rotation 
était  alors  de  G°  à  7°.  L'appareil  de  dispersion  était  un  réseau  de  Ilowland 
de  3"'  de  rayon,  i2<=™  d'ouverture,  ï^,']3  d'écartement  de  traits.  Le  pointé 
se  faisait  avec  un  oculaire  micromctrique,  on  pouvait  apprécier  un  dépla- 
cement de  ~  environ  de  la  distance  des  deux  raies  D. 

»  Dans  ces  conditions,  je  n'ai  rien  observé.  Il  est  aisé  de  voir  qu'il  devait 
eu  être  ainsi.  En  admettant  que  toute  la  rotation  soit  due  à  la  modification 
de  force  vive  qui  change  la  période,  on  voit  que,  1'=''  de  liqueur  de  Thoulet 
tlonnant  dans  le  champ  employé  environ  G"  de  rotation,  ceci  correspond 
à  un  retard  lie  -^  de  j)ériode  pour  tout  le  parcours  du  rayon  dans  le  champ 


(')  Sur  une  influence  possible  du  magnèlisme  sur  l'absorption  de  la  lumière 
[Proc.  Roy.  Soc.  of  Edinburgh,  session  1875-1876,  p.  118). 

(-)  Maxwell,  Électricité  et.  Magnétisme,  l.  II,  p.  5i4.  (Traduclioii  française.) 
(')  Comptes  rendus,  l.  XCII,  p.  i368. 


sinot  +  sina.'  = 

m  \ 
c 

da' 

m 

dX 

e  cosa' 

(  (^98  ) 

magnétique,  qui  exige  3oooo  périodes  environ.  Donc  la  période  serait 
modifiée  dans  ce  parcours  de  5.io-'  environ  de  sa  valeur.  Je  ne  pouvais 
apprécier  une  aussi  faible  variation.  :. 

).   J'ai  alors  utilisé  la  propriété  suivante  du  réseau  :  la  formule  de  dévia-  ^ 

lion  est,  en  appelant  oc,  a'  les  angles  d'incidence  et  de  diffraction,  \  la  Ion-  | 

gueur  d'onde,  e  l'écartement  des  traits,  m  un  nombre  entier. 


d'où,  pour  a  constant. 


Donc,  pour  a.'  =  90",  la  diffraction  étant  rasante,  la  dispersion  est  infinie. 
J'ai  opéré  avec  le  sixième  spectre  et  la  région  h  du  spectre  solaire,  qu'on 
peut  amener  à  la  diffraction  rasante  pour  ce  spectre.  Un  premier  spectre 
peu  étalé  tombait  sur  la  fente  du  réseau,  permettant  d'isoler  le  sixième 
spectre  des  précédents  et  suivants.  La  distance  de  la  fente  au  réseau  était 
réglée  de  manière  que  les  lignes  fussent  à  l'infini,  et  l'observation  faite 
au  moyen  d'une  lunette  astronomique.  Dans  ces  conditions,  aucun  dépla- 
cement n'a  pu  être  observé.  Les  images  étaient  moins  bonnes  et  surtout 
plus  difficiles  à  obtenir  que  dans  le  spectre  normal,  mais  la  dispersion  était 
très  considérable,  car  déjà  sur  le  cinquième  spectre,  les  deux  raies  D 
amenées  à  la  diffraction  presque  rasante  ne  pouvaient  être  ensemble  dans 
le  champ  de  la  lunette. 

»  J'ai  ensuite  pensé  que,  pour  être  sûr  de  l'absence  complète  du  phéno- 
mène, il  fallait  s'adresser  à  un  corps  ayant  un  pouvoir  rotatoire  spécifique 
d'un  autre  ordre  que  la  liqueur  de  Thoulet.  C'est  le  cas  du  fer  transparent, 
comme  l'a  montré  Rundt.  J'ai  donc  préparé  des  dépôts  électrolytiques  de 
fer  transparent  sur  verre  platiné,  au  moyen  d'un  bain  d'oxalate  double 
ferroso-potassique,  aimablement  préparé  pour  moi  par  M.  A.  Chassevant. 
Quelques  précautions  sont  nécessaires  relativement  à  la  densité  du  courant 
et  à  la  concentration.  La  rotation  que  j'ai  pu  obtenir  avec  ces  lames  a  été, 
pour  les  points  encore  bien  transparents,  d'environ  3o'.  L'épaisseur, 
évaluée  d'après  les  données  de  l'électrolyse,  est  de  l'ordre  de  o"^,  or.  Nous 
aurions  donc,  dans  l'hypothèse  d'une  altération  de  période,  un  retard  de 
-^  de  circonférence  en  ^^  de  longueur  d'onde,  soit  ^  de  période.  La  Ion- 
eueur  d'onde,  0,589,  devrait  devenir  0,61 5  et  o,565  suivant  le  sens  du 

courant. 

M   La  lumière  étant  très  diminuée  par  l'absorption  du  fer,  j'ai  dû  renoncer 


(  699) 
H  In  (lifTraclion  rasante  et  prendre  les  rai(\s  D.  Le  pointé  se  faisait  moins 
bien,  seulement  à^  près  de  leur  dislance  :  la  longueur  d'onde  se  détermi- 
nait donc  encore  à  ^„,'„„  près  de  sa  valeur.  L'observalion  ne  donnant  rien, 
cela  prouve  que,  s'il  va  un  retard  ou  une  avancedu  mouvement  vibratoire, 
ce  phénomène  produit  au  plus  ~^  de  la  rotation,  car  la  variation  produite 
par  l'inversion  du  sens  du  courant  serait  de  -',,. 

»  r.es  expériences  de  i\I.  Cotton  (')  et  de  M.  Righi  avaient  déjà  montré 
cju'il  n'y  avait  pas  d'absorption  lumineuse  ni  d'augmentation  d'intensité 
dans  le  champ  magnétique,  sauf  peut-être  dans  le  cas  du  (ér.  Mes  expé- 
riences permettent  d'affirmer  que,  même  dans  ce  cas,  s'il  y  a  absorption  de 
lumière,  elle  se  produit  sans  changement  de  période  (-). 


THERMODYNAMIQUE.  —  De  la  variation  de  l'énergie  dans  les  transfor- 
mations isothermes.  —  De  l'énergie  électrique.  Note  de  M.  H.  Pki.l.vt, 
présentée  par  M.  Lippmann. 

«  Dans  l'évaluation  de  la  variation  d'énergie  d'un  système,  on  néglige 
souvent,  on  dehors  de  l'étude  de  la  Thermodynamique  proprement  dite, 
de  préciser  la  nature  exacte  de  la  transformation.  Dans  Liien  des  cas  le  phé- 
nomène est  supposé  assez  lent  pour  que  la  température  du  système  reste 
sensiblement  égale  à  la  température  constante  du  milieu  ambiant.  Mais 
tout  en  supposant  la  transformation  isotherme,  on  la  suppose  aussi  adiaba- 
tique,  car  on  ne  tient  compte  que  du  travail  des  forces  extérieures,  en 
négligeant  les  quantités  de  chaleur  que  le  système  doit  prendre  ou  céder 
au  milieu  ambiant  pour  maintenir  sa  température  constante.  C'est  là  une 
faute,  car  il  est  rare  qu'une  transformation  soit  réellement  à  la  fois  adia- 
batique  et  isotherme. 

»  Considérons,  en  effet,  un  système,  siège  d'une  transformation  réver- 
sible, qui  ne  reçoit  du  milieu  extérieur  que  de  la  chaleur  et  du  travail. 

(')  Cotton,  Éclairage  électrique,  t.  VIII,  p.  162  et  199. 

(')  Le  succès  de  l'applicalion  des  équations  de  Lagrange  aux  phénomènes  diiuliic- 
lion  semble  prouver  que  l'énergie  du  champ  magnétique  est  de  l'espèce  cinétique. 
Cette  énergie  modifie  les  propriétés  purement  élastiques  du  champ  pour  les  rayons 
circulaires  et  ne  modifie  que  celles-là.  11  semble  donc  que  le  champ  magnétique 
prouve  expérimentalement  la  possibilité  de  l'idée  de  Lord  Kelvin  :  L'élasticité  peut 
être  due  à  un  mode  de  mouvement.  [Lord  l'kELvr;,  Conférences  et  allocutions  (Tra- 
duction française,  p.  93).] 

C.   K.,  1897,  V  Ser::estre     (T.   CXXV.  N'   19.)  \)^ 


(  7<^o  ) 
Soient  T  sa  tempéralure  thermodynamique  et   r  une  autre  variable  dont 
dépend  son   état.  Dans  une  transformation   élémentaire,  la   quantité  de 
chaleur  r/Q  et  le  travail  dW  mis  en  jeu  peuvent  être  représentés  par  j 

( , )  r/Q  =  adT  -H  bdx,         dW  =  hdl  +  kdx\  \ 

les  différentielles  d\}  et  d'à  de  l'énergie  et  de  l'entropie  s'expriment  alors 
par 

(2)  r/U  =  J^Q  -  rfW  =  (Jrt  -  h)dT  +  {Zh  —  k)Jx, 

(3)  ^S  =  Ç  =  |./T+|«?^. 

))   En  écrivant  à  la  façon  ordinaire  que  d\}  et  rfS  sont  des  différentielles 
exactes,  on  obtient  deux  relations  qui  par  élimination  donnent 


(4)  />- 


T/dA-  _  dh_ 


formule  qui  renferme,  comme  cas  particuliers,  les  formules  bien  connues 
de  Clapeyron,  et  qu'on  pourrait  appeler  la/ormule  de  Clapeyron  généralisée. 
Elle  montre  que,  sauf  le  cas  où  la  différentielle  du  travail  c?W  est  une  dif- 
férentielle exacte,  cas  exceptionnel,  b  est  différent  de  zéro,  et  par  consé- 
quent qu'il  faut  retirer  ou  fournir  de  la  chaleur  {bdx)  au  système  pour 
maintenir  sa  température  constante  quand  x  varie.  On  voit,  enfin,  que  la 
variation  d'^énergie  à  température  constante  d\]f  est  donnée  par 

(5)  d\J,  =  {n  -  k)dx==[T{^.^'^l;^-  k\dx, 

et  non  par  —  kdx,  comme  on  l'admet  souvent  en  négligeant  b. 

))  Pour  donner  un  exemple  de  l'erreur  commise,  je  vais  faire  application 
de  ces  relations  au  cas  d'un  condensateur  formé  par  un  diélectrique  solide 
dont  les  faces  opposées  sont  métallisées  pour  constituer  les  armatures. 

»  Désignons  par  M  la  valeur  absolue  de  la  charge  de  chaque  armature, 
par  V  leur  différence  de  potentiel  et  par  C  la  capacité.  Si,  à  l'aide  d'un 
replenisher  infiniment  petit  et  convenablement  disposé,  on  fait  infiniment 
lentement  passer  une  quantité  d'électricité  +  d^A  sur  l'armature  positive 
ei  —  dM  sur  l'autre,  le  travail  —  dW  de  la  force  extérieure  nécessaire  pour 
vaincre  les  forces  électriques  est,  comme  011  le  sait,  donné  par 

M 

(G)  —  f/W=  V^£/M  =  ^^M. 


(  70I   ) 

Mais  pour  maintenir  constante  la  température  malgré  cet  accroissement 
de  charge  dM,  il  se  peut  qu'il  faille  fournir  ou  retirer  une  certaine  quan- 
tité de  chaleur  qu'on  peut  représenter  par  bdM  ('). 

»  Supposons  qu'ensuite  on  fasse  varier  de  dT  la  température  du  con- 
densateur à  charge  constante,  il  faudra  fournir  une  certaine  quantité  de 
chaleur  adT,  et  les  forces  extérieures,  malgré  la  dilatation,  n'accom- 
pliront aucun  travail  (ce  sont  des  forces  intérieures  qui  contrebalancent 
l'attraction  électrique  des  armatures). 

»  Dans  l'ensemble  de  ces  deux  transformations  élémentaires  réversibles, 
la  quantité  totale  de  chaleur  mise  en  jeu  est  donc 

(7)  dQ  =  adT  ^hdM, 

tandis  que  le  travail  est  représenté  par  la  relation  (6).  En  comparant  (G) 
et  (7)  i»  (')'  *'"  ^°'''  qu'on  a  ici 

X=^M,  h  —  o,  X- ;=  —  -=;; 

d'où,  d'après  (5), 

(8)  ,/u,=  (Tg^:  +  |;)rfM^l(,-Hj^)NWM. 

Ce  qui  donne,  pour  la  variation  finie  d'énergie  AUt  à  température  con- 
stante T  quand  la  charge  varie  de  o  à  JM  (en  supposant  C  indépendant 
de  M) 

(9)  AU,=  ^(.+  ç^)-^iMV(i  +  ^^j 

et  non  :^MV,  comme  on  l'admet  habilueliement,  car  C  dépend  toujours  de 
la  température,  tant  à  cause  de  la  dilatation,  qui  écarte  et  agrandit  les  ar- 
matures, qu'à  cause  de  la  variation  du  pouvoir  inducteur  spécifique. 

»   Pour  un  condensateur  dont  la  paraffine  est  le   diélectrique,  en  ne 

tenant  compte  que  de  la  dilatation,  on  trouve  que  la  variation  d'énergie 

■  serait  ^MV  X  i  ,08.  L'erreur  commise  est  donc  probablement  voisine  de  —. 

»  Dans  la   décharge  du  condensateur,  l'énergie  calorifique  créée  est 


(')  Cette  Note  était  écrite  quand  j'ai  reconnu  que  M.  Vaschy,  dans  son  Traité 
d'Électricité  et  de  Magnétisme  (  t.  I,  p.  127)  avait  déjà  donné  l'expression  de  la  quan- 
tité de  chaleur  qu'un  condensateur  doit  prendre  au  milieu  ambiant  pour  maintenir  sa 
température  constante  pendant  la  charge.  Cette  formule  est  bien  conforme  à  ce  que 
dojine  la  relation  générale  (4). 


(     702    ) 

co^ale  à^MV  -f   '  MV^  ^-  H  est  vraisemblable  que  le  premier  terme  (^MV) 

t?  -  -  Cal 

représente  Téner^ie  calorifique  créée  dans  le  circuit  réunissant  les  arma- 
tiires,  comme  on  Ta  toujours  admis,  et  que  le  terme  ^MV^  -j^  représente 
l'énergie  calorifique  créée  dans  le  diélectrique. 

»  Un  raisonnement  semblable  au  précédent  montre  que,  si  une  enceinte 
conductrice  renferme  différents  conducteurs  présentant  sur  l'enceinte  des 
excès  de  potentiel  V  et  des  charges  M,  le  tout  formant  un  système  rigide, 
l'augmentation  d'énergie  à  température  constante  T  pendant  la  charge  est 


donnée  par 


'  -  2  01 


les  charges  données  M  étant  indépendantes  de  la  température,   mais  les 
excès  de  potentiel  Y  en  dépendant  généralement. 

»  L'expression  erronée  de  la  variation  d'énergie,  quand  on  néglige  la 
quantité  de  chaleur  mise  en  jeu,  représente  le  travail  des  forces  extérieures. 
Or,  si  la  transformation  est  isotherme,  la  différentielle  de  ce  travail  est 
une  différentielle  exacie;  en  croyant  écrire  que  la  différentielle  de  l'énergie 
est  exacte,  on  écrit  en  réalité  que  la  différentielle  du  travail  est  exacte; 
mais  il  n'y  a  aucune  erreur  si  l'on  considère  une  Iransformation  isotherme; 
on  précise  implicitement  ainsi  la  nature  de  la  transformation.  Il  en  résulte 
que,  sauf  n  ce  qui  concerne  l'évaluation  de  l'énergie,  toutes  les  consé- 
quencesde  ces  raisonnements  sont  justes,  en  général.  Tel  est  le  cas,  par 
exemple,  des  formules  données  pour  la  contraction  électrique  des  gaz, 
pour  la  déformation  d'un  condensateur,  pour  l'extension  de  la  surface 
libre  d'un  liquide,  etc.    » 


PHYSIQUE.  —  Su/la  dissémination  des  rayons  X.  Note  de  M.  Abel  Bcguet, 

présentée  par  M.  J.  Viollc. 

«  Dans  une  Note  précédente  ('),  j'ai  signalé  l'application  de  la  dissémi- 
nation des  rayons  X  à  la  productien  de  silhouettes  radiographiques,  par 
retour  des  rayons  X.  Ce  même  retour  des  rayons  X,  voilant  au  dos  les 
plaques  radiographiques,  a  été  longtemps  la  cause  d'insuccès  dans  l'étude 
des  objets  très  opaques. 


(')  Comptes  re.'idus,  i6  aoiil  1897. 


(  7o3  ) 
>>  J'ai  pensé  qu'il  serait  utile  de  montrer  direclement  ces  effets  de  retour 
et  l'efficacité  des  moyens  que  l'on  peut  leur  opposer. 

B  L'épreuve  1  a  été  obtenue  en  radiographiant  une  grosse  montre,  sur  une  plaque 
dont  le  dos  était  à  moitié  couvert  d'une  feuille  de  plomb.  La  pose  a  duré  deux  mi- 
nutes, à  12""  d'un  tube  très  fort  et  très  pénétrant.  On  voit  que  la  partie  non  protégée 
par  le  plomb  est  couverte  d'un  voile  qui  efface  presque  complètement  la  silhouette. 
La  silhouette  est  au  contraire  nette  et  vigoureuse  là  où  le  plomb  a  arrêté  les  ravons  X 
de  retour. 

))  L'épreuve  2  montre  bien  peu  de  chose  d'une  montre  radiographiée  le  i8  avril  en 
dix  minutes,  à  6"^", 5,  sur  une  plaque  dont  le  des  était  nu. 

»  Les  épreuves  3  et  4  ont  été  obtenues  en  dix.  minutes,  à  20"°,  sur  plaques  dont  le 
dos  était  entièrement  protégé  par  du  ploinb.  On  y  voit  tous  les  détails  du  mécanisme, 
au  travers  des  boîtiers. 

»  Toutefois  les  bords  sont  voilés  par  les  rayons  disséminés  dans  l'air  au-dessus  de 
la  plaque  et  pénétrant  obliquement  sous  les  bords  relevés  de  la  montre.  C'est  là  une 
cause  locale  de  voile  qui  a  été  écartée  dans  l'épreuve  5  en  cernant  le  contour  de  la 
montre  d'un  cvlindre  de  plomb,  de  hauteur  égale  à  la  demi-épaisseur  de  la  montre, 
(cinq  minutes  à  la"^"). 

»  J"ai  appliqué  ces  deux  modes  de  protection  à  la  radiographie  d'un  fusil  Lebel 
entier  (épreuve  6).  Les  poses  à  20"=™  ont  été  de  dix  minutes  pour  la  platine  et  de  une 
minute  pour  les  autres  parties. 

»  On  y  voit,  au  travers  des  joues  d'acier  de  la  platine,  la  cartouche  qui  est  dans 
l'auget,  prête  à  passer  au  canon.  Presque  aussi  bien  que  pour  les  cartouches  du 
magasin,  on  voit,  au  travers  de  la  douille,  la  balle  de  plomb  et  la  poudre  pyroxylée 
fournie  aux  sociétés  de  tii-,  ([ui  se  distinguerait  par  son  étal  physique  de  la  poudre  de 
guerre.  On  est  renseigné  facilement  sur  les  positions  des  cartouches  dans  le  magasin 
et  l'état  du  ressort  à  boudin. 

»  On  voit  aussi  bien  les  balles  au  travers  des  barillets  de  revolvers. 

»  L'emploi  des  écrans  prolecteurs,  qui  n  est  pas  indispensable  pour  les 
poses  courtes  devant  des  tubes  peu  pénétrants,  devient  nécessaire  dans  les 
poses  longues. 

»  Dans  les  applications  médicales,  ils  permettent  aussi  d'obtenir  des 
épreuves  plus  détaillées,  par  des  poses  plus  courtes.    » 


PHYSIQUE.  —  Su/les  volumes  moléculaires  et  les  densités  dei  gaz  en  générai  à 
toute  température  et  aux  pressions  moyennes.  Note  de  M.  A.  Leduc,  pré- 
sentée par  M.  Lippmann. 

«   I.    Volumes  moléculaires  à  o".  —  Au  moyen  des  données  numériques 
renfermées  dans  mes  Notes  des  i8  octobre  et  2  novembre,  j'ai  calculé  : 


(  7o4  ) 
»    I"  Le  volume  moléculaire  (')  par  rapport  à  l'oxygène  à  o"  el  76""  des 
divers  gaz  dont  j'ai  déterminé  la  densité  : 

,  .  Mi, io523 

D  étant  leur  densité  expérimentale  par  rapport  à  l'air; 

»  2°  La  correction  y  à  y  apporter  pour  obtenir  le  volume  moléculaire  de 
chaque  gaz  sous  la  pression  tt'""  par  rapport  à  un  gaz  parfait  qui  aurait 
même  masse  moléculaire  que  l'oxygène  et  aussi  même  densité  à  0°  et  76''"  : 

(2)  y  =  A;"(76-^). 

»  La  courbe  j,  =  i  —  ç^^  '  o  '  =/(0)  présente,  à  la  température  absolue  g3 
(température  critique  d'un  gaz  réel  qui  suivrait  la  loi  de  Mariette  à  o"  et 
à  -""),  l'ordonnée  —  7.  Nous  devons  donc  attribueraugazfictif  ào"  et  76*^'" 
une  masse  spécifique  inférieure  de  ^—  à  celle  de  l'oxygène  (^)  et  aug- 
menter de  7  unités  les  ordonnées  de  la  courbe  provisoire. 

))   Les  valeurs  de  r^  =  T0007  —  (v  sont  bien  représentées  par 

(3)  j=  122. 10-^(0  -93)--  t55.io-»(0-93y  +  i3.io-''(0  -93)', 

pour  tous  les  gaz  de  la  série  normale. 

»  Parmi  les  gaz  plus  compressibles,  l'ammoniac,  seul  étudié,  a  un  y  su- 
périeur de  r6  pour  100  à  celui  d'un  gaz  normal  de  même  point  critique.  J'ai 
admis  qu'il  en  était  de  même  pour  les  trois  autres. 

»  De  même,  parmi  les  gaz  moins  compressibles,  les  y  de  H,- S  et  Cl  sont 
les  0,93  que  donne  la  formule  (3).  J'ai  admis  le  même  rapport  pour  PH'. 

»  IL  Densités  à  0°  des  gaz  en  général.  —  Inversement,  la  connaissance 
des  données  critiques  d'un  gaz  permet  de  calculer  y,  y,  puis  sa  densité 
par  rapport  à  l'air  à  0°  et  7G™  ou,  en  général  ('),  aux  pressions  moyennes. 


(  '  )   Voir  Comptes  rendus  du  8  février  1897. 

(-)  Le  volume  occupé  par  une  molécule-gramme  d'oxygène  (32?'),  à  0°  sous  la  pres- 
sion de  76""  de  mercure  à  Paris,  est,  d'après  mes  expériences,  22''',357;  celui  de  la 
molécule  d'hydrogène,  22''S4oo;  celui  du  gaz  parfait,  22'",  373.  La  densité  de  ce  der- 
nier par  rapport  à  l'air,  à  o»  el  76"  (à  Paris),  serait  i  ,  io45  pour  un  poids  moléculaire 
égal  à  32.  Sa  masse  spécifique,  dans  ces  mêmes  conditions,  serait  donc  is^/JaSS  par 
litre;  soit,  pour  chaque  unité  contenue  dans  la  masse  moléculaire  M  :  o,o44635  (masse 
spécifique  C.G.S.,  à  0°  :  44o34-io-'°.  M). 

(')  L'erreur  sur  y  augmente  à  mesure  que  la  pression  s'éloigne  de  -"".  D'autre 
part,  le  calcul  ne  s'applique  sûrement  qu'aux  gaz  de  la  série  normale. 


(  7o5  ) 

»  J'ai  rapproché, "dans  le  Tableau  ci-après,  des  densités  d  ainsi  calculées 
à  o"  et  76'^'"  les  densités  (D.  anc.)  qui  étaient  classiques  au  début  de 
mes  recherches. 

III.  Densités  à  diverses  icmpéialures.  —  Traitant  l'équation  (3)  comme 
j'ai  traité  l'équation  en  r.  dans  ma  précédente  Communication,  on  trouve 

(4)  .y,=  12,3  -  83/.  +  173/.^  -  I 307/  -+-  72/;. 

»  Connaissant  ainsi  le  volume  moléculaire  à  T  sous  la  pression  tt*^",  on 
passe  à  une  pression p  quelconque,  au  moyen  de  la  formule 

d'où 

(5)  io\«^p.,.=  lOOOO  —  /r  —  (''—  ')=T  —  (^  —  i)""t' 

dans  laquelle  e  =  ^  (/>  étant  compté  en  centimètres,  mais  t.  en  atmo- 
sphères). 

»  La  masse  spécifique  du  eraz  considéré,  en  grammes  par  litre,  à 
T°  (abs.),  sous  la  pression  de/>'""  à  Paris,  est  donc  enfin 

44635.M.4-^-'o-'° 
V    /  '"'■        10000— yT—(e  —  i)cT— (t'  — i)*«T 

»  Remarques.  —  I.  Si  le  gaz  considéré  n'appartient  pas  à  la  série  normale,  il 
faudra  tenir  compte  des  observations  faites  à  propos  de  j,  z  et  (/. 

«  II.  La  densité  d'un  gaz  par  rapport  à  un  autre  de  niasse  spécifique  M'  a  pour 
valeur,  d'après  ce  qui  précède,  à  une  température  et  une  pression  quelconques, 

_  M    10000  —  Jt—  (e'— i)  Jt—  (g'—  ')'"T 
^'^'  ~W  loooo  — /t— («  — O^T— (e  — l)'«T 

Cette  fornuile  rappelle  l'hypothèse  dont  je  suis  parti,  et  qui  a  pris  force  de  loi  par  les 
nombreuses  vérifications  auxquelles  elle  a  donné  lieu  :  la  densité  d'un  gaz  par 
rapport  à  un  autre  pris  dans  des  étals  correspondants  est  invariable. 

>)  Ceci  suppose  que  les  deux  gaz  appartiennent  à  la  même  série.  On  peut  obtenir 
les  densités  par  rapport  à  l'air,  à  0°  et  76™,  en  attribuant  à  celui-ci  la  masse  molécu- 
laire 28,96  et  le  volume  moléculaire  0,9997. 

»  III.  J'ai  inscrit,  dans  le  Tableau  ci-dessous,  la  masse  spécifique  ;x„^  à  o"  et  76''"',  du 
gaz  de  masse  moléculaire  M  qui  suivrait  la  loi  de  Mariette  dans  ces  conditions,  et  la 

densité  correspondante  rf„=  '^  •   Il   faut  rejnarquer  que  celle-ci  n'est    nullement  une 

limite  inférieure  de  la  densité. 


(   7o6  ) 

rf  = -• 

Gaz.                       M.  D.  exp.  io>f-6.           lo'y.     10007  — t'^io'.   .7-.  "       v              d.  D.  anc. 

H :î,oi52  0,069^8  10019  —      3            —9           (?)  0,06956  0,06948  0,06926 

Az 28,010  0,9671  10004  +2           H-i          1,3  0,9668  0,9671  (0,9714) 

CO 28,004  0,9670  iooo3  +     2,5       1,5          1,8  0,9666  0,9670  0,9678 

0 32(base)  i,io52  10000  +     2,5       4,5         4,4  i,io45  i , io52  i,io56 

AzO 3o,oo5         »  »  4-     I             »           9  i,o356  i,o366  1,039 

cnv 28,039      »  »      -I-  26         ))      5o      0,9678     0,975      0,985 

CO^ 44,oo4  1,5387  9942  —     I  66  66  i,5i88  1,5287  1,52901 

Az^O 44,010  i,53oi  9934  H-     3  70  70  1,5190  i,53o2  1,527 

C-H- 26,024  [o,9o56]          I)  +11  »  70  0,8982  0,9055  0,92 

HCl 36,478  1,2692  9927  —     7  87  84  1,2590  1,2688  1,256 

Cy 52,018  »                   »  +43  »  180  ',7954  1,8363  1,8064 

(CH')20....  46,o55  «                  »  +66  »  191  1,5896  i,63i           » 

CH'AzH^..  3i,o48  »                   »    ,  +   '4  »  242  1,0716  1,100  1,08 

S0= 64,o56  2,2639  9773  —     9  343  243  2,2109  2,2639  2,334 

(CH')'Az...  59,087  »                   >•  +241  »  255  2,0394  2,i46           » 

(CH=)-AzH..  45,066  «                   »  +100  >,  260  1,5554  i,6i3           » 

CH* i6,o35  »                   »  -I-     6  »  i3  o,5534  o,5545  0,5576 

C-H^ 3o,o54  ,>                   »  -+-  56  »  80  1,0373  i,o52  1,075 

AzH^ 17,028  0,6971  9850  —70  227  225  0,5877  0,5970  0,5967 

CtFCl 5o,497  "                   "  +    "^  "  ^^^  ',7429  1,789  1,73 

PH' 33,998         »  »         +   i4  "         80         1,1734       i,i845       1,2(4 

H-S 34,071       1,1895        9892     —   19         i34       i34         1,1760       1,1897       1,1912 

CI 70,940       2,491  9836     —36         207       209        2,4485       2,4913       2,44" 

»  IV.  Vérifications.  —  J'ai  profité  de  la  préparation  de  l'acétylène  faite 
en  vue  d'étudier  sa  compressibililé  pour  en  déterminer  la  densité.  J'ai 
trouvé  pour  ce  gaz,  qui  contenait  3  millièmes  d'air  :  cqoSq  et,  par  suite, 
pour  le  gaz  pur  :  o.fjoSô.  La  vérification  est  parfaite.  Il  est  même  remar- 
quable que  les  erreurs  très  petites,  mais  très  nombreuses,  inhérentes  à  ce 
calcul,  se  compensent  aussi  exactement. 

»  La  densité  calculée  de  PIP  s'accorde  aussi  remarquablement  avec 
celles  que  l'on  trouve  dans  nos  classiques  récents  (1,184  et  1,1 85)  mais 
non  avec  celle  de  Dumas  (i  ,2 14)-    » 


o , 0S995 

I ,2502 

1 , 25oo 

1,4283 
1,3393 
1  ,  2  5  1 

1,9641 
1,9644 

1,1616 
1 ,6282 

2, 32 18 

3,o56 

1,386 

2,8591 

2,637 

2,011 

0,7157 
i,34i 
o , 7600 
2 ,  254 

1,5175 
1 ,5208 
3,166 


(  7"7  ) 


Table  des  cléments,  disposée  avec  les  poids  atomiijucs  en  proportions  multiples;  par  M.  II.  Wilde 

+  1Ih—  -f-Hîrt  — 

— ~ — — — — —        -        H3rt.  114/!.  II5/I.  Il6n.  H7n('). 

Li    =      7  Gl  S  C    =    12  =    16      lî    -    10         -^    18      N     =    14 

-A-)  9;2  '2  II  i4 

A     =    21 

Na  =    23      K  19      Mg    .    24      O    =--    16       \l         27  32      I' 

:!>  I.)  j'i  rlj  J7 

K    :      39      CI    ;    35      Ca     ;    40      S    =    32      Se  :  :    42      Ti  48      V 

39  35,5  4"  -^2  44  4s 


Cu  -     62 


Zn         64 


30 

36      Si    =   35 

^1 

21:28:35 

50       Ci- 

54      Fe  =    56 

56 

5,,2 

52,4  Mn  =    56 

55 

>i    =    56 

5S 

Co  =    56- 

59 

Ce  =    69      Gc  --    72      As         75 


9. 
10. 


63,3                                   65                             y3:i4i                     72,7  75 

Hb        85      I3i—     81      Sr    .     88      Se -^    80      Ga  =    96  Zr  =92      Nb  -    95      Mo  =    96 

85                  80                    87,5               71)                   70                   go  91  g6 

Ag  =  108           CI   112           Y  =  123  Sn  -_  116   Sb  120 

108                u  !            61.7:89,5       i'7,8  1^0 

Cs   131   I  =^  127   IÎ.1   136   1.   128   lu   150  I.,,   140  x  140  x        144 

i32       127        137        uS   75.6;  ii3, 4        1^9 

X         154                           X     '  160                           Er  =  177  x        164      x  =  165 

170,6 

X      -Vn                          X        184                           Tl  =  204  I)        188      Ta  185      W  =  186 

2o4                             95  182  1S4 


II.     Hg-^200 


Pb  =  ; 


107 


Tli  =  231 

23l 


1^ 


240      Bi 

..40 


210 


PI) 

^105 

io5,6 

Rh 

^=105 

104,4 

Ui. 

r=105 

.04,4 

Da 

=  105 

Au 

=  196 

■96,7 

Pi 

^196 

■97'0 

Ir 

=  196 

198,0 

Os 

=  196 

.98,6 

Hn-t- 

112/1  + 

113/1. 

0  .     0  .  7  =  Li   =      7 

0   .     0  .  8  =  Gl   = 

8 

0  .     0  .   12  =  C 

= 

12 

1  X  33  —  0  =  Na  ;-    33 

1  X  24  —  0  =  :  Mg  = 

34 

i  X  27  —   0  =  Al 

= 

27 

2  X  33  —  7  =  Ka  :=    39 

3  X  24    -  8  -  Ga  = 

40 

2  X  27    -  13  =  Se 

= 

42 

3  X  33  —  7  =  Cu  =    62 

3  X  24   -  8  =  Zn  = 

64 

3  X  27  —  13  =  Ce 

= 

69 

4  X  33  —  7  -  Rb  =    85 

4  X  24  —  8  =  Sr   = 

88 

4  X  37  —  12  =  Ga 

= 

96 

5  X  33  —  7  =  Ag  =  108 

5  X  24  —  8  =  Cd  = 

112 

5  X  27  —  12  =  Y 

= 

133 

6x  23  ^7  =  Cs  =  i3i 

6  X  24  -  8  =  Ba  = 

i36 

6  X  27  —  12  =  In 

= 

i5o 

7  X  23  —  7  =        =  i54 

7  X  24  -  8  =        = 

160 

7  X  27  —  12  =  E 

= 

'77 

8  X  23       7  =        =177 

8  X  24  -  8  =        = 

184 

8  X  27  —  12  =  TI 

= 

2o4 

9  X  23  —  7  =  Hg  =  300 

9  X  24  —  8  =  Pb  = 

208 

9  X  27  —  12  =  Tb 

= 

23  1 

(')  Dans  la  prcccdenle  Communication,  publiée  par  les 

Comptes 

rendus  : 

P.  65o,  ligne  24, 

au 

lieu  de         H  x  7/t 

on 

doit  lire        /i  x  1 1 7 

.,                   .,        25 

2  H  X  7 

» 

2  X  H  7 

..     28 

3  H  X  7 

» 

3x  H7 

P.  65i,      »       7 

H  X  î 

>» 

Ha 

» 

H  x3 

» 

H  3 

A  la  fin  de  l'arliclc, 

H  X  2 

» 

II  2 

(»)  Poids  atomiques  adoptes. 

C.   H.    1897,  -i'  Semestre.  (T.  G\\\, 


N»  19.) 


94 


(  7o8  ) 


SPECTROSCOPIE.      -   Sur  (jnelques  nouvelles  lignes  spectrales  de    l' oxygène 
et  du  thallium.  Note  de  M.  H.  Wilde. 

«  Dans  le  cours  de  mes  essais  pour  opérer  les  transformations  du  spectre 
de  l'azote  et  de  l'argon,  je  fis  agir  l'étincelle  électrique  sur  l'air  atmosphé- 
rique, à  une  pression  de  20  atmosphères,  avec  une  puissante  bobine  d'in- 
duction à  électrodes  de  thallium,  une  petite  bouteille  de  Leyde  étant 
intercalée  dans  le  circuit  :  des  lignes  rouges  apparurent  alors  dans  le 
spectre;  d'après  leur  position,  elles  semblaient  appartenir  à  l'argon.  Néan- 
moins, deux  de  ces  lignes  disparurent  lorsque  la  décharge  fut  produite  à 
travers  de  l'azote  séché;  -mais  leur  éclat  augmenta  dans  l'oxygène  pur. 

»  Lorsque  la  décharge  fut  produite  avec  des  électrodes  de  platine  à 
travers  l'azote,  les  trois  lignes  disparurent  du  spectre.  Les  mêmes  résultats 
furent  obtenus  en  agissant  sur  les  gaz  au  moyen  de  l'étincelle  électrique,  à 
la  pression  atmosphérique  ordinaire. 

»  Une  comparaison  des  longueurs  d'onde  des  trois  lignes  a  montré 
qu'aucune  d'elles  ne  coïncidait  avec  celles  de  l'argon  ;  mais  elles  ont  été 
reconnues  comme  de  nouvelles  lignes  d'oxygène  et  de  thallium  qui, 
jusqu'ici,  ne  figuraient  pas  sur  les  cartes.  Deux  de  ces  lignes,  7760  et 
7160,  app'irtiennent  à  l'oxvgéne  et  la  troisième  ligne,  6955,  au  thallium. 
La  ligne  d'oxygène,  71G0,  a  été  trouvée  utile  dans  la  séparation  de  l'argon 
de  l'air  atmosphérique  par  la  méthode  d'action  par  étincelles;  la  présence 
ou  l'absence  de  la  ligne  indiquant  un  excès  ou  une  insuffisance  d'oxygène 
pendant  l'opération. 

»  En  outre  de  la  nouvelle  ligne  de  thallium,  6g55,  j'avais  précé- 
demment observé  une  ligne  rouge  caractéristique,  6j6o  (').  La  nouvelle 
ligne  était  remarquable  en  ce  que  c'était  une  des  deux  lignes  duspectrede 
l'arc,  correspondant,  dans  le  spectre  du  thallium,  aux  paires  semblables  de 
lignes  observées  dans  les  spectres  d'arc  de  l'indium  et  du  gallium.  Les 
positions  des  trois  paires  de  lignes  dans  le  spectre  et  les  distances  entre 
chaque  paire  sont,  pour  les  trois  éléments  respectivement,  dans  l'ordre  de 
leurs  poids  atomiques,  telles  qu'elles  ont  été  formulées  par  M.  Lecoq  de 
Boisbaudran. 

»  Mon  observation  sur  les  nouvelles  lignes  du  thallium,  GgSS,  656o, 
me  fournit  l'occasion  d'appeler  de  nouveau  l'attention  sur  l'étude  spec- 

(')  t'roc.  Roy.  Soc,  t.  LUI,  p.  Sfig-Sja  ;  1898. 


(  709  ) 

troscopique  du  thallinm  par  M.  Jean  Stas  (  '),  dans  laquelle  il  est  déclaré 
que  le  spectre  électrique  de  ce  niél al  consiste  en  une  ligne  verte  simple  ne 
pouvant  être  doublée,  exactement  comme  le  spectre  de  la  flamme.  Comme 
le  courant  électrique  employé  par  l'éminent  chimiste  belge  en  cette 
recherche  provenait  d'une  série  de  trente  éléments  Bunsen  seulement,  la 
ligne  rouge  dans  le  spectre  de  l'arc  du  thallium  échappa  à  son  observation. 
Pour  résoudre  la  seconde  ligne,  il  est  nécessaiie  que  le  courant  ait  une 
intensité  de  100  volts,  on  de  cinquante  éléments  Bunsen.  La  ligne 
rouge,  656o,  dans  le  spectre  de  l'arc  a  été  observée  dans  tous  les  spécimens 
de  thallium  et  de  ses  composés  sur  lesquels  j'ai  fait  des  expériences. 

n  M.  Stas  a  également  admis  que  le  spectre  d'étincelles  complexe  du 
thallium,  observé  dans  l'air  par  d'autres  investigateurs,  n'est  pas  celui  du 
métal  pur,  mais  de  son  oxyde.  Or  j'ai  examiné  le  spectre  de  l'étincelle  du 
thallium  dans  l'azote  séché,  et  jai  trouvé  que  c'est  le  même  que  celui 
obtenu  dans  l'air.  » 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  l'action  de  l' acide  azotique  sur  V étain. 
Note  de  IM.  R.  E.vcei,,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  1.  La  nature  du  produit  blanc  que  l'on  obtient  en  traitant  l'étain  par 
l'acide  azotique  est  encore  mal  déterminée.  Ce  produit  serait  de  l'acide 
stannique  (-)  d'après  Gay-Lussac,  de  l'acide  métastannique  (Berzélius, 
Fremy),  de  l'azotate  stannique  (Montemartini,  iSgS),  de  l'azotate  basique 
d'élain(VValker,  1895). 

»  On  désigne  généralement  sous  le  nom  d'acide  stannique,  le  produit 
qu'on  isole  du  chlorure  stannique  par  l'action  d'une  base  ou  d'un  carbo- 
nate alcalin  ou  alcalino-tcrreux,  et  sous  celui  d'acide  métastannique  le 
produit  qui  résulte  de  l'action  de  l'acide  azotique  sur  l'étain.  Cette  dis- 
tinction est  trop  absolue  :  les  deux  produits  sont  des  mélanges  souvent  sem- 
blables. 

»  IL  Dans  son  action  sur  l'étain,  l'acide  azotique  fournit  en  efTet  plusieurs 
composés  différents,  suivant  les  circonstances.  Si  l'on  refroidit  à  0°  des  so- 
lutions diversement  diluées  d'acide  azotique  ordinaire  (D  :  1,42)  et  que 
dans  200'=''  environ  de  chacune  d'elles  on  plonge  une  baguette  d'étain,  on 
observe  les  faits  suivants,  faciles  à  reproduire  dans  un  cours  : 


(')   Œuvres  complètes  de  Jean-Servais  Stas,  t.  III,  p.  202  etsuiv.;  Bruxelles,  189/1. 
Chemical  News,  t.  LXXIII,  p.  3o4-3o5;  1896. 

(-)  Pour  plus  de  clarté,  je  donne  aux  oxydes  stanniques  les  noms  acUiels. 


(   7'o  ) 

»  1.  1^'ncide  azotique  ordinaire  étendu  de  deux  fois  son  volume  d'eau,  ou  plus  dilué 
encore,  dissout  l'élain  à  l'étal  d'azotate  stanneux.  En  eiïet,  la  solution  donne  avec  l'hy- 
drogène sulfuré  le  précipité  brun  de  sulfure  slanneux  el  possède  les  propriétés  réduc- 
trices des  sels  stanneux. 

»  2.  L'acide  azotique  étendu  de  son  volume  d'eau  dissout  encore  l'étain,  mais  à  l'état 
d'azotate  stannique.  La  solution  finit  par  devenir  sirupeuse.  L'acide  azotique  en  pré- 
cipite l'azotate  stannique,  particulièrement  peu  soluble  dans  un  excès  d'acide.  *. 

»  3.   L'acide  azotique  ordinaire,  non  étendu  d'eau,  donne,  en  agissant  sur  l'étain,  !r 

un  précipité  blanc.  Ce  précipité,  séparé  de  l'excès  d'acide,  est  entièrement  soluble  dans 
l'eau  :  c'est  de  l'azotate  stannique.  Ainsi,  même  produit  qu'en  2,  mais  qui  se  précipite 
par  suite  de  son  insolubilité  dans  l'acide  azotique  concentré;  ce  précipité  d'azotate 
stannique  prend  naissance  également  à  la  température  ordinaire. 

»  L'acide  azotique  n'agit  donc  pas  d'une  manière  spéciale  sur  l'élain  ;  il 
se  forme,  dans  la  réaction,  un  azotate  comme  avec  la  plupart  des  métaux. 

»  4.  Mais  l'azotate  stannique,  sel  à  base  très  faible,  est  essentiellement 
décomposable  par  l'eau.  En  raison  de  ce  fait,  qui  est  d'ordre  général, 
l'azotate  stannique  obtenu  en  2  et  en  3  ne  tarde  pas  à  se  décomposer 
en  acide  stannique  ou  en  azotate  basique  d'étain,  au  fur  et  à  mesiu'e  que  la 
concentration  de  l'acide  azotique  diminue  ou  sous  l'influence  d'une  éléva- 
tion de  la  température.  La  solution  2  se  prend  en  une  masse  gélatineuse 
quand  on  l'étend  d'eau  et  souvent  spontanément.  Le  précipité  obtenu  en  3 
change  de  propriétés;  il  cesse  d'être  totalement  soluble  dans  l'eau  et,  par 
lavages,  laisse  un  produit  que  l'acide  chlorhydrique  transforme  en  chlorure 
stannique,  avec  traces  seulement  de  chlorure  métastannique.  Il  est  donc 
bien  constitué,  en  majeure  partie,  par  de  l'acide  stannique  et  non  par  de 
l'acide  métastannique.  C'est  un  semblable  produit  que  Gay-Lussac  a  eu 
entre  les  mains. 

»  5.  Cet  acide  subit  dans  l'eau  ou  parla  dessiccation  ou  la  transformation 
en  acide  métastannique,  comme  l'acide  obtenu  en  partant  du  chlorure 
stannique.  La  transformation  aboutit  à  la  même  limite,  au  corps  que  je 
considère  comme  du  stannatede  métastannyle,  retenant  après  dessiccation 
dans  le  vide  8  pom*  loo  d'eau  et  donnant,  avec  l'acide  chlorhydrique,  un 
mélange  îde  chlorure  stannique  et  de  chlorure  métastannique  {Comptes 
rendus,  3  novembre  1897). 

»  Aussi  Fremy,  d'une  part,  en  partant  du  produit  obtenu  par  l'action  de 
l'acide  azotique  sur  l'étain,  Musculus,  d'autre  part,  en  partant  de  l'acide 
stannique  isolé  du  chlorure  stannique,  ont-ils  obtenu  tous  deux  le  même 
prétentlu  acide  Sn'O'H-,  mélange,  molécule  à  molécule,  d'acide  stan- 
nique SnO'H-  et  d'acide  inétastannique  Sn^O"H-. 

»   11  n'v  a  donc  cju'une  différence  relative  entre  les  composés  obtenus 


(  7"  ) 
par  los  deux  procédés.  Elle  tient  à  ce  que,  dans  la  préparation  par  l'acide 
azotique  et  l'étain,  on  laisse  ordinairement  la  température  s'élever,  qu'on 
lave  à  l'eau  chaude  le  précipité,  que  cette  préparation  est  plus  longue. 
Dans  ces  conditions,  on  obtient  un  produit  plus  riche  en  acide  métastan- 
nique  que  celui  qu'on  prépare  à  froid  à  l'aide  du  chlorure  stannique. 

»  6.  Lorsqu'on  soumet  à  l'action  de  l'eau  bouillante  le  produit  limite 
obtenu  à  froid,  il  continue  à  se  transformer  en  acide  métastannique;  mais 
il  se  (prme  en  même  temps  des  quantités  croissantes  d'acide  parastan- 
niquc  (^Comptes  rendus ,  27  septembre  1897). 

))  On  n'obtient  donc  jamais  d'acide  métastannique  pur  par  l'action  de 
l'acide  azotique  sur  l'étain. 

»  7.  Si,enrm,  on  fait  bouillir  avec  de  l'eau,  pendant  huit  ou  dix  heures, 
l'acide  métastannique  pur,  isolé  d'un  de  ces  composés,  on  obtient  l'acide 
parastanniqueSn=0"H  =  ,3H*0  que  j'ai  déjà  décrit,  et  qui  peut  être  envi- 
sagé comme  un  anhvdride  interne  de  l'acide  métastannique. 

>>  C'est  ce  corps  qu'a  obtenu  Berzélius.  Il  diffère  totalement  par  ses 
propriétés  de  l'acide  stannique  fraîchement  préparé  et  de  l'acide  métastan- 
nique. Mais,  à  l'époque  où  Berzélius  observa  le  chlorure  de  cet  acide,  l'iso- 
mérie  n'était  pas  connue.  Dominé  par  les  idées  régnantes,  d'après  lesquelles 
l'identité  de  propriétés  d'un  corps  était  une  conséquence  nécessaire  de 
l'itlentité  de  composition,  Berzélius  écrivit  à  Gay-Lussac  une  lettre  que  ce 
savant,  qui  soutenait  victorieusement  une  opinion  erronée,  pouvait  résu- 
mer ainsi  :  «  Quant  aux  deux  oxydes  slanniques,  M.  Berzélius  vient  de  les 
»  réduire  lui-même  à  un  seul.  »  Le  développement  de  cette  question  était 
arrêtée  pendant  un  fpiart  de  siècle. 

»  Lorsqu'en  i84.'i  Fremy  reprit  ce  sujet  et  rendit  probable  l'existence 
de  deux  acides  stanniques  ayant  une  capacité  différente  de  saturation, 
l'isomérie  était  connue;  le  mot  est  de  Berzélius.  Ce  savant  n'apprécia  jjas 
la  portée  du  travail  de  Fremy.  «  Si  M.  Fremy,  dit-il,  avait  soumis  les  deux 
»  composés  aux  mêmes  traitements,  il  aurait  trouvé  que  les  deux  ont 
»  même  capacité  de  saturation  et  eût  évité  de  baser  sur  une  hypothèse 
"   inexacte  une  autre  aussi  fausse.    » 

»  Celte  opinion  de  Berzélius  est  sans  doute  cause  qu'aujourd'hui  encore 
plusieurs  savants  considèrent  les  métastannates  comme  des  stannates  avec 
excès  variable  d'acide  stannique.  » 


(  712  ) 


CHIMIE  ORGANIQUE,  —  Dosage  de  la phénylhydrazine  (*). 
Note  de  M.  H.  Causse,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  Lorsque  l'acide  arsénique  est  mis  en  présence  de  la  phénylhydrazine, 
celle-ci  est  oxydée  ;  du  gaz  azote  se  dégage  ;  il  reste  du  phénol,  et  une  quan- 
tité correspondante  d'acide  arsénique  passe  à  l'état  d'acide  arséjaieux. 
Cette  réaction,  souvent  observée  au  cours  de  nos  recherches  sur  les  com- 
binaisons aldéhydophénylhydraziniqnes,  tout  d'abord  qualilative,  devient 
quantitative,  si  l'on  oxyde  la  base,  ou  mieux  son  chlorhydrate,  en  milieu 
acétique. 

»   L'équation  de  la  réaction  est  dans  ce  cas  ; 

As^  O^  -h  C  H«  Az^  -=  Az=  -t-  H^'  O   ^  C«  K"  O  -:  As=  O' . 

»  Laissant  de  côté  l'acide  arsénique,  pour  ne  nous  occuper  que  de 
l'acide  arsénieux,  le  seul  élément  dosé,  nous  traduirons  la  réaction  par  ce 
fait:  io8e^  de  As-O'  correspondent  à  loS^^"^  de  phénylhydrazine,  ou  une 
partie  d'As^O'  à  0.5454  de  C»H^\z^ 

»  L'acide  arsénieux  formé  peut  être  dosé  par  deux  méthodes  : 

).  i"  On  fait  agir  sur  le  chlorhydrate  de  phénylhydrazine  un  volume  connu  de  solu- 
tion d'acide  arsénique,  titrée  avec  l'urane;  après  réaction,  une  nouvelle  détermination 
donne  la  quantité  de  cet  acide  non  réduit;  par  différence  on  obtient  le  poids  de  As-0' 

formé. 

»  2°  Dans  les  recherches  présentes  nous  avons  principalement  employé  le  titrage 
à  l'iode;  il  repose  sur  la  propriété  que  possède  ce  métalloïde  de  transformer  intégra- 
lement, en  présence  du  bicarbonate  sodique,  l'acide  arsénieux  en  acide  arsénique  :  | 

As^O»+  2P  +  aH^O  =  4HI  H-  As^O^ 

»  5o8s''  d'iode  correspondent  ainsi  à  igSs'  d'acide  arsénieux  ou  une  partie  d'iode  à 
0,3897  deAs'O^  On  peut  introduire  ce  facteur  dans  les  calculs,  mais  il  estplus  simple 
de  le  convertir  en  acide  arsénieux.  La  solution  d'iode  dont  nous  ferons  usage  est  dé- 
cime-normale; i«  représente  0,0127  de  ce  métalloïde  et,  d'après  les  données  préèé- 
dentes,  0,00:496  de  As'-O'. 


(')  Une  méthode  de  dosage  de  la  phénylhydrazine  a  été  donnée  par  M.  Von  Meyer. 

D'après  cet  auteur,  la  phénylhydrazine,  en  présence  d'un  excès  d'iode,  se  dédoublerait 

selon  l'équation 

CH"  Az^  -H  2  P  =  3HI  -+-  Az^  4-  C^H»!. 

(Journal  fiir  prakt.  C/iem.,  t.  XXXVl.) 


^  7»3  } 

»  Si  donc  V  est  le  volume  de  liqueur  iodique  employé,  la  quantité  de  phénjlhydra- 
zine  qui  lui  correspond  sera  donnée  par  la  relation 

V  ;<  0,00495  X  0,5454. 

»  Les  solutions  nécessaires  pour  ce  dosage  sont  : 

»  I»  Une  solution  d'acide  arsénique.  On  dissout  à  la  chaleur  du  bain-marie  laSs'" 
de  cet  aride  dans  un  mélange  de  45oS'  d'eau  et  iSo-"''  d'acide  chiorli^  lirique  concentré; 
après  dissolution  et  refroidissement,  on  fillre  et  l'on  complète  le  volume  d'un  litre  avec 
de  l'acide  acétique  cristailisable; 

»  2°  Une  solution  décime-normale  d'iode,  dont  !'='=  égale  0,0127  d'iode. 

»  3"  Une  solution  de  soude  caustique;  on  l'obtient  en  dissolvant  200!'^  de  soude 
dans  i'"  d'eau;  elle  doit  être  exempte  de  sulfures. 

»  4»  Une  solution  saturée  à  froid  de  bicarbonate  sodique. 

»  5"  De  l'eau  amidonnée  récente  et  de  la  phlaléine  du  phénol. 

»  Pratique  de  l'opération.  —  On  pèse  o6%20  de  chlorhydrate  de  phénylhydrazine, 
ou  de  la  base  libre,  on  les  introduit  dans  un  ballon  de  5oo",  on  ajoute  60"  de  réactif 
arsénique  et  un  fil  de  platine  roulé  en  spirale.  Le  ballon  étant  relié  à  un  réfrigérant  à 
reflux,  on  chauffe  modérément,  pour  provoquer  et  entretenir  la  réaction,  qui  se  ma- 
nifeste par  un  dégagement  de  bulles  gazeuses;  lorsque  celui-ci  a  cessé,  on  porte  à 
lébullilion.  Après  quarante  minutes  de  chauCfe,  la  réaction  pouvant  être  considérée 
comme  terminée,  on  laisse  refroidir;  on  ajoute  environ  200'^'=  d'eau,  on  neutralise  avec 
la  soude  jusqu'à  réaction  alcaline  franche  à  la  phtaléine;  on  rétablit  l'acidité  avec  de 
l'acide  chlorhydrique  et,  dans  le  liquide  froid,  on  introduit  successivement  60"  de 
solution  bicarbonatée,  3  à  4"  d'eau  amidonnée;  enfin  on  titre  à  l'iode. 

»  Une  série  de  dosages,  pratiques  sur  o^,  20  de  chlorhydrate  de  phényl- 
liydrazinc,  nous  ont  donné  en  moyenne  5G''*'  d'iode.  Le  poids  correspon- 
dant de  phénylhyilrazine,  obtenu  en  remplaçant  dans  la  relation  précédente 
V  par  56,  conduit  au  nombre  o,i5j,  soit  0,759  de  base  pour  l'unité  de 
chlorhydrate;  la  théorie  pour  la  formule  C'H*AzMICl  donne  o,  747- 

»  La  méthode  que  nous  venons  d'exposer  s'applique  également  aux 
combinaisons  d'aldéhyde  et  de  phényihydrazine.  Si  l'aldéhyde  appartient 
à  la  série  grasse,  il  est  préférable  de  l'éliminer,  à  cause  de  son  action  sur 
l'acide  arsénique;  si,  au  contraire,  elle  appartient  à  la  série  aromatique,  sa 
présence  est  indifférente,  et  le  dosage  peut  être  pratiqué  sur  la  combi- 
naison elle-même. 

»   Nous  citerons  quelques  exemples. 

»  o«'',20  d'hydrazone  de  l'aldéhyde  orthoxybenzo'ique  nous  ont  donné 
38"*=  d'iode,  soit  o.ioi  de  phényihydrazine,  ou  o,5o5  pour  l'unité;  la 
théorie  pour  la  formule  C'^H'- Az-0  conduit  au  nombre  o,  009. 

))   En  opérant  sur  Ihydrazone  de  l'aldéhyde  para,  on  ouLienl  exactement 


(  7'4  ) 
le  même  nombre  pour  le  volume  de  liqueur  iodique,   et  parlant  i)our  la 
quantité  de  phénylhydrazine. 

»  En  se  plaçant  dans  certaines  conditions,  on  obtient  une  combinaison 
d'aldéhyde  salicylique  et  de  phénylhydrazine  cristallisée  qui,  sous  le  poids 
de  oB"', 20,  donne  33"^  d'iode,  ou  o,44i  de  phénylhydrazine  pour  l'unité;  la 
théorie  pour  l'hydrate  C'^H'-Az^O,  H-0  indique  0,46.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.    —  Nouvelles  combinaisons  de  la  phényl/iydrazine  avec 
les  sels  minéraux.  Note  de  M.  J.  Moitessier,  présentée  par  M.  Friedel. 

<c  A.  Un  même  sel  peut  former  avec  la  phénylhydrazine  plusieurs  com- 
binaisons. L'iodure  de  zinc,  qui  donne  les  composés  ZnP.  2(C°H%  Az-H  '  ) 
et  Znl-.5(C°H%Az-H^),  en  avait  déjà  fourni  un  exemple.  J'ai  oblenii, 
avec  d'autres  sels,  un  certain  nombre  de  combinaisons  nouvelles  inscrites 
dans  le  Tableau  suivant  (i'*'  colonne),  à  côté  des  combinaisons  déjà  con- 
nues (2''  colonne)  : 

NiCl^SiCH'.Az^H'),  NiCl-.2(eH%Az=H=), 

CoCl-.4('C»H\Az-H\),  CoCl-.2((:^H%Az-H^). 

CoBr^5(C''H^AzM^').  CoBr=2('C''H^Az-H')('\ 

SO'Co.4fC/Fl',Az^HM,  S0'Co.2(C''H%Az'H'), 

S0'Ni.5(C''H^Az-H=').  S0*Ni.2(C»H%  Az^H'). 

»  Les  nouvelles  combinaisons  s'obtiennent  en  faisant  agir  le  sel  sur  un 
grand  excès  de  phénylhydrazine. 

»  Elles  sont  peu  solubles  dans  l'eau  et  dans  l'alcool  à  froid,  insolubles 
ou  très  peu  solubles  dans  l'éther  et  dans  le  chloroforme.  Elles  perdent  de 
la  phénylhydrazine  à  100°;  chauffées  lentement  jusqu'à  25o",  elles  ne  su- 
bissent d'autre  changement  apparent  que  quelques  variations  de  teinte. 
Elles  présentent  les  réactions  de  la  phénylhydrazine  et  celles  du  sel  qui 
entre  dans  leur  composition. 


(')  Le  composé  CoBr^.2(CTl'',  Az'lP) ,  dont  j'avais  seulement  mentionné  l'exis- 
tence, a  été  obtenu  par  l'action  des  quantités  théoriques  de  phénylhjdrazine  en  solu- 
tion alcoolique  à  20  pour  100  et  de  bromure  de  cobalt  en  solution  alcoolique  à  10  pour 
100.  Il  cristallise  en  fines  aiguilles  formant  des  amas  sphériques. 


(7'.'5) 

»  Le  chlorure  de  nickel phénylhydrazinique  NiCP.5  (C*H',  Az^II')  a  été  obleim 
en  versant  du  chlorure  de  niclvel  (i  molécule),  en  solution  alcoolique  à  6  pour  loo, 
dans  de  la  pliénylhydrazine  (12  molécules).  11  cristallise  en  longues  lamelles  rliom- 
boïdales  et  forme,  après  dessiccation,  une  poudre  bleue. 

»  Le  chlorure  de  cobalt  phénylhydrazinique  CoCl^.4  (G*  H%  Az-Il^)  se  prépare  en 
versant  dans  de  la  phénylhjdrazine  (20  molécules),  peu  à  peu  et  en  agitant,  du  chlo- 
rure de  cobalt  (i  molécule)  en  solution  alcoolique  à  10  pour  100.  Au  bout  de  quelques 
minutes,  le  liquide  se  prend  en  une  masse  formée  de  cristaux  prismatiques.  On  enlève 
rex.cès  de  phénylhydrazine  par  des  lavages  à  l'alcool  et  l'on  obtient,  après  dessiccation, 
une  poudre  rose. 

»  Le  bromure  de  cobalt  phénylhydrazinique  CoBr-.5(C'lP,  Az-H')  s'obtient 
dans  les  mêmes  conditions  que  le  précédent,  mais  sa  précipitation  est  beaucoup  plus 
lente.  11  cristallise  en  prismes  orlhorhombiques. 

»  Le  sulfate  de  cobalt  phénylhydrazinique  SO»Co.4(C«ll%  AzMl')  se  prépare  en 
triturant  à  froid  du  sulfate  de  cobalt  finement  pulvérisé  (i  molécule)  avec  un  excès  de 
phénvlhydrazine  (lo  molécules)  jusqu'à  ce  que  le  mélange  devienne  pâteux.  Au  bout 
de  vingt-quatre  heures,  la  masse  est  de  consistance  très  ferme;  on  Fépuise  par  l'alcool 
pour  enlever  l'excès  de  phénylhydrazine. 

»  Le  composé  se  présente  sous  la  forme  d'une  poudre  rose  amorphe;  il  cristallise, 
par  évaporalion  de  sa  solution  a(]ueuse,  en  prismes  courts  formant  par  leur  agglomé- 
ration des  fragments  de  sphère. 

»  Lesulfate  de  nickel  pénylhydraziniqueSO''Ni. 3{C^lV,Az^lP)  a  été  obtenu  par 
le  même  procédé  (')  que  le  composé  précédent.  H  cristallise  en  prismes  par  évapora- 
lion  de  sa  solution  alcoolique. 

»  On  peut  aussi  obtenir  les  combinaisons  riches  en  phénylhydrazine  par  l'action  de 
celte  base  sur  les  combinaisons  moins  riches  en  phénylhydrazine.  Je  cherche  actuel- 
lement à  obtenir  des  combinaisons  mixtes  soit  par  l'action  d'autre  bases  organiques 
sur  les  combinaisons  pauvres  en  phényllndrazine,  soit  par  Taclion  de  la  phénylhydra- 
zine sur  les  combinaisons  des  sels  métalliques  avec  d'autres  bases  organiques. 

»  B.  Les  sels  de  lilhium  forment  avec  la  phénylliydrazine  des  combi- 
naisons cristallisées. 

»  On  obtient  avec  le  chlorure  de  lithium  un  composé  répondant  à  la  formule 
LiC1.2(C°H=,  Az=lF),  en  faisant  agir  à  froid  une  solution  alcooli(iue  de  chlorure  à 
18  pour  100  sur  la  quantité  théorique  de  phénylhydrazine.  Pour  provoquer  la  préci- 
pitation du  composé,  on  évapore  quelques  gouttes  de  liquide  au  bain-marie  et  l'on 
ajoute  à  la  masse  les  cristaux  obtenus.  On  obtient  bientôt  un  précipité  peu  abondant, 
crislallisc  en  lamelles  rhoniboïdales,  qu'on  lave  rapidement  à  l'éther  et  qu'on  dessèche 

dans  le  vide  sec. 

»   Le  chlorure  de  lithium  phénylhydrazinique  est  déliquescent,   très  soluble  dans 


(')  En  appliquant  ce  procédé  au  sulfate  de  zinc  et  au   sulfate   de  manganèse,  on 
obtient  les  composés  de  formule  S0'M.2(C'H',  Az^H»),  déjà  connus. 

C.  R.,  1897,  2'  Semestre.  iT     CXXV,  N°  19.)  9^ 


(  7if^  ) 

l'eau  el  dans  l'alcool,  à  peu  près  insoluble  dans  rélher  el  dans  le  chloroforme.  1!  fond 
vers  iSo",  après  avoir  perdu  de  la  phénylhydrazine. 

»  J'ai  obtenu,  avec  la  phénylliydrazine  et  les  chlorures,  bromures, 
iodures  de  métaux  alcalino-terreux,  des  combinaisons  cristallisées,  que  je 
me  ])ropose  de  décrire  ultérieurement.    » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Préparation  biologique  du  lévulose  au  moyen  de  la 
niannite.  Note  de  MM.  Camille  Vincent  et  Dëlachanai-,  présentée  par 
M.  Friedel. 

<(  Nous  avons  pensé  que  le  ferment  du  sorbose  pourrait  peut-être  se 
développer  dans  un  milieu  contenant  de  la  mannite,  et  en  déterminer 
l'oxydation  en  donnant  un  sucre  à  fonction  aldéhydique.  L'expérience  a 
pleinement  confirmé  nos  prévisions.  Nous  devons  à  M.  G.  Bertrand  le  fer- 
ment du  sorbose  qui  nous  a  servi  pour  cette  recherche. 

»  Nous  avons  pris  comme  milieu  artificiel  de  culture  une  solution  de 
peptone  à  o,5  pour  loo,  convenablement  minéralisée,  dans  laquelle  nous 
avons  dissous  3  pour  loo  de  mannite. 

»  Après  avoir  stérilisé  le  liquide  par  la  chaleur  à  l'abri  de  l'air,  nous  avons  ajouté  le 
feraient  el  nous  avons  fermé  l'orifice  du  vase  par  un  tampon  d'ouate  stérilisée. 

»  A  la  température  d'environ  3o°  à  laquelle  nous  avons  opéré,  le  ferment  s'est  rapi- 
dement développé,  produisant  à  la  surface  une  membrane  gélatineuse  blanche,  consis- 
tante et  épaisse,  qui  a  peu  à  peu  envahi  le  liquide,  comme  Ta  observé  M.  Bertrand 
avec  la  sorbite.  L'opération  a  été  arrêtée  quand  le  développement  du  ferment  a  semblé 
ne  plus  progresser. 

»  Nous  avons  alors  séparé  les  masses  gélatineuses  qui  ont  été  pressées,  el  le  liquide 
a  été  traité  par  le  sous-acétate  de  plomb.  Après  séparation  du  volumineux  précipité 
formé,  nous  avons  éliminé  le  plomb  par  l'hydrogène  sulfuré,  et  évaporé  le  liquide  jus- 
qu'au sirop  dans  le  vide. 

»  Par  le  refroidissement,  il  s'est  déposé  quelques  cristaux  de  mannite  non 
transformée  et  la  masse  entière  a  été  traitée  par  un  grand  volume  d'alcool,  ce  qui  a 
permis  de  séparer,  par  fillralion,  la  mannite  et  des  impuretés. 

»  Le  sirop  restant  après  distillation  de  l'alcool  renfermait  une  forte  proportion  de 
sucre  réducteur. 

»  L'osazone  de  ce  sucre,  après  purification  par  cristallisation  dans  l'alcool,  fondait 
à  100°,  point  de  fusion  de  l'osazone  du  dextrose  et  du  lévulose.  , 

»  Pour  préciser  auquel  de  ces  deux  sucres  nous  avions  affaire,  nous  avons  eu 
recours  à  l'examen  polarimétrique. 

»  Après  avoir  déterminé  la  quantité  de  sucre  réducteur  contenue  dans  le  liquide  au 
moyen  de  la  liqueur  de  Fehling,  nous  avons  déterminé  son  pouvoir  rotatoiie. 


I 


(  71?  ) 

»  Nous  l'avons  trouvé  de  — 95'',6  ramené  à  o".  Ce  résultat  nous  a  montré  que  la 
liqueur  renfermait  surtout  du  lévulose,  et  seulement  une  faible  proportion  de  produits 
dextrogjres  accessoires. 

»  Pour  séparer  du 'lévulose  à  l'étal  de  pureté,  nous  avons  traité  à  32°  le  sirop  par 
l'hjdrate  de  chaux.  Nous  avons  filtré  rapidement  le  liquide  dans  un  vase  maintenu 
à  o"  qui,  bientôt,  a  laissé  déposer  du  lévulosate  de  chaux.  Ce  produit  cristallisé,  lavé  à 
l'eau  glacée,  a  été  décomposé  par  l'acide  oxalique,  et  le  liquide  a  été  ensuite  neutralisé 
par  le  carbonate  de  chaux. 

»  La  solution  claire  obtenue  renfermait  3,oG  pour  loo  de  sucre  réducteur  à  la  tem- 
pérature de  18°. 

»  La  déviation  polarimétrique  observée  a  été  de  — 6°,  43.  Ce  résultat  correspond  ii 
un  pouvoir  rolatoire  de  — 100°, 89  à  0°.  Ce  chilTre  est,  comme  on  le  voit,  très  voisin 
de  —  ICI  ,23,  pouvoir  rotatoire  à  o"  du  lévulose  pur. 

»   Nous  avons  donc  établi  que  le  ferment  du  sorbose,  en  se  développant 
dans  un  milieu  renfermant  de  la  mannite,  l'oxyde  en  donnant  du  lévulose. 
»   L'équation  ci-dessous  rend  compte  de  ce  phénomène 

£cjji<Q6^  O  =  CH'^O"^  -h  H'O. 

Lévulose. 

»  Nous  rappellerons  que  M.  E.  Fischer  (Z).  chem.  G.,  t.  XXIII,  p.  3084), 
en  hydrogénant  le  lévulose  au  moyen  de  l'amalgame  de  sodium,  a  obtenu 
de  la  mannite.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  quelques  dérivés  halogènes  delà  mélhylphénylcélone. 
Note  de  M.  A.  Collet,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  Les  chlorures  de  chloracétyle  et  de  bromacétyle  réagissent  aisément 
sur  le  benzène  monochloré  ou  monobromé,  en  présence  du  chlorure  d'alu- 
minium, pour  donner  des  dérivés  dichlorés,  dibromés  ou  chlorobroinésde 
la  mélhvlphénvlcétone. 

»  Dans  un  ballon  mis  en  relation  avec  un  réfrigérant  ascendant,  on  introduit  un 
mélange  à  molécules  égales  de  chlorure  d'acide  et  d'hydrocarbure  chloré  ou  brome 
dissous  dans  un  excès  de  sulfure  de  carbone.  On  ajoute  un  poids  de  chlorure  d'alumi- 
nium égal  à  celui  du  dérivé  halogène.  La  réaction  commence  dès  la  température  ordi- 
naire; on  chaunTe  ensuite  au  bain-marie.  Il  se  sépare  peu  à  peu  au  fond  du  ballon 
une  couche  liquide  fortement  colorée  en  rouge  brun;  on  l'isole  par  décantation,  puis 
on  la  traite  avec  précaution  par  l'eau  froide.  La  cétone  halogénée  se  sépare  immédia- 
tement à  l'état  solide;  on  la  recueille  sur  un  filtre  et  on  la  purifie  par  plusieurs  cristal- 
lisations dans  l'alcool  bouillant.  Le  sulfure  de  carbone,  agité  avec  de  l'eau,  puis  séché 


(7'8) 

et  distillé  au  bain-marie^  abandonne  une  certaine  quantité  de  cétone  que  l'on  joint  à 
la  précédente. 

»  ChloroméUtYl-p-cIdorophénYlcélone  CH=C1G0C*H*C1.  —  On  a  employé  3o8'^ 

(1)         U) 

de  chlorure  de  cbloracétvle,  Sos''  de  benzène  monochloré  et  le  même  poids  d'Al-Cl". 
11  s'est  dégagé  los"-  environ  d'iiydracide  (la  théorie  indique  gs^S);  on  a  recueilli  35s'' 
de  produit  cristallisé.  Ce  dernier  a  donné  à  l'analyse  :  matière,  o, 235  ;  AgCl,  0,809; 
soit,  en  centièmes  :  Cl,  87,73  ;  calculé,  37,56. 

»  Cette  méthylphénylcétone  dichlorée  est  en  fines  aiguilles  incolores,  fusibles  vers 
101-102°.  Sa  constitution  a  été  déterminée  en  l'oxydant  par  le  permanganate  de  po- 
tasse en  solution  alcaline.  L'acide  obtenu  est  une  poudre  blanche  très  peu  soluble 
dans  l'eau,  colorant  la  flamme  en  vert  intense  en  présence  de  l'oxyde  de  cuivre;  elle 
est  facilement  sublimable  en  lamelles  brillantes,  légères,  fusibles  vers  235°-236°.  C'est 
le  point  de  fusion  de  l'acide //-chlorobenzoïque.  La  cétone  dichlorée  précédente  appar- 
tient donc  à  la  série  para. 

»  M.  Gautier  {Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  6"  série,  t.  XIV,  p.  895;  1888) 
a  préparé  cette  même  substance  en  dirigeant  un  courant  de  chlore  dans  une  dissolu- 
lion  sulfocarbonique  de  raéthjlphénylcétone /«-chlorée  CH^C0C"H*C1. 

>i   Chlorométhyl-p-bromophénylcélone  CH^ClCOCH'Br.  —  On  a  fait  réagir  8o8"- 

de  chlorure  de  chloracétyle  sur  425^  de  benzène  monobromé  en  présence  de  35s''  à  4oS"' 
de  Al-Cl".  Le  rendement  est  de  /ios'  environ.  Le  dosage  du  chlore  et  du  brome  dans  le 
produit  de  la  réaction  a  donné  les  résultats  suivants  :  matière,  0,821  ;  AgCl  et 
AgBr,  0,460;  perle  par  calcination  dans  un  courant  de  chlore,  0,061.  Soit,  en  cen- 
tièmes :  Cl,  i5,58  ;  Br,  84, 10;  calculé  :  Cl,  i5,20  ;  Br,  34,26. 

»  La  chlorométhyl-p-bromophénylcétone  est  en  fines  aiguilles  incolores,  brillantes, 
solubles  dans  l'alcool,  surtout  à  chaud,  fusibles  à  1160-117''.  Soumise  à  l'action  oxy- 
dante du  permanganate  de  potasse  en  solution  alcaline,  elle  donne  un  acide  brome, 
très  peu  soluble  dans  l'eau,  fusible  à  25ï°  après  sublimation  et  possédant  les  carac- 
tères de  l'acide  /j-bromobenzoïque. 

»  Bromoméihyl-p-chio/ophény/célone  CH-BrCOC^ll*C\.  —Cette  cétone  chloro- 

(1|  (H 

bromée  a  été  obtenue  avec  8o8''  de  chlorure  de  bromacétyle,  2i«''  de  benzène  mono- 
chloré et  258-'  à  80S''  d'Al^Cl*.  Le  rendement  est  de  20s''  à  25s^  Le  dosage  du  chlore  el 
du  brome  dans  cette  substance  conduit  aux  résultats  suivants  :  matière,  0,828  ;  AgCl 
et  AgBr,  o,4ô8  ;  perle  par  calcination  dans  un  courant  de  chlore,  o,o6i5.  Soit,  en 
centièmes  :  Cl,  i5,52  ;  Br,  34,2  i  ;  calculé  :  Cl,  i5,20  ;  Br,  84,26. 

))  Elle  se  dépose  de  sa  solution  alcoolique  chaude  en  aiguilles  incolores,  brillantes, 
fusibles  vers  96°-96'', 5.  A  100°,  une  solution  alcaline  de  permanganate  de  potasse  la 
convertit  en  acide  p-chlorobenzoïque  fusible  à  286°  après  sublimation. 

»  Bromométhyl-p-biomophénylcétone  CH'-BrCOC^ll'Br.  —  On  a  employé  Sos-- 

de  chlorure  d'acide,  3oS''  de  benzène  monobromé  et  un  poids  égal  d'Al-Cl^.  On  a 
obtenu  25k''  environ  d'un  produit  auquel  l'analyse  assigne  la  composition  d'une  méthyl- 
phénylcétone dibromée.  0,889  ^^  matière  ont  donné  o,458  d'AgBr  ;  d'où,  en  cen- 
tièmes :  Br,  5j,l\2;  calculé,  57,55. 

»  Cette  cétone  dibromée  se  présente  en  fines  aiguilles  incolores,  fusibles  à  i09''-i09°,5, 


(  7'9  ) 

solubles  dans  l'alcool,  siirlout  à  chaud.  CliaufTéo  au  bain-marie  avec  une  solution  alca- 
line de  permanganate  de  potasse,  elle  est  oxydée  et  donne  de  l'acide  p-biomobenzoïque 
fusible  vers  25o''-25i°.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  caroubinosc  et  sur  la  d.  mannose.  Note  de 
M.  Alberda  van  Eke.vsteix,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  Dans  le  compte  rendu  delà  séance  du  2  aoi\t  1897,  ^^*  ^-  EiTront  a 
publié  un  article  sur  un  nouveau  sucre,  la  caroubinose;  la  description  des 
propriétés  physiques  et  chimiques  m'a  semblé  indiquer  qu'il  serait  iden- 
tique à  la  (i.  mannose,  que  j'ai  pu  préparer  à  l'état  cristallisé  et  dont 
j'ai  décrit  cpielques  propriétés  {Recueil des  travaux  chimiques  des  Pays-Bas, 
t.  XV,  n>^.'}). 

»  C'est  pour  cela  que  j'ai  isolé  la  caroubine  des  grains  du  Ceratonia  sili- 
qua,  selon  les  indications  de  M.  Effront.  Celle-ci,  soumise  à  l'action  des 
acides  dilués  à  chaud,  m'a  donné  de  la  d.  mannose  cristallisée  avec  un 
a(l))  (en  solution  aqueuse  de  2  pour  100)  de  ->r  i^.sS,  présentant  toutes 
les  propriétés  caractéristiques  de  ce  sucre.  Le  a(D)  plus  élevé  de  -4-2^1, 
que  M.  Effront  a  constaté  sur  le  sirop,  est  sans  doute  occasionné  parla  cir- 
constance qu'il  a  eu  entre  les  mains  im  mélange  de  mannose  et  des  pro- 
duits intermédiaires  qui  se  forment  pendant  la  saccharification  incomplète. 
Il  est  bien  vraisemblable  que,  parmi  ces  produits  et  également  parmi  ceux 
qui  se  forment  par  l'action  de  l'enzyme,  la  caroubinose,  que  M.  Eliront  a 
isolée  des  grains  pendant  la  germination  sur  la  caroubine,  se  trouve  une 
bihexose  encore  inconnue,  composée  de  deux  mannoses  (').  » 


CHIMTI-:   VÉGÉTALE.   —    Végétation  avec  el  sans  argon.   Note 
de  M.  Th.  Sciilœsi.nt.  fds,  présentée  par  M.  Duclaux. 

«  J'ai  l'honneur  de  rendre  compte  à  l'Académie  d'un  essai  que  je  viens 
de  faire  sur  la  question  de  savoir  si  l'argon  de  l'air  concourt  à  la  végéta- 
tion. Mes  précédentes  recherches  touchant  l'argon  (procédé  de  dosage, 
déterminations  dans  l'atmosphère)  étaient  le  prélude,  à  peu  près  nécessaire, 
de  cet  essai. 


(')  Laboratoire  de  l'État;  Amsterdam. 


(    720    )  ( 

»  Jusqu'ici  on  n'a  pas  rencontré  l'argon  dans  la  substance  végétale.  Je 
ne  l'ai  pas  trouvé  dans  la  houille  en  quantité  mesurable.  Si  les  végétaux  en 
sont  réellement  dépourvus,  on  peut  être  tenté  d'aftirmer  tout  de  suite  qu'il 
n'intervient  pas  dans  leur  synthèse.  Mais  il  ne  manque  pas  de  réactions 
auxquelles  prennent  part  certains  corps  sans  entrer  dans  les  produits 
formés:  il  était  donc  utile  d'expérimenter  sur  le  point  indiqué. 

»  I.  J'ai  fait  pousser  de  l'avoine  en  vase  clos,  au  sein  d'une  atmosphère 
artificielle,  composée  d'azote,  d'oxygène  et  d'acide  carbonique  et  absolu- 
ment exempte  d'argon. 

»  L'azote  a  été  préparé  par  la  décomposition  à  chaud  de  l'azotate  d'ammonium,  les 
°az  dégagés  traversant  une  longue  colonne  de  cuivre  maintenue  au  bon  rouge.  L'acide 
carbonique  a  été  fourni  au  fur  et  à  mesure  des  besoins,  d'après  les  indications  de  l'a- 
nalyse, fréquemment  répétée,  de  l'atmosphère  interne  de  l'appareil. 

»  Le  sol  a  consisté  en  2''s  de  sable  quartzeux,  imprégné  de  .'(OO"  d'une  solution 
minérale  nutritive  (azotate  de  potassium,  phosphate  de  calcium,  sulfates  de  calcium, 
de  magnésium  et  de  fer).  Deux  grains  d'Avoine  hàtàe  d'Étampes  (pesant  ensemble 
-ii'S'-,3)  y  ont  été  semés  le  20  juillet. 

»  L'appareil  et  la  partie  de  la  méthode  relative  à  l'entretien  de  la  végétation  ont  été 
décrits  déjà  {Comptes  rendus,  t.  CXV,  p.  1017;  1892). 

»  La  température  se  trouvant  très  favorable,  l'avoine  a  levé  en  quatre  jours  ;  elle 
s'est  rapidement  développée.  Le  20  août,  l'expérience  a  été  interrompue.  Les  deux 
plantes,  issues  des  grains  semés,  avaient  alors  très  bon  aspect;  elles  atteignaient,  un 
mois  seulement  après  l'enfouissement  des  graines,  48'^"',  5  et  ^g--""  de  hauteur  au-dessus 
du  sol;  elle<  avaient  remarquablement  prospéré;  l'absence  de  l'argon  n'avait  paru 
nullement  leur  nuire. 

»  Quant  aux  gaz  constituant  l'atmosphère,  je  n'ai  pas  manqué  de  les  mesurer  tant 
au  début  qu'à  la  fin,  en  vue  d'en  tirer  accessoirement  des  renseignements  pouvant 
avoir  leur  intérêt.  \'oici  des  chiffres  fournis  par  ces  mesures  : 

ce 

Az         invariable  durant  l'expérience 3594,4 

i   introduit  au  cours  de  l'expérience 743,2   /  733^,7  consommés  par 

^^'   j   retrouvé  à  la  fin 9>5   )       ^^s   plantes.  f 

(   introduit  au  début 666,6   jl   809"%  5    produits    par 

*-*        I   existant  à  la  fin i476-0       les    plantes. 

CO-  consommé  par  les  plantes  733,7  „     , 

O  produit  par  les  plantes  809,0 

«   Conformément   aux    résultats  que  j'ai   constamment   obtenus  (  Comptes   rendus, 


(')   Les  minimes  quantités  d'acide  carbonique  produit  et  d'oxygène  absorbé  par  la 
latière  organique  du  sol  sont,  je  l'ai  vérifié,  sans  influence  sensible  sur  ce  résultat. 


(     721     ) 
iSga  et   iSgS),  on    reUouve   ici,  pour  le   rapport   -^—   correspondant   à   des    plantes 

entières    et    à    une    longue    durée    de    végétation,    une    valeur   nettement   inférieure 
à  l'unité. 

»  IT.  Une  deuxième  expérience,  sur  la  Eouque  laineuse,  a  donné  des 
résultats  plus  complets.  J'ai  cultivé  comparativement  deux  lots  de  houque, 
dans  des  conditions  qui  étaient  identiques,  sauf  sur  un  point,  savoir  que 
pour  l'un  l'atmosphère  était  tout  à  fait  dépourvue  d'argon,  tandis  que  pour 
l'autre  elle  en  renfermait  à  peu  près  la  proportion  existant  dans  l'air 
ordinaire.  Afin  de  rendre  aussi  satisfaisante  que  possible  la  comparabilité 
des  deux  lois,  j'ai  emplové  pour  le  second,  non  pas  de  l'azote  tiré,  avec 
son  argon,  de  l'alinosphère,  mais  de  l'azote  chimique,  qui  a  été  préparé, 
ainsi  que  pour  le  premier  lot,  avec  l'azotate  d'ammonium,  et  j'y  ai  ajouté 
ensuite  un  volume  déterminé  d'argon  pur. 

Lot  n"  1  (  sans  argon  ).  Loi  n"  2  (  avec  argon  ).  Air  ordinaire. 

;irson  o  46"=",  5 


azote  +  argon  56oi",4  4oi5",  i  -\-  46«s5 


=  0,01  ii\o  o,oi  ig 


»  Les  sols  étaient  composés  comme  iilu^  liaul.  Dans  chacun  d'eux  on  a  semé,  le 
12  juillet,  os'joio  de  graines;  g  graines  ont  germé  dans  le  n"  1  et  7  dans  le  n"  2. 

»  Les  plantes  se  sont  bien  développées  dans  les  deux  lots.  L'expérience  ne  s'est  ter- 
minée que  le  28  septembre,  après  une  durée  de  deux  mois  et  demi.  A  ce  moment,  les 
plus  hautes  feuilles  s'élevaient  à  environ  ©"".SS  au-dessus  du  sol  dans  le  n"  letà  o-^.So 
dans  le  n"  -1.  De  part  et  d'autre  les  plantes  étaient  bien  touffues,  comptant  28  liges 
dans  le  premier  lot  et  aâ  dans  le  second.  Le  poids  des  parties  vertes,  après  dessiccation, 
a  clé  de  28S8o4  pour  les  9  pieds  du  n"  1,  soit  de  os'-,3i  par  pied,  et  de  28'-,3-i 
pour  les  7  pieds  du  n"  2,  soit  OB'-,  34  par  pied.  Dans  l'appareil  n»  2,  les  plantes,  au 
nombre  de  7,  étant  un  peu  plus  à  l'aise,  chacune  d'elles  s'est  un  peu  plus  développée, 
en  poids,  que  dans  le  n»  1;  les  g  pieds  du  n"  1,  un  peu  plus  serrés,  sont  montés  un 
peu  plus. 

»  En  soiTime,  l'aspect  général  des  plantes  a  été  le  même  pour  les 
deux  lots  et  l'influence  de  l'argon  ne  s'est  pas  fait  sentir. 

»  D'ailleurs,  cette  dernière  conclusion  trouve  une  vérification  dans  le 
fait  suivant.  L'appareil  n»  2  avait  reçu,  au  début  de  l'expérience,  un  vo- 
lume de  46",  5  d'argon.  J'ai  recherché  ce  gaz  dans  les  8'"  de  l'atmosphère 
finale  et  je  l'ai  retrouvé  tout  entier  (4G",  i),  aux  erreurs  permises  près. 
Doiïc,  point  d'argon  consommé  par  les  plantes  en  quantité  appréciable. 

>.  Considérons  enfin  le  rapport  ^-  Les  mesures  et  analyses  de  gaz  ont 
donné  : 


(    722    ) 

N°  I  (sans  argon).  N°  2  (avec  argon). 

ce  ce 

[   inlroduit  au  cours  de  l'expérience.  2877,7  2590,0 

CO-    \  retrouvé  ;\  la  fin 6,8  16,0 


consommé  par  les  plantes 2870,9  2.074,0 

!   introduit  au  début 1076,  i  871 ,5 

existant  à  la  fin 4i3o,8  3625,3 

produit  par  les  plantes 3o54,7  2753,8 

(^0^  2870,0  2.574,0  „ 

-TT 3354;^=°'9^°         i^53;8=°'9^" 

»   La  valeur  du  rapport  -^  est  la  même  poin^  les  deux  lots.  Or,  si  l'on 

veut  bien  se  reporter  à  de  précédentes  expériences  (1892  et  iSgS),  on 
verra  que,  tout  en  restant  constamment  inférieur  à  i,  ce  rapport  a  varié, 
pour  une  même  plante,  d'une  manière  fort  sensible  (pour  la  houque 
laineuse,  j'ai  eu  0,82,  0,89,  0,9/1,  suivant  les  cas).  Quand,  dans  deux  cul- 
tures, il  reste  le  même,  il  y  a  lieu  de  penser  que  les  circonstances  de  la 
végétation  n'y  ont  pas  différé  profondément.  L'absence  de  l'argon  ne 
l'ayant  pas  ici  modifié,  nous  avons  une  raison  de  plus  pour  croire  que  ce 
gaz  est  resté  étranger  à  l'accomplissement  de  fonctions  fondamentales  des 
plantes. 

»  Ainsi,  par  les  expériences  ci-dessus,  on  n'a  pas  aperçu  que  l'argon 
jouât  un  rôle  appréciable  dans  la  végétation.   » 


ÉCONOMIE  RURALE.  —  Sur  Ici  Strongylose  de  la  caillette,  observée 
à  l'Ecole  de  Grignon.  Note  de  M.  Ch.  Julien,  présentée  par  M.  Dehérain. 

«  Cette  maladie  si  redoutable,  qui  se  traduit  sur  les  Ovidés  par  une 
anémie  pernicieuse  et  épizootique,  sévissait  depuis  plusieurs  années  sur  le 
troupeau  de  l'École  d'Agriculture  de  Grignon. 

»  Déjà  en  1880,  sur  21  i  animaux  enregistrés  à  l'agnelage  au  i5  mars, 
io5  sont  morts  d'anémie  du  20  août  à  fin  décembre  et,  durant  ce  même 
temps,  on  abattait,  d'autre  part,  100  autres  agneaux  malades,  menacés  de 
mort;  si  bien  qu'à  la  fin  de  l'année  il  restait  6  agneaux  sur  les  aii-que 
l'agnelage  avait  produits,  soit  une  perte  de  2o5  animaux  en  moins  de  cinq 
mois. 

»  De  1881  à  1892  cette  maladie  n'avait  plus  reparu,  maisde  1892a  1897 


(  723  ) 

elle  faisait  encore  chaque  année  de  nombreuses  viclimes  et  elle  frappait 
particulièrement  les  agneaux  de  la  variété  Southdown. 

»  En  définitive,  de  1880  à  1897,  c'est-à-dire  pendant  tout  le  temps  qu'on 
ne  sut  pas  déterminer  la  cause  ni  indiquer  le  remède  de  cette  anémie,  la 
comptabilité  relève  :  188  agneaux  morts,  contre  34^  qui  auraient  été 
abattus  malades,  en  vue  de  la  consommation  de  la  viande,  à  seule  tin  de  les 
soustraire  à  la  mort  prématurée  qui  les  menaçait.  Ceci  porte  à  35o  le 
nombre  des  animaux  restés  sans  valeur  argent.  Aussi,  pour  ne  parler  que 
des  agneaux  mâles  qui  sont  fort  recherchés  comme  reproducteurs,  nous 
dirons  que  dans  ce  total  se  trouvaient  compris  plus  de  260  individus.  Or, 
si,  sur  ces  260  agneaux,  300  seulement  étaient  appelés  à  être  vendus  aux 
amateurs  de  béliers  reproducteurs,  à  raison  de  3oo  francs  par  tête  (prix 
inférieur  à  tous  les  prix  moyens  obtenus  dans  les  années  écoulées),  nous 
arrivons  à  représenter,  de  ce  chef  seulement,  une  perte  respectable 
de  60000'^'',  tout  en  nous  maintenant  largement   au-dessous  de  la  vérité. 

»  Après  avoir  écarté,  par  de  premières  recherches,  les  causes  bacté- 
riennes, c'est  le  17  août  dernier,  en  faisant  l'autopsie  d'un  agneau  malade 
d'anémie,  que  je  découvris  les  parasites  dangereux  <le  ces  animaux  domes- 
tiques. Tous  ces  parasites  occupaient  le  tube  digestif,  mais  la  caillette,  tout 
particulièrement,  donnait  a'^ile  à  de  nombreux  convives.  C'est  alors  qu'en 
m'aidant  de  l'excellent  Traité  de  Zoologie  médicale  et  agricole  de  31.  Railliet 
je  reconnus  qu'il  s'agissait  de  la  maladie  qui  était  désignée  sous  le  nom  de 
Stiongylose  de  la  caillette  et  qui  a  poiu'  principal  auteur  un  ver  nématoïde,  le 
Strongle  contourné  {Strongylus  contortasWuà.,  i8o3).  Je  dis  le  principal 
auteur,  car  à  ce  parasite  il  convient  d'ajouter  le  Monieza  étendu  (Monieza 
ou  Tœnia  expansa  de  Rud.,  1810)  trouvé  dans  l'intestin  grêle  de  quatre 
agneaux  morts  et  enfin  quelques  représentants  d'une  espèce  d'OEsopha- 
gostonic  trouvés  dans  la  caillette  en  compagnie  des  Strongles  avec  les- 
quels ils  ont  d'ailleurs  certains  rapports. 

M  Nous  donnons  ci-dessous  une  énumération  rapide  de  l'infection  pre- 
mière et  de  la  contagion  possible  du  troupeau,  du  fait  de  ces  parasites,  puis 
une  étude  sommaire  des  symptômes  présentés  par  les  malades  et  enfin 
quelques  mots  sur  les  mœurs  et  les  principaux  caractères  du  Strongle  con- 
tourné. 

.)   Les  animauN.  malades  oiU  d'abord  des  digestions  laborieuses,  la  rumination  s'ef- 
fectue de  loin  en  loin  et  l'appétit  diminue.   La  conjonctive,  ainsi  que  toutes  les  mu- 
queuses,  pâlit  rapidement,   jusqu'à  odVir  la  couleur  d'un  blanc-crème.  Ces  animaux 
sont  mélancoliques,   ils  se  couclienl  et  se  lèvent   souvent,    ils   prélèvent  des  brins  de 
C.  a.,   iSç,7,  1'  Semestre.  (T.  CNXV.   >'  19.)  9" 


(    724    ) 
litière  pour  les  màclionner,  plutôt  que  d'aller  au  râtelier,  et  finalement  ils  se  couchent 
pour  ne  plus  se  relever.  Us   restent   ainsi   deux   ou   trois  jours  sans  prendre  aucune 
nourriture  et  meurent  alors  d'épuisement. 

M  Tous  ces  phénomènes  évoluent  en  moins  de  huit  jours,  à  partir  du  moment  où 
l'on  s'est  aperçu  de  leur  état  anormal. 

»  A  la  saignée  d'un  animal  malade,  le  peu  de  sang  qui  coule  est  faiblement  coloré, 
l'ne  sérosité  abondante  occupe  les  mailles  du  tissu  conjonctif  sous-cutané,  surtout  à 
la  partie  inférieure  du  cou  et  dans  la  région  abdominale.  Ce  même  liquide  se  retrouve 
également  assez  souvent  dans  les  cavités  séreuses.  Tous  les  viscères  offrent  une  teinte 
pâle  et  partout  les  tissus  sont  flasques;  le  foie  notamment  est  altéré  au  point  de  se 
laisser  écraser  facilement  sous  une  légère  pression  des  doigts.  La  caillette,  et  souvent 
l'intestin  grêle,  vus  extérieurement,  sont  de  couleur  rouge  brunâtre.  Vient-on  main- 
tenant à  ouvrir  cette  caillette  :  elle  se  montre  couverte  de  milliers  de  petits  vers 
nématoïdes  qui,  intimement  appliqués  contre  la  muqueuse,  sont  occupés  à  sucer  le 
sang  de  leur  hôte;  ces  vers  nématodcs  sont  autant  de  représentants  du  Strongle 
contourné. 

»  Les  vers  adultes  mesurent  de  lo'""^  à  20"'"  de  longueur  sur  2  à  3  dixièmes 
de  millimètre  de  largeur  (voir  la  description  que  nous  en  donnons  dans  le  Mé- 
moire in  extenso  qui  paraîtra  prochainement  dans  les  Annales  agronomiques 
de  M.  P. -P.  Dehérain),  et  nous  rapportons  provisoirement  à  cette  espèce  d'assez 
nombreux  Strongles,  plus  petits  que  les  premiers,  que  nous  considérons  comme 
autant  d'individus  en  voie  de  différenciation,  et  qui  cependant  auraient  servi  à  éta- 
blir l'espèce  que  M.  Railliet  a  dénommée  en  iSgS  sous  le  nom  de  Strongle  instable 
{Strongylus  instabilis). 

»  Pour  nous,  l'infection  première  remonte  aux  fourrages  des  bas-fonds  humides 
souillés  d'o?UiS  ou  de  parasites  eux-mêmes  (point  que  nous  nous  efforcerons  d'élucider 
l'année  prochaine);  mais  la  contagion  doit  ensuite  pouvoir  s'établir  dans  la  bergerie 
par  l'intermédiaire  des  excréments  des  animaux  malades  ;  ces  excréments,  convenable- 
ment délavés  dans  l'eau  et  examinés  au  microscope,  montrant  toujours  de  nombreux 
œufs  de  Strongle. 

»  Cette  maladie  ne  sévit  pas  toujours  avec  la  même  intensité  sur  tous  les  animaux, 
et  la  résistance  des  hôtes  s'est  toujours  montrée  en  raison  directe  de  leur  âge  et  de  la 
délicatesse  de  leurs  tissus.  Ainsi,  à  Grignon,  les  Southdowns  se  sont  montrés  moins 
résistants  que  les  Dishley-Mérinos  et  les  Dishleys. 

»  Comme  mesures  prophylactiques,  nous  proscrivons  d'une  manière 
absolue,  pour  les  Ovidés,  les  herbes  des  bas-fonds  humifères  et  humides, 
et,  lorsqu'on  se  trouve  dans  de  mauvaises  conditions  de  milieu,  s'adres.ser 
de  préférence  à  des  moutons  qui  ont  fait  preuve  de  rusticité  contre  les  vers 
parasitaires  du  tube  digestif. 

»  Les  fumiers,  les  purins,  les  eaux  des  vallées  étant  autant  d'agents  de 
dissémination  des  œufs  desdits  parasites,  il  convient  d'attirer  sur  eux  toute 
l'attention. 

)i  Quant  au  traitement  curatifque  nous  avons  mis  à  profit,  il  a  porté  à 
la  lois  sur  les  animaux  et  les  litières. 


(  7"  ) 

»  Tous  les  matins  on  faisait  boire  à  chacun  des  animaux,  à  jeun,  un 
verre  d'eau  adoucie  par  delà  graine  de  lin  (une  cuillerée  à  café  de  graine 
de  lin  par  litre  d'eau  chaude  et  laisser  refroidir)  dans  laquelle  on  mélan- 
geait au  moment  de  l'administration  :  o"*^  à  G'^'^  de  benzine  pour  les  agneaux, 
malades  ou  non,  ainsi  que  pour  les  adultes  malades,  ou  G"  à  8"'  de  ce  pro- 
duit s'il  s'agissait  d'adultes  paraissant  sains.  D'autre  part,  ou  faisait  absor- 
ber, en  mélange  intime  et  très  homogène,  avec  la  ration  de  son  et  d'avoine 
qu'on  donnait  à  ces  animaux,  en  deux  fois  par  jour  :  o«%  i  >  à  o*"',  20  d'acide 
arsénieux. 

»  Quant  aux  litières,  ou  projetait  sur  elles  matin  et  soir,  à  l'aide  du  pul- 
vérisateur à  vignes,  de  l'eaxi  fortement  crésylée  (un  verre  de  crésylol  par 
i5''' d'eau),  comme  solution  antiparasitaire. 

«  On  peut  alors  purger  les  convalescents,  eu  vue  de  les  débarrasser  des 
cadavres  de  vers  qui  auraient  pu  rester  en  place,  et  recourir  ensuite  aux 
reconstituants,  tels  que  :  poudre  de  gentiane  pour  exciter  l'appétit,  quin- 
quina et  sous-carbonate  de  fer  pour  la  régénération  des  globules  du  sang. 

»  C'est  par  ces  traitements,  effectués  huit  ou  dix  jours  de  suite,  selon  les 
cas,  que  nous  sommes  arrivés  à  nous  débarrasser  de  tous  les  ennemis  dan- 
gereux du  troupeau.  Ainsi,  en  trois  semaines  et  <à  l'aide  de  trois  équipes  de 
quatre  hommes,  travaillant  de  5''  à  7''  du  matin  et  par  les  procédés  indiqués 
par  nous  (voir  le  Mémoire  in  extenso),  nous  avons  pu  traiter  en  trois  séries 
tous  les  représentants  de  la  bergerie,  soit  joo  animaux. 

»  Des  autopsies  répétées  nous  ont  toujours  fait  ressortir  l'efficacité  des 
produits  employés,  et  notre  traitement  combiné,  qui  était  à  la  fois  un  stron- 
gyh'fiigt'  et  un  tœnifugc  précieux,  s'est,  en  outre,  montré  absolument  inof- 
fensif pour  les  animaux  de  toutes  variétés  comme  de  tous  âges. 

»  Enfin,  les  traitements  ayant  pris  fin  le  10  septembre,  depuis  cette  date 
nous  n'avons  eu  à  enregistrer  qu'un  cas  de  rechute  pour  un  agneau,  que 
nous  avons  d'ailleurs  guéri  à  nouveau,  et  le  troupeau  est  maintenant  en 
pleine  prospérité.   » 


PATHOLOGIE   VÉGÉTALE.    —    Sur  hi  irndnctwn  de  la  gomme 
chez  les  Sterculiacées.  Note  de  M.  Louis  Ma.vgi.v,  présentée  par  M.  Guignard. 

«  La  production  normale  de  la  gomme  chez  les  Sterculiacées  est  loca- 
lisée, comme  on  le  sait,  dans  des  canaux  ou  des  lacunes  situées  au  sein  du 
parenchyme  de  la  moelle  et  de  l'écorce;  mais  la  gomme  produite  dans  ces 


(  7^6  ) 
régions  ne  s'écliapiie  |)as  ordinairemenl  à  l'e;;Lérieur,  au  moins  ilans  les 
espèces  que  j'ai  étudiées,  soit  à  cause  de  la  laible  activité  des  cellules  gom- 
mifères,  soit  parce  que  les  lacunes  gommeuses  demeurent  isolées  au  sein 

des  tissus. 

»  Certaines  Sterculiacées  sont  cependant  capables  de  produire  et  de 
rejeter  à  l'extérieur  une  assez  grande  quantité  de  gomme,  car  le  Sterculia 
uagacanlha  fournit  au  Sénégal  une  sorte  de  gomme  adragante,  mélangée 
aux  gommes  du  Sénégal,  et  que  l'on  croit  être  la  gomme  KiUeera  du  com- 
merce, et  le  St.  urens  Roxb.  fournit  dans  l'Inde  une  gomme  employée  | 
comme  la  gomme  adragante.  On  ignore  d'ailleurs  le  mode  de  formation  ,| 

de  ces  gommes.  x 

»  Les  observations  que  j'ai  publiées  sur  la  gommose  du  Cacaoyer,  re-  ' 

latives  à  l'existence  de  canaux  gommeux  intraligneux  laissant  exsuder  leur 
contenu  par  la  section  transversale  des  branches,  m'ont  engagé  à  étudier 
ce  phénomène  chez  les  Sterculiacées.  Grâce  à  l'obligeance  de  M.  Naudui, 
j'ai  pu  examiner  les  espèces  de  cette  famille  qui  constituent,  dans  le  jardui 
de  la  villa  Thuret  et  dans  un  certain  nombre  de  jardins  de  la  région  médi- 
terranéenne, des  arbres  rustiques  d'assez  grande  taille.  Ce  sont  le  St. 
acerifolia  A.  Cunn.,  le  Si.  platanifolia  L.   et  le  Brachychiton  populneiim 

R.  Brown. 

»  Tandis  que  les  deux  premières  espèces  présentent  la  formation  nor- 
male de  Ir.  gomme  dans  les  canaux  ou  les  lacunes  de  la  moelle  et  de 
l'écorce,  le  Brachychiton  populnewn  offre,  en  outre,  des  canaux  gommeux 
dans  le  bois,  identiques  à  ceux  que  j'avais  signalés  dans  le  Cacaoyer  et 
distribués,  à  diverses  profondeurs,  sur  des  arcs  de  cercle  plus  ou  moins 
étendus. 

))  La  pression  exercée  sur  la  gomme  incluse  dans  ces  vaisseaux  est  si 
grande  que,  lorsqu'on  coupe  une  branche  en  travers,  la  gomme  s'échappe 
sous  l'aspect  de  cordons  incolores,  de  diamètre  variable,  qui  se  contournent 
sur  eux-mêmes  en  se  desséchant. 

»  La  formation  de  cette  gomme  a  lieu  par  un  mécanisme  spécial.  : 
ce  sont  les  membranes  des  cellules  de  bordure  des  canaux  qui  s'é- 
paississent peu  à  peu  et  se  transforment  en  gomme,  tandis  que  la  paroi 
cellulosique  la  plus  externe,  qui  confuie  à  la  lame  mitoyenne  fort  peu 
développée,  demeure  sans  altération.  Le  traitement  des  coupes  par 
l'acide  iodhydrique  iodé  fumant  permet  de  déceler  des  cloisons  cellu- 
losiques minces  qui  séparent  les  masses  gommeuses  produites  par  chaque 
cellule;   l'examen   des  coupes,   préalablement    soumises    à    l'action    dos 


(  727  ) 
réactifs  colorants  de  la  gomme,  dans  un  sirop  de  glucose  plus  ou 
moins  concentré,  permet  de  suivre  toutes  les  phases  successives  du 
gonflement  et  d'apercevoir  les  strates  d'épaississemenl.  Le  mode  de  for- 
mation de  la  gomme  dans  les  canaux  du  bois  rappelle  celui  de  la  gomme 
adragante  si  nettement  décrit  par  Mohl.  avec  ces  différences  que  les 
épaississements  gommeux  se  produisent  plus  particulièrement  sur  les  faces 
tangentielles,  que  les  couches  gommeuses  ne  contiennent  jamais  de 
cellulose,  enfin  que  la  cavité  des  cellules  gommifères  ne  renferme  pas 
d'amidon. 

»  Je  me  suis  assuré  que  le  développement  de  la  gomme  dans  les  canaux 
et  dans  les  lacunes  gommeuses  du  parenchyme  cortical  ou  médullaire  est 
identique  à  celui  qui  vient  d'être  signalé.  L'absence  d'organismes,  Cham- 
pignons ou  autres,  dans  les  canaux  gommeux  du  bois,  exclut  l'idée  d'une 
origine  parasitaire  de  ces  formations;  mais  leur  situation  au  voisinage  des 
plaies  produites  par  la  cassure  des  branches  et  à  une  certaine  distance  de 
ces  plaies,  m'a  suggéré  l'idée  de  provoquer  la  formation  de  la  gomme  par 
des  blessures  ou  des  meurtrissures. 

»)  M.  Naudin,  que  je  ne  saurais  trop  remercier  de  son  obligeance,  a  bien 
voulu  faire  exécuter,  sur  ma  demande,  les  expériences  suivantes  : 

»  Au  mois  de  mars  dernier,  un  certain  nombve  dehraBches  de  Brachychilon  popul- 
neuin  ont  élé  marquées  de  sillons  longitudinaux  ponétrant  à  travers  l'écorce  jusqu'à 
la  zone  génératrice;  deu\  mois  après,  les  éclianlilloiis  traités  odVaient  une  production 
considérable  de  gomme  exlravasée  à  travers  les  blessures.  A  la  même  époque  (lo  mai), 
de  nouvelles  incisions  obliques  ont  élé  réalisées;  en  outre,  malgré  l'absence  d'orga- 
nismes dans  la  plupart  des  échantillons  observés  et  pour  éviter  l'objection  relative  à 
rensemencemenl  des  plaies  par  des  parasites  producteurs  de  la  gomme,  un  certain 
nombre  de  branches  ont  été  meurtries  sans  déchirures,  au  moins  au  moment  de  l'opé- 
ration, par  des  chocs  répétés  sur  l'écorce;  les  échantillons  de  cette  seconde  série 
d'expériences  ont  élé  recueillis  vers  la  mi-juillet.  Dans  presque  tous,  les  blessures  ou 
les  meurtrissures  de  l'écorce  ont  déterminé  l'apparition,  dans  la  zone  génératrice,  de 
canaux  gommeux  plus  ou  moins  larges.  Tantôt  la  production  gomnieuse  est  faible  et 
réduite  à  deux  ou  trois  canaux;  d'aulres  fois  ceux-ci,  très  nombreux,  occupent  presque 
une  demi-circonférence.  Dans  la  région  du  niérislème  secondaire  où  ces  canaux  ont 
pris  naissance,  la  lignilication  des  lissus  est  plus  tardive  que  dans  les  parties  saines  de 
la  lige;  mais,  quand  elle  se  produit,  elle  respecte  les  cellules  productives  de  la  gomme 
et  l'épaississement  continu  de  la  tige  ne  tarde  pas  à  isoler  les  vaisseaux  au  sein  du  bois. 

»  Ou  voit  que,  si  les  canaux  gommeux  du  bois  du  Brachycluton  et  du 
Cacaoyer  rappellent  les  formations  analogues  des  Amygdalées  et,  par  le  lieu 
d'origine  cl  par  leur  disposition,  ils  s'en  distinguent  :  d'une  part,  parle 


(  728  ) 
mode  de  formation  de  la  gomme  qui  est  intracellulaire  chez  les  Stercu- 
liacées,  tandis  qu'il  est  extracellulaire  chez  les  Amygdalées;  d'autre  part, 
parce  que  les  canaux  gommeux  des  Sterculiacées  demeurent  actifs,  tandis 
que  ceux  des  Amvgdalées  deviennent  inertes  par  suite  de  leur  lignification. 

»  La  gomme  produite  par  le  Brachychilon populneum  à  la  suite  des  bles- 
sures est  assez  abondante;  elle  est  insoluble  dans  l'eau  et  s'y  gonfle  en 
transformant  le  liquide  eu  un  mucilage  visqueux:  sa  viscosité  est  telle 
qu'il  suffit  de  io«'  dans  un  litre  d'eau  pour  transformer  celle-ci  en  un  li- 
quide filant.  Les  réactions  de  cette  gomme  sont  celles  de  la  gomme  adra- 
gante;  elle  est  formée  surtout  par  la  bassorine. 

»  Certaines  Sterculiacées  présentent  donc,  à  coté  de  la  gomme  normale 
produite  dans-les  canaux  et  les  lacunes  du  parenchyme,  une  gomme  patho- 
logique développée,  en  dehors  de  toute  intervention  de  nature  parasitaire, 
par  les  blessures  et  les  meurtrissures  des  branches. 

))  L'abondance  de  la  production,  la  rusticité  de  certaines  espèces  pro- 
ductrives  en  Provence  permettent  de  penser  que  la  culture  du  Brachy- 
chitoft  populneum  et  l'exploitation  de  la  gomme  pourraient  être  tentées  avec 
succès  non  seulement  dans  le  midi  de  la  France,  mais  surtout  dans  celles 
de  nos  colonies  dont  le  climat  est  semblable  à  celui  du  Queensland  où  le 
Brachvchiton  populneum  est  indigène  et  atteint  des  dimensions  considé- 
rables. » 

ÉCONOMIE  RURALE.  —  Sur  les  époques  de  dèveloppemenl  du  hlavk  rot  dans 
le  sud-est  de  la  France.  Note  de  M.  Joseph  Peruaud,  présentée  par 
M.  Guignard. 

«  Le  black  rot,  qui,  pendant  quelques  années,  est  resté  confiné  dans  le 
midi  et  le  sud-ouest  de  la  France,  s'est  disséminé,  surtout  depuis  iSgS, 
dans  la  plupart  des  vignobles  du  centre  et  de  l'est. 

»  Des  foyers  intenses  s'étant  formés  dès  1896  en  Beaujolais  et  dans  les 
régions  voisines,  j'ai  pu  faire,  pendant  deux  années  consécutives,  des  ob- 
servations précises  qui  aideront  à  établir  le  mode  d'évolution  de  ce  parasite. 

))  Depuis  longtemps  les  viticulteurs  ont  remarqué  que  le  black  rot  pro- 
cède par  saccades  dans  ses  attaques  sur  les  divers  organes  de  la  Vigne. 
L'apparition,  simultanément,  d'un  grand  nombre  de  lésions  sur  les  feuilles 
ou  les  fruits,  constitue  ce  que  l'on  appelle  une  invasion. 

))  Dans  mon  champ  d'expériences,  j'ai  note  toutes  les  invasions  qui  se 
sont  produites  en  189G  et  i  897. 


(  729  ) 

»  I.  Observations  de  1896.  —  26  mai.  première  invasion.  — Très  faible  :  quelques 
feuilles  tachées. 

»  \ojuin,  deuxième  invasion.  —  Assez  forle  :  2  à  3  feuilles  tachées  par  sarment; 
de  I  à  8  taches  par  feuille  de  Gamay,  en  moyenne  4;  de  1  à  aS  taches  par  feuille  de 
Pelit-Bouscliet,  en  moyenne  12. 

»  l'xjuin.  troisième  invasion.  —  Très  forte  :  3  à  4  feuilles  tachées  par  sarment; 
8  taches,  en  moyenne,  par  feuille,  sur  le  Gamay;  22  sur  le  Petit-Bouschet.  Apparition 
des  premières  lésions  sur  le  pédoncule  des  grappes.  A  ce  moment  se  terminait  la  flo- 
raison. 

»  ^juillet,  quatrième  invasion.  —  Moins  forte  que  la  précédente  sur  les  feuilles; 
assez  violente  sur  les  raisins  qui  perdent  i5  pour  100  de  leurs  grains. 

»  18  juillet,  cinquième  invasion.  —  Faible  sur  l'appareil  végétatif;  a  occasionné 
la  perte  de  25  pour  100  des  fruits. 

)i  i"''  août,  sixième  invasion.  —  Insignifiante  sur  les  feuilles;  violente  surles  raisins 
qui  perdent  [^o  pour  100  de  leurs  grains. 

»  17  août,  septième  invasion.  —  Bénigne  sur  les  feuilles  et  les  fruits.  La  véraison 
commençait  à  ce  moment. 

)i  11.  Observations  de  1897.  —  28 /nn/',  première  invasion.  —  Marquée  par  quelques 
taches  sur  le  Gamay;  certaines  feuilles  de  Petit-Bouschet  portent  jusqu'à  10  taches. 

»  23 juin,  deuxième  invasion.  —  Assez  forte,  2  à  3  feuilles  atteintes  par  rameau; 
3  taches,  en  moj'enne,  par  feuille,  sur  le  Gamay;  12  à  i5  taches  par  feuille,  sur  le 
Petit-Bouschet.  Quelques  lésions  sur  les  rafles  et  les  grains  qui  viennent  de  nouer. 

»  6  juillet,  troisième  invasion.  —  \iolente:  3  à  4  des  jeunes  feuilles  de  chaque  sar- 
ment, notamment  celles  des  sous-bourgeons,  portent,  en  moyenue,  6  taches  pour  le 
Gamay  et  20  pour  le  Petit-Bouschet.  3o  pour  100  des  raisins  sont  détruits. 

»  20  juillet,  quatrième  invasion.  —  Moins  forte  que  la  précédente  sur  les  feuilles; 
extrêmement  violente  sur  les  fruits  qui  perdent  5o  pour  100  de  leurs  baies. 

»  [\  août,  cinquième  invasion.  —  Sans  importance  sur  les  feuilles;  le  reste  de  la 
récolte  est  détruit. 

»  La  marche  des  invasions  successives  du  black  rot  offre  donc  une  assez 
grande  régularité.  En  Beaujolais,  elles  se  sont  produites,  en  1896^1897,1» 
des  intervalles  A'ariant  de  douze  à  dix-sept  jours.  Pendant  ces  deux  années, 
la  maladie  a  atteint  son  niaximnm  d'intensité  sur  les  fouilles  après  la  flo- 
raison, fin  juin  ou  conmienccment  de  juillet.  Sur  les  fruits,  les  invasions 
les  plus  meurtrières  sont  celles  qui  se  sont  produites  en  juillet,  mais  à  des 
moments  différents.  C'est  que  la  régularité  dans  la  périodicité  et  surtout 
l'intensité  des  invasions  de  black  rot  dépendent  d'un  facteur  susceptible  de 
très  grandes  variations  :  le  temps.  Ainsi,  en  1897,  aucune  attaque  ciiracté- 
risée  n'a  eu  lieu  du  28  mai  au  23  juin,  les  conditions  climalériques  n'étant 
pas  favorables  au  développement  du  champignon.  Pour  cause  de  tempé- 
ratures différentes,  les  plus  fortes  invasions  se  sont  produites  :  sur  les 


^ 


(  l'^o  ) 

feuilles,  le  29.  juin  en  1896,  le  7  juillet  en  1897;  sur  les  raisins  :  le  i^'aoùt 
en  1896,  le  20  juillet  en  1897. 

»  Dans  d'autres  foyers  du  Rhône,  de  Saône-et-Loire,  de  l'Ain,  les  dates 
d'invasion  ont  été  identiques  aux  précédentes. 

»  Toutes  ces  invasions  ont  eu  une  durée  variant  de  trois  à  dix  jours, 
suivant  les  circonstances  atmosphériques.  Parfois  une  invasion  débutait 
trois  ou  quatre  jours  après  l'arrêt  complet  de  l'invasion  précédente. 

»  Les  années  189G  et  1897,  caractérisées  par  des  étés  très  pluvieux, 
ayant  présenté  des  conditions  très  favorables  an  black  rot,  son  évolution 
pendant  ces  deux  saisons  peut  être  vraisemblablement  considérée  comme 
aussi  complète  que  possible.  D'une  façon  générale,  on  peut  dire  que,  dans 
les  restions  qui  m'occupent,  l'invasion  la  plus  sérieuse  pour  les  feuilles  a 
lieu  dans  la  quinzaine  qui  suit  la  floraison,  et  que  l'attaque  la  plus  grave 
pour  les  raisins  se  produit  ordinairement  dans  la  deuxième  quinzaine  de 

juillet. 

»  J'ai  Indiqué  la  très  grande  difTérence  qui  existe  entre  les  feuilles  de  Gamay  et  celles 
de  Pelit-I^ouscliet  au  point  de  vue  de  la  réceptivité  du  black  rot.  Je  ferai  remarquer 
encore  qu'il  n'existe  pas  de  corrélation  forcée  entre  la  facilité  d'attaque  des  feuilles  et 
celle  des  raisins  d'un  plant  donné.  Le  Gamay,  par  exemple,  qui  est  très  résistant  au 
black  rot  par  ses  feuilles,  comparativement  au  Petit-Bouschet,  est  presque  aussi  sen- 
sible que  ce  dernier  à  l'envahissement  des  raisins. 

»  Il  m'est  arrivé  fréquemment  de  voir  des  Vignes  dont  les  fruits  étaient  complète- 
ment détruits  par  le  black  rot  ne  porter  que  quelques  rares  taches  sur  les  feuilles,  et, 
réciproquement,  de  fortes  invasions  de  feuilles  suivies  de  très  faibles  attaques  du  raisin. 
I^a  différence  de  réceptivité  que  peuvent  présenter  les  divers  organes  de  la  Vigne  vis- 
à-vis  du  black  rot,  ainsi  que  les  variations  de  température  et  d'humidité,  expliquent 
ces  particularités. 

)i  J'espère  présenter  à  l'Académie  une  nouvelle  Note  dans  laquelle  j'in- 
diquerai le  parti  que  l'on  peut  tirer  de  ces  observations,  qui  sont  différentes 
de  celles  faites  dans  l'ouest,  pour  l'application  des  traitements  contre  le 
black  rot  dans  les  vignobles  du  sud-est.  » 


PATHOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  les  maladies  des  bulbes  du  Sajran  (Crocus 
sativus  L.).  Note  de  M.  E.  Roze,  présentée  par  M.  Chatin. 

((   Tulasne  a   fait  connaître,    dans  ses  Fungi  hypoga'i  (iSoi),   avec  de  J 

grands  détails,  la  maladie  désignée  sous  le  nom  de  Morl  du  Safran,  causée 


(  73>  ) 
par  \e  Myzoclonia  violacea  Tul.,  et  celle  appelée  Tacon,  qui  produit  une 
grave  altération  des  bulbes  du  Crocus  satm/s  L.  Cette  dernière  maladie  se 
manifeste,  comme  l'a  reconnu  Tulasne,  «  par  des  taches  brunes,  éparses 
»  çà  et  là  sur  le  corps  du  bulbe,  et  qui  finissent  par  envahir  toute  sa  sur- 
»  face  ».  Mais  ce  savant  observateur  ne  signale  pas  la  cause  efficiente  de 
la  maladie,  qui  ne  lui  parait  être  qu'une  sorte  de  «  gangrène  sèche  »  ('). 
J'ai  été  conduit  à  constater  qu'il  fallait  encore  voir  là  un  des  nombreux 
eflets  du  parasitisme  du  Pseudocommis,  qui  attaque  très  fréquemment  les 
bulbes  du  Crocus  salivas  L.  etvernus  Ail.  il  est  même  rare  de  trouver  des 
bulbes  de  Safran  absolument  sains  et  qui  ne  présentent  ce  Myxomycète 
sous  la  forme  de  petites  taches  plasmodicjues  jaunes  ou  brunâtres.  Lorsque 
ce  parasite  ne  se  déveloj)pe  que  modérément,  il  se  contente  de  quitter  le 
bulbe  pour  monter  dans  les  gaines  centrales,  qu'il  colore  en  jaune  rou- 
geàtre;  d'autres  fois,  il  noircit  les  racines  du  bulbe  et  pénètre  jusqu'au 
sommet  des  feuilles.  Cela  n'empêche  pas  le  bulbe  de  fleurir.  INIais  si  l'humi- 
dité favorise  le  développement  du  Pseudocommis,  il  recouvre  le  bulbe  de 
macules  brunâtres  :  ces  macules  s'étalent,  deviennent  conniventes,  et 
toute  la  surface  du  bulbe  brunit,  ce  qui  caractérise  nettement  alors  la 
maladie  du  Tacon. 

»  J'ai  fait  les  observations  ci-dessus  sur  des  bulbes  de  Safran  de  diverses 
origines,  mais  notamment  sur  ceux  que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Chap- 
pellier,  (  l  qui  étaient  ou  taconnés,  ou  attaqués  par  le  Rhizoctone.  Ces 
bulbes  malades  m'ont  permis  de  constater  certains  |)hénomènes  de  leur 
destruction,  dont  Tulasne  n'a  pas  parlé,  et  cjui  me  semblent  intéressants  à 
faire  connaître.  Comme  agents  destructeurs  des  bulbes,  ce  savant  avait 
signalé  des  Acarus,  probablement  le  Tyroglyphus  feculœ  Guérin  ;  et,  en  efl'et, 
on  les  aperçoit  déjà  sur  les  bulbes  «  asphyxiés  par  le  Hhyzoctone  »,  et  ce 
sont  eux  ([ui  se  montrent  encore  sur  les  débris  du  corps  du  bulbe  qui  a 
disparu. 

»   D'un  autre  côté,  le  bulbe  asphyxié  se  ramollit,  puis  devient  pâteux  et 


(')  Vers  la  même  époque,  Pajen  avait  observe,  dans  une  maladie  des  Betteraves, 
le  même  brunissement  des  tissus.  11  l'avait  attribué  n  à  une  substance  organique 
rousse,  granuleuse,  qui  produit  les  effets  du  parasitisme  ».  Or,  pour  produire  les 
effets  du  parasitisme,  cette  substance  organique  rousse  devait  constituer  un  organisme 
vivant.  Fayen  avait  donc  entrevu,  le  premier,  l'existence  de  ce  Mvvomvcète,  connu 
aujourd'hui  sous  le  nom  de  Pseudocominis  Vitis  Debray. 

C.  r...   1897,  »"  Semestre.  (T.  CXW,  N-  19.,  97 


(  732  ) 
presque  déliquescent.  Cela  résulte  de  ce  que  les  cellules,  remplies  de 
grains  de  fécule,  ont  été  perforées  et  traversées  par  des  filaments  mycé- 
liens  stériles,  d'abord  incolores,  plus  ou  moins  rameux  et  cloisonnés,  qui 
produisent  une  action  dissolvante  sur  la  fécule.  J'ai  été  quelque  temps  à 
douter  que  ce  mycélium  fût  celui  du  Rhizoctonia  violacea;  mais  ces  fila- 
ments mycéliens,  au  bout  d'un  certain  nombre  de  jours,  se  sont  colorés, 
dans  des  cultures  spéciales,  et  j'ai  pu  reconnaître  qu'il  s'agissait  bien  de  ce 
parasite. 

»  Malgré  tout,  dans  cette  masse  pâteuse,  très  humidifiée,  je  ne  constatai 
la  présence  d'aucune  Bactériacée.  En  effet,  il  y  avait  là  une  fermentation 
alcoolique  de  la  fécule  mise  à  nu  par  les  Acariis,  et  qui  était  produite  par  une 
Levure  que  je  ne  crois  pas  décrite  et  que  je  nommenù  Saccharomyces  Croci. 
C'est  une  cellule  ordinairement  sphérique,  qui  bourgeonne  pour  en  pro- 
duire une  seconde  semblable  à  elle,  laquelle  se  détache  et  en  reproduit  de 
même  une  troisième.  Toutes  ces  cellules  sont  incolores  et  d'un  diamètre 
variant  de  6[^.  à  ^y.  ;  elles  renferment  chacune  une  spore;  je  n'en  ai  pas  vu 
de  simplement  végétatives.  Dans  l'eau,  elles  en  produisent  qui  sont  ellip- 
tiques, avec  deux  spores  polaires. 

»  Sous  l'action  de  ces  trois  agents  de  destruction,  Tyroglyphus,  Rhizoc- 
tonia et  Saccharomyces,  il  ne  reste  bientôt  plus  rien  du  bulbe  dans  les 
tuniques  qui  l'enveloppaient,  mais  qui  persistent  encore  après  sa  dis- 
parition.   » 


CHIMIE  VÉGÉTALE.  —  Recherches  sur  la  formation  des  réserves  oléagineuses 
des  graines  et  des  fruits.  Note  de  M.  C.  Gerber,  présentée  par  M.  Ad.  Chatin. 

«  On  sait  que  M.  Mesnard  (  '  )  pense  que  l'huile,  formée  dans  toutes  les 
parties  vertes  de  la  plante,  vient  se  déposer  dans  les  réserves  des  graines. 
Les  corps  gras  ne  se  formeraient  donc  pas  dans  les  graines  dépourvues  de 
chlorophylle,  ce  qui  est  le  cas  le  plus  fréquent. 

»  Au  contraire,  M.  Mûntz  (^)  et  M.  Leclerc  du  Sablon  Ç)  croient  que 
c'est  dans  la  graine  même  que  les  huiles  sont  élaborées;  de  plus  ils  consi- 


(')  Annales  des  Sciences  naturelles  :  Botanique,  7=  série,  t.  XVIII,  p.  257. 
(^)  Annales  des  Sciences  naturelles  :  Botanique,  t.  111,  p.  45. 
(^)  Rei'ue  générale  de  Botanique,  t.  \  11,  p.  i65. 


(  7^3  ) 
dèrent  les  hydrates  de  carbone  (les  glucoses  en  particulier)  comme  l'origine 
de  ces  produits. 

M  Cette  origine  pourrait  être  recherchée,  d'après  M.  Heckel  ('),  dans 
l'acide  f'ormique  qui  proviendrait  lui-même  de  l'oxydation  de  l'aldéhyde 
méthylique.  Pour  l'auteur  de  cette  séduisante  hypothèse,  les  acides  gras 
contenus  dans  les  huiles  à  l'état  de  glycérides  et  qui  sont  les  homologues 
supérieurs  de  l'acide  formique  «  s'en  déduisent  peut-être  par  la  réaction 
»  générale  qui,  en  présence  de  l'acide  cyanhydrique  donne  le  nitrile  corres- 
»  pondant,  que  les  agents  d'hydratation  (certains  ferments,  par  exemple) 
»   transforment  en  acide  homologue  immédiatement  supérieur  ». 

»  De  ce  que  les  hydrates  de  carbone  diminuent,  dans  la  siliquedu  colza  (-) 
et  dans  la  graine  du  ricin  ( ')  quand  la  proportion  de  matière  grasse  aug- 
mente, on  ne  peut  conclure  ni  que  les  huiles  se  forment  dans  les  graines 
mêmes  (différence  entre  les  deux  premières  hypothèses),  ni  que  les  hy- 
drates de  carbone  donnent  naissance  aux  corps  gras  (différence  entre  les 
deux  dernières  hypothèses).  En  effet,  tant  que  les  fruits  ou  les  graines 
demeurent  attachés  à  l'arbre,  la  marche  des  phénomènes  est  compliquée 
]>ar  les  échanges  entre  ces  fruits  et  graines  et  la  plante  qui  les  nourrit, 
«  échanges  dont  la  nature  nous  est  inconnue  »(')■ 

«  D'un  autre  côté,  si  nous  envisageons  la  troisième  hypothèse,  nous 
vovons  qu'il  est  difficile,  en  se  plaçant  au  point  de  vue  purement  chimique, 
d'admettre  l'intervention  de  l'acide  cyanhydrique,  qui  pourrait  à  la  rigueur 
être  acceptée,  à  la  condition  de  supposer  non  pas  une  oxydation  de  l'aldé- 
hyde méthvlique  en  acide  formique,  comme  le  faitM.  Heckel,  mais,  au  con- 
traire, une  réduction  de  cette  aldéhyde  en  alcool  méthylique.  On  sait,  en 
effet,  que  c'est  par  l'action,  en  présence  de  l'alcool,  du  cyanure  de  potas- 
sium sur  un  iodure  alcoolique,  suivie  de  l'action  de  la  potasse  bouillante, 
que  l'on  passe  à  un  acide  de  la  série  immédiatement  supérieure.  Il  aurait 
fallu  également  supposer  une  réduction  de  chacun  des  acides  homologues 
intermédiaire  entre  l'acide  formique  et  les  acides  gras  des  huiles,  à  l'état 
d'alcool  correspondant.  On  voit  quel  degré  de  complication  tout  cela 
amène.  En  outre,  l'absence  de  composé  pouvant  fournir  l'acide  cyanhy- 
drique nécessaire  à  la  réaction,  dans  les  olives,  les  amandes  douces,  les  ri- 


(')  Bévue  générale  des  Sciences,  i5  septembre  1896. 

(-)  Annales  des  Sciences  naturelles  :  Botanique,  t.  111,  p.  \v>. 

(^)  Bévue  générale  de  Botanique,  l.  Ml,  p.  i65. 

(»)  Ibid. 


(  7^4  ) 
cins,  etc.,  rend  [)cu  probable  l'intervention  de  ce  corps  dans  la  formation 
des  corps  gras.  Ajoutons  enfin  que  le  savant  auteur  de  celte  hypothèse 
reconnaît  lui-même  que  toutes  ses  tentatives  d'hydratation  et  d'oxydation 
en  vue  de  conduire  l'aldéhyde  méthylique  jusqu'à  l'élat  d'acide  gras  ou  de 
glycérine  ont  totalement  échoué. 

»  L'étude  de  la  respira! ion  des  graines  et  des  fruits  oléagineux  va 
nous  permettre  de  décider  laquelle  de  ces  trois  hypothèses  parait  la  plus 
vraisemblable.  Si  les  substances  sucrées  se  transforment  en  huile,  nous 
devons  constater  pendant  cette  transformation  un  quotient  respiratoire 
supérieur  à  l'unité  (')  :  c'est  ce  que  nous  avons  observé  dans  l'étude  de 
la  respiration  des  ricins,  graines  dont  la  teneur  en  matières  sucrées  et  en 
corps  gras,  aux  diverses  phases  de  leur  développement,  est  connue  depuis 
les  recherches  de  M.  Mesnard  et  de  M.  Lecierc  du  Sablon. 

»   En  effet,  comme  pour  les  olives,  nous  avons  trouvé  que  : 

CO- 

»  1°  Le  quotient  respiratoire  — =—  des  graines  de  ricin  est  inférieur  à  l'unité  pen- 
dant leur  jeune  âge,  tant  que  leur  consistance  est  molle  ou  demi-molle.  Pendant  cette 
période,  la  proportion  de  glucose  et  de  saccharose  est  considérable  et  celle  de  l'huile 
est  nulle  ou  faible. 

))  2°  Le  quotient  respiratoire  devient  supérieur  à  l'unité,  quand  les  graines  ont 
acquis  une  consistance  assez  ferme  et  que  leur  tégument,  blanc  et  mince  jusque-là, 
se  colore  et  devient  résistant.  Pendant  cette  période,  la  proportion  des  substances 
sucrées  diminue  et  celle  des  matières  grasses  augmente  beaucoup.  Ce  quotient 
diminue  rapidement  de  valeur  et  devient  bientôt  inférieur  à  l'unité  si  l'on  continue, 
l'expérience  pendant  quelques  jours  sur  ces  graines  séparées  du  fruit.  A  ce  moment 
les  substances  sucrées  ont  presque  complètement  disparu,  ainsi  que  nous  l'avons 
vérifié. 

»  3°  Le  quotient  respiratoire  redevient  inférieur  à  l'unité  quand  les  graines  sont 
devenues  complètement  dures  et  que  leur  tégument  est  fortement  coloré  et  résistant. 
Il  n'existe  alors  que  des  traces  de  matière  sucrée  et  la  quantité  d'iiuile  atteint  son 
maximum. 

)i  Les  graines  des  amandes  douces,  du  pêcher,  etc.,  nous  avant  présenté 
également,  à  un  certain  moment  de  leur  développement,  un  quotient  supé- 
rieur à  l'unité,  nous  croyons  pouvoir  étendre  à  tous  les  fruits  et  graines 
oléagineux  les  conclusions  émises  au  sujet  des  olives  : 

»  a.  Les  fruits  et  graines  oléagineux  présentent  un  quotient  supérieur  à 
l'unité,  quand  la  proportion  des  matières  sucrées  diminue  et  que  celle  des  corps 
gras  augmente. 


(')    Comptes  I  endus,  novembre  1897. 


(  73n 

»  b.  Ce  quotient  indique  la  formation,  dans  tes  fruits  et  les  graines  mêmes, 
de  corps  gras  aux  dépens  des  matières  sucrées.  Il  confirme  donc  l'hypothèse  de 
M.  Mànlz  et  de  M.  Leclerc  du  Sablon. 

»  c.  fl  diffère  essentiellement  des  quotients  d' acides  et  de  fermentation  {^  ) 
également  supérieurs  à  l'unité. 

»  Il  diffère  du  quotient  d'acides  en  ce  qu'il  se  manifeste  sans  qu'il  y  ait 
présence  des  acides  citrique,  tartrique,  malique,  en  ce  qu'il  se  produit 
aussi  bien  aux  basses  températures  (ju'aux  températures  élevées,  et  en  ce 
qu'il  diminue  de  valeur  sous  l'influence  du  sectionnement. 

»  Il  diffère  du  quotient  de  fermentation  en  ce  qu'il  se  manifeste  sans 
qu'il  y  ait  formation  d'alcool  éthylique,  etc.,  en  ce  qu'il  atteint  sa  plus 
grande  valeur  aussitôt  que  le  fruit  ou  la  graine  sont  isolés,  pour  diminuer, 
puis  disparaître  rajjidement,  et  en  ce  qu'il  n'a  aucun  rapport  avec  le  blet- 
tissement. 

»  Aussi  l'acons-nous  appelé  quotient  gras,  puisqu'il  est  caractéristique  de 
la  formation  des  corps  gras.    » 


PHYSIOLOGIE  ANIMALE.  —  Dans  quelles  limites  l'oxyde  de  carbone  est-d 
absorbé  par  le  sang  d'un  mammifère  iHi-ant?  Quelle  est  l' influence  du  temps 
sur  cette  absorption?  >'ote  de  jM.  N.  Gkéiiant  (-),  présentée  par  M.  Bou- 
chard. 

«  Il  y  a  bien  longtemps  que  je  me  suis  posé  ces  questions;  j'attendais 
qu'il  me  fût  possible  d'acquérir  pour  les  résoudre  un  gazomètre  de  grandes 
dimensions,  qui  me  paraissait  absolument  nécessaire. 

»  Je  suis  parvenu  à  vaincre  la  difficulté  en  utilisant  mon  gazomètre  à 
rainure  (système  du  D'  de  Saint-Martin),  d'une  contenance  de  i5o'",  et  un 
grand  sac  de  caoutchouc  d'une  contenance  de  3oo'''qui  reçoit  les  mélanges 
titrés  préj)arés  avec  la  plus  grande  exactitude  dans  le  gazomètre. 

»   Un  chien  respire  clans  le  sac,  à  l'aide  de  soupapes  liydrauli((ues. 

»  J'ai  loujoiiis  opéré  sur  2.j"  de  sang  et  j'ai  toujours  eu  le  soin  de  doser  au  grisou- 
mètre  le  petit  volume  de  gaz  combustible  fourni  par  le  sang  normal,  afin  de  le  re- 
trancher du  volume  d'oxyde  de  carbone  que  le  sang  fixait  au  bout  d'une  ou  de  plusieurs 
heures,  dans  une  série  de  mélanges  titrés  employés  successivement  :  tous  les  dosages 
ont  été  eflectués  avec  mon  grisoumèlre. 


(')  Comptes  rendus,  24  mai  1897. 

(-)  Travail  du  laboratoire  de  Physiologie  générale  du  Muséum  d'Histoire  naturelle. 


(  7'i^  ) 
»   Il  ne  m'est  pas  possible  de  publier  ici  tous  les  détails  de  ces  expériences 
d'absorption,  qui  ont  été  longues  et  laborieuses;  je  me  contenterai  de  les 
résumer  dans  le  Tableau  suivant  : 

Mélanges  d'air  loo"  de  sang  ont  absorbé  en 

et  d'oxyde  -^ " 

de  carbone  une  heure.  deux  heures.         trois  heures,      quatre  heures,     cinq  heures, 

ce  CO  ce  CO  Cl-  CO  ce  00  ce  CO 

Wôô 8  .0  i8,3  17,4  .6,8 

ïFôô 4,1  7,8  "  "  " 

ïôW 3  4,2 


6000 ',6  3,3  »  «  » 


1 

0 '  ," 

....  »  1 ,  63  »  »  » 


12000 


TTîôï O'Sg  i,i8  »  >,  » 

3ÔÏÏÔÔ O'W  o,88  »  »  » 

ôôhô 0'22  ■  0,45  »  "  » 

»  C'est  un  fait  remarquable  que,  dans  un  mélange  à  , ^^„„,  par  exemple, 
le  sang  du  chien  soit  capable  de  fixer  l'oxyde  de  carbone  avec  une  certaine 
énergie;  en  deux  heures,  l'animal  a  fait  circuler  dans  ses  poumons  485'" 
d'air,  qui  contenaient  32'^'^, 5  d'oxyde  de  carbone  pur;  le  poids  du  sang, 
d'après  les  recherches  que  j'ai  faites  autrefois  avec  mon  regreLlé  collabora- 
teur Quinquaud,  étant  égal  à  ^  du  poids  du  corps,  il  est  facile  de  recon- 
naître par  le  calcul  que  le  sang  a  fixé  en  deux  heures  la  cinquième  partie  du 
volume  d'orsyde  de  carbone  qui  avait  circulé  dans  les  poumons. 

»  J'ajouterai  que,  pour  des  mélanges  compris  entre  ,rj^  et  ^„l„„,  les  vo- 
lumes d'oxyde  de  carbone  fixés  par  loo'^'^  de  sang  sont  exactement  propor- 
tionnels au  temps  :  i,6  est  la  moitié  de  3,3;  o.Sg  est  la  moitié  de  i,i8; 
o,44  6st  la  moitié  de  o,88;  0,22  est  la  moitié  de  o,45. 

»  Les  résultats  que  j'ai  l'honneur  de  communiquer  aujourd'hui  à  l'Aca- 
démie doivent  servir  de  base  à  de  nouvelles  recherches  d'application  de 
la  Physiologie  à  l'hNgiène,  que  je  me  propose  de  continuer.  » 


ÂNATOMIE  PATHOLOGIQUE.  —  Sur  les  modifications  histologiques  des  cellules 
nerveuses  dans  l'état  de  fatigue.  Note  de  M.  Cn.-A.>i.  Pugnat,  présentée 
par  M.  Ranvier. 

«  L'étude  des  modifications  des  cellules  nerveuses  aux  divers  stades 
d'activité  et  de  fatigue  n'a  fourni  jusqu'à  présent  que  des  résultats  assez 
contradictoires  aux  différents  auteurs  qui  s'en  sont  occupés.  Or  cette  ques- 


i 


(  73?  ) 
tion,  à  laquelle  se  rattachent  des  hypothèses  récentes  sur  le  fonctionnement 
intime   des   mécanismes   cérébraux,  méritait  d'être  reprise.   Je  me  suis 
attaché  exclusivement  à  déterminer  les  changements  histologiques  que 
produit  la  fatigue  dans  la  cellule  nerveuse. 

»  J'ai  choisi,  pour  être  soumis  à  l'excitation  électrique,  les  ganglions 
spinaux  de  jeunes  chats,  comme  se  prêtant  mieux  à  la  recherche  et  à  la 
préparation  du  nerf  sur  lequel  sont  appliquées  les  électrodes.  Ces  derniers 
étaient  |)lacés  à  3""  ou  4""  du  ganglion  jiour  éviter  l'effet  mécanique  du 
courant  électrique,  fourni  par  une  pile  T^eclanché  qui  actionnait  un  appareil 
à  induction  (chariot  mobile  de  du  Bois-Reymond). 

»  Une  première  série  de  ganglions  a  été  excitée  pendant  huit  minutes,  une  deuxième 
pendant  seize  minutes,  une  troisième  enfin  pendant  vingt-quatre  minutes,  par  un 
courant  d'intensité  maxima. 

»  D'autres  ganglions  ont  été  soumis  à  une  excitation  deux  fois  moins  forte,  les 
durées  d'excitation  étant  les  mêmes. 

»  Les  ganglions,  après  fixation  parlebiclilorure  de  mercure  et  emparaffinement,  ont 
été  débités  en  coupes  d'épaisseur  égale,  colorées  ensuite  par  l'hématoxyline  à  l'alun 
de  fer  de  Ileidenliain. 

))  De  l'étude  attentive  de  ces  préparations,  il  résulte  que  la  fatigue  se 
traduit  dans  les  cellules  nerveuses  par  une  diminution  de  volume  du  corps 
cellulaire  et  du  noyau,  et  par  la  disparition  de  la  substance  chromatique  du 
protoplasma. 

»  Les  grains  de  chromatine,  en  effet,  disparaissent  progressivement,  à 
mesure  qu'on  prolonge  l'excitation  ;  encore  abondants  après  huit  minutes 
d'excitation,  ils  font  défaut  dans  la  plus  grande  partie  de  la  cellule,  quand 
les  ganglions  ont  été  soumis  au  courant  électrique  pendant  plus  de  seize 
minutes.  A  ce  moment,  les  grains  de  chromatine  de  la  majorité  des  éléments 
cellulaires  ne  s'observent  plus  qu'à  la  périphérie  de  la  cellule  où  ils  sont 
disposés  en  un  anneau  granuleux,  fait  qui  avait  été  déjà  observé  par  Vas  ('). 

»  Enfin,  quand  la  fatigue  est  très  prononcée,  quand  la  cellule  semble 
épuisée  (vingt-quatre  minutes  d'excitation,  courant  induit  maximum),  les 
grains  chromatiques  n'existent  plus  dans  le  protoplasma,  qui  prend  une 
teinte  uniforme  et  pâle,  due  vraisemblablement  à  la  présence  d'une  sub- 
stance chromatique  diffuse  ;  la  cellule  est  alors  rétractée  et  ne  remplit  plus 

(')  Vas,  Stiidien  ùber  den  Bail  des  Cromalius  in  deii  sympatischen  Ganglien 
(Arch.f.  inikr.  Anat.,  1892). 


(  7'^^  ) 
exactement  sa  loge  conjonctive;  le  noyau  est  diminué  de  volume  et  ses 
contours  sont  peu  accusés. 

))  Je  n'ai  jamais  constaté  ni  le  rafatinement  du  noyau  ni  son  émigration 
à  la  périphérie  de  la  cellule,  modifications  qui  ont  élé  signalées  par 
quelques  auteurs. 

»  Des  deux  facteurs  principaux  de  la  fatigue  expérimentale  de  la  cellule 
nerveuse,  c'est-à-dire  l'intensité  et  la  durée  de  l'excitation,  le  premier  joue 
un  rôle  prépondérant  ;  il  semble,  en  effet,  qu'un  courant  intense  n'agis- 
sant que  peu  de  temps,  produise  des  modifications  cellulaires  plus  pro- 
fondes qu'un  courant  d'intensité  moitié  moindre,  mais  d'une  durée  (ieux 
fois  plus  longue.  » 


ANATOMIE  ANIMALE.  —  Formes  de  passage  dans  le  tissu  cartdagineux. 
Noie  de  RI.  Joanxes  Ciiati.v. 

«  Dans  une  précédente  Communication  ('),j'ai  fait  connaître  un  type  assez 
singulier  de  tissu  cartilagineux,  observé  dans  la  sclérotique  d'un  Geckotien 
(Platydactylus  fascicularisT>auà.);  ce  tissu  revêtait  un  aspect  très  caracté- 
ristique, en  raison  même  des  cellules  qui  le  constituaient.  De  leur  plasma 
somatique  émanaient  des  prolongements  eu  nombre  variable,  s'étendant 
à  une  certaine  distance  ùu  corps  cellulaire,  puis  s'anastomosant  parfois 
avec  les  prolongements  nés  de  cellules  plus  ou  moins  éloignées.  La 
substance  intercellulaire  se  trouvait  alors  parcourue  par  un  vrai  réseau 
reliant  entre  elles  les  cellules.  Toutefois  une  différence  était  à  relever,  sous 
ce  point  de  vue,  entre  la  partie  moyenne  et  les  régions  polaires  de  la  sclé- 
rotique :  dans  la  zone  moyenne,  les  prolongements  étaient  très  développés 
et  fréquemment  anastomosés;  vers  les  deux  pôles  de  l'œil,  ils  étaient  courts, 
plus  généralement  indépendants. 

«  Ainsi  que  je  le  faisais  remarquer,  cette  forme  ramifiée  du  tissu  carti- 
lagineux est  tiès  rare  en  Histologie;  à  part  quelques  cas  tout  spéciaux, 
signalés  par  M.  Ranvier,  on  ne  la  rencontre  guère  que  chez  les  Chimères 
et  dans  le  cartilage  crânien  des  Céphalopodes.  Elle  offrait  même,  dans 
l'observation  que  je  présentais  à  l'Académie,  cette  curieuse  particularité 
de  réunir  les  deux  variétés  offertes  par  les  Céphalopodes  :  les  cellules 

(')   Coiniilis  rendiix,  I.  CXX!,  p.   172;   iSgS. 


(  7%  ) 
(le  la  zone  moyenne,  avec   leurs   longs  prolongements  anastomotiques , 
reproduisaient  la  forme  propre  au  Calmar;  les  éléments  du  cartilage   crâ- 
nien du  Poulpe  reparaissaient  dans  les  cellules  à  courts  prolongemen  ts 
des  régions  polaires. 

»  Le  fait  était  trop  exceptionnel  pour  être  isolé.  En  Biologie,  les  types 
aberrants  n'apparaissent  le  plus  souvent  comme  tels,  qu'en  raison  de  l'in- 
suffisance de  nos  connaissances.  Au  fur  et  à  mesure  qu'elles  s'étendent  en 
se  précisant,  elles  nous  révèlent  des  états  de  passage,  éclairant  l'interpré- 
tation de  ces  prétendues  anomalies.  Restait  donc  à  découvrir  au  moins 
quelques  jalons,  reliant  la  disposition  nouvelle  à  celles  qui  se  trouvaient 
déjà  connues. 

»  La  sclérotique  des  Sauriens  m'avait  trop  bien  servi  pour  que  je  ne 
fusse  pas  tenté  de  lui  demander  de  nouveaux  sujets  d'étude.  Rien  ne  peut 
donner  l'idée  de  son  extrême  malléabilité  histique;  dans  la  même  espèce, 
on  la  voit  tantôt  demeurer  conjonctive,  tantôt  se  chondrifier  ou  s'ossifier, 
mettant  en  évidence  l'intime  parenté  des  divers  tissus  dits  de  la  substance 
conjonclive.  Au  point  de  vue  de  la  suppléance  fonctionnelle,  ils  s'y  substi- 
tuent si  aisément  l'un  à  l'autre,  que  je  ne  pouvais  souhaiter  un  milieu  plus 
favorable  à  mes  recherches.  Elles  ne  tardèrent  pas  à  déceler  des  faits 
nouveaux. 

»  Le  premier  a  été  observé  chez  un  Hémidactyle  {Flcmidactrlus  vcrrucii- 
latusCuv.):  la  sclérotique  offre  une  chondrification  de  nature  particulière. 
Le  tissu  cartilagineux  ne  présente  ni  des  cellules  arrondies  ou  éparses,  ni 
des  familles  de  cellules  ovoïdes  ou  sphéroïdales.  Ses  éléments  se  montrent 
tout  autres  :  ce  sont  des  cellules  allongées,  fusiformes  ou  polygonales, 
mais  surtout  remarquables  par  les  prolongements  anastomotiques  aux- 
quels elles  donnent  naissance  et  qui  les  relient  entre  elles.  Autour  de  ces 
cellules,  on  ne  découvre  aucune  capsule  enveloppante,  seulement  une 
substance  intercellulaire  hyaline.  La  chondrification  conserve,  à  cet  égard, 
un  caractère  embryonnaire.  Quant  aux  cellules,  il  est  impossible  de  mécon- 
naître leurs  affinités,  d'une  part  avec  certaines  cellules  conjonctives,  d'autre 
part  avec  les  cellules  osseuses,  telles  que  nous  les  concevons  depuis  les 
recherches  de  Zachariadès. 

»  Mais,  si  l'observation  précédente  révèle  un  nouvel  exemple  de  carti- 
lage à  cellules  rameuses  ou  anastomosées,  elle  ne  se  rattache  que  média- 
tement  à  celle  qui  m'avait  été  fournie  antérieurement  par  un  Platydactyle. 
Les  deux  suivantes  vont  s'y  relier  plus  étroitement. 

C.  R.,  1897,  2*  Semestre.  (T.  CXXV.  N-  19.  9" 


(  l^o  ) 

»  En  inulti|iliant  les  coupes  et  les  préparations  de  sclérotique  sur  des 
Caméléons  {Chamœleon  vulgari's Cux .) ,  je  trouvai,  chez  l'un  d'eux,  le  carti- 
lage ainsi  constitué  :  dans  une  substance  «  fondamentale  »  hyaline  se  mon- 
trent des  cellules  à  forme  variable,  mais  émettant  des  prolongements  courts, 
rarement  ramiaés,  n'entrant  pas  en  contact  les  uns  avec  les  autres  et  ne 
traçant  pas  de  réseau  anastomotique.  C'est  le  type  du  Poulpe  qui  reparaît 
ici. 

»  La  dernière  observation  que  je  veuille  citer  a  été  recueillie  sur  le 
Lézard  vert  (Lacerla  viricUs  L.).  En  procédant  comme  plus  haut  et  exami- 
nant de  nombreuses  sclérotiques,  je  rencontre  une  autre  forme  de  tissu 
cartilae;ineux  :  de  grosses  cellules  émettent  de  nombreux  prolongements 
allongés,  ramifiés,  s'unissant  entre  eux  et  formant  un  vrai  réseau  anasto- 
motique; en  présence  d'une  pareille  structure,  on  ne  peut  s'empêcher 
d'évoquer  le  type  du  Calmar,  dont  le  cartilage  crânien  offre  de  telles  cel- 
lules. Cependant  une  différence  doit  être  relevée  :  chez  le  Calmar,  les 
cellules  sont  souvent  groupées  en  familles;  ici  elles  sont  éparses.  lien 
était  de  même  dans  la  zone  moyenne  de  la  sclérotique  du  Platydactyle  et 
c'est  précisément  sur  ce  rapprochement  que  je  dois  conclure. 

»  Dans  l'observation  de  1895,  je  présentais  un  exemple  doublement 
intéressant  de  cartilage  à  cellules  ramifiées  :  dans  son  ensemble,  il  rap- 
pelait le  cartilage  crânien  des  Céphalopodes;  dans  ses  détails,  il  revêtait 
un  caractère  mixte,  participant  à  la  fois  du  type  Calmar  et  du  type  Poulpe. 
C'était,  en  quelque  sorte,  la  synthèse  des  dispositions  qui  viennent  d'être 
décrites  chez  un  Caméléon  et  un  Lézard  :  le  premier  offrant  un  cartilage 
sclérotical  analogue  au  cartilage  crânien  du  Poulpe;  le  second  se  rappro- 
chant du  Calmar. 

»  Voilà  donc  trois  formes,  aberrantes  au  premier  abord,  qui  témoignent 
d'une  incontestable  parenté  histique.  D'autre  part,  les  faits  observés  chez 
un  liémidactyle  permettent  d'entrevoir  l'origine  probable  de  ces  variations  : 
corrélatives  du  processus  histogénétique,  elles  en  reflètent  les  diverses 
orientations  et  montrent,  une  fois  de  plus,  combien  on  doit  se  garder  de 
formuler  aucune  loi  absolue,  aucune  localisation  zoologique  exclusive 
pour  tel  ou  tel  groupe. 

»  Diverses  questions  de  détail  (distinction  du  cartilage  et  du  tissu  con- 
jonctif  chondroïde,  différenciation  de  la  substance  dite  fondamentale,  etc.) 
ne  sauraient  trouver  place  dans  cette  Note.  Je  me  propose  de  les  examiner 
ultérieurement.   » 


(  74i  ) 
M.  J.-J.  Andeer  adresse  une  nouvelle  Note  intitulée  :  «  Recherches 

sur  les  ostioles  cUi  système  cérébro-spinal  ». 

M.  Cii.-V.  Zexger  adresse  une  Note  intitulée  :  «  Les  minima  de 
pression  atmosphérique  en  juillet  et  août  1897.  La  période  solaire  et  les 
passages  des  essaims  périodiques  d'étoiles  filantes  et  de  bolides  ». 

M.  L.  MiRixNY  adresse,  comme  suite  à  sa  Note  sur  l'équation  du  cin- 
quième degré,  une  Note  «  Sur  les  métatropes  en  général   '. 

A  f\  heures,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  un  quart.  L  B. 


BULLETIN    BIBLIOGnAPIlIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  8  novembre   1897. 

Traité  de  Microbiologie,  par  E.  Duclaux,  Membre  de  l'Institut,  Directeur 
de  l'Institut  Pasteur,  etc.  Tome  premier:  Microbiologie  générale.  Paris, 
Massoii  et  C'",  1898;  i  vol.  in-8°.  (Présenté  par  l'Auteur.) 

Manuel d' Analyse  chimique,  appliquée  à  l'examen  des  produits  industriels 
et  commerciaux,  par  Emile  Fleurent,  Professeur  remplaçant  du  Cours  de 
Chimie  industrielle,  au  Conservatoire  national  des  Arts  et  Aléticrs.  Paris, 
G.  Carré  etc.  Naud,  1898;  i  vol.  in-8°.  (Présenté  par  M.   Aimé  Girard.) 

SurlaLè/jrr:  rôle  ctiologique.  I.  De  l'hérédité.  II.  Delà  iransmissibilité. 
{Nosologie  générale,  prophylaxie),  par  Ernest  Besnier,  Membre  tle  l'Aca- 
démie de  Médecine.  Paris,  Masson  et  C'%  1897;  I  vol.  in-8".  (Présenté 
par  M.  Bouchard.) 

Bévue  de  Mécanique.  M.  Haton  de  la  Coui'lllière,  Membre  île  l'Institut, 
Inspecteur  général  des  Mines,  Président.  Tome  I,  n"  10,  octobre  1897. 
Paris,  Vicq-Dunod  et  C'S  1897;  i  fasc.  in-l". 

Bulletin  de  la  Société  d'encouragement  pour  r Industrie  nationale,   publié 


(  742  ) 
sous  la  direclion  des  Secrétaires  de  la  Société,  MM.  Collignon  et  Aimé  Gi- 
rard. Paris,  1897;  I  vol.  in-4". 

Bulletin  international  du  Bureau  central  météorologique  de  France.  1897. 
Le  Directeur:  E.  Mascart.  N°^  273  à  296;  in-4°. 

Bocheads  et  Bactériacées.  Note  de  M.  Bernard  Renault,  Docteur  es 
Sciences  physiques  êtes  Sciences  naturelles,  etc.  Autun,  Dejussieu,  1897; 
I  fasc.  in-8*'. 

Bulletin  de  la  Société  de  Géographie.  Tome  XVIII,  2"  trimestre  1897.  Paris, 
1897  ;  I  vol.  in-8°. 

Bulletin  de  V Académie  de  Médecine,  publié  par  MM.  J.  Bergeron,  Secré- 
taire perpétuel.  Cadet  DE  Gassicourt,  Secrétaire  annuel.  N"  44.  Séance 
du  2  novembre  1897.  Paris,  Masson  et  G"';  i  fasc.  in-8°. 

Astronnmical  and  magnetical  and  meteorological  observations  made  at  the 
royal  Observatory ,  Gremvich,  in  the  y  car  189^,  under  W.  H.  M.  Christie, 
M.  A.,  F.  R.  S.,  Astronomer royal.  London,  1897;  i  vol.  in-4*'. 


I        I  II  II» 


I 


N   19. 

TABLE   DES   ARTICLES.      Sëance   du    «   novembre    1897. 


MEHIOIRES  ET  COMMUN ICATIOIXS 

DES    MEMBItHS    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


.M.  IJhiiiiiKi.ui.  De  l'intlueiice  ilcs  > om- 
poscs  avides  d'eau  sur  la  coinbiaaison  de 
riiyd.'ogcnc  avec  l'oxygcnc 

M.    Iliixm    BixurEUKL.  Sur   une  iulcr- 

prclatioii  applicable  au  pliénoinèn»  Je 
Karcnday  cl  au  pliénoincnc  de  Zeeman  . . . 


679 


MM.    Ali.    S.MtATihU,    .V.    LH;i..VMi-    tl    J 
Pktit.   —  Elude  des  liuilres  de  Celle,  au 
point  de  vue  des  microhos  pathogènes... 

M.  li.  Dik:i..vi.x  fait  hommage  à  l'.-Vcadémie 
du  premier  Volumr  de  ■<(\n  <■  Traili-  de 
Microbiologie 


l'agcs. 
M. 


(i.S.') 


31EM01UES  PRESEiMES. 


M.  Liiiix.vr.D  ailrc-se  une  série  do  planches 
relatives  à  un  «  iSavire  aérien  n 

iM.  l'".-S.  GiAciNTo  adresse  un  Mémoire  sur 
la  direction  des  ballons. 


M.    .Vluekï  Gauduv  est  adjoinl  à   la  Coui- 

ijdt)  mission  du  grand  prix  des  Sciences  pliy- 

'       siques 


•iSi, 


COHUESPOIXDAIXCE. 


Le  CoaiTE  dus  Aguicultkuks  db  Seine-ici 

.M.\UXE   HT  riES   VKTKniNAinES  FllAXÇAlS  in 

vite  r.Vcadéniic  à  se  faire  représcatcr  a 
l'inauguration  du  monutneiit  élevé  à  Pas- 
teur,  dans  la  ville  de  Mclun <)Sç) 

M.  le  SiicuETAim:  ricui-tTLiiL  annonce  à  l'Aca- 
démie la  perte  que  la  Science  vient  de 
faire  par  la  mort  de  .M.  Hclieering (JSy 

.M.  le  SKcuKTAiiiE  rEitrr.Ti;i:i.  signale,  parmi 
les  pièces  imprimées  de  la  Correspondance, 
une  brochure  de  .M.  Ernest  Besniei  a  Sur 
la  Lèpre  .i I)8() 

M.  le  U'  Di:  LciuME  prie  rVcadcmio  de  le 
comprendre  parmi  les  candidats  à  la  place 
de  Correspondant,  vacante  par  la  mort 
de  M.  Tho/ozan 'JNç) 

.M.  Masc.vut  déposi'  sur  le  Bureau  de  l'.Vca- 
déniie,  pour  les  Archives  de  l'Institut,  des 
copies  de  Lettres  de  Maupcrluis '"i'> 

MM.  lÎAMBAii)  et  Sy.  —  observations  de  la 
comète  l'errinc  (oct.  iSijy),  faites  à  l'ob- 
servatoire d'Alger,  à  l'cqualorial  coudé  de 
o"',.')  I  s i.iy  ■ 

M.  II.  liAini:.  -  Sur  la  théorie  générale  des 
fonctions  de  variables  réelles i)!!! 

M.  LiArouNOKt.         Sur  le  potentiel   de   la 

■    double  couche (jcj'l 

M.  \ndi!E  BuqcA.  -  Sur  le  mccauisme  de 
la  polarisation  rotatoire  magnétique 1)9*1 

.M.  II.  l'ixL.VT.  --  De  la  variation  de  l'éner- 
gie dans  les  transformations  isothcrnies  de 
l'énergie  électrique ligg 

M.  .Vbel  Buglet.  —  Sur  la  dissémination 
des  rayons  X ". 70  J 

M.  .\.  Ledcc.  —  Sur  les  volumes  molécu- 
laires et  les  densités  des  gaz   en   général 


à     toute     température    et    aux    pression^ 
moyennes -u.'t 

M,  II.  WiLDL.  -  Table  des  éléments,  dis- 
posée avec  les  poids  atomiques  en  propor- 
tions multiples. 707 

.M.  H.  Wilde.  —  Sur  quelques  nouvelles 
lignes  spectrales  de  l'oxygène  et  du  thal- 
lium 7o(S 

M.  B.  Enoel.  ■  Sur  l'action  de  l'aeidc  azo- 
tique sur  l'élain 7011 

iM.  11.  Causse.  —  Dosage  de  la  phéoylliydra 
zine I  .■ 

.M.  J.  MoiTESsiEH.  —  Nouvelles  combinaisons 
de  la  pliénylhydrazine  avec  les  sels  mi- 
néraux      7 1  î 

\l.\l.  Camille  Vincent  et  Uelachanal.  — 
Préparation  biologique  du  lévulose  au 
moyen  de  la  mannilc 7111 

M.  A.  Collet.  Sur  quelques  dérivés  halo- 
gènes de  la  inélhylphènylcètonc 717 

M.  Alukkua  VAX  Ekensteix.  —  Sur  la 
caroubiiiosc  il  sur  la  d.  uiannosc 71;) 

M.  Tu.  ScunEsiXG  lils.  —  Végétation  Hvec  et 
sans  argon "rrrr.     7111 

.M.  C«.  Julien.  —Sav  la  Strongylose  de  la 
caillette  observée  à  l'Ecole  de  Grignon  . .     72.' 

M.  Louis  Maxcin.  -  Sur  la  production  de 
la  gomme  chez  les  Sterculiacées 72J 

M.  JosEiii  Pebraud.  —  Sur  les  époques  de 
développeiMent  du  black  rot  dans  le  sud- 
est  de  la  l'iani'c 7  ^ 

M.  E.  Kozi:.  -  Sur  les  maladies  des  bulbes 
du   Safran  (  Crocus  salivus  L.  ) 7  >o 

.M.  C.  Geudeu.  —  Recherches  sur  la  for- 
mation des  réserves  oléagineuses  des 
graines  et  des  fruits 73  ■ 


N'  19. 

SVITE  DE  LA  TABLE  DES  ARTICLES. 


I 


Pag 
.VI.  N.  Gréhant.  —  Dans  quelles  limites 
l'oxjdedecarboneest-il  absnrbc  par  le  sang 
il'uu  niaminifère  vi\anl?  Quelle  esl  l'in- 
fluence du  temps  sur  cette  absorption?.. . 
M.  Ch.-Asi.  Pugnat.  — Sur  les  moailications 
histolngiqucs  des  cellules  nerveuses    dans 

l'état  de  fatigue 

M.  JoANNES  Chatin.  —  Formes  de  passage 

dans  le  tissu  cartilagineux 

ÎM.  J.-J.  Andeer   adresse  une  nouvelle  Note 
Bulletin  bibliogr.\phioue 


-3() 


738 


Pages, 
intitulée  :  ■■  Recherches  sur  les  ostioles  du 
système  cérébro-spinal  )■ 7  1 1 

M.  Ch.-V.   Zexgkk   adresse    une   Note    inti- 
tulée :  "   Les  minima  de    pression   atmo-        \ 
sphérique  en  juillet  et  août  1897.  La  pé-  ^ 

riode  solaire  et  les  passages  des  essaims 
périodiques  d'étoiles  filantes  et  de  bolides».     7^1 

M.  L.  MiRixNY  adresse  une  Note  «  Sur  les 
métntropes  en  général  ■• 71' 


n 
\ 


PARIS.  -   IMPRLMERIE^GAUTHIER-VILLARS   ET  FILS, 
Quai  des  Grands-Augustins,  55. 


1^  Gérant  .•  Gauthier-Villabs 


DEC17X8i)7  1897 

1 


2.^^  SECOND  SEMESTRE. 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

P;%H  nu.  liBS  SBCHÉTAIRES   PEBPÉTVEIiS. 


TOME  CXXV. 


N"  20  (io  Novembre  1897). 


/ 


P^RIS, 

GAUTHIER-VILLARS  ET  FLS,  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DES   COMPTES   RENDUS    DES   SËANES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

yuai  (les  Grads-Auguslins,  55. 

'"  897 


} 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séanxes  des  23  jlin  1862  et  2/4  mai   1875. 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de 
l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  V  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1*'.  —  Impressions  des  travaux  de  r Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  parunAssociéétranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  i)ages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Les  communications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'une  rédaction 
écrite  par  leur  auteur  a  été  remise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  reproduit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Acadér  ij 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  R 
ports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'autf 
que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  p 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnels 
qui  ne  sont  pas  INIembres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  rél- 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages.  |  ■ 

Les  ]Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  soni:  f 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le*^ 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extrait 
allant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  font 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
ciîlle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis  à 
l'hiprimene  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard,  le 
j^dià  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à  temps, 
le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le  Compte  rendu 
attuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Compte  rendu  sui- 
vmt  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 


Article  4.  —  Planches  et  tirage  à  pari. 

Les  Comptes  rendus  n'ont  pas  de  planches. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'v  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
|s  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative  fait 
n  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus  après 
impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  dupré- 
;nt  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qni  désirent  faire  présenter  leu 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  -' 


Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés  de  les 
aintS*-.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante 


DEC  ■ 

COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES, 


SÉANCE   DU  LUNDI  15  NOVEMBRE    1897. 
PRÉSIDENCE  DE  M.  A.  CHATIN. 


MEMOIRES  ET  COM3IUI\ICATIOIVS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

CHIMIE.  —  Réaction  de  rhydmgéne  sur  l'acide  suljurique. 
Note  de  M.  Berthelot. 

«  Dans  le  cours  de  mes  expériences  sur  la  formation  de  l'eau,  j'ai  été 
conduit  à  examiner  la  réaction  de  l'hydrogène  sur  l'acide  sulfurique.  C'est 
là  une  réaction  fort  importante,  en  pratique  comme  en  théorie.  En  effet, 
l'acide  sulfurique  concentré  est  continuellement  employé,  tant  sous  forme 
liquide  que  sous  forme  d'imbibition  dans  la  pierre  ponce,  pour  dessécher 
les  gaz.  et  l'hvdrogène  en  particulier.  Plusieurs  déterminations  de  poids  ato- 
miques ont  été  effecLuées  en  réduisant  certains  oxydes  métalliques  par 
l'hydrogène  sec  et  en  pesant  leau  formée.  Dans  d'autres  cas,  on  se  sert  du 
même  acide  pour  dessécher  les  gaz  conservés  sur  le  mercure. 

»   Une  première  expérience  a  été  exécutée  à  25o"  (six  heures),  avec 

G.   K.,  1897.  ■?.'  Semestre.  iT.  C.WV,  N"  20.)  99 


(  744) 

o^',  5o  SO*H-  (bouilli)  el  i  j''%o  H",  en  tube  scellé.  Tout  Thydrogène  a  été 
absorbé,  avec  production  d'eau  et  d'acide  sulfureux  : 

S0''0=+  H-  =  S0^+  2H=0. 

»  J'ai  également  opéré  à  la  température  ordinaire.  On  peut  faire  passer 
im  courant  lent  d'hydrogène  pendant  une  heure  à  travers  l'acide  sulfu- 
rique  concentré,  sans  qu'il  se  dégage  une  proportion  d'acide  sulfureux  sen- 
sible à  la  balance,  c'est-à-dire  capable  d'accroître  le  poids  d'un  tube  à 
potasse  placé  à  la  suite.  Cependant,  si  l'on  prolonge  le  contact  entre 
l'acide  et  l'hydrogène,  la  réaction  s'effectue.  3*5"^,  7  SOMl-,  en  présence  de 
iG"^  d'hvdrogène,  ont  été  renfermés  dans  un  tube  de  verre  scellé  et  l'on  a 
abandonné  le  tube  à  lui-même,  dans  une  obscurité  complète,  pendant  deux 
mois  (juin-juillet),  la  température  ayant  varié  entre  -+-  27°  et  -+-  19°.  Au 
bout  de  ce  temps,  70  centièmes  de  l'hydrogène  avaient  été  absorbés. 

»  La  lumière  n'exerce  pas  d'influence  notable  sur  cette  réaction;  en 
effet,  dans  un  tube  pareil  exposé  tous  les  jours  au  soleil,  l'absorption  de 
l'hydrogène  a  été  trouvée  voisine  de  70  centièmes.  r_,a  réaction  n'était  pas 
d'ailleurs  terminée. 

»   Celte  réaction  n'a  pas  lieu  avec  l'acide  suifurique  étendu. 

»  Ces  expériences  ne  doivent  pas  être  exécutées  sur  le  mercure;  ce 
métal  étant  attaqué  par  l'acide  suifurique  concentré,  ainsi  qu'il  sera  dit 
dans  une  autre  Note. 

»  J'ai  recherché  si  la  réaction  de  l'hydrogène  sur  l'acide  suifurique  était 
accompagnée  par  une  combinaison  simultanée  de  l'hydrogène  et  de  l'oxy- 
gène :  il  suffit  d'opérer  en  présence  du  mélange  tonnant. 

»  On  a  mis  iS'-,8oSO^H-  en  présence  de  lO^^^ôH"  el5'"'',30,  en  tube 
scellé.  Au  bout  de  deux  mois  (juin,  juillet),  à  la  température  ordinaire  et 
à  la  lumière,  il  avait  disparu  7^,7  d'hvdrogène,  c'est-à-dire  78  centièmes, 
et  1'^'=,  7  d'oxygène,  c'est-à-dire  3o  centièmes.  La  dose  d'hydrogène  absorbé 
est  ici  sensiblement  la  même  qu'en  l'absence  de  l'oxygène;  dès  lors  l'ab- 
sorption de  l'oxygène  peut  être  attribuée  à  une  oxvdation  de  l'acide  sul- 
fureux, résultant  de  la  réaction  exercée  par  l'hvdrogène  sur  l'acide 
suifurique. 

»  Dans  l'obscurité,  la  dose  d'oxygène  disparu  a  été  à  peu  près  la  même. 

»  Voici  maintenant  une  expérience  faite  à  25o°.  o^^Go  de  SO'H-; 
I  1,0  d'hydrogène;  5,6  d'oxygène;  tubes  scellés  (cinq  heures).  Tout  l'hy- 
drogène a  disparu,  et  seulement  5  centièmes  de  l'oxvgène  initial.  Ce 
résultat,  comparé  aux  précédents,  indique  que  l'oxydation  de  l'acide  sul- 


(  7l5  ) 

fureux  par  l'oxygène  est  plus  lente  que  la  réduction  fie  l'acide  sulfurique 
par  l'hydrogène. 

»  Cette  oxydation  paraît  avoir  lien  d'une  fai  on  plus  marquée  aux  dé- 
pens de  la  portion  d'acide  sulfureux  formé  aux  dépens  de  SO'H*  et  qui  v 
demeure  dissous,  qu'aux  dépens  de  la  portion  demeurée  gazeuse.  En 
effet,  le  mélange  suivant  :  H^  =:  12'^'', 8;  0=  6,0;  SO-  =  42'"',4;  en  tube 
scellé;  étant  chaulfé  à  100°  pendant  vingt-quatre  heures,  n'a  donné  lieu 
à  aucune  diminution  de  volume.  Rappelons  qu'un  mélange  pareil,  chaulTé 
à  280°  (vingt-quatre  heures"),  a  donné  lieu  à  une  diminution  de  volume 
de  i5  centièmes  sur  l'oxygène,  l'hydrogène  restant  intact;  il  s'est  formé 
du  sulfate  de  soude  aux  dépens  du  verre. 

»  Pour  achever  de  caractériser  les  phénomènes,  ajoutons  (jue  l'hydro- 
gène et  le  gaz  sulfureux  secs,  étant  rais  en  présence  dans  les  rapports  de 
volumes  suivants  :  H*-i-  3S0-  et  3H--I-  SO-,  n'ont  donné  lieu  à  aucune 
réaction,  ni  à  100° (vingt-quatre  heures),  ni  à  280°  (vingt-quatre  heures). 

>>  Ajoutons,  comme  complément  de  cet  ordre  de  réactions,  que  1  acide 
azotique  hydraté,  AzOMl  -t-  2IFO,  n'est  pas  attaqué  par  l'hydrogène,  en 
tubes  scellés;  ni  à  froid,  avec  le  concours  d'une  vive  lumière  pendant  plu- 
sieurs heures;  nia  100"  (vingt-quatre  heures).  Il  en  serait  autrement  de 
l'acide  privé  d'eau,  .^zO'H. 

»  Le  moment  est  venu  d'indiquer  les  prévisions  de  la  théorie,  relative- 
ment à  la  réaction  directe  de  l'hydrogène  sur  l'acide  sulfurique  concentré, 
à  la  limitation  de  cette  réaction  et  à  l'inactivité  de  l'hydrogène  sur  l'acide 
sulfurique  étendu. 

»   Soit  il'abord  la  réaction  de  l'hydrogène  sur  l'acide  concentre  : 

SO'ir--}-H=  =  SO=  +  2H-0. 
Elle  dégagerait 

en  supposant  l'acide  sulfureux  gazeux  et  l'eau  liquide  et  libre,  ce  qui  établit 
la  correspondance  des  états  physiques  des  produits  avec  ceux  des  compo- 
sants. Dans  le  cas  où  l'on  opère  en  présence  d'un  grand  excès  d'acide  sul- 
furique, la  chaleur  dégagée  est  accrue  par  la  combinaison  de  l'eau  avec 
l'excès  d'acide  sulfurique  pour  former  des  hydrates;  combinaison  qui  dé- 
gage -I-  7^"',  5  par  molécule  d'eau,  H^O,  mise  en  présence  de  100  parties  en 
poids  d'acide  sulfurique  concentré,  d'après  mes  expériences;  soit  -+-  i5^='',o 
pour  2II-O. 

»  L'excès  de  chaleur,  développé  par  la  réaction  d'une  petite  quantité 


(  74^-'  ) 
d  hydrogène   sur   une  dose  considérable   d'acide  sulfurique,  serait   ainsi 
l)(>rté,  pour  chaque  molécule  d'hydrogène,  H"  disparue,  à  H-  jo*^"',!. 

»  Il  est  essentiel  d'ajouter  qu'à  la  température  ordinaire,  et  même  à 
ioo°,  cette  réaction  ne  saurait  être  poussée  jusqu'à  la  décomposition  com- 
jdèfe  de  l'acide  sulfurique,  parce  que  la  dissolution  de  l'eau  formée  dans 
l'acide  non  décomposé  finirait  par  diluer  ce  dernier,  jusqu'au  point  où  la 
poursuite  de  la  réaction  deviendrait  impossible.  En  effet,  l'hydrogène 
n'exerce  à  froid  aucune  réaction  sur  l'acide  sulfurique  étendu. 

»  Ce  dernier  résultat  expérimental  s'explique  d'ailleurs  parce  que  la 
dilution  de  l'acide  change  le  signe  thermique  de  la  réaction,  la  chaleur 
de  formation  par  les  éléments  de  l'acide  sulfurique  étendu  surpassant  la 
somme  de  celles  du  gaz  sulfureux  et  de  l'eau.  En  effet  : 

»   La  formation  du  système  : 

+  SO*  H- liquide  étendu  +  H-  gaz,  dégage  +  2io^'»',i, 

tandis  que  celle  du  système  équivalent  : 

2  H-  O  liquide  +  SO"  gaz,  dégage  +  207^''', 3. 

))  De  là  la  stabilité  relative  de  l'acide  sulfurique  étendu  à  l'égard  des 
actions  réductrices;  stabilité  supérieure  à  celle  de  l'acide  concentré,  à 
cause  de  l'énergie  perdue  dans  l'hydratation  de  ce  dernier.  C'est  d'ailleurs 
là  un  fait  général  pour  les  acides  forts,  susceptibles  de  donner  naissance 
à  des  hydrates  définis;  leur  stabilité  croît  par  le  fait  de  leur  union  avec 
l'eau  (  ').    » 


CHIMIE.  —    Influence  de  l'oxygène  sur  la  décomposition  des  hydracides  par 
les  métaux  <l  spécialement  par  le  mercure.  Note  de  M.  Berthelot. 

«  En  général,  on  considère  le  mercure  des  cuves  sur  lesquelles  on 
récolte  et  manipule  les  gaz  comme  incapable  d'exercer  à  leur  égard  une 
action  chimique,  si  ce  n'est  sur  certains  gaz  exceptionnels,  tels  que  le 
chlore  et  ses  composés  oxygénés,  l'ozone,  les  acides  nitreux  et  hypo- 
nitrique,  le  gaz  iodhydrique,  gaz  qui  attaquent  immédiatement  ce  métal. 
Cependant,  il  existe  quelques  gaz  susceptibles  d'une  attaque  lente,  tels  que 
les  gaz  bromhydrique  et  sélénhydrique,  d'après  mes  expériences.  Au  con- 


(')  Essai  de  Méc.  cliim.,  t.  II.  p.  1 '|5  ei  suiv.,  p.  15;,  5o3,  àag,  elc. 


(  747  ) 
traire,  les  gaz  chlorhydriqiie  et  siilfliydrique  purs  ne  réagissent  pas  sur  le 
mercure  à  froid  ('  ).  Mais  il  en  est  autrement  en  présence  de  l'oxygène  : 
j'ai  déjà  signalé  le  fait  en  passant  et  j'ai  eu  récemment  l'occasion  d'v 
revenir  plus  en  détail,  dans  des  observations  qu'il  me  semble  utile  de 
])ublier. 

»  1.  H  Cl  gaz  pur  sur  le  mercure.  Attaque  nulle  à  froid,  même  au  bout 
d'un  temps  très  long  (plusieurs  années).  D'après  mes  anciens  essais,  la 
réaction  en  tubes  scellés  n'a  pas  encore  lieu  à  4oo",  mais  seulement 
vers  55o°  (-). 

»  2.  HCl  -I-  O  gazeux,  en  tubes  scellés,  sans  mercure.  D'après  mes  an- 
ciens essais(^),la  réaction  n'a  lieu  (ju'à  une  température  suj)érieureà  5oo". 

»  3.  HCl  =  i2",4;  O  =  6'^'',4.  gaz  sec  ;  sous  la  pression  normale  à  2i", 
dans  une  éprouvelte  graduée;  sur  le  mercure  à  froid.  L'action  est  lente  et 
progressive.  Au  bout  de  dix  jours,  tout  le  gaz  chlorhydrique  a  sensiblement 
disparu  et  il  reste  seulement  2",  9  d'oxygène;  c'est-à-dirc  que  3",  5  de  ce 
gaz  ont  été  absorbés. 

»   D'après  la  réaction 

2HCI  -+-OH-2lIg=2HgCi-f-H-0, 

le  rapport  équivalent  entre  2 H  Cl  et  O  répondrait  à  une  absorption  du 
quart  de  ce  dernier,  soit  3*^*^,1.  Il  y  a  donc  eu  un  excès  d'un  huitième, 
c'est-à-dire  que  le  composé  blanc  qui  prend  naissance  renferme  quelque 
dose  d'oxychlorure.  La  réaction  exprimée  par  l'équation  ci-dessus  dégage 


—  \  l 


'•./,C3i^(32,6-f-G9==  -H  Sf''\6; 


elle  est  donc  fortement  exothermique:  cependant  c'est  une  réaction  lente. 
»  Elle  est  très  manifeste  dans  la  plupart  des  flacons  où  l'on  conserve  le 

(')  On  pourrait  penser  qu'il  en  est  autrement,  à  cause  de  l'aspect  des  flacons  de 
verre  bouchés  où  l'on  conserve  ces  gaz  recueillis  sur  le  mercure  et  qui  en  retiennent 
quelques  globules.  Kn  eflTel,  ces  flacons  ne  tardent  pas  à  laisser  apparaître  à  leur  inté- 
rieur UH  léger  enduit,  blanc  dans  le  cas  du  gaz  chlorhydrique;  noir  dans  le  cas  du  gaz 
sulfhjdrique.  Mais  celte  réaction  porte  sur  si  peu  de  matière  qu'elle  ne  change  pas  le 
volume  des  gaz  d'une  manière  appréciable,  d'après  des  mesures  exactes.  Aussi  cet 
enduit  est-il  attrlbuable  aux  traces  d'air  qui  demeurent  adhérentes,  quoi  qu'on  fasse, 
aux  parois  du  verre.  Une  fois  produit,  il  n'augmente  pas  et  le  mercure  inattaqué 
conserve  son  éclat,  même  après  un  temps  et  une  agitation  considérables.  11  en  serait 
autrement  si  les  gaz  étaient  mêlés  d'air. 

(')  Essai  de  Méc.  chiin.,  l.  II,  p.  5a5. 

(^)  Ibid.,  p.  5oo. 


(  748  ) 

gaz  chlorhydriqiie  récollé  sur  le  mercure;  les  bulles  d'air  restées  adhé- 
rentes aux  parois  donnant  naissance  au  chlorure  mercureux. 

»  La  présence  de  l'eau  n'empêche  pas  cette  réaction,  mais  elle  la  ra- 
lentit. En  effet 

»  4.  H  Cl  ^  200*'"=  ont  été  additionnés  de  quelques  gouttes  d'eau,  sur  le 
mercure  :  ce  qui  a  réduit  le  volume  gazeux,  à  62"',  à  21°.  On  a  ajouté  de 
l'oxygène.  Au  bout  de  dix  jours,  il  s'était  absorbé  l\"',2  de  ce  gaz;  l'action 
étant  bien  plus  faible  que  dans  l'essai  précédent,  si  l'on  tient  compte  de  la 
différence  des  proportions  de  H  Cl. 

»  5.  HCI  +  8H-0  =  4™.4-  —  C'est  une  dissolution  dans  laquelle  la 
tension  du  gaz  HCl  est  très  faible  à  21°.  On  la  met  en  présence  de  lo"^*^, 4 
d'oxygène  sur  le  mercure.  La  formation  du  chlorure  mercureux  est  beau- 
coup plus  lente.  Au  bout  de  dix  jours,  i'^'',3  d'oxygène  a  été  absorbé.  Cet 
affaiblissement  de  l'action  répond  à  la  diminution  de  l'énergie  qui  la  déter- 
mine, laquelle  répond  seulement  à  +32^^',  8  au  lieu  de  -+-87'^''', 6,  c'est- 
à-dire  qu'elle  est  diminuée  d'un  tiers. 

))  6.  Je  me  suis  demandé  si  la  chloruration  du  mercure,  coïncidant  avec 
l'absorption  d'oxygène,  aux  dépens  du  gaz  chlorhydrique,  était  susceptible 
de  déterminer  par  entraînement  la  combinaison  de  ce  même  oxygène  avec 
l'hydrogène.  Mais  l'hydrogène  est  demeuré  intact,  tant  à  froid  (deux  jours) 
qu'à  100°  (sept  heures). 

»  L'attaque  du  mercure  par  l'oxygène,  avec  le  concours  de  l'acide  chlor- 
hydrique, est  conforme  à  ce  qui  arrive  à  la  plupart  des  métaux,  même  ceux 
qui  ne  décomposent  pas  cet  acide  directement  à  froid,  tels  que  l'argent,  ou 
qui  ne  le  décomposent  que  lentement,  tels  que  le  plomb,  ou  le  cuivre.  Il 
suffit  de  déposer  une  goutte  d'acide  sur  une  lame  de  cuivre,  en  présence  de 
l'air,  pour  voir  se  former  aussitôt  de  l'oxychlorure  de  cuivre. 

»  Les  chlorures  métalliques  et  même  alcalins,  tels  que  le  chlorure  de 
sodium,  déterminent  à  la  température  ordinaire  une  oxydation  plus  ou 
moins  lente,  mais  facile  à  constater  au  bout  d'un  temps  suffisant,  du  cuivre, 
du  plomb,  de  l'argent,  du  mercure  même  à  la  limite,  ainsi  que  j'ai  eu 
occasion  de  le  signaler;  notamment  dans  l'étude  des  objets  métalliques 
archaïques  retirés  de  la  terre  (').  Toutes  ces  réactions  sont  établies  par 
l'expérience;  elles  sont  déterminées  par  la  chaleur  de  formation  des  oxydes 
et  oxychlorures  et  prévues  par  la  Thermochimie. 

))   L'hydrogène  sulfuré  et  l'oxygène  secs  étant  mélangés  sur  le  mercure, 

(')  Annales  de  Physique  et  de  Chimie,  -]'  série,  1.  1\  ,  p.  55 1. 


(  749  ) 
ce  métal  est  pareillement  attaqué  à  froid,  en  vertu  d'une  action  lente  et 
continue,  pourvu  que  l'on  ait  soin  de  laisser  une  large  surface  de  mercure 
en  contact  avec  les  gaz  et  de  renouveler  très  fréquemment  cette  surface  par 
l'agitation.  L'énergie  auxiliaire,  due  à  la  chaleur  de  formation  de  l'eau 

IPS  -H  O  -+-  Hgr=:  HgS  -r-  WO,  dégage _  4,8  -+-  io,6  +  69,0  =+  ■j^i'^'^S 

intervient  dans  ces  circonstances,  comme  dans  la  sulfuration  de  l'argent 
et  de  divers  métaux  au  contact  de  l'air  et  dans  ime  multitude  d'autres 
cas,  pour  déterminer  des  réactions  qui  n'auraient  pas  lieu  à  cette  tem- 
pérature. 

»  On  voit  par  là  à  quel  point  les  lois  expérimentales  de  la  Thermocliimie, 
même  en  tenant  compte  de  certaines  réserves,  sont  conformes  avec  l'en- 
semble des  réactions  générales  de  la  Chimie.    » 


CHIMIE.  —  Réaction  directe  de  l'acide  sulfarique  sur  le  mercure 
à  la  température  ordinaire.  Note  de  M.  Bertiielot. 

«  L'acide  sulfurique  concentré  est  employé  d'ordinaire  pour  dessécher 
les  gaz  sur  le  mercure,  son  action  étant  regardée  comme  nulle  à  la  tempé- 
rature ordinaire;  tandis  qu'il  est  décom[)osé,  comme  chacun  sait,  avec 
formation  d'acide  sulfureux,  à  une  température  élevée.  J'ai  été  conduit  à 
modifier  les  opinions  relatives  à  son  inertie  à  froid  par  les  observations 
que  je  vais  rapporter. 

»  1.  L'acide  sulfurique  bouilli  et  amené  au  maximum  de  concentra- 
tion ('),  étant  introduit  à  la  température  ordinaire  (vers  20°)  dans  une 
éprouvette  renversée  sur  le  mercure  et  agité  avec  ce  liquide,  l'attaque  peu 
à  peu,  sans  dégagement  de  gaz  visible.  Au  bout  de  quelques  jours,  et  surtout 
après  deux  mois  de  contact  avec  agitation  fréquente,  l'acide  renferme  un 
sulfate  de  mercure  dissous;  le  tout  donne  lieu  à  la  précipitation  d'un  sel 
basique  lorsqu'on  l'étend  d'eau.  Le  même  acide,  avant  toute  dilution, 
dégage  de  l'acide  sulfureux,  lorsqu'on  le  fait  traverser  lentement  par  un 
courant  de  gaz  carbonique  sec;  cet  acide  sulfureux,  déjà  manifesté  par  son 
odeur,  étant  susceptible  d'être  suroxydé  par  l'iode  dissous  dans  l'eau  et  de 


(')  On  trouve  aujourdlmi,  dans  le  commerce,  un  acide  produit  dans  certaines  fa- 
briques et  qui  répond  exactement  à  la  formule  SO'H-;  tandis  que  l'acide  bouilli  con- 
tient une  petite  quantité  d'eau  en  excès. 


(  75o) 

réduire  le  permanganate  de  potasse,  en  reformant,  dans  l'un  et  l'autre  cas, 
de  l'acide  sulfurique  (accusable  à  l'état  de  sulfate  de  baryte). 

»  En  même  temps  que  l'acide  sulfureux  et  le  sulfate  de  mercure  pren- 
nent ainsi  naissance,  il  apparaît  une  trace  de  sulfure  noir  de  mercure, 
produit  en  vertu  de  quelque  action  secondaire. 

»  En  raison  de  la  faible  proportion  de  ces  divers  composés,  on  pourrait 
être  porté  à  les  attribuer  à  la  présence  de  quelque  mêlai  étranger.  Mais 
cette  opinion  doit  être  écartée,  le  mercure  employé  étant  très  pur.  En 
outre,  l'action  a  pu  être  renouvelée  à  trois  reprises  sur  un  même  échan- 
tillon de  métal  contenu  dans  un  flacon,  que  l'on  achevait  chaque  fois  de 
remplir  entièrement  avec  de  l'acide  sulfurique  neuf,  après  avoir  décanté 
le  précédent  avec  le  sulfure  tenu  en  suspension. 

»  Quand  la  dose  du  sulfate  est  devenue  suffisante,  il  se  sépare  en  cris- 
taux jaunâtres,  lesquels  renferment,  uni  ou  mélangé  au  sulfate  proprement 
dit,  un  composé  complexe;  sans  doute  un  composé  de  sulfate  et  de  sulfure, 
de  l'ordre  de  certains  dérivés  mercuriels  aujourd'hui  connus. 

»  Ces  réactions  interviennent  pour  concourir  à  la  purification  du  mer- 
cure dans  les  vases  dits  fontaines  à  mercure,  aujourd'hui  usités  dans  les 
laboratoires  et  où  le  mercure  est  conservé  sous  une  couche  d'acide. 

»  Les  réactions  précédentes  se  développent  seulement  avec  l'acide  sul- 
furique au  maximum  de  concentration.  11  suffit  d'ajouter  à  l'acide  une 
petite  doie  d'eau  pour  qu'elle  cesse:  ce  qui  a  lieu  spécialement  avec  l'acide 
SO^H=  +  H-0. 

»  Cette  différence  d'action  est  attribuable  à  la  perte  d'énergie  résultant 
de  l'hydratation  de  l'acide  sulfurique. 

»  En  effet,  la  réaction  fondamentale,  accomplie  à  froid  en  présence  d'un 
grand  excès  d'acide 

Hg-  +  (2  +  «)SO''H-=SO^Hg=-hSO'  +  («SO^H--^2H»0), 

dégage 

—  386,2 -I-  (173, 1  +  69,3 -i   i3,8  +  i5  =  397,4)  = -+- J  i^''',2. 

»  Mais,  si  la  chaleur  dégagée  par  l'union  de  l'eau  avec  l'acide  sulfurique 
devenait  négligeable,  la  somme  des  chaleurs  mises  en  jeu  changerait  de 
signe.  Ainsi  s'explique  pourquoi  la  réaction  de  l'acide  étendu  sur  le  mer- 
cure cesse  de  se  manifester  à  la  température  ordinaire.  -) 


(750 


ASTRONOMIE.  —  Obsenation  de  l'essaim  des  f.éonides  faite  à  l' Observatoire 
de  Paris,  dans  les  nuits  du  i'5  au  i^  et  du  i4  au  i5  novembre  1897.  Note 
de  M.  Lœwy. 

«  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  le  résultat  de  nos  efforts 
pour  l'observation  des  étoiles  filantes  de  l'essaim  météorique  des  Léonides, 
en  connexion  si  étroite  avec  la  comète  I  de  1866.  On  sait  que  la  masse  la 
plus  importante  de  cet  essaim  rencontre  la  Terre  tous  les  33*"',  25. 

»  Le  résultat  de  l'exploration  du  Ciel  n'a  pu  être  satisfaisant,  caries  cir- 
constances ont  été  particulièrement  défavorables.  D'une  part,  d'énormes 
couclies  de  nuages  ont  emj)êché  d'une  manière  à  peu  près  complète  la  visi- 
bilité de  ces  corpuscules.  D'autre  part,  l'éclat  de  la  Lune  les  rendait  diffi- 
ciles à  a|iercevoir  même  au  moment  des  rares  éclaircies. 

»  Toutefois  la  chute  d'étoiles  filantes  ne  parait  pas  avoir  été  abondante 
dans  la  nuit  du  i3  au  i4.  car,  dans  une  belle  éclaircie  qui  s'est  présentée 
entre  4""  et  t)^  du  matin,  il  n'y  a  eu  que  peu  de  passages  à  noter.  La  nuit 
du  i4  au  i5  a  été  encore  plus  mauvaise  ;  elle  a  été  pluvieuse  et  le  ciel  est 
resté  presque  entièrement  voilé.  Malgré  ces  conditions  si  fâcheuses,  les 
cinq  observateurs  (ALM.  Bigourdan,  Puiseux,  INI"^  Klumpke,  MM.  Boinot 
et  Le  Morvan),  chargés  de  l'observation  de  ce  phénomène  intéressant,  ont 
pu,  grâce  à  quelques  embellies,  signaler  l'apparition  d'une  vingtaine  de 
ces  météores.   » 


CRTOSCOPIE.  —  InJIuence  de  la  surfusion  sur  le  point  de  congélation  des  dis- 
solutions de  chlorure  de  potassium  cl  de  sucre.  Note  de  M.  l'\-M.  Raoult. 

«  On  sait  que,  entre  l'abaissement  correct  C  du  point  de  congélation 
d'une  dissolution  et  l'abaissement  C,  observé  après  une  surfusion  S,  il 
existe  la  relation  suivante  : 

(i)  C  =  C'(i-KS), 

dans  laquelle  K  est  une  quantité  qui  dépend  de  l'appareil  et  de  la  méthode 
d'observation. 

»  Les  expériences  que  j'ai  publiées  dernièrement  (^Comptes  rendus  du 
2G  avril  1897)  ont  montré  que,  pour  les  dissolutions  aqueuses  de  chlorure 

c.  R.,  1897,  2'  Semestre.  (T.  CXXV,  N"  20.)  1  O" 


(     7^2    ) 

de  sodium  et  d'alcoo!,  el  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  la  valeur  de  K 
n'est  pas  constante,  comme  on  l'admet  généralement;  mais  qu'elle  varie 
sensiblement  avec  la  concentration.  Celles  dont  je  vais  rendre  compte 
aujourd'hui  montrent  qu'il  n'en  est  pas  de  même  pour  les  dissolutions 
aqueuses  de  chlorure  de  potassium  et  de  sucre  de  canne. 

»  Ces  nouvelles  expériences  ont  été  exécutées  avec  le  même  appareil, 
suivant  la  même  méthode  et  avec  les  mêmes  précautions  minutieuses  que 
les  précédentes  {Comptes  rendus  du  20  avril  1897). 


Nature 
du  corps 

dissous 
dans  l'eau. 


P 

poids  du 

corps  dissous 

dans  100?'  d'eau. 


/ 


Chlorure 

de 
potassium 

(M  =  74,5). 


Sucre 

de  canne 

(M  =  342). 


•I 


7,460 

3,090 

1,766 

0,875 

0,436 

0,21 

G, 1080 

34,565 
17,292 
8,55o 
4,2756 

2,23l I 

0,9729 


abaissement 

correct 

pour 

S  =  o". 

3' 

2S64 

I 

6012 

0 

799' 

0 

4007 

0 

2006 

0 

io3i 

0 

,o5o9 

2 

0897 

0 

9893 

0 

4806 

0 

,2372 

0 

,  123o 

0 

,o532 

abaissement 

niolécu 

aire 

pour  S 

—  0° 

32, 

82 

32 

24 

33 

72 

34 

I  2 

34 

62 

35 

38 

35 

,  I  ' 

20 

79 

19 

59 

'9 

22 

18 

97 

18 

,85 

18 

,70 

K  elTet 

d'une  surfusion 

de 

1" 

sur  un 

abaissement  de  i". 

0, 

oi3 

0, 

oi4 

0 

oi3 

0, 

oi4 

0 

oi3 

0 

on 

0 

oi3 

0 

o(5 

0 

016 

0 

016 

0 

01 5 

0 

0.6 

0 

,01 5 

»  Ce  Tableau  montre  que  les  abaissements  moléculaires  de  congélation 
varient  d'une  façon  fort  différente  avec  la  concentration,  pour  le  chlorure 
de  potassium  et  pour  le  sucre  de  canne. 

»  Pour  le  CHLORURE  DE  POTASSIUM,  Ics  abaissements  moléculaires  crois- 
sent, quand  la  dilution  augmente,  suivant  une  courbe  qui  se  relève  très 
rapidement,  à  partir  du  moment  oii  les  abaissements  du  point  de  congéla- 
tion deviennent  inférieurs  à  o^.S.  Ils  semblent  tendre  vers  la  limite  36,4. 
Tout  se  passe  donc  ici  à  peu  près  comme  je  l'ai  dit  pour  le  chlorure  de 
sodium  {loc.  cit.).  Ces  résultats  sont  presque  identiques  avec  ceux  qui  ont 
été  récemment  obtenus  par  M.  Ahegg  {Zeilschr.  f.  phvs.  Chem.,  t.  XX; 
1896)  et  par  M.  Loomis  (Physical  review,  janvier  1897).  Par  contre,  ils 
diffèrent  beaucoup  de  ceux  de  M.  Von^ol  {Annales  de  Chimie  el  de  Physique, 
janvier  1897). 


(  753  ) 

»  Pour  le  SUCRE  de  canne,  les  abaissements  moléculaires  diminuent 
quand  la  dilution  augmente.  Si  l'on  prend  les  abaissements  du  point  de 
congélation  pour  abscisses  et  les  abaissements  moléculaires  pour  ordon- 
nées, ceux-ci  viennent  se  placer  sur  une  ligne  droite,  qui  coupe  l'axe  des 
ordonnées  au  point  i8,  72.  L'abaissement  moléculaire  correct  du  sucre  de 
canne  est  donc  18,72. 

»  La  différence  entre  ces  derniers  résultats  et  ceux  que  j'ai  publiés  en 
février  1892  (^Comptes  rendus,  t.  CXIV),  relativement  au  sucre  de  canne, 
provient,  en  premier  lieu,  de  ce  que  j'ai  présenté  ces  derniers  sans  aucune 
correction.  «  Je  n'ai  fait,  disais-je,  qu'une  seule  observation  sur  chaque 
«  dissolution,  et  c'est  le  résultat  de  cette  observation  que  je  rapporte.  «  Elle 
provient,  en  second  lieu,  de  ce  que  le  degré  d'approximation  que  j'attei- 
gnais alors  était  seulement  de  j^  de  degré.  11  est  facile  de  voir,  en  effet, 
qu'une  erreur  de  o°,oo2  peut  complètement  changer  la  signification  des 
résultats,  dès  que  les  abaissements  deviennent  inférieurs  à  o",  i . 

»  En  définitive,  il  est  maintenant  démontré,  pour  moi,  que  les  abaisse- 
ments moléculaires  du  chlorure  de  potassium  et  du  sucre,  comme  ceux  du 
chlorure  de  sodium  et  de  l'alcool,  ont  des  valeurs  limites  conformes  aux 
prévisions  de  ]\L  Arrhénius. 

«  Relativement  à  la  valeur  du  coefficient  K.,  il  y  a  lieu  de  remarquer 
que,  dans  le  Tableau  précédent,  cette  quantité  est  sensiblement  constante 
et  se  rapproche  beaucoup  de  celle  qu'on  peut  calculer,  pour  les  dissolu- 
tions étendues,  à  l'aide  d'une  formule  générale  que  j'ai  publiée  autrefois 
(^Revue  scientifique  du  29  mai  1886,  p.  G83).  Cette  formule  peut  être  mise 
sous  la  forme  suivante  : 


(^-)  ï^=fo('-^R)^(' 


»  Dans  le  second  membre  de  celte  expression,  le  premier  terme  donne 
l'effet  calorifique  dû  à  la  formation  de  la  glace,  et  le  second  l'effet  dû  au 
ravonnement  et  aux  autres  causes. 

>i  (  80  est  la  chaleur  de  fusion  de  la  glace  ;  S,  la  surfusion  ;  r,  la  masse 
en  eau  de  la  partie  mouillée  de  l'éprouvette  cryoscopique,  du  thermomètre 
et  de  l'agitateur  ;  R,  la  masse  en  eau  du  liquide  cryoscopé  ;  /,  le  temps  qui 
s'écoule  depuis  le  commencement  de  la  congélation  jusqu'à  ce  que  le  ther- 
momètre soit  devenu  à  peu  près  stationnaire  ;  T,  le  temps  nécessaire  pour 
que  l'éprouvette  cryoscopique  se  refroidisse  ou  s'échauffe  de  1°  par  rayon- 
nement.) 


(  754  ) 
»  Si  l'on  remarque  que  le  temps  t  est  proportionnel  à  la  surfusion  S,  on 
peut  écrire 

q  étant  une  constante. 

»  D'autre  part,  le  temps  T  est  inversement  proportionnel  à  la  différence 
entre  l<i  température  de  Téprouvette  cryoscopique  et  la  température  con- 
vergente. Or,  pendant  le  temps  t,  la  température  moyenne  de  l'éprouvetle 

g 
est  inférieure  à  la  température  convergente  de  -•  On  a  donc 

Q  étant  une  constante. 

»  Introduisant  ces  valeurs  dans  l'équation  (2),  il  vient 

(3)  K  =  o,o,o_5(n-0(i-f|). 

relation  qui  exprime  la  valeur  de  R  dans  les  circonstances  où  j'opère. 
)>  Dans   mon    appareil   :   q  =  o' ,^  (au    plus);    Q  =  55' ;    r  =  i2S',  5; 

R=::I25S''. 

).  Remplaçant,  dans  cette  dernière  formule  (3),  les  lettres  par  les  va- 
leurs précédentes,  il  vient 

(4)  R  =  0,01375  —  0,00006  X  S. 

))  Comme  S  ne  dépasse  jamais  i",5,  le  dernier  terme,  qui  exprime  l'in- 
fluence du  rayonnement,  est  négligeable  et  il  reste  finalement 

R  =  o°, 01375. 
»  Cette  valeur  théorique  de  R  se  confond  pratiquement  avec  la  valeur 


m 


oyenne  o,oi4  donnée,  pour  cette  même  quantité,  par  les  expériences 
précédentes  sur  les  dissolutions  de  chlorure  de  potassium  et  de  sucre.  Par 
contre,  elle  s'écarte  de  o,oo5,  tantôt  en  plus,  tantôt  en  moins,  des  valeurs 
expérimentales  que  je  lui  ai  trouvées  antérieurement  {loc.  cit.)  pour  les 
dissolutions  de  chlorure  de  sodium  et  d'alcool.  Cela  prouve  que,  pour  ces 
dernières  dissolutions,  les  conditions  requises  pour  que  la  formule  (2)  soit 
exacte  ne  sont  pas  complètement  réalisées,  ou  qu'il  s'est  introduit  dans  les 
expériences  quelque  petite  erreur  proportionnelle  à  la  surfusion.  T^a  varia- 
lion  de  R  n'en  reste  pas  moins  réelle  et  elle  montre  qu'on  ne  peut  pas 
toujours,  avec  une  entière  confiance,  corriger  l'effet  de  la  surfusion  à  l'aide 


(755) 

(le  la  formule  (i).  en  donnant  au  coefficient  Kune  valeur  constante.  Il  faut 
remarquer,  toutefois,  que  l'erreur  ainsi  commise  est  trop  faible  pour 
changer  sérieusement  la  signification  des  résultats.  Elle  n'atteint  pas,  en 
effet,  un  millième  de  degré.  C'est  ce  dont  il  est  facile  de  s'assurer  à  l'aide 
des  données  que  j'ai  publiées  relativement  aux  dissolutions  de  chlorure  de 
sodium  {Comptes  rendus  du  28  septembre  1896  et  du  26  avril  1897). 

»  Quelles  que  soient  les  causes  qui,  dans  les  expériences  en  question, 
ont  pu  se  joindre  à  la  formation  de  la  glace  pour  modifier  le  point  de  con- 
gélation, leur  effet  est  (comme  chaque  expérience  le  démontre)  propor- 
tionnel à  la  surfusion.  Les  points  de  congélation,  obtenus  par  ma  méthode 
graphique,  n'en  restent  donc  pas  moins  tout  à  fait  corrects,  ainsi  que  les 
abaissements  moléculaires  qui  s'en  déduisent. 

»  Je  n'ai  pas  fait  de  réponse  directe  aux  dernières  critiques  de  M.  Ponsot 
(^Comptes  rendus  <\i\  3i  mai  1897,  p.  1229  et  1280),  parce  que  je  ne  les  ai 
pas  comprises  ;  je  pense  que  cette  Note  pourra  en  tenir  lieu.  » 

M.  Ai-BERT  Gaudrv,  en  présentant  à  l'Académie  une  Note  paléontolo- 
gique,  s'exprime  en  ces  termes  : 

«  J'ai  l'honneur  d'offrir  à  l'Académie  une  Note  sur  La  dentition  des 
ancêtres  des  Tapirs.  Notre  confrère  M.  Filhol  a  fait  d'intéressantes  recherches 
sur  ces  animaux,  fj'ctude  comparative  de  leurs  dentitions  me  semble  con- 
firmer la  croyance  que  les  Mammifères  ont  eu  à  l'origine  des  dents  molaires 
moins  compliquées,  plus  petites  que  de  nos  jours.  Leur  complication,  leur 
agrandissement  se  sont  produits  successivement  pendant  que  se  déroulaient 
les  temps  tertiaires.  On  obser\e  des  passages  insensibles  entre  les  prémo- 
laires supérieures  qui  sont  triangulaires  et  n'ont  qu'une  seule  crête  anté- 
rieure, celles  où  ap|)araît  un  rudiment  du  denticule  interne  de  la  crête 
postérieure,  celles  où  semontreuu  nulimentdudenticulemédiandelamême 
crête,  celles  où  ces  rudiments  se  sont  développés  et  unis,  celles  où  les  deux 
crêtes  sont  devenues  semblables  et  chez  lesquelles  la  forme  est  tout  à  fait 
quadrangulaire.  Des  changements  analogues  ont  été  signalés  par  les 
savants  américains  sur  les  fossiles  tertiaires. 

»  Dire  que  les  Mammifères  vivant  de  végétaux  avaient  autrefois  des 
mâchoires  où  la  surface  de  mastication  était  moindre  que  chez  les  animaux 
actuels,  c'est  dire  que  sans  doute  ils  consommaient  moins  d'aliments.  Dans 
mon  Essai  de  Paléontologie  philosophique  présenté  l'année  dernière  à  l'Aca- 
démie, j'ai  tâché  de  montrer  que  l'activité  des  êtres  avait  augmenté  succès- 


(  756  ) 
sivement  à  la  surface  du  globe;  les  animaux  herbivores  n'étaient  pas,  au 
commencement  de  l'ère  tertiaire,  de  grands  courenrs  comme  ceux  d'au- 
jourd'hui. Il  semble  que  l'augmentation  de  leur  activité  a  été  en  proportion 
de  l'augmentation  de  force  que  leur  a  donnée  une  plus  abondante  alimen- 
tation. » 

NOMINATIONS. 

L'Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  la  nomination  d'un  de  ses 
Membres,  qui  devra  faire  partie  de  la  Commission  de  contrôle  de  la  circu- 
lation monétaire,  au  Ministère  des  Finances. 

M.  Henri  Moissan  obtient  la  majorité  des  suffrages. 


MÉMOIRES  PRESENTES. 

PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.   —   Sur  l'intégration  des  équations  de  la  chaleur. 

Mémoire   de   M.    Le    Roy,    présenté  par   M.   Poincaré.   (^Extrait  par 

l'auteur.) 

(Commissaires  :  MM.  Poincaré,  Appell.) 

«  Les  problèmes  que  j'étudie  dans  ce  Mémoire  ont  une  étroite  analogie 
avec  le  problème  de  Dirichlet.  Je  démontre  d'abord  des  théorèmes  d'exis- 
tence, par  des  méthodes  imitées  de  celles  qui  servent  à  l'établissement  du 
principe  de  Dirichlet.  Je  fais  voir  ensuite  la  possibilité  de  construire  des 
séries  de  solutions  simples  qui  fournissent  une  expression  analytique  explicite 
des  solutions  générales,  conformément  aux  idées  de  Lamé. 

))  La  première  Partie  est  consacrée  à  la  généralisation  du  principe  de 
Dirichlet  pour  les  équations  de  l'équilibre  thermique. 

»   Je  commence  par  l'étude  de  l'équation  linéaire 

().r  ây  à:         •'  I 

a,  b,  c,  f,  "^  étant  des  fonctions  données  de  (-c,  J,  s).  La  fonction  /est 
supposée  positive  dans  un  domaine  connexe  T,  limité  par  une  surface  fer- 
mée S,  et  il  y  a  lien  de  distinguer  spécialement  le  cas  où  l'expression 

adx  +  hdy  ^- cdz- 


(  757  ) 
est  une  différentielle  exacte.  On  peut  alors  prouver  l'existence  d'une  inté- 
grale continue  prenant  sur  vS  des  valeurs  données,  au  moyen  de  la  méthode 
dite  du  balayage,  inventée  par  M.  l'oincaré  à  propos  de  Téqualion  de 
Laplace.  Il  faut,  pour  cela,  faire  subir  à  cette  méthode  des  transformations 
assez  profondes,  de  manière  à  la  réduire  à  ce  qu'elle  a  d'essentiel  et  de 
fondamental.  Elle  prend  alors  un  caractère  très  général  :  plus  n'est  besoin 
de  faire  appel  aux  propriétés  particulières  des  potentiels  newtonien  ou 
logarithmique,  aucune  différence  ne  sépare  les  cas  de  l'espace  et  du  plan, 
le  principe  de  Dirichlet  ordinaire  et  ses  généralisations  s'établissent  con- 
curremment. J'ajoute  que  la  méthode  du  balayage,  mise  ainsi  sous  une 
forme  canonique,  devient  applicable  à  des  problèmes  très  différents  de 
ceux  qui  sont  considérés  ici. 

»  Une  méthode  de  prolongement  analytique,  basée  sur  la  méthode  des 
approximations  successives  de  M.  Picard,  permet  ensuite  de  passer,  pour 
toute  valein-  positive  de  la  constante  ç,  du  cas  de  l'équation  linéaire  à  celui 
de  l'équation  non  linéaire 

AV  +  a^+6-+c-=çF(..,j,.,V). 

où  F  désigne  une  fonction  donnée  croissante  avec  V.  Cette  équation  est, 
d'ailleurs,  la  plus  générale  de  celles  qui  régissent  l'équilibre  des  tempéra- 
tures à  l'intérieur  d'un  corps  isotrope  hétérogène,  contenant  des  sources 
de  chaleur  et  soumis  à  des  causes  de  refroidissement. 

))  Dans  la  seconde  Partie,  je  définis  certaines  fonctions  que  j'appelle  les 
fonctions  harmoniques  fondamentales  attachées  à  une  surface  fermée.  Ces 
fonctions  .sont  les  potentiels  newtoniens  de  certaines  couches  de  matière 
attirante  répandues  sur  S. 

))  Les  fonctions  fondamentales  sont  des  généralisations,  pour  une  sur- 
face de  forme  quelconque,  des  fonctions  de  Laplace  et  de  Lamé  relatives 
à  la  sphère  et  à  l'ellipsoïde.  Elles  peuvent  servir,  comme  ces  dernières,  à 
former  des  séries  de  termes  simples  qui  représentent  la  solution  du  pro- 
blème de  Dirichlet.  La  convergence  de  ces  séries  peut  être  rigoureu- 
sement démontrée,  dès  que  l'on  admet  l'existence  de  la  fonction  qu'il 
s'agit  de  développer.  On  obtient  ainsi  une  expression  analytique  explicite  de 
la  fonction  harmonique  qui  prend  sur  S  des  imleurs  données. 

»  Les  séries  dont  je  viens  de  jjarier  permettent  encore  de  reconnaître 
que  la  méthode  de  Neumann  pour  la  démonstration  du  principe  de  Dirichlet 
réussit,  quel  que  soit  l'ordre  de  connexion  de  S.  Elles  procurent  enfin  un 


(  758) 
moyen  de  résoudre  quelques  problèmes  analogues  au  problème  de  Diri- 
chlet  :  celui,  par  exemple,  qui  consiste  à  déterminer  une  fonction  harmo- 
nique par  les  valeurs  périphériques  de  sa  dérivée  normale. 

))  La  troisième  Partie  se  rapporte  au  refroidissemenl  des  corps  solides  el  au 
problème  de  Fourier. 

»  Je  traite  d'abord  le  cas  d'un  corps  homogène  dont  la  surface  est  main- 
tenue à  la  température  o",  par  la  méthode  du  balayage  généralisée.  Le  cas 
où  les  températures  périphériques  données  sont  variables  avec  le  temps 
peut  être  ramené,  par  l'intermédiaire  du  cas  où  il  y  a  des  sources  calori- 
fiques intérieures,  au  cas  simple  que  je  viens  de  signaler. 

»  Ici  encore,  l'établissement  préalable  des  théorèmes  d'existence  conduit 
à  la  construction  de  séries  procédant  suivant  des  fonctions  simples,  par 
lesquelles  on  obtient  une  représentalion  analytique  de  la  solution  du  pro- 
blème de  Fourier.  Cela  procure  des  renseignements  nouveaux  sur  plusieurs 
questions  de  Phvsique,  entre  lesquelles  je  citerai  seulement  \e  pro/léme  des 
membranes  vibrantes  que  l'on  parvient  à  résoudre,  sinon  exactement,  du 
moins  avec  telle  approximation  que  l'on  veut. 

»  Je  termine  enfin  par  des  indications  rapides  sur  la  possibilité  d'ap- 
pliquer aux  équations  générales  du  régime  variable  les  procédés  d'approxi- 
malions  successives  imaginés  par  M.  Picard  pour  les  équations  générales 
du  régime  permanent.   » 

M.  GouRjoN  adresse  la  description  d'un  ballon  dirigeable. 
(Renvoi  à  la  Commission  des  Aérostats.) 

■M.  Albekï  Gai'dry  est  adjoint  à  la  Commission  du  prix  Cuvier.  (C'est 
par  erreur  que  M.  Gaudry  avait  été  mentionné,  dans  le  précédent  Compte 
rendu,  comme  adjoint  à  la  Commission  du  grand  prix  des  Sciences  phy- 
siques, dont  il  fait  déjà  partie.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Ministre  de  i  a  Guerre  informe  l'Académie  que,  conformément 
à  sa  proposition,  il  a  désigné  MM.  Cornu  et  Sarrau  pour  faire  partie  du 
Conseil  de  perfectionnement  de  l'École  Polytechnique,  pendant  l'année 
scolaire  1897-1898. 


(  759  ) 


ASTRONOMIE  PHYSIQUE.   —   Observations  des  étoiles  filantes  les  Léonides  à 
l'observatoire  de  Meudon.  Note  de  M.  Haxsky,  présentée  par  M.  Janssen. 

«  Ayant  été  chargé  par  M.  Janssen,  Directeur  de  l'observatoire  de  Meu- 
don, de  l'observation  des  étoiles  filantes  les  Léonides  pendant  les  nuits  des 
i2-i3,  i3-i4,  i4-i5  novembre,  j'ai  pris  les  dispositions  et  dressé  les  Cartes 
à  cet  effet,  afin  de  pouvoir  déterminer  la  position  du  point  radiant  de  cet 
essaim. 

»  La  nuit  du  12  au  i3  a  été  claire,  mais  aucune  étoile  du  groupe  n'a  été 
observée.  Pendant  la  nuit  du  i3  au  i4,  le  ciel  s'est  découvert  vers  2''3o'" 
et  les  observations  ont  pu  être  continuées  jusqu'à  6''i5'".  Pendant  ces  trois 
heures  d'observations,  dans  lesquelles  M.  Janssen  était  présent,  on  a 
observé  seulement  se])t  étoiles,  dont  quatre  appartiennent  indubitablement 
aux  Léonides.  Elles  étaient  faibles  (3*  à  4*  g'andeur),  de  couleur  un  peu 
bleuâtre,  et  se  mouvaient  ra|)idement,  tandis  que  les  autres,  de  couleur 
sensiblement  jaunâtre,  mettaient  un  temps  presque  double  (une  demi- 
seconde)  pour  s'éteindre. 

»    Les  traces  de  ces  étoiles  ne  conduisent  pas  à  un  même  point  radiant. 

»  Pendant  la  nuit  du  i4  au  i5,  on  n'a  observé  également  que  quelques 
apparitions,  qui  ne  paraissent  pas  se  rapporter  au  radiant  des  Léonides. 

»  Il  faut  noter  que  la  présence  de  la  Lune  a  pu  empêcher  la  vision 
des  plus  faibles  étoiles.    » 

Remarques  sur  cette  Communication  ;  par  iNL  J.  Ja.\sse.\. 

«  Il  est  important  de  constater  que  l'apparition  attendue  a  fait  presque 
complètement  défaut.  J'ai  télégraphié  à  San  Francisco  pour  demander  si, 
en  raison  des  circonstances  beaucoup  plus  favorables  dans  lesquelles  se 
trouvait  cette  station,  on  avait  été  plus  à  même  d'observer  un  phénomène 
plus  important,  mais  je  n'ai  encore  reçu  aucune  réponse  ('). 

»  La  constatation  d'une  couleur  différente  pour  les  Léonides,  par  rap- 
port aux  sporadiques,  est  intéressante,  et  il  sera  bon  de  la  bien  constater 
à  l'avenir.  Il  y  a  là  un  premier  pas  dans  la  spécification  des  essaims  et  des 
anneaux  par  des  caractères  d'ordre  physique  et  chimique.    » 

(')  Je  reçois  à  l'instant  de  San  Francisco  la  nouvelle  qu'on   n'y  a  observé  aucune 
manifestation  d'étoiles  filantes  plus  abondante  que  d'ordinaire. 

C.  R.,   1S97,  -i'  Semestre.  (1.  CWV,  N°  20.  >  loi 


(  7^^^  ) 


ASTRONOMIE.  —  Princi-es  mécaniques  qui  ont  pe -mis  de  réaliser  un  bain  de 
mercure  à  couche  épaisse,  à  l'Observatoire  de  Pans.  Note  de  M.  AIaurice 
Hamv,  présentée  par  M.  Lœwy. 

«  Les  présentes  recherches  ont  été  instituées  à  la  demande  de  M.  Lœwy, 
afin  de  rendre  observable,  à  Paris,  le  bain  de  mercure  à  couche  épaisse 
qui,  en  principe,  est  l'appareil  idéal  pour  obtenir  la  direction  absolue  de  la 
verticale. 

))  En  réfléchissant  aux  moyens  d'amortir  les  trépidations  du  sol,  j'ai  été 
conduit  à  me  poser  le  problème  suivant  : 

»  Un  support  rigide,  auquel  un  corps  pesant  M  est  suspendu  par  trois 
ressorts  hélices  verticaux  égaux  (ou  un  plus  grand  nombre),  de  masses  né- 
gligeables, est  soumis  à  un  mouvement  vibratoire  de  faible  amplitude.  On 
demande  de  déterminer  le  mouvement  de  la  masse  M,  sachant  que  la  vi- 
tesse relative  du  centre  de  gravité  par  rapport  au  support  et  la  vitesse  de 
rotation  autour  de  ce  point  sont  gênées  par  des  résistances  proportion- 
nelles à  ces  vitesses. 

»  La  solution  complète  de  ce  problème  dépend  de  six  équations  diflé- 
rentielles  simultanées  du  second  ordre  qui  sont  linéaires  et  à  coefficients 
constants  dans  le  cas  des  petits  mouvements.  La  discussion  de  l'une  de  ces 
équations  qui  ne  contient  que  la  variable  ;  définissant  les  oscillations  du 
centre  de  gravité,  dans  le  sens  vertical,  autour  de  sa  position  d'équilibre, 
fera  bien  comprendre  le  mécanisme  de  l'amortissement  des  vibrations. 

»  Appelons  g  l'accélération  de  la  pesanteur;  m  la  masse  du  corps  M  ; 
/  la  longueur  des  ressorts,  diminuée  de  leur  longueur  réduite,  lorsque  le 
corps  M  y  est  suspendu  et  se  trouve  en  équilibre  ;  —  >j.(<^.  ]>  o)  le  coefficient 
par  lequel  il  faut  multiplier  la  vitesse  relative  du  centre  de  gravité  par  rap- 
port au  support,  dans  le  sens  vertical,  pour  obtenir  la  résistance  au  mouve- 
ment. En  désignant  par  esin 2- ^  l'élongation  au  temps  t  du  mouvement 
vibratoire  du  support,  dans  le  sens  vertical,  l'équation  qui  définit  ç  est 

d-  %  |J.    f/c  i'  .,  /■  ij.    2  -  t  ir    .  t 

cit-  m  al.  l  \rn     i  V  l  V 

»   On  en  tire 


;  =  L    '"   Acos(aH-K/ ) -i-ei    /    —;-—, ^^-^ ^-^ r— sin    2t: 


(  7*^'   ) 
E  désignant  la  base  des  logarithmes  népériens;  A  et  %  deux  constantes  ar- 
bitraires réelles,  à  condition  de  ne  pas  donnera  [x  une  valeur  trop  grande  ; 
K  et  |î  deux  fonctions  réelles  des  coefficients  de  l'équation. 

»   Lorsque    l  augmente,    l'expouentielle   décroît    très    rapidement,    en 
sorte  qu'au  bout  d'un  espace  de  temps  fort  restreint  la  valeur  de  \  se  réduit 

au  terme  en  sin  (2,:  ^  --  flj.  Le  centre  de  gravité  est  alors  soumis,  dans  le 

sens  vertical,  à  un  mouvement  vibratoire  synchrone  de  celui  du  support', 
mais  dont  l'amplitude  est  beaucoup  plus  faible  si  le  radical  est  assez  petit. 
Or  c'est  ce  qui  se  produit  lorsque,  T  étant  petit  (T  =  o',  i  environ  dans  le 

cas  des  trépidations  du  sol  à  l'Observatoire),  —  et  /  ont  des  valeurs  conve- 
nables. 

»   Dans  les  expériences  exécutées  à  l'Observatoire,  on  avait  (unité  de 
temps,  seconde;  unité  de  longueur,  mètre) 


T  =  o,i,         —=0,5,  /=o,70,  o-  =  ,),8i, 

ce  qui  donne,  en  chiffres  ronds,  lorsque  le  régime  stable  est  atteint, 

»  La  discussion  des  autres  équations  du  problème  montie  que  l'effet 
des  trépidations  sur  les  autres  mouvements  du  corps  M  est  réduit  dans  des 
proportions  analogues,  (let  effet  est  minimum  dans  le  voisinage  immédiat 
du  centre  de  gravité. 

»  Application  au  bain  de  mercure.  —  Supposons  que  le  corps  M  soit  une  cuvette 
très  lourde  contenant  du  mercure  (le  système  cuvette-mercure  est  stable  à  condition 
que  les  points  d'attache  des  ressorts  soient  placés  assez  au-dessus  de  son  centre  de 
tjraviu'-).  Les  petits  mouvements  du  système  causent  des  ondulations  sur  la  surface 
liquide;  mais,  comme  la  niasse  de  ces  ondulations  est  très  petite  par  rapport  à  celle  du 
système,  les  conditions  du  problème  ne  changent  pas  sensiblement,  en  sorte  que  le 
mouvement  de  la  cuvette  est  pratiquement  le  même  que  si  le  mercure  était  figé.  La 
théorie  qui  précède  montre  donc  la  possibilité  d'atténuer  considérablement  l'ellet  des 
vibrations  du  sol  sur  la  surface  du  mercure,  en  suspendant  convenablement  la  cuvette. 

»  Résultats.  —  Les  expériences  exécutées  à  l'Observatoire  par  AL\L  Boquet,  Lan- 
celin,  Leveaii,  OItramare,  auxquels  j'ai  plaisir  à  exprimer  ici  mes  remercîments,  ont 
complètement  confirmé  les  prévisions  de  la  théorie.  Pendant  deux  jours  consécutifs, 
les  images  fournies  par  le  nouveau  bain,  à  couche  épaisse,  ont  été  observables,  à 
toutes  les  heures  de  la  journée  et  de  la  soirée,  dans  les  mêmes  conditions  de  netteté 
que  les  images  fournies  par  le  bain  à  couche  mince.  Les  observations  faites  compara- 


(762  ) 

livement  avec  les  deux  bains  ont  d'ailleiirs  fourni  des  nadirs  identiques,  résultat  en 
accord  avec  les  conclusions  des  longues  recherches  de  M.  Périgaud.  On  a  vérifié  une 
fois  de  plus,  pendant  le  cours  des  expériences,  que  le  bain  de  mercure  ordinaire  à 
couche  épaisse  ne  permet  à  aucun  moment  d'observer  le  nadir. 

»  En  dehors  du  bain  de  mercure  amalgamé  assez  souvent  employé,  il  convient  de 
rappeler  que  l'amorlisBement  des  oscillations  a  été  réalisé  pratiquement  pour  la 
première  fois,  il  y  a  une  dizaine  d'années,  par  M.  Gautier,  en  employant  une  cuvette 
flottante  et  une  couche  mince.  M.  Périgaud  a  ensuite  supprimé  le  flottage  sans  nuire 
à  la  qualité  des  images.  Auparavant,  Le  Verrier  avait  essayé  sans  succès  d'amortir  les 
oscillations  en  employant  une  cuvette  à  fond  strié, isolée  du  sol  par  des  cales  élastiques. 

rt  Les  présentes  recherches  touchaient  à  leur  fin  lorsque  j'ai  appris  que  M.  Benoisl 
avait  eu,  de  son  côté,  l'idée  de  suspendre  tout  récemment  un  galvanomètre  très 
sensible  à  de  longs  ressorts,  pour  le  soustraire  aux  trépidations.  Depuis  lors,  l'instru- 
ment a  considérablement  gagné  en  stabilité.  Il  y  a  lieu  de  penser  que  cette  application 
à  la  Phvsique  du  principe  exposé  dans  la  présente  Note  ne  restera  pas  isolée.   » 


GÉOMÉTRIE.  —  Sur  le  déplacemenl  le  plus  général  d'une  droite  dont  toua  les 
points  décrient  des  trajectoires  sphériques.  Note  de  M.  Ernest  Duporcq, 
présentée  par  M.  Jordan. 

«  Le  déplacement  d'une  droite  dont  tous  les  points  décrivent  des  trajec- 
toires sphériques,  en  dehors  des  cas  déjà  connus  où  les  centres  des  sphères 
contenant  ces  trajectoires  sont  situés  dans  un  même  plan,  peut  être  défini 
de  la  manière  suivante  : 

»  Étant  donnés  un  cylindre  parabolique  et  une  sphère  S,  considérons, 
sur  leur  plan  diamétral  commun,  Q,  la  projection  orthogonale  (p)  de  la 
biquadratique  gauche  (/7z),  commune  à  ces  deux  surfaces.  En  désignant 
par  O  le  centre  de  la  sphère  S,  faisons  tourner  autour  du  point  p,  d'un 
angle  donné  et  dans  un  sens  déterminé,  le  segment/>0,  qui  prend  ainsi  la 
position ;?«.  Le  lieu  du  point  n,  semblable  à  celui  du  point />,  est  une  car- 
tésienne. 

»  5/  le  point  m  décrit  la  biquadratique  (m),  tous  les  points  de  la  droite  de 
grandeur  fixe ,  mn,  décrivent  des  trajectoires  sphériques. 

»  Ces  trajectoires  sont  d'ailleurs  toutes  des  hiquadratiques  gauches,  dont 
les  projections  sur  le  plan  Q  sont  des  cartésiennes  semblables  entre  elles. 

))  Les  centres  des  sphères  contenant  ces  trajectoires  sont  les  j)oints  d'une 
cubique  gauche,  ji  admettant  en  général  qu  une  asymptote  réelle,  normale  au 
plan  Q,  le  point  n  étant  généralement  le  seul  point  réel  de  la  droite  mn  dont 
la  trajectoire  soit  plane. 


f 

l 

I 


(  7^3  ) 

»   Deux  cas  particuliers  intéressants  sont  à  sia^naler  : 

»  Dans  le  premier,  l'angle  Opn  étant  pris  égal  à  i8o°,  un  des  points  de 
la  droite  mn  décrit  la  perpendiculaire  D  an  plan  Q  menée  par  le  centre  O; 
le  lien  des  centres  des  sphères  contenant  les  trajectoires  dégénère  alors  en 
une  hvperbole  équilatère,  dont  une  des  asymptotes  est  normale  au  plan  Q. 

»  Le  second  cas  pnrticulipr  intéressant  est  celui  où  le  plan  de  symétrie 
du  cvlindre  parabolique  considéré  passe  par  le  centre  de  la  sphère  S.  Le 
point  n  décrit  alors  un  cercle,  qui  est  une  ligne  double  de  la  surface  en- 
gendrée par  la  droite  mn,  et  toutes  les  trajectoires  envisagées  se  projettent 
siu-  le  plan  Q  suivant  des  cercles.  Le  lien  des  centres  de  ces  trajectoires 
se  décompose  alors  en  une  droite,  axe  de  la  circonférence  (n),  et  en  une 
ellipse  située  dans  le  jilan  Q. 

»  Enfin,  les  deux  particularités  précédentes  peuvent  exister  simultané- 
ment. On  se  rend  compte  que,  dans  ce  cas,  un  des  points  de  la  droite  mn 
étant  assujetti  à  se  déplacer  sur  un  cercle  C,  un  autre  de  ses  points  reste 
sur  une  droite  D  normale  au  pian  Q  de  ce  cercle.  Les  points  de  la  droite  mn 
décrivent  alors  des  biquadratiques  situées  sur  des  sphères  dont  les  centres 
ont  pour  lieu  la  droite  du  plan  Q  qui  passe  par  le  centre  du  cercle  C  et 
rencontre  la  droite  D.  » 


ANALYSE   MATHÉMATIQUE.  —  Sur /a  ihéorie  clcs  fonctions  entières. 
Note  de  M.  Erik  Soiiou,  présentée  par  M.  E.  Picard. 

«  Dans  son  Mémoire  sur  les  fonctions  entières  (Joiirn.  de  Math.,  p.  171  ; 
1893),  M.  Hadamard  est  parvenu  à  un  théorème  de  la  plus  haute  impor- 
tance dans  la  théorie  de  ces  fondions.  Ce  théorème  s'énonce  comme  il 
suit  : 

»  Soit  V  r/,„.r"'  une  fonction  entière.  Si.  a,„  décroît  plus  rite  que  , -— , 

la  p''""  racine  a  un  module  supérieur  à  {\  —  i)':^{p),  où  c.  est  infiniment  petit. 

»  Je  suis  parvenu  à  un  théorème  qui,  tlu  moins  dans  certaines  ques- 
tions, peut  rendre  les  mêmes  services  que  le  théorème  de  M.  Hadamard. 

«  Si  une  fonction  entière  de  x  croît  comme  la  fonction  p^"'  '',  an  aura,  en 
désignant  par  p,,  le  module  de  sa  p'"""  racine, 

s  désignant  un  nombre  positif  plus  grand  cpie  2. 


(  764  ) 
>)   Démonstration.  —  SoitG(a-)  une  fonction  entière  qui  est  égale  à  i  à 
l'origine.  On  suppose 

(,)  |G(a;)|<«^-''-l'. 

»   Désignons  par  x^,  a.,  . . .,  v.^  les  zéros  de  G{x),  et  soit  \y-p\  =  ?p-  On 
suppose  p|,  p2-     •    •  ?p  rangés  par  ordre  croissant. 

»  Je  pose 

H  (œ)  =  {.T  —  «,  )(.x  —  a.,  V  .  .  (.r  —  a,,). 

»    La  fonction 
étant  entière,  on  peut  écrire 

R  étant  arbitraire.  Si  |  a;  |  >  p^,,  on  a 

I  H(.r)  I  Xl^i  -  ?p)(\x\  -  Op^,)...(}.T\  _  p,;  >(|:r  I  -  ?,,)"• 

»   Je  pose  l^-]  =  xpp,  s  étant  un  nombre  positif  plus  grand  que  2;  donc 
pour  cette  valeur  de  |  a;  | 

|H(a^)l>?,';(-^-  ^y. 

»   En  prenant  dans  (2)  R  =  ^p^,.  on  aura,  à  l'aide  de  (i), 

Pl?2-   ■■?,,    "^    PÎU'f—   I)''' 

et  a  fortiori 

ou 

(3)  />l»g(5-i)<V(5p,„). 

»   Comme  *  >  2,  le  premier  membre  de  cette  inégalité  est  positif. 
»   L'application  de  l'inégalité  précédente  aux  fonctions  où 

V(^)=--Mx", 

Met  a  désignant  des  constantes  positives,  ne  présente  aucune  difficulté. 
On  voit  tout  de  suite  que  la  série 

est  convergente  si  i  est  positif.    » 


(   7^i.'5   ) 

PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  la  transmission  d'énergie  à  distance. 
Application  à  la  polarisation  rolatoire.  Noie  de  M.  Axi>rk  Buoca,  pré- 
sentée par  M.  A.  Cornu. 

«  Dans  un  champ  qui  transmet  de  l'énergie,  où  celle-ci  est  libérée  en 
certains  points  et  consommée  en  d'antres,  il  n'est  pas  nécessaire  que  le 
champ  de  force  grâce  auquel  l'énergie  se  transmet  dérive  partout  d'un  po- 
tentiel. Nous  allons  chercher  ce  qui  caractérise  les  régions  où  il  n'y  a  pas 
de  potentiel,  et  celles  oii  il  y  en  a  un. 

»  L'énergie  partant  de  certains  points  pour  arriver  en  d'autres  points, 
il  existe  en  certaines  régions  de  l'espace  un  flux  d'énergie.  Soient  X,  <j.,  v  les 
com|)osantes  de  ce  vecteur  E,  qui  représente  la  quantité  d'énergie  qui 
passe  par  unité  de  temps  par  l'unité  de  surface  normale  au  flux  E.  Il  y  a 
de  plus,  dans  chaque  élément  de  volume,  une  cerUiine  quantité  d'fMicrgie. 
J'appelle  p  sa  densité  de  volume. 

»  Théorème  I.  —  Dans  le  régime  permanent,  aux  points  où  il  n  y  a  pas 
de  transformation  d'énergie,  le  vecteur  E  est  réversible;  il  est  irréversible  aux 
points  où  il  y  a  transformation  d'énergie. 

»  Appliquons  identiquement  le  raisonnement  qui  amène  à  l'équation  de 
continuité  en  Hydrodynamique,  en  admettant  le  principe  de  la  conserva- 
tion de  l'énergie  au  lieu  de  celui  de  la  conservation  de  la  matière.  Si 
kdx  dydzdt  représente  la  quantité  d'énergie  transformée  au  point  consi- 
déré, nous  avons  immédiatement 


ôi 


(Ë-l-^)-^ 


»   Si  --  =  o,  r'esl-à-dire  en  régime  permanent,  la  condition  nécessaire 

et  sulfisanle  pour  qu'on  puisse  changer  dans  toute  une  région  E  en  —  E 
(ce  qui  implique  le  changement  de  signe  lie  la  parenthèse),  sans  aucun 
autre  changement,  est  que  A  =  o. 

)i  Le  raisonnement  serait  le  même  si,  A  étant  nul,  ^  ne  l'était  pas,  c'est- 
à-dire  si  le  régime  était  variable.  Dans  ces  deux  cas  le  flux  E  n'est  pas 
réversible. 

»  Théorème  IL  —  La  condition  nécessaire  et  suffisante  pour  qu'une  force, 
en  une  région,  dérive  d'un  potentiel  est  que  les  axes  de  l'ellipsoïde  de  variation 
de  cette  force  autour  de  chaque  point  de  cette  région  coïncident  avec  les  direc- 
tions auxquelles  ils  correspondent. 


(  7^^  ) 

..  Dans  ce  cas,  en  effet,  ^  -  '^v  =  ^t  -  57,  -  ,9],,  -  ;j^  -  »  '  -^-  ^  '  ^ 
étant  les  composantes  de  la  force,  et  les  équations  qui  donnent  dX,  d\, 
dZ  en  fonction  de  dx,  dv,  dz  ont  un  déterminant  symétrique.  Dans  ces 
conditions,  la  démonstration  classique  de  Fresnel  (voir  Verdet,  Optique 
physique,  t.  1,  p.  469)  montre  qu'il  y  a  trois  directions  confondues  avec  les 
variations  correspondantes,  et  qu'elles  sont  rectangulaires.  Or  à  trois  direc-  ^ 

lions  rectangulaires  de  l'espace  correspondent  trois  directions  conjuguées  f 

de  l'ellipsoïde  de  variation.  Les  trois  directions  considérées,  étant  rectan- 
gulaires et  conjuguées,  sont  les  axes  de  l'ellipsoïde. 

»  Inversement,  si  les  composantes  dY  et  dZ  sont  nulles  quand  dy  et  dz 
sont  nuls,  dx  ayant  alors  pour  valeur  le  rayon  de  la  sphère  à  laquelle 
correspond  l'ellipsoïde  de  variation,  il  faut  que  dY  et  dZ  ne  dépendent 
pas  de  dx.  En  appliquant  le  même  raisonnement  aux  deux  autres  axes, 
on   voit  que    dX.^adx,   dY=^bdy,    dZ^cdz,    ce    qui   implique   que 

^Z^  _  ^  —  ^  _  ^  —  '^^  —  "^  =  I) 
5a-         Oz         Or         ôx         Oz         Oy 

»  Théorème  111.  —  La  condition  nécessaire  et  suffisante  pour  qu  une  force 
en  un  point  ne  dérive  pas  d'un  potentiel  est  qu'U  y  ait  en  ce  point  transforma-  | 

lion  d'énergie  ou  régime  variable. 

»   L'égalité  symétrique  est  l'état  d'un  milieu  dans  lequel,  sur  toutes  les  | 

directions,  les  deux  sens  sont  indifférents  (');  dans  ce  cas,  les  axes  de  l'el- 
lipsoïde de  variation  d'un  vecteur  lié  à  la  constitution  du  milieu,  coïncident 
avec  les  directions  correspondantes.  Inversement,  la  surface  de  variation 
d'un  vecteur  étant  toujours  un  ellipsoïde,  si  une  direction  n'est  pas  iden- 
tique dans  les  deux  sens,  cela  ne  peut  se  traduire  que  sur  la  position  rela- 
tive de  l'ellipsoïde  de  variation  et  des  éléments  de  symétrie  du  milieu.  Si 
donc  les  axes  de  l'ellipsoïde  coïncident  avec  leurs  directions  correspon- 
dantes, le  milieu  jouit  de  l'égalité  symétrique.  Ceci  est  donc  la  condition 
nécessaire  et  suffisante  pour  qu'une  force  liée  à  la  constitution  d'un  milieu 
dérive  d'un  potentiel. 

»  Si  nous  supposons  que  la  propriété  du  milieu  qui  définit  la  force  est 
la  répartition,  dans  ce  milieu,  d'une  certaine  énergie  caractérisée  par  sa 
densité  en  chaque  point,  si  le  milieu  est  isotrope,  il  y  aura  forcément  éga- 
lité symétrique  en  tous  les  points  où  il  n'y  aura  pas  flux  d'énergie,  puisque 
aucun   vecteur  n'entrera  dans  la  définition  du  milieu.  Aux  points  où  il 


(')  Lamé,  Théorie  de  la  rArt/e«/-.  Introdiiclion  et  page  10.  —  Mallarb,  Crislallo- 
;rapliie,  l.  11,  p.  1 1 . 


(  7^7  ) 
V  aura  un  flux  d'énergie  E,  il  y  am-a  égaillé  symétrique  (|uan(l  ce  flux  sera 
réversible;  l'égalité  symétrique  n'existera  pas,  au  contraire,  si  le  flux  est 
irréversible.  Nous  avons  vu  ( théorème  I)  que  ceci  était  le  cas  seulement  en 
régime  variable  ou  aux  points  où  il  y  a  transformation  d'énergie. 

»  Application  à  la  polarisation  rotatoire  magnétique.  —  Cleci  nous  montre, 
a  priori,  que  la  polarisation  rotatoire  ne  pouvait  être  duc  à  un  phénomène 
de  Zeeman  que  dans  le  cas  de  milieux  absorbants.  En  effet,  si  cela  avait 
lien,  le  champ  magnétique,  éclairé  par  un  circulaire,  serait  un  lieu  de 
transformation  d'énergie.  Or,  le  champ  magnétique  seul  possède  son  flux 
d'énergie  réversible;  le  ravon  lumineux  apporte  aussi  un  flux  d'énergie 
réversible,  si  le  milieu  n'est  pas  absorbant;  et,  dans  ce  cas.  il  y  a  forcément 
égalité  symétrique,  potentiel  pour  la  force,  absence  de  transformation 
d'énergie. 

»  Mais  si  le  milieu  est  absorbant  pour  la  lumière,  le  flux  lumineux  ne 
sera  plus  réversible,  et  si  l'énergie  lununeuse  circulaire  et  l'énergie  ma- 
gnétique sont  de  même  espèce,  il  devra  y  avoir  absence  d'égalité  symé- 
trique, donc  transformation  d'énergie.  M.  Cotton  n'en  a  pas  observé  à 
cause  de  la  faiblesse  des  elTets,  mais  il  explique  par  un  phénomène  de  ce 
genre  la  polarisation  elliptique  que  donnent  à  la  lumière  rectiligne  les 
lames  de  fer  transparentes  aimantées,  d'après  M.  Du  Bois  et  M.  Righi.  Ce 
qui  précède  me  semble  expliquer  nettement  le  phénomène  dans  les  idées 
de  M.  Cotton.  Dans  ce  cas,  d'ailleurs,  le  champ  dans  le  fer  éclairé  ne  doit 
plus  dériver  d'un  potentiel.  La  grandeur  de  l'absorption,  ({ui  correspond  à 
une  excentricité  de  l'ellipse  de  ~  d'après  Righi  dans  le  cas  du  fer,  explique 
qu'avec  l'absorption  très  faible  et  la  rotation  spécifique  relativement  faible 
aussi  de  la  liqueur  de  Thoulet,  M.  Cotton  n'ait  rien  obtenu. 

»  Pour  le  phénomène  de  Zeeman  lui-même,  nous  voyous  (|ue  nous  ne 
pouvons  faire  apparaître  un  circulaire  droit  sans  le  gauche  voisin.  Si  les 
deux  faisceaux  sont  d'égale  intensité  le  champ  magnétique  n'opère  qu'une 
simple  orientation  sans  rien  céder,  et  le  champ  magnétique  dans  la  flamme 
continue  à  dériver  d'un  potentiel.  Mais  il  est  possible  qu'il  en  soit  autre- 
ment, et  ceci  ne  serait  pas  contradictoire  avec  les  principes  ci-dessus, 
puisque  la  flamme  est  un  lieu  de  transformation  d'énergie. 

»  En  somme  ces  expériences,  surtout  celle  de  M.  Riglii,  me  semblent 
appuyer  d'une  manière  décisive  la  théorie  électromagnétique  de  la  lumière, 
puisqu'elles  prouvent  que  la  dissymétrie  d'un  rayon  lumineux  circulaire 
rend  dissymétrique  un  champ  magnétique.  » 


G.  R.,   iHii7,  2'  Semestre.  (T.  CWV.  N'  20.) 


I02 


(   7^«  ) 

PHYSIQUE.    —   Sur  les  coej/lcients  de  dilatation  des  gaz,   en  général,  aux 
pressions  moyennes.  Note  de  M.  A.  Leduc,  présentée  par  M.  Lippmann. 

«  J'ai  calculé  les  coefficients  de  dilatation  des  gaz  dans  diverses  condi- 
tions, d'après  les  données  de  mes  expériences  sur  la  densité  de  quelques- 
uns  d'entre  eux,  à  o"*  et  76<='°,  et  leur  compressibilité  à  i6°  entre  i'"'"  et 
2^'™,  et  en  ni'appuyant,  comme  précédemment  et  avec  les  mêmes  réserves, 
sur  la  notion  d'états  correspondants  (').  J'ai  admis,  en  outre,  pour  coeffi- 
cient de  dilatation  unique  de  mon  gaz  parfait  fictif,  a>  =  ttÎ^t  =  3663.  ro"".  |^ 

))  l^'accord  remarquable  entre  mes  nombres  calculés  et  les  trop  rares 
résultats  expérimentaux  de  M.  P.  Cliappuis  m'autorise  à  croire  que  mes 
formules  donneraient  des  résultats  aussi  exacts  que  les  meilleures  expé- 
riences, si  les  coefficients  en  étaient  déterminés  au  moyen  de  données 
critiques  mieux  déterminées  et  rapportées  au  thermomètre  normal.  ]lil 

»  I.  Le  nombre  qui  résulte  le  plus  directement  de  mes  densités  de  gaz 
est  le  coefficient  de  dilatation  vrai  à  u°  sous  la  pression  constante  de  iz""". 

«   Il  est  donné  par  la  formede  (i),  cas  particulier  de  la  formule  (5j, 

(  I  )  a^  =  36C.3  .  I  o-"  H '- %  %  • 

V   /  ^  loooo— Vo  27CS    dS 

M   II.   Coefficient  vrai  à  J",  sous  la  pression  constante  de  p'^'". 

»   Le  volume  moléculaire  d'un  gaz  à  T°,  sous  la  pression  de  p"'",  est 

(2)  r  =  I  -  [y,  +  (e  -  i):.,  +  (e  -  i  )-  Uj]  io-\ 

»  A  (ï  -1-  Sï)  ce  volume  est  le  même  que  celui  à  T"  d'un  aulre  gaz  dont 
la  température  critique  serait  (0  —  00),  à  condition  que 

(J)  jrp     --     j-, 

on  a  donc 

\^/  I  -H  10  ol 

d'où,  passant  à  la  limite  et  appliquant  les  relations  (2)  et  (3)  ^\ 


(')  Voir   Comptes  rendus  des    8   février,  2  aoûl,    2   et  8  novembre    1897,   où    il    sera   nécessaire   de   se 
rejjorler  pour  la  notation. 

C^)  Les  termes  en  u  et  -,  -   sont  petits.  Si  T  >  0,  //  est  <  o  et  négligeable. 


(  7^9  ) 
»  III.   Le  coefficient  vrai  de  pression  (volume  conslant)    s'dbtient   en 
divisant  le  coefficient  à  pression  constante  par 

(6)  pi->  =  i  -hp  *■  ^.  j=  1  —  ez.:o-''  -\-  e(e  —  \)if.(o  \ 

»    IV.   Coefficient  moyen  entre  T  et  T'  sous  la  pression  constante  dep''"  (  '  ). 
»   Ecrivons  que  le  volume  moléculaire  qui  est  f  à  T"  devient  v  à  T'° 

i>  Il  est  commode  pour  l'élablissement  des  formules  de  dilatation,  de 
calculer  les  coefficients  entre  o"  et  l"  (cenlig.  ord.)  en  donnant  succes- 
sivement à  t  diverses  valeurs.  On  peut  écrire  alors  plus  explicitement 

/o  /  ■  X        c  -irr-i   ,      T      ,   yt  —  y -^  (e -  i)  {zq—  s)  -i-  je  —  j)-{ut  —  u) 

(0   Hs)     lo''.  a  =  5boo  H ,—  -!- ' — ; -, -T ;\,7r 

^  ^  1-3.1  lo'  — jo- -  (e— I)  =0—    « — ')"".) 

»  V.  Coefficient  moyen  de  pression  (volume  constant).  —  On  démontre 
aisément  que  la  différence  entre  les  deux  coefficients  moyens  entre  T  et  T' 
(  pression  constante  ou  initiale  P)  a  jjoiir  valeur 

(9)  x-:i  =  Arp?[i  +  KT'-T)|(0; 

ce  qui  peut  se  mettre  sous  la  forme  générale  plus  explicite  : 

(ç)bis)    a-[i  =  e;i.io->fi  +  ;i(T'-T)j;-v+[2(e-i)  +  [ie(T'-T)]MTÎ. 

la  parenthèse  finale  se  réduisant  à  Zj.,  si  T'  >  f-i. 

Coefficients  moyens  cnln;  o"  et  mo" 
Coefdcients  vrais  à  o-.  calcules  .xp.rimentaiix. 

Gaz.  io«.a,.  io«.i,j.        io«.?,5.  lo'.i.  io«.?.  lo'.a.  io«.?. 

H 3666  3668  3670  8669  3673  366i  3667 

\x    . 3667  3672  367 1  3668  3668  »  3668 

CO 3668  3674  367-2  3669  3669  3669  3667 

0 367 1  3676  3673  3672  3671 

(  '  )  De  même  que  Ton  définit  le  coefficient  vrai  par  ^,  3j  '  J^  calcule  ici,  sons  le  nom 

àe  coefficient  moyen  (conlrairemenl  à  l'usage),  l'expression  —  ^,- 

C^)  Je  ne  saurais  trop  insister,  au  point  de  vue  de  la  critique  des  déterminations 
expérimentales  de  a  et  ?,  sur  l'importance  du  critérium  fourni  par  cette  valeur  (a  —  p) 
dont  le  calcul  présente  un  haut  degré  de  certitude.  En  particulier,  a  =  p  si  à  la  tem- 
pérature supérieure  le  gaz  suit  la  loi  de  Mariotle  sous  la  pression  considérée. 


(  77<'  ) 

CoelfiLieiils  moyens  entre  o°  et  loo. 
Cocfllcienls  vrais  à  o°.  calcuH'S.  expérimentaux. 

Gaz.  'o^-^T.-         'o'.a.j.         lo'.p^j.  lo".».  lo^.p.  io«.a.  io«.p. 

AzO 3677  3678  3674  3674  3673 

C'H* 3731  3765  3735  3734  3721 

C0= 3702  3751  3726  3723  3712  3710  3688 

Az^O 3758  3762  3734  3-31  3718  3719  3676 

G^H= 3759  3772  3741  3738  3734  »  " 

HCl 3779  3770  3741  3736  3723 

Cy 3924  3990  3900  388o  384i  3877  3829 

(CH3)°-0 3940  4o3o  3926  3904  386 1  »  » 

CFP.AzH- 4o23  4o44  3989  3912  3868  »  » 

S0= 4o25  4010  3915  3890  385o  3908  3845 

(CïP)=Az 4043  44i2  4197  4i54  4060  »  « 

(CH^)=AzH. .  ..  4o52  4218  4o64  4020  3955  » 

CH' 3683  3695  3687  3683  368o  »               » 

C^H" 3772  3852  3798  3791  3767  »               » 

AzIP 399  r  3862  38o8  38o8  8784  38o2 

CH^CI 4028  4o3i  392:5  3915  3870 

PH» 3774        3791         3758  3750         3735  »  » 

H^S 3885         3822         8784  8771         8754 

CI 3965         3910         3870  3826         38oi  »  >> 

»  VI.  J'ai  rapproché  de  mes  résultats  (pression  initiale  ou  constante, 
iG'^'")  ceux  de  Hegnault  relatifs  à  divers  gaz,  ainsi  qu'un  nombre  de  M.  P, 
Chappuis  relatif  au  gaz  ammoniac.  La  plupart  concordent  bien,  notam- 
ment le  dernier,  bien  que  l'ammoniac  n'appartienne  pas  à  la  série  nor- 
male, et  que  les  conventions  faites  à  son  sujet  aient  pu  paraître  arbitraires. 

»  J'ai  calculé,  en  outre,  quelques  coefficients  déterminés  expérimentale- 
ment par  M.  Chappuis.  Il  me  suffira  de  rapporter  ici  ceux  relatifs  à  l'acide 
carboruque  pour  montrer  que  l'écart  entre  mes  résultats  et  ceux  de 
Regnault  est  dû  en  majeure  partie  aux  erreurs  de  l'expérience  directe  : 

Calculé.  P.  Chappuis.  Regnault. 
a  entre  o"  et  100°  sous  la  pression  de  i™  de  mercure.        8727  8724  8701 

(i  entre  0°  et  100°,  pression  initiale,  i™  de  mercure..        8743         8742  » 

»   VII.   Formules  de  dilatation  (pression  constante  de  76'='")  : 
SO'  :  10"  a  =  4010  —  [,86 Z  +  78.10^"-!-  —  I2.10-"/'' 
CO-:  io«  a  =  3751  —  0,477^4-  29.10-"^--!- 83.  lo-'r' 
))  Les  coefficients  vrais  prennent  une  valeur  minima  uniforme  (3663. 10  ") 
à  la  température  t"  précédemment  calculée.  Les  coefficients  moyens  entre 
o"  et  1°  passent  aussi  par  un  minimum  au  voisinage  de  t".   » 


I 


(  77'  ) 

CHIMIE  MINÉRALE.  —  Action  de  l'eau  sur  le  trichlorure  de  phosphore. 
OxYchlorure  phosphoreux.  Note  de  M.  A.  Bessox,  présentée 
par  M.   Troost. 

«  On  sait  que  le  trichlorure  de  phosphore  réagit  sur  l'eau  en  excès  don- 
nant de  l'acide  phosphoreux  et  de  l'acide  chlorhydrique,  en  vertu  de 
l'équation  PCl'  -l-  SIPO  =  PO' H' -f-  3HCl,et  si  l'on  concentre  la  solution 
à  chaud,  on  peut  faire  cristalliser  l'acide  par  refroidissement. 

»  Quand  la  réaction  s'effectue  en  présence  de  trichlorure  en  excès,  elle 
présente  quelques  particularités  que  je  vais  résumer  : 

»  Lorsqu'on  abandonne  à  l'air  humide  du  iricldorure  de  pliospliore  dans  un  flacon 
débouclié,  il  se  dépose,  dans  la  partie  supérieure  du  récipient,  des  cristaux  qui  pro- 
viennent de  l'action  de  PCP  en  vapeur  sur  l'humidité  de  l'air;  ces  cristaux  sont  formés 
d'acide  phosphoreux  et  souillés  seulement  d'un  peu  d'acide  chlorhydrique,  dont  on  les 
débarrasse  facilement  en  les  laissant  séjourner  dans  le  vide  sec  en  présence  de  potasse 
solide. 

»  Si  raction  de  l'humidité  sur  I^Cl'  se  prolonge,  les  cristaux  d'abord  formés  se 
liquéfient  et  viennent  former,  au  sein  du  trichlorure,  un  liquide  oléagineux. 

»  On  arrive  plus  vite  au  même  résultat  en  additionnant  directement  le  trichlorure 
de  quelques  gouttes  d'eau  qui  surnagent  d'abord:  la  réaction  se  déclare  ensuite,  éner- 
gique, avec  dégagement  de  II  Cl,  et  l'acide  phosphoreux  formé  se  dissout  dans  l'eau  ;  la 
solution  a  une  densité  qui  va  en  croissant,  de  telle  sorte  que,  quand  la  réaction  se 
modère,  elle  vient  former  une  couche  inférieure  légèrement  opaline  et  huileuse.  La 
composition  de  ce  liquide  oléagineux  est  complexe  et  l'expérience  conduit  à  la  consi- 
dérer comme  une  solution  chlorhydrique,  a<iueuse,  d'acide  phosphoreux,  en  équilibre 
chimique  au  contact  de  PCI'  en  excès  :  et,  après  plus  de  trois  mois,  à  une  température 
oscillant  de  20"  à  3o°,  le  liquide  oléagineux  n'a  pas  donné  de  cristaux  d'acide  phos- 
phoreux au  contact  du  trichlorure  en  excès;  bien  plus,  des  cristaux  d'acide  phospho- 
reux, projetés  à  froid  dans  PCP,  s'y  liquéfient  lentement  avec  dégagement  de  HCl. 

»  Quelle  que  soit  la  façon  dont  on  fasse  réagir  une  petite  quantité  d'eau 
sur  PCI'  (humidité  de  l'air  ou  acide  borique  cristallisé  à  froid),  on  constate 
la  formation  en  petite  quantité  d'un  produit  de  réaction  incomplète,  formé 
en  vertu  de  l'équation  :  PCl'-h  H-0  =  2HCI -l- POCl  ;  cet  oxychlorure 
phosphoreux  reste  en  solution  dans  l'excès  de  PCl',  et,  pour  le  retirer,  on 
chasse  la  majeure  partie  du  dissolvant  au  hain-marie  sous  pression  ordinaire, 
les  dernières  portions  dans  le  vide  (  '  ). 


(1)  Analyse. 

Cl  ?»"••  •«" ^3,77  p^^_^  p(3^,    I  Cl  pour  ,00.  . .     43,o3 

P  pour  100 38,12  I  1'  pour  100 S-]  ,66 


i 


•    (  77^  -' 

»  L'oxYchlorure  phosphoreux  PO  Cl  est  un  corps  solide,  hyalin,  légère- 
ment ambré,  ayant  la  consistance  de  la  paraffine,  d'une  odeur  rappelant 
celle  de  l'oxyc-hlornre  phosphorique  ou  chlorure  de  phosphoryle  POCF; 
il  est  très  hygroscopique  et  se  dissout  dans  l'eau  en  produisant  un  bruit 
semblable  à  celui  que  produit  l'anhydride  phosphorique;  la  solution  ren- 
ferme de  l'acide  chlorhydrique,  de  l'acide  phosphoreux  en  même  temps  qu'il 
reste  un  léger  dépôt  amorphe  jaune.  L'oxychlorure  phosphoreux  se  dé- 
compose, en  effet,  très  rapidement  sous  l'action  de  la  lumière  ou  de  la 
chaleur  en  donnant  un  dépôt  jaune  clair  qui  vire  au  jaune  rougeàtre  si  l'ac- 
tion se  prolonge.  C'est  vraisemblablement  le  même  corps  dont  on  observe 
la  formation  au  sein  de  PCI*  renfermant  un  pou  d'humidilé  quand  on 
l'abandonne  k  la  lumière,  ou  qu'on  le  soumet  à  la  distdlation  ;  l'oxychlo- 
rure phosphoreux,  d'abord  formé  par  réaction  de  l'humidité  sur  PCl'  en 
excès,  se  détruit  ultérieurement  sous  l'action  de  la  lumière  ou  de  la  chaleur. 

»  L'oxychlorure  phosphoreux,  insoluble  dans  les  dissolvants  usuels,  est 
soluble  dans  PCP;  il  s'unit  directement  et  lentement  au  chlore  gazeux 
pour  donner  du  chlorure  de  phosphoryle  POCl  +  Cl'  =  POCP.  Ce  corps 
est  l'analogue,  dans  la  série  du  phosphore,  de  AzOCl,  AsOCl,  etc. 

»  L'oxychlorure  POCl  ne  s'est  jamais  formé  qu'en  petite  quantité  dans 
la  réaction  de  l'eau  sur  PCF,  malgré  la  diversité  des  conditions  dans 
lesquelles  elle  a  été  effectuée  (<>b'',2  à  o«''.  5  par  kilogramme  de  PCF- 
traité).  J'adribue  ce  résultat  à  ce  que,  ce  corps  étant  très  hygroscopique, 
toute  humidité  intervenant  après  la  formation  d'une  certaine  quantité  de 
ce  corps  réagira  sur  lui  au  lieu  d'attaquer  une  autre  fraction  de  PCI  '.    » 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur /('  cerium.  Note  de  M.  O.  Boudouard, 
présentée  par  M.  Troost. 

«  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  les  résultats  de  recherches 
relatives  aux  sels  du  cérium.  Continuant  les  travaux  que  j'avais  entrepris 
avec  mon  regretté  Maître,  Paul  Schiitzenberger,  j'ai  principalement  étudié 
l'acétate  de  cérium  et  le  sulfate  de  cérium. 

»  Acétate  de  cérium.  —  174^''  ^^  sulfate  de  cériuru,  exempt  de  thorium,  sont 
dissous  dans  l'eau  et  traités  par  la  quantité  correspondante  d'acétate  de  plomb  pour 
obtenir  Facélate  de  cérium.  L'excès  de  plomb  est  enlevé  par  un  courant  d'hydrogène 
sulfuré;  après  séparation  du  sulfure  de  plomb  par  filtration,  la  solution  cérique, 
abandonnée  à  elle-même,  laisse  déposer,  à  froid,  au  bout  de  très  peu  de  temps,  un 
précipité  blanc  assez  abondant  qui  a  été  recueilli. 


(  773  ) 

»  Une  portion  de  cet  acétate  a  été  transforniée  en  sulfate,  et  le  sulfate  analysé  par 
calcination;  j'ai  trouvé  ainsi  pour  le  poids  atomique  du  métal  correspondant  : 

Ce  =;  iù- .85. 

»   Avant  fait  des  cristallisations  fractionnées  de  ce  même  sulfate,  j'ai  obtenu   : 

Pour  la  première  cristallisation Ce  =1140,7 

»     les  eaux-mères Ce  =ri 38 , 5 

»  Dans  toutes  les  cristallisations  qui  sont  eilectuées,  les  eau-\.-mères  sont  toujours 
précipitées  par  l'alcool;  le  sulfate  ainsi  obtenu,  après  dessiccation,  est  repris  par 
l'eau  froide  et  amené  de  nouveau  à  cristallisation.  Cette  précaution  est  prise  afin 
d'obtenir  des  sels  absolument  neutres. 

»  La  solution  claire  provenant  de  la  fillration  do  lacétate  basique  précité  a  été  con- 
centrée au  bain-marie;  il  s'est  formé  un  premier  dépôt  qui  a  donné  à  l'analyse  : 

(  Cristallisation  (a) Ce  =  i37,3.5 

Premier  dépôt.  (     ,  „  „.  ' 

(  Laux-mères  («) Cerr  i3.: 


i.) ,  I 


»   Faisant    ainsi    une    série    de    cristallisations    fractionnées,  j'ai    eu    les   résultats 

suivants  : 

(  Cristallisation  (6; Ce  =  i36,5 

Second  dépôt..,  .  , 

(   haux-nieres  (o) Ce  z=  137,4 


Eaux-mères  ... 


Cristallisation  {c; Ce  =:  iSg,  1 

Eaux-mères  (c) Ce  =  i36,o5 


»  Emploi  de  l'eau  oxygénée.  — Si,  aune  solution  d'acétate  de  cérium,  on  ajoute 
un  excès  d'eau  oxygénée,  il  se  produit  un  précipité  jaune;  la  précipitation  se  fait  plus 
facilement  à  chaud,  mais  il  ne  faut  pas  cependant  prolonger  trop  longtemps  l'action 
de  la  chaleur;  d'autre  part,  la  précipitation  n'est  pas  totale. 

»  Dans  un  essai,  j'ai  obtenu  6^  d'oxyde  qui  ont  été  transformés  en  sulfates  et  soumis 
à  des  cristallisations  fractionnées  : 

Première  cristallisation Ce  =  137,  i5 

Eaux-mères Ce  =  1 37 , 6 

»  Les  oxvdes  ont  été  de  nouveau  mélangés,  transformés  en  sulfates,  et  ceux-ci  sou- 
mis à  une  nouvelle  cristallisation  fractionnée  qui  a  donné  : 

Première  cristallisation Ce  =  137, 1 5 

Deuxième  »  Ce  =;  137, 3.5 

Troisième  "  .       .     Ce  :=  137,6 

>i  La  partie  non  précipité  par  l'eau  oxygénée  a  été  additionnée  d'acide  oxalique. 


(  774  ) 

L'oxalate  de  cérium  a  élé  calciné,  et  l'oxyde  transformé  en  sulfate.  Les  cristallisations 
fraclionnées  ont  donné  : 

Première  cristallisation Ce::=i37,85 

Deuxième  »  .  .        Ce  =:  i39,g 

Troisième  »  Ce  =  i38,85 

1)  Sulfate  de  cériiini.  —  Une  solution  de  sulfate  céreux  a  été  additionnée  de  2oS''  de 
sulfate  de  potassium;  il  s'est  jjroduit  un  sulfate  double  que  je  désignerai  par  S.  D.,  n°  1. 
La  liqueur  claire  a  été  précipitée  par  une  nouvelle  quantité  égale  de  sulfate  de  potas- 
sium, ce  qui  m'a  donné  un  précipité  S.  D.,  n°  2.  Continuant  ainsi  de  proche  en  proche, 
j'ai  obtenu  S.  D.,  n"  3  et  S.  L).,  n°  4;  les  eaux  de  lavage  de  ce  dernier  précipité  ne 
contenaient  plus  rien. 

»  Chacun  de  ces  sulfates  doubles  a  été  décomposé  par  la  soude  caustique;  l'hydrate 
obtenu  a  été  lavé  à  l'eau  chaude  et  finalement  dissous  dans  l'acide  nitrique,  puis  pré- 
cipité par  l'acide  oxalique.  L'oxalate  a  été  calciné,  et  l'oxyde  transformé  en  sulfate. 
J'ai  ainsi  fait  une  série  de  cristallisations  dont  voici  les  résultats  : 

S.  D.,  n"  1  :  première  cristallisation Ce  ^188,75 

deuxième  »  Ce  =  187,3 

troisième  »  Ce  =  i33,o 

S.  D.,  n°  2  :  première  cristallisation Ce  =  1 38, 5 

deuxième  »  Ce  =  186,95 

troisième  «  Ce  =  187,9 

quatrième  »  Ce  ^187,7 

S.  D.,  n°''3et4:  première  cristallisation  ..  .  Ce  =  188,  25 

deuxième  »  ...  Ce  =  1 36,  25 

»  L'ensemble  de  ces  résultats,  obtenus  soit  avec  l'acétate  de  cérium, 
soit  avec  le  sulfate,  montre  que,  conformément  aux  indications  déjà  données 
par  P.  Schùtzenberger  ('),  l'oxyde  de  cérium  est  accompagné  de  petites 
quantités  d'une  autre  terre  à  poids  atomique  plus  faible.  Cette  terre  serait 
susceptible  de  donner  un  bioxyde  par  oxydation;  son  sulfate  donneraitdes 
sulfates  doubles  insolubles  dans  les  sulfates  alcalins. 

))  De  plus,  l'eau  oxygénée  sépare  un  oxyde  dont  le  poids  atomique  du 
métal  correspondant  varie  de  187,15  à  iS^.ô;  tandis  que  la  partie  non 
précipitée  donne  des  poids  atomiques  variant  de  1 87  ,85  à  189,9,  variations 
de  même  ordre  que  celles  obtenues  avec  les  sulfates  doubles  (de  i33,o 
à  1 38,  75)  et  avec  l'acétate  (de  i35,i  à  140,7).  » 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXX,  p.  962. 


(  775) 

CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  l'obtention  du  sulfure  de  strontium  au  moyen  du 
gaz  suif  hydrique  et  de  la  stronliane  ou  du  carbonate  de  strontium.  Influence 
de  la  température.  Note  de  M.  José  Rodriguez  Mourelo. 

«  Dans  la  pratique  de  ce  procédé,  il  se  présente  des  phénomènes  cu- 
rieux, dus  à  la  chaleur,  qui  influent  sur  le  produit  obtenu.  Voici  comment 
j'ai  opéré  : 

»  Je  place,  dans  un  tube  en  porcelaine  de  8o"°  de  longueur  sur4o"""  de  diamètre  in- 
térieur, tantôt  du  carbonate  de  strontium, en  poudre  et  en  de  petits  fragments,  tantôt 
de  la  strontiane  dans  les  mêmes  conditions.  La  masse  solide  occupe  la  partie  moyenne 
du  tube,  sans  empêcher  le  passage  du  gaz  sulfhydrique,  mais  en  le  rendant  difficile, 
pour  rendre  plus  intime  le  contact  des  substances  destinées  à  réagir.  Le  gaz  sulfhy- 
drique est  lavé  en  passant  dans  de  l'eau,  puis  séché  en  traversant  une  colonne  de 
fragments  de  chlorure  de  calcium  spongieux. 

»  Je  place  le  tube  sur  un  four  horizontal  en  terre  réfractaire  (système  Fletcher), 
pourvu  de  jjlusieurs  becs  à  gaz  ayant  chacun  son  robinet  indépendant,  ce  qui  permet 
de  ne  chauller  à  volonté  que  la  partie  nécessaire  du  tube,  dont  les  deux  extrémités, 
hors  du  four,  sont  fermées  avec  des  bouchons  en  liège.  Une  de  ces  extrémités  est  en 
communication  avec  l'appareil  producteur  du  gaz  sulfhydrique  et  l'autre  avec  un  lla- 
con  à  deux  tubulures,  destiné  à  condenser  la  vapeur  deau;  le  llacon  communique 
avec  la  cheminée  par  un  tube  en  caoutchouc,  pour  faire  échapper  le  gaz  en  excès  et 
établir  le  courant.  Il  est  bon  de  donner  au  four  une  certaine  inclinaison  vers  le  flacon 
condensateur,  pour  faciliter  la  sortie  de  l'eau  produite  par  la  réaction. 

»  On  fait  d'abord  passer  du  gaz  sulfhydrique  à  froid,  jusqu'à  chasser  tout  l'air  contenu 
dans  l'appareil.  On  produit  ce  gaz,  à  la  température  ordinaire,  en  traitant  le  sulfure 
ferreux,  fondu  et  exenipt  de  fer  libre,  par  de  l'eau  acidulée  avec  de  l'acide  sulfurique 
à  5  pour  loo.  Quand  l'air  a  été  chassé,  on  chaude  le  tube  graduellement  jusqu'à  la 
température  du  rouge  vif,  non  seulement  dans  la  partie  où  se  trouve  la  slrontiane  ou 
le  carbonate  de  strontium,  mais  jusqu'au  voisinage  de  la  sortie,  afm  qu'il  ne  se  con- 
dense pas  d'eau  dans  le  tube  en  porcelaine  et  que  le  sulfure  formé  soit  décomposé. 
En  même  temps,  le  courant  gazeux  doit  être  tel  qu'il  emporte  l'eau  produite  par  la 
réaction.  Pendant  ce  temps,  la  température  du  tube  de  verre  qui  met  en  communica- 
tion le  tube  de  porcelaine  avec  le  condensateur  monte  notablement.  Quand  elle  re- 
descend jusqu'à  la  température  de  l'air  ambiant,  l'opération  est  terminée.  Alors,  et 
sans  diminuer  le  feu,  on  fait  passer  un  courant  lent  d'hydrogène  sec  et  l'on  inter- 
rompt la  communication  avec  le  gaz  sulfhydrique.  Enfin,  quand  tout  l'intérieur  de 
l'appareil  a  été  ainsi  balayé,  on  laisse  refroidir  le  tube,  en  continuant  à  faire  passer 
le  courant  d'hydrogène  sec.  Quand  tout  le  tube  est  froid,  on  en  retire  une  masse 
blanche,  granulée  :  le  monosulfure  de  strontium,  dépourvu  de  toute  odeur  sulfhy- 
drique, susceptible  de  s'altérer  à  l'air  humide.  Ce  sulfure,  préparé  de  la  sorte,  n'est 
pas  phosphorescent,  ainsi  que  jo  l'ai  démontré  (  Comptes  rendtix.  t.  CXXIV,  p.  \o'?.!^). 

G.  R.,  iS,j7.  2'  Semestre.  (T.  CXXV,  \'   20.)  '  "-' 


(  776  ) 

»  La  température  à  laquelle  on  opère  n'est  pas  indifférente  quant  à  la 
nature  des  produits  qu'on  obtient;  et,  dans  certaines  conditions,  ceux-ci 
ne  sont  pas  les  mêmes,  selon  qu'on  emploie  l'oxyde  ou  le  carbonate  de 
strontium  (le  premier  provenant  de  la  décomposition  du  nitrate  par  la 
chaleur).  Par  l'action  de  l'acide  sulfliydrique  sur  la  strontiane  au  rouge,  il 
se  forme  du  sulfure  de  strontium  et  de  l'eau,  selon  la  formule 

SH-  +  SrO=:SrS-f-H=0; 

la  chaleur  de  formation  est  SrS  =  99^*^,3.  Mais  il  n'est  pas  moins  certain 
que,  si  le  sulfure  de  strontium  est  en  contact  avec  de  la  vapeur  d'eau,  au 
rouge,  c'est  la  réaction  inverse  qui  se  produit  :  l'acide  sulfhydrique  et  la 
strontiane  sont  régénérés,  suivant  la  formule  SrS  -f-  H-O  =  SH-  +  SrO. 
En  réalité,  le  phénomène  est  plus  compliqué,  parce  qu'il  se  produit  du 
sulfhydrate  de  sulfure  de  strontium  et  de  l'hydrate  stroncique  et,  peut-être 
aussi,  des  polvsulfures;  le  sulfure  pouvant  être  facilement  décomposé 
dans  les  conditions  de  l'expérience. 

»  Si  la  température  n'est  pas  assez  élevée,  l'eau  se  condense  dans  l'in- 
térieur du  tube  de  porcelaine  et,  une  fois  liquide,  elle  attaque  et  décom- 
pose le  sulfure  déjà  formé.  Dans  des  expériences  faites  avec  l'intention  de 
constater  ce  fait,  j'ai  obtenu,  après  le  refroidissement  dans  le  courant 
d'hydrogène,  un  produit  blanc,  légèrement  humide,  sentant  fortement  le 
gaz  sulfhydrique  et  contenant  des  proportions  remarquables  d'hydrate 
stroncique  (jusqu'à  22  pour  100),  ce  cjui  prouve,  de  manière  indubitable, 
l'existence  des  actions  indiquées  et  la  possibilité  de  la  réaction  inverse. 

»  En  faisant  monter  jusqu'au  rouge  vif  la  température  de  la  partie  du 
tube  de  porcelaine  où  se  trouve  la  strontiane  ou  le  carbonate  de  stron- 
tium, j'ai  pu  observer  comment  la  vapeur  d'eau  agit  sur  le  sulfure  formé, 
et  comment  le  sulfure,  le  gaz  sulfhydrique  et  les  éléments  de  l'eau  pro- 
duisent des  réactions  intermédiaires  :  à  la  fin,  on  trouve  dans  le  tube  une 
masse  blanche,  dont  la  plus  grande  partie  est  formée  par  l'hydrate  stron- 
cique ;  elle  n'est  pas  hygrométrique,  exhale  une  odeur  sulfhydrique,  a 
une  réaction  alcaline  très  marquée,  se  décompose  et  se  carbonate  au 
contact  de  l'air.  Pour  qu'il  en  soit  ainsi,  il  est  indispensable  que  le  courant 
d'acide  sulfhydrique  soit  extrêmement  lent,  comme  celui  qu'on  produit  en 
traitant  par  de  l'eau,  à  la  température  ordinaire,  le  sulfure  de  calcium. 

»  Pour  observer  ces  phénomènes  on  est  obligé  d'employer  la  strontiane  anliydre, 
parce  que  le  carbonate,  en  se  décomposant,  produit  de  l'anhydride  carbonique  qui 
entraîne  l'eau  jusqu'au  flacon  destiné  à  la  condenser;  dans  ce  cas,  on  peut  augmenter 


(  777  ) 

la  tempéraliire  sur  une  grande  longueur  du  tube,  pour  empêcher  que  l'eau  ne  se  con- 
dense el  ne  décompose  le  sulfure  formé  à  l'intérieur.  Il  est  nécessaire  pourtant  de  gra- 
duer la  température  et  de  la  mettre  en  rapport,  sous  un  certain  point,  avec  la  rapidité 
du  courant  de  gaz  sulfhvdrique,  de  façon  à  entraîner  l'eau  produite  dans  la  réaction. 
En  établissant  un  certain  régime,  on  peut  atteindre  la  température  du  rouge  vif  et 
obtenir  un  sulfure  de  strontium  pur,  et  d'une  blancheur  remarquable,  quoique  s'alté- 
rant  au  contact  de  l'air. 

»  Quant  au  choix  entre  la  slrontiane  et  le  carbonate  de  strontium,  j'ai  préféré  le 
dernier,  parce  que  non  seulement  le  dégagement  de  l'anhydride  carbonique  favorise 
l'élimination  de  l'eau,  en  l'entraînant  jusqu'au  condensateur,  mais  parce  que  la  stron- 
liane  résultante  est  très  poreuse,  ce  qui  rend  facile  l'attaque  par  l'acide  sulfhvdrique. 
On  doit  cependant,  au  préalable,  priver  le  carbonate  de  son  eau,  au  moyen  d'une  des- 
siccation à  120";  on  obtient  ainsi,  comme  je  l'ai  dit  en  commençant,  un  nionosulfure 
de  strontium  blanc,  granulé,  assez  pur,  et  susceptible  d'acquérir  la  propriété  phospho- 
rescente en  s'oxydant  à  une  haute  température  (').  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Procluclion  d'acides  gras  volad/s.  au  moyen  des  eaux 
de  désuintage  des  laines.  Note  de  MM.  A.  et  P.  Buisi.\e,  préseatée  par 
M.  Friedel. 

«  Nous  avons  donné  autrefois  une  analyse  complète  des  eaux  de  désuin- 
tage des  laines (-)  et  montré,  en  outre,  qu'à  la  suite  d'une  fermentation 
spéciale,  complexe,  qui  se  déclare  spontanément  dans  ces  eaux,  fermen- 
tation que  nous  avons  également  étudiée  en  détail,  il  se  développait,  entre 
autres  choses,  des  acides  gras  volatils,  depuis  l'acide  acétique  jusqu'à 
l'acide  caprique. 

»  Nous  avons  fait  ressortir  alors  que  la  quantité  d'acides  volatils  ainsi 
produite  était  très  importante  et  qu'on  avait  là  une  source  abondante  de 
ces  acides  gras  dont  quelques-uns,  l'acide  propionique  par  exemple,  sont 
relativement  rares  et  difficiles  à  produire.  Jusqu'à  présent  cette  source  n'a 
pas  été  exploitée  en  grand  :  dans  les  lavages  de  laines,  on  continue  à  utiliser 
les  eaux  de  désuintage  luiiquement  comme  source  de  carbonate  dépotasse, 
qu'on  obtient  par  évaporation  à  sec  de  ces  eaux  et  calcination  du  résidu 
qu'elles  fournissent. 

»   Aujourd'hui  on  entrevoit,  pour  ces  acides  volatils,  des  applications in- 


(')  Travail  fait  au  laboratoire  de  Chimie  de  l'École  centrale  des  Arts  et  Métiers,  à 
Madrid. 

(  -)  Thèse  pour  le  Doctoral  es  Sciences,  Faculté  des  Sciences  de  Paris,  1887. 


(  778   ) 

(luslrielles  qui  peuvent  devenir  très  importantes.  C'est  pourquoi  nous 
croyons  devoir  rappeler  l'attention  sur  cette  source  et  donner  les  résultats 
de  recherches  faites  récemment  en  vue  de  la  rendre  exploitable  indus- 
triellement. 

»  Le  procédé  d'extraction  est  d'ailleurs  extrêmement  simple.  Il  suffit  de 
distiller,  dans  un  courant  de  vapeur  d'eau,  l'eau  de  désuintage  fermentée, 
acidulée  par  une  projjortion  convenable  d'acide  sulfurique.  Les  acides 
volatils  sont  entraînés  par  la  vapeur  d'eau  et  condensés  avec  elle. 

»  Nous  allons  résumer  rapidement  la  suite  des  opérations  qui  conduisent 
à  ce  résultat. 

»  L'eau  de  désuitUage,  telle  qu'elle  arrive  de  l'alelier  de  lavage,  marquant  générale- 
ment io°-ii°  Baume,  est  aba-ndonnée  à  elle-même  pendant  quelques  jours  dans  des 
citernes  spéciales.  Une  fermentation  se  déclare  durant  laquelle  prennent  naissance, 
entre  autres  choses,  des  acides  gras  volatils,  du  carbonate  d'ammoniaque,  etc.  Ces 
eaux  fournissent  le  meilleur  rendement  en  acides  volatils  après  huit  jours  de  fermen- 
tation. 

»  ^'oici  d'ailleurs  la  composition  d'une  eau  de  désuintage  fermentée  : 

Par  liue. 

Densité 1079 

^'' 
Résidu  sec 1 53 , 4 

Ammoniaque  (à  l'état  de  carbonate  , i  ,  5 

Azote  total 4;â 

Carbonate  de  potasse  tout  formé 7,6 

Acides  volatils  (évalués  en  SO*li-; 16,0 

Matière  grasse i5,5 

Salin  brut  (matière  minérale) 77)4 

Carbonate  de  potasse  loto! 65,5 

»  Le  liquide  fermenté  est  porté  à  l'ébuUition  pour  chasser  l'ammoniaque  ('),  puis 
acidulé  par  une  quantité  convenable  d'acide  sulfurique  de  façon  à  mettre  en  liberté  les 
acides  volatils  que  l'on  veut  séparer.  Il  est  ensuite  chauffé  dans  un  courant  de  vapeur 
d'eau  qui  entraîne  les  acides  volatils. 

»  Nous  avons  étudié  attentivement  la  marche  de  cette  distillation  et  établi  les  con- 
ditions dans  lesquelles  elle  doit  être  faite  pour  donner  le  meilleur  résultat.  Au  début 
de  la  distillation  la  quantité  d'acide  recueilli  est  importante,  et  ce  sont  les  acides  les 
plus  élevés  qui  passent.  On  sait,  en  effet,  que  les  acides  gras  volatils  sont  entraînés 
d'autant  plus  facilement  par  la  vapeur  d'eau  que  leur  point  d'ébuUition  à  l'état 
anhjdre  est  plus  élevé.  La  proportion  d'acide  entraîné  par  la  vapeur  d'eau  décroit  ra- 
pidement, et  plus  on  prolonge  la  distillation  plus  le  mélange  est  riche  en  acide  acétique 


{'')  Comptes  rendus,  t.  CIV,  p.  1292;  18S7. 


1  779  ) 

qui  passe  le  dernier.  On  arrive  ainsi,  en  chaiifl.iiil  clans  un  courant  de  vapeur  d'eau  cl 
concentrant,  à  enlever  la  presque  totalité  des  acides  volatils. 

»  Le  liquide,  amené  à  un  degré  de  concentralion  convenable,  laisse  déposer  tout  le 
sulfate  de  potasse  qu'on  peut  séparer.  Il  reste  une  eau-mère  qui  est  ramenée  à  sec  et 
calciuée,  et  qui  fournit  ainsi  un  salin  riche  en  carbonate  de  potasse. 

»  Si  l'on  veut  re[rou\er  la  totalité  de  l'alcali  à  l'état  de  carbonate,  il  suffit  d'ajouter 
du  carbonate  de  cliau\  au  résidu  sec,  dans  lequel  on  a  laissé  le  sulfate  de  potasse. 
Pendant  la  calcinalion  du  mélange,  le  sulfate  de  potasse  est  transformé  en  carbonate. 

»  Les  matières  azotées,  détruites  pendant  l'opération,  donnent  de  l'ammoniaque 
qu'il  est  facile  de  recueillir. 

1)  Le  liquide  distillé  renferme  les  acides  volatils.  Nous  en  avons  fait  la  séparation  et 
le  dosage  à  l'état  d'éthers  éthyliques. 

»  Nous  donnons  ci-dessous  la  liste  de  ces  acides  et  la  proportion  suivant  laquelle  ils 
entrent  dans  le  mélange,  ainsi  que  le  rendement  rapporté  au  litre  d'eau  de  désuintage 

et  à  100  parties  du  résidu  sec  de  ces  eaux. 

Par  Pour 

litre  d'eau  loo  parties 

Pour                  de  désuintage  du  résidu  sec 

loo  parties                   à  i5.is'  de  l'eau 

du  mélange.           de  résidu  sec.  de  désuintage. 

fr  gr 

Acide  formique traces                         »                         » 

»       acétique 6o  10,7  6,9 

»       propioniquc c>.5                            3,4  ^j-' 

»       butyrique 5                           i,3  0,8 

»       valérianiquc 4                          ''^  °'7 

»       caproïque 3                           1,0  0,6 

»       caprvlique traces  traces  traces 

1)       benzoïque 3                         1,0  0,6 

Phénol traces  traces  traces 

»  r>es  eaux  de  désuinlage  provenant  de  diverses  sortes  de  laines,  prises 
dans  les  mêmes  conditions,  varient  très  peu  comme  composition,  et  nous 
n'avons  pas  observé  do  dilTôrences  notables  dans  les  rendements  en  acides 
volatils. 

»  Entre  autres  applications,  ce  mélange  brut  d'acides  gras  volatils  est 
particulièrement  convenable  pour  la  production  de  l'acétone,  de  laméthyl- 
éthylacétone  et  des  acétones  supérieures  qui  entrent  dans  le  mélange  qu'on 
désigne  sous  le  nom  iVhuile  d'acétone,  qu'on  préconise  aujourd'hui  pour  la 
dénaturation  de  l'alcool. 

»  Nous  étudions  actuellement  cette  question;  nous  nous  proposons  de 
donner  ultérieurement  le  résultat  de  nos  recherches  à  ce  sujet. 

))  On  peut  d'ailleurs  isoler,  complètement  ou  en  partie,  l'acide  acétique 
du  mélange. 


(  7«o  ) 

»  Pour  cela,  il  suflil  dajoiilei'  au  mélange  des  acides,  en  solution  aqueuse,,  du  car- 
bonate de  chaux  en  (juanlité  convenable,  de  façon  à  saturer  la  proportion  d'acide 
acétique  qu'on  désire  séparer.  La  chaux  se  fixe,  en  effet,  intégralement  sur  l'acide 
acétique  et,  en  traitant  la  solution  par  un  courant  de  vapeur  d'eau,  les  acides  volatils 
restés  libres  sont  entraînés,  et  l'on  a  comme  résidu  de  l'acétate  de  chaux  pur. 

»  On  peut  donc  obtenir  ainsi,  an  moyen  des  eaux  de  désuintage  des 
laines,  des  mélanges  d'acides  gras  volatils  directement  utilisables  pour  cer- 
tains usages  particuliers,  ou  isoler  de  ce  mélange,  si  l'on  y  trouve  avantage, 
de  l'acide  acétique  pur,  et  cela  en  même  temps  que  des  quantités  notables 
d'ammoniaque  et  sans  perdre  le  carbonate  de  potasse,  qu'on  peut  retrouver 
intégralement. 

»  D'ailleurs,  la  matière  première  est  abondante.  Dans  les  seuls  lavages 
des  laines  de  Roubaix  et  de  Tourcoing,  on  produit  journellement  plus  de 
500°"=  d'eau  de  désuintage.  Le  traitement  de  ces  eaux,  tel  que  nous  venons 
de  l'indiquer,  pourrait  fournir  environ  lo'^e  d'acide  acétique  pur,  5  à  ô'^e 
d'acide  propionique,  20'^^  ^e  sulfate  d'ammoniaque  par  mètre  cube,  outre 
le  salin  de  potasse,  seul  produit  qu'on  en  retire  aujourd'hui.   » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  décomposition  du  chloroforme,  du.  bromoforme 
et  du  chloral  par  la  potasse  aqueuse.  Note  de  M.  A.  Desgrez,  présentée 
par  M.  Friedel. 

«   On  sait,  depuis  Dumas,  que  la  potasse  alcoolique  transforme  le  chlo- 
roforme en  chlorure  et  formiate  de  potassium  : 

CHC1'  +  4R0H  =  3KC1  +  CH0-K  +  sH^O. 

M.  Prunier  a  montré,  plus  récemment,  qu'à  une  température  inférieure 
à  30°  il  se  forme  encore  des  traces  de  formiate  mais  surtout  de  l'oxychlo- 
rure  de  carbone  et  un  peu  d'hydrogène. 

))  M.  Bouchard,  m'ayant  chargé  d'étudier  les  gaz  qu'il  avait  vus  se  pro- 
duire quand  on  met  en  contact  de  la  levure  de  bière,  de  l'eau  chlorofor- 
mée et  de  la  lessive  de  potasse,  m'a  ainsi  fourni  l'occasion  de  montrer  que 
le  chloroforme  se  décompose  par  la  potasse  aqueuse,  à  froid,  en  donnant, 
comme  produit  principal,  non  plus  de  l'acide  formique,  mais  les  généra- 
teurs de  ce  corps,  l'oxyde  de  carbone  et  l'eau.  Le  gaz  produit  dans  l'expé- 
rience de  M.  Bouchard  est  uniquement  composé  d'oxyde  de  carbone, 
iiélangé  d'une  trace  de  vapeurs  de  chloroforme  entraînées  mécaniquement. 


(  78i  ) 
La  levure  de  bière  est  étrangère  à  sa  formation.  Elle  l'active  seulement,  en 
jouant  sans  doute  le  rôle  de  corps  poreux.  Les  copeaux  de  sapin,  le  chlo- 
rure de  calcium,  le  bioxyde  de  manganèse,  un  courant  de  gaz  inerte  agis- 
sent d'une  façon  analogue.  La  réaction  se  fait  donc  aux  dépens  du  chloro- 
forme et  de  la  potasse.  Comme  le  formiate  est  stable,  en  liqueur  alcaline, 
on  ne  peut  admettre  sa  formation  préalable  suivie  d'une  déshydratation. 
Il  en  résulte  qu'il  n'entre  plus  3  molécules  d'alcali  en  réaction,  mais  i  ou 
2  seulement  : 

CHCP+  2KOH  =  2KCI  +  H^O  -h  CO  H-  HCl, 
CHCP-r     ROH=    KCl  +  aHCl  +  CO. 

»  Tel  est  le  mode  principal  de  décomposition  du  chloroforme,  quand 
on  met  en  présence  lo'^'  de  ce  corps  avec  4008"^  d'eau,  tenant  en  dissolu- 
tion Sqs''  de  potasse.  L'oxvde  de  carbone  a  été  caractérisé  par  sa  Hamme 
bleue,  sa  combinaison  avec  le  chlorure  cuivreux  en  solution  chlorhydrique, 
le  réactif  de  M.  Berthelot  (azotate  d'argent  ammoniacal)  et,  enfin,  l'ana- 
lyse eudiométrique.  10  volumes  de  gaz  se  combinent  avec  5  volumes 
d'oxygène  en  donnant  10  volumes  d'acide  carbonique.  La  production  de 
formiate  et  de  carbonate  de  potassium,  aux  dépens  d'oxyclilorure  de  car- 
bone d'abord  formé,  n'est  qu'accessoire. 

»  La  lumière  solaire  active,  l'obscurité  ralentit  ce  mode  de  décom- 
position du  chloroforme.  Une  chaleur  modérée  l'accélère,  comme  la 
lumière,  sans  doute  en  augmentant  la  solubilité  du  chloroforme.  La  potasse 
mise  en  contact  avec  ce  corps,  sans  l'intermédiaire  de  l'eau,  ne  donne 
aucun  dégagement  gazeux. 

»  Le  mélbyl  et  le  phcnvlchloroforme  ne  donnent  pas  cette  réaction.  Il 
en  est  de  même  du  chlorure  de  méthylène  et  du  tétrachlorure  de  carbone. 
Le  bromoforme  se  décompose  comme  le  chloroforme,  mais  plus  lentement, 
en  raison  de  sa  moindre  solubilité.  L'iodoforme,  insoluble  dans  l'eau,  n'est 
pas  décomposé. 

»  Le  chloral,  comme  on  devait  s'y  attendre,  donne  la  même  réaction 
que  le  chloroforme,  mais  plus  rapidement.  La  chaleur  dégagée  dans  la  pre- 
mière phase  de  sa  destruction,  en  formiate  et  chloroforme,  rend  plus  active 
l'action  de  la  potasse  sur  le  chloroforme  d'abord  formé. 

»  Les  carbonates  et  bicarbonates  alcalins  ne  provoquent  pas  de  décom- 
position analogue.  1^'ammoniaque  est,  de  môme,  sans  action  à  froid. 
M.  André  a  montré  qu'elle  peut,  comme  l'eau  seqle  du  reste,  décomposer 


(  7«2) 
!e  chloroforme  avec  production  d'oxyde  de  carbone,  sous  l'influence  de  la 
chaleur,  en  tubes  scellés,  à  20o°-225''. 

»  On  sait  que  la  recherche  toxicologique  du  chloroforme  se  f;ùt,  soit  en 
recueillant  dans  une  solution  d'azotate  d'argent  le  chlore  et  l'acide  chlorhy- 
drique  provenant  de  sa  décomposition  par  la  chaleur,  soit  en  provoquant 
la  formation  d'une  carbylamine.  Ces  deux  réactions  ne  sont  nullement 
caractéristiques.  D'autres  composés  chlorés  volatils  donnent  la  première; 
l'iodoforme  donne  facilement  la  seconde.  La  production  de  90'"  d'oxyde 
de  carbone,  à  froid,  en  solution  alcaline  étendue,  aux  dépens  du  chlore-  | 

forme,  m'a  permis  de  reconnaître  i''''  de  ce  corps  dissous  dans  400^'"  d'eau. 
La  Toxicologie  pourra  donc  mettre  à  jn-ofit  la  réaction  que  je  signale.   » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  l'argent-cyanamide  CAz*Ag^ 
Note  de  M.  Paul  Lemoult. 

«  Parmi  les  dérivés  métalliques  du  cyanamide,  la  combinaison  argen- 
tique  est  une  des  plus  caractéristiques;  elle  se  forme  quand  on  fait  réagir, 
sur  une  solution  aqueuse  de  cyanamide,  une   solution  ammoniacale  de 

AzO^\g. 

»  On  obtient  un  précipité  jaune.  On  le  sépare  des  eaux-mères  et  on  le  sèche  à  tem- 
pérature aussi  basse  que  possible  :  c'est  la  combinaison  bi-argenlique  CAz^Ag-;  mais 
il  est  bien  rare  qu'elle  soit  pure,  sa  teneur  en  Ag  est  trop  faible.  Pour  obtenir  le  pro- 
duit pur,  on  met  celui-ci  en  suspension  dans  l'eau  froide  et  on  le  décompose  à  froid  \ 
par  un  excès  de  AzO^H;  la  dissolution  n'est  jamais  totale;  il  reste  des  flocons  noi- 
râtres, d'autant  plus  abondants  que  la  dessiccation  et  la  décomposition  ont  lieu  à  tem- 
pérature plus  élevée.  La  liqueur  filtrée  est  précipitée  peu  à  peu  par  de  l'ammoniaque, 
et  en  répétant  plusieurs  fois  ce  traitement  on  obtient  le  produit  chimiquement  pur. 
La  teneur  en  A  g  de  celui  dont  je  me  suis  servi,  évaluée  par  la  transformation  en 
AgCl,  s'élève  à  84,24  et  84>  '  poi"'  100  (théorie  :  84,37). 

»  On  peut  également  l'évaluer  par  la  calcination  qui  laisse  l'argent  métallique,  mais 
comme  la  décomposition  est  explosive,  l'opération  demande  à  être  conduite  avec  spin 
pour  éviter  les  projections,  et  réussit  assez  rarement.  L'argent-cjanamide  est  complè- 
tement insoluble  dans  l'eau  ;  un  échantillon,  bouilli  pendant  plusieurs  heures  dans  l'eau 
pure,  ne  change  pas  de  poids  à  -j-^  près;  si  l'eau  est  ammoniacale,  il  y  a  une  légère 
dissolution  à  chaud,  mais  elle  ne  se  produit  pas  à  froid. 

»  Pour  déterminer  la  chaleur  de  formation  de  ce  corps  j'ai  employé  les 
deux  méthodes  suivantes  :  1°  synthèse  comme  dans  la  préparation;  1°  dis- 
solution dans  les  acides  étendus. 


(  783  ) 

D-Daiis  le  premier  cas,  j'ajoiile,  à  une  soliuion  titrée  d'azotate  rrargcnl  ammonia- 
cale, une  solution  titrée  do  cvanamide  en  quantité  tliéoriquement  correspondante  ou 
in  (|uantilé  inférieure;  dans  tous  les  cas,  le  phénomène  thermique  est  le  même.  La 
chaleur  déi;aj.'ée,   rapportée  à  la  molécule,   est    de  ()"^"',64  (mo\enne  entre  9'"'', 61   et 

9''^''.  67): 

G  Az'll-  diss.  -^  .-.(AzO^A^'  airimoniaca!)  diss. 

--aAzO'AzH'diss.  -i- C^X/.'Ag'^  sol -~<f'',')\ 

«  Celle  expérience  est  contrôlée  par  la  suivante  :  si  l'on  fait  réagir  la  solution  d'azo- 
tate d'argent  sur  une  solution  ammoniacale  de  cvanamide,  la  chaleur  dégagée  n'est 
plus  (|ue  8''^',.|6  (moenne  de  trois  expériences  identiques);  mais  j'ai  montré  que  la 
neutralisation  du  cjanamide  dissous  par  l'ammoniaque  en  excès  dégage  déjà  i'^''',38; 
ce  nombre,  ajouté  à  8«-'',46,  donne  le  total  9''-'',8.'i  qui  présente  avec  le  nombre  précé- 
dent un  accord  satisfaisant  (moyenne,  g"^"',-/",).  Pour  déduire  de  celte  donnée  le 
nombre  cherché,  il  fallait  avoir  la  constante  thermique  de  la  solution  de  sel  d'argent 
employée;  j'ai  répété  dans  le  calorimèlre  la  préparation  de  celle  solution,  en  ajoutant 
lie  l'ammoniaque  il  de  l'azotate  d'argent  jusqu'à  dis|iarition  complète  du  précipité  formé 
tout  d'aboid  ;  il  faut  pour  cela  environ  2  molécule*  damnioniatiue  et  la  chaleur  dégagée 
s'élève  à  8'^''',o3,  même  quand  il  \  a  excès  d'alcali  : 

AzO^Agdiss.  4-  p.  Az  I P  diss.— (AzOWg  ammoniacal)  diss S':^'i,o3 

)i  Dans  la  réaction  génératiice  du  c\anamide  d'argent,  i  molécule  d'ammoniaque 
se  porte  sur  l'acide  azotique  devenu  libre,  l'autre  resle  dans  la  liqueur  à  l'état  libre, 
mais  je  me  suis  assuré  qu'elle  n'exerce  aucun  eil'el  thermique  sur  le  précipité  formé. 
<)t\  |)iMit  donc  déduire  des  données  précédentes  l'équation  relative  à  la  formation,  à 
|iai'lii'  des  éléments,  du  cxanure  d'argent: 

G  H- Az'-f- Ag=-- CAz=Afj;=sol —  .jo'^'i 


»  Dans  la  seconde  série  d'expériences,  je  me  suis  servi  de  l'acide  azoli(|uo,  puis  de 
Il  Cl.  Dans  le  premier  cas,  il  finit  employer  un  grand  excès  d'acide  :  si  l'on  ne  prend 
que  la  quantité  théorique,  un  quart  à  peine  du  métal  esl  déplacé,  el  il  resle  beaucoup 
de  cvanamide  d'argent  non  attaqué;  avec  un  excès,  la  dissolution  est  presque  com- 
plète, mais  je  n'ai  pu  éviter  la  formation  des  llocons  noirâtres  que  j'ai  signalés.  I,e 
pliénoujène  thermique  correspondant,  rapporté  ;i  la  molécule,  esl  une  absorption  de 
I  i':"',2  : 

aAzO'il  diss.  4-  CAz=Ag-  sol..— CAzMl-  diss.  h-  lAzO^Ag  diss —  1  i"^'^!,.'. 

li  De  ce  nombre  on  déduit  immédiatement,  eu  se  rappelant  (|ue  l'acidité  île  l'eiiu 
n'inllue  pas  sur  la  chaleur  de  dissolution  du  cvanamide  : 

G  ■+-  Az'-h  Ag-—  GAz-.\g-  sol —  52':"',4 

))   Quand   on   fait  réagir  à   froid   un   excès  dllCI  étendu,  sur   rargenl-cvanamide, 
celui-ci   esl  enlièremenl  décomposé;  la   liqueur  esl   tout  à  fait  limpide  et  tout  l'Ag 
passe  à  lélal  de  chlorure  car  l'AzO'Il  même  bouillant  n'enlève  pas  la  moindre  trace 
C.   lî.    1897,  2- Semestre.  (T.  C\\\ .  .N    20. 1  'O'j 


(  784  ) 

à'\g  au  pi'écipilé  qui  se  foriue  île  suite.  La  clt!conij)Osiliou  est  donc  intégrale  et  se 
prête  tout  à  fait  à  des  mesures  calorimétriques;  elle  dégage  19''°',  2.5  (moyenne  entre 
If),  1 ,  19,32  et  19,33)  : 

CAz'^Ag-sol.  +  2  H  Cl  diss.=  2AgCl  sol.  +  CAzMlUliss -Hi9«'",25 

D'où  Ton  déduit  l'équation  de  formation 

0  + Az'^-i- Ag=^_CAz-Ag'- sol —  52^"' 

))  Ce  dernier  nombre  est  intermédiaire  entre  les  deux  premiers  ;  on  voit 
facilement  que  c'est  lui  cjui  a  le  plus  de  chances  d'être  exact;  en  effet, 
dans  la  décomposition  par  AzO'H,  la  liqueur  n'est  pas  parfaitement  lim- 
pide; la  décomposition  est  sans  doute  incomplète  par  suite  d'un  partage, 
très  inégal  d'ailleurs,  entre  l'acide  et  le  cyanamide,  et  le  nombre  qui  la 
mesure,  —  11^"', 2,  est  trop  faible  en  valeur  absolue;  s'il  en  est  ainsi,  le 
nombre  —  52,4  est  trop  élevé  en  valeur  absolue.  Le  premier  nombre. 
—  So^^',  résulte  d'expériences  plus  complexes,  oîi  il  peut  encore  y  avoir 
partage  du  métal,  et  présente  moins  de  chances  d'exactitude.  Le  dernier 
nombre,  au  contraire,  résulte  d'une  décomposition  reconnue  intégrale; 
les  chances  d'exactitude  semblent  être  de  ce  coté,  et  nous  admettrons  le 
nombre  correspondant. 

»  Ce  chiffre  est  tout  à  fait  d'accord  avec  les  propriétés  explosives  du 
composé  qui  nous  occupe;  celui-ci,  chauffé  à  l'air  libre,  se  décompose 
violemment  bien  avant  qu'on  ait  atteint  la  température  de  200".  J'ai  voulu 
voir  s'il  en  serait  ainsi  en  l'absence  d'oxygène;  un  poids  connu  de  cyana- 
mide d'argent  fut  enfermé  dans  un  tube  scellé,  où  j'avais  fait  le  vide; 
ce  tube  fut  porté  par  degrés  successifs  à  36o°;  le  corps  ne  manifestait 
aucune  trace  d'altération,  quoiqu'il  ait  été  maintenu  pendant  plusieurs 
heures  à  cette  température,  ainsi  qu'à  un  certain  nombre  de  températures 
intermédiaires.  Son  poids  n'a  pas  varié  et  sa  teneur  en  Ag  est  restée  fixe; 
ce  même  échantillon  se  détruit  violemment  à  200"  à  l'air  libre,  grâce  .sans 
doute  à  la  chaleur  dégagée  par  la  combustion  du  carbone,  laquelle  porte  à 
environ  i5o^^'  le  phénomène  thermique  correspondant  à  celte  destruc- 
tion .   » 

ZOOLOGIE.    —    Observations   sur  les    Crabes   fie   la   famille    des   Donppidés. 
Note  de  M.  E.-L.  Iîouvieu,  présentée  par  M.  A.  Milne-Edwards. 

«  Les  Dorippidés  sont  des  Crabes  qui  habitent,  pour  la  plupart,  les  pro- 
fondeurs plus  ou  moins  grandes  des  océans.  Avant  les  explorations  sous- 


(  785  ) 

marines  effecliiées  pendant  ces  vingt  dernières  années,  ils  se  réparlissaient 
dans  3  genres  (^Dorippe,  Ethusa,  Palicits)  et  ne  comptaient  pas  plus  de 
i3  espèces;  depuis,  leiu-  nombre  s'est  progressivement  élevé  à  60  espèces 
qui  se  distribuent  dans  9  genres.  Ayant  eu  à  ma  disposition  la  plupart  de 
ces  formes,  j'ai  pensé  qu'il  serait  utile  d'en  tirer  parti  pour  fixer  les  ori- 
gines et  l'évolution  de  la  famille. 

»  Si  les  Dromi'iés  se  placent  au  premier  rang  parmi  les  Crabes,  et 
rattachent  ces  derniers  aux  Macroures  du  groupe  des  Homards,  les  Dorip- 
pidés  viennent  immédiatement  ensuite  et  doivent  être  considérés  comme 
des  Dromidés  modifiés.  Ce  fait  est  aujoind'hui  admis  sans  conteste  par  le 
plus  grand  nombre  des  zoologistes;  mais  c'est  tout  ce  que  l'on  sait  sur 
l'origine  de  la  famille  et  personne  n'a  fixé  jusqu'ici,  avec  plus  de  précision, 
son  vrai  point  de  départ.  Or,  les  Dromidés  comprennent  trois  sous- 
familles  fort  distinctes  (IJomo/iens,  Dromicus,  Dynoméiuens),  et  l'on  est  en 
droit  de  se  demander  quelle  est,  de  ces  trois  sous-familles,  celle  dont 
sont  issus  les  Dorippidés. 

»  Cette  question  n'est  pas  difficile  à  résoudre.  Presque  tous  les  Dorip- 
pidés présentent  une  ligne  latérale  et,  dans  beaucoup  d'entre  eux,  les 
femelles  sont  munies  de  sillons  particuliers  sur  la  face  sternale  du  thorax. 
Ces  deux  caractères  fondamentaux  se  retrouvent  dans  les  Dromiens  et  les 
Dynoméniens,  et  comme  ils  font  défaut  chez  les  Homoliens,  cette  dernière 
sous-famille  se  trouve  de  fait  écartée.  D'un  autre  côté,  beaucoup  de  Dorip- 
pidés ont  un  rostre  franchement  triangulaire  comme  les  Dynoméniens;  en 
outre,  leur  groupe  le  plus  primitif,  celui  des  Palicés,  ressemble  à  cette 
dernière  sous-famille  par  ses  pattes  de  la  dernière  paire  qui  sont  seules 
modifiées  et  ramenées  sur  le  dos.  Les  Dorippidés  se  rattachent  donc  aux 
Dromidés  de  la  sous-famille  des  Dvnoméniens. 

»  Les  modifications  adajitatives  qui  ont  transformé  les  Dromidés  en 
Dorippidés  ont  essentiellement  porté  sur  les  organes  respiratoires.  L'appa- 
reil eiférent  a  évolué  d'une  manière  assez  progressive:  les  deux  orifices 
expiralcurs,  très  éloignés  chez  les  Dromidés,  se  sont  rapprochés  peu  à 
peu  et  ont  fini  par  se  fusionner  dans  une  gouttière  endostomienne  plus  ou 
moins  saillante  du  côté  frontal.  Mais  il  n'en  a  pas  été  de  même  des  orifices 
afférents.  Situés  à  la  base  même  des  pattes  antérieures  chez  les  Dromidés, 
tantôt  ils  se  sont  réduits  jusqu'à  se  fermer  complètement,  tantôt  ils  se  sont 
agrandis,  allongés  et  ont  pris  la  forme  d'une  fente  où  se  meut  l'article  ba- 
silaire  des  pattes-màchoires  externes,  avec  son  long  épipodite.  De  là  deux 


1 


(  786  ) 
sous-familles,  deux  séries  séparées,  qui  diffèrent  (railleurs  l'une  de  l'aulre 
par  d'autres  caractères  importants. 

))  Parmi  ces  derniers,  les  plus  typiques  sont  ceux  qui  ont  trait  à  l'ap- 
pareil génital  femelle.  Dans  les  espèces  delà  première  série,  l'orifice  sexuel 
femelle  est  re^té  à  la  base  des  pattes  de  la  troisième  paire  comme  chez 
les  Dromidés;  en  outre,  les  œufs  sont  peu  nombreux,  très  gros  et 
donnent  certainement  des  jeunes  peu  différents  de  l'adulte.  Dans  la  seconde 
série,  l'orifice  sexuel  femelle  est  devenu  sternal  comme  chez  les  Crabes,  en 
même  temps  que  les  œufs,  nombreux  et  petits,  produisent  des  formes  lar- 
A'aires  peu  avancées.  Je  ne  vois  pas  quelle  relation  existe  entre  ces  deux 
ordres  de  caractères;  mais,  en  ce  qui  concerne  la  position  des  orifices 
sexuels,  il  est  permis  de  dire  que  les  Dorippidés  du  premier  groupe  sont 
loin  d'avoir  achevé  leur  évolution,  car  les  Leucosiilés,  qui  s'en  rapprochent 
beaucoup,  présentent  déjà  ces  orifices  sur  la  face  sternale. 

).  Quant  à  l'évolution  |jarliculière  des  deux  sous-farailles,  elle  me  paraît 
être  en  rapport  élroil  avec  la  dimension  des  œufs.  Avec  de  gros  œufs  et  par 
conséquent  une  éclosion  tardive,  les  jeunes  sont  forcément  peu  différents 
de  l'adulte  et  mal  doués  au  point  de  vue  de  la  natation;  la  dissémination, 
et  par  suite  la  diversification  des  formes,  doivent  être  limitées.  Avec  de 
petits  œufs  et  l'éclosion  précoce  qui  en  résulte,  les  jeunes  sont  des  larves 
nageuses  très  propres  à  disséminer  et  à  faire  varier  les  formes.  En  fait,  les 
Dorippidés  de  la  première  série  sont  bien  moins  nombreux  que  la  seconde: 
on  en  connaît  lo  espèces,  contre  5o  qui  appartiennent  au  second  groupe. 

»  Comme  les  Dynoméniens  primitifs  (Acant/iot/romia,  Dy/ioinene  iirsiila 
très  voisine  de  la  D.  Filholl),  les  Dorippidés  ont  pris  naissance  dans  la  mer 
des  Antilles  et  dans  les  parties  voisines  du  Pacifique,  à  une  époque  où 
l'isthme  de  Panama  n'avait  pas  encore  surgi  du  fond  des  eaux.  I-a  mer  des 
Antilles,  en  effet,  ne  compte  pas  moins  de  aS  espèces  appartenant  à  tous 
les  genres,  sauf  les  genres  Cymonomops  et  Dorippe  qui  sont  ceux  oii,  dans 
chaque  sous-famille,  l'évolution  a  pris  sa  plus  grande  intensité.  Bien  plus, 
ce  sont  les  formes  primitives  qui  abondent  dans  la  mer  des  Antilles 
(i5  espèces  de  Paliciis  sur  22,  toutes  les  espèces  connues  des  genres  Cymo- 
palus  et  Coryco(lus),  tandis  que  les  formes  ultimes  dominent  dans  les 
ceniies  éloignés  de  cette  mer  (10  Dorippes  sur  12  dans  l'aire  indo-paci- 
fique occidentale,  Cymonomops).  Il  est  à  remarquer  que  plusieurs  espèces 
propres  à  la  mer  des  Antilles  se  retrouvent  dans  l'Atlantique  oriental,  ou 
sont  représentées  par  des  formes  très  voisines  dans  les  eaux  américaines  du 


(  7«7  ) 
Pacifique.  Joints  à  beaucnaj)  d'aulres  de  même  nature,  ces  faits  permettent 
fie  penser  que,  à  une  époque  peu  éloignée  de  nous,  le  détroit  de  Panama 
existait  encore  et  que  les  relations  entre  les  deux  rives  de  l'Atlantique 
étaient  beaucoup  plus  étroites  qu'aujourd'hui  (  '  ).  » 


ZOOLOGTK.  —  S(ir  un  /vpe  /wiiveau  (Meichn\kn\c\lci  n.  g  )  d'ogr/nismes  pa- 
rasites des  Gregari  fies.  Note  (le  MM.  Malrick  Caulleky  et  Félix  Mesml, 
présentée  par  M.  Duclaux. 

«  Les  points  sablonneux  des  côtes  de  la  Hague  (anses  de  V^auville,  d'Es- 
calgrain,  de  Saint-Martin)  présentent,  entre  autres  Anncliiles,  le  Spt'o  Mar- 
tinensis  Mesnil,  «pu'  renferme,  d'une  façon  assez  constante,  dans  le  tube 
digestif,  une  Grégarine  aplatie  {fig.  i-j)  mesurant  jusqu'à  200  y.  (proba- 
blement (7.  Spionis  K(")li.).  Chez  les  individus  provenant  d'Escalgrain,  nous 
avons  trouvé,  dans  la  (Irégarine,  \\\\  organisme  parasitaire  d'un  type  assez 
particulier. 

»  Glioz  les  Grégaiiiieà  iioriii.iles,  l'enlocUe  esl  con~liliié  par  des  granulations  Uès 
uniformes,  au  milieu  desquelles  tranche  le  novau.  Chez  certaines,  au  contraire,  dans 
l'entocvle,  se  délaclienl  nue  ou  plusieurs  vacuoles  claires,  peu  réfringentes  (y7^.  1). 
Chez  d'autres,  l'entocyte  est  parcouru,  dans  tous  les  sens  et  dans  toute  sa  masse,  par 
des  traînées  hyalines,  peu  réfringentes,  d'un  calibre  sensiblement  constant  et  dont 
la  ftif.  2  ne  reproduit  qu'imparfaitement  l'aspect.  Chez  d'autres  enfin  {  fiff.  3), 
l'eiilocjle  renferme  des  corj)s  (iguiés,  de  forme  constante,  à  contours  bien  marqués, 
assez  réfringents,  allongés  suivant  l'axe  de  la  Grégarine,  en  un  fuseau  mesurant  3o  ;ji  à 
Jo  a  de  long  sur  4  1^-  de  large.  Ils  peuvent  coexister  avec  les  traînées;  ils  sont  souvent 
en  grand  nombre  (une  centaine  environ)  cl  remplissent  alors  à  peu  près  complètement 
le  volume  de  la  Grégarine. 

»  Dans  tous  les  cas,  le  no\au  de  celle-ci  est  parfaitement  intact,  ce  qui  exclut  toute 
connexion  entre  les  phénomènes  précédents  et  sa  s|)orulalion.  De  plus,  quand  ces  al- 
térations existent,  elles  atteignent  presque  tous  les  individus,  quelle  que  soit  leur 
taille,  habitant  un  même  Spio.  Ces  ciiconstances  suggèrent  l'hypothèse  d'un  para- 
sitisme. 

»   L'étude  des  mat^-riaux  fixés,  colorés  et  coupés  fournit  les  résultats  suivants.  Les 


(')  Les  deux  sous-familles  dont  j'ai  parlé  plus  haut  sont  celle^  des  CYCLODORIP- 
PINES  et  des  DOr.lPI'LNÉS.  Dans  un  travail  ultérieur,  je  montrerai  que  la  pieraière 
se  divise  naturellement  en  deux  ti-ibus  :  Cymcxomés  {Cyinopoliis,  Cyinonomux)  et 
CvcLODORM'PÉs  {Coifcod/is.  C Yclodorippe ,  Cywonomops),  la  seconde  en  deux  auties  : 
pALicês  {l'(tliciis)  et  Doiiii'PÉs  (t't/iiis/i.  F.lliiiaiiia.  Itnrippe). 


(  788  ) 

vacuoles  claires  el  les  traînées  liyalines  sont  (Upoiiv.-iies  de  membrane  et  renferment 
une  série  de  petits  corps  colorables  (noyaux),  arrondis  ou  légèrement  allongés,  générale- 
ment  assez  irréguliers  de  forme,  mesurant  environ  i  |x;  chacun  d'eu\  est  entouré  d  une 
couche  de  protoplasme  assez  homogène.  Il  y  a,  dans  une  vacuole,  un  certain  nombre 
de  cellules  ainsi  constituées,  isolées  ou  réunies  par  deux  (schéma  i').  Dans  une 
traînée,  on  a  généralement  une  disposition  en  streptocoque  (schéma  2');  quelquefois 
pourtant  les  cellules  sont  séjiarées  (schéma  2").  La  multiplication  scissipare  est  évi- 
dente; le  fait  qu'on  trouve  des  ensembles  de  deux  cellules  dont  l'une  est  nettement 
plus  petite  que  l'autre  {fig.  i'  et  2")  semble  indiquer  une  gemmiparilé  (cela  s'ob- 
serve surtout  sur  des  Grégarines  écrasées  vivantes). 

»   Les  corps  en  fuseau  sont  des  kystes  {fig.  3').  à  membrane  épaisse.   Leur  portion 
médiane  (sur  les  |  de  la  longueur)  est  légèrement   renflée  el  renferme  des  corpuscules 


nucléés  (fig.  3")  bien  individualisés,  de  21^,5  de  long,  généralement  au  nombre  de  16, 
disposés  sur  deux  lignes,  sauf  aux  extrémités  {fig.  3').  Les  deux  bouts  du  fuseau  sont 
pleins  et  ont  une  affinité  spéciale  pour  les  colorants  qui  en  imprègnent  d'abord  la 
partie  axiale. 

»  Ces  diverses  formations  ne  nous  paraissent  pouvoir  s'interpréter  que  comme  les  états 
successifs  d'un  organisme  parasite  de  la  Grégarine.  Le  début  de  l'infection  est  marqué 
par  une  vacuole  dans  l'entocvle.  Le  cas  où  celui-ci  oiTre  plusieurs  vacuoles  isolées 
correspond  soit  à  une  infection  répétée,  soit  à  une  multi])lication  endogène  de  l'élé- 
ment parasitaire  primitif. 

»  Dans  chaque  vacuole,  la  cellule  infestante  se  multiplie  à  la  fois  par  scisstpa  11  la  et 
par  bourgeonnement  {fig,  i',  2'  et  ■?.")  et  est  le  point  de  départ  soit  d'un  groupe  for- 
mant une  grande  vacuole,  soit  d'une  traînée.  Le  parasite  se  propage  ainsi  graduelle- 
ment dans  toute  la  Grégarine.  La  formation  des  kystes  doit  être  rapide  et  simultanée  ; 
elle   a   Heu   quand   la   Grégarine   est   complètement    envahie,    ])robablement   lorsque. 


(  7»9  ) 

épuisée,  elle  ne  peut  plus  fournir  à  un  accroissement  du  parasite.  Le  détail  de  ta 
genèse  des  kystes  est  difficile  à  suivre;  ils  résultent,  autant  que  nous  l'avons  observé 
d'une  transformation,  in  situ,  de  portions  de  traînées  qui  s'entourent  d'une  membrane, 
augmentent  ainsi  de  réfringence,  et  renferment  d'emblée  un  certain  nombre  de  cel- 
lules. Peut-être  celles-ci  se  divisent-elles  transversalement  pour  former  les  deux  files 
observées;  finalement  elles  deviennent  les  éléments  figurés  en  i"  que  nous  considérons 
comme  des  spores.  Des  éléments  lioninlogues  paraissent  exister  librement  en  dehors 
des  kystes. 

»  Les  kystes  constituent  la  forme  de  résistance  et  de  propagation  <lu  parasite.  Il  est 
probable  que  la  Grégarine  liiiit  par  se  rompre,  et  les  kystes,  mis  en  liberté,  peuvent, 
après  dissolution  ou  rupture  de  leur  membrane  sous  l'influence  du  liquide  intestinal 
de  l'Annélide,  foaiiiir  des  éléments  d'infection  à  d'autres  Grégarines.  Cette  évolution 
du  kyste  peut  se  produire  soit  dans  l'individu  même  de  Spio  où  il  s'est  formé,  soit, 
après  rejet  à  l'extérieur,  dans  un  autre  individu.  L'infection  des  Grégarines  peut  être 
très  précoce;  nous  avons  trouvé  le  parasite  à  divers  états  dans  des  céphalins.  Parmi 
les  5/>j'o  d'Escalgrain,  3o  pour  loo  au  moins  présenlaieni  des  Grégarines  contaminées. 

»  Nous  proposons  pour  le  |)arasile  le  nom  générique  de  Melehnikovella. 
Jj'espèce  qui  vient  d'être  étudiée  s'appellera  M.  Spionis. 

»  Nous  avons  trouvé  une  autre  espèce  très  voisine  dans  une  Grégarine 
{.fis-  'l^  ^"  ^  (^'-  -^"c/iorina)  du  lube  digestif  d'un  Capitellien  (CapiteHides 
G^arr// Mesnil  ),  recueillie  également  sur  la  côte  de  la  Ilague.  Metchni- 
k(wella  Capilellides  a  des  kystes  {fig-  4')  légèrement  arqués,  quelquefois 
un  peu  enflés  au  milieu  de  la  partie  concave,  mesurant  So^  sur  S^^j  et 
renfermant  environ  32  corpuscules. 

»  Certains  auteurs  avaient  déjà  observé  des  kystes  de  Melchnikovella, 
mais  sans  réussir  à  les  interpréter.  Claparède  (  '  )  a  figuré  ceux  d'une  espèce 
parasite  d'une  Grégarine  de  l'Iiyllodoce;  il  les  a  considérés  comme  étant 
probablement  des  pseudonavicelles  de  la  Grégarine,  formés  dans  l'entocyte, 
sans  enkyslement  préalable.  Il  s'agit  sans  aucun  doute  d'une  Metchniko- 
vella. 

»  Léger  (^"  )  a  signalé  dans  l'entocyte  deux  Grégarines  (^Platycyslis  sp.  et 
Sycia  inopinata  Léger),  habitant  le  tube  digestif  d'un  Cirratulien  {Audoui- 
nia  sp.),  des  corpuscuiesqui  sont  certainement  des  kystes  de  Metchnikovella  ; 
il  a  bien  noté  l'intégrité  du  noyau  des  Sycia,  mais  n'ayant  vu  ni  la  structure 


(')  Claparède,  Etudes  sur  les  Annélides,  Turbellariés,  Opalines,  Grégarines 
observés  dans  les  Hébrides  {Mém.  Soc.  Phys.,  Genève,  1861,  p.  lâg,  PI.  W ,fig.  8-9). 

(')  Légkr,  Reclierclies  sur  les  Grégarines  {Tablettes  zoologiques,  t.  III  :  Poitiers, 
1892,  p.  87-91,  PI.  \,Jig.  3-8  et  i3-i6). 


(  79^'  ) 
des  kvstes,  ni  lessUulfs  qui  précèdenlKnir  formation,  il  n'en  a  pas  reconnu 

la  véritable  nature. 

»  Nous  considérons  provisoirement  connue  spécifiquement  distincts  les 
parasites  de  Grégarines  différentes.  La  forme  et  les  dimensions  des  kystes, 
le  nombre  des  spores  cpi'ils  contiennent,  paraissent  devoir  fournir  des 
caractères  précis  pour  séparer  les  diverses  espèces  de  Mclchridoirlla. 
D'après  les  faits  précédents,  ce  doivent  être  des  organismes  assez  répandus, 
au  moins  chez  les  Grégarines  intestinales  des  Annélides  marines. 

»  La  Metchnikovella  ne  nous  parait  avoir'  d'affinités  bien  précises  avec 
aucun  des  groupes  particuliers  d'organismes  inférieurs.  Peut-être,  par  sa 
multiplication  à  la  (ois  scissipare  et  gemmipare.  par  l'apparition  brusque 
de  formes  de  résistance  à  aspect  réfringent,  n'est-elle  pas  sans  analogie 
avec  les  Holospom  Hafkitie('),  parasites  du  macro-  ou  du  micronucleus 
des  Infusoires  ciliés.  Mais,  chez  cet  organisme,  il  n'y  a  pas  de  kystes  pluri- 
cellulaires;  de  plus  \es  Holospom  ne  se  présentent  que  rarement  en  longues 
traînées  (-).  Comme  les  Bo'ospo/a,  les  Mclcluiikove'la  sont  donc  pour  le 
moment  très  isolées.  « 


PHYSI0T,0GIE  PATHOLOGIQUE.  —Sur  une  bactérie  pathogène  i>our  le  i'/ijl- 
loxera  et  pour  certains  Acariens.  Note  de  M.  L.  Dubois,  i)résenlée  par 
M.  Ranvier. 

((  Cet  élément  microbien  a  été  rencontré  ilans  un  mélange  de  terre  et 
de  fumier,  laissé  en  sac  depuis  plusieurs  années,  à  une  profondeur  d'environ 
o'",5o. 

»  Il  détermine,  chez  certains  Hémiptères,  une  véritable  infection,  ayant 
probablement  la  voie  buccale  pour  porte  d'entrée.  Les  corps  des  insectes 
qui  ont  succombe  renferment  le  microrganisme,  qu'il  est  parfois  possible  de 
retrouver  à  l'examen  microscopique  et  à  la  culture.  Enfin,  dans  certains 
sols,  il  paraît  susceptible  de  conserver  sa  virulence  pendant  un  très  long 
temps. 

»   Il  se  présente  sous  deux  formes  :  filaments  longs  de  4;^-  à  7;-'-,  grêles. 


(')   fÎAFKiXË,  Ann.  Insl.  Pasleiir,  t.  1\',  1890,  p.  k'|S  et  suivanles,  PI.  IIi-I\  . 
('-)  Balbiaiii   {./otirn.   de  Pliysiologie  de   l7iomnic  cl  des  a/u'niaii.r,  l.  IV,  iSGi, 
p.  509  et  suiv;iiUes)  on  a  cependant  observé. 


s' 


(  79ï  ) 
ondulés,  mesurant  oi^, 3  à  oi^,4  de  large,  ou  coccus  tie  01^,2  à  0^,3,  peu  mo- 
biles, à  zone  annulaire  nettement  différenciée  par  une  teinte  plus  sombre, 
entourant  une  partie  centrale  plus  claire,  mais  ne  présentant  jamais  de 
vacuole.  Il  ne  semble  pas  que  ces  cocci  soient  des  spores,  car,  dans  cer- 
taines cultures,  ils  constituent  la  presque  totalité  des  éléments. 

«  Ces  éléments  microbiens  ne  sont  que  peu  ou  pas  colorables  par  les 
méthodes  usuelles. 

»  La  technique  f|ui,  jusqu'à  présent,  m'a  donné  les  résultats  les  moins  mauvais  est 
la  suivante  : 

»  A  lo"^"^  d'une  solution  de  tannin  à  ?.5  pour  100,  ajouter  une  solution  de  sulfate  fer- 
reux jusqu'à  coloration  noire.  Chauffer  le  mélange  à  Se"  et  v  laisser  la  lamelle  vingl- 
cinq  minutes.  Plonger  alors  la  lamelle,  sans  la  laver,  quinze  minutes,  dans  une  solution 
de  potasse  à  i  pour  100.  Laver  à  l'eau.  Colorer  à  chaud,  avec  solution  anilinée  sodique 
de  fuchsine.  Examiner  dans  l'eau. 

»  La  coloration  est  instable  et  s'obtient  difficilement  avec  les  formes  en  cocci  et  les 
vieilles  cultures, 

»  Cette  bactérie  est  anaérobie,  du  moins  avec  les  milieux  de  culture 
habituels.  Elle  ne  se  développe  bien  qu'en  l'absence  d'oxygène,  mais  la 
culture  n'est  jamais  luxuriante.  Les  limites  de  température  les  plus  propices 
à  sa  végétabilité  oscillent  entre  20°  et  3o°. 

»  Les  expériences  ont  surtout  élé  faites  avec  le  Phylloxéra,  dont  il  est 
actuellement  très  facile  de  se  procurer  des  échantillons. 

»  Avec  des  racines  phylloxérées,  j'ai  formé  12  lots  : 

»  1  et  2.  Racines  placées  sur  une  couche  de  buvard,  et  ensemencées  avec  la  bac- 
térie. 

I)  3  a  10.  Racines  mises  en  terre  dans  des  vases  à  germination  et  ensemencées  avec  la 
bactérie. 

i>  11  et  12.  Racines  mises  en  terre,  non  ensemencées,  destinées  à  servir  de  témoins. 

»  Au  bout  de  deux  jours,  les  insectes  de  1  et  2  avaient  succombé. 

»  Après  cinq  jours,  on  ne  trouvait  plus  d'insectes  vivants  dans  aucun  des  vases  en- 
semencés. 

»  Parfois  il  a  été  possible  de  découvrir  la  bactérie  dans  le  corps  des  insectes  morts. 

»  Dans  les  témoins  11  et  12,  au  bout  de  sept  jours,  on  trouvait  encore  de  nombreux 
insectes  vivants. 

»  La  virulence  île  l'élément  microbien  paraît  varier  suivant  la  constitu- 
tion chimique  du  sol  et  les  influences  atmosphériques.  » 


C.  U,,  1897,  2*  Semestre.  (T.  CN.W,  N"  20.)  I  03 


(  792  ) 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —    Sur  la  détcnnination  du  sexe  chez  le  Chanvre. 
Note  de  M.  Molliard,  présentée  par  M.  G.  Bonnier  (  '  ). 

«  Les  différentes  expériences  faites  jusqu'ici  sur  le  Chanvre  pour  re- 
chercher si  les  conditions  extérieures  peuvent  avoir  une  influence  sur  la 
détermination  du  sexe  à  partir  de  la  graine,  ou  si,  au  contraire,  ce  sexe  est 
définitivement  déterminé  une  fois  la  graine  constituée,  semblent  montrer 
que,  quels  que  soient  le  terrain,  l'exposition,  le  climat,  etc.,  la  propor- 
tion des  pieds  mâles  et  femelles  est  sensiblement  constante  pour  un  même 
lot  de  graines  (^)  ;  les  variations  naturelles  du  milieu  semblent  donc  avoir 
une  action  nulle  sur  la  détermination  du  sexe  d'une  graine  donnée,  ou  du 
moins  une  action  se  traduisant  par  une  variation,  dans  le  rapport  des  indi- 
vidus mâles  aux  individus  femelles,  qui  est  de  même  ordre  que  les  erreurs 
de  statistique. 

»  Cependant  Gasparrini  (  '  )  dit  que,  dans  des  conditions  extraordinaires, 
telles  que  des  semis  hâtifs,  on  peut  obtenir  des  pieds  hermaphrodites  de 
Chanvre;  il  ne  dit  rien  de  la  nature  des  graines  qui  ont  donné  ces  indivi- 
dus hermaphrodites,  dont  plusieurs  tératologistes  ont  signalé  l'existence. 

»  Il  m'a  suffi,  pour  réaliser  un  ensemble  de  conditions  qui  amène  la 
transformation  des  organes  mâles  du  Chanvre  en  organes  femelles,  de  se-  V' 

mer  en  pots,  dans  la  serre  du  laboratoire  de  Botanique  de  la  l'acuité  des  Çj 

Sciences,  des  graines  de  Chanvre  appartenant  à  un  même  lot  que  celles  ,;. 

qui  m'ont  servi  à  d'autres  expériences,  faites  dans  des  conditions  qui 
s'éloignaient  peu  des  conditions  de  culture  ordinaire  et  qui  ne  m'ont  alors 
donné  que  des  individus  parfaitement  normaux. 

»  Un  grand  nombre  des  pieds  mâles  cultivés  en  pots  présentaient  des 
modifications  plus  ou  moins  profondes  dans  les  fleurs,  modifications  con- 
sistant essentiellement  dans  la  transformation  des  étamines  en  carpelles; 
i'ai  pu  observer  toutes  les  transitions  entre  la  fleur  mâle  et  la  fleur  femelle 
normales;  je  n'insisterai  pas  ici  sur  les  transformations  que  subit  ainsi  la 


(')  Travail  du  laboratoire  de  Botanique  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris,  dirigé 
par  M.  G.  Bonnier. 

(-)  Voir  G.  Briosi  et  G.  Tognini,  [iitorno  alla  analojnia  délia  Canapa.  I.  Organi 
sessuali.  Milano,  1894. 

(^)  G.  Gasparki.m,  Riceiche  sulla  einbi-iogenla  délia  Canapa.  Napoli,  1862. 


(  79^  ) 
fleur  mâle  et  qui  tendent,  au  point  de  vue  de  la  morphologie  pure,  à  faire 
regarder  la  fleur  du  Chanvre  comme  unisexuée  fondamentalement  et  non 
par  avortement. 

»  C'est  surtout  au  point  de  vue  physiologique  que  ces  transformations 
me  semblent  avoir  de  l'intérêt.  Dans  une  des  expériences  que  je  rapporte, 
j'ai  constaté  que,  sur  147  graines  qui  s'étaient  développées  (160  avaient 
été  mises  à  germer),  1 19  avaient  donné  naissance  à  des  individus  à  fleurs 
femelles  bien  constituées  et  les  28  autres  à  des  pieds  mâles  à  fleurs  toutes 
plus  ou  moins  transformées  ;  on  compte  donc  ici  4^5  individus  femelles 
pour  100  individus  mâles  transformés.  Supposons  encore  que  les  1 3  graines 
qui  n'ont  pas  germé  aient  donné  des  pieds  mâles,  cela  ferait  encore 
290  pieds  femelles  pour  100  mâles;  or,  dans  les  centaines  de  statistiques 
que  j'ai  faites  sur  des  pieds  de  Chanvre  provenant  du  même  lot  de  graines 
et  mises  à  germer  dans  des  conditions  normales,  statistiques  effectuées 
siu"  des  nombres  comparables  â  ceux  dont  il  vient  d'être  question,  j'ai  tou- 
jours trouvé,  pour  100  individus  mâles,  de  72  à  164  pieds  femelles.  li  me 
parait  donc  évident  qu'ici,  parmi  les  individus  femelles,  s'en  trouvent  pro- 
venant de  graines  qui,  dans  des  conditions  normales,  auraient  donné 
naissance  à  des  individus  mâles.  Nous  sommes  d'ailleurs  confirmés  dans 
cette  manière  de  voir  par  les  nombreuses  transformations  qui  nous  font 
observer,  sur  des  pieds  comptés  comme  mâles,  des  fleurs  différant  à  peine 
des  fleurs  femelles.  En  ne  tenant  compte  que  de  l'examen  morphologique, 
ces  dernières  nous  ap|)araissent  coumie  la  dernière  transformation  des 
fleurs  des  pieds  mâles;  en  dehors  des  considérations  de  statistique,  nous 
assistons  donc  ici,  en  quelque  sorte,  à  la  transformation  d'un  sexe  dans 
l'autre,  souvent  sur  un  même  pied,  mais  plus  nettement  encore  en  consi- 
dérant l'ensemble  des  fleurs  modifiées. 

»  A  la  plupart  des  très  nombreuses  expériences  entreprises,  soit  sur  des 
animaux,  soit  sur  des  végétaux,  pour  étudier  l'influence  du  milieu,  plus 
particulièrement  de  l'aliment,  sur  la  détermination  du  sexe  à  partir  de 
l'œuf  ou  d'un  stade  embryonnaire  quelconque,  on  peut  reprocher  qu'il 
n'est  pas  tenu  compte  des  individus  qui  disparaissent  au  cours  des  expé- 
riences, et  que  celles-ci  nous  renseignent  mieux  sur  la  résistance  de  tel  ou 
tel  sexe  à  diverses  conditions  que  sur  le  problème  qu'on  s'était  posé. 
L'expérience  que  je  rapporte,  et  que  j'ai  reproduite  plusieurs  fois,  échappe 
à  ce  grave  reproche,  car  :  1°  il  est  tenu  compte  de  toutes  les  graines 
semées;  2"  sur  un  pied,  considéré  isolément,  on  assiste  â  la  transformation 
d'un  sexe  dans  un  autre. 


(  794  ) 
»  La  théorie  actuellement  dominante,  sur  les  causes  de  la  détermination 
de  tel  ou  tel  sexe,  est  qu'une  nutrition  abondante  favorise  la  production 
d'individus  femelles;  or,  les  pieds  de  Chanvre  dont  il  est  question  étaient 
dans  de  très  mauvaises  conditions  de  développement,  conditions  qu'il  me 
reste  à  préciser  et  à  isoler  par  de  nouvelles  expériences  ;  leur  taille  dé- 
passait à  peine  o^.ao;  ils  étaient  1res  peu  ou  pas  ramifiés  et  mouraient  peu 
de  temps  après  leur  floraison  ;  en  admettant  que  la  loi  formulée  plus  haut 
soit  généralement  exacte,  elle  souffre  ici  une  exception  très  nette  :  la 
transformation  plus  ou  moins  complète  des  étamines  en  carpelles  accom- 
pagne ici  un  très  faible  développement  de  l'appareil  végétatif. 

»  En  résumé,  les  expériences  que  je  viens  de  rapporter  montrent  : 
)>    1°  Que  le  milieu  peut  agir  sur  la  détermination  du  sexe  du  Chanvre,  à 
partir  de  la  graine; 

»  2°  Que,  contrairement  à  la  théouie  actuellement  admise,  la  transfonnalion 
des  fleurs  mâles  en  fleurs  femelles  s'opère,  en  ce  cas,  dans  des  conditions 
désavantageuses  pour  le  développement  de  l'appareil  végétatif.  » 

PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Action  des  sels  minéraux  sur  la  forme  et  la 
structure  du  Lupin.  Note  de  M.  Dassonville,  présentée  par  M.  Gaston 
Bonnier  ('). 

,(  J'ai  étudié  l'action  des  sels  minéraux  sur  la  végétation  du  Lupin  en 
opérant  de  la  façon  que  j'ai  décrite,  dans  une  Note  précédente,  au  sujet  de 
diverses  Graminées;  c'est-à-dire  que  j'ai  fait  germer  des  graines,  les  unes 
dans  l'eau  distillée,  les  autres  dans  la  solution  de  Rnop. 

»  Ces  recherches  ont  porté  sur  vingt-cinq  graines,  dans  chaque  culture; 
elles  ont  donné  les  résultats  suivants  : 

»  1°  Morphologie  externe.  —  A.  Racine.  —  Dans  les  sels,  la  racine  principale, 
lonc'ue  de  20"",  est  grêle  dans  ses  deux  tiers  inférieurs;  puis  elle  augmente  progres- 
sive^raent,  mais  sans  dépasser  3"-"  au  niveau  de  l'axe  hypocolylé.  Les  flancs  sont  garnis 
de  nombreuses  radicelles  ramifiées,  atteignant  5""  de  long  et  irrégulièrement  dis- 
posées. L'extrémité  inférieure  est  terminée  par  une  coiffe  apparente. 

»    Dans  Tenu  distillée,  la  racine  atteint  au  plus  S""™  de  long.  Son  diamètre  atteint  \"-\ 


(>)  Trrvr>il  du  lidioratoire  de  Biologie  végétale  de  Fontainebleau,  dirigé  par  \\.  G. 
Bonnier. 


(  795  ) 

Sur  deux  génératrices  opposées  sortent  des  radicelles  très  courtes  (S"""),  assez  épaisses, 
concrescentes  entre  elles  et  qu'on  peut  détacher  d'un  seul  bloc,  en  laissant,  sur  la 
racine  principale,  deux  profonds  sillons. 

»  B.  Tiges  et  feuilles.  —  L'axe  hypocotylé  est  trois  fois  plus  long  (8'''")  dans  la 
solution  saline  que  dans  l'eau  distillée  ;  les  diamètres  sont  à  peu  près  les  mêmes.  La 
tige  est  courte  dans  les  deux  cas  ;  mais,  tandis  que,  dans  la  solution  de  Knop,  elle 
donne  naissance  à  des  folioles  largement  étalées  (de  12"""  en  moyenne),  longuement 
pétiolées,  à  limbe  épais  et  de  couleur  verte  tirant  sur  le  jaune,  dans  l'eau  distillée,  les 
folioles  restent  ployées  suivant  leur  nervure  médiane,  ont  une  surface  moindre  et  ont 
une  couleur  vert  foncé  ;  le  pétiole  est  relativement  court. 

»  2°  Morphologie  intehkk.  —  A.  Hacine.  —  En  présence  des  sels,  les 
dimensions  des  cellules  de  la  moelle  cl  de  l'écorce  sont  augmentées.  Ce 
fait  est  surtout  accentué  pour  l'endoderme  ;  en  outre,  les  parois  des  cellules 
de  cette  assise  sont  très  peu  lignifiées.  Il  faut  une  grande  attention  pour 
reconnaître,  sur  les  faces  latérales,  un  point  à  peine  perceptible  et  que 
colore  le  vert  d'iode.  Dans  l'eau  distillée,  les  cellules  de  l'endoderme  sont 
trois  fois  moins  grandes  ;  leurs  faces  latérales  sont  très  fortement  lignifiées 
dans  toute  leur  étendue. 

»  La  solution  de  Knop  augmente,  en  outre,  le  nombre  des  fibres  péri- 
cvcliques  de  la  racine  ;  elle  les  répartit  d'une  façon  régulière,  mais  elle 
diminue  l'épaississement  de  cliacune  d'elles.  Toutefois  les  modifications  de 
l'appareil  vasculaire  sont  les  plus  importantes  : 

»  Vers  l'extrémité  de  la  racine,  le  bois  primaire  a  deux  faisceaux  égaux 
dans  chaque  culture  ;  mais  les  parois  des  vaisseaux  sont  plus  lignifiées  dans 
l'eau  distillée  et  leur  lumière  est  plus  faible. 

»  Dans  la  solution  de  Knop,  les  premières  traces  de  segmentation  cel- 
lulaire commencent  vers  le  tiers  à  partir  de  l'extrémité  inférieure  de  la 
racine.  A  ce  niveau,  l'appared  vasculaire  est  représenté  par  les  faisceaux 
primaires  auxquels  s'adjoignent  deux  systèmes  de  vaisseaux  dont  les  ori- 
gines distinctes  exigent  quelques  mots  d'explication.  Si  l'on  examine  les 
coupes  prises  au  tiers  inférieur,  on  voit  que  les  faisceaux  ligneux  sont  garnis 
sur  leiu's  fiancs  de  larges  cellules  non  segmentées.  Plus  haut,  ces  cellules 
se  divisent,  lignifient  leur  paroi  et  forment  ainsi  des  arcs  de  métaxylème 
adossés  aux  faisceaux  primaires. 

»  C'est  au  niveau  du  liber  primaire  que  l'assise  génératrice  normale 
commence  à  donner  ses  premiers  cloisonnements.  Cette  assise  différencie 
aussitôt  son  bois  à  l'intérieur;  et,  ce  bois  secondaire  venant  s'unir  aux 
arcs  de  métaxylème  dont  je  viens  de  parler,  il  se  constitue  un  anneau 
ligneux  complet  qui  a,  comme  je  viens  de  le  dire,  deux  origines  différentes. 


I 


(  796  ) 

Le  cloisonnement  de  l'assise  génératrice  s'avance  progressivement  vers 
le  dos  du  faisceau  primaire.  La  difFérenciation  défiiiiLive  de  ce  méristème 
se  fait  très  lentement.  Aussi  voit-on  en  dehors  du  métaxylème  primaire 
quelques  rares  vaisseaux  à  parois  non  encore  lignifiées,  qui  sont  les  vraies 
formations  secondaires. 

»  Dans  l'eau  distillée,  les  larges  cellules  situées  sur  le  flanc  des  faisceaux 
ligueux  primaires  se  segmentent  et  ne  se  différencient  pas  en  métaxylème 
primaire.  C'est  le  développement  précoce  de  l'assise  génératrice  secon- 
daire qui  pourvoit  à  la  formation  de  l'appareil  vasculaire.  En  effet,  le 
fonctionnement  de  cette  assise  commence  tout  près  du  sommet.  En  outre, 
ce  n'est  plus  au  niveau  du  liber  que  se  produisent  ses  premiers  cloisonne- 
ments et  qu'elle  atteint  son  maximum  d'activité  :  c'est  à  droite  et  à  gauche 
des  faisceaux  primaires,  aux  endroits  mêmes  où  les  sels  déterminent  la 
lignification  la  plus  intense  du  métaxylème. 

»  Les  faisceaux  primaires  ne  présentent  donc  plus,  sur  leurs  flancs,  du 
métaxylème,  mais  du  bois  secondaire.  Dans  toute  l'étendue  de  la  région 
moyenne,  les  arcs  de  bois  secondaire  restent  éloignés  l'un  de  l'autre  au 
niveau  du  liber  primaire;  il  ne  se  forme  pas  d'anneau  ligneux  complet. 

»  A  ces  différences  essentielles  il  convient  d'ajouter  que,  dans  la  solu- 
tion saline,  les  vaisseaux  sont  plus  nombreux,  ont  un  diamètre  plus  grand 
et  des  parois  moins  lignifiées. 

»  B.  Organes  aériens.  —  Les  parties  les  plus  âgées  de  la  tige  montrent, 
dans  l'eau  distillée,  9  à  12  faisceaux  libéro-ligneux  répartis  régulièrement 
autour  de  la  moelle.  Deux  d'entre  eux,  diamétralement  opposés,  sont 
beaucoup  plus  gros  que  les  autres. 

))  Dans  la  solution  saline  on  trouve  un  anneau  continu  de  bois  secon- 
daire; cet  anneau  est  plus  épais  aux  points  qui  correspondent  à  ceux 
où,  dans  l'eau  distillée,  on  observe  les  plus  gros  faisceaux.  ■ 

»  Le  liber  montre  des  différences  de  même  ordre. 

»  Les  feuilles  présentent  dans  leurs  nervures  des  différences  de  même 
sens  que  celles  observées  dans  la  tige.  Les  parties  purement  parenchymâ- 
teuses  ne  présentent  entre  elles  que  des  différences  faibles. 

»  En  résumé,  la  présence  des  sels  dissous  dans  l'eau  augmente  le 
nombre  et  le  diamètre  des  vaisseaux  et  retarde  leur  lignification  dans  tous 
les  organes  du  Lupin. 

»  Elle  détermine  la  formation  d'un  anneau  fermé  de  bois,  aussi  bien  dans 
la  lige  que  dans  la  racine;  tandis  que,  dans  l'eau  distillée,  les  vaisseaux 


I 


I 


(  797  ) 
sonl  groupés  en  faisceaux  isolés  dont  le  nombre  varie  suivant  le  membre 
considéré. 

»   Elle  augmente  le  nombre  des  fibres  péricycliques  mais  retarde  leur 
sclérification  et  les  repartit  en  assises  régulières. 

»   Elle  diminue  la  lignification  de  l'endoderme  de  la  racine  et  laisse 
prendre  aux  cellules  de  cette  assise  un  développement  plus  considérable. 

»   Elle  augmente  les  dimensions  des  cellules  de   la  moelle  et  de  l'é- 
corce.  » 


CHIMIE  VÉGÉTALE.   —  Sur  la  composition  de  l'avoine. 
Note  de  M.  Olivier  de  Rawton.  (Extrait.) 

"  ...  Le  péricarpe  ou  jiellicule  enveloppante  du  grain  d'avoine  renferme, 
au  moins,  trois  corps  que  l'on  peut  obtenir  à  l'état  cristallisé;  l'un  d'eux 
est  le  glucoside  vanillique  qui,  oxydé  par  les  moyens  ordinaires,  donne 
le  givre  de  la  gousse  de  vanille,  dans  la  proportion  de  deux  millièmes, 
environ,  de  l'écorce  traitée.  Il  paraît  évident  que  ce  corps  constitue  le 
principe  stimulant  de  l'avoine,  parce  que  le  grain  décortiqué  a  cessé 
d'avoir  la  même  influence  sur  le  cheval,  et  parce  que  les  avoines  les 
mieux  cotées,  telles  que  la  sorte  noire  de  Bretagne,  sont  précisément  les 
plus  riches  en  vanille. 

»  Les  maquignons  normands  ont  coutume  de  substituer  à  la  ration 
d'avoine,  quand  le  cheval  est  ce  qu'ils  appellent  échauffé,  une  quantité 
proportionnelle  de  racines  de  chiendent  coupées  {triticum  repens);  l'effet 
stimulant  est  absolument  le  même.  Cependant  les  doses  de  principes  gras 
cl  de  matières  azotées  ont  singulièrement  diminué,  si  on  les  compare  à 
celles  de  l'avoine.  Or,  le  glucoside  vanillique  se  retrouve  dans  cette  racine, 
cl  il  est  accompagné  d'un  second  glucoside  qui,  par  oxydation,  donne 
naissance  à  un  aldéhyde  développant  énergiquement  la  senteur  de  la  rose 
de  Provins.   » 


CHIMIE  AGRICOLE.  —  Composition  du  Sarrasin.  Note  de  M.  Balland. 

«  La  culture  du  Sarrasin,  qui  couvrait  en  France  65iooo''*  en  i84o, 
occupe  encore  aujourd'hui;!  peu  près  la  même  surface;  mais  la  production 
s'est  sensiblement  accrue,  le  rendement  moyen  à  l'hectare  s'étant  élevé  de 
iS""''"  à  17'''".  La  récolte  de  1893  a  été  de  9900000''''',  soit  6245ooo  quin- 
taux, le  poids  moyen  de  l'hectolitre  étant  de63''s,o9.  Nous  n'avons  pas 


(  79«  ) 
(Fimporlations.  Les  exportations,  plus  fortes  en  1895  que  les  précédentes 
années,  n'atteignent  pas  18^000  quintaux. 

»  Après  la  Russie,  c'est  la  France  qui  produit  le  plus  de  Sarrasin,  puis 
viennent  les  Etats-Unis  avec  5  millions  et  demi  d'hectolitres,  l'Autriche- 
Hongrie  avec  2  millions  et  l'Allemagne  avec  i  million. 

1)  Les  Sarrasins  de  Bresse,  de  Bretagne,  du  Limousin  et  de  Normandie, 
qui  représentent  nos  principaux  centres  de  production,  se  tiennent  de  prés 
par  leurs  caractères  extérieurs  et  leur  valeur  alimentaire.  La  composition 
chimique  offre,  en  effet,  peu  d'écarts,  puisqu'elle  oscille  entre  les  données 
suivantes  : 

Minimum  Maximum 

pour  pour 

lOOB^.  inoE'. 

Eau i3,oo  i5,20 

Matières  azolées 9  >  44  '  1 1 48 

»         grasses i  jQS  2,82 

»         sucrées  et  amylacées 58, go  63,35 

Cellulose 8 ,  60  i  o ,  56 

Cendres i,5o  2,46 

Acidité o,o44  0,096 

11  I^e  poids  moyen  de  1000  grains,  pris  en  bloc,  est  compris  entre  lys^^go 
et  21"^',  5o;  mais  les  plus  gros  grains  provenant  du  triage  de  chaque  échan- 
tillon ont  approximativement  le  même  poids  (26^''  pour  1000  grains). 

))  Le  grain  décortiqué  à  la  main  donne  19  «à  2r  pour  100  d'enveloppe  et 
79  à  81  pour  100  d'amande.  Il  y  a  ainsi  deux  fois  plus  d'enveloppes  dans 
le  Sarrasin  que  dans  nos  Orges  indigènes;  il  y  en  a  presque  autant  que 
dans  nos  Avoines  de  Bretagne.  Ces  enveloppes,  constituées  par  un  tégu- 
ment dur  et  coriace,  peu  assimilable,  donnent  à  l'analyse  : 


Eau 

Matières  azotée; .  .  .  . 

»         grasses .  .  . . 

»  ex^tractives. 

Cellulose 

Cendres 


Minimum 

Maximuui 

pour 

pour 

100^'. 

1005'. 

8.5o 

i3,3o 

3, .8 

3,68 

0,60 

0,80 

87,05 

45,22 

4o,8o 

44, 3o 

i,4o 

1,80 

»   L'amande  est  blanche,  presque  dépourvue  de  cellulose  et  très  assim 
lable;  elle  offre  à  l'alimentation  les  mêmes  principes  nutritifs  que  le  Blé. 

»   Le  Sarrasin,  soit  comme  culture  principale,  soit  en  culture  dérobée 
venant  après  les  céréales,  constitue  une  précieuse  ressource  pour  l'agricul- 


(  799  ) 
If  iir  français.  Il  l'iililise  non  seulement  pour  son  bétail  mais  anssi  po'ir  sa 
nourriture,  sons  forme  de  galettes  on  de  gaufres,  lorsque  la  récolte  de  fro- 
ment, comme  c'est  le  cas  cette  année,  lui  fait  défaut.   » 

jM.  g.  Rodier  adresse  une  Note  relative  à  l'emploi  du  carbure  de  cal- 
cium contre  le  bbikrot. 

Des  grappilles  encore  vertes  d'un  plant  de  vin  blanc,  do  Sauternes, 
atteintes  de  blak  rot,  ont  été  saupoudrées  de  carbure  de  calcium,  au  com- 
mencement de  septembre.  Peu  de  jours  î'.près,  on  a  détaché  la  couche  de 
chaux  laissée  par  le  dégagement  de  l'acétylène,  et  l'on  a  constaté  que  tontes 
les  spores  de  blak  rot  avaient  disparu.  Les  expériences  seront  reprises  à  la 
saison  prochaine. 

M.  GuiLi.ERY  adresse  une  Note  relative  aux  mesures  à  adopter  pour  la 
préservation  des  nourrices,  dans  les  établissements  où  l'on  reçoit  des 
enfants  qui  peuvent  être  atteints  de  sypliilis. 

A  \  heures,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

COMITÉ  SECRET. 

La  Section  de  Chimie,  par  l'organe  de  son  Doyen,  M.  Friedel,  présente 
la  liste  suivante  de  candidats  pour  la  place  laissée  vacante  par  le  décès 
de  >L  Scliittzenbci-ger  : 

En  première  ligne M.  Le  Bei,. 

En  deuxième  ligne AL  Ditte. 

'   M.  A.  CoLSo.v. 

AL  Étaho.. 

AL  Haxriot. 
En  troisième  ligne,  par  ordre  alphabétique ^  AL  Joi.y. 

AL    tlc.NGFLEISCII. 
AL    Le    CilATELIER. 

AL  îï.  Lemoine. 
Les  titres  de  ces  candidats  sont  discutés. 
T>a  suite  de  la  discusMon  est  remise  à  la  prochaine  séance. 

La  séance  est  levée  à  6  heures  et  demie.  AL   B. 

C.   R.,  tSq7,  ■>'  Semestre.  (T.  C>i\V,  N»  20.)  "^t) 


(  8oo  ) 


BUIXKTIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  i5  novembre   1897. 

Traité  des  variations  du  système  musculaire  de  l'homme  et  de  leur  signifi- 
cation au  point  de  vue  de  i Anthropologie  zoologique,  par  le  D""  A. -F.  Le 
Double,  Professeur  d'Anatomieà  l'École  de  Médecine  de  Tours.  Avec  une 
préface  de  M.  E.-J.  Marey,  Membre  de  l'Académie  des  Sciences  et  de 
l'Académie  de  Médecine,  etc.  Paris,  C.  Reinwald,  1897;  2  vol.  in-8°. 
(Présenté  par  M.  Marey.)  - 

Journal  de  Mathématiques  pures  et  appliquées.  Cinquième  série,  publiée 
par  Camille  Jordan,  avec  la  collaboration  de  M.  Lévy,  A.  Manmieim,  E. 
Picard,  H.  PoI^•CARÉ.  Tome  troisième.  Année  1897.  Fascicule  n°  3.  Paris, 
Gauthier-Villars  et  fils;  1897. 

La  face  de  la  Terre,  par  Ed.  Suess,  Correspondant  de  l'Institut  de  France, 
etc.  Traduit  avec  Taulorisation  de  l'auteur  et  annoté  sous  la  direction  de 
Emmanuel  de  Margerie,  avec  une  préface  par  Marcel  Bertrand,  de  l'Aca- 
démie des  Sciences,  etc.  Tome  P''.  Paris,  A.  Collin  et  C'*;  i  vol.  gr.  in-8°. 
(Présenté  par  M.  Marcel  Bertrand.) 

Instruments  et  méthodes  de  mesures  électriques  industrielles,  par  H.  Arma- 
GNAT.  Paris,  G.  Carré  et  C.  Naud,  1898;  i  vol  in-8°.  (Présenté  par  M.  A. 
Cornu.) 

L' intermédiaire  des  Biologistes,  organe  international  de  Zoologie,  Bota- 
nique, Physiologie  et  Psychologie.  Directeur  :  Alfred  Binet.  Directeur 
adjoint:  Victor  Henri.  N"  1,  5  novembre  1897.  Paris,  Schleicher  frères; 
I  fasc.  in-8".  (Présenté  par  M.  Marey.) 

Revue  maritime,  couronnée  par  l'Académie  française.  Octobre  1897. 
Paris,  Baudoin;  i  vol.  in-8°. 

fiei'ue  de  Physique  et  de  Chimie  et  de  leurs  applications  industrielles.  Fondée 
sous  la  direction  scientifique  de  P.  Schutzenberger.  2^  année,  n°  1.  Paris; 
I  fasc.  in-8°. 

Bulletin  de  la  Société  astronomique  de  France  et  Revue  mensuelle  d' Astrono- 
mie, de  Météorologie  et  de  Physique  du  globe.  Novembre  1897.  Paris  ;  i  fasc. 
in- 8°. 

La  dentition  des  ancêtres  des  Tapirs,  par  Albert  Gaudry.  (Extrait  du  Bul- 
letin de  la  Société  géologique  de  France.  3^  série.  Tome  XXV.)  Paris,  1897; 
I  broch.  iii-y. 


(  8oi  ) 

Recherches  astronomiques.  Système  solaire.  Système  de  Siriiis.  Les  canaux  de 
Mars,  par  Delainey,  Lieutenant-Colonel  d'Artillerie  de  la  Marine.  Roche- 
fort,  1897;  I  broch.  in-8°. 

Théorie  mathématique  de  la  machine  à  vapeur;  action  des  parois,  par  M.  J. 
Nadal,  Ingénieur  au  Corps  des  Mines.  (Extrait  des  Annales  des  Mines,  sep- 
tembre 1897.)  Paris,  Vicq-Dunod  et  C'',  1897;  i  fasc.  in-S". 

Transaction  of  the  clinical  Society  of  London.  Volume  the  thirtieth. 
London,  Longmans  Green,  1897;  i  vol.  in-8°. 


EMXATA. 


(Séance  du   2  novembre   1897.) 

Note  de  M.  A.  Leduc,  Compressibiiité  des  gaz,  etc. 
Page  647,  formule  (7  ),  au  lieu  de  U  =  A-'.io,  lisez  U^bn- 10'. 


W  20. 

TABLE   DES   ARTICLES.      Séance  du   là  novembre    1897.) 


MEMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DKS    MRMBURS    RT    DES    CORRRSPONnANTS    DR    I.'ACADÊMIK. 

Pages.  '                                                                                  Pages. 

M.   Bertuelot.   —   llcaclion  do  l'hydrogèoc  ilaiis  les  nuits  du  i3  au  l'j  et  du  l'i  au    i5 

sur  l'acide  SHlfurii|uc 7't3  novembre  1897 761 

M.  Perthelot.  —  Innupuce  de  l'oxygène  sur  ;  M.  F.-M.  Kaoult.  -  Influence  de  la  surfu- 
la  décomposition  des  hydracides  par  les  sion  sur  le  point  de  congélation  des  dis- 
métaux cl  spécialement  par  le  mercure..     716  |       solutions  de  chlorure  de  potassium  et  de 

M.  F5EUT11KL0T.  —  Héaction  ilircctc  de  l'acide  sucre 7^' 

sulfurique  sur  le  mercure  à  la    tempéra-  M.    Vlbert  Gaudry   présente  une  Note  pâ- 
ture ordinaire 7^!i  léontologique  sur  «  La  dentition  des  an- 

M.  LcEWY.   —  Observation   de  l'essaim  des  ciitres  des  Tapirs  » .•     7.î"> 

Léonide^  f.iile  :)   l'Observatoire  de  Pari'^. 


NOMINATIONS. 


M.    IlENiii    MoissAN   est  élu    .Membre  de    la 
(;oinniission  de  contrôle  de  la  circulation 


inétairc.  au  Ministi'rc  des  Kinances 


MÉMOIRES  PRESENTES. 


M.  Le  Hov.  —  Sur  l'intégration  des  équations 

de  la  clialcur 7^6 

M.  (joURJON  adresse  la  description  d'un  bal- 


lon dirigeable ',J^ 

.M.   Albkrt  ("hudry  est  adjoint  à  la  Commis- 
"iion  lin  prix  (envier 7^*< 


CORRESPONDANCE. 


M.  le  .MiMSTRE  HE  LA  OiERRE  informe  l'Aca- 
démie qu'il  a  désicnc  .MM.  Cornu  ci  Sarrau 
pour  faire  partie  du  r.onseil  de  perfec- 
tionnement de  l'École  Polytechnique,  pen- 
danl  l'année    1K97-1S9S 7'** 

M.   Hansky.  —  Observations  des  étoiles  fi-  I 

lanles   les  Léonides  à    l'observatoire    de 
Meudon 7-'9 

M.  Janssen     —   lîemarquis   sur  la  Comniu-  ! 

nication  de  M.  Ilunsky 7'!l 

M.  Maiimce  IIamy.  -  Principes  mécaniques 
qui  ont  permis  de  réaliser  un  bain  de  mer- 
cure à  couche  épaisse 7''" 

M.  Krnest  Dui'ORCQ.  —  Sur  le  déplacement 
le  plus  général  d'une  droite  dont  tous  les 
points  décrivent  des  trajectoires  sphériques.     -U\ 

M.  Erik  Sciioc.  —  Sur  la  théorie  des  fonc- 
tions entières 763    j 

.M.  .Vndre  ItRocA.  Sur  la  transmission 
d'énergie  à  distance,  .\pplicalion  à  la  po- 
larisation rotatoire 765 

M.  .\.  Leduc.  -  Sur  les  coeliicicnls  de  dila- 
tation des  gaz,  en  général,  aux  pressions 
moyennes 76*5 

M.  k.  Besson.  —  .\ction  de  l'eau  sur  le  tri- 
chlorure  de  phosphore.  Oxychlorure  phos- 
phoreux       77' 


M.  I).  lîornoUARD.    —  Sur  le  cériuni 

M.  José  KoDiiiotEZ  .Mourelo.  -  Sur  l'ob- 
tention du  sulfuri-  de  strontium  au  moyen 
du  gaz  sulfhydrique  et  de  la  strontiane  ou 
carbonate  de  strontium.  Influence  de  la 
température » 

M.M.  A.  et  P.  Umsi.NE.  -  Production  d'acides 
gras  volatils,  au  moyen  des  eaux  de  dé- 
suintagc  des  laines 

M.  .\.  Dksgrez.  -  Sur  lu  décomposition  du 
chloroforme,  du  briimoformc  et  du  ehloral 
par  la  potasse  aqueuse 

M.  Paul  Lemoult.  —  Sur  l'argent-cyana- 
midc  C  A/.=  Ag- 

M.  K.-L.  Bouvier.  -  Observations  sur  les 
Crabes  de  la  famille  des  Dorippidés 

M.M.  Maurice  Caullery  et  Félix  Mesnil. 
—  Sur  un  Ijpe  noiiveau  (Metchriikovella 
n.  g.)  d'organismes  parasitesdesGrégarines 

M.  L.  Dubois.  —  Sur  une  bactérie  patho- 
gène pour  le  Phylloxéra  et  pour  certains 
Acariens 

iM.  .MoLLiARD.  —  Sur  la  détermination  du 
sexe  chez  le  Chanvre 

M.  Dassowille.  —  Action  des  sels  minéraux 
sur   la  forme  et  la  structure  du  Lupin. . . 

M.   Olivier  de  Rawton.   —  Sur  la  compo- 


7«4 
7S7 

7M" 
71»' 
7!l'l 


IT  20. 


SUITE  DE  LA  TABLE  DES  ARTICLES. 


1 


Pages. 

silion  (le  l'Avoine  . . .' 797 

-M.  Balland.  —  Composition  du  Sarrasin.,     ■jg^ 
M.   G.  RoDiER   adresse  une  Noie  relative  à 
l'emploi   du  carhiire  de  calcium  contre  le 
blak  rot 799 


Pages. 

M.  GuiLLEiiY  adresse  une  Note  relative  aux 
mesures  à  adopter  pour  la  préservation 
des  nourrices,  dans  les  établissements  0(1 
l'on  reçoit  des  enfants  qui  peuvent  être 
atteints  de  syphilis 799 


COMITE  SECRET. 


Liste  de  candidats  pour  la  place  laissée  va-  2°  HI.  Ditle:  j°  MM.  A.  Colson.  Étard, 
cante,  dans  la  Section  de  Chimie,  par  le  Hanriol,Joly,Jung/leisch,  Le  Chalelier, 
décèsdeM.  Schiitzcnberger:  i"  M.  Le  Bel:  G.  Lemoine 799 

Bulletin  bibliographique 800 

Errata 80 1 


PARIS.—  IMPRIMERIE  GAUTHIER-VILLARS   ET   FILS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

I.e  Cfranl  :  Galithier-Vill 


DEC17  1W7  1897 

SôZQ  SECOND  SEMESTRE. 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

P.%K   TITI.   MaK»  HBCHÉTAIKES   PBBPÉTUEEiS. 


TOME   CXXV. 


N'  21  (22  Novembre  1897). 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS  ET  FILS.  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DES   COMPTES    RENDUS    DKS   SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

'^'1 1897 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  sfances  des  2'^  juin  1862  et  24  mai  1875. 


Les  Comptts  rendus  hebdomadaires  des  séances  de 
l'Acadétnie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1*'.  —  Impressions  des  travaux  de  r Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  par  un  Associéétranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Les  communications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'une  rédaction 
écrite  par  leur  auteur  a  été  remise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  reproduit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Lesj Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  Rap- 
ports relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au tanti 
que  l'Académie  l'aura  décidé.  f 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  1.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres   qui   présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extrait  î 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  font  I 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  of6-  ' 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis  à 
l'imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard,  le 
jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à  temps, 
le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le  Compte  rendu 
actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Compte  rendu  sui- 
vant et  mis  à  la  fin  du  cahier. 


Article  4.  —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  n'ont  pas  de  planches. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative  fait 
un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus  après 
l'impression  de  chaque  volume. 

Les;Secrélaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré- 
sent Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés  de   les 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  E*'.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante. 


DEC 


V 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE  DES   SCIENCES 


-ii><;^Tj'iir — — - 


SÉANCE  DU  LUNDI  22  NOVEMBRE   1897, 
l'RÉSIDIiNCE  DE  M.  A.  CHATIN. 


MEMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 
ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —  Sur  les  Léonides;  par  M.  J.  Janssen. 

«  Lundi  dernier  j'informais  l'Académie,  ainsi  que  notre  confrère 
M.  Lœw y,  que  l'apparition  des  étoiles  filantes  de  novembre,  attendue  dans 
la  nuit  du  1 3  au  \!\  novembre,  avait  à  peu  près  fait  défaut.  Comme  le  maxi- 
mum était  annoncé  pour  io''du  matin,  le  i4.  je  télégraphiai  à  San  Francisco 
pour  demander  si  l'on  y  avait  observé  le  phénomène.  M.  Scliiebcrlé  voulut 
bien  m'informer  qu'on  n'y  avait  remarqué  aucune  apparition  d'étoiles  pius 
abondante  qu'à  l'ordinaire. 

»  La  pluie  de  novembre  a  donc  fait  presque  complètement  défaut  celte 
année  et  cependant  nous  approchons  du  maximum  de  1899.  Cette  consta- 
tation a  son  importance,  relativement  à  la  constitution  de  l'anneau  près 
du  maximum  de  condensation. 

C.  K.,  i8q7,  -1'  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  21.)  IO7 


(  8o4  ) 

»  On  a  vu,  par  la  Note  de  lundi  dernier,  que  les  étoiles  filantes  venant 
(lu  Lion  avaient  une  vitesse  plus  grande  et  paraissaient  d'une  couleur 
plus  bleuâtre  que  les  autres. 

»  Il  y  a  là  une  indication  qu'il  sera  intéressant  de  contrôler  l'année 
prochaine,  et  surtout  la  suivante,  pendant  la  grande  pluie  du  maximum. 
La  couleur  de  ces  traînées  lumineuses  est  sans  doute  liée  à  la  vitesse  rela- 
tive des  corpuscules,  à  leur  masse  et  à  leur  nature  minérale.  Sous  ce  rap- 
port, le  spectre  des  traces  serait  d'un  haut  intérêt,  et  il  est  très  important 
de  prendre  les  dispositions  propres  à  l'obtenir.  En  général,  je  voudrais 
recommander  l'étude  physique  et  chimique  de  ces  curieux  phénomènes 
qui  sont  liés  à  la  constitution  encore  si  peu  connue  des  comètes  et  qui  peu- 
vent nous  faire  faire  de  grands  progrès  dans  cette  connaissance.» 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Sur  l'enregistrement  de  l'intensité  calorifique 
de  la  radiation  solaire.  Note  de  M.  A.  Crova. 

((  Dans  de  précédentes  Communications  ('),  j'ai  montré  que  l'enregis- 
trement de  l'intensité  calorifique  de  la  radiation  solaire  permet  de  tenir 
compte  de  ses  fluctuations  et  d'arriver  ainsi,  par  le  tracé  d'une  courbe 
diurne  en  une  seule  station,  à  des  déterminations  très  approchées  de  la 
constante  solaire.  L'emploi  simultané  de  deux  enregistreurs  identiques  à 
deux  altitudes  très  différentes  peut  servir  à  élucider  des  questions  impor- 
tantes relatives  à  l'absorption  atmosphérique. 

»  La  méthode  photographique  que  j'avais  employée  jusqu'ici  est  très 
précise;  j'ai  démontré  que  deux  appareils  placés  à  côté  l'un  de  l'autre 
donnent  identiquement  la  même  courbe  si  on  leur  donne  même  sensibilité, 
et  que,  si  la  sensibilité  de  l'un  est  un  multiple  même  considérable  de  celle 
de  l'autre,  il  en  est  de  même  de  toutes  les  ordonnées  correspondantes  des 
deux  courbes  obtenues.  Mais  cet  instrument  est  très  délicat,  long  à  instal- 
ler, et  difficilement  transportable;  il  ne  peut  donc  servir  que  dans  un 
observatoire  à  poste  fixe;  nous  avons  pu  cependant  le  faire  fonctionner  à 
l'observatoire  du  mont  Ventoux  dans  d'excellentes  conditions  (-). 


(1)  Comptes  rendus,  t.  Ci,  p.  4i8;  l.  Cil,  p.  962;  t.  CIV,  p.  1281.  —  Annales  de 
Chimie  et  de  Physique,  6"  série,  t.  XIV. 

(-)  Comptes  rendus,  t.  CVIil,  p.  35  el  119.  —  Annales  de  Chimie  et  de  Physique, 
6"  série,  l.  XXL 


(  8o5  ) 

»  L'enregistrement  à  de  très  sfrandes  altitudes  permettrait  de  réduire 
considérablement  l'influence  perturbatrice  des  masses  abondantes  de 
vapeurs  d'eau  et  des  troubles  atmosphériques  contenus  dans  les  couclies 
inférieures  de  l'atmosphère;  aussi  me  suis-je  proposé  de  modifier  l'appa- 
reil de  manière  à  le  rendre  très  léger,  d'une  installation  facile  et  rapide, 
de  manière  à  pouvoir  être  transporté  aux  plus  grandes  altitudes,  sans 
nuire  à  sa  sensibilité  et  à  sa  précision. 

»  Le  nouvel  aclinographe  est  composé,  comme  le  précédent,  d'un 
actinomètre  thermo-élecirique  monté  équatorialement,  et  d'un  enregis- 
treur de  l'intensité  du  courant. 

»  Un  galvanomètre  apériodique,  dont  le  cadre  mobile  est  muni  d'une 
aiguille  d'aluminium  et  d'une  plume  Richard,  enregistre  sur  un  cylindre 
tournant  les  variations  d'intensité  du  courant  de  l'actinomètre,  non  d'une 
manière  continue,  mais  ])ar  des  pointages  se  succédant  de  minute  en  mi- 
nute; son  amortissement  est  réglé  de  manière  que  le  cadre  obéisse  sans 
retard  appréciable  aux  variations  diurnes  de  la  radiation  à  mesurer;  un 
amortissement  trop  faible  pourrait  causer  des  oscillations  gênantes. 

»  Un  mouvement  d'horlogerie,  placé  a  côté  du  cylindre  enregistreur, 
porte  sur  l'axe  des  secondes  un  excentrique  qui  imprime  à  une  bascule 
très  légère  un  mouvement  alternatif  d'élévation  et  de  descente;  un  contre- 
poids mobile  permet  de  régler  à  volonté  la  vitesse  de  sa  chute;  pendant 
celle-ci.  un  f\\  fin  en  maillechort,  tendu  horizontalement,  applique  un 
instant  la  pointe  de  la  plume  sur  le  papier  enroulé  sur  le  cylindre;  des  vis 
de  réglage  permettent  de  rendre  aussi  déliés  qu'on  le  désire  les  points 
tracés  sur  le  papier.  Tout  l'appareil  est  solidement  fixé  dans  une  boîte 
légère  munie  d'une  glace  qui  permet  de  suivre  le  tracé  de  la  courbe.  Pour 
le  transport,  des  arrêts  convenables  fixent  solidement  le  cadre  mobile, 
l'aiguille  et  le  cylindre  tournant. 

»  L'appareil,  après  avoir  fonctionné  à  Montpellier,  a  été  porté  et  mis  en 
observation  par  M.  le  professeur  Hansky  à  l'observatoire  de  Meudon,  puis, 
pendant  les  mois  d'août  et  septembre  dernier,  sur  divers  points  du  massif 
du  mont  Blanc,  et  en  dernier  lieu,  à  son  sommet,  à  l'observatoire  de 
M.  Janssen;  il  a  supjjorté  tous  ces  transports  sans  subir  aucune  avarie,  et 
a  pu  être  mis  en  observation  en  quelques  minutes;  il  se  différencie  dps 
autres  galvanomètres  enregistreurs  par  une  adaptation  spéciale  de  toutes 
ses  parties  aux  nécessités  deréglagede  sa  sensibilité,  et  de  la  sûreté  etde  la 
facilité  de  transport  et  de  mise  en  marche. 

»  En  circuit  ouvert,  il  trace  des  lignes  droites  (zéro)  d'une  rectitude 


(  8o6  ) 

parfaite;  en  circuit  fermé  sur  un  élément  thermo-électriqne  dont  les  deux 
soudures  sont  plongées  dans  des  masses  liquides  portées  à  des  températures 
différentes,  il  donne  des  courbes  de  refroidissement  d'une  régularité  remar- 
quable, et  le  rapport  des  ordonnées  comparé  à  celui  des  différences  ther- 
momélriques  des  soudures  n'en  diffère  au  plus  que  de  cinq  millièmes  delà 
quantité  à  mesurer. 

«  Le  champ  magnétique  est  constant  dans  toute  l'étendue  de  l'angle 
de  3o°  dans  lequel  se  meut  le  cadre  ;  au  moyen  de  Tables  spéciales  on  con- 
vertit les  ordonnées  rectilignes  de  la  courbe  en  ordonnées  circulaires  d'un 
rayon  de  15"=™. 

)i  La  pile  actinométrique  a  été  modifiée  de  manière  à  lui  permettre  de 
donner  un  courant  suffisamment  intense,  tout  en  lui  conservant  une  valeur 
en  eau  très  faible;  il  est  de  plus  nécessaire  que  la  différence  thermomé- 
trique de  ses  deux  faces  ne  dépasse  pas  2°  ou  3°,  conditions  dans  lesquelles 
la  loi  du  refroidissement  de  Newton  est  applicable.  Un  ruban  de  sept  clé- 
ments fer-constantan,  dei""°de  largeur  et  de  o'""",!  d'épaisseur,  est  enroulé 
sur  un  cadre  très  léger,  de  manière  à  assurer  la  libre  circulation  de  l'air 
dans  tous  les  sens,  et  à  éviter  les  localisations  de  chaleur  aux  points  d'appui  ; 
un  double  écran  en  aluminium  très  mince  est  intercalé  entre  lesdeux  bases. 
La  pile  est  enfermée  dans  le  tube  métallique  de  mon  premier  actino- 
graphe,  muni  antérieurement  de  la  chambre  à  diaphragmes  parallèles  qui 
s'oppose  à  l'introduction  des  courants  d'air  dans  la  chambre  de  la  pile. 

1)  On  règle  la  sensibilité  de  l'appareil  au  moven  d'une  fente  variable 
formée  de  deux  lames  minces  d'aluminium,  qui  coupe  à  angle  droit  les 
éléments,  au  centre  même  des  soudures,  et  qui  est  placée  immédiatement 
en  arrière  du  dernier  diaphragme;  ce  réglage  est  important,  car,  selon  les 
altitudes,  l'intensité  maxima  peut  ne  pas  dépasser  i^^^,6  au  niveau  du  sol, 
ou  2*^^'  au  sommet  du  mont  Blanc,  et  il  est  utile  que  l'ordonnée  maxima  soit 
aussi  grande  que  possible,  sans  dépasser  les  dimensions  de  la  feuille. 

M  Les  deux  appareils  sont  contenus  dans  deux  boîtes  faciles  à  trans- 
porter; celle  de  l'enregistreur  ne  pèse  que  6''^,  5  et  celle  de  l'actinomèlre 
est  encore  plus  légère;  un  double  câble  Lien  isolé  permet  de  faire  commu- 
niquer la  |)ile  portée  sur  son  mouvement  équatorial  avec  l'enregistreur 
placé  à  l'abri. 

»  L'étalonnage  de  l'appareil  se  fait  pendant  le  tracé  de  la  courbe.  Avant 
le  lever  du  Soleil,  l'appareil  enregistre  son  zéro  qui  est  une  droite;  pen- 
dant le  tracé  de  la  courbe,  on  fait  des  observations  avec  un  actinomètre  à 
lecture  directe,  et,  au  commencement  de  la  minute  d'exposition  au  Soleil, 


(  8o7   ) 

on  rompt  le  circuit;  l'aiguille  trace  ainsi  son  zéro  pendant  quelques  mi- 
nutes; le  circuit  est  alors  rétabli  et  l'enregistrement  de  la  courbe  continue; 
l'actinomètre  donne  l'intensité  calorifique,  et  l'ordonnée  de  rupture  de  la 
courbe  donne,  après  rectification  de  sa  courbure,  le  nombre  de  milli- 
mètres correspondant  à  l'intensité  observée. 

»  Le  constantan  étant  un  alliage  de  composition  variable,  et  sujet  à 
modifications  moléculaires,  l'étalonnage  doit  être  fait  pendant  le  tracé 
même  de  la  courbe;  les  observations,  souvent  répétées,  servent  de  con- 
trôle à  l'actinographe  qui  sert  d'appareil  d'interpolation  et  enregistre  les 
maxima  si  importants  à  saisir. 

»  H  est  utile  de  déterminer  à  diverses  époques  les  constantes  de  l'appa- 
reil. Pour  celui  qui  nous  a  servi  la  force  électromotrice  d'un  élément  est 
de  63,4  microvolts  par  élément  et  par  degré  de  différence  thermométrique 
des  deux  soudures;  la  résistance  di'i  galvanomètre  est  de  5o,4  ohms;  celle 
du  circuit  et  de  la  pile  2,7  ohms;  une  déviation  d'un  degré  du  galvano- 
mètre correspond  à  i  ,6  microampères.  On  voit  que  2°,  2  de  différence 
thermométrique  des  deux  faces  de  la  pi+e  suffisent  à  donner  une  déviation 
de  3o°,  correspondant  à  80'"'",  ordonnée  maxima  delà  feuille. 

»  Après  de  nombreux  essais,  l'appareil  a  été  mis  en  observation  par 
M.  Hanskv  sur  divers  points  du  massif  du  mont  Blanc  et  v  a  fonctionné 
dans  de  bonnes  conditions.    » 


MEMOIRES  PRESENTES. 

M.  Em.  Vial  adresse  une  Note  sur  la  dissvmélrie  et  son  rôle  dans  la 
nature. 

(Commissaires  :  MM.  Friedel,  Duclaux.) 


M.   CnA\TRON  adresse  un  complément  à  sa  Communication  précédente 
sur  les  parachutes. 

(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée.) 


(  8o8  ) 


CORRESPOrVDANCE. 


M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

1°  Un  Opuscule  de  M.  d'Ocagne,  intitulé:  «  Karl  Weierstrass  »  (Extrait 
de  la  Revue  des  questions  scientifiques,  octobre  1897)  ; 

2°  Un  Opuscule  de  M.  J.  CJiarbonnel,  intitulé  :  «  La  loi  du  trapèze  ». 

ANALYSE  uh.TVLÈUk'ïM^VE.  — Sur  certaines  questions  se  rattachant  au  problème 
deDirichlet.^otedeM.A.  Liapocnoff,  présentée  par  M.  Emile  Picard. 

«  Pour  traiter  le  problème  de  Dirichlet,  on  a  proposé  beaucoup  de  mé- 
thodes qui  font  voir  la  possibilité  de  ce  problème  dans  des  cas  très  étendus. 
Mais,  si  je  ne  me  trompe  pas,  on  n'a  pas  encore  essayé  d'en  déduire  la  dé- 
monstration de  la  possibdité  du  problème  fondamental  de  l'Électrostatique 
qui  a  une  connexion  intime  avec  un  cas  particulier  du  problème  de  Dirichlet. 
Je  parle  du  problème  de  la  distribution  de  l'électricité  à  la  surface  d'un  con- 
ducteur soustrait  à  toute  influence  extérieure. 

»   Soient  S  une  surface  fermée  et  D  l'espace  extérieur  à  cette  surface. 

))  Le  problème  de  Dirichlet  pour  le  domaine  D  consiste,  comme  on  sait, 
dans  la  recherche  d'une  fonction  V  des  coordonnées  rectangulaires  x,y,  z 
d'un  point  P  du  domaine  D,  uniforme  et  continue,  ainsi  que  ses  dérivées, 
satisfaisant  à  ré(|ualion  de  Laplace,  s'annulant  à  l'infini  et  se  réduisant, 
sur  la  surface  S,  à  une  fonction  donnée/. 

»  C'est  le  problème  général  (en  ce  qui  concerne  l'espace  extérieur  à  S), 
et  si  l'on  se  restreint  à  la  supposition  que  la  fonction  donnée/se  réduise  à 
une  constante,  on  se  trouvera  en  présence  de  ce  cas  particulier,  d'oîi  dé- 
pend la  solution  du  problème  électrostatique  en  question.  Mais,  en  abor- 
dant ce  dernier  problème,  on  se  heurte  à  cette  difficulté  qu'on  est  obligé 
alors  de  considérer  les  valeurs,  sur  la  surface  S,  des  dérivées  de  la  fonc- 
tion V,  lesquelles  valeurs  peuvent  toutefois  ne  pas  être  finies  et  déter- 
minées. 

»  En  désignant  par  n  la  direction  de  la  normale  au  point  quelconque  p 
de  la  surface  S,  considérons  l'expression 

^cos(«,^)+ ^cos(«,y)  +  ^cns(/^  =), 


(  8o9  ) 

j)our  un  point  P  situé  sur  la  normale  n,  et  supposons  que  ce  point,  en  res- 
tant toujours  sur  cette  normale,  se  rapproche  indéfiniment  vers  le  point/». 
Alors,  si  l'expression  ci-dessus  tend  vers  une  limite,  cette  limite  repré- 
sentera ce  que  nous  appellerons  la  dérwée  normale  de  la  fonction  V  au 
point  p. 

»  Comme  on  le  sait,  la  densité  d'une  couche  électrique  en  équilibre 
sur  S  ne  difFère  de  cette  dérivée  que  par  un  facteur  constant.  Donc,  le 
problème  dont  il  s'agit  se  ramène  à  la  recherche  de  cette  dérivée,  et  celte 
recherche  ne  me  paraît  pas  avoir  été  faite  à  quelque  condition  que  ce  soit  (  '  ). 

»  J'ai  donc  cru  utile  de  faire  l'étude  de  cette  question  et,  en  partant  des 
méthodes  de  M.  Neumann,  je  suis  parvenu  à  la  résoudre  dans  les  suppo- 
sitions suivantes  : 

»    i"  La  surface  S  est  convexe  en  tous  ses  points; 

»   2°  En  tout  point  de  cette  surface  il  existe  un  plan  tangent  déterminé; 

»  3°  y  étant  l'angle  que  fait  la  normale  au  point  quelconque  p  de  S  avec 
celle  d'un  autre  point  ^'  de  cette  surface  et  A  la  distance  mutuelle  de  ces 
deux  points,  on  peut  assigner  deux  nombres  positifs  A  et  a  indépendants 
du  choix  des  points^,  p'  et  tels  qu'on  ait 

y<AA«, 

quelles  que  soient  les  positions  de  ces  points. 

»  Dans  ces  suppositions  j'ai  démontré  rigoureusement  la  possibilité  du 
problème  de  la  distribution  électrostatique  à  la  surface  S. 

»  Mais  j'ai  considéré  aussi  le  cas  général  du  problème  de  Dirichlet  (tant 
pour  l'espace  extérieur  à  S  que  pour  l'espace  intérieur)  et  j'ai  recherché 
les  conditions  pour  qu'il  existe  la  dérivée  normale  de  la  fonction  V  pour 
tous  les  points  de  S. 

»  En  traitant  cette  question,  je  me  suis  fondé  sur  les  résultats  que  j'ai 
publiés  à  l'égard  du  potentiel  de  la  double  couche  (Comptes  rendus,  8  no- 
vembre 1897).  Par  suite,  outre  les  suppositions  précédentes,  j'ai  dû  faire 
encore  les  suivantes  : 

»  1°  En  tout  point  de  S  les  sections  normales  de  cette  surface  ont  toutes 
des  courbures  finies  et  déterminées; 


(')  Je  me  permets  de  rappeler  ici  la  belle  étude  sur  la  distribution  de  l'éleclricilé 
faite  par  un  géomètre  d'un  rare  mérite,  M.  Gustave  Robin,  dont  la  Science  déplore 
la  perte  toute  récente,  élude  qui  a  peut-être  échappé  à  M.  Liapounoff  {Comptes 
rendus,  t.  CIV,  p.  1834).  (.^ote  de  M.  Emile  Picard.) 


(  8io) 

)i  2"  Le  rapport  de  l'angle  de  contingence  à  l'arc  tend  vers  sa  limite, 
courbure  uniformément  pour  toutes  les  sections  normales  au  point  con- 
sidéré ('  ). 

))  Dans  ces  conditions,  je  considère  l'intégrale 

étendue  à  tous  les  éléments  ds  de  S,  /■  étant  la  distance  du  point  p  de  l'élé- 
ment ds  au  point  quelconque  P  du  domaine  considéré  et  cp  l'angle  que  fait 
la  normale  intérieure  à  S  au  point  p  avec  la  direction  pP. 

»  Je  suppose  que  la  fonction  /,  à  laquelle  se  réduit  V  sur  la  surface  S, 
soit  continue.  Alors  le  résultat  que  j'ai  obtenu  pourra  être  énoncé  ainsi  : 

))  Toutes  les  fois  que  la  fonction  W  admet  la  dérivée  normale  continue  sur 
la  surface  S,  la  fonction  V  sera  dans  le  même  cas. 

»  En  rapprochant  ce  résultat  de  ce  que  j'ai  montré  dans  mes  Notes  sur  le 
potentiel  de  la  double  couche,  on  arrivera  aux  conditions  assez  générales 
pour  l'existence  de  la  dérivée  normale  de  la  fonction  V  sur  S;  et  de  là  on 
pourra  déduire,  pour  des  cas  assez  étendus,  la  possibilité  de  représenter 
la  fonction  V  par  la  formule  connue  contenant  la  fonction  de  Green. 

»  Je  remarquerai  que  presqu'en  même  temps  le  problème  de  la  distri- 
bution électrostatique  fut  repris  aussi  par  M.  Steckloff  et  qu'il  est  parvenu 
à  démontrer  la  possibilité  de  ce  problème,  sous  certaines  conditions,  par 
une  méthode  toute  différente.   » 


ANALYSE    MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  systèmes  complètement  orthogonaux 
dans  un  espace  quelconque.  Note  de  M.  G.  Ricci,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  Dans  un  Mémoire  que  j'ai  inséré,  il  y  a  dix  ans,  dans  les  Annali  di 
Malematica  (-),  j'ai  résolu  le  problème  suivant  : 

»  Si  l'on  désigne  par  x^,x.J.,  ..  ,  x„  des  coordonnées  tout  à  fait  générales 
d 'un  espace  donné  de  nature  quelconque,  et  si  une  équation 

'  dx,  '  dj\,  "  dx,, 


(')  Par  une  inadvertance,  cette  seconde  condition  ne  se  trouve  pas  dans  l'énoncé 
des  théorèmes  que  j'ai  publiés  dans  mes  Notes  sur  le  potentiel.  Mais  elle  est  indispen- 
sable pour  que  ma  démonstration  de  ces  théorèmes  soit  rigoureuse. 

(-)   2°  série,  t.  XV,  p.  laS. 


(  8i.   ) 

est  aussi  donnée,  déterminer  tes  conditions  nécessaires  et  suffisantes  pour  l'exis- 
tence de  n  ~  i  intégraux  :,,  ^;^.  .  . .,  p„   , ,  tels  que  les  surfaces  ; 

soient  orthogonales  entre  elles  deux  à  deux  dans  l'espace  donné. 

»  .l'ai  tlcaiDUtré,  entre  autres  choses,  que  les  conditions  dont  il  s'agit 
sont  représentées  par  trois  systèmes  d'équations  du  deuxième  ordre  rela- 
tivement aux  coefficients  A,,  Ao,  ..  ,  A„.,,quien  comprennent  respecti- 
vement 

/((«—  i)            (/(  —  i)(n  —  2)(/i  —  3)           («  — i)(rt  —  2)(n  —  3) 
2 6 '         ' 3"^  ^' 

et  dont  le  dernier  est  identique,  si  l'espace  donné  est  euclidien. 

»  Dans  un  autre  Mémoire,  publié  récemment  parmi  ceux  de  V Académie 
Royale  des  Lincei{'),  je  suis  revenu  sur  la  solution  i\u  même  problème 
pour  la  mettre  en  rapport  avec  la  théorie  générale  des  systèmes  de  lignes 
tracées  dans  un  espace  quelconque.  Ce  problème  comprend,  comme  cas 
|)articulier,  celui  des  sxslèmes  complètement  orlliogouaux  dans  un  espace 
euclidien  à  n  dimensions,  qui  forme  l'objet  d'une  Note  remarquable  publiée 
par  M.  Drach  dans  les  Comptes  rendus  (\a  27  octobre,  et  c'est  à  cause  de 
cela  que  je  me  permets  de  rappeler  l'attention  de  l'Académie  sur  les  Mé- 
moires et  sur  les  résultats  que  je  viens  de  citer.   » 


ANALYSE  MATHÊMATiQUi:.  —  Sur  la  théorie  des  groupes  infinis  de  transfor- 
mai io/i  et  l'intégiation  des  équations  aux  dénVées  partielles.  Note  de 
M.  Jui.ES  lÎEiDo.v,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  M.  Darboux  a  donné  autrefois  une  méthode  générale  d'intégration 
des  équations  aux  dérivées  partielles,  et,  tout  récemment,  M.  Delassus  (-  ), 
faisant  usage  d'un  résultat  que  j'avais  eu  l'honneur  de  présenter  à  l'Aca- 
démie ('),  a  donné  une  exposition  détaillée  de  cette  méthode.  Je  me  pro- 


(')  5'  sùrie  :  Memoria  dalla  Classe  di  Scienze  Jisiche,  nuitemaliclie  e  naiinali, 
vol.  II.  Sediila  del  6  Giugiio;  1896. 

(-)  Del.\ssis,  Sur  les  transformations  et  l'intégration  des  systèmes  différentiels 
{Annales  de  l'École  Norniale.  1897). 

(')  Beldo.n,  Sur  certains  systèmes  d'équations  aux  dèràées  partielles  (Comptes 
rendus,  février  189.5). 

C.  R.,  1897,  ^"  Semestre.  (T.  C.WV,  N»  21.)  lO^ 


(     f^'2    ) 

pose  d'indiquer  une  classe  d'équations  auxquelles  la  mélhode  de  M.  Dar- 
boux  est  applicable,  en  faisant  usage  de  systèmes  plus  généraux  dont 
j'ai  indiqué  ici  même  les  propriétés  fondamentales  ('). 

»  M.  Drach,  dans  une  Noie  récenle,  a  montré  qu'on  pouvait  toujours 
ramener  un  système  différentiel  quelconque  à  être  du  second  ordre  et 
à  ne  contenir  qu'une  seule  fonction  inconnue;  je  me  bornerai  donc  à 
ce  cas. 

»  Soit  une  équation  aux  dérivées  partielles  du  second  ordre 

f=o, 

à  trois  variables  indépendantes;  supposons  qu'elle  admette  un  groupe  infini 
de  transformations  G,  dont  la  transformation  infinitésimale  générale  ren- 
ferme une  fonction  arbitraire  de  deux  arguments  et  une  fonction  arbitraire 
d'un  seul  argument;  supposons,  en  outre,  que  le  groupe  G  possède  un 
sous-groupe  g,  dépendant  d'une  fonction  arbitraire  de  deu\  arguments,  et 
que  g,  renferme  un  sous-groupe  g.^  dépendant  de  deux  fonctions  arbi- 
traires d'un  argument. 

))  Je  dis  que,  daus^ces  conditions,  on  peut  intégrer  l'équalion  proposée 
par  des  équations  di(ïérenticlles  ordinaires. 

)i   Soient,  en  effet,  a,  [3,  y,  S  quatre  invariants  différentiels  quelconques 

du  groupe  G  ;  si  l'on  écrit 

9(a,  [i,  y,  ^)—  o, 

on  pourra  déterminer  la  fonction  9  de  manière  que 

y=r  o         et         ©  =  o 

aient  une  solution  commune;  à  cause  du  degré  de  généralité  de  G,  le 
système  précédent  seia  complètement  intégrablc,  et  rp  sera  donnée  par  des 
équations  linéaires  du  premier  ordre. 

»  Si  a,,  B|,y,,  S,  sont  quatre  invariants  différentiels  de  g^,  on  pourra 
déterminer  de  la  même  manière  la  fonction  '^(a.,,  P,,  y,,  S,)  de  sorte  que  le 

système 

/■=  o,  0  =  0,  6  =  0 

soit  complètement  intégrable,  ji  étant  déterminé  par  tles  équations  linéaires 
et  du  premier  ordre. 

(')  Beldon,  E.v tension  de  la  méthode  de  Canchy,  etc.  {Comptes  rendus,  dé- 
cembre 1896). 


(  8.3  ) 
»    Enfin,  X.,,  ^2.  Y^'  ^2  étant  quatre  invariants  différentiels  du  groupe  g.., 
on  déterminera  l{y..^,  [i.,,  y^,  So)  ''e  façon  que 

(r)  /=  o^  0  =  0,  (}/ =  o,  7.  =  o 

soit  complètement  inlégrable. 

»  Mais  ce  deinier  système  a  des  caractéristiques  linéaires  dépendant 
d'un  nombre  fini  dejparamètres,  et  j'ai  indiqué  comment  on  les  détermi- 
nait (  '). 

»  Donc,  si  l'on  se  donne  une  multiplicité  initiale  M!,  non  singulière  (^), 
il  y  aura  une  surface  intégrale  dey  passant  par  cette  multiplicité,  et  les  ar- 
bitraires qui  figurent  dans  o,  '\i,  a  seront  complètement  fixées. 

»  Onji'aura  |)lus'(pi';i  faire  passer  par  chaque  élément  de  cette  multipli- 
cité (ou  de  la  multiplicité /j/Wowgee  s'd  est  nécessaire)  une  caractéristique 
du  système  (1),  pour  avoir  cette  intégrale. 

i>  Il  me  reste  à  montrer  qu'il  v  a  des  groupes  répondant  à  la  question  : 
on  vérifiera  aisément  que  le  groupe  infini 

j  ^  ^  <)y  ^      oti 

qui  admet  comme  sous-groupe 

.(.,.-)f. 

qui,  lui-même,  admet  comme  sous-groupe 

a  des  invariants  din'érentiels  du  second  ordre. 

»  On  étendrait  sans  dilficullé  les  considérations  précédentes  au  cas  d'un 
nombre  quelconque  de  variables  et  d'équations.    » 


(')  Beluon,  Sur  les  systèmes  d'équalions  aux  dérivées  partielles,  etc.  (Annales 
de  l'École  Normale  supérieure:  1896). 

(2)  Beudon,  Sur  les  caraclérisUques  des  équations  aux  dérivées  partielles  {Bulletin 
de  la  Société  mathématique  de  France:  1897). 


(1814  ) 

PHYSIQUE.    —   Sur  un    mode  d'enregistrement  pfiotographiqiie    des   ejjliives 
thermiques.  Note  de  M.  A.  Guébh.4rd('),  présentée  par  M.  Lippmann. 

u   Au  cours  d'une  récente  étude  expérimentale  (-)  sur  les  curieux  phé- 
nomènes de  ségrégation  moléculaire  observables  daus  les  liquides  troubles, 

Fis.   .. 


k 


:iVîîr;*fi-.  ".:^y_^9i^^^,  ■ 


À 


Eflluves  de  deux  pôles  chauds  obtenus  eh  appliquant  pendant  douze  minutes,  sur  la  face  verre  d'une 
plaque  posée  sur  des  fragments  de  glace  épaisse  de  S""°,  dans  un  bain  de  loo'^'^  au  diamidnphéuoi  : 
à  droite  un  doigt  humain  (médius  de  la  main  gauche);  à  gauche  un  boyau  de  caoutchouc  mince 
gonflé  d'eau  chaude,  l'un  et  l'autre  appuyés  sur  les  rebords  opposés  de  la  cuvette  de  verre.  (Por- 
tion de  cliché  9  X  12   réduite  de  -^^.) 

en  général,  et,  plus  particulièrement,  dans  les  bains  de  développement 
photographique,  même  fdtrés,  abandonnés  au  repos,  phénomènes  qui, 
représentant  les  dernières  vibrations  tourbillonnaires  dans  lesquelles 
s'éteint  le  mouvement  de  masse  du  liquide,  sont  enregistrés  par  le  gélatino- 


(')  Celle   Noie  a   élé  communiquée  à   l'Académie  dans   sa  séance  du  i5   novembre 

•897- 

(-)  Société  française  de  Physique,  iSjuin  et  i6  juillet  1897. 


(  8i5) 

bromure  indépendamment  de  toutes  autres  actions  antécédentes  ou  con- 
comitantes, j'avais  été  amené  à  observer  que,  si  l'on  peut  imiter  avec  un 
corps  inerte  quelconque,  analogue  de  forme  et  de  consistance  au  doigt 
humain,  toutes  les  apparences  qualifiées  par  certains  auteurs  de  photo- 
graphies d'eJfliH'es  humains,  l'on  ne  peut  cependant  arriver  à  une  iden- 
tique intensité  d'impression  |)hotographicpie,  si  l'on  n'imite  également  les 
conditions  thermiques  de  la  chaleur  animale.  L'importante  action  de  la 
chaleur  obscure  étant,  i)ar  là,  mise  en  évidence,  j'ai  cherché  à  en  préciser 
le  rôle  et  à  en  étudier  les  parlicidarités. 

»  Etait-ce  au  gélatino-bromure  ou  au  liquide  fpi'il  fallait  imputer  les 
magnifiques  radiations  observées  autour  des/;d/e5  thermiques  (^'  )  appliqués 
soit  directement  sur  la  couche  sensible,  en  position  ordinaire,  soit,  plulùt, 
sur  la  face  veire,  seule  émergente,  de  la  plaque  retournée,  procédé  qui 
donne,  surtout  avec  des  épaisseurs  de  bain  tic  j'"™  a  8""",  des  résultats  bien 
plus  souvent  indépendants  des  ultimes  girations  du  liquide?  La  réponse 
semblait  préjugée  par  ce  fait  que  rien  de  semblable  ne  se  révèle  jamais 
sur  le  gélatino-bromure  s'il  n'a  leçu  préalablement,  ou  ne  recèle  à  l'état 
latent  le  miniiuum  i\Q  voile  indispensable  à  un  commencement  de_.réduc- 
tioti  dans  le  bain  employé.  Aucun  doute  ne  peut  subsister,  quand  on 
constate  qu'une  plaque  soumise  à  sec,  sur  l'une  ou  l'autre  face,  à  l'action, 
même  prolongée,  de  jjôles  thermiques,  et,  aussitôt  ou  après^  refroidisse- 
ment, développée  dans  un  bain,  soit  agité,  soit  au  repos,  ne]  montre 
jamais  rien  de  spécial  que,  tout  au  plus,  la  marque  parfaitement  délimitée 
de  la  portion  de  gélatine  touchée,  sans  aucune  de  ces  apparences  d'effluves 
(pie  représentent  les  figures  ci-contre. 

»  I-es  trois  |)remières  montrent  l'action  réciproque  de  pôles  fie  même 
nom  ou  de  noms  contraires.  Dans  tous  les  cas,  l'ensemble  des  lignes  de 
flux  correspond  sensiblement  à  l'un  des  systèmes  orthogonaux  du  réseau 
isotherme  que  donnerait  le  calcul  de  l'équation  J^  pour  les  valeurs  de  pôles 
corresj)ondantes. 

»  La  même  chose  se  vérifie  pour  \i\Jig.  4-  Miiis  celle-ci  foi  me,  avec 
la  fig.   5,  un  ensemble   sur  lequel  il  importe  d'insister.    Elles  ont  été 


(')  Éloigné  des  ressources  d'un  lalioraloire  urbain,  je  remplissais  d'eau  chaude  ou 
froide  de  petits  cylindres  de  fer-blanc  (fermoirs  d'étuis  à  thermomètres  Tonnelot), 
de  i5">™  de  diamètre,  8'^'"  de  hauteur,  et  environ  lo'^'^  de  capacité,  enveloppés  d'une 
épaisse  moquette  isolante,  et  fournissant,  malgré  la  condition  défavorable  de  l'inégale 
répartition  des  densités  liquides  sous  l'influence  de  la  chaleur,  un  contact  thermique 
assez  sur  et  constant  par  leur  base  métallique  fermée. 


Fie 


Effluves  de  deux  pwles  froids  obtenus  en  appliquant  pendant  dix  minutes,  sur  la  face  verre  d'une 
plaque  retournée  sur  deux  cvlindres  de  verre  de  7'""  de  diamètre,  la  base  de  deux  tubes  fermés  en 

■  fer-blanc  de  iS'""  de  diamètre  remplis  de  glace^  pilée.  (Portion  di>  elicliè  C)  x  12  en  grandeur  na- 
turelle.) 

Fis-  3. 


Effluves  de  deux  pole^s  de  noms  contraires,  et  d'inégale  intensité,  l'un   à  46°  au  début,  26"  à  la   lin, 
l'autre  ;'(  n"  tout  le  temps,  le  bain  étant  à  iV. 


Kic 


iDteivorsion  polaire  produite  sur  une  plaque  mise,  face  en  haut,  à  3"°  en  dessous  d'une  autre,  sou- 
mise, par  sa  face  verre  émergente,  à  l'action  d'un  pôle  chaud  (  So"  au  début,  12'  à  la  fin  )  entre 
deux  pijks  froids  (o»  au  début,  5»  et  G"  à  la  fin).   (Portions  de  clichés  9  x  12  légèrement  réduites. 


(8,8) 

obtenues,  en  effet,  simultanément,  sur  deux  plaques  mises  face  à  face  dans 
le  même  bain,  séparées  par  des  lames  de  verre  de  3""",  et  la  supérieure 
portant,  sur  sa  face  verre  émergée,  un  pôle  chaud  entre  deux  autres 
froids. 

»  On  remarquera  qu'il  y  a  une  inversion  complète  de  l'image  des  pôles 
sur  la  i)laque  inférieure,  où  une  tache  sombre  correspond  au  disque  lumi- 
neux du  pôle  chaud,  et  des  taches  claires  aux  deux  centres  noirs  de  rayons 
froids.  Le  fait  n'est  pas  de  hasard,  mais  bien  constant,  du  moins  dans  les 
limites  de  i'""',5  à  8°"°,  où  j'ai  opéré.  Mieux  que  cela,  si  l'on  forme  une 
pile  de  glaces  composée  soit  de  deux  couples  semblables  au  précédent, 
simplement  posés  l'un  sur  l'autre,  les  deux  glaces  moyennes  se  touchant 
dos  à  dos,  soit  de  glaces  toutes  équidistantes  et  face  en  haut,  sauf  la 
supérieure  retournée,  on  retrouvera  sur  toutes  les  inférieures  les  mêmes 
polarités  inversées  que  sur  la  seconde,  de  signes  contraires  à  la  pre- 
mière. D'autre  part,  si  deux  glaces,  face  en  bas,  superposées  à  une  troi- 
sième face  en  haut,  sont  espacées  à  3™",  la  dernière  seule  présente  des 
pôles  de  couleur  inverse  aux  deux  autres. 

»  Curieuse  analogie  des  actions  à  distance  caloriques  et  électriques,  de 
laquelle  il  convient  de  rapprocher  la  différence  d'aspect  absolument  con- 
stante et  caractéristique  des  deux  pôles  chaud  et  froid,  le  premier,  disque 
lumineux  estompé,  sensiblement  correspondant  à  la  forme  du  contact  calo- 
rique; Tautre  réduit  soit  à  un  poini,  soit  à  une  ligne  diamétrale  dirigée 
vers  le  pôle  chaud  et  d'où  parlent  les  rayons  de  froid,  toujours  plus  visibles 
que  les  autres,  en  noir,  sur  les  épreuves  forcément  voilées. 

))  Mais  la  prépondérance  des  mouvements  vibratoires  et  des  interfé- 
rences d'ondes  à  l'intérieur  du  bain  est  attestée  non  seulement  par  celte 
stratification  rayonnante  du  liquide  hétérogène  en  bandes  alternativement 
actives  et  inactives,  dessinant  presque  mathématiquement  des  lignes  de 
flux,  mais  encore  par  la  présence  fréquente,  autour  des  pôles  de  chaleur,  et 
quelquefois  même  des  autres,  de  zones  auréolées,  positives  et  négatives, 
semblant  se  rattacher  au  système  orthogonal  isotherme.  Enfin  l'interven- 
tion de  la  pesanteur  est  peut-être  pour  quelque  chose  aussi  dans  cette 
diversité  d'action  révélatrice  (')  qui  fait  naître,  sur  une  même  verticale, 
des  pôles  inverses. 

»  La  question  est  loin  d'être  épuisée.  Mais  il  m'a  semblé  utile  d'en  si- 
gnaler l'importance,  alors  même  que  rien  ne  doive  paraître  moins  surpre- 

(')  Toutes  les  figures  reproduites  ont  été  obtenues  avec  un  bain  normal  affaibli  de 
diamidophénol. 


(  8ï9  ) 

nant  a  posteriori  que  celte  remarquable  itifliience  régulatrice  des  vibrations 
thermiques  sur  un  j)hénomène  rao'éculaire  qui,  dû  à  un  arrêt  de  mouve- 
ment, c'est-à-dire  à  une  disparition  d'énergie  mécanique,  ne  pouvait  faire 
autrement  que  d'équivaloir,  en  fin  de  compte,  à  un  phénomène  thermique 
lui-même.  » 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Influence  de  la  température  sur  le  pouvoir  rotatoire 
des  liquides.  Note  de  M.  Pu. -A.  Guye  et  de  M""  E.  Astox,  présentée 
par  M.  Friedel. 

«  Dans  une  précédente  Communication  (' ),  nous  avons  public  les  ré- 
sultats de  recherches  sur  les  variations  du  pouvoir  rotatoire  produites  par 
l'action  de  la  chaleur,  et  nous  avons  moniré  que  l'on  connaît  actuellement 
une  cinquantaine  de  bquides  actifs  dont  le  pouvoir  rotatoire  diminue  avec 
une  élévation  de  température. 

»  Si  nous  rapprochons  nos  résultats  de  ceux  qui  avaient  été  obtenus 
antérieurement  par  M.  Gernez  (-)  et  par  M.  do  Amaral  et  l'un  de  nous  ('), 
au  cours  de  travaux  sur  le  pouvoir  rotatoire  des  vapeurs,  nous  croyons 
pouvoir  formuler  les  conclusions  suivantes  : 

»  1°  En  général,  rt  dans  les  limites  des  expériences  actuelles,  le  pouvoir  rota- 
toire spécifique  d'un  JluHe  actif  diminue  progressivement  sous  l'influence 
d'une  élévation  de  tcm:iératurc,  sans  variation  brusque,  lorsque  le  fluide  passe 
de  l'état  liquide  à  l'état  de  vapeur. 

»  2"  Le  pouvoir  rotatoire  d'un  fluide  actif  ne  paraît  pas  se  rapprocher 
d'une  limite  lorsqu'on  soumet  ce  fluide  à  des  températures  de  plus  en  plus 
élevées. 

»  Ces  conclusions,  qui  ne  font  d'ailleurs  que  confirmer  les  observations 
faites  avant  nous,  souflrent  cependant  plusieurs  exceptions  que  nos 
recherches  nous  ont  permis  de  constater  et  d'étudier  d'une  façon  un  peu 


(')  Guye  et  Aston,  Comptes  rendus,  t.  CXXIV,  p.  194. 

{■)  Gehnez,  Ann.Sc.  Éc.  Norm.  sup.,  t.  1,  p.  187. 

(')  Guye  et  do  Amaral,  Comptes  rendus,  t.  CXX,  p.  345.  Voir  aussi  le  Mémoire 
détaillé  :  Arch.  Se.  phys.  nal.  Genève  (3"  série),  t.  XXXIII,  p.  409  et  5i3.  Les  pou- 
voirs rotatoires  cités  dans  la  présente  Noie  sont  rapportés  à  la  raie  D,  au  moyen  du 
facteur  1,124  {loc.  cit.,  p.  626). 

C.  K.,  1897,  2-  5emes</e.  (T.  CXXV,  iN'  21.)  •  O9 


(    820    ) 

approfondie.  Le  cas  le  plus  intéressant,  jusqu'à  présent,  nons  paraît  être 
l'alcool  amviique  qui  a  donné  lieu  aux  remarques  suivantes  : 

))  Alcool  amylique  primaire.  —  Nous  transcrivons  deux  séries  démesures 
de  pouvoir  rotatoire  effectuées  sur  deux  échantillons  d'alcool  actif  prove- 
nant de  la  maison  G.  Claudon  : 

Premier  échantillon.  Deuxième  échantillon. 

[«]„=- 4,02   à    i6°  (G.  Am.)  (ilq.)  [a]i,  =  — 4,55   à      16°   (G.  As.)  (Hq.) 

=:  — 4,12  à  76»  (G.  .\m.)  (liq.)  =— 4,20  à     88°  (G.  As.)  (liq.) 

=  — 4,10  à  99°  (G.  As.)    (I[q.)  =— 4,5i    à    108"  (G.  As.)  (liq.) 

=  —  5,4(')entrei48°eti76°{G.Atn.)(vap.) 

»  En  opposition  avec  les  conclusions  générales  ci-dessus,  le  pouvoir 
rotatoire  de  l'alcool  amylique  décroît,  lorsque  la  température  s'élève,  pour 
reprendre  des  valeurs  croissantes,  dans  le  voisinage  du  point  d'ebuUition, 
valeurs  qui  sont  encore  dépassées  lorsque  ce  corps  se  trouve  à  l'état  de 
vapeur. 

»  Cette  anomalie  ne  nous  paraît  néanmoins  qu'apparente,  car  elle  peut 
recevoir  une  interprétation  très  simple  si  on  la  rapproche  des  deux  faits 
suivants:  1°  d'après  sa  densité  de  vapeur,  l'alcool  amylique,  réduit  en  va- 
peur, est  formé  essentiellement  de  molécules  simples  C'H'^0;  2°  d'après 
les  mesures  d'ascension  capillaire  de  MM.  Ramsay  etShields.  l'alcool  amy- 
lique liquide  est  constitué  par  un  mélange  de  molécules  simples  C^H'"0  et 
de  molécules  complexes  (C^H'-O)",  la  proportion  de  ces  dernières  dimi- 
nuant lorsque  la  température  s'élève. 

»  Il  suffit  dès  lors  d'admettre  que  les  molécules  simples  C^H"-0  ont  un 
pouvoir  rotatoire  plus  fort,  en  valeur  absolue,  que  les  molécules  com- 
plexes (C'H'-O)",  pour  se  faire  une  idée  simple  des  résultats  que  nous 
avons  obtenus  :  à  l'état  liquide,  et  aux  basses  températures,  la  dépolymé- 
risation étant  faible,  ainsi  que  cela  résulte  des  expériences  de  MM.  Ramsay 
etShields  (-),  le  phénomène  est  normal;  le  pouvoir  rotatoire  diminue. 
Lorsqu'on  se  rapproche  du  point  d'ébullition,  la  dépolymérisation  aug- 
mente rapidement,  pour  devenir  totale  lorsque  le  corps  passe  à  l'état  de 
vapeur;  le  pouvoir  rotatoire  augmente. 


{')  Moyennes  de  quatre  déterminations  ramenées  à  la  raie  D,  et  comprises  entre 
les  limites  extrêmes  — 5,  i  et  — 5,7  (voir  Archices,  loc.  cit.,  p.  626). 

(-)  l^AMSAT  et  Shields,  Zeitschr.  f.  pliys.  Chem.,  t.  XII,  p.  498.  Ces  deux  savants 
ont  trouvé  pour  valeurs  du  coefficient  d'association  de  l'alcool  isoamylique,  corps  très 
voisin  de  risomère  actif  :  i  ,97  entre  16°  et  46°,  i  ,69  entre  46°  et  76". 


(    821     ) 

»  Si  celte  interprétation  est  plausible,  toute  cause  ayant  pour  effet  de 
dissocier  les  molécules  complexes  en  molécules  simples  devra  en  même 
temps  faire  augmenter  le  pouvoir  rotatoire;  toute  cause  contraire  produira 
l'effet  inverse.  Les  expériences  suivantes  démontrent  qu'il  en  est  bien 
ainsi. 

))  a.  En  se  dissolvant  dans  l'eau,  l'alcool  amviique  se  dépolvmérise,  comme  tous  les 
alcools;  on  le  démon  Ire  en  crjoscopie.  Les  valeurs  de  [=(]d,  déduites  d'observations 
effectuées  sur  des  solutions  aqueuses,  devront  donc  être  voisines  de  celle  trouvée  pour 
l'alcool  amylique  en  vapeur,  soit  — 5,4-  Dans  les  limites  d'erreurs  dues  à  l'action  des 
dissolvants,  c'est  ce  que  nous  avons  constaté  : 


Alcool  dans  joi™* 

sol.  aqueuse. 

[i]u  pour  L  =  (>''". 

Wd- 

06^,9910 

—0,18 

-5,1 

oB'',293.ï 

—0,178 

—5, 1 

à  18". 

»  b.  En  solution  benzénique,  lalcool  amviique  est  nettement  polymérisé;  nous 
nous  en  sommes  d'ailleurs  assuré  par  les  déterminations  cryoscopiques  suivantes  : 

Concentrations 3,  i   p.  100.     .),5  p.  100.     8,0  p.  100.     8,9  p.  100. 

Poids  moléculaires  trouvés. ..  .      120  i4o  176  182 

M  =  88  pour  CMI'«0. 

»  De  là  résulte  que  les  valeurs  de  [«]d,  déduites  d'observations  effectuées  sur  des 
solutions  benzéniques,  devront  être  voisines  de  celles  observées  pour  l'alcool  amv- 
iique liquide,  soit  — 4,5.  C'est  ce  que  nous  avons  de  fait  trouvé  : 


'.  à   i8\ 
\ 

)i  Comme  on  pouvait  en  outre  le  ])révoir,  les  valeurs  les  plus  faibles  de  [aju  se  rap- 
portent aux  solutions  les  plus  concentrées,  c'est-à-dire  les  plus  riches  en  molécules 
complexes. 

»  Nous  avons  étudié  d'autres  liquides  actifs  dont  les  variations  de  pou- 
voir rotatoire  avec  la  température  ne  suivent  pas  les  règles  générales  for- 
mulées plus  haut.  Nous  publierons  prochainement  nos  résultats  à  ce  sujet 
qui  viennent  confirmer  l'interprétation  que  nous  avons  proposée  pour 
expliquer  l'anomalie  de  l'alcool  amylique  ('  ).  » 


-Ucool  dans  100"»' 

sol.  C«H«. 

l-J. 

pour  L  = 

e-"'". 

[«]»■ 

0,0259 

-r,48 

—4,09 

2,0216 

—0,00 

-4,. 

0,9782 

— 0,28 

-4,4 

(  '  )  Laboratoire  de  Chimie  de  l-Université  de  Genève, 


(    822    ) 


CHIMIE   PHYSIQUE.  —  Sur  le  pouvoir  rolutoire  des  corps  polymérisés, 
comparés  avec  leurs  monomères  ;  par  M.  Berthelot. 

«  Les  observations  intéressantes  de  M.  Giiye  et  de  M"*  Aston  sur  la 
variation  du  pouvoir  rotatoire  de  certains  liquides  avec  la  température  et 
l'interprétation  qu'ils  en  donnent,  en  admettant  que  ces  liquides  renfer- 
ment un  certain  nombre  de  molécules  polvmérisées,  ont  reporté  mon 
attention  sur  la  comp;iraison  entre  les  pouvoirs  rotatoires  des  carbures 
d'hydrogène  primitifs  (monomères)  et  polvmérisés  que  j'ai  étudiés  autre- 
fois. 

»  Tel  est,  par  exemple,  l'isotérébenthène,  C'°H'°  ('),  comparé  avec  le 
métatérébenthène,  C-^H'-,  engendré  simultanément.  En  fait,  le  pouvoir 
rotatoire  (rapporté  à  la  teinte  de  passage  et  à  l'unité  de  poids)  du  premier, 
étant  égal  à  —  io°,o;  celui  du  second  a  été  trouvé  —3°,  3. 

»  Une  relation  analogue  existe  entre  le  styrolène  et  le  métastyrolène.  Le 
styrolène  naturel  pur,  exempt  de  tout  composé  oxygéné  (d'après  analyse), 
et  volatil  à  point  fixe,  possédait  un  pouvoir  rotatoire  [x],,  égal  à  — 3°, 4; 
tandis  que  le  métastyrolène,  obtenu  par  la  transformation  spontanée,  en 
vase  clos,  de  l'échantillon  précédent  et  sa  solidification  intégrale,  sans  éli- 
mination d'aucun  composé  accessoire  (-),  a  fourni  un  pouvoir  lola- 
toire  [x]u  égal  à  —i°,-î. 

M  Ces  faits  et  ces  relations  doivent  être  rapprochés  des  inductions  de 
M.  Guye.  Ils  sont  d'autant  plus  significatifs,  qu'ils  ont  été  observés  en 
dehors  de  toute  théorie  préconçue.  « 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  le  cidorocyanamide,  C  Az''  (AzH-)=Cl. 
Note  de  M.  Paul  Lemoult. 

«  Lorsqu'on  laisse  digérer  à  froid  du  chlorure  cyanurique  avec  une  solu- 
tion ammoniacale,  celui-ci  finit  par  disparaître  complètement;  il  se  forme 
du  sel  ammoniac  et  il  se  dépose  une  poudre  blanche,  extrêmement  peu 


(')  Ann.  de  Chini.  cl  de  Phys.,  3«  série,  l.  WXIX,  p.  i6;  i853. 
(')  Même  Recueil,  5'  série,  l.  XV,  i45;  1878. 


(  823  ) 

soluble  dans  l'eau;  c'est  «lu  cyanuraraide  monochloré,  le  chlorocyanamide 
de  Liebig. 

»  Le  produit  brut,  séparé  du  sel  ammoniac,  est  dissous  dans  une  grande  quantité 
d'eau  bouillante;  la  solution  filtrée  à  chaud  laisse  déposer  pai-  refroidissement  le  chlo- 
rocyanamide cristallisé  en  aiguilles  très  fines  qui  constituent  le  produit  pur.  Voici  une 
analyse  relative  à  l'échantillon  qui  m'a  servi  pour  les  déterminations  qui  vont  suivre  : 

»  os^aaSg,  traités  par  la  méthode  Carius,  donnent  oS'",2234  d'Ag  Cl,  soit  une  teneur 
en  Cl  de  24,  i4  pour  100;  théorie  pour  C  Az"' II' Cl,  24,39  pour  100. 

»  L'évaporation  d'un  volume  déterminé  d'une  eau  saturée  de  ce  corps,  à  i5°,  m'a 
permis  d'évaluer  sa  très  faible  solubilité:  0,0626  dans  100"  d'eau,  soit  une  molécule 
dans  242'", 5. 

»  J'ai  déterminé  sa  chaleur  de  combustion  au  moyen  de  la  bombe  calorimétrique; 

l'inflammation  exige  une  certaine  dose  de  camphre,  mais,  une  fois  qu'elle  est  réalisée, 

la  combustion  est  complète  et  la   transformation  du  Cl  en  H  Cl  intégrale.  Déduction 

faite  de  la  part  relative  au  camphre,  voici  les  résultats  rapportés  au  poids  du  produit 

chloro-amidé. 

Par  grainmc. 


«r 

cal 

cal 

o,5oi 

.369,64 

2733,8 

0,6116 

1701,04 

2782,9 

o,5636 

.554,48 

2758,. 

■•    La  moyenne  de  ces  t.'ois  derniers  nombres,  2758"^''', 2,  donne  : 

Chaleur  de  combustion  moléculaire  à  volume  constant 401'^"', 3 

»  »  à  pression  constante 400*^',  3 

u  Et,  par  suite, 

Chaleur  de  formation  moléculaire  à  pression  constante 25*^^', 6 

»  Si  l'on  se  reporte  à  la  réaction  générati-ice  du  chlorocyanamide,  on  voit  que 
celle-ci  dégage  8i'^*',7  ;  on  a,  en  effet, 

C»  Az'CP  sol.  -+-  4  AzlF  diss.  =  ^  AzH-CI  diss.  -t-  C'Âz^H'Cl  sol . . .      -t-S.cai,  ^ 

»  J'avais  espéré  mettre  a  profit  celle  réaction  en  mesurant,  à  l'aide  du  calorimètre, 
sa  valeur  thermique,  qui  m'aurait  permis,  les  autres  données  étant  connues,  d'en  dé- 
duire la  chaleur  de  formation  du  chlorui-e  cyanurique  ;  ce  nombre  aurait  servi  de  con- 
trôle à  celui  que  j'ai  obtenu  par  la  combustion  directe  de  ce  corps.  J'ai  dû  y  renoncer, 
car  la  réaction,  qui  est  d'une  durée  considérable  (au  moins  une  heure  pour  o6'',4 
de  Cy' CI' dans  000"  d'ammoniaque  au  |),  n'est  ni  complète  ni  unique  :  la  consomma- 
lion  en  ammoniaque  dépasse  4  molécules  sans  atteindre  6  ;  on  trouve,  dans  la  solution, 
de  la  mélamine  et  de  l'acide  cyanurique,  et  enfin  le  précipité  formé  retient  du  chlo- 


(  824   ) 

rure  non  décomposé,  même  au  bout  de  plusieurs  heures.  D'ailleurs,  le  pliénoméne 
thermique  n'a,  dans  aucun  cas,  dépassé  55^'°'  par  molécule,  au  lieu  de  8i'^''',7. 

»  11  y  a  même  lieu  de  s'étonner  de  la  formation  du  chlorocjanamide,  puisque 
celle-ci  est  moins  exothermique  que  celle  du  cyanuramide  qui,  dans  les  mêmes  con- 
ditions, dégagerait  plus  de  loo*^"'.  Mais  ceci  s'explique  par  la  différence  des  solubilités 
dans  l'eau,  à  la  température  ordinaire,  des  deux  corps  considérés  ;  le  chlorocyananiide, 
terme  intermédiaire  entre  le  chlorure  et  l'amide  cvanurique,  étant  insoluble,  se  pré- 
cipite et  échappe  à  la  réaction,  au  moins  en  grande  partie. 

»  En  modifiant  les  conditions,  on  évite  la  formation  du  composé  chloro-amidé.  En 
particulier,  si  l'on  chauffe  à  i5o°,  en  tube  scellé,  du  Cy^CP  et  de  l'ammoniaque,  tout  le 
Cl  passe  à  l'état  de  sel  ammoniac,  et  l'on  n'obtient  que  du  cyanuramide  parfaitement 
cristallisé  et  pur.  De  même,  si  l'on  chauffe  dans  les  mêmes  conditions  le  composé 
chloro-amidé,  le  chlore  est  entièrement  remplacé  par  AzH'^  et  l'on  n'obtient  que  delà 
mélamine  pure. 

»  Ce  qui  précède  montre  que,  dans  l'action  de  l'ammoniaque  sur  le  chlorure  cya- 
nurique,  le  déplacement  des  atomes  de  Cl  est  graduel  ;  j'ai,  dès  lors,  essayé  d'obtenir 
le  premier  terme  de  ce  déplacement,  le  cyanuramide  bichloré  C Az'CF(  AzIP),  en 
n'offrant  au  chlorure  cyanurique  qu'une  très  faible  quantité  d'ammoniaque  ;  jusqu'ici 
je  n'ai  pas  réussi,  mais  je  continue  mes  essais  dans  cette  voie. 

»  Comparons,  en  terminant,  les  chaleurs  de  combustion  à  pression  con- 
stante du  chlorure  cyanurique  (apa^'"', 4)  et  du  chlorocyanamide(4oo^''',3), 
tous  deux  pris  à  leur  état  ordinaire  ;  la  différence,  io7''''',9,  mesure  l'effet 
thermique  relatif  à  la  substitution  de  2  atomes  de  Cl  par  deux  groupes 
amido.  Il  est  intéressant  de  remarquer  que  la  moitié  de  ce  nombre  est 
sensiblement  égale  à  celui  qui  correspond  à  la  même  substitution  dans  la 
série  acétique  ;  les  chaleurs  de  combustion  sont,  en  effet,  232^'*',  3  pour  le 
chlorure,  et  288^^^',  2  pour  l'amide  acétique  à  leur  état  ordinaire.  » 


CHIMIE  AGRICOLE.  —  Contribution  à  T étude  delà  nitri/ication  dans  les  sols. 
Note  de  M.  Th.  Schlœsixg  fils,  présentée  par  M.  Duclaux. 

(c  La  nitrification  et,  d'une  manière  générale,  les  combustions  micro- 
biennes de  matière  organique  sont  d'ordinaire  moins  actives  dans  les  terres 
fortes,  à  éléments  très  fins,  que  dans  les  terres  légères,  à  éléments  relati- 
vement grossiers.  C'est  là  un  fait  connu,  dont  M.  Mûntz  a  signalé  des 
exemples  précis  et  que  les  praticiens  traduisent  en  disant  que  les  terres 
fortes  conservent  le  fumier.  Pour  l'expliquer,  on  invoque  communément 
la  facilité  plus  grande  avec  laquelle  l'air  pénétre  dans  les  terres  légères. 


(  825  ) 

»  Dans  bien  des  cas(').  ce  n'est  ])as  l'air,  mais  l'ean  qui  manque  aux 
terres  fortes  pour  que  les  combustions  s'accomplissent  avec  intensité,  et 
cela  alors  qu'elles  présentent  des  taux  d'humidité  égaux  ou  supérieurs  à 
ceux  de  terres  légères  où  les  mêmes  combustions  ont  toute  leur  énergie. 

»  Normalement,  quand  l'eau  ne  se  trouve  pas  dans  une  terre  en  pro- 
portion excessive,  elle  ne  remplit  pas  les  interstices  existant  entre  les  élé- 
ments solides;  elle  est  répandue  sur  la  surface  de  ces  éléments  en  couches 
minces  dont  l'ensemble  forme  un  réseau  continu.  Pour  un  même  taux 
d'humidité  du  sol,  l'épaisseur  de  ces  couches  diminue  à  mesure  qu'augmente 
la  finesse  des  éléments,  parce  que  la  surface  totale  de  ces  derniers  va  crois- 
sant. Dans  un  sol,  à  lopour  loo  d'eau,  contenant  une  bonne  proportion 
d'argile,  substance  composée  d'éléments  d'une  extrême  ténuité,  elle  peut 
descendre  jusqu'à  un  ordre  de  petitesse  qui  doit  entraîner  une  grande  gêne 
pour  l'alimentation  des  microbes. 

»  \oici  sur  ce  sujet  quelques  expériences,  qui  sont  relatives  au  cas  de  la  nitrifica- 
lion  de  l'ammoniaque,  et  dans  lesquelles  j'ai  clierché  à  faire  ressortir  l'induence  de 
l'épaisseur  des  couches  d'eau  revêtant  les  éléments  du  sol. 

a  J'ai  composé  des  sols  artificiels  avec  les  éléments  suivants,  dont  le  mélange  était 
rendu,  par  corrovage,  aussi  homogène  que  possible  :  sable  quartzeux.  de  Bonnevault, 
dont  les  éléments,  très  réguliers,  présentaient  un  diamètre  moyen  de  jde  millimètre; 
argile  de  Vanves,  très  grasse,  dont  les  éléments  avaient  un  diamètre  moyen  inférieur 
à  il*;  blanc  de  Meudon;  eau,  qui  tenait  en  dissolution  une  dose  connue  de  sulfate 
d'ammoniaque  et  dont  une  partie,  pour  être  chargée  de  microbes  nitrificateurs,  avait 
été  agitée  avec  un  peu  de  terreau,  puis  décantée.  Les  mélanges  ont  été  introduits 
dans  des  flacons,  assez  grands  pour  que  l'oxygène  y  restât  toujours  très  abondant,  et 
conservés  à  l'abri  de  variations  de  température  capables  de  déplacer  l'humidité  par 
suite  de  condensation  de  vapeur  sur  les  parois.  On  a  déterminé  finalement  l'acide 
nitrique  formé. 

=•      4u  début,  dans  chaque  lot,  5o"S' de  sulfate  d'ammoniaque  —  Az»0%  4o'°s',9 


^ 

H\ 

/  Sable... 

1. 

lOOS'' 

2. 

goB-- 

3. 
Sos-- 

4. 

5. 

(M 

1       CI     / 

Composition   1   Argile... 

of 

lOS' 

aos' 

aSs' 

3oï^ 

^ 

^ 

.S    = 

des  sols.       1  Craie.  .  . 
'   Eau. ... 

05',  5 
lOS'' 

oP",5 

lOS' 

o?',5 

lOS' 

os^5 

os',5 

lOS' 

•"^  5. 

Az'O^  dosé  à  la  fin 

34'"8',1 

38°>s',5 

36°'s%2 

23°'s^,5 

4n'S',23 

-    S 

Az  nitrifié  pour  lOO.  .  .  . 

83 

94 

89 

56 

10 

(')  Je  ne  dis  pis  :  dans  tous  les  cns.  Voir,  à  rt-  sujet,   les  travaux  de  M.  Dehérain 
(Comptes  rendus,  t.  CXXl). 


(  820  ) 

)>  On  a  recommencé  les  mêmes  expériences  en  stérilisant,  avant  de  les  mettre  en 
œuvre,  les  matières  solides.  Comme  vérification,  on  a  retrouvé  à  la  fin  l'ammoniaque 
non  nitrifiée. 

Au  début,  dans  chaque  lot,  ioo"'s  de  sulfate  d'ammoniaque  =  Az^O°  8 1 '"='■, 8. 


■9  -5 

6. 

7. 

8. 

9. 

10. 

11. 

3    £ 

-       _ 

1     TT 

/  Sable . 

IOQS'' 

905"- 

85s'- 

Ses-- 

ySs-- 

705'' 

'  Composition   1  Argile. 

des  sols.       i  Craie. 

(   Eau  .  . 

o 

I 
9. à 

lO 

1 
9.5 

i5 

I 
9.5 

20 

I 

9.5 

25 

I 
9.5 

3o 

I 
9.5 

5   é. 

Az-0°  dosé  à  la  fin  .  . 

.0 1  "5"' ,  1 

.54°'s% 

-;",- 

I    8i°'S'- 

.9 

I7">6"- 

2™S'-,2 

1^  « 

Az  nitrifié  pour  100. .  . 

63 

66 

94 

ICO 

21 

2,7 

»  Les  résultats  des  deux  séries  concordent  :  nitrification  presque  complète  ou  com- 
plète dans  les  lots  2,  3,  8  et  9;  nitrification  nettement  afTaiblie  ou  même  presque 
nulle  dans  les  lots  4,  5,  10  et  11.  Autrement  dit,  les  lots  contenant  20  pour  loo  d'ar- 
gile ou  davantage  et  représentant  des  terres  relativement  fortes  ont  peu  nitrifié, 
tandis  que  ceux  qui  correspondaient  à  des  terres  relativement  légères  ont  nitrifié  très 
bien(i). 

»  Si  la  nitrification  a  été  entravée  en  4,  5,  10  et  11,  peut-on  l'attribuer  à  un  manque 
d'air  au  sein  des  sols?  Non.  Car  les  sols  étaient,  par  suite  de  leur  mode  de  prépara- 
tion, extrêmement  divisés,  nullement  lassés,  tout  à  fait  perméables;  qui  les  a  vus  ne 
peut  supposer  que  l'aération  v  ait  été  insuffisante.  Mais  on  répond  mieux  encore  à  la 
question  par  les  expériences  suivantes,  dans  lesquelles  la  dose  d'eau  a  seule  varié. 

IAu  début,  dans  chaque  lot,  66"8'',6  de  sulfate  d'ammoniaque  ^  Az-  0^54'""'',3. 
■ 
Composition       (  Sable... 
.-    _    -   j  des  sols  1  Argile.  . 

O3       ■       3    '  _  _  < 

(matières  solides   i  Craie... 
stérilisées).        1    Eau  .... 

Az^O»  dosé  à  la  fin 43-"S'-,6 

\   Az  nitrifié  pour  100 

»  On  voit  qu'en  aui;mentant  légèrement  la  proportion  d'eau,  en  la  por- 
tant de  9, 5  à  11,5,  on  a  rendu  complète  la  nitrification  de  l'amnioniaqiie 
là  où  elle  se  faisait  très  imparfaitement;  or,  cette  addition  d'eau  a  plutôt 
diminué  l'aération,  le  liquide  ajouté  occupant  une  partie  des  espaces  lacu- 


>     -a; 
ce       Q_ 


12. 

13. 

14. 

15. 

70=' 

yog' 

7os^ 

70?"- 

SoS'- 

3os^ 

3oS'- 

3  OB'- 

08',  5 

o5^5 

os^o 

OS'-,  5 

I  oS"',  6 

iiê'-,5 

I  Ss--,  2 

.^s^ 

43-"S'-,6 

.5  5  "'S'.  9 

53°>?%9 

53"'S'-, 

80 

100 

100 

100 

(')  Dans  les  lots  1  et  6,  la  nitrification  a  été  très  incomplète  et  l'on  a  constaté  la 
présence  de  l'acide  nitreux.  Il  est  probable  que  la  proportion  de  9,  5  ou  10  d'eau 
pour  100  en  poids,  ou  Sy  en  volume,  de  sable  pur  était  trop  élevée;  l'eau  devait 
occuper  une  trop  forte  partie  des  espaces  lacunaires  et  l'aération  a  été  insuffisante. 


(■827  ) 

naires  lil>re  auparavant.  Ce  n'était  donc  pas  l'air,  mais  l'eau  qui  avait 
manqué  clans  les  sols  contenant  2;^  pour  100  d'ari;;ile  et  plus.  Les  terres 
fortes  des  champs  se  trouvent  fréquemment  dans  ces  conditions  où,  sans 
manquer  d'air,  elles  n'ont  pas  assez  d'eau;  la  nitrification  et  les  autres 
combustions  microbiennes  y  sont  alors  fort  ralenties;  et  c'est  une  des  rai- 
sons pour  lescpieiles  la  matière  organi([iie  s'v  consume  moins  vite  que 
dans  les  sols  sableux  à  éléments  grossiers,  auxquels  moins  d'eau  suffit. 

»  l'ar  <|iiol  mécanisme  le  manque  d'eau  agit-il  sur  les  combustions  mi- 
crobiennes dans  le  sol?  Remarcpioiis  que,  dans  les  expéi-ieuces  ci-dessus 
(première  et  deuxième  sériej.  il  a  manifesté  assez  bruscpiement  son  effet 
quand  on  est  passé  des  sols  contenant  20  pour  100  d'argile  à  ceux  qui  en 
contenaient  2")  pour  100,  et  <|u'in\  ersement  il  a  suffi  d'ajoutei' aux  sols  très 
peu  d'eau  (troisième  série)  pour  qu'il  ne  se  lit  plus  sentir.  Entre  ces 
deux  sortes  de  sol,  les  uns  nitrifiant  bien,  les  autres  mal,  on  ne  voit  guère 
de  (hlférence  que  dans  ré|)aisseur  moyenne  des  couches  d'eau  revêtant  les 
cl^'m('llt^;  mais  la  dinèrence  n'était  pas  bien  forte,  cette  épaisseur  étant  de 
o"^,  I  j  chez  les  uns  et  de  o^^,  i3  chez  les  autres  (d'après  un  calcul  un  peu 
gros^ier  destiné  surtout  à  donner  \]nc  idée  de  l'ordre  de  grandeur  de 
la  dilléreuce.  Ainsi,  en  forçant  1res  peu  la  proportion  de  l'argile,  c'est- 
à-dire  en  dunimianl  1res  peu  l'épaisseiu-  de  l'eau,  on  a  considéraljlement 
réduit  le  travail  des  microbes  et,  au  contraire,  on  a  rétabli  ce  travail  eu 
augmentant  tics  peu  l'éi2.aisseur  de  l'eau.  Ne  peut-on,  d'après  cela,  pensei- 
(pie  l'on  a  fait  franchir  à  celte  épaisseur,  quand  on  la  diminuée,  nue  limite 
iui-d(>ssous  de  lacjiielle  les  attractions  ca|)illaires  retenant  l'eau  et  les  prin- 
cipes dissous  sur  les  éléments  du  sol  sont  devenues,  en  presque  tous  les 
points,  supérieures  à  l'osmose  (|ui  faisait  pénétrer  cette  eau  et  les  princi[ies 
dans  les  cellules  microbiennes?  Les  microbes  ont  cessé  alors  de  pouvoir 
dis|)uter  leur  nourriture  aux  éléments  du  sol.  Il  est,  en  tout  cas,  intéres- 
sant de  constater  qu'une  si  petite  variation  dans  l'épaisseur  de  l'eau  ait 
tellement  retenti  sur  le  fouctinnnemcnt  des  microbes.  » 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Influence  de  diverses  substances  el  injluencc  de 
l'oxygène  sur  la  fonnalion  de  la  chlorophylle.  Note  de  M.  W.  Pai.ladixk, 
présentée  par  M.  (laston  Bonnier. 

«   J'ai  démontré  que  les  feuilles  étiolées,  détachées  d'ime  plante,  ne  de- 
viennent vertes  à  la  lumière  que  si  elles  renferment  des  hydrates  de  car- 

C.  R.,  1897,  2"  Semestre.  (T.  CXXV,  N"  21.)  '  lO 


(  828  ) 
bone  (').  Je  me  suis  proposé  de  rechercher,  en  opérant  avec  des  feuilles 
étiolées  qui  ne  renferment  presque  pas  d'hydrates  de  carbone,  si,  en  plaçant 
ces  feuilles  sur  des  dissolutions  de  diverses  substances,  la  chlorophylle 
pourra  ou  non  s'y  former,  suivant  la  nature  des  substances  employées. 
J'ai  cherché  aussi  quel  rôle  joue  l'oxygène  dans  le  verdissement  des 
feuilles. 

)i  I.  Influence  de  dkerses  solutions  sur  fa  formation  de  la  chlorophylle.  — 
La  plupart  des  expériences  ont  porté  sur  la  Fève  (  Vicia  Faba)  et  sur  le 
Haricot  (Phaseolus  vulgaris).  Afin  d'enlever  des  feuilles  étiolées  de  ces 
plantes  les  dernières  traces  d'hydrates  de  carbone,  j'ai  placé  ces  feuilles 
pendant  deux  jours  dans  l'obscurité,  sur  de  l'eau  préalablement  bouillie. 
Ensuite,  un  lot  de  ces  feuilles  étiolées  restant  sur  l'eau  a  été  exposé  à  la 
lumière,  tandis  que  d'autres  lois  semblables  ont  été  placés  sur  des  solutions 
de  diverses  substances  et  exposés  à  la  même  lumière.  Parmi  les  nombreuses 
séries  d'expériences  faites  sur  ce  sujet,  je  citerai  seulement  la  suivante  (-)  : 

»  Les  feuilles  étiolées  onl  élé  cultivées  sur  de  l'eau  dans  l'obscurité,  pendant  qua- 
rante-huit heures,  puis  divisées  en  sept  lots  et  exposées  à  la  lumière. 

»    1°  Eau.  —  Presque  aucune  trace  de  chlorophylle. 

»   2"  Solution  de  saccliarose  à  lO  pour  loo.  —  La  teinte  verte  est  très  intense. 

»  3°  Solution  de  ru/fmose  à  h  pour  loo.  —  Même  résultat  que  sur  la  solution  de 
saccharose. 

»  4°  Solution  de  glucose  {dejctrose)  à  io  pour  loo.  «•  Le  verdissement  commence 
un  peu  plus  tard  que  sur  la  solution  de  saccharose. 

»  5°  Solution  de  fructose  (lévulose)  à  lo  pour  loo.  —  Môme  résultat  que  sur  la 
solution  de  dextrose. 

»  6°  Solution  de  galactose  à  lo  pour  loo.  —  Au  bout  de  cinq  jours,  presque 
aucune  trace  de  chlorophjlle  ;  ensuite  la  quantité  de  chlorophylle  augmente  très 
r  ipidemeiU. 

n  -"  Solution  concentrée  de  dulcite.  —  Au  bout  de  cinq  jours,  pas  de  chloiophylle. 
Les  feuilles  sont  restées  vivantes  avec  un  parenchyme  palissadique  liés  développé.  La 
dulcite  empêche  la  formation  de  la  chlorophylle. 

»    Il   résulte  de    l'ensetnble  de    tues  expériences   que,    en   plaçant  des 


(')  W.  Palladine,  Ergrunén  undWachstuni  der  etiolirten  Blàtter  (Berichte  der 
dcutschen  bot.  Gesellscliafl,  t.  IX,  p.  229;  1891  ). 

(-)  Pour  plus  de  détails,  voyez  W.  Pallauine,  Reelierclies  sur  la  formation  de  la 
cidoropliylle  dans  les  piaules  {Revue  générale  de  Botaniijue,  dirigée  par  M.  Gaston 
lîonniei-,  t.  IX,  p.  385;  i5  novembre  1897). 


(    82Ç)    ) 

feuilles  étiolées  ne  contenant  presque  pns  d'hydrates  de  carbone  à  la  sur- 
face de  diverses  solutions,  on  obtient  les  résultats  suivants  : 

»  1°  Cerlaines  substances  favorisent  la  formation  de  la  chlorophylle  : 
saccharose,  raffinose,  glucose,  fructose,  nialtose,  glycérine,  galactose,  lac- 
tose, dextrine  ; 

»  2"  D'antres  substances  n'exercent  aucune  action  sensible  sur  le  vei  ■ 
dissement  :  inuline,  tyrosine; 

»  .'V'  D'autres  cnrin  relanlent  on  empêchent  complètement  la  formation 
de  la  chloro|)hvlle  :  mannite,  diilcile,  asparagine,  urée,  alcool,  chlorhv- 
dratc  d'ammoniaque,  acide  quinicpic. 

1)  II.  Iiijluence  (Ir  l'oxygène,  sur  1(1  forinalion  de  la  chlorophylle.  —Dans 
celles  (les  expériences  précédentes  où  les  feuilles  verdissaient  on  pouvait 
remarquer  que.  si  une  feuille  tond):tit  au  fond  de  la  solution,  elle  ne  verdis- 
sait pas,  tandis  (pie  les  autres  restées  près  de  la  surface  formaient  delà  chlo- 
rophvlle.  Cette  observation  me  fil  penser  que  la  formation  de  la  chlorophylle 
est  bien  un  phénomène  d'oxydation  et  que,  si  l'oxygène  a  un  accès  insutfi- 
sanl,  les  feuilles  restent  jaunes,  (^est  ce  que  j'ai  vérifié  par  plusieurs  expé- 
riences. Je  citerai  seulement  la  suivante  qui  est  très  simple  ; 

»  \)e^  feuilles  étiolées  oui  été  cultivées  diins  l'ol)scurilé  pendant  (|uar.inle-luiil  lieiireà 
SIM-  une  soluliou  de  snccliarose  à  lo  pour  loo.  lillcs  ont  été  ensuite  entassées  en  grande 
<|iiaiitlté  dans  une  éprouvetle  qu'on  a  exposée  à  la  lumière.  l>es  feinlles  de  la  moitié 
supérieure  de  l'éprouvelle  sont  devenues  vertes  avant  celles  de  la  moitié  inférieure. 
Toutes  les  feuilles  de  la  partie  supérieure  étaient  déjà  d'un  vert  éclatant,  tandis  que  la 
plupart  des  feuilles  de  la  moitié  inférieure  étaient  encore  jaunes  et  ne  sont  devenues 
vertes  que  beaucoup  plus  tard.  Comme  les  deux  moitiés  étaient  également  éclairées 
(léprouvelle  étant  placée  verticalement  sur  la  fenêtre),  c'est  que  la  dillérence  de 
vitesse  dans  la  formation  de  la  cMoroplivile  ne  dépendait  pas.  en  ce  cas,  de  la  lumière. 
Or  l'air  i.e  pénétrait  dans  l'éprouvelle  que  par  le  haut,  l'ar  conséquent,  seules  les 
feuilles  de  la  partie  supérieure  de  l'éprouvette  ont  reçu  une  quantité  suffisante  d'oxy- 
gène. Les  feuilles  inférieures,  avant  à  s.ninVir  du  manque  dox.vgéne,  sont  devenues 
vertes  beaucoup  plus  tard. 


»   Il  résulte  de  ces  dernières  expériences  que.  pour  qtie  la  chlorophylle 
prenne  naissance,  il  est  nécessaire  que  les  tissus  végétaux  reçoivent  plus 

^6- 


d'oxvgène  qu'il  ne  leur  en  faut  pour  la  respiration.  » 


(  83o  ) 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Sur  divers  perfertionneinents  apportés  à  un  anè- 
inortiètrc  système  Bourdon.  Note  de  M.  R.  Mailhat,  présentée  par 
M.  Wolf. 

«  Un  anémomèlre  fondé  sur  ce  svslème  ingénieux  fonctionne  à  l'Obser- 
vatoire (le  Paris;  il  a  paru  présenter  les  inconvénients  suivants,  que  je  me 
suis  proposé  de  faire  disparaître  : 

»  L'enregistrement  du  temps  se  fait  par  une  courbe  sinusoïdale,  sur  la- 
quelle la  détermination  exacte  de  l'iieure  est  difficile. 

»  Le  déroulement  de  la  feuille  est  trop  lent,  de  sorte  que  la  plume  peut 
passer  plusieurs  fois  sur  les  mêmes  tracés. 

»  Le  cylindre  qui  porte  le  papier  est  horizontal  et  la  plume  fixée  à  un 
long  bras  de  levier  décrit  une  courbe  en  passant  par  la  génératrice  la  plus 
élevée  du  cylindre  et  en  s'abaissant  ensuite  à  mesure  qu'elle  s'en  éloigne: 
de  là,  la  nécessité  de  présenter  sur  le  papier  la  plume  sous  une  certaine 
inclinaison. 

»  Les  plumes  sont  alimentées  par  un  tube-siphon,  dont  l'extrémité 
plonge  dans  un  |)etit  réservoir  d'encre;  par  les  gros  temps,  les  plumes  se 
déplacent  rapidement  et  l'encre  coule  quelquefois  sur  le  papier. 

)>  Par  les  vents  faibles,  la  direction  de  la  girouette  n'est  pas  assez  pré- 
cise. 

»   Ces  diverses  parties  ont  été  modifiées  de  lu  manière  suivante  : 

>>   Le  moteur  porte  un  cadran  indiquaut  les  heures,  niiiuites  et  secondes. 

»  Un  engrenage  auxiliaire  et  un  échappement  communiquent  à  une  plume  un  mou- 
vement net  anguleux  et  d'amplitudes  diiïérentes,  marquant  sur  le  papier  les  lieures, 
demies  et  quarts. 

»  La  feuille  de  papier,  portée  par  un  cylindre  spécial,  a  20'"  de  long;  elle  est  réglée 
dans  toute  sa  longueur,  elle  donne  les  principales  directions  du  vent  et  les  diflérentes 
vitesses  entre  o™  et  46™  à  la  seconde. 

»  Le  cylindre,  qui  est  actionné  par  la  jKMidule.  peut  faire  dérouler  le  papier  aux  trois 
vitesses  suivantes  : 

))  o'",o4  à  l'heure  pour  les  temps  calmes;  o'",i2  à  l'heure  pour  les  vents  moyens; 
S"", 60  à  l'heure  (soit  i™"'  à  la  seconde)  pour  les  grands  vents. 

»  Les  changements  de  vitesse  se  font  instantanément,  sans  adjonction  ni  démontage 
d'aucune  pièce. 

»  Le  papier  se  déroule  verticalement  et  glisse  sur  un  plan;  les  plumes  sont  perpen- 
diculaires au  papier. 


(  83.   ) 

••»  Le  tube-siphon  de  la  plume  est  coupi-:  au-dessus  du  réservoir;  il  est  relié  à  ce 
dernier  par  uue  nièclie  qui  ne  prend  que  la  quantité  d'encre  nécessaire  au  tracé. 
»  Les  ailes  de  la  girouette  ont  été  augmentées  d'un  tiers  de  leur  surface. 

M  Ce  nouvel  ajjpareil  est  installé  à  l'observatoire  catalan  de  San  Félice 
de  Giiixols  (Espagne). 

»  M.  Raphaël  Patxot,  directeur  et  fondateur  de  cet  observatoire,  a  bien 
voulu  joindre  à  cet  exposé  une  photographie  générale  du  inécanisme  et 
celle  d'une  section  d'un  diagramme  représentant  l'enregistrement  d'un 
ouragan  où  le  vent  est  allé  jusqu'à  07'"  et  38'"  de  vitesse  à  la  seconde.   » 


PHYSIQUE  APPLIQUÉE.  —  Appareil  dcslinr  à  dèlerniiner  d'une  manière  pré- 
cise, au  moyen  des  rayons  \,  la  position  des  projectiles  dans  le  crâne.  Note 
de  MiNI.  Remy  et  Contremoulins,  présentée  par  M.  Marey. 

«    Un  bâti  |)ortant,  d'un  côté,  un  châssis  pholographifpie  spécial  et,  de 
l'autre,  deux  tubes  de  Crookes(lube  tlhabaud,  modèle  poin-  i8()-)  orientables 


Fia-  >. 


A,  Gabarits  rcliaiU  le  b,Ui  au  M.:clleiiieiil  iiliUc.'—  1!,  Cliàîsii  radioçiaiilmiui.  taisant  corps  avec  le 
bàli.  —  ce,  Branthcs  artinilces,  reliées  au  bàli  et  portant  les  tubes  de  Crookes.  —  D,  Colonne 
portant  le  compas-repère  qui  prend  trois  points  de  repérage  sur  la  face.  —  E,  Volet  d'aluiiiininiii 
protégeant  la  glace  radiograpliii|n<-  contre  la  lumière  aclinique. 

à  volonté,  est  scellé  sur  le  crâne  à  l'aide  d'un  appareil  plâtré.  (Ce  dispositif 


(  832  ) 

donne  l'immobililé  absolue  de  la  tète  par  rapport  à  l'appareil,  tout  en  per- 
mettant les  mouvements  du  corps  du  sujet.)  A  l'avant  de  ce  bâti,  un  compas- 
repère  sert  à  prendre  trois  points  de  contact  sur  la  face  du  blessé  avec  de 
petits  disques  métalliques  comprimant  les  téguments  sur  les  surfaces 
osseuses  les  plus  sous-cutanées  (points  frontaux  et  sous-orbitaires). 

)'   L'appareil   étant  ainsi  disposé,  on   place  dans  le  châssis  une  plaque 


KlE 


Dans  ci-ltr  ligiue,  k-  hùli  de  l'appareil,  délaclié  des  gabarits  de  bols  qui  le  rclenulenl  au  scellenieiU 
plàlré,  est  renversé  à  droite  pour  mieux  faire  voir  les  dllférents  organes. 

F  et  F'  représentent  les  foyers  exacts  des  tubes.  Les  pièces  accessoires  qui  supporloiil  ces  foyers 
servent  à  déterminer  le  foyer  théorique.  —  Les  lettres  I,  J,  K  représentent  la  projection  sur  la 
plaque  photographique  des  axes  des  faisceaux  de  rayons  -K  Interceptés  par  les  projectiles  et  provenant 
du  foyer  F.—  Les  lettres  V ,  J',  K'  sont  les  projections  correspondant  au  foyer  F'.—  P,  P',  P"  sont 
les  points  d'intersection  de  ces  axes  et,  par  conséquent,  les  centres  des  projectiles.  —  En  S  le  com- 
pas-repère donne  la  position  du  crâne  par  rapport  aux  centres  des  balles  aux  points  v,  v,  i'. 

Des  branches  métalliques  supportant  des  aiguilles  viennent  relever  les  Intersections  des  (ils  et  déter- 
miner ainsi  un  moule  en  creux  du  crâne  et  des  corps  étrangers. 


pliotographique  de  façon   quelle  vienne  buter  par  les  bords  contre  des 
pièces  .métalliques  percées  d'œilletons  qui  serviront  plus  tard,  comme  on 


(  83:i  ) 

le  verra,  de  points  de  repérage. jUn  iireniier  cliché  est  obtenu  en  action- 
nant l'un  des  tubes  de  C.rookes.  La  phupie  im|)ressionnée  est  alors  rempla- 
cée par  une  seconde  plaque  sensible  destinée  à  recevoir  l'image  projetée 
par  le  deuxième  tube  de  Crookes.  Ces  deuK  clichés  faits,  on  démonte  le 
compas-repère,  sans  le  dérégler,  et  l'on  détache  le  bâti  de  l'appared  des 
pièces  qui  font  corps  avec  le  scellement. 

»  Les  trois  points  de  repère  de  la  face  doivent  être  immédiatement  ta- 
toués à  l'encre  de  Chine  sur  l'épiderme  du  blessé,  de  façon  à  former  une 
(race  indélébile  pour  le  repérage  du  compas  d'opcralion,  dont  il  sera 
bientôt  question,  jusqu'au  moment  de  l'extraction  du  projectile. 

»  On  possède  ainsi  l'image  du  projectile  projetée  de  deux  points  diffé- 
rents sur  un  même  plan  et,  au  moyen  du  compas-repère,  la  trace  de  l'empla- 
cement exact  qu'occupait  le  crâne  dans  l'appareil.  Mais  avant  de  rechercher 
l'emplacement  du  projectile  dans  l'espace  avec  ces  images  et  ce  compas,  il 
reste  à  déterminer  le  point  exact  de  l'émission  des  rayons  X.  On  le  re- 
trouve par  les  opérations  suivantes  : 

»  Entre  le  châssis  el  les  tubes,  on  visse  sur  le  bâti  une  plaque  de  ciiivre 
rigide  {plaque  de  contrôle),  percée  vers  le  milieu  de  quatre  trous  espacés 
de  4""".  Avec  l'un  des  tubes  d'aboril,  puis  ensuite  avec  l'autre  tube  de 
Crookes,  on  radiographie  deux  fois  cette  plaque-contrôle  sur  une  même 
plaque  sensible,  de  façon  que  deux  fois  le  groupe  de  quatre  trous  de  cette 
plaque  forme  des  images  nettes  sur  la  plaque  photographique. jEn  raison 
de  l'épaisseur  de  la  plaque-contrôle,  la  jjose,  dans  ces  deux  radiographies 
successives,  doit  être  assez  prolongée  pour  que  les  pièces  métalliques 
percées  d'oeilletons  du  châssis  soient  silhouettées  sur  la  plaque  photogra- 
phique en  vue  du  repérage  de  l'image  de  }&  plaque-contrôle  avec  les  images 
des  deux  premiers  clichés. 

»  Les  trois  clichés  ainsi  obtenus  ayant  été  rapidement  séchés  à  l'alcool 
(après  développement),  on  écorche  la  gélatine  sur  les  deux  premiers  au 
centre  de  l'image  du  projectile  à  retrouver.  Le  même  écorcliage  de  la  gé- 
latine est  ensuite  pratique  sur  la  radiographie  de  la  plaque -contrôle  au 
centre  des  pénombres  des  huit  trous,  formées  par  les  deux  oj)érations  suc- 
cessives avec  l'un,  puis  avec  l'autre  tube  de  Crookes. 

).  On  tire  alors  une  épreuve  de  chaque  cliché  sur  du  papier  au  citrate 
do  telle  sorte  que  les  (cilletons  de  re|)èie  du  châssis  marqués  sur  chaque 
cliché  soient  nettement  visibles,  ainsi  que  les  centres  du  projectile  et  les 
centres  des  pénombres  de  la  plaque-contrôle. 

»   Ces  opérations  donnent,  en   déhnitive,  trois  épreuves   qui   portent 


(  834  ) 
quatre  images  distinctes,  et  ces  trois  épreuves  sont  exactement  repérables 
entre  elles,  grâce  aux  traces  des  œilletons  qu'elles  portent.  Il  est  facile  de 
les  reporter  sur  une  plaque  de  zinc  spéciale  que  l'on  perce  de  trous  corres- 
pondant aux  œilletons  du  châssis  photographique;  celte  plaque  est  faite 
pour  être  vissée  sur  ces  œilletons  au  moyen  de  ces  trous. 

»    A    l'aide    des    images   des    œilletons    reproduites   sur   les   épreuves, 

Fis.  3. 


li,  Conipas-sclicina.  —  G,   Compis  d'operalion  iv};lé  stii-   le  roiiijias-sc/wiiia  iiViiiiL  d'cli-c  irpoité 
sur   le   siijcl   pour   l'opéralioii   cliirurgicale. —  i'',    i'-,    i'',  points   fie   repère   pris   sur   le    \isage. — 
T,  Branche  articulée   porLaut  l'aiguille  inrlieatriie.  —  K,  Aiguille  indicatrice.  —  b.  Butoir    limi-, 
tant  la  course  de  l'aiguille  indicatrice.  —  I',  Indication  de  reni|ilacenient  du  projiM  lile  par  rapport 
au\  trois  points  de  la  face. 

celles-ci  ayant  été  très  exactement  repérées  avec  les  trous  de  la  plaque  de 
zinc,  on  pointe  avec  un  pointeau  à  travers  les  épreuves  les  centres  des 
pénombres  et  ceux  du  projectile  sur  la  plaque  de  zinc.  (Tous  ces  coups  de 
pointeau  sont  numérotés  sur  la  plaque  de  zinc  pour  être  aisément  discer- 
nables les  ims  des  autres.)  La  plaque  de  zinc  est  ensuite  perforée,   à  \a 


k  8r>  ) 

place  de  chaque  coup  de  pointeau,  d'un  très  petit  trou  conique,  avec 
une/raise,  de  telle  sorte  qu'il  soit  possible  de  faire  passer  par  ces  trous  des 
fils  qu'on  arrêtera  derrière  la  plaque  au  moyen  de  nœuds;  puis  elle  est 
vissée  aux  œilletons  du  châssis  photographique. 

»  Ces  opérations  préalables  étant  faites,  pour  déterminer  exactement 
le  point  d'émission  des  rayons  X  de  chaque  tube,  on  commence  par  sub- 
stituer à  l'un  de  ceux-ci  une  pièce  qui  porte  un  œilleton  dont  on  place 
l'ouverture  à  l'emplacement  probable  du  foyer  du  tube  enlevé. 

»  Avec  des  fils  on  relie  cet  œilleton  à  la  projection  des  trous  de  la 
plaque-contrôle  sur  la  plaque  de  zinc  où  cette  projection  a  été  reportée, 
comme  nous  l'avons  exposé  déjà,  en  faisant  passer  ces  fils  par  les  trous 
corrrespondants  de  \a  plaque-contrôle.  Si  le  foyer  théorique  correspond 
bien  au  foyer  exact  d'émission  des  rayons  X,  les  quatre  fils  passent  rigou- 
reusement par  le  centre  des  quatre  trous  de  \a  plaque-contrôle.  S'il  y  a,  au 
contraire,  une  légère  diiïérence,  qui  peut  tenir  à  nombre  de  causes  diverses, 
il  suffit  de  déplacer  l'œilleton  et  de  chercher  par  tâtonnements  le  véritable 
emplacement  qu'il  doit  occuper  jusqu'à  ce  que  les  fils  passent  rigoureu- 
sement par  le  centre  des  trous  de  la  plaque-contrôle.  Le  nouvel  emplace- 
ment de  l'œilleton  trouvé  ainsi  est  celui  du  point  exact  d'émission  des 
rayons  X. 

11  La  même  opération  se  répète  pour  le  second  tube;  quand  elle  est  faite 
on  peut  supprimer  les  fils  et  enlever  la  plaque-contrôle  désormais  inutile. 

»  Il  ne  reste  plus  qu'à  tendre  de  nouveaux  fils  allant  de  la  projection  du 
projectile  à  l'œilleton  représentant  le  foyer  radiographiquc  du  tube  qui  l'a 
produite.  Ces  fils  s'entre-croisent  et  leur  intersection  représente  le  centre 
du  projectile  dans  l'espace. 

»  On  remet  ensuite  à  la  place  qu'il  occupait  le  compas-repère  donnant  les 
trois  points  de  repère  de  la  face,  et  l'on  a  ainsi  l'emplacement  du  projectile 
par  ra|)port  à  trois  points  déterminés  à  l'extérieur  du  crâne. 

»  A  la  colonne  supportant  ce  compas-repère  on  ajoute  enfin  une  qua- 
trième branche  articulée  portant  à  son  extrémité  une  aiguille  avec  laquelle 
on  relève,  par  réglage,  la  position  du  centre  du  projectile  par  rapport  aux 
points  de  repère  du  compas. 

»  Ainsi  le  compas-repère  présente,  comme  l'épreuve  négative,  l'image  en 
creux  du  crâne  et  l'emijlacement  de  la  balle.  Sur  ce  creux  on  rèsle  un 
second  compas,  dit  compas-schéma,  plus  robuste,  plus  rigide,  fait  en  vue 
du  transport,  et  qui  représente  au  contraire  le  relief  ou  le  positif  du  crâne 
avec  l'emplacement  du  projectile  par  rapport  à  ce  relief.  Enfin  ce  compas 

C.  R.,  1897,  2'  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  21.)  I  1  I 


(  836  ) 

schéma,  transporté  au  lieu  où  doit  se  produire  l'intervention  chirurgicale, 
sert  à  régler  un  dernier  compas,  construit  en  vue  de  la  stérilisation  et 
nommé  compas  d'opération. 

»  Sur  ce  dernier  compas,  la  quatrième  branche  guide  le  chirurgien  sur 
le  centre  même  du  projectile.  » 

M.  Marey  fait  suivre  des  réflexions  suivantes  la  description  de  l'appa- 
reil : 

«  Je  dois  ajouter  quelques  mots  pour  dire  que  cet  appareil  a  réalisé  tout 
ce  qu'on  en  attendait: 

»  Que,  dans  onze  expériences  préalables,  il  a  permis  de  déterminer  sur 
le  cadavre  la  position  précise  des  projectiles  et  môme  des  esquilles 
osseuses  ; 

»  Que,  sur  le  vivant,  deux  balles  ont  été  extraites  du  crâne  par  ^1.  le 
D''  Remy.  L'habile  chirurgien  de  la  maison  de  Nanterre  a  opéré  l'un  des 
blessés  dans  son  propre  service;  l'autre  a  été  confié  à  ses  soins  par  M.  le 
professeur  Le  Dentu  et  opéré  à  l'hôpital  Necker.  Dans  les  deux  cas,  l'ex- 
traction des  projectiles,  exécutée  avec  une  sûreté  complète,  a  parfaitement 
réussi. 

»  Il  me  sera  permis  de  rappeler  que  c'est  grâce  à  la  générosité  de 
M.  L.  Dessaux  que  M.  Contremoulins  a  pu  réaliser  l'instrument  dont  il 
avait  conçu  le  projet  et  dont  l'exécution  est  due  à  M.  Carpentier.  » 

M.  S.  LucE  adresse  une  photographie  d'étoiles  filantes,  obtenue  à  Var- 
sovie dans  la  nuit  du  2  novembre,  ancien  style.  (Cette  photographie  sera 
transmise  à  M.  Lœwy.) 

A  4  heures,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie.  J.  B. 


(837  ) 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçis  dans  la  séance  dc  22  novembre  1897. 

Annales  du  Musée  d'Histoire  naturelle  de  Marseille,  publiées  sous  la 
direction  de  M.  le  Prof.  A. -F.  Marion,  Correspondant  de  l'Institut  et  de 
la  Société  nationale  d'Agriculture  de  France.  Zoologie:  Travaux  du  labo- 
ratoire de  Zoologie  marine.  Tome  V,  fascicule  T.  Avril  1897.  Marseille, 
MouUot  fils  aîné,  1897;  i  vol.  in-4". 

La  culture  des  mers  en  Europe:  Piscifacture,  Pisciculture,  Ostréiculture,  par 
Georges  Roche,  Inspecteur  général  des  Pêches  maritimes.  Paris,  F.  Alcan, 
1898;  1  vol.  in-S".  (Présenté  par  M.  Milne-Edwards.) 

Orisine  delà  doctrine  microbienne.  Ai-phonse  Gvérin,  sa  vie,  sesOEuvres, 
par  M.  Orieulx  de  la  Porte.  Laval,  Chailland;  i  vol.  in- 12. 

r/ extension  du  Système  décimal  aux  mesures  du  temps  et  des  angles.  Théo- 
rie, Applications  scientifiques  et  industrielles,  par  J.  de  Rey-Pailhade,  Ingé- 
nieur civil  des  Mines.  Paris,  Gaulhier-Villars  et  fils,  1897;  i  broch.  in-S". 
(Hommage  de  l'Auteur.) 

Étude  sur  les  diverses  grandeurs  en  Mathématiques,  par  A.  Calinon,  ancien 
Élève  de  l'École  Polytechnique.  F'aris,  Gauthier-Villars  et  fils,  1897; 
I  broch.  in-8°. 

L 'excitation  spontanée  dans  les  machines  électrostatiques,  par  V  .  Schaffers 
S.  J.  (Extrait  de  la  Revue  des  questions  scientifiques.)  Avril  1897.  Paris, 
PoUeunis  et  Ceuterick,  1897;  i  broch.  in-S". 

Bulletins  et  Mémoires  de  la  Société  médicale  des  Hôpitaux  de  Paris,  y  série, 
n°35.  18  novembre  1897.  Paris,  Masson  et  C*^  i  fasc.  in-S". 

A  mathematical  treatise  on  the  motion  of  projectiles  founded  chiejly  on  the 
results  of  cxperiments  made  aith  the  authors  chronograph,  by  Francis  Bash- 
FORTii,  B.  D.  London,  Asher  and  C»,  1873;  i  vol.  in-8''. 

Proceedings  and  transactions  of  the  Royal  Society  of  Canada.  Second  sé- 
ries. Volume  II.  Meeting  ofmay  1896.  London,  1896;  i  vol.  in-8°. 


(  8,}8   ) 

ERRATA. 

(Séance  du  a   novembre    1897.  ■ 

Note  de  M.  A.  Leduc,  Compressibilité  des  gaz,  elc. 

Page  6^7,  formule  (7),  au  lieu  rfe  U  =  b--.  10,  (iaez  u  =  ^tt^io'. 

(Séance  du   i5  novembre   1897.) 

Note  de  M.  .4.  Leduc,  Sur  les  coefficients  de  dilatation  des  gaz,  etc. 
Page  76g,  formule  (6),  au  lieu  de  poi,  lise:  p  p.. 

Même  page,  formule  (8  bis),  au  lieu  de  — ^— -  H-  ' ~ — ->  lisez  — 5—  ■ 7-^ — 

^    °  '  ^  '  273. <  10*...  270. <       10*... 

Page  770,  quatrième  ligne,  à  partir  d'en  bas,  au  lieu  de  CO-;  io^a  =  ...-i-83.io-".<' 

lisez  —83. 10-"./'. 


Note  de  MM.   Maurice  CauUery  et  Félix  Mesnil,  Sur  un  type  nouveau 
d'organismes,  etc.: 

Page  789,  ligue  6,  au  lieu  de  i  ,  lisez  3''. 


T  On    souscrit    à    Paris,    chez    GAUTHIER -VILLARS    ET    FILS, 

Quai  des  Grands-Augusiins,  n°  55. 

Depuis  1835  les  COMPTES  RENDUS  hebdomadaires  paraissent  régulièrement  le  Dimanche.  Ils  forment,  à  la  6a  de  l'année,  deux  rolumes  in-i*.   Deux 

blés,  l'une  par  ordre  alphabétique  de  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  de  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque  volume.   L'abonnement  est  annuel 

part  du  i"  janvier. 

Le  prix  de  Pabonneineni  est  fixé  ainsi  ijiiit  suit  : 

Paris  :  20  fr.  —  Départements  :  30  fr.  —  Union  postale  ;  34  fr.  —  Autres  pays  :  les  frais  de  poste  extraordinaires  en  sus. 


ger 


igcrt. 


chez  Messieurs  : 

n Michel  et  Médan. 

^  Chaix. 
Jourdan. 
RuIT. 

niens Courlin-Hecquet. 

Germain  elGrassin. 
Lachèse. 

tyonne Jérôme. 

sançon Jacquard. 

I  Feret. 

deaux j  Laurens. 

'  Muller  (G.). 

Renaud. 

Hcirieii. 

F.  Robert. 

J.  Robert. 

(  Uzel  frores. 

en Massif. 

-lanibery Perrin. 

Henry. 


urges. 


ett. 


lerbourg 

erniont-Ferr. 


\  Margucrie. 
^  Juliot. 
\  Ribou-Collay. 
Laniarche. 


/on l  Ralei. 

'  Rev. 


I  Lauverjat. 
i  Degez. 


He. 


(  Drevel. 

I  Gratier  el  G" 

Kochelle Foucher. 

t  Bourdignon. 
(  Dombre. 
Thurez. 


jnoble 


Havre . 


I 


(  Quarré. 


chez  Messieurs  : 

i  Bauinal. 

Lorient '    , 

'  M*'   lexier. 

Bernoux  el  Cumin. 
\  Georg. 

Lyon *  Côte. 

i  Chanard. 
'  Ville. 

Marseille Ruai. 

,,.  I  Calas. 

Montpellier j  (,^^,^^ 

Moulins Martial  Place. 

.  Jacques. 
Nancy Grosjean-.Maupin. 

I  Sidol  frères. 

i  Loiseau. 

Nantes ,,  , 

'  V  eloppc. 

f  Bamia. 

^'" (  Visconti  el  C-. 

Mmes Thibaud. 

Orléans Luzeray. 

>  Blanchier. 
Poitiers ,  ,,      , 

(  Marrlie. 

Bennes Plihon  et  Hervé. 

Rochefort .  .     Girard  (  .M""  ) 

>  Langlois. 
Rouen.                      ,  t      .   ■ 

I  Leslnngant. 

S'-Élienne Chevalier. 

t  Bastide. 

Toulon „        . . 

[  Rumebe. 

,  Gimct. 

Toulouse ,  „  .     . 

[  Privât. 

,  Buisselier. 

Tours j  Pérical. 

'  Suppligeon. 

,,   ,        .  1  Giard. 

Valenciennes ,  , 

'  Le  m  a  lire. 


chez  Messieurs  : 

j  Feikema    Caarelsen 

Amsterdam 

I      et  C". 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 

.\sher  et  C". 

„     ,.  .  Dames. 

Berlin ,,       ,  ,,, 

Fnedlander  el   lus. 

Mayer  et  MQller. 
Berne j  Schmid,  Krancke  et 

Bologne Zaniclielli. 

Lauierlin. 
Bruxelles j  Mayolezet Audiarle. 

(  Lebcgue  el  C". 

,  Solclieck  et  C". 
Bucha,-est ,  ^,,|,^_.   (Carol). 

Budapest Kilian. 

Cambridge Deighlon,  Bell  el  C" 

Christiania Canniieniieyer. 

Constantinople.  .     Ollo  Keil. 

Copenhague Hiist  et  (ils. 

Florence Seeber. 

Gand Hosle. 

Gènes Beuf. 

Cherbuliez. 

Genève Georg. 

(  Stapelmohr. 
La  Haye.  Belinfante  frères. 

,  Benda. 

Lausanne ,  „ 

(  Payot 

Barlh. 

l  Brockhaus 

Leipzig Lorenlz. 

Max  Rube. 

Twieliiieyer. 

I  Desoer. 

^^e^ »Gnusé. 


I  chez  Messieurs  : 

^  Dulau. 
Londres Hachette  et  C-. 

'  Nuit. 
Luxembourg ... .     V.  Biick. 

!  Libr.  Gutenberg. 
Aladrid RomoyFussel. 

I  Gonzalès  e  hijos. 

'  F.  Fé. 

Milan '^"«t^»  f'""- 

I  Hœpli. 
Moscou Gautier. 

.  Prass. 
yaples Marghleri  di  Giu». 

!  Pelleraau. 

■  Dyrsen  et  Pfeiffer. 
A'eiv-  york <  Siechert. 

'  LenickeetBuechner 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  C" 

Palerme Clausen. 

Porto Magalhaés  el  Muniz 

Prague Rivnac. 

Rio-Janeiro Garnier. 

j  Bocca  frères. 

j  Loescher  et  C". 

Rotterdam Kraniers  et  fils. 

Stockholm Samson  el  Wallin. 

„  ,  t  Zinserling. 

S-  Petersbourg..  j  ^y^,^ 

I  Bocca  frères. 
Brero. 
j  Clausen. 
[  RosenbergetSellicr. 

Varsovie Gebethner  et  WollI. 

Vérone Drucker. 

1  Frick. 

Vienne 1  _       ,  ,     .   _,. 

(  Gerold  et  C*. 

Ziirich Meyer  et  Zeller. 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1«    Si.  —  (3  Août  i835  à  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-4°;  i853.  Prix 15  fr. 

Tomes  32  à  61.—  (i"  Janvier  i85i  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  in-4°;  i87o_-  Prix 15  fr. 

Tomes  62  à  91.—  (i"  Janvier  i866  a3i  Décembre  iSSo.)  Volume  in-^^iSSg.  Prix 15  fr. 

SUPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDUS  DES  SEANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 
rome  I  :  Mémoire  sur  quelques  points  de  la  Physiologie  des  Algues,  par  MM.  A.  Derbes  el  A.-J.-J.  Soutn.  —  Mémoire  sur  le  Calcul  des  Perturbations  qa'éprouven  i  les 
mêles,  par  M.  Hanse».—  Mémoire  sur  le  Pancréas  el  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  parliculiéreiuenl  dans  la  digestion  des  matières 

isses,  par  M.  Claude  Bernard.  Volume  in-4°,  avec  32   planches;  i8d6 15  fr. 

rome  II  :  Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Vas  Bbsedïn.  -  Essai  d'une  réponse  à  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Académie  des  Sciences 
iir  le  concours  de  i853,  et  puis  remise  pour  celui  de  i856,  savoir  :  «  liludier  les  lois  delà  dislribulion  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  différents  terrains  sédi- 
uentaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  —  Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercher  la  nature 
les  rapporU  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  régne  organique  el  ses  états  antérieurs  .,  par  M.  le  Professeur  Bronn.  In-4°,  avec  27  planches;  1861..  .       15  fr. 

4  la  même  Ubrairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


N"  21. 

TABLE   DES   ARTICLES.    (Séance  du  22  novembre    1897.) 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES    MEMBRES    ET    DES    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


Pages. 

M.  .1.  .Iansskn.  —  $ur  les  Léoiiidcs So.) 

M.   A.  Crova.      -    Sur    renregistrcinoiit    (le 


Hases. 


l'iiilciisiLé   caloiiliiiur-    .le    la    radialion    so- 


laire . 


MÉMOIRES  PRÉSENTÉS 


M.   Km.   Vial  adresse  une  Nutr  sur  la  dissy- 

mctrle  et  son  rôle  dans  la  nature >^o- 

M.    CuANTiiON    adresse  un  complément  à  sa 


Communication    préccdcnle   sur   les  para- 


chutes 


CORRESPONDANCE 


M.  le  Skchétaiki;  [■ekpi:tui-.l  signale,  parmi 
les  pièces  imprimées  île  la  Correspondance. 
divers  Opuscules  de   M.   d'Ocagne  et  de 

M.  J.   Charbonnel 

M.  A.  LiAPOUNOFF.  —  Sur  certaines  questions 
se  rattachant  au  problème  de  Dirichlet . . 
M.   G.   Ricci.  —    Sur  les  systèmes   complè- 
tement orthogonaux  dans  un  espace  quel- 
conque   

M.  JuLKs  liEUDON.  —  Sur  la  théorie  des 
groupes  infinis  de  transformation  et  l'in- 
tégration des  équations  aux  dérivées  par- 
tielles   

M.  A.  GuÉBiiARD.  —  Sur  un  mode  d'enre- 
gistrement   photographique    des    effluves 

thermiques 

U.  Ph.-A,  Guye  et  M"«  E.  Aston.  —  Influence 
de  la  température   sur   le   pouvoir   rota- 

toire  des  liquides 

M.   Berthelot.  —   Sur  le  pouvoir  rotatoire 
des    corps    polymérisés,    comparés    avec 
Bulletin  bibliographique 


8oS 


Sic 


s, 9 


leurs  monomères ■ 

M.  Paul  Lemoult.  —  Sur  le  chlorocyana- 
mide,  C'.\z3  (  AzH=  )-  Cl 

M.  Th.  Sohlœsinc,  fils.  -  Conlribuliou  à 
l'étude  de  la  nilrification  dans  les  sols... 

M.  W.  PALLAorNE.  —  Influence  de  diverses 
substances  et  influence  de  l'oxygène  sur  la 
formation  de  la  chlorophylle 

M.  R.  Mailhat.  —  Sur  divers  perfection- 
nements apportés  à  un  anémomètre  sys- 
tème  Bourdon  

MM.  Remy  et  CoNTREMOULiNS.  —  Appareil 
destiné  à  déterminer  d'une  manière  pré- 
cise, au  moyen  des  rayons  X,  la  position 
des  projectiles  dans  le  crâne 

M.  Marey.  -  Remarque  au  sujet  de  la  Com- 
munication précédente  

M.  S.  LuCE  adresse  une  photographie  d'étoiles 
filantes,  obtenue  à  Varsovie  dans  la  nuit 
du  1  novembre,  ancien  ^tyle 


Errata . 


s.^o 

s;ii 
s:;ii 

s:i(i 

S'5K 


PARIS.-  IMPRIMERIE  GAUTHIER-VILL.\RS   ET   FILS, 
Quai  des  Grands-Augustins,   55. 


•  frtiranl  ;  Gauthier-Villar», 


1897 

SECOND  SEMESTRE. 

DEC  18  1837 

^7   COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

P.%K   «TI.  liKS  SECRÉTAIRES  PBHPÉTUEI.8. 


TOME  CXXV. 


1\«  2^  (29  Novembre  1897). 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS  ET  FILS,  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DES   COMPTES    RENDUS   DES   SÈA.NGES    DE   L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Auguslins,  55. 

1897 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

ADOPTÉ    DANS    LES    SÉANCES    DES    2.3   JUIN    1862    ET    24    MAI    iSyS. 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de 
r Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  Aolume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1".  —  Impressions  des  iravauœ  de  l'Académie. 


Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Acadéià 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  Rai 
ports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'àutai 
que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pii 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personne 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  rê 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  IMembres  qui  présentent  ces  Mémoires  sool 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  \a 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  font 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
cielle de  l'Académie. 


Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  IMembre  doit 
l'imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au 


Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  par  un  Associé  étranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Les  communications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'une  rédaction 
écrite  par  leur  auteur  a  été  remise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

I>es  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou-  j  jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  rt 
vernement  sont  imprimés  en  entier.  I  le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par  I  actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Comj 
les    Correspondants  de   l'Académie  comprennent  au  !  vant  et  mis  à  la  fin  du  cahier, 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  Sa  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  reproduit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.   L'impression   de  ces  Notes  ne 


Article  4. 


Planches  et  tirage  < 


Les  Comptes  rendus  n'ont  pas  de  plan 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux 

leurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  k 

les  Instructions  demandés  par  le  Gouv 

Article  5. 


Tous  les  six  mois,  la  Commission  adr 
un  Rapport  sur  la  situation  des  Compt 


préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de  \   l'impression  de  chaque  volume. 


lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'ex 


sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuel 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5^ .  Autrement  la  présentation  sera  remise  à 


COMPTES  RENDUS 

DES    SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES, 


SÉANCE   DU  LUNDI  29  NOVEMBRE    1897, 

PRÉSIDENCE  DE  M.  A.  CHATIN. 


MEMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

CUIMIE    MINÉRALE.   —  Nouvelle  méthode   de  prépajalion  des   carbures  par 
l'action   du  carbure  de    calcium  sur  les  oxydes.    Note    de    M.    He.vri 

MoiSSAN. 

«  En  dehors  de  son  action  si  curieuse  sur  l'eau,  le  carbure  de  calcium 
ne  semble  pas  présenter  un  grand  nombre  de  dédoublements. 

»  Nous  avons  indiqué  cependant,  dans  notre  première  étude  sur  ce 
sujet,  qu'il  se  conduisait  comme  un  réducteur  énergique  (').  Il  peut 
fournir,  grâce  à  cette  propriété,  de  nouveaux  composés  par  double  réac- 
tion, mais  à  la  condition  d'être  mis  en  contact  de  corps  liquides  ou  d'être 


(')  H.  i\IoissA\,  Préparation  au  four  électrifj lie  d'un  carbure  de  calcium  cris- 
tallisé, propriétés  de  ce  nouveau  corps  {Comptes  rendus,  t.  CXVIll,  p.  5oi). 
C.  R.,   1S97,  2'  Semestre.  (1.  CXXV,  N"  ZZ.)  t  I  - 


(  84o  ) 
amené  lui-même  à  l'état  de  fusion  par  une  élévation  suffisante  de  tem- 
pérature ('). 

»  Les  expériences  suivantes  en  donneront  quelques  exemples  : 

»  Préparation  du  carbure  d'aluminium.  —  Si  l'on  chauffe  au  four  élec- 
trique un  mélange  à  parties  égales  d'alumine  et  de  carbure  de  calcium,  on 
obtient  un  culot  fondu  présentant  une  cassure  cristalline  très  nette. 

•»  On  peut  distinguer  à  l'œil  nu,  dans  cette  matière  fondue,  de  grandes 
lamelles  jaunes  du  carbure  d'aluminium  CAP,  mélangées  de  cristaux  de 
carbure  de  calcium.  Il  est  facile  de  mettre  en  évidence  l'existence  de  ce 
carbure  d'aluminium  en  décomposant  le  tout  par  l'eau. 

»  L'excès  de  carbure  de  calcium  est  détruit  rapidement  avec  dégage- 
ment d'acétylène,  puis  la  décomposition  lente  des  paillettes  jaunes,  pro- 
duit du  gaz  méthane.  Si  l'on  prend  assez  d'eau  pour  maintenir  en  solution 
toute  la  chaux  formée  par  la  décomposition  du  carbure  de  calcium,  on 
recueille  des  cristaux  jaunes  lentement  décomposables  par  Teau  avec 
dégagement  de  méthane.  C'est  bien  là,  ainsi  que  nous  l'avons  démontré 
précédemment,  le  plus  important  des  caractères  du  carbure  d'aluminium  : 

C^Al*  +  i2H=0  =  3CH^  +  2[A1=(0H)'']. 

»  Après  la  décomposition  complète  du  carbure  d'aluminium  par  l'eau, 
on  a  caractérisé  l'alumine  hydratée  qui  s'était  formée  (  -). 

»  Cette  expérience  établit  donc  que  le  carbure  de  calcium  en  fusion  dé- 
compose l'alumine  avec  formation  de  carbure  d'aluminium  et  de  chaux. 
Cette  chaux  est  ensuite  ramenée  à  l'état  de  carbure  par  le  charbon  du 
creuset.  Nous  allons  démontrer  que  cette  réaction  est  générale  et  s'étend 
à  un  grand  nombre  d'oxydes. 

»  Carbure  de  manganèse.  —  On  a  chauffé  au  four  électrique  différents 
mélanges,  en  proportions  variables,  de  carbure  de  calcium  et  d'oxyde  de 
manganèse  Mn^O\  en  faisant  prédominer  l'un  ou  l'autre  des  deux  com- 
posés. 

))  Dans  tous  les  cas,  nous  avons  obtenu  du  carbure  de  manganèse  en 
globules  fondus  disséminés  dans  du  carbure  de  calcium  en  fusion. 

(')  Avec  les  oxydes  facilement  réductibles,  la  décomposition  par  le  carbure  de 
calcium  se  produit  sans  fusion.  Un  mélange  doxyde  de  cuivre  ou  d'oxyde  de  plomb 
et  de  carbure  de  calcium  se  réduit  au  rouge  sombre,  avec  formation  d'oxyde  de  calcium 
et  de  métal. 

(^)  Dans  quelques-unes  de  nos  expériences  nous  avons  rencontré,  au  milieu  du  mé- 
lange de  carbures,  de  petits  globules  d'aluminium. 


(  84 1  ) 
»  Lorsque  l'on  traite  les  globules  métalliques  par  l'eau,  il  se  produit, 
tout  d'abord,  un  faible  dégagement  d'acétylène  dû  à  une  très  petite  quantité 
de  carbure  de  calcium  qu'ils  contiennent,  mais,  après  quelques  instants,  ils 
fournissent  un  dégagement  très  lent  et  régulier  de  méthane  et  d'hydrogène 
à  volumes  égaux,  dégagement  qui  est  caractéristique  du  carbure  de  man- 
ganèse : 

CMn'  +  6H^0  :^  3[Mn(0H)^J  4-  CH^  +  H-. 

»  Carbure  de  chrome.  —  Ce  carbiu'e  se  prépare  très  bien  cristallisé  et 
avec  facilité,  de  la  façon  suivante  :  on  mélange  parties  égales  (200^'^  envi- 
ron) de  sesquioxyde  de  chrome  et  de  carbure  de  calcium.  Le  tout  est 
chauffé  pendant  cinq  minutes  dans  le  four  électrique  avec  un  courant  de 
900  ampères  et  45  volts.  On  obtient  ainsi,  sous  une  couche  de  carbure  de 
calcium  en  fusion,  un  culot  métallique  bien  rassemblé  recouvert  d'aiguilles 
cristallines  de  carbure  de  chrome. 

»  Nous  avons  démontré  précédemment  que  le  chrome  pouvait  donner 
deux  carbures  bien  définis  de  fornuile  C-Cr'  et  CCr'. 

))  L'analyse  des  cristaux  obtenus  dans  la  préparation  précédente  montre 
que  le  carbure  préparé  au  moyen  de  l'oxyde  de  chrome  et  du  carbure  de 
calcium  répond  à  la  formule  C^Cr'. 

»  Nous  avons  obtenu,  en  effet,  les  chiffres  suivants  : 

1. 

Chrome 86,57 

Carbone '2,97 

»   Ce  carbure  renfermait  des  traces  de  calcium  et  de  fer. 

»  Carbure  de  molybdène.  —  L'oxyde  de  molybdène  obtenu  dans  ces 
expériences  a  été  préparé  par  la  calcination  du  molybdate  d'ammoniaque, 
il  répond  à  la  formule  MoO".  On  a  mélangé  rapidement  aSo^""  de  cet  oxyde 
avec  200S'  de  carbure  de  calcium  et  le  tout  a  été  chauffé  au  four  électrique 
pendant  cinq  à  six  minutes  (900  ampères  et  5o  volts.).  Le  culot  obtenu 
après  refroidissement  a  été  projeté  dans  l'eau,  l'excès  de  carbure  de  cal- 
cium s'est  rapidement  décomposé  et  l'on  a  recueilli  des  fragments  cristal- 
lins, présentant  l'aspect  et  toutes  les  propriétés  du  carbure  de  molybdène 
Mo-C. 

))  A  l'analyse,  ces  cristaux  nous  ont  fourni  Mo  :  94,32  et  C  :  5,68.  La 
théorie  pour  Mo^C  exigerait  Mo  :  94, 12  et  C  :  5,88. 

»   Carbure  de  tungstène.  —  Le  mélange  d'acide  tungstique  et  de  carbure  de 


2. 

3. 

Théorie 

86,60 

86,58 

86,66 

i3,25 

l3,22 

i3,33 

(    8/,2    ) 

calcium  a  été  chauffé  dans  les  mêmes  conditions.  Après  traitement  par 
l'eau,  on  a  retiré  des  fragments  à  asi^ect  cristallin  ou  des  globules  fondus 
qui  étaient  entièrement  formés  de  carbure  de  tungstène.  Ce  composé  ren- 
fermait Tu  :  96,71  et  C  :  3,02;  ce  qui  correspond  h  la  formule  CTu=  pour 
laquelle  C  =  3,  16  et  Tu  =  96,84. 

»  Carbure  de  titane.  —  Nous  avons  chauffé  au  four  électrique,  dans  une 
tube  de  charbon,  pendant  six  minutes  (900  ampères,  45  volts),  le  mélange 
correspondant  à  la  formule  TiO--r  C-Ca,  soit  acide  titanique  i6oS'-  et  car- 
bure de  calcium  128^'". 

).  Le  culot  était  parfois  mal  fondu,  mais  il  renfermait  toujours  un  excès 
de  carbure  de  calcium.  Au  contact  de  l'eau,  la  matière  se  désagrège  en 
donnant  une  poussière  cristalline  très  dense.  Le  tout  est  épuisé  d'abord  par 
de  l'acide  acétique  faible  et  froid,  et  ensuite  par  de  l'acide  acétique  étendu 
et  bouillant. 

»  On  obtient  ainsi  de  petits  cristaux  très  nets,  possédant  toutes  les  pro- 
priétés du  carbure  de  titane,  que  nous  avons  décrit  précédemment  et 
avant  la  composition  suivante  : 

•'  '  Théorie 

pour 
1.  2.  TiC. 

Titane 82, o5  80,70  80, 64 

Carbone 19,08  »  19, 36 

»  Siliciure  de  carbone.  —  L'action  réductrice  du  carbure  de  calcium 
fondu  peut  s'appliquer  à  la  silice  aussi  bien  qu'aux  oxydes  métalliques. 
Nous  avons  chauffé  au  four  électrique  un  mélange  de  cristal  de  roche  en 
poudre  et  de  carbure  de  calcium  répondant  à  la  formule  SiO'-H  C^Ca  et, 
après  fusion  de  la  masse  et  décomposition  par  l'eau,  nous  avons  séparé  une 
grande  quantité  de  cristaux  bien  nets  et  faciles  à  caractériser  de  siliciure 
de  carbone  ou  carborundum.  Ces  cristaux  transparents  sont  incolores  ou 
légèrement  bleutés. 

»  Le  carbure  de  calcium  étant  aujourd'hui  un  produit  industriel,  cette 
réaction  pourra  peut-être  s'appliquer  à  la  préparation  du  carborundum. 

»  Dans  les  doubles  réactions  que  nous  venons  d'mdiquer  rapidement 
nous  n'avons  employé  que  des  composés  oxygénés  dont  le  corps  simple, 
uni  à  l'oxygène,  était  capable  de  fournir  un  carbure  défini  et  cristallisé.  La 
réaction  sera  différente  si  nous  faisons  agir,  sur  ce  carbure  de  calcium,  un 
oxyde  métallique  dont  le  métal  ne  produit  pas  de  carbure. 

»   Action  du  carbure  de  calcium  sur  l'oxyde  de  plomb.    —   Nous  avons 


(  843  ) 

chaufTc  au  four  Pcrrot  100^''  de  litharge  et  G»''  de  carbure  de  calcium.  Ces 
proportions  répondent  à  l'équation  suivante  : 

C=Ca  -+-  5PbO  =  2CO-  +  CaO  +  5Pb. 

»  Nous  avons  obtenu  un  culot  de  plomb  de  65«^  et  une  scorie  qui  ren- 
fermait encore  du  métal  disséminé  dans  la  masse.  La  réaction  est  identique 
si  nous  doublons  la  quantité  de  carbure  de  calcium. 

»  Ce  dernier  corps  agit  donc  ici  encore  comme  réducteur,  mais  comme 
le  plomb  ne  fournit  pas  de  carbure,  le  métal  seul  est  mis  en  liberté. 

»  Nous  devons  rappeler,  à  propos  de  ces  expériences,  que  M.  Warren 
(Chemical  News,  janvier  1897,  p.  2)  avait  déjà  étudié  l'action  du  carbure 
de  calcium  sur  la  litharge  et  ciu'il  avait  indiqué  dans  celle  réaction  la  for- 
mation d'un  alliage  de  plomb  et  de  calcium.  Le  plomb  que  nous  avons 
obtenu  dans  nos  expériences  ne  renfermait  que  des  traces  de  calcium  ('). 

»  Oxyde  de  bismuth.  —  La  réduction  de  l'oxvde  de  bismuth  (SiSs"")  par 
le  carbure  de  calcium  (43^"^)  nous  a  donné  de  même  un  culot  de  bismuth 
métallique  à  cassure  cristalline  ne  renfermant  pas  de  calcium. 

»  Oxyde  d'élain.  —  4^^"^  'le  bioxyde  d'étaiu  et  12^"^,  5  de  carbure  de  cal- 
cium ont  été  chauffes  pendant  une  demi-heure  au  four  Perrot.  Après  la 
réaction,  il  est  resté  un  mélange  de  chaux  et  de  poussière  d'étain  très  divi- 
sée et  facilement  oxydable  que  l'on  a  réunie  en  un  culot  par  fusion  sous 
l'acide  borique.  Cet  étain  ne  renfermait  pas  de  calcium. 

»  Pour  que  ces  expériences  de  double  décomposition  par  le  carbure  de 
calcium  fournissent  des  résultats  probants,  il  faut  avoir  soin  que  le  carbure 
employé  ne  renferme  pas  d'impuretés.  Dans  nos  premiers  essais,  nous 
avions  employé  un  carbure  de  calcium  impur  et  nous  avons  remarqué  que 
tout  le  silicium  et  le  fer  qui  se  trouvaient  dans  ce  composé  avaient  passé 
dans  le  carbure  métallique  formé  par  double  décomposition.  Dès  lors, 
nous  n'avons  plus  utilisé  que  du  carbure  de  calcium  préparé  au  moyen  de 
chaux  de  marbre  et  de  charbon  de  sucre. 

»  Conclusions.  —  En  résumé,  le  carbure  de  calcium  en  fusion  réagit 
avec  énergie  sur  les  oxydes.  Si  le  métal  ne  s'unit  pas  au  carbone,  comme 


(')  Pour  déceler  la  présence  du  calcium  nous  avons  alta([ué  los''  de  métal  par 
l'acide  nitrique.  Le  plomb  a  été  ensuite  séparé  par  l'hydrogène  sulfuré.  Après  ébulli- 
lion  et  liltration  le  liquide  est  concentré,  puis  neutralisé  par  l'ammoniaque.  Par  addi- 
tion d'oxalate  d'ammoniaque  nous  n'avons  obtenu  qu'un  très  léger  louche  d'oxalate 
de  calcium. 


(  844  ) 
le  plomb,  l'étain  elle  bismuth,  il  est  mis  en  liberté  et,  dès  lors,  il  peut  être 
séparé  ou  il  peut  se  combiner  aux  corps  présents  suivant  les  conditions  de 
l'expérience. 

»  Si  le  métal  ou  le  métalloïde  de  l'oxyde  peut  se  carburer,  il  se  produit 
avec  le  carbure  de  calcium  fondu  une  double  décomposition  suivant  la 
formule 

RO  +  CaC='  =  R«C  f-  CaO, 

dans  laquelle  R  représente  un  métal  quelconque  et  n  un  nombre  variable 
d'atomes  de  carbone. 

»  Nous  avons  pu  préparer,  par  cette  nouvelle  méthode,  des  carbures 
cristallisés  et  définis  d'aluminium,  de  manganèse,  de  chrome,  de  molyb- 
dène, de  tungstène,  de  titane  et  de  silicium,  composés  que  nous  avions 
obtenus  antérieurement  au  four  électrique  soit  par  union  directe  des  deux 
corps  simples,  soit  par  réduction  de  l'oxyde  par  le  charbon.  » 


PHYSIOLOGIE  PATHOLOGIQUE.  —  Infection  typhiqite  expérimentale,  pro- 
duite par  V introdaction  de  culture  virulente  dans  une  anse  de  Thiry.  Note  de 
MM.  R.  Léi>ine  et  B.  Ltonxet. 

«  De  nombreuses  expériences  nous  ont  montré  que,  tandis  que  chez  un 
chien  de  taille  moyenne  l'injection  intra-veineuse  de  15*^*=  à  3o'='^  d'une 
culture  très  virulente  de  bacille  d'Eberth  amène,  par  intoxication,  la  mort 
en  quelques  heures  (  '  ),  l'ingestion  simple  d'une  quantité  dix  ou  douze  fois 
plus  forte  de  la  même  culture  n'est,  en  général,  suivie  d'aucun  trouble.  Il 
en  est  de  même  si  l'on  porte  directement  la  culture  dans  le  duodénum, 
après  une  laparatomie.  Ainsi,  une  dose  massive  de  culture  virulente,  intro- 
duite dans  l'intestin  d'un  chien  sain,  ne  produit  ni  infection,  ni  intoxica- 
tion. Ce  résultat  est-il  dû  à  une  action  de  la  bile,  du  suc  pancréatique,  du 
suc  intestinal  ou  de  la  muqueuse  elle-même? 

»  On  peut  éliminer  le  suc  pancréatique  et  la  bile  en  liant  le  canal  de 
Wirsung  et  le  canal  cholédoque  (après  avoir  établi  à  l'extérieur  une  fistule 


(')  La  même  quantilé  d'une  culture  semblable,  mais  slérilisée  à  58°  C,  agit  sensi- 
blement de  même.  Dans  les  deux,  cas,  la  muqueuse  de  l'intestin  est  excessivement 
rouge  dans  la  plus  grande  partie  de  son  étendue,  sans  que  cette  rougeur  prédomine 
dans  l'iléon. 


(  845  ) 

biliaire).  Mais  l'une  ou  l'autre  de  ces  opérations  apportant  un  grand  trouble 
aux  conditions  normales  de  fonctionnement  de  l'intestin,  nous  avons  pré- 
féré introduire  la  culture  dans  une  anse  d'intestin  isolée  par  le  procédé  de 
Thiry,  que  le  D""  Jaboulay  a  bien  voulu  réaliser  chez  plusieurs  chiens.  Voici 
la  relation  de  deux  de  nos  expériences  : 

»  Expérience  I  (chien  de  la^i).  —  On  fait  une  anse  de  Thiry  le  4  octobre.  Les  i4, 
21  et  25  octobre,  on  introduit  dans  cette  anse  quelques  centimètres  cubes  de  culture 
d'un  bacille  virulent  provenant  de  la  rate  d'une  typhique  morte  le  20  septembre.  Les 
dernières  fois,  on  a  suturé  l'orifice  extérieur  de  l'anse.  Presque  pas  de  fièvre  consécu- 
tive, mais  un  peu  de  diarrhée;  diminution  de  l'appétit  certains  jours,  et  perte  considé- 
rable de  poids  (plus  de  2''?).  Réaction  agglutinante  du  sérum  très  marquée,  à  partir 
du  23  octobre.  Mort  le  27  octobre,  après  des  symptômes  de  péritonite. 

»  Autopsie  immédiate  :  péritonite  aiguë  avec  épanchement  d'un  liquide  rougeâtre. 
L'anse,  longue  de  o"',i7,  est  très  dilatée.  Sa  muqueuse  présente  de  larges  et  profondes 
ulcérations  semblables  à  celles  qu'on  observe  dans  la  fièvre  typhoïde  de  l'homme.  Une 
d'elles  est  le  siège  d'une  petite  perforation,  cause  de  la  péritonite.  Les  ganglions 
mésenlériques  sont  très  volumineux;  la  rate  n'est  pas  sensiblement  augmentée  de 
volume.  Rien  d'important  dans  les  autres  organes. 

»  Des  ensemencements  de  la  rate  et  du  foie  sont  restés  stériles;  avec  les  ganglions 
mésentériques  on  a  eu  une  culture  impure. 

»  Expérience  II  (chien  de  i6''s).  —  On  fait  une  anse  le  i3  octobre.  Le  i"  novembre, 
l'animal  étant  parfaitement  rétabli  (et  pesant  i4''s,  5oo),  on  introduit  dans  l'anse 
quelques  centimètres  cubes  de  culture  virulente  provenant  du  même  bacille.  Le  liquide 
ressort  aussitôt.  Le  7  il  n'y  a  pas  de  réaction  agglutinante  de  son  sérum.  Le  8  on  lui 
injecte  5o"  de  culture  de  même  origine  et  l'on  ferme  l'orifice  par  une  suture.  L'animal, 
les  jours  suivants,  continue  à  bien  manger, 

»  Le  12  :  poids  i5''8,5oo.  Réaction  agglutinante  de  son  sérum. 

»   Le  19  :  même  poids.  Le  pouvoir  agglutinant  est  de  3*^. 

»  Le  25  :  poids  iÇH,  3oo,  le  pouvoir  étant  de  j^,  on  sacrifie  l'animal. 

»  Autopsie  immédiate.  La  muqueuse  de  l'anse  est  rouge  et  ulcérée  mais  non  profon- 
dément. Les  ganglions  mésentériques  sont  très  gros;  la  rate  est  trois  fois  plus  volu- 
mineuse qu'à  l'état  normal;  les  autres  organes  paraissent  sains. 

»  Ensemencement  négatif  avec  la  rate  et  les  ganglions  mésentériques. 

»  On  remarquera,  dans  ce  dernier  cas  :  d'une  part,  l'intégrité  apparente 
de  la  santé  de  l'animal  (qui  n'a  pas  cessé  un  seul  jour,  après  l'injection  de 
la  culture  virulente,  de  manger  i''^  de  viande,  et  dont  la  température  n'a 
présente  que  des  oscillations  insignifiantes)  ;  et,  d'autre  part,  l'existence 
d'un  pouvoir  agglutinant  considérable  du  sérum.  On  sait  que  la  coexis- 
tence d'un  pouvoir  agglutinant  et  d'un  état  apyrétique  a  également  été 
observée  chez  l'homme. 

»  Chez  le  deuxième  chien,  les  lésions  de  l'anse  étaient  beaucoup  moins 


(  84'-  ) 
prononcées  que  chez  le  premier.  Cette  particularité  peut  tenir,  en  partie, 
à  ce  que  l'anse  était  constituée  chez  lui  par  la  première  portion  du  jéjunum, 
tandis  que,  chez  le  premier  chien,  elle  était  formée  par  la  fin  de  l'iléon. 
))  Les  expériences  précédentes  ne  sont  pas  favorables  à  l'opinion  de 
Sanarelli,  qui  considère  les  lésions  intestinales  de  la  fièvre  typhoïde  comme 
le  résultat  de  l'élimination  de  la  toxine.  En  eifet,  la  muqueuse  de  l'in- 
testin, chez  nos  animaux,  ne  présentait  de  lésions  que  clans  l'anse  in- 
fectée.  » 

NOMINATIONS. 

L'Académie  procède,   par  la  voie  du  scrutin,  à  l'élection  d'un  Membre 
de  la  Section  de  Chimie,  en  remplacement  de  feu  M.  Schûlzenberger. 
Au  premier  tour  de  scrutin,  le  nombre  des  votants  étant  62, 

M.  Ditte  obtient 22  suffrages, 

M.  Le  Bel  i>        17  » 

M.  G.Lemoine      »        i4  » 

M.  Etard  »        6  » 

M.  Le  Chatelier     »        2         » 

M.  Jungfleisch        »        i  » 

Aucun  candidat  n'ayant  réuni  la  majorité  des  suffrages,  il  est  procédé 
à  un  second  tour  de  scrutin. 

Le  nombre  des  votants  étant  encore  62, 

M.  Ditte         obtient 34  suffrages, 

M.  Le  Bel  »       26         « 

M.  Etard  »        i  " 

M.  Lemoine         »        i  » 

M.  Dii-rK,  ayant  réuni  la  majorité  absolue  des  suffrages,  est  proclamé 
élu.  Sa  nomination  sera  soumise  à  l'approbation  du  Président  de  la 
République. 


(  «47  ) 


RAPPORTS. 

Rapport  sur  un  Mémoire  de  M.  Le  Roy,  intitulé  :  «  Sur  l'intégration  des 

équations  de  la  chaleur.  » 

(Commissaires  :  MM.  Appell,  Poincaré,  rapporteur.) 

«  L'étude  de  la  propagation  de  la  chaleur  est  l'un  des  problèmes  clas- 
siques de  la  Physique  mathématique  ;  c'est  pour  le  résoudre  que  Fourier 
a  doté  cette  Science  de  ses  méthodes  les  plus  fécondes  et,  malgré  les 
progrès  accomplis,  le  mathématicien  a  toujours  intérêt  à  y  revenir,  non 
seulement  à  cause  des  applications  immédiates  à  la  Physique,  mais  surtout 
à  cause  du  retentissement  que  toute  découverte  faite  dans  ce  domaine  ne 
peut  manquer  d'avoir  dans  toutes  les  autres  parties  de  la  Physique  mathé- 
matique. 

»  Il  était  intéressant  de  revenir  sur  le  problème  de  Fourier,  en  utilisant 
les  résultats  relatifs  à  la  théorie  du  potentiel  obtenus  récemment  par  de 
nombreux  géomètres  et  les  méthodes  dont  ces  géomètres  se  sont  servis; 
c'est  ce  qu'a  fait  M.  Le  Roy  dans  le  Mémoire  qu'il  soumet  au  jugement 
de  l'Académie. 

»  Dans  la  première  Partie  de  ce  travail,  rempli  d'aperçus  originaux, 
l'auteur  étudie  les  équations  de  l'équilibre  thermique  au  point  de  vue  de 
la  généralisation  du  principe  do  Dirichlet. 

»   L'équation  à  intégrer  est  de  la  forme  suivante  : 

(i)  ^V-+-a^-hi^  +c^  ^/{.v,y,z.,V)  +  <f(x,y,z) 

et  la  solution  cherchée  V  est  assujettie,  en  outre,  à  certaines  conditions 
de  continuité  et  à  prendre  des  valeurs  données  sur  une  surface  fermée. 

»  Dans  un  grand  nombre  de  cas,  le  problème  ne  comporte  qu'une 
solution  et  M.  Le  Roy  commence  par  étudier  cette  proposition,  qui  a  été 
démontrée  d'abord  par  M.  Picard.  En  se  servant  d'une  remarque  de 
M.  Paraf,  l'auteur  complète  sur  certains  points  les  résultats  de  M.  Picard, 
qu'il  retrouve  d'ailleurs  et  qu'il  expose  d'une  manière  originale. 

»  Abordant  ensuite  le  cas  oii  l'équation  (  i)  est  linéaire  et  où 

a  dx  -r-  b  dy  +  c  dz 

G.  R.,  1897,  i-  Semestre.  (T.  CXXV,  N-  22.)  H  3 


(  848  ) 

est  une  diCférentielle  exacte,  M.  Le  Roy  se  préoccupe  de  démontrer  la  pos- 
sibilité du  problème.  Ses  mélliodes  sont  calquées  sur  celles  qui  servent  à 
établir  le  principe  de  Dirichlet;  mais  elles  ne  supposent  pas  ce  principe 
établi,  sauf  dans  les  domaines  sphériques. 

»  Après  avoir  démontré  un  théorème  analogue  à  celui  de  Harnack, 
M.  Le  Roy  résout  le  problème  pour  une  sphère  et  pour  un  domaine  limité 
par  deux  sphères  concentriques.  Il  y  arrive  par  une  combinaison  de  la 
méthode  des  approximations  successives  de  M.  Picard  et  du  procédé  al- 
terné de  M.  Schwarz.  Pour  étendre  le  résultat  à  un  domaine  quelconque, 
l'auteur  se  sert  de  la  méthode  du  balayage,  qu'il  adapte  à  son  objet  nou- 
veau par  d'ingénieux  perfectionnemenls. 

»  Cette  première  Partie  se  termine  par  d'intéressantes  propositions 
relatives  aux  équations  non  linéaires. 

»  Dans  la  seconde  Partie  de  son  Mémoire,  l'auteur  étudie  des  fonctions 
qu'il  appelle  fondamentales  et  qui  sont  des  potentiels  de  simple  couche 
satisfaisant,  sur  la  surface  attirante,  à  l'équation 

-    -f-  :t-,  =  XV. 
an         an 

»  Ces  fonctions  ne  sont  pas  identiques  à  celles  que  M.  Poincaré  a  étu- 
diées dans  son  travail  sur  la  méthode  de  Neumann  et  qui  satisfont  à  l'équa- 
tion 

^  _     d\^ 

dn  dn' 

mais  elles  peuvent  se  traiter  de  la  même  manière  et  avec  un  succès  ana- 
logue. 

»  Il  est  à  remarquer  que,  pour  ces  fonctions  nouvelles,  la  démonstra- 
tion peut  s'étendre  aux  surfaces  multiplement  connexes, 

»  M.  Le  Roy  généralise  ces  fonctions  et  arrive  à  une  classe  très  géné- 
rale de  fonctions  fondamentales  comprenant  à  la  fois,  comme  cas  particu- 
liers, celles  dont  il  vient  d'être  question  et  celles  de  M.  Poincaré. 

»   Il  peut  montrer  ainsi  que  la  méthode  de  Neumann  est  applicable  aux 

surfaces  multiplement  connexes,  ou  à  trouver  la  valeur  de  V,  connaissant 

dY  e        c        ' 

~r-  sur  une  suriace  lermee. 
dn 

»  La  troisième  Partie  est  consacrée  au  refroidissement  des  corps  solides. 

»   Le  cas  où  la  surface  est  maintenue  à  une  température  constante  peut  se 

traiter  à  l'aide  d'une  ingénieuse  généralisation  de  la  méthode  du  balayage. 


(  8A9  ) 

L'analogie  avec  le  problème  de  Dirichlet  est  parfaite.  On  retrouve  les 
mêmes  séries  procédant  suivant  des  fonctions  analogues  aux  fonctions  fon- 
damentales, et  M.  Le  Roy  montre  aussi  que  les  procédés  d'approximations 
successives  de  ÎM.  Picard  sont  encore  applicables. 

»  On  voit  quelle  est  la  variété  des  p'-oblèmes  traités  par  l'auteur,  et 
l'ingéniosité  des  procédés  qu'il  a  employés.  Le  Mémoire  présenté  au  juge- 
ment de  l'Académie  réalise  un  important  progrès  dans  les  méthodes  de  la 
Physique  mathématique  et  nous  parait  mériter  d'être  inséré  au  Recueil  des 
Savants  étrangers.   » 

CORRESPONDANCE. 

jM.  le  3I1NISTRE  DE  l'Instruction  pitblique  et  des  Beaux-Arts  invile 
l'Académie  à  lui  présenter  une  liste  de  deux  candidats  pour  la  chaire  de 
Physique  végétale  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  vacante  par  suite  du 
décès  de  M.  Georges  Ville. 

(Renvoi  aux  Sections  de  Botanique  et  d'Économie  rurale.) 


M.  le  Préfet  de  i.a  Seixe  informe  l'Académie  que  le  Conseil  municipal 
vient  d'autoriser  l'érection  du  monument  à  la  mémoire  deLavoisier,  sur  la 
place  de  la  Madeleine.  Une  subvention  de  trois  mille  francs  avait  été  votée 
récemment  pour  cet  objet. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

i"  Les  Comptes  rendus  du  deuxième  Congrès  international  de  Chimie 
appliquée,  organisé  par  l'Association  des  chimistes  de  sucrerie  et  de  distil- 
lerie de  France  et  des  Colonies. 

1"  Un  Ouvrage  de  M.  Delebecque  intitulé  «  Les  lacs  français  ».  (Pré- 
senté par  ]\L  Michel  Lévy.  )  M.  le  Secrétaire  perpétuel  insiste  sur  l'impor- 
tance des  résultats  obtenus  par  l'auteur,  aux  points  de  vue  géographique, 
géologique,  physique  et  chimique. 


(  85o  ) 


ASTRONOMIE.  —  Observations  delà  nouvelle  planète  ViUiger{i%^'],  nov.  19), 
faites  à  l'observatoire  d'Alger  {équatorial  coudé  de  o™,3 1  H),  par  MM.  Ram- 
BAUD  et  Sy,  présentées  par  Mj^fS-^œwy. 


Planète 

—  Étoile. 

Étoiles 
de 

Nombre 
de 

Dates 

Ascension 

1897. 

Grandeur. 

comparaison. 

droite. 

Déclinaison. 

compar. 

Observ 

Nov.  22. . 

.      a 

9 

m      s 
—  1.44,70 

—    5.39,0 

12:   8 

R 

22. . 

.     a 

» 

—  1.46,42 

-  5.36,4 

12:  8 

S 

23.. 

a 

» 

—2.53,35 

-   4-28,7 

12:   8 

R 

23.. 

.     a 

» 

—  2.58,09 

-   4-24,5 

12:  8 

S 

24.. 

.     b 

6,1 

^1.11,85 

— I2.3l ,2 

i5:io 

R 

24.. 

.     b 

» 

-4-1.  II ,  i5 

—  i2.3i  ,5 

i5: 10 

S 

25.. 

.     b 

» 

-0.    i,o4 

-11.44,6 

10: 10 

S 

25.. 

.     b 

» 

—0 .   3,19 

—  11.42,9 

i5: 10 

R 

Positions  des  étoiles  de  comparaison. 


Asc.  droite 

Réduction 

Déclinaison 

Réduction 

Dates 

moyenne 

au 

moyenne 

au 

1897. 

* 

1897,0. 

jour. 

1897,0. 

jour. 

Autorités. 

Nov.  22. . 

a 

h       m      s 

4.24.5o,o3 

-h    5,93 

+3i°.   3.24'6 

+  16,2 

WeisseII,n°478 

23.. 

a 

4.  24.5o,o3 

-H    5,94 

4-3i.   3.24,6 

4-16,3 

Idem. 

24.- 

b 

4. 19.32,65 

+    5,96 

4-3 I . 12.26, I 

-+-17,0 

Paris,  5io5. 

25.. 

b 

4. 19.32,65 

+  5,97 

-l-3i .  12.26, 1 

+  17,1 

Positions  apparentes  de  la  planète. 


Tem  ps 

Ascension 

Dates 

moyen 

droite 

Log.  fact. 

Déclinaison 

Log.  fact. 

1897. 

d'Alger. 

apparente. 

parallaxe. 

apparente. 

parallaxe. 

h        m        s 

h        m        s 

Nov.  22.  .  . 

.     10. 58. 44 

4.23.11,26 

7,253„ 

H-3o°.58'.    i',8 

0,029 

22.  .  . 

1 1 .3o. i3 

4-23.   9,54 

ï,024„ 

-t-3o.58.   4,4 

^,972 

23... 

.       9.53.   3 

4.22.     2,62 

T.49l« 

+  30.59.  '2,2 

0,175 

23... 

.      II. 17. 37 

4.21.57,88 

ï,09i„ 

-)-3o.59. 16,4 

1,982 

24... 

9.26.25 

4.2o.5o,46 

T,545„ 

+3i .  0.11,9 

0,23l 

24... 

9.49.24 

4.20.49,76 

T,48o„ 

-(-3i .   0.11,6 

0,  i65 

25... 

.       9.58.16 

4. 19.37,58 

1,372,, 

-h3i.  o.58,6 

0,084 

25... 

10.27.17 

4. 19.35,43 

T,333„ 

-t-3i .    1 .   0,3 

0,072 

(85i) 


ASTRONOMIE.  —  Sur  deux  occultations  des  Pléiades  par  la  Lune. 
Note  de  M.  Lagrula,  présentée  par  M.  Loewy. 

«  Dans  une  série  d'occultations  d'étoiles  par  la  Lune,  observées  à  des 
époques  suffisamment  rapprochées,  on  peut  admettre  que  les  corrections 
à  apporter  aux  Tables  de  notre  satellite  varient  proportionnellement  avec 
le  temps.  Il  est  alors  possible  de  combiner  entre  elles  les  équations  de  con- 
dition fournies  par  les  différents^  phénomènes  observés.  On  peut  obtenir 
ainsi,  avec  beaucoup  de  précision, Je  demi-diamètre  et  les  coordonnées 
de  la  Lune  à  l'époque  moyenne,  et  même,  dans  certains  cas,  sa  parallaxe. 

»  C'est  dans  ce  but  que  j'ai  discuté  les  deux  importantes  occultations 
des  Pléiades  par  la  Lune,  observées  à  Lyon,  le  i2>  juillet  et  le  i3  oc- 
tobre 1897  (Comptes  rendus,  t.  CXXV,  p.  289  et  635). 

»  Les  résultats  de  cette  discussion  sont  inscrits  dans  le  Tableau  suivant 
où  D  et  -  représentent  le  demi-diamètre  et  la  parallaxe  de  la  Lune  à  sa 
distance  moyenne  ;  Ao.  et  AS  les  corrections,  en  ascension  droite  et  en  décli- 
naison, qui  doivent  être  appliquées  aux  coordonnées  des  Tables  de  Hansen 
corrigées  des  nombres  de  Newcomb. 

Temps  moyen  de  Paris 

1897.  D. 

Juillet  23  à  i3'>9'»....  i5'.32",87±:o",i4 

Octobre  i3  à  i4''5-...  i5'.32",86±  o",24     57'.3",2 

»  La  concordance  remarquable  des  erreurs  de  position  de  notre  satellite 
à  ces  deux  dates  provient,  probablement,  de  ce  que  cet  astre  était  sensi- 
blement au  même  point  de  son  orbite.  D'ailleurs,  les  nombres  Aa,  AS  ne 
peuvent  être  affectés  que  des  seules  erreurs  systématiques  suivantes  : 

M  1"  La  moyenne  des  erreurs  de  «  position  adoptée  »  pour  les  étoiles  (  Ax^  en 
ascension  droite,  A?)^  en  déclinaison). 

»  Les  autorités  auxquelles  je  me  suis  référé  sont  :  les  mesures  micro- 
métriques de  Wolf,  1874;  les  mesures  photographiques  de  H.  .Tacoby, 
1873;  les  catalogues  de  la  Connaissance  des  Temps,  de  Lyon,  en  ascension 
droite  (non  publié),  de  Newcomb,  du  Berliner  Jahrbuch  et  du  Nautical 
Alrnanac. 

»  J'ai  adopté  les  mouvements  propres  de  Wolf. 

»  2°  Véquation  moyenne  dans  ce  genre  d'observation  (AO  exprimée  en 
secondes  de  temps). 


Nombre 

d'obser- 

T. 

Aa. 

A6.           valions. 

indéterminée 

-1-  o»,3o  ±o',oi 

—  0",  I  ±  0",  2      36 

)7'.3",2±i",o 

-HO',  3l   ±0%02 

-l-o",o±o",4     29 

(  852  ) 

»  3°  Dans  la  série  du  23  juillet,  la  détermination  de  la  parallaxe  n'a  pu 
être  séparée  du  calcul  des  corrections  Ax,  AS  (j'appellerai  A-  la  correction, 
exprimée  en  secondes  d'arc,  à  la  parallaxe  adoptée  par  la  Connaissance  des 

Temps). 

»  Il  résulte  de  ces  différentes  sources  d'erreurs  que,  si  leur  valeur  nu- 
mérique était  connue,  les  quantités  Aa,  AS,  données  plus  haut,  devraient 
être  remplacées  par  les  expressions  suivantes  : 

(  Aa  =  4-o%3orh  o%Ol    h  Aa'.    -  o%o34  A9  —  o%o5l  A-, 

"  ■  (  AS  =  ^  o", I    ±  o",  2    +  as;  -  o",  i6    A9  +  o",  63  At:. 

(  Aa,  =   t-  oS  3i  :ir  o%  02  -f-  Aa'^  —  o%  024  AO, 

AS  =  4-  o%  5     -'z  o",4     -i^-  AS';  -  o",  09    A9. 


Juillet  23. 


Octobre  i3. 


»  On  voit  que  ces  erreurs  systématiques  ne  peuvent  être  que  très  faibles 
et  que  la  précision  des  coordonnées  de  la  Lune,  ainsi  déterminées,  reste 
très  grande.  D'autre  part,  les  valeurs  que  j'ai  obtenues  pour  le  demi-dia- 
mètre s'accordent  très  bien  avec  le  nombre  suivant,  adopté  par  la  Con- 
naissance des  Temps,  dans  les  calculs  d'occultations,  et  déduit  d'im  grand 
nombre  d'observations  de  ces  phénomènes  : 

D  =  i5'32",83     (Riistner  et  Battermann). 

»  Enfin,  la  valeur  que  la  série  du  i3  octobre  donne  pour  la  parallaxe 
ne  diffère  de  celle  adoptée  par  le  même  éphéméride  :  7;:^=  5']'2.",'],  que 
de  o",  5,  quantité  inférieure  à  son  erreur  probable.    » 

ASTRONOMIE.  —  Emploi  de  la  méthode  des  moindres  carrés  pour  révéler  la 
présence  d'erreurs  systématiques.  Note  de  M.  Je-i.v  Mascaut,  présentée 
par  M.  Lœwy. 

«  La  détermination  de  la  position  exacte  du  nadir  est  une  opération 
fondamentale  au  point  de  vue  astronomique,  puisqu'elle  concerne  une 
constante  absolue  dont  la  connaissance  est  indispensable  pour  établir  des 
coordonnées  célestes  absolues  et  précises  ;  en  principe  il  suffit  de  placer  une 
lunette  méridienne,  par  exemple,  verticalement,  de  sorte  qu'un  fil  de  dé- 
clinaison de  l'oculaire  coïncide  avec  son  image  réfléchie  sur  un  miroir 
horizontal  (bain  de  mercure),  et  de  lire  alors  la  position  du  cercle  de  dis- 


(  8,53  ) 

tances  poUiires  entraîné  par  la  lunette  pour  avoir  connaissance  de  la  ver- 
ticale instrumentale.  Dans  ces  conditions  les  lectures  devraient  être  sensi- 
blement constantes  :  au  grand  cercle  méridien  de  l'observatoire  de  Paris, 
instrument  puissant  et  délicat,  les  lectures  s'efFectuent  à  six  microscopes 
placés,  devant  le  cercle  des  hauteurs,  à  60°  les  uns  des  autres. 

»  Si  l'on  tient  compte  alors  de  ce  fait  que  l'erreur  possible  sur  chaque 
lecture  de  microscope  est  S o", 4»  ainsi  que  sur  chacune  des  dix  lectures 
faites  simultanément  au  micromètre  oculaire,  on  trouve  que  l'erreur 
moyenne  d'une  détermination  nadirale  devrait  avoir  la  très  faible  valeur 
±  o",  21 . 

»  Pratiquement  les  écarts  sont  beaucoup  plus  considérables,  et  celte 
détermination  des  plus  délicates  demande  d'être  fréquemment  répétée  pour 
éliminer,  autant  que  possible,  d'une  série  d'observations,  les  variations 
inexpliquées,  tantôt  lentes  et  progressives,  tantôt  subites,  qu'éprouve  la 
position  de  la  verticale  déterminée  expérimentalement,  par  les  mêmes 
observateurs,  à  quelques  heures  seulement  d'intervalle.  l'our  fixer  les  idées, 
les  valeurs  trouvées,  au  grand  cercle  méridien,  ont  été  de  54",  52  et  61  ",99 
le  i3  mai  et  le  5  juin  1897. 

»  Or,  dans  un  intervalle  de  temps  aussi  restreint,  semblables  variations 
sont  inadmissibles  en  tenant  compte  de  la  précision  de  l'instrument  qui  est 
enjeu,  et  Ton  est  naturellement  conduit  à  se  demander  quelles  peuvent 
être,  en  dehors  des  causes  fortuites,  les  erreurs  susceptibles  d'entacher 
une  telle  observation. 

»  Les  causes  d'erreur  sont  de  deux  sortes  : 

»  1°  Les  unes  dépendent  des  écarts  que  présente  l'instrument  avec  son 
état  idéal,  absolu;  soit,  par  exemple  :  valeurs  des  tours  de  vis  du  micromètre, 
des  microscopes,  excentricité  du  cercle. . . ,  généralement  à  lentes  varia- 
tions et  dont  nous  ne  voulons  pas  nous  occuper  pour  l'instant,  puisque  les 
observations  employées  en  ont  été  purgées  avec  une  exactitude  très  suffi- 
sante. 

»  2°  Les  autres  seront  des  fonctions  complexes  de  l'état  astronomique 
ou  météorologique  de  l'observation. 

»  La  seule  cause  de  cette  nature  qui  semble  devoir  intervenir  est  la  tem- 
pérature; sans  compter  les  déformations  de  la  lunette,  elle  peut,  en  effet, 
déterminer  des  variations  dans  la  position  du  cercle  des  hauteurs  par  rap- 
port aux  microscopes  et  des  déplacements  des  microscopes,  même  par  rap- 
port au  pilier  où  ils  sont  encastrés.  Nous  allons  voir  s'il  est  possible  de 
déterminer  quantitativement  cette  influence  : 


(  854  ) 

»   Soient  x,,  ce.,, a.\  les  lectures  constantes  que  l'on  devrait  faire  aux 

six  microscopes  lorsque  la  lunette  est  verticale,  et  x\,  x'^,...,  x'^,  celles  qui 
ont  été  réellement  effectuées,  6  la  température  du  cercle  ;  nous  écrirons  pour 
chaque  microscope,  à  chaque  observation,  des  équations  de  la  forme 

X,  +).e  +  |^.e=  =  ^r',, 

où  \  et  [j.  figurent  des  coefficients  de  déplacement  de  chaque  microscope 
par  rapport  à  la  position  correspondante  du  cercle  ou  inversement.  9 
compté  en  dixièmes  de  degré,  de  part  et  d'autre  de  i5°,  varie  de  —  70  à 
+  69  dans  nos  équations  de  condition,  d'après  les  observations  effectuées 
du  10  mai  au  2t  juin. 

»  Nous  avons  ainsi  opéré  sur  cinquante  déterminations  nadirales  qui 
correspondent,  en  réalité,  aune  centaine  de  lectures  du  cercle,  car  ces  dé- 
terminations sont  effectuées  deux  fois  de  suite,  à  trois  minutes  environ 
d'intervalle,  et  nous  avons  utilisé  les  moyennes  de  ces  groupes  de  deux 
observations;  pour  chaque  microscope  nous  avions  donc  cinquante  équa- 
tions de  condition  à  trois  inconnues,  x,  1,  [j.,  qui,  résolues  par  la  mé- 
thode des  moindres  carrés,  nous  ont  fourni  les  résultats  suivants  : 

Erreur  Erreur  Erreur 

Micro-  moyenne  moyenne  moyenne 

scopc.  x—60.        sur  a;  — 60.  >..  sur  >>.  [i.  sur  jx. 

1 —1,74  ±0,37  -+-0,o4ô6  ±0,0077  +0, 00014  ±0,00019 

2 —0,07  ±0,43  +o,o838  ±0,0089  +0,00102  ±0,00022 

3 —1,86  ±0,44  ±0,0826  ±0,0092  -)-o,ooo56  ±o,ooo23 

4 —2,27  ±0,52  -1-0,0825  ±0,0108  +0,00068  ±0,00027 

5 —3,37  ±0,18  +o,oo46  ±0,0037  —0,00031  ±0,00009 

6 — 6,72  ±0,74  — 0,0490  ±o,oi53  — o,ooo56  ±o,ooo38 

»  Ces  valeurs  constantes  des  x  entraînent,  pour  le  nadir,  une  valeur 
absolue  (à  i5°)  égale  à  22i°9'57",329  et  l'étude  des  résidus  d'équations 
assignerait  à  cette  valeur  une  erreur  moyenne  de  o",  igS  ou  une  erreur  pro- 
bable de  o",i32. 

»  La  connaissance  de  ces  constantes  montre  que  les  corrections  qu'elles 
nécessitent  sont  loin  d'être  négligeables;  elles  peuvent,  en  effet,  atteindre 
rapidement  quelques  secondes  pour  certains  microscopes,  car  tous  ne 
sont  pas  également  sensibles  à  l'action  de  la  température  et  expliquent  ce 
que  l'on  savait  déjà  d'une  manière  vague  en  disant  que,  en  général,  le 
nadir  monte  avec  la  température.  Au  reste,  nous  ne  mesurons  pas  ici  de 
déplacement  absolu  ;   cependant,  pour  mesurer  les  déplacements  relatifs 


(  855  ) 

du  cercle  et  du  pilier,  ces  coefficients  sont  assez  considérables  si  l'on  veut 
songer  qu'ils  correspondent  à  un  dixième  de  degré  de  température,  et 
c'est  à  leur  ordre  de  grandeur  seul  que  nous  voulons  actuellement  nous 
attacher. 

»  La  connaissance  de  ces  constantes  est-elle  suffisante?  Pour  s'en  rendre 
compte,  il  suffit  de,  s'en  servir  pour  corriger,  à  chaque  observation,  la 
lecture  effectuée  à  un  microscope  et  devoir  comment  sont  modifiés  les 
écarts  maxima  pour  chaque  microscope  qui,  dans  des  conditions  détermi- 
nées, devrait  fournir  une  détermination  constante: 

Microscope.  1.  2.  3.  4.  5.  0. 

Écart  maxima  observé 9,16       iS.pi        11,98       i4,79       4,ir        12,16 

Écart  maxima  après  correction  ..  .      6,--'f         9,4s         8,86         8,70       3,36        i3,82 

tandis  que,  pour  la  valeur  du  nadir,  moyenne  des  lectures  aux  six  mi- 
croscopes, l'écart  est  réduit  de  7, '17  à  6, 10. 

»  Ce  n'est  pas  en  augmentant  le  nombre  de  paramètres  dans  nos 
équations  que  la  représentation  eût  été  meilleure,  car  ce  procédé,  illu- 
soire, cesse  de  correspondre  à  la  signification  véritable  de  ces  constantes. 
Il  y  a  là  des  causes  systématiques  que  peut  révéler  l'étude  approfondie  des 
équations  et  de  leurs  résidus.   » 


ASTRONOMIE  PHYSIQUE.  —  Observations  du  Soleil  faites  à  l'observatoire  de 
Lyon  (^équalorial  Brunner  o™,i6)  pendant  le  troisième  trimestre  de  1897, 
par  M.  J.  Guillaume.  Note  présentée  par  M.  Mascart. 

«  Ces  observations  sont  résumées  dans  les  Tableaux  suivants,  dont 
l'explication  a  été  donnée  page  ^84  du  t.  CXXV  des  Comptes  rendus. 

»   Il  y  a  eu  cinquante-sept  jours  d'observation  pendant  ce  trimestre. 

»  Taches.  —  Le  nombre  des  groupes  est  très  peu  supérieur  à  celui  du 
second  trimestre  (4o  contre  36j,  mais  la  surface  totale  a  augmenté  d'en- 
viron un  tiers;  on  a,  en  effet,  325o  millionièmes  au  lieu  de  23  ji. 

»   En  aucun  des  jours  d'observation,  le  Soleil  n'a  été  vu  sans  taches. 

»   Les  deux  groupes  suivants  du  Tableau  I  ont  été  visibles  à  l'œil  nu  : 

Août  a8,9  et  p  —  6°;  septembre  >,-,5  et  ,S  —  1 1". 

Tous  deux  sont  dans  l'hémisphère  austral  (il  y  en  a  eu  deux  également 
dans  le  même  hémisphère  le  trimestre  précédent). 

C.   R.,  1897,  2'  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  22.)  '  l4 


(  856  ) 

))  Régions  cVactnité.  —  Les  groupes  de  facules  ont  diminué  de  moitié 
environ  dans  l'hémisphère  boréal;  on  a,  effectivement,  24  groupes  au 
nord  de  l'équateur  et  43  au  sud,  au  lieu  de  49  au  nord  et  4o  au  sud.  Enfin, 
au  total,  on  a  67  groupes  et  une  surface  de  64,3  millièmes  contre  89  groupes 
et  ■yo.S  millièmes  fournis  par  le  précédent  trimestre, 


Tableau  I 

Dates 

Nombre 

fass.      Latitudes 

moyennes 

Surfaces 

extrêmes 

d'obser 

-  au  mér. 

- 

■ — — 

■ — 

moyennes 

d'observ. 

valions 
,1 

central, 
uillel   189 

S. 

0 

,00 

réduites. 

■28-  9 

9 

4i4 

-  4 

I  ÎI 

9-10 

■» 

5,9 

—  r3 

- 

20 

3-14 

7 

9>2 

11 

70 

i3-i5 

3 

io,> 

— 12 

35 

i3-i6 

■; 

",1 

H- 

7 

I  ) 

ti-i6 

-1 

'2,9 

—  7 

6i 

13-17 

3 

■  3,5 

—  6 

2 

14-19 

5 

17,5 

—  6 

12 

21 

I 

20,0 

-i4 

4 

19-24 

4 

■24,  <i 

— 10 

20 

'i-3i 

9 

26,0 

— 10 

244 

20-3  I 

10 

26,4 

-^ 

12 

1 12 

■29-3 1 

3 

3o,o 

-t- 

7 

6 

23  j. 

-  9\i 

-+- 

8%7 

\oùt  1897 

0, 

00 

3i-  3 

3 

5,0 

— 10 

27 

2-14 

1 1 

8,9 

—  6 

685 

5-1 J 

6 

11,0 

—  16 

3i 

9-16 

4 

11,2 

—  8 

y  / 

lO-I  I 

2 

ii,9 

-i- 

18 

6 

i3-i4 

2 

18,7 

—  2 

5 

iG-27 

'J 

21,9 

—  8 

106 

23 

I 

24,8 

-^ 

9 

8 

Taches. 


Dates       Nombi-e      Paas.      Latitudes  moyennes    Surfaces 

extrêmes    d'obser-   au  mér.  ' — -*— ^ ~    moyennes 

d'obserr.    vations.    central.  S.  .N.  rodulles. 


27 
27 
3t 


.■Voùt  1897  (suite)         o,on 
1       25,8       — 13 


I 


26,9 
3o,4 


2 

8       '   14 
4  5 


18  j. 


—  9°,o 


Septembre  1897. 


I-  4 

2 

3,8 

—  9 

3 

4-  8 

4 

4,4 

—  i 

240 

3o-  8 

y 

5,2 

—   6 

i5o 

3l-l2 

7 

6,6 

+  14 

112 

4-1-2 

5 

7,5 

—  1 1 

458 

12 

I 

8,0 

-i-i  1 

1  5 

4-  -^ 

1 

8,5 

— 12 

228 

6-12 

4 

9,0 

—  S 

70 

18 

I 

1  (i ,  2 

—  '1 

10 

22 

I 

'7,9 

-(-17 

9 

18-22 

3 

19,8 

-'7 

12 

17-24 

5 

21,2 

+  9 

26 

18-22 

3 

22,4 

-4-  5 

3 

20-29 

7 

23,5 

—  9 

95 

22-3o 

7 

26,6 

-î-  5 

57 

20-29 

8 

26,7 

H-II 

70 

iCj. 


-io\o 


10°. 3 


Tableau  II.  —  Dislribulion  des  taches  en   latitude. 


Sud 

Ni 

rd. 

Surfaces 
moyennes 
réauites. 

1997. 

90'. 

40' 

.-sr 

20-. 

10* 

0". 

Somme. 
10 

Somme.  ( 

3 

4 

'. 

10" 

20- 

30'. 

40" 

90". 

mensuels. 

i3 
1 1 

Juillet.  . . . 

» 

4 
2 

6 
5 

2 
3 

1 
1 

: 

u 

756 

Août 

966 

Septembre 

» 

» 

„ 

4 

5 

9 

/ 

3 

4 

)J 

u 

H 

16 

i52S 

Totaux  . 

y 

» 

w 

iO 

16 

26 

14 

S 

6 

i> 

y 

U 

40 

325o 

(  857  ) 

Tableau  III.  —  Distribution  des  facules  en  latitude. 


Somme.  0'.     10'.      20".      30".     iO".    90". 

9  7       I        I        "     » 

1         I)      y 


Surfaces 

Toiaux 

moyennesi 

ensuels. 

rf^duiles. 

a6 

•21,5 

}A 

.8,3 

20 

"1,5 

Juillet j  I  r  (i  9  i- 

Aoùt «  I  f  fi  7  ,5  fi  .^3 

Sepleiïibrc. .  »  »  d  _)  -  ii  n  i       5 

Totaux...  ..  .  2  ui  2$  43  -ij  ,i       ,,       2       ..      -                 67                 64,3 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Influence  de  l'altitude  et  de  la  chaleur  sur  la  décom- 
position de  V  acide  oxalique  parla  lumière  solaire .  Note  de  M.  J.  Vallot 
et  (le  M"""  Gabriei-le  Vallot,   présentée  par  M.  Duclaux. 

«  L'action  chimique  des  radiations  solaires  est  beaucoup  moins  connue 
que  l'action  calorifique,  et  n'a  été,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  qu'incom- 
plètement étudiée.  M.  Duclaux  a  créé  récemment  une  nouvelle  méthode 
d'actinométrie  chimique,  basée  sur  la  décomposition  par  la  lumière  d'une 
solution  d'acide  oxalique  préparée  dans  certaines  conditions. 

))  Il  est  utile,  pour  préciser  l'état  de  la  question,  de  rappeler  les  prin- 
cipaux résultats  qu'il  a  obtenus  : 

»  i"  La  chaleur,  agissant  seule,  ne  produit  qu'une  décomposition  négli- 
geable. 

»  2"  La  puissance  actinique  de  la  lumière  est  plus  grande  dans  les  pays 
du  Nord  que  dans  les  régions  tempérées. 

»  3°  La  décomposition  actinique,  après  un  temps  mort  au  commen- 
cement de  l'exposition,  n'est  pas  proportionnelle  au  temps,  mais  s'opère 
d'une  manière  accélérée. 

»  Sur  le  conseil  de  M.  Duclaux,  nous  avons  entrepris,  en  deux  stations 
d'altitude  différente,  une  série  d'expériences  simultanées,  dans  le  but  de 
continuer  ces  études  sur  les  points  qui  n'avaient  pas  encore  pu  être  étu- 
diés. Voici  les  résultats  que  nous  avons  obtenus  : 

»  1°  Une  série  d'expériences  simultanées,  faites  à  Chamonix.  (logS")  et  au  Mon- 
tanvert  (192.5"'),  pendant  neuf  belles  journées,  nous  a  donné  constamment  une  décom- 
position chimique  beaucoup  plus  considérable  à  la  station  supérieure.  Le  rapport, 
dans  les  journées  les  plus  comparables,  a  varié  entre  i,5  et  2,9,  la  moyenne  étant 
de  2,1  pour  une  différence  de  niveau  de  SSo".  L'actinisme  chimique  augmente  donc 
rapidement  avec  l'altitude,  beaucoup  plus  que  ne  le  faisait  prévoir  la  variation  dans 
la  radiation  calorifique. 

»  2°  D'après  des  expériences  exécutées  à  Chamonix,  le  verre  arrête  une  grande  partie 


(  858  ) 

des  rayons  chimiques.  Celle  absorption  esl  variable;  la  moyenne  des  sept  journées  a 
donné  une  absorption  de  moitié  produite  par  une  cloclie  de  verre  très  mince. 

»  3°  La  chaleur,  qui  n'a  qu'une  très  faible  action  décomposante  par  elle-même, 
acquiert  une  puissance  très  considérable  à  la  lumière;  ainsi,  une  solution  exposée 
simplement  au  soleil  a  subi  une  combustion  de  lo  pour  loo,  tandis  qu'une  solution 
exposée  en  même  temps,  mais  qui  a  été  maintenue  artificiellement  à  une  température 
plus  élevée  de  12°,  a  subi  une  conibuslion  de  5o  pour  100. 

»  Il  résulte  donc  des  expériences  de  celte  année  que  la  température 
joue  un  rôle  beaucoup  plus  considérable  qu'on  ne  l'aurait  cru  d'abord  et 
superpose  sa  propre  influence  à  l'action  de  la  lumière. 

M  Les  radiations  calorifiques,  inertes  par  elles-mêmes,  n'en  exaltent  pas 
moins  l'effet  des  radiations  chimiques,  et  si  les  choses  se  passent  dans  les 
végétaux  comme  dans  les  solutions  d'acide  oxalique,  c'est  dans  une  com- 
binaison de  la  lumière  et  de  la  chaleur  qu'on  doit  chercher  les  lois  de  la 
végétation,  et  non  dans  un  seul  de  ces  facteurs,  comme  on  l'a  fait  par  la 
méthode  des  sommes  de  températures. 

»  4°  Dans  cette  action  combinée  de  la  lumière  et  de  la  chaleur,  c'est  la 
lumière  qui  produit  l'effet  prépondérant.  En  effet,  si  l'on  place  les  cuvettes 
de  verre  contenant  les  solutions  sur  des  papiers  de  couleur  différente,  l'un 
noir  et  l'autre  blanc,  la  combustion  chimique  est  presque  double  avec  le 
papier  blanc,  qui  produit  un  éclairement  plus  considérable  et  une  tempé- 
rature plus  basse,  de  ce  qu'elle  est  avec  le  papier  noir,  qui  ne  réfléchit  pas 
la  lumière  et  augmente  de  plusieurs  degrés  la  teinpérature  de  la  solution. 

))  L'intensité  considérable  des  décompositions  chimiques  produites  par 
la  lumière  aux  grandes  altitudes  explique  les  effets  de  brûlure  produits 
sur  la  peau  de  l'homme  séjournant  sur  les  hautes  montagnes.  D'un  autre 
côté,  M.  le  professeur  Mosso  a  montré  expérimentalement  que  ces  effets 
nocifs  sont  grandement  atténués  lorsqu'on  noircit  la  peau  avec  du  noir  de 
fumée,  ce  qui  semble  paradoxal  au  premier  abord.  Nos  expériences 
donnent  la  clé  de  ce  phénomène  :  le  noir,  bien  qu'augmentant  la  tempéra- 
ture, diminue  assez  l'action  lumineuse  pour  abaisser  très  fortement  la 
combustion  solaire.  On  comprend,  dès  lors,  que  les  nègres  puissent 
résister  au  soleil  des  tropiques  beaucoup  plus  facilement  que  les  blancs.    » 


GÉOMÉTRIE.  —  Sur  le  théorème  fondamental  de  la  Géométrie  projeciive. 
Note  de  M.  H. -G.  Zeutiie\,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  La  démonstration  du  théorème  fondamental  ,de  la  Géométrie  projec- 
iive que  l'Académie  a  bien  voulu  insérer  aux  Comptes  rendus  an  2  novembre 


(  859  ) 
présente  une  lacune  essentielle,  que  M.  ,îuel  m'a  fait  observer  immédiate- 
ment après  la  publication.  Elle  n'affecte  ni  le  théorème  que  j'ai  énoncé  sur 
le  quadrilatère  complet,  ni  la  démonstration  que  j'en  fais.  La  réduction  du 
nombre  des  projections  reste  donc  indépendante  du  théorème  fondamental 
dont  je  cherchais  une  nouvelle  démonstration. 

»  Il  en  est  autrement  pour  ma  démonstration  du  théorème  sur  les  droites 
qui  rencontrent  trois  droites  fixes.  En  effet,  pour  l'établir,  je  fais  usage  de 
l'involution  des  six  points  d'intersection  d'une  droite  avec  les  côtés  d'un 
quadrigone  complet.  Il  est  vrai  que  von  Staudt  et  ses  successeurs  démon- 
trent au  commencement  de  la  Géométrie  projective  que  cinq  de  ces  points 
en  déterminent  le  sixième,  ou  bien  que  tous  les  six  points  d'intersection  de 
côtés  homologues  de  deux  quadrigones  complets  se  trouveront  sur  une 
droite  qui  en  contient  déjà  les  cinq;  mais,  que  cette  détermination  reste  en 
vigueur  si,  dans  un  des  quadrigones,  on  intervertit  deux  côtés  opposés; 
on  n'en  connaît  aucune  démonstration  indépendante  du  théorème  fonda- 
mental qu'il  s'agissait  d'établir.  Il  ne  m'était  donc  pas  permis  d'appliquer 
le  théorème  sur  l'involution  à  un  cas  de  cette  dernière  nature. 

»  Tout  en  regrettant  d'avoir  publié  une  démonstration  incomplète,  je 
crois  utile  d'avoir  attiré  l'attention  sur  la  question  qui  m'a  occupé.  Une 
démonstration  du  théorème  fondamental,  indépendante  des  déterminations 
de  von  Staudt,  qui,  à  ia  manière  des  déterminations  métriques,  ne  s'éten- 
dent que  successivement  et  par  des  approximations  infinies  à  tous  les  points 
d'une  droite,  présentera  plusieurs  avantages,  si  elle  est  possible;  et,  si  elle 
ne  l'est  pas  aussi,  son  impossibilité  méritera  une  démonstration.    >> 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l' équation  aux  périodes . 
Note  de  M.  X.  Stouff,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  Désignons  par  "k  un  nombre  premier  de  la  forme  mp  -4-  i .  Si  l'on  con- 
sidère les  périodes  à  p  termes  formées  avec  les  racines  V'^"'='  de  l'unité,  elles 
sont  racines  d'une  équation  de  degré  m.  Soit 

•■/■,'"  -h  A,  •/■/"-  '  +  A,r,"'--  + .  .  .  +  Aa-/;'"-^  +  .  .  .  -f-  A,„  =  o 

cette  équation.  Le  coefficient  A^  peut  s'exprimer  comme  fonction  entière 
rationnelle  de  m  à  coefficients  rationnels  et  la  formule  est  valable,  sauf 
pour  quelques  valeurs  exceptionnelles  de  m  en  nombre  limité,  c'est-à-dire  que 
l'on  peut  assigner,  pour  chaque  coefficient  A^,  une  limite  telle  que,  pour 
toutes  les  valeurs  de  m  supérieures  à  cette  Hmite,  la  formule  donne  la  va- 


(  86o  ) 

leur  exacte  de  A/,.  La  méthode  qui  permet  de  démontrer  ces  résultats 
donne  aussi  le  moyen  de  trouver  les  corrections  qui  conviennent  aux  va- 
leurs exceptionnelles  de  m. 

»  Si,  par  exemple,  \  =  3m  +  t,  la  formule  du  coefficient  A^  est  certai- 
nement valable  si  1  ne  divise  aucun  des  entiers  inférieurs  à  2  A"  ;  l'équation 
aux  périodes  se  présente,  sauf  pour  les  valeurs  exceptionnelles  de  m,  sous 
la  forme 

W"  +  •/•/"-'  +  2r,"'--  —  (2m  —  4)r,"'--' 

_  (2m  —  1  i)r,"'-''  —  ('\m  —  ig)^"-''  -f-  {^m-  —  23w  +  73)7,'"-" 

-+-  (2/»-^  -  '5-m  -h  207)r/«-'  -+-  (4m-  -  88/«  +  .574)^"-'  -  .  .  •  =  o.   » 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —   Sur  les  fonctions  bessèliennes  S"{x)  et  0"{x). 

Note  de  M.  L.  Crelier. 

((  Dans  la  Note  du  6  septembre  dernier,  les  valeurs  0"(r)  et  S"(,r)  étaient 
représentées  par  les  formules  nouvelles 

N 

(,)  o«(^o  =  re-"i,5/:,-,(2.v,  o)  -h./;,_.(2*.  o)]  ds, 

(2)  S"{x)  =if  e-"/„_,  (  2.V,  o)  ds. 

f„(2s,  o)  étant  le  numérateur  de  la  n''"^^  réduite  de  la  fraction  continue 

[a,     a  +  b,     a-\-2l>,     a -h  3  b,      ...,     a -h  (n  —  i)h,      ...], 

quand  «  =  25  et  />  =  o.  Dans  la  suite,  on  écrira  simplement  /"„. 
)i  En  dérivant  suivant  x,  on  obtient  facilement 

(3)  ^-^^=-     fe-"{s^L_,+sf,,^.^ds, 

(i)  ^>  =  -./.-"./._,  A. 

»  Ces  valeurs  pour  les  dérivées  des  fonctions  0'\x)  et  S"(a;)  se  trans- 
forment aisément  en  sommations,  en  suivant  la  méthode  de  raisonnement 
employée  pour  les  fonctions  directes.  En  outre,  on  peut  déduire  a  ^//o/'i 
les  valeurs  des  dérivées  secondes  ou  troisièmes. 

»  Les  valeurs  de  S"  '(a:)  et  S"  '(a-),  développées  suivant  (i)  et  addi- 


(  86,  ) 
lionnées,  en  tenant  compte  de 

donnent  de  suite 


N 


soit 

(5)  S"+'Cr)  +  S«-'(a;)  =  40"(^). 

»   Sans  autre  raisonnement,  la  soustraction  des  mêmes  valeurs  donne 

N 

S"^'  (x)  -  S"-'  (x)  ^  4  f\-'''s/„^,  ds, 

les  termes  en/j_o  s'étant  détruits.  On  a,  d'après  (4), 
(G)  S"-'(^)-S'-'(^)  =  2^^. 

»  Les  mêmes  développements  avec  0"*'(.r)et  0"~'  (a;)  conduisent  sans 
autre  à 

N 

O"-'  {x)  +  O"-'  (x)  =  f'^e-'\s/„  +/,_,  4-  s/„_,  +/„_,  )  ds, 

=  "-/„_,+  •-!/„_, 

d'où 

(7)  0''*'(x)-^0"-'ix)^'^^^  +  S"{x), 

N 

O"-'  (x)  -  O"-^'  (x)  =  f%-"{sf„_,  +/„_,  -  V«  -  /«-,  ) 

(8)  0'-'{x)-0"^'{x)  =  i-^- 

))  Donc  :  La  représentation  nouvelle  des  fonctions  0"{x)  et  S"(x)  permet 
de  déduire  d'une  façon  simple  et  rapide  quatre  de  leurs  propriétés  princi- 
pales {S),  (6),  (7)  et  (8).  (7)  est  une  nouvelle  relation;  à  l'inverse  de  (5) 
elle  conduit  des  fonctions  0"{x)  aux  fonctions  S"{x).  Les  trois  autres  sont 
bien  connues. 

»   Ces  quatre  relations  subsistent  quand  on  dérive  les  équations  suivant  x. 

»   Cette  proposition  se  démontre  aisément,  d'abord  par  la  formule  (G). 

»    D'après  (4),  on  a 

N  N  N 

à^-^'i^)  =  _  2  f%~-'sLds  =  -  4  re-^'s%_,  ds  -  2  re-''sj:,_,  ds. 

ov  Jd        ■'  Jo  ___      y.) 

"      ^       àx-  àx 


ds. 


(  862  ) 
))   On  a  donc 

»   Pour  la  formule  (8),  un  raisonnement  identique  donne 

~  ~  ^       àx-  dx 

et  enfin 

dO"-'(j)  àO"+'  {se)  _  ^  '^'Q"  (_■£) 

»   Pour  la  formule  (7),  il  suffit  de  développer  — -^ et  -^ ,  et 

d'additionner  : 

N 

dO"-^'{x)    ,    dO^-^jx)  _ 


àx  àx 

la  substitution  connue  (p.  422)  laisse 

N 

-  0 
D'où 

»   Pour  la  formule  (5),  on  peut  remarquer  que  0"(x)  se  ramène,  en  étu- 
diant la  formule  (i),  à 

0"(:r^=-S«-'(.r)-  -  ^- 
^     -         2  ^        2    «yj; 

»   Ceci  développé  pour  O""'  (jc)  et  O""^'  (x),  puis  les  valeurs  réunies  par 
soustraction,  on  obtient 

dO"{x)  _  dS''-'{x)         I  fdS"+Hx)        (J S"-' (■?•)' 


donc 

(9)  -T-  +  — d?^='^^-^-  C.Q.F.D. 

»  Remarque  sur  les  formules  par  différence.  —  Les  formules  (6)  et  (8) 
conduisent  à  des  sommations  intéressantes,  qui  peuvent  se  résumer  dans 
les  deux  lois  suivantes  : 

»    1.  Une  fonction  bessélienne  de  deuxième  espèce  'à"(x)  ou  0"(.r)  à  indice 


(  863  ) 

positif,  et  prise  négativement,  est  égale  à  deux  fois  la  somme  des  dérivées  sui- 
vant X  de  toutes  les  mêmes  fonctions  inférieures  à  indices  positifs,  mais  de 
parité  différente,  moins  une  constante  : 

.      HT.  K'SZI 

asui'  —  "    ,_     , . 

■2  •v    <)S''-<2>'+i'(,r) 


s"(")--— -  +  ^2 


djs 


r  .  /(-       .  («-1)77-1       x<^ 

»  2.  La  somme  de  deux  fonctions  besséliennes  de  deuxième  espèce  O"  (x) 
ou  S"(x),  à  indices  consécutifs,  prise  négativement,  est  égale  à  deux  fois  la 
somme  des  dérivées  suivant  x  de  toutes  les  mêmes  fonctions  inférieures  à  indices 
positifs,  moins  une  constante  : 

-  [S"(x)  +  S"^'(x)\  =  _  ^  +  ^2   ^> 


).= 


-[0''(a-)+0"-'(x-)J  =  -(^+;^     +2    2 


I        I  \  V  «^OM'^-) 


C  X^  J  "     ^d         d.v 


»  Les  formules  (lo)  et  (12)  conduisent  à  des  lois  analogues  pour  les 
dérivées  jDremiéres,  considérées  comme  sommations  de  dérivées  secondes. 

»  Les  formules  qui  en  résultent  se  déduisent  facilement  et  donnent  des 
valeurs  analogues  aux  précédentes.   » 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  tes  potentiels  explosifs  statique  et  dynamique. 
Réponse  à  M.  Jaumann.  Note  de  ]\L  R.  Swyxgedauw,  présentée 
par  M.  Lippmann. 

«  Je  demande  la  permission  à  l'Académie  de  répondre  brièvement  aux 
objections  que  M.  Jaumann  vient  de  formuler  (')  contre  mes  recherches, 
dont  les  résultats  ont  été  publiés  presque  entièrement  dans  les  Comptes 
rendus  (^). 

»   M.  Jaumann  admet  l'exactitude  de  ces  résultats  pour  mes  propres 

(')   Wied.  Ânn.,  1897,  l.  LXII,  p.  896. 

(')  8  et  22  juillet  1896;  ^oir  aussi  Thèse,  Paris,  1897,  ou  Eclairafje  électrique, 
mai-juin  1897. 

C.  R.,  189-,  -1-  Semeslre.  (T.  CX.W,' N»  28.)  Il5 


(  86i  ) 

expériences;  mais  il  en  conteste  l'extension  à  plusieurs  de  ses  expériences 
personnelles  que  je  n'avais  pas  encore  réiutées.  Je  ne  discuterai  que  la 
principale  d'entre  elles,  me  réservant  de  faire  une  réponse  plus  complète 
dans  un  autre  endroit. 

»  M.  Jaumann  prend  deux  excitateurs  identiques  à  pôles  dissymé- 
triques e,E,,  CoY,.,.  Les  pôles  e,  et  e.,  ont  un  faible  rayon  de  courbure 
(0°"°,  5  à  5°"");  les  pôles  E,  et  Ea  ont  un  grand  rayon  de  courbure  (plus 
de  i'='",5).  On  réunit  métalliquement  la  petite  boule  de  l'un  des  excita- 
teurs à  la  grosse  boule  de  l'autre  par  les  conducteurs  e,E^,  e^E,  ;  on  joint 
respectivement  e^E.,  ete^E,  aux  pôles  d'une  machine  électrostatique  par 
un  conducteur  interrompu  par  une  étincelle  de  i"""  de  long  f,  et  /ij. 

))  Le  système  est  complètement  isolé.  Ou  tourne  la  machine  d'une  façon 
continue  :  celle-ci  se  décharge  par  les  excitateurs  dérivés,  tantôt  par  e,E,, 
tantôt  par  e^Eo.  Si  les  distances  explosives  sont  convenablement  réglées, 
les  étincelles  passent  sensiblement  avec  la  même  fréquence  en  e,  E,  et 
en  e.,E„;  si  alors  on  vient  à  toucher  le  conducteur  e,  E,  en  un  point  quel- 
conque, toutes  les  étincelles  éclatent  exclusivement  en  eoEo;  de  même,  si 
l'on  touche  le  conducteur  e^  E, ,  les  étincelles  éclatent  exclusivement  en  e,  E, . 

M  M.  Jaumann  explique  cette  expérience  de  la  façon  suivante  :  si  l'on 
met  le  conducteur  e,  E.,  au  sol,  on  supprime  les  brusques  variations  de  po- 
tentiel aux  pôles  e,  et  E^,  dues  à  l'étincelle/,,  mais  leur  amplitude  n'est 
pas  modifiée  sur  les  pôles  isolés  «aE,.  Si  l'on  admet  cette  hypothèse  que  de 
brusques  variations  de  potentiel  diminuent  le  potentiel  explosif,  même  si  V exci- 
tateur est  dans  l'obscurité,  et  si  l'on  suppose  de  plus  que  ces  variations  ont 
un  effet  d'autant  plus  grand  que  le  pôle  a  une  courbure  plus  grande,  l'ex- 
périence est  compliquée. 

»  Je  me  propose  de  rendre  compte  de  cette  expérience  par  cette  propo- 
sition expérimentale  :  Pour  un  excitateur  dissymétrique  à  boules  inégales, 
le  potentiel  explosif  statique  (mesuré  à  l'électromètre  par  la  charge  lente 
d'une  machine  électrostatique)  dépend  du  pôle  qui  est  en  communication 
avec  le  sol;  il  est  le  moins  élevé  si  le  pôle  de  plus  grand  rayon  de  courbure  est 
au  sol  (la  différence  est  de  l'ordre  de  ~  dans  le  cas  actuel). 

»  Au  cours  de  ces  expériences,  je  retrouvai  cette  proposition  surabon- 
damment démontrée  par  M.  Heyd\veiler('),  et  qui  avait  glissé  inaperçue; 
de  sorte  que,  si  l'on  touche  e,  Ej,  l'excitateur  e.^E.^  a  le  plus  petit  potentiel 
explosif,  les  étincelles  passent  exclusivement  en  e.,E.r,  si  l'on  touche  e^E,, 

(I)   niccl.  Aiin.,  l.  \L\III,  p.  233. 


(  86.';  ) 

l'excitateur  e,E,  a  le  plus  petit  potentiel  explosif,  les  étincelles  passent 
en  p,E,. 

»  L'expérience  réussit  aussi  bien  quand  les  étincelles/,  et/,  n'existent 
pas,  c'est-à-dire  si  l'on  charge  les  excitateurs  dérivés  par  la  méthode 
statique. 

»  De  sorte  que  l'expérience  de  M.  Jaumann  me  paraît  propre  à  démon- 
trer que,  si  les  potentiels  explosifs  de  deux  excitateurs  sont  égaux  dans  la 
charge  statique,  ils  restent  èf^aux  dans  la  charge  dynamique  (').  » 

PHYSIQUE.  —  Procède  simple  pour  constater  le  changement  de  pèn'ode  de  la 
lumière  du  sodium  dans  un  champ  magnétique.  Note  de  M.  A.  Cotton  (^), 
présentée  par  M.  T.  A'iolle. 

«  I.  On  peut  constater  très  facilement  le  changement  de  la  période  vi- 
bratoire de  la  lumière  du  sodium,  découvert  par  M.  Zeeman,  à  l'aide  d'un 
procédé  très  simple  qui  ne  nécessite  aucun  appareil  dispersif.  Ce  procédé 
est  fondé  sur  une  propriélc  particulière  des  flammes  donnant  la  lumière  du 
sodium,  qui  me  paraît  particulièrement  propre  à  mettre  en  évidence  de 
faibles  changements  de  période  vibratoire. 

M  Ces  flammes  sont  enveloppées  d'une  gaine  non  lumineuse,  mais 
encore  chaude,  et  renfermant  du  sodium,  que  plusieurs  procédés  peuvent 
mettre  en  évidence  (^).  Le  plus  simple  consiste  à  regarder  la  flamme  A,  en 
la  plaçant  devant  une  autre  B  choisie  convenablement.  L'enveloppe  gazeuse 
étant  absorbante,  les  bords  de  la  flamme  A  apparaissent  noirs.  Crookes  a 
remarqué  ce  fait  en  observant  deux  flammes  d'alcools,  placées  dans  une 
enceinte  où  l'on  a  fait  brûler  du  soebum  (  ').  J'ai  constaté  qu'on  peut  le 
mettre  en  évidence  à  l'aide  de  flammes,  où  l'on  introduit  par  les  procédés 
habituels  un  sel  de  sodium;  à  condition  que  la  partie  éclairante  de  la 
flamme  B  soit  mince  et  peu  chargée  de  sodium,  par  conséquent  d'un  éclat 
médiocre  (^). 


(')  Inslilul  (le  Physique  de  rUniversité  de  Lille,  ■>.6  novembre  1897. 

{'-)  Laboratoire  de  Physique  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Toulouse. 

(»)  GouY,  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  5=  série,  t.  Wlll,  p.  01  et  89;  1879. 

(*)  Cf.  Mascart,  Optique,  t.  III,  p.  543. 

(î)  La  flamme  A  ne  doit  pas  être  non  plus  trop  brillante.  J'emploie,  par  exemple, 
pour  A  une  lampe  à  alcool,  l'alcool  renfermant  un  peu  de  bromure  de  sodium,  et  pour 
B  un  bec  Bunsen  ordinaire  dont  ou  approche  une  petite  corbeille  en  fils  de  platine 
renfermant  une  trace  du  même  sel. 


(  886  ) 

»  Ce  sont  là  précisément  les  conditions  dans  lesquelles  la  lumière  émise 
est  la  plus  pure.  On  est  ainsi  conduit  à  penser  que  cette  enveloppe  exté- 
rieure de  la  flamme  al)sorbe,  comme  toute  vapeur  renfermant  du  sodium, 
les  radiations  de  la  lumière  du  sodium,  mais  qu'elle  ne  présente  dans  celte 
région  du  spectre  que  deux  raies  d'absorption  très  étroites.  C'est,  en  effet, 
ce  qu'on  peut  constater  directement  h  l'aide  d'un  spectroscope  très  dis- 
persif.  Cette  propriété  est  due  sans  doute  à  la  faible  densité  de  la  vapeur 
de  sodium  et  à  la  valeur  de  la  température  dans  cette  partie  de  la  flamme. 

))  Ces  raies  d'absorption  sont  assez  étroites  pour  que  le  changement  très 
faible  de  la  période  vibratoire  de  la  flamme  B,  produit  par  le  champ  magné- 
tique, supprime  V  absorption  et  fasse  disparaître  le  bord  noir  de  la  flamme  A. 

»  IL  Veut  on,  en  effet,  constater  le  changement  de  période  de  la  lu- 
mière émise  parallèlement  aux  lignes  de  force,  ou  munira  l'électro-aimant 
de  Ruhmkorff  de  deux  armatures  dont  l'une  est  percée,  et  dont  l'autre  a, 
par  exemple,  la  forme  d'un  cône  arrondi.  On  place,  un  peu  en  dessous  de 
cette  armature,  le  brùleiu-  B;  puis,  en  dehors,  à  la  sortie  du  canal  traver- 
sant une  des  moitiés  de  l'électro-aimant,  la  seconde  flamme  A,  dont  on 
amène  le  bord  sur  le  champ  éclairé,  limité  par  l'ouverture.  On  observe 
que  ce  bord  noir  disparaît  complètement  quand  on  excite  l'électro-aimant. 

»  Pour  les  observations  faites  perpendiculairement  ;iux  lignes  de  force, 
on  place  entre  les  armatures  formées,  par  exemple,  de  deux  cônes  arron- 
dis, la  flamme  du  brûleur  B,  et  latéralement  la  seconde  flamme.  Le  bord 
sombre  de  cette  flamme  s'éclaircit,  lors  du  passage  du  courant,  mais  ne 
disparaît  pas.  Cela  s'explique  immédiatement  puisque  les  vibrations  paral- 
lèles aux  lignes  de  force  ne  subissent  aucun  changement  de  période.  En 
interposant,  en  effet,  entre  les  deux  flammes  ou  près  de  l'œil,  un  nicol,  on 
observe  qu'on  n'a  plus  aucun  changement  lors  de  la  fermeture  du  circuit, 
lorsque  la  petite  diagonale  du  nicol  est  parallèle  aux  lignes  de  force.  Si 
l'on  tourne  ce  nicol  de  90",  de  façon  à  ne  laisser  passer  que  les  vibrations 
normales  au  champ,  le  bord  noir  s'efface  complètement  par  l'action  du 
champ. 

»  IIL  On  peut  placer  la  flamme  dont  on  observe  le  bord  dans  le  champ 
magnétique,  et  l'autre  flamme  en  dehors,  de  façon  à  étudier  l'action  du 
champ  sur  la  couche  absorbante  elle-même.  On  observe  encore  la  dispari- 
tion du  bord  noir  de  la  flamme  lorsque  le  champ  est  suffisant.  Je  reviendrai 
prochainement  sur  ce  point,  qui  est  étroitement  lié  à  l'explication  des 
phénomènes  de  polarisation  découverts  par  MM.  Egoroff  et  Georgiewsky. 
M.  Lorentz  a  précisément  montré  qu'on  peut  rattacher  ces  expériences  à 


(  867) 
celles  de  M.  Zeeman,  en  tenant  compte  de  l'absorption  exercée,  par  les  dif- 
férentes couches  de  la  flamme,  sur  les  radiations  qui  les  traversent  ('). 

»  Observations.  —  Je  préciserai  ailleurs  les  conditions  expérimentales.  Le  courant 
utilisé  était  généralement  de  i4  ampères;  mais  on  peut  encore  constater  l'alTaiblisse- 
ment,  sinon  la  disparition  du  bord  noir,  avec  un  courant  moitié  moindre.  Je  pense 
d'ailleurs  qu'en  choisissant  convenablement  la  source  de  radiations  ou  la  couche 
absorbante  (par  exemple  en  emplovaiil  du  sodium  dans  un  tube  vide),  il  sera  possible 
de  mettre  en  évidence  des  ch9ngements  de  période  plus  faibles,  et,  dans  le  cas  de  ces 
expériences,  d'utiliser  des  champs  moins  intenses. 

>)  Pour  observer  le  bord  noir  qu'il  s'agit  d'étudier,  il  est  très  commode  de  projeter  sur 
la  seconde  flamme,  à  l'aide  d'une  lentille  convergente,  l'image  de  la  première.  On 
peut  utiliser  une  petite  lunette  pointée  sur  la  seconde  flamme,  ce  qui  fixe  la  position 
de  l'œil.  Je  dois  cette  modification  à  M.  Bouasse  qui  a  bien  voulu  m'aider  dans  ces 
expériences  et  vérifier  mes  conclusions.    » 


PHYSIQUE.  —  Recherches  oamotiques  sur  les  solutions  très  étendues  de  sucre  de 
canne.  Note  de  M.  Poxsot,  présentée  par  M.  Lippmann. 

«  Dans  une  Communication  récente  (^Comptes  rendus,  t.  CXXIII,  p.  SSg) 
j'exprimais  l'espoir  de  présenter  à  l'Académie  les  résultats  des  recherches 
que  j'avais  entreprises  pour  mesurer  directement  la  pression  osmoticjue  ou 
la  hauteur  osmotique  des  solutions  très  étendues  :  j'avais  déjà,  à  cette 
époque,  réussi  à  préparer,  par  le  procédé  de  Pfeffer  modifié,  des  vases  à 
parois  semi-perméables  pour  les  solutions  de  sucre  de  canne,  et  recherché 
une  méthode  permettant  de  faire  des  mesures  avec  le  plus  de  précision 
possible.  Je  m'étais  arrêté  à  la  méthode  suivante: 

»  La  solution  de  sucre  est  placée  dans  le  vase  à  paroi  semi-perméable,  et  ce  dernier 
est  plongé  dans  l'eau  pure.  Le  bouchon  du  vase  est  traversé  par  un  tube  de  verre,  dis- 
posé verticalement,  et  dans  lequel  la  solution  existe  jusqu'à  une  certaine  hauteur, 
exerçant  ainsi  une  pression  dans  l'intérieur  du  vase.  Le  tout  étant  placé  dans  une 
chambre  où  la  température  est  aussi  peu  variable  que  possible,  on  note  la  position  du 
niveau,  toutes  les  vingt-quatre  heures.  On  enlô^c  de  la  solution,  on  en  ajoute,  suivant 
que  le  niveau  s'est  élevé  ou  abaissé  dans  l'intervalle  de  deux  observations  successives, 
et  l'on  cherche  ain-i,  par  tâtonnements,  la  position  du  niveau  correspondant  à  l'équi- 
libre osmotique. 

»  Installé  d'abord  dans  un  sous-sol  du  laboratoire  de  Recherches  phy- 
siques de  la  Sorbonne,  j'ai  dû,  par  suite  des  variations  trop  grandes  de  la 

(')  Revue  générale  des  Sciencex  du  3o  octobre  1897,  p.  85 1. 


(868  ) 

température  de  l'air,  disposer  mes  vases  an  fond  d'un  puits  dépendant  de 
ce  laboratoire.  Ici,  la  constance  de  la  température  m'a  permis  de  modifier 
ma  méthode  de  mesure  afin  de  la  rendre  plus  expéditive  et  d'éliminer  ainsi 
l'influence  des  impuretés  pouvant,  avec  le  temps,  souiller  l'eau  et  les  solu- 
tions :  j'ai  mesuré  à  différentes  hauteurs  la  vitesse  d'osmose,  par  le  dépla- 
cement du  niveau  du  liquide  dans  le  tube  osmotique,  et  j'en  ai  déduit  la 
hauteur  de  vitesse  nulle  ou  d'équilibre  osmotique. 

))  J'ai  remarqué  qu'il  était  nécessaire  de  remplir  les  vases  dans  le  puits, 
ces  vases  et  la  solution  s'y  trouvant  déjà  depuis  plusieurs  jours;  d'opérer 
avec  une  solution  de  concentration  invariable  :  cela,  afin  d'éviter  les  causes 
pouvant  modifier  pendant  quelques  jours  la  vitesse  osmotique.  Enfin,  je 
n'ai  conservé  comme  résultats  définitifs  que  ceux  où  j'ai  observé  une  réver- 
sibilité parfaite,  c'est-à-dire  ceux  où  j'ai  mesuré  des  vitesses  d'osmose  po- 
sitives et  négatives,  et  où  j'ai  trouvé,  à  plusieurs  jours  d'intervalle,  en  un 
même  point  du  tube,  la  même  vitesse  osmotique. 

»  La  hauteur  osmotique  a  dû  être  corrigée  du  poids  de  l'air  déplacé  et 
de  l'excès  dû  au  ménisque  dans  le  tube  osmotique. 

»  Résultats  :  r""  solnlion.  —  is'',235  par  litre,  à  ii°,8. 

Vase  A hauteur  osmotique  H  =  890""" 

Vase  B »  H  =  Sei"™  et  867""" 

»  Dans  le  vase  iK  j'ai  observé,  à  o'',8  :  H  =  846"""  (')• 
»   2"  solution.  —  oS'',6i75  par  litre  à  11", 8. 

Vase  B H  —  444'""'  et  433°"" 

>>  Ces  résultats  (présentés  aux  sociétés  de  Phjsique  et  de  Chimie  en  juillet  dernier) 
ont  été  complétés  par  d'autres,  recherchés  avec  l'espoir  d'obtenir  une  plus  grande  con- 
cordance. 

i"-"-  soliilion.  Vase  A H  =  870"""  et  873""" 

Vase  B H  =  869""",  873"""  et  867™"' 

Vase  C H  =  867"'"> 

»    La  hauteur  calculée,   en  admettant  pour  masse   moléculaire  du   sucre 

34as'',2(0  =  ir,),  ' 

pour  volume  moléculiiire  à  0°  et  à  la  pression  de  76<^'"  :  22"',  873  (gaz  parfait, 
M.  Leduc)  et  pour  pression  osmotique,  la  pression  d'un  gaz  parfait  de  même  concen- 


(')   Cette  observation  a  été  faite  dans  une  cave   de  la  brasserie   Dumesnii  frères, 
à  Paris. 


(  869) 

iralion  moléculaire,  est  de  870""",  à  peu  près  égale  à  la  moyenne  des  hauteurs  expéri- 
mentales. 

»  Conclusions.  —  1"  Pour  les  solutions  très  étendues,  le  coefficient  i  de 
la  relation  de  Van  t'Hoffest  égal  à  l'unité,  de  même  que  poin-  les  solutions 
concentrées  (Pfeffer,  Naccari). 

»  1°  On  doit  rejeter  l'hypothèse  de  la  dissociation  du  sucre  dans  ses 
solutions  aqueuses  étendues  (de  M.  Raoult)  ;  mes  résultats  cryosco- 
piques  m'avaient  déjà  conduit  à  cette  conclusion. 

»  3°  La  seule  mesure  osmotique  faite  à  o^.S  donne  :  /=  1,011.  Or, 
j'ai  trouvé  18,77  pour  abaissement  inoléculaire  limite  du  sucre;  j'ai  cal- 
culé, au  moyen  d'une  relation  bien  connue,  ce  qu'on  appelle  la  constante 
cryoscopique  de  l'eau  (j  =  i)  et  obtenu  18,696;  d'où  i=  1,004. 

»  D'après  les  résultats  osmotiques  ci-dessus  et  mes  expériences  cryosco- 
piques  je  conclus  que  18,70  peut  être  accepté  comme  constante  cryosco- 
pique de  l'eau  avec  une  erreur  inférieure  à  -^. 

»  Qu'il  me  soit  permis  de  rappeler  que  mes  résultais  cryoscopiques 
différaient  beaucoup  de  ceux  de  M.  Raoult  (d'au  moins  6  pour  100)  et 
d'ajouter  que  ce  savant  vient  de  publier  récemment  de  nouveaux  résultats 
sur  les  solutions  de  sucre,  concordant  assez  bien  avec  les  miens  {Comptes 
rendus,  i5  novembre  1897). 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  les  isocyanurates  alcooliques  et  la  formule 
de  constitution  de  i acide  cyanurique.  Note  de  M.  Paul  Lejioclt. 

«  En  même  temps  qu'il  découvrait  les  éthers  cyaniques  (par  l'action 
des  éthers  sulfuriques  sur  le  cyanate  de  R),  appelés  depuis,  par  Cloëz, 
clhers  isocyaniques,  Wurtz  signalait  l'extrême  facilité  avec  laquelle  ces 
corps  se  polvmérisent  en  donnant  des  composés  à  formule  triplée,  les 
éthers  isocyanuriques.  J'ai  reproduit  le  travail  de  Wurtz,  en  vue  de  déter- 
miner les  chaleurs  de  formation  des  composés  de  ces  deux  séries,  pour  en 
déduire,  par  comparaison,  la  grandeur  du  phénomène  thermique  qui  ac- 
compagne cette  polymérisation  ;  je  vais  exposer  ici  les  résultats  relatifs 
aux  composés  isocyanuriques. 

»  Les  échantillons  que  j'ai  employés  proviennent,  soit  de  la  polymé- 
risation sponlanée  des  isocvanates  bruis,  soit  du  traitement  par  l'alcool  du 
résidu  de  la  préparation  de  ces  corps,  où  l'on  trouve  une  quantité  appré- 
ciable de  produit  polymérisé.  Dans  tous  les  cas,  quelques  cristallisations 


(  870  ) 

dans  l'alcool  donnent  ces  composés  tout  à  fait  purs;  malheureusement  1rs 
rendements  sont  faibles,  surtout  pour  les  composés  méthyliques;  ils  ne 
dépassent  pas,  en  produit  brut,  10  à  i5  pour  100  du  cyanate  de  potassium 
mis  en  œuvre. 

»  IsocyanurcUe  triniéthylique.  —  Ce  corps  est  en  cristaux  assez  volumineux, 
fondant  à  175°;  leur  teneur  en  Az,  évaluée  par  la  métlioçle  à  la  chaux  sodée,  s'élève  à 
24>73  et  24,77  po'"'  loo-  Théorie  pour  (OCAzClP)^  :  24,56  pour  100. 

»  C-3  corps  brûle  très  facilement  dans  la  bombe  calorimétrique;  néanmoins  son 
inflammation  exige  la  présence  d'un  corps  facilement  combustible,  sans  cela  le  corps 
fond  au  contact  de  la  spirale  de  fer  et  empêche  celle-ci  de  brûler  ;  j'ai  employé  comme 
corps  auxiliaire  le  coton-poudre,  à  raison  de  5"'S''  à  6'"S''  par  opération.  Voici  les  ré- 
sultats obtenus  : 


Chaleur 

Poids 

de  conibusliori 

de  substance. 

Calories  dégagées. 

de  iK'. 

0,7747 

o,683o 

cal 
3 1 8  I  ,  4 
2811 , I 

lal 

4i 16,22 
4ii5,82 

o,6348 

2617,14 

Moy( 

;nne. . . 

4122,78 

...      4i>8,27p 

)i   On  en  déduit  les  résultats  suivants  : 

Clialeur  Chaleur 

de  couibuslioii  de  formation 

moléculaire.  moléculaire. 

A  volume  constant 7o4'^"'i  22  « 

A  pression  constante 703^''', 8  172'^"', 5 

»  Isocyaniirate  triètliylique.  —  Ce  corps  est  en  beaux  cristaux  d'aspect  soyeux, 
fondant  à  95°;  ce  point  de  fusion  est  celui  que  Wurtz  donne  dans  son  Mémoire;  c'est 
donc  à  tort  qu'il  a  été  contesté  par  Limpricht  et  Habich  qui  avaient  indiqué  85". 

»  La  teneur  en  Az  est  de  19,75  pour  100.  Théorie  pour  (OCAzC'lP)^  :   19,71 

pour  100. 

»  L'inflammation  de  ce  corps  exige  les  mêmes  précautions  que  celle  du  dérivé  mé- 
thylique,  puisqu'il  fond  à  une  température  encore  plus  basse;  mais  la  combustion  est 
intégrale,  comme  le  prouvent  les  résultats  concordants  qui  suivent  : 


Chaleur 

Poids 

de  combustion 

de  substance. 

Calories  dégagées. 

de  iB'. 

er 
0,4817 

cal 
2645,24 

col 

549' > 47 

o,6i5i 

3368,88 

5476,96 

0,5945 

3257,78 

54-9,87 

Moyenne. .  .  . 

...      5482,8     pa 

(  »7'   ) 

ce  qui  conduit  aux  résullats  suivants  : 

Chaleur  de  combustion  Chaleur  de  formation 

moléculaire.  moléculaire. 

A  volume  constant 1 167''"', 83  » 

A  pression  constante 1168'-"', 27  '97' "''9 

11  Comparons  les  chnlours  (]c  combtistion  à  pression  constante  de  ces 
deux  élhers;  la  dififcrence  entre  ces  deux  nombres  est  '(G 'i*-"',  j  on  t")/|.8  x  3. 
Or  le  nombre  i54,8  se  confond  avec  la  moyenne  decenx  que  l'on  tronve 
quand  on  compare  les  chaleurs  de  combustion  de  deux  corps  homologues 
régidiers,  c'est-à-dire  homologues  par  introduction  d'un  CIP  lié  au  cai'- 
bone;  les  deux  cthers  étiuliés  sont  donc  des  homologues  rogidiers. 

»  Comparons  maintenant  la  chaleur  de  combustion  de  l'isocyanurate 
triméthvlique  (7o3^^',8)  à  celle  de  l'acide  cyantiriqiie  qui  est  110^'^^  (Comptes 
rendus  <\\\  19  août  189'jV,  la  différence  entre  ces  deux  quantités  est  '|83'^"'.8 
dont  le  tiers  est  iGi^'"',^.  Ce  dernier  nombre  dépasse  notablement,  et  bien 
au  delà  des  erreurs  d'expériences,  le  nombre  157,  maximum  de  l'augmen- 
tation de  la  chaleur  de  combustion  entre  deux  homologues  réguliers  con- 
sécutifs: les  trois  groupes  CIl^  ne  sont  donc  certainement  pas  liés  aux 
atomes  de  carbone  de  l'acide  cvanuriquc.  Ce  môme  nombre  iGi,3  se  rap- 
proche, au  contraire,  très  sensiblement  du  nombre  iG3-t64^^'  relatif  aux 
substitutions  mélhylées  liées  à  l'Az;  nous  avons  donc  là  un  argument  très 
sérieux  en  faveur  de  l'existence  de  ces  substitutions  dans  l'isocyanurate 
Iriméthvlique.  La  formule  de  constitution  de  l'acide  cyanuriqiie  serait  donc 

"0 
H         ^ 
Az  -C 

'\ 
celle  d'un   tricarbimidc  svmétrique  O  =  C  Az — H,    capable  de 

\  ^ 

Az-C 

:     'I 

H  U 
supporter  des  substitutions,  seidement  par  ses  atomes  d'azote;  cette  for- 
mule s'accorde  très  bien  avec  le  phénomène  du  dédoublement  de  l'acide 
cvanurique,  à  la  température  ordinaire,  sons  l'influence  des  alcalis,  en 
ammoniaque  et  CO"  que  j'ai  établi  antérieurement  (Cow/j^cj  rendus  du  2  se|  - 
tembre  iSgS). 

»  Je  me  propose  d'exposer  prochainement  des  considérations  du  même 
genre  sur  d'autres  combinaisons  cyanogénées.  « 

C.  li.,  1S97,  1'  Serir.are.   (1  .  C\XV,         22  )  I  'G 


(  «72  ) 


THERMOCHIMIE.    —    Quinnnes   et   hydroquinones. 
Note  de  M.  Amaxd  Valeur. 

«  Lesquinones  elles  hydroquinones  ont  été  peu  étudiées,  au  point  de 
vuethermochimiqne;  seules,  la  quinone  ordinaire  et  l'hydroquinone  ont  fait 
l'objet  de  déterminations  de  ce  genre.  J'étudie  dans  cette  Note  quelques 
homologues  de  ces  corps. 

p  Quinone  ordinaire  ou  henzoquinone.  —  Les  nombres  donnés  jusqu'ici  pour  la 
chaleur  de  combustion  de  iS'  de  substance  sont  610?/"  [Biîrthelot  et  Recoura, 
Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  6=  série,  t.  XIII,  p.  Sog  ;  1888]  et  606 1"'  (Berthelot 
et  LouGumiNE,  Ibid.,  p.  333).  M.  Berthelot  adopte  la  moyenne  entre  ces  deux  nombres 
soit  656C''',8  par  molécule.  La  moyenne  de  mes  déterminations  pour  is"-  a  été  de 
6091'^',  2,  nombre  compris  entre  les  deux  précédents  ;  il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  modifier 
le  nombre  656^"', 8.  Chaleur  de  formation  pour  les  éléments  :  +  (^-'^'^,0. 

»  Toluquinone.  —  Ce  composé  a  été  préparé  par  oxydation  de  l'o-toluidine  et  pu- 
rifié par  plusieurs  cristallisations  dans  l'eau  chaude  (point  de  fusion  68°).  La  com- 
bustion de  is--  de  substance  a  donné  :  GSgo'^^i.a,  66o6'=''i,2,  6597™S7,  66oi'''",  2,  soit 
6598''''', 8  en  moyenne.  On  en  déduit,  pour  une  molécule  C'H'''0-=i22  : 


Chaleur  de  combustion  à  volume  constant. 

pression  constante  . 


8o5c=',o5 
8o5<""-'',3 


i>  Chaleur  de  formation  à  partir  des  éléments  [C.  (diamant),  II,  O]:  Q  = -t- 6iC->i,8. 

«  r/n'HOf/Hmone.— Le  produit,  après  plusieurs  cristallisations  dans  l'alcool  aqueux, 
fond  à  45°  et  donne  des  chiffres  corrects  à  l'analyse.  On  a  trouvé  :  chaleur  de  combus- 
tion de  \^  à  volume  constant  :  77-3='", 6;  776 f^"', 5;  7759'---",7;  moyenne:  7764<^»',9. 
D'où,  pour  une  molécule  C'°H'^0^=r  i64  : 

Clialeur  de  combustion  à  volume  constant 1273^^=', 4 

Chaleur  de  combustion  à  pression  constante ...      1274'^''',  3 

ce  qui  donne,  pour  chaleur  de  formation  à  partir  des  éléments,  -h  82«=',4. 

»  Ilydroquinone  ordinaire.  —  Ce  corps  a  été  purifié  par  plusieurs  cristallisations 
dans  l'eau  chaude.  On  a  trouvé  pour  la  combustion  de  i?--:  6238'^»>,9;  62i3<-''i,o;  6238<-"',8; 
6224'"', 7;  moyenne  :  6228''''',  8.  En  rapportant  à  la  molécule  on  trouve  : 

Chaleur  de  combustion  à  pression  constante 685^=1,4 

qui  concorde  exactement  avec  le  nombre  685'-»",5  précédemment  trouvé  par  MM.  Ber- 
thelot et  Louguinine  {Ann.  de  Chim.  et  de  Phys.,  6"  série,  t.  XIII,  p.  335  ;  1888). 

»  Formation  parles  éléments  :  -h87«''',3. 

»  Hydrololuquinone.  —  Ce  diphénol,  préparé  par  réduction  de  la  quinone  corres- 
pondante et  purifié  par  cristallisations  répétées  dans  C^H",  fond  à  126".  La  combus- 


(  ''73  ; 

lion  de  is''  a  donné  les  nombres  suivants  :  6744'''")9;  ôySS^^Sg;  6750'="',  3  ;  moyenne  : 
6744'^', 7.  En  rapportant  à  la  molécule  CH'O^  ^  124  : 

Chaleur  de  combustion  à  volume  constant 836'^',3 

Chaleur  de  combustion  à  pression  constante BSô*^"',  9 

ce  qui  donne  -f-gg'-^'ja  pour  la  chaleur  de  formation  à  partir  des  éléments. 

))  Jlydrothymoquinonc.  — ■  Après  cristallisation  dans  l'alcool  aqueux,  ce  corps  fond 
à  139".  La  combustion  donne,  pour  i8'- :  7877"^'', 4;  7875™', 4;  7887'-'', 6;  soit  7880'="', i  en 
moyenne.  D'où,  pour  une  molécule  C'°II"0-^i66  : 

Chaleur  de  combustion  à  volume  constant iSoS'^"',  1 

B  à  pression  constante 1808'^''', 6 

ce  qui  donne,  pour  la  chaleur  de  formation  à  ()arlir  des  éléments  :    i-i  i7''''',4. 

»  Si  l'on  considère  les  nombres  précédents,  on  remarque  que  la  diffé- 
rence entre  les  chaleiu's  de  formation  de  la  toluquinone  et  de  la  quinone 
ordinaire  est  considérable  (i4*^*',  8),  alors  qu'entre  la  benzine  et  le  toluène 
on  trouve  seulement  ô*^"',  4- 

»  C'est  un  fait  qui  n'est  pas  spécial  à  la  série  des  quinoiies,  mais  qu'on 
retrouve  dans  la  classe  des  phénols,  des  aminés,  etc.,  où  la  différence 
entre  les  chaleurs  de  formation  du  premier  et  du  second  terme  atteint  une 
valeur  encore  plus  grande  (19^"',  5  entre  phénol  et  o-crésylol,  17^"',  i  entre 
aniline  et  o-tohuitinc  ). 

»  Mais  si  l'on  néglige  les  [)i'emiers  termes  de  chaque  série,  on  constate 
qu'entre  les  phénols  et  les  qiiinones  les  relations  d'homologie  sont  paral- 
lèles; ainsi  l'on  a,  pour  les  chaleurs  de  formation  : 

o-crés-?lol 56'^*',  3  )    ,.„,  .  , 

Thymol 76-       ;  différence  :  .9-',7. 

De  même 

Toluquinone 61*^^', 8   )    ,._,  .  .   „ 

'       .  01/      différence  :  2o'»',0. 

Thymoquinone 82'^"',4  ) 

»  De  sorte  que  la  différence  entre  les  chaleurs  de  formation  d'une  qui- 
none et  du  phénol  correspondant  (les  premiers  termes  exceptés)  paraît 
être  un  nombre  sensiblement  constant  :  6^^'  environ. 

»  Je  me  propose  de  vérifier  si  cette  relation  s'applique  à  d'autres  qui- 
nones  des  séries  benzénique  et  naphtalénique. 

»  Enfin,  on  déduit  des   déterminations    qui  précèdent   les  équations 


(  874  ) 
thermiques  suivantes,  qui  expriment  la  réduction  des  quinones  en  hydro- 
quinones  : 

Cal 

Qulnone  ordinaire  -i~  R^=:  Hydroquinone -(-4o,3 

Toluquinoue  -t-  H-  =:  Hjdrotoluquinone -1-37,4 

Thymoquinone  -+-  H-  :—  Hydrolhymoquiiioiie +35, o 

))  Le  dégagement  de  chaleur  qui  accompagne  la  réaction  diminue  donc 
à  mesure  que  le  poids  moléculaire  augmente;  en  d'autres  termes,  des  trois 
quinones  considérées,  c'eit  la  quinone  ordinaire  qui  a  le  pouvoir  oxydant 
le  plus  marqué.    » 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sur  la  transformation  de  la  sorhite  en  sorbose 
par  le  Mycoderma  viui.  Noie  de  M.  A.  Matuot,  présentée  par  M.  Gui- 
gnard. 

«  On  a  observé  fréquemment  l'oxydation  biologique  des  hexites  :  en 
particulier,  Brown  u  transformé  la  mannite  en  lévulose  à  l'aide  du  Bacte- 
riiim  aceli;  M.  Bertraail  a  changé  la  sorbite  en  sorbose  par  l'intervention 
d'une  bactérie  analogue.  Tout  récemment,  MM.  Vincent  et  Delachanal  ont 
produit  de  la  lévulose  à  partir  de  la  mannite  en  employant  la  même  bac- 
térie que  M.  Bertrand.  Les  bactéries  considérées  dans  les  expériences  pré- 
citées ne  sont  pas  les  seuls  microbes  capables  d'effectuer  de  semblables 
oxydations.  Pasteur  avaitrecoimu  qu'une  levure,  le  Mycoderma  vini,  détrui- 
sait un  grand  nombre  de  substances  hydrocarbonées. 

»  J'ai  observé  qu'en  abandonnant  des  jus  de  sorbes  à  l'air,  comme  le 
faisait  l'elouze,  pour  oxyder  la  sorbite  qu'ils  renferment  et  la  changer  en 
sorbose,  on  obtient,  suivant  les  circonstances,  des  résultats  très  discor- 
dants; cela  m'a  expliqué  les  difficultés  et  les  contradictions  que  l'on  a  ren- 
contrées en  répétant  l'expérience  iailiale  de  Pelouze.  Dans  un  petit  nombre 
de  cas,  cependant,  la  production  de  l'hexose  est  considérable;  dans  tous,  le 
liquide  est  recouvert  d'un  voile  analogue  à  celui  des  mycolevures. 

»  Les  levures  aérobies  pouvaient  être,  d'après  cela,  des  agents  actifs 
d'oxydation  delà  sorbite.  J'ai  entrepris  de  contrôler  cette  supposition  et  de 
rechercher,  parmi  les  mycodermes  dont  j'avais  constaté  la  présence,  l'agent 
ou  les  agents  de  la  fixation  de  l'oxygène  de  l'air.  J'ai  aussi  cherché  les  con- 
ditions lavorables  au  développement  et  à  l'action  de  ces  microrganismes. 


(  f<75  ) 

'1  Le  jus  de  sorbes  esl  le  liquide  que  j'ai  employé  le  plus  couramment  pour  mes 
cultures.  Je  l'ai  préparé  avec  des  sorbes  recueillies  à  l'arrière-saison.  Celles-ci  ont  été 
pressées,  et  le  moût  soumis  à  la  fermentation  alcoolique  pour  détruire  les  sucres  fer- 
menlescibles  ;  sa  densité  était  d'environ  i,o5. 

»  J'ai  abandonné  à  eux-mêmes,  simultanément  et  dans  des  conditions  variées,  plu- 
sieurs échantillons  de  jus  de  sorbes.  Au  bout  de  quelques  jours,  j'ai  dosé  le  sucre  ré- 
ducteur dans  chacun  d'eux.  Dans  un  de  ces  échantillons,  exposé  à  une  température  de 
25°  à  35°,  j'ai  trouvé  la  sorbose  en  assez  grande  proportion.  Examiné  au  microscope, 
le  voile  qui  recouvrait  le  liquide  riche  en  sucre  réducteur  était  formé  de  cellules  ana- 
logues à  celles  des  levures,  et  de  bactéries  en  moindre  abondance. 

»  J'ai  séparé  ces  deux  espèces  bien  distinctes  de  microrgauismes  et  je  les  ai 
ensemencées  sur  le  liquide  de  culture  stérilisé.  Les  levures  eflrectuaientl'ox)  dation  ;  les 
bactéries  ne  la  réalisaient  pas.  11  était  donc  impossible  de  confondre  ce  ferment  avec 
ceux  étudiés  par  Bro«n  et  par  M.  Bertrand.  M.  Bourquelot,  dont  on  connaît  la  com- 
pétence en  celte  matière,  a  bien  voulu  examiner  ces  mjcodermes;  il  leur  a  trouvé 
toutes  les  apparences  des  fleurs  de  vin. 

))  J'ai  alors  ensemencé  du  jus  de  sorbes  avec  de  la  Heur  de  vin  ordinaire  et  j'ai 
obtenu,  à  3o°,  une  rapide  production  de  sucre  réducteur.  D'un  auti-e  côté,  j'ai  ense- 
mencé, de  même,  du  vin  avec  le  ferment  recueilli  sur  la  culture  riche  en  sorbose;  il  a 
recouvert  ce  liquide  du  voile  caractéribtique  et  son  examen  au  microscope  l'a  montré 
formé  de  cellules  idenliciues  à  celles  du  Mycodenna  vini.  Enfin,  des  essais  variés  de 
culture,  effectués  comparativement  avec  les  deux  mycodermes,  m'ont  donné  des  végé- 
tations de  même  apparence  dans  tous  les  cas.  D'autre  part,  j'ai  extrait  le  sucre  réduc- 
teur produit  dans  de  nombreuses  expériences  de  ce  genre.  Je  l'ai  trouvé  constamment 
identitiue  à  la  sorbose,  quel  ([u'ait  été  le  ferment  employé  dans  l'oxydation. 

»  J'ai  cm,  dès  lors,  pouvoir  admettre,  dans  une  certaine  mesure,  que  le 
ferment  que  j'avais  isole  sur  le  jus  de  sorbes  est  identique  au  Myco- 
derma  vini. 

»  Il  restait  à  caractériser  plus  précisément  le  sucre  résultant  de  l'oxy- 
dation. 

»  Celui-ci  se  comportait,  vis-à-vis  des  dissolvants,  comme  la  sorbose  obtenue  par 
la  méthode  de  M.  Bertrand.  Combiné  à  la  phénylhydrazine  dans  les  conditions 
adoptées  par  M.  Maquenne('),  le  poids  d'osazone  obtenu  (0,82)  corresjjondait  au  ren- 
dement caractéristique  de  la  sorbosazone;  le  point  de  fusion  du  produit  (iG4°)  était 
bien  celui  indiqué  pour  le  dérivé  de  la  sorbose.  Le  sucre  formé  par  l'oxydation  était 
donc  de  la  sorbose. 

»  Des  fermentations  faites  à  diverses  températures  m'ont  montré  que  la  plus  favo- 
rable était  3o°.  A  cette  température,  l'oxydation  de  la  sorbite  est  réalisée  par  le 
Mycodenna  vini  avec  une  rapidité  beaucoup  plus  grande  que  par  les  bactéries  em- 
ployées jusqu'ici. 


(')  Comptes  rendus,  l.  CXII,  p.  799. 


(  876  ) 

»  J'ai  été  conduit  ainsi  à  adopter  la  méthode  suivante  pour  préparer  la 
sorbose  : 

»  Le  jus  de  sorbes  est  débarrassé,  par  la  feriBentation  alcoolique,  des  sucres  capables 
de  la  subir.  11  est  ensuite  placé,  sous  uue  faible  épaisseur,  dans  des  vases  à  fond  large; 
on  peut  employer  avec  avantage  des  cuvettes  pour  photographie.  On  ensemence  large- 
ment de  fleurs  de  vin  et  l'on  met  à  l'étuve  à  3o°.  La  marche  de  Topératioa  est  suivie 
par  des  essais  à  la  liqueur  de  Fehling.  L'oxydation  est  terminée  quand  la  réduction 
n'augmente  plus.  Sa  durée  varie  avec  la  surface  du  liquide.  Avec  une  surface  de  3<'""i 
pour  ]!''  la  proportion  augmente  d'environ  loS'"  par  vingt-quatre  heures. 

n  La  fermentation  terminée,  on  défèque  le  liquide  par  l'acétate  de  plomb.  L'eN.cès 
de  plomb  est  enlevé  par  l'acide  sulfurique,  et  le  liquide  est  filtré.  On  évapore  au  bain- 
marie  ou  dans  le  vide  jusqu'à  consistance  de  sirop;  la  sorbose  cristallise  par  refroidis- 
sement. Ou  la  purifie  par  recristallisation. 

>..  On  peut  obtenir  de  la  même  manière  la  sorbose  avec  la  sorbite  pure 
ou  avec  les  résidus  incristallisables  de  la  préparation  de  celle-ci.  Oa  dissout 
dans  du  vin  ou  dans  un  liquide  nutritil" artificiel.  La  proportion  de  sorbite 
ne  doit  pas  dépasser  10  pour  100.  I!  arrive  ])artbis  que  le  ferment  ense- 
mencé sur  ces  solutions  ne  vit  pas.  On  tourne  la  difficulté  en  cultivant  le 
mycoderme  sur  uu  peu  de  vin;  lorsque  le  microbe  en  recouvre  la  surface, 
on  enlève  le  liquide  sous-jacent  et  on  le  remplace  par  la  solution  de  sor- 
bite. Iji  fermentation  se  continue  dès  lors  régulièrement. 

»  En  terminant  j'ajouterai  quelques  mots  sur  un  autre  ordre  de  faits. 
J'ai  remarqué  que,  suivant  la  nature  des  liquides  sur  lesquels  il  est  cultivé 
et  aussi  suivant  la  température,  le  Mycoderma  vini  se  développe  différem- 
ment et  prend  des  formes  variées.  Qu'il  s'agisse  de  plusieurs  formes  ou, 
ce  qui  est  moins  vraisemblable,  de  plusieurs  espèces,  l'action  exercée  sur 
les  alcools  polyatomiques  par  ces  végétaux  de  formes  différentes  est  elle- 
même  différente. 

»  Je  poursuis  l'étude  de  ces  particularités  que  j'ai  déjà  constatées  dans 
un  assez  grand  nombre  d'expériences  ('  ).    » 


ZOOLOGm.  —  Su7-  les  feuillets  geiminatifs  des  Coléoptères. 
Note  de  M.  A.  Lécaillox,   présentée  par  M.  Gtiiguard. 

«   Les  nombreux  travaux  publiés  sur  l'embryogénie  des  Insectes  présen- 
tent entre  eux  une  discordance  considérable  sur  tout  ce  qui  regarde  l'ori- 


(')  Ces  recherches  ont  été  faites  et  sont  continuées  au  laboratoire  de  M.  Jungfleisch. 


(  877  ) 
gine  des  feuillets  germinatifs.  Jusqu'à  ces  dernières  années,  presque  tous 
les  auteurs  tendaient  cependant  à  admettre  que  la  segmentation  de  l'œuf 
aboutissait  à  la  formation  d'une  vésicule  blastodermique  composée  d'une 
paroi  cellulaire  entourant  le  vitellus  nutritif.  Au  milieu  de  celui-ci  restaient 
disséminées  un  certain  nombre  de  ceWiûes  (Mlescellidexi^ilel/ines,  lesquelles 
avaient  pour  rôle  de  digérer  peu  à  peu  le  deutoiccithe.  De  cette  vésicule, 
sur  le  milieu  de  la  face  ventrale  de  l'œuf,  naissait,  par  une  gaslrulation  plus 
ou  moins  typique,  une  bande  cellulaire  qui  pénétrait  à  l'intérieur  et  con- 
stituait un  «zp'^oe/îfi^o^^rwr.  tandis  que  l'ectoderme  définitif  se  formait  aux 
dépens  du  reste  de  la  paroi  ventrale  de  la  vésicule  blastodermique.  Le  mé- 
soendoderme se  séparait  ensuite  en  deux  parties  :  le  mésoderme  propre- 
ment dit  et  l'endoderme  chargé  de  former  l'épithélium  de  l'intestin  moyen. 
C'est  dans  cet  esprit  qu'ont  été  fails  les  plus  importants  travaux  sur  les 
Coléoptères,  par  exemple  ceux  bien  connus  de  Graber,  d'Heider  et  de 
Whceler. 

»  Or,  tout  récemment,  dans  une  série  de  travaux  remarquables,  R.  Hey- 
mons,  chargé  de  cours  et  assistant  à  l'Institut  zoologique  de  Berlin,  est 
arrivé  à  cette  conclusion  que  chez  les  Orthoptères  intérieurs  comme  le 
Lépisme,  les  cellules  vitellincs  forment  ré|iithélium  de  l'intestin  moyen, 
tandis  que  chez  les  Orthoptères  élevés  comme  la  Forficule,  la  Blatte  et  le 
Grillon,  le  même  épithélium  résulte  de  proliférations  ectodermiques  pro- 
venant du  stomodeum  et  du  proctodeum.  Ileymons  en  conclut  que  les 
cellules  vilellines  représentent  Tentoderme,  et  que,  si  ce  dernier  forme  bien 
cliez  les  Orthoptères  inférieurs  l'épithélium  du  mésentéron,  il  n'en  est  plus 
de  même  pour  les  Orthoptères  supérieurs.  Ces  observations  d'Heymons 
ont  un  grand  intérêt  si  on  les  envisage  au  point  de  vue  de  l'embryologie 
ijcnérale,  puisqu'elles  attestent  que,  dans  un  même  groupe  animal,  l'épi- 
thélium de  l'intestin  moyen  peut  tirer  son  origine  soit  de  l'entoderme,  soit 
de  l'ectoderme.  L'auteur  allemand  s'appuie  même  sur  elles  pour  com- 
battre très  vivement  l'idée  généralement  admise  de  l'importance  des  feuil- 
lets germinatifs  et  de  l'importance  qui  résulte  de  l'iiomologie  de  ces  feuillets 
dans  toute  la  série  des  Métazoaires. 

»  J'ai,  de  mon  côté,  étudié  la  formation  des  feuillets  germinatifs  chez 
un  certain  nombre  de  Coléoptères,  particulièrement  chez  le  Clytra  lœvius- 
citln.  le  Gaslrophvsa  pnlyp^oni.  YAgelastica  alni,  le  Lina  pnpuli,  le  Linatre- 
mulœ  et  le  Chrysomela  mcnlhaslri.  Les  faits  qui  résultent  de  mes  observations 
sont  complètement  différents  de  ceux  que  les  travaux  de  Graber,  d'Heider 
et  de  Wheeler  avaient  fait  passer  dans  la  Science,  et  concordent,  au  con- 


(  «?«  ) 

traire,  en  très  grande  partie,  avec  les  résultats  obtenus  par  Heymons  chez 
les  Orthoptères  supérieurs.  Ces  faits  peuvent  f3  mentionner  très  briève- 
ment de  la  façon  suivante  : 

»  1°  Lœuf  subit  une  segmentation  intravitelline.  Pour  cela,  le  noyau  de  segmenta- 
tion et  la  couche  protoplasmique  propre  qui  l'entoure  se  comportent  comme  première 
cellule  de  segmentation.  Cette  cellule  se  divise  en  deux  cellules  filles  qui  grandissent, 
puis  se  divisent  à  le.u-  tour  et  ainsi  de  suite.  En  même  temps,  les  cellules  se  déplacent 
dans  l'intérieur  de  l'œuf.  Certaines  d'entre  elles  vont  faire  une  couche  continue  à  la 
périphérie,  tandis  que  les  autres  restent  réparties  daus  la  masse  vitelline.  Ce  stade  a 
été  considéré  jusqu'ici  comme  une  blastula  et  désigné  par  le  nom  de  stade  blasloder- 
miquc.  En  réalité,  il  correspond  au  stade  gastrula.  L'assise  périphérique  est  en  effet 
l'ectoderme  et  les  cellules  internes  sont  l'entoderme.  Le  stade  blastula  a  été  sauté  par 
suite  d'un  phénomène  d'abréviation  embryogénique,  abréviation  liée  comme  toujours 
à  la  richesse  de  l'œuf  en  réserves  nutritives. 

»  2°  Le  mésoderme  se  sépare  de  l'ectoderme  sous  la  forme  d'une  étroite  bande 
cellulaire  longitudinale  et  médiane  qui  fait  presque  tout  le  tour  de  l'œuf  suivant 
le  plan  de  symétrie  du  futur  embryon.  Cette  bande  mésodermique  est  interrompue 
seulement  sur  la  région  dorsale  moyenne  de  l'œuf.  Elle  se  sépare  de  l'ectoderme  diffé- 
remment, suivant  que  l'on  considère  sa  région  moyenne  (située  le  long  de  la  face  ven- 
trale de  l'œuf)  ou  ses  deuN.  extrémités.  La  région  moyenne  commence  à  se  former  tout 
d'abord;  pour  cela,  les  cellules  ectodermiques  situées  sur  la  région  médio-ventrale  de 
l'œuf  s'allongent  perpendiculairement  à  la  surface  de  l'œuf  et  se  pressent  plus  forte- 
ment l'une  contre  l'autre;  la  plaque  ectodermique  ainsi  modifiée  s'invagine  peu  à  peu 
à  l'intérieur  de  l'œuf  en  prenant  d'abord  la  forme  d'une  gouttière.  C'est  cette  gouttière 
qui  fut  interprétée  inexactement  par  Hœckel  et  les  embryologistes  qui  suivirent,  tels 
que  Graber,  Heider,  Wheeler,  comme  une  gastrula.  Or,  comme  je  l'ai  indiqué  plus 
haut,  le  stade  gastrula  est  bien  antérieur  et  ne  se  manifeste  pas  par  une  invagination 
typique.  Les  deux  CNtrémités  de  la  bande  mésodermique  se  séparent  de  l'ectoderme 
non  plus  par  invagination,  mais  par  prolifération  cellulaire.  Cette  prolifération  se  fait 
au  fond  et  sur  les  parois  d'un  canal  qui  prolonge  en  avant  et  en  arrière,  sur  l'ectoderme, 
la  gouttière  de  la  région  ventrale. 

»  3"  Ultérieurement,  les  cellules  endodermiqnes  restent  disséminées  dans  le  vilelhis 
nutritif  qu'elles  digèrent  peu  à  peu;  mais  c'est  là  leur  seul  rôle,  et  elles  n'entrent  ja- 
mais dans  la  constitution  de  l'épithélium  de  l'intestin  moyen.  Ce  dernier  épithélium  se 
forme  relativement  très  tard  au  moyen  de  bandes  cellulaires  qui  partent  du  stomo- 
deum  et  du  proctodeum.  Il  n'est  pas  possible  de  considérer  ces  bandes  cellulaires  ecto-  ' 
dermiques  comme  représentant  l'entoderme. 

M  En  résumé,  chez  les  Coléoptères  que  j'ai  mentionnés  plus  haut,  et  il 
en  est  certainement  de  même  chez  la  plupart  des  Insectes,  le  stade  blastula 
n'apparaît  pas  dans  le  développement;  le  stade  gastrula  succède  iminédir- 
tement  à  la  segmentation  et  n'offre  pas  d'invagination  typique;  il  ne  se 
forme  pas  de  méseiidoderme,  mais  simplement  un  mésoderme  par  invagi- 


(  879) 
nation  ou  par  proliféralion  cctodcrmiqiie;  l'entoderme  est  em|)lo\c  iiiii([iie- 
mcnt  à  digérer  les  réserves  vitellines  et  ne  fournit  pas  l'épilhélium  intes- 
tinal moven,  lequel  est  d'origine  eclodermique.  Quant  à  ce  dernier  lait,  il 
prouve  que  chez  les  Coléoptères  comme  chez  les  Orthoptères  supérieurs, 
l'intestin  moven  n'est  pas  l'homologue  de  l'intestin  moyen  des  Insectes  in- 
lérieurs.  Cette  anomalie  piésenlée  par  la  classe, des  Insectes  est  un  fait 
ahsolimient  exceptionnel,  mèine  si  l'on  envisage  le  règne  animal  loul  en- 
tier. On  pciil,  je  pense,  l'expliquer  par  le  rôle  digestif  spécial  que  rem- 
plissent, pendant  toute  la  dnrce  du  développement,  les  cellules  entoder- 
miques  restées  ilissémijiées  dans  la  masse  vitelline.  Ces  cellules  deviennent 
ainsi,  en  quelque  sorte,  inaptes  à  se  grouper  pour  faire  l'épithélium  intes- 
tinal et  celui-ci  doit  se  produire  par  nn  autre  moyen.  Déjà  chez  le  T.épisme, 
les  cellules  \itellines  n'arrivent  à  faire  l'épilhélium  de  l'intestin  moyen 
qu'après  l'éclosion  delà  larve,  (.elle  circonstance  défavorable  est  disparue 
chez  les  Insectes  supérieurs,  mais  c'est  t'ectoderme  qui  supplée  à  l'inapti- 
tude acquise  de  rentoderme  et  forme  l'épithélium  du  mésentéron.  Si  l'on 
remarque,  enfin,  que  l'anomalie  dont  il  s'agit  ici  se  rapporte  à  un  groupe 
d'animaux  à  embryogénie  excessivement  condensée  et  modillée,  on  peut 
conclure  qu'elle  ne  peut  guère  diminuer  l'importance  que  l'on  attache  à 
l'homoloeie  des  feuillets  embryonnaires  dans  la  série  des  Métazoaires  et 

et 

aux  conséquences  que  l'on  tire  d'ordinaire  de  cette  homologie.    » 


'    ZOOLOGlli.  —  Sur  le  Rouget  de  l'homme.  iN^ote  de  M.  Iîjuckek, 
présentée  par  M.  Edmond  Perrier. 

a  Le  l{oua:et,  ou  aou/àt,  est  un  parasite  de  l'homme  qui  prodiul  sui-  lui,  en 
août  et  septembre,  une  éruption  de  boutons  appelée  éryt/iéme  aulDinnal. 
Ces  boutons  sont  accompagnés  de  démangeaisons  très  fortes  cl  dispa- 
raissent d'eux-mêmes  eu  (piehpics  joiu's. 

))  Ce  parasite  fut  d'abord  considéré  conim;-  un  Acarien  adullc  et 
nommé  Leplus  aulumiialis.  En  187G,  Kl.  iSlégnin  l'a  déterminé  comme  larve 
hexapode  de  Trombidion.  Mais  la  détermination  spécifique  n'a  [)as  été  faite 
jusqu'ici  d'une  manière  définitive.  Il  y  a  deux  espèces  de  Trombidions 
communes  dans  nos  |)a\s  :  Trombidium  gymnopleiorum  et  Trombidium 
Iiolosericeum.  Leurs  larves  hexapodes  vivent  sur  divers  animaux,  arthro- 
podes, oiseaux  et  mammifères.  Le  Leplus  aulumnalis  a  été  rapporté  taulùt  à 
l'une,  lanlùl  à  l'autre  de  ces  espèces;  et  dans  son  grand  Ouvrage  sur  les 

C.  R. .  1S97,  3'  Semestre.  (T.  CXXV,  N°  22.)  '  '7 


(  88o  ) 

Acariens  d'Iliilie,  Berlese  l'attribue  tantùt  ;i  la  |)reiuière  (Acari,  Myriap.  et 
Scorp.  hucusqiw  in  llalia  repert .;  o-do  prostiguntla,  p.  9V),  tantôt  à  la  se- 
conde (Ibid.,  p.  102  et  1 10). 

»  L'obscurité  de  la  question  tient  à  ce  «[ue,  jusqu'ici,  on  n'a  jamais 
décrit  a\ec  détail  de  Ia-jiHis  pris  sur  r/ioiiinic.  Il  est  du  reste  assez  difficile  de 
se  les  procurer,  malgré  leur  abondance,  à  cause  de  leur  petitesse. 

M  Or  les  larves  de  ces  deux  espèces  ont  été  étudiées  avec  soin  par  llen- 
king  et  Bei'lese.  Henking  {^Zeilsch.  fur  ^vissensch.  ZooL,  t.  XXXVU,  1882) 
a  décrit  et  figuré  des  larves  liexapodes  provenant  de  Trombidium  gym/io- 
pleroram  élevés  en  captivité;  Berlese  (lac.  cit.)  a  décrit  et  figuré  celles  de 
Tromhidiiif»  holosciicetirn  et  de  Tr.  gyninopterorurn  prises  sur  divers  ani- 
maux. 

»  Avant  recueilli  siu  ///o/>///;e plusieurs  Rougets,  je  lésai  minutieusement 
comparés  avec  ces  larves.  J'ai  ainsi  examiné  avec  soin  la  forme  des  poils, 
des  veux,  des  orteils,  des  pédipalj)es;  la  distribution  des  poils  sur  ces 
articles;  la  forme  des  orteils  des  pattes  et  leurs  griffes  terminales. 

»  Le  lésultat  île  cette  comparaison  est  (pie  le  Rouget  de  l'homme  est  la 
larve  du  Trondndiurti  nymnopteroni/fi. 

'>  J'ai  aussi  trou^■é  cette  larve  sur  des  rats  (  Mus  ratUis  )  et  des  merles.  Je 
l'ai  également  recueillie  à  l'état  de  liberté  sur  diverses  plantes,  en  particu- 
lier sur  lies  pieds  de  haricots;  et  l'extrême  abondance  des  adultes  et  des 
nymphes  de  Trombidium  gymnoplerorum  sans  un  seul  Trombidium  holoseri- 
reum,  recueillis  en  même  temps,  rendaient  presque  évidente  a  priori  notre 
détermination. 

»  Comme  il  est  possible  que,  sur  divers  points,  il  y  ait  diverses  larves  de 
Trombididés  attac|uant  l'homme,  il  est  bon  d'indiquer  les  points  où  ou 
les  recueille.  Les  miennes  l'ont  été  à  Semur-en-Auxois  (Côte-d'Or)  où 
l'érytlième  automnal  est  presque  général  en  août  et  septembre.    » 

PHYSIOLOGIE   VÉGÉTALE.  —  Sur  la  culture  du  Sostoc  punctiforme  en  présence 
du  glucose.  Xote  de  M.  Raoul  Boiilhac,  présentée  par  M.  Dehérain. 

«  Je  cultive  le  INostoc  punctiformr  dans  une  solution  nutritive,  dont  j'ai 
donné  la  composition  cpiand,  pour  la  première  fois,  j'ai  entretenu  l'Aca- 
démie des  recherches  cjue  je  poursuis  sur  ce  sujet. 

»  Ces  solutions,  exemptes  d'azote  et  de  matières  oi-ganiques,  sont  intro- 
duites dans  des  matras  et  stérilisées  :  après  quoi,  je  les  ensemence  avec  un 
fraomenl  de  Nostoc  recoud  ert  de  microbes  fixateurs  d'azote.  L'algue  ^  égète 


(  8Si   ) 
ainsi  normalement,  en  utilisant  l'acide  carbonique  aérien  et  grâce  aii\  mi- 
crobes qui  fixent  sur  elle  l'azote  libre  :  elle  l'orme  plus  tard  une  nappe 
verte  qui  recouvre  la  surface  de  la  solution. 

»  Une  culture  de  Nostoc  est  vite  compromise,  lorsqu'elle  est  ex|)osée  à 
des  rayons  trop  vifs.  D'autre  part,  j'ai  observé  que  des  rayons  de  faible  in- 
tensité ne  donnent  plus  à  cette  algue  les  moyens  de  décomposer  l'acide 
carbonique  contenu  dans  l'atmosphère. 

»  Je  me  suis  alors  posé  la  question  suivante  :  le  Nostoc  puncliforme,  in- 
suffisamment éclairé  et,  par  suite,  n'ayant  plus  à  sa  disposition  tonte  l'é- 
nergie kunineuse  (pii  lui  est  indispensable  pour  végéter,  devient-il  capable 
de  changer  sa  manière  de  vivre  et  de  se  développer  comme  un  Crypto- 
game dépourvu  de  chlorophylle,  c"est-:i-dire  au\  dépens  d'une  matière  or- 
ganique. 

»  En  premier  lieu,  j'ai  reconnu  ceci  :  le  Nostoc  punctiforme  vit  dans  une 
solution  contenant  i  pour  loo  de  glucose;  en  proportion  plus  forte,  le  glu- 
cose ne  tarde  pas  à  devenir  nocif  pour  cette  plante. 

))   J'ai  ensuite  disposé  les  deux  expériences  que  je  vais  mentionner  : 

Il  Expérience  I.  —  Trente  nialras  de  culluie,  d'une  rajDacité  de  i''',  sont  préparés  : 
cliaque  matras  contenait  o''',.j  de  ma  solution. 

»  Ningt-qualre  de  ces  matras  pris  comme  lénKiiii'-  Ciiienl  ensemencés  avec  un  fra»-- 
nient  de  Nostoc  recouvert  de  mici-obes  fixateurs. 

»  J'ensemençais  de  même  les  si\  matras  qui  restaient,  mais  après  avoir  addilinniic 
leurs  solutions  d'une  quantité  de  jrlucose  assez  faible  pour  ne  pas  être  nocive. 

)>  \  la  (in  du  mois  de  mai,  ces  tienle  matins  furent  |)lacés  les  uns  à  côté  des  autres 
dans  la  paitie  d'une  serre  où  les  radiations  arrivcnl  hop  faibles  pour  laisser  au  Nostoc 
la  propriété  de  décomposer  l'acide  carl)oiii(|uc. 

Il  Au  !'■'■  octobre,  je  mis  (iii  à  l'expérience  dont  b's  résultats  sont  consignés  dans  le 
Tableau  suivant  : 


\  Dluriir 

Glucose 

tic  la 

eonlenii 

Sdhition 

flans  1''' 

iiiilrilive 

(le  la 

Nuiiu'n'-- 

versée 

sdlutinii 

(les 

dans  cliai|iie 

milrilivi 

iiialrH^. 

matras. 

lllili-^.e. 

24 

ll'llHilM--. 

!  "'^ 

iiiMiit 

du   n*- 

1  au  n"  2'4.. . 

.  / 

SI" 

:>.') .  . 

0 ,  ") 
0,5 
0,5 

0 ,  vt 

3 

26. . 

3 

27.  . 

6 

28.. 

(i 

29.  . 

0,5 
0,5 

(i 

30.. 

/9 

Poids  du  glucose 


restani 

dans 

iiilroddit 

le  nialras 

lans  chaque 

à  la  lin  de 

matras. 

l'expi-rirni  ■■. 

(lisp;irii 

néant 

néant 

iitant 

er 

sr 

gr 

1  , .") 

o,,58i 

";9'9 

1  ,:) 

o.3.'i7 

0 , 9.53 

3 ,0 

1 ,009 

'■99' 

3,0 

j,o84 

'  .916 

3,0 

1 ,  20.5 

'  1 79'3 

1 .  ■"> 

2,335 

>. ,  1  G.j 

Poids 

des  récoltes 

de 

Niistoc   pesées 

À  l'élal  sec. 

néant 

t-'i" 

o,  r(3o 
0 , 1 80 
0.364 
o,36o 
o ,  3o3 
o .  3  00 


(  »^^-  ) 

■  »  Expérience  II.  -—  A  l.i  fin  àa  mois  de  juillet,  j'ni  ])lacé  un  matras  de  culture  dans 
une  armoire  herniéliquenient  close,  située  elle-nième  dans  une  chambre  dont  les 
fenêtres  étaient  entièrement  recouvertes  par  des  volets. 

»  Ce  matras  se  liouvait  ainsi  dans  une  obscurité  complète,  au  sens  vulgaire  du  mot. 
Je  dois  dire  cependant  qu'une  plaque  Lumièie,  laissée  quarante-liuit  heures  au  même 
endroit,  a  été  impressionnée. 

I)  11  contenait  o''',5  de  ma  solution  nntiitive,  à  laquelle  j'avais  ajouté  38'' de  glucose, 
et  fut  ensemencé  avec  un  fragment  de  \ostoc  recouvert  de  microbes  fixateurs. 

»  Au  commencemeat  d'octobre,  je  retirai  le  matras".  Malgré  ce  séjour  prolongé 
dans  l'ob^curité,  l'algue  s'était  bien  développée  et  elle  présentait  une  coloration  d'un 
\ci'l'|>lus  clair  ([ne  les  individus  qui  avaient  servi  à  lenseniencenient. 

»  Cette  circonstance  m'engagea  à  souinetti-e  la  plante  à  resamen  de 
M.  Bornet,  qui  vouiiit  bien  nie  remettre  la  Note  suivante  : 

»  Le  ^o^toc  dont  vous  m'avez  communiqué  un  fragment  est  très  pur.  Mais  il  diffère 
à  certains  égards  des  échantillons  que  vous  m'avez  soumis  antérieurement  et  dont  il 
est  sorti.  Les  filaments  sont  enroulés  en  pelotons  moins  denses  et,  à  la  périphérie  du 
thalle,  ils  sont  à  peine  flexueux  et  sont  entrelacés  si  lâchement  qu'ils  font  penser  au 
Xosloc  piscinal.  En  outre,  les  spores  sont  presque  toutes  en  germination. 

»  Ces  effets  sont  dus  vraisemblablement  à  une  végétation  plus  active, 
résultant  d'une  alimentation  plus  abondante.  De  nouvelles  expériences  sont 
en  cours  d'exécution. 

»  Conclusions.  —  De  ces  expériences  se  dégagent  les  conclusions  sui- 
vantes : 

»  I"  Le  Nostoc  punctiforme  fabrique  de  la  matière  organique  à  l'aide  de 
l'acide  carbonique  aérien  et  de  l'azote  libre,  lorsqu'il  est  enseinencé  dans 
une  solution  nutritive  additionnée  de  microbes  fixateurs  d'azote,  mais  à  la 
condition  d'être  régulièrement  éclairé. 

»  2°  Il  cesse  de  végéter  aussitôt  que,  dans  ces  conditions,  il  est  privé  de 
radiations  hiinineuses  suffisamment  intenses. 

»    3°  Malgré    une    lumière  insuffisante,   il  pourra   encore    végéter   s'il 
trouve  dans  sa  solution  minérale  une  matière  organique  telle  que  le  glu-  - 
cose. 

»  4"  Soustrait  complètement,  comme  je  l'ai  indiqué  plus  haut,  à  l'in- 
tluencedes  radiations  lumineuses,  il  fabriquera  encore  de  la  matière  verte. 

»  Celte  algue,  à  l'obscurité,  peut  rester  verte  au  lieu  de  devenir  jaune 
comme  une  plante  à  chlorophvUe  onlinaire  (  '  ).  » 


(')  Je  remercie  une  fois  de  plus  AL  Bornet  de  l'evlréine  complaisance  f|u'il  a  mise 
à  examiner  les  plantes  en  expériences. 


(  883  ) 


PHYSIOLOGIE  EXPÈniME^TAhE.  —  Sur  la  caracférislique  d'excitation  des  iiprfs 
et  des  muscles.  Note  de  M.  G.  Weiss,  présentée  par  M.  Marey. 

«  M.  le  D'  Dubois,  de  Berne,  a  publié  dans  les  Comptes  rendus  i^i-i]y\'\\- 
It't  1897)  une  Note  dont  les  conclusions  paraissent  contraires  aux  résultats 
que  j'ai  obtenus  et  fait  connaître  à  diverses  reprises,  sur  l'excitation  des 
nerfs  et  des  muscles.  Je  voudrais  expliquer  en  quoi  cette  contradiction  n'est 
qu'apparente,  les  expériences  de  M.  Didjois  étant  confirmatives  de  ma 
manière  do  voir. 

»  A  la  suite  de  ses  expériences  sur  l'excitation  des  nerfs  et  des  muscles, 
M.  d'Arsonval  a  admis  que  l'élément  important  de  l'excitation  était  la 
variation  de  potentiel  au  point  de  contact  de  l'électrode  nés^ative.  Ces  va- 
riations de  potentiel  pouvaient  être  enregistrées  directement  à  l'aide  d'un 
dispositif  indiqué  par  ]\I.  d'Arsonval,  et  la  courbe  représentative  E  =/(t) 
est  ce  que  l'auteur  appelait  la  caractéristique  d'excitation. 

»  De  mon  côté,  je  considère  que  l'excitation  électrique  des  nerfs  et  des 
muscles,  aussi  bien  que  toute  autre  action  électrique,  est  parfaitement  dé- 
(iiiie  lorsque  l'on  connaît  la  loi  I  =y(/)  suivant  laquelle  varie  le  courant 
électrique  traversant  l'organe  en  expérience.  Toutes  les  expériences  pu- 
bliées et  toutes  celles  que  j'ai  imaginées  moi-même  peuvent  s'expliquer  de 
celte  façon,  je  ne  connais  pas  une  seule  exception  ;  ninis  la  loi  est  souvent 
masquée  et  n'apparaît  qu'après  une  discussion  minutieuse. 

»  Pour  le  faire  comprendre,  j'aurai  recours  à  une  comparaison,  quelque 
inq)arfaite  qu'elle  puisse  être.  Quand  on  fait  l'étude  des  moteurs  hydrau- 
liques, on  trouve  que  l'énergie  empruntée  à  l'eau  par  le  moteur  est  égale 
à  la  perte  d'énergie  potentielle  et  cinétique  de  cette  eau.  Cette  loi  est 
absolument  générale.  Mais  si,  en  particulier,  on  expérimente  sur  des  dispo- 
sitifs diflérents,  les  divers  facteurs  ([ui  entrent  dans  la  perle  d'énergie  de 
l'eau  pourront  dominer  suivant  les  cas.  En  étudiant  une  roue  à  auges,  on 
trouvera  que  le  travail  produit  dépend  de  la  quantité  d'eau  débitée;  pour 
une  roue  en  dessous,  ce  sera  la  vitesse  du  courant  d'eau  qui  sera  l'élément 
dominant;  pour  une  turbine,  le  travail  variera  avec  la  pression,  et  ainsi 
de  suite.  Il  n'en  est  pas  moins  certain  que  la  loi  générale  restera  l'expres- 
sion de  la  vérité. 

»  De  même  quand,  tlaus  l'action  de  l'électricité,  on  connaît  la  loi 
1  =  f(t  )  le  problème  est  déterminé;  mais,  suivant  les  cas,  les  divers  facteurs 


(884  ) 
qui  influent  sur  la  fonction/(/)  pourront  prendre  plus  d'importance  les 
uns  que  les  antres.  Dans  la  courbe  I  =/if)  il  >  »  surtout  deux  choses  à 
considérer  : 

»    1°  Le  coefficient  angulaire  de  la  tangente  a  la  courbe,  donne  par  -^  et 

représentant  la  variation  d'intensité  du  courant  ; 

»  2°  La  surface  comprise  entre  la  courbe  et  l'axe  des  abscisses  représen- 
tant la  quantité  d'électricité  en  jeu. 

»  Ces  éléments,  comme  la  courbe  !=/(/),  dépendent  de  diverses 
variables  :  la  force  électromolrice  E.  la  résistance  des  conducteurs  R,  leur 
capacité  C,  leur  self-indnction  L.  Suivant  les  expériences,  ces  divers  élé- 
ments pourront  prendre  une  importance  prédominante,  sans  que  les  résul- 
tats, contradictoires  en  apparence.  |)uissent  être  opposés  les  uns  aux  autres. 

))  En  particulier,  il  est  aisé  de  voir  que,  dans  toutes  les  expériences 
d'Anfinoff  et  de  Dubois,  les  effets  observés  dépendent  de  la  variation  de 
forme  de  la  courbe  I  =f{t).   » 

PHYSIOLOGIE  HUMAIXL:.  —  Étude  des  sons  de  la  parole  par  le  phonographe. 
Note  de  MM.  SIarichem.e  et  Hkmardi.vquer,  présentée  par  M.  Marey. 

<(  Nous  avons  repris,  par  la  photographie,  les  expériences  entreprises 
par  Hcrmann.  Bœke,  Pipping,  etc.  sur  les  sillons  du  phonographe,  et  nous 
avons  cherché  à  en  tirer  des  conclusions  relativement  à  la  formation  des 
sons  de  la  voix  humaine. 

»  Les  premières  applications  de  la  méthode  graphique  à  l'étude  de  la 
parole,  faites  au  laboratoire  de  M.  Man-yparM.  Rosapelly.  ainsi  que  les 
expériences  de  MM.  Demeny  et  Marichelle  sur  la  chronophotographie  de 
bouches  parlantes,  avaient  spécialement  pour  objet  l'inscription  des  mou- 
vements des  organes  phonateurs.  D'autre  part,  on  se  rappelle  les  re- 
cherches faites  au  moyen  du  phouautographe  de  Scott  et  de  l'appareil  à 
flammes  manométriques  de  R.  Kœnig,  sur  l'analyse  de  la  vibration 
aérienne.  Nous  avons  songé  à  reprendre  ces  travaux  à  un  point  de  vue  un 
peu  différent,  en  recherchant  le  rapi)ort  qui  peut  exister  entre  la  forme 
de  la  vibration  et  les  mouvements  de  l'organe  phonateur. 

»  L'un  de  nous  {' ),  dans  une  étude  récente,  a  été  amené,  par  l'examen 
des  sillons  phonographiques,  aux  conclusions  suivantes  : 


(')  La  Parole  d'après  le  tracé  du  phnnograplie.  par  M.  H.  Mariclielle,  professeur 
l'Institution  nationale  des  Somds-Muets  de  Paris;  lJelai;i'ave,   1897. 


(  885  ) 

»  1"  Le  limbrc  îles  voyelles  ne  paniil  ôLre  essentiellement  déterminé  ni 
par  la  capacité  de  la  cavité  buccale  faisant  office  de  résonateur,  ni  par  les 
n)oiivenienls  de  la  langue  en  avant  et  en  arrière,  ni  par  le  degré  d'écarte- 
ment  des  maxillaires  ; 

))  2"  Les  voyelles,  ainsi  qne  les  consonnes,  doivent  leur  timbre  carac- 
téristique au  passage  du  sonltle  sonore  à  travers  un  ou  plusieurs  orifices 
qui  se  forment  ilans  la  bouche,  entre  la  langue  et  le  palais,  ou  entre  les 
lèvres;  ce  canal  affecte  la  même  forme  que  celle  qui  est  prise  par  les  lèvres 
tlans  l'action  de  soufller; 

»  3"  Pour  la  prodiiclujn  et  la  dilférenciation  des  voyelles  et  des  con- 
sonnes, l'orifice  générateur  dont  il  vient  dètre  question  sul)it  des  modifica- 
tions de  deux  ordres,  relatives  au  degré  d'ouverture  et  à  la  région  de  for- 
mation de  cette  sorte  de  glotte  buccale. 

»  Nous  avons  essavé  de  compléter  cette  élude  en  fixant,  |)ar  la  photo- 
graphie, les  inscriptions  phonographiques  des  sons  vocaux.  Nous  avons 
l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  une  première  série  de  ces  photogra- 
l)hies,  qui,  bien  que  très  imparfaites  encore,  en  raison  des  ditlicultés 
d'exécution,  permettent  <lii  moins  de  faire  ressortir  les  points  suivants  : 

»  1°  L'intensité  du  son  diminue  des  voyelles  ouvertes  aux  fermées  cor- 
respondantes, quand  on  passe  de  u  à  ou,  de  ('  à  i,  de  e  à  ti  (clichés  l,  2,  3, 
voir  fis;,  i  )  : 


•^  -  . 


■i^ 


\.0■l^^ 


»  -i."  Le  nombre  des  vibiations  partielles  constituant  chaque  période 
augmente  de  la  série  postérieure  (ou,  au,  o)  (cliché  I)  à  la  série  moyenne 
(w,  eu,  ej  (cliché  '?>),  et  à  la  série  antérieure  (i,  e,  ê)  (cliché  2); 


(  886  ) 

»  3"  D\ine  manière  générale  et  à  égalité  d'<?ff'ort  de  la  part  des  parleurs 
qui  ont  été  soumis  à  l'observation,  les  sons  graves  ont  entamé  moins  pro' 
t'ondémenl  la  cire  que  les  sons  aigus  (cliché  4,  \oW  //g.  2);  ' 

Fig.  2. 


.lU 


Voyelle  a  sur  les  notes  itt.j  et  iit^ 
Dans  ce  ck-inicr  enregistrement,  la  période  est  composée  de  eiiu|  vibrations  parl](•lll■^. 

»  4*^'  Malgré  les  diverses  influences  qui  agissent  sur  la  forme  de  la  pé- 
riode, telles  que  la  hauteur  musicale,  Fiiitonation,  l'intensité,  la  conforma- 
tion individuelle  de  l'organe  phonateur,  toute  voyelle  se  distingue  des 
autres  sons  vocaux  par  un  certain  ensemble  de  caractères  invariables,  qui 
lui  constituent  une  individualité  propre. 

»  Il  ne  paraît  donc  pas  impossible,  en  tenant  compte  de  toutes  ces 
influences  diverses,  d'arriver,  an  moyeu  du  phonographe,  à  une  repréten- 
lation  schématique  des  sons  voyelles.  Nous  nous  proposons  d'élucider  tout 
particulièrement  ce  point  de  notre  étude. 

»  Indépendamment  des  recherches  relatives  à  la  détermination  des 
Aovelles,  il  n'est  pas  un  cas  de  prononciation  que  l'on  ne  puisse  étudier  à 
l'aide  du  phonographe.  Les  variations  de  rintonation  et  de  l'accentuation, 
par  exemple,  se  lisent  clairement  sur  le  cylindre.  Ou  observe  ainsi  que, 
dans  l'émission  de  certains  «  Ah  1  »  exclamatifs,  la  voix  parlée  franchit 
rapidement  plus  d'une  octave  et  demie.    » 


(  '"^^7  ) 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  l' absorption  des  matières  organiques  par 
les  racines.  Note  de  M.  <5u.',es  Lacrext,  présentée  par  V..  Gaston 
Bonnier. 

«  Dans  ses  Recherches  chimiques  sur  la  végétation,  de  Saussure  iiidiqiie 
que  des  pieds  de  Persicaireel  de  Bidens  cannabina,  plongés  dans  une  solu- 
tion de  sucre,  ont  absorbé  une  quanlitc  notable  de  cette  substance.  Cette 
expérience  est  souventcitéc  sans  commentaires  dans  les  Traités  classiques, 
mais  depuis  [.iebig  on  admet  généralement,  au  contraire,  que  l'assimila- 
lioii  du  carbone  par  les  plantes  vertes  est  due  tout  entière  à  la  fonction 
cblorophyllienne,  les  composés  organiques  du  sol  intervenant  uniquement 
par  l'anhydride  carbonique  que  fournit  leur  oxydation  lente  à  l'air. 

M  Cependant  les  recberches  de  M.  J)uclaux,  Sur  la  germination  dans  un 
sol  riche  en  matières  organiques  mais  privé  de  microbes,  ont  montré  tjue  si  la 
caséine,  le  saccharose  et  l'amidon  cuit  ne  sont  pas  modifiés  par  les  racines 
de  diverses  Légumineuses,  du  moins  certaines  île  ces  substances  peuvent 
être  absorbées  en  faible  jn-oporlion,  et  divers  auteurs  sont  arrivés  récem- 
ment à  nourrir  des  Algues  à  l'aide  de  composés  organiques;  aussi,  sur  les 
conseils  de  M.  Gaston  Bonnier,  me  suis-je  proposé  d'étutlier,  à  ce  point  de 
vue,  quelques  autres  végétaux.  Mes  premières  expériences  ont  porté  sur 
l'absorption  du  glucose  et  du  sucre  intcn-erli  par  k;  ]\laïs,  plante  facile  à  cul- 
tiver dans  les  milieux  liquides  où  son  développement  est  assez  rapide. 

»  Je  nie  suis  assuré  tout  d'abord  que  les  graines  de  Maïs  peuvent  être  immergées 
j)endanl  deux,  heures  dans  une  solution  de  biclilorure  de  mercure  à  2»''  par  litre,  ou 
mieux  pendant  trois  heures  dans  le  sublimé  acide  (HgCl,  i^' ;  XaCl,  iS'';  HCl,  5"; 
eau  distillée,  i'")  snns  diminuer  sensiblement  leur  pouvoir  gerraiiialif.  Celle  durée 
d'iuimersion  est  d'ailleurs  suffisanle  pour  une  stérilisation  complète  des  graines, 
comme  j'ai  pu  le  vérifier  en  les  ensemençant  dans  divers  liquides  nutritifs  :  bouillon 
de  viande  additionné  de  glycérine  et  glucose,  liqueur  de  Cohn,  liqueur  de  Delmer  et 
liqueur  de  Kno])  avec  glucose. 

V  Les  essais  de  culture  du  Maïs  ont  été  entrejiris  avec  la  liqueur  suivante,  indiquée 
par  Delmer  :  eau  distillée,  i'^»;  azotate  de  calcium,  rs'';  chlorure  de  polassium,  os'-,35; 
sulfate  de  magnésium,  oS'',  20  ;  phosphate  monopotassique,  oS'-,2j;  perchlorure  de  fer. 
quelques  gouttes  d'une  solution  étendue.  Le  Maïs  se  développe  nonncdeinent  dans 
cette  liqueur,  et  j'ai  pu  le  conduire  jusqu'à  l'épanouissement  complet  des  Heurs. 

»  La  solution,  additionnée  d'un  poids  déterminé  de  glucose,  est  introduite  dans  un 
flacon  à  large  ouverture  de  35o"'  environ.  Un  lîlel  de  soie,  suspendu  par  des  fils  métal- 
liques, est  destiné  à  soulcnir  les  graines.  On  stérilise  à  l'autoclave,  puis  on  ensemence 
C.   \\.,  iS(,7,  u'  Senuiiie.  (T.  CXW,  A'  2'..,  i  li) 


(  888  ) 

deux  graines  de  Maïs  stérilisées  et  l'on  recouvre  d'une  cloclie  à  trois  tubulures,  préa- 
lablement lavée  au  sublimé  et  reposant,  par  trois  supports,  sur  un  plateau  de  verre. 
Des  tampons  de  coton  ferment  toutes  les  ouvertures  sans  entraver  le  renouvellement 
de  l'air.  Les  graines  germent  et  la  jilante  se  développe  vigoureusement,  portant  des 
feuilles  d'ii/i  vert  beaucoup  plus  sombre  que  celles  d'un  pied  témoin  cultivé  sans 
matière  organique. 

»  Lorsque  les  pieds  de  maïs  ont  atteint  le  sommet  de  la  cloche,  on  prélève,  à  l'aide 
d'une  pipette  stérilisée,  i'^"  à  2'="  de  liquide,  et  (  n  les  ensemence  sur  gélatine,  sur  gé- 
lose ou  sur  bouillon  de  viande.  Des  fragments  de  racines  sont  également  distribués 
dans  divers  milieux  nutritifs.  On  s'assure  ainsi  de  l'absence  d'organismes  inférieurs. 

»  J'ai  employé  également  des  flacons  à  deux  tubulures  dont  l'une  était  occupée  par 
un  fdet  de  soie,  tandis  que  l'autre  portait  un  tube  de  verre  recourbé  en  siphon  et  fermé 
à  son  extrémité  effilée  pour  permettre  de  soutirer  une  certaine  quantité  de  liquide;  le 
siphon  se  trouve  amorcé  par  le  passage  à  l'autoclave,  et  la  première  tubulure  est  seule 
recouverte  d'une  cloche. 

»  A  la  fin  de  l'expérience,  je  recueillais  une  partie  du  liquide  dans  un  vase  stérilisé 
qui  était  porté  à  l'étuve,  et  je  m'assurais  par  une  analyse  que  le  poids  de  matière 
sucrée  demeurait  invariable  malgré  un  séjour  de  trois  semaines  à  la  température 
de  20°. 

»  Enfin  l'étude  anatomique  des  racines  ne  m'a  pas  permis  de  mettre  en  évidence  la 
présence  de  mycorhizes;  on  sait  d'ailleurs  qu'on  n'en  a  jamais  observé  dans  les  cul- 
tures en  milieux  liquides. 

»  Le  Tableau  suivant  résume  quelques-uns  des  résultats  obtenus  : 

1°  Culture  avec  glucose. 

Poids  sec  des  deux  planlules, 
Poids  de  sucre  absorbé.  tiges,  feuilles  et  racines. 

gr    ^  gr 

o,65o  0,682 

0,0^9  o,o85 

0,417  o,38o 

o,2o3  o,33o 

o,58o  0,620 

2°  Culture  avec  sucre  interverti. 

1 ,770  1 , 100 

0,080  0,190 

0,267  0,210 

Témoin.     0,000  0,000 

»  On  voit  que  la  quantité  de  sucre  absorbée  est  en  rapport  avec  le  poids  sec 
de  la  plantule.  Les  cas  où  celte  absorption  est  le  plus  faible,  relativement 
au  poids  sec,  correspoiideot  aux  expériences  faites  avec  les  graines  du 
poids  le  plus  fort,  qui  renfermaient  des  réserves  plus  abondantes;  cette 


(  839  ) 

particularité  disparaîtrait  probablement  sur  des  cultures  de  plus  longue 
durée. 

»  On  peut  remarquer,  en  outre,  que  les  matières  sucrées  absorbées  sont 
utilisées  et  qu'une  grande  partie  doit  être  rejetée  sous  forme  de  gaz  carbo- 
nique, puisque  leur  poids  peut  atteindre  ou  même  dépasser  sensiblement  le 
poids  sec  de  la  plante  ('  ) .    » 


PATHOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Les  époques  favorables  dans  le  traitement 
du  blacjî  rot.  Note  de  AI.  A.  I*runet,  présentée  par  M.  Gaston 
Bonnier. 

«  Les  expériences  faites  en  France  par  MM.  Priilieux  et  Lavergne, 
Viala  et  Ravaz,  Fréclion  et  de  l'Écluse,  etc.,  en  Amérique  par  MM.  Gallo- 
way,  Scribner,  T.-V.  Munson,  etc.,  ont  niontréque  les  composés  cupriques 
ont  une  efficacité  réelle  contre  le  black  rot.  Dans  la  pratique  cependant 
les  préparations  à  base  de  cuivre  n'ont  pas  donné  de  résultats  constants.  A 
côté  de  succès  certains  il  y  a  eu  des  échecs  indéniables. 

»  Au  cours  de  la  mission  que  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  a  bien  voulu 
me  confier,  j'ai  pu  constater  qu'un  certain  nombre  d'insuccès  résultent 
inconlestablement  soit  d'une  mauvaise  préparation  des  bouillies  cupriques, 
soit  de  l'insuffisance  du  nombre  des  traitements  ou  des  quantités  de  bouillie 
répandues  à  chaque  traitement. 

»  11  en  est  toutefois  pour  lesquels  de  tels  motifs  ne  sauraient  être  invo- 
qués. C'est  ainsi  que  beaucoup  de  viticulteurs  parfaitement  consciencieux 
ont  perdu  une  portion  |)lus  ou  moins  considérable  de  leur  récolte  parce 
que,  s'altachant  surtout  à  protéger  les  parties  de  la  souche  qui  avoisinent  le 
fruit,  ils  n'avaient  pas  répandu  de  bouillie  sur  les  extrémités  des  sarments. 
J'ai  montré  récemment  (-)  que  de  toutes  les  feuilles  appartenant  en  propre 
à  un  sarment,  les  terminales,  celles  qui  n'ont  pas  encore  atteint  leurs  di- 
mensions définitives,  sont  les  seules  qui  soient  douées  de  réceptivité  pour 
le  black  rot.  On  comprend  que  les  sarments  ainsi  traités  devaient  participer 
il  toutes  les  invasions.  Enfin,  des  échecs  partiels  plus  on  moins  importants 
sont  dus  à  ce  que  les  traitements  n'ont  pas  été  faits  au  moment  propice. 


(')  Ce  travail  a  été  fait  dans   les  laboratoires  <rriisloire  naturelle  et  de   Bactério- 
logie de  l'École  de  Médecine  de  Reims. 
(-)   Comptes  rendus,  2  novembre  1897. 


(  %"  ) 

»  Il  y  a  plusieurs  années  déjà  que  les  viticulteurs  des  régions  fortement 
black-rotées  supposaient  que  certaines  époques  sont  plus  favorables  que 
d'aulresà  la  lutte  contre  le  black  rot.  Dans  les  environs  de  Nogaro(Gers) 
en  particulier,  beaucoup  de  pro|)riétaires  de  vignes  exagéraient  le  nombre 
des  traitements  dans  le  but  de  rencontrer  plus  sûrement  ces  époques, 
d'ailleurs  restées  toujours  mystérieuses. 

»  Pour  étudier  la  question  des  époques  de  traitement,  j'ai  procédé  de 
la  façon  suivante  :  i°  des  parcelles  de  quatre  à  cinq  sillons  étaient  traitées 
à  des  époques  toujours  différentes;  2"  dans  un  ensemble  de  parcelles 
traitées  aux  mêmes  éjîoques,  certaines  parcelles  recevaient  des  traitements 
supplémentaires;  d'autre?  étaient  privées  de  tel  on  tel  traitement.  La  même 
expérience  portait  au  moins  sur  deux  parcelles,  le  plus  souvent  sur  trois. 

»  Les  résultats  constatés  dans  la  vigne  d'expériences  (')  étaient  com- 
parés à  ceux  qu'obtenaient  chez  eux  un  certain  nombre  {le  propriétaires 
soigneux  qui  avaient  bien  voulu  noter  à  mon  intention  les  dates  de  leurs 
traitements. 

»  Dès  la  première  invasion  sérieuse  des  feuilles,  celle  du  18  mai,  il  paraissait  cer- 
tain qu'il  existe  des  périodes  pendant  lesquelles  les  traitements  présentent  un  maxi- 
mum d'efficacité,  ou  même  se  montrent  seulement  efficaces.  Dans  toutes  les  parcelles 
ou  vignes  observées,  les  traitements  en"ectués  peu  de  jours  avant  ou  après  le  20  avril 
avaient  seuls  complètement  préservé  les  feuilles  de  cette  invasion.  Les  traitements 
exécutés  les  12  et  i3  avril  avaient  été  bien  moins  efficaces;  après  le  29  avril,  ils 
n'avaient  plus  eu  d'eflel.  Des  parcelles  traitées  deux  fois  seulement  (20  avril  et 
12  mai)  étaient  indemnes,  tandis  que  des  parcelles  voisines,  traitées  quatre  fois 
(28  avril,  5,  12  et  17  mai),  étaient  sensiblement  aussi  frappées  que  les  souches  té- 
moins n'ayant  reçu  aucun  traitement.  Trois  vignes  contiguës,  situées  à  Monlezun, 
dans  un  foyer  d'une  extrême  intensité  et  appartenant  à  tiois  propriétaires  différents, 
MM.  Bidouze,  Lacave  et  Bousquet,  avaient  reçu  en  mai,  à  la  même  époque  (du  8  au 
12),  un  traitement.  L'invasion  du  18  mai  fut  très  forte  dans  la  vigne  de  M.  Bousquet, 
qui  n'avait  pas  eu  de  traitement  antérieur;  elle  fut  assez  forte  dans  la  vigne  de  M.  Bi- 
douze, préalablement  traitée  deux  fois,  les  12  et  29  avril;  elle  fut  nulle  dans  la  vigne 
de  M.  Lacave,  traitée  antérieurement  une  seule  fois,  le  21  avril.  Ces  exemples  pour- 
raient être  multipliés. 

»  Vers  le  20  avril,  les  pousses  avaient  cette  année,  en  Armagnac,  de  iS"^"  à  20'''" 
de  longueur. 

»  Pour  prévenir  les  invasions  ultérieures,  il  v  a  eu  également  des  épo- 
ques spécialement  favorables.  Ces  époques  sont  liées  à  des  états  de  déve- 
loppement de  la  vigne,  qui  seraient  d'une  appréciation  peu  pratique  s'ils 


Située  à  Miselle,  près  de  Nogaro  (Gers),  et  appartenant  à  M.  Goulard. 


(  «01  ) 
ne  correspondaient  à  des  stades  très  apparents  de  l'évolution  du  black 
rot,  les  invasions.  Un  traitement,  fait  immédiatement  après  nne  invasion, 
agit  contre  l'invasion  suivante.  Le  maximum  d'elTeta  été  obtenu  en  traitant 
de  deux  à  cinq  jours  après  la  période  ais^uë  de  l'invasion,  soit  cinq  à  huit 
jours  après  l'apparition  des  premières  taches. 

»  C'est  alors,  en  eller,  que  les  organes  jeunes  vont  se  trouver  en  état  de 
réceptivité  jjotir  l'invasion  suivante;  c'est  alors  aussi  que  les  spores  formées 
sur  les  parties  atteintes  sont  mises  en  grand  nombre  en  liberté.  La  sub- 
stance cuprique  recouvrira  les  jeunes  organes  au  moment  où  ils  sont  aptes 
à  être  contaminés  et  où  les  causes  de  contamination  sont  les  plus  nom- 
breuses. 

))  Les  viticulteurs  pourront  toujours  être  avertis  de  l'existence  d'une 
invasion  par  l'examen  des  vignes  on  des  parcelles  qui  sont,  chaque  année, 
plus  particulièrement  atteintes.  Au  besoin,  quelques  souches,  servant  de 
témoins,  pourront  être  laissées  sans  traitement  dans  les  parties  de  la  vigne 
les  plus  contaminées. 

»  Si,  pour  une  raison  ou  pour  une  autre,  l'on  n'avait  |in  faire  un 
trailement  en  temps  utile  et  qu'ime  invasion  en  résultât,  un  effeuillage 
praticpié  aussitôt  que  possible  et  suivi  immédiatement  d'un  traitement 
cuprique,  permettrait  d'en  atténuer  largement  les  conséquences.    > 

MÉCANIQUE    APPLIQUÉE.    —    Sur   la  construction   rationnelle    des    moulins 
à  meules  métalliques .  Note  de  M.  J.  Sciiweitzer.  (Extrait.  ) 

«  J'ai  l'honneur  d'appeler  l'attention  de  l'Académie  sur  un  système  de 
moulins  à  meules  métalliques,  donnant  tons  les  avantages  des  anciens 
moulins  à  meules  de  pierre,  sans  en  présenter  les  inconvénients. 

»  Dans  ces  dernières  années  les  meules  de  pierre  ont  été  partiellement 
remplacées,  pour  la  mouture  des  froments,  par  des  appareils  à  cylindres, 
qui  arrivent  à  produire  l'écrasement  du  blé  par  une  action  de  laminage  de 
l'amande  du  grain.  L'un  des  défauts  de  ce  système  est  d'aplatir  les  cellules 
et  d'éliminer  ainsi,  en  même  temps  que  le  son,  des  substances  nutritives 
que  les  hygiénistes  considèrent  comme  essentielles. 

»  De  nombreuses  tentatives  ont  ét>^  faites  pour  utiliser  le  mode  merveil- 
leux de  mouture  par  rotation  de  la  meule,  en  remplaçant  la  pierre  meu- 
lière par  une  meule  en  métal,  donnant  un  travail  plus  régulier  et  plus 
parfait;  mais  leur  réalisation  pratique  présentait  de  nombreuses  difficultés. 

»  ...  Il  est  aisé  de  formuler  les  conditions  à  remplir  pour  créer  un  moulin 


C  892  ) 

à  meules  métalliques  qui  réponde  aux  conditions  théoriques  d'un  travail 
parfait.  Pour  cela,  il  faut  : 

»  1°  Que  les  meules  soient  établies  suivant  un  plan  horizontal  ;  2"  que 
le  parallélisme  exact  des  deux  meules  soit  assuré  et  qu'elles  soient  main- 
tenues d'une  façon  constante  pendant  la  marche,  soit  qu'on  les  rapproche, 
soit  qu'on  les  écarte;  3"  que  ces  meules  soient  munies  de  cannelures  dont 
le  profil  soit  approprié  exactement  au  travail  qu'elles  sont  destinées  à 
exécuter. 

«  J'ai  résolu  ce  problème  en  créant  un  système  de  niouKns  dont  l'axe 
vertical  plonge  sur  toute  sa  longueur  dans  une  crapaudine  pleine  d'huile, 
afin  de  maintenir  la  meule  d'une  façon  rigide  dans  le  plan  horizontal.  Cet 
axe  supporte  la  poulie  motrice  qui  est  en  forme  de  cloche  et  porte  une 
meule  sur  sa  face  supérieure.  Par  ce  moyen,  non  seulement  cette  meule 
tourne  suivant  un  plan  déterminé  et  immuable,  mais  la  force  motrice  est 
utilisée  entièrement  sur  la  poulie  réceptrice,  au  point  même  de  son  appli- 
cation, par  conséquent  entièrement  dépensée  en  travail  utile. 

»  Pour  obtenir  le  parallélisme  exact  des  meules,  j'ai  ^ixé  la  meule 
gisante  supérieure  sur  un  plateau  formant  couvercle,  tourné  exactement 
au  diamètre  correspondant  à  l'alésage  du  bâti,  de  façon  à  ce  qu'il  soit 
guidé  et  puisse  télescoper  dans  celui-ci — 

))  Si  l'on  considère  l'extrême  ténuité  de  la  farine  qu'il  s'agit  d'obtenir 
sans  contact  des  meules,  on  comprendra  les  raisons  qui  m'ont  déterminé 
à  assurer  ce  parallélisme  d'une  manière  absolue. 

»  En  troisième  lieu,  ayant  déterminé  les  lois  qui  régissent  l'action  des 
cannelures  des  meules  sur  le  grain,  j'ai  établi  :  1°  leur  direction  plus  ou 
moins  oblique  par  rapport  au  rayon;  2°  leur  profondeur  et  leur  largeur 
relatives;  3°  l'angle  d'inclinaison  du  plan  formant  l'arête  travaillante. 

))  On  peut,  avec  ces  meules,  effectuer  avec  une  précision  remarquable 
toutes  les  opérations  de  mouture,  granulation,  décortication  ou  pulvérisa- 
tion :  notamment  le  fendage  longitudinal  du  blé,  sa  mouture  graduelle  en 
farines  granulées  conservant  la  forme  naturelle  des  cellules  du  grain  et 
renfermant  ainsi  l'intégralité  des  matières  nutritives,  phosphatées  et  dias- 
tasées,  contenues  dans  l'amande.  Cette  farine  est  obtenue  sans  échauffe- 
ment  nuisible. 

»  On  peut  également  obtenir,  avec  une  précision  qui  n'avait  pas  encore 
été  atteinte,  la  décorlication  des  grains  et  graines  fourragères,  du  riz,  du 
café,  etc.,  ainsi  que  le  dégermage  du  mais  pour  en  éliminer  les  matières 
grasses  avant  son  emploi  en  distillerie,  brasserie,  etc —    » 


(  B93  ) 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  l'analyse  des  silicates.  Note  de  M.  A.  Leclère, 
présentée  par  M.  Michel  Lévy. 

«  La  principale  difficulté  de  l'analyse  des  silicates  tient  au  passage  de  la 
silice  par  l'état  gélalineux.  On  sait  cpie  l'évaporation  à  sec  à  laquelle  on  a 
ensuite  recours  expose  à  l'entraînement  partiel  des  bases  dans  le  résidu. 

»  Les  analogies  qui  existent  entre  le  silicium,  le  titane  et  l'élain  condui- 
sent à  supposer  qu'il  est  ])ossible  d'obtenir  directement  la  silice  à  l'état 
insoluble  en  allaquant  par  I  acide  nitrique  suffisamment  concentré  un  si- 
licate qui  ne  soit  pas  susceptible  de  s'hydrater  pendant  sa  décomposition. 

»  Nous  avons  constaté  qu'on  obtient  ce  résultat  en  fondant  d'abord  les 
silicates  naturels  avec  de  l'oxvde  de  plomb  :  cette  base  forme,  à  une  tempé- 
rature modérée,  des  composés  très  fusibles  avec  tous  les  éléments  des  sili- 
cates, et  relient  les  alcalis  par  une  affinité  bien  caractérisée. 

))  On  a  indiqué  que  sa  présence  n'est  pas  compatible  avec  la  conserva- 
tion des  vases  en  platine.  Nous  avons  vérifié  qu'on  évite  toute  altération 
du  j)latine  :  i°  en  emplovant  l'oxyde  de  plomb  pur  préparé  comme  il  est 
indiqué  plus  loin;  2"  en  opérant  la  fusion  dans  un  moufle  de  coupellation 
et  en  évitant  absolument  tout  contact  du  platine  avec  la  fl;unrae  du  gaz 
d'éclairage. 

»  Le  silicate  porphyrisé  est  mélangé  avec  l'oxyde  de  plomb.  La  proportion  d'oxyde 
convenable  pour  l'allaque  d'une  argile  réfraclaire  esl  de  trois  fois  le  poids  du  minéral. 
La  présence  des  alcalis  permet  de  réduire  au  besoin  celle  proportion.  Le  volume  lolal 
reste  d'ailleurs  toujours  faible.  Nous  employons  une  capsule  de  4o">°'  pesant  4s''  et  munie 
d'un  couvercle.  La  fusion  dans  un  moufle,  à  la  température  du  rouge  orangé,  dure 
environ  une  demi-heure.  On  peut  la  prolonger  en  ajoutant  au  besoin  de  l'oxyde  de 
plomb  si  le  silicate  n'a  pas  été  réduit  en  poudre  très  fine.  On  obtient  un  émail  liquide 
qui  se  solidifie  en  se  détachant  du  platine  si  l'on  refroidit  brusquement  le  fond  de  la 
capsule  munie  de  son  couvercle  pour  obvier  aux  perles  par  décrépitation. 

»  L'émail  se  décompose  complètement  dans  un  mélange  d'au  moins  dix  fois  son 
poids,  formé  par  parties  égales  d'acide  nitrique  ordinaire  et  d'acide  nitrique  fumant. 
L'attaque  s'efTectue  à  froid,  ou  mieux  vers  4o°.  Elle  dure  une  heure  si  l'on  a  pulvérisé 
l'émail,  elle  se  prolonge  au  contraire  si  l'on  opère  sur  des  fragments  de  fortes  dimen- 
sions. Elle  peut,  dans  ce  cas,  exiger  un  jour  ou  deux.  Elle  se  termine  toujours  com- 
plètement et  laisse  un  résidu  composé  de  nitrate  de  plomb  et  de  silice  hydratée  com- 
plètement insoluble. 

»  11  ne  reste  plus  qu'à  étendre  avec  de  l'eau  bouillante  qui  dissout  le  nitrate  de  plomb 
et  à  recueillir  la  silice  sur  un  filtre.  Ou  sassure  de  la  fin  du  lavage  en  approchant  une 


(  «94  ) 

baguette  trempée  dans  du  sulfhydiate  d'ammoniaque  et  l'on  pèse  la  silice  après  une 
calciuation  qui  doit  être  faite  à  température  1res  élevée.  La  matière  calcinée  est  hy- 
groscopique. 

»  L'hydrate  insoluble  obtenu  par  cette  méthode  retient  environ  lo  pour  loo  d'eau 
lorsqu'on  le  sèche  vers  ioo°.  Si  l'on  opère  sur  de  la  silice  pure  et  si  l'on  prépare 
l'émail  en  plaquettes  assez  minces  pour  éviter  le  gonflement  sous  l'action  de  l'acide, 
on  obtient  des  lamelles  qui  présentent  très  nettement  les  colorations  de  l'opale  après 
In  dissolution  du  nitrate  de  plomb  et  la  dessiccation. 

»  La  liqueur  acide  contenant  les  nitrates  est  concentrée  pour  enlever  l'excès  d'acide 
nitrique,  puis  additionnée  d'alcool.  On  ajoute  alors  de  l'acide  clilorhydrique  en  quan- 
tité un  peu  plus  que  sulfisanle  pour  précipiter  le  plomb  qui  se  sépare  immédiatement. 
La  liqueur  alcoolique  laisse  par  évaporation  un  résidu  sur  lequel  le  dosage  des  bases 
peut  être  poursuivi  par  les  méthodes  de  Sainte-Claire  Deville  et  de  M.  Schlœsing. 

"■   L'oxyde  de  plomb  pur  peut  être  préparé  ainsi  qu'il  suit  : 

»  Dans  une  dissolution  à  i5  pour  loo  d'azotate  de  plomb  pur  du  commerce,  on 
verse  une  solution  saturée  d'acide  oxalique  renfermant  environ  3  pour  lOO  d'acide 
nitrique.  11  se  forme  immédiatement  un  précipité  très  dense  d'oxalo-uitrate  de  plomb. 
Les  impuretés  restent  dans  la  liqueur  acide.  On  sépare  le  précipité,  on  le  sèche  à 
l'étuve  et  on  le  calcine  au-dessous  du  rouge  sombre  dans  une  capsule  de  porcelaine. 
On  en  prélève  le  quart  environ,  qu'on  imbibe  d'acide  nitrique  et  qu'on  mélange  à  la 
matière  pulvérulente.  En  continuant  la  calcinalion,  on  obtient  un  minium  en  poudre 
très  fine  qui  constitue  le  réactif  convenable  pour  l'attaque  des  silicates,  m 


GÉOLOGlli  COMPARiiK.  —  Sur  (jueà/ues  circonstances  particulières  qui  parais- 
it/it  avoir  accompagné  la  chute  d'une  météorite  le  r)  avril  1891  à  Indarck, 
en  Transcaucasie.  Note  de  M.  Stanislas  Meuxieu. 

«  J'ai  eu  récemment  l'occasion,  à  la  suite  d'une  excursion  dans  le  gou- 
vernement d'Elisabelhpol,  d'obtenir  pour  la  colleclion  du  Muséum  un 
petit  cchanlillon  de  la  mctcorite  ti'Indarck  etde  recueillir  des  témoignages 
cjui  viennent  modifier  les  notions  acceptées  jusqu'ici  sur  les  circonstances 
de  la  chute  d'après  une  publication  de  l'eu  M.  Siemarchko.  Et  d'abord,  des 
raisons  très  sérieuses  conduisent  à  substituer  la  date  du  9  avril  à  celle  du 
7  avril;  en  second  lieu,  la  trajectoire  du  bolide  était  dirigée  ouest-sud- 
ouest  à  est-nord-est  et  non  pas  sud-ouest  à  nord-est.  Mais  le  point  le  plus 
intéressant  paraît  concerner  la  températuie  de  la  pierre  à  son  arrivée  sur 
le  sol. 

»  Celte  masse  de  près  de  ij^i  est  tombée  ^ans  se  briser  et  a  pénétré  de  18'="'  dans  le 
sol,  en  brûlant  l'herbe  autoui-  d'elle  sur  un  rayon  de  10™.  Le  Soleil  venait  de  se  cou- 
clier,  et  d'après  le  renseignement  qu'a  bien  voulu  me  fournir  M.  Lœwy,  directeur  de 


(  895  ) 

l'Observatoire,  avec  une  grande  obligeance  dont  je  le  remercie,  le  coucher  du  Soleil 
à  Klisabetlipol  a  lieu  le  9  avril  à  6''5o™  du  soir.  Or,  les  témoins  assurent  qu'étant  venus 
pour  extraire  le  bloc  un  peu  avant  le  jour  (c'est-à-dire  avant  5''34™du  malin,  soit  dix 
heures  environ  après  le  phénomène),  ils  trouvèrent  la  météorite  encore  si  chaude 
qu'il  leur  fut  impossible  d'y  toucher  avec  la  main.  Ils  se  servirent  de  bâtons,  et  c'est 
dan>  un   manteau  iiuils  la  portèrent  à  leur  cabane. 

»  Une  pareille  durée  de  réchaufiement  de  cette  masse  de  cij^^  doit  faire 
supposer  qu'elle  a  été,  par  le  fait  de  la  perte  brusque  de  sa  force  vive, 
portée  à  une  tempéralure  très  élevée.  Or,  éludiée  chimiquement  comme  je 
viens  de  le  faire,  elle  manifeste  en  eOet  des  caractères  altribuables  à  l'ap- 
plication d'une  forte  chaleur  sur  certaines  roches  météoritiques  qui  nous 
sont  bien  connues.  Elle  est  complètement  noire,  et  ce  n'est  qu'au  micro- 
scope, par  l'examen  de  lames  minces,  qu'on  v  reconnaît  la  présence  d'un 
minéral  incolore,  du  ijroupe  des  pyroxènes.  A  ce  titre,  elle  contraste  de  la 
manière  la  plus  comi)lète  avec  la  matière  des  météorites  jg'me.v  si  fréquentes 
et  dont  on  peut  prendre  comme  type  la  montréjite .  Or  j'ai  montré  que,  si 
l'on  chauffe  cette  montréjite  au  rouge  pendant  quelque  temps,  on  la  rend 
complètement  noire,  par  une  espèce  de  métamorphisme  :  elle  prend  alors 
exactement  les  caractères  de  la  pierre  d'Jndarck.  Si  celle-ci,  en  arrivant 
sur  le  sol,  avait  par  hvpothèse  présenté  les  caractères  de  la  montréjite,  il 
serait  impossible  que  réchauffement  intense  qu'elle  a  subi  pendant  de 
lone;ues  heures  n'ait  pas  suffi  pour  en  faire  la  roche  noire  cpii  a  été 
recueillie. 

»  Il  importe  d'ailleurs  de  remarquer  ([ue  l'admission  de  celte  transfor- 
mation, par  échauffemeut  atmosphérique,  n'aff;>iblit  pas  la  notion  du  mé- 
tamorphisme météorilique  qui  est  parfaitement  établie.  Par  exemple,  on  ne 
peut  méconnaître  que  c'est  alors  tpi'ils  ont  été  empâtés  dans  le  fer  métal- 
lique qui  les  cimente  ensemble,  et  bien  avant  la  chute  sur  le  sol,  que  les 
fragments  de  la  roche  pierreuse  de  la  météorite  de  Déesa  ont  été  trans- 
formés mélamorphiquement,  car  ce  fer  contient,  à  l'état  d'occlusion,  une 
quantité  d'hvdrogène  que  réchauffement  sur  le  sol  eût  fait  ilisparaître.  De 
même,  nous  retrouvons  la  roche  métamorphique  en  petits  fragments  dans 
des  conglomérats  polygéniques  (conmie  la  météorite  de  Parnallée)  en  asso- 
ciation avec  des  éclats  d'autres  roches  qui  n'ont  aucunement  été  modifiés. 
Mais  il  se  pourrait,  à  la  rigueur,  que  la  couleur  noire  de  la  tnétéorite  de 
Tadjera  (  <)  juin  1^67)  lui  provînt,  comme  celle  de  la  météorite  d'Indarck, 
d'un  écliauffement  contemporain  de  la  chute;  car  on  a  raconté  que  la  mé- 

C.  R.,  1897,  2'  Semestre.  (T.   CWV,  N»  22.)  '  '9 


(  896  ) 

Icon'te  alj^érienne  a  creusé,  en  arrivanl  sur  le  sol,  un  sillon  de  i"""  do  lon- 
gueur. 

»  A  cette  occasion,  il  est  certain  qu'il  reste  des  éclaircissements  à 
fournir,  quant  à  réchauffement,  si  inéi^al  d'un  cas  à  l'autre,  que  la  traversée 
atmosphérique  communique  aux  diverses  météorites.  Tandis  cju'un  certain 
nombre  de  celles-ci  sont,  au  bout  de  peu  de  temps,  d'un  contact  possible 
à  la  main,  d'auires  restent  jjrûhintes  pendant  des  heiu'es. 

»  C'est  ainsi  que  plusieurs  des  pierres  tombées  à  Rnyahinya,  en  Hon- 
grie (9  juin  i8Gt)),  ramassées  immédiatement  après  leur  chute,  étaient 
seulement  «  tièdes  comme  des  pierres  chauffées  par  le  Soleil  ».  Une  pierre 
de  600K'',  tombée  à  Aldsworth,  en  Angleterre  (4  août  i835),  el  ramassée 
aussitôt,  n'était  pas  chaude.  Après  une  demi-heure,  la  pierre  d'Erxleben 
(i5  avril  1812),  malgré  son  poids  de  2'^s,  était  froide;  et  après  une  demi- 
heure  aussi  celle  de  Werchne-Tschirsk.afa-Stanilza,  en  Russie  (3o  octobre 
1.S43),  qui  ne  pesait  pas  moins  de  8'^*-',  était  dans  le  même  cas. 

))  A  l'inverse,  après  une  heure  et  demie  de  repos  sur  le  sol,  une  pierre 
pesant  2''^,  tombée  à  Dorominsk,  en  Sibérie  (aS  mars  i8o5),  était  encore 
trop  chaude  pour  qu'on  j)ùt  la  prendre.  C'est  seulement  après  deux  heures 
qu'il  fut  loisible  de  toucher  la  pierre  de  3''«  tombée  à  Mooresport,  en 
Irlande  (août  1808).  Une  pierre  de  lo'^s,  tombée  à  Gross-Divina,  en 
Hongrie  (24  juillet  1837),  était  encore  très  chaude  après  une  demi- 
heure.  Il  en  fut  de  même  pour  la  pierre  de  Wessely,  en  Moravie  (9  sep- 
tembre i833). 

»  Du  reste,  même  quand  elle  est  intense,  la  chaleur  des  météorites 
paraît,  en  général,  exclusivement  localisée  à  leur  surface.  Ainsi  à  Orgueil 
(Tarn-et-Garonne)  (14  mai  1864),  un  paysan  voulant  prendre  une  des 
pierres  tombées  dans  son  grenier  se  brûla  fortement  la  main,  et  cepen- 
dant, au-dessous  de  la  très  mince  écorce  en  partie  vitrifiée  qui  la  recouvre, 
la  niélcorite  d'Orgueil  présente  une  sidjstance  exlraordinairement  alté- 
rable par  la  chaleur;  il  suffit  de  la  chauffer  dans  un  tube  de  verre,  sur  une 
lampe  à  alcool,  pour  la  décomposer  profondément.  De  même,  les  météo- 
rites pierreuses  les  plus  poudreuses,  et  qui  sont  d'un  gris  clair,  sont  enve- 
Ioj)pées  d'une  couche  noire  de  quelques  dixièmes  de  millimètre  d'épais- 
seur, qui  témoigne  par  sa  couleur  sombre  que  seule  elle  a  été  échauffée. 
Cela  est  frappant,  même  sur  des  échantillons  n'ayant  en  volume  qu'une 
fraction  de  centimètre  cube,  comme  en  a  fourni,  par  exemple,  la  chute  de 
Hessle,  en  Suède  (1*'' janvier  1869),  et  qui  sont  restés  parfaitement  blancs 


(  «97  ) 
dans  la  croule  noire  t[iu  les  revêt  de  toutes  parts.  Et  le  fait  se  conliiiiie 
môme  pour  des  masses  très  conductrices  de  la  chaleur,  telles  que  les  blocs 
de  fer  inctalliqiie.  Sur  ceux-ci  encore,  s'étend  une  très  mince  écorce  fondue 
et  owdée  (exemple  :  fer  de  Bratina/i);  mais,  immédiatement  au-dessous, 
le  métal  a  conservé,  à  l'état  d'occlusion,  des  gaz  qu'un  cchnuffemeut  rela- 
tivement faible  suffirait  à  lui  faire  perdre. 

»  Ces  singularités  s'expliquent,  sans  doute,  par  la  température  extraor- 
dinairemcnt  basse  des  parties  internes  des  masses  météoritiques  :  ce  n'est 
que  le  froid  de  l'espace  interplanétaire  dont  elles  s(mt  imprégnées.  On 
n'en  peut  citer  de  meilleur  exemple  que  la  pierre  de  Dhurrusalla,  Indes 
(i4  juillet  1860),  dont  les  fragments  recueillis  immédiatement  après  la 
chute  et  tenus  dans  la  main  pendant  un  instant  étaient  tellement  froids 
que  les  doigts  en  étaient  transis.  D'un  autre  côté,  dans  son  intéressante 
étude  sur  les  météorites  tombées  à  AKianello,  près  de  Brescia,  en  Italie 
(16  février  i883),  M.  Bomlicci  note  que  la  surface  d'une  cassure  faite  aus- 
sitôt se  montra  extrêmement  froide  {fredtlissimo). 

»  En  |)résence  des  questions  qui  restent  encore  à  élucider,  concernant 
la  température  des  météorites,  on  reconnaîtra,  je  pense,  que  les  notions 
procurées  par  la  pierre  d'indarck  ont  un  incontestable  intérêt.    » 


HYDROLOGIE.  —  Sur  la  cotitainiiiation  de  la  source  de  Sauve  (Gard). 
Note  de  M.  E.-A.  Maktei.,  [irésenlée  par  M.  Albert  Gaudry. 

«  J'ai  déjà  appelé  l'attention,  à  diverses  reprises  (Comptes  rendus, 
21  mars  i8q2,  i3  janvier  et  iC)  novembre  1896),  sur  le  danger  permanent 
de  pollutions  malsaines,  auquel  se  trouvent  exposées  la  plupart  des  sources 
des  terrains  calcaires,  par  suite  de  la  fissuration  de  ces  terrains  (où  les 
eaux  aiiintenl  à  travers  les  fentes  des  rochers,  au  lieu  d'imbiber  leur  masse 
par  porosité),  et  à  cause  de  la  funeste  habitude  qui  consiste  à  précipiter 
les  cadavres  d'animaux  dans  les  plus  larges  de  ces  fissures  (avens)  ou  à 
laisser  pénétrer  les  ordures  dans  les  plus  étroites.  Une  récente  expérience 
|)ratique,  faite  avec  la  collaboration  de  MM.  A.  Viré  et  I'.  Faucher,  a  mis 
une  fois  de  plus  en  lumière  les  graves  conséquences  de  cette  incurie  et  le 
peu  de  sécurité  que  présentent  les  calcaires,  au  point  de  vue  de  la  filtration 
des  eaux  potables. 

»   La  petite  ville  de  Sauve  (environ  2300  habitants),  entre  Nimes  et  le 


(  «98  ) 
Viyan  (Gard),  est  alimentée  uniqiiemenl  par  une  source,  dont  le  débit  est 
d'environ^'"'^  par  seconde  à  l'étiage,  et  devient  beaucoup  plus  considé- 
rable après  les  grandes  pluies.  Cette  source  est  parfaitement  insalubre. 

SOURCE  DE  SAUVE- (GARD) 


»  Au  bord  même  et  sur  la  rive  droite  du  capricieux  torrent  du  Vidourle, 
elle  sort,  par  quatre  bassins  ou  orifices  siphonnants  (impénétrables  par 
conséquent),  échelonnés  entre  9/1"  et  100'"  d'altitude,  au  pied  d'une  fa- 
laise de  1 5"  environ  de  hauteur-,  cette  falaise  est  l'escarpement  d'un  pla- 
teau de  calcah-e  (jurassique  supérieur),  qui  porte  les  maisons  de  Sauve 


(  899) 
au-dessus  même  de  la  source.  Or,  sur  ce  plateau,  à  85"  à  l'ouest  des  sor- 
ties de  l'eau  souterraine,  une  ancienne  construction,  dite  Tour  de  Môle, 
sert  aujourd'hui  de  hanijar  et  d'écurie,  et  renferme  un  puits,  dont  l'orifice 
seul  est  artificiel,  par  1 13'"  d'altitude.  L'intérieur  de  ce  puits  est  une  dia- 
clase  naturelle,  nu  petit  aven,  profond  de  13'°,  terminé  par  une  salle 
d'environ  7"  de  longueur  sur  3'"  de  largeur.  En  descendant  dans  cette 
salle,  j'en  ai  trouvé  le  bas  entièrement  occupé  par  un  bassin  d'eau,  profond 
de  5'°,  et  sans  autres  issues  que  des  fissures  trop  étroites  pour  livrer  pas- 
sage à  un  liomme.  Au  magnésium,  j'ai  vu  l'eau  fort  saie  et,  sans  doute 
possible,  contaminée  par  les  ordures  de  l'écurie  et  de  la  tour,  qui  s'y  infil- 
trent couramment  à  travers  les  iS""  d'une  roche  fendillée  de  toutes  parts. 
»  On  ignorait  si  ce  bassin,  élait  une  poche  isolée,  ou  bien  une  portion 
des  réservoirs  naturels  de  la  source. 

»  Accrédité  à  cet  effet  par  le  Ministère  de  l'Agriculture,  j'y  ai  jeté,  le 
27  septembre  1897,  à  8'' 4 5™  du  matin,  ^So^'de  Jluorescéine  en  poudre. 
Entre  une  heure  vingt  minutes  et  une  heure  quarante-cinq  minutes  plus 
tard,  soit  de  10'' ô""  a  uj''3o'",  les  quatre  déversoirs-siphons  de  la  source  se 
sont  successivement  colorés  de  la  belle  teinte  verte,  si  caractéristique,  de 
la  fluorescéine. 

»  L'expérience  était  décisive  et  la  population  de  Sauve  fort  effarée.  Car 
cette  petite  ville  est  souvent  décimée,  parait-il,  par  des  épidémies;  les 
choléras  de  i835  et  1884  et  la  fièvre  typhoïde  y  ont  fait  beaucoup  de 
victimes. 

»  Il  est  évident  que  la  cause  en  doit  être  cherchée  dans  la  contamination 
de  la  source.  Mais  l'écurie  de  la  Tour  de  Môle  n'est  pas  seule  responsable 
de  celle  contamination.  Les  canaux  souterrains,  naturels,  dont  une  petite 
portion  s'est  ainsi  révélée  à  nous,  passent  justement  sous  toute  la  ville; 
aussi,  toutes  les  immondices  se  trouvent-elles,  à  la  moimire  pluie,  intro- 
duites dans  les  fissures  du  sol  et  drainées  par  la  fontaine,  transformée 
alors  en  collecteur.  On  peut  donc  dire  que,  dans  une  certaine  mesure,  les 
habitants  de  Sauve  boivent  leur  propre  cgout  ! 

»  Il  serait  temps  que  l'on  s'inquiétât  officiellement,  en  présence  d'une 
constatation  aussi  péreuîploire,  de  rechercher  quelles  sont,  en  France,  les 
sources  trop  nombreuses  qui  se  présentent  à  ce  point  dangereuses  pour  la 
santé  publique,  et  auxcjuelles  on  accordait  jusqu'ici  une  confiance  immé- 
ritée. L'enquête  à  instituer  en  ce  sens  ne  présenterait  aucune  difficulté 
d'exécution,  grâce  aux  moyens  d'investigation  souterraine  que  Ton  possède 


(  ;)"o  ) 

maintenant;  il  est  certain  que  l'on  piirvienilrait  ainsi  à  supprimer  un 
grand  nombre  de  fovers  d'infection  non  soupçonnés. 

»  Tour  Sauve,  ma  conclusion  formelle  est  que  la  source  doit  être  con- 
damnée, en  ce  qui  touche  du  moins  les  usages  alimentaires. 

))  Il  paraît  d'ailleurs  que  le  remède  se  trouve  à  côlé  du  mal,  et  que,  au- 
dessus  de  la  ville,  il  existe,  dans  le  château  russe,  un  puits  qui  pourrait, 
jusqu'à  un  certain  point,  remplacer  la  fontaine  II  aboutirait  à  une  citerne 
naturelle  de  7'",  "5  de  profondeur,  d'oir,  au  plus  fort  des  sécheresses,  on 
aurait  pompé  de  grandes  quantités  d'eau,  sans  que  le  niveau  baissât  d'une 
ligne.  L'altitude  de  ce  réservoir  atteste  qu'il  est  indépendant  de  ceux  de 
la  source.  La  ville  de  Sauve  devrait  donc  s'assurer  la  propriété  de  ce  puits 
et,  sous  réserve  de  l'analyse  et  de  l'abondance  de  son  débit,  en  tirer  une 
ressource  au  moins  partielle  pour  son  approvisionnement  d'eau  potable. 

»  La  source,  risque  perpétuel  d'épidémies  microbiennes  ou  d'empoi- 
sonnements |)tomaiques,  ne  serait  plus  utilisée  que  pour  les  besoins  indus- 
triels et  les  usages  étrangers  à  la  consommation.  » 


M.  F.  Gakrigou  adresse,  par  l'entremise  de  M.  Potain,  deux  radiogra- 
phies de  thorax,  d'une  netteté  particulière  : 

«  La  première,  qui  présente  une  projection  très  nette  du  cœur,  a 
permis,  de  plus,  par  comparaison  avec  des  observations  radioscopiques 
antérieures,  de  constater  la  disparition  complète  détaches  qui,  d'accord 
avec  les  résultats  de  l'auscultation  et  de  la  percussion,  décelaient  des 
condensations  de  la  partie  supérieure  des  deux  poumons. 

))  La  seconde  est  un  exemple  d'application  utile  de  la  radiographie  à  la 
médecine  lésale.  Elle  a  servi  à  établir,  d'une  façon  incontestable,  la  réalité 
d'une  fracture  des  côtes  et  de  l'omoplate,  qui,  ayant  eu  lieu  un  an  aupara- 
vant, était  actuellement  consolidée  et  n'aurait  |hi  être  autrement  démon- 
trée. » 


M.  A.  PiÉPLu  adresse  une  «  Théorie  des  tremblements  de  terre  et  des 
volcans  ». 


M.  Blaire  adresse  une  étude  sur  l'énergie  et  la  matière. 


(  9»!   ) 
M.  ViAi,  adresse  un  complémenl  à  sa  Communication  précédenle  sur  la 
dissvmétiie. 


A  4  heures  et  demie,  l'Académie  se  (orme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  trois  quarts.  M.   H. 


nlTI.I.PTIN    RIBMOCRAPIIIQUE. 


OUVRAGRS    REÇUS    DANS    LA    SÉANCE    DO    29    NOVEMBRE    1897. 

Deuxième  Congrès  international  de  Cliimie  appliquée,  org;anisé  sous  le  pa- 
tronage du  Gouvcrnemcnl  français  par  l'Association  dos  Chimistes  do  Su- 
crerie et  de  Distillerie  de  France  et  des  Colonies,  el  réuni  à  Paris,  du  27  juil- 
let au  5  août  1896,  sous  la  présidence  de  M.  Bertiielot,  Secrétaire 
perpétuel  de  l'Académie  des  Sciences.  Paris,  1897;  5  vol.  in-8°.  (Présenté 
par  M.  Berthelot. ) 

Les  Lars  français,  par  ANnnÉ  Delerecque,  Ingénieur  des  l'onts  et  Chaus- 
sées. Ouvrage  couronné  par  l'Académie  des  Sciences.  Paris,  Chamerot  et 
Renouard,  1898;  i  vol.  in-4".  (Présenté  par  M.  Michel  Lévy.) 

Les  végétaux  et  les  milieux  cosmiques  {adaptation,  éi'olution),  par  I.  Cos- 
TANiiN,  Maître  de  Conférences  à  l'Ecole  Normale  supérieure.  Paris, 
F.  Alcan,  1898;  i  vol.  in-8".  (Présente  par  M.  Gaston  Bonuier.) 

Électricité  et  Magnétisme  terrestre.  Théorie  de  N.-R.  Brïœk  appliquée  à  la 
Physique  du  globe,  à  la  Météorologie,  aux  incendies  et  au  grisou,  par  le 
Lieutenant-Colonel  A.  Doneix.  Paris,  1894;  3  vol.  iii-12. 

Karl  Weierstrass,  par  M.  d'Oc.vgne,  Professeurà  l'École  des  Ponts  etChaus- 
sées,  etc.  (Extrait  de  la  Bévue  des  questions  scientifiques.  Octobre  1897.) 
Louvain,  Polleunis  et  Ceuterick,  1897;  in-8°.  (Hommage  de  l'auteur.) 

Èlectrochimie ,  production  electrolytique  des  composés  chimiques,  par 
Ad.  Minet,  Ingénieur-Chimiste.   Paris,  Gaulhier-Villars  el  (ils,  1  vol.  in-12. 


(  902  ) 

La  Loi  du  trapèze,  par  I.  Chapboî^nel,  Ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées. 
Commercy,  Cabasse,  1897;  i  broch.  in-8°. 

Bulletin  des  Sciences  mathématiques  et  physiques  élémentaires,  publié  sous 
la  direction  de  B.  NIE^^•E^■GLOA^'SKI,  Docteur  es  Sciences,  etc.  Rédacteur  en 
chef:  L.  Gérard,  Docteur  es  Sciences,  etc.  N°/,.  .5  novembre  1897.  Pans, 
I  fasc.  in-S".  (Hommage  de  l'auteur.) 


K  22. 

TABLE   DES   ARTICLES.    (Séance  du  29  novembre    1897.) 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIOIVS 

DHP    MKMIlItRS    RT    DBS   CORRESPONnANTS    DB    L'ACADÉMIE. 


Pages. 

iM.  IIKNBI  MdissA.N.  —  Niiuvclle  mctiiodc  de 
piépariitioii  des  cail>urc5  par  l'action  du 
carbure  de  calcium  sur  les  oxydes '^Ir» 

M.    U.  Lkpine    et    R.  Lyonnet.  —  Infectinn 


Pages, 
lyphiquc  cxpérimeiUale,  produite  par  l'in- 
IroductioH  de  culture  virulente  dans  une 
:in-i-  d.-  Tliiry »Vi 


XOMIi\ATIOIVS. 

M.  DiTTE   est  élu  Meuibrc  de  la  Section  de  zenbergc-r. 

Cliimie,  en  reniplaccnicrit  dr  feu  M.  Sc/iut-  j 


IIAPPOIITS. 


M.     l'olXCAUL. 

M.  Le  rioy, 


liappurl  sur  un  .Mémoire  ()<■ 
iiililuli-        •  Sur  l'inti-gration 


des  équations  de  la  chaleur 


^r, 


COURESPOIXDAIVCE. 


M.  le  Ministre  un  l'Instruction  I'Ubliqui; 
invite  l'Académie  à  lui  présenter  une  liste 
de  deux  candidats  pour  lu  chaire  de  Phy- 
sique végétale  du  Aluséum  d'Histoire  natu- 
relle, vacante  par  suite  du  décès  de 
M.   Georges   V'ille 

.M.  le  Préfet  de  i.a  Seine  informe  l'Aca- 
déniie  que  le  dinseil  municipal  vient 
d'autoriser  l'érection  du  monument  à  la' 
mémoire  de  Lavoisier,  sur  la  place  de  la 
Madeleine 

\l.  le  Secrétaire  I'Eri-etuei.  signale,  parmi 
lis  pièces  impi  iniécs  de  la  Correspondance, 
les  Comptes  rendus  du  deuxième  Congrès 
international  '\c  Chimie  appliquée;  un  Ou- 
vrage de  M.  Detchecf/ue  intitulé  :  «  Les 
lacs  français  > 

MM.  Uamdaid  et  Sy.  -  Observations  de  la 
nouvelle  planète  Villiger  (189-,  nov.  19), 
faites  à  l'oliscrvaloire  d'Alger  (équatorial 
coudé    de  o",3iS) ♦. 

M.  LAGiîtLA.  Sur  deux  occultations  des 
Pléiades  par  la   I.une 

M.  Jean  MASCAitr.  —  Emploi  de  la  méthode 
des  moindres  rarrés  pour  révéler  la  pré- 
sence d'erreurs  systématiques 

M.  J.  OuiLLAUMi;.  —  Observations  du  Soleil 
faites  à  l'observatoire  de  Lyon  (équatorial 
Brunner  o",i(J)  pendant  le  troisième  tri- 
mestre de  1S97 

M.  J.  Vallot  et  M""  Gabhielle  Vali.ot. 
—    Inlluence  de  l'altitude  et  de  la  chaleur 


I        vur    la  décomposition    de  l'acide  oxalique 

par  la  lumière  solaire 

M.  Il.-C.  Zeutuen.  -  -  Sur  le  théorème  fonda- 

j       mental  de  la  Géométrie  projective 

I    M.    .\.   Stouff.   —  Sur  l'équation  aux  pé- 

8^9  riodes 

M.  L.  Cremer.  —  Sur  les  fonctions  bessé- 

lieiines  S"(x)  etO"(a;) 

M.  li.  SwYNUEDAiiw.  —  Sur  les  potentiels 
explosifs  statique  et  dynamique,  lléponsr 

849  à  .M.  Jauniann 

M.  .\.  CoTTOx.  —  Procédé  simple  pour  con- 
stater le  changement  de  période  de  la  lu- 

;        micrc  du  sodium  dans  un  champ  magné- 
tique   

M.  PoxsoT.  —  Kecherchcs  osmotiques  sur  les 

84ç)   I        solutions  très  étenduesdesucrede  canne... 

M.  Paii.  Lemoult.  —  Sur  les  isocyanurates 

alcooliques   et  la  formule  de  constitution 

I        de    l'acide  cyanurique 

850  M.  AmaM)  Valeur.      Quinones  et  hydroqui- 

nones 

Sîi        M.  A.  iNL\TROT.  -     Sur  la  transformation  de- 
la  sorbite  en   sorbose  par  le  Mycoderma 

vini 

852       M.  A.  LÉCAiLiox.  —  Sur  les  feuillets  germi- 
natifs  des  Coléoptères 

M.  liRUOKER.  — Sur  le  Rouget  de  l'homme. 

M.  Raoul  Bouiluac.  —  Sur  la  culture  du 
Nostoc  puneliforme  en  présence  du  glu- 
cose.... .  

M.  <..  Weiss.  —  Sur  la  caractéristique  d'ex- 


SJ7 
858 
8.59 
8(io 

863 

8(J5 
867 

Sfi„ 

S72 

87(1 
«7!» 

880 


W  22. 

SUITE  DE  LA  TABLE  DES  ARTICLES. 


Pages. 

citation  des  nerfs  et  des  muscles 883 

.MiVI.  Makichelle  et  Hémardixoii:!;.  —  Étude 
des  sons  de  la  parole  par  le  phonographe..     884 

M.  Jules  Laurent.  —  Sur  l'absorption  des 
matières  organiques  par  les  racines 887 

M.  X.  Prunet.  —  Les  époques  favorables  dans 
le  traitement  du  black  rot 889 

M.  J.  ScHWEiTZER.  —  Sur  la  construction 
rationnelle  des  moulins  à  meules  métal- 
liques      891 

M.  A.  Leclère.  —  Sur  l'analyse  des  sili- 
cates      893 

M.  Stanislas  Meunier.  —  Sur  quelques  cir- 
constances   particulières     qui    paraissent  , 

Bulletin  bibliographique 


Pages, 
avoir  accompagné  la  chute  d'une  météorite 
le   9   avril   i8yi   à   Indarck,    en  Transcau- 
casie 894 

M.  Y..-.K.  Martel.  —  Sur  la  contamination  de 
la  source  de  Sauve  (  Gard  ) S97 

M.  F.  Garrigou  adresse  deux  radiographies 
de  thorax,  d'une  netteté  particulière 900 

M.  A.    PiÉPLU    adresse    une    «   Théorie    des 
tremblements  de  terre  et  des  volcans  »...     900 

M.   Blaire  adresse  une  étude  sur  l'énergie 
et    la  matière 900 

M.  ViAL  adresse  un  complément  à  sa  Commu- 
nication précédente  sur  la  dissymélrie  ...     901 


901 


PARIS.—  IMPRLMERIE  GAUTHIER-VILLARS   ET  FILS, 
Quai  des  Grands-.\ugustins,  hb. 

Le  Gérant  .' G*i;iBlER-VfLLAbî. 


I 


18117 

DEC  28  1897  SECOND  SEMESTllE. 

COMPTES  RENDIS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

P.%H  nn.  bBS  9BCRÉTAIRE9   PERPÉTUELS. 


TOME  CXXV. 


r  23  (6  Décembre  1897). 


PARiS, 

GAUTHIER-VILLARS  ET  FILS,  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DES   COMPTES    RENDUS    DES   SÈA.NGES   DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Auguslias,  55. 

1897 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  PNDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  aS  juin  1862  et  24  mai  1875. 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de 
V Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
ses  Membres  et  de  l'analvse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Cliaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  V  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1*'.  —  Impressions  des  travauT  de  F  Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  parunAssociéétranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Les  communications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'ime  rédaction 
écrite  par.  leur  auteur  a  été  remise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  reproduit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Noies  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  Rai 
ports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'autai 
que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  puj 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l' Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personne 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca-l 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré' 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
INlenibre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  font 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
cielle de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis  à 
l'imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard.  le. 
jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à  temps,  " 
le  titre  seul  du  Mémoire  est  inséré  dans  le  Compte  rendu 
actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Compte  lendu  sui- 
vant et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.  —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  n'ont  pas  de  planches. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au- 
teurs; il  n'v  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  et 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative  fait 
un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus  après 
l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  so^t  chargés  de  l'exécution  du  pré- 
sent Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés  de   lef 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avart  S*".  Autremert  la  présertatior  sera  reffise  à  la  séarce  suivatte 


DEC  h  à  IGS? 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 


SÉANCE  DU  LUNDI  6  DÉCEMBRE   18î)7. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  A.  CHATIN. 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 
GÉODÉSIE.  —  Sur  la  Stabilité  de  la  tour  Eiffel.  Note  de  M.  Bassot. 

«  En  avril  1896,  la  Commission  de  surveillance  de  la  tour  Eiffel,  pré- 
sidée par  notre  confrère  M.  Mascart,  demanda  au  Service  géographique  de 
l'Armée  de  faire  procéder  au  repérage  du  sommet  de  la  tour  et  de  vérifier 
par  des  observations  périodiques  si  ce  sommet  subit  quelque  déplacement. 

M  La  solution  de  ce  problème  a  conduit  à  des  résultats  assez  curieux  et 
qui  me  paraissent  dignes  d'être  signalés  à  l'Académie. 

»  Il  est  évident  tout  d'abord  qu'en  présence  d'une  masse  métallique  aussi 
considérable,  soumise  aux  effets  des  agents  atmosphériques  et  en  parti- 

C.  R.,  1897,  2«  Semestre.  (T.  CXXV,  N°  23.)  I  20 


(  9o4  ) 
culier  de  la  chaleur  solaire,  il  fallait  s'attendre  à  voir  le  sommet  de  la  tour 
constamment  en  mouvement;  les  dilatations  inégales  des  arêtiers,  inéga- 
lement exposés  aux  influences  solaires  aux  différentes  heures  de  la  journée, 
doivent  produire,  en  effet,  une  sorte  de  torsion  de  ce  sommet,  phénomène 
analogue  à  celui  que  l'on  a  déjà  remarqué  sur  les  pylônes  en  bois,  servant 
de  signaux  géodésiques. 

))  Mais  quelle  est  l'amplitude  de  l'oscillation  et  comment  la  déter- 
miner? 

»  Un  des  ingénieurs  de  la  tour  avait  tenté  des  mesures  en  pointant  la 
lunette  d'un  théodolite,  installé  sur  un  des  massifs  d'angle,  sur  une  plaque 
de  verre,  convenablement  graduée,  rivée  à  la  plate-forme  supérieure.  Ce 
mode  d'observation  mit  en  évidence  le  mouvement  oscillatoire  du  sommet 
de  la  tour,  mais  fut  impuissant  à  en  donner  la  grandeur  exacte;  il  pouvait 
encore  moins  déceler  les  variations  qui  peuvent  se  produire  dans  la  posi- 
tion absolue  de  ce  sommet. 

»  Le  procédé  que  nous  avons  employé  est  le  suivant  : 

»  On  a  d'abord  fondé  un  repère  invariable  sur  le  sol,  près  du  pied  de  la  verticale 
du  paratonnerre,  puis  on  a  choisi  trois  stations  extérieures  à  la  tour,  desquelles  on 
puisse  viser,  au  moyen  de  lunettes  décrivant  un  plan  vertical,  successivement  le  re- 
père et  le  paratonnerre.  En  chaque  station  on  a  installé  un  cercle  méridien  portatif, 
de  telle  manière  que  le  champ  de  la  lunette  comprît  le  repère  et  le  paratonnerre. 
Avec  des  instruments  bien  réglés,  on  pouvait  ainsi,  au  moyen  de  la  vis  micromé- 
trique de  l'oculaire,  mesurer  avec  une  haute  précision,  en  chaque  station,  l'angle 
existant  entre  les  deux  plans  de  visée. 

»  Au  préalable,  pour  avoir  tous  les  éléments  nécessaires  aux  calculs  de  réduction, 
on  a  mesuré  une  petite  base,  relié  les  stations  au  repère  à  l'aide  d'une  triangulation, 
pris  les  distances  zénithales;  enfin  on  a  orienté  une  des  directions  par  l'observation 
du  Soleil. 

»  Aux  trois  stations,  les  observations  étaient  simultanées  et  rythmées;  en  chacune 
d'elles,  on  pointait,  à  heures  convenues,  le  paratonnerre  puis  le  repère,  puis  le  para- 
tonnerre, et  ainsi  de  suite,  chaque  série  comprenant  quatre  pointés  sur  le  paraton- 
nerre et  trois  sur  le  repère;  les  séries  étaient  espacées  de  demi- heure  en  demi- 
heure. 

»  Les  mesures  ainsi  faites  ont  été  traduites  sur  un  schéma  à  échelle  nature  et  rap- 
portées au  repère  fixe.  L'intersection  deux  à  deux  des  plans  passant  par  le  paraton- 
nerre donne  finalement  pour  chaque  série  un  petit  chapeau,  dont  le  centre  de  gravité 
fournit  la  position  du  paratonnerre  au  moment  de  l'observation. 

»  Remarquons  en  passant  que  la  grandeur  du  chapeau  permet  d'évaluer  l'erreur 
d'observation;  il  résulte  de  nos  opérations  que  chaque  position  du  paratonnerre  est 
déterminée  avec  une  erreur  moyenne  de  ±3™™  seulement.  C'est  grâce  à  cette  préci- 


(  9o5  ) 

sion  que  nous  avons  pu  étudier  avec  certitude  le  mouvement  du  sommet  de  la  tour, 
qui  est  en  réalité  très  faible,  et  mettre  en  évidence  son  oscillation  périodique. 

»  Pour  chaque  journée  d'observation,  on  a  finalement  un  dessin  figuratif  donnant 
de  demi-heure  en  demi-heure  le  pied  de  la  verticale  du  paratonnerre,  et  chaque  posi- 
tion du  sommet  de  la  tour  se  trouve  définie  par  sa  distance  horizontale  au  repère  fixe 
et  par  l'azimut  vrai  de  la  ligne  joignant  sa  projection  au  repère. 

»  En  réunissant  par  une  courbe  les  positions  successives  du  paratonnerre,  on  fait 
ressortir  le  mouvement  progressif  de  la  tour  pendant  la  durée  des  observations. 

»  Les  expériences  ont  été  faites  en  août  1896,  en  mai  et  en  août  1897. 
Il  eût  été  désirable,  en  principe,  de  n'observer  que  par  temps  calme  et 
couvert  pour  obtenir  le  minimum  de  déviation  de  l'axe  de  la  tour  et  en 
conclure  son  repérage  avec  plus  de  certitude.  Mais  cette  condition  était 
difficile  à  réaliser,  nos  postes  d'observation  n'ayant  pas  été  organisés  en 
observatoires  permanents;  il  eût  fallu  d'ailleurs  immobiliser  pendant  trop 
longtemps  le  personnel  assez  nombreux,  nécessaire  au  travail,  qui  avait  à 
satisfaire  à  d'autres  nécessités  impérieuses  de  service.  En  réalité,  nous  avons 
fait  les  observations  un  certain  nombre  de  jours,  quelque  temps  qu'il  fit, 
et  les  résultats  que  nous  avons  trouvés  démontrent  qu'il  n'est  pas  indis- 
pensable d'avoir  un  ciel  couvert  pour  l'étude  dont  il  s'agit. 

»  Les  21  mai  et  25  août  derniers,  nous  avons  pu  faire  les  expériences 
d'une  manière  presque  continue  depuis  le  matin  jusqu'au  soir.  Nous  en 
donnons  les  résultats  ci-après,  à  titre  d'exemple. 

»  De  l'examen  des  courbes  de  ces  deux  journées  il  r^sort  que  le 
sommet  de  la  tour  a  des  mouvements  plus  rapides  et  que  les  variations  en 
distance  et  en  azimutsont  plus  considérables  le  matin  que  dans  l'après-midi. 

»  Le  25  août,  entre  8''  et  lo"*  du  malin,  le  vent  étant  assez  fort,  la  courbe 
s'élargit;  l'azimut  varie  d'une  manière  assez  sensible,  mais  la  distance  se 
modifie  peu.  Le  vent  a  dt)nc  une  action,  mais  cette  action  est  faible. 

»  Les  deux  courbes  affectent  une  forme  qui  se  rapproche  assez  d'^un  8 
non  fermé.  Evidemment  la  courbe  des  24  heures  doit  être  plus  complexe  et 
cela  se  conçoit  :  vers  la  fin  de  la  nuit,  le  paratonnerre  doit  avoir  de  faibles 
mouvements;  dès  que  la  chaleur  solaire  se  fait  sentir,  les  mouvements 
deviennent  rapides;  on  voit  le  paratonnerre  se  rapprocher  du  repère,  puis 
s'en  éloigner;  dans  l'après-midi,  quand  l'effet  total  de  la  chaleur  s'est  pro- 
duit, il  V  a  un  moment  d'équilibre  où  les  mouvements  sont  faibles  :  la  n-iit 
venue,  avec  le  premier  refroidissement  nocturne,  les  mouvements  doivent 
encore  une  fois  être  rapides,  puis  redevenir  faibles  quand  arrive  l'équilibre 
nocturne. 


(  9o6  ) 


Journée  du  21  mai  1897. 


des  séries.  Etat  du  ciel. 

1 Couvert,  temps  calme. 

■2 Id. 

3 Id. 

4. Id. 

5 Soleil,  léger  vent  E. 

6 Voilé. 

7 Soleil. 

8 ■           Soleil,  vent. 

9 Soleil. 

10 Temps  couvert. 

11 Soleil. 

12 Voilé,  vent  S.-E. 

13 Id. 

14. Temps  voilé. 

15 Temps  voilé,  vent. 

16 Couvert,  vent  S.-E. 

17 Id. 

18 Id. 

19 Soleil. 

20 Couvert,  vent  S.-E. 


Heures. 

D. 

Azimuts  (')• 

e. 

4,3oM. 

mn 

66 

352^5 

5,5 

5,  0 

65 

356.5 

4,5 

5,3o 

09,5 

370 

6 

6,   0 

54 

378 

5 

6,3o 

53 

376 

1,5 

7.  0 

48 

376 

3 

7,3o 

47  >5 

373 

3 

8,  0 

37 

6,5 

3 

8,3o 

42,5 

i5 

3,5 

9,   0 

4i 

388 

4 

Midi  S. 

61 

338,5 

2 

Midi  3o 

61,5 

340,5 

1.5 

I,   0 

60,5 

338 

2 

i,3o 

69,5 

334 

1,5 

5,  0 

77 

347,5 

3 

5,3o 

76,5 

348,5 

2 

6,  0 

72,5 

352,5 

3,5 

6,3o 

72 

354 

3,5 

7.  0 

80 

352,5 

3,5 

7,3o 

78,5 

357,5 

4,5 

(')   Les  azimuts   sont  comptés  géodésiquement,    du    sud   au   nord   en   passant   par 
l'ouest. 


(  907  ) 


Fie.  2. 


Journée  du  25  août  1897. 


des  séries. 


État  du  ciel. 


Heures. 


Azimuts. 


1... 

Soleil  très  faible. 

h        m 

5,3oM. 

mm 

56 

G 

235 

(') 

2... 

Temps  couvert. 

6,  0 

5o 

248,5 

(') 

3... 

Soleil. 

6,3o 

69 

3i4.5 

2,5 

S.... 

Id. 

7>  0 

61 

317,5 

0,5 

5... 

Soleil  faible. 

7.3o 

61 

320 

<o,5 

6... 

Id. 

8,  0 

49 

820 

1 

7... 

Soleil,  vent  fort. 

8,3o 

27 

334 

3 

8... 

Id. 

9.   0 

27 

3o3 

i 

9... 

Id. 

9,3o 

40 

292,5 

1,5 

10... 

Nuages. 

10,  0 

46 

325,5 

4 

11... 

Id. 

10, 3o 

63,5 

3i8 

<o,5 

12. . . 

Nuages,  vent  fort. 

11,0 

72 

320 

1,5 

13... 

Couvert,  pluie  violente. 

I ,00  S. 

93 

3o7 

5,5 

14... 

Pluie. 

1 ,3o 

83 

3l2 

0,5 

15.. 

Couvert. 

2,  0 

63 

324 

I 

16... 

Pluie. 

2,3o 

70,5 

33i,5 

(') 

17... 

Couvert. 

3,  0 

78 

326 

I 

18.. 

Id. 

3,3o 

68 

333,5 

2 

19... 

kl. 

4,  0 

72,5 

335 

1 

20... 

Id. 

4,3o 

77 

328 

1,5 

21... 

Id. 

5,  0 

83 

329 

1 

22... 

Id. 

5,3o 

83 

327 

<o,5 

23... 

Id. 

6,  0 

87 

324 

1,5 

24... 

Id. 

6,3o 

78,5 

327 

<o,5 

/  1  \      C  '  _ 

•_-    i     J .„    „„..! 

Ar»  ^n  t 

(')  Séries  à  deux  recoupements  seulement. 


(  9o8  ) 

»  D'autres  observations  ont  été  faites  en  août  1896  et  en  mai  1897  ;  mais 
celles-ci  ne  comportent  que  quelques  mesures  faites  le  matin  et  le  soir; 
elles  n'ont  pas,  par  conséquent,  la  continuité  des  journées  précédentes. 
Elles  confirment  néanmoins  les  conclusions  que  nous  venons  d'énoncer 
sur  une  plus  grande  rapidité  des  mouvements  du  sommet  de  la  tour  dans 
la  matinée,  et  sur  sa  fixité  relative  dans  les  heures  du  soir. 

»  En  condensant  sur  un  même  schéma  toutes  les  courbes  du  matm,  puis, 
sur  un  autre,  toutes  les  courbes  du  soir,  on  a  les  figures  ci-dessons  : 


Fig.  3. 


Fis.  1 


Observations  du  matiu. 


Repère 

Observatious  du  soir. 


I,  12  août  1896. 
II,  i4  mai  1897. 
III,  i5  mai  1897. 
rV,  19  mai    1897. 

V,  21  mai  1897. 
VI,  25  août  1897. 

»  Les  remarques  qui  précèdent  conduisent  à  cette  conclusion  que,  pour 
vérifier  par  des  observations  périodiques  si  le  sommet  de  la  tour  Eiffel  subit 
quelque  déplacement,  il  suffit  de  faire  les  observations  pendant  la  période 
diurne  où  les  mouvements  sont  les  plus  faibles,  c'est-à-dire,  le  soir,  pen- 
dant les  deux  ou  trois  heures  qui  précédent  le  coucher  du  soleil.  On  n'ob- 
tiendra évidemment  qu'une  valeur  approchée  de  la  position  absolue  du 
paratonnerre  par  rapport  au  repère  fixe,  mais  ce  renseignement  suffira  pour 
déceler  un  déplacement  important  de  la  tour,  s'il  s'est  produit  dans  l'in- 
tervalle des  époques  d'observation. 

»   Partant  de  ce  principe,  nous  avons  reconnu  que  le  sommet  de  la  tour 


(  909  ) 

n'a  subi  aucun  déplacement  appréciable  entre  le  mois  d'août  1896  et  le 
mois  d'aoîit  1897  :  sa  projection  se  trouve,  le  soir,  à  9*^""  environ  du  repère 
fixe  du  sol,  dans  le  quadrant  sud-est,  sous  un  azimut  moyen  de  45°  par 
rapport  au  sud. 

»  Nous  avons  reconnu  également,  par  l'ensemble  de  nos  observations, 
que  la  distance  entre  la  projection  du  paratonnerre  et  le  repère  fixe  n'a 
oscillé  qu'entre  des  limites  très  faibles,  de  2'="',  7  à  1 1*^^"",  mais  que  les  varia- 
lions  en  azimut  de  la  ligne  qui  joint  ces  deux  points  s'étendent  sur  plus 
d'un  quadrant.  La  torsion  diurne  du  sommet  de  la  tour  est  donc  très 
nettement  mise  en  évidence. 

»  Si  l'on  voulait  se  servir  de  la  tour  comme  d'un  signal  géodésique  et  y 
faire  un  tour  d'horizon,  il  serait  par  suite  nécessaire  d'adopter,  comme 
sur  les  pvlônes  en  bois,  une  méthode  particulière  d'observation  pour  éli- 
miner l'erreur  provenant  de  cette  torsion.  » 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  intégrales  doubles  de  seconde  espèce 
dans  la  théorie  des  surfaces  algébriques.  Note  de  M.  Emile  Picard. 

«  On  connaît  l'importance  des  intégrales  doubles  de  première  espèce 
dans  la  théorie  des  surfaces  algébriques.  Il  est  naturel  de  rechercher  si  cer- 
taines intégrales  doubles  peuvent  jouer,  dans  cette  théorie,  un  rôle  ana- 
logue à  celui  que  jouent  les  intégrales  abéliennes  de  seconde  espèce  dans 
l'étude  des  courbes.  Je  voudrais  indiquer  seulement  ici  le  point  de  vue 
auquel  je  me  suis  placé  dans  cette  question,  et  que  je  développerai  ailleurs. 

»   Considérons  une  surface  algébrique 

f{x,y,  s)  =  o, 
et  une  intégrale  double  relative  à  cette  surface 
(i)  JjK(x,Y,z)dxdy, 

R  étant  rationnelle  en  x.y  et  :■.  Prenons,  sur  cette  surface,  un  point  arbi- 
traire A  (qu'on  peut  toujours  supposer  simple,  en  considérant,  s'il  est  né- 
cessaire, à  la  place  de  /  une  autre  surface  représentative  de  la  classe  des 
surfaces  qui  correspondent  point  par  point  à/).  Supposons  qu'on  puisse 
trouver  une  intégrale  de  la  forme 


(  9IO  ) 
U  et  V  étant  rationnelles  en  œ,  y,  z  (quand  on  prend  les  dérivées  par- 
tielles de  U  et  V,  on  considère,  bien  entendu ,  z  comme  fonction  de  a;  ety), 
telle  que  la  différence  des  intégrales  (r)  et  (2)  reste  finie  dans  le  voisinage 
de  A.  Si  cette  circonstance  se  présente  pour  tous  les  points  de  la  multipli- 
cité fermée  que  représente  la  surface,  nous  dirons  que  l'intégrale  (i)  est 
de  seconde  espèce.  Cette  définition  est  de  nature  invariante  relativement  aux 
transforinations  birationnelles. 

)>  Il  existe  un  certain  nombre  d'intégrales  J  de  seconde  espèce,  dont 
aucune  combinaison  linéaire  n'est  de  la  forme  (2),  et  telles  que  toute  autre 
intégrale  de  seconde  espèce  est  une  combinaison  linéaire  des  intégrales  J, 
à  un  terme  additif  près  de  cette  même  forme  (2). 

»  Il  est  clair  qu'on  peut  définir  de  la  même  façon  les  intégrales  abé- 
liennes  de  seconde  espèce  relatives  à  une  courbe  algébrique 

les  intégrales  de  la  forme  (2)  sont  à  remplacer  alors  par  des  intégrales  de 
la  forme 


/ 


,    dx, 

dx 


où  u  est  une  fonction  rationnelle  de  x  et  j. 


ANATOMIE  GÉNÉRALE.  —  Des  premières  modifications  qui  surviennent  dans  les 
cellules  fixes  de  la  cornée,  au  voisinage  des  plaies  de  cette  membrane.  Note 
de  M.  L.  Ranvier. 

«  J'ai  montré,  il  y  a  plus  de  vingt  ans,  que  du  segment  central  d'un  nerf 
sectionné  partent  des  bourgeons  nerveux  qui  s'accroissent  peu  à  peu  et 
remplacent  les  tubes  nerveux  dégénérés  du  segment  périphérique. 

»  Ces  bourgeons  sont  émis  par  les  cylindres-axes  conservés  du  segment 
central. 

»  Ce  fait  et  d'autres  analogues  que  j'en  ai  rapprochés  m'ont  conduit  à  pro- 
poser la  théorie  des  neurones,  dont  le  nom  cependant  n'est  pas  de  mon 
invention.  Il  appartient  au  professeur  Waldeyer.  Qu'il  me  soit  permis  à  ce 
propos  de  reprofiuire  un  passage  de  mon  Traité  technique  d'Histologie.  Il  se 
trouve  aussi  bien  dans  la  première  édition  de  cet  Ouvrage  que  dans  la 
seconde. 


(  9"  ) 

«  Les  organes  qui  appartiennent  au  système  nerveux  (encéphale,  moelle  épinière, 
ganglions  périphériques,  nerfs,  terminaisons  nerveuses)  sont  si  différents  les  uns  des 
autres  qu'où  ne  les  aurait  pas  compris  jadis  dans  un  même  ensemble  anatomique  s'ils 
n'étaient  pas  reliés  entre  eux  de  manière  à  former  un  tout  continu.  Aujourd'hui,  l'ana- 
lyse histologique  qui  a  été  faite  de  ce  système  nous  permet  d'en  ramener  les  différentes 
parties  à  un  type  parfaitement  défini.  Ce  type,  nous  le  trouvons  dans  la  cellule  ner- 
veuse ou  cellule  ganglionnaire. 

»  Les  cellules  nerveuses,  bien  que  très  variables  dans  leur  forme  et  leur  dimension, 
ont  cependant  un  caractère  commun  :  elles  émettent  toutes  des  prolongements  qui 
deviennent  des  fibres  nerveuses.  Ces  fibres,  après  un  trajet  plus  ou  moins  compliqué 
dans  les  centres,  s'associent  pour  former  les  nerfs  périphériques  et  se  continuent  sans 
interruption  jusqu'à  leur  terminaison  dans  les  organes. 

»  Il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  distinguer,  en  se  plaçant  il  est  vrai  à  un  point  de  vue 
très  général,  les  fibres  nerveuses  comme  des  éléments  spéciaux,  car  elles  sont  des 
prolongements  cellulaires  extrêmement  étendus  et  formés  d'une  substance  semblable 
à  celle  des  cellules  dont  elles  émanent.  C'est  ainsi  qu'une  fibre  nerveuse,  née  de  la 
moelle  épinière  et  qui,  après  avoir  parcouru  une  certaine  portion  de  la  substance 
blanche  de  cet  organe,  s'engage  dans  une  l'acine  sacrée  pour  suivre  le  nerf  scialique 
et  venir  se  terminer  dans  un  des  muscles  du  pied,  doit  être  considérée,  dans  toutes 
les  portions  de  ce  long  trajet,  comme  un  prolongement  cellulaire,  et  c'est,  à  propre- 
ment parler,  la  cellule  nerveuse  elle-même,  étirée  en  un  pédicule  extrêmement  allongé, 
qui  vient  impressionner  la  fibre  musculaire  à  laquelle  elle  commande. 

»  Il  me  semble  que  le  mot  de  neurone,  substitué  à  celui  de  cellule  ner- 
veuse ou  ganglionnaire,  n'a  rien  ajouté  à  ce  que  nous  savions  de  cette 
cellule.  Cependant,  en  parcourant  ce  qui  a  été  écrit  à  ce  sujet  depuis 
quelques  années,  j'y  vois  clairement  que  les  bistologistes  ont  été  en  proie 
à  une  illusion  regrettable. 

»  Avant  d'aborder  le  sujet  que  je  me  propose  de  traiter  spécialement 
dans  cette  Note,  je  dois  encore  rappeler  une  observation  que  j'ai  faite  sur 
les  cellules  endothéliales  du  péritoine  enflammé.  Ces  cellules  s'hyperlro- 
phient  sous  l'influence  de  l'irritation  et  émettent  des  prolongements  qui 
peuvent  atteindre  une  longueur  relativement  considérable. 

»  J'ai  cherché  à  rapprocher  ce  dernier  phénomène  du  bourgeonnement 
et  de  la  croissance  des  cylindres-axes  que  j'avais  observés  à  la  suite  de  la 
section  des  nerfs.  Retrancher  par  incision  un  ou  plusieurs  prolongements 
d'une  cellule  conjonctive  ordinaire  et  suivre  ensuite  les  modifications  qui 
s'y  protluisent  est  une  expérience  qu'on  ne  saurait  réaliser.  JMais  on  peut 
agir  un  peu  au  hasard  sur  un  groupe  de  cellules  conjonctives,  en  choisis- 
sant des  organes  où  leur  orientation  et  leurs  rapports  soient  bien  déter- 
minés. Les  tendons  filiformes  de  la  queue  du  rat  et  la  cornée  du  lapiu 
sont  des  organes  où  ces  conditions  existent. 

C.  K.,  i8()7,  2'  Semeslic.  (T.  CAXV,  N"  23.)  '21 


(  9^2  ) 

n  J'ai  expérimenté  d'abord  sur  la  cornée  du  lapin.  J'y  ai  obtenu  des 
résultats  entièrement  satisfaisants,  que  je  vais  donner  dans  cette  Commu- 
nication. 

»  Comrqe  on  le  sait,  les  cellules  fixes  de  la  cornée  sont  disposées  régu- 
lièrement entre  les  lames  conjonctives  de  cette  meqabrane.  Elles  sont  mu- 
nies de  prolongements  latéraux  qui,  chez  le  lapin,  sont  presque  tous 
membraniformes  (voyez  mes  Leçons  sur  la  cornée).  Ces  prolongements 
s'anastomosent  entre  eux,  de  telle  sorte  qu'entre  les  lames  conjonctives 
sont  étendues  des  lames protoplasmiques  beaucoup  plus  minces.  En  outre, 
ces  lames,  au  Heu  d'être  continues  comme  les  lames  conjonctives,  sont 
fenélrées.  Ces  fenêtres  ne  sont  autre  chose  que  les  mailles  laissées  entre 
les  prolongements  cellulaires  anastomosés. 

»  De  cette  disposition  il  résulte  qu'une  incision,  faite  k  la  cornée  perpen- 
diculairement à  sa  surface,  divisera  les  cellules  en  un  point  varié  de  leur 
corps  ou  de  leurs  prolongements,  et  qu'il  y  aura  un  nombre  d'autant  plus 
considérable  de  couches  cellulaires  atteintes  que  l'incision  aura  été  plus 
profonde. 

»  J'ai  fait  des  incisions  comprenant  un  dixième,  un  quart  et  un  tiers  de 
l'épaisseur  de  la  membrane  et,  dans  tous  les  cas,  j'ai  obtenu  des  résultats 
semblables.  J'ai  laissé  vivre  les  animaux  vingt-quatre  et  quarante-huit 
heures.  La  méthode  de  l'or,  appliquée  comme  il  est  dit  dans  mes  Leçons 
sur  la  cornée,  est  la  seule  qui  m'ait  fourni  des  préparations  entièrement 
démonstratives.  Les  cellules  fixes  doivent  y  être  colorées  en  violet  foncé, 
presque  noir.  Leurs  prolongements,  même  les  pkis  délicats,  sont  alors  bien 
dessinés.  On  les  observe  sur  des  coupes  faites  au  rasoir  perpendiculaire- 
ment aux  incisions  qui  ont  été  pratiquées  sur  l'animal  ^^vant. 

»  Comme  je  l'ai  montré  dans  une  Communication  antérieure,  les  lèvres 
de  la  petite  plaie  consécutive  à  l'incision  sont,  au  bout  de  vingt-quatre 
heures,  recouvertes  de  cellules  épithéliales  provenant  du  glissement  et  de 
l'éboulement  de  l'épithéhum  antérieur  circonvoisin.  Il  arrive  fréquem- 
ment qu'en  quelques  points,  sous  l'influence  des  réactifs  ou  des  manœuvres 
de  la  préparation,  les  cellules  épithéliales  ont  été  détachées.  Ce  sont 
ces  points  que  l'on  doit  choisir  pour  faire  les  premières  observations,  parce 
que  les  faits  y  sont,  sinon  plus  nets,  du  moins  plus  faciles  à  reconnaître. 
Les  cellules  fixes,  qui  ont  été  entamées  par  le  couteau,  présentent  déjà, 
au  bout  de  vingt-quatre  heures,  des  prolongements  bourgeonnants  du 
côté  des  lèvres  de  la  plaie.  Au  bout  de  quarante-huit  heures,  ces  prolonge- 
ments se  sont  accrus,  ont  gagné  la  surface  de  section,  puis,  après  s'être  in- 


(  9i3  ) 
curvés  brusquement,  s'y  sont  étalés  pour  la  recouvrir.  Ils  se  sont  aplatis  et 
anastomosés  avec  ceux  qui  proviennent  des  cellules  voisines.  Il  en  résulte 
que  la  solution  de  continuité,  au-dessous  des  cellules  épithéliales  qui  la 
comblent  ou  la  recouvrent,  est  complètement  tapissée  d'une  lame  proto- 
plasmique  fenêtrée  qui  ne  contient  pas  elle-même  de  noyaux,  mais  qui  est 
en  rapport  avec  les  cellules  fixes  voisines  au  moven  d'un  très  grand  nombre 
de  ponts  également  protoplasmiques  qui  ne  sont  que  des  prolongements 
cellulaires. 

»  Il  me  parait  inutile  d'insister  sur  le  rapprochoment  de  ce  phénomène 
avec  celui  du  bourgeonnement  et  de  l'extension  des  cylindres-axes  sec- 
tionnés, car  il  est  évident  qu'ils  sont  du  même  ordre. 

»  On  se  demandera  pourquoi  je  ne  dis  rien  aujourd'hui  des  modifica- 
tions qui  doivent  se  produire  à  la  suite  des  sections  de  la  cornée  dans  les 
nombreuses  fibres  nerveuses  qui  occupent  l'épithélium  et  le  stroma  de  cette 
membrane. 

»  On  se  demandera,  sans  doute,  encore  pourquoi  je  ne  parle  pas  des 
phénomènes  de  cicalrisation  dé  la  cornée  ultérieurement  à  la  quarante- 
huitième  heure. 

»  J'en  ferai  le  sujet  de  prochaines  Communications.    » 

HtGIÈNE  PUBLIQUE.  —  Sur  la  contamination  des  puits. 
Note  de  M.  Duclaux. 

«  Divers  savants,  et  dans  notre  dernière  séance  M.  Martel,  ont  mon- 
tré combien  était  facile  la  contamination  des  puits  dans  les  terrains  cal- 
caires fissurés  :  ces  puits  drainent  les  eaux  superficielles  et  les  reçoivent 
parfois  telles  qu'elles  courent  sur  le  sol,  avec  toutes  leurs  impuretés.  Je 
voudrais  montrer  que  le  danger  n'est  pas  moins  grand  dans  les  terrains 
perméables  et  poreux, avec  cette  différence  pourtant  que  la  nitrification  peut 
parfois  intervenir  et  détruire  les  matières  organiques  apportées  par  l'eau 
avant  qu'elle  ait  atteint  la  nappe  souterraine  des  puits.  Je  voudrais  pro- 
fiter aussi  de  l'occasion  pour  montrer  qu'on  peut  porter  un  jugement 
assuré  sur  la  contamination  d'une  eau  avec  les  seules  ressources  de  la  Chi- 
mie pure,  et  sans  avoir  recours  aux  méthodes  parfois  fallacieuses  de  la 
Bactériologie. 

»  Mon  attention  a  été  appelée,  pendant  ces  vacances,  sur  une  petite  ville 
du  Cantal  où  avait  éclaté  une  légère  épidémie  de  fièvre  typhoïde.  Cette 
ville,  assise  sur  un  petit  mamelon  porté  par  un  contrefort  qui  court  du 


(  9'4  ) 
nord  nii  sud  en  s'abaissant  vers  la  vallée  du  Lot,  repose  sur  un  terrain  de 
gneiss  très  absorbant,  et  possède,  par  suite,  une  nappe  d'eaux  souterraines 
qui  s'écoulent  lentement  le  long  des  pentes.  Il  suffit  de  percer,  en  un  point 
quelconque,  un  puits  de  quelques  mètres  de  profondeur  poury  voir  arriver 
l'eau.  Aussi  beaucoup  de  maisons  ont  une  pompe  dont  le  réservoir  est 
tantôt  dans  la  cave,  tantôt  dans  le  jardin,  quand  il  y  en  a  un.  Comme  il 
n'y  a  nulle  part  de  fosse  d'aisances  étanche,  comme  les  canalisations  sont 
à  l'état  rudimentaire,  comme,  en  outre,  il  n'est  pas  rare  d'y  trouver  des 
rues  couvertes  d'un  tapis  de  fougères,  de  bruyères  ou  de  genêts  qui  pour- 
rissent en  retenant  l'eau  du  ciel  et  toutes  les  eaux  ménagères,  on  voit  que 
toutes  les  conditions  sont  réunies  pour  qu'une  rotation  régulière  s'établisse 
entre  la  cuisine  et  le  puits  de  chaque  maison. 

»  L'important  était  de  savoir  comment  se  traduisait  cette  contamina- 
tion inévitable,  et  à  quel  état  arrivaient  au  puits  les  eaux  qui  avaient  lavé 
et  emporté  les  déjections  et  les  fumiers  accumulés  à  la  surface  du  sol. 
C'est  pour  cela  que  j'ai  fait  une  série  d'analyses  portant  sur  des  eaux 
prises  en  amont  de  la  ville,  dans  les  puits  de  la  ville  et  en  aval  de  [la  ville, 
dans  ses  environs  médiats  ou  immédiats,  sans  quitter  pourtant  son  horizon 
géologique.  J'ai  réduit  ces  analyses  au  strict  nécessaire  pour  l'objet  que 
j'avais  en  vue,  et  n'y  ai  dosé  que  le  résidu  d'évaporation  à  loo",  le  chlore, 
la  chaux,  l'ammoniaque,  les  nitrates,  et,  éventuellement,  les  phosphates. 

»  Voici  les  nombres  trouvés.  J'ai  mis  au  premier  rang  les  sources  en 
amont  de  la  ville  :  les  sources  1  et  2  sont  réunies  dans  une  canalisation  qui 
les  amène  à  une  fontaine  |)ublique  n''  3,  malheureusement  insuffisante. 
Les  puits  7  à  21  sont  ceux  où  j'ai  eu  accès  en  ville.  Les  puits  ou  sources 
22  à  26  sont  tous  à  des  niveaux  plus  bas  que  les  précédents,  et  sont  plus 
ou  moins  éloignés  de  l'agglomération  urbaine,  mais  toujours  dans  le  même 
terrain.  Les  chiffres  sont  des  milligrammes  par  litre. 

Sources  en  amont  de  la  ville. 


Cliloir.  Chaux.  Résidu. 

1 3,0  2,o  35 

2 3,5  2,o  35 

3.  i"';iiiaiyse(').          !i,o  2,5  35 

ni."         »          .  .            5,o  1,5  22 


Chlore.  Chaux,  lîésidu. 

k 3,6  1,5  36 

5 3,0  i,o  26 

G 6,0  6,0  t^1 


(')   Lorsqu'il  y  a  deux   analyses,  elles  ont  porté  sur  deux,  échantillons  prélevés  au 
même  poiut,  l'un  huit  jours,  l'autre  vingt  jours  après  une  période  de  pluies. 


(  9'5  ) 


Puits  de  la  ville. 


Clilore. 

Chaux. 

Résidu. 

Chlore. 

Chaux. 

Hcsidu 

7. 

I"- 

analyse. 

.           24 

/ 

l35 

U. 

i" 

analyse. . 

■33 

54 

563 

» 

2" 

» 

20 

>4 

•3- 

n 

2'' 

»       .  . 

123 

3i 

575 

8. 

I   *"*" 

)) 

4" 

-9 

218 

15. 

120 

63 

448 

» 

2' 

» 

B 

» 

222 

16. 

I'' 

analyse.  . 

48 

107 

423 

9. 

I'^ 

» 

5o 

27 

33.5 

» 

2' 

» 

B 

» 

425 

» 

2' 

» 

» 

» 

328 

17. 

l"--- 

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io3 

5o 

534 

10. 

I" 

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28 

35i 

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28 

601 

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» 

» 

364 

18. 

,re 

» 

23 

38 

256 

11. 

io6 

4o 

449 
3o8 

» 

2« 

»      . . 

27 

3o 

267 
323 

12. 

,rc 

analyse. 

.       6o 

26 

19. 

64 

35 

» 

2" 

» 

» 

» 

3oi 

•20. 

i3 

>4 

io5 

13. 

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.      128 

74 

676 

•21. 

,re 

analyse. 

i5 

33 

188 

» 

2' 

analyse. 

.      126 

59 

690 

» 

2<' 

analyse. 

» 

» 

223 

22.  SoG-^C). 

23.  1000".. .  . 
2k.  2000™. . . . 


Sources  nu  puits  de   la  même  l'égion ,   en  aval 

■74 
4' 
6-       i 


3 
3,5 


1 2 
3 
6 


25.  4ooo"'. 

26.  15''"'.. 


3,0 

2,5 


2,0 
3,0 


42 


»  L'étude  de  ce  Tableau  conduit  aux  conclusions  suivantes  : 
»  i"  La  preuve  de  la  contamination  est  faite  par  l'apparition,  dans  l'eau 
des  puits,  de  deux  éléments  pre.sque  absents  dans  les  eaux  vierges  de  la 
môme  région  géologique,  la  chaux  et  le  chlore.  La  chaux  est  apportée  en 
ville  par  les  alimenls  de  l'homme  et  des  animaux,  et  c'est  de  l'intestin 
qu'elle  passe  dans  les  puits,  où  sa  proportion  est  parfois  5o  fois  plus 
grande  que  la  proportion  normale.  Le  chlore  provient  lui  aussi  des  urines 
et  des  fumiers,  et  il  y  en  a,  dans  certains  puits,  5o  fois  plus  que  dans  les 
eaux  vierges.  Encore  faut-il  remarquer  que  ces  dernières  eaux,  lorsqu'elles 
circulent  en  nappe  sous  des  sols  non  habités,  mais  cultivés,  leur  ont  em- 
prunté en  les  traversant  un  peu  de  la  chaux  et  du  chlore  apportés  par  les 
fumiers.  Quand  elles  circulent  sous  des  sols  en  friche  ou  couverts  de  bois, 
la  chaux  n'y  dépasse  pas,  en  terrain  de  gneiss,  i""^'^  et  le  chlore  3'"«'^  par 
litre,  tandis  que  dans  l'eau  des  puits  nous  trouvons  des  chiffres  de  I07"'°'' 
de  chaux  et  de  i33'"«'''  de  chlore. 

»    2"  Si  grande  qu'elle  soit,   la  variation  du  chlore  et  de  la  chaux  n'est 


(')  Dislances  en  droite  ligne  des  sources  on  puits  au  centre  de  la  ville. 


(  9i6  ) 
qu'une  fraction  assez  faible  de  la  variation  du  résidu  d'évaporation,  qui  ne 
dépasse  pas  Zjo  en  amont  et  en  aval  de  la  ville,  tandis  qu'il  atteint  le 
chiffre  de  690  dans  un  des  puits.  D'une  manière  générale,  ce  chiffre  va  en 
augmentant  à  mesure  qu'on  se  rapproche  du  centre  de  l'agglomération,  et 
diminue  quand  on  s'en  éloigne.  Cette  augmentation  n'est  due  que  pour  une 
faible  part  à  la  |)résence  de  matières  organiques.  Sauf  pour  le  puits  n°  11, 
creusé  dans  la  cave  d'une  maison  très  sale,  ces  eaux  de  puits  réduisent 
faiblement  l'hypermanganate  en  solution  acide  ou  alcaline  et  ne  contien- 
nent pas  d'ammoniaque  ;  mais  les  nitrates  y  sont  abondants  et  atteignent  des 
chiffres  compris  entre  100  et  aoc^s"-  de  nitrate  de  potasse  par  litre.  Il  m'est 
même  arrivé,  en  évaporant  un  litre  de  l'eau  du  puits  n°  14,  de  les  voir 
cristalliser  au  fond  de  la  capsule  de  platine. 

))  3°  On  peut  inférer  de  laque,  malgré  la  densité  relativement  grande 
de  la  population  (environ  800  habitants  sur  moins  de  2  hectares),  et  l'état 
de  saleté  habituel  de  la  petite  ville,  le  sol  poreux  et  absorbant  en  protège 
les  habitants,  à  leur  insu,  en  nitrifiant,  avant  de  la  laisser  arriver  dans 
les  puits,  la  matière  organique  de  l'eau  qui  le  traverse.  Tel  était,  au  moins, 
le  cas  après  l'été  pluvieux  que  nous  venons  de  subir  cette  année.  Mais  cet 
équilibre  de  nitrification  n'est  pas  assez  stable  pour  qu'on  puisse  compter 
sur  lui.  Nous  avons  vu  qu'il  était  troublé  pour  le  puits  n"  11,  qui  recevait 
de  l'extérieur  de  la  matière  organique  incomplètement  transformée.  On 
peut  prévoir  qu'il  ne  se  réalisera  pas  dans  tous  les  temps  et  dans  tous  les 
lieux,  et  que,  par  consécjuent,  les  habitants  sont  toujours  exposés  à  re- 
trouver dans  leur  eau  de  boisson  un  peu  de  la  matière  organique  et  quel- 
ques-uns des  microbes  provenant  de  leurs  fumiers  ou  de  leurs  déjections. 

))  4°  En  acceptant  l'hypothèse  la  plus  favorable,  celle  où  la  nitrification 
de  la  matière  organique,  garantissant  son  innocuité,  serait  toujours  assurée, 
l'eau  des  puits  n'en  contiendrait  pas  moins,  à  côté  des  nitrates,  tous  les 
autres  matériaux  des  excréments  ou  des  fumiers  que  le  sol  ne  retient  pas, 
à  savoir,  le  chlorure  de  sodium  et  les  phosphates  des  urines.  Les  eaux  des 
puits  que  j'ai  étudiés  atteignent,  sous  Ce  pomt  de  vue,  nu  degré  d'impureté 
peu  habituel.  Il  y  en  a  qui  sont  sensiblement  salées  au  goût,  et  la  propor- 
tion moyenne  d'acide  phosphorique  y  atteint  25™^"  par  litre.  C'est  environ 
cinquante  fois  plus  que  dans  les  eaux  vierges  de  la  région,  qui  en  con- 
tiennent moins  de  o'"s\5  par  litre.  C'est,  d'un  autre  côté,  environ  cin- 
quante fois  moins  que  dans  l'urine. 

»  5°  Nous  arrivons  donc,  par  différentes  voies,  à  cette  conclusion  que 
l'eau  des  puits  étudiés  est,  ou  du  moins  était,  cette  année,  après  les  pluies 


(.  91?  ) 
abondantes  de  l'été,  un  mélange  de  i''*  d'urine  avec  5o'"  d'eau  de  pluie.  La 
proportion  doit  être  plus  considérable  pendant  les  étés  secs.  Cette  conclu- 
sion n'a  rien  de  réjouissant.  On  peut  lui  donner  une  autre  forme  en  disant 
que  l'eau  de  ces  puits  est  tout  à  fait  comparable  aux  eaux  d'égout  de  Paris 
lorsque,  après  s'être  épurées  à  Gennevilliers,  elles  sont  déversées  dans  la 
Seine.  Elles  ont  beau  contenir  la  proportion  normale  d'oxygène,  être  lim- 
pides et  pauvres  en  microbes,  elles  sont  riches  en  sels,  en  nitrates,  et  per- 
sonne n'en  voudrait  faire  des  eaux  de  boisson,  même  après  cuisson  ou 
filtra tion  poreuse. 

»  Toutes  ces  conclusions,  obtenues  par  la  Chimie  pure,  viennent  à 
l'appui  de  l'opinion  que  j'ai  soutenue  dans  mon  récent  Traité  de  Microbio- 
logie au  sujet  de  la  prépondérance  des  déterminations  chimiques  sur  les 
déterminations  bactériologiques  dans  les  analyses  d'eau.  En  procédant  par 
analyses  comparatives  des  eaux  suspectes  et  des  eaux  pures  de  la  même 
région,  on  peut  d'ordinaire  savoir  d'où  vient  le  mal  et  aussi  quel  est  le 
remède.  Dans  l'espèce,  c'est  en  allant  recueillir  les  eaux  pures  qui  existent 
en  amont  que  la  petite  ville  dont  je  parle  pourra  remplacer  par  de  l'eau 
réellement  potable  et  sûrement  inolTensive  les  eaux  ferdlisantes  qu'elle 
consomme  aujourd'hui. 

»  Diverses  analyses  faites  çà  et  là  m'ont  prouvé  qu'il  n'est  pas  rare  de 
rencontrer  en  France  des  situations  toutes  pareilles  à  celle  que  je  viens 
d'esquisser,  et  c'est  pour  les  déceler  que  l'iuslitut  Pasteur  organise  en  ce 
moment  un  service  de  recherches  et  de  renseignements.  » 


PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Observations  actinométriques  faites  sur  le  mont  Blanc. 
Note  de  MM.  Crova  et  Haxskv. 

«  Pendant  les  mois  d'août  et  de  septembre,  de  nouvelles  recherches  (') 
ont  été  entreprises  sur  divers  points  du  massif  du  mont  Blanc.  Dans  le 
courant  du  mois  de  juillet,  des  déterminations  rigoureuses  des  constantes 
des  actinoniètres,  et  leur  comparaison  avec  la  marche  de  l'actinographe 
Crova,  décrit  dans  une  Note  précédente,  ont  été  faites  à  Montpellier  par 
MM.  Crova  et  Hansky,  avec  le  concours  de  !M.  Compan;  les  plus  grandes 
dilférences  ont  été  inférieures  à  un  centième  des  quantités  à  déterminer. 
Les  instruments,  transportés  à  l'observatoire  de  M.  Janssen  à  Meudon,  ont 


(')  Voir  Comptes  rendus,  t.  CXXIII,  j).  gaS. 


(  9i8  ) 
été  soumis  à  divers  essais,  puis  mis  en  expérience  à  Cliamonix  et  sur  divers 
points  du  massif  du  mont  Blanc. 

»  Le  régime  constamment  pluvieux  des  mois  d'août  et  de  septembre  a 
été  un  grand  obstacle  à  ces  travaux;  en  utilisant  les  trop  rares  journées  par 
lesquelles  des  observations  purent  être  faites,  nous  avons  obtenu  les  résul- 
tats suivants  : 

»  Le  5  septembre,  M.  Hansky  a  obtenu  à  Chamonix  une  courbe  calculable;  le  ciel 
était  assez  pur,  et  la  partie  de  la  courbe  obtenue  de  i^  à  Ai-So",  lieure  à  laquelle  le 
soleil  fût  caché  par  les  montagnes  était  très  bonne  ;  quoique  le  ciel  fût  d'un  bleu  assez 
pur,  l'état  hygrométrique  croissait  continuellement,  et  la  pluie  survint  le  lendemain; 
les  indications  de  l'aclinomètre  atteignirent  iC»i,55  (observations  isolées),  et  l'actino- 
graphe  donna  à  loi-So"  un  maximum  de  l'^^'.yi  correspondant  à  une  masse  atmosphé- 
rique traversée  égale  à  i,35. 

»  Les  valeurs  de  p,  calculées  par  la  formule  M.  Crova  ('),  varièrent  de  0,67,  à  i^, 
à  0,45  à  S""  du  soir. 

,5  Les  valeurs  de  la  constante  solaire,  calculées  au  moyen  des  valeurs  de  p,  furent 
2^=1,7,  2'^^',45,  2C»',77  et  2*^-'', 5. 

»  Deux,  courbes  furent  obtenues  par  M.  Hansky  sur  le  Brévenl  : 

»  La  première,  le  26  août,  donne  une  partie  calculable  de  7'>3o"'  du  matin  à  i^  du 
soir;  le  ciel  d'un  beau  bleu  se  recouvrait  de  temps  à  autre  de  cirrus;  mais  dans  les 
éclaircies,  le  ciel  étant  d'un  bleu  intense,  l'actinographe  enregistrait  instantanément 
les  maxima;  la  plus  forte  valeur  donnée  par  les  observations  actinométriques  discon- 
tinues fut  obtenue  à  gi-So-»;  elle  était  égale  à  i'^»',62,  correspondant  à  une  masse  at- 
mosphérique 1,1. 

»  Les  masses  étaient  calculées,  soit  par  la  formule  de  Laplace,  soit  par  celle  de 
Bouguer,  qui  donnent  des  résultats  sensiblement  identiques,  et  ramenées  à  la  pression 
normale  760"";  pendant  les  observations,  la  pression  moyenne  fut  563"". 

»  Le  maximum  enregistré  par  l'actinographe  fut  i<^''',77  à  10'',  la  masse  atmosphé- 
rique traversée  étant  1,02. 

»  Le  relevé  de  la  courbe  a  donné  : 

Pour  des  masses 1.0  1 ,5  2,0 

Des  intensités  égales  à l'^'-'.Si  i':»i,54  i'^'",34 

»   Les  valeurs  correspondantes  de  p  étaient  0,724  et  0,763. 

))   La  constante  solaire  Q  était  respectivement  :  2'^"', 99  et  3'^''',i. 

»  La  température  moyenne  était  H- 3°, o;  l'état  hygrométrique  moyen,  o,3o,  et  la 
tension  de  vapeur,  4"°',o. 

»  Une  seconde  courbe  fut  obtenue  au  Brévent  par  M.  Hansky  le  25  septembre.  Une 
partie  de  la  courbe,  assez  régulière  pour  être  calculée,  fut  obtenue  de  7''  à  gi'iS".  La 


II)    Y  ^rz -^= >  dans  laquelle  y  est  l'intensité,  x  la  masse  traversée,  (^  la  constante 

(  I  4-  xY 

solaire  eV  p  un  coefficient  lié  à  l'absorption. 


(  019  ) 

pression  était  Std""";  la  température,  -|- 7»,7  ;  l'élal  hygromt'triijiie,  o,38,  et  la  tension 
de  vapeur,  3""",  o. 

»  Entre  les  cirrus  répandus  sur  divers  points,  le  ciel  était  d"un  bleu  pur,  et  la  po- 
larisation variait  de  o,5o  à  0,57. 

»  Le  ravonnement  solaire  était  assez  fort;  les  observations  discontinues  donnèrent 
i<^»',6  à  midi  et  atteignirent  i''''',65  à  4'' S™. 

»  L'actinographe  enregistra,  à  i2''io",  un  maximum  de  i'^"',8i. 

»  Les  intensités  et  les  masses  correspondantes  ont  été  repérées  sur  la  courbe;  elles 
ont  été  : 

Cal  Cal  Cal  Cal 

Intensités r  ,81  1,61  1,41  1  ,3^ 

Masses i,5  '>.,o  2,5  3,o 

»   On  en  a  déduit,  pour  les  valeurs  correspondantes  de/j, 

0,64  0,63  0,64 

et,  pour  les  valeurs  de  Q, 

3<:»',26  3'»',  23  3c»',  26 

»  Le  2  septembre,  une  courbe  fut  relevée  aux  Grands-Mulets  par  M.  Hansky  ;  cette 
station  est  moins  favorable  que  le  Brévent,  en  raison  des  obstacles  que  présentent  les 
liants  sommets  qui  l'entourent,  et  de  la  poussière  de  neige  qu'en  détache  le  vent,  et 
qui,  en  suspension  dans  l'atmosphère,  diffuse  une  partie  de  l'énergie  calorifique  de  la 
radiation  solaire.  De  7''3o"'  à  1 1"",  la  courbe  enregistrée  fut  bonne. 

»   Les  observations  directes  donnèrent,  à  ro"",  un  maximum  de  i'"-»',6i. 

»  Le  maximum  relevé  sur  la  courbe  de  l'actinographe  fut  )'■'', 82  à  11'',  la  masse 
atmosphérique  correspondante  étant  0,92. 

Masses  traversées. .  .         1,0  1,5  2,0  a, 5 

Intensités i<:»',77  i'-»',.'ï4  i«»',36  |C"',23 

Valeur  de/? 0,619  0,687  0,649 

Constante  solaire. .  .  2'^'", 72  2*^"', 90  2'^''', 78 

»  La  pression  fut  523""", 8;  la  température,  -h 4°, 7;  l'état  hygrométrique,  o,36; 
la  tension  de  vapeur,  2°'"', 6,  et  la  polarisation,  o,3o. 

>)  La  présence  de  cirrus  et  de  nébulosités  passant  de  temps  en  temps  sur  le  disque 
solaire,  ainsi  que  la  poussière  très  fine  de  neige  chassée  par  un  vent  assez  fort,  pro- 
duisaient une  diffusion  qui  rend  compte  de  la  faiblesse  relative  des  nombres  obtenus. 

»   Le  ciel  se  couvrit  ensuite;  la  pluie,  puis  la  neige  commencèrent  à  tomber. 

Obser^'ations  au  sommet  du  mont  Blanc. 

»  Le  28  septembre,  M.  Hansky  monta  au  sommet  du  mont  Blanc  et  put  observer,  à 
l'observatoire  de  M.  Janssen,  deux  courbes,  l'une  pour  toute  la  journée  du  29,  l'autre 
pour  la  matinée  seulement  du  3o  septembre. 

»  Le  28  le  ciel  était  très  beau;  il  devint  d'un  bleu  un  peu  paie  le  29,  et  le  3o  les 
cirrus  apparurent,  puis  couvrirent  le  ciel;  à  partir  de  midi,  le  ciel  était  coraplèle- 
C.  R.,  1897,  a-  Semefttre.  (T.  CX.W,  N^  23.)  122 


(    92"    ) 

ment  couvert,  puis  la  neige  sur  les  sommets,  et  la  pluie  dans  la  vallée,  tombèrent  sans 
interruption.  Quoique  pendant  la  journée  du  29  la  tension  de  vapeur  ne  fût  que  o""°»,5, 
la  point  de  rosée  étant  à  — 2^°,  les  cirrus  très  fins  répandus  dans  l'atmosphère  au- 
dessus  du  sommet  abaissaient  le  degré  de  polarisation  à  o,5o;  l'intensité  de  la  radia- 
lion  fut  supérieure  à  ce  qu'elle  était  aux  autres  stations,  où  le  ciel  fut  cependant  plus 
pur  et  plus  favorable. 

»  Le  29  septembre,  les  observations  directes  donnèrent  i'^»',68  à  ii*"  et  i'-''',67  à 
i''2o";  le  maximum  relevé  à  l'actinographe  fut  i''''',89  à  ii''5o". 

»  Le  3o  septembre,  les  observations  donnèrent  un  maximum  de  i^^^'jGS  à  ii*",  et  le 
maximum  relevé  à  l'actinographe  fut  i'^''',9  à  10'' So".  Le  ciel  se  couvrit  complètement 
à  partir  de  1 1''. 

«  La  dépression  de  midi,  observée  à  Montpellier  par  M.  Crova,  et  à  Kieff  par 
M.  Savéliefl",  ne  se  manifesta  pas  au  sommet,  le  3o,  du  moins  jusqu'à  ii*";  mais,  le 
29  septembre,  elle  se  produisit  sur  une  échelle  assez  étendue,  faible  de  lo*"  à  11'',  puis 
très  accentuée  de  midi  à  4''3o™;  puis  la  courbe  se  releva  et  devint  très  régulière.  Il 
est  probable  que,  la  vallée  et  les  versants  des  montagnes  ayant  été  saturés  d'eau  par 
des  pluies  persistantes,  les  rayons  solaires,  lorsqu'ils  plongèrent  dans  la  vallée  bien 
après  le  lever  du  Soleil,  ont  donné  lieu  à  une  migration  de  vapeur  qui  s'est  précipitée 
en  poussière  solide  très  fine,  avec  un  retard  assez  grand,  en  raison  de  la  hauteur 
qu'elle  a  dû  atteindre  pour  s'interposer  entre  le  Soleil  et  le  sommet  du  mont  Blanc; 
des  recherches  ultérieures  pourront  permettre  d'élucider  cette  question. 

»  Le  29  septembre,  la  pression  était  426""', 5  le  matin  ;  elle  diminua  jusqu'au  soir  : 
elle  était  alors  /i25™'fl,o;  il  en  fut  de  même  de  la  polarisation  qui,  égale  à  0,67  le  matin, 
n'était  plus  à  2''  que  0,42- 

»  La  température  moyenne  fut  de  — 6°, 5  dans  la  journée;  elle  descendit  à  — 17° 
pendant  la  nuit. 

Belei'éx  de  la  courbe  des  intensités  en  fonction  des  niasses  {courbe  du  matin). 

Masses..         1,0  i,5  2,0  2,5  3,o  ^jO  5,o  6,0  7,0 

Calories.      iCai,8i      iCa',61      i'^'",49     \'"'\[^o     iC.-'i,32      i'''",i7     iC»i,o6     o''»',97     o':''',89 

»  Les  valeurs  de />  ont  varié  entre  o,4o  et  0,68;  celles  de  la  constante  solaire  Q 
entre  2C=',3  et3c^'i,3. 

»  La  partie  calculable  de  la  courbe  de  l'après-midi  a  donné  des  valeurs  plus  élevées  ; 
Q  a  varié  de  3C''',i  à  3f''',9;  valeur  moyenne,  3''"',4- 

))  Le  3o  septembre,  la  pression  diminuait  toujours;  elle  était  422™"',  5  à  8'',  la  tem- 
péiature  étant  — 10°, o  et  la  polarisation  0,47- 

>)   L'état  hygrométrique  était  0,47  et  la  tension  de  vapeur  o^^jg. 

Relevés  de  la  courbe  des  intensités  en  fonction  des  masses. 

Masses 1,2  i,4  1,6  1,8  2,0  2,2  2,4 

Calories...      \<^''\<^i         jC^i^Si  iC.-'i,72      •    if^^'.ÔS         iC-^Sô         tC^i^Sq         i'^^i,44 

»   Les  valeurs  de/>  ont  varié  entre  0,61  et  0,72  ;  celles  de  Q  entre  S*^"',!  et  3*^"', 4- 


(92  1     ) 

»  Ces  observations  mettent  en  évidence  les  difficultés  que  l'on  ren- 
contre lorsqu'on  ne  peut  opérer  par  un  ciel  complètement  pur  et  les 
erreurs  auxquelles  on  s'exposerait  en  calculant  un  nombre  nécessairement 
restreint  d'observations  isolées  ;  la  nécessité  de  l'enregistrement  s'impose 
donc. 

M  Puisque,  par  dés  circonstances  atmosphériques  peu  favorables,  il  a 
été  possible,  au  sommet  du  mont  Blanc,  d'atteindre  nettement  des  valeurs 
de  la  constante  solaire  égales  à  3^*',  4,  et  même  de  les  dépasser,  il  est  per- 
mis de  penser  que,  par  un  ciel  d'un  bleu  noir,  une  très  forte  valeur  de  la 
polarisation  et  de  très  basses  températures,  on  pourra  atteindre  et,  peut- 
être,  dépasser  4^*'. 

»)  M.  Savélieff,  à  Rieff,  avait  obtenu,  par  une  journée  magnifique  et  des 
froids  exceptionnellement  rigoureux,  3*^*', 4;  M.  Knut-Angstrom,  en  cal- 
culant une  série  par  une  formule  basée  sur  la  loi  de  l'absorption  exercée 
par  l'acide  carbonique,  avait  obtenu  un  nombre  également  élevé. 

»  On  voit  combien  est  considérable  l'influence  de  l'altitude;  en  obser- 
vant en  dehors  des  causes  de  troubles  et  d'absorptions  énergiques  princi- 
palement localisées  dans  les  parties  basses  de  l'atmosphère,  dans  ce  que 
l'un  de  nous  a  appelé  la  vase  atmosphérique,  il  sera  possible  de  se  faire  une 
idée  plus  nette  et  plus  précise  de  l'intensité  initiale  de  l'absorption  atmo- 
sphérique. 

»  Aux  limites  de  l'atmosphère,  la  proportion  des  radiations  les  plus 
absorbables  étant  un  maximum,  l'absorption  initiale  doit  atteindre  des 
valeurs  très  élevées. 

»  Qu'il  nous  soit  permis,  en  terminant,  de  présenter  nos  remercîments 
à  M.  Janssen  qui,  en  mettant  à  notre  disposition  son  observatoire  du  som- 
met du  mont  Blanc  et  sa  haute  expérience  des  observations  à  de  grandes 
altitudes,  nous  a  permis  d'entreprendre  ce  travail.  » 

M.  J.-H.  Fabue  fait  hommage  à  l'Académie,  par  l'entremise  de  M.  Emile 
Blanchard,  d'un  Volume  qu'il  vient  de  publier  sous  le  titre  >c  Souvenirs 
entomologiques  (5^  série).  Études  sur  l'instinct  et  les  mœurs  des  In- 
sectes ». 


(  !)^^  ) 

MÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

M.  le  général  Miciikl  Frolow  adresse,  de  Genève^  par  l'entremise  de 
M.  Hermile,  une  Note  «  Sur  l'égalitc  de  la  somme  des  angles  d'un  triangle 
rectihgne  à  deux  angles  droits    ». 

(Renvoi  à  la  Section  de  Géométrie.) 

M.  H.  ÏARRY  adresse  le  premier  fascicule  de  ses  «  Tables  météorolo- 
giques graphiques  »,  accompagnées  de  «  Tables  de  conversion  des  mesures 
étranerères  en  mesures  françaises  ». 


'9"- 


(Renvoi  à  la  Commission  précédemment  nommée, 
à  laquelle  M.  Mascartest  adjoint.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  un  Volume  portant  pour  titre  :  «  Les  manuscrits  de  Léonard 
de  Vinci;  de  l'Anatomie.  »  (Présenté  par  M.  de  Lacaze-Duthiers.  ) 

M.  H.  DE  Lacaze-Duthiers,  en  déposant  ce  Volume  sur  le  Bureau  au 
nom  de  M.  Malhias  DlwciI,  accompagne  cette  présentation  des  remarques 
suivantes  : 

«  Cet  Ouvrage  ui-foiio  est  publié  par  M.  Sabachnikoff  et  précédé  d'une 
introduction  par  M.  Mathias  Duval.  Ce  sont  les  dessins  anatomiques  de 
Léonard  de  Vinci,  aujourd'hui  conservés  à  la  bibliothèque  de  Windsor. 

»  On  ne  peut  en  feuilleter  les  pages  sans  éprouver  une  profonde  admi- 
ration pour  lies  études  anatomiques  dont  la  plupart  sont  si  complètes  et 
si  exactes  qu'elles  pourraient,  aujourd'hui  encore,  servir  à  l'enseignement, 
bien  qu'elles  datent  de  i5io,  c'est-à-dire  d'une  époque  où  les  médecins 
en  étaient  encore  à  l'AnaLomie  de  Galien,  rééditée  par  Mondini  di  Luzi. 
C'est  donc  uniquement  dans  ses  dissections  personnelles  que  Léonard,  ce 


(    92^    ) 

génie  universel,  précurseur  de  tant  de  Sciences  modernes,  a  puisé  ces  so- 
lides notions  aiialomiques.  Les  feuilles  publiées  dans  ce  Volume  étaient 
destinées  à  composer  un  Traité  didactique  d'Anatomie  et,  par  l'étude  des 
notes  manuscrites  qui  accompagnent  ces  dessins,  M.  Mathias  Duval  est 
arrivé  à  reconstituer  le  plan  de  l'Ouvrage  et  les  méthodes  d'exposition 
projetées  par  l'étonnant  anatomiste  du  xvi*  siècle.  » 


ASTROXOMIE.  —  Ohsen'ations  de  /a  planète  (^DL^  Char/ois  (1897,  nov.  23), 
faites  à  l'observatoire  de  Toulouse  (^écjualorial  Brunner  de  o"',25);  par 
M.  F.  RossARD,  présentées  par  M.  Lœwy. 

Planète  —  Étoile. 
F.toilcs 

Dates.  de 

1897.  compar. 

Novembre  27 087 BD  a 

29 467  BD  b 

»         3o 467BD  b 

Positions  des  étoiles  de  comparaison. 

.\sc.  droite      Réduction         Déclinaison  Réduction 

Dates.  moyenne  au  moyenne  au 

1897.       *  1897,0.  jour.  1897,0.  jour.  .\ut0ritc5. 

b        ui       S  *  s         '        •  • 

Nov.  27.     a     3.14.13,28     +3,19       -(-13.27.22,6       -1-23,6     Weisse,  206  H.  111. 

/  Weisse,   2o5  -+-  Rumker  (i85o)   1679 


Xonihrr 

Ascension 

de 

Grandeurs. 

droite. 

Déclinaison. 

comparaisons 

9.2 

ul       s 
-t-2.  I  I  ,93 

— 10.20,0 

18:20 

7.3 

-t-0. 41,94 

-H    2.34,2 

3:4 

7,3 

-0.     4,87 

-    4.43,0 

18:20 

/>     3.14. Il, o5     -1-0,19       -t-i3.   0.11,3       -t-23,5'     -H  Yarnall,  i43o-i- Paris  (1860)  3964 

(     -h  Glasgow  (1870)  768. 


29 

3o.     b     3.i4.ii,o5     -HD,2o       -Hi3.   0.11,3       -H23,5  Id. 


Positions  apparentes  de  la  planète. 


Temps 

Ascension 

Dates 

moyen 

droite 

Log.  fact. 

Déclinaison 

Log.  fact 

1897. 

de  Toulouse. 

apparente. 

parallaxe. 

apparente. 

parallaxe 

ov.  27 .  . 

h       m       s 
9  .  1 .5  .    3 

Il        m        s 

3. i6.3o,4o 

■i',237„ 

-l-i3. 17.26 

2 

0,662 

29. . . 

10.    5. là 

3. 14. 58, 18 

2,810,, 

-(-i3.   3.   9 

0 

o,65i 

3o.. 

.       12.49.12 

3. 14. 11,38 

T,.48 

-H  12. 55. 5 1 

8 

0,658 

9^4  ) 


ASTRONOMIE.  —  Application  de  la  méthode  des  moindres  carrés  à  la 
recherche  des  erreurs  systématiques.  Note  de  M.  Jean  Mascart,  pré- 
sentée par  M.  Lœwy. 

«  Dans  notre  précédente  Communication  ('),  nous  avons  vu,  en  pre- 
mière approximation,  quel  serait  l'ordre  de  grandeur  des  corrections  dues 
à  la  température  pour  les  déplacements  des  microscopes  par  rapport  au 
cercle  des  hauteurs  du  grand  instrument  méridien  de  l'Observatoire  de 
Paris.  Ces  corrections  sont  considérables;  elles  peuvent  varier  respecti- 
vement, dans  l'intervalle  de  ilf  considéré,  pour  chacun  des  six  micro- 
scopes, entre 

+3",8i         -Hio",63         H-8",38         -h8",94         -o"  ,fo         -6",o5 

et  ,      o  „ 

_2»_5,         _   ,",-,3         — 3",o3         — /',53         -t-o",oo         -Hi",o7 

déterminant  des  intervalles  presque  aussi  grands  que  les  écarts  maxima, 
eux-mêmes,  signalés  pour  chaque  microscope. 

»  Or  la  méthode  employée  ne  réduisait  ces  écarts  que  d'un  tiers,  ou 
même  un  quart  de  leur  valeur. 

>)  Il  est  donc  surprenant,  cette  fois,  que  les  corrections  apportées  par 
la  méthode  des  moindres  carrés  ne  soient  pas  plus  satisfaisantes  bien  que 
l'influence  de  la  température,  prépondérante  au  premier  abord,  soit  abso- 
lument indiscutable.  L'on  conçoit  cependant  que  cette  correction  soit 
imparfaite  et  insuffisante  :  la  température  0,  mesurée  aux  environs  du 
cercle,  ne  saurait  correspondre  exactement  à  celle  du  cercle,  non  plus  qu'à 
la  température  irrégulièrement  distribuée  dans  l'intérieur  du  pilier;  enfin, 
les  déformations  mêmes  du  pilier  et  les  déplacements  des  microscopes  ne 
dépendent  pas  uniquement  de  la  température  au  moment  de  l'observation, 
mais  sont  l'objet  de  variations  lentes,  en  retard  avec  les  changements  de 
température.  Ces  raisons  interviendraient,  sans  doute,  s'il  s'agissait  d'une 
correction  numérique  rigoureuse,  uniquement  fonction  de  la  température, 
mais  elles  sont  encore  insuftisantes,  pour  l'instant,  à  expliquer  les  varia- 
tions observées. 


(')   Comptes  rendus,  29  novembre  1897. 


(  925  ) 

»  Dans  ces  conditions,  on  peut  se  demanfler  si  l'application  de  la  mé- 
thode des  moindres  carrés  est  léj^itime,  même  si  les  écarts  ne  suivent  pas  la 
loi  de  probabilité  des  erreurs  accidentelles,  ce  qui  s'est  présenté  dans  nos 
équations,  sans  que  nous  puissions  d'ailleurs  insister,  ici,  sur  les  détails 
numériques;  or  cette  loi,  en  principe,  suppose  que  les  erreurs  accidentelles 
peuvent  être  attribuées  à  des  causes  constantes,  en  grand  nombre.  Il  n'en 
est  rien  ici  puisque  les  autres  causes  (même  les  erreurs  personnelles  d'ob- 
servation) sont  essentiellement  variables  et  en  nombre  limité.  D'ailleurs, 
pourquoi  prendre  celte  loi  pour  critérium  unique? 

»  Il  existe,  en  vérité,  dans  la  méthode  des  moindres  carrés,  plusieurs 
criteria  indépendants  (jui,  tous,  devraient  être  suffisamment  vérifiés.  Il 
est  logique,  par  exemple,  que  l'erreur  probable  sur  une  constante  soit 
inférieure  à  cette  constante  même;  on  peut  demander  aussi  que  les  écarts 
soient  à  peu  près  indifféremment  positifs  ou  négatifs — 

»  En  fait,  et  c'est  là  le  point  important,  la  méthode  des  moindres  carrés, 
d'un  usage  commode,  n'est  pas  homogène,  en  quelque  sorte,  dans  l'appli- 
cation que  nous  avions  en  vue;  on  pourrait  changer  les  résultats  en  modi- 
fiant l'origine  des  températures,  partir  des  valeurs  trouvées  une  première 
fois  et  l'appliquer  à  nouveau  sans,  pour  cela,  augmenter  en  rien  la  préci- 
sion. Pour  ce  qui  nous  concerne,  cette  méthode  est  toujours  logique  et, 
dans  le  cas  présent,  sans  indiquer  les  valeurs  absolues  des  constantes 
cherchées,  elle  indique  cependant  leur  ordre  de  grandeur  et  permet,  en 
même  temps,  d'affirmer  la  présence  d'erreurs  systématiques  dont  l'in- 
fluence, a  priori,  ne  semblait  pas  devoir  être  aussi  considérable. 

»  A  l'Observatoire  de  Paris,  la  détermination  du  nadir  est  des  plus  ma- 
laisées; quelques  difficultés,  et  non  des  moins  importantes,  proviennent 
de  l'instabilité  instrumentale  inhérente  aux  multiples  trépidations  du  sol; 
d'autres  sont  purement  instrumentales  :  ainsi  l'oculaire  du  grand  cercle 
méridien  a  un  faible  grossissement;  il  en  résulte  une  ambiguïté  assez  grande 
sur  la  mise  au  fover.  Cette  détermination  doit  être  fréquemment  répétée  et 
l'on  modifie  ainsi  constamment  les  conditions  de  l'observation,  d'une  façon 
variable,  tandis  que  la  moindre  erreur  sur  la  mise  au  foyer  a  une  influence 
considérable  sur  les  erreurs  de  lectures  nadirales.  D'ailleurs,  l'on  s'efforce 
sans  cesse  de  remédier  à  ces  inconvénients,  d'employer  un  oculaire  na- 
diral  plus  approprié  et  mieux  étudié, de  substituer  un  bain  de  mercure  plein 
à  la  couche  mince  précédemment  utilisée  pour  amortir  les  trépidations. 

»  L'attention  s'est  encore  portée  sur  le  mode  d'encastrement  des  micro- 
scopes dans  le  pilier,  car  tous  n'y  sont  pas  rattachés  de  la  même  façon;  en 


(  926  ) 

lin  mot,  toutes  les  causes  d'erreur  font  l'objet  de  recherches  et  de  perfec- 
tionnements incessants,  que  les  difficultés  budgétaires  seules  empêchent 
souvent  d'être  plus  rapides. 

)>  Certes,  avec  tant  d'équations,  nous  pouvions  mieux  expliquer  les  sin- 
gularités en  augmentant  le  nombre  des  paramètres;  le  procédé  eût  été  illu- 
soire et  la  signification  de  nos  paramètres  cessait,  de  ce  fait,  pour  devenir 
purement  empirique  et  conventionnelle.  Si  donc  les  résultats  que  nous  in- 
diquons n'ont  pas  de  valeur  numérique  absolue,  nous  espérons,  cependant, 
que  c'est  un  premier  pas  dans  une  recherche  difficile  et  complexe  que  nous 
désirons  poursuivre.   « 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l' approximation  des  fonctions  de  grands 
nombres.  Note  de  M.  Madrice  Hamy,  présentée  par  M.  Lœwv. 

«  Mes  recherches  sur  le  développement  approché  de  la  fonction  pertur- 
batrice (  '  )  m'ont  amené  à  étudier  la  valeur  asymptotique  de  certaines  inté- 
grales définies  qui  renferment  un  facteur  élevé  à  une  haute  puissance.  Je 
me  propose,  dans  la  présente  Communication,  de  résumer  mes  résultats  qui 
complètent  ceux  de  M.  Darboux  et  de  M.  Flamme  sur  le  même  sujet  (^). 

)i  Je  ferai  usage,  dans  ce  qui  va  suivre,  de  quelques  locutions  destinées 
à  abréger  le  langage. 

»  Considérons  un  contour  C  tracé  dans  le  plan  de  la  variable  complexe  ; 
et  un  point  z  ^=  a.  Supposons  que  les  extrémités  de  C  soient  à  une  distance 
de  l'origine  supérieure  à  \a\  et  que  la  droite  joignant  l'origine  au  pointa 
rencontre  le  contour  en  un  point  et  un  seul.  Nous  dirons  alors  que  le 
contour  C  est  de  première  espace  par  rapport  au  point  a. 

))  Le  chemin  C  sera  dit  de  seconde  espèce  par  rapport  au  point  a,  si  tous 
ses  points  sont  à  une  distance  de  l'origine  supérieure  à  |  a  |. 

>)  Nous  appellerons  contour  de  troisième  espèce,  par  rapport  au  point  a, 
un  chemin  dont  le  point  a  est  l'une  des  extrémités  et  dont  tous  les  autres 
points  sont  à  une  distance  de  l'origine  supérieure  à  |  a  |. 

»   L'intégrnle 

1  =//■(-)  3^ 


(')  IIamy,  Bulletin  astronomique,  1893.  —  Journal  de  Mathématiques  pures  et 
appliquées,  1894  et  1896. 

(-)  Darboux,  Journal  de  Mathématiques  pures  et  appliquées.  18-8.  —  Pi.AMiir, 
Thèse  de  doctorat,  Paris,  (iauthier-Villars;  1887. 


(  92?  ) 
«lans  laquelle  n  désigne  un  grand  nombre  positif,  entier  on  fractionnaire, 
offre  une  importance  spéciale  parce  que  l'on  peut  ramener  à  cette  forme 
toutes  les  intégrales  qui  renferment  un  facteur  élevé  à  une  haute  puis- 
sance. Voici  les  théorèmes  qui  la  concernent  : 

»  1°  L'intégrale  I  est  prise  le  long  d'un  contour  de  seconde  espèce  par 
rapport  à  z~a.  —  Le  produitn^rt"!  tend  vers  zéro,  lorsque  n  croît  indéfuii- 
ment,  q  désignant  un  nombre  fixe  aussi  grand  que  l'on  veut  ou,  plus  géné- 
ralement, une  quantité  telle  que  le  produit  ?— 2»^  tende  vers  zéro  lorsque 

n  croît  indéfiniment. 

»  2°  L'intégrale  I  est  prise  le  long  d'un  contour  de  troisième  espèce  par  rap- 
port à  un  point  a.  -  T,a  valeur  asymptotique  de  lest  intimement  liée  à  la  na- 
ture du  développement  de  f{z)  dans  le  voisinage  de  a.  Nous  examinerons 
le  cas  oïl  ce  développement  est  de  la  forme 

dans  lequel  i^{z  )  désigne  une  fonction  analytique  finie  dans  le  domaine  du 
point  a\  les  /des  entiers  positifs  ou  nuls,  les  a  des  exposants  entiers  ou 
fractionnaires  xérifiant  les  inégalités  —  i  <  x,  <  x.  <. .  .<  a,,  <  a;  les  A 
des  constantes  choisies  de  façon  que  l'on  doive  partir  du  point  a,  sur  le 

contour,  avec  l'argument  de  -  —  i  le  plus  petit  en  valeur  absolue. 

»   Posons 

et 

I  =  A,  B, -t- A.  B.  + . . .  +  A,,  B;,  4- Ra- 


,«  /la+i 


»   On  démontre  que  le  produit  j^„~jr^^  ^a  ne  dépasse  pas  une  certaine  li- 
mite lorsque  n  croit  indéfiniment;  d'autre  part,  pour  n  très  grand,  B^  est 


(')  On  peut  développer  B/,  suivant  les  puissances  descendantes  de  n  en  partant  de 
l'expression 

V{n+p)~  v/2TTC'-"«"  "''    '-U-^  -^^V^   <r&p{p-^)]-^.--\, 

qui  jouit  de  la  propriété  de  pouvoir  être  dilTérenliée  terme  à  ternie  par  rapporta  p. 
C.  li.,  i»i|7,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N"  23.)  '23 


(  928  ) 
de  l'ordre  de  —  -°^'V^-  H  s'ensuit  que  I  est  décomposé  en  un  nombre  fini 
de  termes  tels  que  le  rapport  d'un  terme  au  précédent  tend  vers  zéro  avec 
-•  En  prenant  comme  valeur  approchée  de  I  un  certain  nombre  de  ces 

termes,  on  commet  une  erreur  de  l'ordre  du  premier  terme  négligé  et  cette 
valeur  approchée  tend  asymptotiquement  vers  I  quand  n  croît  sans  limite. 

»  3°  Le  contour  C  est  de  première  espèce  par  rapport  à  un  point  singulier  a 
de  f(^z).  —  J'ai  déjà  énoncé  le  théorème  qui  correspond  à  ce  cas  dans  un 
Mémoire  concernant  le  développement  approché  de  la  fonction  perturba- 
trice ('),  théorème  qui  fournit  la  valeur  asymplotique  de  I,  que  n  soit  entier 
ou  fractionnaire,  lorsque  le  point  singulier  o  est  d'une  nature  analogue  à 
celui  que  nous  avons  considéré  à  propos  du  développement  (t). 

»  De  cette  proposition  découlent  les  résultats  obtenus  avant  moi  par 
M.  Darboux  et  M.  Flamme,  et  ceux  auxquels  M.  Ferraud  est  arrivé  récem- 
ment, sur  le  même  sujet,  dans  sa  Thèse,  en  supposant  n  entier. 

»   Les  coefficients  des  puissances  de  -,  dans  les  développements  asym- 

ptotiques  fournis  par  les  théorèmes  qui  précèdent,  sont  des  polynômes 
en  Log/z.  Lorsque  les  /•  sont  négatifs,  ces  coefficients  deviennent  des  séries 

semi-convergentes  procédant  suivant  les  puissances  <^e  jj-^- 

»  Ces  théorèmes  donnent  lieu  à  des  applications  extrêmement  nom- 
breuses. Je  me  contenterai  li'en  citer  une  qui  est  relative  à  l'évaluation 

approchée  de  l'intégrale  J  =  /  f{"-)  ?"(^)  (^^• 

»  M.  Darboux,  étendant  un  résultat  dû  à  Laplace,  a  obtenu  la  valeur 
approchée  de  cette  intégrale  dans  les  conditions  suivantes  :  i°  on  peut  faire 
passer  le  contour  d'intégration  par  une  racine  s  =  a  de  <s^'{z)  ne  coïncidant 
pas  avec  une  des  extrémités  de  ce  contour  et  dans  le  voisinage  de  laquelle 
/■(s)  et  9(^-;sont  holomorphes  ;  2°  |(p(-)l  prend  sa  plus  grande  valeur 
pour  s  =  fl  le  long  du  nouveau  contour. 

»  Le  théorème  énoncé  ci-dessus,  dans  le  cas  oii  le  contour  de  l'intégrale  I 
est  de  troisième  espèce,  m'a  conduit  à  la  valeur  asymptotique  de  J  lorsque, 
la  racine  z  =  a  coïncidant  avec  une  extrémité  du  chemin  d'intégration,  les 
autres  conditions  posées  par  M.  Darboux  sont  remplies. 

»  En  écrivant  ç,  cp",  ...  a  la  place  de  9(a),  ç'^^)»  •••;/,/',.••.  à  la 


(')  Journal  de  âJalhéniatiques pures  et  appliquées,  p.  39^  à  402;  1894. 


(  9^9 
place  àef(a),  f'(a),  . . .,  on  a 


J 


^■\\/ls/^{*~p{f&-A^j{  U...]. 


»   Le  rapport  d'un  terme  au  précédent  contient  en  facteur  -=  tandis  que 

dans  rhypothèse  de  M.  Darboux  ce  rapport  contient  -  en  facteur. 

»  J'ai  supposé,  dans  tout  ce  qui  précède,  que  n  entre  seulennieut  en  expo- 
sant sous  les  signes   /  .  Les  ihéorèmes  restent  applicables  lorsque  ce  grand 

nombre  fait  partie  plus  intime  des  fonctions  composant  les  éléments  dilïé- 
rentiels,  sous  certaines  conditions  sur  lesquelles  je  ne  puis  insister  ici. 
Cette  remarque  m'a  fHé  très  utile  dans  m?s  recherches  sur  le  développe- 
ment apj)roché  de  la  fonction  pertiirbalrice.  » 

GÉOMÉTRIE.        Sur  les  réseaux  O  associés. 
Note  de  M.  C.  (juiciiAitu,  présentée  par  AL  Darboux. 

«  Les  réseaux  O  décrits  par  les  points 

A(.r,.a;j,  ...,x„),         B{y,.y^.  •■  'Xp) 
sont  dits  associés  si,  après  avoir  posé 

dx'^  ^-  dvl  -:-...  -f-  dxl  —  A-  du"  -\-  B* rfc'- , 

dy^  -i-  dy-,  -i- . . .  -H  dy'-^  ~  A.]  du'-  ^-  B^  dv'-, 
on  a 

(i)  A.^AL.         B, -- BV, 

U  et  V  étant  respectivement  fonctions  de  u  seul  et  de  c  seul.  Il  en  résulte 
que  les  équations  aux  dérivées  partielles  auxquelles  satisfont  les  coordon- 
nées des  deux  réseaux  sont  les  mêmes;  et  inversement,  deux  réseaux  O 
qui  ont  la  même  équation  aux  dérivées  partielles  sont  associés.  On  en 
déduit  le  résultat  suivant  : 

»  Si  deux  réseaux  (A)  e^  (B)  sont  associés,  tout  réseau  parallèle  à  i^X)  est 
associé  à  un  réseau  parallèle  à  (B). 

»   Il  est  évident  que  le  point  C(ir,,  a:^ a;„,  j,,    .  ,  j^)  de  l'espace  à 

n-\-p  dimensions  décrit  aussi  un  réseau   O.  En  particulier   si  n  =  3,  le 


(  93o  ) 
réseau  A  sera  à  la  fois  O  el  (p -h  i)0.  On  voit  comment  le  problème  posé 
se  rattache  au  problème  de  Ribaucour.  En  particulier  : 

))   Tout  réseau  O  et  "iO  est  associé  à  un  réseau  plan,  et  inversement. 
»   Cherchons  d'abord  les  réseaux  plans  qui  sont  associés  à  des  réseaux 
plans.  Soient 

A=  du''  +  B-  dv-         et         A-  U"  du-  -)-  B-  V-  dv- 

les  ds-  des  deux  réseaux,  cp  l'angle  d'une  tangente  au  premier  réseau  avec 
une  direction  fixe,  >];  l'angle  analogue  pour  le  second  réseau.  On  sait  que 

l'on  aura 

d<f  I   (^A  Ja  I   dH 

du  B   dv  di'        A  du 


donc 

(3) 


du~     'BXdi'^^^^'  dv~  AV  du'^'^^  '>' 

di>   _  U  d'? 
du         V  du 

à±  _Y^à^ 
àv  ^  1}  dv' 


t)'6 
»  En  égalant  les  deux  valeurs  de  , — 5-  on  trouve 

°  du  dv 

^•^J  du'dv  I  U^         V^J  ^  \'  du         U'  dv  ~  "• 

»  En  faisant,  ce  qui  est  permis  quand  U  ou  Y  ne  sont  pas  constants, 


l'équation  (3)  devient  l'équation  E  f  —  ->  —  -  j  =  o. 

«  Cherchons  maintenant  les  réseaux  de  l'espace  associés  à  un  réseau 
plan.  Le  réseau  sphérique  parallèle  sera  associé  à  un  réseau  plan.  Soit  alors 

ds-  --=  A-  U-  du-  +  B^  V-  dv"" 

le  ds-  d'un  réseau  sphérique.  En  écrivant  que  la  courbure  totale  est  égale 
à  un  et  en  tenant  compte  des  formules  (2),  on  trouve 

.,x  Z^fj Ll    ^     X!^   _    :^^  AR_ 

W^  dudvliy^        V^J    ■    \'  du        u^  dv  '^  ■ 


(  93'   ) 
»   On  voit  que  l'on  peut  remplacer  U  et  V  par  U,  et  V,  si 

donc  : 

»  Si  un  réseau  plan  csl  associé  à  un  réseau  sphérique,  il  est  associé  à  une 

infinité  d' autres. 

»  Inversement  : 

»   Deux  réseaux  sphériques  associés  sont  associés  à  un  réseau  plan. 

»  En  elfet,  soient  A(a,  p,  y)  et  A'(x',  p'.  y')  deux  réseaux  sphériques 
associés;  les  six  quantités  a,  p,  y,  x,  f>'.  y'  satisfont  à  la  même  équation  de 

Laplace,  et  l'on  a 

a-  ^-  [i-  -+-  y'  -  ot'-  -  P'=  —  y'^  =  o. 

La  congruence  des  normales  à  A  est  donc  aussi  3  O  ;  donc  A  est  O  et  3  O  et, 
par  suite,  associé  à  un  réseau  plan. 

»  Ces  réseaux  interviennent  dans  la  question  suivante:  Trouver  deux 
sur/aces,  dont  les  lignes  de  courbure  se  correspondent,  et  telles  que  les  rayons 
de  courbure  correspondants  soient  égaux. 

»  Les  rayons  de  courbure  H,  et  R.,  d'une  surface  sont  liés  aux  coeifi- 
cienls  a,  b  du  ds^  de  la  reprcscntalioa  sphérique  par  les  formules 

()M,         <)a     „  p    V 

Ou  ôu^ 

Si  donc  les  rayons  de  courbure  des  deux  surfaces  sont  les  mêmes,  leurs 
représentations  sphériques  sont  associées. 

»   Donc  : 

»  Si  deux  réseaux  O  se  correspondent  de  telle  sorte  que  les  rayons  de  cour- 
bure correspondants  soient  les  mêmes,  ces  réseaux  sont  aussi  à  O.  Inversement, 
à  tout  réstau  O  et  30  on  peut  faire  correspondre  une  infinité  de  réseaux  ana- 
logues ayant  les  mêmes  rayons  de  courbure. 

»  Je  montrerai,  dans  une  prochaine  Note,  la  liaison  qui  existe  entre  ces 
réseaux  O,  30  et  les  congruences  C,c.  » 


GÉOMÉTRIE.  —  Sur  les  focales  pluies  d'une  courbe  plane  à  un  ou  plusieurs  axes 
de  symétrie.  Noie  île  M.  P. -II.  Sciiolite,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  Représentons  par  V  et  H  le  plan  vertical  et  le  plan  horizontal  de  la 
Géométrie  descriptive,  par  (OX,  OY)  en  V  et  (OX,,  OY.)  en  H  deux  sys- 


(  9'^2  ) 
tèmes  de  coordonnées  rectangulaires  dont  l'origine  commune  O  est  un 
point  de  la  ligne  de  terre  OX  =  OX,.  Soït/(.v,y-)  =  o  l'équation  d'une 
courbe  donnée  en  V  dont  la  ligne  de  terre  est  axe  de  symétrie.  Représen- 
tons par  PQ  la  normale  en  un  point  quelconque  P  de  cette  courbe  C  et 
déterminons  en  H,  sur  la  normale  en  Q  à  la  ligne  de  terre,  de  part  et 
d'autre  un  point  P,,  de  manière  qu'on  ait  PQ-  -i-  QP^  =  r'',  rétant  donnée. 
Alors  P,  est  le  centre  d'une  sphère  h  rayon  r,  bitangenle  à  C.  Si  P  parcourt 
la  courbe  C,  le  point  P,  décrit  en  H  une  courbe  /,(-x,,y',)  =  o,  doul  la 
ligne  de  terre  est  axe  de  symétrie,  formant  un  lieu  de  centres  de  sphères 
à  ravon  r  bitangeutes  à  C.  Et  évidemment  le  rapport  entre  la  nouvelle 
courbe  C,  et  la  courbe  originale  C  est  réciproque. 

«  En  posant  QP,  --  —  i.PQ,  on  trouve  r=  o.  Dans  ce  cas  spécial,  les 
courbes  /(x,  y-)  =  o  et  Ji(x,,y-J  —  o  sont  des  courbes  focales  l'une  de 
l'autre.  On  passe  de  l'une  à  l'autre  à  l'aine  de  la  transformation  réversible 

.r,  -^^  .r  ---  yy' ,         y,  —  iysji  -+-y"', 

où,  comme  d'ordinaire,  y'  désigne  la  dérivée  de  y. 

»  Ainsi,  dans  le  cas  d'une  courbe  quelconque  en  V  dont  la  ligne  de  terre 
est  axe  de  symétrie,  on  trouve  une  focale  plane  en  H  par  les  trois  opéra- 
tions consécutives  suivantes  : 

»  1°  Mettre  debout  les  normales  do  la  courbe  donnée  en  les  faisant 
tourner  autour  de  leurs  pieds  dans  l'axe  jusqu'à  la  position  perpendicu- 
laire à  l'axe; 

»  2°  Multiplier  par  y  —  i  les  ordonnées  du  lieu  des  extrémités  des  nor- 
males érigées; 

»  3°  Tourner  la  nouvelle  courbe  en  entier  d'un  angle  de  go°  autour  de 
l'axe,  de  manière  à  la  transporter  en  H. 

»  On  applique  sans  peine  les  trois  opérations  indiquées  à  l'exemple 
classique  des  deux  courbes  focales  réelles  du  faisceau  tangentiel  de  qua- 
driques  confocales.  De  même  on  retrouve  les  résultats  connus  se  rapjjor- 
tant  aux  quartiques  bicirculaires  à  un  ou  à  deux  axes  de  symétrie  (spi- 
riques).  En  général,  pour  les  courbes  rationnelles,  la  difficulté  de  la 
recherche  se  réduit  à  l'élimination  d'un  paramètre  entre  deux  équations 
algébriques.  Par  exemple,  la  parabole  romi-cubique  "iay-^^.x^  fait 
trouver  <^{x\  +  J^)"  -i-  '2■ax^  {x'^  -H  <^y\)  +  ^^<i'y\  =  o,  une  quartiquedont 
l'origine  est  aussi  un  point  de  rebroussement  et  qui  touche  la  droite  à 
l'infini  de  son  plan  aux  points  cycliques. 

»  En  général,  une  courbe  plane  a  autant  de  focales  planes  qu'elle  pos- 
sède d'axes  de  symétrie.  Ainsi  l'astroïde  en  a  quatre  et,  en  général,  l'hypo- 


(  933  ) 

cvcloïfle  à  n  points  de  rebroussement  en  a  /?  ;  la  cvcloïde  en  a  un  nombre 
infini.  Seulement,  dans  le  cas  d'an  cercle,  il*  n'y  a  qu'une  focale  plane 
unique,  l'axe  du  cercle,  qui  se  trouve  dans  tous  les  plans  de  symétrie  de 
cette  courbe. 

»  A  l'aide  de  la  transformation  par  rayons  vecteurs  réciproques  on 
étend  les  résultats  que  nous  venons  d'indiquer  à  des  courbes  anallagma- 
tiques  planes  ou  sphériques,  suivant  que  le  centre  de  transformation  se 
trouve  dans  le  plan  V  de  la  courbe/(.î;,  ^-  )  =  o  ou  hors  de  ce  plan.  » 


ANALYSE   MATHÉMATIQUE.    —   Sur  l'existence  des  intégrales  dans  certains 
systèmes  différentiels.  Note  de  M.  Hiquier,  présentée  par  M.  Appell. 

((  Les  systèmes  orthonumes  passifs,  auxquels  j'ai  pu  ramener  les  systèmes 
différentiels  les  plus  généraux  ('),  ne  constituent,  comme  on  va  le  voir, 
qu'un  simple  cas  particulier  d'une  classe  de  systèmes  différentiels,  où  les 
développements  des  intégrales  répondant  à  des  conditions  initiales  don- 
nées d'avance  peuvent  encore  être  construits  a  priori,  mais  où  la  conver- 
gence de  ces  développements  cesse,  en  général,  d'être  certaine. 

»  Considérons  un  système  différentiel  résolu  par  rapport  à  certaines 
dérivées  qui  ne  figurent,  non  plus  que  leurs  propres  dérivées,  dans  aucun 
des  seconds  membres;  à  chacune  des  variables  iudc|)eudantes  ou  fonctions 
inconnues  qui  s'y  trouvent  engagées  faisons  correspondre /j  entiers  posi- 
tifs, nuls  ou  négatifs,  que  nous  nommerons  respectivement  cote  première, 
cote  seconde,  .  .  .  ,  cote  p'""^  de  cette  quantité,  les  entiers  dont  il  s'agit 
étant  assujettis  à  la  seule  restriction  que  la  cote  première  de  toute  variable 
indéj)cudante  soit  positive  et  au  moins  égale  à  i;  considérant  enfin  une 
dérivée  quelconque  de  l'une  des  fonctions  inconnues,  nommons  cote  q'""" 
((7  =  1,2,...,/))  de  la  dérivée  en  question  l'entier  obtenu  en  ajoutant  à  la 
cote  7"^^'"^  de  la  fonction  inconnue  les  cotes  q'*'"'^^  de  toutes  les  variables  de 
différentiation,  distinctes  ou  non.  Cela  posé,  nous  dirons  que  le  système 
diflérentiel  donné  est  orthoïque,  si,  moyennant  un  choix  convenable  du 
nombre /j  et  des  cotes  attribuées  aux  variables  et  aux  inconnues,  chacune 
des  équations  dont  il  se  compose  satisfait  à  la  double  condition  suivante  : 
en  désignant  parC|,c,.  .  ,  r^  les  cotes  du  premier  membre,  parc, ,c'^,  ..  , 
c    celles  d'une  dérivée  qui  figure  effectivement  dans  le  second,  et  par  a\. 


(')  Recueil  des  Savants  étrangers,  Tome  WXII,  n°  3. 


(  934  ) 
cl,  ...,c    celles  d'une  fonction   inconnue  qui  y  figure  aus?i  effectivement, 
i"  les  différences  c,  —  c'  ,  c,  —  c!,.   . .    .  c,  ~  c ,  ne  sont  pas  toutes  nulles, 
et  la  première  d'entre  elles  qui  ne  s'évanouit  pas  est  positive;   2°  la  même 
chose  a  lieu  pour  les  différences  c,  —  r",  c,  -  c\.  .    .,  c  ,  —  c^^. 

1)  Si  l'on  suppose  la  cote  première  de  toutes  les  inconnues  égale  à  zéro, 
et  celle  de  toutes  les  variables  indépendantes  égale  à  i,  la  cote  première 
d'une  dérivée  quelconque  devient  égale  à  son  ordre,  et  l'on  retombe  sur 
les  systèmes  orthonomes. 

»  Dans  un  système  orthoïque  quelconque,  les  couditions  de  passivité  se 
formulent  comme  dans  un  système  orthonome,  et,  en  les  supposant  satis- 
faites, on  peut,  sous  bénéfice  de  la  convergence  des  développements  des 
intégrales,  fixer  l'économie  des  conditions  initiales  qui  déterminent  com- 
plètement ces  dernières.  Comme  je  l'ai  dit  au  début  de  la  présente  Note, 
cette  convergence  est  en  général  incertaine,  et  les  raisonnements  qui 
m'ont  servi  à  l'établir,  dans  le  cas  des  systèmes  orthonomes,  tombent  en 
défaut,  si  quelques-uns  des  seconds  membres  sont  d'ordre  supérieur  aux 
premiers  membres  correspondants.  J'ai  pu  toutefois  démontrer  l'existence 
des  intégrales  dans  les  deux  cas  suivants  : 

»  I.  Une  fonction  de  variables  x,  y,  ...  en  nombre  quelconque  sera 
dite  quasi-exponentielle,  si  l'on  peut  assigner  quelque  système  (a:-o,7o.  •  •  ■  > 
de  valeurs  particulières  des  variables,  et  quelque  couple  M„,  a^  de  con- 
stantes positives,  tels  que,  pour  toute  valeur  positive  ou  nulle  de  l'entier  n, 
ses  diverses  dérivées  partielles  de  l'ordre  n  prennent,  en  (.a^o.Jo.  •  •  •)'  '^^s 
valeurs  de  modules  inférieurs  à  MoO,".  Une  pareille  fonction  ne  peut  man- 
quer d'être  indéfiniment  olotrope  et  jouit,  en  un  point  analytique  quel- 
conque {x^,y ),  d'une  propriété  toute  semblable  à  celle  que  la  défini- 
tion lui  assigne  en  (a7„,  Vo,  ■  •  ■  )• 

»  Cela  posé,  si,  dans  un  système  orthoïque  passif,  linéaire  par  rapport  à 
l'ensemble  des  inconnues  et  de  leurs  dérivées,  les  termes  indépendants  de  ces 
quantités  sont  tous  quasi-exponentiels,  et  que  les  autres  coefficients  se  réduisent 
tous  à  des  constantes,  les  intégrales  hypothétiques  répondant  à  des  conditions 
initiales  où  les  fonctions  arbitraires  sont  toutes  quasi-exponentielles  existent 
effectivement  et  sont  elles-mêmes  quasi-exponentielles. 

»  L'énoncé  précédent,  comme  j'ai  eu  soin  de  men  assurer  par  un 
exemple,  cesserait  d'être  exact  si  l'on  substituait,  aux  fonctions  quasi-expo- 
nentielles que  j'y  considère,  des  fonctions  indéfiniment  olotropes  d'es- 
pèce quelconque. 

»   II.  Considérons  un  système  où  se  trouvent  réalisées  à  la  fois  les  di- 


(  935  ) 

verses  conditions  suivantes  :  i°  le  système  est  résolu  par  rapport  à  cer- 
taines dérivées,  dont  l'ensemble,  comparé  à  celui  des  dérivées  figurant 
dans  les  seconds  membres,  n'offre  avec  lui  aucune  variable  de  différentia- 
lion  commune  (cette  première  hypothèse  entraîne  la  nature  orthoïque  du 
système);  2°  si  l'on  forme  un  premier  groupe  {x,  ...)  avec  l'ensemble 
des  A'ariables  de  différentiation  des  premiers  membres,  et  un  deuxième 
groupe  (:;,...)  avec  toutes  les  variables  restantes,  les  seconds  membres, 
supposés  linéaires  par  rapport  aux  inconnues  et  à  leurs  dérivées,  ont,  de 
plus,  la  forme  algébrique  entière  par  rapport  aux  variables  du  groupe 
{z,  .. .);  relativement  à  celles-ci,  les  termes  indépendants  des  inconnues 
et  de  leurs  dérivées  ont  des  degrés  quelconques,  et  le  coefficient  de  tout 
autre  terme  a  un  degré  au  plus  égal  à  l'ordre  du  terme  ;  3°  les  conditions  de 
passivité  du  système  sont  supposées  satisfait<'s.  —  Cela  étant,  les  intégrales 
hypothétiques,  répondant  à  des  conditions  initiales  où  les  fonctions  arbitraires 
ont  la  forme  algébrique  entière  par  rapport  aujc  variables  du  groupe  (z,  . . .), 
existent  effectivement  et  ont  elles-mêmes  cette  forme  par  rapport  aux  variables 
dont  il  s'agit  (  ').  » 


PHYSIQUE.  —  Vibrations  elliptiques  dans  les  fluides.  Note  de  M.  V.  Crëmieu, 

présentée  par  M.  Lippmann. 

«  Le  calcul  montre  que  deux  mouvements  vibratoires,  rectilignes,  de 
même  période,  rectangulaires,  et  présentant  une  différence  de  phase  ç, 
donnent  lieu,  en  se  composant  en  un  point,  à  un  mouvement  vibratoire 
s'effectuant  suivant  une  trajectoire  elliptique,  dont  la  forme  varie  avec  la 
valeur  de  <p. 

>)  On  a  vérifié  l'existence  de  pareilles  vibrations  dans  le  cas  où  les  com- 
posantes sont  des  vibrations  transversales,  pour  lesquelles  la  molécule  vi- 
brante décrit  sa  trajectoire  dans  \\\\  plan  perpendiculaire  à  la  direction  de 
propagation. 

»  D'autre  part,  on  sait  que  les  vibrations  longitudinales  peuvent  seules 
se  propager  dans  les  fluides.  Or,  pour  ces  vibrations,  la  trajectoire  de  la 


(')  Il  va  sans  dire  que,  dans  le  voisinage  des  valeurs  initiales  choisies  pour  les  va- 
riables du  groupe  {x,  .  . .),  les  coefficients  du  système  sont  olotropes  par  rapport  aii\ 
variables  de  ce  groupe,  et  que  chaque  fonction  arbitraire  l'est  aussi  par  rapport  à 
celles  d'entre  ces  variables  dont  elle  dépend. 

C.   R.    1897,  2-  Semestre.  (T.  CXW,  N-  23.)  \'2\ 


(  9^6  ) 
molécule  vibrante  se  confond  avec  la  direction  de  propagation  qui  est  tou- 
jours rectiligne. 

»  Je  me  suis  proposé  de  vérifier  si,  m^.liité  celte  particularité,  des  vibra- 
tions à  trajectoires  elliptiques  prévues  par  le  calcul  pourraient  se  produire 
et  se  propager  dans  un  gaz. 

»  Pour  pouvoir  mettre  en  évidence  la  forme  des  vibrations,  j'ai  employé 
des  fds  de  quartz  de  très  faible  diamètre  (~  de  millimètre  environ).  Ces 
fils  sont  fixés  par  une  de  leurs  extrémités  dans  un  peu  de  cire  molle,  et 
placés  perpendiculairement  à  la  direction  des  vibrations  qui  se  propagent 
dans  une  masse  gazeuse.  Pour  une  longueur  convenable,  variable  d'ailleurs 
avec  le  diamètre  des  fils,  l'extrémité  libre  de  ceux-ci  suit  exactement  tous 
les  mouvements  du  gaz. 

»  Les  mouvements  vibratoires  étaient  produits  par  deux  diapasons,  en- 
tretenus électriquement,  d'amplitude  et  de  période  égales  ( /a  jjo,  i8i  vibra- 
tions). Chacun  d'eux  portait,  à  l'extrémité  d'une  de  ses  branches,  une 
plaque  métallique  carrée.  Celles-ci  vibraient  à  l'extrémité  de  deux  tuyaux 
d'orgue  à  sections  carrées  égales  entre  elles  et  à  la  surface  de  la  plaque 
vibrante,  de  sorte  que  les  ondes  obtenues  étaient  planes. 

»  Ces  deux  tuyaux.  A,  A',  fermés  à  leur  extrémité  E,  E',  étaient  assem- 
blés à  angle  droit,  de  façon  à  présenter  une  partie  commune,  P,  coïncidant, 
pour  chacun  d'eux,  avec  un  ventre  de  vibration;  les  parois  de  cette  partie  P 
étaient  deux  plaques  de  verre. 


»  Sur  l'une  d'elles  un  dispositif  très  simple  permettait  de  déplacer  dans 
toute  la  région  P  un  fil  de  quartz  disposé  comme  je  l'ai  indiqué. 

»  Deux  moyens  pouvaient  être  employés  pour  introduire  entre  les  deux 
mouvements  vibratoires  un  retard  de  phase  constant  :  i°  Exciter  les  élec- 
tro-aimants des  diapasons  par  deux  dérivations  d'un  même  courant  alterna- 
natif,  de  période  égale  à  celle  des  diapasons;  on  pouvait,  soit  par  induction. 


(  9^7  ) 
soit  avec  un  condensateur,  introduire  entre  les  deux  dérivations  un  retard 
déterminé.  2"  Prendre  deux  dérivations  d'un  même  courant  continu,  dont 
les  interruptions  auraient  été  réglées  par  un  même  rhéotome,  tournant 
avec  une  vitesse  égale  à  la  période  des  diapasons,  et  portant  deux  contacts 
décalés  d'un  angle  convenable. 

»  J'ai  évité  la  réalisation  difficile  de  l'un  de  ces  deux  procédés  en  intro- 
duisant, par  un  artifice  très  simple,  une  différence  de  phase  périodique- 
ment variable,  entre  les  deux  vibrations. 

»  Pour  cela,  les  deux  diapasons,  commandés  par  deux  courants  indépen- 
dants, ont  été  réglés  de  façon  à  donner,  par  interférence,  un  battement  dont 
la  période  était  de  dix  secondes.  On  peut  représenter  les  élongations  des 
deux  vibrations  composantes  par 

i 

X  =  rtCOS2-  =  ) 


y  =  a  cos  2  r  ( 

»  On  sait  alors  que,  pendant  la  période  du  battement,  la  différence  de 
phase  ir.it  passe  par  toulcs  les  valeurs  comprises  entre  o  et  x;  pendant  cet 
intervalle,  le  mouvement  résultant  va  s'effectuer  successivement  suivant 
toutes  les  trajectoires  correspondant  à  chacune  des  valeurs  que  prend 
cette  différence  de  phase.  Cette  trajectoire  varie  de  la  droite  au  cercle, 
avec  toutes  les  formes  intermédiaires  d'ellipses;  il  y  a  deux  positions  de 
vibrations  rectilignes,  à  90"  l'une  de  l'autre,  et  à  45"  des  vibrations  com- 
posantes. 

»  J'ai  observé,  avec  une  lunette  viseur,  l'extrémité  du  fil  de  quartz  placé 
dans  la  région  P  ;  elle  décrit  successivement,  avec  une  grande  netteté,  toutes 
Tes  courbes  prévues.  Le  mouvement  est  toujours  dirigé  de  l'axe  du  tuyau 
parcouru  par  la  vibration  ùe  plus  faible  période  vers  l'axe  de  l'autre;  la 
vibration  de  plus  faible  période  se  comporte,  en  effet,  à  chaque  instant, 
comme  si  elle  était  en  avance  sur  l'autre.  « 

CHIMIE  —  Sur  la  dissociation  et  la  polymérisation  des  gaz  et  vapeurs. 
Dissociation  présumée  du  chlore  aux  températures  élevées.  Note  de  M.  A. 
Leduc  ('),  présentée  par  M.  J.ippmann. 

«  La  variation  de  la  densité  d'un  gaz  ou  d'une  vapeur  avec  la  tempéra- 
ture et  la  pression  peut  être  attribuée  à  deux  sortes  de  causes  :  les  unes 


(')  Laboratoire  d'Enseignement  physique  à  la  Sorbonnc. 


(  9.38  ) 
d'ordre  physique,   les  r.':'ies  d'ordre  chimique.   Je  suis  maintenant  en 
mesure  de  discerner  nettement  le  phénomène  chimique,  lorsqu'il  existe, 
et  d'en  donner  exactement  la  mesure,  si  l'on  connaît  la  température  et  la 
pression  critiques  du  corps  et  le  groupe  auquel  il  appartient. 

»  J'ai  montré  (')  comment  on  peut  calculer,  par  l'intermédiaire  du 
volume  moléculaire,  la  densité  D  que  devrait  avoir  le  gaz  à  T^  sous  la 
pression  P,  en  l'absence  de  toute  modification  chimique.  Si  la  densité 
expérimentale  est  inférieure  à  D,  il  y  a  dissociation  (-);  si  elle  est  supé- 
rieure, il  y  a  polymérisation. 

»  De  la  comparaison  entre  les  densités  expérimentale  et  calculée  on 
déduit  aisément  le  coefficient  de  dissociation  ou  de  polymérisation,  c'est- 
à-dire  la  fraction  dissociée  ou  polymérisée,  pourvu  que  l'on  connaisse  bien 
les  produits  de  la  réaction. 

»  Toutefois,  dans  le  deuxième  cas,  le  calcul  n'est  rigoureux  que  si  la 
densité  du  gaz  polymère  est  un  nombre  entier  de  fois  celle  du  gaz  non 
polymérisé. 

»  Des  calculs  et  des  comparaisons  de  cette  nature  ont  été  effectués  par 
divers  auteurs,  mais  en  remplaçant  la  densité  calculée  par  la  densité  dite 
théorique  (').  Or  il  est  clair  qu'une  densité  expérimentale  supérieure  à  la 
densité  théorique  (ce  qui  est  le  cas  général)  ne  décèle  nullement  la  poly- 
mérisation; la  comparaison  des  densités  expérimentale  et  théorique  ne 
peut  donc  conduire  qu'à  des  résultats  inexacts,  que  l'on  ne  saurait  invo- 
quer utilement  à  l'appui  ou  à  l'encontre  d'une  formule  quelconque  établie 
théoriquement.  C'est  à  quoi  je  pense  avoir  remédié. 

»  Cas  du  chlore.  —  M.  V.  Meyer  avait  annoncé  que  la  molécule  du  chlore 
subissait  une  dissociation  très  importante  aux  températures  élevées.  Plus 
tard,  M.  Crafts,  tout  en  admettant  l'existence  de  cette  dissociation,  l'a 
déclarée  plus  faible. 

»  Le  Tableau  suivant,  dans  lequel  j'ai  comparé  toutes  les  déterminations 
parvenues  à  ma  connaissance  avec  les  nombres  calculés  au  moyen  de  mes 


(')  Voir  Comptes  rendus,  t.  CXXV,  p.  708;  8  novembre  1S97. 

(^)  Le  cas  des  gaz  formés  sans  contraction  échappe,  en  général,  à  cette  méthode 
de  recherche. 

(')  Cette  densité,  obtenue  eu  multipliant  celle  de  l'hydrogène  par  la  moitié  du 
poids  moléculaire  du  gaz  considéré,  est  voisine  de  celle  que  donnent  mes  formules 
pour  la  température  -c"  à  laquelle  le  gaz  suit  la  loi  de  Mariette.  Il  faut  remarquer  que 
cette  dernière  n'est  pas,  comme  on  l'enseigne  généralement,  une  limite  inférieure  de 
la  densité. 


(  9^9  ) 
formules,  montre  que  jusqu'à  l\l\o°  la  dissociation  est  nulle  ou  inappré- 
ciable : 

Friedel  et  Crafts  (')• 

t".  calculée.  i"  série.     2- série.         Jahn(-).        Crafts  (■■•).  V.  Meyer  (■'). 

o 

o 2 ,  49 1 3  >>  »                  »                    »                         » 

i9'7 2,48i2  2,479  »                  »                    "                         " 

21 2,4807  »  »  2,4819  2,471                     » 

21,6 2,48o5  »  2,458              »                    »                        » 

23 2,4800  2,475  »                   »                    "                         " 

100- 2,46t5  »  »  2,4685               »                    2,5o 

200 2,4540  »  »  2,45t5              »                        » 

357 2,4507  2,45i  »                 »  2,449                   " 

44o 2,45oo  »  2,448              »                   "                       " 

900 2,4485  »  »                  »                   »  2,4i  à  2,49 

1200 2,4484  »  »                   »                      »  2,4i   à  2,45 

i4oo 2,4483  »  »                  »  2,02                       » 

»  Les  nombres  de  M.  Meyer,  bien  que  trop  peu  concordants,  semblent 
indiquer  qu'il  en  est  encore  de  même  à  900"  et  1200°. 

))  Seul  le  nombre  de  M.  Crafts  à  1/400°  indiquerait  une  dissociation  im- 
portante. Mais  ce  résultat  isolé  ne  paraît  pas  suffisaumient  établi  pour  faire 
admettre  que  le  chlore  se  comporte  aux  températures  élevées  comme  les 
vapeurs  de  brome  et  d'iode.   » 


ÉLECTRICITÉ.  —  Sur  la  conductibilité  électrique  des  substances  conductrices 
discontinues,  à  propos  de  la  télégraphie  sans  fil.  Note  de  M.  Edouard 
Br.\nly. 

«  Les  remarquables  essais  de  télégraphie  sans  fil  de  Marconi  ont  appelé 
l'attention  sur  la  conductibilité  des  substances  métalliques  discontinues  et 
sur  l'étude  expérimentale  que  j'en  ai  faite  le  premier  en  1890  et  1891. 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXVII,  p.  3o2  (1888).  —  Le  chlore  préparé  par  la  réaction 
de  l'acide  chlorhydrique  sur  le  bichromate  de  potassium  (i"  série)  parait  plus  pur 
que  celui  obtenu  au  moyen  du  bioxyde  de  manganèse  (2=  série).  Peut-être  la  pyro- 
lusile,  quoique  lavée  à  l'acide  chlorhydrique,  a-t-elle  dégagé  un  peu  d'anhydride  car- 
bonique. 

{'-)  Wiener  Akademie  BericlUe,  1"  série,  t.  LXXXV,  p.  778. —  La  formule  linéaire 
proposée  par  M.  Jahn  ne  saurait  convenir. 

(^)  Dictionnaire  de  Wiirtz,  2."  Supplément,  p.  io83. 


(  94o  ) 
Marconi  a  fait  usage  de  mes  tubes  à  limaille  sans  en  modifier  le  mode  de 
fonctionnement,  et,  si  le  mélange  spécial  de  poudres  métalliques  auquel  il 
donne  la  préférence  semble  avantageux,  il  est  aisé  de  reconnaître  qu'un 
mélange  aussi  compliqué  n'est  pas  nécessaire  et  il  me  semble  que  c'est  sur- 
tout à  l'état  de  conductibilité  de  la  poudre  employée  que  la  sensibilité  doit 

être  attribuée. 

).  Ayant  signalé  autrefois  les  conditions  qui  augmentent  la  sensibilité, 
je  viens  de  reprendre  cette  étude  et  j'ai  confirmé  par  de  nouvelles  expé- 
riences mes  premiers  résultats  ('  ). 

))  J'avais  reconnu  que  les  substances  les  plus  sensibles  étaient  celles 
qui  offraient  au  galvanomètre  une  très  légère  conductibilité  et,  dans  bien 
des  cas,  pour  y  parvenir,  j'exerçais  avec  un  poids  une  pression  de  5os'  à 
lOoB'-  sûr  une  couche  de  limaille  de  i""»  à  2"""  d'épaisseur,  renfermée  dans 
un  godet  en  ébonite  entre  deux  électrodes  métalliques.  J'obtenais  amsi, 
dans  le  circuit  formé  par  la  poudre,  un  élément  Daniell  et  un  galvanomètre 
sensible  à  miroir,  une  déviation  de  quelques  millimètres  sur  la  règle  di- 
visée. Avec  des  mélanges  de  poudres  isolantes  et  de  poudres  métalliques, 
lorsque  la  proportion  de  l'isolant  était  grande,  on  n'arrivait  à  cet  état 
limite  que  par  d'énormes  pressions. 

»  Actuellement,  sans  m'inquièter  de  mesurer  la  valeur  de  la  pression 
exercée,  je  renferme  la  limaille  métallique  dans  une  chambre  étroite  en 
ébonite  disposée  verticalement;  la  limaille  y  est  comprise  comme  à  l'ordi- 
naire entre  deux  liges  métalliques  qui  servent  d'électrodes,  l'une  des  tiges 
peut  être  rapprochée  ou  écartée  à  volonté  à  l'aide  d'une  vis  de  pression 
munie  d'un  tambour  et  je  tourne  la  vis  jusqu'au  moment  où  une  très  légère 
conductibilité  apparaît.  L'appareil,  bien  construit  par  M.  Gendron,  fonc- 
tionne d'une  façon  très  satisfaisante.  Il  permet  d'opérer  rapidement,  de 
faire  varier  la  poudre  employée  et  dispense  pour  les  essais  de  la  construc- 
tion délicate  d'un  tube  analogue  à  ceux  qu'emploie  Marconi.  Il  est  parfois 
difficile  de  limiter  à  quelques  millimètres  de  l'échelle  la  déviation  obtenue 
en  serrant  lavis  ;  mais,  si  la  conductibilité  obtenue  correspond  à  un  écart  de 
5o  à  100  divisions,  on  la  supprime  par  un  léger  choc.  L'aiguille  du  galvano- 
mètre revient  au  zéro,  et  alors,  bien  que  la  conductibilité  soit  nulle,  la  sub- 


(')  Voir,  dans  le  journal  la  Lumière  électrique,  mai  et  juin  1891,  tome  XL,  deux 
articles  d'ensemble  sur  les  variations  de  conductibilité  sous  diverses  influences  élec- 
triques. Un  résumé  des  principaux  phénomènes  a  été  publié  dans  le  Bulletin  des 
séances  de  la  Société  française  de  Physique,  année  1891,  p.  i35-i4i. 


(  94i  ) 
stance  se  trouve  réellement  dans  les  mêmes  dispositions  que  si  elle  offrait 
une  légère  conductibilité.  Pour  le  moment,  je  ne  m'astreins  pas  à  synchro- 
niser l'oscillateur  et  le  récepteur,  ni  à  paralléliser  le  rayonnement  élec- 
trique, comme  cela  serait  nécessaire  pour  une  transmission  à  grande  dis- 
tance; je  me  contente  de  soumettre  successivement  mes  appareils  et  un 
tube  à  alliage  de  Marconi  (  '  )  à  une  même  action  qui  est  habituellement  celle 
d'une  étincelle  d'une  petite  machine  Wimshurst  (plateau  de  35'='"  de  dia- 
mètre), placée  à  2.1"  et  plus.  Comme  autrefois,  mes  limailles  sont  tamisées 
et  elles  sont  prises  d'autant  plus  fines  qu'elles  se  montrent  plus  conduc- 
trices. Beaucoup  de  métaux  et  d'alliages  à  composition  définie  donnent  de 
très  bons  résultats.  L'aluminium  et  le  bronze  d'aluminium  se  comportent 
bien,  mais  ils  ne  sont  pas  les  seuls  et  il  serait  nécessaire,  pour  faire  une  énu- 
mération  utilisable,  de  mettre  en  regard  du  nom  du  métal  la  grosseur  delà 
limaille  convenable  et  même  Vâge  de  la  limaille. 

»  J'ai  insisté,  en  1891  (^),  sur  les  propriétés  des  poudres  métalliques 
noyées  dans  des  isolants  et  agglomérées  par  fusion.  Ces  propriétés  étaient 
les  mêmes  que  celles  des  poudres  métalliques  plongées  dans  l'air  ou  dans  un 
gaz  raréfié.  Les  variations  de  conductibilité  de  ces  substances  solides  se 
présentaient  dans  les  mêmes  circonstances  et  elles  disparaissaient  aussi  par 
le  choc  et  par  la  chaleur.  Mes  expériences  ne  paraissent  pas  avoir  été 
répétées,  elles  n>'avaient  d'ailleurs  demandé  au  début  quelques  tâtonne- 
ments. Si  Lodge  avait  opéré  à  son  tour  avec  ces  substances  solides,  il 
aurait  probablement  renoncé  à  son  expression  de cohéreurs  ('). 

M  Les  mélanges  de  limailles  et  d'isolants  peuvent  être  variés  d'une  infi- 
nité de  façons  :  résines  et  limailles,  gomme  laque  et  limailles,  baumes  et 
limailles,  etc.  Souvent,  actuellement,  je  donne  à  ces  mélanges  la  forme  de 
pastilles  de  i"°  d'épaisseur  environ  et  de  2"""  à  3"""  de  diamètre.  Au  lieu 
de  pastilles,  il  est  très  commode  d'employer  des  feuilles  minces  de  collodion 


(')  J'emploie  un  tube  consliiiil  à  Londres  suivant  les  indications  de  Marconi.  Il  est 
beaucoup  plus  sensible  que  d'autres  de  même  provenance  et  a  été  mis  à  ma  disposi- 
tion par  M.  Ducretet. 

(-)   Comptes  rendus,  12  janvier  1891. 

(3)  Mes  tubes  à  limaille  ont  reçu  de  Lodge  le  nom  de  cohéreurs,  ce  nom  a  été  gé- 
néralement accepté.  Cette  expiession  repose  sur  un  examen  incomplet  du  phénomène 
et  sur  une  interprétation  inexacte;  j'ai  proposé  le  nom  de  radioconducteurs,  qui  rap- 
pelle la  propriété  essentielle  des  conducteurs  discontinus  d'être  excités  par  le  rayon- 
nement électrique.  M.  Ducretet  se  sert  de  mes  divers  radioconducteurs  dans  les 
appareils  qu'il  a  construits  pour  réaliser  la  télégraphie  hertzienne  sans  fils. 


(    942    ) 

et  limailles,  de  gélatine  et  limailles,  de  celluloïd  et  limailles,  etc.  La  pré- 
paration de  ces  "feuilles  est  très  simple,  très  rapide  et  permet  de  varier  à 
volonté  la  proportion  et  la  grosseur  des  grains  métalliques.  Qu'il  s'agisse 
de  pastilles  ou  de  pellicules,  le  mode  d'emploi  est  le  même  qu'avec  les 
poudres.  On  les  place  entre  les  électrodes  de  l'appareil  avis  dont  j'ai  parlé 
plus  haut  et  l'on  tourne  la  vis  jusqu'au  moment  où  l'on  obtient  une  très 
légère  conductibilité.  S'il  y  a  lieu,  on  supprime  cette  conductibilité  par  un 
choc.  La  sensibilité  peut  être  extrêmement  grande,  égale  ou  supérieure  à 
celle  des  poudres  les  plus  sensibles. 

»  Je  n'insiste  pas  sur  la  sensibilisation  par  un  premier  effet  ;  c'est  un  point 
qui  a  une  grande  importance,  je  l'ai  signalé  à  plusieurs  reprises  dans  des 
publications  antérieures.  Notons  encore  que  l'intensité  du  choc  qui  produit 
le  retour  a  besoin  d'être  réglée. 

»  Il  n'est  pas  inutile  de  faire  remarquer  que  l'intensité  du  courant  con- 
tinu qui  parcourt  la  substance  sensible  joue  un  rôle  intéressant;  on  obtient 
des  effets  spéciaux  en  réduisant  la  force  électromotrice  à  j^,  jj,  ^-^  de 
Daniell  ou  en  employant  des  courants  thermo-électriques. 

»  J'ajoute  qu'on  peut  obtenir  des  mélanges  qui  ne  restent  conducteurs 
qu'un  instant  et  qui  reviennent  immédiatement,  sans  choc,  à  leur  résistance 
primitive.  Cet  effet  paraît  même  se  produire  avec  des  substances  quel- 
conques en  variant  convenablement  le  mode  opératoire  ('  ).  » 


PHYSIQUE.   —   Sur  la  transformation  des  rayons  X  par  les  métaux. 
Note  de  M.  G.  Sagnac,  présentée  par  M.  Lippmann  (^). 

«  I.  Les  rayons  X  se  diffusent  sur  les  métaux  polis  sans  réjlexion  régulière 
appréciable,  même  quand  le  miroir  métallique  employé  est  formé  par  un 
bain  de  mercure  et  que  l'incidence  est  portée  à  75°.  Les  rayons  secondaires 
qui  émanent  du  métal  frappé  par  les  rayons  X  sont  ceux  que  j'ai  étudiés 
déjà  photographiquement  avec  des  durées  de  pose  de  quelques  minutes  à 
quelques  millimètres  de  distance  du  métal  (').   Avec  quelques  heures  de 


(')  Ma  Communication  dépasserait  les  limites  réglementaires  si  je  m'étendais  sur 
les  analogies  que  présentent  la  conductibilité  des  substances  conductrices  discontinues 
et  la  conductibilité  nerveuse,  les  neurones  jouant  le  rôle  des  grains  métalliques. 

(*)  Travail  fait  au  laboratoire  de  M.  Bouty  à  la  Sorbonne. 

(^)  G.  Sagnac,  Comptes  rendus  du  26  juillet  1897,  p.  280  de  ce  Volume. 


(  943) 

pose,  la  propagation  dans  l'air  des  rayons  du  mercure  ou  de  l'acier,  par 
exemple,  est  décelée  par  la  photographie  à  quelques  millimètres  de  dis- 
tance, même  à  travers  le  volet  de  bois  d'un  châssis  chargé  ou  à  travers  un 
millimètre  de  paraffine.  Si,  au  lieu  de  recevoir  un  simple  pinceau  de 
rayons  X,  toute  la  surface  du  métal  est  normalement  exposée  au  rayonne- 
ment d'une  lame  focus  distante  de  quelques  centimètres,  un  quart  d'heure 
de  pose,  par  exemple,  suffit  pour  constater  photographiquement  la  propa- 
gation des  rayons  secondaires  dans  l'air  à  quelques  cenlimèlres  de 
distance. 

»  II.  La  propagation  rectiligne,  sans  diffraction  sensible,  des  rayons  secon- 
daires des  métaux  se  démontre  très  simplement  en  recevant  sur  une  plaque 
photographique  les  rayons  secondaires  qu'une  lame  métallique  plane  L 
émet  par  la  tranche.  L'émission  de  ces  rayons  a  lieu,  en  effet,  dans  toutes 
les  directions  au-dessus  de  la  lame  L,  jusque  dans  le  plan  de  L,  où  elle 
s'arrête  brusquement;  sur  la  plaque  photographique,  l'impression  est 
limitée  à  une  ligne  droite  z  située  dans  le  plan  de  la  lame  L;  la  netteté  de 
la  ligne  z  démontre  la  perfection  de  la  propagation  rectiligne  des  rayons 
secondaires. 

»  III.  Les  rayons  secondaires  des  métaux  n'éprouvent  pas  de  réfraction 
sensihk  :  un  prisme  de  paraffine,  qui  se  laisse  encore  traverser  médiocre- 
ment parles  rayons  de  l'acier  sous  une  épaisseur  d'un  millimètre,  peut  être 
interposé  sur  le  plan  prolongé  d'une  lame  L  d'acier  sans  dévier  la  droite  s 
qui  limite  sur  la  plaque  photographique  la  zone  impressionnée.  Si  les 
rayons  de  l'acier  se  réfractent,  leur  indice  dans  la  paraffine  ne  peut  diffé- 
rer de  l'unité  de  0,002. 

»  IV.  Les  rayons  secondaires  ne  se  réfléchissent  pas  sensiblement  ;  ils  se  dif- 
fusent sur  de  nouveaux  miroirs  métalliques  à  la  manière  des  rayons  X  eux- 
mêmes. 

»  Comme  je  l'avais  annoncé,  les  rayons  secondaires  d'un  métal  M,  tel 
que  le  zinc,  le  cuivre,  etc.,  déchargent  les  corps  éleclrises.  On  peut  faire 
pénétrer  les  rayons  secondaires  par  une  fenêtre  recouverte  d'une  très 
mince  feuille  d'aluminium  battu,  à  l'intérieur  d'un  électroscope  bien  pro- 
tégé contre  l'action  directe  du  tube  deCrookes  et  de  la  bobine  d'induction. 
L'expérience  se  fait  rigoureusement  en  comparant  le  métal  M  étudié  à 
l'aluminium,  qui  est  sensiblement  inactif,  à  ce  point  de  vue,  comme  au 
point  de  vue  photographique. 

»  La  méthode  électrique  |)résente,  sur  la  méthode  photographique,  les 
mêmes  avantages  de  sensibilité  et  de  précision  que  pour  l'étude  des  rayons 
G.  K.,  1897,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  23.)  laS 


(  944  ) 
X  eux-mêmes.  Elle  permet  de  constater  à  première  vue,  par  le  mouvement 
de  la  feuille  d'or  d'un  électroscope,  le  rayonnement  secondaire  d'un  métal 
à  quelques  centimètres  de  distance  diins  l'air.  Cette  propriété  des  rayons  se- 
condaires suffit  à  expliquer  le  rôle  du  métal  dans  la  décharge  des  conducteurs 
directement  frappés  par  les  rayons  X  (  '  ). 

»  VI.  Les  raxons  secondaires  des  différents  métaux  ^l  se  distinguent  entre 
eux  par  leur  inégale  transmission  à  travers  une  même  substance  :  par  exemple, 
les  rayons  du  cuivre,  sont  transmis  par  le  papier  noir  en  plus  forte  pro- 
portion que  les  rayons  du  zinc  et  de  l'étaiii  ;  les  rayons  du  plomb  sont 
absorbés  par  l'air  beaucoup  plus  que  les  rayons  du  zinc  ou  du  cuivre. 

»  Ils  se  distinguent  des  rayons  X  incidents  en  ce  qu'ils  sont  transmis  en 
moins  forte  proportion  par  les  différents  corps  :  les  métaux,  les  verres,  le 
mica,  la  paraffine,  le  papier  non-,  l'air.  Si,  par  exemple,  on  place  une 
feuille  d'aluminium  de  ~  de  millimètre  d'épaisseur  entre  le  tube  à  vide  et 
le  métal  rayonnant  M,  en  général,  l'action  des  rayons  secondaires  du 
métal  M  sur  une  plaque  photographique  ou  sur  un  électroscope  est  réduite, 
mais  assez  peu  (de  i  par  exemple);  au  contraire,  les  deux  actions,  photo- 
graphique ou  électrique,  sont  en  grande  partie  supprimées  si  la  feuille 
d'aluminium  est  placée  entre  le  métal  M  et  la  plaque  photographique 
ou  Télectroscope.  Les  rayons  secondaires  du  métal  M  sont  donc  interceptés 
par  l'aluminium  beaucoup  mieux  que  les  rayons  X  dont  ils  sont  la  trans- 
formation. 

»  A  ce  point  de  vue,  les  rayons  secondaires  des  métaux  se  rapprochent 
des  rayons  X  engendrés  par  la  décharge  électrique  dans  un  vide  peu 
poussé.  Mais  ils  se  distinguent  même  des  rayons  des  tubes  doux  par  cette 
propriété  caractéristique  que  j'ai  observée  dans  des  circonstances  variées  : 
en  même  temps  que  l'aluminium  intercepte  les  rayons  secondaires,  il  les  diffuse 
et  paraît  leur  faire  subir  une  nouvelle  transformation.  Les  rayons  secon- 
daires que  les  métaux  émettent  sous  l'influence  des  rayons  X  sont  de  nou- 
veaux rayons,  voisins  des  rayons  X,  et  qui  doivent  sans  doute  être  placés 
en  deçà  des  rayons  issus  du  tube  de  Crookes  employé,  comme  le  rayonne- 
ment d'un  corps  luminescent  se  place  en  deçà  des  rayons  de  plus  courte 


longueur  d'onde  dont  il  est  la  transformation.  » 


(*)  G.  Sagnac,  loc,  ciC,  p.  232. 


(  945  ) 


PHYSIQUE.   —  Quelques  faits  nouveaux  observés  dans  les  tubes  de  Crookes. 
Note  de  M.  Virgilio  Machado,  présentée  par  M.  Mascart.  (  Extrait. ) 

«  Quand  on  fait  passer  la  décharge  électrique  d'une  bobine  de  Ridim- 
korff  dans  un  tube  de  Crookes,  portant  la  croix  d'aluminium  soudée  au 
bout  de  l'anode,  on  observe  les  faits  suivants  : 

:>  1°  Sur  la  paroi  anticathodique  ou  voit  paraître,  en  même  temps  que 
l'ombre  de  la  croix,  une  autre  ombre  dont  aucun  auteur  n'a  encore,  que  je 
sache,  signalé  l'existence. 

))  2°  Cette  dernière  ombre  se  présente  sous  la  forme  d'un  cercle,  dont  le 
diamètre  est  inférieur  à  la  longueur  totale  des  deux  branches  verticalement 
opposées  de  la  croix  de  Malte  en  aluminium. 

»  3°  Quand  on  approche  de  l'extrémité  du  tube  de  Crookes  un  pôle 
magnétique,  les  deux  ombres  s'écartent  de  la  partie  centrale  du  bout  de  ce 
tube. 

»  4°  L'écart  de  l'ombre  circulaire  est  de  beaucoup  plus  considérable 
que  celui  de  l'ombre  de  la  croix. 

M   6"  L'ombre  circulaire  se  met  à  90"  du  champ  magnétique. 

»  Cette  ombre  circulaire  semble  être  la  plus  grande  base  d'un  tronc  de 
cône,  dont  la  plus  petite  serait  le  disque  cathodique,  et  qui  aurait  pour 
axe  la  ligne  perpendiculaire  au  plan  de  ce  même  disque. 

»  Il  parait  vraisemblable  que  le  tronc  de  cône  ainsi  défini  serait  vide  de 
toutes  radiations  utiles.  Les  rayons  cathodiques  actifs  le  limiteraient  sui- 
vant les  génératrices,  et  ils  partiraient  alors  seulement  du  bord  du  disque, 
comme  cela  arrive  dans  l'écoulement  de  l'électricité  statique.  C'est  autour 
de  l'ombre  circulaire  susdite  qu'on  observe  une  couronne  douée  de  la 
fluorescence  verte  de  la  plus  grande  intensité.   » 

CHIMIE.   —  Sur  des  causes  accidentelles  d'irréversibilité   dans  les   réactions 
chimiques.  Note  de  M.  A.  Colsox,  présentée  par  M.  E.  Grimaux. 

«  J'ai  établi  que  le  déplacement  mutuel  de  deux  acides,  dont  l'un  est 
libre  et  l'autre  salifié,  est  un  phénomène  réversible  régi  par  les  lois  de  la 
dissociation  hétérogène  (').  La  décomposition  des  mélaphosphates  alca- 

(')  Comptes  rendus,  l.  CXXIII,  p.  1285,  et  t.  CXXIV,  p.  81. 


(  946  ) 
lins  par  le  gaz  chlorhydriqiie  sec,  celles  des  pyrophosphates  et  des  orlho- 
phosphates  par  le  gaz  sulfureux  ou  carbonique,  forment  un  ensemble  de 
faits  nouveaux  qui  viennent  à  l'appui  de  mes  premières  observations  et 
conclusions.  Il  me  semble  alors  inutile  de  décrire  longuement  ici  ces  expé- 
riences nouvelles  ;  je  préfère  indiquer  certaines  exceptions  et  en  recher- 
cher les  causes. 

M  Remarquons  avant  tout  que  les  réactions  qui  m'occupent  ne  sont 
possibles  que  si  le  déplacement  de  l'acide  fixe  par  l'acide  gazeux  dégage 
de  la  chaleur.  En  effet,  M.  Moutier  a  assimilé  les  réactions  réversibles  à  la 
formation  des  vapeurs  saturées  :  la  condensation  du  produit  gazeux  corres- 
pond alors  à  la  condensation  de  la  vapeur,  et  celle-ci  dégage  toujours  de 
la  chaleur. 

»   Cette  condition  nécessaire  n'est  pas  suffisante  : 

»  Décomposition  des  phosphates  normaux  par  le  gaz  chlorhydrique.  — 
Dans  un  tube  mince  et  vide  j'enferme  une  certaine  quantité  de  phosphate 
trisodique  PO"  Na^  purifié  et  séché  à  i5o°;  puis  je  brise  ce  tube  au  sein 
d'une  masse  de  gaz  chlorhydrique  sec.  Le  mercure  s'élève  rapidement  dans 
le  tube  manométrique  par  suite  de  l'absorption  de  l'acide  HCI,  et  la  masse 
s'échauffe  à  tel  point  qu'une  buée  apparaît  sur  les  parties  froides  de  l'ap- 
pareil. Ce  dépôt  de  vapeur  d'eau  indique  manifestement  la  transformation 
en  dérivés  pyrophosphoriques  des  acides  orthophosphoriques  initialement 
libérés  par  l'acide  chlorhydrique.  Par  conséquent,  l'un  des  facteurs  de  la 
réaction  inverse  est  détruit  et  toute  réversibilité  devient  impossible. 

»  Il  m'a  paru  nécessaire  de  vériher  directement  la  destruction  des  pro- 
duits orthophosphoriques  en  analysant  le  produit  de  la  réaction  par  la 
méthode  de  MM.  Berthelot  et  André  : 

Analyses. 

Première  Seconde 

expérience.  expérience. 

P^O'  resté  à  l'étal  de  pliosphate  normal oS'',  280  osr,  071 

P^O^  transformé  en  produit  pyrophospliorique.     o5'',3oi  oS"',425 

»  Ces  analyses  confirment  bien  l'altération  des  produits  orthophospho- 
riques, facteurs  de  la  réaction  inverse. 

»  Décomposition  du  sulfate  d'argent  par  le  gaz  sul [hydrique  sec.  —  Lorsque 
l'on  brise  une  ampoule  contenant  du  sulfate  d'argent  sec  dans  un  tube 
rempli  de  gaz  suif  hydrique  sec,  la  masse  s'échauffe  fortement  et  le  mercure 
s'élève  progressivement  dans  le  tube  manométrique.  Au  bout  de  vingt- 


(  94?  ) 
quatre  heures,  la  pression  du  gaz  H- S  tombe  de  760"""  à  122°""  de  mer- 
cure, vers  i5°.  A  100°  elle  augmente,  à  126°  elle  augmente  encore  et  at- 
teint 168""".  Il  semble  donc  qu'on  se  trouve  en  présence  d'une  tension  de 
dissociation  croissant  avecla  température.  Il  n'en  est  rien,  car,  en  revenant 
à  iS",  la  pression  ne  retombe  pas  à  122™™,  mais  se  maintient  à  i5i.  L'aug- 
mentation de  pression  observée  à  126°  n'est  donc  pas  due  à  la  réaction 
inverse 

SO'H^-H  Ag^S  =  S0*Ag='4-  H*S, 

ou,  du  moins,  elle  n'est  pas  due  à  cette  seule  réaction. 

»  Et,  en  effet,  ayant  ouvert  le  tube,  j'ai  constaté  qu'il  ne  renfermait  plus 
aucune  trace  d'acide  sulfhydrique,  mais  du  gaz  sulfureux  SO^  reconnais- 
sable  à  son  odeur  et  à  sa  fiicile  transformation  en  SO*H^. 

»   Donc,  ici  encore,  une  réaction  secondaire 

11=  S  +  3SO*H^=  4H=0  +  4S0- 

détruil  l'un  des  facteurs  de  la  réaction,  le  gaz  sulfhydrique,  et  rend  impos- 
sible toute  réversibilité  du  phénomène. 

))  Comme  la  tension  iGS"""  obtenue  à  126°  n'est  pas  absolument  fixe  et 
tend  à  croître  encore,  je  me  suis  demandé  si  une  température  de  100"  à  120° 
était  nécessaire  à  la  destruction  du  gaz  sulfhydrique.  L'expérience  m'a  dé- 
montré que  cette  destruction  se  fait  même  quand  la  température  ne  dépasse 
jamais  lo^C. 

>)  J'ai  recommencé  l'expérience  précédente  dans  une  salle  froide,  où  la 
température  est  restée,  pendant  vingt-deux  jours,  inférieure  à  10°,  tempé- 
rature du  premier  jour. 


mm 


Au  bout  de    2  jours,  la  pression  du  gaz  H-S  est  tombée  à.  .  .  .      182 
»  i5  jours,  »  >i  n       à.  .  .  .      i3o 

»  20  jours,  »  >i  »       à.  .  .  .      i3o 

»  Le  gaz,  qui  produisait  cette  tension  restante,  ne  noircit  plus  les  sels  de 
cuivre  dissous,  et  il  possède  les  caractères  de  l'acide  sulfureux. 

»  Donc,  même  à  froid,  une  réaction  secondaire  détruit  le  gaz  sulfhy- 
drique et  change  radicalement  les  conditions  de  l'équilibre  initial.    » 


(  94«  ' 


CHIMIE.     -  Sur  l'existence  d'un  sulfate  cuivreux.  Note  de  M.  A.  Joannis. 

((  On  ne  connaît  qu'un  petit  nombre  de  sels  cuivreux  :  quand  l'on  traite 
en  effet  par  un  acide  l'oxydule  de  cuivre,  il  se  dédouble  le  plus  souvent  en 
cuivre  métallique  et  en  oxyde  cuivrique;  d'autre  part,  les  sels  cuivriques 
auxquels  ne  correspondent  pas  de  sels  cuivreux  connus  ne  sont  pas  réduits 
à  cet  état  par  une  digestion  avec  du  cuivre  métallique. 

))  On  peut  cependant  préparer  une  solution  de  sulfate  cuivreux  et  mon- 
trer l'existence  de  ce  sel  à  l'aide  des  expériences  suivantes  : 

»  1.  Dans  un  tube  contenant  une  solution  de  sulfate  de  cuivre  et  du  cuivre  déposé 
par  électrolyse  sur  une  lame  de  platine,  on  fait  arriver  de  l'oxyde  de  carbone.  Ce  gaz 
est  absorbé  très  lentement,  en  même  temps  que  le  cuivre  disparaît  sur  la  lame  de  pla- 
tine vers  le  niveau  où  elle  émerge  de  la  solution,  mais  un  peu  au-dessous.  En  outre  la 
solution  devient  incolore.  La  même  action  se  produit  aussi,  mais  plus  lentement,  en 
présence  d'un  excès  notable  d'acide  sulfurique  étendu. 

»  2.  La  même  expérience  réussit  encore  si  l'on  remplace  le  cuivre  électrolylique 
déposé  sur  la  lame  de  platine  par  du  cuivre  précipité  d'une  solution  de  sulfate  de  cuivre 
à  l'aide  de  fer  ou  de  zinc  purs.  L'absorption  semble  un  peu  plus  rapide  que  précédem- 
ment. 

1)  3.  On  peut  encore  remplacer  le  mélange  de  cuivre  électrolytique  ou  précipité  et 
de  sulfate  de  cuivre  par  le  produit  obtenu  en  traitant  de  l'oxydule  de  cuivre  par  une 
quantité  équivalente  d'acide  sulfurique  étendu;  on  a  ainsi  un  mélange  de  sulfate  de 
cuivre  et  de  cuivre  très  divisé,  en  proportions  bien  connues. 

»  Toutes  ces  actions  sont  extrêmement  lentes.  L'oxyde  de  carbone  agit 
dans  ces  conditions  pour  faciliter  la  formation  du  sulfate  cuivreux,  parce 
qu'il  est  capable  de  se  combiner  avec  lui  :  il  apporte  ainsi  une  dose 
d'énergie  auxiliaire  suffisante  pour  rendre  possible  la  réduction  du  sulfate 
cuivreux  par  le  cuivre.  L'oxyde  de  carbone  n'agit  pas  en  effet  comme  ré- 
ducteur, mais  il  se  combine  au  sulfate  cuivreux  formé.  C'est  ce  que 
montrent  les  expériences  suivantes  : 

»  Avec  une  trompe  à  mercure  on  a  fait  le  vide  au-dessus  de  chacun  des  trois 
liquide  incolores  obtenus  dans  les  expériences  1,  2  et  3,  et  l'on  a  recueilli  de  l'oxyde 
de  carbone  exempt  d'acide  carbonique.  Lorsque  la  pression  de  l'oxyde  de  carbone 
dans  l'appareil  n'est  plus  que  de  2™""  ou  3"""  de  mercure,  on  voit  se  produire  un  phé- 
nomène intéressant  :  une  pellicule  de  cuà-re  se  dépose  à  la  surface  du  liquide, 
tandis  cjue  celui-ci  dcs'ient  bleu.  En  enlevant  l'oxyde  de  carbone,  le  sulfate  cuivreux, 
formé  grâce  à  sa  présence  et  combiné  avec  lui,  se  dédouble  donc  de  nouveau  en  cuivre 
et  sulfate  cuivrique.  En  continuant  le  vide,  le  phénomène  devient  plus  apparent  et  le 


(  949  ) 

cuivre  forme  à  la  surface  du  liquide  un  disque  assez  cohérent  pour  résister  à  une  légère 
agitation  sans  se  briser;  il  est  concave  comme  la  surface  du  ménisque  sur  laquelle  il. 
s'est  formé;  il  y  a  en  même  temps  un  léger  dépôt  de  cuivre  sur  le  tube  à  la  hauteur 
du  niveau  du  liquide.  Si  l'on  envoie  à  ce  moment  de  l'oxyde  de  carbone  dans  le  tube, 
la  couche  de  cuivre  disparaît  et  le  liquide  redevient  incolore;  en  faisant  ensuite  le 
vide  j'ai  de  nouveau  fait  réapparaître  le  cuivre  et  la  coloration  bleue  de  la  solution. 

»   Tous  ces  faits  s'expliquen  t  bien  par  Texistence  d'une  combinaison  dis- 
sociable d'oxyde  de  carbone  et  de  sulfate  cuivreux. 

).  A  côLé  de  ces  expériences,  j'en  ai  entrepris  une  série  d'autres,  faites 
en  liqueurs  ammoniacales,  avec  l'espoir,  qui  s'est  réalisé,  d'obtenir  des 
réactions  plus  rapides.  Voici  ces  expériences  : 

1)  1°  On  fait  agir  de  l'oxyde  de  carbone  sur  une  solution  de  sulfate  de  cuivre  à  la- 
quelle on  a  ajouté  assez  d'ammoniaque  pour  redissoudre  le  précipité  formé  tout  d'abord. 
Dans  celle  solution,  on  a  mis  du  cuivre  provenant  de  l'action  de  l'acide  sulfurique 
étendu  sur  de  l'oxydule  de  cuivre.  Après  deux  ou  trois  jours,  la  liqueur  est  absolument 
décolorée,  mais  le  cuivre  ne  semble  pas  dissous,  soit  qu'on  l'ait  mis  en  proportion 
équivalente  à  celle  du  sulfate,  un  alome  de  cuivre  pour  une  molécule  de  sulfate,  soit 
même  qu'on  en  ait  mis  une  proportion  beaucoup  moindre.  Lorsqu'on  fait  le  vide  au- 
dessus  d'une  pareille  solution,  une  fois  la  décoloration  obtenue,  on  extrait  une  grande 
partie  de  l'oxyde  de  carbone  introduit,  mais  non  la  totalité;  en  même  temps  la  liqueur 
reste  incolore,  et  aucun  dépôt  de  cuivre  ne  se  produit.  L'oxyde  de  carbone  qui  manque 
ainsi  se  retrouve  dans  la  liqueur  ammoniacale  sous  forme  de  carbonate  d"ammoniaque. 
C'est  donc  lui  qui  a  agi  comme  réducteur  sur  le  sulfate  de  cuivre  et  non  le  cuivre  mé- 
tallique. Quant  à  celui-ci,  son  action  réductrice  est  très  faible;  elle  disparaît  devant 
celle  de  l'oxyde  de  carbone  qui  a  décoloré  la  liqueur  avant  qu'une  quantité  notable  de 
cuivre  métallique  se  soit  dissoute. 

»  a»  Étant  donné  le  rôle  tout  à  fait  accessoire  du  cuivre  en  liqueur  ammoniacale, 
j'ai  recommencé  l'expérience  sans  mettre  de  cuivre,  pour  simplifier  les  résultats.  La 
décoloration  s'est  efl'ectuée  en  deux  ou  trois  jours,  sous  l'influence  seule  de  l'oxyde  de 
carbone,  et  la  liqueur  obtenue,  soumise  au  vide,  a  abandonné  son  oxyde  de  carbone 
sans  redevenir  bleue  et  sans  déposer  trace  de  cuivre  ;  on  a  arrêté  l'action  de  la  trompe 
à  mercure  quand  les  gaz  entrants  ne  contenaient  plus  d'oxyde  de  carbone,  mais  seule- 
ment l'ammoniaque  enlevée  à  la  dissolution  ammoniacale.  Il  peut  exister,  dans  ce  cas, 
une  combinaison  de  sulfate  cuivreux  et  d'ammoniaque. 

»  En  évaporant  les  dissolutions  neutres  dans  une  atmosphère  d'oxyde 
de  carbone,  pour  éviter  la  dissociation  du  composé  formé,  et  les  dissolu- 
lions  ammoniacales  clans  le  vide,  j'espère  isoler  ces  combinaisons.  Il  me 
semble  établi,  dès  maintenant,  que  le  sulfate  cuivreux  existe,  tout  au  moins 
à  l'état  de  combinaison  avec  l'oxyde  de  carbone  ou  avec  l'ammoniaque. 

»  J'ai  commencé  aussi  d'autres  expériences  analogues  avec  d'autres 


sels,  et  j'aurai  l'honneur  de  les  exposer  à  l'Académie,  si  elles  me  con- 
duisent à  quelques  résultats  nouveaux.  » 

CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  l'unité  élémentaire  du  corps  appelé  cérium. 
Note  de  MM.  Wyrocboff  et  A.  Yernecil,  présentée  par  M.  Henri 
Moissan. 

«  Dans  deux  Notes  présentées  à  l'Académie  ('),  nous  avons  donné  un 
procédé  très  simple  de  purification  du  cérium  et  fixé  son  poids  atomique 
à92,7 

»  Tout  récemment,  M.  Boudouard  (-),  continuant  le  travail  entrepris 
par  M.  Schûtzenberger,  a  publié  une  série  de  chiffres  fort  divergents  entre 
eux  et  qui  tendent  à  démontrer  l'existence  de  deux  cériums  à  poids  ato- 
miques très  différents.  Ces  résultats  qui,  au  premier  abord,  paraissent  en 
contradiction  avec  les  conclusions  auxquelles  nous  sommes  arrivés,  nous 
paraissent  montrer,  si  on  les  examine  de  plus  près,  que  nos  recherches 
ont  exercé  une  heureuse  influence  sur  la  solution  de  la  question  de  l'identité 
du  cériimi. 

)i  Les  chiffres  de  M.  Schûtzenberger  oscillaient  entre  85  et  io4  (Ce  bi- 
valent), présentant  ainsi  entre  eux  un  écart  de  i8  pour  loo.  Nous  avons 
fait  observer  que  les  chiffres  maxima  étaient  dus  à  la  présence  de  la  thorine, 
et  les  chiffres  minima  à  la  présence  des  autres  terres  du  groupe  de  la  cérite 
ou  du  groupe  de  l'yttria.  M.  Boudouard  semble  s'être  préoccupé  tout 
particulièrement  de  la  thorine  ;  aussi  son  chiffre  supérieur  (93,8)  s'abaisse-t-il 
de  lo  pour  loo  environ,  relativement  au  chiffre  supérieur  de  M.  Schûtzen- 
berger. Il  paraît  s'être  moins  préoccupé  des  autres  terres;  aussi  son  chiffre 
inférieur  (88,6)  ne  gagne-t-il  que  7  pour  100  environ  sur  le  chiffre  in- 
férieur de  M.  Schûtzenberger.  Au  total,  l'écart,  qui  était  énorme,  se  réduit 
à  5  pour  100,  ce  qui  infirmerait  les  résultats  énoncés  par  M.  Schûtzen- 
berger et  indiquerait  que  ses  produits  renfermeraient  de  grandes  quantités 
d'impuretés. 

»  Nous  sommes  convaincus  que,  en  faisant  quelques  pas  de  plus  dans 
la  voie  de  purification  dans  laquelle  il  s'est  engagé,  M.  Boudouard  diminuera 
encore  les  écarts  qu'il  a  observés  et  arrivera  sans  difficulté  au  chiffre  que 


(')  Comptes  rendus,  mai  et  juin  1897. 

(^)   Comptes  rendus,  t.  CXXV,  p.  773;  1897. 


(  9^'  ) 
nous  persistons  à  considérer  comme  exact,  à  deux  ou  trois  unités  décimales, 
pour  tous  les  cériums,  quelle  que  soit  leur  provenance  et  quel  que  soit  le 
mode  de  fractionnement  employé. 

»  Nous  croyons  du  reste  que  les  impuretés  ne  constituent  pas  la  seule 
raison  des  écarts  observés  par  M.  Boudouard  ;  ils  nous  paraissent  tenir  aussi 
à  l'insuffisante  exactitude  de  ses  délerminations.  Nous  trouvons,  en  effet, 
dans  sa  Note,  cette  observation  difficilement  acceptable  qu'un  cérium  à 
poids  atomique  de  91,  8  a  donné,  |)ar  le  fractionnement,  deux  parties  avec 
les  poids  atomiques  de  93,8  et  de  92,2,  chiffres  tous  deux  supérieurs  au 
poids  atomique  primitif.  Nous  trouvons  é£;alement  ce  fait  insolite  que,  dans 
le  fractionnement  du  sulfate,  les  eaux-mères  donnaient  des  chiffres  tantôt 
supérieurs,  tantôt  inférieurs  aux  chiffres  fournis  par  les  dépôts  cristallins. 

»  Il  est  enfin  un  fait  auquel  nous  attachons  de  l'importance,  au  point 
de  vue  de  nos  lecherciics  actuelles,  et  sur  lequel  il  nous  par;iît  im[)ossible 
d'accepter  les  affirmations  de  M.  Boudouard.  L'acétate  de  cérium  est  m/e- 
gralemenl  précipité  YAV  un  excès  d'eau  oxygénée,  ainsi  que  l'avait  déjà  in- 
diqué HartieyC)  en  1882;  la  précipitation  incomplète  dont  parie  .M.  Bou- 
douard, et  sur  laquelle  il  a  fondé  un  procédé  de  fractionnement,  ne  nous 
semble  s'expliquer  que  par  une  erreur  d'observation,  ou  par  la  présence 
de  notables  quantités  d'autres  terres  dont  aucune,  la  thorine  exceptée, 
ne  donne  de  peroxyde  insoluble  lorsque  le  milieu  demeure  acide.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  Taldéhy date  d' ammoniaque. 
Note  de  M.  Marcel  Delëpi.ve. 

«  L'aldéhydale  d'ammoniaque  C^H^AzO  a  été  représenté  successivement 
par  les  schémas  suivants  : 

C'H'O,  AzH',  C-H'0-AzH*,  CIP— Cll/'^^j^,. 

Aliléliydale  Acctylurc  lljdroxélliylidène- 

d"ammoniaque.  d'ammonium.  aminé. 

»  En  étudiant  ce  corps  au  point  de  vue  thermoclnmi(jue  j'ai  reconnu 
que  ces  formules  ne  répondaient  pas  aux  propriétés  et  que  l'on  devait 
considérer  l'aldéhydate  d'ammoniaque  comme  Vhydrate  d'une  base  nou- 

(')  Journal  chem.  Soc.  t.  XLl,  p.  202. 

r,.  lî.,  .897,  i"  Semesue.  (T.  CXXV,  N»  23.)  '  -i'-î 


(  952  ) 
velle,  l'éthylidêne  imine,  CH'  — CH^AzH,  laquelle  doit  elle-même  être 

représentée  par  une  formule  triplée 

AzH 

CH'-CH     CH  — CH' 

(CH'  — CH  =  AzH)'        ou  I        I  ■ 

ÂzH     AzH 

OT  -  CH^ 

»  Préparation  de  l'éthy-Udène-imine.  —  Ce  corps  s'obtient  par  la  soustraction 
des  éléments  de  l'eau  à  l'aldéhydate  d'AzHS  en  le  maintenant  deux  ou  trois  jours 
dans  le  vide  au-dessus  de  l'acide  sulfurique.  Les  cristaux  priniitifs  sont  remplacés  peu 
à  peu  par  d'autres  cristaux  blancs,  brillants,  pouvant  atteindre  plusieurs  millimètres 
de  côté.  Ils  répondent  à  la  formule  CH'  — GII  =  Az;  trouvé  pour  loo  :  C  =  55,3o; 
H  =  II  ,5o;  Az  =  32,21;  calculé  pour  100  :  C  =  53,8i;  H  =  ii  ,62  et  Az  =  32,55  : 

C^H'AzO  =  C^H»  Az  +  H-0. 

»  Propriétés.  —  L'éthylidène-imine  est  une  substance  solide,  en  beaux 
cristaux  incolores,  brillants,  d'une  odeur  rappelant  l'acétamide,  de  saveur 
très  alcaline,  fusibles  vers  85°  et  bouillant  très  régulièrement  à  i23°-i24'' 
sous  la  pression  ordinaire.  Le  liquide  distillé  ne  tarde  pas  à  se  prendre  en 
une  masse  solide  entièrement  cristallisée. 

))  L'élhylidène-imine  est  soluble  dans  l'eau,  l'alcool,  l'acide  acétique, 
le  chloroforme,  le  benzène,  le  x}lène;  ces  trois  derniers  liquides  ne  dis- 
solvent pas  l'aldéhydate  d'ammoniaque  ;  la  solution  chloroformique  ou  ben- 
zénique,  évaporée  à  l'abri  de  l'humidité,  abandonne  l'éthylidène-imine  en 
gros  cristaux  transparents  et  carrés  comme  du  bromure  de  potassium;  ces 
solutions  ne  peuvent  pas  être  concentrées  à  chaud,  car  les  vapeurs  du  li- 
quide bouillant  en  entraînent  des  quantités  considérables. 

»  Poids  moléculaire.  —  La  crjoscopie  en  solution  benzénique  a  fourni  les  chilTres 
suivants  : 

Subs.  pour  100.  .  .  |S^029         is'',o5i  is",2i9         ie'',235  I^^58S         2K'',74i 

M  correspondant..      167  164,6  i58,5  160,8  i53,5  i46 

I)  On  voit  que  le  poids  moléculaire  varie  en  sens  inverse  de  la  concentration.  En 
combinant  la  dernière  donnée  avec  chacune  des  autres  pour  avoir  M  limite,  on  trouve 
un  nombre  variant  régulièrement  de  i65  à  179;  on  aurait  donc  M  =  172  ^  (^C^H"  Az)'. 

»  Densité  de  vapeur  par  la  méthode  de  V.  Meyer  : 

Température.. 152°  183°  261° 

Densité  (air    T  1) 2,ii5  2,028  1,079;  i,6o4 

M 60,9  58,4  45,8 


(  953  ) 

»  Ces  nombres  montrent  qu'à  261°  il  n'existe  plus  que  des  molécules  monomères 
CH'Az  =  43;  mais,  déjà  à  iSa»,  la  dissociation  est  très  avancée  par  rapport  au  poids 
moléculaire  en  solution  benzénique. 

n  Chaleur  déformation.  —  Elle  a  été  déterminée  par  la  méthode  des  combustions 
dans  l'oxygène  comprimé.  Pour  is'  on  a  trouvé  : 

8074"', 5  et  8071"', o;  en  moyenne  8072"',  75; 

soit,  pour  une  molécule  simple  =;  L^3i'  : 

A  volume  A  pression 

constant.  constante. 

Chaleur  de  combustion ^■]'^'\i3  347C'i,6 

et,    pour   chaleur    de    formation,    ^i3'^\6,  à  partir  de  C'+H'+Az,    c'est-à-dire 
-t-4o'^''',5  pour  une  molécule  triplée. 

»  Poids  moléculaire  de  l'aldéhydate  d'ammoniaque.  —  La  crj'oscopie  en  solution 
aqueuse  récente  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Substance  pour  100..  is^gSi  (a)         25',423         2S',485         48',4534         GsSigS  (t) 

M 162,4  «65,9  164,2  i64,8  i63,7 

D  Le  poids  moléculaire  ne  varie  pas  avec  la  concentration  et  est  égal  en  moyenne  à 
i64=(C=H'AzO)''".  Mais  il  varie  avec  le  temps  :  les  solutions  (n)  et  (6),  congelées 
vingt-quatre  heures  plu-*  tard,  ont  donné  M(a)=:9i,6et  M(6)-ii9,4;  la  solution 
la  plus  diluée  est  celle  qui  s'est  le  plus  dissociée. 

»  Pour  les  densités  de  vapeur,  on  a  trouvé  : 

Température i52°  182° 

Densité  (air   -:  I) 1,220;  1,187  i,iii 

M 34,6  32,  i5 

»  D'où  il  résulte  qu'à  182°  non  seulement  l'aldéhydate  s'est  dissocié  en  eau  et 
imine,  mais  encore  que  celle-ci  s'est  dépolymérisée  à  son  tour  presque  totalement;  le 
poids  moléculaire  trouvé  est,  en  eOet,  voisin  de  ^(C'H* Az -+  H»0  )  ^  3o,5;  à  iSa», 
la  dissociation  est  déjà  très  avancée. 

»  Chaleur  de  formation  de  C'H'AzO.  -  Pour  is^  on  a  trouvé  une  chaleur  de 
combustion  moyenne  de  568o~',9;=  i(5672,4 -:- 5677,4 -H  5693,0).  D'où,  pour  6iS'- 

correspondant  à  C'H'AzO  : 

■^  A  volume  A  pression 

constant.  constante. 

Chaleur  de  combustion 346C''',54  347'='',o 

et,  pour  chaleurs  de  formation, 

C'-i-H'-i- Az-f-0  =  C»H'AzOcrist. ^-83C"•,I 

O  +  H'H-  Âz  +  H'Oliq.  =  C»H\\zOcrist -hi4'='',i 

et,  partant, 

3(C»H=Azsol.  -hH'01iq.)  =  (C'lI'AzO)'soI...  h- 3  x  o<:»',6. 


(  954  ) 

»  La  relation  entre  l'imine  éthylidénique  et  l'alcléhydate  d'ammoniaque 
est  celle  d'une  hydratation  avec  faible  dégagement  de  chaleur,  c'est-à-dire 
destructible  sous  de  faibles  influences. 

»  Picrate  d'élhylidène-imine.  —  Que  l'on  fasse  réagir  une  solution  tiède 
saturée  d'acide  picrique  dans  l'alcool  absolu  sur  l'aldéhydate  d'ammoniaque 
en  solution  alcoolique,  ou  sur  l'élhylidène-imine  en  sokition  alcoolique  ou 
chloroformiqiie,on  n'oblient  qu'un  seul  et  même  corps  ayant  pour  formule  : 

C'H=(  AzO-)'OH,  (C-H'Az/  +  C-H"0. 

»  C'est  un  sel  formant  de  longues  aiguilles  d'un  beau  jaune  à  odeur  d'élhylidène- 
imine,  assez  soluble  dans  l'alcool,  extrêmement  soluble  dans  l'eau.  Cette  solution 
aqueuse  se  trouble  nu  bout  de  quelques  minutes,  exhale  bientôt  l'odeur  de  l'aldéhyde 
et  se  remplit  de  cristaux  de  picrate  d'ammoniaque  peu  sohibles.  Si  on  la  place  dans 
le  vide,  elle  laisse  un  résidu  cristallisé  de  picrate  d'AztP,  en  quantité  théorique,  d'après 
l'équation  : 

C»H"-(Az02)'OH,(C2tPAz)^-hC2H«0-t-H-^0 

=  [|(C=H^A.z)'  -t-  C^H^O  4-  C^H^O]  +  C«H2{  AzH')  Az'O'. 

Les  termes  du  second  membre  entre  crochets  sont  volatils;  ils  disparaissent.  Ce  résul- 
tat apporte  un  ferme  appui  à  la  formule  proposée.  L'alcool  est  nécessaire  pour  la  for- 
mation de  ce  corps. 

»  En  résumé,  Taidéhydate  a  pour  formule  (C^H"  Az,  H-0)' :  c'est  l'hy- 
drate de  l'éthylidène-iniine  (C^H^Az)%  auparavant  inconnue.  Ces  poly- 
mères existent  dans  l'eau,  l'alcool,  le  chloroforme,  le  benzène;  les  états 
polvmériques  attestés  par  la  cryoscopie  ont  des  valeurs  un  peu  différentes 
que  l'étude  du  picrate  ramène  toutes  deux  aux  formules  trimères;  ces  po- 
Ivmérisations  sont  graduellement  détruites  dans  les  corps  vaporisés,  à 
mesure  que  la  température  s'élève.    » 

CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  une  réaction  particulière  aux  orthophénols  et  sur 
les  dériçés  de  l' antimonyle-pyrocatéchine.  Note  de  M.  H.  Crusse,  présentée 
par  M.  Friedel. 

«  Les  combinaisons  que  nous  avons  décrites  dans  une  Note  antérieure 
et  qui  résultent  de  l'union  de  l'oxyde  d'antimoine  avec  la  pyrocatéchine 
et  le  pyrogallol  peuvent  être  envisagées  comme  les  dérivées  d'un  radical 
composé  monoatomique,  l'anlimonyle-pyrocatéchine  (C°H*0-=:  Sb  )',  ou 
l'antimonyle-pyrogallol  (C"H\OH.O- =  Sb)'  (' ). 


(')  Comptes  rendus,  1892. 


(  955  ) 

»'Ces  dérivés,  en  effet,  se  comporlent  comme  de  l'acide  antimonieiix 
(SbO)',  OH  dans  lequel  l'atome  d'oxygène  serait  remplacé  par  un  résidu 
phénolique  bivalent.  La  présence  de  ce  résidu,  loin  de  diminuer  le  carac- 
tère basique  du  radical,  semble,  au  contraire,  l'augmenter. 

»  Il  fixe  les  éléments  halogènes  pour  donner  des  combinaisons  compa- 
rables aux  oxysels  de  l'antimoine,  mais  beaucoup  plus  stables,  que  l'eau 
bouillante  dissocie  pour  reproduire  le  composé  hydroxylé  :  ainsi  qu'il  arrive 
avec  l'oxvchlorure,  l'oxybromure,  qui  régénèrent  l'acide  antimonieux 
(SbO).  OH. 

))  La  formation  de  semblables  dérivés  est  particulière  aux  orthophé- 
nols ;  dans  certaines  conditions,  on  peut,  avec  les  isomères,  produire 
une  combinaison,  mais  elle  est  amorphe,  incristallisable,  dissociée  par 
l'alcool  froid  et,  en  aucun  cas,  ne  produit  un  dérivé  hidoïde,  chlorure, 
bromure,  iodure,  ou  un  oxalate. 

»  Cette  réaction,  étant  spéciale  aux  orthodérivés,  permet  de  les  caracté- 
riser aussi  bien  que  de  les  séparer  de  leurs  isomères.  Les  premiers  sont, 
en  effet,  peu  solubles  dans  les  hydracides  étendus,  cristallisables  au  sein 
de  ces  liquides;  tandis  que  les  seconds  sont  dédoubles,  par  les  mêmes 
réactifs,  en  phénol  et  composé  haloïde  de  l'antimoine. 

»  Hydroxanlimonyle-pyrocaléchine  (C'H'O-^  Sb)OII.  —  Ce  composé  ii'esi 
autre  que  le  produit  décrit  sous  le  nom  à^antimonite  acide  de  pyrocatéchine;  nous 
ne  reviendrons  ni  sur  ses  propriétés,  ni  sur  sa  préparation. 

»  Chlorure  d'antirnonyle-pyrocaU'cliine  (C''H'0'=:  Sb)'Cl.  —  Se  forme  en 
mélangeant  une  solution  de  chlorure  d'antimoine,  dans  l'alcool  métliylique  pur  et 
anhydre,  avec  une  solution  méthvlique  de  pj-rocatéchine,  ou  bien  par  l'action 
de  SbCF  en  solution  aqueuse  et  salée  sur  la  pyrocatéchine. 

»  Généralement  le  corps  qui  se  dépose  contient  une  certaine  quantité  de  dérivé 
hydroxylé.  On  le  purifie  en  le  dissolvant  dans  l'acide  chlorhydrique  ordinaire,  étendu 
et  bouillant;  par  le  refroidissement,  il  se  dépose  sous  forme  de  cristaux. 

»  Le  chlorure  d'anlitnonyle-pyrocaléchine  est  en  cristaux  tabulaires,  présentant 
une  troncature  sur  l'un  des  angles;  insoluble  dans  les  dissolvants  ordinaires,  il  se 
dissout  dans  les  hydracides  ;  l'eau  froide  le  décompose  peu,  mais  l'eau  bouillante  le 
transforme  lentement  en  hydroxanlimonyle-pyrocatéchine. 

»   Composition.  —  Desséché  à  iio°,  il  donne  à  l'analyse  les  nombres  suivants  : 

C  =  27,00,     H  1=1,9,       Sb:=45.o>       Clr=i3,6, 
qui  s'accordent  avec  ceux  qu'exige  la  théorie. 

Théorie  :  C  =  27, 8,      11  =  1,52,     Sb  =  45,45,     Cl=i.^,4. 
B  Bromure  d'antimonyle- pyrocatéchine  (C''H*0'=  Sb)  Br.    —    Se   forme  dans 


(  956  ) 

l'action  de  la  pyrocatéchine  sur  une  solution  neutre  de  bromure  d'antimoine,  ou  bien 
en  dissolvant  le  dérivé  hydroxjlé  dans  l'acide  bronihydrique. 

»  Purifié  par  cristallisation  dans  l'acide  !  romhydrique  étendu  et  bouillant,  il  se 
présente  en  cristaux  isomorphes  avec  le  chlorure,  dont  il  partage  les  propriétés. 

»  Desséché  à  i  io°,  il  a  donné  à  l'analyse  : 

C  =  22,8,     H— 1,6,     Sb-=38,2,     Br  =  3o,i, 

nombres  en  accord  avec  ceux  de  la  formule  ci-dessus,  qui  sont  : 

C  =  23,4,     H=i,3,     Sb=^38,8,     Br  =  26,o. 

»  lodure  d'antimonyle- pyrocatéchine  (C^H'O'- =  Sb)  I.  --  La  préparation  de 
l'iodure  présente  quelques  difficultés,  à  cause  de  sa  solubilité  dans  l'acide  lodhy- 
drique.  5o«  d'acide  iodhydrique,  à  5o  pour  loo  d'HI,  sont  étendus  de  trois  fois  leur 
volume  d'eau,  saturés  d'iodure  de  potassium,  puis  d'oxyde  d'antimoine,  enfin  addi- 
tionnés de  25s--  de  pyrocatéchine-.  On  laisse  couler  celte  solution  dans  la  suivante, 
chauffée  à  4o°-5o»  :   eau,  5o";  pyrocatéchine,  2.58^.  Il  se  dépose  des  cristaux  d'iodure. 

»  A  l'étal  hydraté,  il  est  incolore;  par  la  dessiccation,  il  prend  une  teinte  rouge 
qu'il  perd  par  le  refroidissement. 

»  Composition.  —  Desséché  à  ioo°,  il  donne  : 

C  =  i9,8,     H=:i,5,     Sbr=:33,o,     1  =  36, i; 
Théorie:  C-20, 3,     H  =  i,i,     Sb"33,4,     I--=35,8. 

»  Fluorure  d'antimonyle- pyrocatéchine  {C^R'-O'-  =  'S>h)V\.  -  Se  prépare  par 
l'action  du  fluorure  d'antimoine  sur  la  pyrocatéchine,  ou  en  faisant  cristalliser  le  dé- 
rivé hydroxylé  dans  l'acide  fluorhydrique  étendu  et  bouillant.  Cristaux  tubulaires, 
isomorphes  avec  les  précédents,  donnant  à  l'analyse  les  nombres  ci-après  : 

C  =  28,7,     H=i,5,     Sb=:/i8,i,     Fl  =  7,i-7,o; 
Théorie:  C  =  29,1,     H=i,8,     Sb  =  48,4,     Fl^;,;. 

»  Oxalate  rf'«/i«i/HO/(j/e-/)j/ocn«ec/i//!e  (C«H''0-=  Sb).  G-HO'.  —  S'obtient  en 
versant  une  solution  chlorhydrique  du  chlorure  d'anlimonyle-pyrocatéchine  dans  une 
solution  bouillante  d'oxalale  acide  de  potassium. 

»  Aiguilles  microscopiques,  insolubles,  donnant  à  l'analyse  : 

Ç?W-Q)''-ii,k,     Sb=r36,5.   » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  ~  De  la  nature  des  combinaisons  de  Vanlipyrine 
avec  les  aldéhydes.  Note  de  M.  G.  P.iïei.\,  présentée  par  M.  Armand 
Gautier. 

«   Knorr  avait  montré  que  Vantipyrine  est  susceptible  de  donner,  avec 
les  aldéhydes  formique,  éthylique,  benzylique  elsalicylique,  des  combinaisons 


(  95?  ) 


telles  que 


Az  — C=H5 


CH'  -  Az 


CH'-   C 


/     \ 


GO 


Az  —  C«  H* 
CO^      ^  Az  -  CH» 


CH' 


G=- 


CH'4-H»0. 


»  Pour  les  obtenir  (  '  )  on  chauffe  en  tubes  scellés,  pendant  huit  heures, 
à  120",  Vantiprrine,  Valdchyle  et  Veau;  après  refroidissement  il  se  sépare 
une  masse  cristalline  qu'on  purifie  par  dissolution  dans  l'alcool  méthylique 
absolu  et  chaud.  Les  combinaisons  obtenues  se  comportent  comme  des 
bases  donnant  des  sels  avec  les  acides. 

»  D'autre  part,  on  a  décrit,  sous  le  nom  de  formopyrine,  un  corps  obtenu 
par  union  directe  à  froid  de  X aldéhyde  formique  et  de  Vanlipyrine;  sa  con- 
stitution serait  analogue  à  celle  du  monocidoralanlipyrinc ,  c'est-à-dire  que 
la  formopyrine  résulterait  de  l'union,  sans  élimination  d'eau,  à'iine  molé- 
cule d'anlipyrine  et  à'une  molécule  de  formol. 

»  J'ai  cherché  :  1°  si  réellement  l'antipYrine  donnait,  avec  l'aldéhyde 
formique  en  particulier,  et  les  aldéhydes  en  général,  deux  genres  de  com- 
binaisons; 2°  si  le  cbloral  était  capable  aussi  de  donner  deux  genres  de 
combinaisons. 

»  Je  me  suis  d'abord  demandé  si  le  corps  auquel  on  a  donné  le  nom  àt  formopyrine, 
et  qui  est  constitué  par  les  cristaux  qui  se  séparent  au  bout  de  quelques  jours  lors- 
qu'on a  mélangé  à  froid  deux  solutions  d'anlipyrine  et  de  formol,  ne  serait  pas  iden- 
tique à  (;elui  qui  a  été  obtenu  en  tubes  scellés  et  qui  a  été  décrit  par  Knorr.  J'ai  re- 
connu qu'en  elTet  son  point  de  fusion  est  bien  177.  Quand  on  atteint  i56°  il  y  a  bien 
fusion,  mais  en  même  temps  il  y  a  perte  de  l'eau  de  cristallisation;  le  corps  anhydre 
présente  un  aspect  vitreux  et,  après  pulvérisation,  il  fond  à  la  température  indiquée 
par  Knorr.  L'analyse  du  chlorhydrate  conduit  à  la  même  conclusion  : 

»  Dosage  de  H  Cl  : 


Matière. 
As  Cl... 


d'où 

Cl i4,2Q  7„  H  Cl. 

»  Dosage  acidimétrique  : 

'C"H"  \z-0 
Théorie  pour  CH^     X"H" Az^'O.aHCl    .   IPO 


II  Cl. 


os"",  5i55 
os',  296 

i4,6o  7„ 


0,07 


HCl i5,24  «/„ 


(')  A.  ScHUFTAN,  D.  ch.  G.,  t.  XXVIII,  p.  1180. 


(  95«  ) 
»  J'ai  cherché  ensuite  s'il  n'existait  pas  un  moyen  pUis  simple  et  gé- 
néral de  préparer  les  combinaisons  de  l'antipyrine  avec  les  aldéhydes. 

>)  Je  me  suis  arrêté  au  suivant,  qui  donne  un  rendement  théorique  :  On  mélange 
avec  de  Teau  une  molécule  d'aldéhyde  et  deux  molécules  d'anlip}  rine,  puis  on  ajoute 
de  l'acide  chlorhydrique  jusqu'à  dissolution  parfaite;  au  bout  de  quelques  heures  le 
tout  se  prend  en  masse  cristalline,  on  alcalinise  par  l'ammoniaque  étendue  et  l'on  filtre 
à  la  trompe;  le  produit  peut  être  purifié  par  cristallisation  dans  l'alcool  à  5o°  G.  bouil- 
lant. Jai  obtenu  de  cette  façon  les  combinaisons  de  l'antipyrine  avec  les  aldéliydes 
fonnique,  èthylique,  benzyUque,  salicylicjue  et  paraoxybenzoïque.  J'ai  trouvé  pour 
ces  corps  les  mêmes  points  de  fusion  que  ceux,  indiqués  par  Knorr. 

))  Ces  composés  se  comportent  comtiie  des  bases,  quelques-uns  donnent 
des  sels  en  se  combinant  à  deux  molécules  d'acide  monobasique;  l'antipy- 
rine conserve  dans  ces  combinaisons  un  certain  nombre  de  ses  propriétés, 
entre  autres  celle  de  donner  une  coloration  rouge  avec  le  perchlorure  de 
fer.  Quant  à  la  fonction  aldéhydique,  elle  a  disparu;  ces  composés  ne 
réduisent  pas  la  liqueur  de  Fehhng  à  l'ébuUition. 

»  Ils  se  forment  d'après  la  réaction  suivante  : 


Az-C«tP 


CH'-    G 
CH3-    G 

GH^  -  Az 


Az-G«H^ 


/^ 


=  GII 
CM 


GIP  —  Az 


/ 


-f-o  =  G  — n  = 


R 


CH' 


GO 


Az-  G-'Hî 
GO'^   ^Az  —  GU» 


GO 


G     -  GH  -     G 

I 
R 


G  — GlF-t-PPO 


H   On  peut  donc  considérer  tous  ces  corps  comme  des  dérivés  du  mé- 
thane; c'est  pourquoi  j'appelle  le  premier  terme  correspondant  à  l'aldlié- 
hyde  formique  :  diantipyrineméthanc ;  l'homologue  supérieur  sera  le  mé-- 
ihyldianlipyrineméthane,  et  ainsi  de  suite. 

»   Si  le  choral  se  comportait  comme  l'aldéhyde   èthylique,   il  devrait 

/C  'H'  '  Az'O 
donner  la  combinaison  CCI'—  CH('^,,jj,,  ^^„q   ^.,q.  Pour  m'en  rendre 

compte  i'ai  suivi  le  procédé  général  indiqué  plus  haut. 

»   J'ai  dissous  laS"'  de  choral  et  27e''  d'antipyrine  dans  leur  poids  d'eau,  mélangé  les 
solutions  et  ajouté  Ss"^  d'acide  chlorhydrique;   au  bout  de   vingt-quatre  heures  j'ai 


(  959  ) 

neutralisé  par  l'ammoniaque;  il  s'esl  formé  deux  couches  qui  ont  été  séparées;  la 
couclie  supérieure  aqueuse  contenait  iSer  d'antipjrine,  soit  la  moitié,  qui  n'était  pas 
entré  en  combinaison;  la  couche  inférieure  s'est  prise  en  masse  cristalline  de  mono- 
chloralantipyi'ine,  ainsi  que  le  montrent  le  point  de  fusion  (ôô'-ôS")  et  la  proportion 
de  chlore  dosée. 

«   J'ai  ensuite  remplacé  HCl  par  SO*  H-  en  opérant  de  la  façon  suivante  : 

1'  Le  mélange  de  chloral  et  d'antipjrine  était  placé  dans  un  ballon  avec  cinq  à  six 
fois  leur  poids  d'acide  sulfurique  à  66"  et  le  tout  était  maintenu  au  bain-marie  à 
io6°  pendant  deux,  à  trois  heures.  Après  refroidissement,  le  liquide  était  versé  dans 
environ  i''',5o  d'eau  froide,  puis  on  neutralisait  par  l'ammoniaque;  il  se  sépare  des 
cristaux  qui  sont  purifiés  par  cristallisation  dans  l'alcool  à  9:")"  C.  bouillant.  Le  point 
de  fusion  de  ces  cristaux  est  i86°-i88°;  ils  possèdent  les  propriétés  et  la  compo- 
sition de  \a  dihydrocliloralantipyrine.  11  s'ensuit  que  l'acide  sulfurique  n'agit  que 
comme  déshydratant  et  qu'on  obtient  une  combinaison  molécule  à  molécule  d'anti- 
pyrine  et  de  chloral  anhydre. 

»  J'ai  enfin  étudié  l'action  du  chloral  et  des  phénols  sur  le  diantipyri ne- 
méthane  et  le  méthyldiantipyrineméthane ,  j'ai  constaté  ainsi  que,  dans  ces 
combinaisons,  l'anlipyrine  avait  perdu  la  faculté  de  s'unir  à  froid  aux 
phénols  et  au  chloral.  En  opérant  dans  l'acide  sulfurique  il  en  est  autre- 
ment, et  j'ai  obtenu  ainsi  des  corps  dont  je  compte  faire  l'objet  d'une  nou- 
velle Note. 

»  Conclusions.  —  1°  L'anlipyrine  se  combine  aux  aldéhydes,  l'union  se 
fait  par  le  carbone;  c'est  le  seul  mode  de  combinaison  ;  jamais  elle  ne  se  fait 
par  l'azote. 

»  2°  Dans  ces  combinaisons,  qui  sont  de  véritables  dérivés  du  méthane, 
l'atome  d'azote  uni  au  méthyle  a  perdu  la  faculté  de  s'unir  au  chloral  et 
aux  phénols. 

»  3°  Le  chloral,  ou  aldéhyde  trichlorée,  ne  peut  s'unir  à  1  antipyrine  que 
par  l'azote  et  jamais  par  le  carbone  comme  les  aldéhydes  non  substiUices.  » 


PHTfSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  E^ets  physiologiques  et  thérapeutiques 
de  la  spermine.  Note  de  M.  Alexandre  Pœhl,  présentée  par  M.  Armand 
Gautier. 

«  La  spermine,  qui  répond,  ainsi  que  je  l'ai  établi,  à  la  composition 
C'H'*Az',  est  l'un  des  principes  qui  président  à  l'oxydation  des  tissus.  Je 
l'ai  rencontrée  dans  presque  tous,  mais  plus  particufièrement  dans  le  testi- 

C.  R.,  189-;,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  23.)  I  27 


(  96o  ) 
cule,  l'ovaire,  le  corps  thyroïde,  le  pancréas  surtout,  le  thymus,  la  moelle, 
la  rate,  le  sang  normal,  la  lymphe.  J'ai  montré  que  cette  base  agit,  même 
à  très  faibles  doses,  en  accélérant  les  oxydations,  tant  organiques  que  mi- 
nérales, à  la  façon  d'un  ferment  ('). 

»  Une  série  d'observations,  dues  au  professeur  prince  Tarkhanoff, 
ont  établi  l'action  dynamogène  de  ce  corps;  les  observations  cliniques  ont 
démontré  ses  effets  thérapeutiques  favorables  dans  toutes  les  maladies 
caractérisées  par  une  réduction  des  oxydations  dans  les  tissus,  un  ralen- 
tissement de  l'assimilation,  et  une  diminution  de  l'alcalinité  du  sang. 

»  Qu'on  l'introduise  par  la  bouche  ou  par  injection  sous-cutanée,  les 
effets  favorables  de  la  spermine  ont  été  signalés  dans  l'anémie  (Senator, 
Hirsch,Furbringer,  Hofmeier,  Finkelstein),dans  lagoutle(Prokhoroff,  Bou- 
koëmsky),  dans  l'arthrite  déformante  (Afanassieff),  le  rhumatisme  aigu 
(Pantcheiiko),  la  pneumonie  fibrineuse  (Podkopaëff,  Rochtchinin),  la 
fièvre  typhoïde  (Rossi,  Klimontovich),  la  neurasthénie  (Lauder-Brunton, 
Eulenburg,  E^vaId,  Mendel,  Benedikt),  l'hystérie  (Eulenburg,  Mendel, 
Benedikt),  dans  le  tabès  et  autres  maladies  des  centres  nerveux  (Joffroy, 
Popoff,  Ewald,  Eulenburg,  Hirsch,  Fùrbringer,  Mendel,  Benedikt,  Victo- 
roff),  dans  le  psoriasis  (Symon-Eccles,  Finkelstein),  dans  la  syphilis  ma- 
ligne (Schwimmer),  etc. 

»  Quelles  que  soient  les  manifestations  variées  apparentes  de  ces  nom- 
breuses maladies,  dans  tous  ces  cas,  les  effets  de  la  spermine  se  réduisent 
à  relever  le  taux  des  oxydations  intra-organiques,  à  favoriser  l'élimination 
des  produits  de  déchet  et  à  détruire  les  toxines  autonomes  ou  micro- 
biennes. 

"  Je  fonde  cette  opinion  sur  les  milliers  d'analyses  (dont  les  Tableaux 
paraîtront  ailleurs)  que  j'ai  pu  pratiquer  sur  les  malades  soumis  à  l'action  de 
la  spermine. 

»  Sous  son  influence  :  i"  le  rapport  de  l'azote  de  l'urée  à  l'azote  total 
(ancien  coefficient  d'oxydation;  actuellement,  coefficient  d'utilisation  des 
substances  azotées),  rapport  qui  est  la  meilleure  mesure  de  la  respiration 
et  de  la  vitalité  des  tissus,  se  rapproche,  chez  les  malades,  de  la  normale; 
c'est-à-dire  que  la  quantité  d'azote  uréique  augmente,  et  que  celle  des 
produits  intermédiaires  offensifs  (leucomaïnes  et  toxines  de  A.  Gautier) 
diminue.  On  constate,  en  effet,  à  la  fois,  sous  l'action  de  la  spermine,  la 


(')  \oir  Comptes  rendus,  ii  juillet  1892,  10  octobre  1892,  20  mars  1898;  La  Tri- 
bune médicale,  1895,  n°  14. 


(  96i  ) 
diminution  des  leucomaïnes  urinaires  et  des  substances  extractives  azotées. 
Cependant  il  peut  arriver,  mais  seulement  en  quelques  cas,  que  ces  leu- 
comaïnes augmentent  tout  à  coup  sous  l'effet  de  la  spermine,  comme  par 
une  décharge  de  l'économie,  mais  ensuite  elles  diminuent  notablement, 
tandis  que  l'urée  reprend  son  cours  ascendant. 

M  1°  Sous  l'influence  du  même  agent,  le  rapport  de  l'urée  aux  chlorures 
diminue  malgré  l'augmentation  de  la  quantité  d'urée.  ' 

»  3"  I.e  rapport  de  l'acide  urique  à  l'acide  phosphorique  des,  phosphates 
neutres  (rapport  qui,  d'après  Zeruer,  mesure  l'aptitude  de  l'acide  urique  à 
se  précipiter  dans  l'organisme)  se  rapproche  très  lentement  de  o,4  (nor- 
male 0,2  à  o,4). 

»  [\°  Le  rapport  de  l'acide  phosphorique  total  à  l'acide  phosphori([ue 
des  phosphates  neutres  (rapport  qui  indique  l'état  d'alcalinité  du  sang)  di- 
minue sensiblement.  Celte  augmentation  d'alcalinité  du  sang,  si  favorable 
aux  oxydations  (Liebig,  Chevreul,  Schœnbeiu,  A.  Gautier)  a  été  observée, 
après  l'action  de  la  spermine,  par  Lœwy  et  Richter  dans  la  clinique  de  Se- 
nator,  par  titrages  directs  faits  immédiatement  sur  le  sang  laqué  à  basse 
température. 

M  Dans  quelques  cas  seulement,  mes  analyses  ont  indiqué  une  diminu- 
tion des  phosphates  neutres,  explicable  par  une  décharge  momentanée 
d'acides  organiques  par  les  reins  ;  mais  toujours  cette  diminution  a  été 
suivie  d'augmentation  notable. 

»  La  spermine  ne  parait  pas  avoir  d'influence  directe  sur  les  fermenta- 
lions  intestinales;  en  fait,  le  rapport  de  l'acide  sulfurique  total  à  l'acide 
sulfoconjugué  ne  parait  pas  modifié  (  '). 

»  Les  effets  physiologiques  et  thérapeutiques  de  la  spermine  sont  donc 
bien  uniformes  :  ils  consistent  à  exciter  les  phénomènes  d'oxydation  et  à 
favoriser  ainsi  l'élimination,  sous  forme  de  produits  inoffensifs,  des  divers 
déchets  organiques  (auto-infection  de  A.  Gautier,  auto-intoxication  de  Ch. 
Bouchard).  Toutefois  les  auto-intoxications  intestinales  ne  sont  pas  sensi- 
blement influencées  par  la  spermine.   » 

(')  La  pratique  a  montré  que  les  bromures  aussi  bien  que  les  acides  minéraux  en- 
rayent l'action  thérapeutique  de  la  spermine.  On  ne  sait  encore  rien  de  sûr  de  ^ac- 
lion  des  iodures.  Peut-être  ces  sels  agissent-ils  en  provoquant  les  formations  des  tri- 
bromures  ou  triiodures  de  spermine,  comme  dans  la  réaction  de  Florence. 

La  réaction  caractéristique  du  sperme  humain,  réaction  dite  de  Florence  (forma- 
tion de  triiodospermine  en  présence  de  l'iodure  de  potassium  ioduré),  se  produit  très 
facilement  avec  la  spermine  ou  le  spermium-Poehl.  On  doit  remarquer  seulement  que 
cette  réaction  est  enravée  si  l'alcool  ou  la  glycérine  sont  présents. 


(962  ) 


CHIMIE  INDUSTRIELLE.  —  Disparition  de  l'empoisonnement  saturnin  par  la 
substitution  partielle  de  l'acide  métastannique  à  la  potée  d'étain  dans  le 
polissage  du  cristal.  Note  de  M.L.  Guéroult,  présentée  par  M.  Armand 
Gautier. 

n  J'ai  eu  l'honneur  de  faire  connaître  à  l'Académie,  en  1891,  les  résul- 
tats favorables  que  j'avais  obtenus,  dès  celte  époque,  à  la  cristallerie  de 
Baccarat,  par  la  substitution  partielle  de  l'acide  métastannique  à  la  potée 
d'étain  ordinaire  pour  le  polissage  du  cristal  (').  Je  rappellerai  qu'avant 
l'emploi  de  l'aciile  métastannique,  en  soixante-dix-neuf  mois,  de  no- 
vembre 1884  à  juillet  1891,  sur  200  tailleurs  de  cristaux  il  y  eut,  à  Bac- 
carat, 39  malades,  dont  plusieurs  avec  récidives.  Un  succomba;  4  furent 
empêchés  dans  leur  travail,  de  sept  mois  à  quatre  années,  par  suite  de 
paralysie  saturnine  ;  34  firent  en  tout  i333  journées  de  maladie  à  l'hôpital. 
Au  contraire,  du  i"  juillet  1891,  date  où  fut  employée  la  nouvelle  potée, 
à  novembre  1892,  c'est-à-dire  en  dix-huit  mois,  on  ne  put  constater,  à  la 
cristallerie  où  se  faisait  l'expérience,  un  seul  cas  d'intoxication  saturnine 
sur  les  ouvriers  tailleurs  de  cristal. 

»  Le  temps  a  confirmé  ces  heureux  résultats  que  l'Académie  récompen- 
sait en  1892,  du  prix  Montyon  (Arts  insalubres).  Je  suis  heureux  de  lui 
annoncer  qu'après  six  ans  et  demi  le  succès  est  resté  complet. 

»  Le  produit  primitif  (potée  d'étain  ordinaire)  contenait  62  pour  100  de 
plomb.  Le  produit  que  j'ai  substitué  n'en  contient  plus  que  20  pour  100, 
et  il  est  difficile  d'abaisser  davantage  le  taux  du  plomb  par  addition  d'acide 
métastannique,  celui-ci  adhérant  alors  trop  fortement  au  cristal  après 
polissage. 

»  Il  est  bien  remarquable  de  constater  que,  quoique  encore  plombifère, 
la  nouvelle  potée  est  devenue  entièrement  inoffensive  ainsi  que  le  constate 
la  lettre  suivante  de  M.  le  D''  J.  Schmilt,  médecin  de  la  cristallerie  de 
Baccarat,  qui  confirme  ces  faits  : 

)i  Je  n'ai  pas  eu  à  constater  depuis  1891,  c'est-à-dire  depuis  six  ans  et  demi  que  vous 
avez  substitué  la  nouvelle  potée  à  l'ancienne,  un  seul  cas  d'intoxication  saturnine  chez 
les  tailleurs  de  cristaux  :  ce  résultat  peut  n'avoir  rien  de  bien  surprenant  chez  les 
tailleurs  qui  n'avaient  jamais  été  intoxiqués,  mais  il  est  absolument  remarquable  que 
je  n'aie  jamais  eu  à  constater  un  accident  aigu  chez  les  anciens  saturnins  (^). 


(')   Comptes  rendus,  t.  GXV,  p.  707;  1892. 

('-)  Je  ne  connais,  à  la  cristallerie  de  Baccarat,  qu'un  seul  tailleur  qui  ait  de  la  né- 


(  963  ) 

»  Plus  de  paralysies  saturnines,  relativement  fréquentes  autrefois,  et,  en  général, 
plus  de  sjmptômes  d'empoisonnement  sous  aucune  forme. 

»  Bien  entendu,  nous  avons  toujours  des  artério-scléreux,  des  emphysémateux  et, 
chez  beaucoup,  des  indices  de  sénilité  prématurée,  mais  ces  lésions  ont  surtout  pour 
causes  l'alcoolisme  et  une  hygiène  défectueuse. 

»  \'euiliez,  etc. 

D'  J.  SCHMITT.   " 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sur  de  nouvelles  substances  colloïdales,  analogues 
aux  albuminoïdes ,  dérivées  d'une  nucléo-albumine.  Note  de  M.  J.-W.  Pic- 
KERi\G,  présentée  par  M.  E.  Grimaux. 

«  Dans  un  Mémoire  précédent,  communiqué  à  l'Académie  des 
Sciences  ('),  j'ai  établi  que  les  colloïdes  synthétiques  (colloïdes  amido- 
benzoïque  et  aspartique),  découverts  par  M.  Grimaux,  possèdent  les  pro- 
priétés physiologiques  qui  sont  caractéristiques  des  nucléo-albumines  ('■). 

»  La  présente  Communication  est  un  bref  exposé  des  expériences 
comparatives,  par  lesquelles  j'ai  essayé  d'obtenir,  au  moyen  des  nucléo- 
albumines,  des  corps  ressemblant  aux  colloïdes  de  Grimaux  et  possédant 
leurs  propriétés  caractéristiques. 

»  Je  me  suis  servi  de  la  nucléo-albumine  desséchée  du  thymus  du  mouton,  pré- 
parée par  la  méthode  d'Halliburton  ;  après  dessiccation  dans  le  vide,  cette  nucléo- 
albumine  présentait  toutes  les  réactions  physiologiques  et  chimiques  propres  à  celte 
substance,  ôo^'  ont  été  chauffés  en  tubes  scellés  à  i5o°,  avec  du  chlorure  de  calcium 
anhydre,  pendant  six  heures.  Le  produit  de  la  réaction  est  une  poudre  brune,  cris- 
talline, qui  ne  présente  plus  les  caractères  des  albuminoïdes. 

).  Cette  poudre  est,  sans  aucun  iloute,  un  mélange  de  produits  de  désin- 
tégration de  la  matière  première,  formés  par  déshydratation,  et  d'un 
poids  moléculaire  moins  élevé  que  l'albiuninoïde  mis  en  réaction  :  ces  cris- 
talloïdes  présentent  encore  la  réaction  violette  des  albuminoïdes  avec  le 


phrite  dont  l'existence  peut  être  due  à  de  l'intoxication  saturnine;  mais  celle  affection, 
d'origine  plombique  probable,  ne  prouve  rien  contre  les  bienfaits  de  la  nouvelle 
potée,  (juand  j'aurai  dit  que  ce  tailleur  avait  eu  de  1882  à  1891,  c'est-à-dire  avant 
l'emploi  de  la  nouvelle  potée,  sept  atteintes  de  coliques  de  plomb. 

(')  Comptes  rendus,  t.  CXX,  p.  i348;  1896. 

(')  Les  détails  des  expériences  entreprises  sur  les  albuminoïdes  de  synthèse  ont 
été  publiés  dans  Journal  of  P/iysiology,  t.  XIV,  p.  347;  iSgS;  t.  XVIII,  p.  55, 
p.  485,  et  t.  XX,  p.  171;  1896,  el  dans  Proceedings  of  Boy  al  Society,  décembre  1896. 


(  96'.  ) 
sulfate  de  cuivre  et  la  potasse:  mais  ils  ne  donnent  aucune  réaction  avec  le 
sulfate  de  magnésie,  le  sel  marin,  l'acide  salicyl-sulfonique,  le  sulfate  de 
cobalt  et  le  sulfate  de  nickel  en  présence  de  potasse.  Examinés  au  polan- 
mètre,  ils  ne  possèdent  pas  de  pouvoir  lévogyre',;  ils  n'amènent  pas  la 
coagulation  intra-vasculaire ,  comme  le  font  les  nucléo-albumines  par 
injection  dans  les  veines  chez  les  lapins,  les  chats  et  les  chiens.  Ils  n'ont 
plus  aucune  des  réactions  physiologiques  des  nucléo-albumuies  : 

,,  Si  on  les  chauffe  en  tubes  scellés  avec  du  perchloiure  de  phosphore  pendant 
quatre  heures,  à  iiS",  ils  se  transforment  en  une  poudre  friable,  qui  est  insoluble  dans 
Teau  froide,  légèrement  soluble  dans  l'eau  chaude,  en  partie  soluble  dans  l'ammo- 
niaque concentrée.  La  solution  ammoniacale,  concentrée  dans  le  vide,  abandonne  des 
plaques  d'un  colloïde,  mélangées  d'une  poudre  cristalline.  Le  mélange  est  dissous 
dans  l'eau  froide,  où  le  colloïde  et  le  cristalloïde  sont  partiellement  solubles,  et  la 
solution  est  soumise  à  la  dialyse  pendant  deux  jours,  pour  purifier  la  matière  col- 
loïdale dont  la  solution  reste  dans  le  dialyseur.  Celle-ci  est  de  nouveau  évaporée  dans 
le  vide,  et  laisse  le  colloïde  sous  forme  de  plaques  d'un  jaune  pâle,  insipides,  inodores, 
et  dont  l'apparence  est  tout  à  fait  celle  de  l'albumine  du  sérum  desséché  et  des  col- 
loïdes de  Grimanx.  Dissous  dans  l'eau  chaude,  il  donne  une  solution  jaunâtre,  n'agis- 
sant pas  sur  la  lumière  polarisée  et  présentant  les  réactions  suivantes  :  avec 

SO'  Cu  +  K  HO coloration  violette. 

SO*Ni  +  KHO coloration  jaune  pâle. 

SO*Co  -t-  KHO coloration  pourpre. 

ÂzO^H précipité  orange. 

le  réactif  de  Millon couleur  rouge  brun. 

l'acide  salicyl-sulfonique.  précipité  qui  se  coagule  par  la  chaleur. 

SO^M" précipité  qui  se  dissout  dans  un  grand  excès  d'eau. 

»  J'ai  fait  de  nombreuses  expériences  sur  l'action  physiologique  de  ce 
colloïde,  par  injection  intra-veineuse  chez  les  lapins  noirs  ou  bruns;  je 
citerai  seulement  la  suivante  : 

»  Un  lapin  noir  reçoit,  par  la  veine  jugulaire  externe,  5«  d'une  solution  à 
1,5  pour  loo;  immédiatement  on  observe  de  l'exophtalmos,  de  la  dilatation  des  pupilles, 
et  la  mort  arrive  rapidement  par  arrêt  de  la  respiration.  Ouvert  aussitôt  la  mort, 
l'animal  présente  de  nombreux  caillots  dans  l'aorte  et  dans  les  grandes  veines.  Cette 
action  est  absolument  semblable  à  celle  que  j'ai  observée  comme  caractéristique  des 
colloïdes  de  Grimaux,  et  ne  peut  être  distinguée  de  celle  qu'on  observe  avec  les  injec- 
tions intra-veineuses  des  nucléo-albumines. 

»   En  résumé,  les  conclusions  de  ce  travail  sont  les  suivantes  : 
»   i.  Si  l'on  chauffe  des  nucléo-albumines  en  tube  scellé  avec  du  chlo- 
rure de  calcium  anhydre,  on  obtient  des  substances  cristallisées  de  consti- 
tution inconnue. 


(  96-^  ) 
»  2.  Si  l'on  chauffe  ces  crislalloïdes  pendant  quatre  heures,  en  tube  scellé, 
avec  du  perchlorure  de  phosphore,  et  que  l'on  sépare  le  produit  de  la  réac- 
tion par  l'ammoniaque,  on  obtient  des  substances  colloïdales  qui,  par  leurs 
p  ropriétés  chimiques  et  physiologiques,  ne  peuvent  être  distinguées  des 
colloïdes  de  svnthèse  de  Grimnux.  « 


ZOOLOGIE.  —  5m/"  le  développement  du  Trombidion  holosericeum. 
Note  de  M.  S.  Jourdain,  présentée  par  M.  Edmond  Perrier. 

«  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  le  résumé  des  recherches 
que  j'ai  poursuivies  sur  le  développement  du  Trombidion  holosericeum. 

»  L'ovaire  de  cet  Acarien  a  été  inexactement  figuré  dans  la  monographie 
de  Pagenstecher.  La  glande  femelle,  au  lieu  de  former  deux  sacs  dislincts, 
aboutissant  à  un  même  conduit  vecteur,  est  disposée  en  couronne,  comme 
chez  les  Phalangium.  La  ponte  a  lieu  dans  les  derniers  jours  d'avril.  Elle 
consiste  en  une  masse  d'œufs  d'un  rouge  minium,  dont  le  nombre  peut 
atteindre  une  centaine  et  qui  sont  déposés  dans  la  terre,  à  une  faible 
profondeur. 

»  Après  une  segmentation,  qui  se  rattache  au  type  centrolécithe,  on  voit, 
au-dessous  de  la  coque,  se  constituer,  suivant  un  fuseau  de  la  sphère 
vitelline,  une  couche  de  cellules  qui,  à  la  suite  d'une  prolifération,  donnent 
naissance  à  une  plaque  ventrale.  Sur  les  bords  de  celte  plaque  naissent 
cinq  paires  de  mamelons  qui,  dès  l'origine,  vont  croissant  en  longueur 
d'une  extrémité  de  la  plaque,  qui  est  l'antérieure,  à  l'extrémité  opposée. 
Ces  bourgeons  s'allongent  en  doigt  de  gant,  obscurément  articulés,  immo- 
biles et  adhérents  les  uns  aux  autres.  Us  sont,  ainsi  que  le  reste  de 
l'embryon,  revêtus  d'une  cuticule  parsemée  de  petites  aspérités,  qui  lui 
donnent  un  aspect  chagriné. 

»  Il  s'établit  ainsi  une  première  forme  embryonnaire,  à  cinq  paires 
d'appendices  non  différenciés,  dépourvue  de  bouche  et  d'anus  et  de  tout 
organe  des  sens,  que  nous  proposons  d'appeler  larve  embryonnaire  :  c'est  le 
deutovum  de  Claparède.  La  région  frontale  de  cette  larve  présente  un 
épaississement  de  la  couche  cuticulaire  saillant  en  forme  d'éperon,  qui  pour- 
rait bien  être  un  trait  ancestral  la  rattachant  aux  Crustacés  décapodes, 
dont  la  forme  Zoe  possède  un  prolongement  analogue. 

»   Sous  l'enveloppe  cuticulaire  de  la  larve  embryonnaire  se  développe 


(  9«6  ) 
la  larve  proprement  dite,  colorée  en  rouge,  à  appendices  différenciés, 
pourvue  d'yeux  et  d'un  lube  digestif  à  ouvertures  externes.  Ces  appendices 
ne  naissent  pas  par  bourgeonnement,  mais  leurs  divers  articles  se  forment 
simultanément  à  l'intérieur  des  membres  en  étuis  de  la  larve  embryonnaire. 
Les  deux  étuis  antérieurs  contiennent  les  pièces  buccales;  les  trois  sui- 
vants, les  pattes  ambulatoires. 

»  La  coque  de  l'œuf  finit  par  se  rompre  transversalement  dans  la  partie 
correspondant  à  la  région  ventrale.  Plus  tard  les  téguments  delà  larve 
embryonnaire  s'ouvrent  à  leur  tour  suivant  la  ligne  dorsale,  mettant  en 
liberté  la  larve  hexapode.  L'éclosion  a  lieu  vers  la  fin  de  juin. 

»  Je  ne  puis  décrire  ici  cette  larve  ;  qu'il  me  suffise  de  faire  remarquer 
que  les  figures  qu'on  en  a  données  sont  généralement  inexactes.  Après 
avoir  mené  une  vie  errante,  elle  se  fixe  en  parasite  sur  divers  Articulés  : 
Araignées,  Panorpes,  Miris.  On  l'a  signalée  à  tort  sur  les  Phalangium,  la 
confondant  avec  une  autre  forme  hexapode  toute  différente. 

«  J'ai  fait  précédemment  connaître  à  l'Académie  le  singulier  appareil  à 
l'aide  duquel  la  larve  se  fixe  sur  l'animal  qui  la  nourrit.  Le  corps  de  cette 
larve  parasite  ne  tarde  pas  à  acquérir  une  grosseur  démesurée,  comme  cela 
a  lieu  chez  les  Ixodes.  Les  téguments  distendus  paraissent  lisses  par  écar- 
tement  des  poils,  portent  des  stries  transversales  très  délicates  et  sont  le 
le  siège  de  mouvements  de  contraction  et  de  dilatation  répétés.  Les  pattes 
et  les  pièces  buccales,  conservant  leurs  dimensions  primitives,  deviennent 
à  peine  apparentes,  si  bien  que  la  larve  semble  apode. 

»  La  larve  repue  se  détache  et  ne  tarde  pas  à  se  fixer,  à  l'aide  de 
quelques  fils,  comme  une  chrysalide  de  papillon.  Sous  les  téguments  durcis 
et  transparents  de  cette  nymphe  on  dislingue,  dans  la  suite,  l'octopode, 
avec  ses  membres  repliés  sous  la  région  ventrale,  qui,  après  l'éclosion  et 
une  mue,  apparaîtra  avec  ses  caractères  définitifs. 

»  En  résumé,  les  phases  successives  du  développement  du  Trombidion 
holosericeum  sont  les  suivantes  : 

»  I"  Larve  embryonnaire  ou  deiilovum  se  constituant  à  l'intérieur  de  la  coque  de 
l'œuf  et  privée  de  mouvement  ; 

»   1°  Larve  proprement  dite  hexapode,  libre,  parasite  ; 
»  3°  Nymphe  fixée  ; 
»  4°  Octopode  sexué.  » 


(  9^7  ) 


ZOOLOGIE.  —  Observations  sur  les  Rougets. 
Note  de  M.  P.  3Iég.\i\,  présentée  par  M.  Milne-Edwards. 

«  Le  mot  Rouget  ne  doit  pas  être  employé  au  singulier,  car  les  Rougets 
sont  légion  :  chaque  espèce  de  Trombidion,  et  elles  sont  nombreuses,  a 
une  larve  hexapode  rouge,  qui  est  un  Rouget;  j'en  possède  au  moins  une 
douzaine,  dont  je  cherche  depuis  des  années  à  déterminer  la  généalogie, 
et  je  n'y  suis  encore  arrivé  que  pour  deux  :  le  Trombidion  fuligineux  et  le 
Trombidion  soyeux. 

'  Tous  les  Rougets  sont  carnassiers;  si  quelques-uns  s'attachent  surtout 
aux  Insectes,  et  en  particulier  aux  Faucheurs,  comme  celui  du  Trombidion 
fuligineux,  que  j'ai  trouvé  aussi  sur  des  Mulets,  la  grande  majorité  des 
autres  s'attaquent  aux  Mammifères  qui  passent  à  leur  portée,  sans  s'occu- 
per de  l'espèce.  J'ai  trouvé  les  mêmes  Rougets  indifféremment  sur  les 
chiens,  les  lièvres,  les  lapins  sauvages,  les  mulots,  les  campagnols,  etc., 
et  même  sur  l'homme. 

»  Les  Trombidions  ne  sont  pas  répartis  uniformément  sur  la  surface  du 
globe;  les  uns  foisonnent  dans  certaines  localités,  d'autres  dans  d'autres, 
et  le  T.  Gymnolerorum  peut  abonder  en  Bourgogne,  Y Ilolosericeum  en 
Franche-Comté,  et  le  Fuliginosum  dans  le  Bois  de  Vincennes;  il  s'ensuit 
que  leurs  Rougets  sont  localisés  comme  eux. 

)i  C'est  si  vrai  que  j'ai  reçu  de  M.  A.  Dugés,  du  Mexique,  un  Rouget  qui  y 
produit  les  mêmes  accidents  qu'en  France  nos  Rougets  indigènes,  et  qu'il 
est  d'une  espèce  entièrement  diflérente. 

))  Je  n'admets  pas  l'assertion  que  le  Rouget  du  Trombidion  soyeux,  que 
j'ai  récolté  à  foison  sur  des  quadrupèdes  domestiques  et  sauvages,  ne  se 
trouve  jamais  sur  l'homme.  » 


ANATOMIE  GÉNÉRALE.  —  Recherches  Sur  les  grains  rouges.  Note  de  'Sl'Sl.  I. 
KuxsTLER  et  P.  BfSQUET,  présentée  par  M.  A.  Milne-Edwards. 

«  Il  n'y  a  pas  encore  bien  longtemps  que  différents  auteurs  ont  attiré 
l'attt'ntion  du  monde  scientifique  sur  certaines  graïuilations,  à  réaction 
spéciale,  qui  se  rencontrent  dans  la  masse  du  corps  des  Bactériacées,  des 
Oscillariées,  des  Euglènes.  Sous  l'influence  de  nombreux  réactifs  ces  gra- 

C.R.,  1897,  2'  Semestre    (T.  CAXV,  N«  23.)  128 


(   9^8   ) 

miles  présentent  une  coloration  rouge  caractéristique,  qu'on  a  quelquefois 
tenté  d'expliquer  par  une  altération  déterminée  du  réactif  sous  rinfluence 
de  certaines  substances  chimiques  contenues  dans  ces  grains.  Cette  réaction 
est  souvent  considérée  comme  étant  équivalente  à  celles  des  corps  nucléi- 
niens,  et,  en  conséquence,  on  a  attribué  à  ces  formations  la  signification 
de  sortes  de  chromosomes.  Les  parties  renfermant  ces  grains  ont  acquis, 
par  ce  fait,  la  valeur  de  véritables  noyaux  cellulaires,  de  sorte  que  le  corps 
des  Bactériacées,  des  Cyanophycées  ne  serait  morphologiquement  autre 
chose  qu'un  noyau  cellulaire  plus  ou  moins  dépourvu  de  corps  protoplas- 
mique. 

»  Ernst  a  décrit,  le  premier,  de  semblables  granulations  et  les  a  regar- 
dées comme  des  noyaux  très  simples,  point  de  départ  de  la  spore  future  de 
l'être,  tandis  que  Madson  pense  que  ce  sont  là  des  grains  de  réserve.  La 
première  opinion  a  été  fortifiée  par  les  recherches  de  Strassburger,  Schmilz, 
Iveuter,  Zukal,  Mitrophanow.  Pour  Butschli  il  y  aurait  deux  sortes  àe grains 
rouges:  lesims,  de  nature  nucléaire  (chromatine)  ;  les  autres,  plasmatiques. 
Cornil  et  Babès  les  ont  observés  et  figurés  dans  de  nombreuses  espèces. 

»  L'étude  microscopique  des  organismes  inférieurs  et,  même,  de  cer- 
tains éléments  des  Métazoaires  montre  des  formations  analogues  en  abon- 
dance variable.  Non  seulement  nous  les  avons  revues  chez  les  Bactériacées 
{Bacterium  coli,  Bacillus  suhtiUs,  Spirilhim,  Micrococci),  dans  les  Levures 
(^Ascomyces,  Qypfococcus  gutiuhuus),  dans  les  Champignons  (mycélium 
des  Mucorinées),  chez  des  Protozoaires  divers  (Ciliés,  Flagellés,  Sporo- 
zoaires),  dans  les  Urnes  parasites  des  Siponcles,  mais  encore  leur  manière 
d'être  s'est  trouvée  identique  dans  ces  différents  éléments. 

»  A  l'observation  microscopique,  les  grains  rouges  apparaissent  comme 
des  corpuscules  d'une  grande  petitesse,  dont  la  teinte  rouge  de  rubis  ne  se 
manifeste  bien  que  lorsqu'on  baisse  l'objectif  de  façon  que  le  granule  ne 
soit  plus  tout  à  fait  au  point.  Au  contraire,  à  une  mise  au  point  exacte,  ces 
granules,  dans  la  règle,  sont  constitués  par  une  substance  hyaline,  d'aspect 
vitreux,  dans  laquelle  il  n'est  pas  aisé  de  distinguer  une  coloration;  par 
contre,  quand  on  élève  l'objectif,  il  s'y  produit  une  teinte  bleutée  plus  ou 
moins  sombre. 

»  Des  granulations  moins  transparentes  peuvent  exister  dans  la  sub- 
stance des  mêmes  organismes,  sans  qu'on  puisse  y  retrouver  ces  variations 
de  teinte.  Celles-ci  rappellent  certains  phénomènes  optiques,  plutôt  qu'une 
coloration  due  à  ime  affinité  réelle  pour  les  réactifs  colorants,  d'après  la- 
quelle une  teinte  rouge  serait  acquise  par  faction  de  couleurs  variées,  de- 


(  969  ) 

puis  le  rouge  jusqu'au  bleu,  et  pour  l'explication  de  laquelle  on  est  forcé 
d'invoquer  une  altération  hypothétique.  En  effet,  les  grains  row^ej  sont  gé- 
néralement des  corpuscules  réfringents  et  hyalins,  qui  montrent  la  réac- 
tion caractéristique,  après  qu'on  a  coloré  les  êtres  qui  les  contiennent, 
non  pas  seulement  par  l'hématoxyline  ou  par  le  vert  et  le  bleu  de  méthyle, 
comme  le  pensent  certains  auteurs,  mais  encore  par  de  multiples  colorants. 
Même,  dans  certains  cas,  et  sans  l'intervention  d'aucun  réactif,  des  faits 
identiques  peuvent  être  nettement  constatés.  Enfin,  quelle  que  soit  la 
forme  réelle  de  ces  grains,  ils  paraissent  toujours  arrondis  quand  la  réac- 
tion caractéristique  se  produit. 

»  D'un  autre  côté,  il  arrive  aussi  que  les  mêmes  phénomènes  peuvent 
être  mis  en  évidence,  non  plus  sur  des  granules  inclus,  mais  sur  la  tota- 
lité du  corps  de  certains  êtres.  Il  suffit  pour  cela  que  leurs  dimensions 
soient  suifisamment  minimes  :  chez  des  microcoques,  par  exemple,  et  même 
chez  certains  granules  isolés. 

»  D'après  ce  qui  précède,  étant  donné  que  ce  sont  là  des  faits  qui  ne 
s'observent  que  dans  des  corps  de  dimensions  déterminées,  faits  toujours 
plus  ou  moins  identiques  quels  que  soient  les  réactifs  employés  (et  souvent 
même  en  l'absence  de  tout  réactif);  étant  donné,  de  plus,  que  ces  corps  se 
présentent  dans  les  éléments  les  plus  divers,  ne  se  pourrait-il  pas  qu'on  ait 
affaire  à  un  phénomène  d'ordre  purement  physique,  et  non  à  une  réaction 
microchimique  susceptible  de  permettre  d'assimiler  ces  grains,  par 
exemple,  à  de  la  nucléine,  qui,  elle,  ne  présente  pas  le  caractère  de  se  co- 
lorer en  rouge  quelle  que  soit  la  nature  du  réactif  employé?  Cela  est  d'au- 
tant plus  probable  que  certaines  modifications  dans  l'éclairage  du  micro- 
scope amènent  des  variations  de  coloration  qui  ne  seraient  guère  explicables 
s'il  s'agissait  réellement  de  teintes  électives. 

»  Une  observation  d'un  autre  ordre  vient  corroborer  les  indications  qui 
précèdent. 

»  L'on  sait  qu'une  série  d'observations  plus  ou  moins  récentes  a  mis 
en  évidence  que  le  protoplasma  n'était  pas  la  substance  glutineuse  continue 
que  l'on  y  voyait  autrefois,  mais  qu'il  possède  une  constitution  structurale 
assez  variable,  dont  l'un  des  aspects  les  plus  fréquents  est  la  structure  réti- 
culée vue  par  une  foule  d'observateurs.  Quand  on  examine  au  microscope, 
par  transparence,  sous  un  faisceau  lumineux  plus  ou  moins  intense,  un 
réseau  protoplasmique,  il  montre  des  faits  analogues  à  ce  qui  a  été  signalé 
plus  haut  pour  les  grains  isolés.  Le  contenu  fluide  des  mailles  de  ce  réseau 
présente,  jusqu'à  un  certain  point,  et  dans  les  mêmes  conditions  que  pré- 


(  970  ) 
cédemment,  l'aspect  de   points  rougeàtres,   arrondis  quelle  que  soit  la 
forme  des  mailles. 

«  L'ensemble  des  observations  contenues  dans  celte  Note  n'est  peut- 
être  pas  sans  pouvoir  être  ramené  à  la  loi  physique  des  réseaux  optiques. 
On  sait  que,  les  dimensions  du  réseau  étant  très  petites,  la  forme  des 
mailles  ne  sera  d'aucune  importance  ;  les  phénomènes  de  diffraction  seront 
constants  et  identiques,  se  manifestant  sous  la  forme  d'un  point  circulaire 
qui  aura  une  coloration  variable  suivant  l'incidence  de  la  lumière.  La  troi- 
sième loi  de  Fraunhofer  nous  apprend  aussi  que  la  différence  d'épaisseur 
des  mailles  du  réseau  ne  modifie  pas  la  couleur  des  rayons  émis  et  qu^elle 
n'a  d'influence  que  sur  leur  état  ;  en  sorte  que,  pour  des  réseaux  d'une 
petitesse  telle  que  celle  des  réseaux  protoplasmiques,  les  constatations 
doivent  être  identiques,  la  coloration  des  grains  rouges  ne  pouvant  varier 
que  par  une  plus  ou  moins  grande  intensité. 

»  En  résumé,  il  semble  donc  que  les  formations  diverses  comprises  sous 
la  dénomination  générale  de  grains  rouges  pourraient  avoir  pour  lien 
commun  un  phénomène  particulier  de  diffraction,  sans  présenter  aucune 
autre  valeur  morphologique  commune.  S'il  en  était  réellement  ainsi,  les 
théories  précitées,  d'après  lesquelles  le  corps  des  bactéries  serait  essen- 
tiellement constitué  par  des  noyaux  et  qui  tendent  à  gagner  de  plus  en 
plus  leur  droit  de  cité  dans  la  Science,  auraient  pour  base  une  interprétation 
erronée  de  la  nature  chromatique  de  ces  granules,  déduite  de  celte  colo- 
ration rouge  particulière.    » 

CHIMIE  PHYSIOLOGIQUE.   —  Sur  un  ferment  de  la  cellulose.  iN^ote 
de  M.  V.  Omélianski  ('  ),  présentée  par  M.  Duclaux. 

a  Dans  ma  Note  du  4  novembre  1893,  j'ai  annoncé  que  j'avais  réussi  à 
isoler  un  bacille  faisant  fermenter  la  cellulose  pure,  celle  des  fibres  de 
coton  ou  de  lin.  Son  étude  approfondie  a  été  longue,  à  cause  de  l'extrême 
lenteur  du  phénomène  qu'il  provoque,  ainsi  que  de  certaines  difficultés 
de  culture  dont  il  sera  fait  mention  plus  bas. 

))  Dans  la  présente  Note,  je  me  propose  de  décrire  les  principaux  carac- 
tères morphologiques  et  physiologiques  qui  le  rendront  facilement  recon- 
naissable  dans  les  milieux  naturels. 


(>)  Travail  du  laboratoire  de  M.  S.  Winogradsky,  à  l'Institut  de  Médecine  expéri- 
mentale de  Saint-Pétersbourg. 


(   97'   ) 

»  Pour  provoquer  la  fermeutation  il  suffit  d'introduire  quelques  grammes  de  pa- 
pier de  Suède,  coupés  en  petites  bandes  et  mêlés  à  de  la  craie,  dans  des  fioles  à  long 
col  remplies  entièrement  par  une  solution  minérale  appropriée,  qu'on  ensemence  avec 
un  peu  de  limon  ou  de  terre  riche  en  débris  végétaux.  Au  lieu  de  la  solution  minérale, 
on  peut  prendre  une  eau  fluviale  quelconque.  Dans  la  majorité  des  cas,  la  fermentation, 
annoncée  par  le  dégagement  de  gaz,  paraît  au  bout  de  six  à  dix  jours  à  35°.  Au  bout 
de  trois  semaines  à  un  mois,  on  réensemence  une  nouvelle  fiole  par  une  bandelette  de 
papier  retirée  de  la  première,  et  l'on  attend  que  le  papier  ait  atteint  un  degré  de  dé- 
composition avancé.  L'étude  microscopique  du  dépôt  fait  alors  découvrir  le  bacille 
spécifique  en  masses  et  à  un  état  qu'on  pourrait  croire  pur,  si  les  essais  de  culture  sur 
milieux  altérables  ordinaires  ne  montraient  pas  qu'il  ne  l'est  pas  encore  naturellement. 

1  A  l'état  jeune  le  bacille  se  présente  sous  forme  de  bâtonnets  droits 
excessivement  ténus  (o,3-o,  j[/-),  longs  de  4  à  8  pi.  A  un  état  plus  avancé 
ses  articles  deviennent  plus  longs  (lo  à  i5  u.)  sans  être  jamais  filamenteux 
et  en  restant  tout  aussi  minces;  ils  portent  alors  à  l'un  des  bouts  un  renfle- 
ment à  peine  marqué,  qui  grossit,  devient  ovale,  puis  rond  :  il  contient  alors 
la  spore  ronde,  qui  le  remplit  entièrement  et  qui,  miire,  n'atteint  pas  i^,5 
de  diamètre.  Les  vieilles  cultures  ne  présentent  que  des  masses  de  ces 
spores  rondes,  mêlées  à  peu  de  bacilles  sporifères  qui  disparaissent  com- 
plètement quand  la  fermentation  s'arrête.  Les  spores  supportent  le  chauf- 
fage à  90°  pendant  vingt-cinq  minutes,  mais  périssent  immédiatement  à 
100°.  Le  bacille  ne  bleuit  par  l'iode  à  aucun  de  ces  états;  il  ne  présente 
donc  pas  le  signe  caractéristique  des  soi-disant  amylobacters. 

»  Nous  ajouterons  encore  que  les  articles  plus  longs  sont  tantôt  droits,  tantôt 
courbés  ou  enroulés  en  spirale»  Ce  détail  morphologique  est  variable  dans  ce  cas  et 
dépend,  d'après  nos  observations,  du  milieu  et,  précisément,  de  l'état  de  la  cellulose 
ofierte  au  bacille.  Une  des  qualités  très  caractéristiques  de  notre  ferment  est  de  vivre 
en  contact  immédiat  avec  le  corps  insoluble  qu'il  décompose;  on  le  trouve  donc  prin- 
cipalement sur  les  masses  de  cellulose,  lesquelles,  dans  les  cultures  avancées,  sont  lit- 
téralement tapissées  par  les  articles  du  ferment;  sont-ce  des  fibres  qui  fermentent, 
les  bacilles  ont  tendance  à  s'y  loger  le  long  des  fibres  et  sont  alors  presque  droits; 
ont-ils  allaire  à  un  précipité  amorphe  provenant  de  la  précipitation  des  fibres  dissoutes 
dans  un  dissolvant  convenable,  on  les  voit  prendre  des  formes  courbées,  contournées, 
au  milieu  des  flocons  gélatineux  qu'ils  détruisent. 

»  Ce  bacille  ne  pousse  pas  sur  les  milieux  à  base  de  gélatine.  Sur  gélose, 
il  parait  former,  quoique  inconstamuient,  de  petites  colonies,  trop  ché- 
tives  pourtant  pour  que  leur  réinoculation  soit  possible.  Même  sur  pomme 
de  terre  cuite,  la  croissance  des  colonies  (très  petites,  jaunâtres,  transpa» 
rentes)  est  des  plus  faibles,  et  le  bacille  paraît  i-apidement  dégénérer  sur  ce 


(  972  ) 
milieu  :  on  échoue  dans  la  majorité  des  cas  quand  on  essaie  de  le  faire 
servir  à  ensemencer  des  fermentations  de  cellulose,  et  il  laisse  stériles  les 
autres  milieux.  Ainsi  des  solutions  nutritives,  contenant  différents  sucres, 
n'ont  pas  fermenté,  de  sorte  que  l'action  du  bacille  sur  des  hydrates  de 
carbone  autres  que  la  cellulose  n'a  pu  être  étudiée  jusqu'à  présent. 

»  Dans  nos  expériences  de  fermentation,  nous  avons  employé  du  papier, 
du  coton  ou  un  précipité  amorphe  de  cellulose,  immergés  à  l'abri  de  l'air 
dans  une  solution  minérale  contenant  du  sulfate  d'ammoniaque  ou  addi- 
tionnée de  peptone  (à  o,i  pour  loo)  ou  d'asparagine  (à  o,5  pour  loo). 
Aujourd'hui,  nous  ne  parlerons  que  de  nos  expériences  avec  du  papier 
dans  la  solution  minérale,  c'est-à-dire  dans  les  conditions  les  plus  favo- 
rables à  l'étude  chimique  des  produits  de  la  fermentation. 

>.  La  fermentation  dans  ce  milieu  est  facile  à  mettre  en  train  dans  des 
essais  successifs,  à  condition  que  la  semence  ne  soit  pas  trop  minime.  Mais, 
une  fois  en  train,  le  phénomène  tend  à  aller  jusqu'au  bout,  si  l'on  a  soin 
d'ajouter  une  quantité  convenable  de  craie  et  de  prendre  une  quantité  de 
cellulose  n'excédant  pas  i^'  pour  loo  de  liquide.  En  en  prenant  plus,  l'in- 
fluence nocive  des  produits  de  la  fermentation  entre  enjeu  et  peut  arrêter 
le  processus. 

»  La  durée  de  la  fermentation,  rapportée  à  un  poids  donné  de  papier, 
dépend  de  plusieurs  conditions;  elle  est  généralement  très  variable.  Voici 
quelques  exemples  de  cette  variabilité  : 


Durée 

Poids  du 

résidu 

Substance 

apier. 

Liquide. 

(en  mois). 

lavé  à 

H  Cl. 

disparue. 

ei* 

ce 
» 

4 

gr 

o,i88 

Pour  loo 
96,24 

48 

3ooo 

H 

6,4 

86,6 

i5 

i5oo 

5 

2,4 

84,0 

i5 

i35o 

5 

2,8 

81,4 

i5 

1000 

5 

3,1 

79'4 

I)  Dans  la  première  de  ces  expériences,  on  a  renouvelé  plusieurs  fois 
une  partie  du  liquide  au  moyen  d'un  dispositif  spécial  :  le  dépôt,  lavé  à 
l'acide  chlorhydrique  faible  et  étudié  au  microscope,  apparaissait  constitué 
principalement  par  des  spores  du  bacille,  et  ne  laissait  reconnaître  que 
quelques  flocons  colorables  par  le  chlorure  de  zinc  iodé. 

))  Comme  exemple  extrême,  nous  citerons  encore  une  expérience,  dans 
laquelle  5^'^  de  papier  ont  fermenté  treize  mois. 

»  Les  gaz  de  fermentation  sont  composés  d'acide  carbonique  et  d'bydro- 


(  973  ) 
gène.  Les  cultures  de  notre  bacille,  épurées  jusqu'à  un  certain  degré,  ne 
donnent  plus  trace  d'hydrogène  protocarboné. 

»  Il  V  a  production  assez  considérable  d'acides  volatds,  formés  princi- 
palement d'acide  acétique  et  d'acide  bulviique  normal,  dont  le  rapport  r , 

déterminé  par  la  méthode  Duclaiix,  a  beaucoup  varié  dans  nos  différents 
essais  (de  i  :4  à  3:  i,  comme  termes  extrêmes),  sans  qu'il  nous  soit 
possible  de  reconnaître  la  cause  de  ces  variations. 

»  Outre  ces  acides,  on  trouve  encore  constamment  de  très  faibles 
quantités  d'acide  valérianique.  Il  n'y  n  pas  trace  d'acides  fixes. 

»  On  constate  aussi  la  présence  d'un  alcool  supérieur,  en  quantités 
trop  faibles  pour  permettre  l'analyse.  Il  nous  fut  également  impossible  de 
déterminer  la  nature  des  produits  odorants  qui  communiquent  au  liquide 
une  odeur  fétide  caractéristique. 

Ainsi  la  fermentation  produite  par  le  bacille  isolé  par  nous  rentre  dans 
le  cadre  des  fermentations  dites  butyriques.    » 


PHYSIOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  -  Sur  la  décomposition  du  chloroforme  dans 
C organisme.  Note  de  MAI.  A.  Desgrez  et  M.  IVicloux,  présentée  par 
M.  Bouchard. 

H  J,c  chloroforme  est  considéré  comme  ne  subissant  aucune  transforma- 
tion dans  l'économie.  Cette  opinion  est  basée  sur  les  expériences  de  Perrin 
et  Lallemand  qui  ont  établi  que  le  chloroforme  séjourne  pendant  un  temps 
assez  court  dans  certains  organes  (sang,  foie,  cerveau)  et  s'élimine  parles 
voies  ordinaires.  L'un  de  nous  a  montré  [irécédemment  (  ')  que  le  chloro- 
forme se  décompose,  in  vitro,  dès  la  température  ordinaire,  en  solution 
alcaline  aqueuse,  avec  production  d'oxyde  de  carbone.  Comme  la  réaction 
générale  de  l'économie  est  alcaline,  grâce  au  carbonate  de  sodium  et  à  une 
certaine  quantité  de  soude  libre  {C  Schmidt),  ou  faiblement  combinée 
(A.  Gautier),  il  nous  a  paru  intéressant  de  rechercher  si  le  chloroforme  ne 
se  décompose  pas,  dans  l'organisme,  en  donnant  également  naissance  à  de 
l'oxyde  de  carbone.  La  fixation  de  ce  gaz  sur  l'hémoglobine  explicpierait 
certains  accidents  consécutifs  à  l'anestbésie,  accidents  que  les  analyses  du 
chloroforme  incriminé  ne  justifient  pas  toujours. 


I,')  A.  Desgrez,  Comptes  rendus,  i5  novembre  1897. 


(  974  ^ 
«  On  sait  que  le  spectroscope  ne  donne  que  des  résultats  incertains 
quand  il  s'agit  de  reconnaitre  une  faible  proportion  d'oxyde  de  carbone 
combiné  avecle  sang.  La  sensibilité  du  grisoumètre  de  M.  Gréhant  est  telle, 
au  contraire,  qu'il  permet  de  déceler  et  de  mesurer  la  proportion  d'oxyde 
de  carbone  fixée  par  l'hémoglobine  dans  une  atmosphère  n'en  renfermant 
que  -^^  (  '  ).  Les  résultats  que  nous  publions  ont  été  obtenus  à  l'aide  de 
cet  appareil.  Nos  expériences  ont  porté  sur  le  chien  dont  le  sang  présente, 
d'après  R.  Drouin,  une  alcalinité  voisine  de  celle  du  sang  humain,  quoique 
légèrement  inférieure.  Yoici  la  méthode  que  nous  avons  adoptée  : 

r  L'animal  étant  fixé  sur  une  gouttière,  on  pratique  une  prise  de  sang  sur  l'arlère 
fémorale.  Les  gaz  sont  extraits  au'moyen  de  la  pompe  à  mercure,  à  ioo°,  dans  le  vide, 
en  présence  d'acide  acétique.  L'acide  carbonique  étant  éliminé,  le  résidu  gazeux  est 
brûlé  dans  le  grisoumètre  avec  un  excès  d'air.  La  réduction  observée  correspond  au 
gaz  combustible  du  sang. 

»  On  a  d'abord  déterminé,  pour  chaque  animal,  la  réduction  due  au  sang  normal. 
Elle  a  été  ensuite  comparée  avec  la  réduction  fournie  par  une  égale  quantité  de  sang 
recueilli  après  anesthésie.  Nos  résultats  sont  positifs  et  concordants.  Ceux  dont  nous 
donnons  le  détail  ont  été  fournis  par  les  deux  observations  qui  ont  été  continuées 
le  plus  longtemps. 

,.  Première  expérience.  —  Chien  pesant  6'^s,5oo.  Réduction  due  à  25'''^  de  sang 
normal  égale  o^'" ,&  du  grisoumètre  de  Gréhant.  Le  chien  respire,  de  g'-^S"  à  10^20", 
un  mélange  de  3  parties  d'alcool  et  de  1  partie  de  chloroforme.  A  10'' 20,  l'anesthésie 
est  complète.  A  loi-^S-",  prise  de  25"  de  sang.  Réduction  observée  égale  i^",\. 
L'a-niraal  est  maintenu  sous  l'influence  du  chloroforme,  avec  des  intermittences  de 
respiration  à  l'air  libre  variant  de  dix  à  quinze  minutes.  A  i''i5",  nouvelle  prise 
de  sang.  Réduction  égale  \^'^-,2.  A  Si-iS",  la  réduction  fournie  par  une  troisième 
prise  de  25"  de  sang  est  de  !<•'",  3.  L'animal  a  succombé  pendant  la  nuit. 

;)  Deuxième  expérience.  —  Une  chienne  pesant  14'^?,  dont  le  sang  normal  donnait, 
pour  25",  une  réduction  de  o"'"',7,  a  fourni  les  résultats  suivants  : 

»  Après  une  heure  de  respiration  du  chloroforme,  réduction  égale  o"*'%  8  (anesthésie 
incomplète). 

»  Après  trois  heures,  réduction  égale  i<"%5  (anesthésie  complète). 

»  Après  sept  heures,  réduction  égale  r'", 6. 

»  Si  de  la  réduction  moyenne  correspondant  à  i'''*', 3,  fournie  par  25" de  sang  d'un  ani- 
mal anesthésie,  nous  retranchons  la  réduction  normale  égale  o^^fi,  nous  aurons,  pour 
l'oxyde  de  carbone  provenant  du  chloroforme  et  fixé  par  100"  de  sang,  une  réduction 
de  (i,3  —  0,6)  X  4  =  2^'", 8.  Or  i<^"=  d'oxyde  de  carbone  correspond  à  S""', 4  du  grisou- 

2,8 
mètre.  La  réduction  observée  pour  100"  de  sang  est  donc  due  à  -~  =:zo",52  d'oxyde 

de  carbone.  C'est,  d'après  M.  Gréhant,  la  quantité  de  ce  gaz  fixée  par  100"  du  sang 


(')  N.  Gréhant,  Comptes  rendus,  S  novembre  1897. 


(975) 

d'un  chien  respirant,  pendant  une  demi-iieure,  un  mélange  d'oxvde  de  carbone  et 

'l'ai'- à  ïoJoo  ('). 

n  Si  l'on  rajiporle  les  résultais  précédents  à  un  homme  pesant  Gj'^s  qiù 
a  5'"  de  sang,  comparaison  autorisée  par  la  plus  grande  alcalinité  du  sang 
humain,  on  trouve  qu'une  aneslhésie,  entretenue  pendant  deux  heures 
environ,  comme  il  arrive  dans  certains  cas,  peut  donner  naissance  à 
o"',52  >i  5o  =  26"  d'oxyde  de  carbone.  On  doit  se  demander  si  cette  faible 
proportion  de  gaz  toxique  peut  être  une  cause  de  troubles  pour  l'orga- 
nisme. Les  recherches  de  M.  Gréhant  jiermettent  de  l'alfirmer.  Elles  dé- 
montrent, en  effet,  que  la  capacité  respiratoire,  définie  par  le  volume 
d'oxygène  que  100'°'  de  sang  peuvent  absorber,  se  trouve  très  sensible- 
ment affaiblie  dans  une  atmosphère  ne  renfermant  qu'un  dix-millième 
d'oxyde  de  carbone. 

»  Pour  prévenir  une  objection  capitale,  nous  nous  sommes  assurés  que 
l'eau  chloroformée,  soumise  aux  mêmes  manipulations  préparatoires  que 
le  sang  analysé,  ne  donne  aucune  réduction  au  grisoumètre.  » 


PATHOLOGIE.  —  Sur  quelques  résultats  comparatifs  des  métho.les  cliniques  or- 
dinaires et  de  l'examen  Jluoroscopique  dans  les  èpanchements  picurétiques. 
Note  de  MM.  Bergo.mé  et  Cakkjère,  présentée  par  M.  Bouchard. 

«  Comme  suite  à  une  Noie  précédente  de  l'un  de  nous(^),  confirmant 
le  Travail  du  professeur  Bouchard  sur  l'examen  fluoroscopique  des  lésions 
intra-lhoraciques,  nous  venons  apporter  le  résumé  d'une  nouvelle  étude 
dans  laquelle  nous  avons  essayé  de  mettre  en  regard  les  méthodes  ordi- 
naires utilisées  en  clinique  (percussion,  auscultation,  etc.)  et  l'examen  sur 
l'écran  fluoroscopiquc  de  l'ombre  jiorlée  par  le  thorax  placé  entre  un  tube 
produisant  les  rayons  X  et  cet  écran. 

»   Voici  comment  nous  avons  procédé  : 

»  Les  examens  clinique  et  fluoroscopique  ont  été  toujours  faits  à  quelques  minutes 
d'intervalle;  l'examen  clinique  précédant  l'examen  radioscopique  et  ses  résultats  étant 
aussitôt  inscrits.  Le  malade  était  examiné  dans  les  mêmes  positions,  assis  ou  couché 
sur  le  même  lit,  choisi  très  transparent  aux  rayons  X. 

»   Fendant  l'examen  clinique,  les  zones  de  matité  étaient  limitées  suivant  le  procédé 


(')  Gréiunt,  Les  gaz  du  sang,  p.  109. 

(-)  Beisgonié,  Comptes  rendus,  7  janvier  i8'J7. 

C.  K.,  1897,  *°  Semestre.  (T.  CXXV,  N"  £3.)  1  2C 


(  976) 

iiidiqué  par  l'un  de  nous  (  '),  d'abord  au  crayon  dermographique,  puis  par  un  fil  de 
plomb  épousant  le  irait  du  crayon  et  maintenu  au  moyen  d'un  peu  de  coUodion  étendu 
au  pinceau;  on  peut,  par  ce  moyen,  constater  facilement  la  coïncidence  ou  la  non- 
coïncidence  des  limites  des  zones  d'opacité  et  de  malilé. 

»  Pendant  l'cKamen  iluoroscopique,  on  a  essayé  d'éviter  de  nombreuses  causes 
d'erreur,  notamment  celles  provenant  :  i°  de  la  position  du  tube  par  rapport  à  l'épan- 
cbetnent;  a"  de  la  distance  du  tube  au  thorax;  3°  de  la  aon-perpendicularité  de  l'écran 
à  l'axe  du  faisceau  divergent  émané  du  tube;  4°  de  l'emploi  d'un  tube  à  plusieurs 
fojers  ou  sans  foyer  proprement  dit. 

»  On  se  mettait  d'ailleurs  dans  les  meilleures  conditions  en  se  servant  de  tubes 
neufs,  peu  résistants,,  ne  devant  faire  qu'un  court  usage  et  fortement  poussés,  en  con- 
séquence, au  moyen  d'une  très  forte  bobine. 

»  Chacun  de  nos  malades  était  examiné  dans  au  moins  quatre  positions  successives  : 

,)  Tube  eu  avant,  tube  en  arrière,  le  malade  étant  assis;  puis  le  malade  étant  suc- 
cessivement dans  le  décubilus  dorsal  et  le  dècubitus  ventral,  le  tube  étant  placé  sous 
le  lit;  enfin,  on  a  souvent  ajouté  l'examen  dans  le  décubitus  latéral  droit  et  gauche,  le 
tube  étant  placé  parallèlement  au  plan  du  lit. 

»  Nos  observations  ont  été  faites  sur  onze  malades  portant  des  épanchements  pleu- 
rétiques.  Cinq  de  ces  malades  avaient  leur  épanchement  à  gauche,  cinq  l'avaient  à 
droite  et  le  onzième  avait  un  épanchement  pleurétique  double. 

))  Voici  le  résumé  des  principaux  résultats  auxquels  ces  observations 
ont  donné  lieu  : 

»  1°  La  coïncidence  des  lignes  d'opacité  et  de  matité  a  été  le  plus  sou- 
vent constatée;  la  non-coïncidence  l'a  été,  notamment  dans  deux  cas  où 
l'on  a  retrouvé  à  l'autopsie  des  adhérences  de  la  plèvre.  Dans  la  deuxième 
observation  i'épanchement  aurait  pu  être  méconnu  par  les  méthodes  cli- 
niques, en  particulier  à  cause  de  l'absence  du  signe  du  sou,  auquel  le 
professeur  Pitres  attache  une  valeur  pathognomonique.  L'examen  fluoro- 
scopique  nous  a  permis  de  le  déceler;  l'adhérence  du  poumon  à  la  face 
antérieure  de  la  cage  tboracique,  constatée  plus  tard  de  visu,  explique, 
nous  semble-t-il,  cette  anomalie. 

»  2"  Nous  avons  pu  voir  nettement  le  déplacement  du  liquide  :  i°  avec 
les  positions  données  au  malade;  2"  avec  les  mouvements  du  chaphragme. 
Nous  n'avons  pu  noter  aucun  mouvement  du  liquide  par  la  succussion  hip- 
nocratique. 

»  S"*  Les  épanchements  purulents  nous  ont  paru  d'une  opacité  moins 
intense  que  les  épanchements  séreux. 

»   4°  Nous  avons  observé  trois  fois  les  mouvements  d'une  zone  opaque 


(')  Bergo.mé,  Ibid. 


C  977  ) 
an  niveau  du  médiastin  pendant  les  mouA'^ements  respiratoires  et  dans  les 
épanchetnents  gauches. 

»  5°  Bien  qu'ayant  noté  des  mouvements  du  cœur  pendant  la  respiration 
et  une  fois  des  mouvements  du  cœur  se  transmettant  à  la  masse  liquide, 
l'examen  fluoroscopique  nous  a  paru  insuffisant  pour  étudier  les  déplace- 
ments de  ce  viscère. 

»  6°  Il  nous  a  paru,  au  contraire,  de  la  plus  grande  importance  pour 
donner  des  renseignements  sur  l'état  du  poumon  au-dessus  de  l'épanche- 
ment.  Il  complète  les  schémas  do  Grancher,  permet  de  déceler  les  lé- 
sions bacillaires  peu  perceptibles  aux  moyens  cliniques  ordinaires  et  a  une 
haute  valeur  pronostique.   » 

PHYSIOLOGIE  PATHOLOGIQUE.  —  Antagonisme  entre  le  venin  desYes\i\àxet 
celui  de  la  vipère  :  le  premier  vaccine  contre  le  second.  Note  de  M.  C.  Pni- 
SALix,  présentée  par  M.  A.  Chauveau. 

«  Le  venin  des  hvménoptères  a  été  étudié  par  divers  observateurs, 
entre  autres  P.  Bert,  Carlet,  Bordas,  Langer.  D'après  P.  Bert  et  Clocz,  le 
venin  de  l'abeille  xylocope  devrait  son  activité  à  la  présence  d'une  base 
organique  unie  à  un  acide  fixe  inconnu,  non  volatil.  D'après  Langer,  dans 
le  venin  d'abeille  on  trouve  une  petite  quantité  d'acide  fbrmique,  mais  la 
substance  toxique  serait  un  alcaloïde  qui  résiste  à  la  chaleur  et  à  la  congé- 
lation, de  même  qu'à  l'action  des  acides. 

»  S'il  existe  un  désaccord  au  sujet  de  la  composition  chimique,  il  n'en 
est  pas  de  même  en  ce  qui  concerne  l'action  physiologique.  P.  Berl,  ayant 
fait  piquer  des  moineaux  par  l'abeille  xylocope,  les  a  vus  mourir  par  arrêt 
de  la  respiration,  en  paralvsie  complète.  Récemment,  Langer,  par  l'inno- 
culation  de  venin  d'abeille,  a  tué  des  lapins  et  des  chiens  avec  des  symp- 
tômes analogues  à  ceux  de  l'envenimalion  vipérique. 

»  C'est  précisément  au  point  de  vue  des  rapports  qui  peuvent  exister 
entre  le  venin  de  frelon  et  celui  de  vipère  que  je  me  suis  placé,  et  j'ai 
recherché  si  le  premier  ne  posséderait  pas  de  propriétés  immunisantes 
vis-à-vis  du  second.  Les  résultats  que  je  vais  exposer  confirment  pleinement 
ces  prévisions. 

«  Les  expériences  ont  été  exécutées  avec  une  solution  préparée  de  la 
manière  suivante  :  45  gros  frelons  (V.  crabro)  ont  été  immergés  dans  40*^*^ 
de  glycérine  dans  laquelle  ils  ont  macéré  pendant  quelques  jours. 


(97»  ) 
»  Dans  ce  même  liquide,  on  avait  également  plongé  un  certain  nombre 
de  guêpes  communes  (').  Évidemment,  d'autres  substances  que  le  venin 
ont  pu  diffuser  dans  la  glycérine,  mais  cela  n'a  pas  influencé  les  résultats, 
du  moins  au  point  de  vue  de  l'immunisation  contre  le  venin  de  vipère,  car 
le  liquide  clair  et  acide  retiré  de  la  vésicule  à  venin  des  frelons  a  produit 
les  mêmes  effets  que  le  liquide  de  macération.  De  même  que  le  venin  vési- 
culaire,  le  suc  glvcériné  rougit  fortement  le  papier  bleu  de  tournesol.  Il  a 
une  odeur  complexe  forte  et  piquante,  rappelant,  surtout  s'il  a  été  chauffé, 
celle  de  l'acide  formique.  Ce  n'est  pas  d'ailleurs  un  acide  minéral,  car  il 
n'en  possède  aucune  des  réactions  et  l'odeur  de  rhum  qu'il  développe, 
quand  on  le  fait  bouillir  avec  un  peu  d'acide  siilfurique  et  d'alcool,  montre 
que  l'on  a  vraisemblablement  affaire  à  l'acide  formique. 

»  Action  physiologique.  —  Le  venin  retiré  des  vésicules  de  quinze  frelons,  inoculé 
dans  la  cuisse  d'un  cobaye,  a  déterminé  un  abaissement  de  température  de  4°  qui  a 
duré  trente-six  heures.  Au  point  d'inoculation,  il  s'est  produit  de  la  rougeur  et  de 
l'œdème  qui  a  gagné  Tabdomen  et  s'est  terminé  par  iine  mortification  de  la  peau.  Dans 
une  expérience  parallèle  où  la  même  dose  de  venin  avait  été  chauffée  à  80°,  pendant 
vingt  minutes,  il  n'y  a  eu  aucun  accident  général  et  l'action  locale  s'est  traduite  par  un 
gonflement  faible  et  passager. 

»  Si,  au  lieu  du  liquide  retiré  de  la  vésicule  à  venin  des  frelons,  on  inocule,  à  la 
dose  relativement  faible  de  i«à  3^%  la  macération  glycérinée,  on  ne  détermine  pas  de 
trouble  appréciable,  en  dehors  d'un  œdème  local  qui  généralement  disparaît  assez  vite. 
Cependant  l'organisme  des  animaux  qui  ont  reçu  ce  venin  de  frelons  a  subi  des  modi- 
fications telles  qu'elles  le  mettent  en  état  de  résister,  et  c'est  là  le  fait  important  sur 
lequel  je  désire  attirer  l'attention,  à  une  intoxication  ultérieure  par  le  venin  de  vipère. 
Cette  résistance  est  telle  qu'un  cobaye  ainsi  immunisé  peut  supporter,  sans  le  moindre 
dano^er,  une  dose  de  venin  de  vipère  capable  de  tuer  un  témoin  en  quatre  à  cinq  heures. 
La  durée  et  l'intensité  de  cette  immunisation  varient  suivant  la  dose  du  venin  de  frelons. 
Le  cobaye  qui  a  reçu  le  liquide  provenant  des  vésicules  à  venin  de  i5  frelons  a  par- 
faitement résisté,  au  bout  d'un  mois,  à  l'inoculation  d'épreuve;  celui  qui  a  reçu  "i"" 
de  suc  glycérine  était  encore  très  bien  vacciné  au  bout  de  onze  jours;  chez  celui  qui 
n'a  reçu  que  i"^"^,  l'immunité  commençait  à  s'affaiblir  vers  le  cinquième  jour;  enfin,  le 
cobaye  auquel  on  a  injecté  o'^sS  seulement  n'est  pas  du  tout  vacciné. 

»  Le  venin  de  frelons  possède  aussi  une  légère  action  antitoxique  contre  le  venin  de 
vipère;  inoculé  en  même  temps  que  ce  dernier,  il  relarde  considérablement  la  mort. 

).   Quelle  est  la  nature  de  la  substance  qui,  dans  ce  mélange  complexe. 


(')  Je  dois  les  matériaux  de  cette  étude  à  l'obligeance  de  M.  le  professeur  J.  Cour- 
mont,  de  Lyon,  auquel  j'adresse  mes  sincères  remercîmenls. 


(  979  ) 
immunise  contre  le  venin  de  vipère?  J'ai  essayé  de  la  déterminer  en  faisant 
les  expériences  suivantes  : 

»  1°  Du  venin  de  frelons,  chauflfé  à  80",  ioo°  et  120"  pendant  vingt  minutes,  a  été 
inoculé  à  des  cobayes.  Après  quarante-huit  heures,  tous  ces  animaux  ont  résisté  à 
l'envenimalion  vipérique. 

»  2°  Du  venin  de  frelons,  filtré  sur  porcelaine  et  inoculé  préventivement  à  la  dose 
de  3'''^,  5,  n'empêche  pas  la  mort  par  le  venin  de  vipère,  mais  la  retarde  beaucoup. 

»  3"  Le  précipité  alcoolique  de  venin  de  frelons  ne  produit  aucun  accident  et  ne 
possède  aucune  action  immunisante  contre  le  venin  de  vipère. 

»  4°  L'extrait  alcoolique,  au  contraire,  détermine  un  œdème  accentué  et  vaccine 
contre  le  venin  de  vipère.  Agité  avec  du  chloroforme,  il  cède  à  ce  dernier  une  grande 
partie  de  la  substance  immunisante. 

»  La  recherche  des  alcaloïdes  dans  l'extrait  chloroformique  a  donné  des  résultats 
négatifs. 

»  En  résumé,  il  existe  dans  le  venin  de  frelons  une  substance  qui  a  la 
propriété  d'immimiscr  les  animaux  contre  le  venin  de  vipère.  Cette  sub- 
stance n'est  pas  détruite  par  un  chauffage  à  1  20°;  elle  est  en  partie  retenue 
par  le  filtre;  elle  est  soluble  dans  l'alcool;  ce  n'est  pas  une  matière  albu- 
minoïde;  ce  n'est  pas  non  plus  un  alcaloïde;  la  connaissance  de  sa  véri- 
table nature  exige  de  nouvelles  recherches  (').  « 


PHYSIOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Perméabilité  des  troncs  d' arbres  aux  gaz  atmo- 
sphériques. Note  de  M.  He.'vri  Devaux,  présentée  par  M.  Gaston 
Bonnier  (-). 

«  On  peut  se  demander  comment,  en  considérant  les  troncs  des  grands 
arbres  de  nos  forêts,  les  gaz  de  l'air  peuvent  circuler  assez  facilement  à 
travers  leur  écorce  pour  satisfaire  aux  besoins  respiratoires  de  leurs  tissus 
vivants  périphériques.  Je  me  suis  proposé,  dans  la  présente  Note,  d'exposer 
les  résultats  des  recherches  que  j'ai  faites,  à  ce  sujet,  sur  les  arbres  de  la 


(')  Je  fais  appel  à  l'obligeance  des  naturalistes  pour  qu'ils  m'envoient  des  frelons, 
des  guêpes  ou  des  abeilles,  soit  vivants,  soit  noyés  dans  leur  volume  de  glycérine  pure, 
ou  dans  l'alcool.  Ces  insectes  se  capturent  facilement  au  moyeu  d'un  flacon  dans  le 
fond  duquel  on  met  un  liquide  sucré. 

(■-)  Ce  travail  a  été  fait  au  Laboratoire  de  Biologie  végétale  de  Fontainebleau,  dirigé 
par  M.  Gaston  Bonnier. 


(  98o) 
forêt  de  Fontainebleau,  grâce  aux  ressources  précieuses  que  m'offrait  le 
Laboratoire  de  Physiologie  végétale,  dirigé  par  M.  Gaston  Bonnier. 

))  Les  troncs  d'un  grand  nombre  d'arbres  portent  des  lenticelles  à  leur 
surfoce.  Ces  petits  organes  existent  aussi  de  très  bonne  heure  sur  les 
branches,  et  la  plupart  des  auteurs  s'accordent  à  regarder  ces  lenticelles 
comme  des  pores  respiratoires.  Lorsqu'on  effet  on  envoie  de  l'air  com- 
primé dans  une  branche  d'arbre,  plongée  sous  l'eau,  on  voit  ordinairement 
sortir  des  bulles  par  les  lenticelles.  Le  premier  objet  des  recherches  à  faire 
devait  donc  être  aussi  la  perméabilité  des  lenticelles  des  gros  troncs  aux 
gaz  atmosphériques.  Aucun  auteur  ne  me  semble  avoir  entrepris  ces 
recherches,  sans  doute  à  cause  des  difficultés  particulières  occasionnées 
par  les  dimensions  même  des  sujets  d'étude.  Mais  j'ai  pu  employer  une 
autre  méthode  qui  m'a  permis  de  faire  des  observations  tout  à  fait  ana- 
logues. 

»  Méthode.  —  Au  lieu  de  comprimer  l'air  contenu  dans  l'intérieur  de  la  plante,  on 
peut  diminuer  la  pression  extérieure.  Le  résultat  final  est  le  même  :  l'air  intérieur  tend 
à  sortir  par  toutes  les  ouvertures  qui  existent.  On  commence  par  choisir  un  tronc 
d'arbre  à  surface  assez  unie  pour  qu'on  puisse  y  appliquer  un  petit  entonnoir  par  sa 
large  ouverture.  Les  bords  de  cet  entonnoir  sont  mastiqués  avec  soin  sur  l'arbre  avec 
de  la  cire  molle.  On  ménage  ainsi  une  petite  portion  d'écorce  dans  un  espace  clos  que 
l'on  remplit  d'eau  par  un  petit  artifice  facile  à  imaginer.  Par  le  tube  de  l'entonnoir,  on 
peut  dès  lors  établir  une  dépression,  et  l'on  voit  aussitôt  des  bulles  se  former  sur 
l'écorce.  Parmi  ces  bulles  on  en  voit  qui  se  détachent  régulièrement  du  même  point  ; 
elles  représentent  l'air  qui  provient  de  l'intérieur  de  la  plante,  et  le  point  d'où  elles 
s'échappent  est  toujours  une  lenticelle. 

»  Résultats.  —  Des  troncs  de  Hêtre  {Fagus  silvatica)  ayant  une  circonférence 
variant  de  i"  à  2"  dégagent  des  bulles  par  beaucoup  de  lenticelles.  Ces  bulles  sont 
très  petites  et  abondantes  seulement  pour  de  fortes  dépressions.  Mais  celles  que  dé- 
gage une  même  branche  par  l'air  fortement  comprimé  sont  encore  moins  fréquentes, 
de  sorte  que  l'on  peut  affirmer  que  les  lenticelles  du  tronc  du  Hêtre  sont  au  moins 
aussi  perméables  que  celles  des  rameaux.  Le  tronc  de  Charme  (Carpinus  Betulus) 
présente  une  porosité  semblable.  Pour  le  Marronnier  (Aisculus  Hippocaslaniini)  elle 
est  un  peu  plus  forte;  ainsi,  sur  un  tronc  de  i°',73de  tour,  on  voyait  les  bulles  se  dé- 
gager dès  que  la  dépression  atteignait  — 6™"  de  mercure.  Les  lenticelles  des  troncs  de 
Tilleul  {Tilia  silvestris).  de  Robinier  {Robinia  Pseudacacia),  de  Châtaignier  (Cas- 
tanea  vulgaris)  donnent  encore  plus  facilement  des  bulles  (pour  —  5™'"  à  —  3™'").  Le 
Bouleau  {Belula  alba)  semble  être  l'arbre  chez  lequel  la  porosité  lenticellaire  est  le 
plus  remarquable,  du  moins  parmi  les  espèces  que  j'ai  étudiées.  Toutes  les  lenticelles 
de  cet  arbre  dégagent  de  grosses  bulles,  assez  fréquentes,  dès  que  la  dépression  dé- 
passe —  2™™  à  —  3™™  de  mercure  (observations  faites  sur  des  troncs  de  32'""'  à  71'"™  de 
circonférence). 


(  9«ï   ) 

»  Pour  tous  ces  arbres,  mais  surtout  pour  les  derniers,  on  peut  admettre  que  les 
échanges  respiratoires  se  font  en  bonne  partie  à  travers  les  lentlcelles,  puisque  celles- 
ci  sont  ouvertes.  Il  n'en  est  plus  tout  à  fait  de  même  pour  les  plantes  suivantes  : 

»  L'Aune  (Alnus  glutiiiosa)  possède  de  belles  lenticelles  souvent  très  proéminentes. 
Mais  il  ne  faudrait  pas  juger  de  leur  porosité  d'après  leur  développement,  car  on 
trouve  des  surfaces  notables  où  les  lenticelles  sont  closes  pour  la  plupart;  tandis 
qu'ailleurs,  sur  d'autres  arbres,  elles  sont  toutes  ouvertes  et  donnent  facilement  des 
bulles.  Les  menues  branches  de  cet  arbre  possèdent  aussi  des  lenticelles  qui  se  mon- 
trent, les  unes  ouvertes,  les  autres,  plus  nombreuses,  fermées,  quelles  que  soient  les 
dilTérences  de  pressions  employées  (air  comprimé  jusqu'à  2  atmosphères.  Un  Erable 
{Acer  Pseudo-platanus)  m'a  donné  des  résultats  semblables.  Mais  j'ai  rencontré  deux 
arbres  pour  lesquels  l'imperméabilité  des  lenticelles  a  été  tout  à  fait  complète.  Chez 
l'Épicéa  {Picea  excelsa)  et  le  Peuplier  blanc  (Populus  alba)  des  lenticelles  très  dé- 
veloppées couvraient  l'écorce.  Néanmoins,  je  n'ai  pu  obtenir  aucune  bulle,  même 
pour  de  fortes  dépressions  (—  4oo"™  à  —  5oo°"")  dans  aucun  des  essais  multiples  que 
j'ai  eflectués. 

u  En  revanche,  dès  que  l'écorce  était  artificiellement  blessée,  au  moins  chez  le 
Peuplier,  il  sortait  de  grosses  bulles  en  abondance.  Les  échanges  gazeux  de  ces  arbres 
ne  peuvent  donc  se  faire  par  les  lenticelles  ni  par  aucune  autre  ouverture  que  puisse 
dévoiler  la  méthode  d'expérimentation.  Il  faut  admettre  pour  ces  arbres  un  autre 
mode  d'échanges  (  '  ). 

»  Rôle  des  lichens.  —  On  considère  parfois  les  lichens  qui  croissent  sur 
les  troncs  des  arbres  comme  potivant  gêner  ou  même  entraver  partielle- 
ment la  respiration  des  tissus  vivants  qu'ils  recouvrent,  et  par  conséquent 
nuire  à  la  végétation  de  l'arbre  tout  entier.  A  priori,  il  n'y  a  là  rien  d'im- 
possible, car  certains  lichens  forment  des  croûtes  intimement  appliquées 
sur  le  tronc,  recouvrant  de  grandes  surfaces  et  cachant  les  lenticelles.  Tel 
est,  en  particulier,  le  Perlusaria  communis,  que  j'ai  souvent  rencontré  sur 
les  troncs  étudies,  et  qui  pourrait  servir  de  type  parmi  les  lichens  crustacés. 
Je  me  suis  attaché  à  examiner  si  des  bulles  se  dégagent  des  régions  cou- 
vertes par  ce  lichen,  et  j'ai  vu  qu'il  en  sortait  en  effet.  On  voit  quelquefois 
un  filet  de  bulles  fines  sortir  d'un  point  du  lichen;  plus  souvent  ce  sont 
des  bulles  plus  grosses  qui  s'en  détachent  de  temps  à  autre.  Ce  point  est 
souvent  une  petite  émincnce  et  manifeste  ainsi  clairement  le  rehef  de  la 
lenticelle  cachée  sous  le  lichen.  Celte  lenlicelle  était  donc  ouverte. 


(')  Il  est  possible  que  la  fermeture  des  lenticelles  ne  soit  pas  continuelle  sur  le 
tronc,  car  j'ai  trouvé  sur  les  branches  de  Peuplier  quelques  lenticelles  faiblement 
ouvertes.  Néanmoins,  pour  ces  sujets  et  pour  cette  époque  de  l'année  (octobre),  il 
existait  nécessairement  un  autre  échange  respiratoire  que  par  les  lenticelles,  puisque 
les  plantes  étaient  vivantes. 


•       (   9«2    ) 

»  Conclusions.  —  i"  Les  lenticelles  des  gros  troncs  d'arbres  sont  ordi- 
nairement aussi  largement  ouvertes  que  celles  des  rameaux,  parfois  plus 
ouvertes.  Elles  remplissent  probablement  le  même  rôle  dans  les  échanges 
gazeux. 

»  2°  Chez  quelques  arbres,  les  lenticelles,  même  bien  développées,  sont 
fermées  au  moins  pour  l'époque  considérée.  Quand  elles  le  sont  toutes 
(Picea,  Popuhis  a!ba),  il  faut  admettre  nécessairement  que  la  respiration 
s'opère  par  des  échanges  gazeux  différents  de  ceux  qui  se  produisent  à 
travers  les  lenticelles. 

»  3°  Les  lichens  crustacés  appliques  sur  beaucoup  d'écorces' ne  ferment 
pas  sensiblement  les  lenticelles  naturellement  ouvertes  et  ne  peuvent 
entraver  sérieusement  les  échanges  gazeux  qui  s'opèrent  par  cette  voie.  » 


PATHOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  la  maladie  des  Châtaignes. 
Note  de  M.  E.  Rosk,  présentée  par  M.  Chatin. 

«  Cette  maladie  est  connue  depuis  longtemps.  Olivier  de  Serres, 
c!i  1600,  disait  déjà  que,  pour  les  conserver  saines,  il  fallait  sécher  les 
Châtaignes  à  la  fumée,  puis  les  décortiquer,  et  qu'on  les  gardait  ainsi, 
K  sans  crainte  de  la  pourriture,  jusques  aux  nouvelles  ».  Duhamel  du 
Monceau  disait  aussi,  en  1765,  que  «  si  l'on  ne  les  boucanoit  pas,  elles 
»  germeroient  ou  se  moisiroient  ».  On  a  pu  remarquer  aisément,  du  reste, 
que  le  nombre  des  Châtaignes  malades  augmente  avec  la  durée  de  leur 
conservation.  Et  pourtant,  dans  les  circonstances  ordinaires,  le  tégument 
externe  du  fruit  n'indique  pas  que  la  masse  cotylédonaire  interne  soit 
malade,  alors  que,  décortiquée,  celle-ci  apparaît  partiellement  ou  entière- 
ment noircie.  Comment  s'est  donc  introduit  le  Champignon  destructeur? 
On  sait  que  la  Châtaigne  est  quelquefois  attaquée  par  la  larve  d'une  Pyrale, 
qui  en  perfore  le  tégument  externe  et  qui  en  ronge  les  cotylédons.  Mais 
ce  n'est  pas  là  ce  qui  favorise  l'introduction  de  ce  Champignon,  car  beau- 
coup de  Châtaignes,  respectées  par  cette  larve,  n'en  sont  pas  moins 
malades.  Voici,  en  elfet,  ce  qui  me  paraît  expliquer  les  diverses  phases  de 
cette  maladie. 

M  J'ai  pu  noter,  cette  année,  que  toutes  nos  Amentacées,  et,  en  parti- 
culier, les  Cupulifères,  étaient  plus  ou  moins  attaquées  par  le  Pseudo- 
commis Vilis  Debray.  Or  le  Châtaignier  est  très  sensible  à  ces  attaques  : 
les  feuilles,  les  jeunes  rameaux,  par  suite  de  la  contamination  aérienne, 


C983  ) 

résultant  du  transport  par  les  vents,  sur  les  arbres,  des  kvstes  ou  des  plas- 
raodes  microscopiques  de  ce  ^lyxomvcète,  peuvent  être  envahis.  Les  enve- 
loppes involucrales  échinulées  du  fruit,  avant  sa  maturité,  sont  exposées  à 
être  également  attaquées.  Dans  ce  cas,  les  plasmodes  traversent  cet  invo- 
lucre,  ainsi  que  le  tégument  externe  de  la  Châtaigne,  et  s'arrêtent  d'abord 
dans  la  membrane  interne,  où  ils  forment  d'ordinaire  une  petite  tache  d'un 
brun  noirâtre.  Si  l'année  a  été  très  humide,  ce  qui  favorise  la  production 
et  la  dissémination  des  kvstes  du  Pseudocommis,  les  Châtaignes  se  trouvent 
sujettes  en  plus  grand  nombre  à  ses  attaques  que  dans  les  années  sèches. 

»  Lorsque  les  Châtaignes,  ainsi  intérieurement  attaquées,  sont  recueil- 
lies et  mises  en  sacs,  et  qu'une  certaine  hinnidité  les  pénètre,  h  s  plasmodes 
qui  tachent  la  membrane  interne  du  fruit  s'insinuent  dans  la  masse  coty- 
lédonaire  sous-jacente  et  commencent  par  s'étaler  à  la  surface  de  ce  tissu 
rempli  de  grains  de  fende,  qui  prend  une  teinte  d'un  brun  noirâtre. 
Ensuite  le  parasite  s'enfonce  peu  à  peu  plus  profondément,  et  les  cellules 
envahies  se  colorent  en  brun  jaunâtre.  Il  peut  se  faire  que  le  fruit  reste 
seulement  attaqué  par  le  Pseudocommis  ;  mais  il  se  produit  le  plus  souvent 
alors  un  phénomène  assez  curieux.  Lorsque  les  Châtaignes  ont  absorbe 
trop  d'humidité,  leur  tégument  externe  se  ternit  et  livre  passage  aux  fila- 
ments mycéliens  d'une  Moisissure  bleuâtre,  V Aspergillus  glaucus,  qui  pé- 
nètrent et  se  glissent  dans  les  plissements  de  la  membrane  interne  :  ils  s'y 
développent  à  peine  quand  le  fruit  est  sain;  mais,  lorsqu'ils  rencontrent 
les  parties  attaquées  par  le  Pseudocommis,  ils  s'en  emparent  et  se  substi- 
tuent à  lui  dans  le  tissu  malade,  dont  ils  achèvent  la  destruction. 

»  Ce  double  envahissement  étant  favorisé  par  l'excès  d'humidité  et 
retardé,  au  contraire,  par  la  sécheresse,  il  en  résulte  que,  pour  la  bonne 
garde  des  Châtaignes,  leur  conservation,  déjà  préconisée,  dans  des  endroits 
secs  est  de  première  nécessité.  Toutefois,  comme  il  est  à  peu  près  impos- 
sible d'empêcher  la  maladie  de  suivre  son  cours,  en  raison  de  l'humidité 
ordinaire  de  la  saison,  si  l'on  veut  surtout  conserver  ces  fruits  au  delà  de 
l'hiver,  pour  la  consommation  annuelle,  il  conviendra  de  recourir  à  l'em- 
ploi du  procédé  indiqué  par  Olivier  de  Serres  et  Duhamel,  mais  à  la  cond - 
tion  d'en  faire  usage  aussitôt  après  la  récolte.  » 


C.  K.     .?97,  ■>'  Semestre.  (T.  CXXV.  N-  23.)  l3o 


(  9«4  ) 


PÉTROGRAPHIE.  —  Caractéristiques  d'un  charbon  à  gaz,  trouvé  dans  le  Northern 
coalfieldde  la  Nouvelle-Galles  du  Sud.  Note  de  M.  C.-Eg.  Bertrand. 

«  Le  charbon  à  gaz  rencontré  dans  le  Northern  coal  field  de  la  Nouvelle- 
Galles  diffère  profondément  du  herosene  sliale  reconnu  dans  les  autres 
gisements.  Malgré  le  grand  nombre  des  Reinschia  qu'il  contient  encore,  ce 
charbon  ne  mérite  plus  l'appellation  de  charbon  d'algues,  car  la  gélose 
n'intervient  dans  son  volume  que  pour  une  proportion  moyenne  de  0,012, 
et  pour  0,024  là  où  elle  est  la  plus  abondante. 

»  Les  thalles  de  Reinschia  sont  fortement  contractés,  souvent  plies  en 
deux.  Leur  gélose  est  fortement  cannelée.  Les  cannelures  agrandies  sont 
injectées  de  gelée  brune;  elles  contiennent  quelques  micrococcoïdes. 

»  Il  y  a  2080  thalles  de  Reinschia  par  millimètre  cube.  Leur  coefficient  vertical 
est  o,o5/4,  leur  coefficient  horizontal  est  o,o56.  Il  y  a  2G  rangées  de  thalles  dans  un 
millimètre  de  hauteur.  Le  pourcentage  des  thalles  est  donné  par  le  Tableau  suivant  : 

Thalles  jeunes,  78,  savoir  : 

44  moyens  :  9  jeunes,        i3  très  jeunes,        22  extrêmement  jeunes. 

22  plats  :  5  jeunes,  7  très  jeunes,        10  extrêmement  jeunes. 

12  cérébriformes  :     3  jeunes,  4  1res  jeunes,  5  extrêmement  jeunes. 

Thalles  adultes,  22,  savoir  : 

12,2  moyens:  10  adultes,       2       avancés,       0,2  vieux. 

6,5  plats:  6  adultes,       o,4  avancés,       0,1   vieux. 

3,3  cérébriformes  ;       3  adultes,       0,2  avancés,       o,i   vieux. 

»  Il  y  a  quelques  thalles  gommeux  et  quelques  thalles  résinoTdes. 

»  La  matière  cellulosique,  non  humifiée,  provenant  des  spores  et  du  pollen,  forme 
0,021  du  volume  du  charbon.  Sur  ce  nombre  o,oi3  reviennent  au  pollen  et  0,008  aux 
spores.  Il  y  a  896  spores  et  21600  grains  de  pollen  par  millimètre  cube.  On  compte 
54  rangées  de  pollen  sur  un  millimètre  de  hauteur,  et  20  grains  sur  un  millimètre  de 
longueur  horizontale.  Le  coefficient  vertical  du  pollen  est  OjOSg;  celui  des  spores  0,017. 
Les  grains  de  pollen  forment  souvent  des  groupes  ou  petits  amas.  Les  spores  et  le 
pollen  sont  incomplètement  affaissés,  ouverts,  et  comblés  par  la  gelée  brune  fonda- 
mentale. 

1)   La  gelée  brune  fondamentale  est  abondante,  fortement  colorée,  con- 
crétionnée  et  déchirée  en  réseau.  Il  n'y  a  pas  d'exsudation.  Cette  gelée  est 


(  985  } 
fortement  chargée  de  bactérioùles.  Ces  corps  sont  ici  de  petites  sphères 
pleines,  simples  ou  couplées,  jaune  pâle,  très  réfringentes. 

»  Les  menus  débris  végétaux  liumifiés  sont  abondants;  beaucoup  ont 
condensé  le  bitume  par  imbibition.  Un  petit  nombre  sont  à  la  fois  imbibés 
et  injectés.  Les  lames  fusinifiées  sont  rares. 

"  La  matière  dominante  du  charbon  à  gaz  du  Northern  coal  field  est  le 
bitume.  Il  s'agit  d'un  bitume  forlemenl  coloré,  condensé  comme  celui  du 
kérosène  shale  de  la  Jenolan  shale  C"  de  Capertree.  Ce  bitume  a  pénétré 
tardivement,  à  la  manière  d'une  injection  fiiie,  dans  les  mailles  du  réseau 
formé  par  la  gelée  humique  déchirée.  Le  bitume  emplit  massivement 
quelques  grandes  fentes  horizontales  tardives. 

«  Les  corps  jaunes  de  ce  charboa  sont  de  quatre  sortes  :  i°  Les  thalles 
de  Reinschia  auslralis ,  2"  la  trame  iiu  Bretonia,  3"  les  spores  et  le  pollen  , 
4°  quelques  lames  culiculairos. 

«  Le  Ileinsc/iia  auslralis  reste  le  fossile  caractéristique  de  ce  charboa. 
La  i)résence  de  cet  être  uiontre  que,  le  charbon  du  Northern  coal  field  est 
intimement  lié  au  kérosène  shale.  Les  Reinschia  sont  accompagnés  par 
quelques  lambeaux  très  contractés  tle  l'être  que  j'ai  nommé  Bretonia. 

»  Le  charbon  à  gaz  du  Northern  coal  field  ne  contient  aucune  parcelle 
élastique.  La  calcite  tardive  y  forme  de  gros  amas  transparents.  La  pyrite 
y  est  uniformément  répartie  en  très  petits  cristaux. 

»  C'est  au  toit  du  kérosène  shale  d'Ilartley  que  le  charbon  du  Northern 
coal  field  ressemble  le  plus  comme  mode  de  lormation.  Il  est  moins  chargé 
en  lames  fusinifiées  et  en  malièros  minérales  tardives.  Inversement,  il  est 
beaucoup  plus  riche  en  pollen,  en  spores  et  eu  bitume.  Une  abondante 
précipitation  de  gelée  brune  a  englobé  des  spores,  du  pollen,  des  fleurs 
d'eau,  de  menus  débris  très  nombreux.  Après  sa  prise  en  masse,  la  matière 
s'est  déchirée  en  un  réseau  que  le  bilumc  a  injecté  abondamment. 

»  Le  faciès  macroscopique  du  charbon  à  gaz  du  Nortliem  coal  field  se 
rapproche  de  celui  du  cannel  noir  d'Ecosse.  Il  montre  des  fentes  verticales 
de  retrait  et  des  filets  de  bitume  fortement  craquelé  (' ).  » 


(')  Je  dois  la  commuuication  de  ce  très  inléressanl  écliantiilon  à  M.  le  D'  R.  Ekhe^ 
ridge  du  Geological  Survey,  de  Sydnej-. 


(98(3) 


PALÉONTOLOGIE.  —  Sur  la  faune  du  gisement  siclèrolithique  èocène  de  Lis- 
sieu  {Rhône).  Note  de  MM.  Eknest  Chantre  et  C.  Gaillard,  présentée 
par  M.  Albert  Gaudry. 

«  Comme  le  constatait,  dès  1 861 ,  le  savant  paléontologiste  Jourdan  (  '  ), 
le  phénomène  sidérolilhique  ne  s'est  pas  produit  uniquement  pendant  une 
courte  période  géologique  et  sur  quelques  points  limités.  Les  diverses 
observations  et  les  découvertes  faites  d;  puis  ont  montré  l'étendue  assez 
grande  de  celle  formation  et  tixé  sa  durée  qui  va,  dans  l'étal  actuel  de  nos 
connaissances,  de  l'Éocène  moyen  au  Quaternaire. 

)i  Dans  le  Monl-d'Or  lyonnais,  le  gisement  sidérolilhique  le  plus  ancien 
et  le  plus  riche  en  ossements  de  Mammifères  est  celui  de  Lissieu  de  TÉocène 
moyen,  qui  a  donné  d'intéressants  fossiles. 

»  Depuis  de  nombreuses  années,  le  Muséum  de  Lyon  récolte  dans  ce 
gisement  des  dents  et  des  os  de  membres  en  grande  quantité.  Outre  les 
genres  déjà  signalés,  tels  que  Lophiodon,  Paloplotherium,  Propalœothe- 
rium,  Anchilophus,  Dichobune  (-),  etc.,  nous  pouvons  mentionner,  pour 
les  Carnassiers,  une  Proviverra  très  voisine  de  la  P.  Lypica  Riitimeyer,  du 
bohuerz  d'Egerkingen. 

»  Parmi  les  Pachyiiermes  artiodactyles,  il  faut  citer  deux  espèces  du 
genre  Hvopotamus  ou  Ancodus,  le  U.  Gresslyi  Rûlimeyer  et  le  B.  Renevieri 
Pictet,  des  phosphorites  du  Quercy  et  de  l'Eocène  de  la  Suisse. 

»  l'iusieurs  molaires  supérieures  d'un  pelit  Ruminant  paraissent  se  rap- 
porter au  Telraselenodon  Kowalevski  Schlosser,  des  mêmes  gisements. 

»  Enfin  le  groupe  des  Lénmriens,  non  encore  signalé  à  Lissieu,  y  est 
représenté  par  une  mandibule  d'une  très  petite  espèce  de  ISecrolemur, 
voisine  par  la  taille  du  N.  Zitleli  Schlosser,  d'Egerkingen,  et  du  A'^.  par- 
vulusYWhol,  des  phosphorites  du  Quercy. 

»  Necrolemur  Filholi  nov.  sp.  —  L'espèce  est  basée  sur  une  molaire  isolée  et  une 
mandibule  gauche.  Celte  mandibule  est  intacte  dans  sa  partie  antérieure;  elle  porte, 
en  place  la  quatrième  prémolaire  et  les  trois  arrière-molaires;  en  avant,  on  voit  les 
alvéoles  des  trois  premières  prémolaires  et  le  grand  alvéole  de  la  canine. 

(')  Jourdan,  Des  terrains  sidérolilhiques  {Comptes  rendus,  1861). 
(-)  Depéret,  Sur  un  gisement  sidérolilhique  de  Mammifères  de  l'Eocène  moyen 
à  Lissieu  [Comptes  rendus,  i8g4). 


(  98?  ) 

»  Le  A'.  Filhoti  se  dislinguc  du  A',  parvuliis  par  sa  plus  grande  taille,  par  sa  pre- 
mière molaire  plus  forte  que  la  seconde,  par  sa  première  prémolaire  placée  en  de- 
hors de  la  série  dentaire  et  enfin  par  la  hauteur  de  la  mandibule  plus  grande  en  avant 
qu'en  arrière,  tandis  que  chez  le  N.  parvulus  c'est  le  contraire  qui  existe  et  parait  in- 
diquer pour  celui-ci  un  caractère  moins  pilhécien. 

»  Le  N.  Filholi,  plus  voisin  du  N.  Zilteli,  se  dilTérencie  également  de  ce  dernier  par 
ses  arrière-molaires  dont  la  troisième  porte  un  fort  talon  qui  fait  défaut  ou  bien  est 
très  réduit  dans  l'espèce  d'Egerkingen.  La  première  arrière-molaire,  plus  grande  que  la 
seconde,  distingue  aussi  netleraent  le  ISccrolcmur  de  Lissieu  du  N.  Zitteli.  » 

PHYSIQUE  DU  GLOBE.  —  Uêlerrnumtion  mécanique  de  la  direction  moyenne 
du  vent.  Noie  de  M.  Louis  Iîkssox,  présenlce  par  M.  Ratlau. 

(i  La  détermination  de  la  direction  moyenne  du  vent  par  la  formule  de 
Lambert  exige  des  calculs  fort  longs.  On  peut  les  éviter  et  trouver  immé- 
diatement celte  direclion  moyenne  en  faisant  usage  d'un  appareil  très 
simple. 

»  Tl  consiste  essentiellement  en  une  roue  pouvant  tourner  librement 
aulour  d'un  axe  horizontal  passant  p:ir  son  centre.  Cette  roue  est  munie,  à 
son  pourtour,  de  petites  tiges  horizontales  équidistantes,  au  nombre  de 
seize  par  exemple,  correspondant  aux  seize  directions  principales  du  vent. 

»  Si  l'on  suspend  à  chacune  de  ces  liges  un  poids  proportionnel  au 
nombre  d'observations  du  vent  correspondant,  le  système  prendra  une 
certaine  position  d'équilibre,  telle  que  le  point  le  plus  bas  du  disque  indi- 
quera précisément  la  diiecliou  moyenne  cherchée.  Il  sullil,  pour  s'en 
rendre  compte,  d'écrire  que  la  somme  des  moments  des  forces  de  pesan- 
teur par  rapport  à  l'axe  est  nulle.  Soient/)  l'un  des  poids  et  x  l'angle  avec  la 
verticale  dirigée  vers  le  bas,  on  a 

2/>sina    -  0. 

»  Habituellement,  on  considère  des  vecteurs  concouranls,  proportion- 
nels aux  nombres  d'observations,  et  c'est  leur  résultante,  donnée  par  la 
formule  de  Lambert,  qui  détermine  la  direction  moyenne.  Eu  appelant  x 
l'angle  de  l'un  d'eux  avec  la  résultante,  p  sa  longueur,  et  écrivant  que  la 
somme  des  projections  sur  une  perpendiculaire  à  la  résultante  est  nulle, 
on  obtient  la  même  équation  que  précédemment.  Par  conséquent,  la  ver- 
ticale indique  bien,  dans  la  position  d'équilibre  de  la  roue,  la  direction 
moyenne  telle  que  la  donne  la  formule  de  Lambert. 


(988) 

»  Si  l'on  veut  tenir  compte,  non  seulement  de  la  fréquence  de  chaque 
vent,  mais  aussi  de  son  intensité,  il  suffit  de  modifier,  d'une  façon  corres- 
pondante, les  poids  employés. 

))  L'appareil  peut  être  complété  par  une  alidade  bien  équilibrée,  munie 
elle-même,  à  son  extrémité,  d'une  petite  tige  horizontale.  La  direction 
moyenne  une  fois  connue,  on  assujettit  l'alidade  dans  le  sens  opposé  et  l'on 
y  suspend  des  poids  jusqu'à  obtenir  l'équilibre  indifférent.  En  donnant  à 
l'alidade  une  longueur  convenable  on  peut  dtterminer  ainsi  directement 
ce  qu'on  appelle  la  valeur  relative  à&  la  résultante,  qui  donne  une  mesure  de 
la  variabilité  du  vent  pendant  la  période  considérée.  » 

A  4  heures  trois  quarts,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  un  quart.  J.  B. 


BULLETIN    BIBLIOiUÎAPUIQUE. 


Ouvrages  heçus  dans  la  séance  du  6  décembue  1897. 

Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  par  MM.  Berthelot,  Frîedel,  Mascakt, 
MoissAN.  Décembre  1897.  T.  Xll.  Paris,  Masson  et  C",  1897;  \  fasc.  iii-8. 

Bulletin  de  la  Société  d' encouragement  pour  l'Industrie  nationale.  Publié 
sous  la  direction  des  Secrétaires  de  la  Société,  MM.  Collignon  et  AiwÉ 
Girard.  Novembre  1897.  Paris,  i  vol.  in-4°. 

Les  manuscrits  de  Léonard  de  Vinci,  de  la  llibliothèque  royale  de  Windsor. 
De  V Anatomie.  Feuillets  A.  Publiés  par  Théodore  Sabachmkoff,  avec  tra- 
duction en  langue  française,  transcrits  et  annotés  par  Giovanni  Piumats. 
Précédés  d'une  étude  parMATiuAS  Duval.  Paris,  Ed.  Rouveyre,  1898;  i  vol. 
in-4°.  (Présenté  par  M.  de  Lacaze-Duthiers.) 

Souvenirs  entomologiques  (cinquième  Série).  Études  sur  l'instinct  et  les 
mœurs  des  Insectes,  par  L-H.  Fabre.  Paris,  Ch.  Delagrave  ;  i  vol.  in-8'\  (  Pré- 
senté par  M.  Emile  Blanchard.) 

Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- Arts.  Inventaire  général  des 


<   089  ) 
richesses  d'art  de  la  France.  Archù'es  du  Musée  des  monuments  français.  Troi- 
sième Partie.  Paris,  Pion,  Nourrit  et  C"',  1897;  i  vol.  111-4". 

Toxicologie  africaine,  par  A. -T.  de  Rochebrune,  Docteur  en  Médecine, 
Assistant  au  Muséum,  etc.  Précédée  d'une  préface  de  M.  le  Professeur 
Brouardel,  Membre  de  l'Institut.  5*fasc.  Paris,  O.  Doin,  1897  ;  1  vol.  in-8°. 

f/ Anthropologie.  Rédacteurs  en  chef:  MM.  Boule  et  Verneau.  1897. 
Tome  VIII.  N°  5.  Septembre-octobre.  Paris,  Masson  et  C'*;  r  vol.  in-S". 

L' Intermédiaire  des  Biologistes,  organe  international  de  Zoologie,  Bota- 
nique, Physiologie  et  Psychologie.  Directeur  :  Alfred  Binet.  Directeur 
adjoint:  Victor  Henri.  N"'  1  à  3.  Paris,  C.  Reinwald;  3  fasc.  in-8°. 

Sur  le  phénomène  de  suspension  et  de  subdivision  des  îles  dans  le  golfe  du 
Phalére.  Etude  du  barographe  à  siphon  (^Richard).  Sur  la  caléfactwn  des  li- 
quides, par  Constantin  Maltézos,  Chef  de  la  Section  météorologique  à  l'ob- 
servatoire d'Athènes.  Athènes,  1897;  i  broch.in-/j".  (Hommagedel'auleur.) 

Archives  du  Musée  Teyler.  Série  H,  Vol.  V.  Troisième  Partie.  Paris, 
Gauthier- Villars  et  fils;  i  vol.  in-4°. 


EliRATA. 

(Séance  du   i5  novembre   1897.) 
Page  799,  ligne  4»  au  lieu  de  Kodier,  lisez  Rodies. 

(Séance  du  29  novembre   1897.) 

Note  de  M.  R.  S^vyngedamv,  Sur  les  potentiels  explosifs,  etc.  : 
Page  864,  ligne  11  en  remontant,  au  lieu  de  compliquée,  lisez  expliquée. 

Note  de  M.  Burcker,  Sur  le  Rouget  de  l'homme  : 
Page  880,  lignes  i5  et  16,  au  lieu  de  orteils,  lisez  articles. 

Page  900.  dernière  ligne,  au  lieu  de  M.  Blaire,  lisez  M.  Edmond  Blaise. 


W  23. 

TABLE   DES   ARTICLES.    (Séance  du  6  décembre   1897.) 


MEMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DBS    MBMBKHS    ET    DBS   CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


Sur  lii   sloliililc    lie   lii 


Pa 

mur 


.M.     ItASSOT. 

Killcl.... 

.M.  I';mii.k  I'ii:ai;i).  —  Sui- les  iiili-;;i-,ilr-.  dou- 
bles île  seeonilc  espèce  <lun-  Ni  lliéoiie  des 
surfarrs  ';il:;éliil(|nes 

M.  L.  Hanvikii.  —  Des  premières  iiiodilica- 
litiiis  qui  surviennent  dans  les  cellules 
fixes  do  la  «ornée,  au  voisinage  des  plaies 
<le  celle  nieuibrane ,. 


gcs. 
9o3 

9<".l 


Ç)IO 


M.  Duci.AUX.   —  Sur  la   contami 
.liuils 

MM.  ClKiVA  el  Hansky.  —  (tliserv 
riiiinélriques  fâilcs  sur  le  mon 

M.  .I.-II.  Fabrk   fail  hoinmase 
d'un  \olume  intitulé  :  «  Souven 
losiquos  (5' série).   Ktudes    su 
et  les  mœurs  des  Insectes 


Pa 

iiati.^n   des 


ations  acli- 
l  lîlano..,. 
r.\cadéiiiie 
irsentomo- 
r  l'instinct 


ges. 
9:3 

O'T 

1)21 


MË310m£S  PRESENTES. 


M.  le  srnénil  Micîikl  Fiioi.ow  ailrcsse  une 
-Note  «  Surréfjalitéde  la  somme  îles  angles 
(l'un    triangle    rectilisne    à    deux    angles 


droits  ". 


M.  II.  Taiiiiy  adresse  le  premier  fascicule  de 
ses  u  Tailles  méléondo^iqnis  :;rapliiqiirs  ... 


CORRESPONDANCE. 


M.  le  Sl-citiTAIliE  l'LnPKTLEI.  signale,  parmi 
les  pièces  imprimées  de  la  Correspondance, 
un  Vcdurne  intilulé  :  ..  Les  manuscrits  de 
I.iiinaril  de  Viiiii;  de  I' \natomic  >■ 953 

M.  II.  iiK  Lacazk-Ditihkhs.  —  Remarques 
au  sujet  de  l'Ouvrage  précédent ga? 

M.  !•".  liossAIM).  —  Observation  de  la  pla- 
nète {  DI.)  i;iiarlois(  iSi|;,  iiov.  J.'i  ).  faites 
à  ^obser^aloire  de  'loulouse  (équatorial 
Urunner  de  o'",  >.')  ) ipj 

M.  .Ikan  Masi;aiit.  —  Application  de  la 
métiiodc  des  moi  ndres  carres  à  la  recherche 
des  erreur»  systématiques gî'i 

M.  Maiiiick  IIamv.  —  Sur  rapproxiiiiation 
lies  fonctions  de  grands  nombres 92G 

M.  C.  GuicilAnn.  —  Sur  les  réseaux  O 
associés o^a 

M.  I*.-1l.  SiMiouTH.  —Sur  les  focales  p'ianes 
d'une  courbe  plane  à  un  ou  plusieurs  axes 
de   symétrie g3, 

M.  l{mi;iKii.  Sur  l'existence  des  inlégialcs 
dans  certains  systèmes  différentiels gSS 

M.  V.  CuKMiicc  —  \ihrations  elliptiques 
dans   les  lluiiles g35 

M.  Liiitc.  —  Sur  la  dissociation  et  la  po- 
lymérisation des  gaz  et  vapeurs.  Disso- 
ciation présumée  du  chlore  aux  tempé- 
ratures élevées ,|3- 

M.  Edouard  Buan'ly.  —  Sur  la  uluciibi- 

lité  électrique  des  substances  londnclriccs 
discontinues,  à  propos  de  la  télégraphie 
Siins   m (,3,l 


iM.  G.  Saonac.  —  Sur  la  transformation  des 
rayons  X  par  les  métaux q^2 

M.  Vciiu:i,lo  Macuado.  —  Ouelques  faits  nou- 
veaux observés  dans  les  tubes  de  Crookes.     ç)^'> 

M.  A.  Cot.soN.  —  Sur  des  causes  acciden- 
Iclles  d'irréversibilité  dans  les  réactions 
chimiques ,,^5 

M.  A.  Joanms.  —  S4jr  , l'existence  d'un  sul- 
fate cuivreux g/jj 

!M.\I.  U  VII01I1O1.F  et  A.  Verni:uil.  —  Sur 
lu  11  ilé  élémentaire  du  corps  appelé  c«ri«;H.     ipo 

M.  MAiioit.  Ui:i.i;nNE.  —  Sur  laldéhydale 
d'ammoniaque ^5, 

M.  Calssk.  —  Sur  une  réaction  particulière 
aux  orthophémds  et  sur  les  dérivés  de 
rantimonylc-pyrocatéchine    qj^ 

M.  1;.  l'ATKiN.  —  Ile  la  nature  des  combi- 
naisousdc  l'anlipyrinc  avec  les  aldéhvdes.     g56 

M.  .Vi.KXANDiiK  PiEiiL.  —  Ellcts  phys'iolo- 
giques  et  thérapeutiques  ilc  la   spermimn — gîij 

M.  L.  Gt.KlloULT.  —  llisparitiou  de  l'empoi- 
sonnement  saturnin  par  la  substitution 
partielle  de  l'acide  niétastannique  a  la 
potée  d'élain  dans  le  polissagi-  du  cristal.     963 

■M.  .l.-\\  .  PicKi:r.ixo.  —  Sur  de  nouvellessub- 
stances  colloïdales,  analogues  aux  albu- 
miiioïdes,  dérivées  d'une  nncléo-albumine.     ijCJ 

M.  S.  JotiiDAiN.  —  Sur  le  développcmenl 
ilu   Trombidioii  liolosericeitm 96.5 

.M.  r.  .Megmn.  —  Observations  sur  les  Hou- 
SCts g(i. 

MINI.  I.  KuxsTLKit  et  P.  Hisorr  T.  —  Itçrli,  r- 


â 


N"  23. 


SUITE  DE  LA  TABLE   DES   ARTICLES. 


Pages, 
ches  sur  les  grains  rouges 967 

M.  V.  0-MELiANsKY.  —  Sur  un  fciincnl  île  la 
cellulose c)-;o 

MM.  V.  Desoki:/,  et  M.  NiuLoux.  Sur  la 
cléconipijïiLion  du  ehloroforme  dans  l'orga- 
uisnic 970 

MM.  Bergonié  et  Carrièue.  —  Sur  quelques 
résultais  comparalifs  des  méthodes  clini- 
ques ordinaires  et  de  l'examen  Ihiorosco- 
piquc  dans  Icsépanchemcnls  pleuri'-tii|ues.     97J 

M.  C.  PiiisALix.  —  Anlasonisnie  entre  le 
venin  des  Vespidtc  et  celui  de  la  vipère  ; 
le  premier  vaccine  contre  le  second 977 

iîtXLETlN  BlBUOCnAPIllOUE 

EliRATA 


Pages. 

M.  Henri  Devaux.  —  Perméabilité  des 
troncs  d'arijrcs  aux  gaz  atniospliériques  .     979 

M.  E.  lîozE.  -  Sur  la  maladie  des  Châ- 
taignes       982 

M.  C.-Ku.  lîi.iiruAND.—  Caractéristiques  d'un 
charbon  à  gaz,  trouvé  dans  le  Nortliem 
coal  (ield  de  la  Nouvelle-Gallçs  du  Sud...     984 

MM.  EiiN'EST  Chantre  et  C.  Gaillard.  — 
Sur  la  faune  du  gisement  sidérolitliit|ue 
éocrne  de  I.issieu  (  Rh6/ne) 986 

M.  Louis  Hesson.  —  Détermination  méca- 
nique de  la  direction  moyenne  du  venl..     987 


9S8 
989 


i 


P.VRIS.—  IMPRIMERIE  GAUTHIER- VILLARS  ET  FILS, 
Quai  des  Grands-.Xuguslins,  55. 


/.c  Gérant  :  Gaothibr-Vill*b«. 


^ 


1897 

OAN    1    1831'  SECOND  SEMESTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

VA»  nin.  EiBS  SECRÉTAIRES   PEHPÉTlTEtiS. 


TOME   CXXV. 


N°  24  (15  Décembre  1897)< 


PARIS, 

GAUÏHIER-VILLARS  ET  FILS,  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DES    COMPTES   RENDUS    DBS   SÉANCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 


^>.- 


1897 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  23  juin  1862  et  24  mai  1H75. 


Les  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de 
t' Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
ses  Membres  et  de  l'analvse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chiique  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1*'.  —  Impressions  des  travaux  de  V Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  par  un  Associé  étranger  de  l'Académie  comprenneiit 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Les  communications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'une  rédaction 
écrite  par  leur  auteur  a  été  remise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  reproduit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suiA'antes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Les  Programmes  des  prix  proposés  par  l'Académi 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  Rai 
ports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'au ta^ 
que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu 
blique  ne  font  pas  jjartie  des  Comptes  rendus.  , 

Article  2.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personne 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aci 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  r< 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  soi 
lenns  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  I 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nomm( 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extra 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  foi 
pour  les  articles  ordinanes  de  la  correspondance  oi) 
cielle  de  l'Académie. 

Article  3. 

Le  bon  à  tirer  dtt  chaque  Membre  doit  être  remis 
l'imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard, 
jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à  temp 
le  litre  seul  du  Mémoire  estinsérédans  le  Compte  rem 
actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Compte  rendu  st 
vant  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.  —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  n'ont  pas  de  planches. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  a 
teurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports 
les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

I 
Article  5. 


Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative  f; 
un  Rapport  sur  la  situiilion  dch  Comptes  rendus  api 
l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sent  chargés  de  l'exécution  du  pi 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  laire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés  de 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5''.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivai 


UAN    1    18C'' 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE   DU  LUNDI   15  DÉCEMBRE    18î)7, 

PRÉSIDENCE  DE  iM.  A.  CHATIN. 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

M.  le  Ministre  de  l'Instruction'  purmqle  et  des  Beadx-Arts  adresse 
une  amplialion  du  Décret  par  lequel  le  Président  de  la  République  ap- 
prouve l'élection  faite  par  l'Académie  de  M.  Ditte,  pour  remplir  la  place 
laissée  vacante  dans  la  Section  de  Chimie  par  le  décès  de  M.  Schûtzen- 
berger. 

Il  est  donné  lecture  de  ce  Décret. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  Président,  M.  Ditte  prend  place  parmi  ses 
Confrères, 


C.  K.,  1897,  2"  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  24.;  l3l 


(  992  ) 


PHYSIQUE  TERRESTRE.    —   Sur  les  travaux  exécutés  en   1897 
à  V observatoire  du  mont  Blanc;  par  M.  «T.  Jasssex. 

«  Les  travaux  exécutés  cette  année  à  l'observatoire  du  mont  Blanc  se 
rapportent  principalement  à  la  détermination  de  la  constante  solaire. 

»  Déjà  raniice  passée,  M.  Crova,  à  ma  demande,  avait  bien  voulu  venir 
à  Cbamonix  et  s'occuper  de  cette  importante  question. 

»  Le  temps  n'avait  pas  favorisé  nos  études.  Néanmoins,  notre  savant 
Correspondant  avait  cru  pouvoir  conclure  de  ses  observations  à  Cbamonix 
et  aux  Grands-Mulets  une  constante  d'une  valeur  d'environ  3  unités. 

»  Cette  année  on  a  pu  aller  plus  loin,  malgré  la  persistance  du  temps 
orageux  pendant  la  durée  de  l'été  presque  entier. 

»  On  sait  que  ces  conditions  météorologiques  ont  affecté  à  peu  près 
toute  l'Europe  centrale. 

»  Néanmoins,  au  commencement  de  l'automne,  nous  avons  eu  quelques 
beaux  jours,  dont  nous  avons  immédiatement  profité. 

»  Pour  cette  détermination  délicate,  j'ai  choisi  un  jeune  savant  russe,  de 
bel  avenir,  M.  Hansky,  qui  est  en  ce  moment  attaché  en  qualité  d'élève 
étranger  à  l'observatoire  de  Meudon  et  qui  était  préparé  à  ces  études. 

»  J'aurais  désiré  monter  moi-même  au  mont  Blanc,  mais  un  grave  acci- 
dent à  la  jambe  gauche,  causé  par  une  chute  de  nuit  dans  l'escalier  de 
notre  grande  coujjole,  m'en  a  absolument  empêché.  Grâce  aux  soins  excel- 
lents et  à  l'appareil  que  m'ont  posé  mes  amis  les  D"'^  Duplay,  Hénocque  et 
Rochard,  j'ai  pu  aller  en  civière  à  Chamonix  et  présider  aux  expéditions  et 
observations. 

))  J'avais  envoyé  M.  Hansky  à  Montpellier  pour  faire  étalonner  les  in- 
struments par  M.  Crova,  qui  voulut  bien  en  outre  lui  en  confier  d'autres  et 
venir  ensuite  lui-même  à  Chamonix. 

»  On  voit,  paria  Note  que  MM.  Crova  et  Hansky  m'ont  prié  de  remettre 
à  l'Académie,  et  qui  est  insérée  dans  le  numéro  précédent,  que  M.  Hansk-v 
a  observé  au  Brévent,  aux  Grands-Mulels  et  enfin  au  sommet. 

»  Ces  observations  conduisent  à  une  constante  solaire  dont  la  valeur 
serait  d'environ  3,4,  c'est-à-dire  notablement  plus  grande  que  celle  ob- 
tenue l'année  passée. 

»  Cela  ne  m'étonne  pas.  Mes  études  sur  les  raies  telluriques  et  l'ab- 


(  993  ) 
sorption  élective  de  l'atmosphère  terrestre  m'ont  conrluit  depuis  longtemps 
à  penser  qu'on  n'avait  pas  tenu  assez  compte,  dans  les  observations,  de  la 
complexité  de  la    radiation   solaire,  de  la  variabilité  si  considérable  des 
coefficients  d'absorption  des  radiations  dont  elle  est  formée. 

»  Les  radiations  à  grande  et  courte  longueur  d'onde  subissent  seidesde 
grandes  absorptions  dans  l'atmosphère.  C'est  le  faisceau  central,  corres- 
pondant à  la  partie  la  plus  lumineuse  du  spectre,  qui  se  propage  avec  le 
moins  de  pertes  relatives. 

»  Il  en  résulte  que  si  l'on  déduit,  par  le  calcul,  des  transmissions  obser- 
vées pour  de  grandes  épaisseurs  atmosphériques,  celle  qui  est  relative  à 
la  direction  zénithale,  on  sera  conduit  à  attribuer  à  celle-ci  une  valeur 
beaucoup  trop  forte  et  par  suite  une  valeur  beaucoup  trop  faible  à  la 
radiation  solaire  relative  aux  limites  de  notre  atmosphère,  c'est-à-dire  à  la 
constante  solaire.  C'est  en  tenant  compte  de  plus  en  plus  exactement  des 
absorptions  qui  ont  lieu  dans  les  hautes  parties  de  l'atmosplière  qu'on  sera 
surtout  conduit  à  la  vraie  valeur  de  la  constante  solaire. 

»  Puisque  je  parle  des  observations  faites  au  mont  Blanc,  disons  qu'après 
avoir  rendu  hommage  à  de  Saussure,  dont  les  observations  remontent  au 
siècle  dernier  et  dont  l'intérêt  est  surtout  historique,  il  convient  de  citer 
celles  de  notre  trèséminent  Confrère  M.  Violle,  dont  les  belles  observations, 
favorisées  en  outre  par  un  beau  ciel,  l'ont  conduit  à  porter  cette  constante 
de  I,  763  à  2,54,  ce  qui  constituait  un  progrès  considérable. 

»  On  sait  que  notre  savant  Correspondant  M.  Crova,  qui  s'est  occupé 
pendant  longtemps  et  si  fructueusement  de  cette  question,  non  seulement 
au  point  de  vue  astronomique,  mais  aussi  sous  le  rapport  de  la  Météorologie, 
lui  a  fait  faire  de  nouveaux  progrès. 

))  M.  Savelief,  à  l'exemple  de  M.  Crova  et  en  se  servant  du  principe  de 
ses  instruments,  a  été  conduit  à  un  chiffre  très  voisin  de  celui  que  nous 
venons  d'obtenir  au  mont  Blanc. 

M  Je  suis  persuadé  qu'on  sera  conduit  à  augmenter  encore  cette  valeur. 
Mais,  au  furet  à  mesure  qu'on  étudie  plus  jirofondément  la  question,  on 
constate  la  complexité  des  éléments  qui  y  entrent.  Indépendamment  des 
propriétés  des  éléments  de  la  radiation  solaire,  dans  leurs  rapports  avec 
l'atmosphère,  il  existe  d'autres  causes  perturbatrices.  Par  exemple,  la  pré- 
sence de  la  vapeur  d'eau  portée  accidentellement  dans  les  hautes  régions 
atmosphériques,  celle  des  nuages  de  glace  et  des  poussières  de  provenance 
végétale,  mais  surtout  minérale. 


(  994  ) 
»  Pour  la  vapiHir  d'eau,  le  spectroscope  peut  nous  donner  de  précieuses 
indications,  en  décelant  la  présence  et  l'importance  des  vapeurs  aqueuses 
réparties  dans  la  direction  du  rnyon  qu'il  analyse;  à  l'égard  des  poussières 
et  des  cirrus,  le  polariscope  si  coniniode  de  M.  Cornu  a  été  employé  avec 
succès. 

»  En  résumé,  on  est  conduit  à  faire  les  observations  dans  les  conditions 
oîi  l'atmosphère  intervient  aussi  peu  que  possible,  c'est-à-dire  dans  les 
hautes  stations,  eu  ballon  même,  si  l'on  peut  munir  ces  engins  d'appareils 
d'un  fonctionnement  assez  sûr  et  assez  précis  pour  qu'on  puisse  en  déduire 
avec  sécurité  la  valeur  de  la  radiation  solaire  dans  ces  hautes  régions  de 
l'atmosphère. 

»  Mais,  si  les  stations,  comme  celle  du  mont  Blanc,  n'offrent  pas  des  hau- 
teurs comparables  à  celles  qu'un  ballon  peut  atteindre,  en  revanche  elles 
permettent  l'emploi  d'instruments  et  de  méthodes  plus  précises  et  plus 
délicates. 

»  Sous  ce  rapport,  l'observatoire  tlu  mont  Blanc  offre  des  ressources 
précieuses,  et  par  sa  hauteur,  et  surtout  par  son  isolement  au  milieu  des 
montagnes  environnantes  qu'il  domine. 

))  Ce  sont  ces  considérations  qui  m'ont  engagé  à  faire  faire  ces  observa- 
tions à  notre  observatoire. 

»  Je  m'en  applaudis  et  remercie  ici  les  savants  qui  ont  bien  voulu  ré- 
pondre avec  tant  d'empressement  à  mon  appel. 

»  Je  n'oublie  pas  non  plus  les  généreux  amis  qui,  pour  l'érection  de 
cet  observatoire,  m'ont  donné  leur  concours  pécuniaire  ou  personnel  : 
MM.  Bischoffsheim,  prinre  Roland  Bonaparte,  baron  Alphonse  de  Roth- 
schild, comie  Greffulhe,  Edouard  Delessert  (notre  Trésorier)  et  le  si  re- 
gretté Léon  Say. 

))  Que  ces  Messieurs  reçoivent  ici,  au  nom  de  la  Science,  tous  mes  re- 
mercîments  (').   » 


(')  On  s'est  occupé  aussi,  celle  année,  d'analyses  d'air  recueilli  en  divers  points  du 
massif  et  au  sommet.  Ces  analyses,  dont  nous  ferons  connaître  les  résultats,  sont 
confiées  à  notre  Confrère,  M.  Muntz,  si  hautement  compétent  en  ces  matières. 


(  995  ) 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  périodes  des  intégrales  doubles. 
Note  de  M.  H.  Poixcaré. 


«  Je  considère  l'intéerrale  double 

J  = 


r   rPd.rdy 

.1 J  7r=i' 


où  P  el  F  sont  deux  polynômes  entiers  en  .r  et  y,  et  où  z  est  un  paramètre 
arbitraire. 

»   Considérons,  d'autre  part,  l'intégrale  simple 


/  = 


\dy' 


Dans  cette  intégrale  simple,  je  suppose  que  v  est  lié  à  x  par  la  relation 
algébrique 

où  /  est  un  autre  paramètre  arbitraire.  Ainsi  y  est  une  intégrale  abélienne 
relative  à  la  courbe  algébrique  F  =  /. 

»  Soit  to  une  des  périodes  dey;  cette  période  sera  une  fonction  de  i,  et 
l'on  sait  que  cette  fonction  lo  satisfait  à  une  équation  différentielle  linéaire 
dont  les  coefficients  sont  des  polynômes  entiers  en  t. 

»   Soit 

(■)  lU,^-" 

cette  équation;  n^  est  un  polynôme  entier  en  f. 

»  L'ordre  de  l'équation  (i)  sera  égal  au  nombre  des  périodes,  c'est- 
à-dire  à  ip,  en  appelant />  le  genre  de  la  courbe  F  ^  ;. 

»   Soient 

/.,     /,,      ..-,     fy 

les  points  singuliers  de  l'équation  (i),  c'est-à-dire  les  racines  distinctes  du 
polynôme  H,^. 

»   Alors  les  périodes  Q  de  l'intégrale  J  seront  représentées  par  la  for- 


(  996) 
mule 

"    là  dt 


■< 


))  Il  y  a  tlonc,  en  général,  -ipq  périodes  i2,  puisque  l'on  peut  prendre 
pour  0)  l'une  des  2p  périodes  dé,/ et  pour  ;^  l'un  des  q  points  singuliers 
de(i). 

»  Nous  devons  dire  également  comment  cette  formule  devrait  être  trans- 
formée si  w  devenait  infini  pour  /  =  /^. 

»   Soient  alors 

(', ,     ('2 '      •  •  >  ■<     ^  -ip 

ip  intégrales  de  l'équation  (i)  qui  deviennent 

quand  t  tourne  autour  de  t^^. 

»   Soit,  dans  le  voisinage  de  l'origine  O, 

oj  =  a.,  (',  -(-  'J-.A'-i  +  .  .  .  +  Xnpt^,^ 

les  a  étant  des  coefficients  constants. 
«   On  aura  alors 


i2=  2 


\y-ir^  y-\,  i-i,j^-m    j  ^nr^' 

la  première  intégrale  étant  prise  le  long  d'un  lacet  partant  de  l'origine  et  v 
revenant  après  avoir  entouré  le  point  f,^,  et  la  seconde  le  long  d'un  lacet 
partant  de  l'origine  et  y  revenant  après  avoir  entouré  le  point  z-. 

»  Il  est  clair  que  ii  est  une  fonction  de  z  qui  va  satisfaire  à  une  équa- 
tion différentielle  linéaire  dont  les  coefficients  sont  des  polynômes  entiers 
en  z.  Soit 

cette  équation;  les  Q^  sont  des  polynômes  entiers  en  z. 

»  L'équation  (2)  se  déduit  de  l'équation  (r)  par  une  transformation 
bien  connue  qui  se  rattache  à  la  théorie  des  dérivées  d'ordre  fraction- 
naire. 


(  997  ) 

»  Les  points  singuliers  de  l'équation  (2)  sont  les  mêmes  que  ceux  de 
l'équation  (i);  mais  le  point  sur  lequel  je  voudrais  surtout  insister,  c'est 
sur  la  manière  de  déduire  le  groupe  de  l'équation  (2)  de  celui  de  l'équa- 
tion (i). 

«   Pour  fixer  les  idées,  je  supposerai 

2/3  =  2,  q  =  '^^. 

»   L'équation  (i)  est  alors  du  second  ordre  et  l'équation  (2)  est,  en 
général,  du  sixième  ordre. 
»   Soient  alors 


a 

h 

a' 

b' 

c 

d 

9 

c' 

d' 

y 

b" 

d" 


les  substitutions  fondamentales  du  groupe  de  (i);  les  substitutions  corres- 
pondantes du  groupe  de  (sj)  seront 


—  a 

^—  b      0000 

I 

0 

I  —  a 

—  b' 

0 

0 

—  c 

—  d      0000 

0 

I 

—  c 

I  -d' 

0 

0 

I  —  a 

-  b       ) 

0  0  0 

0 

0 

—  a' 

-b' 

0 

0 

—  c 

I  —  d      0   I   0   0 

T 

0 

0 

—  c' 

-d- 

0 

0 

I  —  a 

—  b       00   1   0 

0 

0 

i  — a 

■       -b 

I 

0 

—  c 

I  —  û^   0   0   0    I 

0 

0 

—  c' 

i^-d' 

0 

I 

I   0  0  0  i  —  a" 

-b" 

0100   —  c" 

I 

-d" 

0  0   I   0  \  —  a" 

-b" 

0001   —  c" 

I 

-d" 

0  0  0  0  —a' 

-b" 

0  0  0  ( 

1       — 

-  C 

-d" 

»   Le  groupe  de  (i)  a  tous  ses  coefficients  entiers;  on  voit  qu'il  en  sera 
de  même  du  groupe  de  (2),  ainsi  qu'il  était  aisé  de  le  prévoir.  » 


BOTANIQUE.  —  Signijicalioli  du  nombre  et  de  la  symétrie  des  faisceaux 
libéroligneux  du  pétiole  dans  la  mesure  de  la  perfection  des  végétaux, 
par  ]\L  Ad.  Chati.v. 

«   Comme  pour  les  Corolliflores,  pour  les  Gamopétales  pcrigynes  et  les 
Dialypétales  périgynes,  le  simple  exposé  des  faits  observés  cliez  les  Dialy- 


(  99»  ) 
pétales  hypogynes,  ou  Thalamiflores,  sera  suivi  d'aperçus  reposant  dès 
aujourd'hui  sur  une  assez  large  base. 

DICOTYLÉDONES  DIALYPÉTALES  HYPOGYNES. 

Pétioles  a  un  faisceau. 

»  Aurantiacées.  —  Citrus,  Gookia,  Feronia. 
»   Bixacées.  —  Azara  micioph.,  Pairotia  persic. 
»  Erythroxylées.  —  Erythoxylon  Goca. 
»   Guttifères.  —  Cambogia  Gutla. 

»  Hypéricinées.  —  Androsœmum  off.,  Hypericum  calyc,  H.  hirc,  H.  hirsul., 
H.  loment. 

»  Malpighiacées.  —  Malpighia  urens. 

»   Olacinées.  ■ —  Olax  nana. 

»  Pirolacées.  —  Chimophila,  Galax,  Moneses  unifl.,  Pirola  rolund.  (a). 

»   Polygalées.  —  Polygala  myrtif.  (è). 

»  Résédacées.  —  Reseda  luteola  (c). 

»   Rutacées.  —  Gneorum  trie. 

»   Sapindacées.  —  Sapindus  sapon  (' ). 

»   Tliéacées.  —  Camellia  japon.,  Garapa  Guyan.,  Thea  vir. 

»    Violacées.  —  Viola  arv.,  V.  odor.  et  V.  trie.  ('). 

Trois  faisceaux. 

»  Balsaininées.  —  Impatiens  Bals.,  I.  fulva  et  I.  RoyI. 

»   Berbéridées.  —  Berberis  viilg. 

»  Capparidées.  —  Gleome  spec. 

»  Caryophyllées.  —  Gerastium  loment.  {d),  Gypsophila  mur.,  Melandrium  silv., 
Silène  alp.  et  S.  Fabaria  {d). 

»   Cistacées.  —  Helianthemum  vulg.  {d). 

»   Coriariées.  —  Goriara  myrt. 

»   Crassiilacées.  —  Grassula  port.,  Eeheveria,  Sedum  refl.  et  S.  Teleph. 

)>  Crucifères.  —  Alyssum  saxat.  {d),  Rerteroa  inc.  (d),  Gochlearia  off.,  Iberis 
sempervir.  {d),  Naslurtium  aniph.,  Raphanislrum  arv.,  Sisymbrium  off.  et  S.  strict., 
Thlaspi  mont. 

(a)  Le  faisceau  se  divise  en  trois  au-dessous  du  limbe  de  la  feuille. 
(6)  Le  type  unitaire  ne  se  rencontre  pas  dans  les  Polygalées  herbacées. 

(c)  11  y  a  pluralité  de  faisceaux  dans  les  feuilles  de  première  année. 
(')  Trois  faisceaux  à  la  base. 

{d)  Les  faisceaux  sont  presque  conjugués,  avec  le  central  élargi  comme  dans  le 
type  unitaire. 

(d)  Gonjonction  des  faisceaux  presque  complète. 


(  999  ) 

»  Francoacées.  —  Francoa  glabr. 

»  Fumariacées.  —  Furnaria  capr. 

»  PliYlolacées.  —  Petiveria  alliac. 

»   Pillosporées.  —  Pillosporum  Tol)ira. 

»  Polygalées.  —  Polygala  cale,  et  P.  depr. 

;>  Résédacées.  —  Reseda  allia  el  R.  lutea  {d'). 

»  Rutacées.  —  Pilocarpus  Hurub. 

»  Sapindacées.  —  Xanlhoceras  sorb. 

Cinq  faisceaux. 

1)   Acérinées.  —  Acer  camp. 

»  BiiUnêriacées.  —  Adansonia. 

»  Caryophyllées.  —  Cucubalus  bacc,  lllecebrura  vert.,  Lyclinis  Flos.-cuc,  Silène 
nulans,  et  S.  unifl. 

»   Cislacées.  —  Cistus  alb.  el  C.  ladan. 

»  Crucifères.  —  Alyssum  sax.  {d),  Arabis  alp.  et  A.  aren.,  Barbarea  vulg.,  Brassica 
nigra,  Cardannine  Iinp.,  Cheiraïuhus  Ch.,  Ci'ambe  mar.,  Diplolaxis  lenuif.,  Ervsimum 
cheir.,  Farselia  clyp.,  Lepidium  Draba,  Matlliiola  inc,  Peltaiia  alb.,  Raphanus  sat., 
Rapistrum  per.,  Senebiera  Coron.,  Sinapis  alba  et  S.  arv.,  Vesicaria  utricul.  (/). 

u  Fumariacées.  —  Corydalis  lui.  el  C.  ochroel.,  Furnaria  ofl". 

»  Géraniacées.  —  Erodium  liyni.,  Géranium  aconitif.,  G.  Robert,  el  G.  sang..  Pe- 
largonium. 

»  Malvacées.  —  Hybiscus  Trionum,  Lavatera  maril. 

»  Ménisper niées.  —  Cocculus  palm. 

»   Oxalidées.  —  Oxalis  Deppei  {g)  el  0.  cr. 

»  Papavéracées.  —  Papaver  Rlia;as. 

»  Renonculacées.  —  Adonis  aesl.,  Nigella  damasc. 

»  Rutacées.  —  Choisya  lern.,  Dictamnus  Frax.,  Peganum  Harm.,  Plelea  Irif.,  Rula 
grav.,  Zanthoxylon  frax.,  el  Z.  plan.  (/(). 

Sept  faisceaux. 

»  Acérinées.  —  Acer  pseud.-Plat. 

»  Anonacées.  —  Anona  tril.,  Honkeneja  pepl.,  Stellaria  Holos. 
»   Crucifères.  —  Alliaria  ofT.,   Brassica.  \ap.,  B.  oler.,   Bunias  Eruc,  Cochlearia 
armor,  Crambe  marit.,  Diplolaxis  len.,  Ilesperis  mal.,  Isalis  lincL.,  Lunaria  rediv. 
»  Fumariacées.  —  Corydalis  copnoides. 


{d')  La  conjugaison  des  faisceaux  presque  complète  se  réalise  dans  le  Reseda  luleola 
de  deuxième  année. 

{d)  Conjugaison  presque  complète  des  faisceaux. 

{f)  Ce  faisceau  central  en  segment  de  cercle;  la  conjugaison   tend  à  se  compléter. 

(^)  Souvent  les  faisceaux  sont  au  nombre  de  4  répondant  aux  4  folioles,  de  la 
feuille. 

{Il)  Faisceaux  élargis,  el  presque  conjugués,  comme  un  Staphylea. 

C.   R.,  1S97,  »'  Semtstre  (T.  CXXV,  N°  24.)  IJ2 


(     lOOO    ) 

»   Géraniacées.  —  Erodium   hymen.,  Géranium  aconitif.  G.  macrovhiz.  et  G.    pyr. 

»  Magnoliacées.  —  lUicium  anis,  Magnolia  Soûl,  et  M.  Yulang. 

»  Malvacées.  —  Abutilon  str.,  Altliœa  ort".,  Gossypium  herb.,  Hybiscus  Abelm.  et 
H.  syriac,  Malva  rot.  et  M.  silv.,  Malvaniscus   arbor.,    Xapaea  lœv.,  Saucheria. 

»  Mêliacées.  —  Melia  Azeder  [d). 

»  Papai'éracées.  —  Bocconia  cord.  et  B.  frut.,  Chelidonium  maj. 

»  Renonculacées.  —  Actsea  spic,  Anémone  coron,  et  A.  silv.,  Helleborus  fœt., 
Hepatica  tril.,  Paîonia  ofT.,  Ranunculus  monoph.  et  R.  repens. 

»  Sapindacées.  —  Cardiospermum  Halic. 

»   Saururées.  —  Houttuvnia  cord.,  Saururus  cern. 

»    Tiliacéex.  —  Sparmania  afric. 

Nel'f  à  o.\ze  faisceaux. 

11   Bixacées.  —  Bixa  Orell. 

)>  Berbéridées.  —  Epimedium  alp.  et  L.  peral. 

»  Cactées.  —  Pereskia  acul. 

»  Caryophyllées. — Dianthus  barb.,  Gvpsopliila  saxat.,  Lychnix.  coron.  (^).L.  di- 
oica  et  L.  viscaria.,  Silne  pendula. 

»  Crassulacées.  —  Rochea. 

»  Fumariacées.  ■ —  Dielvtra  form. 

»   Géraniacées.  —  Erodium  raarit. 

»   Hippocastanées.  —  vEsculus  hipp. 

»  Magnoliacées.  —  Magnolia  glauca. 

»  Malvacées.  —  Abutilon  Avic,  Alcsea  rosea,  Kitaibelia  vitif.,  Lavatera  arbor. 

»    Ménisperniées.  —  Cocculus  sub. 

»  Monotropées.  —  Monotropa  Hypop. 

»  Papavéracées.  —  Glaucium  flav.,  Papaver  orient. 

»  Renonculacées.  —  Aconitum  Lvcocton.  et  A.  Napel.  Anémone  puis.,  Aquilegia 
alp.,  et  .\.  vulg.,  Callha  pal..  Delphinlum  canad.,  et  D.  Slaphysa,  Helleborus  faîtiaus, 
H.  niger  et  H.  vir.,  Pœonia  Moût.,  Ranunculus  acris,  R.  lanug.,  R.  lingua  et  R.  rep., 
Thaliclrum  aquil.  et  T.  niajo.  Trollius  europ. 

»   Rutacées.  —  Meliantluis  maj. 

»   Tiliacées.  —  Tilia  glabra. 

»    Tropéolées.  —  Tropseolum  maj. 

»    Vinifères.  —  Cissus  qu.,  Vitis  vin. 

Nombreux  faisceaux. 
»  Anonacées.  —  .\nona  tril. 

»  Berbéridées.  —  iVandina,  Mahonia  aquif.  et  M.  japon. 
»  Bixacées.  —  Idisia,  Stachyurus. 
»  BUttnériacées.  —  Biittneria,  Sterculia,  Theobroma. 


{d)  Conjugaison  presque  complète. 


{     lOOI     ) 

»   Carjopityllécs.  —  Dianlhus  Garyop.  et  D.  pluin. 
»   Crucifères.  —  Crambe  filiforme  (/),  Lepidiuni  lalif.  (/). 
»   Dilléniacées.  —  Dillenia  aur. 
»  Euphorbiacées.  —  Pachysandra  torin. 
»   Géraniacées.  —  Géranium  Phœum. 
»  Hypocastanées.  —  ^sculus  macroph. 
»   MagnoUacées.  —  Magnolia  grand,  et  M.  macroph. 
»  Malvacées.  —  Althjea  ficif.,  Hybiscus  cannab. 
»   Ménisperniées.  —  Cocculus  arom.  et  C.  canad.  («'). 
»  Nymphéacées.  —  iXupliar,  I\ymph;ea,  Victoria. 

»  Renonculacées.  —  Anémone  japon..  Delpliinium  elat.,  Eranthis  livem.,  Helle- 
borus  japon. 

Il  Sarracéniées.  —  Heliamphora,  Sarracenia. 
»   Tropéolées.  —  Tropaiolum  maj. 

»  On  a  VII  le  type  unitaire,  résultat  d'une  complète  réunion  des  fais- 
ceaux et  signe  de  perfection  organique,  être  général  chez  les  Corolliflores. 
Encore  assez  fréquent  dans  les  Gamopétales  périgynes,  oîi  il  est  l'attribut 
de  deux  grandes  et  belles  familles,  les  Hid)ia(;ées  et  les  Caprifoliacées,  sans 
compter  les  Campanulacées  et  les  Lobéliacées,  qui  le  présentent  dans  bon 
nombre  de  leurs  espèces,  ce  type  existe,  chez  les  Dialypélales  périgynes, 
dans  les  Rosacées  et  les  Légumineuses  arborescentes,  à  l'exclusion  (fait 
bien  inattendu  et  que  semblait  avoir  prévu  Tournefort)  de  leurs  espèces 
herbacées.  Le  type  unitaire  se  présente  encore  dans  les  Calycanthées,  Phi- 
ladelphées,  Granatées  et  Myrtacées,  toutes  si  voisines  des  Rosacées  li- 
gneuses et  aussi  dans  bon  nombre  des  Rhamnées,  Lythrariées,  Onothérées, 
Célastrinées  et  Térébinthacécs. 

»  Plus  rare  est  la  localisation  des  faisceaux  chez  les  Dialypétales  hypo- 
gynes,  où  toutefois  nous  venons  de  la  relever  dans  les  Aurantiacées,  Ca- 
melliacées,  IJypéricinées,  Pirolacées  et  Violariées,  ainsi  que  chez  quelques 
Résédacées  et  Polygalées. 

»  A  noter  que  les  Polygalées,  comme  les  Rosacées  et  les  Légumineuses, 
présentent  la  fusion  des  faisceaux  dans  le  Polygala  myrlifolia,  arbores- 
cent, à  l'exclusion  des  Polvgalas  herbacés  {P.  depressa  et  P.  vulgaris). 

»  En  résumé,  de  la  comparaison  des  faits  observes  dans  les  quatre  classes, 
pétalées,  des  Dicotylédones,  il  ressort  que  le  type  unitaire,  général  chez 
les  Corolliflores  et  encore  commun  dans  lesGamopérigynes,  va  diminuant 


(/)  Très  grandes  feuilles. 

((')   A  noter  que  les  plantes  volubiles  et  celles  grimpantes  ont  de  noiub'eu.vfaisceaux, 
même  si  les  feuilles  sont  petites. 


(     I002    ) 

dans  les  Dialvpétales  pér'gynes  et  surtout  dans  les  Dialyhypogynes,  où  il 
existe  dans  de  petites  familles  offrant,  d'ailleurs,  en  général,  ce  caractère 
d'élévation  d'avoir  les  étamines  et  les  carpelles  en  nombre  limité  et  dis- 
posées en  parfaits  verticilles,  à  l'exclusion  des  familles  polyandreset  mul- 
ticarpellées,  chez  lesquelles  la  multiplicité  des  organes  homologues  revient, 
par  rétrogradation,  au  tvpe  spirale  des  feuilles  (Renonculacées,  Nym- 
phéacées,  Magnoliacées,  Dilléniacées). 

»  Au  type  unitaire  pourraient,  par  suite  d'observations  insuffisantes, 
être  rapportées  des  plantes  offrant  le  caractère  suivant  :  Le  faisceau  cen- 
tral, très  élargi  et  à  section  en  segment  de  cercle,  a  toute  l'apparence  du 
faisceau  unique  dans  le  tvpe  unitaire;  mais  on  se  garde  de  l'erreur  en 
constatant,  parfois  éloignés,  un  ou  deux  petits  faisceaux,  complétant  des 
nombres  trois  ou  cinq  (^Alyssum ,  Berberis,  Berteroa,  Iberis,  Lychnis , 
Slellarid). 

»  Pour  certaines  plantes,  voisines  d'espèces  à  faisceaux  complètement 
réunis,  la  conjugaison  reste  imparfaite,  parce  que  les  faisceaux,  quoicjue 
fort  rapprochés,  laissent  entre  eux  de  petits  intervalles,  sortes  de  Trous  de 
Botal,  rappelant  la  conjonction,  inachevée,  des  coeurs  dans  le  règne  animal; 
tel  est  le  cas  de  V BeUanthemum  et  du  Cistus,  non  loin  des  Violariées,  du 
Staphylea,  parfois  réuni  aux  Célastrinées  et  Ilicinées  à  tvpe  unitaire, 
de  V Azederach,  du  Ptelea  et  du  Zanlhoxylon ,  atfines  du  Carapa  et  du  Cneo- 
rum,  aussi  à  un  seul  faisceau;  des  Reseda  alba  et  liitea,  congénères  du 
Reseda  luteola,  qui  n'a  d'ailleurs  le  type  unitaire  que  dans  la  seconde 
année  de  sa  végétation. 

»  Le  cas  du  Reseda  luteola  rappelle  l'observation  précédemment  faite, 
parmi  les  Dialypérigynes,  sur  les  Onothera.  Comme  ceux-ci,  le  Reseda  lu- 
teola ne  conjugue  ses  faisceaux  qu'à  la  seconde  année,  celle  de  la  floraison, 
le  perfection  nementanatomique  se  produisant  parallèlement  au  perfection- 
nement morphologique. 

»  J'ai  relevé  d'autre  part  que  dans  les  Corolliflores,  groupe  supérieur, 
la  conjonction  des  faisceaux  a  lieu  dès  la  première  année. 

»  Des  affinités  sont  confirmées  ou  infirmées  par  le  type  fasculaire.  C'est 
ainsi  que  l'Olax,  û'incertœ  sedis  pour  Linné,  Santalacée  pour  R.  Brown, 
Aurantiacée  de  Jussieu,  est,  par  ses  faisceaux  conjugués  comme  par  sa  co- 
rolle, une  CoroUiflore  voisine  des  Myrsinées  et  non  éloignée  des  Erica- 
cées,  dont  le  rapprochait  Adanson,  et  que  le  Staphylea  est  éloigné,  par  la 
pluralité  des  faisceaux,  des  Célastrinées,  auxquelles  le  réunissait  Decaisne, 
ainsi  que  des  Rhamnées  de  Jussieu. 


(   ioo3  ) 

»   Les  faits  de  cet  ordre  sont  nombreux. 

»  Les  plantes  voluhiles  et  celles  simplement  grimpantes  présentent  en 
général  ce  caractère  spécial,  d'avoir  de  multiples  faisceaux.  Comptent 
dans  les  premières  avec  le  Haricot,  le  Houblon,  \e  BoussingaultiaeX.  \eMeni- 
spermmn  ;  dans  les  secondes,  la  Clématite,  la  Capucine,  la  Glvcine,  les 
Dioscorea  et  Tamus.  A  noter  que  la  Glycine,  quoique  Légumineuse  arbo- 
rescente, ne  conjugue  pas  complètement  ses  faisceaux. 

»  Telle  est  la  relation  entre  la  pluralité  des  faisceaux  et  les  plantes  vo- 
lubiles,  que  les  CoroUiflores  elles-mêmes,  chez  lesquelles  le  tvpe  unitaire 
est  général,  n'échappent  pas  à  la  règle. 

»  C'est  ainsi  qu'on  compte  cinq  faisceaux  chez  les  Convolvulus,  sept  dans 
les  Cynanchum,  Periploca  et  de  nombreux  chez  le  Lophospermum. 

»  Par  la  pluralité  des  faisceaux  du  pétiole  on  remonte  à  la  pluralité  de 
ceux  de  la  tige,  liés  sans  doute  à  la  faculté  d'enroulement  comme  dans  le 
Vnllisneria. 

»  On  aura  remarqué  que  les  faisceaux  sont  des  plus  nombreux  dans  les 
Renonculacées,  plantes  polystémones  et  à  feuilles  amplexicaules  multipar- 
titcs,  à  moins  que,  par  une  autre  forme  de  dégradation,  ces  feuilles,  comme 
cela  a  lieu  chez  les  Ranunciilus  gramineus  et pyrenceus,  n'aient  la  nervation 
parallèle  des  Monocotylédones,  nervation  qu'on  observe  aussi  dans  un 
certain  nombre  d'OrabelIifères  (  Biipleurum  arislatum  et  teniiissimum),  aux 
feuilles  engainantes  et  multipartites. 

»  C'est  que  Renonculacées  dans  les  Dialypétales  hypogynes,  Ombelli- 
fères,  chez  les  Dialypérigynes;  et,  pour  d'autres  raisons  (non  localisa- 
tion des  verticilles  floraux),  Synanlhérées  dans  les  Gamopérigvnes,  re- 
présentent, respectivement  dans  leur  classe,  les  groupes  de  moindre 
perfection. 

»  Les  relations  entre  le  nombre  des  faisceaux  pétiolaires  d'une  part,  la 
nervation  du  limbe  des  feuilles  d'autre  part,  sont  à  grands  traits  les  sui- 
vantes : 

»  Déjà,  j'ai  fait  la  remarque  que  le  faisceau  unitaire  commande  la  ner- 
vation pennée;  mais,  ajoutais-je,  si  la  nervation  pennée  fait  toujours  suite 
au  type  unitaire  du  pétiole,  il  n'est  pas  rare  de  la  rencontrer  chez  des 
plantas  à  pluralité  des  faisceaux  pétiolaires;  mais  cet  écart  à  la  règle  n'est 
pas  absolu. 

»  Il  a  été  constaté  en  effet  que,  notamment  chez  les  Rosacées  et  les 
Caprifoliacées,  la  conjugaison  des  faisceaux  dans  le  pétiole  n'a  lieu  qu'à 
une  certaine  distance  de  sa  base.  Or,  que  le  retard  de  conjonction  se 


(  ioo4  ) 

prolonge,  il  arrivera  que  celle-ci  ne  se  complétera  qu'en  haut  du  pétiole, 
au  voisinage  de  la  nervure  dorsale  des  feuilles  penninerves,  ou  dans  cette 
nervure  même,  les  rattachant  ainsi  au  type  unitaire  dans  lequel  la  con- 
jonction des  faisceaux  du  pétiole  a  pour  corollaire  la  disjonction  pennée 
dans  le  limbe  foliaire. 

»  Resterait  cette  différence  entre  la  conjonction  des  faisceaux  dans  le 
pétiole  ou  la  nervure  dorsale;  chez  le  premier,  les  faisceaux  sont  toujours 
en  nombre  limité,  ordinairement  trois  ou  cinq,  tandis  qu'à  la  nervure  dor- 
sale ils  peuvent  être  un  nombre  indéfini. 

»  Des  fiiits  intermédiaires,  ou  de  passage,  entre  la  conjonction  de 
faisceaux  dès  la  base  du  pétiole  ou  plus  haut,  et  jusqu'à  la  nervure  dorsale 
du  limbe  s'observent  en  beaucoup  de  plantes  :  Aucuba,  Calycanthus,  Carapa, 
iobelia,  Rosa,  et  surtout  Querciis  et  Salix,  où  la  réunion  des  faisceaux  n'a 
lieu  que  vers  le  haut  du  pétiole. 

»  Quant  aux  deux  autres  modes  de  nervation,  palmée  et  parallèle,  ils 
sont  toujours  subordonnés  à  des  faisceaux  multiples,  en  nombre  assez 
limité  d'ordinaire  pour  la  nervation  palmée,  le  faisceau  central  étant  le 
plus  gros,  en  nombre  indéfini  dans  la  nervation  parallèle,  les  faisceaux 
étant  ici  à  peu  près  tous  de  même  grosseur  ou  homologues.    » 


ANATOMIE  GÉNÉRALE.  —  Des  premières  modifications  des  nerfs  dans  les  plaies 
simples  de  la  cornée.  Note  de  M.  L.  Raxvier. 

«  Les  modifications  qui  se  produisent  dans  les  nerfs  de  la  cornée  à  la 
suite  de  sections  superficielles  de  cette  membrane  paraîtront  bien  extraor- 
dinaires et  cependant  elles  sont  sous  la  dépendance  d'une  loi  générale  que 
je  crois  avoir  établie  depui-'  longtemps  :  Les  nerfs  sont  soumis  à  une  crois- 
sance continue.  En  effet,  les  fibres  nerveuses  terminales  simples  ou  arbo- 
risées  émettent  des  bourgeons  qui,  en  se  développant,  tendent  à  augmenter 
l'extension  et  la  complication  des  terminaisons  nerveuses  ('). 

))  Chez  tous  les  Vertébrés,  la  cornée  possède  un  appareil  nerveux  très 
riche  et  très  compliqué,  dont  le  but  paraît  être  d'assurer  la  protection  de 
l'œil  par  son  extrême  sensibilité.  Je  vais  en  rappeler  la  disposition  générale 
chez  le  lapin  seulement,  parce  que  les  expériences  que  je  vais  rapporter 


(*)  ^'oir  ma  première  Communication  à  ce  sujet  dans  le    Oiiarlerly  journal  of 
niicroscopical  Science,  t.  XX,  p.  ^ây;  .i'io. 


(  ioo5  ) 

ont  été  faites  cliez  cet  animal.  Les  nerfs,  qui  jiiovienneiit  de  la  cinquième 
paire,  entrent  dans  la  cornée  au  niveau  de  son  bord.  Ils  sont  très  nombreux, 
se  dirigent  vers  le  centre  de  la  membrane,  se  divisent,  se  subdivisent  et  se 
résolvent  en  un  vaste  |)lexns,  plexus  fondamental.  Du  plexus  fondamental 
|)artent  les  rameaux  perforants  qui,  ai)rès  avoir  tiaversé  la  membrane  de 
Bowman,  s'infléchissent  brusquement  pour  former,  au-dessous  de  l'cpi- 
thélium  antérieur,  le  plexus  sous-épithélial.  Le  dernier  plexus  est  formé  de 
fibrilles  nerveuses  grêles  et  longues,  anastomosées  les  unes  avec  les  autres 
par  quelques  branches  obliques. 

»  Les  fibrilles  nerveuses  intra-épithéliales  proprement  dites  se  dégagent 
du  plexus  sous-épithélial,  ont  un  trajet  ascendant,  généralement  sinueux, 
et  se  terminent  par  des  boutons  à  une  hauteur  variable.  Tout  cela  est  par- 
faitement cunnu  et  solidement  établi;  si  je  l'ai  rappelé  c'est  uniquement 
dans  le  but  de  faire  mieux  saisir  les  résidtats  des  nouvelles  expériences 
que  j'ai  faites  et  que  je  vais  exposer  maintenant. 

»  De  la  disposilion  générale  de  l'appareil  nerveux  de  la  cornée  du  lapin 
il  résulte  qu'une  section  pratiquée  perpendiculairement  à  la  surface  de 
cette  membrane  divisera  des  fibrilles  nerveuses  intra-épithéliales,  le  plexus 
sous-cpifhélial  et,  si  elle  est  assez  profonde,  le  plexus  fondamental. 

»  En  outre,  le  trajet  des  nerfs,  malgré  leur  intrication  plexiforme, 
allant  régulièrement  de  la  périphérie  au  centre,  ainsi  que  je  l'ai  établi  ('), 
il  s'ensuit  qu'une  section  faile  perpendiculairement  à  la  direction  d'un 
rayon  coniéen  abolira  la  sensibilité  dans  une  région  limitée  par  l'incision 
et  les  deux  rayons  qui  partent  de  ses  extrémités. 

»  Pour  que  l'insensibilité  soit  complète,  il  faut  que  l'incision  comprenne 
au  moins  le  tiers  de  l'épaisseur  de  la  cornée.  Immédiatement  après  une 
incision  de  ce  genre,  la  .sensibilité  est  conservée  sur  sa  lèvre  marginale, 
tandis  qu'elle  est  abolie  sur  sa  lèvre  centrale.  Il  en  est  de  même  les  jours 
suivants.  INIes  expériences  ne  sont  pas  allées  au  delà  du  troisième.  La 
cornée  incisée  a  été  soumise  à  l'action  de  lor.  (Pour  la  méthode  employée 
et  pour  la  technique  des  incisions,  voir  mes  Leçons  sur  la  cornée.^  Des 
coupes  V  ont  été  faites  au  rasoir  perpendiculairement  à  la  direction  de  l'in- 
cision. Elles  comprennent  donc  la  lèvre  centrale  et  la  lèvre  marginale  de 
la  petite  plaie. 

»  Vingt-(|uatre  heures  après  l'opération,  toute  la  surface  de  la  solution 

(')  Leçons  cV Anaiomie  générale  :  Cornée;  1881. 


(   ioo6  ) 

de  continuité  est  déjà  recouverte  de  cellules  épithéliales  provenant  du 
glissement  et  de  l'éboulement  de  l'épithélium  circonvoisin. 

»  L'épithélium  de  la  lèvre  marginale  contient  des  fibrilles  nerveuses.  Il 
n'y  en  a  pas  dans  celui  de  la  lèvre  centrale.  Les  fibrilles  nerveuses  ont  été 
entraînées  dans  la  plaie  par  les  cellules  é|nthéliales  qui  s'y  sont  éboulées  ; 
cela  se  comprend.  Mais  le  même  phénomène  a  dû  se  produire  sur  la  lèvre 
centrale  aussi  bien  que  sur  la  lèvre  marginale,  puisque,  nous  le  savons,  elle 
se  recouvre  de  cellules  épithéliales  par  un  mécanisme  identique.  Evidem- 
ment, des  fibres  nerveuses  ont  été  entraînées  par  l'éboulement  sur  l'une 
et  sur  l'autre  des  lèvres  de  la  plaie.  Seulement,  sur  la  lèvre  centrale,  ces 
fibres,  ayant  été  séparées,  par  la  section,  de  leurs  cellules  nerveuses  d'ori- 
gine, ont  été  mangées  par  les  cellules  épithéliales  qui  les  avoisinent, 
comme  sont  mangés  les  cylindres-axes  des  fibres  nerveuses  du  segment 
périphérique  d'un  nerf  sectionné  par  les  cellules  des  segments  interannu- 
laires. Ce  sont  là  deux  phénomènes  de  même  ordre.  Il  faut  remarquer 
pourtant  que  les  cellules  épithéliales  d'une  plaie  de  la  cornée  doivent 
avoir  une  activité  nutritive  bien  grande  pour  dévorer  ainsi  des  fibrilles 
nerveuses  dans  un  si  court  laps  de  temps.  Du  reste,  cette  activité  se  tra- 
duit par  d'autres  faits  sur  lesquels  j'aurai  l'occasion  de  revenir  par  la 
suite. 

»  Tandis  que  les  fibrilles  nerveuses  disparaissent  dans  la  lèvre  centrale 
de  la  plaie,  celles  de  la  lèvre  marginale,  qui  sont  restées  en  rapport  avec 
leur  centre  d'origine,  présentent  au  contraire  des  signes  de  suractivité 
formatrice.  Souvent  elles  sont  plus  épaisses  que  les  fibrilles  intra-épithé- 
liales  ordinaires;  souvent  aussi  elles  présentent  des  bourgeons  terminaux 
volumineux,  indice  de  Ieurcroissar.ee.  Leur  longueur  dépasse  de  beaucoup, 
parfois  du  double,  celle  des  fibrilles  intra-épithéliales  normales. 

»  Ces  phénomènes  d'activité  et  de  croissance  sont  encore  plus  marqués 
deux  jours  après  la  section  de  la  cornée.  A  ce  moment,  les  fibres  nerveuses 
ont  bourgeonné,  se  sont  accrues;  elles  peuvent  atteindre  0°"",  35  et  étendre 
leurs  ramifications  dans  tout  le  revclemeiit  épithélial  de  la  lèvre  marginale 
de  la  petite  plaie,  tandis  que  sa  lèvre  centrale  se  montre  toujours  dépour- 
vue de  fibrilles  nerveuses. 

»  Si  aes  branches  ou  plutôt  des  travées  du  plexus  fondamental  ont  été 
sectionnées,  on  les  voit  donner  naissance,  au  niveau  de  la  lèvre  marginale, 
à  un  ou  plusieurs  beourgeous  qui  pénètrent  au  sein  de  la  masse  épilhéliale 
qui  la  recouvre  et  y  forment  une  arborisation  terminale,  plus  ou  moins 


(   I007  ) 
étendue,  et  qui  vient  compliquer  l'ensemble  de  la  terminaison  nerveuse 
intra-épithéliale. 

»  Par  conséquent,  les  nerfs  qui  occupent  l'épithélium  de  la  plaie  pro- 
viennent du  glissement  et  de  l'entraînement  des  fibres  nerveuses  épithé- 
liales  et  sous-éi)ilhéliales  et,  en  outre,  du  bourgeonnement  et  de  la  végéta- 
tion des  fibres  du  plexus  fondamental. 

»  La  cornée,  trois  jours  après  la  section,  montre  encore  les  différents 
phénomènes  nerveux  que  je  viens  de  décrire  dans  les  plaies  de  deux  jours, 
seulement  ils  v  sont  plus  marqués.  En  général,  les  nouvelles  fibres  sont 
plus  épaisses  et  leurs  bourgeons  terminaux  plus  volumineux;  elles  ont  un 
trajet  plus  compliqué  et  plus  long.  J'en  ai  vu  qui,  après  avoir  parcouru 
au-dessous  de  l'épithélium  toute  la  lèvre  marginale  de  la  plaie,  ont  pris 
ensuite  une  direction  ascendante,  et,  cheminant  en  droite  ligne,  soit  dans 
sa  lèvre  marginale,  soit  dans  sa  lèvre  centrale,  ont  gagné  la  surface  de 
l'épithélium  antérieur  où  elles  se  terminent  par  des  boutons. 

»  En  résumé,  les  fibres  nerveuses  de  la  cornée,  qui  ont  été  divisées  par 
section  et  qui  se  trouvent  encore  en  rapport  de  continuité  avec  leurs 
cellules  d'origine,  végètent  avec  une  rapidité  et  une  activité  que  rien  ne 
pouvait  faire  prévoir.  Cette  végétation  est  cependant  en  rapport  avec  cette 
loi  générale  que  je  formulais  au  début  de  cette  Note,  à  savoir  que  les  nerfs 
sont  soumis  à  une  croissance  continue. 

»  Qu'il  me  soit  permis,  en  terminant,  de  faire  remarquer  que  les  faits 
que  je  viens  d'exposer  conduisent  à  l'explication  d'un  phénomène  très  re- 
marquable, dont  les  histologistes  s'occupent  depuis  quelques  années,  la 
chromalolyse  des  cellules  nerveuses  (Nissl,  Marinesco,  etc.).  Ils  ont 
constaté  qu'à  la  suite  de  la  section  d'un  nerf  les  cellules  d'origine  perdent 
leur  chromatine  et  ils  ont  pensé  qu'il  se  produit  alors  une  sorte  de  dégé- 
nérescence centrale. 

»  Dernièrement,  M.  Pugnat(')  a  constaté  que  la  fatigue  résultant  de 
l'excitation  électrique  peut  déterminer  la  chromatolyse  des  cellules  ner- 
veuses. On  conçoit  aisément  que  le  travail  qui  se  fait  dans  le  segment  cen- 
tral d'un  nerf  sectionné  puisse  déterminer  dans  les  cylindres-axes  une 
activité  nutritive,  dont  les  matériaux  seraient  empruntés  à  la  cellule  d'ori- 
gine. Il  y  aurait  ainsi  de  l'analogie  entre  la  chromatolyse  de  la  cellule  ner- 
veuse et  la  disparition  de  la  chromatine,  que  j'ai  constatée  dans  les  cellules 

(')  Comptes  rendus,  8  novembre  1897. 

C.R.,  1897,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N"  24)  133 


(  ioo8  ) 

lymphatiques,  lorsqu'elles  viennent  concourir  activement  à  la  nutrition  des 
éléments  qui  les  avoisinent.   » 

ASTRONOMIE.  —  Présentation  des  publications  annuelles  du  Bureau  des  Lon- 
gitudes :  «  Connaissance  des  Temps  pour  igoo  )>  et  «  Annuaire  pour  iSqS  », 
par  M.  Lœwy. 

«  J'ai  l'honneur  de  faire  hommage  à  l'Académie,  au  nom  du  Bureau  des 
Longitudes,  de  ses  publications  annuelles,  la.  Connaissance  des  Ter?ips pour 
1900  et  ï Annuaire  de  1898.  Grâce  aux  efforts  constants  du  Bureau  des  Lon- 
gitudes, ces  Volumes  ont,  depuis  une  vingtaine  d'années,  reçu  de  nombreux 
perfectionnements  qui  répondent  aux  progrès  incessants  de  la  Science  mo- 
derne. 

»  Cette  année  encore,  nous  avons  à  signaler  des  additions  importantes. 
Dans  la  Connaissance  des  Temps  figure  un  Tableau  nouveau  donnant  les 
éléments  des  orbites  de  toutes  les  comètes  périodiques.  Ce  Tableau  com- 
plète la  liste  des  éléments  des  astres  mobiles  de  notre  Système  solaire.  Le 
Volume  de  1900  est  le  dernier  dans  lequel  on  a  encore  utilisé  les  bases 
adoptées  durant  de  longues  années  pour  le  calcul  des  éphémérides.  Il  a  été 
reconnu,  en  effet,  dans  une  Conférence  internationale  tenue  à  Paris  en 
i8g6  sous  les  auspices  du  Bureau  des  Longitudes,  que  l'adoption  d'un 
même  système  de  constantes  et  d'un  même  Catalogue  d'étoiles  fondamen- 
tales présenterait  un  grand  avantage  pour  l'exécution  des  travaux  qui 
intéressent  à  la  fois  l'Astronomie,  la  Navigation  et  la  Géodésie. 

»  Les  représentants  des  quatre  grandes  nations  qui  publient  des  éphé- 
mérides astronomiques  se  sont  mis  d'accord  pour  le  choix  d'un  ensemble 
de  nombres  paraissant  offrir  les  plus  complètes  garanties  de  précision.  Il  a 
été  convenu  que  ces  changements  dans  les  valeurs  des  constantes  astrono- 
miques auraient  leur  effet  à  partir  du  i^''  janvier  1901.  Nous  espérons  que 
la  nouvelle  série  de  Volumes,  rédigés  d'après  ce  système,  conservera  un 
caractère  original,  tout  en  maintenant,  avec  les  éphémérides  des  autres 
pays,  un  accord  réclamé  par  les  intérêts  généraux  de  la  Science. 

»  Les  données  et  les  renseignements  contenus  dans  VJnnuaire  du  Bu- 
reau des  Longitudes  s'étendent  de  plus  en  plus  sur  les  branches  les  plus 
diverses  de  la  Science  et  de  l'activité  générale. 

»  Il  convient  de  signaler  les  améliorations  introduites  dans  la  présente 
édition  de  1898,  dont  les  principales  sont  dues  à  notre  Confrère  M.  Hatt  et 


(  I009  ) 
à  M.  Moureaux,  Membre  correspondant  du  Bureau  des  Longitudes.  Le 
Chapitre  relatif  aux  marées  a  été  complètement  transformé  par  M.  Hatt 
qui  a  donné  de  nouveaux  Tableaux  permettant  de  calculer  très  facilement 
l'heure  et  la  hauteur  de  la  marée  dans  les  principaux  ports  de  France  et  de 
l'étranger. 

»  M.  Moureaux  a  construit  cette  année  de  nouvelles  Cartes  magnétiques 
de  la  France  se  rapportant  au  i'^'  janvier  i8g6  et  basées  sur  les  observa- 
tions les  plus  récentes  et  les  plus  précises. 

»  Toutes  les  autres  matières  ont  été  tenues  au  courant  des  derniers 
progrès  par  les  collaborateurs  permanents  de  ['Annuaire. 

»  Les  Notices,  qui  contribuent  d'une  manière  si  efficace  à  la  renommée 
de  cette  publication,  sont  consacrées  cette  année  à  quelques-unes  des 
questions  les  plus  délicates  de  l'Astronomie. 

»  M.  Poincaré  a  traité  le  problème  considérable,  qui  a  pour  nous  un  si 
vif  attrait,  la  stabilité  du  système  solaire.  M.  Cornu  expose  l'oeuvre  scien- 
tifique de  notre  regretté  Confrère  Fizeau.  M.  Janssen  rend  compte  des 
premiers  travaux  accomplis  à  l'observatoire  du  mont  Blanc.  On  v  trouve, 
en  outre,  une  étude  sur  la  constitution  de  l'écorce  lunaire,  basée  sur  les 
récents  progrès  accomplis  à  l'aide  de  la  Photographie,  par  MM.  Lœwy  et 
Puiseux.  Les  discours  prononcés  à  l'occasion  du  cinquantenaire  acadé- 
mique de  notre  vénéré  Doyen,  M.  Fave,  terminent  cette  partie  de 
VAnnuaire.  » 

3IÉM0IRES  LUS. 

ASTRONOMIE.    —   Sur  une  nom-eUe  méthode  pour  déterminer  la  verticale. 
Note  de  MM.  J.  Perchot  et  W.  Ebert.  (Note  lue  par  M.  Perchot.) 

«  La  détermination  de  la  verticale  intervient  dans  toutes  les  mesures 
méridiennes  absolues.  C'est  une  direction  fixe,  indépendante  de  l'instru- 
ment, et,  par  suite,  l'origine  à  laquelle  on  rapporte  la  latitude  elles  varia- 
tions de  la  ligne  de  visée  instrumentale. 

))  Les  observations  donnent  directement  les  distances  angulaires  des 
astres  au  pôle  instrumental,  c'est-à-dire  à  la  direction  de  la  lunette  qui 
correspond  au  zéro  du  cercle.  Pour  en  déduire  les  distances  zénithales  ou 
la  latitude,  il  faut  encore  connaître  la  distance  de  ce  zéro  au  zénith,  ou  la 
lecture  du  cercle  correspondant  à  la  position  verticale  de  la  lunette. 

»  On  la  détermine  par  des  procédés  phvsiques.  Celui  qu'on  emploie 
généralement  consiste  à  faire  coïncider  le  fil  du  micromètre  avec  son 
image  réfléchie  par  un  bain  de  mercure.  Dans  les  observatoires  des  grandes 


(     lOIO    ) 

villes,  la  circulation  fait  vibrer  le  sol,  dont  les  mouvements  se  transmet- 
tent directement  au  bain.  A  l'Observatoire  de  Paris,  ces  oscillations  trou- 
blent les  images  à  tel  point  que,  pendant  la  plus  grande  partie  de  la  jour- 
née, il  est  difficile  de  déterminer  le  nadir.  On  doit  donc  craindre  des 
erreurs  importantes  dans  ces  mesures. 

M  Différents  essais  ont  été  faits,  depuis  Le  Verrier,  pour  atténuer  ces 
efFets.  On  a  été  conduit,  depuis  plusieurs  années,  à  employer,  comme  sur- 
face réfléchissante,  une  couche  de  mercure  aussi  mince  que  possible.  On 
pouvait  craindre  que,  par  suite  des  actions  capillaires,  la  surlace  du  mer- 
cure ne  fût  pas  horizontale.  Des  expériences  comparatives,  faites  à  Paris 
et  à  Nice,  ont  montré  que  ces  effets  ne  paraissaient  pas  avoir  d'influence 
appréciable. 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  pour  les  raisons  que  nous  venons  d'indiquer,  il  est 
important,  surtout  à  l'Observatoire  de  Paris,  d'avoir  d'autres  procédés 
pour  déterminer  la  verticale.  C'est  dans  cet  ordre  d'idées  qu'on  a  imaginé 
plusieurs  appareils  avec  lesquels  on  détermine  le  zénith  au  lieu  du  nadir. 
Le  premier  de  ces  points  se  trouve  dans  la  région  du  ciel  où  l'on  observe, 
tandis  que  l'autre  est  dans  la  région  opposée,  ce  qui  donne  encore  plus 
d'intérêt  à  la  question. 

))  Le  collimateur  zénithal  de  M.  Faye  est  l'une  des  plus  anciennes  dis- 
positions qui  permettent  d'atteindre  ce  but.  M.  Porro  a  proposé  un  appa- 
reil à  bain  d'eau,  mais  la  réalisation  pratique  de  son  idée  ingénieuse  pré- 
sente des  difficultés  qui  l'ont  fait  abandonner. 

»  L'année  dernière,  M.  DeichmùUer  a  proposé  l'emploi  d'un  miroir 
zénithal  flottant  sur  un  bain  de  mercure.  Avec  cette  disposition,  les  pe- 
tites vibrations  sont  atténuées  par  le  poids  du  miroir  ;  la  surface  réfléchis- 
sante se  déplace,  sous  l'influence  des  grandes  perturbations,  mais  elle 
reste  plane  et  les  images  ne  sont  pas  troublées. 

»  Le  plan  déterminé  par  le  fil  du  micromètre  et  le  centre  optique  de 
l'objectif  est  perpendiculaire  au  miroir,  quand  le  fd  coïncide  avec  son 
ima^e.  La  moyenne  des  lectures  obtenues  en  faisant  les  coïncidences  pour 
deux  positions  du  miroir,  à  180"  l'une  de  l'autre,  détermine  la  verticale. 

M  M.  Lœwv,  directeurde  l'Observatoire  de  Paris,  ayant  prévu  l'importance 
d'un  tel  instrument,  a  fait  construire,  par  M.  Gauthier,  un  miroir  zénithal 
pour  le  cercle  Bischoffsheim,  et  nous  a  chargés  de  l'étudier.  Voici  quelques 
indications  sur  la  disposition  adoptée  :  Un  miroir  argenté  à  sa  partie  infé- 
rieure est  fixé  à  un  flotteur  qui  repose  sur  un  bain  de  mercure  contenu 
dans  une  cuvette  annulaire.  Celle-ci  est  portée  par  un  bras  métallique  ho- 
rizontal, que  l'on  peut  faire  tourner  autour  d'un  prolongement  du  pilier 


I 


(  lO'i  ) 
est  de  l'inslrument.  Un  contre-poids,  placé  à  l'autre  extrémité  de  la  tige, 
fait  équilibre  à  la  cuvette.  On  maintient  le  miroir  dans  une  position  déter- 
minée à  l'aide  d'un  crochet  qui  peut  entrer,  sans  y  exercer  aucune  pres- 
sion, dans  quatre  entailles,  faites  à  égale  distance  à  la  partie  supérieure  du 
flotteur.  Nous  désignons  par  les  numéros  I,  II,  III,  IV  les  positions  cor- 
respondantes du  miroir;  I  et  III  sont  diamétralement  opposés,  ainsi  que 
II  et  IV. 

»  Avec  cette  disposition,  les  phénomènes  capillaires  n'interviennent 
pas  ;  mais  l'instrument  présentait  encore  deux  grands  inconvénients.  Les 
mises  au  fover  par  les  étoiles  et  le  miroir  zénithal  étaient  différentes.  Nous 
avions  déjà  observé  le  même  phénomène  avec  le  bain  de  mercure  ordinaire, 
et,  après  de  nombreux  essais,  nous  l'avions  fait  disparaître  en  réglant  con- 
venablement l'éclairage.  Il  en  a  été  de  même  pour  le  miroir  zénithal. 
L'autre  difficulté  était  qu'en  tournant  le  miroir  d'un  ou  de  plusieurs 
tours  et  en  revenant  à  la  première  position,  on  ne  retrouvait  plus  la  même 
coïncidence.  Pour  cette  raison,  on  ne  pouvait  obtenir  de  résultats  satisfai- 
sants. Cela  provenait,  à  notre  avis,  d'une  trop  grande  liberté  du  miroir. 
A  l'aide  de  trois  vis,  à  120°  l'une  de  l'autre,  nous  avons  limité,  autant  que 
possible,  le  mouvement  du  miroir,  sans  le  gêner. 

»  L'instrument  ainsi  modifié  est  utilisable.  En  déplaçant  le  miroir  avec 
précaution,  nous  avons  fini  par  retrouver  toujours  les  mêmes  lectures  en 
revenant  aux  mêmes  positions.  Enfin,  les  movennes  des  lectures  faites  avec 
les  positions  I  et  III  du  miroir  concordent  bien  avec  les  moyennes  de  II 
et  IV,  ainsi  que  le  montre  le  Tableau  suivant. 

»  Nous  avons  déterminé,  pour  les  deux  positions  de  la  lunette,  les  diffé- 
rences nadir  — zénith  —  180".  Nous  avons  pris  dans  ces  mesures  les  précau- 
tions habituelles;  en  particulier,  rob>ervateur  s'est  placé  tantôt  du  côté 
nord,  tantôt  du  côté  sud  par  rapport  à  la  lunette. 

Nadir — 
Zénith        Zénith  moyen 
Nadir.        Zénith  I,  III.    ZénilhlI.IV      moyen.  —  i8o°. 

(moyenne  de  5  déterminations). 

Lunette  dans  la  position  directe. 


Observateur  du  coté  sud. 


2I°I0' 

41010' 

41°  10' 

4i''io' 

5"  25 

4,57 

4,63 

4",  60 

-HO, 65 

5,29 

5,-2 

5,33     • 

5,42 

—  o,i3 

5,55 

5,4o 

5,70 

5,55 

0,00 

5,i4 

4,7- 

4,71 

4,7> 

-HO, 43 

5,24 

4,66 

4,98 
Moyenne. .  . 

4,82 

-H  0,42 

-H  0,27 

(     10I2     ) 

Nadir- 
Zénith        Zénith  moyen 
Nadir.        Zénith  I,  III.   ZénilhII,IV      moyen.  —  i8o°. 

(moyenne  de  5  déterminations). 

Lunette  dans  la  position  directe. 


Observateur  du  côté  nord. 


Observateur  du  côté  sud..  , 


5, 10 

» 

5,i5 

5,i5 

—  o,o5 

5,23 

5,45 

)) 

5,45 

—  0,22 

5,94 

6,20 

» 

6,20 

—  0,26 

5,63 

5,43 

5,55 

5,49 

+  0,14 

5,o4 

5,56 

5,20 

5,38 

-0,34 

5,34 

5,32 

5,35 
Moyenne.  . 

5,34 

—  0, 10 

.— o,i4 

e  dans 

la  position  inverse. 

3,00 

2,43 

2,72 

2,57 

-4-0,43 

3,39 

3,46 

3,46 

3,46 

—  0,07 

3,27 

3,54 

3,35 

3,44 

—  0,17 

3,73 

3,37 
3,38 

3,46 
Movenne.  . 

3,42 

+  0,31 

+  0,12 

3,00 

3,32 

3,35 

—  0,35 

3,27 

3,73 

3,56 

3,65 

-o,38 

4,o3 

4,o3 

4,00 

4,02 

-t-  0,01 

3,42 

3,88 

3,53 

Movenne.  . . 

3,71 

—  0,29 

—  0.25 

Observateur  du  côté  nord. . 


»  Ces  résultats  montrent  bien  que  l'on  peut,  avec  cet  instrument,  dé- 
terminer le  zénith  aussi  exactement  que  le  nadir  avec  le  bain  de  mercure. 
Il  est  donc  appelé  à  rendre  de  grands  services  aux  astronomes.  Nous  en 
donnerons  une  Étude  détaillée  dans  les  Annales  de  l' Observatoire  et  nous 
y  indiquerons  la  manière  de  l'employer. 

»  Il  fournit  encore  une  donnée  de  plus  pour  la  détermination  des 
flexions.  Nous  utiliserons,  à  ce  sujet,  les  résultats  précédents  dans  une  pro- 
chaine Communication  que  nous  aurons  l'honneur  de  faire  à  l'Académie.  » 


MEMOIRES  PRESENTES. 

M.  F.  GiAci.vTO  soumet  au  jugement  de  l'Académie  un  Mémoire  relatif 
à  la  direction  des  ballons. 

(Renvoi  à  la  Commission  des  Aérostats.) 


(  ioi3  ) 


CORRESPONDANCE. 

GÉOMÉTRIE  INFINITESIMALE.    —   Sur  le  problème  de  Ribaucour. 
Note  de  M.  C.  Guichard,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  Je  vais  établir,  dans  cette  Note,  l'équivalence  des  trois  problèmes 
suivants  :  i°  recherche  des  réseaux  C,C;  2°  des  réseaux  2O,  2O;  3°  des 
réseaux  O,  30. 

»  Rappelons  d'abord  quelques  résultats  connus  sur  les  congruences  C,  C  ; 
une  telle  congruence  est  axe  d'une  infinité  de  cercles  normaux  à  une  série 
de  surfaces;  les  cosinus  duecteurs  ^,,  ?o,  ^3  de  la  droite  de  la  congruence, 
après  multiplication  par  un  facteur  convenablement  choisi,  sont  solutions 
de  l'équation 

\   ■'  Ou  àv 

et  l'on  a 

(2)  P  +  E^  +  q=U  +  V 

[M.  BiANCHi,  Sopra  alcune  nuove  ctassi  di  superficie  (Annali  di  Matematica, 
t.  \VIII)j. 

))  Prenons  une  congruence  2O;  elle  est  conjuguée  à  deux  séries  de 
réseaux  O  parallèles.  Si  M  et  M'  sont  deux  de  ces  réseaux  appartenant  à 
des  séries  différentes,  les  tangentes  de  ces  réseaux  se  rencontrent  en  A  et  B  : 
la  droite  AB  décrit  une  congruence  C  ;  le  cercle  correspondant  a  pour  axe  AB 
et  passe  par  M  et  M'.  Si  la  congruence  est  2O  de  deux  manières  diffé- 
rentes, il  y  aura  deux  nouvelles  séries  (N),  (N')  de  réseaux  O  conjugués; 
soient  R,  S  les  points  d'intersection  des  tangentes  aux  réseaux  (M)  et  (N). 
La  congruence  RS  harmonique  aux  réseaux  (M)  et  (N)  est  cyclique; 
d'ailleurs  les  cercles  qui  ont  pour  axe  RS  et  qui  passent  par  M  et  N  sont 
distincts;  donc  la  congruence  RS  est  C,C;  donc  : 

»   Chaque  congruence  2O,  1O  permet  d'obtenir  quatre  congruences  C,  C. 

»  Inversement,  soit  RS  une  congruence  C,  C;  sur  deux  des  cercles  cor- 
respondants, prenons  arbitrairement  des  points  M  et  N  qui  décrivent  des 
réseaux  O,  harmoniques  à  RS.  La  droite  MN  décrit  une  congruence,  con- 
juguée aux  réseaux  (M),  (N);  comme  les  triangles  MRS,  NRS  ne  sont  pas 
égaux,  celte  congruence  M  est  2O,  2O. 


(  ioi4  ) 

»  Cherchons  à  déterminer  ces  congrnences  2O,  2O;  par  l'origine  O  des 
axes  de  coordonnées,  menons  une  droite  g,  parallèle  à  la  droite  G  de  la 
congruence;  il  y  aura,  sur  cette  droite  g,  deux  points  m  et  m! ,  inverses  l'un 
de  l'autre  par  rapport  au  point  O,  qui  décriront  des  réseaux  respective- 
ment parallèles  aux  réseaux  M  et  M';  de  même,  un  autre  couple  analogue 
de  points  n,  n' ,  qui  décrivent  des  réseaux  parallèles  à  N  et  N'.  Soit 


\ 

Om 
-   On 

» 

L'équ 

ation  du 

réseau  m{xyz 

)  : 

(3) 

dudv  ~~ 

du 

Q 

dh 

dv 

admettra  h 

es  solutions 

I,     X,     y,     z.,     x-+y--\-z%     X. 

))   Les  coordonnées  de  n  sont  -r-,  \^\',  outre  ces  coordonnées,  l'équa- 
tion du  réseau  n  doit  admettre  la  solution 


X- 
et,  par  conséquent,  l'équation  (3)  admet  aussi  la  solution 


»   Posons  maintenant 

X  -H  lY  =  X,  X  -  iX  =  [A. 

»   L'équation  (3)  admettra  donc  les  relations 

I,     X,    y,     z,     X,     Y,         ^-+jK=  +  s»=X=-f-Y'. 

»  Donc  le  point  de  l'espace  à  cinq  dimensions  (x,  y,  z,  X,  Y)  décrit  un 
réseau  O  :  le  réseau  (m)  est  donc  30;  il  en  est  de  même  du  réseau  pa- 
rallèle (M).  Donc  : 

»    Tout  réseau  O,  conjugué  à  une  congruence  2O,  2O,  est  aussi  30. 

»  Des  propriétés  qui  précèdent  résultent  immédiatement  les  suivantes  : 

»   Tout  réseau  O,  harmonique  à  une  congruence  C,  C,  est  aussi  30. 

»  Inversement  : 

"    Chaque  réseau  0 ,  30  est  harmonique  à  deux  séries  de  congruences  C ,  C . 

»  Les  propriétés  qui  viennent  d'être  indiquées  permettent  de  déduire 


(  ioi5  ) 

<!e  chaque  conortience  C,C  de  nouvelles  coriijruencesanalojïues.  La  trans- 
formation qui  se  présente  ici  n'est  pas  nouvelle,  c'est  celle  que  M.  Bianchi 
établit  par  une  autre  méthode  dans  le  Mémoire  cité  plus  haut. 

»  Néanmoins,  il  est  facile  d'obtenir  par  nos  méthodes  de  nouvelles  con- 
gruences  C,  C. 

»  En  effet,  la  recherche  des  congruences  C,  C,  dans  l'espace  à  n  dimen- 
sions, revient  à  trouver  les  équations  (i)  qui  admettent  n  solutions  dont  la 
somme  des  carrés  est  U  -f-  V,  ou  bien  encore  à  trouver  les  réseaux  O  de 
cet  espace  qui  sont  associés  à  des  réseaux  plans.  En  particulier,  les  con- 
gruences  C,C  Aw  plan  dépendent  de  l'équation 


< 


2    ' 


»  Chaque  solution  du  problème,  dans  un  espace  à  n  dimensions,  permet 
d'obtenir  une  solution  du  même  problème  pour  l'espace  à  «  +  i  dimen- 
sions. On  aura  donc,  dans  l'psjjace  ordinaire,  des  solutions  du  pro- 
blème qui  dépendent  de  la  résolution  de  l'équation 


<-^-o 


»   Enfin,  la  rccherche<ies  réseaux  2O  ,20  d'une  quadrique  de  révalution 
donnera  des  solutions  qui  dépendent  d'une  équation  du  second  ordre.   » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  une  forme  analytique  des  intégrales  des 
équations  linéaires  aux  dérivées  partielles  à  deux  variables  indépendantes. 
Note  de  M.  J.  Le  Roux,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  Dans  un  Mémoire  aujourd'hui  terminé  j'ai  cherché  à  étendre,  aux 
équations  linéaires  aux  dérivées  partielles  d'ordre  supérieur,  quelques-unes 
des  principales  propriétés  des  équations  du  second  ordre. 

M  Je  demande  la  permission  de  présenter  à  l'Académie  les  principaux 
résultats  que  j'ai  obtenus. 

))  Définissons  d'abord  quelques  termes.  Je  dis  qu'une  caractéristique  est 
multiple  d'ordre/?,  si  la  racine  correspondante  de  l'équation  différentielle 
définissant  les  caractéristiques  est  elle-même  multiple  d'ordre  p. 

»  Dans  les  questions  où  l'on  a  à  considérer  les  valeurs  d'une  fonction 
sur  une  certaine  courbe,  j'appelle  dérivées  extérieures  les  dérivées  relatives 
à  un  déplacement  extérieur  à  la  courbe.  .Soient,  par  exemple,  a  =  const. 

c.  R.,  1K97,  2'  Srmesire.  (T.  CXXV,  M"  24.)  f  ^lJ 


(  ioi6  ) 

et  p  =  const.  deux  familles  de  courbes  formant  un  réseau  plan.  Suppo- 
sons que  l'on  considère  les  valeurs  d'une  fonction /(or,  y)  sur  la  courbe 

a  =  a„;  les  dérivées  ^^,  -^>  ■  ■  ■  de/,  supposée  exprimée  en  fonction  de  oc 

et  de  p,  sont  les  dérivées  extérieures  première,  seconde, 

»  Pour  la  détermination  des  intégrales  sur  les  caractérisques,  j'ai  dé- 
montré le  théorème  suivant  : 

»  Toute  intégrale  d'une  équation  linéaire  aux  dérivées  partielles  d'ordre  n 
est  définie  quand  on  donne  : 

»  i"  Sur  une  caractéristique  d'ordre  p  les  valeurs  de  la  fonction  inconnue  z 
et  de  ses  n  —  p  —  i  premières  dérivées  extérieures  (en  tout  n  —  p  fonctions); 

»  2°  Sur  une  courbe  quelconque  coupant  ta  caractéristique  en  un  point  non 
singulier  les  valeurs  de  z  et  de  ses  p  —  i  premières  dérivées  extérieures 
(p  fonctions). 

»  Ces  fonctions  initiales,  supposées  analytiques,  peuvent  être  choisies  arbi- 
trairement. 

»  J'avais  démontré  cette  proposition,  il  y  a  quelque  temps,  en  me  ser- 
vant de  la  méthode  d'approximations  successives.  Dans  une  Note  récente 
{Comptes  rendus  du  2  novembre),  M.  Goursat  a  donné  une  proposition  plus 
générale  renfermant  la  précédente  comme  cas  particulier. 

»  En  m'appuyant  sur  ce  théorème  j'ai  étendu  aux  équations  d'ordre 
supérieur  au  second  la  notion  d'intégrale  principale,  dans  le  cas  des  carac- 
téristiques simples  et  même,  sous  certaines  conditions,  dans  le  cas  des 
caractéristiques  multiples. 

»  Je  dis  qu'une  intégrale  z(x,y,cf.),  dépendant  du  paramètre  oc,  est 
principale,  s'il  existe  une  fonction  ô  (non  constante)  telle  que  l'expression 


f(oi)  z(x,y,  oc)f/oc 


satisfasse  à  l'équation  considérée,  quelle  que  soit  la  fonction  /(a).  On 
reconnaît  tout  d'abord  que  6  doit  être  line  fonction  caractéristique. 
Prenons-la  comme  variable  indépendante;  soit  par  exemple  %  =  x.  Sur  la 
caractéristique  x  =  oi,  supposée  simple,  les  valeurs  de  z  et  de  ses  n  —  2 
premières  dérivées  extérieures,  considérées  comme  fonctions  de  y,  devront 
satisfaire  à  certaines  équations  différentielles  linéaires  du  premier  ordre 
que  j'ai  formées.  Mais  on  obtient  encore  des  relations  plus  simples  pour 
les  itltégrales  principales  holomorphes  en  procédant  de  la  manière 
suivante  : 


(  10I7  ; 

»   Soit 

(i)     '{x,y,  x)^u„{x,  y)-\ j — u,{x,y)^  !-y-^— «.(a;,  v)+.... 

La  connaissance  de  n  —  i  premiers  coefficients  u„,  u,,  ii.,,  ...  équivaut  à 
celle  des  fonctions  initiales  précédemment  indiquées  et  les  équations  qui 
les  déterminent  se  déduisent  de  l'équation  proposée  par  des  dérivations 
symboliques  analogues  à  celles  que  j'ai  déjà  considérées  dans  mon  Mé- 
moire sur  les  équations  du  second  ordre. 

»  Une  intégrale  principale  relative  à  une  variable  caractéristique  simple 
dépend  d'une  fonction  arbitraire.  On  achève  de  la  déterminer  en  donnant 
sa  valeur  sur  une  courbe  quelconque. 

»  Lorsque  toutes  les  caractéristiques  sont  simples  on  peut,  d'une  infi- 
nité de  manières,  calculer  un  système  de  n  intégrales  principales 

r       Y  r 

Si  I       sj>        •  •  •  1       -sa 

relatives  chacune  à  une  variable  caractéristique,  et  l'intégrale  principale 
se  représente  par  la  formule  suivante,  où  je  désigne  par  E,,  E2,  •  •  •.  E/t  les 
variables  caractéristiques 

(2)  z.=^^^  fi{a.%{x,  y,  r^)  <!■>., 

les  limites  inférieures  des  intégrales  étant  des  constantes  arbitraires. 
Lorsque  le  développement  (i)  de  l'intégrale  principale  est  limité,  le  terme 
correspondant  de  la  formule  (2)  peut  s'intégrer  sous  forme  finie  et  s'ex- 
prime linéairement  à  l'aide  d'une  fonction  arbitraire  de  la  variable  carac- 
téristique considérée  et  des  dérivées  de  cette  fonction  en  nombre  déter- 
miné. 

»  J'appelle  cette  forme  d'intégrale  partielle  la  forme  d'Euler. 

»  La  forme  (2)  met  en  évidence  les  principales  propriétés  analytiques 
des  solutions,  particulièrement  en  ce  qui  concerne  les  singularités  acci- 
dentelles. 

»  Parntii  les  diverses  propositions  que  j'en  ai  déduites,  je  signale  la  sui- 
A'ante  : 

»  Dans  le  voisinage  d'une  caractéristique  singulière  accidentelle,  l'inté- 
grale ne  peut  pas,  en  général,  être  uniforme.  En  particulier,  pour  que  la 
singularité  accidentelle  puisse  être  de  forme  polaire,  il  faut  et  il  suffit  que 
l'intégrale  partielle  relative  à  la  caractéristique  considérée  appartienne 
à   la   forme  d'Euler.   » 


(   joi»  ; 

ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  l'application  (le  la  mèlhode  des  fonctions 
majorantes  à  certains  systèmes  différentiels.  Note  de  M.  Riquieu,  pré- 
sentée par  M.  Appell. 

«  Dans  une  Communication  récente  ('),  j'ai  défini  certains  systèmes 
différentiels,  de  forme  très  générale,  auxquels  j'ai  donné  le  nom  d'or- 
thoïques.  Leur  définition  une  fois  posée,  il  résulte  de  mes  recherches  anté- 
rieures ('■')  que  si  dans  un  semblable  système,  supposé  passif,  aucun  des 
seconds  membres  n'est  d'ordre  supérieur  au  premier  membre  correspon- 
dant, les  intégrales  hypothétiques  répondant  à  des  conditions  initiales  arbi- 
trairement choisies  existent  effectivement.  Mais,  dans  l'hypothèse  con- 
traire, la  convergence  des  développements  des  intégrales  demeure,  en 
général,  incertaine,  et,  bien  que  j'aie  pu  communiquer  à  l'Académie  les 
énoncés  de  deux  cas  où  elle  a  nécessairement  lieu,  la  méthode  dite  des 
fonctions  majorantes  m'a  paru  devoir  être  le  plus  souvent  inapplicable. 
Des  résultats  nouveaux,  que  je  demande  la  permission  de  formuler,  sem- 
blent confirmer  cette  manière  de  Aoir. 

»  En  désignant  par  u  une  fonction  inconnue  des  deux  variables  indépen- 
dantes X  et  y,  par  \>.  une  constante  positive  quelconque,  et  par  q  un  entier  au 
moins  égal  à  2,  aucune  des  équations  différentielles  partielles 

du  r  ..  „       /  ■<  „         „-L.i\  d'i a~\ 

^  =  I^-[i  +J  +  r- -H- •  •  +  /'  +  ('  +  >'+.>'-  +  ••■+  v"+)'''-*)-^J, 
r        ,  >  ..^duirx 


du 
du. 


du  r  /  -  \  /  \d''  ul 

_  =  ;,.|^,  +  (.  +  y  -+-y-)u  +  (i  +  v)^J, 

,,  d'/ul 


d_u_ 
d.c 


n'admet  d'intégrale  se  réduisant,  pour  x  ^  o,  à  une  Jonction  de  y  identique- 
ment nulle. 

M   En  attribuant  à  u,  x,  y,  [l  la  même  signification  que  ci- dessus,   et  dési- 


(')   Voir  les  Comptes  rendus  Au  6  décembre  1897. 
{-)  Recueil  des  Savants  étrangers,  t.  XXXll,  ii"  3. 


(    îo«9  ) 
gnant  par  q  un  entier  au  moins  égala  3,  l'équation  différentielle  partielle 

du  r         ,  ., ,  rfT  «  "I 

^.  =  a|^I^(l+V-4-V-)"+^J 

n'admet  pas  non  plus  d'intégrale  qui  satisfasse  à  cette  condition  initiale.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  une  double  généralisation  des  équations  de 
Lie.  Noie  de  M.  E.  Vessiot,  présentée  par  M.  Picard. 

«    I.  Les  équations  de  Lie  sont  les  équations  linéaires  aux  dérivées  par- 
tielles de  la  forme 

r 

où  les  r  transformations  infinitésimales 

(2)  X,/=  2'^*'(^- '  ■'■")£,         (/t  =  1,  2.  . . ..  r) 

1=1 

définissent  un  groupe  continu  fini  de  transformations.  A  l'équation  (i)  est 
associé  le  Système  de  Lie  (à  solutions  fondamentales) 

r 

(^)  S  =  Se*  (OU-X^ ^n)  {i=i,-2 «). 

/f=l 

»  On  peut  considérer,  plus  généralement,  les  équations  de  la  forme 

(4)  f+i^.(-.'---«'Oig;=o. 

où  les  transformations  infinitésimales,  en  nombre  infini, 

n 

(5)  X„/=2ç,(^ ^'"0^' 

1=1 

correspondant  aux  diverses  valeurs  du  paramètre  /,  appartiennent  toutes 
à  |un  même  groupe  conlin  ;  infini;  et,  en  même  temps,  les  systèmes  qui 
leur  sont  associés 

du: 


(     I020    ) 

»  Nous  leviendrons  sur  le  rôle  et  l'intégration  de  ces  systèmes,  dont  les 
systèmes  canoniques  sont  un  exemple.  Le  fait  essentiel  est  que  les  équations 
qui  en  définissent  l'intégrale  générale  représentent  une  famille  de  transfor- 
mations du  groupe  infini  considéré,  ce  qui  indique,  en  quelque  manière, 
comment  les  constantes  arbitraires  y  doivent  figurer.  Les  résultats  de 
M.  Lie  sur  les  groupes  infinis  du  plan  permettent  de  traiter  complètement 
le  cas  où  n  est  égal  à  i. 

»  2.  Une  autre  généralisation  des  équations  de  Lie  se  rapporte  aux 
équations  aux  dérivées  partielles  du  premier  ordre  quelconques.  Elle 
repose  sur  cette  remarque  que,  l'équation  considérée  étant  mise  sous  la 
forme 

(7)     /'  +  W(a7,a7 x,„  z,  p Pn)  =  o        (p=-r^,     p, 


les  équations  différentielles  des  caractéristiques  peuvent  s'écrire 

'^^■>       dx   ~  Opi'  dx~ZàP'()pi         ^^''  dx~         dxi        l''  dz' 

1  =  1 

ce  qui  représente,  pour  chaque  valeur  de  x,  une  transformation  de  contact 
infinitésimale,  avant  précisément  W  pour  fonction  caractéristique. 

»  On  aura  donc  deux  cas  pHrticuliers  remarquables  à  considérer. 

»  Supposant  d'abord  que  toutes  ces  transformations  infinitésimales  de 
contact  appartiennent  à  un  même  groupe  continu  fini,  défini  par  certaines 
fonctions  caractéristiques  linéairement  indépendantes 

(9)  W^{x,,  ...,x,„z,p p„)     (^-=1,9. /•), 

on  aura  des  équations  de  la  forme 

r 

pour  lesquelles  les  équations  (8)  des  caractéristiques  seront  des  équa- 
tions de  Lie. 

»  L'intégration  de  ces  équations  (10)  se  ramènera  donc,  dans  des  cas 
très  étendus  [toutes  les  fois,  en  particulier,  que  le  groupe  (9)  sera  transitif], 
à  l'intégration  d'équations  différentielles  ordinaires  linéaires. 

»  On  peut  aussi  supposer  que  toutes  les  transformations  infinitésimales 
de  contact,  ayant  pour  fonctions  caractéristiques  celles  qu'on  obtient  en 
donnant  à  x  toutes  les  valeurs  possibles,  dans  la  fonction  W  de  l'équa- 


(     I02I     ) 

tion  ('7),  appartiennent  à  un   même   e^ronpe   continu  infini,  et  l'on  sera 
alors  ramené  aux  systèmes  que  nous  signalions  plus  haut. 

«  3.  Je  profite  de  l'occasion  pour  signaler  ce  résultat,  implicitement 
contenu  dans  mes  recherches  antérieures,  que  l'intégration  d'un  système 
de  Lie  (3)  dépend  uniquement  de  l'intégration  d'équations  différentielles 
linéaires  ordinaires,  toutes  les  fois  que  l'on  connaît  les  équations  de  défi- 
nition des  équations  finies  du  groupe  (2)  qui  v  figure.  » 


MÉCANIQUE.  —  Sur  les  positions  d'équilibre  instable. 
Note  de  M.  P.   Paislevé,   présentée  par  M.  E.   Picard. 

«  L'étude  de  l'instabilité,  dans  le  voisinage  d'une  position  d'équilibre  où 
la  fonction  de  forces  n'est  pas  maxima,  a  fait,  comme  on  sait,  l'objet  des 
travaux  de  M.  Liapounolf  et  plus  récemment  de  M.  Kneser  et  de  M.  Ma- 
damard.  Je  me  propose  d'étudier  ici,  en  me  limitant  aux  systèmes  à  deux 
paramètres,  des  cas  importants  qui  échappent  à  la  discussion  de  ces  divers 
auteurs. 

»  Soient  x,  y  les  deux  paramètres,  tJ(j:,  y)  la  fonction  de  forces,  2T  la 
force  vive  du  système.  Je  suppose  qUe,  dans  le  voisinage  de  la  position 
d'équilibre  isolée  x  ^  o,  y  =^  o,  la  fonction  de  forces  soit  dii  second  ordre 

U  =  oLX-  -{-  2.ffixy  -h  y  y-  -I- . . .  (a-  -h  p'  -f-  y^  :^  o). 

»  Si  p-  —  ay  est  différent  de  zéro,  l'équilibre  est  stable  ou  instable,  sui- 
vant que  U  est  maxima  ou  non,  ainsi  que  l'a  montré  M.  Liapounoff  par  la 
considération  des  trajectoires  asymptotiques  à  l'origine.  Mais  si 

»2—  av=  o, 

la  discussion  de  M.  J^iapounoff  est  en  défaut.  Je  vais  montrer  que,  clans  ce 
cas  encore,  quand  U  n'est  pas  maxima,  l'équilibre  est  instable. 

n  On  peut  toujours  choisir  x,  y,  de  façon  que  dans  le  domaine  des 
valeurs  .r  =  o,  y  =  o,  x'  =  o,  y'  =  o,  les  équations  du  mouvement  soient 
de  la  forme 

ic"(n-. . .)  =>..x- -+-.  .  .. 

y"(i  +...)  =  y. y  -+- 

1  étant  nul  avec  P'^  —  ay.  Si  une  des  quantités  >.,  [i.  est  positive,  il  existe  des 


(     I052     ) 

trajectoires  asvm|>totiques  à  l'origine  :  l'équilibre  est  instable.  Le  seul  cas 
à  considérer  est  donc  le  cas  :  >,  =  o.  ;j.  <  o. 

).  Traçons  dans  le  plan  ccOy  un  cercle  C  ayant  l'origine  comme  centre 
et  de  petit  ravon  p.  Soit  A  l'aire  intérieure  à  C  où  U  est  positif;  A  est  limité 
par  une  courbe  ayant  un  rebroussement  à  l'origine  ou  par  deux  courbes 
tangentes  eu  O  à  O^.  Le  rayon  p  tle  C  étani  pris  suffisamment  petit,  je  dé- 
montre le  théorème  suivant  : 

»  Soient  (.Xg,  r„)  nu  M„  un  point  de  l'aire  A.  et  T„  une  valeur  de  T  telle 
que  la  quantité  A  =  To  —  U„  soit  négative.  Dans  tout  mouvement  répondant  à 
ces  conditions  initiales,  le  point  M  ou  (or,  y)  sort  du  cercle  C.  [.'équilibre  est 
donc  instable. 

»    On  peut  compléter  ce  théorème  par  les  suivants  : 

»    i"  M„  étant  pris  dans  A  et  T,,  étant  moindre  que  Uo ,  on  peut  disposer  de  la 

direction  ^  de  la  vitesse  initiale  de  façon  que  le  point  M  ou  {x,  y)  atteigne, 

au  bout  d'un  temps  fini,  la  courbe  U  +  A  =  o  {avec  une  vitesse  nulle)  et  rétro- 
grade ensuite  sur  sa  trajectoire. 

»  2°  5/l"„  —  Uo,  le  point  M  ou  bien  sort  de  C  au  bout  d'un  temps  fini,  ou 
bien  tend  vers  o,  quand  t  croît  indéfiniment.  Il  existe  dans  A  au  moins  une 
trajectoire  asyrnptotique  à  l'origine,  mais  il  peut  n  en  exister  qu'une. 

»  Le  raisonnement  précédent  n'est  en  défaut  que  si  la  surface 

z^'[]{x,y) 

est  tangente  au  plan  s  =  o  le  long  d'une  certaine  courbe  |)assant  par  l'ori- 
gine, mais  reste  au-dessous  de  ce  plan  dans  le  voisinage  de  l'origine.  Je 
n'ai  pu  démontrer,  dans  ce  cas,  que  l'équilibre  soit  nécessairement  in- 
stable, bien  que  la  chose  soit  très  vraisemblable,  mais  la  position  d'équi- 
libre O  nVst  pas  alors  isolée.  J'ai  donc  bien  établi  la  pro[)osition  énoncée  : 

»  Si  dans  le  i^oisinage  d' une  position  d'équilibre  isolée,  x  =  o,  y  ^  o,  U  est 
du  second  ordre  en  r,  y,  pour  que  la  position  soit  stable,  il  faut  (et  il  suffit) 
que  U  soit  maxima. 

»  Considérons  maintenant  un  cas  tout  différent,  celui  où  IJ  {x,  y)  com- 
mence par  des  termes  d'ordre  (m^ 2),  mais  où  toutes  les  tangentes  réelles  à 
l'origine  de  la  courbe  U  ^  o  sont  distinctes.  La  fonction  U  n'étant  pas 
maxima,  deux  hv})othèses  sont  possibles  :  U  est  minima  ou  U  n'est  ni 
maxima,  ni  minima. 

»  L  U  est  minima.  —  J^'équilibre  est  instable.  Ce  cas  a  déjà  été  traité  tout 


(     I023    ) 

clififéremment  pnr  M.  Liapounoff.  Mais  on  peut  énoncer  de  plus  les  propo- 
sitions suivantes  : 

»  C  étant  un  cercle  <ln  ])lan  xOy  ayant  l'origine  comme  centre  et  de 
rayon  p  suffisamment  petit,  et  M„  un  point  donné  intérieur  à  C  : 

»  i"SjTo-<U„,  tout  mouvement  repondant  à  ces  conditions  initia/es  em- 
porte le  point  M  hors  du  cercle  C  au  bout  d'un  temps  fini.  On  peut,  de  plus, 
disposer  de  la  direction  initiale  de  la  vitesse  de  façon  que  M  attei^jne,  au 
bout  d'un  temps  fini  (avec  une  vitesse  nulle)  la  courbe  U  -f-  /«  =  oetre/ro- 
grade  ensuite  sur  sa  trajectoire. 

»  2"  Si  To  =  U„,  le  point  M  ou  bien  sort  de  C,  ou  bien  tend  vers  O 
quand  /  croît  indéfiniment;  M„  et  To  étant  donnés,  on  peut  disposer  de  la 
direction  initiale  de  façon  que  M  tende  vers  O  sans  jamais  l'atteindre.  // 
passe  donc  par  chaque  point  de  C  au  nwins  une  trajectoire  asymptotique  à 
l'origine. 

»  3°  Si  T„>  U„,  on  peut  disposer  de  la  direction  de  la  vitesse  initiale  de 
façon  que  M  atteigne  l'origine  en  un  temps  fini. 

»  Ces  trois  propositions  ont  été  établies  différemment  par  M.  Knescr, 
dans  le  ras  jiarticulier  du  mouvement  d'un  point  libre  dans  lui  plan,  et  en 
supposant  de  plus  m  -=^  i. 

»  II.  \}  n'est  ni maxima  ni  minima.  —  Soit  OL  une  des  demi-brnurbes 
réelles  de  la  courbe  U  =  o  issues  de  l'origine  et  tracées  dans  un  certain 
sens.  Ces  r>.X- branches  {k>\)  décomposent  l'aire  du  cercle  C  en  2Z:  aires 
où  U  est  alternativemeat  positif  et  négatif.  Soient  A,,  A^,  ..  .,  \^  les  k  aires 
oùU  est  positif.  J/aire  A,,  par  exemple,  est  comprise  entre  les  deux  demi- 
branches  OT.,,  OLo;  un  changement  de  variables  qui  transforme  OL,  et 
01/2  en  deux  demi-droites  permet  de  démontrer  bien  simplement  le  théo- 
rème suivant  (qui  suppose  le  rayon  3  de  C  pris  suffisamment  petit)  : 

»  Le  point  M„  étant  un  point  donné  de  l'aire  A,,  si  l'on  a  To<[  Uo,  dans 
tout  mouvement  répondant  à  ces  conditions  initiales,  le  point  M  sort  de  C. 
L'équilibre  est  donc  instable.  De  plus,  on  peut  disposer  de  la  direction  initiale 
de  la  vitesse  de  façon  que  T  s'annule  au  bout  d'un  temps  fini  et  que  M  rétro- 
srradi'  sur  sa  tra'ecto're. 

o  <l 

n  Si  l'on  a  T„  =  Uq,  /e  point  M  sor-l  de  C  ou  bien  tend  vers  O  quand  t  cr-oît 
indéfiniment.  Il  existe  au  moins  une  trajectoire  asymptotique  à  l'origine  dans 
l'aire  A, ,  donc  en  tout  au  moins  k  trajectoires  asyrnplotiques  à  l'origine.  Mais 
il  peut  n  en  exister  que  k  seulement. 

»  I.a  méthode  s'étend  (avec  quelques  complications)  à  un  nombre  quel- 
conque de  variables.  En  particulier,  si  U  est  du  second  ordre  dans  le  voi- 

C.   R.,  1897,  •-''    '^eme^tre.  (T.  C\.\V,   N"  24.1  )  '1') 


(     I024    ) 

sinage  de  l'origine,  on  peut  répéter  les  énoncés  I  ou  II  suivant  que  U  est 
minima  à  l'origine,  ou  n'est  ni  maxima  ni  minima.  La  méthode  permet  aussi 
d'affirmer  l'instabilité  de  l'équilibre  dans  des  cas  où  les  forces  ne  dérivent 
pas  d'un  potentiel.  » 


CINÉMATIQUE.  —  Sur  le  déplacement  d'iri  plan  dont  tous  les  points 
dècrk-enl  des  lignes  sphériques.  Note  de  M.  Raoul  Bricard,  présentée 
par  M.  Darboux. 

«  Dans  une  Note  précédente  ('  ),  j'ai  signalé  un  déplacement  particulier 
tel  que  tous  les  points  dun  plan,  entraîné  dans  ce  déplacement,  décrivent 
des  lignes  sphériques. 

»  Jai  cherché  à  étendre  ce  résultat,  en  résolvant  la  question  suivante  : 
Quelles  sont  les  conditions  les  plus  générales  dans  lesquelles  le  déplacement 
d'un  plan  s'effectue  de  telle  manière  que  tous  ses  points  restent  sur  des  sphères 
dont  les  centres  appartiennent  aussi  à  un  ntême  plan  ?  La  solution  de  ce  pro- 
blème donne  la  connaissance  d'un  système  articulé,  formé  de  deux  plans 
dont  les  points  sont  réunis  deux  à  deux  par  des  tiges  rigides. 

»  J'ai  l'honneur  d'indiquer  ici  le  résultat  auquel  je  suis  parvenu.  Je 
laisse  de  côté,  bien  entendu,  les  solutions  évidentes  (déplacement  autour 
d'un  point  fixe;  translation  telle  que  tous  les  points  du  plan  restent  sur  des 
sphères  égales). 

»   Posons 

o,  ^  =  —  ■2a.\, 

i.n^\>.  „       i.a'  —  h- 


(■) 


ç  =  ia, 

rj  = 

"^  =i(^^''^"' 

-^r). 

P  = 

,            2rt-X|J. 

^'  = 

„        ■?.a-'k 

r= 

a  et  h  étant  deux  longueurs  constantes,  1  et  u.  deux  paramètres  variables 
satisfaisant  à  la  relation 

/        \  -  2      .  "  ^''  —  "' 


»   On  reconnaît  tout  d'abord  aisément   que   les  quantités   a,  ^,., 


(')   Comptes  rendus,  t.  CXXIII,  p.  989. 


(     1025    ) 

peuvent  êlre  prises  pour  cosinus  des  angles  formés  deux  à  deux  par  les 
arêtes  de  deux  trièdres  trirectangles.  Ou  peut  donc  définir  au  moyen  des 
relations  (i)  et  (2)  le  déplacement  d'un  triangle  trirectangle  mobile 
O'x'y  z  par  rapport  à  un  trièdre  trirectangle  fixe  Oxyz-,  l,  r,,  ^  étant  les 
coordonnées  de  O',  (a,  ^,  v),  (x,  %' ,  y'),  (a",  ^",  y")  étant  les  cosinus  direc- 
teurs de  O' x' ,  O'j',  O  2'.  Pendant  ce  déplacement,  les  points  du  plan  O'x'y' 
restent  tous  sur  des  sphères  fixes  dont  les  centres  appartiennent  au  plan  Oxy, 
et  ce  même  déplacement  est  le  plus  général  de  son  espèce. 

»  Le  point  W{x'y')  du  plan  O'x' y  reste  à  distance  invariable  du  point 
M(a7,  j),  appartenant  au  plan  Ojry,  et  tel  que  l'on  ait 

—      ^'^'  —    —  '^'f 

))  Ainsi,  les  points  M  et  M'  se  correspondent  dans  une  transformation  dont 
les  formules  ne  sont  autres  que  celles  de  l'imcrsion. 

»  Voici  diverses  propriétés  du  déplacement  défini  ci-dessus  : 

»  1°  Le  point  O'  décrit  une  droite;  tous  les  autres  points  de  l'axe  O' z' 
décrivent  des  ellipses  ; 

»   2°  Le  plan  O'x'y  passe  par  le  point  fixe   (a'=  — ,  v  =  o,   :=:oj' 

Comme  ce  plan  fait  un  angle  constant  avec  le  plan  Oxy,  il  enveloppe  un 
cône  de  révolution. 

»  3°  Le  trièdre  mobile  et  le  trièdre  fixe  sont  constamment  symétriques 
par  rapport  à  une  droite  variable,  de  sorte  que  le  déplacement  inverse  est 
identique  au  déplacement  direct. 

»   Les  équations  de  cette  droite,  par  rapport  au  trièdre  fixe,  sont 

X  —  rt        )• 

— ; —  =  -  =  S  +  a).. 

»  Elle  engendre  une  surface  de  quatrième  ordre,  dont  l'équation  est,  en 
transportant  l'origine  au  point  (a,  o,  o), 

{a{x-  +  y-)  +  {à-  —  h-)x]--+-  {a-  —  /i-)(x- -{-y-)  z- =  o. 

»  Cette  surface  est  susceptible  d'une  définition  géométrique  très  simple  : 
C'est  le  lieu  des  droites  qui  rencontrent  Os  sous  un  angle  constant  et  qui  s'ap- 
puient en  même  temps  sur  un  cercle  tracé  dans  le  plan  des  ay  et  passant  par 
le  point  O.  Elle  jouit  de  cette  propriété  que  le  lieu  des  projections  d'un  point 
quelconque  du  plan  des  xysur  ses  génératrices  est  une  courbe  sphérique. 

»   4"  En  tirant  parti  des  propriétés  précédentes,  on  peut  donner  du  dé- 


1 


(     1026    ) 

placement  étudié  une  définition  qui  pernicL  de  le  concevoir  assez  nette- 
ment. 

»  Marquons  dans  un  plan  P  deux  points  O  et  A,  et  soit  Oz  la  per- 
pendiculaire élevée  à  P  par  le  point  O.  Formons  un  système  analogue 
(P',  A',  O':;'),  tel  que  0'A'  =  OA. 

M  Laissant  fixe  le  premier  système,  déplaçons  le  second  de  telle  manière 
que  le  point  A'  reste  sur  O;;,  que  la  droite  O'-'  passe  constamment  par  le 
point  A,  et  que  les  deux  plans  P  et  P'  fassent  entre  eux  un  angle  inva- 
riable (cinq  conditions).  Les  points  du  plan  P'  restent  tous  sur  des  sphères 
dont  les  centres  appartiennent  au  plan  P. 

»  Je  terminerai  eu  rattachant  la  question  qui  fait  l'objet  de  cette  Note  à 
la  théorie  de  Y  octaèdre  articulé,  que  j'ai  traitée  ailleurs  (');  j'ai  montré 
qu'un  octaèdre  ABCA'B'C,  dont  les  arêtes  sont  rigides,  est  déformable 
quand  les  deux  faces  opposées  ABC,  A'B'C  sont  symétriques  par  rapport 
à  une  droite.  Si  l'on  suppose  que,  dans  ces  deux  faces,  les  points  B  et  C, 
d'une  part,  B'  et  C,  de  l'autre,  deviennent  les  points  cycliques,  le  dépla- 
cement relatif  des  plans  ABC,  A'B'C  sera  identique  à  celui  dont  je  viens 
de  parler.  » 

PHYSIQUE  MATHÉMATIQUE.  —  Le  problème  de  la  distribution  de  V électricité  et 
le  problème  de  C.  Neumann.  Note  de  jNI.  W.  Sïekloff,  présentée  par 
M.  Poincaré. 

«  Si  je  ne  me  trompe,  l'existence  de  la  densité  d'une  couche  superficielle 
sans  action  sur  un  point  intérieur  n'est  démontrée,  jusqu'à  présent,  que 
dans  quelques  cas  particuliers. 

»  Dans  cette  Note,  nous  allons  indiquer  la  solution  de  ce  problème  inté- 
ressant et,  en  même  temps,  la  solution  du  problème  de  C.  Neumann  poiu- 
les  surfaces  convexes  (S)  ayant  la  courbure  finie  et  déterminée. 

»  Désignons  par  r  la  distance  du  point  s  sur  (S)  au  point  M,  par  f/i  l'élé- 
ment de  la  surface  (S),  par  n  la  normale  extérieure  à  cette  surface.  Soit  po 

une  fonction  quelconque  finie  et  continue  sur  (S).  En  entendant  par -^— ^ 
la  valeur  de  cette  fouclion  sur  (S),  formons  la  suite  d'intégrales 

(0  V,  =  -  izj'?.).d^^  V,=  -  ^  j  p,_,  ),ds, 

(')  Journal  de  Malhémaliques  pures  fl  appliquées,  1897. 


(   if»27  ) 
où 

P.-.  =  '^  (A- =  .,3....). 

»  V^  sont  les  fonctions  du  point  M.  Supposons  que  M  est  un  point  de  la 
surface  (S).  Désignons  par  à  l'angle  fait  avec  la  normale  n  au  point  M 
j)ar  la  droite  sM,  par  ç  l'angle  fait  par  Ms  avec  la  normale  n  au  point  s. 
On  aura 

(2)  ^^=^^jo,_,^c/s  (X:=i,  2,  3,  ...)• 

»   Soit  <\  le  module  de  ^/^.  Si  Og  est  une  fonction  positive,  ou  a 

»   Par  conséquent, 

(-^)  M,<.VI,_,,         W2,  >/«,-,, 

M^  et  m^  étant  le  maximum  et  le  minimum  de  ^'^.,  et 

(4)  lim  V^  :=  const. 

»  Supposons  que  la  courbure  de  la  surface  (S)  est  finie  et  différente  de 
zéro.  On  peut  assigner  une  limite  supérieure  D,  et  une  limite  inférieure  Do 

du  rapport  — —•  Soit  en  particulier  p„  =  i .  Désignons  la  valeur  correspon- 
dante de  V^  par  K^,  la  valeur  de  p*  par  l,,.  Soient  M"  et  rnl  le  maximum  et 
le  minimum  de  [  K^  |.  On  peut  démontrer  sans  peine  que 

»  En  emplovant  les  notations  ordinaires  (voir  E.  l'icvitu,  Traité  cl' Ana- 
lyse, t.  I,  p.  i55),  nous  tirerons  des  égalités  (2)  à  l'aide  de  la  méthode  de 
moyenne  arithmétique  de  G.  Neumann, 

N,-  «,5(N^.  -  z^,-,)  [.  -  l  (Il  +  j^)]  =  (?f.-,  -  /'-.-.)(i  -  ^0. 

Nj  et  «A  étant  le  maximum  et  le  minimum  du  rapport  p- 

»  En  tenant  compte  des  inégalités  (3)  et  (5),  on  peut  démontrer  que 


(     I028    ) 

/  et  L  étant  le  iniaimum  et  le  maximum  de    /  y,  Q  le  minimum  de  la 
somme 

»  Par  suite 

N,-/^,<(M,-//îo)(i  — [i.)*  =  (M„-m,)V         (A<i).    • 
»    1.    Supposons  que  p,,  satisfait  à  la  condition 

/  p„r/i'  =  o. 
Ou  a  pour  toute  valeur  de  k  [inégalités  (3)  et  (5)j 


»   Donc  la  série  "7,  p/,  converge  absolument  et  uniformémenl  sur  (S). 
»  D'après  cela,  formons  la  fonction 

X  étant  une  constante  dont  le  module  est  inférieur  ou  au  plus  égal  à  l'unité. 

»   En  posant  X  =  i ,  nous  obtiendrons  la  solution  du  problème  intérieur  de 
C.  Neumann;  en  posant  A  ^  —  i,  la  solution  du  problème  extérieur. 

»   2.   Supposons  maintenant  que  p„  est  toujours  positif  sur  (S).  On  a 

Pa  =  —  j  p/,- ,  ^:ïï-  d'^  PA- ,  =  Pa  -  ?A- , . 

»   D'après  ce  que  nous  avons  expliqué,  on  peut  affirmer  que  la  série  V  ^\ 

/,=i 
converge  absolument  et  uniformément  sur  (S). 

))    Donc  Pi,  tend  vers  une  limite  p  (p  ^  o). 

»   En  tenant  compte  des  égalités  (i)  et  en  passant  à  la   limite,   nous' 
aurons  [d'après  (4  )] 

/  -  ds  =  const. 

))    Par  conséquent  p  =  limp^  est  la  densité  d'une  couche  superficielle  sans 
action  sur  un  point  intérieur. 

))   Le  problème  de  la  distribution  de  l'électricité,  et  en  même  temps  le 


(   '"29  ) 

problème  de  C.  Nciimann,  esl  donc  résolu  pour  toutes  les  surfaces  con- 
vexes avec  la  courbure  finie  et  différente  de  zéro.  JMais  cette  dernière 
restriction  n'a  rien  d'essentiel. 

M  Les  résultats  obtenus  seront  encore  vrais  quand  la  surface  (S)  contient 
un  nombre  fini  de  portions  planes  et  l'aire  des  portions,  où  la  courbure 
est  différente  de  zéro,  n'est  pas  égale  à  zéro.   » 


CHIMIE.  —  Nom'eau  procède  d'attaque  du  platine.  Préparation  des  hromo- 
platinatcs  d' ammonium  et  de  potas.iium.  ^'ote  de  INI.  Georges  Méker  (  '  ), 
présentée  par  M.  H.  Moissan. 

«  Le  platine  est  considéré  comme  inattaquable  dans  une  beaucoup  trop 
larçe  mesure  et  des  mélanges  salins,  que  l'on  pourrait  considérer  comme 
inactifs,  l'attaquent  profondément. 

»  Le  platine,  même  très  divisé,  résiste  à  l'action  du  sulfate  d'ammonium 
fondu  ;  les  chlorures  et  les  bromures  alcalins  ne  l'attaquent  que  d'une 
façon  insensible,  aux  températures  comprises  entre  25o°  et  3.)o°;  au  con- 
traire, dans  le  cas  du  mélange  de  ces  sels,  surtout  lorsqu'il  s'agit  du  couple 
sulfate  et  bromure  ammonique,  ou,  ce  qui  conduit  au  même  résultat, 
sulfate  d'ammoniaque  et  bromure  de  potassium,  la  corrosion  du  métal  est 
très  rapide. 

»  Quand  on  chauffe  un  des  mélanges  précités  dans  une  capsule  de  pla- 
tine ordinaire,  pendant  quelques  instants,  on  voit  la  surface  de  contact 
devenir  d'un  beau  rouge  vif,  tandis  que  le  métal  subit  une  corrosion  d'ap- 
parence analogue  à  celle  qui,  dans  le  cas  bien  connu  du  fer-blanc,  produit 
le  moiré  métallique. 

»  J'ai  vérifié  que  le  sel  rouge  ainsi  formé  était  du  bromoplatinate  d'am- 
monium. 

»  Jusqu'à  présent,  la  seule  mention  qui,  à  ma  connaissance,  ait  été 
faite  de  la  préparation  de  ce  sel  est  de  Topsoë  en  1868.  Cette  préparation 
consistait  dans  la  combinaison  du  bromure  d'ammonium  avec  le  tétrabro- 
mure  de  platine.  Ce  dernier  sel  étant  dilficile  à  obtenir,  j'ai  cherché  à  uti- 
liser l'attaque  directe  du  platine  pour  avoir  facilement  le  bromoplatinate 
d'ammonium. 

»   A.  cet  effet,  on  fond  lentement,  dans  une  capsule  de  porcelaine,  six 

('  )  École  de  Physique  et  de  Chimie.  Laboratoire  de  M.  Élard. 


(   io3o  ) 

parties  de  sulfate  d'ammonium  ordinaire;  puis,  quand  le  sel  est  fondu  et 
que  la  température  est  d'environ  3oo°,  on  y  ajoute,  en  agitant,  une  partie 
de  bromure  d'ammonium  ou  plus  simplement  du  bromure  de  potassium 
pulvérisé,  auquel  on  a  incorporé,  par  écrasement  de  la  masse,  du  noir  ou 
même  des  lames  minces  de  platine.  On  agite  avec  un  thermomètre,  en 
maintenant  la  température  voisine  de  33o",  la  masse  ne  tarde  pas  à  devenir 
rouge  vif  et  à  mousser  assez  fortement,  en  même  temps  qu'il  se  dégage 
des  vapeurs  blanches  de  bromure  et  de  sulfate  d'ammonium.  Au  bout  de 
dix  à  quinze  minutes  de  chauffe,  on  coule  la  masse,  puis  on  la  reprend  par 
le  moins  d'eau  possible;  on  fdtre;  il  reste  sur  le  filtre  un  précipité  rouge 
vermillon,  tandis  que  les  solutions  salines  ne  contiennent  pas  sensiblement 
de  platine;  le  sel  formé  étant  insoluble  ou  fort  peu  soluble  dans  les  sels 
ammoniacaux.  On  lave  le  précipité  avec  un  peu  d'eau  froide  jusqu'à  ce  que 
celle-ci  commence  à  passer  colorée;  on  change  alors  de  récipient  et  l'on 
arrose  le  filtre  avec  de  l'eau  bouillante,  le  bromo-platimte  se  dissout  et 
laisse  un  faible  résidu  de  platine  non  attaqué.  Les  solutions  aqueuses  de 
bromoplatinale  étant  concentrées  puis  refroidies  lentement  abandonnent 
des  cristaux  rouge  cramoisi  d'un  vif  éclat,  solubles  dans  environ  deux  cents 
fois  leur  poids  d'eau. 

»  L'anaivse  de  ces  cristaux  montre  qu'ils  sont  formés  de  bromoplatinale 
d'ammonium  pur. 

Trouvé 
Théorie  pour  loo. 

I.  Il,  pour  loo.  M<;)ycnTH''. 

Matière o,346  0,246                     »  » 

Platine  (par  calcination) 0,095  o,o665  37,32  27,24 

Matière 0,348  0,4425                   »  » 

Platine  (par  le  magnésium)  ..  .  0,097  o,  i23  37,32  27,68 

P,rome "                        »  67,60  66,96 

Azote »                      »  3,94  3,85 

»  Le  dosage  du  platine  a  été  fait  de  deux  façons  :  par  calcination  directe 
et  par  précipitation  au  moyen  du  magnésium.  Dans  ce  dernier  cas,  les 
chiffres  obtenus  ont  toujours  été  un  peu  forts,  par  suite  des  traces  d'impu- 
retés contenues  dans  le  magnésium.  Le  brome  a  été  dosé  dans  les  eaux- 
mères  de  précipitation  du  platine  à  l'état  de  bromure  d'argent. 

«  Ainsi  qu'il  arrive  pour  le  chloroplatinate,  la  potasse  ne  déplace  pas 
toute  l'ammoniaque  du  bromoplatinate  ;  ce  n'est  qu'en  précipitant  le  platine 
par  le  magnésium  que  la  magnésie  formée  par  l'action  de  l'eau  bouillante 
dégage  complètement  l'ammoniaque  et  en  permet  le  dosage. 


(  io3i   ) 

»  Par  la  méthotle  (|ui  vient  d'être  exposée,  on  peut  préparer  facilement 
et  en  abondance  le  bronioplatinate  d'ammoniaque;  toutefois,  dans  une 
même  opération,  on  ne  transforme  le  platine  que  proportionnellement  à 
son  état  de  division. 

»  A  l'état  de  mousse  ou  de  noir  très  fin  non  métallisé  par  frottement,  les 
deux  tiers  du  métal  environ  peuvent  être  convertis  en  sel;  le  reste,  enve- 
loppé d'une  gaine  de  cristaux  bromoplatiniques  insolubles  dans  le  milieu, 
ne  s'attaque  plus.  Quand  il  s'agit  de  lames,  il  convient  de  les  frotter  à  l'in- 
térieur du  bain  fondu  afin  de  renouveler  la  surface  d'action. 

»  Il  est  à  remarquer  que  les  cristaux  de  bronioplatinate,  déposés  par 
refroidissement  d'une  solution  cliaude,  ont  la  forme  de  cubo-octaèdres  sur 
lesquels  les  faces  octaédriques  sont  très  développées,  tandis  que  ceux  dé- 
posés par  évaporation  spontanée  d'une  solution  froide  se  rapprochent 
beaucoup  plus  du  cube. 

»  Par  évaporation  à  l'air  libre,  on  obtient,  au  bout  de  quelques  mois, 
des  cristaux  cubiques  pouvant  atteindre  jusqu'à  2'""'  à  2"^'",  5  de  longueur 
d'arête  et  possédant  parfois  de  faibles  modifications  octaédriques. 

»  Si  l'on  essaye  de  remplacer  le  bromure  d'ammonium  ou  de  potassium 
par  du  chlorure,  on  n'a  pas  une  réaction  nette;  il  se  fait  bien  un  peu  de 
chloroplatinate  ammonique,  mais  on  a  en  outre  des  dérivés  ammoniés  pro- 
venant de  l'action  des  produits  de  décomposition  du  sulfate  d'ammonium 
sur  le  chloroplatinate,  qui  parait  dès  lors  moins  stable  que  le  bromosel 
décrit  ci-dessus. 

))  Le  remplacement  du  bromure  par  un  iodure  n'a  pas  conduit  à  un 
iodoplatinate,  l'iode  étant  immédiatement  déplacé  par  l'action  acide  du 
sulfate  fondu  et  l'intervention  de  l'air. 

»  Si  l'on  remplace  le  sulfate  d'ammonium,  qui,  à  chaud,  équivaut  en 
réalité  à  un  bisulfate,  par  dn  bisulfate  de  potassium,  on  obtient  du  bromo- 
platinate  de  potassium;  mais  le  rendement  est  mauvais,  la  jtius  grande 
partie  du  brome  se  dégageant  à  l'état  d'acide  bromhydriquc  et  de  métal- 
loïde libre.  De  plus,  le  bromoplatinale  de  potassium  est  un  peu  soluble 
dans  les  sels  de  potassium,  ce  qui  rend  la  séparation  difficile,  et  l'on  ne  peut 
songer  à  l'insolubiliser  au  moyen  de  sulfate  d'ammonium,  ce  dernier  ayant 
la  curieuse  propriété  d'agir  sur  le  bronioplatinate  de  potassium  pour  le 
transformer  en  sel  d'ammonium.  Le  mélange  de  bisulfate  et  de  chlorure  de 
potassium  donne  du  chloroplatinate  potassique,  mais  l'opération  n'est  pas 
pratique,  elle  n'offre  d'ailleurs  aucun  intérêt. 

))   La  réaction  du  mélange  des  sulfates  et  bromure  d'ammonium  ou  de 

C.   R.,iSg-],  2'  Semestre.  (T.  CXXV,  N»24.)  I  3G 


(     Io32    ) 

potassium  sur  le  platine,  est  une  réaction  sensible  et  pratique  qui  présente, 
en  outre,  un  caractère  spécifique.  « 

CHIMIE.  —  Sur  l'oxyde  phosphoreux.  Note  de  M.  A.  Besso.v, 
présentée  par  M.  Troost. 

«  J'ai  signalé  récemment  l'action  qu'exerce  à  froid  PCP  sur  PO' H' 
cristallisé  :\légagement  deHCl  et  formation  d'un  liquide  sirupeux  de  com- 
position non  définie,  qui  se  maintient  en  équilibre  au  contact  de  l'excès 

de  PCI'. 

»  A  chaud,  la  réaction  est  plus  complète  et  conduit  à  ia  formation  d'un 
corps  solide  jaune  rougeàtre  qui  n'est  autre  que  l'oxyde  phosphoreux  P^O 
que  j'ai  déjà  décrit  dans  une  précédente  Communication  comme  résultat 
de  l'action  de  PH*Br  sur  POCP. 

»  Si  Ton  chaufTe  au  bain-marie,  vers  loo",  dans  un  ballon  muni  d'un  réfrigérant 
ascendant,  une  solution  concentrée  de  PO^H^  que  surnage  un  excès  de  PCI',  il  y  a  dé- 
gagement continu  de  HCI  etformalion,  au  sein  de  la  solution  de  PO'HS  qui  s'épaissit 
graduellement,  d'un  corps  solide  jaune  clair  en  petite  masse,  jaune  rougeàtre  quand  il 
se  présente  en  masse  plus  considérable  ;  en  continuant  l'opération,  la  masse  sirupeuse 
devient  tellement  épaisse  qu'il  est  nécessaire  d'agiter  fréquemment  pour  renouveler 
les  surfaces  de  contact.  Si  enfin  on  pousse  la  réaction  à  froid,  on  voit  se  former  un 
corps  solide  blanc  pulvérulent  ayant  l'apparence  de  P'-O'.  La  réaction  terminée  et 
après  refroidissement,  on  ajoute  de  l'eau  avec  précaution,  car  cette  addition  est  accom- 
pagnée d'un  dégagement  de  chaleur  considérable  et  parfois  d'un  bruit  analogue  à  celui 
qui  accompagne  l'hydratation  de  P'O^. 

»  La  solution  aqueuse  tient  en  suspension  le  corps  solide  rougeàtre  qu'on  retient 
sur  un  filtre,  lave  à  l'eau  froide  et  dessèche  dans  le  vide  sec  à  froid  :  c'est  de  l'oxyde 
phosplioreux  P'-O  qui  s'obtient  ainsi  à  un  grand  état  de  pureté.  L'analyse  de  deux 
échantillons  provenant  de  préparations  dilTérentes  a  donné  les  nombres  : 

Ppourioo....      79,3;  80, oG  Théorie  pour  P-0 79j49 

»  Le  mécanisme  de  la  réaction  peut  se  concevoir  de  la  façon  suivante  : 
»   PCP  réagissant  sur  PO' H'  donnerait  P-O'  qui  se  décomposerait  ulté- 
rieurement en  P^O  et  P-0"  ;  cette  interprétation  conforme  à  l'observation 
peut  se  traduire  par  les  deux  équations 

PC1'-^P0'I1'  =  3HC1h-P-0'  2P-0'=  P-0-i-P»0^ 

et  c'est  à  la  formation  de  ce  dernier  corps  que  seraient  dues  l'apparition, 
en  fin  de  réacti(.n,  d'un  corps  solide  blanc  et  la  majeure  partie  du  dégage- 


(  io33  ) 

ment  de  chaleur  lors  du  traitement  par  l'eau.  Il  importe  par  suite,  d'opérer 
à  la  plus  basse  température  possible. 

»  L'oxyde  phosphoreux  prend  égalemeut  naissance  par  l'oxydation  directe  du 
phosphore  dans  les  circonstances  suivantes: 

»  On  fait  passer  lentement  un  courant  d'air  parfaitement  dessOché  à  travers  une 
solution  de  phosphore  dans  le  tétrachlorure  de  carbone,  solution  maintenue  à  l'abri 
de  la  lumière;  on  peut  faire  usage  de  chlorure  de  carbone  saturé  de  phosphore  à  la 
température  de  3o''-4o°  et  déterminer  l'oxydation  à  froid  ou  au  bain-niarie  tiède. 
Comme  le  phosphore  est  peu  soluble  dans  CCI',  on  peut  obtenir  davantage  de  produit 
en  opérant  en  présence  d'un  excès  de  phosphore,  que  l'on  fond  au  début  de  l'expérience 
et  dont  on  sature  le  liquide  par  agitation;  l'oxydation  s'effectue  au  bain-marle  tiède. 

»  Il  apparaît  bientôt  un  dépôt  floconneux  blanc  jaunâtre  qui  ne  tarde 
pas  à  former  une  bouillie  épaisse.  On  chasse  alors  le  dissolvant  au  bain- 
marie  dans  un  courant  d'acide  carbonique,  on  lave  le  résidu  avec  du  sul- 
fure de  carbone  chaud  dont  on  chasse  ensuite  les  dernières  traces  dans  le 
courant  de  CO".  On  le  traite  ensuite  par  l'eau  avec  précaution  ;  une  partie 
de  la  matière  se  dissout  avec  dégagement  de  chaleur,  on  jette  sur  un  filtre 
qui  retient  une  matière  jaune  qu'on  lave  à  l'eau  chaude  puis  à  l'eau  froide 
et  qu'on  dessèche  dans  le  vide.  La  inatière  ainsi  séparée  n'est  autre  que  de 
l'oxvde  phosphoreux  comme  il  ressort  des  analyses  suivantes  qui  ont  donné  : 

P  pour  loo 7^,85     79,10         Théorie  pour  F-0 79>49 

»  Il  présente  tous  les  caractères  physiques  et  chimiques  se  rapportant 
au  même  corps  préparé  par  les  procédés  que  j'ai  précédemment  indiqués. 

En  résumé,  l'oxyde  phosphoreux  P-Q  forme  la  majeure  partie  du  pro- 
duit impur,  appelé  oxyde  rouge  ou  oxyde  jaune,  et  qui  contenait  soit  du 
phosphore,  amorphe  soit  du  phosphure  solide  d'hydrogène.  ('  ).  » 


CHIMIE.  —  Propriétés  du  carbure  de  sodium.  Note  de  M.  Camille  BIatigxox. 

«  Dans  deux  Notes  récentes  Ç'),  j'ai  donné  le  mode  de  préparation  à 
l'état  pur  du  carbure  de  sodium  et  de  l'acétylène  monosodé,  les  relations 
entre  ces  deux  produits  au  point  de  vue  de  leur  genèse  et  leur  étude  ther- 
mique. La  présente  Note  est  relative  aux  propriétés  du  carbure  de  sodium. 


(')  Travail  fait  au  laboratoire  de  Chimie  de  l'Université  de  Caen. 
(■-)  Comptes  rendus,  t.  CXXH  ,  p.  7-5  et  1026;  1897. 


(  To34  ) 

))  Propriétés  p/iysic/iies.  —  Le  carbure  de  sodium  est  obtenu  sous  la  forme  d'une 
poudre  blanche,  forme  particulièrement  commode  pour  les  réactions;  la  densité  prise 
à  iS"  dans  le  toluène  a  été  trouve  égale  à  i.o^S  ;  ce  carbure  est  insoluble  dans  tous 
les  dissolvants.  Malgré  sa  formation  endothermique  à  partir  de  ses  éléments  (—  9^"', 8), 
ce  corps  n'est  pas  sensible  au  ciioc  et  à  la  friction;  on  peut  le  manier  sans  aucun 
danger. 

»  Propriétés  chimiques.  —  L'oxygène  el  l'air  sec  n'agissent  pas  à  la  température 
ordinaire,  un  léger  échaudement  provoque  la  combustion  du  produit  avec  incandes- 
cence et  résidu  de  CO^Na". 

»  Projeté  dans  un  flacon  de  chlore  sec,  le  carbure  devient  incandescent  et  projette 
des  étincelles  dans  tout  le  flacon;  il  se  forme  du  charbon.  C'est  une  belle  expérience 
de  cours.  Avec  le  brome,  l'attaque  peut  être  explosible  avec  dépôt  de  charbon;  mais 
en  opérant  avec  précaution,  il  se  forme  des  composés  de  brome  et  de  carljone  qu'on 
n'a  pu  jusqu'ici  obtenir  à  l'état  pur.  L'iode  donne  avec  le  carbure  une  réaction  plus 
modérée;  on  peut  isoler  C'-P,  fondant  à  i83°. 

»  L'hydrogène  est  sans  action. 

))  Le  phosphore,  agissant  directement  sur  le  carbure  placé  dans  l'hydrogène,  se  com- 
liine  violemment  avec  lui,  à  une  température  variable  d'une  expérience  à  l'autre  et 
comprise  entre  5o°  et  180°;  le  produit  obtenu  dégage  PH^  au  contact  de  l'eau;  c'est  du 
phosphure  de  sodium.  Différents  essais  pour  obtenir  le  composé  inconnu  CPNa,  n'ont 
pas  donné  jusqu'ici  de  résultats,  même  en  employant  comme  intermédiaire  un  dissol- 
vant du  phosphore. 

»  Le  carbure  de  sodium,  projeté  à  la  surface  de  l'eau,  donne  une  violente  explosion 
avec  mise  en  liberté  de  charbon;  il  est  indispensable  d'opérer  avec  de  petites  quan- 
tités quand  on  veut  réaliser  intégralement  la  décomposition 

C^ iN a'^  -+-  2  H'- O  =  CMi^  -t-  2  Na  O n , 

et  obtenir  la  quantité  théorique  d'acétylène. 

»  Le  carbone  s'enflamme  dans  le  gaz  chlorhydrique,  la  réaction  est  représentée  en 
grande  partie  par  l'équation 

G-Na=H- 2HCI  =  aNaCI  +  a-t- H^ 

on  obtient  cependant  un  peu  d'acétylène.  Si  l'on  fait  agir  le  gaz  sur  le  carbure  mis  en 
suspension  dans  l'élher,  on  peut  éviter  la  formation  de  charbon  et  obtenir  de  l'acéty- 
lène et  les  produits  de  l'action  du  gaz  chlorhydrique  sur  ce  dernier 

C^Na^H-2HCl  =  C=H=-i-2NaCl. 

))  Le  carbure  de  sodium  devient  incandescent  dans  les  gaz  CO^  et  S0-;  souvent 
l'action  a  lieu  à  la  température  ordinaire,  quelquefois  il  est  nécessaire  de  chauffer  lé- 
gèrement. Dans  tous  les  cas  il  y  a  dépôt  de  charbon. 

»  L'oxj'de  de  carbone  n'attaque  pas  C^  Na-  au-dessous  de  230°. 

»  L'acide  sulfhydrique  ne  donne  pas  de  réaction  violente;  vers  150°  l'attaque  com- 
mence avec  dégagement  d'acétjlène,  il  reste  du  sulfhydrate  de  sodium 

C^  N;V^  H-  2  H'^S  —  2  Na  SH  -1-  ÇJ-  W-. 


(   io35  ) 

»  Les  oxydes  azoteux  et  azotique  n'allèrenl  pas  le  carbure  à  la  température  ordi- 
naire, mais  à  270°  pour  le  premier  et  i5o°  pour  le  second,  le  carbure  devient  incan- 
descent, il  reste  du  charbon  et  un  produit  soluble  renfermant  du  carbonate  de  soude 
avec  l'oxyde  azoteux  et  un  peu  de  nitrite  avec  l'acide  azotique. 

)i  Les  corps  oxjdants,  clilorates,  azotates,  bichromates,  etc.  forment  avec  le  car- 
bure des  mélanges  explosifs  très  sensibles  au  choc  et  à  la  friction. 

»  Certains  chlorures  et  iodures  mêlés  avec  la  poudre  deviennent  incandescents  sous 
le  pilon  du  mortier,  il  y  a  souvent  explosion.  Les  chlorures  et  iodures  de  plomb,  de 
mercure,  sont  tous  dans  ce  cas;  du  charbon,  du  plomb  et  du  mercure  sont  mis  eu 
liberté.  Les  chlorures  de  phosphore,  d'aluminium,  de  fer  au  maximum  sont  très  dan- 
gereux à  manier  en  présence  du  carbure.  Les  sulfates  de  mercure,  de  plomb,  l'oxyde 
mercurique  jaune  sont  aussi  réduits  violemment  par  le  carbure  quand  on  les  mélange 
avec  lui  dans  un  mortier. 

»  Les  iodures  et  bromures  alcooliques  attaquent  le  carbure  à  une  température  assez 
élevée,  180°;  les  bromures  semblent  agir  mieux  que  les  iodures;  il  paraît  se  former  le 
carbure  ricétylénique  symétrique  R.C^  G.R  toutes  les  fois  que  l'iodure  ou  le  bromure 
est  stable  à  la  température  précédente  et  non  décomposable,  comme  l'iodure  d'isobu- 
lyle,  avec  lequel  on  obtient  simplement  l'isobulvlène 

o.C-HH  -h  C'-^»'-=  iKal+  C^li'-+  2011». 

La  benzine  monobromée  reste  sans  action  à  180°. 

»  Le  carbure  de  sodium  agit  à  froid  sur  un  grand  nombre  de  produits  organiques. 
Les  alcools  primaires  et  secondaires  dégagent  de  l'acétylène  et  donnent  naissance  à 
l'alcoolate  correspondant 

2C^irOH  +  C^\a'=C'H=-h  2CMrONa. 

»  Les  aldéhydes,  acétones,  éthers  sels  réagissent  violemment;  il  se  dégage  toujours 
de  l'acétylène.  Les  anhydrides  et  chlorures  d'acides  décomposent  aussi  le  carbure  de 
sodium  à  chaud. 

»  Le  carbure  de  sodium  possède  donc  une  activité  chimique  remar- 
quable, incomparablement  plus  grande  que  celle  du  carbure  de  calcium. 
Les  réactions  qu'il  provoque  en  Chimie  minérale  sont  presque  toujours  très 
violentes,  le  carbure  est  alors  décomposé  partiellement  avec  mise  en  li- 
berté de  charbon,  et  le  sodium  intervient  dans  la  réaction  comme  s'il  était 
libre.  L'étude  des  propriétés  du  carbure  de  sodium  est  continuée  ('  ).  » 


(')   Institut  de  Chimie  de  Lille  :  laboratoire  de  Chimie  générale. 


(  io36  ) 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  une  série  de  nouvelles  célones  cycliques. 
Noie  de  M.  A.  Béhal,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  Le  produit  qui  a  servi  à  l'obtention  de  ces  cétones  est  l'huile  lourde 
que  l'on  prépare  en  distillant  le  goudron  de  bois.  Elle  constitue  un  mé- 
lange complexe  qui  renferme  des  corps  acides,  basiques  et  neutres  (  '  ). 

»  C'est  celte  dernière  portion  qui  est  utilisée  pour  leur  préparation. 
Celle-ci  repose  sur  une  propriété  que  j'ai  découverte  et  qui  est  la  suivante  : 
les  cétones  dont  il  s'agit  sont  solubles  dans  une  solution  aqueuse  saturée 
d'acide  chlorhydrique  et,  de  plus,  sont  enlevées  par  cette  solution  au  mé- 
lange qui  les  contient. 

»  Préparation.'—  Pour  obtenir  ces  cétones  on  commence  par  priver, 
au  moven  d'un  traitement  à  l'aide  des  alcalis,  l'huile  lourde  de  bois  des 
produits  acides  qu'elle  renferme.  Pour  cela,  on  l'agite  avec  de  la  les- 
sive des  savonniers,  employée  en  quantité  suffisante  pour  éliminer  les 
acides  et  les  phénols  ou  les  corps  à  fonction  phénoliqiie.  I/huile  surna- 
geante est  lavée  avec  un  peu  d'eau  distillée,  puis  décantée.  On  l'agite  en- 
suite avec  la  solution  d'acide  chlorhydrique  employée  en  quantité  variable 
suivant  la  teneur  du  produit.  Pour  cela,  on  agite  une  portion  de  l'huile 
mise  en  expérience,  d'abord  avec  le  cinquième  de  son  volume  d'acide 
chlorhydrique,  puis  successivement  avec  un  dixième  de  cette  même  solu- 
tion, jusqu'à  ce  que  celle-ci,  décantée,  diluée  et  neutralisée  par  le  carbo- 
nate de  sodium,  ne  laisse  plus  surnager  de  couche  huileuse.  On  répète 
alors  le  traitement  sur  la  masse  entière.  Les  solutions  acides  limpides  sont 
réunies,  additionnées  de  quatre  fois  leur  volume  d'eau  et  soumises  à  l'action 
d'un  courant  de  vapeur.  Il  passe  à  la  distillation  de  l'eau  qui  laisse  sur- 
nager une  couche  huileuse  que  l'on  décante.  La  solution  aqueuse  est  de 
nouveau  distillée  et  fournit,  surtout  au  commencement,  une  nouvelle 
portion  peu  soluble  dans  l'eau;  on  la  réunit  à  la  portion  précédente.  Si 


(')  On  a  signalé  parmi  les  corps  neutres  de  l'alcool  allylique  (Ahonheim),  du  rétène 
(  Ehstrand),  de  l'oxyde  de  raésilyle  et  de  la  fjhorone  (Gradsri  et  Kraemer,  D.  chein.  G., 
t.  Vil,  p.  1A92),  du  furfurol  (Heill,  D.  cliem.  G.,  t.  X,  p.  gSô),  de  la  cétone  adi- 
pique,  de  l'alcool  amylique  et  une  méthyl-cyclopenténone  (  E.  Loofl,  Liebig's  Ann.. 
t.  CCLXXV,  p.  366)." 


(   io37  ) 

l'on  veut  séparer  les  cétones  solubles  dans  l'eau,  il  convient  de  redistiller 
les  solutions  aqueuses  ou  de  les  neutraliser  par  le  carbonate  de  potassium, 
et  de  saturer  l'eau  qui  les  lient  en  dissolution  au  moyen  de  ce  sel.  On  dé- 
cante alors  la  couche  surnageante. 

»  L'ensemble  des  produits  ainsi  recueillis  forme  un  liquide  faiblement 
teinté  en  jaune,  possédant  une  odeur  de  menthe  avec  un  arrière-goùl  de 
bases  pyridiques.  Il  passe  presque  entièrement  de  i8o°  à  2o5". 

»  Séparation  des  cétones.  —  Ces  cétones  ne  paraissant  pas  avoir  la  même 
solubilité  dans  les  liqueurs  chlorhydriques  de  concentration  différente, 
j'ai  pensé  à  utiliser  cette  propriété  pour  séparer  les  divers  produits  qui 
constituent  le  mélange  :  j'ai  emplové  l'acide  chlorhydrique  ordinaire  étendu 
d'un  ou  de  deux  volumes  d'eau.  L'ensemble  des  cétones  est  agité  avec  ces 
solutions  acides,  emplovces  d'abord  à  la  plus  grande  dilution,  jusqu'à  ce 
qu'il  ne  leur  cède  plus  sensiblement  de  substance. 

»  Les  liqueurs  acides  sont  distillées  et  traitées  comme  tout  à  l'heure. 
L'ensemble  des  huiles  provenant  d'un  tel  fractionnement  est  mis  en  con- 
tact avec  une  solution  saturée  de  bicarbonate  de  potassium,  puis  décanté, 
séché  sur  le  sulfate  de  sodium  anhydre,  et  enfin  rectifié  à  la  pression  ordi- 
naire, dans  un  appareil  muni  d'un  tube  Le  Bel-Henninger  à  trois  boules. 
On  le  fractionne  alors  de  deux  en  deux  degrés. 

»  C'est  la  portion  la  plus  abondante  enlevée  par  une  liqueur  contenant 
un  volume  d'acide  chlorhvdrique  et  deux  volumes  d'c.ui,  que  j'ai  d'abord 
étudiée.  J'ai  l'honneur  de  présenter  aujourd'hui  à  l'Académie  les  résultats 
obtenus  avec  cette  portion,  qui  passe  de  190°  à  192°. 

»  Elle  ne  constitue  pas  un  corps  à  l'état  de  pureté,  mais  un  mélange  de 
cétones,  qu'il  faut  séparer. 

»  Voici  la  marche  suivie  pour  cette  séparation  des  cétones  : 

»  Séparation  des  cétones.  —  Les  cétones  sont  transformées  en  oximes  au 
moyen  du  chlorhydrate  d'hydroxylaminc  et  de  l'oxyde  de  zinc  en  opérant 
en  solution  alcoolique.  Dans  les  différents  essais  que  j'ai  faits,  pour  faire 
cristalliser  les  oximes,  je  n'ai  pu  y  parvenir  directement.  En  revanche,  on 
peut  obtenir  avec  facilité  leurs  déri\  es  benzoylés  à  l'état  de  pureté.  Pour 
cela  il  suffit  de  traiter  à  froid  l'oxime,  en  solution  aqueuse  sodique,  par  le 
chlorure  de  benzoyle.  Le  dérivé  benzoylé  se  sépare  soit  à  l'état  solide,  soit 
à  l'état  pâteux;  on  le  recueille  et  on  le  lave.  On  le  purifie  par  des  dissol- 
vants appropriés.  On  arrive  ainsi  à  extraire  facilement  de  la  portion  que 
nous  venons  de  mentionner  (  190°-! 92°)  deux  dérivés  benzoylés  distincts, 


(   io38  ) 

l'un  plus  sokible  dans  le  benzène  froid,  peu  soiuble  dans  l'alcool  et  l'éther 
même  chaud.  11  fond  à  167°.  L'autre  est  beaucoup  plus  solublc  dans  ces 
divers  dissolvants  et  par  conséquent  plus  difficile  à  obtenir  à  l'état  de  pu- 
reté. Il  fond  à  128"- 129". 

))  Obtention  des  oximes  à  l' état  de  pureté.  —  Ces  dérivés  benzoylés  traités, 
à  froid  ou  à  température  peu  élevée  en  solution  alcoolique,  ])ar  un  excès  de 
soude,  régénèrent  avec  facilité  les  oximes;  il  suffit  d'étendre  d'eau  la  solu- 
tion alcoolique  et  de  l'additionner  d"une  solution  aqueuse  saturée  de  bicar- 
bonate de  potassium  pour  que  les  oximes  se  précipitent;  ou  encore  on  es- 
sore, on  lave  et  on  les  fait  cristalliser  dans  un  solvant  convenablement 
choisi.  L'oxime  provenant  du  dérivé  benzoylé  fusible  à  167°  fond  à  i2\°,5; 
celle  provenant  du  dérivé  benzoylé  fusible  à  129"  fond  à  102°,  5. 

»  Régénération  des  cétones.  —  Enfin,  on  peut,  au  moyen  de  ces  oximes,  re- 
venir facilement  aux  cétones  primitives  en  les  soumettant  à  la  distillation 
aqueuse  avec  de  l'acide  chlorhydrique  à  20  pour  100.  L'oxime  fusible  à 
121°,  5  fournit  ainsi  une  cétone  bouillant  à  192"  sous  760"",  possédant  une 
odeur  mixte  de  coumarine,  de  menthe  et  d'amandes amères.  Sa  densité  à  o" 
est  de  0,9866;  elle  cristallise  et  fond  à  12°.  Elle  est  soiuble  dans  l'eau  et 
dans  la  i^hipart  des  dissolvants  organiques;  elle  possède  une  saveur  de 
kirsch,  très  intense. 

»  L'oxime  fusible  à  102°  fournit  une  cétone  bouillant  également  à  192°, 
son  odeur  est  très  voisine  de  celle  de  la  cétone  que  nous  venons  de  men- 
tionner. Elle  est  soiuble  dans  l'eau  et  dans  la  plupart  des  dissolvants  orga- 
niques; sa  densité  à  o"  est  de  0,9.539.  Elle  ne  cristallise  pas  lorsqu'elle  est 
refroidie  dans  le  chlorure  de  méthyle  traversé  par  un  courant  d'air  :  ces 
cétones  et  celles  qui  les  accompagnent  me  paraissent  présenter  un  certain 
intérêt  d'abord  à  cause  de  leur  abondance.  L'huile  lourde  résiduelle  de  la 
préparation  des  créosotes  en  renferme  jusqu'à  16  pour  100  et  jusqu'ici  on 
brûlait  ces  résidus.  Ensuite  ces  cétones  sont  nombreuses  et  appartiennent, 
pour  la  plupart,  à  la  série  des  tétrahydrures  benzéniques  qu'on  n'a  fait 
qu'entrevoir  jusqu'ici,  ce  qui  permettra  de  pousser  activement  l'étude  de 
ces  composés. 

))  Dans  une  prochaiue  Communication,  j'aurai  l'honneur  de  communi- 
quer à  l'Académie  mes  recherches  sur  la  constitution  de  quelques-uns  de 
ces  composés.   » 


(   '"39  ) 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  la  neutralisation  de  l'acide  glycérophnsphorique 
par  les  alcalis,  en  présence  d'hèliantine  A  et  de  phenolphtaléine .  Note  de 
MM.  H.  Imbert  et  A.  Astruc,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  M.  Joly  (')  a  montré  que  l'acide  phosphorique  se  conduit,  vis-à-vis  de 
l'héliantine  A,  comme  un  acide  monobasique,  et  vis-à-vis  de  la  phtaléine 
du  phénol,  comme  un  acide  bibasique. 

»  Le  travail  de  cet  auteur  nous  a  conduits  à  appliquer  ces  réactifs  à 
l'étude  des  giycérophosphates  et  de  l'acide  glycérophospliorique. 

»  La  fonction  clher  de  ce  dernier  permettait,  en  quelque  sorte,  son 
assimilation  aux  phosphates  monométalliques.  Il  semblait  donc,  a  priori, 
qu'il  dût  agir  sur  les  réactifs  colorants  précédents  comme  ces  sels.  L'expé- 
rience montre  qu'il  n'en  est  pas  ainsi. 

»  L'acide  glycérophospliorique  est  acide  à  l'héliantine  et  à  la  phenol- 
phtaléine. Et  si,  à  un  volume  déterminé  d'acide,  on  ajoute  une  quantité 
exactement  suffisante  d'une  solution  de  soude  pour  neutraliser  à  l'hélian- 
tine, on  constate  que  le  liquide  est  encore  acide  à  la  phtaléine. 

))  La  neutralisation  n'a  lieu  qu'a|)rès  addition  d'un  volume  de  la  même 
solution  de  soude  exactement  égal  au  premier. 

»  La  fonction  éther  existant  dans  l'acide  glycérophospliorique  n'a  donc 
influencé  que  la  fonction  alcoolique  de  l'acide  phosphorique,  si  bien  mise 
en  évidence  par  les  travaux  de  MM.  Berlhelot  et  Louguinine  ('). 

»  On  peut  baser  sur  ce  qui  précède  un  procédé  de  dosage  rapide  et 
assez  rigoureux  de  l'éther  acide  dont  il  s'agit. 

»  L'expérience  démontre,  en  effet,  que  l'héliantine  vire  lorsque,  ])our 
une  molécule  d'acide,  on  a  ajouté  exactement  une  molécule  d'alcali  caus- 
tique. Le  glvcérophosphate  mononiétallique  ainsi  formé  exige  une  nouvelle 
molécule  d'hydrate  alcalin  pour  virer  à  la  phtaléine. 

»  En  appliquant  ces  données  au  dosage  d'une  solution  d'acide  glycéro- 
phosphorique  du  commerce,  nous  avons  trouvé  qu'il  contenait  I4^^5o 
d'anhydride  phosphorique  pour  loo,  résultat  que  nous  avons  vérifié  par 
le  dosage  pondéral.  Pour  cela,  un  volume  déterminé  de  la  solution  d'acide 
a  été  évaporé  en  présence  de  potasse  en  excès,  et  le  résidu  a  été  calciné. 


(')   Comptes  rendus,  t.  XCIV,  p.  629. 

(*)   Ann.  de  Ch.  el  de  P/i.,  5"  série,  t.  IX,  p.  28. 

C.  R.    1897,  2'  Semestre.  (T.  GXXV,  N°  24.)  1^7 


(  io4o  ) 
Ce  dernier,  repris  par  l'eau  distillée,  a  été  précipité  à  l'état  de  phosphate 
ammoniaco-magnésien,   transformé  en  pyrophosphate  de  magnésium  et 

pesé. 

))  Nous  avons  ainsi  trouvé  I4^^95  pour  loo  d'anhydride  phosphorique, 
résultat  très  voisin,  comme  on  le  voit,  de  celui  qui  a  été  fourni  par  la 
méthode  acidimétrique. 

»   On  peut  conclure  de  ce  qui  précède  que  : 

»  1°  Par  simple  acidimétrie  on  peut  doser  assez  exactement  l'acide 
glycérophosphorique  en  solution  dans  l'eau  ; 

»  1"  Le  radical  (CH-  —  CHOH  —  CH-OH)  de  la  glycérine  a  seulement 
fait  disparaître  la  fonction  alcoolique  de  l'acide  phosphorique,  puisque  les 
deux  oxhydryles  restants  agissent  sur  les  matières  colorantes  comme  l'acide 
phosphorique  lui-même. 

»  Ce  radical  ne  paraît  imprimer  à  l'acide  phosphorique  d'autres  carac- 
tères que  ceux  que  lui  imprimait  la  présence  de  l'hydrogène  auquel  il  s'est 
substitué. 

»  Ceci  a  d'ailleurs  été  confirmé  par  l'étude  des  chaleurs  de  neutrali- 
sation de  l'acide  glycérophosphorique  qui  sera  publiée  ultérieurement. 

»  Nous  nous  proposons  de  compléter  ce  travail  par  de  nouvelles  recher- 
ches sur  la  neutrahsation  par  les  alcalis  des  mono-  et  diéthers  phospho- 
riques,  obtenus  avec  les  alcools  monoatomiques  à  fonction  simple.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Chaleur  de  neutralisation  de  l' acide  glycérophospho- 
rique. Note  de  MM.  H.  Imbert  et  G.  Belugou,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  L'action  que  l'acide  glycérophosphorique  exerce  sur  les  réactifs  co- 
lorés, action  décrite  dans  une  Note  précédente,  nous  a  engagés  à  déter- 
miner la  chaleur  de  neutralisation  de  cet  acide. 

»  Depuis  longtemps  déjà,  MM.  Berthelot  et  Louguinine  ont  montré  que 
l'addition  d'une  molécule  de  soude  à  une  molécule  d'acide  phosphorique 
dégage  ^l^,^^^,']■,  quantité  caractéristique  des  acides  forts;  une  deuxième 
molécule  de  soude  dégage  ii^^'jô,  chaleur  de  neutralisation  des  acides 
faibles,  tels  que  l'acide  carbonique  et  l'acide  borique;  enfin  une  troisième 
molécule  d'alcali  produit  un  dégagement  de  chaleur  de  7^"',  3,  analogue  à 
la  quantité  dégagée  par  la  formation  des  alcoolates  alcalins. 

»  L'acide  glycérophosphorique  agissant  sur  les  matières  colorantes,  hé- 
liantine  A  et  phtaléine  du  phénol,  comme  l'acide  phosphorique  lui-même. 


(  io4.  ) 

i!  y  avait  lieu  de  voir  si  les  deux  fonctions  acide  fort  et  acide  faible  per- 
sistaient après  éthérification. 

»  Nous  avons  fait  agir  successivement  une  première  molécule  de  soude 
ou  de  potasse,  puis  une  seconde,  puis  une  troisième,  sur  une  molécule 
d'acide  glycéropliosphorique,  en  nous  conformant  à  toutes  les  indications 
données  par  M.  Berthelot  dans  sa  Thennochimie. 

»  Nous  avons  également  ajouté  en  une  seule  fois  deux  molécules  d'alcali 
à  une  molécule  d'acide. 

»  Le  Tableau  ci-dessous  donne  les  chaleurs  de  neutralisation  avec  la 
soude  et  la  potasse  : 

POXC^H^O^)H-  (i  mol.  =  6'''),  KOH  ou  NaOH  (i  mol.  =  2'''). 


P0*(C'H-'0-)H'diss.-i-Na01i  cliss.=  PO^C'IFO^)  NaH  diss. -h  H'O. 
PO'(C'ïrO-)NaH  diss.-i-NaO  diss.  =  PO*(t?H'0')  i\a'  diss.H-H-0.. 
P0'(C»1I'0')  Na^  diss.-f-  \a  OH  diss 

PO»(C»H'0')ir-diss.-H2N'aOIldiss.=  PO'(G'H"02)i\Vdiss.-)-2lI-0 

PO'(C'irO-)  IP  diss.  +  KOH  diss.  —  PO^(CMrO=)  KH  diss.  4-  H=0. . . 
P0'{C'H'02)KH  diss.+  lvOH  diss.=  P0»(C0M1-02)K.-  diss.  4- H"-0.. 
P0»(C'H'05)  Iv^  diss. -f-  KOH  diss 

P0*(G»H'0^)H=  diss.  +  aKOH  diss.  =  P0'(C'H'0=)  K=  dîss.-h2H=0.  .     4-29,3 

»  La  première  molécule  d'alcali  dégage  donc  autant  de  chaleur  que  si 
elle  agissait  sur  l'acide  phosphorique  libre. 

))  La  deuxième  dégage  une  quantité  de  chaleur  inférieure  à  celle  dé- 
gagée par  la  première,  mais  cependant  sensiblement  supérieure  à  celle  que 
dégage  une  molécule  d'alcali  agi.ssant  sur  le  phosphate  monométallique 
correspondant.  Cette  différence  tient  probablement  à  ce  que  les  glycéro- 
phosphales  dimétalliques  alcalins  se  dissocient  moins  facilement  en  solu- 
tion aqueuse  que  le  phosphate  disodique. 

»  Quant  à  la  troisième  molécule  d'alcali,  son  action  est  sensiblement 
nulle,  tandis  que  la  soude,  réagissant  sur  le  phosphate  disodique,  accuse, 
dans  ce  corps,  l'existence  d'une  fonction  alcool. 

»  Il  n'est  pas  inutile  de  faire  remarquer  que  deux  molécules  d'alcali, 
ajoutées  d'un  seul  coup  à  une  molécule  d'acide,  dégagent  une  quantité  de 
chaleur  qui  est  très  exactement  égale  à  la  somme  des  quantités  dégagées 
par  l'addition  successive  d'une  première,  puis  d'une  seconde  molécule 
d'alcali 


Première 

Deuxième 

expérience. 

expérience 

Cal 

Cal 

-!-i5,o 

4-l3,7 

-hi3,8 

^    0,1 

-h  0,1 

4-29 

» 

4-i5,9 

» 

4-i3,9 

» 

-t-  0,4 

» 

(     I042 

).  L'éthérificatioa  de  l'acide  phosphoriqiie  par  la  glycérine  semble  donc 
avoir  fait  disparaître  seulement  la  fonction  alcoolique,  les  fonctions  acide 
fort  et  acide  faible  persistant  dans  la  molécule,  ce  qui  est  conforme  aux 
résultats  donnés  par  l'acidimétrie  au  moyen  de  l'héliantine  A  et  de  la 
phénolphtaléine. 

»  La  persistance  de  ces  fondions  tient-elle  à  la  présence  des  oxhydryles 
de  la  glycérine? 

»  C'est  ce  que  nous  nous  proposons  de  vérifier  sous  peu,  en  opérant 
sur  les  éthers  phosphoriques  des  alcools  mono-atomiques  à  fonction  simple. 

))  En  même  temjjs,  nous  pensons  qu'il  convient  de  voir  comment  se 
comportent  les  diéthers  phosphoriques  dans  les  mêmes  conditions.   » 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Nouveaux  dociunenl S  relatifs  au  rachitisme. 
Note  de  M.  OEchsner  de  Coninck. 

(i  J'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  les  résultats  fournis  par  cent 
nouveaux  dosages  de  chaux  dans  les  urines  d'enfants  atteints  de  rachitisme 
avéré. 

»  Ces  résultats,  obtenus  au  moyen  de  la  méthode  rigoureuse  que  j'ai 
eu  l'occasion  déjà  d'employer  ('),  se  décomposent  de  la  manière  suivante  : 

»  28  dosages  donnent,  pour  1'''  d'urine,  une  proportion  de  chaux  supé- 
rieure à  OS",  \!\:\. 

»  36  dosages  donnent,  pour  le  même  volume  d'urine,  des  proportions 
de  chaux  oscillant  autour  de  o^',  100. 

»  2J  dosages  donnent,  pour  le  même  volume  d'urine,  des  proportions 
de  chaux  comprises  entre  o^', 080  et  oS'',o5o. 

»  II  dosages  donnent,  pour  le  même  volume  d'urine,  des  proportions 
de  chaux  inférieures  à  o^'', o5o. 

»  D'après  ces  analyses,  28  pour  100  des  rachitiques  examinés  éliminent 
une  quantité  de  chaux  considérable.  Cette  proportion  est  peut-être  assez 
élevée  pour  qu'il  soit  permis  de  penser  que  la  perte  en  chaux  est,  sinon  la 
cause,  du  moins  l'une  des  causes  principales  de  la  maladie  (-).    » 


(')   Comptes  rendus,  année  iSgS. 

(')  Ces  longues  reclierclies  ont  été  efîectuées.  de  iSgS  à  1897,  dans  mon  service  de 
l'Institut  de  Chimie,  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Monlpellier. 


(  'o43  ) 


BOTANIQUE.   —  Sur  l'espèce  en  Botanique.  Note  de  M.  Paui-  Parmentier, 

présentée  par  M.  Gnignard. 

«  Les  phytographes  ne  s'accordent  pas  sur  la  définition  de  l'espèce. 
Leurs  diAergences  tiennent  surtout  à  ce  que  la  plupart  d'entre  eux  ne  con- 
naissent la  |)lante  que  par  ses  caractères  externes.  Ceux-ci,  en  effet, 
peuvent  être  trompeurs  et  se  reproduire,  par  hérédité,  dans  les  milieux  les 
plus  différents  avec  une  constance  remarquable.  Tels  sont  les  résultats  ob- 
tenus par  Jordan  sur  les  Roses  sauvages  :  résultats  qui  ont  permis  à  ce 
botaniste  de  multiplier  les  espèces  dans  des  proportions  justement  re- 
grettables. 

»  La  considération  exclusive  des  caractères  morphologiques  n'est  pas 
meilleure  que  celle  basée  sur  les  données  internes  pour  la  définition  de 
l'espèce.  I^e  concours  simultané  de  la  morphologie  et  de  l'anatomie  est  in- 
dispensable ici. 

»  Mes  travaux  de  systématique,  déjà  nombreux,  m'ont  permis  de  cir- 
conscrire plus  nettement  l'entité  spécifique  et  de  la  mettre  en  évidence 
aussi  facilement  dans  les  groupes  diffus  et  réputés  inextricables,  tels  que 
les  genres  Thaliclruni  et  Rosa,  que  dans  ceux  qui  sont  les  plus  pauvres  du 
règne  végétal. 

»  Pour  fixer  les  idées,  je  vais  essayer  de  représenter  par  un  graphique 
idéal  la  genèse  des  diverses  entités  taxinomiques  à  partir  de  l'espèce  ra- 
liouuelle  ou  ancestrale,  (jui  est  la  forme  ultime  d'un  phyluiu. 


»  Soit  une  e-ipèce  phylétique  et  ancestrale  E,  considérée  à  l'époque  de  la 
désarticulât]  jn  des  individus,  c'est-à-dire  avant  toute  influence  d'adapta- 
tion etenrjre  placée  dans  sa  zone  d'origine.  Peu  à  peu,  sous  l'influence 
des  divers  modes  d'adaptation,  E  revêtira  des  caractères  quantitatifs 
externes  et  internes  qui  lui  imprimeront  un  nouveau  faciès  faiblement 


(  io44  ) 
caractérisé  au  début,  mais  qui  pourra  le  devenir  davantage  à  mesure  qu'il 
s'éloignera  du  centre  de  désarticulation  en  passant  successivement  dans  les 
zones  végétatives  graduellement  différentes  E2,  E3,  E4,  . . . ,  Eg.  La  loi  de 
désagglomération  l'obligera  à  effectuer  ce  déplacement.  Ces  adaptations 
diverses,  très  peu  différentes  dans  leur  action  immédiate,  ont  amené  E  en  Eg 
dans  un  état  prospère  et  bien  organisé  pour  l'avenir.  Il  y  fait  souche 
d'enfants  nombreux,  rayonnant  dans  cette  grande  zone  qui  est  l'extrême 
limite  de  l'espèce  E  toujours  identique  à  elle-même.  Un  ou  plusieurs  des 
descendants  de  E  franchissent  la  zone  Eg.  On  remarquera  que  les  condi- 
tions naturelles  de  cette  zone  extrême  sont  aussi  peu  différentes  des  nou- 
velles existant  immédiatement  en  dehors  d'elle.  Mais,  soit  variations  plus 
ou  moins  rapides  de  température,  soit  été  plus  sec  ou  hiver  plus  rigou- 
reux, etc.,  E  résistera  ou  périra.  Dans  la  première  hypothèse,  il  aura  dû 
revêtir  des  caractères  propres  à  lui  donner  cette  résistance.  Il  aura  cessé, 
dès  lors,  d'être  identique  à  son  ancêtre  et  sera  devenu  E'.  Cette  forme 
nouvelle  diffère  de  l'espèce  phylétique  au  moins  par  un  caractère  quali- 
tatif. Après  un  temps  plus  ou  moins  long,  ce  caractère  sera  devenu  héré- 
ditaire dans  toute  l'aire  végétative  I  de  E'.  Par  le  même  processus  et  sous 
des  influences  d'une  identité  relative  à  celle  de  E,  notre  nouvelle  espèce 
rayonnera  dans  toutes  les  directions  et  prospérera  dans  la  zone  I  qui  est 
celle  de  ses  conditions  moyennes  de  végétation.  La  zone  II  ('  )  qui  l'enve- 
loppe et  qui  peut  en  différer  par  des  reliefs  ou  dépressions  du  sol,  le  voisi- 
nage de  forêts,  etc.,  comporte  de  nouvelles  influences  météorologiques 
qui  amèneront  des  modifications  surtout  morphologiques  chez  les  descen- 
dants de  E',  soit  en  augmentant  leur  revêtement  pileux,  leurs  aiguillons  ou 
acicules,  s'ils  en  portent  ordinaii'ement,  soit  en  restreignant  la  surface  de 
la  feuille,  en  diminuant  ou  augmentant  la  hauteur  de  la  tige,  etc. 

»  Dès  lors  E',  arrivé  en  III,  deviendra  E",  différant  ainsi  de  son  ancêtre 
immédiat  uniquement  par  des  caractères  morphologiques  quantitatifs.  J'ai 
réalisé  ['espèce  secondaire,  appelée  par  moi  morphologique,  si  commune  dans 
le  genre  Rasa.  On  reconnaîtra  sans  peine  la  variabilité  de  ses  caractères 
externes,  leur  degré  de  développement  exprimé  par  un  plus  ou  un  moins. 


(')  Ces  zones  n'impliquent  pas,  dans  mon  esprit,  l'idée  d'une  surface  plane  et  régu- 
lièrement circulaire.  Elles  doivent  être  comparées  à  une  portion  de  surface  terrestre 
avec  tous  ses  reliefs  et  ses  dépressions.  Il  est  facile  de  concevoir  que  ces  divers  acci- 
dents naturels,  avec  leur  cortège  d'influences  variées,  contribuent  puissamment  à 
détruire  la  régularité  périphérique  desdites  zones. 


(  io45  ) 

et  conséquemment  l'existence  de  moyens  termes,  c'est-à-dire  de  formes 
intermédiaires  entre  cette  espèce  et  d'autres  voisines.  E"  peut  donc  varier 
dans  une  certaine  limite  sous  l'influence  de  causes  locales  moins  accen- 
tuées, de  la  lumière,  d'insolations  plus  fortes,  de  l'ombre,  de  l'humidité, 
de  périodes  A'égétatives  plus  rapides,  etc.,  en  augmentant,  par  exemple,  le 
nombre  des  assises  palissadiques  du  mésophylle.  l'épaisseur  des  cuticules 
et  des  parois  mécaniques,  en  enfonçant  ses  stomates  au-dessous  du  niveau 
épidermique,  en  en  augmentant  le  nombre,  tout  en  en  diminuant  la  lon- 
gueur, etc.  :  autant  de  caractères  qui  se  maintiennent  assez  bien  dans  le 
même  milieu,  mais  qui  disparaissent  totalement  ou  parlieilement  dans  un 
autre.  E"  pourra  donc  posséder  des  races  (R)  et  des  variétés  (V);  les- 
quelles, à  leur  tour,  à  la  suite  de  nouveaux  et  faibles  changements  mor- 
phologiques, pourront  donner  naissance  à  de  nouvelles  variétés,  voire 
même  à  des  variations  (  V). 

»  Une  hypothèse  vient  naturellement  à  l'esprit  au  sujet  du  retour  que 
E'  pourrait  faire  dans  l'aire  de  végétation  de  E.  Dans  le  cas  où  cette  éven- 
tualité se  produirait,  ce  qui  me  parait  très  possible,  le  ou  les  caractères 
qualitatifs  distinctifs  de  E'  se  maintiendraient-ils?  Je  n'hésite  pas  à  répondre 
par  l'affirmative  :  ce  ou  ces  caractères  étant  devenus  héréditaires,  grâce  à 
l'adaptation  spéciale  de  E',  adaptation  qu'il  a  dû  s'imposer  sous  peine  de 
disparaître.  Il  n'aura  d'ailleurs  à  subir  aucune  modification  qualitative,  il 
a  tout  ce  qui  lui  est  nécessaire  pour  vivre  dans  cette  aire  végétative,  puis- 
qu'elle est  le  berceau  de  ses  ancêtres.  Entre  E  et  E',  de  même  qu'entre 
toute  espèce  équivalente  à  E',  mais  d'une  épharmonie  différente,  il  ne  sau- 
rait y  avoir  de  formes  transitoires,  puisqu'il  est  admis,  sans  discussion, 
qu'il  ne  saurait  y  avoir  d'intermédiaire  entre  Ia  présence  et  V  absence  d'un 
organe.  Cette  notion  de  l'espèce  répond  pleinement  aux  desiderata  de  la 
systématique  ;  elle  est  la  seule  démontrée  par  les  faits,  et  je  l'adopte  sans 
restriction. 

»  En  résumé,  Vespcce,  telle  qu'on  doit  l'interpréter  en  Botanique,  est 
Vensemhle  des  végétaucc,  appartenant  à  la  même  division  pliylètique,  qui  pos- 
sèdent tous  les  mêmes  caractères  morphologiques  et  anatomiques  exprimés  à 
des  degrés  différents. 

»  Cette  entité  n'admet  pas  de  formes  intermédiaires  autres  que  des 
hybrides,  la  rattachant  à  une  espèce  de  même  degré. 

n  L'espèce  morphologique  ou  secondaire  n'est  pas  une  espèce  fixée.  Elle 
peut  comporter  des  formes  transitoires  la  rattachant  à  une  antre  espèce 
de  même  degré.  L'Anatomie  et  la  Morphologie  ne  la  diagnostiquent  que 


(  io46  ) 
par  des  caractères  yMa/?ma///>  ou  communs  à  plusieurs  types.   La  plupart 
des   espèces  créées  par  les  Aoristes  appartiennent  à  celte   seconde  caté- 


ïorie.   » 


BOTANIQUE.  —  Sur-  le  polymorphisme  des  rameaux  dans  les  injlorescences. 
Note  de  M.  H.  Ricome,  présentée  par  M.  Gaston  Bonnier  ('  ). 

«  Je  me  suis  proposé  de  rechercher  si  la  structure  de  la  tige  n'est  pas 
modifiée  dans  les  inflorescences  et  si  elle  ne  varie  pas  d'un  rameau  floral  à 
l'autre.  Je  décrirai  l'inflorescence  de  l'Heracleum  Sphondylium.  où  le  poly- 
morphisme est  nettement  marqué. 

»  On  sait  que  les  fleurs  de  celte  plante  sont  groupées  en  ombelle  com- 
posée, chacun  des  rameaux  de  l'ombelle  principale  se  divisant  lui-même  en 
une  ombellule.  Considérons  d'abord  les  rayons  de  l'ombelle  principale.  Ils 
sont  nombreux,  serrés  à  leur  base  les  uns  contre  les  autres.  Leur  position 
est  importante  à  noter  :  les  rameaux  médians  sont  presque  verticaux,  tandis 
que  les  rameaux  extérieurs  sont  horizontaux  et  ne  se  relèvent  que  vers 
leur  sommet;  les  autres  occupent  des  positions  intermédiaires. 

»  La  face  supérieure  des  rameaux  extérieurs  de  l'ombelle  est  très  pro- 
fondement creusée  de  trois  ou  quatre  sillons,  alors  que  la  face  inférieure 
est  presque  lisse.  La  coupe  transversale  de  l'un  de  ces  rameaux  extérieurs 
présente  une  symétrie  bilatérale,  nettement  accusée  dans  tous  les  tissus 
qui  la  constituent. 

»  I^a  crête  des  côtes,  qui  sont  au  nombre  de  trois  dans  le  rameau  que 
je  décris,  est  occupée  par  du  collenchyme  de  soutien.  Tl  y  a  cinq  autres 
cordons  de  collenchyme  sous  l'épiderme  des  faces  latérales  et  de  la  face 
inférieure.  Cela  fait  donc  huit  cordons  collenchvmateux  :  trois  en  haut  faisant 
fortement  saillie  et  développés  surtout  dans  le  sens  radial,  cinq  en  bas  et 
sur  les  côtés,  moins  importants  et  étalés  dans  le  sens  tangentiel.  Alternant 
avec  eux,  se  trouvent  huit  cordons  de  tissu  chlorophyllien,  inégalement 
développés.  Ceux  de  la  face  supérieure  occupent  le  fond  des  quatre  sillons 
et  sont  riches  en  chlorophylle  (la  coupe  transversale  présente  quatre  ou 
cinq  assises  formées  chacune  de  trente  ou  quarante  cellules).  Au  contraire, 
les  quatre  cordons  chlorophylliens  de  la  face  inférieure  sont  réduits,  en 
coupe,  à  vingt  ou  trente  cellules,  disposées  sur  une  ou  deux  assises. 


(')  Ce  Travail  a  été  fait  dans  le  laboratoire  de  biologie  de  Fontainebleau,  dirigé 
par  M.  Gaston  Bonnier. 


(   i"'l7  ) 

»  Les  tissus  de  l'écorce  sont  donc,  dans  leur  ensemble,  symétriques  par 
rapport  à  un  plan  vertical.  Il  en  est  de  même  pour  le  cylindre  central. 

»  Dans  la  zone  des  formations  secondaires,  on  distingue  seize  faisceaux 
libéroligneux  :  huit  en  face  des  cordons  collenchvmateux  corticaux  et  huit 
plus  petits  alternant  avec  eux.  Leurs  dimensions  varient  avec  leur  posi- 
tion. Parmi  les  huit  premiers,  ceux  de  la  face  inférieure  sont  moins  grands 
et  renferment  dans  leur  liber  moins  de  canaux  sécréteurs  que  ceux  de  la 
face  supérieure.  C'est  la  disposition  inverse  qui  se  manifeste  dans  les  huit 
petits  faisceaux;  les  plus  développés  sont  vers  le  bas;  ceux  du  haut  sont 
très  réduits. 

»  La  description  ci-dessus  prouve  que  nous  avons  affaire  à  une  symétrie 
rayonnée,  mais  déformée  en  quelque  sorte  et  d'apparence  bilatérale, 
n'ayant  aucun  rapport  avec  la  vraie  symétrie  bilatérale  des  pétioles.  Cette 
altération  de  la  symétrie  axiale  est  moins  accusée  dans  les  rayons  moyens 
de  l'ombelle  et  n'existe  pas  dans  les  rameaux  médians.  L'altération  de  la 
symétrie  semble  donc  en  rapport  avec  la  direction  du  rameau  dans  l'espace. 
La  face  supérieure  plus  éclairée  renferme  plus  de  chlorophylle.  La  pesan- 
teur, agissant  sur  un  rameau  incliné,  semble  être  la  cause  déterminante  de 
l'inégal  développement  des  tissus  de  soutien. 

»  Les  ombellules  montrent  des  modifications  de  structure  analogues. 
Onsaitquel'iiiflorescencesecomposed'un  grand  nombre d'ombellules,  rap- 
prochées les  unes  des  autres.  La  disposition  de  leurs  rayons  est  la  même 
pour  toutes.  Il  y  a  dans  chacune  d'elles  plusieurs  rameaux  centraux  dont  la 
direction  est  voisine  de  la  verticale,  et  de  nombreux  rameaux  diversement 
inclinés;  les  rameaux  externes  sont  souvent  horizontaux.  Les  ravons  des 
ombellules  sont  du  type  4  :  on  dislingue  (piatre  régions  collenchymateuses 
alternant  avec  quatre  régions  chlorophylliennes,  quatre  canaux  sécréteurs 
corticaux.  Le  cylindre  central  contient  quatre  faisceaux  libéroligneux  et  la 
moelle  est  lignifiée. 

»  Celte  symétrie  est  altérée  dans  les  rameaux  latéraux  des  ombellules. 
Ils  sont  aplatis  dans  le  sens  dorsiventral.  Les  deux  cordons  chlorophylliens 
supérieurs  sont  très  évidents  et  peuvent  se  rejoindre  de  façon  à  n'en  for- 
mer qu'un,  largement  étalé;  la  face  inférieure  n'a  que  très  peu  de  chloro- 
j)hylle.  Deux  canaux  sécréteurs  persistent  seuls,  sur  les  côtés  du  rameau; 
celui  du  haut  et  celui  du  bas  manquent.  Des  quatre  faisceaux  libéroligneux, 
les  deux  latéraux  seuls  sont  bien  développés  et  renferment  deux  ou  trois 
canaux  sécréteurs  dans  leur  liber;  les  deux  faisceaux  du  plan  médian  ne 
possèdent  qu'un  petit  nombre  de  vaisseaux  et  un  seul  canal  sécréteur;  le 
C.  R.,  1897,  a-  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  24.)  I  38 


(   io',8  ) 
faisceau  inférieur  est  plus  réduit  que  le  supérieur  et  peut  dans  certains  cas 
disparaître  entièrement. 

.)  Les  faits  sont  de  même  nature  pour  toutes  les  ombellules  de  l'inflo- 
rescence. Mais  il  y  a  lieu  de  remarquer  que,  dans  les  ombellules  de  la  pé- 
rij)hérie,  les  rameaux  latéraux  situés  au  bord  extérieur  de  l'inflorescence 
totale  ont  une  symétrie  bdatérale  plus  accusée  que  les  rameaux  latéraux, 
placés  du  côté  de  l'axe  pnnci[)al  de  l'inflorescence. 

■  »  Cette  altération  de  la  symétrie  axiale  se  retrouve  plus  ou  moins  accen- 
tuée dans  les  inflorescences  des  plantes  les  plus  diverses,  notamment  dans 
celles  du.  Daucus  Carotta,  du  Sambucus  Ebuliis,  du  Sambuciis  nigra,  du  Vi- 
hurnum  Opulus,  du  Vibiirniwi  Lantana,  du  Secïum  Fabaria,  etc. 

M  Ce  n'est  pas  toujours  la  face  supérieure  du  rameau  qui  est  tournée 
vers  le  haut,  c'est  parfois  la  face  latérale  (certains  rameaux  du  Sai7ihucus 
Ebulus)  et  c'est  elle  qui  présente  alors  les  particularités  signalées  plus 
haut  :  développement  exagéré  des  cotes  et  du  tissu  assimilateur.  Dans  le 
Sediim  Fabaria,  le  rameau  floral  est  cylindrique,  mais  la  symétrie  bilatérale 
est  indiquée  par  l'inégal  développement  des  tissus. 

»  En  résumé,  les  divers  rameaux  de  beaucoup  d'inflorescences  présen- 
tent entre  eux  des  différences  anatomiques.  Dans  les  rameaux  dont  la  direc- 
tion est  voisine  de  la  verticale,  la  symétrie  est  normale.  Dans  les  rameaux 
très  inclinés  par  rapport  à  la  verticale,  cette  symétrie  est  plus  ou  moins 
troublée:  les  tissus  d'assimilation,  de  soutien  et  même  les  tissus  vasculaires 
offrent  une  structure  bilatérale.    « 


GÉOLOGIE.  —  Sur  la  géologie  des  îles  de  Mételin,  ou  Lesbos,  el  de  Lemnos 
dans  la  mer  Egée.  Note  de  M.  L.  De  Lau.vay. 

«  Au  cours  de  deux  voyages  successifs  dans  la  mer  Egée,  en  1887  et 
1894,  nous  avons  exploré  les  îles  turques  de  Mételin  et  de  Lemnos,  pour 
en  étudier  la  constitution  géologique,  qui  était  presque  totalement  inconnue 
avant  nous.  Notre  première  exploration  de  Mételin  à  déjà  fait  l'objet  d'une 
Communication  pétrographique  (');  mais  nous  avons  à  la  compléter  en  ce 
qui  concerne  les  dépôts  tertiaires,  où  nous  avons  découvert,  en  1894,  plu- 


(')  Comptes  rendus,   20  janvier  1890.  A'oir  Annales  des  Mines  de  janvier  1898  : 
Etudes  géologiques  sur  la  nier  Egée. 


(  ïo49  ) 

sieurs  gisements  pontiens  fossilifères,  et  les  résultats  de  notre  travail  sur 
Lemnos  sont  encore  inédits. 

»  A.  Ile  de  Mételin.  —  Les  gisements  fossilifères  du  pontien  re- 
connus à  Mételin  sont  au  nombre  de  trois  :  environs  de  Mételin  (Vouna- 
raki);  source  thermale  du  golfe  léro  ou  des  Oliviers;  fl:inc  nord  du  mont 
Orlhymnos.  Il  est  intéressant  de  remarquer  que  des  dépôts  tout  à  fait  ana- 
logues se  retrouvent  dans  l'est  de  l'Eubée  et  aux  environs  de  Mégara  en 
Attique,  sur  un  même  alignement  est-ouest,  qui  semble  avoir  été  suivi, 
à  cette  époque,  par  une  série  de  dépressions  lacustres  ou  saimiàtres. 
Grâce  à  l'extrèrae  obligeance  de  31.  3Iunier-Chalmas,  qui  a  bien  voulu 
déterminer  les  fossiles  recueillis  dans  ces  gisements,  et  de  M.  Flicbe,  pro- 
fesseur à  rÉcole  forestière  de  Nancy,  qui  a  étudié  les  bois  carbonisés  ou 
silicifiés  provenant  de  l'un  d'eux,  nous  pouvons  en  donner  la  description 
suivante  : 

»  1°  Environs  de  Mételin  (Vounaiaki).  —  Calcaires  durs  concrétionnés,  parfois  ooli- 
thiques.  Faune  d'eau  douce  :  avec  Cypris  et  Bithynia  rubens,  Menke,  déjà  signalée  à 
Rhodes  el  à  Livonales,  près  Talandi  (Eubée)  :  Elage  pontien. 

»  2°  SorRCE  DU  GOLFE  Iéro.  —  Argiles  micacées  plus  ou  moins  sableuses  : 

»  A.   Couche  avec  Cardhim  Bollense,  Mayer,  et  Carditim  prœlenue,  Maver; 

»  B.  Couche  avec  deux  formes  de  Vivipara  megarenxix,  Fuchs,  et  Unio,  cf.  Da- 
i-ilei,  Barumbaru  ; 

»  C.  Argile  avec  Cypris.  Pisidium  cf.  slaronicum,  Hydrnbia,  Planorbix:  dans 
l'ensemble,  faune  saumâtre,  assimilable  :  les  couciies  à  Caidium  avec  celles  de  Trakones 
(Attique)  et  de  Bollène;  celles  à  paludines  avec  des  formations  de  Mégara,  de  Rhodes 
et  de  Kos  :  Etage  pontien. 

»  3"  GisEJir.NT  DU  MONT  OuTHYMSos.  —  Calcaircs  bitumineux  avec  couches  de  lignite, 
silex  et  tufs  sableux  :  Neritina  nivosa;  IMelanopsis,  sp.  ;  Dilhyiiia:  Planorbis; 
Hydrobia  n.  sp.  cf.  Ilydrobia  attica,  Fuchs;  pyrgula  cf.  tricarinala,  Fuchs. 

»  Bois  fossiles,  comprenant  deux  types  de  Dicotylédones,  un  bois  de  palmier 
probable  et  deux  ou  trois  tjpes  de  conifères,  des  cedroxylons,  peut-être  un  arauca- 
nioxjlon. 

»  Faune  d'eau  douce  ou  légèrement  saumâtre,  assimilable  à  celle  des  lignites  de 
Mégara  (Attique)  (hydrobies,  planorbes  et  melanopsis),  de  Markopulo  (Attique)  et  de 
Koumi  (Eubée),  avec  nérilines  des  couches  à  congéries  de  Croatie,  de  Rhodes  et  de 
l'isthme  de  Corinthe.  —  Age  :  sommet  de  l'étage  pontien  (couches  à  congéries). 

»  B.  Ile  de  Lem>os.  —  L'île  de  Lemnos,  située  dans  la  mer  de  Thrace, 
environ  à  moitié  chemin  entre  la  presqu'île  du  mont  Alhos  et  la  Troade, 
est  constituée  par  deux  catégories  de  terrains  principales  : 

»  1°  On  y  trouve,  avec  un  grand  développement,  des  couches  sédimen- 
taires  gréseuses  et  schisteuses  à  teinte  sombre  allant  du  brun  au  vert  et 


(   io5o  ) 

accompagnées  de  quelques  poudingiies.  Ces  couches,  très  riches  en  em- 
preintes végétales  carbonisées,  malheureusement  indéterminables,  mais,  à 
part  cela,  absolument  dépourvues  de  toute  trace  d'organismes,  représen- 
tent, sans  doute,  une  formation  de  lac  ou  d'estuaire  peu  profond,  que  nous 
rattachons,  d'une  façon  hypothétique,  au  flysch,  composé  dans  les  régions 
voisines,  en  Eubée,  dans  le  Péloponèse,  en  Crète,  à  Rhodes,  par  des  ter- 
rains analogues. 

»  2"  Des  roches  éruptives  tertiaires,  dacites,  trachyandésites,  andésites 
quartzifiées  et  andésites  augitiques,  forment,  au  milieu  de  ces  grès  et 
schistes  qu'elles  recoupent,  une  série  de  dykes  et  de  massifs  très  importants, 
avec  accompagnement  de  brèches  anguleuses,  mais,  en  général,  sans  trace 
de  coulées. 

»  Leur  analyse  chimique,  d'accord  avec  leur  détermination  pétrogra- 
phique,  pour  laquelle  M.  Lacroix,  professeur  au  Muséum,  a  bien  voulu 
nous  apporter  son  précieux  concours,  donne  les  résultats  suivants  : 


SiO^ 

APO^ 

Fe-0' 

CaO 

MgO 

KO 

]NaO 

Perle  au  feu. .  . 


66, 5o 

63, 5o 

63, 00 

61,90 

58, 80 

18,20 

18,80 

17,70 

18,60 

17.70 

4,92 

4,72 

3,72 

5,65 

6,77 

3,67 

3,54 

2,78 

4,67 

5,83 

0,90 

1,80 

1,75 

2,44 

3,54 

2,52 

4,45 

3,60 

•2,64 

2,60 

2,5o 

3,95 

2,53 

3,o5 

2,70 

1 ,3c> 

0,60 

4>70 

1,-0 

2,80 

100, 5i  101,36     99,78         100,65     100,74 


»    1.  Andésite  quartzifiée  au  sud  de  Ivastro. 

»  2.  Daclte  à  structure  micrograïuililique  du  mont  Pliako. 

»  3.  Daclte  à  structure  microgranuliliqne  du  mont  Alhanase. 

»   4..  Trachyandésile  de  la  région  de  rilagios-Pavlos. 

»   5.  Andésite  augitiqiie  de  l'isllime  du  mont  Pliako. 

»  Comme  on  le  voit,  ces  roches  forment  un  ensemble  très  homogène  et 
paraissant  provenir  d'un  même  magma  profond.  A  part  les  andésites  augi- 
tiques, dont  l'unique  gisement  est  localisé  en  un  point  restreint  de  l'île, 
elles  se  trouvent  d'ailleurs  confondues  dans  les  mêmes  massifs. 

»  Il  y  a  là  un  phénomène  tout  à  fait  différent  de  ce  que  nous  avons  décrit 
jadis  à  Rlételin,  où  l'on  observe  des  coulées  éruptives  entièrement  diffé- 
renciées, depuis  les  types  les  plus  acides  jusqu'aux  plus  basiques. 

»   3°  En  dehors  de  ces  deux  grandes  formations,  il  existe  seulement  à 


(  io5i   ) 

Lemnos,  sur  la  côte  nord,  un  lambeau  de  liimachelle  très  récente,  dont 
l'intérêl  principal  est  de  prouver  l'existence,  à  cet  endroit,  d'une  disloca- 
tion quaternaire  ayant  affecté  le  niveau  de  la  mer.  » 


ANATOMIE    ANIMALE.    —   Sur   V appareil  générateur  des  leucocytes    observe 
dans  le  péritoine.  Note  de  M.  J.-J.  A\deer. 

«  Pendant  mes  études  médicales  à  Wurzbourget  à  Vienne  en  1 867-1 870, 
la  théorie  qui  prédominait  au  sujet  des  organes  hématopoiétiques  était  que 
les  éléments  figurés  du  sang,  globules  blancs  et  globales  rouges,  se  for- 
ment dans  le  foie  on  dans  la  raie.  Cette  théorie  fut,  dès  cette  époque,  com- 
battue par  une  autre  qui  se  substitua  à  elle  et  dans  laquelle  on  enseignait 
que  les  globules  du  sang  prennent  leur  origine  d'une  manière  hvpothé- 
tique  non  démontrée  ad  oculos,  dans  la  moelle  des  os;  en  d'autres  termes, 
que  celle-ci  est  un  organe  hémalopoïétique,  et  des  plus  importants. 

')  Cette  théorie,  quasi-dogmatique,  se  généralisa  de  |)lus  en  plus  jusqu'à 
nos  jours,  et  c'est  à  elle  que  je  vais  opposer,  comme  aux  théories  qui  l'ont 
précédée,  mes  proj)res  recherches,  de  la  manière  la  plus  courte  et  la  plus 
naturelle  possible.  Mon  procédé  d'expérimentation  repose,  de  la  manière 
la  plus  sûre,  sur  l'emploi  du  microscope;  l'évidence  est  la  même  que  dans 
la  démonstration  de  la  charpente  osseuse  d'un  animal  à  travers  son  corps, 
à  l'aide  de  la  radioscopie. 

»  Genèse  et  morphologie  ou  morphogénie  des  différents  leucocytes.  —  En 
faisant  mes  recherches  sur  les  oslioles  de  la  muqueuse  et  de  la  séreuse 
intestinales  et  sur  leur  combinaison  à  travers  le  méscnchyme  viscéral  des 
animaux,  et  en  observant  parallèlement  les  réseaux  circulatoires  mici'osco- 
piques  du  sang  blanc  et  du  sang  rouge  pour  rechercher  leur  origine  et  leur 
genèse,  de  toutes  les  façons  et  dans  toutes  les  directions  |)ossibles,  jusqu'à 
leur  extrémité  présumée,  j'ai  découvert,  après  différents  tâtonnements, 
au  péritoine  viscéral  à  partir  du  pylore,  sous  la  couche  épithéliale  dans 
laquelle  s'ouvrent  les  ostioles,  un  tissu  microtubulifère,  que  je  vais  décrire. 
J'aborderai  la  description  physique  de  leur  extérieur,  de  leur  contenu  et 
de  leurs  différentes  modifications  microscopiques. 

»  Si  l'on  i^rend,  ajjrès  luie  préparation  convenable  j)réliminaire,  dont  le 
détail  serait  trop  long  à  exposer  ici,  un  morceau  circulaire  de  la  séreuse  de 
l'intestin  supérieur  et  si  on  Tétale  sous  le  microscope  à  immersion,  on  voit 
aussitôt  un  réseau  tle  microtubes  assez  rectilignes  et  de  calibres  variés  à 


(  loSa  ) 

paroi  transparente,  semblables  à  des  capillaires  en  verre;  en  continuant 
l'observation,  on  remarque  que  ces  microtubes,  presque  parallèles,  sont 
chacun  d'un  calibre  sensiblement  uniforme,  mais  relativement  varié. 
C'est-à-dire  que,  si  l'on  prend  comme  point  de  départ  de  l'observation  un 
des  tubes  du  plus  petit  calibre,  on  voit  que  celui-ci  contient  un  liquide  tout 
à  fait  limpide.  Puis,  si  l'on  passe  au  tube  immédiatement  voisin,  on  constate 
que  celui-ci  est  de  diamètre  plus  grand  et  montre,  dans  son  liquLtie  lim- 
pide, des  micrograins  qui,  dans  le  trajet  du  tube,  grandissent  par  une  sorte 
d'agglomération  comme,  par  exemple,  dans  la  Fabrication  du  beurre  et  du 
fromage;  dans  le  tube  voisin  suivant,  ils  présentent  la  forme  de  microcytes 
ou  sphères  qui,  alors,  sans  agglutination  apparente  au  moins,  s'agran- 
dissent toujours  davantage  par  tuméfaction;  par  le  même  procédé,  ils 
grandissent  de  nouveau  dans  d'autres  tubes  voisins  et  acquièrent  finale- 
ment la  grandeur  voulue  des  leucocytes  appelés  normor.ytes. 

»  Ces  lubes  communiquent  les  uns  avec  les  autres  par  des  canaux  et 
appareils  physiquement  visibles,  que  je  décrirai  anatomiquement  et  phy- 
siologiquement  plus  tard. 

»  Puisque  cette  métamorphose  graduelle  et  ce  grossissement  progressif 
se  montrent  dans  tous  les  échantillons  examinés,  on  se  trouve  ici  en  pré- 
sence du  lieu  de  formation  primitive,  autochtone  et  spontanée,  des  élé- 
ments histologiques  du  sang  blanc  et  rouge,  c'est-à-dire  du  sang  figuré. 

»  Dans  cette  «  Fabrique  »  génératrice  et  «  Centrale  »  distributive, 
où  pullulent  à  l'état  normal  les  microcytes,  il  y  a  partage  (bi-tri-qua- 
drivium,  etc.,  ou  carrefour)  des  chemins  leucocytiques  ou  leucocytifères 
à  travers  le  péritoine  pour  différents  buts  et  fonctions.  La  portion  des 
microcytes  ou  micropoints  qui  ne  grandit  pas,  entre  directement,  telle 
quelle,  dans  les  ostioles  pour  donner  les  corps  microlymphoïdes  et  Ivm- 
phoides  de  ces  appareils  ubiquistes.  La  partie  essentielle  des  microcytes, 
celle  qui  chemin  faisant  se  change  en  normocyles,  marche  à  travers  le  péri- 
toine, directement  à  la  rate,  où  elle  est  changée  spécifiquement  en  cel- 
lules caractéristiques  et  colorées  en  rouge,  pour  sortir  de  cet  organe 
comme  érythrocytes  et  pour  entrer  dans  la  grande  et  petite  circulation 
rouge.  Au  temps  de  la  lactation  chez  les  Mam'mifères,  une  autre  partie  des 
microcytes  marche  dans  la  glande  lactogène  et  lactifère  pour  être  trans- 
formée en  globules  de  lait.  Une  troisième  partie  des  microcytes  marche, 
chez  l'animal  mâle,  dans  les  testicules,  pour  subir  la  frappe  spécifique  de 
leucocyte  flagellé,  c'est-à-dire  pour  se  changer  en  spermatoblastes  et  enfin 
en  spermatozoïdes,  comme  une  autre  partie  des  microcytes  se  modifie  spé- 


(   io53  ) 

cifiquement  en  ostéo-  et  odonloblastes,  etc.  Et  cette  distribution  de  micro- 
et  normocytes  à  travers  le  péritoine  s'augmente  toujours  davantage  propor- 
tionnellement avec  le  rang  que  l'animal  occupe  dans  l'échelle  des  Etres. 

»  D'autres  micro-  et  normocytes  se  rendent  au  foie  pour  les  fonctions 
spécifiques  en  partie  connues  et  en  partie  encore  inconnues  de  cet  organe. 
D'autres  vont  au  système  nerveux  cérébro-spinal  et  sympathique  pour  se 
métamorphoser  en  cellules  spécifiques  nerveuses,  neuroblastes,  etc.,  pour 
agrandir  ou  réparer  le  cerveau,  la  moelle  ou  les  nerfs  de  toute  provenance, 
et  surtout  après  leurs  maladies.  Enfin,  une  autre  partie  des  micro-  et 
normocytes  se  rend  dans  le  corps  de  l'animal,  partout  où  un  tissu,  n'im- 
porte lequel,  doit  être  régénéré  après  usure  physiologique,  pour  s'assimiler 
au  lissu  normal,  après  s'être  transformé  spécifiquement. 

»  Mes  recherches  avaient  montré  que  le  péritoine  est  le  point  de  départ 
de  l'ensemble  de  l'appareil  osliolique  de  tout  le  corps  animal.  Je  démontre 
ici  que  le  péritoine  se  présente  aussi  comme  le  point  de  départ  pour  la 
genèse  et  la  formation  ou  histogenèse  des  éléments  figurés  sanguins.  » 

PATHOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  La  cholestérine  et  les  sels  biliaires  vaccins 
chimiques  du  venin  de  vipère.  Note  de  IM.  C.  Phisalix,  présentée  par 
M.  Chauveau. 

«  Le  mécanisme  par  lequel  les  toxines  microbiennes  et  les  venins  tra- 
versent le  tube  digestif  sans  produire  d'accidents  a  fait  l'objet  de  nombreux 
travaux.  Depuis  que  M.  le  professeur  A.  Gautier  a  montré  que  le  suc  gas- 
trique ne  joue  aucun  rôle  dans  la  neutralisation  des  venins,  c'est  du  côté 
de  l'intestin  que  l'on  a  surtout  cherché  la  cause  de  cette  innocuité.  D'après 
A.  Kanthack,  la  digestion  pancréatique  artificielle  détruit  en  grande  partie 
le  venin  de  cobra;  d'après  Charrin  etCassin,  la  toxine  pyocyanique  est  al- 
térée par  la  muqueuse  de  l'intestin  et  perd  son  pouvoir  vaccinal,  comme  je 
l'ai  vu  pour  le  venin  de  vipère;  d'après  Répin,  la  toxine  di()htérique  et  le 
venin  de  cobra,  peu  dialysables,  passeraient  dans  le  tube  digestif  sans  y 
être  absorbés.  Avec  Fraser  d'Edimbourg,  la  question  vient  de  faire  un  nou- 
veau pas.  Cet  auteur  a  montré  récemment  que  des  doses  minimes  de  bile, 
soit  de  serpent,  soit  de  mammifère,  peuvent  neutraliser  une  dose  mortelle 
de  venin. 

»  Depuis  plusieurs  années,  j'étudie  ce  sujet  et  j'ai  obtenu  les  mêmes  ré.- 
sultats  que  Fraser.  En  outre,  j'ai  été   amené  à  reconnaître  que  les  sels 


(  io54  ) 
biliaires  el  la  choleslcrine  exercent  vis-à-vis  du  venin  une  action  immuni- 
sante. J'indiquerai,  tout  d'abord,  par  quel  enchaînement  des  idées  et  des 
faits  j'ai  été  conduit  à  cette  constatation. 

»  Nous  avons  montré,  M.  Bertrand  et  moi,  qu'il  existe  à  des  degrés  di- 
vers dans  le  sang  de  vipère,  de  couleuvre,  de  hérisson,  de  cobaye,  de  che- 
val, des  principes  immunisants  contre  le  venin  de  vipère.  Depuis,  j'ai  vu 
qu'il  en  est  de  même  chez  l'anguille,  la  grenouille,  le  crapaud,  le  chien. 
D'où  viennent  ces  principes  dont  la  présence  dans  le  sang  est  si  répandue? 
En  grande  partie  des  glandes  digestives,  glandes  labiales  supérieures,  foie 
et  pancréas  chez  la  vipère  et  la  couleuvre.  Mais  ce  n'est  pas  là  un  attribut 
spécial  aux  glandes  digestives  des  reptiles.  Chez  le  chien,  le  pancréas  et  le 
foie  fabriquent  aussi  ces  mêmes  principes.  Il  suffit,  par  exemple,  de  20°'s'" 
à  3o"'8''  du  précipité  alcoolique  du  suc  de  pancréas,  pour  immuniser  un 
cobaye  contre  une  dose  mortelle  de  venin  de  vipère.  Ces  substances  anti- 
venimeuses, déversées  dans  le  sang  par  la  sécrétion  interne,  ne  seraient- 
elles  pas  aussi  éliminées  par  la  sécrétion  externe  et  ne  contribueraient-elles 
pas  à  neutraliser  l'action  des  venins  dans  le  tube  intestinal.  C'est  en  effet 
ce  qui  a  lieu,  du  moins  pour  la  bile  dont  j'ai  étudié  les  effets  sur  le  venin. 
Voici  le  résumé  des  expériences  que  j'ai  faites  avec  la  bile  de  vipère  : 

»  Un  mélange  de  bile  de  vipère  et  de  venin,  inoculé  dix.  à  quinze  minutes  après  sa 
préparation,  reste  complètement  inolTensif.  Pour  neutraliser  une  dose  de  venin  mor- 
telle pour  le  cobaye,  il  faut  environ  o",25  à  o'^'jSo  de  bile  fraîche  ou  5"5''  à  20"5"'  de 
bile  sèche.  Si,  au  lieu  de  les  mélanger,  on  inocule  en  même  temps,  mais  en  deux  points 
dilTérents  du  corps,  la  bile  et  le  venin,  l'animal  succombe  :  la  bile  n'agit  donc  pas 
comme  antitoxique.  Ses  propriétés  vaccinantes  sont,  au  contraire,  très  manifestes  ; 
un  cobaye  inoculé  à  la  cuisse  peut,  au  bout  de  trente-six  heures,  recevoir  dans  l'aulie 
cuisse  une  dose  mortelle  de  venin  sans  en  être  incommodé. 

»  A  quelles  substances  faut-il  attribuer  les  propriétés  antivenimeuses  de 
ce  liquide  complexe?  Dans  le  but  de  les  déterminer,  j'ai  d'abord  essayé 
quelques  procédés  faciles  et  j'ai  vu  que  ni  la  décoloration  sur  le  noir  animal, 
ni  la  fillration  sur  porcelaine,  ni  le  chauffage  à  l'ébullitiou  pendant  vingt 
minutes  ne  font  perdre  à  la  bile  ses  propriétés.  Il  faut,  pour  obtenir  ce 
résultat,  la  maintenir  à  la  température  de  120°  pendant  vingt  minutes. 
Ces  expériences  ne  donnant  pas  sur  la  nature  des  principes  antivenimeux 
des  indications  suffisantes,  j'ai  étudié  séparément  les  corps  qui  entrent 
dans  la  composition  de  la  bile,  en  particulier  les  sels  biliaires  et  la  cho- 
lestérine. 


(   io55  ) 
»    Voici  ce  que  j'ai  observé  : 

»  1°  Le  glycocholate  de  soude,  à  la  dose  de  os%o4  tue  les  cobayes  en  déterminant 
un  abaissement  de  température  et  un  œdème  suivi  de  mortification  de  la  peau.  Une 
quantité  moindre  (os'',o2)  ne  provoque  pas  d'autre  accident  qu'une  élévation  passa- 
gère de  la  température;  si  on  la  mélange  avec  du  venin,  celui-ci  est  complètement 
détruit.  Inoculé  en  même  temps,  mais  dans  un  autre  point  que  le  venin,  le  glycocho- 
late n'empêche  pas  la  mort  de  l'animal;  si,  au  contraire,  il  est  injecté  quarante-huit 
heures  avant  le  venin,  il  devient  un  excellent  vaccin.  Comme  pour  la  bile,  un  chaulïage 
à  i2o°  pendant  vingt  minutes  abolit  son  pouvoir  antivenimeux, 

>i  ■>.°  Le  taurocholate  de  soude  agit,  quoique  à  un  degré  moindre,  de  la  même  manière 
que  le  glycocholate. 

»  La  solution  éthérée  de  cholestérine  pure  ('),  à  la  dose  de  2  à  5'=s''  détermine,  chez 
le  cobaye,  une  élévation  passagère  de  température  et  un  peu  d'œdème  induré  au  point 
d'inoculation;  elle  produit  aussi  une  immunité  contre  une  dose  de  venin  mortelle  en 
cinq  à  six  heures  pour  les  témoins.  En  outre,  son  pouvoir  antitoxique  est  manifeste 
et  assez  puissant  pour  s'exercer  encore  cinq  et  dix  minutes  après  l'inoculation  du 
venin.  Il  faut  ajouter,  toutefois,  que  l'éther,  à  faible  dose,  o«,  5o,  est  aussi  légèrement 
antitoxique. 

»  Pour  mettre  hors  de  doute  l'action  propre  de  la  cholestérine,  on  peut  se  servir 
comme  véhicule  de  la  glycérine,  de  l'huile  de  vaseline  ou  de  l'huile  d'olive.  En  suspen- 
sion dans  ces  liquides,  la  cholestérine  agit  aussi  bien  comme  vaccin,  mais  un  peu  moins 
bien  comme  antiloxique,  à  cause  de  la  plus  grande  lenteur  d'absorption, 

»  En  résumé,  les  sels  biliaires  excrcenl,  vis-à-vis  du  venin  de  vipère,  la 
même  neutralisation  chimique  que  la  bile  entière.  Dans  les  deux  cas,  cette 
propriété  est  détruite  par  un  chauffage  à  120"  pendant  vingt  minutes,  Ils 
possèdent  aussi  une  action  vaccinante  mais  non  antitoxique.  Leur  présence 
permet  donc  d'expliquer  les  propriétés  de  la  bile.  Quant  à  la  cholestérine, 
la  quantité  contenue  dans  20"^'  de  bile  est  certainement  inférieure  à  la 
dose  nécessaire  pour  immuniser,  dose  qui  est  aussi  de  ao'"*^""  environ.  Il 
n'est  donc  pas  surprenant  que  le  chauffage  à  120°,  tout  en  laissant  intacte 
la  cholestérine,  détruise  les  propriétés  de  la  bile.  Quoiqu'il  en  soit,  le  fait 
intéressant  à  retenir,  en  dehors  de  toute  application  à  la  bile,  c'est  que  la 
cholestérine  pure,  malgré  son  peu  de  solubilité  et  ses  faibles  affuiités  chi- 
miques, immunise  contre  le  venin  de  vipère.  C'est  là  un  fait  difficile  à 
expliquer  pour  le  moment,  mais  qui  mérite  d'être  signalé  comme  le  pre- 
mier exemple  connu  d'un  composé  chimique  défini  qui  agisse  comme  un 
vaccin .   » 


(')  Extraite  des  calculs  biliaires   par  l'alcool  iiotiillant  additionné  de  potasse  et 
recristallisée  dans  l'alcool  pur. 

G.  R.,  1897,  a«  Semestre.  (T.  CXXV,  N"  24.)  iSQ 


(    io56  ) 


MÉDECINE.  —  Les  Enlozoaires  de  l'homme  en  Normandie. 
Note  de  M.  Ed.  Spalikowski. 

«  J'ai  été  amené,  dans  mes  recherches  sur  l'anthropologie  normande,  à 
faire  une  petite  enquête  sur  la  fréquence  des  animaux  endoparasites  chez 
les  Normands.  On  sait,  en  effet,  que  telle  ou  telle  race  est  plus  sujette  que 
d'autres  à  l'helminthiase. 

»  En  dépouillant  les  nombreux  travaux  médicaux  de  la  région,  je  n'ai 
trouvé  que  fort  peu  de  renseignements,  les  médecins  paraissant  se  désinté- 
resser de  la  question.  J'ai  donc  dû  recourir  aux  souvenirs  de  vieux  méde- 
cins et  à  mes  Notes  personnelles. 

»   Les  Entozoaires  les  plus  répandus  dans  cette  province  sont  : 

»  1°  Amœba  vaginalis,  inteslinalis  et  buccalis ;  i"  Coccidies;  3"  Tœnia  sagi- 
nata;  4°  Tœnia  solium;  5°  Tœnia  echinococcus  ;  6°  Ascaris  lumbricoïdes ; 
"j"  Oxyuris  vermicularis ;   8"  Trichina  spiralis. 

:>   En  voici  la  répartition  approximative  : 

Pour  100. 

Amœba  vaginalis 9.4 

»       inteslinalis 9 

Coccidies i  i 

Tœnia  saginala 29 

Tœnia  solium Sg 

Tœnia  echinococcus 20 

Ascaris  lumbricoïdes , 34 

Oxyuris  vermicularis l\o 

Trichina  spiralis 9 

.  Quant  à  l'âge  d'infection,  il  varie  considérablement,  suivant  que  l'on 
se  trouve  en  présence  d'enfants  ou  d'adultes. 

y  Ainsi,  Amœba  vaginalis  est  plus  fréquent  chez  les  jeunes  filles  cjue 
chez  les  femmes  mariées. 

->  Les  Coccidies  sont  plus  répandues  chez  les  adultes  (femmes  principa- 
lement). 

^   Les  Ténias  sont  l'apanage  quasi  exclusif  des  gens  de  3o  à  5o  ans. 

-.   Sur  42  cas  de  Ténias  que  j'ai  pu  étudier,  j'ai  trouvé  : 

2  cas  chez  des  individus  de     4^6  ans 

I  »  i3  ans 

8         »  i5  à  20  ans 

20         »  20  à  25  ans 

10         »  26  à  3o  ans 

I         »  55  ans 


(  loSy  ) 
"   Quant  aux  Ascarides,  j'en  connais  428  observations  : 

Seine-Inférieure 275 


Eure. 

Orne 

Calvados. 
Manche. . . 


74 
73 
69 
97 


et  indifféremment  chez  les  deux  sexes  : 


Hommes. 


Femmes 21-, 

Quant  à  l'âge,  on  le  rencontre  plus  fréquemment  entre  1 5  et  20  ans  : 


2  cas 

3 

5 

7 


1 1 

64 

7' 
loi 


2  ans 

99 

5  à  7  ans 

70 

739  ans 

22 

9  à  1 1  ans 

10 

12  ans 

I 

i5  à  17  ans 

I 

17019  ans 

I 

19  a  21  ans 

99  cas 21  à  24  ans 

25  à  27  ans 

29  à  34  ans 

34  à  4o  ans 

42  ans 

^  47  ans 

5o  ans 


"   Je  n'ai  pas  de  documents  assez  précis  relatifs  aux  autres  Entozoaires. 
'  En  résumé,  il  est  permis  de  conclure  que  la  Normandie  est  une  des 
provinces  où  l'helminthiase  est  le  plus  fréquente.    » 

M.  Gaduet  adresse  une  Note  sur  certaines  oxydations  produites   au 
moyen  de  la  pile  à  gaz. 

M.  L.  x^IiRiNNT  adresse  un  «  Deuxième  Mémoire  sur  la  résolution  de 
l'équation  générale  du  cinquième  degré  ». 

M.  Cavi\  adiesse  une  Note  relative  à  la  prévision  des  phénomènes  mé- 
téorologiques. 

A  4  heures  un  quart,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

Ija  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie.  M.   B. 


(    io58  ) 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  i3  décembre  1897. 

Connaissance  des  Temps  ou  des  Mouvements  célestes  pour  le  méridien  de  Pa- 
ris, à  l'usage  des  Astronomes  et  des  Navigateurs,  pour  l'an  1900,  publié  par 
le  Bureau  des  Longitudes.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fds,  1897;  i  vol.  in-8°. 
(Présenté  par  M.  Lœwy.) 

Annuaire  pour  l'an  1898,  publié  par  le  Bureau  des  Longitudes.  Paris, 
Gauthier-Villars  et  fds;  i  vol.  in-i8.  (Présenté  par  M.  Lœwy.) 

Bulletin  des  Sciences  mathématiques,  rédigé  par  MM.  Ga.ston  Darboux  et 
Jules  Tannery.  Deuxième  série.  Tome  XXL  Septembre  et  octobrei  897.  Pa- 
ris, Gauthier-Villars  cl  fils,  1897;  2  fasc,  in-8''. 

Bulletin  astronomique,  fondé  en  1884  par  E.  Mouchez  et  F.  Tisserand,  pu- 
blié par  l'Observatoire  de  Paris.  Tome  XIV.  Décembre  1897.  Paris,  Gau- 
thier-Villars et  fils,  1897;  I  fasc.  in-8°. 

Contribution  à  l'étude  de  la  formation  du  soufre  de  Sicile,  par  S.  Gounot, 
Ingénieur  civil  des  Mines.  Païenne,  1897;  i  broch.  in-8''.  (Présentée  par 
M.  de  Lapparent.) 

Bulletin  de  l'Académie  de  Médecine,  publié  par  MM.  Bergeron,  Secrétaire 
perpétuel.  Cadet  de  Gassicourt,  Secrétaire  annuel.  Séance  du  7  décembre 
1897.  Paris,  MassonetC'^;  i  fasc.  in-8°. 

Recueilde  Médecine  vétérinaire,  publié  par  le  Corps  enseignant  de  l'Ecole 
d'Alfort.  VHP  série.  Tome  IV.  N"  22.  Paris,  Asselin  et  Houzeau;  i  fasc. 
in-8°. 

Mémoires  et  Comptes  rendus  des  travaux  de  la  Société  des  Ingénieurs  civils  de 
France.  Bulletin  d'octobre  1897.  Paris,  Chaix;  i  vol.  in-8''. 

£'/ecmca/Zraci?on,  by  Ernest  WiLSON.  London,  Edward  Arnold,  1897; 
I  vol.  in-S". 


N"  24, 

TABLE   DES   ARTICLES.      Séance  du  15  décembre  1897. 


MEMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DBS    MRMBIIRS    RT    DES   CORKKSPONDANTS    DB    L'ACADÊMIH. 

Pages.  Pa"cs 

M.   le  MiNisriu;   1,1;  LlNsT,iU..riuN   puiîi.iquk  et  ,1e   la  symétrie  des   faisceaux   libéroli-  " 

adresse    une    ampLation    du    Dérrel    par  s;"eux   du   pétiole  dans   la   mesure   de   la 

lequel   le  Président  de  la  République  ap-  perfection  des  végétaux.                                    out 

prouve    léleetfon    de    M.    DitU,   dans    la  M.  L.  Kanv.kk.   -   Des  premiérWmodifica'- 

beet.on  de  Chim.e,  a  la  place  vacante  par  tions  des  nerfs  dans  les  plaies  simples  ^c 

le  deces  de  M.  i,c/iittzenlieigcr 91,1  1       |a  cornée .             ,„u./ 

M.  J.  Jansskn.  -  Sur  les  travaux  exécutés  |   M.  Lœwy.  -.  Présentation  des  publications 

en    1807  à   I  observatoire  du   mont  RIanc.     992  annuelles  du    Bureau    des    Longitudes     : 

•M.    M.    I  oiNCARE.    -   Sur  les   périodes  des  Connaissance  des   Icnips  poui   moo  ..  et 

intégrales  doubles 99.^  .  Annuaire  pour  iS„s  ,...                              '     ,„„^ 

M.  Au.  CiiATiN.   "   Significati>in  du  iioinlue 


MEMOIRES  LUS. 

MM.  .1.  l'i:»c:iroT  et  W  .  Kkkht.    -    Sur   „,„■  , xelle  nutliode  pour  .1.  i, u.r  I..  v.rlicale. 

MÉMOIRES  PRÉSE\TÉS. 


M.  I'".  GlACiNTo  soumet  au  jugement  de  l'Aca- 
démie un  .Mémoire  relatif  à   la  direction 


des    ballons 


CORRESPONDANCE. 


M.  C.  (;mciiAnD.  •  Sur  le  problème  de  lli- 
baiicour lOi.S 

M.  .1.  Lk  lîot  x.  -  Sur  une  forme  analytique 
des  inti'grales  des  é<|uations  linéaires  aux 
dérivéïs  partielles  à  deux  variables  indé- 
pendantes     loi  ') 

M.  KiijuiKii.  —  Sur  l'application  de  la  mé- 
thode <lcs  fonctions  majorantes  à  certains 
systèmes  dillérentiels lois 

M.  E.  \i;s.sioT.  "  Sur  une  double  );énérali- 
sation  des  équations  de  Lie miii 

M.  I'.  l'AixLKVi:.  -  Sur  les  positions  d'équi- 
libie  instable ii,.i 

M.  llAOLi.  UiticAnD.  —  Sur  le  déplacement 
d'un  plan  dont  tous  les  points  décrivent 
des  lignes  sphériqucs 1024 

M.  \\  .  Stkklofk.  —  Le  problème  de  la  dis- 
tribution de  l'électricité  et  le  probiciiie 
de  C.  iNeumann m  .i, 

.M.  Gkoi:ui;.s  Mekkk.  —  Nouveau  procédé 
il'altaciue  du  platine.  Préparation  des  bro- 
moplatinates  d'ammonium  el  de  potas- 
sium         ,OL.,| 

M.  A.  liKssoN.  —  Sur  l'oxyde  phosphoreux.   mJ! 
.M.  Ca.mii.i,e  .Matignox.  --  Propriétés  du  car- 
bure de  ^orlium \.:\  ! 


M.  A.  liKiiAL.        Sur  une  série  de  nouvelles 

célones  cycliques /.,   „tH] 

MM.  II.  Imbeiit  et  A.  Vstkuc.  -  Sur  la 
neutralisation  de  l'acide  glycéropliospho- 
ri(|ue  par  les  alcalis,  en  présence  d'hélian- 
thine A  et  de   plunolphlaléine roji) 

MM.  II.  iMBEirr  et  G.  Uei.loou.  —  Chaleur 
de  neutralisation  de   l'acide  glycérophos- 

Pliirique ,„^„ 

M.  (HiciisxEii  UE  CoxiNCK.  —  .Nouveaux  do- 
cuments relatifs  au  rachitisme  io',.> 

.M.    Paul   PAliM^;.\Tll•;Il.  Sur   l'espèce  en 

Botanique ,i,'|,i 

M.    RicoMK.    —   Sur   le   polymorphisme  des 

rameaux  dans  les  inllorescenccs iu',ii 

.M.  L.  De  Lalnay.  —  Sur  la  géologie  des 
lies  de  Mételin,  ou  Lesbos,  et  de  Lcmnos 

dans  la  mer  Kgée u,'|>< 

M.  J.-J.  AxDKKR.  Sur  l'appareil  généra- 
teur des  leucocytes  observés  dans  le  péri- 
toine     loii 

M.  C.  PmsALix.  —  La  cholestérinc  et  les 
sels  biliaires  vaccinr  chimiques  du   venin 

de  vipère lo.î.; 

.M.  Eu.  SPALIKOWSKI.  -  Lis  Ivntozoaires  de 
l'homme  en  Nornuindic i.rir; 


K  24. 

SI//TE  DE  LA  TABLE  DES  ARTICLES. 


Pages. 

M.  Gaudet  adresse  une  Note  sur  certaines 
oxydations  produites  au  moyen  de  la  pile 
à  gaz, i"J7 

M.  L.  MiHiNNY  adresse  un  «  Deuxième  Mé- 

BULLETIN  BIBLIOGRAPIIIOUIÎ 


Pages. 
moire    sur    la    résolution     de    l'équation 

générale  du  einquième  degré  >■ mJ^ 

M.  Cavin  adresse  une  Note  relative  à  la  pré- 
vision des  phénomènes  météorologiques..    10.57 
[o5s 


PARIS.—   IMPRIMERIE  GAUTHIER-VILLARS   ET   FILS, 
Quai  des  Grands-Augustins,   5.i. 

I.r  fU-ranI  .■  (i AUTHlER-VlLl.âBS. 


1897 


OAN  10  1838 

SECOND  SEMESTRE. 


3ôlQ 


COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

PAR  ntl.  EiES  SECRÉTAIRES  PERPÉTUEIiS. 


TOME   CXXV. 


N"  25  (20  Décembre  1897) 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS  ET  FILS,  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DES   COMPTES    RENDUS    DES    SÈAMCES    DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

1897 


RÈGLEMENT  RELATIF  AUX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séances  des  2.3  juin  1862  et  24  mai  1875. 


Les'  Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de 
l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
ses  Membres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  6  feuilles  en  mo'  enne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  1*'.  —  Impressions  des  travaux  de  r Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  parunAssociéétranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  Membre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Les  commimications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'une  rédaction 
écrite  par  leur  auteur  a  été  remise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  reproduit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Membres  de 
lire,  dans  les  séances  suiAantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Les  l'rogrammes  des  prix  proposés  par  l'Académi 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  Rap 
ports  relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'autan 
que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu 
blique  ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l' Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personne 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca 
demie  peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré 
sumé  qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  IMembres  qui  présentent  ces  Mémoires  sor 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  L 
Membre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extra 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  for 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  ofÉ 

cielle  de  l'Académie. 

.! 

Article  3.  "] 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  Membre  doit  être  remis 
l'imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard.  1 
jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à  temp; 
le  titre  seul  du  Mémoire  estinséré  dans  le  Compte  rend 
actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Compte  rendu  sui 
vaut  et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.  —  Planches  et  tirage  àpart. 

Les  Comptes  tendus  n'ont  pas  de  planches.  ^ 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  ai 

teurs;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  les  Rapports  « 

les  Instructions  demandés  par  le  Gouvernement. 

Article  5. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative  fa 
un  Rapport  sur  la  situation  des  Comptes  rendus  aprj 
l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  dupn 
sent  Règlement.  j 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés  de  1 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5*'.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivanj 


ÏÎAM  10  183? 


COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   UACADÉMIE  DES   SCIENOES. 


SÉANCE   DU  LUNDI  20  DÉCEMBRE   1897, 

PRÉSIDRNCE  DE  M.  A.  CnATLN. 


MEMOIRES  ET  C03IMU]\ICATI0IVS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  LAGADÉMIE. 

M.  le  Secuétaire  perpétuel  fait  part  à  l'Académie  de  la  perte  doulou- 
reuse qu'elle  vient  de  faire  dans  la  personne  de  M.  Brioschi,  Correspondant 
pour  la  Section  de  Géométrie,  Président  de  l'Académie  des  Lincei  et  Séna- 
teur du  royaume  d'Italie,  décédé  à  Milan  le  i3  décembre. 

HISTOIRE  DES  SCIENCES.  —  Ohsen-ationx  lelalives  aux  cercueils  de  Voltaire 
et  de  Rousseau  au  Panthéon,  ouverts  le  i^  décembre  i897;Ipar  M.  Ber- 

THELOT. 

«  Je  demande  à  l'Académie  la  permission  de  lui  rapporter  quelques 
observations  que  j'ai  faites,  lors  de  l'ouverture  des  cercueils  de  Voltaire  et 
de  Rousseau  ,  en  présence  d'une  Commission  présidée  par  M.  Ernest 
Hamel,  sénateur. 

G.  R.,  1897,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  25.)  l4o 


(  io6o  ) 

»  J'avais  été  prié  d'y  assister. 

»  Je  n'ai  pas  à  parler  ici  des  points  historiques  que  cette  investigation 
avait  pour  but  de  résoudre,  mais  seulement  de  quelques  constatations  qui 
sont  plus  spécialement  de  ma  compétence. 

)>  Sous  le  sarcophage  qui  porte  le  nom  de  Voltaire,  on  a  trouvé  un  cer- 
cueil de  bois,  ou,  plus  exactement,  une  série  de  bières,  incluses  les  unes 
dans  les  autres.  Au  fond,  sur  une  planche  isolée,  entouré  de  brindilles, 
reposait  un  squelette  d'un  homme,  de  taille  moyenne;  squelette  dont  les 
os  principaux  existaient  et  avaient  conservé  leurs  relations  générales, 
mais  avec  un  certain  désordre  dans  les  détails;  comme  si  ces  débris 
avaient  été  glissés  à  un  certain  moment  d'une  bière  dans  une  autre.  Par 
exemple  ,  un  fémur  et  deux  tibias  se  trouvaient  juxtaposés  à  l'une  des 
extrémités. 

«  Ces  os  étaient  secs  et  blanchis,  à  la  fois  en  raison  de  l'âge  avancé  du 
défunt  et  de  la  destruction  partielle,  post  morlem.  d'une  partie  de  la  ma- 
tière organique.  Le  crâne  avait  été  scié  horizontalement,  lors  de  l'autopsie, 
et  les  deux  morceaux  reposaient  à  côté  l'un  de  l'autre.  En  les  superposant 
et  en  y  rejoignant  le  maxillaire  inférieur,  on  reconstitue  une  tête  qui  res- 
semble d'une  manière  saisissante,  comme  aspect  et  dimension,  à  la  statue 
de  Voltaire  nu,  par  Pigalle,  qui  existe  dans  la  Bibliothèque  de  l'Institut. 
Tous  les  assistants  ont  été  frappés  de  cette  ressemblance. 

»  L'humérus  et  les  côtes  étaient  grêles;  le  fémur  et  le  tibia,  de  dimen- 
sions relatives  plus  fortes,  en  tenant  compte  de  la  taille  du  squelette.  Du 
reste  les  dimensions  exactes  des  différents  os  ont  été  prises  par  M.  Grand 
Carteret  et  par  les  docteurs  Monod  :  je  n'ai  donc  pas  à  y  insister. 

»  Une  des  caractéristiques  les  plus  saillantes  des  débris  contenus  dans 
ce  cercueil  consistait  dans  la  présence  en  grande  quantité  d'une  matière 
molle  et  un  peu  élastique,  de  couleur  brun  foncé  dans  la  masse,  grisâtre  à 
la  surface,  laquelle  se  trouvait  agglutinée  en  paquets  dans  le  thorax,  dans 
la  région  abdominale  et  même  comme  bourrée  par  grosses  poignées  dans 
le  bassin.  La  Commission  m'a  prié  d'en  faire  l'examen  chimique. 

»  D'après  étude  et  examen  microscopique,  cette  matière  est  constituée 
principalement  par  de  la  sciure  de  bois,  placée  autrefois  dans  le  cercueil, 
afm  d'absorber  les  liquides,  et  peut-être  retenue  à  l'origine,  par  places,  au 
moyen  de  linges  qui  auraient  disparu,  en  laissant  le  mélange  aggloméré. 

»  Je  n'ai  reconnu,  dans  les  portions  qui  m'ont  été  remises,  ni  sels  mer- 
curiels,  ni  sels  métalliques  ou  alcalins,  en  dose  notable,  ni  substances  aro- 
matiques, ou  bitumineuses;  bref,  aucun  composé  qui  ait  pu  être  employé 
pour  embaumer  ou  conserver  le  cadavre. 


(  io6i  ) 

))  Les  restes  de  Rousseau  ont  été  éfi^alement  retrouvés  sous  le  sarco- 
jjhage  correspondant,  dans  un  cercueil  de  plomb,  qui  portait  certaines 
inscriptions,  signalées  par  les  écrits  contemporains. 

»  Ils  gisaient  au  fond  du  cercueil;  les  ossements  ayant  conservé  leurs 
relations  normales,  sans  trouble  sensible  et  dans  un  meilleur  ordre  que 
ceux  de  Voltaire.  I^e  crâne,  de  dimensions  plus  fortes,  aussi  bien  que  l'en- 
semble du  squelette,  avait  été  également  scié,  en  vue  de  l'autopsie.  Ce 
crâne  ne  portait  aucune  perforation,  fracture  ou  lésion  anormale,  telles 
que  celles  qu'aurait  pu  produire  une  balle  de  pistolet  :  ce  qui  réfute  l'une 
des  opinions  émises  sur  le  prétendu  suicide  de  Rousseau. 

))  Il  n'y  avait  ni  sciure  de  bois,  ni  matière  analogue,  accumulée  dans  le 
cercueil. 

»  Les  chairs  et  téguments  avaient  disparu  :  ce  qui  coïncide  avec  l'absence 
d'agents  conservateurs  ou  antiseptiques.  Il  n'y  avait  non  plus  aucun  liquide; 
mais  seulement,  au  fond  de  la  bière,  une  couche  brun  rougeàtre  de  quel- 
ques millimètres  d'épaisseur,  sur  laquelle  reposaient  les  ossements,  de 
couleur  jaunâtre  et  gras  au  toucher. 

»  La  disparition  des  portions  aqueuses  du  cadavre,  par  évaporation  ou 
évacuation,  aussi  bien  que  celle  des  chairs  et  téguments,  sous  forme  de  gaz 
et  produits  volatils,  développés  sans  doute  par  les  effets  réunis  des  fenneu- 
tationset  des  oxydations,  montre  que  la  clôture  du  cercueil  de  plomb  n'est 
pas  demeurée  parfaite. 

»  En  raison  des  variations  iiicessanles  de  la  pression  atmosphérique  et 
de  celle  des  gaz  intérieurs,  il  s'est  produit  une  circulation  et  des  échanges 
progressifs  avec  l'atmosphère  :  les  gaz  intérieurs  s'echappant,  tandis  que 
les  gaz  atmosphériques,  l'oxygène  surtout,  exerçaient  des  réactions  des- 
tructives bien  connues.  Il  est  remarquable  que  ces  actions  lentes  aient 
suffi,  dans  l'espace  de  cent  vingt  ans,  pour  réduire  le  cadavre  presque 
entièrement  à  l'état  de  squelette,  au  sein  d'une  cavité  close,  telle  qu'un 
cercueil  de  plomb,  suspendu  dans  l'air,  et  où  le  corps  était  à  la  fois  à  l'abri 
du  contact  de  la  terre  et  des  insectes. 

»  A  cet  égard,  si  les  restes  de  Rousseau  continuent  à  être  protégés  par 
le  scellement  renouvelé  de  son  cercueil  de  plomb,  peut-être  n'est-il  pas 
inutile  de  remarquer  ici  qu'il  n'en  est  pas  de  même  des  restes  de  Voltaire, 
au  fond  de  leurs  bières  de  bois;  il  serait  opportun,  je  pense,  de  renfermer 
également  les  restes  de  Voltaire  dans  un  cercueil  de  plomb,  si  l'on  veut 
éviter  qu'ils  soient  quelque  jour  attaqués,  soit  par  des  rongeurs,  soit  par 
des  insectes,  se  faisant  roule  à  travers  le  bois  du  cercueil  actuel.  » 


(    1002    ) 


ASTRONOMIE.  —  Détermination  des  coordonnées  absolues  des  étoiles,  ainsi  que 
de  la  latitude,  à  l'aide  des  instruments  méridiens.  Méthode  générale  pour  la 
solution  de  ces  divers  problèmes.  Note  de  M.  Lœwï. 

«  Les  progrès  incessants  accomplis,  depuis  un  certain  nombre  d'années, 
dans  les  diverses  branches  de  la  Science,  ont  mis  entre  les  mains  des  astro- 
nomes de  puissants  moyens  d'investigation.  C'est  ainsi  que  la  Photographie 
a  créé  des  méthodes  susceptibles  d'une  haute  perfection,  permettant 
d'évaluer  la  position  relative  des  astres,  et  grâce  auxquelles  dix-huit  obser- 
vatoires ont  pu  entreprendre,  en  collaboration,  une  vaste  exploration  du 
Ciel,  ayant  pour  objet  la  construction  d'un  Catalogue  renfermant  les  coor- 
données précises  de  plusieurs  millions  d'étoiles.  Les  études  ainsi  pour- 
suivies reposent  sur  l'emploi  de  nouveaux  moyens  d'action;  elles  ne  sont 
plus,  comme  autrefois,  effectuées  par  des  instruments  méridiens,  mais  à 
l'aide  de  lunettes  photographiques  montées  équatorialement.  La  lâche  des 
instruments  méridiens  semble  donc,  dans  l'avenir,  devoir  être  notablement 
simplifiée.  En  fait,  leur  rôle  deviendra,  au  contraire,  plus  difficile.  Ils  se 
trouveront  désormais  consacrés,  presque  entièrement,  à  l'étude  des  pro- 
blèmes les  plus  ardus  de  l'Astronomie  de  précision,  tels  que  la  détermi- 
nation : 

»    1°  Des  étoiles  fondamentales  destinées  à  servir  d'origine  aux  mesures 

relatives; 

»  2°  De  certaines  constantes  physiques  (précession,  nutation,  aberra- 
tion, etc.)  qui  interviennent  dans  les  recherches  précédentes; 

»   3°  Des  coordonnées  des  divers  lieux  du  globe  terrestre. 

»  Lorsqu'on  veut  aborder  ces  études,  d'une  nature  si  complexe,  de 
nombreuses  difficultés  surgissent;  je  vais  brièvement  indiquer  les  princi- 
pales causes  qui  les  font  naître.  Pour  arriver  à  la  connaissance  de  la  position 
exacte  des  fondamentales  ou  de  la  valeur  absolue  de  la  latitude,  recherches 
dont  il  s'agit  ici,  il  serait  très  avantageux  de  combiner  les  passages  inférieur 
et  supérieur  d'un  même  astre,  séparés  seulement  par  un  intervalle  de  douze 
heures.  Mais,  comme  l'observation  des  deux  passages  consécutifs  dans  un 
jour  n'est  que  rarement  possible,  on  est  obligé  de  recourir  à  la  combinaison 
des  données  obtenues  à  des  époques  éloignées,  dans  des  conditions  atmo- 
sphériques et  instrumentales  si  différentes,  que  l'on  se  trouve  exposé  à 
rencontrer  une  multitude  de  causes  d'erreurs  systématiques,  auxquelles  il 


(  io63  ) 

faut  encore  ajouter  celles  tenant  à  rincertituile  des  éléments  de  rédaction 
destinés  à  rendre  comparables  entre  elles  les  diverses  observations. 

)>  On  reconnaît  pur  là  toutes  les  difficultés  des  méthodes  anciennes  qui 
ne  permettent  pas  d'arriver  directement  au  résultat  cherché,  à  l'aide  de 
mesures  exécutées  dans  une  même  soirée. 

»  En  réalité,  si  l'on  applique  les  méthodes  usuelles,  on  est  obligé  d'ac- 
cumuler, pendant  plusieurs  années,  de  nombreuses  séries  d'observations, 
dont  on  tire  un  ensemble  d'éléments  comprenant  les  inconnues  directement 
cherchées,  et  de  nombreuses  constantes  instrumentales  et  physiques. 

»  Cet  état  de  choses  si  peu  satisfaisant  m'a  conduit,  il  y  a  quelques 
années,  à  imaginer  deux  méthodes  nouvelles,  qui  permettent  d'échapper 
aux  inconvénients  que  je  viens  de  signaler  sommairement.  Dans  plusieurs 
Notes  publiées  dans  les  Comptes  rendus,  en  i883,  j'ai  montré  comment  on 
peut,  à  l'aide  d'un  procédé  fondé  sur  des  mesures  différentielles,  déter- 
miner, dans  le  courant  d'une  même  soirée,  les  éléments  fondamentaux  de 
l'Astronomie  :  les  coordonnées  absolues  des  étoiles  et  la  latitude. 

»  Rappelons,  en  quelques  mots,  le  principe  de  ces  dernières  mé- 
thodes. Pour  utiliser  la  première  on  choisit,  près  du  pùlc,  une  étoile  et 
l'on  mesure,  à  l'aide  de  deux  fds  mobiles  du  micromètre  de  la  lunette  méri- 
dienne, les  coordonnées  de  cet  astre  à  deux  époques  différentes,  époques 
indiquées  par  les  conditions  géométriques  du  problème  et  séparées  par  un 
intervalle  proportionnel  à  l'exactitude  qu'on  désire  obtenir.  Le  second 
procédé  lepose  sur  l'observation  |)resque  simultanée  de  deux  circumpo- 
laires, de  déclinaisons  peu  différentes.  Plus  expéditif  que  le  premier,  il 
nécessite  des  mesures  spéciales,  d'ailleurs  faciles  à  effectuer,  pour  évaluer 
la  petite  différence  en  distance  polaire  des  deux  astres  conjugués. 

))  Je  viens  aujourd'hui  (burnir  la  solution  générale  de  tous  les  problèmes 
qui  se  rattachent  à  la  détermination  des  coordonnées  ou  de  la  latitude 
absolue,  à  l'aide  des  instruments  méiidiens.  Je  montre  tout  le  parti  qu'on 
peut  tirer  soit  de  l'observation  d'une  même  polaire,  faite  à  deux  époques 
suffisamment  distantes,  soit  de  l'observation  combinée  de  deux  ou  de  plu- 
sieurs polaires  différentes,  dont  on  mesure  les  coordonnées  après  un  laps 
de  temps  déterminé  par  l'exactitude  à  laquelle  on  désire  arriver.  Ces  di- 
verses méthodes  nouvelles  correspondent  aux  diverses  conditions  dont  on 
veut  subordonner  la  solution,  soit  au  point  de  vue  théorique,  soit  au  point 
de  vue  pratique.  Il  est  impossible,  actuellement,  d'exposer  en  détail  la 
démonstration  des  formules  qui  conduisent  à  la  solution  îles  questions 
traitées;  je  veux  seulement  faire  connaître  les  résultats  principaux  qui  se 


(  io64  ) 

dégagent  de  l'analyse  suivante,  relativement  au  mouvement  apparent  de 

deux  circompolaires  autour  de  l'axe  du  monde.  Soient  : 

/?,  la  distance  polaire  d'une  étoile; 

T,  l'angle  horaii'e  au  moment  t; 

P,  la  distance  polaire  instrumentale; 

A,  la  distance  perpendiculaire  au  méridien  instrumental; 

Ta  =  T|  +  ?■; 

Pj  et  Ao  les  coordonnées  analogues  mesurées  après  un  laps  de  temps 
égal  à  i; 

p„  la  distance  polaire  d'une  seconde  étoile  ; 

T3  l'angle  horaire  au  moment  de  l'observation  ; 

P3  et  A3  les  coordonnées  instrumentales  correspondant  à  cet  angle  horaire; 

T4  =  Tj  +  î  ; 

P^  et  A4  les  grandeurs  analogues,  après  un  laps  de  temps  égal  à  i; 

<p  la  latitude  du  lieu  ; 

90"  +  m  et  90°  -I-  n  l'angle  horaire  et  la  distance  polaire  du  prolongement 
oriental  de  l'axe  instrumental  ;  oc  son  azimut  et  [3  son  inclinaison  au- 
dessus  de  l'horizon;  m  =  pcosç  H-  asinç,  n  =  psin  cp  —  occos  <p  ayant  ici 
la  même  signification  que  celle  adoptée  dans  la  réduction  des  observa- 
tions méridiennes; 

■X  la  distance  polaire  vraie  du  pôle  instrumental; 

[  l'inclinaison  du  fil  mobile  horizontal  par  rapport  au  plan  instrumental, 
en  considérant  I  positif  lorsque  la  partie  orientale  est  la  plus  élevée,  la 
lunette  étant  dirigée  vers  le  nord.  On  aura  alors 

cos,p  =  sinn  sinA,  +  cosncosA,  cos(P,  —  ce,  —  \), 

cos(-r|  +  m)  sinp  =  sin(P,  —  x,  —  1)  ces  A, , 

sin(T,  -t-  m)  sin/7  =  cosn  sin  A,  —  sinncos(P,  —  .r,  —  1), 

sincc,  =  sin  A,  sinl. 

»  Ces  relations  correspondent  à  la  situation  de  la  première  polaire  à 
l'époque  initiale  t.  On  peut  ainsi  établir  quatre  systèmes  d'équations,  deux 
relativement  à  l'époque  initiale  t  de  l'observation  de  deux  circompolaires 
considérées,  deux  autres  relativement  à  la  seconde  époque  t  +  i. 

»  Nous  admettrons  dans  tout  ce  qui  suit  : 

»  1°  Que  la  distance  polaire  des  étoiles  considérées  ne  soit  pas  sensi- 
blement supérieure  à  1°; 

»  2°  Que  la  différence  en  déclinaison  de  deux  couples  de  polaires  con- 
juguées soit  une  faible  quantité,  ne  dépassant  pas  quelques  minutes  d'arc. 


(  io65  ) 

»  En  se  basant  sur  ces  prémisses  on  peut  démontrer  qu'il  est  permis, 
dans  toutes  les  combinaisons  des  diverses  équations,  de  remplacer  les 
coordonnées  sphériques  par  les  coordonnées  rectilignes.  Il  résulte  d'une 
analyse  que  nous  ne  reproduirons  pas  ici  que  l'erreur  s  commise  en  con- 
fondant les  deux  systèmes  de  coordonnées  a  pour  expression,  lorsqu'on 
considère,  par  exemple,  les  équations  de  la  première  polaire, 

^  ^  '^P'  ^^^'P^  sin2isin(4T,  -i-  i); 

comme  i  doit  être  toujours  supérieur  à  3''  =  45°,  on  voit  que  e  restera 
toujours  inférieur  à  o",  114.  En  se  fondant  sur  ce  qui  vient  d'être  exposé, 
on  peut  déjà,  sans  inconvénient,  écrire  a  priori  les  quatre  équations  de 
condition  sous  la  forme  très  simple 

(')  /;  =  (A,-/^)=  +  (P,-.^•,-+-l)^ 

(2)  pi  =  (A,-ny-  +  (?,-.T,  +  iy, 

(3)  p:  =  (^^-ny-^(\\-x,  +  ly, 

(4)  pl  =  {\-ny  +  (i\-.T,,  +  7.y. 

»  Dans  plusieurs  des  procédés  que  nous  avons  en  vue,  on  aura  à  évaluer 
la  différence/?,  — />,  et  il  sera  très  utile  d'arriver  à  la  connaissance  exacte 
de  ces  grandeurs  directement,  indépendamment  des  inconnues  n  et  >..  On 
atteindra  ce  but  en  mesurant  les  coordonnées  rectilignes  des  doux  polaires, 
successivement  à  un  moment  de  leur  passage  dans  un  même  cercle  horaire 
quelconque.  En  effet,  supposons  pour  un  instant  t,  =  t.,,  on  aura 

àj  —  n  _  ii,—  n  P|  — .r|+  X  _  P3  —  ^3 -t-  X 

/'i       ~      Pi     '  Pi  ~  pi 

et,  par  suite, 

{^)    ir.-p.y=(A. - ^.y  4-  (p,- p.)^-(p., -  p,)(^,-;r,). 

))  Ainsi  qu'on  le  constate,  {p^  —  pi)  est  donc  déterminé  par  les  deux 
faibles  quantités  angulaires  A.,  —  A™  et  P,  —  P^»  fournies  directement  par 
les  lectures  des  tambours  des  vis  micromctriques  et  du  cercle. 

»  L'exactitude  ainsi  obtenue  est  identique  à  celle  d'une  distance  mesurée 
à  l'équatorial  entre  deux  astres  voisins.  Comme  on  peut  facilement  intro- 
duire après  coup,  dans  les  formules,  les  corrections  x^ ,  x.^,  . . .,  nous  les 
laisserons  provisoirement  de  côté.  Ces  préliminaires  éta!)lis,  je  vais  main- 
tenant énoncer  le  principe  des  méthodes  les  plus  essentielles  résultant  de 
l'analyse  suivante,  méthodes  qui  fournissent  une  solution  très  satisfaisante 
des  divers  problèmes  qui  se  présentent  dans  la  pratique  : 

»    1°  Méthode  basée  sur  la  mesure  des  coordonnées  d'une  seule  étoile 


(   io66  ) 

circompolaire,  destinée  aussi  bien  à  la  déterminalion  de  la  latitude  qu'à 
celle  des  coordonnées  absolues;  méthode  déjà  publiée  (')  dont  on  fournit 
ici  une  nouvelle  démonstration,  accompagnée  d'une  formule  indiquant 
le  degré  d'exactitude,  comparé  à  celui  du  procédé  employé  antérieurement  ; 

»  2**  Méthode  spéciale  pour  la  détermination  de  la  latitude  ou  des  dé- 
clinaisons absolues  fondée  sur  l'observation  suivie  d'un  ensemble  de  cir- 
compolaires  groupées  symétriquement  autour  du  pôle  ; 

»   3°  Détermination  spéciale  des  ascensions  droites  absolues,  basée  sur 

le  même  principe; 

»  4"  Méthode  générale  pour  la  recherche  simultanée  des  ascensions 
droites,  des  déclinaisons  et  de  la  latitude,  reposant  sur  l'observation  suivie 
de  quatre  circompolaires  placées  symétriquement  autour  du  pôle;  étude 
que  l'on  peut  effectuer  durant  toute  l'année,  dans  toute  soirée  de  beau 
temps,  sans  aucune  exception  ; 

»   5°  Détermination  de  la  variation  de  la  latitude. 

»  I.es  éléments  fondamentaux  qu'il  s'agit  de  déterminer  et  dont  dépend 
la  solution  de  ces  diverses  questions  sont  les  inconnues  lel  n.  L'évaluation 
simultanée  de  ces  deux  constantes  instrumentales  donne  la  solution  la 
plus  générale.  Mais  ce  genre  de  solution  n'est  pas  toujours  demandé.  Au 
contraire,  pour  certaines  applications,  il  suffit  de  déduire  la  valeur  d'un 
seul  de  ces  deux  éléments.  C'est  ainsi  que,  dans  certains  cas,  /?  seul  con- 
duit à  la  connaissance  des  ascensions  droites,  de  même  que  >.  amène  à  celle 
des  déclinaisons  ou  de  la  latitude. 

»  Nous  allons  maintenant  procéder  à  la  recherche  des  éléments  n  e\.\, 
en  utihsant  les  quantités  P, ,  A , ,  Po,  A^,  P^,  A3,  P,,  A,,  fournies  directement  par 
les  observations.  Si  l'on  pose 

P;  +  A;  =  <,         P^  +  A=  =  6/^,         Vl  +  fy^  =  dl,        P;  +  A;  =  <. 

la  combinaison  des  équations  (r)  et  (2),  d'une  part,  et,  d'autre  part,  (3)  et 
(4)  amène  aux  deux  relations  suivantes  : 


(6) 


2:^(P2-P,)  — 2/?(A,  — A,) 

+  (P,  -  P,)(P,  +  P,)  +  (A,  -  A,  XA,  -4-  A,  )  ---  o, 
+  (P«  -  P3)(P,.  -^  \\)  ^  (A,  -  A3)(A,  -t-  A3)  =0; 


(')  Comptes  rendus,  16  et  î,3  avril  i883. 


(9) 


'    (  1067  ) 
on  en  tire 
C^N  i  ^^f(P.  -  ^.)(^2  -  A.)  -  (P,  -  P,  )(A«  -  A,-)J 

(^)  !  ^'"Kf'*  -  ^3)(^^  -  ^.)  -  (p.  -  P.)(A,  -  A,)] 

^  I       =  (^=  -  r/;XP,  -  P3)  -  (^:  -  rf=)(P,-  P,). 

»   Si  le  dénominateur  commun 

2[(P,  -  P,)(A,-A,)  -  (P,  -  P,)(A,  -  A,)]  =  D 
acquiert  une  valeur  numérique  suffisamment  grande  pour  amoindrir,  dans 
une  proportion  voulue,  l'effel  combiné  des  erreurs  d'observations  qui 
alTectcnl  les  numérateurs,  on  déduira,  à  l'aide  des  expressions  (7)  et  (8), 
des  valeurs  précises  de  1  et  de  n.  Nous  allons  examiner  quelles  sont  les 
conditions  à  remplir  dans  la  pratique  pour  arriver  à  ce  résultat. 

»  Désignons  par  SP  l'erreur  d'une  observation  P  en  distance  polaire,  et 
par  Sa  Terreur  d'iuie  distance  A  par  rapport  au  plan  instrumental,  par  SX 
et  par  ^n  les  inexactitudes  de  1  et  de  n,  conclues  des  équations  (7)  et  (8). 

»  Dans  la  discussion  générale,  nous  allons  considérer  SP  et  SA  comme 
équivalentes,  en  posant  SP  =  <$A  =  £;  mais,  dans  l'emploi  de  certaines 
méthodes  spéciales,  le  mode  d'observation  est  tel  que  SA  sera  bien  infé- 
rieur à  SP;  il  sera  alors  plus  rationnel  d'admettre  SP  =  y'^SA. 

»  Nous  devons  en  outre  faire  remarquer  que,  dans  le  développement 
ci-après,  on  peut  négliger  les  termes  d'ordre  supérieur  dans  le  dénomina- 
teur D,  dans  les  facteurs  qui  multiplient  la  différence  ou  la  somme  des 
quantités  directement  données;  par  suite,  il  sera  permis,  ce  qui  revient  au 

même,  de  remplacer  les  coordonnées  instrumentales  P,.  P. A,,  A,.  ... 

par  les  coordonnées  apparentes.  On  peut  ainsi  écrire 

P,=/?,cos?,,  A,=p,  sin-r,.  P,  =/>,  cost^.  A,  =/>>.  sin-r3, 

P2=;>,  cosT.,  A,  =^,  siuTo,  P,=p,cos':„  A,=p^sin',. 

»  En  introduisant  ces  notations  dans  les  équations  (7)  et  (8),  on  trouve 
les  relations  suivantes  qui  serviront  de  point  de  départ  pour  le  calcul  des 
erreurs  S),  et  S«  : 

4>/',/?,sin=^sin(T3-T,) 

-/'.(^/:-^;)cos(^,+  i)sini-;,.(^:.-«?»)cos(..^-Qsin^ 

=  -P^(^l  -  d;)  sin  (t,  +  i)  sin  i  +p,  (d^  -  d;)  sin  (r,  +  i)  sin  '-, 

C.  R.,  i8(j7,  2«  Semestre.  (T.  C.WV,  N'  25.)  l^l 


(  io68  ) 

»  L'analyse  de  ces  équalions  fournit  un  ensemble  de  résultats  impor- 
tants que  nous  ferons  connaître  ultérieurement.  » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  périodes  des  intégrales  doubles 
de  fonctions  algébriques.  Note  de  M.  Emile  Picard. 

«  Dans  mon  Mémoire  sur  les  fonctions  algébriques  de  deux  variables 
(Journ.  de  Malh.;  1889),  j'ai  commencé  l'élude  des  périodes  des  intégrales 
doubles  et  montré  notamment  comment  la  considération  de  certaines 
équations  différentielles  linéaires  à  coefficients  rationnels  se  rattachait  à 
cette  question.  Dans  le  premier  volume  d'un  Ouvrage  sur  la  Théorie  des 
fondions  algébriques  de  deux  variables  que  j'ai  publié  l'été  dernier  avec  le 
concours  de  M.  Simart,  je  suis  revenu  succinctement  (p.  107  et  suiv.)  sur 
cette  étude  dont  j'ai  réservé  le  développement  pour  le  Tome  second. 

»  Dans  le  dernier  numéro  des  Comptes  rendus,  M.  Poincaré  vient  de 
s'occuper  des  périodes  de  certaines  intégrales  doubles  de  formes  particu- 
lières. L'article  de  notre  éminent  confrère  donnant  un  intérêt  d'actualité 
à  des  recherches  de  ce  genre,  je  ne  crois  pas  inutile  de  rappeler  le  point 
de  vue  auquel  je  m'étais  placé  dans  la  théorie  générale  et  la  façon  dont 
j'ai  obtenu  les  périodes  des  intégrales  doubles  de  fonctions  algébriques. 

»  Partons  d'une  surface  algébrique  n'occupant  pas  une  position  spéciale 
par  rapport  aux  axes 

(i)  /("^.J.zj-^o. 

»  On  sait  qu'il  suffit,  pour  la  théorie  générale,  de  supposer  qu'elle  a 
pour  singularités  une  ligne  double  avec  des  points  triples;  nous  nous  bor- 
nerons, pour  prendre  le  cas  le  plus  simple,  à  considérer  une  intégrale 
double 

^Q{a:,  y,  z)dxdY 


fP 


A 


de  première  espèce,  où  Q  est  un  jjoljaome.  On  établit  d'abord  que  tout 
cycle  à  deux  dimensions  de  la  surface  /  peut  être  obtenu  en  prenant  un 
cycle  linéaire  de  la  surface  de  Riemann  correspondant  à  la  relation  algé- 
brique entre  x  el  z 

où  y  est  regardé  comme  un  paramètre,  et  en  considérant  le  continuum  à 


(  '069  ) 

deux  dimensions  décrit  par  ce  cycle,  quand  y  décrit  dans  son  plan  un 
contour  fermé  tel  que  le  cycle  revienne,  en  même  temps  que  y,  à  sa  posi- 
tion initiale. 

»   Ceci  posé,  envisageons  l'intégrale  abélienne 
(3)  rQ(x,y,s)dx 

relative  à  la  courbe  (2),  qui  dépend  du  paramètre  y.  Les  périodes  de  cette 
intégrale  sont  des  fonctions  de  JK,  qui  satisfont  à  une  équation  difTérenlielle 
linéaire  E  à  coefficients  rationnels  en  j-.  Je  rappelle  que  des  équations 
analogues  (voir  loc.  cil.)  jouent  un  rôle  fondamental  dans  mes  recherches 
sur  les  intégrales  de  différeniielles  totales  et  les  cycles  linéaires  des 
surfaces. 

M  Les  points  singuliers  de  l'équation  E  sont  faciles  à  définir  sous  forme 
géométrique  ;  ils  correspondent  aux  y  des  points  simples  de  la  surftice,  où 
le  plan  tangent  est  parallèle  au  plan  des  zx.  Avec  les  hypothèses  faites  sur 
les  singularités  de  la  surface/",  la  nature  de  ces  points  singuliers  est  d'ail- 
leurs très  simple  (p.  95,  /oc.  cit.). 

»  Désignons  d'une  manière  générale  par  10  une  période  de  l'intégrale 
abélienne  (3).  Les  périodes  de  l'intégrale  double  I  vont  correspondre  aux 
cycles  de  Vcqualion  linéaire  E;  par  cette  expression,  j'entends  un  contour 
fermé  C  dccritdans  le  plan  de  la  variable  j,  tel  qu'une  détermination co(j) 
de  co  reprenne  la  même  valeur  quand  y  décrivant  C  revient  à  son  point  de 
départ.  Les  périodes  de  I  sont  alors  de  la  forme 

Il  est  facile  de  former  effectivement  de  tels  cycles.  On  peut  en  obtenir  de 
la  manière  suivante  :  Soient  a  et  h  deux  points  singuliers  de  l'équation  E; 
un  lacet  relatif  au  point  a  parcouru  uu  nombre  convenable  de  fois,  suivi 
d'un  lacet  de  même  origine  relatif  au  point  b  parcouru  aussi  un  certain 
nombre  de  fois,  forme  un  cycle  de  l'équation  E,  et  donne  une  période  de 
l'intégrale  double.  On  peut  encore  procéder  comme  il  suit  :  L'inté- 
grale (3)  a  une  période  logarithmique  pour  y  =  a  et  pour  jy  =  6;  il  v  aura 
en  général  un  chemin  r  allant  de  a  en  b  et  conduisant  de  la  première  à  la 
seconde.  Si  ii(j')  désigne  la  valeur  de  cette  période  pour  j  arbitraire 
sur  r  entre  a  et  b,  l'intégrale  définie 

prise  le  long  de  r,  sera  une  période  de  notre  intégrale  double. 


(  1070  ) 

»  On  voit  que  l'analogie  entre  la  théorie  des  périodes  des  intégrales 
doubles  et  celle  des  intégrales  simples  est  assez  complète  :  les  cycles  de 
certaines  équations  différentielles  linéaires  remplacent  les  cycles  des  fonc- 
tions algébiiques  d'une  variable.  Cependant,  dans  l'étude  des  nombres  in- 
variants associés  à  ces  théories,  des  différences  sensibles  se  présentent,  et 
l'on  ne  peut  songer  à  avoir  pour  les  surfaces  des  formules  numériques 
applicables  à  tous  les  cas;  on  sait  que  pareille  circonstance  s'est  déjà  pré- 
sentée pour  les  intégrales  doubles  de  première  espèce,  et  qu'il  a  fallu  dis- 
tinguer un  genre  numérique  qui  peut  être  distinct  du  genre  géométrique. 
Des  recherches  difficiles,  que  je  n'ai  pas  encore  achevées,  me  donnent  à 
penser  qu'il  y  aura  lieu  de  distinguer  des  invariants  numériques  à  côté  des 
invariants  à  signification  analytique  ou  géométrique,  tant  dans  la  théorie 
des  périodes  que  dans  celle  des  intégrales  doubles  de  seconde  espèce  sur 
laquelle  j'ai  récemment  appelé  l'attention  {Comptes  rendus,  G  décembre 
1897);  ce  sont  des  questions  sur  lesquelles  j'espère  pouvoir  bientôt  re- 
venir.  » 


ÉNERGÉTIQUE  BIOLOGIQUE.  —  Comparaison  du  pouvoir  ihermogène  ou  dyna- 
mogène des  éléments  simples  avec  leur  pouvoir  nutritif.  Un  écart  considé- 
rable existe  entre  les  poids  isoénergétiques  et  les  poids  isotrophiques  du  sucre 
et  de  la  graisse  chez  le  sujet  qui  travaille.  C'est  avec  les  poids  isoglycogéné- 
tiques  que  les  poids  isotrophiques  tendent  à  s'identifier;  par  M.  A.  Chacveau. 

«  'Lq  pouvoir  dynamogéne  des  aliments,  ou  l'aptitude  qu'ils  possèdent  de 
pourvoir  aux  dépenses  énergétiques  qu'entraîne  le  jeu  des  organes  en  fonc- 
tion, a  été  identifié  par  les  physiologistes  avec  le  pouvoir  thermogène,  dont 
la  chaleur  de  combustion  donne  la  mesure.  Mais  l'isodynamisme  alimen- 
taire n'a  pas  été  entendu  seulement  de  cette  manière.  On  y  a  donné  une 
signification  plus  étendue,  plus  compréhensive.  C'est  une  notion  courante 
que  la  valeur  nutritive  des  aliments,  sous  un  poids  donné,  est  mesurée  par  la 
quantité  d'énergie  que  les  principes  digestibles  contenus  dans  ces  aliments 
peuvent  fournira  l'organisme,  une  fois  parvenus  dans  la  circulation  générale. 
En  d'autres  termes,  le  pouvoir  nutrili/  des  substances  alimentaires  serait, 
comme  leur  pouvoir  dynamogène,  directement  proportionnel  à  leur  cha- 
leur de  combustion.  Donc  la  quantité  qu'on  doit  donner  des  diverses 
sortes  d'aliments,  [>our  alteiiulrc  un  même  effet  nutritif,  serait  inversement 
|)roporlionnelle  à  cette  chaleur  de  combustion,  c'est-à-dire  au  pouvoir 
theimogène  des  aliments. 


(  Ï07I  ; 

1)  D'après  ces  données,  i^'  de  graisse  aurait  le  même  pouvoir  nutritif 
que  2S'',373  de  sucre  de  canne,  en  admcUant  que  la  digestion  de  ces  deux 
aliments  simples  entraînât  à  peu  près  la  même  dépense  énergétique. 

»  C'est  sur  ce  principe  hypothétique  qu'a  été  fondée  toute  la  théorie 
des  poids  et  des  suhslitulions  isodynames,  dans  l'alimentation  de  l'homme 
et  des  animaux. 

»  Ce  principe  serait  inattaquable  s'il  était  démontré  que  les  divers  tra- 
vaux physiologiques  s'alimentent  indifféremment  à  toutes  les  sources  de 
potentiel  que  les  fonctions  digestive  et  assimila trice  peuvent  offrir  à  l'orga- 
nisme animal.  Alors  le  pouvoir  dynamo  gène,  identifié  avec  \e  pouvoir  ther- 
mogène, s'identifierait  encore  avec  le  pouvoir  nulriUf,  c'est-à-dire  que  les 
mêmes  travaux  physiologiques,  prenant  leur  source  dans  des  potentiels  de  na- 
tures différentes,  en  consommeraient  des  poids  inversement  propoTtionnels  aux 
pouvoirs  thermogène  et  dynamogène. 

n  Or,  cette  indifférence  des  organes  à  la  nature  du  potentiel  utilisé  par 
eux,  pour  l'exécution  de  leurs  travaux  physiologiques,  n'existe  justement 
pas.  L'un  de  ces  travaux,  le  plus  important  de  tous,  qui,  à  lui  seul,  pro- 
voque la  plus  grande  partie  de  la  dépense  énergétique  de  l'animal,  le  tra- 
vail musculaire  en  un  mot,  s'alimente  exclusivement  à  la  source  de  poten- 
tiel qui  est  constituée  par  le  glycogène  incorporé  au  tissu  même  des 
muscles,  lequel  potentiel  se  brûle  et  se  reconstitue  sans  cesse.  Je  sais  bien 
que  tous  les  physiologistes  ne  regardent  pas  comme  suffisamment  pro- 
bantes les  démonstrations  que  j'en  ai  données.  Mais  on  ne  court  aucun 
risque  à  les  accepter  provisoirement  comme  point  de  départ  de  nouvelles 
recherches.  Celles  dont  je  vais  faire  connaître  les  résultats  sont  instituées 
de  telle  manière  qu'elles  auront  justement  l'avantage  ou  de  confirmer  de 
façon  éclatante  ma  conception  sur  les  sources  énergétiques  du  travail 
musculaire  ou  de  détruire  celte  conception  de  fond  en  comble. 

M  Préoisons  nettement  le  but  de  ces  nouvelles  recherches.  Il  s'agit  de 
savoir  si  les  moteurs  animés  s'entretiennent  également  bien  en  consom- 
mant le  sucre  ou  la  graisse  en  proportion  inverse  à  la  chaleur  de  com- 
bustion de  ces  deux  aliments  simples.  En  d'autres  termes,  les  poids 
isolrophifjues  du  sucre  et  de  la  graisse  sont-ils  identiques  à  leurs  poids  isoéner- 
gétiques? 

»  Je  dis  que  celte  identité  n  existe  pas  et  ne  peut,  du  reste,  exister.  En  effet, 
la  graisse  ne  participe  jamais  à  l'exécution  du  travail  musculaire  qu'après 
s'être  transformée  en  glycogène.  Or,  celte  transformation  s'accompagne 
nécessairement,  dans  l'organe  ou   les  organes  où  elle  s'accomplit,  de  la 


(    I072    ) 

dépense  d'une  partie  de  l'énergie  potentielle  de  la  substance  transformée. 
Ce  qui  reste,  en  ce  cas,  du  pouvoir  dynamogène  de  cette  substance  se 
trouve  ainsi  notablement  inférieur  au  pouvoir  thermogène  primitif.  La 
substitution  de  la  graisse  au  sucre,  dans  l'entretien  de  l'animal,  pour 
l'exécution  du  travail  musculaire,  ne  peut  donc  s'effectuer  proportionnel- 
lement aux  poids  isothennogcnes  ou  isoénergétiques  des  deux  substances.  Les 
poids  isolrophiques  ne  peuvent  être  les  mêmes  que  ces,  poids  isoénergétiques. 

))  Voici,  du  reste,  le  rapport  exact  que  la  théorie  fait  prévoir  entre  les 
poids  isoénergétiques  et  les  poids  isolrophiques  du  sucre  et  de  la  graisse. 

»  Quand  i^'"  dégraisse  se  change  en  hydrate  de  carbone,  d'après  le  pro- 
cessus d'oxydation  rudimentaire  que  j'ai  indiqué,  il  se  produit  i^^Gi  de 
glycose,  équivalant,  thermogénétiquement,  à  environ  \^\5i  de  saccha- 
rose. D'oîi  il  résulte  que,  si  l'on  pourvoit  à  l'exécution  d'un  travail  muscu- 
laire donné  en  ajoutant  à  une  ration  fondamentale  déterminée  iSaS''  de 
sucre  de  canne,  il  faudra  substituer  à  ces  iSi^''  de  saccharose  loo^''  de 
graisse,  pour  obtenir  le  même  travail  sans  nuire  à  la  nutrition  du  sujet. 

»  Ainsi  les  poids  isotrophiques  du  sucre  de  canne  et  de  la  graisse  sont 
i,52eti,oo,  au  lieu  de  2,87  et  1,00,  comme  cela  sera'ii  s\  les  poids  iso- 
trophiques se  confondaient  avec  les  poids  isoénergétiques  ou  isotherrno gènes. 
L'écart  est  donc  considérable,  si  considérable  qu'il  devient  relativement 
facile  d'en  vérifier  expérimentalement  l'existence. 

»  Méthode,  procédés  et  expériences.  —  La  méthode  a  déjà  été  exposée  dans  un 
article  que  j'ai  fait  publier  par  Gonlejean  {Arcfiires  de  Physiologie,  1896).  Très 
simple  en  est  le  principe.  Il  consiste  à  s'assurer,  avec  une  pesée  régulièrement  faite, 
chaque  matin,  si  la  nutrition  d'un  sujet,  soumis  la  veille  à  un  travail  et  à  un  régime 
déterminés,  est  influencée  quand  il  j  a  substitution  réciproque,  dans  la  ration,  de  la 
graisse  pure  (saindoux)  et  du  sucre  de  canne,  en  diverses  proportions. 

»  Naturellement,  toutes  les  précautions  doivent  être  prises  pour  assurer  la  perma- 
nence de  l'identité  de  toutes  les  autres  conditions  expérimentales.  Lorsque  cette 
identité  est  à  peu  prés  réalisée,  on  peut  avoir  pleine  confiance  dans  les  pesées  desti- 
nées à  montrer  que  l'alimentation  a  rempli  convenablement  son  but.  Que  le  poids  du 
sujet  reste  stationnaire  ou  plutôt  oscille  autour  d'une  certaine  valeur  moyenne,  ce 
sera  l'indice  que  le  potentiel  de  la  ration  alimentaire  suffit  exactement  à  la  production- 
du  travail  physiologique  qui  est  demandé  aux  muscles.  Dans  le  cas  où  le  poids  fléchi- 
rait, on  en  induirait  que,  la  ration  ayant  été  insuffisante,  il  a  fallu  que  le  sujet  em- 
prunte à  sa  propre  substance  une  partie  du  potentiel  nécessaire  à  cette  production  de 
travail.  Enfin,  si  le  poids  de  l'animal  était,  au  contraire,  en  croissance,  on  conclurait 
à  l'exubérance  de  la  ration;  alors  une  partie  du  potentiel  alimentaire,  restant  dispo- 
nible après  la  production  du  travail  physiologique,  serait  employée  à  la  constitution 
des  réserves  d'hydrate  de  carbone  et  de  graisse. 


(  '073  ) 

»  Telle  est  la  méthode. 

»  C'est  sur  le  chien  qu'elle  a  été  appliquée.  11  m'a  fallu  trouver  des  animaux  par- 
faitement dressés  au  travail  journalier  qu'on  avait  à  faire  intervenir,  habitués  de  plus 
aux  substitutions  alimentaires  dont  on  voulait  étudier  l'influence.  Mes  tentatives  ont 
été  nombreuses.  J"ai  fait  peu  de  bonnes  rencontres.  L'une  d'elles  a  été  complètement 
heureuse  :  c'est  celle  d'une  jeune  chienne  dont  le  dressage  a  été  commencé  au  mois  de 
novembre  1896,  et  sur  laquelle  les  expériences  se  continuent  encore  aujourd'hui  avec 
le  plus  grand  succès.  Au  bout  de  fort  peu  de  temps,  cette  chienne  était  remarquable- 
ment entraînée  à  l'exercice  qu'on  exigeait  d'elle  (marche  au  trot  allongé  dans  l'inté- 
rieur d'une  roue  actionnée  par  un  moteur  à  eau).  De  plus,  l'animal  était  arrivé  promp- 
tement  à  s'accommoder  à  peu  près  également  bien  des  deux  rations  complémentaires 
à  comparer  entre  elles  (sucre  et  graisse).  On  l'avait  même  accoutumé  à  d'autres  ali- 
ments simples,  tels  que  l'amidon  cru. 

»  On  faisait  commencer  le  travail  toujours  à  la  même  heure  après  le  repas,  quand  la 
chienne  était  en  pleine  digestion.  Le  sang  se  trouvait  alors  saturé  des  principes  gras 
ou  sucrés  puisés  dans  le  tube  intestinal.  Donc  le  tissu  musculaire  avait  constamment 
ces  principes  à  sa  disposition,  soit  pour  une  consommation  immédiate  appliquée 
directement  à  la  production  du  travail,  soit,  plutôt,  pour  la  reconstitution  incessante 
du  glycogène  incorporé  au  tissu  musculaire,  glycogène  que  je  considère  comme  la 
seule  forme  sous  laquelle  le  potentiel  puisse  être  employé  à  l'exécution  du  travail 
physiologique  des  organes  contractiles. 

»  Four  la  mesure  du  travail  exécuté,  la  roue  était  munie  d'un  compteur  de  tours. 
Le  travail  durait  exactement  une  ou  deux  heures;  mais  le  parcours  accompli  pen- 
dant ce  temps  n'était  pas  toujours  le  même,  quoique  le  moteur  fût  assez  régulier. 
En  efiet,  l'animal,  en  ralentissant  ou  en  accélérant  son  allure,  entravait  ou  favorisait 
l'action  du  moteur.  Toutefois  les  compensations,  qui  s'établissaient  spontanément  au 
cours  des  exjjériences,  entretenaient  à  un  degré  suffisant  l'égalité  du  travail  accompli 
dans  les  périodes  qui  étaient  comparées  entre  elles.  En  général,  le  sujet  faisait  12'""  à 
iS"""  quand  la  durée  du  travail  était  d'une  heure.  Si  la  rotation  de  l'appareil  durait 
deux  heures,  la  valeur  du  parcours  doublait  et  atteignait  environ  2.5'""  à  26'"".  Le  .tra- 
vail musculaire  n'était  alors  employé  qu'au  déplacement  horizontal  du  corps  de  l'ani- 
mal et  non  j)as  à  son  soulèvement.  Il  en  résulte  que  l'activité  intérieure  des  muscles 
n'était  pas  accompagnée  de  travail  mécanique  ou  extérieur.  Mais  la  dépense  énergé- 
tique entraînée  parle  fonctionnement  du  système  musculaire  n'en  était  pas  moins  net- 
tement déterminée. 

»  Après  le  travail  l'animal  était  tenu  à  l'attache  et  laissé  dans  le  repos  le  plus  com- 
plet, à  l'abri  de  toutes  les  causes  d'excitation  extérieure. 

»  Le  sujet  ne  faisait  par  jour  qu'un  seul  repas  pris  le  matin,  repas  comprenant  une 
ration  fondamentale  de  viande,  la  ration  complémentaire  de  sucre  ou  de  graisse  et, 
enfin,  la  boisson.  Au  début  des  recherches,  celle-ci  (eau  pure)  était  laissée  jusqu'au 
soir  à  la  discrétion  du  sujet.  On  retirait  le  récipient  seulement  pendant  la  nuit,  pour 
supprimer  toute  possibilité  d'ingestion  quelconque  dans  les  douze  heures  précédant 
la  pesée  du  matin,  témoin  de  l'influence  exercée  sur  la  nutrition  par  l'alimentation 
delà  veille.  Mais  cette  pratique  a  duré  peu. 

»  On  avait  calculé,  d'après  des  expériences  antérieures,  qu'une  ration  de  4ooê''  de 


(  I074  ) 

viande  crue  suffirait  au  remplacemenl  des  albumlnoïdes  enlevés  au\  tissus  de  l'orga- 
nisme par  le  mouvemenl  de  rénovation  de  leur  matière.  C'était  une  ration  un  peu 
juste.  Elle  a  été  ensuite  élevée  à  5oo8^  Le  choix  s'était  porté  sur  de  la  viande  de  cheval, 
dont  on  pouvait  se  procurer  aisément,  chaque  jour,  des  morceaux  de  même  provenance 
et  de  même  qualité.  On  avait  soin  de  la  débarrasser  minutieusement  de  toute  la  graisse 
interfasciculaire  qu'elle  pouvait  contenir.  D'après  le  dosage  de  l'azote,  très  souvent 
répété  sur  cette  sorte  de  viande,  sa  teneur  en  substance  albuminoïde  sèche  était 
environ  de  20  pour  100.  La  valeur  énergétique  de  cette  ration  ne  s'éloignait  donc  guère 
de  475c»!  à  480C"'  (calculée  d'après  le  chilTre  donné  par  Berllielot  pour  la  chaleur  de 
combustion  de  l'albumine  jusqu'à  l'urée). 

»  Pour  la  ralion  complémentaire,  on  a  commencé  par  les  quantités  de  SiS''  de 
saindoux  et  laiS"-  de  sucre  de  canne.  Dans  les  deux  cas,  celte  ration  complémentaire 
présentait  à  peu  près  la  même  valeur  énergétique  que  loos''  d'albumine  sèche,  soit  479'"'''- 
Puis  on  augmenta  les  quantités  de  graisse  et  de  sucre,   soit  en   conservant  entre  elles 

le  même  rannort  :  ^'^'^''''  ==  ''"°°  (proportion   isodynamique  ou    isocnergctique), 
'  '  sucre  2,070 

,,   I  ,000  ,  . .        .        ,  -     ',  ■        \ 

soit  en  élevant  la  valeur  de  ce  rapport  jusqu'à  -^^^  {proportion  isoglycogenetique). 

»  La  glycose  a  été  parfois  substituée  à  la  saccharose  dans  la  proportion  de  le^oSg  de 
gljcose  pour  i?''  de  saccharose,  équivalant  au  rapport  inverse  des  pouvoirs  thermo- 
gènes  de  ces  deux  substances,  |fff|.  Mais  les  expériences  avec  la  gljcose  n'ont  pu  être 
très  multipliées,  à  cause  de  l'action  laxative  assez  énergique  qu'elle  exerçait  sur  notre 
animal.  Du  reste,  avec  le  sucre  de  canne,  les  fèces  étaient  toujours  plus  abondantes  et 
plus  molles  qu'avec  la  graisse,  ce  qui  constituait  un  avantage  pour  cette  dernière. 

»  La  graisse  alimentaire  était  couramment  donnée  à  la  dose  deII0E^  On  n'en  a  jamais 
retrouvé  dans  les  fèces  que  des  traces  négligeables.  Il  a  toujours  été  impossible  d'y 
rencontrer,  de  même  que  dans  l'urine,  la  moindre  quantité  de  saccharose  ou  de  gly- 
cose, quoique  l'animal  prit  jusqu'à  200S''  de  sucre  de  canne. 

»  Les  comparaisons  alimentaires  intéressantes  ont  toujours  pu  être  faites  pendant  des 
périodes  d'état  physiologique  exactement  symétriques  pour  le  sucre  et  pour  la  graisse, 
sauf  pourtant  l'exception  inévitable  résultant  de  l'action  relâchante  exeixée  sur  le  tube 
digestif  parles  hydrates  de  carbone.  On  a  pallié  cet  inconvénient  en  raccourcissant  le 
plus  possible  le  temps  consacré  aux  comparaisons.  C'est  ainsi  que  l'alternance  du 
sucre  et  de  la  graisse  se  faisait  par  périodes  de  trois,  quatre,  cinq,  six  jours  au  plus. 
Les  chances  d'identité  des  autres  conditions  expérimentales  s'en  trouvaient  également 
accrues  ;  mais  il  est  bien  évident  que  l'identité  théorique  ne  peut  jamais  être  obtenue 
dans  des  expériences  de  cette  nature.  D'où  une  superposition  imparfaite  des  poids 
constatés  et  des  poids  attendus.  Mais  jamais  les  écarts  ne  prennent  une  importance 
capable  d'altérer  la  valeur  vraie  et  la  signification  des  pesées. 

»  EXPÉRIENCES  N°  1.  —  Sucre  et  graisse  administrés  en  proportions  isodyna- 
miques ou  isoénergrliqnes.  —  Ration  fondamentale  :  4oo3''  de  viande.  Rations  com- 
plémentaires à  comparer  :  5iS'' de  saindoux  ou  121?'- de  sucre  de  canne  (rapport: 
1:2,373).  Une  heure  de  travail  dans  la  roue.  Le  graphique  n"  1  permet  d'apprécier 
d'un  seul  coup  d'œil  l'inlluence  exercée  sur  la  nutrition  par  les  deux  rations  compa- 


(  Ï075  ) 

rées  :  A,  période  pendant  laquelle  le  sujet  se  portait  et  s'entretenait  parfaitement; 
B,  période  pendant  laquelle  le  sujet,  impressionné  par  l'état  de  rut,  tendait  à  la  dé- 
pression. 

Graphique  I. 


A  (du  :>9  mars  au   22  a\ril). 


B  (  du    '3  avril  au  9  mai  ). 
II.  m. 


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il  gr. 


Saccliaruso 
iJi  gr. 


Graisse 
bi  gr. 


Glycose 
1:8, s  gr. 


Graisse 
il  gr. 


»  On  voit  que,  dans  les  deux  cas  .\  et  B,  la  graisse  et  le  sucre,  ([uoique  administrés 
à  doses  isoénergétiqiK's,  ne  se  sont  pas  montrés  isotrophùjiies.  L'effet  nutritif  a  été 
beaucou|)  plus  avantageux  avec  le  sucre  qu'avec  la  graisse.  En  A,  avec  la  ration  de 
graisse,  le  poids  oscille  autour  d'une  moyenne,  c'est-à-dire  reste  à  peu  près  station 
naire;  donc  la  ration  suffit  juste  à  l'entretien  de  l'animal.  .A.vec  la  ration  de  sucre  au 
contraire,  le  poids  augmente  constamment;  donc  elle  est  plus  que  suffisante  pour 
l'entretien  et  se  montre  capable  d'accroître  les  réserves  de  potentiel.  En  B,  avec 
l'hydrate  de  carbone,  le  poids  demeure  stationnaire,  tandis  qu'il  décroit  rapidement 
avec  la  graisse.  Pendant  cette  période  de  dépression,  la  graisse  est  tellement  inférieure 
C.  R.,  1897,  ■i'  Semestre.  (T.  C\ÀV,  N»  25.1  i  1^2 


(  1076  ) 

au  sucre  en  aptitude  nutritive  qu'elle  doit  recevoir,  pour  l'entretien  des  travaux  phy- 
siologiques du  sujet,  une  coopération  de  potentiel  emprunté  à  la  propre  substance  de 


celui-ci 


»  EXPÉRIENCES  N"  2.  —  Sucre  et  graisse  administrés  en  proportions  intermé- 
diaires entre  les  proportions  isoènergétiqiies  et  les  proportions  isoglycogéné- 
tiques.  —  Ration  fondamentale:  5oos''  de  viande.  Rations  complémentaires  à  compa- 
rer: iioS''  de  graisse  ou  200?''  de  saccharose  (rapport  1:  1,82,  au  lieu  de  i;  3,373). 
Boisson:  400»''  d'eau  prise  ex.clusivement  au  moment  du  repas.  Deux  heures  de  travail 
dans  la  roue.  Le  graphique  n"  II  donne  les  effets  des  deux  régimes  sur  la  nutrition  de 
l'animal. 

»  Résultats  identiques  à  ceux  des  expériences  n°  1,  série  A.  Dans  les  conditions 
spéciales  aux  expériences  n°  2,  la  graisse  entretient  l'animal  à  un  poids  voisin  de  celui 
qu'il  possède  quand  cet  aliment  est  substitué  au  sucre.  Donc  i  \0''  de  graisse  n'ap- 
portent aux  muscles  en  activité,  dans  cette  nouvelle  expérience,  que  l'énergie  stric- 
tement nécessaire  à  l'exécution  des  travaux  intérieurs  accomplis  par  ces  organes.  Au 
contraire,  l'énergie  potentielle  contenue  dans  200B''  de  sucre  de  canne,  quoique  bien 
inférieure  à  celle  des  iioS''  de  graisse,  dépasse  les  exigences  du  travail  physiologique. 
D'où  un  excédent  qui  accroît  les  réserves  de  l'économie  animale. 

a  EXPÉRIENCES  N"  3.  —  Sucre  et  graisse  donnés  en  proportions  isoglycogé- 
nétiques. — •  Conditions  identiques  à  celles  des  expériences  n°  2.  Seulement  la  ration 
de  sucre  est  réduite  à  i68s"'  qui  ont  la  valeur  glycogénétique  de  iios''  de  graisse. 
Les  résultats,  consignés  dans  le  graphique  n°  III  faisant  suite  au  graphique  n°  II,  sont 
des  plus  remarquables.  On  y  voit  que  les  aptitudes  nutriti^^es  du  sucre  et  de  la 
graisse  se  montrent  alors,  à  t7  es  peu  près,  de  même  valeur.  Les  poids  démonstra- 
teurs oscillent,  en  effet,  dans  les  deux  cas,  sensiblement  autour  de  la  même  moyenne. 

»  La  masse  des  faits  que  j'ai  accumulés,  dans  ces  recherches  poursuivies  depuis 
deux  ans  sans  aucune  relâche,  parlent  tous  dans  le  même  sens.  J'aurai  à  en  produire 
encore  un  certain  nombre.  Mais,  dès  à  présent,  je  n'hésite  pas  à  tirer  de  ces  recherches 
les  conclusions  suivantes  : 

»  i"  Le  pouvoir  nutritif  du  sucre  et  de  la  graisse  ne  se  mesure  pas,  chez 
l'animal  de  travail,  à  la  quantité  d'énergie  potentielle  contenue  dans  ces  deux 
alitnenls.  Entre  l'aptitude  nutritive  et  l'aptitude  énergélique  ou  thermogène 
il  existe  un  écart  considérable.  En  effet,  le  pouvoir  nutritif  du  sucre  de  canne 
étant  I,  celui  de  la  graisse  est  i,52  et  non  2,3^3,  comme  le  veut  la  théorie 
actuelle  des  poids  et  des  substitutions  isodynames. 

»  2"  //  existe,  au  contraire,  une  identité  parfaite  entre  l'aptitude  nutritive 
du  sucre  et  de  la  graisse  et  l'aptitude  glycogénétique  de  ces  deux  substances. 
En  effet,  i^^,5i  de  sucre  de  canne  ou  i^''  de  graisse  font,  pour  celle-ci  par  oxy- 
dation rudimentaire,  pour  celui-là  par  hydratation,  la  même  quantité  de  gly- 
cose,  soit  iS^Gi. 

»    Ainsi,    la  saccharose  et  la   graisse  possèdent  le  même  pouvoir  nutritil 


(  Ï077  ) 
quand  on  administre,  de  l'un  et  de  Vautre,  les  poids  propres  à  former  la  même 
quantité  de  glycose  ou  de  glycogène.  Les  poids  isotropiiiques  de  ces  deux 

SUBSTANCES  SE  CONFONDENT  DONC  AVEC  LES   POIDS  ISOGLYCOGÉNÉTIQUES. 


llRArlIIQLE  II 
(du  lo  iictobre  au  i"  novcmbn-j 


Grai'ihqve  III 
(du  i\  au  21  novembre). 


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200  gr. 

168  gr. 

110  gr. 

»  3°  Donc,  les  études  expérimentales  fort  délicates  qui  m'avaient  amené  à 
prévoir  cette  équivalence  reçoivent,  des  recherches  entreprises  pour  en  vérifier 
l'exactitude,  une  éclatante  confirmation.  Toutes  les  substances  alimentaires  ne 
sont  pas  aptes  à  fournir  directement  le  potentiel  énergétique  où  s'alimente  le 
travail  physiologique  des  muscles.  Ce  rôle  est  exclusivement  dévoluau  glycogène 


(  1078  ) 

qui  les  imprègne.  Il  se  dépense  incessamment  et  se  renouvelle  sans  cesse,  grâce 
aux  transformations  chimiques  qu'éprouvent  dans  l'organisme  les  apports  ali- 
mentaires de  toute  nature. 

»   InuLilede  faire  remarquer  l'importance  considérable  que  ces  résultats 
donnent  au  rôle  du  sucre  dans  l'alimentation.   » 


■MÉMOIRES  PRÉSENTÉS. 

M.  D.  ToMMASi  adresse  une  Note  sur  «  l'équilibre  chimique  dans  l'élec- 

Irolj'se  ». 

(Renvoi  à  la  Section  de  Chimie.) 

M.  Ch.  Binet-Sanglé  soumet  au  jugement  de  l'Académie  un  Mémoire 
ayant  pour  titre  :  «  Tératologie,  théorie  nouvelle  de  la  monstruosité  et  de 
l'inversion  ». 

(Commissaires  :  MM.  Blanchard,  vanTieghem,  Mdne-Edwards, 
Bornet,  d'Arsonval.) 


CORRESPONDANCE. 

M.  le  Seckétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance  : 

La  deuxième  Partie  du  Tome  II  de  la  «  Minéralogie  de  la  France  et  de 
ses  colonies  »,  par  M.  .4.  Lacroix.  (Présenté  par  M.  Michel  Lévy.) 

MÉCANIQUE  CÉLESTE.  —  Sur  les  cas  du  problème  des  trois  corps  (et  des  n  corps) 
où  deux  des  corps  se  choquent  au  bout  d'un  temps  fini.  Note  de  M.  Paix- 
levé,  présentée  par  M.  Poincaré. 

«  Considérons  un  système  vS  de  n  points  matériels  s'attirant  suivant  les 
lois  de  Newton.  Deux  des  corps  ne  se  choqueront  au  bout  d'un  temps  fini 
que  si  les  positions  et  les  vitesses  initiales  des  n  corps  sont  exceptionnelles 
et  satisfont  à  deux  conditions.  Ces  deux  conditions  se  réduisent  à   une 


(  '079  ) 

(l'autre  étant  vérifiée  d'elle-même)  quand  les  n  corps  se  meuvent  dans  un 
même  plan. 

»  Dans  le  cas  de  deux  corps,  ces  conditions  sont  algébriques.  En  est-il  de 
même  dans  le  cas  de  trois  ou  de  n  corps?  Certains  auteurs  inclinaient  à  le 
penser;  c'est  là  d'ailleurs  la  première  question  qui  se  pose  dans  l'étude  du 
problème  des  n  corps  au  point  de  vue  des  chocs  possibles.  Je  vais  montrer 
que  dès  que  n  dépasse  i  (ou,  plus  précisément,  dés  que  Irois  masses  au 
moins  ne  sont  pas  nulles),  lesdites  conditions  sont  sûrement  transcendantes. 

))  Il  me  suffit  évidemment  d'établir  la  proposition  dans  le  cas  du  mouve- 
ment plan.  Je  zn'appuie,  à  cet  effet,  .sur  un  théorème  que  j'ai  démontré 
antérieurement  : 

»  Quelles  que  soient  les  valeurs  des  n  masses,  du  moment  que  n  surpasse  i  et 
que  trois  masses  au  moins  ne  sont  pas  nulles,  toute  équation  intégrale  (  '  ) 
ALGÉBRIQUE  du  mouçcment  est  une  conséquence  des  intégrales  classiques. 

I)  Autrement  dit,  soient  (;,/))  les  coordonnées  du  centre  de  gravité  G 
de  S,  (^',  r,')  sa  vitesse,  2T  la  force  vive  de  S  dans  son  mouvement  autour  de 

G,  U  la  fonction  de  forces  ^/ — —'  enfin  W  =  C  le  moment  par  rapport 

à  G  des  quantités  de  mouvement  de,  S  (dans  le  mouvement  de  S  autour 
de  G).  Toute  équation  intégrale  algébrique  est  de  la  forme 

(1)  ^[^',r/,(?-5'/),(-^-r//\(T-U),Wj  =  0, 

OÙ  •]/  est  une  fonction  algébrique  des  variables. 

»  La  même  proportion  subsiste  si,  au  lieu  de  supposer  l'équation  inté- 
grale F  =  o  algébrique  par  rapport  à  toutes  les  variables,  on  suppose  seu- 
lement F  algébrique  par  rapport  aux  vitesses,  et  fonction  dex^,  . . . ,  y^,  t,  à  un 
nombre  fini  de  branches. 

»  Admettons  maintenant  qu'il  y  ait  choc  au  bout  d'un  temps  fini  quand 
la  condition  algébrique 

(2)  -lih  -î?..  y 7„,  .r.,  y,,  . . . ,  y'„)  ^  o 

est  remplie.  Cette  condition  est  une  équation  intégrale  du  mouvement. 
Elle  est  donc  de  la  forme  (i).  Il  est  évident,  d'autre  part,  que  la  condi- 
tion (2)  est  encore  remplie  :  1°  quand  on  augmente  t  d'une  constante 


(')  J'appelle  équation  intégrale  loute  relation  entre  t,  les  Xi,  /,■  et  les  x\,  y',,  qui 
ne  peut  être  vérifiée  dans  son  naouvemenl  pour  t  =o  sans  l'être  quel  que  soit  t.  Le 
théorème  énoncé  s'applique  au  mouvement  de  S  dans  l'espace. 


(   io8o  ) 

(elle  est  donc  indépendanle  de  t);  2"  quand  on  augmente  H,  -/i,  E',  r'  de 
constantes  (sans  changer  les  vitesses  par  rapporta  G),  ce  qui  ne  change  ni 
T  —  U,  ni  W;  la  relation  (2)  est  donc  indépendante  de  S,  r,,  l',  -n  ,  et  peut 

s'écrire 

W  =  (p(T-TJ). 

Mais  les  équations  du  mouvement  ne  changeant  pas  quand  on  change  / 
en  a}t,  les  Xi,  Vj  en  a^a;,,  a-  r,,  les  x-,  y-  en 

''•W=-(p    — ^^^ — 
c'est-à-dire 


y.- 


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a       a 


on  doit  avoir 


=  3C'f(T-    U), 


cp(T-U) 


), 


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U 


);  désignant  une  constante  «f^/nm^we  (qui  peut  avoir  plusieurs  détermina- 
tions et  en  particulier  être  nulle).  Autrement  dit,  la  condition  (2)  peut 
s'écrire 


(3) 


W-(T-U^  =  -X^ 


»  Or,  quelle  que  soit  la  valeur  supposée  de  >.,  il  est  facile  de  voir  que, 
moyennant  certaines  inégalités,  les  conditions  initiales  vérifiant  (3)  cor- 
respondront à  un  mouvement  hyperbolique  (mouvement  où  les  trois  astres 
s'éloignent  l'un  de  l'autre  indéfiniment  quand  t  tend  vers  +  00  ou  vers  —  so). 
Il  est  donc  impossible  que  l'équation  (3)  soit  condition  suffisante  du  choc. 

C.   Q.   F.   D. 

»  Le  même  raisonnement  prouve  que  (dans  le  plan),  la  condition  du 
choc  ne  saurait  se  traduue  par  une  relation  F  ^  o,  où  F  soit  algébrique  par 
rapport  aux  vitesses  et  fonction  uniforme  {ou  à  un  nombre  fini  de  branches) 
des  coordonnées.  Il  suit  de  là  que,  dans  l'espace,  les  conditions  du  choc  ne 
sauraient  se  traduire  par  deux  relations  F  =  o,  $  =:  o  où  F,  <I>  soient  algé- 
briques par  rapport  aux  vitesses  et  fonctions  à  un  nombre  fini  de  branches 
des  coordonnées. 

»  On  peut  préciser  encore  ce  résultat  de  la  manière  suivante  :  bornons- 
nous,  pour  plus  de  clarté,  au  cas  de  trois  corps  mobiles  dans  un  même 
plan.  En  tenant  compte  des  intégrales  classiques,  on  sait  qu'on  ramène 
l'étude  du  mouvement  à  l'étude  d'un  système  1  de  deux  équations  diffé- 
rentielles du  second  ordre,  où  r,,  par  exemple,  est  la  variable,  r^,  r^  les 
deux  fonctions  inconnues  (r, ,  /•,,  r,  désignant  les  distances  des  trois  corps)  ; 
ces  équations  dépendent  d'ailleurs  de  la  constante  des  forces  vives  h  et  de 


(   io8i  ) 

la  constante  des  aires  C.  Ce  système  1  admel-il  des  équations  intégrales 
F  =  o,  où  V  soit  algébrique  {et  homogène)  en  dr,,  dr^.  dr^  et  fonction  à 
j  branches  de  r,,r,,  r^  Clés  constantes  C,  A  pouvant  figurer  d'une  façon  quel- 
conque)? Les  propositions  générales  que  j'ai  établies  sur  les  intégrales  des 
systèmes  (voir  les  Comptes  rendus,  janvier  1897)  permettent  de  démontrer 
qu'il  n'en  est  rien  {').  Il  suit  delà  que,  si  Fù,,/-,,/-^,  dr,,  dr^,  dr^,  h,C)  =  o 
est  la  condition  du  choc,  if  est  impossible  qu'elle  puisse  se  mettre  sous  une 
forme  où  1*"  soit  algébrique  en  dr^,  dr.,,  dr^  et  fonction  uniforme  (ou  à 
j  branches )  de  r,,  r.^,  r^ .  » 

ASTRONOMIE.  —  Sur  un  mode  particulier  d'observations  circumzénithales . 
Mémoire  de  M.  Ch.  Rouget  (Extrait  par  l'auteur),  présenté  par 
M.  Léauté. 

«  Dans  la  séance  du  17  juillet  1882,  M.  Perrier  a  bien  voulu  présenter 
en  mon  nom,  à  l'Académie  des  Sciences,  une  Note  qui  contenait  l'exposé 
succinct  d'un  mode  particulier  d'observations  circumzénithales  :  il  s'agis- 
sait d'employer  deux  étoiles  dont  l'une  ait  une  déclinaison  supérieure  à  la 
latitude  du  lieu,  et  l'autre  une  déclinaison  inférieure,  et  d'observer  le 
moment  où  ces  deux  astres  paraissent  dans  le  même  plan  vertical. 

»  Pendant  un  certain  temps,  avant  et  après  son  passage  au  méridien, 
l'astre  de  déclinaison  supérieure  est  compris  dans  un  plan  azimutal  qui 
tourne  eu  sens  inverse  du  mouvement  diurne  apparent;  tandis  que  le  plan 
d'azimut  qui  comprend  l'astre  inférieur  tourne  dans  le  même  sens  que  le 
mouvement  diurne,  cela  à  cause  du  pivot  qui  est  le  zénith,  placé  comme 
déclinaison  entre  les  déclinaisons  des  deux  astres,  et  de  l'axe  de  rotation 
commun,  qui  est  la  ligne  qui  joint  le  centre  de  la  Terre  au  zénith,  supposé 
immobile. 

»  J'ai  repris  en  détail  l'étude  de  celte  question,  qui  paraît  d'autant  plus 
intéressante  que  la  rapidité  avec  laquelle  les  deux  plans  azimutaux  se 
rapprochent  et  finissent  par  se  confondre,  au  moment  même  du  passage  de 
la  trajectoire  au  zénith  du  lieu  d'observation,  fournit  un  moyen  très  précis 
de  constater  l'époque  du  phénomène. 


C)  La  même  proposition  s'applique,  tant  dans  le  plan  que  dans  l'espace,  pour  n 
quelconque,  aux.  systèmes  difTéreniiels  réduits  qu'on  substitue  aux  équations  du  mou- 
vement, en  tenant  compte  des  intégrales  classiques. 


(   io82  ) 

»  J'expose,  dans  le  travail  ci-joint,  l'examen  de  la  période  pendant 
laquelle  le  plan  azimiital  de  l'étoile  supérieure  se  meut  à  partir  du  méri- 
dieu  vers  l'ouest,  par  exemple  (et  par  prolongation  au  dckà  du  pivot  vers 
l'est,  sur  l'horizon)  :  c'est  la  période  utile.  L'azimut  Az  de  digression  de 
ce  plan  d'azimut,  tant  à  l'est  cju'à  l'ouest  du  méridien,  a  pour  expression 

sinA-  =  ^^-,  >  en  appelant  D'  la  déclinaison  de  l'astre  supérieur,  et  /la 

latitude   du    lieu   il'observation  ;    au  delà,   la    rotation   du    plan    d'azimut 
s'annule  et  change  de  sens.  L'angle  horaire  de  l'étoile,  à  ce  moment,  a  pour 

expression,  en  l'appelant/?,  cos/»  =     '  J^, ;  réduit  en  temps,  il  donne  la 

durée  de  la  période  utile,  avant  et  après  le  passage  de  l'étoile  au  méridieu. 

1)  Je  rappelle  que  le  principe  fondamental  de  la  Théorie  des  Trajectoires 
est  celui-ci  :  Avec  un  chronomèlre  à  secondes,  qui  peut  n'être  mis  en  marche 
qu'au  moment  des  observations,  il  est  possible,  en  constatant  les  èiioques  de 
passages  de  deux  trajectoires,  séparées  par  un  intervalle  de  temps  évalué  au 
chronomètre,  de  déterminer  la  latitude  et  le  temps  sidéral  du  lieu  où  l'on  opère, 
sans  aucun  changement  préalable. 

n  Je  fais  voir  qu'avec  une  connaissance  aussi  imparfaite  qu'on  le  voudra 
de  la  latitude  et  de  la  longitude  du  lieu  d'observation,  on  peut  savoir, 
d'avance,  par  approximatiou,  l'heure  sidérale  du  phénomène,  et  surtout 
l'orientation  d'une  trajectoire  quelconque,  de  sorte  que,  avec  un  instrument 
muni  d'une  boussole,  on  est  en  mesure  d'être  très  suffisamment  renseigné 
pour  ne  pas  manquer  la  constatation  de  l'heure  du  passage. 

»  Je  montre  enfin  que,  en  traitant  la  Lune  comme  une  étoile,  et  prévoyant 
d'après  ses  positions,  notées  sur  un  globe  ou  une  carte,  pour  ime  nuit 
quelconque,  les  trajectoires  qu'elle  pourrait  former  avec  des  étoiles,  dans 
les  conditions  précitées  d' observations  circumzénithales  ^  ou  aurait  au  moment 
du  passage  une  trajectoire  connue,  car  elle  passe  par  l'étoile  et  le  zénith, 
dont  les  coordonnées  sont  données  au  même  instant  par  la  latitude  et 
l'heure  sidérale  :  de  là  une  première  équation  entre  les  coordonnées  incon- 
nues de  la  Lune. 

»  La  seconde  équation  se  trouve  dans  la  Connaissance  des  Temps;  en 
prenant  aux  heures  de  Paris,  qui  comprennent  l'époque  simultanée  du  lieu 
d'observation,  les  deux  couples  de  coordonnées  de  la  Lune,  ils  fournissent 
une  nouvelle  trajectoire  connue,  en  les  considérant  comme  appartenant  à 
deux  astres  différents  et  distincts. 

»   Mode  d'observation.  —  Je  crois  que  l'on  peut  se  contenter,  grâce  aux 


(  io83  ) 

mouvements  contraires  des  plans  d'azimut,  d'un  miroir  tournant  autour 
d'un  axe  horizontal,  monté  sur  un  plateau  muni  d'une  boussole.  Je  vais 
expérimenter  un  instrument  bien  plus  simple,  que  j'appelle  planchette 
astronomique.  C'est  une  planchette  munie  d'une  boussole  :  elle  contient  un 
fil  à  plomb  et  deux  miroirs  dont  je  décris  l'agencement.  J'espère  pouvoir 
bientôt  rendre  compte  de  son  fonctionnement  à  l'Académie,  d 


GÉOMÉTRIE.  —  Sur  un  réseau  conjugué  particulier  de  certaines  surfaces 
dérivées  (les  surfaces  de  second  ordre.  Note  de  M.  S.  Maxgeot,  présentée 
par  M.  Darboux. 

«  Les  lignes  de  symétrie  L  d'un  elh'psoide  ou  hyperboloïde  S  forment 
une  famille  de  courbes  appartenant  à  la  classe  des  courbes  C  dont  les  tan- 
gentes sont  perpendiculaires  à  leurs  polaires  par  rapport  à  la  quadrique,  et 
les  surfaces  de  symétrie  i  de  cette  quadrique  font  partie  des  surfaces  r 
dont  chacune  est  le  lieu  d'un  point  tel  que  la  distance  de  ce  point  à  chaque 
plan  principal  de  S  est  proportionnel  au  produit  des  distances  de  ce  plan 
à  deux  plans  décrivant  deux  quelconques,  C,,  Co,  des  courbes  C.  Si  x^,  x^, 
x^  désignent  les  coordonnées  d'un  point  de  l'espace  rapporté  aux  trois 
axes  Oa:,,  Ox.^,  Ox^  de  la  quadrique;  o,.  a^,  a^  des  constantes  propor- 
tionnelles aux  carrés  de  ses  axes,  que  je  suppose  inégaux,  et  //,  r  deux 
paramètres,  les  deux  formules 

f ± 


-?i")i 


>,  /y(HHrt„  +  cp(H)l  _  /  /•,  II') 


(A) 

où  l'on  fait  n  =  i,  2,  J5,  définissent,  la  première  toutes  les  courbes  C,  la 
seconde  toutes  les  surfaces  T,  pour  les  différentes  formes  des  fonctions /"(/^j, 
o(u),ff(v),  <pi(f).  Les  lignes  L  et  les  surfaces  2  correspondent  à  l'hypo- 
thèse ?(m)  ^o. 

))   Je  considère  individuellement  une  surface  F  (').  Sur  cette  surface,  les 
courbes  de  paramètre  u,  et  celles  de  paramètre  r,  forment  un  réseau  dont 


(')  Les  surfaces  r  oui  ét6  considérées  pour  la  première  fois  en  1878,  au  §  XV  de 
noire  Mémoire  sur  la  théorie  des  coordonnées  curvilignes.  Depuis  M.  Lie  a  dé- 
monlré  que  leurs  lignes  asvmplotiqnes  se  déterminent  par  des  quadratures.  (Note  de 
M.  G.  Darboux.). 

C.  R.,  1897,  r  Semestre.  (T.  CWV,  ^'  25.)  l43 


(  loH  ) 

je  vais  indiquer  quelques  propriétés.  Ces  deux  systèmes  de  lignes,  qui  sont 
toutes  des  courbes  C,  sont  conjugués. 

»   Soient  MT',  MT"  les  tangentes  aux  deux  courbes  de  paramètres  i>  el  u 
qui  passent  en  chaque  point  M  (a;,,  a-,,  x^)  de  T,  et  M',  M"  les  points 
focaux  autres  que  M,  de  ces  deux  droites    qui   engendrent   deux   con-  - 
gruences.    Les   coordonnées    de    M'   et    de    M"    ont    pour    expressions 

^fM  et  ce,,  ""^'^^yi  Elles  montrent  que,  si  M  décrit  la  surface  r, 

"      /Tf         I      rr.  I   rr  \  * 


ce 


M'  et  M"  décrivent  aussi  deux  surfaces  r,  soient  r'  et  T",  et  si  M  se  meut  sur 
une  des  lignes  C,  M'  et  M"  parcourent  également  deux  des  lignes  C. 

»  Dans  le  cas  où  r  est  l'une  des  surfaces  1,  T'  et  T"  sont  aussi  deux  sur- 
faces 2,  soit  S' et  2";  et  si  l'on  fait  alors  mouvoir  le  point  M  sur  une  ligne  L, 
les  points  M'  et  M"  se  déplacent  sur  deux  lignes  L,  tandis  que  les  trois 
droites  MT',  MT",  MM"  engendrent  trois  surfaces  I. 

»  Je  considère  maintenant  l'équation  linéaire  qui  caractérise  le  réseau 
conjugué  formé,  sur  la  surface  T,  par  les  courbes  de  paramètres  u  et  <%  à 
savoir 


(E„)  [(p(w)-o,(.0]^j^j; 


d-^  I       tJO  t       <J6 


'    /,((•)  dit        /(«)  f)c 


=  o. 


Les  invariants  de  cette  équation  (E„)  et  ceux  des  équations  (Ey),  que  l'on 
en  peut  faire  dériver  par  la  méthode  de  Laplace,  ont  pour  valeurs 

[(A-  +  .)/(»)  -f'(iO  +  i]  [/./.(r)  o;(r)  -  I]  , ,  ^  .     .  _    . 

leur  examen  fait  apercevoir  des  cas  d'intégrabilité  de  l'équation  (E„)  : 

)>  j°  L'équation  (E„)  est  inlégrable  par  la  méthode  de  Laplace  quand 
l'im  des  deux  produits /(«)  ç'(«)./,  (r)  (p',((')  est  constant  et  égal  à  l'in- 
verse d'un  nombre  entier />,  positif  ou  négatif,  et  seulement  dans  ce  cas.  Ce 
cas  correspond  à  l'hypothèse  où  l'une  des  deux  lignes  C,,  C,  est  une  des 
unicursales  C  définie  par  la  formule 

■'■«=  ?■«(««-!-"/         (n  =  1,  2,3), 

/•( ,  r,,  Tg  étant  des  constantes. 

»  -2°  On  peut  intégrer  l'équation  (E„)  toutes  les  fois  que  les  deux  inva- 
riants de  l'équation  (E^)  sont  égaux,  c'est-à-dire  quand  on  a 

2,//(«)  ?'(")/.  («•'»  ?;  (")  =^/(")  ?'(«)  -  A  (0  ?;  (^)- 

En  effet,  si  q)'(")  ?<  ('')  n'fst  pas  nul,  cette  condition  exige  que /{u)  '^'{") 


(   ioS5  ) 
ety,  (t')o',  (c)  soient  égaux  à  -  el  7^—.)  c  étant  une  coastante.  Mais  alors 

c         c      J 

l'équation  (E„)  devient  l'équation  de  Poisson,  car  on  peut  prendre 
ç(m)=:«,  o,(t')  =  ().  Le  second  membre  de  la  formule  (A)  a  ici  pour 
expression  r,j(a„-i- uy(fl„-f- 1')""^;  cette  formule  définit  les  surfaces  de 
Lamé  poury  ==  o. 

»  Lorsque  le  produit  cp'(«)cp',  (t^)  est  nul,  chacun  de  ses  facteurs  doit 
l'être  :  le  deuxième  membre  de  la  formule  (A)  peut  être  remplacé  par 


r„M''""^''f'"""^'',  /•„«  c^  t'  étant  des  constantes  arbitraires,  et  l'équation  (Ej) 
prend,  après  les  substitutions 


(.  J^, /"\'""  ,         loK"  ,  loge 


u'  = 

c  —  c' 

A,.l  A.. 

1=V, 

la  forme  simple 


dont  j'ai  donné  ailleurs  l'intégrale  générale  (').  Les  surfaces  F  correspon- 
dantes à  ce  cas  sont  les  surfaces  de  symétrie  de  quadrique  S,  qui  sont,  en 
même  temps,  surfaces  de  symétrie  d'une  quadrature  homofocale,  et  aussi 
les  surfaces  de  symétrie  communes  à  deux  quadriques  quelconques  homo- 
focales  à  S. 

M  L'un  des  résultats  que  je  viens  d'indiquer  donne  lieu  à  ce  théo- 
rème : 

»  Pour  que  V équation  caractéristique  du  réseau  formé,  sur  une  surface  de 
symétrie  "L  d'une  quadrique  S,  parles  lignes  de  symétrie  de  cette  quadrique  et 
leurs  courbes  conjuguées  D,  soit  intégrahle  parla  méthode  de  Laplace,  il  est 
nécessaire  et  suffisant  que  cette  surface  iL  soit  une  des  surfaces  de  la  symétrie  S, 
dont  chacune  est  définie  par  la  condition  de  passer  par  une  des  courbes  C  (^). 

»  Ces  surfaces  il,  peuvent  être  facilement  construites  par  points,  leurs 
coordonnées  ayant  pour  expressions 

I 
rn{a„-^u)Pv"-        («  =  i,2.3); 

et  leur  construction  peut  être  effectuée  par  la  règle  et  le  compas  lorsque 
les  carrés  des  axes  de  S  ont  entre  eux  des  rapports  commensurables. 

(')  Thèse  de  doctorat  :  De  la  symétrie  courbe;  Gauthier-Villars  et  fds;  1860. 
(-)  Les  lignes  D,  qui  comprennent  cette  courbe,    sont  toutes  des  courbes  C,  ajanl 
le  même  ordre.  Les  deux,  surfaces  S',  2"  font  ici  partie,  comme  X,  des  surfaces  2) 


(  Jo86  ) 

»  Parmi  les  surfaces  S,  je  citerai  :  i°  celles  qui  passent  par  les  paraboles 
du  complexe  des  droites  perpendiculaires  à  leurs  polaires  par  rapport  à  la 
quadrique;  2"  celles  qui  passent  par  les  cubiques  de  Chasles  relatives  à  la 
quadrique,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  par  les  projections  des  lignes  de 
symétrie  de  la  quadrique  sur  cette  quadrique  elle-même.  Chacune  de  ces 
dernières  surfaces  est  le  lieu  des  pieds  des  normales  abaissées,  sur  les 
quadriques  homothétiques  et  concentriques  à  S,  des  différents  points  de 
l'une  des  trajectoires  orthogonales  de  ces  quadriques.  » 

ANALYSE    MATHÉMATIQUE.    —    Sur  les  séries   de   Taylor. 
Note  de  M.  Etc.  Fabry,  présentée  par  M.  Darboux. 

«  Si  l'on  développe  une  fonction  en  série  de  Taylor,  la  circonférence 
de  convergence  passe  en  général  par  un  seul  point  singulier.  Mais,  si  les 
coefficients  de  la  série  sont  choisis  arbitrairement,  M.  Borel  a  montré 
(^Comptes  rendus,  i4  décembre  1896)  qu'en  général  tous  les  points  de  la 
circonférence  de  convergence  sont  singuliers;  j'ai  également  donné 
(^Comptes  rendus,  18  janvier  1897)  une  démonstration  de  ce  théorème.  Je 
me  propose  de  chercher  les  conditions  que  doivent  remplir  les  coefficients 
pour  qu'il  n'y  ait  sur  la  circonférence  de  convergence  qu'un  point  singu- 
lier, isolé  dans  une  certaine  région. 

»'  Soit  la  série 

avant  pour  rayon  de  convergence  l'unité.  Posons 


^u+/i-i 


/l{h-l) 


n-i-à-2 


h{h-l) 


d'où  l'on  déduit 

h 

£  étant  donné,  si  n  est  assez  grand,  on  aura 

l««|<(t+0"     et       A,|<(i 


(— i/'a". 


A/,; 


«! 


—    ^  n 


=  (i  -  =)-"- 


.«^    '     /i!v! 

v  =  o 


pourvu  que  cette  série  soit  convergente,  ce  qui  a  toujours  lieu  si 


<v 


(   'o87  ) 
»   0  étant  une  quantité  positive,  supposons  que  -  L 


(«+v)! 


.  I  -,  I 


ait  pour 

limite  supérieure  o,  pour  n  infini,  quel  que  soit  v.  Pourvu  que  n  soit  assez 
grand,  on  aura 


\ 


et,  si 


<0. 


< 


ffj  <(!+£)'', 


il  en  résulte  que  le  point  :;  =  i  est  le  seul  point  singulier  de  la  circonfé- 
rence de  convergence.  Il  n'y  a  même  aucun  point  singulier  à  l'intérieur 
de  chacune  des  circonférences  ayant  pour  centre  un  point  z  tel  que 

=  0, 


et  passant  par  le  point  H-  i ,  et,  par  suite,  à  l'intérieur  de  leur  enveloppe. 
Les  centres  de  ces  circonférences  décrivent  ainsi  une  circonférence  dont 

le  centre  est  le  point -^-^  et  le  rayon -^-^j^-  Le  point  de  rencontre  de  deux 

circonférences  infiniment  voisines  est  le  symétrique  du  point  fixe  -+- 1  par 
rapport  à  la  tangente  au  lieu  du  centre.  Si  le  centre  est  le  point 


—  0» 


0 —  costo 


Si 


la  circonférence  touche  son  enveloppe  au  point  ;  =  i  - 

co  varie  de  oà  2-,  le  lieu  de  ce  point  est  une  courbe  à  l'intérieur  de  laquelle 

il  n'y  a  aucun  polnl  singulier. 

»  Réciproquement,  supposons  que  le  point  z  —  i  soit  le  seul  point  sin- 
gulier de  la  circonférence  de  convergence  et  que  l'on  puisse  tracer  par  ce 
point  deux  droites  formant  avec  l'axe  réel  positif  des  angles  aigus  ±  a,  de 
façon  que,  dans  une  petite  circonférence  de  rayon  déterminé,  il  n'y  ait  au- 
cun point  singulier  extérieur  à  l'angle  de  ces  deux  droites.  C'est  ce  qui  a 
lieu,  en  particulier,  si  2  =  +  i  est  un  point  singulier  isolé.  On  peut  alors 
trouver  une  quantité  positive  p  telle  qu'il  n'y  ait  aucun  point  singulier  dans 
la  circonférence  de  rayon  1  +  p,  sauf  entre  les  deux  droites  partant   du 

point  4-  I,  et  formant  les  angles  ±  ol  avec  OX.  Si  l'on  suppose  ]-|  <  -  et 
I  :;  I  <  cosa,  le  point  singulier  le  plus  rapproché  de  z  sera  le  point  -^  i  et 


(   io88  ) 


v'! 


n/\f-(z) 


aura  pour  limite  supérieure 


pour  /(  =  :c.  Posons 


-     I  ■       "/  /"(-) 

„   Si    -^^-    2^>  pourvu   que  0  soit  assez  petit,  4/      ^^ , 

limite  supérieure  y-;^  | ,  et  celle  de  "\l\  ojz)  \  sera  i . 


aura  pour 


»   Donnons  à  ;  des  valeurs  telles  que  — 
entier.  On  a 


;  Oe'  ^'  ,  où  N  est  un  nombre 


N— I 


I   V    -■'*'^'       /         *•  \  -^  V  \         ft''+*-^  (»-h/<  +  A-N)! 

N  2i  ''        '    *?"     i;i^     ~  ^    '^'■'  «  1  (/»  H-  A-N)  ! 

et,  si  9  est  assez  petit  et  n  assez  grand. 


{it  +  h) 


Aj»'^r;^<(' 


'^■^? 


,/i+*NûA+*N 


(o  -H  £)*+*"  0 


M   Pourvu  que  20<  (,  le  dernier  terme  est  aussi  petit  que  l'on  voudra. 


si  N  est  assez  grand,  et  -  L 


A,/J"' 


(/i  +  v)! 


a  pour  limite  supérieure  o,  pour 


n  infini,  quel  que  soit  v. 

«  Ainsi,  pour  que  le  point  z  =  i  soit  le  seul  point  singulier  sur  la  circon- 
férence de  rayon  i,  et  que  ce  point  singulier  soit  isolé,  non  seulement  sur 
la  circonférence,  mais  dans  une  région  voisine  extérieure  comprise  entre 
la  circonférence  et  des  directions  qui  ne  lui  sont  pas  tangentes,  il  faut  et  il 
suffit  que  l'on  puisse  trouver  une  quantité  positive  6  telle  que  la  limite  su- 


périeure de  -  L 


XH 


,  (/i  +  v)! 


«!vl 


pour  n  =  x;,  soit  nulle,  quel  que  soit  v. 


»  Mais  si  n  est  assez  grand,  -  \.  \H 


{"■ 


/i!v! 


est  plus  petit  que    . 


1  •  ^  «  (  2  -H  c  )  0 

expression  qui  est  maximum  lorsque  v  est  compris  entre  ^-^ 


.(2  +  .)l 


—  I  et 


l-(2-t-£) 


-,  en  supposant  (2  -t-  s)  0  <  i .  Il  en  résulte  que,  si  l'on  ne  donne 
à  V  que  des  valeurs  telles  que  -  5  a  <     _      ,  on  aura  une  limite  supérieure 


(  io89  ) 
au  plus  égale  à  (i  -i-  oc)  L(i  +  a)  -+-  a.L  -  qui  tend  vers  o  avec  a.  De  même. 


SI 


26 


1  >■  -,  on  a  une  limite  supérieure  au  plus  égale  à 


n  ~  I  —  2  0 


(i4-l)L(i  +  l)4-XL^, 


expression  qui  s'annule  pour  une  seule  valeur  positive  que  nous  représente- 
rons par  >..  Il  suffit  alors,  pour  appliquer  le  théorème  précédent,  de  prendre, 
pour  chaque  valeur  de  n,  les  différences  \  telles  que  «£  <^  v  <[  n(X  —  e), 

£  tendant  vers  o  avec  -,  mais  aussi  lentement  que  l'on  voudra.    » 


PHYSIQUE.  —  Sur  les  transformations  isothermes  et  adiahatiqiies  des  gaz  réels; 
dèlerminalion  du  rapport  y  des  deux  chaleurs  spécifiques.  Note  de  M.  A. 
Leduc,  présentée  par  M.  Lippmann. 

«    \ .  Formules  relatives  aux  gaz  parfaits .  —  Pour  un  gaz  parfait,  les  trans- 
formations isothermes  sont  exprimées,  par  définition,  par  la  relation 

(i)  Mpv  =  RT, 

dans  laquelle  M  représente  la  masse  moléculaire  dn  gaz,  *•  le  volume  oc- 
cupé par  l'unité  de  masse  sous  la  pression  p,  à  la  température  absolue  T. 
»   D'après  mes  expériences  relatives  aux  volumes  moléculaires,  et  en 
adoptant  pour  la  masse  moléculaire  de  l'oxvgène  le  nombre  32,  on  a 

R  =  83,075.10°  C.  G.  S. 

»   Les  transformations  adiabatiques  ont  lieu  suivant  la  formule 

(2)  /j('Tf=  const. 

»   Enfin  la  vitesse  du  son  dans  un  pareil  gaz  (vibrations  de  très  faible 
amplitude)  est  donnée  par  la  formule 


»  L'application  de  ces  formules  conduit  à  des  résultats  plus  ou  moins 
approches.  Je  me  suis  proposé  de  les  remplacer  par  d'antres  donnant 
des  résultats  exacts. 

»   2.   Transformations  isothermes.    —   Soit  o   le  rapport  que  j'ai  précé- 


(  logo  ) 
demment  défini  sous  le  nom  de  volume  moléculaire  (') 

I  —   T  .  I  0-' 

\^)  ?  ^  I  H-  (e  — i)  :.  u)-'-H  (e—  i)'  ".  IO-' 

»  Il  résulte  immédiatement  de  la  définition  de  9  que,  pour  \\n  gaz  réel, 
(5)  M/^^'  =  RT9(  =  ). 

»  On  en  déduit  le  coefficient  d'élasticité  isotherme 

A  représentant  le  dénominateur  de  o. 

»   On  pourra  d'ailleurs,  le  plus  souvent,  remplacer  -•  ^  par  son  premier 

terme,  que  j'ai  désigné  antérieurement  par  -t.  On  aura  ainsi 

))   3.   Transformations  adiabatiques.  —  Si  Ton  désigne  par  ( -^  )    la  dé- 
rivée partielle  dans  le  cas  d'une  transformation  adiabalique,  on  a 

(7)  (^Jl\  -..{'t 


»   On  en  déduit  immédiatement  le  coefficient  d'élasticité  adiabatique 

le  dénominateur  pouvant  se  réduire  à  (i  -)-  Xp). 

(')  Voir  Comptes  rendus,  t.  CXXV,  p.  708  (8  novembre  1897).  —  Pour  éviter 
toute  confusion  j'ai  substitué  la  lettre  o  à  la  lettre  i'  employée  jusqu'ici.  C'est 
d'ailleurs  pour  simplifier  les  calculs  que  j"ai  écrit  précédemment 

r  —  I  —  [/  -(-  (e  —  i)  5  +  (e  —  1)^"].  10-''. 

Je  rappelle  que  fl  et  6  étant  la  pression  et  la  température  critiques  du  gaz,  e  désigne 

1  76-/'  ,     ^       .  ,  e  ,  .  ,       . 

le  rapport  -^--j — ,  et  que  les  lonctions  y,  z  et  a  du  rapport  =  sont  bien  représentées 

(série  normale)  par  les  formules 

y  =  72  •■/.'—  iSo./;  +173-7.-—  83./  +  12,3, 
i;  =  101,4./'  —  220 . /^  -+-  266 .y-  —  119.7-1-16,9, 
"  =  '-0.7  (■/  —  !). 

(-)  La  formule  (5)  établit  un  rapprochement  entre  le  volume  moléculaire  et  le 
coefficient  isotonique;  mais  celui-ci  est  >  i,  tandis  que  ca  ■<  i  en  général. 


(  I09'  ) 
»   L'équation  (7)  peut  s'écrire 

/    \  i  d^   ,  dp  di' 

(9)  -^^/,+  ^+y-=0. 

La  relation  qui  remplace  pour  les  gaz  réels  l'équation  de  Laplace  est 

(10)  •  A/w^=const. 

»  4.  Vitesse  du  son.  —  Il  suffit,  pour  obtenir  la  vitesse  du  son  à  T°  sous 
la  pression  p  dans  un  gaz  de  masse  moléculaire  M,  de  remplacer,  dans  la 
formule  bien  connue,  E  en  p  par  leurs  valeurs  ci-dessus. 

(,,)        V=        /RT.  ,  -«/'^T  .o-^-y  — 

^      -^  4/     M         .Pà^       V    M   '  io-'-t-(2e  — i)^-(-(3e  — i)(e  — i)m 

"  V  ^  dp 

»  Nous  verrons  que  y  diminue  lorsque  la  pression  p  augmente.  D'autre 
part,  e  est  proportionnel  à  p.  Il  en  résulte  que,  contrairement  à  l'opinion 
reçue,  la  vitesse  du  son  diminue  lorsque  la  pression  augmente. 

»  5.  Détermination  de  y.  —  Peut-être,  dit  Laplace,  la  vitesse  du  son 
est-elle  le  moyen  le  plus  précis  d'obtenir  y. 

M  Les  nombres  calculés  au  moyen  de  mes  formules  me  portent  à  croire 
qu'en  effet  la  détermination  de  V  dans  un  gaz  bien  desséché,  à  une  tem- 
pérature bien  connue  et  uni/orme,  conduirait  à  des  résultats  exacts. 

»  J'ai  examiné,  à  titre  d'exemple,  les  déterminations  de  Wiillner  sur 
l'air  et  l'anhydride  carbonique  à  o"  et  à  roo(').  J'ai  rapproché  les  valeurs  y 
calculées  au  moyen  de  la  formule  (11)  et  celles  y,  calculées  par  l'auteur. 

»  Les  nombres  à  20°  sont  obtenus  par  interpolation. 

ui 

Air  à   0° 33i,9  i,4o66  i ,4o526 

»  à  20° »  i,4o6  1,40491 

»  à  100° 387,7  1,4029  1,40289 

C0= à   0° 259,28  1,3274  i,3ii3i 

>'  à  20» »  i,320  i,3o68 

»    à  ioo° 3oo,i4  1,2902  1,28212 


(')  WuLLNER,  Annalen  der  Ph.  und  Ch.,  9=  série,  t.  IV;  1888.  —  L'auteur  déter- 
mine les  longueurs  d'onde  X  par  deux  lectures  an  calhétomèlre,  à  la  température  or- 
dinaire sur  le  tube  de  verre  refroidi  ou  réchauffe.  Il  n'est  point  question  de  correc- 
tions de  température  :  de  là  une  erreur  relative  en  moins  de  0,001  sur  X  et  0,002  sur  v 
dans  les  expériences  à  100".  Cette  dernière  se  réduit  à  o,ooo3  à  0°. 

C.  R.    1S97,  a-  Semestre.  (T.  CXXV,  N°  25.)  l44 


(  1092  ) 

,,  Application.  -  J'ai  utilisé  ces  Taleurs  de  y  pour  le  calcLil  de  l'équiva- 
lent mécaniqae  de  la  calorie,  en  admettant  les  valeurs  de  C  d'après  Regnault 
et  les  données  de  Joule  et  Thomson  relatives  au  travail  interne.  Je  citerai 
seulement  deux  des  nombres  obtenus  : 

c.  G.  S.  Kilogrammètres. 

Airào" 4,206.  lo'  428,7 

CO^ào" 4.219  43o,i 

Au  lieu  de 4, '9  ^^7 

qui  paraît  résulter  des  meilleures  expériences  sur  le  frottement. 

„  Je  donnerai  quelques  indications  sur  ce  calcul  dans  une  prochaine 
Communication,  et  je  discuterai  les  résultats  obtenus.  « 


SPECTROSCOPIE.  -  Sur  un  appareil  pe?  me  liant  de  séparer  des  radiations  simples 
très  voisines.  Note  de  M.  Maurice  Hamy,  présentée  par  M.  Lœwy. 

«  L'appareil  que  je  vais  décrire  est  destiné  à  isoler  des  radiations  dont 
les  longueurs  d'ondes  sont  très  peu  différentes.  Il  est  fondé  sur  le  principe 
des  interférences. 

»  Imaginons  une  lentille  convergente  L  dont  l'une  des  faces  S,,  sup- 
posée optiquement  plane  et  couverte  d'une  demi-argenture,  regarde  une 
seconde  surface  plane  réfléchissante  So,  argentée  à  fond.  Les  surfaces  S, 
et  S2  étant  réglées  de  manière  à  être  rigoureusement  parallèles,  appe- 
lons a  leur  distance.  Disposons  dans  le  plan  focal  de  L,  situé  du  côté  de 
la  surface  sphérique,  un  point  lumineux  monochromatique  P,  de  lon- 
gueur d'onde  1,  à  quelques  millimètres  de  l'axe  principal  de  cette  lentille. 
Les  rayons  envoyés  par  P  deviennent  parallèles  après  avoir  traversé  la 
face  courbe  de  L;  ils  se  réfléchissent  partiellement  sur  chacun  des  plans  S, , 
S„  et,  après  une  nouvelle  réfraction  à  travers  la  surface  sphérique  de  L, 
viennent  converger  en  un  point  Q  symétrique  de  P  par  rapport  à  l'axe 
principal  du  système.  Plaçons  l'œil  en  Q  et,  au  moyen  dun  dispositif 
assez  délicat,  d'ailleurs  très  facile  à  construire,  faisons  varier  a  lentement 

d'une  quantité  inférieure  à  -  .  Il  arrivera  un  moment  oii  les  deux  faisceaux 

réfléchis  interféreront  et  le  système  des  deux  surface  S,  S,  deviendra  com- 
plètement obscur.  Superposons  au  point  P  un  second  point  lumineux  P'  de 
lon'Jueur  d'onde  a  .  Si  la  distance  a  est  convenable,  les  rayons  émis  par  la 
seconde  source  n'interféreront  pas  totalement.  Le  svstème  des  surfaces 


(  I093  ) 
S,  Sj  sera  uniformément  éclairé  et  la  lumière  qui  arrivera  en  Q  sera  mono- 
chromaticjue  et  de  longueur  d'onde  V,  bien  que  les  radiations  émises  parle 
double  point  P,  P' soient  en  réalité  complexes. 

»  Pour  que  l'éclairement  en  Q  soit  maximum  il  faut  donner  à  a  une 
valeur  telle  que  les  deux  faisceaux  réfléchis  par  S,,  S,,  issus  primitivement 
de  P',  arrivent  en  Q  avec  des  phases  concordantes.  Il  faut  pour  cela,  R  dé- 
signant un  entier,  que  la  relation 

4a(V  — 'X)  =  (2K  +-  i)7.V 

soit  sensiblement  vérifiée. 

»  Les  distances  a  ainsi  déterminées  sont  les  écartements  qu'il  faudrait 
donner  aux  surfaces  réfléchissantes  d'un  appareil  produèteur  d'anneaux 
de  Newton  pour  que  ces  franges,  observées  sous  l'incidence  normale,  s'éva- 
nouissent (phénomène  de  Fizeau). 

»  Pour  faire  parvenir  en  Q  de  la  lumière  de  longueur  d'onde  1,  au  lieu 

de  lumière  de  longueur  d'onde  1',  il  suffit  de  faire  varier  a  de  -^• 

»  Pratiquement  le  point  lumineux  P  peut  être  remplacé  par  une  ouver- 
ture d'étendue  appréciable,  pourvu  qu'elle  soit  tout  entière  contenue  entre 
deux  circonférences,  centrées  sur  l'axe  principal  de  la  lentille  L,  dont  les 

rayons  satisfont  aux  inégalités  R- <[  R'- <^  R- -+- —  ^j/désignant  la  longueur 

focale  de  L,  qu'il  y  a  intérêt  à  prendre  un  peu  grande  (i™  environ). 

»  Au  lieu  de  deux  radiations  simples  superposées  en  P,  on  pourrait  en 
considérer  trois. 

»  Il  faudrait  alors,  pour  les  séparer,  faire  passer  les  rayons  sortant  en  Q 
dans  un  appareil  semblable  au  premier;  mais  l'expérience  cjui  est  facile- 
ment réalisable  avec  un  seul  extincteur  se  compliquerait.  D'ailleurs,  il  peut 
arriver  qu'un  même  appareil  éteigne  simultanément  plusieurs  radiations, 
si  l'entier  R  est  convenablement  choisi. 

»  Application  à  l'analyse  des  raies  spectrales.  —  Supposons  que  l'on  ait 
reconnu  la  multiplicité  d'une  radiation  aux  alternatives  de  maxima  et  do 
minima  de  visibilité  des  franges  que  cette  radiation  fait  naître  dans  un  ré- 
fractomètre  interférentiel  quelconque,  susceptible  de  donner  aux  faisceaux 
interférents  une  différence  de  marche  variable  à  volonté.  Soit  A,  la  dif- 
férence de  marche  qui  correspond  à  l'un  des  minima  de  visibilité  des 
franges.  Faisons  passer  la  lumière  à  travers  un  extincteur  dont  les  sur- 
faces sont  à  la  distance  «  ^  — ,  avant  de  la  faire  pénétrer  dans  le  réfracto- 


(  I094  ) 
mètre.  En  faisant  varier  a  lentement  de  \,  sans  toucher  au  réfractomètre, 
la  visibilité  des  nouvelles  franges  produites  dans  cet  appareil  passera  par 
des  alternatives  de  maxima  et  de  niinima.  A  chaque  maximum  correspond 
l'extinction  d'une  radiation  simple,  peut-être  de  plusieurs,  appartenant  à  la 
radiation  composée.  On  pourra  donc  se  rendre  compte,  au  moins  approxi- 
mativement, de  sa  constitution.  Si  la  radiation  est  double,  ce  que  nous 
supposerons  ici,  la  netteté  des  franges  passera  par  deux  maxima  seulement 
correspondant  à  des  variations  de  distance  des  surfaces  S,,  S.  égales  à  ^• 
Les  deux  composantes  seront  complètement  séparées;  il  deviendra  possible 
de  mesurer  exactement  leur  différence  de  longueur  d'onde  avec  le  réfrac- 
tomètre et  de  les  étudier  une  à  une. 

).  L'avantage  de  cette  méthode  sur  celle  qui  a  été  employée  avec  succès 
par  M.  Michelson  (  '),  pour  l'analyse  des  raies  spectrales,  consiste  dans  ce 
fait  que  les  composantes  de  la  radiation  multiple  peuvent  être  isolées  les 
unes  des  autres  et  examinées  tour  à  tour. 

»  Je  reviendrai  ultérieurement  sur  les  applications  que  comporte  cette 
méthode.  Je  me  bornerai,  pour  l'instant,  à  indiquer  que  l'on  séparerait 
par  ce  moyen  les  deux  raies  D  du  sodium  en  plaçant  les  surfaces  S,,  S, 
à  o""",i4.  En  éloignant  ces  surfaces  à  lo"",  on  séparerait,  dans  le  jaune 
vert,  des  radiations  dont  les  longueurs  d'ondes  ne  diffèrent  que  par  la 
sixième  décimale  significative;  en  les  installant  à  loo"",  on  séparerait  des 
radiations  simples  dont  des  longueurs  d'ondes  ne  diffèrent  que  par  la  sep- 
tième décimale  significative.    » 


CHIMIE  PHYSIQUE.  —  Ebullioscopie  de  quelques  sels  en  solution  eihéree. 
Note  de  M.  R.  Lespieau,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  L'élude  des  points  d'ébullition  des  solutions  éthérées  a  été  faite  dans 
l'appareil  de  M.  Raoult;  l'éther  employé  bouillait  à  34°, 6  sous  la  pression 
de  757°"°  et  le  therntu)mètre  était  divisé  en  cinquantièmes  de  degré. 

»   Des  résultats  observés,  il  suit  que  l'on  ne  peut  déduire  d'une  seule  me- 


(')  A.  Michelson,  Détermination  expérimentale  de  la  valeur  du  mètre  en  lon- 
gueurs d'ondes  lumineuses  (Trai'au.v  et  Mémoires  du  Bureau  international  des 
Poids  et  Mesures,  t.  XI).  (Mémoire  Uaduil  de  l'anglais  par  M.  Benoît.) 


(  ïogS  ) 

sure  le  poids  moléculaire  d'un  sel  dissous  dans  l'élher.  Les  nombres  ainsi 
déterminés  varient  en  efiet  très  rapidement  avec  la  concentration  ;  aussi 
doit-on  chercher  la  limite  vers  laquelle  ils  tendent  quand  la  concentration 
diminue  indéfiniment.  Cette  limite  a  été  calculée  en  admettant,  ce  qu'un 
tracé  graphique  a  suffisamment  confirmé,  que  les  courbes  obtenues  en 
portant  en  abscisses  l'élévation  du  point  d'cbullition  A,  et  en  ordonnées 
le  rapport  de  Aj  au  poids  de  matière  dissoute  sont  reclilignes. 

»  Voici  les  nombres  trouvés  (M  désigne  le  poids  moléculaire  déduit 
d'une  observation)  : 

»  I.  HgCl-^  27r.  Limite  272. 


II.  FeCI'=i6a,5.  Limite  i53 


At. 

M. 

0,  i5 

3o5 

o,.?o 

346 

>. 
At. 

M. 

o,38 

160 

0,75 

170 

'.«7 

180 

»  M.  Muller  était  déjà  arrivé  au  même  résultat. 
.1  III.   ZnCl-=:i36.  Limite  i38. 


AT. 

M. 

0,33 

23o 

0,42 

280 

0,62 

540 

»  IV.  SbCl'=  226, .5.  Limite  228. 


At. 

M. 

0,18 

229 

o,36 

234 

0.77 

245 

1,5. 

270 

»   V.  UO'(A7.0')'6IPO  =  5o4.  Limite  io4',. 


AT. 

M. 

0,35 

870 

0.49 

807 

I  ,  10 

647 

1 ,3o 

6o4 

(  1096  ) 

»  On  voit  que  l'eau  de  cristallisation  ne  s'est  pas  séparée  de  l'azotate, 
car  le  poids  moléculaire  calculé  en  eût  été  diminué,  tandis  qu'on  le  trouve 
double  du  nombre  habituellement  admis. 

))  On  a  remarqué  depuis  longtemps  que  les  poids  moléculaires  déduits 
de  l'application  des  méthodes  de  M.  Raoult  pouvaient  être  multiples  des 
poids  moléculaires  réels,  parce  que  plusieurs  molécules  pouvaient  se 
réunir  en  une  seule.  Voici,  à  ce  sujet,  une  cause  d'erreur  dont  on  n'a  peut- 
être  pas  assez  tenu  compte  dans  plusieurs  cas  :  si  un  corps  de  poids  molé- 
culaire M  réagit  sur  le  dissolvant,  l'éther  par  exemple,  en  donnant  un 
corps  ayant  pour  formule 

M«(C"H"'0)P; 

les  méthodes  de  M.  Raoult  fourniront  à  la  limite  non  le  nombre  M,  mais 
bien  a.M.  a,  pourrait  d'ailleurs  être  supérieur  ou  inférieur  à  l'unité.  Si  l'on 
pouvait  montrer  que  a  =  2  pour  l'azotate  d'urane  ou  que  (x  =  ^  pour  le 
perchlorure  de  fer,  on  serait  amené  à  conserver  les  formules  anciennes. 
Des  expériences  faites  dans  d'autres  dissolvants  paraissent  avoir  résolu  le 
problème  pour  le  composé  ferrique,  mais  peut-être  ne  s'est-on  pas  assez 
préoccupé  de  cette  cause  d'erreur  quand  on  a  voulu  déterminer  les  poids 
moléculaires  des  métaux,  en  les  dissolvant  dans  le  mercure  auquel  ils  se 
combinent.   » 


CHIMIE   MINÉRALE.  ~  Sur  le  cériiim.   Note  de   M.   Boudouard,   présentée 

par  M.  Troost. 

i(  Dans  une  Note  présentée  à  l'Académie  ('),  MM.  Wyrouboff  et  Ver- 
neuil  ont  critiqué  les  résultats  que  j'avais  obtenus  relativement  aux  sels  de 
cérium  ("). 

»  1°  Tout  en  faisant  remarquer  la  différence  d'origine  des  oxydes  de  cé- 
rium qui  ont  servi,  soit  aux  déterminations  de  MM.  Wyrouboff  et  VerneuiJ, 
soit  aux  miennes,  je  montrerai  d'abord  que  mes  résultats  analytiques  ne 
présentent  pas  entre  eux  des  différences  plus  grandes  que  ceux  de 
MM.  Wyrouboff  et  Verneuil. 

»  MM.  Wyrouboff  et  Verneuil  trouvent,  en  effet,  insolite  ce  fait  que  dans 

(')   Comptes  rendus,  l.  CXXV,  p,  gSo. 
C')   Comptes  rendus,  t.  CXXV,  p.  772. 


I 


(   I097  ) 
le  fractionnement  du  sulfate,  les  eaux-mères  donnent  des  chiffres  tantôt  su- 
périeurs, tantôt  inférieurs  aux  chiiTres  fournis  par  les  dépôts  cristallins. 
Dans  les  déterminations  de  MM.  Wyrouboff  etVerneuil,  on  retrouve  ab- 
solument les  mêmes  faits,  soit  dans  un  sens,  soit  dans  l'autre. 
»  Par  exemple,  MM.  Wyrouboff  et  Verneuil  ont  trouvé  : 

,    l   i'=  cristallisalion.  .  .      Q2,4q  /    ,  0,27 

1.  ^    '^^      ^=0,27;  e=— 4- =  0,0029, 

(3"  »  ...     92,76  t  92,5 

,,    l   I'"  cristallisation.  . .     02, 56  )    ,  ,  0,74 

"•13'  >.  ...     gsis     !'^  =  °'74;  e=-^  =0,0079. 

»   De  mon  côté,  j'ai  obtenu  : 

,    i  i"  cristallisation.  .  .    i36,5     i    ,  0,9  „„ 

I.     _             .  '       \d=o,g;  e=   -,2  =o,oo6d, 

(  Eaux-raeres «37,4     !  '^7 

,,    (   r"  cristallisation. . .    187,  i5  /    .  ,.  o,45  , 

II.      „             ,  ,''  d  =  o,4o;  e=  --5- rr  0,0082, 

(  Laux-meres 137,0     )  107 

...    1   !'■«  cristallisation.  .  .    187,80  )    ,  .  2,o3  ,, 

III.      „             ,  „'         [d=2,oo;  t'=  — 5— =  o,or44. 

I  h.aux-meres 1.59,9     )  '-^O 

))  Ainsi,  MM.  Wyrouboff  et  Verneuil  qualifient  d'insolite  un  fait  signalé 
dans  ma  Note,  et  des  résultats  analogues  sont  cités  dans  leur  Mémoire.  Je 
ferai  remarquer  que  l'erreur  est  du  même  ordre  de  grandeur. 

)i  2°  Quant  à  l'observation  difficilement  acceptable  qu'un  cériumà  poids 
atomique  de  1 37,80  adonné  deux  parties  à  poids  atomiques  140,7  et  i38,5, 
il  y  a  eu  de  ma  part  erreur  de  rédaction.  Il  n'y  a  rien  de  commun  entre  les 
deux  séries  de  déterminations,  et  l'on  devra  lire,  au  lieu  de  «  ayant  fait  des 
»  cristallisations  de  ce  même  sulfate  »,  ceci  :  «  ayant  fait  des  cristallisa- 
tions d'un  sulfate  provenant  d'un  acétate  basique  ». 

»  3°  Lors  de  l'action  de  l'eau  oxygénée  sur  l'acétate  de  cérium,  comme 
j'opère  toujours  à  chaud,  j'ai  une  précipitation  partielle  ;  c'est,  en  somme, 
le  but  que  je  me  propose.  Il  n'y  a  pas  là  d'erreur  d'observation.  Quant  à  la 
pureté  de  l'oxvde  de  cérium  sur  lequel  je  travaille,  je  crois  être  à  l'abri 
de  toute  critique  de  ce  côté;  ÎNIM.  Wyrouboff  et  Verneuil  posent  comme 
critérium  de  la  pureté  de  l'oxyde  de  cérium  la  couleur  blanche  qu'il  doit 
avoir  :  l'oxvde  de  cérium  que  j'ai  obtenu  est  blanc,  et  je  me  suis  préoccupé 
de  débarrasser  le  cérium,  aussi  bien  du  thorium  que  des  autres  terres  du 
groupe  du  cérium  ou  du  groupe  de  l'yttrium. 

»  J'ai  préparé  l'oxyde  de  cérium  par  le  procédé  de  Debray,  et  ce  sont 
les  sels  de  cet  oxyde  purifié  que  j'ai  fractionnés.  » 


(   '09^  ) 


CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  la  durée  du  pouvoir  phosphorescent  du  sulfure 
de  strontium.  Note  de  M.  José  Rodriguez  Mourelo. 

«  Pour  rechercher  si  la  phosphorescence  du  sulfure  de  strontium,  une 
fois  acquise,  persiste  et  peut  être  considérée  comme  une  propriété  inhé- 
rente, tout  en  écartant,  pour  le  moment,  les  causes  auxquelles  elle  est  due, 
j'ai  fait  une  série  d'expériences  relatives  à  la  durée  du  pouvoir  phospho- 
rescent, à  son  intensité,  à  la  manière  dont  la  lumière  est  excitée  et  au  pro- 
cédé de  préparation  des  sulfures. 

»  A  cet  effet,  j'ai  pris  cinq  tubes  d'essai  et  j'ai  mis  dans  chacun  d'eux 
iqS'  de  chaque  sulfure,  obtenu  par  diverses  méthodes  ;  puis  j'ai  fermé  les 
tubes  dans  lesquels,  outre  les  sulfures  en  petits  fragments,  il  restait  un 
peu  d'air.  Ces  tubes  ont  été  disposés  sur  une  planche  peinte  en  noir,  sur 
laquelle  on  les  laissa  trois  jours  dans  un  lien  obscur,  pour  que  les  suKures 
perdissent  toute  trace  de  phosphorescence. 

))  Après  cela,  ils  ont  été  exposés  à  la  lumière,  au  grand  air  et  à  l'ombre 
pendant  quinze  minutes,  la  température  ambiante  étant  34°.  On  reporta 
ensuite  les  tubes  dans  l'obscurité,  et  l'on  vit  que  tous  les  sulfures  offraient 
une  phosphorescence  de  plus  en  plus  intense,  depuis  celui  qu'on  obtient 
en  réduisant  le  sulfate  par  le  charbon,  jusqu'à  celui  qui  provient  de  la  mé- 
thode de  M.  Yerneuil  modifiée  par  moi  ;  les  intermédiaires  se  plaçaient 
dans  cet  ordre  :  sulfure  obtenu  par  le  carbonate  de  strontium  et  le  soufre, 
sulfure  obtenu  par  les  actions  de  l'acide  sulfliydrique  et  la  strontiane,  sul- 
fure obtenu  en  employant  la  méthode  imaginée  par  M.  Verneuil,  pour  le 
sulfure  de  calcium.  Pour  éviter  les  i-épétitions,  je  désigne  par  les  lettres  A, 
B,  C,  D,  E  les  cinq  sulfures  de  strontium,  rangés  suivant  l'intensité  crois- 
sante de  leur  phosphorescence.  Après  une  heure  passée  dans  l'obscurité, 
l'intensité  lumineuse  du  sulfure  A  était  beaucoup  diminuée,  celle  du  sul- 
fure B  était  aussi  un  peu  amoindrie,  et  celle  des  trois  derniers  n'avait  pas 
éprouvé  de  variation  sensible  ;  mais,  quinze  minutes  plus  tard,  celle  du  sul- 
fure C  commença  à  baisser,  et  peu  de  temps  après  il  en  fut  de  même  pour 
celle  du  sulfure  D,  tandis  que  le  dernier  n'avait  pas  subi  d'altération  sen- 
sible. 

»  Les  observations  continuant  toutes  les  cinq  minutes,  je  pus  constater 
que,  trois  heures  après,  la  phosphorescence  des  sulfures  A  et  B  s'était 
éteinte;  celle  du  sulfure  C  dura  cinq  heures,  et  le  sulfure  D,  après  six 


'    (   I099  ) 
heures,  avait  perdu  graduellement  sa  phospliorescence  ;  l'intensité,  pour 
le  sulfure  E,  s'amoindrissait  aussi,  mais  lentement,  et  douze  heures  plus 
tard  il  gardait  encore  sa  phosphorescence,  quoique  la  lumière  en  fût  très 
faible.  ' 

»  Dans  une  autre  expérience,  l'exposition  lumineuse  à  l'air,  sans  inso- 
lation, fut  prolongée  durant  une  heure,  et  j'ai  été  à  même  d'observer  que 
chaque  sulfure  gardait  plus  longtemps  sa  phosphorescence  et  qu'il  serait 
possible  d'établir  entre  ce  fait  et  le  temps  d'exposition  à  la  lumière  un  cer- 
tain rapport.  Je  crois  pouvoir  avancer  qu'en  prolongeant  l'exposition  à  la 
lumière,  et  par  suite  son  absorption,  on  n'en  obtient  ni  plus  d'intensité  lumi- 
neuse, ni  changement  de  couleur,  mais  on  réussit  à  faire  durer  la  phos- 
phorescence quelques  heures  de  plus,  quoique  avec  une  intensité  rapide- 
ment décroissante.  Ce  premier  résultat  a  rjuelque  intérêt  relativement  à 
des  recherches  que  je  ferai  connaître  plus  tard. 

»  Il  fallait  déterminer  le  minimum  d'exposition  à  la  lumière  diffuse,  né- 
cessaire pour  exciter  la  phosphorescence  et  chercher  aussi  le  pouvoir 
lumineux  de  chacun  des  sulfures.  Le  moins  intense  est  A,  et  il  lui  fallait 
au  moins  deux  minutes  d'exposition.  Pour  que  le  sulfure  B  commence  à 
luire  dans  l'obscurité  on  a  besoin  d'une  minute  trente  secondes.  Le  sul- 
fure C,  plus  excitable,  n'exige  qu'une  minute.  Le  sulfure  D  brille  après 
trente  secondes  et  une  seule  seconde  suffit  pour  exciter  la  phosphorescence 
du  sulfure  E. 

»  Je  n'ai  obtenu  ces  résultats  qu'après  de  nombreux  tâtonnements,  en 
diminuant  graduellement  l'exposition  à  partir  d'une  heure.  Ils  prouvent  que 
le  sulfure  doué  d'une  plus  grande  intensité  de  phosphorescence  est  non 
seulement  celui  qui  conserve  le  plus  longtemps  le  pouvoir  d'émettre  de 
la  lumière  dans  l'obscurité,  mais  c'est  le  plus  excitable  et  sa  propriété 
phosphorescente  se  développe  plus  vite,  par  la  seule  action  tle  la  lumière 
diffuse  pendant  une  seconde,  sans  insolation. 

»  J'ai  réalisé  une  autre  série  d'expériences  dans  le  but  d'étudier  l'action 
directe  des  rayons  solaires  sur  l'intensité  et  la  durée  de  la  phosphores- 
cence des  sulfures  tle  strontium  impurs,  obtenus  par  les  méthodes  et  dans 
les  conditions  que  j'ai  exposées  dans  des  Notes  précédentes.  Pour  cela, 
les  sulfures  que  j'avais  mis  dans  les  tubes,  ayant  tous  perdu  leur  lumière, 
je  les  exposai  au  soleil,  le  thermomètre  marquant  4  ï°,  et  les  y  laissai  pendant 
cinq  minutes.  En  même  temps,  une  autre  série  de  tubes  dans  les  mêmes 
conditions  avait  été  exposée  à  la  lumière  diffuse  et  l'on  transporta  les  deux 
séries  dans  un  lieu  obscur.  Tous  les  tubes  étaient  phosphorescents  et,  dans 

c.  R.,  1R97,  2-  Semesl'-e.(T.  CXXV,  \»  25.)  l45 


n 


(     I lOO    ) 

chacune  des  deux  séries,  on  observait  les  phénomènes  précédents  à  l'égard 
de  l'intensité  et  de  la  durée  de  la  phosphorescence;  mais  on  remarquait 
vite  que  la  série  des  sulfures  exposés  directement  aux  rayons  solaires  était 
un  peu  moins  brillante.  Je  poursuivis  l'insolation  directe  jusqu'à  une  heure 
dans  les  journées  de  température  maxima  (38°  à  4o»  à  l'ombre),  et  les 
effets,  quant  à  l'intensité  et  à  la  durée  de  la  phosphorescence,  ont  été  les 
mêmes.  On  observa  toujours,  dans  le  même  cas,  une  petite,  mais  sensible 
diminution  ;  ce  qui  prouve  que  les  rayons  lumineux  sont  les  seuls  absorbés 
d'une  façon  sensible  sans  l'intervention  de  la  température,  au  moins  dans 
le  cours  des  expériences  que  je  décris. 

M  Les  actions  des  rayons  solaires  sur  les  sulfures  de  strontium  phospho- 
rescents semblent  être  d'une  autre  nature  :  l'insolation  en  augmente  l'exci- 
tabilité et  c'est  de  la  sorte  qu'elle  réduit  à  moins  de  la  moitié  le  minimum 
d'exposition  à  la  lumière  diffuse.  Ainsi,  après  une  heure  d'insolation  directe 
la  phosphorescence  du  sulfure  A  peut  être  provoquée  en  cinquante  se- 
condes, celle  du  sulfure  E  dans  un  temps  qu'on  ne  peut  pas  apprécier,  et 
le  temps  est  diminué  dans  la  même  proportion  pour  les  autres  sulfures; 
d'où  l'on  peut  conclure  que  les  rayons  directs  du  Soleil  n'augmentent  que 
l'excitabilité  des  sulfures  de  strontium.  Mais  ce  résultat  n'est  pas  stable. 
Quand  l'expérience  a  été  répétée  plusieurs  fois,  l'excitabilité  diminue  peu 
à  peu,  et  il  arrive  que  le  régime  primitif  se  rétablit,  ainsi  que  je  l'ai  constaté 
en  divers  cas  d'une  façon  très  précise  (').  » 


CHIMIE  ANALYTIQUE.   —  Dosage  de  l' antimoine  par  voie  volumétrique.  Note 
de  M.  U.  Causse,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  Les  méthodes  qui  permettent  de  doser  l'antimoine  se  divisent,  comme 
celles  de  tous  les  métaux,  en  deux  catégories  : 

M    1°  Méthodes  pondérales; 

»   2"  Méthodes  vol  unie  triques. 

))  Nous  ne  nous  occuperons  que  de  ces  dernières  et  nous  citerons  les 
deux  principales. 

»  En  premier  lieu,  celle  de  M.  Schneider,  qui  consiste  à  décomposer  le 
sulfure  d'antimoine  par  HCl  concentré  et  à  recueillir  l'hydrogène  sulfuré 


l 


(')  Travail  fait  au  laboratoire  de  Chimie  de  l'École  centrale  des  Arts  et  Métiers, 
ù  Madrid;  juillet  1897. 


(    ••  loi    ) 

mis  en  liberté  dans  un  volume  conwu  d'une  solution  titrée  d'acide  arsè- 
nieux.  Il  se  forme  du  sulfure  d'arsenic  ;  on  titre  la  quantité  d'acide  arsé- 
nieux  restant,  et  l'on  déduit  de  là  la  teneur  en  antimoine,  en  se  basant  sur 
l'équation  de  décomposition 

Sb'S^  +  As^O'  +  fiHCl  =  2\s=S'  +  2SbCl'  -h3H=0. 

La  difficulté  de  ce  procédé  consiste  dans  la  condensation  complète  de 
l'hydrogène  sulfuré. 

»  Dans  la  seconde  méthode,  due  à  M.  Mohr,  et  applicable  à  l'acide  an- 
tinionieux  dissous  sous  forme  d'émctique,  on  oxyde  l'acide  antimonieux 
par  l'iode,  en  présence  du  bicarbonate  de  soude,  et  du  poids  d'iode  em- 
ployé on  déduit  celui  de  l'oxyde  d'antimoine. 

»  L'équation  de  la  réaction  est,  dans  ce  cas, 

Sb^O'  +  2l-  +  2H-O  =  Sl)-0='  -f-  4HL 

»  Ce  procédé,  très  rapide,  a  l'inconvénient  de  présenter  de  l'incerti- 
tude ;  on  se  sert  comme  indice  de  la  réaction  de  l'empois  d'amidon;  mais 
la  formation  de  l'iodure  bleu  d'amidon,  dans  ce  milieu  alcalin,  est  très 
fugace,  et  la  fin  du  dosage  est  rendue  par  là  difficile  à  saisir;  généralement 
les  nombres  trouvés  sont  trop  forts. 

»  La  nouvelle  méthode  que  nous  décrivons,  qui  nous  a  servi  à  doser 
l'antimoine  dans  les  combinaisons  stibinoj)hénoliques,  ramène  le  dosage 
de  ce  métalloïde  à  une  détermination  d'iode.  Elle  repose  sur  le  fait  sui- 
vant :  Lorsque  l'acide  antimonieux,  soit  libre  ou  combiné,  est  mis  en  pré- 
sence de  l'acide  iodique,  ce  dernier  est  détruit,  l'acide  antimonieux  passe 
intégralement  à  l'état  d'acide  antimonique,  tandis  qu'une  quantité  d'iode 
proportionnelle  au  poids  d'acide  iodique  décomposé  est  mise  en  liberté  : 

SSbH)^  -I-  2IO'  =  5Sb-0'  -h  2I-. 

»  D'après  cette  équation,  5o8  parties  d'iode  correspondent  à  1460  par- 
ties de  Sb^O',  et  i  partie  à  2,874  de  Sb'O';  on  a  2,40  d'antimoine  mé- 
talloïdique. 

»  En  désignant  par  P  le  poids  d'iode  trouvé,  celui  de  l'oxyde  ou  de 
l'antimoine  sera  obtenu  par  l'une  des  deux  relations  ci-après  : 

P  X  2.  874  =  .Sb=0\  P  X  2,40  =  Sb. 

»   Les  solutions  nécessaires  pour  ce  dosage  sont  : 

»    i"  Une  solution  d'acide  iodique;  on  l'obtient  en  dissolvant  So*'''  de 


cet  acide  dans  aSo" 
sé[)arer    l'iodate   de 


(   iio:^  ) 

d'eaii  distillée  ;'iin  laisse  reposer,  on  décante  pour 
Daryuni,  qui    accompagne    souvent    l'acide    iodique 

commercial; 

»   2"  Une  solution  décime  normale  d'hyposultite  de  sodium; 
>)    3"  Une  solution  d'iodure  de  potassium  au  ~; 
»  4"  De  l'empois  d'amidon  récent. 

»  Pratique  de  l'opération.  —  L'appareil  dont  on  fait  usage  est  celui  de  Mohr  ou 
de  Frésénius  pour  les  dosages  d'iode. 

«  On  introduit  dans  le  ballon  o,5o  ou  o,6o  d'oxyde  d'antimoine,  on  ajoute  20'='^  à 
25''  de  solution  d'acide  iodique,  on  adapte  le  tube  à  boule,  et  l'on  verse  dans  le  tube 
condenseur  10''-  de  solution  iodurée.  On  porte  lentement  à  l'ébullition,  le  liquide  se 
colore  en  rose  et  de  l'iode  est  mis  en  liberté;  on  maintient  l'ébullition  jusqu'à  ce  que 
le  contenu  du  ballon  soit  incolore,  et  que  la  totalité  des  vapeurs  d'iode  ait  été  con- 
densée dans  le  tube.  On  détache  ensuite  ce  dernier,  on  ajoute  100"  d'eau  distillée,  2'^'= 
à  3"  d'empois  d'amidon;  la  burette  étant  garnie  d'iiyposulfue,  on  laisse  couler  de  ce 
réactif  jusqu'à  disparition  de  la  couleur  bleue;  on  note  le  volume  ;  en  le  multipliant  par 
le  facteur  0,0127  on  aura  le  poids  P  d'iode  correspondant.  11  suffira  alors  de  substituer 
à  P  le  nombre  trouvé,  dans  l'une  des  deux  relations  précédentes,  pour  avoir  celui  de 
l'oxyde  ou  de  l'antimoine. 

H  Une  série  de  dosages,  pratiqués  sur  l'oxyde  pur  ou  sur  l'émétique, 
nous  ont  donné  'es  nombres  suivants  : 

Poids 

de   Sb=0» 

oxyde. 

gr 

6 
2 
I 

Poids 
d'émétique 
employé. 


»  Le  procédé  que  nous  venons  de  décrire  s'applique  aussi  bien  à  l'anti- 
moine lui-même  qu'à  l'oxyde  ou  à  ses  combinaisons.  Celles-ci,  en  effet, 
peuvent  être  ramenées  à  l'étal  de  sulfure  par  l'hydrogène  sulfiwé  ;  le  sulfure 
traité  par  l'acide  chlorhydrique,  et  ultérieurement  par  le  carbonate  de 
sodium,  après  élimination  de  l'hydrogène  sulfuré,  laisse  de  l'oxyde  qui, 
débarrassé  par  lavage  des  chlorures,  sera  traité  directement  par  l'acide 
iodique. 


Poids 

Poids 

d'iode 

de    Sb^Qi 

trouvé. 

trouvé. 

2,082 

6,00 

0,680 

2,02 

0,342 

0,985 

Poids 

Calculé 

de    Sb'O^' 

pour 

trouvé. 

C'H'Oe.SbO.K.H'O 

4',  8% 

42% 

4',9  7o 

» 

I 


(   iio3  ) 

»  Il  est  nécessaire  d'éliminer  tous  les  acides  qui  ont  une  action  sur 
l'acide  iodique,  tels  que  les  hvdracides,  l'acide  sulfureux,  l'acide  sulfhy- 
drique;  on  v  parvient  facilement  en  passant  par  le  sulfure,  que  l'on  ramène 
k  l'état  d'oxyde. 

»  Enfin,  il  n'est  pas  indispensable  que  celui-ci  soit  dissous;  mais,  pour 
assurer  la  régularité  de  l'oxydation,  on  peut  le  transformer  en  émétique; 
l'acide  larlrique  ou  le  bitartrate  de  potassium  n'ont  aucune  action  sur 
l'acide  iodique.  » 


CHIMIE    ORGANIQUE.    —     Différence   entre    les   substituliuns    nùrosees    liées 
au  carbone  el  à  l'azote.  Note  de  MM.  Camille  Matig.nox  et  Deligxy. 

«  Nous  avons  étudié  comparativement  les  chaleurs  de  combustion  des 
dérivés  nitrosés  dans  lesquels  le  groupement  AzO  est  lié  à  la  molécule 
par  l'intermédiaire  d'un  atome  de  carbone  ou  d'un  atome  d'azote,  pour 
vérifier  si  les  lois  antérieurement  établies  pour  d'autres  substitutions 
s'étendaient  au  groupe  nitrosé. 

»   1.    Dipliénylnitrosamine  C'W \z.kzO. 

Chaleur  de  combustion  pour  is' 7740"' 

»  »  moléculaire.  .  .  .      iSSS'^'.o  à  p.  c. 


»   H.   SitrosophénylanilineC^U.''{kLO).\/MX'.n\ 


Chaleur  de  combustion  pour  iS'' "j-ji  i''^\h 

»  »  moléculaire 1527'=='',  4 

«  III.   Paranitrosodlméthylaniline  CMr(AzO).Az(CH')-. 

Chaleur  de  combustion  pour  iS' 7493"' 

»  »  moléculaire. 1  124'^"',  3 

»  IV.  Diphènylamine{Q.''W')-.ki\\. 

Chaleur  de  combustion  pour  \'i' giiiS'^',  i 

»  »  moléculaire 1542'°',  6 

»  V.  Diméthylaniline  C^W k-L(^ilW)- .  —  La  chaleur  de  combustion  est 
connue;  elle  est  égale  à  ii42''''',9  à  l'élat  liquide.  Les  aminés  étudiées  ont 
des  chaleurs  de  fusiou  comprises  entre  j'^^',6  et  4^"',  2;  en  adoptant  pour 
la  dimélhylaniliue  la  moyenne  des  valeurs  précédentes  3^"',  9,  on  s'écarte 


(  iio4  ) 
certainement  peu  du  nombre  exact.  On  en  déduit  i  i39^«',o  pour  la  chaleur 
de  combustion  moléculaire  à  l'état  solide. 

»   Examinons  la  variation  de  la  chaleur  de  combustion  quand  on  intro- 
duit un  groupe  AzO  lié  au  carbone  : 


cal 


Niirosophénylaniline  solide i  ^27  ,  ij 

Diphénylanlline  solide i542,6 

Diflférence — 15,3 


cal 


Paranilrosodimélliylaniline 1 124,3 

Dimélhylaniline iiSQjO 

Différence — i4j7 

>.  Quand  la  substitution  est  liée  à  l'azote,  la  différence  n'est  plus  la  même  : 

cal 

Diphénylnitrosamine i533,o 

Diphénylamine 1042,6 

Différence —  9,6 

»  i"^  Tandis  que  la  chaleur  de  combustion  varie  d'environ  —  1 5"'  quand 
on  introduit  le  groupe  AzO  dans  une  molécule  avec  liaison  au  carbone, 
elle  varie  d'environ  —9^'',  8  qunnd  cette  substitution  est  liée  à  l'azote. 
D'ailleurs,  la  substitution  d'un  tel  groupement  lié  de  la  même  manière  à  la 
molécule  apporte  une  variation  sensiblement  constante  dans  la  chaleur  de 
combustion  toutes  les  fois  que  la  molécule  initiale  n'est  pas  constituée  par 
un  petit  nombre  d'atomes,  comme  pour  les  premiers  termes  des  séries 
homologues.  Il  est  donc  possible,  avec  les  quelques  cas  examinés,  de  con- 
sidérer la  loi  comme  générale. 

»  2"  La  migration  facile  du  groupe  AzO  de  l'atome  d'azote  à  l'atome  de 
carbone  s'explique  ainsi  simplement. 

«  3°  Pour  obtenir  avec  certitude  les  différences  précédentes,  il  est 
nécessaire  d'opérer  sur  des  corps  très  purs.  Les  substances  étudiées  ont  été 
soumises  à  des  purifications  multiples  qui  n'ont  été  arrêtées  qu'avec  la 
constance  du  pointde  fusion.  La  comparaison  des  points  de  fusion  obtenus 
aux  points  de  fusion  antérieurement  déterminés  est  la  meilleure  preuve 
du  soin  apporté  à  la  purification 


Trouvé 
par   nous. 


Diphénylnitrosamine 66,8 

Niirosophénylaniline i44i6 

Paranitrosodimélhylaniline 87,8 

Diphénylamine 54 , 2 


66,5 
143       (O.  Fischer) 
85      (Schraube) 
54       (IVlerz  et  Weilh) 


(  iio5  ) 

Il  4°  Si  nous  rapprochons  les  résultats  précédents  des  lois  antérieure- 
ment établies,  il  est  possible  de  dresser  le  Tableau  suivant  donnant  la 
variation  de  la  chaleur  de  combustion  avec  les  différentes  substitutions 
déjà  étudiées  : 

CH'.  AzO".  AzO. 

Cal        Cal  Cal  Cal 

Liaison  au  C  (12) -t-ij5-i56  — 45  — '5 

»  Az  (i4) +  i63-i65  — 37  —    9,6 

»  O  (16) +170  —  i3 

»  La  variation  a  donc  lieu  dans  le  même  sens  pour  toutes  ces  substitu- 
tions et  dans  le  même  sens  que  le  poids  atomique  de  l'élément  qui  sert  de 
liaison.  Le  poids  atomique  est  le  facteur  im|)ortant  de  la  variation.  Avant  de 
tirer  des  lois  précédentes  les  conséquences  importantes  dont  il  est  déjà 
possible  d'entrevoir  la  déduction  nous  nous  proposons  de  compléter  le 
Tableau  précédent  par  l'élude  des  diverses  substitutions  liées  au  soufre  et 
de  la  substitution  AzO  liée  à  l'oxygène  (').  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Un  réactif  co/o/é  de  l'aldéhyde  urdinaiic. 
Note  de  M.  Louis  Simon,  présentée  par  M.  Friedel. 

«  1.  L'aldéhyde  éthvlique  ordinaire  partage,  avec  un  grand  nombre  de 
corps  aldéhydiques  ou  cétoniques,  la  propriété  de  fournir  une  belle  colo- 
ration rouge,  avec  le  nitroprussiate  de  sodium  et  la  potasse,  avec  ou  sans 
addition  ultérieure  d'acide  acétique.  (Réaction  de  Légal.) 

»  Au  contraire,  la  réaction  suivante  paraît  être  tout  à  fait  caractéris- 
tique : 

»  Si,  à  une  solution  aqueuse  étendue  d'aldéhyde,  on  ajoute  quelques  gouttes  de  Iri- 
/7ief/i_y/a«jtrte  aqueuse  puis  quelques  gouttes  d'une  solution  étendue  à  peine  colorée  de 
nilroi)russiate,  il  se  développe  graduellement  une  belle  coloration  bleue.  Cette  colo- 
ration bleue  est  très  intense  si  la  solution  aldéhydique  est  quelque  peu  concentrée 
(toVo)-  E"^  ^*'-  encore  très  nettement  visible  pour  la  dilution  Yôaâa  '^^  parait  avoir 
pour  limite  la  dilution  vïoôô- 

»  La  sensibilité  de  celle  réaction  est  beaucoup  plus  grande  que  celle  de  la  réaction 
de  Légal  appliquée  à  l'aldéhyde,  et  que  celle  de  la  coloration  rouge  obtenue  avec  une 
fuchsine  décolorée  sans  précautions  spéciales. 

»  Elle  est  plus  fugace  que  la  coloration  de  Schiff,  c'est-à-dire  qu'elle  disparaît  en 
un  quart  d'heure  environ  pour  les  dilutions  dont  il  vient  d'être  question. 

(')  Institut  de  Chimie  de  Lille.  Laboratoire  de  Chimie  générale. 


(   iio6  ) 

»  Cette  réaction  paraît  être  caractéristique  de  V aldéhyde  éthyhqae.  Elle 
n'est  fournie  par  aucun  des  corps  aldéhydiques  ou  cétoniques  suivants  : 

»  Paraldéhyde,  chloral  ;  aldéhydes  formique,  propylique,  isobutylique, 
benzylique;  acétone,  méthylélhylcétone,  acétophénone,  acétophénone 
bromée,  benzophénone;  acide  phénylglyoxylique;  glucose  et  camphre. 

»  Comme  applications,  je  me  suis  proposé  de  caractériser  la  présence 
de  l'aldéhyde  dans  quelques  solvants  organiques  qui  la  renferment  habi- 
tuellement. 

»  i"*  L'éther  pur  ne  donne  pas  la  coloration  bleue:  mais  celle-ci  se  pro- 
duit immédiatement  dès  que  l'éther  renferme  j^  d'aldéhyde  et,  par  con- 
séquent, avec  l'éther  ordinaire  du  commerce. 

»  2°  L'alcool  pur  ne  donne  aucune  coloration,  mais  de  l'alcool  addi- 
tionné d'aldéhyde  (i'''^  pour  loo*^''  d'alcool)  fournit  une  superbe  coloration 
bleue  avec  le  nitroprussiate  et  la  triméthylamine.  Cette  coloration  paraît 
même  être  un  peu  plus  stable  en  présence  d'alcool. 

>)  3"  L'acétone  pure  donne  avec  le  réactif  une  coloration  rouge;  cette 
coloration  est  complètement  masquée  par  la  coloration  bleue  due  à  l'al- 
déhyde dès  que  celle-ci  se  trouve  dans  la  proportion  de  i'^"  par  litre 
d'acétone. 

)i  Ces  quelques  exemples  suffiront,  je  crois,  à  montrer  la  sensibilité  de 
la  réaction  et  le  parti  que  l'on  en  pourra  tirer  pratiquement. 

»  IL  Dans  uneWote  antérieure  (')  j'ai  signalé  que  l'acide  pyruvique  et 
ses  dérivés  fournissent  une  coloration  bleue  avec  l'ammoniaque  et  les  aminés 
en  présence  de  nitroprussiate.  Il  n'y  a  à  craindre  aucune  confusion  avec  le 
cas  actuel  si,  précisément,  on  veut  bien  considérer,  en  outre,  l'action  de 
l'ammoniaque.  Celle-ci  donne,  en  effet,  avec  l'acide  pyruvique  et  le  nitro- 
prussiate, une  coloration  bleue  assez  lente  à  se  former,  plus  rapidement  par 
addition  d'un  peu  d'acide  acétique,  assez  fixe  et  pouvant  caractériser 
l'acide  cétonique,  tandis  que  dans  les  mêmes  conditions  l'aldéhyde  vinique 
en  solution  aqueuse  ou  alcoolique  ne  donne  rien  de  semblable. 

»  Il  Y  a  même  là  une  différence  très  curieuse  à  signaler  entre  r ammoniaque 
et  la  triméthylamine. 

»  III.  Non  seulement  l'ammoniaque  ne  donne  pas  de  coloration  bleue 
avec  l'aldéhyde,  en  présence  de  nitroprussiate,  mais  elle  la  fait  disparaître 
lorsqu'elle  est  déjà  formée  :  c'est  même  peut-être  là  la  cause  de  l'instabilité 
de  celte  coloration. 


(')   Comptes  rendus,  t.  XX\  ,  p.  534. 


C  II07  ) 

»  La  potasse  déplace  l'aminé  et  la  couleur  bleue  fait  place  à  la  couleur 
rouge  due  à  la  réaction  de  Légal. 

»  L'acide  acétique  fait  disparaître  la  coloration  après  avoir  produit  dans 
les  solutions  concentrées  un  virage  vers  le  violet.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Action  de  la  pipèridine  sur  les  e'thers  carboniques  des 
phénols  ;  formation  d'urélhanes  aromatiques.  Note  de  MM.  Cazexeuve 
et  MoREAU,  présentée  par  xM.  Friedel. 

«  Poursuivant  nos  études  sur  l'action  des  bases  vis-à-vis  des  éthers  car- 
boniques des  phénols  :  carbonate  de  gaïacol,  carbonate  de  phényle,  etc., 
nous  avons  constaté  que  la  pipèridine  ne  donnait  pas,  comme  les  aminés 
primaires  aromatiques,  une  urée  symétrique.  Elle  donne  constamment  une 
uréthane  suivant  l'équation 

C.H..A.  +  CO<0«  =  CO<^f«%R.OH, 

R  étant  un  radical  aromatique.  Cette  réaction  rappelle  l'action  d'une  mo- 
lécule d'ammoniaque  sur  le  carbonate  d'èthvle;  mais,  tandis  qu'un  excès 
d'ammoniaque  donne  l'urée  ordinaire  svmelriqiie,  un  excès  de  pipèridine 
ne  donne  nullement  l'urée  symétrique  de  la  pipèridine;  la  réaction  est 
limitée  à  l'uréthane. 

»  I^'action  a  lieu  instantanément  avec  une  grande  élévation  de  tempé- 
rature, pouvant  aller  jusqu'à  l'ébullilion  dij  la  pijjèridine  si  l'on  opère  sur 
des  masses  suffisantes. 

»  Cette  action  vive  de  la  pipèridine,  aminé  .secondaire  avec  AzH  dans  le 
noyau,  fait  contraste  avec  l'action  absolument  négative  des  aminés  secon- 
daires aromatiques  ordinaires,  même  à  haute  température.  Rappelons  que 
la  pyridine,  comme  les  bases  tertiaires,  ne  réagit  pas  non  plus. 

»  Cette  observation  nous  amènera  à  des  généralisations  intéressantes, 
quand  nous  aurons  terminé  l'étude  systématique  que  nous  poursuivons  sur 
les  divers  groupes  d'aminés. 

»  Nous  décrivons  ci-dessous  trois  urélhanes  encore  inconnues. 

»  L  Uréthane  pliénylique  de  la  pipèridine.  —  En  ajoutant  ii^',/^  de  car- 
bonate lie  phényle  à  17''"  de  pipèridine,  soit  une  molécule  d'élher  pour 
deux  molécules  de  base,  le  carbonate  se  dissout  rapidement  avec  une  élé- 
vation de  température  atteignant  90".  Par  refroidissement,  on  obtient  une 

i:.  R..   1^97,  2-  Semestre.  (T.  CXXV.  N-  25.)  I -\G 


(    iio8  ) 

masse  de  crislauv  qu'on  essore  et  qu'on   fait    cristalliser  deux  fois  dans 
l'alcool  à  95°  C. 

»  Le  corps  obtenu  se  présente  sous  forme  de  tables  volumineuses, 
probablement  cubiques,  fondant  à  80°,  distillant  sans  décom|)osition  à 
3oo°-3oi°  et  qui  nous  ont  donné  à  l'analyse  6,74  pour  100  d'azote. 

»   L'urélhane  ^0('         ^  „     exige  6, 82  pour  100  d'azote. 

»  Il  est  insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans  l'alcool,  l'étber,  le  chloro- 
forme, le  benzène  et  le  nitrobenzène.  La  potasse  concentrée,  à  l'ébuUition, 
donne  le  phénol  et  la  pipéridine. 

»  IL  Uréthane  gaïacoUque  de  la  pipéridine.  —  LTne  molécule  de  carbo- 
nate de  gaïacol,  ajoutée  à  deux  molécules  de  pipéridine,  s'y  dissout  égale- 
ment avec  une  notable  élévation  de  température. 

i>  Par  refroidissement,  on  obtient  un  liquide  visqueux  qui  nous  a  paru 
d'abord  incristallisable.  On  lave  avec  de  l'eau  distillée  additionnée  de 
soude.  Le  liquide  visqueux  est  séché  au  bain-marie.  Au  bout  de  quelques 
jours,  il  cristallise.  On  purifie  le  corps  en  le  faisant  cristalliser  dans  l'alcool 
à  60°  bouillant,  qui  donne  des  prismes  magnifiques,  d'une  grande  blan- 
cheur, fondant  à  44'^  e*-  distillant  sans  décomposition  vers  33o". 

»   Il  a  donné  à  l'analyse  6, 19  pour  100  d'azote. 

/AzCi'H'" 
«   La  formule  COv   .^pjTii   orw»  exige  5,95  pour  100  d'azote. 

11  Insoluble  dans  l'eau,  il  est  très  soluble  dans  l'alcool,  même  aqueux, 
l'éther,  le  chloroforme,  le  benzène  et  le  nitrobenzène.  Les  actions  saponi- 
fiantes donnent  la  pipéridine  et  le  gaïacol. 

))  III.  Uréthane  naphtolique  ^  de  la  pipéridine.  —  Deux  molécules  de 
pipéridine  sont  versées  sur  une  molécule  de  carbonate  de  naphtol  p.  Cet 
éther  se  dissout  rapidement  comme  les  autres  avec  élévation  de  tempéra- 
ture. Après  refroidissement,  on  lave  à  l'eau  alcaline  la  masse  solide, 
blanche,  qui  s'est  formée;  on  fait  cristalliser  deux  lois  dans  l'alcool  à  gS".  ■ 

»  On  obtient  des  aiguilles  qui  fondent  à  107°;  elles  sont  insolubles  dans 
l'eau,  mais  solubles  dans  l'alcool,  l'éther,  le  chloroforme,  le  benzène  et  le 
nitrobenzène. 

»  L'analyse  a  donné  5,57  pou''  'oo  d'azote. 

/AzCn'" 
»  La  formule  C0(^  c\r\«\i-  q  ®'^'»®  5, 49  pour  100  d'azote. 
\  '  J  l^     ri   [j 

»   La   pipéridine  réagit  de  même  avec  élévation  de  température  sur  le 

carbonate  de  naphtol  a.;  on  obtient  un  corps  visqueux  que  nous  n'avons 


(    if«9  ) 
pas  encore  pu  faire  cristalliser,  mais  qui  doit  être  solide  suivant  toutes 
probabilités. 

')  IV.  L'acide  sulfurique  concentré  réagissant  sur  les  urées  symétriques 
aromatiques  donne  des  acides  aromatiques  amidosulfoniques.  Si  l'on  expé- 
rimente son  action,  dans  les  mêmes  conditions,  sur  cesuréthanes  de  la 
pipéridine,  on  n'obtient  pas  de  dérivé  sulfoné  de  cette  base,  mais  son  sulfate, 
en  même  temps  que  le  phénol  donne  un  dérivé  sulfoné.  L'uréthane  phé- 
nylique  de  la  pipéridine  donne  ainsi  de  l'acide  paraphénolsulfonique. 

»  La  réaction  a  été  opérée  en  chauflant  l'uréthane  avec  trois  fois  son 
poids  d'acide  sulfurique  concentré. 

»  La  réaction  devient  brusquement  très  vive  avec  un  dégagement  intense 
d'acide  carbonique. 

»  En  étendant  d'eau,  saturant  par  le  carbonate  de  baryum  et  concen- 
trant, on  sépare  par  l'alcool  le  sulfate  de  pipéridine  du  paraphénolsulfo- 
nate  barvtique  insoluble. 

»  L'amyluréthane  ordinaire  donne  ainsi  de  l'acide  amylsulfurique  et  du 
sulfate  dammoniaque  avec  dégagement  de  CO". 

»  V.  La  pipérazine,  qui  renferme  deux  AzH  dans  le  noyau,  nous  a 
donné  des  diuréthanes  intéressantes  par  réaction  sur  les  éthers  carbo- 
niques des  phénols.  Nous  en  achevons  l'étude  en  ce  moment.  Nous  com- 
plétons également  cette  action  de  la  pipéridine  |)ar  l'étude  de  celle  de  la 
conicine  ou  propylpipcridine.   » 


ZOOLOGll'.  ~  Sur  deux  Lépidoptères  nuisibles  à  la  canne  à  sucre  aux  îles 
Mascareignes.  Note  de  M.  Edmo.nd  Bordaur,  présentée  par  M.  Blan- 
chard . 

«  A  la  Réunion  et  à  Maurice,  parmi  les  nombreux  ennemis  de  la  canne 
à  sucre,  figurent  surtout  deux  Lépidoptères,  Diatrœa  slriatalis  el  Sesamia 
nonagrioules,  dont  les  larves  reçoivent  le  nom  de  Borers.  Notre  but  est  de 
faire  l'hiNtorique  de  leur  introduction  aux  Mascareignes  et  de  signaler  les 
nombreuses  confusions  commises  à  leur  sujet. 

»  L  Diatrœa  striatalis.  —  Nous  nous  occuperons  tout  d'abord  de  l'espèce 
successivement  désignée  sous  les  noms  de  Proceras  sacchariphagus,  par  le 
naturaliste  mauricien  Bojor  (i856),  de  Borcr  saccharellus ,  par  Guenée 
(1862),  et  enfin  de  Diatrœa  striatalis,  par  le  naturaliste  hollandais  Sneilen 
(.891). 


(    J'io  ) 

»  Voici  comment  celte  espèce  fut  introduite  aux  Mascareignes  :  En 
1848.  sir  William  Gomm,  gouverneur  de  l'île  Maurice,  fit  venir  de  Cey- 
lan  des  boutures  de  cannes  a6n  de  remplacer  les  différentes  variétés  cul- 
tivées dans  la  colonie,  menacées  de  destruction  par  une  maladie  cryptoga- 
mique  qui,  depuis  1841,  sévissait  à.  la  Réunion  et  à  Maurice.  Avant  leur 
arrivée,  les  autorités  apprirent  que  les  cannes  de  Ceylan  étaient  attaquées 
par  des  chenilles  troueuses  ou  borers,  constituant  un  véritable  fléau.  Un 
Comité  constata  l'exactitude  de  l'assertion  au  moment  du  débarquement 
des  cannes  et  ordonna  leur  destruction.  Il  est  à  supposer  cependant  que 
quelques-unes  de  ces  cannes,  qui  restèrent  déposées  quelques  jours  à  Port- 
],ouis,  auront  pu  être  enlevées  et  plantées.  Il  se  pourrait  aussi  que,  dans 
cet  amas  de  boutures,  des  papillons  aient  eu  le  temps  d'éclore  et  qu'ils  se 
soient  ensuite  répandus  dans  les  champs  où  ils  se  seraient  reproduits. 
Deux  ans  après(i85o)  le  capitaine  West  signalait,  à  la  Sociétèdes  Sciences 
et  Arts  de  Maurice,  les  dégâts  causés,  sur  sa  propriété  de  la  Grande-Baie, 
par  un  insecte  qui  fut  reconnu  être  le  borer  de  Ceylan. 

)>  Ce  fut  seulement  en  i855  que  l'on  constata  la  présence  du  parasite  à 
la  Réunion,  dans  des  cannes  provenant  de  l'île  Maurice.  Immédiatement 
l'Administration  interdit  toute  importation  de  boutures  prises  dans  cette 
île.  Ces  ordres  arrivaient  trop  tard.  On  supposa  que  l'introduction  du 
borer  avait  été  faite  avec  des  envois  de  cannes  de  Maurice. 

»  En  1857,  les  membres  de  la  Chambre  d'Agriculture  de  la  Réunion, 
avant  été  mis  en  possession  de  spécimens  de  borers  recueillis  sur  des  plan- 
tations, à  Sainte-Suzanne  et  à  la  Rivière  des  Pluies,  les  comparèrent  aux 
dessins  qui  accompagnaient  la  description  que  Bojer  avait  publiée  à  Mau- 
rice, en  i856.  Ils  constatèrent  qu'ils  avaient  affaire  au  même  parasite. 

»  En  novembre  1862,  l'île  de  la  Réunion  reçut  un  chargement  de  bou- 
tures de  cannes  embarquées  à  Chéribon  (Java).  Ces  cannes  furent  recon- 
nues contenir  d'abondants  borers;  ce  qui  amena,  paraît-il,  une  recrudes- 
cence du  fléau. 

«  Il  est  curieux  de  constater  combien  de  confusions  ont  été  commises  au 
sujet  de  D.  striatalis.  En  principe,  Guenée  a  été  le  premier  auteur  de  ces 
confusions,  Il  crut  reconnaître,  en  1862,  dans  l'insecte  introduit,  en  1848, 
de  Ceylan  à  Maurice,  puis  de  Maurice  à  la  Réunion,  l'insecte  que  Fabricius 
avait  décrit  sous  le  nom  de  Pyralis  saccharalis. 

»  Les  spécimens  qui  servirent  à  Fabricius  pour  sa  description  lui 
avaient  éié  adressés,  à  Copenhague,  par  Rohr  qui  lui  signalait  l'insecte 
comme  ravageant  les  plantations  de   cannes  à    sucre    dans    l'Amérique 


l 


(  Ifl  ) 

méridionale  et  aux  Antilles.  La  courte  description  donnée  en  latin  par  le 
savant  danois  n'étant  accompagnée  d'aucun  dessin,  la  confusion  était 
facile. 

»  Guenée  fut  persuadé  qu'il  avait  affaire  à  la  Pyralis  saccharalis.  [1  rem- 
plaça ce  nom  par  celui  de  Rorer  saccharellus.  Pour  lui.  l'insecte  qu'il  dési- 
e;nait  ainsi  et  qu'il  avait  reçu  de  la  Réunion  n'était  autre  que  le  Proceras 
saccliariphagus  (Bojer)  de  Maurice;  en  cela,  il  avait  raison.  Mais  il  était 
dans  l'erreur  quand  il  considérait  son  Borer  saccharellus  comme  identique  à 
la  Pyralis  saccharalis  Fabricius.  Il  considérait  le  parasite  comme  ayant  été 
introduit  des  Antilles  à  Ceylan.  puis  de  Ceylan  à  Maurice,  en  1848. 

>-  Cette  idée  erronée  eut  cours  jusqu'en  189t.  Ce  ne  fut,  en  effet,  qu'à 
celte  époque  que  Snellen  put  s'assurer  de  la  confusion  commise  par  Guenée 
et  la  réparer. 

»  II.  Sesamia  nonagiioidcs  vnr.  albiciiiata.  —  Le  deuxième  Aorerest  la  che- 
nille de  la  Noctuelle  à  laquelle  Lffèvre  a  donné,  en  1827,  le  nom  deSesamia 
nonagrioides.  Celte  chenille  vit  ordinairement  sur  les  jeunes  cannes;  mais. 
on  la  trouve  aussi  abondamment  sur  h,'  mais  et  sur  un  certain  nombre  de 
Graminées  poussant  spontanément  dans  les  champs. 

»  L'insecte  fut  d'abord  signalé  en  Europe.  Lefèvre  le  découvrit  dans  la 
Franco  méridionale  sur  le  maïs.  Il  fut  trouvé  ensuite  en  Espagne,  sur  le 
maïs  encore,  par  Rambur.  on  1889. 

»  \jn  naturaliste  du  Muséum  île  Paris,  M.  H.  Lucas,  le  captura,  en  i8jo, 
en  Algérie,  où  M.  Eversmann  (de  Kazan)  le  signala  sur  le  sorgho,  en  1857. 
C'est  encore  en  Algérie  que  M.  Rivière,  directeur  du  Jardin  du  Hamma, 
constatait  ses  méfaits  sur  la  canne  à  sucre  (1875)  et  que  M.  Rùnckel 
d'Herculais  étudiait  les  sérieux  ravages  causés  par  le  parasite  dans  les 
champs  de  mais  (  1896). 

»  Je  dois  ajouter  que  la  Sésamie  que  l'on  trouve  aux  îles  Mascareignes 
forme  une  variété  de  l'espèce  établie  par  Lefèvre.  Cette  variété  se  trouve 
également  à  Madagascar,  à  Célèbes  et  à  Java.  Snellen  lui  a  donné  le  nom 
de  S.  allnciliata. 

»  Ce  n'est  qu'à  partir  des  années  i858,  iSSg,  1860  et  18G1  que  l'on  a 
des  indices  certains  de  l'existence  de  5.  nonagrioides  var.  albicdiala.  Je 
considère  cette  variété  de  S.  nonagrioides  comme  ayant  été  introduite  de 
Java  aux  Mascareignes,  puis  des  Mascareignes  à  Madagascar.  L'importa- 
tion en  aurait  été  faite,  soit  avec  des  boutures  de  cannes  à  sucre,  soit  avec 
une  plante  utilisée  à  Java  comme  fourrage,  le  Panicum  javanicum. 

»  Les  confusions  signalées  au  sujet  de  la  1).  striatalis  se  produisirent 


(     '112    ) 

également  pour  la  S.  nonagrioides .  Pour  les  uns,  les  deux  parasites,  qui 
reçurent  plus  tard  ces  noms  respectifs,  ne  constituaient  que  deux  formes 
ou  variétés  de  l'espèce  appelée  Borer  saccharelliis  par  Guenée.  Pour  les 
autres,  il  y  avait  bien  là  deux  insectes  distincts  que  l'on  appela,  tantôt 
Borer  saccharellus  et  tantôt  Diatrœa  sacchari;  ce  qui  revenait,  en  somme,  à 
donner,  à  deux  insectes  nettement  différents,  deux  noms  désignant  un  seul 
et  même  insecte. 

»  En  1879,  M.  P.  Mabille  ayant  reçu,  de  la  Réunion  et  de  Madagascar,  des 
spécimens  d'un  Lépidoptère  dont  la  larve  attaquait  la  canne  à  sucre, 
reconnut  qu'il  s'agissait  de  la  Scsamia  Nonagrioidts  et  publia  à  ce  sujet  et 
cette  même  année,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  entomologiqae  de  France, 
une  Note  dont  on  ne  paraît  avoir  eu  connaissance  ni  à  Maurice,  ni  à  la 
Réunion. 

»  Il  est  maintenant  permis  d'espérer  que,  grâce  à  la  Note  de  M.  Mabille 
et  à  celle  que  M.  le  professeur  Giard  a  publiée  il  y  a  quelques  mois  (Bidl. 
Soc.  eut.  de  France,  27  janvier  1897),  grâce  aussi  à  la  Communication 
que  j'ai  l'honneur  de  présenter  aujourd'hui  à  l'Académie  des  Sciences,  les 
confusions,  commises  pendant  près  de  quarante  années,  cesseront  d'une 
façon  définitive.  » 


HISTOLOGIE.  —  Sur  la  valeur  nucléaire  du  corps  central  des  liacténacées. 
Note  de  MM.  J.  Kunstler  et  P.  Busquet,  présentée  par  M.  A  Milne- 
Edwards. 

«  Jusqu'en  1886,  aucune  publication  scientifique  n'avait  assigné  une 
structure  quelconque  à  la  substance  du  corps  des  Bactériacées,  qui  était 
considérée  comme  formée  de  protoplasma  homogène  ou  granuleux. 

»  En  1887,  l'un  d'entre  nous  (')  fit  savoir  que  le  corps  de  ces  organismes  présen- 
tait une  structure  régulière  et  fort  remarquable  :  «  Le  corps  du  Spirillum  tenue, 
»  était-il  dit  dans  cette  Note,  présente  un  aspect  structuré  bien  dilTéreat  de  la  consti- 
>)  tution  homogène  que  l'on  attribue  au  protoplasma  des  Bactériacées.  Il  y  a  là  un 
»  aspect  comparable  à  ce  que  chez  les  Protozoaires  on  appelle  structure  vacuolaire, 
»  réticulée,  alvéolaire  ou  aréolaire.  On  y  distingue  une  succession  régulière  de  fines 
»  parties  claires  circonscrivant  de  petits  espaces  sombres,  disposés  en  une  file,  ordi- 
»  nairement  unique  et  assez  régulière.  Ces  aréoles  contiennent  souvent  de  très  fins 
»  granules;   elles  contiennent   toujours  du  protoplasma  plus  fluide,  que  la  potasse 


(')  J.  IvLNSTLliK,  Coiiî'ples  rc/idus,  t.  CV',  n"  10  ;  17  octobre  1887. 


(  '113  ) 

»  dissont.  Le  nombre  de  ces  aréoles  est  variable.  Si  Ton  s'en  rapporte  à  la  structure 
)•  de  certaines  d'entre  elles,  elles  se  multiplient  par  division.  (Comptes  rendus, 
»  p.  685.)   » 

»  En  1889,  Kunstler  insista  beaucoup  sur  les  particularités  remarquables  de  celle 
structure  et  les  précisa  encore  (')  :  «  Celle  structure  vacuolaire  (du  5/)(/77/(/7n  <e««e), 
»  dit-il,  fort  belle,  est  d'une  finesse  admirable  qui  n'a  de  comparable  que  sa  netteté.  On 
»  voit  le  corps  littéralement  formé  d'un  protoplasma  d'aspect  dense,  présentant  dans  son 
»  axe  une  série  de  cavités  sombn;s,  régulières,  arrondies,  de  mêmes  dimensions  et  dispo- 
»  sées  en  file  axiale  (P/.  .T/.-T,  yZg'.  9).  Gomparalivement  au  diamètre  des  vacuoles  les 
»  parois  sont  assez  épaisses,  quoique  l'ensemble  soit  de  la  plus  grande  finesse.  Quelque- 
"  fois  la  régularité  de  celte  file  axiale  est  troublée,  et  l'on  voit  les  vacuoles  former  des 
»  zigzags  plus  ou  moins  accusés,  premier  passage  vers  un  étal  où  elles  forment  une 
»  double  file,  à  logeltes  alternantes,  et  qui  est  quelquefois  atteint.  » 

»  Si  ces  descriptions  portent  spécialement  sur  le  corps  du  Spirillum  tenue,  il  ne 
faut  pas  oublier  toutefois  que,  dès  18S6,  la  structure  fondamentale  et  t} pique  des 
autres  espèces  avait  été  clairement  et  nettement  indiquée  (^)  :  «  Chez  d'autres  espèces, 
»  ils  (les  alvéoles)  peuvent  n'être  plus  en  file  unique,  mais  en  deux  ou  plusieurs  rangées 
»  (p.  .558).  »  Ce  complexe  alvéolaire,  enveloppé  d'une  membrane  spéciale,  signalée  dans 
un  autre  paragraphe,  constitue  bien  ce  qui  a  été  appelé  plus  tard  corps  central  (loc. 
cit.,  1887,  p.  16). 

»  En  1890,  ces  résiiltat.s  lurent  confirmés  et  étendus  par  Biitschli,  et, 
depuis  cette  époque,  un  certain  nombre  d'observateurs  ont  adopté  des 
manières  de  voir  analogues. 

»  Le  schéma  de  la  constitution  du  corps  des  Bactériacées,  tel  qu'il  est  établi  aujour- 
d'hui dans  la  Science,  est  facile  à  résumer.  On  y  distingue  une  couche  tégumentaire, 
plus  claire,  à  structure  alvéolaire,  entourant  la  substance  interne  du  corps,  constituée 
par  un  complexe  plus  ou  moins  considérable  d'alvéoles,  et  dont  l'ensemble,  sous  l'in- 
fluence des  réactifs  colorants,  prend  une  teinte  plus  foncée  que  la  couche  périphé- 
rique. C'est  cet  ensemble  plus  coloré  qu'on  désigne  sous  la  dénomination  de  corps 
central,  et  que  l'on  considère  souvent  aujourd'hui  comme  un  véritable  no\-au  cellu- 
laire, de  telle  sorte  que  le  corps  des  Bactériacées  serait  essentiellement  constitué  par 
un  noyau  présentant  toutes  les  variations  de  volume,  depuis  une  exiguïté  extrême 
jusqu'à  des  dimensions  relativement  fort  considérables,  et  qui  serait  entouré  d'une 
mince  couche  de  protoplasma.  C'est  dans  le  corps  central  que  se  trouvent  les  grains 
rouges  que  nous  avons  étudiés  dans  une  récente  Communication  (')  et  auxquels  on 
attribue  une  nature  nucléinienne.  La  présence  de  ces  prétendus  chromosomes  éléraen- 


(')  KuNSTLKR  (J.),  Recherches  sur  la  morphologie  des  Flagellés  {Bull,  scient,  du 
Nord,  1889,  p.  456). 

(^)  Kunstler  (J.),  Aperçu  de  la  morphologie  des  Bactériacées  (Journ.  Micr.,  1886, 
p.  558). 

(')  Kunstler  (J.)  et  Blsquet  (P.),  Comptes  rendus,  6  décembre  1897. 


(  iii4  ) 

taires  constitue  une  des  bases  fondamentales  de  l'hypothèse  énoncée  plus  haut.  Disons 
imniédiiilement  qu'ils  peuvent  faire  complètement  défaut. 

»   Les    résultats  de  notre  récente  Note  sont  de  nature  à  jeter  le  doute  sur  le  bien 
fondé  de  celte  interprétation,  et  à  faire  mieux  apprécier  leur  véritable  valeur. 

).  Pour  assimiler  le  corps  central  k  un  noyau  cellulaire,  entre  la  présence 
des  grains  rouges,  on  s'est  basé  surtout  sur  le  fait  que  les  grosses  bactéries, 
à  tjarenchyme  interne  volumineux,  acquièrent  une  teinte  plus  foncée  que 
la  zone  tégumentaire  qui  apparaît  avec  un  aspect  plus  clair.  Cette  manière 
d'être  a  été  rapprochée  de  la  propriété  chromophile  du  noyau  cellulaire 
ordinaire,  qui,  lui  aussi,  se  colore  plus  vivement  que  le  protoplasma  am- 
biant. Mais,  dans  cette  assimilation,  une  remarque  importante  a  été  né- 
glio^ée,  à  savoir  que  le  phénomène  démonstratif  invoqué  est  un  phénomène 
beaucoup  plus  général  que  ne  l'ont  pensé  ces  Auteurs.  Une  foule  d'êtres 
inférieurs,  parmi  lesquels  nous  citerons  le  Trichomonas  inlestinalis,  et  une 
foule  d'éléments  histologiques  libres,  par  exemple  les  Spermatozoïdes, 
présentent  une  propriété  analogue.  Us  se  montrent  constitués  par  une 
couche  tégumentaire  plus  claire,  alvéolaire,  enveloppant,  de  toutes  parts, 
un  parenchyme  interne  plus  chromophile.  Dans  ces  exemples,  l'on  ne  sau- 
rait considérer  le  corps  central  comme  un  noyau,  car  un  véritable  élément 
nucléaire  se  trouve  logé  au  sein  de  sa  substance. 

).  Mieux  encore,  certains  organisines,  proches  parents  des  Bactériacées, 
de  dimensions  souvent  moindres,  et,  en  apparence,  plus  simples  que  beau- 
coup de  formes  atixquelles  on  attribue  un  corps  central,  par  exemple  le 
Cryptococcus  guttiilatus,  présentent,  en  même  temps  que  la  constitution 
fondamentale,  et  absolument  identique,  des  Bactériacées,  un  noyau  indu- 
bitable. 

»  Cet  organisme  (')  montre  une  zone  tégumentaire  claire  et  alvéolaire 
entourant  un  parenchyme  interne  plus  coloré  et  pourvu  de  grains  rouges 
en  abondance,  qui  présente  la  constitution  typique  de  la  substance  interne 
des  Bactériacées.  Au  sein  de  ce  corps  central  se  trouve  un  noyau  indubi- 
table, occupant  la  région  équatoriale  et  se  détachant  de  la  substance  en- 
vironnante par  une  coloration  particulière  due  à  l'action  des  réactifs, 
comme  cela  se  produit  pour  tous  les  noyaux  en  général.  Une  remarque 
identique  peut  être  laite  pour  la  levure  de  bière. 

»  Les  propriétés  chromoj)hiles  du  corps  central  w^i  noni  \)dï>  identiques 
à   celles  qui  caractéribcnt  la  matière  nucléaire.  Cette  dernière  absorbe  de 


('  )  J.  KuNBTLER  et  BusQUKT,  Comptes  rendus,  26  décembre  1896. 


î 


(  iii5  ) 

préférence  certains  réactifs,  tandis  que  le  premier  ne  montre  pas  ces  qua- 
lités électives;  à  peu  près  tous  les  réactifs  le  colorent  de  la  même  façon. 
Il  est,  du  reste,  des  bactéries  chez  lesquelles  le  corps  central  ne  se  teinte 
qu'avec  la  pins  extrême  difficulté  et  ne  présente  aucune  des  propriétés 
qui  ont  servi  ji  édifier  sa  conception  actuelle. 

»  Le  corps  central  ne  semble  donc  pas  exister  en  tant  fiu'cnlité  morpho- 
logique; il  représente  sitnjilemcnt  In  masse  sous-lcguraentaire  du  corps, 
à  propriétés  chromo|)hiles  plus  accentuées  que  celles  de  la  couche  tégu- 
raentaire,  soit  des  bactéries,  d'autres  organismes  ou  de  certains  élé- 
ments.   » 


BOTANIQUE.  —  Sur  le  tissu  criblé  extra-libénen  et  le  tissu  vasculaire 
extra-ligneux.  Note  de  M.  E.  Perhot,  présentée  par  M.  Guignard, 

«  T.a  formation  de  tubes  criblés  en  dehors  de  la  région  libérienne  nor- 
male a  déjà  fait  l'objet  de  nombreux  Mémoires.  Nous  apportons  à  celte  étude 
quelques  observations  nouvelles,  tirées  de  l'anatomie  des  Gentianées. 

»  Le  tissu  criblé  médidlaire  existe  chez  tontes  les  plantes  de  cette 
famille  et  a  été  signalé  depuis  longtemps  par  Vesque  ('). 

»  Les  espèces  aquatiques  qui  forment  le  groupe  des  Ményanthoïdées 
présentent,  dans  la  tige,  à  la  pointe  de  leurs  faisceaux,  \\n  lissu  d'aspect 
parenchymateux,  qui  ne  diffère  du  liber  normal  ni  par  son  aspect,  ni  par 
la  forme  de  ses  cellules;  mais  il  est  dépourvu  de  tubes  criblés.  Vesque  le 
considérait  comme  un  parenchyme  séveux.  Nous  pensons  uacc  lui  que  ce 
parenchyme  est  le  représentant  des  fascicules  criblés  médullaires  des 
espèces  terrestres  de  la  famille. 

»  Certaines  Gentianées  terrestres  présentent,  en  ouire,  dans  la  moelle, 
des  faisceaux  libéro-ligneux  complets  et,  dansleboi*;,  des  fascicules  criblés. 

»  A.  Les  grosses  racines  de  Gentiana  lutea,  purpurea,  punctata,  ascle 
piadea,  etc.,  celles  de  Swertia  Chyiata,  Sw.  Ilookeri,  etc.  ont  un  svstèaie 
libéro-ligneux  normal  représenlé  surtout  par  du  parenchyme.  Le  bois 
secondaire  contient  quelques  vaisseaux  isolés  ou  groupés  par  deux  ou  trois, 
et  le  liber  secondaire  possède  de  petits  îlots  de  tubes  criblés  formés  aux 
dépens   d'une  ou  de   plusieurs   cellules  du   parenchyme.   De   plus,  dans 


(')  Vesqce,  Anatomie  comparée  de  l'écorce  {Ann.  des  Se.  nat.,  6°  série,  t.  Il; 
1870). 

C.  R.,  iSy7,  2-  Semtsne.  (T.  C\XV,  N'  25  )  l47 


(II. 6) 

quelques  cellules  du  parenchyme  ligneux,  il  ne  tarde  pas  à  apparaître  de 
petits  îlots  criblés  analogues  à  ceux  du  liber  normal,  et  qui  constituent  un 
nombre  assez  élevé  i\&  fascicules  criblés  intra-ligneux,  isolés  au  milieu  de  la 
masse  parenchymateuse.  C'est  au  même  mode  de  développement  que  l'on 
doit  attribuer  les  formations  criblées  intra-ligneuses  de  la  racine  de  Bella- 
done, signalées  par  M.  Beauvisage  ('  )  comme  issues  d'un  fonctionnement 
spécial  de  l'assise  génératrice  normale. 

»  T)Anv,\e?,rncmQià'  Erythrœa  Centaurium,  Chloraperfoliala,e\.c.,  le  bois 
secondaire  est,  au  contraire,  entièrement  lignifié  et,  les  faisceaux  pri- 
maires étant  confluents  au  centre,  il  n'existe  pas  de  moelle.  Le  liber  nor- 
mal est  peu  développé.  Pendant  les  premières  phases  des  formations 
secondaires,  la  lignification  n'a  pas  atteint  tout  le  tissu,  et  quelques  îlots 
parenchvmateux  se  sont  ainsi  trouvés  inclus  dans  le  bois.  C'est  précisé- 
ment dans  ce  parenchvme  que  se  développent  des  tubes  criblés  et  ces 
racines  possèdent  des  fascicules  criblés  intra-ligneux  d'apparence  ana- 
logue à  ceux  des  OEnothéracées  et  des  Lythracées. 

»  La  lige  des  Gentianées  possède  dans  la  moelle  de  petits  fascicules 
criblés,  isolés,  sans  aucun  rapport  avec  le  système  libéro-ligneux  noimal, 
lesquels  prennent  naissance  de  très  bonne  heure  par  simple  cloisonnement 
de  cellules  médullaires.  Chez  toutes  ces  plantes,  le  liber  normal  est  très 
peu  développé,  et  réduit  parfois  à  quelques  îlots  de  rares  tubes  criblés  pri- 
maires. Dans  l'intervalle  compris  entre  ces  îlots  criblés  primaires,  chez  les 
G.  ciliala,  asclepiadea,  par  exemple,  le  sclérenchyme  ligneux  s'avance 
presque  au  contact  du  péricycle.  Dans  ce  cas,  les  fascicules  criblés  mé- 
dullaires apportent  à  la  plante  les  éléments  conducteurs  qui  font  défaut  ou 
sont  insuffisamment  développés  dans  leur  région  normale.  Dans  les  Chi- 
roniées,  le  liber  est  aussi  fort  réduit,  et  la  présence  de  tubes  criblés,  enclavés 
dans  le  bois  extrêmement  fibreux  de  ces  plantes  a  été  signalée  par  Vesque 
en  1875.  La  formation  de  ces  tubes  criblés  inlra-ligneux  dans  la  tige  est  com- 
parable à  ce  que  nous  avons  décrit  dans  la  racine.  Les  cellules  ligneuses 
issues  du  cambium  se  lignifient  aussitôt  ;  mais  parfois,  en  certains  points, 
et  souvent  simultanément,  on  voit  quelques  cellules  ligneuses  rester  pa- 
renchymateuses.  Ce  phénomène  s'arrête  après  quelques  divisions  cambiales 
nouvelles,  et  la  lignification  reprend  sans  interruption.  De  cet  arrêt  local 
et  répété  en  de  nombreux  endroits  de  l'assise  génératrice  résulte  l'in- 

(')  Sur  les  fascicules  criblés  dans  le  bois  secondaire  de  la  Belladone  {Journal 
de  Botanique,  1891). 


(  'II-  ) 

clusion  d'une  série  de  paquets  de  cellules  parenchymateuses  au  milieu  du 
bois  fortement  épaissi  qui  les  entoure.  Ou  voit  bientôt  des  cloisonnements 
se  faire  dans  quelques-unes  de  ces  cellules  et  donner  naissance  à  des  tubes 
criblés;  la  formation  de  ceux-ci  débute  parfois  avant  que  l'îlot  parenchy- 
mateux  soit  complètement  enclavé. 

»  Les  fascicules  criblés  périmédullaires  ne  sont  pas  les  seules  forma- 
tions surnimiéraires  que  l'on  puisse  rencontrer  dans  la  moelle  de  la  tige 
des  Gentianées.  Chez  les  G.  /ulea,  purpurea,  pne.umonanthe,  etc.,  il  existe, 
outre  ces  îlots  de  tissu  criblé  épars  dans  la  moelle,  de  véritables  faisceaux 
cribro-vascitlaires  situés  surtout  dans  la  partie  centrale.  Ces  faisceaux  sont 
simplement  des  fascicules  criblés  ordinaires,  auxquels  se  sont  adjointes,  en 
un  point  quelconque,  une  ou  plusieurs  trachées.  Ces  fascicules  cribro- 
vasculaires  sont  primaires  et  morphologiquement  équivalents  aux 
faisceaux  libéro-ligneux  primaires  normaux.  Ils  se  différencient  sur  place 
presque  en  même  temps  que  ces  derniers. 

»  Plus  tard,  après  la  floraison,  la  moelle  de  ces  espèces  se  résorbe,  au 
moins  dans  sa  partie  centrale,  et  les  faisceaux  s'atrophient  avec  elle;  il 
semble  donc  que  ces  formations  ne  sont  nécessaires  à  la  plante  que  jus- 
qu'à son  entier  développement. 

»   En  résumé,  le  tissu  conducteur  des  Gentianées  est  ainsi  réparti  : 

»  A.  Dans  la  racine,  des  fascicules  criblés  inira-ligneux,  développés  par 
cloisonnement  d'une  ou  plusieurs  cellules  du  parenchyme  ligneux  secon- 
daire. 

n  B.  Dans  la  tige,  toujours  Aits fascicules  criblés  médullaires  surtout  à  la 
périphérie  de  la  moelle,  ])arfois  dans  toute  l'étendue  de  cette  dernière. 

1)  Certaines  espèces  possèdent  des  îlots  criblés  intra-ligneux  (Chironiées)  : 
d'autres  présentent  dans  la  moelle,  outre  les  fascicules  criblés,  des /aw- 
ccaux  cribro-vasculaires  dont  les  vaisseaux  ne  sont  autre  chose  que  des 
trachées. 

»  Vj.  Dans  la  feuille,  des  fascicules  criblés  périmédullaires  venant  de  la 
tige  et  très  développés  dans  le  périderme  des  faisceaux  des  nervures. 

»  Ces  conclusions,  ajoutées  aux  faits  nombreux  déjà  connus,  montrent 
quelle  est  l'importance  de  ces  formations  conductrices  surnuméraires. 
Leur  mode  de  développement  ne  présente  qu'un  intérêt  purement  histo- 
logique.  Les  observations  ultérieures  permettront  peut-être  de  déterminer 
sous  quelles  influences  apparaissent  ces  tissus  dans  les  familles  chez  les- 
quelles ils  constituent  un  caractère  constant.  M.  Hérail  a  démontré  que 
leur  présence  était  indépendante  du  mode  de  vie  de  la  plante.  A  notre  avis, 


(     '>!«    ) 

la  composition  et  la  lignification  plus  ou  moins  profonde  du  bois  normal, 
le  faible  développement  du  liber  normal,  le  petit  nombre  de  ses  tubes  cri- 
blés, l'absence  ou  l'insuffisance  d'éléments  mécaniques  pour  protéger  ces 
derniers,  la  faible  épaisseur  et  la  perméabilité  de  l'écorce  sont  autant  de 
facteurs  qui  justifient  la  présence  de  tissu  conducteur  surnuméraire. 

»  Nous  pensons  donc  que  le  tissu  criblé  médullaire  est  une  formation 
acquise,  encore  en  voie  d'évolution,  qui  s'affirme  dans  certains  cas  par 
l'addition  de  trachées  donnant  un  appareil  conducteur  complet.  Mais  ce 
caractère  adaptationnel  a  déjà  pris  pour  certaines  familles  une  importance 
si  grande  qu'il  devient  un  caractère  héréditaire,  pouvant  persister  même  si 
de  nouvelles  conditions  d'existence  viennent  à  le  rendre  inutile.  C'est  ce 
(jue  montre  le  parenchyme  séveux  des  Ményanthoidées,  que  nous  considé- 
rons comme  le  représentant  du  tissu  criblé  médullaire  des  (ientianées 
terrestres.  » 


PATHOLOGIE  VÉGÉTALE.  —  Sur  la  pourriture  des  Pommes  de  terre. 
Note  de  M.  E.  Roze,  présentée  par  M.  Chatin. 

«  Les  cultivateurs  désignent  sous  le  nom  de  pourriture  l'ensemble  des 
diverses  altérations  dont  se  montrent  atteints,  après  la  récolte,  les  tuber- 
cules de  Pommes  de  terre.  J'ai  cherché  à  classe!-  scientifiquement  ces  alté- 
rations, d'après  les  résultats  de  l'action  propre  des  parasites  qui  les  pro- 
duisent, tout  en  tenant  compte  des  signes  caractéristiques  apparents,  offerts 
par  les  tubercules  malades. 

»  Gangrène  SÈCHE,  produite  :  i "/?«/• /e  Pseudocommis  Vitis  Z)e6ray.  — 
Tubercules  restant  fermes  et  présentant  des  taches  déprimées,  sombres, 
ou  des  perforations  entourées  d'une  zone  brunâtre  (Tubercules  piqués). 
Sous  l'épiderme  taché,  dans  le  parenchyme  non  ramolli,  des  macules 
roussâtres,  qui  se  montrent  parfois  çà  et  là  dans  tout  le  tissu.  Ces  tubercules 
peuvent  se  conserver  tels  quels  jusqu'au  printemps;  plantées,  leurs  tiges 
seront  affectées  de  la  maladie  de  la  Frizolée.  A  noter  que  cette  altération  est, 
souvent  associée  aux  trois  suivantes. 

»  2°  Par  les  Microcoques  seuls.  —  Tubercules  assez  fermes,  plus  ou  moins 
tachés,  mais  présentant  sur  certains  points  un  épidémie  flasque,  qui  ne 
résiste  pas  à  la  pression  des  doigts.  Sous  cet  épidémie,  îlots  blancs,  gris 
ou  brunâtres,  inodores,  laissant  voir  les  grains  de  fécule  brillants  et  pulvé- 
rulents. Qïielquefois  des  caverne-,  ou  \nen  dans  ces  îlots  de  petites  masses 


d'un  hnin  noirâtre  (sclérotes  internes  de  Rhizoctonc),  et  plus  tard  un 
grand  développement  de  Mucédinées.  Par  l'effet  d'une  humidité  constante, 
le  mucus  des  Microcoques,  continuant  à  se  développer,  peut  sortir  des 
tubercules  partiellement  attaqués;  c'est  ce  qui  rend  dangereux  le  contact 
de  ces  tubercules  malades  avec  les  tubercules  sains. 

»  Gangrène  humide,  produite  :  \" par  les  Microcoques  associés  au  Bacillus 
sublilis  Cohn.  —  Tubercules  mous,  en  partie  ou  en  totalité.  Sous  l'épiderme 
intact,  liquéfaction  du  parenchyme,  avec  dégagement  infect  d'acide  buty- 
rique. Destruction  lente  et  progressive,  puis  totale  des  tubercules,  suivant 
l'humidité  plus  ou  moins  grande  des  milieux.  Contact  à  éviter  également 
avec  les  tubercules  sains. 

»  2"  Par  le  Phytophtora  infestans  de  Bary.  —  Tubercules  présentant  à 
l'une  de  leurs  extrémités  un  ramollissement  humide  qui  gagne  le  tiers  ou 
la  moitié  de  ces  tubercules.  Épidémie  flétri,  se  repliant  sur  le  parenchyme 
inodore,  déprimé,  pâteux,  mais  non  déliquescent. 

»  Les  filaments  mycéliens  du  Phylophtora  se  montrent  d'abord  nettement  dans  les 
cellules  du  parenchyme  de  rextrémité  ramollie  des  tubercules;  peu  de  temps  après,  on 
voit  ces  filaments  entremêlés  à  d'autres  plus  ténus  et  parfois  fructifies,  qui  se  rapportent 
à  ceux  que  de  Bary  avait  attribués  soit  à  son  Pythium  vexans,  soit  'aV Artotrogus 
hydnosporus  Mont.  Puis,  bientôt,  sur  ce  tissu  ainsi  envahi,  se  montrent  les  concep- 
tacles  d'une  Spliériacée  noirâtre,  et,  dans  les  cellules,  apparaît  une  très  petite  Bactérie, 
que  j'appellerai  Baclerium  lactescens,  parce  qu'elle  finit  jiar  constituer,  à  la  surface 
du  parenchyme  ramolli,  un  liquide  laiteux  qui  simule  un  mucus  de  Microcoque.  C'est 
d'abord  une  très  petite  cellule  sphérique  (diam.  o;^,5)  qui,  devenant  elliptique 
(long.  oH-,75),  se  montre  immédiatement  scissipare.  Elle  présente  ensuite  des 
chaînettes  de  quatre  cellules  et  davantage.  Je  l'ai  vue  prendre  naissance  dans  l'inté- 
rieur des  cellules  malades,  privées  de  fécule,  sous  sa  forme  primordiale,  unicellulaire, 
sphérique;  elle  passe  par  des  alternatives  de  repos  ou  de  mouvemeut  dues  à  l'absence 
ou  à  la  présence  de  l'air.  Je  n'ai  pu  y  distinguer  aucun  cil,  ni  observer  que  de  très 
rares  cellules  sporogénes,  mais  parfois  des  zooglées,  se  colorant  fortement  par  le  vert 
de  méthyle. 

»  Dans  les  tubercules  attaqués  par  le  Phylophtora,  comme  dans  ceux  attaqués  par 
les  Microcoques,  les  Acariens  et  les  Anguillules  ne  tardent  pas  à  paraître.  Mais  ce  qui 
est  intéressant  à  noter,  c'est  que  le  Phytophtora  y  souffre  beaucoup  lui-même  de  son 
association  parasitaire,  car  d'ordinaire  il  disparaît  peu  à  peu.  Si  ces  constatations, 
que  j'ai  faites  en  1896  et  1897,  se  généralisaient,  elles  expliqueraient  que  ce  n'est  pas 
en  pénétrant  dans  les  tubercules  que  se  conserve  et  se  reproduit  le  Phytophtora.  Je 
pense  que  ce  parasite  ne  se  maintient  dans  nos  cultures  que  par  le  transport  aérien, 
intermittent  et  successif,  de  ses  conidies  (Zoosporanges),  qui,  transportées  par  les 
vents,  trouvent  toute  l'année,  d'abord  dans  les  régions  froides,  puis  dans  les  régions 
chaudes  de  l'Europe  et  jusqu'en  Algérie,  des  tiges  et  des  feuilles  de  Pommes  de  terre 
à  infecter. 


(    I i2n   ) 

»  Maintenant  si  j'essayais,  d'après  mes  observations  de  1896  et  1897, 
d'établir  une  proportion  entre  ces  quatre  différentes  natures  d'altération, 
je  ne  pourrais  estimer  à  moins  de  5o  pour  100  le  nombre  des  tubercules 
envahis  par  les  Microcoques,  et  à  25  pour  100  environ  ceux  qui  hospita- 
lisent le  Pseudocommis.  Je  suis  très  porté  à  croire,  contrairement  à  l'opinion 
générale,  que  le  pourcentage  le  plus  faible  est  celui  du  nombre  des  tuber- 
cules attaqués  par  le  Phytophlora.  Quant  aux  remèdes  préventifs  à  employer 
pour  se  mettre,  s'il  se  peut,  à  l'abri  des  gangrènes,  ils  se  résument  ainsi  : 
alternance  des  cultures;  plantation  de  tubercules  sains;  destruction  immé- 
diate de  tous  les  tubercules  malades,  et  traitements  des  tiges  feuillées  par 
les  composés  cupriques.   » 

CHIMIE  VÉGÉTALE.  —  Composition  des  pailles  d'avoine,  de  blé  et  de  seigle. 

Note  de  M.  Bali.and. 

«  L'armée  française  utilise  généralement  la  paille  de  blé  pour  sa  cavalerie, 
mais  elle  accepte  aussi  les  pailles  d'avoine  et  de  seigle. 

»  D'après  les  dernières  statistiques  décennales  publiées  par  le  Ministère 
de  l'Agriculture,  il  a  été  récolté  en  France,  en  1882  : 

181754605  quintaux  de  paille  de  blé  pour  une  superficie  de  7  191  1^9  l'eclares  ; 
69674734  »  d'avoine  »  8610592         » 

41946250  »  de  seigle  »  1743884         » 

»  Le  rendement  moyen  à  l'hectare  était  alors  de  25'!'',  27  pour  la  paille 
de  blé;   de  i9'''',27  pour  la  paille  d'avoine  et  de  24'''', o5  pour  la  paille 

de  seigle. 

»  Ces  chiffres,  rapprochés  des  résultats  obtenus  en  1862  et  i852, 
accusent  une  hausse  continue  pour  le  blé  et  l'avoine.  Il  y  a  diminution 
pour  l'aire  de  culture  du  seigle,  mais  la  récolte  en  paille  s'est  maintenue 
dans  les  mêmes  limites,  le  rendement  moyen  à  l'hectare  s'étant  progressi- 
vement élevé  de  16  à  24  quintaux. 

»  La  valeur  moyenne  du  quintal  était  de  4'%i-  pour  la  paille  de  blé; 
de  3''^  28  pour  la  paille  d'avoine  et  de  4'^'^.  3o  pour  le  seigle.  On  retrouve,  à 
peu  près,  les  mêmes  rapports  dans  les  cours  actuels. 

»  Les  analyses  que  nous  avons  entreprises  sur  des  pailles  provenant  de 
divers  points  du  territoire  prouvent,  une  fois  de  plus,  que  ces  denrées  ne 
renferment  qu'une  très  faible  quantité  de  matières  assimilables  et  que  la 
Chimie  ne  permet  pas  d'établir  de  différence  entre  les  pailles  de  blé, 
d'avoine  ou  de  seigle. 


I 


(     II2I     ) 

»   Nous  avons  trouvé  : 

Minimum  Maximum 

pour  loo.  pour  loo. 

Eau 9'20  i4,5o 

Matières  azotées i,oi  0,22 

»         grasses 0,92  1,60 

»        extractives  et  cellulose  saccharifiable .  ^9,43  48)04 

Cellulose  résistante 32,90  39,i5 

Cendres 2,86  6,94 

Acidité o,o44  o,ii8 

»  Les  écarts  tiennent  à  plusieurs  causes  :  la  principale  vient  de  ce  que  la 
paille,  comme  le  grain,  n'a  pas  une  composilion  identique  dans  toutes  ses 
parties.  Isidore  Pierre  (')  a  montré  que  la  matière  azotée  élait  inégalement 
répartie  dans  les  feuilles,  dans  la  tige  et  dans  l'épi  ;  il  en  est  de  même  pour 
les  autres  éléments, 

»   En  voici  la  preuve  : 

Ai'oine  recollée  dans  la  plaine  de  liambouillel  (1896). 

Tiges  coupées  à  o",i. 

Paille  Epis ^ — ^~ — ^ ~ 

entière,  sans  Partie  Partie 

o",6o.  grains.  supérieure.         inférieure. 

Eau II, 3o  II, 3o  10,70  11, 5o 

Matières  azotées 2,39  3,22  2,i4  1,76 

»       grasses i  ,85  1,95  2,i3  i,35 

»        extractives    et  cellulose    |    ,_  ,  f~     a  /s   „a 

,.,,,,  45,99  47.71  43,16  43,23 

sacchariliable ) 

Cellulose  résistante 33, 96  3i,5o  35,47  87, 5o 

Cendres 4  •  52  4,32  4,'o  4.66 

100,00  ICO, 00  100,00  100,00 

Blé  récolté  dans  les  environs  de  Castres  (1897). 

Paille  Ivpis  Tiges 

entière,  sans  l'euilles  sans  Nœuds 

i",  20.  grains.  cnlières.  nœuds.  seuls. 

Eau II, 4o  11,90  12,10  11,90  i5,oo 

Matières  azotée.- 3,22  4, 06  3, 06  2,3o  2,60 

»        grasses 1,60  i,4o  3, 10  i,5o  0,20 

»        extractives  et  cellulose    )   ,      ,,  ,      .  00   k^         ac   e^  3-,    /=; 

.  39,43         4o,a9         38,39         38, 8o         ^7,^0 

saccnariuable ) 

Cellulose  résistante 39,  i5         33,65         3o,i5         4i,o5         39,55^ 

Cendres 5, 20  8,4o         11,00  4,4o  5, 20 

100,00       100,00       100,00       100,00       100,00 


(')  Recherches  sur  la  composition  des  pailles  et  balles  de  froment  (Comptes 
rendus,  t.  XLI,  p.  56;  i855). 


(     112  2    ) 


Blé  recollé  dans  la  plaine  des  Essarts  (1896). 

liges  coupées  à  o",i. 

entière,               sans                    Partie  Partie 

i^.aS.              grains.              supérieure,  inférieure. 

I7^„ 10,20              10,20                  10,00  10,00 

Matières  azotées 1,69             2,24                 2,i4  1,69 

„        grasses i  ,'45              i,i5                 2,i5  0,90 

»        exlractives  et,  cellulose  sac-    )^^^^.^            ^5^,3                ^g^^g  g^^jj 

cliarifiable ) 

Cellulose  résistante 34, 00           3i,4o               32,35  33,35 

Cendres 5,i4             9.88                 6,60  3,90 

100,00    100,00      100,00  100,00 


Seigle  récollé  à  Saint-./ulien-siir-Beyssoaze  (1897). 

Paille  Tiges  entières 

entière,  sans  épis 

i°',3o.  ni  feuilles. 

Eau 1 1 ,  3o  1 1 ,  00 

Matières  azotées i ,  38  i  ,66 

»        grasses i,33  Ojg'^ 

»        extractives  et  cellulose  saccliarifiable 43,82  40)82 

Cellulose  résistante 38, 3o  42, 3o 

Cendres 3,85  3, 60 

toOjOO  100,00 

»  La  valeur  alimentaire  de  la  paille  récoltée  dan.s  les  conditions  ordi- 
naires, après  entière  mattirité  du  grain,  est  donc  étroitement  liée  à  la  gros- 
seur des  épis,  au  développement  des  feuilles  et  à  la  longueur  des  tiges  ainsi 
qu'aux  nœuds  qu'elles  portent.  I!  en  résulte  que  les  pailles  courtes  et 
feuillues  doivent  être  utilisées  de  préférence  pour  la  nourriture  des  che- 
vaux et  que  les  pailles  longues  doivent  être  réservées  pour  leur  litière.  » 

GÉOLOGIE.  —  Sur  la  présence  de  couches  à  Planorbis  pseudo-ammonius 
et  à  Bulimus  Ilopei  dans  les  environs  de  Saharrat  et  de  Mirepoix  (Ariège). 
Note  de  M.  G.  V.isseuiî,  présentée  par  M.  Marcel  Bertrand. 

«  La  présence  de  l'Éocène  .supérieur  dans  les  environs  de  Sabarrat  fut 
pour  la  première  fois  signalée  parNoulet,  en  1867  (').  En  iSSgct  dix  ans 


{')  Comptes  rendus,  t.  XLV,  i4  décembre  iS.jj. 


(    ri23  ) 

plus  tard  (  '  ),  l'abbé  Pouecli  a  décrit  avec  beaucoup  de  détails  la  puissante 
forniation  désignée  sous  le  nom  de  poudingue  de  Palassou,  et  a  synchro- 
nisé les  couches  à  Mollusques  de  Sabarral  avec  lÉocène  supérieur  ;  c'est 
l'opinion  adoptée  en  1882  })ar  la  Société  géologique  de  France,  <à  la  réunion 
extraordinaire  de  Foix  (-  )  ;  comme  conséquence,  on  attribua  au  Barlonien. 
les  grés,  mollasses  elpoudingues  compris  entre  les  niveaux  lacustres  fossilifères 
de  Sabarral  et  le  Nummulitique,  alors  que  cette  dernière  formation  était 
dans  son  entier  rapportée  par  Hébert  au  calcaire  grossier  parisien  (^). 

»  T.es  travaux  de  l'abbé  Pouech  ayant  démontré,  d'autre  part,  que  les 
poudingues  et  les  grès  à  Lophiodon  de  Sihra  et  de  Saint-Quintin  (environs 
de  Mirepoix)  {")  sont  situés  dans  le  prolongement  des  assises  de  Sabarrat. 
réputées  bartoniennes,  il  était  logique  d'en  inférer  que  les  mollasses  et 
poudingues  de  Caroassonne,  qui  semblaient  en  continuité  avec  les  terrains 
des  environs  de  Mirepoix,  sont  aussi  barlonieus;  telle  fut,  jusqu'à  ce  jour, 
l'opinion  de  tous  les  géologues  qui  se  sont  occupés  des  formations  tertiaire 
du  bassin  sous-pyrénéen.  Nous  rappellerons  toutefois  que,  dès  1868, 
M.  Matheron  (')  avait  su  assimiler  les  grès  à  Lophiodon  d'Issel  au  cnlcaire 
grossier  supérieur,  synchronisme  accepté  dej)uis  par  M.  Mayer-Eymar  C'). 

»  Nous  avons  montré,  de  notre  côté  (' ),  que  les  grès  d'Issel  passent  laté- 
ralement au  calcaire  à  Planorbis  pseudo-ammonius  Schl.  de  l'étang  de  Saint- 
Ferréol  (près  Revel),  dépôt  situé  d'ailleurs  sur  le  même  horizon  que  les 
calcaires  de  Castres  et  du  Causse  de  Labrugnière. 

h  Les  travaux  que  nous  venons  d'exécuter,  pour  le  service  de  la  Carte 
(feuilles  de  Mirepoix  et  de  Carcassonne),  nous  ont  permis  de  constater 
la  présence  du  Planorbis  pseudo-ammonius  Schl.  lyi)ique,  dans  l'horizon 
calcaire  inférieur  de  S  ibai  rat.  Il  en  résulte  r/ue  Information  (mollasses,  grès 


(•)  Bull.  Soc.  géol.  de  France.  2"  série,  t.  XVI  el  XXVIi. 

(-)  Voir  Hébert,  Compte  rendu  de  la  course  de  Varillies  {Bull.  Soc.  géol., 
3°  série,  t.  X,  p.  53i  et  suiv.). 

(')  Loc.  cit.  {Aperçu  général  des  environs  de  Foijc,  p.  âa^).  H  est  vrai  que 
M.  Maycr-Evmai-  n'a  pas  liésité  à  classer  le  Nummulili(|ue  du  bassin  sous-pyrénéen  dans 
te  Suessonien  el  le  Londinien  (Vprésien  anct.)  {Bull.  Soc.  géol.  de  France,  3»  série, 
t.  X,  Tableau,  p.  637). 

(*)  Bull.  Soc.  géol.  de  France,  3"  série,  t.  \I\  ,  |>.  -177  el  siilv. 

(5)  Il/id.,  2"  série,  l.  XXV,  p.  776;  8  juin  1868. 

C)  Ibid.,  3"  série,  t.  X,  Tableau,  p.  636. 

(')  Bulletin  des  services  de  la  Carte  géologique  de  France,  n"  37,  t.  V,  p.  i5,  et 
feuille  géologique  de  Castres  au  g„^„(|- 

C.  R.,   1897,  ■/•  Semestre.  H.  C.\XV,  N    25.  l4o 


(     II2/1     ) 

et  poiidinmipx)  comprise  entre  ce  niveau  et  le  terrain  nummuU tique,  appar- 
tient ai  Luléiien  et  non  à  l'étage  bartonien,  coiume  on  l'avait  supposé  jus- 
qu'à présent.  Ce  calcaire  devant  être  lui-même  assimilé  au  calcaire  grossier 
supérieur,  on  ne  peut  voir  dans  les  alternances  de  grès,  de  marnes  et  de 
poudingues  (' ),  immédiatement  superposés  à  cet  horizon,  un  équivalent 
de  rÉocène  supérieur.  Nous  pensons,  au  contraire,  que  ces  dépôts  pour- 
raient être  attribués  à  l'étage  bartonien,  s'ils  ne  correspondent  même,  en 
partie,  au  terme  le  plus  élevé  de  la  série  lutétienne. 

))  Le  Ludien  débuterait  aux  environs  de  Sabarrat,  par  le  calcaire  lacustre 
supérieur  qui  a  fourni  en  AhomVcmce  V Ischurosloma  formosum  "&oah.  &\^., 
var.  minutaWou\.  Nous  avons  recueilli  avec  ce  fossile  des  Limnées  et  des 
Planorbes  qui  paraissent  se  rapporter  aux  espèces  déjà  mentionnées  dans 
la  localité  {P.  caslrensls  Noul.  et  P.  crassus  M.  de  Serres);  il  conviendrait 
enfin  de  rattacher  au  même  étage  les  mollasses  et  poudingues  qui  reposent  i 

sur  cet  horizon  et  supportent  en  discordance  les  formations  miocènes.  , 

«  Conformément  aux  indications  données  par  l'abbé  Pouech,  les  couches 
de  Sabarrat  peuvent  être  suivies,  vers  l'est,  jusque  dans  les  environs  de 
Mirepoix;  mais,  tandis  que,  sur  ce  trajet,  les  bancs  de  pouduigues  dessi- 
nent une  succession  de  crêtes  ou  écailles  remarquablement  continues,  les 
marnes  et  calcaires  lacustres  sont  extrêmement  réduits  et  localisés  au  nii- 
h'eu  des  sédiments  détritiques. 

»  C'est  à  l'horizon  fossilifère  inférieur  de  Sabarrat  que  paraît  cependant 
devoir  être  rapporté  le  calcaire  d'eau  douce  exploité  près  de  Varilhes,  au 
four  à  chaux  de  Crampagna;  mais,  au  delà  de  la  vallée  de  l'Ariège,  cette 
assise  devient  mollassiqueet,  pour  retrouver  à  l'est  un  affleurement  de  cal- 
caire lacustre,  il  est  nécessaiie  d'atteindre  les  environs  mêmes  de  Mirepoix. 

»  Nous  avons  découvert,  en  effet,  au  sud  de  celte  ville,  et  à  peu  de  dis- 
tance de  Labastide-de-Bousignac,  un  calcaire  blanc  ou  rosé,  remarquable 
par  la  faune  qu'il  renferme.  Ce  dépôt  contient  des  nodules  calcaires  de 
formes  et  de  dimensions  très  variables  et  au  centre  desquels  se  rencontrent 
les  fossiles. 

))  La  présence,  à  ce  niveau,  de  Bulimus  Hopei  M.  de  Serres,  Planorbis 
pseudo-ammonius  Schl.  et  Melanopsis  dubiosa  Math.,  espèce  des  lignites  de 
la  Caunette,  offre  un  intérêt  exceptionnel  puisqu'elle  nous  permet  de 
placer  cet  horizon  vers  la  base  du  Lutétien  supérieur.  Le  calcaire  de  I^a- 
baslide  reposant  sur  les  formations  moUassiques  accompagnées  de  pou- 


(')  l^es  fossiles  signalés  par  Noulet  proviennenl  des  bancs  calcaires  intercalés  dans 
celte  formation. 


(     1125     ) 

dingues  et  de  grès,  où  ont  été  recueillis  les  restes  de  Lophiudon  signales  par 
l'abhé  Pouech  ('),  on  en  peut  conclure  que  ces  assises,  situées  d'ailleurs 
dans  le  prolongement  des  mollasses  et  grès  inférieurs  de  Sabarrat,  sont 
bien  lutéliennes  et  non  bartoniennes  (- ). 

Dans  un  Travail,  fait  en  collaboralion  avec  M.  Bresson,  nous  montre- 
rons que  les  grès  à  Lophiodon  et  le  calcaire  à  Bulimus  Hopei  se  poursuivent 
dans  la  direction  de  l'est,  où  ils  sont  surmontes  par  de  nouveaux  horizons  cal- 
caires à Stropliostoma  lapicida  Leufroy  et  Daclylius af.  subcylindricus  Math.  ('), 
intercales  dans  la  foimalion  du  poudingue  de  Palassou.  Ces  dernières  assises 
doivent  être  assimilées  au  calcaire  grossier  supérieur  du  bassin  de  Parts. 

»  Enfin  le  tracé  de  la  limite  supérieure  de  ces  dépôts  nous  a  permis  de 
constater  que  les  mollasses  à  Lophiodon  de  Carcassonne,  également  classées 
jusquà  ce  jour  dans  le  Ikirtonien,  appai  tiennent,  ainsi  que  les  grés  à  Lojjhiodon 
d'Iisel  et  de  Mirepoix,  à  l'étage  luiétien. 

»  Nous  avons  découvert  dans  les  environs  «le  Mirepoix,  au  nord  du  châ- 
teau de  Bedou,  un  horizon  de  marnes  et  de  calcaires  lacustres  fossilifères  : 
Daclylius  {Bulimus)  lœvolongus  Boni),  sp.,  Hélix  et  Clausilia  nov.  sp.,  Mam- 
mifères appartenant  à  lÉocène  supérieur;  mais  dans  la  vallée  du  Lhers,  la 
formation  Indienne  vient  butter  par  faille  contre  les  dépôts  lutétiens  et, 
pour  retrouver  la  série  complète  des  sédiments  compris  entre  le  TS^ummuli- 
lique  el  l'Oligocène,  il  faut  se  transporter  au  nord  et  à  l'est,  dans  la  région 
qui  s'étend  de  Cazabrcnoux  à  Magrie. 

CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Influence  du  sous- nitrate  de  bismuth  sur  le  durcisse- 
ment du  cidre.  Noie  de  JMM.  Léox  Dupour  et  Daniix,  présentée  par 
M.  Gaston  Bonnier. 

«  Dans  les  pays  où  le  cidre  est  la  boisson  ordinaire,  il  est  assez  rare,  à 
la  campagne,  qu'on  le  mette  en  bouteilles.  Cette  boisson  est  faite  dans  des 
fûts  de  contenances  varices  auxquels  on  lire  au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 

»  Le  cidre  se  trouve  donc  constamment  en  contact  avec  de  l'air  sans 


(')  Huit.  Soc.  géol.  de  France,  3' série,  t.  XIV,  p.  277  et  suivantes.  i\ous  possé- 
dons également  une  inàclioire  inférieure  de  Lophiodon  provenant  des  grès  de  Labas- 
tide-de-Bousignac. 

(2)  Ainsi  les  couches  à  Lophiodon  des  environs  de  Mirepoix,  comme  les  mollasses, 
les  grès  et  poudingues  inférieurs  de  Sabarrat,  sont  comprises  entre  le  Niimmulitique  et 
un  horizon  calcaire  à  Planorbis  ijseudo-ammoniits. 

(*)  Cette  espèce  se  retrouve  dans  les  calcaires  à  Planorbis  pseudo-animonius  du 
département  de  l'Hérault. 


(     I 1 26    ) 

cesse  renouvelé.  Aussi  est-il  exposé  à  subir  de  nombreuses  allériitions 
parmi  lesquelles  l'une  des  plus  fréquentes  a  pour  effet  d'augmenter  consi- 
dérablement son  acidité.  On  dit  alors  que  le  cidre  est  dur. 

»  Une  expérience  dont  nous  ])arlerons  plus  loin  nous  a  donné  l'idée 
d'étudier  l'influence  du  sous-nitrate  de  bismuth  sur  le  durcissement  du 
cidre.  Parmi  les  expériences  que  nous  avons  faites  à  cet  égard,  nous  cite- 
rons seulement  les  suivantes  : 

»  Première  expérience.  —  Du  cidre  a  été  fait  en  janvier  1896.  Deux  bouteilles  de 
ce  cidre  présentaient  le  i3  juillet  une  légère  différence  d'acidité.  Dans  la  première,  le 
cidre  dosait  8s'',83  d'acidité  par  litre  ('),  dans  la  seconde.  S»'',  34  seulement.  Nous 
avons  transvasé  770'"  du  premier  cidre  dans  une  bouteille  qui  s'est  trouvée  remplie 
aux  I  seulement  environ,  et  nous  y  avons  ajouté  77"S'  de  sous-nitrate  de  bismuth,  ce 
qui  correspond  à  la  dose  de  los''  par  hectolitre.  Dans  une  bouteille  de  même  volume, 
nous  avons  transvasé  un  volume  égal  du  second  cidre  destiné  à  servir  de  témoin,  et 
dans  lequel  on  n'a  pas  ajouté  de  bismuth.  Des  dosages  successifs  de  l'acidité  de  ces 
deux  cidres  nous  ont  fourni  les  résultats  suivants  : 

Cich'e  sans  bismutli.  Cidre  avec  bisniulh. 

AugnieiUation  Augmentation 

de  l'acidité  de  l'acidité 

depuis  le  début  depuis  le  début 

Acidité.         de  l'expérience.  Acidité.       de  l'expérience. 

i3  juillet  (début) 8^34  »  8^83  » 

3i  août i3,5o  5,16  12, 3o  8,47 

22  octobre 20,87  12, 53  18, 3o  9>47 

»  Les  deux  cidres  qui  étaient  au  contact  de  l'air  sont  donc  devenus  de 
plus  en  plus  acides,  mais  l'augmeiilation  d'acidité  a  été  plus  faible  pour  le 
cidre  qui  contenait  le  sous-nitrate  de  bismuth. 

»  Deuxième  expérience.  —  Deux  autres  bouteilles,  contenant  un  autre  cidre  fait 
également  en  1896,  ont  été  l'objet  d'une  expérience  semblable  à  la  précédente.  Le  cidre 
sans  bismuth  a  dosé  14^'', 75  d'acidité  le  24  août,  et  i8s'-,83  le  22  octobre.  Celui  dans 
lequel  nous  avions  mis  du  bismuth  n'a  dosé,  aux  mêmes  dates,  que  I2S'',70  et  i3s'',o2. 

»  Ici  encore  l'augmentation  d'acidité  a  été  moindre  là  oii  il  y  avait  du 
bismuth. 

»  Diverses  autres  expériences,  faites  sur  de  petites  quantités  de  cidre, 
nous  ont  toujours  fom-ni  le  même  résultat. 

»   ^fo;ls  avons  voulu  ensuite  opéier  sur  des  volumes  plus  considérables. 

»   Troisième  expérience.—  Dans  deux  bonbonnes  de  20  a  25'''  nous  avons  mis  16''' 


(')  Dans   toutes   ces    recherches,    les   chifl'res   donnent    l'acidité    totale    du    cidre, 
exj)rimée  en  acide  sulfuriqiie. 


(     1127    ) 

de  cidre.  Il  v  a  donc  de  l'air  au-dessus  du  cidre.  De  |)lus  les  bonbonnes  sont  bouchées 
imparfailcment,  de  façon  à  empêcher  les  poussières  de  l'air  de  tomber  dans  le  liquide, 
mais  à  permettre  le  libre  accès  de  l'air.  Dans  Tune  des  bonbonnes  nous  avons  ajouté 
1  Sga-s''  de  sous-nitrate  de  bismuth,  c'est-à-dire  une  dose  un  peu  plus  forte  que  celle 
des  expériences  précédentes.  La  détermination  de  l'acidité,  faite  à  plusieurs  reprises, 
nous  a  permis  de  dresser  le  Tableau  suivant  : 

Cidre  sans  bisrmilh.  Cidre  avec  bismuth. 


24  août  1896  (début  . 

27  septembre 

23  octobre 


Aug 

rnenlution 

Augmentation 

de 

l'acidi 

lé 

de  Tacidité 

depuis  le  d 

jlmt 

depuis  le  début 

i.cidilé. 

de  1 

expérience. 

Acidité. 

de  l'expérience. 

er 

6,65 

» 

6,65 

)) 

10,  )0 

3,45 

6,95 

o,3o 

1 1 ,5o 

4,85 

7,'o 

0,45 

»  Les  ré.sullals  sont  les  mêmes  que  ceux  des  expériences  précédenles. 
La  présence  du  sous-nitrale  de  bismuth  retarde  le  durcissement. 

»  L'influence  de  la  dose  de  bismuth  est  intéressante  à  étudier;  voici  les 
détails  de  l'une  des  expériences  faites  à  ce  sujet. 

«  Nous  avons  opéré  avec  quatre  flacons. 

»  Le  I"  flacon  témoin  contient  3"'  de  cidre;  on  n'y  ajoute  pas  de  sous-nitrate. 

»  Dans  le  i'  contenant  3'i',28o  on  ajoute  328"'S'-  de  sous-nitrate  (dose  de  iob--  par  hecl.) 
»  3"         »  3"-,o5o         >i         7io™s'-  »  aos--         » 

»  4«--         »  2"',95o        »       ii8o"'5'-  »  4oS''        » 

»  Les  flacons  sont  presque  pleins,  mais  les  bouchons  permettent  un  accès  facile  de 
l'air. 

»  Les  résultats  obtenus  sont  les  suivants  : 


Cidre 

sans  bismuth. 

A  10  gr. 

.•V  20  gr. 

A  40  gr. 

6,65 

6,65 

6,65 

6,65 

Q,o5 

7,00 

7,20 

6,65 

10, o5 

8,10 

7.45 

7,00 

24  août  1896  (début). . 

21  septembre 

ig  octobre 

.)  L acidité  augmente  d'autant  plus  lentement  que  la  dose  de  bismuth  est 
plus  considérable. 

»  Les  diflerences  sont  surtout  marquées  entre  le  cidre  sans  bismuth  et 
le  cidre  en  contenant  loS''  par  hectolitre.  Ce  résultat  rap|)roché  de  tous  les 
précédents  permet  de  conclure  que,  dans  !a  pratique,  une  dose  de  loS' par 
hectolitre  produit  un  effet  suffisant  Le  fait  est  important  à  noter  car,  à  cette 
faible  dose,  le  sous-nitrate  de  bismuth  ne  saurait  produire  aucun  effet  sur 
l'organisme. 

»  Quand  le  cidre  se  trouve  en  contact  avec  un  volume  d'air  très  limité, 
comme,  par  exemj)le,  dans  une  bouteille  bouchée  hermétiquement,  le  dur- 


(     M -s     ^ 

cissement  n'a  pas  lien.  Aussi  l'action  du  sous-nitratc  de  bismuth  est-elle 
nulle  dans  ce  cas,  comme  nous  nous  en  sommes  assurés. 

»  Les  expériences  dont  nous  venons  d'indiquer  les  résultats  sont  des 
expériences  de  laboratoire.  Que  se  passe-t-il  si  l'on  opère  en  grand? 

»  La  première  expérience  faite  à  cet  égard  (')  a  i)orté  sur  environ  200''' 
de  cidre.  Ce  cidre,  contenu  dans  un  tût  en  vidange,  devenait  progressive- 
ment de  plus  en  plus  acide.  On  y  a  ajouté  du  sous-nitrate  de  bismuth  à  la 
dose  de  lo^''  par  hectolitre. 

»  On  sait  que,  dans  le  cidre  entièrement  fait,  paré  comme  l'on  dit,  il 
reste  toujours  un  peu  de  sucre,  et  que  pendant  longtemps  se  continue  une 
fermentation  lente.  Or  l'un  de  nous  a  montré  (-)  que  le  sous-nilrate  de 
bismuth  active  la  fermentalion  alcoolique.  Dans  le  cas  actuel,  il  s'est  pro- 
duit de  nouveau  une  fermentalion  très  vive.  L'acétification  a  été  suspen- 
due, et  l'acidité  n'a  plus  augmenté. 

»  Une  seconde  expérience  a  porté  sur  un  volume  de  i  i5o''^  (^).  Ce  cidre 
était  dur;  il  y  a  été  ajouté  iiS^'"  de  sous-nitrate  de  bismuth.  Ici  encore  une 
nouvelle  fermentation  active  s'est  produite.  Il  ne  nous  a  pas  été  possible 
de  faire,  avant  et  après  ce  phénomène,  la  détermination  de  l'acidité.  Mais 
le  fait  constaté  a  été  que,  au  goût,  l'acidité  avait  considérablement  diminué. 
Le  cidre  n'était  ni  troublé,  ni  noir;  rien  ne  révélait  son  acidité  ancienne  et 
l'addition  de  bismuth.  Nous  nous  proposons,  dans  d'autres  expériences  en 
"rand,  de  préciser  les  modifications  que  subit  le  cidre  dans  des  cas  sem- 
blables. 

»  Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  derniers  résultats,  nous  pouvons  conclure 
que,  dans  du  cidre  exposé  à  l'air,  l'addilion  de  sous-nitrate  de  bismuth  re- 
larde beaucoup  les  progrès  de  Vacétification.  Il  y  aurait  donc  un  grand  avan- 
tage, dès  que  l'on  s'aperçoit  que  du  cidre  commence  à  durcir,  à  y  ajouter  ce  sel 
à  la  dose  de  i o^" par  hectolitre  {'').   » 


(')  Cette  expérience  a  été  faite  par  M.  F.  Lemaire,  à  Louye  (Eure). 

(2)  Notes  publiées  par  M.  Léon  Dufour  dans  le  Bulletin  de  r Association  française 
pour  l'avancement  des  Sciences  (iSgS  et  1896)  et  dans  V Apiculteur  (1897). 

(')  Celte  expérience  a  été  faite  par  M.  Berthelot,  de  Moisville  (Eure).  Nous  sommes 
heureux  de  remercier  M.  D.  Leraaire,  instituteur  à  Moisville,  qui  nous  a  fourni  ces 
renseignements. 

(*)  Ce  travail  a  été  fait  au  laboraloiie  de  Biologie  végétale  de  Fontainebleau,  di- 
rigé par  M.  Gaston  Bonnier. 


(   i'5i9  ,) 


CHIMIE  BIOLOGIQUE.  —  Sur  le  dosage  de  l'acidilé  urinaire. 
Note  de  M.  H.  Joulie,  présentée  par  M.  Chatin. 

«  Les  derniers  progrès  de  la  Médecine  ayant  mis  en  lumière  l'utilité  du 
dosage  de  l'acidité  urinaire,  divers  auteurs  ont  indiqué  des  manières 
d'opérer  dont  aucune  ne  nous  a  donné  entière  satisfaction. 

»  Pour  arriver  à  des  résultats  constants  sur  la  même  urine  et  compa- 
rables pour  des  urines  diverses,  nous  avons  dû  adopter  une  technique 
nouvelle  qui  nous  paraît  appelée  à  éclairer  certaines  questions  d'hygiène 
et  de  médecine  encore  fort  obscures.  C'est  pourquoi  nous  avons  jugé 
utile  de  la  soumettre  à  l'Académie. 

»  Au  lieu  (le  soude  ou  de  potasse  caustiques  qui  exigent  l'emploi  d'indi- 
cateurs colorés  ou  colorables,  dont  la  sensibilité  laisse  beaucoup  à  désirer 
lorsque  l'on  opère  sur  des  urines  plus  ou  moins  colorées  elles-mêmes  el 
d'une  acidité  généralement  très  faible,  nous  employons,  pour  saturer 
l'urine,  une  dissolution  de  sucrate  de  chaux  déci-normale,  c'est-à-dire 
contenant  par  litre  a^'', 80  de  chaux,  soit  le  dixième  de  l'équivalent  de  la 
chaux  exprimé  en  grammes. 

»  Cette  solution  présente,  sur  les  alcalis  caustiques  ordinairement 
employés,  plusieurs  avantages  précieux  : 

»  I"  Elle  ne  peul  se  carbonaler,  sous  rinlluence  de  l'air,  sans  se  troubler.  Si  donc 
son  lilre  vient  à  changer,  on  en  est  averti.  11  suffit  alors  de  la  filtrer  et  retitrer,  pour 
pouvoir  s'en  resservir,  sans  aucune  chance  d'erreur. 

»  2°  L'acidilé  de  l'urine  étant  due,  en  grande  partie  au  moins,  à  du  phospate  acide 
de  soude,  le  titrage  à  la  solution  de  sucrate  de  chaux  n'exige  l'emploi  d'aucun  réactif 
coloré.  Lorsque  les  acides  libres  et  le  phosphate  acide  de  soude  sont  saturés  par  la 
chaux,  un  excès  de  celle-ci,  si  faible  qu'il  soit,  délennine  la  précipitation  d'une  petite 
quantité  de  phosphate  tricalcique,  insoluble,  qui  ti-ouble  la  limpidité  de  l'urine 
essayée.  On  est  alors  averti  du  point  de  saluralinn,  avec  une  précision  qui  ne  laisse 
rien  à  désirer,  pourvu  ([ue  l'urine  essayée  soit  parfaitemeut  limpide,  ce  qu'il  est  tou- 
jours facile  d'obtenir  en  la  filtrant  préalablement,  si  cela  est  nécessaire. 

>)    La  solution  de  sucrate  de  chaux  se  prépare  a\ec  : 

Chaux  caustique  en  poudre los'' 

Sucre 20S"- 

Eau  distillée  pour  faire 1'" 

»  Laisser  en  contact  pendant  vingt-quatre  heures  en  agitant  fréquemment  et  filtrer 
ensuite. 


(  ii3o  ) 

»  Si  la  chaux  employée  est  pure  et  bien  causli((ue,  celte  solutio:;  lioil  être  trop  fort  '. 
On  en  prend  le  titre  au  moyen  de  l'acide  sulfuiique  déci-normal  et  du  tournesol  et  on 
l'étend  d'eau  distillée  bouillie  en  quantité  suffisante  pour  qu'elle  sature  exactement 
son  volume  d'acide  déci-normal. 

»  Celte  liqueur  correspond,  par  conséquent,  à  l\^^ ,^  d'acide  sulfurifjue  mono- 
hydralé,  par  centimètre  cube. 

»  Son  litre  peut  être  facilement  vérifié  par  précipitation  de  la  chaux,  à  l'état  d'oxa- 
lale  et  pesée  du  précipité  calciné  à  l'état  de  carbonate  de  chaux  ou  de  chaux 
caustique. 

»  Pour  faire  l'essai  de  l'urine,  on  en  prend  20'''=,  que  l'on  met  dans  un  verre  à  satu- 
ration, et  l'on  titre  avec  la  liqueur  de  sucrate,  au  moyen  d'une  burette  de  Mohr,  jus- 
qu'à ce  qu'une  dernière  goulle  détermine  un  trouble  persistant,  après  agitation.  Ce 
trouble  se  saisit  facilement  si  l'on  opère  sur  une  feuille  de  papier  noir. 

»  La  quantité  de  sucrate  employée  doit  être  d'au  moins  5'='^,  afin  que  l'erreur,  qui  ne 
peut  être  que  d'une  goutte,  ne  dépasse  pas  le  centième  de  la  quantité  dosée.  S'il  en 
était  autrement,  on  ajouterait  dans  le  verre  20  =  d'urine  et  l'on  continuerait  l'essai. 

»  Si  nous  appelons  S  la  quantité  de  sucrate  employée,  V  le  volume  d'urine  sur 
lequel  on  a  opéré  et  A  l'acidité  du  litre  d'urine,  exprimée  en  acide  sulfurique  monob^- 

draté(SOSlIO),  on  aura  :  A=  ^^f''"- 

»  Mais  la  proportion  d'eau  des  urines  est  éminemment  variable,  tandis  que  îa 
masse  des  décliets  organiques  qui  s'éliminent  par  cette  voie,  dans  un  temps  donné,  est 
à  peu  près  constante,  pour  le  même  individu.  Il  en  résulte  que  ce  n'est  pas  l'acidité 
du  litre  d'urine  qu'il  importe  de  connaître,  mais  bien  la  proportion  d'acide  contenue 
dans  la  matière  sèche  de  l'urine,  et,  comme  cette  matière  sèche  est  elle-même  propor- 
tionnelle à  l'excès  de  densité  de  l'urine  sur  la  densité  de  l'eau,  il  suffira  de  multiplier 

l'acidité  trouvée  au  litre  par  la  fraction ,   dans  laquelle  D   est  la  densité  de 

D  —  1 000  ' 

1  urine,  prise  au  moyen  d'un  densimètre  très  sensible,  à  la  température  même  où  se 

trouve  l'unne  au  moment  de  la  prise  d'essai  pour  le  titrage  acidimélrique. 

»  On  obtient  ainsi  l'acidité  pour  100  de  l'excès  de  densité  de  l'urine, 
et  ce  rapport  est  caractéristique  du  tempérament  de  l'individu,  s'il  est  en 
bonne  santé,  ou  de  son  état  pathologique,  s'il  est  malade;  à  la  condition, 
bien  entendu,  que  l'urine  sur  laquelle  on  a  opéré  ait  été  convenablement 
choisie. 

»  La  technique  nouvelle  qui  vient  d'être  résumée  permettra  de  multi- 
plier les  essais  autant  qu'il  le  faudra  pour  établir  le  rapport  normal  des 
sujets  bien  portants  aux  divers  âges,  de  suivre  les  modifications  que  le;; 
maladies  et  les  médications  peuvent  faire  subir  à  ces  rapports  normaux  eN 
souvent,  d'en  éviter  les  conséquences  fâcheuses.    » 


(  n3i  ) 


CHIMIE   PHYSIOLOGIQUE.  —   Sur  la  fermentation  cellu'osiquc.  Note 
de  M.  V.  Omeliaxski  ('),  présentée  par  M.  Duclaux. 

«  Dans  ma  Note  du  6  liécembre  dernier,  j'ai  décrit  les  principaux  carac- 
tères d'un  des  ferments  de  la  cellulose  pure.  Je  me  permettrai  de  relater 
aujourd'hui  les  données  principales  d'une  expérience  de  fermentation  dans 
laquelle  je  me  suis  astreint  à  doser  tous  les  produits  de  décomposition  d'une 
quantité  donnée  de  cellulose. 

»  L'expérience  est  faite  dans  un  ballon  de  3oo'='^,  rempli  de  la  solution  minérale  et 
bouché  par  un  bouchon  de  caoutchouc  portant  un  tube  de  dégagement  allant  jusqu'au 
fond  du  ballon;  on  le  renverse,  après  ensemencement,  dans  une  cuve  à  mercure,  et  on 
le  tient  à  l'étuve  à  35°.  Le  poids  du  papier  employé  est  38'',7099,  son  humidité  est  6,5 
pour  loo.  11  y  a  donc  35"",  47^3  de  papier  sec.  On  ajoute  Ss',  7698  de  carbonate  de  chaux 
pur  faiblement  calciné. 

»  L'expérience  commence  le  7  octobre  iSgS,  elle  dure  jusqu'au  s8  novembre  1896, 
soit  i3  mois.  Pendant  ce  temps,  on  recueille  sans  perte  et  l'on  soumet  à  l'analyse  tous 
les  gaz  de  fermentation  par  portions  de  i5"  à  4o'"^.  L'acide  carbonique,  qui,  à  la  pre- 
mière prise,  ne  représentait  que  i5pour  roo  environ  du  volume  total  des  gaz  dégagés, 
y  augmente  graduellement  pendant  quelque  temps,  et  en  forme  les  ^;  puis  sa  propor- 
tion diminue  et  tombe  à  '. 

»  Finalement,  on  arrive  aux  nombres  suivants  : 

ce 

Quantité  totale  des  gaz  recueillis 810 

Hydrogène i54  ,3  ;     soit  os'',oi38 

Acide  carbonique 659,3         »      iS'',3o34 

»  On  détermine  l'acide  carbonique  dissous  dans  le  liquide  par  une  expérience  spé- 
ciale :  on  sature  un  volume  égal  du  même  liquide,  exactement  dans  les  conditions  de 
l'expérience,  avec  de  l'acide  carbonique  qu'on  dose  par  la  méthode  connue. 

»  La  quantité  d'acide  carbonique  provenant  du  carbonate  est  calculée  d'après  la 
quantité  de  chaux  dissoute  dans  une  partie  du  liquide  de  fermentation  préalablement 
bouillie  et  filtrée.  On  a  trouvé  : 

Acide  carbonique  dissous  dans  le  liquide o,3688 

Quantité  totale  de  chaux 0,891 

I)   On  a  donc  : 

Poids  total  de  l'acide  carbonique  dégagé 1 ,6722 

A  soustraire  :  l'acide  carbonique  provenant  du  carbonate..      0,700 


(')  Travail  du  laboratoire  de  M.  Winogradsky,  à  l'Institut  de  Médecine  expérimen- 
aint-Pétersbourg. 

C.  K.,  (S97,  2"  Semestre.  (T.  CXXV,  N°  25.)  '49 


laie,  à  Saint-Pétersbourg. 


(     ..32    ) 

»   Donc  : 

Acide  carbonique  provenanl  de  la  cellulose 0,9722 

»  On  détermine  les  acides  volatils  par  la  méthode  Duclaux.  Le  rapport  de  l'acide 

acétique  à  l'acide  butyrique 

'  rt(ac.)  =  *(but.) 

est  ici  1,7  :  I.  Très  peu  d'acide  valérianique  (indosable).  Le    poids  de    ces  acides, 
calculé  d'après  ces  nombres  et  l'acidité  générale,  est  donc  2?',  2402. 

»  Le  dépôt  de  la  culture  fermentée,  composé  de  flocons  de  cellulose  et  de  spores  du 
bacille,  lavé  à  l'acide  chlorliydrique  très  étendu  et  séché,  pèse  oS%  1272  (3,66  pour  100 
de  la  cellulose  ajoutée).  On  a  donc  le  compte  suivant  : 


Cellulose. 

Cellulose  ajoutée 3,4743 

))        restante?) 0,1272 


Cellulose  disparue 3,347  i 


Produits 

de  la 

fermentalion. 

Acides  gras 2 ,  2402 

Acide  carbonique 0,9722 

Hydrogène o,oi38 

Poids  total 3,2262 


»  En  considérant  qu'une  partie  des  produits  de  la  fermentation  (acide  valérianique, 
alcool  supérieur,  produits  odorants,  hydrogène  dissous)  n'a  pas  été  dosée,  la  diffé- 
rence de  os'-,  1209,  soit  à  peu  près  3  pour  100  non  retrouvés,  est  acceptable. 

»  On  voit  donc  que  la  fermentation  cellulo.siqtie  produite  par  notre 
ferment  est  cai-actérisée  par  une  production  i-elativement  considérable 
d'acides  gias  :  jusqu'à  70  pour  100  de  la  cellulose  employée  se  reti-ouvent 
sous  cette  forme,  tandis  qu'à  peu  près  3o  pour  loo  sont  dégagés  sous  forme 
de  gaz. 

»  Pour  terminer,  nous  croyons  devoir  ajouter  quelques  explications  sur 
le  fait  quelque  peu  inattendu  de  l'absence  du  gaz  des  marais  parmi  les  gaz 
de  fermentation.  D'après  les  observations  de  MM.  Popoff,  Hoppe-Seyler  et 
d'autres,  on  pensait  généralement  que  la  fermentation  de  la  cellulose  est 
sui-tout  caractérisée  par  le  dégagement  de  ce  gaz.  On  sait  que  l'on  constate 
sa  présence  partout  dans  la  nature  où  il  y  a  fermentalion  de  restes  végétaux 
à  l'abri  de  l'air.  Le  phénomène  brut  nous  a  été  facile  à  reproduire  :  les  gaz, 
recueillis  dans  des  cuves  profondes  pleines  d'eau  et  contenant  de  la  vase, 
mêlée  à  des  débris  végétaux,  se  sont  montrés  à  l'analyse  constamment  très 
riches  en  CH^  ;  ils  en  contenaient  souvent  jusqu'à  Go-80  pour  100,  en  inême 
temps  que  de  l'hydrogène.  En  ensemençant  nos  ballons  avec  une  trace  de 
boue  de  ces  cuves,  nous  avons  constaté  le  plus  souvent  un  dégagement 
abondant  de  formène.  Mais  faisait-on  un  second  réensemencement  dans  nos 


(  ii33  ) 

conditions  usitées  de  culture,  ce  gaz  disjDaraissait  complètement,  souvent 
d'un  coup,  et  il  ne  restait  que  de  l'hvdrogène  avec  de  l'acide  carbonique. 

»  Nous  avons  réussi  cependant  à  maintenir  la  fermentation  forménique 
dans  plusieurs  de  nos  expériences,  et  la  conclusion  que  nous  croyons 
pouvoir  énoncer  dès  à  présent,  c'est  que  cette  fermentation  est  due  à  un 
bacille  spécial,  différent  de  celui  qui  a  fait  notre  principal  objet  d'étude.  Il 
est  aisé  de  distinguer  ces  deux  ferments  d'après  leur  morphologie.  Quoique 
nous  possédions  déjà  de  bonnes  cultures  du  bacille  que  nous  croyons  être 
l'agent  de  la  fermentation  forménique,  nous  n'avons  pas  encore  réussi 
à  l'isoler  ii  l'état  de  pureté  complète. 

»  Nous  nous  proposons  de  poursuivre  nos  recherches  sur  les  ferments 
de  la  cellulose.   » 


PATHOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.  —  Atrophie  musculaire  expérimentale  par 
intoxication  pyocyanique.  Note  de  MM.  Ciiarrix  et  H.  Claude,  présentée 
par  M.  Bouchard. 

«  En  1887,  en  faveur  de  la  théorie  qui  veut  que  les  microbes  agissent 
avant  tout  par  leurs  toxines,  on  pouvait  invoquer  les  recherches  du  pro- 
fesseur Bouchard  reproduisant  en  iSS/j  les  principaux  symptômes  et 
quelques  accidents  anatomiques  du  choléra  par  l'injection  des  urines  de 
cholériques;  on  pouvait  aussi  s'appuyer  sur  l'expérience  de  Pasteur  qui,  en 
1880,  en  introduisant  sous  la  peau  la  culture  stérilisée  du  germe  du  cho- 
léra des  poules,  avait  déterminé  la  somnolence  de  ces  volatiles,  phéno- 
mène que  sa  banalité  rend  à  la  vérité  peu  démonstratif. 

»  A  cette  époque  l'un  de  nous,  à  l'aide  des  sécrétions  du  bacille  pyocya- 
nique, a  fait  naître  des  désordres  semblables  à  ceux  qu'engendre  l'inocu- 
lation du  bacille  :  depuis  lors  de  nombreux  faits  ont  confirmé  cette  thèse. 

»  Néanmoins  on  n'avait  pas  encore  étendu  de  façon  complète  cette 
démonstration  à  certaines  affections,  plus  particulièrement  à  certaines 
mvélites  à  type  subaigu  (').  Dans  ces  conditions  il  nous  a  paru  utile  d'é- 


(')  Le  plus  souvent  les  travaux  de  Patliogénie  relatifs  à  ces  questions  concernent 
des  expériences  réalisées  en  inoculant  directement  des  bactéries,  ou  bien  des  processus 
d'origine  toxinique  à  évolution  rapide.  (Cf.  Kageh,  Annales  de  l' Institut  Pasteur,  1892, 
et  Revue  de  Médecine,  iSgS;  Gilbet  et  Léon,  Thoinal  et  Masselin,  Widal  et  Bezan- 
çon,  etc.;  Enriquez  et  Hallion,  IL  Claude,  Marinesco,  Ballet  et  Dutil,  etc.). 


(  ii34  ) 
clairer,  à  ce  point  de  vue,  la  genèse  de  ces  myélites  subaignës,  surtout  en 
raison  des  difficultés  qui  s'opposent  à  la  réalisation  expérimentale  de  tels 
processus. 

»  Un  lapin  reçut,  durant  les  mois  d'avril  et  mai,  28"^  de  toxine  pyocyanique  pro- 
venant d'une  culture  filtrée.  On  cessa  les  inoculations  à  la  fin  de  mai.  L'animal  pré- 
sentait alors  une  paralysie  incomplète  et  une  atrophie  musculaire  qui  augmenta  en- 
core pendant  les  mois  de  juin  et  juillet.  Le  20  juillet,  l'animal  fut  sacrifié,  l'atrophie 
était  alors  inégalement  distribuée  et  atteignait  surtout  les  muscles  des  membres  posté- 
rieurs, de  la  région  lombaire  et  de  la  ceinture  scapulaire. 

»  La  paralysie  était  assez  accentuée  pour  que  l'animal  fût  incapable  de  se  mouvoir; 
posé  sur  ses  pattes,  il  tombait  sur  le  cùlé  et  restait  étendu,  les  membres  postérieurs 
allongés.  La  sensibilité  était  diminuée  notablement  sur  les  membres  postérieurs. 

»  L'autopsie  montra  qu'un  certain  nombre  de  muscles  étaient  atrophiés,  pâles,  ré- 
duits à  quelques  filets  musculaires,  lésions  contrastant  avec  l'intégrité  de  certains 
autres  muscles.  Au  niveau  du  renflement  lombaire,  la  moelle  était  aplatie,  ramollie, 
les  méninges  étaient  épaissies,  légèrement  adhérentes.  Le  reste  du  système  nerveux 
semblait  normal.  L'examen  histologique  prouva  l'existence  d'un  foyer  de  myélite  cavi- 
laire  au  niveau  de  la  région  lombaire  supérieure  (ramollissement  et  hémorragie), 
le  foyer  occupait  une  partie  des  cornes  antérieures,  avait  détruit  la  partie  centrale  de 
l'axe  gris  et  envahissait  le  tiers  postérieur  du  cordon  latéral  à  droite  pour  atteindre  la 
pie-mère  qui  était  enflammée  et  adhérente.  Dans  le  reste  de  la  moelle,  les  lésions 
étaient  plus  ou  moins  prononcées;  en  effet,  sur  certains  points,  il  existait  de  petits 
foyers  de  ramollissement  dans  les  cornes  antérieures. 

»  Sur  d'autres  coupes,  les  cellules  d'une  des  cornes  antérieures  ont  disparu  com- 
plètement ou  sont  en  voie  d'atrophie  manifeste;  enfin,  parfois  un  des  groupes  de  cel- 
lules ganglionnaires  a  seul  subi  la  dégénération  atrophique.  D'autre  part,  dans  cer- 
taines régions  de  la  moelle,  les  altérations  cellulaires  irrégulièrement  disséminées  ne 
sont  appréciables  que  par  l'emploi  de  la  méthode  de  Nissl. 

»  Les  lésions  musculaires  sont  très  accusées  (dégénérescence  granuleuse,  vitreuse 
ou  atrophie  simple,  prolifération  nucléaire,  fibrose  développée).  Certaines  racines  an- 
térieures et  postérieures  ainsi  que  les  fibrilles  nerveuses  intra-musculaires  présentent 
des  degrés  divers  de  dégénérescences.  Les  gros  troncs  nerveux  sont  indemnes.  Les  ar- 
tères, comme  les  artérioles  médullaires,  offrent  des  altérations  assez  marquées  (endoet 
périartérile,  thrombose). 

»  Il  s'agit  donc  d'une  atrophie  musculaire  et  d'une  paralysie  en  rapport  avec  une 
lésion  à  évolution  lente  de  l'axe  gris  de  la  moelle.  Cette  paliomyélile  à  prédominance 
antérieure  a  été  caractérisée  par  des  dégénérescences  cellulaires  primitives  (désinté- 
gration protoplasmique,  nécrose  et  atrophie),  par  de  petits  foyers  de  myélite  avec 
ramollissement  et  hémorragie  très  limités,  enfin  par  un  grand  foyer  de  ramollissement 
central  étendu  jusqu'à  la  pie-mère. 

»  Cette  observation  tire  son  intérêt  de  la  notion  palhogéiiique  nouvelle 
dans  l'esjjèce  (intoxination).  Elle  montre,  en  effet,  que  !e  poison  pyocya- 


(  ii35  ) 

nique  qui  donne  le  plus  souvent  une  paralysie  spéciale  à  typespasmodique, 
décrite  depuis  longtemps  par  l'un  de  nous,  et  sans  lésion  anatomique 
connue,  peut  déterminer  parfois  un  tout  autre  complexus  morbide  en 
frappant  le  syslème  nerveux.  De  plus,  de  l'analyse  des  altérations  médul- 
laires décrites  plus  haut,  il  résulte  que  les  poisons  élaborés  par  un  microbe 
peuvent  détruire  les  éléments  nerveux  soit  par  un  processus  indirect  de 
thrombo-artérite  suivie  de  ramollissement,  soit  par  action  directe  sur  l'élé- 
ment noble,  la  cellule,  dont  nous  avons  constaté  les  diverses  lésions 
depuis  la  simple  désintégration  des  éléments  chromatiques  jusqu'à  la 
nécrose  complète.  Enfin  les  altérations  variées  de  la  moelle  et  des  muscles 
présentent  les  plus  grandes  analogies  avec  celles  qui  ont  été  décrites  dans 
les  paliomyélites  aiguës  ou  subaiguës  chez  l'homme.  » 


PATHOLOGIE  EXPÉRIMENTALE.   —  De  la  Sclérose  tuberculeuse  du  pancréas . 
Note  de  M.  Paul  Carxot,  picsentée  par  M.  Bouchard. 

«  Les  lésions  tuberculeuses  spécifiques  du  pancréas  (granulations,  tu- 
bercules caséeux,  etc.),  paraissent  être  extrêmement  rares  chez  l'homme. 
D'autre  part,  il  nous  a  été  impossible  (sauf  un  cas)  de  les  reproduire  expé- 
rimentalement. Nous  avons,  par  contre,  déterminé  des  scléroses,  de  tout 
point  analogues  à  celles  que  nous  avons  pu  constater  sur  des  homuies 
tuberculeux,  et  qui  paraissent  être  la  réaction  habituelle  de  la  glande 
contre  le  bacille  de  Roch  ou  ses  produits. 

»  Expérimcntalenienl,  nous  avons  opéré,  chez  le  cliien,  de  difTérenles  manières  : 
nous  avons  utilisé,  d'une  part,  le  bacille  de  K.ocli  ;  d'autre  part,  ses  produits  connus. 

»  Avec  le  bacille  nous  avons  alternativement  employé  la  voie  canaliculaire  et  la 
voie  sanguine  ou  lymphatique.  • 

«  a.  Dans  le  premier  cas,  nous  poussions  dans  le  canal  de  \N  irsung  une  injection  de 
culture  tuberculeuse  humaine  bien  dissociée  et  diluée.  La  plupart  des  chiens  que 
nous  avons  opérés  jusqu'ici  nous  ont  présenté  des  scléroses  parfois  étendues,  mais 
point  de  diabète.  Un  seul  animal  encore  en  expérience  nous  présente,  depuis  di\ 
jours,  de  la  glycosurie. 

»  p.  Nous  avons  obtenu  de  meilleurs  résultats  par  la  voie  lymphatique.  Le  procédé 
consiste  à  piquer,  avec  une  aiguille  de  seringue,  diUérents  points  du  parenchyme 
glandulaire.  On  peut  ainsi  répartir  également  l'injection  sur  tous  les  points  du 
pancréas. 

»  Nous  avons  opéré  six  chiens  par  ce  procédé  :  nous  avons  toujours  obtenu  des 
scléroses  à  marche  rapide. 

»  Au   point  de  vue  du  diabète  nous  avons  obtenu  des  résultats  variables  :  presque 


(  ii36  ) 

toujours  nous  avons  observé,  pendant  deux  ou  trois  jours  après  l'opération,  une  gly- 
cosurie très  minime  et  fugace.  Ce  résultat  s'observe,  du  reste,  souvent,  quelle  que 
soit  l'injection  effectuée.  Mais  parfois  une  glycosnrie  sérieuse  apparaît  après  quelques 
jours,  après  une  semaine  ou  même  davantage,  atteignant  en  général  les  chiffres  de 
20  à  70S"-  par  litre,  parfois  beaucoup  plus  faible.  Elle  est,  assez  souvent,  sujette  à  de 
grosses  oscillations.  Parfois  même  la  glycosurie  est  intermittente.  L'animal  maigrit, 
boit  et  mange  beaucoup;  des  troubles  trophiques  se  développent  facilement.  Le  dia- 
bète évolue  lentement,  beaucoup  moins  brutal  qu'après  extirpation  du  pancréas,  se 
rapprochant,  par  là,  du  diabète  humain.  Il  dure  plusieurs  mois,  à  moins  de  complica- 
tions tuberculeuses  (péritonite,  etc.),  et  pourrait  certainement  durer  plus  encore.  La 
glycosurie  diminue  vers  la  fin  de  la  maladie. 

)>  Nous  prendrons  pour  type  un  chien  opéré  le  14  juillet,  présentant  le  28  septembre 
iSs-'jS  de  sucre  par  litre  d'urine,  le  aS  septembre  69s",  le  28  septembre  203"',7,  le 
29  septembre  Sgs"-, 7,  avec  une  quantité  quotidienne  d'urine  sensiblement  égale  à 
l'it,  5o.  Ces  grosses  oscillations  sont  presque  la  règle.  Peut-être  pourrait-on  l'expliquer 
par  l'épuisement  périodique  de  la  faible  portion  de  glandes  saines.  Peut-être  aussi  par 
des  tentatives  de  régénération  de  l'organe. 

»  La  glycosurie  manque  parfois  :  on  trouve  alors,  à  l'autopsie,  un  segment  glandu- 
laire épargné  ou  régénéré.  Cette  régénération  s'est  parfois  montrée  très  nette  en  des 
points  où  la  glande  n'existe  pas  normalement,  et  n'existait  pas  notamment  lors  de 
l'opération. 

»  Histologiqiiement,  nous  n'avons  jamais  trouvé  ni  granulations  tuberculeuses,  ni 
bacilles.  Ils  disparaissent  très  rapidement.  Après  un  jour  déjà,  on  peut  à  peine  en  co- 
lorer quelques-uns,  rares,  déformés,  prenant  mal  la  coloration;  le  mécanisme  de  leur 
destruction  nécessite  de  nouvelles  recherches.  La  destruction  par  les  sucs  glandulaires 
y  joue  certainement  un  rôle.  La  sclérose  débute  très  vite  :  les  vaisseaux  épaississent 
leur  "angue  conjonctive;  la  sclérose  penche  et  dissocie  rapidement  les  lobules,  entoure 
des  groupements  d'acini  de  volume  variable.  Souvent  les  cellules  glandulaires  voisines 
des  bandes  de  sclérose  sont  en  dégénérescence  graisseuse.  La  sclérose  prend  alors  la 
place  des  acini  ainsi  démantibulés.  On  n'aperçoit  plus  au  bout  d'un  certain  temps  que 
de  grosses  bandes  scléreuses,  avec,  par  places,  des  canaux  à  tendance  kystique,  des 
groupements  cellulaires  en  dégénérescence  graisseuse,  parfois  aussi  s'essayant  à  une 
dernière  prolifération,  et  multipliant  leur  noyau  sans  séparer  leur  protoplasma.  On 
atteint  ainsi  une  étape  où  rien  ne  reste  plus  de  la  structure  glandulaire. 

»  Nous  avons  expérimenté  plusieurs  fois,  non  plus  avec  les  cultures  vivantes, 
mais  avec  la  tuberculine  ancienne  de  Koch.  Nous  n'avons  encore  le  résultat  d'autopsie 
que  d'un  chien  à  qui  nous  avons  injecté  le  19  octobre  Vàe.  tuberculine  dilué  dans  iS'^'^ 
d'eau,  en  différents  points  de  la  glande.  Nous  avons  sacrifié  ce  chien,  qui,  du  reste, 
n'était  pas  glycosurique,  le  S  décembre,  cinquante  jours  après  l'opération.  Nous  avons 
trouvé  une  sclérose  complète  des  deux  lobes  de  la  glande,  qui  ne  présentaient  plus 
qu'une  longueur  de  quelques  centimètres  ;  ces  languettes  étaient  irrégulières,  bosselées, 
très  durcies,  présentant  du  tissu  scléreux  sans  traces  d'éléments  glandulaires.  Derrière 
le  duodénum,  bourgeonnements  des  lobules  plus  gros  qu'à  l'état  normal,  gorgés  de 
sucs,  en  régénération  certaine,  avec  plusieurs  cellules  à  doubles  noyaux  :  la  plupart 
des  cellules  ayant  une  taille  gigantesque. 


(  ii37  ) 

»  Les  essais  d'intoxication  prolongée  par  la  luberculine  en  injection  sous-culanée 
ne  nous  ont  encore  donné  aucun  résultat  positit. 

»  Le  bacille  tuberculeux  disparaît  donc  très  rapidement  du  pancréas,  et  c'est  par 
ses  produits  d'élaboration  qu'il  détermine  une  sclérose  rapide  de  la  glande. 

»  Chez  l  homme,  nous  avons  souvent  observé,  chez  les  tuberculeux,  une  cirrhose 
pancréatique,  généralement  modérée,  parfois  beaucoup  plus  complète,  comme  dans  un 
cas  que  nous  devons  à  l'obligeance  de  M.  Jolly.  Il  s'agissait  d'une  tuberculeuse  dont 
tout  le  pancréas  était  constitué  par  un  axe  scléreux  avec  une  légère  coque  glandulaire 
périphérique  qui  suffisait  pourtant  à  éviter  le  diabète.  Les  lésions  histologiques  étaient 
de  même  ordre  que  chez  nos  animaux. 

))  Ces  lésions  ne  sont  pas  rares  chez  les  tuberculeux  :  les  anciens  auteurs  décrivent 
des  pancréas  indurés,  parfois  de  véritables  squirrhes,  au  sens  donné  jadis  à  ce  mot. 
Cette  sclérose  n'est  généralement  pas  totale,  mais  rien  n'empêche  qu'elle  le  devienne. 
On  a  alors  affaire  à  des  tuberculeux  qui  deviennent  diabétiques.  Ces  cas  existent, 
quoique  moins  fréquents,  que  ceux  inverses  où  le  diabète  a  précédé  l'éclosion  de  la 
tuberculose.  Nous  en  observons  actuellement  un  cas. 

»  D'après  nos  expériences  et  nos  faits  cliniques,  il  nous  semble  qu'il  y  a 
place  pour  un  diabète  pancréatique  d'origine  tuberculeuse.    » 

A  4  heures  un  quart,  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  5  heures.  J-  ^' 


BULLETIN    BIBLIOGItAPUIQCE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  20  décembre  1897. 

Formulairephysico-chimi(jue,pdT  DoTHKToToim.KSi,  Docteur  es  Sciences. 
Paris,  J.  Fritsch,  1898;  i  vol.  rn-12.  (Présente  par  M.  Moissan.) 

Minéralogie  delà  France  et  de  ses  Colonies.  Tome  deuxième  (2*  Partie), 
par  Lachoix.  Paris,  Baudry  et  C'%  1897;  i  vol.  in-8°.  (Présenté  par 
M.  Michel-Lévy.) 

Association  française  de  Chirurgie.  Onzième  Congrès  de  Chirurgie.  Paris, 
1897.  Président:  M.  le  Professeur  Gross  (de  Nancy).  Paris,  Félix  Alcan, 
1897  ;  i  vol.  in-8°. 

Description  des  Machines  et  procédés  pour  lesquels  des  Brevets  d'invention 


(  ii38  ) 

ont  été  pris,  sous  le  régime  de  la  Loi  du  i  juillet  188^4,  publiée  par  les  ordres 
de  M.  le  Minisire  du  Commerce  et  de  l'Industrie.  Tome  quatre-vingt- 
neuvième  (  !'•''  et  -2.^  Partie).  (Nouvelle  série.)  Paris,  Imprimerie  nationale, 

1897;  2  vol.  in-4". 

Revue  de  Physique  et  de  Chimie  et  de  leurs  applications  industrielles,  fondée 
sous  la  direction  scientifique  de  P.  Schutzeisberger.  10  décembre  1897. 
Paris,  I  fasc.  in-8°. 

Bulletin  de  la  Société  astronomique  de  France  et  Revue  mensuel'e  d'Astrono- 
mie, de  Météorologie  et  de  Physique  du  Globe.  Décembre  1897.  Paris,  Imp. 
Ch.  Bivort;  i  fasc.  in-8". 

Bulletin  de  l'Académie  de  Médecine,  publié  par  MM.  J.  Bergeron,  Secré- 
taire perpétuel,  et  Cadet  de  Gassicoi;rt,  Secrétaire  annuel.  Séance  du 
i4  décembre  1897.  Paris,  Masson  «'tC'";  i  fasc.  in-8". 

Missouri  Rotanical  Garden.  Eighth  aniiual  report.  S'-Louis,  Mo.,  1897; 
I  vol.  in-8°. 

Journal  of  the  Academy  0/ natural  Sciences  of  Pliiladelphia.  Second  séries. 
Volume  XI.  Parti.  Pliiladelphia,  1897;  i  vol.  in-4<'. 


EBRATA. 

(Séance  du    i3  décembre   1897.) 

Note  de  M.  A.  Béhal,  Sur  une  série  de  nouvelles  cétones  cycliques  : 
Page  io38,  ligne  i,  au  lieu  de  plus  soluble  dans  le  benzène  froid,  lisez  peu  soluble. 

(Séance  du  20  décembre   1897.) 
Note  M.  A.  Leduc,  Sur  les  transformations  isothermes,  elc.  : 

Page  10S9,  ligne  18,  au  lieu  (^fe  R  =  88,075. 10"  C.G.  S.,  lisez  R  :=  8819. 10'*  G. G. S. 
Page  1091,  dans  les  trois  dernières  lignes  du  Tableau,  colonne  y,  remplacez  les 
nombres  :  \  ,Zi']l\  par  i,8255;  i  ,%ïo  par  i,3i8;  i,2Q02  par  1,2884. 


W  25. 

TABLE   DES    ARTICf.ES.      Séance  du  2(»  décembre  1897.) 


MËi>l01U£S  ET  C0MMUI\lCAT10i\S 

DKS    MKMHItKS    ET    DBS   CORRESPONDANTS    DB    L'ACADÉMIE. 


l'i 
M.  Il-  SEciîKTAiiit  l'EMiKiria.  fiiit  parla  I'  \ca- 
ili-inic  (le  la  miiit  de  M.  Jlrioschi,  Corres- 
poiulanl  pour  la  Sertion  de  ('.comclric. . . 
M.  liEitTiiKi.DT.       Obsorvalloiis  iclatucs  aiiv 
ciri  iieiis  ilo  Viiltaire  l't  d«  Rousseau   au 
fantlirun,  ouvrrls  le  iS  décembre  1897  •. 
M.    LdîWY.       .   Délerniinatiou   des   coordon- 
nirs   absolues  des  ttuilcs,  ainsi   que  t\f  la 
latitude,  à   l'aide  des    instruments   méri- 
diens. Méthode  îjénéralc   pour  la  solulioii 
do  rt'.;  diM'i-.;  prnMènn'.^.  , 


l'a? 

\l.  l.Mii.i;  l'iCAUD.  .Sur  les  périodes  des 
intégrales  doubles  de  fonctions  algé- 
briques     I 

M.  \.  CiiAUVEAt;.  Comparaison  du  pou- 
voir thernionéne  ou  d\naniogéne  des  élé- 
niints  simples  avec  leur  pouvoir  nutritif. 
Un  écart  considérable  existe  entre  les 
piiiils  isciéneri;éti(|urs  et  les  poids  isotro- 
phiqurs  du  suirc  et  de  lagraissi'.  C'est  avec 
lis  poids  isoglvi  (>généti(|ue3  que  les.  poids 
isiilrnplirqnes  tendeni  à  s'ideolilier k 


MEMOmES  PKÉSEÎNÏÉS. 


•qui- 


\l.  D.  ToMMASi  adresse  une  Note  sur  •.  l'i 

libre  chimique  dans  l'éleclmlyse  ■■ m-."* 

M.   Cir.    lli\Er-SA.Mii.E  souirut  au  jugement 


di-  l'Aïaih-mir  un  Mémoire  ayani  pour 
litre  :  "  Tératologie,  théorie  nouvelle  de 
la  monstruosili-  et  de  l'inversion  « 


CORRESPOND  AXCE. 


M.  le  Skchetaiiie  rEiii'KTiKi,  signale,  parmi 
les    pièces    imprimées    de    la    Correspon- 
dance, le  Tome  II  (  >■  l'articj  de  la  u  .Miné- 
ralogie de  la  l'iance  et  de  ses  colonies 
par  M.  A.  Lacroix •< 

M.  I'ai.vlevk.  Sur  les  cas  du  problème 
des  trois  corps  (et  des  n  corps)  oii  den\ 
des  corps  se  choquent  au  bout  d'un  temps 
lini ,,,-S 

M.  Ch.  UouciKT.  Sur  un  mode  particulier 
d'obsirvations  cirrunizirnithales loKi 

M.  S.  Maxgeot.  Sur  un  réseau  conjugué 
particulier  de  certaines  surfaces  dérivées 
des  surfaces  de  s<'Cond  ordre 108.I 

M.  KUG.  Kabisy.        Sur  les  séries  de  Taylor.    ioS<i 

M.  A-.  Leuiic.  Sur  les  transformations 
isothermes  et  adiabaliqurs  des  gaz  réels; 
détermination  du  rapport  y  des  deux  cha- 
leurs spécifiques niSyi 

M.  Mauuick  IIa.mv.  Sur  un  appareil  per- 
mettant <le  séparer  des  radiations  simples 
très  voisines loi)  i 

M.  K.  Lesimkau.  Klinllioscopie  de  quel- 
ques sels  en  solution  élhérée kii/i 

M.  ISouDOUAKi).        Sur  le  cériuni io()ii 

M.  José  UonmobE^  Moiuelo.  -  Sur  la 
durée  du  pouvoir  phosphorescent  du  sul-  | 

fnre  de  strontium ii.ç|S 

M.  II.  Causse.  --  Dosage  de  l'autimoine  par 
voie  volumétrique 1  luo    | 


\l\l.  Camille  M Arn;N(L\  et  Hkliony.  Dillé- 
reni  ■■  entre  les  substitutions  nilrosées 
lices  au  carbone  et  i'i  l'^-ote 1  icj.; 

M.  Loris  Simon.  In  réactif  coloré  de 
l'aldéhyde  ordinaire 1  m.'i 

.MM.  Ca/e.\euve  et  Moheau.  Action  de  la 
pipéridine  sur  les  clhcrs  carboniques  des 
phénols:  formation  d'uréthanes  aroma- 
tiques     ,1117 

M.  KiiMoND  BonUAOE.  Sur  deux  Lépido- 
ptères nuisibles  Â  ta  canne  à  sucre,  aux 
Iles  Mascareigncs i  k,,, 

MM.  J.  IviNsTLEii  el  P.  BusQLiET.  -  Sur  la 
valeur  nucléaire  du  corps  central  des  Bac.- 
tériaiées >, ,  ' 

M.  K.  l'EiiiiOT.  Sur  le  tissu  criblé  extra- 
libérien  et  le  tissu  vasculaire extra-ligneux    1  c  1  j 

M.  IC.  liozE.  .Sur  la  pourriture  des  l'oinmcs 
de  terre 1 1  s 

M.  Ualland.  —  Composition  des.  pailles 
d'avoine,  de  blé  et  de  seigle 1 1  >n 

M.  G.  Vassei:h.  —  .Sur  la  présence  d<'  couches 
à  l'Ianoibis  pseudoammonius  el  à  Buli- 
mii.s  J/u/jci  liaits  les  environs  de  Sabarrat 
el  de  Mirepoi.\  (  Ariége  ) 1  c  >■• 

.M.M.  Leon  ItiFOuR  et  D.vniel.  —  Intluence 
du  sous-nitratc  de  bismuth  sur  le  durcis- 
sement du  cidre. . .    111.') 

M.  II.  JoiLiE.  —  Sur  le  dosage  de  l'acidité 


N°  25. 


SrUTE  DE  LA   TABLE   DES  ARTICLES. 


Pages.  Pages. 

M.  V.  OMKi.tANSKY.     -   Sur   la   foiiiiriitalioii  pyocyaniquc ii-i.! 

cellulosique 1 1  ii  M.  Pai.l  Caknot.     -  De  la  sclérose  tubcrcu- 

MiM.  CiiAnnix  et  H.Cl..\UDt.  —  \tiophiemus-  Icuse  du  pancréas ii'îî 

culaire    expérimentale    par     intoxication 

Bl'Llktin  BinLiocnAPlliQUE 1  I  ^7 

Errata "  't^ 


PARIS.—  IMPKIMEIUE  GAUTHIER-VILf.ARS   ET   FILS, 
Quai  des  Grands-Auguslins,   5j. 

l-r   tir r-WJl   .'(ÎAL'IHII 


1897 

SECOIVD  SEMESTRE. 

COMPTES  RENDUS 

HEBDOMADAIRES 

DES    SÉANCES 

DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

P%H   nn.   KiRS  SECHÉTAIREH   PEHPÉTIIEI^S. 


TOME   CXXV.  j 

- —  "  t 


^0  2g  (27  Décembre  1897). 


PARIS, 

GAUTHIER-VILLARS  El  FILS,   IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

DES   COMPTES    RKMDUS    DlïS   SKANCKS    D  I-:    I.ACADÉMiE    DES    SC[KNGES 

Quai  des  Grands-Âuguslins,  55. 

^"  1897 


RÈGLEMENT  RELATIF  ALX  COMPTES  RENDUS 

Adopté  dans  les  séakces  des  23  juin  1862  et  24  mai  1875. 


Les  Comp'ss  rendus  hebdomadaires  des  séances  de 
l'Académie  se  composent  des  extraits  des  travaux  de 
se>  ?.Iembres  et  de  l'analyse  des  Mémoires  ou  Notes 
présentés  par  des  savants  étrangers  à  l'Académie. 

Chaque  cahier  ou  numéro  des  Comptes  rendus  a 
48  pages  ou  G  feuilles  en  moyenne. 

26  numéros  composent  un  volume. 

Il  y  a  deux  volumes  par  année. 

Article  i*'.  —  Impressions  des  tra^ciux  de  T Académie. 

Les  extraits  des  Mémoires  présentés  par  un  Membre 
ou  oarunAssociéétranger  de  l'Académie  comprennent 
au  plus  6  pages  par  numéro. 

Un  JNlembre  de  l'Académie  ne  peut  donner  aux 
Comptes  rendus  plus  de  5o  pages  par  année. 

Les  communications  verbales  ne  sont  mentionnées 
dans  les  Comptes  rendus,  qu'autant  qu'une  rédaction 
écrite  par  leur  auteur  a  été  remise,  séance  tenante, 
aux  Secrétaires. 

Les  Rapports  ordinaires  sont  soumis  à  la  même 
limite  que  les  Mémoires;  mais  ils  ne  sont  pas  com- 
pris dans  les  5o  pages  accordées  à  chaque  Membre. 

Les  Rapports  et  Instructions  demandés  par  le  Gou- 
vernement sont  imprimés  en  entier. 

Les  extraits  des  Mémoires  lus  ou  communiqués  par 
les  Correspondants  de  l'Académie  comprennent  au 
plus  4  pages  par  numéro. 

Un  Correspondant  de  l'Académie  ne  peut  donner 
plus  de  32  pages  par  année. 

Dans  les  Comptes  rendus,  on  ne  reproduit  pas  les 
discussions  verbales  qui  s'élèvent  dans  le  sein  de 
l'Académie;  cependant,  si  les  Membres  qui  y  ont 
pris  part  désirent  qu'il  en  soit  fait  mention,  ils  doi- 
vent rédiger,  séance  tenante,  des  Notes  sommaires, 
dont  ils  donnent  lecture  à  l'Académie  avant  de  les 
remettre  au  Bureau.  L'impression  de  ces  Notes  ne 
préjudicie  en  rien  aux  droits  qu'ont  ces  Rlembres  de 
lire,  dans  les  séances  suivantes,  des  Notes  ou  Mé- 
moires sur  l'objet  de  leur  discussion. 


Les  Programmes  des  pri^  proposés  par  l'Académie 
sont  imprimés  dans  les  Comptes  rendus,  mais  les  Rap- 
ports relatifs  aux  prix  décernés  ne  le  sont  qu'autant 
que  l'Académie  l'aura  décidé. 

Les  Notices  ou  Discours  prononcés  en  séance  pu- 
blique ne  font  pas  partie  des  Comptes  rendus. 

Article  2.  —  Impression  des  travaux  des  Savants 
étrangers  à  l'Académie. 

Les  Mémoires  lus  ou  présentés  par  des  personnes 
qui  ne  sont  pas  Membres  ou  Correspondants  de  l'Aca- 
démie peuvent  être  l'objet  d'une  analyse  ou  d'un  ré- 
sumé qui  ne  dépasse  pas  3  pages. 

Les  Membres  qui  présentent  ces  Mémoires  sont 
tenus  de  les  réduire  au  nombre  de  pages  requis.  Le 
IMembre  qui  fait  la  présentation  est  toujours  nommé; 
mais  les  Secrétaires  ont  le  droit  de  réduire  cet  Extrait 
autant  qu'ils  le  jugent  convenable,  comme  ils  le  font 
pour  les  articles  ordinaires  de  la  correspondance  offi- 
cielle de  l'Académie. 

Article_^3. 

Le  bon  à  tirer  de  chaque  ftlembre  doit  être  remis  à 
l'imprimerie  le  mercredi  au  soir,  ou,  au  plus  tard,  le 
jeudi  à  10  heures  du  matin  ;  faute  d'être  remis  à  temps, 
le  titre  seul  du  Mémoire  estinséré  dans  le  Compte  rendu 
actuel,  et  l'extrait  est  renvoyé  au  Compte  rendu  sui- 
vant et  mis  à  la  fin  du  cahier. 

Article  4.  —  Planches  et  tirage  à  part. 

Les  Comptes  rendus  n'ont  pas  de  planches. 

Le  tirage  à  part  des  articles  est  aux  frais  des  au-j 
leurs;  il  n'y  a. d'exception  que  pour  les  Rapports  et' 
les  Instructions  demandes  par  le  Gouvernement. 


Article  a. 

Tous  les  six  mois,  la  Commission  administrative  fait 
un  Rapport  sur  ta  situation  des  Comptes  rendus  après 
l'impression  de  chaque  volume. 

Les  Secrétaires  sont  chargés  de  l'exécution  du  pré 
sent  Règlement. 


Les  Savants  étrangers  à  l'Académie  qui  désirent  faire  présenter  leurs  Mémoires  par  MM.  les  Secrétaires  perpétuels  sont  priés  de  le: 
déposer  au  Secrétariat  au  plus  tard  le  Samedi  qui  précède  la  séance,  avant  5''.  Autrement  la  présentation  sera  remise  à  la  séance  suivante 


*»^ 


FEH   2    1893 

COMPTES  RENDUS 

DES   SÉANCES 

DE   L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES. 


SÉANCE   DU  LUNDI  27  DÉCEMBRE   1897, 
PRÉSIDIÎNCE  DE  M.  A.  CHATIN 


MEMOIRES  ET  COMMUIVICATIOIVS 

DES  MEMBRES  ET  DES  CORRESPONDANTS  DE  L'ACADÉMIE. 

Notice  sur  M.  F.  Brioschi  ;  par  M.  Hermite. 

i(  La  carrière  de  notre  illustre  Correspondant,  dont  l;i  perle  cause  des 
regrets  si  profonds,  si  unanimes,  a  été  l'une  des  plus  remplies  et  des  plus 
honorées  dans  la  Science  de  notre  époque.  Pendant  plus  de  quarante 
années,  ses  travaux  se  sont  succédé  sans  interruption,  embrassant  les 
diverses  branches  de  l'Analyse,  la  Géométrie  supérieure,  l'Algèbre,  la 
théorie  des  équations  différentielles,  des  fonctions  elliptiques  et  abé- 
liennes,  la  Mécanique,  la  Physique  mathématique,  et  laissant  partout  la 
trace  ineffaçable  de  son  beau  talent.  A  son  début,  lorsque  les  études  ma- 
thématiques, peu  cultivées  en  Italie,  n'avaient  d'organe  que  le  journal  de 
l'abbé  Tortolini  à  Rome,  Brioschi  publie  dans  ce  recueil  des  Mémoires 

C.  R.,   iSyj,  2'  Semestre.  (T.  tXXV,  N- 26  )  l5o 


(  ii4o  ) 

qui  révèlenl  un  géomètre  de  premier  ordre.  Ils  ont  pour  objet  le  problème 
des  trois  corps,  la  variation  des  constantes  arbitraires  dans  les  problèmes 
do  Mécanique,  un  important  travail  de  Dirichlct  sur  l'Hydrodynamique,  la 
cjuestion  des  intégrales  communes  à  plusieurs  problèmes  de  Mécanique, 
sur  laquelle  notre  Confrère,  M.  Bertrand,  avait  appelé  l'attention  dans  un 
de  ses  plus  beaux  Mémoires.  Ces  premières  publications  lui  ont  obtenu  le 
privilège,  le  rare  honneur  de  donner  une  puissante  impulsion  à  la  Science 
mathématique  de  son  pays.  Sous  son  influence,  l'Analyse  prend  sa  part 
dans  le  mouvement  des  esprits,  un  nouveau  recueil  remplace  le  journal  de 
Rome  :  les  Annali  di  Matematica  secondent  avec  le  plus  grand  succès  cette 
activité  et,  sous  la  direction  de  notre  Confrère,  se  placent  au  niveau  des 
plus  importantes  publications  périodiques  de  la  France,  de  l'Allemagne  et 
de  l'Angleterre. 

')   La  vie  scientifique  de  Brioschi  devient  dès  lors  un  exemple  pour  ses 
disciples,  et  l'estime  universelle  qui  s'attache  à  son  nom  est  un  encoura- 
gement pour  ceux  qui  suivent  ses  traces;  il  mérite  que  l'Italie  lui  attribue 
avec  reconnaissance  l'illustration  qu'elle  doit  maintenant  à  ses  géomètres. 
:>  Je  rappelle  succinctement,  parmi  tant  de  travaux  qui  honoreront  sa 
mémoire:  en  Géométrie  supérieure,  ceux  qui  concernent  la  théorie  des 
lignes  de  courbures,  les  propriétés  des  surfaces  dont  les  lignes  de  cour- 
bures sont  planes  ou  sphériques,  l'intégration  de  l'équation  des  lignes  géo- 
désiques,  les  tangentes  doubles  des  lignes  du  quatrième  ordre  qui  ont  un 
point  double;  puis,  dans  le  Calcul  intégral,  un  travail  sur  les  équations 
aux  dérivées  partielles  du  second  ordre,  un  autre  sur  la  distinction  des 
maxima  et  des  minima  dans  le  calcul  des  variations,  un  Mémoire  sur  une 
propriété  des  équations  aux  dérivées  partielles  du  premier  ordre,  qui  a 
été  traduit  par  Boole  et  inséré  dans  le  Traité  des  équations  différentielles  du 
célèbre  géomètre  anglais.  L'Algèbre  a  aussi  une  part  considérable  dans 
l'activité  scientific[ue  de  notre  Confrère;  je  citerai  les  travaux  sur  les  déter- 
minants gauches,   l'élimination,   la  généralisation   îles  propriétés  de  ces 
déteriîiinants  particuliers  sur  lesquels  se  fonde  la  transformation  des  fonc- 
tions abéliennes  de  premier  ordre,  l'interpolation,  les  fonctions  de  Sturm. 
))   Brioschi  a  été  le  collaborateur  de  Sylvester  et  de  Cayley  dans  la  longue 
élaboration  de  la  théorie  des  formes  à  deux  ou  un  nombre  quelconque  d'in- 
déterminées qui  a  été  l'une  des  oeuvres  mathématiques  principales  de  notre 
temps.  Il  serait  trop  long  d'énumérer  tous  ses  écrits  sur  celte  partie  impor- 
tante de  l'Aïuilyse,  où  l'on  est  frappé  par  une  puissance  singulière  de  calcul 


(  II 'il   » 

et  qui  se  dislinguenL  également  par  la  clarté  et  l'élégance  des  mélhocles. 
Mais  je  ne  puis  omettre  de  rappeler  cette  partie  si  importante  des  re- 
cherches de  notre  Confrère,  où  l'Algèbre  se  joint  à  la  Théorie  des  fonctions 
elliptiques  et  abéliennes,  et  qui  conduisent  à  la  résolution  des  équations  du 
cinquième  et  du  sixième  degré.  Son  talent  s'y  montre  avec  éclat,  il  jette 
une  complète  lumière  sur  les  propriétés  cachées  de  l'équation  de  Jacobi 
qui  détermine  le  multiplicateur  au  moyen  du  module  dans  la  transforma- 
lion  du  cinquième  ordre;  il  donne  le  secret  de  la  résolution  de  l'équation 
du  cinquième  degré  qu'en  a  tirée  Rroneckcr,  et  que  l'illustre  géomètre 
avait  communiquée  à  notre  Académie,  sans  démontrer  son  beau  résultat. 

I)  Pour  l'équation  du  sixième  degré,  la  voie  suivie  est  tout  autre.  On  sort 
du  domaine  des  fonctions  elliptiques  et  il  est  fait  appel  aux  transcendantes 
plus  élevées  qui  naissent  de  l'inversion  des  intégrales  hyperelli[)liques  de 
première  classe.  On  emploie  les  fonctions  de  deux  variables  analogues  à 
la  transcendante  0  de  Jacobi,  et  parmi  elles  les  dix  expressions  qui,  étant 
des  fonctions  paires,  ne  s'évanouissent  pas  pour  des  valeurs  nulles  des 
arguments.  Ce  sont  les  quantités  au  moyen  desquelles  sont  représentées  les 
racines  et  qui  donnent  la  résolution  de  l'équation  du  sixième  degré,  grande 
et  belle  découverte  qui  a  été  le  couronnement  de  la  carrière  mathématique 
de  Brioschi. 

))  Le  premier  géomètre  de  l'Italie  a  été  Sous-Secrétaire  d'État  et  Séna- 
teur du  royaume.  Il  a  pris,  au  Sénat,  une  grande  part  dans  le  travail  des 
Commissions  du  budget;  il  a  été  l'organisateur  des  chemins  de  fer  de  la 
péninsule;  il  a  été  délégué,  par  le  Gouvernement  italien,  à  la  Commission 
internationale  du  Mètre,  à  Paris.  Notre  illustre  Confrère  appartenait  à  la 
plupart  des  Académies  et  Sociétés  savantes  de  l'Europe  et  de  l'Amérique, 
il  était  Président  de  l'Académie  royale  des  Lincei,  les  plus  hautes  distinc- 
tions, les  honneurs  dont  il  a  été  comblé,  les  grandes  situations  qu'il  a 
occupées  l'ont  toujours  laissé  simple  et  modeste. 

»  J'ai  été  associé  aux  travaux  de  Brioschi  ;  nous  avons  souvent  mis  en 
commun  nos  efforts;  j'ai  suivi  sa  carrière  qui  a  été  si  belle,  remplie  par 
l'étude  et  de  grands  services  rendus  à  son  pays.  Nul  ne  ressent  plus  que 
moi  la  perte  du  grand  géomètre  et  de  l'homme  d'honneur,  le  souvenir  de 
son  amitié,  d'une  étroite  liaison  remontant  à  notre  jeunesse  me  resterai 
jamais  comme  l'un  des  meilleurs  et  des  plus  chers  de  toute  ma  vie.  » 


(   ir42  ) 

ASTRONOMIE.    —  Méthode  spéciale  pour  la  détermination  absolue 
des  déclinaisons  et  de  la  latitude;  par  M.  Lœwv. 

«  Dans  «ne  précédente  Communication  ('),  nous  avons  développé  les 
équations  permettant  de  déduire,  à  l'aide  des  erreurs  probables  SP  et  SA 
des  observations,  les  inexactitudes  Si  et  In  des  éléments  \  el  n  qui  con- 
duisent à  la  connaissance  des  coordonnées  équatoriales  absolues.  Les 
grandeurs,  de  11  et  de  Sn,  dépendront  des  conditions  géométriques  dans 
lesquelles  les  expériences  ont  été  exécutées.  La  précision  du  mode  d'opé- 
ration adopté  sera  donc  inversement  proportionnelle  à  SX  et  Sn.  En  diffé- 
rentiant  par  rapport  à  P  et  A,  X  el  n,  on  trouve  au  moyen  de  la  méthode 
des  moindres  carrés,  en  négligeant  la  différence  (pa  —  p,)  qui  peut  être 
assimilée  à  un  petit  terme  d'ordre  supérieur  : 


I  -+-  C0S(T3-)-Ti4-  0  C0S(X3— T,) 

2sin^  -sitifT,- —  T.) 
2 


(lu) 


(■') 


'^''''V'-^l 


sin--tang(T:3  — -:i)sin(t3— T,) 


J)C0S(T3- 


2sin^  -  sin(T3 —  t,  ) 


. 

/ 

'    ^ 

.        / 

'\ 

SI  11  1 

■^3  + 

.-) 

sni  1  ' 

-i-H 

V 

sin=-  tang(T3  — T,)  sin(T3—  T,) 


»  De  l'analyse  de  ces  deux  formules  on  pont  déduire  toutes  les  mé- 
thodes capables  de  fournir,  à  l'aide  des  instruments  méridiens,  la  détermi- 
nation absolue  des  coordonnées  équatoriales  et  de  la  latitude.  Ces  formules 
expriment  les  conditions  géométriques  dans  lesquelles  les  observations  ont 
été  effectuées  et  constituent  le  critérium  du  degré  d'exactitude  que  com- 
porte toute  solution  des  problèmes  donnés. 

»  En  posant,  dans  l'expression  (lo),  t,  h —  =  90°,  il  vient 


Sx  = 


(')   Comptes  renias,  -xo  décembre  1897. 


1   f i43  ) 

formule  qui  ne  contient  aucun  terme  en  t,  et  montre  par  cela  même  que 
l'exactitude  de  X  dépend  uniquement  de  l'intervalle  de  temps  i  écoulé 
entre  les  deux  observations  de  la  première  polaire  et  que  les  données 
fournies  par  la  seconde  étoile  n'y  jouent  aucun  rôle.  Les  deux  mesures 
relatives  à  cet  astre  ne  sont  donc  pas  nécessaires  pour  faire  connaître  1  et 
ne  peuvent  être  utiles  que  si  l'on  veut  avoir  en  même  temps  n.  On  se 
trouve  ainsi  en  présence  de  la  première  méthode  antérieurement  pu- 
bliée ('),  et  qui  repose  sur  l'observation  d'une  seule  circompolaire  dont 
on  mesure  les  coordonnées  aux  deux  époques  où  l'astre  se  trouve  symétri- 
quement placé  par  rapport  aux  cercles  horaires  de  6*"  et  de  iS*",  condition 

exprimée  par  la  relation  -r,  h —  =  90°. 

»  Mais,  comme   nous  l'avons  fait  pressentir,    nous  avons   ici  devant 

nous  l'un  des  cas  particuliers  où  la  formule  générale,  basée  sur  l'égalité 

SP  =  SA  =  s,  doit   être  modifiée.   En  effet,  à    l'aide   des  équations  (i/i) 

données  plus  loin  et  dans  lesquelles  il  faut  poser /Jo —  />,  — o,  on  constatera 

facilement  que  l'exactilude  de  a  résultera  uniquement  de  celle  relative  au 

p  _   p 
terme  — ^- — -  et  A3  —  A^.  P,  et  Pj  sont  les  distances  polaires  apparentes  de 

l'astre  et,  par  conséquent,  des  grandeurs  finies  affectées  de  plusieurs 
inexactitudes  provenant  :  des  lectures,  des  erreurs  de  division  du  cercle, 
des  pointés  effectués  à  l'aide  du  fil  mobile  horizontal  et  des  corrections 
ducs  à  la  réfraction  et  aux  tours  de  vis  des  microscopes;  A3  —  Aj,  au  con- 
traire, est  une  faible  quantité  angulaire  mesurée  différentiellement;  elle 
peut  donc  être  déterminée  avec  la  plus  grande  précision  et  ne  peut  se 
trouver  altérée  que  par  les  erreurs  de  pointés  dues  aux  ondulations  des 
images  qui  sont,  en  outre,  beaucoup  moins  grandes  que  dans  le  premier 
cas.  Il  est  difficile  d'évaluer  rigoureusement  le  rapport  des  éléments  SP 
et  SA.  Mais  on  peut  fixer  avec  une  très  grande  probabilité  les  limites  \'-2 
et  \/3  entre  lesquelles  il  se  trouve  compris.  Nous  avons  admis,  ce  qui  est 
toujours  plus  rationnel,  \  2,  le  chiffre  qui  donne  la  plus  forte  valeur  pour  SX  : 
nous  avons  ainsi  posé  ^P  —  y'-J^A.  Après  cette  modification,  nous  obtien- 
drons 

(.2) 


(')  Comptes  rendus,  16  et  aS  avril  i883. 


(  «i44  ) 

M  Au  moyen  de  cette  formule,  il  devient  facile  de  calculer  S>.  pour  toutes 
les  applications  que  ce  procédé  est  susceptible  de  recevoir.  En  supposant, 
par  exemple,  les  deux  séries  de  mesures  conjuguées  séparées  par  un  inter- 
valle de  quatre  heures,  on  aura  ainsi,  par  les  observations  d'une  seule 

polaire,  S).,  =  H/  V- 

»  A  l'Observatoire  de  Paris,  oîi  la  nouvelle  méthode  est  en  cours  d'exé- 
cution pour  la  détermination  de  la  latitude,  l'intervalle  adopté  qui  sépare 
les  deux  séries  de  mesures  conjuguées  est  précisément  de  quatre  heures; 
et  l'on  ne  considère  une  détermination  de  1  comme  complète  qu'à  la  con- 
dition de  la  faire  reposer  sur  l'observation  de  huit  polaires.  Ce  qui  conduit 
'5 

))  Si  l'on  admet  pour  l'erreur  probable  s  d'une  observation  méridienne, 
déduite  d'un  ensemble  de  positions  relatives  à  une  même  étoile,  environ 
-_to",6.  Mais,  dans  les  très  belles  nuits,  on  pourrait,  sans  difficulté, 
amoindrir  notablement  S>,  soit  en  augmentant  l'amplitude  i,  soit  en  aug- 
mentant le  nombre  des  polaires. 

))  Pour  le  cas  de  la  détermination  usuelle  de  1  par  la  combinaison  du 
passage  supérieur  et  du  passage  inférieur  du  méridien  d'un  même  astre,  il 

faut  poser  iVr  12  heures,  et  l'on  obtient  Si.,  =  ^• 

»  Par  la  comparaison  de  Sx,  et  de  t'k^,  on  peut  aisément  se  rendre  compte 
delà  valeur  respective  des  deux  méthodes.  En  effet,  le  nombre  des  soirées 
où  le  ciel  est  beau  durant  une  période  de  quatre  à  six  heures  est  bien  plus 
considérable  que  celui  des  jours  où  il  est  permis  de  voir  les  deux  passages 
au  méridien  d'un  même  astre.  La  série  des  déterminations  de  1.  sera  donc 
plus  étendue  dans  la  nouvelle  méthode  que  dans  l'ancienne.  De  plus,  même 
en  limitant  l'amplitude  de  i  à  quatre  heures  et  à  huit  le  nombre  des  po- 
laires, l'exactitude  des  résultats  est  bien  supérieure  dans  la  nouvelle  mé- 
thode. En  effet,  t\n  étant  égal  à  y'i.^Ag,  la  précision  du  résultat  ainsi 
obtenue  dans  une  seule  soirée  dépasse  celle  donnée  par  trois  polaires  ob- 
servées, chacune  au  passage  supérieur  et  au  passage  inférieur;  et,  en  outre, 
on  n'a  pas  à  redouter  les  erreurs  systématiques  qui  peuvent  être  provo- 
quées dans  l'ancienne  méthode  par  la  combinaison  des  observations  de 
jour  et  de  nuit. 

)>   Considérons  maintenant  le  parti  qu'on  peut  tirer  de  l'observation 
combinée  de  deux  circumpolaires.  Dans  la  pratique  actuelle,  il  arrive  rare- 


ment  qu'on  se  livre  à  des  recherches  embrassant  à  la  fois  la  détermination 
des  positions  absolues  des  astres  en  --R  et  D.  Nous  allons  donc  traiter  sépa- 
rément ces  questions  et  entreprendre  d'abord  la  discussion  relative  à  l'étude 
des  latitudes  et  des  déclinaisons.  La  formule  (lo)  révèle  immédiatement 
que,  pour  atteindre  la  plus  grande  précision,  il  faut  que  Sx  soit  un  mini- 
mum. Ou  trouvera  sans  difficulté  que  l'on  parvient  ù  ce  but  si  l'on  effectue 
les  deux  séries  de  mesures  de  chaque  polaire,  de  manière  que 

cos(t,  -;-  T,  -f-  i)  -        i         ou         -Tj  ~  T,   :   i  -^  180°. 


On  aura,  par  suite,  S),  _  ;  ^ -. r-- 

'P  \^     ^si„=icos'(l'-^) 

»  L'interprétation  de  cette  relation  indique  le  mode  d'exécution  qui 
doit  être  suivi  dans  le  cas  qui  nous  occu[)e.  Après  avoir  effectué  la  rota- 
tion i,  les  quatre  positions  des  deux  astres  doivent  se  trouver  symétri- 
quement placées  par  rapport  à  l'un  ou  à  l'autre  des  cercles  horaires  de  6'' 
ou  de  18''.  La  restriction  que  nous  avons  établie,  a  priori,  que  (pn—Pt'' 
soit  faible  n'intervient  pas  ici,  et  il  serait  bien  facile  de  satisfaire  aux  équa- 
tions pour  tout  couple  de  polaires  choisi  au  hasard. 

»  Mais,  comme  on  le  reconnaîtra  plus  loin,  pour  arriver  à  un  procédé 
très  pratique,  il  est  avantageux  de  choisir  les  deux  astres  de  telle  façon 
que  T3  T,  soit  égal  à  i.  Celte  relation,  comme  on  le  voit,  aura  lieu  lorsque 
la  seconde  polaire,  après  l'intervalle  de  temps  i,  arrive  à  occuper  la  position 
de  la  première.  Par  cette  substitution,  on  aura 

y    sm-i 

»  Dans  ce  cas,  en  vertu  du  théorème  (3)  établi  précédemment,  on  ob- 
tient une  détermination  directe  et  précise  de  (p.,  -  /;,),  indépendante  de  1 
et  de  n;  résultat  imi)ortant,  comme  on  le  verra  j)lus  loin.  Un  examen  facile 
du  mode  d'opération  établi  montre  que,  pour  les  raisons  antérieurement 
données,  il  est  également  plus  judicieux  de  su|)poser  ici  8P  -  y'aSA  -  =  e. 
On  aura,  en  faisant  la  rectification  nécessaire, 


■:  i3  ,  BX         -    '■ 


11  Nous  allons  maintenant  élucider  par  \\\\  exemple  le  mode  d'opération 
qui  se  dégage  des  considérations  précédentes.  Afin  de  ne  pas  trop  pro- 
longer la  durée  i  de  l'étude,  choisissons  deux  polaires  séparées  en  ascension 


droite  par  un  intervalle  d'environ  quatre  heures  et  de  déclinaisons  peu 
différentes.  Alors  on  aura,  en  vertu  des  conditions  géométriques  sur  les- 
quelles est  fondé  le  procédé  actuel, 

t:3  -  T,  =  J  =  60",  T3   !-  T,  -hi=i  80°, 

et,  par  suite,  -r,  -  ^  3o°,  t,  r_-.  90",  ÎÎa    =  ey  7^" 

»  Conformément  à  la  règle,  il  faut  donc  effectuer  les  deux  premières 
séries  d'observations  au  moment  oili  les  deux  polaires  se  trouvent  respec- 
tivement aux  angles  horaires  de  2''  et  de  e*"  et  la  seconde  série  des  mesures 
conjuguées  quatre  heures  après.  La  valeur  de  \  sera  ensuite  conclue  à 
l'aide  de  l'équation  (7).  On  obtiendra  ainsi  une  exactitude  très  grande, 
caractérisée  par  la  faible  valeur  de  Sx  qui  précède  ;  et  l'on  aura,  en  outre,  la 
faculté,  puisque  la  première  polaire  occupera,  après  quatre  heures,  la  po- 
sition que  la  seconde  avait  au  commencement,  d'obtenir  p.—p,  avec  exac- 
titude au  moven  de  l'équation  (5).  L'évaluation  de  celte  faible  quantité, 
qui  ne  semble  être  que  d'une  utilité  secondaire,  est  cependant  essentielle. 
En  s'appuyant  sur  cette  donnée,  on  arrive  à  rendre  l'emploi  de  la  méthode 
beaucoup  plus  facile,  tout  en  lui  conservant  la  plus  grande  exactitude. 

)>  Pour  le  démontrer,  combinons  les  équations  (2)  et  (3).  On  trouve,  en 
négligeant,  pour  le  moment,  le  terme  dépendant  de  I, 

»  Nous  avons  omis  le  terme    p^^p  ^^  qui  ne  peut  que  rarement  exercer 

une  influence  appréciable,  à  cause  de  la  symétrie  des  observations  conju- 
guées par  rapport  aux  cercles  horaires  de  6^  et  de  18''. 

M  Grâce  à  l'égalité  que  nous  venons  d'établir,  nous  disposons  d'un  se- 
cond moven  de  calculer  1  et  qui  est  le  suivant  :  de  l'équation  (5  )  on  tire 
d'abord  (p._  — /J,)  et  l'on  introduit  cette  donnée  numérique  dans  la 
dernière  relation  (i4)-  Pour  (Pi-i-p,^,  multiplié  par  le  très  faible  fac- 
teur —/^ — i^j  on  a  la  liberté  de  prendre  une  valeur  approchée. 

»  L'examen  de  l'équation  (\!\)  nous  conduit  à  une  conséquence  très 
importante. 


(  ')  Ce  problème  a  été  déjà  traité  parlielleinent  (Comptes  rendus,  7  mai  i883). 


(i'47) 

"  {Pi  ~  Pt)'  qui  est  un  petit  angle  de  quelques  minutes,  peut  être  dé- 
terminé rapidement  et  avec  le  plus  haut  degré  d'exactitude  qu'il  est  pos- 
sible d'atteindre  dans  l'Astronomie  de  précision.  Après  un  certain  nombre 
de  mesures  de  cet  angle,  comprises  dans  l'ensemble  des  opérations  que 
nous  venons  d'exposer,  il  devient  superflu  de  renouveler  les  expériences 
relatives  à  {pi  —  p,)  et  il  suffit  de  contrôler  de  temps  à  autre  cette  quan- 
tité, afin  de  pouvoir  tenir  compte  des  mouvements  propres  des  astres,  s'ils 
se  manifestent  d'une  manière  appréciable.  A  partir  d'une  certaine  époque, 
il  sera  donc  permis  de  regarder  comme  connu  d'avance  (/?,  —  p,)  et  l'on 
pourra  ainsi  laisser  de  côté  la  moitié  des  opérations  précédemment  indi- 
quées. Il  ne  sera  donc  nécessaire  que  d'efiectuer  deux  séries  de  mesures 
aux  époques  où  les  deux  astres  se  trouvent  à  une  égale  distance  du  cercle 
horaire  de  G''  ou  de  iS"*.  Ces  deux  époques  peuvent  être  diverses;  nous 
avons  présumé  quatre  heures  de  différence  entre  les  ascensions  droites  des 
deux  polaires.  Les  deux  astres  pourront  donc  être  observés  presque  simul- 
tanément et  ils  se  trouveront  ainsi  à  deux  heures  de  distance  du  cercle  ho- 
raire considéré.  Mais  il  sera  plus  précis  de  laisser  s'écouler  un  certain  laps 
de  temps  entre  les  deux  séries  de  mesure^,  deux  heures  par  exemple.  Dans 
ce  cas,  on  fera  la  première  observation  à  l'angle  horaire  -:,  de  3''  et  la  se- 
conde à  l'angle  horaire  t,  de  g*". 

»  Afin  de  rendre  peu  sensible  l'influence  de  l'inclinaison  I,  il  convient 
d'effectuer  symétriquement  les  mesures  relativement  aux  deux  cercles  ho- 
raires considérés,  de  manière  à  avoir  deux  séries  de  déterminations  de  X  : 
l'une  se  rapportant  au  cercle  horaire  de  6'"  et  l'autre  à  celui  de  iS"".  Nous 
supposerons  désormais  que  l'on  opère  de  la  sorte. 

»  Le  Tableau  qui  termine  cette  Note  renferme  les  positions  précises  de 
loi  étoiles,  les  plus  brillantes,  qui  avoisincnt  le  pôle  et  dont  les  positions 
ont  été  conclues  dun  ensemble  d'observations  modernes,  faites  en  partie 
à  l'Observatoire  de  Paris,  à  l'aide  des  instruments  méridiens  et,  en  partie  à 
l'Observatoire  de  Greenwich,  à  l'aide  de  plusieurs  clichés  photographiques 
mis  obligeamment  à  notre  disposition  par  AI.  Christie,  Directeur  de  cet 
établissement.  On  remarquera  qu'il  est  très  aisé  d'v  rencontrer,  pour  tout 
intervalle  donné  en  ascension  droite,  un  couple  de  belles  étoiles  presque 
de  même  déclinaison.  Dans  une  prochaine  et  dernière  Communication, 
j'aurai  l'honneur  d'exposer  la  méthode  générale  qui  fournit  simultanément 
les  valeurs  de  tous  les  éléments  cherchés.   » 


C.  !«.,  1897,  2-  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  26.)  1^1 


(  ii48  ) 


ANATOMiE  VÉGÉTALE.  —  Les  cenlrosomes  chez  les  Végétaux; 
par  M.  L.  Guignard. 

«  On  sait  que  les  éléments  figurés  connus  sous  les  noms  de  sphères 
atlracùves  et  de  centrosomes  ont  été  observés  d'abord  dans  les  cel- 
lules animales  en  voie  de  division  et  retrouvés  plus  tard  dans  ces  mêmes 
cellules  à  l'état  de  repos.  Avant  mes  recherches  sur  ce  sujet,  leur  présence 
n'avait  pas  été  signalée  chez  les  Végétaux.  Mais,  à  en  juger  par  certains 
travaux  récents,  au  lieu  d'être  générale,  comme  on  pouvait  le  penser,  elle 
serait  limitée  aux  groupes  inférieurs  du  règne  végétal. 

»  Si,  dans  une  question  d'une  étude  aussi  difficile,  on  doit  s'attendre 
chaque  jour  à  des  aperçus  nouveaux,  qui  sont  la  conséquence  forcée  des 
progrès  incessants  de  l'investigation,  je  ne  crois  pourtant  pas  que  l'opinion 
précédente  soit  admissible. 

»  En  ce  qui  concerne  les  cellules  animales,  on  s'accorde  aujourd'hui 
pour  considérer  le  centrosome  comme  la  partie  importante  de  la  sphère. 
Ordinairement,  c'est  un  corpuscule  réfringent,  parfois  d'une  petitesse 
extrême.  La  sphère  elle-même  est  formée  par  une  substance  qui  peut  se 
différencier  en  deux  zones  :  l'une  claire  vers  le  centre,  l'autre  granuleuse 
vers  la  périphérie  ;  elle  est  souvent  mal  délimitée  et  d'une  réfrangibilité 
différente  de  celle  du  protoplasme  ambiant.  La  striation  radiaire  qui  l'en- 
toure, en  général,  part  en  partie  du  centrosome,  en  partie  de  la  région  cen- 
trale de  la  sphère  et  se  différencie  surtout  à  la  périphérie. 

»  Dans  les  cellules  animales  au  repos,  la  sphère  manque  fréquemment, 
ou  bien  n'est  indiquée,  autour  du  centrosome,  que  par  une  légère  conden- 
sation protoplasmique.  Parfois  même  elle  se  désagrège  pour  se  reconstituer 
avant  la  division  du  noyau.  Elle  est  formée  par  cette  substance  que  certains 
auteurs  ont  désignée  sous  le  nom  à\irchoplas7ne  ou  de  kinoplasme,  pour  la 
distinguer  du  protoplasme  nutritif  ou  trophoplasme . 

»  En  somme,  c'est  le  centrosome  qui  constitue  l'élément  fondamental 
de  la  sphère,  puisqu'il  est  souvent  le  seul  cpii  persiste.  C'est  lui  aussi  qui 
présente  le  plus  d'affinités  pour  les  matières  colorantes;  et,  si  parfois  on 
n'en  a  pas  constaté  la  présence  dans  des  sphères  pourtant  bien  différen- 
ciées, on  n'est  pas  autorisé  pour  cela  à  conclure  qu'il  peut  faire  complète- 
ment défaut. 

»  On  a  vu,   dans  la  cellule   animale  au  repos,  tantôt  un  centrosome 


(  "49  ) 
unique,  tantôt  deux  centrosomes  voisins,  parfois  même  des  centrosomes 
mulli|)les  situés  côte  à  côte  et  constituant  ce  qu'on  a  appelé  un  micro- 
centre.  Dans  ce  dernier  cas,  le  centrosome  typique  est  remplacé  par  un 
groupe  de  corpuscules,  lequel  se  divise  d'ailleurs,  comme  les  centrosomes 
ordinaires,  en  deux  nouveaux  centrosomes  au  début  de  la  division  nu- 
cléaire. 

»  Souvent  les  centrosomes,  très  petits  et  à  peine  visibles  au  moment  de 
la  division  du  noyau,  augmentent  de  volume  pendant  cette  dernière,  se 
divisent  en  même  temps  que  le  noyau,  reviennent  ensuite  à  l'état  primitif 
et  cessent  d'être  rcconnaissables.  C'est  pourquoi  plusieurs  auteurs  ne  les 
considèrent  pas  comme  des  organes  permanents  de  la  cellule.  Mais  tel 
n'est  pas  l'avis  de  la  majorité  des  zoologistes,  qui  ont  vu  les  centrosomes, 
pendant  la  période  de  repos  complet,  dans  des  cellules  de  nature  très 
diverse.  Leur  existence  paraît  donc  générale,  chez  les  animaux,  à  toutes  les 
phases  de  la  vie  cellulaire. 

»  Il  n'en  serait  plus  de  même  chez  les  Végétaux.  Les  observations  de 
M.  Farmer,  de  M.  Strasburger  et  de  ses  élèves,  tendent  à  montrer  que  ces 
éléments  ne  se  rencontrent  que  chez  les  Thallophvles  et  les  Muscinées 
inférieures;  ils  n'existeraient,  à  aucun  moment,  chez  les  autres  plantes. 
Cryptogames  vascidaircs  ou  Phanérogames. 

»  Une  telle  différence  entre  les  Thallophvtes  et  les  Cormophytes  d'une 
part,  entre  ces  dernières  et  les  animaux  d'autre  part,  n'est  pas  sans  pa- 
raître assez  surprenante,  si  l'on  considère  les  analogies  qui  nous  sont 
offertes  par  la  structure  fondamentale  de  la  cellule  et  surtout  par  les  phé- 
nomènes de  la  division  nucléaire  dans  l'immense  majorité  des  animaux  et 
des  plantes.  La  question,  toutefois,  ne  peut  être  tranchée  par  des  vues 
théoriques. 

»  Chez  les  plantes  inférieures  où  les  observateurs  précédents  ont  décrit 
les  centrosomes,  ceux-ci  présentent  des  variations  morphologiques  ana- 
logues à  celles  qu'on  connaît  chez  les  animaux. 

))  En  effet,  dans  les  Fucus,  les  oogones  en  voie  de  développement  et  les 
œufs  en  voie  de  segmentation  ont  permis  à  INL  Strasburger  de  voir  des  cen- 
trosomes entourés  de  stries  radiaucs  bien  différenciées.  Il  en  est  de 
même,  d'après  M.  Swingle,  dans,  les  cellules  végétatives  du  Sphacelaria, 
avec  cette  différence  que  le  centrosome,  au  lieu  d'être  rond,  peut  avoir  la 
forme  d'un  bâtonnet,  d'une  massue,  d'une  haltère,  etc.  Ce  centrosome  se 
divise  et  se  conserve  dans  la  cellule  au  repos;  sa  grosseur  ne  varie  que 
dans  de  faibles  limites.  Chez  ces  plantes,  le  centrosome  ne  paraît  pas  en- 


(   I  i5o  ) 

touré  d'une  sphère  nettement  différenciée;  mais  celle-ci  a  été  observée  par 
M.  Farmer  et  M.  Strasburger  dans  certaines  Miiscinées. 

»  Dans  les  Champignons  (Peziza,  Ascobolus,  Erysiphe),  M.  Harper  a 
trouvé,  au  lieu  d'un  centrosome  ordinaire,  un  amas  granuleux  de  forme 
discoïde,  d'où  partaient  les  stries  radiaires.  Le  Basidiobohts  présente, 
d'après  M.  Fairchild,  des  fuseaux  nucléaires  en  forme  de  tonnelets,  c'est- 
£i-dire  tronqués  aux  extrémités  polaires,  et  composés  de  plusieurs  faisceaux 
de  fds;  chaque  faisceau  se  termine  par  un  corpuscule  bien  distinct  et  très 
colorable.  Des  faisceaux  analogues  ont  été  observés  chez  les  animaux 
(Ascaris,  Cyclops,  etc.);  mais  il  ne  s'agissait  là  que  d'une  forme  transitoire, 
précédant  la  forme  bipolaire  normale,  et  celle-ci,  une  fois  réalisée,  s'est 
montrée  pourvue  de  centrosomes  ordinaires. 

M  Ces  observations  prouvent  que  la  notion  des  centrosomes  doit  être 
comprise  maintenant  dans  un  sens  plus  large  qu'au  début  de  nos  connais- 
sances sur  ce  sujet. 

»  Le  principal  argument  contre  l'existence  des  centrosomes  chez  les 
Cormophyles  est  tiré  du  mode  de  formation  du  fuseau  nucléaire.  Divers 
observateurs  ont  constaté  que  ce  fuseau,  au  lieu  d'être  d'emblée  bipolaire, 
commence,  au  contraire,  par  présenter  un  nombre  variables  de  pôles,  sou- 
vent plus  d'une  douzaine,  d'après  M.  Osterhont,  dans  les  cellules  mères  des 
spores  des  Equiselum,  une  demi-douzaine  ou  moins,  d'après  M.  Mottier, 
dans  les  cellules  mères  du  pollen  des  Liliiim,  Podophyllum,  etc.  Mais,  à  un 
moment  donné,  ces  fuseaux  multipolaires  deviennent  toujours  bipolaires, 
soit  par  fusion,  soit  par  rétraction  des  filaments  qui  constituent  les  cônes 
multiples  de  la  figure  primitive.  Pas  plus  au  sommet  de  ces  cônes  multiples 
qu'aux  deux  extrémités  du  fuseau  bipolaire  qui  en  dérive,  ces  auteurs 
n'ont  vu  d'élément  spécial  présentant  les  caractères  de  centrosome. 

»  Quelles  sont  donc  les  forces  qui  changent  ainsi  les  faisceaux  multipo- 
laires en  faisceaux  bipolaires?  Si,  avec  les  observateurs  précédents,  on 
n'admet  l'existence  ni  de  centrosomes,  ni  d'aucun  élément  capable  d'agir 
comme  ces  derniers,  on  ne  peut  invoquer  une  raison  mécanique.  Seraient-ce 
les  chromosomes  qui  orientent  les  fils  du  fuseau?  Tous  les  faits  connus 
tendent  à  montrer  précisément  le  contraire.  Il  ne  reste  plus,  si  l'on  croit 
à  l'absence  de  tout  centre  cinétique,  qu'à  admettre,  avec  M.  Strasburger, 
que  les  forces  en  jeu  résident  dans  le  kinoplasme,  indépendamment  de 
toute  différenciation  morphologique  spéciale. 

»  I/opinion  d'un  savant  aussi  autorisé  peut  bien  être  en  partie  fondée. 
Toutefois,  même  en  considérant  comme  inexactes  toutes  les  observations 


(  II5I  ) 

antérieures  touchant  la  présence  des  sphères  attractives  ou  des  centrosomes 
chez  diverses  Cormophytes,  on  ne  peut  douter  que  les  corps  décrits  et 
figurés  récemment  par  M.  Webber  dans  les  cellules  polliniques  du  Zamia, 
bien  qu'ils  servent  à  un  moment  donné  à  la  formation  des  cils  des  anthé- 
rozoïdes de  cette  Cycadée,  ne  soient  des  centrosomes,  et  il  en  est  de  même 
pour  le  Ginkgo,  étudié  auparavant  par  I\I.  Hirase. 

»  Voici  maintenant  un  aperçu  de  mes  nouvelles  observations  sur  les 
cellules  mères  polliniques  de  diverses  Phanérogames  (\ymphœa  alba, 
Nuphar  bttciim,  Limodorum  aborliviim) ,  étudiées  après  fixation  avec  le 
liquide  de  Flemming  ou  d'autres  réactifs  appropriés. 

»  Dans  le  Nymphœa,  qui  présente  un  intérêt  particulier,  la  cellule  mère 
adulte  renferme  un  noyau  excentrique,  très  rapproché  de  la  paroi;  le  reste 
de  la  cellule  est  presque  entièrement  rempli  d'amidon.  Au  début  des  pro- 
phases de  la  division,  le  cytoplasme  offre  un  aspect  filamenteux  autour  du 
noyau,  dans  lequel  les  chromosomes  (vraisemblablement  au  nombre  de 
trente-deux)  sont  disposés  à  la  périphérie,  accompagnés  du  nucléole  et 
d'un  certain  nombre  de  fils  achromatiques  excessivement  fins. 

»  Dans  le  voisinage  du  noyau,  certains  colorants,  tels  qu'un  mélange  de 
vert  de  méthyle,  de  fuchsine  acide  et  d'orange  G,  permettent  de  distinguer 
un  ou  deux  petits  corps  différenciés,  tantôt  d'apparence  homogène,  tantôt 
pourvus  d'un  granule  central  plus  colorablc;  il  est  possible  aussi  que  ces 
corps  soient  plus  nombreux.  A  un  moment  donné,  ils  servent  de  points 
d'attache  aux  fils  cytoplasmiques  dirigés  vers  le  noyau  et  formant 
l'ébauche  du  fuseau  nucléaire.  On  voit  parfois  des  fuseaux  tripolaires  ou 
même  quadripolaires,  mais  la  figure  définitive  n'a  jamais  que  deux  pôles, 
occupés  par  une  petite  sphère  qui  présente  au  centre  soit  un  granule 
unique,  soit  plusieurs  granules  accolés,  dont  la  teinte  vert  foncé,  par  l'ac- 
tion du  mélange  indiqué  précédemment,  ressemble  à  celle  des  chromo- 
somes. Ces  éléments  peuvent  d'ailleurs  être  colorés  par  d'autres  méthodes. 
Comment  se  fait  le  changement  des  formes  pluripolaires  en  forme  bipo- 
laire? C'est  ce  que  je  ne  puis  dire  avec  certitude  pour  le  moment,  dans  le 
cas  actuel. 

))  Le  fuseau  nucléaire,  formé  sur  le  côté  de  la  cellule,  ne  tarde  pas  à  se 
courber  en  suivant  la  paroi  cellulaire;  les  deux  cônes  qui  le  constituent, 
et  dont  les  bases  correspondent  à  la  plaque  nucléaire,  s'allongent,  eu  gé- 
néral, simultanément  et  s'incurvent  de  plus  en  plus;  de  sorte  que  le  fuseau 
prend  la  forme  d'un  croissant,  parfois  même  celle  d'un  S  tordu  sur  lui- 


(     Il52    ) 

même.  Cet  allongement  singulier  paraît  être  sous  la  dépendance  des 
corps  polaires,  qui  occupent  toujours  les  pointes  du  fuseau.  Pendant  qu'il 
se  produit,  tantôt  ces  corps  sont  représentés  par  une  sphère  avec  un  ou 
plusieurs  corpuscules,  tantôt  on  ne  voit  pas  de  sphère  colorée  autour  de 
ceux-ci  :  différence  qui  tient  apparemment  à  l'action  variable  des  réactifs. 
En  tous  cas,  ces  corpuscules  représentent  certainement  un  centrosome. 
On  voit  d'ailleurs  souvent  des  stries  en  partir  et  se  diriger  dans  le  cyto- 
plasme. 

»  Il  peut  arriver  que  les  extrémités  du  fuseau  s'étirent  en  une  pointe 
grêle,  formée  de  quelques  granules  disposés  en  file.  On  pourrait  croire 
alors  qu'il  n'y  a  pas  de  centrosome  au  pôle.  Il  s'agit  là,  à  mon  avis,  de  la 
dissociation  d'un  centrosome  primitif  dont  les  corpuscules  multiples  ont 
pris  la  disposition  en  question  ;  les  réactions  colorées  de  ces  éléments 
appuient  cette  manière  devoir. 

»  Les  centrosomes  se  retrouvent  à  toutes  les  phases  de  la  division 
nucléaire;  après  la  formation  définitive  des  noyaux  jumeaux,  on  les  aper- 
çoit encore  pendant  quelque  temps,  puis  ils  deviennent  indistincts,  ce  qui 
ne  veut  pas  dire  qu'ils  disparaissent.  On  les  observe  de  même  durant  la 
seconde  bipartition  de  la  cellule  mère. 

))  Dans  le  Nuphar,  le  noyau,  au  lieu  d'être  latéral,  occupe  le  centre  de 
la  cellule,  et  les  caractères  de  sa  division  rentrent  dans  le  tvpe  normal.  Il 
diffère  également  de  celui  du  Nyinp/iœa  par  le  nombre  de  ses  chromo- 
somes, qui  est  de  seize,  et  dont  la  forme,  au  stade  de  la  plaque  nucléaire, 
est  celle  des  groupes  quaternes  bien  connus  surtout  chez  les  Copépodes. 
Au  début  des  prophases,  on  trouve  aussi  des  fuseaux  pluripolaires,  dont  les 
extrémités  m'ont  montré  plusieurs  fois  un  corpuscule  ou  même  une  sphère 
plus  ou  moins  distincte.  Aux  stades  ultérieurs,  les  centrosomes  ressem- 
blent à  ceux  des  Nymphœa;  mais  le  fuseau  bipolaire,  situé  au  centre  de  la 
cellule,  reste  toujours  droit  et  régulier. 

»  Il  est  bien  plus  difficile  de  déceler  les  centrosomes  dans  le  Limodo- 
rum.  Ici,  on  remarque  d'abord  que  les  fuseaux  pluripolaires  sont  très  fré- 
quents, sans  qu'on  puisse  dire  pourtant  qu'ils  précèdent  toujours  la  figure 
bipolaire.  Leurs  branches  sont  en  général  plus  nombreuses  et  plus  va- 
riables d'aspect.  On  aperçoit  souvent,  à  l'extrémité  de  plusieurs  d'entre 
elles,  un  granule  ou  un  petit  amas  de  substance  plus  colorable  que  le  reste 
du  cytoplasme.  Pendant  la  formation  de  la  figure  bipolaire,  ce  sont  celles 
qui  sont  les  plus  proches  de  la  place  occupée  plus  tard  par  les  deux  pôles 


(  ii53  ) 

définitifs,  place  déterminée  par  la  forme  de  la  cellule,  qui  semblent  persis- 
ter; les  autres  disparaissent.  On  pourrait  croire,  dans  ce  cas,  à  la  réunion 
de  plusieurs  corpuscules,  auparavant  isolés,  en  un  cenlrosome  unique  ;  car, 
après  la  formation  du  fuseau  bipolaire,  on  voit  souvent  plusieurs  corpus- 
cules à  chaque  pôle.  On  ne  trouve  pas  de  sphère  distincte,  mais  on  aper- 
çoit parfois  autour  du  pôle  une  striation  radiaire  très  délicate. 

»  En  résumé,  la  formation  des  fuseaux  pluripolaires,  qu'elle  soit  acci- 
dentelle ou  normale,  ne  peut  être  invoquée  comme  un  argument  sans 
réplique  contre  l'existence  de  centres  dynamiques  durant  la  division  du 
noyau.  Le  cytoplasme  laisse  voir,  à  un  moment  donné,  des  corps  distincts 
des  granulations  ordinaires.  Il  est  possible  que  l'élaboration  des  figures 
pluripolaires  soit  en  partie  indépendante  des  éléments  qui  forment  les 
cenlrosomes;  il  peut  se  faire  aussi  que  les  centrosomes  n'aient  pas  toujours 
une  individualité  morphologique  distincte.  Mais  il  n'en  est  pas  moins  cer- 
tain que  les  plantes  supérieures  peuvent  être  pourvues  d'éléments  ciné- 
tiques différenciés,  dont  le  rôle  est  le  même  que  celui  des  corps  analogues 
observés  chez  les  plantes  inférieures  et  chez  les  animaux.  >» 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  le  vert  plualique.  Constitution. 
Note  de  MM.  A.  Haller  et  A.  Gcyot. 

«  Dans  une  de  nos  dernières  Communications  (')  nous  avons  précisé 
les  conditions  dans  lesquelles  se  forme  le  vert  phtalique;  nous  avons 
donné  sa  composition  et  étudié  quelques-uns  de  ses  sels.  Dans  une  seconde 
Note  (-)  nous  avons  montré  comment  on  peut  préparer  le  chlorhydrate  de 
tétramèthyldiamidophényloxanthranol  et  nous  avons  fait  voir  que  ce  com- 
posé diffère  par  ses  propriétés  du  vert  phtalique  isolé  par  nous  et  aussi  de 
celui  qui  a  été  décrit  par  M.  Otto  Fischer.  Tandis  que  les  sels  du  vert 
phtalique  sont  très  stables,  ceux  de  l'oxanthranol  en  question  sont  très 
instables  et  se  dissocient  facilement  au  contact  de  l'eau. 

■>■>  Rappelons  que,  pour  SI.  Fischer,  la  formation  de  ce  vert  serait  due  à 
la  présence,  dans  le  dichlorure  de  phtalyle  qui  a  servi  à  l'auteur  dans  la 
préparation  de  son  produit,  d'une  certaine  quantité  de  chlorure  symé- 


(')  Comptes  rendus,  t.  CXXV,  p.  221. 
(-)  Comptes  rendus,  t.  CXXY,  p.  286. 


(  ir54  ) 
Irique,  le  chlorure  dissymétrique  donnant  de  la  diméthylanilinephtaléine  : 

Cl\       /C'H'ÂzCCH')- 


\C0C1 


H0\  ç/C»H'Az(CH^)^ 
=  C«Fp/   Q^C=H^\z(CFP)^+  2H Cl. 


»   Au  leucodérivé  de  ce  vert  reviendrait  la  formule 

/C»lI'Az(CFP)= 
C«Ii*/V\C«H'Az(CH3)=. 
COH 
M  L'expérience  ayant  donc  démontré  que  telle  n'est  pas  la  constitution 
du  vert  phtalique,  nous  avons  cherché  à  élucider  le  problème  d'une  autre 
manière  et  avons  tenté  de  lui  attribuer  une  formule  qui  fût  en  harmonie 
avec  celle  de  la  diphénylanthrone  (')  qui  prend  naissance  dans  des  cir- 
constances analogues.  En  se  bornant  aux  analogies,  le  vert  deviendrait  du 
chlorhydrate  de  rhcxaméthyltriamidodiphénylanthrone  formé  en  vertu  de 
la  réaction 


C«1I* 


/Cl 
'C— Cl 

\ci 

'COCl 


3C'=H^Az(CH3)^  = 


■(,CH^)-2AzH''C''\  ^  /C«H*Az(CH3 

CH^/^    \C«H3Az(CH')2 
\CO/ 


1" 


C1  +  3HCI. 


»  Mais  cette  formule  de  constitution,  qui  conduit  bien  à  un  chlorhy- 
drate en  C'-H'''Az'OCl  et  à  un  azotate  en  C"H''Az'0\  comme  l'in- 
diquent nos  analyses,  ne  permettrait  pas  de  prévoir  l'existence  d'un  cliloro- 
platinate  renfermant  25,9  pour  100  de  platine.  D'autre  part,  elle  ne 
rendait  pas  compte  des  analogies  évidentes  que  ce  colorant  présente  avec 
le  vert  malachite,  dont  il  possède  la  plupart  des  propriétés. 

»  M.  Rosenstiehl,  qui  a  bien  voulu  nous  faire  faire  des  essais  de  teinture 
avec  cette  matière,  fut  frappé  de  cette  analogie  et  nous  a  proposé  la  for- 
mule de  constitution  suivante  : 

Cl\„/C«H»Az(CH3)^ 
C6H^/    \C»lPAz(CH=)^ 
\COC"H■•Az(CH^)^ 

ce  qui  fait  de  notre  molécule  un  vert  malachite  substitué  en  ortho  par 
COC»HUz(CH=)-. 


(')  Comptes  rendus,  l.  CXXI,  p.  102. 


(  ii55  ) 

»  Il  est  facile  de  voir  que  cette  nouvelle  formule  est  isomérique  avec  la 
précédente  ;  elle  établit,  en  outre,  une  étroite  parenté  avec  le  vert  mala- ' 
chite'el  notre  colorant  ;  elle  fait  enfin  prévoir,  pour  ce  dernier,  l'existence 
d'un  chloroplatinate  de  la  forme 

/C  =  [C«H'Az(aP)=]MPCl'    3PlCI'     ou       p,.,,/C  =  [C«H'Az(CH')=p    SPiCl'HS 
'  \COC«lI'Az(ClP)'-HCI  )  (  \COC«H'Az(CIF)^        ) 

c'est-à-dire  renfermant  bien,  comme  nous  l'avons  trouvé,  21,9  pour  100  de 
platine.  Elle  se  justifie  si  l'on  remarque  que  nous  avons  démontré  que  le 
tétrachlorure  de  phtalyle,  possédant  un  schéma  dissymétrique,  peut  être 
considéré  comme  du  phénvlchloroforme  orthosubstitué  par  COCl,  et  si 
l'on  se  rappelle  la  formation  du  vert  malachite  au  moyen  du  phénvlchloro- 
forme et  de  la  dimctliylaniline. 

»  Nous  nous  rallions  donc  entièrement  à  la  manière  de  voir  de  M.  Ro- 
senstiehl  et  adoptons  sa  formule.  Avec  ce  schéma,  le  leucodérivé  devient 

H\ 

,/C=[OH>Az(CIP)=]' 

"       \COC'"II'Az(Cll')', 

formule  qui  répond  précisément  aux  chiffres  d'analyse  publiés  par 
M.  O.  Fischer,  pour  son  leucodérivé. 

»  Remarque.  —  Les  bases  des  matières  colorantes  aminées  du  triphénvl- 
méthane,  et  notre  vert  appartient  à  cette  classe,  renfermant  n  atomes 
d'azote  sous  la  forme  d'aminé,  peuvent,  d'après  les  expériences  de 
M.  Rosenstiehl,  fixer  n -\-  i  molécules  d'acide  chlorhydrique,  pour  donner 
dos  polychlorhydrates  dont  le  type  est  le  polychlorhydrate  de  rosaniline 
Cl.C  =  fC»H'AzH'IICip. 

»  Mais  il  est  bien  évident  qu'un  semblable  composé,  quoique  renfer- 
mant quatre  atomes  de  chlore,  ne  se  combinera  pas  à  deux  molécules  de 
chlorure  de  platine,  mais  seulement  à  une  et  demie,  soit  trois  PtCl'  pour 
deux  de  polychlorbvdrate,  puisque  ce  sont  les  atomes  d'azote  pentavalents 
qui  contribuent  seuls  à  fixer  le  chlorure  de  platine. 

»  Ces  considérations  s'appliqueront  au  chloroplatinate  que  nous  avons 
obtenu  par  précipitation  du  vert  en  milieu  fortement  acide,  au  moyen  du 
chlorure  de  platine.  Si  donc  la  formule  du  chlorhydrate  neutre  est 
C"H'*Az'OCl,  celle  du  polychlorhydrate  sera  C'-ir*Az»OC:l  -+-  3HCI,  et 
celle  du    chloroplatinate   correspondant    [C'-H'*Az='OCl  J-aPtCl^fP.    La 

C.  K.,  1897,  2"  Semestre.  (  l'.  C\X.V.  N»  26.,  '  5 '-« 


(  ii56  ) 
concordance  des  chiffres  trouvés  à  l'analyse  avec  les  chiffres  prévus  par 
cette  théorie  démontre  l'exactitude  de  cette  dernière. 

»  En  résumé  :  i°  Le  vert  phtaliqiie  de  M.  O.  Fischer  est  identique  avec 
la  matière  colorante  verte  qu'on  obtient  par  condensation  du  tétrachlo- 
rure de  phtalyle  avec  la  diméthylaniline. 

»  2"  La  présence,  démontrée  par  nous  comme  normale,  de  tétrachlorure 
de  phtalyle  dans  le  dichlorure,  explique  la  formation  du  vert  phtalique 
dans  la  réaction  de  Fischer. 

»  3°  Le  vert  phtalique  ne  se  rattache  pas  au  groupe  du  phénolanthra- 
cèneni  à  celui  de  la  diphénylanthrone,  mais  au  groupe  du  triphénylméthane, 
et  doit  être  considéré  comme  du  vert  malachite  ou  chlorhydrate  de  tétra- 
méthyldiamidotriphénylcarbinol  substitué  en  ortho,  dans  le  noyau  non 
amidé,  parle  radical  CO.C''H\'^z(CH')^ 

))  Les  remarques  que  nous  avons  été  amenés  à  faire,  à  l'occasion  du 
chloroplatinate  du  vert  phtalique,  s'appliquent  à  toutes  les  matières  colo- 
rantes basiques  du  groupe  du  triphénylméthane;  nous  nous  réservons  l'étude 
des  chloroplatinates  analogues  préparés  avec  ces  colorants.    » 

M.  G.  Darbocx  fait  hommage  à  l'Académie  du  Tome  I  de  ses  «  Leçons 
sur  les  systèmes  orthogonaux  et  les  coordonnées  curvilignes  ». 


NOaiINATIOIVS. 

L'Académie  procède,  par'la  voie  du  scrutin,  à  la  formation  d'une  liste 
de  deux  candidats  qui  devront  être  présentés  à  M.  le  Ministre  de  l'Instruc- 
tion publique,  pour  la  chaire  de  Physique  végétale,  vacante  au  Muséum 
d'Histoire  naturelle. 

An  premier  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  premier  can- 
didat, le  nombre  des  votants  étant  5o, 

M.  Maquenne  obtient 49  suffrages 

M.  G.  André  »      i         » 

Au  second  tour  de  scrutin,  destiné  à  la  désignation  du  second  candidat, 
M.  G.  André  obtient [\2.  suffrages 


(  l'J?  ) 

En  conséquence,  la  liste  présentée  ù  i\I.  le  Ministre,  par  l'Académie, 
comprendra  : 

En  première  ligne M.  Maquen.ve, 

En  seconde  ligne M.  G.  André. 


MÉMOIRES  PRESENTES. 

M.  J.  PiMPARD  adresse  une  Note  relative  à  un  «  Cadran  solaire,  indi- 
quant l'heure  moyenne.   » 

(Renvoi  à  la  Section  d'Astronomie.) 

M.  H.  SoRET  adresse  une  Note  relative  à  un  «  Nouveau  pédalier  ». 
(Renvoi  à  la  Section  de  Mécanique.) 

MM.  L.  Glottes  et  A.  Saut  adressent  une  Note  relative  à  une  «  Nou- 
velle mesure  chapelière,  fondée  sur  le  Système  métrique  ». 

(Renvoi  à  la  Section  de  Mécanique.) 

M.  P.  Merlateau  adresse  une  Note  relative  à  une  marmite  pour  la 
cuisson  des  aliments. 

(Renvoi  à  la  Section  d'Économie  rurale.) 

CORRESPONDANCE. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de  la 
Correspondance,  deux  brochures  de  MM.  F.  Burot  et  M. -A.  Legrand,  inti- 
tulées: «  Les  troupes  coloniales:  statistique  de  la  mortalité  »  et  «  Maladies 
du  soldat  aux  pays  chauds  ».  (Présentées  par  M.  Brouardel.) 


(    1,58  ) 


ASTRONOMIE.   —  Observation  de  V essaim  des  Orionides  des  12-14  décembre 
à  Athènes.  Note  de  M.  D.  Eginitis,  présentée  par  M.  M.  Lœwy. 

«  En  1896,  au  commencement  de  la  soirée  du  12  décembre,  nous  avons 
observé,  dans  la  constellation  d'Orion,  une  pluie  d'étoiles  filantes  assez 
riche;  les  observations  de  cet  essaim,  dont  le  nombre  des  météores  a 
monté,  dans  l'espace  de  trois  heures,  à  5o  environ,  ont  été  communiquées 
à  l'Académie  le  1 1  janvier  1897. 

»  Le  même  essaim  a  été  observé  cette  année  aussi  à  l'observatoire 
d'Athènes,  pendant  plusieurs  soirées  de  suite.  L'intensité  de  la  lumière 
lunaire  et  le  mauvais  temps  ne  nous  ont  permis  de  voir  que  quelques-uns 
des  météores,  les  plus  brillants  ;  cependant  on  a  pu  en  observer  un  nombre 
suffisant  pour  trouver  le  radiant.  Ce  nouvel  essaim  a  donc  une  période 
annuelle  et  paraît  assez  riche  et  étendu.  La  vitesse  de  ces  météores  est 
rapide  et  leur  couleur  est  rouge.  Quelques-uns  d'entre  eux  avaient  un  éclat 
comparable  à  celui  de  Sirius. 

).  Le  12  décembre,  on  a  observé  10  météores  dans  l'espace  de  trois 
heures  environ;  le  i3  décembre,  dans  l'espace  de  quatre  heures,  on  en  a 
observé  1 1;  le  i4  décembre,  pendant  trois  heures,  on  n'en  a  pu  apercevoir 
que  4;  et  le  1 5  décembre  on  n'en  a  point  vu. 

»  Les  trajectoires  des  météores,  tracées  sur  des  Cartes  célestes  spéciales 
par  MM.  Terzakis  et  Hézapis,  nous  donnent  comme  radiant  un  cercle  de  6*^ 
de  rayon,  et  dont  le  centre  a  pour  coordonnées  : 

a  =  82°, 

»  En  même  temps  que  l'essaim  des  Orionides,  on  a  observé,  depuis  le 
II  jusqu'au  i4  décembre,  un  petit  nombre  de  météores  appartenant  à 
l'essaim  des  Gémeaux.  Les  trajectoires  de  ces  dernières  étoiles  filantes  nous 
donnent  comme  radiant  un  cercle  de  3°  de  rayon,  et  dont  le  centre  a  pour 
coordonnées  : 

a.  =  101°, 

S  =  +  34°.  .. 


(    l'Scj    ) 


ANALYSE   MATHÉMATIQUE.   —    Sur  l' existence  des   intégrales  dans  les 
syslèmes  orthoïques.  Note  de  M.  Riquier,  présentée  par  M.  Appell. 

«  Dans  une  Communication  récente  ('),  j'ai  défini  certains  systèmes 
différentiels  que  j'ai  nommés  orthoïques,  et  j'ai  fait  observer,  conformé- 
ment aux  résultats  de  mes  recherches  antérieures  ("),  que  si  dans  un  sem- 
blable système,  supposé  passif,  la  cote  première  de  chaque  variable  indé- 
pendante est  égale  à  i ,  et  les  cotes  premières  des  diverses  fonctions 
inconnues  toutes  égales  entre  elles,  les  développements  d'intégrales  hypo- 
thétiques répondant  à  des  conditions  initiales  arbitrairement  choisies  sont 
de  toute  nécessité  convergents. 

»  Ce  résultat  est  susceptible  d'être  généralisé,  et  j'ai  pu  établir  en  toute 
rigueur  la  proposition  suivante  : 

»  Si,  dans  un  système  ojthoïque  passif,  la  cote  première  de  chaque  variable 
indépendante  est  égale  à  i  (^les  cotes  premières  des  diverses  fonctions  inconnues 
étant  quelconques),  les  intégrales  hypothétiques  répondant  à  des  conditions 
initiales  arbitrairement  choisies  existent  effectivement. 

»  Les  systèmes  visés  par  cet  énoncé  comprennent,  comme  cas  très  par- 
ticulier, ceux  de  M™'=  Rowaiewski.  » 


GÉOMÉTRIE.    —  5m/'  les  surfaces  applicables  sur  une  surface  de  révolution. 

Note  de  M.  A.  Peli.et. 

«  Soit  A*  du-  -f-  B^  dv'-  =  ds-  le  carré  de  l'élément  linéaire  d'une  surface; 
supposons  A  et  B  fonctions  de  la  courbure  totale  de  la  surface  et  le  rapport 

—  =  g  variable.  Si  chacune  des  expressions 

du''  -f-  g-  dv- ,        — ;  du-  -t-  dv- 

est  le  carré  de  l'élément  linéaire  d'une  surface  à  courbure  constante,  la  surface 
donnée  est  applicable  sur  une  surface  de  révolution  ;  sinon,  la  surface  n'est  pas 


(')  Voir  les  Comptes  rendus  du  6  décembre  1897. 
(")  Recueil  des  Sa<,'ants  étrangers,  t.  WXII,  11°  3. 


(  ii6o  ) 
applicable  sur  une  surface  de  révolution,  à  moins  que  l'on  ail  g  =  <^{au  -+-  bv), 
a  et  b  étant  des  constantes. 

»  En  effet,  soient  u'  et  v'  les  paramètres  des  courbes  symétriques  des 
courbes  u  et  v  par  rapport  à  un  méridien  de  la  surlace  de  révolution.  On  a, 
en  les  choisissant  convenablement, 

A=  du-  +  B^  du'  ^  A-  du!"-  +  B=  dv"" . 
n  D'où,  en  posant 

il  viendra 


d?\ 


A=  =  A.(p-f,)(*-f) 


(Darboux,  Théorie  générale  des  surfaces,  IIP  Partie,  p.  206).  Pour  que  les 
courbes  d'égale  courbure  totale  soient  parallèles,  il  faut  que 

R  =  «p  +/jp-  -\-qf,  R,  =  '«?,  +/^p'  +  ?p'- 

»  La  surface  dont  le  carré  de  l'élément  linéaire  est  du''  +  g-  dv-  a  donc 
une  courbure  totale  constante.  Les  invariants  de  g''  par  rapport  à  cette 
surface  ont  pour  valeurs 


>^gi^n„-._^g^^         A^g^  = 


n  —oqg- 


»   Les  courbes  g-  =  const.  ont  donc  une  courbure  géodésique  constante. 
On  déduit  facilement  de  là  le  théorème  en  question.   » 


ANALYSE  MATHÉMATIQUE.  —  Sur  les  équations  fonctionnelles  linéaires. 

Note  de  M.  Lësieray. 

«  On  peut  appeler  équations  fonctionnelles  linéaires,  sans  second  membre, 
les  équations  de  la  forme 

f"'(x)  -+-  aj'"-'  (x)  +  ...  +  hfx  +  kx  =  o, 
où  la  fonction  inconnue  esty(aî),  et  où  l'on  a,  par  définition, 

/'"(■^•)  =/[/'""  C^-)]- 

En  supposant  constants  les  coefficients  a,  . . .  ,h,k  et  en  posant  x  —  F(/>), 


(  "6i  ) 
on  a 

et  l'équation  devient 

F(m-+-p)-+-a¥(m  —  i  -+-/>)   ■-  . . .  4- // F(^ -!-  i)  ^-•F(yD)  =  o. 

»   Supposons,  pour  plus  de  simplicité,  que  les  racines  r^,  r^,  . . . ,  r,„  de 

l'équation 

r"' -i- ar"'-' -^  . .     ^- X- =  o 

soient  inégales;  on  aura 

Ci(p)  désignant  une  fonction  périodique  arbitraire  de p,  admettant  l'unité 
pour  période.  L'élimination  de  ^  entre  les  équations 

^  =  F(/')         /(x)  =  Y(p^^) 

donne  la  fonction  cherchée.  En  faisant  des  hypothèses  convenables  sur  les 
fonctions  C  on  obtient,  pour  la  proposée,  des  intégrales  algébriques. 

»  L'intégration  de  l'équation  /"'(a;)  —  j:  =  o,  connue  sous  le  nom  de 
problème  de  Babbage,  est  un  cas  particulier  du  précédent.  » 


MÉCANIQUE  APPLIQUÉE.  —  Sur  un  crgographc  à  ressort. 
Note  de  ^VSl.  A.  Bixet  et  N.  Vaschide. 

«  Nous  venons  de  faire  construire  (')  un  nouvel  ergographe,  que  nous 
appelons  ergographe  à  ressort,  parce  qu'il  diiïère  de  celui  de  ]Mosso  par  la 
substitution  d'un  ressort  au  poids  que  le  doigt  médius  soulève  en  se  flé- 
chissant. 

»  L'avantage  de  cette  substitution  est  triple  :  i"  Elle  permet  au  sujet 
qui  travaille  à  l'ergographe  de  donner  toute  sa  force,  ce  qui  n'a  pas  lieu  s'il 
travaille  avec  l'ergographe  à  poids.  En  effet,  supposons  qu'on  fasse  soulever 
le  poids  de  5^^  par  le  doigt  médius;  il  y  a  des  sujets  très  vigoureux,  pour 
lesquels  ce  poids  est  relativement  léger,  et  ils  pourraient  au  début  de  l'ex- 
périence soulever  avec  leur  doigt  un  poids  plus  lourd;  la  première  courbe 
écrite  par  l'ergographe  ne  représente  donc  pas  tout  ce  qu'ils  pourraient 
faire.  2°  Lorsque  l'expérience  se  prolonge,  il  arrive  un  moment  où  le  sujet 


(')  Chez  CoUin,  à  Paris. 


(     Il62    ) 

devient  incapable  de  soulever  ce  poids  de  S"*^;  quelque  effort  qu'il  fasse, 
son  doigt  ne  peut  plus  se  fléchir  et  soulever  le  poids.  On  dit  alors  que  le 
sujet  est  épuisé  ;  mais  cela  n'est  pas  exact,  il  n'y  a  pas  un  véritable  épuise- 
ment du  doigt,  il  )  a  simplement  un  épuisement  relatif  à  ce  poids  de  5''^; 
si  l'on  substituait  à  ce  poids  un  autre  poids,  plus  léger,  on  pourrait  constater 
que  le  sujet,  qu'on  déclarait  épuisé,  peut  encore  exécuter  avec  son  doigt 
un  travail  mécanique  considérable.  On  peut  éviter  cette  cause  d'erreur 
avec  l'ergographe  à  ressort.  3°  Le  troisième  avantage  de  l'ergograplie  à  res- 
sort est  de  permettre  au  sujet  d'exécuter  un  travail  proportionnel  à  l'état 
de  ses  forces;  en  effet,  c'est  le  sujet  lui-même  qui  décide,  en  quelque  sorte, 
quelle  est  la  quantité  de  travail  mécanique  qu'il  peut  exécuter.  Au  con- 
traire, avec  l'ergographe  à  poids,  on  impose  un  même  travail  mécanique 
à  des  sujets  de  force  musculaire  très  différente,  de  sorte  qu'il  est  à  peu 
près  impossible  d'obtenir  avec  cet  ergographe  une  mesure  de  leurs  forces 
et  de  faire  des  études  comparatives. 

»  Notre  ergographe  à  ressort  se  compose  d'une  bande  horizontale  en  acier,  sur  la- 
quelle sont  solidement  fixés  un  ressort  en  boudin  et  un  doigtier.  L'instrument  entier 
est  relié  à  un  pied  vertical  cylindrique  très  fort,  qui  en  assure  la  stabilité;  il  peut  être 
fixé  sur  le  bord  d'un  meuble  au  moyen  d'un  fort  étau  mobile,  dans  lequel  le  pied  ver- 
tical glisse  de  haut  en  bas. 

»  Le  doigtier  est  en  métal,  et  articulé  en  deux  parties  :  la  première  partie,  fixée  sur 
le  bâti  de  l'instrument,  supporte  la  troisième  phalange  du  médius;  la  deuxième  partie 
reçoit  les  deux  autres  phalanges;  l'extrémité  du  doigt  est  protégée  par  un  chapeau 
mobile  sur  le  doigtier,  pour  permettre  de  régler  la  position  des  doigts  de  toute  taille. 

»  La  partie  mobile  du  doigtier  est  reliée,  par  sa  face  antérieure,  à  une  tige  de  trac- 
tion agissant  sur  le  dynamomètre  ;  celui-ci  se  compose  d'un  ressort  en  boudin,  terminé 
par  deux  leviers  verticaux  presque  parallèles,  dont  l'un  est  fixé  au  bâti  de  l'instru- 
ment, et  dont  l'autre  est  relié  à  la  tige  de  traction  du  doigtier,  à  l'aide  d'un  coulant 
glissant  sur  ce  levier  mobile  et  pouvant  exercer  la  traction  en  haut  ou  en  bas  du  le- 
vier, afin  de  permettre  des  tractions  correspondant  à  deux  échelles  différentes,  et  qui 
diffèrent  entre  elles,  surtout  par  l'amplilude  d'excursion  du  doigt;  ainsi,  quand  le 
roulant  est  fixé  à  l'extrémité  inférieure  du  levier,  la  course  du  doigt,  pour  opérer 
une  traction  de  io''b,  correspond  à  un  déplacement  de  o",o4  de  l'extrémité  du  levier. 
Cette  disposition  permet  au  doigt  d'exécuter  un  véritable  travail  mécanique. 

»  Un  cadran  horizontal  et  gradué  est  placé  en  avant  du  dynamomètre,  et  fixé  sur  la 
pièce  qui  retient  celui-ci.  Les  mouvements  de  traction  agissant  sur  le  levier  mobile  du 
dynamomètre  sont  indiqués  sur  le  cadran,  grâce  à  un  dispositif  spécial,  par  une  ai- 
guille reliée  au  levier;  celte  aiguille  se  termine  par  une  plume,  destinée  à  écrire,  sur  le 
cylindre  tournant,  les  courbes  de  traction  ;  cette  plume  est  articulée  verticalement  dans 
sa  parlie  médiane,  afin  que  l'on  puisse  régler  facilement  le  contact  de  la  plume  avec  la 
surface  du  cylindre  enregistreur. 


(   1 (63  ) 

»  En  arrière  du  doiglier,  se  trouvent  diverses  pièces  destinées  à  assurer  l'immobilité 
de  la  main,  sans  la  blesser.  Immédiatement  en  arrière  du  doigtier,  se  trouve  un  petit 
coussin  fixe,  sur  lequel  repose  la  face  dorsale  de  la  main  :  il  est  muni  d'une  courroie 
destinée  à  immobiliser  le  poignet.  Un  peu  plus  en  arrière,  toujours  sur  le  bâti  hori- 
zontal de  l'appareil,  se  trouve  un  collier  fixateur  de  l'avant-bras  (').    » 


ELECTRICITE.  —  Conduclihililé  des  radioconducleun  ou  conductibilité  élec- 
trique discontinue.  —  Assimilation  à  la  conductibilité  nerveuse.  Note  de 
M.  Edouard  Braxly. 

«  I^es  substances  conductrices  discontinues  forment  un  groupe  extrê- 
mement étendu.  Tantôt  la  discontinuité  est  nettement  apparente,  tantôt 
elle  pourrait  passer  inaperçue.  Elles  se  reconnaissent  toutes  à  ce  que  leur 
résistance  éprouve  une  diminution  sous  diverses  influences  électriques,  par- 
ticulièrement sous  l'action  des  étincelles  à  distance.  La  résistance  primi- 
tive reparait  par  le  ciioc  et  par  la  chaleur.  Ces  substances  se  relient  aux 
conducteurs  continus  par  des  intermédiaires  tels  que  les  lames  métalliques 
minces  qui  n'offrent  qu'à  un  faible  degré  les  variations  de  conductibilité  si 
considérables  des  limailles  métalliques  et  des  agglomérés  à  gangue  iso- 
lante. En  réalité,  il  n'y  a  pas  de  séparation  absolument  tranchée  entre  les 
deux  groupes  de  conducteurs,  continus  et  discontinus,  et  le  conducteur 
discontinu  à  grains  contigus  noyés  dans  un  milieu  isolant  peut  être  regardé 
comme  le  type  du  conducteur  quel  qu'il  soit.  Dans  un  bloc  métallique,  la 
compression  a  extrêmement  réduit  le  milieu  isolant  qui  entoure  chaque 
grain  et  les  variations  de  conductibilité  ne  s'observent  plus  que  sous  l'ac- 
tion de  la  chaleur.  Dans  les  conducteurs  visiblement  discontinus,  la  ma- 
tière isolante  maintient  les  grains  conducteurs  à  une  dislance  appréciable 
les  uns  des  autres,  et  lorsque  la  matière  isolante  est  en  proportion  suffi- 
sante, les  variations  de  conductibilité,  au  lieu  d'être  persistantes,  comme 
elles  le  sont,  en  général,  avec  les  limailles  métalliques,  disparaissent  im- 
médiatement après  avoir  été  provoquées  par  l'étincelle;  enfin,  pour  une 
proportion  plus  grande  encore  de  l'isolant,  elles  finissent  par  ne  plus  avoir 
lieu,  même  par  l'application  ilirecte  de  violentes  décharges. 

»  Si  la  plupart  des  substances  discontinues  étudiées  jusqu'ici  ont  une 
origine  artificielle,  il  ne  s'ensuit  pas  que  les  phénomènes  auxquels  elles 

(')  Travail  du  laboratoire  de  Psychologie  physiologique  des  Hautes  Éludes  à  la 
Sorboaue. 

C.  l;.,   isy7,  1'  Scineme.  !T.  CXW,  i\"  26.)  I  3-> 


'       (  'i64  ) 
donnent  lieu  ne  puissent  pas  rencontrer  des  analogues  dans  les  phéno- 
mènes naturels.  Je  me  propose  d'en  donner  uu  exemple  dans  cette  Com- 
munication. 

)>  Dès  les  premières  recherches  sur  le  fonctionnement  du  système 
nerveux,  il  a  paru  naturel  d'admettre  entre  la  conductibilité  nerveuse  et  la 
conductibilité  électrique  une  ressemblance  qui  a  été  exprimée  par  le  terme 
de  courant  nerveux.  Le  système  nerveux  passait  alors  pour  constituer  un 
toutdont  les  différentes  parties  étaient  continues.  Mais,  dans  ces  dernières 
années,  les  recherches  histologiques  ont  fait  voir  que  le  système  nerveux 
est  formé  de  neurones,  éléments  discontinus,  sans  soudures  entre  eux,  qui 
ne  sont  en  rapport  que  par  leurs  extrémités  ramifiées  et  par  contiguïté.  Il 
en  résulte  que  l'onde  nerveuse  se  propage  par  contiguïté  et  qu'elle  est 
arrêtée  par  un  défaut  de  contiguïté.  Si  l'assimilation  du  système  nerveux 
à  un  système  de  conducteurs  métalliques  n'est  plus  possible,  une  analogie 
frappante  se  présente  entre  le  système  nerveux  et  un  conducteur  discon- 
tinu. Un  neurone  se  comporte  comme  un  grain  métallique  d'un  conduc- 
teur discontinu. 

»  Plusieurs  raisons,  déduites  de  la  comparaison  dans  certains  cas  du 
fonctionnement  des  conducteurs  discontinus  et  de  celui  des  neurones,  pa- 
raissent justifier  cet  essai  d'assimilation. 

»  De  même  que  le  choc  affaiblit  et  fait  même  disparaître  la  conducti- 
bilité des  conducteurs  discontinus,  de  même  le  traumatisme  produit  l'anes- 
thésie  et  la  paralysie  hystériques,  dues  à  une  suppression  de  la  transmis- 
sion, soit  sensitive,  soit  motrice,  de  l'influx  nerveux  et,  par  conséquent,  à 
un  défaut  de  contiguïté  des  terminaisons  nerveuses. 

»  D'autre  part,  de  même  que  les  oscillations  des  décharges  électriques 
établissent  la  conductibilité  des  substances  conductrices  discontinues,  ne 
voyons-nous  pas  ces  décharges  agir  de  la  façon  la  plus  efficace  pour  guérir 
l'anesthésie  et  la  paralysie  hystériques,  ce  qui  conduirait  à  penser  qu'elles 
ont  pour  effet  de  déterminer  dans  l'un  et  l'autre  cas  la  contiguïté  ou  une 
modification  équivalente  à  la  contiguïté  des  éléments. 

))  Le  parallélisme  entre  les  effets  du  choc  et  des  étincelles  sur  les  radio^ 
conducteurs  et  sur  le  système  nerveux  hystérique  se  poursuit  dans  la  sus- 
ceptibilité de  réagir  sous  une  action  faible  après  qu'une  action  forte  a  pro- 
duit un  premier  effet,  ce  que  j'ai  appelé  la  sensibilisation  par  un  premier 
effet  dans  ma  Note  du  6  décembre  dernier. 

»  Les  décharges  de  h;iute  fréquence  et  les  oscillations  électriques  qui 
les  accompagnent  sont  éminemment  aptes  à  rendre  conducteurs  les  cou- 


(  ii65  ) 

ducteurs  discontinus:  nous  les  voyons,  d'autre  part,  d'après  les  observa- 
tions de  MM.  d'Arsonval  et  Apostoli.  exercer  un  effet  thérapeutique  mani- 
feste sur  les  affections  causées  par  le  ralentissement  de  la  nutrition.  Si  ces 
affections  sont  nerveuses  et  peuvent  être  attribuées  a  une  transmission 
imparfaite  de  l'influx  nerveux,  on  est  autorisé  à  supposer  que  les  oscilla- 
tions électriques  agissent  en  rétablissant  entre  les  éléments  nerveux  une 
contiguïté  qui  était  devenue  insuffisante. 

»  J'ai  montré  autrefois  que  des  courants  continus  d'une  force  électro- 
motrice suffisante  produisent  par  leur  transmission  dans  les  radioconduc- 
teurs  les  mêmes  effets  que  les  décharges  électriques  à  distance  ;  cette  action 
des  courants  continus  est  soumise  aux  mêmes  lois  générales  que  l'action 
des  décharges  électriques  :  persistance,  disparition  par  le  choc  et  par  la 
chaleur;  en  outre,  une  première  excitation  par  une  pile  d'une  grande  force 
électromotrice  détermine  également  après  le  retour  la  susceptibilité  d'exci- 
tation par  une  pile  d'ime  force  électromotrice  notal)lement  moindre  et 
graduellement  décroissante  (sensibilisation).  Les  courants  continus  agis- 
sant également  sur  le  système  nerveux,  il  y  aurait  lieu  de  rechercher  si 
leur  mode  d'action  dans  les  affections  où  ils  ont  été  reconnus  efficaces 
présente  les  mêmes  particularités  que  sur  les  radioconducteiirs. 

»  Je  n'insiste  pas  sur  le  rôle  de  la  substance  intermédiaire  entre  les 
neurones  et  entre  les  grains  métalliques,  ni  sur  le  mécanisme  par  lequel 
s'établit  la  transmission.  L'incertitude  est  trop  grande  dans  le  cas  des  neu- 
rones, aussi  bien  que  dans  le  cas  des  conducteurs  discontinus,  pour  que  la 
concordance  des  hypothèses  offre  de  l'intérêt. 

>  Ces  quelques  aperçus  ne  sont  pas  de  nature  à  permettre  d'affirmer 
autre  chose  qu'une  analogie  d'effets,  mais  ils  sont  susceptibles  de  guider 
dans  le  choix  des  modes  électriques  à  employer  dans  différents  cas 
(effluves,  étincelles,  etc.,)  et  de  provoquer  des  interprétations  dont  l'Elec- 
trothérapie  pourrait  peut-être  tirer  parti.  » 

MAGNETISME.  —  Propriétés  magnétiques  des  aciers  trempés. 
Note  de  M"*  Sklodowska  Clrie,  présentée  par  M.  A.  Potier. 

«  J'ai  étudié  les  propriétés  magnétiques  d'aciers  trempés  de  composi- 
tion connue  et  dans  des  conditions  de  trempe  déterminées.  Les  échantillons 
d'aciers  ont  été  généralement  mis  à  ma  disposition  sous  forme  de  barreaux. 
J'ai  aussi  étudié  quelques  aciers  sous  forme  d'anneaux  réalisant  des  cir- 
cuits magnétiques  fermés. 

»   Les  barreaux,  chauffés  dans  un  four  électrique  à  spirale  de  platine, 


(  iifi6  ) 

élaieiit  tronipés  ii  VeMi.  Le  courant  de  chauffe  aimantait  les  barreaux,  et 
Ton  pouvait,  à  l'aide  d'une  aiguille  aimantée  «nr  pivot,  suivre  l'état  d'aiman- 
tation du  barreau  dans  le  four.  On  a  reconnu  ainsi  que,  pour  qu'un  bar- 
reau prenne  la  trempe,  il  est  nécessaire  que  le  four  ait  été  porté  à  une 
température  supérieure  à  celle  de  la  transformation  maî^nétique,  c'est- 
à-dire  qu'il  est  nécessaire  que  l'acier  soit  ii  l'état  faiblement  magnétique  au 
moment  de  la  trempe. 

»  J'ai  déterminé  V intensité  d'aimantation  rémanente  maximum  au  centre 
du  barreau  et  le  champ  coercitif  du  barreau.  Le  ]>arreau  ayant  été  aimante 
à  saturation  le  champ  coercitif  du  barreau  est  le  champ  uniforme  dans 
lequel  il  faut  le  placer  pour  que  l'intensité  d'aimantation  devienne  nulle 
au  centre. 

»  Le  champ  coercitif  du  barreau  diffère  à  peine  du  champ  coercitif  vrai 
de  Vacier,  c'est-à-dire  du  champ  pour  lequel  l'intensité  d'aimantation  est 
nulle  dans  la  courbe  normale  d'aimantation  cyclique  à  circuit  magnétique 
fermé. 

»  Lesy?^.  I  et  2  ci-dessous  représentent  la  moitié  des  courbes  normales 
d'aimantation  cvclique  pour  les  aciers  étudiés  sous  forme  d'anneaux. 

»  Le  Tableau  ci-après  indique  les  résultats  obtenus  pour  quelques-uns 
des  aciers  étudiés  : 


Aciers  au  caibone  de  Firminv 

I 

[  doux  

.  r.    ui        c.      ■      '  mi-dur 

Aciers  au  carbone  Bœhler,  siyne  • 

i  extra-tenace  dur 

V  extra-mi-dur 

Aciers  an  carbone  d'Unieux 

( 

Acier  au  cuivre  de  Chàtillon  et  Cnmmentry,  Cu  =  3, g  pour  mo 

.    .  .,..-,,(   W  =  2,7  pour  100 

Aciers  au  tungstène  dAssailly-      ,,. 

'   \V  =  2,7  pour  loo 

Acier  au  tungstène  de  Chàlillon  el  Conimenliy,  'VN  =  2,7  pour  100... 

.    .  ,       I    i^pccial  très  dur,  W  =  2,q  pour  joo 

Aciers  au  tungstène  \   „  .    ,,- 

,  ,        _  .    Boreas  non  irernpe,  \v  =  7 ,7  pour  uio 

'    Boreas  trempe,  W  =  7,7  pour  loo 

Acier  d'Allevard,  \V  =  5,5  pour  100 

.  Mo  =3,5  pour  100. 
Aciers  au  molybdène  de  Chàtillon  et  Cominentry.  '.  Mo  =  4,*^  pour  100. 

"   Mo  =  3,9  pour  100. 


C  pour  100, 

T. 

H.. 

I,. 

1. 

Im- 

Hys. 

0,06 

1000 

3,4 

3o 

625 

i56o 

28 

0,20 

85o 

11,0 

120 

770 

iSgo 

68 

0,49 

7-0 

2  3 

220 

835 

iSao 

108 

0,84 

770 

53 

420 

6o5 

iq3o 

170 

i,>i 

770 

60 

460 

645 

1200 

182 

0,70 

800 

49 

420 

// 

II 

II 

0,96 

800 

56 

420 

// 

II 

// 

0.99 

800 

55 

410 

II 

II 

II 

'.'7 

800 

63 

46o 

II 

1/ 

n 

0,75 

770 

5i 

4io 

n 

If 

1/ 

0,83 

770 

56 

4'|0 

II 

II 

// 

0,96 

770 

58 

43o 

640 

1 175 

i65 

I  ,^0 

760 

61 

If 

'/ 

II 

If 

1,(51 

750 

46 

r/ 

" 

// 

ti 

0,87 

730 

66 

490 

" 

1/ 

II 

0,76 

85o 

66 

5io 

800 

X'X'jfi 

260 

i,  10 

83o 

68 

joo 

/' 

II 

II 

1 ,02 

Soo 

1^9 

540 

II 

" 

" 

I  ,  10 

85o 

74 

53o 

II 

II 

1/ 

I  ,96 

II 

45 

35o 

II 

1/ 

II 

1 ,96 

800 

85 

370 

II 

II 

II 

0,59 

770 

72 

5()0 

85o 

1 240 

2S0 

o.5i 

85o 

60 

53o 

II 

II 

ti 

1,24 

800 

85 

53o 

II 

II 

II 

1 ,72 

800 

78 

56o 

II 

II 

II 

(  "67  ) 

»  Dans  ce  Tableau,  après  la  nature  des  aciers,  on  a  indiqué  :  la  provenance  de  l'acier, 
le  pourcentage  de  carbone  (C  pour  loo),  la  température  de  trempe  T,  le  champ  coer- 
citif  H^,  l'intensité  d'aimantation  rémanente  I,  au  centre  des  barreaux,  pour  barreauv 
de  20'"'  de  longueur  et  de  section  carrée  de  i"""  de  côté,  et  pour  les  aciers  étudiés  à 
circuit  magnétique  fermé  :  l'intensité  d'aimantation  rémanente  I,  l'intensité  d'aiman- 
tation induite  I,„  poui-  un  champ  magnétisant  de  5oo  unités,  l'hvstérèse  Hvs.  exprimée 
en  kiloergs  par  centimètre  cube  pour  un  cycle  d'aimantation  accompli  entre  les  limites 
de  champ. ±  5oo. 

»  Les  qualités  magnétiques  d'un  acier  au  point  de  vue  de  la  construction  des 
aimants  sont  assez  bien  caractérisées  par  l'intensilé  d'aimantation  rémanente  à  cir- 
cuit magnétique  fermé  et  par  le  champ  coercitif. 

»  De  la  grandeur  de  cette  dernière  constante  dépend  la  stabilité  du  magnétisme  et 
aussi  la  possibilité  d'aimanter  lacier  sous  forme  de  barreaux  peu  allongés. 

»  Le  Tableau  et  les  courbes  (yfig.  i)  indiquent  les  résultats  obtenus  avec 
une  série  d'aciers  au  carbone  seul  de  divers  pourcentages.  Le  champ  coer- 

Fig.  I. 


tSoo 

1 

..^"'^ 

1000 

/;^ 

y' 

''^^^^^^■■- 

^^^^^^^^"^^'^^ 

^' 

d 

ttS' 

■a'   \  : 

i    1 

i   1 

'4 

/    / 

,'   / 

;      / 

1            / 

// 
// 

! 

il 

5 

0 

t 

ï 

S. 

>        « 

0              li 

0                                  31 

-ri  r  '^ 

Aciers  au  carbone  seul,  le  pourcentage  de  carbone  est  indiqui''  sur  chaque  courbe. 


citif  croît  avec  le  pourcentage  de  carbone  jusqu'à  un  pourcentage  voisin 
de  1,2  et  décroît  ensuite  pour  des  pourcentages  plus  élevés,  [^'intensité 
daimanlalion  rémanente  à  circuit  ferme  croît  d'abord  avec  le  pourcentage 
de  carbone,  atteint  un  maximum  ])our  un  pourcentage  de  o,,t  environ  et 
décroît  ensuite  pour  des  pourcentages  plus  élevés.  L'intensité  d'aimanta- 
tion induite  maximum  décroît  constamment  quand  le  |)oiircei)tage  de  car- 
bone augmente;  enfin,  l'hystérèse  croît  d'abord  avec  le  poin-centage  de 


(   ii68  ) 

carbone  et  passerai!  vraisemblablement  par  un  maximum  pour  un  pour- 
centage supérieur  à  i. 

»   L'examen  des  résultats  obtenus  avec  les  aciers  spéciaux  montre  que 
l'introduction  des  divers  métaux  ne  modifie  pas  beaucoup,  en  général,  l'in- 


Fig.    2. 


tensité  rémanente  à  circuit  magnétique  fermé  ;  elle  diminue  l'intensilé 
induite  maximum,  elle  augmente  le  champ  coercitif  et  l'hystérèse.  C'est 
l'augmentation  du  champ  coercitif  qui  rend  certains  aciers  spéciaux  propres 
à  faire  de  bons  aimants  permanents.  I^a  présence  de  petites  quantités  de 
bore,  de  silicium,  de  manganèse  ne  semble  pas  avoir  une  influence  notable. 
I^e  nickel,  le  chrome,  le  cuivre  en  petite  proportion  (moins  de  4  pour  loo) 
améliorent  les  qualités  magnétiques  des  aciers.  Enfin,  les  aciers  au  tung- 
stène et  au  molybdène  sont  les  meilleurs  aciers  à  aimants.  Il  est  à  remar- 
quer que  les  métaux  dont  l'influence  est  relativement  faible  (nickel, 
chrome)  font  surtout  sentir  leur  présence  dans  les  aciers  peu  carbonés, 
tandis  que  les  éléments  plus  actifs  améliorent  les  aciers  à  tout  pourcentage 
de  carbone;  la  présence  de  molybdène  et  de  tungstène  donne  même  des 
qualités  magnétiques  remarquables  à  des  aciers  qui  ont  une  très  forte  pro- 
portion de  carbone  (i,  7  à  2  pour  100). 

»  Le  champ  coercitif  peut  dépasser  60  pour  les  aciers  au  carbone  seul, 
il  atteint  70  à  74  pour  les  aciers  au  tungstène,  tels  que  l'acier  d'AlIevard,  et 
80  à  85  pour  les  aciers  au  molybdène.  Les  aciers  employés  actuellement 
pour  la  construction  des  aimants  permanents  sont  des  aciers  au  tungstène. 


(   ' i69  ) 
On  voit  que  les  aciers  au   molybdène  pourraient  également  être  utilisés 


avec  avantage. 


PHYSIQUE.  —  Sur  la  polarisation  de  la  lumière  émise  par  une  flamme  au 
sodium  placée  dans  un  champ  magnétique.  Note  de  M.  A.  Coxro.v,  pré- 
sentée par  M.  J.  Violle. 

«  I.  J'ai  montre  précédemment  (')  que  le  changement  de  période 
vibratoire  de  la  lumière  du  sodium,  découvert  par  Zeeman,  peut  être  mis 
facilement  en  évidence  sans  appareil  dispcrsif,  en  étudiant  l'absorption  de 
la  lumière  par  la  couche  extérieure  entourant  une  flamme  au  sodium, 
absorption  qui  disparaît  lorsque  le  changement  de  période  est  suffisant. 

»  Cette  couche  absorbante,  où  la  température  est  plus  basse  et  le  sodium 
libre  moins  abondant,  existe  normalement  autour  de  toute  flamme  de  sodium. 
Elle  modifie  toujours  l'intensité  des  radiations  envoyées  et  produit,  dans 
certaines  conditions,  le  renversement  du  milieu  des  raies  spectrales.  Je  me 
propose  de  montrer  aujourd'hui  que  la  présence  de  cette  couche  absorbante 
joue  un  grand  rôle  dans  le  phénomène  découvert  et  étudié  par  Egoroff  et 
Georgiewsky  ('- ) . 

»  Ces  physiciens  ont  éliidié,  à  l'aide  d'un  polariscope,  la  lumière  émise  normale- 
ment aux  lignes  de  force.  Us  ont  observé  une  polarisation  partielle  très  nette  et  mesu- 
rable de  la  lumière  émise  lors  de  l'action  du  champ,  les  vibrations  (de  Presnel) 
perpendiculaires  aux  lignes  de  force  étant  prédominantes. 

»  D'autre  part,  l'étude  spectroscopique  de  cette  lumière,  faite  par  Zeeman, 
Cornu,  etc.,  a  montré  que  chaque  raie  du  sodium  se  transforme  dans  ces  conditions 
en  un  triplet  de  trois  raies  voisines.  La  raie  centrale,  formée  par  des  vibrations 
parallèles  aux  lignes  de  force  du  champ,  occupe  la  place  de  la  raie  primitive  :  soit  T,, 
la  période  correspondante.  Les  deux  autres  raies,  de  périodes  très  voisines  T,,  T„  sont 
formées  au  contraire  pur  des  vibrations  perpendiculaires  uu  champ. 

»  Il  résulte  des  expériences  d'Égorofl"  et  Georgiewsky  que,  dans  le  faisceau  émis, 
l'intensité  h-t-L  de  l'ensemble  des  raies  latérales  dépasse  l'intensité  !„  de  la  raie 
centrale.  On  peut  alors  se  demander  si  le  champ  magnétique  ne  vient  pas  modifier 
l'étal  vibratoire  lui-même  de  la  source,  les  vibrations  perpendiculaires  au  champ 
devenant  privilégiées. 

»  II.  La  théorie  de  Lorentz,  qui  avait  suggéré  à  Zeeman  ses  expériences,  nefait  rien 

prévoir  de  semblable  :  les  intensités  I,,  Ij  ne  devraient  difl'érer  de  -^  que  d'une  frac- 


(')   Comptes  rendus,  29  novembre  1897. 

(»)   Comptes  rendus,  t.  CX\1V,  p.  748  et  1242,  et  t.  CXX\  ,  p.  16. 


(   117"  ) 

lion  1res  faible,  de  l'ordre  du  changement  de  période.  Aussi  Lorenlz  a  étudié,  dans 
un  Mémoire  récent  ('),  à  la  fois  expérimental  et  théorique,  cette  question  de  la  pola- 
risation partielle  produite  par  le  champ  magnétique.  11  a  fait  la  remarque,  très  impor- 
tante, que  l'intensité  observée  dépend  non  seulement  de  l'émission  des  radiations  en 
un  point  de  la  source,  mais  encore  de  V absorption  que  les  rayons  éprouvent  en  tra- 
versant les  couches  successives  de  la  flamme.  Lorsque  le  champ  magnétique  est  excité, 
cette  absorption  diminuerait  pour  les  vibrations  perpendiculaires  au  champ  qui 
éprouvent  un  changement  de  période. 

»  Mais  il  reste  dans  cette  explication  un  point  obscur.  Lesmodifications  que  l'on 
observe,  dans  les  expériences  de  Zeeman,  sur  les  raies  d'émission  s'observent  aussi 
sur  les  raies  d'absorption  (et  il  est  même  souvent  avantageux  de  faire  ces  expériences 
en  utilisant  ces  raies  renversées).  On  ne  s'expliquerait  donc  pas  la  polarisation 
observée,  puisque  l'émission  et  l'absorption  seraient  modifiées  de  la  même  manière. 
C'est  pourquoi  Lorentz,  qui  considère  dans  ses  calculs  une  llamme  homogène  dans  un 
champ  uniforme,  a  dû,  pour  compléter  sa  théorie,  recourir  à  des  hypothèses  supplé- 
mentaires. 

»  III.  Je  crois  qu'on  peut  expliquer  le  phénomène  d'Egoroff  et 
Georgievvsky  en  remarquant  que  jamais  les  différeules  parties  de  la  flamme 
ne  sont  identiques,  et  que  l'effet  Zeeman  ne  s'y  produit  pas  partoiitavec  la 
même  intensité.  Cela  peut  tenir  soit  au  défaut  d'uniformité  du  champ,  soit 
encore  à  la  .structure  de  la  flamme  elle-même. 

»  Le  défaut  d'uniformité  du  champ  intervient  certainement  dans  nombre 
de  cas,  et  l'on  peut  même,  en  l'accentuant  beaucoup,  augmenter  considé- 
rablement la  polarisation  observée.  (C'est  le  cas  d'une  expérience  de 
Lorentz,  où  il  titilise  deux  flammes  dont  l'une  est  dans  le  champ,  et  l'autre 
en  dehors.) 

»  Mais  j'ai  observé  que  la  polarisation  partielle  se  inanijesle  encore  lorsque 
la  source  est  placée  tout  entière  dans  un  champ  magnétique  uniforme. 

»  Je  citerai,  par  exemple,  une  expérience  où  le  champ  était  produit  entre  deux 
grandes  armatures  planes  de  16"""  de  diamètre,  distantes  de  i"'^  environ.  Une  petite 
étincelle  jaillissait,  parallèlement  aux  lignes  de  force,  entre  une  pointe  et  une  plaque 
de  sodium,  au  milieu  du  champ  magnétique  uniforme  ainsi  produit.  Malgré  la 
valeur  restreinte  de  ce  champ  (certainement  inférieure  à  1000  C.  G.  S.),  la  lumière 
émise  est  encore  polarisée. 

»  Il  existe  en  effet  dans  la  source  diverses  couches  différant  par  la 
valeur  de  la  température  et  la  richesse  en  sodium.  Ces  deux  causes  (sur- 
tout la  première)  doivent  faire  varier,  d'un  point  à  l'autre,  l'intensité  de 

(')  Lorentz,  Kon.  Akadcmie  van  Wetenschaffen  (Amsterdam),  p.  193-209;  sep- 
tembre 1897. 


(   "7'   ) 
l'effet  Zeernan.  En  pnrticulior  l'enveloppe  extérieure  de  la  flamme  et  les  par- 
lies  centrales  sont  affectées  différcmmcnl  :  je  l'ai  constaté  par  l'expérience 
suivante  : 

»  [;n(!  j)elile  llamnie  de  Bunsen,  où  Ton  introduil  un  peu  d'un  sel  de  sodium,  est 
contenue  tout  entière  entre  les  armatures  d'un  électro-ainiant  pouvant  donner  un 
ciianip  uniforme  (intensité  environ  6000  C.  G.  S.).  On  regarde  celte  llainme  se  proje- 
tant sur  le  champ  éclairé  obtenu  à  l'aide  d'un  petit  miroir  concave  [dacé  derrière. 
Pour  cela  on  superpose  à  la  flamme  son  image  un  peu  agrandie,  les  parties  correspon- 
dantes de  la  flamme  et  de  l'image  étant  voisines  au  point  observé.  On  voit  les  bords 
de  la  flamme  apparaître  en  sombre,  la  couche  absorbante  traversée  y  étant  plus 
épaisse.  Lorsque  le  champ  est  excité,  les  bords  s'éclaircissent  notablement,  et  en 
outre  toute  la  flamme  devient  plus  brillante.  Ces  phénomènes  deviennent  plus  nets 
lorsqu'on  observe  à  travers  un  nicol  ne  laissant  passer  que  des  vibrations  normales  au 
champ. 

»  Donc  la  gaine  extérieure  et  la  partie  centrale  de  la  flamme,  placées 
dans  le  même  champ,  se  coin|)ortent  fliflércmment.  f^e  changement  do  pé- 
riode n'est  pas  le  même  dans  les  parties  de  la  flamme  qui  envoient  le  plus 
de  lumière,  et  à  la  périphérie  oi'i  cette  lumière  est  absorbée  (').  Par  consé- 
quent les  vibralious  perpendiculaires  au  champ,  qui  subissent  seules  ce 
changement  de  période,  doivent  être  moins  absorbées  lorsque  le  champ 
existe,  ce  qui  explique  les  résultats  d'Egoroff  et  Georgiewsky. 

»  IV.  L'explication  de  Lorentz,  ainsi  complétée,  ne  rattache  pas  seu- 
lement ces  expériences  à  celles  de  Zeeman  ;  elle  éclaircit  d'autres  faits 
expérimentaux  : 

»  1.  Ainsi  que  Lorentz  l'a  fait  remarquer,  on  peut  s'expliquer  que  la 
polarisation  partielle  n'ait  été  observée  |)ar  KgorolTel  Georgiewsky  qu'avec 
la  lumière  des  raies  spectrales  spontanément  renversables . 

»  2.  On  comprend  de  même  que  les  expériences  d'Egoroff  et  Geor- 
giewsky ne  réussissent  que  si  l'on  emploie  tnie  source  aussi  monochroma- 
tique que  possible.  Toute  polarisation  disparaît  avec  une  source  très 
chargée  en  sotlium  (-). 

»  3.  On  s'explique  encore  le  fait  signalé  indépendamment  par  Égoroff 
et  Georgiewsky,  et  par  Michelson  ('),  et  que  j'ai  constaté  moi-même  (dans 


(')  Ce  changement  existe  encore  pour  la  couche  extérieure  elle-même  (expé- 
rience m,  décrite  dans  la  Note  précédente  ;  celte  expérience  nécessite  un  champ 
plus  intense  que  les  expériences  II  où  le  champ  était  d'environ  6000  C.G.S.). 

(-)  Cf.  Lorentz,  toc.  cit.,  p.  aoi. 

(3)  .MicuELSON,  Phil.  Mag.,  p.  ii5  (en  note);  juillet  1897. 

r.    U.    1897.  -a'  Srmemre.  ;■'.  C\XV,  N- SS.l  • -'A 


(   '172) 
des  observalions  faites  parallèlement  ou  perpenfliculairement  ati  champ), 
que  l'inlensité  lumineuse  d'une  (lamme  au  sodium  augmente  par  l'action 
du  champ  magnétique. 

«  4.  Enfin  je  montrerai,  dans  un  travail  plus  étendu,  comment  les  mo- 
difications plus  compliquées  des  raies  du  sodium,  observées,  duns  certaines 
conditions,  par  Lodge  et  Davies,  se  rattachent  d'une  manière  simple  aux 
faits  précédents  (').    » 


CHIMIE  MlNÉRAI,E.  —  Sur  la  préparation  des  alliages  de  gluciniurn.  Alliages 

Note   de   M.    P.    Lebeau,    présentée    par 


de    gluciniurn    et    de    cuivre. 
M.  H.  Moissan. 


«  Nous  avons  antérieurement  fait  connaître  {-)  quelques  propriétés 
nouvelles  de  la  glucine  et  étudié  l'action  des  réducteurs  sur  cet  oxyde. 

»  Le  carbone  nous  a  fourni,  en  particidier,  un  carbure  défini  dont  nous 
avons  décrit  la  préparation  et  les  propriétés  (').  La  température  nécessaire 
pour  obtenir  la  réduction  de  la  glucine  étant  très  élevée,  il  nous  a  élé  jus- 
qu'ici impossible  d'obtenir  le  métal,  soit  en  soumettant  à  l'action  de  l'arc 
électrique  un  mélange  de  charbon  et  de  glucine  en  excès,  soit  en  chauffant 
le  carbure  de  glucinium  avec  de  l'oxyde.  L'insuccès  de  ces  tentatives  peut 
être  attribué  à  la  carburation  facile  du  glucinium  à  la  température  élevée 
du  four  électrique  et  peut-être  aussi  à  sa  volatilisation. 

))  Nous  avons  cependant  réussi  à  préparer  des  alliages  de  ce  métal  en 
opérant  la  réduction  de  l'oxyde  de  glucinium,  en  présence  d'un  autre 
oxyde  ou  d'ini  métal.  Ce  procédé  nous  a  permis  de  faire  plusieurs  alliages 
dont  nous  donnerons  la  préparation  et  quelques  propriétés,  nous  réservant 
de  revenir,  dans  une  prochaine  Communication,  sur  leurs  propriétés  phy- 
siques et  mécaniques. 

))  Alliages  de  glucinium  et  de  cuivre.  —  Lorsque  l'on  cliaud'e  un  mélange  d'oxyde 
de  enivre,  d'oxyde  de  glucinium  et  de  charbon  au  four  électrique,  on  obtient  un  lingot 
bien  fondu,  constitué  par  un  alliage  des  deux  métaux. 

»   l^our  obtenir  un  bon  résultat  il   est   nécessaire  d'opérer  avec  un   mélange  bien 


(')  Laboratoire  de  Physique  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Toulouse. 
(^)  Sur  cjuelijues  propriéLés  de   la  glucine  pure  {Comptes  rendus,    t.    CXXllI, 
p.  8i8). 

(')  Sur  un  rnrbure  de  glucinium  {Comptes  rendus,  t.  CXXI,  p.  l\ÇiÇ>). 


(   ••73  ) 

intime.  A  cet  effet,  nous  avons  calciné  le  mélange  des  azotates  provenant  de  la  disso- 
lution de  quantités  déterminées  des  oxydes. 

»   iSous  avons  employé  les  deux  mélanges  suivants  : 

1.  2. 

Glucine 25  aS 

Oxyde  de  cuivre.  ..  .      5o  igo 

Ciiarbon lo  25 

»  Ces  mélanges  ont  été  chauffes  dans  le  four  électrique  à  creuset  de  M.  Moissan. 
pendant  cinq  minutes  avec  un  courant  de  900  ampères  sous  45  volts. 

»  Dans  le  premier  cas,  nous  avons  obtenu  un  culot  métallique  de  45^''  el  de  142^' 
dans  le  second.  Ces  rendements  ont  été  à  peu  près  constants  dans  d'autres  essais  simi- 
laires. L'aspect  des  alliages  obtenus  ne  diffère  pas  sensiblement.  Us  peuvent  être  brisés 
sous  le  marteau,  ils  présentent  alors  une  cassure  d'un  rouge  rosé  rappelant  la  cassure 
d'un  cuivre  aigre.  Cette  coloration  n'est  pas  la  véritable  coloration  de  l'alliage;  on  recon- 
naît, à  l'examen  microscopique,  que  le  produit  n'est  pas  homogène.  On  en  sépare,  par 
l'action  de  la  chaleur,  un  alliage  fusible  jaune  pâle,  ([uelquefois  presque  blanc,  très  pur 
el  dont  la  teneur  en  glucinium  n"a  pas  été  constante  dans  tous  nos  essais;  il  reste  un  vé- 
ritable feutrage  de  cristaux  d'un  oxyde  double  de  cuivre  et  de  glucinium,  de  couleur 
rouge,  dont  on  ne  peut  éviter  la  présence  qu'en  opérant  avec  un  excès  de  charbon  et  en 
chauffant  plus  longtemps.  Nous  ne  pensons  pas  qu'il  y  ail  avantage  à  cela,  car  on  car- 
bure ainsi  une  notable  quantité  de  glucinium  et  l'on  volatilise  la  majeure  partie  du 
cuivre.  Il  est  ])lus  facile  d'opérer  la  séparation  de  l'alliage  cui\  re-gliiciniuni  pur  par 
une  deuxième  fusion  qui  peut  être  faite  au  four  Perret.  En  effet,  en  maintenant  un 
des  lingots  à  la  température  du  four  Perrot,  on  voit  se  produire  un  suintage  de 
l'alliage  el  formation  d'un  culot  qui  se  réunit  dans  le  fond  du  creuset.  Nous  avons 
produit  ainsi  des  alliages  renfermaul  de  5  à  ;o  pour  100  de  glucinium. 

»  Les  alliages  ayant  une  teneur  voisine  oie  10  pour  100  sont  jaune  pâle, 
presque  blancs. 

Il  Les  alliages  à  5  pour  100  sont  plus  jaunes,  ils  se  liment  et  se  polissent 
facilement.  On  peut  les  marteler  à  cliauil  et  à  froid.  Ils  no  s'oxyileut  pas  i\ 
l'air  mais  se  ternissent  légèrement  sous  l'acliou  de  l'hydrogène  sulfuré. 
L'acide  azotique  les  dissout  très  facilement. 

))  L'échantillon  que  nous  avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie 
nous  a  donné  à  l'analyse  les  chiffres  suivants  : 

Glucinium 4i95 

Cuivre 04- Qo 


99>85 


»    Il  est  facile,  en  partant  de  ces  alliages,  d'obtenir  des  alliages  moins 
riches  en  glucinium;   pour  cela,  il  suffit  de  les  fondre  avec  une  quantité 


f 


(   I I 74  ) 
délermin.'c  de  métal,  o.i  obtient  un  liquide  qui  se  coule  facilement  et 
dont  la  teneur  peut  être  |)révue. 

»  A  la  dose  de  o,5  pour  loo,  le  glucinium  change  déjà  notablement 
l'aspect  du  cuivre  et  lui  donne  une  grande  sonorité. 

»  Nous  avons  notamment  préparé  un  alliage  renfermant  i,32  pour  loo 
de  glucinium.  Cet  alliag<^  d'un  jaune  d'or  est  très  sonore.  Il  se  lime  facile- 
ment et  peut  être  forgé. 

))  Nous  avons  pu  préparer,  ei!  suivant  une  marche  identique,  les  alliages 
du  glucinium  avec  les  métaux  usuels  etavec  un  certain  nombre  de  métaux 
réfractaires  tels  que  le  chrome,  le  molybdène,  le  tungstène,  etc.,  dont 
nous  poursuivons  l'étude  (').    » 


CHIMIE  MINÉRALK.   —  Sur  les  impuretés  de  l'alunninum  et  de  ses  alliages. 
Note  de  M.  Ed.  Defacqz,  présentée  par  M.  H.  Moissan. 

«  Depuis  quelques  années,  on  s'est  beaucoup  occupé  des  impuretés  de 
l'aluminium,  celles-ci  modifiant  quelquefois  profondément  les  propriétés  de 
ce  métal.  M.  Moissan  (^)  a  montré  quel  rôle  important  jouaient  l'azote,  le 
carbone  et  surtout  le  sodium;  ces  corps  ne  se  rencontrent  plus  que  rare- 
ment dans  l'aluminium  industriel,  mais  on  y  trouve  encore  du  silicium,  du 
fer  et  du  cuivre  ;  il  nous  a  paru  intéressant  de  rechercher  sous  quelle  forme 
se  trouvaient  ces  divers  éléments. 

»  Pour  cela,  nous  avons  choisi  de  l'aluminium  préparé  par  électrolyse 
et  aussi  pur  que  possible  et  un  alliage  de  ce  métal  à  3  pour  loo  de  cuivre; 
1U1US  avons  traité  ces  échanlillons  par  les  acides  faibles  (acide  chlorhy- 
dri(]ue  au -j^  ou  au  i,  eau  régale  de  même  concentration)  et  nous  avons 
examiné  les  résidus. 

»  Aluminium.  —  Nous  avons  pris  4ooS''  d'alamiriiiim  que  nous  avons  aUaqué  par 
de  l'acide  chlorhydrique  au  -\  (aoC"  d'acide  pour  i'''  d'eau)  d'abord  à  froid,  puis  au 
bain-marie,  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  produise  plus  aucune  attaque;  on  obtient,  dans  ces 
conditions,  un  résidu  de  couleur  marron,  et  1 1'"  d'acide  étendu  sont  nécessaires;  on 
place  le  tout  dans  un  grand  flacon,  on  laisse  déposer  et  on  lave  par  décantation;  les 
premiers  lavages  s'ellectuent  facilement,  mais  bientôt  le  précipité  ne  se  dépose  que 


(')  Ce  travail  a  été  fait  au  laboratoire  des  Hautes  Études  de  M.  Moissan,  à  l'Ecole 
de  Pharmacie. 

(")  H.  Moissan,  Impuretés  de  l'aluminium  industriel  {Comptes  rendus,  t.  CXIX, 

p.   12). 


(   "7'^  ) 

très  lentement;  on  décante  une  dernière  fois  après  avoir  constaté  que  les  eaux,  ne 
dissolvent  plus  rien,  on  filtre  à  la  trompe  et  l'on  sèche  à-iio". 

»  Examen  de  la  liqueur.  —  La  liqueur  examinée  qualitativement  contient,  outre 
de  Taluminium,  du  fer  à  l'état  de  chlorure  ferreux,  et  de  la  silice  :  cette  dernière  a 
été  dosée,  et  l'on  a  trouvé  en  silice  0,06  pour  100  du' métal  employé,  correspondant  à 
0,028  pour  100  de  silicium. 

»  Partie  insoluble.  —  C'est  une  poudre  brun  chocolat  paraissant  homogène  sous 
le  microscope.  La  chaleur  jusqu'au  rouge  sombre  ne  l'altère  pas,  mais  à  partir  de  celte 
température  elle  devient  grisâtre:  elle  s'oxyde  fortement.  Elle  est  insoluble  dans  l'eau 
et  dans  les  acides  chlorliydrique,  azotique,  sulfurique;  elle  est  attaquée  par  l'aride 
fluorhydrique,  le  mélange  nitrofluorhydrique  la  dissout  très  rapidement  en  laissant 
un  léger  résidu  contenant  du  fer,  de  l'aluminium  et  des  traces  de  cuivre.  M.  Vigouroux 
a  montré  (')  que  ces  projiriétés  étaient  celles  d'un  silicium  impur. 

»  Analyse.— ^ovLi  avons  employé  la  méthode  indiquée  par  M.  Vigouroux  :  la  sub- 
stance est  attaquée  par  un  mélange  d'azotate  et  de  carbonate  de  potassium  (6  pour  100 
de  carbonate  pour  4  pour  100  d'azotate)  et  l'on  continue  comme  pour  un  silicate;  on 
obtient  la  silice  totale,  le  fer,  l'aluminium,  le  cuivre;  une  attaque  au  chlore  avec  les 
précautions  indiquées  donne  la  silice  préexistant  dans  la  substance  primitive;  la  dif- 
férence des  deux  nous  donne  celle  provenant  du  silicium. 

»  Nous  avons  trouvé  ainsi  : 

Pour  100. 

Perte  à  aâo"  dans  le  vide.  9,26                   9,4' 

SiO^ i;.!.!  17.63 

Si *3^,f-9  66, 5o 

Fe'O' 1,69                   1,42 

Al'-C 5,38  4,91 

Cu traces  traces. 


»  Alliage  d'aluminium  et  de  cuivre.  —  Celui  dont  nous  nous  sommes 
occupe  contient  3  pour  100  de  cuivre. 

»  I.  Action  de  l'eau  recale.  —  iVous  avons  dissous  2008''  d'alliage  dans  de  l'acide 
chlorhvdrique  au  ~\  l'attaque,  qui  commence  à  froid,  est  terminée  au  bain-marie. 
On  place  le  tout  dans  un  ballon  de  10'",  et  l'on  ajoute  Soo"^"  d'acide  azotique;  le  pré- 
cipité abondant,  insoluble  dans  l'acide  chlorhvdrique  seul,  se  dissout  en  partie  pour 
donner  un  résidu  brun  chocolat,  la  solution  se  colore  fortement  en  bleu;  après  quel- 
ques minutes  d'ébullilion,  on  laisse  déposer  et  l'on  décante;  la  partie  insoluble  est 
lavée  par  décantation  et,  après  plusieurs  lavages  et  quand  les  eaux  ne  dissolvent  plus 
rien,  on  filtre  à  la  trompe;  cette  fillration  est  très  difficile  et  l'on  est  obligé  de  perdre 
uu  peu  de  matière.  (  On  peut  éviter  cet  inconvénient  en  ajoutant  aux  eaux  de  lavage 
du  chlorhydrate  d'ammoniaque.) 

»  Partie  liquide.  —  La  liqueur  est  analysée  qualitativement  :  on  y  trouve  de  l'alu- 
minium, du  cuivre,  du  fer  et  de  la  silice;  celle-ci  dans  la  proportion  de  :  en  silice, 
0,21  pour  100  du  mêlai  employé,  ce  qui  correspond  à  0,08  pour  100  de  silicium. 


(*)  Vigouroux,  Tkèse  de  doctorat,  n°  881,  p.  8  et  suivantes. 


(  "7^  ) 

»  Résidu.  —  Le  résidu,  séparé,  comme  nous  l'avons  indiqué,  est  séché  à  l'étuve  à 
iio";  c'est  une  poudre  marron  chocolat,  un  peu  plus  foncée  que  celle  provenant  du 
métal;  comme  elle,  elle  ne  perd  toute  son  eau  d'hydratation  que  vers  le  rouge 
sombre  sans  être  altérée;  vers  5oo"  à  600°,  elle  devient  gris  noirâtre,  elle  s'oxyde;  elle 
est  insoluble  dans  les  acides  chlorliydrique,  azotique,  sulfurique  ;  partiellement 
soluble  dans  l'acide  fluorhydrique  ;  elle  est  complètement  attaquée  par  le  mélange 
nitrofluorhydrique,  sauf  un  léger  résidu. 

»    Analyse.    —   Effectuée   comme  précédemment,  l'analyse  a  donné   les  résultats 

suivants  : 

Pour  100. 

Perte  à  25o°  dans  le  vide.  .  8,35  8,o3 

SiO^ 18,27  19 

Si 66,01  64,65 

Fe^O- 2,08  3,o4 

Al-  O" traces  traces 

Cuo 5,20  5,42 

»  II.  Action  de  l'acide  chlorhydrique .  —  Quand  on  traite  l'aluminium  à 
3  pour  100  de  cuivre  par  l'acide  chlorhydrique  au  ^  on  obtient  un  résidu 
abondant  d'une  belle  couleur  rouge  brun;  nous  avons  attaqué  200S'  de 
cet  alliage  et  le  résidu,  séparé  du  liquide,  a  été  lavé  par  décantation,  avec 
de  l'eau  bouillie  puis  refroidie  à  l'abri  de  l'air;  quand  les  lavages  sont  ter- 
minés, on  filtre  à  la  trompe  et  l'on  sèche  h  1 10'';  ces  lavages  sont  très  dif- 
ficiles :  une  partie  de  ce  résidu  s'altère  et  reste  en  suspension  dans  les  eaux 
de  lavage. 

»  Partie  liquide.  —  La  liqueur  est  incolore,  mais,  au  bout  de  quelque  temps,  au 
contact  de  l'air,  elle  devient  bleu  clair;  l'analyse  qualitative  révèle  la  présence  du 
cuivre  au  minimum,  de  l'aluminium,  du  fer  et  de  la  silice;  celle-ci  dans  la  propor- 
tion en  SiO'  de  o,o45  pour  100  demétal  employé,  ce  qui  correspond  à  0,021  pour  100 
de  silicium. 

»  Partie  insoluble.  —  C'est  une  poudre  rouge  brun  qui,  examinée  au  micro- 
scope, n'est  pas  très  homogène;  soumise  à  l'action  de  la  chaleur  bien  avant  le  rouge, 
elle  brûle  comme  de  l'amadou  puis  devient  noire  en  s'oxydant. 

»  Analyse.  —  Pour  l'analyser  on  la  dissout  dans  l'eau  régale;  la  partie  insoluble  est 

calcinée  puis  fondue  avec  du  carbonate  de  sodium;  on  reprend  par  l'eau,  on  acidulé, 

on  réunit  les  deux  liqueurs;  on  insolubilise  la  silice;  on  la  dose,  ainsi  que  le  cuivre, 

le  fer  et  l'aluminium. 

»   Nous  avons  trouvé  : 

Pour  100. 

Cu  total 85,78  80, o5 

SiO^ 3,5o  3,43 

Fe^O^ o,58  0,65 

Al^O^ o,85  pas  dosable 


(  ï'77  ) 

»  Conclusions.  —  I^e  résidu  obtenu  en  dissolvant  l'aluminium  dans 
l'acide  chlorhvdrique  possède  les  propriétés  du  silicium  impur. 

»  Celui  obtenu  par  l'action  de  l'eau  régale  étenduesur  l'alliage  à  3  pour  loo 
de  cuivre  est  de  même  un  silicium  très  impur. 

»  Celui  que  l'on  obtient  par  l'action  de  l'acide  chlorhvdrique  au  j;^  sur 
le  même  alliage  est  un  mélange  complexe,  peu  homogène,  de  cuivre,  de 
silicium,  de  fer  et  d'aluminium. 

»  Les  liqueurs  contiennent  de  la  silice  provenant  probablement  de  la 
décomposition  des  siliciures  de  fer,  de  enivre  et  peut-être  d'aluminium  qui 
accompagnent,  en  petites  quantités,  le  métal. 

»  En  résumé  tous  ces  résidus  sont  des  mélanges  complexes,  leur  oxy- 
dabiiité  est  1res  grande;  certains  fixent  l'oxygène  de  l'air  sur  le  filtre  même 
à  la  température  ordinaire;  de  jîlus,  dans  l'attaque  de  l'aluminium  ou  de 
ses  alliages,  ces  impuretés  du  métal  se  divisent  inégalement  entre  le  préci- 
pité et  la  partie  liquide  :  on  ne  peut  donc  songer  à  utiliser  comme  procédé 
de  dosage  cette  attaque  de  l'aluminium  par  les  acides  étendus  ('  ).    » 

CHIMIE  MINÉRALE.  —  Sur  un  carbonate  double  de  soude  el  de  protovyde  de 
chrome.  Note  de  M.  G.  Baugé,  présentée  par  M.  Henri  Moissan. 

«  Dans  une  Note  précédente  (  =  )  nous  avons  indiqué  la  préparation  et  les 
propriétés  d'une  combinaison  cristalline  de  carbonate  chromeux  et  de  car- 
i)onate  d'ammonium.  Nous  décrirons  aujourd'hui  le  composé  résultant  de 
l'union  du  carbonate  chromeux  et  du  carbonate  de  sodium. 

»  Préparation.  —  Lorsque,  sur  de  l'acétate  chromeux  bien  lavé  el  encore  humide, 
ou  fait  agir  une  solution  de  carbonate  de  sodium  dans  l'eau  bouillie,  on  observe  que 
l'acétate  entre  immédiatement  en  solulion,  et  qu'il  ne  tarde  pas  à  se  précipiter  un 
corps  rouge  et  brun. 

»  On  opère  celle  précipitation  dans  un  courant  d'acide  carbonique  bien  privé 
d'oxygène  (5). 

»  L'apparoil  dont  nous  nous  sommes  servi  consiste  en  un  flacon  à  tubulure  latérale, 
maintenu  renversé.  Dans  ce  ilacon,  constamment  traversé  par  un  courant  d'acide  car- 
bonique dépouillé  d'oxygène,  on  fait  arriver  une  certaine  quantité  d'acétate  chro- 
meux en  suspension  dans  l'eau.  Après  dépôt  du  se!,  on  décante  l'eau  surnageante  au 
moyen  d'un  tube  glissant  à  frottement  doux  dans  le  bouchon  qui  ferme  le  goulot  du^ 


(')  Ce  travail  a  été  fait  au  laboratoire  des  Hautes  Études  de  M.  Moissan,  à  l'École 
supérieure  de  Pharmacie. 

(-)  Comptes  rendus,  t.  CXXII,  p.  474- 

(')  Cet  acide  carbonique  est  privé  d'oxygène  par  son  passage  dans  plusieurs  bar- 
boteurs  contenant  du  chlorure  chromeux  en  solution  concentrée. 


(    ii7«  ) 

flacon,  puis  on  introduit  sur  l'acétate  une  solution  tiède  de  carbonate  de  sodium  pré- 
parée avec  de  l'eau  bouillie.  Par  agitation,  l'acétate  se  dissout  el  le  sel  double  se  dé- 
pose plus  ou  moins  rapidement  suivant  la  concentration  de  la  solution  sodique.  La 
concentration  qui  nous  a  donné  les  meilleurs  résultats  est  celle  obtenue  en  dissolvant 
jioos'^  de  carbonate  sodique  à  lo  molécules  d'eau  dans  une  quantité  d'eau  suffisante 
pour  faire  l'i- de  solution.  Quand  le  sel  s'est  bien  rassemblé,  on  décante  l'eau-mère  du 
carbonate  double  et  on  le  lave  avec  de  l'eau  bouillie  froide,  jusqu'à  ce  que  les  eaux  de 
lavage  ne  renferment  plus  d'acétate  de  sodium.  On  continue  alors  les  lavages  en  rem- 
plaçant l'eau  bouillie  par  de  l'alcool  à  98°  C.  jusqu'à  ce  que  cet  alcool  sorte  de  l'appareil 
au  même  titre.  On  ajoute  alors  sur  le  produit  de  l'alcool  à  98°  C,  mais  saturé  d'acide 
carbonique,  et  l'on  fait  passer  le  tout,  en  agitant,  dans  un  tube  de  fort  diamètre 
plein  d'acide  carbonique  et  muni,  à  l'une  de  ses  extrémités,  d'un  disque  percé  pour 
filtralion.  Ce  tube  est  mis  en  communication  avec  une  trompe  à  vide.  Il  est  ainsi 
facile  d'essorer  le  corps  dans  un  courant  d'acide  carbonique.  Quand  le  sel  n'abandonne 
plus  d'alcool,  on  débouche  rapidement  le  tube  qui  le  contient  et  l'on  fait  tomber  le 
produit  dans  un  seau  de  verre  où  arrive  constamment  de  l'acide  carbonique.  Dès  que 
le  composé  commence  à  s'effleurir,  on  introduit  dans  le  seau  de  petits  tubes  fermés  à 
une  extrémité,  on  y  fait  passer  le  sel  double,  puis  l'on  scelle  à  la  lampe.  ¥ 

»  On  peut  aussi  préparer  ce  corps  en  rempla.ant  le  carbonate  neutre 
de  sodium  par  du  bicarbonate.  Dans  ce  cas,  la  matière  mousse  beaucoup, 
la  moitié  de  l'acide  carbonique  se  dégageant  au  moment  de  la  réaction.  Il 
est  donc  nécessaire  d'employer  un  appareil  de  plus  grande  dimension. 
Cependant  la  mousse  peut  être  évitée  en  partie,  si  l'on  fait  arriver  douce- 
ment sur  le  sel  humide  une  solution  tiède  et  saturée  de  bicarbonate  de 
sodium  ;  le  liquide  pénètre  alors  peu  à  peu  dans  la  masse  et  le  dégagement 
d'acide  carbonique  se  fait  alors  régulièrement. 

»  Propriétés.  —  Le  carbonate  chromeux  sodique  forme  deux  hydrates,  l'un 
renfermant  10  molécules  d'eau,  l'autre  i  molécide. 

V  Sel  a  10  MOLÉCULES  d'e.\u.  —  Ce  sel,  préparé  comme  ci-dessus,  est 
une  poudre  rouge  brun.  Au  microscope,  il  se  présente  sous  la  forme  de 
tables  en  losanges,  tantôt  isolées,  tantôt  groupées  à  la  manière  de  feudlels 
d'un  livre.  Il  est  efflorescent. 

»  C'est  un  réducteur  énergique.  Il  décompose  l'eau  un  peu  avant  100" 
avec  dégagement  d'hydrogène,  en  donnant  un  composé  intéressant  qui  fera 
l'objet  d'une  Communication  ultérieure. 

))  Placé  dans  le  vide,  il  perd  de  l'eau  à  la  température  ordinaire.  A  100", 
il  donne  le  sel  à  une  molécule  d'eau. 

»  Il  est  soluble  dans  l'eau  froide.  Cette  holubililé,  très  grande  au 
moment  de  sa  préparation,  diminue  avec  le  temps,  par  suite,  croyons-nous, 
de  polymérisation. 

))   Si  l'on  essaie,  en  eflet,  de  dissoudre  du  sel  préparé  depuis  quelque 


(  II79  ) 
temps,  on  n'obtient  qu'une  liqueur  colorée  en  blond,  alors  que  les  solu- 
tions obtenues  au  moment  de  sa  préparation  sont  d'un  brun  presque  noir. 
Ces  solutions,  abandonnées  à  elles-mêmes  à  l'abri  de  l'oxyg^ène,  ne  tardent 
pas  à  se  décolorer  en  déposant  peu  à  peu  le  sel  qu'elles  contiennent.  Le 
carbonate  de  sodium  diminue  aussi  la  solubilité  de  ce  corps  et  peut  même 
l'annihiler  complètement  s'il  est  ajouté  en  quantité  suffisante.  Il  convient 
donc,  dans  la  préparation  de  ce  composé,  d'employer  un  excès  de  la  solu- 
tion de  carbonate  afin  d'avoir  le  rendement  maximum.  Les  eaux-mères, 
très  foncées  quand  on  n'emploie  que  la  quantité  de  sel  sodique  nécessaire 
à  la  réaction,  deviennent,  dans  ce  cas,  tout  à  fait  incolores,  puis  se  colorent 
graduellement  à  mesure  de  l'élimination,  dans  les  eaux  de  lavage,  de  l'excès 
de  sel  sodique,  le  sel  double  entrant  alors  de  plus  en  plus  en  solution. 

»  Exposé  dans  l'air  sec  il  s'effleurit  rapidement,  puisse  transforme  en 
sesquioxyde  hydraté  et  carbonate  de  sodium. 

»  Dans  l'air  humide  il  s'oxyde  de  suite  avec  un  notable  dégagement  de 
chaleur.  Le  chlore  le  transforme  en  sesquioxyde,  avec  dégagement  d'acide 
carbonif|ue.  L'hydrogène  et  l'hydrogène  sulfuré  sont  à  froid  sans  action 
sur  lui.  Chauflédans  un  courant  de  ces  gaz,  il  se  transforme,  à  ioo°,  en  sel 
à  I  molécule  d'eau. 

»  Enfin,  les  acides  sulfuriqiie  et  chlorhydrique  étendus  le  dissolvent 
en  donnant  des  solutions  bleues. 

»  Skl  a  1  MOLÉCULE  d'eal'.  —  Préparation.  —  Le  sel  rouge  perd  9  molécules  d'eau. 
A  froid,  dans  un  courant  de  gaz  inerte  bien  sec,  l'opération  est  plus  rapide,  si  l'on 
opère  à  100°;  on  place,  dans  un  tube  en  V,  le  sel  à  10  molécules  et  l'on  maintient  l'ap- 
pareil dans  un  vase  contenant  de  l'eau  bouillante  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  dégage  plus  de 
vapeur  d'eau,  on  laisse  refroidir  dans  le  courant  gazeux,  et  l'on  termine  la  dessicca- 
tion dans  le  vide  sur  l'acide  sulfurique  jusqu'à  poids  constant. 

»  Propriétés.  —  Ce  composé  est  ime  poudre  jaune  dont  les  propriétés 
sont  voisines  de  celles  du  sel  brun  chauffé  dans  le  vide  ou  dans  un  courant 
d'hydrogène  et  possède  la  propriété  de  changer  de  couleur;  il  devient 
brun,  puis  reprend  sa  couleur  jaune  par  refroidissement.  Ce  phénomène 
se  poursuit  jusque  vers  3oo"  où  le  sel  se  décompose  en  sesquioxyde  vert 
et  carbonate  de  sodium. 

»  Chauffé  à  l'air,  en  couches  minces,  il  s'oxyde  complètement  en  fout:- 
nissant  des  chromâtes  de  sodium.  L'eau  bouillie  froide  le  transforme  peu 
à  peu  en  sel  à  10  molécules  d'eau.  Comme  le  sel  brun,  il  décompose  l'eau 
à  roo°.  Assez  stable  en  présence  de  l'air  sec,  il  s'oxyde  rapidement  dans 
l'air  humide  avec  formation  de  sesquioxyde  bleu  et  mise  en  liberté  de  car- 
bonate de  sodium. 

C.  K.,  iSg7,   T'  Semestre    (T.   CXXV.  N"  26.)  laS 


(    ii8o  ) 

»  Chauffé  dans  un  courant  de  chlore,  il  donne  du  chlorure  de  chro- 
myle  et  un  résidu  de  sesquioxyde  verL.  Vers  a'io",  l'hydrogène  sulfuré 
l'attaque  avec  formation  du  sulfure  en  poudre  cristalline  rouge,  signalée 
par  M.  Moissan  (').  Enfin  les  acides  sulfurique  et  chlorhydrique  étendus 
le  dissolvent  en  donnant  des  solutions  bleues. 

»  Analyse.  —  Le  carbonate  double,  calciné  dans  un  coiiianl  d'air  sec  et  privé 
d'acide  carbonique,  nous  a  fourni  de  l'eau,  de  l'acide  carbonique  et  du  chromate  de 

sodium. 

»  Le  chrome  a  été  dosé  dans  ce  cliromale  à  l'état  de  chromate  raercureux. 

»  Dans  les  liqueurs  filtrées,  débarrassées  du  mercure  par  l'hydrogène  sulfuré,  nous 
avons  déterminé  le  sodium  à  l'état  de  sulfate.  Nous  donnerons  le  détail  de  ces  analyses 
dans  le  Mémoire  que  nous  publierons  aux  Annales. 

>)  En  résumé,  le  carbonate  chromeux  forme,  avec  le  carbonate  sodique, 
un  sel  double  susceptible  de  deux  états  d'hydratation  auxquels  l'analyse 
assigne  les  formules  CO'CrCO'LNa%  loIFO  et  CO'CrCO'Na%H^O  C).   » 


CHIMIE  MINÉRALE.   —  Sur  le  poids  atomique  du  cértum. 
Note  de  MM.  Wyrocboff  et  A.  Verneuil,  présentée  par  M.  Moissan. 

«  La  réponse  de  M.  Boudouard  à  la  Note  que  nous  avons  présentée 
dernièrement  à  l'Académie  (')  paraît  ne  reposer  que  sur  un  malentendu. 

»  En  effet,  si  les  écarts  dans  les  chiffres  obtenus  par  M.  Boudouard 
étaient,  comme  il  le  dit,  du  même  ordre  de  grandeur  que  les  écarts  qui 
existent  entre  nos  chiffres,  la  question  serait  résolue  et  il  serait  définitive- 
ment démontré  qu'il  n'existe  qu'un  seul  cérium.  En  réalité,  il  y  a  entre 
nous  une  divergence  absolue. 

»  En  ne  considérant  que  les  chiffres  obtenus  par  la  perte  de  l'eau  ("), 
beaucoup  plus  exacts,  ainsi  que  nous  l'avons  fait  remarquer,  que  les  chiffres 
donnés  par  la  calcination  au  blanc,  notre  poids  atomique  maximum  est 
de  92,85  et  le  minimum  est  de  92,49.  Cet  écart  est  dans  la  limite  des 
erreurs  expérimentales,  d'où  on  peut  conclure  qu'il  s'agit  d'un  corps  unique, 
et  non  d'un  mélange  de  plusieurs  corps.  Il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  re- 


(')  He.n'ri  Moissan,  Comptes  rendus,  l.  XC,  p.  817. 

{-)  Ce  travail  a  été  fait  au  laboratoire  des  Hautes  Études  de  M.  Moissan,   à  l'Ecole 
supérieure  de  Pharmacie. 

{')  Comptes  rendus,  t.  CXXV,  p.  gôo. 

(')  /Jull.  Soc.  cliim.,  j"  série,  t.  XVII,  p.  68g. 


(  .i8i  ) 
chercher  si  les  fractionnements  ont  donné  des  chiffres  inférieurs  ou  supé- 
rieurs, puisque  les  uns  comme  les  autres  se  rapportent  à  une  même  sub- 
stance. 

»  Il  n'en  est  pas  de  même  dans  le  cas  de  M.  Boudouard,  où  les  chiffres 
varient  de  88,4  à  98,8  et  où  il  s'agit  manifestement  d'un  mélange  de  deux 
ou  plusieurs  corps,  s'il  n'y  a  pas  d'erreurs  dans  la  détermination  des  poids 
atomiques;  le  fractionnement  d'un  semblable  mélange,  s'il  donne  un 
résultat  quelconque,  ne  peut  donner  qu'un  accroissement  ou  un  décroisse- 
ment  réguliers,  depuis  la  première  jusqu'à  la  dernière  fraction. 

))  Nous  croyons  donc  avoir  eu  raison  de  considérer  comme  insolite  la 
série  des  chiffres  9 1,6;  90,1;  91;  91,6;  92,6;  90,6,  représentant  les  fractions 
successives  d'une  même  cristallisation. 

»  Ne  connaissant  pas  les  méthodes  employées  par  M.  Boudouard,  nous 
n'avons  pas  à  contester  la  pureté  de  ses  produits;  nous  dirons  seulement 
que,  si  le  cérium  pur  doit  être  blanc,  nous  n'avons  jamais  pensé  que  tous 
les  cériums  de  couleur  blanche  devaient  être  purs.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous 
estimons  avoir  donné  suffisamment  de  preuves  de  l'unité  du  cérium;  nous 
attendrons  que  M.  Boudouard  présente  un  échantillon  de  son  nouveau 
corps  et  décrive  les  propriétés  qui  le  distinguent  du  corps  qu'on  a  désigné 
jusqu'ici  sous  le  nom  de  cérium.  C'est,  à  notre  sens,  la  seule  façon  de  dé- 
montrer la  thèse  que  soutenait  M.  Schiitzenberger  et  que  soutient  M.  Bou- 
douard.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE .  —  De  l'emploi  du  carbure  de  calcium  pour  la  préparation 
de  l'alcool  absolu.  Note  de  M.  P.  Yvos,  présentée  par  M.  Moissan. 

«  Lorsque  l'on  met  du  carbure  de  calcium  en  poudre  grossière  en 
contact  avec  de  l'alcool  concentré  (90  à  93  centièmes)  ce  carbure  est  assez 
vivement  attaqué  et  il  se  dégage  de  l'acétylène  aussi  longtemps  qu'il  reste 
de  l'eau  dans  l'alcool;  lorsque  ce  dernier  est  devenu  anhydre,  le  dégage- 
ment gazeux  cesse. 

»  L'emploi  du  carbure  de  calcium  permet  donc  de  constater  si  un 
alcool  est  anhydre;  il  suffit,  en  effet,  de  placer  dans  un  tube  bien  sec 
quelques  centimètres  cubes  d'alcool  et  d'y  projeter  une  pincée  de  carbure 
de  calcium,  réduit  en  poudre  grossière;  si  l'alcool  est  absolu,  on  ne  voit 
aucune  bulle  de  gaz  se  dégager,  et  par  agitation  le  liquide  reste  transparent. 
Si,  au  contraire,  l'alcool  examiné  renferme  des  traces  d'eau,  on  voit  de 


(     ,l82    ) 

petites  bulles  gazeuses  se  former,  et  si  l'on  agite,  le  mélange  se  trouble  et 
devient  blanchâtre  par  suite  de  la  formation  d'hydrate  de  chaux. 

»  I»oui-  préparer  de  l'alcool  absolu,  il  suflU  de  placer  dans  un  llacon  de  l'alcool  à  90", 
ou  mieux  à  gS",  avec  le  quart  de  son  poids  de  carbure  de  calcium  réduit  en  poudre 
grossière.  Le  dégagement  gazeux,  d'abord  assez  vif,  se  ralentit  bientôt.  On  agite  alors 
fréquemment  pendant  deux  à  trois  heures,  puis  on  laisse  en  repos  pendant  douze  heures. 
On  s'assure  alors  que  l'agitation  ne  donne  plus  lieu  à  aucun  dégagement  de  gaz;  dans 
le  cas  contraire,  on  prolonge  encore  l'agitation  et  le  contact  de  l'alcool  avec  le  carbure; 
au  besoin,  on  ajoute  encore  une  petite  quantité  de  ce  dernier,  puis  on  transvase  le  mé- 
lange dans  un  appareil  distillatoire  et  l'on  procède  à  la  séparation  de  l'alcool,  en 
mettant  à  part  les  premières  portions  recueillies;  elles  renferment  en  dissolution  une 
petite  quantité  d'acétylène.  Il  est  prudent  de  conduire  loin  du  foyer  les  premières 
vapeurs  dégagées,  qui  sont  constituées  par  un  mélange  d'alcool  et  d'acétylène.  L'alcool 
condensé  est  anhydre,  si  l'opération  a  été  bien  faite. 

»  11  est  préférable  de  recueillir  tout  l'alcool  dans  le  même  récipient  et  de  l'agiter 
ensuite  avec  une  petite  quantité  de  sulfate  de  cuivre  desséché,  qui  s'empare  de  tout 
l'acétylène  tenu  en  dissolution.  On  procède  alors  à  une  seconde  distillation  sans  séparer 
l'acétylure  de  cuivre  qui  s'est  formé. 

»  L'alcool  absolu,  préparé  par  ce  procédé,  ne  précipite  pas  par  l'alcoo- 
lale  de  baryte  :  le  carbure  de  calcium  est  donc  un  réactif  aussi  sensible  que 
ce  dernier  et  permet  d'obtenir  par  une  seule  distillation,  deux  au  plus,  de 
l'alcool  absolu,  en  prenant  comme  point  de  départ  de  l'alcool  à  ç)5°  et  même 
à  90°  C    » 


CHIMIE   ORGANIQUE.    —  5a/-  les  diuréthnnes  aromaliques  de  la  pipérazine. 
Note  de  MM.  P.  Cazeseuve  et  Moreau,  jjrésentée  par  M.  Friedel. 

«  Nous  avons  eu  l'honneur  d'appeler  l'attention  de  l'Académie,  dans 
une  Note  précédente,  sur  la  réaction  de  la  pipéridine  sur  leséthers  carbo- 
niques des  phénols,  laquelle  nous  a  permis  de  préparer  avec  la  plus  grande 
facilité  des  uréthanes  aromatiques  encore  inconnues  ('). 

»  La  pipérazine,  qui  est  une  diazine  avec  deux  AzH  en  para  dans  le 
noyau  et  qui  doit  fonctionner  théoriquement  comme  deux  molécules  de 
pipéridine  accolées,  nous  a  donné,  dans  les  mêmes  circonstances,  des  uré- 
thanes de  la  forme 

CO<  ^    \C^HV^  'Vo, 
\0R  RO/ 


(')  Séance  du  20, décembre  1897. 


(  it83  ) 

R  élanl  un  radical  aromatique.  Ce  sont  de  véritables  diurélhanes  formées 
en  vertu  de  la  répétition  du  groupe  aminé  dans  la  molécule.  On  connaît 
d'ailleurs  un  éther  oxamique  de  la  même  forme  obtenu  par  réaction  de  la 
pipérazine  sur  l'oxalate  d'éthyle 

C20<         \C-H   /         )C-0-; 
\O.C-H=  C-H\0/ 

mais  les  urélhanes  et  les  urées  de  cette  base  sont  encore  inconnues. 

»  Nous  avons  préparé  ainsi,  par  réaction  sur  les  éthers  carboniques  de 
phénols,  les  diurélhanes  phénylique,  gaïacolique,  naphtolique  ot  et  uaphto- 
lique  ^  de  la  pipérazine. 

»  Pratiquement,  ces  uréthanes  de  la  pipérazine  ne  se  forment  pas  comme 
ceux  de  la  pipéridine  par  réaction  directe  de  la  base  sur  les  éthers  carbo- 
niques aromatiques.  Nous  avons  même  constaté  qu'en  chauflant  la  pipé- 
razine et  le  carbonate  degaïacol,  par  exemple,  les  deux  corps  entraient  en 
fusion  et  formaient  deux  couches  non  miscibles,  réagissant  mal  l'une  sur 
l'autre. 

»  La  réaction  s'effectue  au  contraire  très  régulièrement,  avec  des  ren- 
dements presque  théoriques,  en  prenant  l'alcool  comme  dissolvant  inter- 
médiaire. 

»  I.  Diurélliane  pliénylitiuc  de  la  pipérazine.—  On  chaufTe  pendant  vingt  heures, 
au  réfrigérant  ascendant,  une  molécule  de  pipérazine  avec  une  molécule  de  carbonate 
de  phényle,  au  sein  du  double  de  leur  poids  d'alcool  à  gS". 

»  C'est  ainsi  que,  dans  une  opération,  nous  avons  cliauffé  loys"'  de  carbonate  de  phé- 
nyle avec  43s'  de  pipérazine  au  sein  de  SooS''  d'alcool  à  gS". 

»  Par  refroidissement,  on  a  une  masse  cristalline  peu  soluble  dans  l'alcool  froid, 
qu'une  seule  cristallisation  dans  l'alcool  bouillant  donne  très  pure  et  d'une  grande 
blancheur.  Les  rendements  sont  presque  théoriques. 

»  Cette  diurélliane  cristallise  en  petits  cristaux  prismatiques  insolubles  dans  l'eau, 
peu  solubles  dans  l'éther  et  le  benzène  même  à  chaud,  plus  solubles  dans  l'alcool  et  le 
chloroforme,  également  solubles  à  chaud  dans  le  nilrobenzène. 

»  Elle  fond  à  i-7°-i78<'. 

»  L'analyse  élémentaire  donne  des  chiffres  concordant  nettement  avec  la  formule 

..     /C^H'\ 

co/^Nc-^Hv'^\co. 

\O.C«H=  C=H^O/ 
»  L'action  saponifiante   de  la  potasse   alcoolique  à  i5o°,  l'action  décomposante  de 


(  1184  ) 

l'acide  sulfiirique  à  chaud  avec  dégagement  d'acide  carbonique  ne  laissent  aucun  doute 
sur  la  nature  de  ce  dérivé. 

»  II.  Diuréthanes  gaïacoUque  et  naphlolique  %  et  '^  de  la  pipérazine.  —  Ces 
diuréthanes  se  préparent  exactement  dans  les  mêmes  conditions  que  la  diurélhane 
phénylique,  en  chauffant  la  pipérazine,  molécule  à  molécule,  avec  les  élhers  carbo- 
niques correspondants,  au  sein  de  l'alcool  à  gS",  pendant  vingt  heures. 

»  Tous  ces  corps  ont  donné,  à  l'analyse  élémentaire,  des  chiffres  absolument  pro- 
bants. 

»  Le  dérivé  gaïacoUque  cristallise  au  sein  de  l'alcool  en  tables  assez  volumineuses. 
Il  a  les  mêmes  caractères  de  solubilité  que  le  dérivé  phénylique.  Il  fond  à  i8i°  et  cor- 
respond à  la  formule 


-A  2 


)Az- 


^^\OC«H'.OCH'     CH'O.CH'O/ 

»  L'action  saponifiante  de  la  potasse  alcoolique  à  iSo"  et  l'action  décomposante  de 
l'acide  sulfurique  ont  été  vérifiées. 

»  Les  dérivées  naphtoHques  a  et  p  se  présentent  sous  forme  de  petits  cristaux, 
blancs  mamelonnés  plus  insolubles  dans  l'alcool,  même  bouillant,  que  leurs  congé- 
nères, insolubles  dans  l'eau  et  l'éther,  mais  solubles  dans  le  chloroforme,  le  benzène 
et  le  nitrobenzène  à  chaud.  Le  corps  a  fond  à  igo^-igi"  et  le  corps  3  vers  220°.  Ils  cor- 
respondent à  la  formule 


»  En  parlant  de  ces  uréthanes  nous  pensons  obtenir  facilement  les  urées  de  la  pipé- 
razine.  » 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Sur  l' x-acélylfiirfurarie  el  sa  présence  dans  les  goudrons 
de  bois.  Note  de  M.  L.  Bocvf.ault,  présentée  par  M.  Friedel. 


«  La  matière  première  qui  a  servi  à  ces  recherches  est  une  huile  légère, 
bouillant  de  iSo**  à  200°,  provenant  d'une  usine  d'Alsace,  oîi  l'on  distille 
presque  exclusivement  du  hêtre  et  un  peu  de  chêne;  je  la  dois  à  l'obli- 
geance de  M.  Scheiu'er-Restner,  que  je  suis  heureux  de  remercier  ici. 

»  Cette  huile  est  lavée  à  la  soude  à  10  pour  100  qui  lui  enlève  une  pro- 
portion importante  de  phénols  (un  peu  plus  du  tiers  de  son  poids),  puis  à 
l'acide  clilorhydrique  étendu  ;  elle  est  ensuite  distillée  dans  le  vide  et  rec- 
tifiée dans  le  vide  à  la  colonne.  L'emploi  du  vide  est  nécessaire  sans  quoi 
les  produits  s'altèrent  assez  rapidement.  Les  deux  portions  principales  sont 
00-60  et  60-70  sous  lo""";  j'ai  surtout  étudié  la  seconde. 


(  ii85  ) 

M  Cette  portion,  traitée  par  rhydroxylamine  en  excès,  s'y  combine  en 
partie;  on  obtient  un  mélange  d'oximes  bouillant  de  io5°  à  1 15"  sous  lo™"" 
et  qu'il  est  facile  de  séparer  du  produit  qui  n'a  pas  réagi. 

»  Cette  oxime,  abandonnée  pendant  quelque  temps  à  elle-même,  a  laissé 
déposer  des  cristaux  qui,  après  une  nouvelle  cristallisation  dans  l'éther, 
ont  fondu  à  127°- 128°;  leur  composition  répond  à  la  formule  CH^'AzO. 

M  C'est  làl'oxime  d'une  cétone,  car,  chauffée  avec  l'anhydride  acétique, 
elle  a  fourni  un  acétate  C'H'AzOCOCH^  qui  forme  de  très  beaux  cristaux 
en  aiguilles,  fondant  à  73°  et  bouillant  à  I23°  sous  10°"".  C'est  l'oxime 
d'une  acétone  cyclique  non  saturée,  la  méthylcyclopenténone  C«H*0  qui 
a  été  déjà  rencontrée  dans  le  goudron  de  bois  par  M.  Looft  {Lieb.  Anna- 
len,  T.  CCLXXV,  p.  336;  Bull.,  3'  série,  ï.  XII,  p.  iS?.;  D.  chem.  Ges., 
T.  XXVir,  p.  i538;fl«//.,  3«  série,  T.  XII,  p.  1 812  ;  fi.cAem.  Ge*.,T. XXVII, 
p.  1542;  BuU.,  3«  série,  T.  XII,  p.  1262). 

»  La  presque  totalité  de  l'oxime  étant  restée  liquide,  je  l'ai  traitée  par 
l'anhydride  acétique  qui  l'a  transformée  en  un  acétate,  bouillant  sans  dé- 
composition aux  environs  de  iSS"  sous  10™"  et  qui  a  laissé  déposer  des 
cristaux  qui,  après  cristallisation  dans  l'éther,  forment  de  belles  aiguilles 
fondant  à  96°.  Cet  acétate  a  pour  composition  CH'AzO^;  il  correspond 
donc  à  une  oxime  Cir  AzO^,  que  j'ai  pu  obtenir  aisément  en  le  décompo- 
sant par  la  potasse  alcoolique.  Cette  oxime  bout  à  i  io"-i  1 1**  .sous  10"""  et 
cristallise  entièrement  par  refroidissement;  une  cristallisation  dans  l'éther 
l'abandonne  en  magnifiques  cristaux  prismatiques,  fondant  à  io4",  que 
M.  Offrct,  professeur  de  Minéralogie  à  l'Université  de  Lyon,  a  bien  voulu 
déterminer  :  ils  constituent  des  prismes  dodécagonaux  réguliers  et  sont  du 
signe  positif. 

»  Cette  oxime  C'H'AzO-  existe  en  quantité  assez  importante  dans  le 
mélange  et  dans  d'autres  préparations.  J  ai  pu,  à  l'aide  d'un  germe,  pro- 
voquer directement  sa  cristallisation.  J'ai  pu  ainsi  me  procurer  une  quan- 
tité suffisante  de  cette  oxime  pour  pouvoir  en  régénérer  l'acétone,  en  la 
traitant  par  l'acide  sulfurique  étendu  à  25  pour  100  et  bouillant.  La  nou- 
velle acétone  bout  à  67°  sous  10™™  et  cristallise  entièrement  après  être 
restée  pendant  longtemps  en  surfusion;  les  cristaux,  d'un  blanc  pur, 
fondent  à  29°,  5.  Cette  acétone  qui  répond,  comme  on  pouvait  le  prévoir, 
à  la  formule  CH^O',  possède  une  odeur  qui  rappelle  celle  de  l'acétophé- 
none,  mais  plus  forte  et  moins  agréable. 

»  Le  second  atome  d'oxygène  n'appartenant  ni  à  un  carbonvle,  ni  à  un 
oxhydrylc,    puisque    l'anhydride   acétique    fournit   simplement   l'acétate 


(   ii86  ) 
fl'oximc  :  CH^O  =  Az-0-CO-CH%  il  semblait  probable  qu'elle  se  raltn- 
chait  à  la  série  du  furfurane,  d'aiilant  plus  que  les  dérivés  du  furfurane  se 
rencontrent  dans  les  produits  de  la  distillation  du  bois  et  que  sa  composi- 
tion s'accorde  avec  l'hypothèse  d'un  acétylfurfurane  : 

C'H^O-CO-CH^  =  C"H''0-. 

,.  J'ai   pu  démontrer,  en  effet,  par  synthèse  directe,  que  le  produit  en 
question  constitue  réellement  l'y.-acétylfurfurane  : 

O 

CH      C-CO-CII'. 

11         II 
CH— CH 

J'ai  préparé  le  pyromucate  d'élhyle,  lequel  cristallise  aisément;  je  l'ai  chauffé 
au  bain-marie  avec  de  l'acétate  d'éthyle,  en  présence  d'une  molécule  de 
sodium  coupé  en  lames  minces.  La  réaction  est  terminée  au  bout  de  douze 
heures;  il  suffit  de  reprendre  la  masse  cristalline  qui  a  pris  naissance  par 
l'acide  chlorhydrique étendu  pour  isoler  sans  difficulté  le  pyromucylacétate 
d'éthvle,  qui  bout  à  i.'i2°-i43°  sous  io""°  et  possède  l'odeur  de  l'éther  acé- 
tvlacélique.  Cet  éther,  chauffé  pendant  quelques  heures  à  l'ébuUition  avec 
l'acide  sulfurique  étendu  à  25  pour  loo,  se  décompose  suivant  le  schéma 

O 

CH       C  -  CO  -  CH=  -  C0=  -  C=  H^ 
Il  II  -^H^O 

CH  — CH 

O 

/\ 
=  CH      C-CO  — CH^  +  CO=  +  C=H^O. 

Il  II 

CH  -  CH 

))  L'a-acétylfurfuraue  ainsi  obtenu  s'est  montré  identique  à  celui  extrait 
de  l'huile  de  bois;  c'est  même  lui  qui  a  cristallisé  le  premier,  et  c'est  un 
germe  de  ses  cristaux  qui  a  provoqué  la  cristallisation  du  second;  il  fournit 
également  l'oximc,  en  cristaux  rhomboédriques  fondant  à  io4°.    » 


(  "87  ) 


CHIMIE  ORGANIQUE.  —  Suf  la  façon  dont  se  comporte  à  la  (listillation  un 
mélange  de  pyridine  avec  les  acides  propinnique.  acétique  et  formique. 
Note  de  M.  G.  Axdrê. 

«  On  sait  que  deux  liquides  miscibles,  à  points  d'ébuUilion  différents, 
fournissent  à  la  distillation  une  série  de  mélanges  que  des  fractionnements 
successifs  séparent  finalement  en  espèces  chimiquement  définies.  Il  est 
cependant  des  cas  oii  cette  séparation  est  très  difficile,  sinon  impossible, 
et  dans  lesquels  on  observe  des  anomalies  intéressantes  dans  la  façon 
dont  se  comportent  les  points  d'ébullition.  J'ai  étudié  à  cet  égard  le  cas 
d'un  acide  volatil  mélangé  à  un  corjis  liquide  doué  de  propriétés  basiques 
faibles,  une  base  tertiaire  telle  que  la  pyridine.  Il  y  a  évidemment  combi- 
naison entre  les  acides  propionique,  acétique,  formique,  que  j'ai  examinés, 
et  la  pyridine,  car,  au  moment  de  leur  mélange,  les  deux  liquides  dégagent 
une  notable  quantité  de  chaleur.  Cependant  le  titre  acide,  pris  au  moyen 
de  la  baryte  avec  le  concours  du  tournesol  ou  de  la  phtaléine,  répond 
presque  exactement  à  la  dose  de  l'acide  qui  entre  réellement  dans  la  com- 
binaison à  la  température  ordinaire,  la  pyridine  élant  sans  action  propre 
sur  ces  matières  colorantes. 

»  1.  Acide  propionique  et  pyridine.  —  On  a  soumis  à  la  disliliation  i  molécule 
d'acide  propionique  et  i  molécule  de  pyridine,  soil,  en  tout,  1 53s'' do  mélange.  On  a 
recueilli,  après  six  tours  de  fractiounement,  SiS' d'un  liquide  bouillant  à  i5o''-i5i'',5 
(H  =  760""").  Ce  liquide,  qui  présentait  encore  des  stries  dans  sa  masse,  avait  sensi- 
blement la  composition  suivante  :  2C'1I'''0*-I-  C°li^  Az  (trouvé  :  C  =  07,81;  Il  =  7,45; 
Az  =  6,34;  calculé  :  C  =  58,  i4,  H  ^7,49,  Az  =  6, 16).  Ce  serait  donc  un  sel  acide 
répondant  au  biacétale  d'ammonium,  l.e  titre  acide  de  ce  liquide,  pris  directement 
avec  la  baryte,  a  donné,  calculé  en  acide  propionique,  62,79  et  62,82  pour  100,  ce  qui 
concorde  avec  le  résultat  précédent.  Le  mélange  possède  un  point  d'ébullition  situé 
II"  environ  plus  haut  que  celui  de  l'acide  propionique  et  37"  plus  haut  que  celui  delà 
pyridine  :  ce  (|ui  atteste  bien  l'existence  d'un  coinj>osé  acide,  dissociable  d'ailleurs. 
Cette  aptitude  à  la  dissociation  se  manifeste  lorsqu'on  distille  un  pareil  liquide  sous 
pression  réduite.  Ce  liquide  ne  bout  pas  à  point  fixe  et,  si  on  le  fractionne  de  degré 
en  degré,  on  trouve  à  l'analyse  des  chiflVes  qui  différent  assez  notablement  de  ceux 
précédemment  indiqués.  Ainsi  le  liquide  précédent,  distillé  sous  une  pression  de  iS"™, 
commence  à  passer  à  58",5-59°,5;  celte  portion,  dont  le  litre  acide  répond  à 
55,63  pour  100  d'acide  propionique,  renferme  donc  un  excès  de  pyridine,  un  quart 
environ,  sur  la  formule  du  sel  acide.  Une  deuxième  portion  de  ce  liquide  ayant  passé 
à  6o°-6i°  (H  =  i5"™),  plus  abondante  que  la  première,  a  fourni  à  l'analyse  des  chiffres 
voisins,  plus  faibles  que  ceux  de  l'analyse  du  produit  obtenu  à  la  pression  ordinaire. 

C.  R.,  1P97,  2'  Semestre.  (T.  CXXV,  N«  26.)  I30 


(    ii88  ) 

»  11.  Acide  acétique  et  pyridine.  —  Le  mélange  de  ces  deux  substances  se  conduit  à 
la  distillation  comme  le  précédent.  Quelles  que  soient  les  proportions  de  l'acide  par 
rapport  à  celles  de  la  pvridine,  ce  mélange,  qui  commence  à  bouillir  vers  100°  à  la 
pression  ordinaire,  avec  ascension  lente  et  continue  du  thermomètre,  finit  toujours 
par  donner  une  portion  plus  ou  moins  abondante  qui  bout  presque,  à  point  fixe  à  1 39''-i4o'' 
(H  =  760™™).  La  composition  centésimale  de  cette  portion,  très  sensiblement  con- 
stante, répond  à  la  formule 3 C' H' 0  +  2C^H»  Az.  Si  Ton  redistille  un  semblable  liquide, 
il  commence  â  bouillir  vers  100°  et  son  point  d'ébullition  s'élève  graduellement,  sans 
arrêt  fixe,  jusqu'à  i39'>-i4o°.Le  ihermomètredemeure  à  cette  température  jusqu'au  pas- 
sage des  dernières  gouttes.  Il  en  résulte  que  la  fraction  i39°-i40°,  distillée  un  certain 
nombre  de  fois,  diminue  de  poids  à  chaque  distillation  et  que,  vraisemblablement,  à 
la  suite  d'un  nombre  considérable  de  tours  de  fractionnement,  on  arriverait  à  résoudre 
finalement  le  mélange  en  ses  composants  primitifs. 

B  En  soumettant  à  la  distillation  sous  pression  réduite  (II  ^  61™")  le  liquide  précé- 
dent, celui-ci  a  passé  presque  entièrement  à  74°-74''>5  :  dans  ce  cas,  il  n'a  pas  changé  de 
composition;  son  titre  acide  est  égal  à  53,84  pour  100  d'acide  acétique.  Cependant  j"ai 
obtenu  aussi,  par  l'ébullition  dans  le  vide,  une  séparation  du  produit  initial  et  plusieurs 
autres,  et  cela  en  distillant  sous  une  pression  moindre  que  la  précédente  (II  ^  20™™). 
Ainsi  un  liquide  qui  bouillait  à  i39°-i4i°(H  =769"'",2)  et  dont  le  titre  acide  répondait 
à  54,37,  s'est  scindé,  sous  une  pression  de  20""",  en  deux  portions  presque  égales,  l'une 
bouillant  à  49°  et  dont  le  titre  acide  est  égal  à  52,i4  pour  100;  l'autre,  bouillant  à 
So"  et  ayant,  comme  titre  acide,  55,19. 

»  Les  rapports  que  je  donne  n'ont  d'ailleurs  nullement  la  prétention  de  représenter 
des  corps  bien  définis,  ils  servent  seulement  à  fixer  les  idées. 

»  III.  Acide  forniique  et  pyridine.  —  Un  mélange  de  molécules  égales  d'acide 
formique  et  de  pyridine,  représentant  253?^,  a  été  distillé  à  la  pression  de  760°"",  1  ;  il 
a  fourni  les  chiffres  suivants  : 


1. 
2. 
3. 
k. 
5. 
6. 
7. 


»  Ainsi  la  pyridine  passe  presque  puie  au  début,  bien  que  son  point  d'ébullition 
(ii4°)  soit  supérieur  de  i4°  environ  à  celui  de  l'acide  formique.  Le  produit  final,  le 
plus  abondant,  possède  un  titre  acide  situé  entre  55  et  57  pour  100  d'acide  forniique. 

»  Dans  un  autre  essai,  un  mélange  de  molécules  égales  de  pyridine  et  d'acide  for- 
mique (soit  i58e''  de  matière),  a  fourni,  après  sept  tours  de  distillation,  4o°''  d'un 
liquide  bouillant  à  i48°-i5i"(H  :=76i'"")  dont  le  titre  acide  répondait  à  57,0  pour  100 


Ebul 

lilion 

Poids 

CH-0-  contenu 

de 

0 

obtenu. 

pour  100. 

100 

a 

120 

0 

2,37 

120 

i3o 

28,5 

3,28 

i3o 

i4o 

34 

9'" 

i4o 

145 

20 

21,09 

143 

i5o 

48,5 

34,68 

i5o 

i55 

98,5 

55,16 

i53 

159 

16,5 

56,86 

(  ii89) 

d'acide  formique.  La  combustion  a  donné  les  chiffres  suivants  :  C  =  46,29;  H  =  5,26; 
Az=7,3o;  soient  les  rapports  5  CH-0- +  aC^H' Az,  demandant  :  C  =  46,39; 
H  =  5,  i5,  Az  =:7  ,21.  Ce  produit,  soumis  à  l'ébuUition  dans  le  vide,  bouillait  en 
presque  totalité  à  74°,5(H  =  36"™),  et  il  a  gardé  exactement  la  composition  du  liquide 
ci-dessus. 

»  Je  m'occuperai  prochainement  des  mélanges  de  Iriméthylamine  avec 
les  acides  formique  et  acétique.  » 


MINÉRALOGIE.  —  Sur  les  minéraux  cristallisés,  formés  sous  l'influence  d'agents 
volatils,  auv  dépens  des  andésites  de  l'île  de  Théra  (Santon'n).  Note  de 
M.  A.  Lacroix,  présentée  par  M.  Fouqué. 

«  Lors  d'un  voyage  à  Santorin,  j'ai  recueilli  de  nombreux  minéraux 
cristallisés  dans  les  druses  des  andésites  à  hypersthcne  de  l'île  de  Théra. 
Leur  étude  fait  l'objet  de  cette  Note. 

»  I.c  plus  commun  de  ces  minéraux  est  la  tridymite,  dont  l'abondance 
a  déjà  été  signalée  par  M.  Fouqué;  on  la  trouve  surtout  dans  des  fentes 
])ara!lèles  à  la  fluidalité  de  la  roche  ou  dans  des  cavités  cellulaires. 
Elle  \  forme  généralement  des  enduits  crislallius  continus;  c'est  parli- 
culicremenl  dans  la  coulée  qui  domine  le  lazaret  de  l'hira  qu'on  peut 
la  recueillir  en  cristaux  maniables,  assez  épais,  offrant  les  macles  caracté- 
ristiques et  l'aspect  extérieur  des  cristaux  de  San-Christobal  au  Mexique. 
Us  sont  disposés  on  petit  nombre  sur  la  jjaroi  rubéfiée  de  larges  cavités, 
elles-mêmes  disposées  en  traînées  au  milieu  de  l'andésite. 

»  Dans  le  banc  de  lave  sur  lequel  est  bâti  le  quartier  de  Rato-Phira  et 
immédiatement  au-dessus  du  gisement  de  plantes  fossiles  que  j'ai  antérieu- 
rement signalé,  j'ai  trouvé  en  abondance  im  minéral  rare,  le  péridol 
exclusivement  ferrilèrc.  Va  fayalite,  se  présentant  en  cristaux  superficielle- 
ment irisés  sur  un  tapis  de  lamelles  de  tridymite.  Us  sont  très  nets,  aplatis 

±  1 

suivant/>(oo  i)  et  présentent  en  outre  e'  (o  1  i),  e'(o2  i),a' (i  o  1^,  Ir  1^1  i  1), 

g^'(i2o);  leur  aspect  est  assez   varié,  suivant  le  développement  relatif 

des  formes  «',  h-  et  g^.  Us  rappellent  les  cristaux  des  lithophyses  du  Yel- 
lowslone  Paik,  de  Lipari,  et  ceux  que  j'ai  observés  dans  une  enclave  du 
trachyte  du  mont  Dore.  Ils  sont  associés  à  de  petites  lamelles  de  biotite  et 
à  des  octaèdres  de  magnétite. 

»  Il  n'est  pas  douteux  que  tous  ces  minéraux  ne  soient  le  résultat  de 


(  "90  ) 
l'action,  sur  l'andésite,  de  la  vapeur  d'eau  mise  en  liberté  par  la  consoli- 
dation définitive  de  la  roche.  Il  est  possible,  du  reste,  de  se  rendre  compte 
des  différentes  phases  de  leur  formation;  mais  celte  élude  peut  être  faite 
plus  facilement  à  l'aide  des  nombreux  blocs  de  lave  similaire  qui  se  trouvent 
dans  le  tuf  ponceux  supérieur  de  l'île.  Ces  blocs  sont  fréquemment  creusés 
de  cavités  volumineuses,  que  tapissent  des  produits  néogènes.  Quand  on 
examine  de  près  ces  échantillons,  on  voit  un  passage  insensible  s'effectuer, 
par  l'intermédiaire  d'une  zone  d'un  violet  clair,  entre  la  lave  compacte 
noire  et  le  plancher  des  cavités  d'un  blanc  éblouissant.  L'examen  micro- 
scopique fait  voir  que  la  lave  normale  renferme  de  grands  cristaux  de  pla- 
gioclase  (andésine,  labrador,  labrador-bytownite),  d'hypersthène  et  d'au- 
gite,  disposés  dans  une  masse  à  structure  fluidale,   riche  en  cristallites 
ferrugineux,  avec  çà  et  là  quelques  microliles  naissants  de  plagioclase  et 
d'augUe.  Au  voisinage  des  druses,  les  cristallites  ferrugineux  s'oxydent, 
puis  disparaissent,  et  la  pâte  vitreuse  se  transforme  presque  exclusivement 
en  tridymite. 

»  La  disparition  des  produits  ferrugineux  est  accompagnée  de  la  forma- 
tion dans  la  cavité  des  géodes,  de  quelques  minéraux  cristallisés  :  magné- 
tite,  hématite,  biolite  blende  et  surtout  hornblende.  Ce  dernier  minéral  se 
présente  en  aiguilles  d'un  noir  éclatant,  riches  en  faces  brillantes,  dans 
lesquelles  j'ai  observé   :  7n(iio),  A'(ioo),  g-'(oio),  g-"-(i3o),  a'(ioi), 

e'(oii),  e'(o3i),  03(211),  avec  fréquentes  macles  suivant  A'. 

»  11  est  à  noter  que  ni  la  fayalite,  ni  la  biotite,  ni  la  hornblende  ne  se 
rencontrent  comme  éléments  normaux  de  l'andésite,  dans  les  vacuoles  de 
laquelle  ils  abondent;  leur  mode  de  formation  est  comparable  à  celui  des 
mêmes  espèces  observées  dans  les  trachytes  du  mont  Dore;  mais  tandis 
que  dans  ceux-ci  ils  se  sont  produits  presque  exclusivement  aux  dépens 
des  enclaves  englobées  dans  la  roche  volcanique,  à  Santorin,  au  contraire, 
les  agents  volatils  ayant  accompagné  l'émission  de  la  roche  ont  agi  directe- 
ment sur  celle-ci. 

»  Le  gisement  de  Santorin  diffère  des  gisements  similaires  par  l'ab- 
sence de  feldspalhs  parmi  les  produits  néogènes;  les  quelques  cristaux 
d'andésine  observés  au  miheu  de  la  tridymite  étant  à  l'évidence  des  phéno- 
cristaux  de  l'andésite  décapés  par  la  corrosion  de  la  matière  vitreuse  qui 
les  ait  englobés.  J'ai  fait  remarquer  plus  haut  que  toutes  ces  cristallisations 
peuvent  s'expliquer  par  la  seule  action  des  produits  volatils  emmagasinés 
dans  le  magma  volcanique  et  rais  en  liberté  au  moment  de  sa  consolidation. 


(  119'  ) 
J'ai  observé  un  cas  de  production  de  silicates,  dû  aussi  à  des  dégagements 
volatils,  consécutifs  deréruption  qui  a  donné  naissance  aux  roches  corres- 
pondantes, mais  postérieurs  à  la  mise  en  |)Iace  de  celles-ci- 

M  Le  sentier  qui  conduit  de  Merovigli  aux  mines  de  Skaro  entame  une 
épaisse  couche  de  cendres  rouges  peu  cohérentes;  j'ai  rencontré  au  milieu 
de  cette  couche  une  quantité  prodigieuse  de  petites  aiguiUes  d'Iiypersthène, 
recouvrant  les  éléments  de  ces  cendres  et  si  délicatement  implantées  sur 
elles  que  le  moindre  souffle  permet  de  les  en  détacher.  Ces  cristaux  d'uu 
jaune  pâle  offrent  une  grande  ressemblance  avec  ceux  de  l'hypersthène 
de  Malnas  (Transylvanie);  ils  sont  aplatis  suivant^'  et  généralement  ter- 
minés par  un  pointement  aigu;  ils  présentent  en  outre  les  formes  m(i  i  o), 
h'  (loo);  mais  quelques-uns  d'entre  eux  appartiennent  au  type  commun 
dans  l'hypersthène  du  Capucin  au  mont  Dore. 

»  Les  blocs  de  laves  anciennes  englobés  par  cette  cendre,  et  notam- 
ment ceux  de  la  lave  à  anorthite,  sont  parfois  colorés  en  vert  par  de  Vaugile 
qui  s'y  développe  en  très  grande  quantité  et  épigénise  même  complète- 
ment la  roche;  celle-ci,  par  le  choc  du  marteau,  se  transforme  alors  en 
une  poussière  verte  cristalline. 

»  Dans  ces  divers  produits  de  transformation,  je  n'ai  pas  observe  de 
tridymite;  un  seul  bloc  de  lave  augilisée  m'a  présenté  dans  ses  fentes  des 
cristaux  de  quartz  d'un  blanc  laiteux. 

»  Il  est  probable  que  la  formation  de  ces  pyroxènes  est  due,  comme 
dans  l'expérience  classique  de  Daubrée,  à  l'action  de  la  vapeur  d'eau  sur 
les  éléments  de  la  lave  et  des  scories  andésitiques.  La  disposition  des  ai- 
guilles d'hyperslhène  à  la  surface  de  ces  dernières  rappelle,  d'une  façon 
frappante,  celle  de  la  microsoramite  dans  les  cendres  de  l'éruption  du 
Vésuve  de  1872.   » 

PHYSIOLOGIE  ANIMALE.  —  Théorie  de  l'inslinct  il' orientation  des  animaux. 
Note  de  ]NL  O.  Revxald,  présentée  par  ÎNL  Milne-lùlwards.  (Extrait.) 

«  Nous  avons  été  conduit,  par  l'observation  des  faits  relatifs  à  l'orien- 
tation, à  une  théorie,  dont  nous  avons  trouvé  la  confirmation  dans  une 
série  d'expériences  absolument  nouvelles. 

»  L  Quand  un  animal  se  trouve  brusquement  transporté  hors  des 
limites  de  la  région  qui  lui  est  connue,  la  mémoire  résultant  de  l'exercice 
des  cinq  sens  ne  lui  est  plus  d'aucun  secours  pour  se  diriger.  Il  s'oriente 
pourtant  et  réussit  généralement  à  regagner  sa  demeure.  Citons,  à  ce 
sujet,  quelques  faits. 


s 


(  'I92  ) 

»  Des  pigeons  voyageurs,  pris  à  Évreux,  ont  été  entraînés  dans  la  direction  Evreux- 
Lille.  Nous  les  envoyons  dans  une  direction  qu'ils  ne  connaissent  pas  ;  on  les  làclie 
à  Vierzon  et  ils  reviennent.  Il  semble  inadmissible  que  des  oiseaux,  incapables  de 
élever  au-dessus  d'une  altitude  de  3oo"\  par  suite  de  la  raréfaction  de  l'air,  aient  pu, 
de  Vierzon,  apercevoir  un  point  connu  de  l'horizon  d'Evreux.  Ce  n'est  donc  p^s  la  vue 
qui  les  a  guidés. 

»  Il  existe  à  Paris,  autour  du  Cbamp-de-Mars,  un  certain  nombre  de  colombiers. 
Si  la  vue  était  le  seul  guide  du  pigeon  voyageur,  la  Tour  Eiffel  représenterait,  pour 
eux,  un  point  de  repère  précieux,  facile  à  apercevoir  dans  un  rayon  de  aSo"""  autour 
de  Paris.  Or,  l'expérience  a  démontré  que  les  colombiers  existant  dans  le  quartier  de 
Grenelle  éprouvent  aujourd'hui  la  même  proportion  de  pertes  qu'avant  la  construction 
de  la  Tour. 

»  Le  retour  des  pigeons  lâchés  en  mer,  à  Soo''"  des  rives,  prouve  encore  que  la  con- 
naissance locale  n'entre  pour  rien  dans  l'acte  de  l'orientation. 

))  Si  donc  on  peut  attribuer  aux  cinq  sens,  agissant  de  concert,  les  faits 
d'orientation  rapprochée,  l'acte  d'orientation  en  terrain  inconnu  et  lointain 
constitue  une  fonction  distincte,  commandée  par  un  organe  spécial  que 
nous  appellerons  le  sixième  sens.  Cet  organe  a  son  siège  dans  les  canaux 
semi-circulaires  de  l'oreille.  M.  de  Cyon  et,  après  lui,  M.  le  D"  Bonnier, 
ont  en  effet  démontré  que  toute  lésion  qui  l'affecte  amène  un  trouble  dans 
la  faculté  d'orientation  du  patient  :  homme  ou  animal. 

«  Demandons  aux  faits  le  mécanisme  de  l'orientation  lointaine.  Le 
pigeon,  mis  en  liberté  à  Goo"""  de  son  colombier  et  guidé  par  le  sixième 
sens,  reprend  le  contrepied  de  l'itinéraire  qu'il  a  suivi  en  chemin  de  fer. 
Ayant  atteint  de  la  sorte  un  point  de  la  zone  connue,  il  cesse  de  recourir 
au  sixième  sens  et  se  dirige,  à  la  vue,  droit  sur  son  toit.  D'autres  fois,  le 
pigeon,  guidé  par  le  sixième  sens,  suit  jusqu'à  son  colombier  le  contrepied 
du  chemin  par  lequel  on  l'a  amené  au  point  du  lâcher. 

»  Le  sixième  sens  ne  combine  donc  pas  son  action  avec  celle  des  cinq 
autres;  il  entre  en  action  quand  ceux-ci  sont  muets  et  cesse  généralement 
de  fonctionner  quand  l'animal  est  en  terrain  connu.  Le  pigeon  guidé  par 
la  vue  se  dirige  sur  son  but  par  le  chemin  le  plus  court;  le  sixième  sens, 
au  contraire,  le  lie  pour  le  retour  au  chemin  plus  ou  moins  sinueux  qui  a  été 
suivi  à  l'aller.  Nous  avons  déduit,  d'une  quantité  d'observations  du  même 
genre,  la  loi  qui  régit  la  circulation  des  animaux  sur  un  terrain  inconnu  : 

»  L'instinct  d'orientation  lointaine  est  cette  faculté  que  possèdent  les  ani- 
maux de  reprendre  le  contrepied  d'un  chemin  déjà  parcouru. 

»  Tandis  que  les  cinq  sens,  actionnés  par  des  impressions  émanées  du 
terrain  lui-même,  sont  des  organes  subjectifs,  le  sixième  sens,  qui  donne  à 
l'animal  une  notion  de  sa  position  par  rapport  au  point  de  départ,  tout 
indépendante  des  impressions  du  dehors,  est  un  organe  subjectif. 


(  '193  ) 
»  Nous  allons  citer  des  expériences   intéressantes,  tentées  récemment 
pour  la  première  fois,  qui  sont  la  stricte  application  de  notre  théorie. 

»  II.  S'il  est  vrai  que  la  connaissance  locale  ne  soit  pas  absolument 
indispensable  pour  assurer  le  retour  au  gîle,  et  que  le  sens  de  l'orienta- 
tion lointaine  suffise  à  la  rigueur  pour  guider  l'animal  dans  toutes  les 
circonstances,  on  admettra  qu'il  soit  possible  de  rendre  mobile  un  colom- 
bier et  d'en  former  les  habitants  à  la  vie  nomade. 

»  Supposons  qu'on  ait  transplanté  de  toutes  pièces  un  colombier  dans 
un  nouveau  milieu,  sans  apporter  la  moindre  perturbation  à  l'existence  de 
ses  habitants.  Ceux-ci,  mis  en  liberté  dès  l'arrivée,  s'éloigneront  peut-être, 
mais  la  loi  du  contrepicd  assurera  leur  retour. 

»  Nous  avons  pu  réaliser  l'idée  d'un  colombier  mobile.  Des  voitures 
aménagées  en  colombier  voyagent  dans  toute  la  France;  les  pigeons  élevés 
dans  cette  habitation  nomade  ne  connaissent  pas  d'autre  gite.  Quand  le 
colombier  arrive  dans  une  nouvelle  localité,  les  pigeons  sont  laissés  libres 
et,  parfois,  au  bout  d'une  heure  ou  deux,  on  les  emporte  au  loin  pour  les 
lâcher,  et  ils  peuvent  rentrer.  Un  semblable  retour  ne  saurait  être  attribué 
à  la  connaissance  locale,  très  sommaire,  acquise  dans  ces  conditions.  Le 
pigeon  est  donc  guidé  pour  le  retour  par  le  sixième  sens  :  reprenant,  dès  le 
lâcher,  le  contrepicd  du  chemin  par  lequel  on  l'a  amené,  il  rentre  au 
colombier.  Quelquefois,  il  passe  comme  hypnotisé  au-dessus  de  sa  demeure, 
sans  la  voir,  et  continue  de  la  sorte  jusqu'au  gîte  d'étape  occupé  la  veille. 
Nous  pouvons  citer,  à  ce  sujet,  un  fait  curieux. 

»  Pendant  le  stationnement  du  colombier  au  château  de  Morchies,  lors  des  ma- 
nœuvres d'armée  de  1S97,  deu\  pigeons  s'égarent;  on  les  retrouve  à  Bapaume,  gîte 
d'étape  précédent  du  colombier.  L'un  d'eux  est  repris,  l'autre  s'échappe.  Son  passage 
nous  est  successivement  signalé  à  Saulty,  Lillers  et  lloudain  :  il  a  repris  jusqu'à  cette 
dernière  localité  le  conlrepied  de  l'itinéraire  suivi  par  les  voitures.  De  Houdain  il  se 
rend  à  Evreux,  recommençant,  en  sens  inverse,  le  parcours  elTectué  quelques  jours 
avant  en  chemin  de  fer.  A  Evreux,  nous  réussissons  à  le  faire  capturer. 

»  Cet  itinéraire,  reconstitué  en  quelque  sorte  pas  à  pas,  n'est-il  pas  la  confirmation 
de  notre  loi  du  contrepicd? 

»  Un  autre  exemple,  emprunté  au  Journal  du  Colombier  mobile,  va  nous 
démontrer  que  le  sixième  sens  est  bien  un  organe  subjectif. 

»  Une  voilure-colombier  stationne  pendant  vingt-quatre  heures  à  Epernay.  Ses  ha- 
bitants ne  sont  pas  mis  en  liberté,  tandis  que  les  pigeons  des  voitures  voisines  sont 
laissés  libres  pendant  deux  heures,  puis  emportés  au  loin  pour  être  lâchés. 


(   i'9-1  ) 

»  Le  lendemain,  nos  voitures  sont  toutes  dirigées  sur  Chàlons,  à  l'exception  de  celle 
dont  les  pigeons  n'ont  pas  volé  à  Épernay.  Ceux-ci  sont  répartis  entre  les  autres  voi- 
tures, qui  sont  du  reste  absolument  identiques,  comme  modèle,  à  la  première.  A  Chà- 
lons,'les  colombiers  sont  ouverts  et  les  pigeons  sont  laissés  libres.  Quelques-uns  de 
ceux  qui  ont  efTectué  le  parcours  d'Épernay  à  Chàlons,  dans  une  voiture  étrangère, 
partent  pour  Épernay  et  y  retrouvent  leur  habitation  roulante. 

»  Comment  ont-ils  reconstitué  en  sens  inverse  le  parcours  de  Chàlons  à  Epernay  et 
retrouvé  leur  voiture,  sur  un  emplacement  dont  ils  ne  connaissaient  même  pas  les 
abords? 

»  De  semblables  faits  sont  inexplicables  si  l'on  s'en  rapporte  aux  théories 
cjiii  ont  eu  cours  jusqu'ici  et  qui,  toutes,  ont  plus  ou  moins  attribué  l'acte 
d'orientation  à  la  connaissance  locale  acquise  par  une  longue  observation, 
ou  encore  à  la  notion  des  courants  magnétiques  locaux.  Ou  a  peut-être,  a 
tort,  envisagé  dans  l'orientation  un  seul  fait  :  le  retour  à  un  gîte  unique. 
L'expérience  du  colombier  mobile  prouve  que  le  sixième  sens  permet  à 
l'animal  de  retrouver  un  gîte  temporaire,  présentant  pour  lui  un  intérêt 
momentané.  Il  ne  se  préoccupe  que  d'une  chose  :  regagner  la  voiture  dans 
laquelle  il  trouvera  ses  habitudes,  sa  femelle,  ses  petits.  Le  mdieu  dans 
lequel  sa  voiture  est  transplantée  lui  est  indifférent. 

))  L'orientation  basée  sur  l'observation  et  la  mémoire  serait  presque  une 
manifestation  intellectuelle.  Or,  les  animaux  qui  sont  doués  de  l'instinct  le 
plus  développé  à  cet  égard  ne  sont  pas  les  plus  intelligents,  mais  ceux  qui 
ont  les  plus  grandes  facultés  de  locomotion.  L'orientation  paraît  donc  être 
un  acte  purement  matériel,  mettaut  simplement  en  jeu  un  organe  très 
perfectionné.    » 


PHYSIOLOGIE   PATHOLOGIQUE.    —   Sur  l'appareil  générateur  des  leucocytes 
dans  le  péritoine.  Note  de  M.  J.-J.  Axdeer.  (Extrait.) 

«  Comme  la  genèse  des  microcytes,  uniques  formes  primaires  des  nor- 
moblastes  et  cytes,  se  règle  proportionnellement  à  la  dépense  et  à  la  con- 
sommation modale  normale  d'un,  de  plusieurs  ou  de  la  toialiLé  des  organes 
du  corps  de  l'animal  sain,  il  en  est  de  même  pendant  ou  après  leurs  ma- 
ladies, pour  régénérer  ou  réparer  les  tissus  usés,  lésés  ou  détruits.  Cette 
restitution  se  produit  de  la  façon  la  plus  démonstrative  après  des  anémies 
aiguës  par  des  pertes  de  sang  de  toute  espèce,  aussi  bien  après  de  simples 
accidents  qu'après  des  accidents  pathologiques,  tels  que  hématémèses, 
métrorragies,  accouchements,   avortemeuts  anormaux  et  autres  hémor- 


(  ^^9^  ) 
ragies  compliquées.  Il  en  est  de  même  après  des  hémophilies  d'autres 
organes  de  prédilection  pour  cette  alFection  ou  diathèse  morbide  du  nez, 
des  gencives,  etc.,  et  après  des  opérations  chirurgicales  dans  le  cas  où 
l'anémie  artificielle  (d'Esmarcli)  pour  empêcher  l'hémorragie  est  inap- 
plicable. 

»  Non  seulement  après  des  anémies  aiguës  et  après  des  hémorragies 
abondantes  et  brusques,  mais  aussi  après  des  maladies  infectieuses  aiguës 
telles  que  la  dysenterie,  le  typhus,  etc.,  etc.,  la  régénération  du  sang  figuré 
se  fait  quelquefois  avec  une  vitesse  surprenante,  si  l'appareil  générateur 
des  leucocytes  et  de  la  leucocytose  possède  encore  sa  parfaite  intégrité  fonc- 
tionnelle et  son  activité  à  l'endroit  où  sefaitl'hématogenèse  du  sang  figuré, 
au  péritoine  leucocytogène.  Mais  si  cet  appareil  est  au  contraire  dérangé 
dans  ses  fonctions  physiologiques,  si  sa  force  génératrice  et  plastique  est 
affaiblie,  alors  l'hématogénie  et  l'hématose  successive  se  feront  lentement, 
même  dans  le  cas  le  plus  favorable,  et  l'anémie  ralentira  la  convalescence. 
Si  enfin  ce  générateur  plastogène  du  péritoine  est  lui-même  envahi  ou  dé- 
truit par  le  microparasitisme  ou  ses  toxines  variées,  le  malade  le  mieux 
nourri  et  le  plus  rationnellement  soigné  succombera  comme  victime  micro- 
bienne  

»  1/anémie  pernicieuse  aiguë,  déjà  connue  depuis  des  années  sympto- 
matiqiiemcnt,  mais  dont  la  source  et  la  genèse  étaient  jusqu'à  présent 
énigmatiques,  peut  être  locale,  c'est-à-dire  avoir  sou  origine  et  son  siège 
dans  l'appareil  générateur  leucocytaire  lui-même  ;  ou  bien  dérivative,  secon- 
daire, propagée  par  les  vaisseaux  lymphatiques  etostioles  d'un  autre  organe 
plus  éloigné,  à  travers  le  péritoine  (chemin  leucocytifère  et  carrefour  in- 
verse), ou  par  des  infections  microparasitaires  ou  toxiniques  d'autres  parties 
du  péritoine,  comme  d'un  autre  segment  de  l'intestin,  de  l'estomac,  du  rec- 
tum. Dans  d'autres  cas,  l'invasion  de  la  maladie  chronique  se  change  tout 
d'un  coup,  d'une  manière  foudroyante,  en  maladie  aiguë » 

M.  Delaunet  adresse  une  «  Note  définitive  sur  les  lois  des  distances 
planétaires  ». 

M.  Ch.-V.  Zenger  adresse  une  Note  intitulée:  «  Les  dépressions  atmo- 
sphériques en  octobre  1897,  la  période  solaire  et  les  passages  des  essaims 
périodiques  d'étoiles  filantes  ». 

C.  R.,  1897,  2'  Semestre.  (T.  CXXV,  N»  26.)  1 5j 


(  "9'^  ) 
M.  A.  PoTu  adresse  une  Note  sur  l'Electricité  naturelle. 

A  4  heures  un  quart  l'Académie  se  forme  en  Comité  secret. 

La  séance  est  levée  à  4  heures  et  demie.  M.  B. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 


Ouvrages  reçus  dans  la  séance  du  27   décembre  1897. 

Cours  de  Géométrie  de  la  Faculté  des  Sciences.  Leçons  sur  les  systèmes  ortho- 
gonaux et  les  coordonnées  curvilignes,  par  Gaston  Darboux,  Membre  de 
l'Institut,  Doyen  de  la  Faculté  des  Sciences  et  Professeur  de  Géométrie 
supérieure  à  l'Université  de  Paris.  Tome  I.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fds, 
1898  ;  I  vol.  in-8°.  (Présenté  par  l'auteur.  ) 

Bulletin  mensuel  du  Bureau  central  météorologique  de  France,  publié  par 
E.  Mascart,  Directeur  du  Bureau  central  météorologique.  Année  1897. 
N°  10.  Octobre  1897.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fds,  1897;  i  fasc.  in-4''. 

Les  Troupes  coloniales.  Maladies  du  soldat  aux  pays  chauds,  par  F.  Burot 
et  M. -A.  Legrand.  Paris,  J.-B.  Baillière  et  fils,  1897  ;  2  vol.  in-S".  (Présenté 
par  M.  Brouardel.) 

Observations  pluviométriques  et  thermométriques  faites ,  dans  le  département 
de  la  Gironde,  de  juin  1896  à  mai  1897.  Note  de  M.  G.  Rayet,  Président  de 
la  Commission  météorologique  départementale.  Bordeaux,  Gounouilhou, 
1897;  I  vol.  in-8°. 

Les  Poissons  actuels  et  fossiles,  par  M.  Lavocat,  de  l'Académie  des  Sciences, 
Inscriptions  et  Belles-Lettres  de  Toulouse.  Toulouse,  Douladoure-Privat, 
1897;  I  broch.  in-8°. 

Procès-verbaux  de  la  Société  des  Sciences  physiques  et  naturelles  de  Bordeaux. 
Année  1 896-1 897.  Paris,  Gauthier-Villars  et  fils;  1  vol.  iu-S". 

Bulletin  de  l' Académie  de  Médecine,  publié  par  J.  Bergeron,  Secrétaire 
perpétuel,  et  Cadet  de  Gassigourt,  Secrétaire  annuel.  Séance  du  21  dé- 
cembre 1897.  Paris,  Masson  et  C'^;  i  fasc.  in-8°. 


(  "97  ) 

Actes  de  la  Société  scientifique  du  Chili.  Seplième  année.  Tome  VII  (1897). 
1^  et  3^  livraison.  Santiago,  Cervantes;  i  vol.  in-8°. 

Bulletin  de  l' Académie  impériale  des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg.  V*  Série. 
Tome  VII.  N°  2.  Septembre  1897.  Saint-Pétersbourg,  i  vol.  grand  in-8°. 

Anales  del  Instiluto  y  Obsen'Utorio  de  Marina  de  San  Fernando,  publicados 
de  orden  de  la  superioridad  por  el  Director  Don  Juan  Viniegra.  Seccion  a''  : 
Observaciones  meteorologicas  y  magnelicas  ano  i8g5.  Apendice  a  las  observa- 
ciones  magneticas  de  anos  anteriores.  San  Fernando,  189G;  i  vol.  in-4"- 


ERRATA. 


(Tome  CXXIV,  séance  du  25  janvier  1897.) 

Note  de  M.  ^.  de  Gramonl,  Sur  les  spectres  des  métalloïdes  dans  les  sels 
fondus;  silicium  : 

Page  192,  première  ligne  du  Tableau  des  longueurs  d'onde  des  raies,  au   lieu  de 
ï  696,97,  lisez   %  636,97. 


(Tome  CXXV,  séance  du  20  décembre   1897.) 

Note  de  M.  A.  Chauveau,  Comparaison  du  pouvoir  therraogène,  etc.  : 
Page  1070,  ligne  2  du  titre,  au  lieu  de  éléments,  lisez  aliments. 

Note  de  iVI.  .4.  Leduc,  Sur  les  transformations  isothermes,  etc.  : 

Page  lOQo,  formule  (6),  au  lieu  de  t  —  -•—-■>   lisez   i  —  — --r^  • 

'i  àp  'f  dp 

Page  1091,  deuxième  ligne  du  texte,  ajoutez  en  supposant  z,  u  et  y  constants  dans 

l'intervalle  considéré. 

Même  page,  formule  (i  i),  au  lieu  de  io~',  lisez  10'. 

FIN    DU   TOME    CENT   VINGT-CINQUIÈME. 


On    souscrit    à    Paris,    chez    GAUTHIER -VILLARS    ET    FII^, 
Quai  des  Grands-Augusiins,  n"  55. 

puis  1835  les  COMPTES  RENDDS  hebdomadaires  paraissent  régulièreineiit  le  Dimamlw.  llsfonueiU,  à  la  611  de  l'auiiée,  deux  Tolumes  in-4*-   Deui 
is    l'une  par  ordre  alphabétique  de  matières,  l'autre  par  ordre  alphabétique  de  noms  d'Auteurs,  terminent  chaque   volume.    L'abonnement  est  annuel 

rt  du  i"  janvier. 

Le  prix  de  Pabonnentent  est  fixé  ainsi  qu'il  suit  : 

Paris  :  20  fr.  —  Départements  :  30  fr.  —  Union  postale  ;  Zi  fr.  —  Autres  pays  :  les  frais  de  poste  extraordinaires  eu  su». 


chez  Messieurs  : 
Michel  et   Médan. 

Chaix. 

Jourdan. 

Ruff. 

ns Courtin-Hecquet. 

(  Germain  etGrassin 
I  Lachése. 

nne Jérôme. 

içon Jacquard. 

Fera  t. 
;aux '  Laurens. 

Muller  (G.). 
ges Renaud. 

Llerrieii. 

F.  Robert. 

J.  Robert. 

Uzel  frcrcs. 

Massif. 

ibery Perrin. 

(  Henry. 

\  Marguerie. 

^  Juliot. 

j  Ribou-Collay. 

,  Lamarche. 


Lorient. 


chez  Messieurs  : 
I  Baunial. 


'  M"'  Texicr. 

Bernnux  ei  Cumin 
\  Georg. 

Lyon I  Cote. 

i  Clianard. 
'  ViUe. 

Marseille Ruât. 

)  Calas. 


On  souscrit,  à  l'Étranger, 


Amsterdam. 


chez  Messieurs  : 

(  Feikema    Caarelsen 

*      et  C'V 

Athènes Beck. 

Barcelone Verdaguer. 


Berlin. 


I  .\sher  et  C 
\  D 


Montpellier. 
Moulins . .    . . 


I  Coiilet. 

Martial  Place. 
i  Jacques. 
Nancy Grosjean-Maupin. 


^ourg 

nont'Ferr.. 


:  Ratel. 

/ 


)t>le. 


Rey. 
\  Lauverjal. 
'  Degez. 
1  Drevet. 
'  Gratier  et  C". 

ychelte Foucher. 

\  Bourdignon. 
I  Dombre. 
(  Thorez. 
(  Quarré. 


Nantes 


Aice. 


Sidot  frères. 
1  Loiseau. 
\  Veloppé. 
i  Barma. 


ailles. 
Friediander   et  tiU. 
f  Mayer  et  MUller. 

Berne *  Schmid,  Francke  et 

I      C*. 


Bologne 


BucliareU.  . 


I  Visconti  et  C". 

Mmes Thibaud. 

Orléans Luzeray. 

\  Blanchler. 

Poitiers ,  ,,       , 

(  Marche. 

Bennes Plihon  et  Hervé. 

Hochefort Girard  (M""). 

I  Langlois. 

'  Lestringant. 
S'-Étienne Chevalier. 

^  Bastide. 

I  Rumébe. 

I  Ginicl. 

'  Privât. 

.  Boisselier. 
Tours ■ .  ,  Pericat. 

'  SuppligeoD. 

I  Giard. 

I  Lemaltre. 


Bouen . 
S'-Étie 
Toulon . . . 

Toulouse.. 

Tours 

Vatenciennes.. 


Zaoichelli. 
j  Lamerlin. 

Bruxelles MayolezetAudiarte. 

'  Lebégue  et  C". 
,  Solcheck  et  C°. 
I  .Millier   (  Carol). 

Budapest Kilian. 

'.Cambridge Dcighton,  BelletC". 

Christiania Caïunieniieyer. 

Constantinople.  .     Otto  Keil. 

Copen/iague Hosl  et  fils. 

Florence Seeber. 

Gand Hoste. 

Gènes Beuf. 

Chcrbuliez. 

Genève Georg. 

'  Stapelmohr. 

Bclinfante  frères. 
t  Bcnda. 
I  Payot 
Barth. 
\  Bruckhaus. 

Leipzig Lorentz. 

Max  Rube. 
Twietmeyer. 
(  Desoer. 
*  Gnusè. 


\ 


La  Baye. 
Lausanne 


Liège. . .  < . 


Uéz  Messieurs  : 

Dulau. 

Londres j  Hachette  et  O'. 

'Nutt. 
Luxembourg. ...     V.  Biick. 

ILibr.  Gutenberg. 
Romo  y  Fussel. 

I  Gonzalès  e  hijos. 
'  F.  Fé. 

Milan j  Bocca  frères. 

l  Hœpli-. 
Moscou Gautier. 

j  Prass. 
l^'aples I  Marghieri  di  Gius. 

'  Pellerano. 

.  Dyrsen  et  Pfeiffer. 
IVetv-  fork ,  Stechert. 

'  LemckeelBuechner 

Odessa Rousseau. 

Oxford Parker  et  C" 

Palerme Clausen. 

Porto Magalhaés  et  Moniz. 

Prague Rivnac. 

Bio-Janeiro Garnier. 

„  i  Bocca  frères. 

Bome , 

(  Loescheret  G". 

Botterdam Kiamers  et  fils. 

Stockholm Samson  et  Wallin. 

\  Zinserling. 

(  Wolir. 
Bocca  frères. 

I  Brero. 

i  Clausen. 
RosenbergetSellicr- 

Varsovie Gebelhner  et  WolfT. 

Vérone Drucker. 

t  Frick. 

Vienne _       ,  , 

I  Gerold  et  C". 

Ziirich Meyer  et  Zeller. 


S'-  Petersbourg . 


Turin . 


TABLES  GÉNÉRALES  DES  COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

Tomes  1"    31.  —  (3  Août  i835  a  3i  Décembre  i85o.  )  Volume  in-4°;  i8ï3.  Prix 15  fr. 

Tomes  32  à  61.—  (i"  Janvier  i85i  à  3i  Décembre  i865.)  Volume  in-4°;  i87o_.  Prix 15  fr. 

Tomes  62  à  91.  —  (  1"  Janvier  1866  à  3i  Décembre  1880.)  Volume  iD-4°;  1889.  Prix 15  fr. 

iOPPLÉMENT  AUX  COMPTES  RENDDS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  : 

lel:  Mémoire  sur  quelques  points  de  la  Physiologie  des  .\lgues,  par  MM.  .\.  DERBÉset  A.-J.-J.  SoLits. —  Mémoire  sur  le  Calcul  des  Perturbations  qu'èp^ouvenlle^ 

tes,  par  M.  Hansbn.—  Mémoire  sur  le  Pancréas  et  sur  le  rôle  du  suc  pancréatique  dans  les  phénomènes  digestifs,  particulièrement  dans  la  digestion  des  matières 

s,  par  M.  Claode  Bernard.  Volume  in-4°,  avec  32   planches;  i8û6 15  fr. 

le  II  :  Mémoire  sur  les  vers  intestinaux,  par  M.  P.-J.  Van  Beneden.  —  Essai  d'une  réponse  -  la  question  de  Prix  proposée  en  i85o  par  l'Académie  des  Science» 
le  concours  de  i853,  et  puis  remise  pourcelui  de  i856,  savoir  :  «  Étudier  les  lois  delà  distribution  des  corps  organisés  fossiles  dans  les  différents  terrains  sédi- 
itaires,  suivant  l'ordre  de  leur  superposition.  —  Discuter  la  question  de  leur  apparition  ou  de  leur  disparition  successive  ou  simultanée.  —  Rechercher  la   nature 

rapports  qui  existent  entre  l'état  actuel  du  régne  organique  et  ses  états  antérieurs  »,  par  M.  le  Professeur  Bronn.  In-^",  avec  27  planches;  1861..  .        15  fr. 


a  même  Librairie  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  et  les  Mémoires  présentés  par  divers  Savants  à  l'Académie  des  Sciences. 


N"  26. 

TABLE   t)ES   ARTICLES.      Séance  H,,  27  décembre  1897.) 


MÉMOIRES  ET  COMMUNICATIONS 

DES    MKMBURS    BT    DRS    CORRESPONDANTS    DE    L'ACADÉMIE. 


Pages. 


M.  Hkh.mite.        Notice  sur  M.   F.  Brioschi. 

M.  Lœwy.  —  Mt-Uiode  spéciale  pour  la  déter- 
mination absolue  des  déclinaisons  et  de 
la  latitude 

M.  (JuiGN'ARD.  —  Les  ccnlrosomes  chez  !•  - 
Végétaux 


IIJ9 


Pages. 

MM.  A.  ILiLi.EH  et  A.  Guyot.  — Sur  le  vert 
phtalique.  Constitution 1 1">. 

M.  G.  Darboux  fait  hommage  à  l'Académie 
du  Touie  I  de  ses  k  Leçons  sur  les  coor- 
données curvilignes  et  les  systèmes  ortho- 
aonaux   » ' ''* 


NOMINATIONS. 


Liste  de  candidats  présentés  à  M.  le  Ministre 
do  l'Instruction  puhlii|ne,  pour  la  chaire 
de  rhvsiqiH'  vé;i'-lalo,  v:icanle  au  Muséum 


d'Histoire   naturelle   : 
■!»  M.  G.  Andrc 


M.    Maijuenne, 


.5(i 


MÉMOIRES  PRESENTES. 


M.  .1.  PiJiPAiiD  adresse  une  Note  relative  à 
un  «  cadran  solaire,  indiquant  l'heure 
moyenne  » " 

M.  II.  .SoiiF.T  adresse  une  Note  relative  à  un 
i<  Nouveau  pédalier  » '■ 

Ml\r.  L.   Glottes  et    \.  S.vfT  adressent   une 


Note  relative  à  une  »  Nouvelle  mesure  cha- 
pelicre,  fondée  sur  le  Système  métrique  ". 
M.  P.  Meulateau  adresse  une  Note  relative 
à  une  marmite  pour  la  cuisson  des  ali- 
ments   


CORRESPONDANCE. 


^L  le  SECitiîTAiiiE  rEnpÉTUEi.  signale,  parmi 
les  pièces  imprimées  de  la  Correspondanc-. 
deux  brochures  de  MM.  F.  Burot  et  M.- A 
Legraitd i  ' '7 

M.  D.  r.ciNiTis.  —  Observation  de  l'essaim 
des  Orionidesdes  i2-t^  décembre  à  Athènes.   ii58 

-M.  HiQUiEH.  —  Sur  l'existence  des  intégrales 
dans   les  systèmes  orthnïques iiSg 

M.    A.    l'ELi-ET.   —    Sur  les  surfaces^  appli 
cables  sur  une  surface  de  révolution 1 1,59 

M.  Lemerav.  —  Sur  les  équations  fonction- 
nelles linéaires iitio 

MM.  A.  IÎINET  et  N.  Vaschilde.  —  Sur  un 
crgographe  à  ressort ii<'>i 

M.  linoEAUD  BiîANLY.  —  Conductibilité  des 
radioconducteurs  ou  conductibilité  élec- 
trique discontinue.  Assimilation  à  la  con- 
ductibilité nerveuse 1163 

M»'  Ski.oeo'wska  Cuuie.  —■Propriétés  ma- 
gnétiques des  aciers  trempés ti65 

y\.  A.  CoTTON.  —  Sur  la  polarisation  de  la 
lumière  émise  par  une  llamme  au  sodium 
placée  dans  un  champ  magnétique 1169 

W.  P.  LebI'AU.  -  Sur  la  préparation  des 
alliages  de  glucinium.  .Villages  de  gluci- 
nium  et  de  cuivre '■ 117! 

M.  lÎD.  Deiacqz.  —  Sur  les  impuretés  de 
l'aluminium  et  de  ses  alliages 117'! 

W.  G.  liAEGE.  —  Sur  un  carbonate  double 
de  soude  et  de  protoxydc  de  chrome 11 77 

BiLi.ETiN  iiini.iof.nvpinoi K 

Krhatv 


le 


MM.  \VYRot;BOFF  et  A.  Verneuil.  — 

poids  atomique  du  cérium 

'SX.  P.  VvoN.  —  De  l'emploi  du  carbure  de 
calcium  pour  la  préparation  de  l'alcool 
absolu 

MM.  P.  Qazeneuve  et  Moreau.  —  Sur  les 
diuréthanes  arofuatiques  de  la  pipérazine. 

M.  L.  BouvE.iULT.  —  Sur  l'a-acélylfurfurane 
et  Sa  présence  dans  les  goudrons  de  bois. 

M.  G.  .André.  —  Sur  la  façon  dont  se  com- 
porte à  la  distillation  un  mélange  de  pyri- 
dine  avec  les  acides  propionique,  acétique 
et  formique 

M.  A.  Lacroix.  —  Sur  les  minéraux  cristal- 
lisés, formés  sous  l'inlluence  d'agents 
volatils,  aux  dépens  des  andésites  de  l'ile 
de  Théra  (Santorin) 

M.  G.  Keyxaud.  —  Théorie  de  l'instinct 
d'orientation  des  animaux 

M.  J.-J.  AxDEER.  —  Sur  l'appareil  générateur 
des  leucocytes  dans  le  péritoine 

M.  Delacney  adresse  une  .•  Note  définitive 
sur  les  lois  des  distances  planétaires  "... 

M.  Cii.-V.  Zengeu  adresse  une  Note  intitulée  : 
«  Les'  dépressions  atmosphériques  en 
octobre  1897,  '■*  période  solaire  et  les 
passages  des  essaims  périodiques  d'étoiles 
filantes  > 

1\L  A.  PoTU  adi-esse  une  Note  sur  l'Electricité 
naturelle 


I  iSo 
ilSi 


11.S9 
1191 
iigl 
1 1 9") 

ii9'i 

1 1 9G 
1 1,1)6 
"'J7 


PARIS.—  IMPIUMERIE  GAUTHIER-VILLARS   ET  FILS, 

Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

/-'  Cerfinl  ;  fi  aui  hieh.Vill»»s. 


MAY  18  1898 

3o^ 


TABLES 

DES   COMPTES    RENDUS 

DES  SÉANCES 


^ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 


SECOIVl)   SEMESTRE  1S97. 


TOME  CXXV. 


.VIAY  13  189? 


COMPTES  RENDUS 


DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 


TABLES    ALPHABÉTIQUES 


JUILLET  -  DÉCEMBUE  1897. 


TABLE  DES  MATIERES  DU  TOME  CXXV. 


Pnges. 

Acétylène.  —  Sur  la  formation  des  hy- 
drates mixtes  do  l'acétylène  et  de 
(luelqucs  autres  gaz;  par  MM.  ih 
Fore  m  11(1  cl  Sully  Thomas lO'j 

—  Sur  un  procédé  de  dosa.uc  de  l'acéty- 

Icnc,  applicable  aux  carbures  de  la 
forme  R  —  CsC  —  lI;par  M.  Chavas- 

tiloit 245 

AciEns.  —  Sur  l'emploi  des  sels  cuivriques 
pour  préparer  le  dosage  de  divers 
élémenlsdans  lesfontcs  et  les  aciers; 
pur  MM.  Ad.  Carnnt  et  Gnulal 7'3 

—  Recherches  sur  1  éta,t  où  se  t^ouven^ 

dans  les  fontes  et  aciers,  lesélémenis 
autres  que  le  carbone;  par  M.  Ad. 
Carnot  et  Goûtai 148  et     2i3 

—  Recherches  sur  les  aciers  iiu  nickel. 

Dilatations  aux  températures  élevées; 
résistance  électrique;  par  M.  Cli.-Ed. 
Guillaume 235 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication       3,2 

C.  R.,  1897,  •^*  Semestre.  (T.   CXXV.) 


Pages. 

—  Propriétés  magnétiques  des  aciers 
trempés;  par  M""'. S'X/w/oH'.s/La  Curie..    iiG5 

—  Sur  la  séparation  éleutrolylique  du  nic- 

kel et  du  cobalt  d'avec  le  fer  :  Appli- 
cation au  dosage  du  nickel  dans  les 
aciers;  par  .M.  O.  Ducru 43ô 

AcotsTiQUE.  —  Élude  des  sons  de  la 
parole  par  le  phonographe;  par 
MM.  Mariehrlle  et  Héwardinqucr.. .     88} 

ALBU.MINES.  —  Sur  de  nouvelles  substances 
colloïdales,  analogues  aux  albumi- 
noïdes,  dérivées  d'une  nucléo-albu- 
mine;  par  M.  J .-IV .  Pickering gOJ 

Alcaloïdes.  —  Sur  un  nouvel  alcaloïde; 

par  MM.  Balluaùicr  et  '/'//.  Malossc.     3Go 

Aldkiiïdes.  —  Nature  dos  combinaisons 
de  l'anlypirine  avec  les  aldéhydes; 
par  M.  G.  Valein Çl^^J 

—  Sur  l'aldéhydato  d'ammoniaque;  par 

i\l .  Miircil  DcU'pinc gS  1 

—  Un  réactif  coloré  de  l'aldéhyde  ordi- 

naire ;  par  M .  Louis  Simon i  io5 

i58 


I200 


Pages. 
Ai.oiNES.  —  Sur  les  aloïnes;  par  M.  E. 

Lê^er 1 85 

Ai.uMi.Mi'M.  —  Sur  l'analyse  de  l'alumi- 

niurii  ot  de  ses  alliages;  par  M.  H. 

Mnissait 27*J 

—  M.  BalUiiid  adresse  une  nouvelle  Note 

«  Sur  l'essai  des  ustensiles  en  alumi- 
nium » (31 

—  Sur  les  impuretés  de  l'aluminium  et  de 

ses  alliages;  par  M.  Ed.  Defaci/z. . .    1 174 
Ajiides.  —  Hydrobonzamide,  amarine  et 

lophine;  par  M.  Manccl  Delc'pine.  .  .      17S 

—  Sur  l'argent-cyanamide  C  Az^Ag*;  par 

M.  Paul  Lemoult 782 

—  Sur  le  chlorocyanamide;  par  M.  Paul 

Lenvmlt 822 

AuiDiNES.   —   Sur    un    nouveau    groupe 

d'amidines;   par  M.   Fernand  MiU- 

telet 24  3 

Aminés.  —  Sur  la  vératrylène-diamine; 

par  M.  C)i.  Moiireu 3 1 

—  Action  du  chlorure  de  benzoyle  sur  les 

orthodiaraines   monosubstituées;   par 

M.  Fernand  Miiltclet 107 

—  Sur  la  forme  cristalline  des  cliloroplati- 

nates  de  diamines;  par  M.  J.-A.  Le 
Bd 35i 

—  Sur  la  rétamine;  par  MM.  J .  BoiuimluT 

et  Th.  Mcdnsse 45o 

—  Sur  divers  chlorures  doubles  formés  par 

la  cinchonamine;  par  MM.  L.  Bou- 

troiix  et  P.  Gcnt'resse 4'J7 

Analyse  mathématique.  —  M.  Dupont 
adresse  une  Note  relative  à  «  l'éta- 
blissement d'une  formule  générale 
d'interpolation  pour  les  fonctions  d'un 
nombre  quelcontpie  de  variables  »  . .       i5 

—  Sur  les  équations diiïérentielles  linéaires 

appartenant  à  une  même  classe  de 
Riemann;  par  Al.  /•'.  Mamue 84 

—  Sur  les  intégrales  quadratiques  de  la 

Dynamique;  par  M.  P.  Piiiidevé  ....     i56 

—  Sur  l'intégration  des  systèmes  d'équa- 

tions aux  dérivées  partielles  du  pre- 
mier ordre  à  plusieurs  fonctions  incon- 
nues; par  M.  Jules  Beudnn i56 

—  M.  Emile  Ficnrd  présente   le  Tome  1 

de  son  Ouvrage  sur  la  «  Théorie  des 
fonctions  algébriques  de  deux  varia- 
bles indépendantes  » 224 

—  Sur  les  fonctions  besséliennes  0"(x) 

et  S"  (37);  par  M.  L.   délier 421 

—  Systèmes  orthogonaux  pour  les  dérivées 

des  fonctions  llièta  de  deux  arguments; 


Pa[;es. 
par  M.  E.  Jtihnkc 486 

-  Sur    des    congruenoes    dilï'érenliclles 

linéaires;  par  M.  Jlf.  Guldùrrg. .  .  .     489 

-  Sur  un  nouvel  algorithme;  par  M.  Lc- 

meray 524 

~  Sur  les  réseaux  et  les  congruences;  par 

M.  Guiclinrd 564 

-  M.  L.  Mirinny  adresse  une  Note  rela- 

tive à  la  résolution  de  l'équation  géné- 
rale du  cinquième  degré 625 

-  Sur   la   détermination   des   intégrales 

d'une  équation  aux  dérivées  partielles, 
par  certaines  conditions  initiales;  par 
M.  E .  Coursât Gio 

-  Sur   le   problème  de  M.  Bonnet;   par 

M.  C.  Guichard 643 

-  Sur  la  théorie  générale  des  fonctions 

de  variables  réelles;  par  M.  R. 
Baire 691 

-  Sur  la  théorie  des  fonctions  entières; 

par  M.  Erik  Se/iou 763 

-  Sur  certaines  questions  se  rattachant  au 

problème  de  Dirichlet;  par  M. ./.  Lùi- 
/>i>unoff 808 

■  Sur  la  théorie  des  groupes  infinis  de 

transformations  et  l'intégration  des 
équations  aux  dérivées  partielles;  par 

M.  Jules  Beudon 811 

•  Emploi  de  la  méthode  des  moindres 
carrés  pour  révéler  la  présence  d'er- 
reurs systématiques;  par  M.  Jean 
Hliiscarl 852 

-  Application  de  la  méthode  des  moindres 

carrés  à  la  recherche  des  erreurs  sys- 
tématiques; par  M.  Jeun  Blasearl..  .     924 

■  Sur  l'équation  aux  périodes;  par  M.  X. 

Stouff 859 

Sur  les  fonctions  besséliennes  S"(j") 
et  0"  (x)  ;  par  M.  L.  Crelier 860 

Sur  les  intégrales  doubles  de  seconde 
espèce,  dans  la  théorie  des  surfaces 
algébriques;  par  M.  Emile  Picard. . .     909 

Sur  l'approximation  des  fonctions  de 
grands  nombres;  par  M.  Maurice 
Hamy. 926 

Sur  l'existence  des  intégrales  dans  cer- 
tains systèmes  différentiels;  par  M. 
Riquier 933 

Sur  les  périodes  des  intégrales  doubles; 
par  M.  H.  Poincaré. 995 

Sur  le  problème  de  Ribaucour;  par 
M.  C.  Guichard ioi3 

Sur  une  forme  analytique  des  intégrales 
des  équations  linéaires  aux  dérivées 


(     I20  1     ) 


Pages, 
partielles  à  doux  variables  indépen- 
dantes ;  par  M.  /.  Le  Roux ioi5 

—  Sur  l'application  de  la   méthode   des 

fonctions  majorantes  à  certains  sys- 
tèmes dilTérentiels:  par  M.  Riquier  . .    1018 

—  Sur  une  double  généralisation  des  équa- 

tions de  Lie;  par  M.  E.  J'cssint 1019 

—  Sur  les  périodes  des  intégrales  doubles 

de  fonctions  algébriques;  par  M.  Emile 
Picard i  oGS 

—  Sur  les  séries  de  Taylor;  par  M.  Eiig. 

Fabry '. .    1086 

—  Sur  l'existence  des  intégrales  dans  les 

systèmes  orthoïques  ;  par  M.  Ri/juier. .  1 1 39 

—  Sur   les  équations   fonctionnelles    li- 

néaires; par  M.  Léinerny 1 160 

Voir  aussi  :  Géométrie,  Mécanique, 
Physique  nuithémntique . 
Anatojiie  animale.  —  Kecherchcs  rela- 
tives à  l'homologie  des  os  de  l'épaule 
chez  les  Batraciens  et  les  Sauriens; 
par  M.  .-/.  Pcrrin t\Q> 

—  Muscle  perforé  de  la  main.  Son  appa- 

rition dans  la  série  animale;  par  M. 

A.  Pcrrin 1  '29 

—  Sur  les  noyaux  hypodermiques  des  An- 

guillulides;  par  M.  Joaniws  Cliatin. .       5- 

—  Sur  une  forme  nouvelle  de  l'appareil 

buccal   des   Hyménoptères;  par  M. 

/.  Pérez 269 

—  Les   bronches    épartérielles   chez   les 

Mammifères  et  spécialement  chez 
l'Homme  ;  par  M.  D.-À.  d'IInrdwillier.     3 1 5 

—  Système  nerveux  sympathique  des  Or- 

thoptères ;  par  M.  L.  Bordai 32i 

—  Observations  sur  la  circulation  des  Am- 

phicténiens  (Annélides  polychètcs  sé- 
dentaires); par  M.  Pierre  Fnuvcl.  .  .     CiG 

—  Formes  de  passage  dans  le  tissu  car- 

tilagineux; par  M.  Joanncs  Cliatin..     738 

—  Sur  les  feuillets  germinatifs  des  Coléo- 

pt(!res  ;  par  M.  A.  Lécailtoii 87G 

—  Des  premières  modifications  qui  sur- 

viennent dans  les  cellules  fixes  de  la 
cornée,  au  voisinage  des  plaiesde cette 
membrane:  par  M.  L.  Ranrier 910 

—  Des  premières  modifications  des  nerfs, 

dans  les  plaies  simples  de  la  cornée  ; 

par  M.  /.-.  Ranvier 1004 

—  Nouvelles  recherches  sur  les  Ostioles; 

par  M.  J.-J.  Andcer 80,  669  et  74  1 

—  Sur  l'appareil  générateur  des  leuco- 

cytes observés  dans  le  péritoine;  par 

M.  J.-J.  Andcer io5i  et  1 194 


Pages. 


—  Sur  la  valeur  nucléaire  du  corps  cen- 

tral des  Baciériacées;    par  MM.  /. 

Kunstlcr  et  P.  Busqiiet 1 1 1 2 

Voir  aussi  Zoologie. 

Anatomie  PATHOLOGiQiE.  —  De  la  sclérose 
tuberculeuse  du  pancréas;  par  M. 
Paul  Cnrnol 1 1 35 

.\natomiiî  vkgétalf..  —  Sur  l'indépen- 
dance de  certains  faisceaux  dans  la 

fleur;  par  M.  Paul  Gre'lot 33o 

-  Sur  l'évolution  des  tubes  criblés  pri- 
maires;  par  M.  G.  Cliauvenud .')4G 

—  Sur  la  différenciation  et  le  développe- 

ment des  éléments  libériens;  par  M. 
L.-Jules  Léger G 1 9 

—  Sur  le  tissu  criblé  extra-libérien  et  le 

tissu   vasculaire  extra-ligneux  ;  par 

M.  E.  Perrot 1  1  i5 

—  Les  centrosomes  chez  les  Végétaux  ; 

par  M.  Guignard 1 1 48 

Voir  aussi  Botanique. 

Anti.moine.  —  Dosage  de  l'antimoine  par 

voie  volumélrique  ;  par  M.  H.  Causse.   1 100 

Antipvrine.  —  De  la  nature  des  combi- 
naisons do  l'antipyrine  avec  les  aldé- 
hydes ;  par  M.  G.  Palein 936 

Argon.  —  Sur  les  |ioids  atomiques  de 
l'argon  et  do  l'hélium  ;  par  M.  H. 
Wilde 6I9 

—  Végétation  avec  et  sans  argon;  par  M. 

Th.  Schlœsing  Pds 719 

AsPARAoïNES.  —  Sur  l'iilentité  cristallo- 
graphiquc  des  iisparaginos  dextrogyre 
et  lévogyre;  par  M.  P.  Frcundlcr.. .  G57 
Astronomie.  —  Le  gnomon  de  l'Observa- 
ioire  et  les  anciennes  Toises;  restitu- 
tion de  la  Toise  de  Picard;  par  M. 
C.  PTolf 199 

—  Occultation  du  groupe  des  Pléiades  par 

la  Lune,  le  -23  juillet   1897,  à  Lyon; 
par  M.  Ch.  André 28g 

—  Occultation  du  groupe  des  Pléiades  par 

la  Lune,  le  i3  octobre  1897,  à  Lyon; 

par  M.  Ch.  André' G3 i 

—  Sur  deux  occultations  des  Pléiades  par 

la  Lune;  par  M.  Lagrula 85i 

—  Principes  mécaniques  qui  ont  permis 

de   réaliser   un  bain  de  mercure  à 
couche  épaisse  ;  par  M .  Maurice  Hamy.     7G  j 

—  Sur  une  nouvelle  méthode  pour  déter- 

miner la  verticale;  par  MM.  /.  Prr- 
chot  et  IK.  Ebert 1009 

—  Détermination  des  coordonnées  abso- 

lues des  étoiles,  ainsi  que  de  la  lati- 


(    i2o: 


) 


Pages. 


UkIc,  à  l'aide  des  instruments  méri- 
diens. Méthode  générale  pour  la  solu- 
tion de  ces  divers  problèmes;  par  M. 
Lœivy 

Méthode  spéciale  pour  la  détermination 
absolue  des  déclinaisons  et  de  la  lati- 
tude; par  M.  LœwY •  •  ■ 

Sur  un  mode  particulier  d'observations 
circumzénithales;  par  M.  Ch.  Rouget. 


10G2 

I  I,'|'2 
I08I 


-  M.  Dclnunrj  adresse  deux  nouvelles 

Notes  «  Sur  les  lois  des  distances  pla- 
nétaires » 401  etiigi 

-  M.  /.  Piiiipnrd  adresse  une  Note  rela- 

tive à  un  «cadran  solaire,  indiquant 

l'heure  moyenne  » "5" 

Voir  aussi  Mt-canique  céleste,  Ge'ndésie, 
Comètes,  Planètes,  Soleil,  Eclipses, 
Étoiles  Jîlantes. 


B 


Bactériologie.  —  Élude  bactériologique 

de  l'ambre  gris;  par  M.  Bcauref!<ir<L    254 

—  Note  relative  aux  aptitudes  saprophytes 

du  bacille  de  la  tuberculose,  à  ses 
alTmités  avec  le  bacille  du  typhus  et 
le  colibacille,  et  aux  propriétés  immu- 
nisantes et  thérapeutiques  que  pos- 
sède ce  baci  Ile  converti  en  saprophyte  ; 
|)ar  M.  /.  Ferm/i 5 1 5 

—  Sur    une  bactérie  palhoj;ène  pour  le 

Phylloxéra  et  pour  certains  Acariens; 

par  U.  L.  Dubois 79° 

Voir  aussi  Microbiologie. 

Bolides.  —  M.  E.  Derlon  adresse  une 
Note  relative  à  l'apparition  d'un  bo- 
lide observé  à  Fontenoy  (Aisne)  le 
8  août  1897 431 

BonE  ET  SES  COMPOSÉS.  —  Sur  la  prépara- 
tion et  les  propriétés  des  borures  de 
calcium,  de  strontium  et  i!c  baryum; 
par  MM.  H.  Moissnn  et  P.  Williams.     629 

Botanique.  —  Sur  les  tubercules  d'Or- 
chidées ;  par  M.  Leclerc  du  Snblon. .     i34 

—  Sur  le  remplacement  de  la  racine  prin- 

cipale par  une  radicelle,  chez  les  Di- 
cotylédones; par  M.  Bnirivani i3G 

—  Variations  des  Champignons  inférieurs 

sous  l'influence  du  milieu;  par  M.  Ju- 
lien Ray 193 

—  Sur  le  nombre  et  la  symétrie  des  fais- 

ceaux libéroligneux  des  appendices 
(feuilles)  dans  leurs  rapports  avec  la 
perfection  organique;  par  M.  Jd. 
Cliatin 343 

—  Uu  nombre  et  de  la  symétrie  des  fais- 

ceaux fibrovasculaires  dans  la  mesure 
de  la  perfection  organique  des  espèces 
végétales;  par  M.  Ad.  Chatin 4i5 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication      456 


—  Du  nombre  et  de  la  symétrie  des  fais- 

ceaux libérovasculaires  du  pétiole, 
dans  la  mesure  de  la  gradation  des 
végétaux  ;  par  M.  Jd.  Chatin 479 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication      554 

—  Signification  du  nombre  et  de  la  symé- 

trie des  faisceaux  libéroligneux  du 
pétiole  dans  la  mesure  de  la  perfection 
des  végétaux;  par  Al.  Ad.  Chatin.. .     997 

—  Sur  la  racine  des  Suœda  et  des  Snlsola  ; 

par  M.  Georges  Fron 306 

—  La  greffe  mixte;  par  M.  E.  Daniel. . .     CGi 

—  Sur  l'espèce  en  Botanique  ;  par  M.  Paul 

Parmentier 104  3 

-  Sur  le  polymorphisme   des    rameaux 

dans  les  inflorescences  ;  par  M.  Rirome.  1046 
Voir  aussi  Analomie  végétale,  Physio- 
logie végétale,  Pathologie  végétale. 
Brome.  —  Procédé  de  séparation  et  do 
distillation  du  brome  d'un  mélange  de 
chlorure  et  de  bromure  alcalins;  par 
MM.  H.  Baubigny  et  P.  Rivais 527 

-  Séparation  et  dosage,  par  voie  directe, 

du  chlore  et  du  bromecontenusdans 
un  mélange  de  sels  alcalins;  par  M.  H. 
Baubigny  et  P.  Rivais 607 

-  Emploi    de    la    fluorescéine    pour    la 

recherche  des  traces  de  brome  dans 
un  mélange  salin;  par  M.  H.  Baubi- 
gny      6^  i 

Bulletins  bibliographiques,  67,  iSg, 
198,  269,  34r,  383,  402,  412,  432, 
455,  5oT,  553,  584,  626,  672,  741, 
8o(i,  837,  901,  988,  io58,  [137,  1196. 

Bureau  des  Longitudes.  —  Présentation 
ries  publications  du  Bureau  des  Lon- 
gitudes :  «  Connaissance  des  Temps 
pour  1900  »  et  «  Annuaire  pour 
1898  »  ;  par  M.  Eœwy 1008 


(     I203    ) 


Pages. 

Calorimétrie.  —  M.  T'.  Dticla  adresse 
une  Note  relative  au  rapport  numé- 
rique fie  la  chaleur  totale  de  vaporisa- 
lion  à  la  chaleur  de  fusion 382 

Candidatures.  —  M.  le  D'  Jndcers  prie 
l'Académie  de  le  tomprendre  parmi 
les  candidats  à  une  place  de  Corres- 
pondant, vacante,  dans  la  Section  de 
Médecine  et  Chirurgie 372 

—  M.  E.  Maumené  prie  l'Académie  de  le 

comprendre  parmi  les  candidats  à 
une  place  vacante  dans  la  Section  de 
Chimie ii84 

—  M.  le  D'  de  Lornie  prie  l'Académie  de 

le  comprendre  parmi  les  candidats  à 
«ne  place  de  Correspondant  vacante 
dans  la  Section  de  iVIédecine  et  Chi- 
rurgie      689 

Carbonates.  —  Sur  un  carbonate  double 
de  soude  et  deprotoxyde  de  chrome; 
par  M.  G.  Bniigé wj"} 

Carbures.  —  Nouvelle  méthode  de  prépa- 
ration des  carbures  par  l'action  du 
carbure  de  calcium  sur  les  oxydes; 
par  M.  Henri  Moisson 889 

—  Propriétés  du  carbure  de  sodium;  par 

M.  Camille  Matignon io33 

—  De  l'emploi  du  carbure  do  calcium  pour 

la  préparation  de  l'alcool  absolu;  par 

M.  P.  Yvnn 1181 

Caboubine  et  ses  dérives.  —  Sur  un 
nouvel  hydrate  de  carbone,  la  caroit- 
binc\  par  M.  Jean  Elfrnnt 38 

—  Sur  une  nouvelle  enzyme  hydrolytique, 

la  carniibinasc;  par  M.  /.  E  [front . . .      116 

—  Sur   la    caroubinose;    par     M.    Jean 

Effronl Sog 

—  Sur  la  caroubino<e  et  sur  larZ-mannose; 

par  M.  Alberda  van  Ekenstein 719 

Ckrium.  —  Sur  le  cérium;  par  M.  O.  Bou- 

diHuird. 772 

—  Sur  l'unité  élémentaire  du  corps  appelé 

cérium:  par  MM.  IFfrouboff  ei  A. 
Verneuil 960 

—  Sur  le  cérium  ;  par  M.  Bimdoutird 1096 

-  Sur  le  poids  atomique  du  cérium;  par 

JIM.  fFyroubaff  et  A ,  Verneuil 1 1 80 

Cétones.  —  Sur  quelques  cétones  bro- 

raées;  par  M.  J.  Collet 3o5 

—  Sur  quelques  élhers  céloniques;   par 


Pag.-s. 
M.  À.  Collet 354 

—  Sur  quelques  dérivés  halogènes  de  la 

méthylphénylcélone  ;  par  M.  A. 
Collet 717 

—  Sur  une  série  de  nouvelles  cétones  cy- 

cliques; par  M.  A.  Béhal io36 

—  Errata  se  rapportant  à  celte  Commu- 

nication    1 138 

Chimie.  —  M.  Troost  fait  hommage  à 
l'Académie  de  la  1.4"  édition  de  son 
«  Traité  élémentaire  de  Chimie  »...     224 

—  Sur  les  débuts  de  la  combinaison  entre 

l'hydrogène  et  l'oxygène;  par  M.  Ber- 
thelot 271 

—  De  l'influence   des   composés   avides 

d'eau  sur  la  combinaison  de  l'hydro- 
gène avec  l'oxygène;  par  M.  Ber- 
tlielot G75 

—  Réaction  de  l'hydroijène  sur  l'acide  sul- 

furique;  par  M.  Bertliclnt 743 

—  Influence  de  l'oxygène  sur  la  décompo- 

sition des  hydracides  par  les  métaux 
et  spécialement  par  le  mercure  ;  par 
M.  Berthelot 74O 

—  Réaction  directe  de  l'acide  sulfurique 

sur  le  mercure  à  la  température  ordi- 
naire: par  M.  Berthelnt 749 

—  Sur  le  pouvoir  rolaloire  des  corps  po- 

lymérifés,  comjiarés  avec  leurs  mono- 
mères ;  par  M .  Berthelot 822 

—  Relation    entre  la  polymérisation  des 

corps  liquides  et  leur  pouvoir  disso- 
ciant sur  lesélectrolytes;  par  M.  Pmd 
Diitoit  et  M""  E.  Aston 240 

—  Sur  les  poids  atomiques  de  l'azote,  du 

chlore  et  de  l'argent;  par  M.  A. 
Leduc 299 

—  Table  des  éléments,  disposée  avec  les 

poids  atomiques  en  proportions  mul- 
tiples; par  M.  II.  Wilde 7o> 

—  Sur  des  causes  accidentelles  d'irréver- 

sibilité dans  les  réactions  chimiques; 

par  iM.  A.  Colson 945 

—  ÉbuUioscopie  de  quelques  sels  en  solu- 

tion élhérée;  par  M.  R.  Lespieau  . . .   1094 

—  M.  Ém.   Vial  adresse  deux  Notes  sur 

la  dissymétrie  et  son  rôle  dans  la  na- 
ture    807  et  90 1 

Voir  aussi   les  articles  spéciaux  :  Alu- 
niiniiim,    Antimoine,     Argon,    Bore, 


(     J20/i    ) 


Pages. 
Brome,  Cnrhures,  Cériiim,  Chlo- 
rures, Chrome,  Cuivre,  Cyniiiire.i, 
Étain,  Fluor,  Glucinium,  Mn<^/ié- 
sium.  Molybdène,  Nickel,  Platine, 
Sulfures,  Tellure. 
Chimik  agricole.  —  Sur  la  fixation  el  la 
nilrificatioii  de  l'azole  dans  les  terres 
arables;  par  M.  P. -P.  Dclie'min. . . .     278 

—  Contribution  à  l'étude  de  la  nitrifica- 

tion  dans  les  sols;  par  M.  Th.  Srhlœ- 
sing  fils 824 

—  Influence  du  sous-nitrate  do  bismuth 

sur   le  durcissement  du   cidre;  par 
MM.  Léon  Diifnur  el  Daniel i  laS 

—  M.  G.  ^»/;t'e  adresse  un  Mémoire  inti- 

tulé «  Les  phosphates  et  la  lumière 

solaire  » 4o3 

Voir  aussi  Chimie  ■végétale  et  Écnnoinie 
rurale. 
Chimie  analytique.  —  Sur  l'emploi  des 
sels  cuivriques  pour  préparer  le  do- 
sage de  divers  éléments  dans  les  fontes 
et  les  aciers;  par  MM.  Ad.  Carnot  et 
Goûtai 75 

—  Recherches  sur  l'état  où  se  trouvent, 

dans  les  fontes  et  les  aciers,  les  élé- 
ments autres  que  le  carbure;  par 
MM.  Jd.  Carnot  et  Goûtai.  .  148  et 
--  Dosage  du  nickel  dans  les  aciers;  par 
M.   O.  Ducru 

—  Sur  l'analyse  des  silicates;  par  M.  A. 

Leclère 

Voir  aussi  Cryoscopie. 
Ciidiie  animale.    —  Présence  de   l'iode 
dans  les  glandules  parathyroïdes;  par 
M.  E.  G)ey 3i2 

—  Pouvoir  0[)tique  et  pouvoir  réducteur 

de  la  chair  des  mouches;  par  M.  Fré- 
déric Lnnchdph Gi  3 

—  Sur  le  dosage  de  l'acidité  urinaire;  par 

M.  H.  Joulie 

Chimie  INDUSTRIELLE.  —Production  d'a- 
cides gras  volatils,  au  moyen  des  eaux 
de  désuintage  des  laines;  par  MM.  A. 

et  P.  Bnisine ^77 

Voir  aussi  Teinture. 

Chimie  orgaiNique.  —  Sur  l'acide  paraxy- 
lylacétique  ou  diméthyl-1.4  phéné- 
thylo'ique-2  :  (CU'i^CMlsCH^COMI; 
par  M.  Gucrhet 34 

—  Action  du  tannin  et  de  l'acide  gallique 

sur    les    bases   quinoléiques;  par  M. 
OEchsner  de  Conlnck 3y 

—  Hydrobenzamide,  amarine  et  lophine; 


Pages. 


2l3 

436 
893 


ii-jg 


par  M.  Marcel  Dclépine 178 

—  Nouvelles  synthèses  à  l'aide  de  l'élher 

cyanosuecinique;  par  M.   L.  Barlhe .     182 

—  -  Sur  le  vert  phtalique;  préparation  et 

constitution;  par  lÂlM.  A.  HallcreX  A. 
Gurot 221 

—  Sur  le  tétraméthyldiamidodiphényldian- 

thranoltélraméthylédiamidé  symétri- 
que de  l'oxanthranol  correspondant  ; 
par  MM.  A.  Huiler  el  A.  Guyot 286 

—  Sur  la  décomposition  du  chloroforme, 

du  bromoforme  et  du  chloral  par  la 
potasse  aqueuse;  par  M.  A.  Desgrez.     780 

—  Sur  la  neutralisation  de  l'acide  glycé- 

rophosphorique  par  les  alcalis,  en 
présence  d'hélianthine  A  el  de  phé- 
nolphtaléine;  par  MM.  //.  Imbert  el 
A.  Astruc loîg 

—  Chaleur   de    neutralisation  de    l'acide 

glycérophosphorique  ;  par  MM.  H. 
Imbert  et  G.  Selugou 1040 

—  Différence  entre  les  substitutions  nitro- 

sées  liées  au  carbone  el  à  l'azote; 
par  MM.  Camille  Matignon  el  Deli- 
gny I  io3 

—  Sur  le  vert  phtalique.  Constitution;  par 

MM.  A.  Haller  el  A.  Guyot 1 1 53 

—  Sur  l'a-acétylfurfurane  el  sa  présence 

dans  les  goudrons  de  bois;  par  M.  L. 

Boiiveault 1 184 

Voir  aussi  les  articles  spéciaux  :  Acéty- 
lène, Albumines,  Alcaloïdes,  Aliléhy- 
des,  Alùïnes,  Amides,  Amidines, 
Aminés,  Antipyrine,  Asparagines, 
Caroubine,  Cétoncs,  Cyanurique  (a- 
cide),  Phe'nols,  Pliénylhydrazine ,  Pi- 
per nzi  ne,  Pyrifline,  Qutnones,  Styro- 
lène, Térébenthène. 
Chimie  végétale.  —  Développement  de 
principes  aromatiques  par  fermenta- 
tion alcoolique  en  présence  de  cer- 
taines feuilles;  par  M.  Georges  Jac- 
qurniin 114 

—  Sur  un  composé  organique,  riche  en 

manganèse,  retiré  du   tissu  ligneux; 

par  M.  G.  Giiérin 3 1 1 

—  M.  ^.  Guillcmare  adresse  une  Note  re- 

lative à  l'action  de  divers  agents  chi- 
miq\ies  sur  le  pigment  chlorophyllien.     391 

—  Sur  l'oxycellulose  ;  par  M.  Ze'o /^7o-«fj/î.     448 

—  Sur  le  poids  moléculaire  moyen  de  la 

matière  soluble,  dans  les  graines  en 
germination;  par  M.  L.  Maquenne .  .     57G 

—  Végétation  avec  et   sans  argon  ;   par 


(    I 2o5   ) 


Pages, 
7Ï9 


M.  Th.  Schloesing  fils 

—  InQuence  de  diverses  substances  et  in- 

fluenco  de  l'oxygène  sur  la  formation 
de  la  chlorophylle;  par  M.  W.  Pal- 

ladinc 827 

Voir  aussi  Economie  ritrntr. 
CaLORiRES.  —  Sur  le  chlorure  de  para- 

stanyle  ;  par  M.  R.  En^el 464 

—  Sur  divers  chlorures  doubles  formés 

par  la  cinchonamine;  par  MM.  Léon 
Bout  roux  et  P.  Genvresse 467 

—  Recherches  sur  les  solutions  salines  : 

chlorure  de  lithium;  par  M.  Georges 
Lemoine 6o3 

—  Action  de  l'eau  sur  le  trichlorure  de 

phosphore.  Oxychlorure  phosphoreux; 

par  M.  A.  Besson 771    \ 

Choléra.  —  M.  le  D'  Ferrand  adresse, 
par  l'entremise  de  .M.  .Irm.  Gautier, 
une  revendication  de  propriété  rela- 
tive à  la  vaccination  contre  le  choléra.     371 

Chrome  et  ses  co.mposés.  —  Sur  un 
carbonate  double  de  sulfate  et  de 
protoxyde  de  chrome  ;  par  M.  G. 
Baugi' '  1 77 

Cidre.  —  Influence  du  sous-nitrate  de  bis- 
muth sur  le  durcissement  du  cidre; 
par  -M.M.  I.con  Dufour  et  Daiiitl.  ...    1 1?.5 

Comètes.  —  Observations  de  la  comète 
périodique  de  d'Arrest,  faites  à  l'ob- 
servatoire de  Toulouse  (grand  téles- 
cope Gautier  et  équatorial  lirunner 
de  o'", -25  )  ;  par  M.  /•'.  liossard 82 

—  Errata  se  rapportant  ù  celle  Commu- 

nication       385 

—  Observations  de  la  comète  de  d'Arrest, 

faites  à  l'observatoire  d'Alger,  à 
l'équatorial  coudé  de  o"',3i8;  par 
MM.  lùmihauU  et  Sy 83 

—  Éphémérido  de  la  comète  périodique 

do  d'Arrest;  [lar  M.  G.  Lweau 1 35 

—  Observations  de  la  comète  périodique 

de  d'Arrest,  faites  à  l'observatoire  de 
Toulouse  (grand  télescope  Gautier  et 
équatorial  Brunner  de  o"',a5);  par 
M.  F.  Rossard 372 

—  Observations   de   la   nouvelle  comète 

Perrine  (1897  oct.  16),  faites  à  l'Ob- 
serva4oirc  de  Paris  (équatorial  de  la 


Pages, 
tour  de  l'Ouest);  par  M.  G.  Bigour- 

dan 592 

-  Observations  de  la  comète  Perrine 
(1897  oct.  16),  faites  à  l'observatoire 
de  Toulouse  (équatorial  Brunner  de 
o^jai)  ;  par  M.  F.  Rossard 5g5 

—  Observations   de    la    comète    Perrine 

(1896  nov.  2),  faites  à  l'observatoire 

de  Uio-de-Janeiro;  par  AI.  Cruls. . . .     637 

—  Observations    de   la    comète   Perrine 

(oct.  1897),  faites  à  l'observatoire 
d'Alger ,  à  l'équatorial  coudé  de 
o-'iSiS;  par  M.M.  Rnuibaud  et  Sy.  . .     C90 

—  M.    £>.    Germozzi  adresse    une    Note 

relative  à  des  travaux  récents  concer- 
nant la  queue  des  comètes 371 

Cryoscopie.  —  Influence  de  la  surfusion 
sur  le  point  do  congélation  des  disso- 
lutions de  chlorure  de  potassium  et 
do  sucre;  ]iar  M.  F. -M.  Haoult  ....     751 

CciVRE  et  ses  composés.  —  Sur  divers 
sels  basiques  du  cuivre  et  sur  l'hy- 
drate cuivrique  brun;  par  M.  Paul 
Sabatier i  o  i 

—  Action  de  l'hydrate  cuivrique  sur  les 

dissolutions  de  nitrate  d'argent  :  sel 
basique  argenlo-cuivrique  ;  par  M. 
Paul  Sabatier 173 

—  Déterminations  thermochimiques  rela- 

tives aux  composés  cuivriques;  par 

M.  Paul  Sabatier 3o  1 

—  Sur  les  impuretés  des  cuivres  bruts; 

par  M.  Sihlagdeiiluiuffen 573 

—  Sur  l'existence  d'un  sulfate  cuivreux; 

par  M.  A .  Joannis 948 

—  Alliages  de  glucinium  et  de  cuivre;  par 

M.  P.  Lebeau 1 1 72 

Cyani-'res.  —  M.  A.  L'asamian  adresse 
une  Note  relative  à  l'emploi  de  la 
solution  d'iode  dans  l'iodurede  potas- 
sium, pour  distinguer  les  cyanures 
des  autres  genres  de  sels 43 1 

—  Action  de  l'acide  azotique  sur  le  cobal- 

licyanurc  de  potassium;   par  M.   E. 

Fleurent 537 

CYANiRiofE  (Acide)  et  cyanurates.  — 
Sur  les  isocyanurates  alcooliques  et 
la  formule  de  constitution  de  l'acide 
cyanurique;  par  M.  Paul  Lcmoult.. .     869 


(    I2o6    ) 


D 


DÉCÈS.  —  M.  le  Secrétaire  pcrpélucl  an- 
nonce la  moi't  de  M.  Stccnstrtip, 
Correspondant  de  la  Section  d'Anu- 
tomie  el  Zoologie 

—  M.  le  Secrctdirc  perpétuel  annonce  la 

mort  de  M.  lu  D''  Thnhzan,  Corres- 
pondant de  la  Section  de  Médecine  et 
Chirurgie,  et  celle  de  M.  Victor 
Mcyer 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  à 

l'Académie  la  perte  que  la  Science 
vient  de  faire  par  la  mort  de  M.  Schee- 
ring 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  la 

mort  de  M.  Briosc/ii,  Correspondant 
pour  la  Section  de  Géométrie 

—  Notice  sur  M.  F.  Briosclù;  par  M.  Her- 

niite 

DÉCRETS.  —  M.  le  Ministre  de  V Instruc- 
tion publique  et  des  Beaux- Arts 
adresse  l'arapliation  du  Décret  ap- 
prouvant l'élection  de  M.  Ratt,  dans 
la  Section  de  Géographie  et  Naviga- 
tion  

—  M.  le  Ministre  de  V Instruction publupie 


et  des  Beaux- Jrts  adresse  l'ampliation 
j          du  Décret  approuvant   l'élection   de 
j           M.  de  Lapparent,  dans  la  Section  de 
6g  ;  Minéralogie 5 

-  l>i..\e  Ministre  de  r  Instruction  publique 
adresse  l'ampliation  du  Décret  ap- 
prouvant l'élection  de  M.  Viichow 
comme  Associé  étranger i4i 

343  I  —  y[.\6Miniiti-e de  rinstruciinn  publii/ue 
adresse  l'ampliation  du  Décret  au- 
torisant l'Académie  a.  recevoir  la 
donation  de  M.  Henry  ffilde,  pour 

G89  la  fondation  d'un  pris  annuel 49.0 

—  M.  le  Ministre  de  l 'Instruction  /n{h/ique 
adresse   l'amiiliation   du   Décret   ap- 

loSg  prouvant  l'élection  de  M.  Ditte,  dans 

la  Section  de  Chimie 991 

Il 39  Densités.  — Sur  1j  température  du  maxi- 
mum de  densité  des  solutions  de 
chlorure  de  baryum;  par  M.  L.-C. 

de  Coppet .' .      533 

Dissolution.  —  Sur  la  solubilité  des 
liquides;  par  M.  A.  Aigniin  et  E. 
Diigas 498 


E 


Éclipses.  —  Observation  de  l'éclipsé  de 
Soloil  du  29  juillet,  à  l'observatoire  de 
liio-de-Janeiro;  par  M.  L.  Cruls....     394 

École  Polytechnique.  —  MM.  Cornu  et 
Sarrau  sofit  élus  Membres  du  Conseil 
de  perfectionnement  de  l'École  Poly- 
technique, pour  l'année  1897-1898. .     C35 

—  M.  le  Mini'-tre  île  ta  Guerre  informe 

l'Académie  qu'il  a  désigné  MM.  Conta 
el  Sarrau  pour  faire  partie  de  ce  Con- 
seil       758 

Économie  ruhale.  —  M.  P.-P.  Dehérain 
présente  l'Ouvrage  qu'il  vient  de  pu- 
blier sous  le  titre  :  »  Les  plantes  de 
grande  culture  » 457 

—  La  Pomme  de  terre  alimentaire;  par 

M.M.  H.  Coudon  et  L.  Bussard . 43 

—  Composition  des  haricots,  des  lentilles 

et  des  pois  ;  p:!r  M.  Bidland 119 

—  Sur  la  composition  des  eaux  de  drai- 

nage; par  M.  P.-P.  Dehérain. .  .  ...     209 


—  Composition  des  pommes  de  terre;  par 

M.  Balland 429 

—  Sur  l'amélioration  des  terres  humifères; 

par  M.  J .  Duniont 469 

—  Observations  générales  sur  les  avoines; 

par  M.  Balland 5-9 

—  Sur   la   composilinn  do  l'avoine;    par 

M .  Olivier  de  liaa'ton 797 

—  Composition  des  pailles  d'avoine,  de 

blé  et  de  seigle;  par  M.  Balland. ...    1 120 
Voir  aussi  :   Chimie    agricole,    Viticul- 
ture,  Vins,  Syli'iculture. 
Électricité.  —   Sur    un    ampèremètre 
thermique  à  mercure  ;  par  M.  Charles 
Camichel 20 

—  Sur  un  voltmètre  thermique  étalon   à 

mercure,  et  sur  diverses  applications 
de  la  méthode  calorimétrique  dans  les 
mesures  électriques;  parJI.  Ch.  Ca- 
michel        90 

—  Nouvelle  méthode  optiijue  d'étude  des 


courants  alternalifs;  par  M.  H.  Abra- 
ham et  H.  Buisson 

—  Faits   d'influence   électrique»  par  les 

tubes  de  Grool»es;  par  M.  Fnveau 
de  Cournwlles 

—  Sur  le  phénomène  de  l'arc  électrique; 

par  M.  A.  Blondcl 

—  Reclierciies  sur  les  rayons  cathodiques 

simples;  par  M.  H.  Deslandres 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication   

—  Sur  la  transformation  directe  de  la  cha- 

leur en  énergie  électrique;  par  M. 
Marcel  Deprez 

—  Sur  la  forme  des  lignes  de  force  élec- 

trique dans  le  voisinage  d'un  résona- 
teur de  Hertz;  par  M.  Giition 

—  De  la  variation  de  l'énergie  dans  les 

transformations  isothermes  de  l'éner- 
gie électrique;  par  M.  //.  Pellal 

—  Sur  les  potentiels  explosifs  statique  et 

dynamique.  Réponse  à  M.  Jauinatm; 
li<ir  M.  7i'.  Swyngedauw 

—  Errata  se  rapportant  à  celle  Commu- 

nication   

—  Sur   la   conductibilité   électrique  des 

substances  conductrices  discontinues, 
à  propos  de  la  télégraphie  sans  fil  ; 
par  iM.  Edouard  Branly 

—  Conductibilité  des  radioconducleurs,ou 

conductibilité  électrique  discontinue. 
Assimilation  à  la  conductibilité  ner- 
veuse; par  M.  Edouard  Branly 

—  M .  ^.  Potu  adresse  une  Note  sur  l'Élec- 

tricité naturelle 

Voir   aussi   :   Physique  luathéiiialique, 

Rayons  X. 

ÉLF.CTRociiiMiE.  —  Sur  la  conductibilité 

électrolylique  de  l'acide  trichloracé- 

tiquc;  par  M.  Paul Rimls 

—  M.  Gaudet  adresse  une  Note  sur  cer- 

taines oxydations  produites  au  moyen 
de  la  pile  à  gaz 

—  M.  D.  Tommasi  adresse  une  Note  sur 

(1  l'équilibre  chimique  dans  l'électro- 
lyse  » 


(    1207    ) 

Paees.  Pages. 

Électrothérapie.  —  Action  physiologique 
9i  du  courant  galvanique  dans  sa  pé- 

riode d'état  variable  de  fermeture; 

par  iM.  Dubois  {de  Berne) ^\ 

97      —  Sur  les  applications  nouvelles  du  cou- 
rant   ondulatoire    en    Thérapeutique 
i('>4  électrique;  par  M.  G.  Apostoli 267 

-  Sur  l'action  des  courants  de  haute  fré- 
373  quence,  au  point  de  vue  de  la  tension 

artérielle;  par  M.  A.  Moulier 339 

4 '3  —  Sur  un  traitement  électrique  palliatif 
du  tic  douloureux  de  la  face;  par  M.  J. 

Bergonié 34o 

5ii  —  M.M.  G.  Apostoli  et  Berlioz  adressent 
une  nouvelle  Note  «  Sur  l'action  thé- 
rapeutique   générale    des    courants 

5G9  alternatifs  de  haute  fréquence  » 34 1 

Errata. —  140.  342,  385,  4 '3,  456,  472, 
554,  585,  673,  Soi,  838,  989,  ii38, 

699  1197- 

Étain.   —  Sur  l'ancienneté  probable  de 

l'exploitation  de  l'élain,  en  Bretagne; 

863  par  M.  h.  Davy 

-  Sur  les  acides  ï-tanniques;  par  M.  R. 
9S9  Engcl 65 

—  Sur    l'aclion    de   l'acide  azotique   sur 
l'étain  ;  pur  M.  7i.  Engcl 

Étoiles  fila.vtes.  —  Observation  de  l'es- 
939  saim  des  Léonides  faite  à  l'Observa- 

toire de  Paris,  dans  les  nuits  du  i3  au 
i4  et  du  i4  au  i5  novembre  1897; 

par  M.  Loeiiy 751 

1  iG3      —  Observations  des  étoiles  filantes  les  Léo- 
nides   à  l'observatoire    de  Meudon; 
1 1 gO  par  M.  Hansky 739 

—  Remarques  de  M.  Janssen  sur  la  Com- 
munication (le  .M.  llansky 

—  Sur  les  Léonides;  par  .M.  J.  Janssen.. 

—  M.  5.  Luce  adresse  une  photographie 
574  d'étoiles  filantes,  obtenue  à  Varsovie 

dans  la  nuit  du  2  novembre,  ancien 

style 

loj;  :   —  Observation  de  l'essaim  des  Orionides 
I  des  12-14  décembre  à  Athènes;  par 

I  M.  i).  Eginitis n58 

10-8   i 


337 


09 


739 
8o3 


83G 


Fermentations.  —  Sur  les  fermentations 
en  milieux  composés  de  particules  so- 
lides ;  par  M.  Th.  Schtcesing  fils 4( 

—  Développement  de   princi[ies   aroraa- 

C.  li.,  1897,  2'  Semestre.  (T.  CXXV.) 


tiques  par  fermentation  alcoolique  en 
présence  de   certaines   feuilles;   par 

M.  Georges  Jacipuniin 1 1 4 

—  Persistance  d'activité  do  la  présure  à 

i59 


(     I208    ) 


Pages, 
des  températures  basses  ou  élevées; 
par  MM.  L.  Camus  et  E.  Gley 256 

—  Sur  la  transformation  de  la  sorbite  en 

sorbose  par  le  Mycoilerma  vint;  Note 

de  M.  A .  Matrot 874 

—  Sur  un  ferment  de  la  cellulose;   par 

M.  y.  Onielianshy 

—  Sur  la  fermentation  cellulosique;   par 

M.  V.  Omélui'isky 

Voir  aussi  :  Bactériologie. 
Fluor.   —  Nouvelles  expériences  sur  la 
liquéfaction  du  fluor  ;  par  M.  H.  Mois- 
son et  J .  Detvar 5o5 


970 


ii3i 


Pages 


Fontes.  —  Recherches  sur  l'élat  où  se 
trouvent  dans  les  fontes  et  aciers  les 
éléments  atitres  que  le  carbone;  par 
M.  Ad.  Carnot  et  Gnntal 148  et    3i 3 

Foudre.  —  M.  le  Minisire  de  la  Guerre 
transmet  à  l'Académie  sept  nouveaux 
Rapports  sur  des  coups  de  foudre  qui 
ont  frappé  divers  bâtiments  du  ser- 
vice de  l'Artillerie 289 

—  M.  d'André  adresse  à  l'Académie  la 
description  d'un  coup  de  foudre  qui 
■A  détruit  le  château  d'Aubussargues 
(Gard) 433 


G 


Gaz.  —  Sur  les  poids  atomiques  de  l'azote, 
du  chlore  et  de  l'argent;  par  M.  A. 
Leduc 299 

—  Sur  la  compressibilité  des  gaz  au  voi- 

sinage de  la  pression  atmosphérique; 

par  MM.  A.  Leduc  et  P.  Saccrdotc. .     297 

—  Constantes  critiques  de  quelques  gaz; 

par  MM.  A.  Leduc  et  P.  Sacerdote.  .     897 

—  Densités  de  quelques  gaz  faciles  à  liqué- 

fier ;  par  M.  //.  Leduc âj  1 

—  Compressibilité  des  gaz  à  diverses  tem- 

pératures et  au  voisinage  de  la  pres- 
sion atmosphérique;  par  M.  A.  Le- 
duc       C46 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication   801  et    838 

—  Sur  les  volumes  moléculaires   et   les 

densités  des  gaz  en  général  à  toute  tem- 
pérature et  aux  pressions  moyennes; 
par  M.  A.  Leduc 703 

—  Sur  les  coefficienis  de  dilatation  des  gaz, 

en  général,  aux  pressions  moyennes; 

par  JI.  A,  Leduc 768 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Communi- 

cation      838 

—  Sur  la  dissociation  et  la  polymérisation 

des  gaz  et  vapeurs.  Dissociation  pré- 
sumée du  chlore  aux  températures 
élevées  ;  par  M.  A.  Leduc 937 

—  Sur  les  transformations  isothermes  et 

adiabatiques  des  gaz  réels;  détermi- 
nation du  rapport  Y  des  deux  chaleurs 
spécifiques;  par  M.  A.  Leduc 1089 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Communi- 

cation    II 38  et  II 97 

Géodésie.  —  Sur  l'état  actuel  des  travaux 
géodésiques  au  Turkestaa  russe;  par 


M.  Vemihnff. 81 

—  Le  gnomon  de  l'Observatoire  et  les  an- 

ciennes Toises;  restitution  de  la  Toise 

de  Picard  ;  par  M.  C.  TFnlff. 179 

—  M.  E.  Durand-GréviUe  adresse  un  Mé- 

moire relatif  à  un  «  Bi-gyroscope  », 
instrument  destiné  à  mesurer  la  lati- 
tude et  la  longitude  d'un  lieu  sans  ob- 
server les  astres 4o3 

—  Sur  la  stabilité  de  la  tour  Eiffel;  par 

M.  Bassot 9o3 

Gkologie.  —  Sur  un  gisement  de  syénite 
dans  le  massif  du  mont  Genèvre 
(  Hautes-Alpes )  ;  par  M.  W.  Kilian . .       Ci 

—  Observations  de  M.  Michel  Lévy  au 

sujet  de  cette  Communication 63 

-  Sur  le  terrain  carbonifère  des  environs 

de  Mâcon;  par  M.  A.  Vafficr 262 

—  Sur  les  dépôts  pleistocènes  et  actuels 

du  littoral  de  la  basse  Normandie;  par 

M.  A.  Bigot 38o 

—  M.   A.  de   Lapparent   fait    hommage 

d'un  Volume  qu'il  vient  de  publier, 
sous  le  titre  :  «  Notions  générales  sur 
l'écorce  terrestre  » i  1 5 

—  M.  ^/6frt  Gra«/rr  rend  compte  à  l'Aca- 

démie du  Congrès  géologique  interna- 
tional de  Saint-Pétersbourg 56i 

—  M.  Archanibault  adresse   un  Mémoire 

intitulé  :  «  De  la  relation  entre  les 
formes  du  littoral  maritime  et  le  ré- 
gime des  courants  océaniques  » 563 

-  Sur  l'aven  Armand  (Lozère);  profon- 

deur 207"";  par  -M.M.  E.-A.  Marti  l  et 

A.  Viré C25 

—  Sur  l'âge  sénonien  des  grès  à  Snbalites 

i.ndegaccnsis  de  l'ouest  de  la  France  ; 


(  Ï209 

Pages.   I 
par  M.  Jutes  fFcbcli 667  |  — 

—  Sur  la  géologie  des  îles  de  Mélelin,  ou 

Lesbos,  et  de  Lemnos  dans  la  mer 
Egée;par  M.  L.  de  Lminay 1048 

—  Sur  la  présence  de  couches  à /*/n«orto 

pseudiy-ammonius  et  à  Biilinius  IIo- 
pei  dans  les  environs  de  Sabarrat  et 
de  Mi  repoix  (Ariège)  ;  par  M.  G.  Vas- 

scur ._ 1 122 

Voir  aussi  Minéralogie,  Paléontologie, 
Pétrnaraplùc . 
GÉOMiiTniE.  —  Sur  les  surfaces  algébriques 
qui  admettent  comme  ligne  asympto- 
tique  une  cubique  gauche;  par  M.  Cit. 
Biiiche 1 5 

—  M.    Hadamcird   ailresse   un    Mémoire 

«  Sur  les  lignes  géodésiques  des  sur- 
faces à  courbures  opposées  » i54 

—  Rapport  sur  le  Mémoire  de  M.  Hada- 

rmird;  par  M.  H.  Poincaré J89 

—  Sur  les  surfaces  rapportées  àleurslignes 

de  longueur  nulle;  par  M.  Eugène 
Cosserat 1 5g 

—  Sur  une  généralisation  du  problème  de 

la  représentation  conforme  aux  va- 
riétés à  trois  dimensions;  parM.i'm/Vr.' 

Colton 223 

—  Sur  les  surfaces   isothermiques;  par 

M.  ^.  Pcllet 291 

—  Sur  la   réduction  des  vecteurs  et  les 

propriétés  métriques;  par  M.  /.  An- 
drade 394 

—  Sur   l'hypocycloïde    do    Steiner;    par 

M.  Pii'ul  Si-rret 4o4 

—  Sur  l'hypocycloïde  à  trois  rebrousse- 

ments  ;  par  iM.  Paul  Srrrel 

423,  445  et    459 
--  Sur  les  systèmes  orthogonaux  et  les 
sysièmcs  cycliques;  par  M.  C.  Gui- 
rliard 5  ig 

—  -  Sur  les  lignes  géodésiques  de  certaines 

surfaces;  par  M.  Emile  If'aciscli. . . .     52i 

—  Sur   la   déformation  des    quadriques; 

par  M.  C.  Cuicliard 696 


) 

Pa{;cs. 

-  Sur  les  systèmes  complètement  ortho- 
i;onaux  dans  l'espace  à  n  dimensions 
et  sur  la  réduction  dos  systèmes  dif- 
férentiels les  plus  généraux  ;  par  M. 
Jules  Drocli >98 

-  Sur  les  surfaces  de  Wcingarten;  par 
M.  A.  Pellct 601 

-  Nouvelle  démonstration  du  théorème 
fondamental  de  la  Géométrie  projec- 
live;  par  M.  H.-G.  Zeutlun.  638  et    SJS 

-  Sur  le  déplacement  le  plus  général 
d'une  droite  dont  tous  les  points  dé- 
crivent des  trajectoires  sphériques; 
par  M.  Ernest  Dupnrcq 762 

-  Sur  les  systèmes  complètement  ortho- 
gonaux dans  un  espace  quelconque; 
par  M.  G.  Pùcci 810 

-  Sur  les  réseaux  0  associés;  par  M.  C. 
Cuicliard 9'9 

Sur  les  focales  planes  d'une  courbe  plane 
à  un  ou  plusieurs  axes  de  symétrie; 
par  M.  P.-/I.  Sclumle g' ' 

-  Sur  les  positions  d'équilibre  instable; 
par  M.  P.  Painlcvé 1021 

Sur  le  déplacement  d'un  plan  dont  tous 
les  points  décrivent  des  lignes  sphé- 
riques; par  M.  Raoul  Bricard 1024 

-  Sur  un  réseau  conjugué  particulier  de 

certaines  surfaces  dérivées  des  surfaces 

de  second  ordre;  par  M.  .S'.  Mangeot.  io83 

Sur  les  surfaces  applicables  sur  une 

surf.ice   de    révolution;   par   M.   A. 

PeUct I  '  ^0 

M.  G.  Darb'iuj.  fait  hommage  à  l'Aca- 
démie du  fome  I  de  ses  «  Leçons 
sur  les  coordonnées  curvilignes  et  les 

systèmes  orthogonaux  » 1 156 

■  M.  le  général  Michel  Froloif  adresse 
une  Note  «  Sur  l'égalité  de  la  somme 
des  angles  d'un  triangle  recti  ligne  à 

deux  angles  droits  » 922 

Glucinium.  —  Sur  la  préparation  des  al- 
liages de  glucinium.  Alliages  de  glu- 
cinium el  àe  cunre;  par  U.  P.  Lebeau.  1172 


II 


HiSToinE  DES  Sciences.  —  Sur  les  miroirs 
de  verre  doublé  de  métal  dans  l'an- 
tiquité ;  par  M.  Bertlwlot 47  ' 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  le 
Tome  Vil  des  Œuvres  complètes  de 
Christian  Huygens  et  donne  lecture 


d'une  Lettre  de  M.  Bosscha 5 18 

U.  le  Secrétaire  perpétuel  présente  à 

l'Académie  le  Touio  l*'  des  <i  Œuvres 

mathématiques  de  Liiguerre  » 627 

M.  Mascart  dépose  sur   le  Bureau  de 

l'Académie,  pour  les  Archives  de  l'In- 


( 


[21 


Pages.   I 

stilut,  des  copies  de  Lettres  de  Mau-  I 

perluis 690  ; 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  un  j 

Volume  intitulé  :  «  Les  manuscrits  de  , 

Léonard  de  Vinci  ;  de  l'Anatomie  »  ._.  qm  ; 

—  Remarques  au  sujet  de  l'Ouvrage  pré-  ! 

cèdent;   par  M.     H.   de  Lacaze-Du-  ! 

thicrs 922  ! 

—  Observations  relatives  aux  cercueils  de  j 

Voltaire  et  de  Rousseau  au  Panthéon, 

ouverts  le   18  décembre  1897;    par  | 

M.   Berthelot loâg  ! 

HyDRODY.WMiQCE.  —  Distribution  des  vi-  | 

tesses  à  travers  les  grandes  sections,  | 

dans  les  écoulements  graduellement  | 

variés,  et  équation  du  mouvement  aux  1 

degrés  d'approximation  supérieurs;  pur  ! 

M .  y .  Boiissinestj 6  ! 

—  Théorie  approchée  du  passage  d'un  ré-  I 


o  ) 

Pages, 
gime  graduellement  varié  à  un  régime 
rapidement  varié,  ou  vice  versa;  par 
M.  J.  Boussinesq 69 

—  Établissement  du  régime  uniforme  dans 

un  tuyau  à  section  rectangulaire  large; 

par  M.  /.  Boiissinesq 142 

—  Établissement  du  régime  uniforme  dans 

un  tuyau  à   section   circulaire  ;  par 

W.  J .  Boiissines/j 2o3 

—  Vibrations  elliptiques  dans  les  fluides; 

par  M.  F.  Créinieu g35 

—  M.  A.  Espagnol  adresse  une  «  Étude 

sur  un  appareil  élévatoire  hydrocen- 
trifuge » 5 18 

ilïDHOLOGiE.  —  Sur  la  contamination  de 
la  source  deSauve (Gard);  parM.  jE'.-^. 
Martel 897 

—  Sur  la  contamination  des  puits;  par 

M.  Diiclaux 9i3 


I 


Infectieuses  (mal\diks).  —  Sur  la  fièvre 

jaune:   par  M.  Domi/igos  Freire....     C14 
—  RI.  Laverait  fait  hommage  à  l'Académie 


d'un  «  Traité  du  Paludisme  ».. . . 
Voir  aussi  :  Choléra,  Bactériologie. 


563 


Lait.  —  iL  J.  Levai  adresse  une  Note 
relative  à  l'action  coagulante  du  suc 

•  d'artichaut  sur  le  lait 

LÈPRE.    —    M.    le    Secrétaire    perpétuel 
signale,  parmi  les  pièces  imprimées  de 


43 1 


la  Correspondance,  une  brochure  de 
M.  Ernest  Besnier  «  Sur  la  Lèpre  ".     689 
Lithium  et  ses  composés.  —  Recherches 
sur  les  solutions  salines  :  rhloiurede 
litliium;  par  M.  Georges  Lemoi ne. .  .     6o3 


M 


Magnésiu:.!  et  ses  composés.  —  Sels  ba- 
siques de  magnésium;  par  M.  Tassittf.    6uj 

Magnétisme.  —  Propriétés  magnétiques 
des  aciers  trempés;  par  M""  Sklodow- 
ska  Curie 1 165 

Magnétisme  terrestre.  —  Magnetarium 
destiné  à  reproduire  les  phénomènes 
du  niMgnétisme  terrestre  et  les  change- 
ments séculaires  des  composantes  ho- 
rizontales et  verticales;  par  W.  Wilde.       8G 

Manganèse.  —  Sur   les   maiiganomolyb- 

dates ;  par  M.  E.  Péchard 29 

—  Sur  un  composé  organique,  riche  en 
manganèse,  retiré  du  tissu  ligneux; 
par  M.  G.  Guérin 3 1  1 


Manomètres.  —  Sur  l'explosion  du  mnno- 
mètre  d'un  appareil  à  projection  ;  par 
M.  de  Lacaze-Dulhters 12 

Marées.  —  M.  Hatt  présente  «  l'Annuaire 
des  Marées  des  côtes  de  France  pour 

1898   » 29.5' 

Mécanique.  —  Sur  les  intégrales  quadra- 
tiques de  la  Dynamique;  par  M.  P. 
Painlevé i56 

—  Sur  les  cas  du  problème  des  trois  corps 
(et  des  n  corps)  où  deux  des  corps 
se  choquent  au  bout  d'un  temps  fini  ; 

par  M.  Painlevé 107S 

Voir  aussi  :  Hydrodynamique  et  Ana- 
lyse inathéiiiatique. 


(  '2 

Pages. 


MÉCANIQUE  APPLioi'ÉE.  —  Siir  le  tracé 
pratique  des  engrenages;  par  M.  L. 
Lernrnn 1 62 

—  Nouvelle  méthode  d'essai  des  métaux; 

par  M.  Ch.  Fréinniit 492 

—  Sur  la   construction    rationnelle    des 

moulins  à    meules   métalliiiues;    par 

M.  y.  Scliiveilzer 89 1 

—  SuF-^tm   ergographe    à    ressort;    par 

M.M.  A.  Binel  et  N.  Vascliiulc 1161 

—  M.  H.  Soret  adresse  une  Noie  relative 

à  un  <c  Nouveau  pédalier  i' i iSj 

MÉCANioiE  CÉLESTE.  —  M.  FiiUc  adresse 
un  Mémoire  portant  pour  litre  : 
<i  Théorie  élémentaire  du  mouvement 
de  rotation  de  l'écorce  terrestre  »...  i53 
MÉDixiNE.  —  M.  A.  Lanran  fait  hom- 
mage d'un  «  Traité  du  Paludisme  » 
qu'il  vient  de  publier 563 

—  Sur  la  fièvre  jaune;  par  M.  Domingn.i 

Freire 614 

—  Sur  quehpies  résultats  comparatifs  des 

méthodes  cliniques  ordinaires  et  de 
l'examen  Ihioroscopiquodans  lesépan- 
chements  pleurétiques;  parMM.^fr- 
gonié  et  Carrière 975 

—  M.  GuilLcry  adresse  une  Note  relative 

aux  mesures  à  adopter  pour  la  préser- 
vation des  nourrices,  dans  les  établis- 
sements où  l'on  reçoit  des  enfants  qui 
peuvent  être  atteints  de  syphilis  ....  799 
Voir  aussi  :  Pathologie  et  Physiologie 
pntliologicjlie. 

MÉTÉORITES.  —  Sur  quelques  circonstances 
particulières  qui  paraissent  avoir  ac- 
compagné la  chute  d'une  météorite  le 
9  avril  1891  à  Inriarck,  en  Transcau- 
casie;  par  ^l.  Striiiis/m-  Mcu/iicr. . . .     894 

MÉTÉOROLOGIE.  —  M.  Miisctirt  présente  à 
l'Académie  trois  nouveaux  Volumes 
(i895)des  «  Annales  du  Bureau  cen- 
tral météorologicpie  » ai4 

—  Note  relative  à  un  Mémoire  de  M.  D. 

Eginilis,  sur  le  climat  d'Athènes;  par 

M.  Lœivy i52 

—  Les  derniers  orages  en  France,  en  juil- 

let et  août  1897,  et  la  période  solaire; 

par  M.  Ch.-r.  Zcnger 388 

—  M.    Ch.-V.   Zcnger  adresse   diverses 

Notes  relatives  aux  minima  de  pres- 
sion atmosphérique,  à  la  période  so- 
laire et  aux  passages  des  essaims 
(lériodiques  d'étoiles  filantes  et  de 
bolides 74 1  et  1 1 9 i 


Pages. 

—  M.  le  Ministre  de  l'hi'ilritclinn  publique 

transmet  un  Ouvrage  de  M.  Juan 
Contreras,  intitulé  :  «  Nouvelle  mé- 
thode pour  la  prédiction  du  temps  » .     4^4 

—  M.  H.  Tarry  adresse  une  Note  inti- 

tulée :  0  Tables  météorologiques. 
Applications  aux  diagrammes  des 
instruments  enregistreurs  » 433 

-  .M.  H.  Tarry  adresse  le  premier  fasci- 

cule de  ses  «  Tables  météorologiques 
graphiques  » 922 

-  Sur  divers  perfectionnements  apportés 

à  un  anémomètre  système  Bourdon  ; 

par  M.  il.  Mailhnt 83o 

—  Détermination  mécanique  de  la  direc- 

tion moyenne  du  vent;  par  M.  Lniiis 
Besson 987 

—  M.  Cnvin  adresse  une  Note  relative  à 

la  prévision  des  phénomènes  météoro- 
logiques      1067 

Voir  aussi  :  Pliysi<iiœ  du  Globe. 
Microbiologie.  —   Étude  des  huîtres  de 
Cette,  au  point  de  vue  des  microbes 
pathogènes;  par  MiM.  Ad.  Sabatier, 
A.  Ducamp  et  J.-M.  Petit G85 

—  M.  E.  Duclnux  fait  hommage  à  l'Aca- 

démie du    premier    Volume  de  son 

«  Traité  de  Microbiologie  » 68g 

Voir  aussi  :  Bactériologie. 
Minéralogie.  —  Sur  la  marcasitc  de 
Pontpéan  et  sur  des  groupements 
réguliers  de  inariasite,  de  pyrite  et 
de  galène,  constituant  dos  pseudomor- 
plioses  do  pyrrhotine;  par  M.  A.  La- 
croix      265 

—  Sur  les  minéraux  cristallisés,  formés 

sous  l'influence  d'agents  volatils,  aux 
dépens  des  andésites  do  l'île  de  Théra 
(Santorin)  ;  par  M.  A.  Lacroix 1 1^9 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  le 

Tome  II  (2°  Partie)  de  la  «  Minéra- 
logie de  la  France  et  do  ses  colonies  », 

par  M.  A.  Lacroix 1078 

Voir  aussi  ;  Pétrographie. 

Mines.  —  M.  Haton  de  la  GotipilUère  fait 
hommage  à  l'Académie  du  second 
Volume  de  la  deuxième  édition  de  son 
(i  Cours  d'exploitation  des  Mines  »  . .       81 

Miroirs.  —  Sur  les  miroirs  de  verre  dou- 
blé de  métal  dans  l'antiquité;  par 
M.  Brrlhclot 473 

Molybdène  et  ses  composés.  —  Réduc- 
tion de  l'anhydride  molybdique  par 
l'hydrogène;  par  M.  M.  Guichard. . .       2G 


(     1212     ) 


Pages. 

—  Sur  lesmanganimolybdates;  par  M.  E. 

Péchartl -«9 

—  Sur  la  réduction  deTanhydririe  niolyb- 

dique  par  l'hydrogène  et  sur  la  prépa- 
ration du  molybdène  pur  ;  par  M.  Gui- 
chaid loJ 

iMoNNAlKS.  —  M.  Henri  Moisson  est  élu 
Membre  de  la  Commission  de  contrôle 
de  la  circulation  monétaire,  au  Minis- 
tère des  Finances 758 

Mo.NlMENTS.  —  M.  le  Préfet  de  Ui  Seine 
inrorme  l'Académie  que  le  Conseil 
municipal  vient  d'autoriser  l'érection 


Pages, 
du  monument  à  la  mémoire  de  Lavoi- 
sier,  sur  la  place  de  la  Madeleine.. . .  849 
MusÉL'M  d'Hisïoirk  naturiclle.  —  M.  le 
Ministre  rie  l'Instruction  publique  in- 
vite l'Académie  à  lui  présenter  une 
liste  de  deux  candidats  pour  la  chaire 
de  Physique  végétale  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle,  vacante  par  suite 

du  décès  de  M.  Georges  Tille 819 

-  Liste  de  candidiits  présentés  à  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique, 
pour  cette  chaire  :  i"  .M.  Mnquenne, 
■i°  M.  G.  André' 1 1 56 


Navigation.  —  M.  Merlaleau  adresse  un 
projet  d'appareil  indiquant  la  vitesse 
des  navires  et  celle  des  courants. ...       67 

—  M.  J.  Chahs  adresse  une  ISote  inti- 

tulée «  Application  de  l'eau  de  mer, 
pour  les  piles  électriques  primaires, 
dans  la  navigation  sous-marine  »...  3.23 
Navigation  aérienne.  —  Expériences 
faites  avec  un  aéroplane  mû  par  la 
vapeur;  par  jl'^l.  Tntin  et  Charles 
Richet 04 

—  M.  Chantron  adresse  un  complément  à 

sa  Communication  sur  la  navigation  j 

aérienne 1 54  ! 

—  M.  G.  Lepage  adresse  une  Note  rela- 

tive à  la  direction  des  aérostats 35 1 

—  M.  y/.  3io77'i.çe  adresse  divers  Mémoires  ^ 

sur  la  navigation  aérienne. . .     35i  et  591 

—  M.    G.  Berger  adresse  un   projet  de 

propulsion  pour  les  ballons 4^4 

—  M.  A/o/f/fftY  adresse  un  projet  d'aérostat 

mû  par  des  propulseurs 434   i 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  signale  un 

volume  de  M.  IV.  de  Fonvielle,  inti-  j 
tulé  :  «  Les  ballons-sondes  de  MM.  Her-  j 
mile  et  Besançon  et  les  ascensions  in- 
ternationales » 458 

—  Appareil  destiné  à  mesurer  les  hauteurs  | 

atteintes  par  les  aéiosials.  Vérification  1 

des  indications  fournies  par  le  baro-  1 


mètre;  par  M.  L.  CaiUetet 587 

—  M.  Léonard  adresse  une  série  de  plan- 

ches relatives,  à  un  «  Navire  aérien  ».    689 

—  M.  F.-S.  Giacinto  adresse  un  Mémoire 

sur  la  direction  des  ballons G89 

—  M.  Gourjon  adresse  la  description  d'un 

ballon  dirigeable 758 

—  M.  Chantron  adresse  un  complément  à 

sa  Communication  sur  les  parachutes.    807 

—  M.  F.  Giacinto  soumet  au  jugement  de 

l'Académie  un  Mémoire  relatif  à  la 

direction  des  ballons 1012 

Nickel.  —  Recherches  sur  les  aciers  au 

nickel  ;  par  M.  Guillaume 235 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication      342 

•  Sur  la  séparation  électrolytique  du 
nickel  et  du  cobalt  d'avec  le  fer.  Ap- 
plication au  dosage  du  nickel  dans  les 

aciers;  par  M.  O.  Ducru !\'\Ci 

N0.MINAT10NS  DE  Memores  et  Correspon- 
dants. —  M.  /"«r/ioa' est  élu  Associé 
étranger,  en  remplacement  de  M. 
Tchebichef .  . 1 4 

—  M.  Gayon  est  élu  Correspondant  pour 

la  Section  d'Économie  rurale,  en  ren- 
placement  de  M.  Hellriegcl 80 

—  M.  Ditte  est  élu  Membre  de  la  Section 

de  Chimie,  en  remplacement  de  M. 
Sc/inlze/iberger 846 


Observatoires.  —  Sur  les  travaux  exécu- 
tés en  1897  à  l'observatoire  du  mont 
Blanc;  par  M.  /.  Janssen 


O 


992 


Optique.  —  Sur  la  polarisation  partielle 
des  radiations  lumineuses  sous  l'in- 
lluence  du   champ    magnétique;   par 


121 


228 


8i9 


Pages. 

MM.  N.  Ej^orolfel  N.  Gcnrgiewsky.  tC 
Sur  l'absorplion  de  la  lumière  par  les 

cristaux  ;  par  M.   V.  Jgnfonoff. 87 

Dispersion  rolaloire  naturelle  du  quartz 

dans  l'infra-rouge  ;  par  M.  R.  Dnn- 

S'ier 

InQuence  de  la  température  sur  le  pou' 
voir  rotatoire  des  liquides;  par  M. 
Pli.-A.  Giiye  et  M"=  E.  AUon 

Sur  l'observation  et  l'interprétation 
cinématique  des  phénomènes  décou- 
verts par  i\I.  le  D'  Zecmiin;  par  M. 
A.  Cnriitt 555 

Sur  une  interprétation  applicable  au 
phénomène  de  Faraday  et  au  phéno- 
mène de  Zeenian;  par  M.  Henri  Bec- 
querel   

Sur  le  mécanisme  de  la  polarisation 
rotatoire  magnétique;  par  M.  André 
Broca 696 


fi79 


3  ) 

Paj;es. 

—  Sur  la  transmission  d'énergie  à  dislance. 

Application  à  la  polarisation  rotatoire  ; 

par  M.  André  Broca 7C5 

—  Procédé  simple  pour  constater  le  chan- 

gement de  période  de  la  lumière  du 
sodium  dans  un  champ  magnétique; 
par  M.  A.  Cottnn 865 

—  Sur  un  appareil  permettant  de  séparer 

des  radiations  simples  très  voisines; 

par  M.  Maurice  Haniy 109a 

—  Sur  la  polarisation  de  la  lumière  émibc 

par  une  flamme  au  sodium  placée  dans 
un   champ   ma.£;iiéti(iue;    par  M.   A. 

Cotton 1 1 69 

Voir    aussi  :    Phyxi'jue    malhé inatique , 
Rayons  X,    Photographie. 
Osmose.  —  Recherches  osmotiques  sur  les 
solutions  très  étendues  de  sucre  de 
canue  ;  par  M.  Ponsot 867 


Paléontologie.  —  M.  Albert  Gnudry 
présente  une  nouvelle  édition  de  l'Ou- 
vrage de  Sir  John  Evans,  intitulé: 
«  Anciens  instruments  en  pierre  de  la 
Grande-Bretagne  » ' 5i 

—  Sur  la  découverte  d'un  Ptéropidé  mio- 

cène, à  la  Grive-Saint-Alban  (Isère); 

par  jM  .  Claude  Gaillard 620 

—  M.  Albert  Gaudry  présente  une  Note 

paléonlologique  sur  «  La  dentition  des 
ancêtres  des  Tapirs  » 755 

—  Sur  la  faune  du  gisement  sidérolithique 

éocène  de  Lissieu  (Rhône);  par  MM. 

Ernest  Clianlre  et  C.  Gaillard 986 

Pathologie.  —  Traitement  du  psoriasis 

par  les  injections  à'orrhiline  ;  par  M. 

/''.  Boujfé 80 

Pathologie  végétale.  —  La  cause  elFi- 

ciente  de  la  maladie  de  la  Pomme  do 

terre  appelée  la  Frisole'e;  par  M.  E. 

Rozr 59 

—  Sur  la  germination  des  graines  de  Lé- 

gumineuses habitées  par  les  Bruches; 

par  M.  Edmond  Gain igS 

—  Sur  la  présence  du  Pseudocommis  Fitis 

Debrny,  dans  la  tige  et  les  feuilles  de 
\'Elodca  cnnadensis;  par  M.  E.  Roze.     362 

—  Le  PseudocominU  Vilis  Debray,  para- 

site des  plantes  marines;  par  M.  E. 
Roze 4'o 


—  Sur  le  rôle  que  joue  le  Psrudocnnimis 

Vitis  Debray  dans  les  deux  maladies 
rie  la  Vigne,  l'anthracnose  et  l'oïdium  ; 
par  M.  E.  Roze 453 

—  Sur  les  maladies  des  bulbes  du  Safran 

(  Crocus  sativus  L.  )  ;  par  M.  E.  Roze.     730 

—  Sur  la  maladie  des  Châtaignes;   par 

M.  E.Roze 982 

—  Sur  la  pourriture  des  Pommes  de  terre  ; 

par  M.  E.  Roze 1118 

Voir  aussi  Viticulture. 

l'iiSANTF.iR.  —  Appareil  léger  pour  la  dé- 
termination rapide  de  l'intensité  de  la 
pesanteur;  par  M.  Marcel  Brdlouin .     292 

PÉTROGnAPiiiE.  —  Sur  les  roches  diaman- 
tifères du  Cap  et  leurs  variations  en 
profondeur;  par  M.  L.  de  Launay..  335 
-  Caractéristiiiucs  d'un  charbon  à  gcz, 
trouvé  dans  le  Northern  coal  field  de 
la  Nouvelle-Galles  du  Sud;  par  M. 
C.-Eg.  Bertrand 984 

Phénols  et  leirs  dérivés.  —  Observa- 
tions sur  la  copulation  des  dérivés 
diazuïques  avec  les  phénols;  par 
.M.M .  Ch.  Oassniann  et  Henry  George.     3o6 

—  Sur    une    réaction    particulière    aux 

orthophénols  et  sur  les  dérivés  de 
ranlimonyle-pyrocatéchine;  par  M. 
Causse 954 

—  Action  de  la  pipéridine  sur  les  élhers 


(     I2l/i    ) 


Pages. 

carboniques  des  phénols;  formation 
d'urélhanes  aromatiques  ;  par  MJI.  Ca- 

îeiirure  et  Moreim 1 107 

Phénïlhïdrazine.  —  Sur  quelques  com- 
binaisons de  la  phénylhydrazine  et 
d'azotates  métalliques;  par  M.  /. 
Moitcxsicr 1 8  J 

—  Sur  quelques  combinaisons  des  acétates 

métalliques  avec  la  phénylhydrazine; 

par  M.  J.  Moite.tsier 6n 

—  Nouvelles  combinaisons  de  la  phényl- 

hydrazine avec  les  sels  minéraux  ;  par 

M.  J .  Moilcssier 714 

—  Dosage  de  la  phénylhydrazine;  par  M.//. 

Ciitisxe 712 

Phosphates.  —  Sur  le  dosage  de  la  chaux, 
de  l'alumine  et  du  fer  dans  les  phos- 
phates minéraux;  par  M.  L.  Lindet. .     246 

—  Contribution  à  l'histoire  biologique  des 

phosphates;  par  M.  L.  Jcilfy 538 

Phosphore  et  ses  composés.  — Action  de 
l'eau  sur  le  trichlorure  de  phosphore. 
Oxychlorure  phosphoreux;  par  M.  A. 
Betson 771 

—  Sur  l'oxyde  phosphoreux;  par  M.   A. 

Bessnn io32 

Photographie.  —  Sur  le  voile  photogra- 
phique en  Radiographie;  par  M.  P. 
JlUard 232 

—  Photographie  de  l'image  fluoroscopique; 

par  M.  Cliiiiies  Purclter 409 

—  Sur  le  voile  photographique  en  Radio- 

graphie; par  M.  J.  Chahcmd .  .....     496 

—  Sur  un  mode  d'enregistrement  photo- 

graphique  des   effluves  thermiques; 

par  M.  A.  Guébhard 814 

Photohiétrie.  —  M.  Aug.  Coret  adresse 
une  Note  relative  à  un  appareil  pou- 
vant servir  de  photomètre 5i8 

Physiologie  animale.  —  La  régénération 
du  micronucléus  chez  quelques  Infu- 
soires  ciliés;  par  M.  Félix  Le  Dan- 
tec 5 1 

—  Les  éléments  centrifuges  des  racines 

postérieures  médullaires;  par  MM.  J.- 

P.  Morat  et  C.  Bonne laO 

—  L'épuration  nucléaire  au  début  de  l'on- 

togenèse ;  par  M.  L.  Cuénot 190 

—  Présence  de  l'iode  dans  les  glandulos 

parathyroïdes;  par  M.  E.  Gli-y 3)2 

—  Organes  phagocytaires  observés   chez 

quelques  Aiinélides  marines  ;  par  M.  /. 
Cnnliicuzène 326 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 


'ages. 
585 


nication 

—  Étude  expérimentale  sur  les  Coccidies; 

par  M.  Louis  Léger 329 

—  Les  fonctions  de  la  glande  thyroïde; 

par  M.  E.  de  Cyon 439 

—  Nouveaux  pigments  biliaires;  par  MM. 

A.  Dastre  et  iV.  Florescn 58 1 

—  Sur  les  modifications  histologiques  des 

cellules  nerveuses  dans  l'état  de  fa- 
tigue; par  M.  Ch.-Am.  Pugnnt 706 

—  Sur  la  caractéristique  d'excitation  des 

nerfs  et  des  muscles;  par  M.  G. 
IVeiss 880 

—  Comparaison  du  pouvoir  thermogèneou 

dynamogène  des  éléments  simples 
avec  leur  pouvoir  nutritif.  Un  écart 
considérable  existe  entre  les  poids 
isoénergétiques  et  les  poids  isolro- 
phiques  du  sucre  et  de  la  graisse. 
C'est  avec  les  poids  isoglycogéné- 
tiques  que  les  poids  isotrophiques 
tendent  à  s'identifier;  par  M.  A. 
Chniwcaii 1 070 

—  Errnin  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication    I  ip7 

—  Théorie  de  l'instinct  d'orientation  des 

animaux;  par  M.  G.  Keynaud 1 191 

Physiologie  expérimentale.  —  Troubles 
trophiquescouséculifs  à  la  section  du 
sympathique  cervical  ;  par  M.  /.-/-■. 
Morat  et  M.  Doyon 124 

-  Le  rôle  de  l'auto-intoxication  dans  le 

mécanisme  de  la  mort  des  animaux 
décapsulés;  par  M.  D.  Gonrfein.  . . .      188 

-  De    l'intoxication    par    la    sueur   de 

l'homme  sain;  par  M.  L.  Arloing. . .     218 
-  Remarques  de  M.  Berthcht  au  sujet 
de  cette  Communication 221 

-  L'intoxication  par  la  sueur  de  l'homme 

sain  ;  par  M.  S.  Arloing 283 

•  Troubles  fonctionnels  réflexes  d'ori- 
gine péritonéale,  observés  pendant 
l'éviscération  d'animaux  profondé- 
ment anesthésiés;  par  MM.  L.  Giii- 
nard  et  L.  Tixier 333- 

—  Dans  quelles  limites  l'oxyde  de  carbone 

est-il  absorbé  par  le  sang  d'un  mam- 
mifère vivant?  Quelle  est  l'influence 
du  temps  sur  celte  absorption?  par 
M.  N.  Grchant 735 

—  Infection  typhique  expérimentale,  pro- 

duite par  l'introduction  de  culture  vi- 
rulente dans  une  anse  de  Thiry  ;  par 
M.^L  R.  Lépine  et  B.  Lyonnel 844 


(  12 

Pages. 
~  Effets  physiologiques  el  thérapeutiques 
de   la   spcrmine;  par  M.  Alejcnmtre 
Pœhl 9^9 

—  Sur  la  décomposition  du  chloroforme 

dans  l'organisme  ;  par  MM.  .4.  Desgrcz 

el  M.  Nictoiix 97  3 

—  Atrophie  musculaire  expérimentale  par 

intoxication    pyocyanique;   jiar   M.M. 

Cluirrin  el  H.  Claude 1 1 33 

Physiologie  pathologique.  —  Influences 
exercées  par  les  états  pathologiques 
des  générateurs  sur  la  constitution 
des  descendants;  par  .M.  -•/.  Cluirrin.     25i 

—  Disparition  do  l'empoisonnement  satur- 

nin par  la  substitution  partielle  de 
l'acide  métaslannique  à  la  potée 
d'élain  dans  le  polissage  du  cristal; 
par  M.  L.  Giiénmle gGi 

—  Nouveaux  documents  relatifs  au  rachi- 

tisme ;  par  M.  OEclisnertle  Coninck.   lo^î 
Voir  aussi  :  Kleclrnthérnpir ,  Venins. 
Physiologie  végétale.  —  Variations  des 
Cliam|iignons    inférieurs    sous    l'in- 
fluence du  milieu  ;  par  M.  Julien  Htiy.     193 

—  M.    V.  Marchand  adresse  un  Mémoire 

«  Sur  une  expérience  d'électro-cul- 
ture  » 35 1 

—  Sur  le  tissu  assimilaleur  des  tiges  pri- 

vées de  feuilles;  par  M.  Auguste  Boi- 
rivant 368 

—  Sur  la  plasmolyse;  par  M.  Mnuton.. . .     407 

—  Action  de  la  pesanteur  sur  la  croissance 

ries  champignons  inférieurs;  par  iM. 
Julien  Ray 5oo 

—  Élude  de  la   transformation  des  ma- 

tières sucrées  en  huile  dans  les 
olives  ;  par  .M.  C.  Gerber G58 

—  Végétation   avec   et   sans  argon;  par 

M.  Th.  Schlœ.sing  fils 719 

—  Sur  la  production  de  la  gomme  chez  les 

Slerculiacécs;  par  M.  Loui.i-  Mangin,     yii 
-  Recherches  sur  la  formation  des  ré- 
serves oléagineuses  des  graines  et  des 
fruits  ;  par  M .  C.  Gerher 732 

—  Sur  la  détermination  du  sexe  chez  le 

chanvre:  par  M.  Mnlliard 79a 

—  Action  des  sels  minéraux  sur  la  forme 

el  la  structure  du  Lupin;  par  M.  Das- 
snnville ytj^ 

—  Sur  la  culture  du  Nostoc  punctiforme 

en  présence  du  glucose;  par  M.  Ranul 
Btmilhac 880 

—  Sur  l'absorption  des    matières   orga- 

niques par  les  racines;  par  M.  Jules 

C.  R.,  1897,  V  Semestre.  (T.  CXXV.) 


i5) 

Laurent 887 

—  Perméabilité  des  troncs  d'arbres  aux 

gaz  atmosphériques;   par  M.   Henri 

Devaux 979 

Physique  du  globe.  —  Sur  ceîlaines  per- 
turbations dans  le  niveau  de  la  mer, 
observées  dans  la  baie  du  Brusc;  par 
M.  Jiarthe  de  SandJUrl 6G 

—  Étude  de  la  variation  normale  du  champ 

électrique  avec  la  hauteur,  dans  les 
hautes  régions  de  l'atmosphère;  par 
M.  G.  Le  Cadet 494 

—  L'actinométrie  et  les  ballons;  par  M./. 

Violle 627 

—  Sur  l'enregistrement  de  l'intensité  calo- 

rifique de  la  radiation  solaire;  par 

M.  .4.  Crova So4 

—  Observations  actinométriques  faites  sur 

le   mont  Blanc;  par  MM.   Crova   el 

Hansky 917 

Voir  aussi  :  Hydrologie,  Pesanteur,  Ma- 
gnétisme terrestre,  Tremblements  de 
terre,  Métt'orolngie . 
Physique  mathématique.  —  Sur  le  méca- 
nisme de  la  polarisation  rotatoire  ma- 
gnétique; par  M.  André  Broca C9O 

—  Sur  la  transmission  d'énergie  à  distance. 

Application  à  la  polarisation  rotatoire; 

par  M.  André  Broca 765 

—  Sur  l'intégration  des  équations  de  la 

chaleur  ;  par  M.  Le  Roy 766 

—  Rapport  de  M.  Poincaré  sur  un    Mé- 

moire de  M.  Le  Roy  intitulé  :  «  Sur 
l'intégration  des  équations  de  la  cha- 
leur " 847 

—  Sur  le  potentiel  de  la  double  couche; 

par  MM.  Liapounoff. 694 

—  Sur  le  problème  de  la  distribution  de 

l'électricilé  et  le  problème  de  C. 
Nruoiann;  par  M.   //'.  Steklojf 1026 

PlI'ÉBAZINE    ET    SES    DKIllVÉS.    —     Sur    leS 

diurélhanes  aromaliques  de  la  pipéra- 
ziii»;  par  MM.  P.  Cazeneuve  et  Mo- 

reau 1 182 

Planètes.  —  Observations  de  la  nouvelle 
planète  Villiger  (1897,  nov.  19),  faites 
à  l'observatoire  d'Alger  (équatorial 
coudé  de  o",  3 1 8  )  ;  par  M.M .  Bambuud 
et  ^ 85o 

—  Observation  de  la  planele  (DL)  Char- 

lois'  (1897,  nov.  23),  faites  à  l'obser- 
vatoire de  Toulouse  (équatorial  Brun- 
ner  de  o'",25)  ;  par  M.  F.  Rossard. .     923 
Platine  et  ses  composés.  —  Sur  un  nou- 

160 


(    I2l6    ) 


Pages, 
veau  sel  platineux  mixte;  par  M.  M. 
Fèzes 525 

—  Nouveau  procédé  d'attaque  du  platine. 

Préparation  des  bromoplalinates  d'am- 
monium  et  'de   potassium  ;    par   M. 

Georges  Mi^ker 1 029 

Pompes.  —  Nouvelle  pompe  à  mercure, 
sans  robinets  ni  joints  mobiles;  par 
M.  H.  Hcnriet 22 

—  Sur  les  pompes  à  mercure  sans  robi- 

nets ;  par  M.  Chabaud 101 


Page:;. 

—  M.  Rassout  i1/f'i// adresse  un  projet  de 

pompe  dont  il  est  l'inventeur 458 

Pyridine.  —  Sur  la  façon  dont  se  com- 
porte à  la  distillation  un  mélange  de 
pyridine  avec  les  acides  propionique, 
acétique  et  formique;  par  M.  G. 
André 1187 

Pyruvique  (acide).  —  Sur  deux  réactions 
colorées  de  l'acide  pyruvique;  par 
M.  Louis  Simon SS-'i 


QuiNONES.  —  Quinones  et  hydroquinones;  par  M.  Aimind  Valeur 872 


R 


Rayons  X  ou  Rayons  Rontgen.  —  La  dé- 
viation magnétique  des  rayons  catho- 
diques et  des  rayons  X;  par  iM.  G. 
de  Metz 17 

—  Sur  les  effets   actino-électriques   des 

rayons  Rbnlgen  ;  par  M.  S.  Guggen- 
heimer 19 

—  Sur    la   complexité   du    faisceau   des 

rayons  X  ;  par  MAI.  A.  Inibert  et  H. 
Bertin-Siins 99 

—  De  l'action  des  charges  électriques  sur 

la  propriété  de  décharge  provoquée 
dans  l'air  par  les  rayons  X;  pai'  M. 
Emile  Villnri 1 07 

—  Sur  les  propriétés  des  gaz  traversés 

par  les  rayons  X  et  sur  les  propriétés 
des  corps  luminescents  ou  photogra- 
phiques ;  par  M.  G.  Sagnac 1G8 

— •  M.  RiiiHguet  communique  une  épreuve 
radiographique  démontrant  la  péné- 
tration des  métaux  par  les  rayons 
Rijntgen 171 

—  Sur  l'explication  d'un  résultat  expéri- 

mental attribué  à  une  déviation  ma- 
gnétique des  rayons  X;  par  Sir 
G.-G.  Stokfs 216   ! 

—  Sur  la   transformation  des   rayons  X  • 

par  les  métaux;  par  M.  G.  Sugnac.     200 

—  Sur  le  voile  photographique  en  Radio- 

graphie; par  M.  P.  Villard 2^2 

—  Actions  des  rayons  X  sur  la  tempéra-  | 

ture  des  animaux;  par  M.  Lecercle..     234   ' 

—  Actions  des  tubes  de  RiJntgen  derrière  : 

les  écrans  opaques  aux  rayons  X  ;  par  j 


M.  Ahel  Buguet 875 

MM.  Blumenllud  et  Knudsen  adressent 
des  «  Études  sur  la  source  ou  surface 
génératrice  des  rayons  liôiitgen  »...     391 

L'absorption  des  rayons  X;  par  M. 
Abel  Buguet 3g8 

M.  Steplidindes  adresse  une  Note  re- 
lative aux  rayons  X 420 

La  déviation  magnétique  des  rayons 
cathodiques  et  des  rayons  X;  par  M. 
G.  de  Metz 426 

Action  des  rayons  X  sur  la  lumines- 
cence des  gaz;  par  M.  A.  de  Hemp- 
tinne 4-*8 

Action  des  rayons  X  sur  la  chaleur 
rayonnée  par  la  peau;  par  M.  L. 
Lecercle 583 

Sur  un  nouveau  procédé  pour  obtenir 
l'instantanéité  en  Radiographie;  par 
M.  Gaston  Séguj 602 

Sur  une  nouvelle  ampoule  bianodiquo 
à  phosphorescence  rouge;  par  M.\r. 
Gaston  Séguy  et  Emile  Gundelag  .  .  .     602 

Action  des  rayons  X  sur  l'évaporation 
cutanée  ;  par  M.  L.  Lecercle 6i3 

Sur  la  dissémination  des  rayons  X  ; 
par  M.  Abel  Buguet 702 

Appareil  destiné  à  déterminer  d'une 
manière  précise,  au  moyen  des 
rayons  X,  la  position  des  projectiles 
dans  le  crâne;  par  MM.  Remy  et 
Conlremouliiis 83 1 

Remarque  de  M.  Marey  au  sujet  de  la 
Communication  précédente 83G 


—  M.  F.  Cinignu  adresse  deux  radio- 

graphies  de   thorax,    d'une   netteté 
particulière 

-  Sur  la  transformation  des  rayons  X 


(    1^17   ) 
l'ages 


900 


Pages, 
par  les  métaux  ;  par  M.  G.  Sn^nm-. .     g4i 
Quelques  faits  nouveaux  observés  dans 
les  tubes  deCrookes;  par  M.  Firgilio 
Marhnilo 94  J 


Sections  de  l'Académie.  —  Liste  de  can- 
didats pour  la  place  laissée  vacante, 
dans  la  Section  de  Chimie,  par  le 
décès  de  M.  Scliiilzenbergrr  :  1°  M. 
Le  Bel;  2°  M.  Ditte ;  3°  MM.  -V.  Cnl- 
snn,  Étnrd,  Hanrint,  Joly,  Jung- 
Jlpisch,  Le  Chatelier,  G.  Lemoine..     7oy 

Silicates.  —  Sur  l'analyse  des  silicates; 

par  M.  A.  Lcclère 893 

Soleil.  —  Résumé  des  observations  so- 
laires faites  à  l'observatoire  royal  du 
Collège  romain  pendant  le  premier 
semestre  189;;  par  M.  P.  Tiirchim  .     \si'>- 

—  Observations  du  Soleil  faites  à  l'obser- 

vatoire de  Lyon  (équatorial  Brunner), 
pendant  le  second  trimestre  de  1897; 
par  M.  /.  Guiltaiime 4^4 

—  Observations  du  Soleil  faites  à  l'obser- 

vatoire de  Lyon  (équatorial  Brunner 
o"',i6),  pendant  le  troisième  trimestre 
de  1897  ;  par  M.  J.  GuUlnumc 855 

—  Influence  de  l'allitude  et  do  la  chaleur 

sur  la  décomposition  de  l'acide  oxa- 
lique par  la  lumière  solaire;  par  M. 
J.  rallot  et  M"'"  Gahriellc  Ffiltot . .  .     85; 

Solennités  scientifiques.  —  Le  Cnmké 
des  Jgriculleiirs-  de  Seiiie-ct-Marnc 
et  des  rétérinaires  français  invite 
l'Académie  à  se  faire  représenter  à 
l'inauguraticn  du  monument  élevé  à 
Pasteur,  dans  la  ville  de  Melun 689 

Spectroscopie;  —  Sur  le  spectre  du  car- 
bone ;  par  ^L  .-/.  de  Granwnl 1 7>. 

—  Errata  se  rapportant  à  celte  Coramu- 

nicalion 3  |2 

—  Sur  le  spectre  de  lignes  du  carbone 

dans  les  sels  fondus;  par  M.  A.  de 
Gromont '-"^S 

—  Sur  les  spectres  des  composantes  colo- 

rées des  étoiles  doubles  ;  par  M.  Wil- 
liam Huggins 5 1 2 

■-  Sur  les  spectres  des  étoiles  principales 
du  Trapèze  de  la  Nébuleuse  d'Orion; 
par  AL  fFdtiam  Huggins 5i4 

—  Sur  quelques  nouvelles  lignes  spec- 

trales de  l'oxygène  et  du   Ihallium; 


par  M.  //.  Wdde 708 

Statistique.  —  JL  le  Secrétaire  perpé- 
tuel signale,  parmi  les  pièces  impri- 
mées de  la  Correspondance  :  l'Album 
de  Statistique  graphique  de  i8g5- 
1896,  dressé   par   le  Ministère   des 

Travaux  publics 59' 

Stybolène.  —  Transformation  réversible 
du  styrolène  en  métastyrolène  sous 
l'influence   de   la   chaleur;    par   M. 

Georges  Lemnine 53o 

SicRES.  —  Analyse  optique  des  urines, 
sucre  diabétique  thermo-optique  po- 
sitif et  négatif;  par  M.  Fr.  Limdolph.  \  18 
-  M.  Fi;éd.  Landnlph  adresse  une  nou- 
velle Note  intitulée  :  «  Analyse  op- 
tique des  urines;  déviation  du  sucre 
de  raisin  et  du  sucre  commercial  ; 
coefBcients  directs  de  réduction  ".. .     197 

—  Produits  de  la  sacchariflcation  de  l'ami- 

don par  la  diastasc;  par  M.  P.  Petit.     355 
-  Les  méthodes  de  dosage  du  sucre  dia- 
bétique; par  M.  Frédéric  Landnlph.     61 1 

—  Préparation  biologique  du  lévulose  au 

moyen  do  la  mannite;  par  MM.  Ca- 
mille Vincent  et  Delachanal 716 

—  Sur  la  caroubinose  et  sur  la  <-/-man- 

nose;  par  M.  Alherda  van  Ekcnstcin.     719 

—  Sur  la  transformation  de  la  sorbito  en 

sorbose  par  le  Mycodermn  vint;  par 

M .  A.  Mntrnt 874 

Sulfures.  —  Sur  la  stabilité  des  sulfures 
de  strontium  phosphorescents;  par 
M.  J.-R.  Moitrelo 462 

—  Sur  l'obtention  du  sulfure  de  strontium 

au  moyen  du  gaz  sulfhydrique  et  de 
la  stronliane  ou  carbonate  do  stron- 
tium. Influence  de  la  température; 
par  M.  /.-/{.  Mniirelo 775 

~  Sur  la  durée  du  jiouvoir  phosphores- 
cent du  sulfure  de  strontium  ;  par  M. 
J.-Ii.  Moitrelo 1098 

Sylviculture.—  Influence  de  la  gelée  prin- 
tanière  de  1897  sur  la  végétation  du 
Chêne  et  du  Hèlre  ;  par  M.  £d.  Griffon.     548 


(     I2l8    ) 


Pages. 
TEiNTunn:.  —  Sur  un  point  de  la  théorie 

de  la  teinture;  par  M.  Lén  rigmm. .     357 

TÉLÉGnVPHIE  ih.ECTRIQUE.  —  M.  ^.   GaU- 

/«n/ adresse  un  Mémoire  relatif  à  un 
système  de  relai  électro-magnétique, 
propre  à  la  transmission  de  signaux 
liar  ondes  électro-magnétiques  de 
faible  fréquence 3?  ' 

TELLunn  ET  SES  COMPOSÉS.  —  Action  des 
chlorure  et  fluorure  telluriquessur  les 
hydracides  correspondants;  par  M. 
R.  Melziier '^'i 

TÉRATOLOGIE.  —  M.  C/i.  Binel-Sn//g/é 
soumet  au  jugement  de  l'Académie  un 
Mémoire  ayant  pour  titre:  «  Téralo- 
logie,  théorie  nouvelle  de  la  mon- 
struosité et  de  l'inversion  » 107S 

TÉRÉBENTHÈNE.  —  Actiou  de  l'aclde  sul- 
furicjue  sur  le  térébenthône  gauche; 
par  MJI.  G.  BouchanUa  et  7.  Lafont.     1 1 1 


Pages. 
Thermométrie.  —  Sur  les  déformations 
permanentes  du  verre  et  le  déplace- 
ment du  zéro  des  thermomètres;  par 
M.  L.  Mdrchi.i 294  et  4^4  ■ 

—  Errata   se   rapportant  à  la  dernière 

Communication 47^ 

Thermodynamique.  —  Recherches  sur  les 
moteurs  à  alcool;  par  M.  Max.  Rin- 

gelinanii 566 

Tremblements  de  terre.  —  M.  le  Mi- 
nistre de  l' Instruction  publique  trans- 
met divers  documents,  extraits  de 
journaux  publiés  dans  l'Inde,  sur  le 
tremblement  de  terre  du  12  juin. . . .     i'iS 

—  M.  A.  Pie'plu  adresse  une  «  Théorie 

des  tremblements  de  terre  et  des  vol- 
cans » 900 

Truffes.  —  Les  Terfâs  (Truffes)  de  Perse, 
à  propos  d'une  Lettre  de  M.  Tholo- 
zan;  par  M.  Cliatin 387 


Venins.  —  Action  physiologique  du  venin 
de  Salamandre  du  Japon  (Sieholdia 
maxima).  Atténuation  par  la  chaleur 
et  vaccination  de  la  Grenouille  contre 
ce  venin;  par  M.  C.  Phisalix 121 

—  Antagonisme  entre  le  venin  des  J'c.s- 

pidœ  et  celui  de  la  vipère  :  le  premier 
vaccine  contre  le  second;  par  M.  C. 
Phisalix 977 

—  La  cholestérine  et  les  sels   biliaires, 

vaccins  chimiques  du  venin  de  vipère  ; 

par  M.  C.  Phisalix io53 

Vins.  —  Sur  l'absorption  d'oxygène  dans 

la  casse  du  vin;  par  M.  J.  Laborde. .     248 

—  Sur  l'Acarien  des  vins  de  Grenache 

[Carpnglfphus  passularuin    Robin); 

par  M.  E.-L.  Trouessart 363 

—  Présence  des  Acariens  dans  les  vins  ; 

par  M.  L.  Mathieu 400 

—  Inlluence  des  matières  colorantes  sur  la 

fermentation   des    vins   rouges   très 
colorés;   par  MM.  P.   Caries   et  G 
Nivière 4  J2 

Vision.  —  M.   Emile  Fiurd  adresse  une 

«  Nouvelle  théorie  des  couleurs  »...     444 

Viticulture.  —  Sur  la  défense  des  vignes 


contre  la  Cochylis;  par  M.  P.  Cnze- 
ncuve 1 3  2 

Remarques  de  M.  Blanchard  au  sujet 
de  cette  Communication i34 

M.  E.  Perrière  adresse  une  Note  rela- 
tive à  un  procédé  pour  combattre  le 
black  rot 383 

M.  /.  Bernes  adresse  une  Note  relative 
à  la  destruction  du  black  rot,  par  un 
lait  de  chaux  cuprique 401 

Sur  le  rôle  que  joue  le  Pseudocommis 
Vitis  dans  l'anthracnose  et  l'oïdium  ; 
par  M.  E.  Roze 453 

Sur  les  invasions  de  black  rot;  par 
M.  Prunet 55o 

Sur  l'évolution  du  black  rot;  par  M.  A. 
Prunet 664 

Sur  les  époques  de  développement  du 
black  rot  dans  le  sud-est  de  la  France  ; 
par  M.  Joseph  Perraud 728 

Les  époques  favor.ibles  dans  le  traite- 
ment du  black  rot  ;  par  M.  A.  Prunet.     889 

Sur  une  bactérie  pathogène  pour  le 
Phylloxéra  et  certains  Acariens;  par 
M.  L.  Dubois 790 

M.  G.  /{orf/e/- adresse  une  Note  relative 


(  1219  ) 

Pages. 


à    l'emploi   du    carbure 
conlre  le  black  rot 


Pages. 


de   calcium            i   Vol.  —   M.  Cliantrim  adresse  une  Noie 
799  i  <i  Sur  le  vol  des  oiseaux  » 434 


Zoologie.  —  Sur  la  signification  morpho- 
logique des  dents  île  la  charnière  chez 
les  Lamellibranches;  par  SI.  Félix 
Bernard 4^ 

—  Évolution  des  Grégarines  cœlomiques 

du  Grillon  domestique;  par  .M.  L. 
Ctwnot 5a 

—  Sur  la  morphologie  de  la  larve  compo- 

sée d'une  Synascidie  [  Dijjlosnmoii/ps 
Lacazii  Giard);  par  M.  Maurice 
CauUery 54 

—  Sur  deux  types  nouveaux  de  Crustacés 

isopodes,  appartenant  à  la  faune  sou- 
terraine des  Cévennes;  par  M.  Adr. 
Dollfti.i 1 3o 

—  Remarques  sur  les  organes  des  sens  du 

Sphœromidc.i  Raymondi  n.  s.,  du  Slc- 
nasetlit.s  Fini  n.  s.,  et  de  (luelques 
Asellides;  par  M.  .Irm.  Viré i3i 

—  Sur  une  nouvelle  Myxosporidie  de  la 

famille  des  Glugeïdées;  par  M.  Louis 
Léger 260 

—  Les  premiers  stades  du  développement 

des  Pédipalpes;  par  Isl"' Sophie  l'e- 
reynslaivzciva 3 19 

—  Les  derniers  stades  du  développement 

des  Pédipalpes;  par  til"' Sophie  Pe- 
reyaslatf'zcwa .  ,     877 

—  Sur  un  Sporozoaire  nouveau  (Clœospo- 

ridium  chydoricola  n.  g.  et  n.  sp.), 
intermédiaire  entre  les  Sarcosporidies 
et  les  Ainœbidiuin  Cienkowsky;  par 
MM.  Félix  Mesnil  et  Emile  Mar- 
choux 323 

—  Sur  la  position  systématique  du  genre 

Ctenodrilus  Clap.  ;  ses  affinités  avec 
les  Cirraluliens;  par  MM.  Félix  Mes- 
nil et  Maurice  CauUery 54a 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication       585 

—  Sur  un  ty|)e  nouveau  [Mctchnikovelta 

n.  g.)  d'organismes  parasites  des  Gré- 
garines; par  Mil.  Maurice  CauUery 


et  Félix  Mesnil 787 

Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 
nication       838 

Sur  la  respiration  du  Carcinns  Mœnas 
l.cach  ;  par  M.  Georges  Bohn y^l 

Sur  le  renversement  du  courant  respi- 
r.îtoiie  chez  les  Décapodes;  par  M. 
Georges  Bohn 539 

Sur  la  segmentation  de  l'œuf  de  la  Te- 
thys  fîntbriata;  par  M.  figuier 54  } 

Sur  la  Strorigylose  île  la  ciillette  ob- 
servée à  l'École  de  Grignon  ;  par 
M.  Ch.  Julien 722 

Observations  sur  les  Crabes  de  la  fa- 
mille des  Dorippidés;  par  M.  E.-L. 
Bouvier 784 

Sur  le  Rouget  de  l'homme;  par  M. 
Brucker 879 

Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 
nication       989 

Sur  le  développement  du  Trombidion 
liolosericeum  ;  par  M.  S.  Jourdain  . . .     965 

Observations  sur  les  Rougets;  par  M.  P. 
Mégnin 967 

Recherches  sur  les  grains  rouges;  par 
M.M.  /.  Kunstler  et  P.  Busipiet 9G7 

Les  Entozoairos  de  l'homme  en  Nor- 
mandie ;  par  M.  Ed.  Spaliliowski. . . .    io56 

Sur  deux  Léfiidoplères  nuisibles  à  la 
canne  à  sucre,  aux  îles  Mascareignes; 
par  M .  Edmond  Jlordage 1 1 09 

M.  J.-H.  Fabre  fait  hommage  à  l'Aca- 
démie d'un  Volume  intitulé  :  <c  Souve- 
nirs cniomologiques  (5*  série).  Études 
sur  l'instinct  et  les  mœurs  des  In- 
sectes » 92  r 

M.  Milne-Edivnrds  expose  le  système 
de  M.  Hafiland  Field  pour  la  rédac- 
tion d'une  Bibliographie  zoologique. .     C35 

La  Ligue  ornithologique  française  in- 
forme r.\cadémie  qu'un  Congrès  orni- 
thologique international  s'ouvrira  à 
Aix,  le  9  novembre  1897 434 


TABLE  DES  AUTEURS. 


MM.  Pages. 

ABRAHAM  (H.).  —  Nouvelle  méthode 
optique  d'étude  des  courynis  alterna- 
tifs. (En  commun  avec  M.  H.  Bais- 
son.)  gi 

AGAFONOFF  (V.).  —  Sur  l'absorption  de 

la  lumière  par  les  cristaux 87 

AIGNAN  (A.).  —  Sur  la  .solubilité  des  li- 
quides. (En  commun  avec  M.  E.  Du- 

^'«•) 498 

ALBERDA  VAN  EKENSTEIN.  —  Sur  la 

caroubinose  et  sur  la  f/-mannose.. . .  719 
ANDEER  (J.-J.)  adresse  des  »  Recherches 

sur  les  oslioles  » .■ 80 

—  Nouvelles  recherches  sur  les  ostioles.    Cdg 

—  Adresse  une  nouvelle  Note  intitulée  : 

c(  Recherches  sur  les  ostioles  du  sys- 
tème cérébro-spinal  u 74 1 

—  Sur  l'appareil  générateur  des  leucocytes 

observés  dans  le  péritoine.    io5i  et     inj( 
ANDEERS  (le  D')   prie  l'Académie  de  le 
comprendre  parmi  les  candidats  à  une 
place  de  Correspondant  dans  la  Sec- 
tion de  Médecine  et  Chirurgie 372 

ANDRADE  (J.).  —  Sur  la  réduction  des 

vecteurs  et  les  propriétés  métriques.     394 
ANDRÉ  (Ch.).  —  Occultation  du   groupe 
des  Pléiades  par  la  Lune,  le  li  juillet 
1 897 ,  à  Lyon ^89 

—  Occultation  du  groupe  des  Pléiades  par 

la  Lune,  le  i3  octobre  1897,  à  Lyon.    635 
ANDRÉ  (G.)  est  présenté  à  M.  le  Ministre 
de    l'Instruction    publique,    pour    la 
chaire  de  Physique  végétale,  vacante 
au  Muséum  d'Histoire  naturelle 1 1 JG 

—  Sur  la  façon  dont  se  comporte  à  la  dis- 

tillation un  mélange  de  pyridine  avec 


MM.  Pages, 

les  acides  propionique,  acétique  et 
formique 1 187 

ANDRÉ  (d')  adresseà  l'Académie  la  descrip- 
tion d'un  coup  de  foudre  qui  a  détruit 
lo  château  d'.4ubussargues  (Gard), 
dans  la  nuit  du  1 4  au  i  5  août  1 897 . .     433 

APOSTOLI  (G.).  — Adresse  une  nouvelle 
Note  «  Sur  l'action  thérapeutique  gé- 
nérale des  courants  alternatifs  de 
haute  fréquence  u.  (En  commun  avec 
M.  Berlioz.) 341 

—  Sur  les  applications  nouvelles  du  cou- 

rant ondulatoire  en  Thérapeutique 
électrique 267 

ARCHAMBAULT  adresse  un  Mémoire  inti- 
tulé :  n  De  la  relation  entre  les  formes 
du  littoral  maritime  et  le  régime  des 
courants  océaniques  » 563 

ARLOING  (S.).  —  De  l'intoxication  par 

la  sueur  de  l'homme  sain. . .     -.iiS  et  283 

ASTON  (E.).  —  Relation  entre  la  polymé- 
risation des  corps  liquides  et  leur 
pouvoir  dissociant  sur  lesélectrolytes. 
(En  commun  avec  .M.  Ptiul  Datoit.).     240 

—  Influence  de  la  température  sur  le  pou- 

voir rolatoire  des  liquides.  (En  com- 
mun avec  M.  J .  Guye.) 819 

ASTRUC  (A.).  —  Sur  la  neutralisation  de 
l'acide  glycérophosphorique  par  les 
alcalis,  en  présenced'hélianlhine  A  et 
de  phénolphtaléine.  (En  commun  avec 
M.  H.  Imberl.) loSg 

AUPÈE  (G.)  adresse  un  Mémoire  intitulé  : 
"  Ixs  phosphates  et  la  lumière  so- 
laire » 4o3 


(     122  2    ) 


MM.  ''•■•(!ef- 

BÂIRE  (R.).   —  Sur  la  théorie  générale 

des  fonctions  de  variables  réelles 691 

BALLAND.  —  Composition  des  haricots, 

des  lentilles  et  des  pois no 

—  Composition  des  pommes  de  terre. . . .     4^9 

—  Adresse  une  nouvelle  Noie  0  Sur  l'essai 

des  ustensiles  en  aluminium  » in 

—  Observations  générales  sur  les  avoines.     379 

—  Composition  du  sarrasin 797 

—  Composition  des  pailles  d'avoine,  de 

blé  et  de  seigle 1120 

BARTHE  (L.).  —  Nouvelles  synthèses  à 

l'aide  de  l'élher  cyanosuccinique. ...     182 
BARTHE  DE  SANDFORT.  —  Sur  certaines 

perturbations  dans  le  niveau  de  la 

mer,  observées  dans  la  baie  du  Brusc.      66 
BASSOT.  —  Sur  la  stabilité  de  la   tour 

Eifïel 903 

BATTANDIER.  —  Sur  un  nouvel  alcaloïde. 
■     (  En  commun  avec  M.  T/i.  Mnlosse.)     36o 

—  Sur  la  rétamine.   (En  commun  avec 

il.  Th.  Matasse.) iâo 

BAUBIGNY  (H.).  —  Procédé  de  séparation 
et  de  distillation  du  brome,  d'un  mé- 
lange de  chlorure  et  de  bromure  alca- 
lins. (En  commun  avec  M.  P.  Ri-    • 
vabi.) 527 

—  Séparation  et  dosage,  par  voie  directe, 

du  chlore  et  du  brome  contenus  dans 
un  mélange  de  sels  alcalins.  (En  com- 
mun avec  M.  P.  Kimls.) 607 

—  Emploi  de  la  fluorescéine  pour  la  re- 

cherche des  traces  de  brome  dans  un 
mélange  salin 654 

BADGÉ  (G.).  —  Sur  un  carbonate  double 

de  soude  et  de  protoxyde  de  chrome.  1 177 

BEAUREGARD.  —  Étude  bactériologique 

de  l'ambre  gris 254 

BECQ)UEREL  (Henri).  —  Sur  une  inter- 
prétation applicable  au  phénomène  de 
Faraday  et  au  phénomène  de  Zeenuin.     679 

BÉHAL  (A.).  —  Sur  une  série  de  nouvelles 

cétones  cycliques lo'ÎG 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication   ii38 

BELUGOU  (G.).  —  Chaleur  de  neutralisa- 
tion de  l'acide  glycérophosphori<|ue. 
(En  commun  avec  M.  H.  Iinbcrt.)..  .    1040 
BERGER  (G.)  adresse  un  projet  d'appareil 


MM.  Pages. 

de  propulsion  pour  les  ballons 4o4 

BERGOXIÉ  (J.).  —  Sur  un  traitement 
électrique  palliatif  du  tic  douloureux 
de  la  face 34o 

—  Sur  quelques  résultats  comparatifs  des 

méthodes  cliniques  ordinaires  et  de 
l'examen  tluoroscopique  dans  les  épan- 
chements  pleurétiques.  (En  commun 
avec  M.  Carrif-re.) 975 

BERLIOZ  adresse  une  nouvelle  Note  a  Sur 
l'action  thérapeutique  générale  des 
courants  alternatifs  de  haute  fré- 
quence. (En  commun  avec  M.  G. 
Apostoli.) 3)1 

BERNARD  (Félix).  —  Sur  la  significBlion 
morphologique  des  dents  de  la  char- 
nière chez  les  Lamellibranches 48 

BERNES  (J.)  adresse  une  Note  relative  à 
la  destruction  du  black  rot,  par  un 
lait  de  chaux  cuprique 4oi 

CERTHELOT.  —  Remarques  au  sujet  d'une 
Communication  de  M.  Jrloing.  sur 
l'intoxication  par  la  sueur  de  l'homme 
sain 22 1 

-  Sur  les  débuts  de  la  combinaison  entre 

l'hydrogène  et  l'oxygène 271 

-  Sur  les  miroirs  de  verre  doublé  de 

métal,  dans  l'antiquité 4/3 

—  De  l'influence   des   composés   avides 

d'eau  sur  la  combinaison  de  l'hydro- 
gène avec  l'oxygène 67  j 

Réaction  de  l'hydrogène  sur  l'acide  sul- 
furique 743 

—  Influence  de  l'oxygène  sur  la  décompo- 

sition des  hydracides  par  les  métaux 

et  spécialement  par  le  mercure 746 

—  Réaction  directe  de  l'acide  sulfurique 

sur  le  mercure  à  la  température  or- 
dinaire      749 

Sur  le  pouvoir  rotaloire  des  corps  poly- 
mérisés,  comparés  avec  leurs  mono- 
mères       822 

—  Observations  relatives  aux  cercueils  de 

Voltaire  et  de  Rousseau  au  Panthéon, 
ouverts  le  18  décembre  1897 1059 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  la 

mort  de  M.  Steenstriip,  Correspondant 

de  la  Section  d'Anatomie  et  Zoologie.       69 

—  Annonce  la  mort  de  M.  le  D'  Tholozan, 


(     1223    ) 


MM.  Pages. 

Correspondant  do  la  Section  de  Méde- 
cine et  Chirurgie,  et  celle  de  M.  yic- 
lor  Meyer 343 

—  Présente  à  l'Académie  le  Tome  l"  des 

«  Œuvres  raatliématiques  de  La- 
guerre  » 627 

—  M.    le    Secrétaire  perpétuel    signale, 

parmi  les  pièces  imprimées  de  la  Cor- 
respondance, trois  Volumes  de  1'  «  An- 
nuaire de  l'École  Polytechnique  » 
adressés  par  M.  H.  Twry,  224-  —  Un 
Volume  de  M.  Ad.  Minet,  420.  — 
Divers  Ouvrages  de  M.  A. -T.  de Ro- 
chebrune  et  do  MM.  G.  Rony  et  /. 
Foucaud,  635.  —  Les  Comptes  rendus 
du  deuxième  Congrès  international  de 
Cliimio  appliquée;  un  Ouvrage  de  M. 
Delebec(jue  intitulé  :  «  Les  lacs  fran- 
çais »,  849.  —  Deux  brochures  de 
MM.  F.  Burot  et  M. -A.  Lcgrnnd. ..  1 15; 
BERTIN-SANS  (H.).  —  Sur  la  complexité 
du  faisceau  des  rayons  X.  (En  com- 
mun avec  M.  Imbert.) 99 

BERTRAND  (C.-Eg.).  —  Caractéristiques 
d'un  charbon  à  gaz,  trouvé  dans  le 
Norlhern  coal  field  de  la  Nouvelle- 
Galles  du  Sud 984 

BERTRAND  (Joseph).  —  Mrle  Secrétaire 
perpétuel  signale,  parmi  les  pièces 
imprimées  de  la  Correspondanpe,  une 
brochure  de  M.  EmiUo  Danioiir,  i54. 
—  Un  opuscule  de  M.  C.-M.  Leblanc 
portant  pour  titre  «  L'almomètre  », 
Sgi.  —  Un  Volume  de  M.  W.  de  Fon- 
vielle,  intitulé  :  «  Les  ballons-sondes 
de  MM.  Ilcrmite  et  Besançon  et  les 
ascensions  internationales  »,  4^8.  — 
Le  Tome  VII  des  Œuvres  complètes 
de  Christian  Huygens  et  donne  lecture 
d'une  Lettre  de  M.  Bosscha^  5i8.  — 
L'Album  de  Statistique  graphique  do 
1895-189O,  dressé  par  le  Ministère 
des  Travau.K  publics;  le  «  Cours  de 
Physique  »  de  MM.  James  Chappuis 
et  E.  Berget,  691.  —  Une  brochure 
de  M.  Ernest  Besnieru  Sur  la  Lèpre  », 
689.  —  Divers  Opuscules  de  M. 
d'Ocagne  et  do  M.  J.  Cliarbonncl, 
808.  —  Un  Volume  intitulé  :  «  Les 
manuscrits  do  Léonard  de  Vinci;  de 
l'Anatomie  »,  922.  —  Le  Tome  II 
(2°  Partie)  de  la  «  Minéralogie  de  la 
France  et  de  ses  colonies  »,  par  M. 
A.  Lacroix 1078 

C.  R.,  1897,  2»  Semestre.  (T.  CXXV.) 


MM.  Pages. 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  à 

l'Académie  la  mort  de  M.  Srheering .     C89 

—  M.  le  Secrétaire  perpe'tuel  annonce  la 

mort  de  M.  Brioschi,  Correspondant 

pour  la  Section  de  Géométrie loSg 

BESSON  (A.).  —  Action  de  l'eau  sur  le 
trichlorure  de  phosphore.  Oxychlo- 
rure  phosphoreux 771 

—  Sur  l'oxyde  phosphoreux io32 

BESSON  (Louis).  —Détermination  méca- 
nique de  la  direction  moyenne  du 
vent 987 

BEUDON  (Ji'LES).  —  Sur  l'intégration  des 
systèmes  d'équations  aux  dérivées 
partielles  du  premier  ordre  à  plusieurs 
fonctions  inconnues '5*5 

—  Sur  la  théorie  des  groupes  inOnis  do 

transformation    et   l'intégration    des 
équations  aux  dérivées  partielles 811 

BEUSSIER  (A.)  adresse  une  Note  relative 

à  une  machine  dont  il  est  l'inventeur.    625 

BIGOT  (A.).  —  Sur  les  dépôts  pléisto- 
cènes  et  actuels  du  littoral  de  la  basse 
Normandie .38o 

BIGOURDAN  (G.).  —  Observations  de  la 
nouvelle  comète  Perrine  (1897  oct.  16) 
faites  à  l'Observatoire  de  Paris  (équa- 
loiial  de  la  tour  de  l'Ouest) 592 

BINET  (A.).  —  Sur  un  ergographe  à  res- 
sort. (En  commun  avec  M.  iV.  Vai- 
childc.) iiG' 

BINET-SANGLÉ  (Cn.)  soumet  au  juge- 
ment de  l'Académie  un  Mémoire 
ayant  pour  titre  :  «  Tératologie, 
théorie  nouvelle  de  la  monstruosité  et 
de  l'inversion  » '078 

BIOCUE  (Cii.).  —  Sur  les  surfaces  algé- 
briques qui  admettent  comme  ligne 
asymptotique  une  cubique  gauche. . .       i5 

BLAlSE(impriméparerreuri)/(7(>e)adreêSC 

une  étude  sur  l'énergie  et  la  matière.     900 

BLANCHARD  (Emile).  —  Remarque  au 
sujet  des  procédés  de  destruction  de 
la  Cochylis  de  la  vigne '34 

BLONDEL  (A.).  —  Sur  le  phénomène  do 

l'arc  électrique i*J4 

BLUMENTHAL  adresse  des  «  Éludes  sur  la 
source  ou  surface  génératrice  des 
rayons  Rontgen  ».  (Eu  commun  avec 
M.  Knudscn. ) Sgi 

BOHN  (Georges).  — Sur  la  respiration  du 

Carci/nis  Mœnas  Leach 44  ' 

—  Sur  le  renversement  du  courant  respi- 
ratoire chez  les  Décapodes SSg 

161 


(     1224    ) 


MM. 

BOIRIVANT  (Auguste).  —  Sur  le  rem- 
placement de  la  racine  principale  par 
une  radicelle, chez  les  Dicotylédones. 

—  Sur  le  lissu  assimilateur  des  tiges  pri- 
vées de  feuilles 

BONNE  (C).  —  Les  éléments  centrifuges 
des  racines  postérieures  médullaires. 
(En  commun  avec  M.  J .-P.  Morat.). 

BORDAGE  (Edmond).  —  Sur  deux  Lépi- 
doptères nuisibles  à  la  canne  à  sucre, 
aux  îles  Mascareignes 

BORDAS  (L.).  —  Système  nerveux  sym- 
pathique des  Orthoptères 

EOUCHARDAT  (G.).  —  Action  de  l'acide 
sulfurique  sur  le  térébenthène  gauche. 
(En  commun  avec  M.  J.  Lufont.).. . 

BOUDOUARD(0.).— Surlecériiim.  772, 

BOUFFÉ.  —  Traitement  du  psoriasis  par 
les  injections  à'orckitine 

BOUILHAG  (Raoul).  —  Sur  la  culture  du 
Nostoc  punctiforme  en  présence  du 
glucose  

BOUSSINESQ  (J.).  —  Distribution  des  vi- 
tesses à  travers  les  grandes  sections, 
dans  les  écoulements  graduellement 
variés,  et  équation  du  mouvement 
aux  degrés  d'approximation  supé- 
rieurs   

—  Théorie  approchée   du   passage   d'un 

régime  graduellement  varié  à  un 
régime  rapidement  varié,  ou  vice 
versa 

—  Établissement    du    régime    uniforme, 

dans  un  tuyau  à  section  rectangulaire 
large 

—  Établissement    du   régime    uniforme, 

dans  un  tuyau  à  section  circulaire.. . 

BOUTROUX  (LÉON).  -  Sur  divers  chlo- 
rures doubles  formés  par  la  cincho- 
namine.  (En  commun  avec  M.  P. 
Ge/ii'resse.  ) 

BOUVEAULT(L.).  -  Sur  l'a-acétylfurfu- 
rane  et  sa  présence  dans  les  goudrons 
de  bois 

BOUVIER  (E.-L.).  -  Observations  sur 
les  Crabes  de  la  famille  des  Dorip- 
pidés 

BRANLY  (Edouard).  —  Sur  la  conducti- 
bilité électrique  des  substances  con- 


Pages, 

i36 
368 

126 

1109 

321 


1 1 1 
1096 


880 


69 

142 
20  3 

467 

1184 

784 


MM.  Pages, 

ductrices  discontinues,  à  propos  de 
la  télégraphie  sans  fil 939 

—  Conductibilité    des    radioconducteurs 

ou  conductibilité  électrique  discon- 
tinue. Assimilation  à  la  conductibilité 
nerveuse 1 163 

BRICARD  (Raoul).  —  Sur  le  déplacement 
d'un  plan  dont  tous  les  points  décri- 
vent des  lignes  sphériques 1024 

BRILLOUIN  (Marcel).  —  Appareil  léger 
pour  la  détermination  rapide  de  l'in- 
tensité de  la  pesanteur 292 

BRIOSCHL   —  Sa  mort  est  annoncée  à 

l'Académie 1069 

BRIOTTET  adresse  une  Note  intitulée  : 
«  Réflexions  sur  la  chaleur  et  l'atmo- 
sphère » 444 

BROCA  (André).  —  Sur  le  mécanisme  de 

la  polarisation  rotatoire  magnétique . .     696 

—  Sur  la  transmission  d'énergie  à  dis- 

tance. Application  à  la  polarisation 

rotatoire 765 

BRUCKER.  —  Sur  le  Rouget  de  l'homme.     879 
BUGUET  (Abel).  —  Actions  des  tubes  de 
Rontgen  derrière  les  écrans  opaques 

aux  rayons  X 375 

•  L'absorption  des  rayons  X 398 

—  Sur  la  dissémination  des  rayons  X  . . .     702 
BUISINE  (A.).  —  Production  d'acides  gras 

volatils,  au  moyen  des  eaux  de  dé- 
suintage  des  laines.  (En  commun  avec 
M.  P.  Buisiric.  ) 777 

BUISINE  (P.  ).  —  Production  d'acides  gras 
volatils,  au  moyen  des  eaux  de  dé- 
suintage  des  laines.  (En  commun  avec 
M.  A.  Biiisitte.  ) 777 

BUISSON  (H.).  —  Nouvelle  méthode 
optique  d'étude  des  courants  alterna- 
tifs. (En  commun  avec  M.  H.  Abra- 
liam.  ) 92 

BUSQUET  (P.).  —  Recherches  sur  les 
grains  rouges.  (En  commun  avec  M. 
J .  Kunstler.  ) 967 

—  Sur  la  valeur  nucléaire  du  corps  central 

des  Bactériacées.  (En  commun  avec 

M.  Kunstler.  ) n  1 2 

BUSSARD  (L.).  —  La  Pomme  de  terre 
alimentaire.  (En  comnmn  avec  M. 
H.  Couilon.) 43 


(    1225    ) 


MM.  P'iC';''- 

CAILLETET  (L.)-  —  Appareil  destiné  à 
mesurer  les  hauteurs  atteintes  par  les 
aérostats.  Vérification  des  indications 

fournies  par  le  baromètre 58; 

CAMICHEL  (Charles).  —  Sur  un  ampère- 
mètre thermique  à  mercure 20 

—  Sur  un  voltmètre  thermique  étalon  à 

mercure,  et  sur  diverses  applications 
de  la  méthode  calorimétrique  dans 
les  mesures  électriques 90 

CAMUS  (L.).  —  Persistance  d'activité  de 
la  présure  à  des  températures  basses 
ou  élevées.  (En  commun  avec  M. 
E.  Glrr.) 256 

CjVNTACUZÈNE  (J.).  —  Organes  phago- 
cytaires  observés  chez  quelques  An- 
nélides  marines 326 

—  Errata  se  rapportant  à  celle  Commu- 

nication       583 

CÂRLES  (P.).  —  Influence  des  matières 
colorantes  sur  la  fermentation  des 
vins  rouges  très  colorés.  (En  commun 

avec  M.  G.  Nhière.  ) 4 Sa 

CARNOT  (Ad.).  .—  Sur  l'emploi  des  sels 
cuivriques  pour  préparer  le  dosage  de 
divers  éléments  dans  les  fontes  et  les 
aciers.  (En  commun  avec  M.  Goûtai.).      75 

—  Recherches  sur  Tétat  où  se  trouvent, 

dans  les  fontes  et  aciers,  les  éléments 
autres  que  lo  carbone.  (En  commun 
avec  M.  GmUal.) 148  et  3i3 

C.\RNOT  (Paul).  —  De  la  .sclérose  tuber- 
culeuse (lu  pancréas n35 

CARRIÈRE.  —  Sur  quelques  résultais  com- 
paratifs des  méthodes  cliniques  ordi- 
naires et  de  l'examen  fluoroscopique 
dans  les  épanchements  pleurétiques. 
(En  commun  avec  M.  Bergnnié.).. .     973 

CASAMIAN  (.\.)  adresse  une  Note  rela- 
tive à  l'emploi  de  la  solution  d'iode 
dans  l'iodure  de  potassium,  pour  dis- 
tinguer les  cyanures  des  autres  genres 
de  sels 43 1 

CADLLERY  (Maihice).  —  Sur  la  morpho- 
logie de  la  larve  composée  d'une 
Synascidic  (  Diplosomoide.i  Lacazii 
Giard) 54 

—  Sur  la  position  systématique  du  genre 

Ctenodritits  Clap.  ;  ses  affinités  avec 
les  Cirratuliens.  (En  commun  avec  M. 


MM.  Pages. 

Félix  Mesnil.  ) 542 

—  Errata  se  rapportant  à  celte  Commu- 

nication       585 

—  Sur  un  type  nouveau  (Metchnikovella 

n.  g.  )  d'organismes  parasites  des 
Grégarines.  (En  commun  avec  M. 
Félix  Mesnil.  ) 787 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication  i     838 

CAUSSE  (H.).  —  Dosage  de  la  phényl- 

hydrazine 712 

—  Sur  une  réaction  particulière  aux  or- 

thophénols et  sur  les  dérivés  de  l'an- 
timonyle-pyrocatécliine 954 

—  Dosage  de  l'antimoine  par  voie  volu- 

métrique 1 100 

CAVIN  adresse  une  Note  relative  à  la  pré- 
vision des  phénomènes  météorolo- 
giques     io57 

CAZÉNEUVE  (P.).  -Sur  la  défense  des 

vignes  contre  la  Cochylis 1 3?. 

—  Action  de  la  pipéridine  sur  les  éthers 

carboniques  des  phénols;  formation 
d'uréthanes  aromatiques.  (En  com- 
mun avec  M.  Mortau. ) 1 107 

—  Sur  les  diuréthanes  aromatiques  de  la 

pipérazine.    (En   commun    avec   M. 

Morcaii.  ) 1 1 8î, 

ClIABAUD.  —  Sur  les  pompes  à  mercure 

sans  robinets loi 

—  Sur  le  voile  photographique  en  Radio- 

graphie       496 

CHALAS  (A.)  adresse  une  Note  intitulée  : 
(I  Application  de  l'eau  de  mer  pour 
les  piles  électriques  primaires,  dans 

la  navigation  sous-marine  » •>:>'^ 

CHANTRE  (Ernest).  —  Sur  la  faune  du 
gisement  sidérolithique  éocène  de 
Lissieu  (Rhône).  (En  commun  avec 

M.  C.   Gaillard.) 98G 

CHANTRON  adresse  un  complément  à  sa 
Communication  relative  à  la  naviga- 
tion aérienne 1 54 

—  Adresse  une  Noie  «  Sur  le   vol  des 

oiseaux  » 434 

—  Adresse  un  complément  à  sa  Commu- 

nication sur  les  parachutes 807 

CIIÂRRIN  (A.).  —  Influences  exercées  par 
les  états  pathologiques  des  généra- 
teurs sur  la  constitution  des  descen- 


'(     1226    ) 


MM.  ^ 

(lanls 

—  Atropine  musculaire  expérimentale  par 

intoxication  pyocyaniqiie.  (En  com- 
mun avec  M.  H.  Clnude.) 

CHAUX  (Ad.).  —  Sur  le  nombre  et  la 
symétrie  des  faisceaux  libéroligneux 
(les  appendices  (feuilles)  dans  leurs 
rapports  avec  la  perfection  orga- 
nique  

—  Les  Terlàs  (Truffes)  de  Perse,  à  propos 

d'une  Lettre  de  M.  Tholozan 

—  Du  nombre  et  de  la  symétrie  des  fais- 

ceaux fibrovasculairesdansla  mesure 
de  la  perfection  organique  des  espèces 
végétales 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication  

—  Du  nombre  et  de  la  symétrie  dis  fais- 

ceaux libérovasculaires  du  pétiole, 
dans  la  mesure  de  la  gradation  des 
végétaux 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication   

—  Signification  du  nombre  et  de  la  symé- 

trie des  faisceaux  libéroligneux  du 
pétiole  dans  la  mesure  de  la  perfec- 
tion des  végétaux 

CHATIN  (JoAiNNEs).  —  Sur  les  noyaux 
hypodermiques  des  Anguillulides 

—  Formes  de  passage  dans  le  tissu  carti- 

lagineux  

CHAUVEAU  (A.).  —  Comparaison  du  pou- 
voir tliermogène  ou  dynamogène  des 
éléments  simples  avec  leur  pouvoir 
nutritif.  Un  écart  considérable  existe 
entre  les  poids  isoénergétiques  et  les 
poids  isotrophiques  du  sucre  et  de  la 
graisse.  C'est  avec  les  poids  isoglyco- 
génétiques  que  les  poids  isotro- 
phiques tendent  à  s'identifier 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication   

CHAUVEAUD  (G.).  —  Sur  l'évolution  des 
tubes  criblés  primaires 

CHA'VASTELON.  —  Sur  un  procédé  de 
dosage  de  l'acétylène,  applicable  aux 
carbures  de  la  forme  R  —  C  =  C  —  H. 

CLAUDE  (II.).  —  Atrophie  musculaire 
expérimentale  par  intoxication  pyo- 
cyanique.  (En  commun  avec  M.  Char- 
rin.) 

GLOTTES  (L.)  adresse  une  Note  relative  à 
une  «  Nouvelle  mesure  chapelière, 
fondée  sur  le  Système  métrique  ». 


iges. 
?.5i 


[  i33 

38; 

4i5 
45c 

479 
554 

997 

57 
738 


i'97 
546 

245 
■n33 


MM.  P' 

(En  commun  avec  M.  A.  Saut.) 

COLLET  (A.).  —  Sur  quelques  cétones 
bromées 

—  Sur  quelques  éthers  cétoniques 

—  Sur  quelques  dérivés  halogènes  de  la 

méthylphénylcétone 

COLSON  (A.).  —  Sur  des  causes  acciden- 
telles d'irréversibilité  dans  les  réac- 
tions chimiques 

—  Est  présenté  sur  la  liste  des  candidats 

à  la  place  vacante  dans  la  Section  de 
Chimie,  en  remplacement  de  M.  Schïa- 
zcnhcrger 

COMITÉ  DES  AGRICULTEURS  DE  SEINE- 
ET-MARNE  ET  DES  VÉTÉRINAIRES 
FR.ANÇAIS  (le)  invite  l'Académie  à  se 
faire  représenter  à  l'inauguration  du 
monument  élevé  à  Pasteur,  dans  la 
ville  de  Melun 

CONTREMOULINS.  —  Appareil  destiné  à 
déterminer  d'une  manière  précise,  au 
moyen  des  rayons  X,  la  position  des 
projectiles  dans  le  crâne.  (En  commun 
avec  iM.  Krinr.) 

COPPET  (L.-C.  de).  —  Sur  la  tempéra- 
ture du  maximum  de  densité  des  solu- 
tions de  chlorure  de  baryum 

CORET  (AuG.)  adresse  une  Note  relative  à 
un  appareil  pouvant  servir  de  photo - 
niélre 

CORNU  (A.).  —  Sur  l'observation  et  l'in- 
terprétation cinématique  des  phéno- 
mènes découverts  par  M.  le  D'  Zec- 
iiian   

—  Est  élu  Membre  du  Conseil  de  perfec- 

lionnement  de  l'École  Polytechnique, 
pour  l'année  1897-1898 

C0SSEIL4T  (Eugène ).  —  Sur  les  surfaces 
rapportées  à  leurs  lignes  de  longueur 
nulle 

COTTON  (A.).  —  Procédé  simple  pour 
constater  le  changement  de  période 
de  la  lumière  du  sodium  dans  un 
champ  magnétique 

—  Sur  la  polarisation  de  la  lumière  émise 

par  une  flamme  au  sodium  placée 
dans  un  champ  magnétique 

COTTON  (EMILE).  —  Sur  une  généralisa- 
tion du  problème  de  la  représentation 
conforme  aux  variétés  à  trois  dimen- 
sions  

COUDON  (H.).  —  La  Pomme  de  terre  ali- 
mentaire. (En  commun  avec  M.  L. 
Jiiissard.) 


âges. 
1 157 

3o5 
354 


945 


799 


689 


83i 


533 


5i8 


555 


635 


139 


SG5 


169 


29.5 


(     1227    ) 


MM.  Paijes.  .   MM. 

CRELIER  (  L.).  —  Sur  les  fonctions  bessé-  | 

liennes  0''(x')  et  S"(.r) 421  et  860  j 

CROVA  (A.).  —  Sur  l'enregistrement  de  ! 

l'intensité  caloriBque  de  la  radiation  | 

solaire 804  j 

—  Observations  actinométriques  faites  sur  I 

le  mont   Blanc.   (En  commun  avec  1 

M.  Hansliy.) 917  \ 

CRÉMIEUCV.").  —  Vibrations  elliptiques  i 

dans  les  fluides , gjj  ; 

CRULS  (L.).  —  Observation  de  l'éclipsé  i 


Pages, 
do  Soleil  du  29  juillet  à  l'observatoire 
de  Rio  de  Janeiro Sg { 

—  Observations  de  la  comète  Perrine  1896 
(nov.  2),  faites  à  l'observatoire  de 
Rio  de  Janeiro 637 

CUÉNOT  (L.).  —  Évolution  dcsGrégarines 

cœlomiques  du  Grillon  domestique. .       52 

—  L'épuration  nucléaire  au  début  de  l'on- 
togenèse       1 90 

CYON  (E.   de).   —   Les  Ibnctions  de  la 

glande  thyroïde 439 


D 


DANIEL  (L.).  —  La  greffe  mixte G61 

—  Inlluence  du  sous-nitrate  de  bismuth 

sur  le  durcissement  du  cidre.  (En 
commun  avec  I\L  Lénn  Diifimr.). ...   i  laî 

DARBOUX  (Gaston)  fait  hommage  à  l'Aca- 
démie du  Tome  I  de  ses  «  Leçons  sur 
les  coordonnées  curvilignes  et  les 
systèmes  orthogonaux  n 1 156 

DASSÔNVILLE.  —  Action  des  sels  miné- 
raux sur  la  forme  et  la  structure  du 
Lupin 794 

DASTRE  (A.).  —  Nouveaux  pigments 
biliaires.  (En  commun  avec  RI.  iV. 
Floresco.) .'     58 1 

DAVY  (L.).  —  Sur  l'ancienneté  probable 
de  l'exploitation  de  l'étain,  en  Bre- 
tagne      337 

DEFACQZ  (Ed.).  —  Sur  les  impuretés  do 

l'aluminium  et  de  ses  alliages 1174 

DEHÉRAIN  (P. -P.).  —  Sur  la  composition 

des  eaux  de  drainage 209 

—  Sur  la  fixation  et  la  nitrification  de 

l'azote  dans  les  terres  arables 278 

—  Présente  l'Ouvrage  qu'il  vient  de  pu- 

blier «  Les  plantes  de  grande  culture  ».    457 
DEL.\CHANAL.  —  Préparation  biologique 
du  lévulose  au  moyen  de  la  mannite. 
(En  commun  avec  M.  Camille  Vin- 
cent. ) 716 

DELAUNEY  adresse  une  nouvelle  Note 
«  Sur  les  lois  des  dislances  plané- 
taires >) 4o  ' 

—  Adresse  une  «  Note  définitive  sur  les 

lois  des  distances  planétaires  » 1  igS 

DELAURIER  adresse  une  Note  intitulée  : 
«  Recherches  mathématiques  et  chi- 
miques sur  l'unité  de  la  matière  »...     472 
DELÉPINE  (Marcei,).  —  liydrobenzamide. 

amarine  et  lophine 178 


—  Sur  l'aldéhydate  d'ammoniaque. ....     g5i 
DELIGNY.  —  Différence  entre  les  substi- 
tutions nitrosécs  lices  au  carbone  et  à 
l'azote.  (En  commun  avec  M.  Camille 
Matignon.) 1 100 

DELOtl-ME  (le  D'')  prie  l'Académie  de  le 
comprendre  parmi  les  candidats  à  la 
place  de  Correspondant,  laissée  va- 
cante par  la  mort  de  M.  Tliolozan....     G89 

DEPREZ  (Marcel).  —  Sur  la  transforma- 
tion directe  de  la  chaleur  en  énergie 
électrique 5ii 

DEBLON  (E.)  adresse  une  Note  relative  à 
l'apiarilion  d'un  bolide  observé  à 
Fonlenoy  (Aisne)  le  S  août  1897...,     43i 

DESGREZ  (A.).  —  Sur  la  décomposition 
du  chloroforme,  du  bromoforme  et  du 
chloral  par  la  potasse  aqueuse 780 

—  Sur  la  décomposition  du  chloroforme 

dans  l'organisme.  (En  commun  avec 

M .  Nicloiix.) 973 

DESLANDHES  (IL).  —  Recherches  sur  les 

rayons  cathodiques  simples 373 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication       4  '  -5 

DEVAUX  (Henui).  —  Perméabilité  des 
troncs  d'arbres  aux  gaz  atmosphé- 
riques       97g 

DEVVAR  (J.).  —  Nouvelles  expériences 
sur  la  liquéfaction  du  fluor.  (En  conf- 

mun  avec  M.  H.  Mnissan.) 5o5 

DITTE.  —  Est  présenté  comme  candidat  à 
la  place  vacante  dans  la  Section  de  Chi- 
mie, en  remplacement  de  '^l.ScIniizen- 
bcrgrr 7gg 

—  Estélu  Membre  de  la  Section  de  Chimie, 

en   remplacement   de  M.  Hchiltzen- 

bcrger 84C 

DOLLFUS  (Adr.).  —  Sur  deux  types  ncu- 


(  12 


MM.  Papes. 

veaux  de  Crustacés  isopodes  apparte- 
nant à  la  faune  souterraine  des  Cé- 
vennes 1 3o 

DONGIER  (R.).  —  Dispersion  rolatoire  na- 
turelle du  quartz  dans  l'infra-rouge.     228 

DOYON.  —  Troubles  trophiqiies  consé- 
cutifs à  la  seclioii  du  sympathique 
cervical.  (En  commun  avec  M.  J.-P. 
Moral.) 124 

DRACII  (Jules).  —  Sur  les  systèmes 
complètement  orthogonaux  dans  l'es- 
pace à  n  dimensions  et  sur  la  réduc- 
tion des  systèmes  différentiels  les  plus 
généraux 398 

DUBOIS  (de  Berne).  —  Action  physiolo- 
gique du  courant  galvanique  dans  sa 
période  d'état  variable  de  fermeture.      gj 

DUBOIS  (L.).  —  Sur  une  bactérie  patho- 
gène pour  le  Phylloxéra  et  pour  cer- 
tains Acariens 790 

DUCAMP.  —  Étude  des  huîtres  de  Cette, 
au  point  de  vue  des  microbes  patho- 
gènes. (En  commun  avec  MM.  Jd. 
Sahaticr  et  J.-iM.  Peut.) 685 

DUCLA  (V.)  adresse  une  Note  relative  au 
rapport  numérique  de  la  chaleur  totale 
de  vaporisation  à  la  chaleur  de  fusion.    382 

DUCLAUX  (E.)  fait  hommage  à  l'Académie 
du  premier  Volume  de  son  «  Traité  de 
Microbiologie  » 689 

—  Sur  la  contamination  des  puits 918 


28   ) 

MM.  Pages. 

DUCRU  (0.).  —  Sur  la  séparation  électro- 
lytiqiie  du  nickel  et  du  cobalt  d'avec 
le  fer.  Application  au  dosage  du  nickel 
dans  les  aciers ■  43'' 

DUGAS  (G.).  —  Sur  la  solubilité  des  li- 
quides. (En  commun  avec  M.  A. 
^ignnn.) 49^ 

DUFOUR  (LÉox).  —  Influence  du  sous- 
nitrate  de  bismuth  sur  le  durcisse- 
ment du  cidre.  (En  commun  avec 
M.  Daniel.) 1 123 

DUMONT  (J.).  —  Sur  l'amélioration  des 

terres  humifères 469 

DUPONT  adresse  une  Note  relative  à 
«  l'établissement  d'une  formule  géné- 
rale d'interpolation  pour  les  fonctions 
d'un  nombrequelconquedevariables».       i5 

DUPORCQ  (Ernest).  —  Sur  le  déplace- 
ment le  plus  général  d'une  droite  dont 
tous  les  points  décrivent  des  trajec- 
toires sphériques 762 

DURAND-GRÉVILLE  (E.)  adresse  un  Mé- 
moire relatif  à  un  «  Bi-gyroscope  », 
instrument  destiné  à  mesurer  la  lati- 
tude et  la  longitude  d'un  lieu  sans 
observer  les  astres 4o3 

DUTOIT  (  Paul).  —  Relation  entre  la  poly- 
mérisation des  corps  liquides  et  leur 
pouvoir  dissociant  sur  les  électrolytes. 
(En  commun  avec  M""  E.  Asinn.). .     240 


E 


EBERT  (W.).  —  Sur  une  nouvelle  mé- 
thode pour  déterminer  la  verticale. 
(En  commun  avec  M.  /.  Perehot).. .    1009 

EFFRONT   (Jean).     -    Sur    un     nouvel 

hydrate  de  carbone,  la  canmbine. . .       38 

—  Sur  une  nouvelle  enzyme  hydrolytique, 

la  caroubinijse 116 

—  Sur  la  caroubinose 309 

EGINITIS  (D.).  -  Observation  de  l'essaim 

des  Orionides  des  12-14  décembre,  à 

Athènes i  ijs 

EGOROFF  (N.).  -  Sur  la  polarisation 
partielle  des  radiations  lumineuses 
sous  l'influence  du  champ  magnétique. 


i  (En  commun  avec  M.  Gcor^/cd'.tAv.).       16 

ENGEL  (R.).  —  Sur  le  chlorure  de  para- 

stannyle 464 

—  Sur  les  acides  stanniques 65 1 

—  Sur  l'action  de   l'acide   azotique  sur 

l'étain 709 

ESPAGNOL  (A.)  adresse  une  a  Étude  sur 
un  appareil  élévatoire  hydrocentri- 
fuge » 5i8 

ÉTARD  est  porté  sur  la  liste  des  can- 
didats s.  la  place  laissée  vacante,  dans 
la  Section  de  Chimie,  par  le  décès 
de  M.  Sclmlzcnherger 79g 


(    1229    ) 


MM.  Pages. 

F.\BRE  (  J.-II.)  fait  hommage  à  l'Académie 
d'un  Volume  intitulé  :  «  Souvenirs  en- 
tomologiques  (5"  série).  Études  sur 
l'instinct  et  les  mœurs  des  Insectes  ».    921 

FABRY(EuG.).  —  Sur  les  séries  de  Taylor.  1086 

F.\UVEL  (Pierre).  —  Observations  sur 
la  circulation  des  Amphicténiens  (An- 
nélides  polychètes  sédentaires) 616 

FERRAX  (J.).  —  Note  relative  aux  apti- 
tudes saprophytes  du  bacille  de  la 
tuberculose,  à  ses  affinités  avec  le 
bacille  du  typhus  et  le  colibacille,  et 
aux  propriétés  immunisantes  et  théra- 
peutiques que  possède  ce  bacille  con- 
verti en  saprophyte 5i5 

FERRAND  (le  D')  adresse,  par  l'entremise 
de  M.  Arni.  Gautier,  une  revendica- 
tion de  priorité  relative  à  la  vaccina- 
tion contre  le  choléra S-i 

PERRIÈRE  (E.)  adresse  une  Note  relative 
à  un  procédé  pour  combattre  le  black 
rot 383 

FLEURENT  (E.).  —  Action  de  l'acide  azo- 
tique sur  le  cobaltieyanure  de  potas- 
sium       537 

FLORESCO  (N.).  —  Nouveaux  pigments 


MM.  Pages, 

biliaires.  (En  communavec  M.  Dfliïrt-.)    58 1 

FOLIE  adresse  un  Mémoire  portant  pour 
titre  :  «  Théorie  élémentaire  du  mou- 
vement de  rotation  de  l'écorce  ter- 
restre » i53 

FORCR.\ND  (de).  —  Sur  la  formation  des 
hydrates  mixtes  de  l'acétylène  et  de 
quelques  autres  gaz.  (En  commun 
avec  M.  Sully  Thomas.) log 

FOVEAU  DE  COURMELLES.  —  Faits  d'in- 
fluence électrique  par  les  tubes  de 
Crookes 97 

FREIRE  (DoMiîJGOs).   —   Sur   la   fièvre 

jaune 6 1  { 

FRÉMONT   (Ch.).  —  Nouvelle  méthode 

d'essai  des  métaux 491 

FREUNDLER  (P.).  —  Sur  l'identité cris- 
tallographique  des  asparagines  dex- 
trogyre  et  lévogyro 65y 

FROLOW  (le  général  Michel)  adresse 
une  Note  «  Sur  l'égalité  de  la  somme 
des  angles  d'un  triangle  rectiligne  à 
deux  angles  droits  « 922 

FRON  (Georges).   —  Sur  la  racine  des 

Suœda  et  des  Salsola 366 


GAILLARD  (A.)  adresse  un  Mémoire  re- 
latif à  un  système  de  relai  électro- 
magnétique, propre  à  la  transmission 
de  signaux  par  ondes  électromagné- 
tiques de  faible  fréquence 371 

GAILLARD  (Ci.avde).  —  Sur  la  décou- 
verte d'un  Ptéropidé  miocène,  à  la 
Grive-Saint-.4lban  (Isère) 620 

—  Sur  la  faune  du  gisement  sidérolithique 
éocène  de  Lissieu  (Rhône).  (En  com- 
mun avec  M.  Ernest  Clumtre.) 98G 

GAIN  (Edmond).  —  Sur  la  germination 
des  graines  de  Légumineuses  habitées 
par  les  Bruches 1  gS 

GARRIGOU  (F.)  adresse  deux  radiogra- 
phies de  thorax,  d'une  netteté  parti- 
culière       900 

GASS.MANN  (Ch.).  —  Observations  sur 
la  copulation  des  dérivés  diazoïques 
avec  les  phénols.  (En  commun  avec 


M.  Henry  George.) 3o6 

GAUDET  adresse  une  Note  sur  certaines 
oxydations  produites  au  moyen  de  la 

pile  à  gaz 1057 

GAUDRY  (Albert)  présente  une  nouvelle 
édition  de  l'Ouvrage  de  Sir  John 
Et'nns,  intitulé:  «  Anciens  instruments 
en  pierre  de  la  G^rande-Brctagne.  »..     i54 

-  Rend  compte  à  r.\cadémie  du  Congrès 

géologique  international  de  Saint-Pé- 
tersbourg      56i 

-  Est  adjoint  à  la  Commission  du  grand 

prix  des  Sciences  physiques 689 

—  Présente  une  Note  paléontologique  sur 

«  La  dentition  des  ancêtres  des  Ta- 
pirs » 755 

—  Est  adjoint  à  la  Commission  du  prix 

Cuvier 768 

GAYON  (U.)est  élu  Correspondan»  pour 
la  Section  d'Économie  rurale,  en  rem- 


(     I23o    ) 


MM.  Pages- 

placement  de  M.  Hellriegel 80 

—  Adresse  ses  reraercîments  à  l'Académie.     i54 
GENVRESSE  (P.).  —  Sur  divers  chlorures 

doubles  formés  par  la  cinchonamine. 
(En  commun  avec  M.  Léon  Bon- 
trouz.) 407 

GEORGE  (Henry).  —  Observations  sur  la 
copulation  des  dérivés  diazo'iques  avec 
les  phénols.  (En  commun  avec  II.  Ch. 
Gnssmanri.) 3o6 

GEORGIEWSKY  (N.).  -  Sur  la  polarisa- 
tion partielle  des  radiations  lumineuses 
sous  l'influence  du  champ  magné- 
tique. (En  commun  avec  M.  £|^oro/7'.)       16 

GERBER(C.).  -  Étude  de  la  transforma- 
tion des  maiières  sucrées  en  huile, 
dans  les  olives C5S 

—  Recherches  sur  la  formation  des  ré- 

serves oléagineuses  des  graines  et  des 
fruits 7^2 

GERMOZZl  (D.)  adresse  une  Note  relative 
à  des  travaux  récents  concernant  la 
queue  des  comètes 371 

GIACINTO  (F.-S.)  adresse  un   Mémoire 

sur  la  direction  des  ballons 689 

—  Soumet  au  jugement  de  l'Académie  un 

Mémoire  relatif   à  la   direction   des 

ballons ior2 

GLEY  (E.).  —  Persistance  d'activité  de 
la  présure  à  des  températures  basses 
ou  élevées.  (En  commun  avec  M.  L. 
Camus.) ajG 

—  Présence  de  l'iode  dans  les  globules  pa- 

rathyroïdes 3i2 

GOURFEIN  (D.).  —  Le  rôle  de  l'auto-in- 
toxication dans  le  mécanisme  de  la 
mort  des  animaux  décapsulés 188 

GOURJON  adresse  la  description  d'un  bal- 
lon dirigeable 753 

GODRS.\T  (E.).  —  Sur  la  détermination 
des  intégrales  d'une  équation  aux  dé- 
rivées partielles,  par  certaines  condi- 
tions initiales 640 

GODTAL.  —  Sur  l'emploi  des  sels  cui- 
vriques  pour  préparer  le  dosage  de 
divers  éléments  dans  les  fontes  et  les 
aciers.  (En  commun  avec  M.  Jd. 
Car/iiil.) 

—  Recherches  sur  l'état  où  se  trouvent 

dans  les  fontes  et  aciei-s  les  éléments 
autres  que  le  carbone.  (En  commun 

avec  M.  Jel.  Cnr/iot.) 148  et 

GRAMONT  (A.  de).  —  Sur  le  spectre  du 
carbone 


73 


2l3 


MM.  Pages. 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication      342 

—  Sur  le  spectre  de  lignes  du  carbone 

dans  les  sels  fondus 238 

—  Errata  se   rapportant  à  la  Note   de 

M.  A.  de  Gramont&w  25  janvier  1897.   1 197 

GRÉHANT  (N.).  —  Dans  quelles  limi'tes 
l'oxyde  de  carbone  est-il  absorbé  par 
le  sang  d'un  mammifère  vivant?  Ouelle 
est  l'influence  du  temps  sur  cette  ab- 
sorption?      735 

GRELOT  (Paul).  —  Sur  l'indépendance 

de  certains  faisceaux  dans  la  fleur. . .     33o 

GRIFFON  (Ed.).  —  Influence  de  la  gelée 
printanière  de  1897  sur  la  végétation 
du  Chêne  et  du  Hêtre 548 

GUÉBHARD  (A.).  —  Sur  un  mode  d'en- 
registrement photographique  des  ef- 
fluves thermiques 814 

GDERBET.  —  Sur  l'acide  paraxylylacé- 
tique  ou  diméthyl-1.4  phénéthy- 
Io-ique-2  :  (CH')2C'5H3CH-2C02H. ...       34 

GUÉRIN  (G.).  —  Sur  un  composé  orga- 
nique, riche  en  manganèse,  retiré  du 
tissu  ligneux 3i  i 

GDÉROULT  (L.).  —  Disparition  de  l'em- 
poisonnement saturnin  par  la  substi- 
tution partielle  de  l'acide  mélastan- 
nique  à  la  potée  d'étain,  dans  le 
polissage  du  cristal ■. . .     g'02 

GUICHARD  (C).  —  Sur  les  systèmes  or- 
thogonaux et  les  systèmes  cycliques.    519 

—  Sur  les  réseaux  et  les  congruences. . .     564 

—  Sur  la  déformation  des  quadriques  . . .     596 

—  Sur  le  problème  do  .M.  Bonnet O43 

—  Sur  les  réseaux  0  associés 929 

—  Sur  le  problème  de  Ribaucour ioi3 

GUICHARD  (M.).  —  Réduction  de  lanhy- 

dride  moh  bdique  par  l'hydrogène.. .       26 

—  Sur  la  réduction  de  l'anhydride  molyb- 

dique  par  l'hydrogène  et  sur  la  pré- 
paration du  molybdène  pur loj 

GUIGNARD.  —  Lc.o  centrosoraes  chez  les 

végétaux 1 1 48 

GDILL.'VUi\IE(.Ch.-Ed.).  —  Recherches  sur 
les  aciers  au  nickel.  Dilatations  aux 
températures  élevées  ;  résistance  élec- 
trique      235 

-  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 
nication       342 

GUILLAUME  (J.).  —  Observation.-;  du  So- 
leil faites  à  l'observatoire  de  Lyon 
(équatorial  Brunner),  pendant  le  se- 
cond trimestre  de  1897 484 


(     I23l    ) 


MM.  Pages. 

—  Observations  du  Soleil  faites  à  l'obser- 
vatoire de  Lyon  (équalorial  Brunner 
o^jiG)  pendant  le  troisième  trimestre 
de  1897 855 

GUILLEMARE  (  A.)  adresse  une  Note  rela- 
tive à  l'action  de  divers  agents  chi- 
miques sur  le  pigment  chlorophyl- 
lien      39 1 

GUILLERY  adresse  une  Note  relative  aux 
mesures  à  adopter  pour  la  préserva- 
tion des  nourrices,  dans  les  établisse- 
ments où  l'on  reçoit  des  enfants  qui 
peuvent  être  atteints  de  syphilis  ....     799 

GUINARD  (L.).  —  Troubles  fonctionnels 
réflexes  d'origine  péritonéale,  obser- 
vés pendant  l'éviscération  d'animaux 
profondément  anesthésiés.  (En  com- 
mun avec  M.  L.  Tijcier.) 333 

GULDBERG  (  Alf.).  —  Sur  des  congruences 

différentielles  linéaires 489 

GDNDELAG  (Emile).  —  Sur  une  nouvelle 


MM.  Pages. 

ampoule  bianodique  à  phosphores- 
cence rouge.  (En  commun  avec 
M.  Gaston  Segity.) 602 

GUTTON.  —  Sur  la  forme  des  lignes  de 
force  électrique  dans  le  voisinage  d'un 
résonateur  de  Hertz SGg 

GCYE  (Ph.-A.).  —  Influence  de  la  tem- 
pérature sur  le  pouvoir  rolatoire  des 
liquides.  (En  commun  avec  SI'""  E. 
Aston:) 819 

GUYOT  (A.).  —  Sur  le  vert  phtalique; 
préparation  et  cnnslitiition.  (En  com- 
mun avec  M.  A.  Hnller.) 221 

—  Sur    le     tétramélhyldiamidodiphényl- 

dianthranoltétraméthylédiamidé  sy- 
métrique de  l'oxantliranol  correspon- 
dant. (En  commun  avec  M.  A.  Hui- 
ler.)      286 

—  Sur  le  vert  phtalique.  Constitution.  (En 

commun  avec  MA.  Haller.) ri  53 


H 


HADAMAUD  adresse  un  Mémoire  «  Sur  les 
lignes  géodésiques  des  surfaces  à  cour- 
bures opposées  » 1 54 

HALLER  (A.).  —  Sur  le  vert  phtalique; 
préparation  et  conslilulion.  (En  com- 
mun avec  M.  A.  Giiynt.) 221 

—  Sur    le    tétraméthyldiamidodiphényl- 

dianthranoltétraméthylédiamidé     sy-        • 
métrique  de  l'oxanihranol  correspon- 
dant. (En  commun  avecM.^.  Guyot.).    286 

—  Sur  le   vert  phtalique,  constitution. 

(En  commun  avec  M.  A.  Guyot.  ). . .    1 153 
HAMY  (Mairice).  —  Sur  l'approximation 

des  fonctions  de  grands  nombres 926 

—  Principes  mécaniques  qui  ont  permis 

de  réaliser  un  bain  de  mercure  à  couche 
épaisse 760 

—  Sur  un  appareil  permettant  de  séparer 

des  radiations  simples  très  voisines. .    1092 
HANRIOT.  —  Est  présenté  sur  la  liste  des 
candidats  à  la  place  laissée  vacante, 
dans  la  Section  de  Chimie,   par    le 

décès  de  M.  Sdiàtzenberger 801 

H.\NSKY.  —  Observations  des  étoiles  û- 
lantes  les  Léonides  à  l'observatoire 
de  Meudon 7^9 

—  Observations actinométriques  faites  sur 


le  mont  Blanc.  (En   commun  avec 

M.  Crnva.) 917 

HARDIVILLIF.R  (D.-A.  d').—  Les  bronches 
éparlérielles  chez  les  Mammifères  et 
spécialement  chez  l'Hnmme 3i5 

HATON  DE  LA  GOUPILLIÈRE  fait  hom- 
mage à  l'Académie  du  second  Volume 
de  la  deuxième  édition  de  son  «  Cours 
d'exploitation  des  Mines  » 81 

IIATT  présente  <'  l'Annuaire  des  Marées 

des  côtes  de  France  pour  1898  ». . . .     226 

HÉMARDINQUER.  —  Étude  des  sons  de 
la  parole  par  le  phonographe.  (En 
commun  avec  M.  MaricUelle .) 884 

HEMPTINNE  (A.  de).  —  Action  des  rayons 

X  sur  la  luminescence  des  gaz 428 

HENRIET  (H.).  —  Nouvelle  pompe  à 
mercure,  sans  robinets  ni  joints  mo- 
biles        22 

HERMITE.  —  Notice  sur  M.  F.  Brioschi.  ii3o 

IlOLLARD.  —  Errata  se  rapportant  à  sa 

Note  du  28  juin  1897 i^o 

IIUGGINS  (William).  —  Sur  les  spectres 
des  composantes  colorées  des  étoiles 

doubles 5 12 

-  Sur  les  spectres  des  étoiles  principales 
du  Trapèze  de  la  nébuleuse  d'Orion .     5i4 


C.  R.,  1897,  1' Semestre.  (T.  C\\\.) 


lfÎ2 


(     1232    ) 


MM.  Pages. 

IMBERT  (A..).  —  Sur  la  complexité  du 
faisceau  des  rayons  X.  (En  commun 
avec  M .  ff.  Bertin-Sans .) 99 

IMBERT  dl.).  —  Sur  la  neutralisation  de 
l'acide  glycérophosphorique  par  les 
alcalis,  en  présence  d'iiclianthine  A 


MM.  Pages. 

et  de  phénolphtaléine.  (En  commun 
avec  M .  A.  Âstnic.) loSg 

—  Chaleur  de  neutralisation  de  l'acide 
glycérophosphorique.  (En  commun 
avec  M .  G.  Belugmi.) 1040 


JACQUEMIN  (Georges).  —  Développe- 
ment de  principes  aromatiques  par 
fermentation  alcoolique  en  présence 
de  certaines  feuille? 1 14 

JAHNKE  (E.).  —  Systèmes  orthogonau.v 
pour  les  dérivées  des  fonctions  thêta 
de  deux  arguments 486 

JANSSEN.  —  Remarques  à  propos  d'une 
Communication  de  M.  Hansky,  sur 
l'observation  des  étoiles  filantes  les 
Léaiiidps ySg 

—  Sur  les  Léonides 8o3 

—  Sur  les  travaux  exécutés  en  1897  à  l'ob- 

servatoire du  mont  Blanc 992 

JOANNIS  (A.).   —  Sur  l'existence  d'un 

sulfate  cuivreux 94S 

JOLY  (L.).    —  Contribution  à  l'histoire 


biologique  des  phosphates 538 

—  Est  porté  sur  la  liste  des  candidats  à 
la  place  laissée  vacante  dans  la  Section 
de  Chimie,  par  le  décès  de  M.  Schiit- 
zerihej-«cr 799 

JOULIE  (H.).  —  Sur  le  dosage  de  l'acidité 

urinaire 119.9 

JOURDAIN  (S.).  —  Sur  le  développement 

du  Trombidion  liohsericenm 965 

JULIEN  (Cil.).  —  Sur  la  Slnmgylosc  de  In 
cnillctte  observée  à  l'École  de  Gri- 
gnon 722 

JUNCÎFLEISCH  est  poi-lé  sur  la  liste  des 
candidats  à  la  place  laissée  vacante 
dans  la  Section  de  Chimie,  par  le  décès 
de  M.  Schûtzcnberger 799 


K 


KILIAN  (W.).  —  Sur  un  gisement  de 
syénite  dans  le  massif  du  mont  Ge- 
nèvre  (Hautes- Alpes) 61 

KNUDSEN  adresse  des  «  Études  sur  la 
source  ou  surface  génératrice  des 
rayons  R'ôntgen  ».  (En  commun  avec 
M.  Btiimcnllml.  ) Sgi 


KUNSTLER  (J.).  —  Recherches  sur  les 
grains  rouges.  (En  commun  avec 
M.  P.  Busquet.  ) 967 

—  Sur  la  valeur  nucléaire  du  corps  cen- 
tral des  Bactériacées.  (En  commun 
avec   M.    P .Busquet .) 11 12 


L 


LABORDE  (J.).  —  Sur  l'absorption  d'oxy- 
gène dans  la  casse  du  vin 248 

LACAZE-DUTllIERS  (de).  --Sur  l'explo- 
sion du  manomètre  d'un  appareil  à 
projection \i 

—  Remarques  au  sujet  de  la  publication 
des  manuscrits  de  Léonard  de  'Vinci, 
sur  l'Analomie 922 


LACROIX  (A.).  —  Sur  la  marcasite  de 
Pontpéan  et  sur  les  groupements  ré- 
guliers de  marcasite,  de  pyrite  et  de 
galène,  constituant  des  pseudomor- 
phoses  de  pyrrhotine 265 

—  Sur  les  minéraux  cristallisés,  formés 
sous  l'influence  d'agents  volatils,  aux 
dépens  des  andésites  de  l'ile  de  Théra 


(  12 

MM.  Pages. 

(Santorin) "89 

LAFONT  (J.).  —  Action  de  l'acide  siilfu- 
rique  sur  le  térébenthène  gauche.  (  En 
commun  avec  M.  G.  Bouchordal .) .  .     m 
LAGRULA.  —  Sur  deux  occultations  des 

Pléiades  par  la  Lune 85 1 

LAND0LPI1(Fr.).  —  Analyse  optique  des 
urines,  sucre  diabétique  thermo-op- 
tique positif  et  négatif 118 

—  Adresse  une  nouvelle  Note  intitulée  : 

n  Analyse  optique  des  urines;  dévia- 
tion du  sucre  de  raisin  et  du  sucre 
commercial;  coefficients  directs  de 
réduction  » '9' 

—  Les  méthodes  de  dosage  du  sucre  dia- 

bétique      Ou 

—  Pouvoir  optique  et  pouvoir  réducteur 

de  la  chair  des  mouches 6i3 

LANGLOIS  (Marcellin)  adresse  une  nou- 
velle démonstration  de  la  loi  fonda- 
mentale qui  figure  dans  son  Mémoire 

sur  la  tension  superficielle 563 

LAPP.VRENT  (A.  de)  fait  hommage  de 
son  Volume  :  «  Notions  générales  sur 

l'écorce  terrestre  » 5i5 

L.\UNAY  (L.  dk).  —  Sur  les  roches  dia- 
mantifères du  Cap  et  leurs  variations 
en  profondeur 335 

—  Sur  la  géologie  des  îles  de  Mélelin,  ou 

Lesbos,etdeLemnosdansla  mer  Egée.   loJS 

LAURENT  (Jules).  —  Sur  l'absorption  des 

matières  organiques  par  les  racines..    887 

LAVERAN  (A.)  fait  hommage  d'un  «  Traité 

du  paludisrao  »  qu'il  vient  de  publier.     563 

LEBEAU  (P.).  —  Sur  la  préparation  des 
alliages  do  gluciniura.  Alliages  de  glu- 
cinium  et  de  cuivre 1172 

LE  BEL  (J.-A.).  —  Sur  la  forme  cristal- 
line des  chloroplatinatcs  de  diamines.    35 1 

—  Est  porté  sur  la  liste  des  candidats  à 

la  place  laissée  vacante  dans  la  Section 
de  Chimie,  par  le  décès  de  M.  Sc/iûi- 

zeiibergcr 799 

LE  CADET  (G.).  —  Étude  de  la  variation 
normale  du  champ  électrique  avec  la 
hauteur,  dans  les  hautes  régions  de 

l'atmosphère 494 

LÉCAILLON  (A.).  —  Sur  les  feuillets  ger- 

minalifs  des  Coléoptères 876 

LECERCLE.  —  Action  des  rayons  X  sur 

la  température  des  animaux 234 

—  Action  de»  rayons  X  sur  la  chaleur 

rayonnée  par  la  peau 583 

—  Action  des  rayons  X  sur  l'évaporation 


33  ) 

MM.  Pages. 

cutanée ^'^ 

LE  CH  ATELIER  est  porté  sur  la  liste  des 
candidats  à  la  place  laissée  vacante 
dans  la  Section  de  Chimie, par  le  décès 

de  M.  Schiitzenberger 799 

LECLERC  DU  SABLON.  -  Sur  les  tuber- 
cules d'Orchidées 1 34 

LECLÈRE  (A.).  —  Sur  l'analyse  des  sili- 
cates      893 

LECORNU  (L.).  —  Sur  le  tracé  pratique 

des  engrenages 162 

LE  DANTEC  (Félix).  —  La  régénération 
du  micronucléus  chez  quelques  Infu- 

soires  ciliés 5i 

LEDUC  (A.).  —  Sur  la  corapressibilité 
des  gaz  au  voisinage  de  la  pression 
atmosphérique.  (En  commun  avec 
M.  P.  Sacerdote.) 297 

—  Sur  les  poids  atomiques  de  l'azote,  du 
chlore  et  de  l'argent 299 

—  Constantes  critiques  de  quelques  gaz. 
(En  commun  avec  M.  P.  Sacerdote.')    397 

—  Densités  de  quelques  gaz  faciles  à  li- 
quéBer ^71 

—  Compressibilité  des  gaz  à  diverses  tem- 
pératures etau  voisinagede  la  pression 
atmosphérique 646 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 
nication       801 

—  Sur  les  volumes  moléculaires  et  les  den- 
sités des  gaz  en  général,  à  toute  tem- 
pérature et  aux  pressions  moyennes.     703 

—  Sur  les  coefficients  de  dilatation  des  gaz, 
en  général,  aux  pressions  moyennes. .     768 

-  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 
nication       838 

-  Sur  la  dissociation  et  la  polymérisation 
des  gaz  et  vapeurs.  Dissociation  pré- 
sumée du  chlore  aux  températures 
élevées 9^7 

-  Sur  les  transformations  isothermes  et 
adiabatiques  des  gaz  réels;  détermi- 
nation du  rapport  y  des  deux  chaleurs 
spécifiques '089 

-  Errata  se  rapportant  à  celte  Commu- 
nication    I i38  et  I 197 

LÉGER  (  L.)  Sur  les  aloïnes i85 

-  Sur  une  nouvelle  Myxosporidie  de  la 
famille  des  Glugeïdées 260 

-  Étude  expérimentale  sur  les  Coccidies.     329 
LÉGER  (L. -Jules).  —  Sur  la  différencia- 
tion et   le   développement  des  élé- 
ments libériens 619 

LÉ.MER.\Y.  —  Sur  un  nouvel  algorithme.    524 


(  1 

MM.  Pages. 

—  Surleséquationsfonctionnelleslinéaires.  1160 
LEMOINE  (Geouges).  —   Transformation 

réversible  du  styrolène  en  métastyro- 
lène  sous  l'influence  de  la  chaleur. . .     53o 

—  Recherches  sur  les  solutions  salines  : 

chlorure  de  lithium 6o3 

—  Est  porté  sur  la  liste  des  candidats  à 

la  place  laissée  vacante  dans  la  Section 
de  Chimie,  par  le  décès  de  M.  Sc/iùt- 

znnbcrger 799 

LEMOULT  (Paul).  —Sur  l'argent-cyana- 

mide  CAz^Ag'- 78'^ 

—  Sur  le  chloro-cyanamide, 

C3Az3(AzH2)2Cl 822 

—  Sur  les  isocyanurates  alcooliques  et  la 

formule  de  constitution  de  l'acide  cya- 
nurique 869 

LÉONAUD  adresse  une  série  de  planches 

relatives  à  un  «  Navire  aérien  » . . . .     689 

LEPAGE  (G.)  adresse  une  Note  relative 

à  la  direction  des  aérostats 35i 

LÉPINE  (R.).  —  Infection  typhique  ex- 
périmentale, produite  par  l'intro- 
duction de  culture  violente  dans  une 
anse  de  Tliiry.  (En  commun  avec 
M.  B.  Lyonnet.) 844 

LE  ROUX  (J.).  —  Sur  une  forme  analy- 
tique des  intégrales  des  équations  li- 
néaires aux  dérivées  partielles  à  deux 
variables  indépendantes ici  5 

LE  ROY.  —  Sur  l'intégration  des  équa- 
tions de  la  chaleur   756 

LESPIEAU     (R.).  —    ÉbuUioscopie     de 

quelques  sels  en  solution  éthérée  .  , .    1094 

LEVAT  (A.)  adresse  une  Note  relative  au, 
l'action  coagulante  du  suc  d'artichaud 
sur  le  lait 43 1 

LEVEAU  (M.-G.).   -   Éphéméride   de  la 

comète  de  d'Arrest 1 55 


234  ) 

MM.  Pages. 

LÉVY  (Michel).  —  Observations  au  sujet 

de  la  Communication  de  M.  KiUtm . .  63 
LIAPOUNOFF  (A.).  —  Sur  le  potentiel  de 

la  double  couche 694 

—  Sur  certaines  questions  se  rattachant 

au  problème  de  Dirichlet 808 

LIGUE  ORNITHOLOGIQUE  FRANÇAISE 
(la)  informe  l'Académie  qu'un  con- 
grès ornithologique international  s'ou- 
vrira, à  Aix,  le  9  novembre  1897 434 

LINDET  (L.).  —Sur  le  dosage  de  la  chaux, 
de  l'alumine  et  du  fer  dans  les  phos- 
phates minénmx 246 

LŒWY.  —  Note  relative  à  un  Mémoire 
de  M.  D.  Egifiiiis,  sur  le  climat 
d'Athènes i52 

—  Observation  de  l'essaim  des  Léonides 

faite  à  l'Observatoire  de  Paris,  dans 
les  nuits  du   i3  au  14  et  du  i4  au 

i5  novembre  1897 75 1 

~  Détermination  des  coordonnées  abso- 
lues des  étoiles,  ainsi  que  de  la  lati- 
tude, à  l'aide  des  instruments  méri- 
diens. Méthode  générale  pour  la  solu- 
tion de  ces  divers  problèmes 1062 

—  Méthode  spéciale  pour  la  détermination 

absolue  des  déclinaisons  et  de  la  lati- 
tude    1142 

—  Présentation  des  publications  annuelles 

du  Bureau  des  Longitudes  :  «  Connais- 
sance des  Temps  pour  1900  »  et  «  An- 
nuaire pour  1898  >)  1008 

LUCE     (S.)    adresse     une     photographie 

d'étoiles  filantes,  obtenue  à  Varsovie.     836 

LY'ONNET  (B.).  —  Infection  typhique  e.\- 
périmentale,  produite  par  l'introduc- 
tion de  culture  virulente  dans  une 
anse  de  Thiry.  (En  commun  avec  M. 
R.  Lapine.) 844 


M 


MACHADO  (ViKGiLio).  —  Quelques  faits 
nouveaux  observés  dans  les  tubes  de 
Crookes g43 

MAILHAT  (R.).  —  Sur  divers  perfection- 
nements apportés  à  un  anémomètre 
système  Bourdon 83o 

MALOSSE  (Th.).  —  Sur  un  nouvel  alca- 
loïde. (En  commun  avec  M.  Battan- 
dier.) 3Go 

MANGEOT  (S.).  —  Sur  un  réseau  conju- 
gué particulier  de  certaines  surfaces 


dérivées  des  surfaces  de  second  ordre,  i  o83 

ALVNGIN  (Louis).  —  Sur  la  production  de 

la  gomme  chez  les  Sterculiacées  ....     7*5 

MAQUENNE  (L.).  —  Sur  le  poids  molé- 
culaire moyen  de  la  matière  soluble, 
dans  les  graines  en  germination 576 

—  Est  présenté  à  M.  le  Ministre  de  l'In- 
struction publique,  pour  la  chaire  de 
Physique  végétale  vacante  au  Muséum.   1 156 

MARCHAND  (V.)  adresse  un  Mémoire  «  Sur 

une  expérience  d'électro-culture  »..     35i 


(    123 

MM.  Patte». 

MARCHIS  (  L.).  —  Sur  les  déformations 
permanentes  du  verre  et  le  déplace- 
ment ilii  zéro  des  Ihcrmomètres  . .    .     294 

—  Sur  les  déformations  permanentes  du 

verre  et  le  déplacement  du  zéro  des 
Ihermomèlres 434 

—  Errata  se  rapportant  à  celte  Commu- 

nication       47* 

MARCHOUX  (Emile).  —  Sur  un  sporo- 
roaire  nouveau  {Cœlospnridium  cliy- 
doricola  n.  g.  etn.  sp.),  intermédiaire 
entre  les  Sarcosporidie  et]  les  Anioe- 
bidium  Cienkowski.  (En  commun  avec 
M.  Félix  Mesnil.) 323 

MAREY.  —  Remarque  au  sujet  d'une  Com- 
munication de  MM.  Hfiiiy  et  Contre- 
moulins,  sur  la  détermination  précise, 
au  moyen  des  rayons  X,  de  la  posi- 
tion des  projectiles  dans  le  crâne. . .  .     83G 

MARICHELLE.  —  Étude  des  sons  de  la 
parole  par  le  phonographe.  (En  com- 
mun avec  M.  HéinardiiHiuer.] 884 

MAROTTE  (F.).  —  Sur  les  équations  dif- 
férentielles linéaires  appartenant  à  une 
même  classe  de  Riomann 8  i 

MARQFROY  (G.)  adresse  une  Note  «  Sur 
deux  bases  fondamentales  de  la  théo- 
rie chimique 4o3 

MARTEL  (E.-A.).  —  Sur  l'aven  Armand 
(Lozère);  profondeur  ïo-™.  (En  com- 
mun avec  M.  A.  P'iré.) 622 

—  Sur  la  contamination  de  la  source  de 

Sauve  (Gard) 897 

MARX  (A.)  adresse  une  nouvelle  rédaction 
de  ses  Communications  précédentes 
sur  l'éther  principe  universel  des 
forces,  l'attraction  universelle,  l'élec- 
tricité        223 

MASCART  (Jean).  —  Emploi  de  la  mé- 
thode des  moindres  carrés  pour  révé- 
ler la  présence  d'erreurs  systéma- 
tiques      852 

—  Application  delà  méthode  des  moindres 

carrés  à  la  recherche  des  erreurs  sys- 
tématiques      924 

MASCAUT  (M.)  présente  à  l'Académie  trois 
nouveaux  Volumes  (1895)  des  «  An- 
nales du  Bureau  central  météorolo- 
gique » 221 

—  Dépose  sur  le  Bureau  de  l'Académie, 

pour   les   Archives  de   l'Institut,  des 

copies  de  lettres  de  MauperUiis 690 

MATHIEU  (L.).  —  Présence  des  Acariens 

dans  les  vins 4oo 


■5  ) 

MM.  Pages. 

MATIGNON  (C.\MiLLE).  -  Propriétés  du 

carbure  de  sodium io33 

—  Différence  entre  les  substitutions  ni- 
trosées  liées  au  carbone  et  à  l'azote. 
(  En  commun  avec  M.  Dcligny.) i  io3 

MATROT  (A.).  —  Sur  la  transformation 
de  la  sorbite  en  sorbose  par  le  Myco- 
dcrma  vini 874 

MAUMENÉ  (E.)  adresse  de  nouvelles  con- 
sidérations sur  les  lois  de  l'action  chi- 
mique      268 

—  Prie  l'Académie  de  le  comprendre 
parmi  les  Candidats  à  une  place  vacante 
dans  la  Section  de  Cliimie 48  i 

MÉGNIN  (P.).   —  Observations   sur   les 

Roupels 967 

MÉKER  (Georges).  —  Nouveau  procédé 
d'attaque  du  platine.  Préparation  des 
bromoplatinates  d'ammonium  et  de 
potas^ium '029 

MERLATEAU  adresse  un  projet  d'appareil 
indiquant  la  vitesse  des  navires  et  celle 
des  courants 67 

—  Adresse  une  Note  relative  à  une  mar- 
mite pour  la  cuisson  des  aliments. . .   1157 

MESNIL  (Félix).  —  Sur  un  Sporozoaire 
nouveau  (  Cœhspohdium  chydoricola 
n.  g.  et  n.  sp.),  intermédiaire  entre 
les  Sarcosporidit'S  et  les  Jmœbidiitm 
Cienkowsky.  (En  commun  avec  M. 
Emile  Marchoux.  ) 323 

—  Sur  la  po.-iiion  systématique  du  genre 
Ctenmlrilux  Clap.;  ses  affinités  avec 
les  Cirraluliens.  (En  commun  avec 
M.  Muuricc  Ciiullrry.) 542 

—  Errata  se  rapportant  à  celle  Commu- 
nicalion 585 

—  Sur  un  type  nouveau  {Metcknikovella 
d.  g.)  d  organismes  parasites  des  Gié- 
garines.  (En  commun  avec  M.  Mau- 
rice Caullery.) "87 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Communi- 
cation       838 

METZ  (G.  DE).  —  La  déviation  magné- 
tique des  rayons  cathodiques  et  des 
rayons  X 17^1    426 

METZNEU  (R.).  —  Action  des  chlorure  et 
fluurure  telluriqucs  sur  les  hydracides 
correspondants 23 

MEUxMLR  (St.^nislas).  —  Sur  quelques 
circonstances  particulières  qui  pa- 
raissent avoir  accompagné  la  chute 
d'une  météorite  le  9  avrd  1891  à  In- 
darck,  en  Transcaucasie 894 


(  1236  ) 


MM.  Pages. 

MEY'ER  (Victor).  —  Sa  mort  est  annoncée 

à  l'Académie. 343 

AilLLER  (3. -A.).— Errata SP,  rapportant  à 

sa  Communication  du  28  juin  1897. .     673 

MILNE-EDWARDS  (A.)  expose  le  système 
de  M.Hai'iland  Field pour  la  rédaction 
d'une  Bibliographie  zoologique. .....     635 

MINISTRE  DE  LA  GUERRE  (M.  le)  transmet 
à  l'Académie  sept  nouveaux  Rapports 
sur  des  coups  de  foudre  qui  ont  frappé 
divers  bâtiments  du  service  de  l'Ar- 
tillerie       -iSo 

—  Informe   l'Académie    qu'il   a    désigné 

MM.  Cornu  et  Sarrau  pour  faire  partie 
du  Conseil  de  perfectionnement  de 
l'École  Polytechnique,  pendant  l'année 

1897-1898 758 

MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 
ET  DES  BE.AUX-ARTS  (M.  le)  adresse 
l'ampliation  du  Décret  approuvant 
l'élection  de  M.  Hait 5 

—  Adresse  l'ampliation  du  Décret  approu- 

vant l'élection  de  M.  i/e  Lapparent..         5 

—  Adresse  l'ampliation  du  Décret  approu- 

vant l'élection  de  M.  T'irchviv  comme 
Associé  étranger 141 

—  Invite  l'Académie  à  se  faire  représen- 

ter, le  3o  juillet,  à  la  distribution  des 
prix  du  Concours  général  entre  les 
Lycées  de  la  Seine  et  de  Seine-et- 
Oise i54 

—  Transmet  à  l'Académie  divers  docu- 

ments, extraits  de  journaux  publiés 
dans  l'Inde,  sur  le  tremblement  de 
terre  du  12  juin 223 

—  Transmet  à  l'Académie  un  Ouvrage  de 

M.  Juan  Contreras,  relatif  à  une 
«  Nouvelle  méthode  pour  la  prédiction 
du  temps  » 4o4 

—  Adresse  l'ampliation  du  Décret  auto- 

risant l'Académie  à  recevoir  la  dona- 
tion de  M.  Henry  IFilde,  pour  la  fon- 
dation d'un  prix  annuel 420 

—  Invite  l'Académie  à  lui  présenter  une 

liste  de  deux  candidats  pour  la  chaire 
de  Physique  végétale  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle,  vacante  par  suite 
du  décès  de  M.  Geors^es  Ville: 849 

—  Adresse    une    amplialion    du    Décret 

approuvant   l'élection   de  M.   Ditte, 

dans  la  Section  de  Chimie 991 

MIRINT^Y  (L.)  adresse  une  Note  relative 
à  la  résolution  de  l'équation  générale 
du  cinquième  degré C25 


MM.  Pages. 

—  Adresse  une  Note  «  Sur  les  métatropes 

en  général  » 74 1 

—  Adresse  un  »  Deuxième  Mémoire  sur 

la  résolution  de  l'équation  générale 

du  cinquième  degré  » 1076 

MOISSAN   (Hexri).  —  Sur   l'analyse  de 

l'aluminium  et  de  ses  alliages 276 

—  Nouvelles  expériences  sur  la  liquéfac- 

tion   du    fluor.    (En   commun   avec 

M.  /.  Dewar. ) 5o5 

—  Sur  la  préparation  et  les  propriétés  des 

borures  de  calcium,  de  strontium  et 
de  baryum.  (En  commun  avec  M.  P. 
Williams.  ) 629 

—  Nouvelle  méthode  de  préparation  des 

carbures  par  l'action  du  carbure  de 
calcium  sur  les  oxydes 83g 

—  Est  élu  membre  de  la  Commission  de 

contrôle  de  la  circulation  monétaire, 

au  Ministère  des  Finances 756 

MOITESSIER  (J.).  —  Sur  quelques  com- 
binaisons de  la  phénylhydrazine  et 
d'azotates  métalliques i83 

—  Sur  quelques  combinaisons  des  acétates 

métalliques  avec  la  phénylhydrazine.    611 

—  Nouvelles  combinaisons  de  la  phénylhy- 

drazine avec  les  sels  minéraux 714 

MOLLI AHD.  —  Sur  la  détermination  du 

sexe  chez  le  Chanvre 792 

MORAT  (J.-P.).  —  Troubles  trophiques 
consécutifs  à  la  section  du  sympa- 
thique cervical.  (En  commun  avec 
M.  Doyon.) 124 

—  Les  éléments  centrifuges  des  racines 

postérieures  médullaires.  (En  commun 

avec  M.  Bonne.) 126 

MOREAU.  —  Action  de  la  pipéridine  sur 

les  éthers  carboniques  des  phénols; 

formation    d'uréthanes   aromatiques. 

(  En  commun  avec  M.  Gazencuve.) . .  1 107 
MORISSE  (A.)  adresse  divers  Mémoires 

sur  la  navigation  aérienne. . .  35i  et  Sgi 
MOUFLET   adresse  un  projet  d'aérostat 

mû  par  des  propulseurs 434 

MOUUELO  (José  Rodrigiez).  —  Sur   la 

stabilité  des   sulfures   de   strontium 

phosphorescents 462 

—  Sur  l'obtention  du  sulfure  de  strontium 

au  moyen  du  gaz  sulfhydrique  et  de  la 
strontiane  ou  carbonate  de  strontium. 
InQuence  de  la  température 7/5 

—  Sur  la  durée  du  pouvoir  phosphorescent 

du  sulfure  de  strontium 1098 

MOUREU  (Ch.)-  —  Sur  la  vératrylène- 


(  '237  ) 


MM.  Pages, 

diamine 3  ' 

MOUTIER  (A.).  —  Sur  l'action  des  cou- 
rants de  haute  fr{^quence  au  point  de 
vue  de  la  tension  artérielle 33g 

.MOUTON.  —  Sur  la  plasmolyse 4<'7 


MM.  Pages. 

MDTTELET  (Fernand).  — Action  du  chlo- 
rure de  benzoyle  sur  les  orthodia- 
mines  monosubstituées 107 

—  Sur  un  nouveau  groupe  d'amidines 243 


NICLOUX.  —  Sur  la  décomposition  du 
chloroforme  dans  l'organisme.  (  En 
commun  avec  M.  A.  Desgrcz.)  .... 

NIVIÈRE  (G.).  -  Influence  des  matières 


N 


973 


colorantes  sur  la  fermentation  des 
vins  rouges  très  colorés.  (En  commun 
avec  M.  P.  Cartes.) 452 


o 


OECHSNEU  DE  COMNCK.  —  Action  du 
tannin  et  de  l'acide  gallique  sur  les 
bases  quinoléiques 37 

—  Nouveaux  documents  relatifs  au  rachi- 
tisme     1 042 


OLIVIER  DE  RAWTON.  —  Sur  la  com- 
position de  l'Avoine 797 

OMÉLIANSKY  (V.).  -  Sur  un  ferment  de 

la  cellulose 970 

—  Sur  la  fermentation  cellulosique vi  ji 


1' 


PAINLEVÉ  (  V^  —  Sur  les  intégrales  qua- 
dratiques de  la  Dynamique i56 

—  Sur  les  positions  d'équilibre  instable. .   1021 

—  Sur  les  cas  du  problème  des  trois  corps 

(et  des  n  corps)  où  deux  des  corps 

se  choquent  au  bout  d'un  temps  fini.   1078 

PALLADINE  (  W.).  —  Influence  de  diverses 
substances  et  influence  de  l'oxygène 
sur  la  formation  de  la  chlorophylle. .     827 

PARMENTIER  (Paul).  —  Sur  l'espèce  en 

Botanique io43 

PATEIN  (G.^.  —  De  la  nature  des  combi- 
naisons de  l'antipyrine  avec  les  aldé- 
hydes      956 

PÉCH.\RD  (E.).  —  Sur  les  manganimolyb- 

dates 29 

PELL.\T  (H.>.  —  De  la  variation  de  l'éner- 
gie dans  les  tranformations  isothermes 
de  l'énergie  électrique Cyg 

PELLET  (A.).  —  Sur  les  surfaces  isother- 
miques       291 

—  Sur  les  surfaces  de  Weingarlen 601 

—  Sur  les  surfaces  applicables  sur  une 

surface  de  révolution 1  iSg 

PERCHOT  (J.).  —  Sur  une  nouvelle  mé- 
thode pour  déterminer   la  verticale. 
(En  commun  avec  M.   W.  Ebert.).  .    1009 
PEREYASLAWZEWA  (M'"  Sophie).—  Les 


premiers    stades   du    développement 

des  Pédipalpes 3 19 

—  Les  derniers  stades  du  développement 

des  Pédipalpes 377 

PÉREZ  (  J.).  —  Sur  une  forme  nouvelle  de 

l'appareil  buccal  des  Hyménoptères. .     25g 
PERRAUD  (Joseph).  —  Sur  les  époques 
de  développement  du  black  rot  dans 

le  sud-est  de  la  France 728 

PERRIN  (A.).  —  Recherches  relatives  à 
l'homologie  des  os  de  l'épaule  chez  les 
Batraciens  et  les  Sauriens 4fi 

—  Muscle  perforé  de  la  main.  Son  appari- 

tion dans  la  série  animale 129 

PERROT  (E.).  —  Sur  le  tissu  criblé  extra- 
libérien et  le  tissu  vasculaire  extra- 
ligneux     1 1 1 5 

PETIT  (J.-M.).  —  Étude  des  huîtres  de 
Cette,  au  point  de  vue  des  microbes 
palhogènes.(En  commun  avec  MM .  Jd. 
Sabiitier  et  J.-M.  Petit.) 685 

PETIT  (P.).  —  Produits  de  la  saccharifi- 

cation  de  l'amidon  par  la  diasiase. . .     355 

PHIS.4L1X  (C).  —  Action  physiologique 
du  venin  de  Salamandre  du  Japon 
[Sieboldia  mnxima).  Atténuation  par 
la  chaleur  et  vaccination  de  la  Gre- 
nouille contre  ce  venin 121 


(  I 

MM.  *'ag"- 

—  Antagonisme  entre  le  venin  des  f'espidœ 

et  celui  de  la  vipère  :  le  premier  \ac- 
cine  contre  le  second 977 

—  La  cholestérineetles  sels  biliaires  vac- 

cins chimiques  du  venin  de  vipère..  .    io53 
PIC.\RD  (Emile)  présente  le  Tome  I  de 
son  Ouvrage  «  Théorie   des  fonctions 
algébriques   de   deux  variables  indé- 
pendantes » 22/1 

—  Sur  les  intégrales  doubles  de  seconde 

espèce  dans  la  théorie  des  surfaces 
algébriques 909 

—  Sur  les  périodes  des  intégrales  doubles 

de  fonctions  algébriques 1068 

PICARD  (L.-A.)  adresse  un  Mémoire  inti- 
tulé :  <(  La  Science  universelle  inté- 
grale de  la  nature  et  le  système  abs- 
trait des  mondes  » 458 

PICKERING  (.I.-W.).  -  Sur  de  nouvelles 
substances  colloïdales,  dérivées  d'une 
nucléo-albumine 963 

PIÉPLU  (A.)  adresse  une  «  Théorie  des 
tremblements  de  terre  et  des  vol- 
cans 1) 900 

PIMPARD  (J.)  adresse  une  Note  relalive'à 
un  «  cadran  solaire,  indiquant  l'heure 
moyenne  » >  i  ^7 

PŒHL  (Alexandre).  —  Effets  physiolo- 
giques et  thérapeutiques  de  la  sper- 
mine 939 

POINCARÉ  (H.).  —  Rapport  sur  un  Mé- 
moire  de   M.    Urii/aiimrd,    intitulé  : 


238  ) 

MM.  Pages. 

«  Sur  les  lignes  géodésiques  des  sur  j 
faces  à  courbures  opposées  » 58g 

—  Rapport  sur  un  Mémoire  de  U.Le  Rny, 
intitulé  :  «  Sur  l'intégration  des  équa- 
tions de  la  chaleur  » 84" 

—  Su r  les  périodes  des  intégrales  doubles.     99  5 
POMSOT.  —  Recherches  osmotiques   sur 

les  solutions  très  étendues  de  sucre 

de  canne 867 

PORCHER   (Charles).   —   Photographie 

de  l'image  Huoroscopique 409 

POTU  (A.)  adresse  une  Note  sur  l'Électri- 
cité naturelle 1 196 

PRÉFET  DE  LA  SEINE  (M.  le)  informe 
l'Académie  que  le  Conseil  municipal 
vient  d'autoriser  l'érection  du  monu- 
ment à  la  mémoire  de  Lavoisier,  sur 
la  place  de  la  Madeleine 849 

PRUNET.  —  Sur  les  invasions  de  black 

rot 55o 

—  Sur  l'évolution  du  black  rot 6G4 

—  Les  époques  favorables  dans  le  traite- 
ment du  black  rot 889 

PUGGENHELMER  (S.).  —  Sur  les  effets 
actino-électriques  des  rayons  Ront- 
gen 19 

—  Errata  se  rapportant  à  cette  Commu- 
nication      Mo 

PUGNAT  (Cu.-Am.).  —  Sur  les  modifica- 
tions histûlogiques  des  cellules  ner- 
veuses dans  l'étal  de  fatigue 736 


R 


RADIGUET  communique  une  épreuve  ra- 
diographique  démontrant  la  pénétra- 
tion des  métaux  par  les  rayons  Rœnt- 
gen      171 

RAMBADD.  —  Observations  de  la  comète 
do  d'Arrest,  faites  à  l'observatoire 
d'Alger  (équatorial  coudé  de  o'°,3i8). 
(En  commun  avec  M.  Sy.'y 83 

—  Observations   de   la    comète    Perrino 

(oct.  1897),  faites  à  l'observatoire 
d'Alger  (équatorial  coudé  de  o",3i8). 
(En  commun  avec  M.  Sy.) 690 

—  Observations  de   la  nouvelle  planète 

Villiger  (1897,  nov.  19),  faites  à  l'ob- 
servatoire d'Alger  (équatorial  coudé 
de  o™,3i8).(En  commun  avec  M.  5r.)    85o 
RANVIER  (L.).  —  Des  premières  modifi- 
cations qui  surviennent  dans  les  cel- 


lules fises  de  la  cornée,  au  voisinage 

des  plaies  de  cette  membrane 910 

—  Des  premières  modifications  des  nerfs 

dans  les  plaies  simples  de  la  cornée..   1004 
RAOULT  (F.-M.)    —  InQuence  de  la  sur- 
fusion sur  le  point  de  congélation  des 
dissolutions  de  chlorure  de  potassium 

et  rie  sucre 7^  i 

P>ASSOUL  MESTI   adresse  un  projet  de 

pompe  dont  il  est  l'inventeur 458 

R.V.Y  (Julien)-  —  Variations  des  Champi- 
gnons inférieurs  sous  l'influence  du 
milieu 19^ 

—  Action  de  la  pesanteur  sur  la  crois- 

sance des  Champignons  inférieurs. . .     5oo 
REMY.  —  Appareil  destiné  à  déterminer 
d'une  manière  précise,  au  moyen  des 
rayons  X,  la  position  des  projectiles 


i.  1239  ) 


MM.  Pages, 

dans;  le  crâne.  (En  commuun  avec 
M.   Conlreinnulins.) 83 1 

REYNAUD  (G.).  —  Théorie  de  l'instinct 

d'orientation  des  animaux 1 191 

RICCI  (G.I.  —  Sur  les  systèmes  complè- 
tement orthogonaux  dans  un  espace 
quelconque 810 

RICHET  (Charles ^  —  Expériences  faites 
avec  un  aéroplane  mû  par  la  vapeur. 
(En  commun  avec  M.   Tatin.) 64 

RICOME.  —  Sur  le   polymorphisme  des 

rameaux  dans  les  inllorescences 1046 

RINGELMANN  (Max.).  —  Recherches  sur 

les  moteurs  à  alcool 566 

RIQUIER.  —  Sur  l'existence  des  intégrales 

dans  certains  systèmes  différentiels..     g33 

—  Sur  l'application  de  la  méthode   des 

fonctions  majorantes  à  certains  sys- 
tèmes différentiels 1018 

—  Sur  l'existence  des  intégrales  dans  les 

systèmes  orthoïques i  iSg 

RIVALS  (P.).  —  Procédé  de  séparation  et 
de  distillalion  du  brome,  d'un  mélange 
de  chlorure  et  de  bromure  alcalins. 
(En  commun  avec  M.  /Suithig/if.).. .     527 

—  Sur  la  conductibilité  électrolytique  de 

l'acide  trichloracétique 674 

-  Séparation  et  dosage,  par  voie  directe, 

du  chlore  et  du  brome  contenus  dans 
un  mélange  de  sels  alcalins.  (En  com- 
mun avec  M.   Baiibignr.) 607 

RODIEK  (|G.)  adresse  une  Note  relative  à 
l'emploi  du  carbure  de  calcium  contre 
le  black  rot 799 

-  Errntn  se  rapportant  à  cette  Commu- 

nication       989 


MM.  Pages. 

ROSSARD  (F.).  —  Observations  de  la  co- 
mète périodique  de  d'Arrest,  faites  à 
l'observatoire  de  Toulouse  (grand  té- 
lescope Gautier  et  équatorial  Brunner 
de  0'",  25  ) 82 

—  Observations  de  la  comète  périodique 

de  d'Arrest,  faites  à  l'observatoire  de 
Toulouse  (grand  télescope  Gautier  et 
équatorial  Brunner  de  o"',  25  ) 372 

—  Errata  se  rapportant  à  celte  Commu- 

nication       385 

—  Observations    de    la  comète    Perrine 

(1897  ocl.  iG)  faites  à  l'observatoire 
de  Toulouse  (équatorial  Brunner  de 
o'°,25) 595 

—  Observations  de  la  planète  (DL)  Char- 

lois  (1897  nov.  23),  faites  à  l'obser-      . 
vatoire  de  Toulouse  (équatorial  Brun- 
ner de  o"', ■>  J 1 9-'3 

ROUGET  (Cn.).  -Sur  un  mode  particulier 

d'obiservations  circumzénithales 1081 

ROZE  (E.).  —  La  cause  efficiente  de  la 
maladie  de  la  Pomme  de  terre  appelée 
la  Fri.iotée Sg 

—  Sur  la  présence  du  Pseudocommis  Fitis 

Debray,dansla  tige  et  les  feuilles  de 
VKlodca  canadensis 362 

—  Le  Pseiutncommis  Vitis  Debray,  Para- 

site des  plantes  marines 4io 

—  Sur  le  rôle  que  joue  le  Pseudocommis 

Viiis  Debray  dans  les  deux  maladies 

de  la  Vigne,  l'anthracnoso  et  l'oïdium.    4'>3 

—  Sur  les  maladies  des  bulbes  du  Safran 

(  Crocus  sativus  L.) 73o 

—  Sur  la  maladie  des  Châtaignes 982 

—  Sur  la  pourriture  des  Pommes  de  terre.  11 18 


SABATIER  (Pail).  —  Sur  divers  sels 
basiques  du  cuivre  et  sur  l'hydrate 
cuivrique  brun 101 

—  Action  de  l'hydrate  cuivrique  sur  les 

dissolutions  de  nitrate  d'argent  :  sel 
basique  argento-cuivriquo 175 

—  Déterminations  thermochimiques  rela- 

tives aux  composés  cuivriques 3oi 

—  Élude  des  huîtres  de  Cette  au  point  de 

vue  des  microbes  pathogènes 685 

SACERDOTE(P.).  -  Sur  la  compressibi- 
lilé  des  gaz  au  voisinage  de  la  pres- 
sion atmosphérique.  (En  commun 
a.\eciA.  A.  Leduc.) 297 

C.  R.,  1897.  2-  Semestre.  (T.  CXXV.) 


—  Constantes  criti(|ues  de  quelques  gaz. 

(En  commun  avec  M.  A.  Leduc). . .     397 
SAGN.AC  (G.).  —  Sur  les  propriétés  des 
gaz  traversés  par  les  rayons  X  et  sur 
les  propriétés  des  corps  luminescents 
ou  photographiques 168 

—  Sur  la  transformation  des  rayons  X  par 

les  métaux 23o  et  942 

SARRAU  est  élu  Membre  du  Conseil  de 
perfectionnement  de  l'École  Polytech- 
nique, pour  l'année  1897-1898 635 

SAUT  (A.)  adresse  une  Note  relative  à  une 
u  Nouvelle  mesure  chapelière  fondée 
sur  le  Système  métrique  u  (En  cora- 

i63 


(     I24o    ) 


MM.  PaCes. 

mun  avec  Al    Clottcs.) i  iSy 

SCHEERING.  —  Sa  mort  est  annoncée  à 

l'Académie 689 

SCHLAGDIiNHAUFFEN.  -  Sur  les  impu- 
retés des  cuivres  bruts ijS 

SCHLŒSING  fils  (Tu.)-  —  Sur  les  fer- 
mentations en  milieux  composés  dç 
particules  solides lo 

—  Végétation  avec  et  sans  argon 719 

—  Contribution  à  l'étude  de  la  nitrification 

dans  les  sols 824 

SCHOU   (Erik).    -  Sur  la    théorie  des 

fonctions  entières 763 

SCHOUTE  (P.-H.).  —  Sur  les  focales 
planes  d'une  courbe  plane  à  un  ou 
plusieurs  axes  de  symétrie gSi 

SCHWEITZER  (J.).  —  Sur  la  construction 
rationnelle  des  moulinsà  meules  métal- 
liques       891 

SÉGDY  (Gaston).  —  Sur  un  nouveau 
procédé  pour  obtenir  l'instantanéité 
en  radiographie 602 

—  Sur  une  nouvelle  ampoule  bianodique 

à  phosphorescence  rouge.  (En  commun 

avec  M.  Emile  Gundetag.  ) 602 

SERRET  (Paul).  —  Sur  l'hypocycloïde 

de  Steiner 4o4 

—  Sur  l'hypocycloïde  à  trois  rebrousse- 

ments 423,  445  et  459 

SIMON  (  Louis  j.    —  Sur  deux  réactions 

colorées  de  l'acide  pyruvique 534 

—  Un  réactif  coloré  de  l'aldéhyde  ordi- 

naire      I  io5 

SKLODOWSKA-CURIE    (M"";.    —    Pro- 

priélésmagnétiquesdesacierstrempés.  1 165 
SORET  (H.)  adresse  une  Note  relative  à 

un  «  Nouveau  pédalier  » 1 167 


MM.  Pages. 

SPALIKOWSKI  (Ed.  ).  —  Les  Entozoaires 

de  l'homme  en  Normandie io56 

STEENSTRUP.  —  Sa  mort  est  annoncée  à 

l'Académie 69 

STEKLOFF  (W.).  -  Le  problème  de  la 
distribution  de  l'électricité  et  le  pro- 
blème de  G.  Neumann 1026 

STEPHANIDES  adresse  une  Note  relative 

aux  rayons  X 420 

STOKES  (Sir  G. -G.).  —  Sur  l'explication 
d'un  résultat  expérimental  attribué  à 
une     déviation     magnétique     des 
rayons  X 2 1  (i 

STOUFF  (X.).  —  Sur  l'équation  aux  pé- 
riodes       839 

SULLY  (Thomas  i.  —  Sur  la  formation  des 
hydrates  mixtes  de  l'acétylène  et  de 
quelques  gaz.  (  En  commun  avec 
M.  de  Forcrand.  1 109 

SWYNGEDAUW(R.).  -  Sur  les  potentiels 
explosifs  statique  et  dynamique.  Ré- 
ponse à  M.  Jauinann 863 

—  Errntft'iB  rapportant  à  cette  Commu- 

nication       989 

SY.  —  Observations  de  la  comète  de  d'Ar- 
rest,  faites  à  l'observatoire  d'Alger 
(équatorial  coudé  de  o",3i8).  (En 
commun  avec  M.  Ramhaud.) 83 

—  Observations  de  la  comète  de  Perrine 

(oct.  1897),  faites  à  l'observatoire 
d'Alger  (équatorial  coudé  deo",3i8). 
(En  commun  avec  M.  Rambaud.) . . .     690 

—  Observations  de  la  nouvelle  planète  Vil- 

liger  (  i8ç)7,  nov.  19),  faitesà  l'obser- 
vatoire d'Alger  (équatorial  coudé  de 
o'", 3i8).  (En  commun  avec  M.Rûm- 
haudA 85o 


TACCHINI  (P.).  —  Résumé  des  observa- 
tions solaires  faites  à  l'observatoire 
royal  du  Collège  romain  pendant  le 
premier  semestre  1897 

TARRY  (H.)  adresse  une  Note  intitulée  ; 
«  Tables  météorologiques.  Applica- 
tions aux  diagrammes  des  instruments 
enregistreurs  » 

—  Adresse  le  premier  fascicule  de  ses 
«Tablesmétéorologiqucsgraphiques». 

TASSILLY.  —  Sels  basiques  de  magnésium. 

TATIN.  —  Expériences  faites  avec  un 
aéroplane  mû   par   la  vapeur.  (En 


392 


433 

922 
6o3 


commun  avec  .M.  Charles  Ric/iel.  )  ■  .       04 

THOLOZAN  (D'').  —  Sa  mort  est  annoncée 

à  l'Académie 343 

TIFFEREAU  (T.)  adresse  une  Note  rela- 
tive à  un  mode  de  production  du  car- 
bone      584 

TIXIER  (L.  ).  —  Troubles  fonctionnels 
réflexes,  d'origine  péritonéale,  obser- 
vés pendant  l'éviscération  d'animaux 
profondément  anesthésiés.  (En  com- 
mun avec  M.  L.  Gidnard.) 333 

TOMMASI  (D.)  adresse  une  Note  sur 
<.  l'équilibre  chimique  dans  l'électro- 


(     I24l     ) 


MM.  Pages, 

lyse  » 1 078 

TROOST  (^ Louis)  fait  hommage  à  r.\cadé-    - 
mie  do  la  12°  édition  do  son   «  Traité 
élémentaire  de  Chimie  » 224 

TROUESSART  (E.-L.).  —  Sur  l'Acarien 
des  vins  de  Grenache  (  Carpogfyphits 
passiilarum  Robin) 363 

VAFFIER  (A.).  —  Sur  le  terrain  carbo- 
nifère des  environs  de  Màcon "  262 

VALEUR  (Amand).  —  Quinoneset  hydro- 

quinones 872 

VALLOT  (M"'°  Gabuielle).  —  Influence 
de  l'altitude  et  de  la  chaleur  sur  la 
décomposition  de  l'acide  oxalique  par 
la  lumière  solaire.  (En  commun  avec 
M.  J.l'allot.) 857 

VALLOT  (J.).  —  Influence  de  l'altitude  et 
de  la  chaleur  sur  la  décomposition  de 
l'acide  oxalique  par  la  lumière  solaire. 
(En  commun  avec  M'"'  Gnbridle 
VaUot.  ) 857 

VASCHILDE  (N.).  —  Sur  un  ergographe 
à  ressort.  (En  commun  avec  M.  A. 
Binet.) 1 161 

VASSEUR  (G.).  —  Sur  la  présence  de 
couches  à  Planorbis  pseitilo-ammo- 
nius  et  à  Butimiis  Ilopci  dans  les  en- 
virons de  Sabarrat  et  do  Mirepoix 
(Ariège) 1 122 

VENUKOFF.  —  Sur  l'état  actuel  des  tra- 
vaux géodésiques  au  Turkeslan  russe.      81 

VERNEUIL  (A.).  —  Sur  l'unité  élémen- 
taire du  corps  appelé  cérium.  (En 
commun  avec  M.   Wyrnubolf.  ) gSo 

—  Sur  le  poids  atomique  du  ccrium.  (En 

commun  avec  M.  Ifyronbnff.) 1180 

VESSIOT  (E.).  -  Sur  une  double  géné- 


MM.                                                                  ,        Pafjcs. 
ralisation  des  équations  de  Lie 1019 

VÈZES  (M.).  —  Sur  un  nouveau  sel  pla- 

tineux  mixte SaS 

VIAL  (Ém.)  adresse  une  Note  sur  la  dis- 
symétrie et  son  rôle  dans  la  nature..     S07 

—  Adresse  un  complément  à  la  Commu- 

nication précédente 901 

VIARD  (Emile)  adresse  une  «  Nouvelle 

théorie  des  couleurs  » 4  i4 

VIGNON  (Léo).  —   Sur  un  point  de  la 

théorie  de  la  teinture 357 

VIGUIER.  —  Sur  la  segmentation  de  l'œuf 

de  la  Tethys  fimbriala 544 

—  Sur  l'oxycellulose 148 

VILLARD  (P.).  —  Sur  le  voile  photogra- 
phique en  Radiographie 23a 

VILLARI  (Emile).  —  De  l'action  des 
charges  électriques  sur  la  propriété 
de  décharge  provoquée  dans  l'air  par 
les  rayons  X 1 1>7 

VINCENT  (Camille).  Préparation  bio- 
logique du  lévulose  au  moyen  de  la 
mannite.  (En  commun  avec  M.  Dela- 
chanat.  ) 716 

VIOLLE  (J.).  —  L'actinométrie  et  les  bal- 
lons       627 

VIRCHOW  est  élu  Associé  étranger,  en 

remplacement  do  M.  Tchebichef . ...       i4 

—  Adresse  ses  remercimenls  à  l'Académie.     i54 
VIRÉ  (An.M.).  —  Remarques  sur  les  or- 
ganes des  sens  du  Spliœromides  Raj- 
moridi    n.    s.,   du    Stcnasettns   Firei 

n.  s.,  et  de  quelques  Asellides i3i 

—  Sur  l'aven  Armand  (Lozère);  profon- 

deur 207"". (En  commun  avec  M.  iE'.-vrf. 
Martel.) 622 


w 


WEISS  (G.)    —  Sur   la  caractéristique 

d'excitation  des  nerfs  et  des  muscles.     883 

WELSCH  (Emile).  — Sur  les  lignes  géo- 
désiques de  certaines  surfaces Sai 

WELSCH  (Jules).  —  Sur  l'âge  sénonicn 
des  grès  à  Sabidiles  andegavensis  de 
l'ouest  de  la  France 667 

WILDE.—  Magnctarium  destiné  à  repro- 
duire les  phénomènes  du  magnétisme 


terrestre  et  les  changements  séculaires 
des  composantes  horizontales  et  ver- 
ticales        86 

WILDE  (H.).  —  Sur  les  poids  atomiques 

de  l'argon  et  de  l'hélium 649 

—  Table  des  éléments,  disposée  avec  les 

poids  atomiques  en  proportions  mul- 
tiples       707 

—  Sur  quelques  nouvelles  lignes  spec- 


Â. 


(  1242  ) 


MM. 


Pages. 
708 


Irales  de  l'oxygène  et  du  Ihallium. . . 

WILLIAMS  (P.)-  —  Sur  la  préparation  et 
les  propriétés  des  borures  de  calcium, 
de  strontium  et  de  baryum.  (En  com- 
mun avec  M.  Moisson. ) 629 

WOLF  (C).  —  Le  gnomon  de  l'Observa- 
toire el  les  anciennes  Toises;  restitu- 


MM.  Pages. 

tion  de  la  Toise  de  Picard 199 

WYROUBOFF.  —  Sur  l'unité  élémentaire 

du  corps  appelé  cérium.  (En  commun 

avec  M.  A.  Vemcidl.) 9'jo 

—  Sur  le  poids  atomique  du  cérium.  (En 

commun  avec  M.  A.  Verneuil.) 1 180 


YVON  (P  ).  —  De  l'emploi  du  carbure  de  calcium  pour  la  préparation  de  l'alcool  absolu 1 181 


ZENGER  (Cn.-V.i.  —  Les  derniers  orages 
en  France,  en  juillet  el  août  1897,  et 

la  période  solaire 388 

-  Adresse  une  Note  intitulée  :  «  Les  mi- 
nima  de  pression  atmosphérique  en 
juillet  et  août  1897.  La  période  solaire 
et  les  passages  des  essaims  périodiques 
d'étoiles  filantes  et  de  bolides  < 741 

—  Adresse  une  Note  intitulée  .  ■'  Les  dé- 


pressions atmosphériques  en  octobre 
1897,  la  période  solaire  et  les  passa- 
ges des  essaims  périodiques  d'étoiles 
filantes  1 1 1  gS 

ZEUTHEN  (H. -G.).  —  Nouvelle  démon- 
stration du  théorème  fondamental  de 
la  Géométrie  projective 638 

—   Sur  le  théorème  fondamental  de   la 

Géométrie  projective 858 


OACTHIER-ViLLARS    ET    FILS,    lUPRIUECRS-LlBRAIRES   DES    COMPTES    RENDUS    DES    SEANCES    DE   L  ACADÉMIE    DES    SCIENCES. 

2ij8^,)  Paris.  —  Quai  des  Grands-Augustins,  55. 


3  2044  093  254  07 


Date  Due 


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